LAS" ES L. D 0. +» d des L'em Dre 4 + 2 L. . cs pi ÿ . ve te 0 à t RE di . NA L ‘4 A6 7 DE EU, CC en PSE es SANT À fil il Ù 7 . Dee SE fs: ui [ E Le la 1 Q , “e | NUL 3: ( + ll ù U AIR st, 5 qu ‘" ] ,'l 4 « û en (91 JR e/|| EE 2 1l LT ru J/}* | FA s QU “+ 7 Le : N/ D/ he) 61 È D QS ",e LS Q . RD Q Ô cf AN 2 S \ fl Il #.\ AN A Pi 0 ES y ©” 0 ue \\ se e QE $ S = rà à DS Q > = } OF THE MUSEUM 0F Vs ZOOLOGY. É GIFT OF THEODORE LYMAN OF THE Class of 1855. : #S ae. Lun SERRE RE RES Ne | ] Ur pa x Rte Aie: / LE AA HISTOIRE | NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE, AVEC LA DESCRIPTION DU CABINET DU ROL AE LR ET D ge LS URL AR LA ME de JT e \ ts ome Douzieme. RER EL ER ASS ER TS SIN LEE » FT #1 Ex à ns * Le us æ - ; y © 4 4 PRES y | te % da die Pr Le AR A aa ame æ HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX, Tome Douzième. \ 7/1 1) k ée - = SN “ \ + SV CE x no 102 a 7 AP ARTS; DE L'IMPRIMERIE ROYALE. "M DCCLXXX. ‘ 1% "y RE NC ENT ? À Va DATE R À : - NU TE t A Page “OZ « : M À L'AR (a 2 4 À U 244 ? ' 1 AUTEUR h 4 PUR N MTUNIRS \ ol Ja + 1 $ 0 Fr x ñ ) Û ’ ‘ P (0 LUS NAS q ÿ « A XQ Le "#. ? f { EE AU" DNU ANS < P HAT MS ÿ Ju PLAN T CICR Ce" al = ñ AD ' 21 \ <: AA PE L TT a / A c mn ÿ } us DA 7 Le - è y L “| Fe 46881 : . | ‘ S ? $ - LT : CRE f Ÿ V Lu L M'A BL E De ce qui eft contenu dans ce Volume. se Pa "# - À Les Covcous érrangers.. Page 1 OISEAUX DU VIEUX CONTINENT qui ont rapport au Coucou. I. II. ll. JV. V. VI. VH.. VIII. IX. De Le grand Coucou tacheté. 9 Le Coucou huppé noir & blanc. 11 Le Coucou verdätre de Mada- DAMES NE DE A ONE Be Cod, RIRE à Le Houhou d'Égypte: .. 1 7 Le Rufalbin.... 22 Le Boutfallick. .... pare de Le Coucou varié de Mindanao. 26 DL TT de Ù 002 8 Le Coucou brun varié de noir. 3S x jij TORABILE XI. Le Coucou brun pigueté de TVR le sd ee ee Cet XII. Le Coucou tacheté de la Chine. 3.3 XIII. Le Coucou brun êr jaune a ventre VAMP... e nob ee OR 34 XIV. Le Jacobin huppé de Coro- | MAO ee eee ee 35 XV. Le petit Coucou à tête grife & VERLTE JAUNE . “vise ee 37 AN Les Goteelsss Au de «7 136 XVII. Le Coucou vert doré àr blanc. 42 XVIIT, Le Coucou à longs brins. 44 XIX. Le Coucou huppé à collier, 46 XX. Le San-hia de la Chine... 48 XXT Le TOR ET. UE ça XXII, Le Coucou indicateur... St XXIII Le Vourou-driou... 2 5 S Oifeaux d'Amérique qui ont rapport au Coucou. . [, Le Coucou, dit le Viteillard ow l'Oifeau de pluie... ... s® Variétés du Vieillard ou Oifeau ME | RES Q à à ne à eh IG FEB LE vif n TRAME a Se eme CS JIT. Le Guira-cantaras ous. 7Y IV. Le Quepa&ol ou le Kieur. 73 V. Le Coucou cornu ou l'Atingacu METEO eur 7S VI. Le Coucou brun varié de roux 77 VII. Le Cendrillard. .....+. 79 VIII. Le Coucou piaye. . ...: 81 IX. ZLeCoucou noir deCayenne. 84 As Be petit Coucou noir de C ayenne. 85 LES HUPPES, les Te cr Les Guépiers.. .... ist TE RÔ DD. a loto 20 DRE ES Variétés de la Huppe. ....... 146 Oifeau étranger gui a rapport a La Huppe. La Huppe noire à blanche de cap de Bonne-efpérance.. 149 LE PROMERUPE..... se DE LT Le Promerops a ailes bleues... :. 7 S4 Le Promerops brun à ventre HR 156 Yiij LME L EF Le Promerops brun à ventre rayé... 159 Le grand Promerops à paremens fri[és. 161 Le Promerops orangé. ........ 164 Le Lonrne ot, ane “vNE C7 LA eo) 23 1114 MSA OA HAE LE .*:. 169 Le Merops rouge ér bleu....... 171 LR GUEPIERAMMNTS ur. ‘173 Le Guépier à tête jaune à blanche. 186 Le Guépier à tête grife. ....... 188 Le Guépier gris d'É thiopie. si... 189 Le Guépier marron à bleu, .... 190 Art vibes eee À 44 RS 101 Be Panic his 4 VEN OR. 193 Le Guépier vert à gorge bleue. . .. 196 Le grand Guépier vert à bleu à gorge RAGE D OAI 202 Le petit Guépier vert &' bleu à queue étagée ERP NEO 204 LG uépier rouge à tête bleue... 208 TAB LE ix Le Guépier rouge du Sénégal... 209 Le Guépier à tête rouge... ..... 210 Le Guépier vert à ailes & queue rouffes. 212 : L’Iférocephale ou % Guépier à. tête DR DUR VU R, J 214 L'ÉNGOULEVENT....:.: 216 Oifeaux étrangers qui ont rapport à e l'Engoulevent. ue, 232 I. L'Engouleyent de la Caroline. 243 II, Le Whip-pour-wil.... 246 IT. Le Guira-querea.. .... 249 IV. L'Ibijau....... se 253 © Variétés de l'Ibijau.... 254 V. L'Engoulevent à lunettes ou le Re el es erote 14258 VI. L'Engoulevent varié de Cayenne. 261 VII. L'Engoulevent acutipenne de la | CADANE RU dia ee 264 VII. L'Engoulevent gris. . .. 266 3 TABLE. IX. Le Montyoyau de la Guyane 267 X. L'Engoulevent roux de Cayenne. 268 Les HIRONDELLES.. 271 L' Hirondelle de cheminée ou / Hindi domeflique Rien Pt à 6 Variétés de ! Hirondelle domeflique. 348 . Oi eaux étrangers qui ont rapport | à l'Hirondelle domeffique. I. La grande Hirondelle à ventre roux du puce EE 352 II. L’Hirondelle à ceinture blanche. 353 IT. L'Hirondelle ambrée. ., 354. Ltd au croupion blanc ou ? Hi- “rondelle de fenêtre... ...….. 357 L'Hirondelle de rivage... 333 L'Hirondelle grife des rochers... 306 LE MARTINET NOIR... 399 Le grand Martinet à ventre blanc, 423 Vin D LE. xj Oifeaux étrangers gui ont rapport aux Æirondelles ér aux Martinets. 429 I. Le petit Martinet noir... 433 IT, Le grand Martinet noir a ventre 07 SANT RSR 435 III. Le Martinet noir à blanc à | ceinture grife se. : 0 AT de IV. Le Martinet à collier blanc. f d 438 V. La petite Hirondelle noire à MOT COPA Ce Ve 4 de | at) MAT VI. L'Hirondelle bleue de la Lout- Rares eus “A A 442 Variétés ss... 443 NOR Da Fapere sn 44.8 VII. L’Hirondelle brune êr blanche _ &ceinture brune... ... 450 onde à tenir blanc de APE PAPA den 451 X. La Salangane....... 454 XI. La grande Hirondelle brune à ventre tacheté où l’Hirondelle Det Bss ei) is FT 2ré J Pari) Na: 472 xi] T'ABL TT! XII. La petite Hirondelle noire à CYOUPION QTISe. soso NIE7 2 XIII. L'Hirondelle à croupion roux à” queue Carré... ss... 475 XIV. L’'Hirondelle brune, acutipenne dela Louifane. ..... A77 XV. L’Hirondelle noire , acutipenne de la Martinique... .. 481 Par M. DE MONTBEILLARD. L’Ani des Sayanes, Première efpèce. 89 L’Ani des Palétuviers. Seconde efpèce. | ARE LE HOUTOU ou MOMOT.... 103 Par M. DE BUFFON. HISTOIRE REF FE" Le : « U æ < { È ex î : Li de SSgr 2 7 _ . 4 2 22 — FIST ESS ESS % “ HISTOIRE NATURELLE. SSSS = + 20 AUTANT COUCOUS ÉTRANGERS. _ ES principaux attributs du Coucow y d'Europe, confiftent, comme on vient de le voir , en ce qu'il a la tête un peu grofle , l’ouverture du bec large , Les doigts difpofés , deux en avant &, deux en arrière; les-tarfes garnis de plumes, les pieds courts, les cuiffes encore plus courtes, les ongles foibles & peu cro- chus, la queue longue & compofée de dix pennes étagées : il diffère des cou- roucous , & par le nombre de ces mêmes pennes { car les couroucous en ont douze à la queue) & fur-tout par fon bec qui Oifeaux, Zome XII, À. 2: Hifloire Nüaturelle eft plus alongé, & dont la partie fupé- _rieure eft plus convexe; il diffère des barbus en ce qu'il n’a point de barbes autour de Îa bafe du bec: maïs tout cela doit être entendu fainement, & il ne faut pas s'imaginer qu’on ne doive admettre dans le genre dont le coucou d'Europe eft le modèle , que des efpèces qui réuniflent exaétement tous ces attributs. C’eft le cas de répéter qu’il n’y a rien d’abfolu dans la Nature, que par confé- quent il ne doit y avoir rien de firiét dans des méthodes faites pour la repré- {enter , & qu'il feroit moins difñcile de réunir dans une vafte volière toutes Îles efpèces d’oifeaux, féparées par paires bien aflorties, que de les féparer intel- letuellement par des caractères métho- diques qui ne fe démentiflent jamais : auffi parmi les efpèces que nous rappor- terons au genre du coucou, en trouvera- t-on plufieurs en qui les artributs propres à ce genre feront diverfement modifiés, d’autres qui ne les auront pas tous, & d’autres qui auront quelques-uns des attributs des genres voifins ; mais fi l’on examine de près ces efpèces diverfes, des Coucoas étrangers. k\ on reconnoîtra, qu'elles ont plus de rapport avec le genre du coucou qu'avec aucun autre, ce qui fufht, ce me femble, pour nous Door: à les raffembler fous une dénomination commune, & pour en compoier un genre, non pas firict, rigoureux, & par cela même imaginaire, mais un genre réel & vrai, tendant au rand but de toute généralitaion , celui de faciliter le progrès de nos connoif- {ances , en réduifant au plus petit nombre ious les faits dé détail fur lefquels elles font néceflairement fondées. On ne fera donc point furpris de trouver ici parmi les coucous étrangers , des efpèces qui ont la queue carrée, comme Îe coucou tacheté de la Loue , celui de l’île de Panay, le vouroudriou de Madagafcar, & une variété du coucou brun piqueté de roux des Indes; d’autres qui l'ont pour ainfi dire Dbde , comme Île coucou qui a deux longs brins à Îa place des deux pennes extérieures ; d’autres qui l'ont plus qu'étagée & HHable à à celle des veuves, comme le fanhia de la Chine & le coucou huppé à collier ; d’autres qui l'ont étagée feulement en parte, À ij À Hifloire Naturelle comme le vieillard à ailes roufles de 14 Caroline , lequel n’a que deux paires de pennes étagées, & comme une variété du jacobin huppé de Coromandel, qui n’a que la feule paire extérieure étagée, c’eft-a-dire plus courte que les autres paires , lefquelies font égales entre elles; d’autres qui ont douze pennes à la queue, comme le vouroudriou, & le coucou indicateur du Cap ; d’autres qui n’en ont e huit, comme Île guira-cantara du Brefil, fi toutefois Marcgrave ne s’eft point trompé en les comptant; d’autres qui ont l'habitude d’épanouir leur queue lors même qu'ils font en repos, commé le coua de Madagafcar, le coucou vert- doré & blanc du cap de Bonne-efpérance, & le fecond coukeel de Mindanao ; d’au- tres qui en tiennent toutes les pennes ferrées & fuperpofées , les intermédiaires aux latérales ; d’autres qui ont quelques barbes autour du bec, comme le fänhia, le coucou indicateur & une variété du coucou verdatre de Madagafcar, d’autres qui ont le bec plus long & plus grele à proportion, comme Île tacco de Cayenne; d’autres qui ont le doigt poltérieur in- des Coucous étrangers. $ terne , armé d’un long éperon , femblabie à celui de nos alouettes , comme le houhou d'Égypte, le coucou des Philip- pines, le coucou vert d'Antigue, le toulou & le rufalbin; d’autres enfin qui ont les pieds plus ou moins courts » plus ou moins garnis de plumes, ou même fans aucunés plumes ni duvet. Il n'eft pas jufqu’au caractère réputé le plus fixe & le plus conftant, je veux dire la difpo- fition des doigts tournés deux en avant & deux en arrière, qui ne participe à l'inconftance de ces variations, puifque j'ai obfervé dans le coucou, que l’un de fes doigts poftérieurs fe tournoit quel- uefois én avant, & que d’autres. ont obfervé dans les hiboux & Îles chat-huans, que l’un de leurs doigts antérieurs fe tournoit quelquefois en arrière; mais ces légères différences, bien loin de mettre du défordre dans le genre des coucous, annoncent au contraire le véritable ordre de la Nature, puifqu’elles repréfentent da fécondité de fes plans & l’aifance de fon exécution, en repréfentant les nuances infiniment variées de fes ouvrages, & les traits infiniment diverfifiés , qui dans 5 À ü 6 Hi iflotre Naturelle chaque famille d'animaux , diftinguent les individus fans leur ôter Pair de famile. Une chofe très-remarquable dans celle ‘des coucous., €’eft que la branche établie dans le nouveau Monde, éft celle qui paroît être la moins fajette aux varia- tions dont je viens de parler, la moins : _dégénérée, celle qui femble avoir con- Âervé plus de reflemblance avec l’efpèce européenne confidérée comme tronc commun, & s’en être féparée plus tard : à la vérité l’efpèce européenne fréquente les pays du Nord, poufle fes excurfions jufqu’en Dätiériarék en Norvège, & par conféquent aura pu aifément franchir les détroits peu fpacieux qui, à ces hau- teurs , féparent les deux continens ; mais elle a pu franchir avec encore plus de facilité l’ifthme de Suez d’une part ou quelques bras de mer fort étroits, pour fe répandre en Afrique ; & du côté de l’Afïe , elle n’avoit rien du tout à franchir; en forte que les races qui fe font éta- blies dans ces dernières contrées, doivent s'être féparées beaucoup plus tôt'de la fouche primitive, & lui réfflembler beau- coup moins ; aufli ne compte-t-on guère - des Concons étrangers, 7 en Amérique que deux ou trois excep- tions ou anomalies extérieures fur quinze efpèces ou variétés, tandis que dans l'Afrique & l’Afre on en compte quinze ou vingt fur trente-quatre, & fans doute on en découvrira davantage à melfure que tous ces oïfeaux feront plus connus; ils le font fi peu, que c’eit encore un problème, fi parmi tant d’efpèces étran- gères , il en eft une feule qui ponde fes œufs dans Île nid des autres oïfeaux, comme fait le coucou d'Europe : on fait feulement que plufieurs de ces efpèces étrangères prennent la peine de faire elles-mêmes leur nid & de couver elles- mêmes leurs œufs ; mais quoique nous ne connoiflions que des différences fuper- ficielles entre toutes ces efpèces, nous pouvons fuppofer qu'il en exifte de confidérables & de générales, fur-tout entre les deux branches fixées dans les deux continens , fefquelles ne peuvent manquer de recevoir tôt ou tard l’em- preinte du climat; & ici les climats font très-différens. Par exemple, jai obfervé qu'en général les efpèces américaines font plus petites que les efpèces de À. üj 8 Hifloire Naturelle Vancien continent, & probablement par le concours des mêmes caufes, qui dans cette meme Amérique, s’oppolent au développement plein & à l’entier accroif fement , foit des quadrupèdes indigènes, foit de ceux qu'on y tranfporte d’ail- leurs : il y a tout au plus en Amérique deux efpèces de coucous, dont la taille approche de celle du nôtre, & le refte ne peut étre comparé à cet égard qu’à nos merles & à nos grives; au lieu que nous connoiflons dans l’ancien conti- nent plus d’une douzaine d’efpèces aufit groffes ou plus groffes que l’européenne, & quelques-unes prefque aufli grofles que nos poules. En voilà aflez, ce me femble, pour juflifier le parti que je prends de féparer ici les coucous d'Amérique de ceux de l'Afrique & de l’Afie, en attendant que le temps & l’obfervation, ces deux grandes fources de lumière, nous ayant éclairés fur les mœurs & les habitudes naturelles de ces oifeaux, nous fachions à quoi nous en tenir fur leurs différences vraies, tant intérieures qu’extérieures , tant générales que particulières. Cite LA des Oifeanx étrangers. 9 OISEAUX DU VIEUX CONTINENT Qui ont rapport au Coucou. : Àÿ LE GRAND COUCOU TACHET É. (4) J E commence par cet oïifeau qui n’eft point ab{olument étranger à notre Eu- rope, puifqu'on en a tué un fur les (4) The great fpotted cuchow. Edwards, pl. s7. Cuculus Andalufie, Klein, Ordo arium, pag. 30: Cuculus fuperné Jaturaté fufcus, inferné fufco-rufef- cens ; capite fuperiore cinereo-cærulefcente ; lata fafci& per oculos nmgra; alis fuperné allo 7 diluté carulée maculatis ; reétricibus nigricantibus, ‘lateralibus apice albis,.. Cuculus Andalufiæ, coucou d'Andaloufie, Briffon, tome IV, page 126. | Cucule roffic io macchiate dt Éianco, col ciaffos 4550 Cucule d’Andulifia, Gerini, Orsrhot. Jah, tom. T, -pag. OI 2 pl 79° ; | À v io Hifiore Naturelle * rochers de Gibraltar. Selon toute appa- rence, c’eft un oïfeau de paflage qui fe tient l’hiver en Afie ou en Afrique, _& paroît quelquefois dans fa partie méri- dionale de l'Europe : on peut regarder cette efpèce & la fuivante comme inter- médiaires, quant au climat, entre l’efpèce commune & les étrangères : elle diffère de la commune, non-feulement par la taille & le plumage, mais encore par fes dimenfions relatives. L’ornement le plus diftingué de ce coucou, c’eft une huppe foyeufe, d’un “gris-bleuatre , qu’il relève quand ïl veut, mais qui dans {on état de repos, relte couchée fur la tête ; il a fur les yeux un bandeau noir qui donne du caractère à fa phyfonomie ; le brun domine fur toute fa partie fupérieure, compris les ailes & la queue ; mais les pennes moyennes & prefque toutes les couvertures des ailes, es quatre paires latérales de la queue, & leurs couvertures fupérieures font terminées de blanc, ce qui forme un émail fort agréable; tout le defious du corps eft d’un orangé brun, aflez vif fur les parties antérieures, plus fombre fur in des Oifeanx étrangers. 1x les poftérieures ; le bec & les pieds font noirs. I a la taille d’une pie; le bec de quinze à feize lignes; les pieds courts ; les ailes moins longues que notre coucou; Ja queue d’environ huit pouces, com- pofée de dix pennes étagées , dépaffant les ailes de quatre pouces & demi. FL: LE COUCOU HUPPÉ NOIR © BLANC, (b) Voici encore un coucou qui n’eft qu’à demi-étranger, puilqu'il a été vu, une feule fois à la vérité, en Europe. Les Auteurs de l’Ornithologie italienne nous apprennent qu'en 1739, un mâle & une femelle de cette efpèce firent leur nid aux environs de Pife; que la femelle pondit quatre œufs, les couva, les fit {b}) Cuculus ex allo à nigro mixrus,.. . Cucule uero e Dianco col cinffo, Orniholog. lial, sr 1, Pags ÔI À y) ‘12 Hifloire Naturelle éclore , &c. /c) d’où l’on peut conclure que c’eft une efpèce fort différente de la nôtre que certainement on ne vit jamais nicher ni couver dans nos contrées. Ces oiïfeaux ont la tête noire, ornée d’une huppe de même couleur, qui fe couche en arrière ; tout le defius du corps, compris les couvertures fupé- rieures, noir & blanc; les grandes pennes des ailes roufles, terminées de blanc; les pennes de la queue noirâtres, termi- nées de roux-clair; la gorge & la poitrine rouffes ; les couvertures inférieures de la queue rouffâtres; le refte du deflous du corps blanc, même les plumes du bas de la jambe qui defcendent fur le tarfe; le bec d’un brun-verdatre; les pieds verts. | _ Ce coucou paroït un peu plus gros que le nôtre, & il a la queue pius longue à proportion; il a aufli les ailes plus longues & la queue plus étagée que le and coucou tacheté, avec iequel il a d’ailleurs aflez de rapport. (c) Ces Auteurs difent expreffément que jufque-là on n'avoit jamais vu de ces oïfeaux dans les environs de Pile, & que depuis on n’y eu a point reyu, des Oifeanx étrangers. 13 | VIT ; + LE COUCOU VERDÂTRE DE MADAGASCAR. (à) LA grande taille de cet oifeau eft fon attribut le plus remarquable; il a tout le deffus du corps olivâtre-foncé, varié fourdement par des ondes d’un brun plus fombre ; quelques-unes des pennes laté- rales de la queue terminées de blanc ; la gorge d’un olivâtre-clair , nuancé de jaune; la poitrine & le haut du ventre fauve ; le bas-ventre brun, ainfi que les couvertures inférieures de la queue; les jambes d’un gris-vineux ; l'iris orangée : le bec noir; les pieds d’un brun-jaunûtre ; le tarfe non garni de plumes. Longueur totale, vingt-un pouces & demi;.bec, vingt-une à vingt-deux lignes ; queue, dix pouces, coinpoiée * Voyez les planches enluminées, #.° 81 5. _ (d) Cuculus criffatus, dorfo olivari, ut à remioum marginibus exterioribus , fronte 7 vertice ; pectore rufo ; veuire fulvo.., Commerlon, 4 Hifioire Naturelle de dix pennes étagées; dépafle les ailes, qui ne font pas fort longues, de huit pouces & plus. Je trouve une note de M. APR ed fur un coucou du même pays, très- reflemblant à celui-ci, & dont je me contenterai d'indiquer les différences. Jl approche de la taille d’une poule, & pèle treize onces & demie ; il a fur la tête un efpace nu, fillonné lécèrement , peint en bleu & environné d’un cercle de plumes d’un beau noir; celles de la tête & du cou douces & foyeules ; quelques barbes autour de la baie du bec, dont le dedans elt noir ainfi que la langue, celle-ci fourchue; l'iris rougeñtre; Îles cuifles & le côté intérieur des pennes de l'aile noirâtres; les pieds noirs. Longueur totale, vingt-un pouces trois quarts; bec, dix-neuf lignes, fes bords tranchans; les narines femblables à celles des gailinacés ; l’extérieur des deux doigts poltérieurs pouvant fe tourner en avant comine en arrière {ce que j'ai déjà obfervé dans notre coucou d'Europe ); vol, vingt-deux pouces ; dix-huit pennes à chaque aile, des Oifeaux étrangers, 1$ Tout ce que nous apprend M. Com- merfon , fur les mœurs de cet oiïfeau, c'eft qu'il va de compagnie avec les autres coucous. Î! paroït que c’eft une variété dans l’efpèce du coucou verdätre, & peut-être une variété de fexe; dans ce cas je croirois que c’eft le mâle. I V. "RE C OU A. fe) JE conferve à ce coucou le nom qui fui a été impofé par les habitans de Madagaf- car, fans doute d’après fon cri, ou d’après quelqu’autre propriété; il a une huppe qui Gus Voyez les planches enluminées, 7.° ç #9, où cet oifeau eft reprétenté fous le nom de Coucou huppé de Madagafcar, (e) Cuculus criflatus, fuperné cinereo-virefeens, inferné albo-rufefcens, gutture cinereo; cello fupcrioxe é7 peclore vinaceis ; reétricitus fuperne d'luié viridibus, cæruleo à violacec coloré var'antibus, lareralibus apice albis,... Cuculus Madagafcarienfis criflatus, Coucou huppé de Madagafcar. Briffon, tome IV, page 149, appelé coua par les habitans de Madagafcar. — Defuper cinereus cum aliquali arts fulgore fepcr: 16 | Hifloire Natarelle fe renverfe en arrière, & dont les plumes ainfi que celles du refte de la tête & de tout le deflus du corps font d’un cendré- verdatre; la gorpe & le devant du cou cendrés; la poitrine d'un rouge-vineux; le refte de deflous du corps blanchâtre; les jambes rayées prefque imperceptir blement de cendré ; ce qui paroît des pennes de la queue & des aïles d’un vert- clair , changeant en bleu & en violet éaint: mais les pennes latérales de la queue terminées de blanc; l'iris orangée; le bec & les pieds noirs; il eft un peu plus gros que notre coucou & pense tionné différemment. Longueur totale, quatorze pouces; bec, treize lignes; tarfe, dix-neuf lignes; les doigis auffi plus longs que dans notre coucou; vol, dix-fept pouces; queue, ju ufo ; genis YU907S, me caruleis, . ... Commerfon, Ce Naturaiifte l'appelle ailleurs cueulas formofus, | — Caudi ronmlatä capite crillato, corpôre cinérea- Sirefcente, nitente.., Linnæus, Syft Nan ed, XI, Pag. 16», Sp. 19. - Cucule col ciuffe del , Madagafcar. Gerini , Orni ho, dtal, iom, Ï ? Pag:.. 92, 4 / » AVE PA » Le J de QUCOL # LE COUA, D des Oifeaux étrangers. 17 fept pouces, compofée de pennes un peu étagées ; dépaile les ailes de fix pouces. M. Commerfon a fait la defcription de ce eoucou au mois de novembre, {ur les lieux & d’après le vivant : il ajoute qu’il porte fa queue divergente, ou plutôt épanouie ; qu’il a le cou court; les ouver- tures des narines obliques & à jour; la langue finiffant en une pointe cartila- gineufe ; les joues nues , ridées & de couleur bleue. ; La chair de cet oïfeau eft bonne à manger ; on le trouve dans les bois aux environs du Fort-Dauphin. | s V. : : LE HOUHOU D'ÉGYPTE, (f) CE coucou s’eft nommé lui-même, car fon cri eft Aou, hou, répété plufieurs _ fois de fuite fur un ton grave. On le voit {f) C'eft le nom que les Arabes donnent au coucou d'Egypte d'après fon cri ; ils l'écrivent eur, Àcur. 28 _ Hifloire Naturelle fréquemment dans le Delta; le mâle & la femelle fe quittent rarement; mais il eft encore plus rare qu’on en trouve plufieurs paires réunies. Is font acrido- phages dans toute la force du mot, car il paroït que les fauterelles font leur unique ou du moins leur principale nour- riture; ils ne fe pofent jamais fur les grands arbres, encore moins à terre, mais fur les buiflons à portée de quelque eau courante : ils ont deux caraétères fingu- liers ; le premier, c’eft que toutes les plumes qui recouvrent la tête & fe cou font épaïfles & dures, tandis que celles du ventre & du croupion font douces & effilées ; le fecond, c’eft que longle du doigt poftérieur interne eft long & droit comme celui de notre alouette. La femelle {car je n'ai aucun renfei- gnement certain fur le mâle } a la tête & le deffus du cou d’un vert-obfcur ; avec des reflets d’acier poli; les couvertures fupérieures des ailes d’un roux-verdâtre ; les pennes des ailes roufles, terminées de vert-luifant, excepté les trois dernières qui font entièrement de cette couleur , & les deux ou trois précédentes qui en _ des Oifeaux étrangers. 19 font mêlées:; le dos brun avec des reflets verdâtres ; le croupion brun, ainfr que les couvertures fupérieures de la queue dont les pennes font d’un vert-luifant, avec des reflets d'acier poli; la gorge & tout le deffous du corps d’un blanc- rouflätre, plus clair fous le ventre que fur les parties antérieures & fur les flancs ; Viris d’un rouge-vif; le bec noir & les pieds noiratres. Longueur totale, de quatorze pouces & demi à feize & demi; bec, feize à dix-fept lignes ; narines, trois lignes, fort étroites ; tarle, vingt-une lignes ; ongle poftérieur interne , neuf à dix lignes ; ailes, fix à fept pouces; queue, huit pouces , compofée de dix pennes étagées ; dépafle les ailes de cinq pouces. M. de Sonini, à qui je dois la con- noiflance de cet oifeau & tout ce que j'en ai dit, ajoute qu'il a la langue farce, légèrement découpée à fa pointe; l’ef- tomac comme Île coucou d'Europe; vingt pouces de tube inteftinal & deux cœcum, dont le plus court a un pouce. Après avoir comparé attentivement , & dans tous les détails , cette femelle avec 20 . Hifloire Naturelle l’oifeau repréfenté dans nos planches enluminées, n° #24, fous le nom de coucou des Philippines ; je crois qu’on peut regarder celui-ci comme le male, ou du moins comme une Variété dans l’efpèce: il a la même taille , les mêmes dimenfions relatives, le même éperon d’alouette, la même roideur dans les plumes de la tête & du cou, la même queue étagée , feulement fes couleurs {ont plus fombres; car à l’exception de {es ailes qui font roufles comme dans le houhou, tout le refte de fon plumage eft d'ün. noir-luftré. L’oifeau décrit & repréfenté par M. Sonnerat, dans fon voyage à la nouvelle Guinée , fous le nom de coucou vert d’Antigue (g), ret- femble tellement à celui A oae je viens de parler, que ce que j'ai dit de Pun s'applique naturellement à l’autre; il a la tête, le cou, la poitrine & le ventre d’un vert-obfcur tirant fur le noir ; les ailes d’un rouge-brun foncé; l’ongle du doigt interne plus délié & peut-être un peu plus long ; toutes fes plumes géné- (£) Page 121, planche 80, STARS l } qu = N tn \ n \\\ \ We AN NS VA 7 / /L LEA ch / YU Le 4 nt 7) WP KZ A : (ul | ll (A Al | \ \l ( \ € Baron Sc ho LE TOULOU, cure Coucou de Madrgascar De Soye Ji des Oifeaux étrangers, 2x ralement font dures & roiïdes ; les barbes en font effilées, & chacune eft un nou- | veau tuyau qui porte d’autres barbes plus courtes : à la vérité la queue ne paroît point étagée dans la ffgure; mais ce peut être une inadvertance : ce coucou n’eft guère moins gros que celui d'Europe. Enfin * loifeau. de Madagaicar , appelé toulou [h), a avec la femelle du houhou d'Égypte, les mêmes traits de feflemblance que j'ai remarqués dans le coucou des Philippines : fon plumage ef moins fombre, fur-tout dans la parüe antérieure où le noir eft égayé par des taches d'un roux-clair; dans quelques individus l’olivatre prend Îa place du noir fur le corps, & il eft femé de taches longitudinales blanchätres qui fe * Poy, les planches enluminées, M 299$, fgrr. (h) Cuculus anterius nigricans, pennis Jecundun fcapum albo- rufefcentibus ; pofterius nigro-virefcens ; remigibus caflaneis, apice fufcis; reélricibus fuperné igro-virefcentibus, inferne nigris,.... Coucou de Madagafcar, où il porte le nom de roxlou, Brifon, tome ÎV, page :38. Cucule del Madagafcar. . . indigenis toulon, Ormith. Jtal. tom. Î, pag. 84, Sp. 27. | 22 Hifioire Naturelle: retrouvent encore fur les ailes; ce qui me feroit croire que ce font des jeunes. de l’année, d'autant plus que dans ce genre d’oifeaux, les couleurs du plu- mage changent beaucoup, comme on fait, à la première mue. VAE * LE RUFALBIN. fi) ON verra facilement que le nom que nous avons impolé à ce coucou du Sénégal , eft relatif aux deux couleurs dominantes de fon:plumage, le roux * Woyez les planches enluminées, 7° >? > 2, où ce coucou eft repréfenté fous Îe nom de Coxcou- du Sénégal. {i) Cuculus fuperné rufo-facefcens , inferné fordide albus, colore obfcuriore leviter tranverfim ffriatus ; vertice 7 coilo fuperiore nigricantibus ; fcapis pennarum fatura- tioribus ér lucidioribus, uropygio fufco, celore dilutiore tranfverfim ftriaio ; recricibus nigrk antibus, .. Cuculus Senegalenfis, Coucou du Sénégal, Brifon, tome IV, page 120, | — Caudà cuneiformi, corpore grifeo, fubtus alto; ileo rectricibufque nigricantibus, Linnœæus, Syf Nar, ed. XIII, pag 169, Sp, 6. — Ornühol ral, tom. T, pag. 84, Sp. 25, des Oifeaux étrangers. 2% & Île blanc. Lorfqu'il eft perché, fa queue qu’il épanouit comme le coua en _manière d’éventail, eft prefque toujours en mouvement ; {on cri n’eft autre chofe qu'un bruit femblable à celui qu’on fait en rappelant de la langue une ou deux fois ; il a, comme les deux précédens, l’ongle du doigt poftérieur interne droit, alongé, fait comme l’éperon des alouettes; le deflus de la tête & du cou noirître; les côtes de chaque plume d’une couleur plus foncée, & néanmoins plus brillante ; les ailes, pennes & couvertures rouffes, celles-là un peu rembrunies vers le bout; le dos , d’un roux très-brun; le croupion & les couvertures fupérieures de la queue rayés tranfverfalement de brun-clair, fur un fond brun plus foncé; la gorge, Ie devant du cou & tout le deffous du corps d’un blanc-fale, avec cette différence que les plumes de Ia gorge & du cou ont leur côte plus brillante, & que le “refte du deflous du corps eft rayé tranf- verfalement & très-finement d’une cou- leur plus claire ; la queue noirâtre ; le bec noir & les pieds gris-brun; fon corps neft guère plus gros que celui d’un # # "4 22. Hifloire Naturel'e merle , mais il a la queue beaucoup plus longue. Longueur totale, quinze à feize pouces ; bec , quinze lignes; tarfe, dix-neuf; ongle du doigt poftérieur interne , cinq lignes & plus; vol, un pied fept à huit pouces ; queue , huit pouces , compofée de dix pennes étagées ; dépafle les ailes d'environ quatre pouces. 16 EP LE BOUTSALLICK (k) M. EDWARDS voyoit tant de traits de reflemblance entre ce coucou de (4) The brown and fpotted Indian cuckow, le coucou des Indes, brun tacheté, Edwards, Oïfeaux, planche $ 9. Cuculus Bengalenfis, ex fufco, rufo à cinereo & capite ad caudam varius, Klein , Ordo avi. pag. 31. Cuculus fuperné rufefcens , inferné albus, fuperné à inferné marginibus pennarum fufcis, rufo in imo ventre cdnixto ; rectricious rufefcentibus » tœnis tranfverfis fufcis , oblique pofriis, utrimque flriatis. ...., Coucou tacheté de Bengale. Briffon, tome IV, page 132. Cuculus caudä cuneiformi, corpore undique grifeo faf- coque tubulofo. ... Scolopaceus Linnæus, $yf, Nate ed, XIII, pag. 130, Sp. 11. Cucule brizzolato di Bengala Ornitholog. Ital. pag. 83, Sp. 20 Bengals des Oifeaux & angers, 2 $ Bengale & celui d'Europe, qu'il a cru devoir indiquer fpécialement les traits de difparité qui en font, à fon avis, une efpèce diftinéte : voici ces difiérences , indépendamment de celles du plumage qui fautent aux yeux , & que fon pourra toujours reconnoitre par la Sd We: des figures ou des defcripüons. Il eft plus petit d’un bon tiers, auoi- que de forme plus alongée , y & que fon corps mefuré entre le bec & la queue ait un demi-pouce de plus que celui du coucou ordinaire ; avec cela il a la tête plus groffe, les ailes plus courtes & la queue plus longue à proportion. Le brun eft ia couleur dominante du boutfallick, plus foncée & tachetée d’un brun plus clair fur la partie fupérieure, moins foncée & tachetée de blanc, d’o- rangé & de noir fur la partie inférieure ; les taches de brun-clair ou rouflitre forment, par leurs difpofitions fur les pennes de la queue & des ailes, une rayure tranfverfale un peu no vers la pointe des pennes ; le bec & les pieds font jaunâtres. Longueur totale, treize À quatorze Oÿfeaux , Tone XIL. B _ 26. Hifloire Naïurelle pouces ; bec, douze à treize lignes ; tarfe , onze à douze ; queue , environ fept pouces, compofée de dix pennes étagées ; dépafle les ailes de près de cinq pouces. Vi DS ‘a * LE COUCOU VARIE DE MINDANAO. (1) CET oiïfeau eft en effet tellement varié, qu’au premier coup-d'œil on pourroit * Voyez les planches enluminées, 2° 277, où cet oïlfeau eft repréfenté fous le nom de Coucou tacheté de Mindanao. {1) Cuculus fuperné fajcus, ad viridi-aureum vergens, maculis albis {7 rufefcentibus variegatus , inferné albus, nigricante mranfeifn friaus ; colo inferiore fo, maculis albis vario ; rectricibus fufcis, ad viridi-aureum vergentibus, rufefcente tranfverfim ftriatis... Coucou tacheté de Mindanao. Brifon, tome IV, page 130. Cuculus caudà rotundatä , corpore viridi-aureo fufce, albo maculate, fubtus albo nigricanteque undulato. . . Cuculus Mindanenfis, Linnæus, Syf, Nat, ed. XIII, pag. 169, OP. 3°. | . © Cucule brigzolato di Mindanao Ornithol. Ital. pag. 82, Sp. 10, pl. LXXVI; cette planche n'eft point du tout exæle, | | des Oifeunx étrangers, 27 prendre fon portrait colorié fidèlement, mais defliné {ur une échelle plus petite, pour celui d’un jeune coucou d'Europe; à la gorge, la téte, le cou & tout Île deflus du corps tachetés de blanc ou de roux plus ou moins clair, fur un fond brun , qui lui-même eft variable, & tire au vert-doré plus ou moins brillant fur toute la partie fupérieure du corps, compris les ailes & la queue; mais les taches changent de difpofition fur les pennes des ailes , où elles forment des raies tranf- verfales d’un blanc pur à l’extérieur, & teinté de roux à l’intérieur, & fur les pennes de la queue où elles forment des raies tranfverfales de couleur rouflätre ; a poitrine & tout le deffous du corps juiqu’a l’extrémité des couvertures mfé- rieures de la queue font blancs, rayés tranfverfalement de noirâtre ; le bec eft aufli noirâtre deflus ; mais rouflâtre deffous , & les pieds gris-brun. . * Ce coucou fe trouve aux Philippines ; il eft beaucoup plus gros que celui de notre Europe. Longueur totale, quatorze pouces & demi; bec , quinze lignes ; tarle, quinze | D ij 23 “ Æiloire Naturelle lignes ; le plus Iong doist, dix-fept lignes ; le plus court, fept ligres ; vol, dix-neuf pouces & demi; queue, fept pouces, compofée de dix pennes à peu près égales; dépafle les ailes de quatre pouces & derai. deb ere bo LE CUVE EL, fus) TEL eft le nom que les bobine de Malabar donnent à cet oïifeau, & qui doit être adopté par toutes les autres nations, pour peu que l’on veuille s'en- * Voyez les planches enluminées, n° 294, où eet oïifeau eft repréfenté fous le nom de Coco de Malabar. | {m) Cuculus fuperné cinereo-nigricans, maculis albrs varius inferné albus, maculis tranfverfs cinereïs varie- gatus; rectricibus nigricantibus, tœnüs tranfverfis albis aurimque ffriatis,. :. Le coucou tacheté de Malabar. Briffor, tome IV, page 1364 Creulus cauda cuneiforrt , corpere nigricaute alle maculaio, fubtus albo cinereoque fafciato. . se ACCUS. honoratus. Linnæus, Syf, Nar, ed, X1IT, page 16», Gen. 7: SP: 7e Cucule brigzolato del Malabar Ornithol. Ital, _ tom, 1, pag. 84, Sp. 224 F +, NES MERE p », NT | Date, des Oifeaux EITONTETSe 29 tendre : c’eft uné efpèce nouvelle que Von doit à M. Poivre , & qui diffère de la précédente, ul ement par {a taille plus petite, mais par {on bec plus court, & par fa queue dont Îes pennes font fort inégales entr’elles. ll a la tête & tout le deflus du corps d'un cendré-noirâtre, tacheté de blanc avec régularité ; la gorge & tout le deffous du corps lancés, rayés tranfverfalement de cendré ; les pennés des ailes noirätres ; celles de la queue céendrées, rayées Îles unes & les autres de blanc ; l'iris orangé- clair ; le bec & les pieds d'un cendré peu foncé. | Le cuil eff un peu moins gros que le coucou ordinaire : il eft en vénération fur la côte de Malabar , fans doute parce qu'il fe nourrit d’inieétes nuifibles. La fuperilition en général eft toujours une erreur , mais {és {uperflitions particulières ont quelquefois un fondement raifon- nable. Longueur totale, onze pouces & demi; | hbes onze lignes; tarfe, dix; queue ,- cinà pouces & demi, compofée de dix pennes étagées, la paire extérieure n'étant B ï 30 Fifloire. Naturelle guére que la moitié de Ja paire intermé= diaire; dépafle les ailes de trois pouces & Lame. LE COUCOU BRUN VARIÉ DE NOIR. TouT ce qu'on fait de ce coucou, au-delà de ce qu'annonce fa dénomi- nation, c’eft qu’il a une longue queue, & qu il fe trouve dans fes ïles de Ia Société /n), où cet oïfeau eft connu fous le nom d’ara wereroa, La relation du fecond Voyage du capitaine Cook /0), eft le feul ouvrage où il en foit fait mention , & c’eft celui d’où nous avons tiré cette courte notice, employée ici uniquement pour engager les Naviga- teurs qui aiment l’Hiftoire Naturelle, à fe procurer des connoiffances plus de taillées fur cette efpèce nouvelle, & en général fur tous les animaux étrangers. (2 1) On fait que ces iles font fituées dans Jes êmes mers que l'ile de Tati. {0) Tome IV, page 2721 — © des Oifeaux étrangers, 3x | X L AA LT * LE COUCOU BRUN PIQUETÉ DE ROUX. (p) : ON le trouve aux Indes crientales & jufqu’aux Philippines ; il a la tète & tout le deffus du corps piquetés de roux fur un fond brun, mais Îles pennes des ailes & de la queue, & les couvertures fupérieures de celle-ci rayées tranfverfa- lement au lieu d’être piquetées; toutes les pennes de la queue terminées de roux- clair ; la gorge & tout le deffous du corps rayés tranfverfalement de brun-noirâtre * Voyez les planches enluminées ».° 7377, où cet oïlfeau eft repréfenté fous le nom de Coucou tacheté des Indes orientales, £ p) Cuculus Juperné fufco-nigricans, maculis rufis varius , inferné rufus, fufco-nigricante tranfverfim flrias ; tœnia infra oculos fufa rettricibus fufco- nigricantibus , t@niis tranfverfis , arcuatis, rufis utrivique flriatis, apice diluté rufis. ... Coucou tacheté des Andes. Briflon, tome IV, page 134. Cuculus cauda cuneiformi, corpore nigricante , rufo punCluato, fubtus rufo, flrigis nigris; rufo fafciatis. Cuculus punctuarus, Linnæus, Syff, Nar, ed, XIII, pag. 1704 . Cucule briggolato dell'Indie Ornith. Itel, tom, J; Page 83, SP 21 À B ii 32 Hifloire Naturelle fur un fond roux; une tache oblongue d'un roux-cläir fous les yeux; l'iris d’un roux-jaunâtre ; le bec couleur de corne & les pieds gris-brun.. __ La femelle a le deffus de la tête & du cou moins piquetés, & Île deflous du corps d’un roux plus clair. Ce coucou elt beaucoup plus gros que celui de nos contrées, & prefque égal à un pigeon Romain. Longueur totale , feize. à dix-fept pouces ; bec, dix- 4 pt lignes; tarfe de même; vol, vingt-trois pouces ; queue, huit pouces & demi, compofée de dix pennes étagées; dépaffe les ailes de quatre pouces un tiers, L’individu décrit par M. Sonnerat /4), n’avoit point la tache roufle fous les yeux, &, ce qui eft un trait plus confi- dérable de difparité, les pennes de fa queue étoient égales entr'elles, comme. dans le coucou tacheté de la Chu 1e; en forte que l’on doit peut-être ne rapporter cet individu à l’efpèce dont il s’agit ici, que comme une variété. 7 {4} Coucou racheté de l'ile Panay, Voyage à la nouvelle Guinée, pege 120, planche 7, des Oifeaux étrangers, 33 LENS Er ES di Re * LE COUCOU TACHETÉ PODE LACHINE (r}° Nous ne connoiflons de cet oifeaù que la forme extérieure & le plumage; il eft du petit nombre des coucous dont -- la queue n'’eft point étagée; il a le deflus de la tête & du cou d’un noirâtre uni- forme , à quelques taches blanchâtres près qui fe trouvent au-deflus des yeux & en avant; tout le deflus du corps; compris Îes pennes, des ailes & leurs couvertures, d'un gris-foncé verdatre, varié de blanc & enrichi de reflets dorés- bruns ; les pennes de la queue ràyées des mêmes couleurs ; la gorge & la poitrine varices affez régulièrement de brun & de * . Voyez les planches enluminées, #.° 7044 _{r) C'éft le nôm que M, Mauduïit a impofé à cette * efpèce nouvelle, dont il m'a donné communication, ainfi que de tous les morceaux de fon beau cabinet, dont j'ai eu beloin, avec un empreflement & une franchife qui font autant d'honneur à {on caractère auà fon zèle pour le progrès des connuiflances, B y 24 Hifloire Naturelle: blanc ; le refte du deflous du corps & les jambes rayés de ces mêmes couleurs, ainfi que les plumes qui tombent du bas de [a jambe fur le tarfe & jufqu’a lori- gine des doigts ; le bec noirâtre deffus , jaune deflous & les pieds jaunâtres. Longueur totale, environ quatorze pouces ; bec, dix-fept lignes; tarfe, un pouce; queue, fix pouces & demi, compofée de dix pennes à peu-pres égales entrelles ; dépafle les ailes de quatre pouces & demi. mA FAR LE COUCOU BRUN à JAUNE À VENTRE RAYÉ (/) IL a la gorge & les côtés de Ia tête couleur de lie de vin; le deflus de la (f) Coueou à ventre rayé de l’île Panay. Sonnerat. Voyage à la nouvelle Guinée, page 120 , planche 79, J'ai ajouté quelque chofe à la dénomination em- ployée par M. Sonnerat, parce qu’elle ne m'a pas paru caractérifer l'oifeau {ufffamment ; mais je dois à ce Voyageur éclairé la defcription en entier de cette nouvelle efpèce, des Oifeaux étrangers. 3$ tête gris-noiratre ; le dos & ‘ ailes brun- noir terne; le deflous des pennes des ailes , voifines du corps, marqué de taches blanches ; la queue noire, rayée & terminée de blanc ; la poitrine d’un jaune d’orpin-terne ; le ventre jaune- clair ; le ventre & la poitrine rayés de noir; liris orangé pâle; le bec noir & les pieds rougeatres. Ce coucou fe trouve à Pile Panay, l'une des Philippines ; ; il eft prefque de la groffeur du nôtre; fa queue eft com- pofée de dix pennes égales. | AIN VE * LE JACOBIN HUPPÉ _ bE COROMANDEL. {2) ON comprend bien que ce coucou eft ainfi appelé, parce qu’il eft noir deflus & blanc deffous : fa huppe compofée de * Woyez les planches enluminées, »° #72, où cet oHeau eft repréfenté fous le nom de Coucou 1 de la côte & Coromandel, | {1} Cette! efpèce & fa variété, qui font toutes dcux nouvelles, ont été envoyées par M. Sonnerat, B vj 36 Fiüfloire Naturelle plufieurs plumes longues & étroites , eft couchée fur le fommet de la tête & dé- borde un peu en arrière; mais à vrai dire , ces fortes de huppes , tant qu’elles féflent édchées ne font que des huppes poffibles ; pour qu'elles méritent leur non, il faut qu’elles fe relèvent, & il elt à préfumer que loifeau dont il s’agi ici relève la fienne lorfqu’il eft remue par quelque pañlion. À l'égard des couleurs de fon plu- mage, On diroit qu'il a jeté une efpèce de cape noire fur une tunique blanche; le blanc de la partie inférieure eft pur & fans aucun mélange; mais le noir de la partie fupérieure eft interrompu fur le bord de l'aile par une tache blanche immédiatement au-deffous des couver- tures fupérieures, & par des taches de méme couleur qui terminent les pennes de fa queue ; le bec & les pieds font noirs. Cet oifeau ns: trouve fur la côte de Coromandel ; if a onze pouces de {on- gueur totale, fa queue eit compolée de dis Fennes étagées j dépañie les ailes ‘ de là moitié de ia longueur, des Oifeaux étrangers. 37 I] y a au Cabinet du Roï, un coucou venant du cap de Bonne-efpérance, afiez reflemblant à celui-ci, & qui n’en diffère qu’en ce qu'il a un pouce de plus . de longueur totale, qu’il eft tout noir tant deflus que deflous, à l'exception de la tache blanche de l'aile, laquelle fe trouve exactement à fa place; & que des dix pennes intermédiaires de la queue, huit ne {ont prefque point étagées, la feule paire extérieure étant plus courte que les autres de dix-huit lignes. C’eft pro- bablement une variété de climat. > QE: LE PETIT COUCOU | ÂATÊTE GRISE Ü VENTREJAUNE, CETTE efpèce fe trouve dans File Panay, & c’eit M. Sonnerat qui l’a fait eonnoïtre / 4 ; : elle a le defius de la tête & la gorge d’un pgris-clair ; fe defius du cou, du dos & des ailes couleur de terre (u) Voyage à la nouvelle Guinée, page 122, planche Er, 38 Hiflotre Naturelle d'ombre, c’eft-à-dire, brun- clair ;: 1e ventre , les jambes & Îles couvertures inférieures de la queue d’un jaune-pâle, teinté de roux ;'la queue noire, rayée de blanc ; les pieds jaune-pâle; le bec auffi, mais noiratre à la pointe. Cet oiïfeau eft de la grofleur d’un merle, moins corfé, mas beaucoup plus alongé : fa longueur Aotale eft de huit pouces & quelques lignes; & fa queue qui eft étagée fait plus de la moitié de cette longueur. AVE * LES COUKEELS. (x) JE trouve dans les Ornithologies, trois oïfeaux de différentes tailles, dont on a fait trois efpèces différentes , mais qui m'ont paru fi reflemblans entr’eux * Voyez les planches enluminées, n° 274, eu le plus grand des coukeels cft repréfenté fous le mom de Coucou des Indes orientales. (x) Cuculus niger, viridi colore varians ; remigibus fnterius 7 fubtus penitus nigris ; reétricibus nigris , faperné viridi, inferné violaceo colove variantibus. … . ., Vo: noir des Indes, Briffon , tome IV, page 142, des Oifeanx étrangers. 33 par le plumage, que j'ai cru devoir les rapporter à la même efpèce comme va- riétés de grandeur, d'autant plus que tous trois appartiennent aux contrées orientales de l’Afie; &, par les mêmes raifons, j'ai cru pouvoir leur appliquer a tous le nom de coukeel, nom fous lequel le plus petit des trois eft connu au Bengale. M. Edwards juge, d'après la reflemblance des noms, que le cri du coukeel de Bengale doit avoir du rapport avec celui du coucou d'Europe. Le premier & le plus grand de ces trois coukeels approche fort de la groffeur d’un pigeon ; fon plumage eft par-tout d’un noir brillant, changeant en vert, & aufli en violet, mais fous les pennes de la queue feulément ; le deflous & le côté intérieur des pennes de laile eft noir ; le bec & les. pieds font gris-brun, & ri ongles noirâtres. - Cuculus orientalis, cauda So Corpere nigyo= virente, uitente; roffro fufco. Linnæus, ST, Nat ed, XIIT, pag. 168, Sp. 2. … Cucule nero dell'Indie,, Ornithol, Jtal torn, À, pag. 94. Sp. 29 12 nu 40 Æiffore Naturelle Le fecond /y) vient de Mindanao & n'eft guère moins gros que notre coucou; il tient le milieu, pour la taille, entre le précédent & fe fuivant; tout fon plumage eft d’un noirâtre tirant au bleu; if a fe bec noir à la bafe, jaunâtre à Ja pointe ; la première des pennes de l'aile prefque une fois plus courte que la troi- fième, qui eft l’une des plus longues ; il porte ordiréifeme nt fa queue épanouie. Le troifième /7/ & le plus petit de Ca (y) Euculus créflatus Mindanenfis, e cæruko ni- gricans toius. Commerton, {z) The y lndian cuckow ; au mini cukeel, Edwards, pl. 58. Cueulus ex cerulefcente niger, roftro flavo, pedibus byeribus, Jordide luteis.... Klein, Ordo avium, pag. 31, PA NE Cuculus Age, v viridi T MAS co ofe v'arians ; Yen g'bus interius Jubtus pentius nigrrs ; DRE mIgris , viridi àT vinlaceo colore Sarl. . Coucou noir du Bengale. Briffon, tome IV, page 41. Cuculus riger, cauda cunelformi , COYTpOre mi97n , nitido . rof{ro are. . . Linnæus, Jyf£. Mar, ed. XH, Peg- 170, Sp 12° Cucuie' nero Ind ano di Bengala Ornithol. Jtai, tom, J, pag. 82, pl. LXxII. des Oifeaux étrangers. 41 tous, a à peu-près 1a taille du merle, ül eft noir par-tout comme Îles deux pre- miers, fans mélange d’aucune autre cou- leur NE : mais fuivant les différens degrés d'incidence de la fumiére, fon plumage réfléchit toutes les nuances mobiles & fugitives de l’arc-en-ciel : c’eft ainfr que l’a vu M. Edwards, qui eft ici l’auteur original : & je ne fai pourquoi M. Briflon ne parle que du vert. & du violet. Ce coucou a, comme le premier, le côté intérieur & le deflous des pennes de l'aile noir; Île bec d’un ARRET vif, un peu plus court & plus gros qu'il n’eit dans le coucou d’ Europe; I le tarie gros & court, & d’un brun- rougeâire , inf que les doigts. ; IL faut remarquer que c’eft à cet oifeau qu ‘apparüent proprement le rom de coukeel qui lui a été donné au Bengale, & que les confécuences que lon a tirées de la fimilitude des noms & la reffem- blance des voix, font plus concluantes pour lui que pour les deux autres; il a les bords du bec fupérienr , non pas droïis, mais ondés. Voici les dimenfions comparées de 42 Hifloire Naturelle ces trois oifeaux, qui ont tous la queues eompofée de dix pennes étagées : Premier Coukeel. : pouces. lign. Longueur totale. 16. o Tarte Tir Voir Rene Queer UT Dépañlelesaïles. 4. 0. 16 Second. 1 Troifième. pouces. lign. pouces. lign. « 4e Ole... 9e o MAL MN € | O. 10 de 17 tree GT O |... O0: 16 {ailes afKz longues, Q ne 7: Q. , PL 3 D'Éthe. de FOUT 2, MONT T Fo dE LGOAESC OU VERT-DORE ET BLANC. TouT ce qu’on nous apprend de cet oifeau, c’eft qu’il fe trouve au cap de Bonne-efpérance, & qu'il porte fa queue épanouie en manière d’éventail; c’eft une efpèce nouvelle. Ïl a toute [a partie fupérieure , depuis la bafe du bec jufqu’au bout de la queue, * Voyez les planches enluminées, »,° &57, où cet oïfeau eft repréfenté fous le nom de Coucou vert du cap de Bonne-efpérances des Oifeaux étrangers. 47 d’un.vert-doré changeant, très-riche, & ‘dont luniformité eft égayée fur la tête _par cinq bandes blanches , une au milieu du fynciput, deux autres au-deflus des yeux en forme de fourcils qui fe pro- Jongent en arrière; enfin , deux autres plus étroites & plus courtes au-deflous des yeux; if a en outre la plupart des couvertures fupérieures & des pennes moyennes des ailes, toutes les pennes de-la queue, & fes deux plus grandes couvertures fupérieures terminées. de blanc ; les deux paires les plus extérieures des pennes de la queue, & Îa plus exté- rieure des ailes mouchetées de blanc fur leur côté extérieur ; la gorge bianche, ainfr que tout le deflous du corps, à l'exception de quelques raies vertes fur les Hancs & les manchettes qui, du bas de la jambe, tombent fur le tarfe; le bec vert-brun, & les pieds gris. | Ce coucou eft à peu-près de la grofieur d’une grive. Longueur totale, environ fept pouces; bec, fept à huit lignes; tarfe de même, garni de plumes blanches, jufque vers le milieu de fa longueur; queue , trois pouces quelques lignes, 4 mn loire Natirelle compofée de dix pennes étagées, & qui, 1 dans leur état naturel, font divergentes; dépafle de quinze lignes feulement les ailes qui font fort longues à proportion, AU d'ETR x ; 3 AUDONGS BRINS, a) TOUT eft vert & d’un vert-obfcur dans cet oifeau, fx tête, le corps, Îes aïles & Îa queue cependant Ja Nature ne la point négivé, elle femble au contraire avoir pris plaifir à le décorer par un luxe de plumes sis n’eft pen a) Cacuhis criffatus ; in lota corpore obfeuré DIFIAIS ; rethice utrimque extima longiffima , pinuuls in apice ; tartitst pradité. ii < ,. Coucou vert huppé de Siam, Brifon, tome IV, page IST Cuculus Paradifeus , caudæ rectricihus extimis Binis longiffimis , apice dilatats ; capite crifläto , corpore viridi . « Liniis, Ssfte Nai, éd. XIH, Gen. 57, Sp. 22: Cucule verde col cériffe. Ornithol. Jtal, pag. 82 j pL7s, fig. 9. Cette efpèce eft nouvelle, & l'on en eft redevable à M. Poivre. ee + des Oifeaux étrangers. 45 grdinaire : indépendamment d’une huppe dont elle a orné fa tête, elle lui a donné une queue d’une forme remarquable : à paire des pennes extérieures elt plu longue que toutes les autres de prés x fix pouces, & ces deux pennes ou plutôt ces deux brins, n’ont de barbes que vers leur: extrémité , fur une longueur d’en- viron trois pouces ; ce font ces deux longs brins qui ont autoriflé M. Linnœæus à appliquer à cet oifeau le nom de cozxcou de Paradis ; par la même raïfon on auroit pu lui appliquer & aux deux fuivans la dénomination générique de coucou-veuve ; il a l'iris d’un beau bleu ; le bec noirâtre & les pieds gris: on 4 trouve à Siam, où M. Poivre l’a obfervé vivant; fa taille eft à peu-près celle du geaï. Longueur totale, dix-{ept pouces, bec quatorze lignes ; tâarfe, dix; queue, dix pouces neuf lignes , plutét fourchue qu'étagée; dépañle les. ailes d'environ neuf pouces. — 46 Hifloire Naturelle Vs de A * LE COUCOU HUPPÉ A COLLIER "UE VOICI encore un coucou décoré d'une huppe, & remarquable par la Ion- gueur des deux pennes de fa queue; mais ici ce {ont les pennes intermédiaires qui furpaflent les latérales, comme cela” a lieu dans la queue de quelques efpèces de veuves. | :* Voyez les planches enluminées, #,° 274, où cet oïfeau eft repréfenté fg, 2, fous le nom de Coucou hippé de Coromandel, | À | (b) Cuculus criflatus, fuperné nigricans, inferne albus : maculé poué oculos rotunda, grifea ; collo fuperiore torque albo cinélo; remigibus majeribus rufrs ; rectricibus nigri- cantibus. . . Coucou huppé de Coromandel, Briffon, tome ÎV, page 147: | | à Cuculus Coromandus ; cauda cuneiformt , corpore #igT0 , Jubtus albo , l0Yque Candide. .... Linnæus, Syff Nat ed. XIII, pag. 171, Sp. 20, Gen. 57. Cucule cel ciuffo del Coromandel, Ornithol. Ital, pag- 32, Sp. 8, pl 74. Cette efpèce eft nouvelle, elle a été obfervée & deflinée dans {on pays natal par M. Poivre, des Oifeaux étrangers, 47 T1 a toute la partie fupérieure noirâtre , depuis, & compris la tête jufqu’au bout de la queue, à l'exception d’un collier blane qui embrafle le cou, & de deux taches rondes d’un gris-clair qu'il a der- rière les yeux, une de chaque côté, & qui repréfentent, en quelque manière, deux pendans d’oreille : il faut encore excepter les ailes dont les pennes & les couvertures moyennes font variées de roux & de noirûtre, ainfi que les fcapu- laires, & dont les grandes pennes & 4 couvertures font tout-à-fait roufles ; gorge & les jambes font noirâtres; tout le refte du deffous du corps blanc; l'iris _jaunatre ; le bec cendré-foncé ; les pieds cendrés aufft, mais plus clairs : on trouve 2e concot fur la côte de Coromandel; fa groffeur eft à peu-près celle du mauvis. Longueur totale, douze. pouces un quart ; bec , onze Iignes ; tarfe , dix; ailes courtes ; queue, fix pouces trois quarts, compofée de dix pennes, les deux intermédiaires beaucoup plus. longues _ que les latérales, celles-ci étagées ; dé- | paffe les ailes de cinq pouces & demi, 43 Hifloire Naturelle FX X. L'E af A N- H I A = DE LA CHINE ee CE Caktou reffemble à P efpèce pré cn & conféquemment aux veuves, par la longueur des'deux pennes inter- médiaires de fa queue ; fon plumage et très-diftingué, quoiqu'il n’y entre que { deux couleurs principales ; ; le bieu plus ou moins éclatant règn ne en général fur (c) Cacalus. fuperné fplend'dé et. » inferné FIVEUS ; 470} go diluté cœruleo ; capite nigricante ; vertice allo, minutis maculis ecruleis vari? , maculé round poné oculos candida reétricibus folendidè cæruleis, _maculé oratä niveâ apice notatis,. . Coucou bleu de la Chine; en langue chino: {e, Sax-Aia, EE Ca tome IV, | Page 157. Cuculus Sinenfis , caudä cuneiformi macrourë , corpore caæruleo , fubtus albo , reétricum apicibus macul albé. Lingus: Jyfl Nat, ed. XAÏL, pag. 171, Gen. $7, Sp. 16.: Cucu!e di colôre celefle della China, Ornitfol, Ital, pag. 83, Sp. 14, pl. 80. C’eft une efpèce nouvelle, dont on eft redevable, | ainfi que de beaucoup d’autres, à M. Poivre qui l'a. vue drain & vivante. ‘La des Oifeaux-étrangers, 49 Aa partie {upérièure,, & le blanc de neige {ur Ja parte ÉÉNbse. : mais il femble que la Nature, toujours heureufe dans fes négligences, ait laiffé tomber de {à palette quelques gouttes de ce blanc de neige fur le fommet de la téte, où ila formé une plaque dans laquelle le bleu | perce par une infinité de points ; fur les joues un peu en arrière où il 4: deux efpèces de pendans d'oreille, fem- blables à ceux de lefpèce MO dEite ; lur les pennes & les couvertures de Îa | queue qu'il a marquées chacune d’un œil blanc prés de leur extrémité; de plus’, bé paroît s'être fondu: avec Vazur du .croupion & - de la bafe des grandes ennes de Taile , dont il a rendu la teinte plus Dig: tout cela eft rélevé par. la couleur fombre & noiratre de la gorge & des côtés de la tête; enfin, fa «belle couleur rouge de Piris,. du bec & _ des pieds, ajoute les derniers traits à la pan de à FES ass demie: queue, m0 BONES | & " Oi A Zeme XII, 50 Hifloire Naturelle compoféé de dix pennes fort inégales, les | deux intermédiaires dépafñent des Garcl latérales qui les fuivent immédiatement de trois pouces un quart; les plus exté- | rieures de cinq pouces trois lignes, & les | ailes de prefque toute leur longueur. | 6 QUE * LE TAIT-SOU. (4) SELON ma coutume, je conferve à cet oifeau {on nom fauvage qui eft ordinairement le meilleur & le plus Carac- tériiques Le tit-fou, ainf appelé à Mada- gafcar fon pays er a tout le plumage | d’un beau bleu, & cette belle uniformité eft:encore rCIEVeE par des nuances très- | éclatantes de violet & de vert qui réflé- * Voyez les planches enlüminées, 7.° 2 y ss où cet oïfeau eft repréfenté fig. 2, se" le : nom de Coucou | “bleu de Madagafcar.s ? | | {d) Cuculus cæruleus ; remigibts nividi & So bl re ricibus violacee colore nes ET Coucou bleu 8! de Madagafcar , Brion, tome IV, page 156. fl — Candà votundatä, corpore caruléo. Linnæus, uSyff. Nar, ed. XHE, pag. 171, Speise — Oraithol, Tai tom. I, pag. 83, Sp. 12, pl78 Dre, X ZT. WW f/ UM 7 44) VIN, VA) \ SNS AAA ANAL dE Le ere «UC. N/47 dd. Th Rousselt DE 7/2 LE TAIT-SOU, Zozszme (omoude TMalL Asa : PAGE CPE er hi ou 0 A e RE DS Sn” Plant CSP, des Oifeaux étrangers, 'SY éhiflent les pennes des ailes, & par des nuances de violet pur, fans la plus légère teinte de vert, que réfléchiflent les pennes de la queue ; enfin, la couleur noire des pieds & du bec fait une petite ombre à ce petit tableau. | Longueur totale, dix-fept pouces ; bec, feize lignes; tarfe, deux pouces ; vol, près de vingt pouces; queue, neuf pouces , compoiée de dix pennes, dont les deux intermédiaires font un peu plus longues que les latérales ; dépañe les ailes de fix pouces. D. FA. EM 0 P à ET COUCOU INDICATEUR. (+) C’EST dans l’intérieur de l’Afrique, à quelques diftances du cap de Bonne- efpérance , que fe trouve cet oifeau, connu par fon fingulier inftinct d’in- diquer les nids des abeilles fauvages. Lee ee er (e) Cuculus indicator. M. le Dodteur Sparman ; Hiÿloire de ce coucou, envoyée à M. le Docteur Forfier, pour être inférée dans les Tranfactions Philofophiques, Ci Ke “Hifloire Naturelle Le matin & le foir font les deux temps -de la journée où il fait entendre fon Fe chirs, chirs (f), qui eft fort aigu, & femble appeler les chaffeurs & autres perfonnes qui cherchent le miel dans le défert; ceux-ci lui répondent d’un ton plus grave , en s approchant SAME dès qu'il les aperçoit il va planer fur Varbre creux où il connoît une ruche, & fi les chafleurs tardent de s’y rendre, il redouble fes cris, vient au-devant d’ EUX, retourne à fon re fur lequel il s’arrête & voltige, & qu'il leur indique d’une manière très-marquée ; il n'oublie rien pour les exciter à profiter du petit tréfor qu'il a découvert, & dont il ne peut apparenunent jouir qu'avec laide de l’homme, foit parce que lentrée de Ia ruche eft trop étroite, foit par d’autres circonftances que le relateur ne nous (1) “li a autres Voy ageurs,. le cri de cet oifeau eft v2e41, wieki, & ce Hot wieki fignifie miel dans la langue Hoitentote. Quelquefoïs il eft arrivé que le chaffeur allant à la voix de ce coucou , a été dévoré ar les bêtes féroces, & on n'a pas manqué de dire que l’oifeau s'entendoit avec elles pour leur livrer ieur proie, des Oifeaux étrangers. $3 apprend pas. Tandis qu’on travaille à fe fafir du miel, il fe tient dans quelque buiflon peu éloigné , obfervant avec intérêt ce qui fe pafle, & attendant fa part du butin qu’on ne manque jamais de Jui laiffer, mais point aflez confidé- rable, comme on penfe bien, pour le raflafier , & par conféquent rifquer d’é- teindre ou d’affoiblir fon ardeur pour cette efpèce de chafle. _ Ce n’eft point ici un conte de Voya- geur, c'elt l'obfervation d’un homme éclairé qui a-affifté à la deftruétion de plufieurs républiques d’abeilles, trahies par ce petit efpion, & qui rend compte de ce qu'il a vu à la Société Royale de Londres; voici la defcription qu'il a faite de la femelle, fur les deux feuls individus qu'il ait pu fe procurer , & qu'il avoit tués au grand fcandale des Hottentots; car dans tout pays l’exiftence d’un être utile elt une exiftence précieufe. | Il a le deflus de la tête gris; la gorge, le devant du cou & la poitrine blanchitre avec une teinte de vert qui va s’affoi- bliffant & n’eft prefque plus fenfible fur la poitrine ; le ventre blanc ; les cuifles C üij $4 Fifloire Naturelle de même, marquées d’une tache noire oblongue ; le dos & Ile croupion d’un gris-rouffatre ; les couvertures fupérieures des ailes gris-brun, les plus voifines du corps marquées d’une tache jaune, qui, à caufe de fa fituation, fe trouve fouvent cachée fous les plumes fcapulaires ; les pennes des ailes brunes; les deux pennes intermédiaires de la queue plus longues, plus étroites que les autres, d’un brun tirant à la couleur de rouille; les deux paires fuivantes noirâtres, ayant le côté intérieur blanc-fale : les fuivantes blanches, terminées de brun, marquées d’une tache noire près de leur bafe , excepté la der- nière paire où cette tache fe réduit prefque à rien : l'iris gris-rouflâtre ; les paupières noires ; le bec brun à fa bafe, jaune au bout ; & les pieds noirs. CUT Longueur totale, fix pouces & demi; bec environ fix lignes, quelques barbes autour de la bafe du bec inférieur; narines oblongues , ayant un rebord faillant, fituées près de la bafe du bec fupérieur, & féparées feulement par fon arête : tarfes courts ; ongles foibles ; queue étagée, eompofée de douze pennes ; dépañle les ailes des trois quarts de fa longueur. des Oifeaux étrangers, $5 2) M Ve * LE VOUROU-DRIOU. (g) CETTE efpèce & la précédente, diffèrent de toutes les autres par le nombre des pennes de la queue; elles en ont douze, au lieu que les autres n’en ont que dix. Les différences propres au vourou-driou, confiftent dans la forme de fon bec plus long , plus droit & moins convexe en-deflus ; dans la pofition de fes narines qui font oblongues, ftuées * Voyez les planches enluminées, ».° fs #7, le mâle, fous le nom de grand coucou mäle de Mada- gafcar (g) Cuculus fuperné viridis, cupri puri colore varians ; inferné cinereo albus ; vertice nigricante , viridi Ÿ cupri puri-colore variante ; capite à collo cinerers ; lineola _atrimque roffrum inter dr oculos nigrä ; rectricibus fuperné viridibus, cupri puri colore variantibus, fubtus nigrä mas), Le grand coucou male de Madagafcar. rifon, tome IV, page 160. les Madagaicariens l'appellent vozroug-driou. C’eft M. Briffon qui a fait connoïtre cette efpèce, laquelle au refte n’eft pas la plus grande qui {oit à Madagafcar, témoïn le coucou verdätre de cette même ile , dont j'ai parlé plus haut d'après M. Commerfon. 1. — Ornithol, Lai, tom, 1, pag. 84, Sp. 28 iii 56 Hifloire Naturelle obliquement vers le milieu de a Jongueur du bec ; & dans un autre attribut qui lui éft commun avec les oifeaux de proie; c’eft que la femelle de cette efpèce eft plus grande que fon mâle, & d’un plu- mage fort différent. Cet oifeau fe trouve dans l’île de Madagafcar, & fans doute dans la partie correfpondante de lPA- frique. : | Le mâle a Le fommet de la tête noirûtre avec des reflets verts & couleur de cuivre de rofette; un trait noir fitué obliquement entre le bec & l’œil; le refte de la tête, la gorge & le cou cendrés; la poitrine & tout le refte du deffous du corps d’un joli gris-blane ; le deflus du corps, juf- qu’au bout de la queue, d’un vert chan- geant en couleur de cuivre de rofette ; les pennes moyennes de laile à peu-pres de même couleur; les grandes noirâtres trant fur le vert; le bec brun-foncé ; & les pieds-rougeitres: La femelle * eft fi différente du mâle, * Voyez les planches enlaminées, m° 5 #8, où cette femelle eft repréfentée {ous le nom de ferelle du grand Coucou de Madagafcar: des Oifeaux étrangers. ‘Sy que les habitans de Madagafcar lui ont donné un nom difiérent; elle s'appelle cromb en langue du pays /4); elle a a tête, la gorge & le deflus du cou rayés tran{verfalement de brun & de roux ; le dos, le croupion & les couvertures fupérieures de la queue d’un brun uni- forme; les petites couvertures fupérieures des ailes brunes terminées de roux; les grandes: vert-obfcur, bordées & ter- minées de roux; Îes pennes de l'aile comme dans le maie , excepté que les moyennes font bordées de roux; Île devant du cou & tout le refte du deffous du corps roux-clair varié de noirätre ; les pennes de la queue d’un brun-luftré terminé de roux, le bec & les pieds à peu-près comme fe mäle. (h} Cuculus fuperné fufcus, inferné rufefcens, maculs #'gricantibns rarius ; capite, gutture Ÿ colo fuperiore ÊT # s + # FR , . » nt ; À ” , fafco rufo tranfverfim firiatis; rectricibus fuperné Jplendidé fufcis, apice rufis, fubtus cinereis {fæmina }. Les Madagafcariens l'appellent , cromb, Brifon , tome [V, page 160, | — Ornithol, ral, tom. 1, pag. 34 , Sp. 28, | nor 58 Hifloire Naturelle Voici leurs dimenfions comparées : Le mûle. La femelle. pouces. lignes. pouces. lignes. Longueur totale, 15. ‘o |....% 4. 17.116 Bec MER rie 60 eee ete 2 O PRE ne AR AE SR MORE TR Sn BRON A SE ane Queue....... 7, oO 4 Dépaflelesailes. 2. © w p sh . 0 9. 9 2e € Ze à PUS des Oifeaux étrangers. 59 OISEAUX D'AMÉRIQUE Qui ont rapport au Coucou. POP CO OMC OT DIT LE VIEILLARD Ron OÙ z'OISEAU DE PLUIE. (a) O N donne à cet oifeau lé nom de Vieillard, parce qu’il a fous la gorge une efpèce de duvet blanc ou plutôt de {a} Caculus major ; en Anglois ; an old-man, er rain-bird. Sloane, Jamaica, pag: 312, pl 258, art LIT, :. | Cuculus major olivacens, caudà longiori, ciliis rubris, Browne, Jamaica, pag. 456. Picus major leucophœus , feu canefcens , pluvie avis . Jenex diclus, Ray, Synopf. av, pag. 182, n.° 12. Caculus fuperné cinereo-olivaceus , inferné rufus; capite fufco, gutture 7 collo inferiore alhis ; reétricibus late- ralibus nigris ; apice albis, .. Coucou de la Jamaïque, Brion , tome IV, page 114, | | C vj Go _ Hifloire Naturelle … barbe bianche, attribut de la .vieilleffe. : on lui donne encore le nom d’oifeau de pluie, parce qu'il ne fait jamais plus retentir les bois de fes eris que lorfqu'il doit pleuvoir. Il fe tient toute l’année à la Jamaïque , non-feulement dans les bois , mais par-toutoù il y a des buiffons, & il laifile approcher de fort PA£s. par les chaffeurs avant de prendre fon effor; les graines & les vermiffeaux font fa nour- riture ordinaire. _ Il a le deflus de la tête couverte, de plumes duvetées & foyeufes, d’un.brun- foncé ; le refte du deflus du corps, com- pris, les ailes & Îes deux intermédiaires Cuculus Jamaicenfis major: Klein, Ordo ar, pag. 31, Oo n, k V II 1 VF Cucnle maggiore di Giammaïca Ornithol. I tal, pags #3, Spi 171 Cuculus cauda cuneiformi, corpore fub fufco, fubtas teflaceo, ciliis rubris. Vetula Linnæu : Jai, Nas ed, XIII, Gen, 57, Sp. 4. | M, Briflon foupçonne que cet oifea1 pourreit être le même que la pie des Antilles du P. Feuillée .{teme F1, page 41 6): mais c'eft le coucou à long bec de la Jamaique de M, Briffon, qui porte le nom de pie aux ‘Antilles, comme on %e verra plus bas “Sans la nomenclature de cei oifeau. 1 0e Oifeaux étrañgers. 6x de la queue cendré-olivâtre ; [a gorge ‘blanche , ainff que le devant du cou ; {a poitrine & le refte du deflous du corps roux; toutes Îles pennes latérales de la queue noires terminées de blanc," & Îa plus extérieure bordée de même ; le bec fupérieur noir ; l’inférieur prefque blanc ; les pieds d’un noir-bleuatre : {a taïlle eft un peu au-deflus de celle du merle, L’eflomac de celui qu'a difféqué M. Sloane, étoit très-grand proportion- nellement à la taille de l’oifeau, ce qui eft un trait de conformité avec Pefpèce européenne ; il étoit doublé d’une mem- brane fort épaifle; les inteftins étoient roulés cir culai rement comme le cable d’un vaifleau , & recouverts par une quantité de graifle jaune. Longueur totale, de quinze Pose à feize trois quarts; Be" un pouce; tarfe, treize lignes ; vol, comme la longueur totale ; queue, de fept pouces & demi à huit & demi, compofée de dix pennes étagées; dépafle les ailes de prefque toute fa longueur, 62 Hifloire Naturelle VARIÉTÉS DU VIEILLARD Ou ÜISEAU DE PLUIE. (b) I LE VIEILLARD ÀA-AILES ROUSSES. * II a les mêmes couleurs fur les parties fupérieures & fur la queue, prefque les mêmes fur le bec; mais le blanc du deflous du corps qui, dans l’oifeau de pluie , ne s'étend que fu a gorge & la poitrme, s'étend ici fous toute [a partie inférieure; de plus, les {b) The cuchow of Carolina, Catetby, tom, À, pag, 9 Cuculus Carolinenfis, Klein, Ordo avk pag. 30, SPe 2e — Ornithol, Jral, pag. 8;, Sp. Hp Cuculus fuperné cinereo-olivaceus , inferné. abus ; vemigibus (& an reétricibus lateralibus nigris, apice albts...,. Coucou de la Caroline. Brif On , tome IV, page K1:24 Cuculus Americanus , caudé cuneiformt , corpore fupra.cinereo, fubtus albo; mandibuli inferiore lea, Einnæus, Sy, Nar ed. XI, pag. 170, Spr 10. 4 Voyez les planches enluminées, »° #16, où cet oifeau eft réprélenté fous le nom de Coucoude la Caroline, des Oifeaux étrangers. 63 ailes ont du rouflâtre, & font plus longues à proportion ; enfin , la queue eft plus courte & conformée différemment, comme on le verra plus bas à l’article des mefures. Ce coucou eft folitaire; il fe tient dans les forêts les plus fombres, & aux approches de lhiver il quitte la Caroline pour aller chercher une température plus douce. Longueur totale, treize pouces; bec, quatorze lignes & He tarle, treize lignes ; queue, fix pouces , compofée de dix pennes dont Îes trois paires intér- médiaires plus longues, mais à peu-près égales entr'elles ; & les deux paires laté- rales courtes, & d’autant plus courtes qu’elles font plus extérieures ; les plus Tongues dépaffent les ailes de quatre pouces. RD OLA PETIT VIEILLARPD, connu à Cayenne fous le nom de Coucou des palétuviers. * Cet oïfeau, & {ur-tout Ta femelle , a tant de reflemblance avee le vieillard ou oifeau de pluie de la Ja- maïque , foit pour les couleurs, foit pour * Voyez les planches enluminées, 7,° #1 7. GA Hifloire Natarelle la conformation générale, qu’en un beloia la defcription de l’un pourroit fervir pour l’autre, toutefois à la grandeur prés ; car celui dé Cayenne eft plus petit, raifon pourquoi je. l'ai nommé petit Vieillard : il paroît aufir qu ‘il a la queue un peu moins longue à proportion ; : mais cela n'empêche pas qu’ on ne puiflele regarder comme une variété de climat; il vit d’in- fectes, & fpécialement de ces groffes chenilles qui rongent les feuilles des palé- tuviers ; & c’eft par cette raïfon qu'il fe plaît si ces arbres où il nous fert en failant la guerre à nos ennemis /c). Longueur totale, un Het DEC, treize lignes ; tarte, due: queue, cinq pouces & demi | GénIBoReE e de dix pennes étagées ; 4 dépafle es ailes dé trois pouces un tiers. … (c! Ces groffes chenilles ont jufqu’à quatre pouces & demi de long, fur fept où huit lignes de large: dans les années 1575 & 1776, eïles fe multiplièrent au point qu'elles dévorèrent prefque entièrement {a plupart des palétuvie rs & beaucoup d’autres plantes ; c'eft alors qu'on dut reorctter de n’avoir pas QUE ai cette efpèce de coucou, Le} rl des Oifeaux étrangers, 6$ fo UbECE. MR TACCO./(4) M. SLOANE dit pofitivement qu'à l'exception du bec que cet oïfeau a plus alongé , plus grèle & plus blanc, il ref- femble de tout point à loifeau de pluie ; il lui attribue les mêmes habitudes, & en conféquence il lui donne les mêmes noms, * Voyez les planches enfuminées, ir, ° 772 où cet olfeau eft reprétenté fous le nom de Coucou 4 long bec de la Jamaique, d) Cuculus major roflro longiore à magis recto, Sloane, Jamaica, pag. 316, n.° L111, pl 258, fig. 2; en Anglois, another fort of rainbird, or old-man, \ … Cucubrs Jamaïcenfis major, Klein , Ordo av. pag. 37, [3] M... MIELI: 2 Picus feu pluviæ avis alia canefcens, fenex dicfa, roftro longiore à reciore. Ray , Synopf. avi, pag. 182, NAT RE Cuculus fupsrné cinereo-clivaceus, inferné rafus ; genês 7 guiture diuté fluvis ; cello inferiore dr pectore diluté «inereis ; rectricibus lateralibus in exortucinereo-olivacets, in medio nigris, apice albis.... Coucou à long bec de la Jamaïque. £riffon, tome IV, page 116, | Vetula...... Linnæus, Sy Nat ed: XIIE, Gen. 57, Sp. 4. Cet Auteur fait de cet oifeau une variété du précédent, ainfi que M. Sloane, 66 Hifloire Naturelle Mais M. Briflon fe fondant apparemment {ur cette différence notable dans la lon- gueur & la conformation du bec, a fait de l’oifeau dont il s’agit ici une efpèce diftinéte, avec d'autant plus de raïon, qu'en y regardant de près on lui découvre aufÎr des différences de plumage, & qu'il n’a pas même cette gorge ou barbe blanche, qui a fait donner Île nom de _ vieillard à V'efpèce précédente : d’ailleurs M. le chevalier Lefebvre Deshayes qui a obfervé le tacco avec attention, ne lui reconnoît pas les mêmes habitudes Cucule di becco longo di Giammaïca. Ornithol, Itaï, page 83, Sp. 11. é Pica Antillana...,... Feuillée, Ofbfervations, tone [IT , page 40 9: On lui a donné ce nom aux Antilles, parce qu'il a beaucoup de rapport avec la pie d'Europe, foit par la conformation du bec & de la queue, foit par plufieurs de {es habitudes , comme on peut le voir dans {on hifloire. Cuculus einereus , roftro longiori, Ibidem , pag. 41 6. On lui donne aux Antilles le furnom de racco, d’après fon cri; les Neégres l’appellent cracra & racra Bayo : on ne fait pourquoi, M. le chevalier Lefebvre Deshayes. On le nomme co/ivicou à Saint-Domingue, fuivant M. Salerne, des Oifeaux étrangers. 67 que M. Sloane a remarquées dans le vieillard, T arco eft le cri habituel, & néanmoins peu fréquent, de ce coucou; mais pour le rendre comme il le prononce, il faut articuler durement [4 première fyilabe, & defcendre d’une octave pleine fur Ia feconde; il ne le fait jamais entendre qu'après avoir fait un mouvement de Ja queue, mouvement qu’il répète chaque fois qu'il veut changer de place, qu'il {& pole fur une branche, ou qu’il voit quelqu’un s’approcher de lui; il a encore un autre CII, gUd, qua, qua, qua, Mais qu’il fait entendre feulement lorfqu'il eft effrayé par la préfence d’un chat ou de quelqu’autre ennemi aufli dangereux. M. Sloane dit de ce coucou comme de celui qu’il a nommé oifeau de pluie, qu'il annonce la pluie prochaine par fes cris redoublés ; mais M. le che- valier Deshayes /e) n’atien obfervé de femblable. (e) C'eft de M. le chevalier Deshayes que je tiens tout ce que je dis ici des mœurs & des habitudes du taCco;, | 68 : Hifloire Naturelle Quoique Île tacco fe tienne commu nément dans les terreins cultivés , il fréquente auffi les bois, parce qu'il y trouve auffs la nourriture qui [ui convient; cette nourriture, ce font les chenilles , les coléoptères, les vers & Îles vermif- feaux, Îles ravets, les poux de bois & autres infectes qui ne font malheureu- fement que trop communs aux Antilles, foit dans les lieux cultivés , foit dans ceux qui ne le font pas; il donne auffi la chaffe aux petits lézards , appelés ano/i, aux petites couleuvres, aux grenouilles, aux jeunes rats, & même quelquefois , dit-on, aux petits oïfeaux ; il furprend les Iézards dans le moment où tout occupés fur Îles branches à épier les mouches, ils font moins fur leurs gardes. A l'égard des couleuvres , il les avale par la tête, & à mefure que fa partie avalée fe digère, il afpire la partie qui refte pendante au dehors. C’eft donc un animal utile puif- qu’il détruit les animaux nuifibles; il pour- roit même devenir plus utile encore fi on venoit à bout de le rendre domeftique; & c’elt ce qui paroît trés-poflible, vu qu'il eft d’un naturel fi peu farouche & fi peu 4 des Oifeaux étrangers. “60 “défrant, que les petits Nègores le prennent à la main, & qu'ayant un bec aflez fort, il nefonge pas à s’en {ervir pour fe défendre. Son vol n’eft jamais élevé ; il bat des ailes en partant, puis épanouiflant {2 queue il file, & plane plutôt qu'il ne vole; il va d’un buiflon à un autre, il fiute’ de branche en branche, il faute même fur les troncs des arbres auxquels il s'accroche comme les pics; quelque- fois il fe pofe à terre, où il fautille encore, comme la pie, & toujours à la pourluite des infeétes ou des reptiles : on aflure qu'il exhale une ‘odeur forte en tout temps, & que fa chair eft un mauvais manger; ce qui eft facile à croire, vu es mets dont il fe nourrit. Ces oïfeaux {e retirent, au temps de la ponte, dans la profondeur des forêts, & s’y cachent fi bien que jamais per- fonne n’a vu leur nid ; on feroit tenté - de croire qû’ils n’en font point, & qu’à linftar du coucou d'Europe, ils pondent dans lé nid des autres oifeaux ; nrais ils différéroient en cela de la plupart des coucous d'Amérique, qui font un nid & couvent eux-mêmes leurs œufs. 70 Hifloire Naturelle Le tacco n’a point de couleurs bril- lantes dans fon plumage ; mais en toutes circon{tances il conferve un air de pro- reté & d’arrangement qui fait plaifir à voir ; il a le dellus de la tête & du corps, compris les couvertures des ailes gris un peu foncé avec des reflets verdâtres fur les grandes couvertures feulement ; le devant du cou & de la poitrine gris-cendré ; fur toutes ces nuances de gris une teinte légère de rougeätre ; la gorge fauve-clair, le refte du deflous du corps, les cuifles & les couvertures inférieures des ailes comprifes , d’un fauve plus ou moins animé ; les dix premières pennes de l'aile d’un roux-vif, terminées d’un brun- verdâtre , qui dans les pennes fuivantes va toujours gagnant fur la couleur rouffe ; les deux pennes intermédiaires de la queue de la couleur du dos avec des reflets verdûtres ; les huit autres de même dans leur partie moyenne’, d’un brun- noirâtre , avec des reflets bleus près de leur bafe, & terminées de blanc; Piris d’un jaune-brun; les paupières rouges ; le bec noirâtre deflus, d’une couleur un peu plus claire deflous, & les pieds des Oifeaux étrangers, 7T bleuâtres. Ce coucou eft moins gros que le nôtre ; fon poids eft d’un peu plus de trois onces, il fe trouve à la Jamaïque, a Saint-Domingue, &c. Longueur totale, quinze pouces & demi (dix-fept un tiers fuivant M. Sloane }) ; bec, dix-huit lignes, fuivant M. Sloane ; vingt-une , felon M. le chevalier Des- hayes ; & vingt-cinq, fuivant M. Brifion; langue cartilagineufe, terminée par des filets ; tarfe environ quinze lignes; vol, comme la longueur totale ; queue, huit pouces, felon M. Deshayes, & huit pouces trois quarts, fuivant M. Briflon, compofée de dix pennes étagées ; Îles intermédiaires fuperpofées aux latérales ; dépafle les aïles d'environ cinq pouces & demi. | | HER LE CUIRA CANTARA. (f) C £ Coucou eft fort criard ; il fe tient dans les forêts du Brefil qu’il fait retentir (f) Guira acangatara, en langue Brafilienne, Marcgrave, Hiff. avium , pag. 216, | œ— Pite ,? Hifl Nat; pag. 95: r& Hifioire Naturelle : de fa voix plus forte qu'agréable. If a fur la tête une efpèce de huppe, dont des. plumes font brunes, bordées de jaunûtre; celles du cou & des ailes au contraire jaunûâtres , bordées de brun; le deffus & le deffous du corps d’un jaune- pâle ; les pennes des ailes brunes; celles “de la queue brunes aufli, mais terminées de blanc ; l'iris brune; le bec d’un jaune- brun ; les pieds vert-de-mer. | 11 eft de la taille de la pie d'Europe Longueur totale, quatorze à quinze pouces ; bec environ un pouce, un peu — Jonfton, Aves, page 148. — Ray, Synopf. av, pag. 45, Sp. 5. Cuculus criflatus, ex allo pallidé flavefcens ; criflé, capite, collo à teétricibus alarum fuperioribus fufco à flavefcente variegatis ; rectricibus fufcis apice albis .: Coucou huppé du Brefil. Briffon, tome IV, pag:1 44. Cucule giallognolo col ciuffo. Ornith, Ital. pag, 82, Ÿ Sp, 3 Oo V4 $ ! U s Zrogon. Moehring, Gen, 1 14, Je ne fais pour- quoi cet Auteur confond f'oifeau dont il s'agit ici avec le curueui de Marcgrave; oïfeau fort diflérent , * & que M. Briflon a rangé parmi lés couroucous : je ne vois pas non plus pourquoi il veut rapprocher le jacamactri de Marcgrave de {on guira acangataras … jé crochu des Oifeaux étrangers, 73 crochu par le bout; tarfe ,; un pouce & demi , revêtu de plumes ; queue, huit pouces, compofée de huit pennes , felon Marcgrave , mais nen manquoit-il aucune ! elles paroiflent égales dans la figure. | | BV. PEMOUAPACTOL BOBUR- LEUR (g) ON a donné à ce Coucou le non d'oiféau rieur, parce qu’en effet fon cri {/g) Quayachtotorlen langue Mexicaine, Fernandez, Hifi. nov, Hifp. pag. 49, cap. CLXXIX. | Avis r'dibunda, Euf. Nierembers. pag, 2174, cap, XVII, x — Jonfion, Aves, pag. 119. | — Ray, Sropf. av, apperd, pag. 174. — Willughby, pag, 198. — Charleton, Exercir, pag. 117, n° Vix. Cuculus fuperné fulvus , inferné niger ; collo inferiore 7 peclore cineres ; rect icibus fulvo-nigricantibus. . , Coucou du Mexique. Brifon, tome IV, page 110. Cucule del Meffico, detto uccello ridenre, Ornith, | Ital. Page 84 n Po 26 Oifeaux, Tome XL, D L2 74 Hifloire Naturelle reflemble à un éclat de rire; & par là même raïfon, dit Fernandez, il paffoit au Mexique pour un oiïfeau de mauvais augure avant que le jour de la vraie Religion eût lui dans ces contrées. A Y égard du nom Mexicain quapachtototl , que j'ai cru devoir contrader & adoucir, il a rapport à la couleur fauve qui règne fur toute la partie fupérieure de ion corps, & même fur les pennes de fes ailes; celles de la queue font fauves auffr, mais d’une teinte plus rembrunie; la gorge eft cendrée, ainfr que le devant du cou & la poïttines le refte du deffous du corps eft noir; liris blanche, & Îe bec d’un noir bleuätre. La taille de ce coucou eft à peu-près celle de lefpèce Européenne ; il a feize pouces de longueur totale, & la queue feule fait la moitié de cette longueur. . à ee 0 <, EEE des Oifeaux étrangers. 5 ‘: LE COUCOU CORNU O U L'ATINGACU pu BRESIL. (h) * LA fingularité de ce coucou du Brefil, eft d’avoir fur la tête de longues plumes qu'il peut relever quand il veut, & dont il fait fe faire une double huppe : de-là Xe nom de coucou cornu que lui a donné M. Briflon; il a la tête grofle & le cou (h) Atingacu camucu Brafilienfibns. Marcorave, Fiff, av. cap. X1V, pag, 216. — Jonfton, Aves, pag. 148. — Ray, Syropf. av, append, pag. 165 ; en Bra- filien, aninga guacumucu, — Willughby, Ornirhol, pag. 146 , cap. xx. Cuculus criflarus, fuperné fuligineus , inferné cine- veus, criflà bifurcä ; reétricibus faturaté fuligineis, apice albis.… Coucou cornu du Brefil. Br'ffon, tomelIV, page 145. Cuculus cornutus, cauda cuneiformi, capite crifia difida, corpore fuliginofo. Linnæus, Syft. Nat, ed. XILI, | page 171, SPr 21. — Ornithoh Lral, pag. 84, Sp. 32. 76 Hifloire Naturelle court comme c’eft l'ordinaire dans ce genre d’oifeaux; tout le deflus de la tête & du corps de couleur de fuie ; les ailes auffr, & même la queue, mais celle-ci d’une teinte plus fombre, & {es pennes ont à leur extrémité une tache de blanc- rouflâtre ombré de noir qui finit par le blanc pur; la gorge eft cendrée ainii que tout le deflous du corps; Piris eft d’un rouge de fang, le bec d’un vert jaunûtre, & les pieds cendrés. Cet oïfeau eft encore remarquable par la longueur de fa queue, car quoiqu'il ne foit pas plus gros qu’une litorne ou orofle grive, & que fon corps n’ait que trois pouces de long, fa queue en a neuf; elle eft compoñfée de dix pennes étagées, les intermédiaires fuperpofées aux latérales ; le bec eft un peu crochu par le bout ; les tarfes font un peu courts & couverts de plumes par-devant /4). i) Marcgrave dit que les doiots de cet oifeau font difpolés de la manière la plus ordinaire ; mais la figure les préfente deux en avant & deux en arrière, des Oifeaux étrangers. 77 VT * LE COUCOU BRUN VARIÉ DE ROUX. (4 CE Coucou de Cayenne a le deffus du corps varié de brun & de différentes nuances de roux; la gorge d’un roux- clair varié de brun; le refte du defious du corps d’un blanc rouffâtre , qui prend une teinte de roux-clair décidé fur les couvertures inférieures de fa queue; les pennes de celie-ci & des ailes brunes, * Voyez les planches enluminées, #.° #32, où cet oïifeau efñt reprélenté fous le nom de Coucou tacheté de Cayenne. | (A) Cuculus fuperné, feturaté fufrus , ad viride non nihil inclnans, rufo &7 rufefcente variegatus ; inferré albo-rufefcens ; collo inferiore rufefcente , nes tranf'erfis ad fufcum vergentibus varto ; rectricibus grifeo-fufcis ad MArgINes ; Ê apice rufefcentibus .,... Coucou tacheté de Cayenne. Briffon, tome IV, pag. 127. Cuculus nævius, caudä cuneïformt, corpore fufce, ferrugineoque , jugulo flrigis fulcis, reétricibus apice rufefcentibus. . ... Linnœus, Sf4 Nat ed, XII, pig. 170, SP. 9. Cucule brizzolato di Cayenna,,.. Ornithol. Itak pag. 84, Sp. 24. D iïj 78 Häifiorre Naturelle bordées de roux- clair, avec un «il verdâtre , principalement fur les pennes latérales de la queue; le bec noir deffus, roux fur les côtés, roufflâtre deflous, & les pieds cendrés. On remarque comme une fingularité que quelques-unes des couvertures fupérieures de la queue s’é- tendent prefque jufqu’aux deux tiers de fa longueur : on compare cet oifeau pour la taille au mauvis. - Longueur totale, dix pouces deux tiers ; bec, neuf lignes ; tarfe, quatorze lignes; vol, un pied & plus; queue, environ fix pouces, compolée de dix pennes étagées; dépaile les ailes de quatre pouces. Le coucou appelé à Cayenne oj/ean des barrières /l), eft à peu-près de Ia taille du précédent & en approche beau- coup pour le plumage; en général il a un peu moins de roux, c’eft le gris qui en tient la place, & les pennes latérales de Ja queue font terminées de blanc ; _R gorge eft gris-clair, & le deflous du {1) C'eft M. de Sonini qui m'a donné cette Yariétée des Oifeanx étrangers. 79 corps blanc ; ajoutez qu’il a la queue un peu plus longue : mais malgré ces petites différences , il eft difficile de ne pas Îe rapporter comme variété à l’efpèce pré- cédente , peut-être même eft-ce une variété de fexe. Son nom d’oifeau des barrières , vient de ce qu’on le voit fouvent perché fur les palifflades des plantations ; lor{qu’il eft ainfr perché, il remue conti- nuellement la queue. | _ Ces oïfeaux , fans être fort fauvages, ne fe réunifient point en troupes ; quoi- qu'il s’en trouve plufieurs à la fois dans le mème canton, ils ne fréquentent guère les grands bois : on aflure qu'ils font plus communs que les coucous piayes, tant à Cayenne qu’à la Guyane, | L'ÉR E Ce LE CENDRILLARD. (”) JE l'appelle ainfr parce que le gris- cendré eft la couleur dominante de fon (im) Cuculus Americanus totus cinereus. Barrère, - Jpecim novum, pag. 60, Ci. 111, Gen. XXXIN, SP: 4. | | Cuculus fuperné grifeo-fufcus, mA cinereo-albus j ii $o Hifioire Narurelle plumage, plus foncée deflus, jufques & compris les quatre pennes intermé- diaires de la queue; plus claire deffous & mêlée de plus où moins de roux fur les pennes des aïles; les trois paires des pennes latérales de la queue font noi- râtres , terminées de blanc, & la paire la plus extérieure eft bordée de cette même couleur blanche: le bec & les pieds font encore gris-brun. Cet oifeau {e trouve à la Louifrañe & à Saint- Domingue, fans doute en des faïions différentes : on le dit à peu-près de Ia taille de la petite grive appelée mauvis. J'ai vu dans le cabinet de M. Mauduit, une variété, fous le nom de petit coucou £ris, laquelle ne différoit du cendrillard qu'en ce qu'elle avoit tout le deffous blanc, qu’elle étoit un peu plus grofie, & qu'elle avoit le bec moins long. remigibus rufis, grifeo-fufco exterius admixto, apice grifeo-fufcis, rectricibus sribus utrimque extimis nigrican- 1ibus , apice albis, extimä exterius albä.,.. Coucou de Saint-Domingue, Briffon , tome IV, page 1 ro. | Cuculus Deminicus, caudñ canetformi, corrore grifeo- fufco, fabtus ex albido, ee Lianœus, Sr 7, {Vat, ed, XIE, pag. 170, Sp.13e | - des Oifeaux étrangers. 81 Longueur totale, de dix & demi à onze pouces ; bec, quatorze ou quinze lignes, les deux pièces recourbées en en-bas; tarfe, un pouce; vol, quinze pouces & dérhi: ; queue, cinq pouces un tiers , compofée de dix pennes étagées ; dépafle les ailes de deux pouces & ‘demi à trois Pemées. VIA EE * LE COUCOU PIAYE. (n) -J'ADOPTE Îe furnom de piaye que Ton donne à ce coucou dans file de Cayenne ; mais je n’adopte point la fu- peritition qui le lui a fait donner ; piaye fignifie diable dans la langue du pays, * Voyez les planches enluminées, #.° 277, où cet oïfeau eft reprélenté fous le nom de Coucou de - Cayenne, {n) Cuculus Juverné caffanes-purpurafcens , inferne cinereus ; collo inferi ore diluté cafanco-purpurafcente :; reCricibus caflaneo-purpurafcentibus, versus apicem nigris, apice albis..... Dre Coucou de Cayenne, Bniffon, tome [V, page 122, Cuculus Cayanas, cauda cuusiformi, d'e Linnæus, aSyf£. Nat. ed, XIII, pag. 170, Sp. 14. — Orihol, Lial, tom, |, page 84, Sp. 23, 82 Hifleire Naturelle & encore prêtre, c'eft-à-dire, chez un peuple idolâtre , miniffre ou interprète du diable. Cela indique aflez qu’on le regarde comme un oïifeau de mauvais augure; c'eft, dit-on, par cette raifon que Îes Naturels & même les Nègres ont de la répugnance pour fa chair; mais cette répugnance ne viendroit-elle pas plutôt de ce que fa chair eft maigre en tout temps ! Le piaye eft peu farouche; il fe laïffe approcher de fort près, & ne part que lorfqu’on eft fur le point de le faifir ; on compare fon vol à celui du martin- pêcheur; il fe tient communément aux bords des rivières, fur les bafles branches, où il eft apparemment plus à portée de voir & de faifir les imfectes dont il fait {a nourriture ; lorfqu’il eft perché il hoche la queue & change fans cefle de place. Des perfonnes qui ont paflé du temps à Cayenne, & qui ont vu piufieurs fois ce coucou dans fa campagne, n’ont jamais entendu fon cri; fa taille eft à peu-près celle du merle ; il a le deflus de la tête & du corps d’un marron- pourpre , compris même les pennes de des Oifeaux étrangers, 832 la queue qui font vers le bout , termi- nées de blanc, & les pennes des ailes qui font terminées de brun; la gorge & le devant du cou aufii marron-pourpre, mais d’une teinte plus claire, & variable dans les différens individus ; la poitrine & tout le defious du corps cendrés; le bec & les pieds gris-brun. Longueur totale, quinze pouces neuf lignes ; bec, quatorze lignes; tarte, quatorze lignes & demie; vol, quinze pouces un tiers; queue, dix pouces, compofée de Le pennes étagées & fort inégales ; dépafle les ailes de huit pouces. Nota. Que lindividu qui eft dans Îe cabinet de M. Mauduit eft un peu plus ros. J'ai vu deux variétés dans cette efpèce; + l'une à peu-près de même taille, mais différente pour les couleurs ; elle avoit Je bec rouge ; la tête cendrée; la gorge & la poitrine roufles; & le refte du defflous du corps cendré-noirâtre. L'autre variété /o), à à très-peu près (o) Aube HR caffaneo-purpurafcens, fr ep sereo-fufcus ; collo faferiore À pectore dilué caflaueo- v} 84 Hifloire Naturelle les mêmes couleurs ;: feulement le cendré du defflous du corps eft teinté de brun; elle a auffi les mêmes habitudes naturelles, & ne diffère réellement que par fa taille qui eft fort approchante de celle du inau vis. Longueur totale, dix pouces un quart; bec , onze lignes; tarle, onze lignes & plus; vol, onze pouces & demi; queue, près de fix pouces, compelée de dix pennes étagées ; dépafle les ailes de près de quatre pouces. | 'X: FLE COUCOU NOIR | DE CAYENNE PRESQUE tout eft noir dans cet oifeau , excepté le bec & l'iris qui font rouges, & les couvertures fupérieures des ailes qui font bordées de blanc ; maïs purpurafcentibus ; rectricilus caflaneo-purpurafcenribus , apice aibis. .... Petit coucou de Cayenne, Briffon , tome IV, page 124. Cuculus Cayanenfis minor. Limnœus , pag. 170, DSP. 14 B. ; -# Voyez les planches enluminées, #,° ÿ 12, “des Oifeaux étrangers, 8 le noir lui-même n’eft pas uniforme, car il eft moins foncé fous le corps que defius. ” Longueurtotale, environonze pouces; bec, dix-fept lignes ; tarfe, huit lignes; queué compolée de dix pennes un peu étagées ; dépañfle les ailes*d’environ trois pouces. M. de Sonini m’a affuré que cet oifeau avoit un tubercule à la partie antérieure de: l’aïle : il vit folitaire & tranquille, ordinairement perché fur les arbres qui fe trouvent au bord des eaux, & n’a pas à beaucoup près autant de mouvement que la plupart des coucous; en forte qu'il paroît faire la nuance entre ces oïfeaux & Les barbus. x. TEE: PETITACOUCOU: NOIR DE CAYENNE. (p) _ Ce Coucou reffemble à l’efpèce pré- cédente , non-feulement par la couleur * Voyez les planches enluminées , #° for, (p) Nous devons la connoiffance de cette efpèce & de fes mœurs à M, de Sonini, 86 Hifloire Naturelle, dc. dominante du plumage, mais encore par les mœurs & les habitudes naturelles ; il ne fréquente pas les bois , mais il n’en eft pas moins fauvage ; il pafle les journées perché fur une branche ifolée, dans un lieu découvert, & fans prendre d'autre mouvement que celui qui eft néceflaire pour faifir les infectes dont il fe nourrit; il niche dans des trous d'arbre ; quelque- fois même dans des trous en terre, mais c’eit lorfqu'’il en trouve de tout faits. Ce coucou eft noir par-tout, excepté fur la partie poftérieure du corps qui eit blanche, & ce blanc qui s’étend fur les jambes , eft féparé du noir de la partie antérieure par une efpèce de ceinture orangée : au refte, dans l'individu que j'ai vu chez M. Mauduit, le blanc ne s’étendoit pas autant qu’il paroït s’étendre dans la planche enfuminée. Longueur totale, huit pouces un quart; bec, neuf lignes; tarfe tres-court, la queue n’a pas trois pouces, elle eft un peu étagée & ne dépafle pas de beaucoup les aïles. 3AR-OXe LES ANIS A» Z eft le nom que les naturels du Brefil donnent à cet oifeau /a), & nous le lui conferverons, quoique nos Voya- geurs françois /2) & nos Nomenclateurs modernes /c), l’aient appelé Pout de petun où bout de tabac, nom ridicule , & qui n’a pu être imaginé que par la refiem- blance de fon plumage {qui eft d’un noir-brunâtre ) à la couleur d’une earotte de tabac, car ce que dit le P. Dutertre /4), que fon ramage prononce petit bout de petun, n’eft ni vrai ni probable, d'autant que les créoles de Cayenne lui ont donné une dénomination plus appropriée à fon ramage ordinaire, en l’appelant Pouilleur de canari, ce qui veut dire qu’il imite le bruit que fait l’eau bouillante (a) Marcgrave, Hiff, Nat, Brafil, pag. 193. (4) Dutertre, Æ!fE. des Ant, tome I], page 261% {c) Briflon, Oruithol, tome IV, page 1 77 (4) Hifloire des Anulles , tome I, page 261; 88 Hifloire Naturelle dans une marmite, & c’eft en effet fon vrai ramage ou gazouillis , très-différent, comme lon voit, de l’expréfiion de la parole que lui fappofe le P. Duterire. On lui a aufli donné le nom d’oïfeau diable, & Yon a même appelé l’une des efpèces, diable des favanes, & Vautre diable des palétuviers, parce qu’en ’eflet les uns fe tiennent conftamment dans les favanes ; & les autres fréquentent les : bords de la mer & des marais d’eau falée, où croiflent les palétuviers. Leurs caractères génériques font aa voir deux doigts en avant & deux en arrière, fe bec court, crochu, plus épais que large, dont Ja mandibule inférieure eft droite, & la fupérieure élevée en deini- cercle’ à fon origine, & cette convexité remarquable s'étend fur toute Îa partie fupérieure du bec, jutqu'à à peu de dif- tance de fon extrémité qui eft crochue ; cette convexité eft comprimée fur les côtés & forme une efpèce d’arête preitque tranchante tout le long du fommet de la mandibule fupérieure ; au-deflus & tout autour s’élèvent de petites plumes effñiées, aufli roïides que des foies de cochon, des Anis. 89 fongues d’un demi-pouce, & qui toutes fe dirigent en avant. Cette conformation fingulière du bec fuffit pour qu’on puifie reconnoître ces oifeaux, & paroît exiger qu’on en fafle un genre particulier, qui néanmoins n'efl compofé que de deux rm | ST EE PE KE EPP EEE *L ANI DES S'AVANES. Le) Fe Premiere efpèce. @ ET Ani eft de la groffeur d’un merle, mais fa grande queue lui donne une forme alongée, elle a fept pouces, ce * Voyez les planches enluiminées, n° 7 0 2, fig. 2, fous la dénomination de petit bout de petun. _(e) Ani Brafiienfibus, Marcgrave , Hifl, Nar. Brafil pag. 193. — Cacaloiototl. feu avis corvina, Fernandez, Æifl nor. Hifp. pag. so. Nota, Nous avons dit, rome VI, que ce cacalotototl de Fernandez pourroit Five être un étourneau: mais mieux informés , maintenant nous fommes affrés que cet’ oïeau du Mexique eft le même que lani du refil. — Bout de petur, Vutertre, Hifloire des Antilles, tome ÎF, page 260. — Ani Rip tps Afarcoravin Jénflon , Avi pag. 132,1 — Pfittaco . congener, ani brafil enfaun Âlarcgravi, Willughby , 90 Hifloire Naturelle qui fait plus de la moitié de la Jongueur totale de l’oïfeau, qui n’en a que treize & demi; le bec Tong de treize lignes, a neuf lignes & demie de hauteur ; il eft noir, ainfi que les pieds qui ont dix-fept lignes de hauteur. La defcription des couleurs fera courte; c’eft un noir à _ peine nuancé de quelques reflets violets fur tout le corps, à l’exception d’une petite lifière d’un vert-foncé & luifant Ornithol, pag. 81. — Ani Brafilienfibus Marcgravi Ray, Synopf, avi, pag. 185, n.° 29. — Cacalorotorl. Jbidem , pag. 168, n° 27, — Pftiaco congener ani Brafilienfum Marcgravii Willughbei, Ybidem , pag. 35, n° 10.— Cornix garrula major; Klein, Avi. pag. ç9, n° >, — Pica nigra Jamaïcenfis, plumis interfpercis purpureis e viridi refplendentibus roflro novaculæ formi. Ibidem, pag. 64, n.° 12, — The great black bird, monedula tota nigra major, garruli, mandibula Juperiore arcuata, Sloane, Voyag, of Jamaic, pag. 298 ; & pl.256, fig. 1. — Monedula tota nigra, Catefby, Append, pag. 3 , avec une bonne figure mal coloriée, planche 3. — Crotophagus ater, roftro breviori com- preffe , fapernè arcuato cultrato, Browne, Hift. Nars .… of Jamaïc, pag, 474, — L’ani des Brafiliens, Salerne, Oraithol. pag. 73, n.° 10. — Crotephagus nigro- violaceus, oris pennarum obfcuré wiridibus, cupri purè colore variantibus ; remigibus , rectricibufque nigro-viole- ceis.... Crorophagus ; Briflon, Oruithol, tome IV, page 177; & pl. 18, fig. 1e des Anis, 9r qui borde les plumes du defflus du dos & des couvertures des aïles, & qu’on n’aperçoit pas à une certaine diftance; car ces oifeaux paroiïflent tout noirs. La femelle ne diffère pas du mâle ; ils vont . conflamment par bandes, & font d’un naturel fi focial, qu’ils demeurent & pondent plufieurs enfemble dans le même “nid ; ils conftruifent ce nid avec des büchettes sèches fans le garnir , mais ils le font extremement large , fouvent d’un pied de diamètre: on prétend même qu'ils en proportionnent la capacité au nombre de camarades qu'ils veulent y admettre ; les femelles couvent en fociéte; on en a fouvent vu cinq ou fix dans le même nid : cet inftinct dont l'effet feroit fort utile à ces oïifeaux dans les climats froids , paroït au moins fuperflu dans les pays méridionaux , où il n’eft pas à craindre que la chaleur du nid ne fe conferve pas; cela vient donc unique- ment de Flimpulfion de leur naturel fociaf, car ils font toujours enfemble, foit en volant, foit en fe repofant, & ils fe tiennent fur les branches des arbres 92 Hifioire Naturelle tout le plus près au’il leur eft poffible les uns des autres; ils ramagent auffi tous enfemble , preique à toutes les heures du jour, & leurs moindres troupes font: de huit ou dix, & quelquefois de vingt- cmq Ou trente; ils ont le vol court & eu élevé, auffi fe pofent-ils plus fouvent fur les Duo & dans les halliers que fur les grands arbres; ïls ne font ni craintifs ni farouches & ne fuient jamais bien loin; le bruit des armes à feu ne les épouvante guère, il eft aifé d’en tirer plufieurs de fuite, mais on ne les re- cherche pas, parce que leur chair ne peut fe manger, & qu'ils ont même une mauvaife deu: lorfqu’ils font vivans; ils fe nourriflent de graines & auff de petits ferpens, lézards & autres reptiles; ils fe poient aufii fur les bœufs & fur les vaches pour manger les tiques, les vers & les infeétes nichés dans le poil de ces _ animaux. des Amis. 93 DR À N°1 DES PALÉTUVIERS. (f) Sonde efpece. “te T oifeau eft plus grand que le pré- cédent, & à peu-près de la groffeur d’un geai; il a dix-huit pouces de longueur en y comprenant celle de la queue qui en fait plus de moitié; fon plumage eft * Voyez les planches en'uminées, 7° 102,fig7r, fous la dénomination de grand bout de petun de Cayenne. Nota, Le tour des yeux qui eft rouge dans cette p'anche, n'eft pas de cette couleur dans Ja nature, mais brun-noirâtre, comme on le voit dans la même planche, froure 2. {f) Crorophagus nigro- violaceus , cris pennarmm viridibus ; remigibus ohfcuré viridibus , reétricibus nigro- violaceis +... Crotophagus major. Briflon, Orrithol, tome IV, page 180: & pl. 18, fo, 2. — L'ani des Brafiliens , feconde efpêce, Salerne , Orntthol, pag. 73, n.° 10. — ‘Ari Supplément à Encyclopédie ,, tome L, article An pat M. Adanfon. Nous devons oblerver que le favant Auteur de cet article, paroît douter que les anis pondent & couvent enfemble dans le même LEE ain ce fait nous a été afluré par un fi grand nombre de témoins oculaires, qu'il n'eft plus poflible de le nier, 94. Hifloire Naturelle à peu-près de la même couleur noir- brunâtre que celui du premier, feulement il eft un peu plus varié par la bordure de vert-brillant qui termine les plumes du dos & des couvertures des aïles; en forte que f1 l’on en jugeoit par ces dif- férences de grandeur & de couleurs, on pourroit regarder ces deux oifeaux comme des variétés de la même efpèce, mais la preuve qu’ils forment deux efpèces diftinétes, c’eft qu’ils ne fe mêlent jamais; les uns habitent conftamment les fa- vanes découvertes, & les autres ne fe trouvent que dans les palétuviers ; néan- moins ceux-ci ont les mêmes hahitudes naturelles que les autres; ils vont de méme en troupes; ils fe tiennent fur le bord des eaux falées; ils pondent & couvent plufieurs dans le mêse md, & femblent n’être qu’une race différente qui s’eft accoutumée à vivre & habiter dans un terrein plus humide ; & où la nourriture et plus abondante par la rande quantité de petits reptiles & d'infectes que produitent ces terreins humides. Comme je venois d’éerire cet article, des Anis, CE j'ai reçu une lettre de M. le chevalier Lefebvre Deshayes , au fujet des oifeaux de Saint-Domingue, & voici l'extrait de ce qu’il me marque fur celui-ci : « Cet oïifeau, dit-il, eft un des plus communs dans l'ile de Saint « Domingue...,.... Les Nègres lui « donnent différentes dénominations , « celle de bout de tabac, de bout de petun, « d’amangoua, de perroquet noir, 7e... Si on fait attention à la ftructure des cc ailes de cet oïfeau, au peu d’étendue « de fon vol, au peu de pefanteur de « fon corps, relativement à fon volume, ce on n’aura pas de peine à le reconnoître «c pour un oifeau indigène de ces climats « du nouveau monde : comment, en ce effet, avec un vol fi borné & des ailes ce fi foibles, pourroit-il franchir le vañfte « intervalle qui fépare les deux conti- « nens?.... Son efpèce eft particulière ce a l'Amérique méridionale ; Iorfqu’il « vole il étend & élargit fa queue, mais ce il vole moins vite & moins long-temps ce que les perroquets. ... I] ne peut « foutenir le vent , & Îles ouragans font « périr beaucoup de ces oïifeaux. ce 2 3» 22 >) 35 2» ‘5 2 V p2) 22 22 22 22 96 Hifioire Naturelle Ils habitent les endroits cultivés où ceux qui l'ont été anciennement; on n'en rencontre jamais dans les bois de haute futaie; ils fe nourrifflent de diverfes efpèces de graines & de fruits ; ils mangent des grains du pays, tels que le petit mil ,.le maïs, le riz, &c. dans la difette ils font la guerre aux chenilles & à quelques autres mfectes. Nous ne dirons pas qu’ils aient un chant ou un ramage , c’eft plutôt un fifflement ou un piaulement affez fimple; il y a pourtant des occafions > où fa façon de s'exprimer eft plus p>) »» 2 U 2 ÿY 3» 3) L "4 > 22 2 VW >» D p>) D2 variée , elle eft toujours aigre & défa- réable; elle change fuivant les diverfes pailions qui agitent l’oifeau. À perçoit-il quelque chat ou un autre animal capable de nuire, il en avertit auflitôt tous fes femblables par un cri très-diftinct, qui eft prolongé & répété tant que le péril dure; fon épouvante eft fur-tout re- marquable lorfqu’il a des petits, car il ne cefle de s’agiter & de voler autour de fon nid..... Ces oifeaux vivent en {ociété fans être en auffi grandes bandes que les étourneaux ; ils ne s’éloignent guère HS és tal Le les Airis, | 97 suère les uns dés autress ee & même dans le temps qui précède la ponte, on voit plufieurs femelles ‘& mâles travailler enfemble à la conftruction du nid, & enfuite. plufieurs femelles couver PTE chacune leurs œufs, &y'.élever rs petits; cette bonne intelligence eft d’autent plus admirable, que Famour rompt prelque toujours dans:les animaux les liens qui Îles atta- choïent à d’autres individus de leur . efpèce..… Es entrent en amour de bonne heure; dès fe mois de février , les mâles Cher les femelles avec ardeur, &idans/le-mois fuivant le couple amou- _ reux s'occupe: de: concert à ramafler . les matériaux pour: la conftruction du nid. .:. Je: dis amoureux, parce que | ces oifeaux paroiflent: eee autant que Jésimoineaux ; & pendant toute {a faifon _ que Hédaur ardeur , ils font beaucoup . » plus vifs &-plus gaïis que dans tout autre temps... ils nichent fur les arbrif- feaux, dansdes cafiers , dans les buiflons - & dans les haies ; ils pofent leur nid » fur lPendroit où la ti plufieurs :branches ...,. Lorfque les ge fe divife en Oifeaux, Tome XLL, E : 95 Hifloire Naturelle » femelles fe mettent plufieurs enfemble- » dans le même nid, la plus preflée de. » pondre n'attend pas les autres qui » agrandifient le nid pendant qu’elle » couve fes œufs. Ces femelles ufent » d’une précaution qui n’eft point ordi- » naire aux oifeaux , c’eft de couvrir » leurs œufs avec des feuilles & des > brins d'herbes à mefure qu’elles les » pondent.... elles couvrent également » leurs œufs pendant lPincubation lorf- » qu’elles font obligées de les quitter » pour aller chercher leur nourriture... »> Les femelles qui couvent dans le même » nid ne fe chicanent pas comme font » les poules lorfqu’on leur donne un » panier commun; elles s’arrangent les » unes auprès des autres ; quelques-unes » cependant avant de pondre font avec » des brins d’herbes une féparation dans » le nid , afin de contenir en particulier > leurs œufs, & s’il arrive que les œufs » fe trouvent mêlés ou réunis enfemble, » une feule femelle fait éclore tous les » œufs des autres avec les fiens ; elle Îles » raflemble, les entafle & les entoure » de feuilles, par ce moyen la chaleur des Anis. ce eut fe difliper... cependant chaque femelle fait plufieurs œufs par ponte... Ces oïfeaux conftruifent ieur nid très- folidement , quoique groflièrement , avec des petites tiges de plantes filamen- teules, des branches de citronnier ou d’autres arbrifieaux ; le dedans eft feu- lement tapiflé & couvert de feuilles tendres & qui fe fanent bientôt : c’eft fur ce lit de feuilles que font dépolés les œufs; ces nids font fort évalés & fort élevés des bords: il y en a dont le diamètre a plus de dix-huit pouces ; la grandeur du nid dépend du nombre des femelles qui doivent y pondre. IL feroit aflez difficile de dire au jufte f: toutes les femelles qui pondent dans le même nid ont chacune leur mâle, il {e peut faire qu’un feul mâle fuffife à plufieurs femelles, & qu'’ainfi elles foient en quelque façon obligées de s’entendre lorfqu’it s’agit de conftruire les nids ; alors il ne faudroit plus attri- buer leur union à l’amitié, mais au .befoin qu’elles ont les unes des autres fe répartit dans toute Îa mafle & ne « cc e cc dans cet ouvrage. , ,. Ces œufs font « E ij 100 Æiflore Naturelle > 22 > 2 2) >» > 2) 3». de dafgroffeur de.ceux de-pigeons ils'. font de couleur d'aigue-marine uni-, forme ,.& n'ont point de petites taches vers lés bouts ,:comine la plupart des oifeaux fauvages. . 4. {y a apparence que des femelles. font deux. ou trois pontes par an, cela dépend de ce qui arrive à la preinière ; quand .elle sréuffit, elles attendent larrière-faifon avant d’en faire une autre ;: {1 la ponte manque ou f1 les œufs font enlevés, mangés par les couleuvres:ou les rats, elles en,font une feconde peu, de temps après la première; yers la fin de juillet ou dans le courant d’août elles commencent Ja troifième:; ce qu'il y a de certain, c’eft qu'en mars, en mai &.en août, on trouve des nids de.ces oifeaux.... Au refte, ils font doux & faciles. à apprivoiler , &, on prétend: qu’en Îles prénant jeunes, on : peut Heur'donner la meme éducation: qu'aux perroquets ;. & leur apprendre -à-parler, quoiqu'ils aient a langue -aplatie .& terminée en pointe, au lieu que celle du perroquet eft charnue, : népallle & arrondie. , .«. dés Anis, ‘for e 1 A Fin PRE NE ü a même amitié, le même accord qui ne s’eft point démeriti pendant Îe temps de l’incubation , continue après que les petits font éclos; lorlque les: mères ont couvé enfemble , elles: * donnent fucceflivement à manger à toute la petite famiHe.... les mâles aident à fournir les alimens, mais lorfque Îles femelles ont couvé féparé- ment, elles élèvent leurs petits à part, cependant fans jaloufie & fans colère ; elles leur portent la becquée ä,tour de rôle, & les petits la prennent de toutes les mères : la nourriture qu’elles feur donnent dépend de la failon, tantôt ce font dés chenilles, des vers, des infectés, « tantôt des fruits, tantôt des grains, comme lé mil, le’ maïs, le Wriz , l’avoine fauvage on. , | Au bout de quelques femaines les peüts ont acquis Lie de force pout eflayer leurs ailes, mais ils ne s’aven- turent pas au loin; peu de temps apres, … ils vont fe percher auprès de leurs père N & mère, fur les rene & c’eft-là h où les oifeaux de proie les faififfent pour les emporter... E ïj cé cc xro2 Æiffoire Naturelle, dc. >» L’ani n'eft point un oifeau nuifible,| » il ne défole point les plantations de] » riz comme le merle, il ne mange pas | n les amandes du cocotier comme Îel » charpentier { le pic ), il ne détruit pas] » les pièces de mil comme les perroquets] & les perruches. » | MY LNEZZ UN #1 L ee ’ #n (4 à; }! ul . 1 14) Nr ÿ A M 4, 4 # Û 9 L < T1 NU UD) #y) perr4 Lau st) LL LIL LL PPUPTE dd. ! N/ATTA 7h. À: DAT /E4 € 7/2 Le 103 | His de En à HOUTOU ou MO MOT. (4) N OUS confervons à cet oïfeau le nom de Æoutou que lui ont donné les naturels de la Guyane, & qui lui convient par- faitement,. parce qu’il eft , l’expreflion même de fa voix: il ne manque jamais * Voyez les planches enluminées », ° 3,7 0, fous la dénomination de Motmot du Brefil; on auroit dû dire, mormot du Mexique, car momot eft un nom Mexicain que Fernandez a cité pour cet oifeau, tandis qu’au Brefil il ne porte pas le nom de motmor, . mais celui de guraguaïnumbr, que Marcgrave nous a confervé, | (a) Mormot, Fernandez, Hifi, nov. Hifp, pag. 2° — Yayauhquitototl. Fernandez, Ibidem, pag. $5+ * Guira-guainumbi Brafilienfibus tupirambis, Marcorave; CHife Nar. Brafil, pag. 193. — Guira- guainumbi Pifon, Hiff. Nar, Braf, pag. 9 3. — Motmot, Eusèbe ; Nieremberg , pag. 209. — Aus caudata, Ibidem ;, ‘pag. 209. — Yayauh quitoroil, Ray, Synopf, avr pag. 167. — Îfprdæ, feu meropis affinis , gutra-guai- aumbi Drafilienfibus tupinambis Marcoravir, \bidem, pag. 49, n° 5 — Guira-guaïnumbi Brafilenfibus, Jonfion, Avi pag. 132, — Jajauquioroth Ibid, pag, 119. — Merula, Moebring, Avi. Gen, 112. E ii {no4 Hiflorre Naturelle d’articuler foutou brufquement & nette- ment, toutes les fois qu'il faute: le ton de cette parole eft grave & tout fem- blable à celui «d’un homme qui la pro- nonceroit, & ce feul caractère fufhroit pour faire connoître cet oifeau lorfqw’il "eft vivant, fort en liberté, foit en do- mefticité. Fernandez qui, Îe premier, a parlé du houtow, ne s’eft pas! aperçu qu'il — /fpide, feu meropis affrnis guira-guainumbi Brafi- lienfôus tupinambis Marcgravit : Wiäiuogbby, Ornirhol, pag. 103. — Vayau quirororl feu avis caudata, Ybider, pag. 208. — The Prafilian faw-billed roller, Le voler au bec dentelé du Brefil. Edwards, G/an, pag. 251, avec une planche très-bien: coloriée. —— Momotus “yiridis , fuperné Jplendidiis, inferné o!fcurius : pncipite cæruleo beryllino ; occipitio cæruleo-violaceo; vertice ..macula per ocuies fplendidé nigris; fafciculo pennarin: nigro,:ad.latera cæruleo in medio pectore'; recricious | . fubrus. nigricanibis ;: fuperné tribus, utrimque extimis piridibus, fex intermediis primum viridibus , dein cæruleo- yiolaceis , quatvor inrermediis nigvicante terminalis . «s. . Momotus. Briffon, Oruithel tome IV, page 465 ; & planche 35, figure 3. — Momotas viridi,.cyaneo, _.fulo à7 cinereo variegatus ; rericibus fubtus nigrican- _aibus, faperné tribus utrimque extimis vi idibus ex: inter- mediis prenait viridibus , dein cœruleosviolaceis quatuor intermediis nigricante terminatis . … ÂMomotus varius .æbidem , page 469. | du. Houton où AMomor. LOS linkquoit fous deux, noms différens, & cette méprife a été copiée par tous les Nomenclateurs qui ont également. fait deux oïifeaux d’un feuk, comme on peut le voir dans leurs phrales que nous avons rapprochées dans la nomenclature ci- -deffous. Marcgrave eft le feul des Na- turalifies qui ne fe foit pas trompé; d'erreur de Fernandez eit venme de ce qu'il a vu un de ces oileaux. qui n’avoit qu’une feule Rae: ébarbée ; il. a :cru que c’étoit une conformation nature: lle, tandis qu’elle eft contre nature ; car tous des oifeaux ont tout aufli néce(laremen les pennes par paires & femblables que Jes.autres animaux ont Îles deux, jambes ou les. deux bras pareils. Il y a donc grande apparence que dans l'individu qu'a vu Fernandez, cette penne de moins avoit été arrachée , ou qu'elle étoit tombée par accident, car tout le refte de fes FHHCAMIONS ne préfente aucune différence; ainfi l’on, peut prélumer , avec tout nn que ce Aou oifeau qui n'avoit qu’une penne ébarbée, _m'étoit qu'un individu mutilé. Le houtou eft de la groffeur d’une JA : 106 *Hhiflorre Naturelle pie; il a dix-fept pouces trois liones de longueur jufqu’à l’extrémité des grandes pennes de la queue; il a les doigts dif- pofés comme les martin-pêcheurs , les manakins , &c. mais ce qui le dittingue de ces oifeaux & même de tous les autres, c’eft Ia forme de fon bec qui, fans être trop long pour la grandeur du corps, eft dfi gure conique, courbé en bas & -dentélé {ur les bords des deux mandi- bules; ce caractère du bec conique, courbé en bas & dentelé , fuffiroit encore pour le faire reconnoître ; néanmoins il en à un autre plus fingulier & qui n’ap- partient qu'à lui, c’eit d’avoir dans les deux longues pennes du milieu de la queue un intervalle d'environ un pouce de fongueur , à peu de diftance de leur extrémité, lequel intervalle eft abfolu- ment nu, c’eft-à-dire, ébarbé ; en forte que la tige de la plume eft nue dans cet endroit, ce qui néanmoins ne fe trouve que dans Poifeau adulte, car dans fa jeunefle ces pennes font revêtues de leurs barbes dans toute leur longueur, comme toutes les autres plumes, L’on a eru que cette nudité des pennes de k du Houtou où Momo, ‘107 queue m’étoit pas produite par la Nature, & que ce pouvoit être un caprice de T'oifeau qui arrachoit lui-même les barbes de: fes pennes dans l'intervalle où elles manquent ; mais l’on a obfervé que dans les jeunes ces barbes font continues & toutes entières, & qu'à mefure que Poi- {eau vieillit, ces mêmes barbes diminuent de longueur & fe raccourcifient, en forte que dans les vieux elles difi Daréilfènt tout- à-fait ; au refle, nous ne donnons pas ici une defcription plus détaillée de cet oifeau, dont les couleurs font fi mélées, qu’il ne feroit pas pofiible de les repré- fenter autrement que par le portrait que nous en avons donné dans notre planche enluminée , & encore mieux par Ja planche d'Edwards /b), qui eft plus parfaitement coloriée que la nôtre ; néan- moins nous obferverons que les couleurs en général varient fuivant l’âge ou Îe fexe, car on a vu de ces oifeaux beau- coup moins tachetés les uns que les autres. On ne les élève que difficilement, (b) Voyez Glanures , page 328, vj xro8 Æiffoire Naturelle en quoique Pifon dife le contraire : comme ils vivent d’infectes , il n'eft pas aifé de leur en choiïfir à leur gré; on ne peut nourrir ceux que l'on prend vieux; ils font triflement craintifs & refufent cont- tamment de prendre la nourriture : c’eit d’ailleurs un oifeau fauvage très-folitaire & qu'on ne trouve que dans la profon- deur des forêts ; il,ne va ni.en troupes ni par paires, on le voit prefque toujours feuf à terre ou {ur des branches peu élevées, car il n’a pour ainfr dire point de vol, il ne fait que fauter vivènrent & ‘toujours prononçant brufquement houtou; il eft éveillé de grand matin & fait entendre cette voix houtou avant que ès autres oïifeaux ne commencent leur ramage. Pifon /c) a été mal informé Zorfqu’il a dit que cet oifeau faifoit fon. nid au-defflus des grands arbres; non- 4eulement il n° y fait pas fon nid, maïs il m'y monte jamais ; il fe contente de cher- cher à la furface de la terre quelque trou le tatous, d’acouchis ou d’autres petits animaux quadrupèdes , dans lequel ï {c) Hif Nat, Braf.'pages 93 & 94. Pag 10 6, \ F4 HIHHA A 1) LÆ HOUTOU où MOMOT A US 11 Ni \2 4 ar À "dé t ù aa me [des PATATE LS ? ‘ try PAM Le D'AGIR NUE de ae QD CENTS Ur . ‘ 4e { 1 . y } GR ( \ De Mr + ÿ} Re À F'ENA x ; RARE { N TA TT f 1e du Houton ou Monor, ‘109 porte quelques brins d'herbes. sèches pour y dépoler fes œufs qui font ordi- nairement au nombre de deux. Au refte, ces oïifeaux font aflez communs dans l’intérieur des terres de la Guyane, mais ils fréquentent très-rarement les environs des habitations ; leur chair eft sèche & n’eft pas trop bonne à. manger. Pifon seit encore trompé en difant que ces oïfeaux fe nourriflent de fruits; & comme .c’eft la troifième méprife qu il a faite au fujet de leurs habitudes naturelles, if y a grande apparence qu'il a appliqué les faits hiforiques d’un autre oïifeau à celui- ci, dont il n’a donné la defcription que d’après Marcgrave, & que probablement il ne connoifloit pas; car il eft certain que le Aoutou eft le meme oifeau que le guira-puainumbi de Marcgrave, qu'il ne -s’apprivoife pas aifément, qu'il n’eft pas bon à manger , & qu’enfin il.ne. fe perche ni ne niche au-deflus des arbres, ni ne fe nourrit de fruits comme le dit Pifon. — 110 Fee] Naturelle DO SU U PRES LES PROMEROPS E_T Di Dose GE IP ERAS S’ 1 Left vrai que la comparaifon foit le véritable inftruiment de ia connoiflance, c’eft principalement loriqu’i s’agit d’ob- jets qui ont plufieurs qualités comiunes , & qui fe reffemblent à beaucoup d’égards: on ne peut trop comparer ces {ortes d’objets, on ne peut trop les raffembler fous le même coup-d’œil; il réfulte de ces rapprochemens , de ces comparaifons une lumière qui fait fouvent découvrir des différences réelles, où l’on n’avoit. d’abord aperçu que’ de Aufles analogies, pour avoir trop ifolé PE objets & ne les avoir confidérés que l’un après l’autre, Par ces raions, jai dù réunir dans un feul article ce que j'ai à dire de général fur les genres très-voifins des huppes, des promerops & des guépiers, des Huppes, dc, IIX _ Notre huppe eft bien connue par fa belle aigrette double, qui eft prefque unique dans fon efpèce, puifqu'elle ne refiemble à aucune autre, fr ce n’eft à celle des kakatoës; par fon bec long, menu & arqué, & par fes pieds courts. . La huppe noire & blanche du Cap diffère de la nôtre en plufieurs points, & no- tamment par fon bec plus court & plus pointu, comme on le verra dans les def- criptions ; mais on a du la rapporter à ce genre dont elle approche plus que de tout autre. Les promerops ont tant de rapports avec le genre de ia huppe, qu'on pour- roit dire, en adoptant pour un moment les principes des méthodiftes, que les promerops font des huppes fans huppe ; mais la vérité eft aw’'ils font un peu plus ‘haut montés , & qu'ils ont communément la queue beaucoup plus longue. Les guépiers reflemblent, par leurs pieds courts, à [a huppe comme au martin-pêcheur , & plus particulièrement à ce dernier par la fingulière difpofition de leurs doigts, dont celui du milieu eft adhérent au doigt extérieur jufqu’à la Ka Hiflorre Naturelle troifrème phalang ge, & au doigt intérieur jufqu’à la première feulement. Le bec des guépiers, qui eft aflez large à fa bafe & aflez fort, tient le milieu entre les becs grèles des huppes & des promerops d’une part, & les becs longs, droits , gros & pointus des martin -pècheurs , d’autre part; toutefois s’approchant un peu plus des premiers que des derniers, puifque le guépier. vit d’infectes ne les huppes & les promerops, & non de petits poiflons comme les martin- pêcheurs ; or, lon fait combien la force &c4 PA: PRE du bec influent fur Le choix des alimens. On trouve encore quelques veltiges d’analogie entre le genre des guépiers & Selet des martin-pécheurs : première- ment, la belle HE d’aigue-marine qui n’eft rien moins que commune dans les oifeaux d'Europe, embellit également le plumage de notre martin-pêcheur & celui de notre guépier : en fecond lieu, dans le plus grand nombre des efpèces de guépiers, Îles deux pennes mtermé- diaires de la queue excèdent de beaucoup ies latérales, & Île genre du martin des, Happes ; &c. 112 êcheur nous préfente, quelques N a 2e . dans Jefquelles ces deux intermédiaires {ont de même excédentes ; twoifièmement, il nous) préfente aufli des Bees qui ont le bec,un peu courbé, & qui en .cela {e rapprochent des BHSDIENS: | D'un autre côté, quelque voifins que . foient les deux genres des guépiers & des | promerops , la Nature toujours libre toujours fécondé, à bien fu es PES Où plutôt les fondre enfemble par des : nuances intermédiaires qui tiennent plus ou. moins de l’un, & de flautre; ces nuances , ce font des oïfeaux qui font guépiers par quelques parties & prome- :FOpS par d autres parties : Reppli que à Ce petit genrerintermédiaire , ou fr l'on veut _équivoque , le nom de merops. …, Tous ces. différens oifeaux qui ont déjà tant de rapports entr'eux, fe ref- femblent encore par ia taille. Dans cha- cun de ces genres, es efpèces les plus groffes ne le font guère plus que Îles grives, & les plus petites ne font gucre «plus: petites que les moineaux & les becfigues; s'il y a quelques exceptions, r14 Hiflorre Naturelle elles font peu nombreufes, & d’ailleurs elles ont également lieu dans ces diffé- rens genres. A légard du climat, il n’eft pas le méme pour tous : les promerops fe trouvent en Âfie, en Afrique & en A mé- rique ; on n’en voit jamais en Europe, & s'ils font aborigènes du vieux conti- nent, & que par conféauent ils aient paflé plus tôt ou plus tard dans le nouveau, il faut que ce foit par le nord de l’Afie. La huppe eft attachée exclufivement à l’ancien Monde, & j'en dis autant des guépiers, quoique l’on trouve dans nos planches enluminées la figure d’un oifeau appelé guépier de Cayenne; mais on a de fortes raifons de douter qu’il foit en effet originaire de cette ile. Des Ornitholo- giftes qui y ont fait plufieurs voyages ne J'y ont jamais vu, & l’individu d’après lequel la figure de nos planches a été deflinée & gravée, eft unique à Paris jufqu’à préfent, quoiqu’en général les oifeaux de Cayenne y font très-communs. Quant aux deux guépiers donnés par Seba, comme étant l’un du Brefil & des Huppes, ce 1x5 Pautre du Mexique, on fait combien l'autorité de Seba eft fufpecte fur cet article ; & ici elle left d'autant plus que ce feroient les deux feules efpèces de guépiers qui fuflent originaires du nou- veau continent. ‘be vY qà ? gi Gi ? éd] + | | Ce Li ns ERA ne) pee veus mi fa . El fair En Ejai } =? 1) y E (Gi PAR N°2 HIDE) 1 PRO GE pr” por = NT (à É & à LL < NE LE # # l, 16 ifloire Naturelle RL A HUPPE à] Un Auteur de réputation en Oruitho- logie ( Belon ) a dit que’cet oïfeaux avoit pris fon nom de la grande & belle huppe *_ Voyez les planches enfuminées, n° ç2, (a) Evo. ÂAriftote, Hliÿfé, animal, Gb, 1} cap. t ; Hb, M7 cap. à: Gb: EX cap. nn Si do Ce nora eft Îa ragjne du verbe mémçav, qui exprime le cri de la huppe. | | — Éfien, Mat, animal, Nb. 1, cap. as bi, cap. 26; lib. VI, cap. 46 ; lib. X, cap. r6; & lib. XVI, cap. $ Upupa, Pline, Nat, hf Eh. X, cap. 29; & lib. XXX, cap. 6. Remarquez que Pline prononçoit oupoupa , ainfi que Varron, ccmme on va voir, — Varron, Lingua late Hb. IV, Cet Auteur croit que le nom latin #pupa, seit formé du cri de. l'oifeau , pou, pou; & la fable nous donne encore l'origine de ce cri : elle raconte que Thérée, roi de Thrace, ayant été métamorpholé en Euyre, à la fuite de plufieurs horreurs, & notamment après que Progné fa femme & Philomeïe {a beile-fœur eurent fait fervir fur fa table fon fils Itvs, qu'elles avoient mis en pièces ; ce père infortuné ne put former d'autre cri que 73, y, qui en erec fignifre el, où, comme s'il eût encore clierché ou redemandé fon fils, | VdenupRenNXs : F7 _qu’ilporte fur fa tête : il auroit dit tout le contraire s’il eût fait attention que le. nom latin de ce même oiïfeau, wpupa, Huppe , puput dupoge ; en Grec moderne, AÀyEAUTERVOG . Beloñ, Mar. des Otfeanx, lib. IV, caps 103; & Portrait d'Oifeaux , pag. 72: H n’en parle point dans fes obfervations ; mais il fe trompe, comme ” on de verra dans le texte, en difant que nous donnons à cet oifeau le nom de Auppe, à caufe de fa crête. Uupupa: en Hébreu, felon différens Auteurs, haath, cos, hakocoz, ataleph, racha , dñapha, chafida, dukiphat; en Egypte, cucufa, cucuvha ; en Grec, En y ANEXTPUUY dyesos, fitomus; en Arabe, alhudud, alhedud , garefol; en Turc, ilik ; en Italien, buba,. upega,, gallo de garadifo, galletto di magpio, puppu là , criflella, putta { Nota, Qu'autrefois, télon Pautée & Saint Jérôme, on appliquoit le nom de upupa, aux filles de joie); en Hipagnoï, abibila ; en Portugais, popa ; en Allemand, wya-hopff, wide- hopffe, wede-hoppe, kathaan ; en Flamand, Aupetu»; dans * le Brabant , Aueron ; en Anglois, Acwpe. Remarquez que plufieurs Ecrivains de cette nation ont donné ce nôm au vaneau , & que cet abus fubfifte encore en plüufieurs petitesécoles Britanniques, felon Witlughby ; enHlytien, dedek ; en Polonois, dudek ; en Savoie, etpie : en François ; fupfe Où hupe ; ‘en quelques can- . tons, putput, à caufe de {a puanteur; en Languedoc, lupege ; Gefner, «De avibus, pag. 775. — En Hébreu, hafida ; en Grec, 'Emêre , | ET, AAGKTpUAY , Tendoos ; en Grec moderne, Ayemxoxeps ; en ltelièen, verra , galletio , di marzos Adrovande, Ornihol, tom. If, pag. 702, I18 Hifloire Naturelle d'où s’eft évidemment formé fon nom françois, eft non-feulement plus ancien de queiques frècles que le mot générique — Bublola, Olina, Uccelleria, fol. 36. Upupa. En Grec, "Ayezoxoxopos. Jonfton, Ave page 85. — Ray, Syropf, av. pag. 48; en Ang'ois, the hoop or hoopoe - — Willughby , Oyrnithol, pag. 100 ; en Allemand près de Cologne, wide-huppe ; en Anoloïs Adepo, — Charleton, Exercit. pag, 98 , vulgairement en Anglois, the dung-bira , the hooper , the hoopoop. — Gallus lutofus, gallinaceus flercorarius ; en Ale- ‘mand, ot han, wiede-hopffe. Schwenckfeld, Av Silef. pag. 368. _ — Rzackzysski, Audluar, Poion, pag. 427; chez les Caflubiens , Æupha — Aïbin, Offeaux , tome II, n.° xL11. — Klein, Ordo avi. pag. 110, n.° XIV; en Grec, ’Em£ (fans doute pour”’Eml ) ; la femelle | dupe ( fans doute pour Azppe) ; car les fautes d’ortho- graphe copiées fcrupuleufement font une des grandes caufes de la multiplication des noms. — Linnæus, Fauna Suec, édit. 1746, n.° 8s; en Suède, ler fogel; en Scanie , popp —. Mochring, Gen, av. Gen, 22, pag. 39. — Sibbalde : Scoot. Llujtr. prodrou part. Il, hb, IF, | fe. 111, cap. 2, page 16. dise 5 10% À M | des Huppes. 119 huppe, Qui fignifie dans notre langue une touffe de plumes dont certaines efpèces d’oileaux ont la tete furmontée, mais — Kramer, Ælenc. Anfir, inf. pag. 337. — Frifch , rom, I, claff, 1V, div,2, pLvViI, n°47, art, 10, — On pourroit, {elon lur, l'appeler bécaife d'arbre , aum-fchnepf. En bafle Saxe, wede-hoppe, mot compolé, dans. lequel red ne vient pas de weide , faule, mais de waïde qui, en termes de chafle , fignifie excrément. , Upupa varia , criflä rufa, in fummo nigrä, Barrère, Nov. fpecim. claf. 111, pag, 46, Gen. 271 ; en Catalan, _ paput ; poput. : Eyos , upupa, criflata, variegata, Linnæus, Syf, - Nat. ed. XITI ; pag. 183, Gen. 64. — Muller Zoologie Dan, prodrom: p. x 3, n.° 103, en Norwégien , ærfugl; en Danois, herfugl, Thé hoopoe. Edwards, pl. 345. Upupa fuperné fufco - nigricante, d7 fordidé alho- vufefcentewaria , inferné albo -rufefcens ; dorfo fupreme grileoz peclore grifeo-vinaceo; criflä rufa, apicibus pennarum nigris, reétricibus nigricantibus , tania , tranf- verfa alba in medio prædiuis. .... Huppe ox puput. Briffon, tome IL, page 455: : En Arabe, fur les côtes du golfe l’erfique, 2udhud, felon M. Niebhur, Defcrip. de l'Arabie, page 148, En différens jargons on l'appelle ou on l'a appelée pèpu, pipu, pupe, robin, bou'bout, houbou, coq d'été, _ c8q Où poulet de bois, Coq puant, C0q therdeux , tchtaow chez les Turcs, à caufe de quelque rapport obfervé Pr 120 Hifloire Nan che Li encore plus ancien que notre! langue | elle-même , laquelle a adopté le nom : propre de ? efpèce dont ils agit ic, pour exprimer en général fon attribut le plus r emarquable. . La fituation naturelle de cette toutte de plumes eft d’être couchée en arrière, {oit lorfque la huppe volé , {oit lorfqu’ elle . prend fa nourriture, en un mot; lorf-: qu elle -eft exempte de toute agitation ‘intérieure /b). J'ai. eu occefion de voir un de ces oifeaux qui avoit été. pris au 1 filet, étant déjà vieux où du moinsadulte, & qui, par conféquent , avoit les habi- tudes de Ja Nature : ‘fon attachement pour Îa perfonne qui le M a À étoit devenu très-fort & même exclufif: il ne entre fon aigrette & celle de certains Huiffiers de “Furqguie qui portent ce nom ; en. vieil Anglois, omp, put, Et enfin à ,très- jufte titre, comme on voit, . avis muhtorum nomtnu , V'oifeau aux cent noms. Procope l'a rangée, dit-on ; parmi les oifeaux de nuit, mais c'eft fans doure une méprife des Fi rel qui auront écrit zpupa , au lien de ulula, {b) On ajoute qu'elle cherche le feu, qu elle aime _à.fe coucher devant la cheminée, à s'y épanouir. Celle dont je vais parler appartenoit à Mademoilelle Lemulier, mariée depuis à M. Dumefnid, Meflre- de-camp de Cas alerie, paroifloit mn cu Be 3 de © des Hippes + W2F paroïfloit content que lorfqu’il étoit feul avec elle : s’il furvenoit des étrangers, c’eft alors que fa huppe fe relevoit par un effet de furprife ou d'inquiétude, & il alloit fe réfugier fur le ciel d’un lit qui fe trouvoit dans la même chambre ; quelquefois il s’enbardifloit jufqu’à def- _Cendre de fon afile, mais c’étoit pour voler droit à fa maîtrefle ; il étoit occupé uniquement de cette maïtrefle chérie & fembloit ne voir qu’elle : il avoit deux voix fort différentes , l’une plus douce, plus intérieure qui fembloit fe former dans le frége même du fentiment, & qu'il adrefloit à la perfonne aimée ; autre plus aigre & plus perçante qui exprimoit la colère ou leffroi : jamais on ne lé tenoit en cage ni le jour ni la nuit, &'il : avoit toute licence de courir dans la _ inaïifon ; cependant, quoique les fenêtres fuflent fouvent ouvertes, il ne montra jamais , étant dans fon affrette ordinaire, la moindre envie de s'échapper, & {a _paflion pour la liberté fut toujours moins forte que fon attachement. A la fin toutefois il s’échappa, mais ce fut un effet de la crainte , paflion d’autant plus | Oifeaux, Tome X11. F 22 Fiffoire - Naturelle impérieufe chez les animaux qu’elle tient de plus près, au defir inné de leur propre confervation ; il s’envola doric un jour qu'il avoit été eflarouché par l'apparition de quelque objet nouveau, encore s’éloi- gna-t-il fort peu, & n'ayant pu regagner {on gite , il {e jeta dans la cellule d’une religieufe qui avoit laiflé fa fenêtre ou- verie ; tant la fociété de l’homme, ou te: qui y reflemble, lui étoit devenue néceflaire ! il y trouva la mort, parce qu'on ne fut que lui donner à manger ; il avoit cependant vécu trois ou quatre mois dans {a première condition avec un peu, de pain & de fromage pour toute nourriture. Une autre huppe a été nourrie pendant dix-huit mois de viande crug /c), elle. l’aimoit paflionnément & s’élançoit pour Vlailer prendre dans Ia main : elle refufoit au contraire celle qui étoit cuite. Cet appétit de préférence pour la viande crue indique une con- Le os {c) Gefner en a nourri.une avec des œufs durs; Oiina avec des vers & du cœur de bœuf ou de mouton coupé en petites tranches longuettes , ayant à peu-près la forme de vers; mais il recommande - ! fur-sout de ne la point renfermer dans une cage, des Huppes. 123 » formité de nature entre les oifeaux de proie & les infeétivores, leiquels peuvent être regardés en eflet comme des oifeaux de petite proie. La nourriture fa plus ordinaire de Ia huppe, dans l’état de liberté, ce font les imfectes en général ,M& fur-tout les terreftres, parce qu’elle fe tient beaucoup plus à terre que perchée {ur les arbres /d); j'appelle infectes terreflres , ceux qui paflent leur vie, ou du moins quelques périodes de leur vie, foit dans la terre, foit à {a furface ; tels font les fcarabées , les fourmis /e/, les vers, les deruoifelles, les abeilles fauvages , plufieurs efpèces | æ) de chenilles, &c. /f}; c’eft-là le véri (4) Lesarbres où dle fe perche le plus volontiers, ce font les faules, les ofiers & apparemment tous ceux qui croiffent dans les terres humides, Les huppes -apprivoifées fe t‘ennent aufli bien plus fouvent à terre que perchées. (e) M, Frifch dit qu'elle fouille, avec fon long bec, dans les fourmillières pour y chercher des œufs de fourmis : celle qu'a nourrie Gefner étoit très-frian de en effet de ces œufs ou nymphes de fourmis, mais elle rejetoit les fourmis elles-mêmes, - (f)j M. Salerne ajoute qu'elle purge la maifon Qe fouris , mais c'eft fans doute en les pourfuivant Fi t24 Hifloire Naturelle table appât qui en tout pays attire. Ia huppe dans les terreins humides /g), où fon bec long & menu peut facile- ment pénétrer; & celui qui, en Egypte, la détermine , ainfi que beaucoup d’autres oïfeaux , à régler fa marche fur la retraite des eaux du Nil, & à s’ayancer conf tamment à la fuite de ce fleuve: car à mefure qu'il rentre dans fes bords /4/, il laifle fucceflivement à découvert des plaines engraiflées d’un limon que le & les mettant en fuite, car il eft évident qu'avec un bec auili grêle, des ferres auffi foibles & un gofier aufli étroit, elle ne peut ni s'en faifr, ni les dévorer, encore moins les avaler toutes entières ; on fait qu'elle mange aufli les fubftances végétales, entre autres des baies de mirte & des raifins, Voyez Olina & les Anciens. J'ai trouvé dans le géfier de celles que j'ai difléquées, outre les infectes & les vers, tantot de l'herbe, de petites graines, des bourgeons, tantôt des grains ronds d’une matière terreufe , quelquefois de petites pierres, quelquefois rien du tout, (g) C’eft parce qu'elle court ainfi dans la vafe qu'on lui trouve prefque toujours Îles pieds crottés. (h) On voit par cela feul pourquoi l'apparition de la huppe en Egypte, annonçoit aux habitans de ce pays la retraite des eaux du Nif, & conféquem- ment la fafon des femailles; aufli jouoit-elle un grand rôle dans les hiéroglyphes égyptiens, … des Huppes. 125$ foleil échauffe, & qui fourmille bientôt d’une quantité innombrable d’infectes de toute efpèce /i); aufli les huppes de paflage {ont-elles alors très-grafles & trés-bonnes à manger ; je dis les huppes de paflage , car il y en a dans ce même pays de fédentaires que l’on voit fouvent fur les dattiers , aux environs de Roflette, & qu'on ne mange jamais; il en eft de même de celles qui fe trouvent en très- grand nombre days ia ville du Caire /A), où elles nichent en pleine fécurité fur les terrafles des maifons //). On peut en effet (i) Entre autres d'une efpèce d’infeéle particulière àl'Écypte, & qui reflemble au cioporie. Le Nil laifle auffi beaucoup de petites grenouilles & même du frai de grenouille dars les endroits qu'il a inondés ; & tout cela peut, en cas de befoin, fuppiéer aux infectes. (À) On en mange à Bologne, à Genes & dans quelques autres contrées de l'Italie & de la France, tant méridionale que feptentrionale : quelques-uns les préfèrent aux cailles ; il eft vrai que toutes nos huppes font de paflage. {1} Ces deux dernières notes m'ont été commu- niquées par M, de Soninï, dans deux lettres datées du Caire & de Roffette, les 4 feptembre & 5j no- vembre 1777. | F ii 126 Æiffoire Naturelle concevoir que des huppes vivant loin de Phomme, & dans une campagne inhabitée , font meilleures à manger que celles qui vivent à portée d’une ville confidérable ou des grands chemins qui ÿ conduifent; les premières cherchent eur vie, c’eft-à-dire, les imfectes dans ka vale, le limon, les terres humides, en un mot dans le fein de la Nature, au lieu que les autres les cherchent dans les immondices de tout genre qui abondent pdr-tout où il y a un grand nombre d'hommes réunis ; ce qui ne peut man- quer d’infpirer du dégoût pour les huppes des cités, & même de donner un mauvais fumet à leur chaïr /m) : il y en a une troi- fième clafle qui tient le milieu entre les deux autres, & qui fe fixant dans nos. jardins, trouve à s’y nourrir fuffifamment de chenilles & de vers de terre /n/. Au {m) C’eft donc uniquement à ces huppes des cités, à ces huppes fédentaires que lon doit rapporter ce gue Belon dit, peut-être trop généralement de toutes les huppes, « que leur chair ne vaut rien, && » que n'y a perfonne en aucun pays qui en veuille tâter. » c'étoit & c'eft encore une nourriture lime monde chez les Juifs. (n) Olna,Uccelleria’, fol 3 6, Aïbin parle d'une des Happes," 47 refte tout le monde convient que la Chair de cét oifeau, qui pafle pour ètre fi fale de fon vivant, n'a d'autre défaut que de fentir un peu trep Îe mulc, & c’eft apparemment la raïfon pourquoi Îes chats , d’ailleurs fi friands d’oifeaux , né touchent jamais à ceux-ci (0). | En Égypte, les huppes fe raflemblent, dit-on , par petites troupes , & lorfqu’une _ d’entre elles eft féparée des autres, elie rappeile fes compagnes par un cri fort aigu à deux temps 7, z {p): Dans fa plapart des autres pays elles vont feulés Où tout au plus par paires. Quelquefois au temps du paflage , il s’en trouve un aflez grand nombre dans le même canton; mais c’eft une multitude d'individus ifolés qui ne fonc unis entr'eux par aucun lien huppe qui sétoit établie dans un jardin fitué au “je S A En . miiieu de la forêt d'Epping en Angleterre. (0) Hya plufieurs moyens indiqués pour faire pailer ce goût de mufc ; le plus généralement reconi- maudé , c'eft de couper la tète à Ja Ruppe au moment qu'elle vient d’être tuée : cependant les parties pof… térieures font plus mufquées que les parties anté- - rieures. (Pr) Note communiquée par M. de Sonini, F ri (x 28 Hifloire Naturelle focial, & par conféquent ne peuvent former une véritable troupe; aufli partent- elles les unes après les autres quand elles {ont chaflées : d’autre part, comme elles ont toutes Ja même organifation; toutes doivent être & font mues de la même manière par les mêmes caufes; & c’eft la raifon pourquoi toutes en s’envolant fe portent vers les mêmes climats, & fuivent à peu-près la même route. Elles font ré- pandues dans prefque tout l’ancien conti- nent , depuis la Suède, où elles habitent les grandes forêts, & même depuis les Orcades & la Lapponie / 4), jufques aux Canaries, & au cap de Bonne-efpérance d’une part, & de l’autre jufqu’aux îles de Ceylan & de Java /r). Dans toute l'Eu- rope elles font oïfeaux de paflage & n’y refient pot l'hiver, pas même dans les beaux pays de la Grèce & de Italie /{ : {g) Veyez la Lapponie de Schæffer, Francfort, rire 1673, 1n-4» (tr) Voyez Edwards, planche 2 o ; & le Voyageur la Barbinaïs, {f} On fait bien, dit Belon, qu’elles ne de- meurent l'hiver en Grèce, Cum fœtum eduxere, di Pfine, abeunt upupe, | des Huppes. 129 on en trouve quelquefois en mer /t), & de bons obfervateurs /u) les mettent au nombre des oifeaux que l’on voit paffer deux fois chaque année dans file de Malte ; mais il faut avouer qu’elles ne fuivent pas toujours la même route, car fouvent il arrive qu’en un même pays on en voit beaucoup une année, & très-peu ou point du tout l’année fuivante : de plus, il y a des contrées, comme l’Angleterre, où elles font fort rares, & où elles ne nichent jamais ; d’autres, comme le Bugey, qu’elles femblent éviter abfolument : toutefois le Bugey eft un pays monta- gneux ; il faut donc qu’elles ne foient pas attachées aux montagnes , du moins autant que le penfoit Ariftote /x/; mais ce n’eft pas le feul fait qui combatte l'aflertion de ce Philofophe, car les huppes établiffent tous les jours leur (t} Le 18 mars, paflant au travers des Canaries, une huppe vint fe pofer fur notre vaifleau & prit fon vol à l'oueft, Voyage à Pile de France à de Bourbon, par un Officier du Roi. Merlin, 1773 , rome 1. {#) Entrautres M, le Commandeur Defmazys. (x) Montes incolit © [ylvass Hift, animal, lib. I, ie: de EF v ‘130 Hifloire Naturelle domicile au milieu de nos plaines, & l’on en voit fréquemment {ur les arbres ifolés qui croiflent dans les îles fablonneufes , telles que celles de Camargue en Pro- vence y). Früch dit qu "elles ont comme les pics É faculté de grimper fur l'écorce des arbres, & cela n’a rien que de con- forme à j’analogie , puïfqu’elles font comme les pics leur ponte dans des trous d'arbres ; elles y dépofent le plus fouvent eurs re , ainfi que dans des trous de murailles , fur le terreau ou la pouflière qui {e trouve d'ordinaire au fond de ces fortes de cavités, fans les garnir, dit ÂAriftote, de paille ni d’aucuné litière; mais celà eft encore fujet à quelques exceptions, du moins apparentes : de fix couvées qu'on m'a apportées , quatre étoient en efiet fans litière, & les deux autres avoient fous elles un matelas très- mollet, compofé de feuilles, de mouffe, de laine , de plumes, &c. /7). Or, tout (y) Note communiquée par M. le marquis de Piolerc Ce " (4) W y avoit au fond de lun de ces nids Mis de deux litrons de moufle, des débris de hannetons, quelques yermifleaux échappés fans doute du bec des Huppess - ‘“a3r cela peut fe concilier, car if eft très- poflible que la huppe ne garniffe jamais fon nid de moufie ni d'autre chofe, mais qu'elle fafle quelquefois fa ponte dans des trous qui auront été occupés l’année précédenta par des pics, des torcois, des méfanges & autres oïfeaux qui Îes auront matelaflés , ‘chacun fuivant for initinct. On a dit, il y a long-temps, & lona beaucoup répété , que la huppe enduifoit fon nid des matières les plus infectes: 3 de la fente de loup, de renard, de cheval, de vackh \ esifortes d'animaux de vache, bref de toutes fortes d UX., fans excepter l’homme a); & cela, ajoute-t-on , dans l'intention de repouffer, par la mauvaife odeur, les ennemis de fa ‘de la mère ou de fes petits: les fix arbres où fe font trouvés Ces nids, font trois criottiers ,? deux ‘chênes & un poirier, les plus bas de ces nids étoient à trois ou quatre pieds de terre, Îles plus hauts à dix, Re (ah Voyez Salerne, Hifloire Nat, des Cifeaux ; Ornitholegie lralienne, Ÿ'e. À ft affez fingulier que les Anciens, qui regardoient la huppe comme une habitante des montagnes, des forêts, des déferts, luraient imputé d'employer à fon nid les excrémens de l'homme; c’eft encore ici n de ces faits particuligrs F v) L- JL 3 2 Hifloire Naturelle couvée /b); mais le fait n’eft pas plus vrai que l'intention, car la huppe n’a point lhabitude d’enduire l’orifice de fon nid comme fait la fittelle; d’un autre côté il eft très-vrai qu’un nid de huppe eft très-fale & très-infect, inconvénient néceflaire, & qui réfulte de la forme .même du nid, lequel a fouvent douze, quinze & jufqu'à dix-huit pouces de profondeur : lorfque les petits viennent * mal-à- propos généralifés : il 2 pu arriver qu’une huppe couveufe ait ramafté fur des immondices uelconques, les infectes qu’elle deftinoit à fes petits ; qu’elle fe foit falie en les ramaffant, & qu’elle ait faii fon nid : il n’en falloit pas davantage à des Obferva- teurs fuperficiels , pour conclure que c’étoit une habi- tude commune à toute l’efpèce. {5} On a dit auf que c'étoit afin de rompre les charmes qui pouvoient être jetés fur fa couvée; car la huppe pafloit pour être fort favante dans ce genre : elle connoiffoit toutes les herbes qui détruifent leffet des fafcinations, celles qui rendent la vue aux aveugles, eelles qui ouvrent les portes les mieux fermées, & l’on a voulu donner crédit à cette dernière fable, en y ajoutant une autre fable non moins abfurde. EÉlien saconte férieufement qu’un homme ayant bouché trois fois de fuite le nid d’une huppe, & ayant bien reconnu l’herbe dont elle fe fervit autant de fois pour l'ouvrir , il employa avec fuceës la même herbe pour charmer les ferrures des cofres forts. La mort même des Huppes. . 137 _ d’éclore & font encore foibles, ils ne peuvent jeter leur fente au dehors, ils reftent donc fort Iong-temps dans fleur ordure, & on ne peut guère les manier fans s’infecter les doigis /c) ; c’elt de-là fans doute qu’eft venu le proverbe , fale comme une huppe ; mais ce pro- verbe induiroit en erreur, fr l’on vouloit ——— ne fait qu’exalter {es vertus & Teur donner une nou- velle énergie; {on cœur, fon foie , fa cervelle, &cs mangés avec certaines formules myftérieufes, appli- qués, fufpendus fur différentes parties du corps, communiquent le don de Prophétie, guériflent Ia migraine , rétabliffent la mémoire, procurent le fommeil, donnent des fonges agréables ou terri- bles, &c. Autrefois elle pafloit en Angleterre pour un oifeau de mauvais augure ; encore aujourd'hui le peuple de Suéde regarde fon apparition comme un prélage de guerre. Les Anciens étoient mieux fondés, ce me femble, à croire que lorfqu’on l’en- tendoit chanter avant le temps où l’on avoit coutume de commencer la culture de la vigne , elle annonçoit de bonnes vendanges : en effet, ce chant prématuré fuppofoit un printemps doux, & par conféquent une année hätive, toujours favorabie à la vigne & à la qualité de fon fruit. {c) C’eft ce qu'éprouva Schwenckfeld étant encore enfant, & voulant tirer d’un chêne creux yne couvée de huppes qui y étoit établie, pag, > € pr. té d'u 134 Hifloire Naturelle en conclure que la huppe à de goût ou l'habitude de {a malpropreté : elle ne s'aperçoit point de [a mauvaife odeur tant qu'il s agit de donner à fes petits les foins qui leur {ont néceffaires ; dans toute autre circonftance, elle dément bien le pro- verbe; car celle dont j'ai parlé ci-deflus, non-feulement ne fit jamais d’ordure fur fa maîtrefie, ni fur les fauteuils, ni même au milieu de la chambre, mais elle fe retiroit toujours pour cela fur ce même ciel-de-lit où elle fe réfugioit lorfqu’elle étoit efflarée & l’on ne peut nier que l'endroit ne füt bien choifi, puifqu'il étoit tout-a-la fois le plus éloigné , le Jus caché & le moins acceffibie. La femelle pond depuis deux jufqu’à fept œufs /4), mais plus communément quatre ou cinq; ces œufs font grifatres, un peu moins gros que ceux. de perdrix , 7 {di M. Linnœus & les Auteurs de là Zoologie Brian ique ne parlent que de deux œufs; mais ce cas eft aufli rare, du moins dans nos contrées que geloi de fept œufs, Il peut le faire que dans Îes pays plus lepten:rionaux,, tels que la puéde | les huppes {oient moins fecondes, des Huppes. 435 & ils n'éclofent pas tous, à beaucoup près , au même terme, Car On m'a apporté une couvée de trois jeunes huppes prifes dans le même nid, qui différoient beau- coup entr’elles par la taille; dens la plus grande , les pennes de la queue fortoient de dix-huit lignes hors du tuyau, & dans la plus petite de fept lignes feulement, On a vu fouvent la mère porter à manger à-fes petits, mais je n’ai jamais entendu dire que le père en fit autant. Comme on ne voit guère ces oïifeaux en troupes, il eft naturel de penfer que la famille fe difperle dès que les jeunes font en état de voler : cela devient encore plus pro- bable s’il eft vrai, comme le difent les Auteurs de l’Ornithologie italienne, que chaque paire fafle deux ou trois pontes par an : les petits de la première couvée font en état de voler dès la fin de juin, C’eit à ce peu de faits & de conjec- tures que fe bornent les connoiflances que j'ai pu me procurer fur la ponte de la huppe & fur léducation de fe petits. “Le cri du male eft ho, bou, bou; c'eft fur-tout au printemps qu'il le fait 136 Hifloire Naturelle entendre, & on l'entend de très-loin /e); ceux qui ont écouté ces oïfeaux avec attention , prétendent avoir remarqué dans leur cri différentes inflexions , dif- férens accens appropriés aux différentes circonftances , tantôt un gémiflement fourd qui HOME la pluie prochaine, tantôt un cri plus aigu qui avertit de apparition d’un renard, &c. cela a quelque rapport avec les deux voix de la huppe apprivoifée dont j'ai parlé plas Baut; celle-ci avoit un goût marqué pour le Er des inftrumens; toutes Îles fois que fa maïtrefle jouoit du clavecin ou de la mandoline, elle venoïit fe pofer fur ces inftrumens ou le plus près poffible, & s’y tenoit autant de temps que fa maïtrefle continuoit de jouer. On prétend que cet oïfeau ne va ÿamais aux fontaines pour y boire, & {e) Ariftophane exprime ainfi le chant de ces oHfcaux , e0p0e, popopo pepoe, popoe, io, 10, 10, tt0» #o, io ; mais il me femble qu'il les fait un peu parler grec : De tous les noms qui leur ont été one, celui qui rend le mieux leur vrai chant, eft celui de boubou , fous lequel ïls font connus en Lorraine & dans quelques autres provinces de France. IloziÇer en Grec fignifie chanter comme une huppe, “. des Huppes. 137, que par cette raifon il fe prend rarement dans les piéges , fur-tout à l’abreuvoir : à la vérité la huppe qui fut tuée en An- gleterre, dans [a forêt d’ Epping ; avoit évité les piéges multipliés qu’on iui avoit tendus avant de Îa tirer, dans l’intention de lavoir vivante ; mais il n’eft pas moins vrai que la huppe apprivoifée que j'ai déjà citée plufieurs fois, avoit été prife au filet, & qu’elle buvoit de temps en temps en plongeant fon bec dans Peau d’un mouvement brufque, & fans le relever enfuite comme font plufieurs oïfeaux : apparemment que celui-ci a la faculté de faire monter la boïflon dans fon gofier , par une efpèce de fuccion. Au refte, les huppes confervent ce mouvement brufque du bec lorfqu’il ne s’agit ni de boire ni de manger; cette habitude vient, fans doute, de celle qu’elles ont dans Pétat fauvage de faifir les infectes, de piquer les bourgeons, d’enfoncer leur bec dans la vafe & dans les fourmillières pour y chercher les vers, les œufs de fourmis & peut-être la feule humidité de la terre. Autant elles font difficiles à prendre dans les piéges, 138 Aifiore Naturelle autant elles font faciles à tirer, car elles fe laiflent- approcher de fort près /f}, & leur vol quoique finueux & fautillant, eft peu rapide, & ne préfente aux chaf- feurs, ou fi l’on veut aux tireurs, que très-peu de difficultés : elles battent des aiies en partant, comme le vanneau lg)» & polées à terre elles marchent d’un mou- veinent uniforme comie les poules, Eiles quittent nos pays feptentrionaux fur la fin de l'été ou au commencement de l’automne, & n'attendent jamais les grands froids; mais quoiqu’en général elles foïent des oifeaux de paflage dans {f} Ceux qui ‘ont voulu juger de ce qu'était la iuppe, par ce qu'elle devoit être d’après la mitho- Jogie, nont pas manqué de dire qu'elle étoït très- fauvage , qu'elle ne s’enfonçoit dans la profondeur des forêts, qu'elle ne gagnoit la cime des mon- tagres, &c. que pour fuir les hommes. Au refte, des chaffeurs m'ont affuré que cet oifeau fe laiffoit un peu moins approcher fur l'arrière-faifon, fans doute parce qu'il a un peu plus d'expérience. [g) C'eft fans doute à caufe de cette conformité dans fa façon de voler, jointe à la belle touffe de piumes dont la tête du vanneau eft ornée, qu’on a donné à celui-ci & qu’on lui donne encore en Angleterre, le nom de #uype ; ce {ont d’ailleurs des oifeaux de même taille, | des Hiuppes. 139 notre Europe, ïl eft poñlible qu’en certaines circonflances il y en foit refté quelques-unes ; par exemple, celles qui fe feront trouvé bleflées au moment du départ, ou manees où trop jeunes, ex un mot, “op. foibles pour entreprendre un voyage € de long cours, ou celles qui auront été retenues par quelque obftacie étranger : ces huppes reftées en arrière fe feront arrangées dans les mêmes trous qui leur avoient fervi de nid, elles y auront paflé l'hiver à demi engourdies, vivant de peu & pouvant à peine refaire les plumes que fa mue leur avoit fait perdre : quelques chafleurs en auront trouvé dans cet état, & de-ià on aura pris occafion de dire que toutes Îles Php pañoient l'hiver dans les arbres creux, engourdies & dépouiilées de leurs plumes Hu), comme on l'a dit des cou- cous, & avec aëfis peu de fondement. Selon quelques-uns la huppe étoit chez les Égyptiens l'emblème de la piété I (h} Albertus apud Cefaerti, Schwenckfeld , Avlariant , Sie, dre, C'eft par cette raifon, Le | G. Agricola, auw’on les voit au Liane à prelque toutes ‘déplumées. 140 Hifloire Naturelle filiale : les jeunes prenoïent foin, dit-on, de leurs père & mère devenus caduques, ils les réchauffoient fous leurs ailes, ils leur aidoïent dans Îe cas d’une mue labo- rieufe à quitter leurs vieilles plumes, ils {ouffloient fur leurs yeux malades & y appliquoiïent des herbes falutaires; en un mot, ils leur rendoient tous les fervices qu'ils en avoient reçus dans leur bas-àgee : on a dit quelque chofe de pareï de la cigogne ; hé que n’en peut-on dire autant de toutes les efpèces d'animaux ! La huppe ne vit que trois ans, fuivant Olina, mais cela doit s'entendre de Ia huppe domeftique , dont nous abrégeons la vie, faute de pouvoir fui donner ia nourriture la plus convenable, & dont il nous eft facile de compter les jours, puifque nous l’avons fans cefle fous les yeux : il ne feroit pas aufli aifé de dé- terminer la vie moyenne de [a huppe fauvage & libre, & d’autant moins aifé, qu’elle eft oifeau de paflage. Comme eile a beaucoup de plumes, elle paroït plus grofle qu’elle n’eft en effet; fa taille approche de celle d’une grive, & fon poids eft de deux onces . . des Huppes. IAT : & demie à trois ou quatre onces, plus ou moins , fuivant qu’elle a plus ou moins de graifle /i). Sa huppe eft Iongitudinale, compofée de deux rangs de plumes égaux & paral- lèles entr'eux ; les plumes du milieu de chaque rang font les plus longues, en forte qu’elles forment, étant relevées, une huppe arrondie en demi-cercle /k), d'environ deux pouces & demi de hau- teur; toutes ces plumes font roufles , terminées de noir ; celles du milieu & Îles fuivantes en arrière ont du blanc entre ces deux couleurs ; il y a outre cela fix ou huit plumes encore plus en arrière, appartenant toujours à la huppe , lef- quelles font entièrement roufles & les plus courtes de toutes. Le refte de la tète & toute la partie antérieure de l’oifeau font d’un gris tirant tahtôt au vineux, tantôt au rouflatre ; {/:) « Aveques toute fa plume, dit Belon, fait bien monftre d’un pigeon, maïs fa charnure « n’appert guères plus groffe qu’un eftourneau. » (4) Avis criflä vifenda plicatii, contrahens eam Jubrigenfque per longitudinem capitis, Plin, Kb, X, Cap. 292. | 142 ifloire Naturelle le dos eft gris dans fa partie antérieure, rayé tranfverfalement dans fa partie pofté- rieure de blanc-faie, fur un fond rem- bruni; il y a une plaque bfanche fur le croupion ; les couvertures fupérieures de la queue font noirâtres ; Je ventre & le refte du deflous du corps d’un blanc roux : les ailes & Îa queue noires rayées e blanc ; Îe fond des plumes ardoifé. De toutes ces différentes couleurs, ainfi répandues fur Îe plumage, ïl réfulte une efpèce de deffin régulier, d’un fort bon effet lorfque loifeau redrefle fa huppe, étend fes aïles, relève & épanouit fa queue, ce qui lui arrive fouvent; ja partie des ailes la plus voifne du dos pré- fente alors de part & d’autre une rayure tranfverfale noire & blanche, à peu-près perpendiculaire à l’axe du corps; Ia plus haute de ces rayes a une teinte rouflatre, & s’unit à un fer-à-cheval de même couleur qui fe deffine fur le dos, & dont la convexité s'approche de la plaque blanche du croupion; la plus baffle qui borde l'aile dans [a moitié de fa circon- férence, va rejoindre une autre bande blanche plus large qui traverfe cette des Huppes. 142 même aile à deux doiots de fa pointe, & parallèlement à l'axe du corps; cette dernière raye blanche répond auflr à un croiflant / /) de même couleur qui tra- verfe la queue à pareïlle diftance de fon extrémité , & forme avec elle le cadre du tableau : enfin, qu’on fe repréfente l’enfemble de ce joli tableau couronné par une huppe élevée , de couleur d’or . & bordée de noir, & lon aura du plu- mage de cet oifeau une idée beaucoup plus claire & plus jufte que celle qu’on voudroit en donner en décrivant fépa- - rément chaque plume, & chaque barbe y 7% L en — de chaque plume. Toutes les bandes blanches qui pa- roïflent fur la face fupérieure de l’aïle, paroïflent auflr à la face inférieure, & préfentent le même coup-d’œil lorfque l’oifeau vole & qu’on le voit par-deflous, excepté que le blanc eft plus pur, moins terni , moins mêlé de rouffitre, (1) Lorfque la queue eft entièrement épanouie, ce croïflant fe change en une bande toute droite, parce que fa convexité eft tournée du côté du corps, & qu'il va toujours s'ouvrant de plus en pius à mefure que les pennes deviennent plus divergentes. 544 Hifioire Naturelle J'ai vu une femelle , bien reconnue femelle par la difle“tion, qui avoit toutes ces mêmes couleurs & tout aufli déci- dées, peut-être étoit-elle un peu vieille; ce qu'il y a de fur, c’eft qu’elle n’étoit pas plus grofle que le mâle, quoiqu’en difent les Auteurs de l’Ornithologie italienne. Longueur totale, onze pouces en- viron ; bec, deux pouces un quart (plus ou moins, felon que loifeau eft plus ou moins vieux ), légérementarqué; la pointe du bec fupérieur dépafle un peu celle du bec inférieur, lune & autre font aflez moufles ; narines oblongues & peu re- couvertes ; langue très-courte, prefque _ perdue ie le gofier, & formant une efpèce de triangle équilatéral , dont les côtés n’ont pas trois lignes de longueur; ouvertures des oreilles ,.à cinq lignes de l'angle de l’ouverture di bec & dans le même alignement ; tarfe, dix lignes ; doigt du milieu uni au doigt extérieur par fa première phalange; ongle pofté- rieur Île plus long & le plus droit, fur- tout dans les vieux ; vol, dix-fept pouces & plus; queue, près dé quatre pouces, compofée Fi VZ pag. TA | ( ( y r!}, | } (/ 7 7 , 1} f | | | f (W UN ) 1) | UN = SES == ÈS = 1 1) ( I 0) AN ) 1 ! AO ji | | W 4 PE RN LA HUPPE . GES. 11 H#upes , i — ) cônipofée de dix pennes égales {& non de douze comme dit Belon), dépañie de vingt lignes fes ailes compolées de dix-neuf pennes, dont la premiere eft [a plus courte, & la dix-neuvième la plus longue. | ‘Tube inteftinal du géfier à Panus, de douze à dix-huit pouces ; géfier muf- culeux , doublé d’une membrane fans adhérence qui envoyoit un prolonge- - ment en forme de douille dans le duo- 9 » denum; grand axe du géfier, de neuf à quatorze lignes; petit axe, de fept à douze lignes; ces parties ont plus de volume, dans les jeunes que dans les vieux; tous ont une véficule du fiel, & feulement de très-légers veftiges de cœcum : à l'angle de la bifurcation de [4 trachée artère, deux petits trous recou- verts d’une membrane très-fine; les deux branches de cette même trachée artère, formées par-derrière d’une membrane femblable, & par-devant d’anneaux car- tilagineux de forme femi-circulaire ; le muicle releveur de la huppe eft fitué entre le fommet de la tête & la bafe du bec; lortqu'il eff tiré en arrière, la huppe . Offaux, Tome XIL, G | / 146 Hifloire Naturelle fe relève , & lorfqu'il eft tiré du côté dti bec, elle s’abaifie. Dans une femelle que j'ai ouverte Je $ juin, ïl y avoit de; œufs de diffé- rentes grofleurs, le plus gros avoit une ligne de diametre. VARIÉTÉS DE LA HUPPE. hr: Anciens difoient que cet oifeau étoit fujet à changer de couleur d’une faifon à l’autre, cela dépend fans doute, de la mue, car des plumes nouvelles doivent être un peu différentes des vieilles qui font prêtes à fe détacher, & la diffé- rence doit être plus fenfible dans cer- taines efpèces que dans d’autres : au furplus , des perfonnes qui ont élevé des huppes, ne fe font pas aperçues de ce changement de couleur. Belon avance qu'il en a connu deux efpèces, fans indiquer les attributs qui les diftinguent , f ce n’eft peut-être ce moult beau collier mi-parti de noir 7 de tanné, dont il dit en général que /a huppe D, pe) N L ee des Huppes, 147 a le cou entourné, & qui manque à l'efpèce que nous connoiffons. M. Commerfon & Sonnerat ont _fapporté une huppe du cap de Bonne- efpérance, fort reflemblante à à a nôtre, & que le voyageur Kolbe avoit reconnue long-temps auparavant dans les environs de ce Cap (in) : elle a en gros le même plumage, la même forme, le même cri, les mêmes allures, & fe TETE des mêmes chofes ; mais en y regardant de plus près, on s'aperçoit qu'elle a la taille un peu plus petite, les pieds: plus alongés, le bec plus court à proportion, Fetes plus bafle, qu’il n’y a aucun veftige de blanc dE les plumes qui compofent cette aigrette ; & en général un peu moins de variété dans le plumage. Un autre individu rapporté du même pays, avoit le haut du dos d’un brun aflez foncé, & le ventre varié de blanc & de brun; c’étoit fans doute un jeune, car il étoit plus petit que les autres, & ik _ayoit le bec de cinq lignes plus court. {m) Voyez Defcription du Cap, teme 1, page r s 23 Et 148 ÆHifloire Naturelle, dr. Enfin, M. le marquis Gerini a vu à Florence, & revu dans les Alpes , près de la ville de Rorita, une très-belle. variété, dont laigrette étoit bordée de bleu célefte /n). (x) Voyez lOrnithologie italienne , à l'endroit gité dans la nomenclature, | OISEAU ÉTRANGER À: Qui a rapport à la HUPPE. = ET MRTEN < x REA + INOIRE £T BLANCHE. L' DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE. (4) PA offeau diffère de notre huppe & de fes variétés, par fa grofleur ; par fon bec plus court & plus pointu; par fa huppe , dont les plumes font un peu moins hautes à proportion, d'ailleurs effilées à peu-près comme celles du coucou huppé de Madagafcar; par Île * Vayez les planches enluminées, #.° 9 7, où cet oïlfeau elt reprélenté fous le nom de ffsppe du cap de Bonne-efpérance, | _. (a] L'oïfeau de Madagafrar que Flacourt nomme tivouch, paroït avo'r du rapport avec celui-ci : fa tête eft ornée d'une belle huppe, & fon plumage n’eit que de deux couleurs, noir & gris ; on peut {uppofer que c'eft du oris-clair, | | G ii 150 Hifloire Naturelle nombre des pennes de fa queue, car elle en a douze : par la forme de fa langue qui eft affez longue, & dont l'extrémité eft divifée en plufieurs filets; enfin, par les couleurs de fon plumage. If a la huppe, la gorge & tout le deflous du corps blancs fans tache; le deflus du corps, depuis la huppe! exclufrvément jufqu'au bout de la queue , d’un brun dont les teintes varient & {ont beaucoup moins foncées fur les parties antérieures ; une tache blanche fur l'aile; l'iris d’un brun bleuâtre ; le bec, les pieds & méme les ongles jaunâtres. 2 Pa oifeau fe tient dans les grands bois e Madagafcar, de l'île Bourbon & du cap de Bonne-efpétance ;: on a trouvé dans fon eftomac, des graines, des baies de pfeudoburus : {on poids eft de quatre onces, mais il doit varier beaucoup & être plus confrdérable aux mois de juin ! & de juillet, temps où cet oifeau eft fort gras, 4 Longueur totale, feize pouces; bec, # vingt lignes , très-pointu , le fupérieur | ayant les bords échancrés près de la pointe & larête fort obtufe, plus long des Oifeanx étrangers. ‘151 que l’inférieur , celui-ci tout aufli large ; dans le palais , qui eft fort uni d’ailleurs, de. petites tubérofités dont le nombre varie ; narines comme notre huppe; Îles pieds auffi , excepté que l’ongle polté- rieur , qui eft le plus grand de tous, eft très-crochu; vol, dix-huit pouces ; queue, quatre pouces dix lignes, com- pofée de pennes à peu-près égales, cependant Îles deux intermédiaires un peu plus courtes ; dépaffe d'environ deux pouces & demi les ailes qui font com- pofées de dix-huit pennes,. \} | Gi LE PROMERUPE. (t) | Loc TTE efpèce vient naturellement prendre fa place entre les huppes & les Phonerens , puifqu’elle porte lur la tête une toufe de longues plumes couchées en arrière & qui paroiffent capables de former en fe relevant une aigrette peu différente de celle de notre huppe; or en différât-elle un peu, toujours {eroit-il {a) Avis para ife re crijiata, ortertals, rariffimaise Seba, tom, 1, pag. 48, pl XXX, fig, fs Upupa manucodiata, Kisin, Ordo av, pag. 110, Le] LD: cl 5 q Promerops cri, fatus, Juperné diluté fpadicens, inferné dilute cinereus : cr fee capite À collo migris; rectricibus \ difuté fpadiceis , dinis tsermeais bongif (ET RER Promerops huppé des tie Brifer , tome IA, page 4 62 Dans la méthode de cet Rabïie Crnitho- logifie , le genre des promerops ne difière de celui de | ja hu ppe que dass: que ceux-B n'ont point de ! huppe fe la tete Upupa RAI duabus longiffimis. ... Linoæus, Sy Nar, ed. XIII, pag. 184, Sp. 3. M. le vicomte de Querhoent nous a communiqué une notice fur le male de ceite efpèce. ES DT OMR CT we : du, Promerupe. a 53 vrai que par ce feul caractère, cet oifeau fe rapproche de notre huppe plus que tous des autres promerops ; mais d'un autre côté il fe rapproche de ceux-ci & s'éloigne de ‘la huppé par lexceflive longueur de fa queue. | Seba nous aflure que cet oifeau vient de la partie orientale de notre continent, & qu'il eft très-rare ; il a la gorge, le ‘cou, la tête & la belle & grofie huppe dont fa tête eft furmontée, d’un beau noir ; les ailes & la queue d’un rouge _“baï-clair ; le ventre cendré-clair ; le bec & les pieds de couleur plombée; fa grof- feur eft à peu-près celle d’un étourneau. Longueur totale, dix-neuf pouces ; bec, treize lignes, un peu arqué, très- aigu ; tarfe, environ neuf lignes; ailes courtes ; queue, quatorze pouces un «quart; compolée de pennes fort inépales ; les deux intermédiaires dépañlent les laté- ‘rales de plus de onze pouces, & les ailes de plus de treize. é LE PROMEROPS À AILÉS BLEUES, (b}. Ce Promerops fe plait fur Îles hautes montagnes ; il fe nourit de chenilles, (b} Avis ani Mexicana, cauda lngiffima. Seba , Thefaur. tom. 1, pag. 73, planche XLV, fig. 3. Nota. Que ce nom d’anf, eft appliqué par les Bra- filiens au bout de petun ; refte à favoir fur quelle autorité fe fonde Seba pour lappliquer à notre pro- merops à ailes bleues : cela eft d'autant plus fufpect, que Seba renvoie à l’ouvrage de Nieremberg, 7, , chap, 44; & qu'il ‘agit, à Fendroit cité, d'une efpèce de canard à bec pointu : or, Seba s'étant # groffièrement trompé fur l'efpèce, n’eft-il pas:à craindre qu'il ne fe foit aufli trompé fur le climat, & ne pourtoit-on pas douter que ce promerops füt vraiment du Mexique ! Falcinellus Mexicanus, Klein , Ordo avi, pag, 107, J1Ï, 4. M. Moebring en fait une eurruca, Av, gener pag 37, Gen. 18. | Promerops obfcuré grifens , colore thalaffino 7 prpureo yubenre varians , venire diluté flavo ; remigibus majoribus diluté cæruleis ; recfricibus grileo-nigricantibus , faturaré wiridi 7 purpureo mixtis; quatuor intermediis longif- fimis...... Le promerops du Mexique. Brifre , tome II, page 463. du Promerops. 155 de mouches, de fcarabées & autres infectes. La couleur dominante fur Îa partie fupérieure du corps eft un gris- obfcur ; changeant en aigue-marine & en rouge-pourpré ; la queue eft de la même couleur, mais d’une teinte plus foncée, & jette des reflets dorés d’un très-bel effet; les pennes des ailes font d’un bleu clair -& brillant; le ventre jaune- clair; les yeux furmontés d’une tache de même couleur ; le bec noiratre, bordé de ; jaune : cet ooau eft de la taille d’une grive. .…. Longueur totale, dix-huit pouces trois quarts ; bec, vingt lignes » Un peu arqué ; tarfe, huit lignes & demie ; ailes courtes ; queue, douze pouces un quart, com- pofée de pennes fort inégales, les quatre intermédiaires beaucoup plus longues que les latérales ; dépaie les ailes de onze pouces. * LE PROMEROPS BRUN - À VENTRE TACHETÉ, (6). C E T oifeau a en effet le ventre tacheté de brun fur un fond blanchître, & la poitrine fur un fond orangé-brun; la gorge blanc-fale , accompagnée de x _ à * Voyez les planc es enluminées, ».” 677, où cet oifeau eft reprélenté fous le nom de Pyomerops du cap de Bonne efpérance. (e) Promerops fuperné fufcus, inferné albus ; pettore yufefcente ; uropygio À tecbricibus caude fuper oribus virid! olivaceis, inferioribus luteis, recfriclus fufis, fex intermedits longiffimis . . .. Le promerops. Eriffon , tome I, pag. 461. > Upupa rer'cibus [ex intermediis longiffimis. ...4 Linnæus, Syf. Nar. ea. XIIT, pag. 184, Sp. 2. J'ignore la raïfon pourquoi M Linnæus a donné le nom de huppe à ce promerops , qui n’a la tête ornée d'aucune huppe. An merops fufcus , ani regione flavä , caudä ex incano nigricante , longiffimä. Koelreuter, Nov, Comment, Petropol, anni 1 765$, pag 429! Ne feroit-ce point un jeune dont Île plumage ne feroit pas encore formé, & dont la queue n’auroif pas encore pris toute {4 longueur ! du Promerops brun. ‘157 chaque côté d’une ligne brune qui part . de l'ouverture du bec, pafle fous l’œil & defcend fur le cou ; ie fommet de ia tête brun, varié de gris-rouffâtre ; le croupion & les couvertures fupérieures de la queue vert-d’olive; le refte du deflus du corps, compris les pennes de la queue & des aïles brun; les flancs tachetés de brun; les jambes brunes; : les coûüvertures inférieures de Îa queue d’un beau jaune ; le bec & Îles pieds noirs. | L° FAQ de nos planches enlu- minées, n° 627, paroit être le mäle parce cuil " KA tacheté, & que les couleurs font plus tranchées; il a fur les ailes une raie grile très-étroite, formée par une fuite de petites taches de cette couleur qui terminent Îles couvertures fupérieures. L’individu décrit par M. Briflon , n’a point cette raie, fes couleurs font plus foibles, & il eft moins tacheté fous le corps : je crois que c’eft la femelle ; _ elle eft plus petite d’un dix - huitième que :on mâle, & n'eft guère plus groffe qu'une alouette, #58 ÆHiflore Naturelle, dre, Longueur totale du mâle, dix- huit : pouces; bec, feize lignes; tarfe, dix lignes deux tiers; ailes courtes; vol, treize pouces; queue, treize pouces com- pofée de douze pennes, dont les fix intermédiaires font beaucoup plus longues que les fix latérales, celles-ci étagées ; dépañle les ailes de onze pouces. om. X2L, PL VIL pag 158, == | Ve C2 . me Yi: r / De re del. 5 ; è MR, peuve Lerrdcie Ne. LH PROMEROPS À VENTRE RAYH. * LE PROMEROPS BRUN À VENTRE RAYÉ. (d) Ex oifeau fe trouve à la nouvelle Guinée, d’où ïil a été apporté par M. Sonnerat : le male a la gorge, Île cou & la tête d’un beau noir, animé fur la tête par des reflets d’acier poli; tout le deflus du cerps brun avec une teinte de vert-foncé fur le cou, le dos & les ailes; la queue d’un brun plus uniforme & plus clair, excepté la der- nière des pennes latérales qui a le côté intérieur noir : la poitrine & tout le deffous du corps rayé tranfverfalement de noir & de blanc; l'iris & les pieds Moirs. | J'ai vu un individu qui avoit une * Voyez les planches enluminées, »,° 6: 8, où cet oifeau eft répréfenté fous Îe nom de Promerops de la nouvelle Guinée, (4) Voyez le Voyage à la nouvelle Guinée de M, Sonnerat, page 1 64 fr60o Hiffoire Naturelle, rc. teinte de roux fur la tête comme dans la flgure enluminée. La femelle a la gorge, bas. cou & la tête du même brun que Île deffus du corps & fans aucun reflet; dans le refte elle reflemble à fon mâle. Longueur totale, vingt-deux pouces; bec , deux pouces & demi, étroit, arrondi , fort arqué ; queue , treize pouces , compofée de douze pennes étagées , fort inégales entre elles, les plus courtes ont quatre pouces, les plus longues dépaflent les ailes de neuf pouces, *LEGRAND PROMEROPS À PAREMENS FRISÉS. () E. E $ paremens frifés qui font en même temps la parure & le caractère de cette élpeèce /f/, confiftent en deux gros bouquets de plumes frifées, veloutées, peintes des plus belles couleurs qu’eile a de chaque côté du corps & qui fui donnent un air tout-à-fait diflingué : ces bouquets de plumes font compofés des longues couvertures des ailes au nombre * Voyez les p'anches enlumir ées, 7° 639, où cet oïfeau eft repréfenté fous le nom de grand promerons de la nouvelle Guinée. - se) Voyage à la nouvelle Guüuée, page 166, Le nom de guare ailes qui a été donné par des Voyageurs à un oifeau de proie d'Afrique, pourroit très-bicn convenir au promerops dont il s'agit ici. {f) Le fifilet décrit ci- devant, tome V1, a auffi des efpèces de paremens, mais ils n'ont point la même forme, ni ne font compofés des mêmes plumes, & ceux du manucode noir, dit le fuperbe, font dirigés en fens contraire, 162 Hiffoire Narurelle de neuf, lefquelles fe relèvent en fe courbant fur feur côté fupérieur, dont les barbes font fort courtes, & étalent avec d'autant plus d'avantage les longues barbes du côté oppofé, qui devient alors le côté convexe; Îles couvertures moyennes des aïles, au nombre de quinze, & même quelques - unes des {capulaires, participent à cette fingulière configuration, fe relèvent de même en éventail, & de plus font ornées à leur extrémité d’une bordure d’un vert-bril- lant, changeant en bieu & violet, d’où réfulte fur Îes ailes une forte de guir- lande qui va s’élargiflant un peu en remontant vers le dos. Autre fingularité, fous ces plumes frifées naïflent de chaque côté douze ou quinze longues plumes, dont les plus voifines du dos font dé- compofées, & qui toutes ont les mêmes reflets jouant entre le vert & le bleu; la tête & Île ventre {ont d’un beau vert changeant, mais d’un éclat moins vif que la guirlande du paremernit. Dans tout le refte du plumage Îa couleur dominante eft un noir luitré, enrichi de reflets bleus & violets, & des Promerops, : 163 toutes les plumes, dit M. Sonnerat, ont le moelleux du velours, non-feulement à l’œil, mais au toucher : il ajoute que le corps de cet oïifeau, quoique d’une forme alongée, paroït court & excefli- vement petit, en comparaifon de fa très- longue queue; le bec & Îles pieds font noirs. M. Sonnerat a rapporté ce pro- merops de {a nouvelle Guinée. Longueur totale, trois pieds & demi (quatre faivane M: Sonnerat }; bec, prés de trois pouces ; ailes courtes ; queue, vingt-fix à vingt-fept pouces ; compofés de douze pennes étagées, larges & pointues, les plus courtes ont fix à fept pouces, les plus longues dé- pallent les ailes d'environ vingt pouces. 164 Hifloire Naturelle LE PROMEROPS ORANCÉ. {g) É: À couleur orangée règne fur Ie plu- mage de cet oileau, & prend difléréntes teintes en difiérens endroits ; uné teinte dorée fur la gorge, le cou, la tête & fe bec; une teinte rougeâtre fur {es pennes de la queue & les grandes pennes des ailes ; enfin, une teinte jaune fur tout le relte ; la bafe du bec eit entourée de. petites plumes rouges. “lel eft, à mon avis, ie mâle de cette efpèce, qui eft à péu-près de la taille de l’étourneau ; je regarde comme fa femelle (g) Avis paradifiaca Americana elegantiffimes Seba , tom, Z, pag, 102, pl, LXVI, fig. 3, Promerops flavo-aurantius, capite & colio aurets ; remigibus majorièus à reétricibus ex aurantio ad ru- brum vergentibus. ...... Promerops des Earbades, Ë P Brifon , tome II, page 466, | Rhyndace, Mocbring , Avium genera, pag, 373 Gen. 19. | des Promerops. - 1 6 $ 4e cochitotoil de Fernandez /h), qui eft de même taille, du même continent, & dont le plumage ne diffère guère de celui du promerops orangé , que comme dans beaucoup d’efpèces le plumage du mâle diffère de celui de la femelle. Ce cochitototl a la gorge, le cou, la tête & les ailes variées, fans aucune régu- larité, de cendré & de noir; tout le refte de fon plumage eft jaune; l'iris d'un jaune-pale; le bec noir, grèle > arqué, très-pointu , & les pieds cendrés ; il vit de graines & d’infectes, & fe trouve dans les contrées les plus chaudes du Mexique, où il n’elt recherché ni pour la beauté de fon chant, ni pour la bonté de fa chair. Le promerops orangé, que Je regarde comme le mâle de cette efpèce, _ fe trouve au nord de la Guyane, dans les petites ïles que forme la rivière (h) Cochirototl feu avis florida, Fernandez, Nov, Hifpan. pag. 46, cap. LXI. — Ray, Syropf. ar, pag. 168, Sp. 20. Promerops luteus ; capite, collo # alis promifeuê cinereis ac nigris ; rectricibus luteis. . .. , Promerops jaune du Mexique, £rifou, tome ÎT, page 467, 166 Hifloire Naturelle Berbice à fon embouchure /i), au nord de la Guyane. Longueur totale de ce mâle, environ neuf pouces & demi; bec, treize lignes; tarfe , dix; queue, pres de quatre pouces, compofée de pennes égales; dépaile les ailes d'environ un pouce. (t) Seba dit 7x infulis Barbicenfibus , qui {e tra- duit mi:ux, ce me femble, par iles de la Berbice , que par îles Barbades, + des Promerops. 167 * LE FOURNIER. (}) C'ssr ainfi que M. Commerfon a nommé cet oïfeau d'Amérique, qui fait la nuance de paflage entre la famille des promerops & celle des guépiers ; il dif- fère des promerops en ce qu'il a les doigts plus longs & la queue plus courte; il diffère des guépiers en ce qu'il n’a pas comme eux le doigt extérieur joint & comme foudé à celui du milieu dans prefque toute fa longueur : on le trouve à Buenos-ayres. Le roux eft la couleur dominante de fon plumage , plus foncée fur les parties fupérieures , beaucoup plus claire & tirant au jaune-pâle fur les parties infé- rieures ; les pennes de l'aile font brunes, avec quelques teintes de roux plus ou moins fortes fur feur bord extérieur. 4 Voyez les planches enluminées 7,° 399 Où cet oïfeau eft repréfenté fous le nom de fournier de Buenos-ayres. : { 4) Turdus fubus de Commerfon, 168 Hifloire Naturelle Longueur totale, huit pouces & demi; bec, douze à treize lignes; tarfe, feize dignes ; ongle poftérieur le plus fort de tous; queue , un peu moins de trois pouces; dépañle les ailes d'environ un pouce. ; LE POLOCHION. des. Promerops. 169 LE POLOCHION. (1) J': Left le nom & le cri habituel de _ cét oïifeau des Moluques; if le répète fans cefle, étant perché fur les plus hautes branches des arbres, & par le fens u’a ce mot dans la langue Moluquoife, il femble inviter tous les êtres fenfibles à l'amour & à la volupté. Je le place encore _ entre Îles promérops & les guépiers , _ parce que je lui trouve le bec de ceux-ci & les pieds de ceux-là. | : Le polochion 2 tout le plumage oris, mais d’un gris plus foncé fur les -parties füpérieures, & plus clair fur les infé- rieures ; les joues noires ; le bec noirâtre; les yeux environnés d’une peau nue ; le derrière de la tête varié de blanc : les plumes du toupet font fur le front {1} €e mot, en fangue des Moluques ,. fignifie baifons-nous ; & en coniéquence. M. Commerfon propole de nommer cet oïleau Philemon où Philedon ou deofculator, c'eft-a-dire, baifeur ; H me paroït plus convenable de luf conferver le nom fous lequel il eft connu.aux iles Moluques, d'autant plus qu'il ex+ prime fon ‘cri. Oifeaux, Tome XIL. H 170 _ Hifloire Naturelle un angle rentrant, & Îes plumes de fa naiflance de la gorge fe terminent par une efpèce de foie: lindividu qu’a décrit M. Commerfon , venoit de l'ile de Bouro, lune des Moluques founrifes aux Hollandois; il pefoit cinq onces, & avoit à peu-près [a taille du coucou. Longueur totale, quatorze pouces; bec, très-pointu , long de deux pouces, large a fa bafe .de cinq lignes , a fon milieu de deux lignes, épais à fa bafe de fept lignes, au milieu de trois lignes & demie , ayant fes bords échancrés près de la pointe; narines ovales, à jour, recouvertes d’une membrane par-derrière, dituées plus près du milieu du bec que de {a bafe ; langue égale au bec , terminée par un pinceau “de poil; le doigt du milieu uni par fa bafe avec le doigt extérieur ; le pof térieur le plus fort de tous; vol, de ue pouces; queue, cinq pouces Hi Vers à compofée de douze pennes égales, à cela prés que la paire extérieure eft un peu plus courte que les autres; dépafle de trois pouces les ailes compolées, de dix-huit pennes ; la plus extérieure une fois plus courte que les trois fuivantes qui font les plus longues de toutes, des Promierops, TX LE MEROPS ROUGE ET BLEU. {m”) S EBÀ, à qui nous devons la connoil- fance de cet oïfeau, paroît avoir été ébloui de fon plumage, & avec raifon, car la couleur du rubis brille fur fa tête, fa gorge & tout le deffous du corps; elle fe remontre fur les couvertures fupé- rieures des ailes, mais fous une nuance plus foncée; un bleu clair & brillant règne fur les pennes de ces mêmes ailes & fur celles de la queue; l’éclat de ces belles couleurs eft relevé par le con- trafte des teintes plus fombres, & des (m) Pica Braflienfis amaniffimis colorilus, Seba, Thefaurus, tom. Î, pag. 102, pl: LXVL, fig. r. Arde adfinis, Moehring, Avium genera, Gen. 10 $s pag. O1. s Apiafler Juperné fufco à nigro varius, infernë fplendidé ruber ; capite rubro ; tectrictbus alarum infe- rioribus diluté luters ; reinigibus rectricibufque dilutë cæruleis. ,.. Guépier du Brefil, Brifon, tome IV, page $40. | à H if ; 72 Fifloire Natarelle efpaces variés de noir & de blanc diftri- bués à propos fur la partie fupérieure ; le bec & les pieds font jaunes, & les ailes font doublées de la même couleur ; les plumes rouges du deflous du corps ont quelque chole de foyeux, & font aufli douces au toucher que brillante à l’œil. _ Cet oïleau eft du Brefil, {1 l’on en croit 5eba, que lon ne doit preique jamais croire {ur cette matière. Î] eit à peu-près de la taille de notre guépier ; il en a ies pieds courts, mais je ne vois rien dans la de icription , ni dans la figure, qui indique la même difpofition de doigts; d’ailleurs fon bec a plus de rapport avec celui des promerops, c’eit pourquoi je le range dans la clafie intermédiaire. * LE GUÉPIER (y e ET oifeau mange non-feulement Îes guépes qui lui ont donné fon nom Fran- cois, & les abeïlles qui lui ont donné fon nom Latin, Anglois, &c. mais il mange * Moyez les planches enluminées, #.° 9; #, (a) MéeoŸ , Baotis merops. Ariftote, Hif. SH al) Hb. VI, cap, 1; & lib. IX, cap. xH1. — Ékien, Mar, animal lib, }, can XLFXS lib VIF, cap. vi, & lib. XT, cap. xxx, ne” Merops, Mine, Hifl, Nat, lib. X, cap. XXXIIT, - — Belon, Nat, des Oif. page 225, chap. Xxvn1 ; n'eft plus appelé mereps en Crète, maïs melffo-phagos: en Latin , apiaf{er ; en François guépier, quoiqu'il ne foit pas le feul oifeau qui mange des guépes, & que Les méfanges & plufieurs autres infectivores en faffent auffi un grand dégat. Belon nous apprend que ce nom de guépier exiftoit déjà, & que n'ayant pu découvrir à quel oïfeau il appartenoit, ïl l’avoit appliqué à celui-ci. Voyez les obfervations du même: Belon, fol 10, verfo; à fol 63 , verfo. En Grec, Aspod, quilufdam, bAwpgs Menos ique, formé de Meaoropayos. — Avis apiaftra Servit; apialler, mufcicapa & marochos Albert; alkemus, akevius rafis ; en Ital. dardo , daydaro , barbaro, gaulo , tevolo, lupo dell'api ; ke H ii x74 Æäfloire Naturelle auffi les bourdons , les cigales, les cou- _ fins, les mougçhes & autres infectes qu'il attrape en volant, ainfi que font les hiron- en Sicile, piccia ferre ( bec de fer); en Efpagnol, aeiuruco ; en Allemand, #mbenwolf, imbenfraff, Gefner, Aves, page :509. Quelques-uns Îui ont donné mai-ä-propos le nom de Aririrz, qui eft celui du torcol. * Aldrovande, Ornithel, tom. TL, pag. 871 ; à Bo-. logne , dardano ; en Efpagnol, furuco ; en Latin, vefparias . — Jonfion , Aves, pag. 81. — Charleton, Exerci. pag. 94, Sp. 9 ; en An- glois, Dee-eater, - — Wilugbby, Ornithol, pag. 102, ç, 111, | — Ray, Syropf. avium, pag. 40. | — Klein, Ordo av, pag. 110, Sp. x; en Ale- mand , Dienen-fraff, heu-vogel, heu-meher. — Albin, tome II, page 29, planche XLIV. — Mochring, Av. gener. 21, Page 38. — Frilch, claf, x11, div. 111, pl, 222; en Alle- mand, bienen-freffer; en Latin, mellophagus ; en François, felon Îles Allemands, apiätre, guépiere, mangeur d’abeiiles. Merops flavefcens; en Allemand, gelber-bienen- wolf; en Polonoiïs, 7oma, zotcawa, Rzaczynski, Aucuar, Polon, pag. 393. Merops pectore à als cerulefcentibus , tergore leuce- -pheo (ma;), peclore aliicante, dorfo virefcente {fæmina); en Catalan, ffrexa de mar, abellerola, Barrère, des Guépiers. 175$ delles, c ef la proie dont il eft le plus friand; &: les enfans de l’île de Candie s’en fervent comme d’appät pour le Specim 2 che ca. Il, Gen. XXII, pag. 47; Sp. 1 & 2 à Merops Galilæus , gobe-abeille. Fafflquift. Voyages dans He Levant, pars II, ln: 181b } es Arabes Vap- #? lent warrar. : fpidar, Fauna Suecica , edit, pénis pag. 3e. > Tfpida caudä molli ; en Autrichien, meerfchwalbes Kramer , Elenchus Auffr, inf. inter aves picas, Pag. 2 37 Apiafler dorfo ferruginco, abdomine caudaque viridi cærule efcente, rectricibus duabus longioribus gulé lurea, Linnæus, Sf Nar. ed. XII, Fr 63, Sp.1, pag. : ‘182, Apiafter Juperne dilité fubus As î vidé adumbratus , inferné cæruleo-berÿllänus ; u 02) gio viridi- berÿllino ad luteum vergente ; Pyncipite primium cæruleo- Beryllino , dein virid! ; vertice caflaeo , viridi adumbrato ; occipitio. à collo fupetiore caflaneis ; tœni& urrinique per oculos nigrä:; .gutiure, luteo-aureo ; reéfricibus Juperné cæruleo-beryllinis , rufo. adwmbratis , lateralibus intertés Cineréo marginats , binis intétmediis longioribus, ACHLIS» Apiafler, le güépier, Briffon, tome VW; pabe $32. : Au: Malte, il eft connu fous ie nom de caréinal, auoïqu il n'ait de rouge que les yeux & les pieds ; en Provence , fous celui de ferene ; queïques- uns fui ont donné cout d'apiaffre ; maïs c’eft peut-être, une faute d'orthographe : d’autres par une méprife plus confidérable, l'ont pris pout un pic. Vayez la defcrip- tion de Surinam , par le Docteur Fermi #3 PAge 1 Sn 176 Æifiloire Narurèlle pêcher à fa ligne au milieu de l'air, de même qu'on pêche les poiflons dans Veau ; ils paflent une épingle recourbée au travers d'une cigale vivante, ils attachent cette épingle à un long fi, la cigale n’en voltige pas moins,. & le guépier lapercevant, fond deflus, l’avale ainfi que l’hameçon, & fe trouve pris. À défaut d’infettes, il fe rabat fur les petites graines , même fur le froment /b), & il paroît qu’en ramaflant à terre cette nourriture, il ramafle en meine-temps de petites pierres, comme font tous les granivores , & fans y mettre plus d'intention. Ray foupçonne, d’après les rapports multipliés tant internes que externes, de cet oifeau avec le martin- pêcheur , qu'il fe nourrit aufli quelque- fois de poifflon comme ce dernier. _ Les guépiers font très-communs dans l'ile de Candie, & fr communs qu’il n°y a endroit dans cette ile, dit Belon, (5) Le feu que j'aie eu loccafion d'ouvrir avec M. le Doë&teur Rémond, avoit cinq gros bourdons dans {on géfier; Belon a trouvé dans l'eftomac de ceux qu'il a ouver's des graines de lampfane, de caucalis, de navets, de froment, &c. 24 des Guépiers. 177 témoin oculaire, où lon ne Îles voie voler : il ajoute que les Grecs de terre-. ferme ne les connoiïfient point, ce qu'il avoit pu apprendre de bonne fource en: voyageant dans Îe pays; mais il avance trop légèrement qu'on ne les à jamais vus voler en Italie; car Aldrovande, citoyen de Bologne, aflure qu’üs font afflez communs aux environs de cette ville où on les prend aux filets & aux gluaux; Willughby en a vu plufreurs fois à Rome, expofés dans les marchés publics, & il eft plus que probable, qu'ils ne font point étrangers au refte de l'Italie, puifqu’ils fe trouvent dans le midi de la France, où même on ne les regarde point comme oifeaux de pañlage cc); c’eft de-ià cependant qu'ils fe répandent quelquefois par petites troupes de dix ou douze dans les pays feptentrionaux : nous avons vu une de /c) Belon doutoit qu'ils reftaffent pendant l'hiver dans lie de Candie, mais n’avoit aucune obfer- vaton la-deffus : ce que je dis ici de ceux de Pro- vence, je le tiens de M. le Marquis de Piolerc, Je ne fais p urquoi M, F'ich a cru que ces oifeaux fe plailoient dans les déierts. H v s 178 Æifloire Naturelle ces troupes qui arriva dans la vallée de _Sainte-Reine en Bourgogne, le 8 mai 1776; ils fe tinrent toujours enfemble & crioient fans cefle comme pour s’ap- peler & fe répondre : leur cri étoit écla- tant fans être agréable , & avoit quelque rapport au bruit qui fe fait lorfqu’on {rfle dans une noix percée /d) ; ils le faifoient entendre étant pofés & en volant; ils fe tenoient par préférence fur les arbres fruitiers qui étoient alors en fleur, & conféquemment fréquentés par les guèêpes & les abeilles; on les voyoit fou- vent s’élancer de deflus leur branche pour faifir cette petite proie ailée : ils parurent toujours défians & ne {e faif- (4) Belon le compare « au fon tel que feroit un > homme en fublant ayant la bouche clofe en ron- » deur, qui chanteroit grulorurururul, auf haut comme un lauriot, » D’autres prétendent qu'il dit crou, crou, crom L'auteur du poëme de Philomèle le donne comme approchant beaucoup de celui du roitelet & de l'hirondelie de cheminée. Regulus arque Merops à rubro peétore Progne | Confimili modulo ginzibulare folent ; mais on fait que le Naturaïifte doit prefque toujours “A quelques modifications aux expreflions du oëte. Lg CR « = des Gueépiers. 179 foient guère approcher ; cependant on vint à bout d’en tuer un: qui fe trouva féparé des autres & perché fur un picea, tandis que le refte de la &roupe étoit dans un verger voifin : ceux-ci effrayés du coup de fufil, s’envoièrent en criant tous à la fois, & fe réfugièrent fur des noyers qui étoient dans un côteau de vignes peu éloigné ; ; ils y reftèrent conf- tamment fans reparoître dans les vergers , & au bout de quelques jours ils prirent leur volée pour ne plus revenir. | On en a vu une autre troupe, au mois de juin 1777, dans les environs d’Anfpach /e). M. Lottinger me mande que ces oïfeaux fe montrent rarement en Lorraine, qu’il n’en a jamais vu plus de deux sb dxa qu'ils fe tenoient fur les branches les plus baffes des arbres ou arbrifleaux, & qu’ils avoient un air d'embarras , comme s'ils euflent fenti qu'ils étoient dévoyés ; ïls paroïflent encoré plus rarement en Suède, où ils fe tiennert près de la mer ff da. mais ils fe ) La Gazette d'Agriculture, n,° ss, année 1 TITI (f) Lmnæus, Fauna Suecica. H vj 180 Æifloie Naturelle ne fe trouvent prefque jamais en Angle- terre /g), quoique ce pays foit moins feptentrional que la Suède, & qu’ils aient l'aile aflez forte pour franchir le pas de Calais. Du côté de l’orient ils font ré- pandus dans la Zone tempérée, depuis la Judée /4), jufqu'au Bengale fi}, & fans doute bien au-delà, mais on ne les a pas fuivis plus loin. Ces oïfeaux nichent comme Fhiron- delle de rivage & le martin-pècheur, au fond des trous qu’ils favent {e creufer avec leurs pieds courts & forts, & leur bec de fer , comme difent les Siciliens /k}, dans les côteaux dont le terrein eft le moins dur, & quelquefois dans les rives efcarpées & fablonneutes des grands fleuves //); ïils donnent à ces trous jufqu’àa fix pieds & plus, foit en Ion- (g) Charketon, Willughby. {h) Se trouvent, dit M. Haffelquift, dans les bois & les plaines, entre Acre & Nazareth, {i) Edwards, (4) Voyez la nomenclature. (7) In pracipitis mollioribus, dit Ariftete, ix abruptis latiroribus Danubi, prafertim arenofis pracipiiüs feptentrionem refpicientibus , dit M. Kramer, des Guépiers. 181 gueur, foit en profondeur ; Ia femelle y dépole fur un matelas de moufle, quatre ou cinq, & même fix ou fept œufs blancs , un peu plus petits que ceux de merle , mais on ne peut obferver ce qui fe pafle dans l'intérieur de ces obfcurs fouterreins ; tout ce qu’on peut aflurer, c’eft que la jeune famille ne fe difperfé point : il efl même néceffaire que plu- fieurs familles fe réuniflent enfemble pour former ces troupes nombreufes que Belon a vu dans l’ïle de Candie , fuivant les rampes des montagnes où croît le thim , & où elles trouvent en abondance les guêpes & les abeilles, attirées par les étamines parfumées de cette plante. On compare le vol du guépier à celui de lhirondelle, avec qui il a plufieurs autres rapports, comme on vient de le voir ; il reflemble aufli à bien des égards au martin-pêcheur, fur-tout par les belles couleurs de fon plumage & la fingulière conformation de fes pieds : enfin M. le Docteur Lottinger qui a le coup-d’œil jufte & exercé, lui trouve quelques-unes des allures du tette-chèvre ou engou- levent, | 182 Hifloire Naturelle Une fingularité qui diflingueroit, cet oifeau de tout autre, fr elle étoit bien avérée, c’eft l'habitude qu’on lui prête de voler à rebours : Élien admire beau- coup cette fingulière façon de voler /m=), il eût mieux fait d’en douter ; c’eft une erreur fondée comme tant d’autres {ur quelque fait unique ou mal vu, qu’on peut {e repréfenter aifément. If en eft _de même de cette piété filiale dont on a fait honneur à plufieurs oifeaux , mais dont on femble avoir accordé fa palme à ceux-ci, puilque, fi Von en croit Ariftote, Pline, É lien , & ceux qui Îles ont copiés, ils n’attendent pas que leurs foins deviennent néceffaires à leurs père & mère pour les leur confacrer, ils les fervent dès qu'ils font en état de voler, & pour le feul plaifir de les fervir ; ils Jeur portent à manger dans leurs trous & préviennent lp leurs befoins. On voit bien que ce font des fables, mais du moins la morale en eft bonne. Le guépier mâle a les yeux petits, mais d’un rouge vif, auxquels un bandeau (m) De Var, animal, ib, J, cap, XLIX, des Guépiers. 183 noir donne encore plus d’éclat ; le front d’une belle couleur d’aigue-marine ; le deflus de la tête marron teinté de vert; le derrière de la tête & du cou marron fans mélange ) mais qui prend une nuance toujours plus claire en s ‘appro- chant du dos; le deflus du corps d’un fauve-pâle avec des reflets de vert & de marron , plus ou moins apparens , felon les tie incidences de la lumière ; Ja gorge d’un jaune-doré éclatant, ter- miné dans quelques individus par un collier noiratre ; le devant du cou, Îa poitrine & le deffous du corps d’un bleu d’aigue-marine qui va toujours s’éclair- ciffant fur les parties poftérieures; cette même couleurrègne fur la queue avec une légère teinte de roux, & fur le bord exté- rieur de l’aile fans aucun mélange ; elle pafñle au vert & fe trouve mélangée de roux fur la partie de ces mêmes ailes Ia plus voiline du dos; prefque toutes leurs pennes {ont terminées de noir, leurs petites couvertures fupérieures font teintes d’un vert-obfcur , les moyennes de roux, & les grandes nuancées de vert & de roux; le bec eft noir & les pieds brun 184 Hifloire Naturelle rougeitre (noirs felon Aldrovande } ; les côtes des pennes de la queue brunes deflus & blanches deffous. Au refle ; toutes ces différentes couleurs font très- variables , & dans leur teinte & dans leur diitribution , & de-là la différence des defcriptions. | Cet oifeau eft à très-peu-près de Îa taille du mauvis, & de forme plus alon- gée, il a le dos un peu convexe : Belon dit que la Nature l’a fait boffu, & après en avoir cherché la raïon, ïl n’a pu en trouver d'autres , finon que cet oiïfeau aime toujours à voler ; c’eft une raïon peu fatisfaifante ,; mais on conviendra que Ja bonne n'’étoit pas facile à trouver. Longueur totale , dix à onze pouces; bec, vingt-deux lignes, large à fa bafe, un peu arqué; langue mince, terminée par de longs filets ; narines recouvertes d’une elpèce de poils rouffâtres ; tarfe cinq à fix lignes, aflez gros proportion= nellement à {a longueur ; le doigt exté- rieur adhérent à celui du milieu dans prelque toute fa longueur, & FInteneur par fa premicre phalange teulement , comme dans le martin-pécheur; l'ongle Tom AT, nn. 7 VII. 274 184 A , pus re Aa ur ÿ pu re > Pa LA CA LR 0e - ER mn ue dé v Aus 2 74 ji 2 2 Prés Le Ve « “ « PT re LE LR « + n [NL E 1 , L'E - . L * e- Fnf re en Cr vo nt ) 9 rx e T_ v J L nn ETS mi . 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Œfophage long de trois pouces, fe dilate à fa bafe en une poche glandu- Jeufe; ventricule plutôt membraneux que mufculeux, de la groffeur d’une noix ordinaire ; véficule du fiel grande & d’un vert d’émeraude ; foie d’un jaune-pâle ; deux cœcum, l’un de quinze lignes, l'autre de feize & demie : on n’a pu mefurer le tube inteftinal, parce qu'il avoit été trop maltraité par le coup de fufil. 186 Hifloire Naturelle TITLE EEE PET AE N OR Le es Ye TPE? ‘LE GUÉPIER, PA in 2 8, mg. JAUNE © BLANCHE, fn). | | 14 :1 Fe ENS E E a vu cette ‘efpèce x 3 +: sé a Rome: elle eft remarquable par Ia longueur des deux pennes intermédiaires de ja queue, & par fon bec plus court à - {n) Manucodiare fecunda fpecies ; alia avis para- difea, Aldrovande , Orntthol, pag. 811, Cap. 23. — Jonfion, Aves, pag. 118. — Willughby, Orrithol pag. 56. — Ray, Syropf, av, pag. 21. | .— Klein, Orde av. pag. 63, n° 2; en Anolois, bird of peradife ; en Allemand, weiskapfisér, &re, Manissodiata capite allo, maculs fulris. Barrère, ANovum fpecimen, caf, 111, Gen. 39, Sp. 2. À piafler Juperaé flavicans ; inferné candicans, capite | albo, macubs luteis aureifque reperfo ; peétore rubefcente : uropygio Ÿ remigibus-ferrugineis ; rectricibus in exortu candicantibus , in reliqua longüudine ferrugineis, binis intermeaiis longiffimis, ,,,,. Guépier jaune. Briffen, tome IV, page $39. ” 4 7... des Guépiers, 18 7. proportion; elle a Ja tète blanche variée de jaune & de couleur d’or; les yeux jaunes ; les paupières rouges; la poitrine rougeûtre ; le cou, le ventre & le deffous des aïles blanchrres : le dos jaune ; le croupion , la queue & les aïles d’un roux très-vif; le bec d’un jaune verditre, un peu arqué, long de deux pouces; & Ia langue longue & pointue à peu-près comme celle des pics. Cet oifeau étoit beaucoup plus gros que notre guépier, & avoit vingt pouces de vol; les deux pennes intermédiaires dépafloient de huit pouces les pennes latérales. Le feigneur Cavalieri qui en étoit poffeffeur, isnoroit dans quel pays il avoit coutume d’habiter. 183 Æffoire Naturelle | mm LE 'GUERPIER À TÊTE GRISE. ! L pourroit fe faire que cet oifeau n’eût d’Amériçain que le nom prefque Mexicain quauñcilui, qu'il a plu à Seba de lui im- poier /o0). Ii eft de la taille de notre moineau d'Europe, & appartient au genre des guépiers par la longueur & la forme de {on bec, par la iongueur des deux pennes intermédiaires de fa queue, & (0) Voyez Seba, tome Ï, page so, planche XX X1, figure 1 0. Fernandez écrit, euazhcilni, nom Mexi- czin un peu altéré dans Seba par ue faute d’ortho- graphe ; mais cette faute eft heureufe, puifsu'el'e introduit une différence entre les nom: de deux oïfcaux qui font, à la vérité de même taie, mais fort différens dans le refte. Foyez Fernandez, Hif av, nov, Hlifp. cap. 97. | ÂAp'after fuperné grifeus, rubro 7 flaro varius, tnferné diluré luteus , rubro adurbratus ; capire grifee ; rericibus lateralibus gr'feis, binis intermrdi s longilimis, rubris. ... Guépier du Mexique. Brifon, ome IV, x 74 E à Mercps rubro flavoque variegatus , [ubtus flavo- rubefcens , re“ricibus duabus longi frmis rubris, Cincreus, Linnæus , Syft. Mar, ed, XIII ; P2g- 183, SP. 6. { . . | des Guépiers. 189 par fes pieds gros & courts; il faut fuppofer qu’il s’y rapporte aufli par la difpofition de fes doists. Ïl a la tête d’un joli gris ; le deflus du corps du même gris, varié de rouge & de jaune, les deux longues pennes intermé- diaires de la queue d’un rouge franc; Ja poitrine & tout le deflous du corps d’un jaune-orangé, & le bec d’un aflez beau vert. Longueur totale, neuf à dix pouces, le bec & la queue en font plus de la moitié. LD PR Pt, UE RER PE de ROLE Dir 1 HT PE EPS TS Pts Dm” LE GUÉPIER GRIS | D'ÉTHIOPIE. (r) M. LinNNÆUs eft le feul qui parle de cette efpèce, & il n’en dit qu’un mot d’après un deffin fait par M. Burmann, Ce mot, auquel je ne puis rien ajouter, c’eft que le plumage de l’oifeau eft gris, qu'il a une tache jaune à l'endroit de Janus, & que fa queue eft très-longue. CRE (p) Cafer. Linnœus, Syf,. Na ed, XIIT, Gen .63: Sp. 7, Di Q ‘D 190 ÆHifloire Naturelle * LE GUÉPIER MARRON & BLEU. (4) EL À couleur marron règne fur les parties antérieures du deflus du corps , compris -Je haut du dos; la couleur d’aigue-marine fur le refte du deffus du corps & fur toute la partie inférieure, mais beaucoup plus belle & plus décidée fur la gorge, le devant du cou & [a poitrine que par-tout aïlleurs : les ailes font vertes deflus, fauves deflous , terminées de noirâtre ; la queue d’un bleu franc; le bec noir & les pieds rougeñtres. Cet oifeau fe trouve à l’Ifle-de-France; fa taille n’eft guère au-deflus de celle de * Voyez les planches enlaminées, »,° 252, où cet oifeau eft repréfenté fous le nom de Gxépier de l'Ile-de-France, | (g) Apiafler Juperné caffanens, inferné à uropygio dilute cæruleo-bery inus ; gutture, collo inferiore à peclore intenfius cæruleo-beryilinis ; tœn'a utrinque infra ocules fufca ; reétricibus fuperné cærulers lateralibus interiàs grifeo-fufco marginatis, binis intermedis. len- giffinus.... Guépier de TIfle-de-France, Brifoz , tome IV, page 543: des Guépiers. 1917 lalouette huppée, mais beaucoup plus alongée. Longueur totale, près de onze pouces; bec, dix-neuf lignes; tarfe, cinq & demie ; doigt poftérieur le plus court de tous ; vol, quatorze pouces ; queue, cing pouces & demi, compofée de douze pennes , dont Îes deux intermédiaires dépaffent de deux pouces deux lignes les latérales , & les ailes de trois. pouces & demi; ces ailes compofées de vingt- quatre pennes dont la première elt très- courte, & la troifième [a plus longue. y À R TE T É. Lr Guépier marron & bleu du Sé- négal *, c’eft une variété de climat : nee ne voit dans tout fon plumage que les deux couleurs que j'ai indiquées dans fa dénomination, mais elles font diftri- buées un peu autrement que dans l’ef- pèce précédente; la couleur de marron * Voyez les planches enluminées, »,° 14, où cet oïfeau eft reprélenté {ous le nom de Gucpier à dongue gene du Sénégal, 192 FHifloire Naturelle s'étend ici, fur les couvertures & es pennes des ailes, excepté les pennes les plus voifines du dos, & fur les pennes de la queue, excepté la partie excédante des deux intermédiaires , laquelle eft - noirâtre. | | Ce guépier fe trouve au Sénégal, d'où il a été apporté par M. Adan{on: f2 longueur totale eft d'environ un pied; il eft au refte proportionné à peu-près comme celui de lifle-de-France. LE PAT ZRICH. +. : des Guépiers, 193: * LE PATIRICH. () L ES naturels de Madagafcar donnent à cet oïifeau le nom de, Patirich tirich , qui a vifiblement du rapport avec fon cri, & que j'ai cru devoir lui conferver en l’abrégeant. La couleur dominante de fon plumage eft le vert-obfcur & chan- geant en un marron brillant fur la tête, moins obfcur fur le deflus du corps, * Voyez les planches enluminées, n,° 2$9,où cet oifeau eft repréfenté fous le nom de Guépier de Madagafcar, _({r) Apiafter viridis, fuperné obfcurius, inferné dilu… tius, vertice caffaneo variante : tænia utrimque per … oculos nigricante ; fafciä in fyncipite albä, viridi mixt&, atrimque fupra oculos protenfa , alterä concolore, utrimque infra genas produéfi ; gutture fupremo albo-lutefcente , fufimo caffaneo ; rectricibus juperné obfcuié viridibus , lateralibus interius cinereo marginaiis ; binis intermedirs fongiffimis , acutis. ... Guépier de Madagafar. En langue Madecaffe, pairich tirich. Briffon , toxe IV, page $45, J'ai obfervé un individu de cette efpèce rapporté par M. Sonnerat. Superciliofuss Merops viridis, line& fronts fupra infraque oculos albä, gul flavicante,.., Linnæus, Syft. Nat, ed. XIIT, pag. 183, Sp. 4 … Oifeaux, Tome XIL. I 194 Hifloire Natarelle s’éclairciffant par nuances fur les parties poflérieures, plus clair encore fur les parties inférieures , & enfin {e dégradant toujours du côté de la queue; les aiïles font terminées de noirâtre; là queue eft d’un vert-obf@ur; la gorge d’un blanc- jaunâtre à fa naïflance, & d’un beau marron à fa partie inférieure; mais ce qui caractérife le plus cet oïfeau , & lui donne une phyfionomie fingulière , c’eft un large bandeau noirâtre, bordé dans toute {a circonférence de blanc-verditre : cette bordure tourne autour de la bafe du bec & embrafile la naiïflance de la gorge, en prenant uñe teinte jaunâtre, comme je l’ai dit plus haut; le bec eft noir & les pieds font bruns. Cet oifeau fe trouve à Madagafcar ; il eft un peu plus gros que le guépier marron & bleu. Longueur totale, onze pouces un tiers; bec, vingt-une lignes ; tarfe, cinq lignes ; doigt poftérieur le plus court; vol , quinze pouces deux tiers ; queue, cinq pouces & demi, compofée de douze pennes ; les deux intermédiaires dépafient de plus de deux pouces les latérales, &% de deux pouces trois quarts les ailes - ces Guepiers. 195$ compofées de vingt-quatre pennes, dont la première eft tres-courte, & la deuxième la plus longue. J'ai vu un autre guépier de Mada- gafcar, fort reflemblant à celui-ci pour la taille , les couleurs du plumage & leur diftribution , mais elles étoient moins tranchées ; le bec étoit moins fort, & les deux pennés intermédiaires de la queue n'excédoient point les latérales : c’étoit fans doute une variété d’âge ou de fexe; fon bandeau étoit bordé d’aigue-marine, & il avoit le croupion & la queue de cette meme couleur, ainfr qu’un individu rap- porté par M. Sonnerat ; mais ce dernier avoit les deux pennes intermédiaires de la queue fort étroites, & beaucoup plus longues que les latérales. 196 Aifloire Naturelle * LE GUEPIER VERT À GORGE BLEUE. {f) Lx E petite aventure arrivée à un individu de cette efpèce long-temps après fa mort, fournit un éxemple des méprifes qui peuvent contribuer à Pim- * Voyez les planches enluminées, 7° 740 , où cet oifeau eft repréfenté fous le nom de Guépier à collier de Madagajcar. ([}) Indian bee-eater, Merops eu mangeur d’abeilles de Bengale. Edwards, Nat, hifi, of Birds, pi. 183. Merops Bengalenfis, Albin, Nat kiff of Bids, tom. III, pl. xxx. Albin, au lieu de décrire cette efpèce, a copié la defcription de notre guépier d'Europe, faite par Wiliughby. Apiafler fuperné viridis , infernê viridi - beryllinus ; Juperné à infsruë ad aureum colorem vergens ; capite ér collo fuperioribus obfcuré viridi flavicantibus ; gutture & fyncipite ad cæruleo-beryllinum inclinanribus ; tænié atrimque infra oculos, alterä infra guttur tranfverfà nigrä ; reétricibus fupernè viridibus , lateralibus interius cineres marginatis , binis intermediis longiffimis, ultima medietate firiéiffimis à nigricantibus . ..... Guépier à colliez de Madagalcar & de Bengale. Brifon, tome IV, pages 549 & 552 des Guépiers. 197 portune multiplication des efpèces nomi- nales. Cet individu qui appartenoit à M. Dandrige, ayant été décrit, defliné, gravé, colorié par deux Anglois, Edwards & Albin, un François fort habile d’ail- leurs, & qui avoit fous les yeux un in- diMidu dé cetré même efpèce , a-cru que les deux figures angloifes , repréfentoient deux efpèces diflinctes, & en confé- quence il les a décrites féparément & fous deux dénominations diftérentes. Pour nous , nous allons fondre ces defcriptions diverfes en une feule, & toujours dans ie mêmeefprit; nous rapporterons encore à l elpèce décrite, comme fimple variété, le petit guépier ce Philippines de M. Brifion /t}. L'oifeau de M. Dandrige, obfervé par M. Edwards, diftéroit de notre guépier d’ Europe en ce qu'il étoit une fois plus petit, & que les deux pennes intermédiaires de fa queue étoient beau- coup plus longues & plus étroites /u) ; {t) Ornithologie, rome IV, page 5 5 s. - (u) Comment donc M, Albin a-t-il pu prendre cet oïfeau pour un guépier male d’ Europe ! I ii) \ 198 fifloire Naturelle ul avoit le front bleu, une grande plaque de même couleur fur la gorge, renfermée dans une efpèce de cadre noir formé dans le bas par un demi-collier en forme de croiflant renverfé, dans le haut par un bandeau qui pafloit fur les yeux & defcendoit des deux côtés du cou, comme pour aller fe joindre aux deux extrémités du demi-collier ; le deflus de la tête & du cou orangé; le dos, les petites couvertures & les dernières pennes des ailes d’un vert de perroquet ; Îles couvertures fupérieures de la queue d’un bieu d’aigue-marine; la poitrine & le ventre d'un vert-clair ; les jambes d’un brun-rougeûtre ; les couvertures infé- rieures de la queue d’un vert-obfcur ; les ailes variées de vert & d’orangé, terminées de noir; la queue d’un Pau vert deflus, d’un vert rembruni defious; les deux pennes intermédiaires excédant Les latérales de deux\ pouces & plus, cette partie excédante d’un brun-foncé & üès-étroite; les côtes des pennes ” la queue betiess ; les pieds aufli; bec noir deffus &: blanchitre 2 à Le defious. des Guépiers. 199 Dans l'individu décrit par M. Briflon, & qui eft à peu-près celui de nos planches enluminées , il n’y avoit point de bleu fur le front, le vert du deffous du corps participoit de l'aigue- -marine ; le deflus de la tête & du cou était du même vert- doré que le dos; en général il y avoit une teinte de Lune tioré jetée légère- ment fur tout le plumage, excepté fur les pennes des ailes & les couvertures fupérieures de la queue ; le bandeau noir ne pañloit point fur les yeux, mais au- deflous. M. Briffon à remarqué de plus que les ailes étoient doublées de fauve , : & que la côte des pennes de la queue qui étoit brune deffus , comme dans l’oifeau de M. Edwards, étoit blan- châtre paï- -deflous ; enfin l'individu de nos planches enluminées avoit plufieurs pennes & couvertures des ailes, & plu- _freurs pennes de la queue Rordées près. du bout & terminces de jaune-doré ; mais il eft facile de voir que toutes ces petites différences, détaillées ici jufqu’au fcrupule , ne paflen: point à beaucoup prés les limites entre lefquelles fe jouent les couleurs du plumage, non pas feu- I üi 200 Hifioire Naturelle lement dans les individus d’une même efpèce, mais dans le même individu à différens âges, ni, comme on voit, les limites entre lefquelles fe jouent les def- criptions diverfes faites d’après un même objet. J’en dis autant de l'inégalité des " dimenfions , inégalité d’autant moins réelle, que plufreurs de ces dimenfions ont été prifes fur des figures : celles de la figure d’Albin font ies plus fortes, & très-probablement les moins exactes. L'’oïfeau appelé par M. Briffon , petit guépier des Philippines [x), eft de même taille & de mème plumage que fon gué- pier à collier de Madagafcar ; la princi- pale différence qu’on remarque entre ces oifeaux, c’eft que dans celui des Philippines , les deux pennes intermé- diaires de la queue , au lieu d’être plus longues que les latérales, font au con- traire un peu plus courtes ; mais M! /x) La phrafe de M. Briflon eft la même pour cet oïifeau que pour fon guépier à collier de’ Mada- ga{car , à l'exception de la cou'eur du bandeau & du fynciput , de la iongueur des deux pennes intermé- diaires de la queue, & du demi-collier qu'il n’a point, | des Guépiers, 201 Briflon foupçonne lui-même que ces pennes intermédiaires n'avoient pas en- core pris tout leur accroïflement , & que dans les individus où elles ont acquis leur jufte longueur , elles dépaflent de beaucoup les pennes latérales ; cela eft d’autant plus vraifemblable, que ces deux intermédiaires paroiflent ici différentes des latérales, & conformées à peu-près de même que Île font dans leur partie excédante les intermédiaires du guépier vert à gorge bleue. Autres différences , car il ne faut rien omettre, le bandeau au lieu d’être noir, étoit d’un vert-obfcur, & les pieds d’un rouge-brun; mais tout cela n'empêche pas que ce petit guépier des Philippmes de M. Brifion, ne foit, ainfi que fes deux guépiers à collier, l’un de Madagafcar & l’autre de Bengale, ne foit, dis-je, de la même efpèce que notre guépier vert à gorge bleue. Cet oïfeau eft répandu , comme on voit, depuis les côtes d'Afrique jufqu’aux îles les plus orientales de l’Afie; fa grofleur eft à peu-près celle de notre moineau. Longueur totale, fix pouces & demi {probablement elle feroit d'environ huit I y 202 AHifloire Naturelle ÿ pouces trois quarts, comme dans notre guépier vert à gorge bleue, fi les deux pennes intermédiaires de la queue avoient pris tout leur accroifflement }; bec, quinze lignes; tarfe, quatre lignes & demi; vol, dix pouces, les dix pennes latérales de la queue, deux pouces & demi; dépafient les ailes de quatorze lignes. LE GRAND GUÉPIER VERT © BDEU A CSORICE /TAU NE C'esr une efpèce nouvelle dont on eft redevable à M. Sonnerat : elle diffère de l’efpèce précédente par fon plumage, fes proportions, & fur-tout par la lon- gueur des pennes intermédiaires de la queue ; elle a la gorge d’un beau jaune qui s'étend fur le cou, fous les yeux & par-delà, & qui eft terminé de brun vers le bas ; fe front , les fourcils, tout le deffous du corps de couleur d’aigue- des Guépiers. 203 marine ; les pennes des ailes vertes, bor- dées d’aigue-marine depuis le milieu de leur longueur; leurs petites couvertures fupérieures d’un vert-brun, quelques- unes mordorées , les plus longues proche du corps, d’un jaune clair; ie deffus de la tête & du cou mordoré; tout le defflus du corps vert- doré ; les couvertures fupérieures de la queue vertes. Longueur totale, dix pouces; bec, vingt lignes ; tarte, fix lignes; ongle poftérieur le plus court & le plus crochu; queue, quatre pouces un quart, com- pofée de douze pennes , les dix latérales à peu-près égales entr’elles, les deux intermédiaires dépaflent ces latérales de fept à huit lignes, & les ailes de dix-huit. Ï vi 204 Hifloe Naturelle LE PETIT GUÉPIER F'B RAI Mers BP LE ÛU À QUEUE ÉTAGÉE, (y) 1 petitefle de Ia taille n’eft pas le {eul trait de difparité qui diftingue ce guépier du précédent, il en diffère encore par la couleur de la tête, par fes proportions, & fur-tout par la confor- mation de fa queue qui eft étagée, & dont les deux pennes intermédiaires ne font pas fort excédantes : à légard du plu- mage, du vert- doré -deflus, du bleu d’aigue-marine deffous ; la gorge Jaune ; ke devant du cou marron; une zone + (y) Apiaflerfuperné viridis, inferné vividi-beryllinus, _ fuperné à" inferné ad aureum colorem vergens ; gutture luteo ; collo inferiore caflaneo ; tæniä u rimque per oculos cinereä, nigr0 punCtulata ; recfricibus fujerné virid'bus , lateralibus interius cinereo marginatis. . . . Le guépier d'Angola. Brfon, 1ome IV, page 58, C'eft M. Briflon qüi a fait connoître cette efpèce en la décrivant ; & la faifant graver fur un deïffin d’après Nature, communiqué par M. Poivre, des Guépiers, * 20$ pointillée de noir en forme de bandeau fur les veux; les ailes & la queue du même vert que le dos; l'iris rouge ; Îe bec noir & les pieds cendrés : voila les couleurs principales de cet oifeau qui eft le plus petit des guépiers. Il fe trouve dans le royaume d’Angola en Afrique, c’eft le feul oifeau de ce genre qui ait la queue étagée. | Longueur totale, environ cinq pouces & demi; bec, neuf lignes ; tarfe, quatre lignes & demie; doigt poftérieur le plus court ; queue, deux pouces & plus; compofée de douze pennes étagées ; dépafle les ailes d'environ un pouce, 206 - Hifloire Naturelle + LE GUÉPIER VERT À QUEUE D'AZUR. (a) ÎL a tout le deflus de la tête & du corps d’un vert-fombre, changeant en cuivre de rofette ; les aïles de même couleur , terminées de noiratre, doubliées de fauve clair; les pennes dix-neuvième & vingtième , marquées d’aigue-marine fur le côté extérieur, & les vingt-deuxième & vingt-troifième fur le côté intérieur ; toutes les pennes & les couvertures de la * Voyez les planches enluminées , »,° 5 7, où cet oifeau eft repréienté {ous le nom de grand guépier des Philippines. (a) Apiafler fuperné obfcuré viridis, cupri pari colore varians , !n ferne viridt- lutefcens , fubo variaus ; HFOPY210 cæruleo-bery llino ; tœæniä urrimque per oculos nigr4; gut- ture lutefcente, ad viride &T fulyum vergente ; rectricibus Juperné cæruleo-beryllinis, lateralibus interïus cinereo marginatis...... Grand guépier des Philippines. Briffon, tome IV, page ;60. Merops Philippinus viridis , fubtus flavefcens , uropygio særuleo, cauda equali, Linnæus, Syfl Nat, ed, XIM, pag: 193, Gen. 63, Sp. 5. des Guépiers, 207 queüe d’un bleu d’aigue-marine, plus clair fur les couvertures inférieures ; un bandeau noirâtre {ur les yeux; la gorge jaunâtre tirant au vert & au fauve ; cette dernière teinte plus forte vers le bas; le deflous du corps & les jambes d’un vert-jaunâtre changeant en fauve; le bec noir & les pieds bruns. Cet oïifeau fe trouve aux Philippines ; fa taille eft au- deffous de celle de notre guépier. Longueur totale, huit pouces dix lignes ; bec, vingt-cinq lignes ; l'angle de fon ouverture, bien au-delà de l’œil; tarfe , cinq lignes & demie ; doigt polté- rieur le plus court; vol, quatorze pouces dix lignes; queue, trois pouces huit lignes compofée de douze pennes à peu- près égales ; dépaîle de onze lignes les ailes qui ont vingt-quatre pennes; Îa première eft très-courte, & la feconde eft la plus longue de toutes. 208 Hifloire Naturelle * LE GUÉPIER ROUGE A TÊTE SLEUE. U, NE belle couleur d’aigue - marine brille d’une part fur la tète de cet oïfeau, & fur fa gorge où elle devient plus foncée; & d’autre part fur le croupion & toutes les couvertures de la queue ; il a le cou. & tout le refie du defious du corps, juiqu'aux jambes, d’un rouge cramoifi, nuance de roux; ie dos, ia ueue & les ailes d’un rouge de brique, plus brun fur les couv értures des ailes: les trois ou quatre pennes dessailes les plus proches du dos, d’un vert-brun avec des reflets bleuâtres: les mpandés pennes terminées de gris-bileuatre, fondu avet le rouge; les moyennes terminées de brun-noirätre ; le bec noir & les pieds d'un cendré- clair. C'eft une efpèce nouvelle qui fe trouve en Nubie, où py'e lanches Este n° 649: Où cet oïfeau eft repréfenté fous le nom de Guépier de Nabie . des Guépiers. 209 elle a été deffinée par M. le chevalier Bruce; elle n’eft pas tout-à-fait fr grande que notre efpèce d'Europe. Longueur totale, environ dix pouces; bec, vingt-une lignes; tarfe, fix lignes; ongle poitérieur le plus court de tous; queue , environ quatre pouces, un peu fourchue; dépaffe les ailes de vingt-une lignes. HUE GUE PIE R PIOTECE CV ERT DU SÉNÉGAL (b) ÏL a le deflus de la tête & du corps, compris les couvertures fupérieures des ailes & celle de la queue, d’un vert-brun, plus brun fur la tête & le dos, plus clair * Voyez les planches enluminées, ».° ? 1 8, où cet oifeau eft repréfenté fous le nom de perit Guépier rouge ® à vert du Sénégal, (b) Nous devons cette efpèce à M. Adanfon, la figure & la defcription font aufli exaétes qu’elles peuvent l'être, ayant été faites fur la peau de l’oifeau, defféchée & confervée en herbier, c'eft-à-dire , entre deux feuilles de papier, 210 Hiflotre Naturelle fur le croupion & les couvertures fupé- rieures de la queue; une tache encore plus foncée derrière l'œil; les pennes de la queue & des ailes rouges , termi- nées de noir; la gorge jaune; tout Île deffous du corps blanc-fale ; le bec & les pieds noirs. Longueur totale, environ fix pouces; bec, un pouce; tarfe, trois lignes & demie ; queue, deux pouces; dépañle les ailes d'environ un pouce, * LE GUÉPIER À TÉTE ROUGE, (c) * LY7 x S: le nom de Cardinal convient à quelque guépier , c’eft certainement à (c)_ Apiafter fupe né viridis, inferné latefcens , rubro adumbratus ; capite ©’ collo fuperivre coccineïs ; gurture luteo ; tœniä utrimque per oculos nigrä ; reétricibus faperné viridibus , lateralibus interits cinereo marginatis…. Apialler Indicus erythrocephalos, Guépier à tête rouge des Indes, Briffon, tome Vi, page 567, Ce Natu- ralifle à décrit cet oifeau d'apres un deffin fait per M, Poivre, des Guépiers. 21r celui-ci, car il a une efpèce de grande calotte rouge qui lui couvre non-ieule- ment la tète, mais encore une partie du cou; il a de plus un bandeau noir fur les yeux; le deffus du corps d’un beau vert; la gorge jaune; le deffous du corps orangé-clair ; les couvertures inférieures de la queue jaunâtres, bordées de vert- clair; les ailes & leurs couvertures fupé- rieures d’un vert-foncé ; la queue verte deflus , cendrée blues ; l'iris rouge; le bec re & les pieds cendrés. On trouve cet oifeau dans les Indes orientales : fa taïlle eft à peu-près celle du guépier vert à gorge bleue. Longueur totale, fix pouces; bec, feize lignes ; tarfe, cinq lignes ; le doigt poftérieur le plus court; queue, vingt- une lignes, compofée de douze pennes égales ; dépafle les ailes de dix lignes. 212 Hifloire Naturelle k LÉ GUÉPIER VERT À AILES ©7 QUEUE ROUSSES. P OUR compléter [a defcription de cette efpèce nouvelle, déja fort ébauchée dans la dénomination , il faut ajouter feulement que le vert eft plus foncé fur la partie fupérieure du corps, & plus clair fous la gorge que par-tout ailleurs; que les pennes des ailes font blanches à leur origine ; que leur côte ainfr que celles des pennes de la queue eft noirätre ; les pieds d’un brun-jaunûtre , un peu plus longs qu’ils ne font ordinairement dans les oifeaux de ce genre , & le bec noir. Ce guépier refiemble beaucoup, par la couleur de fa queue & de fes ailes, à notre guépier à tête jaune & blanche /4), * Voyez les planches enluminées, ».° 4 54, où cet oïfeau eft repréfenté fous le nom de Guépier a queue 7 ailes rouffes de Cayenne. (d) Colore rulicundo feu ferrugineo, dit Aldro- vande, en parlant des pennes des ailes & de la queue de ce guépier : n'eft-1l pas évident que cette couleur ferrugineufe, eft du roux! 1 Guépiers. 217 mais il en différe dans tout le refte du plumage : d’ailleurs il eft beaucoup plus petit, & n'a pas les deux pennes inter- médiaires de la queue excédantes. On m’a affuré qu’il ne fe trouvoit pas à Cayenne ; je fuis d’autant plus porté à le croire, que le genre des guépiers me paroît appartenir à l’ancien continent, comme je l'ai dit plus haut, Au relte, M. de la Borde, qui eft actuellement à Cayenne , nous enverra bientôt ja folution immédiate de ce petit problème. 214 er. L'ICTÉROCEPHALE ou“LEÆE GUEPIER À TÊTE JAUNE. (e) Le jaune de la tête n’eft interrompu que par un bandeau noir , & s'étend fur la gorge & tout le deflous du corps; le dos eft d'un beau marron; le refte du deffus du corps eft varié de jaune & de vert ; les petites couvertures fupérieures des ailes (e) Merops alter, h'rundo marina ; en Allemand, fec Jchwaln. Aldrovande , Ornirhol, tome I, page 87 j ; en quelques endroits de l'Italie on donne aufli le nom d'hirondelie de mer au martin-pècheur, ce qui n’a rien d'étonnant, vu Îles rapports qui le trouvent entre cet oifeau & les guépiers : celui de l'article précédent orte le même nom en Autriche, comme nous f avons dit. — Gefner, Aves, pag. 607, — Congener, Jonfton, Av, pag. 8r. — Willughby, Orrithol, pag. 103, $, 4 — Ray, Syropfis av, pag. 49, n.° 4. — Klein, Urdo avium, pag, 110, n.° XII, Merops cinereus maculis caflaneis, Enguä pralongé ; anerops congener Jonfloni, Barrère, Specin novum, claf. 111, Gen. XXI, pag. 47. Je ne fais pourquoi M. des Guépiers. 215$ font bleues ; les moyennes variées de jaune & de bleu, & les plus grandes entièrement jaunes ; les pennes des aïles noires, terminées de rouge; la queue mi-partie de deux couleurs, jaune à fa bale & verte à fon extrémité ; le bec noir & les pieds jaunes. Ce guépier eft un peu plus gros que notre guépier ordinaire, & fon bec eft plus arqué. Il ne fe montre que très- rarement dans les environs de Strafbourg , dit Gefner. { M. Barrére donne le nom de guépier.cendré à cet oïfeau, qui, à juger par la delcription d’Aldrovande, n’a pas une feule plume de cette couleur : ïl s'appelle formigué en Catalan. Mèrops ravus feu grifeus , meliffophago Junii, apiaftra Servii ; en Polonoïis, 7otma frara. Rzaczynski, Autuar, Polon, pag. 394 Merops flavefcens , uropygio virefcente , rewr'gibus apice rubris; rectricihus bafi lureis, Vinnæus, Syfh Nar ed, XTIF, pag. 183, Gen, 63 , Sp. 3. Apiafler Juperné caflaneus, inferné flavefcens, uro- 280 viriait ÊT flavo mixto ; capite ÊT collo flavefcentibus ; tænia utrimque per oculos nigra ; remigibus nigris, apice rubris ; reltricious {uperne prima medietate luteis , ulima viridibus. .... Apiajter icterocephalos. Le guépier à tête jaune, Briffon, tome IV, page 537. / FAC t 216 Hifloire Naturelle = TE Se RSR SET PR TASSE * L'ENGOULEVENT. (4) + ORSQU’'IL s’agit de nommer un animal, ou, ce qui revient prefque au même, de lui choifir un nom parmi tous les * Voyez les planches enluminées, #.° 7 93; où cet oïifeau eft repréfenté fg, 2, fous le nom de Crapaud-volant, {a) Aryolnaac, Caprimulgus, Ariftote, Hiff, Nat, Hib.1X, cap. xxx, Caprimulgus, fur noéturnus, Pline, lib. X , cap. XL; (a copié Ariftote & n'a rien ajouté). Élien, {Var animal lib. LIT, cap, 7 9, Cet Auteur dit que c’eft un animal trés-hardi, & qui méprile les petits oifeaux, — Belon parle de l’aigotilax où capr'muleus; maïs il fe trompe en appliquant ce nom à un petit chat- huant , qu'il appelle aufli effraie , frefaie , ffrix. Voyez {es Objervations, fol, 12; & Nature des Oieaux, pag. 142 Ÿ fuiv, mais dans la fuite Belon reconnut fon erreur, & envoya à Gefner un véritable caprr mulgus , fous {on vrai nom. Gefner, Aves, pag. 242% — Geïner, ibidem ; en Aliemand, pfaff, d’après Turner, zacht-rayen (corbeau de nuit ), #4h-fauger geif-melchers | Caprimulgus, AHUN 14 ES NL de l'Engoulevent. 217 les noms qui lui ont été donnés, il faut, ce me femble, préférer celui qui pré- fente une idée plus jufle de Ia nature, Caprimulgus, aægothela, paphus Turner:; dans le Botlonois, calcabotio, Aldrovande, rome L, page $ 6 7; 7 tome 11, page 604, Ç AryoQnans , vuxrixoegE Nonni ; caprimulgus, connilus noclurnus ; nacht-fchade , tage - fchlaeffer , nacht-raeblin, nacht-vogel; pfaff Eberi àr Peuceri. Schwenckfeld , Aviarium Silejiæ , pag. 232. | Avis noéturna ; en Polonoïs, Aozodoy, Rzaczynski, Auct, Hif. Nat, Poion. pag. 369, n.° xx1. # Accipiter cantharophagus ; en Anpglois, tke dorr- hawk, the goat-fucking owl; night-jarr, à caute du cri qu’il fait entendre le (oir, Charleton, £xercin pag. 78, n.° 8. | Caprimulgus ; en Anglois, the goat-fucker ; dans la province de Shropshire , the fern owl; dans la pro- vince d'York, the churn-orwl, à caufe du bruit qu'il fait en volant. Ray, Syropf. av, pag. 26. — Willughby, Ornihol, lb. IL, CAD. 2 6 re — Edwards, pl LXIII ; en Anglois, n'eht-hawk Albin, tom, 1, pl x, Son traducteur lui donne fort mal-à-propos le nom de grand merle. Hirundo, caudà integrà, ore fetis ciliato ; en Suédois, satiskraefwa, nattskiarra ; dans VOfro - Bothnie : kiarrgylta. Linnæus, Fauna Suec, n.° 248. Kramer, Ælenchus Aufr, inf. pag. 381, n° «: en Autrichien, muchen flecher, REA VA + E Oifeaux, Tome XIL. K A TY'; 154 à “ 218 Hijtoire Narnrèlle des propriétés, des habitudes de cet animal, & fur-tout rejeter impitoyablément ceux qui tendent à accréditer de faufles _ Caprimilous narium tubis obfoleris. Linnæus, Sfl. Na-ed, XII, pag. 346, | Muller, Zoclos. Danica, pag. 34, n.° 29%; en Danois, affen-bakke, nat-raun, nat-shade ; en Nor- wWéoien , gual-Anarren x gede-malcher, gaa bon , fag Jpetter af, J. Ramus, #ar farmiurak, orpung nrutak, Ayffektak Groenlardorum quenam ! Hiundo caprimuloa, cauda œyuabili, fchiwalbe mit gleich-lansen fchwantz federn ; fhix (fans doute d'après Belon qui a reconnu fon erreur ) ; noclambn/us , grof- bariise fchwalhe, here, mile h-ziegen-fauser, lindet- aelcher , tag chlaeffer, pfaff, de en langue Rufe, kleck Kiein, Ordo av, pag. 81, S. 37. Ar Nydicorax, the nigt-raven, .... Sybbald, Atla foo'icas , part. IT, ib. "3 , ect. 3, cape 22 11m Nachi-fchwalle (hirondelle de nuit), #achr-rale, nacht-trap gegén-melcher nyCicorax, agitalus, capri- mulous..... Frilch, tom.f, ci, Vin, div.1v, h." toi. e … Caprimalgus, tette-chèvre, crapaud-volant; en Catalan , engamya pallus, Barrière, Nov, Jpecim, Pig: 31 , Gen. VIï. j The goat facher (tette-chèvre ) ; #ocfurnal fvallow, wheel-bird ; en Gallois, aëeryn y d'oell, British \ Zoology. Gen. 19, Sp.4, pag. 97. | -| À En Provençal, chauche crapaout, ce qui revient | au calcabo:ta des Boulonoïs, “3 #4 pe or de l'Engoulevent, 219 idées, & à perpétuer des erreurs. C’eft en partant de ce principe que j'ai rejeté les noms de £etté-chévre, de crapaud-volant, ne SOU PRET UE V0 Le crapand-volant ou tette-chèvre, chaffe-crapaud, foule-crapaud ; en Sologne, chauche-branche : dans JOrléanois, coucou rouge; en Saintonge, frefuie {ce qui a pu donner lieu à l'erreur de Belon } autre- fois caprimulge. Salerne, ch, V1, pag. 5 7, À avertit que ce crapaud- volant ne doit pas être confondu avec une elpèce de chauve-fisuris qui porte le même nom à Paris, | Caprimulgus fuperné gr'feo Ÿ nigricante tranfrerfime _Ÿ undatim varius , guälibet pernä tœni long étudirait nigrà notatä ; inferné allo-rufefcens , fufco faturat tranfverfim firiatus ; remig'bus oidus primoribus tmreriis albä macula notatis ; reétricibus duabus utrinque extimis albo terminatis. .. .. Caprimulgus, Tette-chèvre 0 crapaud-volant, . Briffon, Ornithologie, tome II, AP°Be.4+70. | Succhia capre ; en Tofcane, rorrola ; à Ravenne, cora- 2YFA Ornithol. Ital, tom. F page 91, An rondo guorumdam ? Ocaiger, de Subrilir ol, 300. À Malte, fouchraie où borcraie ; dans quelques endroits de la Bourgogne, feche-irapye, c’eft-à dire, fche-terrine, ce qui a rapport à fon habitude pré- tendue de tetter les chèvres. Les habitans de là Guinée … diftinguent deux fortes d'hirondelies, celles de jour , dont nous parlerons dans la fuite; & celles de nuit . qu'ils nomment X/é ferena. Hiftoire générale dos Voyages, tome LIT, page 5 88, K ij 220 Hifiorre Naturelle de grand merle , de corbeau de nuit & d’hirondelle a queue carrée, donnés par le peuple ou par les Savans, à l'oifeau dont il s’agit ici. Le premier ce ces noms à rapport à une tradition, fort ancienne à la vérité, mais encore plus fufpecte ; car’ il eft aufli difficile de fuppofer à un oifeau l'inflinét de tetter une chèvre, que de fuppofer à une chèvre la com- plaifance de fe laiffer tetter par un oifeau ; & il n’eft pas moins difficile de com- prendre comment en Îa tettant réellement il pourroit lui faire perdre fon lait: aufir, Schwenckfeld ayant pris des informations exactes dans un pays où il y avoit des troupeaux nombreux de chèvres par- quées, aflure n'avoir oui dire à perfonne que jamais chèvre fe fût laiflée tetter par un oifeau quelconque /b). II faut que ce foit le nom de crapaud-volant, donné à cet oifeau, qui lui ait fait attribuer une (D) Aviar. ile]. pag. 233. M. Linnæus applique mal-à-propos à l’engoulevent ce vers d'Ovide ; Carpere dicuntur laétentia vifcera roftris. Fait. is. VI, w 131 Ce vers doit fe rapporter aux chouettes, Ariftote ajoute que les chèvres ainfi tettées devenoient aveugles, de l'Engoulevent. 221 habitude dont on foupçonne Îes cra- pauds, & peut-être avec un peu plus de fondement. J’ai pareillement rejeté les autres noms, _ parce que l’oifeau dont il eft ici queftion n’eft ni un crapaud, ni un merle, ni un corbeau , ni une chouette, ni même une hirondelle, quoiqu'il ait avec cette der- nière efpèce plufieurs traits de reflem- blance , foit dans la conformation exté- rieure , foit dans Îles habitudes ; par exemple, dans fes pieds courts, dans fon petit bec fuivi d’un large gofier, dans le choix de fa nourriture, dans Ia manière de la prendre; mais à d’autres égards il en diffère autant qu’un oïfeau de nuit peut différer d’un oifeau de jour; autant qu’un oifeau folitaire peut différer d’un oïfeau focial, & encore par fon Cri, par le nombre de fes œufs, par l'habitude qu’il a de les dépofer à crud fur la terre, par le temps de fes voyages; & d’ailleurs on verra dans la fuite qu’il exifte réellement des efpèces d’hiron- delles à queue carrée, avec lefqueiles on ne doit pas le confondre. Enfin, j'ai confervé à cet oifeau le nom d’enpoulevent K iij 222 Hiflloitre Naturelie qu’on lui donne en plufieurs provinces, parce que ce nom, quoiqu’un peu vul- gaire, peint afiez bien l’oifeau lorfque les ailes déployées, l’œil hagard & le gofrer ouvert de toute fa largeur, il vole avec un bourdonnement fourd à la rencontre des infectes, dont il fait fa proie & qu’il femble engouler par afpiration. L’engoulevent fe nourrit en efet d'infeétes , & fur-tout d’infeétes de nuit /c), car il ne prend fon eflor & ne commence fa chafie que lorfque le foleil eft peu élevé fur lhorizon /d), ou s’il la commence au milieu du jour, s£'eft lorfque Île temps eft nébuleux ; {e) Chärleton dit qu'il vit de guëpes, de bour- dons , principalement de fcarabées , de cantharides ; Klein lui a trouvé dans le ventricule, des mouches de différentes efpèces , de petits fcarabées, fix grands ftercoraires noirs à la fois ; la Zoologie Britannique ajoute les teignes & les coufins, & Willughby les raines, Un ami de M. Hébert a trouvé dan: le gofier d'un de ces cifeaux de ces petits hanneions que l'on voit fur Ja fin de l'été: on ne peut guère douter qu'il ne happe auffi les phalenes ou papillons de nuit qui fé trouvent fur fon paflage. {d) C'eft fans doute par cette raifon qu’Arifiote Je donne pour un oifeau pareffeux; mais il ne ie feroit tout au plus que le foir, de l'Engoulevent. dur dans une belle journée ïl ne part que lorfqu’il y eft forcé, & dans ce cas fon vol eft bas & peu foutenu; il a les yeux fi {enfibles que le grand jour léblouit plus qu’il ne léclaire, & qu’il ne peut bien voir qu'avec une lumière affoiblie ; mais encore lui en faut-il un peu, & l’on fe tromperoit fort fi l’on fe per- fuadoit qu'il voit & qu’il vole lorfque l’obfcurité eft totale; il eft dans le cas des autres oïfeaux nocturnes; tous font au fond des oifeaux de crépufcule plutôt que des oifeaux de nuit. Celui-ci n’a pas befoin de fermer le bec pour arrêter les infetes qui y font entrainés : l’intérieur de ce bec eft enduit d’une efpèce de glu qui paroït filer de la partie fupérieure, & qui fuffit pour retenir toutes les phalènes & même les {carabées dont les ailes s’y engagent /e). Les engoulevents font très-répandus , & cependant ne font communs nulle pat: ils fe trouvent, ou du moins ils paflent dans prefque toutes les régions de notre continent, depuis la Suède & (e) Note communiquée par M. Hebert, K üÿ. 224 Hifloire Naturelle les pays encore plus feptentrionaux juf- qu'en Grèce & en Afrique d’une part, de l’autre jufqu'’aux grandes Indes, & fans doute encore plus loin. M. Sonnerat en a envoyé un au Cabinet du Roiï venant de la côte de Coromandel, & qui eft fans doute une femelle ou un jeune, puilqu il ne diffère guère du nôtre qu'en ce qu’il n’a point fur fa tête & les ailes ces taches blanches dont M. Linnœus fait un caractère propre au mâle adulte. MX je Commandeur de Godeheu nous apprend qu’au mois d'avril, le vent du fud-oueft amène ces oifeaux à Malte /f); & M. le chevalier Defmazis, très-bon obfervareur, me mande qu'ils paffent en égale abondance en automne. On en rencontre dans les plaines *& dans les pays de montagnes, dans la Brie & dans le Bugey, en Sicile /2) (f} Voyez Savans étrangers, rome III, page 9 1. (g) Un Voyageur inftruit m’a rapporté que fur les montagnes de Sicile, on voyolt ces ol'eaux pa- roître une heure avant le coucher du foleil, &. fe répandre pour chercher leur NES de cempa- gnie avec les guépiers, & qu'ils allaient quelquefois gnq ou Hx enfemble, de l'Engoulevent. 225 & en Hollande, prefque toujours fous un buiflon ou dans de jeunes taillis, ou bien autour des vignes ; ils femblent préférer les terreins fecs & pierreux, les bruyères, &c. Ils arrivent plus tard dans les pays plus froids, & ils en partent plus tôt /4); ils nichent chemin faifant dans les lieux qui leur conviennent /i), tantôt plus au midi, tantôt plus au nord; ils ne fe donnent pas la peine de conftruire un nid, un petit trou qui fe trouve en terre ou dans des pierrailles, au pied d’un arbre ou d’un rocher, & que le plus fouvent ils laiffent comme ils l'ont trouvé, leur fuffit /4). La femelle (h) En Angleterre, ils arrivent fur la fin de mai, & ils s'en vont vers le milieu d’août fuivant la Zoo/ogte Britannique ; en France, M, Hebert en a vu dansie mois de novembre; un chaffeur m'a afluré en avoir vu l'hiver. | {i) Les chafleurs que j'ai confultés, prétendent qu'ils ne nichent pas dans le canton de la Bourgogne Fri J'habite {l’Auxois) , & qu’ils n’y paroiflent que dans le temps des vendanges, (A) Telle eft l'opinion la plus généralement reçue , mais je ne dois pas diflimuler que felon M, Linnæus, ils confiruifent un nid avec de la terre 226 Hifloire Naturelle y dépofe deux ou trois œufs plus gros que ceux du merle & plus rembrunis /L,; & quoique l'affection des père & mère pour leur géniture {e mefure ordinairement par les peines & les foins qu’ils fe font donnés pour elle, il ne faut pas croire que l’engoulevent ait peu d’attachement pour fes œufs ; on m'aflure au contraire que la mère fes couve avec une grande foili- citude , & que lorfau’elle s’eft aperçue qu'ils étoient menacés ou feulement re- marqués par quelque ennemi {ce qui revient au même }, elle fait fort bien les changer de place en les pouffant adroitemenmt, dit-on , avec fes ailes, & Humcdtée, de forme orbiculaire, entre des rochers. Voyez Syfe Nat ed, XII, pag, 34 6. M, Salerne dit auff que M. de Reaumur a vu un nid de crapaud-volant où il y avoit trois œufs, &c, mais il dit au même endroit que Île crapaud-volant ne fuit point de nid ; il a donc voulu dire que M, de Reaumur avoit vu l'endroit où une femelle de cette efpèce avoit pondu fes œufs. | (1) Y font oblongs, blanchâtres & tachetés de brun, dit M. Salerne ; marbrés de brun & de pourpre - fur un fond blanc, dit le comte de Ginenni dans l'Oruithologie lralienne ; celui-ci ajoute que la coque en cft extrémement mince; de l'Engoulevent, Dour | les faifant rouler dans un autre trou qui n’eft ni mieux travaillé, ni mieux arrangé que le. premier , mais où elle les juge apparemment mieux cachés. Lafaifon où l’on voit plus fouvent rolèr ces oifeaux , c’eft Enpraihanes en général ils ont à peu-près le vol de la bécafie & les allures de la chouette ; quelquefois jæ inquiétent & dérangent beaucoup les chafleurs qui font à laffät; mais ils ont une habitude aflez fingulière & qui leur eft propre ; ils feront cent fois de fuite le tour de quelque gros arbre effeuillé, d'un vol fort irrégulier & fort rapide; on les woit de temps à autre s’abaitre brufquement & comme pour tomber fur leur proie, puis fe relever tout aufir brufquement; ils donnent fans doute ainfrla;chaffe aux infectes qui voltigent autour de ces {fortes d'arbres; mais Es eft tres-rare qi'on puifle, dans cette cit- confiance, les approcher à là portée du #fuñl; lorfqu'on s’avance ils difparoifient fort proinprement & fans qu’on puifle découvrir le lieu de leur retraite, Comme. ces: oïeaux, volent le bec ouvert, ainfr que je l'ai remarqué plus À 5 4 228 H; ifloire Naturelle haut, & qu’ils volent affez rapidement, on comprend bien que l'air entrant & fortant continuellement, éprouve une collifion contre les parois du gofier, & c’eit ce qui produit un bourdonnement femblable au bruit d’un rouet à filer; ce bour- donnement ne manque jamais de fe faire entendre tandis qu’ils volent, parce qu'il eft l'effet de leur vol, & il fe varie fuivant les différens degrés desiitefte refpective avec lefquels l’air s’engoufire dans leur large gofrer. C’eft de-là que leur vient le nom de wheel-bird, {ous lequel ils font connus dans quelques provinces d'An- gleterre. Mais eft-il bien vrai que ce cri ait paffé généralement pour un cri de mauvais augure, comme le difent Belon, Klein & ceux qui les ont copiés! ou plutôt ne feroit-ce pas une erreur née d’une autre méprife qui a fait confondre qe M avec l’effraie! quoi qu'il en foit, lorfqu'ils font pofés ils font attiré leur cri véritable, qui confifte dans un fon plaintif répété trois ou quatre fois de fuite; mais il n’eft pas bien avéré qu'ils ne Ie faflent jamais entendre en “volant, de l'Engoulevent, 229 Ts fe perchent rarement, & lorfque cela leur arrive, on prétend qu'ils {e- pofent, non en travers comme les autres oifeaux; mais longitudinalement fur la branche qu’ils femblent chocher ou cocher comme le coq fait la poule, & de-là le nom de chauche-branche. Souvent lorf- qu’un oifeau eft connu dans un grand nombre de pays différens, & qu'il a été nominé dans chacun, il Cités pour faire connoître fes principales habitudes, de rendre raifon de fes noms divers. Ceux-ci font des oïifeaux très-folitaires, la plupart du temps on les trouve feuls, & l’on n’en voit guère plus de deux enfemble, encore font-ils fouvent à dix ou douze as l’un de l’autre. | . J'ai dit que l’engoulevent avoit le vol de la bécafie, &l’on peut dire là même chofe du plumage, car il a tout le deflus du cou, de la tête & du COfpS & même Île deflous, joliment variés de ris & denoirätre , avec plus ou moins de rouffâtre fur le cou, les fcapulaires , les joues , la gorge, Le ventre, les couver- tures & les pennes de la queue & des ailes tout cela difiribué de manière que 230 Hifioire Naturelle les teintes les plus foncées. règnent ‘fur le deffus de la tête , la gorge, la poitrinez la partie antérieure des ailes & leur extrée. mité ; mais cette diftribution eft f variée, | les détails en font f1 multipliés & d’une fi grande finefle , que l’idée de la chofe fe perdroiït dans les particularités d'une defcription d'autant pli us obfcure qu’elle feroïit. plus. minutieufement : complète. Un feui coup-d’œil fur loifeau , ou du anoins fur {on portrait, en apprendre plus que toutes les paroles. Je me.con- tenterai donc d'ajouter ici les attributs. qui caractérifent l’engoulevent; il: a, la mâchoire inférieure bordée-d’une. râie blanche qui fe prolonge jufque derrière la tête: une tache de mêine couleur fur le côté intérieur des trois premières pennes de l'aile, &:au bout des deux Qu trois pennes les plus extérieures de la queue ; ‘mais ces taches blanches font propres au mâle, fuivant M: Linnæus (m}; fn). Wiushby a obfervé un. AE en. “qui cs taches étotent d’un jaune. pâle, teintées de noir & peu LE pe j'ai ob'ervé ‘a même chofe fur deux ndé midi : ce font avparemment les femelles : l’un:de ces éd. F4 étoit pus petit que les auires , &. + Ja jugé que c'étoit umc jeune femelle, ZL,;IX pag. 280, ÈS.” S ‘ RSS ER del ( o à be ///4 ALES IT PAF | {| 1 1} alu AA {l at NN ul ( 4 | / Im 7. Zoom, RSR S Jeulp. £ ar'on. . A @ EVRF CH ou TETTE GOULEVEN'' EN eve L/ De # NURT IC" 72 & | Engoulevent, 23% - La tête oroffe; les yeux très-faillans ; l’ou- verture des oreilles confidérable , celle du gofier dix fois plus grande que celle - du bec; le bec petit, plat, un peu crochu; la langue courte, pointue, non-divifée par le bout; les narines rondes, leur — bord faillant fur le bec; le crâne trans * parent; longle au doigt du milieu den- —iclé du côté intérieur, comme dans le … héron; enfin les trois doigts antérieurs unis par une membrane jufqu'à la pre- micre phalange : on prétend que la chair des jeunes eft un affez bon manger, quoi- x qu'elle ait un arrière- gout de fourmi. Longueur totale, HE pouces & demi; À +4 quatorze lignes: tarfe , fept nes, DA AT » garni de plumes prefque au au bas; doist du milieu, neuf lignes; doigt pof- % Éérieur le plus Lire de tous, ne devroit sd Ste EDG. d point s'appeler poftérieur , vu quil a beaucoup de difpofition à fe tourner en avant , & que fouvent il y eft tourné tout-à-fait ; vol, vingt-un pouces & demi; queue , cinq pouces, carrée, compofée de dix pennes feulement ; De les ailes de quinze lignes. RO 332 Hifioire Naturelle OISEAUX ÉTRANGERS QUI ONT RAPPORT L'ENGOULEVENT: Go MME il n’y a qu’une feule efpèce de ce genre établie dans les trois parties de l’ancien continent, & qu'il s’en trouve dix ou douze cibles dans le nouveau, on pourroit dire,.avec quelque fonde- ment, que l'Amérique eft la principale réfidence de ces oïfeaux, le vrai lieu de leur origine, & par conféquent re=. garder notre race européenne comme une race étrangère, féparée de fa tige, exilée , tranfportée par quelque cas fortuit dans un autre Univers, où elle a fondé une colonie qui fembleroit devoir être toujours fubordonnée à la race mère, & ne devoir jamais lui difputer le pas dans aucun genre. D’ après cela on pour- roit inférer que nous aurions dû com- mencer l’hifloire de cette famille par les races américaines qui repréfentent ici la re ‘des Oifeaax étrangers, 233 métropole ; & nous aurions en effet fuivi cet ordre qui, fous ce point de vue, paroît être celui de la Nature, fi nous n’euflions été déterminés par des raifons encore plus fortes à fuivre un ordre tout différent, & cependant tout aufli naturel, du moins plus analogue à la nature de notre entendement; ordre qui confifte à procéder du plus connu au moins connu , & nous prefcrit, à nous autres Européens , de commencer flhiftoire d’une claffe d'animaux quelconque, par les efpèces européennes , comme étant les plus connues dans le pays où nous écrivons, & les plus propres à jeter de la lumière fur l'hiftoire des efpèces étran- gères /a), fauf aux Naturaliftes américains à commencer l’hiftoire qu’ils feront de la Nature { & plût au Ciel qu'ils en (a) C'eft par cette même raifon que j'ai com- mencé lhifioire du coucou par celle de lefpèce européenne, & que j'ai confidéré celle-ci comme étant le tronc commun des branches répandues dans les trois autres parties du monde ; mais tout ce que j'ai dit dans cette fuppofition ne fe trouve pas moins vrai: il fera toujours vrai de dire que les races provenant d'un tronc commun , s'éloigneront me Flifloire Naturelle fiffent une! ) par les produ“tions de l'A mérique. Les principaux attributs qui appar- tiennent aux engoulevents , c’eft un bec aplati à fa baie; ayant la pointe légere- ment crochue, petit en apparence, mais fuivi d'une large ouverture, plus large que la tête, difent certains Auteurs ; de gros yeux faillans, vrais yeux d’oifeaux nocturnes , & de longues mouftaches noires autour du bec : il réfulte de tout cela une phyfionomie morne & flupide , mais bien caractérifce, un air de famille lourd & ignoble, tenant des martinets & des oifeaux de nuit, mais fr bien mar- qué, que l’on diftingue au premier coup- d'œil un engoulevent de tout autre oifeau ; ils ont outre cela les ailes & la queue longues, celle-ci rarement & d'autant plus de cette race primitive, qu'elles en auront été féparées plus anciennement; que par conféquent {a race européenne ayant plus de reffem- blance avec celle d’A mérique qu'avec celles d'Afrique & d'Afie, doit être cenfée dériver nouvellement & immédiatement de la race américaine, lacuelle peut elle-même être iflue, mais plus anciennement ; de la race afiatique. + 2h des Oifeaux étra'gers, 235$ | très-peu fourchue, compolée de dix pennés feulement; les pieds courts & le plus fouvent patus ; les trois doigts anté- rieurs liés enfemble par une membrane jufqu'a Îeur premiere articulation; le doigt poftérieur mobile & fe tournant quelquefois en avant; l’ongle du doigt du milieu dentelé ordinairement fur {on bord intérieur ; la langue pointue & non divilée par le bout ; les narines tubulées, c'elt-à-dire que leurs rebords faillans forment fur le bec la naïiflance d’un petit tube cylindrique ; l’ouverture des oreilles grande , & probablement l’ouïe très-fine ; il femble au moins que cela doit étre ainfi dans tout oifeau qui a la vue foible,. & le fens de l’odorat prefque nul; car le fens de l’ouïe étant alors le feul qui puiffe l’avifer de ce qui fe pafle au de- hors à une certaine diftance, il eft comme forcé de donner une grande attention aux rapports que lui fait ce fens unique, & de le difpofer de la manière la plus avantageufe ; ce qui ne peut manquer à la longue de le modifier, de le perfec- tionner , du moins quant aux bruits qui {ont relatifs à fes befoins, & en même 236 Hifloire Natarelle temps d'influer fur la conformation des pièces qui compofent cet organe. Au refte, on ne doit pas fe perfuader que tous les abriburs dont j'ai fait l’énumé- ration , appartiennent fans exception à chaque efpèce : quelques - unes n’ont point de mouftaches ; d’autres ont plus de dix pennes à la queue ; d’autres n'ont pas l’ongle du milieu dentelé; quelques- unes l'ont dentelé, non fur Île bord intérieur , mais fur l'extérieur ; d’autres n’ont point les narines tubulées ; dans d’autres enfin le doigt poftérieur ne _ paroît avoir aucune difpofition à fe tour- ner en avant: mais une propriété com- mune à toutes les efpèces, c’eift d’avoir les organes de la vue trop fenfibles pour pouvoir foutenir Îa clarté du jour; & de cette feule propriété dérivent les princi- pales différences qui féparent le genre des engoulevents de celui des hiron- delles : de-là l'habitude qu’ont ces oifeaux de ne fortir de leur retraite que le foir au coucher du foleil, & d’y rentrer le matin avant ou peu après fon lever; de-la l’habitude de vivre ifolés & trit- tement feuls, car leffet naturel des des Oifeaux étrangers, 237 ténèbres eft de rendre les animaux qui y font condamnés, triftes, inquiets, dé- fians, & par conféquent fauvages ; de-là la diflérence du cri, car on fait combien dans les animaux le cri eft modifié par les affections intérieures ; de-là encore, feion moi, l’habitude de ne point faire de nid, çar il faut voir pour choifir les matériaux d’un nid, pour les employer , les entrelaffer , les mettre chacun à ieur place , donner [a forme au tout, &c. nul oifeau, que je fache, ne travaille à cet ouvrage pendant la nuit, & la nuit eft longue pour les engoulevents, puifque fur vingt-quatre heures ils n’ont que trois heures de crépufcule , pendant lef- quelles ils puiflent exercer avec avan- tage la faculté de voir; or,*ces trois heures font à peine fuffifantes pour fatisfaire au premier befoin , au befoin le plus preflant, Île plus impérieux, devant lequel fe taifent tous les autres befoins , en un mot, au befoin de manger: ces trois heures font à peine fuffifantes parce qu'ils font obligés de pourfuivre leur nourriture dans le vague de Pair, que leur proie eft ailée comme eux, fuit 2383 Æifloire Naturelle légèrement, leur échappe , finon par la vitefle, du moins par lirrégularité de fon vol, & qu'ils ne peuvent s’en faifir qu’à force d’allées & de venues, de rufes, de patience & fur-tout à force de temps; il ne leur en refte donc pas afiez pour conftruire un nid: par Îa même raifon les oifeaux de nuit qui font organilés à peu-près de même, quant au {ens de la vue, & qui pour la plupart n'ont l’ufage de ce fens que lorfque le foleil eft fous l’horizon ou près d’y defcendre , ne font guère plus de nids que les engoulevents ; &, ce qui eft plus décifif, ne s’en occupent qu’à proportion que leur vue plus ou moins capable de foutenir une grande clarté, prolonge pour eux le temps du travail. De tous LE hiboux , le grand duc eft le feul que l'on dite Eire un nid, & c’eft aufli de tous, celui qui eft Eos oïfeau de nuit , puitqu ïl voit aflez clair en plein jour pour voler & fuir à de grandes dif- tances /b). La petite chevèche qui [B) Voyez tome L de Y'Hioire, Naturelle des Oïfcaux, des Oïfeaux étrangers, 23 à pourfuit à & prend les petits oifeaux avant le coucher & après le lever du foleil, amafie feulement quelques feuilles, quel- ques brins d'herbes, & dépole ainfi {es œufs , point tout-a-fait à crud, dans des trous de rochers ou de vieïlles mu- railles /c) ; enfin , le moyen duc, l’effraie, la hulotte & la ‘grande chevêche, qui, de toutes les efpèces nocturnes peuvent le moins fupporter la préfence du foleil, pondent aufli dans des trous emballé ou dans des arbres creux, mais fans y rien ajoutér, ou dans des nids étran- gers /d) qu'ils trouvent tout faits : & j’ofe aflurer qu’il en eft de même de tous les oileaux qui par le vice d’une trop grande perfection des organes vifueis , , font offufqués par là D du jour , au lieu d’en être éclairés, … Un autre effet de cette Hi Curidile perfection ; c’elt que les engoulevents;, ainfr que les autres oifeaux ‘de nuit, n’ont aucuhe coujeur éclatante dans leur {c) Voyez aux articles des Oïleaux cités,” {d) Idem , aûx articles des Oifcaux cités. - 240 Hifloire Naturelle plumage, & font même privés de ces reflets riches & changeans, qui brillent {ur la robe, affez modefte d’ailleurs , de nos hinontiailée: : du blanc & du noïr,. du gris qui n’eft que le mélange de lun & de l’autre , & du roux font toute leur parure , & fe brouillent de manière qu'il en réfulie un ton général de couleur fombre , confus & terne; c’eft qu’ils fuient la Jumière , & que la lumiere eit, comme l'on fait, la fource première de toutes les belles couleurs ; nous voyons les linottes perdre fous nos yeux, dans les prifons où nous Îles tenons renfermées, le beau rouge qui faïfoit l’ornement de leur plumage lor{qu’à chaque aurore elles pouvoient faluer en plein air la lumière naiffante, & tout le long du jour fe pé- nétrer , niiBéte pour ainfr dire, de fes-brillantes ‘influences: Ce” n'eft Doinit dans Îa froide Norwège , ni dans a ténébreufe Lapponie que lon trouve les oïfeaux de Paradis, les cotingas, les flamands , les perroquets ” les colibris, les paons , ce n'’eft pas même dans ces climats diforaciés que fe forme le rubis , Je faphir , la topafe ; enfin , les fleurs qui croiffent des Oifeaux étrangers, 248 _croiffent comme malgré elles, & végètent triltement fur une cheminée ou dans Pombre d’une ferre entretenue à grands frais, n’ont pas cet éclat vif & pur que le foleil du printemps répand avec tant de profufion fur les fleurs de nos par- terres & même fur celles de nos prairies. À la vérité, les phalènes ou papillons de nuit ont quelquefois de fort belles couleurs; mais cette exception apparente confirme mon idée, ou du moins ne la contredit pas ; car d’habiles Obferva- teurs /e), ont remarqué que ceux de ces papillons nocturnes qui voltigent . quelquefois le jour, foit pour chercher LA E 47 PA TE ht Paie di leur noufriture , foit pour s’apparier , & aui ne font par conféquent nocturnes qu’à demi, ont les aïles peintes de cou- leurs plus vives que les véritables pha- lènes, les véritables papillons de nuit qui ne paroiflent jamais tandis que le {oleil eft fur l'horizon. J'ai même obfervé que la plupart de ceux-ci ont des couleurs affez femblables à celles des engoulevents; (e) Roelel. Infeéten belujfigung, tom. I. Vorberiché q qu der nacht-voegel erfien claÿfe, Oifeaux, Tome X1L. L 242 . Hifloire Naturelle & {1 dans le grand nombre il s’en trouve qui en aient de belles , c’eft parce que les couleurs du papillon ne peuvent man- quer d’être déjà fort ébauchées dans fa larve, & que les larves ou les chenilles des phalènes n’éprouvent pas moins l’action de la lumière que les chenilles des papillons diurnes : enfin, les chry- faly des de ceux-ci qui font toujours fans enveloppe, toujours expofées à l'air libre, ont pour Îa plupart des couleurs écla- tantes , & quelques-unes femblent ornées de paillettes d’or & d'argent que lon chercheroït vainement fur les chryfalides des phalènes, le plus fouvent renfermées dans des coques ou enfouies dans la terre, En voilà aflez, ce me femble pour m’auto- rifer à croire que lorfqu'on aura fait des obfervations fuivies & comparées fur Ia couleur des plumes des oifeaux , des aïles des papillons, & peut-être du poil des quadrupèdes /f), on trouvera que, toutes chofes égales d’ailleurs , les efpèces (f) Voyez ci-devant, jome Î des Oifeaux, Le plu- mage du martin-pêcheur eft beaucoup plus brillant entre Îles tropiques, que dans la zone tempérée, dif M. Forfier. Second Voyage de Cook, page 1815 des Oijeaux étrangers. 243 les plus brillantes, Îles plus riches en couleurs , feront prefque toujours celles qui dans les différens états, auront été le plus à portée d’éprouver action de fa lumière. | Si mes conjectures ont nil fon- dement , les perfonnes qui réfléchiflent, verront fans beaucoup de furprile, com- bien un fens de plus ou de moins , ou feulement quelques degrés de fenfibilité de plus ou de moins dans un feul organe, peuvent entraîner de différences confi- dérables , & dans les habitudes naturelles d’un animal , & dans fes propriétés tant intérieures qu'extérieures. I. | L'ENGO DE ENT DE LA CAROLINE. (2 S1, comme il y a toute apparence 1 r Europe doit les engoulevents à PAmé- rique , c’eft ici l’efpèce qui a franchi le (g) The foat-fucher of Carolina Les Anoglois de Y A mérique feptentrionale le nomment eaft-india- bas (-chauve-fouris des Indes orientales ). Catefby, Caroline , tom. I, pl, VIII, | | Li 244 Hifioire Naturelle paflage du nord pour venir établir une colonie dans l’ancien continent. Je le juge ainfi, parce que cette efpèce ha- bitant Amérique feptentrionale s’eft trouvée plus à portée des contrées encore plus feptentrionales, d’où le paflage en Europe étoit facile , & que d’ailleurs elle reflemble fort à la nôtre, & pour la taille & pour les couleurs: entre autres marques communes , elle a la mâchoire inférieure bordée.de blanc, & une tache de même couleur fur le bord de l’aïle : fon principal trait de diflemblance, c’eft qu’au dieu d’être variée ious le corps par de petites lignes traniverfales, elle left par de petites lignes longitudinales, & qu’elle a le bec plus long; mais une fi grande Hirundo major; Jubfufca mifcella :_macula alb£ fpherica inuträque ala ; en-Anoloïs, raîn-bird, Browne, Jamaïque , page 407. : Caprimulgus fvperné grifeo à nigricante tranfverfim à undatim varius, inferné grifeo-rufefcens, lineols fongitudiralibus , nigricantibus variegatus ; vemigibus exterins maculis flavicantibus , tribus primoribus interius alba macula notatis., ... Tette-chèvre de la Caroline Brifon, tome Il, page 475. Succhia-capreo nottolla della Carolina, Ornitdl: Etal, tom. E, pag. 92, Sp. x ' des Oifeaux étrangers, 245$ différence de climat n’auroit-elle pas pu produire des différences encore plus confidérables dans la forme & le “ii At de cet oïfeau ! Voici ce que Catefby nous apprend de fes habitudes naturelles : il fe montre le foir, mais jamais plus fréquemment que lorfque le temps eft couvert, & de-là fans doute fon nom d’oifeau de pluie, qui lui eft commun avec plufreurs autres Oifeaux ; if pourfuit, la gueule béante, les infectes ailés dont if fait fa pature, & fon voi eft accompagné de bourdon- nement ; enfin, il pond à terre des œufs femblables à ceux des vanneaux. On voit que chaque trait de cette petite hifloire, eft un trait de conformité avec l’hiftoire de notre efpèce européenne. Longueur totale, onze pouces un quart; bec, dix-neuf lignes, environné de mouftaches noires ; tarfe, huit lignes, ongle du milieu dentelé à Pintérieur ; les trois doigts antérieurs liés d’une mem- brane qui ne pafle pas la première arti- culation; queue, quatre pouces, dépafle les ailes de feize lignes. L iij 246 Hifioire Naturelle ET | LE WHIP-POUR-WILL. (h) JE conferve le nom que les Virginiens ont donné à cette efpèce, parce qu'ils le lui ont donné d’après fon cri, & que par cela feul il doit être adopté dans toutes les langues. | _ Ces oïfeaux arrivent en Virginie,vers le milieu d'avril, fur-tout dans Îa partie occidentale & dans les endroits imonta- gneux; c'eft-là qu’on les entend chanter ou plutôt crier pendant la nuit d’une (k) Caprimulgus minor Americanus ; en Anglois J whip-poor-wil Catefby , Caroline, append, pl XVI. — Fdivards, pl LXIII; en Anglois, /effer goat- … fucker. | | : Srcchia-capre o nettolla di Virginiw Ornitel, Ita, tom.{, pag. 92, Sp. 2. Caprimulgus fuperné obfcuré fufcus, fufco-rufefcente tranfverfin à" fparfim varius , cinereo admixto , inferné albo-aurantius , nigricante tranfverfim ftriatus ; remigibus quinque primoribus tæniz tranfverfa alba; reclricibus duabus utrimque extimis macul alb& notatis. .… Vette- chèvre de Virginie, Brion, tome IT, page 477. - M. Linnæus en fait une variété dans l’efpèce euro péenne. Se Var, ed, XII, pag: 7246, Gen T1S5Yÿ mais il en diffère par la longueur de fes ailes, des Oifeaux étrangers, 347 voix fi aiguë & fi perçante, tellement répétée & multipliée par Îles échos des montagnes , qu'il eft difficile de dormir dans les environs. Îls commencent peu de minutes après le coucher du foleil, & continuent jufqu’au point du jour ; ils defcendent rarement fur Îles côtes, plus rarement encore ils paroïffent pen- dant le jour; leur ponte eft de deux œufs d’un vert-obfcur , varié de petites taches & de petits traits noiratres ; la femelle les dépofe négligemment au milieu d’un fentier battu, fans conftruire aucun nid, fañns mettre enfemble deux brins de moufle ou de paille, & même fans gratter la terre : lorfque ces oifeaux couvent, on peut les approcher d’aflez près avant qu'ils s’envolent. Plüfieurs les regardent comme dés oïfeaux de mauvais augure. Les Sauvages de la Virginie font perfuadés que es ames de leurs ancêtres, maflacrés autre- fois par lés Anglois, ont paflé dans le COrps de ces oïfeaux, & pour preuve , ils ajoutent qu avant cette époque on ne les avoit jamais vus dans le pays; mais cela prouve feulement que de nouveaux L üij 248 Hifloire Naturelle habitans apportent de nouvelles cultures, & que de nouvelles cultures attirent ses efpèces nouvelles. Ces oifeaux ont le deflus de la tête & de toute corps, jufques & compris les couvertures fupérieures & les pennes de la queue , & méme les pennes moyennes des aïles d’un brun-foncé, rayé tranfverfalement de brun plus clair, & parfemé de petites taches de ceite même couleur, avec un mélange. de cendré fort irrégulier ; les couvertures {upé- PAREPREMEEE r ailes de même, femées de quelques taches d’un brun-clair; les grandes pennes des ailes noires , les cinq premières marquées d’une Lab blanche vers le milieu de leur longueur, & les deux paires extérieures de la queue mar- quées de même vers le bout; le tour des “yeux d’un brun-clair tirant au cendré ; une fuite de taches orangées qui prend à la bafe du bec, pañle au-deffus des yeux & defcend fur pis côtés du cou; la gorge couverte d’un large croiflant renverfé 1 blanc dans le haut, teint d’orangé dans le bas, & dont les cornes fe dirigent de act côté vers les oreilles ; tout le des Oifeanx étrangers. 249 refte de la partie inférieure blanc , teinté d’ orangé , rayé tran{verfalement Fe noiI- râtre; le bec noir & les pieds couleur de chair, Cet engoulevent eft d’un tiers plus petit que le nôtre, & les ailes plus longues à proportion. Longueur totale, huit pouces ; bec, meuf lignes & FPE {a bafe entourée de mouftaches noires ; tarfe, cinq lignes; ongle du doigt du nine dentelé fur fon bord intérieur ; queue trois pouces un quart, ne dépalfe point les ailes. ! SAR et D | LE GUIRA-QUEREA. (i) QuoIQUuE M. Briflon n'ait fait aucune diftinction entre le guira décrit (i) Guira-querca Brafilienfibus, Marcgrave, if, ar, lib. V, cap. VII, pag. 202. , — Pifon, if Nat. pag. 94. _— Sloane, Jamaica, Vib. VI, part. 11, cap. 1; en Ras, a wood ok — Jonfton , Aves , pag. 138. — Caprünulei fpecies ; en Aid goat _fucher, Syropf. av, pag. 180 , Sp. 3; & pag. 27, Sp. 34 — Willughby, Ornihol, pag. 71. L v 350 Hifloire Naturelle par M. Sloane, & celui décrit par Marc- grave , je me crois fondé à les diftin- guer ici ; du moins comme variétés de climat; j’en dirai les raifons en parlant du guira de Marcgrave. Celui de M. Sioane avoit la tête & le cou variés de couleur de tabac d'Éfpagne & de noir; le ventre & les couvertures fupérieures de la queue & des ailes, variées de blan- châtre; les pennes de la queue & des ailes variées de brun - foncé & de blanc; la mâchoire inférieure prefque fans plumes ; la tête au contraire en étoit char- gée ; ; les veux faillans hors de Porbite, d'environ trois lignes; la pupille bleuätre & l'iris orangée. Six rufefcens, mifcella, coloribus quafi undularis, capète lævi, tride croceo ; en Anglois, the mountair- owl... Browne, Mat. kiff, of Jamaica, pag. 473. Hirundo , caprimulyi Jpecies. Klein, Ordo ar, pag. 82. Je ne fais pourquoi M. Klein dit qu’on trouve cet oifeau en Angleterre, | Caprimulgus in toto corpere cinereo -fufcus , SEE, obfcuré flavis Ÿ' albicantibus variegarus ; torque jrs aureo ; vectricibus bDinis intermedüs longioribus. . Tate.chlre du Brefil. Briffon, tome 1[, page 48 I. “Succhia-capre o nottolla del Brafile, DA Jtai, tom, ], pag. 92, Sp. v. des Oileaux étrangers, 25% Cet oïfeau fe trouve au Brefil ; c’eft un habitant des bois qui vit d ‘infectes & ne volé que la nuit. | Longueur totale, feize pouces; bec, deux pouces, de for triangulaire ; fa bafe, trois pouces ; le fupérieur un peu eréelsi, bordé de: longues mouftaches : narines die uné rainure aflez confidé- rable ; gofier à large ouverture; ‘tarfe, trois Hignes (k:); vol ; trente” pouces 4 queue, huit poucés; ‘angue petite & triangulaire ; eftomac blanchätre , peu mufculeux , contenant des {carabées à demi digéréss foie rouge , divifé en deux lobes, Pun à droité , l’autre à gauche ; les inteftins roulés en plufieur circonvor lutions. ? Le guira de Marcgrave avoit deux caractères très-apparens qui ne fé trouvent point dans la defcription de M. Sloane, & qui cependant n’auroient pu échapper à un tel COIN : 11 veux dire. un ÇA) SF ny a/point ici dé Fast d'inpreon ; ce guira eft, de tous les oifeaux connus, celui qui a les pieds les plus courts, relativement à Îa longueur de fes ailes, & il mériteroit le nom d’apode par excellence, | L v; 252 Hifloire Naturelle collier couleur d’or, & les deux pennes intermédiaires de la queue beaucoup plus longues que les latérales ; d’ailleurs il eft pluf petit, car Marcgrave ne le fait pas plus gros qu’une alouette, & il eft difficile de fuppofer à une disons ou à tout autre oifeau de cette taille une envergure de trente pouces, comme l'avoit le guira de M. Sloane: tout cela joint à quelques autrés différences de plumage , n’autorife à regarder celui de Marcgrave comme une variété de climat; il avoit la tête large, comprimée, allez grofle ; les yeux grands ; un petit bec à large ouverture; le corps arrondi; Île plumage. d’un cendré-brun, varié de jaune & de blanchâtre; un collier de couleur d’or teintée de brun; les bords du bec près de la bafe, hériflés de longues mouftaches noires; les doigts antérieurs Hiés par une membrane courte ; l’ongle de celui du milieu dentelé; les ailes de fix pouces; la queue de huit, compris les deux pennes intermédiaires qui ex- eèdent Îes fatérales. des Oifeaux étrangers. 253 | far | EPP DUE SAUVE CL) ON retrouve dans cet oifeau du Brefif tous les attributs des engoulevents : tête large & comprimée, gros yeux, petit bec, large gofier, pieds courts, ongle du doigt du milieu dentelé fur fon bord intérieur, &c. mais une chofe qui lui eft propre , c’eft l’habitude d’épanouir fa (1) Avicula ibijau Brafilienfibus, noiibo Luzitaniss Marcorave, Aiff, Nar, Brafià üb, V, pag, 195. — Jonfton, Aves, pag. 133. Cayrimulgus Americanus , ibijau Marcgravh. , à Willughby ,: Ornishol, Hib. IT, pag. 70. : —— Ray, Syropf. av. pag. 27, n.° 2, Hirundo, Brafilienfions ibiau, Lugitanis notriba dicta, Petiver, Gazoph. nat, à art, pl, 59, fig. 1. Caprimulgus fuperné migricans, albo punculuus, flavedine albedini awmixt& , inferné alle à nigre parius : oculorum ambttu ex albo dés ; pedibus albis:. "Fette-chèvre racheté du: Brefil. 2iffor, tome Î[, page 483. Mosa, que M. Briflon rapporte au petit ibijau ce que Moechring a dit du grand, | Gen 110° | .… Skcchia-capre brizzolata del'Bragée, Ornitol, Itai, pag 92 1 OP: ÿ: L orc 254 - Hlifloire Naturelle queue de temps en temps; il a la tête & tout le deflus du corps noirâtres, femés de petites taches’, fa plupart blanches , quelques - unes teintées de jaune ; le deflous du corps blanc, varié de noir comme dans FOpepri rie | voa pieds blancs. Sa taille eft à peu-près celle de Phi rondelle; ïl a la langue très-petite; les narines découvertes; tarle, fix Jignes ; queue, deux pouces ; ne > dépalle point les ailes. VARIÉTÉS DE L'IBLJAU: I LE PETIT ENGOULEVENT TACHETÉ DE CAYENNE. * NH a beaucoup de:rapport avec l’Ibïjau , & par fa petitefle, quoique moindre, & par da Jongueur relative de fes ailes, & par fes autres proportions, & par fn plumage.noirâtre:, tacheté d’une couleur: plus claire : mais cette: couleur plus chaire * Voyez les planches taste, M 734: où cet oïfeau eft repréfenté fous le nom dé pet travaud-rolant ‘tacheté- de Cayenne, d'après un mi vidu qui fe trouve dans le cabinet dé Mi Matduit, | dès Oifeäix étrangers, 255$ eft du roux ou du gris dans tout le plumage , excepté fur le cou, lequel porte en fa partie antérieure une efpèce de collier blanc, dont Marcgrave n’a point parlé dans la defcription de l'ibijau, & qui fait la marque diflinétive de cette variété; elle a aufli le deflous du corps plus rembruni. - Longueur totale, huit pouces ; bec, quinze lignes, noir, garni de petites mouftaches ; queue, deux pouces. & demi. II LE GRAND IBIJAU. /m) Ce n’eft en effet qu’une variété de gran- deur , & la différence eft confidérable à cet égard: celui-ci eft de Ja taillé d'une chouette, & il a l'ouverture du (m) Ibijau magnitucine nolluæ, Marcorave, pag. 1 96. — Jonfton, Prge 533: — Wiilughby » P2£. 70. — Ray, pag. 27. — Ornitol, Jial, tom, T, pag, 02, Sp» 7- | Cris Bit Hienfis maïornavius . ... Ore FAR pugnum hominis admittente, Briflon , rome il, PR es Fe le refte de la defcription, comme la précédente, | pour : mot. Nydicorax ibijau five noïtibo majôrs Momie We, gener, Gen. 110, 256 Hifloire Naturelle” bec fi grande qu’on y mettroit le poing ; du refte, ce font les mêmes couleurs & les mêmes proportions. Marcgrave ne dit pas qu’il ait habitude d’épanouir fa queue comme Îe petit ibijau; il dit encore moins, qu’il ait une corne fur la partie antérieure de la tête, & derrière cette corne une petite huppe, comme on pour- roit fe le perfuader, d’après la figure /n) ; mais on fait combien les figures données par Marcgrave font peu exactes, & com- bien il eft plus für de s’en rapporter au texte : or, le texte dit que le grand ibïjau ne diffère abfolument du petit que par la taille ; & comme d’ailleurs il ne donne au petit ibijau ni huppe ni corne, on peut, ce femble, conclure avec toute probabilité, que le grand n’en à point non plus. | On doit rapporter à cette efpèce le grand engoulevent de Cayenne *, foit a caufe de fa taille , foit à caufe de fon (n) Voyez Marcgrave à Pendroit cité. * Woyez les planches enluminées, n° 722$ ,où get oïfeau eft reprélenté fous le nom de graud srapaud-volant de Cayenne, des Oifeaux étrangers, 257 plumage tacheté de noir, de fauve & de blanc ,. principalement fur le dos , les ailes & la queue; le deflus de la tête & du cou, & le deflous du corps font rayés tran{verfalement de diverfes teintes de ces mêmes couleurs; mais la teinte générale de la poitrine eft plus brune, & forme une efpèce de ceinture. M. de Sonini en a vu un dont le plumage étoit plus rembruni : on Pavoit trouvé dans le creux d’un très-oros arbre; c’eft la demeure ordinaire de cet engoulevent, mais il préfère les arbres qui font à portée des eaux: il efl à la fois le plus grand des oïfeaux de ce genre , connus à Cayenne, & le plus folitaire. Longueur totale, vingt-un pouces ; bec , trois pouces de long & autant de large , le fupérieur a une forte échancrure des deux côtés près de fa pointe ; linfé- rieur s’emboîïte entre deux échancrures, & il a fes bords renverfés en dehors; _ narines non faillantes & couvertes par les piumes de la bafe du bec qui reviennent en avant; tarle, onze lignes, garni de plumes prefque jufqu’aux doigts ; ongles erochus, creufés par-deflous enigouttière, 258 Hiflotre Naïurelle cette gouttière divifée en deux par une arête longitudinale ; l’ongle du doigt du milieu non dentelé, ce doigt eft fort grand & paroît plus large qu'il n’eft en effet, à caufe d'un rebord membraneux qu'il a de chaque côté; queue, neuf pouces, un peu étagée; les ailes la dépañit ent de detre lignes. ht, L° ENGOULEVENT ACLUN ET TES" ou LE HALEUR: {o) ON a cru voir quelque rapport entre les narines faillantes de cet oïfeau & une lo) Noltua minor ex palido &7 fufco varia; eu Anglois , the mall wocd-cwle, Sloane, Jamaïca, pag. 206, ph 255, fig 1. — Mochring, Gener, av, pag. 47 , Gen. 40. Six capite levi, plumis grfeo- albidis labiorum pibfis ; en Anglois, fereech-owk Browne, Jamaica, pag: 473% ( Srrix Sylratica major pulla ; à la Jamaïque, halleur. Barrère, France équinoxiale , page 148. Ulla americana ex pailido àr fufco varia ; Idem, Barrère, Novum Specim, pag. 29 , claf, 111, Gen. Va des Oifeaux étrangers, 259 paire de lunettes; de-là fon nom d’en- goulevent à lunettes : quant à celui de Aa/eur, on juge bien qu'il doit avoir rapport à fon cri. ï Cet engoulevent vit d’infeétes comme tous les autres, & reflemble, par la conformation des parties intérieures, au guira de M. Sloane , avec lequel il va de compagnie, car il fe trouve à Ia Jamaïque comme le guira, & de plus à la Guyane ; fon piumage eft varié de gris, de noir & de feuille- morte; mais les teintes font plus claires fur la queue & les ailes ; il a le bec noir , les pieds bruns Caprimulgus feu Nollua [ylratica Jamaïcenfis minor... . Ray, Syropf. av, append, pag. 180, n.° 4. Ælirundo Jamaïcenfis, naribus confpicilla mentisntibus» en Allemand, Brilen-nafe, Kicin, Ordo av, pag, 81, Sp. IL - Caprimulgus Americanus , tubulis narium eminentibus: hirundo major fubfufca , mifcella, macula albä fpherica În urrâque alä, de Browne { pag. 467). Linnæus, Syf Nar. ed. XIIT, pag. 346. Caprimulgus in toto corpore grifeo, nigro à’ xeram- pelino variegatus, remigibus retricibufque dilutioribus ; naribus cyléndraceis. . . "T'ette-chèvre de la Jamaïque. Briffon, tome IT, page 480. | Succhia-capre o nortolla della Giamaïca, Ornitol Jtal, tom. I ’ Page 92 ; SP. 4e 260 Hifloire Naturelle & beaucoup de plumes fur la tête & fous à gorge. Longueur, fuivant M. Sloane, fept pouces ; bec petit à grande ouverture, le fupérieur un peu crochu, long de #rois lignes { fans doute à compter depuis la naïflance des plumes du front }, bordé de mouftaches noires; tarfe avec le pied, dix - huit lignes ; vol , dix pouces; fur quoi il faut remarquer I. que ces me- fures ont été priés av ec le pied anglois, wn peu plus court que le nôtre; 2. que M. Briflon indique d’autres mefures que M. Sloane, mais que felon toute appa- rence il les a empruntées de Îa figure donnée par M. Sloane lui-même, laquefle eft beaucoup plus grande que ne le fuppofe fe texte de cet Auteur, pris à ja lettre; 3.° que dans cette hypothèfe, qui n'eft pas fans vraifemblance , la Ion- gueur de l’oifeau fixée à fept pouces par M. Sloane , femble devoir fe prendre de la bafe du bec à la bafe de la queue, ce qui concilieroit les dimenfions de la figure avec celles qui font énoncées dans le texte. Cependant je ne dois. pas diffi- muler que M. Ray, fans s'arrêter à la des Oifeaux étrangers, 26% figure de l’oifeau donnée par M. Sloane, & fans prendre garde qu'il eft fort rare que l'on donne de pareïlles figures groffies , s’en tient à la lettre du texte, & regarde cet engoulevent comine. un très-petit oifeau. Vs: + L'ENGOULEVENT VARIÉ DE CAYENNE. (p) Tous les oïfeaux de ce genre font variés, mais celui-ci left plus que les autres ; C ’eft aufli lelpèce la plus com- mune dans l’île de Cayenne. Cet engou- levent fe tient dans les plantages, les chemins & autres endroits découverts; lorfqu’il eft à terre il fait entendre un cri foible , toujours accompagné d’un mou- * Voyez les planches enluminées , .° 760, où cet oifeau eft repréfenté fous le nom de” Craÿaud- volant de Cayentes (») S trix varia minor ; an caprimulous Jonflonis : ? s'appelle à Cayenne, coporal, Barrère, France équinows page 148. Caprimulgus Awericanus eleganter varicgatus, Bax- rte, SJpecin nov, Page 34e 262 Hifloire Naturelle vement de trépidation dans les ailes; ce cri a du rapport avec celui du crapaud, & fr lengoulevent d'Europe en avoit un femblable, on auroit été bien fondé à lui donner le.nom de crapaud-volant. Celui de Cayenne, dont il s’agit ici, a encore un autre cri qui n’eft pas fort différent de l’aboiement d’un chien; ïl eft peu fa- rouche & ne part que lorfqu’on eft fort près, encore ne va-t-il pas loin fans fe pofer. | Il a la tête rayée finement de noir fur un fond gris, avec quelques nuances de roux; le deffus du cou rayé des mêmes couleurs , mais moins nettement ; de chaque côté de la tête cinq bandes paral- lèles rayées de noir fur un fond roux ; la gorge blanche, ainfi que le devant du cou ; le dos rayé tranfverfalement de noirâtre fur un fond roux; la poitrine & le ventre rayés aufir, mais moins régu- lièrement, & femés de quelques taches blanches; le bas-ventre & les jambes blanchätres , tachetés de noir ; les petites & moyennes couvertures des aïles variées : de roux & de noir, de forte que le roux domine fur les petites, & le noir fur les des Oileaux étrangers. 263 moyennes; les grandes terminées de blanc , d’où ïl rétulte une bande tranf- verfale de cette couleur ; les pennes des ailes noires; les cinq premières marquées üe blant vers les deux tiers ou Îles trois quarts de leur longueur ; les couvertures fupérieures & les deux pennes intermé- diaires de la queue rayées tranfverfalement de noirâtre fur un fond gris , brouillé de noir ; les pennes latérales noires bordées de blanc, ce bord blanc d’autant plus large que la penne eft plus extérieure ; l'iris jaune; le bec noir & les pieds brun-jaunâtres. . Longueur totale, environ fept pouces & demi; bec, dix lignes » garni de mouftaches ; tarfe , cinq lignes; queue, trois pouces & demi ; ; dépañle les ailes d'environ un pouce. y 264 Hifloire Naturelie né vin pi * L'ENGOULEVENT ACUTIPENNE DE LA CATENE CET oiïfeau diffère de lefpèce préz cédente, pl 760, non-feulement par fes dimenfions relatives , mais par la conformation des pennes de fa queue qu'il a pointues : il y a aufli quelques différences dans Îles couleurs du plu- mage. Celui-ci a le deflus de la tête & du cou rayé tranfverfalement , mais pas bien nettement, de roux-brun & de noir; des côtés de la tête variés des mêmes cou- leurs , en forte néanmoins que le roux y domine; le dos rayé de noir fur un fond gris, & le deffous du corps fur un fond roux ; les ailes à peu-près comme dans l'efpèce précedente; les pennes de Ta queue rayées tranfverfalement de brun fur un fond roux-päle & brouillé, termi- nées de noir, mais cette tache noire qui Ÿ Vasez, les planches entuminées, #.° 732, termine , des Oifeaux étrangers. 26$ termine, eft précédée d’un peu de blanc, le bec & les pieds font noirs. On dit que ces oifeaux fe mélent quelquefois avec les chauve-fouris, ce qui n'éft pas fort étonnant, vu qu'ils fortent de leur retraite aux mêmes heures, & qu’ils donnent la chafle au même gibier, Probablement, c’eft à ce même engou- levent que doit fe rapporter ce que dit M. de là Borde d’une petite efpèce de la Guyane, qu’elle fait fa ponte ainfi que les ramiers , les tourterelles, &c. aux mois d'octobre & de novembre, c’eft-à-dire, deux ou trois mois avant les pluies : on fait que la faïfon des pluies, qui commence à la Guyane vers le 15 décembre , eft auffi dans cette même contrée ,‘la faifon de la ponte pour la plupart des oifeaux. Longueur totale, environ fept pouces & demi; bec, fept lignes ; queue, trois pouces, compofée de dix pennes égales ; eft dépaflée par les ailes de quelque lignes. Oifeaux, Tome XII, M - 26 6 Hifloire Naturelle WE A | 5 08 L'ENGOULEVENT GRIS. J’A1 vu, dans le cabinet de M. Mauduit, un engoulevent de Cayenne beaucoup plus gros que le précédent ; il avoit plus de gris dans fon plumage, étoit propor- tionné un peu différemment, & n'avoit pas les pennes de la queue pointues : uant au détail des couleurs , il difréroit de l’efpèce précédente en ce qu'il avoit les pennes des ailes moins noires , rayées tranfverfalement de gris-clair ; celles de la queue rayées de brun fur un fond gris varié de brun, fans aucune tache blanche ni fur les unes ni fur Îles autres ; le bec brun deflus & jaunûtre deflous. Longueur totale, treize pouces ; bec, vingt Hgnes ; queue, cinq pouces un quart ; dépafloit un peu les ailes. | des Oifeaux étrangers. 267 LÀ, | * LE MONTVOYAU AiraLA 6 UT A.N:E. MONTVOYAU eft le cri de cet engoulevent qui en prononce diftinc- tement les trois fyllabes, & Îles répète aflez fouvent le foir dans les buiflons : on ne doit pas être furpris que ce mot foit devenu fon nom. Il fe rapproche de notre engoulevent par la tache blanche qu'il a fur les cinq ou fix premières pennes de l'aile dont le fond eft noir, & par une autre tache ou bande blanche qui part de langle de louverture du _ bec, fe prolonge en arrière, &, ce qui n’a pas lieu dans l’efpèce européenne, s'étend jufque fous la gorge; il a aufli en général plus de fauve & de roux dans fon plumage qui eft varié prefque par- tout de ces deux couleurs; mais elles prennent différentes teintes & font dif- polées diverfement fur les différentes * Voyez les planches enluminées, #,° 73, M ij 2 68 Hiffoire Natarelle parties , par raies tranfverfales fur la partie inférieure du corps & les pennes moyennes des ailes; par bandes lonpi- tudinales fur Îe defilus de la tête & du cou; par bandes chliques fur le haut du dos ; enfin, par taches irrégulières fur le refte du deflus du corps, où le fauve prend une nuance de gris. Longueur totale , neuf pouces ; bec, neuf lignes & demie , environné de mouf- taches ; tarfe nu ; ongle du milieu dentelé {ur fon côté extérieur; queue, trois pouces; dépale les ailes d’un pouce. +4 * L'ENGOULEVENT ROUX DE CAYENNE. | Du roux brouillé de-noirâtre fait prefque tout le fond du plumage; un noir plus ou moins foncé en fait prefque tout l’ornement : ce noir elt jeté par * Voyez les planches enluminées, n° 732$; Où cet oifeau eft repréfenté fous le nom de Crapaud volant où Tette-chevre de Cayenne. des Oileaux étrangers. 269 bandes longitudinales, obliques, irré- gulières fur la tête & le deflus du corps; il forme une rayure tran{verfale fine & régulière fur la gorge, un peu plus large fur le devant du cou, le deflous du corps & les jambes; encore un peu plus large fur les couvertures fupérieures & fur le bord intérieur de l’aile près de l'extrémité ; enfin , la plus large de toures fur les pennes de la queue; quelques taches blanches font femées çà & là fur le corps, tant defflus que deflous, en général le noirätre domine fur le haut du ventre ; le roux fur le bas-ventre, & plus encore fur les couvertures infé- rieures de la queue; la partie moyenne des grandes pennes des ailes, offre un compartiment de petits carrés alternative- ment roux & noirs, qui ont prefque Îa régularité des cafes d’un échiquier ; Piris eft jaune ; le bec brun-clair, & les pieds couleur de chair. Longueur totale, dix pouces & demi; bec, vingt-une lignes; queue, quatre pouces deux tiers, dépafle les ailes de fix lignes, ÿ M iÿ 270... iffoire Naturelle, dc. J'ai vu, chez M. Mabduié: un ‘engou- levent de da Louifiane , de {a même taille que. celui-ci & lui reflemblant beaucoup ; feulement les raies tranfverfales étoient plus efpacées fur le cou, & le roux y devenoit plus clair, ce qui formoit _une forte de collier; le refte du deflous du corps étoit rayé comme dans le pré- cédent; le bec étoit noir à la pointe & jaunâtre à [a bafe. Longueur totale, onze pouces; bec, deux pouces, ire de huit ou dix mouftaches très-roides, revenant en avant; queue, cinq pouces, Strike fort peu les ailes, LES HIRONDELLES. (a) Ox a vu que les engoulevents n’é- toient, pour ainfr dire, que des hiron- (a). En Hébreu, agur, hagur, Jus, is, chauraf, thartaf, chatas , chataf ; fuivant quelques - uns algardaïone ; en Grec, nd GV, KOTIAM , KGTIAGIY , OAOAUVEY , OUT T ECS 3 les petits, Ad ovid'eic en Grec vulgaire, JœAnd'ovs, Ado , ag TD" Ty Jam d'ovgiv, od&iv, parce qu'elle voltige & chante fur le bord des eaux : en Latin, hirundo, ab hærendo , où plutôt de xad œr, en changeant Y en h ; aufli difoit-on anciennement Ael/undo ; chez les Poëtes, progne, pandionis als, atthis ; en Italien, Yondine , rondina ; rundino, runcdinella , rendena , cefila, aifila ; en Efpagnol, golondrina , andorinha ; en Fran- çois , Atrondelle ; en vieux François, herondelle , ha- xondelle ; dans le Brabant, /aronde ; en Allemand, Jchwalb, Jchawalbe ; en Saxon, fwale; en Suiffe, Jchwalm ; en Flamand, fwalwe ; en Anglois, fwallbow, fans doute à caule de fon large gofier , car 10 fwallow fignifie avaler ; en Polonois, jaskotha ; en illyrien, wlaffowige. Voyez Gefner, Aves, pages 51 & 548, Aldrovande, tome II, page 658, &c. Hirundo, Moechring, Av. gener, n° 2 8. En Guinée, les hitondelles de jour que l’on fait très-bien diftinguer de celles de nuit, c'eft-à-dire, des engoulevents, fe nomment /elé atterenna : à Ia Guyane, elles {2 nomment papayes en langue Gariponne, M li A7L Hifloire Naturelle delles de nuit, & qu'ils ne différoient effentiellement des véritables hirondelles que par la trop grande fenfibilité de leurs veux qui en fat des oïfeaux nocturnes, & par l’mfluence que ce vice premier a pu avoir fur leurs habitudes & leur con- formation. En effet, les hirondelles ont beaucoup de traits de reflemblance avec les engoulevents , comme je lai déjà dit; toutes ont le bec petit & Le gofier large; toutes ont les pieds courts & de longues ailes, la tête aplatie & prefque point de cou ; toutes vivent d'infectes qu’elles happent en volant, mais elles n'ont pool de barbes autour du bec, ni l’ongle du doigt du milieu dentelé; leur queue a Din pennes de plis & elle eft fourchue dans la plupart des efpèces, je dis la plupart, vu que l’on connoît des hiron- deiles à Ress carrée , par exemple ; celles de la Miktinique. , & j'ai peine à concevoir comment un Ornithologifte célèbre ayant établi la queue fourchue pour la différence caraétérifée qui fépare de genre des hirondelles de celui des engoulevents , à pu mañquer à fa mé- node au point de rapporter au genre des Hirondelles. 2573 des hirondelles cet oïfeau à queue carrée de la Martinique, lequel étoit, felon cette méthode, un véritable engoulevent. Quoi qu’il en foit, m'attachant ici princi- palement aux différences les plus appa- rentes qui fe trouvent entre ces deux familles d’oifeaux , je remarque d’abord qu'en général les hirondelles font beau- coup moins grofles que les engoul events ; la plus grande de celles-là n’eft guère plus grande que le plus petit de ces derniers, & elle eft deux ou trois fois moins grande que le plus grand. Je remarque en fecond lieu, que quoique les couleurs des hirondelles foient à peu-près les mêmes que celles des engoulevents , & fe réduitent à du noir, du brun, du gris, du blanc & du roux, cependant leur plumage eft tout différent, non-{eulement parce que ces couleurs font difiribuées par plus grandes mafles , moins brouillées, & qu’elles À A plus nettement l’une fur l’autre, mais encore parce qu’elles font chan- geantes & fe multiplient par le jeu des divers reflets que lon y voit briller & | | M v \ 27À Hiflotre Naturelle difparoïtre tour-à-tour à chaque mouve- ment de l’œil ou de lPobjet. * Quoiïque ces deux genres d'o rar fe nourriflent d’infectes ailés qu'ils attrapent au vol, ils ont cependant chacun leur manière de les attraper , & une manière aflez différente ; les engoule- vents, comme je l'ai dit, vont à leur rencontre en ouvrant leur large gofier, & les phalènes qui donnent dedans s’y trouvent prifes à une efpèce de glu, de falive vifqueufe dont l’intérieur du bec eft enduit; au lieu que nos hirondelles & nos martinets n'ouvrent le bec que pour faifir les infectes, & le ferment d’un effort fi brufque qu’il en réfulte une efpèce de craquement. Nous verrons encore d’autres différences à cet égard entre les hirondelles & les martinets, lorfque nous ferons l’hiftoire particulière ‘le chacun de ces oifeaux. 4. Les hirondelles ont les. mœurs plus fociales que les engoulevents; elles fe réuniflent fouvent en troupes nom- breufes, & paroiflent même en certaines circonfiances ‘remplir les devoirs de la L des Hirondelles. 27 Société & fe prêter un fecours mutuel, par exemple, lorfqu’il s’agit de conftruire le nid. e | 5.” La plupart conftruifent ce nid avec grand foin, & fi quelques efpèces pondent dans des trous de murailles ou dans ceux qu’elles favent fe creufer en terre , elles font ou choiïfiflent ces exca- vations aflez profondes pour que leurs petits venant à éclore y foient en füreté, & elles y portent tout ce qu'il faut pour qu'ils s’y trouvent à {a fois mollement, chaudement & à leur aife. 6.” Le vol de l’hirondelle diffère en deux points principaux de celui de l’en- _goulevent; il n’eft pas accompagné de ce bourdonnement fourd dont j'ai parlé dans l’hiftoire de ce dernier oïfeau, & cela réfulte de ce qu’elle ne vole point comme fui le bec ouvert : en fecond lieu, quoiqu’elle ne paroifle pas avoir les ailes beaucoup plus Îongues ou plus fortes, ni par conféquent beaucoup plus habiles au mouvement, fon vol eft néan- moins beaucoup plus hardi, plus léger, plus foutenu , parce qu’elle a la vue bien HieiHeure, & que cela lui donne un grand | M vj 57 6 Hifloire Naturelle avantage pour employer toute Îa force de fes ailes / 4); aufli le vol eft-il fon état naturel, je dirois prefque fon état nécef- faire : NÉ mange en volant, elle boit en volant, fe baigne en volant, & quelquefois donne à manger à fes petits en volant. Sa marche eft peut-être moins rapide que _celle du faucon, mais elle eft plus facile & plus libre; l’un fe précipite avec effort, l’autre coule dans l'air avec aifance; elle {ent que Pair eft fon domaine, elle en par- court toutes les dimenfions & dans tous les fens, comme pour en jouir dans tous les détails, & le plaifir de cette jouif- fance fe marque par de petits cris de - gaieté ; tantôt elle donne {a chafle aux infectes voltigeans, & fuit ayec une agilité fouple leur trace oblique & tor- tueufe , ou bien quitte l’un pour courir à l’autre, & happe en paflant un troi- fième; tantôt elle rafe légèrement Ia furface de la terre & des eaux, pour faïfir ceux que la pluie ou la fraîcheur y raf- femble ; tantôt elle échappe elle-même à (b) Cet exemple eft une confirmation ajoutée à tant d’autres des vues de M, de Buflon, fur ce lujes, Voyez le tome 1 de cette Hijloire des 0 ifeaux des Hirondelles. De dd Vimpétuofité de l’oifeau de proie par la flexibilité prefte de fes mouvemens; toujours maîtrefle de fon vol dans fa plus grande vitefle , elle en change à tout inftant la direction ; elle femble décrire au milieu des airs un dédale mobile & fugitif, dont les routes fe croiïfent, s’en- trelacent, fe fuient, fe rapprochent, fe heurtent , fe roulent, montent, def- cendent , fe perdent & reparoiflent pour fe croifer , fe rebrouiller encore en mille manières & dont le plan trop compliqué pour être repréfenté aux yeux par l’art du deflin, peut à peine être indiqué à lima- gination par le pinceau de la parole. 7. Les hirondelles ne paroiflent point appartenir à l’un des continens plus qu’à l’autre, & les efpèces en font répandues à peu-près en nombre égal dans l'ancien & dans le nouveau : les nôtres fe trouvent en Norwège & au Japon /c/, fur les côtes de l'Egypte, celles de Guinée & au cap de Bonne-efpérance /d/. Hé quel … (€) Voyez Kempfer, rome 1, page 2 0 8, (4) Voyage de Villaut, page 270. Kolbe, Voyage au cap de Bonne-efpérance, me 4, page 11 C 278 Hifloire Narnrelle pays feroit inacceflible à des oifeaux qui volent fr bien & voyagent avec tant de facilité! mais il eft rare qu’elles reftent toute l’année dans le même climat : les nôtres ne demeurent avec nous que pen- dant la belle faifon ; elles commencent à paroître vers l’équinoxe du printemps, & difparoiflent peu après léquinoxe d'automne. Ariltote qui écrivoit en Grèce, &' Pline qui le copioit en Hialie, difent que les hirondelles vont paffer l'hiver dans des climats d’une tempé- rature plus douce, lorfque ces climats ne font pas fort éloignés; mais que lorfqu’elles fe trouvent à une grande _diftance de ces régions tempérées , elles reftent pendant lhiver dans leur pays natal, & prennent feulement la pré- caution de fe cacher dans quelques gorges de montagne, bien expofées : Ariftote ajoute, qu’on en a trouvé beau- coup qui étoient ainfi recelées, & aux- quelles ïl n’étoit pas reflé une feule plume fur le corps /e). Cette opinion {e) Ariflote, Hif animal Vib. VIIT, cap. 12 & 16; Pline, 74f Nat lib. X , cap, 24. s { des Hirondeles. 279 accréditée par de grands noms, & fondée fur des faits, étoit devenue une opinion populaire, au point que les Poëtes y puiloient des fujets de comparaïlon /f) : quelques obfervations modernes fem- bloient méme la confirmer /g), & fr l’on s’en füt tenu là il n’eut fallu que la reftreindre pour la ramener au vrai; mais un Evêque d'Upfal, nommé Olaüs magnus , & un Jéfuite nommé ÆXirker, renchériffant fur ce qu’Arifiote avoit avancé déjà trop généralement, ont pré- tendu que dans les pays feptentrionaux, les pêcheurs tirent fouvent dans leurs filets, avec le poiflon, des groupes d’hirondelles pelotonnées , fe tenant ac- crochées les unes aux autres, bec contre bec, pieds contre pieds , ailes contre à (f) Vel quais gelidis , plum& labente, pruinis ; Arboris immoritur trunco brumalis hirundo, - Claudien. - (g) Albert, Auguftin Nyphus, Gafpard Fleldelin & quelques autres, ont affuré qu'on avoit trouvé plufieurs fois pendant lhiver, en Allemagne, des hirondelles engourdies dans des arbres creux & même dans leurs nids, ce qui n’eft pas ablolument impoflble. 280 Hifloire Nana | ailes ; que ces oifeaux tranfportés dans des poëles fe raniment aflez vite, mais pour mourir bientôt après /4), & que celles-là feules confervent la vie après leur réveil, qui éprouvant dans fon temps, l'influence de la belle faifon, fe dégourdiflent infenfiblement , quittent peu-à-peu Île fond des lacs, reviennent fur l’eau, & font enfin rendues par la Nature même & avec toutes les gra- dations à leur véritable élément: ce fait, ou plutôt cette aflertiom a été répétée, embellie, chargée de circonftances plus ou moins extraordinaires; & comme s’il y eût manqué du merveilleux , on a ajouté que vers le commencement de l'automne, ces oïifeaux venoient en foule fe jeter © (h) Voyez l'Hiloire des Nations feptentrionales ; Ouvrage fans critique , où l’Auteur s’eft plu à enraffer plus de merveilleux que de vérités, Au refte, M, l'abbé Prevôt fait honneur de cette belle décou- verte de l’immerfion des hirondelles à un autre Évêque, aueur de la vie du Cardinal Commendon. {Voyez l'Hifioire générale des Voyages, tome XV, page 266 ); mais cette vie de Commendon ne peut avoir paru qu'après la mort de ce Cardinal, arrivée æn 1554, & l'hifloire des Nations feptentriouales, par Olaüs, avoit paru à Rome dès l'an 1555. des Hirondelles. 281 dans les puits & les citernes /i). Je ne diffimulerai pas qu'un grand nombre d'Écrivains & d’autres perfonnes recom- mandables par leur caractère ou par ieur rang , Ont Cru à ce phénomène. M. Lin- næus lui-même a jugé à propos de lui donner une efpèce de fanction , en l’ap- puyant de toute l'autorité de fon fo: age ; feulement il l’a reftreint à l’hirondelle de fenêtre & à celle de cheminée, au lieu de le reftreindre , comme il eût été plus naturel , à celle de rivage. D'autre part, le nombre des Naturaliftes qui n’y croient point, eft tout aufli confidérable /4), & s’il ne s’agifloit que de compter ou de pefer les opinions, ils balanceroïent faci- lement le parti de l’affirmative ; mais par la force de leurs preuves, ils doivent à mon avis Pemporter de beaucoup. Je fais qu'il eft quelquefois imprudent de vouloir juger d'un fait particulier , d’après ce (4 ; P. Ant, Tolenrinus, Voyez | *Ornithologie d'AI drovande, tome 1[, page 66 5. s (k) Marfieli, Ray, Willughby, Catefby , Col- Jinfon, Wagger, Edwards, Reaumur, Adanfon, Frifch, Tefdorf, Lottinger, Vaïlifnieri, les Auteurs dei *Oraithologie lialienne, ea - 282 Hifloire Naturelle . que nous appelons les loix générales de a Nature; que ces loix n'étant que des réfultats de faits, ne méritent vraiment leur nom que lorfau’elles s’accordent avec tous les faits ; mais il s’en faut bien que je regarde comme un fait le féjour des hirondelles fous l’eau; voici mes raifons: Le plus grand nombre de ceux qui atteftent ce prétendu fait //), notam- ment Hevelius & Schæffer, chargés de le vérifier par Îa Société royale de Londres, ne citent que des ouïs-dire vagues /mn); ne parlent que d’après une tradition fufpeéte , à laquelle le récit (1) Schœæffer, Hevelius , Aldrovande , Néander & Bartius, Gerard, de refurreclione; Schwenkfeld , Rzaczynski , Derham, Klein, Regnard , Es, Linnæus, &c. on pourroit encore alonger cette lifte, mais ici le nombre des partifans devient un préjugé contre l'opinion qu'ils défendent, lorfqu’on fe rappelle que de tant d'Obfervateurs, aucun ne produit une feule oblervation détaillée, authentique, & qui mérite confiance, (m) Voyez les Tranfacions philofephiques , n° 10, & jugez fi on a été fondé à dire que la Société royale avoit vérifié le fait, comme font dit les Jour- naïites de Trévoux , l’abbé Pluche & quelques aUire Se des Hirondelles. 283 , d'Olaus a pu donner lieu , ou qui peut- être avoit cours dès le temps de cet Écrivain, & fut l’unique fondement de fon opinion. Ceux même qui difent avoir vu, comme Etmuller, Vallerius & quel- ques autres /n), ne font que répéter les paroles d’'Olaüs, fans fe rendre l’obferva- tion propre par aucune de ces remarques de détail qui infpirent la confiance & donnent de la probabilité au récit. S'il étoit vrai que toutes les hiron- delles d’un pays habité fe plongeaffent dans l’eau ou dans la vafe régulièrement chaque année au mois d'octobre , : & qu’elles en fortiflent chaque année au . mois d'avril, on auroit eu de fréquentes occafions de les obferver ; foit au moment {n) Chambers cite le doéteur Colas, qui dit avoir vu feize hirondelles tirées du lac\ Sameroth, une trentaine tirées du grand étang royal en Rofineïlen, & deux autres à Schledeiten , au moment où elles fortoient de l’eau : il ajoute qu’elles étoïent humides, & foibles, & qu'il a obfervé en eflet que ces oïfezux font ordinairement très-foibles lorfqu’ils commencent à paroitre; mais cela eft contraire à l’obfervation journalière , d’ailleurs le docteur Colas n'indique ni les efpèces dont il parle, ni la date de fes obfervations, ni les circonftances, &c, 284 Hifioire Naturelle de leur immerfion, foit au moment beau coup plus int Are de leur émerfion, {oit pendant leur long fommeil fous l'eau. Ce feroit néceflairement autant de faits nGtoires , Qui auroient été vus & revus par un grand nombrede perfonnes de tous états, pêcheurs, chaffeurs, cultiva- teurs, voyageurs, bergers, ados L'oRtE & dont on ne pourroit douter. On ne ‘doute point que les marmottes, les loirs, les hériffons ne dorinent l'hiver engourdis dans leurs trous; on ne doute point que les chauve-fouris ne paflent cette mauvaife faifon dans ce même état de torpeur, accrochées au plafond des grottes fouter- raines & enveloppées de leurs ailes comme d'un manteau; mais on doute que Îles hirondelles vivent fix mois fans refpirer ou qu elles refpirent fous l’eau pendant fix mois ; on en doute, non-feulement parce que Ah OT réh es ch merveilleux , mais parce qu'il n’y a pas une feule TUE vation, vraie ou faufle, fur la fortie des hirondelles hors de l’eau fo); quoique (o) Je fais bien que M. Heerkens, dans fon poëme intitulé Flrrurdo , a décrit en vers latins cette émerfion, mais il ne s'agit point ici de defcriptions poétiques, des Hirondelles. 285 gette fortie , fi elle étoit réelle, düt avoir lieu & très-fréquemment dans la failon où l’on s'occupe le plus des étangs & de leur pêche /p); enfin, l’on en doute jufque fur Îles bords de la mer Baltique. Le docteur Halmann, Mofcovite; & M. Browne, Norwégien, fe trouvant à Florence, ont afluré aux Auteurs de l'Ornithologie Italienne , que dans leurs pays refpectifs, les hirondelles paroifloient & difparoifloient à peu-près dans les memes temps qu’en ltalie, & que leur prétendu féjour fous l’eau pendant lhiver eft une fable qui n’a cours que parini le peuple. M. Fefdorf de Lubec, homme qui joint beaucowp de ph'iciophie à des con- noiflances très-étendues & très-variées , a mandé à M. le comte de Buffon, que malgré toute la peine qu’il s’étoit donnée pendant quarante ans, il n’avoit pu en- core parvemr à avoir une feule hiron- delle tirée de l’eau. (p) Dans le Nivernois, le Morvand, la Lorraine lufieurs autres provinces où les étangs abondent , L peuple n’a pas mème l'idée de limmerfion des hirondelles, 2 86 Hifloire Naturelle M. Klein qui a fait tant d’eflorts pour donner crédit à l’immerfron & à l’émer- fion des hirondelles, avoue lui-même qu'il n’a jamais été aflez heureux pour les prendre fur le fait /g). M. Herman, habile Profeffeur d'Hif- toire naturelle à Strafbourg, & qui femble pencher pour l'opinion de M. Klein, mais qui aime la vérité par-deffus tout , me fait dans fes lettres le même aveu; il a voulu voir & n’a rien vu. Deux autres Obfervateurs dignes de toute confiance, M. Hebert & M. le vicomte de Querhoënt, m’aflurent qu'ils ne connoiflent la prétendue immerfion des hirondelles que par ouï-dire, & que jamais ils n’ont rien aperçu par eux- mêmes qui tendit à la confirmer. M. le docteur Lottinger , qui a beau- coup étudié les procédés des oifeaux , & qui n’eft pas toujours de mon avis, regarde cette immerfion comme un para- doxe inloutenable. | On fait qu’il a été offert publiquement en Allemagne , à quiconque apporteroit, (4) Noyez Ordo avium, page 20 se des Hirondelles. 287 pendant l'hiver, de ces hirondelles trou- _ vées fous l’eau, de les payer, en donnant autant d’argent poids pour poids, & qu’il ne s’en elt pas trouvé une feule à payer /r). | Plufieurs perfonnes , gens de Lettres, hommes en place, grands Seigneurs //) qui croyoient à cet étrange phénomène & avoient à cœur d’y faire croire, ont promis fouvent d'envoyer des groupes de ces hirondelles pèchées pendant lhiver, & n'ont rien envoyé. | M. Klein produit des certificats, mais prefque tous fignés par une feule per- {onne qui parle d’un fait unique , {lequel s’eft paflé long-temps auparavant, ou lorfqu’elle étoit encore enfant, ou d’un fait qu’elle ne fait que par ouï-dire ; cer- üficats par lefquels même il eft avoué que ces pêches d’hirondelles font des cas fort rares , tandis qu’au contraire ils de- vroient être fort communs; certificats {r) Frifch, rome | {[) Un Grand-Maréchal de Pologne & tn Am- baffadeur de Sardaigne en avoient promis à M. de Reaumur; M. le Gouverneur deR.,.. & beaucoup d'autres en avoient promis à M. de Buffon. % _Æ ra | A 3e. DL LS 4 He À bd rl # ; 288 Hifloire Naturelle dénués de ces circonftances inftruélives & caractérifées qui accompagnent ordi- _pairement une relation originale; enfin, certificats qui paroïifient tous çcalqués fur le texte d’'Olaüs: ici l'incertitude naît des preuves elles-mêmes, & devient fa _ réfutation de ferreur que je combats ; c’eft le cas de dire, le fait eft certain, donc ïl eft faux /t). Mais ce n'eft point affez d’avoir réduit à leur jufte valeur les preuves dont on a voulu étayer ce paradoxe, il faut en- core faire voir qu'il eft contraire aux loix connues du mécanifme animal. En effet, lorfqu’une fois un quadrupède, un oifeau a commencé de refpirer, & que le trou ovale qui faifoit dans le fœtus la communication des deux ventricules du cœur, eft fermé, cet oifeau, ce qua- drupède ne peut cefler de refpirer fans ceffer de vivre , & certainement il ne peut refpirer fous l’eau. Que lon tente, ou (+) Les feuilles périodiques ont auffi rapporté des obfervations favorables à l’hypothèfe de M. Klein; mais il né faut que jeter un coup-d’œil fur ces obfer- vations , pour voir combien clies font incomplètes & peu décifives, plutôt “des Hirondelles. 269 . plutôt que l’on renouvelle Pexpérience, + car ellea été déjà faite /u) ; que l’on effaye de tenir une hirondelle {ous l’eau pendant quinze jours avec toutes les précautions … indiquées, comme de lui mettre la tête fous l'aile, ou quelques brins d'herbe dans le ec, &c. que l’on eflaye feuleiment dela tenir enfermée dans une glacière, comme a fait M. de Buffon /x), elle ne s'engour- dira pas , elle mourra & dans la glacière, comme s’en elt affuré M. de Bufion, & bien plus fürement encore étant plongée fous Peau; elle y mourra d’une mort réelle , à lépreuve de tous les moyens employés avec fuccès contre la mort apparente des animaux noyés {u) Voyez VOrnithologie Italienne, teme III, page 6 ; les Auteurs aflurent pofitivement que toutes es hirondelles que l’on a plongées fous l’eau, dans le temps même de leur dfparition, y meurent au bout de quelques minutes; & quoique cés hirondelles noyées récemment euflent pu revenir à la vie par la méthode que j’indiquerai ci deflous, néanmoins il eft plus que probable que fr elles reftoient fous l'eau plufieurs jours de fuite {à plus forte raifon , fi elles y reftoient plufieurs femaines, plufieurs mois }, elles ne feroient plus reffufcitables, ( +) Voyez l’Alifloire des Oifeaux , tome I. Oifeaux, Tome XTL, N 290 Hifloire Naturelle “ts récemment: comment donc oferoit-on fe permettre de fuppoler que ces mêmes oifeaux puiflent vivre fous l’eau pendant fix mois tout d’une haleine! je fais qu’on dit cela pofflible à certains animaux; mais voudroit-on comparer, comme a fait M. Klein /y/, les hirondelles aux in- fectes /7), aux grenouilles, aux poiflons dont l’organifation intérieure eft {1 diffé- rente ! voudroit-on même s’autorifer de l'exemple des marmottes , des loirs, des hérifflons , des chauve-{ouris dont nous parlions tout-à-l'heure, &, de ce que ces animaux vivent pendant lhiver en- sourdis, conclure que les hirondelles pourroient auffi pafler cette faifon dans un état de torpeur à peu-près femblable ! mais fans parler du fond de nourriture que ces quadrupèdes trouvent en eux- mêmes dans la graifle furabondante dont ils font pourvus fur la fin de l’autonme, & qui manque à l’hirondelle ; fans parler (>) Fage 217. (x) Les chenilles périflent dans l'eau au bout d'un certain temps, comme s’en eft afluré M. de Reaumur, & probablement ïi en eft de même des autres infectes qui ont des trachées, à dès Hirondelles. 291 de leur peu de chaleur intérieure | ob-. | fervée par M. de Buffon /a), en quoi “ils différent encore de l’hirondelle /b), | fans me prévaloir de ce que fouvent ils | _périflent dans Îeurs trous, & paflent de …. l'état de torpeur à l’état de mort, quand “ les hivers font un peu longs, ni de ce pque les hériflons s’éngourdifient aufii au Sénégal, où l'hiver eft plus chaud qu e notre plus grand été, & où l’on dait que nos hirondelles ne s'engour- ( idifent point (c); je me contente d’ob- Merver que ces ab UE oct {ont dans or ÿ er Ru ; que la as de leur ang & de leurs humeurs , quoique beau- coup ralentie , ne laiffe pas de continuer ; DC, , Le) € ne - Fe 4 voa PH. Nat, générale & pariculière, rs ul /b b) Le Docteur Martine a trouvé la chaleur des eaux, & nommément celle des hirondelles, plus forte de deux où trois degré que celle des quadru- èd s les plus chauds, Diffeñtation fur la chaleur, | 1906 Le) Confultez le Fege de M, Adarfon ai (al » page 67, Ni V7 292. Æifloire Naturelle elle continue de même , fuivant les obiervattons de Vallifniert / 4), dans les grenouilles qui paflent lhiver au fond des marais, mais la circulation s'exécute dans ces amphibies par une mécanique ioute différente de ceile qu’on obferve Re k Pa ip d dans les quadrupèdes ou les oïfeaux /e); & il eft contraire à toute expérience, 323 Hifloire Naturelle pluies, elle change de logement fans changer d’inclination , elle fe réfugie fous les avant-toits & y conftruit fon nid, mais jamais elle ne l’établit volon- tairement loin de l’homme, & toutes les fois qu’un Voyageur égaré aperçoit dans l'air quelqu'un de ces oifeaux, il peut les regarder comme des oifeaux de bon augure & qui lui annoncent infaillible- ment quelque habitation prochaine : nous Flirundo ruflica, rectricibus , exceptis duabus inter- mediis , maculà albä notatis. ..., en Suédois, /ada- fwala Linnæus, Fauna Suec, n.° 244, Syfl Nat, ed. XIIT, Gen. 1:17, Sp. 1. : — Kramer, Etenchus auftr, inf, pag. 380 , Sp. 1 ; en Autrichien, Aauff- fchwalbe. | — Muller, Zoolog. Dan prodrom. yag. 34, n° 187; en Danois, forflu-fvale, mark fvale ; en Norwégien , fade fvale. Hirundo fuperné nigro-cærulefcens , inferné albida, cum aliqua caflanei mixtuvä ; Jyncipite &' gur'ure cafta- neis ; rectricibus lateralibus interits maculé albä notatis.…, Hirundo domeflica, Hirondelle de cheminée, Brffon, tome Î[, page 486. Les petits arondeax, arondelets, hirondeaux , hirou- delleaux, Salerne, Hifl, Nat. des Oifeaux, pag. 202. Aux Philippines, fiyang-layang. G. J, Camel, De avibus Philippenfibus , dan: les Tranfactions phi= lofophiques, #° 28 5, art 111, | des Hirondelles, 329 verrons qu'il n’en eft pas tout-à-fait de même de l’hirondelle de fenêtre. . Celle de cheminée eft la première qui paroifle dans nos climats ; c’eft ordinai- rement peu aprés l’équinoxe du prin- temps ; elle arrive pius tôt dans les contrées plus méridionales, & plus tard dans les pays du Nord; mais quelque douce que foit la température du mois de février & du commencement de mars, quelque froide que foit celle de la fin de mars & du commencement d'avril, elle ne paroît guère dans chaque pays qu’à lPépoque ordinaire /b); on en voit quel- quefois voler à travers les flocons d’une neige très-épaifle. Elles fouffrirent beau- coup, comme on fait, en 1740; elles fe réunifloient en aflez grand nombre fur une rivière qui bordoit une terrafle appar- tenante alors à M. Hébert /c), & où elles (6} Pline dit, Zv, XVZ11, chap, 26, que Céfar fait mention d’hirondelles vues le 8 des calendes de mars; mais C’eft un fait unique & peut-être étoit-ce - des hirondelles de rivage. (c) Cet excellent Oblervateur m'a communiqué fur cette famille d’oifeaux un grand nombre de faits bien vus, qui ont fouvent confirmé ce que je favois par moi-même, & qui m'ont quelquefois appris ce que je ne favois point, 330 . .Hifloire Naturelle tomboient mortes à chaque inftant /d/; l’eau étoit couverte de leurs petits ca- davres /e), ce n’étoit point par l'excès du froid qu’elles périfloient, tout annon- çoit que c’étoit faute de nourriture, celles qu’on ramafloit étoient de Ia plus grande maigreur, & l’on voyoit celles qui vivoient encore fe frxer aux murs de fa terraffe dont j'ai parlé, & pour der- nière reflource faifir avidement les mou- cherons defléchés qui pendoïent à de vieilles toiles d’araignées. If femble que l’homme devroit ac- cueillir, bien traiter un oïfeau qui lui annonce Îa belle faifon , & qui d’ailleurs Jui rend des fervices réels: il femble au moins que fes fervices devroient faire (d) « En 1767, où les trouvoit étendues fans vie fur les bords des étangs & des rivières de Lorraine. » ÎNote de PI. Lottinger. Ces faits rendent au moins fort douteux le preffentiment des températures qu’un Pafteur de Norlande & quelques-autres, ont jugé à propos d'attribuer aux hirondelles, Voyez Coile&tion académique, partie étrangère, tome XL, Academie dé Siochokn, page fr: (e) Cette circonfiance eft à remarquer, ne füt-ce que pour prévenir la faufle idée de ceux qui ne verroient dans tout ceci que des hirondelles engour- dies par le froïd, & qui vont attendre au fond de l'eau {2 véritable température du printemps. . des Hirondelles, 331 fa füreté perfonnelle, & cela a Ve: à l'égard du plus grand nombre des hommes qui le protègent quelquefois ie + à a fuperfütion 4 ÿ 75 mais il s’en trouve t trop fouvent qui fe font un amufenrent in- humain de le tuer à coups de fufii, fans autre motif que celui d'exercer où de perfectionner leur adrefle fur un but très-inconftant , très-mobile , par confé- quent Hésedificile :à ‘attémdre +. &'ce qu'il y a de fingulier, c'eft que ces oifeaux innocens paroiflent plutôt a qu'effrayés par les coups de fuff, qu'ils ne peuvent fe réfoudre à ka l’homme, lors même qu’il leur fait une guerre fi cruelle & fi ridicule ; elle’ eft plus que ridicule, cette guerre; car elle eft contraire aux intérêts de celui qui la fait, par cela feul que les hirondelles nous défivrent du fléau des coufins, des Charanfons & de plufieurs autres Hléetes deiftructeurs de nos potagers, de nos (f) On a dit que ces hirondelles étoient {ous fa protection i] fpéciale des dieux Pénates ; que lorfqu'eles - fe fentoïent maltraitées, elles alloïent piquer tes ina melles des vaches & let tt faifoient perdre leur lait; € ’étoient des erreurs, mais des erreurs utiles, 332 Ælifioire Naturelle moiflons , ‘de nos forêts ») & que ces infectes fe multiplient dans un pays, & nos pertes avec eux, en même propor- tion que le nombre des hirondelles /2) & autres infettivores y diminue. L'expérience de Frifch & quelques autres femblables / 4), prouvent que les mêmes hirondelles reviennent aux mênies endroits; elles n’arrivent que pour faire leur ponte & fe mettent tout de fuite à l’ouvrage ; elles conftruifent chaque année un nouveau nid, & l’établifient au-deffus de celui de l’année précédente fi le iocal le permet : j’en aï trouvé dans un tuyau de cheminée qui étoient ainfi conftruits par étages; j’en comptai juf- qu’à quatre les uns fur les autres, tous (g) Voyez Journal de Paris, année 1777. 1! eft vrai qu'elles confomment aufli des infeétes utiles, par exemple, les abeilles; mais on peut toujours les empècher de conitruire leurs nids à portée des ruches, (h) Dans un château près d'Épinal en Lorraine, on attacha , il y a quelques années, au pied d’une de ces hirondelles un anneau de fl de léton, qu'elle rapporta fidèlement l’année fuivante. Heerkens, dans fon l’oëme intituié Ærande, cite un autre fait de ce genre. des Hirondelles. 333 quatre égaux entr'eux , maçonnés de terre achée avec de la païlle & du crin; il y en avoit de deux grandeurs & de deux formes différentes ; les plus grands repré- fentoient un demi-cylindre creux fi), ouvert par le deflus, d’environ un pied de hauteur ; ils occupoient le milieu des parois de la cheminée; les plus petits occupoient les angles & ne formoient que {e quart d’un cylindre ou même _ d’un cône renverfé : le premier nid, qui étoit le plus bas, avoit fon fond maçonné comme le refte, mais ceux des étages fupérieurs n’étoient féparés des inférieurs que par leur matelat compofé de paille, d'herbe sèche & de plumes : au refte, parmi les petits nids des angles je n’en ai trouvé que deux qui fufient par étages ; je crois que c’étoient les nids des jeunes ; ls n'étoient pas fi bien faits que les grands. | Dans cette efpèce, comme dans Ia plupart des autres, c’eft le mâle qui (ë} Frifch dit que l'oifeau donne à fon nid cette forme circulaire ou plutôt demi-circulaire, en pre- mant {on pied pour centre. 334 Hifloire Naturelle chante l’amour / 4), mais la femelle n’eft pas abfolument muette; fon gazouille- ment ordinaire femble même prendre alors de Îa volubilité; elle eft encore moins infenfible , car non-feuiement elle recoit les carefles du mâle, avec com- plaifance, mais elle les lui rend avec ardeur, & d’excite quelquefois par fes agaceries. [ls font deux pontes par an, la première d'environ cinq œufs, la feconde de trois : ces œufs font blancs felon Willughby, & tachetés felon Klein & ÂAldrovande ; ceux que j'ai vus étoient biancs. Tandis que la femelle couve, le mâle pafle la nuit fur le bord du nid; il dort peu, car on entend babiller dés daube du jour, & il voltige prefque jufqu’à la nuit cloie ;- lorfque les petits font éclos, les père & mère leur portent fans cefle à manger, & ont grand foin :(4) Le: Grecsexprimoïent.ce chant par ces mots, YiSveacers , TiTuGeaCeir 5 les Latins par ces autres mots drinfare Où -trimfares,- gingilulare, fritinnire, eninurifare, M. Frifch nous dit que de toutes les hirondelles c’eft celle dont le cri approche fe plus du chant, quoique ‘cependant'il nè foit compufé que de trois notes & terminé par une: finale qui monte à la quatrième ; du refte il eft aflez monotone, “à les Hirondelles. 3235 d'entretenir ‘Ia propreté dans, le nid, [pins ce que les petits devenus p pe orts fachent s arranger de manière à eur épargner cette peine; mais ce qui ef plus apr. c'eft de voir les vieux donner aux jeunes les premières leçons de voler , en les animant de la voix, leur préfentant d’un peu loin j nourriture, & s'éloignant encore à mefure qu ils S "avancent pour la recevoir, , les pouilant doucement, & non fans quelque : inquié= tude , hors du nid, jouant devant eux & avec eux dans bee comme pour jeur offrir un fecours toujours préfent, & accompagnant leur action d’un gazouil- lement {1 expreflif qu'on croiroit en entendre le fens. Si l’on joint à cela ce que dit Boërhaave d'un de ces oisaux, qui étant allé à Ja provifion, & trouvant à {on retour la maifon où étoit {on nid, | émbrafée, fe jeta. au travers des flammes | pour porter nourriture & fecours à fes | petits, on jugera avec quelle pren les | hirondeiles aiment leur géniture //}. P (1) Comme il s'agit À ici. d’une mère & d'une coûi- Se. on ne peut guère fuppoler qu'elle: fe foie _ précipitée dans les flammes par défaut d expérience, 336 | Hifloire Naturelle On a prétendu que lorfque fleurs petits avoient les yeux crevés, même arrachés, elles les guérifloient & leur rendoient a vue avec une certaine herbe , qui a été appelée chélidoine, c’eft-à-dire, herbe aux hirondelles /m); mais les expériences de Redi & de M. de la Hire nous apprennent qu’il n’eft befoin d’aucune herbe pour cela, & que lorfque les yeux d’un jeune oifeau font, jene dis pas arrachés tout- à-fait, mais feulement crevés ou même flétris , ils fe rétabliffent très-promptement & fans aucun remède /n). Ariftote le favoit bien, & l’a écrit /0); Celfe l'a répété /p); (m) Ut quidam volunt , etiam erutis oculis, Pline, Hif, Nat. üb, XXV, cap. 8. Diofcoride dit à peu- près la même chofe, lv. I], cap. 21 r. Élien ref- teint cela aux hirondelles blanches, 4», XV11, chape 20: (n) Redi a fait fes expériences fur des pigeons, des poulets, des oies, des canards & des dindons. Voyez Collet. acad. partie étrangère, tome IV, page 544 ; voyez auffi tome 111 de la partie Françoile, page 75: (0) Hift. animal. Wib. I, cap. 17; & lib. VI, cap. 5; & De generatione, lib. IV , cap. 6; Ariflote dit auffi la même chofe des ferpens. (p) Celle, live VI, De re medicä. / Îles des Hirondelles. 47 Tes expériences de Redi & de M. de la Hire & de quelques autres /g), font fans replique, & néanmoins l'erreur dure . encore. Outre les différentes inflexions de voix dont j'ai parlé jufqu’ici, {es hirondelles de cheminée ont encore le cri d’affem- blée , le cri du plaifir, le cri d’effroi, le cri de colère, celui par lequel la mère avertit fa couvée des dangers qui me- nacent , & beaucoup d’autres expreflions compofées de toutes celles-là ; ce qui fuppofe une grande mobilité dans leur fens intérieur. J'ai dit ailleurs que ces oïifeaux vivoient d’infectes ailés qu’ils happent en volant; mais comme ces infectes ont le vol plus ou moins élevé , felon qu'il fait plus où moins chaud, il arrive que lorfque le froid ou [à pluie les rabat près de terre & les empêche même de faire ufage de leurs ailes, nos oifeaux rafent la terre & cherchent ces infectes fur les tiges des 4) Par exemple, celles du Docteur J, Sisifmond Elsholuus, Collet. acad. partie étrangere, tome III, page 324, tirées des Ephém, d'Allemagne, Dec, I j All, 8 , Obferv. 1 8, Oifeaux , Tome XIZ, | P 338 Hiffoire Naturelle plantes, fur l’herbe des prairies & jufque fur le pavé de nos rues : ils rafent auffi les eaux & s’y plongent quelquefois à demi en pourfuivant les infeétes aqua- tiques; & dans Îes grandes dilettes, ils vont difputer aux araignées leur proie jufqu’au milieu de leurs toiles, & finiflent par les dévorer elles-mêmes /r/: dans tous les cas, c’eft la marche du gibier qui détermine celle du chaffeur. On trouve dans leur eftomac des débris de mouches, de cigales, de fcarabées, de papillons //) & même de petites pierres /£), ce qui prouve qu’elles ne prennent pas toujours les infectes en volant, & qu’elles les faififlent quelquefois étant pofées. (r) Frifch, à endroit cité. (f) Elles ne digèrent pas toujours également bien: dans le géfier d'un individu qui avoit paffé deux jours fans manger , il fe trouva beaucoup de débris d'infeétes coléopteres; & dans uu autre individu qui avoit mangé la veille cinq ou fix mouches, il ne fe trouva prefque rien. (t) Voyez Belon, Willughby. On a dit bien des abfurdités fur ces pierres d'hirondelles & leurs vertus, ainfi que fur les pierres d'aigle, les pierres aleéto- riennes & autres béfvards qui femblent être les bijoux favoris & de la charlatanerie & de la crédulité, des Hirondelles, 339 En effet, quoique les hirondelles de cheminée paflent [a plus grande partie de leur vie dans l’air , elles fe pofent affez fouvent fur les toits, les cheminées , Îles barres de fer, & même à terre & fur les arbres. Dans notre climat elles paflent {ouvent les nuits, vers la fin de l’été, perchées fur des aunes au bord des rivières, & c’eft alors qu'on les prend en grand nombre, & qu'on les mange en certains pays /); elles choififfent les branches les plus bafles qui fe trouvent au-deffous des berges & bien à l’abri du vent /x): on a remarqué que Îles branches qu'elles adoptent pour y pafler ainfr la nuit, meurent & fe defsèchent. C’eft encore fur un arbre, mais fur un très-grand arbre qu'elles ont coutume de s’affembler pour le départ : ces affem- blées ne font que de trois ou quatre cents; car Pefpèce n’eft pas {1 nombreufe, à beaucoup" près, que celle des hiron- “délles de fenêtre. Eiies s’en vont de ce {u) À arr Ffpagne, à Lignitz en Siléfe, &rc. Voyez Wüluehby & Sch nvenckfeld. (x) Note de M. Hebert. M. Lottinger m aflure qu'elles fréquentent auffi quelquefois Les bois taille, P ÿ 340 Hifloire Naturelle pays-ci vers le commencement d’oétobre; elles partent ordinairement la nuit comme pour dérober leur marche aux oifeaux de proie qui ne manquent guère de Îes har- celer dans leur route. M. Frifch en a vu quelquefois partir en plein jour , &_ M. Hebert en a vu plus d’une fois, au temps du départ, des pelotons de qua- rante ou cinquante qui faifoient route au haut des airs, & il a obfervé que dans cette circonftance leur vol étoit non- feulement plus ‘élevé qu’à Pordinaire, mais encore beaucoup plus uniforme & plus foutenu. Elles dirigent leur route du côté du Midi, en s’aidant d’un vent favorable autant qu’il eft poflible, & lorfqu’eiles n’éprouvent point de contre- temps , elles arrivent en Afrique dans la première huitaine d'octobre; f1 durant la traverfée il s’èlève un vent de fud-eft qui les repoufle , elles relächent, de inême que les autres oifeaux' de paflage, dans les tles qui fe trouvent fur leur chemin. M. Adanfon en a vu arriver dès le 6 octobre à fix heures & demie du foir fur les côtes du Sénégal, & les a bien reconnues pour étre nos vraies | des Hirondelles, 341 hirondelles ; il s’eft affluré depuis qu’on ne les voyoit dans ces contrées que pen- dant l’automne & l'hiver : il nous apprend _ qu’elles y couchent toutes es nuïts feules ou deux à deux, dans le fable fur le bord de la mer /y), & quelquefois en grand nombre dans les cafes, perchées fur les chevrons de la couveriure; enfin, ïül ajoute une obfervation importante, c’eft que ces oïfeaux ne nichent point au Sénégal /7/, aufli M. Frifch obferve-t:il qu’au printemps elles ne ramènent jamais avec elles des jeunes de l’année; d’où Jon peut inférer que Îles contrées plus feptentrionales font leur véritable patrie, car la patrie d’une efpèce quelconque eft le pays où elle fait l'amour & f{e perpétue. è / (y) Cette habitude de coucher dans le fable eft tout-a-fait contraire à ce que nous voyons faire aux hirondelles dans nos climats : il faut qu'elle tienne à quelque circonftance particulière qui aura échappé à l’'Obfervateur ; car ces machines vivantes que nous appelons des animaux, font plus capables qu’on ne croit de varier leurs progédés d’apres la variété des circonftances. + (x) On dit auffi qu'aucune efpèce d'hirondelle ne niche à Malte. si AD bis 342 Hlifloire Naturelle Quoiqu'en général ces hirondelles {oient des oïfeaux de paflage, même en Grèce & en Afe, on peut bien s’ima- giner qu'ilen refte quelques-unes pendant l'hiver, fur-tout dans les pays tempérés où elles trouvent des infeétes ; par exemple, dans les iles d’'Hières & fur la côte de Gènes, où elles paflent les nuits fur les orangers en pleine terre, & où elles caufent beaucoup de dommage à ces précieux arbrifleaux. D'un autre côté, on dit qu’elles paroïffent rarement dans Pile de Malte. On s’eft quelquefois fervi, & lon pourroit encore fe fervir avec le mème fuccès de ces oïfeaux pour faire favoir très-promptement des nouvelles intéref- fantes /4) : il ne s’agit que d’avoir une couveufe prife {ur fes œufs dans l'endroit méme où l’on veut envoyer Pavis, & de la lâcher avec un fil à la patte, noué d’un certain nombre de nœuds, teint d’une certaine couleur , d’après ce qui aura été convenu ; cette bonne mère prendra : auflitôt fon eflor vers le pays où eft fa (a) Voyez Pine, Nar, Hifl, Hib. X, cap. 24. des Hirondelles. 343 couvée , & portera avec une célérité incroyable les avis qui lui auront été confiés. L’hirondelle de cheminée a la gorge, le front & deux efpèces de fourcils d’une couleur aurore; tout le refte du deffous du corps blanchätre avec une teinte de ce même aurore; tout le refte de Îa partie fupérieure de la tête & du corps d’un noir bleuître éclatant , feule couleur qui paroiffe les plumes étant bien rangées, quoiqu'’elles foient cendrées à la bafe & blanches dans leur partie moyenne ; les - pennes des ailes fuivant les différentes incidences de la lumière, tantôt d’un noir-bleuâtre, plus clair que le deffus du corps, tantôt d’un brun-verdâtre ; les pennes de la queue noirâtres avec des reflets verts ; les cinq paires latérales marquées d’une tache blanche vers le bout ; le bec noir au-dehors, jaune au- dedans ; le palais & les coins de la bouche jaunes auffi, & les pieds noiïrâtres. Dans les males, la couleur aurore de la gorge + ef plus vive, & le blanc du deflous du corps a une légère teinte de rougeûtre. Lepoids LS La de toutes les hirondelles P üij 344 Hifloire Natarelle que j'ai pefées, eft d’environ trois gros; elles paroiflent plus grofles à l'œil, & cependant elles pèfent moins que les hirondelles de fenêtre. | Longueur totale, fix pouces & demi; le bec repréfente un triangle ifofcèle curviligne , dont les côtés {ont concaves & ont fept ou huit lignes; tarfe, cinq lignes , fans aucun duvet; ongles minces, peu Courbés, fort pointus, le poftérieur le plus fort' de tous ; vol, un pied; queue, trois pouces un quart, très- fourchue ( beaucoup moins dans les jeunes }, compofée de douze pennes, dont la paire la plus extérieure dépafie la paire fuivante d’un pouce, la paire intermédiaire de quinze à vingt lignes, & les ailes de quatre à fix lignes; elle eft ordinairement plus longue dans ie mâle. On m'a envoyé, pour variétés, des individus qui avoient toutes les couleurs plus foibles & la queue peu fourchue ; c’étoit probablement de fimples variétés d'âge , car la queue n’a fa vraie forme, & le plumage fes vraies couleurs que dans les adultes, | } des. Hirondelles. 245 Je mets au nombre des variétés acci- dentelles ,. 1. des hirondelles blanches ; il n’y a guère de pays en Europe où lon n’en “ait vu, depuis l’Archipel juf- qu’en Prufle / b ): Aldrovande indique le moyen d’en avoir tant que l’on voudra; ne s’agit, felon lui, que d'étendre une couche d’huile d'olive fur l’œuf. Ariftote attribue cette blancheur à une foiblefle de tempérament , au défaut de nourriture , à l’'aétion du froid. Un indi- vidu que jai obfervé, avoit au-defflus des yeux & fous la gorge quelques teintes de roux, des traces de brun fur le cou & la poitrine, & la queue moins longue ; il pourroit fe faire que cette blancheur ne fût que paflagère , & qu'elle ne re- parüt point après la mue; car quoiqu ’on voie aflez fouvent dans les couvées de l’année des individus blancs, il eft rare qu’on en voie l’année fuivante parmi celles {b) À Samos, felon les Anciens, en Îtalie, en France, en Hollande, en Allemagne, felon les Modernes. Voyez les Ornithologues à” la Colle&ion académiue » Partie étrangère, tome 111, page 2400 Éphémérides d'Aemagne, Dec, À, an 4 ES, Ob). 1 #4: | P y 346 Æifloire Naturelle qui reviennent du quartier d'hiver /c). Au refte, il fe trouve quelquefois des individus qui ne font blancs qu’en partie; tel étoit celui dont parle Aldrovande /d), lequel avoit le croupion de cette couleur, & pouvoit difputer à l’hirondelle de fenêtre la dénomination de cul-blanc. Je regarde en fecond lieu, comme variété accidentelle , l’hirondelle roufle, chez qui la couleur aurore de là gorge & des fourcils, s’étend fur prefque tout le plumage, maïs en s’affoibliffant & tirant à l’itabelle /e). L’hirondelle de cheminée eft répandue dans tout l’ancien continent, depuis la Norwège jufqu’au cap de Bonne-efpé- “xance; & du cêté de l’Afie jufqu'aux {c) Dans une couvée de cinq petits , établie chez les Trinitaires de fa Motte en Dauphiné, il s'eft trouvé deux hirondelles blanches qui ont paflé tout l'été dans le pays, & qu'on n’a point revues l'année fuivante. More de M, le marquis de Piolene, | (d) Tome I], page 663. e} M. le comte de Riolet m'a affuré avoir vu deux individus de cette couleur dans une troupe d'hirondelles de cheminée, | | NT Eee eo om = LAIT Pr PE D | | 2 1] . Il | | À [l LE SIL Æ4) SSS SSSR | LL 1 M * 857 Ori VA 'æ: Je #l }, < LA 21/HIRONDELLE DE MURAILLE »y Mag. Lh Ro . ’ CHEMINEE 27. PHIRONDELLE DE, M. s y dre des Hirondelles, 347 Indes & au Japon //f). M. Sonnerat a rapporté un individu de la côte de Malabar /g), lequel ne diffère de notre hirondelle de cheminée que par fa taille un peu plus petite, encore eft-il probable que fa peau s’eft retirée en fe defléchant. Sept autres hirondelles rapportées du cap de Bonne-efpérance par le même M. Sonnerat, ne diffèrent non-plus des nôtres , que comme les nôtres diffèrent entr'elles; feulement on trouve, en y regardant de bien près, qu’elles ont le deflous du corps d’un blanc plus pur, & que l’échancrure qui, dans les dix pennes latérales de Îa queue marque le paflage de leur partie étroite ; eft plus PAL Voici d’autres hirondelles qui par Jeux reflemblance, foit dans les couleurs, {oit dans la conformation peuvent être regardées comme des variétés de climat. (f) Voyez Edwards \ Hiffoire Nat, des Oifeaux 4 Préface, page xij;, à Kœmpfer, Hi. du Japon, {g) G. I. Camel l'avoit mife, il y a long-temps ; " f, lifte des efpèces européennes qui fe trouvent aux Philippines, Tranf, Phiof, n° 285, art, III, P vi 3 48 Hiflotre Natarelle des LS de ÿVr RAR OTE TE DE DUNER ON DPF ENTER DOME S TIQUE. : à Lu IRONDELLE D'ANTIGUE, À GORGE COULEUR DE ROUILLE. (a) Elle a la taille un peu plus petite _que notre hirondelle ; le front ceint d’un bandeau d’un jaune rouillé; fur la gorge une plaque de même couleur, terminée au bas par un collier noir fort étroit; le devant du cou & le refte du deflous du corps blanc; la tête, le deflus du cou & le dos d’un noir velouté; Îles petites couvertures fupérieures des ailes d’un noir-violet changeant; Îes grandes, ainfi que les pennes de l'aile & de la queue d’un noir de charbon: la queue eft fourchue & ne dépafle point les aïles. (a) Voyez le Voyage de M. Sonnerat à la nou- velle Guinée, page 1 18, planche LXXVI. Antigue eft un petit havre de l'ile de Panay, lune des Philippines, | & des Hirondelles. 349 IL L'HIRONDELLE À VENTRE ROUX DE CAYENNE. * Elle a Ja gorge roufle, & cette couleur s’étend fur tout le deflous du corps en fe dégradant par nuances ; le front blanchäre ; tout le refte du deflus du corps d’un beau noir luifant; elle eft un peu plus petite que la nôtre. 3 Longueur totale, environ cinq pouces & demi; bec, fix lignes ; tarte, quatre à cinq; doigt poftérieur , cinq. Les hirondelles de cette efpèce font leur nid dans les maïfons , comme nos hirondelles de cheminée ; elles le conf- truifent en forme de cylindre avec de _ petites tiges, de la moufle, des plumes : ce cylindre eft fufpendu Ni at & ifolé de toutes parts : elles l'alongent comme font les nôtres à mefure qu’elles - fe multiplient; d'entrées eft au bas, fur l'un des côtés, & fi bien menagée qu’elle _ communique, dit-on, à tous les ctages. “La femelle y dépofe quatre ou cinq pe (b}. x Voyez les planches enluminées, D 724, fige 18 (Ë) Voyex les Mémoires de M, Bajon ; fu Del 350 Hifloire Naturelle II n’eft point du tout contre la vrai- femblance que nos hirondelles domef- tiques foient paflées dans le nouveau continent, & y aient fondé une colonie qui aura confervé l'empreinte de la race primitive, empreinte très-reconnoiflable à travers les influences du nouveau climat. III. L'HIRONDELLE AU CAPU- CHON ROUX. * Ce roux eft foncé & varié de noir; elle a aufli le croupion roux, terminé de blanc; le dos & les couvertures fupérieures des ailes d’un beau noir tirant au bleu, avec des reflets d’acier poli; les pennes des ailes brunes, bordées d’un brun plus clair; celles de la queue noirâtres; toutes les latérales marquées fur le côté intérieur d’une tache blanche, laquelle ne paroït que lorfque la queue eft épanouie; la gorge variée de blanchâtre & de brun; enfin, le deffous du corps femé de petites taches longitudinales noirâtres fur un fond jaune- pâle. * Voyez les planches enluminées, ».° 727, où cet oïfeau eft repréfenté fig, 2, fous le nom d’Æiren- delle à 1£ie rouffe du cap de Bonne- -efpérance, des Hirondelles, 351 M. le Vicomte de Querhoënt, qui a eu occafion d’obferver cette hirondelle au Cap de Bonne-efpérance , nous ap- prend qu’elle niche dans les maifons comme les précédentes ; qu’elle attache fon nid au plafond des appartemens ; qu’elle le conftruit de terre à l’extérieur , de plumes à l’intérieur ; qu’elle lui donne ‘ une forme arrondie, & qu’elle y adapte une efpèce de cylindre creux qui en eft la feule entrée & la feule iffue. On ajoute que la femelle y pond quatre ou cinq œufs pointillés. #52, 4 nat Narurélle OISEAUX ÉTRANGERS QUI ONT. RAPPORT À L'HIRONDELLE DOMESTIQUE. LA CR A LCA ILE. HIRONDELLE AÂAVENTRE ROUX DÙ SÉNÉGAL. F LLE a la queue conformée de même que nos hirondelles de cheminée ; elle a aufli les mêines couleurs dans fon plu- mage, mais ces couleurs font diftribuées différemment; d’ailieurs elle eft beaucoup plus grande, & paroît modelée fur d’autres proportions ; en {orte qu on peut la regarder comme une ei pèce à part. Elle a le deffus de la tête & du cou, le dos * Voyez les planches enluminees, ».° 7 ro, où cet oïfeau eft repréfenté fous le nom d’ Hirondelle a ventre YOUX du Sénégal, | M, des Oifeaux étrangers. 353 & Îles couvertures fupérieures des ailes d’un noir brillant, avec des reflets d’acier poli; les pennes des ailes & de la queue noires , le croupion roux, ainfi que toute la partie mférieure ; mais la teinte de la gorge & des couvertures inférieures des ailes eft beaucoup plus foible & prefque blanche. Longueur totale, huit pouces fix lignes ; bec , huit lignes ; tarfe de mème ; doigt & ongle poltérieurs les plus longs après ceux du milieu; vol , quinze pouces trois lignes ; queue, quatre pouces, four- chue de vingt-fix lignes ; dépaffe les ailes d’un pouce. RL AT: LH LRON DEL Li. À CEINTURE BLANCHE. CELLE-CI n’a point de roux dans fon plumage, tout y eft noir, excepté une ceinture blanche qu’elle a fur le * Voyez les planches enluminées, r,° 724, fig. 2, où cet oiteau eft repréfenté {ous le nom d’Hirendelle de Cayeune, à bande blanche fur le ventre, 354 Hifloire Naturelle ventre, & qui tranche vivement fur ce fond obicur, il y a encore un peu de blanc fur les jambes; & les pennes de la queue qui font noires deflus comme tout le refte, ne font que brunes par- deflous. C’eft un oiïfeau rare, il fe trouve à Cayenne & à la Guyane, dans l'inté- rieur des terres , fur le bord des rivières ; il fe plait à voltiger fur l’eau comme font nos hirondelles; mais ce qu’elles ne font pas toutes, il fe pofe volontiers fur les arbres déracinés qu’on y voit flottans. Longueur totale, fix pouces; bec noir, fix lignes ; tarfe, fix lignes ; queue ; deux pouces un quart, fourchue de près de dix-huit lignes ; dépafle les ailes de quatre lignes. . ES LUS À FAI DIN DR LULE AMBRÉE,. (c) SEBA dit que ces hirondelles, de même que les nôtres de rivage, gagnent (cÿ Hirundo marina indigena, Sen » Thefaurus, pag 102, pl. LXVI , fig. 4 des Oifeaux étrangers. 2355 la côte lorlque la mer eft agitée, qu’on lui en a apporté quelquefois de mortes & de vivantes, & qu’elles exhalent une odeur fi forte d’ambre gris, qu’il n’en faut qu’une pour parfumer toute une . Chambre; cela lui fait conjecturer qu’elles fe nourriflent d’infectes & autres animal- cules qui font eux-mêmes parfumés , & peut-être d’ambre pris. Celle qu'a décrite M. Briflon venoit du Sénégal, & avoit été envoyée par M. Adanfon; mais comme on voit, elle fe trouve aufir quelquefois en Europe. Tout fon plumage eft d’une feule couleur , & cette couleur eft un gris- brun, plus foncé fur la tête & fur les pennes des ailes que par-tout aïlleurs ; le bec eft noir & les pieds bruns; loifeau eft tout au plus de la grofieur d’un roitelet. Hirundo ambram grifeam redolens, Klein, Aves, pag. 82 ,n.° 4. Æirundo in toto corpore, cinereo fufca, Jummo capite colore faturatiore tinéto ; remigibus majortbus _ faturaté cinereo-fufeis ; rectricibus cinereo-fufcis . .., .. … Hirondelle de rivage du Sénégal, Briffon , page s o 8. Cet Auteur dit qu'il ne lui a point trouvé cette odeur : d’ambre dont parle Seba, mais il ne dit pas qu'il en ait obfervé de vivantes, ni même des cadavres frais. 356 Hifloire Naturelle J’ai héfité fr je ne rapporterois pas cette efpèce aux hirondelles de rivage dont elle paroït avoir quelques façons de faire ; mais comme le total de {es habitudes naturelles n’eft point aflez connu, & qu’elle a la queue conformée de même que notre hirondelle domet- tique, j'ai cru devoir la rapporter provi- foirement à cette dernière efpèce. Longueur totale, cinq pouces & demi; bec , fix lignes ; tarfe, trois; le doigt poftérieur le plus court de tous ; vol, onze pouces & plus; queue, près de trois pouces, fourchue de dix-huit lignes, compofée de douze pennes; dépaflée par les ailes de quatre lignes. des Hirondelles, 357 D. 22e 2 LA Eba re BARON DELLE AU CROUPION BLANC OM SEER CO ND EL EX DE FENÉÊTRE. (a) C E n’eft pas fans raifon que les Anciens donnoiïent à cette hirondeile , le nom de fauvage; elle peut à la vérité paroitré * Voyez les planches enluminées, 2° j42, fig. 2, Le petit martinens | ça) Xend'wv, Ariflote, Æiff. animal. lib. VI, EAP. 1, V. — Élien, JVat, animal. lib. HI, cap. 24. Cet Auteur dit que ce nom annonçoit le retour de fa belle faifon : il fignifie en Grec une figue. Voyez Élien, Liv. Î, chap. s2. Hirundo ruflica à" agreftis, Pline, Hiff Nat, Gb, X, gap. 43, &C. ; Martinet, elpèce d’hirondelle ; Airundo rufica, .agreflis fylveftris, argatylis; en Grec, Axa SVM ie … Belon, Var, des Oifeaux , iv. VII, chap. 36. … IVota. Que j'ai rapporté l'argatyls aux méfançes ; .Belon lit, ex genere ripariarum; moi je lis, ex genere parrarum , qui eft la leçon des Elzevirs ; elle s'accorde mieux avec la forme du nid; aucune efpèce * 35% Hifloire Naturelle familière & prefque domeftique fr on la compare au grand martinet, mais elle paroîtra fauvage {1 on la compare à notre hirondelle domeftique ; en effet, nous avons vu que ceile-ci, lortqu’eile trouve d'hirondelle ne faifant fon nid en forme de boule, comme le font certaines efpèces de méfanges, Voyez Arifiote, ÆHiff, animal, Wb. VII, cap. 13 ; & Fline, lib, X, cap. 33, Hirundo [yleffris Jeu ruflica Plinit ; apus minor Turneri; en Allemand , Æirfch-fchwalben, mur- Jfchwalben, berg-fchwalben, mur - Jpyren ; munfter- Jpyren, wyffe fpyren ; en Angloïis, rack-martnettes, church-martineites, en Italien, rondon', rartari, roms qui fe donnent auffr à l'hirondelle de rivage. Gefner, Aves, pag. 565 & 566. Voyez Hirondelles, — Hirundo uropygie ‘afbo ; en Aflemand, mue- fchwalben, Aïdrovande, Ornith. tom. IT, pig. 693, Hirundo agreflis, Jonfton, Aves, pag. 84. — The inmarin or marier, Willughby, Ornitkolog. page 155: — Albin, rome 11, pl LVI: martiner, felon le traducteur. Hirundo faxatilis feu fpeluncaria, apes, depes ; en ‘Anglois, rough-footed fwallow. Cherleton , Aves, pag. 96. Nora, Que Charleton parcit avoir confondu J'hirondelle de fenêtre avec celle de cheminée : à! vrai dire , fes première & quatrième efpèces ne font qu'une feule efpèce , & c’eft celle de fenêtre, | des Hirondelles. 359 Tes cheminées fermées, comme elle le font dans la ville de Nantua, niche fous les avant-toits de maïfons plutôt que de s'éloigner de l’homme; au lieu que l’efpèce à croupion blanc qui abonde Hirumdo. domefiica altera; en Allemand, #Æim- Jchwalbe, lauben- fchwalbe, fenfler-fchwalbe, dach- Jchwalbe, kirch-fchwalbe. ... Schwenckfeld, aviar, Stef. pag. 288. — Rzaczynski Aué, Polon, pag. 385, Hirundo minor urbica [ire domeflica ; rondine domef- tica minore, baleftruccio commune, Ornitolog, tal. pag. 408. Hirundo domeflica , urbica ; en Allemand, hauf- gtebel- fenfler, ra Jfchwalbe Klein, Ordo avium, pag. 82. Klein change ict les noms, & donne celui de ruflica à notre hirondelle de cheminée, qui eft lhirondelle domeftique de tous les anciens Auteurs. Hirundo brevicauda nigricans ,uropypto alho, Parrère, Specim novum, claf. 11, Gen. Vi1i, Sp. 3, Martinet a cul-blanc; i Vappelle auf Aéordelle de rivage ; mais il eft conftaté par la phrafe mème que c'eft un cul-blanc. Hirundo urbica, re&ricibus immaculatis, dorfo n'gro- cærulefcente , tota fubtus alba ; en Suédois, Auf-fwalas Linnæus, Æauna Suec, n°245 & 271. ter œtan- “ dicum, 41; © Syff. nat, ed. XI A ARGUSDY A, « pag. 344 On verra jar l'hiftoire de cet oïfeau & du précédent, que ce nom d'’rbica convient mieux … au précédent qu'à celui-ci, 360 Hifloire Naturelle dans Îles environs de cette ville, & qui y trouve fenétres , portes, entablemens, en un mot toutes les aifances, pour y placer.fon nid, ne l’y place cependant jamais ; elle aime mieux l'aller attacher — Kramer, Elenchus Auffr. infer, en Autrichien, Jpeyerl ù — Muller, Zoolog, Dan prodrom pag. 34, n.° 288; en Danois, bye-fvale , tag-shives-frale, Avid-frale, rive shorfteens-frale ; en Norwégien, fiuus frale. | — Frich , som, I, claf. 17, div, 111, pl. 1, n° r 7: en Allemand, die haus-fchwalbe auffen an den gebai- den, die auffere haus-fchwalbe, fladt fchwalbe, Cette efpèce eft la troifième dans le texte & Ia feconde dans l'ordre des planches : fpier, & anciennement fpirck-fchwalbe. Hiyundo fuperné nigro-cærulefcens , inferné nivea ; uropygio çandido ; vectricibus nigro- cærulefcentibus , lateralibus interius, nigricantibus ; pedibus ad ungues ufque lanuginofis. .... Hirundo minor five ruflica , la petite hirondelle ey le martinet à cul-blanc. Briffon, tome II, page 490, # Godalios vafconia vocat, dit Scaliger , 7 Cardanum ÆExercir 228, | Vulgairement cul-blanc de fenêtre ; petit martinet , en Provence; rabirolle , fuivant M, Salerne ; religieufe, felon M. Guys, à caufe de fon plumage noir & blanc; en Lorraine, le marelot, la petite hirondell, fuivant M. Lottinger, - À tout des Hirondelles. 361 tout au haut des rocs efcarpés qui bordent le lac /b). Elle s'approche de l’homme lorfqu’elle ne trouve point ailleurs fes convenances ; mais toutes cholfes étant égales , elle préfère pour lemplacement de fon manoir, une avance de rocher à la faillie d’une corniche , une caverne à un périftile, en un mot, la folitude aux lieux habités. déc Un de ces nids que j'ai obfervé dans le mois de feptembre, & qui avoit été détaché d’une fenêtre, étoit compofé de terre à l’extérieur , fur-tout de celle aui a été rendue par les vers, & que l’on _ trouve le matin çà & là fur les planches de jardin nouvellement labourées; if étoit fortifié dans le milieu de fon épaifleur {Bb} Cette obfervation intéreffante eft de M. Hébert; au refte, il eft bien connu que ces hirondelles “ nichent contre les rochers. Foyez Gefner, Aves, page 5 65. M. Guys de Marfeiile m'a aufli confirmé ce fait, mais il ne faut pas prendre à la leitre ce qu'ont dit les Anciens, d’une digue très-folde, d’un fade de longueur, formée entierement de’ ces nids dans le port d'Héraclée en Égypte; & d'une autre digue femblable, conftruite par les mêmes oifeaux - dans une ile confacrée à Ifis. Voyez Pline, 4h, X, Eap, 3 32 4 ANR Ojfeaux, Tome XIZ, Q 362 Hifloire Naturelle par des brins de paille, & dans fa couche la plus intérieure, par une grande quantité de plumes /c) ; à pouflière qui garnifloit le fond du nid, fourmilloit de petits vers très-grêles , hériflés de Longs poils, {e tortillant en tout fens, s’agitant avec vivacité , & s’aidant de leur bouche pour ramper ; ils abondoient fur-tout aux en- droits où Îles plumes étoient implantées dans les parois intérieures ; on y trouva aufii des puces plus grofies , plus alon- gées, moins brunes que Îes puces ordi- naires , mais conformées de même , & fept ou huit punaifes » quoiqu'i il n’y en eût point & qu'il n'y en eùt jamais eu dans la maifon : ces deux dernières efpèces d’infectes fe trouvoient indifié- remment, & dans la pouflière du nid & dans les plumes des oïfeaux qui lha- bitoient au nombre de cinq; favoir, le père, la mère, & trois jeunes en état de voler; j'ai certitude que ces cinq oifeaux y pafloient les nuits tous enfemble, Ce fc) J'aï trouvé jufqu’a quatre ou cinq gros de ces plumes dans un nid qui ne peloït en tout que treize onçes. des Hirondelles. 363 nid repréfentoit par fa forme Îe quart d'un demi-fphéroïde creux, alongé par fes pôles, d'environ quatre pouces & demi de rayon, adhérent par fes deux faces latérales au jambage & au chaflis de la croifée, & par fon équateur à la plate - bande fupérieure ; fon entrée étoit près de cette plate-bande, friuée verticalement , demi-circulaire & fort étroite. R | Les mêmes nids -fervent plufieurs années de fuite & probablement aux mêmes couples, ce qui doit s’entendre feulement des nids que Îles hiron- delles attachent à nos fenêtres; car on “m'aflure que ceux qu'elles appliquent contre les rochers, ne fervent jamais qu'une feule faifon , & qu’elles en font chaque année un nouveau : quelque- fois il ne leur faut que cinq ou fix jours. pour le conftruire, d’autres fois elles ne peuvent en venir a bout qu’en dix ou douze jours ; elles portent le mortier avec _ eur petit bec & leurs petites pattes , elles le gachent & le pofent avec le bec feul: fouvent on voit un aflez grand nombre de ces oifeaux qui travaillent au même Qi ) 364 Hifioire Naturelle nid /d), foit qu’ils fe plaifent à s’entre- aider les uns les autres, foit que dans cette efpèce , l’accouplement ne pouvant avoir lieu que dans le nid, tous Îles mâles qui recherchent la même femelle tra- vaillent avec émulation à fachèvement de ce nid, dans l'efpérance d'en faire un doux & prompt ufage. On en a vu quelques-uns qui travailloient à détruire Je nid avec encore plus d’ardeur que les autres. n’en mettoient à le conftruire ; étoit-ce un mâle abfolument rebuté qui n’efpérant rien pour lui-même, cherchoit la trifte confolation de troubler ou re- tarder les jouiflances des autres! Quoi qu'il en foit, ces hirondelles arrivent plus tôt ou plus tard, fuivant le degré de latitude; à Upfal, le 9 mai, felon M. Linnæus; en France & en Anpgle- terre dans les commencemens d’avril /e) , (4) J'en ai compté jufqu’à cinq polés. arts un même nid ou accrochés autour, fans compter les allans & les venans ; plus leur nonibté eft grand, plus l'ouvrage va vite. (e) Cette année 1559, lives a été fans neice, & le printemps très- Heat néanmoins Ces. hirondelles me font arrivées en Bourgogne que le 9 avril, & | des Hirondelles. 365 huit ou dix jours après les hirondelles doméftiques , qui felon M. Frifch , ayant le vol plus bas , trouvent plus facilement & plus tôt à {e nourrir : fouvent elles font furprifes par les derniers froids, & on en a vu voltiger au travers d'une neige fort épaifle / f ): Les premiers jours de leur arrivée , elles fe tiennent fur les eaux & fur le fac de Genève que le 14. On a dit qu'un cordonnier de Bâle, ayant mis à une hirondeille un collier fur lequel étoit écrit : Hirondelle Qui es fi belle, Dis-moi, l'hiver où vas-tu ? reçut le printemps fuivant & par le même courrier ; ceue réponfe à {a demande : | À Athènes, Chez Anroine, Pourquoi t'en informes-tu ! ce qu'il y a de plus probable dans cette anecdote ; c'eft que les vers ont été faits en Suifle. Quant au fait il eft plus que douteux, puifqu'on fait par Belon & par Ariflote, que les hirondelles font des oifeaux femeltriers dans la Grèce comme dans le refte de Europe, & qu'elles vont pailer l'hiver en Afrique, (f) Cela prouve que ce que dit le Curé Hoepf- troem, de Norlande, fur le preffentiment des tem- pératures qu'il attribue aux hirondelles, n’eft pas plus applicable à celle-ci qu'a celle de cheminée . & doit être regardé, ainfi que je l'ai dit, comme fost Q iij 36 6 Hifloire Naturelle dans les endroits marécageux; je ne les ai guère vu revenir aux nids qui font _ à mes fenêtres avant le 1 $ avril, quel- , quefois elles n’y ont paru que dans les premiers jours de mai: elles établiffent leur nid à toute expofition, mais par préférence aux fenêtres qui regardent la campagne , fur-tout [orfqu’il y a dans cette campagne des rivières, des ruifleaux ou des étangs ; elles le conftruiient par fois dans les maifons , mais cela eft rare & mème fort difficile à obtenir /g}. douteux : « On a vu, dit-il, en Lapponie des hiron- » delles partir dès le commencement d'août, &c > abandonner leurs petits dans un temps fort chaud, » & où rien n'annonçoit un changement de tempé- » rature; mais ce changement ne tarda pas, & l’on _» pouvoit aller en traineau le 8 feptembre. Dans » Certaines années, au contraire, on les voit refter » affez tard , quoique le temps ne foit pas doux , & on eft affuré alors que le froid n'eft pas prochain. » Dans tout ceci, M, le Curé paroït n'être que l'écho d’un bruit populaire, qu’il n'aura pas pris la peine de vérifier, & qui d’ailleurs eft contredit par les obler- Vations les plus authentiques. (g) Raro in domibas nidificat, dit Arifiote; cequi eft confirmé par l’obfervation journalière: feu M. Rouffeau de Genève n'eft parvenu qu'après des peines infi- nies, à les faire nicher dans fa chambre. M. Hebert | en a vu établir leur nid fur le reflort d’une fonrette; 4 des Hirondelles. : 3 67 Leurs petits font fouvent éclos dès le 15 de juin; on a vu le mâle & la femelle fe carefler fur le bord d’un nid qui m’étoit pas encore achevé, fe béqueter avec un petit gazouillement expreffif /4), mais on ne les a point vus s’accoupler , ce qui donne lieu de croire qu'ils s’ac- couplent dans Îe nid, où on Îes entend gazouiller ainfi de très-grand matin, & quelquefois pendant la nuit entière. Leur première ponte eft ordinairement de cinq Je fond du nid portoit fur ce reffort, le bord fupé- rieur qui étoit en demi-cercle s’appuyoit contre le mur par fes deux extrémités, trois ou quatre pouces au-deffous de la gouttière ; le male & la femelle, tandis au’ils travailloient à fa conftruétion, paffoient . les nuits fur la broche de fer à laquelle tenoit Îe refort ; on fent bien que les mouvemens fréquens -de ce reflort ne pouvoient guère manquer de troubler l'action de la Nature dans le développement des petits embryons; auflr la couvée ne réuffir-elle point, mais les pére & mère n'abandonnèrent point pour ce'a leur manoir chancelant, & ils continuèrent de T'habiterle refte de la faifon. La forme demi-circulaire qu'ils donnèrent dans cette occafion à leur nid, prouve qu'ils favent changer quelquefois leur ordre d’architeéture. (4) Frilch prétend que les mâles de cette efpèce chantent mieux que ceux de l’hirondelle domeflique, mais à mon avis c’eft tout le contraire, | Q if nf | 36 G Hifloire Naturelle œufs blancs, ayant un difque moins blane au gros bout; la feconde ponte eft de trois ou quatre, & la troifrème, forf- qu'elle a lieu, de deux ou trois : le mäle ne s'éloigne guère de Îa femelle tandis : qu’elle couve ; il veille fans cefle à fa füreté, à celle des fruits de leur union, & il fond avec impétuofité fur les oifeaux qui s’en approchent de trop près ; lorfque les petits font éclos, tous deux ieur portent fréquemment à manger & pa- roiflent en prendre beaucoup de foin /i), cependant il y a des cas où cet amour paternel femble fe démentir : un de ces petits, déjà avancé & même en état de voler , étant tombé du nid fur la tablette de la fenêtre, le père & la mère ne s'en occupèrent point , ne lui donnèrent aucun fecours ; mais cette dureté appa- rente eut des fuites heureufes, car Île petit fe voyant abandonné à lui-même’, fit ufage de fes reflources, s’agita, battit {i) Lorfque les petits viennent d’éclore, leurs excrémens font, dit-on, enveloppes d’une efpèce de pellicule, ce qui donne aux père & mère.la facilité de les rouler hors du nid. Voyez Frifch, à l'endroit cité dans la nomenclature, des Hirondelles, 369 des ailes, & au bout de trois quarts d'heure d'efforts, parvint à prendre fa volée. A yant fait détacher du haut d’une autre fenêtre un nid contenant quatre petits nouvellement éclos, & layant laiflé fur la tablette de la même fenêtre, les père & mère qui pañfloient & repaf- foient fans cefle, voltigeant autour de lendroit d’où l’on avoit Ôôté le nid, & qui néceflairement le voyoient & enten- doient le cri d'appel de ieurs petits, ne parurent point non plus s’en occuper /k), tandis qu’une femelle moineau , dans le meme lieu & les mêmes circonftances, ne cefla d'apporter la béquée aux fiens pendant quinze jours. [I femble que lat- tachement de ces hirondelles pour leurs | petits dépende du local ; cependant elles continuent de leur donner la nourriture (A) Une convée entière ayant été mife dans une même cage avec les père & mère, ceux-ci pafsèrent la nuit tantôt fur le biton de la cage, tantôt fur les … bords du nid, prefque toujours l’un auprès de l'autre, - & à a fin l’un fur l’autre, fans faire la moindre attention à leurs petits; mais on pourroit dire que dans ce cas, l'amour paternel avoit été abforbé pæ le regret de {a liberté, Q + 370 Æifloire Naturelle encore long-temps après qu'ils ont com- mencé à voler, & même elles la leur portent au milieu des airs: le fond de cette nourriture confifte en infectes aïlés qu'elles attrapent au vol ///, & cette maniere de les attraper leur eft tellement propre, que lorfqu’elles en voient un polé fur une muraille , elles [ui donnent un coup d’aile en paffant pour le déter- Muner à voler, & pouvoir enfuite le prendre plus à leur aife. On dit que les moineaux s'emparent fouvent des nids de ces hirondelles, & cela eft vrai; mais on ajoute que les hirondelles ainfi chaffées de chez elles, reviennent quelquefois avec un grand noinbre d’autres, ferment en un inftant l’'antrée du nid avec le même mortier dont elles l’ont conftruit, y claquemurent es moineaux /m), & rendent ainf et AL PR a en AU 1 ur {[{) C’eit Popinion la plus générale, la plus con- orme à l’obfervarion journal:ère ; cependant M.Guys . m'aflure que ces oileaux cherchent.les bois de pins où ils trouvent des chenilles dont ils fe nourriffent. {m: Albert a donné cours à cette erreur, Rzac- zynski l'a résétée, le Jéfuire Batgow ki s'eft dit témoin oculaire du fait, & M, Linnæus l’a donné comme une vérité reconnue: ‘des. Hirordelles, 37x V’'ufurpation funeite aux ufurpateurs : je ne fais fi cela eft jamais arrivé, mais ce que je puis dire, c’eft que des moineaux s'étant emparés, fous mes yeux & en différens temps, de plufieurs nids d’hi- rondelles , celles-ci à la vérité y font revenues en nombre & à plufieurs fois dans le cours de l’été, font entrées dans le nid , fe {ont querellées avec les moineaux, ont voltigé aux environs, quelquefois pendant un jour ou deux, mais qu’elles n’ont jamais fait la plus légere tentative pour fermer l'entrée du nid, quoiqu’elles fuflent bien dans le cas, qu’elles {e trou- vaflent en force , & qu’elles euffent tous les moyens pour y réuflir. Au refte , fi les moineaux s'emparent des nids des hirondelles, ce n’eft point du tout par l'effet d'aucune antipathie entre ces deux efpèces, comme on l’a voulu croire /n); cela fignifie feulement que les moineaux prennent leurs convenances : ils pondent dans ces nids parce qu'ils les trouvent commodes ; ils pondroient pareïllement _ {n) Hirundus € pafferes miré tuer fe diffident, Alberius apud Gefnerum Aves, pag. 55 1 "9 372 Hifloire Naturelle dans tout autre nid, & même dans tout autre trou. ie Quoique ces hirondelles foient un peu plus fauvages que les hirondelles de che- minées, quoique des Philofophes aierit cru que leurs petits étoient irapprivor- fables [o), la vérité eft néanmoins qu'ils s’apprivoifent affez facilement ; il faut leur donner la nourriture qu’elles aiment le mieux & qui eft le plus analogue à leur nature, c’eft-à-dire, des mouches, des papillons , & leur en donner fouvent /p); il faut fur-tout ménager leur amour pour la liberté , fentiment commun à tous les (co) M. Roufleau de Genève. {p) Quelques Auteurs prétendent qu'elles ne peuvent ablolument vivre de matières végétales ; cependant il ne faut pas croire que ce foit un poHon pour elles : le pain entroit pour quelque chofe dans la nourriture d’une hirondelle apprivoifée dont je parlerai bientôt, mais ce qui eft plus finoulier, on a - vu des enfans nourrir de petits hirondeaux de che- iminée avec la feule fiente qui tomboit d'un nid d’hirondelle de la même efpèce ; ces jeunes oïfeaux vécurent fort bien pendant dix jours à ce régime, & il y a toute apparence qu'ils l’euffent foutenu encore quelque temps, f1 lexpérience n’eût été interrompue par une mère qui avoit plus le goût de la propreté que celui des connoiflances. + + PR > À. ù [sd des Hirondelles. 372 enres d'animaux , mais qui dans aucun n’eft ni fi vif ni fr ombrageux que dans Le genre ailé /7): on a vu une de ces hirondelles apprivoifées /r), qui avoit pris un attachement fingulier pour fa perfonne dont elle avoit reçu l’éducation ; elle reftoit fur fes genoux des journées entières , & lorfqu’elle la voyoit repa- roître, après quelques heures d’abfence, elle lPaccueilloit avec de petits cris de joie, un battement d'ailes & toute l’ex- preflion du fentiment ; elle commençoit (g) « J'ai eu fouvent le plaifir, dit M. Rouffeau, de les voir fe tenir dans ma chambre les fenêtres « fermées, affez tranquilles pour gazouiller , jouer & « folairer enfemble à leur aife en attendant qu'il me « plût de leur ouvrir , bien fûres que cela ne tarderoit « pas ; en effet, je me levois tous les jours pour cela « à quatre heures du matin. » Le voyageur Leguat parle d'une hirondelle appri- voifée qu'il avoit apportée des Canaries dans l'ile de Sal ; il la laifloit fortir tous les matins & elle revenoit - fidèlement tous les {oirs. Vyage aux Indes orientales , page 1 7. Leguat ne dit point de quelle efpèce elle étoit. D'autres perfonnes ont dit avoir élevé des hirondelles, Voyez Volfoang Franzius, Hif. animal, page 45 6 ; & le Journal de Paris, commencement de 1778. | {r) Dans le Chapitre noble de Leïgneux en Forès; 374 Hifloire Naturelle déja à prendre la nourriture dans les mains de fa maïtrefle, & il y a toute apparence quefon édieon eûtréufli complètèment fr elle ne fe fût pas envolée. Elle n’alla pas fort loin, foit que la fociété intime de l’homme lui fût devenue néceflaire, foit qu’un animal dépravé, du moins amolli par la vie domeftique ne foit plus capable de la liberté; elle fe donna à un jeune enfant, & bientôt après elle périt fous la griffe d’un chat. M. le vicomte de Querhoënt m'aflure qu’il a auffi élevé pendant plufieurs mois de jeunes hiron- delles prifes au nid, mais il ajoute qu'il n’a jamais pu venir à bout de les faire manger feules, & qu'elles ont toujours péri dans le temps où elles ont été aban- “données à elles-mêmes. Lorfque celle dont j'ai parlé ci-deflus , vouloit marcher, elle fe traînoit de Due grâce à caufe de fes pieds courts : auffi les hirondelles de cette efpèce fe pofent-elles rarement ailleurs que dans leur nid, & feulement lorfque la néceflité les y oblige ; par exemple , elles fe pofent {ur le bord des eaux, lorfqu'il s'agit d’amafler la terre humide dont elles conftruifent leur nid , des Hiroudelles. 37$ ou dans les rofeaux pour y pafler les nuits fur la fin de l'été lorfqu’à la troi- fième ponte elles font devenues trop nombreules pour pouvoir être toutes contenues dans les nids //), ou enfin fur les couverts & les cordons d’un grand bâtiment lorfqu'il s’agit de $’af- {embler pour le départ. M. Hebert avoit en Brie une maiïfon qu’elles prenoïient tous les ans pour leur rendez - vous général ; l’aflemblée étoit fort nombreufe, non-feulement parce que l’efpèce l’eft beaucoup par elle-même, chaque paire faifant toujours deux & quelquefois trois pontes, mais aufli parce que fouvent les hirondelles de rivage & quelques traîneules de l’efpèce domeftique en augmentoient le nombre; elles ont un cri particulier dans cette circonftance, & qui paroît être leur cri d’aflemblée. (f' Versla fin de l'été on les voit voliger le foir en grand nombre {ur les eaux, & voltiger prefque juiqu à la nuit clofe : c'eft apparemment pour y aller qu'eles le raffemblent tous les jours une heure ou deux avant le coucher du foleï. Ajoutez à cela qu'il s'en trouve beaucoup moins le foix dans les villes que pendant le refte de la journée, ait . 4 si 376 Hifloire Naturelle On a remarqué que peu de temps avarit leur départ, elles s’exercent à s’élever prefque jufqu’aux nues, & femblent ainft fe préparer à voyager dans ces hautes régions ft), ce qui s'accorde avec d’autres obfervations dont j'ai rendu compte dans l'article précédent, & ce qui explique en même temps pourquoi Jon voit fr rarement ces oiïfeaux dans l'air faifant route d’une contrée à l’autre. Is font fort répandus dans l’ancien conti- nent; cependant Aldrovande aflure qu'il n’en a jamais vu en Italie, & notamment aux environs de Boulogne /”). On les prend l'automne, en Alface, avec les étourneaux , dit M. Herman /x}), en laiflant tomber, à l’entrée de la nuit, un filet tendu fur un marais rempli de (1) Note communiquée par M. Lottinger, (u) Ornithol, tom. I], pag. 69 Ze {x) Ce Profefleur m'affure que les Jeunes cul- blancs {il appelle ainfi nos hirondelles de fenêtre) deviennent gras l'automne , & font alors un très- bon morceau. Franzius en dit à peu-près autart, page 456. mais c'eft une vérité que je répète à regret, parce qu'elle tend à la deftruétion d'une efpèce utile, | | PA des Hirondelles, +77 joncs, & noyant le lendemain les oifeaux qui fe trouvent pris deflous. Ou com- prend aifément que des hirondelles noyées de cette manière auront été quelquefois rendues à la vie, & que ce fait très-fimple ou quelqu’autre de même genre, aura pu donner lieu à la fable de leur immer- fion & de leur émerfion annuelles. | Cette efpèce femble tenir le milieu entre l’efpèce domeflique & le grand maïrtinet; elle a un peu du gazouillement & de la familiarité de celle-là; elle conf- truit fon nid à peu-près comme elle h & fes doigts font compofés du mème nombre de phalanges relpeétivement ; elle a les pieds patus du martinet, & le doigt poftérieur difpofé à fe tourner en avant; elle vole comme lui par les grandes pluies, & vole alors en troupes plus nombreufes que de coutume ; comme lui , elle s'accroche aux murailles, fe pofe rarement à terre; lorfqu’elle y eft pofée, eile rampe plutôt qu’elle ne marche; elle a au{li l’ouverture du bec plus large que l'hirondelle domeftique , du moins en apparence , parce que fon bec s’élargit brufquement à la hauteur des narines, 378 Hifloire Naturelle où fes bords font de chaque côté um angle faillant : enfin, quoiqu’elle ait un peu plus de mafle , elle paroît un peu moins groffe, parce qu’elle a les plumes, & fur-tout les couvertures inférieures de Ja queue, moins fournies ; le poids moyen de toutes celles que j'ai pefées, a été conftamment de trois à quatre gros. Elles ont le croupion, la gorge & tout le deflous du corps d’un beau blanc ; la côte des couvertures de la queue brune; le deflus de la tête & du cou, le dos, ce qui paroit des plumes & des plus grandes couvertures fupérieures de Îa queue , d’un noir jlufiré , enrichi de reflets bleus ; les plumes de la tête & du dos cendrées à leur bale ; blanches dans leur partie moyenne ; les pennes des ailes brunes, avec des refleis verdâtres fur les bords; les trois dernières les plus voifines du corps, terminées de blanc; les pieds couverts jufqu’aux ongles d’un duvet blanc; le bec noir & es pieds gris-bruns; le noir de la femelle eft moins décidé, fon blanc eft moins pur , ïl eft même varié de brun fur le croupion; les jeunes ont la tête brune, une teinte de des Hirondelles. 37 9 cette même couleur fous le cou; les reflets du deflous du corps d’un Bléu moins foncé & même verdatres à cer- tains jours ; & ce qui elt remarquable, ils ont les pennes des ailes plus foncées, IL femble que l'individu décrit par M. Briflon, étoit un jeune ; ces jeunes ont un mouvement fréquent dans la queue de bas en haut, & la naïflance de la gorge dénuée de plumes. Longueur totale, cinq pouces & demi; Bec, fix lignes ; ions d’un rouge- pâle au fond , noirâtre près de la pointe ; narines idea & découvertes ; langue fourchue , un peu noirâtre vers le bout; tarfe, cinq lignes & demie, garni de duvet plutôt {ur les côtés que devant & derrière; doigt du milieu, fix lignes & demie; Dot. dix pouces & demi; queue, deux ouces , fourchue de fix: {ept & jufqu’àa neuf lignes, paroît carrée lorf- qu’elle eft fort épanouie ; dépaffe les ailes de huit à neuf lignes, dans quelques individus de cinq feuiement, dans d’autres point du tout. : Tube inteflinal, fix à fept pouces, très-petits cœcums , pleins d’une matière 330 Æifloire Naturelle différente de celle qui remplifloit les vrais inteftins; une véficule du fiel; géfier mufculeux ; œfophage, vingt lignes, fe dilate avant fon infertion en une petite poche glanduleufe ; tefticules de forme ovoïde , inégaux; le grand diamètre du plus gros étoit de quatre lignes, fon petit diamètre de trois: on voyoit à leur furface une quantité de circonvolutions, comme d’un petit vaifleau tortiilé & roulé en tout fens. | Ce qu'il y a de fmgulier, c'eft que les petits peèlent plus que les père & mère : cinq petits qui n'avoient encore que le duvet, pefoient enfemble trois onces, ce qui faifoit pour chacun trois cents quarante-cinq grains, au lieu que les père & mère ne pefoient à eux deux qu'une once jufle, ce qui faïloit pour chacun deux cents quatre-vingt- huit grains; Îes géfiers des petits étoient difiendus par la nourriture, au point qu'ils avoient la forme d’une cucurbite, & peloient enfemble deux gros & demi Ou cent quatre-vingt grains, ce qui faifoit trente-fix grains pour chacun; au lieu que les deux géfiers des père & mere, des Hirondelles, 33 r qui ne contenoient prefque rien , pefoient feulement dix-huit grains les deux, c’eft- à-dire, le quart du poids des autres; leur volume étoit auffi plus petit à peu-près dans la même proportion ; cela prouve clairement que les père & mère fe refufent le néceflaire pour donner le fuperflu à leurs petits, & que dans le premier âge les organes préponderans font ceux qui ont rapport à la nutrition /y), de même que dans l’âge adulte, ce font ceux qui Ont rapport à la reproduction. On voit quelquefois des individus de cette efpèce qui ont tout le plumage . blanc ; je puis citer deux témoins dignes de foi. M. Hebert & M. Herman ; l’hi- rondelle blanche de ce dernier avoit les yeux rouges ainfr que tant d’autres ani- maux à poil ou plumage blanc ; elle n’avoit pas les pieds couverts de duvet comme les avoient les autres de la même couvée. Or peut regarder comme une variété accidentelle dans cette efpèce, lhiron- (y) J'ai obfervé là même difproportion & dans les géfiers & dans les inteftins des jeunes moineaux, rofhignols , fauvettes, &c, 382 ÆFifloire Naturelle delle noire à ventre fauve de Barrère /z), & comme variété de climat, lhiron- delle brune à poitrine blanchâtre de Ia Jamaïque, dont parle Brown /a). (x) Hirundo agreflis Jonftonit ; en Catalan , auren- dola roquera {a) Cet Auteur lui donne le nom de houf-fwalow, page 467; maïs elle a plus de rapport avec l'hiron- delle au croupion blanc, EL DOMIRONDERLLEA | DE RIVAGE. (a) N OUS avons vu les deux efpèces pré- cédentes, employer beaucoup d’induftrie & de travail pour bâtir leur petite maifon “en maçonnerie : nous allons voir deux * Voyez les planches enluminées , ».° j 43, fig. 24 \ . ‘ . ‘gs (a) Apéraric, falcula feu riparia, Ariftote. Hif. animal, Bb. , cap. 1. Hirundo riparia ; ita vocant in riparum cavis nidifis eantem. Pline, Mar, kif lib. XXX , cap. 1v. — Hirurdo fyeftris , ripariola, drépanis, & par corruption , daryachis, dryax , abroycayn ; aux environs de Strafbourg, rhyn-vogel , rhyu-fchwalme, waffer- fchwaïme, feel-Jchwalme ; dans la bafle Allemagne, fpeiren (c'eft en Suifle le nom des marïtinets); en Anglois, a bank-martuet ; en Italien , rondoni , tartari {noms qui fe donnent aufii à l’hirondelle de fenêtre ), Gefner, Aves, pag. 565. — Aldrovande, Ornitholog, tom. IT, pag. 694 ; à Boulogne , dardaneili. — Jonfton, Aves, pag. 84. _— Belon , Nat, des Oifeaux, page 370 Obferva- #ons , folio verfo 63 ; en François, Arrowdelle de rivage à gct Auteur la nomme faculs , au lieu de falcula 394 Hifloire Naturelle autres efpèces faire leur ponte dans des trous en terre, dans des trous de mu- railles, dans des arbres creux, fans fe dédner beaucoup de peine pour conf- truire un nid, & fe contentant de préparer à leur — Willugehby, Ornitho pag. 1 6: en potes à: Jard-martin 1 PH hrs à martin , shore-bird ; à Valence, | papillon de montagna. | - — Ray, Gobf av. Pag. 71; A. 3 — Charleton, ÆExercir. pag. 96; en Anglois, fend-wefiern , banck-weflern. — Albin, rome IT, pl. LVI , martinet de rivière, — Schwenckfeld, Aviar, Silef. pag. 288 ; en Grec; Kexd'ov Stud , (c'eft aufli le nom di martinet noir ); en Allemand, vfer-fchwalle, waffer-fchwalmes . — Rzaczynski, Auéluar, Polon, pag, 385; en Allemand , fard fchwalbe ; en Polonoïs, jaskotka. Frifch, rome, tlaf. 11, div, 111, pli, n°18; en Allemand, ufer, erd- fchwalbe, — Klein, ordo av. page 83, Sp. 111. Hinmdo minoy é&rres colors. — R.Sibbald, 417. Scot, part, IT, lib. 111, pag. 174 . — Ornitol Iral. pl, 408 ; en Italie, Pale ruccio gipario 0 felvatico, Hirundo cinerea, gulä abdomineque albis, en Suédois, ffrandfwala , back-fwala. Linnæus, Fauva Suec. n° 247, 273. Syfl nat, ed, XIII, Gen, 117, LS F4 FA — Kramer; D dés EMkondellés, D 11 à leur 'couvée une petite litière compofée des matériaux les plus communs, entaflés fans art ou grofliérement arrangés. Les hirondelles de rivage arrivent dans nos climats & en repartent à peu-près dans les mêmes temps que nos hiron- delles de fenêtre. Dès la fin du mois d'août, elles commencent à s’approcher — Kramer, Elench, auflr, infer, pag. 381, Sp.4; en Autrichien, geflettex-fchwalbe, — Muller, Zoobg. Danub, prodrom, Page 34» n.° 289; en Dänois, d'g-fvale, jord-frale, blnt-frate, el-bakhe ; en Norwégien, /and-roune, J'rand-fvale, dig-[ulu , Jand-fu'u, Sa * Hirundo fuperné cinereo-fufca , inferné alba ; pectore cinereo-fufco ; rectrictbus fufcis ; pedibus pof'icé ad digiros ufque lanuginofis. .. . L'hirondelle de rivage, Briffon, tome If, page 506. | Hirondelle d'eau , argaile , ergatile , fuivant … M. Salerne; noms fans doute formés du mot argarilis, - au’on a pris pour fe nom d'une hirondelle; perie » martiner de même que lhirondelle dé fenêtre ; à » Nantes, mortereau'; à Saint- Ay près d'Orléans, carreaux , peut-être parce qu’elles font leurs nids dans des carrières fur les bords de la Loire; £atte-marre, de même que la lavandière, felon Cotgrave, Sakrne, - F4, Nar des Oifeaux, pag. 205$ - À Genève, grifon. En Sibérie, férefchis, Delifle, Voyage en Sitéries Oifeaux, Tome X1L, KR 386 Hiflorre Naturelle des endroïts où elles ont coutume de fe réunir toutes emiemble ; & vers la fin: de feptembre , M. Hiebert a vu fouvent les deux efpèces rafleinbices en grand nombre {ur la maifon qu’il occupoit en Brie /bj, & par préférence fur le côté du comble qui étoit tourné au midi; lorfque l’aflemblée étoit formée, la maifon en étoit entiérement couverte : cependant toutes ces hirondelles ne changent pas de climat pendant l'hiver. M. ie Com- mandeur Desimazys, me mande qu’on en voit conftamment à Malte dans cette faifon, fur-tout par les mauvais temps /c/; & il eft bon d’obferver que dans cette ileil n'y a d'autre lac, d'autre étang que ki mer, & que par conféquent on ne (8) Cette maïfon étoit dans une petite ville, mais à une extrémité; elle avoit fon principal afpe& fur une rivière, &. tenoit à la campagne de plufieurs côtés. fc) « À Saint-Domingue, dit M. le chevalier » Lefebvre Deshayes, où voit arriver les hirondelles » à l'approche des grains : Îles nuages fe diflipent-ïls, » elles s'en vont aufli, & fuivent apparemment Ja pluie » Elles font en effet très-communes en cette ïle dans la failon des pluies. Ariftote écrivoit, ul y a deux mille ans, que même en été l'hirondelle de + Eee UT. GT ma TE et Je Er en a A ee c RES PE ln ar PR TRE EEE EN AR CR ES De TS : , des: Hirondelles. 387 peut fappoter que dans l'intervalle des: tempêtes elles: foient plongées au fond. des eaux. M. Hebert en a vu voltiger: en différens mois de l'hiver , juiqu'à quinze ou feize à la fois dans les mon- tagnes du Bugey (d) ; c'étoit fort près de Nantua, à une hauteur moyenne, dans une gorge d'un quart de lieue de long, fur trois ou quatre cents pas de large , lieu délicieux , ayant {a principale expofition au midi, garanti du nord & du couchant par des rochers à perte de. vue ; où le gazon conlerve preique toute année fon beau vert & {à fraicheur, où la: violette fleurit en fevrier , & où: unes rivage ne paroïfloit dans la Grèce que ter Qu'il ii pleuvoit : enfin , l’on fait que fur touies lesmers om voit pendant les tempêtes dés oifeaux de route ef à aquatiques & autres, re âcher dans les Tes, «re fois fe réfugier fur les vafleaux, & que leur aura rition eft prefque toujours l'annonce de eue ie houralque. E 9 . {d) Suivant le même Obfervateur ur A heal. coup plus- rare d'en voir l'hiver dans les p refte, celles dont il s'agit Ici ; parciflene € At même efpèce que ce les dont pare Atifo af ldge, : am enim vifeæ. funt muliæ hirundi: L sonvallum, Hift, animal, lib, VIII, cap. : ne R: it / 3 ÿ 338 ÆAiflorre Natarelle l'hiver reffemble à nos printemps. C’eft dans ce lieu privilégié que lon voit fréquemment ces hirondelles jouer & voltiger dans [a mauvaife faifon , & pour- fuivre les infectes qui n’y manquent pas non plus; lorfque le froid devient trop vif, & qu'elles ne trouvent plus de moucherons au dehors , elles ont la refiource de fe réfugier dans leurs trous où la gelée ne pénètre point, où elles trouvent aflez d'infectes terreftres & de chryfalides pour fe foutenir pendant ces courtes intempéries, & où peut-être elles éprouvent plus ou moins cet état de torpeur & d’engourdiflement auquel M. Gmelin & plufreurs autres prétendent qu’elles font fujettes pendant es froids , mais auquel les expériences de M. Col- linfon prouvent qu’elles ne font pas toujours fujettes /e). Les gens du pays dirent à M. Hebert qu'elles paroifloient les hivers après que les neiges des avents (e) Voyez Klein, Ordo av. pages 202, 204, Tranf. Philof. vol. LIT, page 1o1. Gagete littéraire, tome V, page 364, Magafin de Siralfund , 1." page, voyez auili Schwenckfeld, Albert, Heldelin, & ce que j'en ai dit en parlant des hirondelles en général, des Hirondelles, 309 étoient fondues, toutes les fois que le temps étoit doux. Ces oïifeaux fe trouvent dans toute l'Europe; Belon en a obfervé en Romanie qui nichoïient avec les martin-pêcheurs & les guépiers dans les berges du fleuve Marifla, autrefois le fleuve Æeubrus [f). M. Koenigsfeld voyageant dans le Nord, S’aperçut que la rive gauche d’un ruifieau qui pafle au village de Kakui en Sibérie, étoit criblée , fur une étendue d’environ quinze toifes, d’une quantité dé trous fervant de retraite à de petits oïifeaux grifatres nommés frefchis (lefquels ne peuvent être que des hirondelles de rivage) : on en voyoit cinq ou fix cents voler pêle-mêle autour de ces trous, y entrer, en fortir , & toujours en mou- vement , comme des moucherons /g). Les hirondelles de cette efpèce font fort rares dans fa Grèce, felon Ariftote /4), …(f) Voyez les Objervations de Pelon, fol. 63 verlo. {g) Confulez le Voyage de M. Delifle en Sibérie , dans ŸAifloire générale des Voyages, partie étrangère, tome XVIII, page s45. ; (h) Hifé animal, Bb, T, cap. 1. R jÿ 390 Hifloire Naturelle | mais elles font affez communes dans . quelques contrées d’ftalie, d’ Efpagne, dé France, d'Angleterre, de Holiande & d’ Allemagne /i) ; elles font leurs trous ou les choififlent par préférence dans les berges & les falaifes efcirpées, parce qu'elles y font plus en {üreté; fur le bord des eaux dorinantes, parce qu’elles Y trouvent les infectes en plus grande abondance ; dans les terreins fablon-. neux (47° parce ‘qu'elles ont plus de facilité à y faire leurs petites excavations & à s’y arranger. M. Salerne nous apprend que fur les bords de la Loire, elles nichent dans Îles carrières, d’autres ditent dans des grottes ; toutes ces Opi- hions peuventêtre vraies, pourvu qu’elles ne {oient pas aisés Le nid de ces hirondelles n’eft qu’un amas de paille (1) Dans les rives du Rhin, de la Loire , de la Saône, &c. 2 (4) M Lottinger m’aflure qui elles s ‘établiffent dans les ouvertures des orandes fablonnière: ; M. Hébert a vu de feurs trous.dans des terreins {aPlonneux qui avoient été tranchés & coupésà pic pour faire palier un grand chemin. & lon ne peut douter que le terrein des bo: ds des rivières & des côtés de Ja mer ne foit un terrein fablonneux, dm ons 7 ect à CE LS des Hirondelles. 307 & d'herbe sèche ; il eft garni à l’intérieur de plumes fur lefquelles les œufs repofent immédiatement / /); quelquefois elles creufent elles-mêmes leurs trous , d’autres fois elles s'emparent de ceux des guépiers & des martin-pêcheurs : le boyau qui y conduit eft ordinairement de dix-huit pouces de lonoueur /"”). On n’a pas P Ë P manqué de donner à cette efpèce le preflentiment des inondations /7/, comme on a donné aux autres celui du froid & du chaud , & tout auflr gratuitement ; on a dit qu’elle ne fe faifloit jamais fur- prendre par les eaux; qu’elle favoit faire {a retraite à propos, & plufieurs jours avant qu'elles parvinfient jufqu’à fon trou; mais elle a une manière tout auffr füre . {l) Schwenckfeld dit que-ce nid eft de forme fphérique, mais cela me paroït plus vrai de la cavité dés trous où pondent ces hirondelles, que du nid qu’elles y conftruifent. Non faciunt ha nidos, dit Pline; Aildrovande eft de fon avis, M. Edwards dit que ceux qu'avoit fait fouiller M, Coilinfon étoient par- faits, maisii ne fpécifie pas leur forme; enfin, Belon doute qu’elles creulent elles-mêmes leurs trous. (n) Seconde glanure, Edwards, à endroit cité, fr) Migrantque muliis. diebus, ante fi futarum fit dl _ auélus aunis atingat, Pline, 4, X, caps 3 7, R ii 392 Hifloire Naturelle & mieux conflatée pour ne point fouffrir des inondations , e’eft de creufer fon trou & fon nid fort au-deffus de la plus grande élévation poffible des eaux. : Ces hirondelles ne font, fuivant M. Frifch, qu’une feule ponte par an; elle eft de cinq ou fix œufs blancs, demi- tranfparens & fans taches, dit M. Klein : leurs petits prennent beaucoup de graifle & une graïffe très-fine, comparable à celle des ortolans /o/. Comme cette efpèce a un fonds de fubfiftance plus abondant que les autres, & qui confifle non- feulement dans la nombreufe tribu des infeétes ailés, mais dans celle des infectes vivant fous terre, & dans la multitude des chryfilides qui y végètent, elle doit nourrir fes petits encore mieux que les autres efpèces qui, comme nous avons vu, nourriflent très-bien les leurs ; aufit fait-on une grande confommation des hirondeaux de rivage, en certains pays, par exemple à Valence en Efpagne {p}, fo } Voyez l'hifloire des Oifeaux de Salerne. ) Voyez Willughby. Ces jeunes hirondeaux font néanmoins fujets aux poux de bois qui fe gliffent fous leur peau, mais ils n’ont jamais de punailes, des Hirondelles. 3 93 ce qui me feroit croire que dans ces mêmes pays, ces oifeaux , quoiqu’en dife M. Frifch, font plus d’une ponte par an. Les adirhet pourfuivent leur proie fur _- les eaux avec une telle activité, qu’on fe perfuaderoit qu'ils fe battent: en pr ils fe rencontrent , ils fe choquent en courant après les mêmes moucherons, ils fe es arrachent ou fe les difputent en jetant des cris perçans /g/, mais tout cela n'eft autre chofe que de l’émulation, telle qu'on la voit régnet entre des animaux d’efpèce quelconque attirés par la même proie, & pouflés du même appétit. Quoique cette efpèce femble être Ia plus fauvage des efpèces européennes, du moins à en juger par les lieux qu’elle * choifit pour fon habitation , elle eft toute- fois moins fauvage que le grand martinet, lequel fait à la vérité fa demeure dans les villes, mais ne fe mêle jamais avec aucune autre efpèce d’hirondelle, au lieu que l’hirondelle de rivage va fouvent de compagnie avec celle de fenêtre LA même avec celle de cheminée ; cela arrive (4) Vos Gefher, R y 294 Hijforre Nararelle fur-tout dans les temps du paflage, temps où les oïfeaux paroiflent mieux {entir qu’en toute autre circonftance le beloin , & peut-être l'intérêt qu'ils ont de fe réunir. Au refte, elle diffère des deux efpèces dont je viens de parler , par le plumage , par la voix, & comme oiïm a pu voir, par quelques- unes de fes habi- tudes naturelles : ajoutez qu’elle ne fe perche jamais, qu’elle revient au prin- temps beaucoup plus tôt que le grand martinet. Je ne fais fur quel fondement Gefner prétend qu’elle s'accroche & fe fufpend par les pieds pour dormir. Elle à toute la partie fupérieure gris- de-fouris ; une efpèce de collier de Ia même couleur au bas du cou; tout le refte de la partie imférieure blanc; les pennes de la queue & des ailes brunes ; les couvertures inférieures des ailes grifes ; le bec noirätre & Îles pieds bruns, garnis par-derrière jufqu’aux doigts, d’un duvet de même couleur. Le mäle, dit Souci eft d’un pus plus foinktie néotlalals wifi de la gorge une teinte jaunâtre. C'eit la plus petite des: Hréhdeles des Hirondelles, 395 ï d'Europe. Longueur totale ,. quatre pouces neuf lignes; bec, un peu plus de cinq lignes; langue fourchue ; tarfe, L cinq lignes; doigt poftérieur le plus “ court de tous; vol, onze pouces; queue, 4 deux pouces un quart, fourchue de huit | lignes, compofée de douze peanes; les 4 FE | ailes compofées de dix-huit, dont les neuf plus intérieures font égales entr'elles 3 - dépaflent la queue de cinq lignes. _ RE à TE SL, #4 ‘ , Ge "1 ' u - À | R vj L'HIRONDELLE GRISE DES ROCHERS. (a) Nov S avons vu que les hirondelles de fenétre étoient aufli par fois des hirondelles de rochers, mais celles dont il s’agit ici le font toujours ; toujours elles nichent dans les rochers, elles ne def- cendent dans la plaine que pour fuivre leur proie, & communément Îeur appa- rition annonce la pluie un jour ou deux d'avance : fans doute que lhumidité ou plus généralement l’état de l’air qui pré- cède 14 pluie, détermine les infeétes dont elles fe nourriflent à quitter la montagne, Ces hirondelles vont de compagnie avec celles de fenêtre , maïs elles ne font pas en fi grand nombre : on voit aflez fouvent le matin des oïfeaux de ces deux efpèces voltiger enfemble autour du château de l’Epine en Savoie; ceux dont il s’agit (a) Je ne connois cette efpèce que par M. le marquis de ep qui men a envoyé deux ndividus, des Hirondelles. 397 ici paroiflent les premiers, & font auffi les premiers à regagner la montagne ; fur les huit heures & demie du matin il n’en refle pas un feul dans Îa plaine. L'’hirondelle de rocher arrive en Savoie vers le milieu d'avril, & s’en va dés Île 1$ d'août; mais on voit encore des traineufes jufqu’au 10 octobre : il en eft de même de celles qui fe trouvent dans les montagnes d'Auvergne & du Dauphiné. _ Cette efpèce femble faire la nuance entre l'hirondelle de fenêtre dont elle a se peu-près le cri & les allures, & celle de rivage dont élle a les Soblou o : toutes des plumes du deflus de la tête & du corps, les pennes & les couvertures de Ja queue , les pennes & les couvertures fupérieures des ailes font d’un gris-brun bordé de roux; la paire intermédiaire de la queue eft moins foncée; les quatre paires latérales, comprifes entre cette intermédiaire & la plus extérieure, font marquées fur le côté intérieur d’une tache blanche qui ne paroït que lorfque la queue eft épanouie ; le deflous du corps eft roux, les flancs d'un roux teinté de 308 ÆAiftoire Naturelle, &c. brun ; les couvertures inférieures des ailes brunes; le pied revêtu d’un duvet gris varié de brun , le bec & les ongles noirs. Longueur totale, cinq pouces dix lignes ; vol, douze pouces deux tièrs ; queue , VHBESE lignes , un peu four- : One compo! lée de douze pennes; dé- paflée ‘par les ailes de [épt lignes. La feule chofe qui m'a paru digne d’être rermarquee dans l'intérieure , c’eft qu'a l'endroit du cœcum, il y avoit une feule 4ppendice d’une ligne de diamètre & d'une ligne & un quart de longueur. J'ai déjà vu la même chofe dans le bihoreau. je MER AY MARTINET NOIR. () 1 S oifeaux de cette efpèce font de véritables hirondelles , & à bien des'égards = * Woyez les planches enluminées, 7° ; 42, où cet oïeau eft reprélenté fs. 1, fous le nom de grand martine, M ANA (a) ’Aous, Ariftote, Æiffs animal. lib, E, Cap. Te Ce mot eft générique dans cet Auteur, & convient à toutes les efpèces d'hirondelles & autres oïfeaux à pieds courts, non qu’ils manquent ah{:lument de pieds, mais parce qu'ils n'en ont point ou prefque point lPufage. Apodes , cypfeli, Pline, Nat, Hifl Kb, X, cap. } 9 Apus , cypfellos ; apode , grande hirondelle, mreutare dier, grand martine Belon, Nan des Oïjraux,, page > 76 ; & Obfervations, fo/ r o. Quelcues-uns croïent qu'on:a donné à cet oifeau le nom de mariner, parce que {ou profil reflemble à celui d'un petit Chandelier à manche qui s’appeile ainfi. Kuunoc Hezichir, TÉTEOYA Id wY Siephant athen: ad'oias Sardsmeat, Ælberi à Feuceri. apedes ;- hirundines faxailes à fpeluncariæ Niphé; tros 27 Pjelli, parce qu'il niche dans des trous de inurailles ; en Ffpagno!, venceio, arrexaquo ; en François, martiner , marielet, grande arondelle ; en Anaiois , 400 Hifloire Naturelle plus hirondelles, fi j’ofe ainfi parler , que les hirondelles même; car non-feulement ils ont les principaux attributs qui carac- térifent ce genre, mais ils les ont à l’excès, £g'eat-fwallow, marilettes ; en Allemand, ger-fchwab, geyr-fchwall ; en Suïfle, fpyren (dans la bafle Alle- maone, c’eft le nom de l'hirondelle de rivage) ; en Hlyrien, rorayg, roreicz. Gelner, Ares, page 166, Apus, apodñia fylatici; en Arabe, abafic ; en Holiandois, f/zen-fwalemen ; en Vénitien vulgaire, cipfel, felon Hermoïaüs; à Bologne, rondmi; à Gènes, barbarott, Aldrovande, Ornithol, 1ome II, pages 694 698: Cà — Jonfion, Ares, pag. 84. — Frifch, rom, 1, claf, 11, div. III, pli, n° 17; en ÂAlfemand, die groffe-fchwartz-braune-fchwalle , d'e lang-fivslige und grosfl-fchwalle, kirch, ram, pier-fchwalèe. | Hisunde apus ; the black martin, or fwift. Wilughbys Oruihol. pag, 56. Lo Ray, Sropf. av, pag. 72, À. 4. _— Sibbald. Thef. Scor. part. If, Hb, 117, pag. 174 Apus major ; the hor/e-marten, Charleton , pag. 66. Firundo muraria. . . Apes, depes ; mauer-fchwalbe; Jpr-fchwalée. Schwenckfeld, As, Silef. pag. 289. Hirundo templorum Turneri; chawer-fchwalbe ; en Polonois , Jerzyk Rzaczynski , Auluar, Polon. pag. 3 85. Hirunde nigra tota, gui albicante, digitis emnibus des Martinets. 4O1! Jeur cou, leur bec /b) & leurs pieds font plus courts; leur tête & leur gofier plus larges; leurs ailes plus longues ; ils ont le vol plus élevé, plus rapide que ces quatuor anticis; en Suédois, rrg-fwala Linnæus, Fauna Suecica, n° 246; & Syf. Nan ed, XII, Pt — Kramer, £/enchus Auffr inf. pag. 380, Sp. 3; en Autrichien, fpeyer, groffe-thurn-fchwalle, — Muller, Prodromus Zoolog, Dan pag. 34, n.° 290; en Danoiïc, fleen, foe, Airke-muur-frale ; cn Norwégien, rig-fvale , fwart-fulu, feld-fulu. _ Hirundo nigricans ; gutture allicante ; redricibus Juperné nigricantibus , inferné faturaté cinereis. , .,. Le martinet. Briffox , tome Il, page 512. En Piémont, bivir ; fur les côtes de l’Adriatique, dardani, dardanelli (nom de l’hirondelle de rivage, felon Aldrovande). J. C. Scaliger, de fubutiate exercit, 228, En difiérentes provinces, grande hirondelle, hiron- delle noire, martelet, alerion, arbalëtrir à Avignon { parce qu’il a en volant la forme d’un arc tendu. }) Salerne, lift, Na des Oifeaux , page 207; à Aix, faucillette ; en Champagne, griffon, griffet ; à Genève, martyrola (petit martyr, parce que les enfans fe plaïfent à le tourmenter ) ; à Paris, dans le peuple, le juif, Je crois que c'eft le rondo de Sealiger, de fubtilitate, fol. 300. Hirondelle de mer au cap de _ Bonne-efpérance, | . (b) « Quand'on eftend ce bec, dit Belon, il s'ouvre en moult grand efpace de gueule, » 402 Hificire Naturelle oifeaux qui volent déjà fi légèrement /c); ils volent par néceflité , Car d’eux- mêmes ils ne fe pêfent jamais à terre, & lorfqu'ils y tombent par quelque ic cHAÈHE, ils ne fe relèvent que très- difficilement dans un terrein plat; à peine peuvent-ils en fe traïnant fur une petite motte, en grimpant fur une taupinière ou fur une pierre, prendre leurs avantages aflez pour mettre en jeu leurs longues ailes (d) : c'eit une fut de leur conformation ; ils ont ie tarfe fort court, & lorfqu'ils font pofés, ce tarle porte à terre jufqu’au talon /e/; de {orte qu'ils {ont à peu-près ‘couchés fur le ventre, & que dans cette _(c) Ariflote toit que l’on ne pouvoit diflinouer les martinets des hirondelles que par leurs pieds patus; il ne connoïffoit donc pas la fingulière conformation de leurs pieds & de leurs doigts, ni leurs mœurs & leurs habitudes encore plus fingulières. d) Un chaffleur m'a sue qu ils fe potoient quelquefois fur des tas de crottin où ils trouvoient des intectes & affez d'avantage pour pouvoir prendre leur voiée. (e) « Combien qu'il ait les pieds muniz de bons » ongles, toutefois ne fe tient aflis deffus comme les » aûtres, mais s'appuyant de fa jambe, Sen fert de talon, » Belon , Mar, des O! eaux ; page 376 | des Martinets, 403 ‘ Situation Ja Jongueur de leurs ailes de- . vient pour eux un embarras plutôt qu’un avantage, & ne fert qu'à leur donner un inutile balancement de droite & de gauche /f): fi tout le terrein étoit uni & fans aucune inégalité, les plus légers des oifeaux deviendroient les plus pefans des reptiles ; & s'ils fe trouvoïent fur une füurface dure & polie, ils feroïent privés de tout mouvement progreflif, tout changement de place leur feroit "interdit. La terre n’eft donc pour eux “qu'un vaite écueil, & ils font obligés d'éviter cet écueil avec le plus grand - foin ; ils n’ont guère que deux manières d’être, le mouvement violent ou le repos ‘abfolu ; s’agiter avec effort dans le vague (f). Deux de cesoifeaux obfervés par M. Hebert, n'avoient, éfant polés fur une table & fur le pavé, -que ce feul mouvement : feurs plumes fe renfloient derfquion apprechoit à main. Un jeune trouvé au ied de la muraille où étoit le nid, avoit déjà cette habitude de héritfer fes plumes qui n’avoient pas éncore la moîtié de leur longueur : jen ai vu deux, depuis peu , quitont pris jeur eflor , étant pofés l'un fur le pavé, l’autre dans une allée fablée ; ils ne mar- * choiïent point & ng changecient de place qu’en bat- tant des ailes, 404 Hifloire Naturelle de l'air ou refter blottis dans leur trou, voilà leur vie : [le feul état intermédiaire qu’ils connoiffoient , c’eft de s’accrocher aux murailles & aux troncs d’arbres tout près de leur trou, & de fe traîner enfuite dans l'intérieur de ce trou en rampant, en S’aidant de leur bec & de ious les points d'appui qu’ils peuvent fe faire /g/+ ordinairement ils y entrent de plein vol & après avoir pure & repaflé dexans plus de cent fois ; ïls s’y lancent tout-à-coup & d’une telle viteffe qu’on les perd de vue fans favoir où ils font allés : : on feroit prefque tenté de croire qu’ils deviennent invifibles. Ces oiïfeaux font affez fociables entre eux, mais ils ne le font point du tout avec les autres efpéces d’hirondelles avec qui ils ne vont jamais de compagnie , auff en diffèrent-ils pour les mœurs & le naturel, comme on le verra dans la fuite de cet article. On dit qu'ils ont peu d'infünctt, ils en ont cependant affez pour loger au nos batimens, fans fe mettre dans notre dépendance ; pour préférer (g) Bdon, page 376 des Martinets, 405$ un Jugement für à un logement plus commode ou plus agréable : ce loge- ment, du moins dans nos villes, c’eft un trou de muraille dont le fond eft plus Jarge que l’entrée ; le plus élevé eft celui qu'ils aiment le mieux, parce que fon élévation fait leur füreté; ils fe vont chercher jufque dans les clochers & les plus hautes tours, quelquefois fous les - arches des ponts, où il eft moins élevé, . mais Où apparemment ils le croient mieux » caché; d’autres fois dans des arbres creux, | ou enfin dans des berges efcarpées à côté » des martin-pêcheurs, des guépiers & des « hirondelles de rivage. Lorfqu'ils ont . adopté un de ces trous, ils y reviennent tous Les ans, & favent bien Île recon- .noître, quoiqu'il n'ait rien de remar- » quable /4/. On les foupçonne, avec » beaucoup de vraifemblance, de s'emparer . … {h) Je connoïis un portail d’églife & un clocher … dont les martinets font en pofleffion de temps inimé- * morial: M. Hebert, à qui je dois beaucoup de bonnes » obfervations {ur cette efpèce , voit de fes fenêtres un “trou de muraille au haut d'un pignon élevé où ils ? reviennent régulièrement depuis treize années : il « femble que les pére & mère le tranfmettent à leurs . enfanss 406 Hifloire Naturelle quelquefois des nids des moineaux , mais. quand à leur retour ils trouvent jee moi- neaux en pofleflion du leur , ils viennent à bout de fe le faire rendre fans beaucoup de bruit. Les martinets font, de tous lés:ai ifeaux de pañlage, ceux qui dans notre pays arrivent les derniers & s’en vont les, premiers : d'ordinaire ils commencent à paroitre fur la fin d avril où au commen- cement de mai, & ils nous quittent avant “1 fin de juillet /i) ; leur marche eft moins régulière que celie des autres hiron- delles & paroit plus fubordonnée aux variations de la température. On en voit quelquefois en Bourgogne dès le 20 avril, mais ces premiers venus font des. paffagers qui ‘vont plus loin; les domi- ciliés ne reviennent guère prendre poi- feflion de leur nid avant les premiers jours de mai /k); leur retour s'annonce par {i)} On m'affure qu'ils n'arrivent qu’en mai {ur le lac de Genève , & qu'ils en repartent vers la fin de juillet ou au commencement d’août ; & lorfqu'il fait bien beau & bien chaud, dès le 15 jurifet. | (A) Cette année 1779 , quoique le printemps ait Êté finguliérement eat, is n ons reparu dans le: ganton que J'habite que le 1°" mai; & ne font k des Martinets. 407 de grands cris; ils entrent affez rarement deux en même temps dans le même trou, "& ce n'eft pas fans avoir beaucoup voltigé auparavant ; plus rarement ces deux font fuivis d’un troifème , mais ce dernier ne s’y fixe jamais. J'ai fait enlever en différens temps & en | différens endroits, dix ou douze nids de martinets j'ai trouvé dans tous à peu- _ près les mêmes matériaux, & des matériaux , de toute efpèce : de la paille avec l’épi, de cr herbe sèche, de la moufle, du chanvre, | des bouts de ficelle, de fl & de foie, un bout de queue d hermine, de petits | morceaux de gaze, de moufleline & autres Î ï :4 RE CZ Co étoffes légères , des plumes d’oifeaux * domeftiques, de perdrix, de perroquets, ‘du charbon, en un mot, tout ce qui | peut fe trouver dans Îles balayures des | villes ; ; mais comment des oifeaux qui ne ” fe pofent jamais à terre, viennent-ils à bout d’amaffer tout cela! Le obfervateur célèbre foupçonne qu'ils enlèvent ces ns RE MR AT C0 revenus que le 9 aux trous dont j'avois fait enlever les _ nids. A Dijon, on en a vu dès le 19 avril, mais les domiciliés ne font venus prendre. poffeffion de | Ro. trous que du 1°" au 4 de mai, 408 Æifioire Naturelle matériaux divers en rafant la furface du terrein, de même qu’ils boivent en rafant la furface de l’eau: Frifch croit qu’ils | faififlent dans l’air ceux qui font portés | juiqu’à eux par quelque coup de vent; mais on fent bien qu’ils ne peuvent fe procurer que fort peu de chote de cette dernière façon, & que f1 la première étoit la véritable , elle ne pourroit être ignorée dans les villes où ils font domicilies ; or, | après des informations exactes, je n'ai | trouvé qu’une feule perfonne digne de foi qui crût avoir vu Îles martinets { ce font fes expreflions), occupés à cette récolte, d’où je conclus que cette récolte n’a point lieu. Je trouve beaucoup plus vrailemblabile ce que m'ont dit quelques gens fimples , témoins oculaires, qu'ils | avoient vu fort fouvent les martinets | fortir des nids d’hirondelles & de moi- | neaux, emportant des matériaux dans | leurs petites ferres; & ce quiaugmente | la probabilité de cette chfervation , c’eft | que 1.° les nids des martinets font com- pofés des mêmes chofes que ceux des | moineaux : 2." c’eft que l’on fait d’ailleurs | que les martinets entrent quelquefois zh | es. des Marines, 409 des nids des petits oifeaux pour manger - les œufs, d’où l’on peut juger qu ils ne fe font pas faute de piller ie nid quand ils ont beloin de matériaux. À l'égard de - Ja moufle qu’ils emploient en Ale: grande - quantité, il eft poilible qu'ils la prennent avec leurs petites fèrres qui font très- fortes, fur le tronc des arbres où ils “agent fort bien s’accrocher, d’autant plus qu'ils nichent aufff, comme on fait, dans les arbres creux. De fept nids trouvés fous 4 ceintre dun portail d’ églife , à quinze pieds du “{o! , il n’y en avoit que trois qui euflent _ la forme régulière d'un nid en coupe, m& dont les matériaux fuflent plus ou moins entrelaffés ; ils l’étoient plus régu- lièrement qu'ils ne le font communément “dans les nids des moineaux : ceux des martinets contenoient plus de moufle “& moins de plumes, & en \ général ils font “moins volumineux //). 14 . \ * (1) Le mieux formé dé tous pefdit deux onces un ros & demi ; les fept enfemble treize onces & demie, £ les plus gros cinqà fix fois plus que les plus petits ; quelques-uns avoient un enduit de fiente, & il eft “difficile que cela ne foit pas ainfi, vu la fituation de fes nids dans des trous!plus ou moins profonds, no: ifeaux, Tome XII, S 410 Hifloire Naturelle Peu de témps après que les martimets ont pris pofleffion d’un nid, il en fort continuellement pendant plufieurs jours & quelquefois la nuit, des. cris plaintifs ; dans certains momens on croit diftinguer deux voix: eft-ce une expreflion de plaifir, commune au mâle & à la femelle ! eft-ce un chant d’amour par lequel la femelle invite le mâle à venir remplir les vues de la Nature! cette dernière con- jecture femble être la mieux fondée, d'autant plus que le cri du mâle en amour, lorfqu’il pourfuit fa femelle dans Pair , eft moins traînant & plus doux. On ignore f cette femelle s’apparie avec un feul mâle, ou fi elle en reçoit plufieurs; tout ce qu’on fait, c'eft que dans cette cir- conftance on voit aflez fouvent trois ou quatre martinets voltiger autour du trou, & même étendre leurs griffes comme pour s’accrocher à la muraille ; mais ce pourroit être les jeunes de l’année précédente qui reconnoiffent le. lieu de leur naiflance, Ces petits problèmes font d'autant plus difficiles à réfoudre que les femelles ont à peu-près le même plumage que les nâ & qu’on a rarement l’occafio Le , | des Martinets. ATX de fuivre & d’obferver de près léurs allures. | sn Ces oifeaux, pendant leur court féjour _ dans notre pays, n’ont que le temps de faire une feule ponte; elle eft commu- nément de cinq œufs blancs, pointus, de forme très-alongée; j'en ai vu le 28 nai qui n'étoient pas encore ‘éclos: _Lorfque les petits ont percé la coque, _ bien différens des petits des autres hiron- delles, ils. font prefque muets & ne . demandent rien; heureufement leurs père & mère entendent le cri de la Nature, & leur donnent tout ce qu'il leur faut : ils ne leur portent à manger que deux _ou trois, fois par jour, mais à chaque . fois ils reviennent au nid avec une ample .provifion , ayant Îeur large gofier rempli . de mouches, de papillons, de fcarabées qui s’y prennent comme dans une naffe, mais une nafie,mobile qui s’avance à leur “rencontre & les engloutit /”) ; ils vivent . fin) Le feul'martinet qu'ait pu tuer M. Hebert, avoit FRS d'infectes ailés dans fon pofier. “Cet oifeau les. prend, felon M. Frifch, en fondant “deflus avec impétuofité, le bec ouvert de toute fa Jarceur. 412 Hifioire Naturelle auffi d'araignées qu'ils trouvent dans leurs trous & aux environs : leur bec a fi peu de force qu'ils ne peuvent s'en fervir pour Frifer cette foible proie, ni même pour la ferrer & l’aflujettir. Vers le milieu de juin, les petits commencent à voler & quittent bientôt le nid, après quoi les père & mère ne paroïffent plus s’occuper d’eux. Les uns & les autres ont quantité de vermine (n) qui ne paroït pas les incommoder beaucoup. | Ces oïifeaux font bons à manger ; comme tous les autres de la même fa- mille ‘Jorfqu'ils font gras ; lés jeunes fur-tout, pris au nid, pallent en Savoie. & dans Je Piémont pour un morceau | délicat, Les vieux font difficiles à tirer à caufe de leur «vol également élevé &. rapide ; mais comme par un effet de cette rapidité même ils ne peuvent aifément fe détourner de leur route, ôn en tire parti pour les tuer, -non — feulement-à coups de fufil , mais à coups de baguette ; ; {2} M. Frifch dit que c’eft le ricinus alatus, le même qui tourmente les chevaux, & que l'on sos aufi dans le nid des autres hirondelles, des Martinets, 413 toute la difficulté eft de fe mettre à portée d'eux & fur leur paflage, en montant dans un clocher, fur un baftion, &c. après quoi il ne s’agit plus que de les attendre & de leur porter le coup lorf- qu’on les voit venir directement à foi /0), ou bien lorfqu'ils fortent de eur trou. Dans l'ile de Zanthe, les enfans les prennent à la ligne; ils fe mettent aux fenêtres d’unetour élevée, & fe fervent, pour toute amorce , d’une plume que ces oïfeaux veulent faifir pour porter à leur nid /p); une feule perfonne en prend de cette manière cinq ou fix dou- zaines par jour /4). On en voit beaucoup fur les ports de mer; c’eft-là qu'on peut les ajufter plus à fon aife, & que les bons tireurs en. démontent. toujours quelques-uns. (eo) On en tue beaucoup de cette manière dans la petite ville que j'habite, fur-tout de ceux qu nichent fous,le ceintre du portail dont j'ai parlé, {p) Peut-être auffi prennent-ils cette plume pour un infecte : ils ont la vue bonne, mais en allant vite on ne diffingue pas toujours bien. | (4) Voyez Belon , Nan des Oifeaux » Page 277 | S ii 414 Hifloire Naturelle Les martinets craignent {a chaleur , & c’eit par cette raifon qu’ils paflent le milieu du jour dans leur nid, dans Îes fentes de murailles ou de rochers, entre l’entablement & les derniers rangs de tuiles d’un bâtiment élevé; & Île matin & le foir ils vont à la provifron ou vol- tigent fans but & par le feul befoin d'exercer leurs aïles : ils rentrent le matin fur les dix heures , lorfque le foleil paroît, & le foir une nie heure après le cou- cher de cétaftre: tÎs vont prefque toujours en troupes plus ou moins nombreules, tantôt décrivant fans fin des cercles dans des cercles fans nombre, tantôt fuivant à rangs ferrés la dire oR d’une rue, tantôt tournant autour de quelque grand édifice en criant tous à la fois & de toutes leurs forces ; fouvent ils planent fans remuer les aïles, puis tout-à-coup ils les agitent d’un mouvement fréquent & précipité : on connoît aflez leurs allures, mais on ne connoît pas fi bien leurs intértions. Dès les premiers jours de juillet, on aperçoit parmi ces oifeaux un mouvement qui annonce Île départ; leur nombre = des Martinets, . 415 groffit confidérablement, & c’eft du 10 au 20 par des foirées brülantes, que fe tiennent les grandes aflemblées ; à Dijon, c’eft conftamment autour des mêmes clochers /r). Ces aflemblées font fort nombreules , & malgré cela on ne voit pas moins de martinets qu’à l'ordinaire autour des autres édifices : ce font donc des étrangers qui viennent probablement des pays méridionaux & qui ne font que: pafler. Après le coucher du foleil ils fe divifent par petits pelotons, s'élèvent au haut des airs, en pouffant de grands cris, & prennent un vol tout autre que leur vol d’amufement : on Îles entend encore long-temps après qu’on a ceflé de les voir, & ils femblent fe perdre du côté de la campagne ; ils vont fans doute pafler la nuit dans les bois, car on fait qu’ils y nichent, qu'ils y chaflent aux mfectes; que céux qui fe tiennent dans la plaine pendant le jour, & même quelques-uns de ceux qui habitent la ville, s’approchent des arbres fur Île foir & y demeurent jufqu’à la nuit. Les martinets, habitans {r) Ceux de Saint-Philibert & de Saint-Bénigne, S ülij NE &16 ÆHifloire Natnrelle des villes, s’aflemblent aufli bientôtaprès, & tous fe mettent en route pour pafler dans des climats moins chauds. M. Hebert m'en à guère vu après le 27 juillet, ïl croit que ces oifeaux voyagent la nuit, qu'ils ne voyagent pas loin, & qu'ils ne traverfent pas les mers; ils paroiïffent en effet trop ennemis de la chaleur pour aller au Sénégal /f). Plufieurs Naturaliftes /4) prétendent qu’ils s’engourdiflent dans leur trou pendant hiver ; mais cela ne peut avoir lieu dans nos climats, puifqu'’ils sen vont long-temps avant l’hiver , & même avant la fin des plus grandes cha- leurs de l'été! Je puis affurer d’ailleurs que je n’en ai pas trouvé un feul dans les nids que j'ai fait enlever vers le milieu | è {f) Ce que dit Ariftote de fon apode , qu'il paroït en Grèce toute l’année, fembleroit fuppofer qu'il ne} craint pas tant la chaleur; mais lapode d’Âriftotek ne feroit-il pas notre hirondelle de rivage! CetteAl habitation conftante dans un même pays eft plusä analogue à la nature de cette hirondelle qu’à cellell} de notre martinet, & celui-ci d’ailleurs qui craint let chaud & lévite tant qu'il peut, saccommoderoit#l difficilement des étés de la Grèce. | (:) Klein, Hecrkens, M. Herman, &c. des Martinetss 417 d'avril, douze ou quinze jours avant leur première ‘apparition. . Indépendamment des migrations pério- diques & régulières de ces oifeaux , on en voit quelquefois en automne des volées nombreufes qui ont été détournées de leur route par quelques cas fortuits; tele étoit la troupe que M. Hebert a vu paroître tout-à-coup en Brie, vers le commencement de novembre; ele prit un peuplier pour le centre de fes mou- vemens; elle tourna long-temps autour 3 cet arbre. & finit par s’éparpiller, ’élever fort haut & difparoïtre avec le LE pour ne plus revenir. M. Hebert en a vu encore une autre volée fur la fin de feptembre aux environs de Nantua, où on n’en voit pas ordinairement ; dans ces deux troupes égarées , il a remarqué que plufieurs des oïfeaux qui les com- | pofoient , avoient un cri différent des cris connus des martinets , foit qu'ils aïent une autre voix pendant l hiver , foit que ce fût celle des jeunes ou rs d’une autre race de cette même famille dont je vais parler dans un moment. ÆEn' général le martinet n’a point de S v 418 ÆHifloire Naturelle | ramage, il na qu'un cri où plutét ut fifement. aigu , dont les inflexions font peu variées , & il ne le fait guère entendre qu'en Volint : dans fon trou, c’eft-à-dire, dans fon repos, il eft Loue fait filen- cieux ; il craindroit, ce femble, en élevant la voix de fe déceler; on doit cependant excépter, comine on a vu, le temps de l'amour : dans toute autre circonftance fon nid eft bien différent de ces nids babillards dont parle le Poëte /v}. Des oifeaux dont le vol eft f1 rapide, ne peuvent manquer d’avoir la vue per- çante, & ils font en effetune confirmation du principe général établi ci-devant dans le Difcours fur la nature des Oïfeaux (x); mais tout a fes bornes, & je doute qu ils puiflent apercevoir une mouche à la diftance d’un demi-quart de lieue, comme dit Belon, c’eft-à-dire, de vingt-huit mille fois le diamètre de cette mouche, en lut fuppofant neuf lignes d'envergure ; dif- tance neuf fois plus grande que celle où. homme qui auroit la meilleure vue , À {u) Pebula parva lgens > Hidi ane ae efcas, Virgile, (+) Ti me Î, 4 des Martineis.. 419 pourroit l’apercevoir /y). Les martinets ne font pas feulement répandus dans toute l'Europe ; M. le vicomte de Querhoënt en a vu au cap de Bonne-efpérance, & je ne doute pas qu’ils ne fe trouvent aufli en À fie & même dans le nouveau continent. Si Fon réfléchit un moment fur ce fingulier oifeau , on reconnoîtra qu’il a une exiftence en effet bien fingulière, & toute partagée entre les extrèmes op- polés du mouvement & du repos; on jugera que privé tant qu’il vole { & il vole iong-temps ) des fenfations du tact, ce fens fondamental, il ne les retrouve que dans fon trou; que là elles lui procurent dans le recueillement des jouiffances pré- parées, comme toutes les autres, par l'alternative des privations, & dont ne peuvent bien juger des êtres en qui ces mêmes fenfations font néceflairement émouflées par leur continuité : enfin , l’on verra que fon caractère eft un mélange affez naturel de défiance & d’étourderie : fa défiance fe marque par toutes les (y) On fait qu'un objet difparoït à nos yeux Jerfqu’il eft à la diflance de trois mille quatre cents trente-fix fois fon diamètre, LE S vj 420 Hifloire Naturelle précautions qu’il prend pour cacher fa retraite, dans laquelle il fe trouve réduit à l’état de reptile, fans défenfe, expofé à toutes les infultes ; il y entre furti- vement, il y refte long-temps, il en fort à l'improvilte, il y élève fes petits dans le filence; mais lorfqu’ayant pris fon effor, il a le fentiment actuel de fa force ou plutôt de fa vîtefle, la confcience de fa fupériorité fur les autres habitans de Pair, c’eft alors qu’il devient étourdi, témé- raire; il ne craint plus rien, parce qu’il fe croit en état d'échapper à tous les dangers, & fouvent, comme on la vu, il fuccombe à ceux qu'il auroit évités facilement, s’il eût voulu s’en apercevoir ou s’en défier. Le martinet noir eft plus gros que nos autres hirondelles, & pèle dix à douze gros ; il a l’œil enfoncé, la gorge d’un blanc-cendré; le refte du plumage noiratre avec des reflets verts; la teinte du dos & des couvertures inférieures de la queue plus foncée ; celles-ci vont jufqu’au bout des deux pennes intermédiaires ; le bec eft noir ; les pieds de couleur de chair rembrunie : le devant & le côté intérieur des Martinets, 4217 du tarfe font couverts de petites plumes noirâtres. Longueur totale , fept pouces trois quarts ; bec , huit à neuf lignes ; langue, trois lignes & demie, fourchue ; narines de la forme d’une oreille humaine alongée, la convexité en dedans, leur axe incliné à l’arète du bec fupérieur ; les deux pau- pières nues, mobiles, fe rencontrent en je fermant vers le milieu du globe de lœil; tarfe, près de cinq lignes; les quatre doigts tournés en avant /7/, & compofés chacun de deux phalanges feu- lement { conformation fingulière & propre aux martinets )} ; vol, environ quinze pouces; queue, près de trois pouces, compofée de douze pennes inégales /a), fourchue de plus d’un pouce; dépaffée de huit à dix lignes par les ailes qui ont dix- huit pennes, & repréfentent aflez bien, étant pliées, une lame de faulx. (x) Comment donc a-t-on pu donner pour caractere du genre auquel on a rapporté ces oifeaux , d'avoir trois doigts tournés en avant & un en arriére ! | _ .{a) Je ne fais pourquoi Willughby ne lui en donne que dix; peut-être confond-il cette efpèce avec la fuivante. 422 Hifioire Naturelle Œfophage, deux pouces & demi; forme vers le bas une petite poche glanduleufe ; géfier mufculeux à fa cir- conférence, doublée d’une membrane ridée , non adhérente , contenoiïent des débris d’infectes, & pas une petite pierre, une véficule de fiel; point de cœcum; tube inteftinal du géfier à lanus, fept pouces ‘& demi; ovaire garni d'œufs d’inégale groffeur {le 20 mai). Ayant eu depuis peu FPoccafion de comparer plufreurs individus mäles & femelles, j’ai reconnu que le mâle pèle davantage; que fes pieds font plus forts; que la plaque blanche de fa gorge a plus d’étendue, & que prefque toutes Îles plumes blanches qui la compofent ont la côte noire. | | L'infecte parafite de ces oifeaux, eft une efpèce de pou, de forme oblongue, de couleur orangée, mais de différentes teintes ; ayant deux antennes filiformes ; la tête plate, prefque triangulaire; & le corps compofé de neuf anneaux, hériflés de quelques poils rares. et PS EN —. des Martinets. 42 3 LE GRAND MARTINET À VENTRE BLANC. (4) M: E retrouve dans cet oïfeau & les caractères généraux des hirondelles, ‘& les attributs particuliers du martinet noiït; entr'autres, les pieds extrêmement courts, (a) Apos, cypfelus, hirundinum fpestes, Fline, &b, Æ1 EuP»e XXXIX, The greatefl martin or fwift. Le plus grand des martinets, Edwards, Ff?, Nar, des Oifeaux , pi 27 Hirundo maxima freti hereulei ; en Allemand, groffe- Gibraltar: fchwalée, Klein, Ordo av, Sp. 1v, var. 1F, pag. 83. Ç Hirundo fufca, guli, abdomineque albis, melba; hirundo rivaria maxima Edwardi, Linnæus, Syft Nat, ed, XII, pag. 345. Nota. Qu'Edwards dit peut-être trop légérement que cet oifeau reflemble en tout à lhirondelle de rivage, excepté pour la taille; mais il Jui donne, comme on a vu, ie nom de grand martiner, … Hirundo fuperne obfcuré fufca, inferne alba ; lateribus Jufcis maculs variegatis ; torque fufco , nigris maculis vario ; reltricious fuperné obfcuré fufcis , inferné cinereo- fufeis ; pedibus ad disios ufque lanuginofis... La grande hirondelle d'Efpagne. PBrifon, tome I, Rise. 04. res tilé fée ” En Savoie, le peuple l'appelle jacobis; ” - 424 Hifloire Naturelle les quatre doigts tournés en avant, & tous quatre coimpofés feulement de deux phalanges ; il ne fe pofe jamais à terre & ne fe perche jamais fur les arbres, non plus que le martinet; mais je trouve aufli qu’il s’en éloigne par des difparités aflez confidérables pour conftituer une efpèce à part; car indépendamment des différences du plumage, il eft une fois plus gros ; il a les ailes plus longues, & feulement dix pennes à la queue. Ces oïfeaux fe plaifent dans les mon- tagnes, & nichent dans des trous de rochers; il en vient tous les ans dans ceux qui bordent le Rhône en Savoie, dans ceux de lile de Malte, des Alpes Suifles, &c. Celui dont parle Edwards avoit-été tué fur les rochers de Gibraltar, mais on ignore s’il y étoit de réfidence ou s’il ne faifoit qu'y paffer ; & quand il y auroit été donucilié, ce n’étoit pas une raifon fuffiante pour lui donner le nom d’hirondelle d’Efpagne ; 1.” parce qu’il fe trouve en beaucoup d’autres pays, & probablement dans tous ceux où il y a des montagnes & des rochers; 2.° parce que c'eft plutôt un martinet qu’une hiron- des Martinets. 425 delle. On en tua un en 1775, dans nos cantons fur un étang , qui eft au pied d’une montagne aflez élevée. M. le Marquis de Piolenc ( à qui je dois la connoiïflance de ces oïfeaux , & qui m'en a envoyé plufieurs individus }), me mande qu'ils arrivent en Savoie vers le commencement d’avril, qu’ils volent d’abord au-deflus des étangs & des marais, qu’au bout de quinze jours ou trois fe- miaines ils gagnent les hautes montagnes ; que leur vol eft encore plus élevé que celui de nos martinets noirs, & que l’époque de leur départ eft moins fixe que celle de leur arrivée, & dépend davantage du froid & du chaud, du beau & du mauvais temps /) : enfin, M. de Piolenc ajoute qu'ils vivent de fcarabées, de mouches & de moucherons, d'araignées, &c. qu'ils font difficiles à tirer ; que la chair des adultes n’eft rien moins qu’un bon morceau /c/, & que l’efpèce en eft peu nombreufe. (b) Dans Île pays de Genève, il refie moins long-temps que le martinet noir. /{c) Les chaffeurs difent ordinairement que ces eifeaux font très-durs, {oit à tuer, foit à manger, 426 Hifloire Naturelle II eft vraïifemblable que ces martinets nichent aufli dans les rochers efcarpés qui bordent la mer, & qu'on doit leur appliquer , comme aux martinets noirs, ce que Pline a dit de certains apodes qui fe voyoient fouvent en pleine-mer , à toutes diftances des côtes, jouant & voltigeant autour des vaifleaux. Leur cri eft à peu-près le même que celui de notre martinet. | Ils ont le deffus de Ia tête & toute Ia partie fupérieure gris-brun , plus foncé {ur la queue & les aïles, avec des reflets rougeñtres & verdätres; la gorge, la poitrine & le ventre blancs, fur le cou un collier gris-brun, varié de noiratre ; les flancs variés de cette dernière cou- feur & de blanc; le bas-ventre & les couvertures inférieures de la queue du méme brun que le dos; le bec noir; les pieds couleur de chair, garnis de duvet {ur le devant & le côté intérieur ; le fond des plumes étoit brun fous le corps & gris-clair deffus ; prefque toutes les plumes blanches avoient la côte noire, & les. brunes étoient bordées finement de blan- châtre par le bout. Un mäle que j'ai des Martinets, 427 obfervé , avoit les plumes de Ia tête plus rembrunies que deux autres individus avec lefquels je le comparai ; il pefoit deux onces cinq gros. Longueur totale, huit pouces & demi; bec, un pouce, un peu crochu; langue, quatre lignes, de forme triangulaire ; i iris brune ; paupières nues ; tarfe, cinq lignes & deubier: ongles forts, l’intérieur le plus court ; vol, vingt pouces & plus; les aïles cbmipolées: de dix-huit pennes ; queue, trois paiades & demi, compolée de dix pennes inégales , fourchue de huit à neuf lignes; dépaflée par les ailes de deux pouces au moins. Géfier peu mufculeux, très- gr0s, doublé d’une membrane fans adhérence, contenoit des débris d’infeétes & des infectes tous entiers, entr’autres un dont les ailes membraneufes avoient plus de deux pouces de long , tube inteftinal, neuf à dix pouces ; l'œfophage io à fa partie inférieure une poche glandu- leufe ; point de cœcum; je n’ai pas aperçu de véficule du fiel ; tefticules très- alongés & très-petits ( 18 juin ) à il m'a lemblé que le méfentère étoit plus 428 Hifloire Natnrelle, dc. fort, la peau plus épaifle, les mufcles plus élaftiques, & que le cerveau avoit plus de confiftance que dans les autres oïifeaux ; tout annonçoit la force dans celui-ci, & l’extrême vîteffle du vol en fuppofe en effet beaucoup. - Il eft à remarquer que Î individu. décrit par M. Edwards, étoit moins gros que le nôtre; cet Obfervateur avance qu'il refflembloit tellement à l’hirondelle de rivage , que la defcription de l’un auroit pu fervir pour tous deux; c’eit .que le plumage eft à très-peu près le même, & que d’ailleurs tous les martinets & même toutes les hirondelles fe reflemblent beaucoup ; mais M. Edwards auroit dû prendre garde que l’hirondelle de rivage n'a pas les doigts conformés ni difpoiés comme l'oifeau dont il s’agit ici. * | | +29 L OISEAUX ÉTRANGERS QUI ONT RAPPORT AUX HIRONDFLLES ET AUX MARTINETS, {a) Q UO1Q UE les hirondelles des ARE continens ne faflent qu’une famille, & qu’elles fe refflemblent toutes par les formes & Îes qualités principales /b); (a) Je ne mettrai Ross au rang des hirondelles étrangères plufieurs oïfeaux à qui les Auteurs ont bien voulu appliquer ce nom, quoiqu'ils appartinffent à des genres tout-à-fait diflérens, T'els font, l’oifeau dont M. Linnæus a fait une hirondelle , fous le nom de, pratincola ; V’oïifeau appelé au cap de Bonne- efpérance, hirondelle de montagne, & qui nous a été envoyé fous ce nom , quoique ce foit une efpèce de martin-pêcheur, l’Airondelle de la mer noire de M. Haffelquift ; ou, plutot de fon traducteur ; & /’Airon- delle du Nil, du même. Voyages dans le Levant, some Î1, G. 40 T' 41, page 26. (b) H ya peut-être une exception à faire pour le bec qui eft plus fort dans quelques hirondelles de l'Amér iques | 430 Hifloire Naturelle cependant il faut avouer qu elles n’ont pas toutes le même inftinét ni les mêmes habitudes naturelles. Dans notre Europe & fur les frontières de l’Afrique & de V’A fre les plus voifines de l’Europe, elles font prefque toutes de paflage; au cap de Bonne-efpérance & dans l’Afrique méridionale , une partie feulement eft de pañage & l’autre fédentaire; à la Guyane, où la température eft aflez uniforme, elles reftent toute l’année dans les mêmes contrées fans avoir pour cela les mêmes allures , car les unes ne fe plaifent que dans les endroits habités & cultivés , les äutres fe tiennent indifféremment autour des habitations ou dans la folitude la plus fauvage; les unes dans les lieux élevés, les autres fur les eaux ; d’autres paroiffent attachées à certains cantons par préfé- rence, & aucune de ces efpèces ne conftruit fon nid avec de la terre comme les nôtres; maïs il v en a qui nichent dans des arbres creux comme nos mar- tinets, & d’autres dans des trous en terre comme nos hirondelles de rivage. Une chofe remarquable, c’eft que les Obfervateurs modernes s'accordent des Oifeaux etrangers. 435 prefque tous à dire que dans cette partie de l Amérique, & dans les îles contigués, telles que Cayenne, Saint-Domingue, &c. les efpèces d’hirondelles font & plus nombreufes & plus variées que celles de notre Europe, & qu’elles ‘y reftent toute l’année , tandis qu’au contraire le P. Dutertre , qui parcourut les Antilles dans le temps où les établiflemens euro- péens commençoient à peine à s’y former, nous aflure que les hirondelles font fort rares dans ces iles, & qu’elles y font de paflage comme en Europe /e). En fuppofant ces deux obfervations bien conftatées , on ne pourroit. s'empêcher de reconnoiître l'influence de l’homme civilifé fur la Nature, puifque fa feule préfence fuffhit pour attirer des efpèces entières, & pour les multiplier & les fixer. Une obfervation intéreflante de M. Hagftraem dans fa Zapponie Suédoife , vient à l'appui de cette conjecture; il (c) « Pendant fept ou huit ans que j'y ai réfidé, dit ce Miflionnaire, je n’en aï jamais vu plus d’une « douzaine; elles n’y paroïflent, ajoute-t-il, que « endant les cinq ou fix mois qu’on les voit en « ‘rance, » 432 Hifioire Naturelle rapporte que beaucoup d’oifeaux & d’autres animaux, foit par un penchant fecret pour la fociété de l’homme, foit pour profiter de fon travail, s’aflemblent & fe tiennent auprès des nouveaux éta- bliflemens : il excepte néanmoins les oies & les canards qui fe conduifent tout autrement, & dont les migrations, fur la montagne ou dans la plaine, fe font en fens contraire de celles des Lappons. Je finis par remarquer, d’après M. Bajon & plufieurs autres Obiervateurs , que dans les iles & le continent de l'A- mérique, il y a fouvent une grande différence de plumage entre le mâle & la femelle de la même efpèce, & une plus rande encore dans le même individu oblervé à diflérens âges; ce qui doit juftifrer la liberté que j'ai prife de réduire fouvent le nombre des efpèces, & de donner Comme de frmples variétés celles qui {e reflemblant par leurs principaux attributs, ne diffèrent que par les cou- leurs du plumage. des Oifeaux étrangers. 43% R k. À PAS 20 ARS D AS OS à MARTINET NOIR (4) CET oïifeau de Saint-Domingue eft modelé fur des proportions un peu différentes de celles de notre martinet:; il a le bec un peu plus court, les pieds un peu plus longs, la queue aufir, & moins fourchue, ies ailes beaucoup plus Jongues ; enfin, les pieds ne paroiffent pas dans la figure avoir les quatre doigts tournés en avant; M. Briflon ne dit pas combien les doigts ont de phalanges. Cette efpèce eft fans doute la même que l’efpèce prefque toute noire de * M. Bajon, laquelle fe plait dans les favannes sèches & arides , niche dans des trous en terre comme font quelquefois nos martinets , & fe perche fouvent fur les arbres fecs /h), ce que nos martinets (a) Firundo in toto corjore nigricans ; rectricibus fuperné à inferné nigricantilus. ..,.. Martinet de Saint-Domingue. Briffon , tome II, page s 14. (b) Voyez les Mémoires fur Cayenne de M, Bajon ; | page 276, j Oifeaux, Tome XII, ‘a 434 Hifloire Naturelle ne font point. Elle eft auffi plus petite & plus uniformément noirâtre, la plu- part des mdividus n'ayant pas une feule tache d’une autre couleur dans tout leur plumage. Longueur totale, cinq pouces dix lignes : ; bec, fix lignes, tarte, cinq lignes ; vol , quinze pouces & demi; queue, deux. pouces & demi, fourchue de fix lignes; dépafiée par les ailes de quatorze lignes, & dans quelques indi- vidus de dix-huit. Un de ces individus avoit {ur le front un petit bandeau blanc fort étroit. J’en ai vu un autre * dans le beau cabinet de M. Mauduit, venant de la Louifiane, de la même ill & à très- peu près du même plumage; c’étoit un gris-noirâtre fans aucun reflet; fes pieds n'étoient point garnis de plumes. x Voyez les planches enjurainées, m° 725 fg Te des Oifeanx étrangers. 4 3 $ J I. NB EG R AND M ARTINET NOIR À VENTRE BLANC. €) JE regarde cet oifeau comme un martinet, d’après le récit du P. Feuillée qui l’a vu à Saint-Domingue, & qui lui donne à la vérité le nom d’hirondelle, mais qui le compare à nos martinets, & pour la taille, & pour la figure , & pour les couleurs : il le vit au mois de maï un matin, poié fur un rocher, & f’avoit pris à fon chant pour une À eh avant que le jour lui permit de le diftinguer; il affure qu’on voit quantité de ces oileaux * Voyez les planches enluminées, 7° 4, 1, où cet oifeau eft TT {ous le nom SHRE d’ Amérique, (c). Hirundo cantu alaudam referens. P. Veuillée, Journal des obfervations , re, tome III, page 267 à _ édition de 1725: Klein, Ordo avium, page BY, 0 Hirundo ex nigro ad chalybis politi colorem vergens ; ventre albo ; ANT ARR nigricantibus, . .. L'Eirondelle de Saint- -Domingue, Briffan , tome JE » Page 493. NE 436 Hifioire Naturelle dans les ïles de l'Amérique, aux mois de mai, juin & juillet. La couleur dominante du plumage eft un beau noir avec des reflets d'acier poli; elle règne non- feulement fur la tête & tout le deffus du corps, compris les couvertures fupérieures de la queue, mais encore fur la gorge, Îe cou, la poitrine , les côtés, les jambes & qu petites couvertures des ailes ; les pennes, les grandes couvertures fupérieures & inférieures des ailes & les pennes de la queue font smoirâtres ; les couvertures inférieures de Ja queue & le ventre blancs; le bec & Îles pieds bruns. Longueur totale, fept pouces; bec, huit dignes; tarle, GE vol, quatorze Pouces deux lignes ; queue, dons pouces trois quarts, fourchue de neuf lignes, compolée de douze pennes ; ne dépañle point les ailes, M. Commerion a rapporté d’Amé- Aug trois individus fort approchans de celui qu'a décrit M. Brifion, & qui temp ent Appartenir à cette efpèce, des Oifeaux étrangers, 43ÿ | ET EE | LEO MA RTINET NOIR & BLANC À CEINTURE GRISE, (4) TROIS couleurs principales font tout le plumage de cet oïfeau; le noir règne fur le dos, jufques & compris les cou- vertures fupérieures de la queue; un ‘blanc de neige fur le deflous du corps; un cendré-clair fur la tête, la gorge, le cou, les couvertures fupérieures des ailes, feurs pennes & celles de la queue: toutes ces pennes font bordées de oris-jaunâtre ; & l’on voit fur le ventre une ceinture cendré-clair. Cet oifeau fe trouve au Pérou, où il a été décrit par le P. Feuillée: il à, .. (d) Hirundo mixima Peruviana , prædatoris calca- ribus inftrutta. P. Feuillée, Journal des obfervations, tome FT, page 33, édit, 1725. Hirundo fuperné nigra, inferné nivea ; capite à celle diluté grifeis ; tænia tranfverfa in medio ventre dilutë cinereä ; rethricibus diluté cinereis, marginibus grifeo- flavicantihus. ..., La grande hirondelle du Pérou, Briffon , tome IIS page 498, Ti 438 Æifloire Naturelle comme tous Îles martinets, Îles pieds courts, le bec très-court & très-large à fa bafe; les ongles crochus & forts, noirs comme le bec, & la queue fourchue. I V. VE ARTINET SAUGOLLREUR: CRT ANG CETTE efpèce eft nouvelle, & nous a été envoyée de l'ile de Cayenne; nous l'avons rangée avec les martinets, parce qu'elle paroît avoir comme notre martinet les quatre doigts tournés en avant. Fr | Le collier qui la carattérife eft d’un blanc pur, & tranche vivement fur le. _noir-bleuätre qui eft a couleur dominante. du plumage. La partie de ce collier qui pafle fur le cou, forme une bande étroite, & tient de chaque côté à une grande plaque blanche qui occupe la gorge &l .. * Voyezles planches enluminées ,n.° 72 ç, fig, 2 où cet oifeau eft repréfenté fous le nôm de Martinet} a collier &e Cayenre, D" SF a Da nt : _ des Oifeaux étrangers, 439 tout le deflous du cou; des coins du bec partent deux petites bandes blanches divergentes , dont l’une s’étend au-deffus de l'œil comme une efpèce de fourcil, l’autre pafle fous l’œil à quelque diftance ; enfin , il y a encore fur chaque côté du bas-ventre une tache blanche , placée de manière qu’elle paroît par-defilus & par- deffous ; le refte de la partie fupérieure & inférieure , compris les petites & les moyennes couvertures des ailles , eft d’un noir velouté avec des reflets violets ; ce qui paroït des grandes couvertures des ailes , les plus proches du corps, brun bordé de blanc; les grandes pennes & celles de la queue noires; les premières .bordées intérieurement de brun-rouffatre ; le bec & les pieds noirs; ceux-ci couverts de plumes jufqu’aux ongles. M. Bajon dit que ce martinet fait fon nid dans Îles maifons : j’ai vu ce nid chez M. Mauduit, il étoit très-prand, très-étoffé & conftruit avec l’ouatte de l’apocin ; il avoit la forme d’un cône tronqué, dont l’une des bales avoit cmq pouces de diamètre, & l’autre trois pouces ; fa longueur étoit de neuf pouces; il paroïifloit avoir été adhérent T ii 440 Hifloire Naturelle par fa grande bafe, compofée d’une efpèce de carton fait de la même matière; la cavité de ce nid étoit partagée obli- ‘quement depuis environ la moitié de fa longueur, par une cloifon qui s’étendoit fur l'endroit du nid où étoient les œufs, c’eft-à-dire, aflez près de la bafe, & lon voyoit en cet endroit un petit amas d’apocin bien mollet qui formoit une elpèce de foupape , & paroifloit defiiné à garantir les petits de l'air extérieur ; tant de précautions dans un pays auff chaud, font croire que ces martinets craignent beaucoup le froid: ïls font de fa groffleur de nos hirondelles de fenêtre. Longueur totale, prife fur plufieurs individus, cinq pouces trois à huit lignes; bec, fix à fept; tarle, trois à cinq ; ongle poftérieur foible ; queue, deux pouces à deux pouces deux lignes, four- chue de huit lignes; dépafiée par les ailes de fept à douze lignes. des Oifeaux étrangers, 441 | Me L A PE HEIE HIRONDELLE NOIRE À VENTRE €ENDRÉ. (e) CETTE hirondelle du Pérou, felon le P. Feuillée , eft beaucoup plus petite que nos hirondelles d'Europe; elle a la queue fourchue, le bec très -court, prefque droit; Îles yeux noirs, entourés d’un cercle brun; la tête & tout le defflus du corps , compris {es couvertures fupé- rieures des ailes & de la queue, d’un noir brillant ; tout le deffous du corps cendré ; enfin, les pennes des aïles & de la queue d’un cendré obfcur, bordées de gris-jaunâtre. (e) Hirundo minima Peruviana, caudä bicornr Feuillée, Joufnal des Obfervations phyfiques , page 3 3e édition de 1725. Hirundo fupernë Jp'endidé nigra, inferné eïnerea ; rectricibus obfcuré cinereis , marginibus grifeo-} favican= #ibus. . L’ L’hirondelle du Pérou. £riffon , tome IL, | page 408. | | NY 442 Hifloire Naturelle V I. | * L'HIRONDELLE BLEUE DELA LOUISIANE, UN bleu-foncé règne en effet dans tout le plumage de cet oifeau; cependant ce plumage n’eft pas abfolument uni- forme , il {e varie fans cefle par des reflets .qui jouent entre différentes teintes de violet; Îles grandes pennes des aïles ont aufli du noir, mais c’eft feulement fur leur côté intérieur, & ce noir ne paroït que quand Paile eft déployée; le bec & les pieds font noirs; le bec un peu crochu. : ._ Longueur totale, fx pouces fix lignes; . bec, fept lignes & demie; tarfe, fept lignes ; queue très-fourchue, & dépaflée de cinq lignes par les ailes qui font fort _1ongues. _ M. Lebeau a rapporté du même pays un individu qui appartient vifrblement * Voyez les pianches enluminées .° 722, où. cet oïfeau eft repréfenté {ous le nom d'Arendehe de Ja Lonikane, | des Oifeaux étrangers. 443 à cette efpèce, quoiqu'il foit plus grand & qu'il ait les pennes de la queue & des ailes, & les grandes couvertures de celles-ci fimplement noirâtres fans aucun xeflet d'acier poli. Longueur totale, huit pouces & demi; bec, neuf lignes, aflez fort & un peu crochu; queue, trois pouces, fourchue d'un pouce, un peu dépaffée par les ailes. PIRDTETEN L'HIRONDELLE BLEUE de Ia Louifiane , femble être la tige principale de quatre races ou variétés, dont deux font répandues dans le Midi, & les deux autres dans le Nord. I. L’'HIRONDELLE de Cayenne de nos planches enluminées n° $ 45, fig. 2 (f): c’eft l'efpèce la plus com- mune dans file de Cayenne, où elle (f) Hirundo Americana aterrivia » corpore fubro- tundo, Barrère, Ornith, claf. 111, Gen. XVIII, Sp. s. _— Valgaris, Barrère , Hiff, France équinox, p.x 34, Hirundo fuperné ex nigro ad chalybis politi colorem vergens ; inferné grifeo-ufca, re&ricibus ngris. ... 0 . L'hirondeile de Cayenne, Briffon , tome 11, p, 495$ vj 444 ÆHifloire Naturelle refte toute l’année. On dit qu’elle fe pofe communément dans les abattis, fur les troncs à demi-brülés qui n’ont plus de feuilles : elle ne conftruit point de nid , mais elle fait {a ponite dans des trous d'arbres. Elle a le deffus de la tête & du corps d’un noirâtre luftré de violet; les ailes & la queue de même, mais bordées d’une couleur plus claire; tout le deffous du corps gris-rouffâtre, veiné de brun, & qui s’éclaircit fur le bas-ventre & les couvertures inférieures de la queue. Longueur totale , fix pouces ; bec, neuf lignes & demie, plus fort que celui de nos hirondelles ; tarfe, cinq à fix lignes; doigt & ongle poftérieurs les plus courts; vol, quatorze pouces; queue, deux pouces & demi, fourchue de fix à fept lignes; dépaflée par les ailes d’en- viron trois lignes. II. J'AI vu quatre individus rapportés de l'Amérique méridionale par M. Com- merfon, lefquels étoient d’une taille moyenne entre ceux de Cayenne & ceux de la Louifiane , & qui en difléroient par | les couleurs du deffous,du corps : trois ! de ces individus avoient à gorge gris- | | \ des Oifeaux étrangers, 445 brun & le deflous du corps blanc; le quatrième qui venoit de Buenos-ayres, avoit la gorge & tout le deffous du corps blancs, femés de taches brunes plus fréquentes fur les parties antérieures , & qui devenoient plus rares fur le bas- ventre. à III L’orsEAU de la Caroline que Catefby a nommé wartinet couleur de pourpre (g) : il appartient au même climat ; {a taille eit celle de Poifeau de Buenos- ayres dont je viens de parler; un beau violet-foncé règne fur tout fon plumage, & les pennes de la queue & des ailes font encore plus foncées que le refte; il a 1e bec & les pieds un peu plus longs que les précédens , & fa queue quoique plus courte, dépafle un peu les ailes; il niche dans des trous qu’on laifle ou qu’on fait exprès pour [ui autour des maifons, & (g) Hirundo purpurea Purple-martin Catefby , tome [, page & pl sr, * Hirundo in toto corpore faturaté violacea : remig'bus rectricibufque faturatius violaceis, le martinet de la Caroline. Briffon, tome IT, page sr. * * Hirundo violacea tota , caud& forficata . .…. Purpureas Linnæus, Jyf. Nan ed, XIII, Gen, 117, Sps su 446 Hifloire Naturelle dans des calebafles qu’on fufpend à des perches pour lattirer. On le regarde comme un animal utile, parce qu’il éloigne, par fes cris , les oïfeaux de proie & autres bêtes voraces, ou plutôt parce qu'il avertit de leur apparition. Il fe retire de la Virginie & de la Caroline , aux approches de Flhiver, & y revient au printemps. Longueur totale, fept pouces huit lignes ; bec, dix lignes; tarfe, huit lignes ; queue, deux pouces huit lignes, four- chue de quatorze; dépafle peu les ailes. IV. L'HIRONDELLE de Îa baie d’Hudfon de M. Edwards, pl. 1 2 0 /h): / h) Great American martin, Edwards , rome II], planche 120. Hirundo nigro-cærnlefcens, ore Jubtufque cinereo- exalbida, Linnœus, Syfl Nat, Gen. 117, Sp. 7. Hirundo fuperné nigro-purpurafcens, inferné alba fufeo adumbrata ; p'umulis bafim roffri ambientibus , aibrdis : colo inferiore à peclore faturaté grileis ; rectriibus Juperné nigricantibus, fuf:efcente mai g'naits ,: inferne obfcuré cinereis. . . L’hirondelle de la baie d Hudfon, Briffon, tome VI, fupplément, rave 56. Les habitins de la baie d'Hudion l'appellent dans leur langue jashaus pashm | PONS CSS RC 7 Te _. Lu des Oifeaux étrangers. 447 elle a comme les précédentes le bec plus fort que ne l’ont ordinairement les oifeaux de cette famille; fon plumage refflemble a celui de l’hirondelle de Cayenne, mais elle la furpafle beaucoup en grof- feur : elle a le deflus de la tête & du corps d’un noir brillant & pourpré, un . peu de blanc à la bafe du bec; les grandes pennes des ailes, & toutes celles de Îa queue noires fans reflets , bordées d’une couleur plus claire ; le bord fupérieur de l'aile blanchätre ; la gorge & la poitrine gris-foncé ; les flancs bruns ; le deflous du corps blanc, ombré d’une teinte brune ; le bec & les pieds noirâtres. Longueur totale, près de huit pouces ; bec, huit lignes, les bords de la péèce fupérieure échancrés près de la pointe ; tarfe, fept lignes ; queue, près de trois pouces, fourchue de fept à huit lignes; dépalle les ailes de trois lignes, 448 Hifloire Naturelle AU A FAN MENCANPNE RIRE MARCGRAVE dit que cette hiron- delle du Brefl à beaucoup de rapport avec la nôtre; qu’elle eft de la même taille ; qu’elle voltige de la même manière, & que fes pieds font auffr courts & con- formés de même. Elle à le deflus de Ia tête & du corps, compris les ailes & la queue, gris-brun, mais les pennes des (£) Tapera Brafilienfibus, Andorinha, Eufitants | hirundinis Jpecies, Marcgrave , Hifl av, pag, 205: Hirundo Armericana , Brafilenfibus tapera dia, Ray, Sropf. av, pag. 72, n° 5. An hirundo apus noffras ? Ibid. pag. 185. — Sloane, Jamaica, pag. 312, pl. 51. — Willughby, Orniho!, pag. 214, — Klein, Ordo av, pag. 83 ,n,° 1. Hirundo rectricibus æqualibus, corpore nigricante , fnbtus albo, Linnæus, Syf4 Nar, ed, XIE, Gen, 117, SP. 9. Hivundo fuperné fufca, inferné grifeo fufca ; ventre albo ; rectricibus fufco-nigricantibus. .... Hirondelle d'Amérique. Briflon, tome Il, page $o2, Le P, Dutertre ne parle point de cette efpèce, quoique M. Briflon l'ait cité dans fa nomenclature, DE. 0 De FT des Oifeaux étrangers, ‘449 ailes & l'extrémité de la queue plus _ brunes que le refte ; la gorge & la poitrine gris mêlé de blanc; le ventre blanc ainfi que les couvertures inférieures de a queue ; le bec & les yeux noirs; les pieds br uns. Longueur totale, cinq pouces trois quarts ; bec, huit lignes, fon ouverture fe prolonge au-delà des yeux; tarfe, fix lignes ; vol, douze pouces & demi; queue, deux pouces un quart, compofée de douze pennes, fourchue de trois ou quatre lignes ; eft un peu dépaflée par les ailes. Cet oifeau, fuivant M. Sloane, appar- tient à l’efpèce de notre martinet; feule- ment il eft d’un plumage moins rembruni : des favanes, les plames font les lieux qu il fréquente le plus volontiers : on ajoute que de temps en temps il fe perche fur la cime des arbuîtes, ce que ne fait pas notre martinet, ni aucune de dos Hitobdellés : une différencé fran quée dans les habitudes fuppofe d’autres différences dans la conformation, & me feroit croire, malgré lautorité de M. 450 Fifloire Naturelle Sioane & celle d’Oviedo /k), que la tapere eft une efpèce propre à l’Amé- rique , ou du moins une efpèce diftinéte & iéparée de nos efpèces européennes. M. Edwards la foupçonne d’être de la même efpèce que fon birondelle de ia baie d'Hudfon; mais en comparant les defcriptions , je les ai trouvées difiérentes par le plumage, la taille & les dimenfions relatives. VITRE *L' HIRONDERTE BRUNE ET BLANCHE À CEINTURE BRUNE. EN général toute la partie fupérieure eft brune, toute l'inférieure blanche ou blanchätre, excepté une large ceinture brune qui embrafie la poitiine & les [A )} Oviedo compte la rapere parmi les oïfeaux qui font communs aux deux continens, * Voyez les planches enjuminées, ».° 722, où cet oïfeau eîft reprélenté , fz9, 1, fous le nom d’Ax- rondelle brune & collier du cap de Bonre-efpérance. - # , des Oifeaux étrangers. 451 jambes ; il y a encore une légère excep- tion; c’eft une petite tache blanche qui fe trouve de chaque côté de la tête, entre le bec & l'œil. Cet oïfeau a été envoyé du cap de Bonne-efpérance. _ Longueur totale, fix pouces; bec, huit lignes , plus fort qu’il n’eft ordinai- rement dans les hirondelles , le fupérieur un peu crochu, ayant fes bords échan- crés près de fa pointe; queue, vingt-fept lignes, quarrée; dépañlée de huit lignes par les ailes qui deviennent fort étroites vers leurs extrémités, fur une longueur d'environ deux pouces. | L'X.: * LHIRONDELLE À VENTRE BLANC DE CAYENNE. UN blanc argenté règne non-feule- ment fur tout le defflous du corps, compris les couvertures inférieures de * Voyez les planches enluminées, »#.° 546, fige 2 452 Hiflotre Naturelle la queue ; mais encore fur Îe croupion, & 11 borde les grandes couvertures des ailes ; ce bord blanc s'étend plus ou moins dans différens individus ; le deflus de la tête, du cou & du corps, & les petites couvertures fupérieures des ailes {ont cendrés, avec des reflets plus ou moins apparens qui jouent entre le vert & le bleu, & dont on retrouve encore quelques traces fur Îes pennes des aiïles & de la queue dont Îe fond eft brun. Cette jolie hirondelle rafe la terre comme les nôtres, voltige dans les favanes noyées de la Guyane, & fe perche fur les branches les plus baffes des arbres fans feuilles, Longueur totale, prife fur différens individus, de quatre pouces un quart à cinq pouces; bec, fix à huit lignes ; tarfe, cinq à fix; ongle poftérieur le plus fort après celui du milieu; queue, un pouce & demi, fourchue de deux à trois lignes ; dépaflée de trois à fix lignes par les ailes. On peut regarder, comme une variété dans cette efpèce, l’hirondelle à ventre nn dé nt 20 on Ni ‘ q des Oifeaux étrangers. 45% tacheté de Cayenne * qui n’en diffère que par le plumage , encore le fond des couleurs.eit-il à peu-près le même; c’eft toujours du brun ou du oris-brun & du blanc ; mais ici le deflus du corps & les pennes des aïles & de la queue, font d’un brun uniforme fans reflet, fans mélange de blanc; la partie inférieure au contraire qui dans l’autre eft d’un blanc uniforme, eft dans celle-ci d’un blanc parfemé de taches brunes ovales, plus ferrées {ur le devant du cou & la poitrine, plus rares en approchant de la queue ; mais ne faut pas croire que ces différences foient toujours aufli marquées que dans nos planches : il y a parmi les hirondelles à ventre blanc, des individus qui ont moins de blanc fur les couvertures fupé- rieures des ailes, & dont le gris ou Île brun du deflus du corps a moins de reflets. ® * Voyez les planches enluminées, #.° j 4 6,.où cet oïfeau .eft reprélenté fous le nom d’Airondelle tachetée _ de Cayenne. 454 Hifloire Naturelle | p, LA SALANGANE (l) | C’EST le nom que donnent Îles habitans des Philippines à une petite (1) Hirando nido eduli. Bontius, /nd, or, pag. 66. _Hirundo fnenfis, nido eduli, Bonti, Willughby, Ornivhol, lib. IT, pag. 157. — Ray, Syropf. ar, pag. 72. — Klein, Ordo av, pag. 84; en Allemand, finefifche- felfen -fchwalbe, Hirondelle chinoife de rocher. — De vries, pag. 279. | Hirundo mariima ; falanga , als, fayau , betabota, falangan (les Maïais prononcent falangane ) dans l'ile de Luçon, G. J. Camel, De avibus Philippen- fibas, Tran, philo, n° 28$, art. 111. Hirundo fuperné nigricans , inferné albida ; rectricibus nigricantibus , apice albis.... Hirondelle de rivage de la Cochinchine, Brifon, Ornithkol, tome IT, pige 510. | Hirundo nidis edulibus. .... efculenta. Linnæus, Sfr Nar ed, XIIT, pag. 348. Apus marina Rumphius, Herb. 6, pag. 183, tom. LXXV, fol. 4. Ofar, mul, 25, tom. XIV, fol. 2, 6 ; tous deux cités par Linnœus, Quelques-uns, comme Kœæmpfer, l'ont nommée Alcyon , à caufe des rapports obfervés entre fon nid & celui qu’on nomme en Europe, nid d’Alcyon ; en forte que dans la Méditerranée, c’eft l’oifeau qui a donné le nom au prétendu nid; & dans lPocéan Indien, c’eft le nid qui a donné le nom à l'oifeau, des Oifeaux étrangers. 4$$ hirondelie de rivage fort célèbre , & dont la célébrité eft dûe aux nids finguliers qu'elle fait conftruire ; ces nids fe mangent "”/, & {ont fort recherchés, foit à la Chine, foit dans plufreurs autres pays voifins fitués à cette extrémité de l’Afie. C’eft un morceau, ou fi l’on veut un affaifonnement très-eftimé, très-cher, & qui par conféquent a été très-altéré, très-falfifié : ce qui joint aux fables di- verfes, & aux faufles applications dont on a chargé l’hifloire de ces nids, n’a pu qu'y répandre beaucoup d’embarras & d’obfcurité. | . On les a comparés à ceux que les Anciens appeloient nids d’alcyons, & plufieurs ont cru mal-à-propos que c’é- toit la même chofe. Les Anciens repar- doient ces derniers comme de vrais nids d’oifeaux , compolfés de limon, d’écume & d’autres impuretés de la mer; ïls en diftinguoient plufieurs efpèces ; celui dont parle Ariftote , étoit de forme fphérique, fm) À Patane & à la Chine, ces nids fe nomment faroi bouras, enno; au Japon, Jenwa, jeniku ; eu langue vulgaire, jers; aux Indes, patong : nidus avium Schroder! ; tragacanthum ladicum venereum 456 . Hifloire Naturelle à bouche étroite, de couleur rouffätre, de fubftance fpongieufe, celluleufe, & compofé en grande partie d’arêtes de poiflon /n). Il ne faut que comparer cette defcription avec celle que le docteur Vitaliano Donati a faite de l'a/cyonium de la mer Adriatique /0), pour fe convaincre. que le fujet de ces deux defcriptions eft le même; qu’il a, dans l’une & dans l’autre , la même forme, la même couleur, (n) Nidus marine fimilis pilæ.... colore leviter ufo.... 05 ejus anguflum quoad fit exiguus aditus. . . . habet [ua inania proxima cavis fpongiarum . . .. videtur ex Jpints acüs pifcis confhitut, Ariftote, Hiff, animal, lib. [X, cap. XIV. Voyez aufli Pine, lib. XX XI, cap. VIII. Nota Qu'il y a prefque toujours des arêtes & des écailles de-peifons dans le nid de notre alcyon où martin-pêcheur, mais elles font éparfes dans la pouflière fur laquelle cet oïfeau pond fes œufs, & n’entrent pas dans la.compofition du nid ; car notre martin-pêcheur ne fait point de nid, (6) L’alcionio e un corpo marino. +. ., che per Lo piu s’accofla alla figura rotonda o convejfa di fopra.. . . nella fuperficie tuberofo. ... e coperto turto all'intorno da foltiffime fpine...... di color terrco, ma deterfo dall'immondezze, d color di cera.... 1! midollo e molto piu molle.... fpugnofo e cavernofe.... con moliffime fpine e molro unie, inveflite da carne, ès Voyez ftoria Naturale marina dell Adriatico , pag. LVIII | k des Oifeaux étrangers. As7 la même fubftance , les mêmes arêtes, en un mot que c’eft un alcyonium, un polypier, une ruche d’infectes de mer, & non un nid d’oifeaux. La feule différence remarquable que l’on trouve entre les deux defcripüions, c’eit que Ariltote dit que fon nid d’alcyon a l'ouverture étroite, au lieu que Donati affure que fon alcyonium a la bouche grande; mais ces mots grand, petit, expriment, comme on lait, des idées relatives à telle ou telle unité de mefure qui les détermine , & nous ignorons unité que Île docteur Donati s’étoit choifie : ce qu’il y a de fàr, c’eft que le diamètre de cette bouche à ’étoit que la fixième partie de celui de fon a/cyonium, ouverture médiocr ement grande pour un nid , remarquez qu’Ariflote croyoit parler d'un nid. | Celui de falangane eff un nid véritable, conftruit par la petite hirondelle qui porte le nom de falangane aux îles Philippines. Les Ecrivains ne font d’accord ni fur la matière de ce nid, ni fur fa forme, ni fur les endroits où on le trouve : les uns difent que Îles En ph lattachent aux Oifeaux, Tome X11,° U ASS Hifioire Naturelle rochers, fort près du niveau de la mer /), les autres dans les creux de ces mêmes rochers /g/, d’autres qu’elles les cachent dans des trous, en terre /r); Gemelli Carreri ajoute « que Îles matelots font » toujours en quête fur le rivage, & que » quand ils trouvent la terre remuée, ils » l'ouvrent avec un baton & prennent » les œufs & les petits qui font également eftimés pour les manger /f). » Quant à la forme de ces nids, les uns aflurent qu’elle eft hémifphérique /t/, les autres, nous difent «qu'ils ont plu- » fieurs cellules, que ce font comme de » grandes coquilles qui y font attachées, » & qu'ils ont, ainfi que les coquilles, des ftries ou rugofités /u).» (p) Curiofité de la Nature Er de l'Art, page 170. (y) Jean de Laët, in muf. Worm. page 311. Van neck. Second Voyage, pag. 191. Âirker, dre. (r) Gemelli Carreri, Veyage autour du monde, tome V, page 2 68. | {[) On dit la même chofe de nos hirondelles d rivage. Veyez Salerne, Alf. Nat. des Orfeaux ; page 2o$. Voyez auff Willughby, page 1 56. (t) Maufaum Worm, à Yendroit cité. (u) Le P. Philippe Marin. Hÿloire de la Chine, foi. 4e des Oileanx étrangers. 459 A l'égard de leur matière, Îles uns prétendent qu'on n'a pu la connoître jufqu’à préfent /x/; les autres, que c’eft une écume de mer ou du frai de poiffon, qu’elle eft fortement aromatique; les autres, qu’elle n’a auçun goût; d’autres, que c’eft un fuc recueilli par les falan- ganes fur l'arbre appelé ca/ambouc ; d’autres, une humeur vifqueufe qu’elles rendent par Île bec au temps de l’amour ; d’autres , qu’elles les compolent de ces holothuries ou poiflon-plantes qui fe trouvent dans ces mers; le plus grand nombre s’accorde à dire que Îa fubftance de ces nids eft tranfparente & femblabe à la colle de poifion, ce qui eft vrai; les pêcheurs Chinois aflurent, fuivant Kœmpfer, que ce qu’on vend pour ces nids , n’eft autre chofe qu’une préparition faite avec la chair des polypes ; enfin, Koæœmpfer ajoute qu’en eflet cette chair de polypes marinée, fuivant une recette qu’il donne, a la même couleur & le même goût que ces nids. Il eft bien prouvé par toutes ces contrariétés , qu’en (+) Kirker, du Halde, &c, ù U iïj 460 Flifloire Naturelle différens temps & en différens pays, on à regardé comme nids de falangane différentes fubftances, foit naturelles, foit artificielles /y/. Pour fixer toutes ces in- certitudes, je ne puis mieux faire que de rapporter ici les obfervations de M. Poivre , ci-devant Intendant des îles de France & de Bourbon /7). Je m'étois [y) La recette de Kœmpfer ef telle : on écorche d’abord les polypes, on en fait tremper {a chair dans une diflolution d’alun pendant trois Jours, enfuite on la frotte, on la lave , on la nettoie jufqu'à ce qu'elle devienne tranfparente , & après cela on la marine. Hifloire du Japon, tome 1, page 120, On fait dans ces contrées plufieurs autres préparations du même genre ; à la Chine avec des tendons ‘de cerfs, des pageoires de requins. Voyez Olof Torré, Voyage aux Jrdes orientales, page 76 ; ÆEtabliffemens Européens dans les Indes, tome 1, livre II, {notez que c'eft avec les nageoires d’un poiflon commun dans les mers de Mofcovie que l’on fait la colle de poifflon.) Au ‘Tonquin , on affaifonne les œufs des oifeaux de baffe- cour, d'une manière qui les conferve & les rend RUE 20 de BR propres à l'affaifonnement des autres mets. Æifloire | du Teaguin de Baron, dans le Recueil de Churchill, tome V1, page 6. (4) On fait que M, Poivre a parcouru fa partie orientale de notre continent en Philofophe, recueïi- lant fur fa route, non les opinions des hommes, mais les faits de la Nature. Combien ne feroit-il pas à defirer que ce célèbre Obfervateur fe déterminär à pubier le journal d'un voyage auf intéreffant ! des Oifeaux étrangers. 46% adreffé à ce V oyageur philofophe, avec toute la confiance dûe à fes lumières, pour favoir à quoi m'en tenir fur ces nids prefque aufli défigurés dans leur hiftoire par les Auteurs européens , que altérés ou falfifiés dans leur fubftance, par les marchands Chinois : voici Îa réponfe que M. Poivre a bien voulu me faire d’après ce qu'il a vu 7. -même fur les lieux. « M'étant embarqué, en 1741, al le Vaifleau le Mars, pour aller en « Chine, nous nous trouvames au mois ce de juillet de la même année dans Île ce détroit de Sonde, très-près de l’île « Java, entre deux petites ïles qu’on « nomme /4 grande &T la petite Zocque. « Nous fumes pris de calme en cet en- « droit , nous defcendimes fur la petite « Tocque dans le deffein d'aller à la chafle des pigeons verts. Tandis que cc mes camarades de promenade gravif- « {oient les rochers pour chercher des « ramiers verts, je fuivis les bords de Ia « mer pour y ramafler des coquillages cc & des coraux articulés qui y abondent. « Après avoir fait prefque le tour entier ce U 462 ÆHlifoire Naturelle » de Pilot, un matelot chaloupier, qui » m'accompagnoit , découvrit une ca- » verne aflez profonde, creufée dans les » rochers qui bordent la mer : il y entra; » la nuit approchoit ; à peine eut-il Ée _» deux ou trois pas, qu’ il m’appela à » grands cris ; en arrivant je vis l’ouver- » ture de la caverne obfcurcie par une » nuée de petits oïfeaux qui en fortoient » comme des effaims ; j’entrai en abattant » avec ma canne plufieurs de ces pauvres >» petits oïfeaux que je ne connoifiois » pas encore: en pénétrant dans la ca- » verne je la trouvai toute tapiflée, dans » [e haut, de petits nids en forme de » bénitiers /a); le matelot en avoit déjà _» arraché plufieurs, & avoit rempli {a > chemife de nids & d’oifeaux ; j'en » détachai aufli quelques-uns, je les » trouvai très-adhérens au rocher. La 5 nuit vint....,.. nous nous rembar- (a) Chacun de ces nids contenoit deux ou trois œufs ou petits , pofés mollement fur des plumes femblables à celles que les père & mère avoïent fur la poitrine, Comme ces nids font {ujits à ï ramollir dans l'eau, ils ne pourroient fubffter à la pluie ni près de la furface de la mer. des Oifeaux éttangérs. 46 3 quames emportant chacun nos chafles & nos collections. Arrivés dans le Vaifleau, nos nids furent reconnus par les perfonnes qui avoient fait plufieurs voyages en Chine, pour être de ces nids f1 recherchés des Chinois ; le matelot en conferva quet ques livres qu'il vendit très-bien à - Canton; de mon côté je deflinai & peignis en couleurs naturelles les ai- feaux avec leurs nids & leurs petits dedans , car ils étoient tous garnis de petits de Pannée, ou au moins d'œufs : en deffinant ces oifeaux , je les reconnus pour de vraies hirondelles ; ; ieur taille étoit à peu-prés celle des colibris. Depuis, j'ai obfervé en d’autres voyages, que dans les mois de mars & d’avril, les mers qui s'étendent de- puis Java jufqu’en Cochinchine au nord , & depuis la pointe de Sumatra à loue , jufqu’à la nouvelle Guinée à left, font couvertes de ropue ou frai de peiffon qui forme fur l’eau comme une colle forte à demi-délayée. J'ai appris des Malais , des Cechinchinois, des Indiens biffagas des Îles Philippines liij ae cc 464 Hifloire Naturelle » & des Moluquois, que la falangane » fait fon nid avec ce frai de poiffon /b). » Tous s'accordent fur ce point. 11 m’eft » arrivéen paffant aux Moluques en avril, »> & dans le détroit de la Sonde en mars, » de pêcher avec un feau, de ce frai de » poiflon dont la mer étoit couverte, » de le féparer de l’eau, de le faire fé- » cher, & j'ai trouvé que ce frai ainfi » féché, reflembloit parfaitement à la » matière des nids de falangane. . ... » C'eft à la fin de juillet & au com- » mencement d'août, que les Cochin- » thinois parcourent les îles qui bordent > leurs côtes’, fur-tout celles qui forment » leur paracel, à vinpot lieues de diftance » de la terre-ferme , pour chercher les » nids de ces petites hirondelles. : ... » Les falanganes ne fe trouvent que »> dans cet Archipel immenfe , qui borne 35 l’extrémité orientale de PAfie. . ..… (b) Elle le ramañfe, foit en rafant la furface de a mer, foit en fe pofant fur les rochers où ce fraiï vient fe dépofer & fe coaguler. On a vu quelquefois des fils de cette matière vifqueufe pendans au bec de ces oïifeaux, & on a cru, mais {fans aucun fonde- ment, qu'ils la tiroient de leur eflomac au temps de l'amour. 5 di des Oifeaux étrangers. ‘465 Tout cet Archipel où les îles fe ce touchent pour ainfi dire, eft très-favo- « rable à la multiplication du poiflon : ce le frai s’y trouve en très-grande abon- « dance ; les eaux de la mer y font auffi « plus chaudes qu'ailleurs ; ce n’eft plus « Ja même chofe dans les grandes mers. » J’ai obfervé quelques nids de falan- ganes ; ils repréfentoient, par leur forme , la moitié d’un ellipfoïde creux, alongé & coupé à angles droits par le milieu de fon grand axe : on voyoit bien qu’ils avoient été adhérens au rocher par Île plan de leur coupe ; leur fubftance étoit d'un blanc- apte à demi- tranfparente ; ä ils étoient compotés à l'extérieur de lames très-minces, à peu-près concentriques & couchées au recouvrement Îles unes {ur les autres, comme cela a lieu dans certaines coquilles : l’intérieur préfentoit plufieurs couches de réfeaux irréguliers, à mailles fort inégales , fuperpofés les uns aux autres, formés par une multitude de fils de la même matière que les lames extérieures, & qui fe croifoient & recroi- foient en tout fens. Dans ceux de ces nids qui étoiens U v 466 Flifioire Naturelle bien entiers, on ne découvroit aucune plume; mais en fouillant avec précaution dans leur fubftance, on y trouvoit plus ou moins de plumes engagées, & qui diminuoient leur tranfparence à l'endroit qu'elles occupoient ; quelquefois, mais beaucoup.plus rarement, on y aperce- voit des débris de,coquilles d'œuf; enfin, dans prefque tous il y avoit des veftiges plus ou moins confidérables de fente d’oifeau /c), J’ai tenu dans ma bouche pendant une heure entière une petite lame qui s’étoit détachée d’un de ces nids; je lui ai trouvé d’abord une faveur un peu falée ; après quoi ce n’étoit plus qu'une pâte infipide qui s’étoit ramollie fans fe diffoudre, & s’étoit renflée en fe ramolliflant. M. Poivre ne lui a trouvé non plus d'autre faveur que celle de la colle de poiflon, & il affure que les Chinois eftiment ces nids, uniquement parce que c’eft une nourriture fubftancielle & qui fournit {c) La plupart de ces obfervations ont été faites en premier hu par M. Daubenton le jeune, qui me les a communiquées avec p'ufieurs nids de falanganes eù j'ai vu les mêmes chofes, des Oifeaux étrangers, 467 beaucoup de fucs prolifiques , comme fait la chair de tout bon poiflon : M. Poivre ajoute , qu'il n'a jamais rien mangé de plus nourriflant , de plus ref- taurant qu'un potage de ces nids fait avec de la bonne viande / 4). Si les falanganes fe nourriflent de la même matière dont elles conftruifent leurs nids, & que cette matière abonde , comme difent les Chinois, en fucs prolifiques , il ne faut pas s'étonner de ce que l’ef- pèce eft {1 nombreufe. On prétend qu'il s'exporte tous Îles ans de Batavia mille picles de ces nids, venant des ïles de la Cochinchine & de celles de l'Eft ; chaque picle pelant cent vingt-cinq livres, & chaque nid une demi-once /e); cette exportation feroit donc, dans l’hypo- thèle, de cent vingt-cinq mille livres pefant, par conféquent de quatre millions de nids; & en paflant pour chaque nid cinq oïifeaux ; favoir, le père, la mère - {d) Ce bouillon fait avec de la bonne viande, n'entreroit-il pas pour quelque chofe dans les effets attribués ic’ aux nids de falanganes ! (e) Établifemeñ# Européens dans les Indes orien- tales, tome I, li, IL, : | U vj 468 Hifloire Naturelle & trois petits feulement , il s ‘enfaivrofi encore qu'il y auroit fur les feules côtes de ces îles, vingt millions de ces oifeaux, fans compter ceux dont les nids auroïent échappé aux recherches, & encore ceux qui auroiïent niché fur les côtes du conti- nent. N’eft-il pas fingulier qu’une efpèce aufli nombreulfe foit reftée fi ne à inconnue ! Au refte , je ne dois pas diffimuler que le bhiléfophe Redi, s'appuyant fur des ‘expériences faites par d’autres /f), & peut-être incomplètes, doute beaucoup de la vertu reftaurante de ces nids, atteftée d’ailleurs par plufieurs Ecri- vains qui s'accordent en cela avec M. Poivre /g). (f) Voyez les Obfervations de Redi, dans la Col leon académique , partie étrangère, tome IV, p. 5 674 S'il eft vrai, comme on l'a dit, que les Hollandois commencent à importer de ces nids en Europe, ce point de fait fera bientôt éclairci. (£ ) Comedunt in primis & qui in caffris venereis renuëé fe exercere volunr, Mufæum Worminianum , Gb, TT, cap, 21, « C'eft un grand reftaurant à la Nature, & les Chinois luxxrieux s’en fervent fort. » Hi ifloire de la Société Royale de Mis , par Thomas Sprat, page 206: des Oifeaux étrangers, 469 Je viens de dire que la falangane avoit été Jong-temps inconnue , & rien ne Îe prouve mieux que les différens nonis {pécifiques qu’on lui a donnés, & les différentes defcriptions qu’on en a faites. On l’a appelée hirondelle de mer, alcyon; en fa qualité d’alcyon , on lui a fuppofé des plumes d’un beau bleu ; on lui a fait une taille tantôt égale, tantôt au-deflus & tantôt au-deflous de celle de nos hirondelles /#); en un mot, avant M. Poivre, on n’en avoit qu’une connoif- fance très-imparfaite. Kirker avoit dit que ces hirondelles ñe paroifloient fur les côtes que dans le temps de la ponte, & qu’on ne favoit où elles pafloient le refte de l’année; mais M. Poivre nous apprend qu’elles vivent confftamment toute l’année dans les flots & fur les rochers où elles ont pris naiflance ; qu’elles ont le vol de nos hirondelles , avec cette feule diffé- rence qu’elles vont & viennent un peu moins : elles ont en effet les ailes plus courtes, {[h) Voyez les difiérens Voyageurs cités plus haut, A7O Hifioire Naturelle Elles n’ont que deux couleurs, du noirâtre qui règne fur la partie fupé- rieure , & du blanchätre qui règne fur toute la partie inférieure , & termine les pennes de la queue; de plus, l'iris eft jaune ; le bec noir & les pieds bruns. Leur taille eft au-deflous de celle du troglodyte; longueur totale, deux pouces trois lignes ; bec , deux lignes & demie,; tarfe autant; doigt poftérieur le plus petit de tous ; queue, dix lignes , four- chue de trois, compofée de douze pennes ; dépaile les ailes des trois quarts de fa longueur. XI. LA GRANDE HIRONDELLE BRUNE ‘À VENTRE TACHETÉ, | O0 U #HIRONDELLE pes BLÉS. CE dernier nom eft celui fous lequel on connoît cette efpèce à l’île de France: elle habite les lieux enfemencés de des Oifeaux étrangers. 47% froment, les clairières des bois, & par préférence les endroits élevés ; elle fe pole fréquemment fur les arbres & les pierres ; elle fuit les troupeaux ou plutôt les infectes qui les tourmentent ; on Îa voit aufli de temps en temps voler en rand nombre pendant quelques jours derrière les vaiffeaux qui fe trouvent dans la rade de l'ile , & toujours à la pourfuite des infectes; fon cri a beaucoup de rapport avec celui de notre hirondelle de cheminée. M. le vicomte de Querhoënt a o0b- fervé que les hirondelles des blés volti- geoient fréquemment fur le f{oir aux environs d’une coupure qui avoit été faite dans une montagne , d’où il a jugé qu’elles paflent a nuit dans des trous en terre ou des fentes de rocher, comme nos hirondelles de rivage & nos martinets; elles nichent fans doute dans ces mêmes. trous ; cela eft d’autant plus probable, que leurs nids ne font point connus à le de France. M. de Querhoënt n’a trouvé de renfeignement {ur la ponte de ces oifeaux , qu’auprès d’un ancien créole de l’île Bourbon, qui lui a dit qu'elle 472 Hifioire Naturelle avoit lieu dans les mois de feptembre & d'octobre; qu’il avoit pris plufieurs fois de ces nids dans des cavernes, des trous de rocher, &c. qu'ils font com- pofés de paille & de quelques plumes, & qu'il n’y avoit jamais vu que deux œufs gris pointillés de brun. Cette hirondelle eft de fa taille de notre martinet ; elle a le deffus du corps d’un brun-noirâtre ; le deffous gris , femé de longues taches brunes ; la queue carrée ; le bec & les pieds noirs. PART ET LE LA petite hirondelle brune à ventre tacheté de l'île Bourbon *, doit être regardée comme une variété de grandeur _ dans lefpèce précédente. On trouvera aufli quelques légères différences de couleurs en comparant les defcriptions : elle a le deflus de la tête, les ailes & la queue , d'un brun-noirâtre ; les trois dernières pennes des ailes terminées de * Voyez les planches enluminées, #.° j 44, où cet oifeau eft reprélenté fz, 2, fous le nom d’Airer- deile de l'ile Bourbon, des Oifeaux étrangers. 473 blanc-fale, & bordées de brun-verdûtre; cette dernière couleur règne fur tout le refte de la partie fupérieure; la gorge & tout le deflous du corps, compris les couvertures inférieures de la queue, out des taches longitudinales brunes, fur un fond gris. | Longueur totale , quatre pouces neuf lignes; bec, fept à huit lignes; tar{e , fix lignes ; tous les ongies courts & peu crochus ; queue, près de deux pouces, carrée, & dépaflée par les ailes d'environ fept lignes. PRET. ROUE TU TE HIRONDELLE NOIRE À CROUPION GRIS. C’EST M. Commerfon qui a rapporté cette efpèce nouvelle de l’île de France : _elle y eft peu nombreufe, quoiqu’elle y trouve beaucoup d’infectes ; elle a même très-peu de chair, & n’eft point un bon manger ; elle {e tient indifféremment à la ville & à la campagne, mais toujours 474 Hifloire Naturelle dans Île voifinage des eaux douces; on ne Ja voit jamais fe pofer ; fon vol eft très-prompt; fa taille eft celle de la mé- fange, & fon poids deux gros & demi. “M. le vicomte de Querhoënt l’a trouvée fréquemment le foir à la lifrère des bois, d’où il préfume que c'eft dans les bois qu’elle pafle la nuit. Elle a tout le deflus du corps, ou plutôt toute Ia partie fupérieure, d’un noirâtre uniforme, excepté le croupion qui eft blanchätre , de même que toute la partie inférieure. Longueur totale, quatre pouces deux lignes ; “bec, cinq lignes ; ; tarfe, quatre lignes ; vol, neuf pouces; queue, près de deux pouces (n’avoit dans individu décrit par M. Commerfon que dix pennes à peu-près égales }; dépaflée de dix lignes par les ailes qui font compofées de feize ou dix-fept pennes. Un individu rapporté des Indes par M. Sonnerat, m’a femblé appartenir à cette efpèce, ou plutôt faire la nuance entre cette efpèce & la petite hirondelle brune à ventre tacheté de l’île Bourbon, car il avoit le defious du corps tacheté des Oifeaux étrangers. 475 comme celle-ci, & il fe rapprochoïit de la première par là couleur du deffous du corps , & par fes dimenfions ; feulement les ailes dépafloient Ia queue de dix-fept lignes , & les ongles étoient grèles & crochus, ML Ne L'HIRONDEL LE À CROUPION ROUX © QUEUE CARRÉE. ELLE a toute [a partie fupérieure, excepté le croupion, d’un brun-noi- râtre, avec des reflets qui jouent entre le brun & le bleu-foncé; la couleur roufie du: croupion un peu mélée , chaque plume étant bordée de bian- châtre ; les pennes de {a queue brunes, celles des ailes du même brun, avec quelques reflets verdätres ; les grandes à bordées intérieurement de blanchätre, & les fecondaires bordées de cette inême couleur qui remonte un peu fur le côté “extérieur ; tout le deffous du corps blanc- fale , & Îles couvertures inférieures de la queue rouffätre. Longueur totale, fix pouces & demi; 476 Hifloire Naturelle bec, neuf à dix lignes; tarfe, cinq à fix lignes ; ; doigts difpofés trois & un; ongle poitérieur le plus fort de tous; vol, enyiron dix pouces; queue, deux pouces, prefque carrée par le bout, un peu dé- pailée par les ailes. M. Commerfon a vu cette hirondelle fur Îes bords de la Plata au mois de mai 1765. [la rapporté du même pays un autre individu que l’on peut regarder comme une variété dans cette efpèce ; il n’en différoit qu’en ce qu’il avoit fa gorge rouffâtre; plus de blanc que de roux fur le croupion & les couvertures inférieures de la queue ; toutes les pennes ‘ de la queue & des ailes plus foncées, avec des reflets plus diftinéts ; point de blanc fur les grandes pennes des ailes qui dépafloient [a queue de fix lignes ; la queue un peu fourchue , & onze pouces de vol. des Oifeaux étrangers. 47 7 KW FV: | * L'HIRONDELLE BR UNE, AECGPUSFEPE NN E DE LA LOUISIANE, _ ÊL fe trouve en Amérique quelques races d’hirondelles qu'on peut nommer aculipennes ; parce que les pennes de leur queue font entièrement dénuées de barbes par le bout & finiffent en pointe. .. L'individu dont il eft ici queftion A été envoyé de la Louifiane par M. Lebeau; il a la gorge & le devant du cou he fäle, tacheté de brun-verdatre ; tout le. relte du plumage paroît d’un DEN UE uniforme, fur-tout au premier coup- d'œil ; mais en y regardant de plus près, on reconnoît que la tête & le deflus du COrps , compris les couvertures fupé- rieures des aïles, {ont d’une teinte plus foncée ; le croupion & le deflous du Corps d’une teinte plus claire, Îles ailes noiratres, bordées intérieurement de ce * Voyez les planches enluminées ,,° 724, paye 2, "6 cet oileau eft repréfenté {ous Le nom d’ Finale à queue pointue de la Louifiane, | 478 Hijloire Naturelle même brun plus clair ; le bec noir & les pieds bruns. Longueur totale, quatre pouces trois lignes; bec, fept lignes; tarfe, fix lignes; doigt du milieu, fix lignes ; doigt pofté- rieur le plus court; queue, dix-fept à dix-huit lignes , compris les piquans, un peu arrondie par le bout; les piquans noirs Îongs de quatre à cinq lignes ; ceux des pennes intermédiaires les plus grands ; dépaflés parles ailes de vingt- deux lignes. sites L’hirondelle d'Amérique de Catefby {i) & de la Caroline de M. Briflon, {ë) Hirundo cauda aculeatä, Americana, Catefby, : _Append page Ÿ planche #. à Hirundo cauda vel fexies divifa, Klein, Ordo an \ pag: 84, n.° 6. N Hirundo fufca , fuperné faturatius , inferné dilutis, W gutture albicante, reltricibus fufcis, mucranatis, . ... # Hirundo Carolinenfis. L'hirondelle de Ja Caroline, Briffen, tome IT, page sor. | … Hirundo, reétricibus æqualibus, apice nudo fubu- W laris..... Pelafgia Linnæus, Syf. Nat, ed. XIIT , Gen, 117, Sp. 10. Cet Auteur paroît foupçonner 4 que l’acutipenne de la Martinique pourroit n'être # qu'üne variété dans cette efpèce ; maïs en les com- parant , on trouve qu'elles différent entr'elles par les couleurs , la taille, es proportions & le climat. des Oifeaux étrangers. 479 a les ailes beaucoup plus courtes que celle de la Louifiane; à cela près, elle lui reflemble fort par la taille, par la plupart des dimenfions, par Îles piquans, par le plumage : d’ailleurs elle eft à peu- près du même climat, & fi l’on pouvoit fe perfuader que cette grande différence dans la longueur des ailes ne füt pas conftante , on feroit porté à regarder cette hirondelle comme une variété dans [a même efpèce. Les temps de fon arrivée à la Caroline & à la Virginie , & de fon départ de ces contrées, s’accordent, dit Catefby, avec ceux de l’arrivée & du départ des: hirondelles en Angleterre : il foupçonne qu’elle va pafler l'hiver au Brefil, & il nous apprend qu’elle niche à la Caroline dans les cheminées. Longueur totale, quatre pouces trois lignes ; bec, line tarfe de même; doigt du milieu , IX; queue, dix-huit lignes; dépañlée fe trois lignes par les ailes, | L'’hirondelle acutipenne de Cayenne, appelée camaria * , reflemble plus par * Voyez les planches enliminées , 7.° 72 6, fig. 7, où cet oifeau eft repréfenté fous le nom d'hraalle a queue pointue de Cayenne, AB 0 Hifloire Naturelle fes dimenfions à celle de la Louifrane, que l’hirondelle de la Caroline, car elle a les ailes plus longues que celle-ci, mais cependant moins longues que celle-là. D'un autre côté elle s'en éloigne un peu davantage par les couleurs du plumage, car elle a le deffus du corps d’un brun plus foncé & tirant au bleu; le croupion gris : Ja gorge & le devant du cou, d’un gris teinté de rouflâtre; le derioes du cor le grilètre, nuancé de brun: en gé- néral, la couleur des parties fupérieures tranche un peu pl us fur celles des parties inférieures & a plus d'éclat, mais ce peut être une variété de fexe; d’autant plus que l'individu de Cayenne a été donné pour un male. On dit qu'à la Guyane elle n’approche pas des lieux habités, & certainement elle n’y niche pas dans Îles cheminées , car il n'y à point de cheminées à la Guyane. Longueur totale, quatre pouces fept lignes ; bec, quatre lignes ; ; tarfe, cinq; queue , vingt lignes, Compris les piquans qui en ont deux à trois; dépaflée par les ailes d'environ un pouce. XV. des Oifeaux érangets, A8 x | * L'HIRONDELLE NOIRE AMOUFPYFPENNA Dr LA MARTINIQUE. C'EST la plus petite de toutes Îes acutipennes connues ; elle n’eft pas plus grofle qu’un roitelet : les pointes qui terminent les pennes de fa queue, font très-fines. Elle a tout le deflus de la tète & du corps noir fans exception ; la gorge d’un brun gris ; & le refte du deflous du corps d’un brun -obfcur; le bec noir & les pieds bruns. L'individu repréfenté dans nos plan- ches, avoit le deffous du corps d’un brun rougeûtre. ‘Longueur totale, trois pouces huit lignes ; bec, quatre lignes; tarfe de même; *_ Voyez les planches enluminées, #,° s 44, fig. re Oifaux, Tome XIL, : Æ — 482 Hiflorre Naturelle, dre. doigt du milieu , quatre lignes & demie; vol, huit pouces huit lignes ; queue, vinot lignes , compofée de douze pennes égales; dépaflée par les ailes de huit lignes. 1 | FIN du douzième Volume, ERRATA pour ce Volume. PAGE 366, dans la note {g), ce nid obfervé par M. Hebert {ur le reflort d’une fonnette, étoit ouvrage d’un couple d’hirondelles domeftiques, & lob- fervation doit être renvoyée à l’hif- toire de ces hirondelles, 367» gne 7, des notes en remontant, la forme demi-circulaire , &c. effacez en entier sette phrafe qui termine la notes - 1: ee | + Pb Air RENE k TS SOI HAPICT EN ae L EU 1 K YA É ve PSLT +R ES ca CH g * à j w “JR OR. a Te