dd ” > v 0 PA N. et à . De % nn | D. “ St LAS # (ui T2 “e PES L/ / LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE Z00L0GY, AIME T ÿ GIFT OF / THEODORE LYMAN OF THE Class of 1855. em / ay d, 188 “ Lé À “ j : < : . ] x rx . ’d . LA > A, x D] f 1 % CA j « ? « e F | : . e CS LA \ ‘e = LS —_ …i : ”: DE x | ve \ . < he . 1 * + 1 ' \ …. TE" é : + RE î Dr, # ’ ad set sd : # |," ’ ” = x » Cu, « | ; s à \ - r , \ Se; ; - 4 s 4 ‘ Er , A : , N - = \ L' , ne. 3 î < e € x : 4 rA go À " ver CEE 0 AN he “ L v.- Ce à" +, “a ê , s + Là Ts ré : ( a ee _ te L'INDE x pied ré. L Li _ Fe “fu nr 1 da A NT a k Jets fr Ai LE Aa vw VE crE Te Fer LS A KT =, 2° = FR sn: dr = RE . nee 0 à 7 Te ah a es SE HISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE, AVEC LA DESCRIPTION DU CABINET DU ROI. Tome Trerzième. EN HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX. Tome Treizième. Suivant la Copie ir-4.9 DE L'IMPRIMERIE ROYALE. CP Las TE a Q î SES ar? Li # à | * | Fo) A » { MT 1 | dy r 1 AT Î [D Lan ‘ cT ; r4 #2 F1. 2 4 .. 4 » l of L Bars un À 79 eee Aa re ren nt pe mme + Lotrr-te 2 Sr du Æ # A 1 ù x : x 109 re ne « LP: Œ 4 PEAR LONG LOGE LOYER PS ue CAS RENE AE CR SN D A NON NZ Se NA 1: À RS At #3 REY OS ENTRE LS LU FE AVERTISSEMENT + DE L'AUTEUR. JA" MVatrs Dervis quarante ans que j'écris {ur l’'Hiftoire Naturelle, mon zèle _ pour l'avancement de cette Science ne S'eft point ralenti ; j'aurois voulu la traiter dans toutes fes parties, ou du moins ajouter à ce que j'ai déjà fai, l'Hiftoire des Oifeaux & celle des Infectes ; mais, comme ces deux objets font d’un détail immenfe, j'ai fenti que j'avois befoin de coopéra- teurs, & j'ai engagé mon très-cher & favant ami M. de Montbeillard j lun des meilleurs Écrivains de ce tiècle , à partager ce travail avec moi; il à rempli une partie de cette: Vi. tâche pénible jufqu’au \Gème VO- lume de cette hiftoire des Cifeaux : & defirant aujourd'hui s'occuper affidäment de celle des Infectes, à Jaquelle il a déjà beaucoup rabat. il m'a prié de me charger feul de ce qui reftoit à faire fur les Onfeaux ; ce feptième volume & les deux fui- vans qui termineront l'Ouvrage, feront donc tous trois fous mon nom; néanmoins ce qu ls contien- nent ne m'appartient pas en entier à beaucoup près. M. l'abbé Bexon Chanoine de la Sainte-Chapelle de Paris, déjà connu par plufieurs: bons Ouvrages, a bien voulu m'aider dans ce dernier travail; non-feule- nent il m'a fourni toutes les nomen- clatures & la plupart des defcrip- tions, mais il a fair de favantes re- chiches {ur chaque article, & il les a fouvent accompagnées de té- Bexions folides & d'idées ingénicules, vi | ue jai employées de fon aveu, & dont je me fais un devoir & un plai- Gr de lui témoigner publiquement ma juite reconnoiflance. Je dois encore avertir que M Dau- benton, des Académies de Philadel- phie & de Nanci, Garde & Sous- demonftrateur du Cabinet du Roi, a aufli beaucoup contribué à la per- fection de tout l'Ouvrage, en fe chargeant de faire defliner, graver & enluminer avec foin les Otfeaux à mefure quil a été poflible de fe les procurer ; le quarante deuxième & dernier cahier de cette collec- tion, compolfée de mille huit plan- ches enluminées, vient de paroïtre; en forte que, dans moins d'un an, _ cette Hiftoire de tous les Oiïfeaux connus fera complète à tous égards. On la imprimée fous quatre formats. 5.” Grand ir - folio avec les planches VI} | enluminées , en grand papier: 2.” Petit ér-folio avec les planches enluminées , petit papier. 3.0 In-quarto avec d'autres planches. en noir, & des renvois aux planches enluminées. 4. In-douze avec planches en noir; & les mêmes renvois. | TABLE TABLE De ce qui cft contenu dans | ce Volume. Lzs LA svt Paoë,.r MD CAR Ti. Sp... ..09 Orfeaux étrangers de l’ancien continent qui ON? rapport au Pic vert. Le Palalaca où grand Pic vert des Philippines. Première eipèce. 27 Autre Palalaca ou Pic vert racheté des Philippines. Seconde efpèce. 29 Lé Pic vert de Goa. Trorfiôme L con 31 Le Pic vert de Bengale Quatrième 5, TARA 2733 Le CGoertan on Pic vert FauvsS énégal, Cinquième efpèce,:,,..,,. 3@ Oïfeaux ; Tome MIRE Sa x DA BREE Le petit Pic rayé du Sénégal. Si- xième efpèce RAS PA à 37 Le Pic a tête grife du cap de Bonne - efpérance. Septième ef- PCR LR de se siete e RS Lt 22 Oiféaux du n nouveau continent qui ont rapport au Pic vert. Le Pic rayé de Saint - Domingue. Prenuere ip, 1. Ne 39 Le petit Pic olive de Saint-Do- mingue. Seconde efpèce.….. 42 Le grand Pic rayé de Cayenne. Frothème elpèce.. ue. 44. Le petit Pic rayé de Cayenne. Quatrième efpèce......... 46 Le Pic jaune de Cayenne. Cin- qmuème efpèce...:.4:44%. 8 Le Pic mordoré. Sixième efpèce. SI Le Pic à cravate noire. Septième É(péDeL LEE sr EUR 53 Le Pic roux. Huitième efpèce.. 55 Le petit Pic à gorge jaune. Neu- vième efpèce............. 56 Le tres-perir Pic de rt Di- TABLE + Ne IDE Re L ue. NT Le Pic aux ailes dorées. Onzième Domena, detnir ie 59 RTC NOR 0 62 Oifeaux du'nouveau continent qui ont rapport au Pic norr. Le grand Pic noir à bec blanc. Premiere eliicé.. 1.11, 69 Le Pic noir à huppe rouge.-Seconde ie on Ruvaus. 73 L'Ouantou ou Pic noir huppé de Cayenne. Troïlième efpèce.. 76 Le Pic à cou rouge. Quatrième ef- | RER Rene ie à #4. 50 Le petit Pic noir. Cinquième ef- MR UE ce Sion à: OI Le Pic noir à domino rouge. Sixième | L ORMST RAT RON NA 03 L’'ÉPEICHE ou le Pic varié. 8$ Le pat Épeiche.......,,.. 93 Oifeaux de l’ancien continent qui ont rapport a ’E peiche. L’Épeiche ondé & tacheté de Nu= à i) x1) DA DE. bie. Première efpèce. AIR 08 Le grand Pic varié de l’fle de Lu- con. Seconde efpèce....... 09 Le petit Épeiche brun des Mo- luques. Troifième efpèce... 100 Dre du nouveau continent que ont rapport a P Epeiche. L’'É peiche du Canada. Première ef- BCE nee Mets QUE L' Épeiche du Mesique. Héébnde ef- pèce. LU eee RE ME s 103 L'E peiche ou Pic varié de la Ja- maique. Trorfième efpèce.. 105 L’Épeiche ou Pic rayé de la Loui- _ Jiane. Quatrième efpèce.. . 108 À ’Épeiche ou Pic varié de la En- cénada. Cinquième cfpèce.. 110 L’Épeiche ou Pic chevelu de Vir- ginie. Sixième éfpèce.. .... III L "Épeiche ou perit Pic varié de Vir- ginie. Septième el pèce. sn LT L *Épeiche ou Pic varié de la Caro- line. Huitième efpèce. . IIS Z "Épeiche où Pic varié D Hd Neu- vièmce efpèce. . es ee ont 4 LUS FABLE sx MR PIC-CRIMPEREAUSS. A 122 MEUMDROGL., DE NT DE r 2S LES OISEAUX BARBUS.., 138 Le Tarnatia. Première efpèce. 139 Le Tainatia à têré & gorge rouges. Seconde éfpèce...: . HUPAIA TX Le Tamtratin à collier. Troifième ef- pèce.… mr SIDE SALE 145 Le beau Tumatia. Quatrième ef- pèce. ssssntesssesese 147 Les ID NE el noirs @& blancs. Cin- quième & fixième ‘efpèces... 148 LES ARBU Serres e 150 Le. Barbu à gorge jaune. Première MPIDÉCC... Sais init 2 Li2 Le Barbu à gorge. noire. Seconde CIPECE. esse: SE Le D ii a pleffron noir. Troifénie DR RENECC. hu, Nbr US 22 Le-perit Barbu. Quatrième, efpèce. de A Li grand: Barbu. Cinquième efpèce. | pi 159 Le: Barbu vert. Sixième efpèce. 161 LES AOULCANS sols. 162 Le Toco. Première efpèce,... 176 | a il} ! XIV TABLE. Le Toucan à gorge jaune. Seconde eÉpéCEL il ae AS 177 L’ Aracari à bec noir. TRS ef- NA RS PA NAE SEE 194. L’Aracari bleu. Quatrième efpèce. | 195 DE BUARATOAM. TR LOT LE CASSICÉMUNIT ER de. 199 LES CALAOS ou LES OISEAUX RHINOCEROS | 1552 04 2OL Le Tock. Première CIDÈCE, + . 209 Le Calao de Manille. Seconde ef- pèce uen HO PORN EX 213 Le Calao de l'ile Panay. Troi- fhéme.cipocé ss A0 215 Le Calao des Moluques. Quatrième FA je SUR ARE RS 1 T3 | Re 218 Le Calao de Malabar. Cinquième CIDORES: LR MUNIE 221 Le Brac ou Calao d’Afrique. Sr- méme, CIDECULS L'ÉCUN e à 229 Le Calao d’Abyfinie. Septième ef- RME MA RATE 230 Le Calao des Philippines. Huitième EIpÈGEs em ss TM TO. 232 Le Calao a cafque rond. Neuvième éne Ge ON PET LS 236 Le Calao rhinocéros. Dixième ef- ul nt SAN ose LE MARTIN-PÉCHEUR ou L’AL- 1. 61, MARAIS ES 242 LES MARTIN-PÉCHEURS ÉMRANCERS CII. 26 GRANDS MARTIN - PÉCHEURS de l’ancien continent. Le plus grand Martin-pécheur, Pre- nuire ciné... . 265 Le Martin - pécheur bleu & roux. MPOhdé éfpece.....". : ... 267 Le Martin - pécheur crabier. Troi- D RE pince... . 1. .; 269 Le Martin-pécheur à gros bec. Qua- rie elpéce,. . .. ... D TA: Le Martin-pécheur pie. Cinquième un ..N ie, 272 Le Martin - pêcheur huppé. Sixième A lon ua 277 Le Martin-pécheur à coiffe noire. Héptrèmé efpèce..: :1,.,:. 278 Le Martin - pêcheur à téte verte. x) FAR #. . Huitième efpèce....sas Fi) 270 Le Martin - pécheur à a tête G cou couleur de paille. Neuvième ef- pêces.........e..ss. 280 Le Martin - pécheur à collier blanc. Dixième cfpèce.. esse. 202 fie MARTIN-PÉCHEURS de moyenne grandeur de lan- cièn Continent. PE Le Baboucard. Première efpèce MOYENNE. os ses so ee 283 Le Martin-pécheur bleu 6 noir du Sé- égal. Seconde efpèce moyenne, 285$ Le Martin - - pécheur à tête grile. Troifième efpèce moyenne. ° 286 Le Martin- pécheur à front jaune. Quatrième efnèce moyenne. 287 Le Martin - : pêcheur a longs brins, Cinquième efpèce moyenne. 289 Perits MARTIN - PÉCHEURS de l’ancien continent. Le Martin -pécheur à tête bleue. Première petite efpèce...., 291 \ TABLE. hi Le Martin - pécheur roux. Seconde DA 'cipéce.. 4er 293 Le Martin- pêcheur pourpré. Troi- fième petite efpèce END Ue de 294 Le Martin-pécheur à à bec blanc. Qua- friomé. petite :efoèce. :, 295 Le Martin-pécheur de Bengale. Cin- quième petite efpece…. Ve O0 Le Martinpécheur à trois doigts. hatcieme petrté elpece.,::,.1 209 Le Vinsf. Septième petite efpèce. 302 Les MARTIN-PÉCHEURS du nouveau continent, grandes ef- pêces. Le Taparara. Première grande ef Rent Louer int 305 L'Alaci:.. Seconde grande efpèce. ; 307 Le Jaguacati. Troilième grande ef- Re DL AA, Le dan: | 310 Le Matuitui, Quatrième grande ef- Re die 0 ds à 2: 273 av TABLE. LES MARTIN-PÊCHEURS de | moyenne £randeur du nouveau continent. Le Martin-pécheur vert & roux. Pre< | mmière efpèce moyenne.... 317 Le Martin pécheur vert és bléne. Seconde efpèce moyenne.. 318 Le Gip-gip. Trorfième efpèce MOYENNE... 00 se51e 319 Petits MARTIN-PÊÉCHEURS du nouveau continent. Le Martin-pécheur vert & orangé. 223 BESs JACAMARS Ra 2: Le Jacamar proprement dit. Pre- mrière efpèce LEE NRA Le Jacamar à longue queue. Se- cénde efnèces. 4,200. 2277 Æxs TODIERS ES NS... 330 Le Todier de l Amérique fepten- trionale. Première efpèce... 331 Le Tictic ou Todier de lAméri- que méridionale, Seconde efpèce. 335 P À RL E XIX Le Todier bleu à ventre orangé. Drome Clnéces., 4...) AA LES OISEAUX AQUATIQUES. F3 DU ICOONE.. 2:00. 370 LA CIGOGNE noire....... 396 _ Orfeaux étrangers qui ont rapport a la Cigogne. A Maauarss. à. Fe in AC D CA... . ue. 1 408 D abri Nr eMA 7 etes 408 Le Nandapoa........ sr. AIS DCR... ...... ds: DES PA DrLe a collier. ....,. 446 AGE Æe ed RE ; rt Re 1 Rs DAS one : “x dé a nette ee .# Con mn PE re er ane dr led lt Es RAR AE OÙ de A ge crier : À EN erreur ete $ À LT ER: LS \f Dopppiinn e #4 chere MR RRPE ARRETE Se ÉRRERMNE EMMA REUR | Ps e HISTOIRE NATURELLE. HORMONE MONO MON EE ORNO PES pTCS [a Les Anrmaux, qui vivent des fruits de la terre, font ls fuls qui entrent en _ focicté ; nee eft la bale de linf- _ tm Fe , de cette douceur de mœurs (a) Le Pic, en général, fe nomme en Grec, AeyS pouoA AT TS , TNT ua , arborum , quer- cuum dolator ), Évhonoæce ; dans Héfychius rœenex vos : & dans les oifeaux d'Ariftophane œéhExAV, À perfo= randis lignis (aves erant fupientiffimi pelecanes, qui r0ffris dolaverunt januas ). En Grec moderne, Kspæuvi- ss ;ten Latin, picus; dans Pline, picus arborarius (lemom de picus martius appartient exclufivement Oijeaux , Tome XIIE, À +2 | Hiftoir Naturelle & de cette vie païüble qui n'appartient qu'à ceux qui n'ont aucun motif de fe rien difputer ; 1ls jouifient fans trouble du riche fonds de fubftance qui les environne : Et, dans ce grand banquet de la Nature, l'abondance du lendemain eft égale à la profulion de la veïlle. Les autres animaux fans cefle occupés. à pour- chefler une proie qui les fuit toujours; preflés par le befom, retenus par le danger, fans provifion, fans moyens que dans leur induftrie, fans aucune reflource que leur activité , ont à peme Île temps de fe pourvoir & n'ont guère celui d’amer. Telle eft la condition de tous les offeaux chafleurs ; & à l'exception de quelques lâches qui s'acharnent fur une proie morte, & s'attroupent plutot en brigands qu'ils ne fe raflemblent en amis, tous les autres fe tiennent 1folés & vivent folitatres, Chacun eft tout entier C2 pre 227 7 2 au pic vert). En Hébreu, amapha, ou, felon d’autres, blefchiat; en Italien, pico, picchio; en Allemand, fpecht; en Flamand, fpicht ; en An-. glois, :#00d-pecker ; en Efpagnol, éequebo ; en Polo- nois, dyieziol; en Turc, fæparieck. des Pics. 3 à ot, ‘nul n’a de Biens ni de ps 4 PARPATE É Et de tous Îles Bed que a Nature force à vivre de la grande ou de 1a petite chafle , 1l n'en‘eft aucun dont elle - ait rendu la vie plus laborieufe, plus dure que celle du pic: elle la con- damné au travail, &, pour ainf dire, la galère perpétuelle : ; tandis que 7e autrés ont pour moyens Îa courte, le vol, l'embufcade , l'attaque ; exercices Hbres où le courage & l'adrefle préva- lent ; le pic aflujetti à une tâche péni- Ble, ne peut trouver fa nourriture qu'en percant les écorcés & Îa fibre dure des arbres qui la recèlent ; occupé fans rel4- che à ce travarl de hécaffité Il ne con- noît ni délafiement ni repos; fouvent même 11 dort & pañle la nuit dans l'atti- tudé contrainte de la befogne du jours il ne ‘partage pas les doux ébats des autres habitans de l'air; 1 n'entre pe dans leurs concerts, & n’a que des cri fauvages , dont accent plaintif, ‘en troublant le filence des bois, femble exprimer fes. efforts. & la peine : fes mouvemens font brufques.ÿ 1 :a laix A ÿj _—_——. 4 | Hifloire Naturelle inquiet ; les traits .& Ia phyfionomie rudes ; le naturel fauvage & farouche ; il fuit toute fociété / même celle de fon femblable; & quand le befoin phyfique de l'amour le force à rechercher. une compagne, celt fans aucune des grâces dont ce fentiment anime les mouvemens de tous les êtres quil éprouvent avec un cœur fenfible. Tel eft Finftinét Frs & res d'un oïfeau borné à une vie trifte & chétive. Il à reçu de la Nature des organes & des inftrumens appropriés à cette deftinée , où plutot ïl tient cette defti mée ‘même des organes avec lefquels il eft né. Quatre doigts épais, nerveux, tournés deux en avant ; deux en ar- rière (b); celui qui repréfente l’ergot ctant fe plus alongé & même le plus robufte tous armés de gros ongles arqués ; implantés fur un pied :très- (4) Omnibus digiti bini € bini, ante & retra ; guod folis Ipfes » Ji Je pds: ré noËuas , pfittacos & yinge excipias, proprium eft, dit Aldrovande, qui ne con- noifloit pas Îes ouroucouais & les barbus, & qui oublie les coucous & les toucans. des Pics L 8 court & purflamment mufclé, Jui fervent à s'attacher fortement & grimper en en tous fens autour du tronc des ar- Pres (c ); fon bec tranchant, droit , en AE de coïn , carré à fa Bb bai, canelé dans fa longueur ,aplatt & taillé vertr calement à {a pointe comimeE Un Cifeau,, eft l'inftrument avec lequel 1l perce l'écorce & entaine profondément le bois des arbres où les rnfectes' ont dép e leurs œufs; ce bec d'une REA folïde & dure (/d), fort d’un be épais ; de forts ‘imufcles dans un cou raccourci, portent & dirigent !les coups réitérés que le pic frappe incef- famment pour percer le bois & s'ouvrir un accès jufqu'au cœur dés arbres : 1: darde une longue langue cfnlée , arrondie ? Bern mer Les PTT (c) Scandit per arbores omnibus modis; nam vel refupinus rue more ingreditur. AROLES li8.1X, ca an ) « Lebec ef droit, dur, fort & poinété, AT limé en quatre quarres. » Bélon, Naturé dés Oiftaux. —'Ariftote dbferve (lib. 111, cap. TI, de. Part. animal. ) I dureté du bec offeux du pic: Roborifèci generis (roftrum ) &-corvini, robuflum atque prædurum os efl. À ÿÿ € Hifloire N aturelle femblable à un ver de terre; armée d'une pointe dure, offeufe, comme d'un aïguillon, dont 1l perce dans leurs trous les vers qui. font {a feule nourriture:.fa queue, compofée de dix pennes roïdes, fléchies en dedans , tronquées à la pointe, garnies .de oies rudes, lui f{ert de point d'appui dans l'attitude fouvent renverfée qu'il eft-forcé de prendre pour grimper & frapper avec avantage (€ 5 ; 1 niche dans es cavités qu'il a en partié creufées lui-même, &\ceft, du. {ein des arbres que : fort cette progéniture qui quoique äilée , eft néanméins deftinée à ramper_ à, Fentour ,; à y rentrer de-aou- iveau pour fe reproduire &. à ne s'en féparer jamais: : Le genre, du pic: et Fo ARE en efpèces qui varient pour les cou- leurs, & diffèrent par la grandeur; Îes {[e) « Sa queue efr moult, propice pour {a » façon de vivre ; car fon. extrémité. eft ronde, » & les plumes moult rudes ,. dont il fe. fert : rame .» pant fur les arbres, s'appuyant à elle pour fe .» fervir de contre-poids : ;.& au ‘lieu, que quafi » tous les autres y ont douze plumes, le pic n’en à que dix. » Bélon , Nature des Oifeaux , page 209. des Pics. 7 plus grands pics font de ‘la taïlle dela corneïlle , & les plus petits de celle de la méfange ; maïs chaque efpèce en par- ticulier paroït peu nombreufe en indivi- dus ,ainfñ qu'il en doitétredetousies êtres, dont la vie peu aïfée diminue la multiplica- tron. Cependant Ia Nature à placé des pics dans toutes les contréés -où elle a pro duit des arbres, & en plus grande quan- tité, dans les climats plus chauds. Sur douze efpèces que nous connoïfions‘en Europe & dans le Nord de lun & de l'autre continent, nous ‘en compterons vingt-fept dans Îes régions chaudes de l'Amérique, de l'Afrique & de lAñe; anfi, malgré les réductions que nous avons dû faire aux efpèces trop muiti- pliées par les Nomenclateurs, nous en aurons en total trente-neuf, dont feize nétolent pas connus des Naturaliftes avant nous ; & nous obferverons qu’en général tous Îles pics de l'un & de l’autre continent , diffèrent des autres oïfeaux par la forme des plumes de la queue qui font toutes terminées en pointe plus ou moins aiguë, | * Les trois efpèces de pics connues en À. 1v 8. Hifioire Naturelle Europe, font Ze Pic vert, le Pic noir & l’Épeiche ou Pic varié, & ces trois efpèces qui font prefque ifolées & fans variétés dans nos climats, femblent s'être échappées chacune de leu famille dont les efpèces font nombreufes dans [es cli- mats chauds des deux continens. Nous réunirons donc à la fuite de chacune de ces trois efpèces d'Europe, tous les pics étrangers qui peuvent y avoir rapport. m'" \5 des Pics. “PE PIC VERT (a). Le pic VERT eft le plus connu des pics, & le plus commun dans 850$ bois. L arrive au printemps, & fait retentir * Voyez les planches enluminées, 7. 371, & a.° 879, le vieux mâle. (a) En:Eatin, picus martius ; en Gree , dans Ariftote Kows;-en Italien, pico vérde, -picogo ; en Allemand, “grun-fpecht; en Anglois, greemvood pecker , greenwod-fpife, high-hco, hew-hole , rainfowl ; en Suédois, groen:fpick, groen-gjoeling, wedknarr $ en Polonoïis, dyieciol zielony; en Danoïs, gron- fpet. gnukfpet; en Lappon, zhiaine, Pic-mart, pic vert, pic Jaune, picumart, Bélon , Portrait d’Oifeaux , page 74, a. Pic vert-jaune, idem, Nature des Oi- {eaux , page 290. Le pic vert s'appelle en Poitou, picoffeau ; en Périgord, picolat ; en Guienne, bivei ; en Picardie, becquebo ; en quelques endroits, pleu- pleu où plui-plui, d’après un de fes cris. — Picus vzridis. Gefner, Avi. page 710, avec une mauvaife figure. La même, Icon. Avi. page 36. — Ray, Synopf. Avi. pase 42, n.° a, 2. — Klein, Ai. page 27, n.° 5. — Frifch, sa. 25, Ia fioure affez exacte , aux taches près marquées deflous le corps. — Sibbaïd. Scoc. /lufl. part. IT, lib. 117, page 16. — Willughby, Ornithol. page 02, avec Îa figure empruntée d'Aldrovande, rab. xx1. — Jonfton, À v à | ll ao Hifloiré Naturelle les forêts de cris ateus & durs; tiacacanrs. tiacacan que l’on entend de loin, & qu'il jette fur-tout en volant par élans & par bonds ; il plonge, fe relève & trace en l'air des arcs ondulés, ce qui n'empêche RE 2 | & Avi, page 79, avec ure figure, val. 41, em- pruntée d’Aldrovande; & une de Gefner, même: planche, fous le nom de picus viridis major. — Schwenckield , Avi. Silef. page 338. — Picus vi- ridis vertice coccineo. — Linuæus: Syf. Nat. ed. X,, Gen. 54, Sp: 7. — Idem, Faunraiïdäec. n° 80. — Muller, Zoo!.. Dan. n° 08.::--:» cet oifeau, le pilent, y mêlent de Ia graiffe quelle » qu’elle foit, excepté ceile d’ours, parce qu’elle »fe corrompt facilement, & enduifent avec ce »» méiange les flèches dont ils font ufage à Ia chaffe : s> un animal frappé d’une de ces flèches tombe tou- jours fous le coup. » Voyage en Sibérie, par Gmelin, tome Î 1, page 113. . | (1) Hiflory of Birds, tome IT , page 65. des Pics. 17 & dont Ms Klein & Briflon ont fait une efpèce particulière {m). Il ne difière en eflet de notre pic vert, qu’en ce que fes couleurs font plus pâles & fa tête fans rouge décidé, quoiqu'il y en ait quelque teinte fur le front. Edwards remarque, avec raïlon, que cette diver- fité de couleur provient uniquement de 12 différence des climats, qui influent fur le plumage des oïifeaux , comme fur le pelage des quadrupèdes, que le froid du pole blanchit ou pâlit également. M. Brifion fait encore une efpèce parti- culière du pic jaune de Perle {n), lequel, fuivant toute apparence , n’eft auffi qu'un pic vert. Îl en a la taille & prefque les couleurs: Aldrovande ne parle de ce pic jaune de Perfe que fur une figure qui lur fut montrée à Venife; ce n'eft point fur une notice aufli incer- taine , & fur laquelle ce Naturalifte (mm) Kleïn, Avi. page 28, n.° 17. Pic vert de Norwège. Briflon , Oruithol. tome I V , page 18. (n) Picus luteus, cyanopus, Perficus. Aïldro- vande , tome I, page 851. — Le pic jaune de Perfe. Briflon , Ornithol. tome 1 V , page 20. 18 Eifloire Naturelle paroît peu compter! lui-même ; qu'on doit établir ume efpèce: particulière ,: & ceft même peut - être trop que de l'in- diquer ict. CRE Bélon a fait du pic noir une efpèce de pic vert, & cette erreur a été adop- tée par Ray, qui compte deux efpèces de pic vert fo). Mais l'origine de ces mépriles eft, dans l'abus du nom de pic vert que: les anciens Ornithologiites & quelques modernes, tels que les traduc- teurs de Catefby & d'Edwards, appli- quent imdiftinétement à tous les pics. Il en eft de même du-nom de picus mar- tius, qu'ils donnent fouvent aux pics en général, quoique: ortginairement 1: appaitienne exclufivement au pic vert; comme oiïfeau dédié au dieu Mars. Gefner a dit, avec raïfon, & Aldrovande a tâché de prouver que le coZos d’Arif- tote eft le pic vert; mais prefque tous les autres Naturaliftes ont foutenu que lÎe AE nb ss PE A ar RE DA à rot te I SN (o) Nature des Oiféaux. Du plus grand pic vert, page 302. C’eft ce qu'Aldrovande a bien reconnu : Bellonius hallucinatur picum fuuwm viridem robis pre pico majori obtrudens, tome 1, page 843. des Pics. 19 eoltos eft Ie loriot. Nous croyons devoir. difcuter leurs opintons, tant pour com- plèter l'Hiftoire Naturelle de ces oïfeaux que pour, expliquer deux, paflages d'A- riftote , qui, préfentent plus d'une dif- ficulté. Théodore Gaza traduit également par galeulus (loriot); un mot qui fe trouve deux fois ( du moins fuivant fa leçon) * au chapitre [L.® du IX: livre d'Ariflotes; maïs il eft évident qu'il fe trompe au moins une , & que % celeos qui co: bat avec le Zi5yos dans le prèmier pliage, ne peut point être le mème, qui dans le fecond eft ami du libyos. Ce dernier _céléos habite Îles rives des eaux & les tarllrs CP ); genre de vie qui meft point . attribué au premier; & pour qu'Ariftote ne fe contredife pas dans la même page ; 1l faut tre dans le premier paflage colios au lieu de ce/eos. Le celeos {era donc un oïfeau d'eau ou de rivage, & le colios fera ou le loriot , comme l'a rendu Gaza, (p) Tast GOTAUÈY xaÿ ouuar (juxta amnes (SA frutera), en quoi Gaza seit encore trompé de rendre fruteta & nemora { 20 Hifloire Naturelle & comme l'ont répété les Nomencla- teurs, ou le pic vert comme lont fou- tenu Gefner & Aldrovande. Or, par la comparaïfon du fecond pañlage d’Arif- tote {4 );, où 11 parle plus amplement du colios {r), tout ce qu'il lur attribue, comme la grandeur approchante de Îa tourterelle, [a voix forte, &c. / f°), con- vient parfaitement au pic vert, & ïl y a même un trait qui ne convient qu'à dur ; favoir, l'habitude de frapper les ar- bres à coups de bec, & d’y chercher fa nourriture (t). De plus, le mot chloron dont ce Philofophe fe fert pour marquer la couleur du coltos, fignifñe plutôt vers qu'il ne figniñie jaune, comme l'a rendu Gaza, & fi l'on confidère après cela qu Ariftote, en cet endroit, parle du (g) Lib. VIII, cap. 111. (r) Remarquez qu’il le comprend fous Particle des oifeaux vivant de pucerons & d’infeétes : a/re culicibus vivunt, nec alid magis quèm venatu culicum gaudent. : - (ff) Magnitudo quanta ferè turturi efl. . . Vocem emittit, magnam. LOCO Citato. (t) Lignipeta admodum efl, magnâque ex parte macerie (potiüs materie) pafcitur. Ibid. | des Pics, 21 colios après deux pics, & avant le grim- pereau , on ne pourra guère douter qu'il n'ait entendu le ;pic vert & non pas le loriot. … Albert & Scaliger ont afluré que le pic vert apprend à parler & quil arti- cule quelquefois parfaitement la pa- role {u ); Wiliughby le nie avec raï- {on a la ftruéture de la langue des pics longue comme un ver, paroïît fe refufer entièrement au mécanifme de l'artreulation des {ons ; outre que Ieur . caractère fauvage & indocile les rend fafceptibles d'éducation ; car l'on ne peut guère nourrir en Hebltreité des oïfeaux qui ne vivent que des infectes cachés fous les écorces ( y ). (u) Exercit. page 237. {x). Picos humano fèrmoni affueffere , quamryis Scaliger € Albertus tradunt , ego vix crediderim. Wil- Jughby, psg 92: (y) M. le vicomte de Querhoënt nous aflure pourtant en avoir nourris, du moins quelque temps ; mais II nous confirme dans l'idée de leur mauvais naturel. « J’ar vu, dit-:11, de jeunes pics » verts que j’élevois, & qui étoient encore dans le » nid, fe battre avec acharnement. Lorfque j’ai ou- KL 25 -Hifoire Naturelle - Selon Frifch, les mâles feuls ont du rouge {ur {a tête: Klein dit fa même choie ; Salerne prétend qu'ils fe trompent, & que les petits” ont tous le deflus de la tète rouge, même dans le nid. Suivant l'obfervation de Linnæus, ce rouge varie _& paroit mêlé , tantôt de taches noïttes , tantôt de grifes, & quelquefois fans ta- ches dans diflérens individus. Quelques- uns, & ce font vraïfemblablement Îes vieux mâles, prennent du rouge dans Îles deux nijuftdèhiés noires qui partent des angles du bec, & 1ls ont en tout les cou- leurs plus Vives, comme on le voit dans celui qui eft repréfenté dans nos plan- ches enluminées ».° 870. »» vert des srbres où il y avoit une nichée, Ie pere » & la mère Pont toujours abandonnée , & ont » toujours laiflé mourir de faïn leurs petits. Les » pics font méchans & querelleurs ; les oïfeaux »» plus foibles qu'eux font toujours leurs vi@imes: » ils leur brifent la tête à coups de bec, -fans en 3 faire enfuite à leur proie. J’en avois un dans une # chambre avec des perdrix, il les tua toutes les » unes aprés les autres. Lorfque j’entrois , 1 me » Qrimpoit je iong des jambes. I! ailoit fe prome- » ner dans Îes champs, & revenoit manger dans la chambre ; ils font familiers fans être attachés, » des Pics. UE Frifch raconte qu’en Allemagne, pen- dant l’hiver, le pic vert fait ravage dans les ruches d’aberlles; nous doutons de ce fait, d'autant qu'il refte bien peu de ces oifeaux en France pendant l'hiver, fi même ïl en refte aucun; & comme ï fait encore plus froïd en Allemagne, nous ne voyons pas pourquor ils y refte- roïent de préférence. : En les ouvrant, on leur trouve: ordi- natrement le jabot rempli de fourmis. If ny a point de cœcum , & tous les orfeaux de ce genre en manquent également (4), mais en place du cœcum 1l y a un ren- flement dans linteftin. La véficule du fiel eft grande; le tube inteftinal eft long de deux preds; le tefticule droiteltrond ; le gauche oblong & courbé en arc, ce qui eft naturel & non accidentel, comme il a cté vérifié fur un grand hnbie d'in- 2 y (a). Mais le mécanifme. de. la langue du pic a été un fujet d’admiration pour tous les Naturaliftes. roues & Aldrovande À D de A 2 im A SN mn ro te en (x) Commune generi cœcis carere. W iHughby, (a) Wälughby. 4 24 Hifloire Naturelle ont décrit la forme & le jeu de cet organe : Olaüs Jacobœus , dans les A@es de Copenhague / 4), & Méry dans les Mémoires de l'Académie des Sciences de Paris {c), en ont donné Ia curieufe anatomie. La langue du pic vert, pro- prement dite, n'eft que cette pointe ofieufe qui ne paroït en faire que lex- trémité ; ce que l’on prend pour la langue eft l'os hyoïde lui-même engagé dans un fourreau membraneux & prolongé en arrière en deux longs rameaux d'abord offeux, puis cartilagineux ; lefquels après avoir obus la trachée- -artère, fléchrf- {ent, fe courbent fur la tête, fe cou- chent dans une ramure tracée fur Îe crâne, & vont s implanter dans le front à la racine du bec. Ce font ces deux rameaux ou filets élaftiques, garnis d'un appareil de ligamens & de mufcles ex- tenfeurs & rétraéteurs qui fournifient à l'alongement & au jeu de cette efpèce (b ) Colle&tion académique. Partie étrangère, tome 1 V', page 358. (c) Reg. Sc. acad. hift. à J. B. Duhamel, Hib. IV, cect. VI, Cap. 5. de langue. des: Lies. 54 25 de langue. Tout le farfceau de cet ap- pareil eft envoloppé , comme dans une gaine, d'une membrane qui eft le pro- longement de celle dont 1a mandibule inférieure du bec eft taprflée, de manière qu'elle s'étend & fe défile comme un ver lorfque los hyoïde s'élance, & qu'elle {e ride & fe replifie en anneaux quand cet os fe retire. La pointe ofleufe, qui tient feule la place de la véritable langue, eft tmplantée immédiatement {ur l’extré- mité de cet os hyoïde , & recouverte d'un cornet écaïlleux, hériflé de petits crochets tournés en arrière; &c afin qu'il ne manque rien à cette efpèce d'aiguil- Ion pour retenir comme pour percer la proie, il eft naturellement enduit d’une glu que diftillent dans le fond du bec deux canaux excrétoïres venant d’une double glande. Cette ftructure eft le _ modèle de celle de 1a langue de tous les pics: fans l'avoir vérifié fur tous, nous te conclurons du moins par analogie, & même nous croyons qu'on peut l’'étendre à tous Les otfeaux qui lancent leur langue en l'alongeant. | Le pic vert a Îa tête fort grofle & Ia Oifeaux , Tome XITI, B “236 Hifoire Naturelle, - faculté de relever les petites plumes rouges qui en couvrent le fommet, & ceft de-là que Pline lui prête une huppe ( d ). On le prend quelquefois à. a pipée, mais c'eft par une AGE de Bafard ; fl y vient moins répondant à lappeau, qu'attiré par le bruit que fait le pipeur en frappant contre l'arbre qui foutient fa Ioge, & qui reflemble aflez au bruit que fait un pic avec fon bec; quelquefois 1] fe prend par le cou aux fauterelles, en grimpant le long du pi- quet; mais c'eft un mauvais gibier , ces __oïfeaux font toujours extrêmement maigres & lecs, quoique Aldrovande dife qu'on en mange en hiver à Bologne, & qu'ils font alors aflez gras ; ce qui nous ap- rend du moins qu'il en refte en tale dans cette faïfon, tandis qu'ils difpa- roïflent alors dans nos provinces de France, | | ( d) Cirrhot, pico martio. AS " n A7 AAA \ pt il Al ik jt (A nt | | (AAA Ne w = S = à | Me \ it UN | IN | l \ il LL LU A NL 1 } 1/ 1} / {| qu na WA HULL LE PIC VERT. 4 je SUR Le + » Fes LUE, AURA pu ms A % 2 : N? Ru . o N sat. L Fu è D LAN | 71 D RER E à - A are ral , ‘ À 4 Le u (à 7 . 4 + { + & +." UT «| CAS TA MENT LE Le: » Li . = CORP RTE À PAM TER s ERA EL | À] + Qi * .” ae à - RTS L . @-, - : L 1 ï 3 a! + ' fe "0 : RTE 4 ‘ ” "3 AAT : : 2, JM 2 j “. TAN! rs ] + OISEAUX ÉTRANGERS . DE L'ANCIEN CONTINENT Qui ont rapport au PIC VERT. L'HPALALAC.A ou GRAND PIC VERT DPDES PHILIPPINES. | Première efpèce. Camesr dans fa notice des oïfeaux des . Philippines fa), & Gemelli Carreri (4), s'accordent à placer dans ces îles une efpèce de pic vert quils difent grand comme une poule ; ce qui doit s'entendre (a) Inférée par Petiver dans les Tranfa@tions philofophiques, 1.° 288. Quant à Ia feconde ef- pèce de palalaca que donne Camel, c’eft un oi- . feau frugivore & chanteur, qui n’eft point un pic. (b) Voyage autour du monde. Paris, 1719, tome V , page 269. fi Br >8 Hifloire Naturelle apparemment de [a Jongueur , comme nous le remarquerons auf au fujet du grand pic noir, & non de la mafle du corps. Ce pic, nommé palalaca par les Infulaires, eft appelé par les Efpa- gnols herrero ou le forgeron ; à caufe du grand bruit qu'il fait en frappant Îes arbres à coups redoublés , & qui s'enten- dent, dit Camel, à trois cens pas. Sa voix eft grofle & rauque; fa tête rouge & huppée : le vert fait le fond de {on plumage, & fon bec qui eft d’une foir- dité à toute épreuve, lui fert à creufer les arbres les plus durs pour y placer fon nid, | | { | | | des Oifeaux étrangers. 29 *AUTRE PALALACA ou PIC VERT TACHETÉ DES PHILIPPINES. Seconde efpèce. Cz srcono pic des Philippines, eft tout différent du précédent par la gran- deur & par les couleurs M. Sonnerat l'appelle pic grivelé (c) ; ïl eft de gran- deur moyenne entre l'épeiche & le pic vert, & plus approchant de Ia tarlle de ce dernier: {ur chaque plume, dans tout le devant du corps, on voit une tache . d'un blanc-terne encadrée de brun-nor- râtre, ce qui forme à l'œil un aflez riche émail ; Le manteau des aïles eft d’un roux teint de jaune-aurore, qui devient fur * Voyez les planches enluminées, .° 607. (ce) Pic grivelé de ile de Luçon. Voyage à la nouvelle Guinée, page 73. Bi) *e : Hifloire Naturelle Je dos d’un aurore plus brillant & tirant au rouge ; le croupion eft rouge de car- min la queue éft d'un gris-roufsâtre, & la tête eft - chargée d'une huppe ondée de JPRPRAITE fur fond brun, des Oifeaux etrangers, 31 *LE PIC VERT DE GOA. Troifième efpèce. Cz rie vert d’Afie, eft moins grand que le pic vert d'Europe: la coiffe rouge de fa tête, trouflée en huppe & en ar- rière , eft bordée à la tempe d’une raie blanche qui s'élargit fur le haut du cou; une zone noire defcend depuis l'œil, & traçantun zigzag tombe jufque fur l'aile, les petites couvertures font également noires ; une belle tache d’un jaune-doré couvre le refte de faile, & fe termine en jaune-verditre fur les petites pennes; les grandes font comme dentelées de taches d’un blanc-verdâtre fur un fond _ noir; la queue eft notre; le ventre, 1a poitrine & Île devant du cou, jufque {ous ie bec font entre-mêlés & comme maïfés légèrement de blanc & de’ noir: tous ces effets font très-bien rendus dans notre planche enluminée, & ce pic eft ro 9 ES ; ÿ Voyez les planches enlumimées, r.° 666. B iv + 32 Hifloire Naturelle un de ceux dont le plumage eft lé plus beau ; 1l a beaucoup de rapports avec le fuivant, Îa reflemblance jointe à {a proximité des climats, nous porterotent afément à croire que ces deux efpèces font très-voilines où même n'en font qu'une, | FN des Oifeaux étrangers. :33 * LE PIC VERT DE BENGALE (4). Quatrième efpèce. Îr ssr de Ia même taille que le pic- vert de Goa, & lui reflemble aflez. Le jaune-doré des aïles a plus d’étendue dans celui de Bengale, & couvre aufli le dos ; une ligne blanche, prile de l'œil, defcend au côté du cou comme le zigzag notr de celui de Goa; la huppe, quoique plus étalée ne fe trouve qu'au derrière ‘de la tête /e), dont le fommet & le devant font couverts de petites plumes noires, # Voyez les planches enluminées, n.° 605. (d) The fpotted indian wo0d-pecker. Edwards, Nat. hifi. of Birds, part. IV, page 183. — Picus varius Benghalenfis. Kièin, Avi. page 82, n.° 12. — Picus varius occipite ae .nuch& nigrà, fubtus anticequè albus nigro maculatus. Picus Benghalenfis. Linnæus, Sy/. Nat. ed. X, Gen. 54, Sp. 8. — Grimpereau de Bengale. Albin , tome III, page 0, avec une figure médiocre à plañiche 22. (e) Caraétère plus remarquable que celui du hoir, qui fe trouve au haut ‘du cou fous cette huppe, & dont M. Linnæus fe fert pour défigner ce pic , nuchà riigré ; voyez füpra, B Li 34 Hifloire Naturelle tachetées joliment de gouttes blanches: même plumage dans ces deux oïfeaux fous le bec & fur la gorge; la poitrine & l'eftomac font blancs, traverfés & marllés de noxrâtre & de brun , mais moins dans celui-ci que dans le précédent. Ces différences légères ne diftimgueroïent peut- être pas aflez ces deux efpèces, fans celle du bec, qui, dans le pie de Goa, elt d'un tiers plus long que dans celui de Bengale. | Nous rapporterons à ce dernier, non- feulement le pic vert de Bengale de M. Briflon { f ), mais encore {on pic du cap de Bonne-efpérance /g), qui (f) Picus criflatus, füupernè- viridi-flavicans , in- fernè albus, marginthus pennarum fufcis ; criflà rubra ; capite anteriüs € collo infrriore albo & nigro vartis; éollo fuperiore nigro ; tæniâ utrinquè candidä ab oculis fècundum colli latera protens@ ; retricibus nigricanti- bus obfcuro viridi adumbra!is. . . . Picus viridis Ben- galen/is. Brion, Orfithol. tome I V , page 14. (g) Picus fupernè-aurantius , aureo refulgens colore, infernè fordidè albus, marginibus pennarum fufcis ; capite fuperiore & occipitio rubris; collo fuperiore & uropygi0 higricantious ; tæntà utrinquè candidà à nari= bus infra oculos & fecundüm colli latera pretens@ ; rec- tricibus nigricantibus. . . . Picus capites Bone fpei Brion, Ornithol, tome IV, page 78, des. Oifeaux étrangers. 35 reflemble beaucoup plus à notre pic de Bengale que le premier de ces deux pics donné par M. Briflon ; la raïfon en eft, ce me femble, que la defcription de celui du cap de Bonne-efpérance eft faite d'après Nature, & que ‘celle de l'autre a été tirée fur la figure d'Edwards, qui eft bien celle de notre pic vert de Bengale, & qui n'en diffère qu'en ce qu'il eft un peu plus grand. Mais Albin, qui a décrit le même oïfeau , le fait plus grand que celui d'Edwards, & lui donne la grandeur du pic vert d'Éurope; ce qui eft en eflet la taille de ce pic de Ben- gale; quoi qu'il en foit , ces petites diffé- rences de taille & de couleurs, ne nous empêchent pas de reconnoître le même oïfeau fous ces trois defcriptions. 36 Hifloire Naturelle "LL 'EMGRO E À TAN ou PIC VERT DU SÉNÉGAL. Cinquième efpèce. Czric, appelé au Sénégal goertan , eft moins grand que le pic vert, & ne l'eft guère plus que l’épeiche. Le deflus du corps du pgoërtan eft d'un gris-brun, teint de verdâtre- {ombre , tacheté fur les ailes d'ondes d’un blanc -obfcur, & coupé fur la tète & le croupion par deux plaques d'un beau rouge; tout Île deflous du corps eft d'un gris lavé de jaunâtre. Cette efpèce & les deux fut- vantes n'étorent pas connues des Natu- raliftes. * Voyez les planches enluminées, 7.° 320. gs v : RIT N des Oifeaux étrangers. 37 *LE PETIT PICRAYÉ DU SÉNÉGAL. Sixième efpèce. Cx pc nef pas plus gros qu'un moi- neau ; il a le deflus de la tête rouge ; un demi - mafque brun lui pafle fur le front & s'étend derrière l'œil; le plumage on- , dulé fur le devant du corps prélente de petits feftons alternativement gris-brun & blanc-obfcur ; le dos eft d’un beau fauve-jaune doré, qui teint également les grandes pennes de Flatle, dont les cou- vertures, ani que le croupion, font Vérdâtres. Quoique fort au-deflous des pics d'Europe pour la grandeur, ce pic d'Afriqué# n'eft pas à beaucoup près Comme nous le verrons, le plus petit de cette grande famille. * Voyez les planches enluminées, n.° 345, fig. 2 38 Hifloire Naturelle | * LE PIC A TÊTE GRISE Du CAP DE BONNE-ESPÉRANCE, | A”. cprième efpéce. Passous ns les pics ont le ne + bariolé, celur-cr feul n’a point de cou- leurs D Doi ou tranchées, du brun- olivâtre-obicur couvre le dos, le cou & 1a poitrine : > le refte du plumage eft d’un gris-foncé; & cette couleur grie eft feu- lement plus claire fur la-tête: on voit une teinte de rouge fur l’origine de là queue. Ce pic n'eft ps auf ei Les une alouette, * Voyez les planches enluminées , 7,° 786 , fig. 2 Es des Oifeaux etrangers. 39 ROUE AT AU DU NOUVEAU CONTINENT _ Qui ont rapport au PIC VERT. DE PIC RAFVÉ DE SAINT -DOMINGUE. Première efpèce. | M. Brisson donne deux fois ce même oïfeau , d'abord fous Îé nom de pic rayé” de Saint-Domingue (a), & enfuite fous * Voyez les planches enluminées, n.° 674, fous le nom de Pic rayé à tête noire de Saint-Domingue, € n.° 281. (a) Picus fupernè nigro & olivaceo tranfverfim firiatus , infernè olivaceus ; vertice occipitio & uropygio rubris; collo inferiore € pefore grifeo-fufcis ; reétrici- dus nigris, ounis utrinquè extimis [ubtus ad olivaceum inclinantibus , oris exterioribus grifeis. . . . Picus Dominicenfis fériatus, Brion , Ornihol. tome 1V, page 65. 40 Hifloire Naturelle celui de petit pic rayé de Saint-Domir- gue (b), en le difant moins gros que le premier, quoïque dans le détail les dimenfions qu’il donne fe trouvent être les mêmes; & tout en obfervant que Îe fecond pourroit bien n'être que la fe- melle du premier, il ne laïfie pas d'en faire deux efpèces différentes ; maïs 1l ne faut que jeter un coup-d'œil fur Îles planches enluminées, 7.” 614€ 281, pour fe convaincre que les deux variétés, Qui y font repréfentées, ne marquent de différences que celles qui peuvent ap- partenir au fexe ou à l’âge. Dans le pre- mier, le fommet de 1a tête eft noir; la gorge orife; la temte olive du corps eft plus claire , & les raïes noires du dos font moins larges que dans le fecond, qui a tout le haut de Îa tête rouge & le devant du corps aflez terne avec (Bb) Picus fupernè migro & grifeo flavicante tranf- verfim ftriatus, infernè grifeus, nonnihil ad flavum snclinans ; vertice nigro ; occtpitio & uropygio rubris ; re&tricibus ‘nigris , binis utrinquè ‘exrimis fubtus ad olivaceum iñcéinantibus , oris exterioribus grifèis. + « Picus Dominicenfis minor, Idem, pase 67. des Oifeaux étrangers. 41 la gorge blanche ; mais du refte, [a forme & le plumage fe reflemblent parfaite- ment. Ce pic rayé de Saint-Domingue, ft à-peu-près de la grofleur de notre éperche ou pie varié: tout fon manteau eft coupé tranfVerfalement de bandes noires & olives la teinte verte fe imar- que fur le gris du ventre, & plus vive. ment fur le croupion, dont l'extrémité elt rouge : la queue eft noire, 2 Hifloire Naturelle LE PETIT PIC OLIVE DE SAINT-DOMINGUE (c) Seconde efpèce. Cs verre vic a fix pouces de longueur, & :ïl eft à-peu-près de la grofleur de l'alouette; 1H a le fommet de la tête rouge, dont les cotés font d'un gris roufsitre ; tout l8 manteau eft olive- jaunâtre ; tout le deffous du corps eft rayé tranfverfalement de blanchâtre & de brun; les pennes de laïle olivitres comme le dos du côté extérieur, ont l'intérieur brun & dentelé d’un bord de taches blanchâtres engraïnées aflez pro- (c) Picus fuperñè olivaceo flavicans infernè fufce € candicante tranfverfim flriatus ; capite füuperiüs rubro ; reétricibus binis intermediis fuftis, duplict ma- culà tranfverf@ grifeà utrinquè notatis, binis. utrinquè feguentibus fufto-nisricantibus duplici maculà tranfverfà grifed interiüs notatis, b'nis utrinquè extimis fuftis, griféo vartepatis, extimä candicante terminati. . «, Picus Dominicenfis minor. Briflon, Ornithol. tome IV, pese 75: des Oifeaux étrangers. 43 fondément; caraétère qui laflimile en- core au pic vert ; les phimes de Ia queue font d'un gris mélangé de brun. Malgré {a petite taille , ce pic ne laïfle pas d'être des plus robuftes ; 1l perce les arbres les plus durs; c'eft à lui que fe rapporte cette notice, extraite de lhif- toire des Aventuriers Fhibuftiers / d ). ‘& Le charpentier eft un otfeau qui n’eft pas plus gros qu'une alouette ; ïl a Îe œ bec long d'environ un pouce, & fie dur que, dans un jour de temps, ïle perce un palmifte jufqu'au cœur. Ile eft à remarquer que Îe bois de cet« arbre eft fi dur, que les meïlleurs in-æ ftrurmens de fer rebrouflent deflus. » _ (d) Hit. des avent. Boucan. &c. Paris, 1686, tome I, page 116, A ses 44 Hifloire Naturelle SO RL ST EIRE * LE GRAND PIC RAYÉ DE CAYENNE. Troifième efpèce. Nous NeFAISONS aucun doute que ce pic ne foit le même que le pic varié huppé d’ Amérique ; décrit icomplètement par M. Brifion fe), fur un pañlage de Gef ner {f). La huppe d’un fauve-doré ou plutot dun rouge-aurore : 1a tache pourpre à l'angle du bec ; les plumes fauves & noires dont tout le corps eft alternativement varié, font des caractères fuffifans pour le faire reconnoître ; & la grandeur donnée, qui eft celle du pic vert vient à ce grand pic rayé dé nant ‘À _# Voyez les planches enluminées , 7.9 719. (e) Picus crifiatus, fulvo & nigro varius; eriflà fulvo-aureë ; genis rubicundis; maculà rofirum inter & oculos purpureà ; reétricibus nigris. + . . Picus varius Americanus criflatus. Briflon, Ornitkol. tome IV, page 34- (f) Avis quedam Americe. Gefner , Ari. page 802. ar des Oifeaux etrangers, 45 Cayenne ; fon plumage eft très-richement émarllé par le fauve-jaunâtre & le beau noir qui sy entre-mêlent en ondes , en taches & en feftons ; un efpace blanc dans lequel l’œrl eft pics , & un toupet noir fur le front, donnent du caractère à Ia phyfionomie de cet oïfeau, & 12 huppe rouge & la mouftache pourpre femblent la relever encore. 4.6 Fifloire Naturelle RSI OUT EST ER ERP EPS IR TETE PRET Ari Se LE PETIT PIC RAYÉ pe LiTEnNvE (op) Quatrième efpèce. Entre les pics rayés que M. Briflon range tous à Îa fuite de l'épeiche ou pic varié , il en eft plufieurs qui appartien- nent certainement au pic vert. Cela eft {enfible pour les pics rayés de Saint- Domingue & de Cayenne que nous ve- nons de décrire & pour celur-ct;en effet, ces trois pics portent tous un refte de la teinte de vert-jaunâtre, plus ou moins obfcure, qui caraétérile le pic vert, & # Voyez les planches enluminées, n.° 613. (g) Picus fuperné nigro & olivaceo flavicante tranf- verfim flriatus , infernè flavicans ; vertice nigro ; cccipitio rubro; uropygio € peëore olivaceo flaricantibus ; ma- eulis nigris variegatis; reëtricibus fex intermediis ni gris, binis tntermediis in utrogue latere, duabus utrin= què fequentibus in latere exteriore obfturè olivaceo éranfverfim maculatis, bints utrinquè extimis nigricante € rufefcente tranfverfim firiatis. . . . . . Picus Cayanenfis firiatus. Brion, Ornuhol, tome IV, page 69. des Oifeaux etrangers. 47 les rates ondulées qui s'étendent fur le plumage, feiñnblent prolongées fur le modèle di celles dont laïie du pic ver eft m: rquée. Le pétit pic rayé de dou a fept pouces cinq lignes de longueur ; 11 a beaucoup de rapport dans les couleurs avec le pic rayé de Saint-Domingue, mais il eft moins grand ; des bandes noires ondulées s'étendent fur le fond gris- brun oïvâtre de {on plumage ; le gris dentelé de noir, couvre encore les deux | plumes extérieures de la queue de chaque côté, le fix autres font noires; l'occiput eft rouge ; le front & la gorge font noirs, feulement ce noir eft coupé par une tache blanche tracée fous l'œil & pro= Jongée « En arritre, 43 Hifloire Naturelle 7-27 = *LE PIC JAUNE DE CAYENNE (h). Cinquième efpèce. - Les ssrèces d’oifeaux qui cherchent Ia folitude & ne peuvent vivre qu'au dé- fert, {ont multipliées dans les vaftes forêts du nouveau monde, d'autant plus: que l'homme seft encore moins empare de ces antiques domaïnes de la Nature. Nous avons jufqu’à dix efpèces de pic venus des bois de la Guyane, & les pics jaunes paroïfient propres & particuliers à cette région. La plupart de ces efpèces font encore peu connues des Natura- hftes, & Barrère n'a fait qu'en indi- quer quelques-unes. Le premier de ces pics que M. Briflon a décrit fous le nom de pic blanc ( i), a le plumage du corps * Voyez les planches enluminées, n.° 500. (h) Picus citrinüs, Charpentier jaune. Barrère, France équinoxiale, page 143. {z) Pucus fordidè albus ; tenié utrinquè in maxillé d'un jaune- des Oifeaux étrangers. 49 d'un jaune - tendre ; la queue: noire; les grandes pennes “3 l'aile brunes, & les moyennes roufles & non pas noires, comme on les a, par méprife, reprélen- tées dans Îa planche enluminée ; les couvertures des aïles font.d'un gris- brun. & frangées de blanc-jaunitre. Ce pie eft huppé jufque fur le cou: däns le jaune- pâle qui colore cette huppe, ami que toute la tête, tranche vivement le rouge He fs mouftaches:ices deux pinceaux rouges & fa belle buppe lui donnent üne phyfonomie remarquable , & la cou- leur douce & peu commune de fon plus mage, en fait dans fon genre un oïfeau diftingué. Les créoles de Cayenne l'ap- pellent le charpentier jaune ; left moins grand que notre pic vert, & fur-tout beaucoup moins épais; fa Lies eft de neuf pouces ; 1l fait fon nid dans les grands arbres dont le cœur eft pourrt, après avoir percé horizoptalement ;juf- qu'à la cavité, & continue fon excava- ænferiore- longitudinali rubrà; re@ricibus nigricanté= bus. . . . Picus Cayanen/is albus. Brifion, Ornithol. tome [IV , page 81. Oifeaux , Tome XITI, C $o Hifioire Naturelle tion en delcendant , jufqu'à un pied & demi plus bas que l'ouverture. Au fond de cet antre obfcur , la femelle pond trois œufs blancs & prefque ronds; les petits éclofent au commencement d'avril; le mâle partage la follicitude de la fe- melle, & à fon abfence fe tient conftam- ment à lembouchure de fa galerie ho- rizontale; fon cri eft un fifflement en x temps dont les premiers accens font monotones, & les deux ou trois derniers plus graves. La femelle n’a pas aux co- tes de la tête cette bande de rouge vif que porte le mâle. On trouve dans cette efpèce une va- ricté dont les individus ont toutes les petites couvertures des aïles d'un beau : jaune & les grandes bordées de cette couleur; dans quelques autres individus, tels annaremment que celui que M. Briflon a décrit, tout le plumage décoloré & d'une teinte afoiblie, n'oftre plus qu'un blanc-fale & jaunitre. "A, A des .Oifeaux étrangers, 51 * LE PIC MORDORÉ (k). Home efpèce. © Üx srau roucr vif, brillant & doré, _ forme un fuperbe habrilement à ce pic, prefque aufli grand que le pic vert, mais de taille moins forte: une longue huppe jaune en efhlés pendans , lur couvre 1a tête & fe jette en arrière; des angles du bec partent deux mouftaches d'un beau rouge-clar & bien tracé entre l'œil & la gorge; quelques gouttes blanches & citrines enrichiflent & varient le fond roux du milieu du manteau; le croupion eft jaune & la queue noire. La femelle , dans cette efpèce, comme dans celle du pic jaune des mêmes contrées, Voyez les planches enluminées , n.° #24, fous le nom mA Pic jaune tacheté de Cayenne. (k) Picus fulvus , maculis citreis diflinAus, Char- pentier larmoyé. Barrère , France égainox. page 143. : Cij s2z Hifioire Naturelle n'a pas-de rouge fur les joues. Un mdi- vidu envoyé de Cayenne, & placé au Cabinet du: Roï; fous le nom de: pie roux tacheté de Cayenne ; paroit tre cette femelle. des Oifeaux étrangers. 53 “LE PIC 4 “CRAVATE NOIRE (/). | Septième efpèce.' Free ENCORE icr un .de ces charpen- tiers jaunes des Créoles de Cayenne; il “porte un beau plaftron noir qui lur en- -gage le cou parderrière ; en couvre tout de devanticomme une cravate & tombe ur la-poitrine; le refte du deflous du corps: eft d’un fauve roufsitre ; ainli que la gorge & toute la tête qui eft huppée ‘jufque fur le cou; le dos eft d'un roux WE, aile eft de la même couleur, maïs Re e dans Îles pennes de quelques traits noirs aflez diftans; quelques- -uns de ‘ces traits s'étendent fur la queue’ dont la ‘pointe eft noire, & que la planche en- luminée reprélente un peu trop courte. La grandeur de ce pic de Cayenne eft Ja même que celle du pic jaune, & Ia même encore que cèHe ‘du pic Sid * Voyez les ns enluminées, n,° 863. (1) Picus melinus criflà citrinä. Barrère, France équinox. PAS 143. Ci À 54 Hifloire Naturelle de ces contrées; tous trois ont Île corps mince & font huppés de même; en forte que ces trois efpèces paroïllent avoir beaucoup. d'affinité.. Les naturels de 1a Guyane leur donnent en langue Gart- panne, le nom commun de toucoumart. fl paroït que ces pics font auffi grands travailleurs que les autres, & que ces oïfeaux charpentiers fe trouvent égale- ment à Saint- Domingue, puifque ‘le P. Charlevoix ‘aflure que fouvent des “bois employés aux édifices däns cette île, {e font trouvés tellement criblés des trous de ces charpentiers fauvages, qu'ils ont paru hors de fervice (rm ). (m) Hiftoire de l’île efpagnole de Saint-Domin- oue, par le P. Charlevoix. Paris, 1730, tome Is page 29: PE D PRE PAC ROUX. -Hurtième efpèce. [IL v à dans le plumage, de ce petit pic une fingularité; c'eit que Ia teinte du déflous du corps eft plus forte que celle du deflus, au contraire de tous les autres. oHeaux ; un roux plus Où moins {ombre ou clair, en fait tout le fond; ce roux eft foncé fur les ailes; plus lavé fux croupion & le dos; plus chargé fur Ja poitrine & le ventre, & mêlé fur tout le corps d'ondes noires très-preflèes, & qui font l'effet du plus bel émail; la tête eft d'un roux éclairci & traverfé de petites ondes noires. Ce pic, qu'on trouve à Cayenne, n’eft guère plus grand que le torcoi, mais il eft un peu plus épais : fon plumage , quoique compofé de deux teintes fombres , eft cependant un des plus beaux & des plus agréablement VarlIés, TERROIR ER TS ANRT her I ES D: ce * Poyez les planches enluminées, n.° 694, fig. x° PC IEA C iv hi 6. 4 nt Narirell h LE ER TUTS PIC, À GORGE JAUNE. | N. euvième efpèce. | Ce PIC ft pas Blie gros que Île tor- col; le fond de fon plumage eft d’un Biün teint d'olivâitre avec de ‘petites taches blanches en écailles fur le dévant du corps jufque ‘fous la gorge qu'un beau jaune enveloppe, en fé portant ‘fous l'œil & fur le haut du cou; une calotte rouge couvre le fommet de la tête, & une mouftache de cétte couleur afbiblie fe tracé aux angles du bec. Ce pic, comme Îes précédens, | fe trouve à a Guyane. peer eee # Voyez les planches enluminées 3 0% 784. LE (TRÈS-PETIT PIC DE (CAYENNE(R ): ! Dixième efpéce. : Ca OISEAU auf petit que notre roite- et eft 1e nam de a grande fan nille dés pics; ce neft point un grimpereau, mais un véritable pic au bec droit & “carré; fon cou & fa poitrine ondés dif- -tintément de zones noires & blanches; fon dos brun, tacheté de gouttes REX - _chés ombrées de noir; ces mêmes taches beaucoup plus ferrées 8e plus fines fur le beau noir qui couvre fe haut du- cou; enfin une petite tête dorée. comme . * Voyez les planches enluminées, n.° 786 fig. (n) Picus fupernè grifèo rufefcens ; infernè TS rufeféens : marginibus pennarum fufcis; vertice rubro ; OCCIpitio nigro, albo punêtulato ; reétricibus fufèis ; binis utrinquè éxtimis ultimâ medictate obliquè albs rufefcentibus, fufco terminatis, proximè fequenti inte- riùs albo rufefcente, fufto fimbriatä. . . . . Picus Cayanenfis minor. Bron, Ornithol. tome IV, PS3 Cv 58 .: Hifloire Naturelle celle du roitelet, en font un oifeau auf joh qu'il eft délicat; tout le blanc de fon plumage n'eft pas pur, mais couvert d'une ombre jaunâtre qui fe marque plus vers la queue, & jufque fur le brun des ailes & du dos. Ce petit, oïfeau , autant du moins qu'on en peut juger fur fa dépouille, eft plus fefte &. plus gai que tous les’autres pics: 1l femble que a Nature l'ait dédommagé de fa petitelle en lui accordant plus de vivacité, de légèreté, & toutes les reflources qu’elle donne aux êtres foibles. On Ile trouve communément de compagnie avec Îles grimpereaux, & ïl va comme eux grim-. pant contre le tronc des arbres & LE pendant aux branches. | 3 ?, des Oifeaux etrangers. 9 CLIS PA 2 DE PP as LORIE TE *LE PIC AUX AILES DORÉES(0). Onzième efpèce. Ex PLAGANT ce bel oïfeau à a fuite de -1a famille du pic vert, nous remarque- rons d'abord qu'il femble fortir & s'<- loigner du genre même des pics par fes habitudes, comme par queïques traits de conformation : en effet, Catefby, qui la obfervé à la Caroline, dit qu'il {e tient le plus fouvent à terre, & ne grimpe pas contre Île tronc des arbres, mais {e perche fur leurs branches conne . les autres oileaux ; cependant ï a Îes dorgts difpofés deux en avant deux en arrière comme les pics; comme eux, Les 27 EC SG OR PR D nr A, D CPR ge ON mur SE CA de * Voyez les planches enluminées,. 1.9 693, fous le nom de Pic rayé du Canada: (0) The gold-winged w00d-pecker. Catesby, Ca- rolin. tome I, page 18, avec une belle fioure. —. Cuculus alis deauratis. Klein, Avi. page 30 , n;° 3, — Cuculus caudà fubforcipatà, gul& petoreque nigris , nuchä rubr@. Cuculus auratus. Linnæus, Syf. Na. ed. X , Gen. 52, Sp. 8. — Picus Canadenfis friatus, Brion, Ornéchol, tome LV , page 72. [2 V} 6o -\Hifloire Naturelle plumes dela queue roides & rudes; & par une fingularite, qui lui eft propre, É coté ‘de chacune eft terminée par deux petits filets; maïs fon bec s'éloigne de la forme du bec des pics; il n'eft point taillé carrément ; mais arrondi & un peu courbé, niterminé en cifeau , mais en pointe. L'on voit donc que fi cette efpèce tient au genre des pics par les preds & la queue, elle s'en éloigne par la forme du bec & par les habitudes naturelles, qui font une fuite néceflaire de la conformation de ce principal organe des oïfeaux: celui- ct femble faire une efpèce moyenne entre le pic & Île coucou, avec lequel quelques Naturaliftes Tont rangé (p Vis c'eft un exemple de plus de ces nuances que la Nature a mifes par-tout entre {es produétions. Ce pic demi-coucou, eft à peu-près grand comme le pic vért, & remarquable par une belle forme & de belles couleurs difpofces d'uné manière élégante ; des taches noires en croiffant & en.cœur parsèment l'eftomac & le (p) Kleïn. & Linnée. Voyez da Verertlarhee - précédente. | des Oifeaux etrangers. 6x ventre fur un fond blanc ombré de roufsitre ; le devant du cou eft d’un cendré vineux ou ltlas, & fur le milieu de la poitrme eft une large zone noire en crotflant ; le croupion eft blanc ; la queue noire en- deflus, eft doublée en-deffous d'un beau jaune feurlle-morte ; le deflus de la tête & le haut du cou, re d’un gris-plombé, & à l’occiput ane belle tache écarlate; des angles du bec par- tent deux grandes mouftaches noïres qui defcendent fur les cotés du cou; Ia fe- mellé ne porte pas ces mouftaches ; le dos fond brun, eft moucheté de noïrître; es grandes pennes de’ l'aile font de cette même couleur ; mais ce, qui les relève & qui fufht feul pour diftinguer cet oïfeau, c'eft que la côte de toutes ces pennes eft d'une vive couleur d'or. Cet oifeau fe trouveen Canada & en Virginie aufli-bien qu'à fi Caroline. 62 Hifloire Naturelle *LE PIC NOIR(a). LA seconne rsrècr de pic, qui fe trouve en y pl 2 eft celle du pic noir; elle Ba Le * Voyez Jes planches enluminées , n.° 56. ge En italien, picchio, féiaia ; en Anglois., great black wood-pecker; en Allemand, hotz Krae.. krae-fpecht, groffer-fpecht ,fébauartzer-foeche, holtzhum à en Suédois , /pil Kraoka ; en Norwégien, fort fpet, aræpikke, lie-haf}; en Polonoïs, Beciol naywikfy. —" Picus maximus. Aldrovaide, Avi. tome I,, page 843. — Jonfton, Ari. page 70. — Wilughby, Ornithol. page 92. — "Ray, Synopf. avr. page 42, n.+ 1 — Gefner, A4. page 107. Idem, Jon. avr. page PI —— Picus niger Maximus nof?ras. Klein, AVI “page 26, n.° 1. — Picus niger. Frifeh, pl. 34. — Picus niger pileo coccinee. . . . Picus martius. Lin- næ&us, Syfi. nar. ed. X, Gen. 54, Sp. 1. — Picus niger vertice coccineo. Faun. Suec. n.° 70. — Picus anartius niger pileo coccineo. Muller; Zoo!. Dan. n.° 97. — Picus niger, fèu formicarius. Schwenck- feld, Ævi. Silef. page 228. — Rzaczynski, AuCuar. Rift. nat. Polon. page 413. — Picus totus niger. Bar- rère, Ormthol. claf. 111, Gen. x114, Sp: 2.—Grim- percau noir. Albin, tome {[, page 20. — Picus miger; capite füuperiore € occipitio rubris ; reêtricthus migris (mas). Picus migricas ; occipitio rubro ; reËtri= eibus nigricantibus (fæmina). ., Picus niger, Briflon, Ornithol, tome 1V , page 21. du Pic noir. 63 ‘roît confinée dans quelques contrées par- ticulières & fur-tout en Allemagne. Les Grecs néanmoins connoïflent , comme nous , trois efpèces de pics fb); Ariftoteles indique toutes trois: l'une, dit-il, moin- dre que Îe merle, c’eft le pic varié ou Vépeiche; Fautre plus grande que le merle, & qu'il appelle aïlleurs coZios fc), -& c'eft notre pic vert; Fa trorlième en- fin , qu’il dit prefque égale à la poule en grandeur , ce qu'il faut entendre de la longueur & non de lépaïfleur du corps, & c'eft notre pic noir le plus grand de tous les pics de l'ancien continent. Il a fcize pouces de longueur du bout du bec à l'extrémité de fa queue; le bec long de deux pouces & demr, eft de couleur de corne ; une calotte d'un rouge vif couvre le fommet de 1a tête ; le pluma- ge de tout le corps eft d’un noir profond: les noms de #raefpecht & de holzkrae , (bd) Suns pici tria genera, unum minus quèm me- rula, cui rubide aliquid plume inefl: alterum majus + quûm merula : tertium non mulrè minus.quâm gallina. Ariftote, Hi/. animal, lib, IX, cap. 1X, (c) Lib, VIIL. Cp: TIR. : : à 64 Hifloire. Naturelle pic-corneille, cornerlle de boïs, que: lur donnent les Allemans ; défignent en même-temps fa couleur &:fa taille. :, . On le trouve dans les hautes futares, fur les montagnes en Allemagne, en Suifle &. dans les. Vofges:; il «n'eft pas PR = ATH EAN AUEQNUTES » 27/2 L Magd. Th. Rousselet © LE PIC NOIR. CRrr ed LCR 63 OFSE AUX DU NOUVEAU CONTINENT # Qui ont rapport au PIC NoïR. * LE GRAND PIC NOIR A BEC BLANC (a). Première efpéce. | Came Condo à dt plus grand que celui d'Europe, & même plus grand que tous les oïfeaux de ce * Voyez lès planches enluminées, n.° 690. (a) Thé largef} white bill wood pecker. Catesby, Carolina, tome I, page & pl. En Picus niger … roffro albo, priori major. Klein, ‘4yi. page 26, Un.° 2 — Picus imbri-fœtus. Nieremberg , rage 223, .— Jonfthon, Avi. page 157.— W Hiucbby , Ornithol, … page 301.— QuatotomomiFernancez, Hif}. nov. Hifp. page 50, cap. 186. — Ray, Sy10p}. page 162. — Picus uiger criflé coccinei , line utrinquè: collari remistbu f° 70 Hifloire Naturelle genre; il égale ou furpañle La corneïlle /4 ); fon bec d'un blanc d'ivoire, eft lon de troïs pouces, & cannelé dans PE longueur ; ce bec eft fi tranchant & fi fort, dit Catefby que, dans une heure ou deux , l’oifeau taille fouvent un boif- | feau de copeaux 3 aufli les Elpagnols font-ils nommé carpenteros, le char- | pentier. Sa tête eft ornée parderrière d'une | grande huppe écarlate, divilée comme | en deux touffes, dont Pune et tombante | fur le cou, &: lautré relevée : celle-ci eft couverte par de longs filets noirs qui partent du fommet de Ia tête qu'ils re- | couvrent en entier ; car Îles plumes écar- ë que fecundariis albis. . . . Picus FE rue Lin- | næus, Syf. Nar. ed. X, Gen. 54, Sp. 2. — Picus | crifi ais niger; crifià pri nur tænià utrenquè can- | did& ab oculs fècundhm colle latera proteufà ; dor'e infimo ; oRyE0 € remigibus minoribus albis ; reëtri- cibus nigris. . . . Picus Carolinenfis créflatus. Fee j Ornithol. tome IV, page 26. (3) M. Briflon avoit apparemment mefuré un individu fort petit, lorfqu’il ne donne à ce pic que jeize peuches; celui du Cabinet du Roi, re-, préfenté dans la planche, en a dix-huit. | | | | | | | | | des Oiféaux étrangers. 7x ates ne prennent qu'en arrière; une raie blanche defcendant fur le coté du cou, & faifant un angle fur l'épaule, va fe re- joindre au blanc qui couvre le bis du dos, & les perines moyennes de l'aile; tout le refte du plumage eft d'un noir pur & profond. | Il creufe fon nid dans les plus gros arbres , & faït fa couvée dans Îa farfon des pluies. Ce grand pic à bec blanc fe trouve dans des ciunats encore plus chauds que celui de la Caroline; car nous Îe reconnotilons dans Île picus im- brifœtus de Nieremberg (c), & Île quato- tomomi de Fernandez (‘d), quoique Ia grandeur totale foit mal défignée par ces Auteurs, & qu'il y ait quelques difié- rences qui femblent indiquer une varièté dans l'efpèce /e); mais le bec blanc, (c) Nieremberg, page 223. (d) Hif. nov. Hifp. page 50, cap. 186, (e) Quatoromomi pici genus-upupæe magnitudine » migro fulvoque colore varium , roftrum quo excavat per- foratque arbores ; tres digitos longum eft firmum & can- dens . . . caput criflà rubrà infignitum, tres uncias longa , [ed fupernà parte nigra. Alterutro colli latere faftra candida defiendit adufque circiser pe@tus, , ,, 72 Hifloire Naturelle long de trois pouces, la caraétérife aflez. Ce pic habite, dit Fernandez, les plages qui avoifinent la mer du Sud ; es Amé- ricains des contrées feptentrionales , font avec les becs de ces pics des couronnes pour leurs guerriers; &, comme ils n'ont pont de ces offeaux dans leur pays, ils les achetent des habitans, du Sud, & donnent jufqu’à trois peaux de chevreuil pour un bec de pic. 2% vivit tototepeci miflecæ fuperiori non longe à marë auftrali, nidificat in arboribus excelfis , vefcitur cica- dis tlaolli & vermiculis. Imbrium educat tempore; hoc ef} à menfe maio ufque in feptembrem. Fernandès, Hifi. nop. Hifp. page 50, cap. 186. * LE: PIQ es ee «ue dé. MOeBUuP LLC NOR A HUPPE ROUGE (ff). Seconde efpèce. C: re, qui eft aflez commun à la Lour- fiane , fe trouve également à Ia Caroline & à la Virginie ; il reflemble fort au pré- cident, maïs 1l n'a pas le bec blanc, & il eft un peu moins grand, quoiqu'il le foit un peu plus que le pic noir d'Europe; . # Woyez les planches enluminées ; n.° 718. (f) Larger 1ed - crefled 1we0d pecker. Catesby, Carolina, tome I, page 17. — Picus: niger tote capite rubro, rofiro plumbeo. Klein, Avi. page 26, n.° 3. — Picus niger capite criflato rubro, temporibus ali/que albis maculis. Picus pileatus. Lirnæus, Syf. Nat. ed. X , Gen. 54, Sp. 3 — Picus criflatus, fu- pernè niger, snfernè nigricans ; macul@ in medio dorfo candid@ (capite fuperiès & criflà coccineis mas); (capite fuperits fufco, criflà coccineâ fœmina ); | gens € collo inferius & ad latera pallidè luteis; faf- ciâ per oculos nigré (tænià utrinquè fecundèm maxillam | zhferiorem rubrâ mas); ré&ricibus nigris. . . Picus | miger Virginianus criflatus. Briflon , Ornithologia, | tome [ V , page 29. Oifeaux , Tome XIII. D / D à Hifloire Naturelle . | 1e fommet de la tête jufque fur les yeux, ! eft orné d'une grande huppe écarlate , 4 troufiée . en une feule toufle, & jetée cé | arrière en forme de flamme; au-deflous 4 règne une bande notre dans laquelle œil 0 eft placé ; une mouftache rouge part de la racine du bec , & tranche fur les côtés M nons de Îa tête; la gorge eft blanche; : une bandelette Fi cette même couleur « pañie encore l'œil & la mouftache, &4 s'étend fur Îe cou jufque fur l'épaule : | tout le refte du corps cft noir, avec quelques légères marques de blanc dansk Vaile, & une plus grande tache de cetteh coheart fur le milieu du dos: deflous le: corps le noir eft un peu MOINS profond. & mêlé d'ondes grifes ; dans la femelle, 1e#f devant de la tête eft brun, & il n’y a deW plumes rouges que fur la partie PORC RUE | de la tête. j Catefby dit que ces oïleaux, non | contens des imfectes qu'ils tirent des arbres pourris, dont ïls font leur pâturehl | ordinaire, attaquent encore Îes plartesh de imaïs & en détruifent beaucoup, parceMl que l'humidité, qui entre par les trous} qu ils font dans l'enveloppe, cîte le gra|] a des «Oiféaux étrangers. 75 quelle renferme; mais neft-ce pas plu- tot pour trouver quelque efpèce de vers cachés dans les enveloppes du maïs que pour en manger le gran? car aucun orfeau de ce genre ne fe nourrit de graine. Nous ne pouvons mieux rapporter qu'à cette efpèce , un pic dont M. Commerfon nous à latflé la notice, & qu'il rencontra dans les forêts des ter res Magellaniques ; la grandeur eft la mème, & cles autres caractères font aflez femblables : feule- ment ce dernier na de rouge que fur les joues & le devant de Ja tête, & VPocciput eft huppé de plumes noires. : Ain une efpèce, ou la RE ou fem- _ biable, fe retrouveroit dans les iatitudes |correfpondantes aux deux extrémités du | grand continent de l'Amérique. M. Com- | merfon remarque que cet oifeau avoit la voix forté & la vie très-dure; ce qui con- | vient à tous les pics, fortifiés & endurcis _ par leur vie laborieule. # PALAU Let OL SRE TR PIRE" 56 Hifloire Natirelle rare * L'OUANTOU ou PIC NOIR HUPPÉ DE CAYENNE (£). T rorfième efpèce. BarrÈRE à mal prononcé ventou Île nom de ce pic que les Américains ap- pellent ouantou ; & , en le rapportant à l’Aipecou de Marcorave, nous reétifie- rons deux méprifes de nos Nomencla- teurs. L'onantou eft de a longueur du pic vert avec moins d'épaifleur de corps; ti eft entièrement noir en-defius, à l’ex- ception d'une ligne blanche qui part de * Voyez les planches enluminées, n.° 717. (g) Picus niger criflâ coccineä, capite toto rubro. Jpecu Brafil. Ventou. Barrère, France équinox. P. 143. — JIpecu Brafilienfibus. Marcgrave, page 207. — Willughby, Orxithol. page 301 — Jonfton, Arr. page 142. — Ray, Synopf. page 43, n.° 7. — Picus criflatus, fupernè ‘nigér, infernè albo rufeftens, nigro tranfverfim ffriatus ; capite [uperiüs & criflà coc- cineis ; tæni@ utrinquè candid@ ab oris angulis, tnfræ oculos & fècundim colli latera ad medium dorfum pro £enfà ; reétricibus nigris. . . . Picus niger Cayanenfis : criflatus. Brion, Oruithol, tome IV, page 317, des Oifeaux étrangers. 77 a mandibule fupérieure du bec, defcend en ceinture fur le cou, & jette quelques plumes blanches dans Îles couvertures de l'aile ; l'eftomac & le ventre font ondés de bandes noires & grifes, & la gorge eft grivelée de même; de Îa mandibule inférieure du bec part une mouftache rouge ; une belle huppe de cette même couleur couvre Îa tête & retombe en arrière ; enfin, fous Îles longs filets de cette bBuppe ; on aperçoit de petites plumes du même rouge, qui garnifient le haut du cou. Barrère a autant ratfon de rapporter à ce pic l'Aipecou de Marcgrave, que M. Brion paroït avoir de tort en le rapportant au grand pic de la Carolme de Catefby ; celur-ci eft plus grand qu'une corneille , 4 Pipe pas plus grand qu'un pigeon (A); d'ailleurs le refte de la defcription de Marcgrave convient autant à l’ouantou, qu'il con- vient peu au grand pic de la Caroline, qui n'a pas le deflous du corps varié de Dee nn EST (4) Marcorave, Hif. Nat. Brafil. page 207. D: ji 78 Hifloire Naturelle nor & de blanc comme louantou & lhrpecou [2 ), qui a le bec long de trois pouces & non pas de fix lignes f 4 ). Or ces caractères ne conviennent pas davan- tage au pic noir de {a Louifiane ; & M. Briflon paroît encore fe tromper en rapportant à cette efpèce l’ouantou , qui neft, comme nous venons de le voir, que Phi Ipecou, & qu 1l eût mieux placé fous fa onzième efpèce 1), à laquelle conviennent tous les caraétères de l'hipe- cou & de l’ouantou { m ). L'ourntou de Cayenne eft aufli le tlauhquechultorotl de la Nouvelle-Efpa- gne de Fernandez {fn ); nous l'avons reconnu par un trait fingulrer ; c’eft, dit Fernandez, un pic perceur d'arbres; ce la tête & le deflis du cou garnis de. plumes rouges: « Ces plumes appliquées , (1) Marcgrave, loco citato. (k) Idem, tbidem. {L) Brifon, Ornirhol. tome IV, page Qu. nm) Comparcé la defcription de Briffon {tome I, page 32), & fa figure, planche 1, figure 2, avec la planche eniuminmée, n.° 717. (n) Hifi. nov, Hifp. page SI, Cap. 19H. des Oiféaux etrangers. 7 9 dit-on , ou plutot collées contre latête « d'un malade , appaïfe [à douleur ; foit « qu'on l'ait reconnu par lexpérience, « foit qu ‘on Fait imaginé en les voyant « collées de près à la tête de l'orfeau. » Or, entre tous les pics, c'eft à celur-ct que convient mieux ce caractère , d'avoir les petites plumes rouges qui lui garnilfent l'occiput & le haut du cou, plaquées & comme collées contre {a peau. 20 ARE Naturelle - # © LE PIC 4 COU ROUGE. Quatrième efpèce. OUS AVONS PRÉFÉRÉ, pour déligner ce pic, la dénomination de cou rouge à celle de tête rouge, parce que la plu- part des pics ont la tête plus ou moins rouge: celui-ci a de plus le cou entier jufqu'à la poitrine de cette belle couleur; ce qui fuffit pour le ner Il eft un peu plus long que œ c vert, fon cou & fa queue étant p! iUS alongés , ce qui fait paroïtre fon corps moins épars; toute la tête & le cou font gamis de plumes rouges jufque fur la poitrine, où des teintes de cette couleur vont encore fe confondre avec le beau fauve qui la couvre , ainh que le ventre & les flancs ; le rette du corps eft d’un brun- foncé prefque noir, où le fauve fe mêle fur les pennes des aïles. Ce pic fe trouve à la Guyane amf que le précédent & le fuivant. * Voyez les planclies enluminées, 7.9 612, fous la dénomination de grand Pic huppé à tête rouge de Cayenne. ‘ à ft RE .” des Oifeaux CRE. 81 DEPPENIT PIC:NOIR: Cinquième efpèce. Crrurcref le plus petit des pics notrs fo }; 1 n'eft que de la grandeur du torcol : un noïr profond, avec reflets bieuîtres en- veloppe la gorge, la poitrine, le dos & la tête, à l'ex ception d’une tache rouge qui fe trouve fur.la tête du mâle; il a auf ure légère trace de blanc fur l'œil , & quelques petites plumes jaunes. vers locctput; au-deflous du corps, le long du fternum, s'etend une bande d’un beau rouge ponceau ; e le finit au ventre, qui, comme les cotés, eft très- bien émarilé de noir & de gris- blanc ; la queue eft noire. Il y a une variété de ce pic, qui au leu de tache rouge au fonmet de la tête, a tout à l'entourune couronne jaunître ; * Voyez ‘es planches enluminées, ».° 694. fig. 2. (o) Paicus miger ininimus. Klein, Avi. page 27. ° 4 D v 8 2 Hifloire Naturelle qui eft le développement de ces petites plumes jaunes qu'on voit dans Île premier. & marque apparemment une varicté d'âge; la femelle n’a ni tache rouge nrcercle jaune fur la tête. Nous rapporterons à cette efpèce , le petit grimpereau noir d'Albin / p ), dont M. Biiflon à fait {a feptième elpèce , fous le nom de pic noir de la Nouvelle-An- glererre ( g), mais qui a trop de rapports avec le petit pic noir de Cayenne, pour qu'on doive les féparer. {p) Tome HT, page 9, planche 23. (g) Picus niger ; occipitio rubro ; marginibus alarum € 1mo ventre candidis; reëtricibus nigris. . +. Picus nier novæ Angliæ. Brion, Ornirh. ABS P. 24. — Picus niger occ'pite coccineo, humeris albido punc» tulatis. . . . Picushirundinaceus. Linnæus, $yf, Nas ed. X, Gen. 54, Sp. 4. AS des Oifeaux étrangers. 83. EP TC NOIR 4 DOMINO ROUGE (r} Sixième efpèce. Ce ric donné par Catefby, fe trouve er Virginie; 1l eft à peu-près de la groffeur. de léperche ou pic varié d'Europe; il a toute la tête enveloppée d’un beau do- imino rouge , foyeux & luftré, qui tombe fur le cou; tout le deflous du corps & le croupion {ont blancs, de même que les petites pennes de l'aile , dont le blanc fe joint à celur du croupion pour ue + saga * Voyez les planches enluminées, n.° 117. (r) The red headed wood pecker. Catesby , Carolin, tome [, page 20. — Picus capite colloque rubris. Klein, Av. page 28,-n.° 12. — Picus fupernë nizer, infernè albus ; capite &7 collo: coccineis ; uropygio:- eandido ; tænià tran{perj à ën fummo peëtore nigrà, remi- gthus minoribus albisÿ [tapis mgris, refricibus nIgris binis utr nquè extimis apice albis. . . . Picus Virginianus erythrucephalos. ‘rien, Ornirhol. tome IV, pages. — Picus capite toto rubro , alis caudäque nigris, abdo- mine alho. . .. Picus erythrocephalos. Linnæus, Syf8 Neu. ed, X, Gen. 54, Sp. 5. D vi 84 Llifloire Naturelle. Li | $ former fur le bas du dos une grande plaque blanche; le refte eft noir, ainf que les grandes plumes de l'aile & toutes celles de Îa queue. On ne voit en Virginie que très-peu de ces oïfeaux pendant l'hiver ; l y en à davantage dans cette faïfon à [a Caro- line, mais non pas en { grand nombre qu'en été; 1l paroït qu'ils pañent au fud pour éviter le froid. Ceux qui reftent, s’approchent des villages & vont même frapper contre les fenêtres des habita- tions. Catefby ajoute que ce pic mange quantité de fruits & de graïnss mais c’eft apparemment quand toute autre nourri- ture lut manque, autrement äl diféreroit par cet appétit de tous les autres pics, pour qui les fruits & les grains ne peuvent être qu’une reflource de difette & non un aliment de choix. MECS P'EFCHE GMLE PIC ARIÉ (a} Première efpèce. La rrorsièmr ESPÈCE de nos pres d'Eu- rope, eft le pic varié ou l’éperche, & ce dernier nom paroît venir de l'Allemand * Voyez les planches enluminées, n.° 506, Ie mâle ; € n.° 595, la femele. (a) En Grec, Iliæpe; en Italien, culroffo ; Allemand, elber fpecht, bunt f[pecht; ei fhsches en Anglois, great fpotted wood-pecker ; syitwal ,. french-pie; en Suifle, œgerfl-fpecht; en Suédois, gyllenrenna ; en Danois, flag-fpaer; en Norwégien, kraak-fpinte; en Polonos, daeciol pflry wiekfly 3; en Catalan, pigot, picot vermeile. Efpeiche, cul- rouge. pic-rouge. Bélon, Portraits d’oif. page 74. B. Pic vert rouge, nommé en fran: ois épeiche. Nate des Oifèaux, page 300. — Picus varius major. Wil- Fughby , Ornithol. page 94. — Ray , Syropfe page 43, n.° a. 4. — Linnæus, Sy. Ner.ed. VE, Gen ‘tr, Sp. 3 — Béhwene Led Avi. Silefe page 329. — P:cus médius albo nigroque varius, criffo pilenque rubris. Muller. Zoo. Dan. n.° 1004. — Charleton, Exercit. page 03, n.° 2. Onomazt. page 06 ,n.° 2, — Rzaczynski, EH, nat. Poler. 86 Jlifloire Naturelle elfter Jpeche (b}, qui répond dans cette langue à celur de pic varié dans la nôtre 3. il défigne l'agréable eflet qué font dans fon plumage le blanc & le noir, relevés page 414. — Picus major. Aldrovande, Avi. tome [, page 85, avec une figure fautive. — Jonfon, Avi. page 79; & tab. 41. La figure done née par "Aldrovande dans la même planche, une autre, qui eft celle de Gefner, fous le titre, picus yaris. — Picus varius, albo rigrogue diflinctus. Gef- ner, Avi. pagé 709, avec une figure peu exae. La même , Icon. Avi. page 236. — Picus difcolor: Frifch, avec une belle figure, pl 36. — Klein, . Avi. page 27,0. + 6. — Picus albo nigroque varius', ano oécipiteque rubro. . . . Picus major. Linnæus, Syf. Nat. ed. X, Gen. 54, Sp. 10. — Picus albo pigroque VATLuUs ; ARTUE tribus lateralibus apice alba variegatis. Idem, Fauna Suec. n.° 82. — Greater fpotted woud-pecker, or witwal. Brita, Zoo. page 79. — Picus ni AE occipite (Sy NA les CO€CLIteIS. Barrère, Ornithol. caf. 117, Gen. 13, Sp. — Grand grimpereari ou pic sg bigarré. Albin, Ai) I, pag. 18. & planche 19, une figure mal coloriée. — Picus füpernè nigro infernè grifto. rufefcens ; ; (fafciâ tranf- versà 111 Occipitio rubrà mas ) umo ventre Tubro ; tæi& uirinquè nigrâ ab oris angulis infra $ eenas € fecundum coll: latera ad peus ufque protensé ; ; reCiricibus nigris, tribus utrinquè extimis apice fordidè albo rufefeenti- Bus ; nigro tranfverhim flriatis. . . Picus varius ma= jer. Briflon, Ornithol. tome IV, page 24. (5) Pic-pre. de l’Épeicke. _ 87 du rouge de la tête & du ventre; le fommet de Ia tête eft notravecune bande rouge fur l'occiput, & 12 coiffe fe termme fur le cou par une pointe noire ; de-là partent deux rameaux noits, dont une branche de chaque coté remonte à Îa racine du bec, y trace une mouftache, & l'autre defcerdant au bas du cou, le garnit d'un collier; ce trait noir s'engage vers l'épaule , dans la pièce noire qui occupe le milieu du dos; deux grandes plaques bianches couvrent les épaules ; dans larle, les grandes pennes font brunes , les autres noires & toutes mêlées de Den tout ce nor eft profond, tout ce blanc eft net & pur; le rouge de à tête eft vif, & celui du ventre eft un bea ponceau. Aïnfi, le plumage de Pépeiche eft très- agréablement diverfifié , & on peut lui donner la prééminence en beauté fur tous. les autres pics. Cette defcription ne convient entié- rement qu'au mâle : la femelle donnée dans nos planches enlumiuées, 7.° 595, n'a point de rouge à l'occiput. On con- noit auf des épeiches dont le plumage eft moins beau, & même des épeiches 88 Hifloire Naturelle tout blancs. I y a de plus dans cetté efpèce une variété dont Îes couleurs paroïflent moins vives, moins tranchées, & dont tout le deflus de la tête & le ventre font rouges, mais d'un‘rouge pâle & terne. C'eft de cette varièté, repréfentée dans nos planches enluminées, 7-° GI! ;, que M. Brion a fait fon fecond pic Yarié (cc), après l'avoir déjà donné une fois fous le nom de grand pic varié ( d }; quoique tous deux Toient à-peu-près de la mème grandeur, & qu'on ait de tout temps reconnu cette varièté dans lelpece. Bon qui, à la vérité, vivoit dans le fiècle où Îles formules de nomenclature & les erreurs fcrentifiques n’avoient point encore multiplié Îes efpèces, parle de ces différences entre ces pies variés, & ne Îes jugeant rien moins que fpécifiques, les rapporte toutes à fon épeiche fe); {c) Ornirhol. tomé IV , page 38. (d) lbidem, page 24. (e) « Qui a conféré les épeiches de quelques n autres contrées avec celles de France , les a » trouvé différer en queiques couleurs; Îes unes de l’Épeiche. 89 mais c'eft avec rarfon qu'Aldrovande re- prend ce Naturalifte & Turner , fur l'application qu'ils ont faite du nom de picus martius au PIC varié; car ce nom n'appartient exactement qu'au pic vert (f). Ariftote a connu l'épeiche ; c'eft ce- lui de fes trois pics qu'il défigne comme un peu moins grand que Île merle & comme ayant dans le plumage un peu de rouge (g). L'épeiche frappe contre les arbres des coups plus vifs & plus fecs que le pic vert ; il grimpe ou defcend avec beau- coup d'atfance en haut, en bas, de côté & par-deflous les branches ; les pennes rudes de fa queue lur fervent de point d'appui quand fe tenant à la renverfe, 11 redouble de coups de bec; 1l paroïît dé- avoïent tout le deffus de Ia tête, le dos, la queue « & Île croupion noirs, les tempes blanches ; mais « 11 y a une règle générale que toutes ont le deffous « de la queue rouge & les aelles madrées de blanc, » Bélon , Nat. des Oifaux. page 307. (f) Aldrovande , tome I, page 845. (g) Sunt pici tria genera ; unum minus quèm merule — eut rubide aliquid plume ineft, Hift. animaf, Hib. IX, ep, 0. 90 Hifloire Naturelle fant; car, or{qu'il apperçoit quelqu’ un ; il fe tient immobile après s'être caché derrière la branche ; 1 niche comme les autres pics, dans un trou d'arbre creux : en hiver, dans nos provinces , il vient près des habitations & cherche à vivre {ur les écorces des arbres fruitiers, où les chryfalides & les œufs d’infectes font de- polés en plus grand nombre que fur les arbres des forêts. En été, dans les temps de lécherefle ; on. tue fouvestides éperches auprès des mares d'eau qui fe trouvent dans les bois, & où Îles oïfeaux viennent boire : celur-ct arrive toujours à la muette, c’eft- à-dire, fans fare de bruit, & jamais d'un -feul vol; car 1l ne vient pour lordimaire qu'en voltigeant d'arbres en arbres ;’à chaque pofe qu'il fait, 1 femble chercher à reconnoitre sl ny a rien à craindre pour lui dans les environs 3 1l a Fair in- quiet, 1l écoute, 11 tourne Îa tête de tous cotés , & il la baïfle aufli pour voir à terre à travers le feuillage des arbres, & le moindre bruit qu'il entend, fuffit pour le faire retrograder; lorfqu' il eft arrivé fur l'arbre le plus voifin de la mare de PÉpeicke. CE: d’eau , rl defcend de branche en branche, jufqu’à Ia plus baffle , & de cette dernière branche fur le bord de l’eau ; à chaque fois qu'il y trempe fon bec, ïl écoute encore & regarde autour de lui, & dès qu'il a bû 1l s'éloigne promptement fans faire de paufe comme lorfqu’il eft venu ; quand on Île tire fur un arbre, 1l eft rare qu'il tombe jufqu'à terre s'il lui refte encore un peu de vie, car 1l s'accroche aux branches avec fes ongles, & pour le faire tomber, on eft fouvent obligé de le tirer une feconde fois. Cet oïfeau a le fternum très-srand, le conduit inteftimal long de ferze pouces & fans cœcunr: Feftomac membraneux ; la pointe de [a langue eft ofleufe fur cinq lignes de longueur. Un éperche adulte peloit deux onces & demie, c'étoit un mâle qui avoit été pris fur le nid avez fix petits; ils avoient tous Les doïgts difpofés comme le père, & pefoïient environ trois gros chacun; leur bec n'avoit point les deux arètes latérales, qui, dans l'adulte, prennent naïllance au-delà des narimes, pañlent au-deflous & fe prolongent fur 9-2 Hifloire Naturelle les deux tiers de Îa longueur du bec ; les ongles encore blancs, étoient déjà fort crochus. Le nid étoit dans un vieux tremble creux ;, à trente pieds de hauteur de terre. ed de l’Épeiche, 93 * LE PETIT ÉPEICHE (h). Seconde efpèce. Ces vic feroit en tout un diminutif de lépeiche, s'il n’en différoit pas par le devant du corps, qui eft d’un blanc-fale * Voyez les planches enluminées , 1.° 598, fig. x, le mâle ; & fig. 2, la femelle. | (h) En Italien, pipra, pino ; en Afemand, fpechtle, graff-fpecht. Klein Bundter fpecht; en An- glois, leffer fpotted w00d fpite or wood pecker, piannet & hickwal ; en Polonoïs, dzieciol pfèry mnreyfzy; en Norwégien, lille, træ-pikke. — Picus varius minor. Aldrovande, Avi: tome I, pase 847, avec une mauvaife figure du mâle. — Jonft. 41. page 70, avec la figure empruntée d’ A Idrovande planche 41. — Willughby, Oruithol. page 94, même figure, table 21. — Ray, Syropf. page 4, n° a 5 — Schwenckfeld, Avi. Silef. page 340. —Charleton, Exercit. page 93, n.° 1. — Onomazt. page 86, n° 1 — Sibbaid, Scor. illuftr. part. Il. Nb. 111, page 15. — Piçus albo nigroque vartus , vertice rubro, ano exalbido. . . « Picus minor. Linnæus , $y/. Nat. ed. X, Gen. 54, Sp. 12. — Picus albo nigroque garius , re@ricious tribus lateralibus féminieris. Idem , Fauna Suec. n.° 83. — Picus minor albo nigroque varius, vertice rubro, criffo teflaceo. Muller, Zoa!, 94 Hifioire Naturelle ou même gris, & par le manque de rouge fous la queue & de blanc fur les épaules. Du refte, tous les autres caractères font femblables. Dans ce petit épeiche comme dans le grand, le rouge ne {e voit que fur la tête du mâle / :). | Dan. n.° 107. — Leffer fpotted swood-pecker, or hiewal. Brit. Zoo!. page 70. — Picus varius minimus, Gefner , icon. Avi. page 36. Idem, Avi. page 709, fous le nom de picus alius minor, Graf]fpecht, picus graminis. — Picus varius tertius. Ray , Synopf. p.43, n.° 6. — Picus diftolor minor. Frifch, pl. 37, figures du mâle & de la fernelle. — Klein, 4». page 27, n.° 7.—- Picus varius minor Schwenck feldir. Rzaczynski. Au&uar. page 414. — Petit grimpereau ou pic vers bigarré. Albin , tome I, page 19 , avec une affez mauvaife figure, planche 20. — Picus füupernè niger, albo tranfverfim ffriatus, infernè rufef- cens , pennis lateruim ad fcapum nigricantibus (vertice rubro mas); tœnià ntrinquè nigrä ab oris angulis nfrà eculos € fecundèm colli latera protensd ; reétricibus nigris, duabus utrinquè extimis ultim& medietate albis, négro tranfperfim flriatis, proximè fequenti apice albd . .., Picus varius minor. Briflon , Ornithol. tome IV, page 41. (1) Wilughby remarque fort à propos qu’Al- drovande aflure du petit pic varié en général, ce qui n’eft vrai que de la femelle; favoir, qu’il n’y a point de rouge fur da tête. Jonfton eft 1à-deflus dans ja mème erreur qu’Aldroyande, de l’Épeicke. 9$ Ce petit pic varié eft à peine de la grandeur du morneau, & ne pele qu'une once. On le voit venir pendant Fhiver près des maïfons & dans les vergers; 1 ne grimpe pas fort haut fur les grands arbres, & femble attaché à leñntour du tronc (#) ; il niche dans un trou d'arbre, qu’il difpute fouvent à la méfange-char- bonnière, qui neft pas la plus forte, & qui eft obligée de lu céder {on demicile. On le trouve en Anpgleterte, où 1 aun nom propre { /) ; onle voiten Suède /m), & il paroït même que lefpèce, comme celle du grand épetche , s’eft étendue. jufque dans l'Amérique feptentrionale; car l'on voit à la Louifiane un petit pic varié qui lui reflemble prefque en tout, & à l'exception que le defius de la tête, comme dans le pic varié du Canada, eft couvert d’une calotte noire bordée de blanc, | | | (k) Minores pici varii circa arbores inferiäs volitant, Geïner. (l) Hickwall. W lughbv, page 94. (mm) Fauna Suecica , n.° 83. 2 36 Hifioire Natupèlle M. Salerne dit que cet oïfeau n'eft pas connu en France; cependant on le trouve dans la plupart de nos provinces: la méprile vient de ce qu'il à confondu le petit pic varié avec le grimpereau de murailles, qu'il avoue lui-même ne pas connoître (71). Il fe trompe également quand il dit que Früch ne parle point de ce petit pie, & qu'il en conclut qu'il n'exifte point en Allemagne; Frifch dit feulement qu'ii y eft rare, & il en donne deux belles figures {0 » M. Sonnerat a vu à Antigue, un petit pic varié, que nous rapporterons à celur- ci; les caractères qu'il lui donne ne Pen difmgnent pas aflez pour en faire deux efpèces; 1 eft de la même grandeur; le noir rayé moucheté de blanc, couvre tout le deflus du corps ; le defious eft tacheté de noïrâtre fur un fond jaune- pâle ou plutot blanc-jaunître ; la ligne (n) Salerne, Ornithol. page 106, « Le pic de muraille, où plutôt le petit pic bigarté. ,) (o) Der Klesner bunt fpecht 17. Haupt. 1. Abtheil. 4 Platte, edit, Berolin , 1733. blanche de l’Épeiche. 97 Hlanche fe marque fur les cotés du cou. M. Sonnerat n'a point vu de rouge à la tête de cet oïfeau; mais il remarque lui-même que c'étoit peut-être a fe- melle /p }. {p) Sonnerat, Voyage à la noupelle Guinée: poge 118, Oifeaux , Tome XIIT, € 9 8 Hifloire CRT KES GAS UT DE L'ANCIEN CONTINENT Qui ont rapport à l'ÉPEICHE. " L'ÉPEICHE DE NUBIE ONDÉ ET TACHETÉ, Première efpèce, Ce pic eft d’un tiers moins grand ques l'éperche d'Europe ; tout fon plumage « eft agréablement varié par gouttes & par 4 ondes, briiées, rompues & comme ver- miculées de blanc & de roufsitre fur fond gris-brun & noïrâitre au dos, & dem noïrâtre en larmes fur Îe blanchâtre dew Naturelle RASE PET PE: je ACTA EP ee La AS la poitrine & du ventre; une demi-huppe d’un beau rouge couvre en calotte Le der-w rière de la tête ; le fommet & le devant” font en plumes fines, noires, chacune tiquetée à la pointe d'une petite gouttes blanche ; la queue eft divifce tranfverfale-« ment par ondes brunes & roufsitres. Cet” oteau eft fort jolr, & l’efpèce eft nouvelle,« LL“ TS nds KE # Payez les planches enfumimées, »,° 667, FTTEN des Oifeaux étrangers. 99 LE GRAND PIC VARIÉ DEL ILE-DE LUÇON. Seconde efpèce. Notre ÉPEICHE n'eft pas de plus grand des pics variés ; puifque celur de Luçon, dont M. Sonnerat nous a donné la def- cription , eft de la taille du pic vert fa) ; il a les plumes du dos & .des couvertures de l'aile noires , mais le tuyau en eft jau- ne; 1! y.a aufli des taches jaunâtres fur es dernières; les petites couvertures de l'aile font rayées tranfverfalement de Dlanc; la poitrine & le ventre font variés de taches lo: ngitudinales noires. fur un fond blanc ; on voit une bande blanche au coté du cou aime fous l'œtl ; le fommet & _e derrière de latête font d' un rouge vif; &, par ce caractère , M. Sonnerat Éondrert nommer ce pic cardinal ; mais il y auroit De ee ee — :| (a) Sonnerat. Voyage à la nouvelle Guinée, page 72. E 1) 100 Hifloire N aturelle trop de pics cardinaux fi lon donnoît ce nom à tous ceux qui ont la calotte rouge, & ce rouge fur la tête n’eft point du tout un caraétère fpécifique , maïs plu- tot générique pour les pics, comme nous l'avons remarqué. | YLE PETIT ÉPEICHE BRUN DES «MO LUQUE S T'rorfième efpèce. Ce perrr pic n'a que deux teintes fon bres & ternes; fon plumage eft brun- noïrâtre, ondé de blanc au-deflus du corps, blanchâtre, tacheté de pinceaux bruns au-deflous ; la tête & la queue, ainfi que les pennes des aïles font toutes brunes; tl n'eft que de la grandeur de notre petit épeiche ou même un peu au- ‘deflous. * Voyez les planches enluminées, n.° 748, fie. 2, fus le nom de peus Pic des Moluques, | LS des Oifeaux étrangers, 101 OISEAUX DU NOUVEAU CONTINENT Qui ont rapport à l'ÉPEICHE. * L'ÉPEICHE pu CanaDa (a). Première efpèce, Ox rrouvs au Canada un éperche, qui nous paroît devoir être rapproché de celui d'Europe ; 1l eft de la même grofleur, & “en diffère que par la diftribution des couleurs. Ce pic de Canada n’ä de rouge bulle part; fon æ1ïl eft environné d’un * Voyez les planches enluminées, n.° 34%, fio. 1. (a) Picus fupernè niger , dor/o fuperiore albo mixto infernè albus ; occipitio fafèià pallidè aurantià infignito ; tœnià utrinquè candid&: ab oris angulis infra oculos & fécundèm coli latera protenf& ; reëtricibus nigris, tribus utrinquè extimis ultimä medietate albis, proximè féquenti fordidè albo versus apicem utrinquè notatä. . .. Picus varius Canadenfis. Briflon, Ornithol. tome IV, page 45° | CRAN Er} 102 Éiffoire Naturelle efpace noïr, au Heu que l'œil de notre épeiche eft dans du blanc. H y a plus de blanc farle côté du cou & du blanc ou jaune-foïble à l’occiput ; maïs ces difié- rences ne font que de légères variétés ; &e ces deux efpèces très-vorlines ne font peut- être que le même oïfeau, qui, en paflant dans un climat différent & plus froid , aura {ubr ces petits changemens. Le quauhtetoporli : alter de Fernandez ; qui eft un pic varié de noir & de blanc: paroït être le même que ce pic du Ca- nada, d'autant plus que cet Auteur ne dit pas, dans fa defcription , qu'il ait du rouge nuile part, & qu'il femble mdi- quer que cet oïfeau arrive du Nord à la Nouvelle-Efpagne [ b). Ce pays ce- pendant doit avoir auffi fes pics VArIés puilque Îles Voyageurs en ont trouvé. jufque dans l'Ifthme de l'Amérique /c ). (à) Quauhtotopotli, pici eris ef? peregrina. . . colore nigro, fed candidis plumis maculato. . . . mi- tefcit aliturque domi, flurno noffrati par ; excarar arbores modo ceterorum picorum quibus vlËèu nuütrimentor ac reliquê noturà ef? femilis. Fernandez, Hifl. nov. Hifp. cap. 165., page 47. (c) Wafer. Vovage à la fuite de ceux de Dam- pier , tome 1W,. page 233. des Oifeaux étrangers, 103 L'ÉPEICHE Du Mexique (4): Seconde efpèce. Je srors très-porté à croire quele grand pic varié du Maxique, de M. Brifior, page 57 (e), & fon petit pic varié sk Mexique, page 59, ne font que le même ifeau. 11 donne le premier d’après Séba; ne ce neeft que fur fa for que Klem & Mochring lont fait entrer dans leurs nomenclatures { f) ; or on fait combien (d) Picus fupernè niger, albo tranfverfim flriatus ënfernè ruber; reëtricrbus nigris, albo tranfverfim fria- #5. . . . Picus varius Mexicanus minor. Briffen, Oruithol. tome IV , page 59. — Quauhchochopitli feu avicula ligna excavans. Fernandez, Hifi. nov. Hifp. page 22, câp. 94 — Ray, Synopf- Avis page 163. (e) Picus fupernè nier , infernè albus , rubro ad umbratus ; tœnià utrinquè ponè oculos candidô ; pennis Sapularibus albis; reétricibus ex nigro & albo variega- ts. ... Picus varius Mexicanus major. Briflon, Or- aithol, tome IV , page 57. (f} Pica AE Séba, vol. I, page 107, tb. 64, fig. 6. — Cornix, Moehring, ri Gen, 100. E 1 104 Fifloire Naturelle font infidèles la plupart des notices de ce compilateur. Klein donne deux fois ce même oïfeau (2), & c'eft un de ceux que nous avons exclus du genre des pics; d'un autre coté, M. Briflon, par une raïfon qu'on ne peut deviner, ap- plique à fon fecond pic du Mexique, Fépithète de perit , quoique Fernandez, auteur original, d'après lequel feul on peut parler le dile grand, & le dife deux fois dans quatre lignes {4 ). Suivant cet Auteur, c'eft un pic de grande efpèce & de la taille de Îa corneïlle du Mexr- que ; fon plumage eft varié de lignes blanches tranfverfales fur un fond noïr & brun; le ventre & la poitrine font d’un. rouge de vermillon. Ce pic habite les cantons les moins chauds du Mexique , & perce les arbres comme les. autres pics. (g) Pica Mexicana alia. Klein, Avi. page 62, m.° 6. — Jaculator cinereus. Idem , page 127, n,° 2. (h) Quauhchochopitli, feu avicula ligna excavans.… _ Maexicanæ coturnicis form € magnitudine. ... Lin- gu&, picorum more, quorum ef} fpecies, prolixé. Kexe nandez , Hif. nov. Hifb. page 23, £ap. 94. Ar TE des Oifeaux étrangers. 105$ # L’ÉPEICHE ou PIC FAR IÉ 1 AR 2b 4 JAMAIQUE Cr Frorfiéme efpèce. Cr pic eft d'une grandeur moyenne ,entre celle du pic vert & de l'épeiche d'Europe ; Catefby le fait trop petit en le compa- 7 _% Voyez les planches enfluminées, n.° 597, Ia femelle. (à) Picus varius medius. Sloane , Voyag. of Jamaïc. page 299, n° XV , avec une mauvaile figure. tab. 256, fig. 2.— Picus pullos albo variesatus ver- tice coccineo, lingua ad apicem barbatä. Browne., Hifi. nat. of Jamaïc. pag. 474. — Picus varius me- _dius Jamaïcenfis. Ray ; Synopf. Avi. page 181.. m.° 11. — Picus ventre rubro. Kiein, Avi. pag. 08, n.° 11. — Pic de la Jamaïque. Edwards, Gian. . pag. 71, avec une figure exacte de’ ia’ femelle. pl. 244. — Pic à ventre rouge. Catesby |; Caroline, tom. L, pag. 19, avec .une figure médiocre du: mâle, pl. 19. — Picas pileo nuchâque rubris, dorfo: fafciis nigris, reétricibus mediis albis nigro punétaris. Picus Carolinus. Linnæus, Syf. Nat. ed. X, Gen. 54, Sp. 6.—Picus fupernè niger, griféo tranfverfine flriatus , uropygio albe tranfverfim friato, infernè for didè ruber, imo ventre fufto tranfperfim flriate ; capite y us % Ait ANS IRPE SN PEUT à : SFR CE 106 Hifioire Naturelle rant à l'éperche , & Edwards le fait trop grand en Îur donnant la taille du pie vert. Ce mème auteur ne lui compte que huit pennes à Îa queue; mais c'eft vrar- lemblablement par accident qu'il en manquoit deux dans Fmdividu qu'il à décrit , tous Îles pics ayant dix plumes à cette partie, Celui-ci porte une calotte rouge qui tombe en coiïfle fur le haut du cou ; la gorge & l'eftomac font d'un-gris- roufsitre qui entre par degrés dans un: rouge-terne fur le ventre; le dos eft noir, rayé traufverfalement d'ondes grifes en feftons, plus claires fur les ailes , plus larges: & toutes blanches fur fe croupion. La figure de cet oïfeau dans Hans- Sloane, eft fort défetueule; c’eft le feul: pic que ce Naturalifte & M. Browne aient trauvé dans file de la Jamaïque. quoiqu'il y en ait grand nombre d'autres. dans le continent de l'Amérique : celui- & collo fuperius coccineis ; collo: inferiere 7° pelèore olivaceo ruféeftentibus ; reétricibus fubtus faturatè cine- res , füpernè nigris , extimû exterius albis maculis varia. .… Picus parius, Jamaïcenfis, Brion , Ornithols temeIV, page 50. MANIERE a UT PE f - NO 58 des Oifeaux etrangers. 107 _cï fe retrouve à la Caroline, &, malgré quelques différences , on le reconnoît dans le pic à ventre rouge de Catefby (4 Je Au refte , la femelle dans cette te a le front d'un blanc-roufsâtre & le mâle l'a rouge. (k) The red-bellied wo0d-pecker. Caroln, tom. E, pag. 19% 108 Hifloire Naturelke 2e » ae 2 Lee RL APN LE TD os RE PRET ES RM RE IE a SL LOS 0 re *“ L'ÉPEICHE où PIC RAYÉ U DE LA LOUISIANE, Quatrième efpèce. Tour 1: MANTEAU de ce pic , Un pet - plus grand que lépeiche, eft agréable. M ment rayé & rubané de blanc & de noir par bandelettes tranfverfales ; des pennes: de la queue, les deux extérieures & les: intermédiaires font mêlées de blanc & de noir, les autres {ont noïres; tout le: deflous & le devant du cofps eft gris- blanc uniforme, un peu de rouge-lavé: teint le bas-ventre. De deux individus que nous avons au Cabinet, l'un a Îe deflus de a tête entièrement rouge . avec quelques pinceaux de cette couleur à la gorge & jufque fous les yeux: l’autre ( & c'eft celur que repréfente {a planche > j * 3 j enluminée) a le front pris, & na de. rouge qu'à l'occiput, c'eft vraifemblable- \ * Voyez les planches enluminées, ».° 692. NII des Oiféaux étrangers. 109 ment la femelle ; cette différence reve- nant à celle qu'on obferve généralement de la femelle au mâle dans le genre de- ces oïfeaux, qui eft de porter moins de rouge, ou de n'en porter point du tout à la tête: au refte , ce rouge eft dans lun & dans l’autre d'une teinte plus foible & plus claire que dans les autres épeiches.. 110. iifLoi VERS RTS NSP re Naturelle LCR CE PU CR LR DE MR LATE LS OP PART : #* L'ÉPEICHE ou PIC VARIÉ DE LA ÉNCÉNADA, Cinquième efpèce. Cr oiseau n'eft pes plus grand qu notre petit pic varié, & 1l eft un des plus jolis de ce genre : avec des cou- leurs fimples, fon plumage eft émaillé d'une manière brillante; du blanc & du: gris-brun compofent toutes fes couleurs; elles font fi agréablement coupées, inter- rompues & mêlées, qu'il en réfulte un eflet charmant à l'œil. Le mâle eft bien huppé , & dans fahuppe percent quelques plumes rouges; la femelle ne l’eft pas, & fa tête eft toute brune. # Voyez les planches enluminées, 7° 748, fig. 2. (ie mâle), LAN des Oifeaux étrangers, xr& * L'ÉPEICHE ou PIC CHEF ELU DE VIRGINIE (/). Szxtème efpèce. Nous EmPRuNTERONS des Anglois de T4 Virgimie, le nom de pic chevelu [m}), qu'ils donnent à cet oïfeau , pour expri- mer un caractère diftinétif, qui conffte en une bande blanche compofée de plu- mes efhilées qui règne tout le Iong du dos & s'étend jufqu'au croupion ; le refte du dos eft noir ; les ailes font noires auffi. mais marquetées avec aflez de régularité, * Voyez les planches enluminées, n.° 754. (L) Pic velu: Catesby, Carolin. tom. TL, pag. 19, avec une belle figure, planche 19. — Picus villofus: medius, Klein, Ab. "pag. ŸT , 0.0 9.—" Picus fus pernè niger, tæn!à longitudinali in medio dorfo can didà , infernè albus ( fafti& tranfversè in occipitio: rubrâ , mas) ; 4 utrinquè tenià longitudinali candidä , alià Jecundèm maxillam tnferiorem protensd ; s retricibus quatuor intermediis nigris , proximè fèquenti nigra, . . Picus varius Virginianus, Briflon, Ornithoës. tom. IV, page 48. (in) Harry wood-packe Là NEA Ve ARR D ee A. “TR sr2 Hiffoire Naturelle. 4 de taches d’un blanc-obfcur ; arrondies … &: en larmes ; une tache noire couvre le “ fomimet , & une rouge le derrière de la tête: de-là jufqu'à l'œil, s'étend une ligne blanche, & une autre eff tracée au: eat queue eft notre; tout le deflous du corps eft blanc : ce pic eft va peu moins grand que lépeiche.. \ / (Es: - NCA PU e 24) “ A, % SN Po? > Y É “ ee DE g S 2) ) ED PATES u ES af AFS ee ee ee pe M Cr ME SES ne E des Oïfeaux etrangers. 113 L'ÉPEICHE ou PETIT PIC V'ARIÉ DE VIRGINIE (n). Septième efpèce. , Earrsey nous a encore fait connoître ce petit pic; il pèle un peu plus d’une once & demie, & reflemble fi fort, dit-il, au pic chevelu par fes taches & (es couleurs, que , fans la diflérence de grofleur, on pourroit croire #5 eft la même efpèce; la poitrine & le ventre de celui-ct font dun gris-clar; les quatre pennes du milieu de la queue font noires, & Îles (n) The fmalleft [potted 004 -pecker. Catesby. Earolin. tom. I, pag. 21, avec une bonne a — Picus varius minimus. Klein , Avi. pag. 25, n.° 8. — Picus fupernè niger , tænt@ longitudinalt in re, dorfo candidä, infernè dilutè grifeus; ( oucipitio rubra mas ) ; semi@ utringuè fuprâ oculos candidä ; reêrici- bus quatuor intermediis nigris , tribus utrinquè exti- mis albo & nigro tranfverfum ffriatis. …. Picus varius Vüirginianus minor. Briflon , Ornithol. tome IV, page 40: 114 Hifioire Naturelle autres barrées de noir & de blanc: ce font- à les feules différences de ce petit pic au pic chevelu. La femelle diffère du mâle , comme dans prefque toutes les efpèces de pics, en ce qu'elle n'a point de rouge fur la tête. des Oifeaux étrangers, 115$ * L'ÉPEICHE ou PIC VARIE DE LA CAROLINE (0). Huitième efpèce. Qvo IQUE ce petit pic porteune teinte ne fur Le ventre, nous ne l'exciuerons pas de la famille des pics variés de blanc & de noir, parce qu'il y eft évidemment compris par les couleurs du manteau qui font celles qui décident le plumage. … Il eft à peine aufli grand que notre petit Pépeiche; tout le deflus de la tête eft SALOPE Me TAMLSEEE #- Voyez les planches enfuminées, n.° 785. (o) The yellow belly’dwood - pecker. Catesby , Carolin. tom. 1, pag. 21, avec une belle figure. — Picus varius minor ventre luteo. Klein , Fe pag. 27, n.0 To. — Picus füupernè albo € nigro var rius, infernè füulphureus ; ( vertice & gutture bris OCCL- Pitio pallidè luteo mas); ( verti 1ce pe ; cutture € OCCIpLEI0 albis Rad - capite ad latera pallidè luteo: & nigro (mas ) albo & nigro (fæmina ); longitudi- naliter vario ; re(tricibus nigris , duabus intermediis utrinquè binis utrinquè extimis exteris & apice albo tranfÿerfim maculatis. . . . Picus varius Carolinenfis.. Bron, Ornihol. tome IV, pag. 62. 116 Hifloire Naturelle rouge; quatre Tales , altérnativemegt noires & blanches ; couvrent l’efpace de la tempe à a; LE & la dernière de ces xaies encadre la gorge qui eft du même rouge que la tète ; le noïr & le blanc fe mêlent & fe coupent agréablement fur le dos, les arles & Îa queue; le de- vant du corps eft: jaune - char , parfemé de quelques pinceaux noirs. La femelle n'a point de rouge : ce pic fe trouve en Virginie, à la Caroline & à Cayenne 9 {elon M. Brifion, des Où EAUX CtTARDErS. 117 PTE 2 *L'ÉPEICHEoù PIC V'ARIÉ ONDÉ, Neuyième efpèce, C: pic donné dans Îes planches enlumi- nées , fous la dénomination de pic rt à doit plutôt appeller varié, car fon plu- mage , avec moins de DER , reflemble fort à celur de léperche ; il eft noir fur le dos , chargé de blanc en ondes ou plu- tot en écailles fur les grandes pennes de -Tarle ; ces deux AT forment, quand elle ef pliée , une bande en damier ; le deflous du corps eft blanc, varié fur ser | flancs d’écaïlles noires ; ue traits blancs “vont en arrière, l'un de l'œil, l'autre du bec , & le fommet de Ia tête ef rouge, La figure de ce pic convient parfai- tement avec {a defcription du pic varie de Cayenne de M. Briflon (p ), excepté * Voyez les planches enluminées, 7.° #53, (p) Picus füpernè niger ( maculis tranfpérfis albis Yartegatus MAS) cfernè Glbus ; lateribus albo & nIgra éranfverfim fériatis ; ( vertice aire mas ); tæ@nié utrin- | vi Hifloire Naturelle que le premier a quatre doigts comme tous les pics, & que celui de M. Briflon n'en a que trois. Il exifte donc réelle- ment un pic à trois dotgts:c'eft de quot, malgré Îe peu dé rapport analogique, on ne peut guère douter. Edwards a reçu deux de ces pics à trois doigts, de Îa baie de Hudfon , & en a vu un troifième venu des mêmes contrées {g ). Linnæus en décrit un trouvé en Dalécarkie fr); Schmit , un de Sibérie ( f ), & nous fommes informés par M. Lottinger , que què infra -oculos candidä ; reËricibus nigris , binis utrin- què extimis ultimé medietate albis, interits nigro ma- culatis , proximè fequenti exteriàs ultimä medietate albo rufeftente | interiès versis apicem duabus macu- lis albo rufeftentibus infignita. . . .. Picus varius Cayanenfis. Brifion, Oruithol. tom. IV, pag. 54. (q) Three toed wood-pecker. Edwards , Hiflory fl Birds, tom. IIL, pag. 114. (r) Cofle&ion académique. Partie étrangère ,& tome XI, page 44. ( Académie de Stockelm ). — Picus pedibus trida&ylis. Linnæus, Syf. Nat. ed. VI, Gen. 41, Sp. 5. Idem, Fauna Suecica , n.° 84,0 Idem, Syf. Nat. ed. X, Gen. 54. £p. 13. ([) Coïlleion académique. Note du Traduç- feur. Partie étrangère, tome XI, page 44. des Oifeaux etrangers. 119 ce pic à trois doiots {e trouve aufli en Butfle (t). IL paroïît donc que ce pic à doïgts, habite le nord des deux conti- nens. Ce doïgt de moins fait-il un ca- ractère fpécifique , ou n’eft-1l qu'un attri- Put individuel? c'eft ce qu'on ne peut décider fans un plus grand nombre d'oblervations ; mais ce que l’on doit nier , c'eft que cette même efpèce, qui habite le nord des deux continens , fe trouve fous l'Équateur à Cayenne, quor- que d'après M. Briflon, on l'ait nommé pic tacheté de Cayenne dans la planche enluminée. Ces petites méprifes dans quelques-unes de nos planches, viennent de ce que nous avons été obligés de Les . faire graver à mefure que nous pou- vions nous procirer les oïleaux, & par conféquent avant d'en avoir compolé l'hiftoire, Après cette longue énumération de “ous les oïfeaux des deux continens, qui ont rapport aux pics, & qui même (t) Extrait d’une Îettre de M. Lottinger à M. de Montheïllard, datée de Strasbourg, le 22 {eptembre 1774. | | 20 Hifloire Naturelle femblent en conftituer le genre, nous devons obferver qu'il nous à paru né ceflaire de rejeter quelques efpèces in diquées par nos Nomenclateurs ; ces efpèces font Ia troifième / x), la hui- tième { x) & la vingtième {y ) don- nées par M. Brifion pour des pics, par Séba pour des hérons/ 7), & par Moch- ring pour des cornetiles { a). Klein appelle ces mêmes oïfeaux harponneurs { b ), parce que, felen Séba, ils frappent & percent de leur bec les poiflons en tombant du haut de Far. Cette habi- tude eft, comme on voit, bien difté- rente de celles des pics , & d'ailleurs les (u ) Pic vert du Mexique. Brion , Ornitholop, tome IV, page 16. ; (x) Pic noir du Mexique. Idem, ibid. pag. 26, _ {y} Grand Pic varié du Mexique. Idem , ibid. page 57. (x) Les deux premières du moins; la troifième comme une pie ;$ ardea Mexicana altera. Séba , vol. [, pag. 100, tab. 64, fig. 3. Ardee Mexica- næ fpecies fingularis. 1dem , page 101, teb. 68, fig. 2. — Pica Mexicana. Idem, pag. 101 , tab. 64, fig. 6. (a) Cornix. Moehring, Gen. 100. {b) Jaculator. Gen. 20, famüll. 4. caractères des Oifeaux etrangers, 121 © caractères de ces oifeaux dans Îles figures de Séba, où les doigts font difpolés rrois & un, démontrent qu'ils font d’un genre très-difiérent de celui des pics, & lon doit avouer qu'il faut avoir une grande paflion de multiplier les efpèces, pour en établir ainf fur des figures fautives , à cote de notices contradictoires, Oifeaux , Tome XIIL, F * LES PIC-GRIMPEREAUX. L: GENRE de ‘ces oïfeaux, dont nous ne connotïfions que deux efpèces , nous paroït être aflez difiérent de tous les autres genres pour l'en féparer: on nous a envoyé de Cayenne deux efpèces de ces otfeaux, & nous avons cru devoir Îles nommer pic-grimpereaux ; parce qu'ils font la nuance entre le genre des pics & celui des grimpereaux; la première & Ia plus grande efpèce, étant plus voifne des grimpereaux par fon bec courbé ; & 1a feconde étant au contraire plus voiline des pics par fon.bec droit. Toutes deux ont trois doiïgts ‘en avant & un en ar- rière comme les grimpereaux, & en même-temps les pennes de la queue roiïdes & pointues comme Îes pics. … * Voyez les planches enlumimées , n.° 621, fous Ia dénomination de Picucule de Cayenne ; & n.o 605, fous la dénomination de Tuapio. Ces noms nous avoient été donnés par des gens qui les ayoient imaginés fans aucun fondement, des Pic-crimpereaux. 123 Le premier & le plus grand de ces pics-grimpereaux a dix pouces de lon- gueur ; il a la tête & la gorge tachetces de roux & de blanc; le deflus du corps roux & le deflous jaune, rayé tran{- verfalement de notrître; le bec & les pieds noirs. Le fecond & le plus petit n’a que fept pouces de longueur; ïl a la tête, le cou & la poitrine tachetées de roux & de blanc ; le deflus du corps eft roux, & le ventre d'un brun-roufsitre ; fon bec eft gris & fes pieds font noirâtres. Tous deux ont à très-peu près les mêmes habitudes naturelles ; ls grimpent contre les arbres à la manière des pics, en s'aidant de leur queue fur laquelle ils s'appuient ; ils percent l'écorce & le bois en faifant beaucoup de bruit; ils mangent les imfectes , qui fe trouvent dans le bois & les écorces qu'ils percent ; ils habitent les forêts où ï1ls cherchent le voifinage des ruifleaux & des fontaines. Les deux efpèces vivent enfemble & fe trouvent fouvent fur le même arbre, cependant elles ne fe mêlent pas ; feule- ment il paroït que ces oïfeaux aiment Bi: Fi) 124 Hifloire Naturelle, fort la campagne , car ils s’attachent tou- jours en grimpant aux arbres fur lefquels il y a plulieurs autres petits oïeaux per- ches ; 1ls font très- vifs & voltigent d’un arbre à l’autre pour fe coller & grimper; mais jamais ils ne fe perchent nr ne font de longs vols: on les trouve aflez com- munément dans lintérieur des terres de la Guyane, où les naturels du pays les confondent avec les pics, & c'eft par cette rafon qu'ils ne leur ont point don- né de nom particulier; 11 eft aflez pro- bable que ces oïleaux fe trouvent aufi dans les climats chauds de l'Amérique, néanmoins aucun Voyageur n'en a fait mention, 12$ *LE TORCOL (à). Cer orstau fe reconnoît au premier coup- d'œil, par un figne ou plutot par une habitude qui n'appartient qu'à fur; * Voyez les planches enfuminées, 1.° 698. _ (fa) En Grec , Ivy£; en Latin moderne, f0r- guilla ; en Italien , tortocollo, capotorto , verticella , ( ces noms, dans prefque toutes les langues , re- viennent à celui de torcol } ; en Efpagnol, toryzcuello; en Allemand , wind half}, nater-halfz , dreh half? , naterz-3vang , nater-wendel ; en Anglois, wryeck , en Suédois , gioek-tita ; en Danois , bendehalz ; en Nor- wéien , faogouk ; en Polonoiïs, £retoglow ; en Rufle, krutiholowa ; à Naples on nomme cet oïfeau four- millier ( formicula ) de fa manière de vivre ; languard ou tire-langue en Provence; coutouille en Dauphiné ; en Lorraine, torticolis ; aïlleurs , trouffe-col , longue- langue ; a Maïte, roi des carlles, nom que lon donne par-tout ailleurs au rafle terreftre. Jynx, feu torquilla. Aldrovande , Avi. tome I, page 863.,avec des figures afflez mauvaifes du mâle & de la femelle, page 866. — Willughby , Ornithol. page 95, avec un figure empruntée d’Aidrovande, pl. 22. — Ray, Synopf. Avi. page 44, n.° a, 8. — Jonfton, Avi. page 80 , avec [a figure prife de Gefner, pl. 42. Charleton, Oromazt. page 87, F ri) 126 Hifloire Naturelle c'eft de tordre & de tourner le cou de coté & en arrière, la tête renverfée vers © 7. — Torquilla. Schwenckfeld, Avi. Silef. page — Frifch, avec une bonne figure, pi. 38. — Jynx torquilla. Linnæus, Syfi. Nat. red. X , Gen. 53, Sp. 1. Cuculus fub Btifèa maculata Brin RISTIS , faftiis undulatis. Fauna Suec. n.° 758 , avec une figure affez bonne. — Jynx, torquilla. Müller, Zool. Dar. n.% 96.— The wryneck. British. Zeol. page 80. — Jynx. Gefner , Avi. page 573, avec une figure peu exacte. — SE Doux. torquilla , turbo, Idem, Icon. Avi. pag. 38, avec une figure qui n’eft pas meilleure. — Torcol. Idem, Avi. pag. 705.— Tor- quilla Gefnert & Gaze ; jynx A perticilla ; cinclida; turbo ; collitorque. Rzaczynski, Auë&. Hifi. nat. Polon. pag. 422. — Jynx. Moehring, 4vi. Gen. 12. — Jynx, torquilla , verticilla , Mr mo Seal geri , collitorques. Charleton, Exercit, page 93, n.° 7. — Verticilla feu turbo. Rzaczynski, Hifi. nat aPo lors pag. 296. — Picus torquilla. Kiein, Avi. pag. 28, n.> 14.— Torquilla fuperuè grifeo , Roue € tigrie cante, tranfverfim ffriata ; ventre fordidè albo:-rufaf mr maculis nigricantibus vario ; re&tricibus dilutè grifeis, lineolis sub » maculifque nigricantibus va: riecatis, tæniis tranfverfis nigris infignitis. . . . Tor- guilla. Le torcol. Briffon, Ornithol. tome IV, page 4° — Torcol. Albin, tome I, page 20, avec une fisure mal coloriée, pl. 21.— Tercou, PA tur- cot, torcot. Bélon, Nat. des Oifeaux , page 306 , avec une figure peu reconnoiffable. — Idem, Portrait a "oifeaux » pag. 76, a , avec la même figure, du Torcol 127 le dos & les yeux à demi-fermés //b }, pendant tout le temps que dure ce mouvement qui n'a rien de précipité , & qui eft au contraire lent, finueux & tout femblable aux replis ondoyans d’un reptile {c); il paroït être produit par une convulfion de furprile & d’effroi, ou par une crile d'étonnement à lPafpect de tout objet nouveau: c'eft aufli un effort que l'otfeau femble faire pour fe dégager lorfqu'il eft retenu : cependant cet étran- ge mouvement lui eft naturel & dépend, en grande partie , d'une conformation particulière, puifque les petits dans le nid fe donnent les mêmes tours de cou; (3) Cetero corpore immobili collum cireum agit in tergum , quemadmodum © angues. Ariftote , Hife. Animal. Kb. II, cap 12. — Aliquando manibus tenui , qui collunt circumasehat in averfur ,prorsüm , retrorsim , mox oculos claudebat quafi obdomifteret. Schwenckfeld , Art. Silef. pag. 357. (c) Apparemment on lui a aufff touvé de Panalogie avec ce tour de tête que fe donnent Certaines perfonnes, pour affecter un maintien plus: recuerlli, & qui de-là ont été vulgairement appe- lés corcols. | Fiv 128 Eifioire Naturelle en forte que plus d’un dénicheur effraye les a pris pour de petits ferpens /d). Le torcol à encore une autre habi- tude aflez fingulière : un de ces orfeaux qui étoit en cage depuis vingt- quatre heures , loriqu' on s'approchoit de luf , fe tournoit vis-à-vis le fpectateur, puis le regardant fixément, s'élevoit fur fes ergots, fe portoit en avant avec lenteur, en mb les plumes du fommet de fa tête, la queue épanoute, puis fe retr- rot brufquement en frappant du bec le fond de fa cage & rabattant fa huppe; ïl recommençoit ce manège, que Schwenck- feld a obfervé comme nous (e), jufqu’à cent fois de fuite & tant qu'on reftoit en préfence. pu (d ) « Soit que nous appelions cet oïifeau rercot, » {urcot Où torcou, nous fuivons l’étimologie anti- #»que, torquilla, pour exprimer un petit oifeau qui » eft rarement veu; lequel ayant trouvé la pre- » mière fois , allongeant fon cou es mains d’un » villageoïs & maniant fa tefte, faifoit la plus étrange » mine qu’on puifle voir faire à un oyfeau, car l fembloit que ce fût une tefte de ferpent, » Bé- Jon, Nat. des Oifeaux, page 306. (e) Aviar. Silef. pag. 357. du Torcol. 129 Ce font apparemment ces bizarres attitudes & ces tortures naturelles qui ont anciennement frappé Îss arr de la fuperftition quand elle adopta cet oïfeau dans les enchantemens, & qu'eile en pref- crivit lufage comme du plus puiflant des phültres ff }. _ L’efpèce du torcol n'eft nombreufe nulle part, & chaque individu vit foli- tarement & voyage de mûne : on les { f ) TeHlement que le nom de jynx en avoit pris Îa force de fignifer toutes fortes d’enchante- mens, de pañions vioientes, & tout ce qu’on ap- pelle ‘charme de la beauté ; & ce pouvoir aveu- cle par lequel nous nous fentons entraînés. C’eft due ce fens qu’Héliodore , Lycophron , Pindare , Efchyle , Sophocle s’en font fervis. L’enchantereffe de Théocrite ( pharmaceutria) , fait ce charme pour rappeler fon amant. C’étoit Vénus elle-même qui, du mont Olympe , avoit apporté le jynx à Jafon, & ur en avoit enfeigné la vertu, pour forcer Mé- dée à l’amour / Pindare , Pith. 4 }. L’oifeau fut jadis un nymphe fille de l’écho : par fes enchan- temens ; Jupiter étoit pañionné pour PAurore ; Janon en courroux opéra fa métamorphofe. Voyez Suidas & le Scholiafte de Lycophron. Sephocl. in hippodam. Efchyle , in perf: Héliodore. Erhiopic. lib. IV. Pindar, nemeor. 4, & Érafme fur l’adage jyuge trahor, Fv 130 Hifloire Naturelle _ voit arriver feuls au mois de mat fs }s nulle focièté que celle de leur femelle, encore cette union eft-elle de très-courte aurée, car ils fe féparent bientot, & repartent feuls en feptembre; un arbre Holé au milreu d’une large haie eft celui que Îe torcol préfère; il femble le choïfir pour fe percher plus folitairement ; fur la fin de lété on le trouve ébalerbnt feul dans les blés, fur-tout dans Îles avoines, & dans les petits fentiers qui traverfent Îes pièces de blé noir; 1l prend fa nourriture à terre, & ne grimpe pas contre les arbres comme les pics, quoi= qu'il ait le bec & les pieds conformes comme eux, & qu'il foit tres-vorfn du genre de ces oïfeaux ( À ); mais il paroît (g) Gefner dit en avoir vu dés le mois d'avril: ego menfe aprili captam vid. Avi. Pag. 573. (h) « Au temps qu’avions empêché certains. hommes pour recouvrer les efpèces d’alcyons, »> NOUS recouvrèrent un turcot, . . Artftotg a veu » que Îe turcot, à quelques enfeignes , convient «avec le picmart. . . De tous ovieaux aqu’avons » pu obferver, n’en ‘connoiffons aucun qui ait les » doiots. des pieds comme le turcot, fors les pics du Torcol, 131 formér une petite famille à part &ifolée, qui na pont contracté d'’allance avec la grande tribu des pics & des épeiches. Le torcol eft de la grandeur de la- louette / i), ayant fept pouces de lon- gueur & dix de vol ( # ); tout fon plu- mage eft un mélange de eris, de noir & de tanné, par ondes & par bandes, tra- cées & oppofées de manière à produire le plus riche émail avec ces teintes fom- bres / Z ) ; le deflous du corps fond gris- blanc, teint de roufsâtre fous le cou. eft peint de petites zones notïres, qui. fur a poitrine fe détachent, s’alon- gent en fer de lance, & fe parsèment en s'éclairciflant fur feftomac; la queue Le ere a verts, Je papegaut & le coqu. INar. des Oifiaux. Bélon ne connoifloit pas les couroucous, les bar- bus, les jacamars niles toucans. (2) Ariftote dit, un peu plus grand que le pin- fon : Paulù major quäm fringilla. (k) Mefure moyenne. Les proportions que donne M. Briflon , font prifes fur un petit individu, puifqu’il ne donne que fix pouces & demi de Ton- gueur, & nous en avons mefuré qui en avoient fept & demi. ….(L) Pindarus Tansnay Lvyla dixit à varietate colo= bris, Gefner. ah FE v} 532 Hiftoire Naturelle compofée de dix pennes flexibles , & que loifeau épanouit en volant, eft variée par-deflous de points noirs fur un fond gris feutlle-morte , & traverfée de deux ou trois larges bandes en ondes, pareilles à celles qu'on voit fur larle des papillons phalènes : le même mêlange de belles ondes noires, brunes & grifes, dans lefquelles on diftingue des zones, des rhombes, des zigzags, peint tout le man- teau fur un fond plus foncé & mêlé de roufsitre. Quelques Defcripteurs ont com- paré le plumage du torcol à celur de la bécafle, mais il eft plus agréablement va- ric, les teintes en font plus nettes, plus diftinétes , d’une touche plus moëlleufe & d'un plus bel eftet; le ton de couleur plus roux dans le mâle, eft plus cendré dans la femelle, c'eft ce qui les diftin- gue (m1); les pieds font d’un gris-rouf- sâtre ; les ongles aigus, & les deux exté- rieurs font beaucoup plus longs que Îles deux intérieurs. Cet orfeau fe tient fort droit fur Îa branche où il fe pofe, fon corps eft D PE PP ES ENERGIE (m) Bélon. du Torcol. 133 même renverfé en arrière; 11 s'accroche auffi au tronc d'un arbre pour dormir, mais 1! na pas l'habitude de grimper comme le pic, nr de chercher fa nourri- “ture fous les écorces ; fon bec long de neuf lignes & tarilé comme celur des pics, ne lui fert pas à fair & prendre fa nourriture: ce n’eft, pour ainf dire, que l'étur d’une grande langue qu'il tire de la longueur de troïsouquatre doïgts/{n }, & qu'il darde dans les fourmillières ; 11 la retire chargée de fourmis, retenues par une liqueur vifqueufe dont elle eft enduite; la pointe de cette langue eit aiguë & cornée, & pour fournir à fon alongement deux grands mufcles partent de fa racine, embraffent le Tarynx & couronnant la tête, vont, comme aux pics, s'implanter dans le front. Il a encore de commun avec ces offeaux de manquer de cœcum fo). Willughby dit qu'il a feulement une efpèce de renflement (n) Nec unqguam rofiro cibum attingit, ut ceteræ aves, fèd linguâ haurir, Schwenckfeld, (e) Albin. 134 Hifioire Naturelle dans Îes inteftins à la place du cœcuin: Le cri du torcol eft un fon de fifile- ment aflez aigre & trainé, ce que Îles Anciens appeloient proprement ffri- dor (p); ceft de ce cri que le nom grec jynx paroît avoir été tiré. Le torcol {e fait entendre huit ou dix jours avant ie coucou; il pond dans des trous d'arbre, fans faire de nid & fur la pouflière du Pois pourri qu'il fait tomber au fond du trou cn frappant les paroïs avec fon bec; on y trouve communément huit ou dix ufs d'un blanc d'yvoire (g): le mâle appotte des fourmis à fa femel le qui couve , & les petits nouveaux-nés dans te mois de juin, tordent déjà le cou, & foufilent avec force lorfqu'on les appro- (p } Voce autem firidet. Ariftote, lib. II Cap. XIE. Scaliger, fur ce paffage , dérive le nom de Jynx, d'IV' Eu, f?ridere. Homère, J/liad. 17. (qg) On nous a apporté, le 12 juin, dix œufs de torcol pris dans un trou de vieux pommier creux , à Cinq pieds de hauteur , qui repofoient fur du bois vermoulu ; & depuis trois années on nous avoit apporté, dans la même faïfon , des œufs &e torcol pris dans Je même trou du Torcol, 135 che; ils quittent bientot leur nid, où ils ne prennent aucune affection les uns pour les autres ; car ils fe féparent & fe difperfent dès qu'ils peuvent fe fervir de leurs arles. On ne peut guère les élever en cage; 1 ef très-difiicile de leur fournir une nourriture convensble; ceux qu’on a con- fervés pendant quelque temps , touchoïent avec la pointe de la langue la pâtée qu’on leur préfentoit avant de la manger, &, après en avoir goûte, ils la refufoient & fe laïfoient mourir de fanm {r) Un torcol adulte que Gefner eflaya de nourrir (r) Je fis prendre, le 10 juin, un nid de torcol. dans le creux d’un pommier fauvage, à cinq pieds de terre ; le mâle étoit refté fur les hautes bran. ches de l’arbre , & crioit très-fort, tandis qu’on prenoit fa. femelle & fes petits. Je les fis nourrir avec de la pâtée faite de pain & de fromage, ïls vécurent près. de trois femaines ; ils s’étoient t fami- liarifés avec É perfonne qui en avoit foin , & venojent manger dans fa main. Lorfqu’ils furent devenus Eure. ils refusérent {a à pârée ordinaire , & comme on n’avoit pas d’infeûes à leur four- pir ils moururent de faim. Note communiquée par * M, Gueneau de Montheillard, 136 Hifloire Naturelle de fourmis, ne vécut que cinq jours ; ; il refufa conftamment tous les autres 1n- fectes, & mourut apparemment d'ennut dans fa priton Sur la fin de l'été, cet oïleau prend beaucoup de graïfle , & 1l eft alors ex- cellent à manger; c'eft pour cela qu'en plufieurs pays on lui donne le nom d'or- colan : il fe prend quelquefois à la fau- tereile , & les chafleurs ne manquent. guère de lur arracher fa langue, dans l'idée d'empêcher que fa chair ne prenne le goût de fourmis; cette petite chaile ne fe fait qu'au mois d'août jufqu'au milieu de feptembre, temps du départ de ces oïfeaux, dont 1l n’en relte aucun dans nos contrées pendant l'hiver. L'efpèce eft néanmoins répandue dans toute l'Europe _ depuis les provinces mé= ridionales jufqu'en Suède fr), & mème en Lapponie {u ); elie eft aflez com- ER AE Ed D 6 AR DT NÉ ÉTEINT Th (f } Gefner, Avi. pag. 553. (t) Fauna Suecica. { u) Rudbeck, Lapponia illufir. pag. 20%, \ N\ ee \\\ S SR VINKRERS SSSR à MINE & KK « ” à Ÿ NENN N NS SN RSR ANNE N NN NS À \ MURS NS RS RSR KR NKK À QR Le SES à à ê SR SS IR S NS RSS SR & NS NN DS à NA SNS ee SSI SK KV RCE NS SS LES S \ LR SR RE nt Naure, ne Le . PE frs se ] AR > % na, 'N DER MR TP du Torcol. 137 mune en Grèce /x), en Italie /y); nous voyons par un paflage de Philoftrate, que le torcol étoit connu des Mages, & fe trouvoit dans la Babylonie fx); & Edwards nous aflure qu’on le trouve au Bengale (a): en forte que lefpèce, quoique peu nombreufe dans chaque contrée, paroiït s'être étendue dans toutes les régtons de l’ancien continent 4). Al- drovande feul parle d’une variété dans cette efpèce {c); maïs il ne la donne que d’après un delflin, & les différences font fi légères, que nous avons cru ne devoir pas l'en féparer. (x) « Le petit oïfeau vivant parmi les arbrif- feaux, que les François nomment un zercou où 64 turcot , qui fut nommé en latin torquilla , en orec jynx, eft commun au mont Athos, » Bélon, Obj/err. pag. 38. (y) Bononix millies in foro venalem reperi. AÏdro- vande. à (zx) Vita Apollon. (a) Edwards. Préface, page xi]. (b) Torquilla in quavis regione ferè confpicitur. Aldrovande. (c) Jyngi congener. Aldrovande, Avi, tome E, page 869. | ec) + 138 na tue Naturelle, EN EE gen vi MES A SEA æ ie CAE AR bi 2e AE CR LES OISE A UX BARBUS. Les Narurarisres ont donné le nom de barbus à pluñeurs oïfeaux qui ont la bafe du bec garnte de plumes efhlées , longues, rordes comme des foies & tou- tes dirigées en avant; maïs nous devons obferver qu’on a confondu fous cette dé- nomination des oïleaux d’efpèces diverfes & de climats très-élorgnés. Le samaria de Marcgrave, qui eft un oïfeau du Bréfl, a été mis à côté du barbu d'Afrique & de celui des Philippines, & toutes les efpè- ces qui portent barbe fur le bec & qui ont deux dotgts en avant & deux en ar- rière, ont été mélées par les Nomencla teurs, quoique Îles barbus de l'ancien con- tinent diffèrent de ceux du nouveau en = qu'ils ont le bec beaucoup plus épais, plus raccourci & plus convexe en-defious. Pour les diftinguer , nous appellerons sa- matias ceux de l'Amérique, & nous ne laïflerons le nom de barbus qu'à ceux de l'ancien continent. Er EN *LE TAMATIA (a). Première efpèce. Nous avons péra AvERTI (b), que c'eft par erreur que M. Brifion /c) a placé cet oïfeau avec la grivette ou petite grive de Catefby ; car ïl en eft tout-à-fait diffe- rent, tant par Îa difpoñtion des doigts que par la barbe & la forme du bec, & la grofleur de la tète qui, dans tous les oïfeaux de ce genre, eft plus confidéra- ble, relativement au volume du corps, que dans aucun autre. Îl eft vrai que Marcgrave a fut aufli une faute à ce fu- * Voyez les planches enluminées, ».° 746 , fig. 7, fous la dénomination de Barbu à ventre tacheté de Cayenne. (a) Tamatia Brafilienfis. Marcgrave , Hif?. nat. Brajil. pag. 208. — Tamatia Guacu. Pion, Hifi. nat. Brafil. Pag. 96. — Tamatia Braflienfis Marc- gravi. WiHug5by, Ornithol. pag. 140. (8) Hift. nat. des Cifeaux, om. 117, pag. 280, (c) Ornithologie, sum. IT, pag. 212. 140 Hifloire Naturelle jet, en difant que cet oïfeau n’avoit pas de queue; 1l auroit dû dire qu'il ne l’avoit pas longue; & 1l y a toute apparence qu'il a décrit un oïfeau dont on avoit arraché la queue; maïs, comme tous les autres caractères font entiers & bien exprimés, 1l nous paroït qu'on peut compter iur fon indication , d’autant que cet o1- feau fe trouvant à Cayenne comme au Bréfil, & nous ayant été envoyé, 11 nous a été facile d'en faire la comparaïfon & la defcription. Ii à fix pouces & demi de Tongueur totale, la queue à deux pouces ; ie bec, quinze lignes; l'extréruité fupérieure du bec eft crochue & comme divifée en deux pointes ; la barbe qui le couvre, s'étend à pins de moitié de fa longueur; le deflus de la tête & Ie front font rouf- sâtres ; 11 y a fur le cou un demi-colklier varie de noïr & de roux; tout le refte du plumage en deflus eft brun, nuancé de roux ; on voit de chaque coté de.la tîte, derrière les yeux, une tache noire aflez grande ; la gorge eft orangée , & le refte du deflous du corps eft tacheté de noir des Tamatias. IAI fur un fond blanc-roufsitre ; le bec & Îles pieds font noirs. Les habitudes naturelles de ce premier tamatia, font aufli celles de tous les otfeaux de ce genre dans le nouveau con- tinent; ils ne fe tiennent que dans les endroits les plus folitaires des forêts, & reftent toujours éloignés des habitations même des lieux découverts ; on ne Îles voit nt en troupes ni par paires; ils ont le vol pefant & court ne fe pofent que fur les branches bafles, & cherchent de _ préférence celles qui font les plus garnies de petits rameaux & de feuilles; ils ont peu de vivacité, & quand ils font une fois polés, c'eft pour long temps; ils ont même une mine trifte & fombre, on diroit qu'ils affeétent de fe donner un aïr grave en retirant leur grofie tête _entre leurs épaules ; elle paroït alors cou- vrir tout le devant du corps. Leur naturel répond parfaitement à leur figure maflive & à leur maintien férieux; leur corps eft auffi large que long, & ils ont beaucoup - de peine à fe mettre en mouvement; on peut les approcher d'aufli près que lon 142 ijloire. Naturelle veut, & tirer plufeurs coups de fuñil fans les faire fuir. Leur chair m'eft pas mauvaile à manger, quoiqu'ils vivent de fcarabées & d’autres gros infectes ; enfin Es font très-filencieux , très-folitaires, aflez laids & fort mal-faits, ÊCIVT pag 142: Magd . Lh Rousselet up € » De LE TAMATIA. A key < paniers Le. 5 ER \: * NUE ARE RS des L'amatias. PERSIL N AN SPRL ITS 2 TRE TEST TER PROET DID EP PIE EN SE > : os LE TAMATI A 4 TÊTE 6 GORGE ROUGES (d). |: Seconde _efpèce. Czr o1sEAU que nous avons indiqué dans la même planche, fous deux dénommations différentes, ne nous paroïît pas néanmoins former deux efpèces, maïs une fimple variété, car tous deux ont la tête & [a « * Voyez les planches enluminées, n.° 206, fig. 1, fous 1a dénomination de Barbu de Cayenne; & fig. 2, fous la dénomination de Barbu de Saint-Domingue, (d ) Bucco füupernè niger , marginibus pennarure grifeo-aureis, infernè albo-flavicans; fyncipite & gut- ture rubris ; tænià fupra oculos candicante ; re&ricibus \fupernè fufcis, ad olivaceum inclinantibus fubius cine- Vreis. .. Bucco Cayanen/is. Brifion, Ornithol.tom.IV, pag. 95 ; & pl. 7, fig. 1.— Bucco füupernè nigricans , marginibus pennarum grifeis, infernè albo - flavicans ; fyncipite & gutture rubris ; collo inferiore , pe‘tore & dateribus maculis nigris variegatis; reëricibus [upernè fufcis ad olivaceum inclinantibus fubrus cinereis. . .. “Bucco Cayanenfis nævius. Idem , pag. 97, pl. 7, fig. 4. — The yellow wood - pecker with black fpots. Le pivert ou grimpereau jaune avec des taches noires. Edwards, Glan, pag. 259. k 144 Hifloire Naturelle gorge rouges; les côtés de la tête & tout le deflus du corps noïrs; le bec noïrître & les pieds cendrés. ils ne diffèrent qu'en ce que celui repréfenté dans la figure première , a la poitrine d’un blanc, tandis que Fautre l'a d'un brun lavé de jaune ; 1 a de plus que le premier des taches notres fur le haut de {a poitrine; le premier a aufli une petite tache blan- che au-deflus des yeux, & des taches blanches fur les ailes que le fecond n'a pas; mais comme ïls {e reflemblent en tout le refte, & qu'ils font précifément de la même grandeur, nous ne croyons pas que ces différences de couleur fufh- {ent pour en faire deux efpèces diftinctes, comme l'ont fait nos Nomenclateurs /’e). Ces oïfeaux fe trouvent non-feulement à la Guyane, mais à Saint-Domingue, & probablement dans les autres climats chauds de l’Amérique. (e ) Briffon , Ornithol, tome IV , page 97. Ha AR * LE TAMATTA des Tamatias. 145$ *“ LE TAMATIA 4 cortiEer (f). Trorfième efpèce. Cer OISEAU a le plumage affez agréa- blement varié; le defius du corps eft d’un orangé- foncé, rayé tranfverfalement de lignes noires; 1l porte autour du cou un collier noir, qui eft fort étroit au- deflus , & fi large au-deflous qu'il couvre tout le haut de la poitrine ; de plus, ce collier noir eft accompagné, fur le deflus du cou, d’un autre demi-collier de couleur fauve ; la gorge eft blanchâtre ; le bas de la poitrine eft d’un blanc-roufsitre, qui devient toujours plus roux à mefure qu’il _defcend fous le ventre; la queue eft lon- gue de deux pouces trois lignes, & la * Wuyez les planches enluminées, r.° 3095, fous la dénomination de Barbu à collier de Cayenne. (f) Bucco fupernè rufus nigro tranfverfim firiatus , infernè rufefèens ; gutture € collo inferiore férdidè albis ; teni@ tranfvers@ in fummo dorfo fulvà ; fummo corpore tænià nigrà circumdato ; reétricibus rufis nigro zranferfim flriatis. . . Bucco. Brion, Ornithol, tome IV , page 92, pl. 6, fig. 2. Oiféaux ; Tome XIII, G 146 Hifloire Naturelle grandeur totale de l'orfeau eft de fept pouces un quart; fon bec eft long d'un pouce cinq lignes; & les pieds , qui font gris, ont lept lignes & demie de hauteur. On le trouve à la Guyane, où néanmoins il eft rare, des T'amatias. 147 ÉCART 2 UnS CDR AIT SP PP k LE LE BEAU TAMATIA (£). Quatrième efpèce. Czr orsEav eft le plus beau ,c’eft-à-dire, le moins laid de ce genre; 1l eft mieux fat , plus petit, plus efhlé que tous les autres, & fon plumage eft varié de manière qu'il feroit dificile de le décrire en dé- tail. La planche enluminée le repré- fente aflez fidèlement. Il à cinq pouces but lignes de longueur , y compris Îa queue qui a près de deux pouces; le bec a dix lignes de longueur, & les pieds dix lignes de hauteur. On le trouve {ur les bords du fleuve des Amazones, dans la contrée des Mayne 53 Mais nous ne fommes pas informés s'il habite éga- lement les autres contrées de l'Amérique éridionale. * Voyez les planches enfuminées ,1.° 330, fous la dénomination de Barbu des Maynas. {g) Bucco fupernè viridis infernè albo - flavicans, maculis longitudinalibus viridibus varius ; vertice Es gutture rubris tæniis dilutè cæruleis circumdatis ; collo anferiore € peëtore luteis , maculà in imo peëtore sis : re&ricibus viridibus., .. Bucco Maynanenfis. Briffon , Ornichol. tome IV, pag. 102, pl. 7, fig. 3. 4) 148 Hifloire Naturelle 1 E FE SATA ALT EE AS NOIRS GBLANCS. Cinquième & Sixième efpèces. Ox xe reur guère féparer ces deux oi- feaux, parce qu'ils ne difièrent que par 12 grandeur, & que tous deux , indépen- damment de leur reflemblance par les couleurs , ont un caraétère commun, qui n'appartient qu'à ces deux efpèces ; c’eft d'avoir le bec plus fort, plus gros & plus long que tous les autres tamatias à proportion de leur corps ; & dans toutes deux encore la mandibule fupérieure du bec eft fort crochue , & fe divife en deux pointes, comme dans le tamatia, première efpèce. Le plus grand de ces tamatias noirs & blancs *eft très-gros pour fa longueur, qui neft guère que de fept pouces ; c'eft une efpèce nouvelle, qui nous a été en- * Voyez les planches enluminées, ».° 689, fous la dénomination de Barbu à gros bec de Cayenne, des T'amatias. 149 voyée de Cayenne par M. Duval, aufli- bien que la feconde efpèce * qui eft plus petite, & qui n'a guère que cinq pouces de fongueur. Nos planches les repré- fentent aflez fidèlement , pour que nous puïffions nous difpenfer de les décrire plus au long ; & l’on feroit porté à crotre, par la grande refiemblance de ces deux orfeaux , qu'ils ferorent de la même ef- pèce, fi leur grandeur n'étoit pas trop différente. *# Voyez les planches enfuminées, n.° 688 , fous la dénomimation de Barbu à poitrine noire de Cayenne, _— Giÿ 1 #Ë dé kr pitt Nararélle LES 'BAÆARBUS, Ex LAISSANT, COMme nous avons dit, le nom de samatia aux oïleaux M ee de l'Amérique, nous appellerons fimple- ment barbus ceux de l’ancien continent. Comme les uns & Îes autres volent très-mal, à caufe de leurs ailes courtes & de leur corps épais & lourd, 4 n'eft pas vraifemblable qu'ils atent paflé d’un contment à l'autre, étant également Babitans des climats les plus chauds ; ainl, leurs efpèces nt leur genre ne font pas les mêmes, & c'eft par cette raifon que nous les avons féparés. Quoiqu'ils foient de diflérens continens & de cli- mats très-éloïgnés, ces oïfeaux fe reflem- blent néanmorïns par beaucoup de carac- tères; car indépendamment de leur bar- be, c'eft-à-dire, des longues foires cfh- lées, qui leur couvrent le bec en tout ou en partie , & de la difpofition des pieds, qui eft la même dans les uns & les sutres, indépendamment de ce qu'ils ont également le corps trapu & la tête des Barbus. rs très-grofle, 1ls ont encore de commun la forme particulière du bec qui eft fort gros, un peu courbé en en bas, convexe au-deflus & comprimé fur les côtés; mais ce qui diftingue les barbus de lancien continent des tamatias de l'Amérique, ceft que ce bec eft fenfiblement plus couft, plus épais & un peu convexe en- deflous dans les barbus ; ils paroïflent aufli différer par le naturel , les tamatias étant des oïfeaux tranquilles & prefque ftupides , au lieu que Les barbus fu) des grantles Indes, attaquent les petits oïfeaux, & ont à-peu-près les habitudes des pies-grièches. (a) Voyage à la nouvelle Guinée, par M. Son- aerat, page 68. 152 Hifloire Naturelle es * LE BARBU A GORGE JAUNE (6). Première efpèce. SA zoncueur cft de fept pouces ; Ia queue na que dix-huit lignes; le bec douze à treize lignes de long; & les pieds huit lignes de hauteur ; 1l a Îa tête rouge ainfi que {a poitrine ; Îes yeux font environnés d’une grande ta- che jaune; la gorge eft d'un jaune pur, & le refte du deflous du corps eft d’une couleur jaunâtre, variée de taches lon- gitudinales d'un vert-obfcur; le deflus du corps, les ailes & Ia queue font de cette même couleur de vert-obfcur : la femelle difière du mâle en ce qu'elle eft un peu moins grofle & qu'elle n’a point de rouge fur la tête ni fur la poi- trine. Ils fe trouvent aux iles Philippines. * Voyez les planches enluminées , »,° 331. (&) Bucco fupernè obfturè viridis infernè fordida flavicans , maculis longitudinalibus obfcurè viridibus varius ( [yncipite& tæni& tranfversâ in fummo pe&ore rubris (mas ); genis gutture & collo infertore luteis ( mas }) a/b flavicantibus ( fæmina ) ; reëricibus [u- pernè obfcurè viridibus, fubtus cinereo-cæruleis. . . . Bucco Philippenfis. Brion , Ornitholog. tome IV, page 99 » pl. 7; fig, 2 PL Vpag.152. des Barbus. 1$3 LE BARBU A GORGE NOIRE. Seconde efpèce. Cxsrr: espèce qui fe trouve, comme fa première, aux Philippines, en eft néan- moins très-difiérente; elle à été décrite par M. Sonnerat, dans les termes {ui- vans : « Cet oïfeau eft un peu plus gros, & fur-tout plus alongé que le gros- bece d'Europe; le front & Îa partie anté- « rieure de la tète eft d'un beau rouge ;e le fommet, le derrière de la tête, lae gorge & le cou font noirs; 1! y a au-œ deflus de l'œil une rate demi-circu-« latre jaune ; cette raie eft contiruée par « une autre rate toute droite & blanche œ qui defcend jufque vers Le bas du cou, « fur le côté; au-deffous de la raie jaune « & de la raie blanche qui la continue, il y « a une rate verticale noire, & entrecæ celle-cr & [2 gorge, eft une rate lon-« gitudinale blanche, qui fe continue & le confond à fa bale avec la poitrine. Gy 154 Hifloire Naturelle » qui , ainfl que le ventre, Îles côtés % » les curfles & le deflous de la queue eft » blanche ; le milieu du dos eft noir ; æmais les plumes de côté entre le cou » & le dos font notres, mouchetées cha- pcune d'une tache ou point jaune; les » quatre premières > €n comptant du »moïignon , font à leur extrémité en » blanc, & la cmquième en jaune, ce qui De une raie tranfverfale au haut de » l'arle ; au-deflous de cette raïe font des mplumes noires, mouchetées chacune » par un point jaune ; les dernières plu- mes enfin qui recouvrent les grandes » plumes de l'aile font noires, terminées > par un diféré jaune; les plus grandes » plumes de leile font aufli tout-à-fait > noires, mais les autres ont dans toute + J \ À » leur longueur , du côté où les barbes » font moins longues, un Hléré jaune; la æ queue eft notre dans fon milieu, teinte » en jaune fur les cotés; le bec & les # pieds font noirâtres {c). » (c) Voyage à la nouvelle Guinée, pages 69 ÿ 70. PTT des Barbus. 155$ * LE BARBU A PLASTRON NOIR. T'roifième efpèce. Ccrre ESPÈCE eft nouvelle & nous a étè envoyée du. Cap de Bonne-Efpérance, - mais fans aucune notice fur les habitudes naturelles de loïifeau. Il a fix pouces & demi de longueur ; la queue dix-huit lignes ; les pieds huit à neuf lignes de hauteur. Ce barbu eft, comme l'on voit, de la taille médiocre; 1l eft moins grand que le gros-bec d'Europe ; fon plumage eft agréablement mêlé & tranche de blanc & de noir; il a le front rouge, une ligne jaune fur œil, & il y a des taches en gouttes jaune-clarr & brillant, jetées fur les arles & le dos; la même teinte de jaune eft étendue en pinceaux {ur le croupron; & les pennes de Îa queue & les moyennes de Faïle font Jégèrement frangées de cette même cou- D =>rcan mar ergnene 20e ares exerce A DIE DD EE ne ERA # Voyez les planches enfuminées, ».° 688, fig. 1. L4, 1j6 Hifloire Naturelle leur ;un plaftron noir couvre la poitrine jufqu'à la gorge ; le derrière de Ia tête eft aufli coiffé de notr, & une barde notre entre deux bandes blanches def- cend fur le côté du çou. des Barbus, 157 ÉREPETIT BARBU. Quatrième efpèce. Cerre Essrèce eft nouvelle, & l'otr- feau eft le plus petit de tous ceux de ce genre ; il nous a été donné comme ve- nant du Sénégal, maïs fans aucun autre fait. Il n'a que quatre pouces de Ilon- gueur ; fa grofle tête & fon gros bec om- bragé de longues foies, le caraétérifent comme tous ceux de fon genre; la queue eft courte , & les aïles étant pliées la cou- vrent prefque jufqu'à l'extrémité; tout le deflus du corps eft d’un brun-norrître, ombré de fauve & teint de vert fur les pennes de l'aile & dela queue; quelques petites ondes blanches forment des fran- ges dans les premières; le defleus du corps eft blanchätre avec quelques traces. de brun; la gorge eft jaune, & des an- gles du bec pañle fous les yeux une pe- tite bande blanche. * Voyez les planches enluminées, n.° 746, fig. 2; 153 Hifloire Naturelle, Au refte, cette defcription n’en dit pas plus qu'en peut dire à l'œ1rl la figure enluminée, qui a été prife au cabinet de M. Mauduit, fur un individu qui depuis a péri. des Barbus. 1$9 ‘LE GRAND BARBU. Cinquième efpèce. Czr o1seAu a près de onze pouces de longueur ; la couleur dominante dans le plumage eft un beau vert qui fe trouve mêlé avec d'autres couleurs fur diféren- tes parties du corps, & principalement fur la tête & le cou; la tête en entier & la partie antérieure du cou font d’un vert mêlé de bleu, de façon que ces partie S paroïflent plus ou moins vertes, ou plus ou moins bleues, felon les différens re. ets de 12 lumière; la naïflance du cou & le commencement du dos font d’un brun marron, qui change aufli à dife- rens afpeéts , parce qu'il eft mêlé de v-rt; tout le deffus du corps eft d’un très-beau vert à l'exception des grandes plumes des aïles qui {ont en partie noires; tout le deflous du corps eft d’un vert beau- coup plus clair; 1 y a quelques plumes ne | # Voyez les planches enluminées, ».° 873, 160 Hifloire Naturelle du deflous de la queue d’un très-beau rouge; le bec à un pouce dix lignes de longueur, fur un pouce de largeur à fa bafe, où l’on voit des poils noirs & durs comme des crins, ïl eft d’une couleur blanchäâtre , maïs notr à fa pointe ; les ailes font courtes & atteignent à peine à la moitié de la longueur de la queue; ti nous a été envoyé de Ia Chine. des Barbus. 161 rs ri cg er eg LH BARBEU VERT. Srxième efpèce. Tr 4 fix pouces & demi de fongueur; le dos, les couvertures des aïles & de la queue font d’un très-beau vert; les grandes pennes des aïles font brunes , mais cette couleur neft point apparente étant cachée par les couvertures des aïles; la tête eft d’un gris-brun; le cou eft de la mème couleur, mais chaque plume eft bordée de blanchître, & 1l y a de plus au-deflus & derrière chaque œil une tache blanche; le ventre eft d’un vert beau- coup plus pâle que le dos ; le bec eft blanchitre & la bafe de la mandibule fu- périeure eft entourée de longs poils noirs & durs; le bec a un pouce deux lignes de Iongueur , fur environ fept lignes de largeur à fa bafe; es ailes font courtes & ne sétendent quà la moitié de la queue ; 11 nous a été envoyé des grandes Indes. _# Payez les planches enluminées, n,e 870, Lo Lee 162 Hifloire Naturelle JÉPEASE MONGEC A NE. C: qu'on peut appeler phyfionomie dans tous les êtres vivans, PRE de l'afpeét que leur tète prélente lorfqu'on les regarde de face. Ce qu’on défigne par les noims de forme, de figure, de taille, &c. fe rapporte à lafpeét du corps & des membres. Dans les. orfeaux, fi l'on re- cherche cette phyfonomie, on s'aper- cevra aïfément que tous ceux qui, relatr- vement à la grofleur de leur corps, ont une tête légère avec un bec court & fin, ont en même temps la phyfionomie fine, agréable & prefque fpirituelle ; tandis que ceux au contraire qui, comme les bar- bus, ont une trop grofle tête, ou qui, comme les toucans, ont un bec A 4 gros que la tête, fe prélentent avec un air flupide , rarement dément: par leurs ha- bitudes naturelles. Maïs 1l y a plus ; ces grofies têtes & ces becs énormes, dont la longueur excède quelquefois celle du corps entier de l’oifeau, font des parties {1 difproportionnées & des exubérances des Toucans. 163 de nature fi marquées, qu'on peut Îes regarder comme des monftruofités d’ef- pèce, qui ne diff è èrent des monftruolités individuelles qu'en ce qu'elies fe perpé- tuent fans altération; en forte qu’on eft obligé de les admettre aufli néceflaire- ment que toutes les autres formes des corps, & de les compter parmi les ca- ractères fpécifiques des êtres auxquels ces mêmes parties difformes appartiennent. Sr quelqu’ un voyoit un toucan pour Îa première fois, 1! prendroit fa tête & fon bec, vus de face, pour un de ces mafques à longs nez dont on épou: vante les en- fans ; maïs, confidérant enfuite férieufe- ment la firucture & l'ulage de cette pro- duction démelurée , il ne pourra s'empê- cher d'être étonné que la Nat: are ait fait 1a dépenfe d’un bec aufli prodigieux pour un oïifeau de médiocre grandeur, & l’é- tonnement augmentera en AE ant que ce bec mince & foïble, loin de fer- vir ne fait que nuite à in qui ne peut en eflet rien fatüir, rien cntamer , rien diviler, & qu', pour fe nourrir, eft obligé de gober & d’avaler fa nourriture en bloc fans fa broyer nt même [a con- 164 Hifloire Naturelle cafler. De plus, ce bec loin de faire un inftrument utile, une arme ou même un contre-poïds, n 'eft au contraire qu'une malle en levier, qui gène le vol de l'ot- feau, & lui dohaautttin: aire detnisout- btait: femble le ramener vers la terre lors même qu'il veut fe diriger en haut. Les vrais caractères des erreurs de Ia Nature, font Ia difproportion jointe à l'inutilité; toutes les parties qui, dans les aniMaUX , Far exceflives, furabondantes, placées à contre-fens, & qui font en même-temps plus nuifibles qu'utiles, ne doivent pas être mifes dans le grand plan des vues directes de la Nature, maïs dans la petite carte de fes caprices, ou fi lon veut de fes mépriies, qui néanmoins ont un but auffi direét que les premières, puifque ces mêmes produétions extraor- dinaires nous indiquent que tout ce qui peut être, eft, & que quoique les pro- portions, la régularité , la fymmétrie rè- gnent ordinarrement dans tous les ouvra- ges de la ee les difproportions , les excès & les RP nous démontrent que l'étendue de fa puiffance ne fe borne point à ces idées de proportion & de des T'oucans. 165$ régularité auxquelles nous voudrions tout rapporter. Et de même que la Nature à doué le plus grand nombre des êtres de tous les attributs qui doivent concourir à la beauté & à la perfection de Îa forme, elle n’a guère manqué de réunir plus d’une dif- proportion dans fes productions moins {oignées; le bec excellif, mutile du tou- can, renferme une langue encore plus inutile, & dont la ftructure eft très-ex- traordinaire ; ce n'eft point un organe charnu ou cartilagineux comme la langue de tous es animaux ou des autres oïfeaux, c'eft une véritable plume bien mal pla- cée, comme l’on voit, & renfermée dans le bec comme dans un étui. Le nom même de toucan fignifie plume en langue Brañlienne , & Îes naturels de ce pays ont appelé coucan tabouracé , Voifeau dont tis prenoïent les plumes pour fe faire les parures, qu'ils ne por- toïent que les jours de fêtes. Toucan ra- bouracé fignifie plumes pour danfer; ces oïfeaux fi difiormes par leur bec & par leur langue, brillent néanmoins par leur plumage; ils ont en effet des plumes pro- 166 Hifioire Naturelle pre aux plus beaux ornemens, & ce font elles de la gorge; la couleur en eft oran- gee, vive éclatante; & quoique ces belles plumes n'appartiennent qu'à quelques- unes des efpèces de toucans, elles ont donné le nom à tout le genre. On re- cherche même en Europe ces gorges de toucan pour faire des manchons; fon bec prodigteux lui a valu d’autres honneurs, & l'a fait placer parmi Îles conftellations auftrales où l’on n’a guère admis que les objets les plus frappans & les plus remar- quables (a). Ce bec eft en général beau- coup plus gros & plus iong à propor- tion du corpsque dans aucun autre prse » & ce qui le rend encore plus exceflif, c'eft que, dans toute fa longueur, 1l eft plus large que la tête de l'oifeau; ceft, comme le dit Léry, le bec des becs {4 )e auf plufñeurs Voyageurs ont-ils per le toucan, l’oifeau tour bec (c), & nos (a) Journal des Obfervations phyfiques du P. Feuillée, page 428. (b) Voyage du Bréfil, page 174. (c) Dampier, Voyage autour du monde, rome JIT ; pag. 315 des Toucans. 167 créoles de Cayenne ne le défignent que par lépithète de gros-bec., Ce long & large bec fatigueroit prodigieufement Ia tête & le cou de l'oifeau, s'il n'étoit pas d'une fubftance légère, mais 1l eft fi mince qu'on peut fans eflort le faire céder fous les doigts; ce bec n’eft donc pas propre à brifer Les graines nt même les fruits tendres, l'oileau eft obligé de les avaler tout entiers, & de même …l ne peut s'en {ervir pour fe défendre, & encore moias pour attaquer ; à peine peut-il ferrer aflez pour faire impreflion {ur le doigt quand on le lut préfente. Les Auteurs {d), qui ont écrit que Île toucan perçoit les arbres comme le pic, fe font donc bien trompés, ils n’ont rapporté ce fait que d’après la méprile de quelques Efpagnols, qui ont confondu ces deux otfeaux, & les ont également appelés carpenteros (charpentiers) ou racatacas en langue Péruvienne , croyant qu'ils frappoïent également contre Îes arbres. Néanmoins 1l eft certain que les toucans n'ont nine peuvent avoir cette habitude, Eameren-n— 2 2e um 0 cerner enène re, OR DRE À oO EE (d) Hernandès, Mufèum Befler, 168 Hifloire Naturelle & qu'ils font très-éloïgnés du genre des pics ; & Scaliger avoit fort bien remarqué, avant nous , que ces oïfeaux ayant le Bec crochu & courbé en bas, ïl ne paroïfloit pas poiii Me qu'ils entamafient les arbres. La forme de ce gros & grand bec eft fort difiérente dans chaque mandibule ; Ia fupérieure eft recourbée en bas en te de faulx , arrondie en-deflus & crochue à fon cxtrbmiél: l’inférteure eft plus courte, plus étroite & moins courbée en bas que la fupérieure ; toutes deux font dentelées fur leurs bords , maïs les dentelures de 1a fupérieure font bien plus fenfbles que celles de inférieure; & ce qui paroît encore fingulier, c'eft que ces dentelures quoiqu’en égal nombre de chèque coté des mandibules, non-feulement ne fe correfpondent pas du haut en bas ni de bas en haut, mais même ne fe rapportent pas dans leur poftion relative ; celles du coté droit ne fe trouvant pas vis-à-vis de celles du coté gauche, car elles commen- cent plus près ou plus loi en arrière , & fe terminent aufli plus ou moins pres en ayant, | La langue Te SAT Le 097 AV L i : Ra PP Fur An: L | des Toucans, » 169 La Tanguei des toucans eft, comme nous venons de le dire, encore plus ex- traordinarre que le bec; ce font les feuls oïfeaux qui arent une plume au lieu de langue, & c'eft une plume dans laccep- tion la plus ftricte, quoique le milieu ou la tige de cette plume-langue {oit d'une fubftance, cartilagineule, large de: eux lignes; maïs elle eft accompagnée des deux côtés de barbes très-ferrées & toutes pareilles à celles-des plumes ordi- näres; ces barbes dirigées en avant, font d'autant plus longues, qu’elles font fituées plus près de l'extrémité de 1a lan- gue qui eft elle-même tout auffi Iongue que le bec. Avec un organe aufli fingu- lier & fi différent de la fubftance & de lorgantfation ordinaire de toute langue, on {eroit porté à croire que ces oïfeaux devroient être muets; néanmoins ïls ont autant de voix que les autres, & 1ls font entendre :très-fouvent une efpèce de fiffle- ment qu'ils réitèrent promptement & aflez long-témps pour qu'on les ait appelés oifeaux prédicatèurs. Les Sauvages attri- buent aufli de grandes vertus à cette Oifcaux, Tome XIII, H | Hifloire N'éurile paf de plume fe), & 1ls Pemploient comme remède dans pluleurs maladies. Quelques Auteurs ont cru que les tou- cans navoient point de narines {f) ; cependant 1l ne faut pour les voir qu'e- carter les plumes de la bale du bec qui les couvrent dans la plupart des efpèces, & dans d’autres elles font fur le bec nu, & par conféquent fort apparentes, Les toucans n'ont rien de commun avec les pics que la drfpolition des doigts, deux en avant & deux en arrière ; & nême, dans ce caractère qui leur eft com- mun , on peut oblferver que les doigts des toucans font bien pli 15 longs & tout autrement proportionné s que ceux des pics: le doigt extérieur du devant eft prefque aufii iong que le pied tout entier (e) I. de la Condamire parle d’un toucan qu’il a vu fur les bords de Marannon, dont ie bec monf- trueux eft rouce & jaune ; fa langue, dit il, qui reflembie à une plume déiée, paile pour avoir de grandes vertus. #oyage à La rivière des Amazoues. Paris, 1745. Voye aufff Gemelli Carreïl. Paris, 710, tome V1, pag. 24° [uv (f) Wällus -bby éc Bairére. , Nes Mitect “des Toucans. ‘ 171 qui et à la vérité fort court, & les autres doigts font aufli fort Longs + : les deux doigts intérieurs font Îes moins longs de tous; les piEes des toucans n'ont que la moitié de Îa longueur des jambes, en forte que ces oïfeaux ne peu- vent marcher, parce que le pied appuie _ dans toute fa Iohigueur fur Ia terre ; ts ne font donc que fautiller d'aflez mauvarfe grâce; ces pieds font dénués de plumes » & couverts de longues écailles douces h au toucher ; les ongles font propor- | tionnés à la longueur des doigts, arqués, … un peu aplatis, obtus à leur extrémité, » & fillonnés en-deflous fuivant leur Ion- gueur par une canelure ; ils ñne fervent pas à l'oifeau pour attaquer ou fe défen- dre , nf même pour grimper, mafsunique- ment pour fe maintenir fur les branches où 1! fe tient aflez ferme. Les toucans font répandus dans tous les climats chauds de l'Amérique méri- dionale, & ne fe trouvent point dans Jancien continent ; ils font erratiques plutot que voyageurs,-ne changent de pays que pour fuivre les farfons de la maturité des fruits qui leur fervent de Hi) Me Si: | F+e Hifloire Naturelle nourriture, ce font fur-tout les fruits de paliers; &, comme ces efpèces d'arbres croïflent dans les terreins humides & pres du bord des eaux, les toucans habitent ces lieux de préférence, & fe trouvent même quelquefois dans les pa- étuviers qui ne croiflent que dans la. vafe liquide; c'eft peufêtre ce qui a fait crore (g) qu'ils mangeoierit du porflon : ; maïs ils ne peuvent tout-au-plus qu ‘en avaler de très-petits, car leur bec n'étant propre ni pour entamer nt pour couper , ils ne peuvent quavaler en blocs Îles fruits même les plus tendres fans les comprimer, & leur large gofer leur facilite cette habitude, dont on peut s'aflurer en leur jetant un aflez gros morceau de pain, car ils l'avalent fans chercher à le divifer. | . Ces oïfeaux vont ordinairement par petites troupes de fix à dix, leur vol eft lourd & s'exécute péniblement, vu leurs courtes aïles & leur énorme bec, auï fait peñcher le corps en avant; cependant ss ne laiflent pas de seélever au-deflus ES 2 mt TT (4) Fermendés & Nierembers, i du 4e pd Let dr dé ARETE Se À Se 4 5 À ® + »* F ‘des T Oucans. 273 des grands arbres, à la cime > defquels on # les voit prefque toujours perchés & dans # une agitation continuelle, qui, malgré la vivacité de leurs mouvemens, note rien . à leur air grave, parce que ce gros bec | ou donne une phyfionomie trifte & … {érieufe que leurs grands yeux fades & | fins feu augmente encore ; en forte que ; | quoique très- vifs & très-remuans, Ils 4 n'en paroïflent que plus gauches & moins … gais. 4 Comme ils font leur nid dans des: » trous d'arbres que les pics ont aban- - donnés, on à cru qu'ils creufoient eux- ; mêmes cestrous; 1Îsne pondent que deux œufs, & cependant toutes les efpèces font … aflez nombreufes en individus. On les | spprroi très-atfément en les pren aant L jeunes; on prétend mème qu'on peut les faire nicher & produire en domefticité ; ils ne font pas vue à nourrir, Car ts M avalent'tout ce qu'on leur jette, pain, chair ou poiflon ; ils faiiflent aufli havec la pointe du bec les morceaux qu’ on leur offre de près, ils les lancent ; “énhaut & les reçoivent dans leur largc H x) 174. Hifoire Naturelle gofier; mais, lorfqu'ils font obligés de fe pourvoir d'eux-mêmes & de ramafler les altmens à terre, ïls femblent les chercher en tätonnant, & ne prennent le morceau que de coté pour le faire fauter enfuite _ & le recevoir. Au refte, ils paroïflent ft fenfbles au froid, qu'is cratgnent la frai- cheur de !a nuit dans les cimats même les plus chauds du nouveau continent ; on les a vu dans la maïfon fe faire une efpèce de Iit d'herbes, de patlle & de tout ce qu'ils peuvent ramafier pour éviter apparemment [a fraicheur de [a terre. Es ont ensgénéral la peau bleuître fous les plumes, & Îeux chair, quoique noire & 2fez dure, ne laïfle pas de fe manger. Nous connoïflons deux genres parti- culiers dans le genre entier de ces oi- feaux, les toucans & les aracaris 3 ils. ont différens les uns des autres, 1.° par la grandeur , les toucans étant de beau- coup plus grands que les aracaris; 2.° par les dimenfons & la fubftance du bec, le- quel dans Îes aracaris eft beaucoup moins . alongé, & d’une fubftance plus dure & plus folide; 3.° par la difiérence de là Re: < SR = ESS RS ÈTS ES TRES = = SZ TE ——- — - À = AS KW z Z LAS, \ \\ NAS { ) NX à À ARRRSS NE NT IIQÎQÎÎR Î H 1] L. Merad Th: Roussel 07/2 LE TOUCAN. C ARTS M, IE des Toucans. 17$ queue qui eft plus longue dans Îles aracaris & très-fenfiblement étagée, tandis qu’elle eft arrondie dans Îles toucans / A). Nous féparerons donc ces orfeaux les uns des autres, &, après cette divifion , 1l ne nous reftera que cinq efpèces dans Îles toucans. (h) Ce font les Bréfiliens qui, Îes premiers, ont diftingué ces deux variétés, & qui ont appelé toucans les grands , & aracaris les petits oïfeaux de ce genre; & cette diftinétion eft fi bien fondée, que les naturels de la Guyane l’on faite de même, en appelant les toucans £ararouuma, & les aracaris grigri ME NNZSSS AT I H iv =. E * LE TOCO. . Première efpèce. L: corps de cet oïfeau a neuf à dix pouces de longueur y compris la tête & la queue; fon bec en a fept & demi; la tête, le defilus du cou, le dos, le crou- pion, les aïles, la queue en entier, la poitrine, & le ventre font d'un noir- foncé ; les couvertures du defius. de la queue font blanches, & celles du deffous {ont d'un beau rouge ; le deffous du cou & la gorge font d'un blanc mêlé d’un peu de jaune’; entre:ce jaune fous Îa gorge & le noir de la poitrine, on voit un petit cercle rouge; la bafe des deux -: mandibules du bec eft notre; le refte de la rrandibule inférieure eft d'un jaune- rougeâtre ; la mandibule fupérieure eft de cette même couleur jaune-rougeître jufqu'aux deux tiers environ de fa lon- # Voyez les planches enluminées, 7.9 82. ls #1 | #n 0 f “# * DST O0 AN Ur É 14 de 5 des Toucans. 177 güeur; le refte de cette mandibule juf qu'à fa pointe. eft noire; les ailes font courtes & ne s'étendent guère qu'au tiers | de la queue; les pieds & les ongles font noirs : cette efpèce eft nouvelle, & nous lur avons donné Île nom de toco pour la diftimguer des autres. = + AT BET PRE IR RS TR NET EE ET LOU STEP A CNPIERESRT ER ESS ER Ra *LE TO UCAN A GORGE JAUNE(:}): Seconde efpèce. N L'on A REPRÉSENTÉ, dans les planches en- … Aüminces, deux variétés de cette efpèce; — 121 première {ous la dénomination de tou- DE de , LD * Woyez les planches eniuminées, n° 269, fous la dénomination de Toucan à gorge jaune de Cayenne. de | .… (ri) Toucan ouaycho. Laët, pag. 553: — Pick Brafilica Gefneri. Toucan gros bec. Barrère, France équinox. pag. 141.— Roffrata Americana nigra ventre € uropygio, cocuineis. Idem , Ornirhol. ciaf. 117, Gen. 25, Sp. 1.— Tucana füpernè nigro-viridans ; genis & gatture fulphureïs ; collo inferiore anrantio ; peftore ventre [upremo, tebtricibufque caudæ fuperiori- bus € cnferioribus coccineis ; reétricibus Lperiè N1gr0- wiridantibus , fubtus nigris. . . . Tucana Cayanenfs . Sutture luteo. Briflon , Ornishol. tome IV , pag. 411, pi31, fig I RE CRT | H v I 7 8 Hifloire Naturelle can a gorge jaune de Cayenne, la fecondé fous ceile de roucan à gorge jaune du Bréfil * (k)3 maïs elles fe trouvent éga- lement dans ces deux contrées, & ne nous paroïfient former qu'une feule & même efpèce. Les diflérences dans la couleur du bec & dans l'étendue de Îa plaque jaune de !a gorge, aufli-bien que la vivacité des couleurs, peuvent prove- nir de ligede l'oileau ; cela eft très-certain pour la couleur des couvertures fupe- rieures de la queue qui font jaunes dans quelques individus & rouges dans d'autress. * Voyez Îles planches enluminées, #.° 307. {k) Tucana five, Toucan, Brafilienfibus Marc. grave, Hif. nat. Braf. pag. 217. — Tucana. Chax- leton , Æxercit. pige 118 ,n.° 21 ; & Onomezt. pag. 115, n.° 21. — Tucana quam Lerius ethevetus. vocant toucan. Jonfton, Avi. pag. 124. — Rofirata Aimericana nigra uropygio luteo. Barrère , Ornithol. claf. 111, Gen. 285 , Sp. 3. —Tucana nigro-viridans ; genis, gutture € collo inferiore aurantiis ; tenià tranf- vers@ in fummo peétore cocciner& ; teltricibus caudæ fiperiortbus fulphureis , infertortbus coccineis ; refrici= bas fipernè nigro-viridantibus , fubtus nigris. . . .. Tucana Brafilienfis gutture luteo. Brion , Ornirhol. tome IV, pag. 419.— Ye/low breafled toucan. Tou- can à gorge jaune, Edwards, Glan. pag. 253. Es. à à TT D : "re Ed Da Mes him RE" ” Sd.” © + DÉRCTE us ÿ ! | ST TE AI LEE nl © fe. “ É 7 : ‘% Ni] des Toucans. 179 _ Ces oïfeaux ont tous deux la tête, Ie deflus du corps, les aïles & la queue noires ; la gorge orangée & d’une couleur plus ou moins vive; au-defious de 1a gorge ïls portent fur la poitrine une bande rouge plus ou moins large ; le ventre eft notrître , & les couvertures inférreures de la queue font rouges; le bec eft noir avec une raie bleue à fon fommet fur toute fa longueur ; la bale du bec eft environnée d'une aflez large bande jaune ou blanche ; les narines font cachées dans les plumes de a bafe du bet , leur-ouver- ture eft arrondie; les pieds longs de vingt _tignes font bleuîtres ; le bec à quatre pouces & den de longueur fur dix-{ept lignes de hzuteur à fa bafe: l'oïfeau entier, dépuis le bout du bec jufqu'à l'extrémité de la queue à dix-neuf pouces, fur quoi déduifant fix pouces deux ou trois lignes pour la queue, & quatre pouces & demi pour le bec, 1l ne refte pas neuf pouces pour la longueur de Ia tête & du corps de l'orfeau. | C'eft de cette efpèce de toucan que lon tire les plumes brillantes dont on fat des parures; on découpe dans la peau jh: B v; 180 Hiftoire Naturelle toute la partie jaune de la gorge & lon vend ces plumes aflez cher. Ce ne font que les mâles qui portent ces belles plumes jaunes fur la gorge ; les femelles ont cette mème paftie blanche, & c'eft cette diffé. rence qui a induit les Nomencliteurs en erreur ; ils ont pris {a femelle / Z) pour {L} Picus Americanus, Hernandès , Mex. pag..697. — Altera xochitenacaïl. Fernandès, Hif?. nov. Hifp. pag. 58. — Pafler lengirofirus xochitenacatl di&tus.. Nieremberg , pag. 208. — Xochitenacatl altera, Ray , Synopf. Avi, pag. 178, n.° 6. — Roftrare Ainericana nigra uropygio albo. Barrère , Gen. 25 , chef. 111, Sp. — Toucan Surinamenfis niger ex albo , flavo , rubroque varia. Petitvert, Gazoph. planche 44, 59. 3. — Ciféau appelé tocan. Feuïllée, Journal des côfirv. phylig. page 428. Toucan or Brafilien pye- Edwards, tom. Ii, pag. 64. — Red beaked toucan x" toucan à bec rouge. Glan. page 58 & pl. 228. —- Tucana nigro-viridans ; genis, gutture & collo inferiore candidis; tæn1à tranfversâ in fummo pefore coccinea uropygi0 © teêricibus caude [uperioribus albis, infe- rioribus pallide rubris ; reëtricibus fapernè nigro : viri- dantibus, fubtus nigris. … Tucana Brafilienfis gutture albo. Briffon, Ornirhol, tome IV , pag. 413. — Fucana nigro-viridans ; genis, gutture & collo inferiore candidis ; tænià tranfversà in fümimo peëtore coccinei ; te“tricibus caudæ faperioribus fulyhureis, inferioribus cocctnets ; rebtricibus fupernè nigro-viridantibus, fubtus .MIgTIs. . . . Tucana Cayanenfs gutture albo. Idem , ibid. page 416, des Toucans. LR: “ne autre efpèce & même ils fe font trom- pes doublement, parce que les couleurs variant dans la femelle comme dans ie mâle , ils ont fait dans les femelles deux efbèces ainfi que dans les mâles. Or, nous rédutfons ic1 ces quatre prétendues efpèces à une feule, à laquelle même nous pou- vons en rapporter une cinquième indi- quée par de Laët /m), qui ne diffère de ceux-ci que par la couleur blanche de Ia poitrine. | En général, les femelles font à très- peu-près de la grandeur des mâles; elles ont les couleurs moins vives, & la bande rouge du deflous de la gorge très-étroite; mais du refte elles leur reflemblent par- fattement. Nous avons fait repréfenter l'une de ces femelles dans la planche en- luminée ; ».° 20 2 , {ous 1a dénonmuimation de toucan à gorge blanche de Cayenne parce que mous fgnorions alors or ce füt une femelle, Au relte, cette feconde _efpèce eft la plus commune & peut-être la plus nombreule du genre de ces ot- (mm) Hiftoire du nouveau monde, page 552. L 182 Æifloire Naturelle feaux; 1l y en a quantité dans la Guyane; {ur-tout dans les forêts humides & dans les palètuviers. Quoïqu'ils n'aient, comme tous les autres toucans , qu'une plume pour langue, ils jettent un cri articulé, qui femble prononcer pinien-coin ou pignen-coin , d'une manière fi diftincte que les créoles de Cayenne leur ont donné ce nom que nous n'avons pas cru devoir adopter, parce que le toco ou toucan de l’efpèce précédente prononce cette même parole, & qu'alors on les eût confondus. LE TOUCAN AVENTRE ROUGE ("). T'roifième efpèce. Cs Toucan a la gorge jaune comme Île précédent , maïs ïl à le ventre d'un beau rouge, au lieu que l'autre lanoir.'Fhevet, (n) Toucan. Thevet. Singul. de la France antar&. chap. 7. — Toucan five pica Brafilica | germanis Pffèr vogel, Pfeffer -fracfx, Ttalis, Gaza di Brafilia. Aldrovande, Avi. page 801. — Pica Brafilica ger- manis pfeffèr-fracfe in dianifcher vogel Gefner, Ari. pag. 130. — Avis roftri maximi. Fernandés, pag. 17: — Pica Brafilica, aliis ramphalflos , hivporinchos € burynchos, aliis barbara & piperivora. Jonfton, Avi. page 20. — Monfirofa avis. muf. Befl. pag. 34, n,° 3. — Bucco. Moehring, Avi. Gen, SSP Brafilica Aldrovandi, avis piperivora nonnullis. Ray. Synop{. Avi. page 44, n° 1. — Pica Braflica A!- droyandi avis piperivora nonnullis. Wiugbhby , Orni- thelog. pag. 88. — Rafutius fimpliciter. Kieïn, Avi, pag. 28, n.° Ke — Pie du Bréfil. Albin , tome IL, page 18. — Ramphaflos roffro nigro ; curima craffifé Jima : ramphaflos piperivorus. Linnæus , Syfl. nat. ed. X, Gen. 45, Sp. £, page 102. — Tucana Ja- ue nigra- piridins , dorfo infimo & aropyio ad cine= reun vergentibus ; pectore aurantio, ventre € teéfrici- ous coude inférioribus. coccineis ; reËricibus a aigro-viridantibus, [ubtus nigris , apice coccineis. . . CE Briffon, Ornithol. tome IV , page 408, — Pie du Bréfil, Salerne, Ornithol. pag. 109. 184 | Hifloire qui le premier a are de cet “on: dit que fon bec eft aufli long que le corps. ÀAldrovande donne à ce bec deux pal- mes de longueur & une de largeur , & M. Brifion eftime cette melure fix pouces pour les deux palmes. Comme nous n'avons pas vu cet oïleau, nous nen pouvons parler que d’après les indications de ces deux premiers Auteurs. Nous remarquerons néanmoins qu'Aldrovande s'eft trompé en lui donnant trot doigts en avant & un en articre, quoique Thevet dife expreflément qu'il a deux doigts en devant & deux en arrière, ce qui eft conforme à Ia Nature. If à la tête, le cou, le dos & Îes arles notres avec quelques reflets blanchâtres ; {a poitrine d’une belle couleur d’or avec du rouge au-deflus, c’eft-à-dire, fous la gorge; il a aufli le ventre & ( jaabes d'un rouge très-vif, ainfi que lextrémité de la queue qui pour le refte eft noire; Le Iris de l'ætl eft noire, elle 'eft entourée d'un cercle Blanc qui left lui-même d'u autre cercle , jaune ; la mandibule infe- ricure du bec eft une fois moins large près de l'extrémité du bec, que ne left Fire FRERE Fr he des D ABS la mandibule fupérieure ; elles font toutes les deux dentelées fur leurs bords. | : Thevet aflure que cet oïfeau fe Hour + ot de poivre, qu l en avaloit même en fi grande quantité qu'il étoit obligé de Tlerrejeter ; ce fait a, Cté copié par tous les Nituraliftes, cependant il n b. a point de poivre en Amérique , & lon ne fait pas trop quelle peut être a graine doi it cet Auteur à voulu parler, "h ce net le punent que quelques Auteurs ap- ra poiyre long. 186 Hifloire Naturelle RSDRTRNIERETEZ" RSI SERRE SENTE SÉETNN SEINE SE SE em LE COCHIC A T{Uo)}. | Quatrième efpèce. C'ssr par contraction Île nom que cet oïfeau porte dans fon pays natal au Mexique. Fernandès eft le feul auteur qui en att Pare comme l'ayant vu, & voici la defcription qu'il en donne. IL ef à peu-près de la grandeur des autres toucans : « 1} a; dit-il, le bec de fept » pouces de Tong , dont la mandibule » fupérieure eft blanche & dentelée, & > l’inférieure notre; {es yeux font noirs & » iris eft d’un jaune-rougeître; 1l a la » tête & le cou noirs jufqu'à une ligne » tranfverfale rouge qui l'entoure en æforme de collier; après quoi, le deflus (o ) Cochitenacatl. Fernandes, Hifl. nov. Hifp. page 46. — Tucana Jupermè nigra p infernè piridis : vorque coccineo ; collo inferiore in infimà parte dilutè rubris maculis utrinquè lineis vario ; imo wentre & teËtricibus caudæ inferioribus rubris ; reëricibus nigris…. Tucana Mexicana torquata. Brion , Ornith. tom. IV, page 421, ex _ des Toucans. 187 du cou eft encore noir, & le deflous « €ft blanchitre, femé de quelques taches « rouges € de petites lignes noires; la« queue & les aïles font noires aufli ; le & ventre eft vert; les jambes font rouges; les pieds {ont d’un cendré verditre &« les ongles noirs: 11 habite les bords de « la mer & fe nourrit de potion. » LE HOCHICAT(p). Cinquième efpèce. C’ssr de même le nom, par con- traction, que cet oïleau porte au Mexr- _que. Fernandès eft encore le feul qui l'ait mdiqué: « il eft, dit-11, de la gran- deur & de la forme d'un perroquet ;« fon plumage eft prefque entièrement «& vert, feulement femé de quelques taches (p) .Xcchitenacatl. Fernandès , Hif?. nov. Hifp. pag. 51, cap. 187. { Nota, le xo fe prononce 4o }. — Tucana in toto corpore viridis, rubre & paronino colore variegata. . . Tucana Mexicana viridis, Briflon, Ornithol. tome IV , page 423. LL, 2 188 Hiftoire Naturelle mrouges; les jambes & les pieds font »noirs & courts ; le bec à quatre pouces > de longueur; 1l eft varic de jaune & de noir. » Cet oïfeau habite, comme le précédent ,les bords de la mer dans [a contrée la plus chaude du Mexique. LES ARACARIS. 1. AÂRACARIS, comme nous lavons dit, font bien plus petits que les’ tou- cans ; on en connoît quatre efpèces toutes originaires des climats chauds de l'Amérique. "LE GRIGRI(@} Première efpèce d’Aracarr. Crr OISEAU fe trouve au Brel, & très- communément à la Guyane où on Tap- pelle gri-gri, parce que ce mot exprime # Poya ! les planches enluminées , r.° 166, fous Ja dénomination de Toucan vert du Bréfil. (a) Aracari Brafilienfibus. Marcorave, Hifi. nat.’ Braf. pag. 217. — Aracart, Pifon, Hifi. nat. Braf. de, on ag à dc sion El dé dti tige ‘til je) PERTE ERP AN TE R ESL E ‘ha Fr « des Aracaris, 189 à-peu-près fon cri qui eft aigu & bref. IT a les mêmes habitudes naturelles que les toucans ; on le trouve dans les mêmes endroits humides & plantés de palmiers: On connoit, dans cette première efpèce, une variôté * dont nos Nomenclateurs (4) pag. 02. — Aracari Brafilienfibus Marcgravii. Jonf- ton, Avi. pag. 148.— Aracari Brafilienfibus Marc- gravii. Willughby , Orwirhol. pag. 06. — Aracari Brafilienfilus Marcgravii. Ray , Synopf. Avi. pag. 44, n.° 0. — Oifeau aquatique apporté des terres neu- ves. Béion, Hifl. nat, des Oifèaux, page 184. — Pica minima rofiro denticulato. Barrère , France équi- nox. pag., 141. — Cuculus Brafilienfis aracari Marc- grariz. Klein , Avi. pag. 30 , n.° 4. — Tucanus aracarii. Linnæus, Syf2. nat. ed. X , pag. 104. — Tucana fupernè obfcurè viridis , snfernè fulphureus ; capite, gutture & colo nigris ; dor/o infimo , UTOpy£10 , tetricibus caudæ fuperioribus & tænt& tranfversâ 1n ventre coccineis ; rectricibus füpernè obfcurè | infernè dilutè viridibus. . . Tucana Brafilienfis viridis. Brion, Ornithol. tome IV , page 426; & pl. 33 , fig. 2. — L'’aracari. Salerne, Oraïthol, page 110. * Voyez ies planches enluminées, n.° 727, fous la dénomination de Toucan vert de Cayenne. (Bb) Tucana fupernè obfcurè viridis, infernè fulphu-= rea , capite & gutture nigris (mas ) caflaneis (fæmina); uropygio coccineo ; rericibus fupernè oëfcurè viridibus. énferuè viridi cinereis.. .. Tucana Cayanenfis piridis, Brion, Orwthol,-tome IV, page 423: e) 190 Fifloire Naturelle ont fait une efpèce particulière; cepen- dant ce n'eft qu'une différence fi légère qu'on peut lattribuer à l'âge plutot qu'au climat; elle ne conffte que dans une bande tran{verfale d’un beau rouge fur la poitrine; 11 y a aufli quelque difié- rence dans la couleur du bec, maïs ce caractère eft tout-à-fait équivoque , parce que , dans la même efpèce , les couleurs du bec varient futvant l'âge & fans aucun ordre conftant dans chaque individu; en forte que Linnæus a eu tort d'établir fur les couleurs du bec les caraétères diféren= tiels de ces otfeaux. Ceux-ci ont la tête, la gorge & le cou noirs; le dos, les aïles & la queue d'un vert-obfcur; le croupion rouge; la por- trine & le ventre jaunes ; les couvertures inférieures de la queue & les plumes des jambes d'un jaune olivâtre, varié de rouge & de fauve; les yeux grands & ris jaune; le bec eft long de quatre pouces un quart, épais de ferze vi en bau- teur & d’une texture plus folide & plus dure que celle du bec des toucans; [a langue eft femblable, c'eft-à-dire, garnie de barbes comme Ie font les plumes: des Aracaris. 19H caractère particulier & commun aux tou- cans & aux aracaris; les pieds de celui-ci font d’un vert-noiritre, ils font très-courts | & les doïgts font tres-longs ; toute Ia grandeur de loifeau, y compris celle du bec & de la queue, eft de feize pouces buit lignes. | La femelle * né diffère du mâle que par la couleur de la gorge & du deflous du cou qui eft brune, tandis qu’elle eft notre dans le mâle lequel a ordmatrerment aufli le bec noir & blanc, zu lieu que la … femelle a la mandibule inférieure du bec » notre, & la fupérieure jaune, avec une ” bande longitudinale notre qui repréfente à aflez exactement la figure d’une longue » plume étroite. & * j è * Voyez les planches enfuminées , 7.9 728, fous … la dénomination de femelle du T'oucan vert de Fe , : fi Cayenne Lg *: : L4 PEER , 4 LT à ). | : PE ie. | PA J à . F î r92 Hifloire Naturelle MR RS, FRA NÉS ee LISE RS RON En RE RS 5 Ex LR CRD U DIE RUE Seconde efpèce d’Aracars. Ce: PETIT MOT Ou, prononcé vite, reprélente exatement le cri de cet oïfeau, & c’eft par cette raïfon que Les créoles de Cayenne lui ont donné ce nom. Ï eft un peu moins gros que le précédent, & 1 a le bec un peu plus court dans lamème proportion ; il a la tête, la gorge, le cou & la poitrine noires ; il porte fur le deflus * Voyez les planches enluminées, n.° 577, fous 13 dénomination de Toucan à collier de Cayenne. {c) Pica minor, roffro denticulato , vario. Gros bec, queue de rat. Barrère, france équinoxiale , pag. 141. — Roffrata Americana viridans , roflro par- im rubro nigro. Idem , Ornithol. claf. 111, Gen. 25, Sp. 2. — Tucana viridi-olivacea; capite collo, pe&tore — €? medio ventre nigro - chalybeis ; macul& ad aures : flavo-aured ;. collo fuperiore torque flavo-aurantio teëtri- cibus caudæ inferioribus coccineis; reËricibus fapernè viridibus infernè fufcis, apice caflaneis. . . . Tucana Cayanenfis torquata. Brifion , Ornirhol. tome I V , pag. 429.— Green toucan, Le touchan vert. Edwards, Glan, pag. 255. _ du cou L +. <* des Aracaris. 193 du cou un demi- collier jaune & ctroit ; on voit une tache de la même cou'eur jaune de chaque côté de la tête derrière les yeux ; le des, le croupion.& les arles font d'un beau vert, & le ventre, vert aufli, eft varié de notrître; les ccuver- tures imférieures de la queue font rou- geûtres, mais la queue eft verte & termi- née de rouge ; les pieds font norrûâtres ; le bec eft rouge à fa bale, & noir fur le refte de fon étendue ; les yeux font environnés d’une membrane nue & bleuître. La femelle * ne difière du mâle que par la couleur du baut du cou, où fon plumage eft brun, tandis qu'il eft noix dans le mâle ; le defious du corps, de- puis la gorge jufqu’au bas du ventre, eft gris dans la femelle, & le demi- Collier et d'un jaune tres-pâle, au lieu qu'il eft d'un beau jaune dans le mâle , & que le detious du corps eft varié de ditiérentes couleurs. * Voyez les planches eniuminées, n.° 729, fous ja dénomination de Toucan à ventre gris de Cuyenne, 27 TER Oifraux , Tome XIIT, J 194 Hifloire Natur TS L'ARACARI 4 8Ec NoIr (4). T'roifième efpèce. Nous NE connorssons de cet oifeau que ce qu'en a dit Nieremberg; il'eft de la grofleur d'un pigeon; fon bec eft épais, noir & crochu ; les yeux font noirs aufli, mais l'iris en eft jaune; 1l a les aïles & la queue variées de noir & de blanc ; une bande notre prend depuis le bec & s'é- tend de chaque coté jufque fous la pot- trine; le haut des arles eft jaune , & le refte du corps eft d’un blanc-jaunître ; les jambes & les preds font bruns, & les on- gles bl'anchitres, | (d) Alia xochitenacatl. Nieremberg, pag. 209. — Xochitenacatl. Jonfion, pag. 110. Xochitenacatl avis columbæ par in America arborum flortdarum mel- laginæ viltitans. Charleton ; ÆExercit. pag. 116, n.° 5; & Onomazt, pag. 112, n° 5 — Alia xochi- tenacatl, hoc ef} tucanæe feu pice Rrafilie fpecies. Willughby , Ornithol. pag. 298. —- Tucana dilutè lureë ; tenià utrinquè, longitudinali à roftro ad peëtus sfque nigrâ ; teétricibus alarum füperioribus minimis luteis ; reétricibus albo € nigro varus. . . . Tucang Jutea, Brion , Oruithol. tomeIV , page 4232, LP) “0 L'ARACARI BLEU (e). Quatrième efpèce. Vorcr ce que Fernandes rapporte au fujet de cet offeau, qu'aucun autre Natu- ralfte na vu. & Il eft de la grandeur d’un pigeon commun; fon bec eft fort « grand , dentelé, jaune en deflus & d'une. noir-rougeître en deflous; fes yeuxe {ont noirs; l'iris eft d’un jaune-rou-« geâtre ; tout {on plumage eft varié de æ cendré & de bleu. » I! paroït, par Le témoignage de ce même Auteur, que quelques efpèces d’aracaris (e) Altera xochitenacatl. Fernandès , Hif. nov. Hifp. pag. 47. — Altera xochitenacatl. Nierembersg , pag. 209.— Pica Frafilica fécunda. Aldrovande, Avi, tome [, pag. 803. — Pica xochitenacatl, di&a. Jonfion, Avi. pages 157 & 126.— Tucana in toto corpore cæruleo €* cinerco varia. . . T'ucana cærulea, Brifion, Ornrhol. tome IV, page 433. {1 196 Hifloire Naturelle. ne font que des oïleaux de pallage dans certaines contrées de l'Amérique Meri- dionale (f ). (f) Deavibus quibufdam roftri maximi. Adeunt quotannis flato tempore tam provincram quum Hon- duras vocare mos ef avium numero/a examina , colum- barum masnitudine, [petandèque forma, cum ob pen- narum varietatem, que lutæ, coccineæ cahdidæ ac cyaneæ fanr, tum: ob rojfri monfirificam magnitudinem quod reliquo corpore ef longius. Fernandès, Hifl Avi. noy. Hifp. pag. 17, Cap. XV. do 7 o MS < é ns. AULDL ALT 2 AETRR, E. + : ÿ 4 EE Fa 4 4 - k << \L 2 à ù & ( {1 4 : i AOBIEIB AR B'LCAN. Comme cet oïfeau tientidu barbu & du toucan, nous. avons cru pouvoir le hoinmer harhican : cet une efpece nou- velle,qui n'a été décrite par. aucun Nz- turalifte ,1.&. qui. néanmoins .neft | pas d'un-climat fort éloigne; car elle nous a été envoyée des côtes: de. Barbarie;, mas fans nom & fans aucune notice fur fes habitudes naturelles, Cet otfeau a les doiots difpofés deux en.avant &.deux ‘en arrière comme: les barbus! & les toucans 1! reflemble à ceux-ct par la diftribution des couleurs, par la forme de fon corps & par fon gros bec, qui cependant eft moins long, beaucoup moins large & bien, plus foïrde que celui des toucans ; maïs il en diffère par fa langue épaïfle, & qui n'eft pas une plume comme celle des toucans; 1 ref- femble en même-temps aux barbus par les longs poils qui fortent de la bafe du # Woyez les planches enluminées, n.° 602. il} 198 Hiftoire Nâturelle. bec & s'étendent bien au-delà des na- rines ; la forme du bec eft particulière, la mandibule fupérieure étant pomtue, crochue à fon extrémité avec deux den- telures moufles de chaque côte; la mar- dibule inférieure eft rayée tranfverfale- ment par de petites canelures; le bec entier eft rougeâtre & courbe en embas. Le plumage du barbican eft noir fur toute la partie fupérieure du corps, 'Îe haut de {a poitrme & le ventre, & ïl eft rouge fur le refte du deflous du corps , à-peu-près comme celui de cer- $arns toucans. Il à neuf pouces de Tong ; la queue a trois pouces & demi; Île bec dix-huit lignes de longueur fur dix d’épaifleur ; &c les pieds n'ont guère qu'un pouce de hauteur , en forte que cet oïfeau a grande peine à marcher. PE ET 199 PB CASSICAN. Nous AVONS DONNÉ le nom de cafficar . à cet’ oïfeau dont l'efpèce n'étoit pas connue, & qui nous a été envoyée par M. Sonnerat , parce que ce nom imdique les deux genres d'otfeaux auxquels ii a le plus de rapport; celui des cafliques & ce- lur des toucans: nous me fommes pas aflurés du climat où 1l fe trouve ; nous préfumons feulement qu'il eft des parties méridionales de l'Amérique : :. mais de quelque contrée qu'il loit originaire où natif, 1l eft certain quil reflemble aux cafliques de l'Amérique par la forme du corps & par la partie charnue du de- vant de la tête, & qu'en même-temps il tient du toucan par la grofleur & la forme du bec qui eft arrondi & large à fa bafe & crochu à l'extrémité; en for te que fi ce bec étoit plus gros , & que les doists fuflent difpofés deux à deux, | on pourroit le regarder comme une ef- pèce voiline du genre des toucans. APPEL AE te ÉER EM AEEt Van # Voyez les planches enluminées, n.° 628. Liv + 200 Hifloire Naturelle, Nous ne ferons pas la de efcription des couleurs de cet oïfeau: la planche enlu- minée ,n : G28, en donne une idee com-= piète. Il a le corps mince, mais alongé , & fa longueur totale eft d'environ treize pouces; le bec'a deux pouces & demr; la queue, cinq pouces ; & les pieds, qua- torze lignes. Nb ne fommes point 1in= formés de fes habitudes naturelles; fi l'on ouloit juger par la forme du bec, & par celle des pieds, on pourroit croire qu'il vit de proie. Néanmoins les tou- cans & Îes perroquets, qui ont le bec Prat , ne vivent que de fruits, & les ongles aïinf que le bec du caflican, font beaucoup moins crochus que ceux du perroquet : en forte que nous regar- dons le caflican comme un oïfeau frogt- vore, en attendant que nous foyons mieux nformés. DURE TNT TURN DTNTHIE EI UiBinnunsres NN FUTHNNE 4E MO MAI Hr ME) : ‘ 7 PU d vijr,, î PTIT ! ' TA 1 TANT ILE UNE D SUR ANR « Ra Q RC SR SSSR NNIWISS NS SK SR SK UE SR NS NN RES N Ÿ Re D Ÿ + SSSSSE RERO URKRSS SN Q (RS TR ZX NS SNS S S SK D LE CASSICAN TES EE SuCedildiOnS PNR QU LES OISEAUX RHINOCÉROS. Nous. VENONS de voir que les toucans, fisfinguliers par ieur énorme bec, appar- tiennent tous au continent de 1’ Améri- que méridionale: voici d’autres oïfeaux de FAfrique & des grandes Indes , dont le bec auf prodigieux pour les dimen- fions que celur des toucans, eft encore plus extraordinaire par la forme , ou pour. mieux dire, plus exceflivement monftrueux , comme pour nous démon- trer que la vieille Nature de l’ancien continent , toujours fupérieure à la Nature moderne du nouveau monde dans toutes fes. productions, fe montre aufli plus grande ; même dans {es erreurs , & plus _puïffante jufque dans fes écarts. ! En confidérant le développement ex. tracrdineire , la furcharge inutile, lex. croïflance fuperflue ; quoique naturelle - dont le bec de ces. oïfeaux eft non | I v 202 Hiftoire Naturelle feulement groffñ , mais déformé, on ne peut s'empêcher d'y reconnoître Les attri- buts mal. aflortis de ces efpèces difparates,. dont les plus monftrueufes naquirent & périrent prefque en même-temps par la dilconvenance & les oppofñtions de fleur conformation. Ce n'eft pas la feule nr la première fois que l'examen attentif de la Nature nous aït offert cette vue, même dans le genre des oïfeaux: ceux auxquels on a donné les noms de bec croifé, bec en cifeau , font des exemples de cette ftructure incomplète & contraire à tout ufage , laquelle leur ote prefque le moyen de vivre & celui de fe défendre , contre les efpèces même plus petites Se moins fortes, maïs plus heureufes & plus puif- fantes, parce qu'elles font douées d’or- ganes plus aflortis. Nous avons de fem- blables exemples dans les animaux qua- drupèdes, les unaus, les aïs, les four- milliers, Îes pangolins, &éc. dénués ou miférables par la forme du corps & 1a difproportion de leurs membres , trai- nent à peine une exiftence pénible, toujours contrariée par les défauts ou Îles exces de leur organifation; Îa durée de des Calaos, 203 ces efpèces imparfaites & débiles n’elt protégée que par la folitude, & ne s'eft maintenue & ne fe maintiendra que dans les lieux déferts où l’homme & Îles anr- maux puiflans ne fréquenteront pas fa ). Si nous examinons en particulier le bec des calaos, nous reconnoïîtrons que loin d'être fort à proportion de fa gran- deur , ou utile en raïfon de {a ftructure.. il eft au contraire très-foible & très-mal conformé : nous verrons qu'il nuit plus qu'il ne fert à l'orfeau qui le porte, & qu'il ny a peut-être pas d'exemple dans la Nature d’une arme d’auffi grand ap- pareïl & d’aufhi\ peu d'eflet: ce bec nx point de prife: fa pointe, comme dans un long levier très-£lorgné du point d’ap- pui, ne peut ferrer que mollement: fa: fubftance eft fi tendre qu'elle fe fèle à la tranche par le plus léger frottement; ce font ces félures irrégulières & acci- dentelles que les Naturaliftes ont prifes: pour une dentelure naturelle & régulière. (a) Vüvyez,, fur ce fujet., l’article de l'Unau &: de l’Ai, tome XIII, page 24. E vi, 204 Hifloire Naturelle Elles produifent un effet remarquable dans le bec du calao rhinocéros ; c’eft que les deux mandibules ne fe touchent que par la pomte, le refte demeure ou- vert & béant, comme fi elles n’euflent pas té faites l'une pour l'autre ; leur In- tervalle eft ufé, rompu de mantère que par la fubftance & par la forme de cette partie , il femble quelle n'ait pas été faite pour fervir conftamment , maïs plu- tot pour fe détruire d’abord & fans re- tour par l’ufage même auquel elle paroïf foit deftinée. Nous avons adop pts d'après nos No- menclateurs , Le noin de ca/ac, pour dé- figner Île genre entier de ces oïfeaux, quoique les indiens n'atent donné ce nom qu'à une ou deux efpèces. Plufieurs Naturaliftes les ont appelé rhinocéros (b), à caufe de l'efpèce cle corne qui furmonte leur bec, mais prefque tous n'ont vu Be onde Be are nge. Det mt bre ee Qu Vs Me El 0 RE MR (b) Edwards, Glanures, pl. 287. cs mufeun Kegie Soctetatis, "part. l, pag. 59. — Mu/èum Befler. tab. 1X D PARE GTA TT Clufius, Exotic. lib. V, pig. 106. —"Wilughby,, tab. xvir, &c, de ANR | 2 CO EP Lu © des Calaos. 20$ que les becs de ces oïfeaux extraordi- naires { c). Nous-mêmes ne connotffons pas ceux dont nous avons fait repréfen- ter les becs / d ), & avant d’entamer les defcriptions de ces difiérens oïfeaux, d'après Le témorgnzge des Voyageurs, & d'après nos propres obfervatious , ïl nous a paru necellarre de les ranger rela- _tivément à leur caratère le plus frap- pant, qui eft la forme fingulière de leur bec. On verra qu'ici, comme en tout, & dans fes erreurs, ainfi que dans fes vues droites , la Nature pafle par des grada- tions nuancées, & que de dix efpèces dont ce genre .eft compolé, 1l ny en a N ,. 2 k \ ° ; k peut -être qu'une à laquelle on doive he t L2 . | - . appliquer la dénomination d'oifeau-rhi- (c) On trouve, dans plufieurs Auteurs d’'H# toire Natureile, des détails courts & obfcurs de ces oïfeaux , qu’il faut que le temps éclaircifle. Voyez Edwards, loco cifato. — Topan Avis indica , rhinoceros diéta Aldrovando ; jotam avèm qui déftripferit aut de ‘ejus Matura aliquid tradiderit, nemirem adhuc vidi. Muf: Worm. pag. 293. — « Je n’aï jamais vu que Je bec de ces oïfeaux.» Bélon, Oruirhol. tome IV, page 571- (d } Voyez les planches enluminées, 7. 023 & 234. 206 Hifloire Naturelle nocéros ; toutes les autres ne nous pré- fentant que des degrés & des nuances plus où moins voilines de cette forme de bec, lune des plus étranges de Îa Nature, puifqu’elle eft évidemment lune des plus contraires aux fins qu'on lui fuppole. Ces dix efpèces font, r.° le calao rhi- nocéros, dont le bec eft repréfente, plan- che enluminée, 7.° 034. 2.° Le calao à cafque rond, dont Îe bec eft repréfenté dans la planche enlu- minée , 7. 733. | 3.° La calao des Philippines à cafque CONcave. | 4. Le calao d’'Abyflinie, que nous. avons fait repréfenter, planche enlumi- née, 7. 779, | = 5." Le calao d'Afrique, auquel nous donnons le nom de brac. 6° Le calao de Malabar, que nous avons vu vivant, 6 que nous avons fait repréfenter , planche enluminée , 2° 873: 7." Le calo des Moluques, que nous avons fait reprélenter d'après un mdividu empaiilé, planche enluminée, n° 283. des Calaos. 207 8. Le calao de l'ile Panay, dont nous avons fait reprélenter le mâle & la femelle d'après des individus empatilés, planches enluminées , n.” 780 6 781. g-Le calae de Manille, que nous avons fait repréfenter d'après un 1in- dividu emparllé , planche enluminée ; 891. 10.” Enfin le tock ou calao à bec rouge du Sénégal, repréfenté d’après un individu empaïllé , planche enluminée , 2. 260. En confidérant ces dix efpèces dans: l'ordre inverle, c’eft-à-dire, en remon- tant du tock qui eft la dernière , à [a pré- cédente, c’eft-à-dire, au calao de Ma- nille & jufqu'au rhinocéros qui eft Ia première, on reconnoitra tous les degrés. par où la Nature pafle pour arriver à cette monftrueufe conformation de bec. Le tock a un large bec en forme de: faulx comme les autres, mais ce bec eft fimple & fans éminénce; le calao de Manille à déjà une éminence apparente: fur le haut du bec; cette éiminence eft plus marquée dans Île calao de l'ile de Paday ; elle eft très-remarquable dans le 4, £ F5 PRE Fe. x 4 x 208 Hifloire Naturelle calao des Moluques ; encore plus confi- dérable dans le calao d’Abyffine ; énorme / enfin dans le calao des Philippmes & du Malabar ; & tout-à-fait monftrueule dans le calao rhinocéros. Maïs fi ces ot- feaux ont de fi grandes différences par la forme du bec, ils ont une reflem- blance générale dans la conformation des pieds , qui confifte en ce que les doigts latéraux font trèsongs & prelque égaux à celui du milieu. (TE | RS -3- C4 des Calaos. 299 PPT OCK (e) Preinière efpèce, Cer oiseau a un fort gros bec, maïs ce bec eft fimple & fans excroïflance; ce- pendant il eft en forme de faulx comme celui des autres calaos qui l'ont furmonté d'une borne ou d'un cafque plus où moins étendu & plus ou moins relevé: d’ailleurs # Woyez les planches ex:uminées , 1. 260 € O. e) Hydrocorax fupernè ford'dè srifeus, infernè for y P 8 1] didè albus , capite , gurture €? collo fordidè albis , » féapis pennarum in capite nigricantibus, collo füperiore maculis nigricantibus vario ; fafcià longitudinali nigri- cante in vertice , reëricibus lareralibus nigricantibus , apice albis , roftro dei, rubro. . . Hydrocorax Sene- galenfis erythrorynchos. Le Calao à bec rouge du Sénégal. Briffon, Ornithol. tome IV , page 578. — Hydrocorax fipernè fordidè gr'fèus ; margur:bus pen- narum albidis, infernè ford:dè albus ; tæniâ utrinquè füupra oculos fordidè albé ; re&tricibus lateralibus primä medietate candidis, alterâ nisricantibus , apice albis; roffro Levi, migro. .. Hydrocorax Senegalen/is melaño. rynchos. Le Calao à bec noir du Sénégal. Jia, page 573. 210 Hifloire Naturelle le tock reflemble aux calaos par la plu= part des habitudes naturelles, & fe trou- ve, comme eux, daris les climats les plus chauds de l'ancien continent. Les nègres du Sénégal lui ont donné le nom de toc, & nous avons cru devoir le lui conferver. L'orfeau jeune diffère beaucoup de la- dulte , car 1l a le bec noir & le plumage gris-cendré, au lieu qu'avec l’âge le bec devient rouge & le plumage noirâtre fur le deflus du corps, les aïles & la queue, & blanchitre tout autour de la tête, du cou & fur toutes les parties inférieures du corps; on aflure auffi que Îes pieds de l'oifeau jeune font notrs, & qu'ils de- viennent rougeîtres amf que le becavec l'âge. Il n'eft dont pas étonnant que M. Briflon en ait fait deux efpèces, la première de fes phrafes indicatives nous paroit répondre au tock adulte , & Ia f[e- conde au tock jeune. Cet orfeau a trois doigts en avant & un feul en arrière ; celui du milieu eft étroitement unit au doigt extérieur juf- qu'à {a trorfième articulation , & beau- coup moins étroitément au doigt inté- sieur jufqu'à {a première articulation des Calaos. 211 feulement ; 11 a le bec trèsgros, cour- bc en bas & Kgèrement dentel£ fur {es bords. L’individu que nous décrivons 1cï, avoit vingt pouces de longueur ; la queue avoit fx pouces dix lignes; le bec, trois pouces cinq lignes fur douze lignes & demie d’épaifleur à la bafe ; la fubflance cornée de ce bec eft légère & mince, en forte qu'il .ne peut oflenfer violemment; les pieds ont dix-huit itgnes de hauteur. Ces oïfeaux qu'on trouve aflez commu nément au Sénégal, font très-niais lorf- qu'us. font jeunes ; on les approche & on les prend fans qu'ils senfuient ; on peut les tirer auffi fans qu'ils s'épouvantent , ni même fans qu'ils bougent ; mais lorfqu'ils font adultes, l'âge leur donne de lexpé. rience , au point de changer entièrement leur premier naturel ; ils deviennent alors très-fauvages; 1ls fuient & fe per- chent fur la cime des arbres, tandis que les jeunes reftent tous fur Îles branches les plus bafles & fur les buifions , où ls demeurent , fans mouveinent, la tète enfoncée dans les épaules, de ma- iète qu'on nen voit, pour afnii dire, 212 Hifloire Naturelle que le bec: ainf, les jeunes ne volent prefque pas, au Les que les vreux ‘prén- nent fouvent un vol élevé & allez rapide : on voit besucoup de ces orleaux jeunes dans les mois d'août & de feptembre; on peut les prendre à la main, & des le premier moment, ls femblent être euffi privés que fi on les avoit élevés dans la maifon , maïs cela vient de leur flupidité, car il faut leur porter la nourriture ‘au bec; ts ne la cherchent nt ne {a ramaf- fent lorfqu'on la leur jette, ce qui fait préfumer que les pères & mères font obligés de les nourrir pendant un très- long-temps. Dans leur état de liberté, ces oïfeaux vivent de fruits uvages , & en domefticité, 1! s mangent du pain & avalent tout ce qu’on veut leur mettre dens le hec. : Au refte, le tock eft fort diférent du toucan, cependant il paroït qu un de nos favans Naturaliftes les à pris Tun pour l’autre. M. Adanfon dit dans fon Voyage au Sénégal, qu'il a tué deux toucans dans cette contrée; or ïl eft certain qu'il n'y a de toucans en Afrr- que, que ceux qu'on peut y avoir tranf- des Calaos. 213 portes d'Amérique , & c'eft ce qui me fait préfumer que ce {ont des tocks & non pas des toucans dont M. Adanfon a voulu parler. "ZE CALAO DE MANILLE. Seconde efpèce. Cerrs rsrèce n'étoit pas connue , & nous aëté envoyée pour le Cabinet du Ror, par M. Poivre, auquel nous devons "beaucoup d’autres connotfiances & grand “nombre de choles curieufes. Cet orfeau “neft guère plus gros que le tock: ti a “vingt pouces de longueur: fon bec eft long de deux pouces & demi, moins courbé que celur dutock , point dentelé, mais aflez tranchant par les bords & plus pointu; ce bec eft furmonté d’un léger fefton proéminent, adhérant à Îa mandibule fupérieure , & ne formant qu'un fimple renflement; la tête & le * Voyez les planches enluminées, 7.° 891. 214 Hiftoire Naturelle cou font d’un blanc lavé de jaunâtre avec des ondes brunes ; on remarque une plaque nôire à chaque côté de Ia tête {ur les orerlles ; le deflus du corps eft dun brun-notrâtre avec quelques fran- ges blanchîtres, filées légèrement dans les pennes de l'aile; le deflous du corps eft d’un blanc-fale : les pennes de 1a queue font de la même couleur que celle des aïles , feulement elles font cou- pées tranfverfalement dans leur milieu par une bande roufle de deux doigts de largeur. Nous ne favons rien des habitu- des particulières de cet oïfeau. des Calaos. 2I$ *ZE CALAO DE L'ILE PANAY. Trorfième efpèce. Car oiseau nous a été rapporté par M. Sonnerat , Correfpondant du Cabinet: voict la defcription qu'il en donne dans fon voyage à la Nouvelle-Guinée; :l _ l'appelle calao à bec cifelé; maïs ce ca- raétère ne le diftingue pas de quelques autres calaos qui ont également le bec _ cifelé. | | « Le mîle & la femelle font de même grofleur , & à-peu-près de la taille du « gros corbeau d'Europe, un peu moïns « corfés & plus alongés; leur bec eft très- ce long , courbe en arc ou repréfentantæ le fer d'une faulx , dentelé le long dec fes bords en deflus & en deflous ,æ terminé par une pointe aigue & dépri-« mée fur les cotés; 1l eft fillonné de haute en bas, ou en travers dans les deuxce tiers de {a longueur : la partie con- « LU * Voyez les planches enluminées , n.° 780, le “mile ; & n.° 781, la femelle. 216 Hifioire Naturelle »vexe des fiilons eft brune, & Îes cife- » lures où enfoncemens font couleur d’or- » pin; le refte du bec vers fa pointe eft wlitie & brune; à la racine du bec , en »defius, s'élève une excroiïfiance de » même fubftance que le bec, aplatie fur miles cotés, tranchante en- defius: cou- wpée en angle droit en devant, cette » excroïflance s'étend le long du bec æjufque vers fa moitié où elle finit, » & elle eft de moitié aufli haute dans ptoute {a iongueur que le bec eft large; » l'œri eft entouré d'une membrane bru- #ne, dénuce de plumes ; la paupière » foutient un cercie de poils ou crins » durs, courts &-roides, rai forment æ de véritables cils; l'iris eft vlanchitre; nle mâle « la tète, le cou, le dos & æles ailes d'un norir-verditre , chan- #gcant en bleuâtre fuivant les afpects; ® la femelle a la tête & le cou blanc, mexcepté une large tache triangulaire »qui s'étend de la bafe du bec en def- pious & derrière l'œil jufqu’au milieu - » du cou en travers fur les côtés; cette # tache eft d’un vert-noir , changeant #comme le cou & le dos du miâie : {a » femelle des Calaos. 217 wfemelle a le dos & Îles arles de Îa LAN è A £ » même couleur que le mâle ; le‘haut de s [a poitrine, dans les individus des deux : ms eft d'un rouge brun-clair : le »ventre , les cuifles & le croupion font . D également d'un rouge brun-foncé; ils æont aufh tous deux dix plumes à la #queue, dont les deux tiers fupérieurs » font d’un jaune roufsitre, & le tiers in- Dies - a férreur eft une bande tranfverfale notre ; æles pieds font de couleur plombée, & . »font compofés de quatre doigts, dont un dirigé en arrière & trois dirigés en » devant: celur du milieu eft uni au _ædoïgt extérieur jufqu'à la troifième ar » ticulation , & au doigt intérieur jufqu'à 9 la premiere {eulement ( f ?. _ (f) Voyage à à nouvelle Guinée, page 123. 215 Hiftoire Naturelle * LE CALAO DES MOLUQUES (8? Quatrième efpèce, On À MAL ArPLIQUÉ le nom d'alcatraz à cet oïfeau, Clufius eft l’auteur de cette méprile {/ k);1il n’a pas bien interprété le pañlage d'Oviédo, car le nom efpa- * Voyez les planches enluminées, n.° 2832. (ge) Alcatraz oviedi, five verius, corvi marini genus. Clufius, Exot. page 106. — Corvus indicus. Bon- tius, Hifl. Nat. Ind. page 62. — Corpus indicus Bonti. Willug:by, Ornithol. page 86. — Corvus zorguatus, pedibus cinereis , roflro crenato. Kieïn, Avi. page 58 ,n.” 2.-- Corvus indicus Bontii. Ray, Synopf Avi. page 40, n.° 7. — Cariocataëtes. Moebring , Avi. Gen. 7. — Hydrocorax fupernè fufcus, infernè nigricans, grifeo mixtus ; imO ventre dilutè fulro ; capite fuperids nigricante; genis © gutture nigris ; fafciä arcuaràâ fub gutture fordidè cinereo albâ ; occi- pitio & collo dilutè caflaneis ; remigibus nigris, mino- ribus exteriüs griféo marginatis , reêtricibus fordidè cinereo-albis ; roffro giobofo. . . Hydrocorax. Brifion, Ornirhol. tome IV , page 566. — Corbeau des Indes; Salerne , Ornithol. page 01. — Edwards à donné une figure coloriée du bec de cet oïfeau, pl. 281, fig. c. (h) Exvtic. Lib, V, cap. XIJ, page 106, / des Calaos, 2 19 gnol d'alcatraz, felon Fernandes {à ), Hernandès (k) & Nieremberg ( / ), ap- partient au pélican du Mexique, & par conféquent ne peut être appliqué à un offeau des Moluques. Cette première méprife a produit une feconde erreur, que nos Nomenclateurs ont étendue fur tout le genre des calaos, en les regar- dant comme des oïfeaux d'eau , & Îles nommant *ydrocorax , & leur fuppofant l'habitude de fe tenir au bord des eaux; ce qui néanmoins eft démenti par tous es Obfervateurs qui ont vu ces oteaux dans leur pays natal: Bontius , Camel, & qui plus eft , Forfeau lui-même par La forme & Îa Gréure de fes preds & de fon bec, démontrent que les calaos ne font ni corbeaux , ni corbeaux d’eau. On doit donc éfarder cette dénomination générique d'hydrocorax comme mal con- cue, & le nom particulier d’alcatraz, comme mal appliqué au calao des Mo- {1 ) Page 41. (Æ) Pas ve 672 ( !) Page 223. Ki 220 Hifloire Naturelle luques , puilque c'eft le nom du pélican du Mexique. Le calao des Moluques a deux pieds quatre pouces de longueur ; a queue a huit pouces; mais les pieds n'ont que deux pouces deux lignes : ce caractère des pieds très- courts appartient non- feulement à celui-ci , mais encore à tous les autres calaos qui marchent aufli mal qu'il eft poflible; fon bec a cinq pouces de longueur fur deux pouces & demi d'éparfeur à fon origme ; il eft d'un cendré-norritre, & eft furmonté d’une excroiflance dont. la fubftance eft Mes folide & femblable à de 1a corne; cette excroïffance eft aplatie en-devant, & s'é- tend en s’arrondifiant jufque par-deflus la tête ; 1l a de grands yeux noirs, Imaïs le regard défagréable ; les côtés de la tête, les arles & la gorge font noïres, & cette partie de la gorge eft entourée d’une bande blanche ; les pennes de la queue {ont d'un gris-blanchitre ; tout le refte du plumage eft varié de brun, de gris, de noïrître & de fauve ; les pieds font d'un gris - brun & le Bec cft norrâtre. des Calaos. 32t Ces oïfeaux, dit Bentius / m# ),ne vi- vent point de chatr, mais de fruits, & principalement de noïx mufcade dont ils font une grande déprédation, & cette nourriture donne à leur chaïr, qui eft tendre & délicate , un fumet aromatique ° *X L J A qui la rend très-agréable au goût. LE CALAO Dr MALABAR: Cinquième efpèce. | Cr orsrau à été apporté dé Pondi- chery , il a vécu à Paris pendant tout leété 1777, dans Le jardin de hotel de Madame la Marquife de Pons, qui a éu la bonté de me Toffrir, & > | la quelle je me fais un devoir de té- moïgner ïîcr ma refpectueufe : {enfb- . lité. Ce calao toit de la grandeur d’un corbeau , ou fi lon veut, une fois plus grand que la corneille commune; il avoit deux pieds & demi de longueur, _ depuis la pointe du bec à lextrémité ha Bentius Hifi Net. Ixd. page 62 K 1 222 Hiftoire Naturelle de la queue, qui lut étoit tombée pen- dant la traverfée , & dont les plumes com- mençoient à croître de NOUVEAU ; & na- voient pas pris, à beaucoup près, toutes leurs dimenfions ; ainh,lon peut préfu- _mer que la adieu entière de cet ot- {eau eft d'environ trois pieds; fon bec long : de huit pouces, étoit large de deux, arqué de quinze lignes fur la corde de {a longueur; un fecond bec, sil peut | s'appeler ainfi, furmontoit le premier en manière de corne immédiatement appliquée & couchée fuivant la courbure du vrai bec; cette corne s’étendoit de- puis la bale jufqu'à deux pouces de la pointe du bec: elle sélevoit de deux pouces trois lignes, de manière qu’en {es mefurant par le milieu, le bec & fa come “foret ane! béutosr dé quatre pouces; l'un & l'autre près de la tête, ont quinze lignes d’épaifleur tranfverfale ; la corne a fix pouces de Iongueur , & fon extrémité nous a paru accourcie & fêlée par accident, en forte qu’on peut Îa fup- pofer d'environ un demi-pouce plus tongue ; en total, cette corne a la forme d'un véritable bec tronqué & fermé à. la des Calaos. 223 = k, 1 . pointe ; où néanmoins le deflin de Ia fé- paration eft marqué par un trait en rat- \ / e', À nure très-fenfble , tracé vers le inilieu & fuivant toute la courbure de ce faux bec qui ne tient point au crâne; mais dont {a tranche en arrière où fa coupe sl 211\ A qui s'élève fur la tête, eft encore plus extraordinaire ; c’eft une efpèce d'occtput charnu dénué de plumes, revêtu d'une peau vive , par laquelle paffe Ie fuc nour- ricier de ce membre parafite. Le vrai bec terminé en pointe- moule, eft aflez ferme, fa fubftance eft cornée , prefque ofleufe , étendue en larmes , dont on aperçoit les couches PSI & les ondes ; le faux bec, beaucoup plus mince & fléchiflant même fous les doigts, n’eft point folide & plein, autrement l'orfeau feroit accablé de fon poids, mais il eft d’une fubftance légère & remplie à l'intérieur de cellules féparées par des cloïfons fort minces, qu'Edwards compare à des rayons de miel /2). Vor- (n) Ces becs font extrêmement légers à propor- tion de leur groffeur , le dedans étant plein de fépa- rations ou cellules offeufes fort minces, en forme de rayons de miel, maisirrégulières, Glanures , pag. 281. | K iv 224 Hiffoire Naturelle mius fo) dit que ce faux bec eft d’une fubftance femblable à celle du tèt des écrevifies. Le faux bec eft noir depuis la ponte jufqu'à trois pouces en arrière , & l'on voit une ligne du même noir à fon or. gine , ainfi qu'à la racme du vrar bec: tout le refte eft d’un blanc - jaunâtre : - ce font précifément les mêmes couleurs que lur donne Vormius , en ajoutant que l'intérieur du bec & du palais eft noir (pP ). Une peau blanche & pliflée embrafle ces deux cotés , comme une mentonière, la racine du vrai bec par-deflous, & va. s'implanter vers les angles du bec, dans la peau noire qui environne les yeux; de longs cils, arqués en arrière, ga Re * (o) Cornu... ejufdem cum noftro fuëflantie , fed cavum , tenue, € molle, fuhflantiæ aflacorum crufle correfpondens. Muf. Worm. "29€ 293. — Le Muf. Befler remarque la même chofe : fubflentia cerns levifima € cava, tab. 1X, Cap. 37. (p) Ex luteo albicat ( roffrum } nifr ubi maxille- jungitur, ubi atro fplendente efl colore. Oris & palati, rofiriquè interior faperficies planè vigricat. Muf, Worm.. _ page 293. PNA PUCUtAR À var Ë è à . : «PA 1e 4 ti ; des Calaos. : 2x5 Pa paupière ; l'œil eft d’un brun-rouge , il _ s'aniine & prend beaucoup de feu lorf— _ que Forfeau s’agite ; la tête, qui paroît pe- tite en propor tion du bec énorme qu'elle | porte, eft aflez femblable , pour la for- . me, à celle du gear: en gé ot la figure, l'allure & toute la tournure de ce calao nous ont paru un compolé de traits & de mouvemens du gear, du corbeau & de la pie: ces reflemblances ont égale- ment frappe les yeux de Îa plupart des: Obfervateurs qui ont donné à cet ‘oïfeau les noms de corbeau Indien [ q), corbeau \ cornu (r), pie cornue d’Éthiopie ([), Ge Celui-ci avoit les plumes de a tête …_& du cou noires, avec la faculté de les: hérifier , ce qu'il fait fouvent comme le: geais celles du dos & des aïles font: noires auf , & toutes ont un fotble: reflet de violet & de vert ; on aperçoit: (g) Corvus sa COrITUtUS. Bontius. Hifi. Nat.s And. orient, Kb. V., Cap. XI: : _(r) Horned-crow. Grew. Muf. regie Societ. part. I,: page 59. ([}) Hormed pie of Ethiopia. C’eft ainfi que les: Angiois appellent le calao rhinoséros ,. fuivant: M. Brion, Ornithel. tome IV, page RTE. Cv 226 Hifloire Naturelle auffi fur quelques plumes des couvertures des aïles une bordure brune trrégulière- ment tracée, les plumes fe furmontant lé- gèrement, paroïfient être gonflées comme celles du geat ; l'eftomac & Île ventre font d’un blanc-fale ; entre les grandes pennes de l'aile qui font noires , es feules extérieures font blanches à Ia pointe; la queue qui commençoit à recroitre, étoit compofée de fix plumes blanches, noï- res à la racine ; & quatre qui fortoient de leur tuyau toutes noires ; les pieds font noirs épars & fort couverts de larges écailles; Les ongles longs, fans être aïgus, paroïflent propres à fair & à ferrer. Cet oifeau fautoit des deux pieds à Ia fois en avant & de coté, comme le geaï & Ia pie, fans marcher; dans fon attitude: de repos, 11 avoit [a tête portée en ar- rière & reculée entre les épaules ; dans l'émotion de la furprife ou de inquié- .tude, il fe haufloit, fe grandifloit & fem- bloit prendre quelque air de fierté; ce- pendant fa mine en général eft bafle & ftupide, fes mouvemens font brufques &. défagréables; & Îles traits qu'il tient de la pie & du corbeau, lui donnent un a des Calaos. H227 ignoble ( r ), que fon naturel ne dément pas. Quoique , dans [es calaos, 1l y ait des _efpèces qui paroïflent frugivores , & que nous ayons vu celui-ct manger des lar- tues qu'il frotfloit auparavant dans fon bec , il avaloit de Ia chair crue; 1l pre- noit des rats & 11 dévora même un petit . oïfeau qu'on lui jeta vivant; 1l répétoit fouvent un cri fourd oëck , oück ; ce {on bref & fec, n'eft qu'un coup de gofer enroué ; il fatfoit aufli de temps en temps entendre une autre voix moins rauque & plus forble, tout-à-fait pareille au glouflement de la poule-d'nde qui con- duit fes petits. Nous l'avons vu s'étendre, ouvrir {es ailes au foleil , & tremblotter lorfqu'il furvenoit un nuage ou un petit coup de vent. [l n'a pas vécu plus de trois mois N à Paris, & 1l eft mort avant la fin de l'été; notre climat eft donc trop froid pour fa nature. | Au refte, nous ne pouvons nous dif- penfer de remarquer que M. Brifion s’eft (t) Ut odore grayis, ita & afpe@u fœda efl Les ayis. Bontius, d K v} 228 Hifloire Naturelle trompé en rapportant (4) a fon calac: des Philippines la figure d du bec de la planche 281, des olanures d'Edwardss car cette figure reprélente le bec de notre. calao de Malabar, qui eft furmonté d'une: excrotflance. fimple & non pas d'un caf- - que concave & à double corne, comme eft celur du calao des Philippines. (u) Supplément, page 126. JA Vo) \ | PL, VIII. pag 228 à ÈS ÈS ESS NS NN ad NN N N Tom. XII, De Jeve del MR:-veuve Tardieu Je N F—- ; Lt 7 des Calaos. 229) PE HRAC ou CALAO D'AFRIQUE (x). Sixième efpèce. Nous conservEroNs à ce calao le nom: de brac, que fut a donné le P. Eabat,. d'autant que ce voyageur eft le feul qui: l'ait vu & oblervé; d eft très-grand , fa: tête feule & Île Bec ont enfemble dix- huit pouces de longueur; ce bec eft:en: paitie jaune & en partie rouge; les deux mandibules font bordées de noir on voit à la partie fupérieure du bec une excrotflance de tibia ce cornée d'une grofieur confidérable & de la même couleur ; la partie antérieure de cette ex- D Gnec fe prolonge en avant en forme de corne, prefque droite & qui ne fe: recourbe pas en haut; la partic poftérieure: ae (x) Rhinoceros ve fecunda vartetas. Wiughby,. Ornithol. Capitis & rofèri icon accwrata , tab. 17.—- Frompette de brac oz oïfeau trompette. Nourelle: relation de l’ Afrique occidentale , par le P. Labat,. tome [V, In-12, page 160. — Hydrocorax in toto. corpore tiger, roffro umicornu ; cornu 1e@o. . . Hydro- corax Africanus. Brion , Cris. vome LV , pag. 570. 230 Hifioire Naturelle de cette excroïfiance eft au contraire at- rondie & couvre Îa partie fupérieure de la tête; les narines font placées au-deflous de fexcroïfiance , aflez près de l’origine du bec, & le plumage de ce calao eff entierement noir. D or mom me Léa * LE CALAO D'ABYSSINIE. Septième efpèce. Ce CazAo paroît être un des plus grands de fon genre; cependant fi l’on en juge . par la longueur & la groffeur des becs, le calao rhmocéros eft encore plus grand; la forme du calao d'Abyffinie paroit être modelée fur celle du corbeau & feule- ment plus grande & plus épafle; 11 a trois pieds deux pouces de longueur to- tale : il eft tout noir, excepté les grandes pennes de l'aile qui font blanches; les moyennes & une partie des couvertures qui paroïflent d'un brun-tanné foncé; le bec eft légèrement & également arqué dans toute {a longueur, aplati & com- primé par les cotés; les deux mandibu- * Voyez les planches enlumineés, n,° 779. nn des Calaos, 231 Tes font creufées intérieurement en gout- tières, & finiflent en pointe moufle; ce bec à neuf pouces de long, &c 1l eff furmonté à fa bale & jufque auprès du front, d’ une proëminence en demi-difque de deux pouces & demi de diamètre, & de quinze lignes de large à fa bafe Gr les yeux; cette excrorflance eft de même fubftance que le bec, mais plus mince & cède lorfqu'on la prefle avec les doigs; a hauteur du bec, prife verticalement, & jointe à celle de fa corne, eft de trois pouces huit lignes; Îes Die ont cinq pouces & demi de hauteur; Îe grand doigt y compris l'ongle, a vingt - huit lignes ; les trois doigts antérieurs font _prefque égaux ; le poftérieur eft très- long , il a deux pouces ; tous font “épais, couverts comme les jambes d’é- cailles noires & garnis d'ongles forts, fans être ni crochus nt argus; fur cha- que coté de la mandibule fupérieure du bec près de l'origme, eft une plaque rougeñtre ; de longs cils garnifient Îes paupières ; une peau nue d'un brun- violet entoure les yeux , & couvre Îa gorge & une partie du devant du cou. 232 Hifloire Naturelle LE CALAO Des PxiziPrriNes (y): H uzttème efpèce. Cer OISEAU, felon M. Briflon, eft de: la grofleur d'un dindon femelle; maïs fa tête eft proportionnellement bien plus: grofle, & cela paroït néceflarre pour por- ter un bec de neuf pouces de longueur fur deux pouces huit lignes d’ épaïlleur, & qui porte lui-même au - defius de la mandibule fupérieure une excrotflance cornée de fix pouces de long fur trois pouces de largeur ; cette excroïflance eft un peu concave dans fa partie fupé- (y) Calao Avis. Petiver » Gazophil. pk 21, 6g: — Avis Philippenfis galeà pl lané..Et em, pl. te fe 6 | Nota. Que Petiver n’a repréfe nté que le bec. de cet: olfeau.—Rhinoceros Avis prima varieios. WiMugehby, Ornithol. pl. 17. Nota. Willughby n’a repréfenté : que la tête &. le bec — NAT EE füpernè niger;: fernè albus; remigibus nigris, alb@ maculà notatis ; redtricibus decein purs mIgris , utrimque extima: albà ; rof?ro bicorni. . . . . Hydrocorax Philipe enfis +- Brion, Ornishol. tome IV, page 568. S'aù des Calaos. z 3 3 | rieure, & fes deux angles antérieurs font | prolongés en avant en forme de double corne; elle s'étend en s'arrondiflant fur TA partie fapérieure de la tête; les narines _ font placées vers l'origine és bec, au- _ deflous de cette excroiflance ; & tout le bec, ainf que fa proéminence , eft de cou- _ leur rougeître. Ce calao à Ia tête, la gorge, le cou, - le deflus du corps & les couvertures fu- _ périeures des aïles & de la queue noires; tout le deflous du corps eft blanc; les — pennes des aïles font noires & marquées — dune tache blanche; toutes les pennes de la queue font entièrement noires à l'exception de deux extérieures qui font “ blanches; les pieds font verditres. George Camel a décrit, avec d'autres …. oïfeaux des Phili Hppines une efpèce de M. caso qui paroit aflez voiline de celle-cr, “ mais qui cependant nef pas abfolument #7 mème. Sa defcription a été communi- quée à la Société royale, par le Do&sur » Petiver, & enfuite imprimée dans les 0 Tranfadtions Phil ofophiques RIRES, ace ILE; on y voit que cet oi feau nommé _ çsalao ou cagao ; par les Indiens, ne fré- LL 234 Hifioire Naturelle quente point'les eaux, maïs fe tient fur les hauteurs & même fur les montagnes, vivant de fruits de baliti, qui eft une ef- pèce de figurer fauvage, ainfi que d’aman- des, de prftaches, &c. qu'il avale toutes entières. « fl a, dit l’ Auteur, le ventre » noir; le croupion & le dos d'un cen- » dré- brun; le cou & la tête roux; Îa mtète petite & noire autour des yeux; » les cils noïrs & longs; les yeux bleus; le bec long de fix à fept pouces un » peu courbé en bas, dentelé, diaphane »& de couleur de cinabre, large d’un » demi-pouce dans le milieu, élevé à » l’origine de plus de deux pouces, & » recouvert en-deflus d’une efpèce de » cafque, long de fix pouces & large de. » près de deux; la langue eft tres-petite »pour un aufli grand bec, n'ayant pas »un pouce de long , fa voix reflemble »à un grognement & plus au mugifie- » ment d'un veau, qu'au cri d'un oïleau; » les jambes avec les curfles, font jaunâtres _»&c longues de fix à fept pouces; les »pieds ont trois doigts en-devant & » un feul en arrière, écailleux, rougeîtres æ & armés d'ongles noirs, folides & cro- ss dés Cabo 35 chus; [a queue eft compolée de huit grandes pennes blanches , fongues de « quinze à dix-huit pouces; Î:s pennes « des aïles font jaunes : les Gentils révèrent « cet oïfeau, & racontent des fables de ce {es combats avec la grue, qu'ils nomment « tipulou tihol; ils drfent que c'eft après cc ce combat, que les grues ont été for- «” cées de debiier dans les terres hu- ce: mides, & que les calaos n’ont pas voulu « les fouftrir dans leurs montagnes.» Cette efpèce de defcription me paroît prouver aflez clairement, que les calaos ne font pas des oïfeaux d’eau ou de rivage; & comme les couleurs & quelques autres caractères font différens des couleurs du calao des Phrirppines,décrit par M.Briflon, nous croyons qu'on doit au moins regar- der celui-ci comme une variété de l'autre, 236 Hifoire Naturelle * LE CALAO A CASQUE ROND. Neuvième efpèce. Nous Navons de cet oifezu que le bec, & ce bec eft pareïl à celur qu'Ed- wards à donné {7}; & fi nous jugeons de la grandeur de l'oifeau, par R grol- feur de ia tête qui refte attachée à ce. bec , ce calao doit être lun des plus grands & des plus forts de fon genre; le bec à fix pouces de fongueur des an- gles à la pointe, il eft prefque droit, c'eft-à-dire, fans courbure , il eft auflé fans dentelures; du milieu de la mandi- bule fapérieure, s'élève & s'étend jufque “e locciput, une loupe en forme de calque, haute de deux pouces prefque ronde, mais un peu comprimée par Les côtés; cette éminence, en y joignant le bec , forme une hauteur verticale de quatre pouces fur huit de circonférence; Tes couleurs fétries & brunies dans ce * Voyez les planches enluminées, .° 923. (x) Glanures, pages 150, planche 281, fo. «. _ 4 TE Fr d Lt. des | … des Calaos. 237 D bec qui eft au Cabinet, n’offrent plus ce - vermillon dont Edwards à peint le caf- | que du bec qu'il repréfente. M. Briflon » paroit s'être trompé ,lorfqu'il rapporte (a va ” Iebec marque c, planche 281 d'Édwards, à {on premier calao, page 568, dont le cafque eft au contraire aplati. Aldrovande a donné une figure très- reconnoïflible {4) du bec de ce calao à cafque rond, feus le nom de Sermenda | (es oifeau des Indes dont l’hifloire , dit- » 1}, eff encore prefque toute fabuleufe. Ce 1 placé au cabinet du grand duc de … Tofcane, avoit été apporte de Damas. Le calque de ce bec étoit blanc fur le … devant, & rouge en arrière; le bec long dune “haine. étoit pointu & creufé en “ canal : en comparant cette delcription à la figure, on reconnoiït que ce bec elt Le Do du calao à calque rond. { a) Supplément d’Ornithologie, pag. 136. {b) Aldrovande, Avi. 10m. I, pag. 833, {c) Semendæ cranit defcriptio. Ibidem. LU 233 Hiftoire Naturelle AN Facile Cat iie ont sind Er AU ST LR LEE RU EN TR AR TE * LE CALAO RHINOCÉROS (à). Dixième efpèce. Qurrqurs AUTEURS ont confondu cet orfeau des Indes méridionales , avec Île tragopan de Pline , qui eft le cafoard connu des Grecs & des Romains, & qui {e trouve en Barbarie & au Levant, à # Voyez les planches enluminées, 7.° 024. (d) Rhinoceros Avis. Aldrovande, Avi. tome T, pag. 804 & 805, avec la figure de Ja tête. — RAi- noceros Avis. Nieremberg , pag. 230. — RAhinoceros Avis. Mufeum Befl. pag. 37 , n° 7. — Gazopk. Befer . pl. 20. — Rhinoceros Avis. Jonfton , Avr. page 29. — Corvus indicus cornutux, fèu rhinoceros Avis. Bontius, Hifl. Nat. Indic. pag. 63.—Tragopan. Moehring, Avi. Gen. 4. — Horned pie of Erhiopia , rhinoceros tragoranda Plinii. Chaïrieton, page 77, n.° 8.— Corpus indicus cornutus, fèu rhinoceros Avis Bontii. Ray, Synopf. Avi. page 40 , n.9 8. — Topau . Avis indica. Mufeum Worm. page 203.— Nafutus rhinoceros. Klein, Avi. page 38, n° 2. — Hydro- corax in toto corpore niger , roflro unicorni, Cornu re-. curvo. . . Hydrocorax indicus. Briffon. Ornrrholog, tome [V , page 571.— Nota. Edwards a donné Îa figure coloriée du bec de cet oïfeau ; Glanures, pl. 281. | RO Co des Calaos. 239 une très-grande diftance des contrées où l'on trouve celur-cr. | … L'oileau rhinocéros, vu par Bontius dans l'ile de Java , eft beaucoup plus grand que le corbeau d'Europe; 1! le dit très-puant & très-laid, & voict la def- . cription qu'il en donne: « fon plumage eft tout noir & fon bec fort étrange ;« car fur la partie fupérieure de ce bec, & s'éève une excrotflance de fubftance « cornée, qui s'étend en avant & fe re-« … courbe enfuite vers le haut en formec ” de corne, qui eft prodigieufe par {on - volume, car elle a huit pouces de lon- « - gueur, fur quatre de largeur à fa bale: « cette corne eft variée de rouge & dec jaune & comme divifée en deux par-« nuties ; par une ligne noire qui sétende … {ur chacun de fes côtés {uivant fa ion-« … gueur ; les ouvertures des narines fonte -fituées au-deflous de cette excroïflance « près de l'origine du bec. On le trouve « » à Sumatra, aux Philippines & dans les ec autres parties des climats chauds desaæ Indes. » | Bontius rapporte quelques faits au fujet de ces oïfeaux: il dit qu'ils vivent æ 240 Hifioire Naturelle - de chair & de charogne; qu'ils fuivent ordinairement les Chafleurs de fangliers, de vaches fauvages , &ec. pour manger la charr & iles inteftins de ces animaux que ces Chañleurs éventrent & coupent pa quattiers, pour emporter plus afément ce gros gibier 6e très-promptement, car sis le lafioient quelque temps fur {a place, les calaos ne manqueroïent pas de venir tout dévorer fe ); cependant cet otfeau ne chafile que ‘les rats & les. fouris, & c'eit par cette raïfon que les Indiens en clèvent quelques-uns. Bon- tius 1 It qu'avant de manger une fouris, le calaos l’aplatit en la ferrant dans fon bec pour d'amollir, & qu'il avale toute entière en la jettant en l'air, & la fatfant« retomber dans fon large pofier s ; ceft au refte, la feule façon de manger que lt permette la ftruéture de fon bec & la (e) Vi&itat cadaveribus intefhinifque animalium , \ ande venaiores qui ftlopetis vaccas filveftres , apros &W cervos jaculantnr, comitart folent , ac fæpè in partes. diffeGa, propter gravitatem , ad ripas fluminum in cym-w bas, ab illis deferuntur, ft nolint ut di&arum GPUTARE | rapacitati profiituta fint. Bontius , Los Nat. Ind@ lib, Cap. XI. citefél e PU M 4 À des Calaos. 241 petitelle de fa langue, qui eft cachée au fond du bec & prefque dans la gor- ge (f?: Telle eft la manière de vivre à laquelle la réduit la Nature , en lui donnant un bec aflez fort pour " proie ; Mais trop foible pour le combat; très-incommode pour lufage , & dont tout l'appareil n’eft qu une exubérance difforme & un poids inutile ; cet excès & ces défauts extérieurs femblent influer fur les facultés intérieu- res de l’animal : ce calao efttrifte & fau- vapes 1 a l’afpect rude, Pattitude pe- Buté & comme fat: guée. Au refte, Bon- tius n'a donn£ qu'une figure peu RAS de fatête & du bec, & ce bec reprélenté par Bontius, eft fort petit en comparai- fon’ de celui qui eftau Cabinet (g); maïs, comme ii eft de la même forme, ris ap- partiennent cértamement tous deux à Îa mène cfpèce d'oif>au. (D L'ngua pro fanto roftro exigua vix uncialis. Tranfactions Phil ofphiques y D.0 285. Fe 4 Voyez la planc ‘he enluminée, ai® | A " Oifeaux , Tome XIIT. L * LE MARTIN-PÉCHEUR ou L' A LC YO" NI (M) Le noM de martin- pécheur vient de. martinet-pécheur ; qui étoit l'ancrenne dénomination françoile de cet oïfeau, # Voyez les planches enluminées, n.° 77. | (a) En Grec Axavoy, Kiv£, KupÜros ; en Grec moderne, Paeuduvis ; en Arabe , cheren ; en Latin, alcedo, alcyon ; ( alcedo dicebatur ab antiquis pro hale cyone. Feftus. Tantôt on éCrivoit alcyon fans afpira- tion, & d’autres fois avec Vafpiration, halcyen) ; en Latin moderne, 4/pida; en Italien , uccello pef- catore , piombino , picupiolo , uccello del paradifd , uccello della Madonna, pefeature del re ; fur le Lac majeur, sütriolo ; dans la Lombardie , merlo acquarolo ; en Efpagnol,. arvela ; en Catalan, arné, felon Barrère ; en Allemand, effrogel ; & fuivant Schwenckfeld, salèr heunlein & fèe fchwwalme; dans la Poméranie ,, eyfengartt; en AngiOIS , king-fisher ; en'Folonoïis ,! zimorodek ryecyny. Dans nos provinces, on lui donne Jes noms de péche-véron , merle d’eau | merle d’aigue, merlet bleu Ë merlet-pêcheret; aïleurs, maïs mal-à=, propos, pipert bleu, pivert d’eau , tartarieu ; Par con traGion de fon chant; fur la Loire , vire-renr ; dansi Jidée que cet oifeau tourne au vent comme une girouette ; drapier & garde-boutique , parce qu’on, PPT Du La / : ra É du Martin-pécheur, Êc. 243 dont le vol reflemble à celui de lhiron: dellé-martinet, lorfqu'elle file près de _ croit qu’il préferve des teignes les étoffes de Jaine ; en Provence , bleuer. Martin-pécheur. Bélon , Nat. des Oifèaux, pag. 218. Idem, pécheur, martinet- pêcheur, tartarin, artre ; monnier. Portrait d’oifeaux, page 50, b, avec une figure peu exalte. — 1/pida. Gefner, Avi. page 571, avec une .mauvailfe figure. {/pida apud recentiores. Idem, Zcon. Avi. page 100, avec une figure auf peu exacte. A/cyon. Idem, Avium , page 85. — Picus ‘marinus. Idem , ibid. page 713. — 1/pida. Aldro- vande, Avi. tom. III, page 518, avec une figure déftueufe, pag. 520. Alcyon. Idem , ibid. pag. 467. == Tfpida. Wiughby , Ornithol. page 107, avec une figure aflez bonne , tab. 24. — Rav , Synopf. Avi. page 48 , n.° a 1. — jonfton, vi. page 107. — MHalcyon & alcedo , idem , ibid. — I/pida noftras. Klein, Avi. page 23, n.° 1. — 1/pida. Moebring, Gen. 20. — Sibbalid. Scor. iluft, part. IL; lib. 117, page 16.— Alcedo fluréatilis. Schwenckield , Avr. Suilef. page 193. — Alcyon, clcedo, Exercit. page 111,n.° 12. Idem, Oromazt. page 108$ , n.° 12. I/pida, alcyon fluviatilis, vulod pifcator regis. Idem, Æxercit. page 111,n0.° 13. — Onomazt. page 105, N° 13.— 1fpida, feu alcyon fluviatilrs ; alcyon ripa- ria ; alcedo ; plombina ; avis San£le Marie , vulgd regis pifcator ; martinus piftator. Rzaczynski, Au@uar. Hifi. INar. Polen. page 386. — Ifpida brachyura fupra ‘éyanea , fubtus fulva, Loris rufis. Muller , Zoo!. Dan. [n£ro$ ( à Ia manière dont Muiler en parle, ïl | paroït que cet oïifeau ne fe voit que très rarement LÉ 244 ‘Hifloire Naturelle terre où fur les eaux. Son nom ancien alcyor, étoit bien plus noble, & on auroit dù le lui conferver, car ïl n’y eut pas de nom plus célèbre chez les Grecs; ts appeloient alcyoniens, Îles jours de calme vers le folftice , où l’arr & la mer font tranquilles , jours précieux aux Na- vigateurs, durant lefquels les routes de la mer fout aufhi füres que celles de Îa terre ; ces mèmes jours étoient auflt le temps donné à l'alcyon pour élever f°s mm : PRE Li L en Daremarck; capta in predio enderupholmienfi cym- brie; & d’autant plus qu’il n’y a pas de nom vul- gaire ).— The king- fifcher. Brit. Zooi. pige 82 , avec une bonne figure coloriée. — Aicedo muta dorfo cæfio, peëtore fulro. Farrère, Ormirhcë. ci. TV, Gen. 3,Sp. 1.— Alcedo brachyura, füpra cerulea, fubtus fulva. Ifpida. Linnxus , Syf. Nat. ed. X, Gen. 56, Sp. 1.— Uccello pefcatore. Olina, pag. 30, avec une figure afiez bonne, aux pieds près — Martin-pécheur. Albin, tome I, page 48, avec,une figure mal coiorice, pl 54. — {Ipida fupernè fatu- ratè viridis infernè rufa ; medio dorfo & uropygio cæru- leo beryllinis ; capite & collo fuperiore maculis tranf- gerfis cæruleis infignitis ÿ duplict utrinquè maculà in capite Tufà ; teëricibus alerum füperivribus majoribus faturatè cæruleis, cæruleo fplendidiore punäulatis ; re&ricibus fupernè faturatè cæruleis , fubtus fufcis. . .\ Ifpida. Brion, Ormrhol. tome IV, page 471, 4% du Martin-pécheur, &e. 245$ | petits (b). L'imsgination toujours prète à enluminer ‘de! merveilleux les beautés fimples de la Nature, acheva d'altérer » cette image, en plaçant le nid de F'alcyon * furla mer aplante / ‘c); c'étoit Éole qui “enchaînoit les vents*en faveur de {es - petits enfans; vdi fa fille plantive & folitatre (d), lot et a rede- mander aux flots fon infortuné Ceïx que Neptune avoit fat périr fe), &c. ” Cette hiftoire mythologique de lor- feau alcyon, n'eft, comine toute autre fable, que l’emblè me de fon brftotre na- ele: & l’on peut s'étonner qu'Aldro- “ vande termine fa longue difcuflion fur (b) Dies alcyonit appellantur , feptem ante bru- Minam , € féptem à brumâ; ut Simonides quoque füo carmine tradidit ; cum per menfem hybernum Jupiter bis fèptem molitur dies teporis. Clementiam hanc tem- 4e nutricem facram varie & piite alcyonis mortales Mdixere. Ariftote, Hifl. Animal. Nb. V, cap. vit. Per Cet ainfi qu'Élien & PI lutarque le pei- “onent. Voyez Flut. de Solert. {d) Defèrtas alloquor alcyonas. Propert. Ce) Ales que ad maris feopulos lacrymofa canis _ fata. Euripid. Iphigen. plerumgue querele vra dedtre fènum tenni crepitantia roftro. Ovid, S’udir l'alcions alla marina de r lantico infortunto lamentarfe. Atioft, 1 K) 246 Hifloire Naturelle lalcyon, par conclure que cet oïfeau n'eft plus connu. La feule defcription d'Ariftote, pouvoit le lui farre reconnoïtre & lui démontrer que c'eft le même o1- feau que notre martin-pêcheur. L'alcyon, dit ce Phrlofophe ,m’e/ff pas beaucoup plus grand qu'un moineau; fon plumage eft peint de bleu , de vert & releyé de pourpre; ces brillantes couleurs font unies & fon- dues dans leurs reflets fur tout le corps & fur les ailes & le cou ; fon bec jaund- re (f.) eft long & pointu (g). Il eft également caractérilé par Îa “omparaïfon des habitudes naturelles : l'alcyon étoit folitarre & trifte; ce qui convient au martin-pêcheur que lon voit toujours feul, & dont le temps de La (f) lai traduit le mot Sœéxawpoy jaunâtre , d’après Scalicer, & non pas verdâtre comme lavoit rendu Gaza; & ïl y a toute raïfon de croire que c’eft la véritable interprétation. (g) Alcedo non multà amplior paflère ef}, colore sum cæruleo , tum viridi , tum leviter purpureo infi- gnis; videlicet non particulatim colore ta diffinéta : {ed ex indiftreto variè refulgens corpore toto, € al:s € collo ; roffrum fubviride, longum , tenue. Ariftotes HD. IX, cap. x1v. | du Martin-pécheur, 6c. 247 | parade eft fort court { 4). Artftote en faifant l'alcyon habitant des rivages de la _ mer, dit aufhi qu'il remonte les rivières fort haut, & quil fe tient fur leurs FA bords fi à or on ne peut douter que le martin-pécheur des rivières n'aune également 2 à {e tenir fur les rivages de à mer , où 1} trouve toutes les commodité hécellaires à fon gente de vie, & nous en fommes aflurès par destémoins ocu- -Aaires (Ck); cependant Klein le me, Ce mais na parlé que de la mer Baltique, &c il a très-mal connu le martin-pêcheur, comme nous aurons occafñion de Île re- marquer. Âu refte, l'alcyon étoit peu _ commun en Grèce & en Étalie; Chéré- F7 tn ( h) Ifpida maximè folitaria Asis efl. Aldrovande, Avi. tome [IT , page 62. (i) Sed amnes etiam fubit afcendens longiàs. Ariftote, Kb: IX, cap. XIV. (k) Le martine pêcheur , dleuer en Provence, fe plaît fur les bords de Ia mer & des petits ruif- feaux qui s’y jettent ; 11 fe nourrit des plus petits coquillages , les prend dans fon bec, & les brife à force de les frapper fur les caïlloux. H cherche auffi les gros vermiffleaux qui font furle bord de ‘la mer. Sa chair fent le mufc. Notice jointe aux envois de M. Guys. L tv 248 Hifioire Naturelle phon, dans Lucien, admire fon ckant comine tout nouveau pour dut {2}. Ariftote & Pline difent que les appari- tions de l'alcyon étoïent rares, fugitives, & qu'on le voyoit voler d’un trait rapide à l'entour des navires, puis rentrer dans {on petit antre du rivage [#”#); tout cela convient parfaitement au martin- pêcheur, qui n'eft nulle part bien com- mun & qui fe montre rarement. On reconnoït également notre martm- pêcheur dans la manière de pêcher de lalcyon , que Lycophron appelle le plongeur (n); & qui, dit Oppien, fe jette ‘5 fe plonge dans la mer en tombant. C'eft de cette habitude de tomber à- plomb dans l'eau, que les Italiens ont nomme cet oifeau piombino( petit plomb). Âinfi, tous les caractères extérieurs & toutes les habitudes naturelles de notre martin-pècheur , conviennent à l'alcyon (L) Dal. alcyon. | _ (im) Nave aliquando circum-volaté, flatim in late»! bras abeuntem. Pline, lib V ,cap.1x ,; & Ariftote, lib. V, cap. 1X. Ex recenfione Scalig. (n ) Avrrn, Evuoroufos , wrinator. Lycophr. in cafJandrä. du Martin-pécheur, Éc. 249 décrit par Ariftote. Les Poëtes faïforent fotter le nid de lalcyon fur la mer : les Naturaliftes ont reconnu qu'il ne fait point de nid, & qu'il dépole fes œufs dans des trous horizontaux de 1a rive des fleuves ou du rivage de Ia mer. Le temps des amours de l'alcyon , & les jours a/cyoniens placés près du fol- ftice, font le feul point qui ne fe rap- - porte pas exactement à ce que nous con- -noïflons du martin- pécheur, quoiqu'on 1 voie s’apparier de très-bonne heure &c avant l'équinoxe ; mais, indépendèmment de ce que la fable peut avoir ajouté à hifèire des alcyons pour lembellir, ïl eft poflible que, fous un climat plus chaud, les amours des martin-pêcheurs commencent encore plutôt; d’ailleurs 1f yavoit diférentes opnuons fur la faifon “des jours alcyoniens. Ariftote dit que, dans Les mers de Grèce, ces jours alcyo- | niens nétotent pas toujours voifins de ceux du folftice ; maïs que cela étoit plus conftant pour la mer de Sicile / o ): Les (o) Dies alcyonios ; Fer: circa brumam non: femper : noflris locis coneingit; at in ficulo maït fèrè fempers Ariftote, Hif. animal, Nb. V , Cap. VII. L vw 260 Hifloire Naturelle Anciens ne convenoïent pas non-plus du nombre de ces jours {p), & Colu- melle les place aux ie de mars q }, temps auquel notre martin-pècheur com= mence à faire fon md. Ariftote ne parle diftinétement que d'une feule efpèce d'alcyon, & ce n'eft que fur un paflage équivoque & vraïfem- blablement corrompu, & où, fuivant Îa correction de Gefner, ïl s'agit de deux efpèces d'hirondelles {7 ), que les Natu- ralftes en ont fait deux d’alcyons ; une petite qui a dela voix, & une grande qui eft muette: fur quor Bélon, pour trouver ces deux efpeces , a fait de Ia roufferole fon alcyon vocal, en même- temps qu'il nomme a/cyon mue le martin (p) Voyez ren) Rhodig. le&, antig. Hib. XIV, Cap. XI. ( q) Ibidein. (r) Lib. VIII, cap. 3, To rôv A‘ndévæwyévoc, que Gaza & Niphus traduifent par alcedones, quoi- que aedon fignifie proprement le roflignol, & qu’il Toit beaucoup plus à propos de lire avec Gefner Keudéve, & d'entendre ce paffage de l’hirondelle, puifque, dans la } iigne fuivante, Ariftote commence | à parler difin@ement de Palcyon comme d’un oifeau différent. du nes Ge. 2$I pècheur, quoiqu'il ne foit rien moins que muet. Ces difcuflions critiques nous ont paru "nécéflaires , dans un fujet que la plupart des Naturaliftes ont Ixiflé dans la plus grande obfcurité. Klein qui le remar- que [{), en augmente encore Îa confu- fion, en attribuant au martin-pêcheur, deux doigts en avant & deux en ar- rire (t); 1 s'appuie de l'autorité de Schwenckfeld qui eft tombé dans la mème erreur (4 »; & d’une figure fautive de Bélon, que néanmoins ce Naturalifte a corrigée lurmême {x ), en décrivant “très-bien la forme du pied de cet orfcan qui ef fi ngulière : des trois doïgts anté- rieurs, l'extérieur eft étroitement unt à £celur du milieu, juiqu'à la trorhième arti- “culation , de manière à paroïître ne faire ([ ) Tfpide € alcyonum caufa multis Cet | circumferipea. Avi. page 31. (t) AVI. page 33: (4) L'origine en eft dans Albert, comme lob- ferve Aldrovande, en la rectifiants br. tom, IIT, “pese 519 (s à) Nat. des Oifeaux. | L vi ‘2 $2 FTifloire Natureîle qu'un feul doigt, ce qui forme en-deflous une plante de” Led large & aplatie ; le “doigt intérieur eft très-court & plus que . celui de derrière; les pieds font auilt très-courts ; la tête eft grofle ; le bec long, épais à fa bafe, & filé droit en ponte; laquelle eft généralement, courte dans les efpèces de ce genre. C’eft le plus bel oïleau de nos climats, & il n'y en a aucun en Éurope qu'on purile comparer au martin - pêcheur pour Îa netteté, la richefle & l'éclat des couleurs elles ont les nuances de Farc- en-ciel ; le brillant de l'émail; le luftre. de la foie; tout le milieu du des, avec le deflus de la queue, eft d'un bleu-clair. - & brillant, qui, aux rayons du foleil, à, le jeu du faphir , & Fœïl de la turquotfe ÿ| le vert fe mêle fur les ailes au bicu, 8al la plupart des plumes y font terminées & ponctuées par une teinte d’ argue= marine ; la tête & le deflus du cou, {ont pointillés de même, de taches plus claë, res {ur un fond du Gefner compare | 1e jauné-rougt ardent, qui colore la poi:| trine, au rouge enflammé d'ur charbonal d e du Martin-pécheur, êc. 253 Il femble que Île martin-pècheur fe foit échappé de.ces climats où le foleil verle avec les flots d’une lumière plus pure, tous les tréfors des plus riches couleurs / y ). Et en effet, fi l’efpèce de notre martin - pêcheur, n'appartient pas précilément aux climats de l'Orient & du Midi, le genre entier de ces beux otfeaux en eft origïnaire ; car, pour une feule efpèce que nous avons en Europe; PAfrique & lAfe nous en offrent plus de vingt, & nous en connoïfions encore huit autres efnèces dans Les climats chauds de Amérique. Celle de lEu- rope eft même répandue en Afe & er Afrique ; plufeurs martin-pècheurs en- voyés de la Chine & d'Egypte, fe font: trouvés, les trmes que le notre, &: (y) AT y a une efpèce de martin: pêcheur, coms mure fur toutes les îles de la mer du Sud ; nous cs. avons remarqué que fon plumage eit beaucoup ce plus brillant entre les Tropiques, que dans les se terres fituées au-delà de Ja zone tempérée , comme ce à la nouvelle Zélande, » Forfter. Oéfrvations à Læ fuite du fècond Voyage de Cook, page 181.1 e martin= pêcheur porte ke nom d’ervore dans la langue des: bles de la Sociéré, 254 Hifloire Naturelle Bélon dit l'avoir reconnu dans la Grèce /z) & la Thrace fa). | | Cet oïfeau, quoiqu'originaire de cli- mats plus chauds, s’eft habitué à la tem- pérature & mêmé au frord du notre : on le voit en hiver , le long des ruificaux, plonger fous la glace , & en fortir en rapportant {a proie / ); c'eft par cette ratfon que les Allemands ( c ) l'ont appe- é Eiszvogel , oïfeau de ia glace, & Be- lon fe trompe, en difant qu'il ne fait que palier dans nos contrées , puifqu’rl y refte dans le temps de Ia gelée. Son vol eft rapide & filé ; 1} fuit or- dinairement les contours des rurfleaux , PA (x) Nat. des Oïfeaux, page 220. (a) « Les orées de Ia rivière ( de Hèbre , au- » jourd’hui Mélifla ) font en quelques endroits affez » hauts, où les alcyons de rivières , vulgairement nommés martinets-pécheurs , font leurs nids.» 1dem. Obfervations , page 63. Le martin- pêcheur ne fe trouve apparemment point en Suède, puifque M. Linnæus n’en fait pas mention; mais on eft plus étonné de voir. qu’il y place le guépier, que l’on connoît peu en France, & qui eft même affez rare en italie. {b ) Schwenckfeld, Gefner, Olina, (c) Gefner, Ari. pag. 551. du Martin-pécheur, &c. 255 en rafant la furface de l’eau; 1l crie en volant #i, #i, ki, ki, d'une voix per- çante & qui fait retentir Îles rivages ; 1l a, dans le printemps, un autre chant, qu'on ne larfle pas d'entendre malgré le murmure des flots & le bruit des cai- cades (/d ); il eft très-fauvage & part de loin; rl fe tient fur une branche avan- cée au-deflus de l’eau pour pêcher; il y refte immobile , & épie fouvent deux heures entières, le moment du paflage d'un petit poiffon ; 1l fond fur cette proie en fe laïflant tomber dans l’eau où ïül refte plufieurs fecondes ; il en fort avec le poiflon au bec, qu’il porte enfuite fur la terre, contre laquelle il le bat pour le tuer , avant de l'avaler. Au défaut de branches avancées re l'eau , le martin-pêcheur fe pofe fur quel- que pierre voifine du rivage, ou même fur le gravier; mais, au Oo qu il {d)Le nom d’ifpida, fuivant l’auteur de Nururà rerum , dans Gefner, eft formé du cri de l’oifeau: apparemment du premier, on a voulu imiter le fecond dans le nom de tartarien , que l’on donne auff au martin-pécheur. 256 Hifioire Naturelle aperçoit un petit poiflon , ïl fait ur bond de douze où quinze pieds, & fe laifle tomber à plomb de cette hauteur ; fou- ventaufli onle voit s'arrêter dans fon vol rapide , demeurer immobile & fe foute- nir au même lieu pendant plufeurs fe- condes; c'eft fon manège d'hiver, lorf- que les eaux troubles ou Îles glaces épatffes le forcent de quitter les rivières, & le réduifent aux petits rurfleaux d’eau - vive; à chaque paufe, ïl refte comme fuf- pendu à Îa hauteur de quinze ou vingt preds, & lorfqu’il veut changer de place, fi fe rabaïfle & ne vole pas à pius d’un pied de hauteur fur l’eau, 11 fe relève etfuite & s'arrête de nouveau. Cet exer- cice réitéré & prefque continuel, de- montre que cet orfeau plonge pour-de Pien petits objets, poiflons ou imfec- tes, & fouvent envain ; car 1 parcourt de cette manière des demi-ïieues de chemin. | Il niche au Ford des rivières & des ruifleaux , dans des trous creufés par des. rats d'eau ou par les écrevifles, qu'it ap- profondit lui-même, & dont 1l miçonne & rétrecit l'ouverture: on y trouve de du Martin-pécheur, Êc. 257 petites arêtes de potflon, des écaïiles fur de Îa pouflière, fans forme de nid; & c'eft fur cette pouflière que nous avons vu fes œufs dépofés, fans remarquer ces petites pelottes dont Bélon dit qu'il pétrit fon nid, & fans trouver à ce nid - la figure que lui donne Ariftote, en le comparant pour la forme , à une cu- curbite , & pour la matière & la tex- ture , à ces boules de mer ou pelottes de filamens entrelacés, qui fe coupent difi- _ cilement, mais qui defléchées, devien- nent friables fe }; il en eft de même des halcyonium de Pline dont 1l fait quatre efpèces , & que quelques-uns ont donné pour des nids d'alcyon, mais qui ne font autre chofe que difiérentes pelottes de mer ou des holothurres qui n'ont aucun rapport avec des nids d'oifean { f): & quant à ces nids fameux du Tunquin & de la Cochimchine que l’on mange avec délices , & que lon a aufli nommé nids d’alcyon , nous avons démontré qu’ils (e} Halofachne , fos aridus maris. Hift. Animal, Bb. IX, cap. XIV. (f) Lik XXXIL, cap. Fu, 258 Hifloire Naturelle font l'ouvrage de Thirondelle falanga- ne (g). Les martrn-pêcheurs commencent à fre- quenter leur trou dès le mois de mars: on voit dans ce temps le mâle pourfur- vre vivement Îa femelle. Les Anciens croyotent les alcyons bien ardens, puif- qu'ils ont dit que Îe mâle meurt dans f'ac- couplement (A); & Ariftote prétend qu'il entre en amour dés l'âge de quatre mots (à ). Au refte, lefpèce de notre martin- pêcheur n'eft pas nombreufe, quoique ces oïfeaux produifent fix, fept & juf- qu'à neuf petits felon Gefner, mais le genre de vie auquel 1is font aflujettis les fait fouvent périr, & ce n'eft pas tou- jours impunément qu'ils bravent Ia ri- gueur de nos hivers, on en trouve de morts fur la glace. Olina donne la ma- nière de les prendre à l2 pointe du jour ou à la nuit tombante, avec un trébu- (g) Voyez Particle de cet oïfeau. (h) Tzetzès & Ie fcholiafte d’Ariftophane. (1) Fetificat toto ætatis tempore ; parere nata menfes quatuor incépit. Lib. IX, cäp. 14. du Wartin-pécheur, @c. 259 chet tendu au bord de leau /Æ)5 xl ajoute qu'ils vivent quatre ou cinq ans; on fait feulement qu'on peut les nourrir pendant quelque temps dans les chambres où lon place des baffins d’eau remplis de petits potflons / /). M. Daubenton, de l’Académie des Sciences, en a nourrt quelques-uns pendant plu fleurs mois, en leur donnant tous les jours de petits poiflons frais, c’eft la feule nourriture qui leur convienne; car de quatre martin- pêcheurs qu'on m ‘apporta le vingt- un Août 1778 > & qui étoient auff grands que père & mére, quoique pris dans le nid qui étoit un trou fur le bord de la rivière ; deux refusèrent conftamment les mouches, les fourmis, les vers de terre, la pâtée , le fromage, & périrent Mantion au bout de deux jours ; les deux autres qui mangèrent un (k) Uccelleria , page 30. (1) « Une perfonne &’A mfterdam m’a raconté, qu’elle en avoit tenu en vieaflez long temps dans « une petite chambre, au milieu de lique!le Étoit « un baflin rempli d’eau avec de petits poiflons vi- « vans, que les alcyons favoient adroitement en« tirer à la volée, » Feuilles de Vofmaër, 1769. 260 Hifloire Naturelle peu de fromage & quelques vers de terre ,ne vécurent que fix jours. Aurefte, Gefner oblerve que le martin-pêcheur ne peut fe priver, & qu'il deineure tou- jours également fauvage ; fa chair a une odeur de faux mufc ( m) & n’eft pas bonne à manger ; fa graifle fe rougeà- tre ((n); 1 à le ventricule fpacieux & ‘liche comme les oïfeaux de proie ; & comme eux 1l rend par le bec les reftes imdigeftes de ce qu'il a avalé, écailles & arêtes rouices en petites boules: ce vif- cère eft placé fort bas ; l'œfophage eft par conféquent très-long / o ); la lan- gue eft courte , de couleur rouge ou jaune , comme le dedans & le fond du béc 4 pb). (im) Tragus. (n) Gefner. (o ) Idem. Avi. page 551. (p) « n m'apporta, dit M. de Montbeillard, le 7 juillet 1771, cinq petits martin - pêcheurs, » (1 y en avoit fept dans le nid fur le bord d’un » rulffeau ) : ils mangèrent des vers de terre qu’on » leur préfenta. Daïs ces eunes martin - pêcheurs, » le doigt extérieur étoit tellement uni à celui du » milieu | jufqu”à la dernière articulation , qu’il en n réfuitoit lPapparence d’un doigt fourchu p'utôt RP OT À él ébts Q € . du Martin-pécheur, &c. 261 Il eft fingulter qu'un oïfeau qui vole avec tant de viîtefle & de continuité, n'ait pas les ailes amples; elles font au contraire fort petites à proportion de fa 2: À 3 . grofieur , d'où l'on peut juger de la force des mufcles qui les meuvent; car il n'y a peut-être point d'oifeaux qui aît les mouyemens aufli prompts & le vol aufl rapide; 11 part comme un trait d'aiba- que celle de deux doiuts diftin@s ; le tarfe étoit « fort court; la tête étoit rayée tranfverfalement « de noir & de bleu verdâtre ; il y avoit deux taches «e ce feu , l’une fur Îes yeux en avant, l’autre plus se longue fous les yeux, & qui f2 prolongeant en « arrière , devient blanche ; au bas du cou , près« du dos, le bleu devient plus dominant, & une « baïde ondoyante de bleu, mêlée d’un peu de« noir, parcourt la Iongueur du corps, & s’étend «e jufqu’à l’extrémité des couvertures de la queue, «c où le bleu devient plus vif; les douze pennes de «e la queue étoient d’un bleu rembruni, es vingt- «e deux pennes des aïles étoient chacune moitié brune « & moitié bleu rembruni:, felon leur ongueur ; « leurs couvertures brunesspointillées de bleu ; Ja ce gorge-bianchâtre ; la poitrine rouffe , ombrée de « brun ; le ventre blanchître ; le deffous de [a queue « d'ün roux préfque aurore ; fe bec avoit dix-fept «e lignes ; la langue étoit très - courte , large & pointue ; le ventricuie fort ample. » Objervation communiquée par DM. de Montbeillard. 462 Hifloire Naturelle être; s’il laïffe tomber un poiflon de la branche où 11 s'eft perché, fouvent 11 reprend fa proie avant qu'elle ait touché terre; comme 1l ne fe pole guère que fur des branches feches, on a dit qu'il faifoit fécher le bois fur lequel il s’ar- rète (aq ). On donne à cet otfeau defléché, 1a proprièté de conferver les draps & autres étofles de laine & d'éloigner les tergnes: Tes marchands le fufpendant à cet effet dans leurs magalins /r); {on odeur de faux mufc pourroit peut-être écarter ces im- feétes, mais pas plus que toute autre cdeur pénétrante; comme fon corps fe defféche aïfément, on a dit que fa chair n étoit jamais attaquée de corruption f.), & ces vertus quoïqu'imaginaires, le cedent . _éncore aux merveilles qu’en ont racanté quelques Auteurs, en recueiïllant les idées fuperftitieufes des Anciens fur Falcyon; {q:) Schwenckfeld , page 108. | {r) D'où lui vient le vieux nom d’artre ou atre, que lui donne encore Bélon, & qui fignifie ergne comme par antiphrafe, ces teigire , "& ceux de drapier & de garde- boutique. {[) Caro mortuæe non putrefcit. Gefner, om: XZIZ, | PL: IX. pag 162. PE LA LL LL, LE D LS 4 Z ANS y \nb NA AN doit, { AN ES —— NN en Un HN. LE dE “du Martin-pécheur, Gc. 263 il a, difent-ils, la propriété de repoufler la foudre ; celle de faire augmenter un * tréfor enfoui , & quoique moït, de re- | nouveler fon plumage à chaque faïfon » de-mue /4) ; 1 communique, dit Kiran- nides, à qui le porte avec for, la grâce . & la beauté; 1 donne la paix à lamaiïfon; le calme en mer; attire les porflons & » rend la pêche abondante fur toutes Îles eaux : ces fables flattent la crédulité, mais > malheureufement ce ne font que des … fables /u). Cd {t) Voyez Aldrovande, tome IIT, page 621. n (u) Ce qu'il y a de fingulier, c’eft qu’on les … retrouve jufque chez les Tartares & dans la Sibé- n rie. « On voit des martin-pècheurs dans toute Ia à Sibérie, & les plumes de cet oïfeau font employées ce par les Tartares & par les Oftiaques à plufieurs L uages fuperftitieux, ceux-là les arrachent , les “jettent dans l’eau, confervent avec foin celles … qui furnagent, & prétendent que lorfqu’ils tou-«e » chentavec une de ces plumes une femme ou feu- « … lement fes habits, ils deviennent amoureux d'elle. « … Les Ofliaques Ôtent Ia peau , le bec & les pattes « … de cetoifeau, & les renferment dans une bourfe ; « Mu taut qu'ils ont cette efpèce d’amulette, ils nec croyent pas avoir aucun malfeur à craindre. Celui « … qui m'apprit ce moyen de vivre heureux , nee … put le faire fans verfer des armes, & il me dires PAM A ” LES MARTIN-PÉCHEURS RIR ANGERS: D Comme le nombre des efpèces étran- gères eft ici très-confidérable, & que toutes fe trouvent dans les climats chauds, on doit regarder celle de notre martin- pêcheur , comme échapce de cette grande famile, Duiniellé cf feule & même fans varièté dans nos contrées. Four mettre de ordre dans l'énumération de cette multitude d’efpèces étrangères: nous fé- parerons d'abord tous les martin-pêcheurs de l'ancien continent, de ceux de l’Amé- rique, & enfuite nous indiquerons Îes uns-& les autres par ordre de grandeur, » que la perte d’une pareille peau qu’il pofédoit, » Jui avoic fait perdre auffi fa femme & fes biens: » Je lui repréfestai que cet oïfeau re cevoit pas » être une chofe fi rare, puifqu’un de fes compa- »triotes m'en avoit «pporté un avec fa peau & fes » plumes ; it en fut très-étonné, & dit que s’il » avoit le bonheur d'en trouver un, il ne le don. neroit à perfonne » Voyase en Sibérie, par M. Gme- lin, tome II, pag. 112. | en commençant e nicormencant par ceux qui font plus grands que notre martin-pêcheur d'Eu- rope , & continuant par ceux qui luf font égaux en grandeur ou qui font plus T petits. GR AN DS. | | MARTIN- PÉCHEURS | DE L'ANCIEN CONTINENT. 24 i se > » 4 1 LE) * LE PLUS GRAND MARTIN. PÉCHEUR. Première efpèce. ( JET OISEAU, le plus grand de fon eft long de feize pouces, & gros omme un choucas; tout fon plumage, 2 L: x Voyez les planches not n.° 663 , fous la c dénomination de grand Martin- pécheur dé le nou- ; pelle Guinée. “4 | Oiféaux ; ; Tome XIII, M des Oifaux étrangers. 265: genre , {e trouve à Ta nouvelle Guinée: - 266 Hifloire Naturelle 5 excepté la queue, paroît lavé de biftre ; brunt fur le dos & fur Païle; plus clair & légèrement traverfé de petites ondes noïrâtres fur tout le devant du corps & autour du cou fur un fond plus blanc; . les plumes du fommet de la tête font, ainfi qu'un large trait fous l'œil, du biftre brun du dos; la queue d’un fauve roux traverfé d'ondes noires, eft blanche à l'extrémité; le demi-bec inférieur eft orangé, le fupérieur noir & légèrement fléchi à la pointe ; trait par lequel cet otfeau paroit fortir & s'éloigner un eu du genre des martin-pêcheurs, au- quel d’ailleurs 1l appartient par tous les autres caractères. | nl ne #., 4 ‘en | pt À ‘an À LE WUTD Ai cyres 4 1 kLE MARTIN-PÉCHEUR 1 Seconde efpèce. Îr A un peu plus de neuf pouces de longueur , & fon bec, qui eft rouge, en a deux & demi; toute la tête, le cou & “le deflous du corps font d'un beau roux drun ; la queue, le dos & la moitié des iles font d'un bleu changeant felon les fpects ,en bleu-de-crel & en bleu d’aïgue- marine ; La pointe des aïles & les épaules laps Êr | x Voyez les planches enluminées, 7.” 232 , fous à dénomination de grand Martin pêcheur de Mada- aféar. “(a ) Grand martin pêcheur de la rivière de Gam- le. Edwards, tome ![, pl, 8. — J/pida. Klein, Avi. A9. 35, n.° 7. — J/pida fupernè cæruleo beryllina, ufernè caflanea capite © collo caflaneis ; gutture for- de albo - flavicante , te@ricibus alarum luperioribus mpori finitimis nigro-violaceis ; remigibus decem pri- Oribus interiüs in exortu candidis ; reétricibus füubtus gris, fupernè cæruleo - beryllinis lateralibus interius gr ante marginatis. . 1/pida Madagafcarien/fis Cars a Briflon, Ornithol. tome IV , page 406. M1; ue: St he RE TPS re É 268 Hifloire Naturelle N : font noïres. Cette efpèce fe trouve à Ma- dagafcar, on la voit aufli en Afrique, fur la rivière de Gambie, felon Edwards. Un martin-pêcheur de la cote de Mala- bar ,donné dans nos planches enlumimées; n. 904, & qui eft la quatorzième efpèce de M: Brifion, reflemble en tout à celui-ci, excepté que fa gorge eft blanche; différence qui peut bien n'être que celle : de deux individus mâle & femelle dans la même efpèce, au moyen de quoi celle- ci fe trouveroit fuivant la parallèle de l'Équateur , dans toute l'étendue du con- tinent; elle s’y trouveroit même fur une! très-srande largeur, fi, comme ïl nous paroïît , le martin-pêcheur de Smyrne, d'Aïbin dont M. Briflon fait {a treizième. efpèce, eft encore le même oïfeau qua. celut-ct, . Lo RDS #1 PR e | É f D 7 } æ ' dès Oiftarx étrange PE ER 2 Ter DEA rs. 269 Me nt, ALT LEE “op. RE RE AE 3 : _ … i + KLE MARTIN-PÉCHEUR 4 | 4 CRABIER,. : ‘1 PA P\ Trorfième efoèce. L: d'rorfième efpéc E MARTIN-PÉCHEUR nous eft venu du Sénégal, fous le nom de Crabier ; il y a * apparence qu'il fe trouve également aux Miles du cap Vert, & que c'eft à lui que w À {e rapporte la notice fuivante, donnée , | par M, Forfter, dans le fecond Voyage du capitane Cook. « L'orfeau le plus Wemarquable , que nous vimes aux îles æ du cap Vert, eft une efpèce de martin- « pécheur, qui fe nourrit de gros crabes « de terre rouges & bleus, dont fontæ Mremplis les trous de ce fol fec &e« 1e) L : brülé (4). » Ce martin-pècheur a la * Voyez les planches enluminées, n.° 334. (b) Cet Obfervateur ajoute : « on trouve Ia : même efpèce dans PArabie heureufe, aïnfi que dans V’Abyffinie ,; comme on le voit par les deffins ce Mélécans & précieux de M. Bruce. » Secoïd Voyage dans L’hémifphère auftral , parle capitaine Cook, tom. I, M ii n-4.9 page 36. 270 Hifioire Naturelle queue & tout le dos d’un bleu d'aïguez . marine , ce bleu peint encore ke bord ‘extérieur des pennes grandes & moyennes | de Parle; mais leurs pointes font noires, | & une large plaque de cette couleur couvre toute la partie la plus vorfine du. corps, & marque fur Faile comme le deflin d’une feconde aïle; tout le deflous du corps eft fauve-clair ; un trait noir s'étend derrière l'œtl; le bec & Îles pieds « _ font couleur de rouïlle foncée. La lons | gueur de cet oïfeau eft d'un pied, des Oiféaix etrangers, 271 * LE MARTIN-PÉCHEUR Nic RoBS\BEC (C). Quatrième efpèce. Lz Bec des martin-pêcheurs eft géné- ralement grand & fort: celui-ci l'a plus épais encore, & plus fort à proportion qu'aucun autre. L’oifeau entier a quatorze pouces; le bec feul en a plus de trois, & onze lignes d'éparffeur à fa bale; la tête eft coifiée de gris-clair; le dos eft vert- d eau ; les ailes font d’un ble u d'aigue- marine ; la queue eft du même vert que le dos, élle eft doublée de gris; tout * Voyez les Sache enfuminées, ».° 590 fous Ta dénomination de Martin-pécheur du cap de Bonne- Mon ) Ifpida fupernè obfe urè cæruleo - pirideftens , ad | TA ER inclinans, tnfernè fulva; capite fupertore cirte- .…reo, ad fulvum vergente; collo fulvo ; dorfd infimo & uropygio dilurè coruleo- beryllinis ; rBricibus fubtus scinereis , fupernè cæruleo virideftentibus, lateralibus in- «terins cinereo marginatis. . . Ifpida capitis Bone -fpe. Briflon, ve tome IV, page. 488. IV 2792 Hifloire Naturelle le deflous du corps eft d’un fauve terne & forble; le gros bec de ce martin- pècheur eft d'un rouge de cire dEi-, Pagne. X* LE MARTIN-PÉCHEUR PIE. Cinquième efpèce. Lrsraxc & le noir mélés & coupés dans tout le plumage de cet oïfeau, font# repréfentés par le nom que nous lurs donnons de martin- -pécheur pie. Le doss eft à fond notr nué de blanc; 1 y a une zone noire fur la poitrine ; tout le devants du cou jufque fous le bec eft blanc; Iesw pennes de l'aile noires du côté extérieur M font en-dedans tranchées de blanc & de” noir, frangées de blanc; le haut de la tête & Îa huppe font notres, le bec &es les pieds le font aufll; Îa longueurs totale de lorfeau eft de près de BUTS pouces. | (=. à Li * Voyez les planches enluminées, 7.° 716, fous! la dénomination de Martin- “pêcheur huppé dé cp de Bonne-efpérance. 4 4 _Æ n ra ÿ ; - des Oifeaux étrangers. 273 Ce martin-pécheur eft venu du cap de Bonne-efpérance : en lui comparant un autre envoyé du Sénégal, & donné n° 62 des planches enluminées f d), nous n'avons pu nous empêcher de les regarder comme étant de la même ef- pèce ;.les différences que pourrotïent offrir les deux figures, ne fe trouvant point telles entre les deux offeaux eux-mêmes; par exemple; le noir dans la planche 62, neft pas aflez fort nt aflez profond; les plumes de la tête qui font repréfentées couchées, ne font pas moins fufceptibles ‘de fe relever en huppe ; la différence la ‘plus notable, maïs qui neft rien moins que fpécifique, eft que celui du Sénégal a dans fon plumage plus de blanc, &c celur du C2p un peu plus de noir. (d) Ifpida fupernè albo € nigro varia , infernè Malba, peëtore & lateribus nigro maculatis ; capite € collo füperiore migris , lineolis longitudinalibus albis Sarius ; tænià utrinquè fupra oculos candidä ; refrici- bus albis, faftià tranfversé nigrä versüs apicem nota - Lis, utrinquè extimà binis maculis femi-circularibus migris anfignitâ. . .. Ifpida ex albo & nigro varie. Brion , Ormithol. tome IV , page £20. — Alcedo Macroura fufca albido varis. . . Alcedo rudis. Linn, yJt: Nat. ed, X, Gen. 56, Sp. 6. M y 274 Hiftoire Naturelle . M. Edwards a donné un des ces oïfeaux qui venoit de Perfe fe); mais fa figure eft aflez défectueule , & la diftributton des couleurs n'y eft nullement rendue; il déclare que cet oifeau avoit été envoyé dans l’efprit-de-vin, & remarque lui- même combien Îles couleurs font afforblies & broutllées dans les oifeaux qui ont féjourné dans cette liqueur. Mais il n'y a nulle apparence que le martin-pêcheur blanc & noir de la Jamaïque, qu'indique Sloanëe (F2 5 & dont ildonne une figure, fur la vérité de laquelle on ne peut guère compter, foit de la même efpèce que celur du Sénégal ou du cap de Bonne-! cfpérance, quoique M. Brifion ne fafle aucune difncuité de les mettre enfemble:t un oïfeau de vol court & rafaut Îles {e) Hiflory of Birds , tom. I, page 9, pli. 9 ; c’efts apparemment d’après Edwards , que Klein en fait mention. [/pida ex albo & nigro varta. Avi. page 364% n°0: | (f) Ifpida ex atro & albo varta. Sloane, Tam dl age 313, n.° 54, avec une fisure défedtueufe À 4 255 , fig. 3. Ray, Synopf. Avi. page 182,2 n.° 14; indique déjà une de ces HD “#6 martine pêcheur Diane & noir. 4 des Oifeaux étrangers. 275$ rivages, ne peut avoir fourni la traverlée du vafte Océan atlantique, & la Nature fi variée dans {es ouvrages, ne paroît avoir répété aucune de fes formes dans l'autre continent ; maïs les avoir faites fur des modeles tout neufs quand elle n’a ‘pu le peupler du fond de fes anciennes productions. C'eft apparemment aufli une efpèce indigène & entièrement propre aux terres où elle s’eft trouvée ; que celle des martin-pècheurs qu'on a vus dans ces Iles perducs au milieu des mers du Sud , & reconnues par les derniers Na- vigateurs. M. Forfter, dans le fecond. Voyage autour du monde du capitaine Cook, les à trouvés à Taïtr (g?, à Huaheine (4), à Uliétea, iles éloignées de quinze cens lreues de tous les its nens. Ces martin- - pécheurs font Œ un vert- {ombre avec un col'ier de 11 même cou- leur fur un cou blanc. I paroït que quel- ques-uns de ces Jufulaires Îes regardent avec fuperftition , & l’on diroit qu'on s’eft EE | * (g) Second Voyage du capitaine Coek , tome F, page 316. (h ) Ibidem, page 408, M y} 276 Hifioire Naturelle rencontré d’un bout du monde à Tautre; pour fnaginer aux oïfeaux de la fanulle : des alcyons quelques propriétés merveil- leufes [2 ). (à) « L’après midi, nous tuûmes (à Uliétéa }. » des martin pêcheurs ; & au moment où je venois .» de tirer le dernier , nous rencontrimes Oreo & #fa famille qui fe promenoient fur {a plaine avec : #le capitaine Cook. Le chef ne remarqua pas » l’oifeau que je teñois à la main , mais fa fille » déplora la mort de fon eatua ( efprit ou génie } »» & s’enfuitloin de moi lorfque je voulus la tou-* » cher ; la mère & Îa plupart des femmes qui l’ac- : » compagnoient, paroïfioient aufli aMigées de cet acci: # » dent & montantfur fon bateau, le chefnousfupplia, 4 >> d’un air fort férieux, de ne pas tuer les:martin- 4 » pêcheurs de fon île, non plus que les hérons,! “en nous laïffart la permiffion de tirer tous les # » autres ofeaux. Nous avons cherché inutilement x 4 » découvrir la caufe de cette vénération pour ces# deux efpèces particulières. » Second Voyage autodrh du monde , par le capitaine Cook , tome I, in- 4.20 pas® 42 5 | #LE MARTIN-PÉCHEUR HUPPÉ. | Sixième efpèce. CE marTIN-récuEur a feize pouces de longueur, 1 eft un des plus grands ; fon ‘plumage eft richement émaillé, quoiqu 11 n'ait pas de couleurs éciatantes ; 1l eft tout _parfemé de gouttes blanches, jetées par lignes DS Gr un bou gris - noïrâtre du dos à la queue; 12 gorge eft blanche avec des traits notrâtres fur Îles cotés ; à poitrine eft émarllée de ces deux ‘mèmes couleurs & de roux ; le ventre eft ia les flancs & les couvertures du deflous de la queue, font de couleur xoufle. L’échelle à été omile dans Îa æplanche enluminée de cet corfeau, é& mal faut fe le figurer d'un tiers plus gros & plus grand qu'il n'y eft reprélk enté. M. Sonnerat donne une efpèce de martin-pècheur de 1a nouvelle Guinée (page F71 ), qui a beaucoup de rap- on ET TOR RE GR RE 2 6 qq BP AI SIRET PONS STORE | h£ _* Voye les planches enluminées, n.° 6709. 278 Hlifloire Naturelle port avec celur-ct, par la taille & ure partie des couleurs; nous ne prononce- rons pas cependant {ur l'identité de leurs éfpèces, & nous ne ferons qu'indiquer cette dernière; la figure, qui ef jointe à {a notice, ne nous paroïllant pas affez diftincte. je Pal kLE MARTIN -PÉCHEUR A COLE Et NO TRES Sepuième efpèce. Ce marnin-récusur eft un des plus beaux ; du bleu-violet moëlleux & fatiné : couvre le dos, la queue & la moitré des aïles; leurs pointes & les épaules font noires; le ventre eft roux-clairr; un plaftron blanc marque la poitrine & fa gorge & fait le tour du cou près du dos; ! la tête porte une ample coïffe noire; un grand bec rouge brillant, achève de * Voyez les planches enluminées, n.° 673, fous # Jenom de Martin-pécheur de la: Chine. | x; VC N$ » des Oifeaux etrangers. 279 relever les belles couleurs dont cet orfeau eft paré; il a dix pouces de longueur, il fe trouve à la Chme; & nous repar- dons comme une efpèce trèsvoiline de celle-ci, ou comme une fimple variété, le grand martin-pêcheur de lie de Luçon, donn£ par M. Sonnerat dans fon Voyage à 11 nouvelle Guinée, page Ü5. | * LE MARTIN-PÉCHEUR MSPÊTE VERTE: H tof ie à ba uitième efpèce. Uxe carorrs VERTE, garnie à l'entour d'un bord noir, couvre la tête de ce OO SE à A martin-pêcheur ; fon dos eft du même vert qui fe fond fur les ailes & la queue en bleu d'aigue-marine ; le cou, la gorge & tout le devant du cou font blancs; le bec; les pieds & le deflous de [a queue F Voyez les planches enluminées , 29788. : / P2 VE = De e _ - x : 280 Hiffoire Naturelle | font notrîtres ; il a neuf pouces de lon- gueur. Cet oïfeau dont lefpèce paroït nouvelle, eft donné dans la planche enlu- minée, comme étant du cap de Bonne- efpérance : ;ÿ Mais nous en trouvons une notice dans les papiers de M. Com- merfon, qui la vu & décrit dans l'ile de pi voifinse d Ambome & lune à des Moluques. * LE MARTIN-PÉCHEUR LA TÊTE @ COU COULEUR DE P/ILIE, i Neuvyième efpèce. Ce marmn-pécurur dont l'efpèce eft. nouvelle, a les aïles & la queue d'un Bleu-turquin foncé ; les grandes pennes # des premières font brunes, frangées de h bleu ; le dos bleu d’ aiguc- marine ; le cou, # le devant &c le defious du corps blancs, # # Voyez les planches hu n° 757, fous L ke nom de Martin-pêcheur de Java. É des Oifeaux étrangers, 28: -temnts de jaune-païlle ou ventre de biche; . de petits pinceaux noirs font tracés fur le fond blanc du fommet de la tête; le bec eft rouge & a près de trois pouces de 3 longueur; la grandeur totale de loïfeau veft d'un pied. C'eft à une efpèce fem- blable, quoïqu'un peu plus petite que paroit fe rapporter à notice d'un martin- pêcheur de Célèbes, donnée parles Voya- - geurs ; mais apparemment un peu embellie par leur imagination. « Cet orfeau, difent- “ils, fe nourrit d’un petit poifion qu'il « va guèter fur la rivière. Il y voltige énœ _tournoyant à fleur-d'eau, jufqu'à ce ques ‘le poiflon, quieft fort léger, faute en. air & femble prendre le deflus poure - fondre fur fon enneimï; maïs l’oifeau a « “toujours: l'adrefle de le prévenir; ïle “'eniève de fon bec & l'emporte danses lon nid, où dl s'en nourrit un jour ou« deux, pendant lefquels fon unique occupation eft de chanter... ... I n'ac guère que la grofleur d’une alouette; « “fon bec eft rouge; le plumage defacæ tête & celui de fon dos, font tout-à-fait « vert; celur du ventre, tire fur le jaune ; « 282 Hifloire Naturelle o & fa queue eft du plus beau bleu dû » monde....Cet oïfeau merveilleux, fe nomme Ten-rou-joulon (k). » LE MARTIN - PÉCHEUR COLLIER ETANC. Dixième efpèce. M. SonneRAT nous a fat connoître cette efpèce de martin-pêcheur / Voyage à la nouvelle Guinée, page 67 ). Il eft un peu moins grand qu'un merle; fa tête, fon dos, fes aïles & fa queue, font d'un bleu nuancé de vert, tout le deflous du corps eft blanc, & une bandelette blanche pale autour du cou. Il a trouvé cette efpèce aux Philippines, & nous avons lieu de croire qu'elle fe voit aufli à {a Chine. su L'oifeau que M. Briflon {/ ) n’mdique (k ) Hiftoire générale des Voyages, some X, Pre | (L) Ifpida fupernè fplendidè cæerulea, infernè rufas mropygio € tedricibus alarum fuperioribus f[plendidè des Oifeaux etrangers. 283 que d’après un deflin, fous le nom de martin- pêcheur à collier des Indes, & qu'il dit être beaucoup plus gros que … notre martin-pècheur d'Europe, pourroit bien être une variété dans cette dixième efpèce. | PERTE Es ALT PERTE LES MARTIN-PÉCHEUR DE MOYENNE GRANDEUR DE L'ANCIEN CONTINENT. LE BABOUCARD (a). Première efpèce moyenne. Le NOM du Martin-pécheur au Sénégal, . en langue Jalofe, eft aboucarp. Les ef- _ pèces en font multipliées fur le grand ét. viridibus ; utrinquè tæniê fupra ocules candid@ , macul@ “infra oculos rufefecnte ; collo fuperiore torque alba cinéto, rééricibus [ubtus nigricantibus , füpernè fplen- … didè cæruleis , lateralibus ënteriès nigricantihus. . ., » Ifpida Indica torquata. Briffon, Ornithol. tome IV, page 481. | (a) Ifpida fupernè cæruleo - beryllina , fufto in dorfo admixto, infernè fulpa ; capite & collo fuperiore 284 Hifloire Naturelle fleuve de cette contrée /b), & toutes: font peintes des couleurs les plus variées ! _& les plus vives. Nous appliquons le, nom générique de baboucard à celui dont M. Briflon a fait fa feptième efpèce, & qui a tant de reflemblance avec le martin- Apt d'Europe , qu'on peut croire que eurs efpèces font très-vorfines, ou peut-. être n'en font qu'une , puifque nous avons déjà remarqué que cet oïfeau, comme. un étranger égaré dans-nos climats, eft. réellement originaire des climats plus. chauds, auxquels fon genre entier appar- tient. Ne obfturè viridibus, viridi fplendidiore punétulatis , duplici w tiiniquè maculà in capite fulvà ; teéëricibus alarumn & füperioribus obfcurè viridibus , viridi beryllino pun&u-1 latis; re&ricibus fubtus fufcis , fupernè viridi-cæeruleis, lateralibus interits fufcis. . .. Tfbida Senegalenfis. … Brifon , Ornithol. tome IV , page 485. x (b) Adanfon, Foyage au Sénégal, page 142. j Ms HP r à #4 dé Le 2 ù » 1f3 HAE : »} 1 des Oifeaux étrangers, 285 * LE MARTIN - PÉCHEUR BLEU & NOIR DU SÉNÉGAL. Seconde efpèce moyenne. "Csrvi-cr paroît un peu plus gros que notre martin- -pécheur, quoique fa lon- “gueur ne foit guère que de fept pouces; “la queue, le dos, les pennes moyennes "de l'aile, font d’un bleu-foncé; le refte de l'aile, couvertures & grandes pennes, “eft noir; le deflous du corps eft fauve- “roux, jufque vers la gorge qui eft blan- “che, ombrée de bleuitre; cette tete un peu plus forte, couvre le deflus de Ma tête & du cou; le bec eft roux & les | font rougeîtres. f … # Voyez les planches enluminées, n.0 366. 286 Hifloire Naturelle nn pe, Des RAIN & ZE MARTIN-PÉCHEUR 4 TÊTE GRISE (c). T'roifième efpèce moyenne. Cr Martin PéÉcHEUR eft entre la grande taille & la moyenne : rl eft à-peu-près de la grofleur de la petite grive; & fa lon- gueur eft de huit pouces & demi; il a la tête & le cou enveloppés de gris-brun, plus clair & blanchiffant fur la gorge &: le devant du cou; le deflous du corps eft blanc; tout le manteau eft bleu d’argue- marine, à l'exception d’une grande bande noire étendue fur les couvertures de * Voyez les planches enluminées , 7.° 594, fous la dénomination de Martin-pêcheur à tête grife du Sénépal. (c) Lfpida fupernè cæruleo-beryllina , infernè alba ; capite, gutture & collo cinereo albis ; tænt@ utrinqué rofirum inter € oculum, & teËtricibus alarum füperie- ribus nigris ; remigibus interés in exortu candidis ; reéricibus fubtus nigris , fupernè cæruleo-beryllinis, late- ralibus interiùs nigris. . + Ifpida Senegalenfis major. Briflon , Ornihol. tome IV , page 404. s = …. des Oifeaux étrangers. 287 aile, & une autre qui fe marque fur: Mes grandes pennes; la mandibule fupé- meure du bec eft rouge, l'inférreure eft noire. LE MARTIN-PÉCHEUR D'4 FRONT JAUNE (d), 1 Quatrième efpèce moyenne. D x Âzs IN a donné cet orfeau : il eft, dit- “il, de la grandeur du martin - pêcheur es RE) A d'Angleterre. Si l'on peut fe confier da- Vantage aux defcriptions de cet Auteur (4) Bengall king-fisher. Albin, tome III, page 12, pl: 29. — Ifpida fupernè obfcurè cœrulea , infernè _lutea ; capite fuperiore & uropygio fordidè rubris; ma- eulà in fyncipite luteû ; tæniê utrinquè per oculos 4 Mrigré, ponè oculos obfcurè cæruleà , gutture € torque “in colo fuperiore candidis ; remigibus cinereo -grifeis ; “rericious fupernè fordidè rubris. .. 1/pida Bengalenfis Orquata. Briffon , Ornirhol. tome IV , page 503. — Alcedo brachyura, dorfo cæruleo abdomine luteo , | capite uropygioque purpureo , gul@ nuchâque albis.. . “Alcedo Erithaca. Linnæus, Syfe, Nat. ed. X, G. 56, Le 288 Hifloire Naturelle qu'à fes peintures, cette efpèce fe dif. tingue des autres, par le beau jaune qui ! temmt tout le deflous du corps & le: - front; une tache noire part du bec &®% entoure les yeux ; derrière la tête eftw une bande de bleu fombre , & enfuite : un trait de blanc; la gorge f blanche, auff ; le dos bleu-foncé; le croupion & la queue font d'un rouge terne; les ailes d'un gris-de-fer obicur, * LE MARTIN: ù ? des Oifeaux étrangers. 289 CETTE INER PR EN PR EP ST AU IRT ENER TT PRE * ZE MARTIN-PÉCHEUR ALONGS BRINS (e).” Cinquième efpèce moyenne. "Crrre ssrèce eft très-remarquable dans fon genre, par un caractère qui n'ap- partient qu'à elle ; les deux plumes du milieu de Îa queue fe prolongent & s’ef- filent en deux iongs brins, qui n’ont qu'une tige nue, fur trois pouces de * Voyez {es planches enfuminées, 7.° 116, fous Ja dénomination de Martin-pêcheur de Ternate. (e) Avis Paradifiaca Ternatana. Séba , Thefaur. vol. [, page 74, tab. 46, fig. 3. — Klein en a fait une pie, fur ce que Séba dit, que le bec de cet oifeau eft fait comme celui de Îa pie : pica Ternatana. Kieim, Avi. page 62, n.° 8. — J/fpida füpernè fufca, marginibus pennarum faturatè cæruleis , infernè 5 in uropygio alba, rofeo adumbrata ; capite, collo fuperiore & teétricibus alarum füupertoribus fplen- didè cæruleis ; re@ricibus binis intermedris longiffimis , “in exortu € apice albis , rofèo adumbratis , exteriüs versus exortum macul@ cyaneâ notatis, in medio pin- _ mulis breviffimis cyaneis preditis, lateribus albis, rofèo adumbratis, exteriüus fufto marginatis. . . Ifpida Ter- fatana. Briflon , Ornithol. tome IV , page 525. _ Oifeaux , Tome XIIL N — 2590 Hifloire N aturelle longueur , & reprennent à l'extrémité une petite barbe de plumes ; du bleu turquin moëlleux & foncé, du brun noir & velouté, couvrent & coupent par quatre grandes taches le manteau ; : le noïr occupe le haut du dos & Îa pointe des ailes; le gros bleu leur milieu, le deflus du cou & la tête; tout le deflous du | corps & la queue, font d’un blanc foi- | biement teint d'un rouge léger ; le bec| & les pieds font orangés; fur chacune! des deux plumes du milieu de Ia queue, eft une tache bleue, & les longs brins | font de cette même fa Pi Séba nomme | cet oïfeau à caufe de fa beauté, zymphel de Ternate ; 1} ajoute que les pluies de] 11 queue, fit dans le mâle, d’un tiers} plus longues que dans la femelle, des Oiféaux etrangers. 291 APS ANT EE ni DE Cd hs MARTIN-PÉCHEURS DE L'ANCIEN CONTINENT. Ÿ LE MARTIN-PÉCHEUR MÉCPOÉIT'E BR L'E UTE. Première petite efpèce. 1 y À des Martin-pêcheurs aufli petits que le roitelet, où pour les comparer à un petit genre plus vorlin d'eux, & qui Men diffère que par le bec aplatr, aufli petits que destodiers. Celui qui eft donné dans la planche enluminée , ».° 356, fans uméro de figure & comme venant du Sénégal, eft de ce nombre : ïl n'a guère Que quatre pouces de longueur; 1l eft dun beau roux fur tout le corps en-def- + Voyez les pianches enluminées, r.° 356, petite figure, fous la dénomination de perit Martin pécheur L Sénécal. | { #: N 1} A Eu 292 Hifloire Naturelle fous & jufque fous l'œil; la gorge eft blan=< che ;le doseft d'un 2 bleu d'outre-mer 3. l'étle Gi Mu MÉtDE Dh à l'exception des grandes pennes, qui font noirâtres ; le fome. met de la tête eft d'un bleu-vif, chargé de petites ondes dun bleu plus clair &c. verdoyant; fon bec très-long à propor- tion de fon petit Corps , a trerze lignes, Cet oïfeau nous a été envoyé de Ma-| dagafcar. ŸLE MARTIN-PÉCHEUR R'OU PC). Seconde petite efpèce. Ce PETIT MARTIN-PÉCHEUR , Qui N'a Das cinq pouces de longueur, a tout le def- fus du corps, du bec à a queue, d'un roux vif & éclatant , excepté que les grandes peunes de alle HO Hores , Les moyennes feulement frangées dét56 même rouge fur un fond norrâtre; toût de deflous du corps eft d’un blanc teidé de roux ; le bec & les pieds font rouges. M. Douithé tion l'a vu & décrit à M2da- gafcar. “ * Voyezles planches enlurninées , ». 778, fis. 1. (a) Ifpida Jüpernè rufa ; infernè albo - rufefcens ; gutture & collo infériore candidis; remigibus nigrican- Libus , exteriùs rufo marginatis ; re&tricibus Jubtus UE gr cantibus , [upernè rufis, lateralibus interiüs nigricanti- bus... Ifpida Madagaftarienfis. Briffon , Ornithol. tome IV ) page 508. AA. Ni 204 Hifioire Naturelle * LE MARTIN-PÉCHEUR POURPR É. T' rotfième petite efpèce. x sr de la même grandeur que le pré- | cédent : c'eft de toùs ces oïfeaux, Le plus joli, & peut-être le plus riche en cou- | feurs ; un beau roux aurore, nué de pourpre mêlé de bleu, lui couvre la tête, | le croupion & la quere; tout le deflous | du corps cft d'un roux doré fur fond/| blanc; le manteau eft enrichir de bleu | d'azur dans du notr velouté; une tache! d'un pourpre clair prend à l'angle de l'œil, & fe termine en arrière par uni trait du bleu le plus vif; la gorge eft| blanche & le bec rouge. Ce charmant| . petit oïfeau nommé dans la planche mar- | tin-pêcheur de Pondichery , nous eft venu | de cette contrée. * Voyez les planches enluminées,n.° 778 , fig. 28 A des Oifuux étrangers. 295 TS) SNS NAN MONT Mer à: CYAN TN NME PRE 7 ES ETES Le De LE MARTIN - PÉCHEUR AFEC BLANC (DE Quatrième petite efpéce. Sésa, d’après lequel on donne ce petit martin - pêcheur, dit qu'il a le bec blanc, ie cou & la tête rouge-baï teint de pour- pte; les flancs de même; les pennes de l'arle cendrée ; leurs couvertures & Îles plumes du dos d'un très-beau bleu; la poitrine & le ventre jaune-ciair; fa lon- gueur elt d'environ quatre pouces demi. Du refte, quand Séba dit que les Oifeaux de ia famille des alcyons fe nour- rtflent d’abeïlles, 1l Les confond avec les gu£piers, & Klein relève à ce propos (b) Alcedo Americana , feu apiaftra. Séba , The- Jüur. vol. 1, page 87, tab. 53, fig. 3. — J/pida 10//ro albo. Kleïan, Avi. page 35, n.° 4.— //jida - fipernè cæruleo-violacea , inferiè dilutè luiea ; capite € collo faperiore fpadiceo-purpureis ; remigibus Cine= 1eo grifèis x reétricibus fupernè cæruleo-violaceis, fubrus cinereis.. . [/p:da Americana cerulea. Briffon, Orrir, tome [V, page 508. N : 1% [IV 206 Hifloire Naturelle une erreur capitale de Linnæus , qui eft d'avoir pris Fi/pida pour le mérops, ou le martin-picheur pour le guêpier , ce der- nier habitant Îesterres fauvages & voifines des bois, & non Îles rives frs eaux , où fl ne trouveroit pas d'abeïlles (c ). Mais 1e même Klein ne voit pas également bien quand 1l dit que cetalcyon de Séba lur paroït femblable à notre martin- pêcheur, puifque , outre Ia différence de grandeur , les couleurs de la tête & du. bec font totalement différentes. M. Vofmaër a donné deux petits mar- tin-pécheurs, qu 1 rapporte à cet alcyon de Séba, mais en aflurant qu'ils #’a- voient que trois doigts, deux en avant! & un en arrière { d ). Ce fait avoit be- foin d’être conftaté & l'a été par un bon Oblervateur, comme nous le verrons ci- après, {c) Klein, A4». page 35, n.° 4. (d) Petits alcyons des [rides orientales , très- beaux, à queue courte, ayant deux doiots devant & un derrière , &e, feuilles de Vofmaër, 1768. ETS des Oifeaux étrangers. 297 Se anse REP De LE MARTIN - PÉCHEUR D'AIDE NC AL E (e). Cinquième petite efpèce. Epwarps donne dans une même plan- che, deux petits martin-pécheurs, qui _paroïfent d'efpèces très- vorfines , où peut- -être mâle ou femelle de 1a même, quoique M. Briflon en fafle deux efpèces féparées {f); tls ne font pas plus grands (ee) Little Indian king - fisher. Edwards, Hifi. of Birds ,tom.[ , pl. 11.— J/pida Rengalenfis. Kiein, Avi. page 34, n.° 2. (f) lfpida fupernè cæruleo-viridis , infernè rufa; capite faturatè cæruleo_tranfverfim ftriato ; teniâ utrin- què per oculos rufa ; gutture candido ; teftricibus ala- rum fuperioribus cæruleo-viridibus , cæruleo fplendidiore pan@ulatis; reétricibus fudbtus fufcis, fupernè cæruleo- viridibus. lateralibus interiüs fufcis. . . [{pida Ben- * galenfis. Briffon , Ornithol. tome IV , page, 476. — 1fpida fupernè-cærulea , cæruleo fplendidiore punc- - tulata ; infernè rufa ; macula utrinquè duplici aliä propè bazim roflri, alterâ Fo aures rufà ; remigibus , rericibufque obfcurè fufcis. .. . . Ifpida Bengalerfis minor. Idem , ibidem , page 477. L.) 208 Hiffoire Naturelle que des todiers ; l'un a le manteau bieu- de-ciel , & l'autre bleu d'argue-marine;. les pennes des ailes & de la queue du premier , font gris-brun; dans le fecond, ces mêmes plumes font du même vert que le dos ; le defious du corps de tous deux eft fauve - orangé. Klein, en failant mention de cette efpèce, dit qu'elle con- vient avec celle d'Europe par ces cou- leurs; il eût pu obferver qu’elle en dif- fère beaucoup par la grandeur; mais toujours préoccupé de fa faufle idee des doigts deux & deux dans le genre des martin - pêcheurs , 1l fe plaint qu E- dwards ne fe foit pas L-deflus plus claï- rement explique / g); quoique les figures d'EÉdwards fotent très-bien & très-nettes fur cette partie , comme elles ont coutume: de l'être lur tout le refte.. (g) Kiem, Avi. page, 34. NS PA Lot Li | none) LE MARTIN -PÉCHEUR des Oifeaux étrangers. 299 AA ROIS, DOIGTS, Szxzème peute efpèce. Ox À Déra Trouvé dans le genre des pics , une fingularité de cette nature pour le nombre des doigts ; elle eft moins fur- prenante dans la famille des martin- pécheurs où le petit doigt intérieur déjà fi raccourcr & prefque inutile, a pu être plus aifément omis par la Nature. Ceft M. Sonnérat qui nous a fait connoiître ce petit martin-picheur à trois doigts » lequel d’ailleurs eft un des plus brillans - de ce genre, fi beau & fi riche en cou- leurs; 1 a tout le deflus de la tête & du - dos couleur de 1ïlas foncé ; les plumes dés arles font d’un bleu d'indigo-fombre, mais relevé d’un lmbe d’un bleu vif & éclatant, qui entoure chaque plume; tout le deflous du corps eft blanc ; le N wi 300 ‘Hifloire Naturelle : bec & les pieds font rougeîtres sf k }, M. Sonnerat à trouvé cet orfeau à l'ile de Lucon. M. Vofmaër dit fimplement que les fiens venoient des Indes Orien- tales. Nous regarderons cette efpèce, [a pré- cédente de Séba, & celle de notre martin- pécheur pourpré comme trois efpèces voifines, & qui pourrotent peut-être fe réduire à deux ou à une feule ,s'1l étoit plus facrle d'apprécier les différences arbitraires des defcriptions, ou fi lon pouvoit les rectifier fur les objets mêmes. Du refte, M. Vofmaër donne fous le nom d’alcyon, deux autres oïfeaux qui ne font pas des martin- pécheurs : le premier qu'il appelle alcyon à ? Amérique a longue queue, outre qu al a la queue plus longue à proportion qu'aucun oïfeau de cette famille, ayant un bec courbe, carackère exclus du genre des martin- pêcheurs. Le fecond fé }, au bec efhle' A (h ) Sonnerat , Voyage à la nouvelle Guinée , page 67. (i) Petit alcyon d'Amérique , d’une beauté admirable. Feuilles de Vofin aër, 1768. des Oifeaux étrangers. 301 longuet , quadrangulaire & aux doigts pliès deux & deux , n’eft pas un martin- pêcheur , mais un jacamar (Æ ). (k ) Nota. M. Vofmaër part de fes méprifes pour en imputer aux Naturaliftes & pour les régenter; il querelle M. Briflon d’avoir caraûérité les pieds des martin-pêcheurs tels qu’ils font eFeétivement ; H profcrit la méthode d'appliquer aux oifeaux le nom propre qu’ils portent dans leur pays natal, _ comme fi ce n’étoit pas le feul moyen de les faire reconnoître & retrouver ; de mettre à portée les Vovageurs d’inftruire les Naturaliftes, & d’éviter enfin cette multiplication arbitraire, cette ftérile abondance d’efpèces nominales, créées par le ca- price des méthodes & Ia fantaifie des fyftèmes, M. Vofmaër préfère, dit-il, de dériver fes noms des marques extérieures qui frappent d’abord fa vue : mais fes aperçus paroîtrontils bien heureux , quand il appelle l’agamiï ozfèau trompette, parce qu’il fait un bruit qui ne refflemble nullement au fon d’une trompette ? où veut If qu’on trouve du meilleur geût les utres fuivans ? perir bouc d'une affez incon- nue € très-belle efpèce , que pour fa forme mignone € délicate nous nommons petit bouc damoifeau ( c’eft le chevrotain ) ou bien : srès- étrange & tout-à-fait nouvelle efpèce de marmotte bâtarde d’Afrique | qui habite entre Les pierres, &e. Les dénominations de M. Vofmaër, fondées fur les marques extérieures qui frappent d’abord fa vue, font à-peu-près toutes de cetre élégance. Voyez fes feuilles. Af F4 302 Hifioire Naturelle *LE VINTSI (0). Septième peiite efpèce. ÎinTs: eft le nom que les habitans des Phrirppines donnent à ce petit mar- tin-pêcheur , que ceux d’Amboïne, ‘ap- pellent felon Séba, rohorkey & hito. Ka le deflus des aïles & la queue d'un bieu- de-ciel ; la tête chargée de petites plumes Léa , joliment tiquetées de points noirs & verdatres, & relevées en huppe; la gorge eft blanche ; au coté du cou eft Bee mn Ha * Voyez les planchesenfuminées, n.° 756, fig. Tr, fous le nom de perit Martin- “pêcheur huppé des Phi- dippines. (1) Aicedo Amboinenfis criflata. Séba , Thefaur. vol. 1, page 100, tab. 63, fig. 4. 0 y roftro: luteo. Klcin > Avi. page 85,n.° 5, — 1/pida criflata, füupernè [plendidè cærulea , infernè dilutè rufa ; capite. é collo füperioribus , virideféentibus > AIgTO. tranfber- fém friatis; tænià utrinquè ponè oculos ht piola= ceû; teëricibus alarum fuperioribus fufco- urolaceis ,, cæruleo punétulatis ; re&tricibus fabtüs fufèis , fupernè: iolaceis , lateralibus interiès fufcis. . . Ifpida Philip- perfs criflata. Brion, Ornithol. tome IV, pège 482. des Oifeaux etrangers. 303 … une tache roux - fauve; tout le deflous. … du corps eft de cette couleur, & loifeau entier n'a pas tout-à-fait cinq pouces de - longueur. À FA L'efpèce dix-fept de M. Briflon (m), nous paroïît très-voifine de celle-ci, f1 même ce n'en eft pas une répétition ; le peu de différence qui s'y remarque n'in- dique du moins qu'une variété. On ne peut s'aflurer à quelle efpèce fe rapporte le petit oïfeau des Philippines que Ga- mel appelle /alaczac, & qui paroït être: un martin- pêcheur (7), mais qu'il ne fait que nommer, fans aucune defcrip- tion, dans fa notice des oïfeaux des Phr- - lippines , inférée dans es Tranfaétions, iv Phrlofophiques. (m) Ifpida criflata, füpernè cæruleo violacea, in fernè faiuratè lutea; capite füuperiore nigro tranfverfir: friato, teêtricibus alarum fuperivriôus cæruleo - beryl- » linis; rebtricibus fupernè cæruleo-violaceis, fubtàs ni-. gris. . .….. Ifpida Indica crifatu. Brilfon , Ornithcel.. tome [V , page 506. — Alcedo criflata, orientalis,. elegantiffimè pi&a. Séba, vol. I, pag. 104, tab. 67. fig. 4. — 1fpida criflata, Klein , Avi. pag. 34 ,n.° 3. (n) Avis auguralis parva varie pi&urata, rofiré magni € longt , Salaczac, Luzon, an martinus pefca= dor? Camel, Tranfa@. philofoph. numb. 285. 304 Hiftoire Naturelle M. Brifion /o) décrit encore une ef pèce de petit martin-pêcheur, fur un def- fin qui lui a été apporté des Indes; mais comme nous n'avons pas vu l'oifeau, non-plus que ce Naturalifte, nous ne pouvons rien ajouter à la notice qu’il en a donnée. {0 ) Ifpida fupernè fplendidè viridis, infernè rufa ; capite fuperiere, gutture, € tænïà per oculos fplen- didè caæruleis; utrinquè tæniâ fupràa oculos candidä , maculà infr@ oculos rufeftente; re&ricibus fubràs ni- gricantibus , fupernè fplendidè viridibus , lateralibus in- Leris HISTICANLIOUSe à à «+ 1fpida Indice. Briffon, Ornchul, tome IV , page 479. {! des Oifeaux etrangers. 305$ | “LES MARTIN-PÉCHEURS DU NOUVEAU CONTINENT. GRANDES ESPÈCES. LE TAPARARA (a). Première grande efpèce. T'ararara eft le nom générique du martin - pêcheur en langue Garipane : nous lappliquons à cette efpèce, l’une de celles que l'on trouve à Cayenne ; elle eft de la grandeur de l’étourneau; le def- fus de latête, le dos & les épaules font d'un beau bleu; le croupion eft bleu d'aigue-marine ; tout le deflous du corps eft blanc ; les pennes de flarle font 0 0 D D OP LEE AT ADR AREA mom cancer 78 (a) Ifpida [upernè cærulea , infernè alba, tænié tranfversà infrà Gccipitium nigricante ; collo candido ; uropygio cæruleo beryllino ; retricibus [ubtàs nigris, füpernè ceruleis, lateralibus intertäs nigris. . . T/pida Cayanenfis. Briflon, Ornichol, tome IV , page 492, 306 Hifloire Naturelle bleues en dehors, noïres en dedans & en deflous ; celles de la queue de même, excepté que les deux du milieu font toutes bleues ; au-deflous de locciput eft une bande tranfverfale noire. La grande quantité d’eau qui baigne les terres de la Guyane, eft favorable à la muitipli- cation des martin-pêcheurs ; auffi leurs efpèces y font nombreufes ; ces oifeaux indiquent les rivières porflonneufes ; on en rencontre très- fréquemment fur leurs bords. Il y a quantité de grands martin- pêcheurs , nous dit M. de la Borde, fur la rivière Ouaffa ; mais ils ne s'at- troupent jamais & vont toujours un à unis nichent dans ces contrées comme en Europe, dans des trous creufés dans la coupe perpendiculaire des rivages; ïl y a toujours plufieurs de ces trous vorhins les uns des autres, quoique. chacun de leurs hôtes n'en vive pas moins {olitairement. M. de la Borde à vu de leurs petits en Septembre, appa- remment qu'ils font dans ce climat plus d'une nichée: le cri de ces otfeaux eft Carac, carac. ue 0 des Oifeaux étrangers. 307 WE? 4 LATE b ). Seconde grande efpéce. Nous rormons ce nom par contraction à. de celui d’achalalaëlli où michalala&l, … que cet oïfeau porte au Mexique, fuivant … l'ernandez: c'eft une des plus grandes efpèces de martin-pêcheurs; fa longueur eft de. près de ferze pouces, mais 11 n’a pas les couleurs auf brillantes que les autres; le gr1is-bleuâtre domine tout le * Voyez les planches enluminées, n.° 284, fous - Ha dénomination de Martin pêcheur huppé du Mexique. (b) Achalalaëli, feu pifcium voratrix. Fernandez. Hifé. Avi. nov. Hifj. page 13, cap. 3. — Avis tor- quata. Nieremberg, page 222. — Achalalaüli, feu Avis piféium vibratrix. Jonfion, Avi. page 128. — Wilughby, Ornirhol. page 301.— Ray , Synopf. page 156.— 1/fpida criflata, fépernè cinereo-cærulef- cens, infernè caflanea , torque albo, versùs dorfüm ën acumen produéto ; gutture €? maculà utrinquè rofirum inter € oculum candidis; remigibus ménoribus & re&ri- cibus nigricantibus , maculis tranfrerfis albis notatis, exterius cinereo cæruleftente marginatis. . . . 1fpiéa Mexicana criflata. Briflon, Ornitkolog. tome LV, pige 518, i 308 Hifloire Naturelle deflus du corps; cette couleur eft variée fur les aïles , de franges blanches en fef- tons à la pointe des pennes, defquelles les plus grandes font noïrâtres & cou- pées en dedans, de larges dentelures blanches; celles de la queue font lar- gement rayées de blanc; le deflous du corps eft d'un roux-marron, quis'éclarrcit en remontant fur la poitrine, où rl eft écaillé ou maïllé dans du gris; la gorge eft blanche, & ce blanc s'étendant fur les cotés du cou, en fait le tour entier, c'eft par ce caractère que Nieremberg l'a nommé oz/eau à collier ; toute la tète 6 la nuque font du même gris bleuâtre que le dos. Cet oifeau eft voyageur; il arrive. en certain temps de l’année, dans les. Provinces feptentrionales du Mexique, où il vient apparemment des contrées plus chaudes, car on le voit aux An- tilles /c ), & 11 nous a été envoyé de la. Martinique. M. Adanfon dit quil /e trouve auffl, quoiqu’affez rarement au Sénégal , dans les lieux voifins de l’em- (c) Brion. 4 Æ des Oifeaux étrangers. 309 bouchure du Niger { d ). Maïs la difhculté d'imaginer qu'un oïfeau de la Martinique ‘fe trouve en même-temps au Sénégal, le frappe lui-même, & lu fait chercher des différences entre l’achalalaëli de Fernandez & de Nieremberg & ce mar- tin-pêcheur d'Afrique ; de ces différences, il en réfulteroit que l'otfeau donné par M. Brion & dans nos planches enluimi- nées, feroit non le véritable achalalactlr du Mexique , mas celur du Sénégal; & nous ne doutons pas en effet qu'à cette diftance de climats, des otfeaux incapa- bles d'une longue traverfée, ne foïent _ d’efpèces différentes. PareDesres penche 0e ve (4 ) Voyez Supplément de l'Encyclopédie, au mot Achalalaë&lr. 319 Hifloire Naturelle "DE FACUACATIIER Trorfième grande efpèce. Nous Avons vu que lefpèce du Martin-pêcheur d'Europe fe trouve en Afe & paroît occuper toute létendue de l’ancien contment : en voici un qui {e trouve d’une extrémité à l’autre dans le nouveau, depuis la bare d'Hudfon au Bréfil. Marcgrave l'a décrit fous 1e nom Bréfilien de Jaguacati-ouacu & de papa- peixe que lut donnent Îes Portugais. Catefby Ta vu à la Caroline, où 1! dit que cet oïfeau fait fa proie de lézards * Voyez les planches enluminées, ».° 503, fous le nom de Martin-pécheur huppé de Saint-Domingue ; & n.° 716, fous celui de Martin pêcheur huppé de da Louifrane. (e ) Jaguacati-guacu Brafilienfibus , papapeixe Lufi- &anis. Marcorave, Hifi. Nat. Brafil. page 104. — Jonfton, Avi. page 103.— Ray, Synopf. pag. 49, n.°2.— Willughby, Ornitiol. page 102. — Moehr. Avi. Gen. 113. — Alcedo muta cirrata , fubviridis, Barrère, France équinox. page 122. _— À des Oifeaux étrangers. 311 ni que de poiflons / f ). Edwards Ma reçu de la baie d'Hudfon, où ii pa- roît dans le printemps & Fête (g. . Baiflon fa donné trois fois FAR es trois Auteurs /A), fans les comparer, Pl pi la reflemblance eft frappante, & qu'Edwards la remarque lui-même /4). Nous avons reçu ce martin-pêcheur de Ô Saint-Domingue & de la Louïfiane, & À eft gravé “ous le nom de ces deux pays dans les planches enluminées /Æ); )n n'y voit que quelques petites difiéren- ces qui nous ont encore paru moindres dans la comparatfon des deux oïrfeaux en nature : par exemple , le bec dans la planche 593, devroit tre noir, & les ancs comme dans l'autre, marqués de 5) Carolina , tome 1, page 69. (8) American king’s - fisher. Edwards, Hifi. tome III, page & pl sd .(h) Ifpida Brafilienfis criflata. Briffon , Ornithol, pme IV , page 511, Sp. 20. — J/pida Cdolitenfe criflata. Idem, ibid. page 512 > Sp. 21 — Îfpida Dominicenfis criflata. Idem, ibid, page 515 ,Sp. 22. "{i) Hifi. tome II, page 115. Li se N.9° 593 & 715. ee 312 Hifhoire Naturelle roux; le petit frangé blanc du milieu de laile devroit s'y trouver aufli. Ces par: ticularités font minutieufes en elles-mê- mes, mais elles deviennent importantes pour ne pas multiplier Îles efpèces fur des différences fuppofées : les feules difs férences réelles que la comparaïfon des deux individus nous ait offert, font dans l'écharpe de la gorge qui eft un peu. feftonnée de roux dans ce martin-pêcheur. venu de Samt-Domingue, & fimplement. grife dans lautre, & dans la queue qui, dans le premier, eft un peu plus tique=. tée & régulièrement femée de gouttes. fur toutes fes pennes, au lieu que les gouttes font moins vifbles dans celles du fecond , & ne paroïflent bien que quand lorleau s'épanouit; du refte, tout le deflus du corps eft également d’un beau oris-de-fer ou d'ardoile; les plumes de la tête, relevées en huppe, font de la même couleur ; le tour du cou eft blanc, ainfi que la gorge; il ya du roux fur fa poitrine & {fur les flancs; les pennes de laïle font noires, mar- quées de blanc à la poitrine, & coupées can: L > Û , \ : £ des Oifeaux etrangers. 313 dans leur milieu d’un petit frangé blanc, qui n’eft que le bord de grandes échan- crures blanches que portent Îles barbes intérieures, & qui paroïflent quand larle de déploie. Marcgrave déligne la gran- deur de ces oïfeaux en les comparant à . la litorne ((magnitudo ut turdele ); Klein, qui ne connoïfloit pas les grands martin pêcheurs de la Nouvelle-Guinée, prend “celui-ci pour la plus grande efpèce de cé genre. | LE MATUITUI(L). h Quatrième efpèce. M ARCGR A VE décrit encore ce martin2 pécheur du Bréfil, & lui donne fes véri- tables caradtères ; le cou & les pieds - (4) Matuitui Brafilienfibus. Marcgrave , Hifi. Nar. Braf: pag. 217. — Matuitui. Pion , Hifi. Nat. page 95.— Jonfton, Avi. page 148.— Ray , Synopf. page 166, n.° 3. —]witlughby, Ornithol. pag. 147. — I/pida fupernè fufca, pallidè flavo maculata , in- fernè alba; fifèo pundulata ; gatture flavo ; remigibus, | Oifeaux ; Tome XIIL 314 Hiftoire N arrelle courts ; le bec droit & foit; fa partie! fupérieure eft d’un rouge de vermillon,. elle avance fur linférieure & fe courbe un peu à la ponte; particularité obfer- vée déjà dans le grand martin-pécheur de la Nouvelle-Guinée. Celui-ci eft de la taille de l’étourneau; toutes les plumes. de la tête, du defius du cou, du dos, des aïles & de la queue font fauves ou brunes, tachetées de blanc - jaunître ,” eomime dans l'épervier ; la gorge eft jau-. ne; la poitrine & le ventre font blancs, pointillé és de brun: Marcorave ne dit rien de particulier de fes habitudes, naturelles. On trouve, dans Fernandez & dati Nieremberg, quelques orfeaux auxquels on a donné mal-à-propos le nom de martin-pécheurs, & qui n’appartiennent. point à ce genre: ces oïfeaux font, 1.% le hoaëtli (m), dont les jambes ont un! rebtricibufque fufèis, maculis tranfverfis pallidè flavis notatis.. . Ifpida Brafilienfis nævta. Brion, Ornitka tome IV, page 524. (m) Fernandez , Hifi. Avi. Hip. page 26, cap. 53: HARAS ET TU AG #1 $ r nt " Are ds Oifaux étrangers. 31$ “pied de long, & qui par conféquent 1 'eft point un martin-pêcheur ; 2.° l'axo- “quen ( n), qui a le cou & les pieds éga- | lement longs: 53." l'acacahoaëtli ou l'otfeau “aquatique a voix rauque de Nierem- berg (ao )» qui étend & replie un long (por & ità paroït être une efpèce de PU Wcanauhel de HR Gr (a), qui fe rapporteroïent davantage MAC TÉENrC , “mais qui paroïflent avoir quelques habi- “tudes contraires à celles des martin- 1 _ (r), quoique les Efpagnols les | En Idem, Son page 55, Cap.-.217. ; He) Lib. x , Cap. 36. Ternandez , Cap. XI, age 16. -(p) Briflon, Oruithol. tome V , page 333. 2 (g) Hi. oi. nov. Hifp Cap. 153, pag. 45. D (r 1 Fernandez dit du premier , ge fon coup de Mbec ef? dangereux ce qui n’eft pas du martin pécheur, oïifeau : innocent & fugitir; & du fecond, qu”! nche “dans les faules: or tous Les martin-pêcheurs qu’on pu obferver, nichent dans la terre des rivages. E F4 316 Hifloire Naturelle appellent, comme Îes précédens, rmarti= netes pefcadors ; mais Fernandez remar- que qu'ils ont donné ce nom à des or- feaux d'efpèces très-difiérentes , par Îa feule raïfon qu'ils les voient également vivre de la capture des poifions. LL Dir drangers. 31 7 1 ES MAR ie CHEURS À DE MOYENNE GRANDEUR IDU NOUVEAU CONTINENT. Li ï b°LE MARTIN-PÉCHEUR MEIRT. GR OU X: Première efpèce moyenne. LE mMARTIN-rÉcHEUR fe trouve à Cayen- n e: il a tout le deflous du Corps d’un roux foncé & doré, excepté une zone Bite de blanc & a noir {ur Îa poitri- # ne, qui diftingue le mâle; un petit trait de roux va des narines aux yeux; tout le deflus du corps eft d'un vert fombre, P iqueté de quelques petites taches blan- “chitres , rares & clatr-femées; le bec eft “noir & long de deux pouces ; la queue 1h f: # Voyez les planches enluminées, n.° 592, fig. 1 Done: & fig. 2, la femelle. ee æ: O ui 318 Hhifioire Naturelle en a deux & demi de longueur, ce qui. alonge cet orfeau , & lur donne huit. pouces en tout : cependant 1l n'eft pas plus gros de corps que notre martin= pêcheur. | | * LE MARTIN-PÉCHEUR. PIE RT: GC B'L ANNE Seconde efpèce moyenne. Cerre ESPÈCE {e trouve encore à Cayen= #: ne ; elle eft moins grande que la préce=, dente , n'ayant que {ept pouces, & néan= moins la queue eft encore aflez Iongue ; tout le deflus du corps eft luftré de vert fur fond noïrâtre , coupé feulement par un fer-à-cheval blanc , qui prenant fous l'œil defcend fur le derrière du cou, & par quelques traits blancs jetés dans l'aile; le ventre & l'eftomac font blancs & *# Voyez les planches enluminées , n.0 59 Lo Êg. J €? Zs | des Oifeaux étrangers. 319 | variés de quelques taches de la couleur du dos ; la poitrine & le devant du cou font d’un beau roux dans le mâle ; ce cara@ère le difingue , car la temelle re- “préfentée 7.° 2 de la même planche, a la gorge blanche. LE GIP-GIP(a). F4 rorfrie ème efpèce moyenne. C EST CET OISEAU fans nom dans Marc- grave (b), qu'il eùt punomtmer gép-gip , 4 il dit que c'eft fon cri. Il eft de ‘a grandeur de Palouette, & de là figure du matuitui , qui et la quatrième grande efpèce des martin- pêcheurs d'Amérique ; on bec eft droit & noir; tout le deflus # Re ME Ps (a) Ifpida fupernè rufe fcens, fpadiceo fufto & albo mixta, unfernè alba ; tæenià utrinquè per oculum fufta ; remigibus , rBridibufque rufefcentibus, maculis tranf- fs albis notatis. . . . 1fpida Brafilienfis. Briflon, Ornithol. tome IV, page $10. (b) Avis anonima prima, Marcorave, Hiff. Nat, MBraf: page 219. — Jonfion, page 150. à | IV 320 Hifioire Naturelle de la tête, du cou, les aïles & Ta queue font rougeîtres ou plutôt d’un rouge-bay ombre, mêlé de blanc; la gorge & le defious du corps font blancs, & l'on voit un trait brun qui pafle du bec à l'œil, fon cri pip-gip reflemble au cri du petit de la poule-d'inde, | je À PE EET.S: 1 MARTIN. PÉCHEURS * DU NOUVEAU CONTINENT. * LE MARTIN-PÉCHEUR VERT ORANGÉ (a) ÊT.: NY A en Amérique qu'une {eule ; efpèce de Martin- -pécheur, qu'on puifie «appeler perire, & c'eft celle de l'oifeau, k Que nous Indiquons Icf, qui n'a pas cinq pouces de longueur; 1l a tout le deflous é À _ * Voyezles Senches enluminées, 7.° 756, fis. 2 + €? fig. 3, fa femelle. Le (a) Little green and orange-coloured King-fisher. ;: pos. Glan. page 73, pl. 245. — Tfpida fupernè … yiridis infernè alba ; tenté utrinquè fnprâ oculos, gut- 4 ture, collv inferiore € lateribus aurantiis, fafci& im » peñtore tran/versà viridi ; ; remigious nigricantibus , ma = culis flavo-rufefcentibus in utroque latere variis ; reëtri- “eibus fubtus fufcis ; ne piridibus , lateralibus inte- ris albo maculatis. . . . Ifpida Americana viridis, prifion, Oruirhol, tome IV, page 490. y 322 Hifhoire Naturelle, du corps d’un orangé brillant, à lex: ception d’une tache blanche à Ia gorge, une autre à l'eftomac, & une zone vert- foncé au bas du cou dans le mâle; Îa femelle n’a pas ce caractère ; tous deux ont un demi-collier orangé dt le cou; la tête & tout le manteau, font chargés d'un gris-vert, & les ailes ta- chetées de petites gouttes roufsâtres vers l'épaule & aux grandes pennes qui font brunes. Edwards, qui a donné 1a figure de ce martin-pêcheur, dit qu'il n'a pu découvrir de quel pays on Favoit ap- porté ,; mais nous {l'avons reçu de * Cayenne. | LES JACAMARS. OUS CONSERVERONS à ces oïfeaux le nom de Tacamar, tiré par contradiction de leur nom bréfilien jacamaciri, Ce genre ne s'éloïgne de celui du martin- “pécheur, qu'en ce que Îles jacamars ont des doigts difpofés deux en devant & “deux en arrière ; au lieu que les martin- “pécheurs ont trois dotgts en devant & un ieul en arrière; mais d'ailleurs Îles jaca- ‘mars leur reflemblent par la forme du “corps & par celle du bec; 1ls font aufit de la même groffeur que les efpèces moyennes “dans les martin-pêcheurs ; & c'eft proba- “blement par cette raïfon, que quelques “Auteurs (a) ont mis enfemble ces deux _ genres d'offeaux; d'autres { b) ont placé “les jacamars avec les pics, auxquels ïls ï reflemblent en eflet, par cette difpoltion de deux doigts en devant & de deux en “arrière ; le bec eft aufli d’une forme affez 4 # (a) Edwards, &c. … (+) Wiälughby, Klein, &e. à O vi 324 Hifloire Naturelle femblable , maïs dans les jacamars 1! eftr beaucoup plus long & plus délié; & ils diffèrent encore des pies, en ce qu'ils. n'ont pas la langue plus longue que Île. bec ; la forme des plumes de Ia queue ef, M difiérente, car elles ne font nt roides ni -cunéiformes. Il fuit de ces compa- raïfons > que les jacamars forment un genre à part, peut-être aufli voifin des pics que des martin-pêcheurs; & ce petit genre neft compolé que de deux. efpèces, toutes deux naturelles aux climats, chauds de l'Amérique, | des Jacamars. 325 K*LE JACAMAR proprement dit (c)4 Première efpèce. La roneurur totale de cet oïfeau eft de fix pouces & demi, & rl eft à-peu-près de la grofleur d’une alouetté le bec eft long d'un pouce cinq lignes, la queue n’a que deux pouces, & néanmoins elle dépafle * Voyez les planches enfuminées, n.° 235. (c) Jacamar, jacammaciri Braftlienfibus. Marc- grave, Hift. Nat. Brafil. page 202. — Jacammacirr. Pifon, Hifi. Nat. Brafil. page 96. — Jacammaciré Brafilienfium Marcgrayii. Wilughby , Ornithol. page 96. — Ray. Synopf. Avi. page 44, n° 3. | — Galbula. Moehring, Avi. Gen. 107. — Picus > Brafilienfis jacamimaciri Marcgravi , Willughbi. . Klein, Ari. page 28, n.° 15. — Le jacammaciré de Marcurave. Edwards, Glan. page 261, avec une bonre planche enluminée, n° 334. — Gal- bula fuperrè viridi-aurea, cupri puri colore varians, infernè rufa : peëtore dorfo concolore ; remigibus ma- jortbus nigricantibus, oris exterioribus véridi - aureis , cupri puri colore vartantibus. . . . Galbula. Briflon, Ornithol. tome I V, page 86; & pl. 5, fig. 1. — “_ Les Sauvages de la Guyane appellent cet oifeau … vpenetou ; & les Créoles le nomment colibri des grands bois, 326 | Hifoire Nail d'un pouce les ailes lorfqu’elles fois pliées ; les pennes de la queue font bien régulierement étagces ; les pieds font très-courts & de couleur jaunître; Îe bec eft noir & les yeux font d’un beau bleu-foncé ; la gorge eft blanche & le ventre eft roux; tout le refte du plumage Æft d’un vert doré très-éclatant, avec des reflets couleur de cuivre rouge. Dans quelques individus, la gorge cft roufle aufli-bien que le ventre dans d'autres, la gorge neft qu'un peu jau- nâtre ; la couleur du deflus du corps eft auf pis ou moins brillante dans différens individus ; ce qu'on peut attribuer à des variétés 4 fexe ou d'âge. | On trouve cet oïfeau à la Guyane comme au Bréfil; 1l fe tient dans les forêts, où. il préfère les endroits plus. humides, parce que fe nourriflant d’in- fectes, 1l y en trouve en plus grande quantité que dans les terrems plus fecs, ïl ne fréquente pas les endroits décou- verts & ne vole point en troupe, maïs il refte conftamment dans les bois les plus {olitaires & les plus fombres : fon vol, quoiqu'aflez rapide, eft très court; ïl te IDD? 4 1 1 [ou LP if) Ve NE SA rdieu Y MR-veuve (Il A Il ; PU) LE JACAMAR.:. “6 + " LE Xe # LCA ré SEE DR »- ri} DTA RE re 1P < ol 1 Qi ni Fey L r L L 3 j re = t re de DEA ’ AY De . LE * aÀ es sEvre À . » «in El - 7 in ET. à réienée nn me ie J v n > on es. CT te æ = « f “ CD se Th L n! es « PR, ef des Jacamars. 327 perche fur les branches à une moyenne bauteur & y demeure fans changer de » place pendant toute Îa nuit, & pendant la plus grande partie de la journée; 1ïl eft toujours feul & prefque toujours en repos; néanmoins 1l y a ordinairement plufeurs de ces oïfeaux dans le même canton de boïs , 8: on les entend fe rap- peler par un petit ramage court & aflez agréable. Pifon dit qu'on les mange au Brékl, quoique leur chair foit aflez dure. 3 * LE JACAMAR A LONGUE QUEUE (à). dc De D nde ies min tln L . LCÉÉ L , Seconde efpèce. | Cr orsau eft un peu plus grand que le précédent, duquel ïl diffère par la * queue, qui a douze pennes, tandis que X Voyezles planches enfuminées, n.° 271. (d) 1fpida Surinumenfis, caudä longiffimé ; duabus » pennis excurrentibus furcata. Kiem, Avi. page 36, - n.° 9. — The fivallow-tail'd King fisher ifpida Suri- 328 Hifloire Naturelle celle de l'autre n’en a que dix; d’ailleurs les deux pennes du milieu font bien plus : longues , elles excèdent les autres de. deux pouces troïs lignes, & ont en tota-. lité fix pouces de longueur. Ce jacamar reflemble par la forme du corps, par celle du bec, & par la difpofition des doigts au PiCHIEr 3; néanmoins Edwards fe) lui a placé trois doïsts en avant & un feul en arrière, & LS: c'eft apparemment en conféquence de cette méprile, qu'il en a fait un martin-. A ’ CY 6 &N . l pêcheur ; 1l diffère aufli de notre premier . jacamar par la teinte & par la diftribution des couleurs qui n'ont rien de commun. que le blanc fur la gorge: tout le refte du plumage eft d'un vert fombre é& foncé, dans lequel on diftingue feulement ” t e L3 . . LI # À L . namenfis, binis plumis iu caudà longifimis. Edwards, : Hift. des Oifeaux , page 10. — Galbula viridi-aurea ; capite fufco, ebfturè violaceo vartante; collo infériore candido; reëtricibus fupernè obfcurè viridibus, infernè nigricantibus , quatuor utrinquè extimis apice rufef= | cente Mmarginails , binis intermediis longi CES 0 Galbula longi-cauda. Briflon, Ornithol. tome IV, page 89. (e) Voyez Hife. of Birds, tome I, pk 1e ee £ Le En jrs F4 rs PÈRES Te 2 : De TR > CT = des Jacamars, 329 peine reflets oranges & violets. Nous ne connoïflons pas Îa femelle dans l’efpèce précédente; maïs dans celle- cr elle diffère du mâle par les deux tira pennes de la queue qu'elle a ‘4 beaucoup moins longues, & d'ailleurs Ton n aperçoit pas fur fon plumage, les * reflets oranges & violets qu'on voit {ur celui du mâle. Ces jacamars à longue queue, fe nour- » riflent d'infectes comme les autres; mais ceft peut-être leur feule habitude com- … mune, car ceux-ci fréquentent quelque- ADS Ce fois les lieux découverts ; ils volent au Loin & fe perchent jufque fur la cime des arbres ; ils vont auf par paires & ne paroïf- . {ent pas être aufh folitaires nt aufli féden- taires que les autres; 1ls n'ont pas le même Le dd + tnt 0 - É ramage , mais Un cri où fiflement doux _qu'onn entend que de près, & quils ne | xépètent pas fouvent, 330 Hifloire Naturelle LES \T'O DTER'S M." Sroane ET Prowwe (a), font les premiers qui aient parlé de l’un de ces oïfeaux, & 1ls lui ont donné le nom latin rodus , que nos Naturaliftes françois ont traduit par celur de sodier. Lis ne font mention que d'une feule efpèce qu'ils ont trouvée à la Jamaïque; maïs nous en connotïlions deux ou trois autres, & toutes appartiennent aux climats chauds de l'Amérique, Le caractère diftinétif de ce genre, eft d'avoir, comme les martin- pêcheurs & les manakins, le doigt du milieu étroitement uni & comme collé au dotïpt extérieur jufqu’à la troifième arti- culation, & uni de même au doigt inté- rieur, mais feulement jufqu’à la première articulation. Si lon ne confultoit que ce caractère , les todiers feroïent donc du genre des martin-pêcheurs ou de celui des manakins, mais ils diffèrent de ces deux genres, & même de tous les autres (a) Browne, Hifi. Nat. Jamaïc. page 476. des Todiers, 331 4 vifeaur, par la forme du bec qui dans les todiers eft long, droit, obtus à fon extrémité & aplati en deflus comme en . deflous , ce qui les à fait nommer petites- “palettes ou perires fpatules par les créoles “ de la Guyane. Ce ette fingulière con- - formation du bec, fufit pour qu on + doive faire un genre particulier de ces | olfeaux. COUR FO DTER DE L'AMÉRIQUE % TENTRIONALE (0) À Première efpèce. | Cr TODIER neft pas plus gros qu'un L'roitelet , & na tout au plus que quatre » pouces de Iongueur. Nous ne copierons * Voyez les planches enluminées , 1.9 58%, ) figures 1 & 2, fous la dénomination de Todier de … Saint-Domingue. “ (b)Todus Métidis peétore rubro. Browne, Hif. Nat. 4 1Jamaïc, page 476. -— Rubecula viridis elegantiffimas 332 Hifloire Naturelle pas ct les longues defcriptions qu'en orit donné MM. Browne, Sloane & Briflon, parce qu'il feratoujours très-arfé de recon- noître cet oïfeau ; lorfqu'on faura qu'avec un bec fi fingulier, le mâle eft entière- ment d'un bleu foible & léger fur le deflus du corps, & blanc fous le veritre, avec la gorge & les flancs couleur de rofe; & que la femelle n'eft pas bleue, comme le mâle, mais d'un beau vert fur le dos, & que le refte de fon plu- mage eft femblable à celui du mûle, c'eft-à-dire, blanc & couleur de rofe aux mêmes endroits ; le bec de l’un & de Green fparrow, or green huming bird. Sloane , Voyag, of Jamaïc. tome II, page 306, n.° 36, avec une mauvaile figûre, pl. 263, fig. ‘1. — Rubecula viri- dis elegantiffima. Ray, Synopf: Avês page 1 87 ,n.° 40. — Sylvia gulà phænicea. Klein , Avi. page 70, n.° 16. — Rubecula viridis elegantifima. Edwards, Hifi. of. Birds, tom. IIT, page 121 , avec une bonne planche coloriée. — T'odus füupernè yiridis , énfernè albo-luteftens , roféo adumbratus ; gutture ru- bro ; lateribus rofeis ; teétricibus caudæ inferioribus ful- phureis; reétricibus fubtus cinereis , [upernè decem in- … sermediis viridibus , interiùs cinereo marginatis, utrin= “què extim& cinereâ. . . . Todus. Briflon , Oruirhoë, tome IV, page 528, pl. 41, fig. 2 ER. | des Todiers, 333 Mautre ef rougeâtre, maïs d'un rouge plus clair en-deflous & plus brun en- defus ; les pieds font gris , & les ongles font longs. & crochus: crt oifeau fe nourrit d’infeétes & de petits vers; ül à habite dans des lieux bumides &c lolr- “tarres. Les deux individus qui font re- préfentés dans la planche enluminée 1 ca 535 > fig. 1 & 2, nous ont été envoyés de Saint-Domingue par M. Chervam , ous le nom de perroquets de terre; mais il ne nous a tranfinis que la defcription de la femelle. Ii obierve que le mâle à dans le temps de fes amours, un petit “ramage aflez agréable ; que la femelle fait {on nid dans la terre sèche, & pré- | Dore encore dans le tuf tendre : il dit que ces oïleaux choïfiflent à cet effet mles ravines & les petites crevafies de la terre; on les voit aufli nicher aflez fou- v vent dans Îes galeries bafies des habita- tions, & toujours dans la terre ; ïls la creufent avec le bec & les pattes ; is y forment un trou rond , évalé dans le fond, où 1ls placent des païlles fouples, à la moufle sèche, du coton & des plu. es qu “ils difpofent avec attits femelle 334 : Hifloire Naturelle pond quatre ou cinq œufs, de couleus grife & tachetés de jaune-foncé. Ils attrapent avec beaucoup d'adrefle, les mouches & autres petits infectes vo- lans : ils font très-difficiles à élever; ce- pendant on y réufliroit peut-être, fi on les prenoit jeunes, & fi on les farfoit noürrir par le père & Ia mèrc, en les tenant dans une cage jufqu'à ce qu'ils fuflent en état de manger feuls: ils font très-attachés à Ieurs petits, 1ls en pour- fuivent le ravifleur , & ne l’abandonnent pas tant qu'ils les entendent crier. Nous venons de voir que MM. Sloa- ne & Browne ont reconnu cet oïfeau à la Jamaïque ; mais 11 fe trouve aufli à Ia Martinique , d’où M. de Chanvalon lavoit envoyé à M. de Réaumur. Il paroït donc que cette efpèce appartient aux iles & aux terres les plus chaudes de lAmérique feptentrionale ; maïs nous n'avons aucun indice qu'elle fe trouve également dans les climats de l'Amérique méridionale, du moins Marcgrave n'en fait aucune _ mention. | Ce ie Vu des Todiers. 33$ * LE TIC-TIC où TODIER \ DE L'AMÉRIQUE | MÉRIDIONALE (c). Jeconde efpèce. Es Narurers de Cayenne ont appelé E: oïfeau ric-tic, par imitation de {fon cri: il eft aufli petit que le précédent: 7 reflemble parfaitement par le bec “& par la conformation des doigts; ïl Ç en diffère que par les couleurs , le tic- L leu que Pautre eft fur les mêmes Ë parties d'un bleu-célefte léger : : cette dif- ‘ | É “ Voyez les planches enluminées, n.° 585, fig.3, “Jous la dénomination de todier de Cayeñhe . (c) Todier centré. Briflon, fa oplément d'Ornithol. “page 134. — The grey and yéllow fly-catcher, mou- “herolle ardoife & jaune. Edwards, G/an. pag. 110, Le une bonne He ea na — Todus cinereus EL, ;: A à 336 Hifloire Naturelle férence dans la nuance des couleurs; n'indiqueroit qu'une variète &c non pas une efpèce féparée ; mais le tic-tic a tout 1e deflous du corps jaune, & n’a point de couleur de rofe à la gorge nt fur les flancs ; d’ailleurs, comme ïl paroît être d'un autre clrimat, nOUS avons jugé qu'il étoît aufli d'une autre efpèce: 1 diffère encore du todier de l'Amérique feptentrionale, en ce que l'extrémité des deux pennes latérales de la queue eft blanche, fur une longueur de cinq à fix Agnes: néanmoins ce caractère eft parti- culier au mâle, car les pennes latérales de la queue de Îa femelle font de cou- leur uniforme, & d’un gris-cendre , fem- biable à la couleur du deflus du corps: Ta femelle diffère eneore du mâle, en ce que toutes {es couleurs font moins vives & moins foncées. | _ Cet oïfeau vit d'infeétes, comme le précédent ; il habite de préférence, les lieux découverts: on ne le trouve guère dans les grands bois, mais fouvent dans les halliers fur les buiflons, Se | À * LE TODIER, # Éd des Todiers, *: 337 PLELTODIEÉER BLEU A VENTRE ORANGÉ. . AY T'roifième efpèce. à Nous avons rarr defliner ce Todier fur un individu bien confervé dans le Cabi- net de M. Aubry, Curé de Saint-Louis: il a trois pouces fix lignes de longueur : > deflus de la tête, du cou & tout le £ os , font d'un beau bleu-foncé ; la queue le pointe des couvertures dés de | Enr de cette même couleur: tout. le | deffous du corps, ainfi que les cotés de à tête & du cou, font d’un bel orangé, le deflous de la gorge eft blanchâtre ; il y a près des yeux de petits pinceaux dun pourpre violet. Cette delcription ‘1 ut + 1 nu? … * Voyezles planches enluminées, n.° 782, fo. 1, fous la dénomination de sodierde Juida. Nous obfer- verons que le nouveau continent eft le feul où fe trouvent les todiers, & que l’on s’eft mépris 4 Ro on a dit à M. le Curé de Saint-Louis, que celui ci venoit de Juïda en Afrique. » Oifeaux , Tome XIII. P 338. Ælifloire Naturelle, = fufit pour diftinguer ce todier des autres de fon genre. | Eva un quatrième oïfeau , que M. Briflon à indiqué, d’après Aldro- vande , fous le nom de rodier varié (d), & déht nous rapporterons ici la def- cription, telle que ces deux Auteurs l'ont donnée. H eft de la grandeur du roïtelet: 1 a la tête; la gorge & le cou d'un bleu-norrître , les aïles vertes, les pennes de la queue noires bordees de vert, & le refte du plumage varié de bleu, de noir & de vert: maïs conime M. Brion ne parle pas de la forme du bec, & qu'Aldrovande, qui eft le feul qui ait vu cet oïfeau nen fait aucune mention, nous ne pouvons décider S'il appartient en effet au genre du todier. (d) Tfpida indica. Aldrovande, Avi. tom. 111, page 519. Hujus icon pefima, page 520. nn ifpide genus quod ex Indiâ& adfertur. Jonfton, Avr. - page 108. — ljpida ex Iidià allata. Charleton , Exercit. pag. 111,n.° 1. — Æt Onomazt. pag. 105; AU. 7 Todus Ce nigro viridi IMmIXTUS , piride dilutiore punëulatus ; capite, gutture & collo ex cæru= do ad nigTuIn énclinantibgs ; remigious viridibus ; rec= tricibus nigris, in apice viridi Marginatis. . . Todus varius. Brifion, Ornithol. tom. IV, pag. 531. EPS 29 PLXT. pag 888) J \S } \ À ul À N | A ù ANS NS À N AN NANTES = RARE \\ me Î 4 AN it: à : > .— | | ÉÈ SNA ; 2 ra Ji sil | 17 (TT SE NS {{lt \ 4, = | À À = = = W.R veuve Tardieu oulp LE TODIER. METRE * \} TD ML TAC MR ANS LUE” Ai ARE PAS A Ar n H 5 SUR HU Ex v \ E Ed Cu ANT Lo La rd té 0 VU n | : Ca *\y » SR, D'LES OISEAUX BU ZOVATIQUES.. vŸ ‘réuniflent à la jouiflance de l'air & de da terre, la pofleflion de la mer. De Pnombreufes efpèces, toutes très - multi. Mplices , en peuplent les rivages & les plaines; ils voguent fur es flots avec autant d'aifance & plus de fécurité qu'ils ne volent dans leur élément vaturel: partout ils y trouvent une fubäftance Msbondante, une proie qui ne peut les fuir ; &, pour la fair, les uns fendent les ondes & sy plongent; d’autres ne font “que lesefileurer en rafant leur furface par un voi rapide ou meluré fur 11 diftance & la quantité des victimes ; tous s'éta- dans un domicile fixe; ils s'y raffem- Hbient en grande focitté, & vivent tranquillement au milieu des: orages; “ls femblent même fe jouer avec les vagues, lutter contre les vents, & s'expo- er aux tempêtes, fans les redouter nt fu Dir de naufrage. - 0 à P ij 1 - re A +. 1 # 5 ’ … LÉONERES 4 FRS Ë _ 12240 e 339 “Les orsraux D'EAU font les feuls qui $ Diflent fur cet élément mobile, comme 340 Hifloire Naturelle Ts ne quittent qu'avec peine ce domi- cie de choix, & feulement dans le temps que Île foin’ de leur progéniture, en les attachant au rivage, ne leur permet plus de fréquenter la mer que par inftans ; car, dès que leurs petits font éclos, ils cs conduifent à ce féjour chéri, que ceux-ci chériront bientot eux-mêmes , comme plus convenable à leur. nature que celui de [a terre: en effet, ils peu- vent y refter autant qu'il leur plait, fans être pénétré de lhumidité & fans rien pee de leur agilité, puifque leur corps mollement porté, fe repofe mème en nâgeant & reprend bientot les forces éputfées par le vol. La longue obfcurité des nuits, ou la continuité des tourmen- tes (a ), font les feules contrariètes qu'ils éprouvent, & qui les obligent à quitter la mer par intervalles. Ils fervent alors Sr «7 (a) «Le défordre des élémens ( dans une grande s>teimpête ) n’écarta pas de nous les oifeaux; de »temps en temps un fauchet noir voltigeoit für la » furface soitée de la mer, & rompoit Ja force » des tés en na dy à leur OS Pafnet de océan étoit alors fuperbe & terrible. » F orfter 31 Second Voyage de Cook, tome IT, page 97. “W Es ji pu ne aquatiques, 341 d d'avant-coureurs , ou plutot de fignaux aux Voyageurs , en leur annonçant que es terres {ont prochaines ; ‘ néanmoins cet indice eft fouvent incertain, plufeurs de ces oïfeaux fe portent en mer quel- quefois fi loin (b), que M. Cook con- fcrlle de ne point regarder leur appari- tion, comme une indication certaine du voifinage de la terre, & tout ce que l'on peut conclure de Roi des avé gateurs, c'eft que la plupart de ces oiï- Heaux ne retournent pas chaque nuit au 3 nee: & que quand 1l leur FLE pour Are b) » Les te bleus qu ’on voit dans cette mer immenfe , ne font pas moins à l'abri du froid « que les pinguins. .. Nous en avons trouvé entre «ec la nouvelle Zélande & l’Amérique, à plus de «e Épt cens lieues de toutes terres. » Forfter, Second Voyage de Cook , tome I, page 107. . . . « Nous avons eu plufieurs occafñons de remarquer que ce les oïfeaux n’annoncent pas Île voifinage des terres «e d’une manière plus sûre que les goëmons ; à 66 moins que ce ne foit de ces efpèces qui ne s’é- «c cartent jamais fort loin des côtes... . Quant aux « pinguins, aux pétrels, aux albatroffes , Comme 6e on en rencontre à fix ou fept cens lieues au « m tiieu de la mer du Sud, on ne peut point « Compter fur cette indication. » Forfter , fuite du Jécond Voyes ge de Cook, tome W', page 192. 11} 342 Hifloire Kane 14 le trajet ou le retour, quelques pointé de repos, is les trouvent fur les écueils } ou même Îles prennent fur les eaux de [am mer (ic) | V La forme du corps & des membresh de ces oïfeaux, indique aflez qu'ils fonts navigateurs- nés, & habitans naturels de l'élément liquide; leur Corps eft arqué 8e bombé comme ta carène d’un vaïfleau,. & c'eft peut-être fur cette figure, quen homme a tracé celle de fes premiers, navires ; leur cou relevé fur une poitrine: fillante » en repréfente aflez bien dak proue ; leur queue courte & toute raf= Éble en un feul faifceau, fert de gou= vernail //d) ; leurs pieds larges & palmés, font l'office de véritables rames; le duvet épais & luftré d'huile, qui pars tout le (c) I y a même lieu de croire qu’ils peuven es dormir fur Peau : « Nous pafsimes ‘près d’unew » albatroffe affife & endormie fur l’eau ; la tem=« pête précédente lavoit peut-être fatiguée.» Forfter,« Second Voyage de Cook, tome IT, page. 93. f (d) Pro caudà clunem habent | ac brevem quidem s ee (aves) quibus aut crura longa, aut pedes conti nuatà planitie donati funt. Aviftote. Hifi. Animal Hib. Il, cap. v. Ex recenf. Scalig. | des Oifeaux aquatiques. 343 … corps eft un goudron naturel, qui le rend FA impénétrable à l'humidité, en même temps qu'il le fait flotter plus légèrement Un à la lurface des eaux (e); & cect n'eft encore qu'un apercu des facultés que Îa Nature a données à ces oïfeaux pour la . navigation : leurs habitudes naturelles (e ) « Les oïfeaux des pays chauds font médio crement couverts , tandis que ceux des pays froids, & fur-tout ceux qui volticent fans cefe ce fur Ja mer, ont une quantité infinie de plumes , 6e dont chacune eft double. »» Forfter, Suzte du fécond Voyage! de Cook, tome V, page 181. . . « On a tort d'attribuer à l’alcyon feul l’inftiné de fuivre ce . les vaiffleaux; comme plufieurs oifeaux de mer « pañent la plus grande partie de leur vie fur cet «e élément à une “grande diftance des côtes ,- &ue qu ’1l leur eft prefque impoffb! e pendant la tem- « … pête, de trouver la nourriture dans une merce … fort agirée ; ils accourent alors à l'arrière desc ? vaiffeaux , fouvent avant le coup de vent, & « … s’y repaïffent des différentes chofes siqu'on y jette ; 6 "d’ailleurs la mer battue par le paffage du navire « + jeur offre un efpace plus tranquil'e, où ils peu- 6 vent fe repofer. » Remarques faites par M. le vicomte de Querhoënt, Enfeigne des Vailfeaux du Ror. | Nota. Cet aleyon des Marins n’eft pas le vérita- Di ble sion des Anciens, ou notre martin-pêcheur, h mais plutôt quelqu’efpèce d’hirondelle de mer, + ou d’autres oifeaux qui volent au large & foin . des côtes, dont le vrai alcyonnes éloigne pas. P 1 344 Hifloire Naturelle font conformes à ces facultés ; leurs mœurs y {ont aflorties; ils ne fe plaifent nulle part autant que fur l'eau; 1ls fem- blent craindre de fe pofer à terre, Ia moindre afpérité du fol bleffe leurs pieds, ramoliïs par lhabitude de ne preffer qu'une furface humide : enfin l'eau eft pour eux un lieu de repos & de plaïfrs; où tous leurs mouvemens s'exécutent avec facrlité , où toutes leurs fon@ions fe font avec aïfance, où leurs différentes évolu- tions fe tracent avec grâce. Voyez ces cignes nager avec molleffle ou cingler fur l'onde avec majefté; ls s'y jouent, s’ébat- tent, y plongent & reparoïllent avec les : mouvemens agréables, les douces ondu- lations & la tendre énergie qui annoncent & expriment les fentimens fur leiquels tout amour eft fondé; ; auf le cigne | eft-1l l’'emblême de Ja grâce , premiertrait qui nous frappe, même avant ceux de Îa beauté. La vie de l’oifeau aquatique eft done plus parñble & moins pénible que celle de la plupart des autrés oïfeaux ; ile mploie beaucoup moins de forces pour nager que les autres n'en dépenfent pour voler; FL Oiftur aquatiques, 345$ 1 "élément qu’il habite lui offre à chaque inftant fa fubfftance ; il la rencontre plus qu'il ne a cherche, & fouvent le mou- vement de l'onde ie +2 portés il la prend {ans fatigue, comme üil la trouvée fans peine ni travail, & cette vie plus douce, lui donne en même temps des mœurs plus innocentes & des habr- tudes pacifiques. Chaque efpèce fe raf- “emble par le fentiment d’un amour mu- .tuel ; nul des oifeaux n’attaque fon fein- “blable , nul ne fait fa victime d'aucun autre oïfeau, & dans cette grande & “tranquille nation, on ne voit point le “plus fort inquicter le plus foible: bien …diiérens de ces tyrans de l'air & de la “terre qui ne parcourent leur empire que is le dévafter , & (qe toujours en nes’eft; taire fouillé du de Le fon ges 3 refpeétant même le genre entier des oïfeaux, 11 {e contente d’une chère moins noble, & n'emploie fa force & fes armes, que contre le genre Dion des reptiles &le Aus muet des poiflons : néanmoins P y | : 346 Hifloire Naturelle la plupart. de ces oïfeaux ont avec une grande véhémence d'appétit, les moyens d'y fatisfaire; plufeurs efpèces comme celles du harle, du cravan, du tardorne, &c. ont les bords intérieurs du bec, armés de dentelures aflez tran- chantes , pour que la proie faifie ne puifle s'échapper; prefque tous font plus voraces que les oïfeaux terreftres, & ïl faut avouer qu'il y en a quelques-uns, tels que Îles canards, les mouettes, &c. dont le goût eft fi peu délicat, qu'ils dévo- rent avec avidité la chaïr morte & les en- tratlles de tous les animaux. Nous devons divifer en deux grandes familles, la nombreufe tribu des oïfeaux aquatiques ; car à coté de ceux qui font navigateurs & à pieds palmés, la Nature a placé les oïfeaux de rivage & à pieds diviiés, qui, quoique difiérens pour Îles formes, ont néanmoins plufieurs rapports & quelques habitudes communes avec les premiers { f ) ; ts font taillés fur un autre RUN NÉ en EE EUR ENSSSE NS (f) Vivant circa mare & fluvios & locus palni pedes omnes. ... multæ etiam fiffipedes circa aquas & paludes vi&itant. Arifot. Hifi. Animal. ib. 1X 4 cap. XVI. Ex recenf. Scalig. _ des Oifeaux aquatiques, 347 | modèle ; ; leur corps grêle & de figure ET: 2 leurs picds de QUES de mem- ‘ nt très- “Aa jambes, avec un cou Miout aufli long , ils n'entrent que dans les eaux baies, où tls peuvent marcher; Vils cherchent da îF {a vafe, la pâture qui Mieur convient ; ils font, pour aïnh dire, hamphibres , attachés aux limites delaterre Née: de l'eau, comme pour en faire Île à commerce vivant, ou plutot pour former En ce genre les degrés & les nuances des: | ciférentes habitudes qui réfultent de 21 diverhté des formes dans toute nature | Re be, >. Aïnf, dans Pémeute population des Dhabitans de Fair, 11 y a troïs états ou: plutot trois patries, trois féjours dific- + rens: AUX uns la Nature a donné L terre » pour domicile; elle a Envoyé les autres: cingler fur les eaux: en mème temps qu'elle a placé des efpècesintermédiaires “aux confins de ces deux élémens, afim : ‘que la vie produite en tous lieux, & variée fous toutes les formes pofübles., P vj 348 Hifloire Naturelle ne laïflit rien à ajouter à Ia richefle de 12 création, nt rien à delirer à notre admiration fur Îles merveïlles de- l'exif- tCHCE: Nous avons eu foivent: oO TER | remarquer qu'aucune efpèce des quadru- pèdes du Midi de fun des continens, ne _s'eft trouvée dans l'autre, & que Îa plu- part des oïfeaux, malgré 4 privilége des aïles n'ont pu s'affranchir de cette lot commune ; maïs cette lot ne fubñäfte plus tot ; autant nous avons eu d'exemples & donné de preuves qu'aucune des “efpèces qui n'avoit pu pafler par le Nord, ne {e trouvoit commune aux deux con- tinens ; autant nous allons voir d’orfeaux aquatiques fe trouver égalemen t dans Îles deux, & mème dans es îles les plus él oignées de toute terre habitce, L'Amérique méridionale, féparée par de vaftes mers, des terres de l'Afrique & de lAfe, imacceflible par cette rarfon à tous les animaux quadrupèdes de ce continent, létoit auffi pour le plus grand nombre des efpèces d’oifeaux qui n’ont jamais pu fournir ce trajet immenfe d'un {eul vol, & fans points de repos. Les à 4 "A CLIN A4 à ++ 1) di ; NUT: LA 4 des Oiféaux aquatiques. 349 efpèces des oïfeaux terreftres & celles des quadrupèdes de cette partie de lA- mérique fe font trouvées également 1in- connues ; mais ces grandes mers qui . font une barrière infurmontable de fépa- … paration pour les animaux & les orfeaux "de terre, ont été franchiés & traverfées au vol & à la nage par Îes orfeaux d'eau ; is fe font tranfportés dans les terres les . plus lointaines; ils ont eu le même avan- tage que les Peuples navigateurs, qui le font établis par-tout ; car on a trouvé | dans l'Amérique méridionale , non-feule- ment les orfeaux indigènes & propres à cette terre; maïs encore [a plus grande partie des efpèces d’oifeaux aquatiques . des régions correfpondantes dans l’ancien | continent (p). Et ce privilège d’avoir paffe d’un monde à l'autre, dans les contrées du Midi, b femble mème s'être étendu jufqu'aux oïfeaux de rivage, non que les eaux (g) Voyez, craprès, les hiftoïres du phénicop- ne, du pélican, de Ta frésate, de LUE du Tres . pique, Ee. EC. 350 Hifloire Naturelle aient pu leur fournir une route, puif- qu'ils ne s'y engagent pas & n ‘en ha- bitent que Îles bords; maïs parce qu'en fuivant les rivages & allant de proche en proche, ts font parvenus jufqu'aux extrémités de tous les continens; & ce qui a dû faciiter ces longs voyages, c'eft que le vorfinage de Pr rend les np plus égaux ; l'atr de la mer tou- La 2 A jours frais , même dans Îles chaleurs, & tempéré pendant les froids, établit pour les habitans des rivages , une égalité de température qui les empêche de fentir Ia trop forte impreflion des viciflitudes du Ciel, & leur compofe, pour amf dire, un climat pratiquable fous toutes les % latitudes, en choïfiflant Îles farfons. Auffi pDlufeur rs efnèces u1 voyagent en été F r Gans les terres du Nord de notre con- tinent, & qui communiquent par-là aux terres feptentrionales de l'Amérique, paroiflent être parvenues de proche en proche en fuivant les rivages, juiqu'à M l'extrémité de ce nouveau continent 5 car l'on reconnoîït, dans Îes régions auf trales de l'Amérique , plufieurs efpèces: .21Y HS hé Oifeaux aquatiques. 35$1 F ous de rivage, qui fe trouvent éga- L lement dans les contrées bortales des deux continens {A ). DE: plupart de ces oifeaux Matane à … paroïfient être demi-noéturnes (i); Îles à hérons rodent la nuit ; la bécafle ne . commence à à voler que le forr; le butor 2 crie encore après la chute du jour ; on entend les grues-fe réclamer du haut des airs , dans le filence & Tobfcurité » des nuits, & les mouettes fe promener > dans le même temps: les volées d'otes D & de canards fauvages qui tombent fur nos HIVIRES y fcjournent plus la nuit que le jour, ces habitudes tiennent à N pluñeurs circonftances relatives à leur » fubfftance & à leur fécurite; les vers. » fortent de terre à la fraîcheur; les 4% | fons font en mouvement pendant la nuit » dont l'oblcurité dérobe ces oïfeaux à 2er di ne (h) Voyez, ci-après, l’hiftoire des pluviers , des hérons , es fpatules, &c. (i} « Je crois que la plupart des oifeaux aqua- tiques font no@turnes, car le héron, ïe Butor & ce qusiques autres vole ent pendant les crépufcules« dû matin & du foir.» Edwards, Préface de la feconde partie des Glanures , page xiij. 352 Hifhoire Naturelle l'œil de l’homme & de leurs ennemis : néanmoins l’ofeau-pêcheur ne paroït pas {e défier aflez de ceux même qu'il atta- que: ce n'eft pas toujours impunément qu'il fait {a proie des poiflons, quelque- fois le porflon le farfit & l'avale. Nous avons trouvé un martin-pêcheur dans le ventre d'une anguille; le brochet gobe -affez fouvent les orfeaux qui plongent ou frifent en volant la furfice de l'eau, & mème ceux qui viennent (désieet au bord pour boire & fe baigner; & dans les mers froides, les baleines & Îles c4- chalots ouvrent le goufre deleur énorme bouche, non-feulement pour engloutir les colonnes de harenss & d’autres poif- fons , maïs aufli les oifeaux qui font à leur pourfuite, tels que les albatrofies, Les pingüuins, les macreules, &c. dent on trouve les fquelettes ou les cadavres encore récens, dans le large eftomacde ces grands cétacés. Ainf, la Nitureenaccordant de grandes ‘prérogatives aux offeaux aquatiques, les a foumis à quelques inconvéniens; elle leur a même refufé l’un de fes plus nobles attributs ; aucun d'eux n'a de-ramage, & Æ, des Oifeaux aquatiques. 353 Lee qu on a dit du chant du cigne, n'eft r u’une chanfon de la fable; car rien n’eft plus réel que la difiérence bot qui fe trouve entre la voix des oïfeaux de terre -& celle des oïfeaux d’eau: ceux-ct l'ont Drte & grande , rude & bruyante , propre à fe faire entendre de très-loin, & à } br fur {a vafte étendue des plages de la mer; cette voix toute compote de tons rauques, de cris & de clameurs, narien de ces accens flexibles & moëlleux, ni de cette douce mélodie dont nos oïfeaux champêtres animent nos bocages, “en célébrant le printemps & l'amour ; ; comme fi l'élément redoutable où règnent bles tempêtes , eût à jamais écarté ces icharmans oifeaux, dont le chant paifble ne fe fait entendre qu'aux beaux jours & d ans les nuits tranquilles, & que a mer eût laïflé à fes habitans arlés que les fons groffiers & fauvages qui percent à tra- vers le bruit des orages, & par lefquels ils fe réclament dans le tumulte des vents & He fracas des vagues. … Du refte, la quantité des oïfeaux d’eau, en y comprenant ceux de rivage, & les comptant par le nombre des individus 3$4 Eifloire Naturelle peut-être aufli grande que celle dés otfeaux de terre. Si ceux-cr ont pour s'étendre les monts & les plaines, les champs & Îles forêts, les autres bordant: les rives des eaux, ou fe portant au lon. {ur leurs fots, ont, pour habitation, un. fecond élément auf vafte , aufli libre que l'air même: & fi nous codé Ron multiplication par le fonds des fubñfe, tances, ce fonds nous paroïtra auffi abone. dant & plus afluré peut-être que celui des oïfeaux terreftres dont une partie de: la nourriture dépend de l'influence des faifons, & une autre très-grande . partie du produit des travaux de Thommes Comme l'abondance eft la bafe de toutes focrèté , les oifeaux aquatiques parciïflent, plus Hi BieHèimient en troupes que les. oïfeaux de terre, & dans plufeurs fa” milles, ces troupes font trèsnombreufes ou Ne innombrables; par exemple, 1. eft peu d’efpècesterreftres au moins d’égale grandeur, plus multiplie dans l'état de. hs que Îe parotilent- être celles des oïes & des canards ; & en général 1 y a che plus de réunion parmi les animaux qu'ils font plus éloignés de nous. ‘4 dis Oifeaux aquatiques. 355$ Maïs les oïfeaux terreftres font aufli “d'autant plus nombreux en efpèces, & Ë en individus, que les climats font ju ? chauds; les oïfeaux d’eau femblent, contraire, chercher les climats Hat car les Voyageurs nous apprennent que fur les côtes glaciales du feptentrion, Les goëlans, les pimguins, les macreufes, fe trouvent à milliers & en aufli grande quan- _ tité que les albatroffes, les manchots, les pétrels, fur les iles glacées des régions . antarctiques. Cependant Îa fécondité des oïfeaux . de terre, paroît furpañler celle des oi- . {eaux d’eau ; aucune efpèce en effet parmi : ces dermieres ne produit autant que ceiles * de nos orfeaux gallinacés , en les com- . parant à à grofleur égale: à la vérité, cette fécondité des oifeaux granivores pourrait * s'être accrue par l'augmentation des fub-- fiftances que lhomine leur procure en cultivant la terre ; néanmoins dans les efpèces aquatiques qu'il a fu réduire en ; domefticité , la fécondité n’a pas fait les dd mêmes progrès que dans les efpèces ter- reftres ; le canard & l'ore domeftiques, ne pondent pas autant d'œufs que Îla 356 Hifloire Naturelle poule ; éloignés de leur élément & privés de leur liberté, ces otfeaux perdent fans doute plus que nos foms ne peuvent {eur donner ou leur rendre. | 44e Auffi ces efpèces aquatiques font plutot captives que domeftiques; elles confervent les germes de leur première liberté, qui fe manifeftent par une imdépendance que les efpèces terreftres parotfent avoir tota- lement perdue; tls dépériflent dès qu'on les tient renfermés, 1l leur faut l'efpace libre des champs & Ia fraicheur des eaux où 1ls puiflent jouir d’une partie de leur franchife naturelle , & ce qui prouve qu'ils n'y renoncent pas, c'eft qu'ils fe rejoignent volontiers à leurs frères fau- vages, & s’enfureroïent avec eux, fi l'on n'avoit pas foin de leurrogner les aïles/# ). ! (k) Quoiqu'il y ait des exemples de canards & d’oies privés qui s’enfuient avec Îles fauvages, il eft à préfumer qu’ils s’en trouvent mal, & qu’é- tant les moins nombreux , ils font bientôt punis de leur infidélité ; car l’antipathie entre les oïfeaux fauvages & domeftiques, fubfifte dans ces efpèces comme dans tous les autres; & nous fommes in- formés, par un témoin digne de foi *, qu’ayant #& Le fieur Trécourt , que j'ai déjà cité dans quelques endroits, } des Oifeaux aquatiques. 357 . Le cigne, ornement des eaux de nos | fuperbes jardins, a plus l'air d'y voya- ger en pilote, & de sy promener en maitre, que d'y être attaché conune ! pile. » Le peu de gène que Le ie aqua- À tiques éprouvent en captivité, fait qu'ils : nen portent que de légères empreintes; leurs efpèces ne s'y modifient pas’ autant que celles des oïfeaux terreftres ; elles y fubiflent moins de variétés pour lÎes “couleurs & les formes ; elles perdent “moins de leurs traits naturels & de leur pure originaire; on peut le reconnoître “par la comparaifon de l’efpèce du canard, qui n'admet dans nos bafles-cours que peu de variétés; tandis que celle de Ia ‘boule nous offre une multitude de races : nouvelles & factices, qui femblent effacer "& confondre la race primitive ; d'arlleurs L les oïfeaux aquatiques étant placés lom mis dans un vivier de jeunes canards fauvages, pris au nid dans un marais , avec d’autres canards Mprivés, & à-peu-près du même âge, ils attaqué- rent les fauvages, & vinrent à bout de les tuer en - moins de deux ou trois jours, 358 Hifroire Naturelle de Ia terre, ne nous connoïflent que peu. Ii femble qu’en les établitiant fur les mers , la Niture les ait fouftraits à l’em=! pire de homme qui, plus fotble qu'eux fur cet élément, n'en eft fouvent que le jouet ou la viétrme. _ Les mers les plus abondantes en porf- fons, attirent & fixent, pour ainfidire fur leurs bords, des peuplades innombrables de ces oïfeaux pêcheurs ; on en voit une multitude mfnte autour desiles Sambales, & fur la cote de l'Ifthme de FES particulièrement du coté du Nord; n’y en a pas moins à l'Occident fur la côte méridionale, & peu fur la cote fepten- trionale. Wafer'en donne pour raïlon, que el De de Pansma n'eft pas aufft! poil RER à beaucoup près que celle des es (L). Les grands fleuves de nb “ feptentrionale, font tous cou- erts d'otleaux d'eau. Les babitans de la nouvelle “at s pu en faïfoïent la chañffe fur le Miffifipi, avoient établi une petite Li À branche dé Édiatneruetde leur graille ou (L) Relation de Wafer. Hifloire générale des Voyages, tome XIV, page 119, af Oi ifeaux aquatiques, 359 14 1% $ LE” E ef e l'huile qu'ils en tiroient plufieurs îles: or t reçu les noms d'{f{es-aux-oifeaux ; parce qu'ils en étoïent les feuls habitans lorfqu on en fit la découverte, & que leur nombre étoit prodigieux ; l'ile d’ Aves entrautres, à cinquante lieues fous le vent de la Dominique , eft fi couverte d’ot- leaux de mer, qu'on n'en voit nul'e part en aufli Lronile quantité. On y trouve des bluviers , des chevaliers, diverfes fortes de poules d'eau, des phénicoptères ou purs , des pélicans , des mouettes ; des s frégates, des foux, &c. Labat quE hous donne ces faits, remarque que la cote eft extrémement poidlonneule , & que Les hauts-fonds font to: :jours cou- Verts d'une immenfe quantité de co- quillages /77). Les œufs de porflons qui dottent fouvent par grands bancs à Îa face de la mer, n'attirent pas moins d'oifeaux à leur fuite /{2). Il y a aufli … ((m) Nouveau Voyage aux îles de Amérique, tome VIII, page 28. … (n) « Par le 41.€ degré de Iatitude fud, vers Re Chili, nous rencontrâmes fur la furface de a « er une couche d’œuis de poiflons, qui tenoit « ion une lieue , & comme nous en avions « ? 360 | Hifloire Naturelle certains endroits des côtes & des îles dont le {ol entier jufqu’à une aflez grande profondeur, n'eft compofé que de la fente des oifeaux aquatiques; telle eft vers la cote du Pérou, l'ile d'Iquique , dont les Hfpagnols tirent ce fumier & le tranfportent pour fervir d'engrais aux terres du continent {o). Les rochers du Groënland font couverts aux fommets d'une efpèce de tourbe, formée de cette même matière & du débris des nids de » vu une autre couche le jour précédent, nous »»jugeâmes que c’étoit ce qui attiroit les oïfeaux que nous voyions depuis deux ou trois jours.» Glbfervations du P. Feuillée ( édit. 1725), pag. 70. (o) Dépuis plus d’un fiècle on enlève annuel- lement la charge de plufieurs navires de cette fiente réduite en terreau, à laquelle les Efpaenols donnent le nom de guana, & qu’on tranfporte fur les vallées voilines pour les fertilifer , particulière- ment dans la vallée d’Arica, où cet engrais fou- tient la culture du piment. Woyez le Voyage de Frézier à la mer du Sud ; & les Obfervations du P. Feuillée { édition 1725 ); page 23.—« Du cap »» Horn, on fit route aux rochers qui siflent en »travers du cap Miftaken ; la fiente des oïifeaux » qu’on voyoit voltiger en grand-nombre tout au : tour, avoit blanchi ces rochers. » Second Voyage de Cook, tome IJ7, page 48. | ces olfeaux. des Oifeaux aquatiques. 36% ces oïfeaux /p). Ils font aufli nombreux fur les îles de la Norwège (q) 3 d'Iflande & de Feroë /r), où leurs œufs font une grande partie de Ia fublftance des babi- fans qui vont les chercher dans fes précr- ces & fur les rochers les plus naccef- ei ([?. Telles font encore ces îles Dé ri Voyez Hiftoire générale des Voyages , » some XIX, page 27. . (g) Les oïfeaux aquatiques des côtes de Nor- 1 “wèse, fui font communs avec les îles d’Iflande & _ de Teroë. lis font en li grand nombre , que les “ habitans fe nourrifient de leur chair & de leurs … œufs. Ils engraiflent le pays de leur fiente, & leurs » plumes font une branche de commerce confidéra- | to pour la ville de Berguen. Hifi. Nar. de Nor 1 wège » par Pontoppidan, part. I 1. -(r ) Les oïfeaux de mer font en troupes im- * menfes fur de petites Îles voifines de l’iflande, & “fe répandent jufqu’à douze ou quinze lieues de … diftance : c’eft même à la vue de ces oïifeaux qu’on “ commence à 5 apercevoir qu’on approche de cette île. On retrouve parmi ces olfeaux différentes ef- … pèces de mouettes, & Ia plupart de ceux dont “ on trouye la defcription dans le Voyage au Spitz- … berg de Martens. Horrebuw , defcription de l’Iflande. \Hifloire 8 oénérale des Voyages , tome XV111, page 20. FF NE f ) « Les oïfeaux qui peubplest les côtes de » Yiflande cherchent, pour placer leurs nids, Les ce | endroits les plus inaccefibles & les rochers les « plus efcarpés ; néanmoins les habitans favent les se Oifeaux ; Tome XIIL. Q 362 Hifloire Naturelle Burra inbabitées, & prefque inabordables vers les cotes d'Écolie, où les habitans de » dénicher malgré le danger de cette opération : »j’ai moi-même été témoin , dit M. Horrebew, »» de a manière dont on s’y prend , & je dois 5» avouer que je n’ai pu voir fans f'émir , avec » quelle intrépidité des hommes y rifquent leur » vie, 1 arrive que plufieurs de ces chaffeurs aux » œufs tombent dans la mer ou dans les précipi- » ces fur lefquels ïls font obligés de fe fufpendre. > On attache le plus folidement qu’on peut, au » haut du rocher , une folive qui refte faïllante le »plus qu'il eft poffble ; elle porte une poulie & » une corde , au moyen defquelles un homme lié » par le milieu du corps defcend tout le fong des »> rochers; il tient une [longue perche armée d’un >» crochet de fer, pour s’accrocher aux rochers & »fe diriger à fon gré ; à un fignal, les hommes qui » font fur le rocher retirent celui-ci , qui fait à >» chaque fois une récolte de cent ou deux cens >» œufs. La promenade fe continue tant qu’on trouve » des œufs, ou tant qu’il eft poffible de fupporter » cette fufpenfion qui devient très-fatigante. Pen- »» dant cette chaffe , on voit’les oïfeaux s’envoler »» par milliers, en pouffant des cris affreux. Les ha- 4 bitans des endroits où cette chaffe eft praticable , #enretirent un orand bénéfice ; car , outre les œufs, » jsenlèvent auffi une grande quantité de jeunes » oïfeaux, dont les une fervent de nourriture, & # les autres donnent beaucoup de plumes qui fe vendent aux névocians Danois. » Horrebow , defcrip- tion de 'Iflande. Hifi. gén. des Voyages, tom. XVIII, des Oifeaux aquatiques. 363 … la petite île Hirta, viennent enlever des » œufs à milliers & tuer des oïfeaux (4); “… page 22. — Pontoppidan ne décrit pas d’une ma- nière moins effrayante la chafle aux œufs qui fe fait . également en Norwège. « Les cavités où nichent … » les oifeaux, fe trouvent dans des rochers efcarpés » »» & fans pente , tout le lung de la mer Pour y . » grimper , un chaffleur s’ertoure le corps d’une » corde. . . les autres chaffeurs lui appuient une » perche contre le dos pour l’aider à monter juf- # qu'à ce qu'il trouve de quoi pofer fon pied & # attacher fa corde, alors on retire la perche & un » fecond efcaiade de la même manière ; étant réunis, #” ils s’attachent tous deux à la même corde & s’ai- » dent à monter plus haut au moyen d’un crochet » de fer, en fe pouffant & fe tira:t mutuellement, … » Les oifeaux fe laifent prendre à là maïu lur leurs — # nids dans leurs cavernes, & le produit de la chaffe . weft jetée à ceux qui attendent au bas du rocher > » dans un bateau : ces chaffeurs font quelquefois » huit jours fans rejoindre leurs camarades, & fou- » vent ils roulent enfemble dans la mer. Lorfqu’il “ »s’agit d'entrer dans le creux des montagnes, le sy plus hardi chaffeur fe fait defcendre par une corde * du haut du rocher. ... 11 a fur fa tête un gros » chapeau pour parer les pierres qui s’er détacheut ; » quand il veut entrer dans queiques cavités, ïf . m»appuie fes pieds contre la mortagre, s’élance en wmarrière de toute fa force, & dirige fi bien fon » corps & la corde , qu’il entie tout droit dans la Q:; 3 64 Hifioire Naturelle enfin ils couvrent Îa mer du Groënland ; au point que la langue Groëntandoife à un mot pour exprimer la manière de les chaffer en troupeaux vers la cote dans de petites baïes où ïls fe laïflent renfermer & prendre à milliers (a). Ces oifeaux font encore Îes habitans que la Nature a envoyés aux points Hfolés & perdus dans l’immenfe Océan, où elle n'a pu faire parvenir les autres efpèces dont elle a peuplé la furface de laterre/ x), caverne.» Hif?. Nat. de Norwèpe , par Pontoppidan, art. Il, Journal étranger, mois de février 1757. (+) Voyez Recueiïl de différens Traités de Phyf- que & d’Hïftorre Naturelle, par M. Deflandes , tome Ï, page 163. (u) Sarplipock, aves ad Littus in finum compel- lit, ubi includi pofint, Egede, Di&lionnar. Groënland, Hafiie. (x) « A peine le vaifleau fut-il arrêté, (à File » de l’Afcention ), que des milliers d’oifeaux vin- »rent fe percher fur les mâts & Îes cordages ; la » chûte de cinq cens qui furent tués daüs l’efpace » d’un quart-d’heure , n’empéchoit pas que les: autres ne continuaflent de voitiger autour du Na- » vire ; ils devinrent Îf importuns qu’ils mordoiïent » les chapeaux & Îles bonnets de vingt hommes qui defcendirent au rivage.» Rélation de Rennefort, dans L’Hifloire générale des Voyages , tome VIII, pag. 583; des Oifaux aquatiques. 365$ ; Les Navigateurs ont trouvé les orfeaux en pofieflion des îles défertes & de ces fragmens du globe qui femblorent fe -dérober à létabliflement de la Nature “vivante /y). Ils fe font répandus du Nord » jufqu'au Midi / 7), & nulle part-ils ne font plus nombreux que fous Les zones froides /a), parce que dans ces régions Dr (y) &« Nous obfervions ces rochers , (à l’île de k pique ), dont Pafpeét caverneux & la couleur «e “noire & ferrugineufe, annonçoit les veftiges d’un « feu fouterrein. Nous en rem: rquâmes fur - tout se Rues Pun réflembloit à une colonne ou obélif- «e -que énorme, & tous deux étorent remplis d’une «e | quncité innombrable d’oifeaux de mer, dont lesce cris difcordans aflourdifloient nos oreilles. » Forfter, Second Voyage de Cook, tome IT, page 184. … (3) Le canal ( du détroit de Magellan , au Port defiré ) étoit dans cet endroit , d’une largeur à ce “perte de vue : on y aperçoit un ceriain nombre «é “d'îles... Ce fut fur une de ces Îles que je defcen- « » dis; 5 jy trouvai un fi grand nombre d’oifeaux, qu’au moment où ils s envolèrent, le Ciel en ue cé -obicurcï; il eft certain que nous ne pouvions faire cs - un pas fans marcher fur leurs œufs. » Voyage du : Ç | eommodore Byron, page 25- ” [a)M.Gmeln dit n'avoir jamais vu dans aucun 4 Biérot du monde , un auffi grand nombre d’oi- “faux rafflemblés en troupes qu’à Mangafèa, (farle Wenifa) , c’étoit dans le mois de juin; les plus : Q 11 1 366 Hifloire Naturelle où la terre dénute, morte & enfévelre fous d’éternels frimats refufe fes flancs. glacés à toute fécondité; la mer eft en- core animée, vivante @& mème très- tonpide Han Auffi les Voyageurs & les Naturaliftes ont-ils obfervé que, dans les régions du nombreux étorent Jes oifeaux aquatiques, les oïes de toutes efpèces, les canards, les poules d’eau ,” les mouettes & les oifeaux de rivages, bécaffes, plongeurs, &c. Hifloire générale des Voyages ,\ some XVIIT, page 357. (b) « Les albatroffes nous quittèrent durant notre. » traverfée au milieu des îles de gaces, & nous “n’en voyions qu’une feule de temps en temps. » Les pintades , fes coupeurs d’eau , les petits oïfeaux « » gris, les hirondelles, n'étoient pas non plus en #»auffi grand nombre ; d’un autre côté , les pin- #> QUINS commencérent à paroître, car ce jour nous » en vimes deux. Malgré la froideur du climat ,. # nous obfervâmes conftimment le pétrel blanc au-… » tour des mafes de olace, & on peut le regarder” comme un avant-Coureur qui annonce sûrement » les glaces : d’après fa couleur , nous Îe primes » pour le pétrel négeux; plufieurs baleines fe mon" »trèrent auffi parmi la glace, & varioient un peus » la fcène affreufe de ces parages. . . Nous ne pafn #» sûmes pas moins de dix-huit îles de glaces, & nous vimes de nouveaux pinguins.» Second Voyage du capitaine Cook, 1ome ILl;, page 94. by | Nord, il y a peu d’otfeaux de terre en des Oifeaux aquatiques. 367 compararfon de la quantité des otfeaux d'eau /c) ; pour les premiers, 11 faut des végétaux, des graines, des fruits, dont la Nature engourdie produit à peine dans climats quelques efpèces forbies & rares 3 les derniers ne demandent à Îa . terre qu'un lieu de refuge ; une retraite dans les tempêtes ; une flation pour les nuits; un berceau paur leur progéni- ture ; encore la g'ace qui, dans ces cli- mats froids, le difpute à Îa terre, leur offre-t-elle prefque également tout ce qui cf néceflare pour des befoins fi fimples. M. Cook & Foriter ont vu, dans leurs navigations aux mers Auf- trales, plufeurs de ces oïfeaux fe pofer, POIAEC : & dormir fur des glaces flot- (c) Voyez le Fauna Suecica de Linnæus ; l’Orni- thologia Borealis de Brunnich ; [a Zoologia Danica de Muller ; la même obfervation a dieu pour les régions du "cercle antar tique. « On ne trouve à où terre de Feu que fort peu d’ oifeaux de terre ; M. Banks n’en a vu aucun plus gros que no « merles, mais les oïfeaux d’eau y font en grande ce abondance, particulièrement les canards.» Premier Q 1v Voyage de ee tome II, page 288. 368 Hifloire Naturelle tantes comme fur Îa terre ferme ( d ); quelques-uns même y nichent avec fuc- cès fe). Que pourroit en eflet leur offrir de plus un fol toujours gelé, & qui n'eft nt plus folide ni moins froid que ces montagnes de glace { f ) ? Ce dernier fait démontre que les ot- feaux d’eau font les derniers & les plus (d) Voyez, ci-après , l’hiftoire des Pérrels & des Pinguins. (e) « On rencontra un grand banc de glaces au- » quel on fut contraint d’amarrer ( à la nouvelle » Zemble ); quelques matelots montèrent deflus »» & firent un récit fort fingulier de fa figure; ïl » Étoit tout couvert de terre au fommet, & l’on y trouva près de quarante œufs. » Relation de Heemskerke £ÿ Barentz dans l’Hifloire générale des Voyages , tome XV, page 116. ; (f) « Le 22juïiet, fe trouvant proche du cap »» Cant ( à la nouveile Zemble ) , oh defcendit » plufieurs fois à terre pour chercher des œufs d’oi- n feaux ; les nids y étoient en abondance, mais dans » des fieux fort efcarpés ; les offeaux ne paroïfloient point effrayés de la vue des hommes, & la plu- >» part fe laïfloient prendre à la main. Chaque nid » n’avoit qu’un œuf, qu’on trouvoit fur la roche, # fans paille & fans plumes peur lP’échauffer : fpetta- »cle étonnant pout les Hallandois, qui ne com- » prirent point comment ces œufs pouvoient être ncouvés , & les petits éclore dans un fi grand froïd. »» {dem , ibidem , page 1233. des Oifeaux aquatiques. | 369 reculés des habitans du globe, dont ls connoïflent mieux que nous les régions polaires ; ils s’avancent jufque dans Îles terres où l'ours blanc ne paroît plus, & ) fur les mers que les phoques, les mories | & Les autres amphrbies ont abandonnées ; ils y féjournent avec plalir pendant | toute la ER des tres-longs j jours de ces ‘climats, & ne les quittent qu'après l’équi- “noxe de l'automne, lorfque la nuit antt- “cipant à grands pas fur la lumière du “jour, bientot l'anéantit & répand un. “voile continu de ténchres, qui fait fuir “ces oïfeaux vers les contrées qui jouif- “ent de quelques heures de jour ; ils “nous arrivent amnf pendant l'hiver, & re- tournent à leurs glaces, en fuivant tira “che du foleil avant Féquinoxe du prin- temps. , : we 370 Hifloire Naturelle *LA CIGOGNE (a). Ox vrenr de voir qu'entre les oïfeaux terreftres qui peuplent les campagnes, & les oïfeaux navigateurs à picds palmés, * Voyez les planches enluminées, ».9 866. fa ) En Grec, TMéazpyos; en Latin, ciconia ; en Hébreu & en Perfan, chafida; en Arabe, said felon Gefner ; /ek/ek ou leglez, furvant le Docteur Suaw ; en Barbarefque, bel arje ; en Chaldéen, cha- pie deiutha, macuarta ; eh IHyrien, Ur. ; en Aïlemand & en A nglois, forck ; en Polonois, 4ocian- ezarnl, bOCIali - fidi : : eh FEnniid , ouWeuer; en Îta- lien , cigogn:, zieogua , & le petit cicognino ; En. Efpagnol ; Ciguenna ; en vieux François, cigongne ou cipo/one. | Cigoigne. Bélon, Hifi. Nat. des Oifeaux , pag. 201. — {bis alba Hercduto. Gefner ; c’eft faute d’avoir difcuté une méprife d’Hérodote, ou plutôt de fes Traduéteurs, que Gefner tombe ici dans celle de faire de-fibis blanc‘ d'Hérod: rte une cigogne blan- -Che. Wosez lhiftoire de l’ibis. — Ciconia. Aldro: vande, Avi. tome HIT, pag. 201. — Ray, Synopfo Avi. page 97. — Jonfton, Avi. page 100 & tab. 60, deux figures peu exactes — Sc hwenckfeid , #4 À Silef: pag. 234. — Profp. Alpin, Ægypt. vol. | page 19ÿ. =— Marlgli. Danub. tom. V, page 6 | Ornithol, tome V , page 365. de la Ja Cigogre. 371 ‘qu repofent fur les eaux, on trouve la * grande tribu des dilbue, de rIVAES - dont le pied fans membranes ne pou- . vant avoir un appui fur les eaux, doit en- core porter fur 1a terre, & dont le long … bec enté fur un long cou, s'étend en avant pour chercher la pâture fous l'élé- ment liquide. Dans les nombreules fa# . milles de ce peuple amphibie des rivages cie la mer & des fleuves, cells de la cr- gogne plus connue, plus célébrée qu’au- cune autre, fe préfente la prenuère ; elle : — Charleton, Æxercir. page 108 , n.° 1. Idem, Onomazt. page 102, n.° 1. — Klein, Avi. pag. 125, n.° 1. Geïner, Ari. page 262 avec une figure peu - refemblante; la même , con. Avi. page 121. — … Ciconia Alba. Willugbby , Ornithol. page 210, avec une figure empruntée de Jonfton. — Rzaczy ns, _ Hifl. Nat. Polon. page 274. — Ardea alba remigi- Bus nigris. Linnæus, Fauna Suecica, n.° 136. Idem, Sy. Nat. ed. X , Gen. 76, Sp. 7.— Ciconia alba, : Danis flork. 1 uller, Zool. Dan. n° 174. — Brun- pich , Ornithol. foréali me 154.— Der fiork. Frifch , tome {1, 12.€ div. 1. fe&t. pl. 3. — Ardea. Moeh- ring , Avi. Gen. 81. — Cigogne ordinaire ou blanche. Albin, rome IL, page FE pl. 64.—Ciconia alba, oculorum ambitu nudo , nigro ; remigibus nigricanti- bus redricibus candidis. . . . Ciconia alba. Brion, Qv 372 Hifloire Naturelle eft compolée de deux efpèces, qui ne diff êrent que par la couleur, car du refte 1 femble que, fous là même forme & d'après le même deflin, la Nature ait produit deux fois le même oïfeau, lun blanc & l'autre noir; cette différence, Le le refte étant femblable, pourroit être comptée pour rien s'il n’y avoit pas entre ces deux mêmes oïfeaux , difié- rence d'inftinét & diverfité de mœurs. L2 cigogne noire cherche les lieux dé- ferts, fe perche dans les bois, fréquente les marécages écartés & niche dans Fé- paifleur des forêts. La cigogne blanche choïft au contratre nos habitations pour domicile ; elle s'établit fur les tours, fur Îles cheminées & Îes combles des édifices 3 amie de Tlhomme , elle en partage le féjour & même 1e domaine; elle pêche dans nos rivières, chafle jufque dans nos jardins, fe place au milieu des villes, fans s’effrayer de leur tumulte /&), [2 ‘[b) Témoin ce nid de cigogne pofé fur Îe tem-m ple de la Concorde au Capitole, dont parle Juve- nai. L'AERAN AES perf. 116, & qu’on voit figuré fax #1 des médaïlles d’Adrien, de la Cigogne. 373 & par-tout hôte refpeé & bien venu, elle paie par des fervices, le tribut * quelle doit à la fociété ; plus civiifée, elle eft auffi plus féconde , plus nombreule & plus généralement répandue que Îa cigogne notre qui paroit confinée dans certains pays, & toujours dans les lieux folitaires. Cette cigogne blanche, moins grande que la grue, left plus que le héron; fa longueur de la pointe du bec à Fextré- mité de la queue, eft de trois pieds & demi, & jufqu'à celle des ongles de quatre pieds; le bec de a pointe aux angles a près de fept pouces; le pied en a huit; la partie nue des jambes cinq; & len- _vergure de fes aïles eft de plus de fix pieds; 1l eft arfé de fe la peindre; le corps eft d’un blanc éclatant, & les arles {ont noires, caractères dont les Grecs ont formé fon nom /c) ; les pieds & le bec font rouges, & fon long cou eft arqué ; vorlà fes traits principaux, mais en {a regardent de plus près, on aperçoit fur les ailes des reflets violets & quelques (c ) eno y apyo vs 374 Hifloire Naturelle teintes brunes: on compte trente pennes en développant l'arle; elles forment une double échancrure, Li plus près du corps étant prefque auf Longues que les extc- rieures , & Îles égalant lorfque l'aile eft pliée; dans cet état, les aïles couvrent 1a queue, & lorfqu'elles font ouvertes ou étendues pour le vol, les plus grandes pennes ofirent une difpoftion fingulière ; les huit ou neuf premières fe féparent Îes unes des autres, & paroïflent divergentes & détachées, Fe manière qu'il refte entre chacune un Ar , ce qui ne fe voit dans aucun autre oïfeau; les plumes du bas du cou font blanches, un peu longues & pendantes, & par-R _ cigognes fe rapprochent des hérons : ; mais leur cou eft plus court & plus épais; le tour des yeux eft nu & couvert d’une peau rrdce d'un noir rougeître ;les pieds font revêtus d'écailles en die hexagones , d'autant pius larges qu'elles font placée 5 plushaut; xl y a des rudimnens de membranes entre ie grand doigt & Île doigt imterieur jufqu'à ia première articulation, & qui s'étendant 4 plus avant fur Le doigt extérieur, femblent former la nuance par laquelle L Nature 4 $ E ; de la Cigogne. 375$ pafle des offeaux à pieds -divilés aux ot- feaux à preds réunis & palmés; les ongles font moufles , larges, plats & aflez “ approchans de Îa forme des ongles de l’homme. La cigogne à le vol puiffant & foutenu. comme tous es orfeaux qui ont des aïles trés-amples & la queue courte ; elle porte en volant la tête roïde en avant & Îes pattes étendues en arrière comme pour lui fervir de gouvernail (d ); elle s'élève fort haut, & fait de tres- longs VOYAGES, même dans les faifons orageufes. D voit Îles cigognes arriver en Allemagne vers le 8 ou le 10 de maï fe) ; elles dé- vancent ce temps dans nos provinces. Gefner dit qu'elles précèdent les hrron- delles & qu'elles viennent en Suifle dans lé mots d'avril, & quelquefois plutot ; elles ar rivenit en ÂAlface au mois de mars, & même dès Îa fin de février ; feur retour eft par-tout d'une agréable augure, & {d) Atque h« (longicaude ) ad ventrem contraëtos in volatu pedes habent : parviclunes porreëtos. Ariftot. lib. Il, Cap. XV, ex recenf. Scaliger. (e) Klein, De avibus erratic. € migrat. 376 Hifloire Naturelle feur apparition annonce Île printemps ; aufli elles femblent n’arrivér que pour fe Aivrér aux tendres émotions que cette fat- fon infpire. Aldrovande peint avec cha- leur les fignes de joie & d'amour, les emprefiemens & les carefles du mâie & de la femelle , arrivés fur leur nid apres un long voyage (f) ; car les cigognes reviennent conftamment aux mêmes lreux, & fi le nid eft détruit elles le re- conitruifent de nouveau avec des brins de bois & d'herbes de marais, qu'elles entaflent en grande quantité; c’eft ordi- natrement fur les combles élevés, fur les crénaux des tours , & quelquefois fur de grands arbres, au bord des eaux ou à 1a pointe d’un rocher efcarpé qu'elles Ie po- {ent {g ). En France, du temps de Bélon, (f) Ubi jam nido appulere.. . . dit boni, quam. dulciffna fälutatio ! quanta ob felicem adventum gra- tulatio ! quos complexus ! quam mellita cernas ofcula ! atque interiùs leves fufurri quidam audiuntur. Aldro- vande, Avi. tom. III, page 298. (g) C’eft en ce fens qu’il faut entendre ce que dit Varron, qu’elle niche à Ja campagne : 4n tee, at hirundines; in agro us ciconia, p'ufqu’'d obferve R de la Cigogne. #77 … on placoit des roues au haut des toits ; À pour engager ces oiïfeaux à y faire leur nid; cêt ufage fubffté encore en Alle- magne &en Alface , & lon difpofe en à Hollande pour cela des caïfles carrées aux n faites des édifices (A). $ 2. Dans l'attitude du repos, [a cigogne + {e tient fur un pied, le cou replié, la tête en arrière & couchée fur l'épaule ; elle » guète les mouvemens de quelques repti- + nouilles, les lézards, les couleuvres & Îes … petits poiflons font la proie qu’elle va cher- … chant dans les marais ou fur les bords des … Caux & dans les vallées humides. 2 Elle marche, comme lagrue, en jetant …. ailleurs lui-même, au fujet de l’arrivée de Ia cigo- W gne en Italre , qu’elle s'établit de préférence fur … les édifices. MTL | (h) Lady Montaou, dans fes fettres, 7.° 32, dit qu’à Conftantinople, les cigognes nichent par terre + dans les rues: fi elle ne s’eft pas trompée fur lef- … pèce de ces oifeaux, il faut que Îa fauve-garde dont … jouit ia cigogne en Turquie , l’ait fingulièrement enhardie ; car, dans nes contrées, Îes points de pofi- … tions qu’elle préfère font toujours les plus inaccef- » fibles, qui dominent tout ce qui environne, & ne - permettent pas de voir dans fon nid, | 373 Hifloire Naturelle Îe-pied en avant par grands pas mefurés ; lorfqu'elle s’irrite ou s'inquiète , & mème l'amour logite , elle fait claquéter fon bec d’un fruit fec & réitéré, que les An- ciens avoient rendu par des imots imita- tifs, crepitat , glotterat (i), & que Pé- trone exprime fort bien , en l'appelant un bruit de crotales { & ); elle renverte alors la tête, de manière que Îa mandi- bule extérieure fe trouve haut, & que le bec eft couché prefque parallèlement fur le dos, c'eft dans cette fituation que les deux mandibules batt:nt vivement l'une contre l'autre ; mais, à melure qu'elle redrefle Le cou , le claquement fe ralentit & finit lorfqu'il a repris fa pofition natu- relle. Au refte, ce bruit eft le feul que la cigogne faffe entendre , & c'eft appa- remment de ce qu'elle paroït muette, que les Anciens avotent penié qu'elle n’a- voit point de langue f Z ); 1l eft vrar que (1) Quæeque fülutato crepitat concordia nido. Juve- pal, Sat. I. — Glotterat immenfd de turre ciconia roftro. Aut. Pbhilomel. , (&k ) Crotalifiria. UXpithète donnée déjà dans Put Blius Syrus, à la cigogne. (1) Sunt qui cicontts non ineffe linguas confirment, EP de la Cisogne, 379 | . cette langue eft courte & cachée à l’en- trée du gofer, comme dans toutes Îles | efpèces d'oifeaux à long bec, qui ont _ aufli une manière particulière d’avaler en pus les alimens par un certam tour de . bec, jufque dans la gorge. Ariftote fait une autre rermarque au fuiet de ces oïfeaux à cou & bec très-longs, c'eft qu'ils ren- dent tous une fente plus liquide /#) que celle des autres oïfeaux. La cigogne ne pond pas au-delà de quatre œufs, & fouvent pas plus de deux, d'un blanc fale & jaunâtre , un peu moins gros , mais plus alongés que ceux de l'oie; le mâle lès couve dans le temps que la femelle va chercher fa pâture ; les œufs éclofent au bout d’un mois ; le père & la mère redoublent alors d'activité pour porter la nourriture à leurs petits , qui la reçoivent en fe drellant & rendantune Plin. Hb. X, cap. XxXX1. — On le croyoit encore du temps du Mantouan , fur Ja foï des Anciens, car en décrivant l’arrivée de fa cigogne, annonce du printemps, il dit, e/ingui venit albu ciconia roftro. (im) Hif, Animal, Hb. Il, cap. XXI. y 1 (4 380 Hifloire Naturelle efpèce de fifflement /n). Au refte, Ie père & la mère ne s’éloïgnent jamais du nid tous deux enfemble; & , tandis que fun eft à la chafle , on voit l’autre fe te- Hir aux environs debout fur uné jambe, & l'œrl toujours à {es petits. Dans le pre- mier âge , ils font couverts d'un duvet brun ; n'ayant pas encore aflez de forces pour fe foutenir fur leurs jambes minces & greles , ils fe traînent dans le nid fur Îeurs genoux (0) 3 ; lorfque leurs ailes commencent à croître , 1ls sexercent à (n) Nota. Ælien à dit que la cigogne vomit à fes petits leur nourriture, ce qu’il ne faut point entendre d’alimens déjà en partie digérés, mais de ja proie récente qu’elle décorge de l’œfophage, & peut même rendre de fon eftomac , dont louver- ture eftafñlez large pour en permettre la fortie. Voyez l obfervation de Peverus, de ciconiæ ventre & affnitate quédam cum ruminantibus. Fpkem. Nat euriof. de 2, ann. 2, obf. 97. Voyez auf deux defcriptions *hraanen de Îa cigogne , Pune de Schelhammer. Colle&, Acad. partie étrangère, vol. IV, ebferv. 109: & l’autre d’Olaüs Jacobæus » idem , obféry. 04. (0) Obfervation de M. l’évêque Lite) pol. T, n° y111, pag. 203 de la traduétion allemande des Bémoires de la Soctéré de Drontheun. de la Cigogne. 381 4 F À voleter au-deflus du nid ; maïs ïl arrive fouvent que , dans cet exercice, quelques- puns tombent & ne peuvent plus fe relever; » enfuite Lorfqu'i ils commencent à fe ha- .farder dans les airs , la mère les conduit : & les exerce par de petits vois Circulat- res autour du ntd,où elle les ramène; enfin “les jeu nes cigognes déjà foites, prennent Leur eflor avec Îes plus âgées, dans les “derniers jours d'août, falon de leur dé- part. Les Grecs avorent marqué leur ren- a -vous dans une plaine d Ale » nom -mce la plage aux ferpens, où elles fe raf- soie (p) comme elles fe raflem= blent encore dans quelques endroits du . Levant (g ); & même dans nos Provin- Ù (P ) FA comen , RES férpentium pagum, vo- _cant in Aft@, patentibus campis , ubl congregate inter «fe commurmurant, eamque quæ nov ffima adrenit lace- % *rant, atque Là abeunt. Notatum put idus auguflas not “remere pifas ibi. Plin. Bb. X, Cap. xXX1 Nota ï D'après ce pañage, L'Rbia que l’affemblée des * cigognes ne fe paire pas fans tumulte & même fans ü | combats ; mais qu'elles déchsrent la dernière arrivée , - comme le dit Piine y Ce trait eft fans doute une … fable. 2e (9) « On remarque que les cigognes, avant que de pañer d’un pays dans un autre, $ “aflemblent 66 382 Hifloire Naturelle ces d'Europe , comme dans le Brande=. bourg & ailleurs. Lorfqu'elles font aflemblées pour le. départ , on les entend claqueter fre- quemment , & 1l {e fait alors un grand mouvement dans la troupe , toutes fem- blent fe chercher , fe reconnoître & fe donner l'avis du départ général , dont le fignal , dans nos contrées, eft le vent du Nord. Elles s'élèvent toutes enfemble , & dans quelques inftans fe perdent au haut des aïrs. Klein raconte ; qu'ap- pelé pour voir ce fpeétacle, il le man- Qua d'un moment , & que tout étoit déjà difparu fr): en eflet, ce départ, eft d'autant plus dificile à obferver, qu'il fe fait en filence { f) & fouvent dans la » quinze jours auparavant , de tous les cantons » voifins , dans une plaine , y formant une fois » par jour une efpèce de divan, comme on parle. » dans le pays, comme pour fixer le temps précis de leur départ , & le lieu où elles fe retirent.» Voyage de Shaw. La Huye, 1743 , tome II, page 167. (r) De Avibus erratic. & migrat. f (f) Bélon dit qu’il n’eft point remarqué, parce qu’elles volent fans bruit & fans jeter de cris, au contraire des grues & des oies fauvages qui crient beaucoup en volant, se : de la Cigogne. 383 nuit {/c). On prétend avoir remarqué que dans leur pifiage , avant de tenter le trajet de la Mé AE terranée , les cigo- | gnes s’abattent en grand nombre aux en- virons d’Atx /{ z ) en Provence. Au refte, il psroit que ce départ {fe fait plus tard dans les pays chauds, puifque Pline dit qu'après le départ de la cigopne , il n’eft plus temps de femer (x ). | uoique les Anciens euflent marqué les migrations des cigognes (y) , ils ignororent quels lieux elles alloïent ha- biter ; maïs quelques Voyageurs moder- nes nous ont fournt fur cela de bonnes obfervations ; ls ont vu en automne les pleines de l'Egypte toute couverte de ces oifeaux. « Il eft tout arrêté, dit Bélon, “que Îles cigognes fe tiennent l'hiver au « _ pays d'Egypte & d'Afrique , car nous « avons témoings d'en avoir vu les plaï- « (1) Nemo vidit agmen diféedentiur, cum difeffu- rum appareat ; nec venire , fed venif]e cernimus ; utrum- que no@urnis fit temporibus. Pin. lib. X, cap. Xxx1. …_ (u) Aldrovande. (x) Poff ciconiæ difceffum malè fer. Plin. lib. VIN , ap. XLI. (7) Jérémie, 8, 7. ed nat . 11 \ 334 Hifloire Naturelle » nes d'Egypte blanchir , tant il ÿ en » avoit dès les mois de feptembre & » octobre ; parcé qu'étant là durant & » après linondation , n'ont faute de pa- » ture , maïs trouvant à l’été imtoléreble >» pour {a violente chaleur, viennent en nos » régions, qui lors leur font tempérées , » & s’en retournent en hiver pour éviter » la froidure trop exceflive : en ce con- » traires aux grues ; car les grues & ojes » nous viennent voir en hiver , lorfque » les cigognes en font abfentes {x ). » Cette diflérence très-remarquable , pro- vient de celle des régions où féjournent ces orfeaux ; les grues & Îles ores arrivent du Nord, dont elles furent les grands hivers ; les crgognes partent du Midi, pour en éviter les ardeurs { a ). (x) Hiftoire Naturelle des Oifeaux, pag. 201. (a) Nota. Plufieurs Auteurs ont prétendu que les cigrgnes ne s’éloignoient point l’hiver, & le pañoient cachées dans des cavernes ou même plon- gées au fond des lacs. C’étoit l’opinion commune du temps d'Albert le Grand. klein fait la relation .de deux cigognes tirées de l’eau dans des étangs près d'Elbisg { De Avibus errat. & migrat. ad cal- cem ). Gervais de Tillebury, { Epifi. ad Othon IV), clon de la Cigogne. 385$ Bélon dit aufli les avoir vu hiverner à l'entour du mont ÆAmarnus vers Antio- } che ; & pafler , fur la fin d'août , vers | bd : en troupes de trois ou puane . mille, venant de la Ruflie & de la Tar : tarie ; elles traverfent l’'Hellefpont , ses fe divifant à la hauteur de T'énédos, elles partent en pelotons, & vont toutes vers 1e Midi { b ). 28 Le Docteur Shaw a vu , du pied du Mont-Carmel, le pallige 4 cs cigognes de l'Egypte en Ale, vers le milieu d'avril arle d’autres cigognes qu’on trouva pelotonnées * dans un Îac vers 70 Mérula , dans Aldrovande, de celles que des pêcheurs tirèrent du lac de Côme ; 4 & Fulgofe , d’autres qui furent pêchées près de Metz ( memorab. lib. 1, cap. 1 ). Martin Schoo- ckius , qui a écrit fur la cigogne un Opufcule 4 imprimé à Groningue en 1648, appuie ces témoi- }gnagss ; mais Phifoire des migrations de Ia cigo- one eft trop bien connue, pour n’attribuer qu’à ‘ - des accidens les faits dont nous venons de faire mention, fi pourtant on peut Îes regarder comme Lans Voyez cette queftion & Pexamen de tout ce qu'on a dit fur les oïfeaux que Pon prétend . L afler l'hiver dans l’eau , plus amplement difcuté “à l’article de lhirondelle. (b) Bélon. Obférvations , page 70. Oifeaux ; Tome XIIL R pi { 2 386 Hifloire Naturelle 1722: « Notre varfieau, dit ce Voyageur; » étant à l'ancre fous le Mont-Carmel, » je vis trois vols de cigognes, dont cha- » cun fut plus de trois heures à pañler, & » s’'étendoit plus d'un demi-mille en Îar- » geur { c).» Maïllet dit avoir vu les ci- gognes defcendre, fur la fin d'avril, de la baute Egypte, & s'arrêter fur les terres du Delta, que linondation du Nil leur fait bientot abandonner ( d ). (ce) Il ajoute : :: Ces cigognes venoïient de l’É- » gypte, parce que les canaux du Nil & les marais » qu’ils forment tous les ans, par fon débordement, » étant defléchés ; elles fe retirent au nord-eft.. Voyage de Shaw, tome I [, page 167. Maïs cet Au- teur fe trompe ;'Îes cigognes fuyoient plutôt l’inon- dation qui couvre tout le pays; dès Ia fin d’avril fe fleuve n’ayant plus de rives. | (d) Quelques corneïlles fe mêlent par fois aux cisgognes dans leur pañlage, ce qui a donné lieu à l'opinion qu’on trouve davs Saint Bazile & dans Ifi- dere, que les corneiïlles fervent de guide dans le voyage, & d’efcorte aux cigognes. Les Anciens ont auffi beaucoup parlé des combats de la cisogne contre les corbeaux, Îles geais & d’autres efpèces d’oifeaux , lorfque leurs troupes repañlant de fa Lybie & de l'Égypte, elles fe rencontrent vers ka Licie & le fleuve du Xanthe, de la Cigogne. 387 ._ ! Ces oifeaux, qui pañlent amfi de clr- 1 | mats Mt , ne connofffent point les rigueurs de l'hiver, leur année eft com- | | polée de deux étés, & ils goûtent auffi . deux fois les plaïñrs de la faifon des L amours : c'eft une particularité très-inté- * reflante de leur hiftoire, & B£lon l’aflure . politivement de la cigogne, qui, dit-il, fait fes petits pes la feconde fois en . Egvpte. On prétend qu'on ne voit pas de ci- ! gognces en. Angleterre , à moins qu'elles ny arrivent par queique Rnpé îte. Albin h remarque ;, comme ch ofe fingulrère, deux cigognes qu'il vit à Edger en Midicfex(e), 6 Willughby dit que celle dont il donne 1 la figure, Lui avoit ‘été envoyée de la cote “de Norfolk, où elle toit tombée par “hard. Il n'en paroît pas non plus en | fi Ton en juge par le filence de | Sbbid. apr {a cipogne fe porte Li L'Eurone elle fe trouve en Suède, fui- _vant M & fur- tout en ARE à en Ri Li 338 Hiffoire Naturelle le Jentfca, & jufque chez les Jakutes/f ). On voit aufli des cigognes en trè$-grand nombre dans la Hongrie { g ), la Polo- gne & la Lithuanie f{ k ); on les rencon- tre en Turquie , en Perle, où Bruyn a remarqué leur nid, figuré fur les ruines * de Perfépolis; & même, fi lon en croit cet Auteur , la cigogne fe trouve dans toute l'Afie , à l'exception des pays dé- ferts qu’elles femblent éviter, & des ter- reins arides où elle ne peut vivre. Aidrovande aflure qu'il ne fe trouve oint de cigognes dans le territoire de Bologne [4 ); elles font même rares dans toute lItalie , où Wällughby , pendant un féjour de vingt-huit ans, n'en à vu u'une fois , éc où Aldrovande avoue n’en avoir jamais vu. Cependant 1l paroït, par les témorgnages de Plme & de Var: ron , qu'elles y étoirent communes autre- fois ; & l’on ne peut gucre douter que (f) Gmeln, Voyage en Sibérie , iome IT, pag. 56: & Hiftoire générale des Voyages com. X VIII uge 300: | à 4 (8) Marfil. Danub. tome V. (h) Klein, De Avibus erratic. page 1604 (i) Caret ager nofler his Ayibuss de la Cigogne. 38 5 L dans leur voyage d'Allemagne en Afi que , ou dans leur retour , elles ne pa 1 Dent fur les terres de lItalie & fur Îles Iles de la Méditerranée, Kœmpfer /4) | dit que la cigogne demeure toute l'année au Japon: ce feroit le feul pays où elle | feroit ftationnaire ; dans tous les autres, comme dans nos contrées, elle arrive & | repart quelques mois après. La Lorraine & l'Alface font [es provinces de France, où Îles cigognes pañlent en plus grande quantité; elles y font même leurs nids , êe _ il eft peu de villes ou de bourgs dans la . bafle Allace où l'on ne voie quelques ni :ds . de cigogne fur les clochers. D a cigogne HR Rumhatirel af doux ÿ À elle n'eft nt défiante ni fauvage, & peu “fe priver aifément & s'accoutumer à ref- . ter dans nos jardins , qu'elle purge d'in- fetes & de reptiles ; 11 femble qu'elle ait l'idée de Ia propreté, car elie cherche Les endroits écartés pour rendre fes ex- “cremens ; elle a prefque toujours l'air itrifte & la contènance morne : ; cependant elle ne larfle pas de fe livrer à une cer- 6e or (Æ) Tome I, page 113. R ïij Zi EN LER a à CAC ‘ 390 Ilifloire Naturelle taine gaïeté, quand elle y eft excitée par l'exemple ; car elle fe prête au badinage des enfans , en fautant & jouant avec. eux ({ /); en domefticité , elle vit long- temps & fupporte la rigueur de nos hi- vers (m ). np L'on attribue à cet oïfeau des vertus morales, dont l'image eft toujours ref- pectable ; la tempérance, la fidélité con-! jugale (n), la picté filiale & pater-, {1} « J’aï vu dans un jardin, où des enians » jouoient à la clignemufette, une cigogne privée #» fe mettre de Ja partie. courir à fon tour quand » elle étoit touchée, & diftinguer très-bien l’enfant # qui étoit en tour de pourfuivre les autres pour s’en donner de garde.» Notes fur la cigogne, commu niquées par M. le Doëteur Hermann , de Strasbourg. | {m) Ger. Nic. Heerkens, hoïlandoïs de Gronin- gue, qui a fait un petit poëme latin fur la cigogne dit en avoir nourri une pendant quinze ans, & 1l parle d’une autre qui vécut vingt-un ans dans Ie marché au poiffon d’Amfteïdam, & fut enterrée. avec fotennité par le peuple. Voyez auffi lobferva- tion d'Olaüs Borrichius, fur une cigogne âgée de’ plus de vingt deux ans, & qui étoit devenue gout: teufe. Cofle&tion académique , partie étrangère 4 iome 1 W, page 331. | D: (n) « Il y a aux environs de Smyrne un grand #» nombre de cigognes qui y font leur nid &:y = de la Cigogne. 391 » nelle /o ). IL eft vrai que la cigogne nour- rit très-long-temps fes petits & ne les ” quitte pas qu'elle ne leur voie aflez de « force pour fe défendre & fe pourvoir “ d'eux-mêmes; que, quand ils commen- - cent à voleter hors du nid & à s'efiayer dans les airs , elle les porte fur fes aïles; qu'elle les défend dans les dangers, & qu'on la vu, ne pouvant les fauver, pré- férer de périr avec eux plutot que de les abandonner (p) ; on l'a de même vu » donner des marques d'attachement , & … même de reconnotflance pour les eux & pour les hôtes qui Font reçue. On couvent ; les habitans fe font un amufement de «e mettre des œufs de poule dans un nid de cigo- «« gne : lorfque les pouffins font éclos, le mâle de «e la cigogne en voyant ces figures étrangères fait ce un bruit affreux, attire par-à autour du nid une « muititude d’autres cigognes qui tuent la femelle cs à coups de bec, pendant que le mâle poufle des cris lamentables »». Annual. regifler. ann. 1768. (o) D’où vient que Pétrone lappelle pietati- cultrix. (p) Voyez dans Hadrien Junius f'annal. Batay. » ad ann. 1536 ), l’hiftoire, fameufe en Hollande, de la cigogne de Delft, qui, dans l’incendie de cette ville, après s’être inutilement efforcée d’enlever fes petits, fe Jaïffa brûler avec eux. R iv 392 Hiffoire Naturelle aflure lavoir entendu claqueter en paflant devant Îes portes , comme pour avertir de fon retour , & faire, en partant, un femblable figne dans 4 g) ; mais ces qualités morales ne font rien en compa- raïfon de affection que marquent & des tendres foins que donnent ces oïfeaux à leurs parens trop fotbles ou trop vieux{r). On a fouvent vu des cigognes jeunes &c vigoureufes : apporter de la nourriture à d'autres, qui, fe tenant fur Île bord du nid > paroïfioient languiffantes & afor- bhes! {oit par quelque accident pañflager, joit que réellement la cigogne ,comme : L 2 (4) Aldrovande. (r) Multos authores haber fama quæ de ciconits eir- cumferiur, parentibus à liberis educationts gratiam re- ferri. Ariftot. Hifi. animal. ib. LX, | cap. LP Ciconiæ fenes , impotes volandt , BEA fe continent , ex his prognatæ terrû marique volitant, € cibos pa- rentibus afferunt, fe ille, ut earum ætate dignum cf, quiete fruuntar & copià ; juniores verà. laborem fo- lantur pietate, ac fpe recipiendæ in feneêtute gratiæ. Philo. Genitricum feneëtam invicem alunt, Pln. Hib. X» Cap. XXXI. Voyez Plutarque, & tous les Anciens cité dans Aldrovande, & ture en ot Mad A des cœurs bruts, ces pieux fentimens auxquels les » cœurs humains ne font que trop fouvent k infilèles , ait voulu nous en donner le- Vxemple. Toute (de parens fut . faite en leur honneur, & nommée deleur nom chez les Grecs : : ‘Aniftophabe en fait lune ironie amère contre l’homme (ie Ælien aflure que les qualités morales de la cigogne étoient la première caufe du refpet & du culte des Egyptiens pou elle ft), & c'eft peut-être un refte ÿ FES il #, d de LA d ([) Nobis pi lex viget, ciconiarum inferipta “ sabulis. In Avib. ‘ (+) Alexandre de Myndes, dans Ælien, dit que Ë Jes cigognes caflées de Note fe ide \tiAéers | taines iles de lPocéan, & [à en récompenfe de Jeur piété font changées en hommes. Dans les au- gures, lapparition de la cigogne üignifoïit union » & concorde (_Alexaxd. ab het: genial. dies ); fon départ dans une calamité étoit du plus funefte pré- fage : Paul Diacre dit qu’AtRIIA s’attacha à la prife d'A quilée dont il'alloit lever le fiége, ayant vu des ! cigognes s’enfuir de la ville emmenant leurs petits Gua Eneas Sylvius. Epifl. 11} Dans Îes hyéro- & gyphes, elle fignifioit piété & bienfaifince, vertus R v: 39 4 Hifloire Naturelle de cette ancienne opinion, qui fat au- jourd'hut le préjugé du peuple, qui eft perfuacé qu’elle apporte le bonheur à la maïlon où elle vient s'établir. Chez les Anciens ce fut un crime de donner la mort à la cigogne , ennemie des efpèces nuïfbles. En Thefllie , 1l y eut peine de mort pour le meurtre d'un de ces oïfeaux , tant ils étoient précieux à ce pays, qu'ils purgeotent des fer- pens {u ). Dans le Levant, on conferve encore une partie de ce refpeét pour Îa cigogne { x ), onne la mangeoït pas chez LC que fon nom exprime dans une des plus anciennes Jangues / chafida, en Hébreu, pia benefica, fuivant Bochart; chagir pius ; beneficus ) ; & dont on la voit fouvent l’embième, comme fur ces deux beîles. médailles de L. Antonius, données dans Fulvius- Urfnus, & fur deux autres de Q. Metelius, fur- nommé le Pieux au rapport de Patercule. (u)-Pün. /i6. X, cap. x xxt. {x) « Les Mahométans ont Ja cisogne, aw’ils » appellent bel arje, en grande eftime & vénération, » elle eft prefque aufff facrée chez eux, que Pibis » L'étoit chez les Fovyptiens ; & on regarderoit comme » profane un homme qui en tueroit ou qui Îeur feur feroit feulement de Ja peine, » Voyage de Shaw , tome IT, page 163. ren ARE : RO TPN LE Du PCT PEN - d a pen Pme: < #n BA rs ARTS ve 2 28 2 gif de la Cigogne, 395$ les Romains ; un homme qui, par un luxe bizarre, s’en fit fervir une , en fut puni par les raïlleries du peuple (y ). Âu refte, la chair n’en eft pas aflez bonne pour être recherchée /z), & cet oïfeau né notre ami & prefque notre domeftr- que , neft pas fait pour être notre vic- time. : (y) Comme Fattefte cette ancienne épigrammes. Ciconiarum Rufus ifle conditor Piancis duobus eff hîc elegantior. Suffragiorum punéla feptem non tulit Ciconiarum populus mortem ultus eff. {x) Cornelius Nepos, qui dixi Augufli principata obiit, cum fcriberet turdos pauld ante coeptos faginart » addidit, ciconias magis placere quàm grues: cum hæc: nunc ales inter primarias expetatur, ilam nemo vel£ attisife. Plin. lib: X. * LA CIGOGNE NOIRE (4). Q UOIQUE, dans toutes Îes langues ; cet oifeau foit défigné par la dénomination de cigopne noire , cependant c'eft plutot * Voyez les planches enfuminées, 7.° 309, fous le-nom de Cigogne* brune. (a) Ciconia nigra. Gefner, Avi, page 273. Idem, Icon. Avi. page 122, avec une mauvaife figure. — _Alcrovande, Avi. tome IIT, page 310.— Schwenck- feld, Avi. Silef. page 236. — Jonffon, 4vi.p. 101. . — Wiäflughbvy-, Oruithol. page 211. — Klein, #ri. page 125,n.° 2. — Ray, Synopf. Avi. page 97, 2.° 2. — Rzaczynski, Auëluar. page 372. — Ardeæ Sup Dr dorfo nigrs. Barrère , Ornithel. claf. 1v, Gén. z, Sp::œ — Ardea nigra peëtore abdomineque alko. . . . Ciconia nigra. Linnæus, Sy/4 nat. ed.X, Gen. 76, Sp. 8. Idem, Fauna Suec n.° 125. — Der féhwarke lorch. Frifch, vel IE, div. 12, feét. 1. pi. 4. — Cigogne naire. _Bélon . pur: bilans F avec une figure très-fautive. — Uneautre, & auff mal coloriée dans Albin, tome III, planche 82. — Ciconia fupernè fufca, violaceo & viridi aureo va- rians, infernè alba ; gutture £ collo fuftis, maculis cau- dicautibus variegatis ; reétricibus fufis, violaceo & vei- ridi colore variantibus. . Ciconia fufca, Brifion, Ornithol, tome V, page 26: 2, de la Cigogne. 397 par oppoñtion au blanc éclatant de la ci- . gogne blanche, que pour {a vraie teinte de fon plumage , qui eft généralement d'un brun mêlé de belles couleurs chan- geantes , maïs qui , de loin, paroït noir. ‘Elle a le dos, le croupion, les épaules & les couvertures des ailes, de ce brun changeant en violet & en vert doré ; la poitrine, le ventre, les cuifles en plu- mes blanches , ainfi que les couvertures du deflous de 12 queue, qui eft compo- {ce de douze plumes d’un brun à reflets violets & verts ; l’arle eft formée de trente pennes d’un brun changeant avec reflets, où le vert , dans les dix premières, eft plus fort ; & le violet dans les vingt au- » tres ; les plumes de l’origine du cou font * d'un brun luftré de violet, lavées de gri- . sâtre à la pointe; la gorge & le cou font couverts de petites plumes brunes, ter- nünées-par un point blanchître ; ce ca- raétère cependant manque à plufeurs 1n- dividus : le haut de la tète eft d'un brun mêlé d'un luftre de violet & de vert - doré 3; une peau très-rouge entoure l'œil, “ie bec cit rouge aufll, & la partie nue 398 Hifloire Naturelle : des jambes, les pieds & les ongles font de cette même couleur; en quoi néanmoins ii paroïit y avoir de Îa variété , quelques: Naturaliftes ; comme Willughy, farfent le bec verditre ainfi que les pieds : la tatile eft de très-peu au-deflous de celle de la cigogne blanche ; lenvergure des: ailes eft de cimq pieds fix pouces. Sauvage & folitaire, la cigogne noire fuit les habitations, & ne fréquente que: les marais écartés ; elle niche dans l'épaif- feur des bois, fur de vieux arbres , par- ticulièrement fur les plus hauts fapins ; elle eft commune dans les Alpes de Suïfle :: on la voit au bord des lacs , guêtant fa: proie , volant fur les eaux, & quelque- fois s'y plongeant raprdement pour fair un poiflon : cependant elle ne fe borne pas à pêcher pour vivre, elle va recueri- lant les infectes dans les herbages & les prés des montagnes : on lui trouve, dans les inteftins , des débris de fcarabées & de f: uterelles ; & , lorfque Pline à dit « qu'on avoit vu libis dans les Alpes, 1l # a pris la cigogne noire pour cet orfeau d'E- gypte. | j = _ : dde dar 2 Me. + Élu tt PE | en. D RS, 2 PPT ME D rx, de la Cigogne. 399 On fa trouve en Pologne (/b), en: Prufle & en Lithuanie fc), en Sné- fie { d) , & dans plufeurs autres endroits de l'Allemagne /e) ; elle s'avance juf- qu'en Suède { f), par-tout cherchant les lieux marécageux & déferts ; quelque fau- vage qu'elle paroïfie , on la captive , & mème on la prive jufqu'à un: certain point. Klein aflure en avoir nourrt une pen- dant quelques années dans un. jardin. Nous ne fommes pas aflurés par témoins. quelle voyage comme la cigogne bian- che , & nous rgnorons {1 les temps de Îes. (b) Rzaczynski: .(c) Klein, Ari. page 125: . {d ) Schwenckfeld, 4vi. Silef. page 236. (e) Wiäughby , Ornitnol. paze 211. Elle eft fort: pare dans toutes ces contrées. — Ciconiæ nigre ». roflris & pediôus rubris infhuftæ, rarifime ; in [ylvis. waflis texentes nidos ; vilæ in palatinatu Cracovienfi ;. Pomeraniâ, Lithuan@ Polefia. Rzaczyns&i, Hifi. Nat. Polon. pase 275 Ce même Auteur, dans fon Auc- tuarium, page 372 , diftingue cette cigogne , qui: eft, ditil, toute noire, de notre cigosne brune ; ïE paroît cependast que ce n’en eft qu’une variété, ou bien cette cigogne abfoiument noire nous eff: inconnue , comme à tous les Naturatiftes, à moins- que ce ne {oir ie héron noir de Schwenckfeld. (f) Limnæï, Fauna Suecicas - 406 Hifloire N aturelle migrations font les mêmes; cependant il y a tout lieu de le croire, car elle ne pourroit trouver fa nourriture pendant l'hiver, même dans nos contrées. L'efpèce en eft moins nombreule & moins répandue que celle de la cigogne RE es elle ne s'établit guère dans Îes êmes te (g), mais femble Ia rem- der dans Îes pays quelle a négligé d'habiter. En remarquant qué“la cigogne noire eft très-fréquente en Suifle, Wor- Mmius ajoute qu elle eft tout-à-fait rare en Hollande , où l'on fait que les cigognes blanches font en très-prand nombre /h); cependant la cigogne noîre eft moins rare en Italre que la blanche , & on la voit aflez fouvent, au rapport de Wil- lughby [ z), avec d’autres orfeaux du ri- age dans les marchés de Rome , quoique fa chair foit de mauvais fuc, d’un Éort goût de poiflon, éc d'un fumet fauvage. pme ne neige (g ) La cigogne brune ne fait que pañer en Lorraine, & ne s’y arrête pas. Note communiquée par M. Lettinper. (h) Mu. Ho pag. 306. (17 Lo. Lincæus, amnot. in Recchum. Parvn S Cup L. XL, PAT : 400. Le nt HA ( 1 PAIE G NU ÈS SES #) LA CIGOGNE. LES ER our NE FRERE T PHONE ES ul ' \ tes ARS REA à D 6 M 4 DEME TD Au. des Oifeaux- étrangers. 401 OISEAUX ÉTRANGERS 1 = Qui ont rapport a la CIGOGNE. LE MAGUARI (a). ) Le Macuar: eft un grand oïfeau des » climats chauds de l'Amérique, dont Marc- M grave a parlé le premier. II eft de a tarlle dde la cigogne , &, comme elle, ïl cla- » quette du bec, qu’il a droit & pointu, » verditre à la racine, bleuître à la pointe, » & long de neuf pouces ; tout le corps, à la tête, le cou & la queue, font en plu- » mes blanches un peu fongues, & pen- … dantes au bas du cou; les pennes & Îles …. (a) Maguari Brafilienfibus. Marcgrave, H:/}. Nar. » Brafil. page 204. — Jonfton, AVI. page 139. — Ciconia Americana. Klein, Avi. pag. 125, n.° 5. E — Willughby , Ornithol. page 217. — Ray, Synopf. … Avi. page 97, n.° 3. — Ciconia alba; oculorum am- " bitu nudo, coccinec ; teétricibus caudæ fuperioribus ai- “ gris; Temigibus n1gr0 - virefcentibus ; reétricibus candi= M dis. . . . Ciconia Americana. Brion, Ornitholog. 402 Hifioire Naturelle grandes couvertures de l’arle , font d’un noir luftré de vert , & , quand elle eft pliée, les pennes les dus proches du corps égalent les extérieures , ce qui eft ordi- naïre dans tous les oïfeaux du rivage : le tour des yeux du maguart eft dénué de plumes , & couvert d’ une peau d'un rouge vif ; fa gorge eft de même garnie d'une peau qui peut s'enfier , & former une poche ; l'œil eft petit & brillant, l'iris en eft d’un blanc argenté: la partie nue de la jambe & les pieds font rouges; Îes ongles de même couleur, font larges & plats. Nous ignorons fi cet oïfeau voyage comme la cigogne , dont 1! paroït être le repréfentant dans le nouveau Monde; [a loi du climat paroît Fen difpenfer, & même tous les autres oïfeaux de ces con- trées, où des farfons toujours égales, & la terre fans cefle féconde , les retiennent fans befoin & fans aucun defir de chan- ger de climat. Nous tgnorons de même ! les autres habitudes naturelles de cet oï- feau ; & prefque tous les faits qui ont! | L rapport à lhiftoire naturelle dés vaftes régions du nouveau Monde ; mais doit- on s'en plaindre ou même s'en étonner ,h Li 4 pl 4 CR hé ré des Oifeaux etrangers. 403 quand on fait que l'Europe n'envoya pen- dant filong-temps , dans ces nouveaux cli- mats , que des yeux fermés aux beautés de la Nature , & des cœurs encore moins ou- verts aux fentimens qu’elle infptre. *LE COURICACA (b). Cer orseEAU naturel à la Guyane, au Bréfil, & à quelques contrées de lAmé- rique feptentrionale où il voyage , eft _* Voyez les planches enluminées, 7.° 868. (b) Curicaca Brafilienfibus. Marcorave, Hifl. Nat. Rraf. page 191 , avec une figure défeciueufe. — Pifon, Hifi. Nat. page 88 , avec {a figure de Marc- grave copiée. — Jonfton, Avr, page 138. — Wil- lughby, Ornirhol, page 218. — Ray, Synopf. Avi page 103,n.0 4. — #Wood-pelican. Catesby , rome T, pag. 81, avec une belle figure. — Tuntalus locula- 107. Kleïn, Avi. page 127. litr. C. — Linnæus, Syf£. net. ed. X , Gen. 75, Sp. 1. — Grus incurvato rof?ro , vertice calvo € rugofd. Barrère , France équinox. page 133. — Arquata Americana , cinerea , maxima, vertice calvo € rugofo. Idem ,; Ornithol, claf. 1 V, Gen. IX, Sp. 10.— Numentus albidus ; capite ante- rivre nudo , nigro-cærule/cente ; capite pofleriore & colla grifeis ; uropygto nigro-pirefcente ; remigibus majorious 404 Hifloire Naturelle auffi grand que la cigogne, maïs il a Îe corps plus mince , plus élancé , & rl n'at- teint à la uen de la cigogne que par la longueur-de fon cou & de fes jambes , qui {ont plus grandes à proportion An en diffère aufli par le bec qui eft droit fur les trois quarts de {a longueur, mais courbé à la pointe, très-fort, très-épais , fans rainures , unt dans fa Fohdel Lubr allant en fe groffiflint près de la tête ‘où ia fix à fept pouces de tour fur près de huit de longueur : , ce gros & long bec eft de fubltance très - dure & tranchant par les bords ; l'occrput & Île haut du cou, font couverts de petites plumes bru- nes , rudes quoiqu'efnlées ; is pennes de lale & de la queue font notres, avec quelques reflets bleuâtres & rougeîtres , tout le refte du plumage eft blanc ; le front eft chauve, & n'eft couvert , comme € re&tricibus füupernè nigro-vireftentibus , Fe RLNTIS 3 roftro fufco rubejcente ; pedibus nigris. . . . Numenius Americanus major. Brion, ho: tome V , page 335. — Cet oïfeau eft nommé par les Sau- vages de ja Guyane, aouarou , fuivant Barrère ; & par les Portugais du Bréfil , mafarino , Ïeion Marc- grave, des Oifeaux étrangers. 405$ | Île tour des yeux, que d’une peau d’un bleu obfcur ; la gorge tout aufli dé- nuée de plumes, eft revètue d’une peau fufceptible de s'enfler & de s'étendre, ce qui a fait donner à cet oïfeau , par Catefby , le nom de Pélican des bois, ( Wood - Pelican) ; dénomination mal appliquée ; car la petite poche du couri- caca eft peu differente de celle de Ia c- gogne , qui peut également dilater Ia “peau de fa gorge ; au ireu que le pélican porte un grand fac fous le bec, & que d'ailleurs il a Les pieds palmés. M. Brifion fe trompe en rapportant le couricaca au genre des courlis {c ), auxquels il n'a nul rapport , nulle relation; Pifon paroît être la caufe de cette erreur, par la com- paraïfon qu'il fait de cet oïfeau avec le Courlis des fndes de Clufius ; qui eft le _ courlis rouge , & cette méprife eft d’au- tant moins pardonnable, que, dans Ia ir- gne précédente , Pilon légale au cigne en grandeur {“d) ; il fe méprend moins 4e) Vovex Brion, tome V, page 335, & la nomenciature précédente, … (dd) Qloris magnitudinem fubinde æquat; non im- merito illum numenio indi Clufi comparayperis, PYon Î if}, Net ib, [LL Pase 88 406 Hifioire Naturelle en lui trouvant du rapport dans le bec avec Le bec de libis, qui eft en eflet dif- férent du bec des courlis. Quoi qu'il en foit , ce grand oïfeau eft fréquent , felon Marcgrave, fur Îa rivière de Serégippe ou de Saint - François ; ïl nous a été envoyé de la Guyane, & c'eft 1e même que Barrère déligne fous les noms de Grue à bec courbé, & de grand Cour- lis Américain ( e); dénomination à la- quelle aürorent pu fe tromper ceux qui ont fait de cet oileau un cours ff), mais que M. Brifion , par une autre mé-, prile , a rapportée au jabrru (g ). . Au refte, Catefby nous apprend qu'il arrive tous les ans de nombreufes volées de couricacas à la Caroline, vers la fin (e) Voyez Ia nomenclature. (f) De ce rombre eft M. Kleïn , & pour défi- gner le fac de la gorge de cet oïfeau, il lui forge ie nom auffi if que barbare, de rantalus locula- tor ( Avi. pag. 127, litt. c.); trompé d’ailleurs par Je faux rom de pélican, H renvoie à Chardin, en appliquant au curicaca les noms Perfans de-racab & mile , Qui apparemment appartiennent au pélican, mais qui fürement n’appartiennent pas à un oifeau de la Guyane. (g) Voyez Briflon, tome V, pag. 373. | des Oifeaux etrangers. 407 de l'été, temps auquel les grandes pluies tombent dans ce pays ; ils fréquentent les favanes noyées par ces pluies; ils fe po- fent en grand nombre fur les plus hauts cypres (h); ils s'y tiennent dans une at- titude fort droite , & , pour fupporter eur bec pefant ; ils le fepofent {ur leur cou replié ; ils sen retournent avant Îe mois de novembre. Cateiby ajoute qu'ils font orfeaux ftupides , qui ne s'épouvan- tent point, & qu'on les tire à fon aïfe; que leur chair eft très-bonne à manger, 5548 ils ne fe nourriflent que de poif- ons & d'animaux aquatiques, (h ) Sorte d’arbres de PAmérique feptentrio- nale, différens de nos cyprès. 408 Hifloire Naturelle FLE JABIR Ua FE» muzripzranr les reptiles fur les pla- ges noyces de l’Amazone & de l'Oréno- que, la Nature femble avoir produit en imème-temps les orfeaux deftruéteurs de ces efpèces nuïfibles ; elle paroït même avoir proportionné leur force à celle des énormes ferpens qu'elle eur donnoit à combattre , & leur tarlle à la profondeur du limon fur lequel elle les envoyoit errer. L'un de ces orfeaux eft Le jabiru , beaucoup plus grand que la cigogne ; fupérieur en hauteur à la grue, avec un corps du dou- ble d’épaifleur, & le premier des oïfeaux de rivage, fi on donne la primauté à la grandeur ée à la force. * Voyez les planches enluminées, 7.° 817. (a) Jabiru Brafilienfibus , belgts vulgd negro. Marc. grave, Hif. Nat. Brafil, page 200, avec une figure tranfpofée fous l’article furvant. — Jenfton, A4vz. page 137. — Willugbby ,; Ornithol. page 201. — Ray, Synopf. Avi. page 66, n.° 4. — Ciconia in tote corpore candida ; capite & collo Jipremo nudis € ni gris. . . . Ciconia Guianenfis, Brifon, Ornitholog. tome V, pase 373. | Ph Le bec des Oifeaux étrangers, 409 » . Le bec du jabiru eft une arme purflan- ) te; 1 a treize pouces de longueur fur trois de largeur à la bale; il eft argu, | tranchant , applati par les cotés, en ma- mère de hache & implanté dans une large tète , portée fur un cou épais & ner- veux ; ce bec, formé d’une corne dure, : eft légèrement courbe en arc vers le haut, caractère dont on trouve une première trace dans le bec de la crgogne noire ; la _tète & les deux tiers du cou du jabiru, {ont couverts d'une peau noire & nue, - chargée à l'occrput de quelques potis gris; + a peau du bas du cou, fur quatre à cinq “pouces de haut, eft d'un rouge vif & forme un large & beau collier à cet of- b{cau, dont le plumage eft entièrement blanc ; le bec eft noir , Îles jambes font Probuftes , couvertes de grandes écailles “noires comme le bec & dénuces de plu- » mes, fur cinq pouces de hauteur, le pied * en a treize ; le Irgament membraneux pa- sroît.aux doigts, & s'engage de plus d'un pouce & demi du dorgt extérieur à celui “du mrireu. | “ Wällüghby dit que le jabiru égale au moins le cigne en grofleur; ce qui ef Oifeaux , Tome XIII. Ô 410 Hifloire Naturelle vrai, en fe fgurant néanmoins le o du cigne moins: épais & plus alongé, & celui du j:biru monté fur de très-hautes échafles ; il ajoute que fon cou eft auffi gros que le bres d’un homme, ce qui eft encore exaét : du refte 1l dit: que la peau du:bas du cou eft blanche & non rouge, ce qui peut venir de Îa différence du mort au vivant ; da couleur rouge ayant été. fapplée & indiquée par une peinture dans l'individu qui eft au Cabinet du Ror ; la queue eft large & ne s'étend pas au-delà des ailes liées ; l'orfeau en pied a au moins quatre pieds @& demi de hauteur verticale, ce qui , en développement, vu la longueur du bec, feroit près de fix pieds ; c’eft le plus grand oïfeau de da Coude Jonfton & W iughby n'ont fait que copier Marcgrave au fuiet du jabiru 6); ils ont auf Copé es figures , avec les défauts qui S'y trouvent; & 1! y a dans Marcgrave même uné confufion n c), où 0) WWilughby, D Mol; page 201, af: XLV IT onfton, Ar.;pages 1373 tab. 59. 7 Ray, Synopf. Ari. pate 96 n.0 à. {c) Marcgrave, Hiff. Nar. Brel page 2 200. Ja=, À : Aa RC eng E RO 4 dnà \ FA Oifeaux étrang gers. AVI … plutôt 1 une méprife d'Editeur , que nos. Nomenclateurs , loin de corriger ; n'ont fait qu augmenter , &c que nous allons ti- cher d'éclaircir. « Le jabiru des Brafliens que les Hol- ‘Tandois ont nommé regro , dit Marc- « grave, à le corps plus gros que celui « du cigne , & de mème longueur ; lec cou eft gros comme le bras d'un hom- « me, la tête grande à proportion; l'œil « noir, le bec soir, droit, long de douze « pouces, large de deux & demr, tran-« chant par les bords; la partie fupérieu- « re eft un peu foulevée & plus forte que æ inférieure ; tout le bec eft Iéoèrement « courbé vers le haut. » Sans aller plus loin, & à ves caradtè- res frappans & uniques , on ne peut mé- connoitre de jabiru de la Guyane, c'eit- à-dire, de grand jabiru que Dan NERQNs : [l Biru Brafi BnF bus, belgis vuled negro. Barrère, qui doit lavoir vu dans a terre ‘natale, le place dans fon Ornithologie (claf. 17, Gen. ne. Sp. 10), fous le nom d” Arguata AT cinerean Maxima, ver- _tice calvo & rugofe : & aïlleurs { France équ#moxtale , puge 133), il en fait une grue ; grus cu vato rofbro , pertice calvo € rugofo. Si. 412 Hifloire Naturelle de décrire fur l'orfeau même : cependant on voit avec furprile, dans Marcgrave , au-deflous de ce corps épais qu'il vient de repréfenter , & de ce bec hngulier arqué en baut , un bec fortement arqué en bas , un corps effilé & fans épaifieur, en un mot, un oïfeau, à la grofieur du coup près, totalement différent de celui qu'il vient de décrire; maïs, en jetant les yeux fur lautre page , on aperçoit {ous fon Jabiru des pétivares où 2handu- apoa des tupinambes , qu'il dit de la taille de la cigogne , avec le bec arqué en bas, un grand otfeau au port droit, au corps épais , au bec arqué en haut, & qu’on reconnoit parfaitement pour être le grand jebiru , Le véritable objet de fa defcrip- tion précédente, à a grofi eur du cou près, qui n'eft pas exprimée dans la fgu- re ; 1l faut donc reconnoître ici une dou- ble erreur, l'une de gravure & l’autre de tran{pofñtion, quia fait prêter au 2handu- apoa le cou épais du jabiru , & qui a placé ce dernier fous la defcription du nhandu - apca , tandis que la figure de celui - ct fe voit fous la defcription du jabiru. des Oifeaux etrangers. 413 Tout ce qu'ajoute Marcgrave ; fert à éclarrcir cette méprife, & à prouver ce que nous véhons d'avancer; 1} donne au jabtru Brafilien , de fortes jambes noires, £caïlleufes , hautes de deux pieds; tout le corps couvert de plumes blanches , le cou nu, revêtu d’une peau noire aux deux tiers depuis la tête , & formant au-def- fous un cercle qu'il dit blanc , maïs que nous croyons rouge dans l'animal vivant : voilà en tout & dans tous fes traits notre grand jabiru de la Guyane 6 d). Au refte, Prlon ne s'eft point trompé comme Marc- grave 3 1! donne Îa véritable figure du grand jabiru, fous fon vrai nom de Jabiru guacu ; & 11 dit qu'on le rencontre aux bords des lacs & des rivières dans les lieux écartés ; que fa chair, quoique ordinaïre- ment très - sèche , n’eft point mauvaile. Cet oïfeau engraïfle dans la faifon des pluies , & c’eft alors que les Indiens le (d) Le Docteur Grew décrit une tête de jabiru (Mu. Reg. Soc. page 63 ), qui eft exaétement en- core la tête du jabiru de Cayenne. Le grand bec de cet oifeau fe trouve dans la plupart Pdes cabi- nets comme efpèce inconnue. Si 3 14 pas Naturelle mangent le plus volontiers; ils le dent aifément à coups de fufil, & inême à . coups de fleches. Du refte Pifon trouve. aux pennes des aïles, un reflet de rouge +. 2 #50 que nous n'avons pu remarquer dans: l'oifeau qui nous aëté envoyé de Cayenne, mais qui peut bien {e trouver dans Îes jabirus au Bréñl. | di IS SNS SI EÈXÈÈSSSE == SÈSSSS pp AAA CZ vus oN Ke SX SNS NS DODEN RS REUT NINS RTE s 1478 NN » N JABIRU L] ep el nu CU EUR HAE #1" - Ornithol. tome ' | page 371. des Oifeaux étrangers. 415 LE NANDAPOA (a). Cer o1sEA U; beaucoup plus petit que le jabiru ; à néanmoins été nommé grand (jabiru guacu ) dans quelques contrées où le vrai jabiru n'étoit apparemment pas encore ‘connu; mais fon vrat nom Brañ- lien eft randapoa ; ä. reflemble au jabiru en ce qu'il a de même la tête & le haut du cou dénués de plumes & recouverts feulement d'une peau écaïlleufe ; mais il - (a) Jabira guacu petiguarenftäus, uhandu-apoa tu pinambis. Marcgrave , Hifi. Nar. Braf-in-foi. ed. Elzevir, page 201. — Jabiru guacu. Pifon, Hife INat. page 87. — Par un contre échange, la figure de ce perit jabiru où nandu-apoa, eft poitée dans ces deux Auteurs fous l’article du vrai jabiru. — Jonfton, SH page 137. — Ray, Synopf. Avi. page 06 n°5. — Willughby, Ornithol, page 202: = Myéteria Ameriçana. Linnæus, Sy/L. Nat. ed. X . Gen. 74, Sp. 1. — Ciconia cb : ; Capite AS nudo, cinereo albicante ; remizious Nigro- rubefcent: bus ; retricibus MESTIS. « « Cibrih Brafi lienfr LS. Brion, S 416 Hifloire Naturelle en difière par le bec qui eft arqué en bas, & quina que fept pouces de longueur. Cet ‘oïfeau eft à-peu-près de Ia taille de 1a cigogne ; le fommet de fa tête eft cou- vert d'un bourrelet offeux d'un blanc- grisätre, les yeux font noirs, les oreïlles font larges & très - ouvertes, le cou eft Îong de dix pouces , les jambes le font de huit, les pieds de fix, tls font de cour- leur cendrée, les pennes de larle & de la queue , quine pañle pas laïle pliée, font noires , avec un reflet d'un beau rouge dans celles de Paile, le refte du plumage eft blanc ; les plumes du bas du cou font un peu longues & pendantes. La chair de cet oïfeau eft de bon goût , & fe mange après avoir été dépouillée de fa peau. | | ï _ Teft encore clair que cette fecondedef- cription de Marcgrave , convient à la pre- imière figure,autant que la feconde convient à la defcription du jabiru du Bréfl, ou de notre grand jabiru de Îa Guyane, qui eft certamement [e même orfeau. Telle eft la confufion qui peut naître en Hiftoire naturelle , d’une légère méprile & qui ne des Oiféaux etrangers, 417 - fait qu'aller en croïflant ; quand, fatisfaits de fe copier les uns les autres /q ) fans difcuffon , fans étude de la Niture , les Nomenclateurs ne multiplient les livres qu'au détriment de la fcience. (8) Nota. M. Briflon, fans avoir apparemment plus confuité fe texte de Marcgrave que foup- çonné l'erreur de fes figures, dit du grand jabiru, qu’il a le beccourbé en en bas { Ornithol. t. V,p. 374), au lieu que Marcgrave dit qu’il la arqué en haut: ee n’eft, au refte, qu'après avoir enté le bec de ce vrai & grand jabiru (jabiru negro) fur le corps du nandapoa ou jabiru des taupinambous ( ibid p. 371), auquel Marcgrave ne donne qu’un bec de cigoone de fept pouces, que M. Briffon tombe dans cette derrière erreur, qui n’eft qu’une fuite de a premire. S v 418 Lab Naturelle “LL GRUE fa). * FA) D x tous les oifeaux voyageurs , c'eft la grue qui entreprend &-exécute les cour- les les plus lointaines & les plus hardies. * Voyez les planches ee À ‘Ag 968. (a) En Grec, Tépavwos ; en Latin , grus ; en Italien, 2TU , gTua ; en Efpagnol, grulla ; 9 oruz ; en Allemand krabes Eraiichs en Angloiïs , crane ; en Anglo-Saxon, cran OU croen ; En Gallois , Sarah : en Suifle , krye; en Suédois trana ; en Danois, trane ( c’eft une chofe remarquable que le nom de cet oifeau imité de fa -voix , foit à-peu-près le même dans la plupart des langues ) ; en Polonotïs zoraw ; en Iilyrien, gerzab: on ne fait fi la grue avoit un nom en Hébreu, du moins on ne peut Île démêler dans cette langue obfcure, quoique pauvre. Dans Jérémie ere. #111), où Bochart, prend le mot agur pour la grue; la Vuloate traduit agur par ciconia; aïlleurs /Tfar. XXXVIII), Par kérundo. Dans ce fecond paflage, le mot fus eft traduit la grue; maïs dans le premier où ce même mot fe trouve ; il eft interprété Phirondelle Grue. Bélon, Hifi. Nat. des Oifeaux, page 187, avec une mauvaife figure, répétée Portraits d’Oi-, 1 feaux, page 41, b. — Grus.' Aldrovande, Avr. come I[1, page 324, avec une figure peu exade, page 329, empruntée par Jonfion, Avi. page 114, 142 tr. . de la Grie. 419. Originaire du Nord , elle viüte les régions tempérées , & s'avance dans celles du Midi. tab, 54, & répétée. — Willughby, Ornirhol. page 200, tab. 48. — Gefner, Avi. page 528, avec une figure défe‘tueufe. La même répétée: dans l/con, Me page 19. — Ray, Syropf: page 95 » n. a, 1. — Schwenckfeld, 411. Silef. page 284, — Charleton, Exercir. page 114, n.°,1, Idem, Onomazt. page 110 , n.° 3. — Sibbaïd. Scot. ufr. part. IT, lib. 111, page 18. — Rzaczynski, BR. Nat.Polon. page 2823. — The crane. Brit. Zoo!. page 118. — Marligl. HR tome V, page 6. — Profp. Alp. Ægypt. vol. I, page 199. — Moenh- ring, Avi. Gen. 79. — Grus nofiras. Klein, 41. page 121,n.0 1, — Der kranich. Frifch, vol. II, divif. 2, fe&t. 1, planche 1. — Albin, tome T1, page 41, avec une figure de fauffes teintes & dure, comme ja plupart de fes enluminures, — 4rde vertice papillofo. Linnæus, Fauna Suec. n° 131. . Ardea vertice nudo pa pillofo | fionte remigibus , OCCi- piteque nigris, corpore cinereo. . . . Grus. Syfi. Nat. ed:.X. — Ardeu roftro rubro, robuflo, quadrangulo. Barrère , Ornithol. claf. 1V, Gen. 1, Sp. 10. — Grus , danis trane, Brunnich. Grisho boreal.n.° 156. — Ciconia cinerea; capite fuperiore pennis nigris, in occipite rafis pilorum æmulis , (ubfitos vertice niero, occipitio rubro ;:macul@ triangulari infra occipitiumn fà- turatè cinereû ; genis porè Deulos S collo fupericre can- didis ; HSE HISTIS ; reltricious prinâ: medietate pee céuereis , alter nigricanfibus. . : . Gruss Brin, Ornichol. tome V ;'page 374. S vj 420 Hifloire Naturelle On fa voit en Suède / b), en Ecofle, aux ifles Orcades { c); dans Ta Podolte , Îa Voltinte { d-), la Lithuanie fe) & dans toute l'Europe feptentrionale : en autom- ne , elle vient s'abattre fur nos plaines marécageufes & nos terres enfemen- cées ({ f ), puis elle fe hâte de pafler dans des climats plus méridionaux, d'où reve-- nant avec le printemps, on la revoit s'en. foncer de nouveau dans le Nord, & par- courir ainfi un cercle de voyages avec le cercle des fatfons. Frappés de ces continuelles migra- tions, les Anciens lappeloïent également (b}) Fauna Suecica. (e) Sibbald. Scor. illuf?r. {d) Rzaczynski, Auëluar. page 383. {e) Klein, De Avib. erratic. & migrator. pag. 199, ! {f) « I n’y a contrée en pays labourable ja s> femé , qui foit exempte de nourrir les grues »» quelque temps de l’année ; car c’eft un oiïfeau s» paflager , qui fait fon cri qu’on oït en diverfes 5» faifons de l’année , lorfqu’ïi s’en va & qu’il re- + tourne ; car ne pouvant trouver paîture l’hivert :» ès régions feptentrionales pour lintolérable froi- 5» deur, a recours aux contrées où les eaux ne font # glacées en te temps-là. Nous ne la voyons qu’en + temps d’hivert, finon qu’on ne Feût apprivoifée de jeuncife », Bélon, Nar. des Orfèuux, page 187. | - de la Grue. 421 loifeau de Lybie {g ) & loïleau de Scy- thie / A), la voyant tour-à-tour arriver de l’une & de l’autre de ces extrémités du Monde aiors connu ; Hérodote aufhi-bien qu Ariftote , place en Scytlue l'été des grues { i). C'eft en eflet de ces régions que partorent celles qui s’arrétotent dans la Grèce. La Theflalre eft appelée, dans Platon, le pérurage des grues ; elles s'y abattoïent en troupes, & couvroiïent aufil les îles Ciclades: pour marquer. Ja fatlon de leur paflige , /eur voix, dit Hélo- de (#), annonce du haut des airs au la- boureur le temps d'ouvrir la terre ( L). L'Inde & l'Ethiopie étotent des régions défignées pour leur route au Midi { me). (g) Euripid. in Helena. (h) Alle ex ultimis, ut ita dicam , demigrant, ut grues, que à Scythi& in paludes que funt füpra Æz ptum, undè fluit Nilus, commeant. Arifot. Hifi. animal. 1b. VIII, Cap. XV. (2) Burerp. 2, (&) Dans le Poème des Œuvres € des Jours. (1) Et dans Théognis, « j’ai ouï le cri éclatant de l’oifeau qui annonce le temps du labour » ((m.) « La haute Égypte eft pleine de grues pen- dant l’hiver ; elles y viennent des pays du Nord « pour y pañer feulementies mois du froid.» Foyage de Granger, page 233. 422 Hifloire Naturelle Straben dit que Iles Indiens mangent les œufs des grues / 7 ); Hérodote, que les Égyptiens couvrent de leurs peaux des boucliers fo), & c’eft aux fources du Nil que les Anciens les envoyoïent combattre les Pygmées, forte de petits hommes, dit Ariftote , montés [ur de pe- tits Chevaux, & qui habitent des caver- nes ( p ). Pline arme ces petits hommes de flèches , il les fait porter par les be- diers { q ), & defcendre au printemps des montagnes de l'Inde, où ls habitent, {ous un ciel pur ; pour venir vers la mer orientale, foutentr, trois mois durant, la guerre contre les grues , brifer leurs œufs, enlever leurs petits , fans quoi, (1) Lië. XF. CO T0 V LT. “ (p) £a loca funt que Pygmei incolent : pufillum genus, ut aiuht,.ipft, atque etiam equi: cavernalque habitant. Ariftot. Hiff. animal. Kb. VIIT, cap. x v. -,.(q ) Fama ef} infidentes ( Pygmæos ) arietum ca- prarumque dorfis , armatos fagittis, veris tempore , uni- ver/o agmine ad mare. defcendere, & :ova pullo/que ecrum alitun confumere ; iernis expeditionem eam men- bus confici ; aliter futuris gregibus won refifti. Plin. lb. VII, cap. 11. \ - de la Grué. 423 ditl, &/s ne pourroient réfifter aux trou- pes toujours plus nombreufes de ces oi- feaux, qui même fintrént par les aCCa- bler , à ce que penfe Pline lui-même, purique parcourant des villes maintenant défertes ou rurnées , & que d’anciens peu- pies habitèrent , 1l compte celle de Gé- rania , où vivoit autrefois la race des Pyg- mées ; qu'on croit en avoir été chaffés par les grues (r). es fables anciennes { f.) font abfur- des , dira-t-on, & j'en conviens; mais, accoutumés à trouver dans ces fables des “vérités cachées , & des faits qu on na pu mieux connoître , nous devons être fobres à porter ce jugement trop facile à la va- nité, & trop naturel à l'ignorance ; nous aimons Mieux croire que quelques particu- Jarités fingulières dans lhiftoire de ces of - - {eaux ,, donnèrent leu à une op imion fi ré- pandue dans une antiquité, qu'après avoir hi fouvent taxée de menfonges, nos nou- (r) Lib. IV, cap. 1x. ([)-Efles précèdent le temps d'Homère ,. qui à compare f {liad, 111 ),4es Troyens aux grues COM- ‘ battantes à grand bruit les pygmées. 424 Hifloire Naturelle velles découvertes nous ont forcé de re- connoître Inftruite avant nous. Où fait que les finges, qui vont en grandes troupes dans la plupart des régions de l'Afrique & de l'Inde, font une guerre continuelle aux oifeaux ; HR ot à furprendre leur nichée , & ne ceflent de leur dretier des embuches; les grues , à | leur arrivée , trou- vent ces “ATP peut - être SH en grand nombre pour attaquer cette nou- velle & riche proie avec plus d'avanta- : ge ; les grues , aflez füres de leurs pro- pres forces, FRS même entr'elles aux : combats /z RE naturellement affez dif- poiées à la l te, comme 1l paroît par les attitudes où elles fe jouent, Îles mouve- mens quelles afleétent , & à l’ordre des batarlles, par celur même de leur vol &! de leurs départs, fe défendent vivement; mars les finges , acharnés à enlever les sp & leurs petits, reviennent fans celle en tds au combat ; & comme , d | leurs ftratagèmes , leurs mines-& leursu (t) Grues etiam pugnant inter fè tem vehementer, ut dimicantes capiantar. AYiftot. Hif animal. Eb. 15 | ÉaD, KIT" de la Grue. 425 fotlires , ts femblent imiter les aétions humaines , ils parurent être une troupe de petits hommes à des gens peu inftruits, ou qui n'apperçurent que de loin , OÙ qui, emportés par l'amour de l'extraor- dinaire , préfèrent de mettre ce merveïl- leux dans leurs relations / 4 ). Voïlà l'ori- gine & l'hrftoire de ces fables. Les grues portent leur vol très-haut & fe mettent en ordre pour voyager ; : elles forment un triangle à-peu-prés ifo- cèle, comme pour fendre l'air plüus a!fe- ment. Quand le vent fe renforce & me- {u) Cen’eit pas la première fois que des trou- pes de finges furent prifes pour des hordes de peuplades fauvages : : fans compter de combat des .Carthaginoïs contre les orang outangs fur une côte de l’Afrijue, & Îles peaux de trois femelles pen- dues dans le temple de Junon à Cartage, comme des peaux de femmes fauvages f Tnpot Peripl. hagæ 1674, pag. 71.) Alexandre , pénétrant dans les Indes, alloit tomber dans cette er reur, & en- vover fa phalange contre une armée de pongos, fi le roi Taxile ne f’eût détrompé , en lui faifant remarquer que cette multitude qu’on voyoit fui. vre les hauteurs, étoient des animaux paiñbles, attirés par le fpectacle ; mais à la vérité mfiniment moins Imfenfés, moins fanguinaires que les dépré- éaieurs de l’Ale. Voyez Strabon, lib, XV. _ 426 Hifloire Naturelle nace de les rompre, elles fe reflerrent en cercle , ce qu'elles font auffi quand l'aigle les attaque; leur pañlage fe fait le plus fou- vent dans la nuit, maïs leur voix éclatante avertit de leur FUN dans ce vol de nuit , le chef fait entendre fréquemment une voix, de réclame, pour avertir de Îa route qu pi tient ; elle eft répétée par Îa - troupe, où chacun répond , comme pour faire connoïtre qu elle fuit & garde fa ligne. | Le voi dé la grue eft toujours {foutenu quoique marqué par diverfes imflextons; fes vols différens ont été obfervés comme des prélages des changemens du Crel & de la température; fagacité que lon peut bien accorder à un orfeau ,. qui s par à hauteur où 1l s'élève dans Îa région de. Pair, éft en état d’en découvrir ou fentir de plus loin que nous les mouvemens & les altérations{ x ). Les cris des grues dans le jour , indiquent la pluie; des clameurs plus bruyantes & comme tumultueufes , annon- cent la tempête fi, le matin oule loir 1 (x) Volant altè , ut procul | profpicere ue Ariftot. lib. IX, y Cap. Xe «< = me dé Gruë, 11:44 … on les voit s'élever & voler paifiblement en troupe , c'eft un indice de férénité; au contraire, fi elles preflentent l'orage, elles baïfient leur vol & s'abattent en terre { y ). La grue a, comme tous les grands oïfeaux ,. excepté ceux de.proïe, quelque peine à prendre fon eflor. Elle court quelques pas, ouvre les aïles, s’e- 1ève peu d’abord, jufqu'à ce qu'étendant {on vol, elle déplore une aïle puiflante &e rapide. À terre, les grues rafflemblées, établif- . fent une garde pendant la nuit, & Ia cir- confpeétion de ces oïfeaux a été confa- crée dans les hiéroglyphes , comme le fymbole de la vigilance : la troupe dort Hlatète cachee fous l'aile , maïs Île chef (veille [a tête haute, & fi quelque objet ‘le frappe ; il en avertit par un cri (x ): c'eft pour le départ, dit Pline , qu’elles (y) Et Ji imbres tempeflatemque viderint, confe- Lrunt fè in terram & humiquiefcunt. Idem, ibidem. (x) Cum confiflunt cetere dormiunt, capite fubter | alam condito, alternis pedibus infiflentes : dux ereûo 4 « capite profpicit , €? quod fenferit voce fignificat. Ariftot. Hif?. animal. Kb. 1X , cap. x. Pline dit la même chofe, /5. X, cap. xxx. 428 Hifloire Naturelle choïfflent ce chef [a ); maïs fans imagi- ner un pouvoir reçu où donné , comme dans les foctétés humaïnes, on ne peut refufer à ces animaux l'intelligence fociale de fe rafiembler, de fuivre celui qui ap- pelle, qui précède, qui dirige pour faire le départ, le voyage ; le retour dans tout cet ordre , qu'un admirable inftinét leur fait fuivre ; auffi-Ariftote place-t-1l la grue à Ja tête des oïfeaux quis ‘attroupent & fe platfent raflemblés { & ). Les premiers frords de l'automne aver- tient Îles grues de la révolution de la farfon ; elles partent alors pour changer de Ciel. Celles du Danube & de lAlle- magne paflent fur l'Itahe (c). Dans nos Fay Quando proficifèantur conféntinnt. . . . ducem guem feguantur bios In extremo agnuire per vices qui acclament difpo/itos habent , & qui gregeih voce contineant.. Pin. Lib. X, cap. xxx. ( b) Gregales aves funtgrus, olor, &c. Hift. animal. Lib. Vill, cap. x11; & Feflus donne l’étimologie du mot congruere j quai ut grues conventre. (ce) Willughby dt qu on en voit affez come munément dans les marchés de Rome; & Rzac- 2ynski prétend qu’un petit nombre refte Phiver en Po'ogne, à l’entour de certains marais qui ne gèlent pas. Voyez Rzaczynski , Hif. Nat, Plon. pag. 282. de la Grue. 429 provinces de France, elles paroïflent au mois de feptembre & d’oétobre , & juf- qu'en novembre, lorfque le temps de Parrière-automne eft doux ; mais la plu- part ne font que pafler rapidement & ne s'arrêtent point; elles reviennent au pre- mier printemps en mars & avril. Quel- ques-unes s'égarent ou hâtent leur retour ; car Rédi en à vu, le 20 de février, aux environs de Pife. Il paroît qu’elles paf- foient jadis tout l'été en Angleterre, puif- que du temps de Ray , c'eft-à-dire , au com- mencement de ce fiécle , on les trouvoit par grandes troupes dans Îes terreins ma- récageux des Provinces de Lincoln & de Cambridge ; maïs aujourd’hui les Auteurs de la Zoologie britannique , difent que ces oifeaux ne fréquentent que fort peu l'ile de la gr nde-Bretagne , où cepen- dant l'on fe fouvient de les avoir vu ni: cher : tellement qu'il y avoit une amen- de prononcée contre qui briferoit leurs œufs ; & qu'on voyoit communément , fuivant Turner, des petits gruaux dans | les marchés / 4 ) ; leur chair eft en eftet une _. {d)« This fpecies ( crane) we place among the Briifch Birds, on the authority of M. Ray, « GRAN à ASH \ De. 430 Hifloire Naturelle viande délicate dont les Romains faiforent grand cas. Maïs Je ne fais fi ce fait avancé par les Auteurs de la Zoologie britanni- que, neft pas fufpect; car on ne voit pas quelle eft a caufe qui a pu éloigner les grues de l'Angleterre , Hs auroïent au moins dû l'indiquer & sous apprendre fi l’on a defiéché les marais des contrées de Cambridge & de Lincoln , car ce n’eft point une diminution dans l’efpèce , puif- que les grues paroïfent toujours auffi nombreufes en Suède , où Linnæus dit. qu'on les voit par-tout dans Îles campa- gnes humides. C’eft en effet dans les terres | du Nord, autour des maraïs , que ia plu-. part vont poler leurs nids fe ) : d'autre! an » who inform us that in bis time they were found » during the winter in large flocks in Lincolnshire, # » and Cambrideshire : at “prefent the inhabitents of, | 2 thofe countries feem unacquinted with them. . .18 Tho’this fpecies very rarely frequents thefe 5 Tlabds at prefent, yet it was formerly a native, | >> AS WE find : in Willughby. That there was a me É. ,) nait. of twenty pence, for deftroving an Esgll »» Of this Bird ; and Turner relàtes that he has very oftent feen sde youn2 in our marshes, » Britif&h 1 Zoology, pag. 118. 4 à (e) Nidulantur in locis. paludofrs ; quo acceffus ? } dificuis ef. Klein, .Ord Avi, pag. 121.— 4n loc} | - de la Grue. 43I coté , Strabon aflure (f PE que les grues ne nichent que dans les régions de lIn- de , ce qui prouveroit, comme nous Fa- vons vu de la crgogne, qu'elles font deux michées ‘& dans Îles deux climats op- pofés. Les U ne pondent que deux fe ( g), les petits font à peine élevés qu'arrive le temps du départ , & leurs prenuères forces font employées à fuivre & accompagner leurs pères & mères dans Teurs voyages;/k).. On prend da Grue au lacet , à la paf fe (ès l’on en fait aufli le vol à à Paigle palufiribas € arundinaceis Volhinte nidos ponunt & HAL educant. RzaczynskT, Auëtuar, pag. 28 3. » tourner , plufieurs bons bifeaux en triomphe à a fin. »» Hifloire générale des Voyages, tome X, page 102. (1) Rzaczynski , Hifi. Nat. Polon. pag. 282. (m ) Lettres édifiantes, w/ngt-huitième Recueil, page 317. { n ) « Dès le grand matin , Je roï ( de Perfe } »> fit dire aux Ambañladeurs, qu’il iroit avec fort ss peu de gens à fa chaffle des grues, les priant s» de n’y venir qu'avec leurs truchemens , afin que » les grues ne fuffent point effarouchées par le »» grand nombre, & que {e plaifir de la chaffe ne » fût point troublé par le bruit... . Elle commença 5» avec le jour. .. . On avoit fait fous terre un # chemin couvert , au bout duquel étoit le champ 5» où lon | NE D a rl rer) hé fat a acte nt en DT, EE de la Grue. 433 au Japon, où ce privilège joint à des rat- fons fuperftitieules , fait que le peuple a pour les grues le plus grand refpect fo); on en a vu de privées , & qui, nour- ries dans l'état domeltique ; ont recu quelque éducation; & ; comme leur int- tinét les porte naturellement à fe jouer où l’on avoit jeté du blé, les grues y vinrent «e en grande quantité , & l’on en prit plus de « quatre-vingt. Le Roï en prit quélqués plumes ce pour mettre fur fon turban, & en donna deux ce à chacun des Ambafladeurs qui les mirent fur «s leurs chapeaux. » Voyage d’Oléarius, Paris, 1656, “tomé I, page 500. (o ) «Les oïfeaux fauvages font devenus fi fa- -miliers dans es îles du Japon, qu’on en pour: 6 roit mettre plufieurs efpèces au rang des animaux 6e domeftiques ; le principal eft le £fwré ou la grue, » “qu'une loi particulière référve pour les divertifle- «a mens ou l’ufage de Empereur. Cet oïfeau & la . tortue pañlent pour des animaux d’heureux au- « gure ; opinion fondée fur 1a Jorgue vie qu’on leur re attribue, & fur mille récits fabuleux dont les »» hiftoires font remplies.Les appartemens de l’Em- «« pereur & les muraïlies des temples font ornés «e de leurs figures, comme on y voit par la même «e raïon celles du fapin & du bambou; jamais Le «e peuple ne nomme une grue autrement que O4 tfürifama , c’eft -à- dire, Monfeigneur la Grue. » :Kœmpier, Hif Nar. du Japon, tom. I, pag. 112 Oifeaux , Tome XIIL, 434 Hifloire Naturelle par divers fauts , puis à marcher avec une affectation de gravité {p), on peut les drefier à des poftures & à des danfes / q ). Nous avons dit que les oïfeaux ayant le tiflu des os moins ferré que les animaux quadrupèdes, vivoient à proportion plus Îong-temps : la grue nous en fournit un exemple; plufieurs Auteurs ont fait men- tion de fa Iongue vie. La grue du Philo- fophe Leonicus Thomaus dans Paul Jove, eit fameufe / r), il la nourrit pendant quarante ans & l'on dit qu'ils moururent enfembie. LT Quoique {a grue foit granivore comme la conformation de fon ventricule paroît l'indiquer , & qu'elle n'arrive ordinatre- ment fur les terres qu'après qu'elles font : enfemencées , pour y chercher les grains que la herfe n'a pas couverts { [ ), elle (p) Avis fuperba , philauta ; graditur gravitate ofcntabili; nec tamen fevera ef}, fed voluptate cor- repta fatis jucunda ; faitatrix ; calculos , affulafque in aerem vibrans ; rurfufque excipere fingens. Klein, Ord.. ÆAYL. Pa. 121. 1100 (q) Manfuefañte laftiviunt , ac gyros quofdami andecoro curfu peragunt. Pline, lib. X, cap. xXXX. #1] (r) Elog. vir. illufir. 01. À 58 > (f) De-là fon nom de moifonneufe où amaffeu feu Se à de la Grue. 435 préfère néanmoins les infectes, les vers, les petits reptiles, & c'eft par cette raï- fon qu’elle fréquente les terres marécageu- fes dont elle tire la plus grande partie de {a fubfiftance. La membrane qui, dans la cigogne, engage les trois doigts, n'en lie que deux dans la grue, celui du milieu avec l'exté- rieur. La trachée - artère eft d’une con- formation très-remarquable; car, perçant le fternum , elle y entre profondément, forme plufeurs nœuds, & en reflort par la même ouverture pour aller aux pou- mons ; c'eft aux circonvolutions de cet organe & au reflentiment qui sy fait, qu'on doit attribuer a voix forte de cet oifeau {‘£ ) ; fon ventricule eft mufculeux; _ de grains. Tépavoc, quaft, ynpeuves «eo ré uv (rx ue vs) saœtpyara tépeuav, undè & œœepuonoyos, 14 efl frugilega nominatur. Aldrovande, Avi. tome III, page 326. {t) « La grue a une chofe en fon anatomie que nous n’avons trouvé en aucun autre ojfeau ; c’eft « que fon filet, qui fe rend aux poulmons, eft « Len une autre manière qu’en tous autres ; car il cs entre de côté & d’autres dans la chair, fuivant « Pos du coffre de la poitrine, de quoi ne nous & ÿ 436 Hifloire Naturelle il y a double cœcum / z ), & c'eft en quoi F a grue diffère à l'intérieur des hérons ,w Qui n'ont qu'un cæœcum, comme elle en éft à l'extérieur très - diftinguée par fa grandeur , par le bec plus court, la taille" plus fournie, & par toute l'habitude du corps & la couleur du plumage ; fes arles : font très-grandes , garnies de forts muf- clés / x ) & ont vingt-quatre pennes. Le port de la grue eft droit & {a figure w ss e6ft merveille ft elle a Ia voix qu’on oit de fi" 55 loing; car à la vérité il n’eft oïifeau qui faflem Ja voix fi hautaine que Ïa grue. » Bélon , Nar.M des Oifeaux, page 187. — « M. Duverney a fait »5 dans l’Académie Ia difleétiun d’une grue d’Afri-M » que. . . Où a remarqué que Îa trachée-artèrem »» forme trois contours en manière de trompette ; »1ils font renfermés dans la cavité du fternum qui eft offeux dans ces animaux. » Hifloire de l’Académie des Sciences , depuis 1666 jufqu’à 1686, 4* 1ome II, page 6. | | (u) Wälughby. (x) La force des mufcles qui fournit un vol} auffi long, avoit apparemment donné lieu au pré-« jugé où l’on étoit du temps de Pline , qu’aucunem fatigue ne laffe celui qui porte fur foi un nerf de grue : Non loffart in ullo labore qui nervos ex alis & cruribus gruis habeat. Lib. XVIII, cap LXXXVII, 4 de la Grue. 437 eft élancée ; tout le champ de fon pluma- ge eft d’un beau cendré-clair, ondé , ex- cepté les pointes des aïles & la coëflure .de fa tête ; les grandes pennes de l’aïle font noires , les plus près du corps s'é- tendent , quand Taile eft pliée au - delà de la queue ; les moyennes & grandes couvertures font d’un cendré aflez clair du coté extérieur , & noir au côté in- térieur aufli-bien qu'à la pointe ; de deflous ces dernières & les plus près du corps ; fortent & fe relèvent de larges plumes à filets , qui fe trouflent en pana- che, retombent avec grâce , &, par leur flexibilité , leur poftion, leur tiflu , ref- femblent à ces mêmes plumes dans Fau- truche ; le bec , depuis fa pointe jufqu'aux angles ,a quatre pouces; 1l eft droit , poth- tu, comprimé par les côtés / y ); fa cou- leur eft d’un notr-verdâtre blanchrflant à la pointe ; la langue large & courte; eft dure & cornée à fon extrémité ; le de- (y) « Et à donné nom à une petite herbette qui fait fes femences à la façon d’une tête de « grue. » Bélon , INar. des Oifèaux , page 187. Cette herbe eft le peranium , qui, dans toutes fes efpèces, porte effectivement ce caractère de Los 11) 438 Hifloire Naturelle vant des yeux, le front & Île crâne font | couverts d’une peau chargée de poils noirs \ aflez rares pour la laïfler voir comme à | nu. Cette peau eft rouge dans l'animal | vivant ; différence que Bélon établit en- tre le mâle & la femelle, dans laquelle : cette peau n'eft pas rouge 4; x ) ; une por | tion de plumes d’un cendré très-foncé , couvre le derrière de Îa tête & ‘étend un peu fur le cou ; les tempes font blan- ches, & ce blanc fe portant fur le haut du « cou, defcend à trois ou quatre pouces ; les joues , depuis le bec & au - deflousw des yeux, ainñ que la gorge & une partie. du devant du cou , font d’un cendré-noi-* râtre. | Il fe trouve par fois des grues blan-" ches; Longotius & d’autres difent en avoir vu ; ce ne font que des varictés dans l’ef- pèce , qui admet aufli des différences très- confidérables pour la grandeur. M. Brifion , ne donne que trois pieds un pouce à fa grue mefurée de la pointe du bec à celle l {3) « IH ya différence aflez évidente du mafle ss à la femelle; car le mafñle a la tête bien rouge, F chofe que n'a pas la femelle. » Bélon, Na, dei i Oifeaux. de la Grue. 439 de la queue, & trois pieds neuf pouces; prife du bout des ongles ; il n'a donc dé- crit qu'une très-petite grue { a ). Willu- ghby compte cinq pieds Anglois, ce qui fait à-peu-près quatre pieds huit pouces de longueur; & 11 dit qu'il pèfe jufqu'à dix livres , fur quoi les Ornithologrites font d'accord avec lui (b ). Au Cabinet du Roï, un individu, pris à la vérité en- tre les plus grands, a quatre pieds deux pouces de hauteur verticale en attitude, ce qui feroit un développement, ou le corps étendu de lextrémité du bec à celle des doigs, plus de cinq pieds ; la € (a) Rzaczynski femble reconnoître ces deux races de grues: Grues majores €? mminores in .pro- vinciis Polonicis advcrti : il attribue à la petite quel- ques traits particuliers, qui cependant ne paroif- fent pas conftituer une efpèce différente. Grues minores ferunt crifias incanas pone aures, HerrragEes fub gutture. Cette petite race fe trouve en Volhinie & en Ukraine ; la grande en Cujavie, & toutes deux enfemble en Podolie, AuËuar. Hif. Nat. Polon: pag. 383: .. (Bb) « La grue eft le plus grand des aquatiques fiffipèdes ‘d'Europe : elle eft haute comme un homme quand elie lève la tête, » Salerné, Hifà des Oifeaux, page 3012 ju | IV 440 Hifloire Naturelle partie nue des jambes a quatre pouces ; les pieds font noirs, & ont dix pouces & demi. Avec fes grandes puifflances pour le vol & fon inftinét voyageur , il n’eft pas éton- nant que la grue fe montre dans toutes les contrées, & fe tranfporte dans tous “ les climats ; cependant nous doutons que du coté du Midi, elle pañle le Tropiques L en eflet , toutes régions où les Anciens es envoient hiverner , la Lybre, le haut du Ni, l'Inde des bords du Gange , font « en-decà de cette limite, qui étoit aufli celle de l'ancienne Géographie du côté du Midi ; &, ce qui nous le fait croire , ” outre l'énormité du voyage , c'eft que ,« dans la Nature , rien ne paile aux extré- mes ; c'eft un degré modéré de tempéra= « ture que les grues , habitantes du Septen- trion, viennent chercher l'hiver dans lé Midi, & non le brülant été de Ia Zone torride. Les marais & les terres humides où elles vivent & qui les attirent , ne fe trouvent point au milieu des terres art- des & des fables ardens', ou fi des peu- plades de ces oïfeaux parvenus de proche « en proche en fuivant les chaines des mons on / de la Grue. 44 tagnes où la température eft moins ar- dente , font allées habiter le fond du Midi ; tlolées dès - lors & perdues dans ces régions , féqueftrées de la grande mafle de lefpèce , elles n'entrent plus dans le fyftême de fes migrations , &ne font certainement pas du nombre de cel- les que nous voyons voyager vers Île Nord; telles font en particulier ces grues que Kolbe dit fe trouver en grand nom- bre au Cap de Bonne-efperance , & les mêmes. exactement que celles d'Euro- pe (c); fait que nous aurions pu ne pas regarder comme bien certain fur le té- moignage feul de ce Voyageur, fi d’autres n'avoient aufli trouve des grues à des Iatr- tudes méridionales , prelque aufli avan- cées , comme à la nouvelle Hollande /d) & aux Philippines, où 1l paroït qu'on en diftingue deux efpèces /e). (c) Deftription du cap de Bonne efpérance, tome IT, page 172. (d ) Premier Voyage de Capitaine Cook, tome IV, page 110. | (le) Grus, tipul vel tihol, Luconienfibus, tricu- bitum alta, cum collo homine procerior. Item, Don- 442 Hifloire Naturelle La grue des Indes orientales , telle que 1es Modernes l'ont obfervée , ne paroït pas fpécifiquement différente de celle d'Europe, elle eft plus petite , le bec un peu plus long , la peau du fommet de Îa tête rouge & rude, s'étendant jufque fur . 1e bec, du refte entièrement femblabie à 1a nôtre & du même plumage gris-cendrée. C'eft la defcription qu’en fait Willughby, qui l'avoit vu vivante dans le parc de Saint-James. M. Edwards décrit une au- tre grue envoyée aufh des Indes / f ); c'étoit, à ce qu'ildit , un grand & fuperbe oïfeau plus fort que notre grue, & dont a hauteur, le col tendu , étoit de près de fix pieds (angloïs ); on le nourrifloit d'orge & d’autres grains ; 1} prenoit fa nourriture avec la pointe du bec, & d’un gon, Luconienfibus, gruis fpectes, magnitudine anfe- ris , cinerea , rofiro fefquifpithamam longo , palmo latum. Fr.Camel, Des Avib. Philipp. Tranfattions Philo- fophiques, n.° 285. (f3 The greater indian crane. Hift. Nat. of Birds. p?g. 45.— Grus indica major, Klein, Avi. pag. 121, N.® 5. — Ardea. . . ... Antigone. Linnæus, Syf Nat. ed. X, Gen. 76, Sp. 6. — Grus orientalis Indica. Brion, Ornithol. tome V , page 378. de la Grue. 443 toup de tête fort vif en arrière , …l la je- toit au fond de fon gofñer ; une peau rouge & nue, chargée de quelques poils noirs, couvroit la tête & le haut du cou; tout le plumage , d’un cendré noirître, étoit feulement un peu clair fur le cou; la jambe & les pieds étoient rougeîtres. On ne voit pas, à tous ces traits, de dif- férence fpécifique bien caraétérifée , & rien qui ne puïile être l'impreflion & le fceau des climats : cependant M. Edwards veut que fa grande grue des Indes foit un tout autre orfeau que celle de Willughy, & ce qui le lui perfuade, c’eft fur-tout, dit-il , la grande difiérence de taille; en quoi nous pourrions être de fon avis, fi nous n'avions déjà remarqué qu'on oblfer- veentre les grues d'Europe des variétés de grandeurs très-confdérables /g.)Au relte, ( g ) U ne paroît pas pofñible de rien établir fur ce que dit Marc-Paul, de cing fortes de grues, dont quelques-unes paroiflent être des variétés de lefpèce commune, & d’autres, comme celle à: plunres rouges, ne femblent pas même apparte- nir à cette famille. Voici le paflage de Marc-Paul. & Aux environs de la côte des Cianiganiens, il y a des grues de cinq fortes ; les unes ont les « 444 Hifioire Naturelle cette grue eft apparemment celle des ter: res de l'Eft & de l’Afe à Ia hauteur du Japon (h ) , qui, dans fes voyages, pafle aux Indes pour chercher un hiver tem- péré, & defcend de même à la Chme, où lon voit un grand nombre de ces of: feaux / ). C’eft à la même efpèce que nous paroïf encore devoir fe rapporter cette grue du s> alles noires comme corbeaux, les autres font » fort blanches, ayant en leur plumage des veux » de couleur d’or, comme font les queues de »» de nos paons ; il y en a d’autres femblables aux » nôtres, & d’autres qui font plus petites, mais » elles ont les plumes fort Iongues & belles, en- » tre-mêlées de couleur rouge & noire; celles »” de la cinquième efpèce font grifes, ayant les » yeux rouges & noirs , & celles-là font fort sran- des. » Defcription géographique, par Marc - Paul, Paris, 1556, page 40. | (h) On voit des grues en Sibérie , chez les Jakutes. . .. on en voit des troupes innombrables dans la plaine de Mangafea , fur le Jénifca. Gmelin, Voyage en Sibérie, tome IT, page 66. (à) « Les grues font en grand nombre à Ia » Chine; cet oïfeau s’accommode de tous Iles cli- >» mats. On lapprivoife facilement , jufqu’à lui »» apprendre à danfer ; fa chair pañle pour un fort bon aliment. » Hifloire générale des Voyages, tom. VE, page 487. SNS S = _. ASS * + A RÉ ROS NX À NES ARR RO SSS K S ù N = SE SR RSR RSS NE RIRE NE SK Ne sa SSS A\Ÿ à S N SSSR DATES ù S & a à ER 1 RRRSSSSARRESCASS < Ÿ RS S NT © RS RENE ; È DS LA GRUEF. RSS NSSSSRSSSS x S CSS SUN PE: L, Y de la Grue. 445 Japon vue à Rome , dont Aldrovande donne la defcription & 1 figure: « avec toute la tarlle de notre grue, elle avoit, es dit-il, le haut de tête d'un rouge vif, femé de taches noïres ; la couleur dec tout fon plumageïtiroit au blanc [ k). » Kæœmpfer parlé aufli d’une grue blanche au Japon; maïs comme il ne la diftingue en aucune chofe de 1a grile, dont il fait mention au même endroit (/),dy a toute apparence que ce n'eft que la variété qu'on a obfervée en Europe, (&) Grus Japonenfis alia. Aldrovande , Avi. tom. III, pag. 365: — Jonfton, Avi. pag. 116. — Charleton, Exercit. pag. 114, n.° 2. Onomazt. pag. 110, n.° 2. — Klein, Avi. pag. 121,n.0 4. — Grus Japonenfis. Briffon , Ornithol. tome V, Dis 381. | _ (Z) On diftingue deux fortes de grues au Japon, l’une auffi blanche que Palbâtre, l’autre grife ou gouleur de cendre, Hif. Nat, du Japon, tom. I, page 112. “a Hifloire Naturelle , &c. * ZA GRUE A COLLIER. Crrre Grue nous paroït différer trop de l'efpèce de commune , pour que nous puiflions l'en rapprocher par les mêmes analogies que les variétés précédentes ; outre qu'elle eft d'une tarlle beaucoup au- deflous de celle de ia grue ordimarre ; avec la tête proportionnellement plus grofle , & le bec plus grand & plus fort, elle a le haut du cou orné d’un beau col- lier rouge , foutenu d’un large tour de coup blanc, & toute la tête nue d'un gris rougetre unt , & fans ces traits de blanc & de noir qui cotfient la tête de notre grue ; de plus , celle-ct a la touffe ou le M panache de la queue du mème pris bleuître que le corps. Cette grue a été deffinée vivante chez Madame de Ban- : deyille, à qui elle avoit été envoyée des … grandes Indes. 4 ! . a” PO COURT, ORNE DOAN VAT O7 7 Lars :L0 it) décent * Voyez les planches enluminées, 2.° 865. FIN du Tome treizième. "A SR nn » h "0 "er Ce | “ meurs ER A ge Tres £ Le” 7 a dr «| da ee ARMES - r CAE 7) »| ERA IE v à; de nee ; AE - | ut TRS T [ | Led + L ; 7 « 0e # "7 : "Er LL ' Al 7e TT x : l ï L me. À P, + ’ Lee | \ ù L l : - Ürre Le. | 14 | ‘ ñ ' PE ” à + LEO AN et pu : L , à y à y er RE. e £ ? cP dr D k : s \ ”: ?« te x \ + | De as AE | Be T3 > ia TE 1 ; CL: M MS 7 e CE, he #ry A tu fn > PL, ta fraits vdi je Fan PME dacac- 4 gt Ca ( “ 9 ' \ À LP AE art k É le U sas F nes Hal 22 Nr, 7 “is di » } L | = : v" d Fr vs 1 ee Le. me ja” D rt 2 Mgh LC Me fu re D S SMS PE ; _ * lu x Re à * N'ES », | # # e 4 ‘ s: ù tp PS up É à per AS CO Sie » + eh, butée ee ls 4» LE LÀ» LA nd LS mp 17 su r # à vo h PP È de" 54 LC MAT Se Os pe" rie re LEE 2 rt a nd ét 2 Ÿ pe 2 mt PM CN > rte ep ve Le 17 à M Dre bouc du. h L tps. v «sx Ce “. > ‘ . s SE À #7 CE Serre Pere cn «RE EE ve DL ANNEE Ph RrT Art tes og A RE SRE A TON ve tag GE ardt x L 2 v < à > D La * , | a 1h} Le F Dre LT, A Ne 3 + A3 Mn deie à pet tunis Le A 24 MES PT . La DST" : es 1 + : ; © Dal n pe 20e “La Oes n° « X gomn ê= 15 Ps 88: nm Le LA re ANUS |‘ EL. u d N - ” fiat he - Cet 7 t- ii. 4 > tb . ? 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