HARVARD UNIVERSITY. LIBKRAR Y OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOO0LOGY. À GIFT OF THEODORE LYMAN OF THE Class of 1855. NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE, | AVEC LA DESCRIPTION À DU CABINET DU ROL. Lome Onzieme. , æ* DES OISEAUX. RL S CU EE du # Ve ET à ! HISTOIRE ? NATURELLE ICME . \ Tome Onz DID TtS DE L'IMPRIMERIE ROYAELEF 21 He DECLXXX. L , Le * FA L A + 07 + cu æ ! | Re < 1 $ me ; 0 + f LE ss À #e. #4 4 RÉ, Ÿ« D sf { #$ TA : LS. LS L “) : La LT” 4 * ; . 4 Ld LA ; 4 * ÉnT AB LE: De ce Li cit ‘contenu _dans c > lume. at | i ni ét « PA Fo MOUCHE. _ Pege ï Le plus petit Oifeau-mouche. Première cfpôce. #. dessu : 14 Le Rubis. Seconde efpèce..,.. 16 L'Arnérife. Froilième efpèce. :. 20 L'Orvert. Quatrième ef peu. 32 Le Hupecol, Cinquième efpéce.. 24 Le Rubis-topare. Sixièmeefpèce. 25 L'Oifeau - mouche: hippé. Septième CDS Su. dis armnié s 20 L'Oijcau-smaucle a raguettes, Huïtième ÉIPRGe. ns es ee du aa QE Lé L'Oifeau-mouche pourpré Neuvième ? CPE. ere sp ee » siaçhs o 32 * iif ee TABLE. È La Cravate dorée. Dixième efpéce. 33 | Le Saphir. Onzième efgece. : 35 Le Saphir - émeraude. Douzième CIPERS : nina dress de L'Emeraude - améthifte. Treizième efpèce. .......es...... 37 L'Efcarbouck. Quatorzième efpèce. 35 Le Vert-doré. Quinzième’efpèce. 39 L'Oifeau- mouche à gorge tachetée. DELHÈME HIDÉCE. . à... see 42 Le Rubis - émeraude. Dix - feptième CRE Rd it ne chere 41 L'Oifeau-mouche à oreilles. Dix-hui- . ième CIPÉCE . sen der ss + dd L'Oifeau- mouche à collier, dit le Jacobine, Dix-neuvième efpèce. 46 L'Oifeau- mouche à larges tuyaux. Vingtième efpèce........, 48 L'Oïfeau-mouche à longue queue eou- leur d'acier bruni. Vingt-unième CIPÉCE à de ces MAR L .. 49 ” LE APE. L'Orfeau- -mouche violet à queue fourchue. Vingt-deuxième efpèce nes: SE L'Oifeau-mouche à longue queue, or, vert Ÿ blé. Vingt -troifième CIDECC. . . pe ons 53 L'Oifeau-mouche.a longue queue noire, Vingt-quatrième cfpèce. . ... s4 ALERTE: 156 Le Colibri topate. Premièreefpèce. 63 Le Grenat. Seconde efpèce.... 66 Le Brin blanc. Troifième efpèce. 67 Æe,Zitzil ou Colibri piqueté. Qua- uieme efpece.… ss 68 Le Brin bleu. Cinquième efpèce. 69 Le Colibri vert r noir. Sixième Pense re M éecn 4 DA Le Colibri huppé. Septième Pa 74 Le Colibri a queue: violette. Huitième TE SA RE PRE TUE 76 Le Colibri a cravate verte: N'euvième EEE s OT RENE © Mi . . TABLir Le Colibri à gorge carmin. Dixième efpece. 14. Dh du PU Le Colibri violet. Onzième efpè pèce. 79 # sis verts Douzième efpèce, 80 -. Ca roibo'e, Tréizième efpèce. 81 Le Plaffron noir. Quatorzième efpèce. | 82 Le Piaf on blanc. Gino efpèce 84 Le Colibri bleu. Seïzième ef pece. ibid, Le ue Dee efpèce. 86 Le Colibri à ventre rouffâtre. Dix- huitième efpèce:..., NS vi à 87 Le petit Colibri. Drxneuvième efpèce. | 88 LE PERROQUET.... ce. 90 PERROQUETS de l'ancien continent. LES KAKATOES...,.,:. 124 TASL ne | 4 Le Kakatoës à buppe blanche. Pré- miére Efpèce... ss... 128 PA Kakatoës a huppe jaune. Seconde efpèce.............. 129 Le Kakatoës à huppe rouge. Troifième FIPÈGE, , » SRE ULA GIE URI Le petit Kakatoës à bec.couleur ée chair. . Quatrième efpèce.. ..:.:. 133 Le Kakatoës noir. Cinquième efpèce. pis Les PERROQUETS prprement din ste SA 137 Le Jaco ou Re cendrée. Première ÉPERPPR RO TS 1238 s Seconde efpèce. I6I Le Perraguet varié, Troifième cfpèce. 16 3 Le Foreques ve Le Vazya ou Perroguet noir. Quatrième Cépages ain Vas, 166 Le Majcarin.Cinquiemeefpèce. 168 Le Perroquet à bec couleur de fans. Sixième efpèce.…. æ * © 4 ee « I 69 # v 3% 3 HABLT Le grand Perroquet ‘vert a tête bleue,. Septième efpèce"........ 170 Le Perroquet à tête grife. Huitième CIRECÉ» «cs taie hesaue [74 DES LoRle.,.. di. (ae Le Lori-noira. Première efpèce.. 176 Parties du INORE. Eee. . +, 179 Le Loriacollier. Seconde efpèce. 180 Le Lori tricolor. Troïifième efpèce. LES Le Lori cramoif. Quatrième efpèce. 3 185 Le Lorirouge.Cinquièémeefpèce. 186 Le Lori rouge & violet. Sixième cfpèce -. .. ...... 108 Le grand Lori. Septième efpèce. 189 * 24 CES Li à (2 LES LORIS-PERRUCHES.... 190. Le Lori perruche rouge. VPremière ÉRétEeR s. u.s si da à Æ£e Lori perruche violet à rouge. Seconde efpèce........, 1917 MASLÉ ‘4 Lé Lori perruche tricolor. Troifième efpèce. Set 25 LÉ STE» 192 = PERRUCHES de l'ancien continent. PERRUCHES à queue longue © + également étagée.......,. 194% _ La grande Perruche à collier d'un rouge vif. Première efpèce, 4 queue longue ULTRA T CE TR OC TLRE à La Perruche à double collier. Seconde 15 efpèce, à queue longue ér égale. 199 La Perruche à téte rouge. Troifième efpèce, a queue longue àr égale. 200 La Perruche a téte bleue. Quatrième efpèce, a queue longue r égale. 201 La Perruche-lori. Cinquième efpèce, a queue longue ér égale. ... 202 La Perruche jaune, Sixième efpèce , a queue longue à égale... 204 La Perruche à tête d'ayur. Septième —efpèce, 4 queuelongue &r égale. 20 5 ROSES (NE: HRFET e La Perruche-fouris. Huitième efpèce, . & queue longue à égales... 206 La Perruche 4 mouflaches, Neuvième efpèce, a queue longue êr égale. 207 La Perruche à face bleue. Dixième “éfpèce, a queue longue régale. 208 La Perruche aux ailes chamarées. Onzième efpèce, a queue longue € RE aa re da = À: NUE 210 PERRUCHES à queue longue à inégale de l'ancien continent. La Perruche à collier éoulew de rofe. Première efpèce, 4 queue longue à PP Nues Te, Me La petite Perruche a tête couleur de rofe a longs brins. Seconde efpèce, à queue longue Ÿ' inégale... .. 215 £a grande Perruche à longs brins. Froifième efpèce , à queue longue êr nÉGAlE, ess sr ie 217 ÆITLTE x _ Lagrande Perruche à ailes rougeätres, ét: Quatrième efpèce, ä queue © iné- NOR TER T CU VUE La Perruche à gorgerouge, Cinquième .efpèce, a queue longue à inégale. | | ALG La grande Perruche à bandeau NOT» ” Sixième efpèce, a queue. longue à Inégale ..… . He SIT Us dkO La Perruche verte à rouge. Septième cfpèce, à queue longue à inégale. TE | $ | 22 2 La. Perruche huppée. Huitième efpèce, dqueue longue 7 inégale. .« 224 LES PERRUCHES à courte queue de l'ancien contiment......". 220 La Perruche à téte bleue: Première efpèce, a queue courte... .. 228 La Perruche à tête rouge ou le Moi- neau de Guinée. Seconde efpèce, À QUEUE COUPÉE S à sn ee ne à 230 xiv TABLE Le Coulacifi. Troifième efpèce Perruche a queue courte. ... 236 La Perruche aux ailes d'or. Quatrième efpèce, 4 queue courte... .. 238 La Perruche à tête grife. Cinquième efpèce , & queue courte... 240 La Perruche aux ailes variées. Sixième efpèce , a queue courte... .. 24 La Perruche aux ailes bleues. Septième efpèce, 4 queue courte... .. 242 La Perruche 4 collier. Huitième efpèce, AE BOULE Lee ee 243 La Perruché à ailes noires. Neuvième efpèce , a queue coutte 5 2 4.4 L’Arimanon. Dixième efpèce de Per- ruche a QUEUE COUTIE. à “124$ PERROQUETS du nouveau continent. Las Ma. die L’Ara rouge. Première efpèce.. 250 | L'Ara bleu, Seconde riprec... 267 TABLE. xv L'Ara.vert, Troifième efpèce.. 271 L'Ara noir. Quatrième efpèce.. 282 Les AMA ZONES ér LES CRIKS. 284 LES PERRO QUE TS-AMAZONES. 2 92 L'Amazone a téte _ jaune. Première efpèce. . . .. esresssess ibid, Variétés ou efpêces voifines de l'Ama- zone à téte jaune. ..., ..+ 294 Le Tarabé où Amazone à téte rouge. Seconde efpèce......... 297 L'Amazone a tête blanche. Troifième OR Sn sde set “+ 20) L'Amayone jaune. Quatrième efpèce. 301 L'Aouren - couraou. Sixième efpèce, 302 Varietés de l'Aourou-couraou 304 ROBERT NE ns 1 312 Le Crik a tête à à gorge jaunes, Première efpèce,. ..,.:., ibid. xvj TABLE Le Meunier ou le Crik | poudré. Mconde ; efpèce. SANS CNT cuits SRE Le Crik rouge & bleu. Troifième 1 CPECE, sc RE ere 17 Le Crik a 3 bleue. Quatrième à efpèce... se ét ss 6 à + 329 _ Le Crik proprenient dit. Cinquième efpèce. +, AVOIR, ‘ 321! Le Crik à tête bleue. Sixième efpèce. | dcr: Variété du Crik à tête bleue. . 325 Le Crik & téte violette. Septième Cheese: Het Run TES LES PAPEGATS..::.... 1089 Le Papegai de Paradis. Première ÉIDRes Le ne oops 3 Le Papegai maillé, Seconde efpèce. : | 335 Le Tavoua. Troifième efpèce. .… 336 Le Papegai à bandeau rouge. Qua- trième :Efpèce; + mousses. 339 Le Ma à ventre GE Cin- quième efpèce.. ...:4... 340 ges! L Le Papegai à iéte 4 gorge bleues. h°: Sixième EfPÉCÉ ; SMS ANT. AT Le Papegai yivlets Septième efpèce. 343 Le Saffebé. Huitième efpèces. . 344 Lé Ppégai brun Neuvième efpèce. | 349 Le Papegai ‘a tête aurore. Dixième D en don de sta ha 346 Le Paragia. Onzième efpèce.. 347 LES PERRICHES....... 3$0 Le: Maïpouri. Première efpèce. ibid, Le Caïca, Seconde efpèce.... 354 PERRICHES du nouveau continent. 356 PERRICHES à longue queue 22 égale- MEN PROS À ns Ed à 357 La Perriche pavouane. Première efpèce, a queue longue àr égale. ,.. ibid. a TA SL 4 La Perriche à gorge brune. " É efpèce, «queue longue r égale. 360 La Perriche à gorge variée. Troifième efpèce, «queue longueër égale. 361 La Perriche à ailes variées. Quatrième efpèce, a queuc longue dr égale. 362 _ L'Anaca. Cinquième efpèce, 4 queue longue Tr égale. ........ 364 Le Jendaya. Sixième efpèce, & queue longue égale. ........ 366 La Perriche émeraude. Septième efpèce,, a queue longue àr égale... 367 PERRICHES à queue longue à inégalement étagée. Le Sincialo. Première efpèce 4 queue longue ir inégale. ....... 370 La Perriche 4 front rouge. Seconde efpèce, 4 queue longue à inégale. 374 L'Aputé-juba. Troilième efpèce, 4 queue longue à inégale... 376 La Perriche couronnée d'or, Quatrième AE) 4h PE à queue tasse d" inégale. 7. 378 Le Éraroiba ou Perriche jaune. Cin- quième efpèce, a queue longue à inégale... rire 380 La Perriche a téte jaune. Sixième cfpece , a queue is à" inégale. PR 2 à, 3 8 3 La Perriche - ara. Séntime efpèce , a queue longue & inégale... .3 87 Ps TOUIS ou PERRICHES à TEL LR LEE PNR 389 Le Toui. à gorge jaune. Première ve de Perriche a queue courte. Érstste 33 Le Sefové. Seconde efpèce de Toui ou _ Petriche à queue courte... .. 391 Le Tirica. Troifième efpèce de Toui ou Perriche a queue courte... 302 L'Ëté ou Toui-été. Quatrième efpèce de T'oui ou Perriche a queue courte. 394 Le Toui a tête d'or. Cinquième efpèce … de Perriche à queue courte... 305 xx TAB LH LES CouRoUcOUS où CoÙRov-.. à COAIS.srrsn sens essor, 399 Le Couroucou à ventre rouge, Première cfpèce. …, . ee 2 ee = + + ee © © 400 MIT IST Le Couroucou a ventre jaune. Seconde efpéce. … e © LG: RÉ of Lx (x LR "407 | … Le Couroucou à chaperon violet. Troi- fième efpèce. MEN ae AIT LE COUROUCOUCOU..... A17 REMPURACO. PRESS" Par M. DE BurFFoN. PTE. 2. 426 Variérés dun Coucou SES SE A9 Par M. DE MONTBEILLARD. HISTOIRE IE: AU ER Re LALE s. ER | a HS He PSE 1 avai SAIT 9 2 0e 000 20BDÉDEEO: 208080 HLS TOIR E NATURELLE. Les OISEAU-MOUCHE (2) tous des /dtres! animés y Voici le plus élégant pour la forme, & le plus brillant pour les couleurs. Les pierres & les métaux polis par notre aït, ne font (a) Les Efpagnols le nomment romineies ; es Péruviens, quinté, felon Garcïlaflo; felon d'autres > quindé ; & de même au Paraguay / Hif générale des Voyages, tom, XIV, page 162.) ; lés Miexicaims, ms # fuivant Ximénez; oitzitzil dans Hernandez: ouriffiæ (rayon-du foleit ) fuivant Nieremberg ; les Brefliens | guaimunbi : ce nom eft générique & Oifeaux , Tome XI, > Hifloire Nararelle pas comparables à ce bijou de la Nature: elie l’a placé dans l’ordre des oïfeaux , au dernier degré de l’échelle de grandeur, maxime miranda in minimis; {on chef- d'œuvre eft le petit oifeau-mouche ; elle Va comblé de tous les dons qu’elle n’a fait que partager aux autres oïifeaux, comprend dans Marcorave les colibris avec les . oïfeaux-mouches. C’eft apparemment ce même nom corrompu que Léry & ‘Thevet rendent par. goram- bouch, & que les relations Portugaïfes écrivent guanimibique ; vicicilin dans Gomara, Hiff, gen, Ind, Cap, 194, & dans fon hiftoire de la prife de Mexico;: guachichil à la nouvelle Efpagne, c’eft-à-dire, fuce- feurs, fuivant Gemelli Carreri fiome VI, p. 2171); en Anpglois, Aumming big (oïfeau bourdonnant ) ; en Latin moderne de nomenclature, mellfuga Briflon }, rrochilus (Linn.) Marcgrave, Hiff. Nan rafih pages 196 à" 197. — Hernandez, apud Recch, pag. 321. — Acofta, Hifk Nar, à Mor. nd, lib. IV, cap. 37. — Nieremb. Æ7f% Nan page 239. — Laët, Ind, occid, lib. V, page 256. — Sloane, Hiff. Nat, of Jamaïc, page 307: — Browne, Jamaic, page 475$. — Effay on Hifi Nat. of Guyana, page 165, — Dutertre, Hiff, Nare des Antill, tome IT, pag: 262. — Feuillée, Journal d'obferv. Paris, 1714, tome], page 413 © fuire — Labat, nouveaux voyages aux îles de l'Amérique Paris, 1722, tome IV, page 13. — Hiftoire Nats & morale des Antilles de l'Amérique, ÆAorterdamt , #65 8; pag. 160 Ÿ frire | 29 Oifatsblbih ; ci 2 légèreté , rapidité, preftefle, grâce & riche parure , tout appartient à ce petit favon. L’émeraude, le rubis, la 1opaze : brillent fur fes hibiés , il ne les fouille jamais de Ia pouffrère de la terre, & dans fa vie toute aërienne on le voit à peine toucher le gazon par inftans; il eft toujours en l’air, volant de fleurs en fleurs; il a leur fraîcheur comme il a leur éclat : il vit _ de leur neétar & n’habite que les climats . où fans ceffe elles fe renouvellent. …_ C'’eft dans les contrées les plus chaudes du nouveau monde que fe trouvent toutes les efpèces d’oïfeaux-mouches ; elles font aflez nombreufes & paroiffent confinées entre les deux tropiques /b/, car ceux qui s’avancent en été dans les zones tempérées n’y font qu'un court féjour ; ils femblent fuivre le foleil, s’avancer, {e retirer avec lui, & voler fur l’aile des zéphirs à la fuite d’un printemps éternel. Les Indiens frappés de l'éclat & du feu que rendent Îles couleurs de ces brillans (b) Reperitur paffim in omnibus pené America regios nibus , inter utrumque tropicum, Laët, Înd, occié kb. V, pag. 256: A ij 4 Dr iffoire Naturelle oifeaux , leur avoient donné les noms de: rayons où cheveux du foleil {c). Les Efpa- gnols les ont appelés tomineos, mot relatif à leur exceflive petitefle ; le omine et un poids de douze grains: j'ai vu, dit Nieremberg, pefer au-trébuchet un de ces oifeaux , lequel avec [on nid, ne pefoit que deux tomines {d) ; & pour le volume , les petites efpèces de ces oïfeaux font at deflous de la grande mouche afile //e taon) pour la grandeur , & du bourdon pour la grofleur. Leur bec eft une aiguille fine, & leur flangue un fil délié; leurs petits yeux noirs ne paroiflent que deux points brillans ; les plumes de leurs ailes font fi délicates qu’elles en paroïffent tranfpa- rentes je); à peine aperçoit-on leurs pieds, tant ils font courts & menus; ils en font peu d’ufage, ils ne fe pofent que pour pafler la nuit, & fe laiflent pendant le jour emporter dans les airs; leur vol eft continu , bourdonnant & rapide : (c) Voyez Marcgrave, page 1 9 6e {d) Voyez Nieremberg, page 239 ; Lé Acofta; Gi, IV,car. 7 7 {(c} Marcoraves à « Mes saperel le bruit ne leurs 6 à celui d’un rouet, & l’exprime par les {yllabes hour, hour, hour; leur battement “eft fi vif, quel’ oifeau s’arrétant dans les airs paroït non-feulement immobile, mais tout-à-fait fans action; on le voit s’arrêter ainfi quelques inffans devanc une fleur , & partir comme un trait pour aller à une autre; il les vifite toutes plongeant fa etite langue dans leur fein , les flattant de fes ailes, fans jamais s’ y “fixer, mais aux fans les quitter jamais ; il ne preffe fes inconftances que pour mieux fuivre fes amours & multiplier fes jouiffances “mnocentes, Car cet amant léger desfleurs ‘vit à leurs dépens fans les Héwir ; il ne: fait que pomper leur miel, & c 'eft à à cet ufage que fa langue paroït uniquement deftinée ; elle eft compofée de deux fibres creufes , formant un petit canal Fr divifé au bout en deux filets (g); elea la forme d’une trompe dont elle fait les fonétions / 4): loifeau la darde hors de (f) Marcgrave: (g) Labat, tome IV, page 13e (À) Hifi, ar, of Guyana, pag- 165; À üj 6. Hi ifobre Natarelle fon ja. apparemment par un mécanifine - de Pos hyoïde, femblable à celui de Ja Jangue des pics /i); il la plonge juf- 4 qu'au fond du calice des fleurs pour en 4 tirer les fücs, telle eft fa manière de : vivre, d’après tous les Auteurs qui en ont écrit & )+ Fls n’ont eu qu’un contra- diéteur , c’eft M. Badier //), qui , pour avoir trouvé dans l’œfophage d’un oifeau- mouche quelques débris de petits infectes, en conclut qu'il vit de ces animaux & non du fuc des fleurs. Mais nous ne croyons pas devoir faire céder une multitude de témoignages authentiques à une feule aflertion | qui même paroît prématurée ; en effet, que l’oifeau-mouche avale quel- ques infectes , s’enfuit-t-il qu'il en vive & s’en nourrifle toujours! & ne femble-til | pas inévitable qu'en pompant Îe miel des fleurs , ou recueillant leurs pouflières al entraîne en même temps quelques-uns (# Voyez ci-après l'article des pics, (4) Voyez Garcilaflo, Gomara, Hernandez, cils, Nieremberg, dc Marcgrave, Sloane; Catelby, Feuillée, Labat, Dutertre, dc. ({ Journal de Phyfique, Janvier 1778; P. 32 des Oifeaus-mouches. 7 “des petits infeétes qui s’y trouvent en- gages? Au refte, la nourriture a plus bftancielle eft néceffaire pour fuffire à la …prodigieufe vivacité de l’oifeau-mouche, comparée avec fon extrême petiteffe il faut bien des molécules organiques pour {outenir tant de forces dans de fi foibles organes , & fournir à la dépenfe d’efprits que fait un mouvement perpétuel & “rapide : un aliment d’aufli peu de fubf- tance que quelques menus infectes y paroît bien peu proportionné ; & Sloane, dont les obfervations font ici du plus grand poids, dit expreflément qu’il a . trouvé l’eftomac de l’oifeau-mouche tout rempli des pouflières & du miellat des fleurs /m). Rien n’égale en effet la vivacité de ces petits oifeaux, fi ce n’eft leur courage, ou plutôt leur midace : on les voit pour- fuivre avec furie des oïfeaux vingt fois plus gros qu'eux, s’attacher à leur corps, & fe laiflant emporter par leur vol, les béqueter à coups redoublés, juf qu'à ce qu'ils aient aflouvi leur petite {m) Jamai, Page 307 À itij + e. > 2 à act ti *- Re a Er * RS ONE De RS NS RS TR RE ee DR mr Mer Se: Se RCE, = | S Hifloire Naturelle colère (7). Quelquefois même ils fe _ ‘ivrent entr’eux de très-vifs combats; impatience paroît être leur ame: s'ils s'’approchent d’une fleur & qu'ils là trouvent fanée, ils lui arrackent Îles pétales avec une précipitation qui marque leur dépit ; ils n’ont point d'autre voix qu’un petit cri, ftrep, fcrep, fréquent & ré- pété /0); ils le font entendre dans les ‘bois dès l'aurore /p), jufqu’à ce qu’aux premiers rayons du foleil, tous prennent l'effor & fe difperfent dans les campagnes. Ils font folitaires /4), & il feroït diffi- cile qu’étant fans cefle emportés dans les airs, is puflent fe reconnoïtre & fe - joindre ; néanmoins f'amour, dont la puiffance s'étend au-delà de celle des élémens , fait rapprocher & réunir tous {n) Browne, pag. 475; Charlevoix, nouvelle France , tome LI, page 158. Voyez auf Duteitre, rome Il, page 267: {o) Marcgrave compare ce cri, pour fa conti- nuité, à celui du moineau, page 1 9 6, (p) Toto autem anno magno numero in filvis inve- niuntur, © praefertim matutino lempore 1ngenterm © férepitum excitant, Marcgrave, pag. 196. (4) Tranfat, philofoph, H4ibs 200 art Ça des Oifeanx-monches, © Jes êtres difperfés ; on voit les oïfeaux- mouches deux à deux dans le temps des michées : le nid qu’ils conftruifent répond à la délicatefle de leur corps; il et fait d'un coton fin ou d’une bourre foyeufe recueillie fur des fleurs; ce nid eft forte- ment tifflu & de la confiftance d'une peau douce & épaifle , la femelle fe charge de lFouvrage, & laifle au mâle le fom d'apporter les matériaux /7); on la voit “empreflée à ce travail chéri, chercher, choiïfir, employer brin à brin les fibres propres à former le tiflu de ce doux berceau de fa progéniture ;. elle en polit les bords avec fa gorge, le dedans avec fa queue ; elle le revêt à l'extérieur de petits morceaux d’écorce de gommiers. qu’elle colle à l’entour, pour le défendre des injures de Fair, autant que pour le rendre plus folide /[}, le tout eft attaché à deux feuilles ou à un feul brin d’oran- ger, de cironnier /4), ou quelquefois à un fétu qui pend de la couverture de {r) Dutertre, rome I, page 26. 2. ff) Dutertre, id, {:} Browne.. he À + ao Hifiore Naturelle quelque cafe /z). Ce nid n’eft pas plus * gros que la moitié d’un abricot /x), & fait de même en demi-coupe; on y trouve deux œufs tout blancs & pas plus gros que des petits pois; le mâle 4 & la femelle les couvent tour-à-tour pendant douze jours ; les petits éclofent au treizième jour, & ne font alors pas « plus gros que des mouches, « Je n'a … - » jamais pu remarquer, dit le P. Dutertre, » quelle forte de béquée la mère leur » apporte, finon qu’elle leur donne à >» fucer fa Tangue encore toute emmiellée du fuc tiré des fleurs ». On conçoit aifément qu’il eft comme ‘impoñlible d’élever ces petits volatiles : ceux qu'on a eflayé de nourrir avec des firops ont dépéri dans quelques femaines ; ces alimens quoique légers, font encore bien différens du nectar délicat qu'ils recueillent en liberté fur les fleurs, & peut-être auroit-on mieux réuffs en leur offrant du miel. | {“) Dhutertre , loco citaro, (+) Voyez le P, Feuillée, Journal d’obfervanons ; tome Ï, page 413. à des Ë Oifeanx-mouc hes » OP: -* La manière de les abattre eft de les tirer _ avec dwfable ou à la farbacane ; ils {ont fi peu défians qu'ils fe laiflent approcher jufqu’à cinq ou fix pas /y/. On peut encore les prendre en fe plaçant dans un -buiflon fleuri, une verge enduite d’une -:-. gomme gluante à la main ; on en touche aifément le petit.oifeau lorfqu’il bour- donne devant une fleur ; il meurt auflitôt qu’il eft pris /7), & fert après fa mort à parer les jeunes Indiennes qui portent en pendans d’oreilles deux de ces charmans oïfeaux. Les Péruviens avoient Part de compofer avec leurs plumes des tableaux, dont les anciennes relations ne ceffent de. vanter Ja beauté /a). Marcgrave qui avoit vu de ces ouvrages , en admire ’éclat & la délicateffe. {>} Hs font en fi grand nombre, dit Marc: grave , qu'un chafleur en un jour en prendra faci- lement foixante, ; | | (4) Dutertre, gage 263, — Vidirat floribus Jolum , ideo capta viva detineri non poteft, fed moritur, _Marcgrave, loco citato, (a) Voyez Kimenez qui attribue le même art se pres Gemelli Carreri, Thevet, Léry, ernandez , 6e | À y) Œ RE. TE LD du ri? ..… RE | : < nt d vs 7 dE, “hi! # = D er: > 4 » È MTS Ce F4 a D * _ — he — Hiflore- Noñellés _ Avec le luftre & le velouté des fleurs ; on a voulu encore en trouver le parfum : à ces jolis oïfeaux : plufieurs Auteursont : écrit qu’ils fentoient le mufc; c’eft une “erreur, dont l’origine eft apparemment ! dans le nom que eur donne Oviedo, de paffer mofquitus , ailément changé en : celui de paffer mofcatus [b). Ce n’eft pas la feule petite merveille que l'imagination ait voulu ajouter à leur hiftoire (c)sona dit qu’ils étoient moïtié oïfeaux & moitié mouches , qu’ils fe produifoient d’une mouche /d), & un Provincial des Jé- fuites , affirme gravement, dans Clufus, avoir été témoin de la métamorphofe /e) : on a dit qu'ils mouroiïent avec les fleurs pour renaître avec elles ; qu'ils pafloient dans un fommeil & un engourdiflement (6) Oviedo, Jummarii, cap. 48, Gefner foup- çonne très-bien que ce nom vient plutôt à mafc4, qu'à #ofcho, | {c) Dutertre corrige judicieufement là - deflus plufieurs exagérations puériles , & releve , à fon ordi- maire , les méprifes de Rochefort, some 17, p, 263, (d) Voyez Nierémbero, page 240, {e) Ce Jéfuie, dit Clufius, faifoit d'étranges relasions d'Hifloire Naturelle, Erotic, page 9 6 des Oifeaux-monches. T3 total toute la mauvaife faifon, fufpendus par le bec à l’écorce d’un arbre; mais ces fictions ont été rejetées par les Naturaliftes fenfés /f), & Catefby aflure avoir vu durant toute l’année ces oïfeaux à Saint- Domingue & au Mexique, où in ya pas de faïifon entièrement dépouillée de fleurs /g). Sloane dit la même chofe de la Jamaïque ,en obfervant feulement qu’ils y paroïflent en plus grand nombre après la faifon des pluies, & Marcgrave avok déjà écrit qu’on les trouve toute l’année en grand nombre dans les bois du Brefil. Nous connoiffons vingt-quatre efpèces dans le genre des oïfeaux-mouches, & il eft plus que probable que nous ne les connoiflons pas toutes : nous les défi- gnerons chacune par des dénominations différentes , tirées de leurs caractères les plus apparens, & qui font fuffifans pour ne Îles pas confondre. { f) Voyez Willughby. (&) Voyez Carolina, rome I, page Eje PNR à4 Hifoire Naturel. “ () LE PLUS PETIT OISEAU- MOUCHE. (i) Première eJpèce. Crres par Îa plus petite des efpèces qu'il convient de commencer l’énumé- ration du plus petit des genres. Ce très- petit oifeau-mouche eft à peine {long de {#) Voyez les planches enluminées, 2° 27&% fs. 1° (i) Guaïnumbi feptima fpecies, Marcgrave, Hifi Nan Prafilk page 197. — Willughby, Ornithol, pag. 167. — Guainumbi minor, corpore loto cnercos Ray, Syropl. avt, pag. 83, n° 7. — Polythmas minimus variegatus, Browne, Hiff Nat of Jamaïc: pag. 475 (il paroït qu'il n’a décrit que la femelle ), — The fmalleft humming bird, Sloane , Jamaïc. to. II pag. 307 , n.° 33, avec une très-mauvaife figure tab, 2 64, fig, 14 — The leafl humming bird. Edwards, page & pl. 105. — Mellifuga fuperné viridi-aurea, cupri purt colore varians , inferné grifeo-alba ; rectricibus nigro-chalybeis À extémétper totam longitudinem , proximé Jequenti a medictate ad apicem grifeis. . ... Mellifugae Briffon , Orvishol, tome HE, page 694. « des Oifeanx-mouches. +$ quinze lignes, de la pointe du bec au bout de la queue : le bec a trois lignes “& demi, la queue quatre; de forte qu’il ne refte qu’un peu plus de neuf lignes pour la tête, le cou & Îe corps de l’oifeau; dimenfions plus petites que celles de nos sgroffes mouches. Tout le deffus de Ia tête & du corps, eft vert-doré brun changeant & à reflets rougeâtres; tout le deffous eft gris-blanc. Les plumes de Vaile font d’un brun tirant fur le violet ; & cette couleur eft prefque généralement celle des ailes dans tous les oïfeaux-mou- ches , auffi-bien que dans les colibris. Hs ont aufli aflez communément le bec & les pieds noirs; les jambes font recou- vertes affez bas de petits duvets effilés, & les doigts font garnis de petits ongles aigus,& courbés. Tous ont dix plumes à la queue ; & l’on eft étonné que Marc- grave n’en compte que quatre : C’eft vraifemblablement une erreur de copiite. La couleur de ces plumes de la queue, eft dans la plupart des efpèces d’un noir- bleuâtre , avec l’éclat de l’acier bruni. La femelle a généralement les couleurs moins vives : on la reconnoït auflr, fuivant les 4x6 Hifioire Natmrelle _ meilleurs Obfervateurs /4), à ce qu’elle. | eft un peu plus petite que le mâle. Le _ caractère du bec de l’oifeau-mouche eft d’être égal dans fa longueur, un peu _ renflé vers le bout , comprimé horizontale- ment , & droit. Ce dernier trait diftingue les oHEaux > mouches des. colibris, que plufieurs Naturaliftes ont confondus , & que Mercgrave lui-même n’a pas féparés. /.u réfte, cette première & très-petite : efréce je trouve au Brefil & aux An- tilles. L’cifeau nous a été envoyé de la Martinique fur fon nid, & M. Edwards l'a reçu de la RES . LRLE LS (m)_ Seconde efpèce. E N obfervant l’ordre de grandeur ru plutôt de peiitefle, plufieurs efpèces [hk) Grew re les Tranfact, phil. n° 2 0 0 , art: £e Labet, Dutertre. | { 1) Edwards, Hiff, pag. 10 5. {m) The humming bird Catelby, Carolina, tom. Ï, pag. 65. — The red throathed humming birde des Oifeanx-mouches. ‘y ‘Pourroient . tenir ici la feconde place, = Nous la donnons à l’oïfeau-mouche de a Caroline , en le défignant par le nom - dé subis. Cawfby n’exprime que foible- Edwards, Hiflory , planche } 8, Edwards reprélente le male & la femelle: cette dernière a la gorge blanche comme tout le deffous du corps-— #fellifuga pectore rubro. Klein, Avi, pag. 106, n° 5.— Toni- neio virefcente gutture flammeo, Pitiv. Gagoph, avec uné mauvaile figure, ab, 3, fig, 8, — Marcgrave n’a point décrit fpécialement cette efpèce , & il pareît que e’eft fans raïfon que M. Briflon lui attribue particulièrement Îles dénominations de guainwnbi, d’aratica, d’arafarata-guacu, & de pegafrol, que Marcgrave ne donne qu’en général à la famille de ces oifeaux. Barrère, que M. Briflon cite de même, n’a indiqué que trois efpèces d’oifeaux-mouches ou colibris, & encore qu'imparfditement & fans diftin- guer les deux familles: maïs du moins on voit que M. Briffon fe trompe en rapportant à l’oifeau-mouche de la Caroline , le premier regulus minimus de Barrère qui eft un colibri, puifqu'il a le bec arqué; rofteile longiori à" arcuato, — Melïfuga fuperné viridi aurea , cupri puri colore varians , inferné fordide alba, grifec- fufco admixto ; gutture à collo inferiore purpureo-aureis ; rectricibus lateralibus fufco-purpureis ( mas). Melifaga fuperné viridi-aurea, cupri puri colore varians inferné fordide alba; gutture fufco maculato ; rettricibus lateralibus primä medietate fufco aureis, alter& nigro-chalybeis, albo terminatis (fæmima}).,.. Melli- fuga Carolinenfs gutture rubro Brion, Ornirhol tome IN, page 716. 18 ; " iflotre Naturelle ment l'éclat & la beauté de 1a « de fa gorge, en l'appelant #r émaibiér cra= | moifi ; c’eft le brillant & le feu d’unrubis: ! vu de côté, il s’y mele une couleur d'or, * & en deffous, ce n’eft plus qu’un grenat fombre. On peut remarquer que ces plumes de la gorge font taillées & placées en écailles, arrondies , détachées ; difpofi- tion favorable pour augmenter les reflets , & qui fe trouve, foit au cou, foit fur la tête des oïifeaux-mouches , dans toutes leurs plumes éclatantes. Celui-ci a tout Je deflus du corps d’un vert-doré chan- geant en couleur de cuivre rouge : Îa poitrine & le devant du corps, font mêlés de gris-blanc & de noirâtre : les deux plumes du milieu de la queue font de la couleur du dos, & les plumes latérales font d'un brun- pourpré ; Catefby dit couleur de cuivre. L’aïle eft d’un brun teint de violet, qui eft, comme nous l’avons déjà obfervé, la couleur commune des ailes de tous ces oifeaux ; ainfr nous n’en ferons plus mention dans leurs defcrip- tions. La coupe de leurs aïles eft aflez remarquable : Catefby l’a comparée à celle de Ia lame d'un cimetère ture: Les ER 7 CP EPNT e Pae dns D NE A EE at 7 se = |. euatre ou cinq RE pennes. exté- rieures font très-longues , les fuivantes le font beaucoup moins, & les plus près du corps font extrémement courtes ; ce -qui, joint à ce que les grandes ont une courbure en arrière, fait reflembler les deux ailes ouvertes à un arc tendu: le petit corps de l’oifeau ef au milieu comme la flèche de l'arc. Le rubis fe trouve en été à la Caroline ‘ & jufqu’i {a nouvelle Angleterre ; & c’eft la feule efpèce d’oifeau - mouche qui s'avance dans ces terres fepten- trionales /2 ). Quelques relations portent cet oifeau-mouche jufqu’en Gafpéfie (0) & le P. Charlevoix prétend qu'on 6: _ voit au Canada ; mais il paroït l'avoir affez mal connu , quand il dit, que le fond de fon nid eft riffu de petits brins de bois, é7 qu'il pond jufqu'a cing œufs (p); {n) Catefby, pag. 65, Edwards, pag. 3 #, {o) Nouvelle relation de la Gafpéfie , par le R. P, Chrétien Leclercq. Paris, 1 691, page 486, Les Gafpéfiens , fuivant cette relation , l'appellent HiTId0 % oifeau du Ciel. (p) Hifioire & defcription de la nouvelle France; Paris, 1744 , tome II, page 158 20 Hiffoire Naturelle “4 & ailleurs , qu’i/ à les pieds comme le bee, fort longs (q). L’on ne peut rien établir fur de pareils témoignages. On donne ! a Floride pour retraite en hiver aux ! oifeaux-mouches de la Caroline /r):en été, ils y font leurs petits, & partent quand les fleurs commencent à fe flétrir, en automne. Ce n'eff que des fleurs qu'il tire [a nourriture, à je n'ai jamais obfervé, dit Catefby, qu'il [e nourrit d'aucun infedte , ni d'autre chofe que du nectar des fleurs ([}. * L'AMÉTHISTE. Troifiéme efpèce. Cr petit oïfeau-mouche a toute Î2 | gorge & le devant du cou de couleur {g) Hiftoire de Saint-Domingue, Paris, 1720, tome Ï, page 31: fr) Voyez Hifi. générale des Voyages , tome X1V, pese 45 6. (/} Caroline, tome Ï, page 65. *_ Voyez les planchesenluminées, n° 672, fie, 1, fous la dénomination de petit oifeau-mouchz 4 queue fourchue de Cayenne. \ des Oifeaux-mouthes, 2% améthifte brillante ; on n’a pu donner cet éclat à la figure enluminée : c’eft même la difficulté de rendre le luftre & leffet “des couleurs des oïfeaux-mouches & des colibris , qui en a fait borner le nombre dans nos planches enluminées, & dif- continuer un travail que tous les Auteurs reconnoiflent également être l’écueil du pinceau /1). L'oïfeau améthifte eft un des plus petits cifeaux-mouches; fa taille & fa figure font celles du rubis: il a de même la queue fourchue : le devant du corps eft marbré de gris-blanc & de brun ; le deffus eft vert-doré : Ia cou- leur améthifte de Îa gorge, fe change en brun-pourpré , quand l’œil fe place un peu plus bas que l’objet : les ailes femblent un peu plus courtes que dans les autres oïfeaux-mouches, & ne s’éten- . dent pas jufqu’aux deux plumes du milieu de Ja queue, qui font cependant les plus courtes, & rendent fa coupe fourchue. {t) Marcgrave. ‘22 sé iffosre Naturelle L'ORVERT. Quatrième efpéce. L E vert & le jaune-doré brillent pd ou moins dans tous les oifeaux-mouches ; mais ces belles couleurs couvrent le plumage entier de celui-ci avec un éclat & des reflets que l'œil ne peut fe lafler d'admirer : fous certains afpects, c’eft un or brillant & pur ; fous d’autres, un vert glacé qui n’a pas moins de luftre que le métal poli. Ces couleurs s'étendent jufque fur les ailes ; la queue eft d’un noir d’acier bruni; le ventre blanc. Cet oifeau-mou- che eft encore très-petit, & n’a pas deux pouces de Îongueur; c’eft à cette efpèce que nous croyons devoir rapporter le petit oifeau-mouche entièrement vert { all green humming bird) de la troïfième partie des Glanures d'Edwards /pl. 316,p.360 }, que le traducteur donne mal-à-propos pour un colibri; mais la méprife eft excufable, & vient de la langue Angloiïfe elle-même qui n’a qu’un nom commun, celui d’offeau bourdonnant [( humming bird), des Oifeaux-mouches. 23. pour défigner les colibris & les oïifeaux- mouches. - . +. Loan ‘Nous rapporterons encore à cette “fpèce la feconde de Marcgrave ; fa . beauté finguliére, fon bec court /u), & l'éclat d’or & de vert brillant & glacé ( tranfplendens ), du devant du corps, le défignent affez. M. Briflon qui fait de cette feconde efpèce de Marcgrave fa feizième, fous le nom d’oifeau-mouche à: queue fourchue du Brejil , n’a pas pris garde que dans Marcgrave, cet oïfeau n’a la -queue ni longue ni fourchue / cauda fimilis priori ), dit cet Auteur; or la première efpèce n’a point la queue fourchue , mais droite, longue feulement d'un doigt, & qui ne dépafle pas l'aile /x}. (27 Pulchrior priori. , ... tam eleganti à fplna gente viriditate cum aureo colore tranfplendente funs plume, ut mire refplendeant, Marcgrave , Guaïnumbi fecunda jpecies, x) Caudam habet dream, digitum ln am re , Jecunda Jp. ss: pe Le .# ie" re en © + Lu 1" » mx To Æ . le ARS cu € F ” £ Cinquième efpece. ,;E nom défigne un caractère fort fingulier, & qui fuffit pour faire difin- | guer loifeau de tous les autres; non | feulement fa tête eft ornée d’une huppe roufle affez longue, mais de chaque côté _ du cou, au-deffous des oreilles, partent fept ou huit plumes inégales; les deux plus longues ayant fix à {ept lignes font de couleur roufle & étroites dans leur longueur, mais le bout un peu élargi eft, marqué d’un point vert; l’oifeau les relève en les dirigeant en arrière; dans l’état de repos elles font couchées fur le cou, ainfi que fa belle huppe ; tout cela fe dreffle quand il vole, & alors l’oifeau paroit tout rond. ÎT a la gorge & Îe devant -du cou d’un riche vert-doré, ( en tenant lœil beaucoup plus bas quel’objet, ces plumes fr brillantes paroïffent brunes); la tête & tout le deflus du corps eft # Voyez les planches enluminées, #,° 640, fig. 7% VEIiE . des Oifeaux-mouches. 2$ vert avec des reflets éclatans d’or & de bronze, jufqu’à une.bande blanche qui traverfe le croupion ; de-là jufqu’au bout de la queue règne un or luifant fur un fond brun aux barbes extérieures des pennes, & roux aux intérieures ; le def= {ous du corps eft vert-doré brun; le bas= ventre blanc. La groffleur du hupecol ne furpafle pas celle de l’améthifte, fa femellelui reflemble, fi ce n’eft qu’elle n’a point de huppe ni d'oreilles; qu'elle a la bande du croupion roufiâtre ainfi que la gorge ; le refte du deflous du eorps roux, nuancé de verdätre ; fon dos & le _deflus de fa tête font comme dans le mâle, d’un vert à reflets d’or & de bronze. * LE RUBIS-TOPAZE. f) Sixième efpéce. | DE tous les oifeaux de ce genré celui-ci eft le plus beau, dit Marcgrave, * Voyez les planches enluminées, #.° 227, fo, 2, fous la dénomination d’oifeau-mouche à gorge dorée au Brefii, (3) Guainumly , oftava fpecies, Marcgrave ; Oifeaux , Tome XL, B | pe 26 Hifloire Narurelle & lé plus élégant ; il a les couleurs &. jette le feu des deux pierres précieufes dont nous lui donnons Îes noms; il a le deffus de la tête & du cou aufli éclätant qu'un rubis; la gorge & tout le devant du cou, jufque fur la poitriñe, vus de face, brillent comme une topaze aurore du Brefil; ces mêmes parties vues un peu en deflous paroïflent un or mat, & vues de plus bas encore fe changent en vert-fombre ; le haut du dos & le ventre font d’un brun-noir velouté ; l'aile eft d’un brun-violet ; Îe bas-ventre blanc; Îles couvertures inférieures de la queue & fes Hif. Nar. Braf. pag. 97. — Wiüllughby, Orrithol, pag. 167. — Jonfthon, Avi pas. 135. — Guais aumbi major Ray, Synopf, pag. 83, n.° 8. Avis colubri omnium minima, Americana, thaumanitas dilla. Seba, vol 1, pag, Or, — Mellifuga ; thaumantias Americana, Omnium minima, Avi, pag, 10$ , n° 24 ( Klein l'appelie minima {ur la dénomination de Seba, en remarquant lui-même qu'il eft repréfenté affez - grand dans cet Auteur), — Mellifuga fufca, cum aliqué fuperné viridi-aurei mixturä, vertice à collo Juperiore Jplendidé purpureis ; gutture, collo inferiore peclore topazinis; rectricibus rufo purpurafcentibus, apice n'gro violaceis....... Mellfuga Brafienfis gutture topayinn Briffon ,; Ornthol ‘tome IE, page 699: dès “Oiféaux= monches. 27 ‘pennes font d’u un beau roux-doré & teint dé pourpre; “elle eft bordée de brun aù bout ? le ‘croupion eft d'un brun relevé de vert-doré'; l'aile pliée ne dépafle pas la queue dont'«Jes pennés font EL rr | Marcgrave remarque qu’elle eft large, & que! oifeau l’étale avec grâce en volant : il eftaffez grand dans fon genre. Sa lon- gueur totale! 'éft de‘trois pouces quatre à fix lignes ; : oh: bec, «ft long de fept à huit; Marcgrave dit d’un demi- pouce. Cette belle etpèce paroït nombreufe, & elle eft devenue commune dans les cabinets des Naturaliftes: Seba témoigne avoir reçu de Curaçao plufieurs de ces oifeaux ;- on peut leur ‘remarquer ‘un caractère que portent plus ou moins tous les oïifeaux- mouches & colibris, c’eft d’avoir le bec bien garni de Muraéss a {à bafe, & quelquefois jufqu’au quart , ou au tiers de fa longueur. ‘La fémelle n’a qu'un trait d'or.ou dè | topaze fur la gorge &le devant du Cou : : lé refte du deflous de fon Corps eft gris- blanc: Nous crayons que l’oifeau - mouche repréfenté n° 40, figure 1 de nos By 28 . Hifloire Narurelle:. planches enluminées, eft d’une -efpèce ; très-voifine , ou peut-être de. la même efpèce que celui-ci; car il n’en diffère que par la buppe, qui n’eft pas fort relevée : du refte les reflemblances. font frappantes ; & de la comparaifon que nous avons faite des deux individus ‘d’après lefquels ont été gravées ces ‘figures , il réfulte que ce dernier, un peu plus petit dans fes dimenfions , eft moins foncé dans {es couleurs, dont les teintes & la diftri- bution {ont eflentiellement les mêmes : ainfi l’un pourroit être le jeune & l’autre l'adulte ; ou bien c’eft une variété pro- duïte par le climat : comme lun eft de Cayenne &. l’autre du Brefil, cette diffé- rence peut fe trouver dans l’efpèce de r une à l’autre région. L’oifeau-mouche a huppe de rubis /ruby creffled humming bird), donné planche 344,:p.280 dela. troifième partie des Glanures d'Edywards, fe rapporte parfaitement à notre figure enfuminée , 7. ‘ 640, figure 1, Et c’eft encore la tête de cet oïfeau - mouche, que M. Frifch a donnée, tab. 24, & fur laquelle M. Briflon fait fa feconde efpèce, en prenant pour fa femelle l’autre . : | des Oifeaux-mouches. D: figure donnéeñu même endroit de Frifch, n & qui irepréfente un petit oifeau- idee vert-doré : ‘nrais la femelle de l’oifeau- mouche à gorge topaze , “dont le corps ft brun, n’a certainement pas le corps vért ; aucune femelle en ce genre, comme dans’tous les oïifeaux, n'ayant jamais les couleurs plus éclatantes que le mâle : ain{r nous rapporterons beaucoup plus vr'ifemblablementià notre orvert ce fecond oifeau-mouche 44 Corps tout vert, donné par M. Frifch. F7: OISE AU- MOUCHE HUPPÉ (7) Septième efpèce. Cr oifeau eft celui que Dutertre & Feuillée ont pris pour un colibri ; j mais c’eft un oifeau- mouche, & même l’un. des plus petits, car'il n’eft guère plus 2 Voyez les planches eniuminées ,.#,° 22 27, ÊE Le (x) Pet colibri Dutertre, Hif. des Antilles, tome Il, page 262. — Coûbri, Feuillée, Jornat B üj 120 … Hifloire Naturelle’. gros que le rubis. Sa huppe eft comme wné émeraude du plus grand brillant; c'eft ce qui le diftingue ; le refte de fon plumage eft affez obfcur ; le dos a des _ reflets vert &.or fur un fond brun ;. l'aile eft brune, la queue noirâtre & luifante comme fJ’acier poli: tout le devant du corps eft d’un brun-velouté, mêlé d’un peu de vert-doré vers la poitrine. & les, épaules : l'aile pliée :ne dépafle pas Ia queue, Nous remarquerons que dans la figure enluminée , la teinte verte du dos eft trop forte & trop claire, & la huppe un peu exagérée & portée trop en arrière. Dans cette efpèce, le deflus du bec eft couvert de petites plumes vertes & d'obfers, (1714 );pag.4r3. = The crefled humming bird, Edwards, tom. Ï, pl. 37. — Mellfuga criflata Kiein, Avi pag. 106, n.° 4. — Mellifuga criffare fuperné viridi-aurea cupri puri cobre varians , infrné fufca, viridi-aureo mixta ; gutture À collo inferiore cinereo - fufcis rellricibus, lateralibus nigro - violaceis; pedibus pennatis. 2: Meélhfuga crifata Briflon , Ornithol, tome IN, page 714.-— Ceite efpèce paroît. indiquée n.° 1. An Effay on kiff, nat. of Guyana, pag. 166, à la huppé brillante & au fombre relevé de reflets du refte du plumage , elle eft affez recon- noïfflable. des Oifeaux-mouches. 31 É re: prefque jufqu’à la, moitié de fa longueur. Edwards a defliné fon nid. Labat remarque que le mâle feul porte la huppe, & que les femelles n’en ont ES L'OISE AU. MOUCHE À RAQUETTES.. | Huitième .efpèce, Dicz brins nus, partant des deux plumes du milieu de la queue de cet oifeau, prennent à la pointe une petite . houppe en éventail, ce qui leur donne la forme de raquettes : es tiges de toutes ja pennes de la queue font très-groffes , & d’un blanc - rouflatre ; elle eft du refte brune comme l'aile ; le deflus du corps eft de ce vert- bronzé , qui eft la couleur commune parmi Îles oifeaux - mouches : la gorge eit d’un riche vert d’émeraude. Cet oïfeau peut avoir trente lignes de Ja pointe du bec'à l’extrémité de Ia vraie queue ; les deux brins l’excèdent de dix lignes. Cette efpèce eft encore. peu B ïïj 3 2 = Hifloire Naturelle connue, & paroît très-rare fa). Nous Tavons décrite dans le Cabinet de M. Mauduit : elle eft une des plus petites, &, non compris {a queue, l’oifeau n’eft pas plus gros que le huppe-col. L'OISEAU-MOUCHE POURPRE ft) » | L Neuvieme efpece. Tour le plumage de cet oïifeau eft un mélange d'orangé, de pourpre & de brun, & c’eft peut-être, fuivant la {a) On en trouve une notice dans le Journal de Phyfique, du mois de Juin 1777, page 466. (Bb) The tirtle Brown humming bird, Edwards, Fifs of Pirds, tom. 1, pag. & pl. 32. — Mellifuga als. fufcis. Klein, Avi pag. 106, n.° 6. — Melifugæ Juperné fufca, fufco-flavicante mixta, inferné diluté fpadicea ; petlore maculis nigricantibus vario ; -tœnié infra oculos obfcuré fufca : rectricibus binis intermedis fufcis, lateralbus fufco-violaceis. .... Meilfuga Suri- namenfis. Briflon , Ornitholog. tome ÏITI, page 7or. — Trochilus. rectricibus lateralibus violaceis , corpore teflaceo fufco fubmaculato. . . . . . Trochilus rubere Einnæus Syft, Nar ed, X, Gen. 60, Sp. 15: des Oifeaux-mouches. 33 remarque-d'Edwards , le feul de ce genre qui ne porte pas ou prefque pas de ce ..vert- doré qui brillante tous les autres Olfeaux-mouches. Sur quoi il faut remar-. quer que M. Klein a donné à celui-ci un caractère infuffi{fant, en lappelant Juce-fleurs à ailes brunes / Méllifuga alis Jufcis }, puilque la couleur brune plus ou moins violette, ou pourprée, elt généralement celle des ailes des oïieaux- mouches. Celui-ci a le bec long de dix lignes, ce qui fait prefque le tiers de fa longueur totale. | FL ASCR AV AT E D. 0.R:EE; (6) Dixiéme efpèce, E OISEAU donné ious cette dénomk. nation, dans Îes planches enluminées., ! = o * Voyez les planches enluminées, n° 672; fig za c) Guaïinumbi prima fpecres, Marcgrave, FHife War, Brafilienfibus , page 196, avec une figure. 17. ; à . — Willughby, Ornithol, pag. 166, — Ray, Syuopf. 5 y _ «A Hfoire NME: paroît être celui de la première hé de Marcgrave, en ce qu'il a fur la gorge un trait doré ; _caraétère que cet. Auteur défigne par ces mots: / devant du corps blanc, mélé au-deffous du cou ‘de quelques plumes de couleur éclatante, & que M. Briflon n'exprime pas dans fa huitième efpèce, quoiqu'il en fafle la defcripüon. fur cette première de Marcgrave: 5a Tongueur eft de trois pouces cinq ou fix lignes ; tout le deffous du corps, à l’ex- ception du trait doré du devant du em eft gris-blanc, & le deflus vert-doré: & de plus, nous regarderons comme la femelle dans cette efpèce , l'oifeau dont M. Briflon fait fa neuvième efpèce /‘d), _æi pag. 187, n. ie pag. 82, n° 1, fous le nom de : Pa V2 . Rss minima - Mufs Worni. pag. 298, avec la figure copiée de Marcgrave. — The larger humming bird, Sloane, Jamaïc, p. 308, 39, avec une mauvaife figure, ab, 2 Ég, fig: 2 — Meilifuga fupernè viridi-anrea , cupri. puri .colore . varians., inferné alba ; rettricibus nigro chalybeis duabus intermedis cupri pur: ‘coloré variantibus …. . Mellifuga Cayanenfis ventre albo, Briflon, Ornith, tome IT, PET 7 7e { d) Melifuga Juperné viridi-aurea , eupri puri colore parians,, inferue grifeo-fufca ; reétricibus prima medietate sa” des Oifeaux-mouches. 35 n'ayant rien qui la diftingue affez pour l'en féparer. LES A PEL Onzieme efpece. is Ce T oifeau-mouche eft dans ce genre un peu au-deffus de Ia taille moyenne ; il a le devant du cou & la poitrine d’un riche bleu de faphir avec des reflets violets ; la gorge roufle, le deflus & le deflous du corps vert-doré fombre ; le bas-ventre blanc ; les couvertures infé- rieures de la queue roufles , les fupé- rieures d’un brun- doré éclatant; les pennes de Îa queue d’un roux-doré, bordé de brun; celles de l'aile brunes ; le bec blanc, excepté la pointe qui eft noire. viridi-aureis , eupri pur cobre variantibus , alterà nigro- purpureis, lateralibus apice grifeïs ; pedibus pennatis se à Mellifuga Cayanenfis ventre grifeo, Brion , Oruirkologs tome Î[1, page 70e, : B vj DS Re PE s à: s SRB E > CR Er er # T & Là $ + FENETRE = re SRE + 86 Hiflore Naturelle LE SAPHIR-ÉMERAUDE. Douzième efpèce. Les deux riches couleurs qui parent cet oifeau , lui méritent le nom des deux pierres précieufes dont il a le brillant ; un bleu de faphir éclatant couvre la têre & la gorge, & fe fond admirablement avec le vert d’émeraude glacé , à reflets dorés qui couvre la poitrine , l’eftomac, le tour du cou & le dos. Cetoïfeau-mouche -eft de la moyenne-taille ; 1l vient de la Guadeloupe, & nous ne croyons pas qu’il ait encore été décrit. Nous en avons vu un autre venu de la Guyane & de la mêine grandeur ; mais il n’avoit que la gorge faphir, & le refte du corps d’un vert- glacé très-brillant ; tous deux font con- fervés avec le premier, dans le beau cabinet de M. Mauduit; ce dernier nous paroît être une variété , ou du moins une efpèce très-voifine de celle du premier ; ils ont également le bas-ventre blanc; l'aile eft brune & ne dépaffe pas la queue, \ de Outer Æ AR qui ft. coupée. également & arrondie, elle eft noire à reflets bleus ; leur bec eft affez long, fa moitié inférieure eft blan- châtre & la PARpérIsare er noire. L'ÉMERAUDE A M É PEL: LS T Æ£s. _ Treizièine efpèce. ET oïffeau - mouche eft de Îa taille moyenne approchant de la grande ; ii a prés de quatre pouces, & fon bec huit lignes ; la gorge & le devant du cou font d’un vert d’émeraude éclatant & doré : la poitrine, leflomac & le haut du dos d’un améthifte bieu-pourpré de {a plus rande beauté ; Le bas du dos eît vert-doré, {ur fond brun ; le ventre blanc; Vaile noirâire, la queue eft d’un noir-velouté luifant comme acier poli ,elle eft fourchue & un peu plus longue que l’aïle. On peut rapporter à cette efpèce celle qui efe donnée dans Edwards, pl. 2 $ {the green and blue humming bird ) . & décrite par M. Briflon, fous {e nom d’oifeau-mouche 38 Hifloire Natürelle à poitrine bleue de Surinam [e), qui eft le même que repréfentent nos planches enlu- minées, n 227, figure 7. La teinte pourpre dans le bleu n’y eft point aflez fentie , & le deffin paroît tiré fur un petit individu ; effectivement il eft figuré un peu plus grand dans Edwards; ces petites différences ne nous empêchent pas de reconnoître que ces oifeaux ne forment qu’une même efpèce.. ini L'ESCARBOUCLEE: Quatorçième efpéce. UÜ N rouge d’eicarboucle ou de rubis- foncé , eft la couleur de cet oïfeau fur la orge, le devant du cou & Ia poitrine ; le deflus de la tête & du eou font d’un rouge un peu plus fombre; un noir- velouté enveloppe le refte du corps ; Taile eft brune, & la queue d’un roux RÉ eus (e) Mellifuga fuperné viridi-aurea , cupri puri colore. sarians , inferné fpiendidé cœrulea; imo ventre fufco, dorfo fapremo cæruleo ; rectricibus fufco violaceis. .. Mellfuga Sur'namenfis pectore cæruleo, Brion, Oruitin tomc J1f, page 711. ef Oifeanx hosrbes, 39: doré-foncé. L'oifeau eft d’une grandeur un peu au-deffus de lamoyenne dans ce genre; le bec, tant deflus que deflous, eft garni de plumes prefque juiqu’ à moitié de fa longueur. Ï1 nous a été envoyé de Cayenne, & paroit très-rare : M. Mauduit qui le pofsède, feroittenté de le rapporter à notre rubis-topage comme variété ; mais la différence du jaune-topaze au rubis- foncé fur la gorge de ces deux oïfeaux , nous paroît trop grande pour les rap- procher l’un de l’autre ; les refflemblances à la vérité, font aflez grandes dans tout le refte. Nous remarquerons. que les efpèces précédentes, excepté la treizième , font ouvelles, & ne fe trouvent décrites dans aucun Naturalifte. * LE VERT-DORÉ. (f) | Quin vième efpèce. C'EST laneuvième efpèce de Marcgrave: cet oifeau, dit-il, a tout le corps d’un 7 Woyez les planches enluminées, 7,” 276, fig. 7e | (f) Grainumbi nona fpecies, Marcgrave, Hifiers 26 ‘Hi foire Nanitelle vert-brillant à reflets dorés; a Aoité à füpérieure de fon petit bec eft noire , l'inférieure eft roufle ; l’aile eft brune: la queue un peu élargie, a le luifant de l'acier poli. La longueur totale de cet oïfeau eft d'un peu plus de trois pouces ; il eft _reprélenté, 7.” 270, figure 3 de nos planches enluminées, & l’on doit remar- quer que le deflous du corps n’eit pas pleinement vert comme le dos, & qu'il n'a que des taches ou des ondes de cette couleur. Nous n’héfiterons pas à rap- porter là figure 2 de la même planche à la femelle de cette efpèce, prefque toute la différence confiftant dans la grandeur, qu’on fait être généralement moindre - dans Îles femelles de cette famille d’oifeaux. M. Briflon foupcçonne auffi que fa cin- quièure ejpèce (8 / pourroit bien n’êtreque ar. Braf, pag. 197. — Willughby, Ornitk, p. 167: — Jonfihor, Avi, pag. 135: — Mellifug a pi ride aurea, cupri puri colore varians ; Tei ‘ricibus nigro chalybeis , pedibus pennatis.. .. Mellfiga Cayaner, 1/5, Brion ; Orn:th, tome IT, page 704. (g) Mikifuga fuperné fu fufe Ca, CUPYI} puricolore var!ans, inferné grifeo-alba ; guttiire fee maculato ; re(hricibus nigro chalybeïs; peaibus pennatis, Melifuga Do Tisicenf5s Briffon , Oraithob tome IIT, page 7024 cn sw gétiéé LATE SERIES 3 : ET ;; des Oibauténbiétes. ds Ja. femelle de fa fixième, qui eft celle-ci, en quoi nous férons volontiers de fon avis; mais if nous paroît au fujet de cette Métaicre, qu’il a cité mal-a-propos Seba, qui ne donne, à l’endroit indiqué (hs! aucune efpèce [ARCS d’oifeau-mou- che, mais y parle de cet oïfeau en général, de fa manière de nicher & de vivre; il dit, d’après Merian, que les grofles araignées de la Guyane font fouvent _. proie de fes œufs & du petit oiléa lui-même qu’elles enlafient dans Re toïles & froiffent dans leurs ferres ; mais ce fait ne nous a pas été confirmé, & fi quelquefois f’oifeau-mouche eft furpris par l’araignée, fa grande vivacité & fa force, doivent le faire échapper aux em- biches de l’infecte. (4) Vel. IT, pag. 42. TE ie a 2 42 Hifloire Naturelle L'OISEAU-MOUCHE : À GORGE TACHETÉE. (i) Jeizieme efpèce. Cerre efpèce a les plus grands rap- ports avec la précédente, & les figures 2 ér 3 de la planche enluminée, 7.” 276, excepté qu'elle eft plus grande; & fans cette différence qui nous a paru trop forte, nous. n’euflions pas héfité de y rap- porter : elle a, fuivant M. Brifion, près de quatre pouces de longueur ; & le bec onze lignes. Du refte, les couleurs du plumage paroiffent entièrement les mêmes que celles de l’efpèce précédente. (1) Mellfuga viridi-aurea , cupri pur colore varians ; pennis in gutiure Ü collo inferiore atbo fimbriatis ; ventre cinereo ; rectricibus nigro chalybeis, duabus intermediis : cupri puri colore variantibus, lateralibus apice prifeis Mellfiga Cayanenfis gutture nævio. Brifion, Oraiholog, tome 111, page 722. = * des Oifeaux-mouckes. 43 ÉMERAUDE. (t) Dix-feptiéme efpèce, Cr oifeau - mouche, beaucoup plus grand que le petit rubis de la Caroline, a quatre pouces quatre lignes de lon- gueur ; il a la gorge d’un rubis éclatant ou couleur de rofette, fuivant les afpects ; la ire, le cou, le dév ant & le deflus du corps, vert d’émeraude à reflets dorés ; Ja queue rouffe. On le trouve au Brefii de même qu’à la Guyane. Gé ayez les planches APR AE n° 2 76 feure 4 € k) Meilifuga viridi-aurea, fuperné cupri puri colore Yarians ; “guttire Jplendidé rubino ; rectricihus rufss ; extertus 7 apice fufco vir idi-aureo fimbriatis Mellijuga Brafilienfis, gutture rubre, Brifion, Orithob ‘tome il, page 720: ne - ef Lun à. > . mn : We A . : * \ . D 44 Hifloire Naturelle L'OISEAU-MOUCHE À OREILLES, (l) Dix-huitième efpèce. N OUS nommons ainfi cet oifeau- mouche, tant à caufe de la couleur remar4 quable des deux pinceaux de plumes qui s'étendent en arrière de fes oreilles, que de leur longueur , deux ou trois fois plus rande que celle des petites plumes voi- fines dont le cou efl garni; ces plumes paroiffent € être e prolongement de celles qui recouvrent dans tous les oileaux le méat auditif ; elles font douces, & leurs barbes duvetées ne fe colent point les unes aux autres. Ces remarques font de M. Mauduit, & rentrent bien dans la belle obfervation que nous avons déjà (1) Miliiga fuperné viridi-aurea , inferné alba » tenié infra vculos nigra ; macula utrimque infra aures Jplendidé vioiacea ; reétricibus quatuor intermediis nigroa cœruleis , lateralbus albis ; pedibus pennatis. Mullifuga Cayanenfis major, Brifloa, Ornithol, tome UE, page 722: LR à: 0! des Oifeaux-monches. 4$ tré d'après lui , favoir ; que toutes les plumes qui paroiffent dans les oifeaux furabondantes, & pour ainfi dire parafites, ne font point des produétions particu- - Jières , mais de fimples prolongemens & des accroiffemens dév eloppés de parties communes à tous les autres. L’orfeau- mouche à oreilies eft de la première gran- deur dans ce genre; il a quatre pouces | &'demi dé longueur, ce qui n’empêché pas que la dénomination de grand oifeau= mouche de Cayenne, que Jui attribue M, Briflon , ne paroïffe mal appliquée, quand quatre pages plus loin /'éfpece 1 7), on _ trouve un autre of/eau-mouche de Cayenne aufli grand, & beaucoup plus, fi on le veut mefurer jufqu’aux pointes de Ja ueue. Des deux pinceaux qui garniflent l'oreille de celui-ci, & qui font compolés chacun de cinq ou fix plumes , l'un eft vert d'émeraude & l’autre violet-amé- thyfle ; un trait de noir-velouté pañfe fous Tœil ; tout le devant de la tête & du corps eft d’un vert-doré éclatant, qui devient , fur les couvertures de la queue, un gt che des plus vifs; la gorge & le deffous du corps font d’un beau blanc; on < 46 Hifloire Naturelle ‘des pennes de la queue, les fix latérales ont du même blanc ; les quatre du milieu d’un noir tirant au bléu-foncé: l’alé et noirâtre, & la queue la dépafle de près . du tiers de fa longueur. La femelle de cet oifeau n’a ni fes pinceaux , ni le trait noir fous l'œil auffi diftinct; dans le refte elle lui reflemble. FETE jus à * L'OISEAU- MOUCHE À COLLIER; ee dit LA JACOBINE. (m) =‘ à Dix-neuviéme efpèce. @ E T oifeau-mouche eft de là première grandeur ; fa longueur eft de quatre pouces huit lignes ; fon bec a dix lignes; * Voyez les planches enluminées, #,° 646, fig, 2, (mm) Mellifiga faperné viridi aurea , Cpri puri colorer varians ; inferné alba ; capite à" collo fplendidé cæruléis collo fuperiôre torque allo cinéto rectricibus, lateralibus candidis . . : . Mellifuga Surinamenfis torquata. Biflon , Ornit. tome FF, page 713. The wire bellyd'humming bird, Edwards, pl 3 fr. des Oifeaux-mouches. 47 fala tête, la gorge & le cou d’un beau _bleu-fombre changeant en. vert ; fur Le derrière du cou, près du dos, il porté un demi-collier Line le dos eft vert-doré ; Ja queue blanche à a pointe, bordée de noir , avec les deux pennes du milieu & les couvertures vert-doré ; la poitrme & le flanc font de même; le ventre eft blanc: c’eit apparemment de cette diftribution du blanc dans fon plumage qu’eft venue l’idée de l’appeler jacobine. Les deux plumes intermédiaires de la queue, font un peu plus courtes que les autres; l'aile pliée ne la dépafle pas : cette efpèce fe trouve à Cayenne & à Surinam. La frgure qu’en donne Edwards, paroït un peu trop petite dans toutes fes dimenfions , & il fe trompe quandil conjecture que la feconde figure de la même planche 35, eft le mâle ou la femelle dans la même elpèce; les différences font trop grandes ; la tête dans ce fecond oifeau-mouche n’eft point bleue ; il n’a point de collier, ni la queue blanche, & nous l’aÿons rapporté , avec beaucoup plus de vrailemblance , à notre treizième efpèce. # ITR É * FT EN 48 = Hifloire Naturelle | NS * L'OISEAU-MOUCHE A LARGES TUYAU X. Vingtième efpece. Cr oïfeau & le précédent, font les deux plus grands que nous connoïfflions dans le genre des oïfeaux-mouches ; celui- ci a quatre pouces huit lignes de Ion- gueur ; tout le deflus du corps eft d’un vert-doré foible ; le deflous gris; les plumes du milieu de la queue font comme le dos ; les latérales blanches à la pointe, ont le refte d’un brun d’acier poli: il eft aïfé de le diftinguer des autres par l’élargiflement des trois ou quatre grandes pennes de fes ailes, dont le tuyau paroît groffi & dilaté , courbé vers fon milieu, ce qui donne à l'aile la coupe d’un large fabre. Cetteetpèce eft nouvelle & paroît être rare; elle n’apoint encore été décrite, c’eft dans le cabinet de M. Mauduit, qui l'a reçue de Cayenhe , que nous l'avons fait defliner. # Voyez les planches enluminées, ».° 472, fig. 2: * L'OISE AU- | Ÿ d'EPS ES LC "A du pr. 2 € ee z —Ÿ “le des Oifeaux-mouches. 49 . L'OISEAU- MOUCHE ” #1 À LONGUE QUEUVEY COULEUR D'ACIER BRUNI. (1) 4 Vingt-anièue efpéce. LE beau bleu: violet qui couvrela tête, la gorge & le cou de cet oifeaü-mouche; fembleroit lui donner du rapport avec le faphir, fi la longueur de fa queue né failoit une trop grande différence ; les deux pennes ‘extérieures en font pins _{n) Guaïnumbitertia fpecies. Marcorave , Hff, Nar, Brafil pag. 197: — Wilughby , Orrithol. pag: 166. 2 Ray Synopfis avi pag, 197, n°41. — Guianumbi minor caudi longifima forcipata. Id. ibid. pag. 83, n° 3, — Avicla minima Muf. vorm. pag. 298: — Mlivora avis maxtma. Sloane , Jamaïc, pag. 309, n.° 4t { Sloane rapporte lui-même cette efpèce à la troïfième de Marcgrave, & nous-prouvons que cette dernière doit {e rapporter ici). — Mefifuga viridi aurea ; capite Ÿ Collo fiperiore cæruleo-violaceis , riridi aureo-mixtis ; collo inferiore eæruleo-violaceo ; recricisus ceruleo- chalybeis ; cauda bifurca...... Mellifug a Cayanenfis cauda bifurca. Brifion , Ornitholog. tome IL, page 726. : Oifeaux , Tome XL, C: 50 Hifloire Naturelle longues de deux pouces que Iles deux du milieu ; les latérales vont toujours en décroiflant , ce qui rend la queue très- fourchue; elle eft d’un bleu-noir luifant d'acier poli; tout le corps, deflus & deffous , eft d’un vert-doré éclatant ; ïl y a une tache blanche au bas-ventre : l'aile pliée n’atteint que la moitié de Îa Jongueur de la queue qui eft de trois ouces trois lignes; le bec en a onze: RG Rs totale de l’oifeau eft de fix pouces. La reffemblance entière de cette defcription avec celle que Marcgrave donne de fa troifième efpèce , nous force a la rapporter à celle-ci, contre l'opinion de M. Briflon qui en a fait fa vingtième ; mais il paroît certain qu'il fe trompe : en effet, la troifième efpèce de Marcgrave porte une queue longue de plus de trois pouces (0); celle du vingtième oïifeau- mouche de M. Briflon , n’a qu'un pouce fix dignes (p); différence trop confidérable pour fe trouver dans la même efpèce: è (0) Caudam. longiorem cæteris ommibus, © paul plus tribus dig'tis longam. Marcgrave, tertia Jpeciese (g) Briflon, Oruithol, torae IT, page 7324 des Oiféaux-mouches. ‘55 ‘en établiffant donc celle-ci pour la troi- ième. de. Marcgrave, nous donnons , “apres M. Briflon , a fuivante. L'OISEAU- REA APR REUET "+ À QUEUE FOURCHUE. 4). Vingt deuxième e pce, O UTRE la diffévence de grandèué, comme nous venons de I ‘obferver, il y? encore entre cette efpèce & Ia précé- dente, de la différence dans les couleurs: le haut de la tête & du cou font d’un brun changeant en vert-doré, au lieu que ces parties font changeantes en bleu dans le troifième oïfeau- mouche de (q) Mellifuga Jplendidé cæruleo - vivlacea ; derfo imfuno , uropygio, gutture Ÿ" collo. nferiore viridi aureis ; capite à collo fuperiore fufco viridi-aureis, cupri purê colore variantibus ; recricibus nigr ês; caudà bifurca…. Mellfuga Jamaïcenfis cauda bifurca, Briffon, Ornithol, tome JI[, page 732, Ci je = Hire Nan a Matcbrwrer/r) ; \dans celui-ci le dos & la poiine font d'un b/eu-violer éclatant; dans celui de Marcgrave vert-doré /f} Ce qui nous force de nouveau à remar- quer l’inadvertance qui a fait rapporter . À LONGUE QUEUE, . RTE 1 08 LUS DE ee LT FAT OR, VERT & BLEU. fi) NA EL An LE 24 Vingt-troifiéme efpèce. * LA É + Les dedtbpiimes té de 1e queue de cet oïfeau-mouche font près de deux,fois auffi longues que Ie corps; & portent plus de quatre pouces. Ces plumes, & toutes celles de la queue, dont Bi deux du milieu font très-Courtés & n’ont que huit lignes, font d’une admi- rable beauté, mêlées de reflets verts, & bleu-dorés, dit Edwards ; le deffus de fa tête eft bleu ; le corps vert; l'aile eft d’un …(t)Pobhthmussiridans, aureo varie folendens, pinris binis uropygongifimis, Browne, Hit, Nat, of Jamais, pags 475 —— The long raid green humming bird Edwards, Ah pag:-&c pl. 33. = Falcinellus veriice caudaque cyantis, Klein ;: Avi, pag. 108, .n.° 16, — Mellifuga viridi-aurea, vertice cæruleo ; imo ventre candido ;. réciricibns VIrUI-AUTEIS , folendenti cærules coloré variantibus ;) cauda bifurcai ee Melfuga Jarmaicenfis caud& bifurcé, Brion, Oruithol. tome HI, page 728, C iïtj LE ef LÉ ANSE oere 72 réa “a 2 Fu LA L brun pourpré : cette efpèce fe trouvé à la Jamaïque. RTAT £ ua À L'OISEAU- MOUCHE À LONGUE QUEUE NOIRE. («) Vingt-quatrième efpèce. a | C£r oifeau-mouche à la queue plus longue qu'aucun des autres, les deux grandes plumes en font quatre fois aufii longués que le corps, qui à peine a deux pouces : ce font encore Îes deux plus extérieures ; elles ne font barbées qué (n) The long-tailed black-cop humming. bird, Edw. Hif pag. & pl. 32. — Polythmus major nigrans , aureo varié fp'endens, pinnis binis wap gi longifims: Browne, Nar. Hif, of Jamaïc, pag. 475. — Falcinellus caudä Jfeptem unciarum, Klein ; Ari, pag, 108, n° à, — Bourdonneur de Mango à longue queue. Alkïin, tome 111, page 20, avec une mauvaife figure, . ph 49; æ — Melifuga fuverné viridi-flavicans , inferné viridi-aurea cæruleo colore varians ; capite fuperiore nigro cæruleo, marginibus alarum candidis : reétricibus nigri- cantibus , cauda bifurca..... Mellifuga Jamaïcenfis atri apille, cauda bifurca, Bron , Ornithol, tome TI, Page 722: | ALIIL jé 19 2 7 LL REA SE nn Se a — —__— RS. © De devc A2. LS . LES OISEAUX -MOUC , \ t 3 ser 1 k « * v n d "4 4 2 ' L 3 o d TE { à ; », "7 me "A he7 A 4 "à. " Er LE EUR à “ + FREE 4 ; «à Le” J : L à ” * : - | des Oifeaux-mouches. 55 d'un duvet effilé & flottant; elles font noires comme Île fommet de la tête; le dos eft vert-brun doré; le devant du corps vert ; l'aile brun-pourpré. La figure d’Albin eft très-mauvaife, & il a grand tort de donner cette efpèce comme la plus petite du genre ; quoi qu’il en foit, if dit avoir trouvé cet oiïfeau - mouche à Îa Jamaïque dans fon nid fait de coton. Nous trouvons dans l’'Effai fur l'Hif- toire Naturelle de la Guyane /x}, lindi- cation d’un petit oifeau-mouche à Avppe bleue (page 1 69 ) ; À ne nous eft pas connu, & la notice qu’en donne l’Auteur, ainfi que de deux ou trois autres , ne peut fuffire pour déterminer leurs efpèces, mais peut fervir à nous convaincre que le genre de ces jolis oifeaux , tout riche & tout nombreux que nous venions de le repréfenter , l’eft encore plus dans ia Nature. | | (x) An Efley on Hiff. Nar of Guyana À a ASC em nes’ ‘56 Hifloire Naturelle ÎLE COLIBRI @) fur Nine: en prodiguant tant de beautés à l’oifeau-mouche, n’a pas oublié le colibri fon voifin & fon proche parent ; elle l'a produit dans lé même climat & formé fürle même modèle ; aufif brillant, aufii léger que loifeau- Hbuche & vivant commé fui fur Jes fleurs ; le colibri eft- paré de même de tout ce que les plus riches couleurs ont d’ éclatant, de moël- eux, de fuave ; & ce que nous avons dit de Ja beauté de l'oifeau- mouche, dé {a Yivacité, de fon vol bourdonnant & Yapide , de fa conftance”: à vifitertes fleurs, defa manière de nichér & de Vivre, doit s'appliquer également aû colibri : un mêine inftinct anime ces deux charmans fa) En Brefilien , guainumbe , comme l’oifeau- mouche ; avec lequel le coïibri eft confondu dans la plupart des Auteurs, fous des dénominations com- muncs; à la Guyane, emdangue Garipane , roukouÂi ; roncljes , chez certains Indiens) Ft Seba { nom que nous ne trouvons puflé part). En latin de nomen- cature, pol; tunus , falcinellus, Pt & mellfngas 4 + 4 7. | déiséiei édite * _… effemblènt TE È 4 3 La g F 1 7e! , La "ge ’: £ € « es :: £ : À | J ur 7 T4 LE _prefque en-tout , fouvent ôh;les, a ,con- fondus fous un même nom: celui. de colibri eft pris de la fangue des: Caribes, : Marcorave ne difiingue pas les _colibris dés: oifeaux - mouches ; ,; & les-appelle tous-indiffléremment du nomBrefGlien- » guainumbi (b) ; cependant, ils: diffèrent les uns des autres par un caraétère évident -&conftant: cetté ‘différence eft dans le bec: celui. des. colibris égal & filé, degèrement renflé par. le bobe - m'eft pas ho comme dans loifeau-mouche, mais -courbé :dans toute. fa longueur fé à eft auffr plus long à proportion. De plus, la tarte fvelte & légère des colibris paroit plus alongée que celle des oifeauxe mMOU— “ches; üs font aufii généralement plus gros : cependant il y a de petits colibris -Momdres que les grands oifeaux-mouch es. _C’eft au-defious de la famille des grim- PEREANET que doit être placée celle des : (b) Quelques Nomenclateurs (confufi fion qui leur “eft moins pañdonnable } partent auf indiftin@ément . de loïfeau-mouche & du colibri, Ma$al érne, par exemple ; le colibri où colubri, di t-il, quirs a pelle autremeet l'ofean-touches Ornithol. page 2494. V }; ne : be = 58 Hifloire Naturelle colibris, quoiqu’ils diffèrent des grimpe reaux par la forme & la longueur du bec ; par le nombre des plumes de la queue, qui eft de douze dans les grimpereaux & de dix dans les colibris ; & enfin par la ftruéture de Ja langue, fimple dans les grimpereaux & divifée en deux tuyaux demi-cylindriques dans le colibri comme dans l’oifeau-mouche /c ]. Tous les Naturalifles attribuent avec raifon aux colibris & aux oïfeaux-mou- ches , la même manière de vivre, & l’on a également contredit leur opinion fur ces deux points / 4); maïs les mêmes raifons que nous avons déjà déduites, nous y font tenir : & la reflemblance de ces deux oïfeaux en tout le refte, garantit le témoignage des Auteurs qui leur attri- buent le même genre de vie. Il n’eft pas plus facile d'élever les petits du colibri que ceux de Poifeau- mouche : auffs délicats, ils périflent de même en captivité : ‘on a vu le père & (c) Voyez fupplément à l Encyclopédie , tome 11, au mot colibri. (4) Journal de Phyfique, janvier 1 77 8, Ja mère, par audace de tendrefle >; venir “jufque dans les mains du raviffeur porter de la nourriture à leurs petits : Labat nous en fournit un exemple aflez intéreflant pour être rapporté. « Je montraï, dit-il, au P. Morntdidier, un nid de colibris- revenoient dès qu'ils entendoïent - ve ‘voix de leur père nourricier » /’e). Marcgrave , qui ne fépare pas Les icolibrs des oifeaux: mouches , ne dorine à tous qu'un même petit cri; & nul -des Voyageurs n’attribue de Éhirte à ces oifeaux.' Les feuls Thévet &: Eéry aflurent de leur gonambouck , qu’il chante de manicre à le difputer au roffignol (F5 ee ——————— ‘(e) « NH les conferva de cette manière pendant » cinq où fix mois ; & nous efpérions de voir bientôt » de leur race, quand le P. Montdidier ayant oublié » un foir d'attacher la cage Où ils fe retiroicnt x une >» corde qui pendoit du plancher , pour les garantir -» desrats, À eut le chagrin de:ne les plus.trouver le _matin; ils avoient été dévorés ». Labat, #ouveau voyage aux Îles de l’Amé:iques Paris, 1722, (0me 1 F, page 14. {f) « Maïs par une finsukère mervéille & chef » d'œuvre de petitefle , il ne faut pas omeitre un » oifeau que les Sauyages nomment gorambouch, de » plumage blanchâtre & luifant, lequel combien > qu il n'ait pas le corps plus gros qu'un frelon ou » qu'un cerf-volant, triomphe néanmoins de chanter, » 1ellement que ce très-petit oifelct ne bougeant guère _» de deflus ce gros mil, que nos Américains appellent "» avai ; ou fur les autres grandes herbes, ayant le »» bec & Le gofer toujours ouverts ; fl on ne l'oyoit dés Colibris.\ 6%. car ce n'eft qued’après eux que Coréal (&) -& quelqués autres ont répété la même L | ho (h}). Mais il y'a toute apparence que c’eft une méprife ; le gonambouch ‘Ou petit oifeau de Léry 2 à plumage blan- châtre € luifant, ér & voix claire & nette, eft le fucrier ou quélqu’autre, & non fe colibri ; gar la voix de ce dernier bdifeau , di Läbar, n’eft qu'une efpèce de petit bokrdoñnément agréable /i)+ JF ne paroït pas que les colibris s’avancent aufir loin dans l'Amérique ‘fepentrionale, que les oïféaux-mouches ; du moins Catefby n’a vu à la Caroline qu'une feule efpèce de ces derniers "& voyoit par expérience, @n ne diroit it jamais Que « d'un fi petit corpsil pût fortir un chant fi franc & {1 « haut, voir fi chir & frnet, qu'il ne doit rien au rof- » fignot ». Voyage au Brefil, par Jean de Léry, Paris, 1578 ,page 175 ; la même chofe fe trouvé dans Thevet. Srgul de la France antarét 1 J Paris, ISS Ÿ 76° 94» (g) Voyage aux Indesoccidentales. Parïs, 7722, tome Î, page 1 80. (4) Hifi; Nat, & Morale des Antilles de PAmé- ‘rique. Rotterdam, 1658, page 164, (i) Nouveau voyage aux iles de l'Amérique ; par Labat , tome IV, page 14: 62 Hifloire Naturelle oïfeaux, & Charlevoix qui prétend. Lao trouvé un oifeau-mouche au Canada, déclare qu'il n’y a point vu de colibris /4). Cependant ce n’eft pas le froid de cette contrée qui les empêche d’y fréquenter en été ; car ils fe portent aflez haut dans les Andes, pour y trouver une température déjà froide. M. de la Condamine n’a vu nulle part des colibris en plus grand nombre que dans les jardins de Quito, dont le climat n’eft pas bien chaud //). C’eft donc à 20 ou 21 degrés de température qu'ils fe plaifent : c’eft-fà que , dans une fuite non-interrompue de jouiffances & de délices , ils volent de la fleur épanouie à la fleur naïffante , & que l’année , compofée d’un cercle air de beaux jours, ne fait pour eux qu'une eule faifon conftante d'amour & de fécondité. (À ) Hiftoire de Saint-Domingue. Faris, 1 7 795 jome Î, page 32. (1) Voyage de la Condamine. Paris, 1745; PAST le | des Colibris.” | 8% : ns - ri pi “LE COEIBERI BIO LP À ZE dalle Première efpéce, L # OMM E la petitefle eft le caractère [e plus frappant des oifeaux-mouches, nous avons commencé J’énumération de leurs _efpèces nombreufes par le plus petit de tous ; mais les colibris n’étant pas auffi petits, nous avons cru devoir rétablir ici l'ordre naturel de grandeur ,& commencer * Voyez les planches énluminées, #.° s 99, fig re (m) The: long taïed red hummine $ird, Edwards, if. pag. & pl. 32 , figure inférieure. -— Falcinellus uttuye viridi. Klein, Avi pag. 108 , n.° 15. — Tro- chilus curviroftris recfricibusintermedrs longiffimis, corvore rubro, capite fufco , gulä auratä uropygio viridr, Pelle »Linnæus, Syf Nat edit. X, Gen. 60, Sp. 3. — Polythmus fuperné rubro aurantius , inferné ruber ; capite fplendidé nige ; collo inferiore viridt aureo, fafcia * nigrä circumdato ; peclore rofeo ; dorfo infimo à aropygo viridibus ; recbricibus lateralibus rubro aurantis, binis intermedis fufeo violaceis longiffimis..... Polythmus Surinamenfis longicaudus ruber, Brion, Ornisioh tome 11, page 690. N R, nt Tr he PI L Er r" CHU PERS ESS en D EC ln ME SE S és LD AE LI Tr, + L (TR À Eifale Watlle # ar par, le olibri to FLTOPE + ui paroît être, —_. in 1dépen amment ts Jeux. ongs brins dé: fa iqueñe (le plus grand? das ce genre: nous dirions qu u'il eft aufli fe plus beau, fr tous ces ‘eifeaux Les par leur beauté n’en difputoient le prix, & ne fembloient. l'emporter tour-à-tour à mefure qu'on les admire. La taille. D à “colibri topaze, mince, fvélre, élégant: eft un peu au-deflous de’ éeHe noire PA br Ja longueur de Voifeau, prie de fa pointe du bec à celle de Ja vraie queue, eft de près de fix ‘pouces ; îes deux longs brins l’excèdent de’ deux pouces & demi ; fa gorde &'le devant “duicou font enrichis d'une-plaqne topaze du plus: grand’ brilanti cettecoufeur “vue de côté, fe change en vert- -dOré , "& vué 2R-AUTTONE elle paroït d'un vert “pur ; ‘une coiffe d’un noir-velouté couvre a tête , un filet de ce même noir encadre ‘la plaque topaze; la poitrine , le tour du cou & le haut du dos, font du plus beau pourpre-foncé ; le ventre eft d’un pourpre encore plus riche , & brilant de reflets rougés & dorés; fs épaules & le bas du dos, font d’un roux, aurore les des poürpré, elles portent les deux longs brins , qui font garnis de petites barbes de près d’une ligne de large de chaque côté : Ja difpoñtion naturelle de ces longs brins eit de fe ,croifer un pew-au-delà de l'extrémité de la queue, & de s’écarter enfuite en divergeant; ces:brins tombeut dans la tue ; & dans ce temps, lemäie, auquel. feul ils appartiennent, reflem- bleroit. à la femelle, s’il n'en différoit par. d’autres :caractères : Îa femelle n’a pas.la gorge topaze, mais feulement marquée, d’une légère trace de rouge : de même, au lieu du beau pourpre &.du roux de feu du plumage du mâle, prefque tour celui de {a femelle n’eft que d’un vert-doré; ils ont tous deux Îles pieds blancs. Au refte, on peut remarquer dans ’en dit M. Briff i n'avoi ce qu'en dit M. Briffon, qui n’avoit pas vu ces oifeaux, comkien font défetueufes des defcriptions faites fans l’objet : ül 66 Hifloire Naturelle donne au mâle une gorge verte, parce que la planche d'Edwards la repréfente ainfi, n'ayant pu rendre l'or éclatant qui Ja colore, | LE GRENAT. Dériènis efpèce, CE Colibri à les joues jufque fous l'œil, les côtés & le bas du cou & Ia sorge jufqu'à la poitrme , d’un beau grenat brillant; le deflus de la tête & du dos, & le deflous du corps font d’un noir velouté ; la queue & l'aile font de cette même couleur, maïs enrichie de vert- doré. Cet oïifeau a cinq pouces de longueur , & fon bec dix ou douze lignes. asiColns 67 * LE BRIN BLANC. (n) | Troïième dpéce. DE tous les Colibris, celui-ci a Je bec le plus long; ce bec a jufqu’à vingt lignes ; il eft bien repréfenté dans Îa planche enluminée; mais le corps de l'oifeau y paroîït un peu trop raccourcr, à en juger du moins par l'individu que nous avons fous les yeux; la queue ne nous paroît pasaffezexaétementexprimée, car les plumes les plus près des deux longs brins font auffi les plus longues ; les latérales vont en décroiffant jufqu’aux deux extérieures qui font les plus courtes, ce qui donne à la queue une coupe pyra- midale ; fes pennes ont un reflet doré * Voyez les planches enluminées, 7,° 60 », fig. 7: (n) Pobchmus fuperné fufeus, cupri puri cobre vatians ; inferné albo rufefcens ; tœænia fupra oculos can dicante ; rectricihus lateralibus primä medietate fufco- aureis, ulimä nigrs, apice fufcis, albo fimbriaris, duabus intermedits longiffimis. . ... Polythmus Caya- nenfis longicandus, Briflon , Oraitholog, tome HIT, page 686, CCE à blanchâtre à la pointe, & les deux brins font bfanes dans toute fa longueur dont le deffus: du dos & de la tête;de, couleur d’or, fur un fond gris qui feftonne le bord de chaque plume , & rende dos comme S+à 2 L: __— à A te * pe 4 ondé de gris fous. or; l'aile eft d'unbrun- violet; & le deflous du corps gris-blanc.+ LE 2IIZIL wi COLIBRI Ab p10 D'E°T ÉNfepé a ane ah À iQuatrième efpèce, Ti taat. ef fit pat conDattien de hoiszitzil, qui eft le nom Mexicain de cet oifeau ; c’eft un aflez grand colibri. «28 } Hoisziryilotoil, avis pitla America. Her- nandez, Hit, Mexic, page 705. — Folythmus viridi AUTEUS y CUPTÉ purt colore var'ans ; tellricibus alarwn faperioribis à coller inferiore maculs minuris albis ref- perfs: reébr'cibus ex fufcovirefcentiius apict al'is.… .. Pobtämus punétulatuss Brion , Ornhol. tome IT, page 669. S des CES X ‘69 d'un PAPE ; aux ailes noirâtres, mrar- | quées: de points blancs aux épaules & fur le doss la queue eft brune & blanche à Ia mte.C’eft tout ce qu’on peut recueillir de da defcription en mauvais ftile du ré- dacteur de Hernandez /p).1l ajoute tenir d’un certain F7. Aloayfa , que les Péru- viens nommoient ce :même oïifeau pil/eo, & que vivant du fuc des fleurs , il marque de da: préférence is — des. PE MEN Pas { 7 jui LE BRIN BLEU. ü | Cirquième éfpéce. aies Li H'ILVAINT, Seba d ‘après lequel M. fs Klein .& Briffon ont donné cette efpèce (2). L F8 2e. ue ve ({q) rhandes donne ailetrés . page j2# les "à -noms-de- plufieurs olfeaux-mouches.& colibris, dont il dit des efpèces différentes en grandeur &. en ‘couleurs, fans en ;caradériler abcune : ces noms font, ouéirét hoitaitzillin. 1 tochio hotfzitzilln , xiulËs | Roitgitgillin » logcacog, hoïtzirlln ,: gotac hoïzirqithn 7 enoc hoïtzitylllin & hoirriteillin ; d'où il paroït que le nom générique eft four où hoigitqillin, [r) Avis ex nov4 Hifpanié, patate quitototl. dit Ps nn À pa. C2 É RL à ] Dh ei BIARENS à F8 S s ” Ÿ wO Hifloire Natarelle de colibri; les deux longs brins de plumes qui lui ornent la queue font d’un beau bleu ; la même couleur plus foncée couvre l’eftomac & le devant de la tête ; le deffus du corps & des aïles eit vert-clair; le ventre cendré : quant à la taille il eft un des plus grands & prefque aufli gros que notre begue-figue; du refte, la figure de Seba repréfente ce colibri comme un grimpereaus, & cet Auteur paroît n'avoir jamais obfervé les trois nuances dans la forme du bec, qui font le caractère des trois familles des oïfeaux-mouches , des colibris & des grimpereaux. I n’eft pas plus heureux dans l'emploi de fon éru- dition, & rencontre aflez mal quand.il prétend appliquer à ce colibri le nom Mexicain d’yayauhquitototl ; car dans Vou- vrage de F'ernandès, d'où ifatiré ce nom, cap. 216 ,pag. 5 $, l'yayauhquitototl eft Seba , vol. 1, pag. 84. — Falcinellus novæ Hifpanie, cauda bipenni longa. Klein, Avi, pag, 107, n.° 4. Polythimus fuperné viridis , inferné cinereo grifeus ; capite anterius Ÿ collo inferiore cæruleis ; rectricibus lateralibus faturaté viridibus , binis intermedïs cyancis, lonoif- ms Sue Polythnus Mexicanus longicaudus, Brifion , Ornithol, tome I]F, page 688. _ des Colibris, Fr un oïifeau de la grandeur de l’étourneau, lequel par conféquent n’a rien de commun avec un Coiibri; mais ces erreurs font de peu d'importance, en comparaifon de celles où ces faifeurs de collections, qui n’ont pour tout mérite que le fafte des cabinets , entrainent les Naturaliftes qui fuivent ces mauvais guides : nous n'avons pas befoin de quitter notre fujet pour en trouver l’exemple ; Seba nous donne des colibris des Moluques, de Macaffar, de Bali /[), ignorant que cette famille d’oi- feaux ne fe trouve qu’au nouveau monde, & M. Briflon préfente en conféquence trois efpèces de colibris des Indes orien- tales {t) ; ces prétendus colibris font à coup für des grimpereaux , à quile brillant des couleurs, les noms de ffoei, de kakopit, que Seba interprète petits rois des fleurs, auront fuff pour faire, mal- à-propos, appliquer le nom de colibri : en effet, aucun des Voyageurs natura= (f) Avis colubri orientalis, Seba, Thef. vol. IE, page 20, Jbid, page 62, avis Amboinenfis , tfioei, vel kakopit ditta, Vol. I, pag. 100, avis tficeis Jndica, orientalis, (t) Efp. 6, 10 & 12: LAPS ENT MO ARTS | 74 CERN 4% Hifoire Naturelle liftes , n’a trouvé de colibris dans l'ancien continent, & ce qu'en dit François Cauche eft trop obfcur pour mériter attention /u). LE GARE RT FÉPERT NO TPE Sixième efpèce. Cxrr E dénomination caractérife mieux cet oifeau que celle de colibri du Mexique que lui donne M. Briflon, puifqu'il y a au Mexique plufieurs autres colibris. Celui-ci (u) Dans fa relation de Madagafcar, Paris, 1 67, page 1337, empruntant le nom & Îes meurs du colibri, 1 les attribue à un petit oifeau de cette fle. C'eft apparemment par un femblable. abus de noms, qu'on trouve celui d'oifeau-mouche dans les voyages de Ja Compagnie , appliqué à un oïfeau de ‘Coromandel, à la vérité tres-petit, & dont le nom d'ailleurs eft raté, Voyez Recueil des Voyages qui-ont te © CT. « LR: fervi à l'érabliflement de. la Compagnie des ‘Indes, Ariflerdam, 1702, tome Vi, page sr 3e r {à) The black-belly"d green humm'ng bird, Edw:rds, Hiff, pag. & pl. 36. — Falcineilus ventre niorivante, À G F ÿ , © a candä brevi, æquabil, Klein, Ari pag. 108, n°18. Jrochiles des Colibriss 7% Celui-ci a quatre pouces ou un peu plus de longueur ; fon bec à treize lignes; la tête ; le cou, le dos, font d’un vert-doré. & bronzé; la poitrine, le ventre , les côtés du corps & les jambes, font d’un noir luifant, avec un léger reflet rou- geatre; une petite bande blanche traverfe le bas-ventre, & une autre de vert-doré changeanten un bleu vif, coupe tranfver- falement le haut de la poitrine; la queue eft d’un noir velouté, avec reflet chan- geant en bleu d’acier poli. On prétend diftinguer la femelle dans cette efpèce, en ce qu’elle n’a point de tache blanche au bas-ventre : on la trouve égalementau Mexique & à la Guyane. M. Brifion rap- _ porte à cette efpèce lavis auricoma Mexi- cana de Seba /y), qui eft à la vérité un — Trochilus cuvrviroftris, reétricibus æqualibus fupra nigris, corpore fupra viridi, peclore cæruleo, abdomine migro, Trochilus holofericus, Linnæus , Sy, Nar, ed. X, Gen. 60, Sp. 0. — Polythmus fuperné vir'di aureus, cupri puri colorée varians, inferné fplendide niger ( fafcia tranfverfa in imô ventre alb£ mas) : teni tranf- verfa in pectore viridi aurea, cæruleo colore variantes rectricibus fplendidé nigro chalybers, Pobythmus Mexs- canus. Brion , Ornihol, tome II[, page 676. (») Thef, vol. T, pag. 156. Oifeaux , Tome X1, D 74 Hifloire Naturelle colibri, mais dont il ne dit que ce qui peut convenir à tous les oifeaux de cette famille , & mieux même à plufreurs autres. qu'à celui-ci, car ïl n’en parle qu’en général , en difant que la Nature en les. peignant des plus riches couleurs , voulut. faire un chef-d'œuvre inimitable au plus Brillant pinceau. LEE D LUE NBUR _ Septième efpèce, *E ST encore dans le recueil de Seba que M. Briflon a trouvé ce colibri : ce néeft jamais qu'avec quelque défance (x) Méllivora avis criflata, cum duabus pennis longis in cauda ex nova Hifpania, Seba, vol. I, p. 97. — Falcinellus criflatus. Kieïin , Avi, pag. 107, n.° $. — Tyochilus curviroffris ruber, als cœruleis, capte criflato, rectricibus duabus long'ffimis. . ... Lrochitus paradifeus. Linnæus, S Nar ed, X, Gen. 6o, Sp. 1. — Polythmus criflatus , ruber; teétricibus alarum, vemigibufque cæruleis ; rectricibus rHDris , binis inter mediis longiffimis. . .. Polythmus Mexicanus longicaudes suber crifatus, Briflon ; Ornithol, tome II] , page 6924 des Colbhie 7. que nous ‘établiffons des efpèces fur les notices fouvent fautives de ce premier Auteur; néanmoins celle-ci porte des caractères aflez diftinds pour que l’on puifle, ce femble, l’adopter. « Ce petit oïfeau , dit Seba, dont le plumage er ec d’un eu rouge, a les aïles bleues ; _ deux plumes fort longues dépaflent 2 queue; & fa tête porte une huppe très- cc. longue encore à proportion de he ce grofleur, & qui retombe fur le cou; « fon bec long & courbé , renferme une ce petite langue bifde, qui ui fert à fucer « les fleurs. » - M. Briflon, en mefurant la figure douée par Seba, fur laquelle il faut peu compter, lui trouve près de cinq pouces fix lignes jufqu'au bout de la queue, Di > _— a 76 ‘Hiflotre Naturelle *\8 EÆ -COËL LIBRE À QUEUE VIOLETTE, Huitième efpèce. | L E violet clair & pur qui peint la queue de ce colibri le diftingue affez des autres ; la couleur violette fondue, fous dés reflets brillans d’un jaune-doré, eft celle des quatre plumes du milieu de fa queue ; les à extérieures vues en déflous, avec la pointe blanche, offrent une tache violette qu’entoure un efpace bleu-noir d'acier bruni; tout le deffous du corps vu de face eft richement doré, & de côté paroît vert ; l'aile eft comme dans tous ces oïifeaux, d’un brun tirant au violet; les côtés de la gorge font blancs, au milieu eft un trait longitudinal de brun mêlé de vert; les flancs font colorés de même : la poitrine & le ventre font blancs. Cette efpèce aflez grande, eft une de celles qui portent le bec le plus # Voyez les pienches enluminées, #° 671, fige 24 MAC EN EE En des Colibris. - w7 long ; il a feize lignes ; & La longueur totale de l’oifeau eft de cinq pouces. LÉ COL 1B HT À CRAVATE VERTE, Nenvième ehpèce. Uxx trait de vert-d’é ‘meraude très-vif tracé fur la gorge de ce colibri, tombe en s’élargiffant fur le devant du cou ; -ila une tache noire fur la poitrine; les côtés de la gorge & du cou font roux _-mélés de blanc: Île ventre eft blanc- pur; le deflus du corps & de la queue font d’un vert-doré fombre; la queue porte en deflous les mêmes taches vio- lettes, blanches & acier-bruni, que /e colibri a queue violette : ces deux efpèces paroiflent voifines ; elles font de même taille ; mais dans Fete ci loifeau à le bec moins long. Nous avons vu dans le cabinet de M. Mauduit, un colibri de * Voyez les pre enluminées, De 71, fg 1e if fs " 7ê 'Hifoire Wade même grandeur avec le deflus du corps foiblement vert & doré fur un fond gris- noirâtre, & tout le devant du corps roux , qui nous paroît être la femelle de LeluE ch é LÉ COTISRI À GORGE CARMIN. (a) Dixième efpéce. L* Eva RDS a donné ce colibri, que M. Briffon, dans fon fupplément, rap- porte mal-à-propos au colibri violet, comme on peut en juger par la compa- raifon de cette efpèce avec la fuivante. Le colibri à gorge cCarmin, a quatre pouces & demi de longueur ; fon bec, long de treize lignes, a beaucoup de courbure, & par-là fe rapproche du bec : du grimpereau , comme lobierve Ed- Wards; il a la gorge, les joues & tout le devant du cou d’un jouge de carmin , {a) The red breafled humming bird Edwards, Ekzm planche 266, de Colibrts. T2 5 avec le brillant du rubis : le deflus de la tête, du corps & de la queue, d’un brun-noirâtre velouté , avec une légère frange de bléu au bord des plumes ; un vert-doré foncé luftre les ailes; les couvertures inférieures & fupérieures de la queue font d’un beau bleu : cet oifeau ft venu de Surinam en Angleterre. RT COLLIER VIOLET. (b) . Onyieme cfpèce. .* defcription que donne M. Briflon . de-ce colibri x accorde entiérement avec la figure qui le repréfente dans notre planche enfuminée ; il à quatre pouces -& deux ou trois lignes de long ; {on bec, onze lignes ; il a toute la tête, le cou, * Voyez les planches enluminées, 2,° do 0, fig, 2, - {D} Polythmus nigro violaceus ; gutture à colle inferiore Jplendidé violaceo purpureis ; rectrictbus viridi sireis, fplendidé nigro colore variantibus . . .. . Polythmus Cayanenfis iolaceus, Briffen , Ornithol. tome III, page 683, D iïj | + 8o Hifloire Naturelle le dos, le ventre enveloppés de violet- pourpre , brillant à la gorge & au-devant du cou, fondu fur tout le refte du corps dans du noir-velouté ; l’aïle eft vert-doré; la queue de même, avec reflet changeant en noir. On le trouve à Cayenne; fes couleurs le rapprochent fort du colibri grenat; mais la différence de grandeur eft trop confidérable, pour n'en faire qu’une feule & même efpèce. LE HAUSSE-COL VERT. Dougième efpece. E Colibri, de taille un peu plus rande que de cohibri à queue violette, n’a pas le bec plus long; il a tout le devant & les côtés du cou, avec le bas de la gorge d’un vert-d’émeraude ; le haut de la gorge, c’eft-à-dire, cette petite partie qui eft fous le bec , bronzée; da poitrine eft d’un noir velouté, teint de bleu-obfcur ; le vert & le vert-doré reparoît fur les flancs, & couvre tout le deflus du corps ; le ventre eft blanc; la ueue d’un bleu-pourpré à reflet d'acier POUrP D Su MEL ÉD À + RS 1 LR NV EP PTS SE Nr CAT 12: MEME. É des Colibris, 8x bruni, ne dépafle point l'aile. Nous re- gardons comme fa femelle un colibri de même grandeur , avec même diftribution de couleur, excepté que le vert du de- vant du cou, eft coupé par deux traits blancs, & que le noir de la gorge eft moins large & moins fort. Ces deux indi- vidus font de la belle fuite des colibris & d’oifeaux-mouches qui fe trouve dans le cabinet de M. le docteur Mauduit, “LE LOS LA ERS ROUGE. fc) Treigième efpèce. Cr Colibri de moyenne grandeur, eft long de quatre pouces cinq ou fix * Voyez ‘es planches enluminées, 7° 600, fig. 4: {c) The white tailed humming bird Edwards, Glan, page 99, pl. 256. — Polythmus fuperné viridi aureus , Cupri puri colore varians ; iuferné ex Jordide albo ad grifeum incÜnans ; tæni&, tranfvefü in collo infe- tiore diluré rubra ; rectricibus lateralbus albis binis ufrimque exiimis exterius apice fufco no:atis. .….. « Polyihmus Surinamenfs, Brion, Ornithok tome ll, P'8° 674: D x 82. Hifloire Naturelle dignes ; il porte au bas du cou, fur le devant, un joli demi-collier rouge affez large ; le dos, le cou , la tête , la gorge & la poitrine font d’un vert-bronzé & doré ; les deux plumes intermédiaires de a queue font de la même couleur ; les huit autres font bjanches, & c’eft par ce caractère qu'EdWards a défigné cet oifeau. | SOLE PL AS TON NOIR. (d) Quatorziéme efpece, Ex gorge, le devant du cou, la nes trine & le ventre de ce colibri, font du plus beau noir-velouté ; un trait de bleu * Voyez les planches enluminées, »,° 680, fig. 7, fous TRS pe de Colibri de la Ps d (d) Guainumbi quinta Jpecies, Marcgrave, Hif, Nat Brafil, page 197. — Willughby, Ornitholog. page 1 67, — Jonfton, Avi, page 13$5.— Ray, Sr, page 187, n.° 43. — Largeft, or blacheft humming bird, Sloane , Jamaïc. tome IT, page 308 , n.° 40. — Bourdonseur de Mango, Albin , rome III, page 2 6, Pt é F h = RL LE SE RS : LR Æ : f À «4 : : + . “ ? L PA É 7 2 : = SÉPÉES) tds rer. PLRER É un des-Cokbiise 484 Brillant part des coins du bec, & def- eendant fur les côtés du cou, fépare le plaftron noir du riche vért-doré, dont tout le deflus du corps eft couvert; la queue eft d’un brun-pourpré changeant en violet luifant, & chaque penné éft bordée d’un bleu-d’acier bruni. A ces couleurs on reconnoît la cinquième efpèce de Marcgrave; feulement fon . oifeau eft un peu plus petit que celui-ci qui à quatre pouces de longueur; Île bec a un pouce, & la queue dix-huit lignes : on Îe trouve également au Bref}, à Saint-Domingue & à la Jamaïque. L’oifeau repréfenté fg. 2 de la planche enluminée , n.” 6 80 , fous la dénomi- nation de colibri du Mexique, ne nous paroît être que la femelle de ce colibri à plaftron noir. | : avec une très-mauvaife figure, pl 490, b. — Tys. chilus rectricibus fubæqualibus ferrugineis, corpore teflaceo, _abdomine atro, Mango, Linnæus, Syf INar edit. X, _Gen. 60 , Sp. 16.— Polythmus fuperné viridi aureus , . cupri puri colore varians , inferné fplendidé niger , nid serule& ab oris anguls ad latera utrimque protenfa, rectxi- cibus lateraliôus caflaneo-purpureïs , violaceo fplendente variantibus , marginibus nigro chalybeis, . ... Pobyrhnus Jamaïcenfs, Briflon, Ornithoh tome HI , page 679+ | vj DAUYTIELE FE AGE Es Hi ‘Hhalag © * LE PLASTRON BLANC. : Quingième efpèce. Le Je defflous du corps, de Ia gorge au bas-ventre, eft d’un gris-blanc de perle; le deffus du corps eft d’un vert-doré; la queue eft blanche à la pointe ; enfuite elle eft traverfée par une bande de noir-d’acier bruni, puis par une de brun-pourpré, & elle eft d’un noir- bleu d’acier près de {on origine. Cet oifeau a quatre pouces de longueur, & fon bec eft long d’un pouce. È LE COLIBRI BLEU. fe) | Seizième efpèce, Ox eft étonné que M. Briffon, qui n’a pas vu ce colibri, n’ait pas fuivi la * Voyez les planches enluminées, ».° 680, fig, 1, - fous la dénomination de Colibri de Saint-Domingue. (e) Grand colibri. Dutertre, Hifl, des Anuilles ; fome 1{, page 263. — Jroglodiies adfinis, Mocbring, Lg | x | + des Cokibris. 8 S defcription qu’en fait le P. Dutertre, d’après laquelle feule il a pu le donner, à moins qu'il n’ait préféré les traits équi- voques & infidèles dont Seba charge prefque toutes fes notices. Ce colibri n’a donc pas les ailes & la queue bleues, comme le dit M. Briffon, mais noires felon le P. Dutertre , & felon l’analogie de tous les oïfeaux de fa famille. Tout le dos eft couvert d'azur; la tête, la gorge, le devant du corps jufqu'à la moitié du ventre, font d’un cramoifr- velouté, qui vu fous différens jours, s’enrichit de mille beaux reflets. C’eft tout ce qu’en dit le P. Dutertre, en ‘ajoutant qu'il eft environ la moitié gros comme le petit roitelet de France {f). Au refte , la figure de Seba que M. Briflon paroïît adopter ici, ne repréfente qu'un grimpereau. PE # Avi Gen. 102. — Avicula Mexicana , cyaneo colovre : venufliffima, Seba , vol, 1, pag, 102.— Klein, Az pag. 107,n.° 111, 2. Polytamus in 1ot0 COrpore CYAnEWSe dobihmus Mexicanus cyaneus, Briflon, Ornihologs tome III, page 68 1. {f) Hift, nat. des Antilles, rome 1, page 26 ge 86 Hifloire Naturelle LE VERT-PERLÉ. (g) Dix-feprieme efpêce. | C E Colibri eft un des plus petits, &n’eft guère plus grand que loifeau-mouche huppé ; il a tout le deflus de la tête, du corps & de la queue d’un vert-tendre doré, qui fe mêle fur les côtés du cou, & de plus en plus fur la gorge, avec du gris-blanc perlé; Faiïle eft, comme dans les autres, brune, lavée de violet : la queue eft blanche à la pointe, & en- deflous couleur d’acier poli. (g) Polythmus fuperné viridi aureus cupri pur colore varians , inferné grifeo alBus ; rectricibus nigro chalybeis, mediä parte caflaneo purpureis, apice albis... Polyrhmus Domiuicenfis Briffon, Ornihel, tome 1H, PAgc 672 . | des Colibris. Fe 87 HE CO HIBRI £ | : A ; À VENTRE ROUSSÂTRE. (4) Dix- huitième efpèce. N OUS donnons cette efpèce fur Îa quatrième de Marcgrave, & ce doit être une des plus petites, puifqu’il la fait un peu moindre que fa troifième, qu'il dit déjà la plus petite /quarta paul minor tertid...... lertia minor reliquis omnibus , page 197); tout le deflus du corps de cet oifeau eft d’un vert-doré; tout le defflous d’un bleu-rouffatre ; la queue eft noire avec des reflets verts, & la pointe en eft blanche ; le demi-bec inférieur eft jaune à l’origine, & noir (h) Guainumbi quarta fpecies, Marcgrave, Hifl, Nat Braf, page 197. — Wilughby, Ornithologs page 166. —Jjonfthon, Av# page 135. — Ray, prop avi page 83, n° 4. — Polythmus fuperne viridi aureus , cupri puri colore varians, inferué alba rufefcens ; reétricibus ex nigricante virefcentibus, apice albis pedibus pennaiis..... Polythmus Brafiienfise Briffon, Orznhoh tome [EF, page 679 Lait EE en. - Au 2e à a es si - 5H . Des , + ne » € Fu : re k à > à È pa D L { #7 L + À "a À V7 %1 AP, + - r : : r à F Eu a ge mi" E SLT et « r ou 71 à Ü EL 2 put” . ï A 4 -Hifloire Na one: 4 CAE PRET ace LL SE ETS < LE NTE "Ce: PR ER À _ Marcgrave, que M. Briflon donne, à cette efpèce de trop grandes dimenfions en général; & de plus, il eft für qu'il fait le bec de ce colibri trop long, en le fuppofant de dix-huit lignes ( Briflon, page 671); Marcgrave ne dit quun demi-pouce. * LE PETIT COLIBRI (i) Dix-neuvieme efpece. | Vo 1C1 Je dernier & le plus petit de tous les colibris ; il n’a que deux pouces x Voyez les planches enluminées, 1.” So 0, fig. 14 (i) Guninumbi Jexta fpecies. Marcgrave, Hif. Nat Braf. p. 197. — Willughby, Ornihol. p. 167. — Jonfthon, Avi page 135. — Avicula Americana colubritis, — Seba , vol, 1, page 95 , tab, 59, fig. s. — Melifuga rouchies dicta, Klein, Arx, page 106, n° ;, —-Guainumbi minor, teto corpore aureo, — Ray. Syropf, a à page 83, n° 6. — Polythmus viridi-aureus, supri puri colore vartans ; retricibus viridi aureis, late- zalibus albo fimbriaïts, utrinique extim& exterius alba, « Polythmus, Brion , Orurthol 1ome LU , page 667. : Re ÈS US R KES ROSRS SISSS PTE WE IIIIT/ LIL LA SILIIILS LOL, ÿ da, 7, 4, à # AN Va ue w ns À CN < RTE A) NN SN LT 111 AK AK N - Je deve del, #7. Œ À +» VEULE Zardiwu L fe LES COLBRIS. vue 2las [ak æ MA APR Es = 22 À : : + Le Colibis. F4 89 _ dx M: + longueur totale : fon bec a onze lignes, & fa queue douze à treize ; il eff tout vert-doré, à lexception de l'aile qui eft violette ou brune; on remarque une petite tache blanche au “bas-ventre , & un petit bord de cette même couleur aux plumes de la queue, plus large fur les deux extérieures , dont il couvre la moitié. Marcgrave réitère ici fon admiration fur la brillante parure dont la Nature a revêtu ces charmans oifeaux : tout le feu & l'éclat de la lu- mière , dit-il en particulier de celui-ci, femblent {e réunir {ur fon plumage ; il Tayonne comme un petit foleil ; ëx Jummä did ut fol, 9C'u:S-0 DES FF SO< v& À DL SE RS ER SO a 0 ë £ hd. + L L US : hs e. : 00 Hijlotre Naturelle LE PERROQUET. (). | he. animaux que l’homme a le plus admirés, font ceux qui lui ont jparu participer à fa nature ; il s’elt émerveillé toutes les fois qu'il en a vu quelques-uns faire ou contrefaire des actions humaiïnes : le finge par la refflemblance des formes extérieures, & le perroquet par limi- tation de la parole, lui ont paru des | (a) en Grec, Yrrraxn; en Grec moderne, Harayas; en Latin, pftacus ; en, Allemand, firiéch, À fichufl, pappergey (le nom de firtich marque pro- prement les perruches, celui de pappengey les grands perroquets) ; en Anglois, poppinjay où poppingey (les perroquets), maccaws (les aras }, perrockcets { les perruches) ; en Efpagnol, popagio : en Itaïen, papagallo {les perroquets }, peroquetro (les perruches); en iyrien , pappaufeck; en Polosiois, papuga ; en Turc, dudi ; en ancien Mexicain, suynene, fuivant de Laët; en Brefilien, œuru, & les perruches #77 ({ Marcorave}; en ancien François, papegaut, de payagallus, papagallo, en quoi Aldrovande du trouver une expreflion de la dignité & de j'ex- cellence de cet oïifeau, que fes talens & fa beauté firent repgrder , dit-il, commele Pape des oifeauxs « Aldrovande, rome I, page 63 $ }, : émshihgi abri téietihesianens bte ni: id: LÉ = | I" MARGES F EE do ART © des Perroquétss 91 , êtres privilégiés , intermédiaires entre l’homme & la brute: faux jugement produit par la premiere apparence, mais bientôt détruit par l'examen & Ia ré- flexion. Les Sauvages très-infenfbles au grand fpeétacle de la Nature, très- indifférens pour toutes fes merveilles , n’ont été faifis, d’étonnement qu’à la vue des perroquets & des finges ; ce font les feuls animaux qui aient fixé leur ftupide . attention. Ils arrêtent leurs canots pen- ‘dant des heures entières pour confidérer des cabrioles des fapajous ; & les perro- quets font les feuls oifeaux qu'ils fe +#affent un plaifir de nourrir, d'élever, & qu'ils aient pris la peine de chercher dr: perfeétionner ; car ils ont trouvé le petit art, encore inconnu parmi nous, de varier & de rendre plus riches les belles couleurs qui parent le plumage de ces oïfeaux. / D / L’ufage de [a main , la marche à deux ( b ) On appelle perroquets rapirés , ceux auxquels les Sauvages donnent ces couleurs artificielles : c’eft, dit-on , avec du fang d’une orenouille ss ts liffent tomber goutte à goutte dans les petites plaies-qu'ifs font aux jeunes perroquets en leur arrachant des = TOR 92 Hifloire Naturelle pieds , la refflemblance , quoique grof- fière, de la face; le manque de queue, les fefles nues, la fimilitude des parties fexuelles , la fituation des mamelles, l’é- coulementt périodique dans les femelles , Tamour paflionné des mâles pour nos femmes; tous les actes qni peuvent ré- fulter de cette conformité d’organifation , ont fait donner au finge le nom d'homme Jauvage par des hommes à [a vérité qui l’étoient à demi, & qui ne favoient com- parer que les rapports extérieurs. Que feroit-ce! f1 par une combinaifon de nature auffr poflible que toute autre, le finge eùt eu la voix du perroquet, & comme lui la faculté de la parole ! le finge parlant eût rendu muette d’éton- nement l’efpèce humaine entière, & l'auroit féduite au point que le Philo- {ophe auroit eu grande peine à démontrer qu'avec tous ces beaux attributs humains, le finge n’en étoit pas moins une bête. plumes; celles qui renaiffent changent de couleur, & de vertes ou jaunes qu’elles étoient , deviennent orangées, couleur de rofe ou panachées , felon les drogues qu'ils emploient. des Perroguets. 4# I eft donc heureux pour notre inteili- _gence, que la Nature ait féparé & placé dans deux efpèces très-diflérentes , l’imi- tation de la parole & celle de nos geftes ; | & qu'ayant doué tous les animaux des mêmes fens , & quelques-uns d’entr'eux demembres & d'organes femblables à ceux de l’homme, elle lui ait réfervé la faculté de fe perfetionner ; ; caractère unique & glorieux qui feul fait notre prééminence , & conftitue l'empire de l’homme fur tous les autres êtres. Car il faut diftinguer deux genres de perfeétibilité , l’un ftérile , & qui {fe borne à l'éducation de lindividu, & l'autre fécond, qui fe répand fur toute l’'efpèce, & qui s'étend autant qu’on le cultive par les inititutions de la fociété. Aucun des animaux n’eft fufceptible de cette perfectibilité d’efpèce ; ils ne font aujourd’hui que ce qu'ils ont été, que ce qu’ils feront toujours, & jamais rien de plus ; parce que Îeur éducation étant purement individuelle, ils ne peuvent wanfmettre à leurs petits que ce qu’ils ont eux-mêmes reçu de leurs père & mère : au lieu que l’homme reçoit l'éducation 94 Hifloire Naturelle = de tous les fiècles, recueille toutes les inftitutions des autres hommes, & peut, par un fage emploi du temps, profiter de tous les inflans de la durée de fon efpèce pour la perfectionner toujours de plus en plus. Auflr, quel regret ne devons-nous pas avoir à ces âges funefles où la barbarie a non-feulement arrêté nos progrès, mais nous a fait reculer au point d’imperfection d’où nous étions partis ! Sans ces malheureufes viciffitudes, l’efpèce humaine eûtmarché & marcheroit encore conftamment vers cette perfection glorieufe, qui eft Ie plus beau titre de fa {upériorité, & qui feule peut faire fon bonheur. Mais l’homme purement fauvage, qui fe refuferoit à à toute fociété, ne recevant qu'une éducation nel, ne pour- roit perfectionner fon efpèce, & ne feroit pas différent, mème pour l'intelligence, de ces animaux auxquels on a donné fon nom , il n’auroit pas même la parole, s’il fuyoit fa famille & abandonnoit {es enfans peu de temps après leur naïffance. C'eft donc à la tendrefle des mères que font dus les premiers germes de la fociété: 1. 2 SRE + A ln 5 < AAAOMCTN »s . d des Perroquets, 9$ €’eft à leur conftante follicitude & aux foins aflidus de leur tendre affetion , qu’eft-dû le développement de ces germes. précieux : la foiblefle de l'enfant exige des attentions continuelles, & produit la néceflité de cette durée d’affection pen- dant laquelle les cris du befoin & les réponfes de la tendrefle commencent à former une langue , dont les exprefflions deviennent conftantes & l'inteligence réciproque , par la répétition de deux ou trois ans d'exercice mutuel ; tandis que dans les animaux, dont l’accroïffement eft bien plus prompt, les fignes refpectifs de befoins & de fecours, ne fe répétant que pendant fix femaines ou deux mois, ne peuvent faire que des impreflions Ié- gères, fugitives , & qui s’évanouiflent au moment que le jeune animal fe fépare de fa mère. Il ne peut donc y avoir de langue , foit de paroles, foit par fignes, que dans l’efpèce humaine , par cette {eule raifon que nous venons d’expofer : car l’on ne doit pas attribuer à {a ftructure particulière de nos organes la formation de notre parole, dès que le perroquet peut la prononcer comme fhemme ; « PRES T'rè " au | à ne. N A tit. Le 06 Hifloire Naturelle mais jafer n’eft pas parler ; & les paroles ne font langue, que quand elles ex- priment l'intelligence & qu’elles peuvent la communiquer. Or ces oïifeaux , aux- quels rien ne manque pour la facilité de | la parole, manquent de cette expreffion de l'intelligence , qui feule fait la haute faculté du langage : ils en font privés comme tous les autres animaux, & par les mêmes caufes , c’eft-à-dire , par leur prompt accroiflement dans Île premier âge, par la courte durée de leur fociété avec leurs parens , dont les foins fe bornent à l'éducation corporelle, & ne fe répètent ni ne fe continuent aflez de temps pour faire des impreffions durables & réciproques, ni même aflez pour établir l’union d’une famille conftante, premier degré de toute fociéré, & fource unique. de toute intelligence. , La faculté de limitation de la parole ou de nos geftes ne donne donc aucune prééminence aux animaux qui font doués de cette apparence de talent naturel. Le finge qui gefticule , le perroquet qui répèté nos mots, n’en {ont pas plus en état de croître en intelligence & de perfectionner “des Pré TR. | perfedtionner leur efpèce: ce talent fe borne dans le perroquet xie rendre plus intéreffant pour nous, mais ne fuppofe en lui aucune fupériorité fur les autres Oifeaux, finon qu'ayant plus éminem- ment qu'aucun d'eux cette facilité d’i- miter {a parole, il doit avoir le fens de Fouïe & les organes de la voix plus analogues à ceux de l’homme ; & ce rapport de conformité, qui dre le perroquet eft'au plus haut degré, fe irouve, à quelques nuances près, dans plufieurs autres oifeaux, dont fa langue- eft épaifle , arrondie & de la même forme: à peu-pres que celle du perroquet : les fanfonnets , {es merles, les geais, les choucas, &c. peuvent imiter la parole ; ceux qui ont la langue fourchue , & ce: font prefque tous nos petits cites ; fifent plus aifément qu'ils ne jafent : enfin, ceux dans Jefquels cette organi- fation, propre à fifHer fe trouve réunie avec la fenfibilité de l’oreille & la rémi- nifcence des fenfations reçues par cet organe, apprennent aïifément à répéter des airs, c’eft-à-dire , à fiffler en mufique : le brie la linotte, le tarin , le bouvreuil, Oifraux, Tome XL. | E Y 9 F Hifloire Nornrelle. femblent être naturellement muficiens. Le perroquet, foit par imperfeétion d'or- ganes où défaut de mémoire, ne fait entendre que des cris ou des. phrafes très -courtes, & ne peut ni chanter, ni répéter des airs modulés ; néanmoins il imite tous les bruits qu’il entend, le miaulement du chat , l’aboiement du chien & les cris des oïifeaux aüfli faci- lement qu'il contrefait Ja parole : il peut donc exprimer & même articuler les fons, mais non les moduler ni les fou- tenir par des expreflions cadencées , ce qui prouve qu’il a moins de mémoire, moins de flexibilité dans Îes organes, & le gofier aufli fec, aufli agrefte que les oïfeaux chanteurs l’ont moëlleux & tendre. D'ailleurs, il faut diflinguer auffi deux fortes d'imitation, l’une réfléchie ou fentie, & l’autre machinale & fans inten- tion : la première acquife, & la feconde our ainfr dire innée : l’une n’eft que le réfultat de linftinét commun répandu dans l’efpèce entière , & ne confifte que dans la fimilitude des mouvemens & des opérations de chaque individu , qui tous a “des Perroquets 09 femblent 4 être induits ou contraints à faire les mêmes chofes ; plus ils font ftupides, plus cette imitation tracée dans l’efpèce eft parfaite : un mouton ne fait & ne fera jamais que ce qu'ont fait & font tous les autres moutons : la première cellule d’une abeiïlle reflemble à {a dernière ; l'efpèce entière n'a pas plus d intélligence qu'un feul individu ; & c’eft en cela que confifte la différence de P efprit, à Pinftinét : ainfr limitation naturelle n’eft dans chaque efpèce qu’un réfultat de fimilitude , une néceflité d'autant moins intelligente & plus aveugle , qu’elle eft plus également répartie: l’autre imitation, qu’on doit regarder comme artificielle, ne peut ni fe répartir, ni fe communiquer al efpèce ; $ elle n'appartient qu'a l'individu qui la reçoit, qui la pofsède fans pouvoir Ia donner : ie perroquet Île mieux inftruit ne tranfmettra pas le talent de la parole à fes petits. Toute imitation communi- quée aux animaux par l'art & par les foins de l’homme, refte dans l'individu qui en a l'empreinte: & quoique cette imitation foit, comme la première, entiè- rement dépendante de l'organifation ; E ij 6 ) fl 2 . , n. Die te, POS, GO ON * re à + SR ee Etat : POS Mn « : à M € ù G So Hbhe Non cependant elle fuppofe des facultés parti- culières qui femblent tenir à l'intelligence, telles que la fenfibilité, l'attention, la mémoire ; en forte que Îles animaux qui font capables de cette imitation, & qui. peuvent recevoir des impreflions du- rables & quelques traits d'éducation de la part de l’homme, font des efpèces diftinguées dans l’ordre des êtres orga- nifés ; & fi cette éducation eft facile, & que l’homme puiffe la donner aifément à tous les individus, l’efpèce, comme celle du chien, devient réellement fupé- rieure aux autres efpèces d’animaux, tant qu’elle conferve fes relations avec Jhomme, car le chien abandonné à fa feule nature , retombe au niveau du renard ou du loup, & ne peut de lui- même s'élever au-deflus. Nous pouvons donc ennoblir tous les : êtres én nous approchant d'eux, mais nous n’apprendrons jamais aux animaux à fe perfectionner d'eux-mêmes; chaque individu peut emprunter denous, fans que d’efpèce en profite , & c’eit toujours faute d'intelligence entr'eux : aucun ne peur communiquer aux autres ce qu'il a reçu La | # des Perroquets, TOY _de nous; mais tous font à peu-près également fufceptibles d'éducation indi- : viduellé : car quoique les oïfeaux ; par les proportions du corps &, par la forme de leurs membres , foient très-différens dés animaux quadrupèdes, nous verrons néanmoins que, comime ils ont les mêmes fens , ils font fufceptibles des, mêmes degrés d'éducation : on apprend aux agamis à faire à peu-près tout ce que font nos chiens: un ferin bien élevé marque fon affeétion par des carefles auffi vives , plus innocentes, & moins faufles que celles du chat: nous avons des exemples frappans /c) de ce que peut l'éducation fur les oifeaux de proie, qui {c) « Onm'apporta, dit M. Fontaine, en 1763, une bufe prife au piége; elle étoit d’abord extré- « mement farouche & même cruelle; j’entrepris de « Yapprivoiler, & j'en vins à bout en la laïffant « jeuner & la contraignant de venir prendre fa « nourriture dans ma main; je parvins par ce « moyen à la rendre très-familière, & après l'avoir « tenue enfermée pendant environ fix femaines , je « commençai à Jui laifler un peu de liberté , avec « la précaution de lui lier enfemble les deux fouets « de l'alie ; dans cet état elle fe promenoit dans mon « jardin , & revenoit quand je l'appelois pour prendre « fa nourriture, Au bout de quelque temps, lorfque à E ïï nie ir se SRE oz Æiffoire Naturelle _ de tous paroiffent être les plus farouches & les plus difficiles à dompter. On | connoït en Afie le petit art d’inftruire » > >» 4 V VIV-U VVONOMAN VS UV VE 2 >» 9 3 je me crus afluré de fa fidélité, je lui Gtai fes liens & je lui attachaï un grelot d’un pouce & demi de diamètre au-deffus de la ferre, & je lui appliquaï une plaque de cuivre fur le jabot, où étoit gravé mon nom; avec cette précaution je lui dennei toute liberté, & elle ne fut pas long-temps fans en abufer, car elle prit {on eflor & fon vol jufuue dans la forèt de Belefme; je la crus perdue, mais quatre heures après je la vis fondre dans ma falle qui étéit ouverte, pourfuivie par cinq autres bufes qui lui avoient donné la chafle, & qui lavoient contrainte à venir chercher fon afile.... Depuis ce temps , elle m'a toujours gardé fidélité , venant tous les foirs coucher fur ma fenêtre; elle devint fi familière avec moi , qu’elle paroïfloit avoir un fingulier plaifir dans ma compagnie; elle affiftoit à tous mes dîners fans y manquer, fe mettoit fur un coin de la table & me carefloit très-fouvent avec fa tête & fon bec, en jetant un petit cri aïgu, qu’elle favoit pourtant quelquefois adoucir. Il ef . vrai que j'avois feul ce privilége ; elle me fuivit un jour, étant à cheval, à plus de deux lieues de chemin en planant.... Elle n'aimoit ni les chiens ni les chats, elle ne les redoutoit aucunement; elle a eu fouvent vis-à-vis de ceux-ci de rudes combats à foutenir , elle en fortoit toujours viétorieufe : j'avois quatre chats très-forts que Je faïlois affembler dans mon jardin en préfence de ma bufe, je leur jetois un morceau de chair crue , le chat qui étoit le plus prompt s'en faififloit, les auires couroient L “= des Perroquets. 1073 le pigeon à porter & rapporter des billets à cent lieues de diflance : L'art plus grand & mieux connu de la fauconnerie , après, mais l’oifeau fondoit für le corps du chat qui » avoit le morceau, & avec fon bee lui piaçoit les « oreilles, & avec fes ferres lui pétrifloit les reins « de telle force que le chat étoit forcé de lacher fa « proie ; fouvent un auire chat s’en emparoït dans le « même inftant, mais il éprouvoit aufli-tôt le même « fort , jufqu’àa ce qu’enfin la bufe qui avoit toujours « l'avantage s’en faisit pour ne pas la céder ; elle favoit « fi bien fe défendre , que quand elle fe voyoit affaïllie « par les quatre chats à la fois, elle prenoït fon « vol avec fa proïe dans fes ferres, & annonçoït par « fon cri le gain de fa viétoire, enfin, les chats « dépoutés d’être duppes , ont refufé de fe prêter au « combat. » « Cette bufe avoit une averfion fingulitre ; elle n'a jamais voulu foufrir de bonnets rouges fur la « tête d'aucun payfan, elle avoit l'art de le leur « enlever fi adroïtement , qu'ils {e trouvoient tête nue « fans favoir qui leur avoit enlevé leur bonnet ; elle « enlevoit aufli les perruques fans faire aucun mal, « & portoit ces bonnets & ces perruques fur l'arbre « le plus élevé d’un parc voifin , qui étoit le dépôt « ordinaire de tous fes larcins.... Elle ne foufiroit « aucun autre oifeau de proie dans le canton, elie les « attaquoïit avec beaucoup de hardiefle, & les mertoit « en fuite; elle ne faifoit aucun mal dans ma baffe. « cour ; les volailles, qui dans le commencement la « redoutoïent , s’accoutumèrent infenfiblement avec « elle ; les poutets & les petis canards n’ont jamais éprouvé de fa part la moindre infulte, elle {e « E üïj Lal Lai _ 104 Hifioire Nature nous démontre qu’en dirigeant Finftinét S < 3 D , J naturel des oïfeaux , on peut le per- feétionner autant que celui des autres » baignoit au milieu de ces derniers; maisce qu'il y a } » de fingu'ier, c'eft qu'elle n’avoit pas cette mêane 2 »” modération chez les voifins; je fus obligé de faire publier que je payerois les dommages qu'elle pour- roit leur caufer, cependant elle fut fufillée bien des fois, & a reçu plus de quinze coups de fufi fans avoir aucune fracture; mais un jour il arriva que planant dès le grand matin at bord de ia forét, elle ofa attaquer un renard, le Garde de ce bois la voyant fur les épaules du renard , leur tira deux coups de fufil, le renard fut tué & ma bufe eut le gros de Paile caffé : malgré cette fraûure elle: s'échappa des yeux du chaffeur, & fut perdue pendant fept jours; cet homme s'étant aperçu, par le bruit du grelot, que c'étoit mon oifeau, vint Île lendemain m'en avertir; J'envoyai fur es lieux en faire la recherche , on ne put le trouver, & ce ne fut qu’au bout de {ept jours qu'il fe retrouva; j'avois coutume de l'appeler tous les foirs par un coup de fifilet, auquel elle ne répondit pas pendant fix jours, mais le feprième j'entendis un petit cri dans le lointain que je crus être celui de ma bufe, je le répétai alors une feconde fois, & j'entendis le même cri; j'allai du côté où je l’avois entendu, & je trouvai nfin ma pauvre bufe qui avoit l'aile caffée, & qui » avoit fait plus d’une derni-lieue à pied pour regagner * fon afiie, dont elle n'étoit pour lors éloignée que » » de cent-vingt pas; quoiqu'elle fût extrêmement exténuée, elle me fit cependant beaucoup de \ “des a | Le 0 $ animaux. en me femble prouver que, fi l’homme vouloit donner autant de temps & de foins à l'éducation d’un oifeau ou de tout autre animal, qu’on en donne à celle d’un enfant, ils feroient par imitation tout ce que celui-ci fait par intelligence ; : la feule différence feroit dans le produit : l'intelligence toujours féconde , fe communique & s'étend à l’efpèce entière, toujours en augmentant, au lieu que Praition néceflairement ftérile, ne peut ni s'étendre, ni même fe tranfmettre par ceux qui l’ont reçue." Et cette éducation par laquelle nous rendons les animaux , les oïfeaux plus utiles ou plus aimables pour nous, iem- ble les rendre odieux à tous les autres, & fur-tout à ceux de leur efpèce; dès que Poifeau privé prend fon eflor & va de carefles ; elle fat près de fix femaines 2 à fe refaire 8 « à fe guérir de fes bleffures , après quoi elle recom- « mença à voler Éomme auparavant, & à fuivre fes: « anciennes allures pendant envioh un an, après «& quo elle difparut pour toujours. Je fuis très, perfuadé « qu'elle fur tuée par méprie, eïle ne nrauroït pas « abandonné par fa propre volonté, » Lettre de M, Fontaine , Curé de Saint- Pierre de Zekfme, a M le comte de Buffon, en date du 2 8 janvier 1 7 78: | | Mg K.. | - \ , L'ET-RES LR us TEE _ 106 Hhifloire Natirelle dans la forêt, les autres s’affemblent d’abord pour l’admirer, & bientôt ils le maltraitent & le pourfuivent comme s’il étoit d’une efpèce ennemie; on vient d'en voir un exemple dans la bufe, je J'ai vu de même fur la pie, fur le geai; lorfqu’on leur donne la liberté, les fauvages de leur efpèce fe réuniflent pour les aflaillir & les chafler : ils ne les admettent dans leur compagnie que quand ces oifeaux privés ont perdu tous les fignes de leur affection pour nous, & tous les caractères qui les rendoïient différens de leurs frères fauvages , comme fi ces mêmes caractères rap- peloient à ceux-ci le fentiment de la crainte qu'ils ont de l’homme leur tyran, & la haine que méritent fes fuppôts ou fes efclaves. Au refte, les oifeaux font de tous les êtres de la Nature les plus indépendans & les plus fiers de leur liberté, parce qu’elle eft plus entière & plus étendue que celle de tous les autres animaux ; comme il ne faut qu’un inftant à l’oifeau pour franchir tout obflacle & s'élever au-deflus de fes ennemis , qu’il leur eft lle. de nat SPC nr RE de des Perroquets. 4 07. fupérieur par la vitefle du mouvément, & par l'avantage de fa pofition dans un élément où ils ne peuvent atteindre , il voit tous {es animaux terreftres comme des êtres lourds & rampans attachés à Ja terre ; il n’auroit même nulle crainte de homme, fi la balle & la flèche ne leur avoient appris que fans fortir de {a place il peut atteindre, frapper & porter a mort au loin. La Nature en donnant des ailes aux oiïfeaux, leur a départi les attributs de l indépendance & les inftru- mens de la haute liberté ; auffi n’ont-ils de patrie que Île ciel qui leur convient; ils en prévoyent les viciflitudes-& chan- gent de climat en devançant les faifons ; ils ne s’y établiflent qu'après en avoir preflenti la température ; la plupart n'arrivent que quand la douce haleine du printemps a tapiflé Îes forêts de verdure : quand elle fait éclore les germes qui doivent les nourrir; quand- ils peuvent s'établir , fe giter, fe cacher fous l’ombrage ; quand enfin la Nature vivifiant les Duiffances de l’amour , le ciel & la terre femblent réunir leurs bienfaits pour combler Jeur bonheur, E vj 1 va NE flore Naturelle Cependant cette faifon de plaifir devient bientôt un temps d'inquiétude, tout-à- l'heure ils auront à craindre ces mêmes ennemis au-deflus defquels ils planoient avec mépris; le chat fauvage, la martre, la belette , chercheront à do ce qu'ils ont de plus cher; la couleuvre rampante gravira pour avaler leurs œufs & détruire leur progéniture , quel- qu élevé , quelque caché que puüifle être leur nid, ils fauront le découvrir, l'ateindre , le dévafter; & les enfans, cette ble portion du genre humain, mais toujours malfaifante par défœu- vrement , violeront fans raïfon ces dépôts facrés du produit de l’amour : fouùvent la tendre mère fe facrifie dans Fefpérance de fauver fes petits, elle fe laifle prendre plutôt que de les aban- donner ; elle préfère de partager & de Æabir le Cdt de leur fort, à celui d’aller feule l’annoncer par fes’ cris à fon amant , qui néanmoins pourroit feul la confoler en partageant fa douleur. L’affe“tion maternelle eft donc un fen- timent plus fort que celui de la crainte, & plus profond que celui de l'amour, r d Es ir CES - des Perrognets. Enr 1e puifqu'i ici cette afletion F emporte fur les deux dans le cœur d’une mère , & lui fair oublier fon amour, fa liberté, fa vie. Pourquoi le temps des grands plaifirs eft-il aufir celui des grandes follicitudes! pourquoi les jouiflances les plus déli- cieules font-elles toujours accompagnées d’inquiétudes cruelles, même dans Îes êtres les plus libres & les plus i innocens ? n ’eft-ce pas un reproche qu’on peut faire à la Nature, cette mére commune de tous les êtres ! fa bienfaifance n’eft jamais pure ni de longue durée. Ce couple heureux qui s’eft réuni par choix, qui a établi de concert & conftruit en com- mun fon domicile d'amour, & prodigué les foins les plus tendres à fa famille naiflante , craint à chaque inftant qu’on ne la lui ravifle ; & s’il parvient à l'éfever, c’eft alors que des ennemis encore plus redoutables viennent Paffaillir avec plus d'avantage ; Vloifeau de proie arrive comme la foudre & fond {ur la famille entière , le père & la mère font fouvent fes premières victimes , & les petits dont les ailes ne font pas encore affez exercées ne peuvent [ui échapper, Ces oïifeaux A LE << EN * 7 SET = DR eat FL: y dt, . 5 : de : - =; at 2 x pl : , : 10 Æifloire Naturelle L de carnage frappent tous les autres | oïifeaux d’une frayeur fi vive, qu’on les voit frémir à leur afpect ; ceux mème qui font en fûüreté dans nos bafle-cours, quelque éloigné que foit l’ennemi, tremblent au moment qu'ils l’aperçoi- vent, & ceux de la campagne faïfis du même effroi, le marquent par des cris & par leur fuite précipitée vers les lieux où ils peuvent fe cacher. L'état le plus libre de la Nature a donc aufli fes tyrans, & malheureufement c’eft à eux feuls qu’appartient cette fuprême liberté dont ils abufent, & cette indépendance abfolue qui les rend les plus fiers de tous les animaux ; laigle méprife Ie lion & lui enlève impunément fa proie; il tyrannife également Îles habitans de Vair & ceux de [a terre, & il auroit peut-être envahi l'empire d’une grande portion de la Nature, f1 les armes de J'homme ne feuflent reléoué fur le fommet des montagnes & repouflé jufqu’aux lieux inacceflibles , où il jouit encore fans trouble & fans rivalité de tous les avantages de fa domination tyrannique. _ rasé Perroquets. TT - Le. coup- -d’œil que nous venons de jeter rapidement fur les facultés des oifeaux , {uffit pour nous démontrer que dans la chaîne du grand ordre des êtres , ils doivent être après Fhomme placés au premier rang- La Nature a raflemblé, concentré dans le petit volume de leur corps, plus de force qu’elle n’en a départi aux grandes maffes des animaux les plus puiffans ; elle leur a donné plus de légèreté fans rien ôter à la folidité de leur organifation ; elle leur à cédé un empire pius étendu fur les habitans de Fair, de la terre & des eaux ; elle leur a livré les pouvoirs d’une domination exclufive fur le genre entier. des infeétes, qui ne femblent tenir d’ elle leur exiftence que pour maintenir & fortifier celle de leurs deftructeurs aux- quels : ils fervent de päture; ils dominent de même fur les reptiles dont ils purgent la terre fans redouter leur venin, {ur les poiflons qu’ils enlèvent hors de leur élément pour les dévorer ; & enfin fur les animaux quadrupèdes dont ils font éga- lement des viétimes : on a vu la bufe affaillir le renard, le faucon arrêter la 212 Hifloire Naturelle gazelle, Paigle enlever Ja brebis S attae quer le chien comme le lièvre , les mettre à mort & les emporter dans fon aire; & fi nous ajoutons à toutes ces préémi- nences de force & de vitefle, celles qui rapprochent les oifeaux de la nature de l’homme , la marche à deux pieds, limitation de la parole, la mémoire muficale , nous les verrons plus près de nous que leur forme extérieure ne paroît l'indiquer; en même temps que par la prérogative unique de lattribut des ailes NT. : par Ja prééminence du vol fur la courfe , nous reconnoïtrons leur fupé- Horité fur tous les animaux terreflres. Mais defcendons de ces confidérations générales fur les oifeaux , à l'examen particulier du genre des perroquets ; ce genre plus nombreux qu'aucun autre, ne laiflera pas de nous fournir de grands exemples d’une vérité nouvelle ; c’eft que dans Îles oïifeaux , comme FRE les animaux quadrupèdes , il n’exifte dans les terres méridionales du nouveau monde , aucune des efpèces des terres méridionales de l’ancien continent , & cette exclufion eft réciproque , aucun rroguets. m Sr perroquets = PAtique. & des grandes Indes ne fe trouve dans PAmé- rique méridionale, & réciproquement aucun de ceux de cette partie du nou- veau monde ne fe trouve dans l’ancien continent : c’eft fur ce fait général que | ai établi le fondement de la nomen-. ciature de ces oifeaux , dont les efpèces jont très-diverfifiées & fr. multipliées ; qu indépendamment de celles qui nous font inconnues , nous en. pouyons compter pius de cent; & de ces cent efpèces , il n’y en a pas une feule qui foit commune aux deux continens : y a-til une preuve plus démonftrative de cette vérité générale que nous avons expofée dans FPhiftoire ‘des animaux quadru- pèdes ! aucun de ceux qui ne peuvent fupporter la rigueur des climats froids, n’a pu palier ui continent à l’autre, parce que ces continens n’ont jamais été réunis que dans les régions du Nord. li en eft de même des oifeaux qui, comme les perroquets, ne peuvent vivre & fe multilier que dans les climats chauds ; ils font , malgré la puiflance de f leurs ailes tr és confinés, les uns EE “ m « « Le FAT MS RIT « rec : ei Et: Re. Lee À + L e + « > w. . * . - - 114 Hifloire None dans les terres méridionales du nouveau monde , ‘& les autres dans celles de | ancien, & ils n'occupent dans chacun qu’une zone de vingt-cinq degrés de chaque côté de P Équateur. Mais, dira-t-on, puifque les éléphans & les autres animaux quadrupèdes de l'Afrique & des grandes Indes , ont primitivement occupé les terres du Nord dans les deux continens , les perroquets kakatoës , les Ioris &- les autres oifeaux de ces mêmes contrées méridionales de notre continent, n’ont- ils pas dû fe trouver auffi primitivement dans les parties feptentrionales des deux mondes ? comment eft-il donc arrivé que ceux qui habitoïent jadis l’ Amérique feptentrionale , n'aient pas gagné les terres chaudes de lAmérique méri- dionale ? car ils n’auront pas été arrêtés comme les éléphans , par les hautes montagnes ni par les terres étroites de Fiflhme, & la raifon que vous avez tirée de ces obftacles ne peut s'appliquer aux oiféaux qui peuvent aifément fran- chir ces montagnes ; ainfi les différences qui fe trouvent conftaniment entre les © des Perrogtets. ‘115 ‘oifeaux de l'Amérique méridionale & _ ceux de l’Afrique , fuppofent quelques autres caufes que celle de votre fyftème . {ur le refroïidiflement de la terre & fur la migration de tous Îles animaux = Nord au Mid, | Cette objection, qui d’abord paroit fondée, n’eft cependant qu’une nou- velle queftion , qui, de quelque manière qu'on cherche à la faire valoir, ne peut ni s’oppoler ni nuire à l’explication des faits généraux de la naifflance primitive des animaux dans les terres du Nord, de leur migration vers celle du Midi, & de leur exclufion des terres de l’Amé- rique méridionale ; ces faits, quelque difficulté qu'ils puiflent préfenter, n’en font pas moins conftans , & l’on peut, ce me femble ; répondre à la queftion d’une manière fatisfaifante fans s’éloigner du fyftème : car les efpèces d’oifeaux auxquels il faut une grande chaleur pour fubfifter & {e multiplier , n’auront mal- ré leurs aïles, pas mieux franchi que les éléphans les fommets glacés des montagnes ; jamais Îles perroquets & les autres oifeaux du Midi ne ‘s'élèvent GI re | Hifobr SE allez haut dans la région de Fair ‘pouf être faifis d’un froid contraire à Ieur nature, & par conféquent ils n'auront pu pénétrer dans les terres de lAmé- rique méridionale , mais auront péri comme les éléphans dans. les contrées feptentrionales de ce continent à mefure qu’elles fe font refroidies ; ainfi cette objection Ioin d’ébranler le fyftème , ne fait que le confirmer & le rendre plus général, puifque non- -feulement les animaux quadrupèdes., mais même les oïifeaux du Midi de notre continent, n'ont pu pénétrer ni s'établir dans le continent ifolé de l'Amérique méti- dionale. Nous conviendrons néanmoins que cette exclufion n'’eft pas ‘aufili générale pour les oifeaux que pour les quadrupèdes , dans lefquels il n’y a aucune efpèce commune à l’Afrique & à l'Amérique , tandis que dans les oifcaux on en peut compter un petit nombre, dont les efpèces fe trouvent également dans ces deux continens; mais c’eft par des raifons particulières & feulement pour de certains genres d'oifeaux qui, joignant à une grande _ des Perroquets, 117 puiflance de vol , la faculté de s'appuyer & de fe repofer fur l’eau, au moyen des larges membranes de leurs pieds, ont traverfé & traverfent encoré la vaite étendue des mers qui féparent les deux continens vers le Midi. Et comme les perroquets n’ont ni les pieds palmés nt le vol élevé & long-temps foutenu, aucun de ces oïféaux n’a pu pafler d'un “continent à l’autre, à moins d’y avoir été tranfporté par les hommes / d) ; on en fera convaincu par lexpofition de ur nomenclature , & par la comparaiton æes defcriptions de chaque efpèce ‘aux- quelles nous renvoyons tous fes détails de leurs refflemblances & de leurs diffé- {4} Les perroquets ont Le vol court & pefant.. au point de ne pouvoir traverfer des hras de mer. de fept ou huit lieues de largeur ; chaque ïle de l'Amérique méridionale a fes perroquets particuliers, ceux des îles de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent, de la Dominique, de la Martinique, de la Guade- Joupe {ont différens Îles uns des autres, ceux des les Caräïbes ne leur reflembient point, & les perroquefs des îles Caraïbes ne fe trouvent point vers l’Orénoque, qui cependant eft le canton du continent le plus voifin de ces îles. Note commu niquée par M, dr la B orde » Médecin dn Ro & Cayenne R - LS 718 Æiflorre Naïarelle rences, tant génériques que fpécifiques ; & cette nomenclature étoit peut-être auffi difficile à démêler que celle des finges , parce que tous les Naturaliftes avant moi, avoient également confondu les efpèces & même les genres des nom- breules tribus de ces deux clafles d’ani- maux, dont néanmoins aucune efpèce n'appartient aux deux continens à la fois. Les Grecs ne connurent d’abord qu'une D: de perroquets ou plutôt de perruche; c’eft celle que nous nom- mons aujourd’hui grande perruche à collier, qui fe trouve dans le continent de l'Inde, Les premiers de ces oïfeaux furent apportés de l'ile 7rapobane en Grèce, par Onéficrite, commandant de la flotte d'Alexandre : ils y étoient f1 nouveaux & fi rares qu’Ariftote lui-même ne pa- roît: pas en avoir vu, & femble n’en parler que par relation /e). Mais la beauté de ces oïfeaux & leur talent d’imiter la parole , en firent bientôt un objet de luxe chez les Romains : le (e) Indica avis cui nomen pfttace, quam loqui aiunt, Ariflote, 4. VIII, cap. 12, des Perroquets. ” 119 févère Caton leur en a fait un re- proche /f) ; ils logeoient cet oïfeau dans des cages d’argent , d’écaille & d'ivoire /g), & le prix d'un perroquet fut quelquefois plus grand chez eux que celui d’un efclave. 5 On ne connoifloit de perroquets à Rome, que ceux qui venoient des In- des /k) jufqu’au temps de Néron, où des émiffaires de ce Prince en trouvèrent dans une île du Nil, entre Siène & Méroëé /i), ce qui revient à la limite de 24 à 25 degrés que nous avons . (f) Ce rigide cenfeur s'écrie au milieu du Sénat afflemblé ; « Ô Sénateurs! 6 Rome malheu- reufe ! quel augure pour toi! à quels temps « fommes-nous arrivés, de voir les femmes nourrir « les chiens fur leurs genoux , & les hommes « porter fur le poing des perroquets! » Joy, Columell Dit, antig. lib, {IL, £ (g) Voyez Status in pfitr. ated}, (h) Pline, üo, X, cap. 42. Paufanias Corinth, | (i) À Siene in Meroen.... Infulam Gagandem effe in medio eo trallu renuntiavere [ Neronis explo- ratores } ; inde primtm vifas aves pfittacos, Un peu plus loin ces Voyageurs trouvèrent des finges, Plne, Gb, VI, cap, 29: = Le ne à ” et ns ARE PE, OL AC à 6 à à s 4 He À DES Lo 1 Hp VS TE à e SR" 2" A + L » “ 120 Hifloire Nanrle pofée pour ces oïifeaux, & qu'ilne paroît pas qu'ils aient paflée. Au refle, Pline nous apprend que le nom pfitacus donné par les Latins au perroquet, vient de fon nom Indien, pfittace où ftace 1h}, TERRE PRE | Les Portugais qui, Îles premiers , ont doublé le cap de Bonne-efpérance, & reconnu les côtes de l'Afrique, trou- _vèrent les terres de Guinée, & -toutes les îles de l'Océan ludien peuplées , comme le continent, de diverles efpèces de perroquets, toutes inconnues à l'Eu- rope , & en fi grand nombre qua Calicut //), à Bengale & fur les côtes d'Afrique, les Indiens & les Nègres étoient obligés de fe ‘tenir dans leurs champs de maïs & de riz vers le temps [k) India hanc avem mitiit, fittacem vocat, Pline, : kb, X, cap. 42, On les. apportoit encore au quin- zième fiècie, de ces contrées par la route d’Ale- sandrie. Voyez Ja relation de Cädamofto, Hifloire générale des Voyages, tome 1], page 3 0 5. [1) Recueil des voyages qui ont fervi à l'établiffes ment de la Compagnie des Indes, &c, Arflerdam, 1702, tome II], page 1954 L de € | £ | -Pdes-Pétrodtté” pat de la maturité, pour en éloigner ces Oifeaux qui viennent les dévafter /m). _ Cette grande multitude de perroquets dans toutes les régions qu’ils habitent /x/, femble prouver qu'ils réitérent leurs pontes, puifque chacune eft affez peu nombreule; mais rien n’égale fa variété d'efpèces d’oifeaux de ce genre, qui s’offrirent aux Navigateurs fur toutes les plages méridionales du nouveau monde, _ loriqu’ils en frent la découverte; plu- fieurs îles reçurent le nom d’/es des Perroquets. Ce furent les feuls animaux que Colomb trouva dans la première où il aborda /o), & ces oifeaux fervirent d'objets d'échange dans le premier com- imerce qu’eurent les Européens avec Îles (m) Voyez Mandeflo, fuite d'Oléarius, tome 11, Zagse T4 ; | _ {n) « Entre plufieurs animaux remarquables, les perroquets du Malabar excitent l'admiration des « Voyageurs, par leur quantité prodigieufe autant « que par la variété de leurs efpèces. Dellon affüre « qu'il avoit fouventeu Îe plaifir d'en voir prendre « jufqu’à deux cents d’un coup de filet. » Hifl gérer, des Voyages, tome ÀT, page 454: {o) Cuanahant, une des Lucayes, Oifeaux, Tome XL F 122 ÆHifloire Naturelle Américains /p/. Enfin, on apporta des perroquets d'Amérique & d’Afrique en fi grand nombre, que le perroquet des : Anciens fut oublié : on ne le connoif- foit plus du temps de Belon que par la defcription qu'ils en avoient laiflée /g) ; & cependant, dit Aldrovande , nous n'avons encore vu qu’une partie de ces efpèces dont les ïles & les terres du nouveau monde nourriflent une ft "grande multitude , que pour exprimer leur incroyable variété , aufli-bien que le brillant de leurs couleurs & toute leur beauté, il faudroit quitter la plume & prendre le pinceau ; c’eft aufli cesque nous avons fait en donnant le portrait de toutes les efpèces remarquables & nou- velles dans nos planches coloriées. Maintenant, pour fuivre autant qu'il eft poflible l’ordre que la Nature a mis dans cette multude d’efpèces, tant par /p). Voyez premier voyage de Chriftophe Colomb. Hifl, génér, des Voyages, tome XII, inirio. {g) « Tellement, dit-il, que ne l'avons onc veu , finon en peinture, » Marwre des Oifeax , page 29 6 des Perroquets. F2 Ja diftinétion des formes que par la divi- fion des climats , nous partagerons le genre entiér de ces oïifeaux d’abord en deux grandes claffes, dont la première contiendra tous les perroquets de l'ancien continent , & la feconde tous ceux du nouveau monde ; enfuite nous fubdi- viferons Îa première en cinq grandes familles ; favoir , les Kakatoës , les Perro- quets proprement dits, les Loris, les Per- ruches à longue queue & les Pérruches? à queue courte ; & de même nous fubdi- viferons ceux Genova continent en fix autres familles ; favoir , les Aras , les Amazones, les Cricks, tés Papegais les Perriches à queue longue, & enfin les Perriches à queue courte. Chacune de ces onze tribus ou familles , eft défi- gnée par des caractères diftinétifs , du moins chacune porte quelque livrée particulière qui les rend reconnoifiables, & nous allons préfenter celles de l’ancien continent les premières. #7 La " £ n< y DE | Ca A RUN Re APR TT _ 424 Hifloire Naturekle PERROQUETS DE L'ANCIEN CONTINENT. TA QU Mg PPS y AS De LT LAS En DU # 7" 2 dore Mr ar Creer - "LES KAKATUÜPES. L ES plus grands Perroquets de F'ancien continent , font les kakatoës ; ils en font tous originaires & paroïflent être naturels aux climats de l’Afie méridionale : nous ne favons pas s’il y en à dans les terres de l'Afrique, mais il eft für qu'ilnes’en trouve point en Amérique ; ils paroiffent répandus dans les régions des Indes méridionales /a) & dans toutes Îes îles (a) « Les arbres de cette ville ( Amadabat, » capitale du Guzaratte), & ceux qui font fur le » chemin d’Agra à Brampour, qui eft à cent cin- » quante lieues d'Allemagne, nourriflent un nombre » inconcevable de perroquets. . I y en a qui font _» blancs ou d’un gris-de-perle, & coiffés d’une » huppe incarnate; on les appelle Aakatous, à caufe » de ce mot qu'ils prenoncent dans leur chant aflez » diftintement. Ces oifeaux font fort communs par re N F2 | .. des Perrogüets. 125 de Pocéan Indien , à Fernate ÉEITA Banda (c), à Céran (d) , aux Philip= pines /e), aux les de la Sonde /f}. - Leur nom de £akatoës , catacua & caëatou ; vient de la Fmibhiiee de ce mot à leur cri {g). On les diftingue aifément des autres perroquets par leur plamage blanc, & par leur bec plus crochu & plus arrondi , & particulicrement par une huppe de longues plumes dont leur tête toutes les Indes, où ils font leurs nids dans les villes « fur lés toits des maïlons, comme les hirondelles en « Europe. » Voyage de Mandeflo à la fuite d'Oféarius, tome Îl, page 144, (b) Voyage autour du monde, par G emelli Carreri. Paris, 1719, tome V, page ÿ. {c) Recueil des Voyages qui ont fervi à l’éta- bliffement de la Compagnie des Indes, ee Aïn/ler- #am, 1702, tome V, page 26. (4) Dampierre, Hlif génér, des Voyages, tome XE, page 244, fe) Gemelli Carreri , ubi fupra, (f) Voyage de Siam, par le P.Tachard. ee 1686, page 130. 4. (8) :« Nous fimes plufieurs bordées pour doubler Pile de Cacatotia, ainfi appelée à caufe des perro- « quets blancs qui fe trouvent dans cette île, & qui « en _répêtent fans cefle le nom, Cette île eft aflez « près de Sumatra. » 1#idem. # Fi LT GORE Se à DS ne EF ca in LS. + è sn. 126 Hiffoire Naturelle eft ornée, & qu’ils élèvent & abaiflent à volonté (4). .® # Ces perroquets kakatoës apprennent difficilement à parler, il y a même des éfpèces qui ne parlent jamais ; mais on en eft dédommagé par la facilité de leur éducation; on les apprivoife tous aifé- ment /i); ils femblent même être de- venus domeftiques en quelques endroits des Indes , car ils font leurs nids fur le toit des maïfons /k) , & cette facilité d'éducation vient du degré de leur intelligence qui paroît fupérieure à celle des autres perroquets; ils écoutent , en- tendent & obéiflent mieux: mais c’eft vainement qu'ils font les mêmes efforts pour répéter ce qu’on leur dit ; ils fem- blent vouloir y fuppléer par d’autres expreflions de fentiment & par, des careffles affectueufes : ïls ont dans tous _{h) Le fommet de la tête qui eft recouvert par les longues plumes couchées en arrière de la huppe eft abfolument chauve. (:) « À Ternate, ces oifeaux font domeftiques & dociles ; ils parlent peu & crient beaucoup, » Gesnelli Carreri, tome V,, page 225, ù (4) Voyez Mandeflo, citation précédente, -_ des Perrogaets, 127 Jeurs mouvemens_ une douceur & une grâce qui ajoutent encore à leur beauté. On en à vu deux, l’un mâle & l’autre femelle, au mois de Mars 177 ÿ > à Îa Ce Sant Germin à Paris , qui obéif- {oient avec beaucoup de docihité , {oit pour étaler leur huppe, foit pour faluer les perfonnes d’un figne de tête, foit pour toucher les objets de leur bec ou de leur langue, ou pour répondre aux queftions de leur maître , avec Îe figne d’affentement qui exprimoit parfaitement un ozi muet; ils mdiquoient aufii par des fignes réitérés le nombre des per- fonnes qui étoient dans la chambre, l'heure qu’il étoit , la couleur des habits &c. ils fe baïfoient en fe prenant le bec réciproquement ; ils fe carefloient ainfi d'eux-mêmes , ce prélude marquoit l’en- vie de s’apparier, & le maître affura qu’en effet ils s’apparioient fouvent , même dans notre climat. Quoique és kakatoës fe fervent, comme les autres perroquets , de lfahce pour monter & defcendre , ils n’ont pas leur démarché lourde & défagréable ; ils font au con- traire très-agiles & marchent de bonne F iïüj 128 Hifloire Naturelle vifs. . / NS to EU D CE, digne om NN He TE MR UV AE PRESS 22 SEL à ve À HUPPE BLANCHE. (|). Premiere efpêce. | C E. K 2katoës eft à peu-près de Îa grofleur d’une poule ; fon plumage eft entièrement blanc , à lPexception d’une teinte jaune fur le deffous des ailes & des pennes latérales de la queue; il à Le bec & les pieds noirs ; fa magnifique * Voyez les planches enluminées, n,° 2 63, fous la dénomination de Kalatoës des Moluques, (1) Pfittacus albus criffatus. Aldrovande , Avi, tome Ï, page 668. — Jonfion, Ari. page 22, — Willughby, Oruihol pag. 74. — Ray, Synoff, page 30 ,.n.° 1, — Charleton, Exercir. page 74, n.° 3. Idem, Onomazt, page 66, n.° 3, — XKaka- tocha tota alba, Klein, Avi, page 24, n.° 6. — Pit. jacus major brericaudus ,. criflatus , nivrus , capitis. rertice nudo ; rerigibus majoribus à relfricibus latera- libus inrertus prima medrernte fufphureïs.... Cacatuæ x. : Briflon , Orrirhol, tome EV , page 204. ñ *-LE KARATOËS sale des Perroquets. 129 huppe elt très -remarquable , en ce qu’elle eft compofée de dix ou douze grandes plumes, non de l’efpèce des plumes molles, mais de la nature des pennes ,. hautes & lafsgement barbées ; elles font implantées du front en arriège fur deux lignes parallèles, & forment un double éventail. fr 7 re * LE KAKATOËS À HUPPE JAUNE. (m) Seconde efpêce. | D ANS cette efpèce pou de deux races qui ne diffèrent entr’élles que par lagrandeur. La planche enlu- minée repréiente la petite : dans l’une & * Voyez les planches eniuminées, 2.7 14, (m) Pfitacus albus galeritus. Frifch, tab, so, avec une figure peu exacte, — Âuhatocha alba. Klein, Avi, page 24, n° 1$.— Pfirtacus Brachyarus albus, criffà dependente flavä. Linnæus , Syf. Nan ed, X, Gen. 44, Sp. 16. — Avis hakatocha orien- æals, ex infuhis Moluccis, erillata candidifima & | 4 : Se A — 139 Hifloire Naturelle TT CIN | Fautre le plumage eft blanc avec une teinte jaune fous les ailes & la queue, & des taches de la même couleur à lentour des yeux : la huppe eft d'un jaune citron, elle eft compofée de fôngues plumes molles & efflées que l’oifeau relève & jette én avant; le bec & les pieds font noirs. C’eft un kakatoës dé cette efpèce & vraifemblablement le pre- mier qui ait été vu en Italie , que décrit Aldrovande ; il admire l'élégance & fa beauté de cet oïfeau, qui d’ailleurs eft auffi intelligent , auffi doux &aufli docile que celui de la première efpèce. Nous avons vu nous-nièmes ce beau kakatoës vivant ; la manière dont témoigne fa joie eft de fecouer vivement la tte plufieurs fois de haut en bass faifant un peu craquer fon bec & rele- Jfulphurea, Seba, vol, 1, page 94, avec une figure inexacte , tab. fo, fig, 1. — Cuchatoo où perroquet æ tête blanche, Albin , rome 111, page 6, avec une mauvaife. fisure mal coloriée , pl, 12. Pfitracus major revicaudus , criflatus , albus , inferné fulphureo adum- Bratus ; criflà fulphureë ; macula infra oculos Jaturaté fulphurea ; re@tricibus lateralibus interüis prima medietate fulphureis. . . Cacatua, luteo criffata, Briflon , Oraithol, tome IV, page 206, Te Z LZ SLT SL LL \ AN {4 #11 Wy TRE À ’, CIN £ | 4 (LIN tit H, HR 1 74/ DZ 6 ARR RE cl LLC LD LL LL LALL LIL g 2110 dy LE > F Es Lnlg ? \ 3 He 7e 1 WA ANR \ \ L'AL LE KAKATOES. », (HP HT HE 1 nn HIHI Lun #5, En, 4 149 «x \ des Perroquets. 134 vant fa belle huppe : ilrend careffe pour carefie ; il touche le vifage de fa langue & femble vous lècher ; il donne des baïfers doux & favourés ; mais une fenfation particulière eft celle qu’il paroît éprouver lorfque l’on met la main à plat deffous fon corps , & que de l’autre main on le touche {ur le dos, ou que fimplement on approche. la te pour le baïfer , alors il s’appuie fortement {ur la main qui le foutient, il bat des aïles, & le bec à demi-ouvert, il fouffle en haletant , & femble jouir de la plus grande volupté ; on lui fait répéter ce petit manège autant que l’on veut : un autre de fes plaifirs eft de fe faire gratter, il montre fa tête avec Ia patte, il foulève l'aile pour qu’on la lui frotte ; il aiguife fouvent fon bec en rongeant & caflant le bois ; il ne peut fupporter d’être en cage , mais il n’ufe de fa liberté que pour fe mettre à portée de fon maître qu'il ne perd pas de vue; il vient lor{- qu’on l'appelle, & s’en va lorfqu'on le lui commande ; il témoigne alors la peine que cet ordre lui fait en fe retournant Souvent, & regardant fi on ne lui fat 132 _ Hi ifloire node pas figne de revenir; il eft de R plus grande prôpreté ; ; tous fes” mouvemens iont pleins de grâces , de’ délicatefle & de mignardife : il mange des fruits, des légumes , toutes les graines Érrnol | LA Ja pâtiflerie , de œufs , du lait & de tout ce qui eft doux fans être trop facré : du refte ce Kakatoës avoit le plumage d’un plus beau blanc que celui e notre planche enluminée (n 7’ LE RARATOES À HUPPE ROUGE. (0) Troifieme efpece. EST un des plus grands de ce genre, ayant près d’un pied & demi de {n) Cet oïfeau eft à préfent à Nanci, chez . me Dame belle & aimable qui en fait fes délices. Note communiquée par ML, Sonini de Manoncour. * Voyez les planches enlumimées, ».° 49 #, {o) Pfittacus major brevicaudus, criflatus, albus; rofeo adumbrais , crifià à fubtus rubra , rectricibus latera- jbus interiis prima inedietate fulphureis.... Cacatua rubro criflata. Briflon , Ornühol tome IV, page 209s — Creater Cockatoo. Edwards tour 1V ,v g 160: | des Perroquets: 1 33 longueur ; le deflus de fa huppe ; qui {e rejette en arrière , eft en plumes blan- ches, & couvre une gerbe de plumes yes AR CpRf LE PETIT KA AKATOËS À:B EC: COULEUR DE CHAIR (P ” Quatrièmre ue | OUT fon plumage eft blanc , à l’exce cption de quelques teintes de rouge- pâle {ur la tempe & aux plumes du def- fous de la huppe; cette teinte de rouge eft plus forte aux couvertures du deflous de la queue : on voit un peu de jaune- clair à Jorigine des plumes {capulaires, * Voyez lee re 7 ET A n°3 91; fous la dénomination de peit Aakatoës des Philippines. (p) Pfittacus major Previcaudus , crifiatus , albus , criffa 5 in exortu fulphurea , fubtus pallide rubra teétricibus caudæ inferioribus pallidé rubris albo terminatis ; reéPri- cibus lateralibus. interiès Julphureis.. . Cacatua PBE9T à Brifon , Oruthel, tome IV, page 2 24 2 x34 Hifloire Naturelle de celles de la huppe, & au côté inté- rieur des pennes de l'aile & de la plupart de celles de fa queue; les pieds font noiratres ; {e bec eft brun rougeitre, ce qui eft particulier à cette efpece , les autres kakatoës ayant tous le bec noir. C’eft aufli le plus petit que nous con- noiflions dans ce genre; M. Briflon le fait de la grandeur du perroquet de Guinée : cependant celui-ci eft beau- coup plus petit ; ileft coiffé d’une huppe qui fe couche en arrière & qu’il relève à volonté. Nous devons obferver que loifeau appelé par M. Briflon, kakatoës à. ailes € queue rouges {qg), ne paroït pas etre un kakatoës , puifqu’ilne fait aucune mention de la huppe , qui eft cependant le caractère diftinétif de ces perroquets {r ) ; d’aïlleurs il ne parle de cet oïfeau que d’après Aldrovande qui s'exprime dans les termes fuivansiie Ce perroquet » doit être compté parmi les plus grands; » il eft de {a grofleur d’un chapon; (4) Ornithol, tome IV, page 214, (7) Edwards, pl 160. [Tes PET. 35 tout fon plumage eft blanc-cendré ; « {on bec eft noir & fortement recourbé ; « le bas du dos, le croupion, toute la « queue & Îes pennes de laïle font d’un « - rouge de vermillon /f)». Tous ces caractères conviendroient aflez à un kakatoës , fr l’on y ajoutoit celui de Îa huppe; & ce grand perroquet rouge & blanc d’Aldrovande qui ne nous eft pas _ connu, feroït dans ce cas une cinquième efpèce de kakatoës , ou une variété de quelqu’une des précédentes. LE KAKATOËS NOIR. (1) Cinquième efpèce, M. EDwARDS qui a donné ce kakaroës , dit qu’il eft aufli gros qu’un Ara; tout fon plumage eft d’un noir bleuâtre, plus foncé fur le dos & les (f) Pfittacus erythroleucos, Aldrovande |, Ari, tome [, page 67s. | (t) The great black cockatoo, Edwards, Glam part. III, pag. 229, pl. 316, 136 Hiflorre Naturelle ‘ailes que fous ke corps; la Rbces fe brune ou noirâtre , & l’oifeau a, comme tous Îles autres kakatoës” Ja culte de la relever très-haut , & de la coucher pref- que à plat fur à tête; les joues au- deffous de l’œil font garnies d’une peau rouge, nue & ridée, qui enveloppe la mandibule inférieure A bec, dont la cou- leur , ainfi que celles des pieds, eft d’un brun-noirâtre ; l’œil eft d’un beau noir, _ & l’on peut dire que cet oïifeau eft le nègre des kakatoës, dont les efpèces font généralement bfanches ; if a la queue TaHoR longue & compolée de plumes étagées ; Îa figure deflinée d’après nature , en a été envoyée de Ceylan à M. Edwards, & ce Natura- ralifte croit reconnoître des même kaka- toës dans une de ces figures publiées par Vander-Meulen à Amfterdam , en 1707, & donnée par Pierre Schenk ; fous le nom de Corbeau des Indes. pv des Perrequets, 1 37 LES PERROQUET. s | proprement dits. N GUS laiflerons le nom Fr Perroguets proprement dits à ceux de ces oiïfeaux qui appartiennent a l’ancien continent , & qui ont la queue courte, & compofée de pennes à-peu-près d’ égale | iongueur. On leur donnoit jadis le nom de Paper sauts, & celui de perroquet s applquoit aux perruches /a): l’ufage contraire a prévalu. Er comme Île nom de papegaut ou papegai a été oublié, nous lavons tranfporté à la famiile des perroquets de l'Amérique qui n'ont point de rouge dans les ailes , afin de les diftinguer par ce nom génériqué des perroquets Amazones dont le caraétère principal eft d'ivoir du rouge fur {es ailes. Nous conroifions huit efpèces de ces perro- quets proprement dits, toutes originaires (a) Voyez Beïon, Nar. des Oifeaux, page 298 LE af. 138 Hifloire Naturelle de l’Afrique & des grandes Indes, & aucune de ces huit efpèces ne fe trouve en Amérique. * LE J AC O. ov PERROQUET CENDRÉ. (b) Premiere efpèce, Cesr l'efpèce que lon apporte Îe lus communément en Europe aujour- d’hui, & qui s’y fait le plus aimer, tant par la douceur de fes mœurs que par fon talent & fa docilité, en quoi il = * Voyez les planches énluminées, 7° > 117, (b) Pfittacus cinereus, feu fub-cæruleus. Aldrovande, Ari tomel, page 67 : Fe Willughby, Ornirhol. age 76. — Ray, Syropf. avi, pag. 31, n.° >. ARS AES ps UT rubré EL if, tab, $ à Klein, Avi page 25, n.° 13. — Pfriacus cinereus, onfton, Avi, page 23. — Barrère, Ornirh. claff. 111, Gen. 11, Sp. 2. — Charleton, Exercir, page 74, n.° 8. — Idem, Oromagt, pag. 67, n.° 8, Pfittacus Brachyurus canus , temporibus albis caud& coccine&, ne erithacus, Linnæus, Sf4 Nat, ed, X, Gen, 44, Sp. 20, — Grand papegant, Belon, Nar, __ . des Perroquets. 139 éBale au moins le perroquet vert, fans avoir fes cris défagréables. Le mot de jaro qu'il paroît fe plaire à pro- noncer , eft le nom qu’ordinairement on Jui ue: : tout fon corps eft d’un beau ge de-perle & d’ardoife , plus foncé ur le manteau, plus clair au-deflus du corps & blanchiffant au ventre; une queue d’un rouge de vermillon , termine & relève ce plumage luftré, moiré, & comme poudré d’une Elancheur qui le rend toujours frais ; l’œil eft placé dans une peau blanche, nue & farineufe , qui couvre la joue ; le bec eft noir; les pieds font gris; l'iris de lœiïl eft couleur d’or ; la longueur totale de loifeau eft d'un “pied. La piapare de ces perroquets nous fée des Oifeaux , page 2 9 7, avec ure mauvaife But: j Ja même, orrrait d'Oi ifeaux, pag. 73, a, fous les noms de papegay grand , perroquet grand, — Perroquet souleur de frefne, Albin , tome F, pl. 12. — Pfrracus | major brevicaudus, c ns "EUS , OYTS PERNAYUM in capite ee cotlo à cerpore inferiore cinereo-albts ; uropygio ©" imo ventre cinereo-albis, ôris pennarum cinereis ; oculorum ambitu nudo candido ; reétricibus cocctneis . ... Pfiutacus Guineënfis cinereus, Briflon , Ornitholog, tome IV, page 3 TO» 140 Aifloire Naturelle | apportés de la Guinée /c ) ; ils viennefit de l’intérieur des terres de cette partie de Afrique /4); on les trouve aufir à | (c) Willughby. {d) « On en trouve dans toute cette côte » ( de Guinée), mais en petit nombre, & il fau » même qu'ils y viennent Îa plupart du fond du » pays. On eftime plus ceux de Benin, de Calbari, » de Cabolopez, & c’eft pour cela qu’on en apporte »# ici de ces endroïts-là; mais on ne prend pas garde » qu'ils font beaucoup plus vieux que ceux que lon » peut avoir ici , & que par conféquent ils ne font pas » fi dociles & n’apprennent pas fi bien. Tous les » perroquets font ici fur la côte, de même que vers” » l'angle dela Guinée, & dans les lieux fufdits , de » couleur bleue. ... Ces animaux font fi communs » en Hollande, qu’on les y eflime moins qu'ici, & qu'ils n’y font pas fi chers. » Voyage en Guinée, par Bofman, lfrecht, 1570 jf — Albin fe trompe quand il dit que cette efpèce vient des Indes orientales; elle paroït renfermée dans Afrique, & à plus forte raïon ne fe trouve pas en Amérique, quoique M. Briffon la place à la Jamaïque , apparemment fur une indication de Browne & de Sloane; mais fans les avoir confultés, puifque Sloane / Jamaic. tome ‘11, page 297), dit expreflément que les perroquets que lon voit en grande quantité à la Jamaïque ; y font tous apportés de Guinée : cette efpèce ne fe trouve naturellement dans aucune des contrées du nouveau monde. « Dans la multitude » de perroquets qui fe trouvent au Para , on ne » connoît point l'efpèce grife sui eft fi coramune en ©: ” des Perroguets: 141 Conge /e) & fur a côte d’Angole /f) ; on jeur apprend fort aïfément à parler (g), & is femblent imiter de préfé- rence Îa voix des enfans & recevoir d’eux plus facilement {eur éducation à cet égard. Au refte, les Anciens /#) ont Guinée.» Voyage de la Condamine, page 17}, — Dans la France antaréique. .. . il né s’en trouve point de gris, commeen la Guinée & en la haute Afrique. T hevet, Singularités de la France antarétique, Paris, 1F$ 8, page 92. [e) Recueil des Voyages qui ont fervi à l'établif- fement de la Compagnie des Indes, Amflerdam, 1702, tome ÎV, page 327, (f) Hift. générale des Voyages, rome V, p. 76, {g) Hs peuplent auffi les iles de France & de Bourbon, où on les a tranfportés. Lettres édifiantes., Recueil 18, page 11, « On vécut dans cette ile Maurice ou de France), de tortues, de tourte- « relles & de perroquets oris, & d’autre chafle qu'on « alloit prendre avec la main dans les bois. Outre « l'utilité qu'on en retiroit, on y trouvoit encore « beaucoup de divertiffement; quelquefois quand on « : avoit pris un perroquet gris on le faïloit crier, & « auflitot on en voyoit autour de for valtiger des » centaines qu’on tuoit à coups de batons. » Aecueil des Voyages qui ont fervi à l'établiflement de la Compagnie des Indes, Amfierdam, 1 702, tome II, PIECE IS: {h) Albert, li, XX17, 142 Hifloire Naturelle remarqué que tous les oifeaux fufcep- tibles de limitation des fons de la voix humaine, écoutent plus volontiers & rendent plus aïifément la parole des enfans , comme moins fortement articulée & plus analogue , par fes fons clairs , à la portée de leur organe vocal ; néanmoins ce perroquet ümite aufli le ton grave d’une voix adulte; mais cette imitation femble pénible, & les paroles qu'il pro- noncent de cette voix , font moins diftimctes. Un de ces perroquets de Guinée , endoctriné en route par un vieux Matelot, avoit pris fa voix rauque & fa toux, mais fi parfaitement qu’on pouvoit s’y méprendre ; quoiqu'il eût été donné enfuite à une jeune per- fonne, & qu’il n’eùt plus entendu que fa voix, il n’oublia pas les lecons de fon premier maître, & rien n’étoit fi plaifant, que de l'entendre pañler d’une voix douce & gracieufe à fon vieux enrouement & à fon ton de marin. Non-feulement cet oifeau a la facilité d’imiter la voix de l’homme ; il femble encore en avoir le defir ; il le manifefle par fon attention à écouter , par l'effort des Perroquets. 143] au il fait pour répéter; & cet effort fe réitère à chaque inftant, car il gazouille fans cefle dueltues unes des fyllabes qu'il vient d'entendre, & il cherche à prendre le deffus de toutes les voix qui frappent fon oreille , en faifant éclater la fienne : fouvent on eft étonné de lui entendre répéter des mots ou des fons que l’on n’avoit pas pris la peine de lui apprendre & qu ‘on ne le foup- çonnoit pas même d’avoir écoutés (ip; : il femble fe faire des tâches & chercher à retenir fa leçon chaque jour / 4); ïl en-eft occupé jufque dans le fommeil , & Marcgrave dit qu’il jafe encore en | Témoin ce perroquet de Henri VIII; Fa 5 Aldrovande fait l’hiftoire, qui , tombé Le la Tamife, appela les bateliers à fon fecours, comme ïl avoit entendu les paffagers les appeler du rivage. [k) Cardan va jufqu'à lut attribuer Îa Méta tion & l'étude intérieure de ce qu'on vient de lui enfeigner, & cela, dit-il, par émulation & par amour de Îa loire... Meditarur ob fludium gloriæ. . faut que nbur du merveilleux foit FC puiflantur le Phiofophe , pour lui faire avancer de pareil abfurdités. 544 Hifloire Naturelle revant //). C’eft fur-tout dans fes prez mières années qu’il montre cette facilité, qu'il a plus de mémoire, & qu'on le wouve plus intelligent & plus docile; quelquefois cette faculté de mémoire, cultivée de bonne heure , devient éton- nante: comme dans ce perroquet, dont pale Rhodiginus /" ), qu’un Cardinal acheta cent écus d’or , parce qu’il récitoit correctement le Symbole des Apôtres (nn) : mais plus âgé il devient rébelle & n’ap- . prend que difficilement. Au refle, Olina confeille de choifrr l’heure du foir, après le repas des perroquets pour leur donner leçon, parce qu'étant alors plus fatisfaits ils deviennent plus dociles & plus attentifs. t'a (TZ) Marcgrave laflure au fujet de la queftion qu'Arifiote laifle indécile, {avoir , fi les animaux qui naiflent d'un œuf ont des fonges {4h IV, Hift. animal, cap. X ), Teflor... de meo pfitraco, quem lauram vocabam , quod fæpius de noce feipfum expergifcens , femi-fomuus locutus ef Marcograve, page 205. (m) Calius Rhodig, antiq. le. lib, LIT, caps 3 2. {n) M. de la Borde nous dit en avoir vu un qui fervoit d’Aumônier dansMiun Vaifleau; ïf récitait la prière aux Matelots; enfuite le rofaire, On a . : sd Perroquets… à 45 On a. ‘comparé | l'éducation du: perro- de à celle’ de l'anén: (0). y auroft fouvent plus de: raïom de comparer éducation de l'enfant à celle du per- roquet ; à Rome, celui: qui dreffoit un perroquet, tenoit’ a: la main une petite verge & Pen frappoit fur la tête, Pline dit que fon crâne elt très-dur &.quà moins de: le: frapper fortement Jorfqu'on lui donne-egon , ib:ne fent- rien -des petits coups dont on véut.le punir ps Cependant. celui dont nous: parlons æraignoit le fouet autant & plus qu’un enfant qui l’auroit fouvent fenti:: après avoir reité toute Ja journée fur fa per- ‘che ; Fheure d’aller:dans le jardin ap- Prochant, fi par hafard il la devançoit & defcendoit trop'tôt { ce qui lui arrivoit rarement } la menace .& la démonftration du fouet fuffñfoient pour le faire remonter à fon juchoir avec précipitation : alors il ne defcendoit plus, mais marquoit {on ennui & fon impatience, en: battant des ailes & en jetant des cris. : {o) Élien. (r)-Plme, 4B, X, cap, 420. vs Oifeaux , Tome XL G taf - Hifloire: Naturelle : : » Tlréeft naturel de croire que le‘per- > roquet ne s'entend. pas: parler , maïs » qu'il croit cependant que quelqu? un x lui parle::; on la fouvent entendu fe » demander à lui-même da patte, &il ne >» manquoit: jamais dérépondre: à fa mpropre queftion:ien tendant eflective- » ment la pate. Quoiqu'il aimât: fort le » fonide la voix des enfans, ikmontroit » pour 'eux beaucoup dehaïines il {es >» pourfuivoit, & s’il pouvoit les attraper, » les pinçoit jufqu'au fang. Comme il » avoit des objets d’averfron , ‘il en » avoit aufii de grand attachement; fon -» goût à la vérité n’étoit: pas fort LGrés: » mais il a: toujours été foutenu ; à » aimoit, mais aimoit.avec fureur, Îa » fille de cuifine , il a fuivoit par-tout, » la cherchoit dans Îles lieux où elle » pouvoit être , &, prefque. jamais :en æ vain: s’il y avoit quelque temps qu'il » ne l’eût vue, il grimpoit avec le bec » & les pattes jufque fur fes‘épaules , dui » faifoit mille carefles & ne!la quittoit » plus , quelqu’effort qu’elle fit pour » s’en débarrafler ; l’inftant d’après elle » le retrouvoit'fur fes pas; fon attache- des Perroguets. 147 ment avoit toutes Îles marques de.cc l'amitié la plus fentie: cette fille eut un mal au doigt confidérable & très- long ,. douloureux à lui arracher des «ris; tout le temps qu’elle fe plaignit cc cc cc Le le perroquet ne fortit point de fa « chambre ; il avoit l’air de la plaindre en fe plaignant Jui-même , mais aufli douloureutement que s il avoit {ouffert en effet : chaque jour, fa première démarche étoit de lui aller réndre vifite; fon tendre intérêt fe foutint pour elle tant que dura fon mal, dès qu'elle en fut quitte il devint tranquille avec la même affection qui n'a jamais changé. Cependant fon goût exceffif pour cette fille paroiffoit être infpiré par quelques circonftances relatives à {on fervice à la cuifine plutôt que par fa perfonne ; car cette: fille ayant été remplacée par une: autre , l’affeétion du perroquet ne fit’ que changer d'objet, & parut être au ème degré dès le premier jour pour cette nouvelle fille de cuifine, & par conféquent avant que fes foins G ÿ cc & ce cc cc cc +48 Hifloire Naturelle ‘» n'euflent pu infpirer & fonder ‘cet #» attachement /g) ». MS ATOS perroquets de cette “efpèce ne fe bornent pas à dr ‘de la parole ; ils apprennent aufli contrefaire certains geftes & ere à mouvemens : Scaliger en a vu un qui imitoit la danfe des Savoyards en répé- tant Îeur chanfon : celui-ci aimoit à ‘entendre chanter, & lorfqu'il voyoit -danfer , il fautoit auflr, mais de la plus mauvaife -grâce du monde, portant les pattes en dedans & retombant fourde- ment ;c’étoit-là fa plus grande gaieté ; on ui voyoitaufli une joie foHe & un babil intariflable -dans l'ivrefle ; car tous les “perroquets aiment le vin, particulière- nent le vin d’Efpagne & le mufcat, & don avoit déjà remarqué du temps de Pline les accès de gaieté que leur donne les fumées de cette liqueur /r). L'hiver il cherchoit le feu, fon grand plaïfir {g) Note communiquée par Madame Nadault -:ma (œur , à laquelle appartenoït ce perroquet, (+) In vino pracipré, lafva Vline, 4 X5 ps F2 | des Perroquets: T49) dans. cette faifon étoit d’être. fur 1a, cheminée; & dès qu'il s’y étoitréchauffé, il marquoit {on bien-être par plufeurs fignes de joie. Les pluies d’été lui fai- foient autant de plaifir, ils y tenoit des. heures entières ,. & pour que l’arrofement: pénétrât mieux, il étendoit fes ailes &. ne demandoit à rentrer que loriqu'il.étoit. mouillé. jufqu’à la peau. De retour fur. fa perche , il pañloit toutes fes à dans fon bec Îes unes après fes autres; au défaut de Ja pluie il {e baignoiït avec plaifir dans une cuvette d’eau, y rentroit. plufieurs fois. de fuite, mais avoit tou- jours grand. foin que fa tête ne fut pas mouillée ; autant il aimoit à fe baigner en été, autant il le craignoït en hiver: en. lui montrant dans. cette faifon un. vafe plein. d'eau, on le faïfoit fuir &. A . “ mème crier. Quelquefois on le voyoit bäller, &. ce. figne étoit prefaue toujours celui de Fennui.. Il ffMoit avec plus de force &. de nêtteté qu’un homme , mais quoiqu'il donnât plufreurs tons, il n’a jamais pu apprendre à fifer un air. Il imitoit parfaï- tement les cris des animaux fauvages & G ii : « xso Hifloire Naturelle | domeftiques , particulièrement celui de : la corneille, qu’il contrefaifoit à s’y mé- prendre ;'il ne jafoit prefque jamais dans une chambre où il y avoit du monde, mais feul dans Ia chambre voifine, il parloit & crioit d’autent plus qu’on faifoit plus de bruit dans lPautre ; il paroifloit même s’exciter & répéter de fuite & pré- cipitamment tout ce qu'il favoit, & il n’étoit jamais plus bruyant & plus animé : le foir venu il fe rendoit volontairement à fa cage , qu'il fuyoit le jour ; alors une patte retirée dans les plumes ou accrochée aux barreaux de la cage & la tête fous l'aile, il dormoit jufqu’à ce qu'il revit le jour du lendemain; cependant il veilloit fouvent aux lumières : c’étoit le temps où il defcendoit fur fa planche pour aiguifer fes pattes, en faifant le même mouvement qu'une poule qui a gratté ; - quelquefois il lui arrivoit de fiffler ou de parler la nuit lorfqu’il voyoit de Ia clarté , mais dans l’obfcurité il étoit tranquille & muet //). ([) Suite de la note communiquée par Madame Nadault. des Perroquets. 1St -L’efpèce dé fociété que le perroquet the avecinous par le langage, eft _ plus:étroie &: plus douce que.celle à laquélle le finge: peut prétendre par fon. imitation capricieufe de nos mouvemens & de nos geltes : fr celles du chien, du cheval ou de éléphant font plus raté reffantes par le fentiment & par l'utilité; la fociété. de l'ofeau pañleur eft quélque- fois plus. rattachante par Pagrémentl;: Ë recrée , il diftrait, il amufe; dans la foli- tude fe eft compagnie: dans la conver- fation il eft interlocuteur, il répond, il appelle ; il accueille, il jette d'éclat’ des ris , il exprime l'accent de hs | il joue [a gravité de la fentence , fes petit mots tombés au hafard, égaieñt par oi difparates, ou quelquefois furprennent par la juftelfe (t). Ce jeu d’un langage fans idée à je ne fais quoi de bizarre & de BE , & fans être pie vide que «73 Wilughby parle, d'après Clufius, d'un perroquet qui, lorfqu'o lui difoit rie perroquet , VieZ » rioit éfectivement, & Finftant d’ après s'écrioit , avec un grand éclat, 9 le grand for qui me fait rire ! Nous en 2Vons vu unautre qui avoit vieilli avec fon maître , & partageoit avec lui les infmmités du grand âge » G ïij SZ Affloire Naturelle tant d’autres propos , il eft toujours plus amufant, Avec cette: imitation (de-nos “paroles, le perroquet fernble prendre: quelque chofe de nos inclinations & de nos mœurs, il aime & àb haït; il a des attachemens, des jaloufies, des préfé- rences, des caprices ; il s’admire , s’ap- plaudit, s’encourage ; il fe réjouit & s’attrifte; il femble s’émouvoir & s’at- tendrir aux carefies ; il donne des baifers affectueux; dans une maifon de deuil il apprend à gémir:/u); & fouvent accoutumé à répéter le nom chéri d'une perfonne regrettée ; il rappelle-à des i accoutumé à ne plus guère entendre que cés mots, je. fais malade ; ioriqu'on lui. demandoit, qu'as-1tu perroquet, qu'as-tu ! Je fus malade, xépondoit:il . d'un ton douloureux, & en s'étendant fur le foyer, je Juis malade, {u) Voyez dans les Annales de Conflantin Manañflés, fhifloire du jeune Prince Léon, fils de l'empereur Bafile, condamné à la mort parce père impitoyable, que les gémiflemens de tout ce qui lenvironnoit ne pouvoient toucher, & dont les accens de l’oifeau qui avoit appris à déplorer la .def- tinée du jeune Prince, émurent enfin le cœur. barbare. des Perroquets. A cœurs fenfibles & leurs plaifirs &_ leurs. chagrins’ /x). L’aptitude à rendre les. accens de la voix articulée , portée dans le perroquet au plus haut degré, exige dans l’organe une ftructure particulière & plus par- faite ; la füreté de fa mémoire, quoi- qu étrangère à l'intelligence , fuppofe néanmoins un degré d’atention & une force de réminifcence mécanique, dont nul oïifeau n’eft autant doué. Aufli les Naturalifles ont tous remarqué la forme. particulière du bec, de la langue & de la tête du perroquet;. fon bec arrondi en dehors, .creufé & concave en dédans , offre en quelque manière la capacité d’une bouche, dans laquelle Ia lngue fe. meut librement; ie fon venant frapper contre le bord. circulaire de fa mandi- bule inférieure , s’y modifie comme ïül feroit. contre une file de dents, tandis que de: la concavité du. bec fupérieur il fe réfléchit. comme d’un palais ; ainft (+) Voyez dans Aldrovande (page 662) une pièce gracieufe & touchante, qu'un Poëte qui pleure fa maîtrefe , adreffe à {on perroquet qui-en répétoig fans cefle. le nom. ; G y Fey 54 ÆHifloire Naturelle le fon ne s'échappe ni ne fuit pas en . fiflement, mais fe remplit & s’arrondit en voix. Au refte, c’eft la langue qui plie en tons articulés les fons vagues qui ne feroient que des chants ou des cris: cette langue eft ronde & épaiffe, plus grofle même dans le perroquet à proportion que dans l’homme; elle feroit plus libre pour le mouvement, fr elle n’étoit d’une fubftance plus dure que Ia Chair , & recouverte d’une membrane forte & comme cornée. & Mais cette organifation fr ingénieufe- ment préparée, le cède encore à Part qu'il a fallu à Ka Nature pour rendre le demi-bec fupérieur du perroquet mobile, pour donner à fes mouvemens la force & la facilité , fans nuire en même temps à fon ouverture, & pour mufcler puif- famment un organe auquel on n’aper- çoit pas même où elle a pu attacher des tendons ; ce n’eft ni à la racine de cette pièce, où ils euflent été fans force, ni a fes côtés, où ils euflent fermé fon ouverture , qu’ils pouvoient être placés ; la Nature a pris un autre moyen, elle a attaché au fond du bec deux os qui, des Perroquets, 155 des deux côtés & fous les deux joues, forment, pour ainfi dire, des prolon- emens de fa fubftance , femblables pour A forme aux os qu’on nomme prérepoides dans Phomme, excepté qu ils né font ‘ point, par leur extrémité poftérieure , implantés dans un autre 05, mais libres _ de leurs mouvemens ; des Cifceaux épais de mufcles partant ‘de Focciput & atta- chés à ces os les meuvent & le bec avec eux. I] faut voir , avec plus de détail, dans Aldrovande, l'arbfice & Paflortiment de toute cette mécanique admirable /y/. "Ce Naturalifle fait remarquer, avec ee , depuis l’œil à la mâchoire infé- rieure un efpace, qu’on peut ici plus proprement appeler une joue, que dans tout autre oïfeau, où il eft occupé par la coupe du bec; cet efpace repréfente encore mieux ‘dans le perroquet une vé- fitable joue par les faifceaux des mufcles qui le traverfent & fervent à fortifier le mouvément du bec autant 4e à faciliter Particulation Ce, bec eft ès-Fan le PETFOQUES cafle (>) Avi, tome L, mes 640 & 641. ur à Y} 156 ÆHhiflorre Naturelle aifément les noyaux des fruits rougesz il ronge le bois , & même il faufle avec fon bec & écarte les barreaux de fa . cage, pour peu qu'ils foient foibles, & qu'il foit las d’y etre renfermé ; il s’en fert plus que de fes pattes pour fe fuf- pendre & s’aider en montant; il s'appuie | deflus en defcendant comme fur un troifième pied qui affermit fa démarche Jourde, & fe préfente lorfqu’il s’abat pour foutenir le premier choc de la chute / 7). Cette partie eft pour lui comme un fecond organe du toucher, & lui eft auffi “utile que fes doigts pour grimper .ou pour faifir. | R If doit à la mobilité du demi-bec fu- périeur la faculté que n’ont pas les autres oifeaux, de mâcher fes alimens : tous les _oïifeaux granivores &. carnivores n’ont dans leur bec, pour ainfi-dire, qu’une main avec laquelle ils prennent leur nourriture & la jettent dans Île gofier, ou une arme dont ils la percent & la. {2) Cum devolat -roftro fe excipit, Eli innititur ; levioremque Je ita pedum infirmitati fax, Pline , lib. X, gap. 423 _ des. Perrognets. 157 déchirent ; le bec du perroquet eft une bouche à laquelle il porte les alimens avec les doigts, il préfente le morceau de côté & le ronge à laife /a); la ma- choire inférieure a peu de mouvement, le plus marqué eft de droite à gauche; fouvent loifeau fe le donne fans avoir rien à manger & femble mâcher.à vidé, ce qui a fait imaginer qu'il ruminoït ; | il y a plus d'apparence qu'il aïguife alors la tranche de cette moitié du bec qui : lui fert à couper & à-ronger. ù Le, perroquet appète à peu-près éga- lement toute efpèce de nourriture : dans {on pays natal il vit de prefque toutes les fortes de fruits & de graines : on a remarqué que le perroquet de Guinée (a) On doit remarquer.que le doigt externe de derrière eft mobile, & que l’oifeau Île ramène de côté & en devant, pour faifir & manier ce qu’on lui donne; mais ce n’eft que dans ce cas feul qu'il fait ufage de cette faculté, & le refte du temps, foit qu'il marche ou qu'il fe perche, il porte conftamment deux doigts devant & deux derrière. Apulée & Solin, parlent de perroquets à cinq doigts; maïs c’eft en fe méprenant {ur un paflage de Pline , où ce Naturalifte attribue à une race de pies cette fmgularité { Voyez Pline, 4h, À, cap, 42, | æ - = 1€ DR CR pt LU ST * : Ven las De Y res " # e4 * 158 Æifloire Naturelle | s’engraifle de celle de carthame, qui néanmoins eft pour l’homme un purgatif violent /b); en domeficité il mange prefque de tous nos alimens, mais la viande, qu’il préféreroit, lui eft extré- mement contraire ; elle lui donne une maladie qui eft une efpèce de pica ou d’appétit contre nature, qui le force à fucer , à ronger fes plumes, & à les arracher brin-à-brin par-tout où fon bec” peut atteindre. Ce perroquet cendré de Guinée eft pañticulièrement fujet à cette maladie ; il déchire ainfi les plumes de fon corps & même celles de fa belle queue, & lorfque celles-ci font une fois tombées , elles ne renaiflent pas avec le rouge vif qu’elles avoient aupa- ravant. | Quelquefois on voit ce perroquet devenir, après une mue, jafpé-de blanc & de couleur de rofe, foit que ce changement ait pour caufe quelque maladie, ou les progrès de l’âge. Ce font ces accidens que M. Briflon indique {b) Les Efpagnols ont nommé cette graïne , /cmé de papagey , graine de perroquet, Er te dés Perroquets. 159 éomme variétés, fous les noms de perroquet de Guinée à ailes rouges ([c), & de perro- guet de Guinée varié de rouge {d). Dans celui que repréfente Edwards , rome IV, planche 163, les plumes rouges font mélangées avec les grifes au hafard & comme fi l’oifeau eût été tapiré. Le perroquet cendré eft, comme plufreurs autres efpèces de ce genre, fujet à Pépi- lepfie & à la goutte /e) ; néanmoins il eft très-visoureux & vit long-temps /f}; M. Sälerne aflure en avoir vu un à Orléans âgé de plus de foixante ans, & encore vif & gai (Lg). (c) Ornithologie, tome IV, page 312. | (4) Ibid, page 313: (e) Olina, Uccelleria , page 23. (f} «J'en ai connu un au Capä Saint-Domingte, S; 7 0 Pal LA . LRTT qui étoit agé de quarante-fix ans bien avérés. » Note communiquée par (M. de la Borde. (g) Vofmaër dit qu'il connoît dans une famille, un perroquet qui depuis cent ans paffe de père en fils, Feuille imprimée en 1 769, Maïs Olina plus croyable & plus inflruit, n'attribue que vingt ans de vie moyenne au perroquet. Uccelleria , ubi fupræ JL 6o Hifloire Naturelle ILeft affez rare: de voir des perroquets produire dans.nos contrées tempérées , il ne left pas de leur voir pondre des œufs.clairs & fans germe : cependant on a quelques exemples de perroquets nés en France; M. de la Pigeonière a eu un perroquet mâle & une femelle dans la ville de Marmande en Agénois, qui pendant cinq ou fix années n'ont manqué chaque printemps de faire une ponte qui a réufli & donné des petits ;. que le père & a mére ont élevés. Chaque ponte étoit de quatre œufs , dont il y en avoit toujours trois de bons & un de clair. La manière de les faire couver à leur aife fut de les mettre dans une chambre où il n’y avoit autre chofe qu’un baril défoncé par un bout, & rempli de fcieure de bois; des bätons étoient ajuftés en dedans & en dehors du baril, afm que le male pût y monter également de toutes facons, & coucher auprès de fa compagne. Une attention néceffaire étoit de n’entrer dans cette chambre qu'avec des bottines , pour ga- rantir les jambes des coups de bec du perroquet jaloux, qui déchiroit tout ce des Perroquets. 16r qu’il voyoit approcher de fa femelle /A). Le P.-Labat fait aufi l'hiftoire.de deux perroquets qui eurent plufeurs. fois ct des pets à Paris (i?. WE E PERROQUET VERT. (k) eme efpèce, M. EDwARDS a donné cet oifeau (D comime venant de ja Chine ; il ne s’en trouve cependant pas dans la plus grande : [h) Lettre datée de Marmande en Agénois , le 2 5 août 17 774; dans la Gazette de Lixéreture, da famedè . RP fep'embre Juivanrt. (#) Nouveaux Voyages aux es de l'Amérique. Paris, 1722, tome ÎF, page 160. _ * Woyez les planches enluminées, ».° çr24, (4) Pfiracus major brevicaudus, DEA à lateralibus &7 tectric'bus alarumn nferioribus rubr's ; - Margiribus alatum cœruleis ; rectriciias fuperné niridibns Jubrus nigricantiôus, apice Jubeus fufco flavicanre. . .. Pfittacus Sinenfis. Briflon, Ornithol, tome IV, page 291. (1) Green and red parrot from china, Edwards ; Glan, page 44, pl 231, x62 Hifloire Naturelle | partie des provinces de ce vafte empire; il n’y a guère que les plus méridionales , comme Ousies & Quangfi, qui ap- prochent du Tropique, limite ordinaire. du climat des perroquets , où l’on trouve de ces oifeaux. Celui-ci eft apparemment un de ceux que des Voyageurs fe: font figuré voir les mêmes en Chine & en Amérique /m/: mais cette idée, contraire à l’ordre réel de la Nature , eft démentie par la comparaïfon de chaque efpèce en détail: celle-ci en particulier n’eit analogue à aucune des perroquets du nouveau monde. Ce perroquet vert eft de a groffeur d’une poule moyenne; il a tout le corps d’un vert vif & brillant; les grandes pennes de l'aile & les épaules bleues ; Îes flancs & le deflous du haut de laile d’un rouge éclatant ; les pennes des ailes & de la queue font doublées de brun. ( L’échelle a été omife par {m) « Les provinces méridionales, telles que » Quanton, & fur-tout Quangfi, ont des perroquets de » toutes efpèces, qui ne diflerent en rien de ceux de » l'Amérique; leur plumage eft le même, & ils n’ont pas moins de docilité pour apprendre à parlér. » Hiifloire générale dés Voyages , tome VI, page 488: des Perroquets. 16; oubli dans la planche enluminée qui le repréfente, il faut y fuppléer en lui figurant quinze pouces de longueur ). Edwards le dit un des plus rares : on le trouve aux Moluques & à la nouvelle Guinée, d’où il nous a été envoyé. LE PERROQUET BOAR I É fn} | Troilième efpèce. CE perroquet eft le même que le plüttacus elesans de Clufius /o) & le (n) Pfttacns major brevicaudus, fuperné viridiinferné pennis purpureis cæruleo marginauis veffus ; capite fufco, ennis in medio diurioribus ; collo peétori concolgre , retricibus fubtus nigro-cærulefcentbas fuperné viridibus , lateralibus apice faturaté ceruleis. , , .. Pfittacus varius Indius. Bron, Ornithol. tome IV, page 30e. — Pfirtacus brachyurus viridis, capite grifeo, colle peéloreque Jubolivaceo vario ; remigibus, rectricibufque cæruleis......., Pfittacus accipitrinus. Einnæus,, Syfe Nat, ed. X, Gen. 44, Sp. 32. (o) Clufius; exotic, aucuar, page 365, — Nie- remberg, vage 226, avec la figure empruntée de Clufius. — Ray, Syropf, avi, page 31, n° 11. 164 Hifloire Naturelle perroquet à tète de faucon d'Edwards /p). Il eff de là grofieur d’un pigeon: les. plumes du tour du cou qu'il relève dans la colère, mais qui font exagérées dans la figure de Clufius, fent. de couleur. pourprée:, bordées de bleu; la tête eft: couverte:de plumes mélées par traits de brun & de blanc comme le plumage d’un oifeau de proie, & c’eft dans ce ‘fens qu'Edwards la nommné perroquet à téle: dé faucon. 1 y a du bleu dans les. grandes pennes de l’aile & à la pointe des latérales de la queue, dont les deux intermédiaires font. vertes ainfi que Ie refte des plumes: du manteau. | | Le perroquet maillé de nos planches eniuminées, 7"—4° ÿ.26, nous paroît être: le même que le perroquet varié dont nous.venons de donner Ia defcription , &. nous préfumons que le très-petit nombre de ces oifeaux qui. font venus. d'Amérique en France, avoient aupa- ravant été tranfportés des grandes Indes en Amérique, & que. fi on en trouve (p) Hawk-keaded parron Edwards, Æli of Birds, tome IV, pl 16 5x des Perroquets. 16 s dans Fintérieur des terres de la Guyane, c’eit qu'ils:s’y ont naturalifés comme les ferins, le cochon d'Inde & quelques autres oifeaux & animaux .des -contrées méridionales de l’ancien continent qui ont été tranfportés dans le nouveau par les Navigateurs; & ce qui femble prouver que cette efpèce n’ell point naturelle à l'Amérique, c’elt ‘qu'aucun | .des Voya- geurs dans ce continent n’en ont fait mention, quoiqu'il foit connu de nos oifeleurs! fous le nom de perroquet maillé, épithète qui indique Ja variété de fon plumage: d’ailleurs il a la voix différente de tous les autres perroquets de F Amé- rique ; fon cri eft aigu & perçant, tout femblé prouver que cette efpèce, dont il eft venu quelques individus d'Amé- rique, n’eft qu'accidentelle à ce conti- nent & y a été ie des grandes Indes, LE 4 o # é | L 1 P À L + + LS 6 & A Ÿ A. ; LE pe : à + [4 re I 4 a LÉ s: PUR CL CE Ph Sd à F AR PART CR eo NME NC ON ou PERROQUET NOIR. (4) Quatrième efpèce. À quatrième efpèce des perroquets proprement dits, eft le Vaza, nom que celui-ci porte à Madagafcar fuivant Flaccourt /r), qui ajoute que ce perro- quet imite la voix de l’homme, Rennefort en fait aufli mention //); & c’eft le même * Voyez les planches enluminées, 7.° oo. {g) Pfittacus major brevicaudus, nigro-cærukfcens ; ocuiorum. ambitu candicante, remigibus cinereo fufcis, exterius ad viridi vergentitus ; rectricibus fuperné nigre cærulefcentibus, fubtus penitus nigris,.... Pfitacus Madagafcarienfis niger. Briflon , Ornithol tome IV, page 317. Pfittacus ex nisro cærwleus roffro breviffimo. Kiein, Avi, page 25, n.° 23. — Edwards, rome 1, pl fi — Pfittacus Prachyarus niger, Linnæus, Syfle Nat ed. X, Gen. 44, Sp. 17. {r) « Vaza eft le perroquet qui eft noir en ce pays; il y en a de petits qui font rouge-brun, « mais on a de la peine à les avoir. » Voyage 4 Madz- gafcar, par Flaccourt. Paris, 1 667, (f) À Madagafcar.... Îles gros perroquets font noirs. Relation de Rennefort. Hiftoire générale des Voyages, rome VIIT, page 606, N d (/ 19 } 4) 1 1) 7} 11 {! 11) ÆL17pag.166, SSSR SS S À ne 22 7, LE VASA où PHERROQUE/I' NOIR. hs k C ED Mi 47 de CORTE AS fa “des Perrogtets. 16 4 que radis: Cauche appelle Woures- meinte (1), ce qui veut dire oifeau noir, le nom de Vourou en langue Madégafle / - fignifrant oïfeau en général. Afdrovande place aufli: des perroquets noirs dans l'Ethiopie /u/. Le vaza eft dela groffeur du perroquet cendré de Guinée : il eft ‘également noir dans tout fon plumage ; ; non d’un ‘noir épais & profond , mais brun & comme obfcurément teint de violet /x). La petitefle de fon bec eft remarquable ; il à au contraire la queue aflez longue. M: Edwards qui l'a vu vivant, dit que c’étoit un oifeau fou familier & fort imable. , 1 4-2 / t) arts a Madigofay dE he Cauche, Paris Fr SU (4 ) Ornithol.. tome I, page 636. | {)°M. Briffon dit-cette teinte bleuätre, cærulfcens, 168 _ Hifoire Mara : | \Œu * LE MASCARIN. 6) Cinquième efpèce. : I eft ainfi nommé parce qu'il a auteur du bec une forte de mafque noir qui engage le front, la gorge & le tour de la face. Sn bec eit TOUGE ; : Une coiffe grife couvre le derrière de la tête & du cou; tout le corps elt brun; les pennes de la queue, brunes aux deux tiers de leur longueur ,. font blanches 2 à Torigine. La longueur totale . de ce perroquet efl de treize pouces. M. de Vicomte de Querhoënt nous aflure qu'on le trouve à File de Bourbon où * Voyez les planches enluminées, #° x, y ) Tfittacus major. brevicaudus fuuraté. cixeyeus ! gapite Ÿ colle Juperioribus duuté cinercis. t@ni4 circæ bazim roffri nigrä , occulorum awbitn nudo cuccineo ; reltricbus faturaié cinereis , tañeralétus in exortu candils, Pfirracus mafcarinus. Briflon , Ornirhol, tome IV, Page 3154 — Pfitracus HaCYouYus niger gens Ke vertice cinereo migricante vario, caüdi cinere&, Pfittacus obfcurus, Linnæeus, Syfl Dar, edit. X, Gen. 44, Sp. 3 probablement PLV pag.168. W) SS S WA M 1) \ { on { dre g Se d : RUE: TR - f £ . mn Ë . À k , é . ra” : : ; : { à en Péroquetss . x6g | probablement il a été tranfporté de Mada- gafcar. Nous avons au Cabinet du Roi un. individu de même grandeur & de même couleur, excepté qu'il n’a pas le mafque. noir , ni le blanc de la queue, &' que: tout le corps eft égaiement brun; le bec. eft auffr plus petit, & par ce caractère if! - fe rapproche plus du vaza, dontil paroït. être une variété, s’il ne Été pas une efpèce mtermédiaire entre celle-ci & celle: du mafcarin. C’eft à cette efpèce. ou à cette variété, que nous rapporterons le perroquet brun de M. Brifion /7}. * LE PERROQUET À BEC COULEUR DE SANG. Sixieme efpece. C E perroquet fe trouve à la nouvelle Guinée; il eft remarquable par fa gran- deur ; il l’eft'encore par fon bec couleur (Z) Flitracus major brevicaudus, in toto corpere cinereo fufeus. .. …, Pfittacus fufcus, Briflon, Ornithot, tome [V, page ; 14 * Voyez les planches enluminées, #,° 71 7, bé nés Tome XL, H > TR LE - 170 © Flifoire Néurele de fang , plus épais &: plus large ; Ha proportion que celui de tous les autres perroquets , & même que celui des aras d'Amérique. H a Ja tête & le cou d’un vert brillant à reflets dorés ; le devant du corps eft d’un jaune Hinbie de vert; la queue doublée dé jaune eft verte en deffus ; le dos eft bleu d’aigue-marine ; : l'aile paroït teinte d’un mélange de ce bleu d'azur & de vert, fuivant différens afpe&s ; les couvertures font noires , bordées & chamarées de traits jaune doré. Ce perroquet a quatorze pouces de ge à L E GRAND PERROQUET VERT À TÊTE BLEUE. Septieme efpece. _ E perroquet qui fe trouve à Amboine eft un des plus grands; il a près de feize * Vayez les planches enluminées , #° #62, ... ds LEONE ATT _ pouces de longueur, quoique fa queue {oit aflez courte. IL à le front & le defflus de la tête bleue; tout fon manteau eft d'un vert de pré, furchargé & mêlé de bleu fur les grandes pennes ; tout Île deffous du corps eft d’un vert olivâtre; la queue eft verte en deffus & d’un jaune terne en deflous. : #2) d * LE PERROQUET ATÉTE GCRLIE Haitième efpèce. Ge: oïfeau a été nommé dans Îæ planche eniuminée, petite Perruche du Sénégal, mais ce n’elt point une perruche proprement dite, puifqu'il n’a pas Îa * Voyez les planches enluminées, #,° 288, fa) Pfittacus miner brevicaudus, Juperné viridis, inferné aurantius ad latera lureus ; cupire 7 gutture cinereis; colio viridi , rectricibus fupérné Jaturaté cinereis , ad viride vergentibus viridi marginatis.,., Pfttacula Senegalenfis. Briflon , Ornithol, tome IV, PE 40%: . | H ÿ 172 Hifloire Naturelle queue, longue , & qu'au contraire. il. Fa très-courte; il n’eft pas non plus un moineau de Guinée ou petite perruche a queue courte, étant deux ou trois, fois plus gros que cet oifeau : il doit donc être placé parmi les perroquets , dont c’eft véritablement une efpèce , quoiqu'il n’ait que fept pouces & demi, de longueur; mais dans fa taille ramaffée ileft gros & épais. II la tête & la face d’un.gris-luftré bleuitre ; l’eflomac & tout Je deflous du corps d’on gros jaune- fouci, quelquefois mêlé de rouge-aurore, la poitrine & tout lé manteau vert, excepté les pennes de laile qui font sd EN A bordées de cette couleur, autour d’un fond oris-brun. Ces perroquets font aflez communs au Sénégal ; ils volent par petites bandes de cinq ou fix : ils fe perchent fur le fommet des arbres épars, dans les plaines brülantes & fablonneufes e ces contrées où ils font entendre un cri aigu & défagréable; ils fe tiennent férrés fun contre l’autre, de manière: que lon en tue plufieurs à la fois; if arrive même aflez fouvent de tuer la pete bande entière d’un feul coup de des Perroquers. 473 fafl. Lemaire affure qu’ils ne parlent point /h) : mais cette efpece peu connue n’a peut-être pas ercore reçu de foins ni d'éducation. ; 2 # La ä {B) « Les perroquets y font de deux fortes (‘au Sénégal ) ; les uns font petits & tout verts, « les autrés plus grands, ont la tête grife, le venire x jaune, les ailes vertes, & le. dos mêlé de gris &« de jaune, ceux-ci me parlent jamais; mais Îles « petits ont uhe voix dohce & ‘cléire, & diféñt « fout ce qu'on leur apprénd ». Voyage de Lemaire,» Paris, 3 695 , page 10 7 (15 519 H iij , nu à CURE & “4 Le «74 Hifoire Naturelle LE SE OLR TS" , | vi 4 ss Ox a donné ce nom dans les Indes orientales à une famille de perroquets, dont le cri exprime aflez bien le mot Lori, Ils ne font guère diftingués des autres oifeaux de ce genre que par leur plumage ; dont la couleur dominante eft un rouge plus ou moins foncé. Outre cette différence principale » on peut auffi remarquer que Îles loris ont en général le bec plus petit, moins courbé & plus aigu que {es autres perroquets. Ils ont de plus le regard vif, la voix perçante & les mouvemens prompts : ils font, dit Edwards, les plus agiles de tous les perroquets, & les feuls qui fautent fur leur bâton jufqu’à un pied de hauteur. Ces qualités bien conftatées démentent la triftefle filencieufe qu’un Voyageur leur attribue /a). {a ) Hiftoire générale des Voyages, teme À, Page 4539: i À des Perroquets. 475$ Ï!s appreñnent très-facilement à fiffler -& à articuler des paroles; on Îles appri- _voife aufii fort aifément, & ce qui eft aflez rare dans tous Le animaux, : ils confervent de la gaieté dans la captivité» mais ils font en général très-délicats & très-difficiles à tranfporter & à nourrir dans nos climats tempérés où ils ne peuvent vivre long-temps. Ils font fujets, même dans leur pays natal, à des accès épileptiques, comme les aras & autres perroquets ; mais il eft probable que les uns & Le autres ne reflentent cette maladie que dans la captivité. « C’eft improprement , dit. M. AE nerat, /b) que les Ornithologiftes ont « défigné les Ioris par les noms de ZLoris ec des Philippines, des Indes. orientales, de « {1 Chine, &c. Les oïfeaux de cette cc efpèce ne fe trouvent qu'aux Moluques & & à la nouvelle Guinée, ceux qu’on « voit ailleurs en ont tous été tranfportés. » Mais c’eft encore plus improprement, ou pour mieux dire très-mal-à-propos que ces mêmes Nomenclateurs d'oifeaux , ont (5) Voyage à la nouvelle Guinée, page 1 7 j. : H üiij 276 _ Hifloire Naturelle k donné quelques efpèces de Loris comme | originaires d'Amérique, puifqu’il n’y en exilte aucune , & que fi quelques Voya- geurs y en ont VU, ce ne peuvent être que quelques individus qui avoient été tranfportés des îles orientales de l'A fie. M. Sonnerat ajoute qu’il a trouvé les efpèces de Loris conftamment différentes d’une ïle à l’autre , quoiqu’à peu de diftance ; on a fait une obfervation toute femblable dans nos iles de Amérique ; chacune de ces îles nourrit aflez ordi- nairement des efpèces diflérentes de perroquets. * LE LORI-NOIRA (0) de Première efpece. C E Lori eft repréfenté dans les planches enluminées fous la dénomi- nation de Lori des Moluques ; mais cette * Voyez les planches enlüminées, 2° 2 1 6, . {c) Noyra, Clufius, exotic. pags 364, — Nierem- bero, pag, 229, — Jonfion, Av pag, 1552 — dem, pag, 157% — Lorry, Ray, Synopf page 151, n° 9, — Phiuacus purpureuss Char- Cest «Phrrogubts* OR Y dénomination eft : trop: vague, puifque comme nous venons dé le voir ; prefqué toutes les efpèces de loris viennent de ces îles. Celui-ci fe trouve à Ternate /d); à Céram & à Java: le nom de roira eft celui que'les Hollandoïis lui donnent; & fous lequel il eft connu de ces Hes. leton, ÆExércit, pags 75 , 1° 16, — Idem, Onomazt, pag. 67, n°16, — Pfitracus coctineus alis ex viridi Ÿ' nigro bis Willughby, ja “as page 78. — Ray ; Syropf. pag. 31; nd — Pfittacus rufus , femoribus alifque vi idibus, Futé tab. 45.— Klein, Avë pag, 25 ,n.° 8, 2 Srarlet bri. Edwards, tom. IV, ph u72 — Pirracus major brévicaudus , coccineus , macula ia dorfo Jrpremo à tecfricibus 2 Japerioribus nuinimis luteis ; remi- £ibus majorilus exteriis Juperné viridibus ; infernè Pallidè rofeis ,. inter: us coceineis apice nigro >; reltri= cibus lateralibus Jupérnè prim& medietate. coccineis v alter faturate Diridibus , binis utrimque extinis uitimé medietate exterius “fataraté Violaceo Mans... Loris Moliccenfiss Briflon , Ornihol, tome AV ; page 21 PA (4) « H'y a beaucoup de beaux perroquets à “le de Ternate, qui font rouges fur le dos, « avec de petites plumes fur lé devant ‘dés’ ailes « Hs font un peu plus petits que’ ceux des Indes occidentiés, maïs Hs apprennent bien miéux à à parier». Argenfola, Conquêtes ;ldes ns 0m Paris à: 1706; tome Ai, Pages vb init H'Y he Hifloïre: Naturelle » Cette efpèce eft fi ‘recherchée dans ks Indes qu’on donne volontiers jufqu'à dix réaux de huit pour un noira: On lit dans les premiers voyages des Hollandois à Java, que pendant [ong-temps on avoit tenté inutilement de: traniporter quelques-uns: de ces beäux oïfeaux en Europe ; ils périfloient tous dans la tra= verfée /e): cependant les Holiandoïs du fecond .yYoyage en apportèrent un à. Amfterdam /f). On en a vu plus fréquemment depuis. Le noira marque à fon maître de Pattichement & même de la tendrefle ; il le careflé ayec {on bec, lui-pañle les cheveux brinà tbrni avec une douceur & une familiarité fur prenantes; & en même temps il ne peut fouffrir les étrangers & les mord avec une forte de fureur. Les Indiens de Java nourriffent un grand nombre .de ces oifeaux (g: en général il paroït que fe) Linfcot apud Clufum ; Aud. pag. 364: 17, (f) Recueil des Voyages qui ont fervi à l'éta- bliflement de la Compagnie des Indes, &c, Amfler- dam , 470 Rridôme Î,. pages $s29 à $30: + (g}) «Les Hollandois pafsérent dans lapparte- » ment des perroquets ;tqui leur parurent beaucoup Y à ‘des PTE x79 Ja coutume de nourrir & d'élever des per- roquets.en domefticité eft‘très-ancienne. chez les Indiens, puifqu' Élien en fait mention. | PPANTATES pu NOIRA FE C’EST apparemment au noira que: fe rapporte ce que dit Aldrovande du perroquet de dava que les Infulaires appellent 07, © eit-à-dire, brillant. {1 a tout le corps d’un rouge fonte ; l'aile & 1a queue d’un vert auflr Eagies ; une tache jaune {ur le dos, & un pe ss bord, de cette même couleur à l’épaule. Entre les pluies de l'aile, qui étant pliée DE toute verte, les couvertures feulement & les petites pennes {ont de cette couleurs jaune & les grandés font brunes. ee plus beaux que ceux qu'is aävoient vus dans? d’autres liéux, mais d’une groffeur médiocre: %%* Les Portugais leur donnent le nom de #mr4s"? @ is ont un "rouge-vif & uftré fur ja gorge CURE {ous D & comme une belle piaque - d’or #9 fur 6 dos. » Hiftoire Sétérale de Mis some WII, page 1.3 60 id 3 EN H vi T1 re 180 Æifloire Naturelle -‘4T. Le lori décrit par M. Briflon fous le nom de Lori de Céram [h), & auquel il attribue tout ce que nous avons appliqué au noira, n’en eft.en effet qu’une variété, & il ne diffère de notre noira, qu’en ce qu’il a les plumes des jambes de couleur verte, & que le noira les a rouges comme le refté du corps. * LE LORI À COLLIER. | Seconde efpéee. Grse feconde efpèce de lori eft repréféntée dans les planches enfuminées, fous la dénomination de /ori mâle des Indes {h) Pfitacus major brericaudus coceineus tecfri- sibus alarum fuperioribus minimis luteis ; remigibus majoribus exteriis fuperné viridibus , inférné cinereo albis , interids cocéineis , apice faturaté cinereo ; redfricibus quatuor utrimqué extimis fuperné primim coccinels , dein, faturaté violaceis, apice faturaté viri- dibus.... Lorus Ceramenfis. Briflon , : Oruithol, iome IV, page 215: — Pfittacus brachyurus ruber , genibus alifque viridibus , rechricibus medirate pofhicä cærukeis.…... Pfittacus garrulus, Linnæus, Syfh ar, ed. X , Gen. 44, Sp. 21, * Voyez les planches enluminées, #,° 17 90 “ds. Eaalert: 5102 8: orientales ; nous n’adoptons pas cette dé- nomination, parce qu’elle eft trop vague, & que ailleurs les loris ne font pas réellement répandus dans les grandes Indes ; mais plutôt confinés à la nouvelle Cube & aux Moluques. Celui-ci a tout le corps avec la queue de ce rouge foncé de be qui eft proprement la livrée des ; l'aile et, verte ; le haut de la tête ef d un noir terminé de violet fur la nuque ; les jambes & lé pli de aile font d’un beau bleu ; le bas du cou eft garni d'un demi-collier jaune, & c’eft par ce dernier caractère que nous avons cru devoir défigner cette efpèce. L’oifeau 1 are dé dans les planches enluminées, 7,” #4, {ous la dénomi- mation de Vori des Andes orientales, & que M. Briflon a donné fous le même nom /i), paroît êére la femelle de celui dont il eft ici queftion, car il n’en différe qu'en ce quil n’a pas le collier jaune, (#) Pftacus major brevicaudus , coccineus [yncipite nigio violaceo ; vertice diluté vivlaceo, marg'niôus alarum iridé Ÿ cœruleo varits, remigibus majoriPus exteriis fipernè viridibus , inferné nigricantibus , inrerids lues apice nigricante , redlricibus coccmeis, apice virid 163 | Hifote Nanrèlle ni a tache bleue du fommet de Paile f grande ; il eft auffr un peu plus petit; apparemment le mâle feul dans cette efpèce porte le collier. Ce lori eft comme tous les autres très-doux & familier , mais _ auffi très-délicat & difficile à élever. fr y en à point qui apprenne plus facilement à parler & qui parle auffi Roue j'en ai vu un, dit M. Aublet, qui répétoi tout ce qu'il entendoit dire a la première fois [/k). Toute étonnante que cette faculté puifle paroître , on ne peut guère en douter ; il femble même qu’elle appar- tienne à tous les loris (17. Celui-ci en particulier eft très-eftimé : Albin dit qu'il marg'natis...... Lorius orientalis Îndicus, Briffon., Orauhol, ee IV, page 222. — Pfttacus brachyurus ruber, pileo f ufco, als vir'aitus, rumeris genibufque caruleis. … ... Domicela, Lin, Syff Nar ed, si G, 44, Sp. 23: {A} « Hi étoit venu des Indes à l'Ifle-de- >» France, & m'avoit été donné par M, le comte » d'Eflamg; il étoit étonnant, » Note communiquée par M. Aublet. {4) Les Hollandoïs en av Ojent un qui contre- failoit fur je champ tous les cris des autrés a: AAaUux qu'ii entendoit. Second Voyage ‘des Hot ai Flifoire générale des Voyages, rom, VI, pag 3 7 “des: Perrognéts. 183 _Pa vu vendre :vingt guinées. Au réfle ; on doit regarder comme une variété de cette efpèce le Lori à: collier des Indes, pps M. Briflon /m2. * LE LORI TRICOLOR, () n T roifié eme cfpèce. PRET L É beau rouge ; Tazur & Le vert qui Frappent les yeux dans le plumage de hs sHLous;l is Voyageurs parlent avec admiration, de la facitité que le: perroquets des’ Moluques , « ont à répéter ce qu s entendent. Eeuts couleurs « font variées & forment un mélange ‘agréable ; Hs crient beaucoup & fort haut, » ibidem. {mi Pfitacus major érevicandus, coccineus, UTOpy- gio uno ventre ex albo à rafeo Variegalss ; capite. Juperiore ' renigtbus majoribus Cÿaneis ; torque luteo ? rectricibus-purpureis: fuféo rubefcente PRIE Er pe Lorius torquatus fraicus, Brion, Ornirhol, . tome IV, page 230. — Pfitracus capüle cyaneo, collart: luteo, Klein, Av, ‘pag. 25, n.° 17 — Laureÿ, Aäbin, rome 1, planche, 1 3, rs "* Voyez les planches enluminées , #,° 7 68, _(n) Eirf black apped lory. Edwards, tome IV, ph 170, — Pfirtacus major brevicasdus, COCLINEUS , seu ifuperiore dorfo Jupremo , meAi0 peélore,. 164610) 184 ÆHifloire Naturelle | ce lori, & le coupent. par grandes mafles , nous ont déterminés à lui don+ ner le nom de Tricolor. Le devant & les’côtés du cou, les flancs , avec le bas du dos, le croupion & la moitié de la queue font rouges. Le deflous du corps, les jambes & le haut du dos font bleus; laïle eft verte, & la pointe de ms queue bleue ; une calotte noire couvre le fommet de la tête. La longueur de cet oïfeau eft de près de dix pouces. Il en eft peu d’aufli beaux pér léclat, là netteté & Ia brillante oppofition dés. couleurs ; fa gentilleffe égale fa beauté : Edwards qui la vu vivant & qui le nomme petit lori, dit qu’il fifloit joliment, prononçoit difiin“tement différens mots ; & fautant gaiement fur fon juchoir ou fur le doigt, ventre , teélricibuf, que caude inferioribus cæruleo viola= ceis ; : capite Japerius n'gro ; remigibus majoribus exterius Juperné prima miedietate cocereis ;| alterä Jaturaté viridibus , exterius faturaté violaceo margi natis..,. .. Lorius Philippenfs Briflon, Ornithol, tome IV, page 226. — Piracus Brachyurus pur- pureus, pibeo nigro , als viridibus, pectore, genibas y caydäque taruleis lorye Linnæus, Syfe Nar, cd. 2) Gen, 44, Sp. 24 «° des Perroquets. 185 crieit-d’üne voix douce & claire, Lori, dori. IT jouoit avec Fa main qu’on lui préfentoit ; couroit après les perfonnes en fautillant comme un moineau ; ce . @harmant oïifeau vécut peu de mois en Angleterre. Il eft défigné dans nos planches enluminées , fous le nom de lori des Philippines. M. Sonnerat fa trouvé à l’ifle d'Yolo, que les Efpagnols prétendent être.une des Philippines , & les Hollandois une des Moluques. LI * LE LORI CRAMOISL (0) Quatrième efpece. E lori a près de onze pouces de longueur ; nous le nommons cramoifr, parce que fon rouge , la face exceptée, eft beaucoup moins éclatant que celui des autres loris & paroît terni & comme * Voyez les planches enluminées, n.° ; 1 8, {o) Pfittacus major brevicaudus , fuperné Jaturaté coccineus , tnferné obfcuré violaceus ; rectricibus faturaté coccineus , apice fordidé pallide rubris, Lorius Amboi- menfis, Briffon, @ruthol, tome [V, pagez3x L. un dde: 7, AT — bon ne, | = ce * « 1 8 6: :: - Hifloire Naturelle de bruni fur l'aile. Le blei du haut du coù : & de leftomac eft foible & tirant au violet, mais au pli de Paile il eft vif & azuré, & au bord des grandes pennes il fe perd dans leur fond noirâtre : A queue eft par-defious d’un rouge en- fumé, & en deflus, du même rouge tuilé que le dos. Cette efpèce n’eft pas la feule qui foit à Ambome, & il paroît par le témoignage de Gemelli Carreri que la fuivante s’y trouve également /p). LE LORT RO Cinquième efpèce. O UOIQUE dans tous les loris, le rouge foit la couleur dominante, celui-ci mérite entre tous les autres le nom que {p) « À Amboine, il y a plufieurs efpèces de » perroquets, & entrautres une dont toutes les plumes font incarnates. » Voyage autour du monde , par Gemelli Carreri, tome V, page 2 3 6, * Voyez les planches enluminées, 2° j 19 , fous k dénemination de Lori de l1 Chine, | RE eu L il I LL vJa “ É Abbas ben tr CES TA At DE CE 5 #5 tres 5 4 PAR AGE TE de VOTE ee | ne dant tr rripehed RgEtee N 1e moeS aM agps dm à o ‘des Perroquets, 1 187 nous lui on : il eft entièrement rouge, à. l'exception de la pointe dé l'aile qui eft noirâtre ; de deux taches bleues fur le dos, & ut de même couleur aux Cuve r S du deffous de la queue. IT à dix pouces de longueur. C’eft une efpèce qui paroït nouvelie. Nous corrigeons la dénomination de dori de la Chine qui Jui eft donnée dans Ja planche enluminée , ‘parce qu’il ne paroït pas d’après les Voyageurs qu'il fe trouve des loris à la Chine, & que -Tun dé nos meilleurs Obfervateurs , M. Sonnerat, nous aflure au contraire qu'ils font tous habitans des Moluques & de la nouvelle Guinée; & en effet le lori de Gilolo /q) de cet Obfervateur nous paroit être abfolument le même que celui-ci. : ( g) Voyage à la nouvelle Guinée, page 1 77, ces ge = - 188 Hifloire Naturelle à tr, Fais. Be DR IT ROLL GE EEE ET. Sixième. efpèce. C E Lori ne seft trouvé, jufqu’à préfent qu'à Gueby, & c’eft par .cette raifon qu’on l’a nommé ri de Guebÿ dans nos planches enfuminées. If a tout le corps d’uh rouge éclatant , régulière- ment écaillé de brun-violet depuis Poc- ciput, en paflant par les côtés du cou, jufqu'au ventre ; l'aile eft coupée de rouge & de noir , de façon que cette dernière couleur termine toutes les pointes des pennes, & tranche une partie de jeurs barbes ; les petites pen- nes & leurs couvertures les plus près du corps font d’un violet-brun ; la queue eft d’un rouge de cuivre; la longueur totale de ce iori eft de huit pouces. * Voyez les planches enluminées, m° 6894, + Le # des Perroguets D - 8 9 LE LE GRAND LORT. sig Septième efpèce. C EST le plus grand dés loris : il a treize pouces de longueur. La tête & _ le cou font d’un beau rouge : le bas du cou tombant fur le dosseift d’un, bleu violet ; la poitrine eft richement nuée de rouge , de bleu , de violet & de vert; le mélange de vert & de beau rouge continue fur le ventre ; les gran- des pennes & le bord de l'aile. depuis ‘épaule , font d’un bleu-d’azur ; le refte du manteau eft rouge fombre. La moitié de la queue eft rouge, fa pointe eft jaune. -H paroït que c’eft cette efpèce que M. Vofmaër a décrit fous le nom de lori de Ceylan : il avoit été apporté vrai- femblablement de plus loin dans cette ile, &. de cette ifle en Hollande ; mais il y vécut peu & mourut au bout de quelques mois /r). _* Voyez, les planches enluminées, ».° 687: {r) Voyez Vofimaër, feuilles imprimées en 1 7 6gs OA | 190 Hifloire : Naturelle L _ PL - © "a ÉCE SOA PE RRUCHE S sean qui fuivent, font des oïfeaux prefque entièrement rouges comme Îes loris, mais leur queue eft plus longue , & cependant plus courte que celle des perruches, & l’on doit les confidérer comme faïfant la nuance entre les loris & les perruches de l’ancien continent , nous les appellerons par cette raifon , Loris perruches. LE LORI PERRUCHE FOUMCGCES 70 Premiere efpèce. D E plumage de cet oifeau eft pref- que entièrement rouge, à l'exception (a) Pfittacus minor longicaudus , coccineus ; coMe inferiore À petlore dilutius coccineis , imarginibus pennarun! luteis > remigibus apice véridiôus, tribus corpori finitinis cæruleis ; rectricibus fordidt rubris , des Perruches, 197. de quelques couvertures & des extré- _ mités des pennes de l'aile & des pennes de la queue, dont les unes font vertes, & quelques autres font bleues. La longueur totale de l’oifeau eft de huit pouces & demi. Edwards dit qu’il eft très-rare, & qu’un Voyageur le donna à M. Hans Siloane, comme venant de Borneo. | * LE LORI PERRUCHE VIOLET ET ROUGE. (b) Seconde efpece. IE À couleur dominante de cet oïfeau eft le rouge mêlé de bleu violet. Sa fugerné apice viridefcentibus , utrimque extima fuperné viridefcente.. .. Pfiitaca coccinea Bonarum fortu- narum infule. Briflon, Ornithol. tome IV, page : _373. — Pfitracus macrourus ruber remigibus, rectri- cibufque apice viridibus , als macula carukä,.... Plinacus Borneus, Linaæus, Syf, Nar. ed, X, en. 44, Sp. 6. — Long-tailed fcarket lors, Edwards, Hiflory of Birds , tom. IV} pl. 173. * Voyez les planches enluminées, »° 142, fous la dénomination de Perruche des Indes orientales, (8) Pfttacus minor longicandus, coccineus, frperné 192 Hifloire Naturelle | longueur totale eft de dix pouces, f queue fait près du tiers de cette lon- gueur ; elle eft toute d’un gros bleu , de même que les flancs , l’eftomac , le haut du dos & de la tête ; les grandes pennes de l'aile font jaunes: tout le refte du plumage eft d’un beau rouge bordé de noir en feftons fur les ailes. * LE LORI PERRUCHE | ZTRICOLOR. /c) Troifième efpèce. O N peut nommer aïinfr cet oiïfeau ; le rouge, le vert & le bleu turquin occupant Jaturatiis , inferné dilutiüs, fufco à" cærnieo violacee variegatus ; capite collo fupertoribus, pectore àT' tæni&” on oculos cœruleo-violaceis ; remigibus majoribus diluté fufco , minoribus fufco-violacee terminatis ; rectri- cibus fufco-violaceïs , lateralilus intertnis coccineis. . Pfittaca Indica coccinta. Briflon, Ornithol, tom, IV, page 376. * Voyez les planches enluminées, »,° 240 , fous la dénomination de Perruche rouge d’ Amboine, (ce) Pfittacus minor longicaudus , fuperné ceruleo- piolaceus , inferné coccineus,; capite à collo corcineis ; : remigilug : des .Perruches.; ä 19 a. oceupant -par trois grandes. males tout fon plumage : le rouge couvre la tête, le cou, & ‘tout le deflous du Corps ;. l'aile eft d'un vert foncé: le dos & la queue font d'un gros bleu, ‘moëlleux &..velouté. La queue ef Jongue de fept pouces ; l’oifeau entier, de quinze & demi, & de la groffleur d’une -tour- terelle. La queue dans ces trois dernières efpèces , quoique plus longue que .ne left communément celle des loris &.des perroquets proprement dits , n’eft néan- moins pas étagée comme celle. des perruches à longue queue, mais com- pofée de pennes égales .& coupées à peu-pres, carrément. | rermigibus exteréis Jaturaté viridibus ; interius :àr', fub- tas nigricamtibus ; -reétricibus, Jaruraté, violaceis, late. Ya: bus interiès À fabrus ngricantibus ; duabus utrin- ‘que extimis rubro marginaïis."... Pfitaca Amboi. nenfs” coccinea, Brilion ;: Ornithol, ‘tome: 1V, page id Oifeaux, Tome XI, I 194 , Fi foire Natirele LE D PÉCIIEEES - PERR UCH E $ DE L'ANCIEN CONTINENT. PERRUCHES. à queue longue & également éragée. Nes féparerons en deux. familles les perruches à longue queue: la pre- mière fera compofée de celles qui ‘ont Aa: queue également étagée!, & la feconde de celles qui l’ont inégale ou plutôt inégalement étagée, c’eft-à-dire, qui ont les deux pennes du milieu de la ‘queue beaucoup plus longues que les autres pennes , &, qui paroiflent eh même-temps féparées l’une de l’autre. Toutes ces perruches font plus grofles que les perruches à queue courte, dont nous donnerons ci-aprés la defcription, & cette longue queue les diflingue aufli de tous les perroquets à queue courte, 4 des Perraches. 2x4 9 $ # LAGRANDE PERRUCHE ire À COLLIER. ; D'UN ROUGE VIF (a). Premiere efpèce à queuelongne 7 égale, P LINE & Solin ont également décrit le perroquet vert à collier, qui o de leur temps étoit le feul connu, & * Voyez les planches. enluminées , #,° bin © (a) Ffittacus torquatus macrouros antiguorum. “Aldrovande, Ari. tome Î, page 678, avec une - figure aflez reconnoiflable, page 679. — Willu- ghby , Ornithol. page 77, avec une figure peu jufte / tab, XVI ), parce qu'il Ja empruntée d'Olina , qui n'a pas repréfenté cette perruche. Li Ray ; "Syropf. aVb Page 33, n,° (TPE Pfitta- cus torquatus macrezrus, Jonfion, Avi, page 2 16 avec la figure encore mal-à-propos empruntée d'Olina, — Charleton, £xerci. pag. 74, n° 10, — Idem. Onomagr, pag. 67, n° 10. — Pfittacus macrourus virdis , cCollari petloreque rubro, gut& uigra. ... Dfitracus Alexandri Linnæus, Syf, Nat. ed, X,G. 44, Sp. 9. — Le perrocherto d'Olina ; page 27, n'eft pas la perruche des Maldives cu le perrequet des Anciens, mais plutôt notre per- l ÿ 196 Hifloire Naturëlle qui venoit de l'Inde /#); Apulée le ‘dépeint-avec l'élégance qu'il a coutume d'affeéter /c), & dit que fon plunrage eft d’un vert naïf.& brillant : le feul trait qui tranche, dit Pline, dans le vert de ‘ce plumage , eft un demi-collier d'un rouge vif appliqué fur le haut du cou /4); Aldrovande qui a recueïlli tous les traits de ces defcriptions , ne nous permet pas de douter que ce per- ruche à collier; planche enluminée , n° sfr, puif que lui attribuant le nom de fcincralo , il dit qu'elle vient de lle Efpagnole, & que fa figure. porte un collier, — Ring parraket Edwards, Glan, pas. 175, pl. 292, la figure d'en haut. M, Briffon qui rapporte dans fon fupp'ément / pag, 127 }, cette perruche d'Edwards, à fa perruche à coller ( dpète j5 j, ne peut s'empêcher de remarquer, outre la différence de grofleur , qu’elle a ‘du rouge a chaque aïle; & Edwards diftingue nettement en cet endroit. même, cette groffé perruche de l1 grandeur d'un p'geon, de a petite ‘perruche à collier, groffe comme un merle, qu'on voir, dit-, beaucoup plus fréquemment. {b) Voyez Pline, 4h, X, cap. 42; & Sofin, Cape S2: | (c) Florid. Ub, 1. ( d) Viridem toto corpore, torque tantim -miniara à Cervice diflinitam, Plin. lb, x, Cap: flo des Perruches. 197 roquet à collier &, à longue queue des Anciens , ne foit notre grande perruche ‘à collier rouge: pour le prouver , il fuffit de deux traits de la defcription d’Aldrovande ; le premier. eft la largeur du. collier , qui, dit-il, eft dans fon milieu de l'épaiffeur du doigt ; Vautre eft la tache rouge qui marque le haut de l'aile [e). Or, de toutes les perruches qui pourroient reflembler à. ce perroquet des Anciens, celle-ci feule porte ces deux caractères ; les autres n’ont point de rouge à l’épaule ; & leur collier n’eft qu'un cordon fans largeur. Au refte, cette perruche raflemble tous les traits de beauté des oïfeaux de fon genre; plumage d’un vert-clair & gai fur la tete, plus foncé fur les ailes & le dos; demi-collier couleur de rofe qui, en- tourant le derrière du cou, fe rejoint fur les côtés à la bande noire qui enve- loppe la gorge ; bec d’un rouge vermeil, & tache pourprée au fommet de aile; {(e) Alarum pennæ.... circa medium, in fupe- riore parte rubrä not diflinpuntur, Aldrovande, tome Î, page 678. J if 08 Hifloire Naturelle ajoutez une belle queue, plus longue . que le corps, mêlée de vert & de bleu d’aigue-marine en-deflus , & doublée de jaune-tendre , vous aurez toute la figure fimple à la fois, & parée de cette grande & beile perruche qui a été le premier perroquet connu des Anciens. Elle fe trouve non-feuleinent dans les terres du continent de l’Afie méridionale , mais aufli dans les iles voifmes & à Ceylan; car il paroït que c’eft de cette dernière île que les Navigateurs de l’armée d’Ale- xandre , la rapportèrent en Grèce, où l’on ne connoifloit encore aucune efpèce de perroquets /f). Ne < f) Voyez {ur Je perroquet des Anciens , 4 Je du Difcours qui précède les perroquets, + ( NEA ‘des | dun A 4 * LA: PERRUCHE | ‘À DOUBLE COLLIER. (4). S econde efpêce à à queue tongue “A égale. / D: EUX petits Fe £ Pun ME & l'autre bleu., entourent le -cou en entier de cetté serruche : qui éft de la groffeur d’une tourterelle ; . du ‘refte tout fon: plumage eft Vert, Plus foncé fur le dos, jauniflant fous le corps , & dans plufieurs de fes parties rembruni d’un trait fombre {ur le milieu de chaque plume; fous la queue un frangé jaunatre borde le gris- brun tracé dans chaque penne ; la moitié fupérieure du bec eft d’un beau RD EE +, * Voyez les planches enfuminéés, 1?) BE! fous le nom de Perruche de Pile de Bourbon, (g) Pfittacus minor, longicaudus, virid , inferné dd flavum inclinans ; torque rofeo , tænià tranji ersé Jub gutture btea , ?) collé latera nigr@ ; reébricibus Juperné viridibus fubrus cinereo flavis. .... Pfiraca Borbonica orquatas Briffon , Ornithol. tome IV, page 320 Vhs duc | J'iü j nt 200 Hifloire Natirelle Pinférieure eft brune : il eft probable que cette perruche, venue de l’île de urbon ., {b-trouvetaufli dans le eontiz nent correfpondant ; Ou LEE ARIguEe ou des Indes. * LA PERRUCHE À TÊTE ROUGE. () Troifieme dpéceë queue longue © égale. € ETTE Perruche qui a onze pouces de longueur totale, & dont la queue eft plus longue que le corps, en a tout le deffus d’un vert fombre, avec une tache pourpre dans ie haut de l'aile; Ja face * Voyez les planches enluminées, n° 264. (h ) Pfirtaeus minor longicaudus , fuperné viridi vicans, lnferné luteo vir defcens ; Ca ‘te rubro, dilué caæruleo adumbrato : tœnia nigré WE oris angulo ad oris angulum per occ'vitun duéla; gutture nigro ; maculé in als abfcuré rubr ; rectricibus viridibus , lateralibus intérius lüteis,.... Pfittaca Gingiriana enthrecephalos. Briflen , Ornitholbgte , tome IV, page 346 des Perraches. 284 eft d’un rouge pourpré qui, fur latête fe fond dans du bleu, & fe coupe fur _ k nuque par un trait prolongé du noir qui couvre la gorge : le deflous du corps, eft d’un jaune terne & fombre ; le bec eft rouge. Fr * LA PERRECHE À TÊTE BLEUE. (i) Quatrième efpèce à queue longue &” égale. … Perruche longue de dix pouces, a le bec blanc, la tête bleue, le corps vert; le devant du cou jaune: *_ Voyez les planches enluminées , 2° 192, fous Le nom de Perruche a tête bleue des {ndes orien ales, {; Pfirtacus minor longicaudus, fuperné viridis , inferné viridi luteus ; cagite cæruleo riolacee., Jyncipie ad rubrun nclinante ; gutture cinereo-violaceo ;-col'o ad latera luteo ; reétricibus Jubius cinereo-lateis , fuperne binis intermedüs riridi cœruleïs , utrimque prox'mä exterids viridi cerulea, inrerius luteo viridi, quatuor utrimque , extimis exterius viridibus, tutertus lutcis, lateralibus apice pailidé.... Pjittaca Cyanocphulos, Briflon, Ornihol, tome IV, page 359. - : Y 202 Hifloire Naturelle & du jaune mêlé dans le vert fous le ventre & la queue, dont les pennes intermédiaires font en deflus teintes de bleu; les pieds font bleuâtres. À À LA.PE RRUCELE.. NDLR 1 M) Cinquième efpèce à queue longue &" égale. N O U s adoptons le nom qu'Edwards a donné à cette efpèce , à caufe du beau rouge qui femble la rapprocher des - * Woyez les planches enluminées , »,° j ç2 , fous le nom de Perruche variée des Indes orientales. t (4) Pfutacus minor longicaudus, viridis marginibas pennarum-in dorfo 7 ad latera ventris luteis ; capite fuperiis à" macul& ad aures nigro eæruleis ; occipite genïs , gutrure collo inferiore à peélore coccineis, mar) ginibus pennarum tu pectore viridr nigricantibus ; tæni& atrimque longitudinali in collo luteä ; rectricibus fuperné diridibus , inferné rubris apice viridi flavicantibus . . . Pfittaca Indica varia, Briflon, Ornithol, tome IV, page 366. — Pfirtacus macrourus luteo viridis, occipite , gula pectoreque rubris , vertice auribufque cæruleis Pfittacus ornatus, Linnæus, Syf. Nan edit. X, Gen. 44, Sp. 14. — Lory-parakeet, Edwards, Æffory of Birds , tom, IV, pl, 174. | des Perraches.. 203 loris : ce rouge ! wraverfé de petites ondes. brunes, teint la gorge, le devant du cou & les côtés de la face jufque fur loe- ciput qu’il entoure; le haut de la tête eft pourpré, Edwards Le marque Dieu ; le dos, le deflus du cou, des ailes & PR. {ont d’un vert d’émeraude ; du jaune- orangé tache irréculièrement les côtés du cou & les flancs ; les grandes pennes de f ailes font noirâtres, frangées au bout de jaune ; la queue, verte en- deffus , paroït doublée de rouge & de jaune à la pointe ; le bec & les pieds {ont gris-blanc : cette perruche et de moyenne grofleur , & n’a que fept pouces & demi de fongueur ; c'eft une. des plus jolies par l'éclat & l’aflortiment des couleurs. Ce n’eit point lavis para- difaca de Seba //), comme le croit M. Briflon, puifque , fans compter d’autres différences , cet oïfeau de Seba ,: très-difficile d’ailleurs à rapporter à fa véritable efpèce , ef à queue inéga- lement étagée. | mn. (l} Auis paradi ifaca orientalis, vario celore clegau 13 fa 1 hs vol, [, page 95, tab, 60... L vj 204 Hiffoire Naturelle LA PERRUCHE. JAUNE. (m) Sixième efpèce a queue longue dinégale. | M. BRISSON donne cette efpècé fous [a dénomination de perruche jaune d'Angola, & la décrit d’après Frifch ; tout fon plumage eft jaune, excépté le ventré & le tour de l'œil qui fontrouges , & les pennes des aïles avec uné partie de célles de la queue qui font bleues; les premières font traverfées dans leur milieu d’une bande jaunâtre ; au refte, .{) Pfrracus minor longicaudus, luteo aurantius, faperné viridi lurefcente varius ; oculorum arnbitu, lareribus, crürilafque vubris ; rectricibus viridi-lutefcentibus ; tribus airimque extiviis exterius fuperné cæruleis. ... Pfittacæ Angolenfs lutea, Brion , Ornithol. tom. IV, pag. 371, — Pfittacus luteus cauda longä , Vrich. 1ab, ç >}, — Pfittacus croceus, cauda long&, oculis in circule rubro , extremis remigibus dr penna infimä caude cæruleis, Kiein, Ari pag. 25, n° 15. — Pfirtacus macrourus lüteus , alarum teétricibus viridibus , caudi forficatä ….. Pitracus Solflirials, Linnœus, Syfh Nar, ed. X, Gen. 44, Sp. 7. des Perruches 205$ la queue eit repréfentée dans Frifch d’une manière équivoque & peu dif- tinéte. Albin qui décrit auffi cette perruche , affure qu’elle apprend à parler, & quoiqu'il l'appelle perroquet d’ Angola, il dit qu’elle vient des Indes occiden- tales /n), : LA PERRUCHE À TÊTE D'AZUR. (0) Septième efpèce à queue longue ér égale. C ETTE Perruche qui et de la grofleur d’un pigeon, a toute la tête, la face & la gorge d’un beau bieu-célefte ; un peu de jaune fur les aïïes; la queue bleue également étagée & auffi longue fn) Albin, rome II], page 6, planche 1 3, fo) Pfirtacus minor longicaudus , viridis, faperné faturatius, inferné dilutius ; capite gutture cyaneis, macula in albis lure& : rectricibus fuperné cœruleis , fubrus sbjeuré luteis. . . Pfittaca cyanocephalos Indica, Briffon, Suppl d'Ornirhol. page 1 129. — Perroquei à iête bleues Edwards, Glauures, pag, 175$, pl 292, | s TrNn 3. $ Rs. ie è j | “ 206 Hifloire Naturélle que le corps; le refte du plumage eft vert: cette perruche vient des grandes Indes, fuivant M. Edwards qui nous l’a fait connoître. | * LA PERRUCHE- SOURTS | Huitieme efpèce à queue longue à" érale. C ETTE efpèce paroît nouvelle, & nous ignorons fon pays natal; peut-être pourroit-on lui rapporter l'indication fuivante, tirée d’un voyage à Pfle de France. « La perruche verte à capuchon » gris, de la groffeur d’un moineau, > ne peut s’apprivoifer » /p): quoique cette perruche foit confrdérablement plus grofle que le moineau ; nous lui avons donné le nom de fouris , parce qu'une grande pièce gris-de-fouris lui couvre la poitrine, la gorge, le front & * Voyez les planches enluminées, r.° 768, {eus a dénomination de Perruche à poitrine grife, (p) Voyage à l'ile de France, 1772, page 122: + des Perruches, 307 toute la face ; le refle du corps eft vert d'olive’; excepté Îes grandes pennes de Vaile qui font d’un vert plus fort; la queue eft longue de cinq pouces, le -corps d'autant ; les pieds font gris ; le bec eft gris-blanc; tout le plumage pâle & décoloré de cette perruche, fui donne un air trifte, & c’eft la moins brillante de toutes celles de fa famille. . É PA PERRUCH E À MOUSTACHES. Neuvième efpèce à queue longue & érale. Un trait noir pafle d’un œil à autre fur le front de cette perruche , & deux grofles mouftaches de la même couleur partent du bec inférieur , & s’élargiflent fur les côtés de Ia gorge ; le refte de la face eft blanc & bleuâtre ; la queue verte en-deflus, eft jaune-paille en-deffous ; * Voyez les planches enluminées , 2° 1 7, fous la dénomimation de Perrache de Pondichéry 208 Hifloire Natarelle le dos eft vert-foncé; ïl y a du jaune dans les couvertures de l'aile, dont les andes pennes font d’un vert- d’eau foncé ; l’eftomac & la poitrine font de couleur de lilas ; cette perruche a près de onze pouces; fa queue fait la moitié de cette longueur. Cetie efpèceeftencore nouvelle ou du moins n’eit indiquée par aucun Naturalifte. *LAPERRUOUCHE À TÊTE BLEUE. (4) Dixième efpèce à queue longue € égale. C ETTE belle Perruche a le manteau vert & la tête peinte de trois couleurs ; * Voyez les planches erluminées, #° €1, fous le nom de ?erruche d’Amboîne., (g) Pfittacus minor longicaudus , fuperné virid's ; capite anterïus faturaté cœruteo ; collo fuperiore torque luteo einélo ; colle inferiore ér' pectore rubro auruntiis | margi- abus pennarum faturaté cœruleis ; ventre fuprer:o faruraré viridi ; imo ventri viridi-luteo. Ja‘uraté vi idi me: ulato ; reltri tlus fuperne fylendide , inferné fordide ririairus Ffinraca Amboinenfis varia. Briflon, Ornivhol, tone IV, page 364. des Perraches. 20 dd d'indigo fie la face & la gorge, de _vert-brun à l’occiput, & de jaune en- deflous ; le bas du cou & la poitrine font d’un mordoré-rouge tracé de vert-brun; le ventre efl vert; le bas-ventre mêlé Æ jaune & de vert, & la queue doublée de jaune. Edwards a déjà donné cette efpèce /r), mais elle paroît avoir été repréfentée d’après un oifeau mis. dans l’efprit-de-vin , & les couleurs en font fltries : celui que. repréfente notre plancheenluminée, étoit mieux confervé. Cette perruche fe trouve à Amboïine ; nous [ui rapporterons comme fimpie Variété , ou du moins comme efpèce très- vôïfine , là perruche des Moluques,n° 747, dont a grandeur & les principales cou- leurs font fes mêmes ; à cela près que la tête entière eft indigo, & qu’il y a une tache de cette couleur au ventre; le rouge-aurore de fa poitrine n’eft point ondé , mais mêlé de jaune: ces différences font trop légères pour conitituer deux efpèces diftinétes ; la queue de ces per- à het: Red-Breafled parrakcen, Glanvres, page 45 , anche 232, 210 Æfloire Naturelle ruches eft aufli longue que le COrps ; la longueur totale eft de dix pouces; eur bec eft blanc-rougeitre. * LA PERRUCHE AUX AILES CHAMARÉES. Onzième efpèce à queue longue dr égale. " Lo ISEAU donné dans la planche enluminée, #7. 287, fous le nom de perroquet de Lupgon,. doit plutôt être appelé perruche , puifqu’il a {a queue longue & étagée ; il a les ailes chamarées _ de bleu, de jaune & d’orangé ; la pre- mière de ces couleurs occupant le milieu des plumes ; les deux autres s'étendent fur la frange; Îles grandes pennes font d’un brun-olivâtre ; cette couleur eft celle de tout le refte du corps, excepté une tache bleuitre derrière la tête : cette perruche a un peu plus de onze pouces de longueur : la queue fait plus du tiers * Wayez les planches enluminées, #,° 287, “des Perraches. 211 de cette Hit totale, cependant Paile eît aufli très-longue , & couvre près de la moitié de la queue, ce qui ne fe trouve pas dans les autres perrüches qui ont | épis les ailes beaucoup plus courtes. Paflons maintenant à l’énumération des perruches de l’ancien continent qui ont de même la queue longue , mais inégalement étagée. . 212 Hiffoire Naturelle DE TEL VESSS PE ELLE PERRUCHES. À QUEUE LONGUE ET INÉGALE DE L'ANCIEN CONTINENT. * LA PE R-RUCRS MM AMBLLI ER COULEUR DE ROSE, {4 Première efpèce a queue longue à inégale. | fe OIN que cette Perrucke paroiffe propre au nouveau continent, comme le dit M. Briffon , elle lui eft abfolument étrangère : on la trouve dans plufeurs * Voyez les planches enluminées , #.° sf sr. {a) Pfittarus minor longicaudus, diluté viridis, ad favum inclinins , Surture nigro ; torque rofeo ; rectricibus binis intermediis viridi cæruleis ; duabus utrimque proximis exterius ŸT apice viridi cæruleis, interius viridi luteis , tribus utrimque extimis wirid! luteis. ... Pfittaca torquata, Briffon , Ornivhol, tome IV, page 323. PES C4 : Pat À FN des Perruches.: 213 parties de l'Afrique : on en voit arriver au Caïre en grand nombre par les caravanes d’Éthiopie. Les vaifleaux qui partent du Sénégal ou de Guinée , où cette perruche fe trouve aufli commu- nément, en portent quantité avec les Nègres dans nos îles de lAmérique : on ne rencontre point de:ces perruches dans tout le continent du nouveau monde , on ne les voit que dans les habitations de Saint. Domingue, de la Martinique , de la Guadeloupe, &c. où les vaiffleaux d'Afrique abordent continuellement, tandis qu'à Cayenne; où il ne vient que t'ès-rarement des vaifleaux négriers, l’on ne connoît pas ces perruches / 2). Tous ces faits qui. {b) La grande refflemblance entre la perruche n° 5 j o des planches-enluminées, qui eft le fcincialo & celle-ci, nous eût porté à lui appliquer les mêmes raïfons, & à regarder ces deux efpèces comme très- voifines ou peut-être la même, mais l’autorité d'un Naturalifie tel que Marcgrave, ne nous permet pas de croire qu'il ait donné , comme naturelle au Brefil, une efpèce qui n’y auroit été qu'apportée, & nous force à regarder, malgré leurs rapports, le fcincials comme différent de la perruche à collier couleur de role, & ces efpèce scomme féparées,. CPTS : - -. 214 Hi foire Naturèlle nous font aflurés par un excellent Obfer vateur, prouvent que cette perruche n'eft pas du nouveau continent, comme le dit M. Briflon. | Mais ce qu il y a de plus fin gui c’eft qu’en même temps que cet Auteur place cette perruche en Amérique , il la donne pour le perroquet des Anciens, le pfittacus torquatus macrourus antiquorum d’Aldrovande ; comme fi les Anciens , Grecs & Romains, étoient allés chercher leur perroquet au nouveau monde ; de plus, il y a erreur de fait; cette perruche _à collier n’eft point le perroquet des Anciens décrit par Aldrovande ; ce perroquet doit fe rapporter à notre grande perruche à collier , première _ efpèce à queüe longue & également étagée , comme nous l'avons prouvé dans Particle où il en eft queftion. La perruche à collier que nous dé- crivons ici, a quatorze pouces de long, mais de cette longueur la queue & {es deux longs brins font près des deux tiers ; ces.brins font d’un bleu d’aigue- marine : ; tout le refte : du ‘plumage eft d'un vert-clair & doux, un peu plus LP * des Perrnches. ' | 3 1$ vif furles pennes de Faile, & mêlé de _ jaune fur celles de la queue; un petit collier rofe-ceint le derrière du cou, & fe rejoint au noir de Ja gorge ; une teinte bleuäâtre eft jetée fur les plumes de Ia nuque qui fe rabattent fur le collier ; le bec eft rouge-brun /c). | * LA PETITE PERRUCHE À TÊTE COULEUR DE'ROSE À LONGS BRINS. (4). S econde éfpèce à queue longue égale, C ETTE petite Perruche, dont tout le corps n’a pas plus de quatre pouces - {c) M. Briffon fait une feconde efpèce de perruche à: collier des Indes {tome IV, page 326), appa- remment parce qu'ils’eft trompé fur le pays de la première, & fur une fimple figure d’Albin, dont on peut croire que les inexactitudes font toutes les différences : nous n’héfiterons pas de rapporter cette efpèce à Îa précédente, * Voyez les planches enluminées , ».° 888, fous Ja dénomination de Perruche de Mahé, (4) Rofe-headed ring parraker. Edwards, Glam: pl 233, — Petit perroquet de Bengale, Air , 216 Hificire Naturelle de longueur , en aura douze fi onila melure juiqu’à la pointe des deux longs brins par lefquels s’effilent les deux plumes du milieu de Ia queue; ces longues plumes font bleues , le refte de le :queue qui n’eft Jong que de deux pouces & demi, eft wvert-d'olive , & c’eft aufli la couleur de tout le deffous ‘du .corps .& même du defflus , où. elle eft feulement plus forte & plus chargée ; quelques petites plumes rouges percent fur le haut de l'aile; la tête eft d’un rouge de rofe mêlé de ‘lilas ; coupé & bordé-par un cordon noir , qui , prenant à la gorge, fait tout le tour du cou, Ædwards qui parle avec admiration de la beauté de cette perruche /e) , dit que Jes Indiens du Bengale , où elle fe tome [f,spl. 14: = Pfirracus fub iento iniger, capite rubro , cerrice purpureë ; inferiore mrandibulé wigva. fuperiore :creceä ;. pedibus : cæruleis. Klein, Ari page 25,m° 25, =— Pfitracus minor longi- caudus viyidis, inferné ad flavüm inclinans ; vertice rofeo ; eccipitio caruleo ; gutture 7 torque uigris, maculä” in alis ‘obfcuré rubra; rectricibus fuperne cæruleis, tnferné obfcuréiflaricantibus. … . .. Pfitaca Bengalenfis. Briflon, Ornithol, tem, IV , pag: 348. .«(e) Glanures, page 47e. | | trouve, LS à des" Perruches.. 217 trouve , l'appéllent: fridytatah. relève avec raté les défauts dela figure qu’en donne Albin, & fur-tout la bévué dene compter à à cet oifeau que quatre phuree he Se 1278 7x Es - OÙ L AG RANDE. PE R'R'U. dE H E À: LONGS BRINS, T roifième efpèce à queue longue à inégale. E E s reflemblances dans 1és couleurs font aflez. grandes entre cette perruche & là précédente , pour qu’ on les pût regarder comme de, la même. efpèce, fr la différence de grandeur n'étoit pas confidérable ; en effet, celle-ci, a feizæ pouces de longueur, ÿ.compris les deux, brins de la queue ,.& les autres dimen- fions font plus grandes à à proportion ; ‘les’ brins font bleus comme dans l'efpèce précédente ; la queue.eft de même vert-}. *X Voyez les Sith ctetnin 1° 58 | Oifeaux , Tome XL. K ? 218 ÆHifloire Naturelle d'olive, mais plus foncé & de la même teinte que celle des ailes , il paroît un. peu de bleu dans le milieu de laile ; tout le vert du, corps eit fort délayé dans du jaunûâtre ; toute la tête n’eft pas couleur de rofe, ce n’eit que la région des yeux & l’occiput qui font de cette couleur , le reflte eft vert, & il ny a pas non plus de cordon noir qui borde fa coiffe de Ia tête. Late 5 # LEA GRANDE PE R À DIEM À AILES ROUGEÂTRES. (f) Quatrième efpêce a queue longue & inégale. Cire Perruche a vingt pouces de longueur depuis Îa pointe du bec juiqu'à l'extrémité des deux longs brins -* Voyez les planches enluminées , 7° 2 399 fous la dénomination de Perruche de Gingi, (f) Pfittacus minor longicaudus , viridis , inferne a flavum inclinans ; pauco rubro obfcuro in dorfe re 4 PRE QE eV Eaie DA des Perruckes. 219 de la queue ; tout le corps. eft en-deffus d’un vert-d’olive foncé, & en-deffous d’un vert-pâle mélé de jaunâtre ; il y a fur le fouet de chaque aïle un petit efpace de couleur rouge & du bleu foible dans le milieu des longues plumes de la queue ; le bec eft rouge ainfi que les pieds & les ongles. | | LAPERRUCHE À GORGE ROUGE (4) Cinquième efpèce à queue longue ‘inégale. E DWARDS, qui décrit cet oifeau, dit que c’eft la plus petite des perruches mixto, gutture © collo inferiore non nihil ad cinerenms yergentibus ; tectricibus alarum fuperiorilus minoribus corpori finitimis obfcuré rubris ; rectricibus fais pallidé luteis, fuperné binis intermedis diluté viridibus 5 bus utrimque proximis exterius diluté viridibus , inte- rius viridi luteis, binis utrimque extimis viridi-luteis, Pfttaca Ginginianæ Briflon , Oruitho4, tome IV, page 343! (g) Lütle-red-winged parraken FEdyvards, Glr, page 53, ph 236. — Pitiacus minor longiçaudrs , K é ® à ÿ LR ALL LUN Se se — ARE T0 tn LE RSR SENS & “ae= 220 Æifloire Naturelle à longue queue qu’il ait vue; elle n'eft pas plus grofie en effet qu’une méfange , mais la longueur de la queue furpaile celle de fon corps; le dos & la queue font d’un gros vert ; les couvertures des ailes & la gorge font rouges; le deffous du corps eft d’un vert-jaunâtre; l'iris de l'œil eft fi foncé qu’il en paroït noir, au contraire de la plupart des perroquets. qui lont couleur d’or. On aflura M. Edwards que cette perruche venoit des grandes Indes. LA GRANDE PERRUCHE | À BANDEAU NOIR. (h) Sixième efpêce à queue longue dr inégale. L "OISEAU que M. Briflon donne fous le nom d’Ara des Molugues , n’eft viridis, fuyerné faturatiis, inferné diluuus à ad avum inclinans ; gutture coccineo : teCtricbus alarum J faperioribus , vectricibus. “faturaté viridibus . ..,.. Pfitraca Inaica. Brifflon , Orritho!, tom, IV, pag. 341% (h) Dfittacus major longicaudus, Juperné Jaturaté CYANEUS » inferné faturaté viridi, rubro varigatus.s a _ des Perruches. 221 bien certainement qu’une perruche : on fait qu’il n’y a point d’aras aux grandes Indes, ni dans aucune partie de l’ancien Continent. $eha de fon côté nomme ce méme oifeau /ori /i); ce n’eit pas plus un lori qu'un)ara , & les longues plumes de fa queué ne laiflent aucun doute qu'on ne doive le compter au nombre des perruches. La longueur totaie de cet oifeau eft de quatorze pouces, fur quoi la queue en a près de fept; fa tête porte un bandeau noir, & le cou un collier rouge & vert; la poitrine eft d’un beau rouge-clair ; les ailes & le dos font d’un riche bleu-turquin ; le ventre eft vert-foncé , parfemé de plumes rou- ges; la queue , dont les pennes du milieu font les plus grandes, eft colorée de vert & de rouge avec des bords noirs. capite fuperiore nigro ; collo fuperiore torque viridi à rubro cinélo ; collo inferiore 7 peclore diluté rubris ; rectricibus Juperné viridibus, fubtus vubris, marginibus nigricantibus . ...,. Ara Molucenfis varia, Briflon, Ornithol, tome IV, page 197. (#) Pfirracus orientalis , exquifitus, Loeri difluss Seba, Thef, vol. I, page 63, tab. 38, fig. qe — Pfirtacus capite nigro, collari, viridi, Loeri di&fus, Klein, Avi, page 25, n.° r6 K ii 222 Æhifloire Naturelle Cet oïifeau venoit, dit Seba, des îles Papoe ; un Hollandoiïis d’Amboine lavoit acheté d’un Indien cinq cents florins. Ce prix n’étoit pas au-deflus de la beauté & de la gentillefle de loifeau ; il prononçoit diftinétement plufieurs mots de diverfes langues, faluoit au matin & chantoit fa chanfon ; fon’ atta- chement égaloit fes grâces, ayant perdu fon maître il mourut de regret /4). LA PERRUCHE VERTE ET ROUGE. (1) Septième efpèce à queue longue & inégale. ; C ETTE efpèce a été donnée par M. Briflon , fous la dénomination de perruche du Japon; mais on re trouve {A} Le traduéteur de Seba lui donne cinq doigts , de quoi Île texte ne dit mot , mais la figure repréfente mal les pieds d'une autre façon , en mettant les doigs trois en avant & un en arrière. (1) Pfitacus eryihrochlorus macreuros. Aldro- vande, Avi. tome Î, pag. 678. — Willughby, Ornithol, page 77. Ray, Synopf. pag. 34, n°3, — Charleion, Exercit. page 74, n° 1», Idem, "des Perruches. 253 dans cette île, non plus que-dans les provinces feptentrionales de la Chine, que les perroquets qui y.ont été apper- tés /m), & vraïlemblablement cette perruche prétendue du Japon, dont Aldrovande n’a vu que la figure, venoit de quelqu’autre partie plus méridionale de lPAfie. Willughby remarque mème que cette figure & la defcription qui y eft jointe; paroiflent fufpeétes : quoi qu’il en foit, Aldrovande repréfente le plumagé de cette perruche comme un mélange de vert, de rouge & d’un peu de bleu; la première de ces couleurs domine au-deflus du corps, la feconde le deflous & la queue , excepté les deux longs brins qui font verts ; le bleu colore les épaules & les pennes de laïle; &ül y a deux taches de ceite même couleur de chaque côté de l'œil. | Onomazt. page 67, n° 11, — Pfittacus minor long caudus, fuperné viridis, inferné ruber ; gutrure ferruginee ad fubrubrum vergente : maculä utrimque ante Ÿ’ poné oculos cæruleë ; remigibus intense cæruleis ; rectricibus intermediis viridibus , lateralibus rubris, . . « Pitiaca Japonenfis, Briflon, Ornithol, tom. IV, p.362 {m) Kæœmpfer, tome 1, page 113. K üij 224 Hifloire Nanwèlle gs. £ LA PERRUCHE ii AL RAC) Huitième efpèce à queue longue & inégale. | € ÉLL'IE-CI eft - le petit perroquet de Bontius /o), duquel Willyghby vante le plumage pour léclat & Ta variété des couleurs , dont le pinceau, dit-il, rendroit à peine le brillant & la beauté ; c’eft un compolé de rouge-vif, de couleur de rofe, melé de jaune & de vert fur les aïles ;: de vert & de bleu fur la queue qui eft très-longue , paffant T'aile pliée de dix pouces, ce qui eft {n) Pfittacus minor longicaudus , criflatus, cocci- meus; gutture grileo; collo ïnferiore à peélore diluté rofeis ; remigibus viridibus, luteo à rofeo cotore waris, rectricibus binis inteymediis coccineis lateralibus diluté rofeis apice cæruleis, viridi mixtis.,.. Pfiracæ Javenfis criflata coccinea. Briflon, Oruithol, tom. IV, page 391: s : {o) Pfitracus parvus. Bont, Înd, orient, pag. 63. …— Pfiuacus parvus Bonti. Willughby, Ornithoé page 81 — Ray, Jynoph page 25, n° 5, SE 72.270 POELE LE. LE 3 F, Dei? TL | 2h ” Le D Lhéi Le d DL AE. 7 PAT LS: DIF ER 1 + 5 li À RAT DRE À LS. ie Eole 6 E ROLR PRÉ LÉ L Le où À 7 ès PE AR IRT , L PRINT LR TNTE SV TA Fu Z E ARS APE ë / £: FI LP, ‘ Fe ‘des Perracl 225$ Beaucoup pour un oifeau de la groffeur d’une alouette, Cette perruche relève les plumes de fa tête én forme de huppe, qui doit être très- élégante, puifqu’elle eft comparée à laigrette du paon dans Îa notice fuivante , qui nous paroït appartenir à cette belle efpèce. « Cette perruche n’eft que de la grof- feur d’un tarin; elle porte fur la tête « une aigrette de trois ou quatre petites « piumes., à peu-près comme l'aigrette « du paon ; cet oifeau eft d’une gentil- lefle charmante /p). » Ces petites perruches fe trouvent à Java, dans l'intérieur des terres; elles volent en troupes en faifant grand bruit; elles font jaleufes, & quand elles font privées; elles répètent aifément ce qu’on veut leur apprendre (g). (P) Eèrtres édifiantes , fecond (récüeil, page Coi | (4) Willughby , Ornithol page 81. 7 226 . Hifioire Naturelle LES PERRUCHES À COURTE QUEUE DE L'ANCIEN CONTINENT. IL y à une grande quantité de ces perruches dans l’Afie méridionale & en Afrique ; elles font toutes différentes des perruches de l’Amérique, & s'il s’en trouve quelques-unes dans ce nou- veau continent, qui reflemblent à celles de l’ancien , c’eft que ‘probablement elles y ont été tranfportées ; pour les diftinguer par un nom générique , nous avons laiflé celui de perruche à celles de l'ancien continent, & nous appellerons perriches celles du nouveau. Au refte, les efpèces de perruches à queue courte, font bien plus nombreufes dans l’ancien continent que dans le nouveau; elles ont de même quelques habitudes natu- relles auffi différentes que le font les climats; quelques-unes, par exemple, dorment la tête en bas & les pieds en Sdes-Perraihess 427 haut , accrochées à une petite branche : d'arbre, ce que ne font pas les perriches d'Arsériquesh:;.l AA, PT: En général , tous les perroquets du nouveau monde font leurs nids dans des creux d’arbres, & fpécialement dans les irous abandonnés par les pics, nommés aux iles charpentiers / a). Dans l'ancien continent, au coniraire, plu- fieurs Voyageurs nous affurent que différentes etpèces de perroquets fuf- pendent leurs nids tiffus de joncs & de racines , en les attachant à la pointe des rameaux flexibles /D): cette diverfité dans Îa manière de nicher, fi elle éft réelle pour un grand nombre d’efpèces , pourroit être fugsérée par Îa différente impreflion du clunat. En Amérique où la chaleur n’eft jamais exceflive , elle { a) Lery aflure pofitivement que les perroquets d'Amérique ne fufpendent point leurs nids, maïs ke font dans des creux d'arbres, Apud Clufium aus page 7 64 (b) Voyez la relation &e Cadamofto. Æif générale des Voyages, tome ÏT, page 3e. — Voyage à Madagafcar, par Fr. Cauche. Paris, a SI da rad K vj 220 {ifioire Naturelle doit être recueillie .dans un petit lieu qui la concentre ; & fous la zone torride d Afiique, le nid fufpendu reçoit des vents qui le bercent , un rafraîchiffement peut-être néceflire. r d hf : LA PERRUCHE nn ATÉTE-BLELLE EX … Premiere efpèce à queue courte, ‘és T “oïfeau a le fommet de la tête. d'un beau bleu , & porte un ;demi- collier orangé fur le cou ; fa poitrine &. le croupion font rouges ù & le refte du plumage eft vert. Edwards dit qu’on lui ayoit envoyé U*x Voyez les planches enluminées , n°, 190, fg. 2, fous la dénomination de petite perruche du Pérou. (c) Sapphire-crownet parraket, Perrigue con- ronnée de faphir, Æ£dwards, Glan, Page A avec une figure coloriée, pl 2 97) AN où Pit zacus brachyurus viridis, uropygio peltoreque coccineis vertice.cæruleo..…. . Pfiracus Gailgulus, Linnæus, aSyfts ar, ed, XII , Page 150e ù : des PT 229 cet oïifeau de Sumatra; M. Sonnerat (4) Ya trouvé à l'ile de Luçon, & c’eft par erreur qu’on l’a étiqueté perruche du Pérou dans les planches eniuminées, car il y a toute raifon de croire qu’elle _ne fe trouve point en Amérique. … Cette efpèce eft de. celles qui nent la tête en bas: elle fe nourrit de callou , forte de liqueur blanche que lon tire dans les Indes orientales , du cocotier eri coupant les bourgeons de la orappe à laquelle tient le fruit. Les Indiens atiachent un bambou creux à l'extrémité de la branche , pour recevoir cette liqueur qui eft très-agréable lorf- qu ’eHe n’a pas fermenté , & qui a à peu- prés le goût: de notre tre nouveau. Il nous paroït qu’on peut rapporter à cette efpèce l’oifeau indiqué par AO (e), qui a le fommet de #4 d ) Voyages à à la nouvelle Guinée, page 76% (e) Aviculaex Malaca infulé, feup rfitacus minirus, Aldrovande,. Avi. tome IL, page s60. — Pfitracus MInOY Hébotes » viridis ; vertice cyaneo ; teCtricibus caude faperiorii ins coccinetis ; Yetricibus vÉridibus . . » à « Pfittacula Malaccenfis, Brion, Ornithol, tome ” page 306. + - 230 Hifloire Naturelle da tête d’un beau bleu , le croupion | rouge & le refle du plumage vert; mais comme ce Naturalifte ne fait mention ni du collier ni du rouge fur la poitrine, & que d’ailleurs il dit que ce perroquet venoit de Malaca ; il fe Pourroit que cet oifeau fut d’une autre efpèce, nr.is très-voifine de celle-ci. pr 2 ax EVE er Fe * LA PERRUCHE À TÉTE ROUGE ov LE MOINEAU ONE CAE (f} Seconde efpèce à queue courte. pue Perruche eft connue par les Oïfeleurs , fous le nom de moineau * Voyez les planches enluminées , 2,” Co, fous la dénomination de petite perruche mâle de Guinée, (f) Pfitiacus minimus, Clufius. Exor. aucluar, page 365: — Eufcb. Nieremberg, page 226, — Pfsiacus pufillus viridis Æthiopicus Clufin Rey à: R dés Perraches, 23% … de Guinée (&g) ; elle eft fort commune dans cette contrée, d’où on lapporte fouvent en Europe, à caufe de Îa Synopf. ari, page 31, — Petit perroquet vert des Indes orientales, Afin , tome IT, page 7, avec une mauvaile figure, pl 1 $. — Pfitracus viridis minimus fronte & gui rubris. Klem, Avi. page 2$, n.° 21, — Pfittacus minimus viridis cum fronte à gulä rubra, Frifch, pl 54, — Litile red-headed parraket, or guiney fparrow. Petite perruche à tête rouge oz le moineau de Guinée. Ædwards, Glan. page $4, avec une bonne fioure coloriée, pl, 2 3 7, — Pfitracus minor brevicaudus , viridis fuperné faturatius , inferné dilutius ; capite anterius À gutture rubris ; uropygio -Cyaneo ; téctricibus viridibus , lateralibus tæniis tranfrerfis, ali coccinea , alter4 nigra notatis.... Pfitfacula Gui- zenfis, Briflon , Ornithol, tome IV, page 387. — Per- ruche de Java. Salerne’, Ornithol. page 72. Pfirtacus brachyurus viridis, fronte rubra, cauda fulra ; fafcia ntora, orbitis cinereis. ... Pfittacus pullarius, Linnæus, Syf, Nar. ed. XIT, page 149, (£) « On donne aux perroquetslenom de moineau de Guinée, dit Bofman, fans qu’il foit aïé d’en trouver « la raifon, puifque les moineaux ordinaires font ici « (à la côte Ÿ Or), dansuneextrèmeabondance. .. « leur bec rouge eft un peu courbé, comme celui « des perroquets. On tranfporte en Hoïëlande un « and nombre de ces petites créatures; elles s'y « vendent fort bien, quoiqu’elles ne vallent en « Guinée qu'un écu la douzaine, fur quoi il en « meurt neuf ou dix dans le tranfport. » Æifloire générale des Voyages , tome IV, page 247. FRS! Free 2 - RS NE a CS ON on OR 2 RE an es + « DR RS 0 PORN ES RS D a ee = ARR Ne VAS AR ENRE TS 232 ÆHifloire Naturelle beauté de fon plumage , de fa familiarité & de fa douceur ; car elle n'apprend point à parler, & n’a qu’un cri aflez défagréable : ces oïifeaux périflent en grand nombre dans Île tranfport ; à peine en fauve-t-on un fur dix dans le paffage de Guinée en Europe /#4) , & néanmoins ils vivent affez long-temps dans nos climats en les nourriflant de graines de panis & d’alpifte, pourvu qu'on les mette par paires dans leur cage ; ils y pondent même quelque- fois /i), mais on a peu d'exemples que leurs œufs aient éclos : lorfque l’un des deux oifeaux appariés vient à mourir , l’autre s’attrifte & ne lui furvit guère ; ils fe prodiguent réciproquement (#) Hiftoire générale des Voyages, rom, IV, p, 644 (1) On ne peut douter qu'avec quelques foins, on ne parviendroit à propager plus communément ges oïfeaux en domeflicité. Quelquefois la force de la Nature feule, malgré la rigueur du climat & de la faifon , prévaut en eux ; on a vu chez S. À. Ssde Bourbon de Vermandois, Abhefle de Beaumont- les-tours, deux perruches de Gorée, faire -éclore deux petits au mois de janvier, dans une chambre fans feu, où le froid les-fit bientotpérir. - des Perruches. 233 _ detendres foins : le mâle fetient d’affec- tion à côté de fa femelle, Jui dégorge de la. graine dans Île bec ; celle-ci marque fon inquiétude fi elle en eft un moment féparce ; ils charment ainft deur captivité par l'amour & la douce habitude. Les Voyageurs /4) rapportent qu'en Guinée , ces oïifeaux par leur grand nombre, caufent beaucoup de dommages aux grains de la campagne. II paroîït que lefpèce en eft répandue dans prefque tous les climats méridionaux de l’ancien continent, car on Îles trouve en Ethiopie //), aux Indes orientales (mn 1) dans l'ile” de Java /n) , auffi-bien qu’en Guinée /0}/. Bien des gens appellent mal-à- -propos cet oïfeau æoineau du Brejil, quoiqu'il (4) Barbot. Fiff, de Guinée, page 220. {1} Clufius, Exot, auéluar, page 365. ..{m) Albin, tome IIl, page 7, {(n) Salerne, Ornithol, page 72 (o) « Tout le long de cette côte il s'en trouve une grande quantité, mais {ur-tout vers la partie « inférieure , comme à Mourée, à Cormantin, à Acta. » Voyage en Guinée, par Bofman. Clé e 170$, Page 277: « On trouve un nombre infini “23 x- = ‘Hifloire Ninrèlte- “ «me 2e pains LATTS ne foit pas naturel au climat du . RE mais comme les vaifleaux y en tranfpor= . tent de Guinée, & qu’ils arrivent du Brefil en Europe, on a pu croire qu'ils appartenoient à cette contrée de P Amé- rique. Cette petite perruche a le re Out vert, marqué par une tache d'un Beau bleu fur: Le croupion, & par un mafque rouge de feu mêlé de rouge aurore qui couvre Île front, engage | l'œil , defcend fous la gorge, & au. milieu de laquelle perce un bec blancs rougeatre ; la queue eft très-courte, & paroit toute verte étant pliée, mais quand elle s'étale on la voit coupée tranfver- falement de trois bandes , l’une rouge ; l’autre noire & la troifième verte , qui en borde & termine Fextrémité; le fouet de laile eft bleu dans le mâle, & jaune dans Îa femelle ; qui diffère du mäle en ce qu’elle a la tête d’un rouge moins vif. » de perroquets à Anamabo ; ils font de la groffeur » des moineaux; is ont le corps d’un fort beau » vert; Ja tête & la queue d’un rouge admirable, » & toute la figure fi fine , que l'Auteur en apporta » quelques-uns à Paris , comme un préfent digne du Roi. » Hifl générale des Voyages, tome iV, page 64. * M 77 pag 254. KE à) Æ=- CNE MAMA RE ART Ta 17 A lg LÉ: r 3 Abe Vie £ + £ js 2 . des. Perles. E : que vraifemblablement il avoit été apporté des Indes orientales , mais qu'il n'a pu s’en aflurer ; il a la tête, les petites cou- vertures fupérieures des ailes & le corps entier , d’un vert feulement plus foncé fur le corps qu ’en-deffous ; les grandes convertures fupérieures des: ailes font orangées ; les quatre premières pennes des ailes font d’un bleu-foncé fur leur côté extérieur, & brunes fur leur côté intérieur. &: à Fextrémité ; [es quatre fuivantes font de couleur orangée; quel- ques-unes des fuivantes font de la même couleur que les premières , & enfin celles qui font près du corps font entièrement vertes , ainfr que les pennes de la queue ; le bec eft blanchätre ; les pieds & les ongles font de couleur de chair pâle. 240 Ai foire Ware * LA RERAUSES AS Le ‘ | À TÊTE GRISE 7 Cinquième eJpéce à queue. courtes M. BRISSON à doré rs pre mier cet oifeau qu'il dit fe trouver à Madagafcar. If a la tête, Ja gorge & la partie inférieure du cou, d’un gris tirant un peu fur le vert; le corps eft d’un vert plus’ clair eedelbits qu’en deflus ; les couvertures fupérieures des ailes , & les pénnes moyennes font vertes ; les grandes pennes font brunes fur leur côté intérieur , & vertes fur leur côté extérieur & à l'extrémité ; [es pennes *X Voyez les planches enliminées, 2.° 79 7, fig, 2, fous la dénomination de petire perruche de Madagafcars (x) Pfittacus minor brevicaudus, diluté viridis, iuferné ad luteum vergens; capite, gutture © coll inferiore cinereo-albis, ad viride inc linantibus , rectricibus dilué viridibus , tæniä tranfverfä nigrä notatis... Pfittacula Madagafcarienfis. Briflon, Ornithol, tom. IV, P. 394; & planche 3 0, JS 29 de < Mas Perl 54% de la queue font d’un vert-clair, avec une large bande tranfverfale noire vers _ Jeur extrémité ; le bec, les pieds & les end font blanchätres. | | * LA PERRUCH E : AUX AILES VAR IÉES. So efpéce ‘à : queue courte. GC TTE Perruche.eft un peu plus grande que les précédentes ; elle fe trouve à Batavia & à l'ile de Luçon. Noùüs en devonsla defcription à M. Sonnerat /a). « Cet oïfeau , dit-il, a da tête , le.cou & le ventre d'un voidæbair &tjaumétre sc il a une bande jaune fur les ailes, mais « chaque plume qui forme : cette Éande ce eft bordée extérieurement de bleu ; « les petites plumes des’ ailes font: ver- ce dâtres ; les grandes fout d'un beau « * Voyez les hanches enluminées, n° 79 PORT: fous la dénomination de petite perruche de Batavia, {a) Voyage à la nouvelle Guinée, page 78 Oifeaux , Tome XL, L 242 Hifioire Naturelle » noir velouté (en forte que Îles ailés >» font variées de jaune , de bleu , de >» vert & de noir ) ; la queue eft de cou- » leur de lilas clair ; il y a près de fon » extrémité une bande noire très-étroite; » les pieds font gris; le bec & l'iris de Jœil font d’un jaune-rougeatre ». * LA PERRUCHE * AUX AILES BLEUES, - Septième sefpèce à queue courte. AGETTE efpèce eff nouvelle & nous a été envoyée du cap de Bonne-efpé- yance, mais fans aucune notice fur Le climat ni fur les habitudes naturelles de l’oifeau ; il eft vert par-tout à l’exception de quelques pennes des ailes qui font d’un beau bleu ; le bec & les pieds font rougeûtres, Cette courte defcription fufft pour la faire diftinguer de toutes les autres perruches à queue courte. pe Vayez les planches enluminées, 2° 4$ $, f£e 1» fous la dénomination de Perruche du cap de Bonne- efpérances | + des Perruches 243 LA PERRUCHE. FROCUILETEM Huitième A re à queue courte, C EST encore à M. CA que nous : devons a’ connoïffance ‘dé cet oifeau qu'il décrit dans les termes fui- vans : « Ï1 fe trouve aux Philippines & particulierement dans ile de Luçon ; « il éft de fa taïlle du moineau du Brefil « {de Guinée } ; tout le corps eft d’un « vert gai & agréable , plus foncé fur Le « dos, éclairci fous le ventre & nuañncé & de jaune ; ;: il a derrière le cou, au bas « de la tête , un large collier ; ce collier « ef bniboé: dans le mâle, de plumes « d'un bleu-de-ciel ; maïs dans hr & & Vautre fexe, les plümes du collier font « variées tilver tement de noir ; lé queue eft courte , de à Tongueur- sorerst éc ailes & terminée en pointe ; le bec, les pieds, Piris, font d’un dHieeel ce dre : cette efpèce n'a pour elle que fa & E ÿ este . pie RS els 244 FHifloire Naturelle » forme & fon coloris ; elle efld’ailleurs _»,fans agrément & n apprend Roy à parler » /4 ). L A PERRUCHE À AILES NOIRES. | No dos efpèce a queue courte, Mo. efpèce qui. fe trouve à l’île de Luçon, & dont M. Sonnerat donne la defcription fuivante ::« Cet » oifeau eft un peu plus petit que, le >» précédent ; il a le deflus du cou, Îe » dos, les petites plumes des ailes & Ja » queue , d’un vert-foncé ; le ventre » d’un vert-clair & jaunâtre ; le fommet » de la tête du mâle eft d’un rouge . » très-vif; les plumes qui entourent{e » bec en- deffus dans la femelle , font » de ce même rouge-vif; elle a de plus ».uñne tache jaune au milieu du çou, » au-deflus ; le mâle a la gorge bleue, » la femelle l’a rouge; l’un & l’autre fexe ù (b) Voyage à la nouvelle Guinée ; Pe 77 w 78. | + des. Perrackes:. . 24$ a à les grandes plumes. des ailes noires, « celles quirecouvrent la queue en- -deffus « font rouges ; Le bec ; les pieds & l'iris « font jaunes. Je nie dit M. Sonnerat, « ces deux perruches comme mâle & c femelle , parce qu elles me: femblent ce. différer trés-peu, fe convenir par la « taille, par la forme, par. les couleurs , ce & parce qu elles. habitent. le même. ce climat : je n’oferai cependant, äffrmer « que ce ne foient pas deux efpèces dif- « tinctes ; l’une & läutre ont encore de « commun de dormir fufpendues la tete < en bas , d’être friandes du fuc qui coule «e du régime. des cocotiers fraîchement « coupés, (£ 7 » * L'A RIMANO A Dixième é) pêce de perruche à à queue courte. C: T oifeau fe trouve à l’île d'Otahiti) 3 & fon nom dans fa it du - “pays (c) Vyagel: à la nouvelle Guinée, P- 77: e ps * Voyez les planches enluminées, .° 25 y, figiz, fous {a dénominatio on : de petite perruche d'Otahiri, VE 246 Hifioire Naturelle, dc. fignifré oifeau de coco, parce qu’en effet il habite fur les cocotiers : nous en de- Vons la defcription à M. Commerfon. ” Nous le plaçons à fa fuite des per- fuches à courte quèue , parce qu’il femble appartenir à cé genté; cependant cette perruche a un caractère qui lui eft particu- fer , & qui n'appartient ni aux perruches à courte queue , ni aux pérruches à queue lonigué; ce caractère eft d’avoir a langue pointue & terminée par un pinceau de poils courts & blancs. : Le plumage de cet oïfeau eft entitre- ment d’un béau bleu , à Pexception de la gorge & de fa partie mférieure du coù qui font blancs ; le bec & les pieds font rouges : il eft très-commun dans Pile d'Otahit, où on le voit voltiger par-tout & on l'entend fans cefle piailler ; il vole de compagnie, fe nourrit de bananes, mais il eft fort difficile à conferver en domefticité ; ïl fe laifle mourir d’ennui, fur-tout quand il eft feul dans la cage ; en ne peut lui faire prendre d’autres nour- ritures que des jus de fruits, il refufe conftamment tous les alimens plus folides. "PEUX 247 PERROQUETS. DU NOUVEAU CONTINENT, LES ARAS:: 2 De tous les perroquets , l’Ara eft le plus grand & le plus magnifiquement paré; le‘pourpre, l'or & lazur brillent fur fon plumage; il a l’œil affuré, la contenance ferme, la démarche grave & même l'air défagréablement dédai- gneux , comme s'il fentoit fon prix & connoifloit trop fa beauté ; néanmoins fon naturel paifible le rend aifément familier & même fufceptible de quelque attachement; on peut le rendre domef- tique fans en faire un efclave, il n’abufe pas de la liberté qu'on lui donne; la douce habitude fe rappelle auprès de ceux qui le nourriflent, & il revient aflez conftamment au domicile qu’on lui fait adopter, | L üüÿ 248 Hifloire Naturelle Tous les aras font naturels aux climats du nouveau monde, fitués entre les deux tropiques , dans le continent comme dans les îles, & aucun ne fe trouve en Afrique ni dans les grandes Indes. Chriftophe Colomb, dans fon fecond voyage, en touchant à la Guadeloupe, y vit dés aras auxquels ïl donna le nom de Guacamayas { a). On les rencontre jufque dans les îles défertes ; & par-tout ils font le plus bel ornement de ces fombres forêts qui couvrent la terre abandonnée à {a feule Nature / D). (a) Herrera, lb, IT, cap, 10, . {(b) « Pendant que M. Anfon & fes Officiers contemploient les beautés naturelles de cette foli- tude, une volée d’aras pafla au-deffus d'eux, & comme fi ces oïfeaux avoient eu deffein d'animer la fête & relever la magnificence du fpettacle, » ils s'arrêtèrent à faire mille tours en Fair, qui don- » nèrent tout le temps de remarquer l'éclat & Îa » vivacité de leur plumage; ceux qui furent témoins » de cette fcène, ne peuvent encore la décrire de fang-froid. » Voyage autour du monde par l’ Amiral Anfon, page 288, — « C'eft la chofe la plus belle » du monde de voir dix ou douze aras fur un arbre » bien vert; on ne vit jamais de plus bei émail. ». Dutertre, Hifh des Antilles, tome 1, pag, 247 CN Ov Y “des. Perroquets.. 249. : Dés’ que ces perroquets parurent en Europe , ils y furent. regardés < avec ad- miration, Aldrovande -qui, pour fa pre- ‘mière fois, vit un ara à. Mantoue en 1572, remarque que cet oiféau étoit alors abfolument nouveau & très-recher- ché; & que Îles Princes le donnoient, & é SI n avi point vu d’aras, pr di que les perroquets gris font les plus grands de tous /4). Nous connoiflonsquatreefpèces d’ aras ; favoir, le rouge, le bleu, le vert & le noir. Nos Nomenclateurs en ont indiqué fix elpèces (e); qui doivent fe réduire par moitié, c’eft-à-dire, aux trois pre- mières , comme nous allons le démontrer par Re énumération fucceflive. : : Les caractères qui diftinguent les aras des autres perroqets du nouveau monde # à 4 {e) Aldrovande, Avi, tome 1, page éés. (4) Nature des Oifeaux, page 29 8, {e) M, Briflon, x [ j 19 a à Y- j 230 Hifloire Narirelle font, 1.” la praideur & la groffeur du corps, étant du double au moins plus gros que les autres; 2.° la fongueur dé æ queue qui eft auffi beaucoup plus longué , même à proportion du corps ; 3.” la peau nue & d’un blanc-fale qui couvre les deux côtés de la tête, l’en- toure par-deflous, & récouvre auffi la bafe dé la mandibule inférieure du bec; caractere qui n'appartient à aucun autré perroquet; c’eft même cette peau nue, au milieu de laquelle font fitués fes yeux, qui donne à ces oïfeaux anne phyfro- momie défagréable; leur voix left auffr, & n’eft qu'un cri qui femble articuler ara , d'un ton rauque, grafleyant, & fi fort qu’il offenfe l'oreille. Aer * L'ARA ROUGE. (f): 112 Première efpèce. b Ox a repréfenté cet oïfeau dans deux différentes planches enluminées , fous * Voyez les planches enluminées, n°12 Ù 641 (f) Fittaeus erythrosantus, Gefner, Avi, p. 720, RE PAL, ETTE Be LEE T É EX CE Na des Perroquets.. 2$7 la dénomination d’ara rouge & de petit _ara rouge ; ‘maïs ces deux repréfentations ne nous paroïfient pas défigner deux - — Pfirracus exythrocianus, Wbidern , page #2 1, — Pfir. tacus quem erythroxantum diflinguendi gratià cognomivare gifum eflgermaïis. Rolgelber futich, Gefner, Icem avt, page 38. — Pftiacus erythrocyanus, Ibidem , page 29. — Pfittacus maxinus alter, Aldrovande, Avi, tome , page 66$.— P/irracus erythroxantusornithologt, idem, page 683. — lrracus erprhrocyanus ornirhologi, Wbid, — Pfinacus erythrosanus, Schwenckfeid, Avi. Sief. page 343. — Pfirracns erythrocyanus, Ïbid. — Arara- canga Brafil'enfibus. Marcgrave, Hif. Nar. Braf, page 206.— Arara. Plon, Fi, Nar, Braf. page 85. — Pfirtacus erythroxamus. Jonfion, Ari Page + À — Pfisacus maximus alter, ibid, page 21, — Pfirracse erythrocyanus, Ibid. p. 23. — Araracanga Marcgrarii Fbid. page 141.-— Hairini huacamaias Mexicants al, Fernandez, Æif, nor, Hifp. pag. 38, cap. 117 — Pfittacus erpthroxantus. Charleton , Exercit, p.74, n° 15; & Onomazt pag. 67, n.° 15. — Pfiiracus maximus alter vertice capiiis comprefflo. Ydem, pag. 74, n° 2; & Onomazt. pag. 66, n° 2. — Ffiracus erythrocyanus, Idem, pag. 74, n.° 14; & Onomagr. pag: 67, n° 144 — fjitacus masimus Marigravi cofmoro, Âra rouge. Barrére, Franc. équinex, P.14$e — Pfisracus puniceus, em, Ora#. claf. 111, Gen. z,, Sp. 7. — Pfirracus major derfi-color macaw feu snacao dictus , Wiuchby , Ornirholoz, page 73. — Phittacus maximus alter Aldrovandi. Ybid. page 73, Araracanga Marcgrart. Ray, Snopf. avi, p, 19,n.°%. — Pjiracus maxis aler Aldrovand. T4. n° 7» L vj 252 Hifiorre Naturelle efpèces réellement différentes ;. ce font plutôt deux races diflinétes , ou peut-être même de fimples variétés de la même — Arras, Dutertre , Hifloire des Antilles, tome I, page 247, — Arras, Labat, Nouveau Voyage aux îles de l'Amérique, tome ÏT, page 154. — Arat par les fauvages de l'Amérique, J. de Léry , Hifl, d’un voyage au Brefil, page 170. — Guacamayas, Garcilaflo de la Vega, Hijioe des Incas, tome WW, page 282. — Guacamayas, Gemeïli Carreri, Voyage autour de monde , tome VI, page 2 10. — Guacamaïac, Jofeph Acofta, Hifl, Nat, des Indes, page 197. — Carinde, Thevet, Sr. de la Franc, antar, pag. 92. — Macaw, au Brefil , jachon. Dampierre, Voyage, tom. IV, p. 65. — Macaw, Wafler, Voyager, tome IV, page 231. — Aras, Rochefort, Hf4 Nat, des Aniilles, p. 1 540 — Grand perroquet de Macao, A'bin, tom. Î, pag, 11, — Perroquet de la Jamaïque, Wbid. — Pfirracus ma- crourus ruber, remigibus fupra cœruleis , fubtus rufis, genis mediis rugofis . .... Pfitacus Macao. Linnæus, Sy, Nat ed. X, pag. 96. — Pfiracus maximus soccineo var!us, cauda produéta, Browne, Nar. hf of Jamaïc. page 472. — Red and blue Macaw. Pfitacus maximus puniceus à cæruleus, Edwards, Hiflory , of Pirds, page 158. — Red and blue Macaw, Nat, kiff, of Guyana, page 155. — Red and yellow Macaw. Xbid. page 156. — Pfiriacus major longicaudus , coccineus ; uropyg'o dilué cæruleo ; pennis fcapularibus cæruleo 7 viridi varicgaiis ; genis nudis, candidis, retricibus binis intermediis cocciners , apice diluié cæruleis , utrimque extimis fuperné cyaneis , riolaceo mixtis , iuferné obfcuré rubris. , .., Ara Bra- des Perroqnëts. 253 race. Cependant tous les Nomenclateurs, d’après Gefner & Aldrovande, en ont fait deux efpèces, quoique Marcrave & tous les Voyageurs, c’eft-à-dire , tous ceux qui les ont vus & comparés n’en aient fait, avec raifon, qu’un feul & même oifeau, qui fe trouve dans tous les climats be de l'Amérique, aux Antilles, au Mexique , aux terres de V’Ifthme, au Pérou, à la Guyane, au Breñl, &c. & cette efpèce très-nom- breufe & très-répandue en Amérique, ne fe trouve nulle part dans l’ancien continent : il doit donc. paroïtre bien fingulier que quelques Auteurs /g), aient , d’après Albin , appelé cet oïifeau perroquet de Macao, & qu'ils aient cru qu’il venoit du Japon. Il eft poflible flenfis. Briflon, Ornithol tome IV, page 184, pl. 19, fig. 1. — Zfttacus major lngicaudus diluté coccineus ; uropygto diluté cæœruleo ; pennis fcapularibus lutéis , viridi- terminatis ; genis nudis , candidis ; rectri- cibus fuperné cyaneis ; violaceo dnixto ; inferné obfcuré rubris ; binis intermediis utrimque proxinä prima medietate obfeuré rubrä. ... Ara Jamaïcenfis. Briflon , Ornithoë, tome [V, page 188. — Le grand perroquet rouge 10 l'aracanga de Marcgrave. Salerne , Oruithol, _ (8) Albin, Willughby, 254 Hifloire Naturelle qu'on y en ait tranfporté quelquesains d'Amérique , mais il eft certam qu'il n’en font pas originaires , & il y a apparence que ces Auteurs ont confondu le grand Jori rouge des Indes orientales avec Fara rouge des Indes occidentales. | Ce grand ara rouge a près de trente pouces de longueur, mais celle de fa queue en fait prefque moiñtié ; tout le corps , excepté les aïles, eft d’un rouge vermeil ; les quatre plus longues plumes de la queue, font du même rouge; les grandes pennes de l'aile font d’un bleu -turquin en-deffus ; & en-deflous d'un rouge de cuivre fur fond noir; dans Îles pennes moyennes le bleu & le vert font alliés & fondus d’une manière admirable ; 1es grandes couvertures font d’un jaune doré , & terminées de vert; les épaules font du même rouge que le dos ; es couvertures fupérieures & infé- Robe de la queue font bleues ; quatre des pennes latérales de chaque côté font bleues en-deffus , & toutes font doublées d'un rouge de cuivre plus clair & plus métallique fous Îles quatre grandes pennes du milieu : un toupet de plumes veloutées, des Perrôquets. 255 rougé-mordoré s’avance en bourelet fur le front ; la gorge eft d’un rouge-brun; une peau membraneufe, blanche & nue, éntoûre l'œil, couvre la joue & enve- loppe la mandibule inférieure du bec, lequel eft noirâtré ainfi qué les pieds. Cette defcription a été faite fur un de ces oïfeaux vivant, des plus grands & des plus beaux : au refte, les Voyageurs remarquent des variétés dans les couleurs, ‘comme dans la grandeur de ces oïfeaux, {elon les différentes contrées, & même d’une fle à une autre /4/ : nous en avons vu qui avoient la queue touté bléue,, d’autres rouge & terminée de bleu; eur grandeur varie autant & plus que leurs Nas, # Morale des Anis. Lourdam , 1658, page 154 sc | 256 Hifloire Naturelle couleurs; mais les petits aras rouges font plus rares que les grands. à En général, les aras étoient autrefois très-communs à Saint-Domingue. Je vois par une lettre de M. le chevalier Des- hayes , que depuis que les établiffemens françois, ont été pouflés jufque fur le fommet des montagnes, ces oïifeaux y font moins fréquens /i). Au refte, les aras rouges & les aras bleus qui font notre feconde efpèce , fe trouvent dans des mêmes climats, & ont abfolument les mêmes habitudes naturelles ; ainfi ce que nous allons dire de celui-ci peut s'appliquer à l’autre. | Les aras habitent les bois, dans les terreins humides plantés de palmiers, & ils fe nourriflent principalement des fruits du palmier-latanier, dont il y a de grandes forêts dans les favannés poyées ; ils vont ordinairement par paires {i)'« Dans toutes ces îles { Antilles) les aras » font devenus très-rares, parce que les habitans » les détruifent à force d'en manger ; ils fe retirent » dans les endroits les moins fréquentés, & on ne les voit plus approcher deslieux cultivés. » Oéfervatios de M, dela Borde, Médecin dn Roi à Cayeune, “des Perroquets, 257 & rarement en troupes ; quelquefois néanmoins ils fe tafiemhlent {le matin pour crier tous enfemble & fe font entendre de très-loin; ils jettent les mêmes cris lorfque quelque Ces les effraie ou les furprend /k); ils ne manquent jamais aufli de crier en volant, & de tous les perroquets, ce font ceux qui volent le mieux ; ils traverfent les lieux découverts, mais ne s’y arrêtent pas; ils {e perchent toujours fur la cime ou fur la branche la plus élevée des arbres; ils vont le jour chercher leur nourriture au loin, mais tous les foirs ils reviennent aumeme endroit, dont ils ne s’éloignent qu'à la difunce d’une lieue environ, pour cher- cher des fruits mûrs. Due (l) dit que quand ils font prefles de la faim, iis mangent le fruit du mancelinier , qui j (A) « Les Een étoient dans une profonde fécurité (à Yubarco, dans le Darien ) lorfque les « cris d’une forte de perroquets rouges, d'une grof- « feur extraordinaire, qu'ils appeloïient guacamayas, « les avertirent de l'approche de leurs ennemis. » Expédition d'Ojéda, &'c, Hifi, générale des Voyages , tome XII, page 156. (1) Hifoire des Antilles, tome 17, page 248, . 1 258 ÆHifloire Naturelle comme Fon fait, eft un poifon pou Fhomme & vraifemblablement pour a plupart des animaux ; il ajoute que la chair de ces aras qui ont mangé des ponunes de mancenilier , eft mal-faine & mème vénéneufe ; néanmoins on mange tous les jours des aras à la Guyane, au Brefil, &c. fans qu’on s’en trouve incommodé, foit qu’if n’y ait pas de maucenilier dans ces contrées , foit que les aras trouvant une nourriture plus abondante & qui leur convient mieux, ne mangent point les fruits de cet arbre de poifon. H paroït que les perroquets dédié le nouveau monde , étoient tels à peu-pres qu’on a trouvé tous les animaux dans Îles terres défertes, c’eft-à-dire, confians & familiers , & nullement intimidés à l’afpect de l’homme, qui mal armé & peu nom- breux dans ces régions, n’y avoit point encore fait connoître fon empire (m ). C’eft ce que Pierre d'Angleria (nm) « Les petits oifeaux qui rempliffent les bois » à la nouvelle Zélande, connoiflent fi peu les » hommes, qu'ils fe juchoïent tranquillement fur les », branches d'arbres les plus voifines de nous, même .—, À Dr RE SE LE AEL TTTS S PTE ARR A L rez Le ++ . . dd : Ter rt SR NT PES NET ALT, + di À 5: a o si é # affure des premiers témps.de la décou- verte de lAmérique /n); Tes: perroquets s’y laifforent prendre au lacet & prefque à la main du chaffeur, le bruit des armes ne les effrayoit guère, & ils ne fuyoient pas en voyant leurs compagnons tomber morts ; ils préféroient à la folitude des forets , les arbres plantés près des mai- fons; c’eft-ià que les Indiens les pre- noient trois où quatre fois l’année pour s'approprier leurs belles plimes , fans _ que cette efpèce de violence parûüt leur faire déferter ce domicile de leur choïx {o); & c’eft de-là qu’ à drovande, fur Ha foï de toutes les pré ières relations de l'Amérique, a dit que ces oifeaux S'y montroient naturellement amis de Fhomme, ou du moins ne donnoient pas des fignes de crainte , ils s’appro- choient des cafes en fuivant les Indiens à l'extrémité de nos fufifs : nous étions pour eux « des objets nouveaux qu'ils repardoint avec une « curiofité égale à la nôtre. » Relation de M Forjtrr, dans le Jecond Voyage du Capitaine Cook, tome À, Page 206, {(n) Li, X, decad, »?. (e) Léry, page 174: \ 260. Hifloire Naturelle orfqu ils les y voyoient rentrer, & paroifloient s’affectionner aux lieux habités, par ces hommes paifibles /p ) Une partie de cette fécurité refte encore aux perroquets que nous avons relégués dans les bois. M. de la Borde nous le marque de ceux de la Guyane; ils fe laiffent approcher de très-près fans mé- fiance & fans crainte; & Pifon dit des oifeaux du Brefil, ce qu’on peut étendre à tout le nouveau monde , qu'ils ont peu d’aftuce & donnent dans tous les piéges. Les aras font leurs nids dans des trous de vieux arbréSlpourris , qui ne font pas rares dans leur pays natal, où il y a plus d’arbres tombant de vétufté , que d’arbres jeunes & fains; ils agrandifient Île trou avec leur bec Iorfqu'il eft trop étroit ; ils en garniflent l'intérieur avec des plumes. La femelle fait deux pontes par an, comme tous les autres perro- quets d'Amérique , & chaque ponte eft ordinairement de deux œufs qui, felon Dutertre, font gros comme des œufs {p/ Aldrovande, page 6 53, * des Perroquets. 261 de pigeon & tachés comme ceux de perdrix /q); il ajoute que les jeunes ‘ont deux petits vers dans les narines, & un troifième dans un petit bubon qui leur vient au-deflus de la tête, & que ces petits vérs meurent d'eux-mêmes Torfque ces ‘oifeaux commencent à fe couvrir de plumes /r): ces vers dans les narines des oifeaux ne font pas par- ticuliers aux aras ; les autres perroquets, les cafliques & plufieurs autres oifeaux ‘en ont de même tant qu'ils font dans eur nid ; il y à aufii plufieurs: quadru® -pèdes ; & notamment les finges qui ont des vers dans le nez & dans d’autres ‘pârties du corps ; on Connoîït ces infectes 4 - (q } M arrive aflez fouvent aux aras de pondre un œuf ou deux dans nos contrées tempérées; Aldro- vande en cite quelque exemple. M. le Marquis d’'Abzac noûs apprénd qu'un grand ara rouge à fait chez lui une ponte de trois œufs; ils étoient fans germe ; néanmoins la mère ara étoit dans. une grande _cheleur & demandoit à couver, on lui donna un œuf -de poule qu’elle fit éclore. Lettre de M, le Marquis d’Abzac, datée du chütean de Noyac près Périgueux, Le 21 feptembre 1776. _ -: {r} Hifioire des Antilles, tome I], page 2490 D 262 Hifloire Naturelle en Amérique , fous le nom de vers ma caques ; ils s’infinuent quelquefois dans Ja chair des hommes, & produifent .des ‘abcès difficiles à guérir: on a vu des che- vaux mourir de ces abcès caufés par les vers macaques , ce qui peut provenir de la négligence avec laquelle on traite les chevaux dans ce pays, où on ne les loge “ni ne les panfe. . Le mâle & la femelle ara, couvent nalsliisnpns leurs œufs & foignent les petits; ils leur apportent également à manger ; tant qu'ils ont betoin d’édu- cation , le père & la mère qui ne fe quittent guère , ne les abandonnent point: on les voit toujours enfemble perchés à portée de leur nid. Les jeunesaras s’apprivoifent aifément, & dans plufieurs contrées de l'Amérique, on ne prend ces oifeaux que dans Je nid, & one tend point de piéges aux vieux, parce que leur éducation {eroit trop difficile & peut-être infructueufe; cepen- dant Dutertre raconte que les fauvages des ‘Antilles avoient une fingulière ma- nière de prendre ces oïfeaux wivans ; ils épioientle moment:où ils mangent à ierre - des Perroguets. 263 des fruits tombés; ils tâchoient de les environner , & tout-à-coup ils jetoient des cris, frappoient des mains & faifoient un fi grand bruit, que ces oïfeaux fubi- tement épouvantés , oublioient l’ufage de leurs ailes, & fe renverfoient fur de dos pour fe défendre du bec & des. ongles ; les fauvages leur préfentoient alors un bâton qu'ils ne manquoïient pas de faifir, & dans le moment on des attachoït avec une petite liane au bâton; il prétend de plus qu’on peut les appri- woifer quoiqu'aduites & pris de cette manière violente; mais ces faits me pa- roiflent un peu fufpeéts, d’autant que tous les aras s’enfuient actuellement à {a vue de l’homme, & qu’à plus forte raïfon ils s’enfuiroient au grand bruit /f}). Wafter dit que les Indiens de lIfthme de l'Amérique , apprivoifent les aras comme nous apprivoïifons les pies , qu’ils Jeur donnent la liberté d'aller fe promener le jour dans les bois , d’où ils ne manquent pas de revenir le foir; que ces oifeaux imitent la voix de leur maïtre & le chant (f) Hifioire des Antilles, roue-H, page 24 Fe 264 Hire Narurèlle d’un :oileau qu'il appelle chicali (1 PA Fernandez rapporte qu'on peut leur apprendre à parler, mais qu'ils ne pro- noncent que d’une manière groflière & défagréable ; que quand on les tient dans les maifons, ils y élèvent leurs petits comme les autres oifeaux domeltiques /a). II eft très-für en effet qu'ils ne. parlent jamais auflir-bien que les autres perro- quets; & que quand ils font apprivoifés ; ils ne.cherchent point à s’enfuir. | Les Indiens fe fervent de leurs plumes pour faire des bonnets de fêtes & d’autres parures ; ils fe paflent. quelques-unes de ces belles plumes à travers les joues, 1a cloifon du nez. & les oreilles. [a chair des aras, quoiqu'ordinairement dure: & nôïre n’elt pas mauvaife à manger, elle fait de bon bouillon, & les perroquets en général: font le gibier le plus com- mun des terres de Cayenne, & celui qu'on mange le plus ordinairement. L'’ara eft, peut-être plus qu'aucun (1) Wafñfer; tome IV du voyage de Dampierre, page 231: | (u) Fernandez, Hifl, nov, Hifp, page 38. autre | Us AU be Fr. $ ‘autre di _fujet au mal caduc qui eft plus violent & plus immédiatement mor- tel dans les climats chauds que dans les pays tempérés. J’en ai nourri un des plus grands & des plus beaux de cette tn » qui m'avoit été donné par M." la marquife de Pompadour en 17 ST: il tomboit d’épileplie deux ow . trois fi par «mois , &. cependant il n’a pas laiflé de vivre plufieurs années dans ma campagne en Bourgogne , & il auroit vécu bien plus Jong-temps fr on ne lavoit pas tué : maïs dans l Amérique méridionale, ces oifeaux meurent ordi- nairemeht.de ce même mal caduc , ainfi que tous les autres perroquets qui y font également fujets dans l’état de domefti- cité; c’eft probablement , comme nous l'avons dit dans l'article des ferins , la privation de leur femelle & la furabon- dance de nourriture qui leur:caufe ces accès épileptiques , auxquels les Sauvages qui les'élèvent dans. leurs carbets, pour faire coimmerce. de leurs , plumes, ont trouvé un remède bien fimple ;, c’eft de Jeur entamer l'extrémité d° un, doigt & d’en faire couler une goutte de fang, Oifeaux , Tome Fe. & (HIT M à S | Hifi FO a l'oifeau paroît guéri fur le’ champ, , & ce même fecours réuflit également fur plus fieurs autres oifeaux qui font en domef- ticité fujets aux mêmes accidens. On doit rapprocher ceci de ce que j'ai dit à l'article des ferins qui tombent du mal caduc , &. qui meurent lorfqu ‘ils ne jettent pas une goutte de fanp par le bec ; il femble que la Nature cherche à faire le même remède que les Sauvages ont trouvé. On appelle crampe, dans x Colonies , éet accident épileptique , & on aflure qu'il ne manque pas d'arriver à tous les perroquets en domefticité lorfqu'ils fe perchent fur un morceau de fer, comme fur un clou ou fur une tringle , &c en forte qu’on a grand foin de ne leur. permettre de fe pofer que fur du bois; ce fait qui, dit-on, eft reconñu pour vrai, fémblé indiquer que cet accident, qui n'eft qu'une forte convulfion dans les nerfs ; tient d’aflez près à l électricité dont Patton eft, comme l’on fait, bien plus violente dans le fer que dans le pois, La 2 ne ‘* L'ARA BLEU. (x). : Deuxième efpèce. Dee he Nomenclateurs ont encore fait ici deux efpèces d’une feule; ïls ont nommé la première ara bleu 7 jaune de. * Voyez les planches enluminées, #,° } 6, {ous Ia dénomination de ŸAra bleu d7 jaure du Brefil, (æ) Pfittacus maximus cyanocroceus, Aldrovande ; Avi, tom. Î, pag. 663. — Ror-gelber papagey. Phitacus cyanocroceus, Schwenckfeld , Avi, Sikf pag. 343. — Araraura Braflienfibus. Marcgrave , Fiifé Praf. peg, 206. — Canide, Léry, Voyage au Brefil, page 170. — Canidas, Coréal, Voyage aux Îndes occidenrales , page 176 — Guacamayas. Garci- hflo de la Véga, Hiff, des Incas, tome I, page 282. — Guacamayas. Acofta, Hifloire Nat. des Indes, page 197. — Carinde, Thevet, Sing. de ln France antaré?. page 92. — The great blue and yellow parrot, calkedthe Machao and cochatoon, reélius cahatoon a voces Pfittacus, maximus cyanocroceus. Charleton, Exercit. Pag. 74, Ni 1,7 Onomazr, pag. 66, BLUE À — Pfittacus maximus. cyanocroceus, Jonfion , Avi pag. 21. — Ararauna Brafilienfibus. Ibid. pag, 14 « — Ararauna Brafilienfibus Marcgravii Macao diéuse Willughby , Ornithôl, pag. 773. — Pfittacus maxtus cyanocroceus Aldrovandi. Ibid. pag. 72, — fftacus miaxinés Cyanocyoceus Aldrovandi. Ray, Synéh arte M r <<" dE. Ole + 30 NS "IR L 2 vA = OP 1 D 0 pe EN e : < à. Le kè te | Me. ASE _ 268 Hifioire Naturelle ra Ê F é, * 43 » RATER Fete | da Jamaïque, & la feconde ara bleu & jaune du Brefil; mais ces deux oïifeaux font non-feulement de la même efpèce, page 28,n.° 1, — Canide lorï. Ibid. pag. 181, n,° 5. — Pfiitacus maximus altr Jonflonit, ararauna Braf- filienfbus, Marcgravii hararaoua , aras bleu. Barrère, Franc. équ'nox, page 145. — fittucus maxinius cyane- croceus Jenftoni', idem. Ornithol, claf. 111, Gen. 2, Sp. 6. — Blew Macaw, femelle du perroquet de Macao. Allin, tome [Il, page s. — The great Maccaw, . Wfittacus maximus Aldrorandi, Sloane, Voyag. of Jamaïc, pag. 296. — The blue and yellow Maccaw,. Pfittacus maximus cyanocroceus. Edwards , Hift, of Birds, pag. 159. — Pirtacus macrouras Jupra cœruleus , genis nudis, lineis ga Pfittacus araraura Linnæus, Syf, Na, ed. X, pag. 96. — Pfirtacus vertice viridi, caudä cyanea. Klem, Avi, ag. 24, n° 2. — Pfiracus maximus cæruleo varius , caudä produétä. Browne , Hifk Nat, of Jamaïc, pag 472. — Blue and yellow Macaw. Nat. hift, of Guyane, pag. 155. — Pfitacus major longicaudus ; ” fuperné cyaneus , inferne croceus , gents nudis , candidis , rectricibus fuperné cyaneis inferné croceis...... Ara Jamaïcenfis cyano-crocea. Briffon , Orrithol, tome IV, page 191. — Pfitacus major longicaudus , fuperné cyaneus inferné croceus ; fyncipite viridi : tæniä tranfverf4 Jb gutture nigrä ; genis nudis , candidis , Fueis plumofis #hyis flriaris ; reétricibus mferné luteis , fuperné cyaners, latvalitus interiis ad violaceum incünantibus. . Ara@\ Brafilienfis cyaneo-crocea. Ybid, pag. 193, & planch 20, — Le grand perroquet bleu. Salerne , Ornith{, page 62. as RSS ON Li * »' : 2 14e, Péri, % - mais encore des mêmes ÉÉTUS E z CE + > ÿ 2 Fer SRE LE À É Lg 4123 _ DANS € ALT br le D 0 Fe LD MÉLIVE SES PÉRENrI TE: A LAS 42 re Fr dr at | £ 4 CUS Be CRE LT 1 à £ Fr 4 SALES 4 pa F4 F2 Ér ZÆ contrées dans les climats chauds de l'Amérique mére dionale; lerreur de ces Nomenclateurs vient vraifemblablement de la méprife _ qu'a fait Albin, en prenant le premier de ces aras bleus pour la femelle de lara rouge; & comme on a reconnu qu'il nétoit pas de cette efpèce, on a cru qu’il pouvoit être différent de l’ara bleu commun, mais c’eft certainement le même oïifeau; cet ara bleu fe trouve dans les mêmes endroits que l’ara rouge ; il a les mêmes habitudes naturelles, & ül eft au moins aufli commun. Sa defcription eft aifée à faire, car ïl eft entièrement bleu d’azur fur le deflus du corps , les ailes & la queue; & d’un beau jaune fous tout le corps /y); ce Ses (y) « L'autre nommé canidé, ayant tout le plu- mage fous le ventre & à l’entour du cou auffi jaune « que fin or; le deflus du des, les ailes & la queue « d'un bleu fi naïf qu'il n’eft pas poffible de plus: « vous diriez à le voir qu’il eft vêtu d’une toile d’or & par-deflous, & émantelé de damas violet figuré par. « deffus, » Léry, Voyage au Brefil, Paris, 1KFd page 171, lhévet ne caraétérife pas moins bien les deux efpèces d’aras : « Nature s’eft plue à portraire ce bel oifeau , nommé des Sauvages, carinde, le « M ii | han es oi étre jaune , “as jam, j Ds tu eff beau Fr OUES à Les aras bleus ne & élènt HE: avec les aras rouges, quoiqu'ils fréquen- tent les mêmes lieux, fans chercher à fe faire la guerre : ils ont quelque. chofe de: différent dans la voix; les Sauvages _ reconnoiffent les rouges & les bleus fans les voir, & par ieur feul cri: ils 4 à k + Fuck * F3 Fe: # revétant d'un fi plaifant & beau plumage , 4 “L » eft: impoffble de n’en admirer telle ouvrière, Cet » oïfeau n'excède point Îa grandeur d’un corbeau, » & fon plumage, depuis le ventre jufqu’au gofier , » eft jaune comme fin or ; les aïles & Ja queue , la- » quelle il a fort longue, ne de couleur de fn azur, » À cet oifeau fe trouve un autre femblab'e en grof- » feur, mais différent en couleur; car au lieu que » l’autre a Île plumage: j jaune, celui-ci l'a rouge eomme fine écarlate & le refle azuré, » S1 ingularités «le la France peer ique , par Thevet, Paris, 1$ 5 #, 24° VER (z) Can'dé jouve, canidé jouve, heura oncébe, Léry, page 173. PE. | prétendent que ceux-ci né Pronnine pas sh uinéenent ara La). ia [F7] ; : 25 NT : + L'ARA VERT. @ Troifieme efèces PARTS É AR A vert eft bien: plus x raré que. Para rouge & l’ara bleu; ilieft aufi bien Oit comptér pie REF ‘& Pon n'en L (a) Coréal indique les aras fous les noms de canidas & d’arar, qu'ils portent, ditil, au Brefil. Voyage aux Indes occidentales Paris, 1722 , tome, page 179, Dampier défigre ceux de fa baie ‘de Tous-les-Saints, par les noms de siacam & jackons, Nouveau Voyage autour du monde, Roren ; s 73 S, 1ome IV, page 65. * _Woyez les planches eniuminées, 2° 387, (ous la dénomination de / Ara vert du Bref (8) Maracana Braflienfbus fecurda. MÉnIr ; Hif, Nar, Braf. pag. 207. — Maracana Brafilien- bus fecunda, Jonfton, Av page 142, — Maracana Bralilienfibus fecunda Marcgravi, Wi lughby. Ornithol, pag. 74. — Maracana arare , id eft, Macai fpecies minor, Ray, Syropf. avr, pag, 29, n° $. — The fmall macaw. Meratone alrera Brafilienfihus. Sloane, Voyag, of Jamaiïc, pag. 297. — The Brafilian green #achaw, L'ara vert “du Brefil. Edwards, Glan, BARRE iii CP Tes CE DNS b L * 2 4.4 és © re E- ET re DAT à ER à PORT" Conte Ts SR NA se CE ÆS D aÈ Es £ ES ET IZ ÉARS RER EE dE Perroquetss… ANR A HT LS ed à SOA ENT NET JTE AGREE et qu'une elpeèce , quoique _clateurs en aient encore fait deux, parce qu'ils l'ont confondu avec une perruche verte qu'on a appelée perruche ara , parce qu’elle prononce aflez diftinétement le mot ara, & qu'elle a la queue beaucoup plus longue que les autres perruches , mais ce n’en et pas moins une vraie per- ruche , très-connue à Cayenne & très- commune , au lieu que Para vert y eft fr rare , que les habitans même,.ne le pag, 41, avec une bonne figure coloriée, pl 229. K.? 22 f — Pittucus major longicaudus viridis ; [yncipite à tam utrimque fecundum maxillam inferiorem caflaneo- purpurafcentibus ; vertice cæruleo ; marginibus ‘alarumt coccineis ; calcaneïs ;rubro circumdatis ; genis nudis , candidis , lineis plumofis nigris flriaiis ; rectricibus fuperné în exortu viridibus, apice cæruleis fubtus obfcuré rubris , à Ara Brafilienfis viridis, Briflon , Ornithol, tome IV, page 199. — Pfttacus major longicaudus , faturaté : viridis ; macul in [yncipite fufca ; vertice viridi-cærulef- cente ; macul& in alarum exortu miniatä , genis nudis , candidis , lineis plumofis nigris flriatis ; reétricibus fupernë prima medietare viridibus alterä cyaneis, Jubtus faturaté rubris, . Aya Brafilienfis erytrochlora, Xbid. pag. 202; — Pfttacusemacrourus viridis, gents nudis, remigibus reltribufque cæruleis, fubtus purpurafcentibus . ... Pfitiacus feverus. Linnœus, Syff, Nar, ed, X, Gen.44, Sp. 5: — Autre maracanas , qui eft une petite efpèce d'ara ou de macan, Salerne , Ornithol, page 637" DE < DES des Perroquets, 27% connoiffent pas, & que lorfqu’on leur en parle, ils croient que c’eit cette perruche. M. Sloane dit que le petit miaca0 Ou petit ara verr, eft fort com- mun dans les bois de la Jamaïque : mais Edwards remarque , avec raifon , qu'il _s’eit trompé , parce que quelques recher- | ches qu’il ait faites , il n'a jamais pu s’en procurer qu’un feul par fes correfpon- dans ; au lieu que s’il étoit commun à la Jamaïque , il en viendroit beaucoup en ‘Angleterre; cette erreur de Sloane vient probablement de ce qu’il a, comme nos Nomenclateurs , confondu la perruche verte à longue queue avec lara vert. Aurefte, nous avons cetara vert vivantæ il nous a été donné par M. Sonini de Manoncour , qui la eu à Cayenne des Sauvages de lOyapoc, où il avoit été pris dans le nid. Sa longueur , depuis l'extrémité ‘du bec jufqu’à celle de la queue , eft d’en- viron feize pouces; fon corps, tant en. deflus qu’en- tons , eft d’un vert qui, fous les difiérens afpeéts , paroïît ou éclatant & doré, ou olive-foncé; les grandes & petites: pennes de aile font M v NUE | Fifoire Naturelle : d’un bleu d’aisue-marine fur fond brun, doublé d’un rouge de cuivre ; le deffous de la queue eft de ce même rouge , & le deflus eft peint de bleu d’aigue-marine fondu dans du vert-d’olive ; le vert de la tête eft plus vif & moins chargé d’oii- vâtre que le vert du relte du corps ; à la bafe du bec fupérieur , fur le front, eft une bordure noire de petites plumes effilées qui reffemblent à des poils ; la peau blanche & nue qui environne les yeux , eft aufli partemée de petits pin- ceaux rangés en lignes des mêmes poils noirs ; l'iris de l’œil eit jaunâtre. Cet oifeau auffi beau que rare, eft encore aimable par fes mœurs fociales & par la douceur de fon naturel ; il-eft bientôt familiarifé avec les perfonnes qu'il voit fréquemment ; il ‘aime leur accueil, leurs carefles & femble chercher à les leur rendre , Inais il repoudle celles des étrangers , & fur-tout celles des enfans qu'il pourfuit vivement & fur lefquels il fe jette ; il ne connoït que fes amis. Comme tous les perroquets élevés en domefticité, il fe. met fur le doigt dès qu’on le lui préfente . il fe tient aufli PU Perroquets. 7 75 pe fur le bois ; mais en hiver & même en été, dans fes temps frais &. pluvieux , “préfère d’être fur le bras ou fur l’épaule, fur-tout fi les habillemens font de laine; car en général if femble fe plaire beau- coup fur le drap ou fur les autres étoffes de cette nature qui garantiflent le mieux du froid : il fe plait aufir fur les four- neaux de la cuifine , lorfqu'ils ne font pas tout-à-fait refaite: & qu'ils confer- vent encore une CHA douce. Par la même raifon il femble éviter de fe pofer fur les corps durs qui communiquent du froid, tels que le fer , le marbre, le verre, &c. & même dansles temps froids & _ pluvieux de l'été, il friflonne & tremble fi on fui jette de l'eau fur le corps; cependant il fe baigne volontiers pendant _les grandes chaleurs & trempe fouvent fa tête dans l’eau. .… Lorfqu'’on le gratte légèrement , il étend les aïles en s’accroupiflant, & ïl _ fait alors entendre un fon défagréable , aflez femblable au cri du geai, en fou- levant les ailes & hériflant fes plumes ; _& ce cri habituel paroït être l’expreflion du plaifir comme celle de l’ennui: d’au- M v; _. » L Dale t Je Lio =" pee - LM EURE Les VELCRO 27 è. H Hire : Nanvelle tres fois il fat un cri bref & aigu qui eft moins équivoque que Île premier, & qui exprime la joie ou la fatisfation, car il le fait ordinairement entendre … lorfqu’on lui fait accueil ou lorfqu'il voit venir à lui les perfonnes qu'il aime ; c’eft cependant par ce même dernier cri qu'il manifefte fes petits momens d'impatience & de mauvaife humeur. Au refte, il n’eft guère poflible de rien flatuer de pofitif fur les différens cris de cet oiïifeau & de fes femblables , parce qu'on fait que ces animaux , qui font organifés de manière à pouvoir contrefaire Îes fifflemens, les cris & même la parole , changent de voix prefque toutes les fois qu’ils entendent quelques fons qui leur plaifent & qu'ils peuvent imiter. Celui-ci eft jaloux ; il left fur-tout des petits enfans qu'il voit avoir quelque part aux carefles ou aux bienfaits de fa mai- trefle; s’il en voit un fur elle, il cherche auflitôt à s’élancer de fon côté en étendant les ailes ; mais comme il n’a qu’un vol court & pefant, & qu’il femble craindre de tomber en chemin, il fe borne à lui PIRE ET EE D des Perroquetss 277 témoigner fon mécontentement par des geftes & des mouvemens inquiets & par des cris perçans & redoublés, & il con- tinue ce tapage jufqu’à ce qu'il plaife à fa maïtrefie de quitter l’enfant & d’aller le reprendre fur fon doigt: alors ïl lui en témoigne fa joie par un murmure de fatisfaétion , & quelquefois par une forte d'éclat qui imite parfaitement le rire grave d’une perfonne âgée : il n'aime pas non plus la compagnie des autres perroquets, & fi on en met un dans la chambre qu'il habite, ïl n’a point de bien qu'on ne l'en aït débarraflé. I femble donc que cet oifeau ne veuille partager , avec qui que ce {oit, la moin- dre carefle ni le plus petit foin de ceux qu'il aime, & que cette efpèce de jaloufie ne luï eft infpirée que par l’atta- chement; ce qui le fait croire, c’eft que fi un autre que fa maïîtrefle carefle le même enfant, contre lequel il fe met _ de fi mauvaife humeur , il ne paroïît pas s’en foucier & n'en témoigne aucune inquiétude. Il mange à peu-près de tout ce que nous mangeons ; le pain , la viande de 278 Hi FER Narwèle: | bœuf, le poiflon frit, la pâtifierie, & le fucre fur-tout, font Love de fon goût, néanmoins il elle. leur préférer Îles pommes cuites qu'il avale avidement, ainfi que les noifettes qu'il cafle avec fon bec, & épluche enfuite fort adroi- tement entre fes doigts, afin de n’en prendre que ce qui eft mangeable ; 4 fuce les fruits tendres au lieu de les mâcher, en les preffant avec fa langue contre la mandibule fupérieure du bec, & pour les autres nourritures moins tendres, comme le pain , la pätifferie, &c. il les broïie ou les mäche, en appuyant l'extrémité du demi-bec in- férieur , contre l’endroit le plus concawe. du fupérieur ; mais quels que foient fes alimens, fes excrémens ont toujoursété d’une couleur verte & mélée d’une efpèce de craie blanche , comme ceux de la plupart des autres oifeaux , excepté les temps où il a été malade, qu'ils étoient d’une couleur orangée ou jau- nâtre - foncé. Au reîfte, cet ara, comme tous les autres perroquets , fe fert très-adroite- ment de fes pattes ; il ramène en avant des Perroquets. 279 le doigt poftérieur pour faifrr & retenir les fruits & les autres morceaux qu’on lui donne , & pour les porter enfuite à fon bec. On peut donc dire que les ‘perroquets fe fervent de leurs doigts, à peu-près comme les écureuils ou les finges ; ils s’en fervent aufli pour fe fufpendre & s’accrocher; l’ara vert, dont il eft ici queftion, anse prefque toujours ainfr accroché dans les fils de fer de fa cage. Les perroquets ont une autre habitude commune que nous avons remarquée fur plufieurs efpèces diffé- rentes ; ils ne marchent, ne grimpent fine defcen dent jamais fans commencer par s’accrocher ou s’aider avec la pointe de leur bec; enfuite ils portent leurs pattes en avant pour fervir de fecond point d'appui: ainfi ce n’eft que quand ils marchent à plat qu’ils ne font point ufage de leur bec pour changer de lieu. Les narines dans cet ara, ne font point vifibles , comme celles de la plu- part des autres perroquets ; au lieu d’être fur la corne apparente du bec, elles font gachées dans les premieres petites plumes * be UE LA UE 3 p C SITE + in & 280 Hi oire Naturelle qui. recouvrent fa bafe de la mandibu R fupérieure qui s élève & forme une cavité à fa racine ; quand l’oifeau fait effort pour imiter quelques fons difficiles, on remarque aufr que fa langue fe replie alors vers l'extrémité, & lor{qu'il mange il la replie de même ; faculté re= fufée aux oïfeaux qui ont le bec droit & la langue pointue, & qui ne peuvent la faire mouvoir qu’en la retirant on en l’avançant dans fa direétion du bec. Au refte , ce petit ara vert eft auflr & peut. être plus” robulte que la plupart des autres perroquets ; il apprend bien plus aïfément à parler, & prononce bien plus diftinétement que f'ara rouge & Flara bieu ; il écoute les autres perroquets & s’inftruit avec eux; fon cri eft prefque femblable à celui des autres aras, feu- lement ïl n’a pas la voix fi forte à beaucoup près, & ne prononce pas fi diftinétement ara. On prétend que les amandes amères font. mourir les perroquets , mais je ne m'en fuis pas afluré , je. fais feulement : que le perfil pris, même en petite quantité, & qu'ils femblent aimer FÉES \ À + / Rd LEUR PLVII pag.280 L'ARA VERT. ARR Gars ft NES D = + ELLE Ll a, A" Er RU PE peer LE RARES Cas Aie = RE A | fs CRT PRET, FE Le ; ETIRES V2 À D: AL # = AR Ms Perroquets.… ia 8 L. “coup 5 Het fait grand mal ; dès qu’ils en ont mangé, il coule ft leur bec une liqueur épaifle & gluante , & ils meurent enfuite en moins d'une heure ou deux. | _ I paroît qu “il y a dans Hit de Vara vert, la même variété de races ou dHividus que dans celle des aras rouges ; du moins M. Edvyards a donné laras vert /c) fur un individu de la . première grandeur , puifqu'il trouve à l'aile pliée treize pouces de longueur, & quinze à la plume du milieu de la queue ::cet ara vert avoit le front rouge ; les pennes de laile étoient bleues , ainfr que le bas du dos & le croupion. M. Edwards appelle [a couleur du de- dans des ailes & du deffous de la queue un vrangé-obfcur ; c’elt apparemment ce rouge bronzé fombre que nous avons vu à la doublure des ailes de notre ara vert; les plumes de la queue de celui dant ane rouges en-deflus & terminées de bleu. Le À The great green maccauw, Glan. part. IF, planche 313, page 224. RACE RE L'ARA NOIR | Quarième déc. ati RS C ET aaa le plumage noir avec des reflets d’un vert luifent, & ces couleurs mélangées font aflez femblables à à celles Re À 5 À _ du plumage de l’ani, Nous ne pouvons, ‘qu'indiquer l’efpèce de cet ara qui eft connue des Sauvages de la Guyane; mais que nous n'avons pu nous pro- curer: nous favons feulement que cet oifeau diffère des autres aras par quel- ques habitudes natureiles ; il ne vient jamais près des habitations , & ne fe tient que fur les fommets fecs & ftériles des montagnes de roches & de pierres, If paroît que c’eft de cet ara noir que de Laët a parlé fous le nom d’araruna ou machao, & dont il dit que le plumage éft noir , mais fi bien mélé de vert, qu'aux rayons du foleil, il brille adinira blement ; il ajoute que cet oifeau a les pieds jaunes, le bec & les yeux rou- “4: Ÿ £a = ara d | _ varié se 230 has , comme anste AS _ l'avons dit , il n’y a point d’aras ds les grandes Les _& nous avons païlé _de cette perruche à ES ee Hi RAT ches de ; ancien continent. EST ue B'ÉAE = ES # ra ë ES se < À {d) Déi Laër, 2 TEE hits: Page «< 4 490. - {e): Oruithol, tome IV, page 197: n 284 Hifloire Nawrele LES AMAZONES rr LES CRIKS. N OUS appellerons Perroguets ama- zones , tous ceux qui ont du rouge fur le fouet de l’aile: ils font connus en Amérique fous ce nom, parce qu'ils viennent originairement du pays des Amazones : nous donnerons le nom de Criks, à ceux qui n’ont pas de rouge fur le fouet de l'aile, mais feulement {ur l'aile; c’eft auffi le nom que les fauvages de la Guyane ont donné à ces perro- quets, qui commencent même à être connus en France fous ce même nom ; ils diffèrent encore des amazones, 1.” en ce que Île vert du plumage des amazones eft brillant &.même éblouiffant, tandis que le vert des criks eft matte & jaunûtre; 2." en ce que les amazones ont la tête couverte d’un beau jaune très-vif, au lieu que dans les criks, ce jaune eft obfcur & mêlé d’autres couleurs ; 3.° en ce que ST ORAN RMS SRE RE RE RE ST txcr Fa CE à ren Knte ni 3 N F1 ne EN QE T4 ES NS TRS RES NE « r L je Ç es F “des Perroquetss 238$ les criks font un peu plus petits que les amazones, lefquels font eux-mêmes beaucoup plus petits que les aras ; 4.° les amazones font très-beaux & très-rares , au lieu que les criks font les plus com- muns des perroquets & les moins beaux : ils font d’ailleurs répandus par-tout en grand nombre , au lieu que les amazones ne fe HOUR guère qu ’au Para & dans quelques autres contrées voifines de la rivière dés Amazones. | Mais les criks ayant du rouge dans les ailés , doivent être ici rapprochés des amazones, dont ce rouge fait le caractère principal; ils ont auffi les memes habi- tudes naturelles ; ils volent également en troupes nombreufes , fe perchent en grand nombre dans les mêmes endroits , _& jettent tous enfemble des cris qui fe font entendre fort loin; ils vont aufii dans les bois ; foit fur les hauteurs, foit dans les lieux bas & jufque dans les favannes noyées , plantées de. palmiers common & d'avouara, dont ïls aiment . beaucoup les fruits , ainfi que ceux des gommiers élafliques, des bananiers, &c. is mangent donc de. beaucoup plus à SÉRIE + 40e ERP RRENERRERT Re ARR DRE 286 Hifloire Naturelle d’efpèces de fruits que les aras, qui ne fe nourriffent crdinairement que de ceux du palmier-latanier ; & néanmoins ces fruits du latanier {ont fi durs, qu’on a peine à les couper au couteau; ils font ronds & gros comme des pommes de rainette. | = Quelques Auteurs /a) ont prétendu que la chair de tous les perroquets d’A- mérique , contracte l’odeur & la couleur des fruits & des graines dont ils fe nour- riflent; qu'ils ont une odeur d’ail lorf- qu'ils ont mangé du fruit d’acajou , une faveur de mufcade & de gérofle lorfqu'ils ont mangé des fruits de bois d'inde; & que leur chair devient noire lorfqu’ils fe nourriffent du fruit de génipa, dont le fuc , d’abord clair comme de l’eau, de- : vient en quelques heures auflr noir que de l’encre. Ils ajoutent que les perroquets deviennent très-oras dans Îa faifon de la maturité des goyaves, qui font en effet fort bons à manger ; enfin que la graine (a) Dutertré , Hiftoire des Antilles, rome I], page 251. Labat, Nouveau voyage aux ïles de f'Amérique , tome I], page 1 594 4 AA Ati Le PE à EP es 3 Één de coton les enivre au prise qu'on peut les prendre avec la main. - Les amazones, les criks & tous les. autres perroquets d'Amérique font ,. comme les aras , leurs nids dans des trous de vieux bre creufés par des pics où charpentiers, & ne pondent également que deux œufs deux: fois: par.:an , que ke mâle & la femelle couvent: alterna= tivement; on aflure.qu’ils ne renoncent jamais leurs nids, & que quoiqu’on ait touché & manié leurs œufs, ïls ne fe dégoutent pas de les couver comme font ja “plupart des autres oïfeaux. Ils s’at- troupent dans la faifon de leurs amours, pondent enfemble dans le même quartier & vont de: compagnie chercher leur nourriture; lorfqu’ils font raffafés , ils font un caquetage continuel & bruyant, changeant de place fans cefle , allant & revenant d’un arbre à l'autre ; jufqu’à ce que F obfcurité de a nuit & a fatigue du: mouvement , des. forcent à fe repofer & à dormir : le matin on les voit fur les branches dénuées de feuilles dès que le foleil commence à parottre ; ils y reftent tranquilles jufqu’à ce que a rofée qui a Firm ETES dette Æ. LE > ‘des Perroquets. R. 2 87 RS. OR CT TS ee LV ET TETE QU CT SENS SOINS SNS br + RE Lt SE RUES à Et pi J { : pd MR | + … 288 Hifloire Nararélle | humecté leurs plumes foit diflipée, & qu'ils foient réchauffés ; alors ils partent tous enfemble , avec un bruit femblable à celui des corneilles grifes, mais plus fort; le temps de leurs nichées eft Ja faifon des pluies /b). sal D'ordinaire les Sauvages prennent les perroquets dans le nid , parce qu’ils font plus aïfés à élever & qu'ils s’'appri- voifent mieux ; cependant les Caraïbes, felon le P. Labat, les prennent aufli dorfqu'ils font grands ; ils obfervent, dit-il, les arbres fur lefquels ils {e perchent en grand nombre le foir, & quand la nuit eft venue , ils portent aux environs de l'arbre des charbons allumés , fur lefquels ils mettent de la gomme avec du piment vert; cela fait une fumée épaïfle qui étourdit ces oïifeaux &.1es fait tomber à terre ; ils les prennent alors, leur lient les pieds & les font revenir de leur étourdiflement en leur jetant:de l’eau fur la tête /c); ïls les abattent (b) Note communiquée par M, de 1a Borde, Médecm du Roiï à Cayenne. {[c) Labat, Nouveau Voyage aux îles de’l'Amé- rique ; rome 11, page 2, aufli , sr Perroguets; 2 8 ÿ | ai , fans les blefler beaucoup, à ft de flèches émouflées /4). Mais lorfqu’on les prend ainfi vieux, ils font difficiles à priver ; il n’y a qu’un feul moyen de les rendre doux au point de pouvoir les manier, c’eft de leur fouffler de la fumée de tabac dans Île bec, ils en relpirent aflez pour s’enivrer à demi, & ils font doux tantiqu'ils (ont ivres ; après quoi on réitère le même camouflet s'ils deviennent méchans , & ordinairement ils ceffent de l’être en peu de jours; au refte, on n’a pas l’idée de a méchanceté des perroquets fauvages ; ils mordent cruellement & ne démordent pas, & cela fans être provoqués. Ces perroquets pris vieux n'apprennent Lise que très- imparfaitement : à parler. On fait la même opération de la fumée de tabac pour les empêcher de cancaner, c’eft le {d) « Lé fauvages du Brefil, qui ont grande induftrie à tirer de l'arc, ent s flêches moult « longues, au bout defquelles ils mettent un bourlet « de coton, afin que tirants aux papegatits, ils les « abattent fans les navrer; car les ayant étonnés du « coup, ne hiffent de fe guérir puis après. » élen , Nat, des oifeaux, page 29 71 Oifeaux, Tome XL, T4 SN 290 Hifoire Nanrèlle . mot dont fe fervent les François d'Amé- rique, pour exprimer leur vilain cri, & ils ceflent en effet de crier lorfqu’on leur a donné un grand nombre de camouflets. Quelques Auteurs /e) ont prétendu que les femelles des perroquets n'ap- prenoient point à parler, mais c’eft en même temps une erreur & une idée contre nature; on les inftruit aufli aifé- ment que les mâles, & même elles font plus dociles & plus douces. Au refte, de tous les perroquets de l'Amérique, les amazones & les criks font ceux qui font les plus fufceptibles d'éducation & de limitation de la parole, fur-tout quand ils font pris jeunes. Comme les Sauvages font commerce entr'eux des plumes de perroquet , ils s'emparent d’un certain nombre d'arbres fur lefquels ces oiïifeaux viennent faire. leurs nids ; c’eft une efpèce de propriété dont ils tirent le revenu en vendant les perroquets aux étrangers, & commer- {e) Friçch, &g, … des Perrogueis. 291 çant des plumes avec les autres Sauvages : ces arbres aux perroquets paflent de père en fils, & c’eft fouvent le meilleur immeuble de la fucceflion /f) (f) Fernandez, Hifl, nov, Hifpa pags 3 Ba NAN ENCRES LT ES EUX RSS - CE D'LA Ÿ ve PTT > LE. + ES Se En 2 LÉ © 5e ver : LA SU EN 30% Hflore Narurélle LES PERROQUETS AMAZONES N OUS en connoiflons cinq efpèces indépendamment de plufieurs variétés. La première eft l’ Amazone à tête jaune; & la feconde , Îe Tarabé ou Amazone à tête rouge ; la troifième , F Amazone à tête blanche; da quatrième , lAma- zone jaune; &la cinquième , l'Aourou-. couraou. MEET PAS L'AMAZONE À TÊTE JAUNE. (4) Première efpèce. Re T oifeau a le fommet de Ia tête . d'un beau jaune vif; la gorge , le cou, 1g) Pftacus major viridis alarum coffä Juperné rubente, Perroquet amazone, Barrére, Franceéquimox. page 144 =— Perroquet de la riv.ère des amazones, de 4 L .# des Perroquefss 297 %e deffus du dos & les couvertures fupérieures des ailes d’un vert.brillant; la poitrine & le ventre d’ un vert un peu jaunâtre; Île fouet des aïles eft d'un rouge : vif ; les pennes des ailes font variées de vert, de noir, de bleu-violet & de rouge ; les deux pennes extérieures de chaque côté de la queue ; ont leurs barbes intérieures rouges à l’originé de a plume; enfuite d’un vert-foncé jufque vers l'extrémité qui eft d’un vert-jau- nôtre; les autres pennes font d’un vert- foncé, & terminées d’un vert-jaunâtres le bec eft rouge à la bafe, & cendré fur le refte de fon étendue; liris des yeux eff jaune : les pieds font gris & les ongles noirs. Labat, Nouveau Voyage aux ïles de l'Amérique, tome 11, page 2 17.— Pfirracus macrourus viridis, genis audis, humnerts coccineis, Pfittacus nobils, Linnæus, SyfE. Nat. ed, X, pag. 97. —— Pfitracus major brevi. caudus , viridis , inferné ad luteum vergens, coli pennis in apice nigro marginatis ; vertice luteo ; remigibus guinque intermediis exterins fuperné prim& medictate vubris ; rectricibus quatuor utririque extimis, intérius prima medietate rubris, dein Jaturaté viridibus, apice luteo-viridibus , rubro mixtis. . ... Pfittacus amazouicus Drafilienfis. Briflon, Orxithol, tome IV, page 272, planche 26, figure r, 3 N n] 2 4 Hifforre Narbble Nous devons obferver ici que M .Lin- nœus a fait une erreur, en difant que ces oifeaux ont les joues nues / pfittacus £enis nudis ), ce qui confond mal-à- propos les perroquets amazones avec les aras, qui feuls ont ce caractère: les amazones ayant au contraire des plumes fur les joues, c’eft-à-dire , entre le bec & les yeux, & n'ayant, comme tous les autres perroquets, qu’un très-petit cercle de peau nue autour des yeux. V°A'RTETFSESS OU ESPÈCES VOISINES DE L’'AMAZONE À TÊTE JAUNE. {r y a encore deux autres efpèces voifines de celle que nous venons de. décrire, & qui peut-être n’en font que des variétés. I. LA première que nous avons fait repréfenter dans nos planches enlumi- nées , 2.” 212, fous la dénomination de perroquet vert © rouge de Cayenne, “des » Aérien AS. °$ 4 n'a été indiquée par aucun Naturalille, | quoique cet oïfeau foit connu à Ia Guyane, fous le nom de bdtard ama- _ gone ou de demi-amazone: Von prétend qu’il vient du mélange d’un perroquet amazone avec un autre perroquet. Îl eft en effet abâtardi fi on veut le comparer PE l'efpèce dont nous venons de parler ; Car il n’a point le beau jaune fur la tête, mais feulement un peu dé jaunäâtre fur le front près.de la racine du bec; le vert de fon plumage n’eft pas auffi AU, il eft d’un vert-jaunâtre, & il n y a que le rouge des ailes qui foit femblable & placé de même ; il y a auffis nuance de jaunätre fous Ia queue ; fon bec eft rougeâtre & fes pieds font gris ; fa gran- deur eft égale , ainfr on ne peut guère douter qu'il ne tienne de très-près à lefpèce de l’amazone. II. LA feconde variété a été pre- miérement indiquée par Aldrovande /4), (k) Pfirtacus poikilorinchos. Adrovande, Avi, tom. Î, pag. 170. — Pfirtacus poikilorinchos. Jonfton, Avi pag. 22, — ff ttacus poiktlorinches, Charleton, Exercit. pag. 74, n° 5; & Onomazt. pag. 67, n° $a jüÿ 296 Hifloire Naturelle à À | & fuivant fa defcription elle ne paroît différer de notre premier perroquet amazone que par les couleurs du bec, que cet Auteur dit être d’un jaune couleur d’ocre fur les côtés de la man- dibule fupérieure, dont le fommet eft bleuâtre fur fa longueur , avec une petite bande blanche vers l’extrémité ; la man- dibule inférieure eft auflr jaunâtre dans fon milieu, & d’une couleur plombée dans le refte de fon étendue; mais toutes les couleurs du plumage , la grandeur & la forme du corps étant les mêmes que celles de notre perroquet amazone à tête jaune , il ne nous paroît pas douteux que ce ne foit une variété de cette efpèce. — Pfittacus poikiorinchos, Aldrovandi, W iughby , Orrithol, pag. 744 Pfirtacus pothïlorinchos Aldrovandi, Ray, Synopf. avi, pag. 30, n° 3.— Pfittaeus major brevicaudus viridis , inferné ad luteum vergens; verticé lateo ; remigibus quibufdam intermedirs exterius fuperne in medio rubris ; rectricibus quatuor utrinique extimis im exortu exterius viridibus , inrerius Luteis, dein rubris, versus apicem viridibus, apice luteis...... Pfittacus amagonicus poikilorinchos. Briflon , Ornithol, tome IV, page 270. — Perroquet à bec bariolé. Salerne, Orrithol, pag. 64 | . des Perroquess… 29 7 dE TARA B É _ ov AMAZONE À TÊLE ROUGE, fi) Seconde eJpéce. C E Perroquet, décrit par Maregrave comme naturel au Brefil, ne fe trouve point à la Guyane : il a la tête, la poi- trine , le fouet & Île haut des ile rouges; & c'eft par ce caractère qu'il doit être réuni avec les perroquets amazones ; tout le refte de fon plumage eft vert, le bec & lies pieds font d’un cendré- obfcur. (i) Tarabe Brafilienfibas, Marcorave, Hif, Nas, Braf. pag. 207, — Tarabe Brafiüenfibus, Jonfton ; Avi. page 142, — Tarabe Braflienfibus Marcgr aviie Willughby. — T'arabe, Ray, Synopfe avi, p.33,n. Le — Pfittacus major brervicaudus , viridis ; capite, gutture, colle inferiore , pectore à FAT ER alarum fuperio- Yibus minmis rubris; reclricibus viridibus. ....., Pfittac:s Brafilienfis ervthrocephalos. Briflon , Ornitk, tome IV, page 240, — — Jarabe, Salerne, Oruithol, page 69, De 5e N v. à TR Last PT sr : ES ES à. 208 Hifloire Naturélle *L'AMAZONES À TÊTE BLANCHE. (K) Troifième efpèce. IL feroit plus exact de nommer ce perroquet à front blanc, parce qu'il n’a gucre que cette partie de la tête blan- che; quelquefois ie blanc engage aufli * Voyez les planches enluminées, »,° 549, fous 4 dénomination de lerroquet de la Martinique ; & 2° 735, fous celle de Perroquet à fronr blanc dà Sénégal, Nora. Ces deux oïieaux n'en font qu'un; & sil eft doublé, c’eft parce que nos deffinateurs ont été trompés par Findication du climat. H eft für que ce perroquet eft d'Amérique, & en mème temps très-probable qu’il ne fe trouve point en Afrique. (A) Pfittacus leucocephalus, Aldrovande, An . tom, Î, pag. 670. — Quiltoton tertium pfittaci genus, Fernandez, Al, nov, Hifp, pag. 37, cap. 119. — Papagallo. Olina, pag. 23. — Ffirtacus leucoce- phalus. Jonfton, Avi, pag. 22. Pfittacus major, Ibid. planche 14. — Pfiuacus leucocephalus, Charleton , Exercit, pag. 74, n° 7; & Onomazh pag, 67, n.° 7. — Pfitracus leucocephalus Aidrovandi, Wïiluohbv, Ornir, pag. 75. —— Pfittacus leucoc/phalus Aldrovandi, Ray, Jynopl avi pag. 313 5° 55 & page 1819 ne 7s D RE PAR ET à — TRAUOS MR US AA INT REZ ds : Fr A 2 £ 12° 25 À Er | x DOME TE | | E Aer 4 7 pi. _ des Perroquets. 208 _- l'œil & s'étend fur le fommet de la tête, __ ‘comme dans l’oifeau de la planche enlu- minée 1. 549 ; {ouvent il ne borde que le front, comme dans celui du n. 375. Ces deux individus qui fem- blent indiquer une variété dans l’efpèce, — Pfittacus viridis albo capite, Barrère, Ornithok claf, 111, Gen. 2, Sp. 9. —‘Pfittacus viridis fronte albi collo rubro. Frifch, pl 46, — Pfttacus viridis fronte albä , collo rubro, Kkkin, Avi, pag. 7 n.° 9. — Papaguayos verdes que tienen in flueco de plumas blancas en el nacimiento del pico, de oviedo. Sloane, Jamaïc. pag. 297. n.° 8. — The white headed parrot Pfutacus viridis capite albo. Edwards, Hif, of Birds, pag. 166. Pfitracus brachyurus viridis , remigibus cæru- les, fronte albä. . .. Pfitacus leucocephalus, Linnæus, Sfr Nar ed. X, pag. 100, — Pfitlacus major brevicaudus , viridis, pennis in apice fufco marginatis » medio ventre rubro mixto; [yncipite albo ; vertice ceruleo, ubris maculis vario ; genis, gutrure À collo inferiore coccineis ; rectricibus lateralibus rubris , apice viridibus , binis utrimque extimis , fyperné extevius cærulefcentibus is Pfittacus Martinicanus, Briflon , Ornithol, tome IV, page 242. — Pfitracus major brevicaudus , viridis , penis ën apice nigro marginatis ; [yncipite allo ; coll 2nferiore dilué rubro , pennarum marginibus albis ; ventre obfcuré purpureo ; reétricibus quatuor utrimque extimis interius prima medietate rubris, altera luteis , viridi-luteo terminatts, extima exterids cærule4....., Pfiitacus Martinicanus gutture rubro. Ibidem, page 244 — Perroquet à tête blanche, Salerne , Ornithologie pag: 6$s ne ja j Ny due PE en + VE CE NS ls SR. tt We: + "| hs * * * _ 300. ; | Hi 2 Nan. dit dans cette - & moins ms de noir; plus chair, mêlé de jaunâtre dans | de premier, & coupé de feftons noirs fur tout le corps ; la gorge & le devant du cou font d’un beau rouge : cette couleur a moins d’étendue & de brillant dans Faure ; mais il en porte encore une tache fous le ventre ; tous deux ont les grandes pennes de laile bleues ; celles de Ia queue font d'un vert-jaunâtre , teintes de rouge dans leur première moitié: on remarque dans le fouet de Païle, la tache rouge qui eft, pour ainfr dire, la livrée des amazones. Sloane dit qu’on apporte fréquemment de ces perroquets de Cuba à la Jamaïque & qu'ils fe trouvent auf à Saint - Domingue. On en voit de même au Mexique : mais on ne les rencontre pas à la Guyane. M. Briflon a fait de cet oifeau deux efpèces, & fon erreur vient de ce qu’il a cru que le perroquet à tête blanche , donné par Edwards, étoit diflérent du fien ; on s’aflurera en comparant la planche d’Ed- vards avec la nôtre, que c’eft le même: ?LIX pag. 00. DIR M. À : #4 \ À\ \ NE | nl \ À \ À Ÿ N À \ \ \ ll A \ L'AMAZONE À TETE BLANCHE. 71 1) mn, | Sn ND ESS SSSS RE APCE; Le, » Le De € f 27 F PR DEX Lu Eh RES ERE. Lits CEUTe “ JA Éz 4 ñ is. ER k b7” F- ‘4 ve dés PORT... SOR. _ oïfeau. De plus, le perroquet de la Mar- tinique, indiqué par {e P. Labat //), qui a le defflus de la tête couleur d’ardoife avec quelque peu de rouge, eft, comme lon voit, différent de notre perroquet anazone à tête blanche, & c’eft fans. fondement que M. Briflon a dit que c'étoit le même que celui-ci. 17 * LMAMA ZONE PF AUNE /m) Quatrième efpèce. E perroquet amazone eft probable- ment du Brefil, parce que Salerne dit qu'il en a vu un qui prononçoit des Pa) ? Ep À ; (1) Voyage aux les de l'Amérique, rome Il, page 2144 RS * Voyez les planches enluminées, m° 1 >, {m) Pfittacus major brevicaudus , luteus ; marginibus alarum dT remigibus maoribus exterius in medio rubris ; rectricibus quaruor utrimque extimis interius prima medie= tate rubris ; alrer& pallidé luteis, . .. Pfittacus luteuse Briflon, Ornithol, tome IV, page 306. — Perroques jaune, Salerne, Ornithol, pag, 69 , n° 9. PM —_ * md ud 2 . AD LE Du, > "ut nt CE ©. 2 A SPONPE TP =. À rl à i 3 av! . { 5 3c 02. | Ehflae Natar he RS RETE mots "op Nous ne favons cepen- A dant pas politivement fi celui dont nous na donnons la figure, eft venu du Brefil, mais il eft für qu'il eft du nouveau x continent, & qu'il appartient à l’ordre des amazones par Îe rouge qu il a de le fouet des ailes. II a tout le corps & la tête d’un très- beau jaune; du rouge fur le fouet de l'aile , ainfi que fur les grandes pennes de l’aile & fur les pennes latérales de la queue : l'iris des yeux eft rouge ; le bec & les pieds font blancs. * L' AOUROU-COUR AOÛ, (1) : Cinquième efpêce. one U-COURAOU de Marcgrave eft un bel oïfeau , qui fe trouve à 12 * Voyez les planches enluminées, ».° s 47, fous la dénomination de Perroquet amazone. (nm) Aiuru-curau prima fpecies. Marcgrave, Hiff.. Nat Brafil, ‘pag: 205$. — Aiuru-curos, De Laët,. Defcription des Indes occidentales , Page 4906 = Aura-curau Jonfion , Avi, pag. 140, = Phttast SSSR Eu et € Le . - À & | 44) LL ancre « - NT NN FER 1} 77 LP, = 3 4,C À CE 5 & 2 CT AS: SISSEMNONE © 22 71 Ce L'AMAZONE JAUNE ou PERROQUE/T D'OR De . Sene. del . ME AY FR DT \ AU 2e A “5 Guyane & au Brefil : il a le front _ PEL ER, SN PE Del RES TE RE AP LAN Et ee OC D k : Le # : v AE 4 Te ME 5 RE DFE D LE pe r? E £ PTS PATE I s # 4 CE Tr 2: 1 fe D s. RUE - + Fe. s 2 x “ ms des | Perroquets, | 30 LE bleuâtre avec une bande de même cou- eur au-deffus des yeux ; le refte de la tête eft jaune; les plumes de la gorge font jaunes & bordées de vert-bleuatre ; le refle du corps eft d’un vert-clair qui prend une teinte de jaunâtre fur le dos & fur le ventre; le fouet de l'aile eft rouge; les couvertures fupérieures des ailes font vertes ; les permes de Paile font variées de vert, de noir, de jaune, de bleu-violet & de rouge : la queue eft verte, majoris feu medie magniudinis, Marcgravi prima fpectes, Willughby, Ornihol pag. 76, — Aiura- curaou, Ray, Synopf. avi. pag, 32, n° 1. — Pfittacus major derfo favefcente, Crik. Barrère , France équinox, pag. 144. — Pfittacus viridis, capite croceo, fronte eyanea Klein, Avi pag. 25. — Pfitacus viridis ; capite luteo, fronte cæruleä, rich, pl. 47. — Pfittacns Brachyurus viridis fronte cæruleä, humeris fanguineis …. — Pfirtacus eflius, Linnæus, $yf. Nar ed. X,.. pag. 101. — Pfirracus major brevicaudus , viridis ; {yncipite cæruleo, ad violaceum inclinante, vertice ge- nifque luteis; remigibus quinque intermedis exteris frperné prima medietate rubris , rectricibus tribus utrimque extimis , intertus rubris ; tænia tranfverfa faturaté viridè notatis, apice viridi, luteis quatuor utrimque extimis exteriàs rubra macula infigniis . . . Pfittacus amazonicus. Briflon, Ornithol, tome IV, page 2 S7e = Ajuris sara, Salerne, Ognithoh pag. 66: j Ù LORD RES SR PCR ER ue: Pur QE, a * t$ Ses Won 304 Hifloire Naïrrelle È mais Jorfque les pennes en font étendues, elles paroiflent frangées de noir, de rouge & de bleu; iris des yeux eft de couleur d’or ; le bec eft noirâtre & les pieds font cendrés. ii VARIÉTÉS DE L'AOUROU-COURAOU. I L y a plufieurs variétés qu’on doit rapporter à cette efpèce. | | I. L’OISEAU indiqué par Aldro- vande , fous la dénomination de pfittacus viridis meélanorirchos (v), qui ne diffère {o) Pfittacäs viridis melanorinchos. Aïfdrovande, Ari tom. ll, pag. 670. — Pfitracus viridis mela- torinchos. Jonfion, Avi, pag. 22. — Pitracus melanorinchos, Charleton , Exercit, pag. 54 , n° 6; & Onomazt pag. 67, n° 6. — Pfiiacus viridis melanorinchos Alarcvandi. Wilughby, Ornihologie , pag. 75. — Pfitracus virid's melanorinchos Aldrovardi, Ray, Synopf. avi, pag. 30, n° 4.— Pjirracus viridis melanorinchos Jonflonit. Barrère, Ornithol, claf. 117, Gen. 2, Sp. 8. — Pfutacus medius viridis, oculis & roffro nigris, Jamaïca parrot Browne, Nar, hiff, of Jamaica, pag, 473, — Pfitiacus major brevicaudus , viridis , infernc ad luteum vergens ; [yncipire à guumre 24 es ET LTÉE ICE RE TRE à EL LS le OMIS RE A Fa D SLR ELA : ET | FLAT Et SLT ET £ A D des Perroquets, 305$. * prefque en rien de celui-ci, comme on ; _ d’Aldrovande avec la nôtre. _: IL UNE feconde variété, eff encore _ un#perroquet indiqué par Aldrovande _{p/, qui a le front d’un bleu d’aigue- _cærwleo-viridibus ; capite à7 pecfore lureïs ; marginibus - élarum àT tecricibus caude inferioribus coccinets ; reétri- cicus virtdi-duteis. , .,. Pfitiacus Jamaïcenfis Wteroces ghalos Briflon, Ornihalogie , tome IV, page 233. — Perroquet vert à bec noir. Salerne, Orrithologie, pags 65e” | {p) Pfitracus viridi alarum cofl& fuperné rubenre, Aldrovande, Avi, pag. 668, — Tognene primum genas pfittaci Fernandez, Hif. nov. Hifp. pa. 38, cap. 117. Pfirtacus viridis alarum cofl@ fuperne rabente. Hernandez, Hiff, nov. Hifp. pag. 715. — Pfiriacus viridis alarum coffä fuperné rubente, J onfion, Avk ag, 22, — The great green parrot with red pinior féathers, Pfittaeus viridis cum alarum coflä fuperné rubente, Chaxleton , Æxercir. pag. 74, n° 4; & Onomazt, pag. 66, n° 4. — Pfittacus viridis alarum coffä fuperné rubente,. Common parrot, Willughby, Ornithol pag. 74. — Pfittacus viridis alarum cojtà fuperné rubente. Ray, Synopf. avi. pag. 30, n° 2; & pag. 181, n.° 6. Pfirtacus viridis alarum coflä fuperné rubente Jonflenis Barrère, Ornithol, claf. 111, Gen. 2, Sp. $. — Pftiacus viridis alarum coft& fuperné rubente, Sloane. Voyag. of Jamaic, pag. 297, n.° >. — Pittacus medius viridis luteo quandoque varius , an- guls aiarum rubris, Main parror Browre, Na hifh 306 Ælifloire Naturelle marine , avec une bande de cette cou- leur au-deffus des yeux, ce qui comme l’on voit, ne s’éloigne que d’une nuance de l’efpèce que nous venons de décrire; le fommet de la tête eft auffi d’un jaune plus pâle; la mandibule fupérieure du bec eft rouge à fa bafe, bleuâtre dans fon milieu & noire à fon extrémité ; la mandibule inférieure eft blanchâtre ; tout le refte de la defcription d’Aldrovande donne des couleurs abfolument fem- blables à celles de notre cinquième efpèce , dont cet oïfeau par conféquent n’eft qu’une variété. On le trouve non- feulement à la Guyane, au Brefl , au Mexique, mais encore à la Jamaïque, & il faut qu'il foit bien commun au Mexique, puifque les Efpaonols lui ont of Jamaïc, pag. 472. — Pfittacus major Brevicaudus , viridis | inferné ad luteum vergens, fuperné pennis in apice agro marginatis ; fyncipite cæruleo- beryllino ; vertice pallidé flavo; genis © gutture luteis ; remigibus quinque intermediis exterius fuperné prim& medietate rubris, luteo marginatis, alterä viridibus , luteo terminaris, Pfittacus amazonicus Jamaïcenfis. Briflon , Ornihol tome IV, page 276. — Perroquet vert à ailes rou- geatres, Salcrne , Oruithol, pag. 64. | » : des Perroguets. | 307 donné un nom particulier , catherina {9 ) ; il fe trouve auffi à la Guyane, d’où on Va probablement tranfportéà la Jamaïque, car les perroquets ne volent pas afiez pour faire un grand tr ajet de mer. Labat dit même qu'ils ne vont pas d’une île à Vautre; & que l’on connoît les per- roquets des différentes îles ; ainfr les perroquets du Brefil, de Cayenne & du refte de la Terre-ferme d'Amérique que l’on voit dans les îles du Vent & fous le Vent, y ont été tranfportés, & l'on n’en voit point, ou très-peu, de ceux des ïles dans la Terre-ferme, par la dificulté que les courans de fa mer oppofent à cette traverfée, qui peut fe faire en fix ou fept jours, depuis Ia Terre-ferme aux îles , & qui demande fix femaines ou deux mois des îles à Ia Terre - ferme, [g) « On diftingue à la nouvelle Efpagne plu- fieurs belles efpèces de perroquets ; les caterinillas « ont le plumage entièrement vert: les bros l'ont « vert aufli, à l'exception de la tête & de l'extrémité « des ailes qui font d'un beau jaune; les pericos font « de la même couleur , & n’ont que la groffeur d’une « grive. » Aiftoire générale des Voyages , tome XI; Page 62 6e VD SN ES OT D A CES AT 0 OR LR Si ES 9 NN D PER TR SE SR: RE See Ne Le TA ce tre T'as 2 ie Eva .— « de QE ! » Û \ Jo ! treant 308 Hifloire Naturelle III UNE troifième variété eft cellé que Marcgrave a indiquée fous le nom de aiuru-curuca [r ). Cet oïfeau a fur la tête une efpèce de bonnet bleu mêlé d’un peu de noir; au milieu duquel if ÿ à une tache jaune; cette indication, comme l’on voit, ne diffère en rien de notre defcription ; le bec eft cendré à fa bafe, & noir à fon extrémité ; voilà la feule petite différence qu'il y ait entre ces deux perroquets ; ainfi lon peut croire que celui de Marcgrave eft une variété de notre cinquième efpèce. IV. UNE quatrième variété indiquée {r) Aiuru-curuca. Marcorave, Hif, Nat. Braf. pag. 205. — Ajuru-curuca, pfittact tertia fpecies ÂMarcgravi, Jonfton, Avi, pag. 141. — Pfittacr imajoris, feu medie magnitudinis Marcgravii tertia Jpecies, ajuru-curncas Wilughby, Ornithoh pag, 76. — Ajuru-curuca. Ray, Synopf. avi pag. 33 , n° 8. — Pfittacus major brevicaudus , viridis ; capite Juperiès cæruleo, nigro mixto; vertice À macubs infra oculos luteis ; gurture cæruleo ; rechricibus fuperné diuté viridibus, inferné Viridi-luters . ..... Phirtacus Prafilenfis cyanocephalos, Btifion, Ornith. tome IV, pag. 234, — Ajuru-curuca, Salerne | Orniïhologie , pag 68. Chi ES EM EN PS DIR É SE TS SR À Le NN EE SONT ER SLT DS va LÉ RARE CE ÉRE E MEs # À # re Le +. # =, d ” Pa .4 L''EAPT 4 F - * £ & :] 7 EAP dit être femblable à la précédente y 4 : L [) Pfittaci Jecunda fnectes. Marcgrave, Hif. Nat AE 205, — Pfitaci fecunda fpecies, Jonfton, Avu pag. 140. — Pittaci majors feu mediæ maguitudinis Yarcgravi Jecunda Jpecies, W ilughby , “Ornithologie, pag. 76. — Pfitaci fecunda fperies Maïrcgrarä, Ray, Syropf. avi. pag. 33, n.° 3, — Pfittacus viridis à luteus, capite cinereo, Bar- Badenfis. Kkin, Ari pag. 25 , n° 4. Green-and yellow parrot from Barbadoes, Perroquet des Bar: bades., Albin, 4m, 111, pag. 6 , avec une fioure peu exacte, pl. 11. — Green parrct from the wefl-indies, Pfittacus viidis majer occidentals Edwards, Hi, of Birds, pag. a 62. — Pfittarus major brevicaudus , -viridis ; [yncipite dilué cinereo ; vertice, genis, gutture, collo inferiore , recricibus alarum fuperioribus minmis À cruribus buteis : remi. gibus intermedis exterids prim& medietate ‘ubris recricibus, viridibus,. ..... Pfitacus Barbauenfis, Briflon, Ornithol tome IV, page 236. Pfacus major brevicandns , viidis, inferné ad Witeun ver- DCns, penñis in apice nig'o marginalis ; colo fupe- riore dy dorjo Jupremo luteo & rubro varüs ; [yncipite ceruleo-bery Uno ; vertice palhdé flaro ; genxis. & guiture luréis ; Yemisibus quinque intermediis éxterius “féperne primé med'etaté vubris; reGricibus quatuor utrimque extinis énterids prima medietate rubris, luten anarginatis , alter luteo viridibus , tœnit tranfvers4 Jfaturatè viridi notatis, extim& exterius cæruleo mar- ginatä.. ... Pfittacus amazonicus varius. Briflon, Ornihol. tome IV , page 281, — Le fecond, ajuru-curat Salerne, Orithoh pag. 68, des Perrogüets. 309 de même par Marcgrave /f), & qu'il RTE STE EN CE Eat ete Ta SU TS DES Ci LÉNRSS SR FT L£ Ne Ke.” 310 Hifloire Me CES: néanmoins été prie, ainfi que les orfeaus que nous venons de çiter & beaucoup d’autres , par nos Nomenclateurs comme des efpèces différentes , qu ils ont même doublées fans aucune raifon ; mais en Coinparant les defcriptions de Marcgrave, on n’y voit d’autres différences finon que le jaune s’étend un peu plus furle cou, ce qui n’eft pas à beaucoup près fuffifant pour en faire une efpèce diverle, & encore moins pour la doubler, comme l’a fait M. Bunfion, en donnant le per- roquet d'AÏlbin comme difiérent de celui d'Edwards, tandis que ce dernier Auteur dit que {on perroquet eft le même re | celui d’Albin, V. ENFIN, une cinquième variété, eft le perroquet donné par M. Briflon (1), fous le nom de perroquet amazone à front jaune, qui ne diffère de celui-ci, (1) Pfirracus major brebicaudus, viridis , coli pennis in apice n'gro marg'nalis , carulto admixto , Jui ipite p'alliué fiavo : vertice gentfque luteis ; ræni& fupra oculos caruleZ ; remigibus quatuor interne dits exterins Juperné prima medierate rubris ; re Ctricibus dribus uirimque extimis interius vubris, tæn'a tranf- persa Jaturaté viridi notatis, gpice viridi-luteis , tribus ;. ..des Perroquets, 31x que parce qu’il a le front blanchître ou d’un jaune- - pâle , tandis que Pautre Fa -bleuâtre, ce qui ef bien loin d’être fuffi- fant pour en faire une efpèce diftinéte & féparée, < atrimque extimæ proximis exteriis rubrä maculà fs SAIS, extima interlus cæruleo-violace4. . …. Pfitacus amagon'cus froute lue, Briflon , Oruithol, tome IVe page 261, à Re + Pani Vg + TR * d AN JR + Re 198 LE SORTIR Cisrours y ait un très-grand nombre d’oifeaux auxquels on doit don- ner ce nom, On peut néanmoins Îles réduire à fept efpèces, dont toutes les autres ne font que des variétés. Ces {ept efpèces font; 1.° le Crik à gorge jaune; 2. le Meunier ou le Crik poudré ; 3." le Crik rouge & bleu; 4.° le Crik à face bleue; 5. le Crik proprement dit; 6." le Crik à tète bleue; 7° de Crik à tete violette. PES LE OR TEE À TÉTE © À GORGE JAUNES. (u) Premiere efpece. | C E Crik a la tête entière, la gorge & le bas du cou d’un très-beau jaune ; le deffous (a) Pfitracus viridis allus , capite luteo. Frifch , pl. 48. — Pfitacus viridis , capite , humeris àr femoribus lureise | | des PRE: 3 3 deflous du corps d'un vert brillant , de deflus d’un vert un peu jaunêtre, le fouet de aile eft jaune, au lieu que dans les amazones le fouet de l'aile eft rouge ; le premier rang des couvertures de l'aile eft rouge & jaune; les autres rangs font d’un beau vert : les pennes 1 ailes &-de la quéue font variées de ert, de noir, de bleu-violet, de jaunätre 8. dé rouge; l'iris des yeux ef; jaune; le bec & les pieds font blanchâtres. : Ge crik à gorge jaune eft actuellement vivant chez le R. P.: Bougot, qui nous a donné lé détail fuivant fur fon naturel &- fes mœurs. «Il fe montre, dit-il, très-capable d’attichement pour fon « naître ; il aime, mais à condition d’en « être Étdens carefé: : il femble être faché ce luteis, Klein. Avr, pag. 28e UT — Pf ttacus Major brevicaudus , viridis, fuperne pennis in apice niÿro mar- ginalis ; fyncipite cinereo-albo ; vertice, genis , gurture & co!lo inferiore lureës ; remigibus quatuor intermediis exte= rius fuperné prima medietate rubris ; reétricibus quatuor dtrimque extimis prima medietate rubris , exterits piridt diteo marginatis, alterä viridi-Futets, interius acu£i fatu- rate Ars: notatis , extimä exterius diluré cæruleñ. Pfittacus amazonicus gutture lateo, Brion, Ornithel. tome IV, page 287. Oifeaux , Tome XL. | O 3 » 14 Hiffoire Naturelle fi on le néglige, & vindicatif fr on le » chagrine; il a desaccès de défobéif > »ù fance ; il mord dans fes caprices, & rit avec éclat après avoir mordu, comme æ pour s’applaudir de {a méchanceté; ac 2 les chätimens ou la rigueur des traite- mens ne font quelerévolrer , lendurcir & le rendre plus opiniatre, on ne le ramène que par la douceur. : : | L’envie de dépecer , le befoin E ronger , en font un oifeau deftruéteur de tout ce qui l'environne ; il coupe les étoffles des meubles , entame Îes bois des chaïfes, & déchire le papier & les plumes , &c. f1 on Fôte d’un endroit, Finftinét de contradittion, linftant d'apres #y ramène ; il rachette fes mauvailes qualités par des agré- mens ; il rétient aïfément tout ce qu’on veut lui faire dire; avant d’arti- culer il bat des ailes , s'agite & fe joue fur fa perche; la cage l’atrifte & le rend muet; il ne parle bien qu'en liberté : du refte, il caufe moins en hiver que dans la belle faïlon, où du matin au foir il ne cefle de jafer, telles » ment qu'il ea oublie la nourriture. UV TL LP I PRES Ta À DR ET NS RTE MEURTRE CNTE 4 LES. 2 { Eu Perroquets. | 31 s Dans ces jours de gaieté il eft aflec- « tueux , il reçoit & rend les carefles, obéit & écoute, mais un caprice interrompt fouvent & fait cefler cette belle humeur ; il femble être affecté -des changemens de temps: il devient alors filencieux ; le moyen de le ranimer eft de chanter. près de lui; il _s’éveille alors & s ’efforce de furpafier. par fes éclats & par fes cris, la voix qui l’excite ; il aime les enfans, & en cela il diffère du naturel Fe autres perroquets ; : il en affedionne quelques- uns de préférence, ceux-là ont droit de le prendre & de le tranfporter impunément ; il les carefle , & fr quelque grande perfonne le touche dans ce. moment , il la mord très- ferré ; lorfque fes amis enfans le quittent, il s’afilige , les fuit, & les rappelle à. haute voix ; dans le temps de la mue il paroît fouffriits & abattu, & cet état de forte mue dure environ trois SL . On lui donne pour nourriture ordi- naire du chenevi, des noix , des fruits de toute efpèce.& du pain trempé 316. Hifioire Narurélle | » dans du vin; il préféreroit la viande, » fi on vouloit lui en donner, mais on » a éprouvé que cet aliment le rend lourd _» & trifte, & lui fait tomber les plumes » au bout de quelque temps; on a aufii » remarqué qu’il conferve {on manger » dans des poches ou abajoues, d’où if » le fait fortir enfuite par une efpèce de rumination » /x). * LE MEUNIER ou LE CRIK POUDRÉ. Seconde efpèce. Aucun Naturalifte n'a indiqué ni décrit cette efpèce d’une manière dif- tincte ; il femble feulement que ce foit le grand perroquet vert poudré de gris, que Barrère a défigné fous le nom de (x) Note communiquée par le R. P. Bougor, Gardien des Capucins de Semur , qui a fait pendant leng-temps fon plaïfir de l'éducation des perroquets. * Voyez les planches enluminées, 4° 861, ne des Perroquets. Thé perroquet. i Marché (y). C’eft le plus grand de tous les perroquets du nouyeau monde , à l'exception des aras : il a été appelé meunier par les habitans de Cayenne, parce que fon plumage, dont le fond eft vert paroït faupoudré de farine ; il a une tache jaune fur la tête; les. plumes de la face fupérieure du cou To légèrement bordées de brun ; le deffous du corps eft d’un vert moins foncé que le deflus, & il n’eft pas fau- poudré de blanc, les pennes extérieures des ailes font noires , à P exception d’une partie des barbes extérieures qui font “bleues ; ïl a une grande tache rouge fur Les ailes ; les pennes de la queue font de la même couleur que le defilus du corps, depuis leur origine jufqu’aux trois quarts de leur longueur , & le relte eft d'un vert jaunâtre. Ce perroquet eft un 1: dés plus eftimés, tant par fa grandeur & la fingularité dé fes couleurs , que par la facilité qu'il a PR à parier, + par la douceur /y ) Pfittacus major pa Fys capite luteo. Barrère, France équinoxiale, page 144. O H} -_ in : % 18 AHifloire Naturelle : | de fon naturel; il ma qu'un petit trait ” déplaifant, c’eft fon bec qui eft de à eouleur de corne blanchatre. LES CRAIE ROUGE & BLEU. (y Troifiéme efpèce. | Ce perroquet a été se par AL. drovande, & tous les autres Naturaliftes ont copié ce qu'il en a dit; cependant ils ne s’accordent pas dans la defcription {2) Pfittacus verficolor Jeu erythroevanos:: Aldro- vande, Ari tom, Î, pag, 6754 — Pjittacus erythra- cyarus, Jonfton, Avi, page 22, — Pfittacus verficobr feu erthrocyanus Aldrovandi, Wughby, Ornithel, pags 75. — Dfittacus verficolor Jeu eryrhrocÿanus Aldre- yandi, Ray, Synopf. avi. pag, 31, n° 6, — Pfirtacus brachyurus, capite, pedtore dorfoque cæruleis ; ventre, sropygio caudäque viridibus, vertice flavo . ... Pfitacus cæruleo cephalus, Linnæus, Syfl Nar, ed. X;, p.rco. — Pfittacus major brevicaudus , cæruleus , verrice viridi ; . leteribus luteis; remigibus reéricibufque sofeis, . :., Pfitiacus Guianenfis cæruleus, Briflon , Ornith, tom. IV, pag- 304. — Perroquet rouge & bleu, Salerne, Qrnithol, page 65, n° Gr | ‘a avé LEE LE Are D DOTE AE API E Æ 7.6 04 PRE Or Er EN. ot # L VIA “VA NSP CL VA DIE ET de Fe = RSR AS Le à g EN RÉS AE CR TP n GE Re ; ce É : RE TET ND 1 Es ; Eh J :# ; e e = 4 = 4 s , Er y % des: Br oquets. | _. 19 at ils en cest Selon Linnæus il a Ja queue verte, & felon M. Briflon if Va couleur de es : ni fun ni autre ne Pont vu, & voici tout ce qu en dit iframes « Le nom de varié £ (roma) rs cons ® viendroit fort, eu égard 2 à la diverfité cc - & laricheffe Fe fes couleurs: le bleu & « le rouge tendre /rofeus } y dominent ; 5 € le bieu colore le çou, la poitrine & « Ja tête, dont le fommit porte une tache « jaune ; É croupion eft.de même cou-g« leur ; le ventre et vert ; ie haut du dos << FRERE les pennes de l'aile & ‘de « lR queue font toutes couleur de rofe : « les couvertures des premières font « mélangées de vert, de jaune & de « couleur de rofe; celles: de la queue font ec vertes ; le bec eft noirâtre; les pieds ce font gris-rouseûtres. » Aldroyandé né dit pas de quel pays eft venu cet oifeau ; | mais comme il a du rouge dans les ailes, & d’ailleurs une tache jaune fur la tête, nous avons eru devoir le mettre au nombre des criks d'Amérique. Il faut remarquer que M. Briflon l’a confondu avec le perroquet violet , O ïii 320 Hifloire Naru ] indiqué par Barrèré ( a), qui eft néane moins fort différent, & qui n’eft pas de l’ordre des amazones ni des criks ; n'ayant point de rouge fur des aïles : dans Îa fuite nous parlerons de ce per- roquet:: Violet.ft" su aù à +0 ÉCRIRE À FACE BLEUE, () "Quatrième cfpèce. C E perroquêt nous a été envoyé de la Havane, & probablement il eft commun u Mexique & aux terres de lIfthme, (a) France équinoxiale , pagé 144: * Wayez les planches enluminées , #° 5 Se. . {b) Pfirtacas inajor brevicaudus , viridis , pennis in . agice fuperné nigro , inferné carulefcente marginatis ; capite anterius èr collo inferiore cinereo cæruleis, ad violaceum vergentibus ; macula in fummo pectore rubrä; remigibus quatuor intermediis exterius Juperné prim& medietate rubris; reétricibus tribus utrimque extimis interius in exertu rubris, dein viridibus, apice , viridi- luteis, extimä fuperné in utroque latere cæruleo MIX A. ro Ffitracus amagonicis gutture cæraleos Briflon , Ornäho!, tome IV, pag. 266, | 7 ] fs. 7 2 z "Te Pérroÿ | | mais ÿ: ne fe trouve pas à R Guyane ; 4 - il eft beaucoup. moins. grand que le meunier ou crik poudré, 14 longueur _n’étant que de douze pouces : : entre les _pennes de aile , qui font bleu d'indigo, il en perce quelques-unes de rouges ; il a la face bleue; la poitrine & l’eflomac d'un petit rouge tendre ou lilas, ondé de, vert : tout.le refte du plumage eft vert, à l'exception d’une tache jaune au bas du ventre. “LE CRIK @ | Cinquième efpèce. C: EST ainf qu on appelle cet oïfeau à Cayenne, où il eft fi commun , qu'ont à donné fo nom à tous les autres criksÿ * Voyez les planches enluminées , #,° 239, {a Aura catinga Brafilienfibus, Marcgrave, Hif Nat. Braf, pag. 207. — Piriacus major vulgaris pe nus, Barrère, France équinoxiale , pag. 144 — Pfittacus flavefcens , Jupérné ‘ex viridi Patins: Idem, Ornirhol, claf. LI, Gen. 2, Spsr14— Litle ED mb Pfittacus minor viridis. Flends Hifh O v FN T LIST ne AAA Lee: AU 5 HS LISE RS 322 Hifloire Naturelle | il eft plus petit qué lés amazones , mais néanmoins il ne faut pas, comme Pont fait nos Nomencläteurs, le mettre au nombre des perruches /d) ; ils ont pris ce crik pour la perruche de la Guade- Joupe, parce qu'il eft entièrement vert comme elle; cependant il leur étoit aïlé d'éviter de tomber dans cette erreur s'ils euflent confulté Marcgrave, qui dit expreflément que ce perroquet eft gros comme un poulet; ce feul caractère auroit fuffi pour leur faire connoitre que ce n’étoit pas la perruche de Îa Guadeloupe, qui eft auffr petite que les autres perruches. | On a auffi confondu /z) ce perroquet of Birds, pag. 168, — Pfriacus Juh macrourus viridis, tectricibus remigum. primorum caerulefcentium fubris , caudé fubtus rubra.. ... Pfittacus agilis, Linnœus , Syf. Nat. ed. X, pag. 90. — Pfirtacus major Brevt- caudus, viridis ; inferné ad lureum vergens ; rectricibus dateralibus interius tubris , apice riridibus , binis uirimque exiimis exterids fuperné cærulefcentibus. . .. Pfitacus Cayansnfis. Brifon , Ornithol, tome IV, page 237: — Aiuru eatiuga, Salerne, Ornithol, pag, 68, (4) Wäughby, Ray, Linnæus & Briflon. (e) Barrère, France équinox, pag, 1 44; & Brifon, tome 1V, page 23.8, JAN X AU RES des Bérigsliés EE 2 23 4 érik avec le perroquet takua qu'on pro- nonce favoua , & qui cependant en _ diffère par un grand nombre de carac- tères , car le tavoua n’a point de rouge dans les ailes , & n'eft par conféquent ni de l’ordre des amazones ni de celui des criks, mais plutôt de celui des pa- pegais , dont nous parfeens: dans l'article fuivant, Le crik que nous décrivons ici 2 1 près | d’un pied de longueur, depuis la pointe du bec jufqu’a l’extrémité de la queue, & fes ailes pliées s'étendent un peu au- delà de la moitié de Ia longueur de la queue; il eft, tant en deflus qu’en def- fous, d’un Sole vert aflez clair, & parti- culièrement fur le ventre & lé cou, Où | le vert eft très-brillant: le’ HE Le le fommet de la tête font aufli d’un aflez beau vert; les joues font d’un jaune- verdâtre ; É y a fur les ailes une tache rouge : : les pennes en font noires ter- minées de bleu ; les deux pennes du milieu de fa queue font du même vert que le dos, & les pennes extérieures , au noïbre de cinq de chaque côté, ont chacune uné grande tache oblongue Q vi 324 foire Wire rouge fur les barbes intérieures ; laquelle s'élargit de plus en plus de la penne intérieure à la penne extérieure; l'iris des yeux eft rouge; le bec. & les pieds {ont blanchätres. | x Marcgrave a indiqué { f ) une variété dans: cette efpèce qui n’a de différence que la grandeur, ce perroquet étant feulement un peu plus petit que le pré- cédent ; il appelle le premier ANR TAG & le fecond aiuru-apara. CRIK À TÊTE BLEUE. Na ejpéce. L À fixième efpèce de ces perroquéts , eft celle du CHik a tête bleue (8); donnée par Edwards, il fe trouve'à la Guyane aipfr que les précédens. Il à tout le ee Aiuru-apara Brafilienfibus, Marcgrave, Fif, 3 Bref L pag. 238,—Salerne , Ornirhol p.238, {g) Blue faced green parror, Perroquet vert facé de bleu. Edwards, Glan, pag. 43, avec une bonne figure coloriée, planche 35 0, daté de. Ba tête & "4 gorge bleue ; & cette couleur eft terminée fur la. poitrine par une tache rouge ; le refte du corps eft d’un vert plus foncé fur le dos qu’en deflous ; les couvertures. fupérieures des ailes font vertes; leurs grandes pennes font bleues , de lets qui fuivent font rouges , & leur partie fupérieure eft bleue à l'extrémité ; les pennes qui font près du corps font vertes; les pennes de la queue; font en deflus vertes jufqu’à la moitié. de leur longueur , & d’un vert- jaunâtre en deffous ; jes pennes latérales ont du rouge {ur AI barbes extérieures ; l'iris des yeux eft de couleur orangée ; le bec eft d’un cendré - noirâtre avec une tache rougeatre fur les côtés de là mandibulé fupérieure ; les pieds font de couleur de chair & les ongles noirätres. - FAR IETES pu CRIK À TÊTE BLEUE. N OU S devons rapporter à cette fixième efpèce les variétés fuivantesi "ce 3 2 + Hifloire Naturèlle > ENLE perroquet Eocho , ‘indiqué par \ Faites (/; qui ne paroît différer de celui-ci, qu’en ce qu’il a la tête variée de rouge & de blanchätre, au liew de rouve & de bleuâtre; mais du refte il eft abfolument femblable & de 1x même grandeur que le érik à tête bleue qui eft un peu plus petit que les criks de [a première & de la feconde efpèce. Les Efpagnols lappellent cafherina , nonx qu'ils donnent aufli au perroquet de la feconde variété de F efpèce de laouarou- couraou , & Fernandez Les qu'il parle très- bièré JTE LE perroquet indiqué par Ed- wards /i), qui ne diffère du crik à tête (i) Leffer green parrot, Pftracus viridis minor oc dentalis, Edwards, Hit. of Birds, ; pag. | 64 — Pit ittacus brachyu us virids , fronre remigumque macxla coccineä , Yeriice , remigibuf, que primoribus cærulers. s. Pfittacus autumnalis, Linuæus, SfE. Nar ed. X, pag. 102. — Fr tacus major Drericaudis, viridis., Japernè fatu- fatilis , inferné dilutigs ; : pme cocciueo ; vertice carileo, genis aurais ;. has giubus alarum luteis ; remigibus intermediis exterius primäü medietate tubris ; reétritlus fuperné o'furé viridibus , tnferné LT à favicantibus...... Pfratus Americauas, Briflen , Ornirhel, tome LV, Page 293: PE 3 eo RE + PR à ER + pales MZ | des Perroguets,.. 327 _ bléue qu’en ce qu’il a le front rouge & les joues orangées ; mais comme ii jui reflemble par tout le rèfte des couleurs, ainfi que par la grandeur, on peut le regarder comme une variété dans cette. efpèce. LU a III. ENCORE une variété donnée par Edwards /4), qui ne diffère pas par Ja orandeur du crik à rète bleue, mais feuiement par la couleur du front & le haut de la gorge qui eft d’un aflez beau rouge , tandis que l’autre a Ie front & le haut de la gorge bleuatres; mais comme - il eft femblable par tout le refte, nous avons jugé que ce n'étoit qu'une variété. Nous ne voyons pas la raifon qui a pu déterminer M. Briflon à joindre à.ce (4) Brafil'an green parror. Pfitracus viridis Brefi- benfis, Edwards, Hift, of Bids, pag. 161: — Pfie- tacus brachyurus viridis . facie rubra temporibus éærulers.…, Pfitacus Brafiienfis. Linræus, Syfee Nat ed. X, pag. 102. — Pfiacus major brevaudus, viridis, tnferué ad luteum vergens , fuperné pennis obfcuré pur- pureo marginat's, capite anterius rubre ; vertice viridi- flavicante ; genis cæruleis; rectricibus laterañlus interius gubris, apice dueis, extima exterius cæraleä , binis atrémque proximis exteriüs rubris.…. Pfictacus Brafilienfis fronre rubra, Brion, Ornithol tome IV, page 254: = Se er Fu 328 Hiflorre Naturelle crik le perroquet de la Dominique, iñ= diqué par le P. Labat; car cet Auteur dit feulement qu'il a quelques plumes rouges aux ailes, à {a queue & fous la gorge, & que tout le refte de fon plu- mage eft vert: or cette indication n’eft pas fuffifante pour le placer avec celui-ci, puifque ces caractères peuvent convenir également à plufieurs autres. perroquets amazones ou criks. | A Rod X À TÊTE VIOLETTE. (l). Septième efpèce. | Cox le P. Dutertre qui Le RNA, a indiqué & décrit ce perroquet qui fe {1) Perroquet de la Guadeloupe. Dhutertre, Hifloire des Anulles, tome 11, page 250. Perroquet de a Guadeloupe, Labat, Nouveau Voyage aux îles de l'Amérique , tome 1], page 214. — Pfinacus maj brevicaudus , fuperné viridis , inferné cinereo-cærulefcens ; capite à colio cærulefcentibus ; viridi à? nigro variegatis ; rectricibus viridibus …. .. Pfitracus aquarum-lupiarurs Infule, Briflon , Ornirhal, tome LV, page 3024 | des. Phil 32 ÿ. trouve à la Guadeloupe : « IH eft fi beau, dit-il, & fi fingulier dans les couleurs « de fes plumes , qu’il mérite d’être « choifi entre tous les autres pour le « décrire. Il eft prefque gros comme « . une poule : il a le bec & les yeux « bordés d’incarnat: toutes les plumes «c de la tête, du cou & du ventre font « de couleur violette, un peu mêlée de « vert & de noir, & changeantes comme «€ la gorge d’un pigeon ; tout le deffus « du doseft d’un vert fort brun; les « grandes pennes dés ailes font noires, « toutes les autres font jaunes, vertes & « rouges ;.&-ila fur les couvertures des « ailes deux taches en forme de rofes « des mêmes couleurs : quand il hériffe « les plumes de fon cou , il s’en fait « une belle fraife autour de:la- tête, « dans laquelle il femble fe mirer comme «e le paon fait dans fa queue ; il a la voix « forte , parle très-diftinctement, & « apprend promptement ee qu’on le « prenne jeune », Nous n’avons pas vu ce perroquet, & il ne fe trouve pas à Cayenne, ül faut même qu'il foit bien rare à la PRSNT TS PNR SES 8 30 Hi flore Nattrelle | Guadeloupe aujourd’hui , ar aucun'des | habitans de cette île ne nous en ont donné eonnoiffance; mais cela m’eft pas. extraordinaire , car depuis que les îles font fort habitées, le nombre des per- roquets y eft fort diminué; & le Père Dutertre remarque en particulier ‘de elui-cr, que les Colons frariçois lui faifoient une terrible guerre dans la faifon où les goyaves, les cachimans | &c. lui -donnent une graiffe e extratodinaire & fucculente. I dit aufli qu’il eft d’un naturel très- doux & facile à priver : « nous en avions deux, ajoute-t-il, qui _» firent leur ‘nid à cent pas ’de-notre » cafe, dans un grand arbre; Je: mâle & » 14 femelle couvoient alternativément , » & venoient l’un après l’autre chercher » à manger à [a cale, où ils amenèrent » leurs petits dès qu MS furént en état » de fortir du nid » /m”). Nous devons obferver que: comme les criks font les perroquets les plus communs , & en même temps ceux qui # € | (m) Hiftoire Sénétile des ss tome ÎF, page 251, Mes Perrogi Me 17 parlent le mieux, les Sauvages É: font . amulés à à les nourrir & à faire des Expé- ‘ riences. pour varier. Jeur plumage ; Re fe fervent pour cette opération du fang d'une petite grenouille, dont l’efpèce _eft bien différente de celle de nos bre- nouilles d'Europe ; elle eft de moitié plus petite & d’un beau bleu d'azur, ‘avec des bandes longitudinales de cou- leur d’or; c'eft la plus jolie grenouille dusriondsé elle fe tient rarement dans les marécages , mais toujours dans les forêts éloignées des TÉCENEN Les Sauvages commencent par prendre un jeune crik au nid & lui arrachent quel- ques-unes des plumes fcapulaires & quelques autres plumes du dos : enfuite ils frottent du fang de cette grenouille le perroquet à demi-plumé; les plumes qui renaiflent après cette opération, au lieu de vertes qrelles étoient, deviennent d’un beau jaune ou d’un tres-beau rouge ; c'eft ce qu ‘on appélle en France perro- quets tapirés. C’eft un ufage ancien chez les Sauvages, car Marcgrave en parle; ceux de a Guyane comme ceux de J’Amazone, pratiquent cet art de rapirer le 224 l'opération d ‘arracher ag Ron fai: beaucoup de mal à ces oifeaux, & mêmé + ils en meurent fi fouvent, que ces per roquets tapirés font fort rares, quoique les Sauvages des vendent beaucoup ph cher que les autres. Nous avons fait repréfenter dans les planches enluminées, n° 120, un de ces perroquets tapirés fo), & on doit Jui rapporter le perroquet indiqué par Klein & par Frifch, que ces deux Auteurs ont pris pour un perroquet naturel, duquel ils ont en conféquente fait une Lie ve qu’il ef inutile de citer Le 2 De SS è : <. PE À "28 EU E 2... "A7 ) "Aus voa 7e. M4 . s er rs ie: n) Voyage de M. de ces au détrdit de Magclian. Paris, 1 69 #, page 167: | (o) U y éft nommé RAA be el varié di Brefil, . {p) Pfittacus viridis major, ii rubris PET ronte cærnlea, Klein, Avi pag. 25, n° 12. — ice major viridis, maculis dures à rubris. à rich, pl 49. ES SK, À à tes À RP | 1r LE PERROQUET TAPIREK. “des Perroquets. 33% LES PAPEGAIS. L ES Papegais font en général plus petits que les Amazones, & ils en dif- férent , ainfi que des Criks, en ce qu'ils n'ont point de rouge dans les aïles ; mais tous les papegais auffr-bien que les amazones, les criks & les aras, appar- tiennent au nouveau continent & ne fe trouvent point dans l’ancien. Nous connoiflons onze efpèces de papegais , auxquelles nous ajouterons Ceux qui ne font qu'indiqués par les Auteurs, fans qu'ils aient défigné les couleurs des de : ce qui nous met hors d’état de pouvoir prononcer fr ces perroquets , dont ils ont fait mention, font ou non du genre des amazones , des criks ou des PR= pegais. #34 Hifloire Naturelle * LE PAPEGAI DE PARADIS (4). Première cfpèce. Cirssor a appelé cet oifeau Pere roquet de Paradis ; il eft très-joli, ayant le corps jaune , & toutes les plumes bordées de rouge-mordoré ; les grandes pennes des ailes font blanches, & toutes les autres jauñes comme Îles plumes du X Voyez les planches enluminées, 7,° 336, fous la dénomination de Perroquet de Cuba (a) Parrot of Paradife of Cuba, Catefby, tom, L, ag. 10: la figure qu'il en donne eft défeclueuie , if le remarque lui-même. — Pfutacus Paradifi ex Cubas Klein, Au, pag. 25, n° 18. — Pfirracus medio minor, peélore à7 ventre rubelle mifcellis vertice albo. Cubar:. parrot, Browne, Hifle Nat, of Jamaïc. pag. 453, — Pfirtacus brachyurus luteus, angulo abdominrs recri- cifufque bafi rubris. «... Pfitacus Paradif. Linnœus, Syfe Nat. ed. X , page 10 Le — Pfirracus major breri- caudus , luteus, fuperné pennis in apice rubro marginatls ; guiture , colo inferiore àT ventre cocciners ; remivibus majoribus atbis ; rectricibus lateralibus primä mdietare subris.…… Pfittacus lateus Tnfuia Cube, Briflon, Oruithoë tomc LV, page 305% he Perroquéts. ; 32 $. | eorps; je deux pennes du milieu de {à queue font jaunes aufli, & toutes les latérales font rouges depuis leur origine - jufque vers les deux tiers de leur ion- gueur , le refte eft jaune; l'iris des yeux eft rouge ; le bec & les pieds font blancs. Il femble qu'il y ait quelques variétés dans cette efpèce de papegai, car celui de Catefby a la gorge &le ventre en- tiérement rouges , tandis qu'il y en a d’autres qui ne ont que jaune, & dont les plumes font feulement bordées de rouge, ce qui peut provenir de ce que les bordures font plus ou moins eee j fuivant l’âge ou le fexe. :. Onletrouve dans l'ile de Cuba, &c 'eft par cette raifon qu’on. la Équete Derror quet de Cuba ‘he Ja planche enluminée. ‘ * LE PAPEGAI MAILLÉ. Seconde efpèce. Ce Perroquet d Amérique paroît être fe même que le perroquet varié de + Vayez les planches enluminées, 2° 524 : 42 / + 36 Hiflokres Naturelle 10e k l'ancien continent, & nous sit ons que quelques individus qui font Sens d’ Amérique en France, y avoient aupa+ ravant été tranfportés des grandes Indes, & que fi l’on en trouve dans l'intérieurdes terres de la Guyane, c’eft qu'ils s’y font naturalifés comme les ferins , & quelques autres oifeaux-& animaux des contrées méridionales de l’ancien continent qui ont été tranfportés dans le nouveau par les Navigateurs ; & ce qui femble prouver que cette efpèce n’efl point naturelle à VAmérique, € ’eft qu'aucun Naturalifte, ni aucun des Voyageurs aunouveau con- timent, n’en ont fait mention, quoiqu il foit connu de nos Oïfeleurs: Éd le nom de perroquet maillé ,; épithète qui indique la variété de fon plumage; d’ailleurs il a la voix différente de tous les autres perroquets de l'Amérique, fon cri eft aigu & perçant; tout cela femble prouver que cette efpèce n'appartient point à ce continent , Inais "ent HET ee de l'ancien. 1 a le haut de la tête & la face entourés = plumes étroites & Jongues, blanches & rayées de noirâtre ; qu'il-relève quand Hd eft € | ie Hi 4 | j'en) | HU IR || ul | | | ve. del [mn M. R. veuve Ter dicu LE PAPEHGAI MAILLE. | ! 1 , is L + ni à dE: ben à mdr \é A \ St Ace à: à + s< F he | Perroguets. 2 37 il éft ile, & qui lui forment alors une belle PA comme une crinière; celles de la nuque & des côtés du cou font dun beau rouge-brun, & bordées de bleu vif: les plumes | de la poitrine & de l’eftomac font nuées , mais plus foi- blement, des mêmes couleurs, dans lef- quellés on voit un mélange de vert; un. plus beau vert foyeux & luifant, couvre le deffus du corps & dé la queue, excepté que quelques-unes de fes pennes latérales de chaque côté, paroiïffent en-dehors d’un bleu-violet, & que les grandes de Vaïle font brunes ainfi que le deflogs de celles de la queue. 14 P iÿ 342 Hifloire Naturelle chair, au lieu que dans tous les autres perroquets, cette membrane eft blanche; de chaque côté de la tête on voit une tache noire; le dos, le ventre & les pennes de laile font d’un aflez beau vert: les couvertures fupérieures des ailes font d’un vert-jaunâtre ; les couvertures infé- rieures de la queue font d’un beau rouge; es pennes du milieu de’la queue font entièrement vertes ; les latérales font de 1a même couleur verte, mais elles ont une tache bleue qui s’étend d'autant plus que les pennes deviennent plus exté- rieures ; le bec eft noir avec une tache rouge de deux côtés de la mandibule fupérieure ; les pieds font gris. Nous avons remarqué que M. Briflon a confondu ce perroquet avec celui qu'Edwards à nommé /e perroquet vert facé de bleu; tandis que ce perroquet : facé de bleu d’ Edwards eft notre crik a tête bleue, ns * LE PAPEGAI VIOLET. (4) Æ Pa L Septième efpèces | | Ox le connoît tant en Amérique qu’en France , fous la dénomination de perroquet violet ; il eft aflez commun à a Guyane , & quoiqu'il foit joli il n’eft pas trop recherché, parce qu'il n'ap- prend point à parier. ” Nous avons déjà remarqué que M. Briffon l’avoit confondu avec le perro- quet rouge & bleu d’'Aldrovande, qui eft une variété de notre crik. Il a les ailes & la queue d’un beau violet bleu; ‘la tête & le tour de la face de la même couleur, ondée fur la gorge, & comme _ fondue par nuances dans du blanc & du * Voyez les planches entuminées, #.° 40 4, fous la dénomination de Perroquet varié de Cayerne. (ad) Fltacus major viclateus , Aiarkia. Pertoquét violet. Barrère, France équinox, pag. 144. Pfttacus ptolaceus, dern , Ornihol, claf. 111, Gen. 2, Sp. To. — Litle dusky parror Petit perroquet noirâtre, Edwards, Glan, pag, 227, avec une borne figure coloriée, planche 315. P ïü; L. RE LL Se - hate d cb D «en "te, ah" cm” NT » LS ' ta ne 211 VE DAS QT = > Re: « vis - % ep : + A « 344 Hire Naturel GS: un petit trait rouge borde | font HOUR e deflus du corps eft “brun obfcurément teint de violet, Tosiel # teintes font trop brunes & trop peu fen- ties dans la planche enluminée : le defflous du corps elt richement nué de viofet- bleu & de violet-pourpre ; les couver- tures inférieures de la queue font couleur de rofe, & cette couleur teint en dedans -les bords des pennes extérieures de Ja “queue dans leur première moitié. 4 ”" À LE SASSEMRE (-) Huitieme efpéce. Y O VIEDO:eft le premier qui ait indi- qué ce papegai {ous le nom de Xaxbés .— (e) Naxbes, Oviedo, lb, IV, car, 4e — Ffittatus minor collo, risiaceo, Ray, Smopf avi pag. 181, Pfiriacus n'incr collo. feu torque miniaceo. rene ù Voyag. of Jamaic, pag. 297, n°9. — Ffittacus bra- chyurus viridis colo rutente.... Pfittacus collarius, Linnæus, Syfr. Nat. ed. X, pas 102, — Pfitracus major brevicaudus , .viridis ; guiture ëTcolla. inferioxe mipiaceo ; rectiicibus dns. + Pfita:us Jamaï- cenfis gutture rubrà Brion, Ornuka, tome, 1V, page 241. | “des Perrogquets. 34S cu Safebé. Sloane dit qu’il eft naturel à la Jamaïque. I à fa tête, le deflus & le deflous du corps verts; la gorge & dla partie inférieure du cou d'un beau rouge ; les pennes des ailes font les unes vertes & les autres noirûtres. Il feroit à defirer qu'Oviedo & Sloane qui pa- roiflent avoir vu cet oïfeau, en euflent donné une defcription plus détaillée. LE PAPEGAI BRUN. (f) Neuviéme efpèce. Cr oifeau a été décrit, defliné & colorié par Edwards; c’eft un des plus rares & des moins beaux de tout le genre {f) Dusky parrot. Pfittacus fufcus Mexicanus Edwards, Alf of Birds, pag. 167. Pfittacus bra- chyurus fubfufcus , gulä cærule& , ais caudüäque viridibus, roffro anoque rubris, Pfittacus fordidus. Linnæus, Syf£ Nar, ed. X, pag. 99. — Pfittacus major brevicaudus, Juperné viridi-fufcefcens ; gutture cæruleo; collo fuperiore Ê uropygio viridefcentibus ; teétricibus caude inferioribus rubris ; rectricibus fubtus viridi-fufcefcentibus , fuperné viridibus, binis utrimque extimis exterius fuperné cæra- }: FÉRE Pfttacus novæ Hifparie, Briflon, Ornithoh tome ÎV, page 303: ; P y 346 Hifloire Natwrelle des perroquets ; il fe trouve à la nouvelle Efpagne. Il eft à peu-près de la groffeur d'un pigeon commun; les joues & le defflus du cou font verditres; le dos eft d’un brun-obfcur ; le croupion eft ver- dâtre ; la queue eft verte en deflus & bleue en deflous; la gorge eft d’un très-beau bleu fur une largeur d'environ un pouce; la poitrine, le ventre & les jambes font d’un brun un peu cendré; | les ailes font vertes , mais les pennes les plus proches du corps font bordées de jaune ; les couvertures du deflous de a queue font d’un beau rouge ; le bec eft noir en-deffus ; fa bafe eft jaune, & les côtés des deux mandibules font é’un beau rouge ; l'iris des yeux eft d’un brun couleur de noïfette. LE PAPEGAI À TÊTE AURORE. Dixième efpéce. e LE PAGE DuPRrATZ eft Ie feul qui ait parlé de cet oifeau, « Îl n'eft pas, £ = { PTE. { F dit-il, aufli gros que les perroquets « qu’on apporté ordinairement en France; cc {on plumage eft d’un beau vert-céladon; « mais fa tête eft coiïffée de couleur aurore ce qui roupit vers le hec, & fe fond par « nuances avec le vert du côté du corps; « il apprend difficilement à parler, & « quand il le fait il en faitrarementufage; ce ces perroquets vont toujours en Com- « pagnie, & s'ils ne font pas grand bruit « étant privés, en revanche ils en font « beaucoup en lair qui retentit au loin « dé leurs cris aïgres : ils vivent de pa- « canes, de pignons, de graines du laurier- « tulipier & d’autres petits fruits » /g). LE PARAGUA. (h) Ongième efpêce, | \uUET oifeau décrit par Marcorave , paroît fe trouver au Brefril. Il eft en (g) Noyage à la Louifiane, par le Page Dupratz y tome [I, page 128. (h) Paragua, Marcgrave, Hif, Nat, Braf, p. 207. — Paragua. Jonfion, Avi, pag. 142. — Faragua P v; pi e noir & plus Pgne Jap il a la poitrine & la partie Te du ventre, ainfi que le dos d’un très-be 1e rouge ; l'iris des veux eft auffi d’un beau rouge; le bec, les jambes & les ur | font d’un cendré-foncé. ral Par fes belles couleurs rouges, , ce perroquet a du rapport avec le lori, mais comme sq ne fe trouve qu'aux orandes Indes, & -que le paragua eft probablement + Brefi, nous nous 4bf- tiendrons de prononcer fur lidentité ou la diverfité de leurs efpèces, d'autant qu'il n’y a que Marcorave qui ait vu ce perroquet, & que peut-être il laura vu en Afrique, ou qu’on laura tran{- porté au Brefil , parce qu’il ne lui donne que le nom iniple de paragua, fans dire qu'il eft du Brefil; en forte qu'il eft poflible que ce foïit en effet un lori Le comme la dit M. Briflon. Et ce qui Marcgravii, Wiuohby, Ornithol, pag, 76. — Paragua Marcgravi, Ray, Synopf. avi, pag. 33, n° 4s — Pfirtacus major brevicaudus , coccineus ; capite coli Juperiore , imo ventre ; alis à caudà nigris. .... Lorius Prafilienfis. Briffon, Ornithol, tom, IV, pag. 229: — Paraguas Salerne ) sd pag. 68 , n,° 4. poor CHE te E réf om que M arcgrave : a auf 1 donn quet gris (i /}, comme étant du Brefil, & que nous foupçonnons ê être de Comes. , parce qu'il ne s’eft point trouvé de ces perroquets gris en Amérique , & qu’au contraire ils. font très- communs en Guinée, d’où on les wanfporte fouvent avec les Ne égres. La manière même dont Marcgrave s’ exprime prouve qu'il ne le regardoit pas comme un perroquet d’ AS mériqué.: Avis pfittaco plan fimilis, i) Maracana prima Brafilienfbus* M srcgravé 3 Aif Nat, Braf, pag. 206. — Maracana prima Bras, fi ihenft bus. Jonfton, Avr. pag. 142. — Maracanz prima Brafilienfibus Marcgravit: . Wilughby, Orfrrhelk page 73: — Maracana prima Brafilienfi bus Mare gravi, Ray, Synopf. avi. pag. 29 , n°4, — Pfittacus major brevicaudus, in toto corpore cinereo fabcærule eCENS ess Pfittacus Brafilienfis cinereus. Brion, Ornithologie , tome IV, page 313. — Maracana dés Brafii iens de Marcgrave. Oalerne, PRoRpE pag. 62, n°14 | se Hifloire Naturelle LES PERRICHES. À van T de pafler à la grande tribu des perriches, nous commencerons par en féparer une petite famille qui n’eft ni de cette tribu, ni de celle des-pape- gais , & qui paroiït faire la nuance pour la: grandeur entre les deux. Ce petit genre n’efteompofé que de deux efpèces; favoir, le Maïpouri & le Caïca, & cette dernière n’eft que très - nouvellement connue. * *LE MAIÏPOURI { - Première efpece. Cr nom convient très-bien 2 cet oifeau , RANCE ge ‘ii file comme le tapir, LE + - 1 SR 0 RER + se * Woyez es, MRC Chiihnimées 8 SETS fous Ja dénomination de petite perruche maïypouri de Cayenne, {a) White brealled parrot. Pfitacus viridis minor j Mesicaus peclore, albo, Edyvards, Hifl of Birass des Perriches. 35% qu'on appelle à Cayenne waïpouri; & quoiqu'il y ait une énorme différence entre ce gros quadrupède & ce petit oifeau , le coup de filet eft fi femblable qu'on s’y méprendroit. I fe trouve à la Guyane, au Mexique & jufqu'aux Caraques ; il n’approche pas des habi- tations & fe tient ordinairement dans les bois entourés d’eau, & même fur les arbres des favanes noyées ; il n’a pas d'autre voix que fon fifet aigu qu’il répète fouvent en volant, & il n’apprend point à parler. | | | _ Ces oiïfeaux vont ordinairement er petites troupes, mais fouvent fans af- fection les uns pour les autres, car ils fe battent fréquemment & cruellement : lorfqu’on en prend quelques-uns à la chaffe , il n’y a pas moyen de les con- {erver ; ils refufent la nourriture fi conf- page 169.— Pfittacus Brachyurus viridis fubrus lutens , pileo nigro , pectore albo, . . : Pfirracus melanocephalus, Linnæus, Syf, Na, ed. X, page 102. — Pfirtacus major brevicaudus, fuyerné viridis , inferné albus ; capite fuperiere nigro ; macul& infra vculos viridi; genis & imo ventre aurantüs. ... Pfitacus Mexicanus peétore abo, Briflon, Oruirhol, tome IV, page 2984. = Cr 3 Hifotre Naturelle - tamment qu ils fe laïflent mourir; is font de fr mauvaile humeur qu’on ne peut les adoucir même avec les camouflets de fumée de tabac, dont on fe fert pour ren- dre doux les perroquets les plus revêches. Ji faut pour élever ceux-ci les prendre jeunes , & ils ne vaudroïent pas la peine de leur éducation , f1 leur plumage n'étoit pas beau & leur frgure fingulière, car ils font d’une forme fort différente de celle des perroquets & même de celle des perriches ; ils ont le corps plus épais & plus court; la tête auili beaucoup plus groffe ; breou rl queue extré- mement courts ; en forte qu ils ont l'air maflif & lourd; tous leurs mouvemens répondent à léur figure ; leurs plumes même font toutes différentes de celles des autres perroquets ou perruches, elles font courtes , très- ferrées & collées : contre le corps; en forte qu'il femble qu’on les ait en effet comprimées & collées. artificiellement fur la poitrine & fur toutes les parties inférieures du corps. Au refte, le maïpouri eft grand comme un petit papegai , & c’elt peut-être par cette raïon que M.” Edwards, Briflon un genre à. L'art £ duns pi je : ci-après eft aufli comprife. Le maïpouri a le deflus de Ia tête noir ; une tache verte au-deflous des yeux; les côtés de la tête, la gorge & ‘la partie inférieure du cou (on d’un aflez beau jaune ; le deflus du cou, le bas- -ventre & Îles jambes. de couleur : orangée; le. dos, le-«croupion ; les couvertures fupérieures-des ailes & les pennes de la queue d’un beau vert; la poitrine & le ventre blanchâtres quand loifeau ft jeune, &. jaunâtres quand il eft adulte ; les grandes pennes des ailes font bleues à l’extérieur en deffus ,:& noir à l’inté- rieur ,: & par-deflous elles font noirâtres ; les fuivantes font vertes & bordées exté- rieurement de james liris des veux eft d’une couleur de noifette foncée : 1e bec’eft dé couleur de chair ; les pieds font d’un! ‘brun-cendré” & les ongles noirâtres. à Sa + | KL Et LE 0 7 nn | 3 54. Hifoire Nat tan | Ég jure Be ce À *' c Pa Seconde efpece. N OU S avons adopté pour cet oïfeau le mot caïca de la langue Gallibi qui eft le nom des plus grofles perriches, parce qu'il eft en effet aufir gros que le pré- cédent; il eft auffi du même genre ; car il lui reflemble par toutes les fingu- larités de la forme , & par la calotte noire de fa tête: cette "efpèce eft non-feule- ment nouvelle en Europe, maïs elle Feit même à Cayenne. M. Sonini de Manoncour. nous a dit qu’il étoit Île premier qui l’eût vue en 1773 ;. avant ce temps il n'étoit Fa venu de ces oifeaux à Cayenne, & lon ne fait pas encore de quel pays il viennent ; mais depuis ce temps on en voit tous Îles ans arriver par petites troupes dans la belle faifon des mois de feptembre & d'octobre, & ne faire qu’un ide féjour; * Woyez les planches enluminées, n° 744, fous ka dénomination de Perruche à tête noire de Cayennes “des Perrich 7 | 355 _en forte que pour le climat de Ja Guyane ce ne font que des oifeaux de paflage. La coiffe noiré qui. enveloppe la tète du caïca, eft comme percée d’une ou- verture dans laquelle l'œil eft placé : cette coiffe noire s'étend fort bas & s’élargit en deux mentonnières de même couleur, le tour du cou eft fauve & jaunâtre; dans le beau vert qui couvre le refte du corps, tranché le bieu-d’azur qui marque le bord de laile prefque depuis F épaule, borde fes grandes pennes fur un fond plus fombre & peint les pointes de celles de la queue, excepté les deux intermédiaires qui font toutes vertes & paroïflent un peu plus courtes ue les latérales. 2 Re ï ÈS RU ee 356 Hifloire Natrelle LES PERRICHES "OU NOUVEAU PONS Ir y a dans le nouveau continent d comme dans l’ancien, des perriches à longue & à courte queue; dans les pre- mières les unes ont la queue également ÉRRC Le & les autres l'ont inégale : nous! fuivrons donc le même ordre dans leur diftribution en commençant par les per- riches à queue longue & égale, que nous ferons fuivre des perriches à queue longue & inégale, & nous finmirons par les perriches à queue courte. ES PEL = Æ = . HE Perriche eft une des plus jolies , elle eft repréfentée jéune dans la planche 407, & tout-à-fait adulte, c’eft- a-dire dans fa beauté, planche 167. * Voyez les planches enluminées, 2° 407, fous la dénomination de Perruche de Cayenne ; & n° 167, fous celle de Perruche de la Guyane, : (a) Pfiriacus minor longicaudus , viridis, fuperre EE é 4 - 0 .\ ° 7 + aturatins , inferné dilutius , genis rubro maculatis =" calcaneis rubro. circumdatis, tectrictbus alarum inferio- ribus minoribus coccineis, majoribus lureis ; recfricibus faperné, faturaté viridibus , inferné obfcuré luteis. : . à Pfirraca Guianenfis. Briflon , Oruithologie, tome IV, Page 331: D in Ne ie,» | POELE A A7 ! | 2 x ; re Ée-4 / < k £ k 4 : ent L'PERRICHES"" #Æ fase ER: Æ 4 > A à queue longue ” également ét agé ee. * LA PERRICHE. PAVOUANE. (4) Fremiie efpèce à queue longue © égale. L à or eu + , TR CE Se CR TETE © RSS ni +. Le E - :: . ss = " ho » ” y 8 è : : ù 3 de à = à . “ . : Fe CE | 35! 8. BH foire Naturelle vouane eft aflez commune à Cayenne; on la trouve également aux Antilies , 4 depuis long-temps, elle conferve tou- | Nous Great feulement que fon bei à | n’eft pas rouge, & que le vert de fon || plumage n ’eft pas auffi foncé qu’on lef voit dans cette dernière planche ; la pa- comme nous l’afiure M. de la Borde, & c’eft de toutes les perriches du nouveau # continent , celle qui apprend le plus faci- { lement à parler ; ; néanmoins elle n’eft { docile au’à cet égard, car quoique privée À jours un naturel fauvage & farouche ; | elle a même l'air mutin & de mauvaife | humeur , mais comme elle a l’œil très-wi£ | & qu’ ‘elle eft lefte & bien faite , elle plait | par fa figure. Nos Oifeleurs ont adopté | de nom de pavouane qu’elle porte à Ia | Guyane. Ces perriches volent en troupes, | toujours criant & piaillant /b/; elles | parcourent les favanes & les bois, & fe ! nourriflent de préférence du petit fruit | d’un grand arbre qu'on nomme dans : le pays l'immortel, & que Tournefort a 10) Inftitur, Rei herb, apps Sr: je Fe "2 Eu ÆE "Elle a un Re de longueur: la queue : a près de fix pouces & elle eft régu- lièrément étagée; la tête ,lec Corps entier, le defflus des aïles & de la queue {ont ; Xe 359. delgné & Ge. la dénominagon de gorall : d'un très-beau vert. À mefure que ces. oifeaux prennent de l’âge, les côtés de la tête & du cou fe couvrent de petites. taches d’un rouge vif, lefquelles de-- viennent de plus : en plus nombreules , : en forte que dans ceux qui font agés, ces parties font prefque entièrement: garnies de belles taches. rouges ; O8 ne. voit aucune de ces taches dans l’oifeau jeune, & elles ne commencent à paroïtre qu’à deux ou trois ans d'age; les petites couvertures inférieures des aïles {ont du même rouge vif, tant dans loifeau adulte que dans le jeune; feulement ce rouge eff un peu moms éclatant dans le dernier; : les grandes couvertures inférieures des ailes font d’un beau jaune ; les pennes ({c) On a remarqué que les perruches ne font aucune fociétéavec les perroquets, mais vont toujours enfembie par grandes troupes. Wafer, dans les Voyages de Dampier, tome IV, page 1 3 04 3 560 Hi ifoire Nanbèlle FR dés SR : & de la queue ‘font € en ‘ flous | d’un jaune obfcur ; le bec eft blanchâtre & les pieds font gris. | | LAR E R R d ê H E: À GORGE BRUNE. (d) à Seconde eJpéc éCe à queue Jongue + T res | 2 E DWA RDS a donné le premier cette permiehelqui fe trouve dans le nouveau-continent. M. Briflon dit qu’elle: lui a été envoyée de a Martinique. Elle a le front, les côtés de a tête, la gorge & la partie inférieure du cour d'un pgris-brun ; le {fommet de la tête d’un vert- bleuâtre ; tout le deffus du mr ne me tdi s{d) Brewn- host parr ahet. Pfittacus : minor gutture fufco , occidenalis, Edwards. Æfif4 of, Birds pag. 177. — Plittacus min0Y longicaudus , Juperné. viridis, inferné viridi-lutefcens ; vertice viridi-cœrulef- cente, fyncir tte, gen's € collo inferiore grifeo-fufeis, | ad fulvum RSS recricibus fuperné viridibus, ubeus lutelcentibus. . Pfittara Marunicana, Briflon, Ornithol, tome IV, page 356 — Pf (aCcus MACYOUYUS viridis, vertice remigibufque primoribus cæruleis , orbiris cinereis. ..... Pfittacus æruginofus, Linnœus, ÿ fe, Nat, ed. XIE, pag. 142. is VS UP ENT TRE SN) OV DIRES CU OEN UE M NEUTRE DT ET RE DAS “IT corps e É dest Pr. ; 4 Ë r corps. pie vert- jaunâtre; Îles grandes . couvertures fupérieures des aïles bleues ; toutes les pennes des ailes font noiïrâtres en-deffous, mais en-deffus les grandes pennes font bleues , avec une large bor- dure noirâtre fur leur côté inférieur ; les imnoyernes font d'un même!vert que Île defflus du COrps ; la queue eit verte en- deffus, & jaunâtre en-deffous ; Piris des yeux eft de couleur de: noïfette ; ;: le bec & les pieds font cendrés. ". 4 P E R R: I C1 H ÆE _ À GORGE VARIÉE. (e) Troifieme efpèce à queue longue 7 égale, Lu TTE Perriche eft fort rare & fort jolie; on ne la voit pas fréquemment à Cayenne, & l’on ne fait pas fi on peut dJ'inftruire à parler ; elle n’eft pas fi groffe qu'un merle ; Ja plus grande partie de * Voyez les planches enluminées, n. 144, {ous le dénomination de Perruche à gorge rachetée de Cayenne (ec) Jolie perruche de Cayenne. Salerne, Ornitk, p, 7 24 Oifeaux , Tome XZ, Q ET En Ne ne POST RE RE PRE AN x e , SNS UE EE 0 k è Ve EU 362 Hifioire Naturelle fon plumage eft d'un beau vert; mais la gorge & le devant du cou font d’un brun écaillé & maïllé de gris-rouflâtre ; les grandes pennes de l'aile font teintes de bleu ; le front eff vert-d’eau: on voit derrière le cou, au bas & près du, dos, une petite zone de cette même | couleur ; au pli de aile {ont quelques plumes d’un rouge clair & vif; la queue, ! partie verte en-deflus & partie rouge-brun, | avec reflets couleur de cuivre, eft en-! deflous toute de cette dernière couleurs | la même teinte fe marque fous le ventre. * LA PERRICHE À AILES VARIÉES. (f) | Quatrième efpèce à queue longue” égale. | C ETTE efpèce eft celle que lon nomine à Cayenne la Perruche commune: | elle n’eft pas fi grande qu'un merle ,| n'ayant que huit pouces quatre lignes ,: * Voyez les planches enluminées, #° 3 f9, (ous! a dénomination de petite perruche verte de Cayenne, | (f) Pfetacus minor vulgaris, Periche cemmune;l} © des Perriches: 2363 y compris la queue qui a trois pouces & demi. Ces perriches vont en grandes troupes , fréquentent volontiers les lieux découverts & viennent même jufqu’au silieu des lieux habités : elies aiment beaucoup les boutons des fruits de l’arbre immortel , & arrivent en nombre pour s’y percher dès que cet arbre eft en fleurs : comme ïil y a un de ces grands arbres planté dans Ka nouvelle ville de Cayenne, plufieurs perfonnes y ont vu arriver ces perriches qui fe raflembloient fur cet arbre tout voifin _ des maifoûs ; on les fait fuir en les tirant, mais elles reviennent peu de temps après ; au refte, elles ont afiez de facilité pour apprendre à parler. Cette pérriche a la tête, le corps entier , la queue & les couvertures fupé- _rieures des ailes d’un beau vert ; Îles Barrère , France équinox, page 146. — Pfittacus mier longicaudus , viridis , fuperné faturatits , inferné difuriàs remigibus intermediis candidis , fuperné extertus, à apice luteo adumbratis; fequentibus interius candidis, lutee adumhratis , exterius èT apice luteis'; reéfricibus viridbus, énterius flavicante margina‘is,. .. Pfittaca Cayarenfis. Brillon , Ormithoë tome IV, page 3 34. Q ij 364 Hifloire Naturelle pennes des ailes font variées de jaune, de vert-bleuûtre, de blanc & de vert; les pennes de la queue font bordées de jaunâire fur leur côté intérieur , le bec, ‘es pieds & les ongles font gris. La femelle ne diffère du mâle qu’en ce qu'elle a les couleurs moins vives. _ Barrère a confondu cette perruche avec lPanaca de Marcgrave, mais ce font deux oifeaux d’efpèces différentes , quoi- que tous deux du genre des perriches. L'ANACAN(g) Cinquième efpèce à queue longue ér égale. | Las A C A eft une très-jolie perriche | qui fe trouve au Brefil; elle n’eft que (g) Anaca Brafilienfibus. Marcgrave, Hifi, Nat, | Braf. pag. 207. — Anaca Brafilienfibus, Jonfton, Avi pag. 142. — Anaca Brafilienfibus Marcgravii. | Willughby, Ornihol. pag. 78.— Anaca Brafiienfibus, | Ray, Syropf. avi, pag. 35, n.° 8. — Pfitacus minor { Brevicaudus, fuperné viridis, inferné fufco rufefcens , | vertice faturaté caflaneo ; oculorum ambitu fufco ; gutture | cinereo ; marginibus alarum fanguineis : macula in dorfo, ér rectricibus diluté fufcis. ... Pfitiacula Brafilienfisi fufca Briflon, Oruithologie, tome IV, page 403,4 — Anaca du Drefil, Salerne, Ornithol, pag. 71, n°8, # 2. £ ES BRL EM A AOPEL EE À PUS ARE SES FL SA LOST IET 4 HET 4 LR QE 3 De LE D À AT TA É à 46 = : | : À 3 # . + 8 DT È À 4 Perriches. Le N | de la grandeur d’une alouette : elle a le: fommet de la tête couleur de marron : les côtés de la tête bruns; la gorge cendrée ; le deffus du cou & les flancs verts : Fe ventre d’un brun-roufiätre ; le dos ot avec une tache brune; la queue d'un brun- clair; les pennes des ailes vertes, terminées de bleu, & une tache où plutôt une frange d’ur rouge de {ang ur fe haut des ailes: le bec eft brun ; les pieds font cendrés. M: Briflon a placé cette perruche avec celles qui ont la queue courte , cependant Mercorave ne le dit É , & comme il ne manque pas d’avertir dans fes defcriptions _qu'elies ont la queue courte, & qu'il a nus celies-ci entre deux autres qui ont la queue longue, nous ou ; AVEC fondement , qu’ell e eft en effet de l’ordre des perriches à queue longue. Il en eft de même de l’efpèce boue: , donnée par Marcgrave {ous ie nom de TIPD EE & dont ïi ne dit pas FES la queue foit courte, 366. Hifloire Naturelle LE JENDAŸYA. (h) Sixitme efpéce à queue longue à égale. C E T oifeau eft de la grandeur d’un merie ; il a le dos, Îes ailes, la queue & le croupion d’un vert-bleuätre tirant : fur l’aigue-marine ; la tête, le cou & h | poitrine font d’un jaune-orangé; lPextré- mité des ailes noirâtres; l'iris des yeux d’une belle couleur d’or; le bee & les | pieds noirs. On Île trouve au Brefi, mais perfonne ne l’a vu que Marcorave, & tous lies autres Auteurs l'ont copié. _{h}) Jendaya Marcgrave, Fifi Nas, Braf, | pag. 206. — Jendaya, quinia Jpecies. Jonfto, Ah | pag. 141. — Pfitiact minorss Marcgrari quinta Jpéciess Jendaya. Willuohby, Ornithol, pag, 78, — Jen.tayu, | Ray, Sropf. avi pag. 34, n.° 5. — Ptacus minor | Érevicaudus , fuperné viridis, inferé luieus ; imo ventre | viridi, capite Ÿ collo luteïs ; remigibus majeribrs. apie : ad nigricantem colorem vergentibus ; reclricibus viri-! dibus. ..... Pfittacula Brafilienfis lutea, Briffon | tome IV, page 399: Jendaya, Salerne, Ornitkoë | pag. 715 I Se jAPeT iches. 367 * LA PERRICHE ÉMERAUD'E. Septième efpèce à queue longue à égar. Le vert piein & brillant qui couvre tout le corps de cette perruche, EXCEPTÉ la queue, qui et d'un brun-marron, avec l poinie Per nous femble lui rendre propre la dénomination de perriche émeraude ; celle de perruche des tei vas Ta- gellaniques qu'elle porte dans les planches enlunnnées, doit ètre rejetée, par 1a raifon qu'aucun perroquet ni aucune Ho n'habitent à de fi hautes lati- tudes; il y.a peu d'apparen ice que ces cifeaux EEE ent le tropique du Capri- corne pour aller trouver des régions qui, comme fon fait, font plus froides. à latitudes égales, dans Fhémifphère uftral que dans Îe nôtre ; eft-il probable 7 Voyez les pl lanches-enluminées, m.° 8, fous “fa dénomination de Perrucke des terres M fagelaniques, Q üij = * \ | 3 O0: Ar loire Naturelle d’ailleurs que des oifeaux qui ne vivent que de fruits tendres & fucculens, fe tranf- portent dans des terres glacées quipro- duifent à peine quelques chetives baies ! telles font les terres voifmes du détroir, où l’on fuppofe pourtant que quelques Navigateurs ont vu des perroquets. Ce fait configné dans Pouvrage d’un Auteur refpectable /2), nous eût paru éton- nant, {1 en remontant à [a fource, nous ne l’euflions trouvé fondé fur un témot- [ gnage qui fe détruit de lui-même : c’eit le navigateur Spilberg qui place des perroquets au détroit de Magellan, près du même lieu, où un peu auparavant il fe figure avoir vu des autruches, /4/; or, pour un homme qui voit des autruches ä la pointe des terres Magellaniques : il _n’eft point wop étrange d'y voir auflr es perroquets. Il en eit peut- -être de mêine des perroquets trouvés dans a (ë) Hifioire des navigations aux terres Auflrales, ione Î, page 347 (4) Hifloire générale des Voyages, rome AT, pages 18 Ÿ' 19. - des Perriches. ? 3 6 9 _ nouvelle Zélande //), & à la terre de Diemen , vers le quarante-troifième degré de latitude. auftrale /m). Nous allons maintenant faire l’énu- mération & donner la defcription des _ perriches du nouveau continent à queue longue & mégalement éägée. | ‘ ; | (l) Second Voyage du SPA Cook, some 1 3 page 210. {w) Xdem, rome À, page 0. Q v PERRICHES _ À QUEUE LONGUE ET INÉGALEMENT ÉTAGÉE. = Se. cr À rt hs & vs ei 4 44 vrE LE SINCIALO. (4) Premiere efpèce à queue longue & inégale. | Gin le nom que cet oïfeau porte à Saint-Domingue; il n’eft pas plus gros qu'un merle, mais il paroït une * Voyez les planches enfuminées, 7,° ç jo, fous la dénomination de lerruche, (a) Pfirtacus minor macrourus totus viridis Hifpanis Jcinciab, l'als parochino. Aïldrovande, Avi, tom. 1, pag. 678. — Pfittacus viridis minor Germanis greuner papegey. Schwenckfeld , Avi, Silef, pag. 343. — ui prima fprcies, Marcgrave, Hi Nat. Braf. . 206. — Perroquet vert ox à longue queue, Beion, Portr. d'oif, pag. 73, fig. 6. Petit perroquet vert à longue queue. Idem, Æiÿff. Nat, des oifeaux , pag. 298. — Pfittacus minor macrourus totus vir ii Jonfion, Avi, pag. 23. — Tui prima Jpecies, ET 7, ACL PE.) CID RPIET [2- es ‘ = 17 Le P LEE AZ c PÉRITS PT LS TD Len AE 0 À PE AE £ 4 E 1 Fa SLT Le PET 3 £ a CHR ‘des, Perriches. 371 fois plus long , ayant une queue de fept pouces de longueur, & le corps n'étant que de cinq; il eit fort caufeur ; il ES pag. 141. — Perrique. Duterire, F7, des Antilles, tom. If, pag. 251. —%Perrique du Brefil Eabat, Nouveau Voyage aux îles de l'Amérique, tome AI, age 161, — Ffittact minoris Marcgravii prima fpecies tui Prafilierfiôus, Wiliugbby, Oraithol, pag. 78. — Pfr- tacus vinor nacrourus totus viridis Aldrorandi Ybiderm , pag. 77. — Tui Brajlenfilus prima fpecies. Ray, Synopf. avi pag. 34,0 r. Pfittacus minor macrouros totus viridis Alérovandr, Ibid. pag. 33, n° 2; & pag.181,n. 6, — Piffacus pumito viridrs longicaudus. Perriche, Barrère, Ornithol, pag, 26. — Pfittacus minor macrouros totus viridis Aidrovandi paraÂiros totôs verdes de Oviedo, Sioane, Voyag. of, Jamaïc. pag. 297, n,° 13,— Long tailled green parrakeet, Pfittacus minor viridis , cauda longiore » occidentalis, Edwards, Hifle of Birds, pag. 175. — Smai green long-tailled parron Pfittacus minor viridis caudä produtté, Browne, Hif. Nat, of Jamais, pag. 472, — Ffittacus minor longi- caudus , diluté viricis , ad fiavum inclinans ; oris remigum favicaniibus ; reélriciéus bénis fntermediis viridi-cæruteis, duabus uivimque prasimis extertis {7 apice viridi-cæruleis, dnterëus viridi-luteis, tribus utrisique extémis wiridi-luteis Pfriaca, Brion , Ornithol, tome IV, page 319. — Le premier tuï de Marcgrave, Salérne, Orritho’, pag. 71, n.° 1.— Le petit perroquet à fongue queue tout vert. Ibid. pag.”o, n° 2, — Pfrtacus macrourxs viridis , rojtro pedibufque rubris , recricilus apice cæru- lefcentibus ; “orbitis incarnatis, Pfistacus. rufi-roftris, Limnœus, Syf% Mar, ed, XIE, .page143: = VJ F 1 x. ARS AE 372 se Hifloire FRE apprend aifément à parler , à fier aa contrefaire la voix ou le cri de tous'les animaux quil entend. Ces- perriches volent en troupes & fe perchent {ur les arbres les plus touffus & les plus verts, & comme elles font vertes elles-mêmes, on a beaucoup de peine à les: aper- cevoir; elles font grand bruit fur les arbres ; en criant, piaïllant & jabotant plufieurs énfemble, & {1 elles entendent des voix d'hommes ou d’animaux , elles n’en crient que plus fort /4). Au refte ; cette habitude ne leur. eft pas particu- lière, car prefque tous les perroquets que lon garde dans les maïfons, crient d'autant plus fort que lon parle plus haut ; elles fe nourriflent comme les autres perroquets, mais elles font plus vives & plus gaies ; on les apprivoife - aifément ; elles. paroïflent aimer qu’on s’occupe d'elles, & il eft rare qu’elles ardent le filence, car dès qu’on parle “elles ne manquent pas de crier & de jafer aufli; elles deviennent grafles & bonnes à manger dans la faïfon des (b) Dutertre, rome il, page 252. DD TT D RAT NN IT Ole or dD ED: RP Er CR Eh fé 2 $ + £ . : : LS L des: Pédiles” | 27 34 graines de bois d'Inde, dont elles font pes leur principale nourriture: £ Tout le plumage de cette perriche fe. æ un vert-jaunätre ; les couvertures infé- rieures des ailes & de la queue font prefque jaunes; les deux pennes du milieu de la queue font plus longues d’un pouce neuf lignes que celles! qui les fuivent immédiatement de chaque côté, & les autres pennes. Jatérales vont également en diminuant de longueur par degrés, jufqu’à la plus extérieure qui efb plus courte de cinq pouces que les deux du milieu; les veux font entourés d’une peau AA de chair, liris de l’œil eft d’un bel orangé ; le bec eft noir avec un peu de rouge à à la bafe de a mandibule fupérieure ; les pieds & les ongles font couleur de chair. Cette efpèce eft répandue dans prefque tous les climats chauds de l’Amérique. La perriche indiquée par le P. Labat en eft une variété /c), qui ne diffère {c) Perrique de fa Guadetohpé. Labat, Mouveas Voyage aux îles de l'Amérique, tome IT, page 218, — Pfiitacus minor longicaudus In toto corpore viridis ; zofho pedibufque FRE) La. Pfrtaca AqUaT UIn lupiayum, Briflon , Orniho}, torae IV, page 330: se BCE 374 Hifloire Naturelle que parce qu’elle a quelques petites plumes rouges fur la tête, & le bec blanc; différences qui ne font pas aflez grandes pour en faire deux efpèces féparées : nous fommes obligés de remarquer que M. Brifion a confondu ce dernier oïfeau avec Paiuru catinga de Marcgrave qu eft un de nos criks. kw LA PE R RICHE. À FRONT ROUGE, (d) Seconde efpèce à queue longue à inégale. C: T_oïfeau fe trouve comme Île pré- cédent dans prefque tous les climats * Voyez les planches enfuininées, 2° 767. {d) Red and-blue-headed parraket, Pfittacus miner capite e coccineo cæruléo, occidentalis, Edwards, Hiff, of Birds, pag. 176. — Pfitacus minor longicaudus , viriais , fupernc faturatius , tuferné dilutius à ad flavum inclinans ; fyncipite coccineo ; vertice cæruleo ; recfricibus faperné faturaté viridibus, fubtus viridr- fufcefcentibus . Pfittaca Brafilienfibus fronte rubrä, Brifon , Ornithol, tome [V, page 339. — Pfinacus macrourus viridis fronre rubrä, occipite remigibufque extimis cærulers, orbiris fulvis,. ... Pfitracus canicularis, Linnæus, Syfé Nar, ed. XII, pag. 142, PETER ‘à FA mA ARTE CDR ; ds Perriches. 375 chauds € l'Amérique, & c’eft M. Ed- wards qui Va décrit le premier. Le front eft d’un rouge-vif ; le fommet de Ia tête d’un beau bleu; le derrière de la tête, le deflus du cou, les couvertures fupé- rieures des ailes & celles de la queue font d’un vert-foncé ; la gorge & tout -le deflous du corps d’un vert un peu jaunatre ; quelques - unes des grandes couvertures des ailes font bleues : les grandes pennes ! font d’un cendré obfeur {ur leur côté intérieur , & bleues fur leu côté extérieur & à acids l'iris dei yeux eft de couleur orangée ; le bec eft cendré ; les pieds font rougeätres.* Nous devons obferver qu'Edwards , & Linnæus qui la copié, ont confondu cette perriche avec le fui-apute-juba de Marcgrave , qui néanmoins fait une autre elpèce, de laquelle nous allons donner la defcription. es 76 à Hifloire Naturelle Le KELCAPUTE JUPE (© "+ Troifième efpèce à queue longue à" inégale. C ETTE Perriche a le front, les côtés de la tête & le haut de la gorge d’un. beau jaune ; lé fomimet & le derrière de la tête, le deflus du cou & du corps, les ailes & la queue font d’un beau vert; Voyez les planches eniuminées, x,” 528, fous la dénomination de perruche {llinoife. | (e) Tui-apute-juba, Marcurave, Hiff, Nat. Braf, pag. 206.— Tui-apute-juha, fecunda f: ecies. Jonfton , Avi pag. 141, — Pfittaci mirorrs Marcgravii fecunda fpecies , taiapute-juba, Wilughby, Ornithol. pag. 78. — Tui-apute-juba. Ray, Synopf. avi, pag, 34, n.° 2. — Tui fpectes fecunda , tut-apute-juba Marcgravit, Xbid. pag. 181, n. 6, — Pfirtacus viridis cauda longä , malis creceis. Klein, Avi, pag. 25, n.° 20 — Pfittacus minor v'ridis, caudë long, malis croceis, Frifch, pl. 54, — Yellow faced parraker Perruche facée de jaune, Edwards , Glanures, page 49 , avec une bonne figure colcriée, planche 2 > 4, — Pjitacus minor longicaudus, Jfaperné viridis, inferné viridi-luteus ; fyncipite, genis à” gurture aurantiüs ; collo inferiore cinereo-vir'di ; ventre . maculis aurantüs vario ; reCtricibus fubtus obfcure luteis , Juperné viridibus , lateralbus interius diluté luteo margi- natis, ..... Pfitraca Îliniaca, Briffon, Ornirholopie , tome [V, page 353. — Tui-apure-jubla Salerne, , « des Perriches, 377 quelques-unes des grandes ocuvertures fupérieures des ailes & les grandes pennes font bordées extérieurement de bleu ; les deux pennes du milieu de la queue font plus longues que les fatérales, qui vont toutes en diminuant de longueur jufqu’à la plus extérieure, qui eft plus courte d’un pouce neuf lignes que les deux du milieu; le bas- véntre eft jaune ; l'iris des yeux eft orangé-foncé ; le bec & les pieds font cendrés. _ Par Ia feule defcription , on voit déjà que cette! efpèce n’eft pas la même que la précédente, elle en eft même fort: différente; maïs d’ailleurs celle-ci eft très- commune à la Guyane, tandis que {a pré- cédente ne s’y trouve pas; on l'appelle vulsairement a Cayenne, pérr uche poux- de-bois, parce qu elle fait ordi nairement nn Ornitk Lol, pag. 71, n.°%%. — Pfirtacus macrouras VIFICS genis fubis , remigibus re Aricibu que canejcentibus ……, Pjittacus pertinax, Éreiése » Jyfé Nat ed. XI, page 142. On obfervera que dans la planche de Frifch, cette perruche a fa queue beaucoup plus courte que dans la lanche d'Édwards, parce qu “PhRremes Frifch la fait deffiner peu de temps après la mue, & avant que les pennes de la queue n euffent pris toute leur longueur. | É .. radars pntbe nier Ds orenbn chere = id | RS RER SE OR RER re MOSS 2 h ° + r ee Ci D a * 4 » fon nid dans les ruches de ces ne Comme ele refte pendant toute l’année dans les terres de la Guyane, où elle fréquente les favanes & autres lieux dé- couverts, if n'y à guère d’ apparence que lefpèces’étende où voyage jufqu'au pays | des Lnois, comme la dit M. Briflon, d’après lequel on a donné à :cèt oifeau Je nom de perruehe, Elincife dans. .iés planches euluminées : ce que nous difons ici eft d'autant inieux fondé, qu'on ne trouve aucune efpèce.de perroquet nide perruche au-deli de Ja Caroline, & qu'il n'yena qu'unefeule efpece à HaEouifiane, que nous ayons e onnée ci-devant. LA ‘PERR ICRE COURONNÉE D'OR (f).…. Quatrième efpéce à queue longue ér iné gale. | C: ‘EST ainfi qu'Edwards a nommé. | cette perriche, & il la prife pour la femelle dans l’efpece précédente; RER {f) Golden crowned parraker, Perruche couronnée. | d'or. Edwards, Glan. pag. so, avec une bonne 2) N = LANG | PR TO" SR NN LPO NS À SNS LRO PPT LIT THEMA (ANAL. NS RS SP RS a, e Vebe des LA PERRICHE œvué Jube de rh 280 Den . r va dl Aie | k® | | tr ) ÿ à - EN te AL L s . ; pe des Perriches. 37 "4 en effet une femelle qu'il à décrite, uifqu'il dit qu’elle à pondu cinq ou 2 œufs en Angleterre, aflez petits & _ blancs, & qu’ FT vécu quatorze ans : dans ce climat. Néanmoins on peut être _affuré que l’efpèce eft différente de la précédente ; ; car toutes deux font com- munes à Cayenne, & elles ne vont jamais enfemble, mais chacune en grandes troupes de leur efpèce, & les mâles ne paroïfient pes différer des femelles, ni dans dune ni dans l’autre de ces deux efpèces. Celle-ci s'appelle à la Guyane’ ass t des favanes , elle parie fupérieu- rement bien; elle eft très-careffante & très-intellisente, au lieu que la précé- dente n ft nullement recherchée & ne parle que difficilement. Geite jolie perriche a une grande tache orangée fur le devant de Ia tête ; figure ccloriée, pl 2 35 — Lttarus miror lors. caudus , vb td 5, “faper né faturaiius , inferné dla às &° ad favum nclinans ; vertice viridi aurantis ; colo br fe: tore viriai-Ffaricante , rudr0 oblcuro r MLIA , VER gibus d 11€7= medis fuperné ex:erius cæruleis ; reclricibus frperré Jituraé viridious , inferné obfeure virid'-lnteis . .. , « Pfittaca Brafilienfis, Brin, Oruithalog, tome IV, PASE 357" x 380 ÆHifloire Naturelle le refte de la tête, tout le deflus du codé, corps, les ailes & la queue font d’un. | vert-foncé ; la gorge & la partie infé- rieure du cou font d'un vert-jaunâtre ; avec une légère teinte de rouge-terne ; le refte du deffous du corps eft d’un | vert-pâle : quelques-unes des grandes couvertures fupérieures des aïles font bordées extérieurement de bleu; le côté extérieur des pennes du milieu-des aïles eft auffi d’un beau bleu, ce qui forme. fur chaque aile une large bande Jonpitu- dinale de cette belle couleur; l'iris des yeux eft orangé-vif ; le bec & es pieds font noirâtres. ou PERRICHE JAUNE. (2) Cinquième efpèce à queue longue & inégale, Mincerave & de Laët font les premiers qui aient parlé de cet oïfeau * Voyez les planches enluminées , 7° f25$, fous Ja dénomination de Perruche jaune de Uariee {g) Qui juba qui Marcgrave, Hif, Nat, Braf, LA LEE RE DOTE Ga A des" TORRES 1 ) À les 0 Lu LE (UE CURE 4 + - FA ï 7 ; = Fa EL Le 2 7 À & des Perriches. 307 qui fe trouve au Brefil, & quelquefois au pays des Amazones, où néanmoins il -eft rare /4), & on nele voit jamais aux environs de Cayenne. Cette perriche, que les Brafiliens appellent guiaruba, c’eit- | à-dire, oifeau jaune, n'apprend point à . parler ; elle eff trifte & folitaire; cependant les Sauvages en font grand cas, mais il -paroît que ce n’eft qu'à caufe de fa | rareté, & paice Que ion plumage eft tres- différent de celui des autres perroquets , & qu’elle s’apprivoile aifément; elle eft | pag. 207. — Guia-ruba. De Laët, Defcription des Indes occidentales |, page 490. — Qui juba tui -Jonfton, Ari, pag. 142. — Qui juba ui, Wilughby, Ornithol, pag. 78. — Qui juba tu Ray, Synopf. avi, pag, 35, n° 9. — Pittacus major futeus, caudä virefcente. Barrère , France équinox, pag. 144 — Perroquet jaune La Condamine, Voyage aux Amazones , page 172, — Îfitiacus minor longicaudus luteus ; remigibus majoribus obfcuré viridibus ; reétricibus duteis. ., Pfiuaca Brafilenfis lutea, Brifion, Ornithol, tome IV, page 369. — Qui juba fui Salerne, Ornithol, pag. 73, n° 9. | (h) « Les plus rares parmi les perroquets , font ceux qui font entièrement jaunes, avec un peu « de vert à l'extrémité des ailes; je n’en ai vu qu'au « Para de cette forte. » La Condamine, Voyage a le rivière des Amazones, Page 173. élalé di x & À | en. L « we Dee D: ” ei er 382 Hifloire Naturelle prefque toujours jaune ; il y a feulement quelques taches vertes fur laile, ‘dont les petites pennes font vertes, frangées | de jaune ; les grandes font violettes fran- | gées de bleu; & lon voit le même mélange de couleurs dans celles de la queue, dont là pointe eft d’un violet bleu ; le milieu ainfr que le croupion | font d’un vert bordé de jaune; tout le refle du corps eft d’un jaune-pur & vif de fafrañ ou d'orangé; Ja ‘queue it : aufli longue que le corps & a cinq} pouces; elle eft fortement étagée, en! forte que les dernières pennes datérales | font de moitié plus courtes que les | deux du milieu. La perruche jaune du Mexique /i), donnée par M. Briflon, | d’après Seba, paroït être une variété de | celle-ci, & un peu de rouge-pâle que Seba met à la tête de fon oiïfeau cocho, & qui n’étoit peut-être qu'une teinte | EE AE EE LE VE * + Ce s (i) Avis cocho, pfittaci Mexicani, fpecies, Seba, | tom. Ï ; pag: 1 OA ; & pl. 64; fig. 4 per lfitracus | minor longicaudus , diluté luteus ; capite diluie Fur ; coilo, rubre-aurantio ; remigibus viridibus : rectricious diluré luteis...…. Pfitéaca Mexicana lutea, Brifion , ! Ornitkol, tome LV, page 370. DE. 7 Ms CIE E EE AR M. «ufr 7e FOR VO" AS - AE POIS Tel Li: Ad EE y L. FR 47 EE La PF TS re he: = ES TE , : ü eu _ 14 des Perriches,- 383 “rangée, ne fait pas un caractère fuffifant pour indiquer une efpèce particulière. *LAPERRICHE * ÂTÉTE JAUNE (W) Szxiême efpèce à queue longue & Inégale. > TTE Perriche paroît être du nombre de celles qui Voyageur de R Guyane à la * Voyez les planches éruminées, 499, fous a dénomination de erruche de la Caroline, (k) Parrot of Carolira, Perroquet de la Carolinez Catejby, tome À, page 11. — Pfittacus minor vertice -maculato, Perriche des Amazones. Parrére, France ÉquInOX. pag. 145. — Pfittacus pumitio , viridis, fuke capite maculofo, Perriche «ie l'Amazone, Idem , Crrirh, pag. 26.— Pfttacus Carolnenfis, Klein. Ari, Pag. 25, n° 19. — Pfitacus capite luteo, fronte rubr@ , cauda dengä. Tbidem, pag. 25, n° 14. — Pftacus virids, capite luteo, Ÿ fronte rubrä, Friich, PS2. Pfrtacus minor longicaudus , viridis ; capite anteriès, marginibus alarum, Ÿ calcareorum ambitn aurantis ; OCCipit0 , gutture © collo fupremo luteis ; rerigibus HAjOrIbUS faperné exterius in exortu luteis, dein viridibus, apice ad cæruleun vergentibus ; retricibus viridibus. . ., Pfittaca Carolnenfis, Brion , Orrüholopie, tome IW, page 350. — Pfittacus macreurus vividis, capite , collo £enibufque luteis. ... Efitracu s Carolinenfis. Linnæus, Sy Nan ed. X, pag. 97. di. Fi 4 ’ 2 1 + ea 384 Hifloire Naturelle à Caroline , à la Louifiane //), & jufqu'en Virginie. Elle a le front d’un bel orangé, tout le refle de la tête, la gorge, la. moitié du cou & le fouet de l’aile d’un. beau jaune; le refte du corps & les cou- vertures fupérieures des ailes d’un vert-: clair; les grandes pennes des ailes font brunes fur leur côté intérieur ; le côté. extérieur eft jaune fur le tiers de fa! longueur ; il eft enfuiæ verr & bleu à l'extrémité ; les pennes moyennes des, ailes & celles de la queue font vertes ; | les deux pennes du milieu de la queue! font plus longues d’un pouce & demi | que celles qui les fuivent immédiatement | de chaque côté; l'iris des yeux eft jaune; | le bec eft d’un blanc-jaunâtre, & les | _pieds font gris. | i [1) «Je :vis aufh ce jour-là, pour la première » fois, des perroquets ( à la Louifiane) ; il y en a : » Je fong du Téakiki, maïs en été feulement; ceux-ci : étoient des traineurs qui fe rendoïent fur le Miffiffipi, | » où l’on en trouve dans toutes les faifons ; ils ne {out : » guère plus gros que des merles ; ils ont la tête jaune } » avec une tache rouge au milieu; dans le refle de | leur plumage c’ef le vert qui domine. » /ifloire de la nouvelle. France, par Charlevoix. Paris, 1744, tome III, page 364 ° | Ces | des Perriches. 385 Ces oifeaux, dit Catefby , fe nour- riflent de graines & de pepins de fruits, & fur-tout de graines de cyprès & de pepins de pommes. Îl en vient en au- tone à la Caroline de grandes volées dans les vergers , où ils font beaucoup de dégâts, déchirant les- fruits pour trouver les pepins , la feule partie qu’ils mangent : ils s’avancent jufque dans la Virginie, qui eft l'endroit le plus éloigné au Nord , ajoute Catefby , °ë j'aie ouï- dire qu'on ait vu de ces oïfeaux. C'eft durefte la feule efpèce de perroquet que l'on voit à la Caroline; quelques-uns y font leurs petits, mais la plupart jeretirent plus au Sud dans la faiion des nichées, & reviennent dans celle des récoltes : ce font les arbres fruitiers & les cultures qui les attirent dans ces contrées. Les colonies du Sud éprouvent de pius grandes invafions de perroquets dans leurs plantations, Aux mois d'août & de feptembre des années 1750 & 1751,: dans le temps de la récolte du café, on ‘vit arriver à Surinam une prodigieufe quantité de perroquets de toutes fortes, qui fondoient en troupes fur le cafe, dé ap , Tome XL, 386 Hifioire Naturelle dont ils mangeoïent l'enveloppe rouge fans toucher aux fèves qu'ils laifloient tomber à terre. En 1760, vers la même faifon , on vit de nouveaux eflaims de ces oifeaux qui fe répandirent tout le long de la côte & y firent beaucoup de dégat, fans qu’on ait pu favoir d’où ils venoient en fr grand nombre /#). En général, la maturité des fruiis, l’abon- dance ou la pénurie des graines, dans les différens cantons, font les motifs des excurfions de certaines efpèces de per- roquets , qui ne font pas proprement des oifeaux voyageurs, mais de ceux qu’on peut nommer erratiques, (n). _{m} Piflorius, Befchriving van colonie van Surinaamen: Amit. 1768, page 68. {n) « On trouve dans les Awris, des perroquets | » de toutes grofleurs & de toutes couleurs... Ces » oifeaux fortent du pays des Antis lorfqu'on a femé » te cara ou le mayz, dont ils aiment beaucoup le | » grain ; aufli en font-ils un grand dépât. .., Il n'y » a que les Guacamayas qui, à caufe de leur pefan- » teur, ne fortent pas du puy: des Antis; rous. ans qu'une efpèce foit | mêlée avec l'autre. » Garcilaffo, Hifioire des Jacas, : » volent par troupes; mais Paris, 1744 , tome Îl, page 283, srioréartalielt ‘ des Perrichess 387 * LA PERRICHE-ARA. (0) Septième efpèce à queue longue & inégale. M. BaArRÈRE et le premier qui ait parlé de cet oifeau ; on le voit néan- moins fréquemment à Cayenne, où il dit qu'il eft de paflage. II fe tient dans les favanes noyées comme les aras, & vit auf comme eux des fruits du palmier- latanier : on l’appelle perruche-ara, parce que d’abord elle eft plus groffe que les autres perriches ; qu’enfuite elle a Ia queue très-longue, ayant meuf pouces de longueur , & le corps autant; elle a aufli de commun avec les aras la peau nue depuis les angles, du bec jufqu’aux yeux, & elle prononce aufli diftinétement le mot ara, mais d'une voix moins rauque, plus légère & plus aiguë. Les naturels de la Guyane l’appellent #aka-vouanne. * Voyez les planches enluminées, n° 864. 4 o) Pfittacus minor prolix& caudä maculis flanmeis nfperfus, Perriche-ara. Barrére, France équinox, 7. Las PA R ÿ - defcription des perriches à queue court ’* & le haut de donné Îe nom générique de Zoui, & c ef en effet celui qu’elles portent au Brefil. 388 Hi ire Narurelle Elle a les pennes de a queue ir inégä gas lement étagées ; tout le deflus du corps ,* des ailes & de Îa queue eit d’un vert-\ foncé un peu rembruni, à l exception de F grandes pennes des ailes qui font bleues x bordées de vert & terminées de brun du côté extérieur; le deflus & les côtés de La è tête ont leur couleur verte, mêlée de bleu- foncé, de façon qu'à certains afpeétss s: ces parties paroiflent entièrement bleues 5m la gorge, la pare inférieure du cou a poitrine ont une forte, teinte de rouflàtre ; le refte de la poitrine , le ventre & les côtés du corps font d’un vert plus pâle que celui du dos; enfin, il y 2 {ur Le bas-ventre du rouge-brun. qui s'étend fur quelques-unes des cou vertures inférieures de [a queue; les pennes des ailes & de la queue font en-deflous d’un ver t-jaunâtre, _ I ne nous refte plus qu'à donner L du nouveau continent, auxquelles on 4 SAC YOOX Lonres - “ L — = TOUIS OU PERRICHES À QUEUE COURTE. L ES 'ovis font les plus Las de tous les pérroquets & même des perriches du nouveau continent; ils ont tous la queue courte, & ne font pas plus gros que le moineau, la plüpart femblentauffi différer des perroquets & des perriches, en ce qu'ils n apprennent point à parler; de cinq efpèces que nous connoiffons , ül n’y en a que deux auxquelles on ait pu donner ce talent. Il paroït qu'il fe trouve des touis actuellement dans les deux con- tinens , non pas abfolument de la même efpèce , mais en efpèces analogues & voifines probablement , parce qu ‘élles ont été tranfportées d’un continent dans Pauire, par les raifons que j’ai expofées au comunencement de cet article; néan- moins je pencherois à les regarder toutes comme originaires du Brefil & des autres parties méridionales de F Amérique, d où k ii 390 Hifloire Naturelle elles auront été tranfportées en Guinée & aux Philippines. F * LE TOUI À GORGE JAUNE. («) Ce petit oifeau a la tête & tout Île deflus du corps d’un beau vert; là gorge d’une belle couleur orangée ; tout le _ deffous du corps d’un vert-jaunâtre , les couvertures fupérieures des aïles font variées de vert, de brun & de jaunûtre ; es couvertures inférieures font d’un beau jaune; les pennes des ailes font variées * Voyez les planches en'uminées, ».° 190, fig. r, fous la dénomination de petite perruche à gorge jaune d'Amérique. (a) Pfitacus minor Brevicaudus, viridis, inferné dilu- sis 7 ad luteum inclinans ; macul& fub gutture aurantiä ; tenia in alis tranfverf4 caflaneo-aure4 ad viride vergente; tecPricibus alarum inferioribus luteis ; retricibusviridibus, oris interioribus ad luteum inclirautibus. . .. Pfitacula gatture luieo, Brion , Ornirhel, tome IV, page 396, | Première efpèce de Perriche à queue courte. desiTomss. zÿ* 4 de vert, de jaunâtre & de cendré-foncé ; _ celles de la queue font vertes & bordées a l'intérieur de jaunâtre ; : le bec, les pieds, les ongles font br: (*LE S050 V É Seconde efpèce de Toui ou Perriche a queue courte, . OSOVÉ eft le nom Galhbi de ce charmant petit oifeau , dont Îa defcription eft bien aifée, car il eft par-tout d’un vert brillant, à l’exception d’une tache d’un jaune léger fur les pennes des aïles & fur les couvertures fupérieures de la ueue ; il a fe bec blanc & les pieds gris. L 'efpèce en eft commune à la Guyane, fur-tout vers l'O yapoc & vers |’ Amazone ; on peut les élever aïfément & ils ap- prennent très-bien à parler ; ; ils ont uné voix fort femblable à celle du polichi- nelle des marionnettes, & lorfqu'ils font inftruits, ils ne cellent de jafer, * Voyez les planches enluminées, #,° 4 5 6, fig, 2, fous la dénomination de petite perruche 4 Cayenne iii 392. Hifloire Naturelle | # Lroifiéme efpèce de Toui ou Perriche | à queue courte. Et M ARCGRAVE el le premier qui ait indiqué cet oifeau : fon plumage eft en- tièrement vert; il a les yeux noirs; le bec incarnat & les pieds bleuâtres; il fe prive très-aifément & apprend de même à parler; il eft auffi très-doux & fe laifle manier facilement. Nous croyons qu'on doit rapporter au ürica la perruche reprétentée n° 83 7 des planches enluminées, fous le nom {b} Tui-tirica, Marcgrave, Hiflor. Nat, Braf. pag, 206, — Tuï-urica, Jonflon, Avi pag. 14, — Pfittari minoris Marcgrarii ierita [pecies. Tuiririca. Wifughby, Ornithol pag 78. — Tuïririca. Ray, Syropf, avi. pag. 34, n° 3. — Ffittacus rinimus totus piidis, Green parroguet, FOWNE , Var, hifh of Jamaïce pag: 473. — Pfitracus minor brevicaudus, n 1010 cor- pore virid's, fuperné faturanius , inferné CALE "4 LP Pfitacula Brafilienfis. Briflon , Orrihol. tome IV, pige 392, = Tui-tirica, Salerne, Ornithol pag 1, n.° be se . des Touis. 393 dé petite jafeule ; elle eft, comme le tirica, | enticrement verte: elle a Le bec couleur de chair, & toute la taille d’un toui. Nous remarquerons que Île tuin de Jean de Laët {c), ne défigne pas une efpèce particulière, mais toutes les per- riches en général; ainfr on ne doit pas rapporter, comme l'a fait M. Briflon, le tuin de Laëtau {ui-tirica &e Marcgrave. M. Sonneret fait mention d’un oifeau qu'il a vu à l'ile de Luçon /d/, & qui reffemble beaucoup e au tui-tirica de Marc- grave; il eft de la même groffeur & porte les mêmes couleurs étant entièrement vert, plus foncé en-deffus & plus clair en-deflous : mais il en diffère par la couleur du bec qui eft gris, au lieu qu'il eft incarnat dans l’autre, & par les pieds qui font gris, tandis qu’ils font bleuâtres dans le premier : ces différences ne feroient pas aflez grandes pour en faire une efpèce, fi les climats n’étoient pas autant éloignés ; mais il eft poffible & même probable que cet oifeau ait été PO. Defcripiion des [ndes occidentales, page 4 9 es (4) Voyage à la nouvelle Guinée , page 76, Y 394 Hifloire Naturelle tranfporté de l Amérique aux Philippines, où il pourroit avoir fubi ces petits chan- gemens. FPS L'ÉTÉ ou TOUI-ÉTÉ. (4) Quatrième efpèce de Toui ou Perriche d queue courte. Gr encore à Marcorave qu’on doit la connoiïflance de cet oïifeau qui fe trouve au Brefil; fon plumage eft en général d’un vert-clair , mais le croupion & le haut des ailes font d’un beau bleu : toutes les pennes des ailes font bordées de bleu fur leur côté extérieur, ce qui forme une longue bande bleue lorfque les aïles font pliées; le bec eft incarnat & les pieds font cendrés. | On peut rapporter à cette efpèce (e) Tuiete Marcgrave, Hift. Nar, Braf, pag. 206. _— Tui-ete, Jonflon, Avi pag. 141. — Pfittaci minoris Marcgravii os pecies tui-ete. Wiällughby, — Tuicete, Ray, Synopf, avi Ornitholog. pag. 78. pag. 34, n° 6, …— Tui-tre, Salerne, Ornihologe Pag. 71, Ne 6. L4 fi > A1 el des TOME - 39 _ loifeau donné par Edwards, fous la _ dénomination de /a plus petite des per- tuches ([f), qui n’en diffère que parce _qu’eile n’a pas les pennes des aïles bor- _dées de bleu, mais de vert-jaunatre, & qu'elle a le bec & les pieds d’un beau jaune , ce qui ne fait pas des différences afiez grandes pour en faire une efpèce féparée. SLR À TÊTE D'OR (s) Cinquième efpéce de Perriche à queue C ET oifeau fe trouve encore au Brefil; il a tout le plumage vert, à l’exception (f) Leaf green and blue parraker, La plus petite des perruches verte & bleue, Edwards, Glan. pag. so, avec une figure coloriée , pl 27 5, — Pfitiacus minor brevicaudus , viridis ; uropygio cyaneo; tecricibus alarum fuperioribus majoribus faturatè cæruleis ; retricibus viri- dibus … Pittacula Brafilienfis uropygio cyaneo, Brion, Ornithol tome IV, pag. 384. | (g) Tui quarta fpecies, Marcorave, Hiff. Nar, Braf, pag. 206, — Tu quarta Jpecies, Jonfton, Avi R vj 396 Hifloire Naturelle sa de la tête qui eft d’une belle couleur jaune; & comme il a la queue très-courte, il he faut pas le confondre avec une autre perriche à longue queue, qui a auffi la tête d’un très-beau jaune. _ Une variété ou du moins une efpèce très-voifine de celle-ci, eft l’oileau qu’on a repréfenté dans la planche enluminée, n 456, fig. 1 , {ous la dénomination de petite perruche de l'ile Saint-Thomas ; parce que M. labbé Aubry, Curé de Saint-Louis, dans le cabinet duquel on en à fait le deffin, a dit l'avoir reçu de cette He; mais il ne diffère du toui à tête d’or, qu’en ce que le jaune de da tete eft beaucoup plus pâle; ce qui nous fait réfumer, avec beaucoup de fondement, qu'il eft de la même efpèce. Nous ne connoiflons que ces cinq g.141.—— Pfittact minoris Marégravit quarta fpecies Wiluehby, Ornéhol, pag, 78. — Tui quarta Jpecies. Ray, Srropf. avi, pag. 34, n.° 4. — Pfirracus miuor Brevicaudus , fuperné viridis, inferne viridi-luteus ; [ynci- pite aurantio , oculorum ambitu luteo; rectricibus Juperné piridibus, fubtus obfcuré luteis, ..... Pfittacula Braft- Benfis iéterocephales. Briflon, Ornithol. tome IV, page 398, — La quatrième epèce de tui. Sa/erne, Ornithol. pag, 71, m° 4, | SONT. 997 efpèces de touis dans le nouveau conti- nent, & nous ne favons pas fi les deux petits perroquets à queue courte, Île premier donné par Aldrovande /4), & le fecond par Seba /i), doivent s’y rap- porter, parce que leurs defcriptions font trop imparfaites ; celui d’ Aldrovande feroit plutôt un petit kakatoës , parce qu’il a une huppe fur la tête, & celui de Seba paroîït (h) Pfittacus evyihrochloros criflatms. Aldrovande , Ari, tom. F, pag. 682. — Pfittacus erythrochloros criflatus. Jonfion, Ami, pag. 25. — Pfitacus erythro- chlorus torquatus criffatus, Charleton, Exercit, pag, 74, n.° 13; & Onemazt. pag. 67, n° 18: — Pfirracus erythrochlorus criftatus Aldrovandi. W Hiughby, Ornirh, pag. 78. — Pfirtacus erythrochlorus eriftatis Aldrovandr, Ray, Snopf avi, pag, 34, n°4. — Fftacus minor Brevicaudus , criflatus , wéridis; criflà, alis à cauda rubris.... Ffittacula. crifaia. Briflon, Ornithclogie, tome IV, pag. 404. — Petit perroquet crêté, Saferne, Ornithot, pag, 7o , n° 4 (i) Oïleau de cocho, efpèce de perroquet du Mexique, orné de diverfes couleurs. Seba, tome I, page 94; & planche $9, fioure 2. — Pfirtacus col/o rabro , plumis in capite, purpureis. Kiein , Avi, pag. 25, n° 22. — Pfitracus minor brevicaudus criflatus , fatu- raté coccineus ; criflä purpure& ; oculorum ambitu curuleo ; gutture luteo ; cruribus diluté cæruleis ; remigibus viridibus albo marginatis ; rectrictbus faturaté cocciners. , .... Pfittacula Mexicana criflara, Briflon, Oruitholesie , tome IV, page 405: 398 ÆHifloire Naturelle être un #ry, parce qu’il eft prefque tout rouge ; cependant nous ne connoiflons aucun kakatoës ni aucun lory qui leur reffemble aflez pour pouvoir aflurer qu’ils font de ces genres. | Rene Cnam — Ci} (CO) eee] nn ge de | are $ Er. safe = % LR) : $ # des .Couroncous, &c. 399 LES COUROUCOUS ou COUROUCOAIS C E S oifeaux dans leur pays natal, au Brefil, font nommés curucuis, qu’on doit prononcer couroucouis Où couroucoais ; & ce mot repréfente leur voix d’une manière f1 fenfible , que les Naturels de la Guyane, n’en ont fupprimé que la première lettre, & les appellent owrou- coais, Leurs caractères font d’avoir le bec court, crochu, dentelé, plus large en travers qu’épais en hauteur & aflez feimn- blable à celui des perroquets ; ce bec eft entouré à fa bafe de plumes efñlées, couchées en avant, mais moins longues que celles des oifeaux barbus dont nous parlerons dans la fuite; ils ont de plus les pieds fort courts & couverts de plumes à peu de diftance de Ia naïffance des doigts qui font difpolés deux en arrière & deux en devant. Nous ne con- noiflons que trois efpèces de ces oifeaux, 400 . Hifloire Naturelle qu’on pourroit peut-être même réduire à deux, quoique les Nomenclateurs en aient indiqué fix, dont les unes ne font que des variétés de celui-ci, & Îles autres des-oifeaux d’un genre difiérent. * LE COUROUCOU À VENTRE ROUGE. (4) Premiere efpece. ÊTES oifeau a dix pouces & demi de longueur ; la tète, le cou en entier, & Te commencement de la poitrine, le dos, * _Vayez les planches enluminées, #,° 4 52, fous la dénomination de Couroucou à. ventre rouge de Cayenne, , (a) Curicui Brafilienfibus, Marcorave, Fit. Nat Braf, pag. 211: — Avis anonima fpecies curacui, Ibid, pag- 219. — Tyinitzcan, l'ernand. Æifl nov, Hifpan. pag. 23° — Z'umritgcan, Nieremberg , pag. 230 — Tintiztan. Jonftôon, Avi, pag, 122. — Toinitcan, Willughby , Ornivhol pag. 303. Jinircan. Ray, Sropf. avi, pag. 163, — lfinacus flammeus, viridis à cinereus roftro ferrato. Feuilléé , Journ. des ohfervat, phyfig. pag: 20. — Picis congener. Aldrovande, ‘A4ve, tom. L. — Curicui Brafilienfibns, Jenfton, Avi, p. 144. des Couroucous, érc. 401 fe croupion & les couvertures du defius de la queue font d’un beau vert brillant, mais changeant , & qui-paroît bleu à un certain afpeét ; les couvertures des aïles font d’un gris- bleu, varié de petites Bgnes noires en zig-zags; & les grandes pennes des ailes font noires, à Pexception de leur tige qui eft en partie blanche; les pennes de la queue font d’un beau vert comme le dos, à l'exception des deux extérieures qui font noirâtres & qui ont de petites lignes tranfverfales grifes ; une partie de la poitrine, le ventre & les cou- Vertures du deflous de la queue font d’un beau rouge; le bec eft jaunâtre & les pieds font bruns. Un autre individu , qui paroît être la — Trogons Moehring, Ari, Gen 114 — Picis congener , curucut Brafiienfibus difus Marcgravit, Wüinghby, Oraëhol. pay. 96. — Curucui Brafitien- fitus Marcgravi, Ray, Synoph, avi pag. 45, n.° 4. — Pics congener, curucui Marcgrant, Willurhbeï, Klein, Ari pag. 28. — Tiogon fuperne virid's aurezs, cevaleo 7 cupri puri colore varians , inferné coccineus > gutture nigro ; redricibus fex intermediis dorfo concole- ribus, aie ngris, tribus utrimque extimis albis , nigre | tranfverfim fériatis +, Tiozon Brafilenfis niridis, Briflon, Oraitkol. tome IV, page 173. 402 . Hifloire Naturelle femelle de celui-ci, n’en différoit qu’en ce que toutes les parties qui font d’un beau vert brillant dans le premier, ne font dans celui-ci que d’un gris noirâtre & fans aucuns reflets; les petites lignes en zig-zags font aufli beaucoup moins apparentes, parce que le brun-noirâtre y dontine , & Îles trois pennes extérieures de la queue ont fur leurs barbes exté- rieures des bandes alternatives blanches & noirâtres ; la mandibule fupérieure du bec eft entièrement brune, & linférieure eft jaunâtre ; enfin da couleur rouge s'étend beaucoup moins que dans le premier, & n’occupe que le bas-ventre & les couvertures du deflous de la queue. | H y a un troifième individu * au Gabinet du Roi, qui diffère principa- lement des deux précédens, en ce qu’if a la queue plus Îongue , & que les trois pennes extérieures de chaque côté ont leurs barbes extérieures blanches, ainfr que leur extrémité ; les troïs pennes exté- * Voyez les planches enluminées, 1° 73 7, fous la dénomination de Couroucou gris à longue queue de Cayenne, des . Courncots 77 463 rieures de l'aile font marquées de taches tranfverfales alternativement blanches & noires fur le bord extérieur; on aperçoit de plus une nuance de vert-doré, chan- geant fur le dos & fur les pennes du imilieu de la queue, ce qui ne fe trouve pas fur Île précédent ; mais la couleur rouge fe trouve fituée de même & ne commence que fur le bas-ventre, & le bec eft auffi femblable par la forme & par la couleur, M. le chevalier PHbvre Dishiyés ? Correfpondant du Cabinet, que nous avons déjà eu occafren de citer plufieurs fois comme un excellent Obfervateur, nous a envoyé un deffin colorié de cet oïifeau avec de bonnes obfervations : ïl dit qu’on F'appelle à Saint-Domingue, le caleçon rouge, & que dans plufieurs autres iles on Île nomme demoifelle ou dame angloife, « C’eft dans l’épaiffeur des forêts, ajoute-t-il, que cet oifeau fe cc retire au temps des amours; fon accent « mélancolique & même trifte , femble « être l’expreflion de la fenfibilité pro- « fonde qui l’entraine dans le défert, « pour y jouir de la feule tendrefle & « : 404 Hi cine Natitelle\s k » de cette langueur. de l'amour, plus » douce peut-être que ces : tanfports, : » cette voix feule décèle {ai retraite, {ous » vent inacceflible, &. qu'il ft, difficile >» de reconnoître ou remarquer: se ».,,. Les amours commencent en avtil; » ces oifeaux cherchent un-trou FE >» & le garniffent de pouflière ou de bois » vermoulu; ce lit n’eft pas moins doux » que le coton ou le duvet: s'ils né >» trouvent pas du bois vermoulu , “ils >» brifent du-bois fain avec leur bec & » le réduifent en poudre ; le bec dentelé » vers la pointe eft aflez fort pour cela; » ils s’en fervent aufli pour élargir l’ou- » verture du trou qu'ils choififient lorf- » qu’elle n’eft pas affez grande ; ils » pondent trois ou quatre œufs blancs » & un peu moins gros que ceux de » pigeon. »> Pendant que la femelle couve, l'oc- » Cupation du maäle eft de lui porter à » manger, de faire la garde fur un rameau >» voifx & de chanter ; il eft filencieux » & même taciturne en tout autre temps, » mais tant que dure celui de l’incubation » de fa femelle, il fait retentir les échos s Coufoutous, dc. 405$ | fons anguiffans qui, tout infipides qu’ils nous paroiflént, charment fans doute les ennuis “A” la ré ag à chérie. Les petits, au moment de leur ex-« clufron, font entièrement nus, Pa aucun veflige de plumes, qui néan- moins paroiftent Potter deux ou trois jours après; la tête & le bec des petits nouvellement éelos:, femblent ‘être d’une prodigieufe grofleur, relative ment au reite du Corps; les jambes paroiflent auffr.exceflivement longues, quoiqu'elles foïient fort courtes quand l'oifeau eît adulte ; le male cefie de chanter au moment que les petits font éclos ; mais il reprend fon chant en ner élènt {es amours aux mOis d' août & de feptembre. Is nourrifient leurs petits de ver- mifleaux , de chenilles, d’infeétes: ils ont pour ennemis les rats, les cou- leuvres & les oïfeaux de proie de jour & de nuit , auffi leipece des ouroucoais n'eft pas nombreule, car ia piupart font dévorés par tous ces ennemis. Lorfque les petits ont pris leur eflor, cc Le 4 cc € L 406 .: Hifloire Naturelle. » ils ne reftent pas long-temps enfemble, » ils s’abandonnent à leur inftiné pour » Ja {olitude & fe.difperfent. … » Dans quelques individus , les pattes ».font de couleur rougeätre, dans d’autres » d’un bleu ardoifé; on n’a point obfervé » Îr cette diverfité tient à VA âge ou appar-. tient à Ja différence du ets M. le chevalier Deshayes a eflayé de nourrir quelques-uns de ces oifeaux de l’année précédente, mais fes foins ont été inutiles : foit langueur ou fierté, ils ont obftinément refufé de manger , « peut-être, dit-il, euffé-je mieux réuffi » en prenant des petits nouveaux-nés ; » mais un oifeau qui fuit fi loin de nous _» & pour qui la Nature a mis le bonheur » dans la liberté & le filence du défert, » paroît n'être pas né pour l’efclavage, » & devoir refter étranger à toutes les : habitudes de la domeliticité. » des. Couroucous, dc. 407 D * LE COUROUCOU. À VENTRE JAUNE. (b) | Seconde efpêce, A C ET oifeau a environ onze pouces de longueur ; les ailes pliées ne s’étendent pas tout-à-fait jufqu’à moitié de la Ion - gueur de la queue; la tête & le deffus du cou font noirâtres avec quelques reflets d’un aflez beau vert en quelques endroits ; le dos, le croupion & les cou- vertures du deffus de la queue font d’un * Woyez les planches eniuminées, n° 195, fous la dénomination de Couroucou de Cayenne. (b) Trogon fuperné viridi-aureus , inferits flave aurantius ; capite fuperivre à collo cæruleo-violaceis, viridi-aureo colore variantibus ; genis 7 gutture nigris ; tœnia tranfverfà in peélore viridi aurea ; recricibus nigricantibus ; quatuor intermediis viridi aureo mixtis utrimque fequenti exterius viridi-aurea , tribus utrimque extimis apice obliqué Ÿ' dentatim albis..... Trogon Cayanenfis viridis,. Briflon , Ornihologie, tome IV, page 1 68.— Yellow-bellied green, cuchow. Le coucou vert au ventre jaune, Edwards, Glan, pag, 256, planche 231 ir 408 - Hifloire Naturelle vert brillant ainfi que les cuifles ; les # ; } si Es grandes couvertures des ailes font noi- râtres avec de petites taches blanches ; les grandes pennes des ailes font noïrâtres, & les quatre ou cinq plus extérieures ont la tige blanche ; les pennes de la queue font de mème couleur que celles des ailes, excepté qu’elles ont quelques reflets de vert brillant; les trois extérieures de chaque côté font rayées tranfver{aiement de noir & de blanc ; la gorge & le defious du cou font d’un ere -noirâtre ; la poi- trine , le ventre & les couvertures: du deflous de la queue font d’un beau jaune; le bec eft dentelé & paroît d’un brun- noirâtre ainfi que les pieds; les ongles | font noirs; la queue eft étagée; la plume ! de chaque côté ayant deux pouces, de | moins que les deux du milieu qui font | es plus: longues. Ii fe trouve entré le couroucou À ventre L rouge & le couroucou à ventre jaune , à quelques variétés que nos Nomenclateurs ‘ont prifes pour des efpèces différentes ; par exemple, celui que lon a repréfen té D dans es planches enluminées 7,” 765, | fous la dénomination de couroucou de la V Guyane | | ns. bat | v% > des. C onroucous , de. +09 Guyane (c), n’eft qu’une variété d'âge du couroucou à ventre jaune, duquel _ilne diffère que par la couleur du deffus du dos, qui dans l’oifeau adulte eft d'un beau. bleu d'azur, & dans l'oifeau jeune d’une couleur PRE: … De même, loifeau repréfenté dans les planches enluminées n° 7 6, fous la dénomination de couroucou a queue rouffe de Cayenne, eft encore une variété pro- venante de la mue dé ce même couroucou à ventre jaune, puifqu'il n’en difière que par la couleur des plumes du dos &: dela queue qui ont roufles au lieu d’être bleues. On doit rapporter. encore comme variété à ce méme couroucou à ventre jaune, l’oifeau-indiqué par M. Briflon, fous fa dénomination de couroucou vert à ventre blanc de te (dy, parce qu'elle { (c) Trogon faturaté cinereus ; ventre flavo-aurant'o ; techicibus alarum fuperiorihus wigricantibus , liseolis albidis d) anfverf: m ffreaits ; re UtrRe us nigricanr bus tribus utrinique exbnis exterius allo ft: aifverfim fériatis, apice dlbis... Trogon Cayanenjis cisereus, Britfon, Ornirho!, tome [V, pag. 165. La Trogon Juperné viridi-aurens inferné albus; Oifeaux , Tome XL. S Ps. 41o Hifioire Naturelle n’en diffère que par la couleur du ventre qui paroît provenir de l’âge de l’oifeau, : car les plumes de cet oïifeau , décrit par M. Bniflon, n’étoient pas entièrement formées ; ce pourroit être aufli une va- riété accidentelle qui ne fe trouve que dans quelques individus ; mais il paroît : certain que ni l’une ni l’autre de ces trois : variétés ne doivent être regardées conime des efpèces diftinttes & féparées. | Nous ayons vu un autre individu de cette même efpèce, dont la poitrine & : le ventre étoïient blanchâtres avec une teinte de jaune-citron en plufieurs en- droits ; ce qui nous a fait foupçonner que le couroucou à ventre blanc ; dont nous venons de parler, n’étoit qu’une variété du couroucou à ventre jaune. capite fuperiore à collo cæruleo-violaceis, viridi-auteo colore variantibus , genis 7 gutture nigris ; tan tranf- verfé in peélore viridi-aureä, rectricibus nigris, binis intermedirs viridi-aureo mixtis, duabus utrimque fequent.\ tibus exterius viridi aureis, tribus utrimque extimés apice obliqué albis …. Trogon Cayanenfis viridis ventre candides | Briflon, Ornithel, tome IV, page 170: | des Couroucons, de. 41x LE COUROUCOU À CHAPERON VIOLET. (e}) … Troifieme efpèce, | | CE Couroucou a la gorge, le cou, la poitrine d’un violet très-rembruni ; la tête de même couleur, à Pexception de celle du front, du tour des yeux & des oreïlles qui eft noirâtre ; les paupières font jaunes ; le dos & le croupion d’un vert-foncé avec des reflets dorés: les couvertures fupérieures de la queue font d’un vert-bleuâtre avec les mêmes reflets dorés : les ailes font brunes & leurs cou- vertures ainfr que les pennes moyennes font pointillées de blanc; les deux pennes intermédiaires de la queue font d’un vert tirant au bleuâtre & terminées de (e) Lanïus capite, collo, peétore e violaceo-nigri. cantibus , dorfo ” u*opygio faturaté viridibus cum fplez dore aureo, remigibus fufcis, primariis immaculatis , fecundaris puncis minimis atbefcentibus confperfiss — Koelreuter. Aves indicæ rarifimæ , nov, Comment, Petropel, an, 176$, pag. 436. | PSE # 12 CH flore No Se noir; les deux paires fuivantes font de Ja méme couleur dans ce qui paroît, & noirâtre dans le: reflte; les trois paires dJatérales font noires , rayées & terminées de blanc; le bec et de couleur plombée à {a bale, & blanchatre vers la pointe; la queue dépafle les ailes pliées de deux pouces neuf lignes , & la longueur totale de l’oifeau eit d’environ neuf pouces & demi. M. Koelreuter a appelé cet oifeau danius , mais il eft bien difiérent, même pour le genre de Celui dé la pie-grièche, du lanier & de tout autre oifeau de proie. Un bec large & court, des barbes autour du bec inférieur , voilà ce qui marque Îa place de cet oïfeau parmi les couroucous, & tous les attributs qui lui font communs avec les coucous, tels que les pieds très-courts & couverts de plumes juf- qu'aux doigts qui font foibles & difpofés par paires, l'une en avant & l’autre en arrière ; les ongles courts & peu crochus ; enfin le manque de membrane autour e {a bafe du bec, font tous des caractères qui l’éloignent entièrement de la clafle - des oifeaux de proie. des. Couroucous ; dc. 413 Les couroutous font des oïfeaux folitaires qui vivent dans l’épaifleur des forêts humides, où ils fe nourriflent d’infeétes; on ne Îles voit jamais aller en troupe ; ls -fe tiennent ordinairement fur les branches à une moyenne hauteur, Je mâle féparé de la femelle qui eft pofée fur un arbre voifin; on les entend fe rappeler alternativement en répétant leur fiflement grave & monotone ourouroais. Ils ne volent point au loin, mais feule- “ment d’un arbre à un autre & encore rarement , car is demeurent tranquilies au même lieu pendant la plus grande partie de la journée, & font cachés dans les rameaux les plus touflus, où l’on a beaucoup de peine à les découvrir, quoi- qu'ils faffent entendre leur voix à tous momens ; mais comme ils ne remuent pas, on ne les aperçoit pas aifément. Ces oïfeaux font fi garnis de plumes qu'on les juge beaucoup plus gros qu’ils ne ie font iécHlement : ils paroiffent de Ja grofleur d’un pigeon & n ’ont pas plus de chair qu’une grive; mais ces plumes fr nombreufes & fi ferrées , font en même temps fi légèrement implantées Si . "A > ru ‘ti NE. . 414 Hifloire Naturelle à _ qu’elles tombent au moindre frottement; en forte qu’il eft difficile de préparer la peau de ces oïifeaux pour les conferver dans Îles cabinets ; ce font, au refte, les « plus beaux oifeaux de l Amérique méri- dionale , & ils font aflez communs dans ” l'intérieur des terres. Fernandès dit que « c’eft avec les belles plumes du courou- cou à ventre rouge, que les Mexicains faifoient des portraits & des tableaux très-agréables , & d’autres ornemens qu'ils portoient les jours de fêtes ou de combats. 8 | If y a deux autres oïfeaux indiqués par Fernandès, dont M. Briffen a cru devoir faire des efpèces de couroucous; mais il eft certain que ni l’un ni lautre n'appartiennent à ce genre. Le premier eft celui que Fernandès e  3 2 / a dit être femblable à létourneau ff), & duquel nous avons fait mention à Îa (f) Tyanatlrororl, Fernandès, Hif, nov, Hifpan, page 22, Cap. 37. — Trogon fuperné albo, nigro & fulvo varicgatus , inferné rubecens ; capite nigro ; rec- fricibus nigris, tribufque apice albis....,. Trogon Mexicanus, Brifion , Ornithol, tome 1V, page 175, des.. Couroncous, ©c. 415. ; fuite des étourneaux, tome V. Je fuis | étonné que M. Briflon ait voulu en faire un couroucou, puifque Fernandés dit ” lui-même qu’il ‘ft du genre de l’étour- neau, & qu'ils font femblables par la figure : or, les étourneaux ne reflem- , bient en nu aux couroucous ; le bec, . La difpofition des doigts, la Pie au corps, tout eft fi éloigné , fr différent dans ces deux oïfeaux , qu'il n’y a nulle raïfon de les réunir dus un même genre. Le {econd oifeau que M. Briflon a - pris pour un couroucou, eft celui que. Fernandès 4 g/) dit ètre d’une grande beauté, gros comme un pigeon, fe trouvant fur le bord de Ia mer, & qui a le bec long, large, noir, un peu crochu; cette forme du bec eft, comme l’on voit, bien différente de ceiie du bec des coû- _roucous, & cela feul devoit fuffire pour. le faire exclure de ce genre. F'ernandès (2) TR Fernandes, Alf, nov, Hip. Pêg- 49. cap. 177. — Trogon cyanea, lureo , viridi Ê nigro varieg a #4 ; vertice cyaneo. ... Trogo Mexi. EGAUS Variuse Briffon, Ornithol, tome IV, page 176, Si] F4 ee DR TS. A Vs ga . ”- PE a. 416 Hire FN s ajoure qu’il ne chante pas, & a n’eft pas bonne à manger, qu’il a Ja tête ‘bleue & le de pl plumage d’un bleu varié a vert, de noir & de blanchitre : mais ces indications ne nous paroiffent pas encore fuffifantes pour pouvoir rap= porter cet oifeau du Mexique à quelque | ns connu. . n y 4 À à, ’ Ÿ = " 4 Le A È « 19 te & — ot À 7 7 à RTE?) # AS A c<> À D % NE #0 1$ SR RS Ÿ # À REX as De Jeve Jo C Bars deln LE COUROUCOU: Vu A! À Nat c: \ à HR + k La D ÉraT ss =: 4 # # Le ee rise +} dr Couroucou om. AR) e LE COUROUCOUCOU @ F, TRE {à grande re du coucou = & celle du couroucou , il paroît que l’on D D 0 AE É ? peut placer un oifeau qui femble parti- ciper des deux, en fuppofans que fon indication donnée par Seba, foit moins fautive & plus exacte que fa plupart 4 dé celles qu'on trouve dans fon Ouvrage : voici ce qu’il en dit. « Îl à la tète d’un rouge tendre, & furmontée d’une belle huppe d’un « rouge plus vif & varié de noir. Le bec « eft d’un rouge-pâle ; le deffus du corps « Le, (a ) Cuculus Braf lienfi s vemififfimé piétus. Seba : vol. » Pag- 102, avec une figure, pl 66, n.° 2. Pas 2e us criflatus mer faperne Jaurariès , inferné dilurius , , flavo VArTus ;- criflà faturaté rubrä , nigr0 YarieZatA ; remigilus , D. ‘icibufque “flavis : nigricante RATS De Coucou rouge huppé du” Brefil. Brion , Ornthol, tome IV, page 154. — Columbeæ adfinis, Moehring, Ar. gener, Gen, 103. — Cuculus audi fub- æqual, co) pore rubro , remgibus flarcfcen- sibus, Linnœus, Syf, Nar, ed. XII, pag. 177, Sp. 18. — Ornithol ral, tom. E, pag. 84, Sp. 31e ee LÉ - SrOS 418 Hifloire Naturelle » d’un rouge-vif; les couvertures des . » ailes & le deflous du corps, font d’un : » rouge tendre; les pennes des ailes » & celles de la queue font d’un jaune ombré d’une teinte noiratre. » Cet oifeau elt moins gros que la pie ; fa longueur totale eft d’environ dix pouces. II faut remarquer que Seba ne parle point de la difpofition des doigts, & que dans la figure ils paroiflent difpofés trois & un, & non pas deux & deux ; mais ayant donné à cet oifeau le nom de coucou, c’étoit dire aflez qu'il avoit Les doigts difpofés de cette dernière manière, où” * LE TOURACO (a) C ET oifeau eft un des plus beaux de PAfrique, parce qu’indépendaminent de fon plumage brillant par les couleurs, & de fes beaux yeux couleur de feu, il porte fur la tête une efpèce de huppe, ou plutôt une couronne qui lui donne un air de diftinétion. Je ne vois donc pas pourquoi nos Nomenclateurs Font mis dans le genre des coucous, qui, * Voyez les planches enluminées, 7° 6or, (a) Cuculo adfinis, Moebring, Av, Gen, 106, — Crown bird from Mexico, oïfeau huppé ou cou- ronné du Mexique. A/bin, tome IT, page 12, avec une figure mal coloriée, planche 1 9. — Zouraco. Edwards, Hifl. of Birds, pag, 7. — Touraco , regia avis, Klein, Avi pag. 36. — Cuculus caudä æqualr, capite crifla erela, remigibus primoribus vubris. Cuculus Perfa. Vinnæus, Syf Nar, ed, X, pag. 117. — Cuculus criflatus faturaté virid's ; dorfo infimo & aropygio purpureo-cærulefcentibus ; mo ventre nigricante ; latä fafciä per oculos nigr& ; tæniis fupra 7 infra oculos candidis ; remigibus, quatuor primoribus coccneis, ex- terius à apice nigro marginañis ; rectricibus purpureo- cærulefcentibus . . .. Cuculus Guineenfis criflatus viridis, Briflon , Ornithol. iome iV, page r$2. S vj 420 Hiffoire Naturelle comme tout le monde fait, font des k oifeaux très-laids, d'autant que le touraco | en diffère non- feulerent par la couronne | de la tête, mais encore par la forme du : _bec, dont la partie fupérieure eft plus arquée que dans les coucous , avec lef- quels il n’a de commun que d’avoir deux doigts en avant & deux en arrière; & comme ce caractère appartient à beau- coup d’oifeaux , c’eft fans aucun fonde- ment qu’on a confondu avec les coucous le touraco qui nous paroit être d’un genre ifolé. . Cet oifeau eft de fa groffeur du geai ; mais fa queue large & longue fembie agrandir fa taille > quoiqu ‘il ait les aïles trèés-Courtes ; Car léfles n'atteignent qu’à l'origine de fa longue queue. If à I mandibule fupérieure convexe, recou- verte de plumes rabattues du front, & _ dans lefquelles les narnes font cb: : fon œil vif & plein de feu eft entouré d’une paupière écarlate, furmontée d’un grand nombre de papilles éminentes de la même couleur. La belle huppe ou plutôt la sitre qui lui couronne la tête, eft un faifceau je plumes relevées, fines … du Tograco. 424 & É , & compofées de brins fi déliés que toute la touffe en eft tranf- parente : le beau camaiïl vert qui lui couvre ‘ tout le cou, la poitrine & les épaules, eft compofé de brins de la même nature aufli déliés & foyeux. Nous connoiïflons deux ire où plutôt deux variétés dans ce genre, dont . Pune nous eft venue fous le nom de _ touraco d’Abyffinie, & la feconde fous celui de touraco du cap de Bonne-efpérance. Elles ne diffèrent guère que par des teintes, la mafle & le fond des couleurs étant les mêmes. Le touraco d’Abyflinie porte une huppe noirâtre, ramaflée & rabattue en arrière & en flocons : Îles plumes du front, de la gorge & du tour du cou font d’un vert de pré; la poitrine & le haut du dos font de cette même couleur, mais avec une teinte olive qui vient fe fondre dans un brun pourpré, rehaufié d’un beau reflet vert ; tout le dos, les couvertures des ailes & leurs pennes les plus près du corps, ainfr que toutes celles- de la queue font colorées de même : toutes les grandes pennes de l'aile ont d’un beau rouge cramoifi avec 422 Hifioire Naturelle une échancrure de noir aux petites barbes vers la pointe; nous ne concevons pas. comment M. Briflon /b) n’a vu que quatre de ces plumes rouges: le deffous du corps eft gris-brun foiblement nuancé de gris-clair. Le touraco du cap de Bonne-efpérance ne diffère de celui d’Abyflinie , que par la huppe relevée en panache, tel que nous venons de Île décrire, & qui eft d’un beau vert-clair, quelquefois frangé DU cou cit di même veit qui va fe fondre & s'éteindre fur les épaules dans la teinte fombre, à reflet vert- luftré. | | Nous avons eu vivant le touraco du Cap, on nous avoit afluré qu’il fe nour- rifloit de riz, & on ne lui offrit d’abord que cette nourriture ; il n’y toucha pas, _s’affama, & dans cette extrémité il avaloit fa fente : il ne fubfifta pendant deux ou trois jours , que d’eau & de fucre dont on avoit mis un morceau dans fa cage ; mais voyant apporter des raifins {ur la table, il marqua l’appétit le plus vif: on fui (b) Ornithologie, tome IV, page x s Je 3 du Touraco, 423 _ en donna des grains, il les avala avi- dement; ïl s’empreffla de même pour -des pommes , puis pour des oranges ; _ depuis ce temps on fa nourri de fruits pendant plufieurs mois. Il paroït que c’eft fa nourriture naturelle, fon bec courbé n'étant point du tout fait pour ramafler des graines : ce bec préfente une large ouverture, fendue jufqu’au- deflous des yeux ; cet oifeau faute & ne marche pas: il a les ongles aïgus & forts, _& la ferre bonne, les doigts robuftes & recouverts de fortes écailles, II eft vif & s’agite beaucoup; il fait entendre à tout moment un petit Cri bas & rauque, creë, creä, du fond du gofier, & fans ouvrir le bec; mais de temps en temps il jette un autre cri éclatant & très-fort, C0, C0, CO, Co, co, co, co; Îles premiers accens graves, les autres plus hauts, précipités & très-bruyans , d’une voix perçante & rude : il fait entendre de lui- même ce cri quand il a faim; mais il le repète à volonté quand on lexcite & qu’on l’anime en limitant. Ce bel oïfeau m'a été donné par ma- dame k Princefle de Tingri, & je dois Eee an Ve. A 424 … Hifloire Naval ne A lui en témoigner ma refpeétue afe Be eCON= noiffance ; il efl même devenu pl 3 qu il n’étoit d’abord , car il étoit es un É: état de mue, lorfque j'en ai fait la def cription qu’on vient de lire; aujourd’hur, 1 c'eft-à-dire quatre mois après, il a refait . fon plumage & repris de nouvelles beau- : tés ; il porte deux traits blancs de petites plumes ou poils raz &-foyeux, l’un aflez courts à l'angle intérieur de l'œil , l'autre devant l’œil & prolongé en arrière à J'angle extérieur; entre deux eft un autre. trait de ce même duvet, mais d’un violet- foncé; fon manteau & fa queue brillent d’un riche D ms D & fa huppe éft verte & fans fi Irangés : CES nouveaux caractères me font croire qu’il ne ref- femble pas exactement -äu touraco du ‘cap de Bonne-efpérance comme je l'avois cru d’abord; il me paroît différer aufir par ces mêmes caractères de celui d’A- byffinie. Voilà donc trois variétés dans le genre du touraco ; mais nous ne POUVONS encore décider fi elles font {pécifiques ou individuelles , périodiques ‘ou conf tantes, Ou feulement fexuelles. : M ne paroît pas qué cet-oïleau fe AE, > LP RSS à LS SR : ANT & Q SS NIET RÈ SRI TS a” RRNARENS à DS ESS * IS SSSR RRKRKKISIK e eve LL. <éc € TL. À / pa sd r VEULE r A7. € Pr Zantir c'e du Touraco. - 425 trouve en Amérique, quoiqu’Albin lait donné comme venant du Mexique. Edwards affure qu'il eft indigène en Guinée, d’où il eit poflible que l’mdi- vidu dire parle Albin ait été tranfporté en Amérique. Nous ne favons rien fur les habitudes naturelles de cet oïfeau dans fon état de liberté; mais comme il eft d’une grande beauté, il faut efpérer que les Voyageurs le remarqueront_& nous feront part de Jeurs obfervations, O3 nai) | JESSE A DEARS FOSTER _HS:é LS à ! ve ” + le © et L dd + | AS A. Re. * gite « . 42 é: Hifloire Naturelle *X LE COUCOU. {a). D ÈS le temps d’Ariftote, on difoit communément que jamais perfonne n’a- voit vu la couvée du Coucou, on favoit * Voyez les planches enluminées, #° #1 7, (a) KéxxuË , que Gaza traduit cuculus, Ariflot. Fliff, animal, Mb. VI, cap. Vu; lb. IX, cap. xxIX & XLIX, ©" de generatione animal lib. III, cap. s, — Ælien, Ü. 11, cap XXX. — Cuculus, Plin. ai. Hi 35, X, cap. 1x. — Belon, Mur, des Of. liv. IT, chap. 28; en François, cogu ; en Grec moderne, decotto, d'apres fon cri, dit-on (il faut donc que les Grecs modernes prononcent ce mot autrement que la plupart des Nations de l’Europe ; c’eft le vanneau qu'on a appellé dx-Auir, d'après fon cri). Voyez aufli fes obfervations du même Auteur, fol 11, — Olina, Uccelleria, fol. 38; en Italien, cucco , cucule, Je p'aceraï ici ur paflage de cet Auteur, qui jettera quelque lumière fur l'abus que fon a fait du nom de cet oïfeau. Fa le fue ova nel nilo della curruca, donde à venuto il morto contra mariti balordi che non s'accorgon del vituperto delle mogli, e della meflicanga de‘figli, corruca ; da che poi corrempendofi per lignoranza di chi proferiva detra parola, s'è.detro corruto ; e anticamente , e anco hoggidi sé ufata queffa parola , com'anco la del cuculo, in jenfo di fignificar un balordo, e che non s'accorga, Remarquez que c'eft au D. : di Co. A7 ” dès-lors que cet oïifeau pond comme les autres, mais qu’il ne fait point de nid; on favoit qu’il dépofe fes œufs ou fon mari infidele que les Latins attribuoïent, avec raïfon, le nom de cuculus. Audiunimr apud nos cuculi, dit Geïner , plerumque ufque ad diem Sani Joannis, pag. 3 64. Cela éclaircit une autre étymologie. Autre- fois on accueïlloit de ce nom ceux que l’on furprenoit - faifant une action malhonnèête , & même les vignerons -pareffeux qui éteient en retard pour tailler les vignes ; & l'on donnoit en général le nom de coucou à tous les parefleux, aux gens d'un efprit borné. Voyez Ariftophane ; cela a encore lieu chez queiques nations de l'Europe. — Cuculus, cucuilus, cuccus ; en Hebreu, felon différens Auteurs, ank, kik, hakik, kakata, fchalac , fchafchaph, kore, banchem , euchem ; en Grec, Koxxv£ , & par corruption, Aarkokx, Lalakoz ; en Jtalien, cuculo, cucco, cuco, cucho'; en Efpagnol, euclillo ; en François, cocou , coquu ; en Allemand, gucher, guggauch, kukhkuk, gugchufer ; en l'lamand, kockok où Aocküut, kochuunt ; en Angloïs, 4 cukkow, a gouke; en Iilyrien, 71e7z gule. Gefner, Ares, pag. 362.— Aldrovande, Orniholog. lib. V,pag.409. — En Syriaque, coco ; en François, cocul. H reproche à Albert de lui avoir donné mal-à-propos le nom de gagulus. Cuculus ; en Angloiïs, rhe cuccow, Wiülughby, 46, 17, cap, 14, pag. 62: — Aïbin, Hiff, Nar, des Oifeaux, tome Ï, page 9, pl, VI. Cuculus noftras feu Aldrovandi fecunda, Ray , Synopf. avi, pag. 22, 24. San premier coucou d’Aldrovande eft un jeune, | EP PERS L D. 428 Hiffoire Naturelle œuf { car il eft rare qu'il en dépofe deux” au même endroit) dans les nids des autres oïfeaux, plus petits ou plus grands, tels. que les fauvettes , les verdiers, le alouettes, les ramiers, &c. qu’il mange | ” LC.) l'a 4 — Jonfton, Ari, pag. 14. — Charleton Æxercir, Gen. v. F . U U | Cuculus major, prior Aldrovandi ; en Allemand, | guchauch. Schwenckfeld , Azar. Sie, pag. 249, | Son jeune coucou eft un coucou adtle , comme … l’a remarqué M. Briffon. | Cuculus ; en Polonoiïs, AuAu/ka, kuhawka, gregzolka; | en Ruffien, réuila. Rzaczynski ; AüGluar, Polonie, | Pig: 376° | — Coccys; en Allemand, 4uckuk. Frifch, tom, T, | claf. 1V, div, 2, pl. III, IV,V, art. 9, C'éftmal-à- propos qu’il en a fait un pe , Car il a le bec conformé tout autrement & Îles habitudes toutes différentes. — Klem, Ordo avium , pag. 29. | — Mochring, Gefner, avi, pag. 34. Gen. 12. Cuculus cinereus, lines nigricantibus tranfverfis , | pedibus croceis; en Catalan, cocut, cugul. Barreve, Ornithol, novum fpectm, claf. 1, Gen. XXXIH, Sp. 1. — Cuculus nigricans maculs fub rufis, Cuculus alter Jonflonis. Îdem , ibid. fp. 3. Ce n’eft point une efpèce différente de la première , maïs une fimple variété d'âge. Cuculus caud& rotundati, nigricante, albo punétara, Linnæus, Syf. Nat. ed. XIII, Gen, 57, pag. 168, — Caculis reélricibus nigricantibus | punélis albis ; . du Coucou. 429 fouvent les œufs qu'il y trouve; qu’il aifle à l’étrangère le foin de couver, nourrir , élever fa géniture ; que cette étrangère, & nommément la fauvette , s’acquitte fidèlement de tous ces foins /b}, ren Suédois, giveh : en Lappon, geecka Linnæus, Faura Suecica, 1 740. æ — Kramer, E/enchus auffr. inf. pag. 337 Cuculus canorus caudi rorundat&, ce. en Danoïs, g'oeg-kukert , uk, kuk marden ; en Norwégien ; Leuk Muller, Zoolog. Danice prodrom, Gen. os, pag. 12. Cuculus fuperné cinereus, inferné fordidé aibus, fufco tranfvérfin flriarus , colle inferiore diuté cinerco , reéèri- cibus nigricantibus, apice albis , octo intermedits maculs albis circa fcapum 7 ad wargines interiores varie- gatis,, utrimque extima albo trénverfim fir'ata.. Pas Me Cuculus, 4e coucou. Briflon, Oruihol, tome HI, pag. 105. re Cucale commune, ofia cucule di color cinerino o piont- Eino , volgarmente dette euco cucuiio, Gerini, Orniühok Jral peg. Bo, pl. 67. The cwkoo, British zoology, claf. 11, Gen. vit, pag. 80. | L | Coucou, cocou , coquu , cocu , coux ; en Provence, coudieu ; en Sologne on appelle le jeune coucouar, ce qui a besucoup de rapport au mot Îtajen cuccuoaïa OÙ cuocoua!a , qui fignifie #4 ae coucou, Salerne, Hi . Nat, des Oifeaux , pag. 46. . Æn quelques cantons de Bourgogne, dinde fauvages = (8) Ariftote, | LR TERRES 430 Hifiore Naturelle & avec tant de fuccès que fes élèves! deviennent très-gras, & font alors un morceau fucculent /c); on favoit quew leur plumage change beaucoup lorfqu’ils » arrivent à l’âge adulte; on favoit enfin. que les coucous commencent à paroître : & à fe faire entendre dès les premiers | jours du printemps , au’ils ont laile. foible en arrivant, qu'ils fe taïfent pen- | dant la canicule , & lon difoit que. certaine efpèce faifoit fa ponte dans des trous de rochers efcarpés / 4), Voilà les : principaux faits de l’hifloire du coucou; | {c) On prétend même que les adultes ne font | as un mauvais manger en automne; mais il eft des | pays où on ne les mange ni jeunes, ni vieux, ni ras, ni maigres, ni l'été, ni l'automne , parce qu'on fes regarde comme des oïfeaux immondes & de mauvais augure; d'autres au contraire les resardent | comme des oïifeaux de bon augure, & comme des oracles qu’ils confultent en plus d’une occafion ; : d’autres enfin, ont cru ou voulu faire croire que la terre qui fe trouve fous le pied droit de celui qui | entend le premier cri du coucou, eft un préfervatif : für contre les puces & autres Vermines. (d) Genus quoddam in faxis præruptis nidum flrucres 4 Ariflote, Ne feroit-ce pas le coucou d’Andaloufie | de Briflon, & le érand coucou tacheté d'Edwards? L'individu dont parle ce dernier , avoit été tué fur les He LÉ MCOMRER 431 fs étoient connus ïl y a deux mille ans, & les fiècles poftérieurs n’y ont rien ajouté ; quelques-uns même de ces faits étoient tombés dans l’oubli, notamment leur ponte dans des trous de rochers. On n’a pas ajouté davantage aux fables qui fe débitent depuis le même temps à peu-près, fur cet oïifeau fingulier ; le faux a fes limites ainfi que lé vrai, l'un & l’autre eft bientôt épuifé fur tout fujet qui a une grande célébrité, & dont par conféquent on s’occupe beaucoup. Le peuple diloit donc ïl y a vingt fiècles, comme il le dit encore aujour- d’huï, que le coucou n’eft autre chofe qu’un petit épervier métamorpholfé ; que cette métamorphofe fe renouvelle tous les ans à une époque déterminée ; que lor{qu’il revient au printemps, c’eft fur des épaules du milan qui veut bien fui rochers des environs de Gibraltar, & fes pareils pourroient bien fe trouver auffi dans la Grèce, dont le climat eft à peu-près femblable : enfin, ne feroit-ce pas des éperviers que l'on auroit pris pour descoucoms, à caufe de la reffemblance du plumage! or, lon fai que les éperviers nichent dans des trous de rochers cfcarpés. | | 432 Hifloire Natrelle x Re fervir de monture, afin de ménager la foibleffe de fes ailes (complaifance re= marquable dans un oïifeau de proie tel. que le milan ); qu’it jette fur les plantes une falive qui leur eft funefte par les x. _ infectes qu’elle engendre; que la femelle | coucou a lattention de pondre ‘dans. chaque nid qu’elle peut découvrir, un œuf de la couieur des œufs de ce nid /e) pour mieux tromper la mère; que celle-ci . fe fait la nourrice ou la gouvernante du jeune coucou, qu’elle jui facrifie {es petits qui lui paroiflentumoins jolis /f); qu’en vraie marâtre elle les néglige, ou qu’elle les tue & les fui fait manger : d’autres foupçonnent que la mère coucou revient au nid où elle a dépofé {on œuf, & qu’elle chafle ou mange les enfans (e) Voyez Ælien , Salerne, &e. Le véritable œuf du coucou eft plus gros que c-lui du roffignol , de forme moins aiongée, de couleur grife prefque. | blanchätre, tichetée’ vers le gros bout de brun-violet prefque effacé, & de brun-foncé plus tranché; enfin, marqué dans fa partie moyenne de ‘quelques traits irrégu'iers couleur de marron, Fa _ (f) Nota, Que les coucous font hideux Tlorfqw’ils viennent d'éclore, & même plufieurs jours après au'is font éclos. 4 de la | du Coucon. 435$ de la maifon pour mettre le fien plus à fon aïfe ; d’autres veulent que ce foit celui-ci qui en faffe {a proie, ou du moins qui les rende vidtimes de fa voracité, _ en s’appropriant exclufivement toutes les _fubfiftances que peut fournir la pour- | voyeufe commune : Ælien raconte que Îe jeune coucou fentant bien en lui-même qu'il eft bätard ou plutôt qu'il eft un intrus, & craignant d’être traité comme tel fur les feules couleurs de fon plumage, s'envole dès qu'il peut remuer les ailes, &.va rejoindre fa véritable mère /g); d’autres prétendent que c’eit la nourrice qui abandonne le nourriflon lorfqu’elle s’aperçoit, aux couleurs de fon plumage, qu’il eft d’une autre efpèce ; enfin, plufieurs croient qu'avant de prendre {on eflor , le nourrifflon dévore ia nour- rice / 2) qui lui avoit tout donné jufqu’à (g) Nat animalium, Hb. WI, eap, xxx. On a dit aufli, en fe jetant dans fexcès oppofé, & même oppofé à toutes les obfervations , que la mère coucou oubliant fes propres œufs, couvoit des œufs étrangers. Voyez Acron, in Sat, VII, Horat, lib. 1, (h) Voyez Linnæus, à l'endroit cité, & plufieurs autres. Oifeaux, Tome XL, + ps 4 34 Hi loire À Narirelle 1 fon propre fang; il femble qu'on à | Jui prêter des crimes phyfiquement in i mi “poflibles ; ; n'eft-il pas impoflible « en ef de manger feul , ait aflez de force pou dévorer un pigeon ramier , une alouette! x Y: e RES USE di: RE # voulu faire du coucou un arché P d'ingratitude {i/, mais il ne falloit p que le jeune coucou, à peine en été un bruant, une fauvette! ïl eft vrai qu l'on peut citer en preuve de cette pofii bilité un fait rapporté par un aute grave, M: Klein, qui l’avoit obferve à l’âge de feize ans; ayant découvef dans Îe jardin de fon père, un nid des fauvette, & dans ce nid un ŒUE uniques | qu’on foupçonna être un œuf de coucou il donna au coucou le temps d’éclorés & même de fe revetir de plumes, après, quoi il renferma Îe nid & l'oifeau dansk une cage qu ‘il laifla fur place ; quelques} jours après , il trouva la mère fauvetté prife entre les bâtons de la cage, ayant] la tête engagée dans le gofier Et jeun l £ Le : (i) Ingrat comme un coucou, difent les Allemands: Melanchton à fait une belle haranguë à contre l'ingratitude de cet oifeau. 4 : On QUE © EX di Coucou. 435$ ‘ coucou qui lavoit avalée, dit-on, par smégarde, croyant avaler Rolon da - chenille que fa nourrice lui préfentoit “apparemment de trop près. Ce fera quelque fait femblable qui aura donné leu à la mauvaife réputation de cet _ofeau; mais il n’eft pas vrai qu'il ait l'habitude de dévorer ni fa nourrice ni les petits de fa nourrice ; premièrement, il a le bec trop foible, quoiqu’aflez gros ; le coucou de M: Klein en eft Ja preuve, puifqu'il mourut étouffé par la tête de da fauvette dont il n’avoit pu brifer les os; en fecond lieu , comme fes preuves tirées de l’impoflible font fouvent équi- vodues & prefque toujours fufpectes aux bons efprits, j'ai voulu conflater le fait par la voie de l'expérience. Le 27 juin, ayant mis un jeune coucou de l’année, qui avoit déjà neuf pouces de longueur totale, dans une cage ouverte, avec trois jeunes fauvettes qui n’avoient pas le quart de leurs plumes , & ne mangeoient point encore feules, ce coucou, loin de les dévorer ou de les menacer, fem- bloit vouloir reconnottre Îles obligations qu'il avoit à l’efpece; il fouffroit avec Ti DRE CU LUS 436 Hifloire Naturelle complaifance que ces petits oifeaux qui ne paroïfloient point du tout avoir peur de lui, cherchaflent un afile fous fes ailes , & s’y réchauffaflent comme üls euflent fait {ous les ailes de leur mère; tandis que dans le même temps une ‘ jeune chouette de l’année, & qui n’avoit encore vécu que de la becquée qu’on lui donnoit, apprit à manger feule en dévo- rant toute vivante une quatrième fauvette que l’on avoit attachée auprès d’elle. Je {ais que quelques-uns, pour dernier adouciflement, ont dit que le coucou ne mangeoit que Îes petits oïifeaux qui venoient d’éclore & n'avoient point encore de plumes ; à la vérité, ces petits embryons font pour ainfi dire des êtres intermédiaires entre l'œuf & l’oifeau, & par conféquent peuvent abfolument être mangés par un animal qui a cou- tume de fe nourrir d'œufs couvés ou non couvés ; mais ce fait, quoique moins invraifemblable , ne doit pafier pour vrai que lorfqu'il aura été confiaté par l’ob- fervation, Quant à la falive du coucou, on fait que ce n’eft autre chofe que lexudation ET du Coucou. 427 ‘écumeufe de la larve d’une certaine cigale appelée la bedaude /k); il eft poftible qu'on ait vu un coucou chercher cette larve dans fon écume, & qu’on ait cru l'y voir dépofer fa falive, enfuite on aura remarqué qu’il fortoit un infecte de pa- reilles écumes , & on fe fera cru fondé à dire qu’on avoit vu la falive du coucou engendrer la vermine. | Je ne combattrai pas férieufement la prétendue métamorphofe annuelle du coucou en épervier //); c’eft une abfur- dité qui n’a jamais été crue par les vrais {A} On a dit que les cigales qui fortoïent de cette larve, donnoïent la mort au coucou en le piquant fous l'aile; c’eft tout au plus quelque fait particulier mai vu, & plus mal-à-propos généralifé. (!) Je viens d'ètr Aateur d’une fcène affez fingulière : un épervier S'étoit jeté dans une bafle- . cour aflez bien peuplée; dès qu'il fut pofé, un jeune coq de l'année s'élança fur lui & le renverfa fur fon dos; dans cette fituation, lépervier fe couvrant de fes ferres & de fon bec, en impofa aux poules & dindes qui crioient en tumulte autour : de lui; quand iïl fut un peu raffuré, ïil fe releva & alloit prendre fa volée, lorfque le jeune coq fe jeta fur lui une feconde fois, le renverfa comme 1a premiere; & le tint ou l'occupa aflez long-temps pour qu'on püt s'en faifir, T'ij 438 Hifloire Naturelle Naturaliftes, & que quelques-uns d'eux) ont réfutée; je dirai feulement que ce: qui a pu y hnes occafion, c’eft que ces deux oifeaux ne fe trouvent guère dans nos climats en même temps, & qu’ils fe reflemblent par le plumage fm), par la couleur des yeux & des pieds, par leur longue queue , par leur eftomac | membraneux, par la taille, par le vol, par leur peu ‘dé fécondité, par leur vie folitaire , par les longues plumes qui: defcendent des jambes {ur. le tarfe, &c.: ajoutez à cela que les couleurs du plu- mage font fort fujettes à varier dans l’une & l’autre efpèce /n), au point qu'om.a vu une femelle coucou, bien vérifiée femelle par la diffection, qu’on eût prife: pour le plus bel émegllon, quant aux couleurs, tant {on plümage étoit joli- ment varié /0/; mais ce n'eit point tout [m) Sur-tout étant vus par-deffous, tandis qu'ils volent. Le coucou bat des ailes en partant, & file enfuite comme le tiercelet. n) Voyez ci-devant larticle de l'Épervier ; & Ariftote, Æiff animal, Wb. IX, cap, 49. {o) Voyez Salerne, Hif. des Oifeaux, page 40. M. Hérifflant a vu plufieurs coucous qui, par 1£tue du Coucou = A3 9 Cela qui conflitue l’oifeau de proie, c’eft n ja & la ferre; c’eft le courage & la force, du moins ia force . & à. “cet égard il s’en faut bien que le coucou “{oit un oifeau de proie (p/; il ne l’eft . peu feul jour de fa vie, fr ce n’eft ven apparence & par des circonflances 4 fingulières, comme le fut celui de M. - Kiein. M. Louinger a obfervé que les _coucous de cinq ou fix mois font aufii. » niais que les jeunes pigeons ; qu'ils ont {1 peu de mouvement, qu'ils reftent des - heures dans la même place, & fi peu, » d’appétit qu'il faut leur aider à avaler:. il eft vrai qu’en vieilliflant ils prennent l'un peu plus de hardiefle & qu’ils en - impofent quelquefois a de véritables oifeaux de proie. M. le vicomte de Querhoënt, dont Îe témoignage mérite plumage, reffembloïent à différentes efpèces d'émou- chets ou males d'é éperviers , & un autre qui reflem- bloit affez à un pigeon bifer. ÆHémoires de L” Académue des Sciences, année 1752, page 4174 {p) Arifote dit avec raifon, que c'eft un oifeau timide; mais je ne fais pourquoi il cite en preuve de fa timidité fon habitude de pondre au nid d'autrui, De generatione, &5, TITI, can 7, TE üiÿ 440 Flifloire Naturelle ; toute confiance, en a vu un qui , lorfe qu'il croyoit avoir quelque chofe à craindre d’un autre oïfeau, hérifloit {es plumes, haufloit & baifoit la tête lente- ment & à plufieurs reprifes, puis s’élan- çoit en criant, & par .ce manége mettoit fouvent en fuite une creflerelle qu'on nourrifloit dans la même maiïfon /4). Au refte, bien loin d’être ingrat, le! coucou paroît conferver le fouvenir des bienfaits & n’y être pas infenfible: on prétend qu'en arrivant de fon quartier d'hiver , il fe rend avec empreflement au lieu de fa naiflance, & que lorfqu'il y retrouve fa nourrice /r) ou fes frères _{g) Un coucou adulte, élevé chez M. Lottinger, fe jetoit fur tous les oïfeaux, fur les plus forts comme fur les plus foibles, {ur ceux de fon efpèce comme fur : les autres, attaquant la tête & les yeux par préférence ; . il s’élançoit même fur les oiïfeaux empaillés, & . quelque rudement qu’il fût repouflé, il revenoit tou- jours à la charge, fans fe rebuter jamais. Pour moi, J'ai reconnu par mes propres obfervations , que les coucous menacent la. main qui s’avance pour Îles prendre, qu'ils s’'élevent & s’abaiffent alternativement en fe hériflant, & même qu'ils mordent avec une forte de colère, mais fans beaucoup d'effet, (r) Voyez Frifch, à l'endroit cité. 1 - du Concon * 44% Mnourriciers , tous éprouvent une joie réci- bproque, qu'ils expriment chacun à leur manière, & fans doute, ce font ces expreflions différentes, ce font leurs _ carefles mutuelles , leurs cris d’allégrefie, leurs jeux qu’on aura pris pour une guerre que les petits oifeaux faifoient au coucou ; il fe peut néanmoiïns qu’on ait vu entr’eux de véritables combats ; par exemple, lorfqu'un coucou étranger, cédant à {on inftin@& /[), aura voulu détruire leurs œufs pour placer le fien dans leur nid & qu'ils l’auront pris fur le fait. C’eft cette habitude bien conftatée qu'il a de pondre dans le nid d'autrui, qui eft la principale fingularité de {on hiftoire, quoiqu’elle ne foit pas abfolument fans exemple. Gefner parle d’un certain oïfeau de proie fort reflemblant à l’autour qui (f) Ariftote, Pline, & ceux qui ies ont copiés -ou qui ont renchéri fur eux, s'accordent à dire que le coucou eft timide; que tous les petits oïfeaux lui courent fus, & qu'il n'en eft pas un d’eux qui ne le mette en fuite : d’autres ajoutent que cette perfé- cution vient de ce qu'il reffemble à un oifeau de: proie; mais depuis quand les petits oïifeaux pour fuivent-ils les oifeaux de proie! Ty SR & | * + » TD 442 Hi foire Naturelle pond dans le nid du choucas {1}, a fi l’on veut croire que cet oifeau in- 4 Pat à È ; connu, qui reflemble à l’autour, n’eft | autié choe qu’un coucou, d’autant plus que celui-ci a été (HNeBt pris pour un oifeau de proie, & que l’on ne connoït point de véritable oïfeau de proie qui ponde dans des nids étrangers , du moins on ne peut nier que les torcous n’éta- bliffent quelquefois leur nombreufe cou- vée dans des nids de fitelle, comme je m'en fuis affuré; que les moineaux ne s'emparent auflr des nids d’hiron- delles, &c. mais ce font des cas aflez rares , fur-tout à l’écard des efpèces qui conftruifent un nid, pour que l’habitude qu'a le coucou de pondre tous les ans dans des nids étrangers , doive être regardée comme un phénomène fingulier. Une autre fingularité de fon hiftoire, c’eft qu'ii ne pond qu’un œuf, du moins qu’un feul œuf dans chaque nid; car il eft poflible qu’il en ponde deux, comme le dit Ariftote, & comme on Pa reconnu poflible par la diffection des ft) De avibus, pag. 365. TRE mt À RAT . du Coucow es femelles , dos lovaire préfente aflez fouvent deux œufs bien conformés & vs. 06 grofieur /z). es deux fingularités femblent tenir à une troifième, & pouvoir s'expliquer par elle; c’eft que leur mue eft & plus tardive & plus compleite que celle de la plupart des oïfeaux: on rencontre quelquefois l'hiver, dans le creux des arbres, un ou deux coucous entièrement nus , nus au point qu’on les prendroit au premier coup-d'œil pour de véritables crapauds. Le R. P. Bougaud, que nous avons cité plufieurs fois, avec la cor- fance qui lui eft dûe, nous a afiluré en avoir vu un dans cet état, qui avoit été*trouvé fur la fin de décéunire dans un trou d'arbre, De quatre autres coucous élevés, lun chez M. Johnfon, cité par Willughby , le fecond chez M. Ie comte de Buffon , le troifième chez M. Hébert, & Île quatrième chez moi; le premier devint Hanguiflant aux approches de RER, (u). Voyez Linnœus, Fauna Suecica,-n° 737. édir, de 1 740; & Salerne, és Nat, des Oifeaux, page 240 Tv LENS LE 444 Hiffoire Naturelle | l'hiver, enfuite galeux & mourut; le fecond & le troïfième fe dépouillèrent … totalement de leurs plumes dans le mois » de novembre, & le quatrième qui mourut fur la fin d'octobre en avoit perdu plus de Îa moitié ; le fecond & 1e troifième moururent aufii, mais avant de mourir ils tombèrent dans une efpèce d’engour- diflement & de torpeur. On cite plufreurs autres faits femblables , & fi l’on a eu tort d'en conclure que tous les coucous qui paroïflent l’été dans un pays ,:Y reftent l’hiver dans des arbres creux ou dans des trous en terre engourdis /x), dépouillés de plumes, & felon quelques- uns avec une ample provifion de blé ( dont toutefois cette efpèce ne mange jamais }; on peut du moins, ce me fembie, _{x) Ceux qui parlent de ces coucous trouvés hiver dans des trous, s’accordent tous à dire qu'ils font abfolument nus & reflemblent à des crapaudss cela me feroit foupconner qu’on a pris quelquefois pour des coucous des grenouilles qui paflent vérita- blement l'hiver dans des trous fans manper , fans pouvoir manger , ayant la bouche fermée & les deux mächoires comme foudées enfemble, Au demeurant, Ariflote dit pofitivement que les coucous ne paroifient point l'hiver dans la Grèce, | Ca du Codédt "1 44e en conclure légitimement ; 1.” que ceux qui au moment du départ, font malades: ou bleflés, ou trop jeunes, en un mot trop foibles , par quelque raïfon que ce foit, pour entreprendre une longue route, reftent dans le pays où ils fe trouvent & y pañlent lhiver, fe mettant de leur mieux à l'abri du froïd dans le premier trou qu'ils rencontrent à quelque bonne expofition, comme fon#les.cailles /y/,: & comme avoit fait apparemment le cou- cou vu par le R. P. Bougaud; 2. qu’en général ces fortes d’oileaux entrenten mue: fort tard, que par conféquent ils refont. leurs plumes aufir fort tard, & qu’à peine elles font refaites au temps où ils reparoiflent, c’eft-à-dire, au commen- : {y7 L'hiver, on trouve quelquefois en chaflant , des caïlies tapies fous une groffe racine ou dans quel- qu'autre trou. expolé au Midi, avec une petite pro- vifron de grains & d'épis de différentes efpèces. Je ne dois point diffimuier que M.1e" marquis de Piolenc _& une autre perfontie m'ont affuré que deux coucons qu’on avoit élevés & nourris pendant plufieurs années, m'avoient point perdu toutes leurs plumes dans. l'hiver ; mais comme on n’a remarqué ni le temps, ni da durée, ni la quantité de’ leur mue, on me peut rien, couciure de ces deux abfer vations. me CT ENS, à # NES 5 Re 446 Hifioire Naturelle cement du printemps; aufli ont-ils les ailes foibles alors, & ne vont-ils que rarement fur les grands arbres, mais ils fe traînent, pour ainfi dire, he buiflon. en buiflon, & fe pofent EM quelque- fois à terre où ils fautillent comme les grives. On peut donc dire que dans la faifon de l'amour, le fuperflu de la nour- riture étant prefque entièrement abforbé: par l’accroiflement des plumes, ne peut fournir que très-peu à la reproduction de l’efpèce; que c’eft par cette raïfon que là femelle coucou, ne pond ordi- nairement qu’un œuf où tout au plus. deux: que cet oïfeau ayant moins de reffources en lui-même pour l'acte prin- cipal de la génération, il a auffr moins d’ardeur pour tous les actes acceffoires tendans à la confervation de. J'etpèce, tels que la nidification , l'incubation,, Féducation des petits, &c. tous actes qui _ partent d’un même principe & gardent entre -eux une forte de proportion, D'ailleurs , de cela feul que les mâles de cette efpèce ont l'inftinét de manger les œufs des oïfeaux , la femelle doit cacher foigneufement le fien; elle ne L der Fe du Coucou 447 doit pas retourner à l'endroit où elle l’a dépolé, de peur de lindiquer à fon mâle ; elle doit donc choïfir le nid le mieux caché, le plus éloigné des endroits qu'il fréquente; elle doit même, fr elle a deux œufs, les diftribuer en différens nids ; elle doit les confier à des nourrices étrangères & fe repofer fur ces nour- rices de tous les foins néceflaires à leur entier développement : c’eft auffr ce qu’elle fait, en prenant néanmoins toutes les précautions qui lui font infpirées par la tendrefle pour fa géniture, & fachant réfifter à cette tendrefle même pour qu’elle ne fe trahifle point par indif- crétion. Confidérés fous ce point de vue, les procédés du coucou rentre- roient dans la règle générale, & fuppo- feroient l’amour de {a mère pour fes petits & même un amour bien entendu, qui préfère l'intérêt de l’objet aimé, à la douce fatisfation de lui prodiguer fes foins ; d’ailleurs la feule difperfion de fes œufs en différens nids, quelle qu’en puifle être la caufe, foit la néceflité de les dérober à la voracité du mâle, foit ER] + à 448 Hifloire Naturelle la petiteffe du nid /z), fuffroit feule | . très-évidemment, pour lui en rendre 1 l'incubation impoflible ; or , cette dif". perfion des œufs du coucou eft plus que probable, puifque, comme nous lJavons dit, on trouve aflez fouvent. deux œufs bien formés dans l’ovaire des. femelles, & très-rarement deux de ces œufs dans le même nid : au refte, le. coucou n’eft pas le feul parmi les cité connus, qui ne fafle point de nid; plufieurs efpèces de mélanges , les pics, les martin-pêcheurs, &c. n’en font point non sa ; ik-n'eft pas le feul qui ponde dans des nids étrangers , comme nous venons de le dire; il n’eft pas non plus le feul qui ne couve point fes œufs: nous avons vu que l’autruche , dans da Zone torride, dépofe les frens fur le fable , où la feule chaleur du foleil {ufft pour les faire éclore; il eft vrai qu'elie (x) Des perfonnes dignes de foi, m'ont dit avoir vu deux fois deux coucous dans un feul nid, mais toutes les deux fois dans un nid de, orive: or, un nid de give eft beaucoup plus grand qu'un nid de fauvette, de chantre ou de rouge-gorges * _ doleh dre catht cadet de lait nil di | Lie TEE = du Concon : 449 ne les perd guère de vue, & qu’elle veille aflidûment à leur confervation ; mais elle n’a pas les mêmes motifs que la femelle du coucou pour les cacher & pour difli- muler fon attachement ; elle ne prend pas non plus, comme cette femelle, des précautions fuffifantes pour la difpenfer de tout autre foin. La conduite du coucou n’eft donc point une irréoularité abfurde, une anomalie monftrueule , une exception. aux loix de la Nature, comme lappelle Willughby/6/ ; mais c’eft un effet nécef- faire de ces mêmes loix, une nuance qui appartient à l’ordre de leurs réfultats, & qui ne pourroit y manquer fans laiffer un vide dans le fyftème général, fans caufer une interruption dans la chaîne des phénomènes. | Ce qui femble avoir le plus étonné certains Naturaliftes, c’eft la complai- fance qu’ils appellent dénaturée de a nourrice du coucou, laquelle oublie fi {b)} Quelques Auteurs , trompés par ces façons de parler, ont dit que Wiällughby ne croyoit point ce fait de l’hiftoire du coucou ; maïs c'eft une méprife : Wiilughby dit précifément au'il en a été témoia oculaire avec un grand nombre d’autres perfonnes, 45 O Hiffoire us facilement fes propres œufs pour donner. tous fes foins à celui d’un oifeau étranger, _& même d’un oifeau deftruéteur de fa. propre famille. Un de ces Naturaliftes, fort habile d’ailleurs en Ornithologie, frappé de cette fingularité, a fair des obfervations eut fur cette matiere, en ôtant à plufieurs petits oifeaux les. œufs qu'ils avoient pondus, & y fubfti- tuant un œuf unique de quelque oifeau, autre que le coucou & que celui auquel appartenoiït le nid ; il s’eft cru en droit de conclure de ces obfervations, qu'aucun des oifeaux qui fe chargent de couver l’œuf du coucou, même au préjudice, de fa propre famille, ne fe chargeroit de couver un œuf unique de tout autre oifeau qui lui feroit préfenté dans les mêmes circonftances, c’elt-à-dire, qui {eroit fubftitué à tous les fiens, parce: que cette complaifance eft néceflaire au feul coucou, & que lui feul en jouit en vertu d’une L: fpéciale du Créateur. Mais que cette conféquence paroïtra précaire & hafardée r l’on pèfe les réflexions fuivantes ! 1,° il faut remar- quer que la LA dont il s’agit du Coucou ASE; ef abris par cela même qu’elle fe. exclufive ; ; qu'à ce ütre il ne faudroit _ qu'un feul fait contraire pour Ja réfuter, & que même en {uppofant qu'on n’auroit point connoiffance des faits contraires , il faudroit pour l'établir un peu plus de quarante-fix obiervations ou expé- riences faites fur une vingtaine d’efpèces; 2. qu'il en faudroit beaucoup plus encore, & de plus rigoureufement véri- _fiées , pour établir darnéceffité & l’exif- tence d’une loi particulière , dérogeant aux loix générale s de la Nature en faveur du coucou ; 3.° qu’en admettant que les expériences euffent été faites en nombre fufffant & fuffifamment vérifiées , il eût fallu encore pour les rendre concluantes, en afluniler les procédés, autant qu ñ étoit poflible, dans toutes leurs gags tances, & n’y foufirir abfolument d’autre différences que celles de l'œuf; sn exemple , il n’eft pas égal, fans doute, que l'œuf {oit dépofé dans un nid étranger par un homme ou par un oifeau; par un homme qui couve une hypothèfe chérie, contraire à la réuflite de l’incubation de l’œuf, ou par un oifeau qui paroît F VTT 452 | Hifloire À Naturelle ne defirer rien tant que cette réuffite : À or, puifque l’on ne pouvoit pas fe fervir du coucou, du merle, de l’écorcheur , M dé à Fluyerte où du rontelet pour fub{- tituer un œuf unique de ces différentes efpèces aux œufs des chantres, rouge- | gorges, lavandières, &c. il eût fallu que la même main qui avoit agi dans ces w fortes d'expériences faites avec dés œufs, autres que celui du ceucou, agit aufir dans un pareil nombre d'expériences COr-. refpondantes faites avec l'œuf même du coucou, & comparer les réfultats : or, c’eft ce qui n’a point été fait : cela étoit néanmoins d’autant plus néceffaire que la feule apparition de l’homme, plus ou moins fréquente, fuffit pour faire re- noncer fes propres œufs à la couveufe la plus échauffée, & même pour lui faire abandonner l'éducation déjà avancée du coucou fc), comme j'ai été à fe de m'en aflurer par moi-même; 4.° les aflertions fondamentales de auteur ne (c) On 2 vu une verdière des prés, dont le nid étoit à terre, fous une groffe racine, abandonner l’édu- cation d’un jeune coucou, par la feule inquiétude que lui causèrent les vifites réitérées de quelques curieux, | “du Coucon 45% _ font pas toutes exactes : car le coucou pond quelquefois , quoique très-rarement, _ deux œufs dans le même nid, & cela étoit conau des Anciens. De plus, lauteur . fuppofe que l’œuf du coucou eît toujours -{eul dans le nid de Îa nourrice , & que la mère coucou mange ceux qu’elle trouve dans ce nid, ou les détruit de quelque autre manière ; mais on {ent combien un pareil fait eft difficile à prouver, & com- bien il eft peu vraifemblable ; il faudroit donc que jamais cette mére coucou ne dépofät fon œuf ailleurs que dans le nid - d’un oifeau qui auroit fait fa ponte entière, ou que jamais elle ne manquat de revenir à ce même nid pour détruire les œufs pondus fubféquemment ; autrement ces œufs pourroient être couvés & éclore avec celui du coucou, & ïl y auroit quelques changemens à faire, foit dans les conféquences tirées , foit dans la Loi particulière imaginée à plaifir; & c’eft précifément le cas, puifqu’on m’a apporté nombre de füis des nids où ïl y avoit plufieurs œufs de l’oifeau propriétaire /d), | (d) 16 maï 1774, cinq œufs de charbonnière avec l'œuf du coucou, les œufs de la méfange ons difparu peu-à-peu, FRERES M RE | as4 Hifoire Naturelle à Ses à : ni À SR - ‘avec un œuf de coucou, & même pl fieurs de ces œufs éclos ainfi que cel dù coucou /e); 5." mais ce qui ne pas moins décifif, c’eft qu'il y a d faits inconteftables, obfervés par des pet fonnes aufli familiarifées avec les oifeat | “a LA : “ 44 19 mai 1776, cinq œufs de rouge-gorge av l'œuf du coucou, ARE Ene 10 mai 1777, quatre œufs de roflignol ave l'œuf du coucou. Me 15 mai, deux œufs de méfange fous un jeun coucou , mais qui ne font pas venus à bien; c'e quelque hafard femblable qui aura donné lieu di dire que le jeune coucou fe chargeoïit de couver le œufs de fa nourrice / Voyez Geiner, page 365 ).… (e) Le 14 juin 1777, un coucou nouvellement éclos , dans un nid de grives avec deux jeunes griv 1 qui commençoient à voltiger, | Le 8 juin 1778, un jeune coucou dans un: id de roffignol avec deux petits roflignols & un œufs clair. 4 Le 16 juin, un jeune coucou dans un nid de rouge-gorge avec un petit rouge-gorge qui paroifie plus anciennement eéclos. M. Lottinger m'a mandé un fait, conflaté pal lui-même, dans fa lettre du 17 oûtobre 17764 au mois de juin, un coucou nouvellement éclos dans un ni { de fauvette à tête noire, avec une jeunes fauvette qui voloit déja, & un œuf clair, Je pourroïé. citer plufieurs autres faits femblables, * à LR d NE T du Coucou As ; qu’étrangères à toute hypothèfe / f), ‘lefquels faits, tous diflérens de ceux rapportés par l’Auteur , réfutent invin- ciblement {es inductions exclufives, & font tomber le petit ftatut particulier -qu'il a bien voulu ajouter aux loix de la Nature. | | Premiere Expérience, Une ferine qui couvoit fes œufs & les | fit éclore, couva”en même temps, & encore huit jours après, deux œufs de merle pris dans les bois; elle ne cefla de les couver que parce qu’on les lui 6ta. Seconde Expérience. Une autre ferine ayant couvé pendant quatre jours, fans aucune préférence marquée , fept œufs, dont cinq à elle & deux de fauvettés , les abandonna tous, (f) Je dois la plus grande partie de ces faits à une de mes parentes, Madame Potot de Montbeiilard , qui depuis plufieurs années s'amufe utiemént des oïfeaux; fe plait à étudier leurs mœurs, à fuivre leurs procédés, & quelquefois a bien voulu faire des obfervations & tenter des expériences relatives aux queflions dont j'étois occupé. 456 Hifioire Naturelle à la volière ayant été tranfportée dans l'étage inférieur : enfuite elle pondit deux. és qu'elle he couva point du tout. T roiième Expérience. Une autre ferine dont le mâle avoit! mangé fes fept premiers œufs , a couvé pendant treize jours fes deux derniers avec trois autres, dont l’un étoit d’une” autre ferine, le fecoiid de linote, &4 le troifième de bouvreuil; mais tous ces “ œufs fe font trouvés Fr Quatrième Expérience. Une femelle troglodyte a couvé & | fait éclore un œuf de merle ; une femelle M friquet a couvé & fait éclore un œuf 4 de pie. ‘ 1 / » Cinquième Expérience, Une femelle friquet couvoit fix œufs qu'elle avoit pondus ; on en ajouta cinq, elle continua de couver; on en ajouta encore cinq, elle trouva le nombre tro grand, en mangea fept & couva le refte ; on en Ôta deux, & on mit à la place ‘un 7 “à du Concen. 457 un œuf de pie que la femelle friquet couva & fit éclore avec les fept autres. Sixième Expérience. Une manière connue de faire éclore fans embarras, des œufs de ferin, c’eft de les donner à une couveufe chardon- neret, prenant garde qu'ils aient à peu- près le même degré d’incubation que ceux de la couveulie qu’on a choifie. ‘4 eV | 7 » Septième Expérience, Une ferine ayant couvé trois de fes œufs & deux de fauvette à tête noire, pendant neuf à dix jours, on retira un œuf defauvette dont l’embryon étoit non- feulement formé, mais vivant; dans ce même temps on lui donna à élever deux petits bruans à peine éclos, dont elle a pris foin comme des fiens, fans cefler de couver les quatre œufs reftans qui Le trouvèrent clairs. Huitieme Expérience, Sur la fin d'avril 1776, une autre ferine ayant pondu un œuf, on Île lui Oifeaux, L'ome XL, U 45 8. H ire. Ha enleva; trois ou quatre jours: après, cet, œuf. jui ayant été rendu, elle [e.mangea; deux ou trois jours après elle pondit un autre œuf-& le couva; on lui en donna deux de pinfon qu elle couva, après avoir caflé les fiens : au bout de da} jours on lui ôta ces œufs de pinfon qui étoient gâtés ; on lui donna à élever deux petits bruans qui ne faïfoient que d’éclore & qu’elle éleva très-bien , après quoi elle fit un nouveau nid, pondit deux œufs, en mangea un, & quoiqu'on lui eût ôté l'autre, elle couvoit toujours à vide, comme fi elle eüt eu des œufs; pour profiter de fes bonnes difpofitions , On lui donna un œuf unique dé rouge! gorge qu'elle couva & fit éclore. Neuvième Expérience, Une autre ferine ayant pondu trois œufs, les cçafla prefque auflitôt; on les remplaca par deux œufs de pinfon & un de fauvette à tête noire qu'elle a couvés, ainfi que. t#ois autres qu'elle a pondus fucceflivement; au bout de quatre ou cinq jours, fa volière ayant été tranf- portée dans une autre chambre de l'étage mférieur. ja férine abandonna : peu “dé temps après elle pondit un œuf auquel on en-joignit un de frttelle où torchepot, enfuite elle en pondit deux autres aux- quels on enajouta un de‘linotte; elle . _couva le tout pendant fepe jours , maïs par préférence les deux étrangers; car elle éloigna conftamment les fiens, & elle les jeta fucceflivement les trois jours fuivans ; lonzième jour elle-jeta celui dx torchepors ; “en-un#moOt celui de linotte fut le feulawélle amena à bien; {1 par haäfard ce dernier œuf eût été un œùf de coucou, que de-faufles conféquences n'eut-on pas vu éclore avec lui! Dixieme Expérience. Le s juin, on a donné à la ferine de la feptième expérience, un œuf de coucou qu’elle a couvé avec trois des fiens; le 7, un de fes trois œuf avoit difparu ; le 8, un autre; le ro, le troi- fième & dernier; enfin le 11 ; AIN ele fe trouvait Dreutlénen dans le cas de la loi particulière, celui où le coucou met ordinairement les femelles des petits eifeaux, &: qu’ elle n'eût à :couver que U ïÿ 1 460 Hifloire Naturelle l'œuf privilégié , elle ne fe foumit point. à cette prétendue loi, & elle mangea l'œuf unique du coucou comme elle avoit mangé les fiens. ÿ Enfin, on a vu une femelle rouge- gorge qui étoit fort échauffée à couver, fe réunir avec fon mâle devant leur nid pour en défendre l'entrée à une femelle coucou qui s’en étoit approchée de fort prés , s’élancer en criant contre cet ennemi , l’attaquer à coups de bec redou- blés, le mettre en fuite, & le pourfuivre avec tant d'ardeur qu'ils [ui ôtèrent toute envie de revenir /£). {g) Voyez les Obferrations. . ... fur l'infiné des animaux , tome À, page 1 67, note 32, L'auteur de cette note, ajoute quelques détails relatifs à l’hifloire de notre oïfeau : « tandis que l’un des rouve-gorges » donnoit au coucou des coups de bec dans le bas- » ventre, celui-ci avoit dans les aïles un trémoufie- » ment prefque infenfible , ouvroit le bec fort large, » & fi large que l’autre rouge-goroe qui l'attaguoit » en front, s’y jeta plufieurs fois & y cacha fa tête » toute entière, mais toujours impunénent, car le » coucou n’éprouvoit aucun mouvement de colère ; » fon état fut regardé comme celui d’une femelle » preffée du befoin de pondre. Bientot le coucou » accablé, chancela, perdit l'équilibre & tourna fur » fa branche, à laquelle il demeura fufpendu les. + du Concon, … 46x JL réfulte de ces expériences, 1.” que les femelles de plufieurs efpèces de petits Oifeaux qui fe chargent de couver l'œuf du coucou, fe chargent auffi de couver d’autres œufs étrangers avec les leurs propres; 2.° qu’elles couvent quelquefois ces œufs étrangers par préférence aux leurs propres , & qu’elles détruifent quel- quefois ceux-ci fans en garder un feul; 3. qu’elles couvent & font éclore un œuf unique autre-que celui du coucou; 4. qu'elles repouflent avec courage Ia femelle coucou lorfqu’elles lafurprennent venant dépofer fon œuf dans leur nid; s- enfin, qu’elles mangent quelquefois cet œuf privilégié, même dans le cas où il eft unique; mais un réfultat plus im- portant & plus général , c’eft que 1a pieds en haut, les yeux à demi-fermés, le bec ouvert & les ailes étendues. Etant refté environ deux minutes dans cette attitude, & toujours preflé par les deux rouge-gorges, il quitta fa branche, alla fe percher plus lom , & ne reparut plus: la femelle rouge-gorge fe remit fur fes œufs qui vinrent tous à bien, & formerent une petite famille « qu'on vit long-temps attachée à ce canton. » M. le marquis de Piolenc me parle auffi dans fes lettres, d'un coucou repouflé par des bruants. HP, U ii ARR AR _” TE © ta Er Le. ES 462 Fiflorre Narurelle paffion decouver qui paroît quelquefois fi forte dans les oïfeaux , femble n'être … point déterminée à tels ou tels œufs:, ni à des œufs féconds, puifque fouvent ils les: mangent ou les caflent, & que plus fouvent encore ils en couvent de clairs ; ni à des œufs réels, puifqw’ils couvent des œufs de craie, de bois , &c. ni-même à ces vains fimulacres, puifqu'ils couvent quelquefois à vide; que par conféquent une.couveufe qui fait éclore:, foit un œuf de coucou , fois tout autre œuf étranger fubftitué aux frens , ne fait en cela que fuivre un inftinét commun à tous les oifeaux , & par une dernière conféquence qu’il eft au moins inutile de recourir à un décret particulier de l’Auteur de la Nature, pour expliquer:le procédé ide : la femelle coucou /4). | : Je demande pardon au Lecteur ‘de m'être arrêté {1 long-temps fur un fujet (h) M. Frifch fuppofe une autre loï particulière ,. afin d'expliquer pourquoi les coucous d'aujourd'hui ne couvent point leurs œufs ; « c’eft, dit, parce » qu'un oifeau ne couve point s'il n’a lui-même été couvé par une fcmelle de fa propre efpèce; » à la vérité ii avoue de bonne foi, que la première femeile dénit peut-être l’importance ne ui fera pas bien démontrée; mais l oïfeau dont H s’agit à donné lieu à tant d'erreurs, | qué jai cru devoir non-feulémént natta- cher à en purger lHifioire Naturelles, - “mais encore m’oppofer à Pentreprife de ceux qui les vouloient faire pafler dans 1 métaphyfique. Rien n'eft plus’ con- traire à la faine métaphyfique que d’avoir recours à autant de prétendues oicparti- _culières qu'il yade phénomènes dont nous n€ voyons point les rapports avec les Joix générales; un phénomène m'eft ‘ifolé que parce av’il n’eft point affez connu, il faut donc tâcher de le bien connoître avant d’ofer l’exphiquer ; il faut au feu dé prêter nos petites idées! à la Nature, nous eflorcer d'atteindre à fes grandes vues par la comparaifon attentive de fes ouvrages, & par létude appro- 4 fondie de féurs rapports. coucou fürtie de l'Arche de Noé, dut pondre dans - {5n propre nid, & prendre la peine de couver elle- même fes œufs; encore auroit-il ph fe difpenfer d'admettre cette exception, puifqu'i y a maipt exemple de petits oifeaux qui ont amené à bicn leurs propres œufs avec celui du coucou. | Ù üiÿ 464 x ifloire Naturelle Je connois plus de vingt Lefpèces d’oifeaux dans le nid defquels le coucou | dépofe fon œuf, la fauvette ordinaire , celle à tête noire , la babiilarde, la lavan- dière, le rouge-gorge, le chantre, le troglodyte, la méfange, fe roffignol , le rouge-queue , l’alouette, le cujelier, la farloufe , {a linotte , {a verdière, le bou- vreuil , la grive, le geai , le morte: & la pie- grièche. On ne trouve jamais d'œufs de coucou, ou du moins fes œufs ne réufliffent jamais dans les nids de cailles & de perdrix, dont les petits courent prefque en naïflant ; il eft même aflez fingulier qu’on en trouve qui viennent à bien dans des nids d'alouettes, qui, comme nous lavons vu dans leur hif- toire, donnent moins de quinze jours à Téducation de leurs petits, tandis que les jeunes coucous, du moins ceux qu'on élève en cage, font plufieurs mois fans manger feuls ; mais dans l’état de nature, la néceflité , la liberté, le choix de la nourriture qui leur eft propre , peuvent contribuer à accélérer le développement de leur inflinét & le progrès de leur du Coucon 465 éducation (i}; ou bien feroit-ce que les foins de la nourrice n’ont d’autre mefure que les befoins du nourriflon ! Ou fera peut-être furpris de trouver plufieurs oïfeaux granivores , tels que la linotte, la verdière & le bouvreuiïl dans la lite des nourrices du coucou ; mais il faut fe fouvenir que plufieurs granit _vores nourrifient leurs petits avec des infectes, & que d’ailleurs les «matières végétales macérées. dans Îe jabot de ces petits oifeaux > peuvent He au jeuné coucou à un certain point, & jufqu'à ce qu’il foit en état de trouver lui-même les chenilles, les araignées, les coléop- tères & autres infeétes dont il eft friand, & qui le plus fouvent four millent autour de fon habitation. Lorfque le nid eft celui d’un petit oifeau, & par conféquent conftruit fur une petite échelle, il {e trouve ordinai- {i) Je ne dois pas diffimuler ce ‘que dit M, Salerne , que cet oïfeau fe fait nourrir des mois entiers par fa mère adoptive, & qu'il la fuit autant qu'il peut, criant fans cefle pour lui demander à manger; mais on fent que c'eft un fait difficile à ebjerver, Le 46 6. _ Hifloire Nativelle | rement fort aplati & prefque mécons noiflable, effet naturel de la groffeur & du poids se jeune coucou; un autre effet _de cette caufe c’eft que les œufs, ou les petits de la nourrice, font quelquefois Se pouflés hors du pe mais ces petits chaflés de la maifon paternelte ne pé- riflent pas toujours, lorfqu'ils font déjà un peu forts, que le nid eft pres de terre, le lieu bien expolé & la faifon favorable, ils fe mettent à Pabri dans Ia mouffe ou le feuillage , & les pères & mères en ont foin fans abandonner pour cela le nourriflon étranger. Tous les habitans des bois affurent que lorfqu’une fois [a mère coucou a dénofé fon œuf dans le nid qu’elle à ehoïfi , elle s'éloigne , femble oublier fa géniture & la perdre entièrement de: vue, & qu’à plus forte raïfon le mâle ne s'en occupe point du tout; cependant M. Lottinger a obfervé, non que les père & mère donnent des foins à leurs petits, mais qu'ils s’en approchent à une certaine diftance en chantant ; que de part & d'autre ils femblent s’écouter , fe répondre & fe prêter mutuellement du Concon, 467 attention : if ajoute que le jeune coucou ne manque jamais de répondre à Pappéau,, {oit dans les bois , Æoit dans la volière, “pourvu qu’il ne voie perfonne; ce qu’il y a de für, c'eft qu'on fair approcher les vieux en imitant leur ct, & qu'on les entend quelquefois chanter aux envi rons du nid où eft le jeune, commé par-tout ailleurs; mais il n’y a auciné preuve RL fiches père & mère du peut, ils n'ont pour fut aucune de ces attentions: laffedtucufe es qui décèient à paternité tout fe borne de leur part 4 des cris ftériles auxquels on a:voulu prêter des intentions peu conféquentes : a leurs re connus , & qui dans le vraï ne fuppofent autre chofe , finon fa fympa- thie qui exifte bein entre les oMeaux dé même efpèce. | = Tout le monde connoît le chant du coucou, du moins, fon chant le plus - Grdinaire , if eft fr bien articulé & répété fi RCLA ER (k), qué dans prefque toutes ÉD (4) ,Cou CCHQ COÏL CUU , CO CO COL, f0# COZ CO ? cd fréquente répétition a donné lieu à x ‘deux facons L È proverbiaies dé parier ; lorfque quelqu'un répète U vj À + 168 Hifloire Natarelle les langues il a influé fur la dénomina- tion de l’oifeau, comme on le peut voir dans la nomenclature : ce chant appar- tient exclufivement au mâle, & c’eft au printemps, c’eft-à-dire, au temps de J’amour que ce mâle le fait entendre, tantôt perché fur une branche sèche, & tantôt en volant; il l’ufterrompt quel- quefois par un ralement fourd, tel à peu-près que celui d’une perfonne qui crache, & comme s’il prononçoit creu, crou, d’une voix enrouée & en graffeyant : outre ces cris, on en entend quelquefois un autre aflez fonore, quoiqu’un peu tremblé , compofé de plufieurs notes, & femblable à celui du petit plongeon ; cela arrive Iorfque les mâles & les femelles fe cherchent & fe pourfuivent //); quelques-uns foupçonnent que c’eft le fouvent la même chofe, cela s'appelle en Alle- magne, chanter la chanfon du couceu, On le dit aufli de ceux qui n'étant qu’en petit nombre, femblent fe muitiplier par la parole & font croire en caufant beaucoup & tous à la fois, qu'ils forment une aflemblée confidérable, {2} Ceux qui ont bien entendu ce eri, Fex- pement aïnfs 20, g0, guet, guet, guet & : … du Coucot. 469 eri de la femelle ; celle-ci lorfqu’elle eft bien animée, a encore un glouffement, £lou, glou, qu’elle répète cinq à fix fois d’une voix forte & afilez claire en volant d’un arbre à un autre; il femble que ce {oit fon cri d'appel ou plutôt d’agacerie vis-à-vis fon mâle ; car dès que ce mâle l'entend, il s'approche d'elle avec ardeur en répétant fon tou cou cou /m). Malgré cette variété d’inflexion , le chant du coucou n'a jamais dù être comparé avec celui du rofliemol, finon dans la fable (n 7 Au refte, ïl eft fort douteux que ces oifeaux s’apparient ; ils éprouvent les befoins phyfiques, mais rien qui ref- femble à l'attachement ou au fentiment. Les mâles font beaucoup plus nombreux {m) Note communiquée par M. ie comte de Riollet, qui fe fait un louable amufement d’obferver ce que tant d'autres ne font que regarder. {n) On dit que le roffignol & le coucou dif- putant le prix du chant devant läne, celui-ci ladjugea au coucou; que Îe roflignol en appela devant l’homme, lequel prononça en fa favéur, & que depuis ce temps Îe roflignol fe met à chanter auflhitôt qu’il voit l'homme, comme pour remercier fon juge ou pour juftifiér fa fentence, 47 Hifotre 1 Nañurelle *. que les femelles (0), & fe battent pour elles aflez fouvent; mais c’eft pour une femelle en général, fans aucun choix, fans nulle prédilection , & lorfau’ils fe font fatisfaits, ils s “éloignent & cherchent -de nouveaux objets pour fe fatisfaire encore & les quitter de même, fans les regretter , fans prévoir le produit de toutes ces umions furtives ; fans rien faire pour les petits qui en doivent naître ; ils ne s’en OCCupent pas même après qu ls font nés : tant il eft vrai que la tendreffe mutuelle des père & mère eft le fon- dement de leur affetion commune pour leur géniture , & par conféquent Ier principe du bon ordre, puifque fans Paffection des père & mère , les petits & même les efpèces courent rifque de périr, & qu’il eft du bon ordre que les 4. efpèces fe confervent ! Les petits nouvellement éclos ont auffr {o) On ne tue, on ne prend prefque jamais que des coucous chanteurs, & par conféquent mâles, j'en ai vu tuer trois où quatre dans une feule chaffe, & pas une femelle. La Zoologie Britannique dit que dans le même été, fur le même arbre & dans le même piége, on a pris cinq coucons, tous cinq mâles, ie a ‘du Coucot ATÉ Yeur.cri d'appel, & ce criw’eft pas moins aigu que celui des fauvettes & des rouge gorges leurs nourrices , dont ils prennent dle'ton, par la force de Pinftinét imitas teur /p); & comme s'ils fentoient la né- ceffité de folliciter, d’importuner une mère adoptive, qui ne peut avoir les en- trailles d’une véritable mère, ils FRS à Chaque imftant ce cri d’ appel , fi l’on veut, cette prière, fans aa excitée par dés befoins fans ceffe renaif- fans, & dont le fens eft très- clair , très- détermin é par un large bec Fe "ils tiennent {p) « La firu@ure fingulière de leurs narines, écrite peut-être, dit M. Frifch , à produire « ce cri aigu. » Il éft vrai que les narines du coucou font, quant à l'extérieur, d’une firucure aflez fin- gu'icre , comme nous le verrons plus bas; mais je me fuis afluré qu'elles ne contribuent nullement. à modifier fon cri, lequel eft refté le mème, quoique j'eufle fait boucher fes narines avec de Ia cire : j'at reconnu , en répétant cette expérience fur d'autres oïfeaux, & notamment fur le troglodyte, que leur ri refte auf le. même , {oit qu'on bouche leurs parines, foit qu'on Îés laifle ouvertes : on fait d'ailleurs que le fiége des principaux organes de Ja voix des oifeaux ch, non pas dans es narines. ni même dans Îa glotte ; mais au bas de la trachée+ artère, un peu au-deflus de fa bifurçation, 472 Hifloire TS continuellement ouvertdetoute fa hroeurt . ils en augmentent encore l'expreflion par le mouvement de leurs ailes qui accom- pagne chaque cri. Dès que leurs ailes " font aflez fortes, ils s'en fervent pour pourfuivre leur nourrice fur les branches voifines lorfqu’elle les quitte, ou pour \ aller au-devant d'elle lorfqu’elle leur « apporte la becquée. Ce font des nour- riflons infatiables /4), & qui le paroiflent d'autant plus que de petits oifeaux , tels que le rouge-gorge, la fauvete, le chantre & le troglodyte , ont de la peine à fournir la fubirftance à un hôte de fr grande dépenfe, fur-tout lortqu” ils ont en même temps une famille à nourrir, comme cela arrive quelquefois. Les jeunes coucous que l’on élève, con- fervent ce cri d'appel, felon M. Frifch, jufqu’au rs ou 20 de feptembre, & en accueillent ceux qui leur portent à man- ger : mais alors ce cri commence à devenir plus grave par degrés, & bientôt DAS ils le perdent tout- “à-fait. res {g) C'eft de-là que l'on dit proverbialement, avaler Comme Uh COUCOU du Coucon, 473 La plupart des Ornithologifles con- viennent que les infectes font le fonds de la nourriture du coucou, & qu'il a un appétit de préférence pour les œufs d’oïifeaux , comme je l'ai dit ci-deflus. Ray a trouvé des chenilles dans fon eftomac ; j'y ai trouvé , outre cela, des débris très-reconnoifflables de matières végétales, de petits coléoptères bronzés, vert-dorés, &c. & quelquefois de petites pierres. M. Frifch prétend qu’en toute faifon il faut donner à manger aux jeunes coucous aufli matin & aufli tard qu’on le fait ordinairement dans Îes grands jours d’été. Le même auteur a obfervé la manière dont ils mangent les infectes tout vivans ; ils prennent les chenilles par la tête, puis les faifant pafler dans leur bec, ils en expriment & font fortir par l’anus tout [e fuc , après quoi ils les agitent encore & les fecouent plufieurs fois avant de les avaler ; ils prennent de même les papillons par la tête, & les preflant dans leur bec, ils les crevent vers le corcelet, & les avalent avec leurs ailes ; ils mangent auffi des vers, mais ils préfèrent ceux qui font vivans. Lorfque TE 474 F a foire Naelle les nieéles manquoient, Frifch donnoit F à un jeune qu'il élevoit, du foie & fur tout du rognon de mouton, coupé er à petites tranches longuettes de 1 rime des infectes qu'il aimoit ; lorfque ces tranches étoient trop Dbes il falloit les hu: mecter un peu, afin qu’il püt les avaler : du refte, ü ne buvoit ; jamais que dans le cas où fes elimens étoient aïinfr defféchés, encore s’y prenoit-il de fi mauvaife grâce, .que l’on voyoit bien qu'il buvoit avec répugnance, & pour ainft dire, à fon corps défendant : en toute autre circomtance, il rejetoit, ent fecouant fon bec , les gouttes d’eau qu’on avoit ntfoduites par force ou pa adrefle /r}, &F hydr ophobie proprement dite, paroiffoit € être fon état habituel. Les jeunes coucous ne chantent point la première année, & les vieux ceftent (r) J'ai obfervé la même chofe, aïnfr que Île chartreux de M. Salerne, & comme l’obferveront tous ceux qui prendront la peine d'élever ces fortes d'orfeaux, Seroit-ce à caufe de cette hydrophobie. naturelle, quon a imaginé de confeiller contre la vraie ma ladie de ce dus. une décoction de la fiente du coucou dans du vin! du Concow Fi de chanter ou du moins de chanter aflidüment, vers la fin de juin; mais ce filence n’annonce point eur départ; on en trouvé même dans lesplames jufqu’à la fin de feptembre & encore plus tard {//: ce font fans doute les premiers froids & la difette d’infectes qui lea déterminent à pafler dans des climats plus chauds ; ils vont da plupart en Afrique ; puifque M." les Commandeurs, de Godeheu: & des Mazys les mettéñt au nombre des oifeaux qu'on'voit pafler deux fois chaque année dans l'ile de Malte /:); A eur arrivée dans notre pays, ils femblent moins fuir les lieux habités; le refte du temps ils voltigent dans les Poe les prés, &c. & par-tout où ils trouvent des nids pour y pondre & en manger les œufs, des infeétes & des fruits pour fe nouir. Sur larrière-faifon lés adultes, fur-tout (f} M. le Commandeur de Querhoënt & M. Hébert, ont vu plufieurs fois de jéunes coucous refter .dans le pays Ur au mois de feptembre, & aueiques-uns jufqu'a la fin d'octobre, | (+) M. Salerne dit, d’ PE les Voyageurs, que fes coccous fe polent que quefois en grand nombre fur les mavires, S" 476 H; flotre Nañele les femellés , font bons à manger & à aufli gras qu’ils étoient maigres au prin= L. temps /u); leur graifle fe réunit parti- « culièrement fous le cou /x), & c’eft le . meilleur morceau de cette efpèce de gibier ; ils font ordinairement feuls /y}, inquiets, c'angeant de place à tout moment, & parcourant chaque jour un terrein confidérable, fans cependant faire jamais de longs vols. Les Anciens obfer- voient le temps de lapparition & de la difparition du coucou en Italie. Les vignerons qui n’avoient point achevé de tailler leurs vignes avant {on arrivée , (u) C'eft dans cette faifon (Pacsent que la façon de parler proverbiale » Maïgre comme U1 COUCOU , a fa jufte application. FL AN (x) J'ai obfervé la même chofe dans un jeune merle de roche que je faïlois éley er, & qui eft mort au mois d'octobre, (») On a vu, dans le courant de juillet, une douzaine de coucous fur un gros chène, les uns crioient de toutes leurs forces, tandis que Îles autres reftoient tranquilles ; on tira fur cette volée, il en tomba un feul, c'étoit un jeune. Cela feroit croire que ces oïfeaux fe raffemblent par petites troupes mêlées de vieux & de jeunes pour voyager. /Vore communiquée jar ÎV, le comte de Kioller | du Concon, 477 étoient regardés comme\des pareffeux , & devenoient l’objet de la rifée publique : les paflans qui les voyoient en retard, leur reprochoient leur pareffe en répétant. le cri de cet oïfeau /7/, qui lui-même étoit l’emblême de la famnéantife, & avec. très-grande raifon, puifqu’il fe difpenfe des devoirs les plus facrés de la Nature. On difoit aufi fin comme un coucou ( car on peut être à la fois fin & parefleux)), {oit parce que ne voulant point couver fes œufs, il vient à bout de les faire couver à d’autres oïfeaux , foit par une autre raïon tirée de l’ancienne mytho- logie /a). 4 Quoique rufés , quoique folitaires, les coucous font capables d’une forte © (x) lude natam exprobrationem. fœdam putantium sites per imitationem cantus alfis temporari quem cucu- lum vocant; dedecus enim habetur, ..,. falcem ab fé volucre in vie deprehendi, ut ob id petulantiæ fales etiam cum primo vere ludantur, Pline, üib. XVIII, Caps XXVI a) Jupiter s'étant aperçu que fa fœur Junon étoit feule fur le mont Diceyen, autrement dit Thronax , excita un violent orage , & vint fous Ia forme d’un coucou fe pofer fur les sencux de la Déefle, qui le voyant mouillé, tranf, battu de L'ONU S RUN ds, à Mb 0 Ÿ SE à Pr ŒxS | Hifoire. Nativelle d'éducation ; plufieurs perfonnes ‘de ‘mà : connoïffance en ont élevé & apprivoïlé : # on Îles nourrit avec de la viande hachée , 4 cuite ou crue, des infectes, des œufs, ! du pain mouillé, des fruits, &c. un de w cescoucous apprivoifés reconnoïfioit fon 4 maître, venoit à fa voix, le fuivoit à la : chafle, perché fur fon fufil, & lorfqu'il trouvoit en chemin un griottier il y voloit, & ne revenoit qu'après s'être faflafié plemement ; quelquefois ä ne revenoit point à fon maître de toute la journée, mais. fe fuivoit àyue , en volti- geant d'arbre en arbre : dans la maïfon. il avoit toute liberté de courir, & pañfloit la nuit fur un juchoir. La flente de cet oifeau eft blanche & fort abondante, c’eft un des inconvéniens de fon éducation : il faut avoir foin de le garantir du froid dans Île paflage de lautomne à Fhiver* c’eft pour ces oifeaux le temps critique, : la tempête-en eut pitié & le réchauffa fous fa robe; 1e Dieu reprit fa forme à propos & devint l’époux de fa fœur. De cet inflant, le mont: Diceyen fut appelé Coccygien où montagne du coucou; & delà | Vorigine du Jupiter cuculuss Voyez Gefner, Ares, Page 3 68 du Coucon. 479 | du die Ceft à cette époque que j'ai perdu tous ceux que j'ai voulu faire élever, & beaucoup d’autres oifeaux de différentes efpéces. Olina dit qu’on peut drefler le coucou pour la chaffe du vol comme les éperviers & les faucons ; mais il eft le feul qui aflure ce fait, & ce pourroit bien être une erreur OCCAROAE comme plufieurs autres de l’hifloire de cet oifeau, par la refiemblance de fon plumage avec celui de l’épervier. s . Les coucous font répandus aflez géné- ralement dans tout l’ancien continent, & quoique ceux d'Amérique aient des habitudes différentes, on ne peut s’em- pêcher de reconnoître dans plufieurs un air de famille : celui dont il s’agit ici ne fe voit que l'été dans les pays froids ou. même tempérés, tels que l’Europe; & l'hiver feulement dans les climats plus chauds , tels que ceux de l'Afrique 1ep- réutrionale 4 femble fuir les tempéra- tures exceffives. LEA Cet oïfeau polé à terre ne marche qu’en fautillant , comme je l’ai remarqué, mais il sy pole rarement; & quand cela [3 480 Hifloire Naturelle ne feroit point prouvé par le fait, il feroit & facile de le juger ainfi d’après fes pieds très-courts & fes cuifles encoré plus courtes. Un jeune coucou du mois de Juin, que j'ai eu occafion d’obferver . » q s ne faifoit aucun ufage de fes pieds pour marcher , mais il {e fervoit de fon bec - pour fe trainer fur fon ventre, à peu- près comme le perroquet s’en fert pour grimper ; & lorfqu'il grimpoit dans fa Cage, j'ai pris garde que le plus gros des doigts poftérieurs fe dirigeoit en : avant, mais qu'il fervoit moins que les deux autres antérieurs /D): dans fon mouvement progreflif il agitoit fes ailes comme pour s’en aider. J'ai déjà dit que le plumage du coucou étoit fort fujet à varier dans les divers. individus; il fuit de-là qu'en donnant {b}) Si cette habitude eft commune à toute l'efpèce , que devient l'expreffion gti fcanfori , appliqué par plufieurs Naturaliftes aux doigts difpoiés, comme dans le coucou, deux en avant & deux en arrière? D'ailleurs , ne fait-on pas que les fittelles, les méfanges & les oïfeaux appelés grimpereaux pay excellence , crimpent fupérieurement , quoiqu’ils aient les ‘doigts difpofés à la manière vulgaire, c'eft-à-dire, trois en avant & un feul en arriere. la QE ARLES © du Coucom 48 +: sf: der cet oïfeau, on ne peut prétendre à rien de plus qu’à donner üne idée des couleurs & de leur difiri- bution , telles qu’on les obferve le plus conunmunément dans fon plumage. La plupart des mâles adultes qu on. m'a apportés , reflembicient fort à celui qui a été décrit par M. Briflon; tous avoient le deffus de la tête & du corps, compris les couvertures de la queue , les petites couvertures des ailes les grandes les plus voifmes dudos&r les trois pennes qu’elles recouvrent , d’un joli cendré; les grandes couvertures du milieu de l'aile , brunes, tachetées de roux & terminées de blanc, les plus éloignées du dos & les dix premières pennes de l'aile d’un cendré- foncé , le côté intérieur de celles-ci tacheté de blanc-rouffitre ; les fix pennes fuivantes brunes marquées des deux côtés de taches roufles , terminées de blanc, la gorge & le dévant du cou d’un cendré: clair ; le refte du deffous du ecrps rayé tranferfalement de brun fur un fond blanc-fale ; les plumes des cuifies de même , tombant de chaque côté fur le tarfe en façon de manchettes ; le tarfe Oifeaux , Tome XI. À 482 Hi iffoire Naturelle. garni extérieurement de plumes cendrées … jufqu’à la moitié de fa longueur ; les pennes de la queue noirâtres & terminées de blanc, les huitintermédiaires tachetées de blanc près de la côte & fur le côté intérieur ; les deux du milieu tachetées de même fur le bord extérieur, & la dernière des latérales , rayée tranfverfale- ment de la même couleur; liris noifette, quelquefois. jaune ; la paupière interne fort tan{parente ; ; le bec noir au dehors, jaune à l'intérieur; les angles de fon ouverture orangés; Îles Pieds jaunes; un peu de cette couleur à la bafe du bec inférieur. J'ai vu plufñeurs femelles qui Es bloient beaucoup aux mâles ; j’ai aperçu a quelques-unes fur les côtés du cou, des veltiges de ces traits bruns dont parle Linnæus. Le docteur Rose dit que les fe- melles ont le cou varié de rouffâtre, & le deflus du corps d’un ton plus rem- bruni /e) ; les ailes aufli , avec une teinte {c) Une perfonne digne de foi, m'affure qu'ei a vu quelques-uns de ces individus plus bruns, qui du Concon. 483 rouflätre & les yeux moins jaunes (à); felon d’autres Obfervateurs , c’eit le mâle qui eft plus noirâtre : il n’y a rien de bien conftant dans tout cela que la grande variation du plumage. Les jeunes ont le bec, les pieds , Ia queue & le deflous du corps à peu-près comme dans l'adulte, excepté que les pennes font engagées plus ou moins dans le tuyau; la gorge, le devant du cou & le defflous du corps rayés de blanc & de noïrâtre, de forte cependant que le hloirätre domine fur les parties antérieures plus que fur les parties poftérieures ( dans quelques individus il n’y a prefque point de blanc fous la gorge ) ; le deflus de {a tête & du corps joliment varié de noirâtre , de blanc & de rouffatre, dif- tribués de manière que le rouflätre paroît plus fur le milieu du corps, & le blanc fur He aufli de plus grande taille ; fi c'étoit des femelles, ce feroit un nouveau trait de conformité entre l’efpèce du coucou & les oifeaux de proie. D'un autre coté, M. Frifch a remarqué que de deux jeunes coucous de différens fexes qu’il nour- rifloit, le mâle étoit le plus brun. {d}) Voyez Albin, rome 1, m° VIIT, X i 484 Hifloire Naturelle les extrémités ; une tache blanche der- rière la tête, & quelquefois au-deflus du front : toutes les pennes des ailes brunes terminées de blanc, & tachetées plus ou moins de rouflatre ou de blanc; l'iris gris-verdatre ; le fond des plumes cendré très-clair.- {y a grande apparence que cette femelle f1 joliment madrée dont parle M. Salerne, étoit une jeune de l’année: au refte, M. Frifch nous avertit que les jeunes coucous élevés dans les bois par leur nourrice fauvage, ont le plumage moins varié, plus approchant du plumage des coucous adultes que celui des jeunes coucous élevés à la maïfon : fi,cela n’eft pas , il femble au moins que cela devroit être; car on fait qu’en général la domef- ticité cft une des caufes qui font varier les couleurs des animaux, & l’on pourroit croire que les efpèces d’oifeaux qui par- ticipent plus ou moins à cet état,. doivent auf{li participer plus ou moins à la variation du plumage : cependant je ne puis diffi- muler que les jeunes coùcous fauvages que j'ai vus, & j'en ai vu beaucoup, n’avoient. pas les couleurs moins variées que ceux que j'avois fait nourrir juiqu'au du Coûcon 485 temps de la mue exclufivement : il peut fe faire que les jeunes coucous fauvages que M. Frifch a trouvé plus reflemblans à leurs père & mère, fuflent plus âgés que les jeunes coucous domeftiques aux- quels il les comparoit. Le même auteur ajoute que les jeunes mâles ont le plu- mage plus rembruni que Îles femelles , le dedans de la bouche plus rouge & le cou plus gros. fe). 752 _ Le poids d’uneoucou adulte pefé le 12 avril, étoit de quatre onces deux gros & demi; le poids d’un autre pefé le 177 août, étoit d'environ cinq onces : ces oifeaux pèfent davantage en automne, parce qu’alors ils font beaucoup plus gras , & la différence n’eft pas petite ; j'en ai pefé un jeune le 22 juillet, dont la longueur totale approchoit de neuf pouces, & dont le poids s’eft trouvé de {e) M. Frifch foupçonne que la groffeur du cou qui cit propre au mile, pourroit bien avoir quelque rapport au cri que les males, & les feuls mâles, font entendre : cependant je n’aï point remarqué, dans le grand nombre de diffeétions que j'ai faites, que les organes qui contribuent à la formatiom de la voix, euflent plus de volume dans ies mâles que dans les femelles, ? | | X ij 486 Hifloire Natareïle È deux ontes deux gros; un autre qui étoit ! prefque auffi grand , mais beaucoup plus maigre , ne pefoit qu'une once quatre gros, c’eft-à-dire un tiers moins que le premier. ER Le mäle adulte a le tube inteftinal d'environ vingt pouces; deux cœcum d’inégale longueur , lun de quatorze lignes ( quelquefois vingt-quatre) , l’autre de dix ( quelquefois jufqu'a dix-huit}, tous. deux dirigés en avant, & adhérens dans toute leur longueur au gros inteftin par une membrane mince & tran{parente ; une véficule du fiel; les reims placés.de part & d’autre de l’épine, divifés chacun en trois lobes principaux, fous-divifés eux-mêmes en lobules plus petits par des étranglemens , faifant tous [a fecrétion d’une bouillie blanchätre ; deux tefticules de forme ovoïde, de groffeur inégale, attachés à la partie fupérieure des reins, & féparés par une membrane. L’œfophage fe dilate à fa partie infé- rieure en une efpèce de poche, glan- duleufe , féparée du ventricule par un étranglement ; le ventricule eft un peu mufculeux dans fa circonférence , mem- j di Concom 487 braneux dans fa partie moyenne , adhérant par des tiflus fibreux aux mufcles du “bas-ventre & aux différentes parties qui entourent ; du refte, beaucoup moins gros & plus proportionné dans loifeau fauvage nourri par le rouge-sorge ou la fauvette , que dans l’oifeau apprivoifé & élevé par lhomme ; dans celui-ci, ce fac ordinairement diftendu par l'excès de la nourriture, égale le volume d’un moyen œuf depoule, occupe toute la partie antérieure de la cavité dw ventre, depuis le fternum à lanus /f); s'étend quelquefois fous le fternum de cmq ou fix lignes, & d’autres fois ne laifle à dé- couvert aucune partie de l’inteftin , au lieu que dans des coucous fauvages que j'ai fait tuer au moment même où on me les apportoit, ce vifcère ne s’étendoit pas tout-à-fait jufau’au fternum , & laïfloit (f) Voyez les Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, année 1752, page 42.0 : le coucou de M, Fériffant étoit domeftique, à juger par Ia quantité de viande dont fon eftomac étoit rempli. Au refte, dans les cafle-noix, ce vifcère eft auf fort volumineux, fitué de même au milieu de l’ab- domen, & n'eft point non plus recouvert par Les inteftins, | X Hi} 488 Hifioire Naturelle paroître entre fa partie inférieure & V'anus, deux circonvolutions d’inteftins, & trois dans fe côté droit de l'abdomen. Je dois ajouter que dans la plupart des oïfeaux dont j'ai obfervé Pintérieur , on voyoit, fans rien forcer ni déplacer , une ou deux circonvoiutions d'’inteftins dans la cavité du ventre à droite de l’eflomac, & une entre le bas de l’eflomac & l'anus. Cette différence de conformation n’eft doncquedu pius au moins, puifque dans la plupart des oïifeaux, non-feulement La face poftérieure de l’eftomac eft féparée de lépine du dos par une portion du tube inteftinal qui fe trouve interpofée, mais que la partie gauche de ce vifcère n’eft jamais recouverte par aucune portion de ces mêmes inteftins, & il s’en faut bien que je regarde cette feule différence comme une çaufe capable de rendre le coucou inhabile à couver, ainfi que la dit un Ornithologifte ; ce n’eft point apparemment parce que cet eftomac eft trop dur, puifque fes paroïs étant mem- braneufes , il n’eft dur en effet que par accident & lorfqu’il eft plein de nour- riture, ce qui n’a guère lieu dans une _ du Coucon. 489 femelle qui couve; ce n’eft point non plus, comme d’autres font «dit, parce : que l’oifeau craindroit de refroidir fon eflomac, moins garanti que celui des autres oifeaux ; car il eft clair qu’il courroit bien moins ce rifque en couvant qu'en voltigeant ou fe perchant fur les arbres: le cafle-noix eft conformé de même, & cependant il couve : d’ailleurs ce n’eft pas feulement fous l’eftomac, mais fous toute la partie inférieure du corps que les œufs fe couvent , autrement la plupart des oïfeaux qui, comme les perdrix, ont le fiernum fort prolongé , ne pour- roient couver plus de trois ou quatre œufs à la fois, & l’on fait que le plus grand nombre en couve davantage. J'ai trouvé dans l’eftomac d’un jeune coucou que je faifois nourrir , une mafle de viande cuite prefque defléchée, & qui n’avoit pu pafler par le pylore ; elle étoit décompofée, ou plutôt divifée en fibrilles de la plus grande finefle. Dans un autre jeune Coucou, trouvé mort au milieu des bois vers le commencement d'août , la membrane interne du ventri- cule étoit velue, les poils longs d'environ #90 ÆHifloire Naturelle s | une digne , fembloient fe diriger vers orifice de l’œfophage ; en général, on rencontre fort peu de petites pierres dans leftomac des jeunes coucous, & prefque jamais dans l’eftomac de ceux où il n’y a point de débris de matières végétales. El eft naturel que l’on en trouve dans leftomac de ceux qui ont été élevés per des verdières, des alouettes & autres oifeaux qui nichent à terre : le fternum forme un angle rentrant. Longueur totale, treize à quatorze pouces; bec, treize lignes & demie; les bords de la pièce fupérieure échancrés pres de la pointe { mais non dans les tout jeunes }; narines elliptiques , ayant leur ouverture environnée d’un bord faïllant, & au centre un petit grain blanchatre qui s'élève prefque jufqu’à la hauteur de ce rebord ; langue, mince à la pointe & non fourchue; tarfe, dix lignes; cuiffe, moins de douze; l'intérieur des ongles poitérieurs le moins fort & le plus crochu de tous; les deux doigts antérieurs unis enfemble à leur bafe par une membrane ; le deflous du pied comme chagriné & d’un grain très-fin; vol, environ deux % du Coucon … 49% pieds ;- queue , fept pouces & demi, compofée de dix pennes étagées /g); _dépañfe les ailes de deux pouces. # : VariérÉs pu Covcou. Ox aura vu fans doute avec quelque furprife , en lifant fhiitoire du coucou, combien Île type dé cette efpèce eft in- conftant & variable ,>ce qui en effet n’eft point ordinaire Cheziles oifeaux qui vivent dans l’état de Nature, & fur-tout chez ceux qui s’apparient; Car pour ceux au contraire qui ne s’apparient point & qui n'ont qu'une ardeur vague, indéter- minée, pour une femelle en général, fans aucun attachement particulier , à force d’être étrangers à toute fidélité per- fonnelle, ou fr l’on veut individuelle, ils font plus expofés à manquer aux loix encore plus facrées de la fidélité dûe à l’efpèce, & à contracter des alliances irrégulières , dont le produit varie plus [g) M. Ray n'a compté que huit pennes dans Ja queue de l'individu qu'il a obfervé en 1693; mais affurément il en marauoit deux, 492 Hifloire Narurelle ou moins , felon que les individus qui fe font unis par hafard, étoient plus ou moins différens entr’eux : de-là la diverfité. que l’on remarque entre les individus, foit pour la groffeur, foit pour les formes, foit pour le plumage; diverfité qui a donné lieu à plus d’une erreur, & qui a fait prendre de véritables coucous pour des faucons, des éinerilions, des autours, des éperviers, &c. mais fans entrer ici dans le détail de ces variétés inépui- fables & qui paroiïfflentn’être rien moins que conftantes, je me borneraï à dire que l’on trouve quelquefois en différens pays de notre Europe des coucous qui diffèrent beaucoup entr'eux par la taille /a); & qu'à l'égard des couleurs, le gris-cendré, le roux, le brun, le blanchâtre, font diftribués diverfement dans les divers individus; en forte que chacune de ces couleurs domine plus ou {a) Voyez Alrovande, page 417. Le coucou varié aux pieds rouges des Pyrénées de Barrère eft encore une de ces variétés, & peut-être fon coucou cendré d'Amérique : il en eft de même du cucule francefcano de Gerini, & de fon cucule ruggimofe ; mais ces deux derniers font des variétés d'age. 4. PP Te du Coucoù 493 moins, & que par la multiplicité de fes teintes , elle augmente encore les varia- tions de leur plumage. À l'égard des coucous étrangers, j'en trouve deux qui me femblent devoir fe rapporter à l’ef- pèce Européenne comme variétés de climat, & peut-être en ajouterois-je plufieurs autres fi j’avois été à portée de les obferver de plus près. I. LE Coucou du cap de Bonne- efpérance , repréfenté dans nos planches enluminées, #° 750, a beaucoup de rapport avec celui de notçe pays, & par fes proportions , & par la rayure tranfver- {ale du deflous du corps, & par fa taille qui n'eft pas beaucoup plus petite, I! a le defius du corps d’un vert-brun; la gorge, les joues, le devant du cou & les couvertures fupérieures des ailes, d’un roux-foncé ; les pennes de ia queue , d’un roux un peu plus clair , terminées de blanc ; ia poitrine & tout le refte du _deflous du corps, rayés tranfverfalement de noir fur un fond blanc; l'iris jaune ; le bec brun-foncé; & les pieds d’un brun- rougeâtre. Îl a de longueur totale, un peu moins de douze pouces, \ ER ARCTIC .” LE. ee 49 4 Hifloire Naturelle _ Seroit-ce ici l'oifeau connu au cap de Bonne-efpérance , fous le nom d’édolio, & qui répète en effet ce mot d’un ton bas & mélancolique ! il n’a point d’autre chant, & plufieurs habitans du pays, non pas Hottentots, mais Européens, à font perfuadés que lame d’un certain « patron de barque qui prononçoit fouvent le même mot, eft paflée dans le corps de cet oïfeau , car nos fiècles modernes ont aufli leurs métamorphofes ; celle-ci u’eft pas moins vraie que celle du Jupiter cuculus , & noug lui devons probablement Le connoiffarice du ch de ces On feroit trop heureux fi chaque erreur nous valoit une vérité. IT. Les Voyageurs parlent d’un coucou du royaume de Loango, en Afrique , iequel eft un peu plus gros que le nôtre, mais peint des mêmes cou- leurs & qui en diffère principalement par fa chanfon, ce qui doit s’entendre de Pair, & non des paroles , car il dit coucou comine le nôtre, mais fur un ton diffé- rent: le mâle commence, dit-on, par entonner la game & chante Sul les trois premières notes ; enfuite Ja femelle l’acz L MIPPETS PSE PRIOR RE" CSS ss Ra 5 EL + ER SN ie D MES Et NL ES idées 24) 7 pate T1 PRES 2e PTIT Ge - 4 TR We, « a APTE , L E v s s rx F Slt Se Kg x - #” pré. dr Pi du Concon 495 compagne à l’uniflon pour Îe refte de loûtave, & diffère en cela de la femelle de notre coucou qui ne chante point du tout comme fon male, & qui chante beaucoup moins. C’eft une raïfon de plus pour féparer ce coucou de Loango du nôtre, & pour le confidérer comme une variété dans l’efpèce. Fin du onzième Volume. Li | Ce a! Di Le re n ." | PE a