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HISTOIRE NATURELLE
DES
ANIMAUX SANS VERTÉBRES,.
DE L'IMPRIMERIE pAser LANOE,
RUE DE LA HARPE, N° 176.
{
L225\ HISTOIRE NATURELLE
ANIMAUX SANS VERTÈBRES,
PRÉSENTANT
LES CARACTÈRES GÉNÉRAUX ET PARTICULIERS DE CE ANIMAUX, LEUR DISTRIBUTION, LEURS CLASSES, LEURS FAMILLES, LEURS GENRES, ET LA CITATION DES PRIN- CIPALES ESPÈCES QUI S'Y RAPPORTENT;
PET. PRECEDEE
D'UNE InTroDucrTiox offrant la Détermination des caractères essentiels de l’Animai , sa distinction du végétal et des autres corps naturels, enfin , l'Exposition des Principes fondamentaux de la Zoologie.
Par M. ze Cuevazrer DE LAMARCK,
Membre de l’Académie Royale des Sciences, de la Légion d'Honneur, et de plusieurs Sociétés savantes de l’Europe ; Professeur de Zoologie au Muséum d'Histoire naturelle,
Nihil extrà ere observatione notum,
TOME SECOND.
JUL 27 1988 PARIS, X UBRaREs
VERDIÈRE, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS "N° 27,
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Mars. — 1810.
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HISTOIRE NATURELLE
DES
ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
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CLASSE SECONDE.
LES POLYPES. (Polypi.)
F | D. ER gélatineux, à corps allongé, contractile, n'ayant aucun autre viscère intérieur qu'un canal alimen-
taire , à une seule ouverture. Bouche distincte, terminale, soit munie de cils mou-
vans, soit ‘entourée ‘de tentacules ou de lobes en rayons.
Aucun organe particulier connu pour le sentiment, la respiration , la fécondation.
Reproduction par des gemmes tantôt extérieurs , tan- tôt internes , quelquefois amoncelés.
La plupart adhèrent les uns aux autres, communiquent ensemble ; et forment des animaux composés.
T'ome II. ea:
2 ANIMAUX
Animalia gelatinosa , oblonga ; corpore contractili ; interaneis nullis extrù canalem alimentarium unifo- um.
Os distinctum , terminale , vel ciliis motatorüs præ-
ditum , vel tentaculis aut lobis radiantibus cinctum.
Organa specialia sensüs , respirationis , fecundatio-
rusque nulla aut ignota.
Reproductio gemmis modd externis, modd internis , interdum acervatis.
Pleraque , ex individuis pluribus simul cohærenti- bus , animalia composita sistunt.
OBSERVATIONS.
Les Polypes, circonscrits d’après les caractères qui viennent d’être exposés, paraissent nous offrir une des plus grandes classes du règne animal ; c'est du moins l'une des plus curieuses dans l'état d'organisation et les produits singuliers des animaux qui la composent ; l'une des plus nombreuses et des plus diversifiées en espèces; enfin, c'est, après les infusoires, celle qui comprend les ani- maux les plus simples en organisation et par suite les plus imparfaits.
En effet, en suivant l’ordre indiqué par la connexion des rapports qu’offrent entr’eux les animaux, et remon- tant l'échelle animale depuis ceux de ces êtres qui sont les plus imparfaits, après les infusoires, on arrive néces-
sairement aux Polypes, c'est-à-dire, à cette belle et
SANS VERTÈBRES. 3
grande classe du règne animal, qui forme la seconde division des animaux apathiques.
On a vu dans les infusoires des animalcules infiniment petits, frêles , presque sans consistance , sans forme par- ticulière à leur classe, sans organe spécial intérieur , cons- tant et déterminable , enfin, sans bouche et par suite sans organe particulier pour la digestion.
Ici, dans les polypes, l'imperfection et la simplicité de l’organisation, quoique très-éminentes encore, sont moins grandes que dans les infusoires ; l’organisation a fait évidemment quelques progrès dans sa composition ; et déjà la nature a obtenu une forme constamment régu- lière pour les animaux de cette classe , ainsi qu'un organe particulier intérieur et très-déterminable , qui est devenu nécessaire à leur existence.
Tous les polypes effectivement, sont munis d’un or- gane spécial pour la digestion, c’est-à-dire , d’un sac ali- mentaire propre à recevoir, contenir et digérer les ma- tières dont ils se nourrissent, et d’une bouche qui est l’en- trée ou l'ouverture de ce sac et qui sert à-la-fois d'angs. Or, cet organe digestif, ici encore fort imparfait, ne manque nulle part dans les polypes , et, dorénavant, on le retrouvera dans tous les animaux des classes suivantes, avec plus où moins de complication ou de perfectionne- ment , selon le système d'organisation dont il fera partie.
Que l’on se représente un petit corps allongé, gélati- neux, transparent , ayant à son extrémité supérieure une ouverture (une bouche) garnie, soit de cils mouvans, soit d’un organe cilié et rotatoire , soit de tentacules ou lobes en rayoné , Cétte ouverture étant l'unique orifice au dehors
4 ANIMAUX
d’un tube intérieur ; que l’on se figure ensuite que, sauf les gemmes qui sont quelquefois ramassés et contenus dans une poche ou dans une vessie séparable, entre ce tube destiné à la digestion des alimens et la peau même de la- nimal, il ny a, dans toute la longueur de ce corps, au- cun organe spécial distinct, soit pour le sentiment , soit pour la respiration, soit pour la fécondation, mais seu- lement un tissu cellulaire dans lequel se meuvent avec lenteur les fluides nourriciers ; et alors on aura l’idée d’un polype.
Cette idée que nous nous sommes formée du polype, a pris sa source dans la connaissance que nous avons des Rydres ; or, ceux-ci sont des polypes dont l'organisation, bien des fois examinée, ne laisse aucun doute sur son caractère. Depuis, un grand nombre des animaux qui ha- bitent ce corps particulier auquel on a donné le nom de polypier , ayant paru analogues aux hydres, on les a gé- néralement considérés comme des polypes.
Que, par méprise et par des apparences externes, l’on aît rangé, parmi les polypes, des animaux dont l’organi- sation intérieure s'éloignerait par une composition plus grande de celle que je viens d'indiquer ; on sent assez que cela est possible, et qu’alors il suflira de reconnaître et de bien constater ‘cette organisation, pour reporter ces animaux au rang qu'ils doivent occuper dans l'échelle. Là, sans doute, des rapports avec les 4voisinans confir- meront le rang qui leur appartent.
Cela a déjà eu lieu à l'égard de bien des animaux que l'on rapportait les uns aux infusoires , les autres aux po- lypes , les autres aux radiaires , les autres encore aux
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vers , et il est probable qu’à ces égards tous les redres- semens nécessaires ne sont pas terminés. À l’aide de ces moyens, tout rentrera dans l’ordre, et notre distribution des animaux se perfectionnera de plus en plus.
A la vérité, quoique les efforts pour opérer de nou- velles rectifications dans la méthode naturelle soient fort avantageux à la science, ils sont à craindre lorsqu'ils sont exécutés sur des animaux très-petits, gélatineux , transpa- rens, et dans lesquels il est très-diflicile de distinguer clairement ce qui s’v trouve. La raison de ce danger pro- vient de ce que bien des naturalistes, s'étant persuadés qu’il n'y a aucun ordre graduel de composition parmi les dif- férentes organisations des animaux , croient pouvoir re- trouver à-peu-près partout la même composition orga- nique. Or , les petits animaux dont je viens de parler peu- vent leur offrir, dans des linéoles, des points plus obs- curs , en un mot, dans des parties à peine distinctes, un champ favorable à des aéterminations hasardées , à des attributions de fonctions qui ne s'étayent que sur des sup- positions d’analogie. Il est donc prudent de ne point ad- meltre précipitamment, comme positives, les détermi- nations qu’ils peuvent alors présenter.
Après avoir exposé cé qui paraît caractériser essentiel- lement les polypes, je crois devoir ajouter encore les considérations suivantes, parce qu’elles sont propres ales faire entièrement
Effectivement Si, pour compléter l’idée quel on doit se former d’un polype, l’on se représente en outre , que le petit corps vivant dont j'ai parlé est, en général, tel- lement régénératif dans ses parties que, coupé eu diver-
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ses portions , chacune d'elles pourra continuer de vivre en restant dans l’eau, reprendra la forme et la taille de l'individa dont elle provient, eten constituera un particu- lier; on sentira que ce fait observé montre que tous les points du corps en question jouissent d'une vie indépen- dante , et que conséquemment l’organisation de ce corps doit être extrêmement simple.
En effet, lesac alimentaire, constituant une seconde sur- face absorbante, n’est ici qu’auxiliaire pour fournir la nu- trition à tous les points vivans, les polypes avoisinant de très - près des animaux (les infusoires) qui ne vivent que par l'absorption de leur surface extérieure. Ainsi, la por- tion séparée de leur corps pourra vivre d'abord à la ma- nière des infusoires, et rétablir, en se développant, la se- conde surface absorbante qui appartient à leur nature. Une organisation plus compliquée ne saurait certainement remplir ces conditions.
, Enfin, une dernière considération achevera de faire connaître les animaux dont il s’agit : elle consiste dans un fait singulier dont on ne trouve guère d'exemple dans le règne animal que parmi eux , et qui s’observe effective- ment dans le plus grand nombre de ces animaux. Plusieurs polypes de la mème espèce adhèrent les uns aux autres, soit par des appendices latéraux, soit par leur extrémité postérieure ; communiquent entr'eux par ces moyens; digèrent en commun les matières nutritives dont chacun d'eux s’est emparé; en un mot, participent à une vie commune , sans cesser de jouir d’une vie indé- pendante dans tous les points de leur corps. Ils forment donc véritablement des animaux composés. | Voyez l'In-
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troduction , p. 66. } Lorsque je traiterai des polypes à polypier , je donnerai quelques détails sur certains de ces animaux composés.
Ainsi , quoique les polypes soient, après les infu- soires , les animaux les plus simples et les plus imparfaits de la nature , ils ont déjà des organes particuliers et des facultés dont les infusoires, en général, ne jouissent pas ; puisqu'ils peuvent digérer des alimens , qu'ils ontun or- gane spécial pour cette fonction, et qu ‘ils peuvent former des animaux composés.
Quelles que soient les variations dé grandeur, de forme , de proportion de parties , de nudité ou d'appen- dices externes , que l’on puisse observer parmi les po- lypes ; il n’en est pas moins vrai pour moi, que le corps gélatineux ; allongé, et presque toujours régulier des vrais polypes , n’offre intérieurement aucun autre organe , pour une fonction particulière ; qu’un canal alimentaire simple eu composé , n'ayant qu'une seule ouverture au-dehors, quiest la bouche, On pourra:supposer dans ce corps tout ce que l’on voudra, et comme je l’ai dit , les attributions
arbitraires seront alors d'autant plus à l'abri des contesta- tions que Jes parties qui en sont le sujet seront moins dans le cas de pouvoir ici reconnues pour ce qu'elles sont
réellement. |
À ces égards, je me guide par l'observation de la na- ture; qui m'apprend que tous les animaux ne sont point -organisés de la même manière ; qu'il y a entre l’organi- sation des-uns êt celle des autres une énorme disparité ; qu'elle les a produits successivement et non tous à-la-fois ; et qu'enfin, dans cette production , elle n’a pu compliquer
6 | ANIMAUX
leur organisation que graduellement, en commencant par la plus simple , et terminant par la plus composée et la plus perfectionnée sous tous les rapports. La connaissance de cette vérité me suffit; jereconnais le véritable rang des polypes , comme celui des infusoires ; j'aperçois les rap- ports qui les lient les uns aux autres, ainsi que ceux qui lient les familles entr’elles ; enfin , je concçois les limites -que la nature n'a pu franchir dans la composition de l'or- ganisation de ces animaux, d’après celles que je découvre dans ceux des classes supérieures. Je puis donc dire po- -sitivement, à l'égard des polypes, comme à celui de bien d’autres , ce que la nature n’a pas pu faire.
Tous les polypes sont gemmipares ; ils n’ont point d’or- gane fécondateur dont la fonction soit susceptible d’être constatée ‘par aucune observation directe. Tous les indi- vidus, sans exception, produisent des gemmes qui varient dans leur situation et leur nombre selon les familles. Dans les vorticelles, les hydres, les corynes, etc., ces gemmes naissent à l’extérieur et à nu ; dans les sertulaires et autres genres voisins , ils naissent encore à l'extérieur , et'son£ enfermés dans des sacs vésiculeux ; dans d’autres ensuite , ces gemmes se forment à l’intérieur , dans le canal ali- mentaire ; soit isolés et susceptibles d'être rejetés par la bouche après leur séparation , soit amoncelés dans un sac vésiculeux, et peuvent s’évacuer par la même issue. Dans ce dernier cas, on:peut prendre le sac qui les contient ainsi que ces corpuseules réproductifs, pour un ovaire; mais alors il faut que l’on constate que chaque corpuscule renferme sous une enveloppe qui doit s'ouvrir, un em- &ryon que la fécondation seule peut rendre propre à pos-
SANS VERTÈBRES. 9
sédér la vie. Tant que l'on n’aura point constaté ce fait, je regarderai ces corpuscules comme des gemmes et non comme des œufs. Les polypes ne sont plus réduits, comme les infu-
soires, à $e nourrir uniquement par les absorptions qu'exé- -cutent leurs pores extérieurs , puisqu'ils ont un organe particulier pour recevoir {et digérer des alimens concrets; mais leur tissu cellulaire absorbe autour de leur tube ali- ‘mentaire les matières qui sont digérées. Effectivement, ce tissu cellulaire est composé de vésicules qui, commu- niquent entr'elles, et dans lesquelles les fluides nourri- ciers. se: meuvent continuellement et avec lenteur, ces vésicules ou mipieules ayant la br de pompér et de transpirer. |
. C'est donc dans les polypes, que nous voyons, pour la première fois, deux surfaces absorbantes dans le corps -animal : l’une extérieure et qui sert encore ; l’autre inté- “rieure , comme dans le reste des animaux connus: mais celle-ci, dans les polypes:; paraît n'être qu'auxiliaire et non indispensable ; puisque des portions séparées de leur corps peuvent vivre sans elle, jusqu’à ce qu’elles l'aient rétablie; ce qui n’a plus lieu : ar égard En animaux des classes supérieures. | AEUTS
Ainsi , ‘le corps des polypes , très srégénératif dans
toutes ses parties , et possédant une vie indépendante dans chaque portion de sa-masse, tient encore de itrès-près auxinfasoires par sa nature | et néanmoins possède;, pour les progrès de son Rares un moyem nouveau qui les lui assure. |
L'on peut donc dire que les polypes sont des animaux
1O ANIMAUX
moins imparfaits , moins simples en organisation , et plus avancés en animalisation que les infusoires.
Cependant ces animaux sont encore beaucoup plus im- parfaits que ceux des classes qui vont suivre ; car, non seulement ils n’ont point de tête , point d’yeuxs point de sens quelconque ; mais en outre, on ne trouve en eux hi circulation , ni organes particuliers , soit pour la respiration , soit pour la fécondation , soit pour le mou- vement des parties ; en un mot, on ne leur connaît ni cerveau , ni nerfs quelconques. La substance de leur corps est en quelque sorte homogène; et comme elle est cons- tituée parun tissu cellulaire gélatineux et irritable ,. dans ‘lequel les flaides essentiels à la vie ne se meuvent qu'avec lenteur , le mouvement lent de ces fluides n’y saurait en- core tracer des canaux, et y favoriser la formation de* nouveaux crganes particuliers. Philos. zool. vol. 2, p.46.
J'ai assez montré , dans mes lecons et dans ma Philo- sophie zoologique [ vol. 1, p.203], que ce serait très- gratuitement, contre toutes les apparences, et contre la raison , qu'on supposerait aux animaux dont il est ques- tion, la possession, quoïiqu’en-petit , de tous les: organes spéciaux qui composent l’orgarisation des animaux les plus parfaits; et qu'on le ferait dans l'intention de leur attribuer surtout la faculté de sentir , et celle de se mouvoir volontairement. Ces facultés ne leur sont mul- lement nécessaires; ils vivent très-bien sans les posséder, n’en ont aucun besoin , et. dans l’état de faiblesse où.se trouvent leur organisation et les parties de leur corps, tout autre organe particulier que le digestif ne leur se- rait d'aucun usage, et ne saurait exister. |
SANS VERTÈBRES. II
D'après ce que je viens d'exposer , il est évident que les polypes ne jouissent pas plus du sentiment que les in- fusoires, puisque les uns et les autres sont véritablement dépourvus de nerfs , et qu'après eux, les animaux qui offrent les premiers vestiges de nerfs, n’en obtiennent pas encore la faculté de sentir, mais seulement celle des mouvemens musculaires. Phil. zool. vol. 2, p. 213 etsuiv.
Les polypes ne possèdent donc aucun sens quelcon- que ; et conséquemment ils n'ont pas mème le sens géné- ral du toucher , dont les actes ne s’opèrent que par la voie des nerfs. Mais comme ces animaux sont extrème- ment irritables , les corps extérieurs , en agissant sur eux, excitent en eux des mouvemens que , par erreur , l'on a pris pour des indices de sensations éprouvées. Ainsi, lors- que la lumière les frappe , ou que le bruit fait parvenir jusqu'a eux les ébranlemens de la matière environnante qui le cause , leur corps recoit des impressions que sui- vent des mouvemens qui les désignent; mais il n’en est pas moins très-vrai que Ces animaux ne sentent, nine voient , ni n'entendent.
Parmi les impressions diverses que les polypes peu- vent éprouver de la part des corps extérieurs qui agissent sur eux , celles qu'ils reçoivent de la lamière, favorisent singulièrement leurs mouvemens vitaux, leur transpira- tion , et leur sont très-avantageuses. Aussi ces animaux se dirigent - ils alors, sans mouvemens subits , mais lente- ment, vers les lieux, ou vers le côté d’où vient la lu-
mière ; et ils le font sans choix, sans volonté, mais par une nécessité, c'est-a-dire, par une Cause physique qui les ÿ entraîne. La même chose arrive aux végétaux, quoi-
-
12 ANIMAUX
que pluslentement encore. Philos. zool. vol. 1, pag. 206.
J'ai établi dans ma Philosophie zoologique | vol. 1, p. 207. |, démontré dans mes lecons depuis bien des années, et je prouverai en traitant des polypes à poly- pier, qu'il n’est point du tout convenable de donner aux polypes le nom de zoophytes , qui veut dire animaux- plantes ; parce que ce sont uniquement et complètement des animaux; que leur corps n’est pas plus végétatif que celui de l’insecte ou de tout autre animal; qu’ils ont des facultés généralement exclusives aux plantes, comme celle d’être véritablement irritables, c’est-à-dire, d'exécuter des mouvemens subits à toutes les excitations qui les provo- quent , et celle de digérer ; et qu'enfin leur nature est païfaitement distincte de celle de la plante,
Outre les facultés qui sont généralement le propre de la vie et qui sont communes à tous les corps vivans , si l’on trouve dans des animaux des facultés particulières tout-à-fait analogues aux facultés particulières de cer- taines plantes, on n'en doit point inférer que ces ani- maux soient des plantes, ou que ces plantes soient des animaux ; de partet d'autre , la nature aniniale et la na- ture végétale sont toujours distinctes. Ainsi, quantité d’a- nimaux se régénèrent par les suites d’un acte de fécon- dation que des organes sexuels produisent, et quantité de végétaux se reproduisentaussi par cette voie : les premiers n'en sont pas moins d'une nature très-différente de celle des seconds. De même, quantité d'animaux ne se régénèrent que par des bourgeons ; quantité de végétaux sont encore dans le même cas : il n’y a pas de raisons pour tirer de
cesecond fait une autre conséquence que du premier.
SANS VERTÈBRES. 13
Les polypes sont les premiers animaux qui aient la fa- culté de se former des enveloppes fixées , plus où moins solides, et dans lesquelles ils habitent. Or , ces enveloppes, que je nomme leur polypier , résultent évidemment d’une transudation de leur corps , en un mot, d’une excrétion, par certains pores de leur peau , de matières assez com- posées pour former , par leur rapprochement, le corps concret, plus ou moins solide et tout-à-fait inorganique, qui constitue leur polypier.
Qu'annonce cette faculté du plus grand nombre des po- lypes , si ce n’est qu’en eux l’animalisation est bien plus avancée qu'elle ne l’est dans les infusoires ; puisque ceux : ci ne sauraient opérer une transudation capable d'un pa- reil produit ? Si ceux qui terminent la classe, comme les polypes flottans , perdent cette faculté , c’est parce que, plus avancés encore en animalisation, le mode de leur organisation commence à changer, et prépare celui des Radiaires.
L'histoire particulière des polypes est une des parties des sciences naturelles les plus curieuses et qui offrent les considérations les plus intéressantes.
C'est surtout celle des polypes à polypier qui doit le plus nous intéresser ; tant par la singulière diversité de cette enveloppe, partout inorganique , que par la manière dont la nature l’a progressivement solidifiée, et par celle “pareillement progressive dont elle s’est ensuite servie pour la faire disparaître. Maïs l’histoire particulière de ces polypes est encore pen avancée , parce que l’on a trop négligé l'étude du polypier, et que, ne présumant pas qu'il fût lui-même capable de nous éclairer sur la forme
14 ANIMAUX
des polypes qui y ont donné lieu, on n’a cherché en lui que des distinctions à établir.
Les polypes à polypier, improprement et obstinément appelés zoophites, antrefois pris pour des végétaux, regar- dés ensuite comme les points de réunion entre le règneani- mal etlerègne végétal, et égalementméconnussous ces deux points de vue différens , se rencontrent dans presque tous les climats. Ils sont néanmoins beaucoup plus abondans dans les mers de Ja zône torride que dans les eaux glacées des pôles.
Si ce ne sont pas eux qui génèrent ou produisent la plus grande partie de la matière calcaire qui existe, ce sont eux du moins qui la recueillent principalement , la rassem- blent et en font des dépôts immenses. Ils influent, dans les climats chauds, plus puissamment qu'ailleurs, aux chan- gemens des côtes , à accroître les inégalités du fond des mers, et à modifier sans cesse l’état de la surface du globe. Tantôt, en effet, ils bouchent l'entrée d’une rade en y élevant des récifs, c’est-à-dire, des digues impéné- trables aux vaisseaux ; tantôt ils achèvent la clôture d’un port; et tantôt enfin ils élèvent au milieu des vastes plaines de l'Océan, des îles dont ils étendent continuellement la circonférence et la grandeur.
Ces frèles animaux se multiplient avec une facilité, une promptitude et une abondance si grandes , que la place qu'ils tiennent dans la nature par leur nombre, est en quelque sorte immense , et vraisemblablement de beau- coup supérieure à celle de tous les autres animaux réunis,
L'histoire naturelle des polypes est donc véritablement liée à l’histoire physique de notre glohe. Aussi j'ai prou-
SANS VERTÈBRES. 15
vé dans différens de mes ouvrages et dans mes lecons, qu’outre les influences à cet égard des mollusques et des annelides testacés , c’est principalement aux générations, successivement entassées des polypes à polypier pierreux, que sont dus ces bancs énormes de craie et ces montagnes calcaires qu’on trouve en si grande quantité sur toute la surface du globe ; c’ést du moins aux abondans produits de ces polypes , qu'il faut attribuer la plus grande partie du calcaire marin, qui se trouve dans les régions sèches ou découvertes de la terre, et que quelques naturalistes distinguent de celui qu’ils nomment calcaire d’eau douce qu'ils y trouvent aussi.
Ainsi, ces animaux, quoique des plus imparfaits , sont des plus nombreux dans la nature ; et si leur nombre ne l'emporte pas en diversité d'espèce sur celui de tous les autres animaux réunis , il l'emporte probablement par la quantité des individus, leur multiplicité dans les mers, surtout des climats chauds, étant immense , inconcevable. Sauf peut-être la classe des insectes , qui est aussi très- nombreuse , toutes les autres classes du règne animal sont petites comparativement à celle qui comprend les po- lypes. | D'après ce qui vient d’être exposé, on peut donc dire que ce sont les polypes qui, de tous les animaux, ont le plus d'influence pour constituer la croûte extérieure du globe dans l’état où nous la voyons.
Après les infusoires, les polypes sont les animaux les plus anciens de la nature ; car , dans cette branche, elle n’a pu donner l'existence à une organisation plus com- posée , qu'après avoir amené celle qui constitue leur na-
16 ANIMAUX
ture ,en un mot, qu'après avoir préparé en eux les moyens d'arriver à la formation des Radiaires, et à celle des AÆscidiens.
Que de monumens , en effet , attestent l'ancienneté d’existence des polypes sur presque tous les points de la surface du globe , et la continuité de leurs travaux dans les mers depuis les premiers temps !
On peut juger, d'après ces considérations, combien l'étude des animaux de cette classe est intéressante, sous le rapport de l'histoire naturelle, et sous celui de la phi- losophie.
J'aurais pu diviser la classe des polypes en deux or- dres , renfermant dans le premier ceux qui ont à la bouche des cils, soit vibratilés, soit rotatoires, et dans le second tous les polypes tentaculés ; mais les deux coupes que je viens de citer sont trop inégales,
Ainsi, je partage la classe des polypes en quatre or- dres très-distincts, dont le premier offre des animaux non tentaculés , mais qui ont la bouche munie de cils vi- bratiles ou d'organes ciliés et rotatoires qui agitent ou font tourbillonner l’eau. Les trois autres ordres embras- sent des animaux tentaculés, c’est-à-dire , qui ont autour de la bouche des tentacules disposées en rayons ; tenta- cules qui, en général, peuvent arrêter la proie , mais qui ne font point tourbillonner l’eau.
Voici le tableau et les caractères des quatre ordres qui
divisent les polypes.
SANS VERTÈBRES. 17
DIVISION DES POLYPES.
ORDRE PREMIER.
POLYPES GILIES. ( Polypi ciliati.)
Polypes non tentaculés, mais ayant près de leur bouche, ou à son orifice, des cils vibratiles, ou des organes ciliés et rotatoires qui agitent ou font tourbillonner l’eau.
Lre Secrion. — Les Vibratiles.
Ils ont pres de la bouche des cils qui se meuvent en vibra- tions interrompues.
ILe Secriron. — Les Rotifères.
Ils ont un ou deux organes ciliés et rotatoires à l’entrée de leur bouche.
ORDRE DEUXIÈME. POLYPES NUDS. ( Polypi denudati.)
Polypes tentaculés, ne se formant point d’enveloppe ou de polypier, et fixés , soit constamment, soit spontanément.
ORDRE TROISIÈME. POLYPES A POLYPIER. {. Polypz vaginati.) Polypes tentaculés, constamment fixés dans un polypier inorganique qui les enveloppe, et formant, en général, des animaux composés. Lire Division. Polypiers ou fourreaux d’une seule subs- tance. 1.0 Poiypiers fluviatiles ; 2.9 Polypiers vaginiformes;
Tome IT. )
18 ANIMAUX
3.0 Polypiers à rézeau; 4. Polypiers foraminés; 5.0 Polypiers lamellifères. IL.e Division. Polypiers de deux substances séparées, très-distinctes. 6.0 Polypiers corticifères ; 7. Polypiers empâtés.
ORDRE QUATRIÈME.
POLYPES FLOTTANS. ( Polypi natantes.) Polypes tentaculés, ne formant point de polypier, et réu- nis à un corps libre, commun, charnu, vivant et axigére. Le corps commun de la plupart flotte et semble nager dans les eaux.
: ORDRE PREMIER.
POLYPES CILIÉSe.
Bouche munie de cils mouvans ou d'organes ciliés et gyratoires , qui agitent ou font tourbillonner l’eau,
mais qui n’arrélent jamais la proie.
Les polypes ciliés sont si petits, que Muller ne les a point séparés de sa division des infusoires ; mais, ayant une bouche distincte, je crois qu'il convient de les rap-
porter à la classe des polypes, dont ils formeront le pre-
SANS VERTÈBRES. 19
mier ordre. Cette opération ne change que la ligne de démarcation classique , et n’intervertit point le rang de ces animaux dans la série des rapports.
Quoique très - petits , gélatineux et transparens, ces animaux néanmoins offrent en eux le produit d’une ani- malisation plus avancée que celle des infusoires appendi- culés , et un nouvel état de choses qui les en distingue.
En effet, outre leur analogie générale avec les infu- soires du second ordre , tous sont munis d’un organe digestif, au moins ébauché ; tous ont une bouche dis- tincte , qui ne laïsse aucune incertitude sur son usage ; enfin ; presque tous ont près de la bouche, ou à son ori- fice, soit des cils qui se meuvent en vibrations interrom- pues , soit un ou deux organes ciliés , formés en cercle ou en portion de cercle, qu'ils font rentrer ou saillir comme spontanément , et tourner avec une grande vitesse.
De part et d'autre , les mouvemens de ces organes agi- tent l’eau ou la font tourbillonner , et pressent son en- trée dans la bouche. Voila donc déjà l'établissement d’or- ganes particuliers qui exécutent une fonction utile à la digestion ; puisque, par le moyen de ces cils mouvans, ces animaux excitent dans l’eau un tourbillonnement ou une agitation qui attire dans leur bouche les corpuscules ou les animalcules dont ils se nourrissent.
Aïnsi , la nature n'ayant encore pu donner à ces po- lypes les moyens de saisir leur proie, elle les a munis de ceux qui peuvent l’attirer et l’'amener dans leur crgane digestif ; et voilà une première action particulière dont aucun infusoire n'offre d'exemple.
Parmi les polypes ciliés, les premiers genres com-
20 ANIMAUX
prennent des animaux vagabonds , non fixés , et qui ne diffèrent des infusoires appendiculés, que parce que leur bouche est distincte.
Mais les autres cilifères, tels que les vorticelles , etc., sont encore plus avancés en animalisation ; car , outre qu'ils sont plus gros, puisqu’en général on les apercoit à Ja vue simple , la plupart sont fixés, soit spontanément, soit constamment , et dans un grand nombre, ilssontra- mifiés comme des plantes, formant déja des animaux composés. Ils se lient évidemment, par ce fait remar- quable , à divers polypes nus , et aux polypes à polypier, qui sont si nombreux dans la nature.
Les polypes ciliés font donc réellement le passage entre les infusoires et les polypes à rayons : ils tiennent aux premiers par les rapports des furculaires , des tri- cocerques et des ratules , avec les furcocerques et les cercaires ; et ils se lient avec les seconds, par les rapports que les vorticelles et les tubicolaires ont, d’une partavec les Lydres , et de l’autre avec les cristatelles, les pluma- telles , etc.
Malgré ces considérations , les polypes ciliés sont émi- nemment distingués des infusoires, 1.0 par leur bouche distincte et terminale ; 2.0 par les cils mouvans, ou les organes ciliés et rotatoires qui accompagnent cette bou- che ; 3.° par l’analogie de leur forme généraie , malgré la diversité de celle de leurs races; 4.9 enfin, parce qu’ils sont les premiers qui offrent parmi eux des animaux vé- ritablement composés , tels que la plupart des vorticelles.
Réunis aux polypes par les rapports les plus prochains et par le caractère de la classe, les polypes ciliés for-
SANS VERTÈBRES. 21
ment un ordre particulier très-distinct, puisqu'ils sont les seuls polypes qui n'aient point autour de la bouche des tentacules disposés en rayons et propres à saisir la proie.
Ces polypesse multiplient, pendant les temps de cha- leur , par des scissions naturelles de leur corps, et aussi par des gemmes qui souvent restent adhérens et rami- fient l'animal. Mais, lorsque les temps froids arrivent, ils produisent des gemmes ou bourgeons oviformes qui se détachent, se conservent dans l’eau pendant l'hiver, et qui, au printemps , donnent naissance à de nouvelles gt- nérations ; ce qui prouve que la gemmation n'est que le système de scission modifié.
Les polypes ciliés vivent, les uns dans les eaux douces et stagnantes, et c’est le plus grand nombre; les autres habitent dans les eaux marines qui sont mélangées avec de l’eau douce.
On a observé et bien constaté que des polypes de cet ordre, étant desséchés promptement, et conséquemment sans vie active, pouvaient être conservés pendant long- temps dans cet état de dessication, et néanmoins qu'ils reprenaient ensuite les mouvemens de la vie, lorsqu'on les remettait dans l’eau.
Le rotifère de Spallanzant, qui est une furculaire [furcularia rediviva. n.], est célèbre par la propriété qu’il a fait voir le premier, de pouvoir rester desséché et sans mouvement pendant des années entières, et de reprendre la vie aussitôt qu’il est de nouveau humecté.
Il est probable que les autres urcéolaires, les autres rotifères , et mème tous les infusoires, jouissent de cette même faculté.
22 ANIMAUX
Quoique l’on connaisse déjà un assez grand nombre de polypes ciliés, on n’a encore établi parmi eux qu’un petit nombre de genres. Je crois cependant devoir partager cet ordre en 2 sections, qui comprennent 8 genres; et je pense que des observations ultérieures feront sentir la nécessité d'y en ajouter encore quelques autres.
DIVISION DES POLYPES CILIÉS.
Ire Secrion. Les Vibratiles.
Des cils près de la bouche, qui se meuvent en vibrations interrompues. Ratule. Tricocerque. Vaginicole.
Il.e Section. Les Rotifères. Ün ou deux organes ciliés et rotatoires à l’orifice de la bouche. Folliculine. Brachion. Furculaire. Urcéolaire. Vorticelle. Tubicolaire.
SANS VERTÈBRES. 23
PREMIÈRE SECTION.
Des cils près de la bouche, qui se méuvent en vibrations _ interrompues.
LES VIBRATILES.
Les petits animaux qui composent cette section , sont les plus imparfaits dé tous les polypes, ceux qui avoi- sinent le plus les infusoires appendiculés, et qui s’en dis- tinguent le moins par leur forme générale, mais que leur bouche reconnue autorise à en séparer.
Ces aninalcules, gélatineux et transparens, sont tous libres et ont le corps allongé. Aucun d’eux n’offre à l'ori- fice de la bouche, des organes rotatoires, comme ceux de la 2.e section, mais seulement des cils qui se meuvent en vibrations interrompues, et qui agitent l’eau. Je les ai par- tagés en 3 genres qui sont les suivans.
RATULE. ( Rattulus. )
Corps très-petit , oblong , tronqué ou obtus antérieu- rement ; bouche distincte; queue très-simple.
Corpus minimum , oblongum , antice obtusum vel truncatum ; os distinctum ; cauda simplicissima.
24 ANIMAUX
OBSERVATIONS.
Je n’établis ce genre ; sur deux espèces déjà déterminées, que parce qu'il doit être préparé pour recevoir, soit de nouvelles espèces encore inconnues , soit certaines cercaires en qui des observations ultérieures feraient connaître posi- tivement une bouche.
ESPÈCES. ‘
1. Ratule cariné. Rattulus carinatus. R. oblongus, carinatus, anticë crinitus ÿ caudä seti- formi lon gissimd. Trichoda rattus. Mull. inf. t.29. f. 5—7. Encyclop. pl. 15. f. 15-17. FH. dans l’eau des fossés.
2. Ratule clou. Rattulus clavus. R. anticé rotundatus , crinitus , posticè acuminato-cauda- [us. Trichoda clavus. Mull. inf. t. 29. f. 16—18. Encycel. pl. 15. f. 23. H. dans les marécages. Dans cet animalcule, l’existence de la
bouche n’est encore que supposée.
TRICOCERQUE. (Trichocerca.)
Corps très-petit, ovale ou oblong , tronqué antérieure- ment; bouche rétractile, subciliée ; queue fourchue , quel-
quefois articulée.
Corpus nünimum, oblongum , anticè truncatum ; os retractile , subciliatum ; cauda furcata , interdum
articulata.
SANS VERTÈBRES. 29 OBSERVATIONS.
Les tricocerques ressemblent aux ÿfurcocerques par la queue dont leur corps est terminé ; mais leur bouche est ma- nifeste , et leur cavité alimentaire parait ébauchée. Ainsi, j’ai dù les séparer des znfusoires , et les réunir aux polypes ciliés. Ils se rapprochenten effet beaucoup des rotiferes, puisqu'ils ont avec les furculaires des rapports très-marqués ; ce sont donc, avec les ratules, les plus imparfaits des polypes ciliés. | 3
Les animalcules dont il s’agit vivent dans l’eau des marais. On n’en connaît qu’un petit nombre d’espèces.
ESPÉECES. * Queue non articulée.
1. Tricocerque vermiculaire. Trichoserca vermicu-
laris.
T’. cylindrica, annulala ; proboscide exsertili ; cauda spi- na duplict.
Cercaria vermicularts. Mull. inf. t. 20. f. 18—20. Encycl. pl. 9. £. 30 —32.
H. Dans les ruisseanx où croît la lenticule. Point de cils appa- rens à la bouche.
2. Tricocerque porte-pince. Zrichocerca forcipata.
T. cylindrica , rugosa ; proboscide forcipata exsertili ; caudd bicuspidatd.
Cercartia forcipata. Mull. inf. t. 20. f. 21—— 23, Encycl. pl. 9. f. 33—35.
Æ. dans l’eau des marais. ** Queue longue, articulée.
3 Tricocerque longue-queue. Zrichocerca longicauda.
26 ANIMAUX
T. cylindrica, anlicè truncata et crinita; caudd longé biar- ticulatd, bisetd.
Trichoda longicauda. Mall. inf. t. 31.f. 8—10. Encycl. pl. 16. f.9-e
H- dans l’eau des marais.
4. Tricocerque gobelet. Trichocerca pocillum.
T. oblonga, anticè truncata, crinita ; cauda quinque ar- ticulatä , bisetd.
Trichoda pocillum. Mall. inf. t. 29. f. 9—12. Encyel. pl. 15. f. 19 —22.
H. Dans les marais.
VAGINICOLE. (Vaginicola.)
Corps très-petit, ovale ou oblong, cilié antérieurement, muni d'une queue, et renfermé dans un fourreau trans- parent , non fixé.
Corpus minimum, ovatum vel oblongum , anticè cilia-
tum, posticè caudatum , folliculo hyalino inclusum. OBSERVATIONS.
Bruguière avait déja pensé que les animalcules dontils’a- git ici, et que Muller a placés parmi ses tricodes , devaient former un genre particulier. Effectivement, dans la sup- position que ces animalcules soient des infusoires, ils sont néanmoins très-distingués des autres et surtout des tricodes par le fourreau mince et transparent qui les enveloppe ; mais il paraît qu'ils ont réellement une bouche, et même elle n’est point douteuse dans la première espèce.
Les vaginicoles forment une transition des vibratiles aux rotifères, par les folliculines,
SANS VERTÈBRES. 27
ESPÈCES.
1. Vaginicole locataire. Vaginicola inquilina.
V. folliculo cylindrico hyalino ; pedicello intra folliculum retortil.
Trichoda inquilina. Mall. zool. dan. t, 9. f. 2. Encytl. pL 16. Ê. 14—17.
H. dans l’eau de mer.
2. Vaginicole propriétaire. F’aginicola ingenita. F.. folliculo depresso , basi latiore ; animalculo subinfundi- buliformi , postice in caudam non exsertam attenuato. Trichoda ingenita. Mull. inf, t. 31. f. 13—15. Encycl. pl. 16: f, 13—20. H. dans l’eau de mer.
3. Vaginicole innée. Vaginicola innata. V. follicule cylindrico ; caudé extrü folliculum exserté, Trichoda innata. Mull. inf. t. 31.f. 16—19. Encycl. pl. 16. f. 21—24. H. dans l’eau de mer.
DEUXIÈME SECTION.
Un ou plusieurs organes en forme de cercle, ciliés et rotatoires, à l'entrée de la bouche.
LES ROTIFÈRES.
En arrivant à cette deuxième section , les progrès dans l’animalisation sont si marqués, que tous les doutes sur le
28 ANIMAUX
caractère classique, Cessent complètement à l'égard de ces animaux. Effectivement, tous les r'otifères ont une bouche éminemment distincte, quoique contractile; elle est même tellement ample, qu'il semble que la nature ait fait de grands efforts pour commencer l’organe digestif par cette ouverture essentielle à l'introduction d’alimens.
Cette bouche n’est point munie de cils simplement vi- bratiles, comme dans les polypes de la première sec- on ; mais elle offre à son orifice un organe en forme de roue, cilié et rotatoire , qui paraît souvent double , qui présente quelquefois trois ou quatre portions de cercle, et qui tourne ou oscille avec une grande vitesse. C’est cet organe singulier qui caractérise les rotifères dont il est question. |
En effet | beaucoup de rotifères semblent avoir à l’en- trée de leur bouche une paire de roues dentées qu’ils font tourner rapidement ; mais en observant plus attentive- ment , on s'aperçoit, selon les observations de M. du Trochet, que ce quel’on prenait pour deux roues, n’est réellement qu’un seul organe plié de manière à présenter la figure du chiffre 8 ainsi renversé co. Quelquefois, ou selon les espèces, la roue totale se plie en trois ou qua- tre roues partielles. Il y a donc lieu de croire que dans tous les rotifères il n’y a qu’un seul organe rotatoire.
Cette roue elle-même n’est qu'un cordon circulaire qui, par des zigzags fréquens , forme une multitude d'angles saillans et aigus, qui imitent des dents ci- liformes.
Li
Un axe très-fin, ramifié supérieurement en autant de branches que la roue peut présenter de lobes, sou-
SANS VERTÈBRES. 29
tient cette roue et lui communique ses mouvemeus. L'or- gane très-contractile rentre au fond de la bouche > Ou en sort comme au gré de l’animal.
La bouche très-ample de ces polypes, présente un pavillon tantôt campanulé , tantôt infundibuliforme, qui est très-contractile , mais qui ne participe nullement aux mouvemens de son organe rotatoire.
FOLLICULINE. (Folliculina.)
Corps contractile, oblong , renfermé dans un fourreau transparent. Bouche terminale, ample, munie d'organes ciliés et rotatoires.
Corpus contractile, oblongum , folliculo pellucido inclusum. Os terminale , amplum , cilüs rotatorüs ins- truclum.
OBSERVATIONS.
Les folliculines sont aux urcéolaires ce que les vaginicoles sont aux tricocerques et aux tricodes : de part et d’autre, ce sont des animalcules renfermés dans un fourreau transparent, et qui rarement sont fixés sur des corps étrangers ; mais les folliculines sont des rotifères , tandis que les vaginicoles, d'après ce qu’on en sait, paraissent à peine distinctes des infusoires.
D’après ces considérations, l’on sent que les foZ/iculines doivent venir immédiatement après les vaginicoles ; qu’elles doivent commencer les rotifères, et qu’elles conduisent aux
30 ANIMAUX brachions qui, eux-mêmes , se lient évidemment aux fur-
çulaires. ESPÈCES.
1. Follicuhine ampoule. Folliculina ampulla. F. folliculo ampullaceo , pellucido, capite bilobo. Vorticella ampulla. Mull. inf. t. 4o. f. 4—7. Encycl. pl. 21. f. 5—8, H. dans l’eau de mer.
2. Folliculine engaînée. Folliculina vaginata. F.. folliculo subcylindrico , prœlongo, hyalino; animalculo brevi , caudato , anticè truncato. V'orticella vaginata. Mull. inf. t. 44. f. 12, 13. Encycl. pl. 23. f 32, H. dans l’eau de mer.
3. Folliculine adhérente. Folliculina folliculata. F. folliculo cylindraceo hyalino adhærente ; animalculo
oblongo. Vorticella folliculata. Brug: n.° 33. Trouvée attachée à Ja queue du Cyclope pygmée.
BRACHION. ( Brachionus. }
Corps libre, contractile, presqu'ovale, couvert , au ? ) q ? )
moins en partie, par une gaine transparente , roide,
clypéacée ou capsulaire , et muni antérieurement d’un ou
deux organes ciliés et rotatoires.
Corpus liberum, contractile , subovatum , vaginé capsulari pellucidé rigiduldque vestitum , vel squam& clypeiformi partim obtectum ; organo ciliato rotato- rio unico vel gemino ad orem.
SANS VERTÈBRES. 3:
OBSERVATIONS.
Si l’on ne s’est point fait illusion par des attributions ar- bitraires à l'égard des parties des brachions , l’organisation de ces animaux serait beaucoup plus avancée en composition que ne l’est celle des polypes et des vrais rotifères. Dans ce cas , l’on serait fondé à les regarder comme des crustacés mi- croscopiques qui , Sous certains rapports , avoisineraient les daphnies.
En effet, on a attribué une tête aux brachions , et, à leur bouche , deux mâchoires longitudinales, qui s'ouvrent et se ferment, quoiqu’a des intervalles peu réglés.
On assure qu’ils sont ovipares ; que leurs œufs , après que l’animal les a évacués, restent suspendus entre la base du test ou de l’écaille qui les couvre et l’origine de la queue , ce qui leur donne un nouveau rapport avec les crustacés.
Ces considérations s’opposeraient donc à ce qu’on puisse regarder les brachions comme des polypes, si elles étaient fondées ; car, malgré leurs organes rotatoires , on ne pour- rait considérer ces animaux comme étant du même ordre que les wrcéolaires , les vorticelles, etc.; mais probable- ment ces mêmes considérations ne portent que sur des illu- sions produites par la petitesse des parties, quine permet pas de les examiner suffisamment, et à-la-fois par l'opinion qui suppose inconsidérément que, dans les animaux, iln’y a point de limites essentielles à l'existence des différens or- ganes connus.
Il me paraît vraisemblable que si, malgré l’imperfection de l’organisation des polypes ciliés, la natureapu, dans les animaux de cet ordre, former la gaine transparente des +aginicoles , et ensuite donner lieu à celle des /o//iculines,
39 ANIMAUX
elle a pu aussi, sans avoir besoin d'une organisation beau- coup plus composée, former l’écaille transparente, soi& capsulaire , soit clypéacée , des brachions. Pourquoi, d’ail- leurs, trouve-t-on des rapports si remarquables entre les brachions munis d’une queue et les furculaires ?
Quant à la tête attribuée aux brachions, c’est à-peu-près la même chose que celle pareillement attribuée aux vers. D'après ces exemples, on voit qu'on ne s’est nullement rendu compte de l’idée que l’on doit attacher à la partie d’un animal, qui mérite le nom de tête.
On sait que des mâchoires exigent l’existence d’un sys- tème musculaire pour pouvoir agir, et que ce système ne peut lui-même exister sans les nerfs propres à mettre enac- tion les muscles qui le composent. Que de conditions à remplir avant de pouvoir donner le nom de néchoires à des parties observées dans la bouche d’un animal !
Il en est de même des œufs : on sait en effet que chacun d’eux contient un embryon qui ne peut vivre ou recevoir la vie qu'après avoir été fécondé, et qui exige conséquem- ment , dans les animaux qui produisent ces œufs , l’existence d'organes sexuels , soit réunis , soit séparés , pour que, par le concours de ces organes , sa fécondation puisse être opé- rée. Enfin , on sait que ce même embryon ne peut acquérir les développemens qui doivent le transformer en individu semblable à ceux de son espèce , sans sortir des enveloppes qui le retiennent ; et qu'il ne peut en sortir et s’en débarrasser, qu'après les avoir déchirées et rompues. Que de conditions encore à remplir avant de pouvoir donner le nom d'œufs à des corpuscules reproductifs observés! Probablement onne s’est nullement occupé de ces considérations , lorsque, dans des animaux très-imparfaits , l’on a déterminé , d’après de simples apparences , les fonctions de parties dont on ignorait la nature. Les botanistes ont fait , à l'égard des plantes cryp-
SANS VERTÈBRES, 33
togames , ce que les zoologistes ont fait à l'égard des infu- soires et des polypes.
Si les brachions appartiennent à l’ordre des polypes roti- fères , ce que je présume fortement, ils n’ont point de tête, point de sens particuliers, point de mâchoires véritables, point de muscles , et ne se régénèrent point par des œufs, mais par des gemmes oviformes qui peuvent être amoncelés dans un lieu particulier, et mème renfermés dans une bourse commune , comme on en voit dans les sertulaires, etc.
Les brachions sont tres-variés dans leur forme; et ils la rendent souvent bizarre par les suites des contractions qu’ils font subir, comme à leur gré, à certaines parties de leur COrps.
Quelques uns sont dépourvus de queue , et paraissent de- voir constituer un genre particulier; mais la plupart ont postérieurement une queue simple, ou qui est fourchue, comme dans les furculaires.
La gaine transparente et plus ou moins complète qui en- veloppe les brachions, a été, à cause de sa roideur , com- parée assez improprement à un #es{; et alors on a distingué ce test en univalve, bivalve et capsulaire, selon sa forme dans les espèces.
Le test qu’on nomme univalye, ne couvre que le dos de l'animal , et n'offre qu’une seule pièce. Celui qu’on dit être bivalve , est composé de deux pièces jointes ensemble sur toute la longueur du dos. Enfin, le test qu’on nomme cap- salaire est d’une seule pièce comme le test univalve; mais cette pièce enveloppe tout le corps de l'animal à l'exception de sa partie antérieure où se trouve une ouverture pour le passage de l’organe rotatoire.
Les brachions vivent dans les eaux douces et dans l’eau de mer : une seule espèce [ le Br. crochet] vit indifférem- ment dans l’eau salée et dans celle des inarais,
T'ome IT. 3
34 ANIMAUX
ESPÈCES.
* Point de queue.
1. Brachion strié. Brachionus striatus. B. univalvis , testa ovala, striata, apice sexdentata ; basi integra ecaudata. Mall. inf. t. 47. f. 1—3. Encycl. pl. 27. £ 1—3. H. dans l’eau de mer.
2. Brachion écaille. Brachionus squamula. B.univalvis, testa orbiculart, apice truncata quadriden- tata, basiintegra ecaudata. MulL inf, t. 47. f. 4—5. Encycl. pl. 27. f. 4—7. H. dans l’eau des marais.
3. Brachion bèche. Pracluionus bipalium. B. univalvis, testa oblonga inflexa, apice decem-dentata, basiintegra ecaudata. Mull. inf. t. 48. f. 3—5. Encycl. ph 29. f. 10 —12. H. dans l’eau de mer.
4. Brachion pèle. Prachionus pala. B. univalvis, testa oblonga , infernè excavata quadriden- tata, bast integra ecaudata. Mall. inf. t. 48.f, 1—2. Encycl. pl. 27. f. 8—0. H. dans l’eau des marais.
5. Brachion carré. Brachionus quadratus.
B. capsularis , testa quadrangula, apice bidentata, basi bicornt, cauda nulla.
Mull. inf. t. 49. f. 12—13. Encycl. pl. 28. f. EU H. dans l’eau des marais.
** Queue simple et nue.
6. Brachion cornet. Brachionus passus.
SANS VERTÈBRES. 35
B. capsulartis , testa cylindracea ; frontis cirris binis pen- dulis , setäque caudali unicd.
Muil. inf. t. 49. f. 14—16. Encycl. pl. 28. f. 14—16.
H. Dans les bourbiers les plus sales.
7. Brachion gibecière. Brachionus impressus. B. capsularis , testa quadrangula , apice integra, basi obi tus emarginala , cauda flexuosa. Mull. inf. t. 5o f. 12—14. Encycl. pl. 28, f. 19—a1r.
H. dans les eaux stagnantes.
8. Brachion patène. Brachionus patina. B. univalvis ; testa orbiculart integré ; cauda mutica. Mall. inf, t. 48. f. 6—10. Encycl. pl. 27. f. 13—417.
H. dans les eaux stagnantes.
9. Brachion bouclier. Brachionus clypeatus. B. univalvis, testa oblo nga ,» apice emarginala , basti in- Legra , cauda mutica. | Mall. inf. t. 48. f. 11—14. Encycl. pl. 27. f, 18—21. H. dans l’eau de mer.
*** Queue terminée par deux pointes ou deux soies.
10. Brachion lamellé. Brachionus lamellaris. B. univalvis ; Lestd producté, apice integra, basi tricorni ; caudd bipilr. Mall. inf. t. 47. f. 811. Encycl. pl. 27. f. 2225. H. dans l’eau des marais.
11. Brachion patelle. Brachionus patella. B. univalvis ; lesta ovata, apice bidentata, basi emargi- nala, cauda biseta. Mall. inf. t. 48. f. 15—10. Encycl. pl. 27. f. 26—30.
- H. dans l’eau des marais.
12, Brachion bractée. Brachionus bractea. B. univalyis ; testä suborbiculart, apice lunatd , Lasi inte- gré ; cauda spind duplicr.
36 ANIMAUX
Mail. inf t. 49. f. 6—7. Encycl. pl. 27. f. 31—32.
13. Brachion plissé. Brachionus plicatilis. B. univalvis ; testa oblonga, apice crenulata, basi emar- ginata ; caudd long bicuspi. Mull. inf. t. 5o.f. 1—8. Encycl. pl. 27. f. 33—40, H. dans l’eau de mer.
14. Brachion ovale. Brachionus ovalis. B. bivalvis ; testa depressa, apice emarginata, Last in- cisa ; cauda cirro duplict. Mall. inf. t. 49. f. 1—3. Encycl. pl. 28. f. 1 —3.
H. parmi les conferves des marais.
15. Brachion tricorne. Brachionus tripos.
B. bivalvis ; Lesta ventrosa, apice mutica, basz tricornt ; cauda spin duplict.
Mull. inf. t. 49. f. 4—5. Encyel. pl. 28. f. 4.—ù
H. dans l’eau des marais,
16. Brachion denté. Brachionus dentatus. B. bivalvis ; testa arcuata, apice et bastutrinque dentata ; cauda spin duplict. Mull. inf. t. 49. f. 10—11. Encycl. pl. 28. f. Gr.
H. dans les eaux stagnantes, les mares.
17. Brachion armé. Brachionus mucronatus. B. bivalvis ; testa subquadrata , apice et basi utrinque mu- cronata ; cauda spind duplici.. Mall. inf. t. 49. f. 8—09. Encycl. pl. 28. f. 8—9. H. dans les marais.
FURCULAIRE. (Fureularia.)
Corps libre , contractile , oblong, muni d’une queue courte ou allongée, terminée par deux pointes ou par
SANS VERTÈBRES. 37
deux soies. Bouche pourvue d’un ou deux organes ciliés et rotatoires.
L4
Corpus contractile, liberum , oblongum , posticè caudatum ; caud& brevi vel elongaté, bicuspidaté aut
diphylld. Organum unicum vel geminum , ciliatum et rotatorium ad orem.
OBSERVATIONS.
Les furculaires rappellent, par leur forme et leur aspect, les furcocerques et les éricocerques, et ne tiennent aux vorticelles que par les organes ciliés et rotatoires dont leur bouche est munie. Il est donc convenable de ne point les confondre dans le même genre avec les »orticelles , celles-ci n'étant pas uniquement caractérisées par leurs organes ro- tatoires ; sans quoi les &rachions devraient y être pareil- lement réunis.
Si l’on considère l’extrémité postérieure bicuspidée ou di- phylle des furculaires, on ne les confondra point non plus avec les urcéolaires, puisque ces dernières ont le corps simple postérieurement. Elles ont même , par leur queue, plus de rapports avec ceux des brachions quien sont munis ; que les urcéolaires et les vorticelles.
ESPÉCES.
1. Furculaire larve. Furcularia larva.
F'.cylindrica, apertura lunata , spinis caudalibus binis.
Vorticella larva. Mull. inf. t. 40. f. 4—3. Encycl. pl. 2r. £. 9—11.
H. dans l’eau de mer.
38 ANIMAUX
2. Furculaire capitée. Furcularia succolata. F. inversè conïca , apertura lunata, trunco posticè biden- tato, cauda elongata diphylla. Vorticella succolata. Mull. inf. t. 40. f. 8--12. Encycl. pl. 21: f.12—16. H. dans l’eau de mer.
3. Furculaire auriculée. Furcularia aurita. F. cylindrico - ventrosa ; apertura mutica, ciliis utrinque rotantibus , cauda articulata diphylla. Porticella aurita. Mull inf. t. 41. f. 1—3. Encycl. pl. 21. f.19—-19.
H. dansles eaux stagnantes où croît la lenticule.
4. Furculaire hérissée. Furcularia senta. F.tnverse conica; apertura Spinosa integra ; cauda brevi bicuspr. Porticella senta. Mall. inf. t. 41. f. 8—14. Encycl. pl. 22. f. 107. H. dans les eaux stagnantes où croît la lenticule,
5. Furculaire frangée. Furcularia lacinulata. F.inverse conica ; tpertura quadrilobata ; setis binis cau- dalibus. PVorticella lacinulata. Mall. inf. t. 42. f. 1—5. Encycl. pl. 22. L9.-12.
IL. dans les eaux les plus pures.
6. Furculaire étranglée. F urcularia constricta. F'. elliptico-ventricosa ; apertura integra ; cauda annulata diphy lla. Vorticella constricta. Mall. inf. t. 42. f. 6-1". Encycel. pl. 22. f. 13—14.
EH. dans les eaux stagnantes.
7. Furculaire robin. Furcularia togata. F.subquadrata ; apertura integra ; spinis caudalibus binis plerumque unilis. Vorticella togata. Mall. inf. t. 42. f. 8. Encycl. pl. 22. f. 15. EL. dans les eaux stagnantes.
SANS VERTÈBRES. 39
8. Furculaire longuesoie. Furcularia longiseta.
F. elongata, compressa ; setis caudalibus binis longis- simis.
Vorticella longiseta. Mull. inf. t. 42. f. 9—10. Encyel. pl. 22: f. 16— 17.
H. dans les eaux.
9. Furculaire révivifiable. Furcularia rediviva.
F. cylindrica ; spiculo collari; cauda longa quadricuspi.
Vorticella rotatoria. Mull. inf. t. 42. f. 11—16. ma pl. 22. f. 18—23. Spallauz. op. 2.t. 4. f. 3—5.
H. dans les eaux douces , dans l’eau de mer et dans les gout tières des toîts où l’eau séjourne de temps à autre. C’est le rotifère que Spallanzant a rendu célèbre par ses observ.
10. Furculaire fourchue. Furcularia furcata.
F. cylindrica ; apertura integra ; cauda longiuscula bifida.
Vorticella furcata. Mull. inf. p. 299. Encycl. pl. 22. f. Êer 27, è Ledermullero.
H. communément dans l’eau.
1. Furculaire chauve. Furcularia canicula.
*
F.cylindracea, apertura mutica, cauda brevi articulata bicuspi.
Vorticella canicula.Mull. inf. t. 42. f. 21. Encycel. pl. 22. f. 28.
H. lieu natal inconnu.
12. Furculaire plicatile. Furcularia catulus.
-F. cylindracea, plicata ; apertura mutica ; cauda per- brevireflexa bicuspt. Vorticella catulus. Mull. inf. t. 4a. f. 17—20. Encycl. pi. 22. “f.29—52.
H. dans les eaux marécageuses.
13. Farculaire chatte. Furcularia felis.
F. cylindracea ; apertura mutica, anlicè angulalta ; spinis caudalibus binis.
Vorticella felis. Mull. inf. t. 43. f. 1—5. Encycl. pl. 23. f. 1-5.
H. dans l’eau où croît la lenticule.
Âo | ANIMAUX URCÉOLAIRE. ( Ürceolaria. )
Corps libre, contractile, urcéolé, quelquefois al- longé , sans queue et sans pédoncule. Bouche terminale,
dilatée, garnie de cils rotatoires,
Corpus liberum , contractle , urceolatum , inter- dum elongatum , absque cauda et pedunculo. Os ter- minale , dilatatum , cilüs rotatorius donatum.
OBSERVATIONS.
Les zrcéolaires tiennent plus des vorticelles que les furcu- laires , et néanmoins il est facile de les en distinguer , puis- qu'ils n’ont ni queue ni pédoncule , et que la plupart sont obtus postérieurement et en général fort courts. Ce sont les plus petits des rotifères , et ils semblent n’être en quelque sorte que des iricodes plus animalisés qui ont obtenu une bouche et des cils tournans.
Ces animaux microscopiques sont vagabonds, se fixent rarement par leur extrémité postérieure. On les voit en gé- néral nager dans l’eau, souvent avec beaucoup de célérité et en tournant. Ils font rentrer intérieurement ou sortir, comme à leur gré, les organes ciliés et rotatoires qu'ils ont anté- rieurement ; et lorsque ces organes sont sortis, ils les font tourner avec une grande vitesse.
Non-seulement les urcéolaires sont distingués des vorti- celles par leur défaut de queue ou de pédoncule; mais ils en diffèrent en outre en ce que leur partie supérieure n'offre point un renflement subit et capituliforme , comme on l’ob- serve dans presque toutes les vorticelles,
SANS VERTÈBRES. 41
Les furculaires , quiont une queue diphylle ou bicuspidée, et les folliculines , qui ont une gaine enveloppante, ne sau- raient se confondre avec les urcéolaires ; aussi Muller nous parait avoir eu tort de réunir tous ces animaux dans le même genre.
ESPÈCES.
1. Urcéolaire verte. Urceolaria viridis. U. cylindracea, untformis , opaca, viridis. Vorticella viridis. Mall. inf. t. 35. f. 1. Encyci.pl. 19. f, 1—3. H. Gans les eaux les plus pures.
*é . » Se £ . .
2. Urcéolaire sphéroïde. Urceolaria sphæroïidea. U.cylindrico-globosa , untformis, opaca. | Vorticella sphæroidea. Mall. inf. t. 35.f. 2-4. Encycl. pl. 19°
pas:
H. Dans l’eau gardée avec de la lenticule.
3. Urcéolaire ceinte. Urceolaria cincta. U. trapeztformis, nigro-viridis , o paca. Vorticella cincta. Mull. inf, t. 55. f. 5--6. a, b. Encycl. pi. 19. f. 6—0o.
H. dans les eaux marécageuses.
4. Urcéolaire lunulée. Urceolaria lunifera. U. viridis , lunata ; medio margine postico mucronato. Vorticella lunifera. Mull. inf. t. 35. £. 79—8. Encycl. pl. 19.
f. 10—11.
- À. dans l’eau demer. ,
5, Urcéolaire bourse. Urceolaria bursata.
U. viridis , apertura truncata, in centro papullata. * Vorticella bursata. Mull. inf. t. 35.f. 9—12. Encycl. pl. 19. f. 12-15. K :
H. dans l’eau de mer.
6. Urcéolaire variable. Urccolaria varia.
2 | ANIMAUX
U.cylindrica, truncata , variabilis , opaca, nigricans. Vorticella varia. Mull. inf. t. 35. f. 12—15. Encycl. pi. 10. f. 16—158.
H. dans les eaux où croît la lenticule.
. Urcéolaire crachoir. Urceolaria sputarium.
SJ
U. ventrosa ; apertura orbiculari dilatata , ciliis longis
- raris excentricis munila.
Porticella sputarium. Mall. inf. t. 35. f. 16-17. Encycl. pl. 10. f. 19—20.
H. Dans l’eau où croît la lenticule. 4
8. Urcéolaire polymorphe. Urcéôlaria polymorpha.. U. viridis opaca varia ; pustulis seriatis. Vorticella polymorpha. Mull. inf. t. 36. f. 1—13. Encycl. pl. 19. f. 21--33. le
H. dans l’eau de rivière.
9. Urcéolaire multiforme. Urceolaria multiformis. U. viridis opaca variabilis ; vesiculis sparsis. Vorticella multiformis. Mull. inf. t. 36. f. 14—23. Encycl. pl. 19. f. 34—43. H. dans la mer , sur les rivages. 10. Urcéolaire noire. Ürceolaria nigra. U. trochiformis, nigra. Vorticella nigra. Mall: inf. t. ch f. 1—4. Encycl. Pr 19.
£. 44-47. ?
H. Dans l’eau des fossés où tie lenticule. 2.
11. Urcéolaire coquéluchon. Urcéolaria cucullus. U. elongata , teres ; aperturd obliquè truncatd. Vorticella cucullus. Mull. inf. t. 37. f. 5-—8. se pie 20. £ 1—4,
FH. Dans l’eau de mer.
1 Urcéolaire utriculée, ob uËk ses U. viridis , ventricosa , productilis , anticè truncata. Vorticella utriculata. Mull. inf.t. 37: f. g—10. Encycl. pl. 20. f. 5—6. H. dans l’eau de mer.
13.
14.
15.
16.
17.
19.
19.:
SANS VERTÈBRES. 43
Urcéclaire bottine. Urceolaria ocreata. U. subcubica , infrà angulum obtusum producta. Vorticella ocreata. Mull. inf. t. 37.f. 11. Encycl. pl 20. f. 7. H. dans l’eau de rivière.
Urcéolaire jambarde. Urceolaria valga. U. cubica, infrà divaricata. Vorticella valga Mall. inf. t. 37. f, 12. Lite pl. 20 f.8.
EH. dans les eaux des maraïs.
Urcéolaire mamelonnée. l/rceolaria papillaris. U. ventricosa , anticè truncata ; papilla postica et laterali hyalina. Vorticella papillaris. Mall. inf. t. 35. {. 13. Encyel. pl 20. f 9.
H. dansles marais où croit la conferve luisante.
ÜUrcéolaire sac. Urceolaria sacculus. U. cylindracea, apertura patula, margine reflexo. Vorticella sacculus.Mull. inf. t. 39. f. 14—17. Encycl. pl. 20. f. 10—13. H. dans les eaux marécageuses.
Urcéolaire cirreuse. Urceolaria cirrata. U. ventricosa , apertura sinuata; cirro utrinque ventraër. l orticella cirrata. Mull. inf. t. 37. f. 18—19. Encycl. pl. 20. f. 14—15. H. Dans l’eau des fossés.
Ürcéolaire appendiculée. Urceolaria nasuta.
U. cylindracea, crateris medio mucrone prominente. Vorticella nasuta. Mull. inf. t. 37. f. 20—24. Encycl. pl. 20. É: 16—20.
H. dans les eaux douces, parmi les lenticules.
Ürcéolaire étoile. Urceolaria stellina. .
U. orbicularis, disco moleculart , periphæria ciliata.
Porticella stellina. Mall: inf. t. 38, f. 1—2. Encycl. pl. 20. f. 21-20,
H. lieu incertain.
Â4 ANIMAUX
19 =)
». Urcéolaire tasse. ÜUrceolaria discina.
1]. orbicularis ; margine ciliato ; subtùs convexo-ansaté. Vorticella discina. Mull. inf. t, 38. f. 3—5. Encycl. pl. 20. f. 23-95.
H. dans l’eau de mer.
21. Urcéolaire gobelet. Urceolaria scyphina.
U. cratertformis | crystallina | medio sphærula opaca.
Porticella scyphina. Mall. inf. t.38. f. 6—8. Encycl. pl. 20. f.26—028.
H. dans les eaux où croît la lenticule.
L
22. Urcéolaire cornet. Urceolaria fritillina. U. cylindrica , vacua, apice truncata ; ciliis præœlongis.
Porticella fritillina. Mull. inf. t. 38. f. 11—13. Encycl. pl. 20. f. 31--33.
H. dans l’eau de mer gardée.
23. Urcéolaire troncatelle. Urceolaria truncatella.
U. cylindrica, differta, apice truncata; cils brevius- culrs.
Vorticella truncatella. Mall. inf. t. 38.f. 14--15. Encycl. pl. 20. Hire
H. dans les eaux où croît la lenticule.
. Urcéolaire armée. Urceolaria hamata.
U. Tubæformis , cava ; margine aperturæ aculets rigidis cinc£o.
W EN
Vorticella hamata. Mull. inf. t. 39. f. 1--6. Encycl. pl. 20. f. 39--44.
H. lieu inconnu.
WW QU
. Urcéolaire godet. Urceolaria crateriformis.
U. Subquadrata ; ciliorum fasciculis binis, altero postice. Vorticella crateriformis. Mull. inf. t. 39. f. 7--13. Encycl. pl. 20. f. 45--51.
H. dans les eaux marécageuses.
26. Urcéolaire versatile. Urceolaria versatilis.
SANS VERTÈBRES. 43
LU. elongata, spiculiformis , mox urceolarts. Porticella versatilis. Mull. inf, t. 39. f. 14—17. Encycl, pl. 21. f.1—4.
I, dans les eaux marécageuses.
VORTICELLE. (Vorticella.)
Corps nu, pédonculé, contractile , se fixant spontané- ment ou constamment par sa base , et ayant l'extrémité supérieure renflée, terminée par une bouche ample, garnie de cils rotatoires.
Corpus nudum , pedunculatum, contractile, cor- poribus alienis basi spontè vel constanter adhærens ; extremitate superiore turgida , Capitulum truncatum simulante. Apertura terminalis, ampla , craterifor-
mis , cilüs rotatorts instructa. - OBSERVATIONS,
Comparativement aux parties diverses que l’on observe dans les brachions, les vorticelles paraissent avoir une or- ganisation bien plus simple ; et cependant, c’est parmi elles que l’on trouve les premiers exemples d'animaux composés, d'animaux constamment fixés par leur base, enfin, d'animaux très-voisins des polypes par leurs rapports.
Les vorticelles ressemblent aux hydres, à beaucoup d’é- gards; mais au lieu d’avoir autour de leur bouche des ten- tacules disposés en rayons , doués de mouvemens lents, et qui ne font jamais tourbillonuer l’eau, elles ont sur les bords
46 ANIMAUX
de leur bouche des cils ou deux touffes de cils opposées l’une à l’autre , et auxquelles elles communiquent un mouvement d’oscillation rotatoire , qui s'exécute avec une vitesse inex- primable.
Ces petits animaux nous présentent des corps nus, ex- trêémement contractüles, la plupart très-transparens , pédon- culés , fixés constamment ou spontanément par leur pédon- cule sur différens corps solides; et par leur extrémité supé- rieure , ressemblant, en quelque sorte, à des fleurs mono-
L2
pétales.
Ces polypes sont si petits, qu’un amas entier ne paraît à l'œil nu que comme une tache de moisissure,
Les vorricelles les plus grandes sont rameuses , c’est-à dire, ont leur pédoncule diversement divisé, et constituent des animaux composés d'individus réunis , qui participent à une vie commune. Elles sont constamment fixées sur les corps où elles vivent, et Tremblay leur donnait le nom de polypes à panaches ou de polypes à bouquet. Ces vorticelles pa- raissent d’une sensibilité exquise , tant elles sont irritables , et se contractent dès que l’on touche l’eau qui les con- tient.
Les »orticelles solitaires ou à pédoncules simples sont en général plus petites que les premières, et la plupart ne sont fixées que spontanément , c'est-à-dire, ont la faculté de se déplacer. | |
Quelques vorticelles sont presque sessiles ; d’autres ont leur pédoncule filiforme, assez long ; et toutes sont remar- quables par l'extrémité supérieure de leur corps qui est ren- flée, tronquée, terminée par une ouverture ample , qui ressemble presque à une fleur de muguet. [ Convallaria. ]
La plupart des vorticelles se multiplient par sections ou scissions naturelles : on les voit se séparer en deux portions, dont une reste en place, et l’autre va constituer un nouvel
SANS VERTÈBRES. : 47
animal à peu de distance. S'il fait chaud , la nouvelle vor- ticelle se divise elle-même en deux , au bout de peu d'heures, et donne ainsi naissance à un nouvel individu; en sorte que dans les temps chauds , l’on conçoit avec quelle rapidité se fait la multiplication de ces animaux.
Il n’en est pas de même lorsque les froids commencent à se faire sentir ; alors les vorticelles produisent des bour- geons oviformes , qu’on a effectivement pris pour des œufs, qui se conservent dans l’eau pendant l'hiver, et qui, au printemps, donnent naissance à de nouvelles géné- rations.
Les »orticelles vivent dans les eaux douces et stagnantes ; on prétend néanmoins qu'il y en a quelques espèces qui vi- vent dans la mer. Il faut les chercher, dans nos climats, depuis le mois de mai jusqu’en août, sur les racines des len- ticules [ Zernna], sur les tiges des plantes mortes , sur le test des coquillages , etc.
On en connaît un assez grand nombre d’espèces qu’il faut diviser ainsi qu'il suit :
1.9 Les vorticelles simples, qui ne se fixent que sponta- nément , ou temporairement ;
2.° Les vorticelles composées, dontle pédicule se ramife, et qui sont constamment fixées.
ESPÉCES. * Vorticelles simples.
1. Vorticelle trompette. Vorticella stentorea.
. V.caudata , elongata , tubæformis ; limbo anticé ciliato. Mall. inf, t. 43. f. 6—12. Encycl. pl. 23. f. 6—12.
H. dans les eaux stagnantes. LA
2. Vorticelle sociale. J’orticella sociulis.
48 ANIMAUX
V. caudata , agsregata, clavata ; disco obliquo: Muil. inf. t. 43. f. 13—15. Encycl. pl. 23. f. 13—15. H. dans les marais.
3. Vorticelle flostuleuse. J’orticella flosculosa.
V. caudata , aggregata, DAPre0 pale ; ; disco dilatato pellucido.
Mull.inf. t. 43. f. 16—20. Encycl. pl. 23. f. 16—20.
H. dans les marais , sur les plantes aquatiques.
4. Vorticelle citrine. Vorticella citrina.
V. simplex, multiformis ; orificio contractili ; pedunculo brevi.
Mull. inf. t. 44. f. 1—5. Encycl. pl. 23, £. 21—27.
H. dans les eaux stagnantes.
5, Vorticelle tuberculeuse. l’orticella tuberosu.
V'. simplex , turbinata , apice bituberculata. Mull. inf. t. 44. f. 8—0. Encycl. pl. 23. f. 28 —20.
H. dans les eaux marécageuses.
6. Vorticelle calice. F’orticella ringens.
V. simplex, obovata; pedunculo minimo ; Lamfirre con- tractilr.
Mull.inf. t. 44. f. 10. Encycl. pl. 23. f. 30,
H. Sur les nayades,
7: Vorticelle inclinée. l’orticella inclinans.
V. simplex , deflexa ; pedunculo brevi; capitulo retractili. Muill. inf. t. 44. f. 11. Encycl. pl. 25. £ 31. H. sur les nayades.
8. Vorticelle urnule. Vorticella cyathina. J’. simplexz, crateriformis ; pedunculoretortili. Mull. inf. n.0 330. zool. dan. t. 35. f. 1. Encycl. pl. 24. f. 1—5" H. dans l’eau de mer long-temps gardée.
9. Vorticelle globulaire. Forticella globularia.
V. simplex, sphærica ; pedunculo retortili. Mull. inf. t. 44. f. 14. Encycl. pl. 24. &. 6 EL. Sur des animaux aquatiques,
SANS VERTÈBRES. 49
to. Vorticelle puante. lorticella putrina.
V.simplexz , apice retractili; pedunculo rigido. Mull. zool. dan. t. 35. f. 2. Encycl. pl. 24. f. 9—11, H. dans l’eau de mer corrompue.
11. Vorticelle parasol. V’orticella patellina.
V. simpler , patinæ/formis ; pedunculo retortili. Mull. zool. dan. t. 35. f. 3. Encycl. pl. 24. f. 12—19. H. dans l’eau de mer long-temps gardée.
12. Vorticelle hémisphérique. ’orticella lunaris.
V. simplex, hemisphærica ; pedunculo retortilr. Mull. inf. t. 44. f. 15. Encycl. pl. 24.f. 18.
H. dans leseaux stagnantes avec la lenticule.
13. Vorticelle muguet. J’orticella convallaria.
TV. simplex , campanulata ; pedunculo retortili Mull. inf. t. 44. f. 16. Encycl. pl. 24. f, 19.
EH. dans les eaux douces et salées.
14. Vorticelle nutante, Vorticella nutans.
V. simplezx , turbinata , nutans ; pedunculo retortili. Mull. inf. t. 44.f. 19. Encycl. pl. 24. f. 20.
EH. dans les eaux douceset salées.
15. Vorticelle nébuleuse. J’orticella nebulifera.
V. simplezx, ovata ; pedunculo circù medium reflexili, Mull. inf. t, 45. f. 1. Encycl. pl. 24. f. 2r. Ë. la mer Baltique, sur la conferve polymorphe.
16. Vorticelle annelée. V’orticella annularis.
YF. simplex , truncala ; pedunculo rigido , apice retortik. Mali. inf. t. 45. f. 2—3. Encycl. pl. 24. f. 23—24,
H. sur les coquilles fluviatiles.
17. Vorticelle baie. ’orticella acinosa. V. simplex, globosa ; granis nigricantibus ; pedunculo ri- gido. Mull. inf, t. 45. f. 4. Encycl. pl. 24. f. 22. H. dans les eaux stagnantes,
Tom. IT. | 4
Fo ANIMAUX
18. Vorticelle pelotonnée. Vorticella fasciculata. V. simplex, viridis , campanulata ; margine reflexo ; pe- dunculo retortili. Mull. inf. t. 45. f. 5-6. Encyel. pl. 24. £ 2506.
H. sur les conferves des rivières, au printemps.
19. Vorticelle citriforme. Worticella hians. V. simplex , citriformis ; pedunculo brevi retortil. Mull. inf. t. 45. f. 7. Encycl. pl. 24. f. 29.
H. dans le résidu de diverses infusions.
** Vorticelles composées.
20. Vorticelle conjugale. Y’orticella pyraria. V. composita, inversè conica ; pedunculo ramoso. Mu. inf. t. 46. f. 1—4. Encycl. pl. 25. f. 1 —-4.
H. souyéntsur les tiges du cératophylle.
ar. Vorticelle rose de Jéricho. l’orticella anastatica. V. composita , oblonga , oblique truncata ; pedunculo squa- moso rigllo. À
Mull. inf. t. 46. f. 5. Encycl. pl. 25. f. 5.
H. fixée sur les animaux et sur les plantes fluviatiles.
22. Vorticelle digitale. Vorticella digitalis. V. composita, cylindrica, crystallina , apice truncata et fissa ; pedunculo fistuloso ramoso. Mull. inf. t. 46. £. 6. Encycl. pl. 25. f. 6.
H. sur le Cyclope à quatre cornes.
23. Vorticelle polypine. Vortcella polypina. V. composita , ovato-truncata ; pedunculo reflexili ramo- | sissimo. Mull. inf. t. 46. f. 9—Q. Encycl. pl. 25. f. 7—0.
H. dans la mer Baluque, sur le fucus noduleux. 24. Vorticelle œuvée. Forticella ovifera. V. composita , inverse conica , truncata ; pedunculorigido fistuloso ramoso ; ramulis oviferis conglomerantibus.
Brug. Encycl. pl. 25. f. 10—15. ë Spallanzanio. H. dans les eaux douces , stagnantes.
>
SANS VERTÈBRES. Br
25. Vorticelle en grappe. V’orticella racemosa. V. composita, pedunculo rigido ; pedicellis ramosissimis longis. ; Mall. inf. t. 46... 10—11. Encycl. pl. 25. f. 16—1;,.
H. dans les eaux stagnantes et dans les ruisseaux.
26. Vorticelle en ombelle. J’orticella umbellaria. F.composita , globosa ; pedunculo subumbellato. Roës. ins. 3. t. 100. Encycl. pl. 26. f. 1—". H. dans les eaux stagnantes.
27. Vorticelle operculaire. Vorticella opercularia. F. composita ; pedunculo subarticulato ramosissimo ; Capi- tulis oblongo-ovatis operculum'ciliatumezxserentibus. Roës. ins. 3. t. 98. f. 5—6. Encycl. pl. 26. f. 8—09. H. dans les étangs.
28. Vorticelle berberine. ’orticella berberina.
V. composita, oblongo-ovata ; pedicellis supernèé dilatatis. Roës. ins. 3. t. 99. f. 3—10. Encycl. pl. 26.f. 10—17. H, dans les ruisseaux et les fontaines.
TUBICOLAIRE. (Tubicolaria.\
Corps contractile , oblong , contenu dans un tube fixé sur des corps aquatiques.
Bouche terminale, infundibuliforme, munie d’un or- gane rétractile , cilié et rotatoire.
Corpus oblongum , contractile , tubo corporibus aqua- ticis affixo inclusum.
Os terminale , infundibuliforme , organo ciliato re- tractili rotatorioque instructum.
52 ANIMAUX
OBSERVATIONS.
Les tubicolaires sont des rotifères qui habitent dans des tubes fixés sur des corps étrangers. Elles vivent dans les eaux douces et stagnantes. On les distingue des »aginicoles qui , quoique fixées dans leur fourreau , emportent leur en- veloppe avec elles et sont errantes dans le sein des eaux.
Sous certains rapports , les {ubicolaires semblent se rap- procher des tubulaires d’eau douce , que j'ai nommées plu- matelles ; mais les premières sont des rotiferes , tandis que les plumatelles sont des polypes à rayons,
L’enveloppe fixée des tubicolaires paraît le résultat d’une transudation de l’animal , laquelle souvent agglutine et in- corpore des corpuscules étrangers , comme des grains de sable ou des parcelles de plantes.
Schæffer, par son polype à fleur, avait fait connaître la principale espèce de ce genre. Depuis , des détails intéres- sans sur la même espèce ont été fournis par M. Dutrochet, médecin à Château-Renaud ; et il a observé , comme Schœæf- fer , deux filets opposés et tentaculaires sous l'organe rota- toire , ainsi que deux corpuscules saillans et rapprochés plus bas. [ Voyez les annales du Mus., vol. 19. pag. 355 etsuiv. |
Les subicolaires nous paraissent devoir terminer les ro- tifères , et offrir la première ébauche d'un polypier ; mais l'animal , au lieu d’être adhérent au fond de son tube, pa- raît s’y fixer lui-même à l’aide de deux petites pointes qui terminent son corps postérieurement.
M. Dutrochet attribue à ces rotifères des yeux pédon- culés , un anus, etc, et prétend qu’il faut les ranger dans le voisinage des mollusques. Ces attributions nous paraissent
SANS VERTÈPRES. 53
analogues à celles qui ont été faites à l'égard des brachions. Le vrai, selon nous , est que la nature et l’usage des parties observées, ne sont ici déterminés que par des suppositions dans lesquelles les lois et les moyens de la nature n’ont été nullement considérés. On peut manquer de moyens pour déterminer la nature et l’usagé de certaines parties de l'or- ganisation dans certains corps vivans , et en avoir assez, néanmoins, pour savoir positivement ce que ces parties ne
sont pas.
ESPÉCES.
1, Tubicolaire quadrilobée. Zubicolaria quadriloba. Z. tubo spadiceo; organe rotatorio quadrilobo ; lobis inæ-
qualibus.
Rotifère quadricirculaire. Dutrochet, annales, vol. 19. pl. 18. f. 1—4.
Polype à fleur. Schoœæff. insect. 1. p. 333. tab. 1. f 1—70.
H. dans l’eau douce, sur les racines de la renoncule aquatique.
2, Tubicolaire blanche. Zubicolaria alba. T. tubo allido ; organo rotatorio latere inclinato , sub-
sinuato. Rotif. à tube blanc. Datroch. ann. vol. 19. pl. 18. f. get 10. H. dans les eaux douces.
3. Tubicolaire confervicole. Tubicolaria confervicola. T. tubo frustulis confervarum obtecto ; organo rotatorio indiviso. Rotif. confervicole. Dutroch. ann. vol. 19. pl.18. £. zx. H. dans l’eau douce, surles conferves.
Obser. Les Rotifères suivans sont peut-être de très-petites espèces de . tubicolaires ; sinon, ils appartiennent à un genre particu- lier que l’on a négligé d'établir. Porticella limocina. Mull. inf. p. 255. t. 38. f. 16. Vorticella fraxinina. Mall. inf. p. 256, t. 38. f, 19. Vorticella cratæzaria. Mull. inf. p. 277. t. 38.f. 18.
54 ANIMAUX EE ———_—_—_—_—_——
ORDRE DEUXIÈME.
POLYPES NUS. ( Polypi denudau.) Polypes tentaculés , ne formant point de polypier, tres-diversifiés dans la forme , le nombre et la situa- tion de leurs tentacules : ils sont fixés , soit constam-
ment , soit spontanément.
OBSERVATIONS.
Je ne rapporte à cette division qu'un petit nombre de polypes connus, desquels même j'écarte considérable- ment les actinies , que je regarde comme de véritables radiaires ; et je me trouve forcé de former un ordre particulier avec ces polypes nus, parce qu'ils ne sauraient être convenablement placés dans aucun des trois autres ordres de la classe.
Leurs tentacules n’agitent point et ne font point tour- billonner l’eau; elles servent, en général, à arrêter la proie et à l’amener à la bouche.
On ne peut confondre ces animaux avec les polypes à polypier , puisqu'ils sont nus ; et on ne les confondra pas non plus avec les polypes flottans, parce qu'ils sont fixés, soit constamment , soit spontanément par leur base, et
que leur sac alimentaire est toujours simple.
SANS VERTÈBRES. 55
Ici, le volume des animaux est augmenté : on les voit assez facilement à la vue simple ; et, quoique la consi- dération du volume ne soit d'aucune valeur pour juger du perfectionnement des animaux , on peut remarquer néanmoins qu'à l'avenir l’échelle animale n'en présentera qu'un petit nombre que nous ne puissions voir qu'avec l'œil armé.
Ici encore , commence la série des polypes tentacu- lés, de ceux dont les tentacules, presque toujours dis- posées en rayons autour de la bouche ; peuvent se mou- voir indépendamment les unes des autres , c'est-à-dire , ne sont plus bornées à des mouvemens communs.
Ici enfin, les animaux nous offrent un progrès remar- quable dans le perfectionnement des parties ; puisque les tentacules ne sont plus restreïntes à faire mouvoir l'eau , et qu'elles exécutentune fonction nouvelle. En effet , ellesont, en général, la faculté d'arrêter la proie, de la saisir, et même de l'amener à la bouche.
Ainsi , dorénavant, tous les polypes ne nous offriront autour de la bouche que des tentacules en rayons, plus ou moins préhensiles, et diversifiées dans leur nombre,
leur forme , leur grandeur , etc.
2?
Les polypes nus vivent les uns dans la mer , les autres dans les eaux douces et stagnantes:
On prétend en avoir observé en Italie une espèce qui vit dans les champignons voisins des eaux. Ce fait, pour moi., est difficile à croire.
Les polypes de cet ordre sont tous fixés par leur base sur des corps aquatiques ; plusieurs néanmoins peu-
vent se déplacer , changer de lieu et aller se fixer ailleurs.
56 ANIMAUX
Lorsque ces animaux se déplacent ou se meuvent, ce ne peut être par le résultat d'aucun acte de volonté, suite d’un jugement qui discerne , choisit et se détermine ; mais c'est toujours par des excitations sur leurs parties ir- ritables, et par des impressions recues qui les forcent de se diriger vers les lieux les plus favorables à l'entretien de leur vitalité. Ainsi, la lumière , animant leurs mouve- mens vitaux, leur est avantageuse ; et l’on voit ceux qui peuvent se déplacer , se diriger constamment versles lieux où ils en recéivent les impressions. |
Comme nous ne connaissons encore que fort peu les polypes marins, il n’y a que quatre genres de polypes nus, dont nous ayons connaissance; les actinies , d’après ce qu’on a dit de leur organisation | devant être séparées des polypes. Ces polypes nus nous paraïssent former une branche isolée, qui naît à la suite des vorticelles ; tandis qu'une autre branche , naïssant pareïllement près des vorticelles, commence et continue la nombreuse série
des polypes à polypier.
Voici les quatre genres qui constituent l’ordre des po- lypes nus: Hydre._ Corine. Pédicellaire. Zoanthe.
SANS VERTÈBRES, 57
HYDRE. (Hydra.)
Corps oblong, linéaire ou en cône renversé , se ré- trécissant inférieurement, se fixant spontanément par sa base , gélatineux et transparent.
Bouche terminale , garnie d’un rang de tentacules cir- rheuses.
Corpus oblongum , lineare S. obversè conicum , in- fernè attenuatum , basi spontè se affigens ; gelatino- sum et hyalinum.
Os terminale , tentaculis cirrhatis et uniseriatis cinctum.
OBSERVATIONS.
De tous les polypes, les hydres sont à-peu-près les mieux connus , ceux qui ont été le plus observés, et qui nous ont éclairés positivement sur la nature particulière des polypes en général, Ce sont , en effet, des animaux très-singuliers et très-curieux par leur manière d’être, par les facultés émi- nemment régénératives de toutes les portions de leur corps, enfin , par leur mode de reproduction.
On les connaît vulgairement sous le nom de po/ypes à bras ou de polypes d’eau douce.
La plupart des Lydres , en effet, vivent dans l’eau douce, et ce sont ces polypes singuliers que Tremblay a découverts, et a si bien fait connaître. Leur découverte fit dans le temps beaucoup de sensation , parce qu’elle procura la connais- sance des faitsrelatifs à la reproduction de ces animaux,
58 ._ ANIMAUX.
et aux faculiés régénératives de toutes les portions de leur corps ; faits qu'on ne soupçonnait nullement pouvoir exister dans aucun animal.
Ces faits nous apprirent qu'il n’est point vrai que tout animal provienne d’un œuf, et conséquemment d’une gé- nération sexuelle; car tout œuf contient un embryon qui a exigé une fécondation sexuelle pour être capable de donner naissance à un nouvel individu , et cet embryon est forcé de rompre les enveloppes qui le renferment pour opérer tous ses développemens. On sait assez maintenant que rien de tout cela n’a lieu à l'égard du bourgeon d’une Aydre.
Le corps des hydres est gélatineux , diaphane, linéaire- cylindrique ou en cône renversé et atténué en pointe infé- rieurement. Il se fixe spontanément par sa base sur différens corps. Son extrémité supérieure présente une bouche évasée, servant à-la-fois d'anus , et qui estentourée de six à douze ten- tacules filiformes ou sétacés, cirrheux, quelquefois tres-longs.
Ce corps n’est qu’une espèce de sac allongé, dont les pa- rois sont formées d’un tissu cellulaire ou utriculaire, gélati- neux et absorbant. En effet, toute sa substance étant vue au microscope n'offre qu'une multitude de petits grains , qui ne sont autre chose que les utricules qui la composent, et non des organes particuliers, comme on l’a supposé.
On sait que les kydres se multiplient par bourgeons à la manière de la plupart des végétaux , et que ces bourgeons, pour acquérir leurs développemens , n’ontaucune enveloppe particulière à rompre, et qu’ils ne font que s'étendre pour prendre graduellement la forme de l'hydre dont ils pro- viennent.
Ils naissent latéralement sur le corps de l’Lydre comme une branche sur un tronc, et s’en séparent promptement ou tardivement , selon l’époque de la saison où ils se sont formés, Ceux qui naissent en automne se détachent bientôt
SANS VERTÈBRES. 59
sans se développer en hydre , tombent et se conser vent dans l’eau pendant l'hyver; mais ceux qui naissent auparavant ne se séparent que tardivement , en poussent eux-mêmes d’autres de la même manière après s'être développés, et alors l'animal se ramifie comme un végétal. Tous ces polypes encore adhérens à leur mère et les uns aux autres , se nour- rissent en commun ; en sorte que la proie que chacun d’eux saisit et avale, se digère et profite à tous les polypes.
Quant à la formation de ces bourgeons, et ensuite à leur développement, voici ce que l’on observe.
On voit d’abord paraître sur le corps de l’Zydre une petite excroissance latérale qui bientôt prend la forme d’un bouton. Si la saison n’est pas trop avancée , ce bouton , au lieu de se détacher et de tomber sans développement , s’allonge peu-à- peu , s’amincit ou se rétrécit vers sa base , enfin, s'ouvre et pousse des bras en rayons à son extrémité.
Il est connu que si l'on retranche une partie quelconque d’une Lydre , elle repousse bientôt. Si l’on coupe l’hydre en deux dans quelque sens que ce soit , chaque moitié redevient une hydre entière. Il en sera de même des plus petites par- ties du corps de ces polypes que l’on pourra couper : en deux jours , chacune d’elles formera une hydre complète. :
Tremblay ditavoir retourné un de ces polypes, comme on retourne un gant, sans qu'il ait cessé de vivre et de faire ses fonctions animales.
Ces polypes vivent de naïdes, de monocles, et d’autres : petits animaux aquatiques qu'ils saisissent avec leurs ten- tacules.
Ils sont sensibles au bruit , et recherchent les impressions de la lumière qui est favorable à l’activité de leurs mouve- mens vitaux ; mais si tous les points de leur corps sont sus- ceptibles d’être affectés par ces impressions, ils n’en reçoivent pas des sensations réelles.
ANIMAUX
ESPÈCES. 1. Hydre verte. Hydra viridis. L.
H. viridissima ; tentaculis subdenis corpore breviortbus. Trembl. polyp. 1. t. 1.f. 1. Roës.ins. 3. polyp. t. 88 —89. Encycl.
pl. 66. f. 1 à 8. H. les eaux douces , sous les feuilles des plantes aquatiques. Elle
est petite , a 8ou 10 tentacules. 2. Hydre commune. ydra grisea. l.
FH. tentaculis longioribus subseptenis ; corpore lutescente. Ellis, act. angl. 57. t. 19. trembl. pol. 1. t.1.f,2. Encycl.
60
pl. 6. “
H. les eaux douces. Ses tentacules varient dans leur nombre et
leur longueur.
3. Hydre brune. y dra fusca. l.
H. tentaculis suboctonis longissimis albidis. Trembl. pol. 1. t. 1. f. 3—4. Ellis. coral. pl. 28. fig. C. Roës.
ins. 5. t. 84—85—87. Encycl. pl. 69. f. 1 à 8.
H. les eaux douces. Elle est d’un brun grisâtre, eta ses tenta-
cules capillacées et extrêmement longues.
4. Hydre pâle. {ydra pallens. H. tentaculis subsenis mediocribus. Roës. ins. 3. t, 96-797. Encycl. pl. 68. H. les eaux stagnantes , et est rare. 5. Hydre gélatineuse. Aydra gelatinosa. H. minuta, cylindrica, lactea; tentaculis duodecim cor-
pore breviortbus. Maull. zool. dan. 3.p. 25. t. 95. f. 1 —2.
H. la mer du nordet se trouve attachée sous les fucus. 6. Hydre jaune. Aydra lutea. H. lutea : capitulo magno, tentaculis subtrigenis brevisst-
mis circumcinclo. Bosc. hist. nat. des vers , vol. 2. p. 236. pl. 22. f. 2. H. l'océan atlantiq. Attachée au fucus natans.
7. Hydre corynaire. {y dra corynaria,
SANS VERTÈBRES. . Gt
1. alba ; capitulo magno , tentaculis sentis breyibus et glandulosis basi cincto.
Bosc. hist. des vers, t. 2.p. 236. pl. 22. f.3.
H. l’océan atlant. sur les fucus.
CORINE. ( Coryne.)
_ Corps charnu, pédiculé, terminé au sommet par un renflement en massue vésiculeuse.
Massue garnie de tentacules éparses. Bouche termi- nale.
Corpus carnosum, pediculatum , apice clavato- vesiculosum.
Clava tentaculis sparsis. Os terminale. OBSERVATIONS.
Quoique très-rapprochées des hydres par leurs rapports; les corines en sont fortement distinguées par la massue vési- culeuse qui les termine, et par leurs tentacules éparses sur cette massue. Elles n’ont pas dans leur pédicule la roideur particulière qu’on observe dans celui des pédicel- laires. Leur bouche , qui est très-apparente et terminale, a un mouvement de contraction et de dilatation remarquable.
Ces polypes sont souvent composés et par suite plus ou moins rameux. Îls produisent des bourgeons graniformes qui restent quelque temps attachés au bas de la vésicule qui les termine.
On connaît six espèces de corines, que l’on trouve fixées sur différens corps marins. M. Bosc en a découvert trois espèces nouvelles , sur des fucus dans la haute mer. ÆHzsé. Nat, des vers, pol. 2, pl. 22.
G2 ANIMAUX
ESPÈCES.
1. Corine écailleuse. Coryne squamata. C. pedunculis simplicibus ; clavé ovato-oblongd, basi gem- mifera; tentaculis setaceis. Hydra squamata. Maull. zool. dan. t. 4. Encycl. pl. 69. f. 10—L1. H. l’océan Boréal.
2. Corine glanduleuse. Coryne glandulosa. * C. filiformis subramosa ; clavd ovatd ; tentaculis brevibus apice globosts. Tubularia Coryna. Gmel. n.0 13. Pall. Spicileg. zool. 10. t. 4. f. 8. Encycl. pl. 69. £. 15--16.
FH. l’océan , sur les fucus, les sertulaires.
3. Cofine multicorne. Coryne multico rnts C.pedunculis simplicibus brevtbus clavd oblongé termina- Ets ; tentaculis numerosis subcirratis. Encycl. pl. 69. f. 12--13. Forsk. anim. p. 131 et Ec. t. 26. fig. Bb. : : H. au fond de la mer, entre des fucus.
4. Corine amphore. Coryne amphora. C. pediculo brevissimo ; clavä oblongo-turbinatd MmaATiMA ÿ | tentaculis numerosis apice globostis. Bosc. hist. des vers , 2. p. 240. pl. 22. f. 6. H. l'océan atlant. sur lesfucus.
5. Corine sétifère. Coryne setifera. C. clavis oblongis sessilibus fuscis ; tentacülis setaceis erectis. Bosc. hist. des vers , 2. p. 240. pl. 22. f.".
HE. sur les fucus natans. 6. Corine prolifique. Coryne prolifica. C. pedunculis subsimplicibus prælongis ; capitulis elonga-
tis; tentaculis brevibus globuliferis ; globis inæqua- libus.
SANS VERTÈBRES. 63
Bose. hist. des vers, 2. p. 230. pl. 22. f.8.
H. l'océan atlant. sur les fucus. (Voyez clava parasitica. Gmel. syst. nat. 5.jp.3131.)
PÉDICELLAIRE. (Pedicellaria.
Corps fixé, constitué par un pédicule roide, qui se termine au sommet par un renflement en massue ou en tête.
Massue garnie d'écailles ou de barbes rayonnantes. Bouche terminale.
Corpus pediculo rigido fixum , apice clavato-capi- tatum ; clavä squamus aut aristis radiantibus termi- natd. Os terminale.
OBSER VATIONS.
Ce genre laisse en quelque sorte de l’incertitude sur son caractère de polype nu ; et sur sa véritable famille.
En effet, les pédicellaires ont le corps grêle, roide, un peu dur et nullement contractile ; ce qui est tres-singulier , et semble indiquer que ce que l’on prend pour leur corps n’est réellement qu’un fourreau qui contient le polype : c’est
au moins une peau durcie par des particules calcaires qui s’y sont déposées. L 2 Ce corps est terminé au sommet par un renflement en massue ou en tête, ce quifait paraître le polype pédiculé, Selon les espèces, le renflement terminal est tantôt presque nu, tantôt garni de lobes aristés, ou d’écailles rayonnantes à et dans le milieu se trouve une ouverture terminale , qui est
la bouche du polype , ou peut-être seulement l’orifice de son fourreau.
G4 ANIMAUX
ESPÉCES.
1. Pédicellaire globifère. Pedicellaria globifera.
P. capitulo sphærico , pedunculo nudo sextuplo longiore. Mall. zool. dan. 1. tab. 16. f.1--5. Encycel. pl. 66. f. r. Se trouve sur un oursin dans la mer du nord.
2. Pédicellaire triphylle. Pedicellaria triphylla. P. rubens ; collo flexuoso, pedicellato , capitulum trilobum terminato ; lobis brevibus subovatis. . Mull. zool. dan. 1. t. 16. f.6à 9. Encycl. pl. 66. f. 2. Se trouve sur un oursin dans la mer du nord.
3. Pédicellaire trident. Pedicellaria tridens. P. capitulo trilobo ; lobis aristatis, collo tereti longioribus Mull. zool. dan. 1.t. 16. f. 10 à 15. Encycel. pl. 66. f. 3.
Habite sur un oursin dans la mer du nord.
&. Pédicellaire rotifère. Pedicellaria rotifera.
P. capitulo peltato quadrilobo, rotam dentatam referente $ pedicello nudo.
Je l’ai observé sur un oursin de nos mers; il s’en trouvait plu- sieurs entre ses épines. Le pédicule, long de trois lignes, roide et un peu dur, soutient, à son extrémité, un plateau orbiculaire, horizontal , dentelé, divisé en quatre lobes, ayant une ouverture au centre.
ZOANTHE. (Zoantha. }
. Corps charnu, subeylindrique , grêle inférieure- ment, épaissi en massue à son sommet, et fixé cons- tamment par sa base, le long d’un tube charnu et rampant qui lui donne naissance.
Bouche terminale, entourée de tentacules en rayons et rétractiles.
SANS VERTÈBRES. 65
Corpora carnosa , subcylindrica , infernè gracilia , apice clavata , basi tubo repenti carnoso et prolifero adhærentia.
Os terminale , tentaculis radiatis retractilibus cincturm. ,
OBSERVATIONS.
On doit séparer des actinies, non les espèces qui ont le corps aminci inférieurement, comme le dit M. Cuvier de ses zoanthes [ tableau des animaux, p. 653. ]; mais seule- ment celles dont les individus sont constamment fixés par leur base, le long d’un tube rampant qui les produit , et par lequel ils communiquent les uns avec les autres. Ce carac- tère indique, pour les animaux qui sont dans ce cas, un mode particulier d’existence , et probablement des particularités d’organisation que ne possèdent point les actinies.
Les zoanthes paraissent avoisiner les actinies par leurs rapports ; car leur bouche, leurs tentacules et leur corps charnu sont à-peu-près les mêmes. Cependant les zoanthes constituent des animaux composés qui participent à une vie commune , et ne sauraient se déplacer : pourquoi ne seraient-
ils pas des polypes ? ESPÈCES. 1. Zoanthe d'Ellis. Roanibs Ellis. Bosc.
Z. corporibus tubæformibus e tubo pendulis.
Actinia soctata. Ellis. act. angl. 59. t. 19. f. 1--2.
Soland.et Ell. tab. 1. f. 1--2. Encycl. pl. 0. f. 1.
Hydra sociata. Gmel.
Habite dans les mers d'Amérique. Les individus attachés à leur tube , pendent aux voûtes des cavités des rochers. Ne con-
naissant point leur organisation intérieure , leur rang est en- core un problème pour moi.
Tom. IT. 5
66 ANIMAUX
ORDRE TROISIÈME.
POLYPES A POLYPIER. ( Polypi vaginati.)
Polypes tentaculés, constamment fixés dans un po- lypier inorganique aui les enveloppe , et formant , en P q PP ;
général , des animaux composés.
Les polypes à polypier présentent la plus grande des coupes que l’on puisse former parmi les polypes, coupe que lon peut considérer comme un ordre particulier, très-naturel dans l’ensemble des objets qu'il embrasse ; parce que ces objets sont évidemment liés les uns aux autres par les plus grands rapports. Cette coupe néanmoins comprend une énorme quantité d'animaux divers, dont nous n'avons encore observé qu'un petit nombre, les autres ne nous étant connus que par le polypier inorga- nique et infiniment diversifié qui les enveloppe. Mais ce polypier, varié comme les races qui le produisent, nous montre lui-même les rapports que ces races ont entr'elles, et sufht pour nous faire connaître combien il est conve- pable de les comprendre toutes dans le même ordre, quoique cet ordre soit divisible en sections et familles nombreuses.
Ici, nos études des animaux commencent à sortir de l'obscurité qui enveloppe encore les connaissances que
SANS VERTÈBRES. 67
nous avons pu nous procurer sur les infusoires , et même sur les premiers genres des polypes ciliés ; car la plupart des polypes à polypier que nous avons pu observer, nous ont appris que ces animaux sont très-voisins des hydres, par la simplicité de leur organisation , et que l’organisation est en eux si claireinent déterminable , qu’elle prête moins à l'arbitraire des suppositions et de l'opinion que celle mème des infusoires. Ainsi, les dificultés qui retardent tant nos connaissances à l'égard des polypes de cet ordre, proviennent principalement du peu d'occasion que nous avons de les observer, la plupart vivant dans les mers des climats chauds ; elles proviennent encore de la néces- sité où l’on est de les étudier dans le lieu même qu'ils habitent , c’est-à-dire, dans le sein même du liquide dans lequel ils vivent ; enfin, elles proviennent du peu d’atten- tion que nous avons donnée à la nature du polypier, ne l'ayant considéré que pour en obtenir des moyens de dis- tinction.
Les polypes à polypier sont des animaux en général analogues aux hydres, sous le rapport de leur forme principale et de la simplicité de leur organisation. Ils sont délicats, gélatineux, transparens, très-contractiles, et tous généralement fixés dans le polypier qui les enve- loppe et qu'ils forment par une transudation de leur corps. Ils en augmentent sans cesse l'étendue et la masse à mesure qu’ils se multiplient, c'est-à-dire, par les générations des individus qui se succèdent continuellement.
Ces polypes, en général, groupés ou agglomérés plusieurs ensemble, communiquent entr’eux par leur base,
participent à une vie commune, à l’entretien de laquelle
68 ANIMAUX.
chaque polype contribue de son côté, et constituent véri- tablement des animaux composés.
Quoique ces animaux aient presque tous des tentacules non articulés, disposés en rayons autour de leur bouche, et le plus souvent sur une seule rangée, ils n’offrent au- cune partie rayonnante dans leur intérieur; ils y sont probablement aussi simples en organisation que les hydres, et n’y présentent guère d'autre organe que leur sac ali- mentaire qui les traverse longitudinalement, ce qui les disungue des radiaires.
Leurs tentacules, tantôt simples, tantôt dentés ou ciliés, au nombre de 5, de 8, ou plus nombreux encore, leur servent, comme des espèces de bras, à arrêter et même à amener la proie ou les corpuscules qui en tiennent lieu. Ces bras saisissent indistinctement et sans choix tous les corps qu'ils rencontrent, et les polypes, après avoir avalé ces corps, les rejettent s'ils n’ont pu les digérer, ou ils en rejettent les débris qui n’ont pu servir à leur nutrition commune.
La nature ayant produit les polypes ciliés, dont les plus composés sont les rotifères , a pu facilement, à l'aide de ces derniers, amener l'existence des polypes tentaculés ou à rayons. En effet, quoique les rotifères soient très- distincts des polypes tentaculés, les rapports qui les lient les uns aux autres sont tellement remarquables, qu’on sent qu'il n’y avait qu'un pas à faire pour changer les cils rotatoires de la bouche en tentacules, dont les mouvemens ne font plus tourbillonner l’eau, mais deviennent propres à arrêter la proie et à l’'amener dans l'organe digestif.
Les polypes à polypier sont contenus dans les loges ou
SANS VERTÈBRES. 69
cellules du polypier , presque toujours commun, qu'ils ont formé; et, quoïqu'ils adhèrent les uns aux autres pos- térieurement, chaque polÿpe est presque toujours isolé antérieurement dans sa cellule particulière. Leur polypier, tantôt simplement membraneux, tantôt corné et encore flexible, et tantôt en partie ou tout-à-fait pierreux, est sans cesse augmenté en étendue et en masse par les géné- rations successives des individus.
Ces polypes produisent des gemmes qu’ils déposent di- versement selon les races, sur les bords de leurs cellules, soit à nu, soit dans des vésicules particulières, ou qu'ils laissent tomber sur les corps voisins. Très-souvent les
gemmes dont il s’agit ne se séparent point du polype qui
les a produits, et ne font, en se développant, qu'augmenter le nombre des animaux particuliers, agglomérés et adhé- rens qui vivent en commun. Il en résulte que le polypier qui les contient, s’augmente peu-à-peu, s'étendant, tantôt en croûte qui recouvre les corps marins sur lesquels il est fixé , et tantôt en masse relevée, diversement lobée, ramifiée ou dendroïde, selon les espèces.
Le polypier dont il s’agit offre, soit à sa surface, soit le long de ses lobes ou de ses rameaux, soit enfin à leur extrémité, des cellules très-distinctes, dans chacune des- quelles se trouve la partie antérieure d’un polype que termine une bouche entourée de tentacules en rayons.
Quant aux polypiers [ polyparia], j'ai établi, dans mes démonstrations et d’après l'examen des pièces, que ce sont des corps non organisés, non vivans , et qui ne font nullement partie du corps des animaux qu’ils con- tiennent. Ils sont constitués par la réunion ou l'amoncel-
70 ANIMAUX
lement varié des cellules des polypes. Les uns sont de substance entièrement ou partiellement pierreuse et cal- caire ; les autres sont de matière cornée ; et d’autres encore sont simplement membraneux , quelquefois même presque uniquement gélatineux.
Ils présentent, comme je l'ai dit, des masses diverse- ment ramifiées ou dendroïdes, quelquefois simplement crustacées, ou foliacées, ou réticulaires.
La plupart de ces polypiers sont fixés sur des corps solides et marins, et souvent les uns sur les autres. Ceux qui sont libres et simplement gissant sur le sable, sont, comparativement aux premiers, en très-petit nombre.
Les cellules des polypiers sont tantôt courtes, tantôt plus ou moins longues, tubuleuses, à orifice régulier ou irrégulier , et à parois intérieures, soit simples, soit striées longitudinalement, soit enfin lamellées en étoile.
Nous sommes réduits à ne posséder que ces polypiers dans nos collections , pour les étudier comparativement, afin de nous former une idée de la diversité des genres et des espèces des polypes qui les ont formés ; parce qu'il est impossible de conserver les animaux qui les habitent, ces animaux périssant, séchant et disparaissant dès que leur polypier est hors de l’eau. Mais il en est de ces poly- piers comme des coquilles à l'égard des mollusques qui les ont formées; des polypes parfaitement semblables, c’est-à-dire , de la même espèce, ne peuvent former des polypiers qui diffèrent dans leur caractère essentiel; et des polypes d'espèces différentes ne peuvent habiter des polypiers parfaitement semblables.
Pendant long-temps les naturalistes prirent pour des
SANS VERTÈBRES. VE:
plantes marines les diverses masses polypiferes et plus où moins rameuses qui appartiennent aux animaux de cet ordre. Z'ournefort mème y fut trompé comme les autres, et en fit mention parmi ses genres de plantes, dans ses élémens de botanique, et dans ses /nsttutiones rei her- bariæ ; ce qui lui donna lieu de former les 9 derniers genres de sa 17.e classe. [ Æcetabulum, corollina , corallum, madrepora, lithophyton, tubularia, spongia , eschara , alcyonium.]
Ce ne fut qu'en 1727 que Peyssonnel découvrit que les coraux constituaient les habitations d’un grand nombre de petits animaux qui ne pouvaient vivre ailleurs. Trem- blay étendit en quelque sorte cette découverte, en faisant connaître les polypes d’eau douce, tels que les vorti- celles, plusieurs hydres, etc.; et Ellis, excité par les observations très-curieuses de Tremblay, découvrit enfin les animaux analogues qui habitent les sertulaires , les escares , les gorgones , etc, ; Ge qui conduisit bientôt à la connaissance de ceux qui habitent les madrépores , les millépores , etc.
Aïnsi, jusqu'a Z'ournefort inclusivement, les polypiers ayant été pris pour des plantes marines , la découverte de Peyssonnel fit changer totalement l'opinion des natu- ralistes ; et ARéaumur, Bernard de Jussieu, Donati, Ellis, eic., reconnurent et prouvèrent que, malgré la configuration rameuse de la plupart, tous les polypiers n'étaient généralement que des habitations d’une multitude de petits animaux vivant ensemble, et que ces polypiers. avaient été formés par ces petits animaux, qui en augmen- taient sans cesse l'étendue en s’y multipliant.
72 ANIMAUX
On était enfin parvenu à connaître la vérité, relative- ment à la nature de ces objets intéressans , lorsque Linné, et ensuite Pallas, considérant de nouveau la confgu- ration rameuse de la plupart des polypiers , la gemmation des polypes à la manière des plantes, et croyant recon- naître dans différens polypiers une écorce et des racines, introduisirent une nouvelle erreur à leur égard.
En effet, Linné et Pallas, prenant un terme moyen entre l'opinion ancienne qui considérait les polypiers comme des productions purement végétales, et l'opinion nouvelle de leur temps qui placait ces objets parmi les productions uniquement animales, se persuadèrent que les objets dont il s’agit, participaient de la nature de l'ani- mal et de celle de la plante. En conséquence, ils don- nèrent à ces mêmes objets le nom de zoophytes, qui veut dire animaux-plantes, et ils les regardèrent effecti- vement comme des animaux végétant, fleurissant, crois- sant sous les formes et à-peu-près par les mêmes voies que les plantes, en un mot, comme des êtres, dont la nature participe en partie de celle de la plante et de celle de l'animal.
Comme il s’agit ici d’une erreur importante pour les progrès de la Zoologie et de l'Histoire naturelle; comme ensuite nos connaissances actuelles sur la véritable nature des animaux et sur celle des végétaux nous mettent main- tenant en état de reconnaître cette erreur et par conséquent de la détruire; enfin, comme je puis présenter des obser- vations qui sont décisives à cet égard, j'invite mes lecteurs à donner à cette discussion toute l'attention possible, afinqu'ils puissent savoir positivement à quoi s en tenir sur cet objet.
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Je puis assurer et prouver qu'il n'y a rien, dans les prétendus zoophytes les mieux ramifiés, qui tienne de la nature d’un végétal, si l’on en excepte l'apparence ou la configuration extérieure. T'out y est animal ou production animale.
Le polypier est tout-à-fait distinct des animaux qu'il contient, comme le guëpier l’est des guëpes qui l'habitent ; il leur est de même toujours et tout-à-fait extérieur , ce que je vais prouver dans l'instant; et quelles que soient la configuration de ce polypier et sa consistance, il n'offre, dans sa nature, qu'une production véritablement animale, ce que l'analyse atteste, et ce que constate sa structure , ‘qui n'offre aucuné trace d'organisation.
Quant aux polypes qui habitent ce polypier, ce sont évidemment et uniquement des animaux , puisqu'ils jouis- sent de la faculté d'exécuter des mouvemens subits aux provocations des causes extérieures, qu’ils sont éminem- ment irritables, et qu'ils ont une bouche et un sac ali- mentaire très-distincts. Par le moyen de leurs espèces de bras, ils arrêtent la nourriture qui leur est nécessaire la saisissent , la retiennent, l’avalent, en digèrent les par- ties qui en sont susceptibles, et rejettent ensuite tout ce qui ne leur convient pas. Ces facultés et ces caractères sont assurément propres et exclusifs aux animaux.
Les polypes dont il s’agit sont renfermés chacun dans une petite cellule du polypier qu'ils ont formé par une transudation de leur corps; et quoiqu'ils soient indivi- duellement isolés dans leurs :cellules, ils communiquent ensemble par leur partie nn MERE au moins dans la plupart des races.
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Jamais ces polypes ne sortent de leurs cellules ; mais étant tres-contractiles, tantôt ils font saillir l'extrémité antérieure de leur corps où est leur bouche , et tantôtils la font rentrer. dans Jeurs cellules.
Puisque le polypier est un objet si important pour l'étude et la connaissance des polypes qui le forment, et surtout pour décider la question de savoir si ce corps est organisé ou non, examinons sa formation et sa struc- ture. x
Structure et formation du polypier.
Selon les faits que je citerai dans l'instant, l’on verra que c’est par des dépôts successifs de matières qui tran- sudent du corps des polypes, que se forme, toujours à l'extérieur de ces animaux, le polypier qui les enveloppe ; et que c'est par des additions pareillement successives des nouvelles générations de ces mêmes polypes, qu'ils en augmentent presque sans cesse le volume.
Lorsque le polypier est simplement membraneux ou corné , 1l est alors éminemment flexible. Dans ce cas, il présente, soit des expansions allongées, grêles, simples ou rameuses, et qui ressemblent à des plantes, soit des expansions crustacées, lobées ou foliiformes. Sa confi- guration extérieure , entièrement végétale, a dü facilement tromper sur sa nature.
S'il forme des tiges grêles et phytoïdes, ce polypier flexible est alors, soit fistuleux, soit constitué par un axe plein et central, avec une pulpe ou une croûte envelop- pante. On distingue donc deux sortes de ces polypiers
SANS VERTÈBRES. 75 phytoïdes et flexibles : savoir, le polypier jfistuleux , dont le centre vide est occupé par les corps des polypes; et le polypier axifére , dont les polypes ne se trouvent que dans la pulpe corticiforme qui recouvre l’axe plein et central. Voyons ce qui a lieu dans l'un et l'autre cas.
Lorsque le polypier est fistuleux, il renferme alors, dans sa cavité centrale, les corps des polypes qui, quoique distincts les uns des autres, communiquent réellement entr'eux; et chaque polype a néanmoins une issue parti- culière pour faire saillir au dehors sa partie antérieure , c'est-à-dire, sa bouche et ses tentacules rayonnantes.
Ainsi, le polypier fistuleux est une enveloppe tout-à- fait extérieure, dans laquelle les polypes sont renfermés, et l’examer de cette enveloppe montre qu'elle estentière- ment inorganique.
Il y a, par conséquent, sur ce polypier , autant d'issues ou d'ouvertures particulières, qu'il y a de polypes qui vivent dans son iniérieur. Toutes ces issues sont les entrées des loges ou cellules que l’on.observe effectivement, tantôt sur les côtés de ces tiges fistuleuses et de leurs rameaux, et tantôt seulement aux extrémités de ces parties.
La nombreuse famille des sertulaires présente des exemples de ces polypiers fistuleux; et l’on peut s'assurer, en les examinant , que les polypes qu'ils contiennent sont tout-à-fait iptérieurs; qu'ils n'y adhèrent pas plus qu'une amphitrite n'adhère au fourreau qu’elle s’est formé; qu'il n y à aucune communication immédiate entre ces polypes et leur polypier; et qu’enfin la substance de celui-ci, membraneuse ou cornée et transparente , est parfaitement continue dans ses parties, et n'offre pas le moindre
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vestige d'organisation , pas plus que le tube d’une serpule, le fourreau d'un taret, ou la coquille d’une hélice.
En outre, on peut éncore assurer, d’après l'examen des objets, que tout poiypier quelconque est toujours ex- térieur à l'animal, toujours inorganique, toujours sans communication intime avec lui, quoiqu'il y adhère ; que tantôt le polypier forme, autour du corps des polypes, une enveloppesimplef les polypiers vaginiformes, à réseau, foraminés, etc. |, et tantôt une enveloppe compliquée cu divisée latéralement | les polypiers lamellifères ].
Considérons maintenant les polypiers corticifères , et voyons si, lorsque ces polypiers rameux et phytoïdes sont pleins, au lieu d’être fistuleux , et présentent un axe central avec un encroûtement qui enveloppe cet axe, voyons, dis-je, si ces polypiers sont plus organisés que les pré- cédens, s'ils communiquent plus avec les polypes, et s'ils fournissent aux partisans des animaux-plantes , un seul motif raisonnable pour persister dans leur opinion.
En examinant ce polypier, on voit d'abord qu'il est constitué par deux sortes de matières, dont l’une assez homogène, occupe le centre, y forme un axe longitu- dinal; et l’autre, plus hétérogène, se trouve à la circon- férence, et y forme-un encroûtement corticiforme, qui enveloppe l’axe de toutes parts.
Si nous examinons l'axe séparément, nous observons d'abord qu'il est tantôt tout-à-fait corné, tantôt en partie corné et en partie pierreux, et tantôt tout-à-fait pierreux. Nous voyons ensuite que cet axe, toujours strié longitu- dinalement à sa surface, n’est nullement organisé ; que sa substance est continue, n'a aucune cavité, aucun pore
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quelconque; et nous avons des moyens de nous assurer non-seulement qu’il ne contient jamais les polypes, mais, en outre, qu'aucune défMleurs parties ne saurait pénétrer dans sa masse, en un mot, dans son intérieur.
Cependant, comme la nature varie partout ses moyens pour les approprier aux plus petites différences des orga- nisations, considérons la nature et l’état de plusieurs de ces axes,
Dans le corail, où l'axe du polypier est tout-à-fait pierreux, cet axe est tellement plein, solide, sans cavité quelconque, que sa cassure présente partout la même continuité de parties que celle d’un bâton de cire d’'Es- pagne. Hi
Dans les polypiers dont l'axe central est en partie pier- reux et en partie corné, comme dans l’isis hyppuris, les portions cornées de l’axe présentent encore une substance continue sans cavité quelconque.
Dans les antipates , où l’axe central est tout-àa-fait corné, la substance homogène de cet axe est encore pleine, solide, et serait partout continue, si elle n’offrait quelquefois des couches concentriques résultantes des dépôts postérieu- rement formés par les nouvelles générations de polypes qui ont accru son diamètre. Mais, de l’extérieur de cet axe, l'observation constate qu’il n’y a aucun point de communication à son intérieur, à celui d'aucune couche, pas même par les extrémités du polypier.
Enfin, dans les gorgones , où l'axe central du polypier est encore corné , mais très-flexible , parce que les dépôts de matière transudée, qui ont donné lieu à cet axe, étaient plus mélangés de matière gélatineuse que dans les anti-
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pates, outre les couches concentriques, on voit souvent au centre de l'axe même, l'apparence d’un vide, en un mot, d'une espèce de canal longifudinal. C’en est assez pour que Îles partisans des animaux-plantes se persuadent trouver ici des preuvés de quelqu’organisation dans le poiypier.
Mais nous allons voir que rien à cet égard n’est fondé; qu'il n’y a réellement point de vide, point de cavité, point de canal dans le centre de l'axe; qu’en outre de l'extérieur de cet axe, où se trouvent les polypes, il n’y a aucun point de communication pour eux avec sa pré- tendue cavité centrale.
En effet, si l’on choisit une de ces gorgones desséchées qui offrent alors, dans le centre de leur axe, l'apparence d’une cavité longitudinale, et qu'on examine d’abord son empâtement sur la pierre ou sur d'autres corps solides, on se convaincra que cet empâtement n'offre aucune issue au prétendu canal de laxe. Si, ensuite , on examine les extrémités bien entières des rameaux de la gorgone, on verra, après avoir enlevé, avec précaution, l'encroütement qui termine ces rameaux , qu'il n'y a encore aucune issue pour le canal de l’axe, et que cé n’est qu'en rompant cet axe que l’on peut trouver l'apparence dont il s’agit.
À quoi donc tient cette apparence ? le voici :
Les polypes des gorgones déposent par leur transu- dation un mélange de matière cornée et de matière géla- tineuse ; ce dont on ne saurait douter, puisque l'axe est corné, et que l’encroûtement qui l'enveloppe se compose de matière gélatineuse et de matière comme terreuse mé- langées, dont les parties cornées sont exclues.
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Or, à mesure que les particules cornées se rapprochent pour former par leur aggrégation la masse solide qui constitue l’axe, nne portion de la matière gélatineuse transudée [et c’est la moïndre ] se trouve enveloppée et retenue au centre de l'axe; tandis que le reste est repoussé au dehors, et y concourt à la formation de l’encroûte- ment. Il y a donc alors dans l'axe une ligne centrale et longitudinale de matière gélatineuse, qui compleite le plein de cet axe, maïs qui n’est point cornée ou qui ne l'est que partiellement. Ainsi, il n’y a point là de vide, ni de véritable canal; mais dans ces polypiers desséchés, le retrait qu'a subi la matière gélatineuse du centre de l'axe par sa dessication , doit offrir alors dans l’intérieur de l'axe, l'apparence d’une cavité, d'un canal, mais sans issue au dehors; ce qui a lieu effectivement.
Maintenant que nous avons considéré la structure et la formation de l'axe dans les polypiers à encroûtement, examinons l'encroütement lui-même qui enveloppe cet axe,
D'abord , nous voyons que ce même encroûtement est la seule partie du polypier qui nous présente, dans son épaisseur , les cellules des polypes.
Bientôt après , l'observation nous montre que les po- lypes de ce polypier, se trouvent uniquement contenus dans cette croûte corticiforme ; car , devant communi- quer les uns avec les autres, au moins par leur partie postérieure, et leur corps ne pouvant pénétrer dans l'axe central » Puisque sa surface extérieure n’est nullement perforée, ce corps, après avoir traversé sa cellule, se courbe nécessairement en arrivant à l'axe, et se prolonge
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ensuite le long de sa surface jusqu'à ce qu'il se soit réuni à celui d'un autre polype. Or , la partie du corps de chaque polype , qui se trouve placée entre l'axe et la croûte du polypier , et qui y fait ses mouvemens d’allon- gement et de contraction presque continuels , a dù laisser à la superficie de l’axe des traces de sa présence ; et c’est effectivement ce que les stries longitudinales de cette su- perficie attestent.
Quant à lasubstance de l’encroûtement, qui contient les cellules et les polypes, on voit que c’est un mélange de matière gélatineuse et de matière comme terreuse, qui forme une masse encroûtante , en quelque sorte charnue dans l’état frais, et qui, dans l’état sec, devient plus ou moins friable.
Au lieu d'attribuer au polype différentes sortes d’ex- crétions séparées, qui exigeraient des organes particu- liers, il est probable que la matière excrétée par ce po- lype, et qui sert à la formation de son polypier , est alors un mélange liquide de matière cornée, de matière gélatineuse , et de particules terreuses. Aussitôt après son évacuation, les parties de ce mélange tendent à se rap- procher et à se concréter ; l’affinité, réunissant les ma- tières de même nature , anéantit le mélange ; et, comme plus dense, la matière cornée est rejetée au centre , tandis que la matière gélatino-terreuse est fixée à la circonfé- rence.
Ainsi , à l'égard des polypiers qui ont un axe solide ou plein, et un encroûtement comme pulpeux et moins dense qui l'enveloppe, ces deux sortes de parties du po- lypier ne sont devenues distinctes et séparées que parce
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que l’affinité a opéré leur séparation et a fixé le lieu qu'elles devaient occuper à l'instant où les matières se rap- prochaient pour se concréter.
L’axe solide qui occupe le centre de ces polypiers, est évidemment constitué par une substance continue, sans organisation quelconque, sans cellulosités, et dont les cassures sont lisses et comme vitreuses | ce que cons- tate surtout l'examen du corail. On y voit clairement que le corps des polypes n'y a jamais pénétré; ei comme le corps de chaque polype s’est étendu seulement sur la surface extérieure de cet axe et yÿ a laissé son empreinte, cette surface est striée longitudinalement sous sa croûte. Ce même axe est donc le résultat de matières déposées, aggrégées successivement après leur dépuration , et ne s’est point formé par intus-susception , puisqu'aucune trace de vaisseaux n'interrompt la continuité de sa subs- tance.
De même, la croûte gélatino-terreuse , qui recouvre l'axe dont il vient d’être question , est encore le résultat de matières excrétées et déposées, mais d’une autre sorte que celles de l’axe : elle ne tient rien de l’organisation, soit vasculaire, soit cellulaire; car ce n’est que dans son état de desséchement qu’elle est poreuse; et, sous aucune considération , elle ne peut être comparée à une écorce végétale.
C'est uniquement dans cette croûte enveloppante que se trouvent les polypes , et qu'ils communiquent entr’eux par leur partie postérieure ; aussi conserve-t-elle dans son desséchement les cellules qui contenaient les indi- vidus.
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Les polypes de ces polypiers ont Île corps très-simple , sans appendices latéraux, et s'ils adhèrent Îes uns aux autres, ce n’est que par leur extrémité postérieure. L’axe de leur polypier , ainsi que la croûte qui le recouvre , sont donc tout-à-fait extérieurs aux polypes; or, nous verrons , dans l'instant , qu'il en est de même à l'égard des polypiers pierreux.
Loin que les polypes à polypier soient des animaux assez imparfaits pour pouvoir être considérés comme ‘in- termédiaires entre les animaux et les végétaux, ils sont, au contraïre , bien plus avancés en animalisation que les infusoires , puisqu'ils sont capables de transuder une matière assez composée pour pouvoir donner lieu à l'axe corné du polypier et à la croûte gélatino-terreuse qui en- veloppe cet axe. Or, ils n'ont pas pris probablement une telle matière toute formée dans les alimens dont ils font usage.
Relativement aux polypiers tout-àa-fait pierreux , qui n’ont ni axe central, ni croûte recouvrante, et qui, con- séquemment , n’offrent qu'une seule substance solide, sans flexibilité remarquable , ces polypiers sont souvent très-poreux, et souvent encore leurs cellules sont cohé- rentes les unes aux autres : en sorte que beaucoup parmi eux , semblent ne présenter chacun qu'une masse dans laquelle le polypier et Les polypes sont confondus. Le po- lypier lui-même , dans les masses agglomérées, recou- vert au-dehors par une chaïr animale, vivante et irritable, semble ators intérieur aux animaux , et s'être formécomme eux par la voie de l'organisation. Il n'en est cependant rien ; ce polypier, comme les autres, est réellement ex-
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térieur aux animaux qui l'ont produit , ettoutes ses par- ties, aitentiyement examinées, sont parfaitement inorga- niques. Son état et l'apparence qu'il a d'être intérieur aux polypes dans les races citées, tiennent à la forme parti- culière de ces polypes ;. ce que je vais ici simplement ex- poser , et ce que j'espère démontrer en traitant des po- lypiers lamellifères.
Les polypes qui forment ces polypiers lamellifères , quoiqu’aussi simples en organisation interne que les autres polypes à polypier, n'ont point le corps isolé et simple au dehors , comme ceux dont je viens de faire mention, En effet , l'étude de leur polypier montre , d’une manière évidente, que ces polypes ont des appendices latéraux et Jacuneux : en sorte que , s'ils adhèrent les uns aux autres par leur extrémité postérieure ; on est forcé de recon- naître qu'ils adhèrent aussi entr'eux par ces appendices latéraux de leur corps. On conçoit de là qu’en adhérant ainsi les uns aux autres par tant. de points, tous les po- lypes d'un de ces polypiers, ne forment qu’une masse commune , partout très-lacuneuse. Or, comme entre les corps de chacun d’eux, et les appendices lacuneux par lesquels ils se tiennent latéralement , il existe une multi- tude de vides qui communiquent tous entr’eux , ces ani- maux déposent dans ces vides les matières de leur poly- pier. Dès lors ces matières déposées se rapprochent, s'aggrègent , se concrètent , se solidifient, et constituent les parties et les lames pierreuses du polypier solide dont il est question.
Aïnsi, quoique les nombreux polypes d'un madrépore, d’une astrée , d'une méandrine , etc., adhèrent ensemble,
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et même enveloppent leur polypier, remplissant de leur chair gélatineuse les interstices de ses parties , le polypier néanmoins leur est véritablement extérieur , et toutes ses parties quelconques sont les résultats de matières excré- tées, deposées hors du corps de chacun de ces animaux: le polypier n'a donc pas été formé par intus-susception.
La mème chose arrive à la coquille des balanites , des coronules et des tubicinelles, dont les parties remplissent les lacunes du corps de l'animal, sans qu’on puisse dire que cette coquille soit une partie végétante, comme on l'a dit des polypiers.
Un naturaliste des plus distingués , qui a fait faire à la zoologie de grands progrès par ses recherches , s’ex- prime ainsi dans l'un de ses ouvrages.
« La partie dure , ou du moins la croûte qui revêt les polypes , paraît faire partie de leur corps , et croître avec eux par intus-susception ; en sorte que les branches qui naissent cà et là du tronc , dansles espèces qui ne restent pas simples , sont de véritables végétations , et non des ad- ditions que les habitans construiraient contre celles qui existaient déjà. C’est donc assez justement que les animaux dont il est question , ont été nommés zoophytes ou ani- maux-plantes. La partie solide a pris, par une expres- sion figurée , le nom de tige , et la tête des polypes, ou plutôt leur partie mobile, pourvue de tentacules , celui de fleur. — [ Cuvier, Z'ableau élémentaire d’'Hist. nat., p. 663. ]
Rien de tout cela n’est fondé ; ce dont il est facile de se convaincre , en examinant attentivement la structure
des polypiers. Les faits bien constatés attestent que les
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polypes à polypier sont aux hydres ce que les mollusques testacés sont aux mollusques nus. De part et d'autre, ceux qui ont des enveloppes solides, les forment par des excrétions de leur corps, et ces enveloppes ne croissent pas comme eux par éntus-susception ; elles sont inorga- niques et toujours complètement extérieures aux animaux qu’elles contiennent. Mais Le savant que je viens de citer, n'ayant pas eu le temps sans doute d'examiner lui-même les objets, s’en est rapporté à l'opinion de Linné et de Pallas : achevons cette discussion.
Ce qu’on a pris pour des racines dans certains poly- piers , n'a , de cet organe des végétaux , que la simple apparence. Ces fausses racines ne sont point organisées, ne sont nullement perforées, et ne pompent aucuns sucs pour les transmettre dans l’intérieur du polypier. Ce ne sont que les premiers dépôts de matières excrétées par des polypes, nouvellement tombées sur des corps étrangers; dépôts d’abord étalés en expansions erustacées qui se fixent , mais qui, bientôt après, par le rapprochement et la rencontre des nouveaux polypes générés par les pre- miers , se réunissent en un ou plusieurs troncs sur les- quels ces polypes vivent en commun, se multipliant les uns sur les autres.
Chaque polype néanmoins à sa partie antérieure en- fermée dans sa propre cellule.
Ces expansions en empâtement, rarement divisées en ramifications radiciformes , se trouvent appliquées latéra- lement sur les corps étrangers sur lesquels elles ont été formées ; elles sont, comme le polypier , sans organi- sation dans leur intérieur , ne servent qu’à fixer ce poly-
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pier , et ne sont nullement propres à pomper aucun suc pour la nourriture de l'animal.
Le polype, en effet; recoit ses alimens uniquement par la bouche, et ne les prend jamais par son polypier : il n’avait donc pas besoin de racines, et n’en a réellement pas.
Ce qu'il y a de bien remarquable dans les polypes a polypier, c'est que tous, ou au moins la plupart, coustiuent des animaux composés, qui vivent et se nour- rissent en commun, adhérant les uns aux autres, et com- muniquant tous ensemble.
Le premier exemple de ce singulier état de choses parmi les animaux, s'est montré dans les vorticelles ra- meuses qui appartiennent au premier ordre des polypes. Nous avons ensuite retrouvé le même état de choses parmi les polypes du second ordre , dans les hydres et les corines. Enfin , nous le rencontrons encore, et plus fortement employé, dans tous ou presque tous les po- lypes à polypier , ainsi que dans tous les polÿpes flot- tans, | À l'égard de l'hypothèse par laquelle on prétend qu'un embryon contient, en raccourci, toutes les parties que doit avoir l'individu, et même tous les individus qui peuvent en provenir , il est évident que cette hypo- thèse , si elle était fondée, ne serait applicable qu'aux êires vivans simples, et non à ceux qui sont composés d'individus réunis, qui se multiplient par des régénéra- tions successives.
Aïnsi , il n’est pas vrai que le gemma d’une astrée , d'une méandrine , contienne en raccourci tous les indi-
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vidus qui doivent se générer successivement à la suite du premier individu , que ce gemma tout-à-fait développé a produit. Il ne l’est pas non plus que l'embryon d'un gland de chêne puisse contenir en raccourci toutes les par- ties d’un grand chêne ; parce que ces parties ne se sont formées qu’à la suite des générations successives des indivi- dus annuels qui ont vécu sur le corps commun , consti- tué par le tronc et les branches de cet arbre. Voy. l'7n- troduction, p. 69 et sui.
De la forme particulière de chaque polypier.
‘ La flexibilité ou la solidité d’un polypier quelconque, est sans doute le résultat de la nature de sa substance, soit membraneuse , soit cornée , ‘soit pierreuse ; mais, quant à sa forme générale, il est évident qu'elle tient, dans le plus grand nombre, au mode particulier , dont les gemmes de chaque race sont produits ou sont déposés.
En effet , tous les polypes à polypier produisent des gemmes ou bourgeons qui, tantôt naissent et se déve- loppent sans se séparer de leur mère, et tantôt sont dé- posés sur les bords des cellules ou sont rejetés au-dehors et tombent sur les corps voisins. On sait qu’en se déve- loppant, ces gemmes deviennent des polypes semblables à ceux dont ils proviennent. Or , on peut faire voir que, selonle mode dont les germes sont disposés en naissant, et selon celui dont ils sont déposés, la forme ou la figure générale du polypier en résulte nécessairement.
Les gemmes réproductifs et oviformes des polypes qui ont un polypier tubuleux , au lieu d’être à nu , comme.
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dans les Lydres , sont enfermés dans une espèce de ves- sie ouverte à sonsommet ou d’un côté. Cette vessie se dé- tache ettombe avec eux, dans ceux qui ne doivent point conserver leur adhérence. |
Cette même vessie n’est point une enveloppe complète, qui doit se rompre pour laïsser sortir un embryon que la fécondation a rendu propre à posséder la vie; mais c’est un jeune fourreau, soit particulier à un bourgeon, soit commun à plusieurs. Lorsqu'il est commun à plusieurs, il se détache et tombe, à une certaine époque, avec les bourgeons qu'il contient , et ces bourgeons , qui ont cha- cun leur fourreau particulier, se développent en nouveaux individus. Ces vessies gemmifères , que l’on a observées dans les plumatelles et dans les tubulaires, naïssent de l'intérieur , s'en détachent et sont rejetées au-dehors. Dans les sertulaires , etc. , elles se forment à l’extérieur , et restent assez long-temps adhérentes au polypier commun. On lesa prises pour des ovaires, parce qu’on a supposé inconsidérément qu’elles renfermaient des œufs.
La forme même du polype contribue de son côté à la configuration générale du polypier ; car les polypes fort allongés donnent nécessairement lieu à des cellules tu- buleuses | proportionnellement longue. Msais ce qui in- flue principalement sur la forme générale du plus grand nombre des polypiers, c’est la manière particulière aux races, dont les gemmes sont disposés , lorsqu'ils conser- vent leur adhérence, ou sont déposés lorsqu'ils se dé- tachent.
En effet , les gemmes non accumulés sur les cellules,
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mais toujours disposés à côté d’elles au-dehors et dans
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tous les sens, sur le support commun , donnent lieu à la configuration des polypiers crustacés , c’est-à-dire, éta- lés en croûte, qui couvre les corps voisins.
Si les gemmes sont jetés régulièrement sur deux points opposés du bord des cellules, ils donneront au polypier, en pullulant successivement , une forme aplatie , soit flabelliforme s’il y a isolement dans les gemmes, soit fo- lüforme s’il ya contiguité dans ces gemmes. Si, au con- traire, les gemmes sont disposés sans régularité sur le bord des cellules, tantôt d’un côté et tantôt de l’autre, ils donneront lieu , par leur pullulation successive , à un polypier composé de ramifications éparses.
On conçoit de là, tous les cas qui peuvent avoir lieu à raison du nombre et de la situation des gemmes dispo- sés, à raison dela régularité ou de l’irrégularité de leur disposition, soit sur le bord des anciennes cellules, soit sur leur côté, soit sur le support commun, enfin, à raison de la forme même des polypes qui se développent de chaque gemme.
Ces considérations suffisent pour faire apercevoir la cause de la diversité infinie des formes des polypiers ; celle de la disposition régulière ou vague de leurs rami- fications; celle de leur épaisseur , leur finesse , leur élé- gance , leur multiplicité; celle, enfin, de leur cohérence ou de leur continuité plus ou moins interrompue.
Les polypes à polypier ont, comme les mollusques testacés, des pores excrétoires par le moyen desquels ils rejettent et filtrent des sucs superflus ou excrémen- tiels, et qui, hors de l'animal, prennent une consis- tance quelconque , relative à leur nature. Ces sucs, en
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effet, par le rapprochement, l'agglutination ou l'aggréga- tion de leurs particules les plus solides , se transforment après leur sortie de l'animal, en une matière simplement gélatineuse ou membraneuse dans les uns, cornée dans les autres, et tout-àa-fait pierreuse dans d’auires encore.
C’est tantôt tout-à-fait à l'extérieur des polypes à corps simple , que se forment ces dépôts de matières excré- toires qui , bientôt après, se eoncrètent ou se solidifient ; et tantôt ces dépôts s’effectuent dans les lacunes qui exis- tententre les corps de beaucoup de polypes agglomérés , et les appendices extérieurs de ces corps, comme dans les polypiers lamellifères.
La nature , qui ne fait rien que graduellement , a formé d’abord les polypiers les plus frêles , les plus émi- nermment flexibles ; mais d’une seule substance presque entièrement animale , et y a admis peu-à-peu des parti- cules étrangères , sans en former un corps séparé. Ainsi, elle produisit, dans cet ordre, les polypiers gélatineux , ensuite les polypiers membraneux , enfin, les polypiers cornés ; et y ajoutant de plus en plus des particules cré- tacées , elle a ensuite progressivement sohdifié les poly- piers qu’elle continuait de produire , et les a amenés à l'état tout-àa-fait pierreux.
Jusques-là chacun de ces polypiers n’offrit qu'une seule sorte de substance, soit uniquement animale , soit cons- tituée par un mélange de matière animale et de matière crétacée ; mais à mesure que l’animalisation ft des pro- grès parmi les polypes de cet ordre , la nature com- posa le polypier de deux substances distinctes et séparées. Alors elle ramollit graduellement cette enveloppe, en
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faisant dominer de plus en plus la matière animale sur la matière erétacée ; fit disparaître celle-ci, et termina insensiblement l'existence du polypier , après l'avoir amené à l'état gélatineux le plus fugace. Le polypier ne se montra plus ensuite nulle part; les polypes du der- nier ordre de la classe n'offrirent qu'un corps com- mun à nu à l'extérieur , et dans les classes suivantes la na- turé passa à des animaux isolés, dont les organes de- vinrent de plus en plus nombreux et composés eux- mêmes.
Cet ordre de choses me paraît être celui qu'a néces- sairement suivi la nature ; et c’est aussi celui que je pré- sente dans le rang que j'assigne aux sept sections qui par- tagent les polypes à polypier.
Ainsi, je divise les polypes à pol pion en sept sections ou familles, de la manière suivante:
* Polypiers d’une seule substance.
Lre Section. — Polypiers fluviatiles. IL® Section. — Polypiers vaginiformes. IIL.e Secrion. — Polypiers à réseau. IV. Section. — Polypiers foraminés. V.e Section. — Polypiers lamellifères.
** Polypiers de deux substances séparées.
VIe SECTION. — Polypiers corticifères, VIL:eSecrion.—Polypiers empâtés.
02 ANIMAUX
PREMIÈRE SECTION.
RARES
POLYPIERS FLUVIATILES.
L
Polypiers, soit libres, isolés et flottans dans les eaux, soit fixés et glomérulés en masses celluleuses sur les corps aquatiques ; composés d’une seule sorte de subs- tance.
Polypes à tentacules nombreux, ne complettant point le cercle autour de la bouche
OBSERVATIONS.
La connaissance de plusieurs polypiers très-singuliers, et celle des rapports qui se trouvent entre les polypes de plusieurs de ces polypiers, m'ont forcé de les réunir en un groupe séparé pour en former une section particulière.
Les polypes qui forment ces polypiers n’habitent que dans les eaux douces, et principalement dans celles qui sont vives, fluviatiles.
Des quatre genres que je rapporte à cette section, le pre- mier seul estencore trop imparfaitement connu pour assurer soit la famille, soit même la classe à laquelle il appartient. Il semble néanmoins tenir au second par l'habitude qu'ont les animalcules des deux genres d’errer dans les eaux, Les
SANS VERTÈBRES. (0 R) deux derniers genres offrant un polypier glomérulé et fixé sur les corps aquatiques , ont été associés avec des polypiers marins de la section des empätés. Cependant la nature de ces polypiers, étudiée avec soin, et ceux de leurs polypes qui ont été observés, m'ont paru s’opposer à cette association; c’est pourquoi je les en ai distingués, et même considéra- blement éloignés. Voici les quatre genres qui composent cette section,
[1] Polypiers libres, flottans dans les eaux : Difllugie. Cristatelle.
[2] Polypiers fixés sur les corps aquatiques : Spongille. Alcyonelle.
DIFFLUGIE. (Diflugia.)
Corpstres-petit, gélatineux, contraciile , enfermé dans un fourreau testacéiforme. Partie antérieure sortant hors du fourreau, et étendant irrégulièrement 1 à 10 bras tentaculaires , inégaux et rétractiles. |
Fourreau ovale ou subspiral , tronqué et ouvert à sa base, agglutinant souvent des grains de sable à sa sur-
face externe.
Corpus minimum , gelatinosum, contractile, va-
04 ANIMAUX
gina testaceiformt inclusum. Corporis pars antica ex- trà vaginam exiliens , et brachia plura [1 —10 | tentacularia inæqualia retractiliaque. variè porri- gens.
Vagina obovaita vel subspiralis , basi truncata et
aperta, externa superficie arenulasa sæpè aggluti- nans.
OBSERVATIONS.
D’aprèsles observations que M. Ze Clerc a récemment pré- sentées à l'institut, la Difflugie est un animal microscopique encore très-imparfaitement connu, et déjà très-singulier par ceux de ses caractères qu’on a pu apercevoir.
Cet animalcule, dont les plus grandes dimensions n’exce- dent pas un dixième de ligne , parait contenu dans un four- reau, probablement membraneux , mais qui a la forme d’un test, étant un peu en spirale supérieurement, et tronqué à sabase. Lorsque ce fourreau s’est recouvert de grains de sable agglutinés, sa forme spirale ne paraît plus, et alors il présente une masse ovoide, dont l'ouverture est à l'extrémité tron- quée. C’est de cette ouverture que l'on voit sortir, avec une diffuence singulière , des bras tentaculaires , inégaux , d’un blanc de lait, variant irrégulièrement depuis un jusqu'à dix.
La bouche de’cét animalcule n’a pas été observée. Il est probable néanmoins qu'elle existe, et qu’elle se trouve à la partie antérieure du corps, au centre des points d'où les bras tentaculaires se déploient.
Connaissant encore trop peu les caractères de ce petit animal, on ne peut prononcer sur la classe à laquelle 1l ap- partient réellement. Je remarquerai seulement que son mode
SANS VERTÈBRES. Où
d’être, n’est point du tout celui des infusoires. Il ne paraît
guères s’en rapprocher que par sa taille ; mais bien d’autres sont dans le même cas. On sait qu’à l’égard de l’état de l’or-
ganisation , la taille est d'une médiocre importance; elle l’est moins encore que la consistance des parties.
Comme la difflugie mérite d’être signalée et proposée aux nouvelles recherches. des observateurs , je la range provi-
soirement parmi les polypes, et je considère son fourreau comme son polypier.
ESPÈCE.
1. Difllugie protéiforme. Diflugia protæiformis. Difflugia. Le Clerc, mém. mff.
Habite en Europe, dans les eaux donces ; penplées de plantes aquatiques, entre lesquelles l’animal se meut avec lenteur.
CRISTATELLE. (Cristatella. )
Polypiers globuliformes » gélatineux, libres, à super- ficie chargée de tubercules courts, épars; polypifères.
Da sommet de chaque tubercule sort un polype, dont l'extrémité se divise en deux branches rétraciiles, arquées, garnies de tentacules disposés en dents de
peigne.
Bouche située au point de réunion des deux branches tentaculaires.
96 ANIMAUX
Polypari globuliformes , gelatinost, non affixi, vagantes ; tuberculis brevibus separatis Sparsis poly-
piferis.
ÆEx apice cujusque tuberculi polypum exseritur ex- tremite divisum in duos ramos retractiles , arcuatos ,
tentaculis unilateralibus pectinatos.
L
Os in axillé ramorum.
OBSERVATIONS.
Les polypes que RoEseL nous a fait connaître, et dont le genre cristatelle a été formé, sont des polypes composés très-singulicrs et qui semblent à peine appartenir à l’ordre des polypes à polypier.
Ils nous présentent un très - petit corps globuleux , géla- tineux, jaunâtre et muni de quelques tubercules courts et épars. Ces petits corps sont libres , nagent ou se déplacent dans les eaux, et semblent ainsi se mouvoir à l’aide des deux branches tentaculaires de chacun de leurs polypes.
Ces polypes avoisinent considérablement les vorticelles, et cependant ne sont plus réellement des rotifères.
Effectivement , sans posséder un organe uniquement rota- toire à leur bouche, les eristatelles y en présentent un qui est moyen entre celui des rotifères et les tentacules en rayons des autres polypes, et surtout des pl/umatelles, avec les- quelles on sent qu’elles ont déjà des rapports. Ce qui appuie cette considération, c’est que, si les deux branches pectinées des cristatelles représentent les deux demi- cercles ciliés des rotifères , elles ne se bornent point aux mêmes fonctions ; car ces parties peuvent se contracter et se mouvoir indépen-
SANS VERTÈBRES. 07
damment les unes des autres , et n’ont que des mouvemens semi-rotatoires.
Le corps globuleux et commun des crisratelles a une enveloppe mince , submembraneuse et transparente qui en forme le polypier , et qui fournit à chaque tubercule de ce corps un tube très-court qui est la cellule de chaque polype. Cette considération indique les rapports des cristatelles avec les plumatelles , dont le polypier tubuleux est bien connu. Elle montre que les cristateiles, ainsi que la dif- flugie , offrent réellement les ébauches ou les plus imparfaits des polypiers, et en même temps la singuliere particularité d'avoir un polypier libre, qui nage avec elles.
Mais une observation qui me fut communiquée par le docteur 7’ahl, célèbre professeur de botanique à Copen- hägue, m'apprit que, d’après un naturaliste allemand nommé Lichtenstein, les polypes de Roësel, qui constituent nos cristatelles , sortaient de ces productions particulières connues sous le nom d’éponges fluviatiles , qu'ils avaient probablement formées.
Ne connaissant pas l’ouvrage de Lichtenstein ; et trou- vant dans le fait singulier qu'il énonce de grandes difficultés que je ne puis résoudre , je m'en tiens pour les cristatelles a ce que nous apprend Roeësel.
On ne connaît encore qu’une seule espèce de cristatelle, -qui est celle que Roësel a observée.
ESPÈCE.
1. Cristatelle vagabonde. Cristatella vagans.
Roës.ins. 3. p. 559. tab. gt. Habite dans les eaux douces, soit vives , soit stagnantes.
Tome II. 7
08 ANIMAUX
| SPONGILLE. (Spongilla. )
Polypier fixé, polymorphe , d'une seule sorte de substance, à masse irrégulière , lacuneuse et celluleuse , constituée par des lames membraneuses , subpilifères , formant des cellules inégales , diffuses et sans ordre.
Des grains libres et gélatineux dans les cellules. Po-
lypes inconnus. é
Polyparium fixum , homogeneum, polymorphum, massä irregulari lacunosd et ceilulos& constitutum. Cellulæ inœquales imperfectæ diffusæ inordinatæ , laminis membranaceis , subpiliferis composite.
Granula plurima gelatinosa non affixa in cellulis.
Poly pi ignoti.
OBSERVATIONS.
Sous le nom de spongille , je comprends ces corps singu- liers , spongiformes, celluleux, pilifères et verdâtres , que l’on trouve fixés dans les eaux douces et vives, sur les pierres et autres corps solides, et que l’on connaît depuis long-temps sous les noms de spongia fluviatilis, spongia lacustris , etc.
Ces corps ne me paraissent point appartenir au genre des éponges marines, malgré l’analogie apparente que leur donne leur forme avec les éponges. |
Effectivement, ces mêmes corps, mollasses dans l’état frais, et très-fragiles dans l’état sec , ne se composent point de deux substances distinctes, savoir : de fibres cornées,
SANS WERTÈBRES. Où
enlacées ou croisées, tenaces et plus ou moins empâtées d’une pulpe gélatino-terreuse , comme les éponges marines; d’ailleurs, tous contiennent dans leurs cavernosités ou cel- lules une multitude de petits grains gélatineux, jaunâtres, et qui m'ont paru libres, tandis que rien de semblable n’a en- core été observé dans les véritables éponges.
Les petits grains observés dans les spongilles seraient-ils des gemmes propres à produire les cristatelles , comme l’ob- servation de Lichtenstein semble l'indiquer ?
On a cherché à constater en France l'observation de Zich- tenstein, et l’on n’a point réussi. En effet, l’on m'a assuré n'avoir vu aucune cristatelle sortir des spongilles ou y ren- trer ; et cependant l’on a observé des cristatelles nageantes dans les eaux qui contenaient des spongilles. Ainsi, les poly- pes des spongilles ne sont pas encore connus.
Malgré l’analogie des formes des spongilles avec les épon- ges, 1l n’est pas encore constaté que ces corps fluviatiles soient des productions animales ; on peut néanmoins les présumer telles d’après les apparences et d’après les grains gélatineux qu ils contiennent,
_ Comme ces spongilles constituent un genre tres-distinct, je les rapporte ici provisoirement, étant persuadé que si ce sont des productions d'animaux, elles appartiennent à des polypes, et probablement à des polypes de cette section.
On en trouve quelquefois qui sont adhérentes à des alcyo- nelles , et mélangées avec elles,
ESPÈCES.
1. Spongille pulvinée. Spongilla pulvinata. Sp. subincrustans , sessilis , crassa, conveæa, sublobata ; osculis majuscudis, sparsts.
100 ANIMAUX
Mus. n.0 Habite dans les rivières , près des moulins , sur-les pierres , aux environs de Saint-Quentin. (M. de V’ieuville. )
Elle forme des masses sessiles, irrégulières , épaisses, convexes , an peu lobées, et ne se ramifie point. Elle est très-poreuse, lacu- neuse, verdàtre dans l’état frais, et n’a de fibres qu’à sa surface. C'est peut - étre le spongia fluviatilis de Pallas, Zooph. n.0 231; mais je n’ai vu aucun individu se ramifier.
2. Spongille friable. Spongilla friabilis. Sp. sessilis, convera, obsolete lobulata , intùs fibrosa ; fibris longitudinalibus , ramuloso-cancellatis. Spongia friabilis. Esper. suppl. tab. 62. Habite dans les étangs. Elle est granifére , et n’a presque point de parenchyme entre ses fibres.
3. Spongille rameuse. Spongilla ramosa.
Sp. sessilis, ramis elongatis subteretibus , inœqualibus, lobulatrs. |
Spongtia lacustris. Esper, 2. tab. 23.
B. Eadem massis digitatis, ramulosts.
Spongia. Pluk.alm. t. 112. f. 3. an Esper. 2. t. 23 À.
V. Eadem, ramis gracilibus ramulosits.
Habite dans les étangs , les lacs d’eau douce. Elle n’est point rare , se ramifie constamment, et parait distincte des deux précédentes.
ALCYONELLE. ( Alcyonella. )
Polypier fixé, encroûtant ; à masse épaisse, convexe et irrégulière ; constitué par une seule sorte de substance ; et composé de l’aggrégation de tubes verticaux , subpen-
tagones , ouverts à leur sommet.
Polypes à Corps allongé, cylindrique, offrant à leur
3
SANS VERTÈBRES. IOI
extrémité supérieure quinze à vingt tentacules droits, dis- posés , autour de la bouche, en un cercle incomplet
L
d’un côté.
Polyparium fixum , incrustans , in massam homo- geneam, crassam , convexam et irregularem extensum, tubis verticalibus aggregatis membranaceis apice hian- tibus et subpentagonis compositum.
Polypi elongati , cylindrici ; tentaculis “ circa orem , 15 ad 20 , erectis , fasciculum turbinatum vel infundibuliformem ; uno latere imperfectum compo-
nentibus.
OBSERVATIONS.
L'a/cyonelle est un polypier qui ne tient de l’alcyon qu’une apparence de masse, mais qui n'offre nullement dans sa composition deux sortes de substances distinctes, comme des fibres cornées et empâtées par une pulpe quiles enveloppe ou les recouvre ; ce qui est le propre des vrais alcyons,.
Ici le polypier n’est qu'une masse de tubes serrés les uns contre les autres, et dont la substance paraît identique. Ces tubes sont un peu irréguliers, à cavité cylindrique , obscu- rément pentagones à l'ouverture.
Les polypes font sortir à l'entrée des tubes leurs tentacules, qui se montrent par faisceaux un peu ouverts en entonnoir, Ces tentacules n’oscillent point, paraissent immobiles , mais rentrent dans le tube dès qu’on les touche.
Je ne connais qu’une seule espèce de ce genre, et que Bruguière avait déja décrite, Elle m'a été communiquée, dans l’état frais, par M. de Beauvois, membre de l’Institut, qui l’a recueillie dans l'étang de Plessis-Piquet, près de Paris,
102 ANIMAUX
ESPÈCE.
r. Alcyonelle des étangs. Ælcyonella stagnarum. Alcyonium fluviatile Brug. dict. p. 24. n.° 10. Habite dans les étangs et dans les eaux de fontaine, aux environs de Paris.
DEUXIÈME SECTION.
LAVE
POLŸYPIERS VAGINIFORMES.
. E] % . A Polypiers d’une seule substance, à tiges gréles , fistu- leuses , membraneuses ou cornées, flexibles, phytoïdes ;
contenant les polypes dans leur intérieur.
La section des nolypiers vaginiformes est très-natu- relle; elle peut être considérée comme une grande et belle famille de polypes que l'on ne saurait écarter les uns des autres.
Les polypiers dont il s’agit offrent, en général, des productions allongées, grêles, cauliformes, flexibles, transparentes, rarement simples, le plus souvent rami- fiées très-finement , et qui représentent des plantes très- délica’es. Ces productions sont fistuleuses , ainsi que leurs rameaux , inorganiques, d'une substance presque toujours cornée , et contiennent les polypes ou le corps commun
auquel les poly pes se réunissent par leur partie postérieure ;
SANS VERTÈBRES. 103
mais Ja partie antérieure de chaque polype rentre et sort, soitgpar l'extrémité ouverte des tiges et des rameaux du polvpier , soit par des ouvertures latérales qui présentent comme autant de cellules particulières. Ces ouvertures latérales sont, le plus souvent, saillantes au dehors, et imitent de petits calices, plus ou moins en saillie , le long . des tiges et des rameaux de ces polypiers.
Ces mêmes polypiers ne sont plus grêles et plus déli- cats que les polypiers glomérulés , que parce qu'ils ne sont point ramassés, et que leurs parties ne sont point res- serrées en paquet dense ; mais ils sont plus animalisés dans leur substance, puisque cette substance est évidemment cornée dans la plupart, tandis que celle des polypiers glomérulés ne l’est nullement.
Les polypes contenus dans les polypiers vaginiformes, communiquant les uns aux autres par leur partie posté- rieure » donnent probablement lieu à l'existence d’un corps commun, vivant , très-frêle , et dont la vie est indé- pendante de celle des individus qu'elle anime. On est,en effet, autorisé à croire que les tubes de ces polypiers sont remplis par un corps gélatineux, vivant, plus durable que les individus qu'il produit , périssant peu-à-peu par une extrémité , êt s’accroissant en même temps par l’autre. Or, c’est à ce corps commun que chaque polype est adhé- rent par son extrémité postérieure.
À mesure que les polypes qui y adhèrent se multiplient par des gemmations qui ne se séparent point, le corps commun s'oblitère et se dessèche progressivement dans sa partie inférieure; mais il continue de vivre dans le reste
de son étendue , s’accroissant mème dans sa partie supé-
104 ANIMAUX
rieure , en développant sans cesse de nouveaux individus. Ainsi, nourrissant tous les polypes et en produisant continuellement de nouveaux, ce corps vivant et médul- laire accroît ou agrandit successivement le polypier, mul- tiplie ses ramifications , et produit périodiquement , outre les gemmes isolés non séparables , ces bourses ou vessies particulières qui en contiennent d’autres, et qui, en se détachant et tombant sur les corps voisins, vont multiplier le polypier. |
Il résulte de cet ordre de choses, qu'a mesure que le polypier vieillit par la continuité des nouvelles générations de polypes qui s'y succèdent, les tiges de certains d’en- tr'eux se remplissent d’abord Rene de matière cornée , et ensuite s’épaississent presqu'entièrement , de- viennent comme frutiqueuses , plus roides et plus dures; mais leurs sommités et surtout leurs ramifications restent fistuleuses.
J'ai dit que le corps commun des polypes de ces poly- piers produisait successivement deux sortes de gemmes : les uns non séparables, et qui multiplient les polypes du mème polypier; les autres qui doivent sen séparer et donner lieu à d’autres polypiers de la mème espèce. Ces derniers naissent ordinairement ramassés plusieurs ensem- ble, comme en paquet ou en petite grappe, et sont ren- fermés dans des bourses ou vessies particulières que l'on observe en certain temps sur les tiges, les rameaux ou dans les aisselles de ces polypiers. Ces bourses gemmi- fèves se détachent et tombent au temps de leur perfec- tionnement complet, et donnent lieu à de nouveaux
polypiers fixés sur les corps marins du voisinage, à
SANS VERTÈBRES. 10)
mesure que les polypes se développent et se multi- plient.
Comme les polypiers vaginiformes , d’abord très- frèles et presque membraneux dans les premiers genres , deviennent ensuite cornés dans les suivans , et bientôt après acquièrent un enduit calcaire qui augmente leur consis- tance et les rend un peu fragiles, ces considérations nous autorisent à les ranger et les diviser de la manière suivante.
DIVISION DES POLYPIERS VAGINIFORMES. * Polypiers nus, non vernissés ni encroûtés à l'extérieur. [ x } Cellules terminales.
Plumatelle. Tubulaire. Cornulaire. Campanulaire.
[2] Cellules latérales.
Sertulaire. Antennulaire. Plumulaire. Sérialaire.
** Polypiers »ernissés ou légèrement encroûtes à l'extérieur.
Tulipaire, Cellaire.
106 ANIMAUX
Anguinaire.
* Dichotomaire. Tibiane. Acétabule.
Polyphyse.
PLUMATELLE. (Plumatella. )
Polypier fixé par sa base, gréle, tubuleux , rameux, submembraneux, ayant les extrémités des tiges et des rameaux terminées chacune par un polype.
Polypes à bouche rétractile, munie de tentacules ciliés, disposés sur un seul rang , et dépourvus de bourrelet à
leur origine.
Polyparium basi affixum , gracile , tubulosum , ra- mosum , submembranaceum ,:caulium ramulorumque
ex apicibus singularibus polypum exserens.
Polypi ore retractili ; tentaculis ciliatis uniseriaus et
annulo destitutirs.
OBSERVATIONS.
Depuis Roësel et Schæffer , qui ont observé et fait con- naître des tubulaires d’eau douce, M. Y’aucher a observé avec beaucoup de détails, dans les eaux du Rhône et dans quelques eaux stagnantes et douces, deux espèces de tubu- laires d’eau douce, dont une parait nouvelle.
SANS VERTÈBRES. 107
Il résulte de toutes les observations qui font connaître ces tubulaires d’eau douce , que ces polypes doivent être distin- gués , comine genre , des tubulaires marines.
Ces polypes paraissent très-voisins des cristatelles par leurs tentacules, et ils Le sont aussi des a/cyonelles, qui n’en différent que parce que les tubes de chaque polype sont aggréges et réunis en masse.
En considérant le panache plumeux que forment les ten- tacules de ces polypes, nous leur avons assigné le nom de plumatelle pour désigner leur genre.
Dans les plumatelles, il n’y a point de bourrelet visible à V'origine des tentacules, et ces tentacules sont, en général, pourvus de cils, soit verticillés, soit disposés en plume ; carac- tères que n’offrent point les polypes des tubulaires. D'ailleurs, les plumatelles peuvent rentrer dans leur tube, et y retirer entierement leurs tentacules; facullé que n’ont point les tu- bulaires. ( Voyez le Bulletin des Sciences, n.° 81, p. 157.)
Les gemmes reproductifs et oviformes des plumatelles sont enveloppés chacun dans une membrane en forme de vessie, qui s’ouvre sans se déchirer. Ils naissent de l’intérieur, et sortent entre les tentacules par la bouche du polype.
Les tubes, plus ou moins rameux, qui constituent le po- lypier des plumatelles, sont membraneux, frêles et très- délicats.
ESPÈCES.
1. Plumatelle à panache. Plumatella cristata.
PL stirpe brevi, ramosa, subpalmala ; tentaculorum se- rie campanulatd lunatd.
Polype à panache. Trembley, polyp. 3. pl. 10. f. 8—0.
Tubularia reptans. Blumenb. natur. p. 440. no 1.
Se trouve dans l’eau des étangs.
108 ANIMAUX
2. Plumatelle campanulée. Plumatella campanulata.
PL. stirpe alternatim ramosa; tentaculorum serie campa- nulatä, lunatd, cristata.
Roësel, ins. 3. p. 447. t. n3—"5. T'ubularia campanulata. Gmel. syst. nat. VI. p. 3834.
Se trouve dans les eaux douces et stagnantes, fixée sous la len- ticule. Elle est très-voisine de la précédente par ses rap- ports.
3. Plumatelle rampante. Plumatella repens.
PL. stirpe ramosa, filiformi repenté; tentaculis subfascicula- is , verticillato- ciliatis ; gemmarum vesiculis elon- galis.
T'ubularia repens. Gmel. syst. nat. VI. p. 3835. Schæff. ar- mop. 1554. t. 1. f, 1—2. Bullet. des sc. 3. pl. XIX.. f. 1 —5.
Se trouve dans les eaux douces, sous les feuilles du rénu-
phar.
4. Plumatelle lucifuge. Plumatella lucifuga.
PL. Stirps ramosa, filiformt repente; tentaculis subfas- ciculatis , verticillato-ciliatis, aquam agitantibus ; gem- marum vesiculis suborbiculatés complanatis.
Tubularia lucifuga. Vauch. Bullet. desse. 3. pl. 19.f.6—10.
Se trouve dans les eaux douces , sous les pierres.
TUÜUBULAIRE. (Tubularia. )
Polypier fixé par sa base, grêle, tubuleux , simple ou rameux, corné; ayant les extrémités des tiges et des
rameaux terminées chacune par un polype.
Polypes à bouche munie de deux rangs de tentacules
nus, non rétractiles, et pourvus d'un bourrelet à leur origine.
SANS VERTÈBRES. 109
Polyparium basi affixum , gracile , tubulosum , cor- neum , simplex vel ramosum , caulium ramulorumque apicibus singularibus polypum exserens.
Polypi ore tentaculis nudis, biseriatis, non retrac- tilibus , subtüus annulo instructis.
OBSERVATIONS.
Les tubulaires sont des polypes marins, très-voisins, par leurs rapports, des plumatelles , mais qui en sont bien dis- tincts , et qui forment évidemment le passage des plumatelles aux sertulaires, Leur polypier, constamment fixé par sa base , consiste en tubes grèles, simples ou rameux , cornés, flexi-
les, lisses, réunis plusieurs ensemble, et dont l’extrémité supériéure de chaque tige et de chaque rameau se termine par un polype. Ce polypier diffère de celui des sertulaires en ce qu’il n’est point dente sur les côtés par des cellules sail- lantes et calyciformes.
Ainsi, les polypes des {ubulaires sont constamment termi- naux , et 1ls se distinguent de ceux des plumatelles en ce que leurs tentacules, nus et disposés sur deux rangs, ne peuvent pointrentrer entièrement dans le tube ou fourreau du polype, et qu'ils ont à leur origine une espèce de collet.
Les tentacules des tubulaires sont ordinairement nom- breux; et l’on remarque que ceux du rang extérieur ou inférieur sont ouverts et rayonnans, tandis que ceux du rang intérieur ou supérieur sont relevés en faisceau , et re- présentent en quelque sorte le pistil d’une fleur.
Les gemmes reproductifs et ovifèrmes des éubulaires sont enveloppés chacun dans une membrane en forme de vessie, naissent de l’intérieur, et sortent entre les teutacules infé- rieurs et le tube.
110 ANIMAUX
On prétend que les polypes des fubulaires sont peu con- tractiles. Il se peut que l'intensité de leur irritabilité soit dans un dégré inférieur à celui des autres polypes; mais ils sont irritables ou ont des parties irritables, sans quoi ces êtres ne seraient point des animaux. Il ne peut y avoir d'exception à cet égard.
ESPÈCES.
1. Thbulaire chalumeau. 7'ubularia indivisa. T. tubulis aggregatis, simplicibus, sursüm leviter ‘dilata- Lis, bast altenuatis implexis. Ellis. corall. p. 31.t. 16. fig. C. et act. angl. 48. t. 17. fig. D Tubularia indivisa. Lin. Se trouve dans l’Océan européen et dans la Méditerranée.
Tubulaire trachée. Z'ubularia larinx. Sol. ®
T.. tubulis simplicibus aggregatis , linc inde annuloso-ru- gosis , inferne attenuatis. Soland. et Ellis. corall. p. 31.
Ellis corall. t.16. fig. b et act. angl. 48. t. 17. fig. C.
Tubularia muscoïdes. Lin. Esper. tub. suppl. t. 4. et 4 A.
Se trouve dans l'Océan européen. Ses tubes sont vermi- formes.
3. Tubulaire rameuse. 7'ubularia ramosa. T°. tubulis ramosis, axillis ramulorum contortis. Sol. Ellis corall. tab. 16. /£g. a. et tab. 17. fig. a A. Soland. et Ellis, n.o 3. {ub. ramosa. Lin. Se trouve dans l'Océan européen.
4. Tubulaire splachne. 7'ubularia splachnea. 1. T.. culmis capillaribus simplicissimis ; pellé terminali lævi membranaced. Esper. suppl. tubul. 1. 8. Habite la Méditerranée. Elle semble dut même genre que l’acé- tabule ; mais son plateau membranenx n’est point composé de cellules tubuleuses et rayonnantes. Polypes inconnus.
Observ. La tubularia magnifica | Act. soc. Linn. vol. 5. ] est, dans notre système, rangée parmi lesamphitrites,
SANS VERTÈBRES. Elt
CORNULAIRE. (Cornularia. }
Polypier fixé par sa base, corné ; à tiges simples, in- fandibuliformes, redressées, contenant chacune un po-
lype.
Polypes solitaires, terminaux ; à bouche munie de huit tentacules pinnés, disposés sur un seul rang. .
Polyparium basi affixum , corneum ; surculis sim- plicibus , infundibuliformibus , erectiusculis , polypum unicum singulis continentibus.
Polypi solitari, terminales ; ore tentaculis octo dentato-pinnatis , uniserialibus.
OBSERVATIONS:
Les polypes de ce genre ne peuvent être associés aux tubu- laires dont la bouche est environnée de tentacules nombreux, disposés sur deux rangs. La rangée unique et le petit nombre de leurs tentacules les rapprochent de ceux des ser tulaires et des genres avoisinans.
Les cornuläires ne sont pas probablement des polypes simples ; car il paraît que leurs jets communiquent ensemble à leur base par un tube rampant dont Cavolini représente une portion.
Ces jets, dans l’espèce connue, sont cornés, jaunâtres, ridés transversalement et comme par anneaux , et vont en s’élargissant insensiblement vers leur sommet , d’où sort le polype qu'ils contiennent.
112 ANIMAUX
ESPÈCE.
1. Cornulaire ridée. Cornularia r'UgOS&. Tubularia cornucopiæ. Pallas EL. zooph. p. 80, n.0 37. Cavol. pol. mar. p. 250.t.9.f. 11—12. Esper. suppl. tab. XXVII. FE À Se trouve dans la Méditerranée.
CAMPANULAIRE. (Campanularia. )
Polypier phytoïde , filiforme , sarmenteux , corné ; x tiges fistuleuses, simples ou rameuses.
Calyces campanulés, dentés sur les bords , soutenus par des pédoncules longs et tortillés.
Polyparium phytoïdeum, filiforme, sarmentosum , corneum ; surculis tubulosis , simplicibus aut ramosis.
Calyces campanulati, margine dentati, pedunculis clongatis contortisque elevati.
OBSERVATIONS.
Les campanulaires ont sans doute de grands rapports avec les sertularia de Linné; ce qui fait qu'on les a confondues parmi les espèces rapportées à ce genre ; mais elles s’en dis- tinguent éminemment , n’ayant point leur tige ni ses rameaux dentés latéralement par des calyces sessiles et en saillie. Les calyces ou cellules des campanulaires sont, au contraire, soutenus par des pédoncules latéraux, souvent assez longs , et tortillés, surtout vers leur base,
SANS VERTÈBRES, 113
Les calyces deces polypiers sont, d’ailleurs, un peu grands, tampanulés, dentelés en leur bord, et polypiferes.
Enfin, on voit naître sur ces polypiers des vésicules gein- mifères, axillaires, ovales-tubuleuses, plus ou moins tron- quées à leur sommet. |
ESPÈCES.
1, Campañnulaire verticillée. Campanularia werticillata. C. stirpe alternè ramosa ; ramis summitatibusque pedun- culiferis ; pedunculis verticillatis cellulé unic& termi- nalis. Ellis corall, p. 23. tab. 13. fig. a. A. Sertularia verticillata. Linn. Habite dans l’Océan européen.
2. Campanulaire grimpante. Campanularia volubilis. C. stirpe volubili subramosa; pedunculis alternis longis celluli unicä terminatis ; vesiculis ovaiis subrugosis.
Ellis corall, tab. 14. f. 21. a. 4. Soland. et Ellis, tab. 4. fiz.e, Du EF
Sertularia volubilis. Lin.
Habite dans l'Océan, autour des fucns , etca
3. Campanulaire oblique. Campanularia syringa. C. stirpe volubili ; pedunculis alternis brevibus , celluld oblongd et oblique truncatä terminatis.
Ellis corall. t. 14. fig. b. B.Sertularia syringa. Lin. Habite dans l'Océan européen.
4. Campanulaire dichotome.Campanularia dichotoma. C. stirpe filiformi donga, ramosa , subdichotoma ; pedun- culis annulosis , calyce campanulato terminalis ; vesicuz lis obovatis axillaribus. Ellis corall. p.21. t. 12. n. 18. fig,a,c. A, C. Sertularia dichotoma. Lin. Habite dans l'Océan septentrional et la Méditerranée.
Tome IT. es 8
114 ANIMAUX
SERTULAIRE. ( Sertularia.)
Polypier phytoïde, corné: à tiges grèles, fistuleuses, simples ou rameuses , et garnies , ainsi que leurs rameaux, de cellules dentiformes, séparées et latérales.
Cellules calyciformes, saillantes comme des dents, sessiles où subpédiculées, et disposées sur deux rangs opposés, où éparses.
Vésicules gemmiferes , plus grosses que les calyces.
Polyparium phytoideum , correum : surculis graci- libus , tubulosis, simplicibus aut ramosis, ad latera dentatim celluliferis.
Cellulæ calyciformes , disunctæ , dentatim promi-
nulæ , sessiles vel subpedicellatæ , bifariæ vel sparsæ.
V'esiculæ gemmiferæ , calycibus majores.
OBSERVATIONS.
Les sertulaires constituent un très-beau genre parmi les polypiers flexibles, non pierreux. Ce genre est nombreux en espèces , malgré les réductions qu’il a été convenable de lui faire subir.
Ces polypiers ressemblent, en général , à de petites plantes fort jolies et tres-délicates, qui seraient dépourvues de feuil- les , ou dont les feuilles seraient extrêmement petites et den- tiformes. Leur substance est d’une nature cornée ; plongée dans le vinaigre , elle n’y offre aucune effervescence.
SANS VERTÈBRES. 115
Les tiges des sertulaires sont, en général, transparentes, fistuleuses, très-menues, et la plupart finement ramifiées à
CR! . À, . la manière des plantes. Elles due dans leur iongueur, ou au moins dans celle de]
rs rameaux , par les cellules saillantes, calyciformes, séparées et latérales dont elles sont garnies. Ces cellules sont petites, nombreuses, tantôt opposées les unes aux autres, et tantôt alternes ; elles sont disposées , soit sur deux rangs opposés, soit d’une manière éparse. Elles varient dans leur forme, selon les espèces, et de chacune d'elles sort un polype presque semblable à une hydre.
Outre les cellules en forme de dents dont les tiges et les rameaux des sertulaires sont garnis, on trouve encore, dans certaines saisons de l’année, sur les ramifications de ces poly- piers,des vésicules particulières qui servent à la multiplication de leurs polypes. Ces vésicules contiennent des bourgeons qui paraissent disposés en petites grappes, et que l’on prend pour des œufs.
On trouve les sertulaires adhérentes aux rochers , aux co- quilles , aux fucus et autres corps marins sur lesquels eiles
forment ordinairement des touffes d’une extrême finesse, et souvent très-élégantes.
ESPÈCES. * Cellules subpédicellées.
1. Sertulaire antipate. Sertularia antipathes. S. stirpe dura , rigida, ramoso - paniculata ; ramis pin-
naëËis ; pinnulis subsetaceis celluliferis ; cellulis pedicel- latis. %
Mus. n.°
Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande. Péron et
116 ANIMAUX
Le S'ueur. Aspect dendroïde, d’an gris-noirâtre, et ressem- blant presque à un antipate. Hauteur, douze à quinze cen-
Lisa
timètres.
2, Sertulaire lâche Sertularia laxa. $. alicernè ramosa; ramis simplicibus ; calycibus alternis, remolis, tubulosis truncatis pedicellatis. ertularia fruticosa. Esper. suppl. 2. tab. 34. Habite.... Ma collection. Ses tiges sont transparentes, jau-
nâtres, munies de rameaux alternes, simples , filiformes. Iau- teur , deux décimètres et plus. k
** Cellules sessiles.
3. Sertulaire pectinée. Sertularia pectinata.
S. pinnata; pinnulis crebris alternis filiformibus ; dentc- culis subopposttis lubulosis arcuatis ; vesiculis angulatis, apice quadridentatts.
B. eadem. pinnulis brevioribus. Sertularia pinaster.
Soland. et Ellis. p. 55. tab. 6. fig. b. B.
Habite l'Océan des Grandes-Indes. Sonnerat. Ma collection. Elle est d’un noir rougeâtre , à jets simples, largement
pinnés et pectinés. Hauteur , douze centimètres.
4. Sertulaire sapinette. Sertularia abietina. S. allernalim pinnata; denticulis subopposilis, ovalo- tubulosis ; vesiculis ovalibus. Sertularia abietina. Lin. Soland. et Ellis. p. 36. Ellis corall. t 1. n,0 2. fig. b. B. Esper. suppl. 2. tab. 1. Habite les mers d'Europe. Ma collection. Espèce très-connue ;
elle est souvent chargée de la spirorbe-perle.
’
5. Sertulaire millefeuiile. Sertularia millefolium. S. surculis eleganter pinnatis ; pinnulis brevibus distichis ; denticulis subalternis tubulosis ; vesiculis bicornibus. Mus. no Habite les mers Australes ou de la Nouvelle-Tfollande. Péron et le Sueur. Gette espèce semble être arborescente, ses jets
SANS VERTÈPBRES. 117
nombreux étant disposés alternativement le long d’une tige roide et dure, qui paraît lui appartenir, et qui lui est étrangère. Ces m°mes jets sont élégamment pinnés, comme dans la sertularta filicula de Solander, p. 57, et ressem- blent à des rameaux latéraux et ouverts.
6. Sertulaire lycopode. Sertularia lycopodium.
S. surculis numerosis filiformibus elongatis in plano pin- nalis ; pinnis angustis proliferis ; pinnulis creberrimis brevibus ; dentibus subopposilis ; vesiculis avatis bi- dentatis.
Mas. n.°
Habite les mers de la Nonvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. C’est une espèce très-remarquable , et qui ressemble à cer-
. tains lycopodes par son aspect. Ses jets filiformes ressemblent à des plumes étroites , allongées, planes , proliféres vers leur sommet. Les calyces dentiformes sont très-petits. Longueur, douze à quinze centimètres.
7- Sertulaire polyzone. Sertularia poly zonias. $. pumila, sparse ramosa ; ramis subfleruosis ; denticulis alternis ovalo-conicis; vesiculis obovatis transverse ru- gosis. Sertularia poly zontus. Lin., Soland.et Ell. p. 35. Ellis corall. t. 2. n.0 5. fig. a b. 4. B. Esper. suppl. 2. tab. G. , Habite les mers d'Europe. Ma collection. Taille petite ow moyenne ; rameaux ulternes, rares ; cellules dentiformes , alternes , distantes,
8. Sertulaire divergente. Sertularia divaricata. S: humilis, fuscata, ramoso-divaricata; cellulis campanus latis , allernis , remotiusculés. Mus. n,0 Habite les mers Australes. Péron et Ze Sueur. EMe forme un petit buisson lâche, d’un brun noiïrâtre, à rainifications di=-
vergentes , rigidules. Hauteur, trois centimètres.
LI
9. Sertulaire argentée. Sertularia argentea.
118 ANIMAUX
=
S. ramis composilis elongato - caudatis ; ramulis alternis confertis paniculatis ; denticulis suboppositis appressis mucronaits ; vesiculis ovalibus.
Sertularia argentea. Lin., Soland. et Ell. p. 38.
EL. corall, tab. 2. n.o 4. Esper. suppl. 2. t. 25. fig. mala.
Mus. n,°
Habite les mers d'Europe et d'Amérique. Ma cellection. Elle se divise dès sa base en branches allongées , caudiformes, at- ténuées en pointe : leur extrémité, et garnies latéralement de rameanx paniculés, serrés les uns contre les autres. Les cellules dentiformes sont oblongues , presqu’opposées, bril- lantes. resserrées contre leur rameau , mucronées à leur an- gle extérieur. Longueur, dix-huit à vingt centimètres.
< 10, Sertulaire cupressine, Sertularia cupressina.
S. ramis composilis , elongatis ; ramulis alternis divisis ; denticulis suboppositis , oblique truncatis subdivaricatis ; vesiculis obovatis.
Sertularta cupressina. Lin., Soland. et Ell., p. 38.
Ellis corall. t. 3. n.° 5. fig. a. A. Esper. suppl. 2. RE
Habite les mers d'Europe. Ma collection. Cette sertulaire se distingue plus de la précédente par son aspect que par des caractères essentiels. Elle est moins grande.
11. Sertulaire operculée. Sertularia operculata.
S.capillacea, ramosissima ; surculis capillaribus prælongis allernè ramosis ; denticulis oppositis angulo mucronatis ; vesiculis obovatis operculatis.
Sertuliria operculata. Lin. , Soland.et Ell. p. 39.
Ellis corall. t. 3. n.06. Esper. suppl. 2. t. 4.
Mus. n.°
Habite les mers d'Europe et d'Amérique. Ma collection. Es- pèce très-distincte et bien connue. Ses touffes capillacées et très-fines , sont fort amples. Longueur, deux décimètres et plus.
12. Sertulaire scie. Sertularia serra. $. humilis, capillacea, subfastigiata; surculis capillari- bus dichotomo-ramosis , açutè serratis; cellulis opposi- tis, mucronalis.
SANS VERTÈBRES. 119
«
Habite l'Océan, sur l’anatife lisse. Ma collection. Elle se rap- proche de la sertulaire naïne, n.° 14 ; mais elle est plus fine, à jets capillacés et dichotomes , et à cellules petites, très-ai- guës. Hauteur, quatre centimètres.
13. Sertulaire rosacée. Sertularia rosacea. |
S. alternè ramosc ; denticulis oppositis tubulosis truncatis ; vesiculis coronato-spinosis.
Sertularia rosacea. Lin., Soland. et Ell. p. 39.
Ellis act. angl. vol. 48. t. 25. f. 5. et corall. t. 4.
Sert. nigellastrum. Pall. zooph. p. 129.
Esper. suppl. 2. t. 20.
Habite l'Océan Européen, la Méditerranée. Ma collection. Elle estggrêle, rameuse, et n’a que six ou sept centimètres de longueur.
14. Sertulaire naine. Sertularia pumila.
S. surculis numerosis, tenellis, simplicibus et ramosis ; deïticulis oppositis mucronatis recurvatis ; vesiculis opalts.
Sertularia pumila. Lin., Soland. et Ell. p. 40.
Ellis act. angl. vol. 48. t, 23. f. 6. et vol. 59. t. 19. f. 11. et co. rall. t. 5. n.° 8. fig. a. À.
Esper. suppl. 2.t.10.
Habite l'Océan européen , sur des fucus. Ma collection. Ses jets sont nombreux , délicats , les uns simples, les autres un peu rameux. Longueur , trois centimètres.
15. Sertalaire filicule. Sertularia filicula.
S. Surculis flexuosis , ramoso-pinnatis ; pinnis ex angulis alternis ; denticulis suballernis ovato-acutis ; vesiculis obovatts.
Sertularia filicula. Soland. et EIl. p. 57. tab. 6. fig. c. et C.I.
_ Habite sur les côtes d'Angleterre. Ma collection. Cette sertu- laire est frêle , délicate , à jets fiiformes , fléchis en zig-zag,
pinnés , un peu rameux. Longueur , quatre à six centimètres.
16. Sertulaire halécine. Sertularia halecina.
S. ramoso-pinnata, rigidulä; ramulis alternis subulato:
120 ANIMAUX
setacets ; denticulis alternis remotis tubulosis articulatss ; vesiculis ovalibus.
Sert. hulecina.Lin., Soland.et EIl. p. 46.
Ellis corail. t. 10. et act. angl. vol. 48. t. 17. fig. E, F, G. Esper. suppl. 2ct. 24. |
Mus. n,
Habite les mers d'Europe. Ma collection. Elle est rameuse, pinnée. et a un peu de roideur dans ses tiges et ses rameaux, Inférieurement, ses tiges sont composées de tubes réunis,
entortllés et entremélés. Longueur, huit à dis centimètres,
17: Sertulaire épineuse, Sertularia spinosa.
S. surculis filiformtbus elongatis ramosis ; ramis lateralibus paniculatis, subflexuosis, ad apices spinulosis ; denti- culis alternis obsoletis distantibus.
Sert. spinosa. Lin., Soland. et EIL. p. 48.
Ellis corall. t. XI. n.e 17. fig. b. B, C, D.
Esper. suppl. 2. t. 28.
Habite les mers d'Europe. Ma collection. Celle - ci est frêle, allongée , quelquefois volubile, à ramifications latérales, courtes , divisées , paniculées , subépineuses. Longueur , dix- huit centimètres.
18. Sertulaire confervoïde. Sertularia confervæformis.
S. surculis gracilibus elongatis alterne ramæsis ; ramis di- visis subpanticulatis setaceis ; denticulis obsoletis ; vest- culis ventricosts.
Sert. confervæformis. Esper. suppl. 2.t. 33.
Habite l'Océan européen. Ma collection. Elle est assez fine, très-rameuse, à denticules rares. Longueur, dix à douze cen- timètres.
19. Sertulaire géniculée. Sertularia geniculata. $. pumila ; surculis tenellis flexuosis geniculatis ; denticu-
lis alternis calyciformibus ; vesiculis axillaribus , ovalis, collo truncato terminatis.
Sert. geniculata. Lin., Soland. et EIL. p. 49. Ellis act. angl. vol. 48. t. 22. f. 1. et corall. t.12. 1.0 10, b. B. Habite les mers d'Europe. Ma collection. $es jets très-frèles
è
SANS VERTÈBRES, 121
filiformes , la plupart simples, tantôt rampent sur les fu- cus , et tantôt y sont en saillie.
20. Sertulaire ridée. Sertularia rugosa.
S. minima ; denticulis alternis subclavatis transversè rugo- sis ; vesiculis ovalo - ventricosis , rugosissimis , triden- lalis.
Sert, rugosa. Lin. , Soland.et Ell. p.52.
Ellis corail. t. 15. n.0 23. fig. a. 4.
Esper. suppl. 2. t. XI.
Habite les mers d'Europe. Ma collection. Les cellules en sail- lie sont un peu en fuseau ou presqu’en massue ; les vési- cules plus renflées, semblent en provenir.
21, Sertulaire quadridentée. Sertularia quadridentata.
S, minima, repens; surculis simplicibus articulatis, no- dosis ; denticulis quaternis oppositis ventricosis ; arti- culis basi contortortis.
Sert. quadridentata. Soland. et Ell. p. 57. 1. 5. fig. g. G.
Esper. suppl 2. t. 32.
Habite l'Océan d'Afrique, et près de l’ile de l’Ascension , sur des fhcus. Ma collection.
22. Sertulaire bicuspidée. Seriularia bicuspidata.
S. minima, ramosa, nodulifera ; denticulis oppositis aculis.
Habite, .. ma collection , Sur un fucus. Espèce extrêmement petite, comme nodulifère, rameuse. Les petits nœuds bien séparés, sont formés de deux cellules opposées, à pointes di- vergentes en dehors. Longueur , douze millimètres.
23. Sertulaire ciliée. Sertularia ciliata. S.minima, dichotomo-ramosa; denticulis crebris, spar- sis, turbinatis , calyciformibus, margine cilialis. Habite. ... Ma collection. Cette espèce et la précédente m'ont
été communiquées par M, Lamouroux. Longueur, deux ceu- timètres. |
122 ANIMAUX
ANTENNULAIRE. (Antennularia. )
Polypier phytoïde, corné; à tiges fistuleuses , simples où rameuses, articulées, et munies de ramuscules pili- formes. Les ramuscules verticillés, garnis d’un seul côté
de dents saillantes , calyciformes et polypifères.
Polyparium phytoïdeum , corneum ; surculis tubu- losis simplicibus aut ramosis , articulatis , ramusculis piiformibus circumvallatis. Ramusculi verticillati, dentibus prominulis, secundis calyciformibus et poly- piferis instructr.
OBSERVATIONS.
Les antennulaires sont très-remarquables en ce qu’elles portent des filets ou ramuscules verticillés, qui sont les seules parties de ces polypiers sur lesquelles se trouvent les cellules ou dents calyciformes d’où sortent les polypes. Elles sont en cela très-distinguées des sertulaires , puisque leurs calyces polypifères ne se trouvent que sur ces filets piliformes , et que ces mêmes filets sont verticillés aux articulations du po- lypier; tandis que dans les sertulaires, les cellules saillantes et calyciformes viennent le long des tiges mêmes et de leurs rameaux.
Les cellules dentiformesdes antennulaires sont fort petites; et comme elles sont disposées d’un seul côté sur les filets verticillés quiles portent , elles offrent , par cette disposition, un rapport avec les plumulaires.
Aux aisselles des verticilles naissent des vésicules gemmi- fères , ovales , pédicellées, qu’on n’observe que dans la sai- son favorable à leur développement.
SANS VERTÈBRES. 123
ESPÈCES.
1. Antennulaire simple. Æntennularia indivisa. A. surculis fasciculatis , simplicibus , prœlongis ; setulis verticillorum brevibus. Sertularta antennina. Lin. Ellis corall. t.9 fig. a. Pluk. t. 48. £. 6. Habite dans l'Océan.
2, Antennulaire rameuse. Antennularia ramosa.
A. surculis ramosis ; setulis verticillorum longis capülli- formibus.
Sertularia antennina. B. Ellis corall. t. 9. n.o 14. b. act. angl. 48 t. 22. |
Habite dans l'Océan.
PLUMULAIRE. (Plumularia.)
Polypier phytoïde et eorné ; à tiges grêles, fistuleuses, simples où rameuses, garnies de ramilles calyciferes. Calices saillans, dentifcrmes , subaxillaires, disposés d’un seul côté sur les ramilles.
Vésicules gemmifères , subpédiculées. Polyparium phytoideum, corneum ; surculis tubu-
losis gracilibus, simplicibus aut ramosis, ramulis caly-
ciferis instructis. Calyces promunuli, secundi, denti- formes, subaxillares.
Vesicule gemmiferæ , subpedunculatæ.
124 ANIMAUX
OBSERVATIONS.
Les plumulaires sont tellement voisines par leurs rapports des sertulaires , que si ces dernières n'étaient pas aussi nom- breuses en espèces qu'elles le sont, il ne serait peut-être pas convenable de les en séparer. Quoiqu'il en soit, les polypiers dont il s’agit se distinguent facilement des sertulaires par la disposition des cellules ou dents calyciformes qui toutes sont rangées d’un seul côté le long des ramilles. On reconnaît même, au premier aspect, la plupart des p/urnulaires, en ce que leurs ramilles sont, en général, disposées comme les barbes d’une plume. D'ailleurs, plusieurs espèces se réunis- sant d’une manière évidente sous le caractère cité, indiquent l'existence d’un groupe particulier, qu'il est utile de consi- dérer comme un genre, puisqu'il est très-distinct.
Chaque calice naït dans l’aisselle d’un appendice étroit, bractéiforme , tantôt plus court, taniôt plus long que le calice même,
Voici les principales espèces de ce genre :
ESPÈCES.
1. Plumulaire myriophylle. Plumularia myriophy llum.
PL. surculis inarticulatis pinnatis ; pinnulis alternis ; longis arcuatis confertis secundis ; cellulis truncatis, basi sti- pulatis, unilateralibus.
Sertularia myriophyllum. Tin., Soland. et Ell. p. 44.
Esper. suppl. 2. t. 5. Ellis corall. t. 8.
Habite l'Océan européen et la Méditerranée. Ma collection. Ses jets, nus inférienrement , striés et pinnés , s'élèvent à quinze ou dix-huit centimètres. Les pinnules sont longues, fili- formes, arquées, sur deux rangées unilatérales. Je n'ai pas encore vu ses vessies gemmifères.
SANS VERTÈBRES. 12
2. Plumulaire à godets. Plumularia urceolifera.
| PL surculis simplicibus articulatis pinnatis ; pinnis bifa- riis secundis ; vesiculis urceolatis truncatts brevibus ses- silibus. À
Habite... .. l'Océan indien. Ma collection. Son aspect la rap-
proche de la précédente ; maïs ses tiges, cylindriques et d’un brun noirâtre, sont articulées ; ses vessies courtes, ur- céolées et nombreuses, sont sessiles sur le rachis, entre les pinuules. Longueur, deux décimètres.
3, Plumulaire en faulx. Plumularia falcata.
PL. surculis ramosts flexuosis ; ramis alternis pinnatis? cellulis tubulosis truncatis secundis subimbricatts.
Sertularia falcata. Lin. Soland. et ElL. p. 42.
Esper. suppl. 2.t. 2. Ellis corall. t. 7. n.o 11. fig, a A.
Habite les mers d'Europe. Ma collection. Outre que ses jets sont plus grêles et bien plus rameux que dans les deux précédentes,
ses pinnules sont plus courtes, et leurs cellules sont plus serrées.
4. Plumulaire à crête. Plumularia cristata.
PL. larè ramosa , subdichotoma ; ramis pinnatis rectiuscui lis ; rachi lævigata ; cellulis campanulatis secunñdis ; ve- | siculis cristatis. Sertularta pluma. Lin., Soland. et EIl. p. 43. Esper. suppl, 2. t. 7. Ellis corall. t. 5. n.o 12. /i9. b. B. Habite les mers d'Europe. Ma collection. Cette espèce ne
tient à la suivante que par ses vésicules en crêtes; maïs elle en est très-distincte. 1 |
5. Plumulaire crochue. Plumularia uncinata.
FL, volubilis, ramosa , subpaniculata; ramis pinnatis fal- cato-uncinatis ; rachi denticulis scabra ; pinnulis sca- bra ; vesiculis cristatis.
Sertularia pennaria. Esper.suppl. 2. t. 25.
Habite .... la Méditerranée. Ma collection. Elle est volubile s’entortille autour des fucus, et a ses rameaux plus penni- formes et plus élégans que dans l’espèce qui précède. La:
126 ANIMAUX
sertularia pennaria de Gmelin, figurée dans Cavolini, tab. 5. fig. 1—6, parait différer de celle-ci.
6. Plumulaire échinnlée. Plumularia echinulata.
PL. nana ; surculis subsimplicibus pinnatis ; pinnis alter- nis; denticulis secundis hispidulis ; vesiculis cristato- serralts.
» Habite l'Océan européen. Ma collection. Je la dois à M. Des- champs. Elle est petite comme la plum.sétacée ; maïs elle en est très-distincte.
7. Plumulaire bipinnée. Plumularia bipinnata. i
Pi, surculis ramosis Lipinnatis ; pinnis pinnulisque bifariis confertis ; vesiculis terelt-ovatis , subscabris.
Habite l'Océan indien. Sonnerat. Ma collection. Cette espèce a laspect d’un lycopode ou d’une fougère. Ses jets soutien- nent quelques rameaux alternes, courbés, bipinnés, et à pinnules serrées les unes contre les autres. Celles qui portent les cellules sont très-courtes. Les vés’cules sont nombreuses, cerclées, échinulées. Couleur brune; longueur, quinze à vingt centimètres.
8. Plumulaire anguleuse. Plumularia angulosa.
PL stirpe flezuosd, bast nudä ; ramnis alternis , subcom- pressis , pinnatis; pinnis bifariis secundis appressis.
Mus. n.o
B. var. stirpe longissimä.
Mus.no
Habite les mers Australes. Péron et le Sueur. Cette plamulaire est remarquable par sa tige droite, fléchie en zig-zags fré- quens, non divisée, mais munie de rameaux alternes, ou- verts ou ascendans , pinnés et quelquefois presque bipinnés. Les pinnulessont courtes et serrées. Leurs cellules sont uni- latérales et ont une petite épine à leur base.
La variété B. offre dans ce genre la tige la plus allongée que l’on connaisse ; cette tige a environ six décimètres de longueur. Ses rameaux latéraux sont d’une longueur médiocre.
9. Plumulaire brachiée. Plumularia brachiata.
SANS VERTÈBRES. 127
PL stirpe rectd, basi nudd; ramis opposito-geminatis , longis pinnatis patentibus ; pinnulis Lenutbus breviusculis bifariissubappressis ; vesiculis cylindraceis. |
Mus, n.° * |
Habite les mers Australes. Péron et le Sueur. La singularité frappante de cette espèce est d’avoir les rameaux opposés, non sur les côtés de la tige , mais sur des points communs de cette tige ; en sorte que ces rameaux sont véritablement gé- minés. Ces mêmes rameaux sont très-ouverts, viennent par paires écartées , et ce sont les inférieurs qui sont Jés plus longs. Les vésicules sont allongées, cylindracées , cerclées, hérissées sur leurs cercles. Hauteur, vingt-cinq à trente cen- timètres.
10. Plumulaire frangée. Plumularia fimbriata.
PI. stirpe ramisque pinnalo - fimbriatis ; ramis alternis bifariis patentibus ; pinnulis creberrimis cilisformibus. Mus. n.° . Habite les mers Australes. Péron et le Sueur. Elle est moins ‘grande que celle qui précède, et a ses rameaux alternes
plus fréquens, et ses pinnules ciliiformes plus ouvertes. Ses vésicules sont à-peu-près les mêmes.
11. Plumulaire scabre. Plumularia scabra.
PL surculis infernè nudis muricato-scabris : supernt ra- moso-cÿmosis ; iramis divisis pinnatis ascendentibus ; cellulis minutissimis. :
Mus. n.o
Habite les mers Australes. Péron et Le Sueur. Le port parti- culier de cette espèce la distingue éminemment. Ses tiges
; nues, scabres, ramifiéesen cime versleur sommet ; ses pin- nules très-fines , serrées et ascendantes ; enfin, ses cellules
mutiques et extrêmement petites, la caractérisent, Hauteur, douze centimètres.
12. Plumulaire pinnée. Plumularia pinnata. PL humilis, surculis simplicibus pinnatis subarticulatis ; pinnis alternis laxiusculis ; denticulis semi-campanula- tis secundis ; vesiculis ovatis ore coronatis.
1285 -__ ANIMAUX
Sertularia pinnata. Soland. et Ell. p. 46: Ellis corall. tab. XI. f. 16. a. A.
Habite les côtes de France et d'Angleterre, dans là Manche. Ma collection. Elle s’élève à peine à quatre ou cinq centi-
mètres. 3
13. Plurmulaire sillonnée. Plumularia sulcata. PL. stirpe ramoso sulcato ; ramis erectis ; ramulis latera- libus distantibus subpinnatis ; uno latere celluliferts. Mus. n.° Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Cette espèce est maigre, lâche dans toutes ses parties. Sa tige et ses branches offrent des sillons ascendans et ondés. Hauteur , quinzeou
seize centimètres.
14. Plumulaire filamenteuse. Plumularia filamentosa.
PL surculis numerosis filiformibus erectis ramosis ; ramis apice pinnatis spicæformibus ; pinnulis secundis bre vibus.
Mus. n,
B. var. surculis filamentosis longissimis.
Mus. n.°
Habite les mers Australes. Péron et Le Sueur. Elle forme une touffe de jets filiformes, noiïrâtre onu brune, comme spici- fère, et haute d'environ douze centimètrés. La variété B. offre des jets beaucoup plus longs et plus frèles. Les pinnules
des épis sont courtes , serrées.
15. Plumulaire pennatule. Plumularia pennatula.
PL. filiformis , tenella, pinnata ; pinnis crebris , ascenden- libus , appressis; articulatis ; cellulis secundis, campa- nulatis , slipula corniformi suffultis , purpureis.
Mus. n,
Sertularia pennatula. Soland. et EIl. p. 56. t. 9. f. 1—o.
Habite l'Océan indien, la côte occidentale de la Nouvelle- Hollande. Péron et le Sueur. Espèce petite, délicate, fort jolie, et comme sanguinolente ou teinte de pourpre. Ses jets naissent sur des filets tubuleux , rampans, entortillés
et radiciformes. Ils sont nus inférieurement, et portent
SANS VERTÈBRES. 129
deux rangées de pinnules articulées, ascendantes , courbées , resserrées. Les cellules sont unilatérales , campanulées , sub- dentées, et sessiles dans l’aisselle d’une stipule. Hauteur, cinq à huit centimètres.
16, Plumulaire élégante. Plumularia elegans.
PL. ramosa ; surculis ramisque pinnatis; pinnulis alternis, distichis setaceis patentibus ; denticulis secundis campa- nulatis spinuld suffultis.
Mus. n.° «
Habite. .... Elle semble se rapprocher de la sertularia fru- Lescens, Soland. et Ell. p. 55. t. 6. fig. a. A.; mais ses pinuules sont plus longues, plus läches, plus ouvertes, et offrent, toutes ensemble, la forme élégante d’une plame à barbes séparées. Ma collection.
17. Plumulaire sétacée. Plumularia setacea.
PI. simplezx , pinnata ; pinnis allernis subincurvatis ; den- ticulis obsoletis remotissimis secundis ; vesiculis oblon- gis axillaribus.
Sertularia setacea. Soland. et EIl. p. 43.
Ellis , corall.t. 38 f. 4. Shaw-Miscellan. 2. t. #1.
Habite les mers d'Europe. Ma collection. C’est la plus pe- tite des espèces de ce genre. Ses jets pinnés et à pinnules lâches , trés-ouvertes, n’ont guère plus de deux centimètres
de longueur.
SÉRIALAIRE. (Serialaria.)
Polypier phytoïde et corné ; à tiges grêles , fistuleuses, rameuses, garnies de loges cylindracées, saillantes, pa- rallèles, cohérentes sérialement, disposées, soit par masses séparées , soit en spirale continue,
T'ome 1E
\
9
130 ANIMAUX
Polyparium phytoïdeum ; corneum ; surculis gracili- bus, fistulosis, ramosis, calÿciféris. Calyces cylindracei, prominuli , paralleli, seriatim cohærentes , in massas distinctas vel in spiram continuam disposite.
OBSERVATIONS.
Les sérial aires ,, quoique voisines des sertulaires par leurs rapports, constituent un genre particulier bien dis- tinct, et facile à reconnaître par la disposition des cellules des polypés. Dans ce genre, les cellules, au lieu d’être sé- parées les unes des autres, et de représenter le long des _ jets et des rameaux, des dents, soit opposées, soit alternes, sont tubuleusés, parallèles et cohérentés plusieurs en- semble , tantôt par rangées séparées et diverses , dans certaines espèces ; et tantôt ne formant qu'une rangée non interrompue, qui tourne en spirale autour des tiges et des rameaux dans d’autres espèces.
Dans les espèces , dont les rangées de cellules forment des masses séparées , on est tenté de prendre chaque rangée pour des vésicules gemmifères propres à reproduire ces
polypes.
ESPÈCES.
* Cellules cohérentes par masses séparées.
1. Sérialaire lendigère. Serialaria lendigera. $. ramosissima , diffusa; ramis filiformibus articulatis subdichotomis; cellularum seriis distinctis; caly cibus sen sim brévioribus. Sertularia lendigera. Lin. Esper.: suppl. 2. t 8.
.
SANS VERTÈBRES. 151
Ellis corall. t. 15. n.° 24. fs. b.B. Habite les mers d'Europe, Ma collection. Elle est très-fine , très-rameuse, à ramifications presque capillacées.
2, Sérialaire cornue. Serialaria cornuta.
S. ramosissima , arliculata, subcrispa; ramis alternis; ramulis secundis incurvis ; cellularum seriis distinctis ; ullimis extremitate bisetts.
Mus. n.0 0 Habite . ... l'Océan asiatique. Je la ctois du voyage de MM. Ze “Sueur et Péron. Elle est un peu plus forte et moins ca-
pillacée que la précédente , à extrémités courbées et comme
frisées. XX Cellules cohérentes par masses continues , spirales.
3. Sérialaire convolute. Serialaria convoluta.
S. stirpe alternalim ramosa ; ramis simplicibus filiformi- bus ; cellulis cohœrentibus in spiram continuam , angus- tam, ramos involventem.
Mus. n.0 |
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. Ma collection. Sa tige , longne de quinze à dix-huit certi- mètres, soutient des rameaux alternes , simples , filiformes, entourés d’une spirale étroite et grimpante que forment les cellules cohérentesen sérié continne.
4. Sérialaire crêpue. Serialaria crispa.
S. stirpe ramboso-paniculata; cellulis cohæ@rentibus in spi- ram plicato-crispam:; subfimbriatam.
Mus. n.° ‘
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur.
. Macollection: Celle-ci est un peu moitis grandé que célle qui précède ; elle est rameuse, paniculée, et a sa spirale moins régulière, moins étroite, plissée, presque frangée , et quelquefois iiterrompue,
132 ANIMAUX
#*_ Polypiers vernissés ou légèrement encroûtés à l'extérieur.
Ces polypiers sont enduits d'un encroûtement extrême- ment mince , le plus souvent luisant comme un vernis , et qui les rend en quelque sorte lapidescens. Le peu d’épais- seur de leur encroûtement ne permet pas qu'il contienne seul les cellules des polypes , comme cela arrive aux poly- piers corticifères. Certains d'entr’eux sont même si sin- guliers , qu’ils n’offrent extérieurement aucune cellule ap- parente.
Voici les principaux genres qui se rapportent à cette 2.e division des polypiers vaginiformes.
TULIPAIRE. (Liriozoa.)
Polypier phytoïde, lapidescent ; à tiges tubuleuses, articulées , adhérentes à un tube rampant. Cellules allon- gées, pédicellées , fasciculées trois à trois; à faisceaux opposés , situés au sommet des articulations.
Polyparium phythoïdeum , lapideum ; caulibus tu- bulosis , articulatis, tubo repente adhærentibus. Cellule oblongæ , pedicellatæ , fasciculatim ternæ ; fasciculis ex apicibus articulorum.
SANS VERTÈBRES. 133
OBSERVATIONS.
Le polypier singulier et assez élégant, dont il s’agit ici, ne peut appartenir au genre des sertulaires, étant lapides- cent, et ayant ses cellules fasciculées trois à trois ; l’on ne saurait non plus le réunir convenablement à celui des cel- laires, puisque ses cellules ne sont ni adnées ou décur- rentes par leur partie inférieure , ni incrustées à la surface des tiges. Il faut donc en former un genre particulier , comme l'a déja fait M. Zamouroux, dans un mémoire qui n’est pas encore publié.
Voici la citation de la seule espèce connue qui appar- tienne à ce genre.
, ESPÈCE.
2. Tulipaire des Antilles. Ziriozoa caribæa. T. lapidea , subdiaphana; articulis clavatis ; cellularum fas- ciculis oppositis , et terminalibus. Cellaria tulipifera Soland.et El. n.o 15, tab. 5. fig. a. 4. Habite l'Océan des Antilles.
CEÉLLAIRE. (Cellaria. }
«
Polypier phythoïde , à tiges tubuleuses, rameuscs, subarticulées , cornées , luisantes , lapidescentes.
Cellules sériales , soit concaténées, soit adnées où in- crustées à la surface du polypier.
134 ANIMAUX
Vessies gemmifères nulles, ou constituées par des bulles :
qui se trouvent sur certaines espèces.
Polyparium phytoïdeum ; surculis ramosis , tubulo- sis , subarticulatis , corncis , nitidis , lapidescentibus.
Cellulæ seriales, vel concatenatæ, vel adnatæ , plus minusve inorustatæ ad superficiem polypari.
Vesicule gemmiferæ nullæ, nisi bullæ quæ in non nullis speciebus extant.
OBSERVATIONS.
C’est avec raison que l’on a séparé les cellaires des ser- tulaires, que Linné confondait dans le même genre. Ces jolis polypiers en sont éminemment distingués , non-seule- ment par leur aspect luisant ainsi que par l’enduit jparticu- lier quiles couvre, et qui , comme ferait un vernis, les fait paraître brillans et lapidescens ; mais ils en diffèrent en outre par leurs cellules non entièrement libres sur les côtés des tiges, comme celles des sertulaires. En effet, les cel- lules des cellaires sont, tantôt , incrustées et presque sans saillie à la surface des tiges et des rameaux , et tantôt, ad- nées au polypier , elles sont décurrentes par leur base, quoique leur partie supérieure soit rejetée en dehors et plus ou moins saillante.
Ces polypiers ressemblent à de petites plantes extré- mement déliées, à ramifications subarticulées, souvent très-fines. Ils présentent de petites touffes brillantes et fort jolies.
Qn distingue aisément les ceZ/aires des corallines ,,en ce
SANS VERTÈBRES. : 135
‘que, dans celles - ci , les cellules des polypes ne s'aper- çoivent point au simple aspect, tandis que celles des ce/laires sont toujours perceptibles.
On peut partager les cellaires en deux groupes, soit comme sections d’un même genre , soit comme formant deux genres particuliers , en distinguant celles dont les cellules sont incrustées et presque sans saillie, de celles dont la partie supérieure des cellules est saillante au de-
hors.
ESPÈCES.
1. Cellaire salicorne. Cellaria salicornia. C. dichotoma, articulata; articulis cylindricis, cellulis rhombeis obtectis. Cellaria farciminoides. Soland.et Ell. p.26. T'ubulartiafistulosa. Lin. Ellis corall. t. 23. Esper. suppl. 2. t. 2.
Mus. n.° Habite l’Océan européen et la Méditerranée. Ma collection. Ess
pèce bien connue ; ses articulations sont un peu fusi-
formes.
2. Cellaire céréoïde. Cellaria cereoides. C. ramosa, articulata; articulis subcylindricis ; cellulis apice obliquatis , subprominulis. Cellaria cereoides. Soland. et Ell. p. 26. t. 5. fig. b. B. C. DE.
Habite la Méditerranée, sur les côtes de Barbarie. Ma col-
Jlection.
3. Cellaire délicate. Cellaria tenella.
C. dichotomo - ramosissima, diffusa, articulata; articu- lis filiformibus; apicibus cellularum subprominulis Mus. n.o
136 ANIMAUX
Habite .. .. les mers Australes ? du voyage de MM. Péronetle Sueur. Elle est frêle , délicate, très-fine, à ramifications dichotomes , ettient à la précédente par ses rapports,
4. Cellaire filifère. Cellaria filifera.
C. ramosissima, dichotoma , flabellata; ramulis subsca- bris , ad latera filiferis ; cellulis minimis distichis im- bricatis subprominulis.
B. var. ramulis depressis, nudiusculis.
Mus. n.°
Habite l'Océan asiatique, austral. Péron et Le Sweur. Ma collection. Ses jets , très-divisés et flabelliformes , n’ont que trois centimètres de longueur. La variété B. n’est presque point filifére.
5. Cellaire barbue. Cellaria barbata:
C. dichotoma, erecta , setis articulatis barbata; ramulis teretibus subsquarrosis ; cellulis subprominulis unisetis.
Mus. n.o
Habie l'Océan asiatique? du voyage de MM. Féron et Le Sueur. Ma collection. Elle est très-fragile , à barbes longues, ascendantes.
6. Gellaire loriculée. Cellaria loriculata.
C. articulata , ramosissima; cellulis opposilis , subcunea- tis , adnatis , oblique truncatis.
Ellis corall. &. 21. n.° 7. fig. b. B.
Sertularta loriculata. Lin. Esper. suppl. 2. t. 24.
Habite l'Océan européen. Ma collection. Longueur, sept à huit centimètres. Les oscules des cellules sont latérales, un peu au-dessous de leur sommet.
7. Cellaire caténulée. Celluria catenulata.
C. ramosissima , subcespitosa , crispa; ramulis articulatis concatenutis , apice convolutis ; cellulis ovalibus nitidis superimpositis , hinc depressis.
Mus. n,0
1. var. fusca ; ramulys rectioribus.
Mus, n.0
SANS VERTÈBRES: 197
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Zéron et le Sueur.
Espèce remarquable, itrès-élégante, offrant des touffes très= rameuses, luisantes , argentées, blondes, roussâtres et comme frisées, par l’enroulement de ses petites ramifications. Les cellules sont ovoides, subturbinées, comme dentées à l’ou- verture, convexes d’an côté, un peudéprimées de l’autre. In- sérées les unes au-dessus des autres , elles donnent aux ra- meaux l’aspect de petites chaînes. La variété Best rembrunie, et n’est point frisée. Hauteur, six à neuf centimètres.
8. Cellaire en scie. Cellaria serrata.
C. ramosissima, subcrispa; ramis dichotomis, apice digt- tato-palmatis ; ramulis serratis ; articulis compressis , acutangulis , hinc concavis.
Mus.n,
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. Cette espèce se rapproche tellement de la précédente par ses rapports, qu’à son aspect je la prenais d’abord pour une de ses variétés, Cependant ses articulations, tont-à-fait apla- ties, minces, concaves d’un côté, convexes de l’autre, et ses ramuscules éminemment en scie des deux côtés , l’en distinguent fortement. Elle forme des touffes très-garnies , un peu crêpues, grisâtres ou blondes, hautes de cinq à six centimètres. Les cellules paraissent adnées dans le côté con- cave des ramuscules.
9. Cellaire dentelée. Cellaria denticulata.
C. tenella , ramosa M dichotoma , albo-nitida ; surculis ra- misque. filiformibus, ad latera denticulatis ; cellulis bi- fariam imbricatis ; apice prominulis.
Habite l'Océan d'Europe, sur les côtes de France. Ma col- lection. Elle paraît avoir des rapports avec la-cellaire cé- réoide; mais elle est très-frêle ; et éminemment dentelée sur les côtés par les pointes saillantes des cellules. Hauteur, deux à trois centimètres.
10. Cellaire pectinifère. Cellaria pecünifera. C. minima, ramosa ; ramis ramulisque pinñalts ; pinnis une latere pectinalis brevissimis.
138 ANIMAUX
Habite... ma collection , communiquée par M. Lamouroux. Son aspect singulier et étranger me fait présumer qu’elle provient duvoyage de MM. Péronet le Suewr.
11. Cellaire pectinée. Cellaria pectinata.
C:surculis ramosis , pinnato-pectinatis; pinnis alternis, linearibus, distantibus , patentissimis, bifariam denta- Lis ; vesiculis ovatlo-truncatis, plicatis, costalis.
Mus. n.°
Habite l'Océan asiatique, austral. Péron et Le Sueur. Cette cellaire a un aspect tout-à-fait particulier qui peut aisé- ment la faire reconnaître. Ses jets, tantôt simples ct élé- gamment pectinés, tantôt soutenant quantité ,de rameaux alternes , pareillement pectinés , sont remarquables par leurs ramilles ou pinnules linéaires, très-ouvertes , écartées entr’elles, etdentées des deux côtés comme d'os terminal du prestis ou poisson-scie. Les dentsde ces pinnules paraissent être l'extrémité saillante et pointue des cellules tubu- leuses et décurrentes de ce polypier. Les vessies gemmi- fères sont ovales-tronquées , plissécsset striées sur les cô- tés. Longueur , cinq à huit centimètres. Ma collection.
1», Cellaire operculée. Cellaria operculata. C.ramosissima, Striala ; ramis pinnalo-pectinalis ; pin- nis alternis linearibus distantibus patentissimis , bifariam denticulatis ; vesiculis lœvibus , ovatis truncatis opercu- latrs. | Mus. n. “,2 Habite....Je la.crois du voyage de MM. Péronet de Sueur. Cette cellaire n’est peut-être qu’une variété de la précé- ‘* dente: cependant ses vessies gemmifères sont si différentes ; et, d’ailleurs, moins élégante et plus diffuse, les dents latérales de ses pinnules étant très-petites , il paraît conve- _nable de la distinguer.
13. Cellaire ivoire. Cellaria eburnea. C. ramis articulatis patulis ; cellulis alternis, tubulosis, decurrentibus, supernè obliquis, prominulis , truncatis. Sertularia eburnea. Lin. Esper. suppl. 2. t. 18.
SANS VERTÈBRES. 139
Ellis corall. t. 21.n.° 6. fig. a. 4. Hab'te les mers d'Europe. Ma collection. Elle est très-déli- cate , el n’a que deux à trois centimètres de longueur.
14. Cellairethuia. Cellaria thuïa.
C. stirpe rigida , flexuosa, supernè paniculata; ramults alternis dichotomis ; denticulis distichis adpressis alternis. Sertularta thuia. Soland. et Ell. p. 41.
Esper. suppl. 2.1. 23.
Ellis corall. t. 5. n.c 9. fe. à. Z.
Habite les mers d'Europe. Ma collection. Sa tige est dure, opaque, flexueuse. Ses rameaux sont tränsparens, moins pinnés que dans la cellaire lonchite.
15. Cellaire lonchite. Cellaria lonchitis. C.pinnata, articulata ; denticulis alternis , distichis ap- pressis ; vesiculis ovalis operculatis. Sertularia lonchitis. Soland. et El. p. 42. Sertularia lichenastrum. Lin. ER suppl. 2. t. 35. Habite la mer des Indes, etc. Je n’ai point vu cetteespèce, { Voyez Sertularia articulata. Esper. suppl. 2. tab. F
16. Cellaire ciliée. Cellaria ciliata.
«C. ramosissima , dichotoma , subserrata ; cellulis alternis , inferné adnatis , supernèe obliquis et prominulis ; ore pa- tulo ciliato.
Cellaria ciléatu. Soland. et EI. p. 24.
Sertularia ciliata. Tin. Esper. suppl. 2.t. 14.
ÆEllis corall. &. 20. n.°5. fa. d. D.
Habite des mers d'Europe. Ma collection. Elle est très-ra- meuse , verdâtre presque comme un hypnüm, à ramifica- tions gréles, en scie, spinuleuses. Longueur , trois à quatre centimètres.
UE Céllaire cornue, Cellaria cornuta. C. ramosa ; articulata ; cellulis tubulosis curvatis ; altera suprà alleram ; setd ad osculumlongissimä. Sertularia cornuta. Lin., Esper. suppl. 2::t. 19. Ellis corall.t. 21. n. 10. fig. c. C. Habite les mers d'Europe.
ao ANIMAUX
18. Cellaire multicorne. Cellaria chelata. C: ramosa ; cellulis corniformibus, uno latere ramulorum adnatis ; ore marginato. Sertularia loricata. Lin. Esper. suppl. 2. t. 29. Ellis corall. t. 22. fg.9,b, B.
Habite les côtes d'Angleterre , sur les fucus.
19. Cellaire bursifere. Cellaria bursaria. C. ramosa, articulata ; cellulis oppositis pellucidis ca- rinatis , tubulo adnato subclavato anctis. Soland. et Ell. p. 25. é S'ertularia bursaria. Lin. Ellis corall. t. 22.n.°8, fig. a, A. Habite les côtes d'Angleterre.
20. Cellaire vésiculeuse. Cellaria vesiculosa.
C:tenella, ramosa, articulata ; articulis subglobosis, ve- siculosis , subbicarinatis , pellucidis , purpureo-punc- Lalis.
Vorticella polypina? Esper. suppl. 2. t. #.
Mus. n.°
Habite. ... Élle paraît avoir beaucoup de rapport avec l'espèce précédente ;. cependant ses articulations , qui semblent for- mées de deux cellules réunies, sont enflées, vésiculeuses, et non aplaties comme dans la cellaire bursifère. Ses rami3 fications ressemblent à des portions de chapelet. Longueur , quatre centimètres ou environ.
La figure citée d’Esper ne représente point la vorticella poly- pina de Linné, mais un polypier presque semblable à notre cellaire vésiculeuse.
21. Cellaire plumeuse. Cellaria plumosa. C. cellulis unilateralibus alternis extrorsum acutis ; ramis
dichotomis erectis fastigiatis. Soland. et Ellne 1. Ellis corall. t. 18. Mrs
Sertularia fastisiata. Lin. Habite les mers d'Angleterre.
22. Cellaire néritine. Cellaria neritina.
SANS VERTÈBRES. 141
C.ramosa , dichotoma , ferruginea ; ramis uno latere cel. dulosis; cellulis extrorshm mucronatis ; vesiculis helici- formibus cellulis interjectis.
Ellis corall. t. 19. Sertularia neritina. Lin.
B. eadem, minor , ramosissima , flabellata, plumbea.
Habite sur les côtes d'Amérique. La variété B. vient des mers de la Nouvelle-Hollande. Péron.
23. Cellaire aviculaire. Cellaria avicularia. C. ramosa, articulata, nitida; cellulis alternis bisetis ; - ore avium çapilum instar galeato. Ellis corall. t. 20. fig. a, A. Sertularia avicularia. Lin. Habite dans les mers d'Europe, où elle est commune.
24. Cellaire rampante. Cellaria reptans. C. repens , dichotoma articulata; cellulis alternis unilate» ralibus ; osculis bisetis. Soland. et EIL. no 4. Ellis corall. t. 20. n.o 3. fig. b, B, Sertulariareptans. Lin. Habite les mers d'Europe.
25. Cellaire raboteuse. Cellaria scruposa. C. repens , ramosa , uno latere cellulosa; cellulis alternis extrorsüm angulatis. Ellis corall. t. 20. n., 4. fig. c, C. Sertularia scruposa. Lin. Habite dans les mers d'Europe.
26. Cellaire nattée. Cellaria texta. C. Surculis semi-teretibus, erectis, dichotomis , rariter
pilosis, uno latere bifariam texlis ; altero cedluloso. Ma collection.
Habite dans l'Océan asiatique, austral. Péron et le Sueur.
27. Cellaire cirreuse. Cellaria cirrata. C'articulata , ramosa, dichotoma , incurvata ; articulis
subciliatis ovato-trunçcatis, uno lalere planis, celluli- feris. |
142 ANIMAUX | Soland. et Ell. n., 1%. tab. 4. fig. d: D:
Habite dans les mers de Inde. Elle varieà articulations non ciliées. Ma collection.
28. Cellaire éventail. Cellaria flabellum. C. ramosa , dicholoma, articulata ; articulis subcunei- formibus , uno latere cellulosrs. Soland. et Ell. p. 28. n. 16. tab. 4. fiz.c, C. Habite dans l'Océan.
ANGUINAIRE. (Anguinaria.)
Polypier phytoïde, rampant, grêle, fistuleux. Cellules droites, filiforimes, tubuleuses, distantes, un peu en massue, à ouvertures placées latéralement au-dessous de
leur sommet.
Polyparium phytoïdeum , repens , gracile , fistulo- sum. Cellulæ erectæ , distantes ; filiformes , subcla- vatæ , tubulosæ , lateraliter infra apicem apertæ.
OBSERVATIONS.
Il n’est pas possible de ranger convenablement l'engur- naire , ni parmi les sertulaires , ni parmi les cellaires', tant elle en diffère par le éaractère de ses céllulés. En consé- quence , après l'avoir examinée moi-même , j'ai pensé qu’il était nécessaire d’en former un genre particulier; quoiqu'il n’ait encore qu’une espèce , si le polype de Cavokini [ Cay. pol. 3. p. 221. tab. 8. f. 11. ] n’en est pas une secoride.
SANS VERTÈBRES. 145
L’anguinaire présente des jets très - grêles , filiformes, un peu dilatés par espaces , fistuleux , sublapidescens, ram- pans ou grinpans et attachés le long des rameaux de cer- tains fucus.
Il s'élève de ces jets , des cellules distantes, éparses , fili- formes, un peu en massue et spatulées au sommet , au- dessous duquel est une ouverture elliptique et latérale. Ces cellules font paraître les jets comme pinnés irrégulière- ment , et ont l'aspect de rameaux simples, un peu courts.
ESPÈCE.
1. Anguinaire spatulée. Ænguinaria spatulata. Ellis corall. t. 22. n. 11. fig. c, C, D. Sertularia anguina. Lin. Céllaria anguina. Soland. et EÏl. no 12. Espér , suppl. t. 16: Habite dans les mers d'Europe. Ma collection.
DICHOTOMAIRE. (Dichotomaria. }
Polypier phytoïde , à tiges tubuleuses, subarticulées, dichotomes, enduites d’un encroûtement calcaire. Cellules des polypes non apparentes.
Polyparium phytotleum ; caulibus tubulosis subar- ticulatis , dichotomis , crusté calcared indutis. Cellulæ polyporum nulle.
144 ANIMAUX
OBSERVATIONS:
Les dichotomaires ont beaucoup embarrassé les zoolo- gistes qui ont essayé de les rapporter à des genres con- nus ; aussi les uns en ont fait des tubulaires, et d’autres les ont rangées parmi les corallines. Quoique les polypes de ces polypiers ne soient nullement connus , leur encroûtement calcaire les distingue éminemment des tubulaires , et leurs tiges fistuleuses les éloignent évidemment des corallines ; il est donc nécessaire de les considérer comme constituant un genre particulier que nous croyons convenablement placé dans cette division.
Les dichotomaires de la première section sont éminem- ment tubuleuses, et articulées ou subarticulées. On re- marque qu'il n’y a point d'ouverture à l’extrémité des ra- meaux, sauf les fractures ; que, conséquemment, les po- lypes ne sortent point par ces extrémités, Cette particula- rité les distingue de tous les autres vaginicoles.
Quant aux dichotomaires de la deuxième section , et dont M. Zamouroux forme ses liagores, je crois qu’on peut, en effet, les distinguer , n’étant point articulées , et parais- sant souvent non tubuleuses, Je présume néanmoins qu’elles sont fistuleuses, et que la compression a pu rendre ainsi leurs tiges et leurs rameaux comme aplatis.
Ces dichotomaires inarticulées ont été regardées comme des fucus lichénoïdes. Je pense , malgré cela , que ce sont des polypiers , et, comme elles paraissent avoir beaucoup de rapports avec celles de la première section, je ne les en
séparerai pas provisoirement. €
SANS VERTÈBRES. 145 ESPÈCES. * Dichotomaires tubuleuses , subarticulées.
1. Dichotomaire fragile. Dichotomaria fragilis.
D. ramosissima , dichotoma, subfastigiata ; articulis cy lin- dricis : ultimis apice subcompressis.
Tubularia fragilis ? Gmel. p. 3832.
Corallina tubulosa ? Pall. zooph. p. 430.
Tubularia umbellata? Esper.. suppl. 2. t. 17.
Mus. n.
Habite les mers d'Amérique. Ma collection. Elle présente des touffes extrêmement garnies, très-rameuses, dichotomes,
en cyme corymbiforme, blanches ou d’an verd blanchâtre. Longueur , six à neuf décimètres.
2, Dichotomaire obtuse. Dichotomaria obtusata. D. corymboso-ramosa, dichotoma, articulata ; articulis oblongo-ovatis , subvesiculosis , exrsiccatione compressis. Corallina obtusata. Soland, et Ell. p. 113.t. 22. £ 2 Tubularia obtusata. Esper. suppl. 2. tab. 5. Habite sur les côtes des îles Bahama. Ma collection. Elle est blanchâtre , très-rameuse , dichotome, et en cyme corym-
biforme comme la précédente; mais ses ramifications sont
plus grosses , à articulations renflées, comme vésiculeuses.
3. Dichotomaire ridée. Dichotomaria rugosa.
D. ramosa ; dichotomo-cymosa ; articulis cylindricis an- nulato-rugulosis, subcontinuis ; apicibus compressis.
Corallina rugosa. Soland. et El. p. 115. t. 22. f. 3.
Tubularia fragilis. Esper, suppl. 2. t. 3.
Tubularia dichotoma. Esper. suppl.-2. t. 6.
_ Habite les mers d'Amérique, les côtes de la Jamaïque. Ma collection. L’on a pris ses synonymes pour ceux de la dich. fragile , dont il paraît qu’on n’a pasencore donné de bonnes figures.
Tome IL.
10
146 ANIMAUX
4. Dichotomaire lapidescente. Dichotomaria lapi-
descens.
D. ramosa , dichotomo - fastigiata, subarticulata , fusco- virens ; articulis cylindricis , induratis , tomentoso-his- pidis. Corallina lapidescens. Soland. et EIl. p. 112. t. ar. fig. g. et tab. 22. f. 9.
Mus. n.0,
Habite les côtes de Ténérif. Le Dru. Ma collection. Celle-ci forme des touffes d’un bran verdâtre, avec des places blan- chätres, et semble lapidescente par la roideur de ses rami- fications. Un duvet tomenteux, presque hispide, recouvre ses parties et Ja colore. Là où le duvet manque , les parties sont blanches. Longueur , six centimètres.
**X Dichotomaires lichenoïdes, non articulées.
5, Dichotomaire alterne. Dichotomaria alterna. D. ramosa , canescens ; ramis ramulisque cylindricis : ra- mulis alternis sensim brevioribus. Liagora canescens. Lamouroux. mss. Habite.... les mers des climats chauds ? Ma collection. D’a- près un morceau communiqué par M. Lamouroux.
6. Dichotomaire bordée. Dichotomaria marginata. D. dichotomo-ramosa, corymbosa, albida; ramis compla- natis, margine involutis : ultimis brevissimis obtusis. Corallina marginata. Soland. et Ell. p. 115. tab. 22. f. 6. Habite sur les côtes de Bahama. Ma collection. Ses ramifications sont aplaties, et leursbords sont relevés, presque roulés en dedans , ce qui les fait paraître canaliculées.
7. Dichotomaire fruticuleu se. Dichotomariafruticulosa. D. ramosa , dichotomo-corymbosa ; ramis Leretibus rigt- dulis : ultimis brevissimis subacutis. Corallina fruticulosa. Soland. et EIL p.116. tab 20. f. 5. B. var. ramis gracilioribus ; ramulis ultimis subulatis. Habite sur les côtes des îles Bahama, l’Océan atlantique. Ses.
SANS VERTÈDRES. NES à lg
ramifications sont grêles, cylindriques , rigidules, blanches, rembrunies aux extrémités. Longueur , six ou sept centimètres. Ma collection.
8. Dichotomaire usnéale. Dichotomaria usnealis.
D. ramosissima , dichotoma, diffusa, incana; ramis fili-
formibus perangustis complanatis ; apicibus attenuatis. Ma collection.
Habite. ... elle offre des touffes très-fines, très- rameuses, diffuses, à ramifications aplaties , fort étroites et blan- châtres. Longueur , six à huit centimètres.
9. Dichotomaire féniculacée. Dichotomaria fænicu- lacea. | D. ramosissima , diffusa , viridula; ramis plano-concavis; ramulis brevibus suballernis , apice acutis. Ma collection. Habite. ... elle est petite , verdâtre ou grisâtre , etsemble avoir des rapports avec la corallina lichenoides de Soland.et EIL.,
P: 116. t. 22. f. 8. Longueur , quatre ou cinq centimètres.
10. Dichotomaire divariquée. Dichotomaria divaricata. D. ramosissima ; dichotomo-corymbosa , incano=viridula ; ramis divaricatis , continuis , parltim teretibus, partim, compressis et canaliculatis ; apicibus acutis. Mus. n.o Habite. ... la Méditerranée ? Ma collection. Elle est d’un blanc verdâtre , lichenoïde ou féaiculacée , à ramifications diver- gentes, en partie cylindracées , et en partie aplaties et en canal. Le Muséum en possède une variété qui provient de
l'herbier de } aëllant, dont presque toutes les ramifications sont comprimées.
11. Dichotomairecorniculée. Dichotomariacorniculata.
D. ramosissima , diffusa , implexa , incano-viridula ; ra- mis tenuibus , teretibus , subcontinuis ; apicibus furcatis, corniculatts.
Corallina mollior albida , cortice gypseo, çorniculala j Lippii.n.o 83 ex herb. Vaillantit.
148 ANIMAUX
Mus. n.°
Liagora versicolor. Lamouroux. mss.
Habite la Méditerranée , les côtes du levant, de l'Egypte. Ma collection. Elle se rapproche, par la forme de ses parties , de la dichot. fruticuleuse ; mais elle est plus molle , à ramifica- tions plus fines , très-rameuses , mélées , diffuses , et forme
des touffes très-garnies , vertes et blanchâtres.
12. Dichotomaire de Madagascar. Dichotomaria ramo-
spongia.
D. alba, ramoso - dichotoma ; ramis subcarnosis, com- pressis , apice oblusts.
Mus. n.o
Habite les côtes de Madagascar. Elle était dans l’herbier de Vaillant , sous le nom de ramo-spongia de Madagascar. Lon- gueur , cinq centimètres.
TIBIANE. (Tibiana.)
Polypier fixé, tubuleux, membraneux ou corné, légè- rement encroùté à l'extérieur, perforé sur les côtés ; à
ouvertures alternes, amples, un peu saillantes.
Polyparium fixum , tubulosum , membranaceum aut corneum , extus crustula calcarea vel furfuracea indutum , ad latera perforatum ; osculis alternis ani-
plis , subprominulis. OBSERVATIONS.
Ce nouveau genre , auquel j'avais d'abord donné le nom de sacculine , ne connaissant alors que l’espèce singulière à tube rameux , paraît avoir des rapports avec ies tubu-
SANS VERTÈBRES. 149
laires. Mais ses tubes sont perforés latéralement comme certaines flûtes. Leurs ouvertures sont alternes , terminent tantôt des angles, tantôt des saillies turbinées , sacci- formes, et ressemblent à des cellules sans fond.
Ainsi, quoique nous ne Connaissions pas encore les po- lypes de la Tibiane, nous savons qu'ils communiquent en- semble dans le tube membraneux ou un peu corné qui les contient.
ESPÈCES.
s. Tibiane rameuse. 7biana ramosa.
T.. tubo membranaceo subflexuoso , supernë ramoso allo ; cellulis prominulis sacciformibus. Mus. n.°
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur.
2. Tibiane fasciculée. 7biana fasciculata. T. tubis plurimis, infernë coalitis , superné distinctis,
flexuoso-angulatis ; osculis ad basim angulorum. Mus. n.°
Habite .... de la collect. stathoudérienne. Elle est plus pe- tite que la précédente.
ACÉTABULE. (Acetabulum.)
Polypier fangoïde , enduit d’un encroûtement cal- caire ; à tige simple, filiforme, fistuleuse , terminée par un plateau orbiculaire, enfoncé au centre.
Plateau ayant des stries rayonnantes en dessus et en
dessous, perforé dans le bord , et composé de tubes réunis orbiculairement.
150 ANIMAUX
Polyparium fungoides , crust& calcare& indutum ; stipite simplici, filiformi , fistuloso ; pelid terminali or- biculatä , centroque supernè excavato. ;
Tubuli numerosi, orbiculatim coaliti, peltam utrin- que radiatim striatam , et margine perforatam consli- tuurk.
OBSERVATIONS.
L
Les acétabules appartiennent évidemment à la division des polypiers vaginiformes , et constituent un genre particu- lier , singulièrement distinct.
Ces polypiers ressemblent à de petits champignons blan- châtres, dont le pédicule, fihforme , très-grèle , long et tu- buieux, soutient un petit plateau orbiculaire , presque cya- thiforme. Ge plateau est formé par üne rangée de tubes réunis, dont les ouvertures se trouvent dans le bord.
Ces tubes sont-ils les loges de différens individus qui _communiqueraient entr’eux dans le tube du pédicule; ou, selon ce que l’on peut présumer des observations de Do- nati, ny a-t-il qu’un seul animal dans le polypier, dont les tentacules , nombreux et d’une extrème finesse, ont
des issues dans l’excavation centrale du plateau ? ESPÈCES.
x. Acétabule méditerranéen. Æcetabulum mediterra-
NEUTNTL. À. peltarum margine regulari recto ; culmis erectis. Acetabulum marinum. Tournef. inst. R. herb. t. 318. Callopilophorum. Donat. Adr. p. 28. 1.3. Tubularta acetabulum. Gmel, Habite dansla Méditerranée , sur les pierres, etc.
SANS VERTÈPRES. I1Ô1
2. Acétabule des Antilles. Zcetabulum caribæum.
A. peltarum margine subcrispo, replicato; culmis præs longis.
Brown. jam. 74. t. 4o. fig. À.
Habite dans l'Océan des Antilles. Ma collection. Elle est un
peu plus grande que celle qui précède ; le bord de l’ombrelle est presque crénelé,
POLYPHYSE. (Polyphysa.)
Polypier fungoïde , enduit d’un encroûtement calcaire ; à uge simple, filiforme , fistuleuse , terminée par un amas
de cellules bulloïdes.
Cellules vésiculeuses , inégales , ramassées en tête.
Potyparium fungoides, crust& calcare& indutum ; stüipite simplict , filiformi, fistuloso , cellulis bullæfor- mibus terminato.
Cellulæ vesiculares, inæquales, in capitulum con- gestæ,
OBSERVATIONS,
La polyphyse , dont il s’agit, ressemble tellement aux acétabules par son port , que j'ai été tenté de la réu- nir à leur genre. Mais au lieu d’un plateau orbiculaire , rayonné en dessus et en dessous, l’on voit au sommet de chaque tige de la polyphyse un amas de petites vessies subglobuleuses , bien séparées et ramassées en tète termi- nale. Cette forme et cette disposition des cellules de !a
152 ANIMAUX
polyphyse me paraissent si particulières , que je crois devoir distinguer ce polypier comme formant un genre séparé, mais voisin des acétabules.
ESPÈCE.
1. Polyphyse australe. Polyphysa australis. P. culmis numerosis erectis fasciculatis ; se tnæqua- libus terminalibus. Mus. n,° Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, sur une vénus. Pé- ron et Le Sueur. Elle est blanche comme les acétabules. Ses
tiges, filiformes et fistuleuses, n’ont que quatre centi- mètres de longueur. Les vessies paraissent turbinées, rétré-
cies vers leur base , arrondies à leur sommet.
TROISIÈME SECTION.
RAA POLYPIERS À RÉSEAU.
Polypiers lapidescens, subpierreux , à expansions
crustacées ou frondescentes, sans compacité intérieure.
Cellules petites, courtes ou peu profondes , tantôt sériales , tantôt confuses , et, en général, disposées en réseau, à la surface des expansions, ou sur les
COTPS MATINS.
OBSERVATIONS.
Les polypiers à réseau appartiennent à une famille de polypes très-voisine de celle qui précède, par ses
SANS VERTÈBRES. 153
»,
rapports , et qui se lie naturellement avec la suivante sous les mêmes considérations. Elle est, malgré cela, bien distinguée de l’une et de l’autre par la forme et par la consistance des polypiers qui s'y rapportent, et sans doute par les polypes eux-mêmes.
Ici, le polypier ne forme plus de tige fistuleuse , comme ceux de la section précédente. Ge polypier , lapidescent ou subpierreux, tantôt offre des expansions crustacées , c'est-à-dire, qui s'étendent en forme de croûte mince sur les corps marins; tantôt constitue des expansions apla- ties , frondescentes , simples, ou se divisant en lobes ou en lanières ; et tantôt ses expansions aplaties sont portées sur une tige pleine, comme articulée.
Dans tous les cas, les cellules sont petites, sessiles, ra- rement diffuses, le plus souvent sériales ou disposées en réseau à la surface des expansions , soit sur une seule de leurs faces, soit sur les deux faces opposées. Ces cellules sont courtes , subtubuleuses , droites ou obliques, tantôt contigues et disposées par rangées régulières ou d’une manière diffuse , et tantôt sont isolées ou écartées les unes des autres. Leur ouverture terminale est un orifice tantôt orbiculaire , régulier , simple , et tantôt ellipsoïde, subtri- gone et irrégulier , à bord souvent denté ou cilié. Quel- quefois cet orifice est en partie fermé par un tympan ou diaphragme operculaire.
Malgré tant de particularités diverses, on reconnaît que la section des polypiers à réseau embrasse une famille très-naturelle , qui conduit aux polypiers foraminés.
C’est surtout parmi les différens genres de cette section,
que l’on voit en quelque sorte s’accroître progressivement
154 ANIMAUX
la consistance du pélypier, lequel devient de plus en plus solide et presque tout-à-fait pierreux à mesure que l’on avance dans Ja section. Aussi, les premiers genres de cette famille n’offrent-ils que des polypiers minces, délicats, lapidescens et flexibles ; tandis que les derniers en présen- tent de plus solides et de plus pierreux , quoique sans com- pacité intérieure. En examinant la substance de ces diffé- rens polypiers , on voit que la matière crétacée l'emporte progressivement en abondance sur la matière membra- neuse ou animale ; et, quoiqu'encore flexibles , surtout au moment où on les sort de l’eau , ils deviennent ensuite de plus en plus roides, cassans, et même plusieurs sont déjà en grande partie pierreux.
Assez souvent il arrive que les expansions de ces poly- piers sont divisées en ramifications ou en lanières qui s’anastomosent entr’elles avec des répétitions fréquentes. Il en résulte que le polypier offre lui-mème une véritable réticulation, ou qu'il est percé à jour par une multitude d'ouvertures semblables et en forme de fenêtres.
Il paraît que les polypes de ces polÿpiers ne commu- niquent point les uns avec les autres, n'ont point de corps commun , disunct de celui des individus, et ne constituent point des animaux composés. Ils ont le corps court ou peu allongé, puisque leurs cellules sont peu profondes , et que les expansions de leur polypier ont, en général, peu d’é- paisseur.
Voici les genres que je rapporte à cette section , parmi lesquels les derniers font évidemment une transition aux polypiers foraminés.
QT Or
SANS VERTÈPRES. US
FLUSTRE. (Flusua.)
Polypier sabmembraneux, flexible, lapidescent, fron- descent ou en croûte mince ; constitué par des cellules contigues , adhérentes , disposées par rangées nombreu-
ses , soit sur un seul plan, soit sur deux plans opposés.
Cellules sessiles, courtes, obliques ; à ouverture ter-
minale , irrégulière, souvent dentée ou ciliée sur le bord.
Polyparium submembranaceum , flexile , lapides- cens , frondescens aut in crustam tenuem expansum , cellularum seriebus numerosis uno vel utroque latere dispositis quasi contextum. |
Cellulæ sessiles, contiguæ , adhærentes, breves, obliquatæ ; ore terminali subringente , in non nulles dentato vel ciliato.
OBSERVATIONS.
Les flustres , auxquelles on donnait autrefois le nom d’escares , viennent tantôt en croûte mince, à la surface de différens corps marins, sur lesquels elles forment un ré- seau délicat et alvéolaire, et tantôt leurs cellules, s’ap- puyant les unes contre les autres , soit sur deux plans op- posés, soit sur un seul plan, forment des expansions aplaties , foliacées , constituées , tantôt par le support mem- braneux et septifère des cloisons , et tantôt par la cohé” rence seule des cellules,
156 ANIMAUX
Ainsi, les cellules des lustres ne s’amoncèlent point confusément les unes sur les autres ; mais , disposées par séries régulières et subquinconciales , elles forment des croûtes minces et transparentes , quelquefois des verticilles, et plus souvent des espèces de feuilles plus ou moins lobées ou découpées. Elles sont rarement perpendiculaires au plan de position.
Chaque cellule contient un polype hydriforme, mais qui a nécessairement le corps court, 4
On a observé sur les cellules des flustres, de petites bulles qui paraissent être les vésicules zemmifères de ces polypes. Ges bulles, après s'être détachées, tombent sans doute sur le plan de position à côté des autres cellules ; car, dans ce genre , les cellules ne s’amoncelent point les unes sur les autres. Il est même probable que chaque polype ne produit qu’une seule fois sa bulle gemmifere, et qu'il périt ensuite. De l2, on peut penser qu'il n'ya que les polypes voisins des bords d’une expansion qui soient vivans.
Les flustres n'étant point des polypiers fistuleux, sont, en cela, très-distinguées des polypiers vaginiformes. Elles commencent la famille particulière des polypiers à réseau,
qui deviennent graduellement plus pierreux.
ESPECES. * Expansions foliacées , relevées, non encroûtantes.
1. Flustre foliacée. Flustra foliacea. FIL. foliacea, ramosa, inciso-lobala, utrinque cellulosa ; Lo- bis cuneïformibus , apice rotundatts. FI. foliacea. Lin., Esper. suppl. 2. t. 1. Ellis corall. t. 29. fig. a. 4.B.C.E.
SANS VERTÈBRES, 157 Æschara foliacea. Pall. zooph. p. 52. de Moll. t, 2. f. 7.
Ms. n.0
Habite les mers d'Europe. Espèce grande , commune et bien connue. Le bord des cellules est muni de quatre ou cinq épines courtes. Ma collection.
2. Flustre tronquée. Flustra truncata. FL. foliacea, dichotoma; lacinits linearibus truncatis ; basi tubulis radiciformibus. FL. truncata. Lin., Esper. suppl. 2. t. 3. Ellis corail. t. 28. fig. a. 4. B. Ê ÆEschara securifrons. Pall. zooph. p. 56. Ma collection. Habite les mers d'Europe. Elle est plus petite et à découpures
plus étroites que celle qui précède. Les deux côtés sont cel- lulifères,
3. Flustre bombycine. Flustra bombycina.
F1. frondescens ; frondibus obtusis, dichotomis et tricho- tomis, confertis, radicantibus, uno tantüum strato cel- lulosis. Soland. et Ell. p. 14. tab. 4. fig. b. B. B.1.
Ellis. corall. tab. 38. f. 8. bona,
Æschara papyrea. Pall. zooph. p. 56.
Flustra papyracea. Esper. suppl. 2. t. 2.
Ma collection.
Habite les mers d'Europe et celles d'Amérique. Elle vient en touffe diffuse, et n’est guère plus grande que celle qui précède. Les cellules sont mutiques, à ouvertures étroites en croissant.
4. Flustre voile. Flustra carbasea.
F1. foliacea, dichotoma, cespilosa; lacinüs lineari-cu-
nealis, obtusis ; cellulis uno strato dispositis.
Flustra carbasea. Soland. et Ell, p. 14. t. 3. f. 65.
* B. var. laciniis longis linearibus raris truncatis.
Ma collection.
Habite sur les côtes de l’Ecosse. Cette espèce vient aussi en touffe et offre des expans'ons foliacées, allongées, dichotomes, “étroites, quelquefois en forme de cornes de daim , comme
158 . ANIMAUX
dans la variété B. Les cellules sont oblongues-ovales, à ou- vertures petites, non en croissant.
5. Flustre lobes-étroits. Flustra angustiloba. F1. foliacea ; frondibus dichotomis perangustis lineartbus, uno latere cellulosis; cellulis graniferis. Ellis corall. tab. 38. fie. 7. Habite les mers d'Europe, Ma collection. Elle est petite , déli- cate, dichotome, à découpures très - étroites et linéaires. Les cellules, sur un seul côté de ses expansions, sont émi-
nemment graniferes. ,
6. Flustre spongiforme. Flustra spongiformis.
FT. ramosa , spongiosa; lobis cuneiformibus obtusis ; cel- lulis oblongis , crustd porosd obtectis , apice pertusis.
Flustra frondosa ? Esper. suppl. 2. tab. 8.
Habite . . .. Ma collection. Cette espèce s'éloigne de toutes les autres par son tissu ; et cependant elle appartient évi- demment au genre des flustres. Elle se ramifie, et offre des lobes aplatis, eunéiformes, obtus, spongieux , et moins minces que dans les espèces qui précèdent. Hauteur, quatreou cinq centimètres. j
** Expansions encroûtantes ou enveloppantes , rare- ment libres.
7. Flustre toile de mer. Flustra telacea.
FT. incrustans , telam araneosam æmulans ; cellulis filis decussantibus conditis , oblongo-quadrangulis ; ore sub- nudo.
An flustra membranacea? Lin.
Mus. n.o
Habite l'Océan d’Europe, sur des ulva, des fucus à larges feuilles. Elle s'étend, comme une toile mince , sur les feuilles des plantes marines , et n'offre ; dans ses restes, qu’un ré-
seau fin , à mailles oblongues, quadrangulaires.
8. Flustre dentée. Flustra dentata.
SANS VERTÈBRES. 159
F1. incrustans , änterdüm subfrondescens , lapidescens ni- Lt da; cellulis ore elliptico multidentato , raro pilifero.
Flustra dentata. Soland. et El. p. 15.
Ellis corall. t. 29. fig. D. D. 1. act. angi. 48. tab. 22. f. 4. D.
An flus tra lineata ? Esper. suppl. 2. t. 6.
“cMasros
Habite les mers d'Europe, sur des fucus, ou enveloppant leurs
tiges. Elle n’est pas rare. Ma collection.
9. Flustre dents épaisses. Flustra crassidentata.
FL crustacea, lapidescens, glabra ; cellulis ovalibus : margine brevi crasso paucidentato.
* Mon cabinet.
Habite la mer de la Guyane , sur un fucus. Cette espèce est très-distincte de la précédente, Les cellules ont le bord épais, muni de deux ou quatre dents courtes, épaisses et ob- tuses.
10. Flustre pileuse. Flustra pilosa.
FL incrustans aut subfrondescens, variè divisa ; cellularum ore dentato pilifero.
Flustra pilosa. Lin. Soland. et Ell. p. 13.
Ellis corall.t. 31. Esper. suppl. 2. t. 4.
Eschara pilosa. de Moll. Monogr. p. 37. t.1.f.5.
Mus.n.,
Habite les mers d'Europe, sur les fucus , etc. Cette espèce. est quelquefois très-velue, presque tomenteuse, Parmi les cellules , on en apercoit dont l’ouverture est en partie fer- mée par un diaphragme mince. Les bords de cette ouverture ont de très-petites dents dont une ou deux se terminent en poil fort long.
11. Flustre verticillée. Flustra verticillata.
FL adnata, sœpe frondescens ; frondibus linearibus sub- compressis ; cellulis turbinatis dentato-ciliatis, annula- tim digestis.
Flustra verticillata. Soland. et El. p. 15. t. 4. fig. a, À.
S'ertularia verticillata. Esper. suppl. 2. t. 26.
De Moll. Monozsr. tab. 2. f. 6.
160 ANIMAUX
Mus. n.
Habite les mers d'Europe. Celle-ci , quoique voisine de la pré- cédente par ses rapports , en est très-distincte , surtout par la disposition et la forme de ses cellules. Elle n’est point rare.
Espèces fossiles dont le genre paraît douteux.
— Flustre mosaïque. Flustra tessellata. Fl.incrustans , septis antice rotundatis ; cellulrs superné depressis ; ore subrotundo exiguo. F1. mosaïque. Desmarets et le S'ueur , ball. des sc. 1814. p. 53. pl. 2. f. 2. Habite... sur les corps fossiles tels que les oursins, les be- lemnites, des environs de Paris.
— Flustre en réseau. Flustra reticulata.
F1. frondescens crassiuscula; frondibus utrinque celluli- feris ; cellulis ovato-elongatis ; seplis prominulis ; ore subtransverso.
FL. en réseau. Desmarets et Le Sueur , bull. des se. 1814. p. 53. pl's:f. 4:
Habite... les sables des environs de Valogne, avec les bacu= listes , les belemnites, etc.
— Flustre carrée. Flustra quadrata. FL. incrustans, radiata; cellulis quadratis vel parallelo- grammibus. F1. à cellales carrées. Desmaréts et lé Sueur, bull. des sc. 1814. p. 53. pl. 2. f. 10, Habite.... sur un moule int. de coquille bivalve.
— Flustre épaisse, Flustra crassa. F1. incrustans , crassa ; .septis prominulis supérnè depres- sis ; cellulis brevibus ; ore amplo lunato. FL. épaisse. Desmarets ét le Sueur, bull. des $c. 1814. p. 53. ER Se Habite ... . sur une huitre fossile de Grignon, etc.
SANS VERTÈBRES. 161
— Flustre crétacée. Flustra cretacea.
FT incrustans , crassa; cellulis ovalo-oblongis: F1. crètacée. Desmarets et le Sueur , bull. des sc. 1814. p.53. n.o 6. pl.2. f. 3. |
Habite.... sur un murex fossile des environs de Plaisance.
— Flustre utriculaire. Flustra utricularis. FI. incrustans ; cellulis obovatis depressiusculis, postice latioribus ; ore parvulo anteriorti. F1. utriculaire. Desmarets et le Sueur , bull. des sc. 1814 p. 54. pl. 2.f. 8. Habite... sur les oursins fossiles de la craie,
TUBULIPORE. (Tubulipora. )
Polypier parasite ou encroûtant ; à cellules submem- braneuses , ramassées, fasciculées ou sériales, et en grande partie libres. |
Cellules allongées, tubuleuses ; à ouverture orbiculée, régulière , rarement dentée.
Polyparium parasiticum , vel incrustans ; cellulis submembranaceis , confertis , fasciculatis vel seriali- bus , ad latera disjunctis.
Cellulæ oblongæ , tubulosæ ; ore orbiculato , regu- lari , rard dentato.
OBSERVATIONS.
Les tubulipores sont de très-petits polypiers qui semblent ‘ se rapprocher des cellépores , mais qui sont beaucoup plus
Tome II. II
162 ANIMAUX
frêles , et quil en faut distinguer , parce que leurs cel- lules sont allongées , tubuleuses, libres , c’est-à-dire, sont désunies et n’ont entr’elles aucune adhérence sur les côtés, et que leur ouverture est ronde , régulière.
Les cellules des {ubulipores , quoiqu’en grande partie li- bres , sont ramassées , fasciculées , verticillées, et quel- quefois disposées par rangées lâches. Elles forment sur les fucus , les corallines, etc. , des amas divers et fort petits ; elles sont soutenues par une base en croûte très- mince et qui a peu d’étendue. Leur ouverture est rarement resserrée.
On ne peut ranger ces petits polypiers parmiles lustres qui ont toujours leurs cellules adhérentes, avec un orifice à bords inégaux , plus ou moins ringent, et qui, par leur disposition , présentent ordinairement un réseau régulier. Ce ne sont point non plus des cellépores, puisque ces po- lypiers sont à peine lapidescens , et que leurs cellules sont libres , allongées, peu ou presque point ventrues. Enfin, ce sont encore moins des millépores , ceux-ci étant des po-
lypiers tout-à-fait pierreux. ESPÈCES.
Tubulipore transverse. Tubulipora transversa. T'. cellulis tubulosis , serialiter coalitis : sertebus transver - sis ; crustd repente. DMillepora tubulosa. Soland. et. EIL p. 136. Ellis corall. t. 27. fie. e. E. Planch. Conch. chap. 25. tab. 18. Des n. IV.
Mus. n.° Habite la Méditerranée , sur des fucus , etc. Ma collection. Ce
polypier très-petit, rampe et se ramifie un peu sur les corps marins , et a sa face supérieure tubulifère. Ses tubes sont droits, courts, disposés par rangées transverses, et réunis
entr’eux dans leur partie iuférieure.
SANS VERTÈBRES. 163
2. Tubulipore frange. 7'ubulipora finbria.
T7. cellulis tubulosis, longis , distinctis, longitudinaliter se- riatis ; crustd repente , subramosd.
Cellepora ramulosa. Gmel. p. 3591.
Esper. vol. 1. 1. 5.
Mus. n.°
Habite la Méditerranée , l'Océan d’Europe et de l’Inde , sur des fucus , etc. Ma collection. Il tient beaucoup à l'espèce pré- cédentie par ses rapports; mais ses tubes sont plus longs, plus libres , et forment plutôt des franges longitudinales que des rangées transverses.
3. Tubulipore orbiculé. Tubulipora orbiculus. T. subincrustans; cellulis tubulosis in orbiculum hermis- phæricum aggregatis ; osculo subdentato. Orbiculus.Seba.mus. 3. tab. 1co. f 5. Madrep. verrucaria. Esper. vol. 1, t. 17. fig. B.C. Habite la Méditerranée, l'Océan d'Europe, sur des fucus, Ma collection. Cette espèce offre des amas orbiculaires et convexes de tubes droits , libres et distincts dans leur moitié supérieure , et dont l’orifice est tantôt muni d’une à trois
dents , et tantôt n’en présente aucune.
4. Tubulipore foraminulé. Tubulipora foraminulata. T°. incrustans ; tubulis creberrimis coalitis, radiatim in- clinatis, ad latera foraminulosis ; ore mutico. Mus. n Habite la Méditerranée, etc. sur le retepora cellulosa. Espèce voisine de Ja précédente, par sa disposition en plaques suborbiculaires et encroûtantes ; mais très-singulière en ce que ses tubes, cohérens les uns aux autres, inclinés et divere gens de tous côtés comme des rayons , sont foraminulés la- téralement, et offrent quelquefois des côtes transverses et latérales , ou des cils lorsque les tubes sont usés latéra- lement.
5. Tabulipore patène. Tubulipora patna. T°. crusté tenut, suborbiculatd; concavd, indivisd, supernè striatd; disco tubulis aggregatis et inferne coalitis obtecto,
164. ANIMAUX
Millepora verrucarta. Soland. et EI p. 137.
Madrep. verrucaria. Esper. vol. 1.t. 17. fig. A.
Madrep. verrucaria. Lin. Pall. zooph. p. 280.
Habite la Méditerranée, etc., sur des fucus. Ma collection. Il présente une expansion crustacée, mince, presqu'orbi- culaire , concave en-dessus comme une soueoupe, et dont le disque est occupé par une masse de tubes réunis inférien- rement. Cette patène est de la largeur de l’ongle du petit doigt. Ses bords sont ondés , souvent irréguliers, à limbe
intérieur, strié.
6. Tubulipore patellé. Tubulipora patellata.
T. turbinato - explanata, orbiculata ; margine laciniis fimbriato ; disco tubulis con/fërtis, contortis, clausis dif- formibus.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. Mon cabinet. Ce polypier n’est pas plus large que celui qui précède , etsembles’en rapprocher à plusieurs égards: l est cependant si singulier, que l’on peut encore douter de son vé- ritable genre. Les tubes de son disque ressemblent aux ser-
pens d’une tête de méduse. Il est lapidescent.
7. Tubulipore annulaire. 7ubulipora annularis. T. incrustans ; cellulis subclavato - cylindricis , annulatim digestis ; osculo biverrucoso. Eschara annularis. Pallas zooph. p. 48. n.0 13. De Moll. Monogr. de Eschara. p.36. tab. 1. f. 4 Habitela ruer de l’Inde et du cap de Bonne - Espérance , sur des fucus. Je nele connais que par les ouvrages cités.
DISCOPORE. ( Discopora.)
Polypier subcrustacé, aplati, étendu en lame discoïde, ondée, lapidescente ; à surface supérieure, cellulifère.
SANS VERTÈBRES. 165
Cellules nombreuses, petites, courtes, contigues, fa- véolaires , régulièrement disposées par rangées subquin-
conciales ; à ouverture non resserrée.
Polypariun subcrustaceum , complanatuin, in la- minam discoideamm , undatam et lapidescentem exten-
sum ; supern& superficie celluliferd.
Cellulæ numerosæ , parvæ , breves , favosæ , conti- guæ , seriebus regularibus vel in quincunces dispositæ ; ore non constricto.
OBSERVATIONS.
Les discopores , moins flexibles, plus lapidescens et plus fragiles que les flustres, à cellules plus immergées et moins libres que dans les tubulipores , sont des polypiers qui avoi- sinent les cellépores , et avec lesquels néanmoins on ne doit pas les confondre.
Plus disciformes que les cellépores , et n’offrant pres- que jamais comme eux desexpansions lobées , convolutes et diversement rameuses , les discopores s’en distinguent en ce que leurs cellules ne sont jamais confuses, mais sont ran- gées régulièrement en quinconces ou par séries, imitant, en quelque sorte , celles d’un gâteau d’abeilles.
ESPÈCES.
1. Discopore verruqueux. Discopora verrucosa. D. crustacea, lamelliformis , suborbiculata, undata; cei-
lulis obliquis subquincuncialibus ; fauce hinc subden- falo.
ANIMAUX
Cellepora verrucosa. Lin., Esper. vol. 1.4. 2, B. var. cellulis fauce edentulo.
Mus. n°
Habite la mediterranée , l'Océan européen et indien. Mon ca-
binet. Il forme des lames suborbiculaires, crustacées ,'on- dées, assez minces , cassantes , et en partie fixées sur des corps marins. Les cellules s'ouvrent uniquement à la surface supérieure de ces lames; elles sont quinconciales, inclinées obliquement , à ouverture pen resserrée, et leur bord en devant offre une dent conique, quelquefois accompagnée de deux autres plus petites. Largeur, trois à quatre centi- mètres ; couleur , fauve ou blanchâtre.
2. Discopcre réticulaire. Discopora reticularis.
D. crustacea, lamelliformis, tenuis, undata, subconvoluta ;
cellulis superficialibus , foveolatis, contiguis , in retem disposilis ; ore mutico, subovalr.
Mus. n.°
Habite .... Cette espèce offre, comme la précédente , une
expansion en lame mince, suborbiculaire, ondée, quel- quefois contournée. Cette lame, très-fragile > présente à sa surface supérieure , un réseau régulier, formé par des cel- Iules en fossettes arrondies et superficielles. Elle est en grande partie libre, et n’est fixée que par une portion de sa surface
inférieure.
3. Discopore fornicin. Discopora fornicina.
D. crustacea lamelliformis , adnata ; cellulis seriatis, con-
tisuis, suborbiculalis; labio supertiort fornicalo , pro-
minulo.
Mus. n.
-....con/. cum eschard forniculosé. Pall. zooph. p. 47.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande., Péron et Le Sueur.
Celui-ci présente encore une lame crustacée, suborbiculaire, en partie fixée sur les corps marins , et cellulifère en sa face supérieure. Mais il est très-distinct par ses cellules dont le bord supérieur est le seul apparent , et s’avance en voûte ou en arcade saillante. L'ensemble de toutes ces arcades a un aspect singulier.
SANS VERTÈBRES. 107
4. Discopore crible. Déscopora cribrum.
D: crustacea, lamelliformis , alba ; supernd superficie fo- raminibus distantibus pertusd.
Mus. n.°
...an flustra arenosa ? Soland. et El. p. 15:
Habite.... Cette espèce fait, en quelque sorte, douter de son genre, lorsqu'on la regarde en dessus ; mais, en-dessous, l’on distingue facilement, par la transparence de la lame ; les cellules contiguës et sériales de ce discopore, dont il n'y a qu’une partie qui s'ouvre à sa superficie. Les ouvertures de ces cellules ne sont que des trencatures qui les coupent obliquement, etne laissent aucun bord en saillie. Il en ré- sulte que la face supérieure de la lame est perforée comme un crible. Largeur de la lame, quatre à cing centimètres.
5. Discopore râpe. Discopora scobinata.
D. lamelliformis , undata, convoluto-tubulosa, extüus cel- lulifera ; cellulis prominulis quincuncialibus distantibus.
Mus. n.o
Habite.... Je crois qu'il provient, ainsi que le précédent, du voyage de Baudin. La surface extérieure de celui-ci res- semble à celle d’une petite râpe, par la petite saillie des cel- lules qui sont tubuleuses, distantes les unes des autreset quin- conciales. La lame que forme cette espèce, est contour- née ou roulée en cornet, et, d’ailleurs, elle est mince et
fragile comme dans les espèces précédentes.
6. Discopore petits-rets. Discopora reticulum.
D. incrustans , alba; filis calcariis cancellatim anastomo= santibus.
Millepora reticulum. Gmel. p. 3788.
Esper. vol. 1. p. 205. tab. XI.
Mus. n.o
Habite la Méditerranée , lOcéan atlantique, sur des fucus, des coquilles. Cette espèce forme rarement une lame libre ou en partie libre , comme celles qui précèdent; mais elle s'étend et s'applique comme une croûte à la surface des corps marins. Elle est fort petite, blanche, tout-à-fait réti- forme, et les mailles de son réseau sont de véritables cellules
EP
168 ANIMAUX
dont le fond très-mince et membraneux ne paraît point dans le polypier jeune, mais ensuite devient très-apparent. Les côtés de ces mailles ou cellules prennent aussi une certaine épaisseur dans le polypier complètement formé. Etendue, trois à six millimètres. Mon cabinet.
7. Discopore coriace. Discopora coriacea.
D. lamelliformis , rotundato - lobata, tenuissima, pellu- cida ; cellulis sertatis prostratis apice pertusts.
L'lustra coriacea. Esper. suppl. 2. tab. ».
Habite.... Il est mince et transparent comme une’ pelure d'oignon , et n’est fixé q’uen partie sur les corps marins. Ce qui le rend très-remarquable, c’est que la lame qu’il constitue est composée de cellules tubnleuses, sériales,
couchées, et qui s’ouvrent à leur sommet par un pore.
8. Discopore arénulé. Discopora arenulata.
D. lamelliformis , undata , subpellucida; cellulis parvuls sertalis obliquis apice semi-clausis ; ore semi-rotundo.
Mon cabinet.
Habite.... Il présente une lame libre , arrondie , ondée, assez transparente ,; dont la surface supérieure est ornée de cellules quinconciales, mutiques. Ces cellules sont incli- nées, comme enfoncées obliquement et se terminent par une ouverture demi-ronde.
9. Discopore rude. Discopora scabra.
D. lamelliformis, undata, cellulosa, tuberculis apice fo: ratis asperata ; cellulis ovalibus, quincuncialibus.
Mon cabinet.
Habite...., Cette espèce est distincte du discopore verru; queux par ses cellules plus petites, ovales, dont les bords ou les interstices portent de petits tubercules élevés, écar- tés et percés au sommet comme des tubes.
SANS VERTÈBRES. 69
CELLÉPORE. ( Cellepora.)
Polypier presque pierreux, poreux intérieurement , étendu en croûte ou relevé et frondesceni; à expan- sions aplaties, lobées ou rameuses , subconvolutes , non
flexibles ; à surface externe , cellulifère.
Cellules urcéolées, submembraneuses , ventrues, un
peu saïllantes, contigues, confuses; à ouverture resserrée.
Polyparium sublapideum , intus porosum , in crus- tam expansum , aut surrectum et frondescens ; fron- dibus complanatis , lobatis vel ramosis , subconvolutis ; externd superficie ex cellulis uno strato coalitis con- texta.
Cellulæ urceolatæ , ventricosæ , submembranaceæ , exserentes , confusæ ; ore constricto.
OBSERVATIONS. ee
Les cellépores ont été confondus par quelques natura- listes avec les zn7i/lépores , et par d’autres avec les flustres. Ils sont cependant réellement disuncts des uns et des au- tres. Ces polypiers sont moins pierreux et surtout moins compactes intérieurement que les millépores, et leurs cel- lules sont toujours saillantes, quoique plus ou moins. Ils ne sont point flexibles comme les flustres, mais roides et cas- sans ; et leurs cellules, en général, confuses, urcéolées, à orifice resserré , les en distinguent,
170 ANIMAUX
C’est des discopores que les cellépores se rapprochent le plus ; et c’est ensuite avec les eschares et les rétépores qu’ils ont les rapports les plus prochains. On sent qu'ils tiennent déja de très - près aux polypiers tout-à-fait pier- reux.
En effet, les expansions des cellépores sont pierreuses, mais avec un mélange de matière animale qui les rend assez molles et flexibles dans les eaux. Néanmoins elles de- viennent roides et très-fragiles lorsqu'elles sont exposées à l'air, et elles sont très-poreuses dans leur épaisseur,
Les cellépores encroûtent ou enveloppent différens corps marins sur lesquels ils sont fixés. Quelques-uns néanmoins forment des expansions relevées , aplaties, frondescentes, contournées ou convolutés, sinueuses, plus ou moins ra-
meuses,
ESPÈCES.
1. Cellépore ponce. Cellepora pumicosa.
C. incrustans, aut explanatione convoluta, tubulosa, ra- mosa ; exlernd superficie cellulis confusis , ventricosis et mucronalis scabrd.
æ JMillepora pumicosa. Soland. et EI p. 135.
Ellis corall, tab. 27. fig. f.F.
Borlas. Cornub, t. 24. {. 7—8.
Mus. n°
Habite l’Océan européen , la Méditerranée, Mon cabinet, Es- pèce commune, polymorphe, rarement épaisse , très-fra- gile , à surface hérissée par les cellules. On la rencontre dans
différentes mers.
2. Cellépore épais. Cellepora incrassata. C. ramosa lobata, intùs cellulosa ; ramis crassis leretibus fractis; cellulis confusis , ovatis, muticis. Marsil. hist. t. 32. f. 150—151.
SANS VERTÈBRES. 171
An ceilepora leprosa. Esper. vol. r. t. 4.
Mus. n.
Iabite la Méditerranée. Mon cabinet. Il forme des expan- sions épaisses, pleines, comme pierreuses, mais celluleuses intérieurement , cylindracées, lobées où rameuses. Les cel- lules de la superficie sont les seules polypifères ; elles sont confuses, très-inégales, mais mutiques à leur orifice. MM. Péron et Le Sueur en ont rapporté de Timor une va- riété qui s'étale en plaque irrégulière, bosselée et oudée en dessus.
3. Cellépore olive. Cellepora oliva.
C. simplex , cylindraceo - lurbinata ; extremitate crassiore truncatd , foved terminatd; cellulis confusis muticis.
Mus. n.° ,
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le S'ueur. Celui-ci est remarquable par sa forme presque régulière ; car ilressemble à une olive ou à un gland hors de sa cupule. Il est un peu cerclé transversalement , et son gros bout offre une fossette orbiculaire. Longueur , trois centimètres.
4. Gellépore oculé. Cellepora oculata.
C. incrustans, ramosissima , subcespitosa ; ramis sparsim oculatis ; cellulis confusis echinatis.
Mus. n.0
Habite l'Océan austral. Péron et le Sueur. Ce polypier enve- loppe des tiges de gorgone, de fucus, etc., et de sa croûte s'élèvent des ramifications cylindriques , suhdichotomes , qui forment de petites touffes arrondies et assez élégantes. Toutes ces ramifications sont percées cà et là de trous ronds, comme dans certaines éponges. Etendue, quatre à cinq centi- mètres.
5. Cellépore endive. Cellepora endivia.
C. complanata, lobato-foliacea, subplicata, varie con- torta ; cellulis confusis subglobosis ; ore mutico. Mus. n.°
Habite l'Océan austral. Péron et Ze Sueur. Mon cabinet.
172
ANIMAUX
Celui-ci forme des expansions un peu épaisses; comme pier- reuses , aplaties, lobées, foliacées, plissées, et diverse- ment contournées. Les cellules sont confuses, mutiques, comme entremélées de duvet pulvériforme. Etendue , quatre à sept centimètres.
6. Cellépore à crêtes. Cellepora cristata.
C. tncrustans , multiloba ; lobis verticalibus rotundatis , compressis, carinalis ; Subspiralibus, utroque latere echinatis. ,
Mus. n.° s
Habite l'Océan austral. Péron et Le Sueur. Cette espèce sem- ble perfoliée par les tiges des plantes marines qu’elle enve- loppe ; et, comme ses lobes sont verticaux, arrondis , com- primés, carinés et en crêtes, ils ressemblent presque aux pas d’une vis de pressoir. Ses crêtes sont hérissées des deux côtés, et n’ont que quelques millimètres de hauteur.
7. Cellépore spongite. Cellepora spongites.
C. basi incrustans ; explanationibus & crusta surgentibus tubuloso-turbinatis, ramosis, variè coalescentibus ; cel- lulis seriatis ; osculo suborbiculart.
Cellepora spongites. Lin. Esper. vol. 1. t. 3.
Millepora spongites. Soland. et EIL p. 132.
Porus anguinus , etc. Gualt. Ind. post. tab. 50.
Eschara spongites. Pall. zooph. p. 45. de Moll. t. 1.f. 3.)
B. cadem ? humilior, tenuior, subcrispa.
Seba. mus. 3. tab. 100. f. 12,
Soland. et EIl. tab. 41. f. 3.
Mus. n.° j
Habite la Méditerranée , et sa variété, la mer des Indes. Ma collection. Sa base est une plaque qui recouvre les pierres, etc. Il s’en élève des expansions tubuleuses, tnrbinées , irré- gulières , diversement divisées et coalescentes. Les cellules sont sériales, toujours un peu ventrues, et ont leur ouver- ture le plus souvent orbiculaire, quelquefois semi-orbicu- laire. Cette espèce devient assez grande. Elle est mollasse ou un peu flexible sous l’eau , pendant la vie des polypes.
SANS VERTÈBRES. 175
Espèces que je n'ai point vues.
— Cellépore transparent. Cellepora hyalina.
C: reptans , subincrustans ; cellulis seriatis ovato-oblon- gis diaphanis ; ore obliquo simplict.
Cavolin. pol. p. 242. t. 9. f. 8—09.
Esper. vol. 1. tab. r.
Habite l'Océan. ... sur des fucus. Il faudra peut-être le ranger parmi les tubulipores.
Espèces fossiles.
— Cellépore mégastome. Cellepora megastoma..
C. incrustans , cellulis irregulariter acervatis, obovatis , distinctissimis ; ore amplo.
Cellép. Mégastome. Desmarets et le Sueur. Bull. des sc. p. 54.
pl.i2. £ 15, Le Habite.... sur les corps fossiles de la craie des environs de Paris.
— Cellépore globuleux. Cellepora globulosa. C. incrustans; cellulis globulosis distinctis ; ore trans- verso.
Cellép. globnleux. Desmarets et le Sueur. Bull. des sc. p. 54: phare fr
Habite. ...sur les fossiles de la craie.
ESCHARE. (Eschara.)
Polypier presque pierreux , non flexible, à expansions aplaties, lamelliformes, minces, fragiles , très-poreuses intérieurement , entières ou divisées.
174 ANIMAUX
Cellules des polypes disposées en quinconces sur les deux faces du polypier.
Polyparium sublapideum ; explanationibus rigidulis, lamelliformibus , tenuibus , fragilibus , intus porosissi-
mis , integris aut divisis.
Polyporum cellulæ quincunciales, in uträque super-
Jicie polyparü. ? OBSERVATIONS.
Les eschares sont distingués des cellépores et des rété- pores, parce que les deux surfaces de leurs expansions sont également garnies de cellules , tandis que dans les cel- lépores et les rétépores , les cellules ne se trouvent que sur une de leurs surfaces.
Ces polypiers présentent des expansions aplaties, min- ces, lamelliformes, non flexibles, mais fragiles , très-po- reuses intérieurement , c’est-à-dire, dans leur épaisseur , tantôt entières, diversement contournées ou anastomosées , et tantôt divisées en lanières rameuses.
Les cellules dont les deux surfaces de ces expansions sont garnies , sont petites , presque superficielles, et régu- lièrement disposées en quinconces.
Les eschares, bien moins pierreux que les millépores, puis- que leur substance est par-tout très-poreuse intérieurement, ont dù en être séparés, ainsi que les cellépores, les rété- pores, etc., pour former autant de genres particuliers. Pallas et M. le baron de Moll les ont, mal-à-propos, con- fondus avec les flustres, qui sont des polypiers flexibles, dont les cellules ont une forme très-différente.
SANS VERTÈBRES. I
7 Ce
ESPÈCES.
1. Eschare bouffant. Eschara foliacea.
F5 lamellosa , conglomerata ; laminis plurimis varie flexuo- sis et coalescentibus ; poris quincuncialibus interstitio separalis.
Millepora foliacea. Soland. et El]. p. 133, n.° 6.
Ellis corall. t. 30. fig. a. 4. B.C.
Eschara fascialis. Pall. zooph. p. 42. de Moll. t. 1. f. 2,
Cellepora lamellosa. Esper.vol. 1. t. 6.
Mus. n.0
Habite l’Océan européen. Mon cabinet. Ce polypier forme de grosses masses comme enflées , caverneuses , légères et fra- giles. Ses pores sont fort petits, arrondis, séparés.
2. Eschare cartacé. Eschara chartacea.
E. complanata, subsimplex ; laminis perpauctis , magnis , undato-flexuosis, coalescentibus ; poris contiguis , qua- dratis.
Mus. n.°
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. Ses expansions présentent un petit nombre de lames, grandes, ondées , coalescentes , légères, fragiles et qui ressemblent
à des pièces de carton réunies angulairement. Pores très- grands.
3. Eschare croisé. Eschara decussata.
E. complanata, lamellosa; laminis tenuibus, integris , undatis, varie decussantibus ; poris minutis subpro- minulis.
Mus. n.°
Habite l'Océan austral. Péron et le Sueur. Ses cellules sont un peu saillantes, presque comme celles des cellépores. Sa taille et sa forme sont à-peu-près les mêmes que celles du millepora agariciformis.
4. Eschare à bandelettes, Æschara fascialis. Æ. plano-compressa , ramosissima ; ramis lænialibus, an-
176 ANIMAUX
gustis, flexuosis, variè coalitis, subclathratis ; poris impressis.
Millepora fascialis. Lin. Eschara fascialis. de Moll. t, 1. £ r.
Millepora tænialis. Soland. et Ell. p. 133.
Ellis. corall. t. 30. /£g. b. Bonan-mus. Besl. t, 286, f. 95.
Marsil. hist. t. 33. f. 160. n.o 1—3;
Mus. no
Habite la Méditerranée. Il forme des touffes larges, élégantes , trés-divisées etsubcancellées par l’anastomose des bandelettes et de leurs divisions. Pores non saillans. Mon cabinet.
b. Eschare cervicorne. Eschara cervicornis. :
E. ramosissima, subcompressa ; ramis perangustis ; poris prominulis, subtubulosts.
Millepora cervicornis. Soland. et Ell. p. 134. n.08.
Marsil. hist. t. 32. f. 152.
An millepora aspera ? Lin.
Mon cabinet.
Habite la Méditerranée. Il forme des touffes assez fines, très- divisées, fort jolies. Le millepora aspera , Esper. suppl. 1. t. 19. n'appartient point à cette espèce.
6. Eschare grêle. Eschara gracilis.
E. ramosa, subdichotoma, gracilis, cylindracea ; ramis obsoletë compressis ; ports vix prominulis.
Millepora tenella. Esper. suppl. 1. t. 20.
Mon cabinet.
Habite. ... Quoique très-voisin du précédent par ses rapports; il constitue une espèce distincte. Sa tige et ses rameaux sont cylindracés, obscurément comprimés , et offrent des pores tantôt superficiels , tantôt un peu saillans, plus rapprochés entr’eux vers le sommet que ceux de la base de ce polypier.
7. Eschare lichénoïde. Eschara lichenoides. E. cespitosa, ramosissima ; ramulis complanatis lobatis oblisis; poris superficialibus asperulatis..., Seba. mus, 3.t.100. f. 10. Mus. n.o Habite l'Océan indien. Péron et le Sueur. Il constitue de très-
l
SANS VERTÈBRES. 7
petites tonffes lichéniformes , éléçgamment découpées et lo-
- bées ; ses ramifications sont tortueuses. [l s’en trouve à ra- mifications coalescentes. C’est une espèce différente de celle qui suit. Couleur, blanchitre.
8. Eschare lobulé. ÆEschara lobulata. ;
E. nana, subramosa, compressa, palmato-lobata ; lobis apice dilatatis, obtusis ; superficiebus utrisque granulato- asperalis.
Mus. n.o
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Suvur. Sa base enveloppe et encroûte les tiges des plantes ma_ rines, etc., et il s’en élève des expansions aplaties, sub- rameuses, lobées, palmées, élargies et obtuses à leur som met. Ces expansions n’ont qu’un à quatre centimètres de hauteur. Leur couleur est d’un cendré violâtre ou bleuâtre.
9. Eschare petite râpe. Æschara scobinula.
E. lamelliformis , ovalo-rotundata , undata, sublobata; cellulis creberrimis , obliquè prominulis. Mus. n.°
Habite.... D’une base encroûtante et médiocre, s'élève un lobe lamelliforme , ovoide, arrondi, ondé, et dont les deux surfaces sont hérissées par la saillie des cellules. Ces cellules sont très-petites, serrées, quinconciales. Elles ressemblent un peu à celles des cellépores.
-10. Eschare porite. Eschara porües.
E. lamellosa, undato-lobata; lobis rotundatis; cellulis super- ficialibus in reticulum dispositis ; margine denticulato.
Mus. n.o
Habite.. .. Il est petit, et offre des lames assez minces, on- dées , contournées diversement, arrondies en crête. Les deux surfaces de ces lames sont garnies de cellules en ‘ré- seau comme dans le cellepora reticularis , et l’on voit de petites dents sur le bord des cellules.
.11. Eschare encroûtant. Eschara incrustans.
E. incrustans , de formis , raro lobata; poris impressis, distinctis quincuncialibus.
Tome II. 12
178 _ ANIMAUX
Mus. n.o
Habite. ... Cette espèce provient du voyage de Paudin. Elle encroûte les tiges et branches des plantes marines; et leur donne l’aspect d’incrustations calcaires.
ADÉONE. (Adeona.)
Polypier presque pierreux , caulescent , frondescent ou flabelliforme. |
Tige subarticulée ; à articulations comme encroütées , obscurément granuleuses ; à expansions foliacées ou fla- bellées , couvertes de cellules sur les deux faces.
Cellules très-petites , serrées, sériales ou en quinconces; à oscule rond.
Polyparium sublapideum , caulescens , frondescens aut flabelliforme.
#
Caulis subarticulatus ; articulis crusté superficiali indutis , obsoletè granulosis ; explanationibus folüfor- mibus vel flabellatis , in uträâque superficie celluliferis.
Cellulæ minimæ , contiguæ , seriales , quincunciales, osculo rotundo pertusæ.
OBSERVATIONS.
Les adéones sont des polypiers tellement voisins des eschares par leurs rapports, qu’on serait autorisé à les réunir dans le même genre, si la tige tres -singuliére des adéones ne les distinguait pas considérablement des es-
chares.
SANS VERTÈBRES, 79
Les adéones tiennent aussi beaucoup des rétépores, et même l’adéone crible est fenestrée comme le rétépore man- chette de mer [retepora cellulosa | ; mais les expansions des adéones offrent des cellules sur les deux faces, ce qui n'a pas lieu dans les rétépores.
J'ai adopté le nom générique adeona, donné par M. Za- mouroux à l'une des espèces de ce genre; mais je ne puis partager son opinion en plaçant l’adcona dans la famille des isis, qui sont de véritables corticiferes. Il s’en est, sans doute, laissé imposer par la tise singulière des adéones, ne considérant pas que leurs expansions et leurs cellules sont parfaitement analogues à celles des eschares. Ces cellules ne sont pointimmergées dans un encroûtement partout distinct de l’axe qu’il enveloppe comme dans les isis. C’est seulement sur la tige de l’adéone que des cellules anciennes et presqu’effacées, forment, par leur contiguité, l'espèce de croûte annulaire et granuleuse, qui fait pa- raître la tige articulée. Cette tige semble se perdre dans l’expansion aplatie qui la termine , ou dans celles qui en
émanent latéralement. Elle y forme quelques nervures peu saillantes.
ESPÈCES.
1. Adéone folüfère. Ædeona folüfera.
A. caule subramoso , frondifero ; frondibus laciniato-pal- matis ; lobis oblongis , subacutis, inœqualibus.
Frondiculina. Extrait du C. do zool. p. 25.
Mus. n.0
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. Ce beau polypier ressemble entièrement à un arbuste , por- tant des feuilles alternes , découpées à - peu - près comme celles du cratægus azerola. Ses expansions foliiformes con- servent en partie l'apparence d’une nervure qui n’est que
180 ANIMAUX
l'extrémité couverte d’une ramification de la tige. Elles ont d’ailleurs la structure de celles des eschares.
2. Adéone crible. Ædeona cribriformis. A. caule subsimplict, supernè in laminam ftabellatam, pro- liferam et fenestratam explanato. Ædeona. Lamouroux. nouveau bull. des sc. n.o 63. p. 158-
n.o 4o. Mus. n.0 Habite les mers de la Nouvelle - Hollande, côte du sud-est. Péron et le Sueur. “ee
Au premier aspect, ce polypier paraît devoir être distingué du précédent , comme constituant nn genre particalier , tantil en dif- fère par la forme de ses expansions. Effectivement sa tige soutient une lame flabelliforme , obronde, assez grande, bordée de créne- lares tronquées, et percée à jour dans son. disque, à la manière d’un crible, par quantité de trous ronds, assez larges. Cette lame est prolifère, en ce que, souvent, il s’en élève d’autres semblables de son disque même.
Malgré cette forme singulière des expansions de cette adéone, et dont on a nn exemple dans le retepora cellulosa, les cellules de ce polypier sont tout-à-fait du mème ordre que celles de la première es- pèce.
Au reste, cette forme de crible ou de réseau à jour, n’est que
le résultat de bandelettes régulièrement anastomosées.
RÉTÉPORE. (Retepora.)
Polypier pierreux, poreux intérieurement , à expan- sions aplaties , minces , fragiles , composées de rameaux quelquefois libres, le plus souvent anastomosés en réseau
ou en filet,
4
Cellules des polypes disposées, d'un seul côté, à la surface supérieure ou interne du polypier.
SANS VERTÈBRES. 181
Polyparium lapideum, intùs porosum ; explanatio- nibus tenuiusculis, fragilibus, vel in ramos liberos, vel in reticulum præstantibus.
Cellulæ polyporum unilaterales , ad supernam vel internam superficiem poly pari pertusæ.
OBSERVATIONS.
Quoique pierreux , les rétépores ont leur substance bien moins solide que celle des millépores ; car elle est cellu- leuse ou poreuse intérieurement , et d’une structure ana- logue à celle des eschares, des adéones, des cellé- pores, etc.
Ces polypiers présententdes expansions en général apla- ties , minces, fragiles, tantôt frondiculées, tantôt réticu- lées ou percées en crible, enfin , diversement contournées et unies entre elles. Celles qui sont réticulées paraissent composées de rameaux anastomosés sous cette forme,
En général, ces polypiers sont délicats, fragiles , assez élégans et ne présentent que des masses peu considé- rables.
On a observé à leur égard, comme à celui des eschares et des cellépores, que tant qu’ils sont dans l’eau avec leurs polypes vivans , leur partie supérieure est mollasse et flexible ; mais en les sortant de l’eau, tout le polypier s'affermit, se solidifie et devient cassant.
Les rétépores se distinguent des adéones et des eschares, en ce qu’ils n’ont leurs cellules polypifères que sur une seule des faces de leurs expansions. {ls ne sont point en- croûtans comme les cellépores.
Fe
169 ANIMAUX
ESPÈCES.
r. Rétépore réticulé. Retepora reticulata.
BR. explanationibus clathratis undato - convolutis ; internä superficie verrucosé porosissimé.
Millepora reticulata. Lin. Soland. et EIl., p. 138.
Esper. vol. 1. Millep. tab. 2. $
. Marsill. hist. t. 34. f. 165—:166. Mus. n,° - .
Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Ce rétépore présente des
\
expansions grossièrement treillissées , irrégulièrement con- tournées en cornet ou en coupe, et qui ont une de leurs surfaces lisse, tandis que l’autre est très-poreuse et verru-
queuse.
2. Rétépore dentelle de mer. Retepora cellulosa.
F. explanationtbus submembranaceis , Lenuibus, reticula- im fenestratis , turbinatis , undato-crispis , basi subtu- bulosis ; intern& superficie porosä
UMillepora cellulosa. Lin. Esper. vol. 1. t.1.
Retepora. Ellis. corall. t. 35. f3. d. D. F.
Rumph. amb. 6. 1. 87. f. 5. Soland. et EIl. t. 26. f. 2.
Knorr. delic. tab. A. LIL. f. 3.
Manchette de Neptune. Daubent. ic. t. 23.
Mus. n.° Habite la Méditerranée et l'Océan indien. Mon cabinet. Ce ré- tépore est élégant, délicat, presque membraneux, et remar- quabie par les trons elliptiques dont ses expansions sont régulièrement percées.
MM. Péron et Le Sueur en ont rapporté des mers de l'Inde, des variétés fort jolies. Il y en a de couleur pourpre; parmi celles qui sont d’un blanc fauve, les unes sont en entonnoir simple ; d’autres sont turbinées et prolifères in- térieurement ; d’autres, plas petites, sont tubuleuses, et
\ même à tubes rameux et dichotomes.
3. Rétépore frondiculé. Retepora frondiculata.
SANS VERTÈBRES. 183
R.ramosissima ; ramis poly chotomis , subflabellatis ; inter- nd superficie poris prominulis scabrd; externd lœvi, fissu- ris lineatd.
Millepora lichenoïides. Lin. , Soland. et Ell. t, 26. f. 1.
Millepora tubipora. Soland. et Ell. p. 139.
Esper. vol. 1. tab. 3. Millep.
Ellis corall. t. 35. fig. b. B. Seba. mus. 3.t. 100. fig. 4—5—6. Mus. n.° |
Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Ce rétépore est den- droïde , finement ramifié , très-délicat et fort joli. Ses ra= mifications sont flabelliformes, irrégulièrement contour- nées, scabres, et subépineuses en leur face interne; lisses en leur face extérieure avec des linéoles qui ressemblent
à des fissures. Hauteur, cinq à sept centimètres. \
4. Rétépore versipalme. Retepora versipalma.
R. nana, ramosissima ; ramis ramuloso -palmatis ; pal- mis brevibus variè versis; intern& superficie poris pro- minulis scabrd; externé sublæœvigatd.
Mus. n.°
Habite les mers australes. Féron et le Sueur. Cette espèce, beaucoup plus petite que la précédente, est néanmoins plus grande que celle qui suit, et semble tenir à l’une et à l’autre par ses rapports, sans cesser d’en être distincte réci- proquement. Le dos de ses ramifications n’offre point de linéoles en forme de fissures comme dans le rétépore fron- diculé. Etendue , trois à quatre centimètres.
5. Rétépore rayonnant. Ketepora radians. :
R. pumila; ramis è basi radiatim divaricatis patentissi- mis , dichotomo - ramulosis ; latere superiore spinis se- rialibus muricato.
. Mus. n°
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. Cette espèce, très petite et fort jolie , tient à la précédente par ses rapports ; mais au lieu de s'élever en ramifications
droites , elle s’étale élégamment en une étoile rameuse ,
0
18/4 ANIMAUX épineuse et celluleuse en sa surface supérieure. Diamè- tre, deux à quatre centimètres ; couleur , rougeâtre ou
bleuitre.
6. Rétépore frustulé. Retepora frustulata. R. frustulis explanatis, fenestratis, uno latere pori-
ferts.
Habite.... fossile des environs d'Angers, communiqué par M. Ménard. Mon cabinet. On ne le trouve qu’en petits morceaux.
7. Rétépore ambigu. Retepora ambigua.
R. membranacea, concava, irregularis, reticulatim fe- nestrala; interné superficie poris magnis quincuncialibus; externe gibbosula , lenuissime porosd.
Mus. n.°
Habité.... provient du voyage de MM. Péron et le Sueur. Ce rétépore est percé en crible comme l'espèce précé- dente , et comme la deuxième espèce d’adéone , et il paraît qu’il n’a point de tige. Ses ouvertures-en crible sont beaus coup plus grandes et plus arrondies que celles du rétépore- dentelle de mer. Ce qui le rend très-remarquable, c’est que le côté extérieur de ses expansions est bosselé, et très-fine- ment poreux. Des grains oviformes se trouvent en grand nombre sur sa surface intérieure, en certains temps, et
‘contiennent probablement les gemmes réproducteurs des polypes.
ALVÉOLITE. (Alveolites.)
Polypier pierreux, soit encroïtant , soit en masse libre, formé de couches nombreuses, concentriques, qui se recouvrent les unes les autres. :
SANS VERTÈBRES. 185
Couches composées chacune d’une réunion de cellules tubuleuses , alvéolaires, prismatiques, un peu courtes, contigues et parallèles, et offrant un réseau à l’exté-
rieur.
Polyparium lapideum , vel incrustans , vel in mas- sam liberam, è tabulis plurimis concentricis invicèm sese involventibus compositum.
Tabulæ ex cellulis tubulosis , alveolatis, prismaticis, breviusculis, contiguis et parallelis formatæ, extus reti- culatim concatenatæ.
OBSERVATIONS.
Les polypes, qui forment les a/véolites, paraissent avoir le corps moins allongé que ceux qui produisent les tubi- pores , et même que ceux des favosites; puisqu'ils donnent lieu à des loges un peu courtes , dont la réunion forme des couches enveloppantes, qui, souvent, se recouvrent les unes les autres.
Ces loges constituent des tubes prismatiques , courts , pa- rallèles, contigus les uns aux autres; et les couches qu'elles forment par leur réunion sont enveloppantes ou re- couvrantes , et constituent des masses, soit allongées, soit subglobuleuses ou hémisphériques , plus ou moins con- sidérables.
Les alvéolites ont beaucoup de rapports avec lesfav o- sites ; ce sont, de part et d'autre , des polypiers pierreux, néanmoins les alvéolites, ayant leur substance bien moins compacte , ou plus poreuse intérieurement que celle des
186 ANIMAUX
favosites, doivent encore faire partie des polypiers à ré- seau.
La plupart des alvéolites ne sont encore connues que dans l'état fossile.
ESPÈCES.
1, Alvéolite escharoïde. Ælveolites escharoides.
A. subglobosa ; superficie cellulis rhombeis reticulaté.; cel- lularum margine biporoso.
Habite. ... fossile des environs de Dusseldorf. Mon cabi- net. Masse subglobuleuse , irrégulière , de la grosseur d’une pomme moyenne , composée de couches assez minces, nombreuses, qui s’enveloppent les unes les autres.
2. Alvéolite suborbiculaire. Ælveolites suborbicularis.
A. hemisphærica ; superficie cellulis obliquis subimbricatis perforaltd.
Habite.... fossile des environs de Dusseldorf. Mon cabinet. Les masses de celle-ci sont assez grandes, convexes et pres- que turbinées d’un côté, aplaties et même un peu concaves de l’autre, hémisphériques , irrégulières , et composées de différentes couches assez épaisses dont les intérienres sont les moins grandes. Les tubes qui, par leur réunion, for-
ment ces couches, sont très-inclinés.
3. Alvéolite madréporacée. Alveolites madreporacea.
A. tereti-oblonga, subramosa , superficie reticulatim al- veolata.
Guettard , mém. 3. pl. 56. f. 2.
Habite .... fossile des environs de Dax. Mon cabinet, Cette alvéolite a l’aspect d’un madrépore allongé, roulé, fossile, à cellules non saillantes comme dans le madrep. porites ; mais l’examen de son intérieur présente de grandes diffé- rences, et montre que sa masse n’est qu’un composé de cellules tubuleuses , pentagones et hexagones, par couches su- perposées.
SANS VERTÈBRES. 187
4. Alvéolite encroûtante. Ælveolites incrustans.
Æ. corpora marina incrustans ; superficie reticulatim al- veolaté; cellulis verticalibus inæqualibus, prismaticis confer£ts.
Mus. n.o0
Habite. . .. elle enveloppe et encroüûte des corps marins , tels que des madrépores, des gorgones, etc. ; et son encroûte- ment se compose d’une seule couche de tubes serrés. A l’ex- térieur , sa surface présente un réseau assez fin de mailles petites , inégales, pentagones ou liexagones.
OCELLAIRE. (Ocellaria. )
Polypier pierreux , aplati en membrane , diversement contourné , subinfundibuliforme, à superficie arénacée ; muni de pores sur les deux faces.
Pores disposés en quinconces, ayant le centre élevé
en un axe solide.
Polyparium lapideum , explanato-membranaceum, variè convolutum , subinfundibuliforme ; superficie
arenaced , utroque latere porosd.
Pori quincunciales , cylindrici; centro in xem so- lidum elevato.
OBSERVATIONS,
On ne connait de ce genre de polypier que deux es- pèces, l’une et l’autre dans l’état fossile,
188 ANIMAUX
Elles offrent l’aspect d’un eschare ou d’un rétépore ; mais ces polypiers s’en distinguent particulierement en ce qu’il s'élève de chacun de leurs pores , un axe central, so- lide, qui atteint jusqu’à l’orifice du pore, et qui y forme une espèce de papille.
ESPÈCES.
1. Ocellaire nue. Ocellaria nuda. ©. tnfundibuliformis , varie erpansa et ramosa: Ramond , voyage au mont Perdu. p. 128. pl. 2. f. 1. et p. 345. Bullet. dessc. p. 197. n.o 47. Habite .... Se trouve dans la pierre calcaire du mont Perdu,
aux Pyrénées.
2. Ocellaire enveloppée. Ocellaria inclusa. O. conica , siliceobvallata. Guett. mém. 3. pl. 41. Ramond, voyage au mont Perdu. pl. 2. f. 2. Bullet. des sciences; p. 177. Habite.... Trouvée en Artois, renfermée dans un étui sili-
ceux, moulé sur sa superficie.
DACTYLOPORE. ( Dactylopora. ) Polypier pierreux, libre , cylindracé, un peu en massue et obtus à une extrémité, plus étroit et percé à l’autre.
Surface extérieure réticulée , à mailles rhomboïdales,
à réseau poreux en dehors.
Pores très-petits.
SANS VERTÈBRES. 1 89
Polyparium lapideum , liberum , cylindraceo-cla- vatum , extremitate angustiore perforaitum.
Externa superficies reticulato - scrobiculata ; scro- biculis rhombæis ; rete extrorsum poroso.
Pori minimi.
OBSERVATIONS,
Le dactylopore, par son réseau porifère , et par ses mailles distinctes des cellules, semble se rapprocher beau- coup des rétépores. Ce n’est, malgré cela, qu'une appa- rence ou qu’un rapport assez éloigné ; car le dactylopore est un polypier libre, simple, sans lobes, sans ramifications, sans frondescence , et qui a une conformation très-particulière ; tandis que les rétépores sont des polypiers fixés , frondes- cens , lobés ou rameux , et qui n’ont pas , comme le dacty- lopore , une ouverture unique et essentielle au polypier.
Le réseau, dont se compose le dactylopore , est double, l’un intérieur et l’autre extérieur , et c’est près de l’ou- verture de ce polypier que ces deux réseaux s'unissent. Il était donc nécessaire qu’une entrée particulière donnût issue
à l’eau qui va porter la nourriture aux polypes du réseau intérieur.
ESPÈCE.
1. Dactylopore cylindracé. Dactylopora cylindracea. D.
Rétéporite. Bosc , journal de physique, juin 1806, Habite ....
190 ANIMAUX
QUATRIÈME SECTION.
POLYPIERS FORAMINÉS.
Polypiers pierreux , solides , compactes intérieure- ment. Cellules perforées ou tubuleuses, non garnies de
lames.
__ En arrivant à cette quatrième section, nous trouvons les polypiers tout-à-fait pierreux , solides , et dont la subs- tance entre les cellules est, en général, pleine ou com- pacte.
Quelle énorme différence entre ces polypiers et ceux des premières sections dans lesquels la matière membra- neuse ou cornée était la seule dominante, et même d’abord la seule existante ! En effet, on a vu dans les polypiers fluviatiles une substance uniquement membraneuse , et dans les polypiers vaginiformes des tubes simplement membraneux ou cornés. Ensuite, les polypiers à réseau ont offert une substance encore cornée , mais mélangée de particules pierreuses ; en sorte que ces derniers poly- piers, quoiqu'encore flexibles, étaient lapidescens, et offraient, de genre en genre, plus de consistance, et une
substance de plus en plus pierreuse.
SANS VERTÈBRES. IO1
Ici , les polypiers sont des masses solides, non flexibles, tout-à-fait pierreuses , dans lesquelles la matière membra- neuse ou cornée , loin d’être dominante, est tellement ré- duite , qu’elle ne paraît même plus.
La compacité de la substance de la plupart des poly- piers foraminés ne permet pas de croire que tous les polypes vivans qu'ils contiennent , puissent communiquer ensemble. Ainsi , il paraît certain que tous les polypes à polypier ne sont pas généralement des animaux com- posés.
Dans la section suivante, tous les polypiers sont encoré tout-à-fait pierreux ; mais, outre que leur substance est la- cuneuse et poreuse entre les cellules , ils sont bien distin- gués de ceux-ci par les lames rayonnantes dont leurs cel- lules sont garnies.
Assurément les polypes qui transudent une matière ca- pable de former autour d’eux une enveloppe aussi solide, sont plus avancés en animalisation que ceux des troïs sec- tions précédentes. |
Dans les polypiers foraminés, les cellules sont, en général , fort petites, et ne paraissent que des pores à leur ouverture. Elles ne sont point garnies de lames à l'intérieur, et semblent simplément -perforées, n'offrant que des trous subcylindriques , à parois lisses ou quelque- fois striées. |
Par ce caractère des cellules , les polypiers dont il s'agit se rapprochent des polypiers à réseau ; et si, par leur substance tout-à-fait pierreuse , ils tiennent aux polypiers lamellifères , ils en sont bien distingués par leurs cellules non lamelleuses,
192 - : ANIMAUX
Il n’est pas possible d’assigner aucune forme générale aux polypiers foraminés , parce que ces polypiers, véri- tablement multiformes, se présentent presque sous au- tant de formes particulières qu’on en connaît d’espèces. Tantôt ils recouvrent ou encroûtent simplement des corps marins , tantôt ils constituent des masses irrégulièrement lobées, plus ou moins finement divisées , et tantôt ils pré- sentent des expansions rameuses ou frondescentes comme des plantes pierreuses.
Puisque les cellules des polypiers foraminés ne sont point garnies de lames , on en peut conclure que les po- lypes qui ont habité ces cellules n'ont point leur corps muni d’appendices extérieurs, comme doit l'être celui des polypes qui forment les polypiers lamellifères ; car il est évident que la forme des cellules résulte de celle des polypes qu'elles contenaient.
On ne connaît que huit genres qui appartiennent à cette section ; ce sont les suivans :
Ovulite. Lunulite. Orbulite. Distichopore. Millépore. Favosite.
| Caténipore. Tubipore.
SANS VERTÈBRES. 193
OVULITE. (Ovulites.)
Polypier pierreux, libre, ovuliforme ou cylindracé à creux intérieurement , souvent percé aux deux bouts.
Pores très- petits, régulièrement disposés, à: la sur- face. |
Polyparium lapideum , liberum, ovuliforme aut cy- lindraceum , intus cavum , extremitatibus sæpius per- foratum. |
Pori nunutissimt, ad superficiem examussim dis- posut.
OBSERVATIONS.
Les ovukites sont de petits eorps ovoides, plus ou moins allongés , quelquefois cyhndracés, bien réguliers, creux intérieurement, et le plus souvent ouverts ou percés aux deux extrémités. Ces petits corps n’ont que deux à six mil- limètres de longueur.
On les prendrait d’abord pour des coquilles ; mais en les examinant attentivement , on s'aperçoit que leur surface est chargée d’une multitude de pores extrêmement petits, régulièrement disposés les uns à côté des autres : ainsi ce sont des polypiers.
Les ovulites ne sont connues que dans l’état fossile; elles sont blanches, fragiles, etse trouvent à Grignon. Tous les individus ne sont pas percés , et l’on a lieu de croire que ceux qui le sont ne le doivent qu’à des cassures.
Tome II. x 3
194 ANIMAUX
ESPÈCES.
1. Ovulite perle. Ovulites margaritula. O. ovalis ; poris minutissimis. Mus.n.o Velin, n.0 48. f. 8. Habite. .... fossile de Grignon.
2. Ovulite allongée. Ovulites elongata. ©. cylindracea ; alterd extremitate truncaté. Velin, n.0 48. f. 10. mus. n.° Habite. . .. fossile de Grignon.
LUNULITE. (Lunulites.)
Polypier pierreux , libre, orbiculaire, aplati, con- vexe d’un côté, concave de l’autre.
Surface convexe , ornée de stries rayonnantes et de pores entre les stries ; des rides ou des sillons divergens à
la surface concave.
Polyparium lapideum , liberum , orbiculare , uno
latere convexum , altero concavum.
Convexa superficies radiatèim striata ; poris intersti- tialibus ; concava rugis aut sulcis divergentibus radiata.
OBSERVATIONS.
Les Zunulites sont de véritables polypiers, et paraissent avoir des rapports assez considérables avec les orbulites.
SANS VERTÈBRES. 195
* Elles sont , en effet, libres, orbiculaires , et d’un petit vo- lume comme les orbulites; mais on les en distingue, r.e par les stries rayonnantes et les sillons divergens de leurs sur- faces ; 2. parce que leurs pores ou cellules polypifères ne paraissent que sur leur face convexe.
On ne connnaît ces polypiers que dans l’état fossile,
ESPÈCES.
t, Lunulite rayonnée. Lunulites radiata.
L. latere concavo, striis radiata, supernè porosa.
Velin , n.° 49. f. 10.
Habite.... fossile de Grignon et des env. de Magnitt: Mon cabinet.
2. Lunulite urcéolée. Lunulites urceolata.
L. cupulæformis ; latere convexo clathrato porosis- simo.
Habite. ... fossile de Parnes et de Liancourt , communiqué par M. Beudant. Il ressemble à une cupule de gland ou à un dé à coudre.
ORBULITE. (Orbulites, )
Polvpier pierreux, libre, orbiculaire, plane où un JP ? ? ?
peu concave, poreux des deux côtés ou dans le bord, ressemblant à une nummulite.
Pores très-petits, régulièrement disposés , très-rappro- chés, quelquefois à peine apparens.
196 ANIMAUX
Polyparium lapideum , liberum, orbiculare, planumi s. concavum, utrinquè vél margine porosum, nummu- litem referens.
Pori minimi, adamussim dispositi , conferti, inter- düm vix conspicut. pig
OBSERVATIONS.
Les orbulites sont de petits polypiers pierreux , non ad- hérens, orbiculaires, aplatis comme des pièces de mon- naie, quelquefois concaves d’un côté et convexes, de l’autre, et poreux ,. soit à la superficie des deux côtés , -soit seule- ment dans leur bord. Leurs pores sont très-petits, régu- lièrement disposés, et chacun d’eux semble occuper la maille d’un treillis tres-fin. Ils sont souvent encroûtés de _ particules calcaires qui les rendent à peine perceptibles.
On distingue ces polypiers des nummulites par leurs pores ouverts à l’extérieur , et parce que ces petites cavités ou cellules ne forment point une rangée spirale.
Sauf une seule espèce, découverte par M. Sionest de Lyon, les autres orbulites ne sont connues que dans l’état fossile.
ESPÈCES.
5. Orbulite marginale. Orbulites marginalis. O. utrinquè plana ; margine poroso. | Habite les mers d'Europe , sur les corallines, fucus, etc. Sionest. Cette espèce est la seule connue vivante ; elle n’a que deux millimètres de largeur. Mon cabinet.
2. Orbrlite plane. Orbulites complanata.
O. tenuis , fragilis , utrinquë plana el porosa.
|
SANS VERTÈBRES. F 97
“Guett, mém. 3. p. 434. t. 13. f. 30o—3,
Habite... . fossile de Grignon où elle est très-commune. Mon cabinet.
3. Orbulite lenticulée. Orbulites lenticulata. O. lentiformis , supernè convexa, subtùus planiuscula. Habite....se trouve fossile à la perte du Rhône, près du fort
de l’Ecluse , à huit lieues de Genève. Elle y forme des masses considérables. M. Brard. Mon cabinet.
4. Orbulite soucoupe. Orbulites concava. O. uno latereconvexa , subantiquata ; altero concava. Habite. ... Fossile de la commune de Ballon, département de la Sarthe, à quatre lieues N.-E. du Mans. Communiquée par MM. Menard et Desportes. Sa surface convexe offre souvent des cercles concentriques d’accroissement.
_5. Orbulite macropore. Orbulites macropora.
O. complanata, centro depressa,; poris utroque latere ma- jusculrs.
Habite.... fossile de.... Mon cabinet.
6. Orbulite calotte. Orbulites pileolus.
O. uno latere convexra ; altero concava; margine sulco exaralo.
Habite... fossile de.:.. Mon cabinet. Ses pores ne sont point apparens.
DISTICHOPORE. (Distichopora. )
Polypier pierreux, solide, fixé , rameux , un peu com- primé.
Pores inégaux , marginaux , disposés sur deux bords opposés , en séries longitudinales et en forme de sutures.
Des verrues stelliformes, ramassées par places, à la surface des rameaux.
108 ANIMAUX
Polyparium lapideum, solidulum, ramosum , fixum,
compressiusculum.
Port inæquales, marginales, longitudinaliter seriati, suturam disticham mentientes. |
Verrucæ stellatæ, ad superficiem ramorum passim acervatæ.
OBSERVATIONS.
Je ne puis résister à la nécessité de séparer des mille- pores, le rnillepora violacea de Pallas, et d’en former un genre particulier. Ce polypier offre des caracteres si sin- guliers dans la forme et la disposition de ses pores poly- piféres , que , quoiqu'il soit encore la seule espèce connue dans ce cas , il est probable qu’on en découvrira d’autres qui appartiendront au même genre. Par ses caractères , il s'éloigne autant des vrais millépores que les rétépores et les eschares ; mais sa substance est plus solide , et on ne peut convenablement le rapporter à aucun des genres con- nus parmi les polypiers pierreux.
ESPÈCE.
1. Distichopore violet. Distichopora violacea. D. ramosa; ramulis ascendentibus flexuosis, tereticom- pressis. Willepora violacea. Pall. zooph.p. 258. SoJand. et Ell. p. 140. Habite l'Océan des Grandes-ludes et austral. Mon cabinet.
SANS VERTÈBRES. 109
MILLÉPORE. (Millepora.
Polypier pierreux, solide intérieurement, polymorphe, rameux ou frondescent, muni de pores simples, non lamelleux.
Pores cylindriques , en général très-petits , quelquefois non apparens, perpendiculaires à l'axe ou aux expansions
du polypier.
Polyparium lapideum, intus solidum, polymorphum, ramosum aut frondescens, poris simplicibus non la- mellosis terebratum.
Pori cylindrici, ut plurimum minimi , interdum non perspicut, axi vel explanationibus polyparü perpen- diculares.
{
OBSERVATIONS.
Avant Linné, presque tous les polypiers pierreux por- taient le nom de madrépores ; mais cet habile naturaliste, commençant, ici comme ailleurs, à introduire un ordre convenable dans les distinctions , sépara, sous le nom de millépores , les polypiers pierreux, non tubuleux , qui n’of- frent, pour cellules des polypes , que des pores simples non lamelleux. Néanmoins , cette coupe, déjà utile, n’était pas suffisante , surtout depuis que les découvertes des voya- geurs naturalistes se sont plus étendues , et que nos collec- tions se sont plus enrichies. Aussi, de même que j'ai cru convenable de diviser en plusieurs genres les madrépores
200 ANIMAUX de Linné, il m'a paru pareillement nécessaire de partager ses nillépores en plusieurs genres particuliers.
Maintenant, les rmillépores réduits et distingués des ré- tépores, des eschares , etc., sont des polÿypiers pierreux assez solidés ; dont les rameaux ou les expansions frondes- centes, sont garnis de pores perpendiculaires à laxe des rameaux ou au plan des expansions ; et ces pores sont, en général , épars vers les sommités du polypier. Ces mêmes pores sont cylindriques ou turbinés, très-petits, quelque- fois même peu remarquables et peine apparens. Fls cons- ütuent des cellules qui indiquent que le corps des polypes qu’elles contenaient est allongé, cylindrique et extrèmement grêle. | |
Les millépores nous présentent des masses pierreuses très-variées dans leur forme selon les espèces. Ce sont tan- tôt des expansions assez simples, presque crustacées ; tan- tôt des expansions aplaties, frondescentes ét comme folia- cées ; tantôt enfin, et plus souvent , ée sont ‘des rami- fications phytoides ou dendroïdes; en sorte que le caractère de ce genre de polypier n’emprunte rien de la forme des masses. Grade à |
ESPÈCES. à: * Pores polypifères toujours apparens.
1. Millépore squarreux. Millepora squarrosa.
M. compressa , subfoliacea ; frondibus erectis ,. basi ver- rucosis, utraque superficie lamellosés ; : lamellis, Longi- tudinalibus , verticalibus distantibus.
Aus. n.° | |
Habite... Je le crois des mers de l'Amérique. Ce millépore
‘se rapproche du suivant par ses'rapports, eten est éxtré-
SANS VERTÈBRES. 201
mement distinct. Ses expansions aplaties et subfoliacées sont contournées et ont sur les deux faces des lames longitudi- nales élevées et un peu distantes.
Millépore aplati. Millepora complanata.
M. compressa , latissima, lœvis; lobis erectis, planis , apice divisis, subplicalis, rotundato - truncatis ; poris «sparsis ; obsoletis.
An Moris. hist. 3, sect. 15. t. 10. f. 26. non bene.
Sloan. jam. hist; 1. & 19. f, 1. frustulum. Knorr. délic. t. A. XL. £. 4.
Millep. alcicornis. var. F.-Pall. zooph. p. 261.
B. eadem lobis angustis, elongatis. Esper. vol. r. 1.8.
- Mus.n.o
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet.
- C’est le plusgrand des millépores connus. Il est élevé, très- large , aplati , composé de lobes foliacés, droits, plissés et légèrement divisés à leur sommet qui est comme tronqué. Quoïqu'ayant des rapports avec le suivant , il en est forte-
, ment distinct. Je n’en connais auçune bonne figure.
3. Millépore corne d’élan. Millepora alcicornis. 4: lævis, multifrons ; frondibus lacintato-palmatts;, sub- _ ramosis; laciniis aculis ; poris sparsis ménimis. “ Millepora alcicornis. Lin. Pall. zooph. p. 260. Esper. vol. 1.1. 5-7. et snppl. 1. t. 26. B. eadem frondibus tenuiter divisis, ramosissimis. Mus. n.° k | Habite l'Océan des Antilles. Mon cabinet. Ce millépore forme des touffes très-élégantes, läches, à foliations palmées, multfides , écartées, quelquefois divergentes ) un peu pi- quantes aux extrémités. La figure d’Esper, vol. 1. t. 90. paraît appartenir à quelque race particulière , qui ne m'est pas encore connue,
À Millépore rude. Millepora aspera. IT. ramosissima, subéompressa ; ramulis brevibus , tuber- culosis et muricatis ; poris hüinc fissis prominulés. Esper, suppl. 1, t. 18.
202 ANIMAUX
Gualt. ind. t. 55. 2n verso.
Mus. n.°
Habite la mer Méditerranée. Il est blanc, à ramifications un peu flabeilées, mais sur plusieurs BCE Sa hauteur est d'environ un décimètre.
5, Millépore tronqué. Millepora truncata.
DL. ramosa, dichotoma; ramis teretibus truncatis ; ports quincuncialibus operculatis. Soland. et EIL t. 23. f. 1—8. Millepora truncata. Lin. Esper. vol. 1.t. 4.
Marsil. hist. p. 145. t. 32. f. 154-156. : Cavolin. pol. 1. t. 3. f.9.—11—21.ett.9.f 7 Mus. n.°
Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Il est commun et vient en petits buissons lâches, de trois à cinq pouces de hau- teur. Dans l’eau, et pendant la vie des polypes, il paraît rouge; alors les pores sont operculés.
6. Millépore tubulifère. Millepora tubulifera.
M. ramosa, solida; poris tubulosis sparsis; ramis con- Jluentibus extremo attenuatis, scabris. Pali. zooph. p. 259. Marsill. hist. t. 31. f. 147—148.
Habite la Méditerranée. Il est blanc, solide, häut de quatre à cinq pouces. Ses rameaux sont coniques, courbés, scabres.
7. Miliépore piuné. Willepora pinnata. M. dichotoma erecta; poris tubulosis , pinnulatim densités. Pall. zooph. p. 247. Marsill. hist: t. 34. f. 167. n.o 1—3—bet f. 168. n.o S.
Habite la Méditerranée, Il est fort petit , et ne s'élève qu’à en- viron un pouce de hauteur.
8. Millépore rouge. Millepora rubra.
Â. minima, sublobata; ports crebris minultis punctata. Soland et EIL. p. 137.
Millepora miniacea. Gmel. Esper. vol. 1. t. 17.
Habite l’Océan américain, indien , etc., sur les coraux, Ma Collection.
SANS VERTÈBRES. , 203
** Pores polypifères peu ou point apparens. ( Nulli pores. )
9. Millépore informe. Millepora informis.
M: irregularis , glomerata, solida ; ramulis grossis, bre- vibus , obiusis , subnodosis.
Ellis corail. t. 27. fig. C.
Millep. polymorpha , var. Lin.
Habite cifférentes mers. Mon cabinet. Sous le nom de mullep. polymorpha, on a confondu différentes races que je crois devoir distinguer. Celui-ci présente un polypier informe, à rameau. grossiers, courts, comme noueux, irrégulière-
ment ramassés,
10. Millépore grappe. Millepora racemus. M. cespilosa , racemum compositum et densissimum simu- ans; ramulis inæqualibus apice globiferts. Mon cabinet. Habite les mers de la Guiane? Il vient de la collection de M. Turgot. Il forme une grappe dense , très-composée, à
rameaux terminés par des tubercules globuleux.
11. Millépore fasciculé. Millepora fasciculata.
M. glomerata , densë cymosa; ramis erectis, fasciculatis, confertis, apice incrassalis , obtusts.
A. fasciculus densissimus ; ramis obsoletè divisis.
Mus.n.o |
B. fasciculus, cymosus, laxiusculus; ramis polychotomis.
Mus. n.°
Habite différentes mers. Ce millépore est très-distinct de l’es- pèce précédente, Toutes ses ramifications, serrées en faisceau plus on moins dense, sont régulièrement nivelées au som-
met ,en cyme ou en masse CONVEXE.
12. Millépore byssoïde. Allepora byssoides. M. glomerata, cespitoso-pulvinata, lLenuissimë divisa ; ramulis brevissimis compressis, apice lobatis , subverru- costs.
204 ANIMAUX
A. fasciculus globosus , ramulis minüs compressis. Esper. vol. 1. t.13. Millepora. Seba. thes. 3.t. 116. f. 7. B. fasciculus pulvinatus ovatus vel oblongus incrustans ; ra- mulis minimis compressis. An millepora lichenoïdes ? Soland. et EL. n° 4. tab. 23. Pet
Habite , la variété À dans la Méditerranée , la variété B sur les côtes de la Manche. Mon cabinet. Cette espèce est ex- trèmement distincte des précédentes. Elle est finement di- visée À sa surface, surtout la variété B qui est très - dé- licate. wi |
13. Millépore cervicorne. Wrllepora calcarea. I. larë ramosa, polychotoma , solida ; ramulis graci- libus , inferne coalescentibus, apice oblusts. IWillep. calcarea. Soland. et El. ne r. t. 25. f. 13. An Seba,mus. 3. t. 108. f. 7 —8. Mus. n.
Habite l'Océan européen , la Méditerranée. Mon Cabinet.
14. Millépore agariciforme. Millepora agariciformis. M. lamellata ; laminis sessilibus semicircularibus , varié congestis. Millep. agariciformis. Pall. z0oph. p. 2635. Millep. decussata. Soland. et Ell. t. 25. f. 9. Mus. n.o
Habite l'Océan atlantique , etc. Mon cabinet.
FAVOSITE. (Favosites.)
LL
Polypier pierreux , simple, de forme variable, et com- posé detubes parallèles, prismatiques, disposés en faisceau.
Tubes contigus, pentagones ou hexagones , plus ou moins réguliers , rarement articulés.
SANS VERTÈBRES. 20)
-Polyparium lapideum , simplex, formd' varium , ë tubulis parallelis, prismaticis et fasciculatis compo- situ.
Tubuli contigui, 5. s. 6. goni, regulares aut irre- gulares, rar articulati.
OBSERVATIONS. :
Malgré les rapports qui paraissent exister entre les favo- Sites dont il s’agit ici et les tubipores , les premières néan- moins en sont tellement distinguées , qu’on est forcé d'en constituer un genre particulier.
Dans les favosites , les tubes qui constituent les cel- lules des polypes , sont contigus les uns aux autres , et non réunis par des diaphragmes transverses , comme dans les tu- bipores. Ces tubes sont prismatiques, réguliers selon les espèces , plus ou moins longs, et composent, par leur réunion, une masse simple, pierreuse, alvéolée comme les gâteaux de cire que forment les abeilles.
Les favosites connues sont dans l’état fossile ; on les dis_ tingue des alvéolites , parce que leur masse n’est point com- posée de couches concentriques , qui s’enveloppent mu-
tuellement , et que leur substance est tout-à-fait com- pacte.
ESPÈCES.
1. Favosite alvéolée. Favosites alveolata.
F. turbinata,. irregularis, extùus transversè D Cuicate : tubulis majusculis subhexagonts ; partete internd striatd.
Madrepora truncata. Esper. A da fr
Mon cabinet, C <
206 ANIMAUX
Habite:.. Fossile de... Ce polypier présente une masse tur* binée et comme trer quée au sommet. Sa surface tronquée ou supérieure offre un plan de cellules pentagones et hexagones , inégales, presque contiguës, et qui la font paraitre ré ticulée.
2. Favosite de Gothland. Favosites Gothlandica:
F. prismis solidis, hexaedris , parallelis, contiguis.
Corallium gothlandicum. Lin. Amæn. Acad. 1, p. 106. tab. 4. fig. 27.
Mon cabinet , et celni de M de France.
Habite. .... Se trouve fossile dans l’île de Sothland. Fée pris- mes petits, parallèles et réunis comme des prismes de basalte, paraissent, dans des parties cassées de leur masse, offrir des cubes angulenux, remplis de matière pierreuse ;, et divisés par des cloisons transverses. Est-ce un poly-
pier ?
CATÉNIPORE. (Catenipora.)
Polypier pierreux, composé de tubes parallèles , insé- rés dans l’épaisseur de lames verticales , anastomosées
en réseau. Polyparium lapideum , & tubulis parallelis , in la- minas verticales insertis , compositum ; laminis in reti-
culum anastomosantibus.
OBSERVATIONS.
Les polypiers dont il s’agit sont trop particuliers par leurs caractères, pour que je ne les sépare point des tubi- pôres avec lesquels on les a réunis. On ne Îles connaît que dans l’état fossile, et même , des deux espèces que je rap-
SANS VERTÈBRES. 207
porte à ce genre, je n’ai vu que la première, qui m’a suffi pour m’assurer de la distinction de cette coupe. Les tubes, insérés dans l'épaisseur des lames, sont les cellules de ces
polypiers, ESPÈCES.
1. Caténipore escharoïde. Catenipora escharoides.
C.tubulrs longts, parallelis, sertatis, subdepressis , in lami- nas anastomosantes connexis; osculis ovalibus.
Tubipora catenulata. Gmel. p. 3553.
Millepora… Lin. Amæn. acad. 1. p. 103. tab. 4. f, 20.
Knorr. petr. 2. tab. F. IX.* /ig. 4.
Habite.... fossile des rivages de la mer Baltique, Du cabinet du célèbre artiste M. Falenciennes.
2. Caténipore axillaire. Catenipora axillaris.
C. tubulis cylindricis, erectis, brevissimis,distantibus, sub- axillaribus.
Millepora...,. Lin. Amæn. acad. 1. p. 105. tab. 4. f. 96.
Knorr. petr. 2. tab. F. IX. fig. 1—2—3?,
Habite.... fossile des rives de la mer Baltique. Il semble que, d’après son état fossile, il n’y ait que le bord supérieur des lames qui soit en saillie, sous la forme d’ane réticula- tion rampante sur la masse pierreuse du polypier.
TUBIPORE. (Tubipora.)
Polypier pierreux, composé de tubes cylindriques, droits, parallèles, séparés entr’eux, mais réunis les uns
aux autres par des cloisons externes et transverses.
Tubes articulés, communiquant entr'eux par les cloi- sons rayonnantes et poreuses qui les réunissent.
208 _ ANIMAUX
Polyparium lapideum , è tubulis cylindricis erectis , parallelis et separatis compositum ; dissepimentis .ex- ternis et transversis tubulos connectentibus.
Tubuli articulati, ad genicula dissepimentis radiatis et porosis invicèm communicantess
OBSERVATIONS.
L
Le subipore constitue un genre de polypier si remar- quable par son caractère particulier, que l’espèce même qui a servi à l'établir, me parait encore la seule connue qu’on puisse y rapporter. | |
Il forme une masse arrondie, quelquefois fort grosse, et ayant plus d’un pied de diamètre. Cette masse est com- posée d’une multitude énorme de tubes cylindriques , paral- lèles , perpendiculaires au centre de la masse, séparés les uns des autres, mais réunis entr'eux par des diaphragmes ou cloisons transverses, poreuses, de même nature que lés tubes et qui leur sont extérieures. Ces cloisons résul- tent d’une expansion horizontale et. rayonnante , qui se forme au sommet des tubes et autour, de leur bord , qui les unit Jes uns aux autres, et qui se change en cloison lorsque ces tubes se sont allongés au-dessus. Les différens allonge- mens de ces mêmes tubes constituent leurs articulations , et à chaque station , ils forment tous une expansion nou- velle, rayonnante et horizontale autour du bord de leur ou- verture. |
Toute la masse du polypier, c'est-à-dire , de ses tubes et des diaphragmes qui les réunissent ; est d’un rouge vifet éclatant.
Voici la citation de la seule espèce qui soit connue , et qui puisse être rapportée à ce genre.
SANS VERTÈBRES:, 209 ESPÈCE.
t. Tubipore pourpre. Zubipora musica. 1. T!. tubis cylindricis distinctis ; dissepimentis distantibus. Soland. et Ell. t. 27. Pall. zooph. p. 335. T'ubularia. Toarnef. inst. t. 342. Seba. mns. 5. t. 110.f. 8.—9. Dargenv. t. 4. fig. 4.
Mus. no Habite l’Océan des Indes orientales, la mer Rouge, etc. Om
le nomme vulgairement l’orgue de mer. Mon cabinet. Péron , qui a observé les polypes de ce beau polypier, nous a dit j sans détails, qu’ils ont des tentacules frangés et d’un beau vert. Ces polypes, a-t-il ajouté , forment au-dessas des flots de grandes masses semi-globuleuses, d’an très-beau vert, et qui semblent autant de pe= louses de verdure, reposant sur une roche de corail,
CINQUIÈME SECTION.
RAA
POLYPIERS LAMELLIFÈRES.
Polypiers pierreux , offrant des étoiles lamelleuses , ou des sillons ondés, garnis de lames.
OBSERVATIONS:
Les polypiers lamellifères sont encore des polypiers tout-a-fait pierreux; ce sont même ceux de cette nature qui forment les masses les plus considérables , qui ont le plus d'influence sur l’état de la surface de notre globe; enfin ce
Tome II. 14
210 ANIMAUX
sont ceux qui sont les plus nombreux et les plus diversifiés en espèces. dar
Ces polypiers solides sont très-remarquables en ce que les cellules qui contenaient les polypes, présentent tantôt des étoiles lamelleuses , et tantôt des sillons ondés:, irrégu- liers, prolongés comme des ambulacres , et garnis de lames latérales.
Dans ceux qui ont leurs cellules.en étoiles., les lames de ces cellules sont disposées comme des rayons autour du corps du polype et en dehors ; d'où il résulte que les po- lypes qui forment les étoiles. ont leur corps isolé, petit et paraissant fort court, Dans ceux ; au contraire, qui offrent des sillons ondés , les lames dé ces sillons sont parallèles entr'elles, situées sur deux côtés opposés, et semblent pin- nées. Or , les-polypes qui ont produit ces sillons allongés et ondés, sont, sans doute, soit tres-élargis latéralement, soit cohérens lestuns aux autres par rangées vblongues-et tor- tueuses. Dans les uns comme dans les autres , le corps des polypes est garni en dehors de lames charnues , entre jes- quelles se forment des lames pierreuses qui remplissent les intervalles que laissent les premieres.
Ainsi , il est évident que les polypes qui ont formé ces polypiers pierreux et lamellifères, ont le corps à l'extérieur garni d’appendices latéraux et lamelliformes : probable- ment le corps de chaque polype occupe le centre ou le milieu de l'étoile ; et comme les sillons ondés que séparent les collines , ne sont eux-mêmes que. des étoiles allongées ou des rangées d'étoiles cohérentes et confluentes,.les po- lypes de ces polypiers occupent le milieu de ces sillons.
On peut donc assurer que.les polypes des, polypiers
SANS VERTÈPRES. II
lamellifères ont à l'exiérieur, des parties que ne possèdent
point ceux des polypiers foraminés, et qu’ils sont en quel- que chose plus avancés en animalisation.
Or , si non seulement le corps de chaque polype, . mais en outre ses appendices latéraux , ses franges lacuneuses enun mot, ses lames en étoile, eyes la matière te polypier , on sent que les ARE des corps et des ap- pendices des polypes devront se remplir de matière qui, après sa sécrétion , se concrètera et deviendra pierreuse. On sent aussi que Four Ja porosité du polypier , que tous les vides conservés dans son intérieur , ainsi que ceux qui se trouvent entre les lames des PRIS A et des sillons, enfin que les enfoncemens qui se montrent au centre des cellules ou dans le milieu des sillons , ne sont que les résul- tats de la place qu’occupaient les pelypes et leurs appen- dices latéraux.
Ainsi , du vivant de ces animaux , il ne se trouve aucun vide entre les parties du polypier ; lui-même n’est nulle part à nu ou à découvert ; et cependant aucune portion quelconque du polypier ne se trouve nullement dans l'in. térieur des polypes ; ce que je vais prouver.
Les polypes dont il s'agit sont des êtres véritablement distincts et séparés les uns des autres dans une portion de leur longueur , en un mot, dans celle qui leur est anté- rieure, quoiqu'ils puissent communiquer ensemble posté- rieurement et adhérer les uns aux autres par leurs appen- dices latéraux et supérieurs. Or , le polypier remplissant par ses parties les interstices des corps des polypes, et tous les vides que laissent entr'eux les appendices de ces
corps se trouvant même recouverts à l'extérieur par la
212 ANIMAUX
chair mince que fournit l'extrémité antérieure de chaque ‘polype; ce polypier, dis-je , n’est intérieur qu’à la masse commune que forment les polypes, sans cesser d’être po- sitivement extérieur à chacun d’eux ; ce qui est de la plus grande évidence.
J'ajoute qu'il est facile de concevoir, d’après cet exposé, que la masse commune des polypes, considérée abstrac- tion faite du polypier, est une masse remplie de vides ou d'’interstices différens qui communiquent entr’eux'; que de même la masse commune que forme un de ces poly- piers, considérée sans les polypes , est aussi une masse remplie de vides ou d’interstices différens qui communi- quent pareïllement entr'eux. Ainsi, la connaissance d'un de ces polypiers peut donner une idée des polypes qui l'ont formé ; et si l’on pouvait se procurer celle d’une masse de ces polypes , on pourrait se faire une idée du polypier qu'ils peuvent produire.
Enfin , l'examen du polypier et de chacune de ses par- ties, constate qu’il est lui-même un corps parfaitement inorganique , étranger aux animaux qui l'ont fait exister, et qu'il résulte de matière successivement déposée, qui s’est ensuite concrétée et solidifée. Si l’on examine, en effet , une lame séparée d'une étoile ou d'un ambulacre , à la transparence, on est bientôt convaincu que cette lame, d’une substance continue comme un morceau de verre , est tout-à-fait inorganique.
Il est donc aisé de reconnaître que , quoique les nom- breux polypes d’un madrépore, d'une méandrine , d’une astrée , eic., adhèrent ensemble et enveloppent leur poly-
pier , s'ils laissent entr'eux des vides, et si leurs appendices
SANS VERTÈBRES. 213
latéraux ont des lacunes , ils rempliront de matière pier- reuse tous Les vides qui existent entr’eux , formeront ainsi toutes les parties de leur polypier , n’en laisseront aucune à nu, en recouvriront même la surface supérieure, et néanmoins ce polypier leur sera véritablement extérieur» ne sera nullement organisé , et aura été réellement formé par juxta-position : voila ce qu'il s'agissait de démontrer. Aïnsi, ce polypier ne peut être comparé en rien aux végé- taux qui se développent et s’accroissent par une organisa- tion intérieure, et par résultats de fonctions vitales.
Les polypiers pierreux dont il s’agit , nous offrent des masses très-diversifiées dans leur forme, et contenant, outre leur porosité , une multitude de cellules diversement amoncelées et disposées selon les genres et les espèces.
Ces polypiers semblent croître , et augmentent, en effet, continuellement en volume, tant qu’ils sont au des- sous du niveau de la mer , par les générations des polypes qui se succèdent rapidement et perpétuellement.
Chaque polype ne fait par lui-même qu’une très-petite addition au polypier commun ; mais l'énorme multiplica- tion des polypes dans les mers des climats favorables, e conséquemment les nouvelles générations qui succèdent promptement aux précédentes, font que ces polypiers augmentent sans cesse leur volume, forment des bancs sous-marins d’une étendue illimitée , et ne rencontrent de borne à leur accroissement que lorsqu’en dessus ils attei- gnent la surface des eaux, et latéralement qu'ils arrivent a des climats défavorables aux animaux qui les produi- sent.
Que de considérations importantes ne pourrais-je pas
214 ANIMAUX,
présenter , si je voulaïs m'arrêter à montrer toute la puis- sance de cette cause pour modifier et changer perpétuel- lement les îles, les continens, en un mot, la surface du globe que nous habitons !
Je reviens aux polypiers, puisque c’est leur considéra- tion qui nous aide à déterminer l'ordredes rapports parmi les polypes qui en produisent.
Jusqu'à présent tous les polypiers que nous avons exa-- minés se sont trouvés composés chacun d’une seule sorte de matière; mais nous avons vu ces corps se solidifier progressivement , passer de l’état membraneux à l’état corné, devenir ensuite lapidescens , et enfin seterminer par être solides et tout-à-fait pierreux. C’est en effet dans ce dernier état que nous avons trouvé les polypiers forami- nés et surtout les polypiers lamellifères dont il est ici question.
Ceux-ci offrent réellement le maximum de la solidité que des polypiers puissent obtenir.
Très-diversifiés néanmoins dans leur épaisseur et leur forme , plus poreux même que les polypiers foraminés, les uns présentent des masses tantôt peu divisées, qui re- couvrent ou enveloppent les corps marins, tantôt plus isolées, formant des expansions aplaties, lobées ou comme foliacées, et tantôt très-divisées , ramifiées comme des plantes ou des arbustes.
Soit que les polypes des polypiers pierreux composent eux-mêmes la matière calcaire ou la perfectionnent par les actes de leur organisation , soit seulement qu'ils la recueil- lent dans les eaux marines, il est évident que ces polypes ont une faculté que ne possèdent pas ceux des deux pre-
SANS VERTÈBRES. 215 mières sections de ‘cét ‘ordre , puisqu'ils produisent des polypiers tout-à-fait pierreux (1).
Mais , ‘en avançant de plus en plus l’animalisation , la nature doit abandonnér le polypier ; et comme elle ‘ne passe jamais brusquement d'un ordre de choses à un aütre, nous verrons effectivement cette enveloppe des polypes changer de nature et d'état dans les deux sections suivan- tes, perdre par degrés sa solidité , finir par devenir char- nue et par se confondre avec le corps commun des ani- maux qui l'ont produite, en un mot, se terminer avec l'or- dre des polypes qui en sont munis. Les polypiers mous et flexibles doivent donc se trouver les uns au commencement de l’ordre, et les autres à la fin.
(1) Je doute fort que la matière calcaire que l’on trouve en analy- sant les eaux marines ou les sels qu’elles tiennent en dissolution, y soit dans un état propre à former directement des dépôts pierreux. Aucune observation ne me paraît constater un pareil fait; tandis que la malière calcaire provenue des animaux, donne lieu, d’une manière bien connue, à des terreins calcaires , ainsi qu’à des masses énor- mes de pierres calcaires qui s’observent presque partout à la surface de notre globe; et l’on sait que la portion de ces masses qui provient des polypes, n’est pas la moins considérable.
La véritable origine de ces masses calcaires est reconnaissable lors- qu’elle est encore assez récente pour que les corps qui, par leur amoncèlement ou leur entassement, les ont formées , y soient conservés entièrement ou en partie. Mais cette origine cesse d’être reconnais- sable, lorsque ces mêmes corps ont été détruits, et que leurs molé- cules séparées et déplacées par les eaux, ont été déposées et aggré- gées en masses compactes. Alors on leur a donné inconsidérément le
nom de calcaire primitif : celui de calcaire ancien eût été, sans contredit , préférable,
216 ANIMAUX
Les polypes des polypiers pierreux , et surtout ceux des polypiers lamellif ères sont les moins connus des animaux de cette classe , et ceux qui ont été le moins observés. On n’a encore presque rien écrit, d’après l'observation, sur ces singuliers animaux , si l’on en excepte ceux du mnille- pora truncata , et ceux du madrepora arborea dont je fais une caryophyllie. Mais, par des observations générales que m'ont communiquées des voyageurs naturalistes, je sais que les polypes des polypiers lamellifères sont analogues aux autres polypes dans tout ce qu'il y a d’essentiel à leur organisation , et que la plupart offrent cela de particulier, qu'ils adhèrent latéralement les uns aux autres, envelop- pant totalement le polypier de leur chair , comme s’il leur était intérieur. ;
J'ai déja fait voir que les polypes des polypiers dont il est ici question , adhèrent les uns aux autres, dans leur par- tie antérieure, par des appendices latéraux de leur corps, appendices qui sont lamelliformes; que la transudation de ces appendices remplit leurs interstices de matière qui, en se concrétant , y forme les lames et autres parties pier- reuses du polypier ; qu’enfin l'appendice le plus antérieur du corps de chaque polype se réunissant horizontalement à ceux des polypes voisins, il en résulte une couche ou mem- brane gélatineuse qui recouvre entièrement le pelypier au dehors. Or, les observations qui m'ont été communiquées confirment ce fait.
On a effectivement observé que, dans la mer, les poly- piers glomérulés dont il s’agit, étaient recouverts d'une chair gélatineuse peu épaisse , sur laquelle , dans les temps de calme, on apercevait des rosettes de tentacules par-
SANS VERTÈBRES. 217
semées à sa surface. Quelquefois ces rosettes, toujours à huit rayons , paraïssaient sessiles sur la chair commune ; et d’autres fois , la partie antérieure et exsertile de ces po- lypes , s'élançcant sous la forme d'un globule pédiculé, s’épanouissait ensuite en une étoile à huit rayons. Le pédi- cule, strié longitudinalement , offrait les indices des lames latérales de ces polypes.
Imperato, auteur italien , est ,à ce qu'il paraît, le pre- mier qui ait dit que les madrépores , que tout le monde regardait alors comme des végétaux marins , étaient au moins une production moyenne entre les plantes et les animaux.
En effet , il observa que leurs cellules, dont la nature est véritablement pierreuse , étaient chargées ou couvertes d’une substance membraneuse , animale et vivante.
Par la suite, Donati et Ellis confirmèrent son opinion, mais donnèrent très-peu de détails sur les animaux mêmes qui produisent et habitent les madrépores. Ce qui résulte de leurs observations , c’est que le corps des polypes des madrépores, qu'ils ont vu dans l’état frais ou vivant, est beaucoup plus court que celui des autres polypes.
Un naturaliste qui a eu occasion d’observer les animaux vivans de plusieurs madrépores , dans ses voyages , aux Antilles et à Cayenne , m'a assuré que , dans les madré- pores glomérulés, les astroïtes, les méandrites, etc. , çoute la masse du madrépore lui a paru couverte d’une matière animale et gélatineuse sans discontinuité , comme c'était un seul animal , et que la superficie de cette masse de matière était parsemée de rosettes de tentacules corres- pondantes aux cavités en étoiles du madrépore. Il a ajouté
218 ANIMAUX
que la substance animale dont il vient d’être question , ne s'élevait dans son entier épanouissement que d’une ligne ou un peu plus, au-dessus de la superficie du madrépore, et qu'au moindre bruit, mouvement ou attouchement, cette substance animale vivante s’affaissait subitement en s’enfoncant dans les porosités de ce polypier ; que néar- moins , dans son état d’affaissement , toute la surface du madrépore n’en était pas moins couverte d’une substance membraneuse, quoiqu’ayant peu d'épaisseur.
Il est clair , d’après cette observation , que tous les po- lÿpes d'un madrépore, sont véritablement cohérens en- tr'eux, et que leur corps, pénétrant jusqu’à une certaine profondeur du polypier , remplit, par ses appendices di- vers , les interstices et la porosité qu’on y observe. Cette cohérence , néanmoins , n'empêche pas que chaque étoile n'indique le centre d'habitation d’un polype particulier ; en sorte queles nombreux polypes d'un madrépore, d'un astroïte , etc. , ne doivent pas être considérés comme un seul et même animal, mais comme de nombreux individus d'une même espèce, vivans et adhérans ensemble dans le même polypier. Les nouveaux gemmes qu'ils mult'rlient ne se séparent jamais , mais produisent de nouveaux po- lypes qui restent adhérens aux autres.
Si, malgré ce que j'ai exposé à cet égard, l’on voulait considérer les polypes réunis d'un madrépore, d'une astrée, etc., comme un seul animal à plusieurs bouches, cet animal aurait des qualités qui répugnent à {a nature de tout corps vivant ; car il posséderait la faculté de ne jamais mourir, et celle de n'avoir point de bornes à ses développemens.
Une masse d'astrées ou de méandrines , quoique mourant
SANS VERTÈPBRES. 219
peu-à-peu dans sa base, continue de vivre en dessus et sans terme, tant que l’eau ne lui manque pas. Cette observation» très-fondée relativement à la partie commune et vivante des polypiers dont il s’agit , décide la question d’une ma- nière qui me paraît sans réplique.
Passons maintenant à la distribution des polypiers la- mellifères , et aux divisions qu'il est nécessaire d'établir parmi eux.
DIVISION DES POLYPIERS LAMELLIFÈRES.
* Ætoiles terminales.
[ 1 ] Cellules cylindriques et parallèles. Styline.
Sarcinule.
[2 ] Cellules, soit cylindriques, soit turbinées, soit épatées, non parallèles.
Caryophyllie. Turbinolie.
Cyclolite. Fongie.
** Étoiles latérales ou répandues à la surface.
[1] Cellules non circonscrites, comme ébauchées, im- parfaites ou confluentes.
Pavone.
Agarice. :
220 : ANIMAUX
Méandrine.
Monticulaire. [2] Gellules circonscrites: (a) Expansion seulement stellifére à la surface supérieure.
Eehinopore. Explanaire. y Astrée.
(b) Expansions partout stellifères, c’est-à-dire ;, sur toute surface libre,
Porite. Pocillipore. Madrépore. Sériatopore. Oculine.
STYLINE. (Stylina.)
( Fascicularra. Extrait du Cours, etc. )
Polypier pierreux , formant des masses simples , héris- sées en-dessus.
Tubes nombreux, cylindriques , fasciculés, réunis, contenant des lames rayonnantes et un axe solide : les axes styliformes, saillans hors des tubes.
SANS VERTÉBRES. SUN à
Polyparium lapideum , massas simplices , crassas , supernè echinatas sistens.
Tubuli plurimi cylindrici, fasciculatim aggregati, lamellis radiantibus.. et axe solido farcti : axibus styliformibus extrà tubos prominentibus.
OBSERVATIONS:
- Rien assurément n’est plus singulier que la structure de ce polypier; en sorte que l’on ne saurait se dispenser de le considérer comme le type d’un genre particulier parmi les polypiers lamelliferes.
. Les stilines constituent des masses pierreuses, épaisses , composées de tubes verticaux , cylindriques et réunis. Chacun de ces tubes est sans doute la cellule d’un polype ; et néanmoins leur intérieur est rempli de lames rayon- nantes autour d’un axe central, plein, solide et cylindrique, qui laisse aux lames très-peu d’espace entre lui et la parois interne du tube. Cet axe, strié longitudinalement à l’exté- rieur , fait une assez grande saillie hors du tube ; ce qui est cause que la surface supérieure du polypier parait héris= sée d’une multitude de cylindres séparés , tronqués et styli-
formes. Je ne connais encore qu’une seule espèce de ce genre,
ESPÈCE.
1. Styline échinulée, Stylina echinulata. S. crassa , fasciculata, sessilis , superne stylis ftruncatis echinata. Mus. n.° Habite l’océan austral. Péron et Le Sueur. Elle forme une masse épaisse , dense , composée de tubes verticaux et parallèles, comme dans le tubipore, la favosite et la sarcinule.
2929 - ANIMAUX
SARCINULE. (Sarcmula.)
Polypier pierreux, libre ; formant une masse simple et épaisse, composée de tubes réunis.
Tubes nombreux, cylindriques , parallèles , verticaux,
réunis en faisceau par des cloisons intermédiaires et trans- verses. ÿ
Des lames rayonnantes dans l’intérieur des tubes.
Polyparium lapideum , liberum; massam simplicem ,
crassam , è tubis coadunatis constitutam , sistens.
Tubuli plurini cylindrici parallel verticales , fasci- culatim aggregati, septisque intermediis et transversis coactr.
Lamellæ stellatim radiantes intra tubos.
OBSERVATIONS. e
La sarcinule serait un tubipore si l’intérieur des tubes n'était garni de lames rayonnantes en toile ; elle se dis- tingue de la styline , en ce que les lames raÿonnantes de l'intérieur des tubes ne sont point traversées par un axe central et solide. |
Ce singulier polypier présente une masse pierreuse qui imite un gâteau d’abeilles , paraît n'avoir pas été fixée , et se compose d’une multitude de tubes droits, parallèles , sé- parés les uns .des autres, mais réunis ensemble ; soit par des cloisons intermédiaires , transverses et nombreuses, soit
SANS VERTÈBRES. | 223
par une masse non interrompue et celluleuse. Ces tubes sont, en quelque sorte , disposés comme des tuyaux d'orgue. Ce genre avoisine les caryophyllies ; mais le polypier libre , et le parallélisme de ses tubes , l’en distinguent suffisamment. Je n’en connais encore que deux espèces.
ESPÈCES.
Sarcinule perforée. Sarcinula perforata.
S.'tubis in massam planulatam aggregalis, ereclis, utrinque perforatis ; interné pariete lamelloso- strialé. Mus. n dé Habite l’océan Sn Péron et le Sueur. Cette espèce ne paraît pas fossile. Elle forme d’assez grandes masses pierreu- ses, aplaties, unpew épaisses, et qui ressemblent à des gä- teaux d’abeilles. Ces masses résultent de l’aggrégation de quan- tité de tubes dr oits , parallèles, presque contigus ou à inters- tices pleins, sans interruption. Ces tubes sont percés à jour, par suite ouverts aüûx deux bouts et semblent vides ; mais leur parois interne est 'striée par des lames longitudinales , rayon- nantes et étroites. On en voit néanmoins qui forment l'étoile, et qui sont sur le point. de se réunir. Mon Cabinet.
2. Sarcinüle orgue. Sarcinula orsañum. : S tubis cylindricis erectts, separalts, tr massam crassam -aggregalis; seplis externis transversisque tubos connec- Lentibus. - | Madrepora organum. Lin. Amæn. acad. 1. t. 4. f. 6. Mus. n.° Häbite dans la Mer rouge. Mon cabinet. On la trouve fossile sur les côtes de la mer’ Baltique Ses tubes, verticaux et rangts comme des tuyanx d’orgué , sont séparés, mais réunis en . masses larges el épaisses, par une matière cellulense , dispo- sée en cloisons transverses. Ces mêmes tubes ne soñt point per- forés, c’est-à-dire, en partie vides, comme dans la r.ere es- pèce ; mais des lames longitudinales rayonnantes remplissent, .
‘leur cavité, et présentent aux deux extrémités de ces tubes, des étoiles lamelleuses complètes.
224 ANIMAUX
CARYOPHYLLIE. (Caryophyllia.)
Polypier pierreux, fixé, simple ou rameux; à tige et rameaux subturbinés, striés longitudinalement , et termi- nés chacun par une cellule lamellée en étoile.
Polyparium lapideum, fixum , simplex vel ramo- sum; caule ramisque subturbinatis , longitudinaliter striatis , cellul& unic& , lamelloso-stellatd , terminats.
OBSERVATIONS:
Les caryophyllies forment un genre bien circonscrit dans ses caractères, et qui m'a paru tellement distingué des madrépores, que je n’ai nullement balancé à l’éta- blir,
Ainsi que les madrépores , ces polypiers pierreux ne forment jamais de masses uniquement crustacées ou glo- mérulées en boule, mais ils s'élèvent en tige, soit simple, soit rameuse , ou forment des touffes. Ce qui les distingue essentiellement des madrépores, c’est que leurs cellules po- lypifères sont véritablement terminales, en sorte que l'ex- trémité de la tige et celle de chaque rameau se trouvent terminées par une seule étoile lamelleuse.
Dans quelques espèces, la tige est simple , isolée , et n’offre conséquemment qu'une seule étoile terminale. Dans d’autres , elle est fasciculée, c'est-à-dire, qu'il naît un grand nombre de ces tiges ensemble, rapprochées et comme agglomérées en faisceau, et chacune d’elles est encore ter- minée par une seule étoile lamelleuse. Enfin, dans beau-
SANS VERTÈBRES. 2925
coup d’autres, la tige se divise en rameaux, et chaque ra- meau offre toujours une étoile terminale.
Les oculines se distinguent des caryophyllies, parce qu’elles ne sont point striées longitudinalement , et parce que beau- coup de leurs étoiles sont sessiles et latérales.
La tige et les rameaux des caryophyllies sont cylindra- cés, quelquefois turbinésiÿ toujours striés longitudina- lement en dehors , et leur étoile terminale les fait paraître généralement tronqués à leur extrémité, ce qui les a fait comparer à des œillets.
La base de ces polypiers est toujours fixée et adhérente à des corps marins, même dans les espèces à tige simple , ce qui distingue ces dernières des turbinolies.
Les polypes qui forment les caryophyllies ont lé corps allongé , muni d’un fourreau appendiculé antérieurement , et sont terminés chacun par huit tentacules plumeux , dis- posés en rayons.
Donati, qui a observé et & décrit le polype de la caryo- phyllie en arbre , n.o 1f, nous a fait connaître dans ce polype des particularités bien remarquables, et qui mon- trent que les caryophyllies constituent un genre non seu- lement très-distinct par le polypier, mais encore très-sin- gulier par ses polypes. Ils ont la bouche polygonalé, en- tourée d'appendices qui se términent en pince de crabe, et à l’orifice, un corps à huit rayons oscillatoires que Donati nomme leur tête. ;
La bouche polygonale parait n'être que l’ouverture ter- minale d’un fourreau membraneux , bordée d’appendices rayonnans et en pince. Quant au corps à huit rayons os= cilletoires ,. aperçu à l’orifice de cette ouverture , c’est, selon moi, celui même du polype; les rayons sont ses tentacules.
Tome IT. 1
Cr
226 ANIMAUX
ESPÈCES. * Tiges simples , soit solitaires , soit fasciculées.
1. Caryophyllie gobelet. Caryophyllia cyathus.
C. stirpe solitaria , clavato-turbinata; stelld concavé; cen= tro papilloso. (
Dadrep. cyathus. Soland. et Ell. t..28. f. 7. Madrep. anthophyllum. Esper. 1. t. 24. Planc. t. 18. fg. 1. Marsil. hist. t. 28. f. 128. n.° 14. Mus. n° Habite la Méditerranée. Mon cabinet.
2. Caryophyllie caliculaire. Caryophyllia calycularis. C. cylindris & crustd fir surrectis, brevibus, fuscis ; stel- is excavatis, centro prominulo. Madrep. calyÿcularis. Lin. Esper. 1. t. 16. Cavolin. pol. rar. 1. t. 3. f. 1—6. Mus. n.0
Habite la Méditerranée. Mon cabinet.
3. Caryophyllie tronculaire. Caryophyllia truncularis. , C.aggregata; cylindris crassis, extis reliculatts, crust lamellosé connezxis ; stellis margine radiatim striato: Mus, n.° Habite... Mon cabinet. Ses cylindres sont des billots courts, épais, fasciculés, munis en dehors de stries longitudinales lamelleuses, dont les interstices sont occupés par des stries transverses plus petites.
4. Ceryophyllie fasciculée. Caryophryllia fasciculata. C. cylindris clavato-turbinatis, longiusculis , ë crusté sur- rectis , divergentibus ; stellarum lamellis exsertis. Madrep. fascicularis. Lin. Soland, et Ell. t. 30. Rumph. amb. 6. t. 57. f, 3. Esper. 1. t. 26. Mus. n.0 Vulg. l’œillet.
SANS VERTÈBRES. 297
Habite l’océan des Gr. Indes. Mon cabinet. On la trouve fossile
en Europe. Ses cylindres vont en s’élargissant vers leur som- met.
5. Caryophyllie astréenne. Caryophyllia astreata. C. incrustans , convexa , glomerato-globosa ; cylindris bre-
vissimis , truncalis, è crusté surrectis ; Llamellis stellarum margine eminentioribus.
An madrep.musicalis? Esper. vol. 1. t. 30. f. 1.
Mus. no. j
Habite... l’océan indien ? Mon -cabinet. Quoique voisine de la suivante par ses rapports, celte caryophyllie en est très-dis- tincte. Ses cylindres, extrêmement courts au-dessns de la croûle commune, ne sont point türbinés comme dans l'espèce n.o 4 ,et ne sont point unis ensemble par des cloisons lamel- leuses transverses, comme dans l’espèce qui suit, mais par un empâtement utriculaire, partout égal.
6. Caryophyllie musicale. Caryophyllia musicals. C: cylindris truncatis, distinctis, suprà crustam prominulis, et infrà per membranas transversas el crustaceas con- Lextis.
Madrep. musicalis. Lin. Hadrep. organum. Pall. z0oph. p. 317. Madrep. musicalis. Esper. 1. t. 30. f. 2. Guett. mém. 3. tab. 33.
Shaw. miscel. vol. XL. tab. 414.
Habite l’océan indien. On la trouve fossile sur les côtes de l’Ir- lande. Mon cabinet.
ci À iges divisées o1 rameuses.
5. Caryophyllie en touffe. Caryophyllia flexuosa. C. cylindris ramosis, flexuosis, subcoalescentibus, in fasct- culum rotundatum aggregatis. Madrep. fleruosa. Lin. Amæn. acad. 1. p. 96. t. 4. f. 13. Soland. et Ellis. t. 32. f. 1. optima, sed absque descript. Gualt. ind. t. 106. fig. G. Esper. suppl. 2. petrif. t. 6. Mon cabinet.
Habite... l'océan indien ? Elle est très-distincte de la suivante.
228 ANIMAUX
8. Caryophyllie en gerbe. Caryophyllia cespitosa. C. cylindris rectis, furcatis, distinctis , in fasciculum erec- Lum aggregalis. Madrep. cespitosa. Lin. Gualt. ind. t. 6r. in verso. Madrep. flexuosa. Soland. et Ell. t. 31. f. 5.6. Madrep. fascicularis. Esper. 1. t. 29. Habite la Méditerranée. Mon cabinet.}
9. Caryophyllie anthophylle. Caryophyllia anthophyl-
lum. :
C. fasciculata; ramis elongatis,infundibuliformibus, infernè attenuatis , erectis ; stellarum lamellis inclusis.
Madrep. anthophyllites. Soland. et EI. t. 29.
Esper. suppl. 1. t. 72. Anthophytlum Saxum. Rumph. amb. 6. t. 87. f. 4?
Habite ... l'océan des Gr. Indes. Mon cabinet.
10. Gévamite cornigère. Caryophyllia cornigera.
C. laxë ramosa ; ramulis lateralibus elongatis, arcuatis, infundibuliformibus , ascendentibus.
Madrep. ramea. var. Esper. 1. tab. 10.
Mas. n.°
Habite . .. l'océan indien? Cette espèce bien distincte ne doit pas être confondue avec la suivante. Elle tient beaucoup de la C. anthophylle par ses rameaux.
1. Caryophyllie en arbre. Caryophyllia ramea.
C. dendroides , ramosa ; ramulis lateralibus, brevibus, inæ- qualibus, cylindricts.
Madrep. ramea. Lin. Soland. et Ell. t. 58.
Tournef. inst. t. 340. Esper. 1. t. 9. ett. 10 À.
Mus. n.0
Habite la Méditerranée , le golfe de Venise. Commune dans les collections. Voyez Donati, hist. nat. de la mer Adr. p. 5o.
pl. 7- 12. Caryophyllie en cyme. Caryophyllia fastigiata.
C. erecta, dichotoma, fastigiata ; ramis crassis, striato- angulatis ; stellis margine plicatis.
LC
SANS VERTÈBRES. 229
Madrep. fastigiata. Lin. pall. zooph. p. 301. Soland. et Ell. t. 33. Esper. suppl. 1. t. 82. Mus. n.°
2. Madrep. capitata. Esper. suppl. 1. t. 81. Seba. mus. 3. t. 109. f.r.
Habite les mers de l’Amérique méridionale.
13. Caryophyllie anguleuse. Caryophyllia angulosa. C. cespitosa ; ramis brevibus , erectis, creberrimis ; stellis orbiculato-sinuatis , irregularibus. Seba. mus. 3. t. 109. f. 6. Esper. vol. 1. t. 8. Mus. n.° 2. var. stellis margine patulis , echinatis. Seba. mus.3. t. 109. f. 2.—3. Esper. 1. t. 7 ? 3. var. limbo stellarum explanato, sinuato+ Esper. 1. t. 25. Seba mus. 3. t. 109. f. 4. Knorr. delic. tab. A LIL. £. x. Mus. n° Habite les mers d'Amérique.
14. Caryophyllie sinueuse. Caryophyllia sinuosa.
C. cespitosa; ramis brevibus, supernë dilatato-compressis sinuosis ; stellis elongatis , compressis , flexuosis, echi- naltissimis.
Madrep. angulosa. Soland. et Ell. t. 34.
Madrep. cristata. Esper. 1. t. 26.
Mus. n.
Habite les mers d'Amérique. Quoique voisine de la précédente, cette espèce en paraît constamment distincte.
19. Caryophyllie piquante. Caryophyllia carduus.
C. cymosa; ramis crassissimis; sulcato-muricatis ; stellis mazxtimis , orbiculatis ; lamellis serrato-dentatis.
Madrep. carduus. Soland. et Ell. t. 35.
Esper. 1. t. 25. f. 2. (et forte t. 7.) ;
Seba. mus. 3, t. 108. f. 4.t. 109. f. 5. t. 110. f. 4. et f. 6. lité. A.
Mus. n.°
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet,
530 ANIMAUX
TÜURPBENOLTE: (Turbmola. )
Polypier pierreux, libre, simple, turbiné ou cunéi- forme, pointu à sa base, strié longitudinalement en de- hors , et terminé par une cellule lamellée en étoile , quel- quefois oblongue.
Polyparium lapideum, liberum, simplex , turbi- natum vel cuneiforme , extüs longitudinaliter striatum, basi acutum.
Cellula unica, terminalis , lamelloso-stellaita , inter- dum oblonga.
\ \
OBSERVATIONS
Par leurs rapports , les {urbinolies tiennent , d’une part, aux caryophyllies simples ,et de l’autre, aux fongies. Elles ne sont point fixées comme les car yophyllies , et leur base se rétrécissant en pointe, les distingue suffisammeni des fongies.
Ce sont des polypiers simples , libres, peu volumineux, iurbinés ou cunéiformes , Striés longitudinalement en de- hors , et qui n’ont chacun qu’une seule étoile terminale, dont les lames sont rayonnantes.
Comme ces polypiers n’ont qu'une seule étoile, qui est terminale et à lames en rayons, on ne saurait douter que chacun d'eux n'ait été formé par un seul animal.
Je ne connais encore que huit espèces de ce genre , et toutes se trouvent dans l’état fossile.
SANS VERTÈBRES. 234
ESPÈCES.
s. Turbinolie patellée. Turbinolia patellata.
T. brevis, turbinato-truncata ; stellf orbiculari plano-con- cavé ; lamellis radiantibus tenuissimis. - Mon cabinet.
Habite... fossile des environs du Mans. Ménard.
2. Turbinolie turbinée. Z'urbinolia turbinata. T°. turbinalo-concava, extüs substriata; stellæ margine recto ; centro discoideo. Madrepora turbinata. Lin. Amæn. acad. 1. t. 4. f. 2—3-—7, Mon cabinet. Habite... fossile de...
3. Turbinolie cyathoïde. Turbinolia cyathoides. T. brevis ; stell& maximé ; margine expanso; centro dis- coïdeo. Madrepora turbinata. Lin. Amæn. acad. 1.t, 4.f.1. Esper. suppl. 2. petrif, t. 2. Habite...
4. Turbinolie comprimée. Turbinolia compressa.
T'. brevis , turbinata , compressa; stellä oblongé; lamellis inæqualibus denticulatis. Mon cabinet.
Habite ... fossile de....
5. Turbinolie crèpue. Turbinolia crispa.
T.. cuneata, extùs sulcis longitudinalibus crispis exarata; stellä oblongd ; lamellis latere asperis.
Mon cabinet.
Habite... fossile de Grignon,
6. Turbinolie sillonnée. Z'urbinolia sulcata.
T. cylindraceo-turbinata; sulcis longitudinalibus elévatis, ad interstitia transverse strialis.
.232 ANIMAUX à
Mon cabinet. Habite... fossile de Grignon.
7. Turbinolie clon. ZTurbinolia clavus. | T° turbinato-clavala, recta, basi acuta; striis longitudi- nalibus, granulatis , subdentatis. Mon cabinet Habite... fossile des environs d'Agen. Se trouve aussi près d’Aix-la-Chapelle.
8. Turbinolie girofle. 7urbinolia caryophyllus. , T° tereti-lurbinata ; strits externis, simplicibus. Mon cabinet. Habite... fossile d'Angleterre. 11 est cylindrique-turbiné , de la longueur d’un clou de girofle ou un peu plus.
CYCLOLITE. (Cyclolites.)
Polypier pierreux, libre, orbiculaire ou elliptique, convexe et lamelleux en dessus, sublacuneux au centre,
aplati en dessous avec des lignes circulaires concentriques.
Une seule étoile lamelleuse , occupant la surface supé-
rieure. Les lames très-fines , entières , non hérissées.
Polyparium lapideum , liberum , orbiculatum vel ellipticum, supernè convexum et lamellosum , centro sublacunoso ; infernd superficie pland , lincis circula-
ribus concentricis exaraté,
Stella unica lamellosa , supernam superficiem occu- pans : lamellis tenuissinus , inlegris , glabris.
SANS VERTÈBRES. 233
OBSERVATIONS.
Les cyclolites, que l’on ne connait encore que dans l’état fossile, ont les plus grands rapports avec les fon- _gies ; mais elles s’en disiinguent éminemment par les lignes circulaires concentriques de leur surface inférieure , et par les lames glabres de leur étoile. L’enfoncement du centre de leur étoile est plus ou moins oblong , et manque dans une espèce.
Tout ce que l’on peut présumer relativement aux po- lypes dont elles proviennent, c’est que les cyclolites sont cha- cune le polypier d’un seul animal, comme dans les fongies, puisqu'elles ne présentent qu’une seule étoile lamelleuse.
ESPÈCES.
1 Cyclolite numismale. Cyclolites numismalis. C. orbiculata;supernèe stellälamellosé, convexé: lacuné cen- trali rotundatd. Madrepora porpita. Lin. Esper. suppl. petrif. t. 1. f. 1—3. Guettard, mém. 3. pl. 23.f. 4 , 5. Habite l’océan indien. Fossile.... Mon cabinet. Orbiculaire, comme une pièce de monnaie, les lignes concentriques de
sa face inf. sont traversées par d’autres lignes rayonnantes.
2. Cyclolite hémisphérique. Crclolites hemisphærica. C. orbiculata, supernè convexa; lacun& centrali oblongd; stelld tenuissime lamellosd:. Scheuchz. herb. diluv. t. 13. f. 1. Habite... Fossile du Dauphiné. Mou cabinet. Elle est pres- qu’une fois plus grande que celle qui précède, et plus forte- ment convexe en dessus.
23/4 ANIMAUX
3. Cyclolité à crêtes. Cyclolies cristata. C. orbiculata, supernë convexa, lamellosa; carinis varits, cristatis , subdecussantibus ; lacun& nulld. Habite. ... fossile de.... Mon cabinet. Espèce extrêmement distincte par les crêtes diverses de sa surface supérieure.
4. Cyclolite elhptique. Cyclolites eliptica.
C. elliptica, superne convexa, lamellis obsoletis stellata; lacuné central elongaté.
Mus. n.0 Vulg. la cunolite.
Guettard. mém. vol. 3. tab. 21.f. 17. 18. :
Habite .... fossile des environs de Perpignan. Mon cabinet. C’est la plus grande des espèces connues de ce genre. Sa forme avale ou elliptique lui est particulière.
FONGIE. (Fungia.)
Polypier pierreux, libre, simple, orbiculaire ou oblong , convexe et lamelleux en dessus, avec un enfon-
cement oblong au centre , concave et raboteux en dessous.
Une seule étoile lamelleuse , subprolifère, occupant
la surface supérieure; à lames dentées ou hérissées latéra- lement.
Polyparium lapideum , liberum, simplex , orbicu- latum vel oblongum, supernè convexum et lamellosum,
cum lacund central oblongé , infernè concavum et cabrum.
Stella unica lamellosa, subprolifera,supernam super- ficiem occupans : lamellis dentaiis aut latere asperis.
SANS VERTÈBRES. 23)
OBSERVATIONS.
Presque toutes les espèces de fongies sont connues dans l’état frais ou marin; et comme chacune d'elles ne présente réellement qu’une seule étoile complète , laquelle occupe toute la surface supérieure du polypier, il y a lieu de croire que chacun de ces polypiers a été formé par un seul animal , comme les turbinolies et les cyclolites.
ESPÈCES.
1. Fongie croissante. Fungia semilunata.
F. lateribus compressa, extùs striata; limbo arcualo, sulco longitudinali exaralo; pediculo brevr.
Mus. n.°
Habite. ... fossile de... Cette fongie singulière ressemble à un croissant dont le bord arqué ou arrondi seraiten haut, et qui aurait un pédicule court , inséré dans l’échancrure de sa base, L'étoile occupe toute la longuear du limbe, et se trouve partagée par un sillon.
2. Fongie comprimée. Fungia compressa.
F. cuneala , compressa, lœvis , infernè papillosa; stelld elongatä, angustä, sulco divisä; lamellis inæqualibus.
Mon cabinet.
Habite l’Océan indien. Celle-ci est, comme la précédente, comprimée sur les côtés, cunéiforme, presque flabelliforme, à bord supérieur arrondi , offrant une étoile allongée, la- melleuse , partagée par un sillon. Ses lames sont inégales, dentelées, échinulées sur leurs faces. Cette fongie est fort jolie, non fossile, et a sa surface externe légèrement striée en rayons. lle confirme , par ses rapports, le rang de la première espèce. Hauteur , vingt-neuf millimètres.
236 ANIMAUX
3. Fongie cyclolite. Fungia cyclolites.
F. orbicularis , subelliptica, sublùs concava, lenuissimé radiata; stellé convexé; lamellis inœqualibus, crenulatis, ad latera asperis.
Mus. n.°
Habite les mers Australes. Péron et le S'ueur. Nouvelle espèce fort jolie , l’une des plus petites du genre, et qui serait une cyclolite si sa face inférieure offrait des cercles concentri- ques. Elle ressemble, en petit, par son aspect , à la fongie agariciforme, dont elle est néanmoins très-distincte. Elle est orbiculeire ou un peu elliptique, légèrement eoncave en dessous avec des stries fines , rayonnantes. En dessus elle
= TA » n ,» ’ offre une ctoile élevée, très - convexe, lamelleuse, ayant au sommetun sinus oblong.
+
4. Fongie patellaire. Fungia patellaris.
F. orbicularis, sublus mutica, radiatim striata; stellé planulat&; lamellis inæqualibus, latere muricatis.
Mudrepora patella. Soland. et Ell. p. 148.1. 28. f. 1: —4. Esper. suppl. 1. tab. 62. f. 1: —6. Rumph, amb. 6. tab, 68. f. r. Mus. n.0 Habite les mers de l’{nde et de la Méditerranée. Mon cabinet.
Elle a quelquefois un pédicule court en dessous. 4 e. . . 0 . . e 5. Fongie agariciforme. Fungia agariciformis.
F.orbicularis, subtùs scabra ; stellé convexd ; lamellis inœqualibus , denticulatis ; majoribus radiorum longitu-
dine. Îadrep. fungites. Lin. Forsk. ic. t. 42. Soland. et EIL p. 149. t. 28. f. 5—6. Vi
Seba. mus. 3. t. s11. f 1. Madrep. Esper. 1. t. 1. f. 1. 2. var. lamellis elatioribus , aculè serralts. Mus. n.°
Habite la mer Rouge et celle de l’Inde. Mon cabinet. Cette cspèce n’est point rare.
6. Fongie bouclier. Fungia scutaria.
F. oblongo- elliptica, utrinque planulata ; lamellis inæ -
SANS VERTÈBRES. 237
quali bus, undulatis, subintesris; majoribus radiorum lon- giludine.
Rumph. amb. 6. t. 88. f. 4.
Seba. mus. 3.t. 112.f, 28—29—30.
Mus. no
Habite les mers de l’Inde. Mon cabinet. Cette espèce fait une sorte de transition à la suivante par ses lames presqu’en- tières , inégales et ondées.
7. Fongie limacè. Fungia limacina.
L F.oblonga, convexa , sublùs concava et echinata; stellé
elongat& ; lamellis inæqualibus.
Madrep. pileus. Lin. Soland. et El. p. 159. t 45.
Seba. mus. 3.1. 111. £. 3—5. Esper. suppl. 1.t. 63.
2. var. lobata , subfurcata.
Esper. suppl. 1. t. 73. À
Mus. n.0
Habite l'Océan des Indes orientales. Mon cabinet. Cette es- pèce qu’on nomme vulgairement la limace de mer, devient très-grande. Elle n’est point rare.
8. Fongie taupe. Fungia talpa. F.oblonga , subtüs concava et echinata ; lamellis dorsali- bus , subserialibus , brevissimis , scabris. Seba. mus. 3. t. 111. f.Get t. 112. f. 31. Mus. n.° Habite l'Océan des Indes orientales. Mon cabinet. On la nomme {aupe de mer. Elle est bien distincte de la précé-
dente , et toujours beaucoup plus petite.
9. Fongie bonnet. Fungia pileus. F. hemisphærico-conica , subiùs concava ; lamellis dorsa- dibus proliferis ; rima subnulla! Mitra polonica. Rumph. amb. 6. t. 88. £. 5. Mus. n.0 2. var. oblonga. Mus. n. Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Cette fong'e se nomme vulgairement le Bonnet de /Veptune ; elle n'est
238 ANIMAUX
nullement dans le cas de se confondre avec la F. lima- cine, même sa variété oblongue. Ses lames amoncelées par places, forment des étoiles imparfaites ei éparses. Par ses étoiles nombreuses , quoiqu’à peine ébauchées , cette der-
nière espèce commence la transition aux pavones.
PAVONE. (Pavonia.)
Polypier pierreux, fixé, frondescent ; à lobes aplatis, subfoliacés , droits cu ascendans ; ayant les deux surfaces garnies de sillons ou de rides stellifères.
de
La
Etoiles lamelieuses, sériales , sessiles, plus ou moins imparfaites.
Polyparium lapideum , fixum , frondescens ; lobis complanatis , subfoliaceis , erectis vel ascendentibus ; utroque latere sulcis aut rugis stelliferts.
Stellæ lamellosæ , seriales , sessiles , subimperfectæ.
OBSERVATIONS.
Les pavones et les agarices ont entr’elles de très-grands rapports : ce sont des polypiers munis de rides ou de sillons stellifères, qui commencent à donner l’idée des méandrines. Mais ces polypiers sont frondescens , et leurs étoiles, quoi= qu'irrégulières ou imparfaites , sont encore distinctes. /-
Malgré les rapports qui se trouvent entre les pavones et les agarices , ces deux genres néanmoins sont bien dis-
SANS VERTÈBRES. 239
tingués. En.effet, dans les pavones, les deux surfaces des expansions foliacées sont constamment munies de rides ou silons stellifères ; tandis que , dans les agarices , il n'y à qu’une seule surface qui ait de semblables sillons.
Les étoiles des papones, quoique lamelleuses, ne sont point circonscrites et sont souvent tellement impar faites qu ‘elles ne. présentent que des trous on des enfoncemens lamelleux ; et un peu irréguliers. Elles sont.toutes sessiles et placées dans les sillons.
ESPÈCES.
Pavone agaricite. Payonia agaricites.
P. frondibus brevibus, crassis,semi-rolundes, diffusis ; ;ÿ rue gts stelliferis, acults ;-transversis, flexuosis.
Madrep. agaricites. Lin. Pall. zooph. p. 287:
Soland. et Ell. t. 63. Esper. vol. 1. t. 20.
’Mus. 1.0
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet.'Ses expansions fo liacées sont diffuses et ne s’allongent jamais comme dans l'espèce qui suit.
Pavone à crètes. Pavonia cristata.
P. frondibus oblongis, erectis lobatis; lobis rotundatis, cris=
‘futis ; rugis lransversis , sinuosis , oblusis , stelli- feris.
, Mus.n°
An Knorr. Delic. p. 25. tab. A. X. f. 1.
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Cette espèce , qui paraît jusqu’à présent non décrite , devient grande et forme de belles touffes foiiacées , à crêtes nombreuses.
3. Pavone laitue. Pavonia lactuca. P. frondibus tenuissimis, subplicatis, laciniosis , lamel-
loso-striatis ; stellis magnis irregularibus. Madrep. lactuca. Pall. zooph. p. 289.
4.
5.
6.
7:
ANIMAUX
Soland. et EIL: tab. 44. Esper. suppl. 1. €. 33. À. B.
Seba. mus. 3. t. 89. f. 10.
Mus. n.0
Habite l'Océan américain ? Mon cabinet. Espèce trés-belle,
très-curieuse et bien connue.
Pavone bolétiforme. Pavonia boletiformis.
P. frondibus erectis, planulatis, undatis, cristatis ; stel- lis serialibus imperfectis, centro impressis.
Maudrep. cristata. Soland. et Ell. p. 158. t. 31. f. 3. 4.
Madrep. Lboletiformis. Esper. suppl. 1. t. 56. 6%
Mus. n.o
0. cadem ? fronde unic&, indivisä, flabellatd.
Müs. n.o
Habite l'Océan indien et austral. Mon cabinet. Ses lames lon- gitudinales sont élevées et bien apparentes.
Pavone divergente. Pavcnia divaricata. P. frondibus erectis , lobatis, fleruoso-divaricatis, angu- laribus ; lamellis laxis ; stellis difformibus. Mus. n.0 Habite l'Océan indien. Mon cabinet. Quoique voisine de la précédente par ses rapports , cette pavone en est fortement et constamment distincte. Elle forme des touffes arrondies, à foliauons confuses, multangulaires , divergentes , ayant
le bord aigu.
Pavore plissée. Pavonia plicata. P. frondibus erectis, lobatis, flexuoso-plicatis ; lamellis mintmts, arenulosis , confertrs ; stellis minutis. Madrep. contigua. Esper. suppl. 1. t. 66. Mus n.o Habite l'Océan indien. Mon cabinet. Elle est très-différente des deux espèces qui précèdent, par ses lames presqu’imper- cepubles , serrées, arénacées. Ses étoiles sont petites, pres- qu'analogues à celles des porites, et semblent par rangées
lâches et longitudinales. Elle vient aussi en touffe.
Pavone obiusaugle, Pavonia obtusangula. P. frondibus erectis , flexuoso-plicatis, multilobatis, ob-
SANS VERTÈBRES. 241
fusis ; lamellis perparvis extremitalibus coalescentibus ; stellis superficialibus.
Mus. n.o '
Habite.... probablement l’Océan des Grandes - Indes. Mon cabinet. C’est une espèce tranchée , un peu plus petite que les trois précédentes, et qui forme des touffes arrondies et denses. Ses foliations plissées, multilobées et très-obtuses j
sont trés-remarquables. Leurs lames sont petites, réunies à leurs extrémités.
8. Pavone frondifère. Pavonia frondifera.
P. erecta, divisa , ramoso - lobata ; lobis explanatis , folit-formibus , ovatis, undato-plicatis, acute striatis.
Mus. n,
Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. Cette pavone
. semble avoir des rapports avec l’agarice flabelline ; mais elle est divisée en expansions foliacées, multicarinées et stellifères sur les deux faces. Ses frondicules sont droits, diversement contournés, à stries cariniformes longitudinales, échinés, très-rudes. Hauteur, quinze centimètres.
AGARICE. (Agaricia.)
Polypier pierreux, fixé ; à expansions aplaties, subfo-
liacées, ayant une seule surface garnie de sillons ou de rides stellifères.
Etoiles lamelleuses , sériales , sessiles , souvent impar- faites et peu distinctes.
Polyparium lapideum, fixum ; massam explanatam, subfoliaceam constituens ; supern& superficie tantim modù sulcis stelliferis exarait.
Stellæ lamellosæ , seriales , sessiles , sæpius imper- Jfectæ , vix distincte.
Tome II. | 16
2/42 ANIMAUX OBSERVATIONS.
On ne peut disconvenir que les agarices n’ayent les plus grands rapports avec les pavones ; car quelquefois leurs ex- pansions se plient de manière que les surfaces inférieures des deux duplicatures se trouvent appliquées l’une contre l'autre , et alors il en résulte des productions foliacées ascendantes, qui ont les deux surfaces garnies de sillons ‘stellifères, Néanmoins on retrouve toujours dans ces poly- piers quelques portions qui ne sont point doublées ou
er. = A F pliées en deux , et qui ont alors un côté nu, non stel- lifere.
Ainsi , les agarices sont des polypiers à expansions di- latées, aplaties , lobées, subfoliacées , qui ressemblent à
en ? ) Ù / : . FA celles des pavones, mais qui s’en distinguent en ce qu’elles n’ont de sillons stellifères que sur leur surface su-
périeure. ESPÈCES.
1. Agarice contournée, Agaricia cucullata.
A. explanata; frondibus basi coalitis, cristatis, subcon- volutis; rugis transversis, flezuosis, carinatis; stellis pro- fundis irregularibus.
Madrepora cucullata. Soland. et EIl. p. 157. tab. 42.
Esper. suppl. 1. tab. 67.
Mus. n.°
Habite... Ses expansions sont nues et finement striées en dessous. Elle devient assez grande; ce n’est qu’alors que ses
expansions s’enroulent.
2. Agarice ondée. Agaricia undata. A. frondibus latissimis ; rugarum carinis crassis, rotunda- Lis, transversis ; interstitiis stellarum elevatis.
SANS VERTÈBRES: 243
Madrepora undata. Soland. et EÏl. p. 155%. tab. 40. Esper. suppl. 1. t. 78. Habite... :
3. Agarice ridée. AÆgaricia rugosa.
A. frondibus brevibus, undato-contortis, TUSOSISSÈMIS ; T'UQIS confertis, elevalis, irregularibus , lamelloso-striatis.
Mus. n.o
Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Elle est sin- gulièrement ridée en dessus, et ses rides sont élevées, ser: rées les unes contre les autres, inégales, contournées, et transversalement striées par de petites lames. Le dessous de ses expansions est nu, avec des stries fines vers les bords ; mais ces expansions se contournent et souvent se replient de manière que leur surface supérieure est la seule apparente. Les étoiles ne paraissent point,
4. Agarice flabelline. ÆAgaricia ampliata.
A. frondibus subftabellatis, longitudinaliter r'USÔOSLS ; rü- garum carints , lamelloso-serralis, asperrimis ; stellis ra- rlusculis , imperfectis.
Madrepora ampliata. Soland. et EIl. p. 157. t 41. f. 1—2.
Mon cabinet.
2 var. ? Madrep.elephantopus. Pall. zooph. p. 290.
Esper. 1. tab. 18.
Habite les mers de PInde. D’après le morceau que je possède et que j'y rapporte , cette espèce est tout-à-fait distincte de la pavone frondifère.
6. Agarice papileuse. #garicia papillosa. A. frondibus subflabellatis, supernè papillosis ; papillis obtusis , aspertusculis , longitudinaliter seriatis. Mus. n.o Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Les papilles sont par rangées serrées et souvent se réunissent plusieurs en- semble. Les étoiles sont de petits trous rariuscules, cachés
entre les rides ou les rangées de papilles.
6. Agarice lime. Ægaricia lima.
A. frondibus flabellatis , subcucullatis ; supern& superficie
2/4 ANIMAUX
rugis longiludinalibus, angustlis, papillosis asperatd; pa- pillis exilibus.
Mus. n.° L
Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Dans cette esz pèce, les papilles sont très-fines , forment des rangées étroites, serrées et rudes au toucher. Les étoiles sont à peine appae rentes. La surface inférieure, quoique nue, offre quelques
bosselettes éparses , rares.
7. Agarice explanulée. AÆgaricia explanulata.
A. explanata, partim incrustans ; stellis confertis, in- ter se implexis ; lamellis medio latioribus et crassio- ribus.
Madrep. pileus. Esper. vol. r. t. 6. synontmis exclusis.
Mon cabinet.
Habite.... probablement l’Océan indien. Ce polypier n’a au: cun rapport avec le madrep. pileus de Linné , qui est une fongie. Il tient un peu des explanaires ; mais ses étoiles non circonscrites lui donnent plus de rapport avec les agarices. Sa surface inférieureestnue, légèrement striée.
MÉANDRINE. (Meandrina. }
Polypier pierreux, fixé, formant une masse simple, convexe, hémisphérique ou ramassée en boule.
Surface convexe , partout occupée par des ambulacres. plus ou moins creux, sinueux, garnis de chaque côté de lames transverses, parallèles, qui adhèrent à des crêtes
collinaires.
Polyparium lapideum , fivum , in massarm simplicem
hemisphæricam vel sphœroideam glomeratum. Convexa superficies ambulacris subexcavatis , repan- dis, sinuosis, utroque latere lameliosis obiecta. Eamellæ
transversæ et parallelæ , cristis collinaribus adnateæ.
SANS VERTÈBRES. 245 OBSERVATIONS.
Les méandrines forment évidemment un genre particu- lier, bien remarquable et facile à distinguer au premier aspect. En effet , au lieu d'étoiles isolées ou circonscrites, on ne voit à la surface de ces polypiers , que de longs sil- lons sinueux , plus ou moins creux , irréguliers, et qui ont leurs côtés garnis de lames transverses et parallèles, qui aboutissent à des crêtes collinaires. Ces ambulacres peuvent être comparés à des vallons tortueux , séparés par des col- lines pareillement tortueuses.
Les sillons ou vallons de ces polypiers ne sont que des étoiles allongées, confluentes latéralement ; et c’est dans ces vallons que se trouvent des polypes qui adhèrent les uns aux autres. Les collines lamelleuses , au contraire , occupent les interstices de ces rangées tortueuses de polypes, et les séparent.
Ici, les vallons ainsi que les collines ne sont point véri- tablement circonscrits, quoiqu’ils offrent des interruptions diverses. Mais, dans les monticulaires , les cônes saillans et les monticules sont généralement circonscrits.
Les lames qui, de chaque côté, garnissent les collines , sont perpendiculaires à la direction de ces collines et de leurs vallons, Ces lames , le plus souvent , sont inégales entr’elles, quoique paralleles et dentées en leur bord.
Ces polypiers forment des masses simples , convexes, hémisphériques , souvent glomérulées en tète ou en boule, dont le volume est quelquefois considérable.
Lorsqu'ils commencent à se former , ils ne constituent qu'un corps turbiné , calyciforme , fixé inférieurement par un pédicule central très-court. Alors on voit que leur sur-
246 ANIMAUX
face supérieure offre seule des sillons sinueux et lamel- leux , tandis que leur surface inférieure est nue, à-peu- prés lisse.
Les rnéandrines vivent dans les mers des climats chauds des Deux-Indes.
ESPÈCES.
à Méandrine labyrinhforme. Meandrina labyrinihica.
7. hemisphærica ; anfractibus longis, tortuosis, basi dila- tatis ; collibus simplicibus , subacutis.
Madrep. labyrinthica. Lin. Soland. et EIL. t. 46.f. 3—4.
Esper. vol. 1. tab. 5.
Mus. n.0
2. var. à masses sublobées.
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Les lames des sil-
lons sont étroites.
2. Méandrine cérébriforme. Meandrina cerebriformis.
11. subsphærica ; anfractibus tortuosis ,prœælongis ; lamellis basi dilatatis, denticulatis ; collibus truncatis , subbicart- natis, ambulacriformibus. |
Seba. mus. 3. tab. 112,f.1—5—6. Gualt. ind.t. ro et t. 29. #n verso.
Solan. jam. hist. 1. t. 18. f. 5. Shaw. miscell. 4. t, 118.
Mus. n.°
Habite les mers d'Amérique. Ce polypier acquiert un trés-grand volume. Mon cabinet. Ta
se Mere dédale. Meandrina dædalea.
M. hemisphærica ; anfractibus profundis, brevibus ; lamellis dentatis, basi laceris; collibus perpendicularibus.
Madrep. dædalea.Soland. et EIl. tab. 46. f. rt.
Esper. suppl. 1. t. 57. f. 1—3.
Mus. n.°
Habite les mers des Indes orientales. Mon cabinet,
SANS VERTÈBRES. 247
4. Méandrine pectinée. Meandrina pectinata. M. subhemisphærica ; anfractibus profundis , angustis ; col- libus pectinatis ; lamellis latis remotis subintegris. Madrep. meandrites. Lin. Soland.et EIL. t. 48. f. 1. Gualt. Ind. t. 51. in verso. Seba. 3. t.111.f. 8. Knorr. delic. tab. A. XI. f. 1—2. Mus. n.°
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet,
5, Méandrine aréolée. ÂZeandrina areolata.
WT. turbinato - hemisphærica; anfractibus latis, ad ex» trema dilatatis ; lamellis re denticulatts ; collibus passim duplicatis.
Madrep. areolata. Lin. Soland. et EIL. t. 47. f. 4—5.
Specimina juniora.
PalL. zooph. n.° 172. Esper. vol. 1. Madr. 1. 5.
Rumph. amb. 6. t. 87.f. 1. Seba. 3. t. 117. f. 9.
Habite l'Océan des Deux-Indes. Mon cabinet. Ce polypier est
calyciforme dans ses premiers développemens.
6. Méandrine crèpue. Meandrina crispa.
ÎL. turbinato - hemisphærica ; anfractibus latis, ad ex-
trema dilatatis, lamelloso - crispis ; lamellis serrato-spi- nulosis.
Seba. mus. 3. tab, 108. f. 3. et 5. Mus. n.0 Habite l'Océan indien? Il ne faut pas la confondre avec la M.
aréolée ; les dents des lames étant fort différentes. Mon cabinet.
ne Méandrine ondoyante. Meandrina gyrosa.
M. hemisphærica; anfractibus longis, latiusculis ; lamellis foliaceis , bast latioribus, muticis ; collibus truncatis.
Madrep. gyrosa. Soland. et EIL. t. 51. £. 2.
Esper. suppl. 1. Madr, t. 8o. f. 1. Seba. mus. 3. t, 109. f. 9—10.
Habite...
. Ce polypier un grand et fort large. Mon ca- die
248 ANIMAUX
8. Méandrine ondes-étroites. Aeandrina phrygia.
DT. Subhemisphærica ; anfractibus perangustis, longis, nunc rectis, nunc torluosis ; lamellis parvis , remotius- culis; collibus perpendicularibus.
Madrep. phrygia. Soland. et Ell.t. 48. f. 2.
Madrep. filograna. Esper. 1. t. 22.
Seba. mus. 3. t. 112. f. 4.
Mus. n.°
Habite l'Océan des Grandes-Indes et la mer Pacifique. Elle n’est point rare dans les collections. Mon cabinet. Elle a quelques rapports avec la M. labyrinthiforme.
9. Méandrine filograne. Meandrina filograna.
IH. globosa, subgibbosa ; anfractibus superficialibus , an- gustissimtis, lortuosis ; lamellis parvis, remotis ; collibus filiformibus.
Madrep. filograna. Gmel. n.° 114.
Guali. ind. t. 97. £n verso.
Mus. n.0
Habite les mers de l’Inde. Espèce très-distincte, et qui varieà masses gibbeuses , sublobées. Mon cabinet.
MONTICULAIRE. {Monticularia.)
Polypier fixé, pierreux , encroûtant les corps marins, ou se réunissant, soit en masse subglobuleuse, gibbeuse ou
lobée , soit en expansions subfoliacées ; à surface supé-
rieure hérissée d'étoiles élevées, pyramidales ou colli- naires.
Etoiles élevées en cône ou en colline; ayant un axe cen-
tral solide, soit simple , soit dilaté , autour duquel adhè- rent des lames rayonnantes.
SANS VERTÈBRES. 249
Polyparium lapideum , fixum , strata incrustans,
vel in massam subglobosam , gibbosam aut lobatam
conglomeratum , vel in lobos subfoliaceos explanatum ;
supernd superficie stellis elevats, pyramidatis aut colli- naribus echinatd.
Stellæ prominulæ , conicæ aut colliniformes ; axe solido centrali, simplici vel dilataio , lamellis radian- tibus hinc adnatis circumvallato.
OBSLRVATIONS,.
Dans les nonticulaires, comme dansles méandrines, les cônes élevés et les monticules ‘sont des parties qui occupent les interstices que les polypes laissent entr’eux ; en sorte que c’est dans les vallons mêmes que se trouvent les po- lypes, où ils paraissent adhérer les uns aux autres par une espèce de confluence.
Ceite considération, que confirine l’examen des poly- piers, fait sentir les grands rapports qui existent entre les nonticulaires et les méandrines; mais, dans les monticu- laires , les cônes , ainsi que les monticules, sont isolés, cir- conscrits ; tandis que, dans les méandrines, les collines ne Je sont pas,
Ainsi les monticulaires constituent ur genre particulier très-distinct des méandrines , et qui l’est davantage encore des autres genres qui appartiennent aux polypiers pier- reux lamelliferes.
Depuis que j'ai établi ce genre dans mes Cours, M. Fis- cher, demeurantà Moscow , l'a reconnu de son côté, et l’a institué sous le nom d’Ayézophora. Il y a rapporté plu- sieurs espèces qui ne 1ne sont pas couuues.
’
250 ANIMAUX
ESPÉCES.
1. Monticulaire feuille. F/Zonticularia folium.
D. explanato foliacea, orbiculato-lobata , subconcava ; co. nulis inæqualibus, in disco minoribus; ad periphæriam diluto-compressis ; infernd superficie radiatd:.
An hydnophora Demidovit? Fisch. rech. n.0 r.
Mus. no \
Habite.... probablement l'Océan des Grandes - Indes. Très- belle espèce non fossile , foxmant une expansion foliacée , on- dée, large, subtrilobée, un peu concave en dessus, à sur- face inférieure libre , lisse, avec des stries rayonnantes et lé- gères.
2. Monticulaire lobée., Âonticularia lobata.
IT. conglomeratu , supernt sibboso-lobata ; con ulis confer- lis , dilatato compressis ; lumellis laxis.
Mon cabinet: joe
Habite... probablement l'Océan des Grandes - Indes. Cette monticulaire, non fossile, ne le cède nullement à la précé- dente en beauté#et en conservation. Elle forme une assez grande masse glomérulée , gibbense , fortement lobée, fixée par sa base , et qui ne laïsse apercevoir nulle part la face in- férieure de ses expansions. Ses cônes sont des monticules élargis, comprimés, serrés, inégaux, à lames lâches , sub- serrulées.
3. Monticulaire polygonée:: Monticularia polygonata.
M. glorierato-lobata , subramosa ; conulis confertis, com- pressis, inæqualibus ; lamellis serrulatrs.
Mon cabinet.
Habite... Cette monticulaire , que m'a communiquée M. Des- vaux , est singulièrement différente de l'espèce ci - dessus par sa forme générale, et me paraît mériter d’en être dis- tinguée,
#4
SANS VERTÈBRES. 251
4. Monticulaire petits cônes. Monticularia microconos. DT. incrustans; conulis parvis, confertis, obsoletè com- pressis ; lamellis serrulatis. Madrep.exesa. Païl. zooph. p. 290. Soland. et Ell. t. 49. f. 3. Esper. vol. 1. t. 31. f. 3. Hydnophora pallasti. Fisch. rech. n.° 2: | An Guett. mém. 5. pl. 15. f. 6. Mus. n.° Habite l'Océan des Grandes-[ndes. Péron et Le Sueur. Cette espèce couvre et encroûte des corps marins : elle offre à sa surface des cônes petits, serrés , peu élarsis, pres- qu’égaux.
5, Monticulaire méandrine. Monticularia meandrina.
DL. incrustans ; colliculis compressis , elongatis, flexuostis, inœqualibus ; lamellis subserralis.
Madrep. exesa. Esper. vol. 1.t. 31. f. 1—2.
An hydnophora Esperi ? Fisch. rech. n.°3.
Habite.... Je ne connais cette espèce que d’après la figure ci- tée d’Esper. Elle paraît plus que les autres se rapprocher des méandrines.
6. Monticulaire de Cuvier. Monticularia Cuvierti. I. stellis altissimis ; lamellis numerosis , tenuibus , sub- serralis , parkm incurvis. Hydnophora Cuvieri. Fisch.rech.n.° 4.t, 1.f. 2. An Guett.” mém. 3. t. 46. £. 1. Habite. . . . fossile de Russie.
7. Monticulaire de Moll. Monticularia Mollir. M. stellis, parm elevatis ; lamellis grossis , superius ob- tusts. Hydnophora Mollii. Fisch. rech.n.° 5. t1.f£ 1. Habite... fossile de Russie. Elle se trouve en masse arrondie
ou globuleuse.
8. Monuüculaire de Knorr. Monticularia Knorri. M. stellis approrimatis ; lamellis incurvatis, brevibus. Hydnophora Knorrü. Fisch. rech. n.° G.
259 ANIMAUX
Guett. mém. 3. pl. 27. f. 24.
Knorr. vers. t. 111, p. 191. pl. supp. VE. d.4. Habite. ... Fossile de....
9. Monticulaire de Guettard. Monticularia Guettardr. DT. stellis elevatis, magnis, elongatis ; lamellis incurvatis formam S. æmulantibus. Hydnophora Guettardi.ïisch. rech. ne ». Guett. mém. 3. pl. 64. £. 1—4 5. Habite. . . . Fossile des environs de l’abbaye de Molé me,
10. Monticulaire de Bourguet. #/onicularia Bourguetir. I. stellis elevatis, conicis ; lamellis bast Lbifurcatis. Hydnophora Bourguetit. Fisch. rech. n.0 8. Guert. mér. 3- pl. 44. à. 5--7--5. Habite. .. . Fossile da méme endroit ax: le précédent. {Vota. Appartiennent à ce genre, les fossiles figurés dans Bourguet: PI. IIL. fs. 19, 21 , 22 et 23. PL. VIII. £40. PME CENT: PL X, £. 46.
ÉCHINOPORE. (Echinopora.)
Polypier pierreux, fixé, aplati et étendu en membrane libre, arrondie, foliiforme, finement striée des deux côtés. La surface supérieure chargée de petites papilles, et, en outre, d'orbicüules rosacés , convexes , très-hérissés de papilles , percés d’un ou deux trous , recouvrant cha- cun une étoile lamelieuse,
Etoiles éparses, orbiculaires, couvertes; à lames iné-
gales , presque confuses , saillantes des parois et du fond, ci obstruant en partic la cavité.
SANS VERTÈBRES. 253
Polyparium lapideum , fixvum, complanatum , in membranam rotundatam , liberam et folüiformem ex- pansum , utroque latere tenuissimè striatum. Superna superficies papillis parvulis eclunulata , præterea or- biculis rosaceis, convexis , echinatissimis, poro uno alte-
rove pertusis, stellas obtegentibus præœdüa.
Stellæ sparsæ , orbiculares , obtectæ : lamellis inæ- qualibus , subconfusis , & fundo parietibusque promi-
nentibus , cavitatem partim obturantibus.
OBSERVATIONS.
Les échinopores sont des polypiers si singuliers, que j'ai eu beaucoup de peine à reconnaitre qu'ils appartiennent aux polypiers lamellifères. Leurs cellules cependant sont véritablement lamellifères et en étoile ; mais ces cellules, remplies de lames inégales, en partie coalescentes , pres- que confuses , constituent des étoiles singulières , tout-h- fait couvertes, et par-la méconnaissables. La lame superf- cielle qui les recouvre, forme sur chaque étoile une bosse- lette orbiculaire, convexe , très-hérissée , percée d’un ou deux pelits trous inégaux.
J'eusse rapporté ce polypier au genre des explanaires, sans l’extrème singularité de ses étoiles : je n’en connais encore qu'une espèce.
ESPECE.
1. Échinopore à rosettes. Echinopora rosularia. ÆE.-explanato - foliacea, suborbiculata ; supernd superficie
striis asperis et orbiculis echinatis obtecté; inferné mu- tica , striata.
. © 254 ANIMAUX Mas. n.° Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, fixé sur les corps marins. Péron et Le Sueur. Mon cabinet, Ses expansions sont ondées , larges d’environ un pied. Elles ne paraissent atta-
chées que vers le centre de leur disque inférieur.
EXPLANAIRE. (Explanaria. ) Polypier pierreux, fixé, développé en membrane libre, foliacée, contournée ou onduleuse , sablobée ; à une seule
face stellifère.
Étoiles éparses , sesciles, pius ou moins séparées,
Polyparium lapideum , fixum , in membranam libe- ram, foliaceam , undatam aut convolutam et subloba-
tam expansum : und superficie stellhferd.
Stellæ sparsæ, sessiles , subdistinctæ.
OBSERVATIONS.
La constance de ces polypiers à offrir , dans tous les âges, des expansions foliacées, qui laissent une grande partie de leur surface inférieure libre et à découvert, me parait indiquer en eux une coupe particulière qu'il faut distin- guer des astrées.
Effectivement, toutes les astrées, formant des masses en- croûtantes, ou se réunissant en masse , soit hémisphérique , soit globuleuse , et ne laissant voir leur surface inférieure
que dans le polypier très-jeune, sont très - distinctes des
SANS VERTÈBRES. 255
explanaïires ; celies-ci ne se glomérulant jamais en boule ou en masse hémisphérique, et montrant toujours leur face inférieure.
Ainsi, les explanaires présentent, à lout âge, des expan- sions comme foliacées, développées en membrane pier- reuse , et fixées inférieurcment par une base courte, en général peu élargie. Ces expansions sont entières ou sublo- bées , ordinairement contournées ou onduleuses, et ne sont stellifères qu’en leur face supirieure.
On ne confondra point ces polypiers avec les asarices, puisque leurs étoiles sont circonscrites, el ne sont pas im- mergces dans des rides ou des sillons,
FT ESPÈCES. 1. Explanaire entonnoir. Explanaria infundibulum. ÆE. turbinata, infundibuliformis , interibs prolifera. IMHa- drepora crater. Pell. zooph. p. 332.
Esper. suppl. 2. t. 86. f. 1. et suppl. 1.t.54. Mus. n, Habite l'Océan indien. Mon cabinet. Ce polypier n’est point
strié en dehors , mais finement poreux.
2. Explanaire mésentérine. Explanaria mesenterina.
ÆE. varie convoluta, contorta et sinuosa ; stellarum tnters- £itiis porosis, arenoso-scabris.
Madrepora cinerascens. Soland, et EIL. n.° 26. t. 43.
Esper. suppl. 1. t.68.
Gualt, ind. t. so.
Mus. n.
Habite l'Océan indien. J’en possède un exemplaire orbicu-
_ Jairé, ondé et contourné dans ses replis nombreux, mésen- tériforme , ayant plus d’un demi-mètre de largeur ( près de deux pieds) et très-bien conservé. Ses étoiles sont creuses, à lames très-étroites et nombreuses.
<
256
ANIMAUX
3. Explanaire boutonnée. ÆExplanaria gemmacea.
Æ. varie erpansa, gibbosula, asperrima; stellis obliquë
prominults , acervatis, extüs elad interstitias lamellosis ; £amellis dentato- lacertis.
An madrep. scabrosa ? Soland. et EN. p. 156.
Madrep. lumellosa ? Espex sappl. 1. t. 58.
Mus. n.°
2. var. siellts comosts.
Mus. n,°
Habite. ... l'Océan indien ? Mon cabinet. Cette espèce a ses
expansions singulièrement tourmentées , ondées,, comme bossues: leur surface supérieure est couverte de cellules sail- lantes, la plupart obliquement inclinées et renflées comme des boutons, surtout dans la variété 2 où elles sont forte- ment-hérissées en dehors. Les interstices sont striés par des
lames très-dentées.
k. Explanaire piquante. Explanaria aspera.
E. irregulariter explanata, asperrima; stellis magnis ,
extüs et ad interstilias lamelloso - dentatis ; infernd su- perficie striaté.
Madrepora aspera. Soland. et Ell. t. 39.
Mus. n.o Habite l’Océan des Indes orientales. Mon cabinet. Cette espèce
avoisine évidemment la précédente par ses rapports; mais elle en est très-distincte ; sesétoiles sont plus grandes, moins saillantes, plus séparées, Elle est très-rude et même piquante
au toucher.
5. Explanaire grimacante. Explanaria ringens.
subturbinala, lobata; cellulis irregularibus, sub- confluentibus , sinuosis, contiguis ; margine crasso con-
vexo:
Mus. n.0 Habite.... Jela crois des mers d’A mérique. Elle est bien re-
marquable par l’irrégularité de ses cellules, par les lames” nombreuses, serrées et dentelées qui en tapissent les parois, et par le bord épais, convexe etlamelleux de ces mêmes cellules. Sa surface inférieure est striée.
SANS VERTÈBRES. 297
6. Explanaire à crêtes. Explanaria cristata. E. partim incrustans, plicalo -cristata ; stellis minimis; sparsis , non prominulrs. An madrep. acerosa ? Soland. et EI. n.0 30. Muos. no Habite l'Océan anstral. Péron et le Sueur. Cette explanaire forme des expansions en partie appliquées sur les rochers, et = en partie relevées et repliées en crêtes saillantes. Leur sux- face inférieure est finement arénacée , mais sans stries.
ASTRÉE. ( Astrea. )
Polypier pierreux, fixé, encroûtant les corps marins, ou se réunissant en masse hémisphérique ou globuleuse, rarement lobée. :
Surface supérieure chargée d'étoiles orbiculaires ou subanguleuses, lamelleuses , sessiles,
Polyparium lapideum, fixum , conglomeratum , strata incrustans , vel in massam subglobosam rard lobatam aggregatum.
Superna superficies stellis orbiculatis aut subangu- latis , lamellosis , sessilibus obtecta.
OBSERVATIONS.
Les astrées , comme les explanaires , n’ont qu’une seule surface stellifere , et, de part et d’autre , les étoiles sont circonscrites. Mais les gssrées sont en général des poly-
Tome IL. 17
258 ANIMAUX
piers appliqués , encroûtant les corps marins , ou confor= més en masse subglobuleuse qui ne laisse voir que sa sur- face supérieure.
Ainsi , les polypiers dont il s’agit maintenant ne forment point des expansions relevées et développées en feuilles libres, comme les explanaires; et ne présentent point des tiges rameuses, phytoïdes ou dendroïdes, comme les madrépores, etc. Ils constituent donc un genre particulier bien distinct, assez nombreux en espèces, et facile à re- connaitre au premier aspect, 3
On les connaît en général sous le nom d’astroites ; mais l'usage ayant consacré cette terminaison pour les objets dans l’état fossile, nous avons changé cette dénomination en celle d’astrées.
La surface supérieure des astrées est parsemée assez ré« gulièrement d'étoiles circonscrites, orbiculaires ou suban- guleuses , lamelleuses et sessiles, quoique dans certaines espèces , ces étoiles soient un peu saillantes.
Tantôt ces étoiles sont séparées les unes des autres, laissant entr’elles des interstices ; et tantôt elles sont conti- guësles unes aux autres, ce qui fournit un moyen de divi-
ser le genre.
ESPÈCES.
* Etoiles séparces, méme dès leur base.
1. ÂAstrée rayonnante. Astrea radiata. A. stellis orbiculatis , concavis, margine elevatis ; lamel- lis perangustis ; interstitits sulcalo-radiatis. Madrepora radiata. Soland. et EIl. tab. 47. f. 8. Mus. n.° Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Ses étoiles sont M, grandes , très-concaves , à lames étroites, et à bords élevés. Elles sont rayonnantes à l’extérieur.
SANS VERTÈDRES. LD 00
Astrée argus. Astrea argus. A. stellis magnis, erbiculatis , multiradiatis ; margine ele- valo obtuso , exlùs lamellis denticulatis radiato. Madrepora cavernosa. Esper. suppl. 1. t. 3. An madrepora astroites ? Pall. zooph. p. 320. Mus. n.° Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Ses étoiles ne sont pas creuses et presque vides, comme celles de la pré- cédente. Elles sont fort grandes, largement rayonnées à l’extérieur , en sorte que leurs interstices sont remplis par ces rayons externes. On la nomme vuigairement le grand astroïle.
3. Astrée annulaire. Æstrea annularis,
A. stellis orbiculatis, remotiusculis , margine elevatis extùs subradiantibus; interstitüs plano concavis, ra- dialis.
Madrepora annulartis. Soland. et EI. p. 169. t, 53. f. 1 —2.
An Seba. mus. 3. tab. 112. f. 10.
2. var, stellarum fundo tuberculis annulato.
Mus. n.°
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Ses étoiles sont une fois plus petites que celles de l’A. argus, cannelées en-de- hors et moins écartées entr’elles. La variété 2 vient de la Nou-
velle-Hollande.
4. Astrée rotuleuse. Æstrea rotulosa.
A. stellis orbiculatis , prominulis , pauci-radiatis ; la- mellis circù marginem erectis aculis ; radiis basi spinula erecla auctis.
MHadrepora rotulosa. Soland. et El. p. 166. t. 55. fig. 1—3.
Sloan. jam. hist. 1.t. 21. f. 4.
An madrep. acropora ? Esper. suppl. 1. t. 38.
Bus, n.o
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Jolie espèce, parfai- tement rendue dans les figures citées de l'ouvrage de Solan- der et Ellis. Elle forme des masses subglobuleuses, à étoiles assez petites , peu écartées entr'elles, et un peu saillantes.
260 ANIMAUX
5. Astrée ananas. Astrea ananas.
A. stellis subangulatis, inæqualibus , multiradiatis ; mar- ginibus convexis, lamellosis; lamellis denticulatis ; inters- ÉLILIS conCavis.
Madrepora ananas. Lin. Soland. et El. t. 47 f. 6.
Madrep ananas. Esper. 1. tab. 19.
2. Madrep. uva. Esper. suppl. r. t. 43. var? stellis amplio-
ribus.
Mus. n.°
Habite les mers d'Amérique. Les étoiles sont lamellées en dehors et en dedans, et ont leurs lames dentelées. :
6. Astrée usée. Astrea detrita. A. stellis oblongis, inœqualibus, irregularibus, immersis; ir- terstitiis lœvibus subdetrilis. Madrepora detrita. Esper. suppl. 1. p. 26. t.'4r. Mus. n.° Mon cabinet. Habite. ...
7. ÂAstrée crévassée. Æstrea porcata.
A. subglobosa ; stellis inæqualibus , irregularibus , oblon- gis, margine elevatis ; interstitiis granulatts.
Madrepora porcata. Esper. suppl. 1. t. 71.
Mus.n.o Mon cabinet.
Habite... .
8. Astrée punctifère. Astrea punctifera.
A.globosa; stellis suborbiculatis, inæqualibus , cavis, exi- guis ; interstitits lœvibus, poroso-punctaltis.
Mon cabinet.
Habite la mer de l'Inde. Cette espèce est tout-à-fait globu- leuse , ou sphérique comme un petit boulet de canon , et ne montre aucun point de sa surface qui eût été adhérent. Ses étoiles sont petites , incgales, non saillantes au-dessus des
interstices,
9. Astrée mille-yeux. ÆAstrea myriophthalma.
A. incrustans ; stellis orbiculalis, prominulis, cavis, ex-
SANS VERTÈBRES. 261 tès echinatis ; lamellis nternis vix conspicuis; inters- £iliis porosissimis.
An madrep. muricata. var ? Esper. suppl. #. p. 59: tab. 54.B. f..2.
Mon cabinet.
Habite. ... Espèce rare, trés-remarquable, et qui n’a rien de commun avec celles que Linné a réunies sous son ma- drepora muricata. Elle forme de larges plaques encroû- tantes , très-rudes, inésales et gibbeuses à leur surface. Les cellules sont creuses, sans étoiles, mais à parois striées.
10. Astrée petits-yeux. #strea microphthalma. A. stellis exiguis, orbiculalis, prominulis , margine den= Latis , exlès strialis ; inlerstiliis granulatis. Mus. n.° Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. Joli petit polypier glomérulé , qui semble tenir de l’astrée annulaire, mais à étoiles plus petites et à interstices diffé-
xens.
æ1. ÂAstrée pleïades. Astrea pleiades. A. stellis orbiculatis ; marginibus elevalis ; subacutis ; 1n- Lerstilits concavis , læviusculis ; hinc cavernosts. Madreperapleiades. Soland. et El. p. 169. 1.53. f. 7—8. 1 Mus. n.o Habite les mers de l’Inde, Elle est glomérulée, à étoiles pe- tites , élégantes.
12. Astrée vermoulue. Æstrea stellulata.
A. stellis orbiculatis , margine elevatis, intüs cavis , ad parietes striatis , distantibus ; interstiliis planiusculis, arenoso-scabris.
Madrepora interstincta. Esper: suppl. 1. p. 10. tab. 34.
An madrepora stellulata ? Soland. et El p. 165. t. 53. f, 3—4.
Mon cabinet.
Habite... les mers d’Amérique ? Ses cellules sont distantes ; et presqu’analogues à celles de notre pocillipore bleu. Elles sont profondes, à peine étoilées, et leurs parois ont des
262 ANIMAUX James étroites qui les font paraître striées. Maïs les inters-
tices des étoiles sont ici fort différens de ceux du pocilii- pore bleu. (Madrep. interstincta. Lin.)
13. Astrée oblique. Æstrea oblique.
A.explanata, subincruslans ; stellis tubulosis , obliquis ; extùs scabris, strialis ; inierstilits inæqualiter porosis, subexests.
Mon cabinet.
Habite les mers de la Guiane. Elle forme des masses aplaties; comme encroûtantes, à surface presqu’arénacée, parsemée de cellules un peu saillantes, subtubuleuses, inclinées obli-
quement. Ces cellules n’ont que cinq ou six lames en étoiles.
14. Astrée palifère. Æstrea palifera.
A. glomerata , subglobosa , mamillata ; stellis cylindricis, prominulis, crassis, arenulosis ; osculo parvo, intùs den- tibus perpaucis radiato.
Mon cabinet.
Habite les mers Australes. Ses masses sont subglobuleuses, gib- beuses, à surface mamelonnée ou tuberculée par la saillie d’une multitude de petits cylindres, courts et épais, serrés, mais séparés , et perforés au sommet.
15. Astrée pulvinaire. Æstrea pulvinaria.
A. incrustans, undosa, pulvinala; stellis prominulis , conoïdeis , extusechinalis , cavis, intis striatis ; inters- Litits subnullrs.
Mus. n.°
Habite les mers Australes. Péron et le Sueur. Cette astrée semble presque une variété de l’A. Mille-yeux : mais ses cellules en-dehors sont arrondies, conoïdes , bien séparées à leurs bords, et presque sansinterstices à leur base. Elles sont d’ailleurs pareillement hérissées et perforées.
** Étoiles contigu Ës.
16. Astrée cardère. Asirea dipsacea. A. conglomerata; stellis magnis, inæqualibus, angulalis; mar-
SANS VERTÉBRES. 563
gine lalo echinalo ; parietibus multilamellosis ; lamellis serrato-dentalis.
Madrep. favosa. Soland. et EIL. p. 167. t 50. f. 1.
Seba. thes. 3. t. 112. f. 8.
Mus. n.0
Habite l'Océan des Grandes - Indes. Cette astrée, plus rare que la suivante; s’en rapproche beaucoup , et néanmoins en est distincte. Sa masse convexe ou hémisphérique, offre de grandes étoiles irrégulières , anguleuses , à bord large, hérissé de dents aiguës, et à parois garnies de beaucoup de lames dentelées en scie.
17. Astrée alvéolaire. Astrea fasosa.
A. subglobosa ; stellis majusculis , inœqualibus, anguta- Lis ; margine subacuto ; pariclibus mullilamellosis ; La mellis dentatis.
An Madrep. favites. Pall. Zooph. p. 321.
Madrep. favosa.Esper. suppl. 1.t. 45. f. 1.
Gualt.ind. t, 19. in verso.
Mus. n,o
Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Elle forme de grosses masses hémisphériques ou subglobulenses à étoiles grandes, quoiqu’un peu moins que dans l’espèce ci-dessus. Ces étoiles sont inégales , très-angu!euses , multilamellées, fort excavées, et donnent à la masse l’aspect d’an gâteau al- véolaire. Leur bord est un peu aigu, et n’est point hérissé: Elles sont, en général, pentagones. On la trouve fossile en France, près de Give.
18. Astrée denticulée, Astrea denticulata.
A. stellis inœqualibus; lamellis rargine elevatis ; majo- ribus basi processu auctis ; marginorum inferstitis sulco Lenui exaralis.
Madrepora denticulata. Soland. et Ell, p. 165. tab. 49. f. 1.
2. eadem ? stellis minoribus.
Mus. n.
Habite l'Océan indien. Dans cette astrée, les cellules sont vé- ritablementcontiguës , sans interstices à leur base ; mais leur bord offre un léger sillon qui les sépare. Les lames rayon-
264 ANIMAUX
nantes sont plus élevées que le bord des cellules; elles sont alternativement grandes et petites.
19. Astrée versipore. Æstrea versipora.
A. incrustans, convexa; stellis inæqualibus , profundis ; marginibus sulco separatis; lamellis supra marginene elevatis.
Mus. n.°
Habite l'Océan indien. Mon cabinet. Ce n’est presque qu’une variété de la précédente, et cependant son aspect et læ forme de ses étoiles sont fort différens. Ses étoiles sont pe tites, diversiformes , profondes, à lames étroites et den» telées.
20. Astrée difforme. #strea deformis.
A. stellis majusculis, inæqualibus, irregularibus , multi- Zamellosis : lamellis supra marginem elevatis ; sulco in- terstitiali nullo.
Mus, n.°
Habite.... probablement l'Océan indien. Celle-ci tient à l’as- trée denticulée par ses lames ; mais les bords des cellales ne sont pas plus séparés que dans l’A. alvéolaire. Elle a des cel- lules , les unes arrondies , les autres subanguleuses , les autres encore oblongues , difformes.
21. Âstrée réticulaire. Astrea reticularis.
A. subelobosa ; stellis angulatis , inæqualibus, difformibus, profundis , centro radialis ; parielibus subnudis ; margine lœvt. ”
ZMadrep. favosa. Lin. Amœn. acad. 1. t. 4. f. 16.
Mon cabinet.
2. var. parietibus striato-lamellosis.
Habite. .. .” Quoique cette espèce ait des rapports avee l’as- trée alvéolaire , elle en est bien distincte, par ses étoiles moins grandes, très-irrégulières, et dont le bord est lisse et nullement lamelleux. Les parois mêmes de ces étoiles ne
sont lamellées que dans leur partie inférieure. Ce polypier se trouve souvent fossile.
SANS VERTÈBRES. 265
Astrée anomale. Astrea abdita.
A. conglomerata , lobata; stellis angulatis , patulis , mar- gine acutis, multilamellosis ; lamellis crenulalo-dentatis:
Madrep. abdita. Soland. et EIl. t, 50. f. 2.
Esper. suppl. 1.t. 45. A.f, 2.
Mon cabinet.
Habite.... probablement les mers des Grandes-[ndes. Espèce très-singulière et bien distincte de l’astrée alvéolaire par sa forme irrégulière et lobée, ainsi que par le bord aigu et tranchant de ses étoiles. Elle forme d’assez grosses masses.
23. Astrée réseau. Astrea retiformis.
Æ. plano-convezxa ; stellis angulatis, reliculi instar CRr litis, concavis ; parietibus strialo - lamellosis ; laméllis peranguskis.
Mon cabinet. “À
Habite. ... Cette astrée présente à sa surface nn réseau tout- à-fait semblable à celui du madrepora relepora, Soland. et EIL. t. 54. f. 3-5; maïs le polypier de Solander est une véritable espèce de porite. |
24. Astrée héliopore. Æstrea heliopora.
Æ. planulata; stellis orbiculatis, majusculis, mulliradiatis ; margine separalis ; lamellis extùs supernèque incrassatis ; centro papilloso.
Mus. n.°
Habite les mers Australes. Très - belle espèce, à étoiles peu excavées , élégamment rayonnées, et dont les interstices des bords sont creusés en sillons. Ses lames sont épaissies et comme calleuses en dessus, surtout vers le bord de la cellule.
25. Astrée crêpue. Astrea crispata.
A. incrustans ; stellis suborbiculatis, infundibuliformibus, margine separalis , mullilamellosis ; lamellis denticu- latis.
Mus. n.0
Habite l'Océan indien. Du voyage de Péron et Le Sueur. Elle a des rapports avec la précédente ; mais ses étoiles sont plus petites , plus profondes, élégantes, un peu inégales, et
266 ANIMAUX
comme crêpues. Elle ressemble un peu aw madrep. as- troites. Esper. suppl. r. tab. 35.
26. Astrée diffluente. Æstrea diffliens.
A. incrustans, plano-undata; stellis contiguis, inæqualibus; diffluentibus , majusculis; lamellis integris.
Mus. 0.0
Habite. ... Du voyage de Péron et Le Sueur. Par leur dif- fluence , ses étoiles, la plupart, se confondent, sont dif- formes , serrées néanmoins , et dounent l’idée de la formas tion des méandrines. |
L2
27. Astrée calyculaire. Æstrea calycularis.
A. glomerata, superficie reticulats ; cellulis subpentagonis; contiguis, cal; ciformibus, ad parittés striatts : fundo papiilis sentis substellatis.
Mus. n.0 ;
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur: Les stries des paroïs de chaque cellule sont un peu sail- Jantes au-dessus du bord , et rendent fes bords des cellules dentelés. Cinq ou six papilles s'élèvent du fond de chaque cel= lule sans atteindre sor orifice. |!
28. Astrée cloturée. Astrea intersepta.
Æ. incrustans, superficie reticulata; stellis subangulatis , contiguis ; margine mutico, lineolis notalo; axe central.
An madrep. intersepla ? Esper. suppl. K. t. 79.
Mon cabinet.
2. var. axe nullo.
Mus. n.0
Habite lesmers Australes. Cette espèce forme de larges plaques un peu convexes, et offre à sa surface un réseau assez fin, constitué par les bords réunis des cellules. On voit un petit axe au centre de chaque étoile ; il manque dans la variété 2, dont les cellules sont un peu plus grandes.
29. Astrée maigrine. Æstrea emarciata. A. glomerata, superficie reticulata; stellis subpentagonis, cavis , conliguis ; lumellis perpaucis ab axe separalis. Mons. n.0
Habite. . …. Fossile de Grignon, près de Versailles,
»
SANS VERTÈBRES. 267
30. Astrée étoilée. Astrea siderea.
A. subglobosa ; stellis confertis, subangulatis, multilamel- losis ; parietibus patulis ; centris impressis.
Madrep. siderea. Soland. et Ell. p. 168. tab. 49. f. =.
Mon cabinet.
Mabite.... Les étoiles ont leurs paroïstrès - ouvertes, multi- rayonnées , à lames étroites , inégales, dentelées. Leur centre est petit et enfoncé.
31. Astrée galaxée. Astrea galaxea.
A. incrustans, subglobosa; stellis confertis, excavatis, mul. tilamellosis ; Lamellis serrulatis : majortbus perpaucis ad centrum impressum extensis.
Madrep. galazea. Solaud. et EI. p. 168. tab. 47. f. 7.
Mon cabinet.
Habite l'Océan indien, sur le vo/uta turbinellus de Linné, Elle avoïsine la précédente par ses rapports; mais ses étoiles
sont plus petites, plus enfoncées.
4
| amont ere le
PORITE. (Porites).
L
Polypier pierreux , fixé, rameux ou lobé et obtus; à surface libre , partout stellifère.
Etoiles régulières , subcontiguës , superficielles ou excavées ; à bords imparfaits ou nuls ; à lames filamen- teuses, acéreuses ou cuspidées.
Polyparium lapideum , fixvum , ramosum vel loba- tum , obtusum ; externd superficie undique stelliferd.
Stellæ regulares, subcontiguæ , superficiales aut excavatæ ; margine nullo aut imperfecto ; lamelles Jilamentosis , acerosis vel cuspidatis.
268 ANIMAUX
OBSERVATIONS.
Par leur port, les porites semblent appartenir au genre des madrépores , et cependant ils tiennent de très-près aux astrées; ils paraissent même n'être que des astrées ra- meuses; mais les étoiles des porites sont bien différentes de celles des madrépores, des astrées, et mème des, expla- naires. Elles sont tres-singulières, non circonscrites , ou imparfaitement circonscrites. Leurs lames ne sont que des filamens , que des pointes en épingle, soit tuberculeuses , soit cuspidées , et le bord de chaque étoile est denté , échiné, confondu le plus souvent avec les interstices pa- reillement échinés de ces polypiers. Les petites pointes qui forment les lames rayonnantes des étoiles partent des pa- rois de chaque étoile sans se réunir au milieu , et d’autres s'élèvent du fond mème de l'étoile. Ces mêmes étoiles sont le plus souvent contiguës, superficielles, wlus ou moins excavées , à bords rarement circonscrits, 2? jamais simples. 11 suffit d’avoir vu attentivement une étoile de porite pour ne point la confondre avec celle d’une 2strée, d’un ma- drépore , etc.
Les porites varient beaucoup dans leur forme générale 3 néanmoins , leurs rameaux s'élèvent peu , sont en général dichotomes , à lobes obtus, quelquefois un peu comprimés surles côtés. Il y en a même qui sont aplatis en lames, et d’autres qui s’étalent en croûte. Ces polypiers sont nom- breux en espèces, et semblent se rapprocher des madré- pores à étoiles sessiles; mais le caractère de leurs étoiles les distingue toujours, Leur genre me parait naturel.
SANS VERTÈBRES. 269
£ESPECES.
3. Porite réticulé. Porites reticulata.
P. glomerato-globosa ; stellis angulatis, reticulatim coa- litis ; partetibus dentaits, fenestratis ; margine erecto denticulis scabro.
IMadrepora retepora. Soland. et Ell. p. 166. tab. 54. f. 3.5.
Mus. n.0
Habite. ... Mon cabinet. Quoique ce polypier forme une masse simple , convexe , subglobuleuse , et ait l’aspect d’une astrée , ses étoiles sont parfaitement celles des porites.
2. Porite congloméré. Porites conglomerata.
P. glomerata, globoso-gibbosa, sublobata; stellis parvis ; angulalis, contiguis , aceroso-scabris.
Madrep. conglomerata. Esper. suppl. 1. t. 59. A.
Mus. n.o
2. var. nana ; ramulis brevissimis , lobatis , subcapitatis.
Soland. et EL. t. 41. f. 4. Absque descriptione.
3. var. ramosa , subdichotoma.
Esper. suppl. 1.t. 59.
Habite. ... probablement l'Océan américain. Mon cabinet: La forme de ce porile paraît très-variable ; mais le carac-
ère de ses étoiles ne laisse aucun doute sur son genre Ces
étoiles sont plus petites que dans l’espèce n.0 1 ; elles sont excavées , contiguës et en réseau.
3. Porite astréoïde. Porites astreoides.
P. incrustans, undato-gibbosula ; stellis parvis, profundis, contiguis; partelibus lamelloso-striatis, denticulatis ; mar- gine scabro. Mus. 1 Habite l'Océan américain. Mon cabinet. Ce porite forme de larges plaques encroûtantes , ondées et gibbeuses à leur sur- face.
270 _ ANIMAUX
4. Porite arénacé. Porites arenacea. P. tncrustans, simplicissima ; stellis superficialibus perpar- vis, contiguts, subconcavis. An madrepora arenosa ? Ein. Gmel. p. 3766. Esper. sappl. 1. p. 80. tab. 65. Mon cabinet. Habite la mer Rouge, l'Océan indien, surle mytilus margas
- riliferus , l'avicule à perles.
5. Porite clavaire. Porites clavaria.
P. dichotomo-ramulosa; ramulis crassis, subclavatis, obsoletë compressis; stellis latis, planulatis, contiguis , superficia+ libus.
Madrepora porites. Lin. Soland.et El. t. 45. f. r. Esper. vol. 1. t.21. Seba. thes. 3. t. 109.f. 11.
Porus S. corallium astroites... Moris. hist. 3. sect. 15. t. 104
ÉALÉS
Mus. n.o Habite les mers d'Amérique et de l’Inde. Mon cabinet:
6. Porite scabre. Porites scabra.
P. dichotomo-ramulosa ; ramulis subeclavatis, obsolete com- pPressis j stellis distinctis , prominulis, sexdentalis ; mar- gine superiore fornicalo.
Madrep. digitata. Pall. zooph. p. 326. Soland. et Ell. n.0 54.
Mus. n.0
Habite l'Océan indien. Cette espèce ressemble presqu’entière- ment à la précédente par son port; mais elle en diffère considérablement par ses étoiles. Elles sont séparées, sail- lantes, profondes , à bord supérieur en voûte.
7. Porite allongé. Porites elongata. P. ramulosa; ramulis elongatis, cylindricts, erectis ; stellis distinctis, sexdentatis; margine superiore subprominente.
Mus. n.° Habite.... probablement l’Océan indien. J'aurais regardé
cette espèce comme une variété de la précédente, si son port et ses étoiles à peine saillantes, ne la distinguaient pzs suffisamment.
SANS VERTÈBRES, 274
8. Porite fourchu. Porites furcata.
P. cespitosa, mullicaulis, dichotomo-ramulosa; ramis bre- vibus furcalis , stellis contiguis, perparvis, excavatis.
An porus albus pumilus ramosior ?.…. Moris. hist. 3. sect, 15. tab. 10. f. 12.
2. var. lobis ullimis compressis. Mon cab.
Mus. Lo
Habite... Cette espèce forme des touffes larges, à tiges nom breuses , peu élevées, et à rameaux courts, lobés, obtus, colorés en brun ou en noir par les animaux qui y ont péri. Ses étoiles sont fort petites.
9. Porite anguleux. Porites angulata. P. ramis contortis, lobatis, compressis, angulatis; stellis . in fossulis immersis : margine denticulis scabro. Mus. n.0 Habite l'Océan austral. Péron et le Sueur. Cette espèce est singulière par son poit,
10. Porite subdigité. Porites subdisitata. P. cespitosa , lobato-ramulosa ; ramis brevibus subdisitatis ; stellis sexdentatis ; interstitits prominulis echinulatis. Habite l'Océan des Grandes-Indes ou Austral. Il diffère du
précédent par son port, mais il s’en rapproche par ses évoiles.
11. Porite cervine. Porites cervina.
P. pumila, gracilis , dichotomo-ramulosa ; $tellis distinctis; margine prominulo ciliato. *
Habite l'Océan des Grandes - Indes. Mon cabinet. Il ne s'élève qu’à un pouce on un peu plus de hauteur , et forme un petit buisson 1 ramifications grêles , en corne de cerf, un peu en pointe au sommet.
12. Porite verruqueux. Porites verrucosa. ap explanata,undato-gibbosa, verrucifera; stellis immer- sis , profundis, separalis; interstilits porosis, convexis, variis , verrucæformibus. An madrepora spongiosa? Soland. et Ellis. n.° 49.
«
272 ANIMAUX
Mon cabinet. Habite... Très-belle espèce à expansion large, aplatie, on-
duleuse , bosselée. Les étoiles sont enfoncées, séparées, po- cilliformes, à lames rayonnantes et trèés-petites au fond« Leurs interstices sont poreux, comme écumeux, convexes, le plus souvent élevés en verrues inégales, quelquefois même assez grandes. Ce porite est trés-différent de celui qui suit.
13. Porite taberculeux. Porites tuberculosa. P. incrustans, rudis, indivisa ; stellis exiguis, ad inters= citia tuberculis , echinatis, prominentibus, columni/fors mibus.
Mus. n.° Habite..... Du voyage de Péron et Le Sueur. Il est aisé-
ment reconnaissable par les tubercules graniformes ou co- lumniformes , dont sa surface est parsemée. Ces tubercules sont souvent réunis plusieurs ensemble, et forment des crêtes ou des collines en différentes places. Etoiles très+
petites.
14. Porite aplati. Porites complanata. P.in laminam partim liberam explanata; superné superficie subundat&, stelliferé; stellis exiguis, immarginatts.
Mus. n.° Hiabite..... Du voyage de Péron et le Sueur. Comme le Mu-
séum ne possède qu’un fragment presque de la largeur de la main, j'ignore si ce fragment appartient à un polypier à expansions foliacées et relevées , ou s’il dépend d’une seule lame adhérente aux rochers par le centre de sa surface in- férieure. Mais ce même fragment nous suffit pour constater l'existence d’une espèce bien distincte.
35. Porite rosacé. Porites rosacea.
P. convoluta, subinfundibuliformis, rosæ instar lobis folia- ceis compost£a ; stellis exiguis, ad marginem interstilia- que verrucosis.
Choana saxea crispala, etc. Gualt. ind. tab. 42. in verso.
Corallium infundibuliforme ; etc. Seba. mus. 3. t. 110, f. 7.
Esper. tab. 958. À.
SANS VERTÈBRES. 273
2. an vatètas ? Madrepora foliosa. Soland. et El, tab. 52. Esper. t. 58,B. Mus. n.o \ Habite l'Océan indien. Mon cabinet. Cette espèce n’est point rare, mais elle est remarquable par la forme de son po- lypier.. Dans la figure citée de Solander et Ellis, le bord des étoiles pré- sente un anneau verruqueunx ; mais les interstices ne paraissent point hérissés de tubercules : c’est peut-être une espèce. Elle ne paraît pas
la même que le madrep. foliosa de Pallas. (zooph. p. 333 ).
16. Porite écumeux. Porites spumosa. -
P.lobato-ramosa ; ramis brevibus, inæqualibus, crassis , ob- Lusis , subcompositis , tuberculato-gibbosis ; stellis parvis intérstitirsque echinulatis. Knorr. delic. tab. A. 1. f. 4. Mus. ne Habite.... C’est encore un véritable porite par le caractère de ses étoiles et de leurs interstices, mais bien distinct de tous ceux ci-dessus exposés.
POCILLOPORE. ( Pocillopora.)
Polypier pierreux, fixé, phytoïde, rameux ou lobé ; à surface garnie de tous côtés de cellules enfoncées , ayant les interstices poreux.
Cellules éparses , distinctes, creusées en fossettes, à bord rarement en saillie, et à étoiles peu apparentes, leurs lames étant étroites et presque nulles.
Tome IT, 18
274 ANIMAUX
Polyparium lapideum , fixum , phytoideum , ramo- sum aut lobatum ; superficie cellulis immersis undique insculptd ; interstitiis porosis.
Cellulæ sparsæ, disunctæ, excavato-saccatæ , margine rard prominentes , obsoletè stellatæ ; lamellis angusus , subnullis.
OBSERVATIONS.
Les pocillopores tiennent de si près aux madrépores, que, d’abord , je ne les en avais pas distingués. Cependant, considérant que leurs cellules sont enfoncées, pocilloformes, à bord rarement en saillie, et qu'ils ont par-la un aspect particulier, qui ne perimet pas de les confondre avec les madrépores dont les cellules sont cylindriques , tubuleuses, trés-saillantes, j’ai cru devoir les en séparer.
Les cellules de ces polypiers présentent des fossettes plus creuses , plus vides , et fort différentes de celles des po- rites ; aussi ces deux genres ne sauraient être confondus.
ESPÈCES.
Le Pocillopore aigu. Pocillopora acuta. P. ramosissima ; ramis divisis, attenuatis ; ramulis aculis ; stellis crebris, cavis, obsoletè lamellosis. Madrepora damicornis. Soland. et Ell. p. 170. n.° 93. Pall. zooph. p. 334. var. V.
Mus. n.0 Habite l'Océan indien. Il est constamment distinct du suivant,
et semble tenir au millepora apera.
2. Pocillopore corne de daim. Pocillopora damicornis.
: SANS VERTÈBRES. 275
P. ramosissima ; ramis Subtortuosts , crassiusculis, varië ‘ divisis ; ramulis brevibus , obtusis , subdilatatis. Madrepora damicornis ? Pall. zooph. p. 334. var.a. B. Esper. suppl. 1.t. 46. et t. 46. A.
Gualt. ind. tab. 104 in verso.
Moris. hist. 3. sect. 15.1. 10.n.00.
2. var. ramis crassioribus, apice turgescentibus, lobatzs. Valg. le chou-fleur.
Mus. n.0
Habite l'Océan indien. Il est commun dans les collections.
3. Pocillopore amaranthe. Pocillopora verrucosa.
P.ramosissima ; ramis supernè compressis, dilatatis, obtu. sis ; ramulis brevibus, simplicibus, verrucæformibus.
Madrepora verrucosa. Soland. et EIl., p. 172.n.78.
An. Moris. hist. 3. sect. 15.t. 10. n.°S 11et 12.
Mus. n.°
Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mon cabinet, Espèce très- distincte des précédentes par les ramuscules en forme de ver- rues , dont ses rameaux épais et courts sont chargés ; mais elle leur ressemble par ses cellules.
4. Pocillopore brévicorne. Pocillopora brevicornis.
P. multicaulis, cespitosa ; caulibus brevibus, dichotomo- ramulosis , subcompressis ; stellis cawis , margine denti- culatis.
Mus. n.°
Habite l’Océan des Grandes-Indes. Péron et Le Suéur. Sa base forme un encroûtement duquel s'élève une multitude de petites tiges divisées, lobées, à peine plus hautes qu’un pouce. Les cellules sont creuses , presque nues , à bords et à interstices chargés de points graniformes.
5. Pocillopore fenestré. Pocillopora fenestrata. P.dichotomo-ramosa ; ramis crassis, subgibbosis, obtusis- simis ; stellis cavis, profundis, subangulatis ; intùs filife- ris ; parielibus fenestratis.
Mus. n.0
Habite l'Océan austral. Péron et le Sueur. Espèce extrémement
276
ANIMAUX
remarquable par son port etle caractère de ses cellules. Elles sont creuses, assez profondes, contiguës, subanguleuses, et à parois criblées de petits trous. De ces paroïs naissent des filets pierreux qui tiennent lieu de lames, et dont les in- férieurs seulement se réunissent dans le fond de la cellule, Ce beau polypier est d’une assez grande taille.
6. Pocillopore stigmataire. Pocillopora stigmataria.
P.ramosa ; ramis cylindricis, apicibus plerisque coadu-
natis ; stellis obliquis, sparsis ; interstitiis rudibus, po- rosts. -
Knorr. delic. tab. AX. f. 3. frustulum.
An madrep. muricata? Esper. suppl. 1.1. 54. A.f. r.
Mus. n.0
Habite.... Espèce très-distincte par son port, ses cellules
obliques, peu ou point saillantes, et par les interstices rabo- teux qui les séparent.
7. Pocillopore bleu. Pocillopora cœrulea.
P. compressa, frondescens, in lobos erectos et complana-
tos divisa , intus cærulea; poris cylindricis , parietibus lamelioso-striatis : interstitiis scabris.
Madrepora interstincta. Soland. et Ell. tab. 56.
Esper. suppl. 1. t. 32. | Millepora cærulea. Soland.et Ell, p. 142. t. 12. f. 4.
Pall. zooph. p. 256. Gmel. p. 3755.
Mus. n.0
Habite les mers de l'Inde. Mon cabinet. Ce singulier polypier;
dont la substance n'offre point de compacité intérieure, ne saurait être rangé convenablement parmi les millépores. Sa surface est parsemée de cellules non saillantes, eylindriques, à parois striées par des lames étroites qui eussent formé une étoile si elles eussent été plus larges. Lesinterstices des cel- lules sont poreux, et remplis de papilles arénacées. Ce po- lypier forme d’assez grandes masses, grisätres au dehors, mais d’une couleur bleue à l’intérieur.
SANS VERTÈBRES. 277
MADRÉPORE. (Madrepora. )
Polypier pierreux, fixé, subdéndroïde, rameux; à surface garnie de tous côtés de cellules saïllantes ; à in- terstices poreux.
Cellules éparses , distinctes, cylindracées , tubuleuses, saillantes ; à étoiles presque nulles ; à lames très-étroites.
Polypärium lapideum , fixum , subdendroideum , ramosum ; superficie cellulis prominentibus undiquè mnuricaté ; interstitüs POrosis.
Cellulæ sparse , distinctæ , cylindraceæ , tubulosæ, prominentes ; stellis subnullis ; parietis internæ lamellis perangusus.
OBSERVATIONS.
Lainné et Pallas donnaient le nom de rmadrépores à tous les polypiers pierreux qui composent notre section des po- lypiers lamellifères , et conséqauemment à quantité de po- lypiers fort différens les uns des autres. Cette détermina- tion futle produit d’un premier aperçu, et non celui d’une étude particulière de ces nombreux corps marins. On a agi à cet égard, comme l’on faisait autrefois en donnant le nom de scarabé à la plupart des coléoptères ; mais les entomo- logistes ont senti la nécessité de réduire considérablement
ce genre, Comme nous avons reconnu celle de réduire
278 ANIMAUX
le genre des madrépores , aux polypiers lamellifères den- droïdes , dont la surface est hérissée par des cellules sail-
lantes. Les madrépores , en général, ne forment point de sim-
ples encroûtemens , et nous n’en connaissons point qui soient non divisés , glomérulés en boule ; mais ils consti- tuent des expansions relevées ou ascendantes, soit lobées ou comme foliacées , soit caulescentes et ramifiées comme des plantes ou des arbustes. Leurs lobes ou leurs ramifications offrent partout à leur surface libre, des cellules éparses , fréquentes, saillantes , obliques, subcylindriques, tubu- leuses, et à peine stellifères ; les lames rayonnantes de leurs parois internes étant en général fort étroites. Il résulte de la saillie des cellules que les madrépores ont leur surface toujours plus ou moins muriquée , ce quiles rend très-re- connaissables,
Partout , les interstices qui séparent les cellules présen- tent une surface finement poreuse ou échinulée, et les cellules elles-mêmes sont pareillement échinulées à l'exte- rieur,
Les polypes des madrépores vivent en abondance dans les mers des climats chauds, et principalement dans celles
de la Zone Torride.
ESPÈCES.
#,. Madrépore palmé. Madrepora palmata.
M. latissima , complanata , basi convoluta , profunde di- visa, utrinque muricala ; ramis lacinialo-palmatis.
Corallium porosum , latissimum, etc. Sloan. jam. hist. r. AU CS DS
Madrepora muricata, var. Esper. suppl. r. tab. 5r.
SANS VERTÈBRES. 279 Seba. mus. 3. tab. 113. Esper. suppl. 1. t. 83.
Mus. n.°
Habite les mers d'Amérique. Grande et belle espèce, appelée vulgairement le char de IVeptune- Ses expansions sont apla- ties, muriquées des deux côtés, convolutes à leur base, profondément divisées , laciniées, presque palmées.
2. Madrépore éventail. Hadrepora flabellum.
M. explanato-flabellata , erecla ; margine superiore diviso ramuloso ; cellulis subprominulis, inæqualibus.
Mus. n,o :
Habite.... probablement l'Océan américain. Espèce rare, distincte de la précédente, moins grande, droite, tout-à- fait flabelliforme , non enroulée à sa base.
3. Madrépore en corymbe. Madrepora corymbosa. M. ramosissima orbiculata ; ramis ascendentibus , ramulo-
sis; ramulis creberrimis, in corymbum latissimum et obli- quum digestis.
Rumph. amb. 6. tab. 66. f. 2.
Mus. n.,
Habite l'Océan indien, les mers de l’île de Frante.-Péronetle Sueur. Grande et belle espèce, toujours très-distincte , for tement muriquée, et commune dans les collections. Ses cel-
lules tanbuleuses sont inégales, serrées et striées en dehors. Mon cabinet.
4. Madrépore plantain. Madrepora plantaginea.
M. cespitosa ; ramis numerosis , erectis, spicæformibus, sub: proliferis ; cellulis tubuloso-turbinatis , margine incras: satis , rotundatis.
Madrep. muricata, var. Esper. suppl. 1. tab. 54. non bene.
Planta marina lapidea. Besl. mus. t. 28.
Mus. n.°
2. eadem, ramis gracilioribus. vulg. l’épi de blé.
Habite les mers de J’Inde. Espèce très-distincte, à rameaux droits, nombreux , courts, spiciformes, en gerbe ou en
touffe. Cellules tnrbinées, obtuses, en saillie inégale, Ces cellules sont tubuleuses.
280 ANIMAUX 5. Madrépore pocillifère. Madrepora pocilhfera.
M.ramosa; ramis teretibus, ascendentibus, proliferis, apice perforalis ; cellulis confertis , prominulis , cochlearifor- mibus.
Mus. n.0
Habite l'Océan des Grandes-Indes ou Austral. Péron et le Sueur. Espèce très-remarquable par la forme des cellules, et par ses rameaux percés à l'extrémité, comme offrant une cellule terminale, grande , profonde et orbioulée. Les som- mités de ce polypier sont teintes de violet ou de lilas dans une variété. Comme les cellules inférieures sont peu sail- Jantes, ce polypier semble se rapprocher des pocillopores. Hauteur, dix à quinze centimètres.
6. Madrépore lâche. Hadrepora laxa.
DT. laxe ramosa ; ramiïs teretibus, undique expansis, apice proliferis ; cellulis tubulosis, inœqualibus , extüs echinulatis.
Mus. no
Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Ce madrépore s'étale plus qu'il ue s'élève, et offre beaucoup de rameaux en touffe lâche. Ces rameaux sont cylindriques, prolifères vers leur sommet, et hérissés de cellules saillantes. Hau- teur , environ deux décimètres.
5. Madrépore abrotanoïde. Madrepora abrotanoides.
M, ramosa , ereclta; ramis compositis, pyramidato-atte- nuatis ; ramulis lateralibus brevibus., sparsis, crebrius- culs.
Madrepora muricata. Soland. et El. tab. 59.
Gualt. ind. tab. ante p. 20. |
Porus albus, erectior , ramosus., etc. Moris. hist. 3. sect. 15, LS Us 1e à
Mus. n.o
Habite l'Océan indien, Mon cabinet. Grande et belle espèce, peau commune dans les collections, Elle sedivise en branches assez épaisses , la plupart droites, rameuses, et qui se ter-
minent, ainsi que leurs divisions, en pyramides. Ces bran-
ea
SANS VERTÈBRES. 281
ches et leurs divisions sont presque partout chargées de ra- muscules latéraux extrêmement courts, épars, hérissés de papilles tabuleuses. Hauteur, environ quatre décimètres. Entre les papilles tubuleuses, on apercoit des étoiles sessiles
ou superficielles assez nombreuses.
8. Madrépore corne-de-cerf. Madrepora cervicornis.
M. ramosa ; ramis subsimplictbus , teretibus, acutis, cras- Sis, varie curvis ; papillis stelliferis , brevibus.
Corallium album, porosum, maximum muricatum. Sloan. jam. hist. 1. tab. 18. f. 3, Seba. mus. 3. tab. 114. f, 1.
2, eadem ramis divisis.
Esper. suppl. 1. tab. 49.
Mus. n.°
Habite les mers d'Amérique. Mon:cabinet. Ce madrépore et le suivant n’ont pas leurs branches couvertes de ramuscules courts et nombreux comrmé le précédent. Celui - ci a des
_ branches simples ou peu divisées, cylindriques , épaisses , pointues, scabres, à papilles courtes, sans étoiles superficielles dans les interstices.
9. Madrépore prolifère. Madrepora prolifera.
M. ramosa ; ramis longis, gracilibus , teretibus, ad apices proliferts ; papillis tubulosis , longiusculis.
Corallium album, minus muricatum ? Sloan. jam. hist. r. tion f 02.
Madrepora muricata. Esper. suppl. 1. tab. 5o.
Knorr delic.tab. A.11.f. 1.
Mus. n.°
Habite les mers d'Amérique et des Grandes-Indes. Mon cabinet. Cette espèce est fort différente dé celle qui précède et des autres citées. Elle forme des touffes läches, à branches longues, grèles, prolifires au sommet, et chargées de pa- pilles tubuleuses ascendantes, striées en dehors.
282 ANIMAUX
SÉRIATOPORE. (Seriatopora.)
Polypier pierreux, fixé, rameux; à rameaux grêles, subcylindriques.
Cellules perforées , lamelleuses et comme ciliées sur les bords , et disposées latéralement par séries, soit trans- verses , soit longitudimales. :
Pol;parium lapideum, fixum, ramosum ; ranus gracilibus , subteretibus.
Cellulæ perforatæ , sublamellosæ vel margine cilia-
tæ , serüs transversis aut longitudinalibus ordinatæ. OBSERVATIONS.
Les sériatopores semblent presque appartenir à la sec- tion des polypiers foraminés. Leurs cellules n’offrent point a l’intérieur de lames disposées en étoile , au moins d’une manière apparente; mais le bord des cellules est comme cilié par de très-petites lames ou par des pointes presque pi- liformes. Ces lames , bien apparentes dans la première es- pêce , motivent la place que je donne à ce genre.
ESPÈCES.
1. Sériatopore piquant. Seriatopora subulata. S. ramosissima , diffusa ; ramis attenuato - subulatis; stellis longitudinaliter sertatis ; margine prominulo , e&- liato.
SANS VERTÈBRES. 283
Madrep. seriata. Pall. zooph. p. 336. k
Soland. et Ell. t. 31. f. 1—2.
Millépora lineata. Esper. suppl. 1. t. 19.
Mus. n.°
Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Vulgaire- ment Je buisson épineux.
2. Sériatopore annelé. Seriatopora annulata.
S. gracilis, larë ramosa ; ramis teretibus, scabris, annu- latis ; stellulis prominulis , transversim seriatis.
Mas. n.°
Habite l'Océan austral. Voyage de Péron et le Sueur. Petit polypier grêle, rameux, de deux à trois pouces de hau- teur.
3. Sériatopore nud. Seriatopora nuda.
S. gracilis, laxrè ramosa ; ramis teretibus, nudis , apice obtusis ; poris cellulis impressis ; punctiformibus , trans- versim serlalis.
Mus. n.0 l à
Habite l'Océan austral. Péron et le Sueur. Mon cabinet. Même port que le précédent ; mais les cellules non saillantes.
OCULINE. (Oculina.)
Polypier pierreux , le plus souvent fixé, rameux À dendroïde ; à rameaux lisses, épars, la plupart très- courts,
Etoiles , les unes terminales, les autres latérales et su- perficielles.
2184 ANIMAUX
Polyparium lapideum, sœpius firum , ramosum , dendroïdeum ; ramulis lœvibus , sparsis, plerisque brevissimus.
Stellæ aliæ terminales, aliæ laterales non promi- nulce.
OBSERVATIONS.
Les oculines semblent tenir de très-près aux caryophyllies a cause de leurs étoiles terminales. Néanmoins leurs tiges et leurs rameaux ne sont point striés longitudinale- ment comme dans les caryophyllies,, et la plupart des es- pêces offrent des étoiles, latérales superficielles ou non saillantes, indépendamment de celles qui terminent les ra- meaux.
Quoique rameuses et dendroïdes comme les madrépores, les oculines s’en distinguent facilement en ce que leur substance est solide , presque point poreuse , et que leurs étoiles sont rares ; tandis que, dans les madrépores, les étoiles soni serrées et éparses de tous côtés sur les tiges et les ra- meaux.
D'ailleurs, l’analogie qui existe entre les espèces déjà con- nues , indique évidemment qu’elles forment une coupe particuhère , bien distincte.
En terminant les polypiers lamellifères par cette coupe, on passe assez bien aux polypiers corticiféres qui sont pier- reux comme le corail, et même quelques oculines ont re- çu vulgairement le nom de coraïl blanc, quoique ce nom soit fort inconvenable,
sANS VERTÈBRES. 385
ESPÈCES.
1. Oculine vierge. Oculina virginea.
©. ramosissima , subdichotoma , lactea ; ramis tortuosis, coalescentibus; stellis sparsis, aliis immersis, alüis pro- minulis ; lamellis inclusts. Madrep. virginea. Lin. Pall. zooph. p. 310. _Soland. et Ell. t. 36. Esper. vol. 1. t. 13. Seba. mas. 3. t. 116. f. 2. 2. Madrep. oculata. Lin. Esper. vol. 1.t. 12. Seba. mus. 3.t. 116. £. 1. Gualt. ind. p. 24.n. 5. anle tab. 1: Besl. mus. t. 25. f£g. mediana. Mus. n.o Habite l'Océan des Deux-Indes , la Méditerranée. Mon cabinet. On donne vulgairement le nom de corail blanc à ce po-
lypier. -2, Oculine hirtelle. Oculina hirtella.
O. ramosissima, dichotoma , diffusa; basi caulescente; stellis omnibus prominulis, echinulatis ; lamellis ex- serbis.
Madrep. hirtella. Pall. zooph. p. 313.
Soland. et El. t. 39. Petiv. gaz. t. 76. f. 8.
Esper. vol. 1.t. 14. mus. n.o
Habite l'Océan des Indes orientales. Les lames de ses étoiles sont entières , et la bosselette de chaque étoile est finement striée en dehors.
3. Oculine diffuse, Oculina diffusa.
O. ramosissima, dichotoma , diffusa ; caule nullo ; stel- lis prominulis, echinulatis ; lamellis exsertis, serrulatis ; centro papilloso.
Mus. n.0
Habite l'Océan américain, et se trouve sur le sable presque sans adhérence à aucun corps solide, Elle forme des touffes
296 ANIMAUX
libres, diffuses, d'environ trois pouces de hantenr. Je l’ai d’abord regardée comme une variété de la précédente. Cette espèce a été rapportée par Mauger. Mon cabinet.
4. Oculine axillaire. Oculina axillaris.
O. dichotoma ; ramis brevibus , divaricatis j stellis termina- libus et axillaribus.
Madrep. axillaris. Soland. et EL t. 13. f. 5.
An Ramph.amb. 6. t. 87. f. 3.
Habite l’Océan des Indes orientales. Les étoiles sont turbi- nées. :
5. Oculine prolifere. Oculina prolifera.
O. ramosa , subdichotoma ; stellis turbinatis, margine proliferts.
Madrep. prolifera. Lin. Pall. zooph. p. 307.
Soland. et Eil. t. 32. f. 2.
Seba. mus. 3. t. 116. f. 3. Esper. vol. 1.t. XI.
Mus. n.0
Habite la mer de Norvège, selon Pallas:
6. Oculine hérissonnée. Oculina echidnæa.
O. ramosa ; ramulis lateralibus creberrimis , cylindricis , spiniformibus ; stellis parvis, alüis terminalibus , aliis immersis , rariusculrs.
Madrep. rosea. Esper. vol. 1.tab, 15.
Mus. n.o
Habite l'Océan des Indes orientales ? Espèce rare, très-remar- quable par les petits rameaux nombreux dont elle est hé- rissée latéralement. Ce polypier est blanc, et n’a point sa surface lisse, mais finement hispidule. Mon cabinet.
7. Oculine infundibulifère. Oculina infundibulifera.
O. ramosissima , subflabellata; ramulis ultimis minimis, flexuosis ; stellis infundibuliformibus, internè striatis ; margine crenulato. ;
Habite.... probablement l'Océan des Grandes - Indes. Cette belle oculine à des rapports avec l’espèce suivante , et s’en
SANS VERTÈBRES. 287
rapproche par sa forme presqu’en éventail ainsi que par les très-petits rameaux en Zig-zag qui terminent et accompagnent latéralement les plus gros ; mais ses étoiles sont plus grandes et fort remarquables. Ce sont de petits entonnoirs crénelés en leur bord , et élégamment striés en leur parois interne. Les gros rameaux et même les petits sont coalescens.
8. Ocaline flabelliforme. Oculina flabelliformis.
O. ramosissima , flabellata ; ramulis ultimis minimis, bre- vissimis , crebris , stelliferis ; stellis minutis, vix pers- picuis.
Seba. mus. 3. tab. 110. f. 10.
Mus. n.°
Habite l'Océan des Indes orientales. Espèce grande, très- belle et extrêmement rare. On la prend, au premier aspect, pour un millépore.
Le madrepora gemmascens , Esper. suppl. 1. p. 6o. t, 55, semble avoir quelque rapport avec notre espèce; mais l’exemplaire figuré est fruste, très-incomplet.
9. Oculine rose. Oculina rosea.
O. pumila, ramosissima , rosæa; ramis attenualis , verru-
_ ciferis ; stellis inæqualiter sparsis ; aliis lateralibus ses- silibus ; aliis terminalibus.
Madrep. rosea. Pall. zooph. p. 312. Soland. et EI. p. 155. Es- per. suppl. 1. tab. 36.
Mus. n.0
Habite l'Océan américain , près de l’ile de Saint- Domingue. Mon cabinet. Ce petit polypier est fort élégant , un peu flabelliforme, et n’a guère plus de deux pouces de gran: deur.
288 ANIMAUX
SIXIÈME SECTION.
VASAVNER
POLYPIERS CORTICIFÈRES.
Polypiers phytoïdes ou dendroïdes , composés de deux sortes de parties distinctes , savoir : d’un axe central , solide , et d’un encroütement charnu qui le
recouvre et contient les polypes.
e. 0 . . ? 0 ° Axe plein , unorganique , Soit COrnE , soit en partie
ou tout-ü-fait pierreux.
ÆEncroütement polypifère , constituant , lorsqu'il subsiste après la sortie de l’eau , une enveloppe corti- ciforme , poreuse, plus ou moins friable , cellulif ère.
OBSERVATIONS.
En arrivant aux polypiers cortücifères , on observe un nouvel ordre de choses à l'égard du polypier ; et pro- bablement un nouvel ordre de choses existe pareïllement dans l’organisation des polypes qui ont donné lieu à cette enveloppe de leur corps.
Ici, en effet, on trouve un changement singulier dans la structure du polypier, et l’on ne saurait douter qu'ilne s'en soit opéré un aussi dans l’organisation même des po-
SANS VERTÈBRES. 239
lypes. À la vérité, ce changement n’est point brusque, et la nature n’en fait jamais de cette sorte dans sés opéra- tions ; mais, quoique s'exécutant peu-à-peu et comme par nuances , ce changement devient bientôt très-remarqna, ble ; parce qu’il est effectivement fort grand, et qu’il s'en est sans doute opéré un aussi très-grand dans l’organisa- tion des polypes qui ont formé ce polypier.
En effet, tous les polypiers jusqu'ici mentionnés, quei- que très-variés et progressivement solidifiés jusqu'a par- venir à être entièrement pierreux, ne nous ont offert, dans leur composition , qu'une seule sorte de substance plus ou moins mélangée de particules hétérogènes; et, dans ces polypiers , aucun corps intérieur ne s'est trouvé étranger à l'enveloppe des polypes.
Il n’en est pas de mème des polypiers de cette sixième section , ainsi que de ceux de la suivante ; car ils vont nous montrer , dans leur structure, deux sortes de parties et de substances bien séparées , très-distinctes, et dont une est constamment étrangère à l'enveloppe des polypes. De ces deux sortes de parties, l’une , intérieure, constitue l'axe du polypier , tandis que l’autre, nécessairement ex- terne, forme l’encroûtement corticiforme qui enveloppe cet axe. Or, l’une et l'autre de ces parties sont constam- ment distinctes, et de nature toujours différente. Quant à l'axe dont je viens de parler , il constitue cette partie étrangère, à l'enveloppe des polypes; car jamais le corps des polypes ne pénètre dans son intérieur.
Puisque les pôlypiers corticifères ont une autre struc- ture , et sont plus composés dans leurs parties que ceux
des cinq premières sections, on est fondé à penser que
Tome II. 19
200 ANIMAUX
leurs polypes sont aussi moins simples dans leur organisa- tion que ceux qui forment ces premiers polypiers. Ainsi, le rang que nous assignons aux polypiers corticifères est conforme à nos principes , et ces polypiers attestent ef- fectivement les progrès de la nature dans la composition de l’organisation des animaux, et dans leurs produits. Nous verrons que c’est en établissant ce nouvel ordre de choses à l'égard du polypier , que la nature amène graduel- lement l'anéantissement de cette enveloppe des polypes.
Si les premiers polypiers se sont progressivement soli- difiés jusqu'a devenir tout-à-fait pierreux , ceux dont nous allons faire mention perdent graduellement leur solidité, deviennent à mesure plus flexibles, plus frêles, et enfin disparaissent et s’'anéantissent réellement avant la fin de la classe.
Anciennement, je pensais, comme tous les zoologistes, que les polypiers flexibles, non pierreux, et que l’on connait en général sous le nom de cératophytes , de- vaient être rapprochés les uns des autres. En consé- quence, plaçant d'abord les polypiers membraneux ou cornés des deux premières sections, je les faisais suivre immédiatement par les polypiers, la plupart encore flexibles , qui constituent les corticifères et les empätés, et je terminais par les polypiers solides, tout-à-fait pier- reux. C’est ainsi qu’on voit ces polypiers distribués dans ma Philosophie zoologique , vol. 1 , pag. 268.
Ayant depuis considéré plus attentivement la nature des polypiers corticifères, je me suis convaincu qu'ils s’é- loignaient beaucoup des polypiers vaginiformes et des
polypiers à réseau; que même les polypiers tout-à-fait
SANS VERTÈBRES. 201
pierreux se rapprochaïent davantage de ces derniers, malgré leur solidité et la nature de leur substance.
Bientôt, ensuite, me rappelant l'observation qui nous apprend que la nature ne fait jamais une transition brus- que d’un objet à un autre qui en est très-différent, j'ai senti que , ne devant pas toujours conserver le polypier , elle avait dû le former graduellement , l’amener à son maxti- mum de masse et de solidité, et ensuite l’affaiblir pro- gressivement jusqu’au point de le faire disparaître.
Ainsi, la nature , parvenue à la formation des polypiers lamellifères , qui sont les plus solides et tout-à-fait pier- reux, a commencé, dans les polypiers coriicifères qui les suivent et s’y lient parfaitement, le nouvel ordre de choses qui devait amener l’anéantissement du polypier.
On remarque ici, en effet, qu'elle commence à prépa- rer l'anéantissement de cette enveloppe des polypes, en lamollissant graduellement , diminuant pour cela de plus en plus la matière crétacée qui est si abondante dans les polypiers pierreux , et faisant au contraire dominer pro- gressivement la matière purement animale; en sorte qu’à la fin de la section suivante [des polypiers empâtés ], le polypier tout-à-fait gélatineux finit par se confondre avec la chair même du corps commun des polypes.
Si les polypiers des cinq premières sections n’offrent réellement qu'une seule sorte de substance par l'effet du mélange intime des particules plus où moins diverses qui entrent dans leur composition , tandis que les polypiers des sixième et septième sections [les polypiers cortici- fères et les polypiers empâtés ] présentent évidemment deux sortes de parties bien séparées et très-distinctes , il
292 ANIMAUX
devient évident que, dans les polypiers corticifères, la nature a commencé un nouvel ordre de choses qui amène peu-à-peu l’anéantissement complet du polypier.
Suivons en effet ce qui se passe, et nous obtiendrons bien- tôt les preuves du fondement de ce que je viens d'exposer.
La nature devant abandonner le polypier , puisqu'elle dut changer même l'organisation des polypes afin d’a- mener l'existence de celle des radiaires, et étant parve- nue, dans le polypiers des quatrième et cinquième sections, à former les plus solides et les plus pierreuses de ces enveloppes, ne pouvait alors les anéantir brus- quement sans contrevenir à ses propres lois. Ii lui a donc fallu commencer ici les changemens propres à s'en dé- faire. Aussi, allons-nous voir ces polypiers à deux subs- tances, d’abord très-solides dans leur axe , perdre pre- gressivement de leur solidité, s’amollir de plus en plus, surabonder graduellement en matière animale, et finir par se confondre avec la chair gélatineuse du corps commun des polypes. |
Si, effectivement, nous suivons cet ordre d’affaiblisse - ment du polypier , qui conduit à son anéantissement com- plet, nous le verrons commencer et faire des progrès dans ceux de cette sixième section , sans néanmoïns of- frir nulle part aucun doute sur son existence , aucun em- barras pour le reconnaître. Maïs dansles polypiers em- pâtés de la septième et dernière section, Îles progrès vers J'anéantissement du polypier deviennent tels que, dans les derniers genres, cette enveloppe n’est plus qu'hypo- thétique, ce qui est vraiment admirable.
On sait, par exemple, que les poly piers corticifères
SANS VERTÈBRES: 203
présentent généralement un axe central et longitudinal ; or, l’on voit d'abord cet axe tout-à-fait pierreux et in- flexible dans le corail qui commence le nouvel ordre de choses, et l’encroûtement charnu qui le recouvre n’a encore que peu d'épaisseur. Bientôt après, l'axe central du polypier se montre , dans les /sis, en partie pierreux et en partie corné; ce qui le fait paraître articulé, et commence à rendre le polypier flexible, Enfin, dans les antipates et les gorgones , ce même axe est devenu entiè- rement corné , n’a plus rien de pierreux, et la flexibilité du polypier s'accroît ensuite d'autant plus que l'axe, uni- quement corné, diminue lui-mème de plus en plus d’épais- seur à mesure que les races se diversifient.
L’axe dont je viens de parler est plein , inorganique, et ne contient jamais les polypes. Il est partout recouvert par une enveloppe charnue , gélatineuse., plus où moins remplie ou mélangée de particules terreuses, et qui , dans son desséchement, devient ferme, poreuse, friable , et constitue une croûte corticiforme , qui est toujours dis- tincte de l'axe.
L'espèce de chair qui enveloppe l’axe de ces polypiers est la seule partie qui contienne les polypes. Aucun d'eux n’a pénétré dans cet axe; et comme, en se desséchant, cette chair forme autour de l'axe un encroûtement distinct, elle conserve encore les cellules qu'habitaient les polypes.
Aïnsi, voilà, pour les polypiers corticiferes, deux parties très-différentes, qui ont leur usage propre, qui tiennent à une formation particulière , et dont nous n'a- vons pas trouvé d'exemple dans les polypiers précédens.
L'observation constate que l'axe central de ces poly-
294 ANIMAUX
piers, quoiqu'offrant quelquefois des couches concentri- ques, ne fut jamais organisé, n'a contenu ni vaisseaux quelconques , ni aucune portion du corps des polypes ; qu'il est le résultat de matières excrétées par ces polypes, matières qui se sont épaissies , condensées, épurées par l'afinité , réunies, juxta-posées successivement , et ont formé , par leur réunion, l'axe central et longitudinal Jont il s’agit. Aussi cet axe est-il d’une substance, conti- nue , non poreuse.
Il n’en est pas de même de l’encroûtement charnu qui couvre ce même axe. Dans l’état frais, cet encroûtement consiste en une matière charnue, polypifère, dans laquelle les polypes communiquent entr’eux sans la pénétrer, se développent et se régénèrent. Souvent la partie postérieure de leur corps forme, à la surface extérieure de l’axe , des empreintes qui la rendent striée longitudinalement. |
En général, les polypiers corticifères s'élèvent en tige , se ramifient comme des plantes ou des arbustes, et leur base dilatée forme un empâtement fixé sur les corps marins ; mais ils ne tiennent du végétal qu'une apparence dans leur forme ; ee que j'ai déjà prouvé.
Quoique fort nombreux en espèces, les polypiers corticifères connus ne nous présentent qu’un petit nombre
de genres , et ce sont les suivans :
Corail. Mélite. Lois.
A ntipate.
Gorgone. (Coralline.
SANS VERTÈBRES. 209
CORAIL. (Corallium.)
Polypier fixé, dendroïde, non articulé , roide, cor- ticifère.
Axe caulescent, rameux, pierreux, plein, solide, strié à la surface.
Encroûütement cortical constitué par une chair molle et polypifère dans l’état frais, et formant, dans son des- séchement , une croûte peu épaisse, poreuse, rougeûtre , parsemée de cellules.
Huit tentacules ciliés et en rayons à la bouche des
polypes.
Polyparium fixum, dendroideum , inarticulatum , rigidum.
Axis caulescens , ramosus , lapideus , solidus , ad su- perficiem striatus.
Crusta corticalis in vivo mollis, carnosa , polypi- fera ; in sicco indurata, porosa ; cellulis sparsis octo- valvibus. |
T'entacula 8 ciliata et radiantia ad orem polyporum.
OBSERVATIONS.
Le premier genre de cette section présente un polypier réellement corticifère , et qui cependant est très-voisin des
296 ANIMAUX
polypiers lamellifères et surtout du genre des oculines par ses rapports. |
En effet, sauf l’encroûtement cortical qui enveloppe l’axe du corail, et qui. contient exclusivement les polypes, ce polypier est tout-à-fait solide et pierreux, comme ceux de la section précédente; mais sa chair corticiforme et polypi- fère l'en distingue fortement.
Comme la nature ne fait ici que commencer le nouvel ordre de choses à l'égard des polypiers, qu’elle le com- mence par un genre qui suit immédiatement les polypiers pierreux par ses rapports , l’axe du corail est solide et tout- a-fait pierreux, et la chair qui le recouvre n’a encore que peu d'épaisseur. Celte chair néanmoins suffit pour les cel- lules qui contiennent la partie antérieure des polypes ; car leur partie postérieure se prolonge à la surface de l'axe, sous son enveloppe charnue.
Le corail n’est point articulé comme les isis aveciesquelles Linné Va confondu ; et la nature pierreuse de son axe ne per- met point de le ranger, avec Solander, parmi les gorgones.
Lorsqu'on examine attentivement de corail, on a les preuves les plus évidentes que les polypes de ce polypier n’habitent ou ne sont contenus que dans la chair qui recouvre son axe pierreux , et qu'aucune portion de leur corps ne pénètre dans cet axe. En effet, l'examen de cet axe n’offre qu'une substance partout continue , solide, pierreuse, et dont la cassure , même dans les individus les plus frais, est lisse , comme vitreuse , et ressemble à celle d’un bâton de cire d'Espagne, à cause de sa couleur rouge. Mais sous l’en- croûtement corticiforme de ce polypier, la surface exté-
rieure de l’axe dont il s’agit est finement striée dans sa lon- gueur par les impressions que les prolongemens postérieurs des polypes y ont formées. Aussi ces stries sont onduleuses comme les çorps délicats qui y ont donné lieu.
SANS VERTÈBRES. | 207
Le corail se trouve fixé par sa base et comine appliqué ou collé sur différens eorps marins et immergés. On le trouve communément sous les avances des rochers ou autres corps solides qui lui servent de base, et toujours dans une situa- tion renversée , et comme pendante.
ESPÉCE.
1. Corail rouge. Corallium rubrum.
Isis nobilis Lin.
Gorgonia nobilis. Soland.et Ell. t;: 13.
2. var. d’un rouge clair ou rose.
C. var. d’un blanc légèrement teint de rose.
Habite la Méditerranée, l'Océan des climats chauds.
MÉLITE. (Melitæa.)
Polypier fixé, dendroïde, composé d'un axe arti- culé, noueux , et d'un encroûtement corticiforme per- sistant. |
Axe central, caulescent, rameux, formé d’articula-
tions pierreuses, substriées, à entrenœuds spongieux et renflés.
Encroûtement cortical, contenant les polypes dans
l'état frais, mince, cellulifère, et persistant dans l'état sec.
208 ANIMAUX
Polyparium fixum , dendroideum , axë articulato , lapideo, nodoso , crustdque corticiformi pérsisténte composttuin.
Axis centralis caulescens , ramosus ; articulis lapi- deis substriatis ; internodüs spongiosis , turgidis.
Crusta corticalis in vivo carnosa , polypifera ; in sicco tenuis , cellulosa persistens. ‘
OBSERVATIONS.
J’emprunte à M. Zamouroux le nom de mélite pour un genre qui n'est pas tout-a-fait le même que le sien, puis- qu'il y rapporte une espèce ( M. verticillaris ) qui appartient évidemment aux isis, et qu'il ne cite point le principal ca- ractère des mélites, celui d’avoir les entrenœudés renflés ou noueux. Néanmoins M. Zamouroux a senti la nécessité de séparer les mélites des isis, et en cela mon sentiment se trouve conforme au sien.
Les rnélites ont un port particulier qui les fait reconnaître au premier aspect ; elles ne sontqu'imparfaitement articulées ;
car leuraxe est composé de portions pierreuses plus étroites et _ plussolides, qui sont jointes les unes aux autres par des entre- nœuds encore pierreux, mais plus poreux, comme spon- gieux, et renflés ou nodiformes. Toutes ces parties néan- moins sont unies entr’elles presque sans discontinuité.
Il n’en est pas de même de nos sis : les articulations pier- reuses de l’axe de ces polypiers étant jointes entr’elles par des entrenœuds resserrés , jamais nodiformes, et d’une subs- tance principalement cornée.
Dans toutes les espèces, la chair enveloppante quiconte-
SANS VERTÈBRES. 209
nait les polypes se conserve sur l’axe dans son desséchement, et y forme une croûte corticiforme, mince, poreuse et cel- lulifére. Cette croûte est en général vivement colorée, mais sa couleur varie tellement qu’on n’en saurait obtenir aucun caractère distinctif des espèces.
L’axe presqu’entièrement pierreux des mnéites semble indiquér que ces polypiers doivent faire la transition du co- rail à la cymosaire et aux isis, comme ces dernières la font aux antipates et aux gorgones.
Ces polypiers , ainsi que les isis, étant fixés par leur base, ayant une forme dendroïde et des ramifications sans ordre, sont très-distingués des encrines qui constituent des corps libres et flottans.
ESPÈCES.
1. Mélite ochracée. Mclhitæa ochracea.
M. subdichotoma , ramosissima , explanata ; geniculis no- dosis; ramis ramulisque erectis, flexuosis, liberis.
1sis ochracea. Lin. Soland. et EIl. p. 105.
Esper. 1 tab. 4. et 4 a. Suppl. tab. XI. £. 1—5.
(a) var. purpurea ; ramulis numerosissimis.
(b) var. albido-lutea; ramulis subrariortbus.
(c) var. lulea ; osculis purpureïs, ad latera sertatis.
Mus. n.° mém. du mus. vol. 1. p. 411.
Habite l’Océan indien. Ce polypier, commun dans les collec- tions, varie dans ses couleurs et nn peu dans ses divi- sions.
2. Mélite rétifere. Melitæa retifera.
M. caule crasso , ramoso, ad genicula nodoso ; ramis in plano ramulosis ; ramulis divaricatis , flexuosis, subreti- culatis , creberrimè verrucosis.
Isis aurantia. Esper. suppl. 2. tab. o.
2. eadem purpurea.
300 ANIMAUX
3. eadem lutea, osculis purpurets.
Mus. n.0 mém. du mus. p. 412. n.0 2.
Habite l'Océan des Grandes-Indes. Péron et le Sueur. Mon cabinet. Cette espèce est fort remarquable par ses palmes ré- tiformes, ses nombreuses variétés et ses vives couleurs.
3. Mélite textiforme. Melitæa textiformis.
DT. caule brevi; nodoso, in flabellum tenuissimum explanato; ramulis numerosts, filiformibus, reticulatim coalescenti- bus ; calenarum annulis elongatis. |
Mus. n.° mém. du mus. p. 412. n.° 3. ;
Habite les mers australes. Péron et le Sueur.
4. Mélite écarlate. Melitæa coccinea.
DM. pumila , varie ramosa ; ramis gracilibus , tortuosts, dt- varicalis ; internodüis , obsoletis ; verrucis subsparsis, os- culiferis.
Isis coccinea. Soland. et EL, p.107.t. 12, f. 5.
Esper. vol. 1. tab. 5. À. f. 5. et suppl. 2. tab. X,
2. eadem albida. Mus.n.o mém. du mus. p. 413. n.0 4. Habite l’Océau indien , les côtes de l’ile de France.
ISIS. (Isis.)
Polypier fixé, dendroïde, composé d’un axe articulé
et d’un encroûtement corticiforme non adhérent , caduc.
Axe central , caulescent, rameux , formé d’articulations
pierreuses, striées , à entrenœuds cornés , resserrés.
Encroûtement cortical, contenantles polypes dans l’état
frais, caduc en totalité ou en partie dans le polypier ré- tiré de l'eau.
SANS VERTÈBRES. 3o1
l Polyparium fixum, dendroideum , axe articulato crustäque corticiformt non adhærent: compositum.
Asis centralis caulescens, ramosus ; articulis lapi-
deis , striatis ; internodus corneis coarctatis.
… Crusta corticalis in io carnosa polypifera; in polypario ex aqué emerso non adhærente , planè vel partim decidua.
OBSERVATIONS.
Les sis sont éminemment distinctes dés mélites, avec lesquelles Zinné les réunissait, par la nature et la forme de leur axe, et parce que leur chair corticiforme est tellement caduque , qu’on ne voit guëre dans les collections que l’axe à nud de ces polypiers. 4
On peut dire que l’axe des sis est en quelque sorte com- posé de deux substances distinctes; car ses articulations pierreuses et striées, sont réunies entr’elles par des entre- nœuds de matière cornée et noirâtre, qui se distinguent des articulations. Ces mêmes entrenœuds sont toujours resserrés et forment des isthmes plus étroits que les articulations ; tandis que , dans les mélites , ils sont renflés et nodiformes.
Par les parties cornées de leur axe, les isis annoncent le voisinage des antipates et des gorgones, dans lesquelles l’axe n’a plus rien de pierreux, mais est tout-à-fait corné.
Dans la première espèce seule, les polypes de Pisis ont été observés , et l’on sait qu'ils ont huit tentacules ; mais il est fort rare de voir ce polypier muni de son écorce. Nous savons seulement par Ellis que cette écorce est épaisse , et que les oscules des cellules ne font point de saillies à sa surface.
302 ANIMAUX
ESPÈCES.
1. Isis queue de cheval. Zsis hippurus.
I. sparsim ramosa; cortice lævi, crasso , osculifero ; are articulis lapideis, sulcatis , trregularibus : ultimis com- pressis ; inlernodiis corners.
Isis hippuris. Lin. Soland. et EI. p.105. t. 3. f. 1—5,
Pall. zooph. p. 233. Esper. 1. tab. 1,2, 3, 3A. s
Ramph. amb. 6. tab. 84.
Mus. n.° mém. du mus. vol. 1, p.415. n.0 1.
Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mon cabiuet.
2, Isis allongée. /sis elongata.
I. larè ramosa ; ramis teretibus, elongatis , articulatis ; lapideis striatis ; internodiis perangustis ; cortice tenoto:
Isis elongata. Esper. 1. tab. 6.
Seba. mus. 3. tab. 106. f. 4.
Mus. n° mém. du mus.p. 415. no 2,
Habite. . .. probablement l'Océan indien.
3. Isis dichotome. Îsis dichotoma.
I. ramosa , filiformis , articulata, diffusa ; articulis la- pideis , sublœvibus ; internodiis perangustis.
Isis dichotoma. Pall. zooph. p. 229.
Esper. 1. tab. 5.
Petiv. gaz. tab. 3. f. 10.
y
Mus. n.o mém. du mus. p. 415. n.0 3. Habite l'Océan indien. Espèce petite, ne s’élevant qu’à dix ow douze centimètres.
4. Isis encrinule. Zsis encrinula.
I. ramosa ; ramis pinnalis et subbipinnatis ; ramulis filifor- mibus , papilliferis ; papillis sparsis, ascendentibus.
Mus. no mém. du mus. p. 415. n.° 4.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron ei le Sueur.
SANS VERTÈBRES. 303
5. Isis coralloïde. Zsis coralloides.
I. ramosa , disticho-ramulosa , rubens ; ramulls remotis, breviusculis ; cortice papillis, rarts, ascendentibus.
Mus. n.° mém.du mus. p. 416. n.c5,
Habite les mers australes. Péron et Le Sueur.
,
IVota. Le genre cymosaire (mém. du mus. vol. 1. p. 467. \ doit être supprimé. Je le fondai , par erreur, sur la vue d’une portion d’axe à nu , d’une isis, dont la base offre un eme pätement rameuxeten cyme ombelliforme.
ANTIPATE. (Anupathes.)
Polypier fixé, subdendroïde, composé d’un axe cen-
tral et d’un encroûtement corticiforme très-fugace, caduc.
Axe épaté et fixé à sa base, caulescent, simple ou ra- meux, corné, plein, flexible, un peu cassant, ordinai- rement hérissé de petites épines,
Encroûtement corüciforme , gélatineux, polypifère, recouvrant l’axe et ses rameaux pendant la vie des poly-
pes, mais qui tombe et disparaît lorsque le polypier est retiré de l'eau.
Polypes inconnus.
Polyparium fixum , subdendroideum , axe centrali
crustäque corticiformi evanidd et decidud compositum.
Axis basi explanatus et fixus, caulescens, subra- mosus , corneus , solidus , flexilis, subfragilis, spinis exiguis ut plurimèm obsitus.
304. ANIMAUX
Crusta corüicalis gelatinosa , polypifera, in vivo axem ramosque vestiens, in specinuünibus ex agud
emersis evaruidd.
Polypi ignotr. OBSERVATIONS.
Les antipates sont aux gorgones, ce que les éponges sont aux alcyons. Dans les éponges, la éroùûte qui recouvre ou empâte les fibres cornées de l’intérieur , n’est qu’une chair gélatineuse, fugace et qui disparait en grande partie après l'extraction de éponge hors de la mer; tandis que dans les alcyons la croûte qui empâte les fibres cornées , ést une chair persistante, qui devient ferme et même dure ou coriace en se desséchant,.
De mème, dans les antipates, la chair qui enveloppe l’axe et ses rameaux, est gélatineuse, très-fugace , et disparaît presqu’entièrement sur le polypier retiré de la mer, tandis que dans les gorgones, cette chair persiste et forme sur le polypier desséché , une croûte ferme, poreuse, et souvent d’une assez grande épaisseur. La cause qui a empèché de connaître les polypes des éponges, est donc la même que celle qui ne nous a pas permis de connaître les polypes des antipates. De part et d'autre , les polypes ne peuvent être observés que dans la mer même,
Ainsi, la principale différence qui distingue les antipates des gorgones, consiste en ce que, dans les antipates, la chair qui contient les polypes et qui enveloppe l'axe corné du polypier, est gélatineuse et tellement caduque, que les antipates retirés de la mer sont entièrement ou presqu’en- tièrement dépouillés de cette chair corticale, et n'offrent
SANS VERTÈBRES. 303
plus que l'axe corné , nu et toujours noir de ces polypiers, Au lieu que les gorgones conservent leur chair polypifere ; et dans son desséchement cette chair forme autour de l’axe une croûte poreuse , à la surface de laquelle on aperçoit les cellules des polypes.
La substance de l’axe des antipates est cornée comme celle qui forme l’axe des gorgones; mais, en général, elle est plus compacte, plus dure ; elle est mème un peu cassante’et comme vitreuse. On voit distinctement que cette substance est le produit d’un dépôt graduellement opéré, qu’elle fut formée par juxta-position, et que l’axe qu’elle constitue né fut jamais organisé et n’a nullement contenu les polypes.
Les petites épines qu'offre cet axe dans plusieurs espè- ces , ne sont que de très-petits rameaux que les polypes ont cessé d’allonger.
Il importe de ne pas confondre parmi les antipates, de véritables gorgones dont l'axe mis à nu , tantôt par la chute accidentelle de l'écorce, et tantôt par l’art, n'offre plus d’encroùtement. Le défaut complet des petites pointes spini- formes de l’axe des antipates, peut servir à faire reconnaitre cette supercherie, ou cet accident.
ESPÈCES. j
1. Antipate spiral. Antipathes spirälis,
A. simplicissima, scabra , subspiralis. ÆAnlipathes spiralis.Soland. et Ell. p. 99. t. 19. f 1—6. Pall. zooph. p.217. Esper. 2. t. 8.
Ramph. amb. 6. tab.”8. fig. C. Mus. n°
2. var. longissima , undato-flexuosa.
Ramph. amb. 6. tab. r8. fig. A. B.
Mus. n.0 mém. du mus vol. 1.p.471.n.° 1. Habite l'Océan indien , les mers del’Ile de France.
Tome 11. 20
306 ANIMAUX
2. Anüpate lisse. Æntipathes glaberrima.
A. parce ramosa , incurvalo - flexuosa , superficie lævi- gata ; spinis raris, validis ; ramis interdüm anastomo- santibus. d
Antipathes glaberrima. Esper. 2. p. 160. tab. 9.
Knorr. delic. tab. A 1.f. 1.
Mus. n.0 mém. du mus.p.451.n,, 2.
Habite.... Cet antipate, dont on voit des portions frustes dans les collections, constitue une espèce particulière très-
distincte.
3. Antipate à écorce. Antipathes corticata. A. caule parce ramoso, corticalo , spinis numerosis echi- nalo ; cortice poris nullis. Mus. n. mém. du mus. p.472. n.3. Habite... l'Océan indien, d’après Pespèce d’huître dont il est chargé.
4. Antipate déchiré. Æntipathes lacerata.
A. caule ramoso, Spinis echinato ; ramis sarmentosis, tor- tuosis, sensim attenualis ; ramulis lateralibus, tenuibus, sublaceris.
Mus. n.0 mém, du mus. p.472. n°4. :
Habite... probablement l'Océan indien.
5, Antipate pyramidal. Æntipathes pyramidata.
A. olivaceo - lutescens, nitidula ; caule rigido indiviso; ramulis lateralibus creberrimis , quaquaversü:n sparsis , in pyramidam dispositis , dichotomis.
Mus. n.° mém. du mus. p. 472. n:0 5.
Habite... probablement l'Océan dés Grandes-Indes,
6. Antipate pectiné. Æntipathes pectinata:
A. in plano ramosa , flabellata; ramis compressis , pinna- £o-pectinatis ; ramulis filiformi-subulatis, subdivisis ; spi= nis r'aris.
Mus. no mém. du mus.p. 473. n° 6.
H.bite.... C’est encore une espèce trés-remarquable, bien dis- tincte , et que je crois inédite.
SANS VERTÈBRES, 307
7: Antipate en balais. Æntipathes scoparia. ;
A:ramosa, supernè paniculato-corymbosa; ramis ramu- lisque teretibus, asperis; ramulis ultimis, longis, filifor- mibus , hispidulis, scabris.
An antipathes virgata. Esper. suppl. 2. tab. 14.
Antipathes dichotoma ? Pall. zooph. p. 216.
Marsil, hist. de la mer. tab. 21. f. 101: et tab. 4o. f: 159.
Mus. n.0 mém. du mus. p.475 n,°5.
Habite la Méditerranée.
8. Antipate mimoselle. Æntipathes mimosella.
A. ramosissima, paniculata , erpansa ; ramis patentibus, alternis decomposilo-pinnatis ; pinnulis setaceis, distichis, hispidis. |
Anantipathes uler ? Soland. et EH. p. 100 t. 19. Fig. 7-8. Petiv:gaz. tab. 35. f. 12.
Mus.n.o mém. du mus.p. 473. n.0 8.
Habite l'Océan des Grandes-Indes, la mer des Philippines, près de l’île de Lucon.
9. Antipate myriophylle. Æntipathes myriophylla.
A. inçurva, ramosissima , in plano paniculata, sub= tripinnata ; pinnulrs setaceis , brevibus, creberrimis, sca-
. bris. |
Antipathes myriophylla. Soland. et EIl. t. 19. f. 1112.
Esper. suppl. 1. tab, 10.
Mas. n., mém. du mus. p.473. n° 0.
2. var. minus incurva ; ramulis pluribus uno latere pecti- nalis.
Mus. n.o
Habite l'Océan indien.
10. Antipate cyprès. A{ntipathes cupressus. Æ. scabra , caudiformis ; ramulis lateralibus, brevibus, spar- sis, recurvatis, bipinnatis. Anlipathes cupressus. Soland. et Ell. p. 103. Gorgonia abies. Lin. syst. nat. ed. 12. p. 1290. Antipathes cupressina. Pall.zooph. p- 213. Esper. 2. tab. 3. fig. mala, et forte suppl. 1. tab. 12.
30 ANIMAUX
D oc
2. var. caule supernè diviso. Rumph. amb. 6. t, 80, f. 2: Mus.n., mém. du mus.p. 474, n,, 10. Habite l'Océan indien. Mon cabinet.
11. Antipate mélèse. Antipathes larix. A. stirpe simplict, prælongé; ramulis lateralibus , seta- ceis , longissimis, quaquaversüm sparsis , patentibus. ÆAntipathes larix. Esper. 2. tab. 4. Maos.n.e mém. du mus. p. 474. n.0 11. Habite la Méditerranée, dans le golfe de Venise. Mon ca- binet.
12. Antipate fenouil. Æntipathes fæniculum.
A. ramosissima , laxa ; ramis inferne spinosis, subcom- pressis, ramuloso-paniculalis ; ramulis ullimis setaceïs , lævigatis. :
An antipathes fæniculacea ? Pall. zooph. p. 207.
Rumph. amb. 6. t. 80. f. 3?
Mus. n.0 mém. du mus. p. 4n5.n.0 12.
Habite.... probablementles mers de l’Inde. Cette espèce n’est pas fort grande, et se présente sous la forme d’un pelit ar- buste en buisson lâche , très-rameux et paniculé.
13. Antipate ericoïde. Antipathes ericoides.
A. ramosissima , diffusa , subclathrata ; ramis ramu- lisque filiformibus , hispidulis, intertextis, sϾpius anas- tomosantibus.
An antipathes ericoides? Pall. zooph. p. 208.
Esper. 2. t.6.
Mus.n.o mém. du mus. p. 455. n.° 13.
Habite.... probablement l'Océan indien.
14. Antipate rayonnant. 4ntipathes radians. A. humilis, in plano ramosissima, subspinosa; ramis di- varicato-radiantibus , hinc ramulosis. Antipathes fœniculacea. Esper. 2. tab. 7. Mus. no mém. du mus.p. 475. n.0 14. Habite.... la Méditerranée ?
SANS VERTÈBRES. 309
15, Antipate treillissé. ÆAntipathes clathrata. A. ramosissima, in latum expansa, intricata; ramulis coalescentibus , junioribus subsetaceis. | An antipathes clathrata ? Pall. zooph. p. 212. Esper. 2. tab. 2. Mus.n.° mém du mus, p. 455. n.0 15. Habite... l'Océan indien ?
«6. Antipate éventail. Æntipathes flabellum.
A. explanata, ramosissima ; ramis striatis, ad latera com- pressis; ramulis lateralibus reticulatim anastomosantibus, subspinosis.
An flabellum marinum planum ? Rumph. amb. 6. p. 205. tab. 89.
ÆAntipathes flabellum. Pall. zooph. p. 211. Esper. 2. t. 1.
Mus. no mém. du mus. p. 476. n.° 16.
Habite l’Océan indien. Grande et belle espèce , tout-à-fait fla- belliforme et réticulée.
17. ÂAntipate ligulé. Æntipathes ligulata. A. flabelliformis clathrata ; ramis compressis ; ramulés l5- gulatis, reticulalim coalescentibus. Antipathes ligulata. Esper. 2. p.149. t. 5. Mon cabinet. mém. du mus. p. 476. n.° 177. Habite.... Cet antipate est moins grand et plus finement réti- culé que celui qui précède.
GORGONE. (Gorgonia.) Polypier fixé et dendroïde, composé d’un axe central et d’un encroûtement corticiforme.
Axe épaté et fixé à sa base, caulescent, ramcux, substrié en dehors, plein , corné, flexible.
310 ANIMAUX
Encroûtement recouvrant l'axe et ses rameaux; moû, charnu et contenant les polypes dans l'état frais; spon- gieux , poreux, friable dans son desséchement, et par- semé de cellules superficielles ou saillantes.
Huit tentacules en rayons à la bouche des polypes.
Polyparium fixum, deéndroideum, axe *centrali
crustäque corticiformi compositum.
Axis , basi éexplanaté fixdque, caulescens , ramo-
sus , substriatus , solidus , corneus, flexils.
Crusta corticalis axem ramosque vestiens ; in vivo mollis, carnosa, polypifera; in sicco spongiosa , po- rosa , friabilis , oscula cellularum ad superficiem ins- culpta , vel prominula.
T entacula 8 ad orem polyporum.
OBSERVATIONS:
Si l’on se représente un axe entièrement corné, flexible , épaté et fixé à sa base, s’élevant comme une tige, se rami- fiant ensuite comme un arbuste, s’amincissant graduelle- ment vers son sommet, et recouvert, sur le tronc et sur les branches, d’une chair corticiforme assez épaisse , molle et polypifère dans l’état frais; spongieuse, poreuse, friable, mais persistante dans son état de desséchement ; offrant alors à sa superficie des cellules éparses ou sériales, on aura une juste idée d’une gorgone.
SANS VERTÈBRES. 311
Les polypiers dont il s’agit sont donc essentiellement com- posés de deux sortes de substances bien distinctes, savoir :
1.° D'un axe qui occupe le centre de la tige et de ses ra- meaux ;
2.° D'une chair enveloppante ou encroûtante qui recou- vre l’axe dans toute sa longueur.
L’axe central des gorgores est un corps homogene , d’une nature cornée , parfaitement plein , non organisé, et qui n’a jamais contenu les polypes ni aucune portion de leur corps.
Ilest le résultat d’une sécrétion de leur corps, d’un dépôt qui s’est épuré par le rapprochement vers le centre des par- ties d’une nature tout-h-fait cornée, et qui s'est opéré par juxta-position, postérieurement aux animaux qui yont donné lieu. La cassure de cet axe est lisse , comme vitreuse ; et si elle offre quelquefois différentes couches superposées a l'extérieur, c’est parce qu’il s’est accru en épaisseur par de nouveaux dépôts extérieurs provenus des nouvelles gé- nérations.de polypes qui se sont succédées pendant la for- mation du polypier. Souvent la surface extérieure de cet axe conserve les impressions du corps des polypes qui se pro- longe le long de cette surface , et alors l’axe est strié en de- hors.
La chair qui enveloppe l’axe des gorgones est d’une nature et dans une circonstance bien différentes de celles de l’axe ; car cette chair est la seule partie du polypier qui contienne les polypes, et sa nature est évidemment hétérogène. En effet, cette même chair est composée d’un mélange de par- ticules terreuses et de matière animale gélatineuse sécrétées ou exsudées, formant un tout très-distinct du corps même des polypes. S'il est probable que les polypes, immergées dans cette chair , adhèrent les uns aux autres par leur par- tie postérieure , il l’est aussi qu'ils n’adhèrent nullement à cette chair ; car on n’en voit aucune trace, et elle ne peut
312 ANIMAUX
être autre chose que le résultat d’une exsudation de ces ani: maux.
En se desséchant , cette chair forme sur l’axe qu’elle en- veloppe, une croûte corticiforme, plus ou moins épaisse selon les espèces, poreuse, comme terreuse, et plus ou moins friable. Sa surface présente les ouvertures des cel- lules qui contenaient les polypes : elles sont tantôt éparses et tantôt disposées par rangées plus ou moins réguliéres.
La face interne de cette croûte corticiforme montre aussi, comme Ja surface de l’axe, des stries longitudinales plus ou moins marquées, qui ne sont que les impressions du corps des polypes qui se prolongeait entre l’axe et la chair enve- loppante; et il est facile de s’assurer par l’observation, que le corps d’aucun polype n’a pénétré dans l’intérieur de l'axe. | |
Ainsi, l’observation constate qu’il n’y a absolument rien de végétal dans les gorgones , que non seulement la croûte | poreuse de ces polypiers, mais encore l'axe plein et corné qui la supporte, sont des matières étrangères aux corps des animaux de ce genre, et que ces matières bien séparées de ces corps, en sont des productions immédiates.
Les espèces de gorgones déja observées sont très-nom- breuses ; mais leurs caractères distinctifs sont encore si im- parfaitement déterminés, qu'il est souvent difficile de les reconnaître , surtout les bonnes figures n'étant encore qu’en petit nombre.
En conséquence , je vais me borner à la citation de celles que j'ai pu voir, et sur lesquelles je ne donnerai que quel- ques notes essentielles. LAS
SANS VERTÈBRES. 313
ESPECES.
* Cellules, soit superficielles , soit en saillies granuleuses
ou tuberculeuses.
1. Gorgone éventail. Gorgonia flabellum.
G. ramosissima , flabellatim complanata , reticulata; ra- mulis creberrimis , subcompressis, coalescentibus ; osculis minimis, Sparsis.
Gorgonta flabellum. Lin. Soland. et Ell. p. 92. n.° 18.
F'labellum yveneris. Ellis corall. t. 26. fig. A.
Esper. 2. tab. 2—5. et 3 A.
Mus. no mém. du mus. vol. 2. p.79.n1.
Habite l'Océan indien , américain, et la Méditerranée.
2. Gorgone réseau. Gorgonia reticulum.
G. ramosissima , flabellatim complanata , reticulata, indi- visa ; ramulis teretiusculis, decussatim coalitis, obso-: letè granulosis ; cortice rubro.
G.reticulum. Pall. zooph. p. 167. et G. clathrus. p. 168.
An. G. ventalina? Esper. 2. tab. 1. y
Habite l'Océan indien. Mon cabinet. mém. dn mus. vol. 2.
P. 79- n°2.
3. Gorgone à filets. Gorgonia verriculata.
G.ramosa , flabellata, amplissima ; ramulis divaricatis, re- £iculatim coalescentibus ; cortice albido; ports verrucæ- formibus , sparsts.
Gorgonia reliculata. Soland. et EI. tab. 17.
Gorgonia verriculata. Esper. 2. tab. 35.
Mus. n.0 mém. du mus. vol. 2. p. 80. n.03.
Habite les mers de l’Ile de France, l’Océan indien. C’est une des plus grandes espèces de ce genre.
31/4 ANIMAUX
4. Gorgone umbracule. Gorgonia umbraculum.
G. ramosissima , flabelliformis , subreticulata ; ramis tere- tibus , granulatts , rubris , creberrimis.
Gorgoniaumbraculum. Soland. et Ell. p. 80. tab. 10.
Seba. mus. 3.t.107. n.° 6.
An gorgonta granulata ? Esper. 2, tab. 4.
Mus. n° mém. du mus. vol. 2. p. 80. n.° 4. Habite l'Océan des Grandes-Indes, les mers de la Chine. Cos- signy , fils.
5. Gorgone raquette. Gorgonia retellum.
G.in plano ramosissima , subreticulata ; ramulis laterali- bus, brevibus , subtransversis ; cortice albido, granuloso.
An gorgonia furfuracea ? Esper. suppl. rt. 41.
Mus n.° mém.du mus.2. p. 80.n.°:5.
Habite... l'Océan indien?
6. Gorgone serrée. Gorgonia stricta.
G. ramosissima , flabellata , subreticulata, rubra; ramis crebris, strictis ; ramulis lateralibus, brevibus , patentio- ribus; granulis ,minimis, creberrimis.
An gorgonia sasappo? Esper. 2. p. 46. tab. 9. synony mis ex- clusts.
Mus. no mém. du mus. p. 81.n.0 6.
Habite.... Elle a des rapports avec la précédente.
7. Gorgone lâche. Gorgonia laxa.
G. laxè ramosa , flabellatim explanata ; ramis subdepres- sis, lævibus ; ramulis crebris, curvulis; poris sertatis, submarginalibus.
Mus. n° mérm. du mus.p. 81. n.° 7.
Habite. ... Celle-ci semble tenir quelque chose de la zorgo- nia patula.Soland. et ElL. p:88 tab. 15. f. 3.
8. Gorgone flexueuse. Gorgonia flexuosa.
G ramosissima , ; flabellata ; ramis ramulisque .dichotomo- divaricatis, flexruosis, reticulatim expansis , nodulosis ; carne aurantid , crassiusculd.
An gorgonia reticulum ? Pall. zooph. p. 167.
SANS VERTÈBRES. 315 Esper. suppl. 1. p.161. tab.#4.
Mus.n.o ‘mém.dumus. p. 81.n.08. Habite.... l'Océan indien ?
.
9. Gorgone écarlate. Gorgonia flammea.
G. ramosa , complanato -flabellata , pinnata , coccinea ; caule ramisque compressis ; osculis parvis , Sparsis , su- perficialibus. =
‘Gorgonia flammea. Soland. et Ell. p.80. tab, 11.
Gorgonia palma.ÆEsper. 2. tab. 5. Pallas zooph. p. 18). 2. eadem ramulis obsolete granulatis.
Mus. no mém. du mus. p. 81. n.°0.
Habite les mers du cap de Bonne-Espérance , l'Océan indien.
10. Gorgone piquetée. Gorgonia petechizans.
G. ramosa , flabellata; ramis compressis, pinnatis ; cor- tice flavo ; osculis purpureïs , serlatis , submarginalibus.
Gorgonia petechizans. Pall. zooph. p. 196. Gmel. p. 3808.
Esper. 2. p. 55. tab. 13.
Gorgonia abtetina. Soland. et El. p. 95. t. 16.
Mas. n° mém.dumus. p. 82. n.° 10.
Habite l'Océan atlantique er les côtes d'Afrique. Mon ca- -binet.
11. Gorgone tuberculée. Gorgonia tuberculata.
7 G. arborescens, ramosà, ftabellata , subreticulata ; ra- mulis Lortuosis , sæpe coalescentibus ; tuberculis sparsis, inœqualibus.
: Gorgonta tuberculata. Esper: 2. tab. 39. f:2. et forte fig. 1. Mus. n.° mém. du mus. p. 82. n.° 11. Habite la Méditerranée , sur les côtes de l'Ile de Corse.
12. Gorgone verruqueuse. Gorgonia verrucosa. ° G. laxe ramosa, flabellata ; ramis teretibus, flexuosts, pro- liferis , verrucosis ; carne albida:. Gorgonia vérrucosa. Lin. Soland. et El]. p. 89. © Seba. mus. 3. t. 106. n.0 3," | Esjer. 2. t. 16. fig. mala.
à
316 ANIMAUX
Mus. n° mém. du mus. p. 82.n. 12. Habite la Méditerranée , l'Océan américain. Mon cabinet.
13. Gorgone granifère. Gorgonia gramifera.
G. in plano ramosissima, flabellata ; ramis ramulisque tenuibus , flexuosis, proliferis , subcoalescentibus ; gra- niferis ; cortice albido.
Mus.n.o mém. du mus. p. 83. n., 13.
Habite l'Océan indien. Envoi de Commersonet de M. Mathieu.
14. Gorgone couronnée. Gorgonia placomus.
G.ramosa , flabellatim explanata, rigidula; ramis tere+ tibus, granuloso-verrucosis; verrucis creberrimis , spar- sis , subcoronatis.
Gorgontia placomus. Pall. z0oph. p. 201.
Soland. et Ell. p. 86. Ellis corall. tab, 27. fig. a. A. A. 1—2—3.
Esper. 2.tab. 33—34. 34. A. Gmel. p. 3799.
2. var. ramis subcompressis.
Mus. n.° mém. du mus.p. 83. n.° 14.
Habite la Méditerranée. |
15. Gorgone amaranthoïde. Gorgonia amaranthoides. G. ramosa, laxra, flabellata ; ramis raris , crassis , terett- bus, obtusis ; verrucis creberrimis subimbricatis. Mus. n° mém. du mus. n.0 15. Habite. ... Celle-ci n’est peut-être qu’une variété de la précé- dente ; mais elle en diffère singulièrement par son aspect.
16. Gorgone fourchue. Gorgonia furcata. G. laxë ramosa, dichotoma, humilis ; ramis terettbus, raris varie curvis ; cortice albo, obsoletè verrucoso. An Kanorr. delic, tab. A. 6.f. 1. Mus. n.0 mém. du mus. p. 83. n.° 16. Habite la Méditerranée? sur un mtllepore poly morpha.
_17. Gorgone pinnée. Gorgonia pinnata. # G.ramosa , pinnata ; pinnulis linearibus , distichis, cre- berrimis ; osculis in marginibus seriatim dispositis ; axt- bus pinnularum selosis.
!
SANS VERTÈBRES. 317
(a) Cortice purpurascente.
Gorgonta setosa. Lin. Esper. 2. tab. 17.
Gorgonia acerosa. Pall. zooph. p. 172.
(b) Cortice albido-flavescente.
Gorgonia pinnata. Soland. et El. p. 85. 1ab. 14. f. 3. Gorgonta acerosa. Esper. 2. tab. 3r.
Gorgonia americana. Gmelin. p. 3799.
Mus. n.° mém. du mus. p. 84. n.° 17.
Habite l'Océan des Antilles. Mon cabinet.
18. Gorgone gladiée. Gorgonia anceps.
G. ramosa , subdichotoma; ramis cortice complanato gla- diatis ; marginibus osculiferis.
Gorgonia anceps. Lin. Soland. et EIl. p. 89. n.0 15.
Pall. zooph. p. 185. Esper. 2. tab. ”.
Mus. n.° mém. du mus. p.84. n.0 18.
Habite les mers d'Amérique, l’Océan atlantique près des côtes d'Angleterre.
19. Gorgone citrine. Gorgonia citrina.
G. humilis, rumosissima ; ramulis cylindraceis , obsoletè depressis , granulalis; cortice albido-flavescente ; oscu-
lis prominulis. | Gorgonia citrina. Esper. 2.t. 38. Mus. n.0 mém. da mus. p. 84. n.° 19.
Habite. ... l'Océan américain ?
20. Gorgone rose. Gorgomia rosea.
G. dichotomo-ramosa, in plano expansa ; ramis subpin- natis ; ramulis teretibus, inæqualibus , ascendentibus ; carne rosed ; poris subsertatis , oblongis.
An gorgonia ceratophyta. Lin. Pall. zooph. p. 185.
Gorgonta miniacea ? Esper. 2. t. 36.
Mon cabinet. mém. du mus. 2. p. 157. n.° 20.
Habite la Méditerranée , l'Océan Atlantique.
21. Gorgone à verges. Gorgonia wvirgulata. G: ramosa, laxissima ; ramis teretibus, gracilibus, subsiu- plicibus, virgatis ; osculis subseriatrs.
318
26.
ANIMAUX
Seba. mus. 3.t. 107. n.03?
An gorgon'a ceratophy ka ? Esjier. 2: t.19,
Mus. n.° mém. du mus. 2. p. 159. n.° 21. Habite l'Océan Atlantique américain. Mon cabinet.
Gobgone sanguine. Gorgonia sanguinea. G. ramosa; ramis ereclis gracilibus , Lereki-selaçeis;, carne purpured ; osculis oblongis , subsertatis.
Mon cabinet. mém. du mus. 2. n.0 22. Habite.
Gorgone graminée. Gorgonia graminea.
G. ramis erectis, subfasciculatis, gracilibus, teretibus, jun- ceis; carne albidé ; poris oblongis, sparsts.
Mus. n.o
2. var. subtuberculosa.
Gorgontia viminalis. vax. Esper. 2. tab. XI. A.
Mon cabinet. mém. du mus. 2. n.0 23.
Habite la Méditerranée.
Gorgone moniliforme. Gorgonia moniliformis.
G. simplex , filiformis , erecta ; cellulis prominulis , turbi- natis, apice umbilicatis , subsparsis : carne albidé, mem- branacet.
Mus. n° mém. du mus.2. n.0 24.
Habite les mers de la nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur.
Gorgone nodulifère. Gorgonia nodulifera.
G. ramoso - paniculata, planulata; ramis ramulisque alter- nis, noduliferis ; carne aurantid , squamulosé ; nodulis alternis , albis, subspongiosis.
Mus. n., mém. du mus. 2. n., 25. Habite.... les mers de la Nouvelle-Hollande? Péron et le Sueur.
Gorgone blonde. Gorgonia flavida. G. ramosa , subpinnala , conferto-cespitosa ; ramulis te-
relibus, numerosis ; carne flayidé ; poris crebris, sparsis.
SANS VERTÈERES. 3 19
Mus. n, mém. du mus. 2. n.° 26. Seba. mus. 3, tab. 107. f. 5. Habite l'Océan des Antilles. Mauger.'
27. Gorgone violette. Gorgonia violacea. G. in plañno ramosa, pinnata, depressiuscula; ramulis crebris , cylindraceis , subgranulatis ; carne violaced. Gorgonia violacea. Pall. zooph. p. 176. Esper. 2. tab. 12. Mus. n.° mém. du mus. 2. n.° 27. Habite les mers d'Amérique.
28. Gorgone penchée. Gorgonia homomalla.
G. ramosissima; ramis leretibus, dichotomis | ascen- dentibus et subcernuis ; cortice crasso ; osculis sparsis.
Gorgonta homomalla. Esper. 2. t. 29. |
(a) Cortice fusco-nigrescente.
(b) Cortice cinereo-rubente.
(c) Cortice cinereo.
Mus. n.0 mém. du mus. 2. n.0 28.
Habiteles mers d'Amérique.
29. Gorgone vermoulue. Gorgonia vermiculata.
G. ramosa, dichotoma ; ramis erectis ; longis, teretibus ; cortice crasso ; osculis superficialibus ; rolondatis, cre- berrimis , sparsis.
An gorgonia suberosa? Soland. et Ell. p. 03.
Mon cabinet.
2. eadem humilior et debilior.
Gorgonia porosa. Esper. 2. tab. 10.
Mus.n.o mém. dn mus. 2. n.0 29.
Habite. ,.. l'Océan indien ?
30. Gorgone porte-sillon. Gorgonia sulcifera. G. in plano ramosa , laxa, altissima ; ramulis sæpius secundis , ascendentibus ; cortice tenut luteo-rubente, obsoletè verrucoso ; sulco ad caulem ramosque decur-
renle. An gorgonia suberosa. Esper. suppl. 1. t. 49.
320 ANIMAUX
Mus. no mem. du mus. 2. n.° 39, Habite l'Océan indien,
31. Gorgone pectinée. Gorgonia pectinata. G. ramis oblique erectis , pectinalis ; ramulis crebris se= cundis, ascendentibus , subgranulosis ; carne rubr&. Seba. mus. 3. tab. 105.f. 1.2. Gorgonta pectinata. Gmel. p. 3808. Soland. et EIL p. 85. Mus. n° mém. du mus. 2. n.0 31.
Habite l'Océan des Moluques. Ÿ
32. Gorgone sarmenteuse. Gorgonia sarmentosa. G. ramosa , paniculata ; ramis tenuibus, leretibus, sul- catis ; carne tenui rubescente ; osculis subseriatis. Mus n.° mém. du mus,. n.° 32. 2. eadem cortice lutescente. Gorgonta sarmentosa. Esper. 2. tab. 21. et suppl. r. t. 45. Habite la Méditerranée ? Cette espèce se rapproche de la G.
porte-sillon par ses rapports.
33. Gorgone blanche. Gorgonia alba. G. ramosa, subcompressa; ramis subpinnatis, erectis; ramulis teretibus ; carne candidé ; osculis sparsts. Mus. n.° mém.du mus. 2. n.0 35. Habite. . . . Cette gorgone est petite, et paraît ne s'élever qu’à deux décimètres de hauteur.
34. Gorgone jonc. Gorgonia juncea. G. simplicissima, longissima, teres; carne ochrace#, sub. miniatd; osculis crebris , sparsis, subgranulatïs. An gorgonia juncea. Soland. et EIL. p. 8r. Mus. n.0 Esper. suppl. 2. t. 52. Mém. du mus.2. n.° 34. Habite l'Océan américain.
35. Gorgone allongée. Gorgonia elongata. G. longissima, dicholoma ; ramis junceis ; cortice ru- bescente; cellulis papillaribus , erectis laxissimè , imbri- Pe&lrs.
SANS VERTÈBRES. 327
Gorgonia elongata. Pall. zooph. p. 179.
Soland, et Ell.p. 96. Esper. suppl. 2. t. 55.
Mon cabinet. mém. du mus. 2. n.° 35.
Habite l'Océan Atlantique. Elle est aussi longue que la précé- dente, et à-peu-prés de la même couleur.
36. Gorgone antipate. Gorgonia antipathes.
G. paniculato-ramosa ; axe nigro, striato , ramorum ul- timorum setaceo subcapillaceo ; cortice lævi; poris ma- gnis Sparsis.
Accabaar , . corallium nigrum. Rumph. amb; 6. tab. 57.
Seba. mus. 3. t. 104. f. ‘2.
Gorgonia antipathes. Esper. 2, tab. 23—24,
Gorgonia antipathes. Pall. zooph. p. 193.
Mus. 1.0 mém. du mus. 2. no 36
Habite l'Océan indien. Mon cabinet.
37. Gorgone dichotome. Gorgonia dichotoma.
G. raniis ascendentibus, dichotomis ; j axüillis lunatis ; cor- tice crasso, lævi ; ports sparsis.
Gorgonia dichotoma. Esper,.2. tab. 14.
Mus. n.° mém. du mus. 2. n.0 37.
Habite... l’Océar américain. Mon cabinet.
38. Gorgone multicaude. Gorsonia multicauda.
G. ramosa, dichotoma , ,crassa; ramis Leretibus , apice ob- tusis ; cortice crasso ; osculis prominulis , margine crena- tis , æquidistantibus.
An gorgonia crassa. Soland. et EIL p. gr.
Mus. n° mém. du mus. 2. n.0 38.
Habite l'Océan américain.
39. Gorgone hétéropore. Gofrgonia heteropora. G. ramosa , dichotoma , crassa ; ramis cylindricis , rarts : cortice crasso, poris oblongis varie sitis pertuso. Mon cabinet. Mus. n.° | ‘2. var. poris angustatis, subobturatis. Mon cabinet. mém. du mus. 2. n.0 39.
Habite. : .. Elle à quelques rapports avec la gorgone vermou- lue, n.0 29. Ç
Tome IL. 21
322 ANIMAUX
** Cellules cylindriques ou turbinées , tres-saillantes.
[ Les papillaires. ]
40. Gorgone faux antipate. Gorgonia pseudo antipathes. G. ramosa, dichotoma ; ramis ascendentibus; axe ad azxillas compresso; corlice crasso, papillis echinato. An gorgonia muricata ? var. Esper. à tab. AE Mus. n.o mém. du mus. no 4o. Habite.... les mers d'Amérique ?
41. Gorgone épi de plantain. Gorgonia plantag sInea.
G. ramosa, crassa, erecta ; ramis leretibus, echinulatis ; cortice spongioso fusco ; cellulis conicis, arrectis, creber- rimis.
Angorgonia succinea ? Esper. suppl. 1. t. 46.
An Soland. et Ell. tab. 18. f. 2.
Mon cabinet. mém. du mus. n.o 4.
Habite... . l'Océan américain ? Cette espèce est très-distincte
de la gorgone muriquée.
42. Gorgone lime. Gorgonia lima. G. ramosa, dichotoma , albida ; papillis exiguis densissi- mè confertis ; axe ad axtillas compresso. Gorgonia muricata, Esper. 2. tab. 8. Mus. n° mém. du mus.n.0 42. Habite l'Océan des Antilles. Mon cabinet.
43. Gorgone muriquée. Gorgonia muricata.
G. ramosa, subdigitata, humilis ; ramis spicæformibus ; cortice papillis cylindricis, confertis et arrectis muri- calo.
Gorgonia muricata? Pall. zooph. p. 198.
Lithophyton americanum minus album, tuberculis sursum spectantibus obsitum. Tournef. inst. p. 574.
An gorgonia muricala ? Esper. suppl. 1. tab. 39. À.
Mon cabinet. mém. du mus. n., 43.
Habite l Océan des Antilles.
SANS VERTÈBRES. 323
44. Gorgone épis ches. Gorgonia laxispica.
G, ramosa ; ramis spicæformibus , longiusculis , laxè mu- ricatis ; papillis cylindricis , arrectis.
Mém. du mus. 2. n.° 44.
Mas. n
Habite.... l'Océan américain ?
45. Gorgone lépadifère. Gorgonia lepadifera.
G. ramosa , dichotoma ; papillis confertis ,reflexis, campa- nulatis , squamosis , Subimbricatis.
Gorgonia lepadifera. Lin. Soland. et Ell p. 84. tab. 13. Fr
Gorgonia reseda. Pall. Last p. 204.
Mus.n.o mém. du mus.n.e 45.
Habite la mer du nord , sur les côtes de la Norvège. Ses pa pilles sont. toutes réfléchies , et comme imbriquées d’é- cailles.
46. Gorgone verticillaire. Gorgonia verticillaris.
G. ramosa ; ramis pinnatis, flabellatis ; osculis papillaribus, ascendentibus, incurvatis, verticillatis.
Gorgonia verticillaris. Lin. Pall. zooph. p. 177.
Soland, et Ell. p. 85. Ellis coral. t. 26. f2g. s. £. v.
Marsil. hist. dela mer, t. 20. f. 94—06.
Mus. no Esper. suppl. 1.t. 42.
Mén. du mus. n.° 46.
Habite la Méditerranée. Mon SN
47. Gorgone plume. Gorgonia penna.
G. canescens, larë ramosa, complanala ; ramis furca- tis, pennaceis; pinnulis, distichis, confertis, filiformibus ; cellulis papillaribus, ascendentibus, bifariis.
Mém. du mus.2. n.° 47.
_Mus. n°
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, Péron et Le s ueur. Très-belle et singulière espèce, dont l’aspect est celui d'une grande sertulaire en plame blanchâtre. Rameaux et pinnules
sur un seul plan. Cellules papillaires et ascendantes, comme
324 ANIMAUX
dans la gorgone verticillaire , mais alterneset distiques. Hau= teur , vingt à vingt-cinq centimètres.
48. Gorgone queue de souris. Gorgzonia myura. G.simplex, filiformis, caudata , albida ; papillis oblongis
] ù ascendentibus , incurvatis, subbifuriis.
Mém. du mus. 2.n.0 48.
Mus. n.°
Habite... Ses papilles viennent sur deux côtés opposés , par
rangées doubles, et dans une disposition alterne.
»
CORALLINE (Corallina. )
Polypier fixé, phytoïde, très-rameux, composé d’un axe central , et d’un encroûtement interrompu d'espace en espace.
Axe filiforme , inarticulé, plein, cartilagineux ou corné, un peu cassant dans l’état sec.
Encroütement calcaire , dense, uni à sa surface, sans cellules bien apparentes, interrompu et comme articulé dans sa longueur.
Polypes non connus.
Polyparium fixum , phythoideum , ramosissimum ,
axe centrali crustäque passim interrupt& compositum.
Axis fiiformis , inarticulatus , solidus , cartilagineus
aut corneus , exsiecatione subfragilis.
SANS VERTÈBRES. 325
Crusta corticalis calcarea , densa , superficie lævi- gata , artäculatim interrupta; cellulis subinconspicuis.
Polypi ionoti. OBSERVATIONS.
Les corallines forment un genre bien singulier, qui a dû toujours embarrasser les naturalistes dans la détermination de leur rang parmi les autres polypiers.
Comme la plupart constituent des polypiers frêles, dé- licats, et assez finement ramifiés , en forme de tres-pe- tites plantes, on les a cru voisines des polypiers vagini- formes , et onles a placées près des sertulaires.
Leurs tiges et leurs branches ne sont cependant point fistuleuses , quoique Ellis leur attribue ce caractère ; du _ moins celles que j'ai examinées m'ont toujours offert un axe corné sans cavité distincte. Ainsi ce sont des polypiers cor- ticifères , qui ont, comme les gorgones, un axe plein, recouvert d’un encroûtement polypifère ; mais cet encroûte- ment est interrompu en articulations.
J'aurais donc découvert le véritable rang des corallines, parmi les polypiers , en les plaçant à la fin des corticiferes, si Solander , les éloignant des tubulaires , sertulaires , etc. n'avait déjà eu le sentiment de leurs rapports; car il les groupe , dans son ouvrage , avec les corticifères, dans l’ordre suivant : gorgone , antipate , isis , coralline , et en forme une transition aux millépores et madrépores.
Quoique Solander ait convenablement rapproché les corallines des autres corticiferes , je ne connais point ses motifs pour ce rapprochement, et son ordre est différent du mien. J'ai motivé le rang que j’assigne aux corallines ,
326 ANIMAUX
en montrant, d’une part, que la transition naturelle aux millépores se fait par les polypiers à réseau; et, de l’autre part , que les corallines , comme véritables corticifères , ter- minent cette section, et forment une transition évidente aux polypiers empâtés, par les pinceaux et les flabellaires. Ainsi la détermination du véritable rang des corallines m'appartient, et serait probablement constatée si l’on pou- vait connaître l’organisation des polypes qui forment ces po- lypiers. ;
La nature ne procédant que par des degres presqu'insen- sibles dans ses opérations, n’a commencé à effectuer les fibres multiples des polypiers empâtés que dans les pinceaux et les flabellaires. Pour y parvenir , il lui a donc fallu at- ténuer les derniers polypiers corticiferes, et réduire à uné grande ténuité l'axe qu’elle a rendu si éminent dans les isis , les antipates etles gorgones ; c’est ce qu'elle a exécuté dans les corallines. Dès lors, en multipliant ou divisant cet axe , c’est-à-dire, en le transformant en fibres multiples, d’abord simplement parallèles ou fasciculées , ensuite mé- lées, croisées et même feutrées , elle a amené les poly- piers empâtés qui eux - mêmes entrainent l'anéantissement du polypier.
Ainsi, l'axe des corallines , quoique filiforme et très-fin, est encore entier, plein et continu , comme celui des gor- gones , et ne présente point des fibres nombreuses et dis- tinctes, comme dans les polypiers empâtés; mais il est sur le point de se diviser ou de se composer, ce qui a lieu dans les pinceaux etles flabellaires.
L'encroûtement de l’axe délicat des corallines est inter- rompu et comme articulé. Il est assez dense dans l'état sec, paraît lisse à sa surface, et n’y offre point à l'œil nu, les cellules des polypes, comme celui des gorgones. Elles ÿ existent néanmoins ; mais leur petitesse extrême les fait
SANS VERTÈBRES. 327
]
échapper à la vue. En effet, on prétend que, dans cer- taines espèces de ce genre , leur encroûtement moins ser- ré, laisse voir des pores épars sur toute la surface des ar- ticulations ; on dit même que l’on aperçoit ces pores sur toutes les corallines vues dans Vétat frais. Cela est d’au- tant plus vraisemblable | que les polypes ne peuvent réel. lement setrouver que dans l’encroûtement corticiforme de ces polypiers.
Les corallines étant des polypiers corticifères considéra- blement réduits, l’on conçoit que leurs polypes doivent être d’une petitesse extrême ; et quoiqu'il soit probable que ces polypes aient , dans leur organisation, de l'analogie avec ceux des autres polypiers corticiferes , on ne pourra sans doute le constater positivement. M. Zamouroux dit avoir vu dans la mer des fibrilles saillantes hors de l’encroù- tement , et y rentrer subitement à la moindre agitation de l’eau. Ællis les a vues pareillement , et même les a repré- sentées (Corall. tab. ). Elles paraissent analogues à cellesque Donati a vues dans l’acétabule. Ces fibrilles sont capillacées et d’une ténuité extraordinaire. On peut supposer que ce sont des tentacules trés-atténués, et ici proportionnellement plus allongés qu'ailleurs ; que leur emploi est seulement de faire arriver l’eau à la bouche du petit polype qui les soutient.
Les corallines forment en genéral de jolies touffes ou de petits buissons assez finement ramifiés, souvent corym- biformes , et qui ressemblent beaucoup à des plantes. On vient de voir néanmoins que ce sont réellement des poly- piers; que leurs tiges et leurs ramifications ont un axe filiforme, plein , subcartilagineux ou corné; que cet axe est enveloppé d’un encroûtement calcaire, divisé ou in- terrompu de distance en distance, ce qui le rend éminem- ment articulé, et augmente la flexibilité des tiges et des
328 ANIMAUX
!
ramifications. Quelques espèces même en paraissent toutes noueuses, ce qui fut cause qu’Irmperati leur donna le nom de nodulaires ( 2odulariæ ).
Les corallines sont très - nombreuses en espèces; nos mers et celles des climats chauds paraissent en contenir abondamment. Leurs touffes, quoique petites en général, sont élégantes , très-diversifiées , variées en coloration, et font l’ornement de nos collections de polypiers, Je ne cite- rai que les espèces que j'ai pu voir. *
Je divise les corallines en trois sections, dont M, Za- mouroux forme trois genres.
ESPÈCES.
* Polypier dichotome , à articulations courtes ; dila-
tées et souvent comprinées supérieurement.
1. Coralline officinale. Corallina officinalis.
C. trichotoma , subviridis ; ramis pinnatis ; pinnulis, disti- chis, cylindrico-clavalis ; ultimis subcapitatis ; articulis , stérpium et ramorum cuneiformibus compressiusculis.
Corallina officinalis. Lin. Soland. et Ell., p. 118. t. 25. f. 14—15. | |
Ellis corall. tab, 24. n.0 2. fig. a. À. A1. A2.B.B1.B2.
Esper. suppl. 2. t.3. /ig. mala.
Mus. n.o mém. du mus. vol. 2.
2. var. minor et tenuior, subfastigtata.
Habite l'Océan européen , la Méditerranée.
2. Corailine lâche. Corallina laxa.
C. trichotomo-ramosa, laxa, elongata, subrufa; ramis supernè pinnatis ; pinnulis brevibus ,remotiusculis , : cy- lindricis ; articulis stirpium et ramoruim oblongis , tere- ti-compressis.
SANS VERTÈBRES. Lu
Mus.n., mém. du mus. vol. 2. Habite l'Océan européen, dans la Manche sur les côtes de France. Elle est d’an rouge livide.
3. Coralline longue tige. Corallina longicaulis.
C. subtrichotoma ; surculis prælongis, apice ramisque pin natis ; articulis creberrimis , stirpium el ramorum tere- ti-compressis ; ramulorum cylindricis.
Confer cum coralliné loricatd'et cum corallind elongatd.
Ma collection. Mém. du mus. vol. 2.
Habite les mers d'Europe, la Méditerranée.
. Coralline écailleuse. Corallina squamata.
Le
C.subtrichotoma ; ramis pinnatis , apice dilatalis ; ra- mulis angustis , depressiusculis ; articulis slirpium et ramorum cunciformibus , compressis ; ullimis complana- is, margine aculis.
Corallina squamata. Soland. et El]. p. 117.
Ellis corall. tab. 24. n.0 4. fig. C. C.
Ma collection. Mém. du mus. vol. 2.
Habite l’Océan européen, les côtes d'Angleterre.
5. Coralline sapinetie. Corallina abietina. C. rubra, bipinnata; pinnis pinnulisque confertis, penni- - formibus ; articulis, stirpium et pinnarum majusculis, turbinatis , subcompressis. An corallina squamata? Esper. suppl. 2. tab. 4. Mus. n.0 mém. du mus. vol. 2.
Habite.... Couleur d’un rouge sombre ou pourpré.
6. Coralline pectinée. Corallina pectinata.
C. surculis fas ciculatis , erectis ; supernè pectinatis , basi nudis ; pinnulis tereti- subulatis ; articulis cylin- dricis.
Mus.n.o mém. du mus. vol. 2.
Habite.... les mers d'Amérique ? Hauteur , quatre centi- mètres. #1
7. Coralline miile graine. Corallina millegrana. C. surculis gracilibus | supernè ramosis, subfastigialrs ;
330 ANIMAUX
ramis ereclis , pinnatis ; pinnulis tereti-subulatis ; fer- tilibus graniferis.
Mus. n.0 mém. du mus. vol. 2.
Habite l’Océan Atlantique , sur les côtes de Ténérife. Le Dru.
8. Coralline granifère. Corallina granifera. C. trichotomo-ramosa, tenuissima ; ramis subbipinnatis, lanceolatis ; pinnulis subsetaceis ; fertilibus apice velin ultima divisuré graniferis. Corallina granifera ? Soland.et El. p. 120. t. 21. fig. C. C. Mus. no mém. du mus. vol. 2. Habite l'Océan Atlantique , la Méditerranée. Elle forme des touffes étalées en rosettes verdâtres et pourprées.
9. Coralline en cyprès. Corallina cupressina.
C. humilis , trichotoma , subbipinnata ; ramulis pennaceis ; supernë dilatatis, compressis ; pinnis pinnulisque con- fertis, distichis.
Corallina cupressina. Esper. suppl. 2. tab. 7.
2. eadem albida, surculis ramisque basi denudatis.
Mus. n.° mém. du mus. vol. 2
Habite l'Océan Atlantique, près de Ténérife. Le Dr u.
Coralline chapelet. Corallina rosarium.
C. elongata, dichotomo-ramosa ; surculis ramisque moni- liformibus ; articulis inferioribus cylindricis , supe- rioribus subcompressis. |
Corallina rosarium. Soland. et EN. p- 111.t. 21. fig. h.
Corallina... Sloan. jam. hist. 1. tab. 20. f. 3.
Ma collection. mém. du mus. vol. 2.
Habite l'Océan des Antilles. Elle est très-blanche.
Coralline fiicule. Corallina filicula.
C. humilis , subtrichotoma, compressa, cristala; ramis ramulisque supernë dilatalis, complanatis ; articulis compressis, cuneiformibus, angulato - lobalis , ultimis subpalmatis.
Mus. n.0 mém. du mus. vol. 2.
Habite l'Océan américain. Ma collection.
SANS VERTÈBRES. 331
12. Coralline en corymbe. Corallina corymbosa.
C. dichotomo - ramosa , corymbosa ; articulis inferiortbus, brevibus, cylindraceis; superioribus cunezformibus, com- pressiusculis ; ultimis, subdigitatis.
An corallina palmata ? Soland. et EIl. p. 118. t. 21. fig.
a. À.
Ma collection. mém. du mus. vol. 2.
Habite les mers d'Amérique. Elle est un peu plus élevée et moins aplatie que la précédente.
13. Coralline livide. Corallina livida.
C. dichotomo-ramosa, supernè pinnato-paniculata ; arti- culis ramorum, cunealis, compressis, convexiusculis , ad angulos lobifertis. |
Ma collection. mém. du mus. vol. 2.
Habite.... les mers d'Amérique? Couleur, vert olivacé ou rougeâtre.
14. Coralline plumeuse. Corallina plumosa. C. surculis subramosis, bipinnatis , pennaceis ; articulis vix compressis ; pinnulis brevibus , Lenuissimis. Mus. n.o mém. du mus. vol. 2.
Habite les mers aüstrales. Péron et Le Sueur.
15. Coralline rose. Corallina rosea.
C. ramosissèma , purpureo-rosea ; ramis subbipinnatis ; pinnis pennaceis ; pinnulis ciliiformibus ; articulis ramo= rum brevibus , creberrimis.
Mus. n° mém. du mus. vol. 2.
2. var.crispa, ramis distortts.
Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Espèce des plus jolies de ce genre. | |
16. Coralline mucronée. Corallina mucronata.
C.ramosa, subdichotoma ; surculis ramisque pinnatis ; in- ferne subnudis ; pinnulis brevibus, exilibus acutis ; ar- ticulis stirpium cuneatis.
Ma collection. mém. du mus. vol. 2.
Habite l’Océan d'Europe.
3392 ANIMAUX
17. Coralline corniculée. Corallina corniculata. C. subcapillaris, dichotoma ; ramis pinnalis ; articulis stirpium bicornibus ; ramulorum teretibus.. Corailina corniculata. Soland. et Ell. p:'rar: Ellis corall. tab. 24. n.° 6. fig. d. D. Ma collection. mém. du mus. vel. 2. Habite les mers d'Europe.
** Polypier capillacé , subdichotome , à articulations cylindriques.
13. Coralline porte-graine. Corallina spermophoros.
C. dichotoma , capillaris , muscosa , albida ; ramulis fili- formibus ; articulis cylindricis ; divisuris ultimis ad azxillas grantferis.
-_ Corallina spermophoros. Lin. Soland. et Ell. p. 122.
Ellis corali. tab. 24. no 8. fig. g. G.
Esper. suppl. 2. tab. 10.
Mém. du mus. vol. 2.
Habite l’Océan européen. Ma collection.
19. Coralline flocconeuse. Corallina floccosa. C. pumila , tenuissima , dichotomo - ramosissima , nivea; ramis ramulisque cylindricis , subpulverets. Mus. n.o mém. du mus. vol. 2. Habite.... Ses ramifcations sont chargées d’aspérités extré- mement petites.
20. Coralline rougeître. Corallina rubens.
C. dichotoma capillaris , muscosa ; ramulis filiformibus ; articulis cylindricis ; ullimis subclavatis, interdüm bt- lobis.
Corallina rubens. Tin. Soland. et Ell. p. 123.
Ellis corall. tab. 24. n.0 5. fie. e. E.
Mus. n.o mém. du mus. vol. 2.
2. eadem corymboso-fastigiala.
SANS VERTÈBRES. 333
Habite l'Océan européen, la Méditerranée ; ete. Ma collec- tion. Elle est très-fine , jolie, et variée dans sà couleur.
Coralline à crètes. Corallina cristata. ne C. dichotoma, ramosissima ; capillaris ; ramulis fascicu- latis, fastigialo-cymosis , cristatis; articulis minimis : teretibus. À Corallina cristata. Lin. Soland. et Ell. p. 121. Ellis corall. tab. 24. n.0 7. fig. f. F. Mus.n.o méim. du mus. vol. 1. Habite la Méditerranée, l'Océan d'Europe. Ma collection.
Coralline pourprée. Corallina purpurata..
C. cespitosa, subpurpurea ; capillaris , 'subfastigiata ; ra- mis pinnalis ; articulis Leretibus ; ramplis Hifimis » Cla- vatis , subbilobts.
Mus.n.o mém.du.mus. vol. 2. état
Habite l'Océan Atlantique , près de Ténérif. : Le Dru:
*** Polypier rameux , .dichotome ou verticillé ; à articulations allongées , séparées, laissant à décou- vert l'axe corné qui les soutient.
23. Coralline gladiée. Corallina anceps..
C. dichetoma; ramosissima; articulis ‘inferioribus tere- tibus : supérioribus elongatis, ancipitibus ÿ supernè di- latatis.
Mus.n.° mém.:du mus. vol 2.
Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande, Péron et Le Sueur. |
24. Coralline éphédrée. Corallina ephedræa. C. dichotomo-ramosissima , laxa ; ‘ articulis longis, graci- libus , subteretibus : ultimis ancipitibus. Mus. n.° mém. dn mus. vol. 2. . Habite. ... les mers australes ou de la Nouvelle-Hol!ande ? Péron et Le Sueur.
334 - ANIMAUX
25. Coralline cylindrique. Corallina cylindrica. C.dichotoma, ramosissime, debilis, alba; articulis cylin- dricis, subœqualibus ; ramulis apice furcatis. Corallina éylindrica. Soland. et Ell. p. 114. t. 22, f. 4. Ma collection. mém. du mus. vol. 2. Habite les mers d'Amérique.
26. Coralline cuspidée. Corallina cuspidata.
C. subtetrachotoma , alba ; articulis eylindricis ; geniculis tendinacetis ; ramulis ullimts , acutis.
Corallina cuspidata. Soland. et Ell. p. 124. t. 21. fig. fe
Ma collection. mém. du muns. vol. 2.
Habite les mers d'Amérique.
27. Coralline chaussetrape. Corallina tribulus. C. subpentachotoma, ramosissima, diffusa, indurata, mu- ricata ; ramulis ad genicula stellatis, divaricatis ; ar- iculis inferioribus ancipitibus : superioribus cylin-
dricis. Corallina tribulus. Soland. et El. p. 124. t. 21. fig. C. Ma collection. mém. du mus, vol. 2.
Habite les mers d’Amerique.
28. Coralline interrompue. Corallina interrupta.
C.tenuis, ramosissima, diffusa ; ramulis ad genicula , bi- nis vel ternis ; articulis interdüm rernotis, eylindricis, in pluribus gibbosulis.
Mus. n.0 mém. du mus. vol. 2.
Habite l'Océan Atlantique. Ma collection.
29.' Coralline stellifère. Corallina stellifera.
C. subpentachotoma , ramosissima ; ramis elongatis , laxis, jubatis ; ramulis aciculatis, ad genicula stellatis.
2. var. internodiis subcrinitis.
Mus.n.0 mém. du mus. vol. 2.
Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande, Péron et Le Sueur.
SANS VERTÈBRES. 335
30. Coralline charagne. Corallina chara.
C. poly chotoma ; ramis ramulisque ad genicula verticilla- tis, ascendentibus ; articulis cylindricis , uno latere verrucosus :
2. eadem, ramis gracilioribus , ad genicula fractis, par- cibs verrucostis.
3. eadem, ramis filiformibus , fractis , articulis præ-
longis. | Mus. n.° mém.du mus. vol. 2. Habite.... les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le
S'ueur. Ma collection. Les deux suivantes n’en sont peut- être encore que des variétés.
31. Coralline rayonnée. Corallina radiata.
C. polycholoma, albo-purpurascens, lœævigata, verticil- laris ; ramulis ad genicula radiatis , erectis, sublæ- vibus.
Mus. n° mém. du mus. vol. 2.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron ct Le Sueur.
32. Coralline gallioïde. Corallina gallioides. C. subpentachotoma , ramosa, candida , fragilissima; arti-° culis cylindricis ; ramulis inæqualibus, verrucosis, ad genicula vertlicillatis. Mus.n., mém. du mus. vol. 2. Habite les mers australes ou de la Nouvelle Hollande. Péron et le Sueur.
336 ANIMAUX
SEPTIÈME SECTION:
POLYPIERS EMPATÉS.
Polypiers diversiformes , composés de deux sortes de parties distinctes : | |
1.0 De fibres nombreuses, cornées , soit fasciculées
ou rayonnantes , soit enlacées , croisées ou feutrées ;
2.0 D'une pulpe charnue ou gélatineuse , qui recou- vre, enveloppe ou empäte les fibres , contient les po- lypes , et prend, en se desséchant , une consistance plus ou moins ferme , coriace ou terreuse.
OBSERVATIONS.
Voici la dernière section de l’ordre des polypes à poly- pier ; celle dans laquelle on voit le polypier s'anéantir dé- finiivement , se confondant à la fin avec le corps com- mun des polypes; celle enfin qui fournit une transition évidente des polypes à polypier aux polypes tubifères , et de ceux-ci aux polypes flottans.
Les polypiers empâtés sont en général épais, trés-mous dans l’état frais, et la plupart, en se desséchant , pren- nent une consistance assez ferme , souvent même co- riace.
Ces polypiers sont formés de deux sortes de parties dis-
SANS VERTÈBRES. 337
/
ünctes , savoir : d’une pulpe charnue ou gélatineuse ) qui contient, elle seule , les polypes ; et de fibres cornées ou cartilagineuses , diversement disposées , recouvertes , en- veloppées ou empâtées par la pulpe polypifère,
Sous le rapport des deux sortes de parties qui les compo- sent, ces polypiers se rapprochent essentiellement de ceux que j'ainommés corlicifères ; mais au lieu d’avoir, comme ces derniers, un axe central, entier et plein, ils ont des fibres multiples , très-grêles , souvent même d’une finesse extrême, d'une substance cornée , et qui ne sont jamais . fistuleuses. Ces fibres remplacent l’axe du polypier, et en sont une véritable dégénérescence par la voie de la division. Elles sont d’abord en faisceau central et axiforme ; bien- tôt apres elles se dispersent , s’enlacent , se croisent en ré- seau , et sont cohérentes dans les points de leur croisement. Ces mêmes fibres ont quelquefois beaucoup de roideur , comme dans certaines éponges ; néanmoins, dans les der- niers genres de cette section , elles ont une ténuité si grande qu'a peine sont-elles perceptibles.
La pulpe charnue ou gélatineuse qui enveloppe, empâte, ou recouvre les fibres cornées, est plus ou moins épaisse , selon l'espèce de polypier dont elle fait partie ; et dans ceux de ces polypiers où elle subsiste après leur sortie de la mer , elle forme , en se desséchant, un encroûtement assez ferme , coriace, poreux , et le plus souvent cellulifère À quirend évidente sa nature de polypier.
Ainsi, les polypiers empâtés présentent des masses di- versiformes , charnues , pulpeuses ou gélatineuses , et rem- _plies de fibres cornées , plus ou moins fines, dont la dis- position varie selon les espèces.
C'est dans la substance charnue ou pulpeuse de ces poly- piers, que sont immergés les polypes , et qu’ils communi- quent probablement les uns avec les autres.
Tome IT. 29
338 ANIMAUX
Dans certains de ces polypiers, comme dans les aZcyons , la pulpe enveloppante est si molle, et recouvre des fibres si menues,que. dans l’état frais , elle se confond avec le corps commun des polypes, Aussi, c’est avec les a/cyons que le polypier se termine , et il le fait si insensiblement, qu'il est difficile d’assigner le point où il cesse d'exister ; ce qui fut cause qu’on a rangé parmi les alcyons beaucoup de po- lypes qui n’y appartenaient point. Dans ceux néanmoins où la pulpe enveloppante subsiste en entier après s'être dessé- chée , il est facile de reconnaitre que cette pulpe est un corps tout-à-fait étranger aux animaux qu’il a contenus ; aussi les cellules des polypes s’observent-elles presque tou- jours alors , et se distinguent mème très-bien.
Onsentque la nature n’a pu produireles polypiers empâtés qu'après les polypiers corticifères; et que c’est en divisant la matière qui formait l’axe central de ces derniers, en di- minuant ensuite de plus en plus la quantité de celtema- tiere transformée en fibres , enfin , en augmentant au con- traire la pulpe enveloppante , qu’elle a produit successive- ment les différens polypiers empâtes.
Or , en augmentant la pulpe enveloppante , la rendant de plus en plus gélatineuse, presque fluide , et diminuant la matière des fibres, elle a terminé d’une manière insensible le polypier, et a produit, par une sorte de transition, des corps vivans , communs à beaucoup de polypes; corps qui n’ont plus de polypier, mais qui ont encore l'aspect des derniers polypiers.
Les polypes des polypiers empâtés ont l’organisation au moins aüssi avancée que celle des polypes à polypiers cortici- fères , si elle ne l’estmême davantage encore ; car ils parti- cipent évidemment au nouvel ordre de choses qui a com- mencé dans ces corticifères.
Peut-être offrent-ils, comme les polypes tubifères que
SANS VERTÈBRES. 339
M. Savigny vient de nous faire connaître un corps muni d'une cavité abdominale sous-gastrique , divisée longitudi- nalement par hait demi-cloisons, et contenant huit intes- tins , ainsi que six ovaires ou six grappes de gemmules. Peut- être, au moins, ce nouveau mode d'organisation, qui a dû commencer avec Jes polypiers corticifères , n'y est-il en- core qu'ébauché , et ne se trouve achevé que dans les polypes tubiferes et dans les polypes flottans.
S'il en est ainsi, comme cela parait vraisemblable , les polypes des quatre premières sections des polypiers, see raient tous, comme les Aydres , à intestin unique et simple, et à cavité intérieure sans division; ceux de la cinquième section commenceraient à offrir une tunique double ; enfin ceux de la sixième et de la septième section seraient à intes- tins multiples, et auraient une cavité abdominale sous-gastri- que , divisée dans sa longueur par huit demi-cloisons ou es- pèces de mésenteres,
Comme jen’ai connu que tard , et pendant l'impression de cet ouvrage, les intéressantes observations de M. Savi- gny , je n’ai pu les annoncer au commencement de la classe des polypes ; mais je vois avec satisfaction qu’elles confir- ment les rangs que j'avais assignés aux différens animaux de cette classe.
Les polypiers empälés conservent toujours, en se des- séchant , leur forme, et la plupart leur empâtement. On ne les a encore divisés qu’en un petit nombre de genres , parce qu'en général leurs polypes sont peu connus : voici ces
genres. * Polypiers subphytoïdes.
Pinceau.
Flabellaire,
3/40 ANIMAUX ** Polypiers polymorphes.
Épon ge. Téthie.
Géodie. Alcyon.
PINCEAU. (Penicillus.)
Polypier à tige simple, encroûtée à l'extérieur , rem- y pe )
plie intérieurement de fibres nembreuses, cornées, fas- ciculées , se divisant à son sommet en un faisceau de ra-
meaux filiformes, dichotomes, articulés.
Polyparium stirpe simplici, externe incrustato, intus fibris corneis numerosis fasciculatis longitudina- liter farcto.
Rami terminales , fiiformes , articulati, dichotomi , fastigiati, fasciculatim digesti.
OBSERVATIONS.
Quoique les polypiers connus sous le nom de pinceau, aient de grands rapports avec les corallines, non seulement leur port et leur aspect les en distinguent facilement, mais la composition de leur tige est si différente, qu’on doit les considérer comme appartenant à un genre trés-particulier , et même à une autre section. -
SANS VERTÈBRES. 341
Ces polypiers , surtout la première espèce , présentent as- sez bien la forme d’un pinceau, et sont composés d’une tige simple, cylindrique, que termine un faisceau de ra- meaux nombreux. Tout le polypier est recouvert d’un en- croùtement calcaire , blanchâtre et comme farineux. Dans l’intérieur de la tige, on trouve une multitude de fibres cornées, libres, disposées en faisceau longitudinal. Il semble que la nature, par cette disposition, ait ici com= mencé la division de l’axe simple et central des coraliünes , des gorgones, etc., le transformant en un faisceau de fibres longitudinales.
Les rameaux qui terminent la tige sont grèles , filiformes, dichotomes , articulés, très-nombreux et disposés en un fais- ceau quelquefois corymbiforme,
ESPÈCES.
1. Pinceau capité. Penicillus capitatus. P. stirpe incrustato lævi ; ramis fasciculatis , fastigialo-ca: pilatis, dichotomis , articulatis, filiformibus. Corallina penicillus. Lin. Soland. et EIl. t. 25. f. 4—6. €. penicillus. Pall. zooph. p. 428. Seba.tlhes. 1. tab. 1. f. 10. Mus. n° annales du mus. vol. 20. p.209. n°1. Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet.
2, Pinceau annelé. Penicillus annulatus. P. stirpe simplict, membranaceo, annulatim rugoso ; ra- mis fasciculatis, fastigialis , dichotomis, articulatis. Corallina peniculum. Soland. et EÏl. p. 127. tab. 7. f. 5—8. et tab. 25. f. 1. annales du mus. 20. p. 299. n.0 2, Habite les mers d'Amérique.
3. Pinceau flabellé. Penicillus phænix. P. slirpe simplict, gicrustato ; fronde oblongé ; ramis
3492 ANIMAUX
undique fasciculatis, erumpentibus , coemplanalo - con- nalis.
Corallina phœnix. Soland. et EL tab. 25.f. 2—3,
Annales du mus. 20.p. 299. n.° 3.
Habite sur les côtes des îles Barbades.
FLABELLAIRE. (Flabellaria.)
Polypier caulescent , flabelliforme , encroûté , souvent
divisé ; à expansions aplaties, subarticulées , prolifères.
Tige courte , cylindrique ; tissu composé de fibres en- trelacées ; articulations subréniformes, plus larges que
longues , à bord supérieur arrondi, ondé, sublobé.
Polyparium caulescens , flabellatum , incrustaturr , sæpius divisum : ramis complanatis , subarticulatis ,
pro l f < erts.
Stirps brevis , teres ; textura & fibris implexis com- posila ; articuli subreniformes , transversi : margine
superiore rotundato , urdulato, sublobato. OBSERVATIONS.
Quoiqu’avoisinant les corallines, les fabellaires ; ainsi que les pinceaux, appartiennent évidemment à la section des polypiers empâtés ; puisque leur tissu, plus ou moins en- croûté , est composé d’une multitude de fibres très-petites, entrelacées . presque feutrées. Leur tige, qui varie en lon- gueur selon les espèces , tantôt soutient des expansions simples , aplates , flabelliformes ; dont les articulations sont
=
SANS VERTÈBRES. 343
réunies ; et tantôt se divise en rameaux munis d’articula- tions distinctes, comprimées, réniformes, plus larges que longues. |
Ici, l’on voit le faisceau fibreux et central de la tige des pinceaux transforme en un tissu de fibres intérieures enla- cées et feutrées presque comme dans les éponges.
Dans quelques flabellaires , et principalement dans celles dont les articulations sont réunies , ces articulations apla- ties sont minces , presque membraneuses , et si légérement encroûtées , qu’on est tenté de prendre ces polypiers pour des végétaux. Il y en a même qui ont entièrement l'aspect de la sremella ou de l’ulva pavonia des botanistes.
ESPÈCES, * Articulations réunies.
1. Flabeïlaire simple. Flabellaria conglutinata. F. stirpe simplict, subincrustalo ; ramis omnibus con- glutinatis ; fronde flabelliformti nudd. Corallina conglutinata. Soland. et Ell. p. 125. tab, a5. AE Annales du mus. vol. 20.p. 3o1. no 1.
Habite les côtes des îles Bahama.
2. Flabellaire pavone. Flabellaria pavonta. F. stirpe simplici, incrustalo ; ramis conglutinatis ; fronde flabelliformi incrustatd', undatd , sublobatd. * Corallina flabellum. Seland. et EI]. p. 124. tab. 24. fig. A. B. Esper. suppl. 2. t. o. fig. 4. B. Mus. n.o | 2. var. lobata. Soland. et EI]. tab. 24. fig. C. Esper. suppl. 2. t.9. fig. C.
344
ANIMAUX
3. var. profunde incisa.
Fucus maritimus, etc. Moris. hist. 3. sect. 15. t.8.f. 7, Esper. suppl. 2. tab. 8.
Annales du mus. 20.p. 301. n.0 2.
Habite les mers d'Amérique.
** Articulations distinctes.
3. Flabellaire grosse-tige. Flabellaria crassicaulis.
F. stirpe tereti, crasso, incrustalo ; ramis distinctis, articu- latis ; articulis planis, incrustatis , reniformibus.
An Soland. et El. tab. 24. fig. D.
Mon cabinet.
Annales du mus. 20. p. 301. n.03.
Habite.... Cette flabellaire, par son tissu fibreux, laineux ; feutré et tout-à-fait semblable äcelui des éponges, montre
évidemment quèlle appartient aux polypiers empâtés.
h. Flabellaire épaissie. f'labellaria incrassata.
F. stirpe brevi; ramis articulalis trichotomis , articulis compressis , incrustatis : inferioribus cuneatis ; superio- ribus reniformibus.
Corallina incrassata. Soland. et EÏl. p.111. tab. 20. fig, d d'a INi<6.
Mus. no annales. du mus. 20. p. 302. n.° 4.
Habite l'Océan des Antilles.
5. Flabellaire raquette. Flabellaria tuna.
F. stirpe brevi; ramis articulatis, subtrichotomis ; arti- culis , compressis, planis , subrotundis , viridulis.
Corallina tuna. Solaud. et El. v. 20. fig. E.
Marsil. hist. de la mer. t. 7. f. 31.
Corallina discoidea. Esper. sappl. 2. t. XH.
Annales du mus. n.0 5.
Habite la Méditerranée. Mon cabinet.
6. Flabellaire multicaule. Flabellaria multicaulrs.
F. stirpibus pluribus, incrustatis, articulatis, ramosis ;
SANS VERTÈBRES. 345
articulis inferioribus, subteretibus : superioribus rent- formibus , planis, inciso-lobatis.
Mus. n.° annales du mus. n.°6.
Habite. ... Cette flabellaire ressemble presqu’entièrement à la
suivante par ses sommités.
7. Flabellaire festonnée. Flabellaria opuntia.
F. stirpe subnullo ; ramis trichotomis, diffusis , articu- lalis ; articulis plants, reniformibus , undatis , incrus- Latis.
Corallina opuntia. Lin. Soland. et Ell. t. 20. fig. b.
Sloan. jam. hist. 1. t, 20.f. 2.
Corallina. Esper. suppl. 2. t. 1.
Mus. n.° Annales du mus. n.°5.
Habite les mers d'Amérique. Celle-ci est toute blanche, très- rameuse , diffuse, presque sans tige. Son tissa intérieur, très-distinctement laineux et fibreux, est. recouvert d’un encroûtement calcaire assez épais.
ÉPONGE. (Spongia.)
Polypier polymorphe, fixé; mou, gélatineux, et comme irritable pendant la vie des polypes; tenace, flexible, très-poreux et absorbant l’eau dans l’état sec.
(Axe.) Fibres nombreuses , cornées, flexibles, enla- cées ou en réseau, adhérentes dans les points de leur croisement.
(Croûte empâtante.) Pulpe gélatineuse, comme vivante, enveloppant les fibres , contenant les polypes, mais très- fugace, et ne se conservant que partiellement dans le polypier retiré de la mer,
Polypes inconnus.
346 ANIMAUX
Polyparium polymorphum, fixum, molle, gelati- nosum et subirritabile in vivo; exsiccatione tenax ,
flexile, porosissimum , aquam respirans.
( Axis.) Fibræ innumeræ, corneæ , flexiles , reticu- latin contextæ et connexe.
( Crusta.) Gelatina subviva , fibras vestiens , fuga- cissima , in polypario è mari emerso partim elapsa , evarida.
Polypr ignou. OBSERVATIONS.
L'éporge est une production naturelle que tout le monde connait par l'usage assez habituel qu’on en fait chez soi; et, cependant, c’est un corps dont la nature est encore bien peu connue , et sur lequel les naturalistes, même les modernes, n’ont pu parvenir à se former une idée juste et claire. |
Après l’avoir considérée comme intermédiaire entre les végétaux et les animaux, on s'accorde assez maintenant à ranger cette production dans le règne animal ; mais on pense qu’elle appartient aux plus imparfaits et aux plus simples de tousles animaux; en un mot, que les éponges offrent effectivement le terme de la nature animale, c’est- a-dire , que, dans l’ordre naturel , elles constituent le pre- mier anneau de la chaine que forment les animaux.
D’après cela, comment pouvoir considérer les éponges comme des productions de polypes , en un mot, comme de véritables polypiers ! Quelques naturalistes néanmoins
Font soupçonné; mais , jusqu’à ce jour, personne n’en
SANS VERTÈBRES. 347
ayant pu apercevoir les polypes , les idées , à l'égard de ces productions singulières , sont restées vacillantes, fort obscures , et l'hypothèse inconsidérée qui attribue ces corps aux plus imparfaits des animaux a prévalu , malgré l'impossibilité évidente que des animaux qui seraient plus simples encore que les monades , puissent donner lieu à des corps aussi composés et aussi tenaces que le sont les éponges.
Si l'observation des animaux qui ont formé les éponges ne nous fournit rien qui puisse fixer nos idées sur la nature de ces animaux , examinons les corps eux-mêmes qu’ils ont produits, et voyons si parmi d’autres productions d’ani- maux que nous connaissons mieux, il ne s’en trouve point qui soient réellement rapprochés des éponges par leurs rapports.
Ceux qui possèdent, ou qui ent consulté de riches collections d’alcyons et d’éponges, savent ou ont dû re- marquer , qu'entre ces deux sortes de corps, les rapports naturels sont si grands, qu’on est souvent embarrassé pour déterminer lequel de ces deux genres doit comprendre cer- taines espèces que les collections nous présentent.
De part et d’autre, ce sont des corps marins fixés, le- gers , diversiformes , et tous composés de deux sortes de substances, savoir: 1.0 de fibres nombreuses, cornées, flexibles , plus ou moins fines, quelquefois à peine percep- tibles, et diversement situées, entrelacées, croisées, réli- culées ; 2.° d’une chair qui empäte ou recouvre ces fibres , qui s’affermit et devient comme coriace et terreuse dans son desséchement , et qui, dans les especes , varie du plus au moins en épaisseur,en quantité , en ténacité, en poro- sité, etc., etc.
Ceux de ces corps dont la pulpe charnue, plus em- preinte de parties terreuses , se trouve persistante après
345 ANIMAUX
leur extraction de la mer , se dessèchent, et prenant une
corisistance ferme , subéreuse ou coriace , ont recu le nom d’alcyons. Ceux au contraire dont la chair très-gélatineuse,
et peu empreinte de parties terreuses , s’affaisse , s’éva-
nouit et mêmes’echappe en partie lorsqu'on les retire de la
mer , et qui ont des fibres cornées fort grandes, bien en-
trelacées , croisées , réticulées et adhérentes entr’elles , ont : été nommés éponges.
Il n'y a donc de part et d’autre que du plus ou du moins dans la consistance de la pulpe qui empäte les fibres, c’est-à-dire , dans l'intensité du caractère essentiel de ces corps ; et ce plus ou ce moins se remarque même entre les espèces de chacun des deux genres dont il s’agit.
S'il en est amsi, et j'en appelle à l'examen des objets, parce qu'ils en offrent les preuves les plus évidentes; en- fin, si l'observation nous apprend que les a/cyons nous présentent de véritables polypiers, les polypes de plusieurs alcyons ayant été observés et figurés, 1l ne peut donc rester aucun doute que les éponges ne soient pareillement des productions de polypes, et même de polypes qui avoisinent ceux des alcyons par leurs rapports; elles ne sont donc pas le produit des plus simples et des plus imparfaits des animaux.
Sans doute, en citant les alcyons, je n’entends pas par- ler de ces animaux composés, à corps commun, gélatineux et sans polypier, que l’on a confondus avec les alcyons, d’après une apparence extérieure; mais je parle des vrais alcyons , c’est-h-dire , de ceux qui ont un polypier , le- quel, dans sa structure , offre des fibres cornées, empâtées d'une pulpe qui se conserve et s’affermit dans son desséche- ment. Or, ce sont ces corps qui ont avec les éponges des rapports que l’on ne saurait contester.
Qu’on se rappelle maintenant que les polypes à polypier constituent la plupart des animaux composés , dont les in-
SANS VERTÈBRES. 349
dividus adhérent les uns aux autres, communiquent en- semble , participent à une vie commune, et ont un corps ‘commun qui continue de subsister vivant , quoique ces individus , après s’être régénérés , périssent et se succè- dent rapidement; alors 'on sentira que le corps gélatineux et commun des alcyons et des éponges, et que les po- lypes qui le terminent dans tous les points, peuvent rem- plir toute la porosité de leur polypier , comme cela arrive au corps commun des polypes qui forment les astrées , les madrépores, etc. On sentira aussi que ce corps commun et que celui des polypes.qui. y adhérent, étant très-irrita- bles , doivent se contracter subitement au moindre contact des corps étrangers qui les affectent, ce qui a été effective- ment observé; qu’enfin , si dans les éponges la chair gé- latineuse de ces corps, est très-transparente, hyaline , en un mot, sans couleur , les polypes très-petits de sa surface, doivent alors échapper à la vue, ce qui est cause que, jusqu’à présent , on ne les a point aperçus.
D'après ce que je viens d’exposer , toutes les observa- tions, tous les faits connus qui concernent les éponges, s'expliquent facilement , et fixent incontestablement nos idées sur l’origine et la nature de ces corps.
On sait que l'éponge est un corps mou, léger , très- poreux , jaunâtre , grisâtre ou blanchätre , et qui a la fa- culté de s’imbiber de beaucoup d’eau que l’on en fait sortir en le comprimant.
Les anciens, mème avant Aristote, avaient pensé que ces corps étaient susceptibles de sentiment, parce qu’ils leur avaient remarqué une sorte de frémissement et une contraction particulière lorsqu'on les touche.
Ce fait, dont on ne saurait douter , et dont je viens de développer plus haut la cause, a donné lieu à une er- reur , et celle-ci à une autre.
350 ANIMAUX
En effet, les anciens, et beaucoup de modernes, n’ayant pas fait attention que la nature à formé , dans le règne animal , beaucoup d'animaux composés, comme elle a fait parmi les végétaux beaucoup de plantes pareillement composées , c'est-à-dire, qui adhèrent et communiquent ensemble , et participent à une vie commune , ont consi- déré l'éponge comme un seul animal. Cette erreur les a conduits à regarder cet animal comme le plus imparfait des animaux , et comme formant la chaine quilie le règne ani- mal au règne végétal par les algues , etc. [ animal ambi- guumn, crescens , torpidissimum, etc. Pallas. ]
J'ai assez fait connaître le peu de fondement de ces idées, sur lesquelles je ne reviendrai plus.
Il y a des éponges qui ont beaucoup de roideur dans leur tissu, parce qu'il est composé de fibres cornées fort roides, fortement agglutinées ensemble dans les points de leur croisement, et que plusieurs des espèces qui sont dans ce cas, manquent presqu’entièrement de cette pulpe fugace qui empâtait leurs fibres. Les autres espèces, quoique plus ou moins encroûtées , n'offrent point cet encroûte- ment épais, ferme et terreux qui empäte le tissu fibreux des alcyons.
Les trous assez grands qu'on voit épars sur diverses éponges ne sont point des cellules de polypes ; mais ce sont des trous de communication , qui fournissent une voie commune pour les issues de plusieurs polypes, et par les- quels l’eau leur arrive. Quelquefois certaines excavations qu'on leur observe ; sont le résultat de corps étrangers au- tour desquels les polypes se sont développés, ou des caver- nosiiés utiles à la vie des polypes qui y ont des issues.
De tout ce que je viens d’exposer, d’après un examen approfondi des polypiers dont il est question, il résulte :
1.9 Que les a/cyons constituent des polypiers empâtés,
SANS VERTÈBRES. 351
dont l’encroûtement persiste entièrement après la sortie de l’eau et sà dessiccation, se durcit alors, et souvent même conserve encore les cellules des polypes ;
2.2 Que les éponges sont aussi des polypiers empâtés, mais dont la pulpe enveloppante , plus molle et presque fluide , est si fugace que , s’échappant en partie lorsqu'on retire le polypier de la mer, elle conserve rarement les cellules des polypes , et que, dans son desséchement , elle n'offre toujours qu’une masse flexible , très-poreuse, et qui est propre à s’imbiber de beaucoup d’eau.
Comme les polypes des éponges doivent être extrême- ment petils, ainsi que le sont sans doute ceux des flabel- laires qui viennent avant, et qu'ils habitent dans une pulpe molle, très-fugace , on ne doit donc pas s'étonner de ce qu'ils ne sont pas encore connus. Leur petitesse et leur transparence en sont les causes, et ce ne pourrait être que dans l’eau même qu'on réussirait à les aperce- voir , si on les y observait avec les précautions néces- saires. |
La forme générale de chacun de ces polypiers est si peu importante , et varie tellement dans le genre , que sa con- sidération peut à peine être employée à caractériser des es- pèces. Cependant on est forcé de s’en servir; mais ce ne doit être qu’apres s’être assuré des différences qu'offre le tissu ; différences qui constituent des caractères solides , mais difficiles à exprimer.
Cette diversité dans la forme est si considérable, qu'on peut dire avec fondement , que toutes les formes obser- vées dans les polypiers pierreux, se retrouvent presque généralement les mêmes dans les éponges.
En effet, les unes présentent des masses simples , sessiles, plus ou moins épaisses , enveloppantes ou recouvrantes ; d’autres sont pédiculées , droites, soit en massue ou en co-
352 ANIMAUX : :
lonne, soit aplaties en éventail ; d’autres sont creuses, soit tubuleuses ou fistuleuses , soit infundibuliformes ou en cratère; d’autres sont divisées en lobes aplatis et folia- cés; d’autres enfin sont rameuses, diversement dendroïdes ou en buisson. Les espèces offrent aussi toutes les nuances possibles , depuis celles dont toutes les fibres de la sur- face sont complètement encroûütées, jusqu'à celles qui ont toutes leurs fibres à nu, tant au dehors qu’en de- dans.
Le genre de l’éponge étant très-nombreux en-espèces, je vais présenter la distinction de celles que j'ai vues, com- parées, et dont je puis certifier la détermination; mais, avant tout, je dois exposer les divisions qu'il me paraît conve- nable d'établir pour faciliter l'étude et la connaissance de
ces espèces.
DIVISIONS DES ÉPONGES.
1.9 Masses sessiles, simples ou lobées, soit recouvrantes, soit enveloppantes ;
2. Masses subpédiculées ou rétrécies à leur base, simples ou lobées ;
3.2 Masses pédiculées, aplaties ou flabelliformes, simples ou lobées ;
4.0 Masses concaves, évasées, cratériformes ou infundi- buliformes ;
5.2 Masses tubuleuses ou fistuleuses , non évasées ;
6.° Masses foliacées ou divisées en lobes aplatis, foliformes ;
7.9 Masses rameuses , phytoïdes ou dendroiïdes.
SANS VERTÈBRES. 353
ESPÈCES.
Masses sessiles , simples ou lobées , soit recouvrantes ,
soit enveloppantes.
1. Éponge commune. Spongia communis.
Sp. sessilis, subturbinata , rotundata, supernè plano-con: vexa, mollis , lenax , grossè porosa ; superficie lacinu» lis rariusculis ; foraminibus magnis.
An spongia officinalis ? Lin. |
1. Sp. communis fusca. L’éponge brune commune.
2. Sp.communts lutea. éponge blonde commune.
3. Sp. communts aurantia. L'épouge orangée commune.
Annales du mus. vol. 20. p.350. n.0 1,
Habite la mer Rouge, l'Océan indien. Mon cabinet.
2. Éponge pluchée. Spongia lacinulosa.
Sp. sessilis, subturbinata, planulata , obsoletë lobata, mollis , tomentosa, porosissima ; superficie lacinuirs cre- Lerrimis.
Spongia officinalis. Esper. vol. 2. tab. 15—15.
Anuales du mus. 20. p. 370. n.0 2,
Habite la mer Rouge, l'Océan indien. Mon cabinet.
3. Éponge sinueuse. Spongia sinuosa. Sp. sessilis, ovala, rigida , sinubus variis, lacunisque inæqualibus undique cavernosa. Spongia sinuosa. Pallas. zooph. p. 594. Esper. vol. 2.t. 31. Annales du mus. 20. p. 351. n.0 3. Habite l’Ccéan indien. Mon cabinet.
4. Eponge cavernense. Spongia cavernosa. Sp. sessilis, ovato-conica , cavernosa , incrustafa ; super-
ficie lobis, crebris, erectis, atlenualo-aculis, con- fertis.
Spongia cavernosa. Pall. zooph. p. 394. Tome FI. 23
354 ANIMAUX
Annales du mus. 20. p. 391. n.o 4. Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet.
5. Éponge cariée. Spongia cariosa.
Sp. informis , sublobata , rimoso - lacunosa, cavernosa , fulvo-ferruginea; foraminibus variis ; fibris inœqualiter reliculatts.
Seba. thes. 3. tab. 96. f. 5.
Annales du mus. n.o 5.
Habite l’Océan indien. Mon cabinet.
6. Eponge lichéniforme. Spongia licheniformis. Sp. glomerato-cespitosa , sessilis , asperata; fibris laxis- simis, cancellatim connexis, lenactbus, subramescen-
étbus. 1. Sp. lichentformis fuscata. Mus. n. 2. var. laxior , subpurpurea. Mus. n.° 3. var. palidë fulva, fibris tenworibus. Mus. n.° annales du mus. n.° 6.
Habite dans différentes mers, et offre beaucoup de variétés.
7. Éponge barbe. Spongia barba.
Sp. sessilis , in massam ; suberectam et laxissimè reticu- latam elongata ; fibris ramescentibus partim crusté con- glutinatis ; apicibus laceris.
Annales du mus. 29. p. 372. n.° #.
Habite.... la Méditerranée ? sur le Spondylus gæderopus. Mon cabinet.
8. Éponge fasciculée. Spongia fasciculata.
Sp. sessilis, ovato-globosa , fibrosa, rigidula ; fasciculis fibrosis, ramosis, fastigiatim conjfertis; penicüllis cre- berrimis ad superficiem. |
Spongia fasciculata. Pall. zooph. p. 381.
Esper. vol. 2. t. 32.
Planc. Conch. t. 15. fig. E.
Mus.n.° annales du mus. n.9 8.
Habite la Méditerranée.
SANS VERTÈBRES. 399
9. Eponge déchirée. Spongia lacera, Sp. sessilis, ovata, pulvinata , intüs clathrato-lacunosa ; lobulis terminalibus, ramescentibus, laceris. Mus. n.° annales du mus. n.0g. Habite.... Elle forme une masse sessile, ovale, convexe, fibreuse , remplie de petites lacunes intérieurement.
10. Eponge filamenteuse. Spongia filamentosa.
Sp. sessilis , ovalu, pulvinata, fibroso-fasciculata, aurea ;
fasciculis érectis , creberrimis, distinctis, lateribus fila- mentosis.
Annales du mus. n.0 10.
Mus. n.0
2. var. albida ; fasciculis brevissimis.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande , à l’île King. Péron et Le Sueur.
11. Éponge alvéolée. Spongia favosa.
Sp. sessilis, ovata, pulvinata, citrina; superficie fa- vis, subangulalis , conferlis, inœqualibus ; parietibus submembranaceis.
Mus, n° annales du mus. p. 373.n.° 11.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, près l’île King. Péron et Le Sueur.
12. Éponge celluleuse. Spongia cellulosa.
Sp. sessilis, ovata, sublobata , fulva , superficie favosa; favis, subangulatis inœqualibus ; interstitiis parietibusque crassiusculis , porosis.
Ellis et Solander , tab. 54.f. 1.
Spongia cellulosa. Esper. suppl. 1. tab. Go.
Mus. n° annales du mus. n.0 12.
Habite les mers de la Nouvelle - Hollande, près l’ile King. Péron et le Sueur.
13. Eponge cloisonnée. Spongia septosa. Sp. sessilis, mullilamellosa ; Llamellis suberectis, decussan-
Libus, in favos irregulares connatis ; parielibus perosis, subaspertis.
356 ANIMAUX
Mus. n.o annales da mus. n.° 13. Habite les mers australes. Péron et Le Sueur.:
14. Eponge percée. Spongia fenestrata. Sp.incrustans, rigida , lonsa, rimis inæqualibus et sinuo= sis fenestrala ; fibris reticulatis. Annales du mus. p. 354. n.° 14. Habite l'Océan indien. Mon cabinet, sur un {rochus.
1). Éponge à gros lobes. Spongia crassiloba.
£p. incrustans , profunde lobata ; lobis erectis, crassis, compressis , conotdeis ; ports crebris, submarginalibus.
Mas. n.°
Annales du mus. n.0 15.
Habite.... d’une base peu étendue qui encroûte les rochers, s'élèvent plusieurs gros lobes droits , épais, comprimés, presqu’ovales ou conoïdes , obtus.
16, Eponge planche. Spongia tabula. 2 Sp. plana , oblonga , subindivisa , porosissima ; utro- que latere rugis inæqualibus ; transversis , superne oscu- liferis. Mus. n°, annales du mus. n.° 16. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, le long des côtes de Leuwins. Péron et le Sueur.
17. Eponge gâteau. Spongia placenta. Sp. oblique orbiculata, plano-convexa , rigida, porosissi- ma; limbo radiatim sulcato ; foraminibus rartis. Mus. no annales du mus. n.0 17. Habite lesmers de la Nouvelle-Hollande, à l'ile King. Péron et le Sueur.
18. Éponge byssoïde. Spongia byssoides. Sp. sessilis, simplex, prostrata, tumida , pellucida ; fibris nudis, laxissimè cancellatis. Mus. n y 2. var. massis planulatis. Annales. du mus. p.375. n.o 18.
SANS VERTÈBRES. 357
Habite les mers australes on de la Nouvelle-Hollande. Péron et /e Sueur.
19. Éponge pulvinée. Spongia pulvinata. Sp. sessilis, ovata, pulvinata, rard lobata, fulvo-aurea ; fibris nudis, laxë implexis. Mus. n.0 Annales du mus.n.° 1g. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur.
20. Éponge charboneuse. Spongia carbonaria. Sp. informis, subsolida, nigra, superficie incrustata ; po- rés foraminibusque varits, trregulartbus. Annales du mus. n.° 20. Habite les mers d'Amérique , enveloppant de grandes portions du millepora alcicornis. Mon cabinet.
21. Eponge encroûtante. Spongia incrustans. Sp. crustacea, tenuis , fucos obtegens, fibrosa, laxè retr- culata; foraminibus sparsts. Mus. no annales du mus. n.0 21,
Habite les mers australes. Péron et Le Sueur.
22. Eponge fuligineuse. Spongia fuliginosa. Sp. incrustans, fuscata , fuliginosa, fucos ahesens ; fo- raminulis subseriatis. Mas. n.° annales du mus. p. 356. n.o 22. Habite.... Elle ressemble à un byssus trés-court, brun ou noirätre, fuligineux, qui encroûte les feuilles d’un fucus.
Masses subpédiculées ou rétrécies à leur base, simples
ou lobées.
23. Eponge anguleuse. Spongia angulosa. Sp. erecta , subturbinata, iporosissima; angulis laterali- bus inæqualibus varüis ; foraminibus ad angulorum mar- gines creberrimis, subdistinctis.
358 ANIMAUX
Mus. n.e 2. var. informis , sublobata. Annales du mus. 20. p. 376. n.° 23,
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, près l’île King. Péron et le Sueur.
24. Eponge plurilobée. Spongia pluriloba.
Sp. erecta, fisso-lobata, rigidula , tenuissimë porosa ; Lo: bis compresso - planis , variis, obtusts , subtruncatis ; osculis sparsis, distantibus.
Mus. n.0 annales du mus. p. 356. n.0 24.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande ? Péron ct le Sueur.
L2
25. Eponge crévassée. Spongia rimosa.
Sp. érecta, elongata, fibrosa, sublanuginosa, rigidula; superficie rimis longitudinalibus excavaté& ; foraminibus Sparsis.
1. $p.rimosa columnaris.
Mus. n.0
2. Sp. rimosa subclavata.
Annales du mus. n.° 25. :
Habite les mers dela Nouvelle-Hollande ? Péron et Le Sueur.
26. Eponge à pinceaux. Spongia penicillosa.
Sp. substipilata , erecta , obovato-clavala , fibrosa; fibris nudis , laxè contextis ; superficie penicillis, pro- minulis creberrimis.
1: sp. pentcillosa clavala.
Mus. n.° 2. var. brevior , subglobosa. Mus. n.° annales du mus. p. 377. n., 26.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur.
27. Eponge enflée. Spongia turgida. Sp. substipitala, ovato-lurgida , erecta aut obliqua ; fibrosa ; fibris nudis , larè implexis ; foramine termi- nalr.
1. Massa erecta, turgido-gibbosa ; foraminibus tribus. Mus. n.°.
- SANS VERTÈBRES. 359
2. Massa oviformis , obliqua : foramine unico.
Mus.n.° annales du mus. n.o 27.
Habite les mers de la Nouvelle - Hollande , au port du Roi Georges. Péron et le Sueur.
28. Eponge bombicine. Spongia bombycina.
Sp. substipitata, erecta, ovato-ventricosa , supernè multiloba ; fibris nudis, laxissimis, ad superficiem hispido-crispis ; fora- minibus raris , subterminalibus.
Mus. n.0
2. var. minus »ventricosa , Subcompressa.
Mus. n.° annales du mus. p. 375. n.0 28.
Habite les mers de la Nouvelle Hollande. Péron et Le Sueur.
29. Eponge flammule. Spongia flammula.
Sp. obsoletè stipitata , erecta , ovata vel ovato-lanceolata , laxis- simè fibrosa; fibris nudis : longitudinalibus divaricatis ad api- ces crispatis.
Mus. n.o annales du mus. p. 378. n.° 29.
2. var. turpida, obovata.
Habite les mers australes. Péronet le Sueur.'
30. Éponge mirobolan. Spongia myrobolanus. Sp. stipitata , obliquè ovalis , fusco-fulya ; fibris tenuissimis , densë contextis , subincrustatis ; foraminibus lateralibus. Mus.n. annales du mus. p. 378. Habite... Cette espèce est petite, portée sur un pédicule un peu grêle, et présente une masse ovale , légèrement com-
primée,
31. Éponge pied de lion. Spongia pes leonis. Sp. substipitata , ovato-rotundata , compressa , molbis, porosis- sima ; margine superiore foraminoso. Mus. n.0 Annales du mus. p. 379. n.° 31. Habite les mers australes. Péron ct le Sueur.
32. Eponge patte d’oie. Spongia anatipes. Sp. stipitata , complanata , laxissimè fibrosa : explana-
36e ANIMAUX
tione subquadratä , lobatä ; fibris longitudinalibus | eminen- tioribus. | Mus. n.0 Annales du mus.n.° 32.
Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. \
Masses pédiculées , aplaties , flabelliformes , simples ou lobées.
33. Éponge palette. Spongia plancellx.
Sp. subpediculata , plana , ovato- truncata , tenuissimè po- rosa; foraminibus hinc creberrimis , versès basim subseria- libus. |
Mus. n.0 annales du mus. p.359. n.0 33.
Habite.... Cette éponge a la forme d’une palette.
34. Eponge pelle. Spongra pala.
Sp. pedate , spathulata , maxima , intùs fibris , densiès confertis longitudinaliter lineata ; margine superiore foraminoso ; fibris nudis , laxissimè contextis.
2. var. superficie prolifera , lobata : losis , longitudinaliter adnatis.
Zcbis cylindraceis , subtubu-
3, var. spathul& crassiore.
4. var. superficie lacunos& , proliferä. Mus. n.o annales du mus. 20. p. 380.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande , près de Vile aux
Kanguroos. Péronet le Sueur.
35. Eponge flabelliforme. Spongia flabelliformis.
Wp. erècta, pediculata , plana, suborbiculata ; fibris rigidis, subincrustatis, elegantssimé reticulatis : strigis superficialibus, undatis , decussatis in disco.
Sp. flabelliformis. Lin. Pall. zooph. p, 380.
Rumph, amb. 6. t. 80. f. 1.
Seba. thes. 3. t. 95.f. 2—4,
Esper. vol. 2.1. 13.
Mus. n.ce
SANS VERTÈBRES. 361
2. var. flabello elliptico ; strigis tenuioribus, laxioribus. Mus. n
3. var. flabello parvo , fibroso , pellucido ; utrinque convexo. Mus. n.o annales du mus. p. 380. n.0o 35.
Habite l’Océan indien , les mers de la Nouvelle-Hollande.
36. Éponge plume. Spongia pluma. Sp. pediculata , flabellatim dilatata , albida , tenuissimè fibrosa; fibris nudis , laxissimis. Mus. n.o annales du mus. p. 381. n.0 36. Habite les mers australes. Péron et le Sueur:
37. Eponge chardon. Spongia carduus. Sp. pediculata , dilatato-flabellata , incrustata, albida ; flabello
rotundato , hinc productiore; utroque latere , rugis lamellosis ,
spinoso-echinatis. \ Mus. n.0 annales du mus. n.0 37.
Habite les mers australes. Péron et Le Sueur.
38. Eponge drapée. Spongia pannea. Sp. pediculata, erecta, flabelliformis , crassa , porosissima ; fibris reticulatis ; margine superiore foraminoso. Mus. n.0 An spongia compressa ? Esper. suppl. 1.p-290. t. 55i 2. var. crassissima, compressa? rotunda.
Annales du mus. p. 381. n.° 38. Habite.... Cette espèce est très-épaisse, aplatie et pédi- culée. 39. Eponge fendillée. Spongia fissurata. Sp, pediculata , plana , flabelliformis, corium expensum simu-
lans, sublobata ; superficie fissuris creberrimis notatä. Mus. n.° annales, p. 382. n.° 39.
2, var. incisa , sublaciniata ; fissuris majoribus et rarioribus. Habite les mers australes. Péronet le Sueur. 4o. Eponge cancellaire: Spongia cancellaria.
Sp. kumilis, subpediculata | compresso - flabellata , rotun-
data ; ramulis incrustatis, rigidis, coadunato-cancellatis ; nargine muricatos
362 ANIMAUX
Mus. n° annales , p. 382. n.° 40. 1 Habite.... Petite éponge à pédicule court ; comprimée, for- mant un éventail arrondi.
41. Éponge en lyre. Spongia lyrata.
Sp. stipitata, erecta, compresso - flabellata , ex tubulis coadunatis composita ; margine superiore rotundato , foraminoso.
Spongia lyrata. Esper. suppl. 2. p. 41. t. 67. f. 1—.
Annales du mus.p. 382.
Habite.... l'Océan indien ? Mon cabinet, provenant d: la collection de M. Turgot.
42. Éponge deltoïde. Spongia deltoidea.
Sp. erecta , flabellata, supernè truncata , incrustata ; utrâque superficie vermiculis nodosis crustaceis irregularibus.
Mus.n.o annales, p. 382. n.0 42.
Habite...
43. Éponge poële. Spongia sartaginula.
Sp. pediculata , orbicularis , planulata , uno latere concava , al- tero convexa ; gradum scalæ seriebus pluribus obsoletis et oscu- Lis subseriatis in convexitare..
Mus. no TR
Annales du mus.p. 353.
Habite.... Espèce très-singulière, ayant un peu la forme d’une poële à frire.
44. Éponge appendiculée. Spongia appendiculata.
Sp. subpediculata ;, oblongo-spathulata , rigidula ; appendicibus digitiformibus , erectis, obtusis ; superficie porosissimä ; oscu- lis subsecundis.
Mus. n.o
2. var. textur& tenuiore , vix incrustatà.
Annales du mus. p. 383. -
Habite...
SANS VERTÈBRES. 363
Masses concaves , évasées , cratériformes ou infundi- buliformes.
45. Éponge usuelle. Spongia usitatissima.
Sp. turbinata , tenax, mollis , tomentosa , porosissima , lacinulis seabriuscula , supernè concava ; foraminibus in cavitate subse- riatis.
2. var. major, crateriformis ; foraminibus in sulcos radiatos con- fluentibus.
3-eadem extès appendicibus inæqualibus lobata.
Mus. n° annales, 20.p. 383. n.° 45.
Habite les mers d'Amérique. Cette espèce , très -distincte de l'éponge commune , n.° 1, fait aussi un objet de commerce, etest employée aux usages domestiques,
46. Éponge tubulifère. Spongia tubulifera. Sp.sessilis, mollis, porosissima ; stellatim lobata ; lobis tubu- liferis. Mus. n.o annales, p. 384. n., 46. Habite.... probablement les mers d'Amérique ?
So
47. Eponge stellifère. Spongia stellifera.
Sp. turbinata , crateriformis ; mollis, tomentosa , poro- sissima ; foraminibus in parte cav& sparsis , crebris , stel- latis.
Mus. n.°
2. eadem amplissima , subauriformis.
Esper. vol: 2. tab. 14.
Mus. n° annales, p.384. n.0 47.
Habite.... les mers de l'Amérique ? Elle est grande, tur- binée , profondément creusée en cratère,
48. Eponge striée. Spongia striata. Sp. turbinata , infundibuliformis, tenuis , incrustata , nigra ; parietibus longitudinaliter striatis ; striis asperis. Mus. n.° annales, n.° 48.
Habite.... les mers d'Amérique ?
36/4 ANIMAUX
49. Éponge cloche. Spongia campana.
Sp. turbinata , campanulata, amplissima ,‘ rigidissima ; pa- rietibus lamelloso - reticulatis, mucronibus asperis , forami- nulatis.
Mus. no annales, p. 385. n.° 40.
Habite.... probablement les mers d'Amérique. Mon cabinet; venant de la collection de M. Turgot.
5o. Eponge trombe. Spongia turbinata.
Sp. angusto-turbinata , pr.elonga , infundibuliformis , rigida , incrustato - fibrosa , porosissima ; cavyitate monticulis sparsis echinulatä.
Mus. no annales , n.0 5o.
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet.
Dre Éponge creuset. Spongia vasculunr. Sp. turbinata, infundibuliformis, subrigida , incrustato = fibrosa ; porosissima ; marpgine lanuginoso ; internä superficie lœvi. Mus. n.o annales , p. 385. n.0 51. Habite.... Obs.!ly a tant d’éponges qui sont infandibuliformes , que je ne vois pas comment deviner quelle est celle que Linné a dé- signée par son spongia infundibuliformis.
Lé +
52. Eponge brassicaire. Spongia brassicata.
$p. incrustata, cyatho expanso conformis, subfoliacea; lobis pla- nis , amplis , in rosam excavatam dispositis; centro cyathi rimuloso ; ocellis sparsis prominulis.
Mus. n° annales, n.0 52.
Habite l'Océan des Grandes-Indes.
53. Éponge cyathine. Spongia cyathina.
«Sp. incrustata , turbirata , cyathiformis ; crusté ubiquè rimulis , tenuissimè divisà ; interstitiis interruptis ; ocellis parvis, sparsis. |
Mus. n.0 annales, p. 386. n.o 53.
Habite les mers australes ou de la Nouvelle - Hollande. Péron etle Sucer. |
| SANS VERTÈBRES. 365 54. Eponge d'Othaiti. Spongia othaitica.
Sp. partim incrustata, cyathiformis , subintegra ; crustâ grossè rimulosä ; rimulis longitudinalibus ; interstitiis elevatis, aspe- ratis ; ocellis immersis obsoletis.
Soland. et Ell. tab. 59. f. 1—2. Esper. suppl. 1, t. r. fige 7—8.
Mus. n.°
2. eadem inciso-lobata:
Soland. et Ell. t. 59. f. 3.
Mon cabinet. Annales, p. 386. n.0 54.
Habite les mers d’Othaiti et celles de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur.
5. Éponge porte-côtes. Spongia costifera.
Sp. turbinata > cyathiformis, fibrosa , rigida ; costis longitudinae libus, acutis, sublamellosis , crebris.
Mus. n° annales du mus. 20. p. 432.
Habite l'Océan austral. Péron ct le Sueur.
56. Éponge en cuvette. Spongia labellum.
Sp. turbinato - ovata , labelliformis, chartacea ; nervis , longi- tudinalibus striata ; interstitiis cancellatis; margine undato sublobato. |
Turgot, mém. instr. pl. 24. idée c.
2. var. amplior , parietibus undulato-plicatis.
Annales du mus. p. 432. n.° 56.
Habite... . Mon cabinet, provenant de la collection de
M. Turgot.
5. Éponge caliciforme. Spongia édosts this
Sp. substipitata , calyciformis : rigida » tenuissimé porosa et rimo$a. - Sp. calyciformis. Esper. suppl. 1:p. 292. t. 27. 2. var. calyce hinc fisso , subfenestrato. Annales , n.0 57. Habite les mers du Nord. Mon cabinet, provenant de la collec-
tion de M. Turgot.
366 ANIMAUX
58. Éponge veineuse. Spongia venosa. Sp. turbinata, cyathiformis, patula , tenuissima ; cæplanationce Zncrustatä ; venoso-reticulatà , foraminosä. Turgot mém. instr. pl. 24. fig. G. Mon cabinet. Annales , p. 433. n.0 58. Habite... l'Océan indien ?
5g. Éponge corbeille. Spongia sportella. Sp. subturbinata | sportam , vimineam et cyathiformem simulans ; nervis albis, nudis , sublignosis, reticulatim coalescentibus. Planta marina lignosa..….. Seba. thes. 3. t. 95. £. 6. : Mus.n®° annales du mus. n.0 59. Habite l'Océan près l’ile de Madagascar.
60. Éponge bursaire. Spongia bursaria. Sp. bursis cuneatis , subcompressis , flabellatim agprepatis; ex- ternà superficie tuberculis acuminatis muricatä. Mus. n.° annales, p. 433. n.°6o. Habite. ... Mon cabinet.
61. Éponge bilameliée. Spongia bilamellata.
Sp. pedata , compressa ; flabellata | basi infundibuliformis 4 lamellis duabus terminalibus , amplissimis , rectis, parallelis , extùs scrobiculatis.
Mus. n.° annales, n.° 61:
2. var. lamellis extùs sublævigatis.
Habite l'Océan austral. Péron etle Sueur..
62. Eponge calice. Spongia calyx. | Sp. stipitata, turbinata , calyciformis, laxè fibrosa , pellucida ; parietibus crassis : interna subgibbosa.
Mus. n.° annales, p. 434. n.0 62. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur.
Masses tubuleuses ou fistuleuses.
s
63. Éponge lacuneuse. Spongia lacunosa.
Sp. tubulosa, simplex, cylindrica, fibrosa , rigida , crassis-
SANS VERTÈBRES. 367
sima; extern& superficie lacunis sinuosis et irregularibus ex. cayatä. Mus. n.°
Annales, 20. p.434. n.0 63. Habite.... Cette éponge est lacuneuse en dehors.
64. Éponge en trompe. Spongia tubæformis. Sp. subaggregata , tubulosa , incrustato-fibrosa, longissima ; tubis simplicissimis, extùs tuberculosis ; basi subplicatä. Spongia fistularis. Pall. zooph. p. 385, Esper. vol. 2. tab.20..21. Mus. no annales, p. 485. n.o 64. * Habite les mers d'Amérique.
65. Éponge fistulaire. Spongia fistularis. Sp. aggregata , tubulosa , pralonga , fibrosa ; tubis simpli- cibus , sensim ampliatis ; fibris denudatis , reticulatis, laxè con- ‘LCR S'pongia fistularis. Esper. vol. 2.tab. 21. A. Seba thes. 3.t. 05. f. 1 ? ; 2. var. tubo breviore, subinfundibuliformi. Mus.n.° annales, n.0 65. Habite les mers d'Amérique. Mon eabinet.
66. Eponge plicifère. Spongia plicifera.
Sp. tubulosa, subinfundibuliformis , flexilis , luteo-fulva ; extùs plicis tortuoso-sinuosis inæqualiter anastomosantibus ; pariete internä subfavosä.
An Seba. mus. 3. t. 05. f. 7.
Mus.n. annales, p. 435. n.0 66.
Habite.... probablement les mers d'Amérique. Mon cabinet, venant de la collection de M. Turgot.
67. Eponge à fossettes. Spongia scrobiculata. Sp. turbinato-oblonga , infundibuliformis , flexilis , utrâque su- perficiserobiculis, inæqualibus, rotundatis , favosis. Turgot, mém. instr. pl. 24. fig. F. Aunales , 20. p. 436. n.° Gr. Habite. .... Mon cabinet.
368 ANIMAUX 68. Éponge vaginale. Spongia vaginals.
Sp. aggregata , tubulosa ,. subcompressa , ferruginea, dura: - extern& superficie tuberculis compressis asperä; foraminibus sparsis.
An Sloan. jam. hist. 1.t.24. fr.
Turgot, mém.instr. pl. 24. fig. B.
Annales, n.0 68.
Habite.... les mers d'Amérique ? Mon cabinet.
69. Eponge digitale. Spongia digitalis.
Sp. subaggregata , tubulosa , rigida, albida ; superfièie lacinu- lis rigidis muricatä ; foraminibus sparsis.
An Sloan. jam. hist. 1. t. 23. f. 4. Spongia villosa. Pall. p- 392.
Mon cabinet.
2. var. tubulis elongatis. +
Ramph. amb. 6.t. go. f. 2, Annales, p. 436. n. Go. Habite l'Océan des Deux-Indes.
70. Éponge bullée. Spongia bullata.
Sp. rameso-fastigiata, tubulosa ; tubulis bullatis , inflato-nodosis; foramine terminali constricto, marginato.
Mus. n.0
2. var, tubulis diffusis , obsoletè nodosis , fibroso-reticulatis.
S'pongia tubulosa. Lin. Esper. suppl. 1. tab. 54.
Mus.n.s annales, p.437. n.° 50. |
Habite les mers de la Nouvelle-Hoïllande, près l'ile aux Kan- guroos. Péron et le S'ueur. <
. Eponge siphonoïde. Spongia scy phionoëdes.
«1 4
Sp. tubulosa , mollis , semi-pellucida; tubulis rectis , 2 S. 3-fidis, versès basim sensim attenuatis ; fibris reticulatis læviter in- crustatise
Aus. n.°
2. var. fibris subnudis.
Annales, p. 437. n©°vr.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande ,; anx iles Saïint- Pierre et Saint-Francois, Péron et le Sueur.
SANS VERTÈBRES« 369
Cr,
72. Éponge quenouille. Spongia tolus.
Sp. stipitata , erecta, clavæformis, tubulosa; extern4 superficie lacunosä.
2. var. dilatato-spatulata ; fibris laxioribus. Mus. n.0 annales, p. 437. n.0 n2.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande , à l’île aux Kangu- roos. Péron et le Sueur.
73. Éponge tubuleuse. Spongia tubulosa.
Sp. tubulosa, ramosa, fibrosa , tenax ; tubulis yariè yersis, oculatis ; fibris subnudis , reticulatim contextis: Mon cabinet. annales, p. 438. >, var. tubulis subsecundis, arrectis. Spongtia tubulosa. Soland.et Ell. p. 188. t. 58. f. 7. Habite l'Océan des Grandes-Indes.
74. Eponge muricine. Spongia muricina.
Sp. tubulosa, subramosa , elongata , tuberculis acutis; undique muricata ; osculis nullis. Mus. n.°
2. var. aculeis minortbus et crebrioribus: Annales, 20. p. 438. n.° 4.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur.
Z La L Le Q 75. Eponge confédérée. Spongia confæderata. Sp. erecta, crassa, subcompressa ; tubulis pluribus connexis fibris partim incrustatis , laxè reticulatis. Mus. n° annales, n.0 75.
Scba. thes. 3. tab. 97. f. 2
Habite.... les mers de la Nouvelle - Hollande: Péron et La Sueur.
76. Éponge intestinale. Spongia intestinalis.
: Sp. pluriloba, fibrosa , rigidula , qualibus variis |, cylindraceis , tratis.
intùs cava; lobis jrœ- fistulosis , rimoso - fenes-
An spongia cavernosa ? Esper, 2. p. 180. tab. 5. Mus.n.° Seba, mus. 3. t. 96. f. 2.
Tome IT. 24
370 ANIMAUX
Annales , 20. p, 439. n.° 76. Habite la Méditerranée.
Lé
"7. Eponge couronnée. Spongia coronata. Sp. simplex, tubulosa, minima, apice spinulis radiatis coro- nata, Soland.et Ell. p. 190. t. 58. f. 8—9. Esper. supp. 1. tab. 61. f. 5—6. Annales, n.0 77.
Habite les côtes de l'Angleterre. Espèce trés-petite.
Masses foliacées , ou divisées en lobes aplatis ,
Joluforimes.
73. Eponge perfoliée. Spongia perfoliata. Sp. cäule simplici, erecto, fistuloso, foliifero ; lobis foliaceis , ro- tundatis basi fenestratis , spiraliter confertis. Mas. n.° Annales, 20. p. 43g. n.° 78. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. C’est de toutes les éponges la plus singulière et la plus re-
marquable.
Ld 79. Eponge pennatule. Spongia pennatula. Sp. stipitata , supernè foliaceo-pinnata ; lobis foliaceis erectis, rotundato-cuneatis cristatis ; Superficie pOrOSiSSiMie
Mus. n.o annales, p. 440. n.0 90. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur.
80. Eponge cactiforme. Spongia cactifornus. Sp. frondosa , pediculata , flabellatim ramulosa ; frondibus pla- nulatis, rotundato - cuneatis, incrustatis , crassiusculis ; uno latere Lacunis sparsis notato. js Mus.n.o annales, p. 440. n.° 80. Ÿ Habite les mers australes. Péron et le Sueur.
81. Eponge bouillonnée. Spongia crispata. Sp. explanationibus foliaceis , centortis, Bullato- crispis,
SANS: VERTÈBRES. 371
coalescentibus ; texturä tenuissimè fibrosä , foraminulatä, subpel- lucidä.
Mous.n.° annales, p. 440. n.0 81.
Habite les mers australes. Péron et Le Sueur.
82. Eponge panache noir. Spongia basta.
Sp. substipitata, frondoso-cristata, fibrosa, nigra; explanationi- bus convoluto = crispis , confertis ÿ; fibris nudis ,| laxè ccn- fextis.
Spongia basta. Pall. zooph. p.359.
Esper. vol. 2. p. 244. t. 25. fig. bona.
Mon cabinet Mus.n. annales, p. 441.
Habite l’Océan indien.
83. Éponge lamellaire. Spongia lamellaris. Sp. frondosa , sessilis ; lameilis pluribus j mollibus, erectis , subparallelis, supernè latioribus ; rimis porisque obsoletis ; fibris tenuissimè eontextis, Aus. n.° 2. var. laminis incisis , subcrenatis , diffusiusculis. Mon cabinet. annales, p. 441.
Habite les mers australes ou des Grandes-Indes. Péron et Le Sueur.
84. Eponge endive, Spongia endivia.
Sp. frondosa, mollis ; frondiculis numerosis | supernè dilatatis , in rosam dispositis ; limbo rotundato crispo ; foraminibus rarius- culis.
An spongia lamellosa? Esper. vol 2. t. 44.
Annales > Pe &4r. a S4.
Habite.... Mon cabinet.
85. Eponge polyphylle. Spongia polyphylla. Sp. frondibus pediculatis , erectis , rotundato-cuneatis , lobatis, convoluto-plicatis ; nervis longitudinalibus , uno latere eminen- tioribus. R Mus. n.o annales, p.441. 2. var. frondium margine superiore Laciniose, Spongia frondosa. Pall. zooph. p.395.
372
86.
88.
89.
90.
ANIMAUX
Esper. suppl. 1. t. 51. Habite l'Océan Indien.
Éponge queue de paon. Spongia pavonia.
Sp. stipitata , frondosa ; frondiculis rotundatis , subproliferis , in- crustatis , tenuibus ; uno latere foraminulato.
Mus. n.0
2. var, hinc crusta radiatim rugosa.
Mus.n.° annales, p. 442. n.0 86.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande.‘Péron et le S'ueur.
Eponge scarole. Spongia scariola.
Sp. mollis, frondosa, multilamellosa ; lamellis erectis , inciso- lobatis, basi lacunosis , subcostatis, crispis; fébris tenuissimè contextis.
Mus.n.o annales, p. 442. n.0 37.
Habiteles mers australes. Péron et le Sueur.
Éponge hétérogone. Spongia heterogona.
Sp. sessilis, albida, subfrondosa ; explanationibus erectis, un- dato-plicatis, tubos hinc fissos simulantibus ; uno Latere nervis striato : altero apiculis majusculis muricato.
Mus. no annales, p. 442.n.0 88.
An Sp. aculeata ? Esper. vol. 2. tab. 5. A.
Habite.... espèce singulière , qui semble former par ses ex- pansions une réunion de tubes tous incomplets.
Éponge thiaroïde. Spongia thiaroïdes. Sp. erecta, frondosa , molliuscula ; hispida ; lamellis porosis , superné lobatis ; lobis crebris, angustis, erectis, coronam muricatam æmulantibus. Mus.n. annales, p. 443.
Habite.... Serait-ce une des variétés du spongia fibrillosa de Pallas ?
Éponge feuille-morte. Spongia xerampelina.
Sp. ramosa, frondosa , incrustato-stuposa ; frondibus ovatis , in- ciso-lobatis ;, nervis longitudinalibus, prominulis , reticulatis, poris favagineis.
SANS VERTÈBRES. 373
Æn spongia ventilabrum ? Lin.
Esper. vol. 2. tab. 12.
Seba. thes. 3. t. 95. f. 8. Lona. et forte f. G. specimen ju-
nius.
An spongia strigosa. Pall, zooph. p. 395.
Mus. n.°
2. var. laxior frondibus profunde laciniatis.
Annales, p. 443. n.° 90.
Habite.... l'Océan américain ?
91. Eponge junipérine. Spongia juniperina. Sp. ramosa ‘in frondes nervosas, laciniosas fenestratasque expla- nata ; superficie scabros& , foraminulatä. An spongia frondosa ? Pall. zooph. p. 395. Esper. suppl. 1. t. 51.
Mus. n.o
2. var. thuyæformis: frondibus cancellato = fenestratis , poresis- simis.
Mus. n.° annales, p. 444. n.°9r. ù
: Habite l’Océan indien. Mon cabinet.
92. Eponge raifort. Spongia raphanus.
Sp. frondosa , tomentosa, foraminulata ; frondibus ovatis,
inciso-lobatis , rotundatis , rugis longitudinalibus utrinque sul catis.
Mus. n.° annales, p.444. n.° o2. | Habite les mers australes. Péron et Le Sueur.
93. Éponge mésentérine. Spongia mesenterina. Sp. erecta , lamelloso - frondosa ; lamellis latis, crassiusculis, undato - plicatis, gyratis, apice truncatis ; fibris reticulatis. Mus. n.o annales, page 444. n.° 03. Habite les mers australes. Péron et Le Sueur.
94. Eponge léporine. Spongia leporina. Sp. incrustata , profundè laciniata , frondosa ; lacinits planis,
tenuibus , oblongis , versès apicem dilatatis , sublobatis, ob tUSÈs«
374 ANIMAUX
Mus.n.° annales, p. 444. n.° 04. Habite les mers australes. Péron et Le Sueur.
95. Eponge découpée. Spongia laciniata. Sp. frondosa, subsessilis, mollis, candida ; laminis plurikus erectis , confertis , inciso-lyratis ; superficie subrimosä ; poris sparsis. Seba. thes. 3. t. 06. f. 6. Mus.n.e annales, p. 445. n.° 95. Habite l'Océan indien. Jolie éponge foliacée.
96. Éponge frondifère. Spongia frondifera.
Sp. subramescens , frondosa , multiloba; lobis proliferis , ro- tundatis , incrustatis ; limbo fbris , crispis , fimbriato ; osculis sparsis , substellatis.
Turgot, mém. ins. pl. 24. fig. E.
2. var. magis deformis , crustä compactiore. Annales, p.445. n.0 06. Habite.... Mon cabinet, venant dela collection de M. Tur-
go. 07- Éponge frangée, Spongia fimbriata.
$p. stipitata, subramescens , frondosa ; frondibus ovato - sub- rotundis , incrustatis, poroso-punctatis ; limbo fibris, crispis , fimbriato.
Annales, p. 445. n.0 91.
Habite. ...... Mon cabinet , venant de la collection de
M. Turgot.
Masses rameuses , phytoïdes ou dendroïdes.
(Ramifications distinctes ).
98. Eponge arborescente. Spongia arborescens. Sp. ramosa , rigida , tenuissimè porosa ; ramis subcompres- sis, apice palmato -digitatis ; foraminibus sparsis, subse. riatis.
Spongta rubens. Pall. zooph. p. 580.
QC
SANS VERTÈBRES. 37
Spongia , Seba. thes. 3. 1. 96. f. 2.
Spongia digitata. Esper. suppl. 1. t. 5o. pecimen junius.
Mus.n.° Mon cabinet. Annales , p. 446.
2. var. lobis longioribus , erectis.
Spongia lobata. Esper. vol. 2. tab. 46.
3, var. dobis dongis, compressis , erectis : margine fora- minoso.
Mus. n° :
Habite les mers de l'Amérique.
99. Éponge à verges. Spongia virgultosa.
Ôp. stipite duro, erecto, ramoso ; ramis subteretibus, virgatis erectis, acutiusculis ; Superficie panneä. Mon cabinet. annales, p. 446. n.° go.
2. var. ramis flexuosis, divaricatis.
. Esper. suppl. 2. tab. 66.
100,
101.
102.
Habite.... les mers du Nord de l'Europe ?
Éponge longues-pointes. Spongia longicuspis.
Sp. ramosa; basi ramis , clathrato-coadunatis ; supernè ramulis, subcylindricis , erectis, longis ; cuspidiformibus ; superficie la- cinulis , squamosis , reticulatis , hispidulis , minimis,
Mus.n.o annales , p. 447. n.0100.
Habite les mers australes. Péron et Le Sueur.
Eponge asperge. Spongia asparagus.
Sp. erecta, mulricaulis, ramosa ; framis raris, teretibus , vireulæformibus ; prælongis , incrustatis ; osculis subseria- libus.
Mus. n.° annales , p.447 n.0 107.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et L Sueur.
Eponge dichotome. Spongia dichotoma.
Sp. ramosa, caulescens, subdisticha , tenax ; ramis dichotomis, erectis, tereti-subulatis , tomentosis.
Spongia dichotoma. Lin, Soland. et Ell. p. 187.
Spongia cervicornis. Pall. zooph. p. 388.
Planc. Conch. tab. 12.
Mus. n.° annales , p.445. n.° 102.
376
103.
104.
106.
ANIMAUX
2. var. ramis Curvato-tortuosis , sæpe anastomosantibus: Esper. vol. 2. tab. 4. Habite la Méditerranée , la mer de Norvège.
Eponge muriquée. Spongia muricata.
Sp. suberosa , ramosa ; ramis erectis , rigidis , divisis , tereti- angulatis , acutis ; fasciculis , villosis , undique muricatis.
Sp. muricata. Lin. Soland. et Ell. p. 185.
Pall: zooph. p. 389. Sp. stuposa. mém. societ. Wern. 2. 1.
p.79. pl. 3et.4.
Spongia fruticosa. Esper. vol. 2. t. 10.
Mon cabinet. Annales, p.448 , n.° 103.
Habite l'Océan d’Afrique , les côtes de la Guinée.
Éponge hérissonnée, Spongia echidnæa.
Sp. laxè ramosa , tenax ; ramis cylindricis, caudiformibus , pa 3 pilloso - muricatis ; papillis lineari - spatulatis , brevibus, con- fertissimis.
Spongia,.. Seba. thes. 3. t. 09. f. 7.
Act. angl. vol. 55. tab. XI. fe. FF.
An spongia muricata ? Esper. vol. 2. t. 3.
Mon cabinet. annales, p. 448. n.° 104.
Habite... les côtes d'Afrique ?
Éponge vulpine. Spongia vulpina.
Sp. erecta, ramosa , rigida , incrustata ; ramis caudiformibus , papilloso - echinatis ; papillis confertissimis, compressis , ra- moso-lobatis , subclathratis.
Mus.n.o annales, p.449. n.0 105. Habite les mers australes. Péron et le Sueur.
Éponge porte-épis. Spongia spiculifera.
Sp. muitipartita , ramulosa , porosa , foraminulata ; ramulis erectis, tuberculato - muricatis , spicæformibus ; tuberculis parvis subcylindricis.
Mus. n° annales, p. 449. n.° 106. |
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande , près l’ile King. Péron et le Sueur.
SANS VERTÈBRES. 377
107. Éponge carlinoïde. Spongia carlinoides.
Sp. ramosissima , flabellato-cymosa ; incrustata ; ramis angu- latis , membranaceo - alatis; laciniis subspinosis ; porositate nullä,
Annales, p. 449. n.0 107.
Habite.... Mon cabinet, venant de la collection de M. Tur-
gok.
108. Eponge amaranthine. Spongia amaranthina.
Sp. erecta , ramosa , porosissima ; ramis supernè dilatatis, com- pressis, diviso - lobatis, longitudinaliter striatis ; josculis cre- bris.
Annales , p.449. n.° 108.
Habite...: Mon cabinet , provenant de M. Turgot.
100. Éponge en étrille. Spongia strigilata. Sp, stipitata , ramosa , flabellata 3 ramis planulatis, papilloso- echinatis ; papillis creberrimis , compressis , subserialibus. Annales, 20. p.450. n.0 109. Habite.... Mon cabinet, venant de la collection de M. Tur-
got. 110. Eponge nerveuse. Spongia nervos«æ.
Sp. flabellatim ramosa , tenax; ramis nervosis , subreticula- tis, versès apices planulatis , laciniosis ; altero latere Lle- vioribus, Turgot, mém. instr. pl. 24. fig. A4. Annales, p. 450. n.° 110.
Habite.... probablement l'Océan indien. Mon cabinet.
111. Éponge épine de ronce. Spongia rubispina.
Sp. flabellatim ramosa , tenax , crustä coriaceä obducta ; ramis divisis, subcoalescentibus , undique echinatis ; tuberculis cre- bris , acutis.
Annales, p. 450. n.ortr.
Habite.... Mon cabinet.
112. Eponge sapinette. Spongia abietina. | Sp. stipitata , ramosa , patula ; ramis planulatis, incrustatis, papilloso-echinatis ; papillis acutis , filo terminatis.
378 ANIMAUX
Mus. n.° annales, p./45o.n.° 112. Habite....
113. Eponge allongée. Spongia elongata. Sp. moilis, fibroso-porosa , longissima , cylindracea, subramosa ; ramis raris; fibris nudis , reticulatis. Mus. n° annales, p. 451. n.° x13. Habiteles mers australes. Péron et Le Sueur.
‘124. Éponge sélagine. Spongia selaginea.
Wp. ramosissima , diffusa , rigida ; ramis compressis , difformi- bus , subcoalescentibus, carinato-asperis ; carinis crePerrimis, spinulosis.
Mus. n.0 annales, p. 451. n.0 114.
Habite... Cette éponge rappelle l'aspect d’un /ycopodiurm.
119. Eponge cornes-rudes. Spongia aspericornis. Sp. laxè ramosa ,tenax , asperrima ; ramis subteretibus elongatis , undiquè aculeatis. Mus. n.° 2. var. ramis subcompressis , latioribus. Mus. n.° annales, 20. p. 451. n.0 115. Habite les mers de la Nouvelle - Hollande. Péron ct Le Sueur.
116. Eponge hispide. Spongia luspida. Sp. ramosa, deformis, mollis, foraminulata , lacinulis sub- ulatis hispida ; ramis subcylindricis , proliferis, coalescentibus. Mus. n° annales, p. 452. Habite les mers australes. Péron et le Sueur.
117. Éponge serpentine. Spongia serpentina. Sp. ramosissima , mollis , irregularis , diffusa ; ramis ramulosis, teretibus , difformibus , variè contortis ; oscuiis sparsis. Mas. n.o annales, p. 452. 2. var, ramis rectis, subcomipressis , obsoletè incrustatis.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, à l’ile King.
118. Eponge oculée. Spongia oculata. Sp. ramosissima , mollis ; ramis ascendentibus , tereti-compressis , 2 S. 3-fidis ; osculis parvis, subbifariis.
SANS VERTÈBRES. 370
Sp. oculata. Lin.Soland. et Ell. p. 184.
Act. angl.vol. 55.t. 10. fig. B.
Seba. thes. 3. t. 97. f. 5 et 7.
Esper. vol. 2. t. 36. Annales, p. 452.
Habite l'Océan Européen, les côtes de la Manche. Mon ca- binet.
119. Éponge botellifère. Spongia botellifera.
Sp. ramosa , tenuissimè porosa , incrustata ; ramis erectis , tuberculatis, bullato - lacunosis , difformibus ; foraminibus, SPATSIS
Mus.n.0 annales, p. 453.
Habite les mers anstrales. Péron et le Sueur.
120. Éponge palmée. Spongia palmata. Sp. erecta, compressa , porosissima , ranoso - palmata ; ramulis digitiformibus, apice furcatis , subacutis ; osculis inordinatis. Sp. palmata. Soland. et EIL. p. 189. t. 58. f. 6. An. sp. oculata. Esper. vol. 2. tab. r. 2. var. ramis longioribus , versès apicem dilatatis, furcato- acutis. Mus, no annales, p.453. Habite les mers d'Europe et de l’Inde. Mon cabinet.
r 121. Eponge laineuse. Spongia lanuginosa. Sp. ramosa, dichotoma, ad divisuras subcompressa ; ramis teretibus erectis; texturâ è fibris nudis, tenuissimis, lanugi- 710315. Sp. lanuginosa. Esper. vol. 2. p. 243. t. 24. Annales , p.453. n.,121. Habite.... Mon cabinet.
122. Eponge tiffine. Spongia typhina. Sp. ramosa , mollis, fusco - fulva ; ramis teretibus. ereci's lanuginosis, fibris ascendentibus substriatis. An spongia tupha. Esper. vol. 2. tab: 33—39. Mus.n.o annales , p. 454. n.0 122. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, à l’ile King.
380
123.
124.
125.
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0
127.
ANIMAUX Éponge amentifère. Spongia tupha. Sp. ramosa , mollis ; fibroso-reticulata , porosissima ; ramis cylindraceis, obtusiusculis amentiformibus. Spongia tupha. Pall. zooph. p. 398. T'ypha marina. Marsill. hist. t. 14. n.° 91. An spongia stuposa ? Esper. vol. 2. t. 4o. Annales, p.454. n.o 123. Habite la Méditerranée. Mon cabinet.
Z A . £ . . L e Eponge porte-voûte. Spongia fornicifera. :
Sp. planulata, mollis, fibroso - reticulata | ramulosa ; ramulis coalescentibus , clathratim fornicatis , villosulis.
An spongia hircina?... Planc. Conch., app. p. 116, tab. 14. fig. D.
Annales, p. 454. n.0 124.
Habite la Méditerranée. Mon cabinet.
Eponge semi-tubuleuse. Spongia semitubulosa.
Sp. mollis, ramosissima ; ramulis cylindraceis | tortuoso-diva= ricatis , subcoalescentibus , interdùm forato-tubulosis. Sp. velaria, ramosa ; ramis implexis. Pl, Conch. app. p. 116. tab. 14. fig. C.
Annales, p. 455. n.0 125.
Habite la Méditerranée. Mon cabinet.
Éponge cornes d'élan, Spongia alcicornis.
Sp. cespitosa , multicaulis, ramosa ; ramis compressis, subdi- chotomis ; apicibus attenuatis; fibris tenuissimis, partim in- crustatis.
Spongia alcicornis. Esper. vol. 2. p.248. t, 28.
Mon cabinet. annales, p. 455.n.0 126.
Habite.... Espèce bien distincte, et bien représentée dans la figure citée d’ÆEsper.
Eponge cornes de daim. Spongia damicornis. SP. cespitosa, multicaulis , ramosa ; ramis compressis, porosis,
uno latere rimosis : apicibus palmatis. {
SANS VERTÈBRES. 38r
Spongia damicornis. Esper. vol, 2. p, 249. t. 29. Mon cabinet. annales, p. 455. n.o 127.
Habite.... Cette éponge a beaucoup de rapports avec la pré- cédente.
128, Eponge caudigère. Spongia caudisera. Sp. erecta , planulata , palmato-ramosa; lobis furcatis: ul-
timis longissimis , caudiformibus ÿ; fibris laxissimè reticu- latis.
Mus.n.o annales, 20. p. 455.n.° 128. Habite l'Océan indien ? Péron et Le Sueur.
129. Eponge loricaire. Spongia loricaris.
Sp. laxë ramosa , porosa ; fulva , alcyonio serpente onusta ; ramis subcompressis, raris, elongatis.
Mus. n.0 annales, p. 456.
Habite..... Du voyage de Péron et le Sueur.
130. Eponge treillissée. Spongia cancellata. Sp. ramosa , flabellata, incrustata ; ramis teretibus, flexuo +
sis , cancellatim coalescentibus ; superficie tenuissimè reti- cuülata.
© Mnsno annales, p. 456. n.o 130. Habite..... Du voyage de Péron et le Sueur.
131. Éponge bourée. Spongia stuposa.
Sp. ramosa, teres, stuposa atque villosa; raris brevibus , ob- tusis.
_Spongia stuposa. Soland, et Ell. p.186. n.0.5. Act. ang. vol. 55. tab. 10. fig. C. Mus. n.° annales, p.456. n.0 131.
Habite les mers d'Europe, les côtes d'Angleterre.
132. Eponge lintéiforme. Spongia linteiformis. _ Sp. cespitvsa, ramosissima ; ramis fasciculatis , coalitis pressis ; fibris subcancellatis. :
Spongia linteiformis ? Esper, suppl. 1. p. 209.t. 58. Mon cabinet.
COITL-
c
382
132
134.
135.
136.
137.
ANIMAUX.
2. var. ramis submembranaceis , cancellatim coalitis, Mas. n. annales , 20. p. 456. n.0 132... Habite... l'Océan indien ?
Eponge cancellée. Spongia clathrus.
Sp. glomerata, mollis, ramosissima ; ramis cancellatim , coa= lescentibus , foraminulatis , fibrosis ; apicibus turgidulis , ob- tusis.
Spongia clathrus. Esper. vol. 2. tab. 0. A.
Mus.n. annales , p. 453. n.0 133.
Habite... Cette espèce forme une touffe glomérulée qui imite une tête de chou-fleur.
Eponge enveloppante. Spongia coalita.
Sp. bast dilatata, corpora aliena obvolvens , ramosissima , ramis lereli-compressis , ramulosis ; superficie fibris ap- pressis.
Spongia coalita. Mull. zool. dan. p. 91. t. 120.
Spongtia lyÿcopodium. Esper. vol. 2. p. 260. t. 43.
Annales, 20.p. 457. n.0 134.
Habite l'Océan boréal, les mers de la Norvège. Mon cabinet.
Eponge fovéolaire. Spongia foveolaria.
Sp. ramosa, elongata , nigricans; ramis coalescentibus , subcylindricis, apice conicis ; superficie foveolis inæqua- libus, margine asperts.
. Spongia. Planc. conch. append. c. 35: tab. 13.
Annales ,20. p.459. n.0 135. Habite dans la Méditerranée. Mon cabinet,
Eponge à longs doigts. Spongia macrodactyla. Sp. ramosa , elongata , molliuscula, fulva ; ramis longis, tereti-compressis , attenuatis , inœqualibus ;f poris creber-
rimis. Mus. no Annales, p. 455. Hahiteiritee probablement l’Océan indien.
Eponge botryoïde. Spongia botryoides. Sp. tenerrima , ramosa quasi racemosa : lobulis oblongo-
ovalis, capis ; apicibus apertis. ”
SANS VERTÈBRES. 383
Spongia botryoides. Soland. et EN. p. 190. t. 58. fig. 1—4. Esper. supp. 1.t. 6r. fig. 1—4.
Annales, 20. p. 458.
Habite les côtes de l'Angleterre. Mon cabinet,
138. Eponge radiciforme. Spongia radiciformis. | Sp. ramosa , informis, rigida i nigricans ; ramis Lorluosis, dichotomis, apice compressis. Mus. n.0 Annales, p. 458. Habite.....Cette éponge semble encore particulière.
Appendice des Éponges.
RU Eponge strobiline. Spongia strobilina. Sp. membranacea , sessilis , in massam conicam ,sublobatam etechinatam contexte, cavernis inœqualibus intùs con- - camerala. Mus. n.0 Habite.....la Méditerranée? sur le chama gryphoides. Es- pèce très-singulière par sa forme et surtout par sa texture qui est plus membraneuse que fibreuse. Néanmoins, son tissu membraneux est formé de fibres empâtées réunies. Cette éponge présente une masse sessile , presque simple, conique, imitant assez la forme d’un cône de pin ou desapin. Sa sur- face est hérissée de pointes courtes à base élargie; et son in- térieur est divisé en cavernosités irrégulières par des cloisons inégales , membraneuses , diversement disposées. A l'exté- rieur, de petits trous arrondis, tantôt rares, tantôt rap- prochés dans certaines places, fournissent à l’eau des passages pour pénétrer dans l’intérieur. Hauteur, onze à douze cen-
timètres. | '
Eponge céranoïde. Spongia ceranoides. . Sp. ramosa, rigida, fusca ; ramis cylindraceis, supernë subdigitatis ; texturd è fibris arctë implicatis reticulati. Conf. cum spongté stupasé. Esper. vol. 2. p. 265. t. 40. Mus.n,, Habite.......Cette espèce, qu’il faut rapprocher de notre
384 ANIMAUX
éponge amentifére, n.0123, est plus roide ; plus rembrunie, et réellement particulière. Elle a un peu le port du madre- pora porites de Linné. Hauteur , un décimètre.
ZVota. Voyez, dans les mémoires dela société Wernérienne, (vol. 2: partie 1. p. 78.) l'indication et les figures de quelques éponges qui ne sont pas ici mentionnées, ou qui peuvent rectifier les caractères, la synouymie , et les lieux d’habitation de plu- sieurs de celles que j'ai citées.
TÉTHIE ( Tethia. )
Polypier tubéreux , subglobuleux , très-fibreux inté- rieurement ; à fibres subfasciculées , divergentes ou rayonnantes de l’intérieur à la circonférence, et agglu- tinées entr'elles par un peu de pulpe ; à cellules dans un
encroütement cortical , quelquefois caduc.
Les oscules rarement perceptibles.
Polyparium tuberosum , subglobosum , intüs fibro- sissimum ; fibris subfasciculatis, ab interiore ad pe- riphæriam divaricatis aut radiantibus , pulp& parcis- simd conglutinatis ; cellulis in crust& corticali et inter-
düum decidud immersis.
Oscula raro perspicua.
OBSERVATIONS.
La structure intérieure des téhies, surtout celle de la première espèce , est si différente de celle des alcyons en général, que j'ai cru devoir distinguer ces polypiers comme
SANS VÉRTÈBRES. 385
constituant un genre à part. Ils présentent , en effet, une masse subglobuleuse , très-fibreuse intérieurement, et dont les fibres sontlongues , fasciculées , divergentes ou rayon- nautes de l’intérieur vers la surface extérne. Parmi ces fibres divergentes ou rayonnañtes, on en voit souvent d’autres entreméêlées ou croisées ; mais , près de la surface ex- terne , il n’y en a plus que de parallèles. Enfin, à cettesur- face, un encroûtement médiocre , plus ou moins caduc, contient les cellules des polypes.
Ainsi le caractère des féthies ést d’avoir à l’intérieur des fibres divergentes ou rayonnantes, que le tissu des alcyons n'offre point, et à la surface un encroûtement cellulifere, comme cortical.
Comme l’encroùtement cellulifère des téthies tombe fa- cilement dans ces polypiers desséchés , et quelquefois dis- paraît entièrement , on aperçoit rarement les oscules des cellules. [ Voyez les mémoires du 1nus. d’hist. nat. vol. 1,
p- 69.] ESPÈCES.
1. Téthie asbestelle. Zethya asbestella. T°. ingens , turbinato-capitata, fibris longissimis et fasci- culatis dense compacta ; cortice nullo. Mus. n° mém.dumus. 1.p.70.n°1. Habite l'Océan du Brésil , et fut trouvée sur lés bords de la ri- vière dela Plata , vers son embouchure,
>, Téthie caverneuse. Tethya cavernosa.
T. globosa, fossis angularibus et inæqualibus extüs exca- vala ; fibris e centro radiantibus, ad periphæriam fasci- culatis.
Mus.n.° mém. du mus.1.p.70.n.°2.
Habite, ..... .Cette espèce est globuleuse et de la grosseur du poing.
Tome II. 25
_386
ES
QT
ANIMAUX
. Téthie pulvinée. Fethia pulvinata.
T, subhemisphærica , depressiuscula ; fibris exilibus, alice radiantibus , aliis impleris, ad periphæriam fasciculatis et parallelis ; superné superficie tomentosd.
Mus. no. Mém. du mus. 1. p. 71. n.0 3.
Häbiles...: les mers d'Europe ?
. Téthie lacuneuse. Zethya lacunata.
T° globosa , corticata; fibris centro implexis, versus pe- riphærtam radiatis el fasciculatis ; lacuné unicä oscu-
liferd. J Mou cabinet.: : mém. du mus. 1. p.51. n.04. Habite. :.. les mers d'Europe ?
. Féthie orange. Z'ethya lyncurium.
T°. globosa, subcorticata ; fibris ë centro radiantibus ; su: perficie verrucosé.
1. Fibris radiantibus rectis.
Marsill. hist. mar. t. 14. fig. 72—53.
Esper: suppl. 2. t.19. fig. 3. |
2. Fübris radiantibus arcuatis , compositis.
Donat. adr. p. 62. tab. 10. Esper. suppl. 2. t. 19. fg.4—5.
Mén.du mus. 1. p. 51.n.0 5.
Habite la Méditerranée, la côte d'Afrique.
. Téthie crane. Z ethyxa eranium.
T°. tuberiformis , alba, setosa.
Alc. cranium. Mull. z0ol. dan. t. 85. fig. x Mém. da mus. 1. p.91.
Habite les mers de la Norvège.
GÉODIE. ( Geodia.)
Polypier libre, charnu, tubériforme, ereux et vide
intérieurement, ferme et dur. dans l’état sec ;, à surface
extérieure partout poreuse.
SANS VERTÈBRES. 387
Des trous plus grands que les pores, rassemblés en une facette latérale isolée et orbiculaire.
Polypäriuin liberum , carnosum, tuberiforme , intus cavum et vacuum , in sicco durum ; extern& superft- cie undiquè poros4.
Foramina poris majora in are& unicd orbiculari et laterali acervata.
OBSERVATIONS.
Le polypier singulier, dont nous formons ici un genre à part, appartient sans doute à la famille des alcyons ; mais 1l est si particulier, qu’en le réunissant aux alcyons , l'on augmenterait encore la disparate qui existe déja entre plusieurs des espèces que l’on rapporte à ce genre.
Les géodies , que l’on peut en effet comparer à des géodes marines, sont des corps subglobuleux , creux et vides intérieurement comme de petits ballons. Ils sont composés d’une chair qui empète des fibres extrèmement fines, et qui, par le desséchement, devient ferme , dure même , et ne conserve que peu d'épaisseur.
La surface externe de ces corps est parsemée de pores enfoncés , séparés et épars ; et, en outre, l’on voit en une facette particulière , orbiculaire et latérale, un amas de trous plus grands que les pores , qui donnent à cetté facette l'aspect d’un crible isolé , et paraissent être les ouvertures des cellules , mais qui mt sont que des issues pour l'entrée del’eau dans l’intérieur du polypier.
Ainsi, la forme d’une géode close, ei la facette orbi- culaire et en: crible que l’on observe sur les géodies , con:- tituent leur caractère générique. Je n’en connais encore qu'une espèce que je crois inédite.
388 ANIMAUX ESPÈCE.
1. Géodie bosselée. Geodia gibberosa. G. tuberosa, rotundata, tumoribus tuberculisque inœ: qualibus passim obstita. Mon cabinet. mém. du mus. 1. p. 334. Habiteit.:à Je la crois des mers de la Guiane, l'ayant eue à la vente du cabinet de M. Turgot qui fat gouverneur de ce
pays:
À LCYON. (Alcyonium. )
Polypier polymorphe, molasse ou charnu dans l’état frais , plus ou moins ferme, dur ou coriace dans son desséchement : composé de fibres cornées , très-petites,
entrelacées et empâtées par une pulpe persistante.
Des oscules le plus souvent apparens , et diversement disposés à la surface. Polypes à 8 tentacules dans la plupart.
Polyparium polymorphum , molle S. carnosum in vivo ; exsiccatione durum vel coriaceum ; fibris cor- neis , minimis, implexis , et pulpé persistente obductis.
Oscula ut plurimum perspicua , ad superficiem wariè disposita. Polypi tentaculis octo in plurumis.
OBSERVATIONS.
Sous le nom d’alcyon, il ne s’agit ici que de polypes raunis d’un polypier empâté , constituant une enveloppe étrangère au corps , soit particulier , soit commun, des po- lypes , et non des animaux que l’on à pu confondre
SANS VERTÈBRES. 389
parmi les alcyons, et qui n’ont pas de véritable poly- pier.
Cela posé, les vrais a/cyons nous présentent des. poly- piers polymorphes , et en général fixés. Dans l’état frais , ils sons mollasses et constitués par une pulpe charnue , sou- vent un peu transparente, qui recouvre ou empâte des fibres cornées , tres-fines, diversement enlacées et feu- trées.
Ces corps s’affermissent promptement lorsqu'ils sont exposés à l'air; et comme leur chair est persistante , elle de- vient ferme , dure, coriace, et a un. aspect terreux dans son desséchement.
On aperçoit à la surface de beaucoup d’alcyons , des oscules divers en grandeur et en disposition, et qui sont les ouvertures des cellules des polypes. Souvent aussi l’on voit des trous ronds , par lesquels l’eau pénètre pour porter la nourriture aux polypes plus intérieurs. Il ne faut pas confondre ces trous de communication avec les ou- vertures des cellules.
Ainsi, les polypiers des vrais a/cyons sont essentiellement constitués de deux sortes de parties ; savoir :
1. D'une chair mollasse , presque gélatineuse et persis- tante;
2.° De fibres cornées très-fines , mélangées, enlacées et empâtées par la chair qui les enveloppe.
Ea partie fibreuse qui fait le fond de ces polypiers, et qui est empâtée ou encroûtée par la chair poreuse qui enveloppe , se retrouve exactement la même que dans les éponges , et prouve que les polypiers de ces deux genres sont réellement d’une nature analogue. Mais dans les alcyons , les fibres cornées sont en général d’une finesse extrème , et la chair qui les empâte est ici entièrement persistante , c’est-a-dire, se conserve en se desséchant,
390 ANIMAUX
s’affermit à l'air sur Îe polypier retiré de l’eau, et ne fléchit plus sous la pression du doigt. Ce caractère , joint à celui des cellules apparentes dans la plupart des espèces , distingue les a/cyons des éponges ; celles - c1 perdant, à leur sortie de l’eau, au moins une partie de la chair presque fluide qui empâtait et recouvrait leurs fibres, et dans toutes leurs espèces, le polypier sec se trouvant flexible.
Dans les uns comme dans les autres , les fibres -cornées sont évidemment le résultat de l’axe central des polypiers corticifères, qui a été divisé et transformé en fibres nom- breuses , diversement enlacées. |
En effet, rapprochez et réunissez au centre , par la pen- sée, toutes ces fibres cornées qui, dans les a/cyons et les éponges , sont dispersées et mélangées dans la pulpe ; for- mez-en un axe allongé et central que vous recouvrerez d’une chair polypifère , sans mélange de fibres ; et alors vous aurez le polypier qui constitue les gorgones, les an- tipates , etc.
On sait que les anciens donnaient le nom d’aleyon à des productions marines de diverses sortes, telles que des nids d'oiseau , des tubérosités roulées de racines de zos- tère , des ovaires de buccin , etc., ele. ; mais maimte- nant on appelle alcyons de véritables polypiers. Ce sont des corps marins de diverses formes, mollasses, gélatineux ou charnus dans létat frais; fermes , coriaces, assez durs même dans l’état de desséchement; mais alors légers , po- reux, etsubéreux, présentant souvent diverses cavités dans leur intérieur. Enfin, on est assuré que ce sont des poly- piers, puisque dans plusieurs espèces les polypes ont été observés, et qu'on sait qu'ils ont autour de la bouche cles tentacules en rayons, en général au nombre de huit.
Les polypes des alcyons étant des animaux composés,
SANS VERTÈBRES. 391
. qui adhèrent les uns aux autres , èt participent à une vie
commune , leur polypier s’accroit en masse par les nou- velles générations des polypes qui se succèdent continuei- lement. Aussi l’on ne doit pas être surpris de voir que;
"dans cet accroissement , leur polypier serve souvent de nid
ou de moule à différens animaux, les re couvrant ou lesen- veloppant peu-a-peu de différentes manières.
Très-variés dans leur forme, selonles especes, les 4/cyons présentent des masses tantôt recouvrantes ou encroütantes , tantôt tubéreuses , arrondies ou conoïdes, simples ou lo- bées , et tantôt ramifiées et dendroides. Ainsi leur genre n'emprunte aucun caractère de leur forme. :
… Ils avoisinent tellement les éponges par leurs rapports, que la limite que nous posons , à l’aide de caractères choi- sis , pour distinguer ces deux genres , laisse , pour cer- tâines.espèces , un arbitraire inévitable dans nos détermi- nations. à leur égard. La même chose a lieu partout ail- leurs , et se fait d'autant plus sentir , que nous sommes plus riches en objets observés , que nous connaissons mieux leurs rapports naturels, et que nos rapprochemens > SOUS ce point de vue, sont plus perfectionnés. :
Le genre#des a/cyons parait être fort nombreux en es- pèces, et même depuis long-temps nos -collections en ren- ferment quantité qui sont restées inédites ; mais nos ob- servations et nos études à leur égard ,n’ont pas fait beaucoup de progrès.
J'ai déja dit que c'est avec Îles polypiers empâtés que se termimait l'existence du polypier; que conséquémmenit., après cette dernière section des polypes à polypier , les po lypes ,+quoique formant encore des animaux composés, n'avaient plus de polypier , mais offraient un corps coma mun vivant, presque semblable, par son aspect, au polypier des aléyons ; et qui pouvait les faire confondre avec eux,
392 ANIMAUX
C'est ce qui est arrivé à l'égard de beaucoup d’animaux composés, que l'on a rangés parmi les alcyons, et qui n'appartiennent, ni à ce genre, ni même à l’ordre qui le comprend.
Depuis long-temps je me doutais que , parmi lesnombreuses espèces que les auteurs plaçaient dans les alcyons , beau- coup d'entr'elles pouvaient appartenir à d'autres genres, peut-être à d’autres ordres ou même à d’autres classes ; mais ne me trouvant pas à portée d'observer sur le vivant un seul de ces corps, je n’ai pu entreprendre presqu'aucun redressement à cet égard.
Nous devons à M. Savigny , zoologiste très - distingué , d’avoir opéré les principales rectifications à faire parmi les animaux que l’on rapportait aux alcyons et à des genres voisins, en nous faisant connaître , par des obsèrvations exactes et tres-délicates , la véritable organisation des ani- maux dont il s’agit. En effet, il est résulté des précieuses ob- servations de ce savant , que certains de ces animaux que Von nommait, les uns a/cyons et les autres botrylles , n’é- taient pas même des polypes, mais appartenaient à la divi- sion des ascidiens , dont l’organisation est bien plus avan- cée ; que d’autres ensuite, que l’on prenait encôre pour des alcyons, n'avaient plus de polypier, et devaient constituer, dans la classe des polypes , un ordre particulier auquel j'ai donné le nom de polypes tubifères, ordre qui avoisine ce- lui des polypes flottans , les animaux de l’un et de l’autre paraissant avoir une organisation analogue.
Ainsi, le genre des alcyons , maintenant réduit par la se- paration de beaucoup de races qui n’y appartenaient pas , se trouve épuré , sinon totalement, du moins en grande partie par les observations importantes de M. Savigny. Ce genre néanmoins doit subsister dans la réunion des races en qu un véritable polypier empâté se trouvera constaté, et
SANS VERTÈBRES. 393
j'en connais encore un assez grand nombre d'espèces dans “lesquelles cette enveloppe inorganique est évidente.
On a lieu de penser que l’organisation des polypes des alcyons est au moins aussi avancée dans sa composition , que celle des polypes des éponges et des polypiers corticifères ; qu’elle offre"de l’analogie avec la leur ; et que cette orga- nisation approche beaucoup de celie des polypes tubifères , qui viennent après les polypiers empâtés,
ESPÈCES.
* Oscules des cellules apparens sur le poly pier sec.
1. Alcyon guëpier de mer. Ælcyonium vesparium.
A. Fixum, erectum , maximum , ovato-oblongum , apice ob- tusum, inlus cavernosum; osculis superficiet localiter acervalis.
An nidus vesparum marinus ? Rumph. amb. 6. p. 256.
Mém. du mus. vol. 1. p. 78. n.° 10.
Mus. n.o |
Habite... les côtes australes de PAfrique ou des mers de l’Inde? Mon cabinet. Il forme de grandes et grosses masses droites, ovales-oblongues , pyramidales, obtuses ou tron- quées au sommet. Hauteur , cinq à huit décimétres.
2. Alcyon turban. Æ/cyonium cidaris.
A. Firum, globosum, durum , sinubus tortuosis excavatum; fossé ampli terminali ; osculis creberrimis, minimis, sub- stellatrs.
Alcyonium. Donati. adr. p. 56. t. 9:
Alc. durum, magnum, tortuosis sinubus excavatum. Planc.
_ conch. ed. 2. p. 44.
Mém. du mus. vol. 1.p,77.n.0 0.
Mus. n.°
Habite la Méditerranée. Il est fort différent de l’alcyonium cy- donium. Son volume est plus gros qu’an boulet de vingt- quatre.
394 ANIMAUX 3. Alcyon ficiforme. Ælcyonium ficiforme.
A. lurbinatum , superne planulatum ; fove4 terminali , in= Lüs favosd.
Marsill. hist. p. 87. t. 16. fig. 9.
Soland.et Ell. t. 59. /£g. 4. Esper. suppl. 2.t. 20. fig. 4.
2. var. foveis 2.5.3. terminalibus.
Mus.no mém.du mus. vol. 1. p.75. n°.1.
Habite la Méditerranée. Mon cabinet.
4. Alcyon domuncule. Æleyonium domuncula. A. tubertforme, liberum ; osculis oblongis, subacervatis. Alcyonium domuncula. Bullet. des sc. n.0 46. p. 169. Alcyontum bulbosum? Esper. suppl. 2. t. 12. Mas. n° mém. du mus. 1.p. 76. n°2. Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Ses oscules sont petits, oblongs , semés comme par grouppes.
5. Alcyon bolétiforme. Ælcyonium boletiforme. A.sessile, simplex , rotundatum , uno latere planum , altero convexum ; cellulis sparsis , prominulis, tuberculiformibus. Mém. du mus. vol. 1. p.332. n.° 46. Mus. n.° Habite... I] a la forme d’un de ces bolets sessiles que Pou trouve
sur les troncs d’arbre.
6. Alcyon alvéolé. Ælcyonium favosum.
Æ. incrustans , tenuè ; superficie alveolatä ; cellulis latis , conti- guis , subpentagonis , brevibus.
Mus. n.°
Habite les mers australes? Péron et le Sueur. KE forme une croûte peu épaisse qui recouvre des corps marins. Sa surface présente un réseau alvéolaire, composé de cellules centigues , grandes, larges, sans rebord'saillant. Dans chaque cellule on voit encore le polype desséché qui La remplit, offrant au milieu une ouverture resserrée , à bord comme plissé , et sans
tentacules apparens.
n. Alcyon crible. Ælcyonium cribrarium. À. latè incrustans , coriaceum , subalbidum ; osculis crebris, dis- tinctis, subdifformibus.
SANS VERTÈBRES. 395
Mém. du mus. vol. 1. p.78. no 13.
Mus. n.o Habite... Il forme de larges plaques encroûtantes , blanchètres,
criblées d’oscules qui n’ont point debourrelets et terminent
des cellules tubuleuses.
8. Alcyon ocellé. Ælcyonium ocellatum. A, coriaceum: , ferrugineum ; ocellis marginatis , prominulis , sub- radiatis ; cellulas cylindricas terminantibus. Alcyonium ocellatum. Soland. et Ell. p. 180. t. x. f. G. Sloan. jam. hist. 1.t. 21. f. 1. 2. var. ocellis retusis. Esper. suppl. 2,t. 25? Mus. n.o Mém. du mus. vol. 1. p.79. n.0 14. Habite l'Océan des Antilles , les côtes de Saint-Domingue,
fixé sur les rochers.
9. Alcyon mamelohné. Ælcyonium mammillosum. Æ. coriaceum , subalbidum ; mamillis convexis, centro caro, substellato coadunati:,
ÆAlc. mammillosum. Soland. et Ell. p. 170. t. 1. f. 4--5.
Sloan. jam. hist, 1.1. 21, f. 2—35.
- Mus. n.°
Mém. du mus. vol. 1.p.79. n.0 15. Habite les mers d’ Amérique.
10. ÂAlcyon sinueux. Æ/cyonium sinuosum.
A. \lamellatum ; lamellis erectis, crassis , tortuoso-sinuosis , cerebri anfractus , referentibus ; osculis crebris, margina- libus.
Mém. du mus. vol. 1. p. 80. n.° 17.
Mus. n.0 Habite.... La partie snpérieure de sa masse offre des lames
droites , courtes , épaisses , tortueuseset sinueuses, pique iées
d’oscules en leur bord terminal.
11. Alcyon plissé. Æ/cyonium plicatum. A. latum , orbiculatum , lamelliferum ; lamellis crassis ; sinuose-
plicatis, subcristatis ; oseulis minimis , sparsis.
396 ANIMAUX
Mém. du mus. vol. 1. p.80. n.° 18.
Mus. n.0
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le: Sueur. J'en possède une variété difforme , à lames irrégulièrement relevées , plissées, mésentériformes.
Mon cabinet.
12. Alcyon difforme. Ælcyonium distortum.
A. deforme , distortum , lobato-angulatum ; protuberantiis gularibus ; osculis orbiculatis, raris, sparsis.
Mém. du mus. vol. 1. p. 80. n.o 19. ,
Seba. mus. 3. tab. 95. f. 4.
2. idem ? lobis dipitiformibus.
Alcyonium manus diaboli. Fin.
Seba. mus, 3. t. 97. f. 3. Esper. suppl. 2. t. ar et 22.
Mon cabinet.
Habite.... l’Océan indien ? Il est grand, difforme , à sub- stance ferme , coriace : il varie à lobes allongés, digitiformes. Le spongia clavata , Esper. vol. 2. tab. 19, paraît en être une autre variété.
13. Alcyon trigone. Ælcyonium trigonum. A. carnosum ; cellulosum, subtrigonum , osculis undiqu? no= tatum. Mém. du mus. vol. 1. p.78. n.orr. Mus. n.0
Habite...
- 14. Alcyon cylindrique. Ælcyonium cylindricum. A. teres , albidum , carnoso-spongiosum ; foraminibus mayjusculis, secundis, remotis. Mém. du mus. vol. 1.p. 57. n.o 7. Mus, n.0 Habite... Il ressemble à un bâton de la grosseur du doigt ou un peu plus, et offre des trous sur une rangée latérale.
15. Alcyon coing de mer. Alcyonium cydonium. A. ovatum, convexum , superné lacunis , irregularibus, raris, excavatum; osculis evanidis , vix perspicuis.
SANS VERTÈBRESé 397
Mém. du mus. vol. 1. p. 77. n.0 8.
Bonan. mus. Kirch. p. 287. fig. mediana.
Besl. mus. t. 23. a/cyonit altera species.
Seba. thes. 3. tab. 00. f. 4.
2. var. dorso non lacunoso.
Mas. n.°
Habite l’Océan d’Afrique et celui de l’Inde. La variété 2 est plus petite , et a été rapportée par MM, Péron et Le Sueur.
16. Alcyon enveloppant. Ælcyonium incrustans. A. subturbinatum , lobatum., intùs spongioso - fibrosum ; poris parvis, confertis, substellatis. Alcyonium incrustans. Esper. suppl. 2. p. 47. t. 15. Mém. du mus. vol. 1. p. 76. n° 6. Mon cabinet. Habite les mers d'Europe. Ses masses sont très-blanches.
17. Alcyon masse. Ælcyonium massa.
Æ. subconicum , fulvum , spongiosum; stellis quinque radiatis,
Alc. massa. Mull. zool. dan. tab. 81. f. 1--2.
Ménm. du mus. vol. 1. p. 76. n.0 4.
Habite la mer de Norvège. Je cite cette espèce, sons l’antorité de Muller. Son alcyontum rubrum ( Zool. dan. 3.t. 82. f. 1- 4.) , parait être une espèce d’anthelia de l’ordre des tubi- fères.
18. Alcyon diffus. Ælcyonium diffusum.
Æ. rarosissimum , diffusum , deforme ; ramis tereti-compressis irrepularibus , coalescentibus; osculis crebris, sparsis ; fora- minibus majoribus , raris.
Mém. du mus. vol. 1. p. 162. n.0 22.
Mas. n.0
Habite.... Il tient un peu de l’alcyon difforme, mais il en est très-distinct. Hauteur , vingt-huit à trente centimètres.
19. Alcyon sceptre. Ælcyonium sceptrum. A. clongatum , cylindricum, obsoletè clavatum ; superficie te- nuissimè porosâ, passim foraminosä ; foraminitus subacer-
>atis.
398 ANIMAUX
Mas. no mém. du mus. 1. p. 168. n.0 25.
Habite. ... Il paraît avoir des rapports avec le spongia cla- vata, Esper. vol. 2. p. 226. t. 19; mais l’exemplaire du Muséum n’est point rameux.
20. Alcyon épiphite. Ælcyonium epiphytum. Æ. cinereum , arenoso -carnosum , plantulas obvolvens ; osculis prominulis , verrucæformibuss An alcyonium gorgonoides ? Soland. et Ell. p. 181. t. 9. f. 1--2. Mus. n.° mém. du mus. 1. p. 163. no 24.
»
Habite.... probablement les mers d'Amérique.
21. Alcyon rampant. Ælcyonium serpens. A. carnosum, tæniatum , repens ; undato - tortuosum3; osculis prominulis, verrucæformibus , subradiatis. Mus.n.o mém. du mus. 1. p. 163. n.° 25. Habite... probablement les mers d'Amérique. Ïl rampe sur des éponges sans les envelopper.
22. Alcyon ensifère. Alcyonium ensiferum.
A. erectÿm , ramosum ; punctato-porosum j ramis longis, angustis ; subcompressis , arcuatis, proliferis ; osculis subse- riafis.
Mus.n.o mém. du mus, 1. p. 163. n.0 26.
Habite les mers de la Nouvelle - Hollande? Du voyage de Péron et le Sueur.
23. Alcyon papilleux. Ælcyonium papillosurn.
A. sessile, incrustans, variè lobatum , papillosum ; superficie incrustatà ; foraminibus aliis, superficialibus, aliis papillas terminantibus : interstitiis tuberculato-spinosis , echinulatis.
Mus.n.o mém. du mus. 1. p.164. n.° 27.
2. var. papillis obsoletis; superficie nagis scabrä.
Spongia. Ellis, corall. t+16./ig. d. act. angl. vol. 55. t. 10.
fig. A.
Spongia urens. Soland. et Ell. p. 187.
Spongia tomentosa. Tin.
Habite l'Océan indien. Péron et le Sueur. La variété 2 se trouve dans les mers d'Europe.
SANS VERTÈBRES. 399
24. Alcyon opuntioide. Ælcyonium opuntioides.
Æ. substipitatum , ramosum ; flabellatum ; ramis compressis, inæqualiter dilatatis , obtusis, lobatis, coalescentibus j O05= culis sparsis , Septosis.
An spongia palmata ?Sôland. etE!l, t. 58. f. 6.
Mus. ne
2- var. elatior, stipitibus pluribus , congestis ramosis.
Mon cabinet. mém: du mas. p. 164. n.0 28.
Habite les mers d'Europe. Cette espèce tient beaucoup de l'éponge; mais elle est fort encroûtée , ferme , dure et cassante dans l’étatsec , et ses fibres, extrémement petites a sont empâtées , même les intérieures.
25. Alcyon joncoïde. Ælcyonium junceum. Æ. surculis ramosis, gracilibus, prælongis ; tereti- compressis , obsoletè incrustatis ; osculis sparsis , septosis. Mus.n.o mém. du mus. p. 165. n.0 20.
Habite les mers de Madagascar , près de Foule - Pointe, Poivre.
\ 26. Alcyon feuilles de chêne, Ælcyonium quercinum.
A. stipitatum , carnosum, planulatum, frondosum ; explanatio- nibus sinuato - lobatis , sublaciniatis ; osculis parvis , sparsis, superficialibus.
Mus. n.0
Mém. du mus. p.165. n.o 30:
Habite les mers Australes. Péron et Le Sueur.
27. Alcyon rosé. Ælcyonium asbestinum.
A. carnosum, rigidum , rubrum, digitato-ramosum ; ramis terchus= culis , erectis; osculis creberrimis ; sparsis.
AÆAlc. asbestinum. Pall. zooph. p. 344.
Esper. suppl. 2. tab. 5.
Mas. n.e mém. du mus. p. 165. n.o 31.
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet.Cette espèce, trés-dis- tincte , est ferme et roide dans l’état sec, et rougeûtre à l’intérieur comme en dehors. Ses rameanx sont quelquefois comprimés.
400 ANIMAUX
28. Aicyon arbre. Æleyonium arboreum.
A. carnoso-suberosum x stirpe arborescente ; laxè ramosà ÿ ramis nodosis , obtusis ; poris papularibus./
‘Alc. arboreum. Lin. Pall. zooph. p. 347.
Esper. suppl. 2. tab. 1. A. et tab. 1.B.
Mus.n.o mém. du mus. p. 166. n.° 32,
Habite la mer de Norvège , la mer Blanche et celle de l'Inde. Il s'élève presqu’à la hauteur de l’homme.
**Oscules des cellules non apparens sur le polypier sec.
29. ÂAlcyon compacte. Ælcyonium compactum. A. tuberiforme , globosc-pulvinatum ; superficie læviusculä. An alc. bulbosum? Esper. suppl. 2. t. 12. 2. var. infernd parie subacutd. Alc. tuberosum. Esper. süppl. 2.t. 13. f. 1—2—3. Mus.n.o mém. du mus. p. 466. n.° 33. Habite l’Océan atlantique. Mon cabinet.
30. Alcyon moëlle de mer. Ælcyonium medullare.
A. incrustans, irregulare, polymorphum , album, subtilissimè reticulatum.
Spongia panicea. Pall. zooph. p. 388.
Ellis corall. t. 16. fg. d. D. 1.
2. var. complanata.
Habite l'Océan d'Europe, les côtes de la Manche. Mon cabinet. Il enveloppe les bases des plantes marines. Mém. du mus. n.o 34.
e<
31. Alcyon pain de mer. Ælcyonium paniceum. A. ellipticum, complanatum , album , subtilissime scrobiculatum ;
scrobiculis inæqualibus.
Mus. n.° mém. du mus. n.035. Habite l'Océan d'Europe, les côtes de la Manche. Mon ca- binet.
32. Alcyon tortue. Ælcyonium testudinarium.
A. ellipticurm ; planulato-convexum , strata obtegens., tenuissimè
SANS VERTÈBRES. A0
reticulatum 5 carinis pluribus , dorsalibus ; subinterruptis, cristatis.
Mus.n.o mém. du mus. n.° 36.
An spongia cristata ? Soland. et Eli. P: 186. act, angl. vol. 55.
t. XI. fig. G Habite.... je ne , les mers d'Europe.
33. Alcyon orbiculé. Ælcyonium orbiculatum. A. compressum, orbiculatum ; crassum ; superficie subasperà, porosissimé , poris inæqualibus. Mus. n. M ém. du mus. p. 167. n.0 33. Habite... Cette espèce présente une masse assez épaisse , or- biculaire , comprimée , trés poreuse , tant à l’intérieur qu’à l'extérieur , et d’une consistance ferme , même dure.
34. Alcyon rayonné. Aleyonium radiatum.
A. orbiculatum , supra concavum, Late" ; plicis ad marginem radiatum; disco tuberculis , conoideis , subsenis., prominulo ; infernä superficie convexä , ruderatä, costis fibrosis, ras diatà.
Alc. radiatum. Esper. suppl. 2. p. #9 tab. 10.
Mém. du mus. n.0 38.
Habite la Méditerranée.
35. Alcyon porte-pointes. Ælcyonium cuspidiferum. A. sessile , erectum,; cavum , in plures lobos supernè fissum x lobis rectis, prælongis , cuspidiformibus ; superficie tenuissimè porosä: à s | Mus. n° mém. dn mns. n.o 39. Habite.... Cet alcyon ressemble à un faisceau de stalactites | renversé. à |
86. Alcyon granuleux. 4lcyonium granulosum. Æ. hemisphæricum , gelatinosum , semi-pellucidum , subiùs sul-
cato-lacunosum ; superficie lanuginosä et granulosà. Mus. n.o mém.du mus. n 40.
Habite l'Océan européen. Je doute de son genre.
Tome IT, 26
402 ANIMAUX
37. Alcyon puant. Ælcyonium putridosum.
«4. Yentricoso - globosum , utrinque attenuatum, subpyriforme ; ap- pendiculis raris , fibroso - reticulatis , tubulosis ad SUpEr= Jficiem.
Mas. no mém.du mus. n.o 41.
Habite les mers de la Nouvelle - Hollande, au port du roi Georges. Péron et le Sueur.
38. Alcyon bourse. Ælcyonium bursa.
A. viride, subglobosum , cavum, supernè apertum., papillis creberrimis extùs obsessum ; aperturâ orbiculari.
ÆAlcyonium bursa. Lin, Pallas zooph.p. 352.
Marsill. hist. de la mer. tab. 13. n., 69.
Esper. suppl. 2. t.8.
Mus. ne mém.du mus. 5. p- 351. n.0 42.
Habite la Méditerranée, l'Océan d'Europe. On prétend que ce corps marin äppartient au règne végétal.
39. Aleyon pourpre. Ælcyonium parpureum. A. intensè purpureum , complanatum, carnoso-spongiosum ; Su- perficie lœvi. Mus. n.° mém. du mus. 1. p.332. n.° 44. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur.
11 paraît propre à la teinture.
40. Alcyon morille. Ælcyonium boletus. A. substipitatum , clavatum ; intüs fibris, ramosis , dilatato- lamellosis, clathratis ; superficie incrustatà ; ea tubercu- lis ruderatä. J Mus. n.o mém. du mus. 1. p. 332. n.° 45. Habite les mers de la Nouvelle - Hollande. Péron et Le
sueur.
SANS VERTÈBRES. 403
ORDRE QUATRIÈME.
POLYPES TUBIFÈRES. ( Pobypi tubifert ).
Polypes réunis sur un corps commun, charnu, vi- vant, soit simple , soit lobé ou ramifié, et constam-
ment fixé par sa base. Point de polypier au dehors; point d’axe solide à l’intérieur ; surface entièrement ou en partie chargée d'une multitude de petits cylindres tu- biformes , rarement rétractiles en entier.
Bouche terminale ; 8 tentacules pectinés ; point d’a- nus ; un estomac ; 8 demi-cloisons longitudinales au-des- sous de l'estomac ; 8 intestins de deux sortes ; 6 paquets de gemmes ressemblant à 6 ovaires.
OBSERVATIONS.
Pendant l'impression de ce second volume , des obser- vations nouvelles et très-intéressantes ayant été présentées à l’Institut par M. Savigny , concernant les polypes fixés et flottans qui ont huit tentacules pectinés , m'ont fait sen- ür la nécessité d'établir une nouvelle coupe de polypes ; qui ne se trouve point indiquée dans la division que j'ai donnée des animaux de cette classe. Cette coupe me paraît
devoir former un ordre particulier ; et comme cet ordre
404 ANIMAUX
doit être placé entre les polypes à polypier et les po- lypes flottans , il est nécessairement le quatrième de la classe. +
Les polypes, dont il est ici question ,n’ont point cette enveloppe inorganique à laquelle j'ai donné le nom de polypier ; ils sont réunis et agglomérés sur un corps com- run , charnu, orgauisé et vivant ; enfin ils se montrent à sa surface , surtout la supérieure , sous la forme de petits tubes ou cylindres rarement rétractiles en entier , ce qui m'a engagé à leur donner le nom de polypes tubifères.
Je ne puis faire ici qu'une simple annonce des polypes de cet ordre , qu'exposer leurs principaux caractères, et qu'indiquer leur rang dans la classe; la publication du nouveau mémoire de M. Savigny devant suppléer, lors- qu'elle aura lieu, aux détails intéressans que je ne puis maintenant donuer.
Les polypes des polypiers corticiferes et des polypiers empâtés paraissent, comme je l'ai dit, avoir une organi- sation plus avancée et plas composée que celle des po- lypes des cinq premières sections. Cette organisation plus composée, nou-seulement est constatée parles observations de M. Savigny dans les polypes tubifères, mais elle y offre un progrès réel , puisque ces polypes n’ont plus de polvpier. C’est en effet dans la section des polyÿpiers em- pâtés, que cette enveloppe inorganique des POSRES s’est anéantie , comme je l'avais indiqué.
Ainsi, quoique les polypes tubifres aïent l'aspect des alcyons , la masse charnue qui résulte de leur réunion n'offrant plus de fibres cornées , recouvertes par un en- croûtement polypifère, ces polypes n'ont plus de poly-
SANS VERTÈBRES. 4oÿ
pier , et ne doivent plus être confondus parmi les aleyons. Il en est de même de ceux que l’on a reconnu appartenir à la division ou famille des ascidiens. T'ordre des po- lypes tubifères devra donc être placé après les polypes à polypier , et venir après les polypiers empâtés , avant les polypes flottans. Effectivement, ces polypes tubifères sont éminemment distingués des polypes flottans, par le dé- faut d’axe solide à l’intérieur de leur corps commun.
Les polypes tubifères se présentent sous l'aspect d'un corps charnu , subgélatineux , toujours fixé par sa base, plus ou moins eonvexe , simple , lobé ou un peu ramifié. La surface de ce corps , ou au moins celle de ses parties supérieures , est recouverte d'un nombre infini de petits cylindres tubiformes , mobiles , percés à leur sommet d’une bouche ronde , suboctogone, environnée de huit grands tentacules pectinés.
Considéré dans son organisation , chaque polype se compose de plusieurs viscères renfermés dans une espèce de tube ou de fourreau cylindrique , formé de deux tuni- ques entre lesquelles une substance celluleuse se trouve in- terposée. La tunique extérieure est mince , un peu co- riace, colorée. Après avoir revêtu l'animal particulier, elle concourt avec celle des autres polypes de la même masse, à envelopper le corps commun sans y pénétrer. L'intérieure est charnue, un peu tendineuse, et paraît quelquefois munie de fibres longitudinales et annulaires,
Il n’y a point de polypier proprement dit; mais le corps commun et charnu qui semble le représenter, n’est lui- même que le résultat de tous les fourreaux particuliers des polypes, liés entr'eux par le tissu cellulaire , et que celui
06 ANIMAUX
des productions vasculaires et autres de la partie infé- rieure des polypes , le tout recouvert à l'extérieur par les produits de la tunique externe de chaque polype.
La tunique intérieure de chaque animal fournit huit grands plis longitudinaux et convergens , qui sont comme autant de demi-cloisons dans la cavité du polype, et qui la divisent en huit cavités longitudinales incomplètes , les- quelles correspondent aux huit canaux intérieurs des ten- jacules.
La bouche communique par un court et large æso- phage avec l'estomac. Celui-ci, dont la forme est pres- que cylindrique , paraît comme suspendu entre les huit cloisons et les domine : son fond paraît muni d’une ou-
verture. Il offre un anneau charnu , recouvert par une
? membrane transparente qui semble le fermer , et pou- voir s'ouvrir pour laisser le passage libre dans l’abdo- men. C’est au pourtour de l’anneau que s’insèrent les in-
iestins qui sont au nombre de huit,
Après être un peu remonté sur l'estomac, chaque in- testin s'attache longitudinalement à la cloison qui lui cor- respond et qui fait à son égard l'office de mésentère. Il en suit le bord libre et flottant, et pénètre avec lui dans le
corps commun.
Les huit intestins d’un polype semblent de deux sortes : car ils ne se ressemblent pas tous par la forme , ni vrai- semblablement par les fonctions. Deux d’entr'eux des- cendent distinctement jusqu'au fond du corps du polype, et n'arrivent à aucun ovaire. Les six autres, plus variés
dans leur forme , selon les genres, paraïssent s'arrêter
SANS VERTÈBRES, Lo7
à six grappes de gemmules oviformes qui imitent six ovaires. |
Ces ovaires sont toujours placés au-dessous de la par- tie mobile du polype , et compris dans le corps com- mun , quoique rapprochés de sa surface. Ils n'ont ni en- veloppe particulière , ni oviductus. Ils consistent en cor- puscules sphériques , attachés par de petits pédicules au bas des six demi-cloisons qui portent les intestins de la deuxième sorte ; maïs ils n’occupent jamais la portion la plus inférieure de ces six demi-cloisons. Les œufs ou cor- puscules détachés , peuvent remonter , rentrer dans l’es- tomac par l'ouverture de l’anneau , et ensuite être évacués par la bouche.
Les deux intestins de la première sorte , pénètrent dans le corps commun sans se diviser et sans communiquer ni entr’eux ni avec d’autres. Ceux de la deuxième sorte, au contraire , paraissent produire les ramifications vas- culaires que présente quelquefois la substance du corps commun,
M. Savigny pense que l’organisation intérieure des polypes des vérétilles , des pennatules , etc., est analogue à celle des polypes dont il s’agit ici : voici les quatre genres qu'il a établis parmi ces polypes.
ANTHÉLIE. (Anthelia).
Corps commun étendu en plaque mince, presqu'a- plate , sur les corps marins.
4038 ANIMAUX
Les polypes non rétractiles, saïllans , droits et serrés,
occupant la surface du corps commun ;8 tentacules pectunés.
Corpus commune in massam tenuem subcomplana- tam, corporibus marinis extensum.
Polypi non retractiles, prominuli , erecti, conferti , ad superficiem massæ communs. T'entacula octo pec- #nata.
OBSERVATIONS.
Les anthélies rampent et s'étendent en plaques minces et charnues, sur les parties planes des corps marins, comme sur la base des madrépores , des gorgones, etc. À la sur- face de ces plaques s’élève une multitude de polypes droits dont une partie, tubiforme, reste immobile , l'extrémité” seule qui soutient les tentacules pouvant se contracter. M. Savigny en connaît cinq espèces ; imais il ne mentionne que la suivante dans son mémoire.
ESPÈCE.
1. Anthélie glauque. Ænthelia glauca.
A. polypis viridul's, infernè subventricosis.
Anthelia glauca. Savigny. mss.et fig.
Habite les côtes de la mer Rouge. La bouche de ces polypes , semblable à un point octogone , s'élève sonvent en pyra- mide.
IVota. Je présume que l’al;onium rubrum ; Mall. Zool. dan. 3. p. 2. tab. 82. f.1—4, est une espèce de ce genre. g
SANS VERTÈBRES.
LL ‘æ GO
XÉNIE. ( Xenia)}
Corps commun, produisant à la surface d'une base ram- pante, des tiges un peu courtes , épaisses , nues, divi- sées à leur sommet; à rameaux courts, polypifères à leur extrémité,
Polypes non rétractiles, cylindriques , fasciculés , presqu’en ombelle , et ramassés au sommet des rameaux, en têtes globuleuses, comme fleuries; ayant 8 grands
tentacules profondément pectinés.
Corpus commune, & basi repente , caules crassos breviusculos, nudos, apice divisos emittens; ramis bre-
vibus , apice poly piferts.
\
Polypi non retractiles, cylindrici, fasciculati, sub- umbellati, ad apices ramorum in capitula globosa subflorida congesti : tentaculis octo magnis profundè pectinatis,
. rs
OBSERVATIONS.
La xénie est, parmi les polypes tubifères, l’un des genres les, plus remarquables ; le corps commun de ces animaux composés ressemblant à un végétal à sommités fleuries, et les polypes de ce corps étant disposés aux extrémités des ra- meaux presque comme ceux de l’ombellulaire,
Les ombelles de la xénie, légèrement etagées, rappro- chces en tête arrondie , colorée , animée et toujours en mou- vement, produisent , dit M. Sarigry, un très-bel effet.
A1o ANIMAUX
Elles sont situées au sommet de quelques pédoncules gros et courts , qui ont eux-mêmes une tige commune. M. Sarz- gny ne parle point de la base rampante et fixée , sur la- quelle s'élèvent les tiges; mais il la représente dans la figure qu’il donne de la seule espèce qu'il connaît. J’en indiquerai une seconde que je crois appartenir au même genre. |
ESPÈCES.
1. Xénie bleue. Xenia umbellata.
X. polypis cæruleis, umbellato - capitatis ;ÿ tentaculis longis, profundè pectinatis.
Xenta umbellata. Savigny mss. et fig. ;
Habite la mer Rouge. Les ombelles sont d’un blen foncé en dessus , glauques en dessous. Les pinnules des tentacules sont grêles, profondes , serrées et disposées sur deux rangs de chaque côté. Cette xénie est sujette à des tumeurs ou
galles occasionnées par la présence d’un entomostracé.
2. Xénie pourpre. Xenia purpurea. X. polypis purpureis , cymosis ; fasciculis polyporum globosis numerosissimis ; ramis compressis, divaricatis. Alcyonium floridum. Esper. suppl. 2. p.49. tab. 16. Habite... |
AMMOTHÉ E. { Ammothea ).
Corps commun se divisant en plusieurs tiges courtes et rameuses ; à derniers rameaux ramassés, ovales-conoï- des, en forme de chatons, et partout couverts de polypes.
Polypes nou rétractiles, à corps un peu court, et à 8 tentacules pectinés sur les côtés.
ar = ”
SANS VERTÈBRES. ATI
Corpus commune , caulibus pluribus brevibus et ra- mosis divisum ; ramulis ultimis congestis , ovato-conot- deis , amentiformibus , undiquè polypiferis.
Polypi non retractiles ; corpore breviusculo ; tenta-
culis octo ad latera pectinatis.
OBSERVATIONS.
Les armmothées viennent en tiges rameuses comme les xénies; mais elles s’en distinguent éminemment par la disposition de leurs polypes , qui ne sortent point par fais- ceaux ombelliformes ou capituliformes aux extrémités des rameaux. Leurs polypes, au contraire, sont épars et serrés autour des derniers rameaux , les couvrent partout, et leur donnent l’aspect de chatons fleuris. La partie saillante et non rétractile du corps de ces polypes est courte, et couronnée de huit tentacules assez grands , pectinés sur les côtés. Les pinnules ; au nombre de huit ou neuf par ran- gée., sont tantôt sur un seul rang de chaque côté, et tantôt sur deux ou trois rangs.
M. Savigny n’a connu qu’une espèce de ce genre; mais ilest probable qu’on peut y en rapporter quelques autres , déja observées et confondues parmi les alcyons.
ESPÈCES.
1. Ammothée verdâtre. Æ4mmothea wirescens. 4, caulibus clbidis, exquisitè ramosis ; polypis fasco -virescen- tibus, Ammothea virescens. Savigny , mss. et fig. Habite les côtes de la mer Rouge.
452 : ANIMAUX
2. Ammothée phalloïde. Æmmothea phalloides.
A. substipitaia , supernè divisa ; ramulis Brevibus , conglomera- tis , lobulatis ; lobulis subglobosis.
ÆAlcyonium spongiosum. Esper. suppl. 2. tab. 3.
Habite les mers orientales. Ce n’est que par conjectnre que je rapporte ici le corps polypifère dont Esper nous a donné la figure, d’après le sec. Il nous paraît rendre le port d’une ammothée , dont les derniers rameaux polypifères et con- glomérées , seraient fort courts, et altérés dans leur forme par l’état de dessiccation.
L
,
LOBULAIRE. (Lobularia).
Corps commun , charnu , élevé sur sa base, rarement soutenu sur une tige courte , simple ou muni de lobes
variés ; à surface garnie de polypes épars.
Polypes entièrement rétractiles, cylindriques, ayant 8 cannelures au dehors, et 8 tentacules pectinés.
Corpus commune , carnosum , suprà basim eleva- tum, rard caule brevi suffultum , simplex aut varie lobatum ; superficie poly pis sparsis obsitd.
Polypi penitus retractiles , cylindrici, extus octo- striati ; tentaculis octo pectinatis.
OBSERVATIONS.
Le genre des Zobulaïres ne paraît distingué des vrais al- cyons que parce que les polypes de ce genre vivent sur un corps commun organisé, qui n’a point de polypier; c’est-
SANS VERTÈBRES. 413
à-dire , qui n'offre point de fibres cornées, empâtées par un encroùtement inorganique qui contient les polypes dans son épaisseur. Cette distinction n’est pas toujours facile à saisir sur l'inspection des masses conservées dans les col. lections; mais peut-être que les vrais alcyons n’ont tous que cinq tentacules à leurs polypes ; ce caractère constaté éta= blirait une démarcation suffisante pour n’en confondre au- cun avec les petits ascidiens et avec les polypes tubifères. Je doute néanmoins du fondement de ce caractère.
Il est difficile d’obtenir du port des lobulaires une dis- tinction de toutes leurs espèces , d'avec celles des trois genres précédens. Mais les polypes des lobulaires étant rétractiles en entier, distinguent éminemment leur genre,
ESPÈCES.
1. Lobulaire digitée. Lobularia digitata. L. sessilis, albido=ferruginea , gelatinoso-carnosa , lobata ; lobis crassis , obtusis.
Alcyonium digitatum. Lin. Soland. et Ell. p. 195.
. Ellis corall. t. 32. fig. a A. À. 2. Savigny. mss. et fig. Mus. n.o Habite l'Océan européen. Ses lobes , an nombre de deux à cinq, sont épais, obtus et un peu digitiformes. L’alcyo- nium pulmo , Esper. suppl. 2. t. 9, semble être une variété de cette espèce , représentée d’après le Sec.
LA
2. Lobulaire conoïde. Lobularia conoidea. L. sessilis, indivisa , conoidea , extiùs flava , intüs rubra pulposa ; polyporum tentaculis octo ciliato-pectinatis. Alcyonium cydonium. Muil. Zool. dan. 3. p. 1. tab. 8r. f. 3—5. Habite la mer du nord, fixée sur les rochers et les coquillages. Ses polypes sont cannelés en dehors avec des rides trans-
4a4 . ANIMAUX
| verses , comme ceux de la précédente que M. Savigny nous a fait connaitre avec beaucoup de détails.
3. Lobulaire main de ladre. Lobularia palmata. L. coriacea , stipitata , supernè ramoso-palmata ; ramulis sub- compressis ; cellulis prominulis papilliformibus.
Aicyonium palmatum. Pallas zooph. p. 349.
Alcyonium exos. Gmel. n.° 2. Esper. suppl. 2. t, 2.
Fungus , etc. Barrel. ice 1293. n.°0 1 et 1294.
Mus. n.° ; 2. var. caule elatiore ramoso.
Marsill. hist. mar. tab. 15. f. 74. J
Habite la Méditerranée. M. Savigny m'ayant assuré que ces
polypes sont rétractiles en entier, je la rapporte ici d’après son sentiment.
SANS. VERTÈBRES. 415
ORDRE CINQUIÈME.
POLYPES FLOTTANS. ( Polypi natantes.)
Polypes réunis sur un corps commun, libre , allongé, charnu , vivant, enveloppant un axe inorganique, car- tilagineux, presqu’osseux , quelquefois pierreux.
Des tentacules en rayons autour de la bouche de cha- que polype. La plupart de ces corps communs flottent dans les eaux ; les autres restent au fond de l’eau , soit sur la vase, soit en partie enfoncés dans le sable.
OBSERVATIONS.
Cet ordre termine la classe des polypes, et embrasse les plus composés et les plus singuliers de ces animaux.
Parmi les animaux composés, dont la classe des po- lypes nous offre tant d'exemples, les polypes flottans, ainsi que les polypes tubifères , nous présentent un corps commun , distinct de celui des individus, qui paraît jouir d’une vie particulière, et à laquelle néanmoins celle des individus participe nécessairement. Ce corps commun, bien différent de celui des autres polypes composés , n'est point enfermé dans un polypier ou dans les parties d’un polypier inorganique , quelle que soit sa forme, mais
416 ANIMAUX
il présente une masse nue , constituée par une chair vi- vante de laquelle sortent quantité de polypes qui partici- pent à la vie dont jouit cette masse. Au centre de la masse vivante dont il s’agit, se trouve un corps al- longé, axiforme, qui n’est point organisé et n’a point été vivant. Ce corps a été produit à l’intérieur de la masse vivante , comme le polypier l’a été à l’extérieur des po- lypes qui en sont revêtus.
L'organisation des polypes flottans paraît très-voi- sine de celle des polypes tubiféres ; et quoique proba- blement formée sur le même plan, nous la croyons en- core plus avancée. Nous aurions réuni ces deux ordres en un seul, si le corps commun des polypes flottans ine renfermait un axe singulier qu'on ne trouve nullement dans celui des polypes tubifères.
Ainsi , les polypes flottans , de même que les polypes tubifères , nous présentent chacun un corps commun vi- vant ,'qui subsiste et conserve la vie ; quoique les polypes qui y adhèrent périssent et se renouvellent successivement; comme le tronc et les branches d’un arbre nous offrent un corps commun vivant qui subsiste et conserve la vie, quoique les bourgeons qui s’y développent et donnent lieu aux individus annuels , passentet se renouvellent cha- que année ( Woyezl'introduction, p! 69, etc. ).
: Quant à l'axe inorganique que contient le corps com- mun des polypes flottans ; il nous paraît résulter de dépôts internes de matière sécrétée ; comme le polypier Jui-même résulte de dépôts externes de matières éxcré- tées ou transudées. Ces matières déposées se solidifient
ensuite plusoù-moîïns , selon leur matnre , par le rappro-
SANS VERTÈBRES. 417
chement de leurs particules. Quelquefois ellés s’arran- gent avec ordre en se concrétant ; souvent même elles se divisent par masses distinctes, ct alors l'axe se trouve
articulé . comme dansles erncrines,
2?
A la vérité, le corps commun des polypes flottans, considéré dans son desséchement , présente l’aspect d’un polypier ; mais il n'en a que l'apparence, et l’on peut s'assurer par l'examen que ce corps fut organisé et a réelle- ment possédé la vie. Dans les polypes dont il est ques- tion , tout ce qui est extérieur estvivant , et ce n'est qu'en leur intérieur que l’on trouve un corps particulier que la vie n’anime point. C’est précisément le contraire de ce qui a lien dans les polypes à polypier. Le corps cartilagineux que l’on trouve dans les vélelles , les porpites, ete. , n'est pas sans analogie avec le corps axiforme des polypes
flottans.
Selon les observations de À. Cuvier, faites sur une vérétille , le canal alimentaire de chacuñ des polypes de cette vérétille, est garni de plusieurs cœcum vasculi- formes qui se répandent dans toute la masse charnue , et par lesquels les polÿpes communiquent entr'eux. Ces cœcum paraissent correspondre aux huit intestins des po- lypes tubifères que AZ. Savigny nous a fait connaître; et nous pensons que les polypes flottans doivent avoir aussi six paquets de gemmes, ressemblant à six ovaires.
_ Comme les corps dont il s’agit se déplacent en flot- tant dans le sein des eaux, on a pensé que les polypes
réunis dans chacun de ces corps flottans , agissaient en-
? semble pour effectuer une marche commune ; et qu'en
Tome IT. 27
418 ANIMAUX conséquence , il fallait qu'il n’y eût pour eux tous qu'une seule volonté. (Cuv. anat. comp. vol. 4. p. 147.)
Avant de tirer une pareille conséquence, à laquelle la nature de l’organisation de ces animaux Ôte tonte vrai- semblance et même toute possibilité, il fallait constater le besoin , pour ces polypes , d'effectuer une marche com- mune ; il fallait montrer ensuite qu'il leur était nécessaire de se diriger de tel ou tel côté, qu'ils en avaient la fa- culté , et qu'ils se dirigeaient effectivement ainsi.
À cetégard, je pense que de pareils besoins , attribués à ces polypes , sont des suppositions sans nécessité et tout-à-fait sans fondement : en voici la raison.
Lorsqu'une pennatule flotte dans les eaux , les polypes qui la composent se trouvent sans contredit partout expo- sés à rencontrer , à saisir facilement , et à avaler les cor- puscules qui peuvent la nourrir ; et jamais ils ne sont dans la nécessité de se diriger vers ces corpuscules pour les at- tendre.
Les polypiers fixés n’ont pour leurs polypes , ni avan- tage ni désavantage à ce sujet sur ces corps flottans ; les uns et les autres trouvent toujours à leur portée, les particules qui peuvent les nourrir. [ls sont à cet égard dans le cas de l'huître qui , quoique fixée sur la roche, ne manque jamais de nourriture tant qu'elle peut recevoir l’eau de la mer.
Quant à ce qui concerne la prétendue marche com- mune de ces polypes , il est possible que les polypes flot- tans aient dans les eaux des mouvemens isochrones ana- logues à ceux que l’on observe dans les radiaires mol-
lasses. Dès lors, ils auront paru se mouvoir pour exé-
SANS VERTÈBRES. 419
cuter-un déplacement , ce qu’on a cru aussi à l'égard des méduses, et ce qui n'est cependant qu'une illusion, leur mouvement isochrone étant toujours le même, constant et dépendant comme je l'ai observé.
Si les polypes flottans avaient besoin de se diriger vers les objets qui peuvent les nourrir , il leur faudrait , soit l'organe de la vue , soit celui de l'odorat , pour aperce- voir les corps dont il s’agit , afin de se diriger vers eux; et s'ils possédaient ces organes , les uns voudraient se di: riger vers tel objet, tandis que d’autres voudraient s’a- vancer vers des objets différens. Mais rien de tout cela n’a lieu : Les polypes ne se nourrissent que de ce que l'eau leur apporte, et parmi eux, ceux qui saisissent une proie, un corpuscule quelconque, n’y réussissent que lorsqu'ils rencontrent ce corpuscule ou cette proie avec leurs tentacules. Peut-être même que leurs tentacules ne servent le plus souvent qu'a favoriser l'entrée des corpus- cules que l'eau apporte jusqu'a la bouche de ces polypes.
Ce que l’on sait déja sur l’organisation des polypes flottans , nous montre que ces animaux, munis d'un organe digestif moins simple que celui des autres po- lypes , se rapprochent plus que les autres des radiaires ; mais ce sont encore .des polypes : tous ont des tentacules en rayons autour de la bouche ; tous forment des ani- maux composés ; et on ne leur connaît ni pores ni tubes particuliers aspirant l’eau.
Beaucoup d’entr’eux sont phosphorescens et lumineux dans l’eau comme les radiaires mollasses.
. On ne connaît encore qu'un petit nombre de genres qui appartiennent à l’ordre des polypes flottans ; mais
420 ANIMAUX
il est probable qu’il en existe beaucoup d’autres qui sont à découvrir , et que cet ordre n’est ni moins nombreux ni inoins varié que les précédens. Les genres dont il s’a- git sont les suivans :
Vérétille.
Funiculine.
Pennatule. |
Rénille. tu
Virgulaire,
Fnerine. ST AS
Ombellulaire.
VÉRÉTILLE. (Verctillum ).
Corps libre, simple, cylindrique , charnu, polypi- fère dans sa partie supérieure , ayant sa base nue, plus ou moins coriace.
Polypes sessiles et épars autour du corps commun ;
8 tentacules ciliés à leur bouche.
Corpus liberum, simplex , cylindricum , carnosum, supernè polypiferum ; basi nud&, subcoriaced. Polypi sessiles , circa corpus communem sparsi ;
tentacula 8 ciliata ad orem.
OBSERVATIONS.
Les genres vérétille et funiculine doivent être distin- gués des vraies pennatules, en ce que les espèces qui s’y
SANS VERTÈBRES. 421
rapportent ont une tige simple , sans ailerons ni crêtes po- lypifères, et que cette tige soutient des polypes sessiles, épars, et qui en occupent toute la partie supérieure.
Les vérétilles sont plus courtes et plus épaisses, en ge- néral, que les funiculines ; et elles s’en distinguent princi- palement en ce que leurs polypes sont épars, et non par rangées longitudinales.
Le corps intérieur et axiforme que l’on observe dans les polypes flottans , se trouve dans le genre des véré!illes ; ce corps ést linéaire , solide , comme osseux ; mais dans la vérétille cynomoire il est fort petit, et néanmoins il existe. La chair qui recouvre ce corps ou qui compose la tige en- üere, est molle , caverneuse, comme fibreuse , et offre à sa surface extérieure de pets tubercules ou grains cpars :
d’où sortent les polypes. ESPECES.
1, Vérétille phalloïde. ’eretillum phalloïdes.
V. stirpe cylindricä , subclavati , semi-nudä, superne polyÿpos mi- nutos exerens ; ossiculo suulato.
Pennatula phalloides. Pall. Elench. zooph. p: 373. et misc. Zool. p.179. t. 13. f. 5-9. |
Habite l'Océan indien, vers l'ile d’Amboine. Elle est longue de près de six pouces, cylindrique , nue et un peu amincie dans sa partie inférieure, obtuse, ponctuée, et de tous côtés polypifère dans sa moitié supérieure. Elle contient
un osselet linéaire-subulé et quadrangulaire,
2. Vérétille cynomoire. ’erctillum cynomorium. © V. stirpe cylindricä , crassk , basi nudi, subgranulosä, supernè polypos majuseulos exerens. Pennatula cynomorium. Pall. Elcach, zooph. p. 353. et misc. Zool. t. 13. f. 1—4, Shaw. miscellan, 5. t. 170.
Ellisact. angl. vol. 53. p. 434. t. 21, f. 3—5,
422 ANIMAUX Mus,n. Habite la Méditerranée. Elle est plus grosse et plus courte que . la précédente, et Pallas dit qu’elle ne contient point d’osselet dans son intérieur. À cet égard, il s’est trompé , car cet
osselet s’y trouve , mais il eët fort petit. Je lai observé dans différens individus.
FUNICULINE. (Funiculina ).
Corps hbre, filiforme , très-simple, très-long, charnu, garni de verrues où papilles polypifères , disposées par rangées longitudinales. Un axe grêle, corné ou sub- pierreux au centre,
Polvpes solitaires sur chaque verrue.
Corpus liberum , filiforme , simplicissimum , lon- gissimum , verrucis aut papillis polypiferis per series longitudinales instructum. Axis gracilis , corneus vel sublanideus , centralis.
Polypt solitarii ad quemque papillam.
OBSERVATIONS.
Les funiculines sont des polypes flottans , très - voisins des vérétilles, qui offrent , comme ces dernières , un corps hbre, irès-simple, n'ayant ni crêtes, ni pinnules polypi- feres ; mais les funiculines ayant le corps filiforme, grêle ét fort long, et les verrues ou papilles qui portent leurs polypes se trouvant par rangées longitudinales, ces carac-
SANS VERTÈBRES. 423
tères paraissent suffisans pour autoriser leur distinction d'avec les vérétilles.
On avait confondu les espèces de ces deux genres parmi les pennatules ; et cependant leur défaut ‘de pinnules la- térales polypifères ne devait pas le permettre ; il a dü au
moins porter à les en séparer , ce que nous avons fait.
ESPECES.
1. Funiculine cylindrique. Funiculina cylindrica.
F.teres, alba, molliuscula; papillis bifariis, alternis , turbinatis ascendeniibus ; axe suïcapillari.]
Pennatula mirabilis. Pall. zooph. p. 371.
Lin. mus. reg. t. 19.f. 4.
Mus. n.0
Habite... l'Océan américain ? Cette espèce , que l’on a con- fondue par erreur avec la pennatula mirabilis , présente un corps commun trés-simple , fort allongé, cylindrique, gréle, flexible , et ayant l’aspect d’une petite corde blanche. Ce corps est garni , dans presque toute sa longueur , de verrues on papilles turbinées , courbées, ascendantes , alternes, et disposées sur deux rangées longitudinales. Chaque papille ne soutient qu’un polype ; elle a son sommet obtus, et l’on
ÿ voit de petites dents conniventes ou des plis en étoile.
2. Funiculine tétragone. Funiculina tetragona.
F. stirpe lineari, tetragonä , longissimä , uno latere polypi ferä.
Pennatula antennina. Soland. et Ell. p.63.
Pennatulz. Boadsch. mar. t. 0. f. 4.
Pennatula quadranguluris. Pall, zooph. p. 352.
Act. angl. vol. 53. t. 20. f. 8.
Habite la Méditerranée. Cette espèce n’est pas plus une pen- natule que la précédente ; ni l’une ui l’autre ne sont garuies de pinnules on de crètes polypifères. Celle-ci a plus de deux
Â34 ANIMAUX
pieds de longueur. Quoique ses polypes ne viennent que d’un seul côté de la tige, ils sont très-nombreux , très-
serrés, ei disposés sur trois rangées longitudinales.
3. Funiculine stellifère. Funiculina stellifera. F. stirpe simplici, æquali ; versès apicem polypis solitariis. Pennatula stellifera. Mull. zool. dan. t. 36. f. 1--3. Habite la mer de Norwège, et vit en partie enfoncée dans le Jimon. C’est peut-être une vérétille , maïs ses polypes n’ont que six tentacules.
L
PENNATULE. (Pennatula).
Corps libre, charnu , penniforme , ayant une tige nue inférieurement , ailée dans sa partie supérieure , et contenant un axe cartilagineux ou osseux.
Pinnules distiques, ouvertes, aplaties, plissées , den- tées et polypifères en leur bord supérieur.
Polypes ayant des tentacules en rayons.
Corpus liberum , carnosum , penniforme , infernè
nudum, superrè pinnatum , axe osseo suffulium.
Pinnæ distichæ , patentes, complanatæ, plicaiæ , » P ? margine superiori dentatæ , polypiferæ.
Poly pi tentaculis radiaiis.
OBSERVATIONS.
Parmi les conformations singulières qu'offrent les di- verses sortes de polypes composés connus, on peut citer principalement celle des pennatules , comme étant une des
SANS VERTÈBRES:. 425
plus scies par sa singularité. 11 semble, en effet , que la nature , en formant ce corps animal composé, ait voulu copier la forme extérieure d’une plume d’oiseau.
La tige des pennatules est allongée, cylindracée , charnue et irritable dans l’état vivant , coriace lorsqu'elle est desséchée; elle contient intérieurement un axe allongé, non articulé , d’une nature cartilagineuse ou presqu’osseuse. Cette tige est nue inférieurement, et dans sa partie supé- rieure elle est garnie de deux rangs opposés de pinnules ou- vertes, aplaties, plissées, très - rapprochées , comme 1im- briquées , et, en général, dentées et polypiféres en leur bord supérieur. Les dents, verrues ou papilles du bord des pinnules sont des espèces de calices d’où sortent les po- lypes.
La plupart des pennatules répandent la nuit dans la mer, une lumière phosphorique et blanche, qui leur donne beaucoup d'éclat.
D'’apres les observations d'Ellis, on sait que les pezna- tules produisent des vésicules dans lesquelles se trouvent des bourgeons oviformes qui s’en séparent et se dévelop= pent en nouvelles pennatules. Ces vésicules disparaissent dès que les bourgeons qu’elles contenaient s’en sont détachés.
Les rapports des pennatules avec les alcyons sont moins grands que ne l’a pensé Pallas. Les alcyons ; moins avan- cés en organisation que les pennatules , se forment encore, ainsi que les éponges, un véritable polypier qui les con- tient , et qui leur est conséquemment extérieur. Les pennatules ne sont nullement dans ce cas ; elles ont un axe intérieur à leur corps commun, et la composition du canal alimentaire de chaque polype , approchant proba- blement de celle déja reconnue des vérétilles, indique que ces polypes commencent à avoisiner les radiaires dans leurs rapports.
426 ANIMAUX
Linné et Pallas ont gäté et rendu vague le caractère des pennatules , en leur associant, dans le même genre, des polypes composés, qui, quoique de la même famille, doi- vent en être distingués comme formant autant de genres particuliers. J'ai commencé la réparation de ce tort , en cir- conscrivant le caractère des pennatules aux aiïlerons poly- Piféres et plus ou moins composés de leur tige.
ESPECES.
1. Pennatule luisante. Pennatula phosphorea.
P. stirpe tereti, carnosä , longiusculi ; rachi subtis, papillis, scabr&, sulco exaratü ; pinnarum margine , calyculis, denta- to-setaceis , pectinato.
Pennaiula phosphorea. Lin. Esper. suppl. a. t.3.
Pennatula britannica. Soland. et Ell. p. 61.
Boadsch. t. 8. f. 5. 2. var. albida. Mus. n.o À
Habite les mers d'Europe. Ma collection. Cette espèce est commune, pourpre ou rougeàtre, blanchâtre dans une va- riété, de taille médiocre, et luit avec beaucoup d'éclat , la nuit, dans la mer. Son pédicule est assez grêle, non bul- beux. Le rachis entre les ailerons est scabre sur le dos, c’est
à-dire, hérissé de petites papilles éparses.
2. Pennatule granuleuse. Pennatula granulosa.
P. stirpe carnosä ; rachi dorso dilatato, ad latera granulato ; margine pinnarum , calyculis , dentato-setaceis , pectinato.
Pennatula rubra. Lin. Esper. suppl. 2. t. 2.
Pennatula italica. Soland. et El. p. 61.
Boadsch. mar. t. 8. f, 1—3.
2. var. albida.
Mus. n.°
Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Elle est moyenne entre la précédente et celle qui suit. Sa couleur est rouge, blanche dans une variété rapportée au Muséum par M. Lalande. Le rachis , entre les pinnules, est large sur le dos, lissceten
SANS VERTÈBRES. 427
canal au milieu, très-granuleux de chaque côté. La couleur, dans ce genre, ne peut pas servir à la distinction des es-
pèces.
3. Pennatule grise. Pennatula grisea.
P. stirpe carnos4 , subbulbosä ; rachi dorso lævi ; pinnis limbo tenuiori , Subverrucoso ; nervis pinnarum , exsiccatione promi= nulis, spinæformibus.
Pennatula grisea. Esper. suppl. 2.t. 1.!
Mus. n.,
Habite Ja Méditerranée. La Lande. Cette pennatule a tant de
| rapport avec la suivante, que peut-être n’en est-elle qu’une variété. Cependant celle - ci à les pinnules moins serrées et plus minces en leur bord polypifère avec des verrues ou des
glandes séparées. Le rachis sur le dos ést lisse, large et lan- céolé, s
4. Pennatule épineuse. Pennatula spinosa.
P. stirpe carnosä , bulbosä ; rachi dorso Lævi; pinnis margine incrassato , verrucoso, crispo ; nervis pinnarum , exsiccatiOne prominulis , spinæformibus.
Pennatula spinosa. Soland. et El]. p. 62.
Pennatula grisea. Lin. Boadsch. mar.t. 9. f, 1--3.
Esper. suppl. 2. t.1. A. Seba. mns. 3. t. 16. f. 8. a, b.
Mus. n.°
Habite la Méditerranée. La Lande. Celle-ci n’est ni plus ni moins épineuse que Ja précédente ;et l’une et l’autre ne le sont que lorsque, retirées de l’eau, leurs pinnales en se séchant , subissent un retrait qui fait saillir les nervures car- tilagineuses et sétacées des plis. Néanmoins celle dont il s'agitici, a un aspect particulier ; ses pinnules sont nom- breuses , serrées, plissées, imbriquées, à bord polypifère épais , charnu, crépu , verraqueunx. Cette pennatule est très- brillante dans les eaux pendant la nuit.
5. Pennatule argentée. Pennatula argentea.
P. angusto-lanceolata , prelonga ; stirpe lavi tereti; pinnie cre- berrimis , imbricatis, dentatis.
Pennatula argentea. Soland. et Ell. p.66. t. 8. f, 1-3.
428 ANIMAUX
Esper. suppl. 2. t. 8. Shaw. miscellan. 4. t. 124.
Mus. n.o
Habite l’Océan des Grandes-Indes. Cette espèce. est fort re- marquable par sa forme allongée , et par-ses pinnules courtes, très-nombreuses, Elle répand la uuit beeucoup de clarté dans la mer. |
6. Pennatule-Flèche, Pennatula sasita. | P. stirpe filiformi ; rachi brevi , distichè pernata ; pinnis filifor- mibus ; apice nædo.
Pennatula sagitta. Lin. Amæn. acad. 4. tab. 3.f.13,,
Soland. et El. p. 64. EHis aet. angk. 53. tab. 20. f. 16.
2. cadem ? rachi longiore , apice dilatatä , subermarginati.
Pennatula sagitta. Esper. suppl. 2. tab. 5.
Habite..,. Qn dit qu’on l'a trouvée ayant sa base enfoncte dans la peau du Zophius histrio. Pallas, dontans de son genre, n'a point voulu mentionner eette espèce. Je re là
cite que pour jadiquer les figures publiées par Esper.
! RÉNILLE, (Renilla).
Corps libre , aplati, réniforme, pédiculé ; ayant une de ses faces polypifère , et des stries rayonaantes sur l'autre.
Polypes à 6 rayons.
Corpus liberum , complanatum , reniforme , stipi- tatum ; uno latere polypifero : altera radiatibn
siriato.
Polypt tentaculis semis radiau.
6B8SERVATIONS.
é
Si l’on allonge et soude ensemble toutes Îles pinnules d’une pennatule , de manière que de leur réunion résulie
SANS _VÉRTÈBRES. 429
ne plaque verticale, arrondie , rémforme , et soutenue sur un pédicule , on aura alors la forme très - particulière de notre rénille. Cette forme cependant $’éloigne beau- coup de celle des pennatules ; car, dans la rénille , l’on ne trouve plus de pinnules séparées, polypifères en leur bord supérieur ; mais une seule aile verticale , aplatie , réni- forme , ayant une de ses faces couverte de polypes, tan- dis que l’autre n'offre que des stries fines , serrées et rayon- nantes.
La nature n’a sûrement point passé à cette forme isolée pour une seule espêce, et probablement l’on en découvrira d’autres très-avoisinantes, qui confirmeront la convenance de l'établissement de ce genre. |
Voici la seule espèce connue qui appartienne à ce genre,
ESPÈCE.
r. Rénille d'Amérique. Renilla Americana. Pennatula reniformis. SHARE et EIL. p. À." Pall. zooph. p. 354. Shaw. misceil. 4. t. 139. Ellis act. angl. vol. 53. t. 19: f. G—10. Habite les mers d'Amérique. Couleur rouge.
VIRGULAIRE. ( Virgularia Y
Corpslibre , linéaire ou filiforme , très-long , entouré en partie de pinnules embrassantes et polypifères , et contenant un axe subpierreux.
Pinnules nombreuses, petites, distiques , transverses , arquées , embrassant ou entourant le rachis, à bord su-
périeur polypifère.
430 ANIMAUX
Corpus liberum , lineare vel filiforme, longissi- mum , pinnulis amplexantibus et polypiferis obvalla- tum ; axe sublapideo,
Pinnæ numerosæ , parvæ, distichæ , transversæ , arcualæ , rachidem ampleæantes vel obvallantes ; margine superiore poly pifero.
OBSERVATIONS.
Quoique les virgulaires tiennent de très-près aux pen- natules par leurs rapports , elles n’en ont ni la forme géné- rale, ni l'aspect , niles habitudes, nile même mode d’exis- tence.
On voit les pennatules flotter vaguement dans les eaux ; tandis que les virgulaires se trouvent en partie enfoncées dans le limon ou dans le sable, leur partie chargée de pin- nules s’élevant dans l’eau pour faciliter la nourriture des po- lypes.
La pennatule, munie dans sa partie supérieure de pin- nules étendues , ouvertes et qr' s’écartent de la tige, res- semble à une plume à écrire ou à une flèche; tandis que la virgulaire, offrant un corps grêle , fort allongé, muni de pinnules petites , nombreuses, transverses , embrassant ou entourant la tige, ressemble plus à une verge ou à une baguette qu’a une plume.
ESPECES.
1. Virgulaire à ailes lâches. Vireularia mirabilis. V. stirpe filiformi ; rachi disiichè pennata ; pinnis transversis, arcuatis , laxis, margine polÿpiferis.
SANS VERTÈBRES. Ex
Penrratula mirabilis. Mull. zool. dan. :p. 11.tab. XI.
Habite la mer de la Norwège , dans les anses des côtes. Cette espèce , observée sur le vivant par Muller, qui en a donné la description et une belle figure , peut être considérée comme très-connue. Or , elle n’a certainement rien de commun avec la pennatula mirabilis de Pallas que nous possédons au Muséum , et dont j'ai fait la première espèce
. dugenre funiculine.
Quoique voisine de la pennatula juncea, qui fut confondue avec la pennatula mirabilis , cette virgulaire en paraît très différente | étant Moins longue, à pinnules beaucoup plus grandes , plus lâches, et moins nombreuses.
2. Virgulaire juncoiïde. Virgularia juncea.
V. stirpe filiformi, rectä , longissim& ; basi vermiformi, cras- siore ; pinnis rugæformibus , obliquè transversis, minimis, cre= berrimis rachi adpressis.
An pennatila mirabilis ? Lin. Soland.et Ell. p. 63.
Mus. ad. fr. t.10. f. 4.
Ellis act. angl. 53. t. 20: f. 17.
Pennatula juncea. Esper. suppl. 2.t, 4.f.1,2, 4,5,6.
Mus. n.°
Habite l'Océan européen , etc. Rien n’est plus embrouillé et plus difficile à éclaircir que la synonymie de cette espèce. En ayant sous les yeux.wlusicurs exemplaires en bon état, je vois qu’elle est très-différente de la pennatula mirabilis de Pallas , qu’elle diffère aussi de la pennatula mirabilis de Muller , et qu'elle n’est réellement point la même que la pennatula juncea de Pallas, qui est néanmoins celle qui s’eù rapproche le plus.
La virgulaire juncoïide a une tige grêle , filiforme, lon- gue de trente à trente-deux centimètres, un peu contour- née et épaissie inférieurement, Cette tige est garnie dans les trois quarts de sa longueur, de rides transverses, très- nombreuses , en demi-anneaux, serrées contre le rachis”, et qui paraissent disposées sur deux rangées longitudinales. Ces rides, noduleuses en leur bord, sont des pinnules po- lypifères, très-petites et embrassantes. Elles laissent à nu un
& ae
432 ANIMAUX
côté de la tige dans toute sa longueur. L'osselet pierreux de cette virgulaire est atténué aux deux bouts. ‘#-
3. Virgulaire australe. Yirguiaria australis.
V'. osse lapideo, tereti- subulato : extremitate crassiore , truns catä.
S'agitta marina ulba, Rumph. mus. p. 43. n.° 1. et amb. 6. p. 256.
Seba. mus. 3. t. 114: f. 2.
Mus. n.° C
Habite l’Océan des grandes - Indes. Je ne connais de cette virgulaire que son axe pierreux, dont le Muséum possède beaucoup d’exemplaires. Cet axe offre une baguette cylin- drique -subulée , fort longue, blanche , droite , cassante,
+ tronquée à son extrémité la plus épaisse , et qui présente des stries rayonnantes à sa troncature.
Probablement la tige qui contenait cet axe, était garnie à l’extérieur de pinnules transverses , semi-annulaires, ser< rées contre le rachis, et analogues à celles de l’espèce ci- dessus: ce sont, en effet, les franges variées de rouge, de jaune et de blanc , dont parle Rumphius. Néanmoins l'axe de cette tige étant différent de celui de la virgulaire juncoïde, autorise à distinguer provisoirement celle-ci.
On trouve, dit-on , les baguettes de notre espèce en par- tie enfoncées dans le sable, dans une situation verticale, et ayant leur pointe en bas. Si cela est, Seba s’est trompé en les représentant fixées sur une picrre, la pointe en haut.
ENCRINE,. (Encrinus ).
Corps libre, allongé, ayant une tige cylindrique ou
polyèdre, ramifiée en ombelle à son sommet.
Âxe intérieur articulé , osseux ou pierreux.
SANS VERTFÈDRES: 433
-Rameaux de d'ombelle chargés de polypes disposés par rangées. :
Corpus liberum , elongatum ; caule tereti S. polye-
dro , apice in umbellam ramoso. Axis centralis, osseus vel lapideus , articulatus.
Rami umbellæ polypis seriatim dispositis onusti. OBSERVATIONS.
Les encrines sont, éminemment distinguées des penna- tules et des autres genres de l’ordre des polypes flottans , par l’axe articulé de leur tige et de leurs rameaux; carac- tère qui leur est exclusivement propre.
On nesaurait maintenant douter que ce que l’on nomme, dans les collections, encrinites où palmiers marins , ne soit les restes des animaux composés dont il s’agit, restes qu’on ne trouve comimunément que dans l'état fossile, dans les.terrains d’ancienne formation, et dont on ne ren- contre presque toujours que des individus frustes ou incom- plets ; où que des parties séparées.
La tige des encrines offre un axe articulé, le plus sou- vent pierreux , et recouvert d’une chair qui paraît peu épaisse. Ce sont les articulations pierreuses de cet axe, que l’on trouve.le plus souvent séparées les unes des autres, qui constituent les pierres écoilées, Îles trochites et les en- troques que l'on voit sous ces noms dans les cabinets d’his- toire naturelle, et dont il est fait mention d’une manière
Dre obéchte dans ditlerens ouvrages qui traitent des fos-
siles. Non seulement les encrines forment un genre particalier ,
Tom. IT. 28
43% ANIMAUX
très-distinct des autres polypes flottans , par leurtige articu- lée , mais il parait que ce genre est très-nombreux en es* pèces; car les colonnes que forment les ertroques que l’on voit dans les collections, sont très-diversifiées entr’elles. Les unes, en effet, sont cylindriques, soit lisses, soit tu- berculeuses ; les autres sont anguleuses , à quatre , ou cinq, ou dix pans, €t présentent en outre une multitude de par- ticularités qui distinguent les espèces et montrent qu’elles sont nombreuses.
De presque toutes ces espèces, on ne connaît que des portions de la colonne pierreuse et articulée, qui constitue leur axe; et toutes ces portions sont dans l’état fossile. On fût resté dans l’incertitude sur l’origine des pierres étoi- lées , des entroques , etc. qui composent ces colonnes pier- reuses , si l’on ne füt parvenu à retirer de la mer une er crine vivante et complète ; et quoique celle-ci, que l’on conserve au Muséum , soit une espèce particulière , elle nous a suffisamment éclairés sur la nature et le véritable genre des auires.*
On a lieu de penser que les encrines habitent principa- leinent les grandes profondeurs des mers, et quoique ce soient des corps libres, il parait qu’elles flottent moins dans le sein des eaux, ou du moins qu’elles se rapprohent moins de la surface de la mer que les pennatüles : He les occasions de les saisir sont ‘si rares.
Les encrines se rapprochent de l'ombellulaire par leur ombelie terminale et polypifère ; mais leur tige et leurs ra- meaux articulés, enfin la disposition des polypes qui for— ment des rangées sur les rameaux de F ombelle les en dis- tinguent fortement.
SANS VERTÈBRES. 435 ES P-ECÇES.
1. Encrine tète de Méduse. Encrinus caput Medusæ, E. stirpe pentagonä&, articulatä, ramis simplicibus, verticil= latä ; umbellz radiis | tripartito-Zdichotomis. Isis asteria. Lin.
Ellis encr. 1764. t. 13. f. 14 Worticella. Esper, suppl. tab. 3—6.
Guett. act. Paris. 1755. act. angl. 52e. t. 14 |
Habite l’Océan des Antilles. Cette belle encrine, qui fut long-temps la seule connue qui ne soit pas fossile, a été pchée aux environs de la Martinique, et déposée dans le cabinet de madame de Bois-Jourdain, d’où, après avoir passé dans celui de M. de Joubert, enfin dans le mien, elle se trouve maintenant dans la collection du Muséum.
M. Dufresne en a vu une autre à Londres qui, de même, n’est pas fossile. |
2. Encrine lys de mer, Encrinus lilüformis.
E: stirpe tereti, lævigatä, articulatä ; umbella co-arêtata; ra= diis bipartitis.
Lilium lapideum. Ellis. corall. t. 37. fg. X.
Knorr. petrif. 1. t. XI. a.
Habite... Se trouve fossile en Europe, dans les terrains d’an- cienne formation.
2
OMBELLULAIRE. ( Umbellularia }.
Corps libre, constitué par une tige simple, très-lon- gue , polypifère au sommet, ayant un axe osseux, inar- ticulé , tétragone, enveloppé d’une membrane charnue.
Polypes très-grands, réunis en ombelle | ayant cha- cun huit tentacules ciliés,
436 ANIMAUX
Corpus liberum , stirpe simplici , prælongo , apice polypifero sistens ; axe osseo , inarticulato , tetragono, membrandque carnosé vestito.
Polypi maximi terminales , umbellatim congesti ; tentaculis octo ciliatis.
OBSERVATIONS.
L'ombellulaire, que je,ne connais que par Ellis, appar- tient évidemment à un genre particulier de la division des polypes flotians , et que l’on doit distinguer des pennatules. Les polypes de cet animal-composé sont terminaux , et ne naissent point sur des crêtes latérales , comme ceux des pennatules. Il serait plus inconvenable encore d’associer l'ombellulaire avecles encrines, la disposition desespolypes etson axe inarticulé offrant des différences trop considéra- _bles pour permettre une pareille association.
Quoiqu'on aitlieu de penser que l’ombeilulaire habite les grandes profondeurs des mers comme les encrines , il pa- rait qu’elle flotte et s’élève davantage daus le sein des eaux ; Ja membrane charnue qui enveloppe l'axe de sa tige, ayant paru vésiculaire et susceptible de varier ses gonflemens, doit faciliter sa natation.
On ne connait encore qu'une seule éspèce de ce genre: c'est la suivante.
ESPÈCE.
1. Ombellulaire du Groenland. Umébellularia groen- landica. U. stirpe longissimä , supernè attenuatä ; polypis apice in ume bellam congestis.
Fillis corall. t.37. fig. a, b, ec.
Pennatula encrinus. Lin. Solanu. et Ell. pe 6:
Habite l'Océan Boréal, la mer du Groenland. Sa tige a jus- qu’à six pieds de longueur, |
SANS VERTÈRRES, 437 EE _.
AAA AAA AAA AAA AAA AR RAA A AAA AAA AAA AAA ANS À
CLASSE TROISIÈME.
LES RADIAIRES.
Animaux nus, libres, la plupart vagabonds : à. corps en général suborbiculaire , renversé , ayant une disposition rayonnante dans ses parties tant in- ternes qu'’externes , & dépourvu de tête, d'yeux, . de pattes articulées. |
Bouche inférieure , simple ou multiple : organe de la digestion le plus souvent composé.
Respiration : Des pores ou des tubes extérieurs. aspirant l’eau.
Gén<ration : Des amas de gemmes internes, res- semblant à des ovaires.
Animalia nuda , libera , pleraque vagantia : corpore ut plurimum suborbiculato ; resupinato ; intus extusque partibus radiatim digestis ; eapite , oculis , membrisque articulatis nullis.
Os inferum, simplex aut multiplicatum. Orga- num digestionis sæpius compositum.
438 | ANIMAUX Respiratio : pori vel tubuli externi aquam spi- rantes.
Generatio : Gemmarum internarum acervi ova= ria simulantes.
OBSERVATIONS.
En sortant de la classe des polypes, on arrive, par une espèce de transition des polypes flottans aux radiai- res mollasses, à la 3.e classe du règne animal, à celle qui comprend les radiaires. Là, on tronve des animaux très-distingués des polypes, par une formé générale qui est propre à la plupart, et bar une situation comme ren- versée de leur corps; tous enfin offrent une organisation intérieure plus composée. Ces animaux , qui appartien- nent à une branche latérale de la série naturelle, sont ‘encore apathiques, quoique leur organisation soit plus avancée et plus composée que celle des animaux des deux classes précédentes. |
Ici, l’on observe des formes tont-à-fait nouvelles , qui se rapportent à un mode assez généralement le même : or, ce mode est la disposition rayonnante des parties tant intérieures qu’extérieures , dans un corps le plus sou- vent très-raccourei et orbiculaire.
Ici encore, au lieu d'un seal organe spécial intérieur du 1." ordre, comme dans le plus grand nombre des polypes , On en apercoit partout au moins deux ; savoir : un organe digestif, et un organe respiratoire. .
L’organe digestif, le premier et le plus important de
tous les organes spéciaux intérieurs, s’est montré pour la
SANS: MERDÈBRES. 439
_ première fois dans les polypes et se ‘trouve aussi dans toutes les radiaires ; mais dans la plupart de celles-ci x à est singulièrement composé. Il y est, en effet, eonstitué par un sac alimentaire fort court, rnais argmenté sur. les côtés par des appendices ou des cæcum souvent vasculi: formes et très-ramifiés.. Quoique variant dans sa forme, selon les organisations dont il fait partie, eet. brgane; une fois formé, ne manquera désormais dans aucun dés animaux des classes qui suivent. |
-* L'organe respiratoire, le plus important de tous les organes spéciaux intérieurs, après celui de. la digestion, est effectivement le second organe du 1.2" ordre que la nature a institué dans les animaux , et il paraît qu'elle n’a commencé à l’établir que dans les radiaires. I] s'y mon- tre dans des pores ou des tubes extérieurs qui aspirent l'eau, et la transportent intérieurement par des canaux ou des espèces. de trachées aquifères. L'organe alors en sépare l'air qui fournit son oxigène au fluide nourricier , et qui en outre ÿ forme , dans plusieurs, des réservoirs particuliers pleins d’air | qui aident l'animal à se soute- nir dans le sein ou à la surface des eaux. Or, l'organe respiratoire une fois établi, se retrouve aussi dans tous les ammaux des classes suivantes ; mais da nature varie son mode, étant obligée de l’aecommoder partout aux orga- nisations dont il fait essentiellement partie.
On peut dire que les radiaires, en général, ne sont point, comme les polypes , des animaux à corps allongé, ayant une bouche supérieure et terminale, le plus sou- vent fixés dans un polypier , et n'ayant qu'un seul organe spécial du 1." ordre, çelui de la digestion; mais que ce
440 ANIMAUX
sont des animaux libres, errans où vagabonds , plus com- posés dans leur organisation que les polypes, ayant une conformation qui leur est, en général, particulière, et se tenant presque tous dans uñe position comme renversée, leur bouche alors étant toujours inférieure.
Il n’est personne qui , ayant vu des polypes, n’en dis- tingue les radiaires au premier aspect ; et s'il est parmi elles des races qui, par leur forme et leur disposition habituelle, s’éloignent un peu des caractères que je viens d’assigner , ce n’est ici, comme ailleurs , qu'au commen- cement et à la fin de la classe qu'on peut les rencontrer.
Aussi, malgré les différences que je viens de citer en- tre les radiaires et les polypes, on doit remarquer que, depuis les infasoires jusqu'aux radiaires inclusivement , les animaux compris dans cette grande série sont telle- ment liés les uns aux autres par leurs rapports, que les divisions qu'il a fallu établir pour la partager, ne sont, en général , que des lignes de séparation artificielles. Après les radiaires, nous verrons que la même chose n'a point heu, les vers étant en quelque sorte hors de rang. | |
Si la classe des polypes nous a paru mériter beaucoup d'intérêt, sous le rapport de l'étude de l’organisation , nous allons voir que celle des radiaires n’en mérite pas moins ; car elle nous présente , dans les animaux qu'elle émbrasse, des faits d’orgamisation très-importans à con- sidérer , et qui peuvent nous éclairer sur certains moyens employés par la nature, dont Fusage n'était pas même soupconné.
Dans l'instant j'essaierai de mettre les preuves de ces
[4
SANS VERTÈBRES. A4x
moyens en évidence; mais auparavant suivons l'ordre des considérations qui les amènent.
Jusqu'à présent, les animaux que nous avons considé- rés, ne:nous ont encore offert ni tête, ni organe de la vue solidement déterminé , ni pattes articulées , ni cette forme symétrique de parties paires, à laquelle la nature doit par- venir pour pouvoir produire les animaux les plus parfaits; et à l'intérieur, l’organisation ne nous a pas encore pré- senté, soit une moëlle longitudinale et un cerveau pour le sentiment , soit des artères, des veines et un cœur pour la circulation des fluides , Soit enfin des organes distincts et de deux sortes pour une véritable fécondation sexuelle. L'organisation n’a pas encore pu atteindre à aucun de ces degrés de composition, à ces points d'animalisation.
Cependant nous avons déjà vu, dans les animaux des deux classes précédentes , l’organisation commencer à se composer d’une manière évidente , et l'animalisation faire des progrès assez remarquables.
Dans les infusoires , nous avons pu nous convaincre que l’organisation est réduite à sa plus grande simplicité, à la plus faible consistance de ses parties, et qu’elle n'offre aucun organe spécial intérieur. Aussi est-il facile de sentir que , dans ces animaux, les fluides subtils, excitateurs de la vie et des mouvemens du corps, n'ont d'autre voie pour leur invasion que les points extérieurs de ces petits corps animés. Ces fluides sont en outre assujettis dans leur action aux influences de l'irrégularité de forme, de la grande contractilité de ces frèles corps , et du défaut de consistance et de point d'appui; défaut qui fait varier les formes sans limites.
AE ANIMAUX
Mais dans les polypes, la forme générale des animaux étant parvenue à se régulariser , un organe digestif, qnoi- qu'incomplet, a pu se former, et a offert plus de facilité aux fluides excitateurs pour se précipiter par cette voie dans ees corps souples. Aussi ces fluides commencent-ils a y opérer, par leur expansion, une disposition rayonnante des parties , qui s'annonce, en eflet , par la situation des tentacules autour de la bouche. )
Dans les radiaires ; qui viennent ensuite et dont nons allons nous occuper, cette influence des fluides excita- teurs se fait bien plus sentir ; le volume fort aceru de ces corps lui donne plus de moyens, et ses produits y sont aussi plus remarquables.
En effet, l'organe digestif des plus mollasses d'entr'eux est moins simple , plus composé même que dans les ani- maux les plus parfaits , au moins sous le rapport de ses divisions ; et l'on voit clairement que la nature s'en est servie pour y établir le centre du mouvement des flnides propres de l'animal, jusqu'a ce qu’elle ait pu parvenir à employer des moyens plus puissans pour leur accélération.
Voyons jusqu'a quel point ce que je viens d'exposer se trouve appuyé par l'observation et par les connaissances maintenant acquises.
Lorsque l’on connaît, comme à présent, l’expansibilité rayonnante du calorique et de l'électricité condensée , que l’on sait que tous les milieux qu'habitent les animaux sont remplis plus ou moins abondamment de ces fluides pénétrans et expansifs, peut-on méconnaître leur influence dans ceux des animaux dont les parties n'ayant encore
qu'une faible consistance , sont conséquemment très-sou-
SANS" VERTÈBRES. 443
ples et se plient facilement à l'expansion rayonnante de ces fluides excitateurs et pénétrans !
Si, dans les polypes, ces mêmes fluides subtils n’ont opéré qu'un effet médiocre , qui ne sent que le très-petit volume du corps de chaque polype en a été la cause! mais dans les radiaires, où le corps de chaque animal est bien plus ample et isolé, ces fluides excitateurs et expansifs se précipitant sans cesse dans l'organe diges- tif de cesanimaux, l'ont évidemment modifié , ainsi que le corps lui-même.
Ainsi , sans craindre de rien accorder à l'imagination, puisque ce sont ici les faits qui nous guident , on peut dire que le centre du mouvement des fluides, dans les animaux imparfaits, tels que les polypes et lés radiaires, n'existe que dans le canal alimentaire ; que c’est là quil a commencé à s'établir ; qu’enfin c'est par la voie de ce canal que les fluides subtils ambians pénètrent principa- lement pour exciter le mouvement dans les fluides essen- tiels de ces animaux.
Quant aux fluides propres des mêmes animaux, leurs mouvemens excités sont encore fort lents dans celles des radiaires qui ont le corps gélatineux [les Rad. mollasses]; aussi ces fluides propres ne s’y meuvent point encore dans des canaux particuliers. Ces animaux tiennent donc tout, soit leur activité vitale, soït leurs mouvemens par- ticuliers , soit leur forme même, de la puissance des flui- des excitateurs.
Qui ne sent, par exemple , que l'invasion des fluides excitateurs dans l'organe digestif. des radiaires mollasses, en y établissant le centre du mouvement des fluides pro-
TA ANIMAUX
pres de l'animal, ÿ a aussi exercé une grande influence sur la forme générale de son corps et sur la disposition de ses parties | qui ne sent encore que , par une suite de la répulsion divergente de ces fluides excitateurs, l’or- gane digestif des radiaires dont il s'agit, a dû singulière- ment se composer , et que la forme rayonnante des par- ties et du corps même a dü en être nécessairement le ré- sultat ! ; 4
Cette forme et cette disposition obtenues , se sont eon- servées dans un grand nombre de radiaires échinoder- mes ; mais elles se sont altérées graduellement, parce que la puissance des fluides excitateurs sur celles-ci, fut dimi- nuée à raison de l'accroissement dans la consistance de leur corps et de leurs parties. Ces considérations sont confirmées par l’état de l'organisation des différentes races de ces échinodermes.
L'influence des fluides excitateurs qui se précipitent sans cesse dans les rudiaires mollasses par la voie de leur organe digesuüf, ne s’est point bornée à y établir le centre du mouvement des fluides propres de l'animal, ni à opérer la forme de son corps et la disposition de ses parties; elle y a en outre acquis le pouvoir de produire dans le corps souple de ces animaux, les #2ouvernens isochrones qu'on observe dans tant de. radiaires mol- lasses , et surtout dans celles qui sont les plus régulières [les médusaires ].
Dans l'exposition du 1.er ordre des radiaires , j'es- saierai de montrer la source de ces singuliers mouvemens. Ici, ne voulant pas trop m'étendre, je vais passer à d'au tres considérations.
SANS VERTÈBRES. 445 Je me crois fondé à dire que c'est uniquement aux ra: diaires qu'on pouvait donner le nom d'animaux rayon- nés; ce que j'ai fait dans la dénomination classique que j'ai assignée à ces animaux. Mais ce nom ne convient point à tous les animaux apathiques ; car dans les polypes il n'y a de rayonnant que les tentacules ; ét dans les infu- soires , ainsi que dans les'vers , le corps niles parties ne sont nullement rayonnés. Ayant montré que ; dans la grande généralité des ra- diaires , le corps est très-raccourci, suborhicülaire, rayonnant, et que l’organisation intérieure de ce corps est moins simple que celle des polypes, nous n’ajouterons encore quelques observations que pour donner de ces animaux l'idée qu’il paraît le plus convenable d’en avoir. : Par suite de la forme des radiaires, leur canal ali mentaire est en général très-court; mais, outre qu'il est quelquefois divisé dans ses parties principales, puisqu'il s'en trouve qui ont plusieurs bouches et plusieurs esto- macs, ce canal est presque toujours augmenté latérale- ment par des appendices où des espèces de cœcum dis- posés en rayons, et ces appendices , qui sont quelquefois très-déliés et vasculiformes , ajoutent aux moyens pour préparer les sucs nourriciers, et pour les mettre à portée de recevoir les influences de la respiration. - Dans presque toutes les radiaires ; et principalement dans les échinodermes, on observe une multitude de tu- kes, tantôt rétractiles , mais que l'animal étend et fait saillir au dehors , et tantôt toujours saillans, soit sous la forme de filets, soit conformés comme des franges diver-
siformes, ayant quantité de petites ouvertures. Ces tubes
446 ANIMAUX
aspirent l’eau, la conduisent dans l'intérieur du corps, comme les trachées des insectes conduisent l'air par tout - l'intérieur de l'animal , et dans la plupart cette eau paraît revenir dans la bouche d’où elle est rejetée au dehors. Ces tubes, surtout ceux des radiaires mollasses , sont pour moi de véritables trachées aquifères qui coustituent l'organe respiratoire de ces animaux. Dans les radiaires échinodermes , où les tubes en question sont rétractiles , il n’y a qu'une partie d’entr'eux, qui sert à la respira- tion ; les autres sont employés à d’autres usages.
Le mouvement des fluides propres de l'animal étant encore très-peu accéléré dans les radiaires mollasses , ces fluides ne sont pas contenus dans des canaux, et ne se meuyent encore que dans le parenchyme gélatineux et cellulaire de leur corps; maïs ce mouyement étant sans doute plus énergique dans les radiaires échinodermes, en qui le système musculaire est déja ébauché , on leur a effectivement observé des vaisseaux qui contiennent leurs fluides propres. Il ne s’ensuit cependant pas que les flui- des de ces animaux subissent une véritable circulation. La plupart des végétaux ont aussi des canaux vasculiformes qui contiennent leurs fluides propres , et néanmoins ces fluides ne circulent pas, |
Aucune radiaire ne possède un système nerveux Ca- pable de lui donner la faculté de sentir ; car aucune n’of- fre ni cerveau, ni moëlle longitudinale, ni sens quel- conque , et aucune én effet n’a besoin de jouir d’une pa- reille faculté. Maïs quoiqu'une grande partie des radiai- res soit probablement tout-à-fait dépourvue de nerfs , ce qu’on a lieu de croire à l'égard des radiaires mollasses,
SANS VERTÈBRES. B47
en devait présumer én troûver dans les radiaires échi- nodermes | où. l'organisation est plus avancée, et où de véritables muscles ne sont plus hypothétiques.
On sait que M. Spix, médecin bavarois, a reconnu, dans une radiaire échinoderme, des nerfs qui se rendent a des nodules médullaires. Il a effectivement observé dans l’astérie rouge , des parties qui paraissent claire: ment appartenir à un système nerveux ébauché.
Cet habile observateur a vu , sous une membrane ten- dineuse que les tégumens recouvrent, un entrelacement composé de nodules et de filets blanchâtres, Ces nodules Jui ont paru des ganglions , et il a regardé les filets blan- châtres qui en partent , comme de véritables nerfs.
On voit deux de ces nodules à l’entrée de chaque rayon, et tous ces nodules communiquent entr'eux par un filet qui part de l’un et ça se fixer à l’autre. Enfin de chacun d’eux partent quelques filets qui vont se rendre à des par- ties différentes. |
Ces nerfs n'ont pas encore été reconnus par d’autres observateurs qui ont depuis examiné des astéries. Néan- moins il est vraisemblable qu'ils existent déjà dans les ra- diaires échinodermes. .
Sans doute , on s'expose à l'erreur, lorsqu’ on attribue à des’parties que l’on ne connaît pas bien, des fonctions dont on n’a point la preuve; j'en pourrais citer des exem- ples. Maïs ici, plusieurs considérations solides concourent à confirmer le jugement de M. Spix; parce que des muscles reconnus dans les radiaires échinodermes exi-
gent l'existence de nerfs propres à en exciter les mouve- mens.
448 ANIMAUX
En effet, les radiaires échinodermes exécutent des mouvemens de parties qui ne peuvent être uniquement le résultat d'excitations de l'extérieur. Leurs épines mobiles, les parties dures de leur bouche, etc., sont dans ce cas nécessairement. Leurs mouvemens ne peuvent être dus qu'à l'action de muscles excités par une influence ner- veuse, quoique probablement cette influence soit elle-
mème provoquée par des excitations du dehors.
Cependant M. Spix n’a pu réussir à découvrir des no- dules et des filets nerveux dans l’oursin; ce que j'attri- LL s
bue à des dispositions particulières de ces parties dans
les oursins, car je ne doute pas qu'elles n’y existent.
Quant aux radiaires mollasses, on ne leur connaît ancun mouvement qui ne puisse être le produit d’excita- tions de l'extérieur. Bien inférieures en animalisation aux radiaires échinodermes, elles n’ont point de tubes à faire rentrer, point d’épines à mouvoir, point de parties dures a la Lo pour écraser les alimens. Elles digèrent, par macération, ce qu'elles engloutissent dans leur esto- mac, et, comme les polypes, Fo ES or ce qu ‘elles n'ont pu ere.
J'ai dit que l’imperfection da système nerveux de celles des radiaires ai ont des nerfs, ne paraît encore le ren “dre propre qu’à l'excitation du mouvement musculaire É et non à la production du sentiment. On a observé effec- tivement qu'elles ne paraissent nullement douées de sen- sibilité , et que l’on coupe un rayon à une stelléride, sans qu’elle en donne aucun signe notable. |
Tous les animaux de cette classe sont libres, c’est-à-
SANS VERTÈBRES. 449
dire, non fixés, et vivent dans la mer. On n’en connait aucun qui soit habitant de l’eau douce.
La classe des Radiaïres étant fort nombreuse relative ment aux diverses races qui s'y rapportent, je la divise
primairement en deux ordres, de la manière suivante :
Ordre 1.er — Radiaires mollasses. Ordre 2.e— Radiaires échinodermes.
Exposons successivement les caractères de ces deux ordres, ainsi que ceux des objets qu'ils embrassent,
Tome II, 29
450 ANIMAUX
ORDRE PREMIER.
RADIAIRES MOLLASSES.
L
Le corps gélatineux ; la peau molle et transparente ; point de tubes rétractiles sortant par des trous de la peau ; point d’anus ; point de parties dures à la bou- che; point de cavité intérieure propre à contenir des
orsares.
Parmi les animaux de cette classe, tous ceux qui ap- partiennent à l'ordre des radiaires mollasses sont évi- dermument les plus rapprochés des polypes par leurs rap- ports ; car ce sont encore des animaux gélatineux, trans- parens et dont les parties n’ont que peu de consistance. On ne leur connaît point de nerfs, point de vaisseaux pour le mouvement des fluides propres. Tous sont en- core dépourvus d’anus. Leur corps n’offre point de cavité propre à contenir des organes: en sorte que leurs organes spéciaux intérieurs sont encore immergés, pour ainsi dire, dans la chair gélatineuse où ils se sont formés. Leurs fluides propres ne se réparent que par l'absorption qu’en fait sans cesse le üssu cellulaire autour de l’organe digestif, de ses appendices et de ses canaux vasculifor-
mes; aussi, dans ce lissu qui en est imbibé, ces fluides
SANS VERTÈBRES. A5:
ne s’y meuvent qu'avec lenteur et sans vaisseaux particu- liers. Enfin ici la bouche est toujours, comme dans les polypes , dépourvue de parties dures. Cet ordre doit donc être le premier de la classe, puisque les animaux qu'il comprend doivent, selon l'ordre mème de la nature , ve- nir immédiatement après les polypes.
Ce que je viens de dire est tellement fondé, que le pre- mier genre des radiaires mollasses [les stéphanomies | offre des animaux composés et en quelque sorte ambi- gus , entre les polypes et les radiaires.
Ces animaux gélatineux sont extrêmement nombreux et diversifiés; on en trouve dans toutes les mers, mais plus abondamment dans celles des climats chauds. Quant a celles de ces radiaires qui vivent dans les climats tem- pérés et mème dans ceux qui sont froids, c’est au prin- temps et surtout dans l'été qu'elles paraissent et qu’il faut les chercher.
Leur grande transparence les rend difficiles à aperce- voir dans l'eau. Enfin leur substance est si frêle , que lorsque ces animaux sont hors de l'eau, elle se résout promptement en un fluide analogue à l'eau de mer, et semble n'être que de l’eau coagulée. |
‘Aucune radiaire mollasse ne possédan® de système nerveux, même en ébauche, ancune, en effet, ne pré- sente de sens particulier ; elles n’en ont nullement be- soin. Ainsi , non seulement elles ne jouissent point du sentiment, mais en outre on est fondé à reconnaître qu'aucun de leurs mouvemens ne peut provenir d’une ac- ion musculaire , et que les excitations qu’elles recoivent
de l'extérieur , suffisent à l'exécution de leurs mouvemens
452 ANIMAUX
Cependant M. Péron dit avoir observé, dans certaines méduses , les apparences de fibres qu’il regarde comme musculaires. Mais , dans les corps organisés, partout où il y a des fibres , il n'y a pas nécessairement de muscles ; les végétaux en offrent la preuve ; et tant qu'on n’y trouvera pas en même temps des nerfs partant d'une masse mé- dullaire principale ou de plusieurs de ces masses, je ne regarderai point ces fibres comme musculaires. .
D'ailleurs, dans un corps entièrement gélatineux et presque sans consistance, des fibres musculaires man- queraient tellement de point d'appui, qu'il leur serait difficile , pour ne pas dire plus, d'exécuter leurs fonc- tions : cela me paraît incontestable. On peut ajouter qu'on ne connaît dans ces animaux aucun mouvement de parties qui soit indépendant de ceux de tout le corps, quoîque la contractilité seule en puisse produire de cette sorte.
Si ces animaux digèrent rapidement de petits poissons et autres corps vivans dont ils se nourrissent, c’est sans doute en dissolvant promptement ces corps, à l'aide de fluides particuliers dont ils les empreignent ; aussi n’ont- ils point de parties dures à la bouche pour les broyer, et ils n’en péuvent avoir, manquant de muscles pour les mouvoir.
Dans presque toutes les radiaires mollasses , et surtout dans la nombreuse famille des méduses , on observe pen- dant la vie de ces animaux , un mouvement isochrone ou mesuré et constant, qui se fait sentir dans la masse prin-
. cipale de leur corps. On a pensé qu'il leur servait à se
déplacer dans les eaux; mais il est probable qu'il ne sert
SANS VERTÈBRES. 453
qu'à faciliter en eux l'exécution des mouyemens vitaux. * D'abord , on est autorisé à croire que ce mouvement régulier ne provient nullement d’une action musculaire ; car il faudrait que ces animaux eussent des muscles; et qu'ils eussent aussi un système nerveux assez puissant pour entretenir , pendant la durée de leur vie , sans interrup- tion, et sans fatigue , ce même mouvement, comme le fait le système nerveux des animaux qui ont une circulation sans cesse entretenue par les mouvemens du cœur. = Ensuite, l'on doit reconnaître que ce mouvement 1so- chrone des radiaires mollasses ne provient pas non plus des suites de la respiration de ces animaux; car, après les animaux vertébrés, la nature n’offre, dans aucun animal, ces mouvemens alternatifs et mesurés d'inspiration et d’ex- piration du fluide respiré. Ce n’est même que dans les mammifères et les oiseaux ,que ces mêmes mouvèmens ont une régularité distincte ; dans les reptiles et dans les poissons, ils perdent cette régularité et deviennent arbi- traires ; enfin, dans les animaux sans vertèbres on ne les aperçoit plus. Quelle que soit la respiration des radiaires , elle est extrêmement lente et s'exécute sans mouvemens perceptibles.
Il est bien plus probable que les mouvemens isochrones des radiaires mollasses sont, comme je l’aidit , le pro- duit des excitations de l'extérieur, excitations conti- nuellement et régulièrement renouvelées dans ces ani- maux ; et en effet je puis démontrer que ces mouvemens résultent des intermittences successives entre les masses de fluides subtils qui pénètrent dans l'intérieur de ces animaux , - et celles des mêmes fluides qui s’en échap-
454 ANIMAUX
pent après s'être répandues dans toutes leurs parties.
On pourrait regarder comme imaginaire de ma part la possibilité de ces alternatives d'immersion et d’émer- sion de fluides subtils | dans la masse d’un corps très- souple ; à laquelle ils communiquent des mouvemens ré- glés , si le hermoscope imaginé par Franklin , n’offrait un exemple frappant de mouvemens semblables, pro- duits par les alternatives de pénétration et de dissipation du calorique dans la liqueur de cet instrument.
Tous les ans, dans mes lecons sur les radiaires mol- lasses , j'en fais l'expérience sous les yeux de mes élèves. Ils sont témoins des alternatives réglées que le calorique, qui s'échappe de ma main, produit dans la liquenr du thermoscope, en s'y répandant et s’en exhalant alterna- tivement ; de maniere que la liqueur de l'instrument, par ses dilatations et ses condensations promptes, successives et régulières, offre des mouvemèns tount-à-fait analogues à ceux des radiaires dont il s’agit.
Ce n’est donc pas une idée hasardée sans preuve de possibilité , et même sans l’indice d’une probabilité très- grande , que celle de considérer les m7ouvemens 1so- chrones des grandes radiaires mollasses , comme les jro- duits des alternatives de pénétration et de dissipation des fluides subtils environnans, fluides qui se répandent dans ces corps et s’en exhalent par des paroxismes réglés.
Les conditions nécessaires pour que le phénomène dont il s'agit puisse s’exécuter, sont au nombre de deux :
1.0 Il fant que le corps animal soit entièrement géla-
tineux, afin que la grande souplesse de ses parties se prête
SANS VERTÈBRES®. RE
aux effets des fluides subtils et expansifs qui viennent les traverser. Aussi, dans les radiaires échinodermes, n’observe-t-on plus de pareils mouvemens ;
2,9 Il faut que le volume du corps animal soit un peu grand , afin que les masses de fluides subtils puissent, dans leur invasion, y produire des effets sensibles. Aussi , dans les radiaires mollasses d’un petit volame , ces mou- vemens isochrones ne s’apercoivent presque point, tandis que dans les grandes , comme les méduses , ils sont ex- trêmement remarquables.
Toujours gélatineuses , très-molles et plus ou moins complettement transparentes , les radiaires mollasses sont toutes libres, comme errantes et vagantes dans les mers. En elles , l'organe de la digestion ou de la nutri- tion paraît extrêmement compliqué ou divisé; tantôt par des appendices latéraux , ramifiés et rayonnans, et tantôt par un estomac divisé, et par plusieurs bouches. Les appendices latéraux et rayonnans de leur organe digestif se terminent , vers la circonférence et près de la peau de l'animal , en un réseau vasculeux très-fin qui pa- raît s'anastomoser et se confondre avec les canaux aqui- fères qui servent à la respiration.
A l’aide de ces canaux ou trachées aquifères, beau- coup de radiaires mollasses se font des approvisionne- mens d’air qu’elles séparent du fluide respiré , et qui leur servent à se soutenir dans les eaux ou à s'élever à leur surface.
Ceux qui observeront suffisamment les médusaires , se convaincront des rapports nombreux que ces animaux mollasses ont avec les astéries ( les étoiles de mer), quoi-
456 ANIMAUX
qu'ils en soient très-distincts ; et ils sentiront la nécessité de ne les point confondre avec les polypes, mais de les comprendre dans la classe des radiairés où ils consti- twentun ordre particulier , bien prononcé.
J'insiste donc fortement contre l'opinion de quel- ques zoologistes modernes, pour ne point confondre parmi les polypes , les animaux qui composent cet ordre de radiaires ; parce qu'ils en sont fortement distingués , que leur organisation est moins simple , etque leur réu- nion avec les polypes , rendrait très-obscur et mal cir- conscrit le caractère classique de ces derniers.
Les radiaires mollasses brillent presque toutes pen- dant la nuit , et surtout dans certains temps, d’un éclat phosphorique très-lumineux. Les grandes espèces parais- sent alors comme des flambeaux qui illuminent le sein des. eaux. |
Malgré lenr grande transparence , beaucoup d'espèces sont ornées de couleurs vives, variées, éclatantes , et dont l'intensité s'accroît et diminue d’un instant à l'autre.
Ces animaux sont sans doute singulièrement diversifiés et nombreux dans les mers , et cependant nous n’eu con- naissons encore qu'un petit nombre de genres. Néan- moins l’on verra qu'avec le seul genre des méduses de Linné, MM. Péron et le Sueur , à qui l'on est redevable de tant d'observations importantes faites sur les animaux pendant leurs voyages, ont institué quantité de nouveaux genres , dont ils ont déjà publié les caractères.
Voici ma distribution des radiaires mollasses , et les
divisions que j'établis parmi elles.
SANS VERTÈBRES. 457.
EEE —_——"——"—"—""——"—"—"—"—"—"————"——"——————————
DIVISION DES RADIAIRES MOLLASSES.
I.ere SECTION. — RADIAIRES ANOMALES. ‘ Elles sont, soit irrégulières, soit extraordimaires dans leur forme, rarement discoïdes, et plusieurs offrent un corps cartilagineux intérieur , ou une vessie aérienne ;,
ou nne crête dorsale qui leur sert de voile. [A] Bouches en nombre indéterminé. Stéphanomie.
[8] Bouche unique et centrale.
* Corps sans vessie aérienne connue , et sans car-
tilage interne.
Ceste. Callianire. Béroë. Noctiluque.
Lucernaire.
** Corps offrant, soit une vessie aérienne , SOU un cartilage interne. Physsophore. Rhizophyse. Physalie. - Velelle. Porpyte.
458 ANIMAUX Ile SECTION. — RADIAIRES MÉDUSAIRES.
Elles sont toutes orbiculaires , régulières où symétri- ques dans leur forme , sans crête , sans queue dorsale, sans vessie aérienne apparente , et ont un disque sans
corps cartilagineux intérieur.
* Une seule bouche au disque inférieur de l’om- Crelle.
Eudore. Phorcynie. Carybdée. Équorée. Callirhoë. Dianée.
#* Plusieurs bouches au disque inférieur de l'om- brelle. Éphyre. Obélie. Cassiopée. Aurélie. Céphée. Cyanée.
SANS VERTÈBRES. 459
PREMIÈRE SECTION.
RADIAIRES ANOMALES.
Elles sont , soit irrégulières , soit extraordinaires dans leur forme , rarement discoïdes', et plusieurs offrent un corps cartilagineux intérieur , ou une vessie
aérienne , ou une crête dorsale qui leur sert de voile.
Ces radiaires sont si diversifiées qu’on ne saurait les si- gnaler par un caractère simple qui les embrasse, et ce- pendant aucune d’elles ne peut être convenablement asso- ciée aux médusaires. Sans changer mon ancienne disposi-
tion de leurs genres , je les divise de la manière suivante : [A] Bouches en nombre indéterminé.
Sous cette coupe , à laquelle je ne rapporte qu’un genre, J'indique les radiaires les plus extraordinaires connues, en un mot , des radiaires constituant des animaux composés. Elles ne tiennent rien de la forme rayonnante des autres radiaires, et cependantelles ont déjà l'essentiel de l’organisation des radiaires mollasses, Ce ne sont plus des polypes , et l’on doit les placer en tête de la classe, comme avoisinant le plus , sous certains rapports , les polypes flottans.
Il est probable que cette première coupe embrasse un grand nombre d’animaux différens, qui ne sont pas con-
Â6o ANIMAUX
nus, tant par défaut d’observations , que parce que leur grande transparence les rend très-difficiles à apercevoir.
. C’est à MM. Péron et le Sueur que nous devons le pe- tit nombre de ceux de ces animaux que nous connaissons , et dont nous n'avons encore qu’une légère idée. Je sais de M. Ze Sueur , que , parmi ceux qu'il a observés , il y en a de singulièrement allongés , et qui sont composés d’une multitude de parties qui se séparent lorsqu'on veut s’en saisir. ‘
Je pense qu’attribuer à ces longs corps, des parties pour nager et faire avancer leur masse dans une direction quelconque , est une erreur , parce qu'il y a impossibi- lité physique à cet égard. Ces corps ne peuvent que flot- ter et mouvoir leurs parties ; imais ils ont la faculté de contracter des portions de leur longueur, pour entourer et saisir leur proie.
En attendant des observations ultérieures sur ces singu— liers amunmaux, voici l'exposé du seul genre que nous rap- portons à cette coupe.
STÉPHANOMIE. (Stephanomia ).
Animaux gélatineux, transparens , aggrégés
g comMmpO-
? sés , adhérens à un tube commun, et formant par leur réunion une masse libre , très-longue, flotiante , qui
imite une guirlande feuillée , garnie de longs filets.
À chaque animalcule ; des appendices divers , subfo- Biformes ; un sucoir tubuleux, rétractile ; un ou plusieurs filets simples , longs, tentaculiformes ; des corpuscules en grappes ressemblant à des ovaires.
SANS VERTÈBRES. AG
Animalia gelatinosa , hyalina , aggregata , compo- sta , tubo communt adhærentia , massamque liberam , longissimam, natantem sistentia , camque funem serla- ceam , foliosam , filamentis longis instructam simulan- tem.
_Singulo animalculo , appendices varicæ , ‘ subfolia- ceæ ; haustellum tubulosum , retractile ; filamentum , vel filamenta plura simplicia , prælonga, tentaculifor- mia; Côrpuscula racemosa ovaria simulantia.
OBSERVATIONS:
Sur la seule inspection de la figure que MM. Péron et le Sueur ont publiée de la stéphanomie dans le premier volume de leur voyage , j'avais déjà jugé que ce corps sin- gulier et allongé, était constitué par des animaux com- posés, qu'il fallait rapporter à la classe des radiaires, parmi les mollasses. Ces animaux, effectivement, ne sont pas sans rapports avec les physalies, etc. ; mais comme ils paraissent véritablement composés et participant à une vie commune, j'ai cru devoir les placer à l'entrée de la classe , pour les faire venir à la suite des polypes flottans qui terminent la classe précédente. 16 14
Depuis, M. Ze Sueur ayant publié une seconde espèce, avec beaucoup de détails , je vois ma conjecture confirmée, et le genre steph anomia solidement établi.
D’après ce que nous en ont appris MM. Péron et Ze Sueur , le corps très-frêle des stéphanomies est extrème- ment long, et l’on ne peut guère s’en procurer que des portions , telles que celles qu’ils ont représentées. Proba- blement on en découvrira encore d’autres espèces , et déjà M. le Sueur en annonce quelques autres.
VE
462 ANIMAUX ESPECES.
1. Stéphanomie hérissée. Stephanomia amphytridis.
SL. echinata ; appendicibus foliaceis acutis; tentaculis raris, rosels.
Péron et Le Sueur. Voyage , vol. 1. p. 45. pl.29. /£g. 5.
Habite l'Océan atlantique , austral. Elle se montre sous la forme d’une belle guirlande de cristal, couleur d’azur , se promenant à la surface des flots. Elle soulève successivement ses folioles diaphan es, qui ressemblent à des feuilles de lierre; ses beaux tentacules couleur de rose s'étendent au loin pour envelopper la proïe , et alors des milliers de sucçoirs, sem- blables à de longues sangsues, s’élancent du dessous des fo- lioles qui les cachaient , pour la sucer. Voilà ce que nous apprend M. Péron.
2. Stéphanomie grappe. Stephanomia uvaria.
St. multica, subcyanea ; appendicibus foliaceis rotundalrs ; tentaculis numerosis concoloribus.
Stephanomiauvaria. Le Sueur , voyage, etc. pl. dernitre.
Habite la Méditerranée. D’après les détails et la belle figureque M. le Sueur a publiés sur cette espèce , il n’y a pas de doute qu'elle ne constitue un animal véritablement composé d’une multitude d’individus qui communiquent entr’eux et partici- pent à une vie commune, à l’aide du long tube auquel ils adhèrent. Ainsi, les caractères propres de ces individus, et la vie commune dont ils paraissent jouir, ne permettent pas d'associer les stéphanomies aux ascidiens.
[ B ] Bouche unique et centrale.
Ici, sauf le premier genre qui offre un animal d’une con- formation tres-singulière, les radiaires mollasses anomales qu'embrasse cette coupe, commencent à présenter une forme plus rayonnante que celles de la coupe qui précède,
SANS VERTÈBRES. 463
Le ceste même, premier de leurs genres , est un animal isolé qui tient à ceux qui viennent ensuite par ses rapports, et qui ne s’en distingue que par l'énorme étendue en lar- geur de son corps peu élevé.
Les longs filets fistuleux et tentaculiformes de plusieurs de ces radiaires ne sont point rétractikes , comme les tubes aspirans ou à ventouses des stellérides et des échinides : néanmoins ces radiaires raccourcissent souvent leurs filets tentaculiformes , et même quelques-unes les font presque disparaître , en les tortillant en spirale ou en tire-boure. Ce fait observé s'applique aux filets tentaculiformes de toutes les radiaires mollasses. Jamais ces filets ne rentrent entière- ment, laissant à nu les trous de la peau de l'animal, comme ceux des radiaires échinodermes.
* Corps sans vessie aérienne connue, sans cartilage interne , et sans crête dorsale.
CESTE. (Cestum).
Corps libre, gélatineux , transparent, très-allongé , ho+ rizontal , aplati sur les côtés; ayant 4 côtes supérieures,
serrées , transverses, ciliées dans toute leur longueur.
=
: Bouche unique, située au bord.supérieur , à égale dis- tance des extrémités du corps.
Corpus liberum , gelatinosum , hyalinum , longissi- mum , horisontale , ad latera complanatum ; costis 4 confertis , transversis, superioribus , secundüum to- tam longitudinem ciliatrs.
. . .. . s À Os unicum., in margine superiore apertum , ab utrd-
que extremitate corporis | æqualiter remotuni.
464 ANIMAUX OB SERVATIONS.
Le ceste , ou la ceinture de Vénus, est un genre d’ani- mal très-singulier par l’applatissement de son corps , sa hauteur verticale petite, etson énorme étendue en largeur qui lui donne la forme d’un ruban irès-long, situé hori- zontalement, ayant ses tranches verticales.
Cet animal est entiérement gélatineux , transparent, d’un blanc laiteux , avec de légers reflets bleuiâtres , et avec des cils irisés en ses deux bords supérieurs,
Son extrême longueur transversale doit le faire placer à la suite de la sséphanomie , mais dans une autre coupe. Il montre déjà de grands rapports avec les béroës, et les callianires.
Les cils qui garnissent ses deux bords supérieurs sont très-courts, et probablement vibratiles. On leur attribue la faculté de servir à la locomotion de l’animal , sans prendre garde, d’une part, que le volume et la forme du corps, ainsi que leur petitesse, leur en Ôôte la possibilité ; et, de l’autre part , qu’un déplacement sans moyens de direc- tion , sans moyens de courir après une proie, de l'arrêter et de la saisir, ne peut être d'aucune utilité à l'animal. Le ceste se déplace dans les eaux comme une bûche flottante s’y déplacerait. Partout où il se trouve , il y obtient fa- cilement ce qui peut le nourrir.
Le ceste n’a probablement à l’intérieur qu'un organe di- gestif, fort augmenté sur les côtés, comme dans les autres radiaires mollasses, etdes vaisseaux aquiferes pour la res- piration. En effet, ayant des appendices latéraux pour la digestion , qui se montrent comme deux lanières contiguës à l'estomac, lesquelles se joignent à des filets vasculiformes, on eût pu voir les rapports de ces canaux avec ceux des
à.
SANS VERTÈBRES. 465
autres radiaires mollasses qui vont former un réseau vas- culaire près de la peau, et mème s’anastomoser avec les trachées respiratoires.
Parmi les nombreuses découvertes d'animaux marins dont on est redevable à MM. Péron et le Sueur , le ceste est une des plus remarquables.
L'individu qui a servi à faire connaître ce genre , n’était pas entier , et cependant sa longueur était d’un mètre et demi, sa hauteur de huit centimètres, et son épaisseur d’un centimètre seulement.
EU ESPÈCE.
1. Ceste de Vénus. Cestum Veneris. Nouv. Bullet. des Sc. vol. 3. juin 1813. n.° 60: p. 281. pl. 5.
Habite la méditerranée , aux environs de Nice,
CALLIANIRE. ( Callianira).
Animal libre, gélatineux, transparent ; à corps cylin- dracé , tubnleux , obtus à ses extrémités, augmenté sur les côtés de 2 nageoïres opposées, lamelleuses, ciliées en leurs bords.
Bouche terminale, supérieure ? nue, subtransverse.
Animal liberum , gelatinosum , hyalinum ; corpore cylindraceo , tubuloso , uträque extremitate obtuso, ad latera pinnis duabus lamellosis et margine ciliatis aucto.
Os terminale , superum ? nudum , subtransversum.
Tome I]. | 30
466 ANIMAUX OBSERVATIONS.
La callianire |, que M, Péron, de retour à Paris, a publiée comme appartenant à la classe des mollusques, quoique les notes qu'il prit sur l'animal vivant, qu'il ap- pelait alors sophia, et qui me furent communiquées à son arrivée, n’autorisent nullement cette détermination; cette callianire , dis-je, est pour moi un animal tout-à-fait con- génère du deroe hexagonus de Bruguière.
La simplicité de l’organisation intérieure de cet animal, d’après l’observation même de M. Péron, indique claire- ment qu'il appartient aux radiaires rrollasses, et qu’il ést voisin des béroës par ses rapports.
Voici la description originale que fit M. Péron de sa Sophia diploptera , en observant l’animal vivant ; des-
cription que j'ai extraite de ses manuscrits communiqués.
Animal gelatinosum, hyalinum , molle, lœvissi- mum , folioso-membranulosum , pinniferum , elegans, proteiforme.
Corpus cylindrico-tubulosum , uträque extremitaie obtusum , interioris organt cujuslibet apparens ullum. Apertura unica, anterior , transverse, bilabiata.
Latere ex uno quoque producuntur alæ duæ , mem- branuloso-gelatinosæ , in duo secedentes foliola am- plssima , margine Jinêriato-ciliata , etc.
Cette description d’un anunal gélatineux, qui n'offre, outre le digestif, aucun organe intérieur apparent, et qu! a une bouche sans anus , n'indique nullement l’organisa-
LI À SANS VERTÈBRES. 467
tion d’un mollusque. Au contraire, l’animal, par ses rap: ports, annonce son voisinage des béroës, et montre qu'il est congénère de l'espèce que Bruguière a nommée B, hexa- gonus , l'un et l’autre constituant nos callianires.
Les callianires sont des. animaux libres, gélatineux , mollasses , transparens dans toutes leurs parties. Leur corps est vertical dans l’eau , presque cylindrique , comme tubu- leux , obtus aux deux extrémités. Il est muni sur les côtés de deux espèces de nageoires opposées , qui se divisent chacune en deux ou trois feuillets membraneux, gélati- neux, verticaux, et fort amples. Ces feuillets sont très- contractiles , bordés de cils, et égalent presque, par leur étendue verticale, la longueur du corps.
On peut dire que les deux nageoires lamelliferes et ci- liées des callianires, ne sont que les côtes ciliées et lon- gitudinales des béroës, mais qui, dans les callianires, sont très-aggrandies en volume et réduites en nombre, ou rapprochées et réunies en deux corps opposés. Ces animaux n’ont point de rapport, par l’organisation, avec les mol- lusques ptéropodes.
ESPÈCES.
1. Callianire triploptère. Callianira triploptera. C. pinnis utroque latere trilamellosis, ciliatis; cirrhis dua- bus tripartitis. Berve hexagonus. Brug. dict. no 3. encyelop. pl. go. fig. 56. Habite les mers de Madagascar.
2. Callianire diploptère. Callianira diploptera. C. pinnis utroque latere bilamellosis, ciliatis ; cirrhis nulles, Sophia diploplera. Péron mss.
ÂG8 ANIMAUX
Callianira. Péron etle Sueur, annales, vol. 15. p.68. pl. 2.
fig. 16. |
Habite les mers Equatoriales , voisines de la Nouvelle-Hollande, On y en rencontre des troupes nombreuses.
BÉROË. (Bcroc }.
Corps libre , gélatineux , transparent , ovale ou globu- leux , garni extérieurement de côtes longitudinales ciliées.
Une ouverture à la base, imitant une bouche.
Corpus liberum, gelatincsum , hyalinum , ovale vel globosum : extüus costis longitudinalibus ciliatis.
Apertura oriformis ad basim corporis. OBSERVATIONS.
Les béroes semblent avoir des rapports avec les pyro- somes ; car, lorsque l’on considère le B. ovale, on croit voir un pyrosome redressé, et il en est de même du B. cy- lindrique. Mais les béroës sont des animaux simples, et il n’en est pas ainsi des pyrosomes. Ces animaux ont plus de rapports avec les médusaires, et cependant ils en sont trop distincts, par leur conformation générale, pour qu'il soit convenable de les y réunir comme Linne l'avait fait d'abord, et comme ensuite l’a fait Gmelin dans la dernière édition du Sys/emna naturæ.
L'ouverture inférieure, quelquefois fort grande, des béroës, est regardée comme la bouche de l’animal, Je soupçonne néanmoius qu’elle n’est due qu'a l'extrème concavité du
SANS VERTÈBRES. 469
disque inférieur de ces corps, et que la véritable bouche se trouve dans le fond de cette contavité,
Outre les caractères de forme qui distinguent principa- lement les béroës, :on prétend que ces radiaires ont un mouvement de rotation très-remarquable qu'elles impri- ment à leur corps à l’aide des cils ou cirrhes nombreux dont leurs côtes longitudinales sont garnies. Ce mouvement sert à exciter ceux de leur intérieur, et non à les faire nager pour courir après une proie, car leur forme n’y est nulle- ment propre ; et partout où ils sont , l’eau leur apporte également les corpuscules dont ils se nourrissent. Toutes les autres radiaires mollasses sont dans le même cas. Ces animaux ont aussi un mouvement alternatif de dilatation et de contraction que M. Bosc a observé,
Les béroës sont très-phosphoriques : ils brillent pendant la nuit, comme autant de lumières suspendues dans les eaux ; et leur clarté est d'autant plus vive que leurs mou- vemens sont plus rapides.
ESPÈCES.
1. Béroë cylindrique. Beroe cylindricus. B . oblongo-cylindraceus, verticalis , subocto-costatus ; ore amplo. Beroe macrostomus. Péron et Le S'ueur, voyage, 1. pl. 31. fig: 1. Habite l’Océan atlantique, austral. Péron et le Sueur. Sa forme _. générale est la même que celle du pyrosome.
2. Béroë ovale. Beroc ovatus. . Z. ovato-conoideus , subocto-costatus; ore maximo nudo. Dedusa infundibulum. Gmel. p. 3152. Beroe. Brown, jam. 354, t. 43. f. 2. Encycl. pl. 90. f. r. 2. idem, novem-costalus.
470 ANIMAUX
Berce. Bast. op. subs. 3, p. 123. t. 14. fig. 5; Encycl. pl. 90. f. 2. Habite les mers d'Amérique, et sa variété, les mers d'Europe”
3. Béroë globuleux. Beroe pileus. : B. globosus ; costis octo , cirrhisque duobus ciliatis , præ- longis. Medusa pileus. Gmel. p. 3152. Beroe. Bast. op. .subs. 3. p. 126. t. 14. fig. G—".
Encycl. pl.90. fig. 3 —4. 4 Habite la Méditerranée , l'Océan atlantique. Il paraît se rap-
procher des noctiluques par ses rapports.
ee,
NOCTILUQUE. ( Noctiluca }.
Corps trés-petit , gélatineux, transparent, subsphéri- . que, rénifurme dans ses contractions , et paraissant en- veloppé d'une membrane chargée de nervures très-fines.
Bouche inférieure , contractile | infundibuliforme , muuie d'un tentacule filifoyme.
Corpus minimum , gelatinosum, hyalinum , sub- sphæricum , in contractionibus reniforme , pelliculä Vents tenurssimis nervosé vestitum.
Os inferum , contractile , infundibuliforme , tenta-
culo filiformi instructum. OBSERVATIONS. M. Suriray, médecin, recherchant, dans le port du
Hâvre, la cause de la pliosphorescence des eaux de la mer en certaines circonstances , a observé le rocsiluque ,
SANS VERTÈBRES. 47:
l'a décrit et figuré dans un mémoire dont il a fait part à la classe des scientes de l’Institut. Il le regarde comme étant la cause, au moins la principale, de la phosphores- cence de la mer en certains temps. UE
Le noctiluque est quelquefois d’une abondance telle qu'il forme une croûte assez épaisse à la surface de l’eau. Sa forme est sphérique; mais dans ses contractions , il prend quelquefois celle d’un rein ; il n’est pas plus gros que la tête d’une petite épingle, et sa diaphanéité égale celle du, cristal.
Au milieu de sa partie inférieure , on observe une ou- verture, de laquelle sort un tentacule filiforme qui pa- raît tubuleux, et à côté une espèce d’œsophage en enton- noir, Dans les contractions, le tentacule disparait quel- quefois,
Son intérieur offre souvent de petits corps ronds, groupés, que M. Suriray prend pour des œufs, et qui ne peuvent être que des gemmes réproducteurs. À l'extérieur, on aperçoit des vaisseaux très -fins , ramifiés presqu’en ré- seau. |
On sait depuis long-temps que la phosphorescence des eaux de la mer est due à des animaux de diverses grane deurs, parmi lesquels il y en a de très-petits et mème microscopiques. Ce sont ces derniers, et surtout les 70cti- luques qui , par leur nombre prodigieux, rendent , en cer- tains temps, la mer singulièrement lumineuse.
On ne connaît encore qu’une seule espèce de noctiluque , si les g/eba de Forskal n’en offrent pas quelques autres.
ESPÈCE.
1. Noctiluque miliaire. /Voctiluca miliaris. {Voctiluca. Suriray , mém.
472 ANIMAUX
An Gleba? Encycel. pl. 89. fig. 2-3. Habite l'Océan européen. Le gleba cité, paraît être une seconde espèce , dépourvue de tentacules.
LUCERNAIRE. ( Lucernaria ).
Corps libre, gélatineux , subconique, ayant sa partie supérieure allongée et atténuée en queue dorsale; termi- née par une ventouse : l'inférieure plus ample, plus large; ayant son bord divisé en lobes ou rayons diver- gens et tentaculifères.
Bouche inférieure et centrale. Des tentacules courts à
nombreux , globulifères , à l'extrémité de chaque rayon.
Corpus liberum, gelatinosum, subconicum ; supern& parte in caudam dorsalem elongato-aitenuatä , coty- loque terminaté : infern& ampliore , latiore, in lobos aut radios divaricatos et tentaculiferos ad marginem partit.
Os inferum et centrale. Tentacula brevia, numerosa, globulifera , ad apicem radiorum,
OBSERVATIONS.
Les Zucernaires sont, en quelque softe, des astéries gé- latineuses , dont la partie dorsale est élevée, allongée etat- ténuée en queue verticale. L’extrémité supérieure de cette queue offre un oscule que, l’on pourrait prendre pour un anus, Mais qui parait n'être qu’ une ventouse , au moyen de : laquelie l'animal se fixe et se suspend aux fucus ou autres corps marins.
SANS VERTÈBRES. 473
Quant à l'extrémité inférieure du même animal, elle est conoïde , élargie orbiculairement, et son bord est di- visé, soit en quatre rayons doubles, soit en huit rayons également espacés , selon les espèces ; quelquefois mème on n’en voit que sept. Au sommet de chaque rayon, l'on aperçoit des tentacules nombreux , globuliferes , fort courts, mais que l'animal allonge ou replie comme à son gré, et qui paraissent disposés en faisceau. Le globule de chaque tentacule fait encore l'office de ventouse, et l'animal s’en sert pour saisir sa proie, en y fixant ce globule, et en- suite repliant ses rayons vers la bouche. Celle-ci occupe le centre du disque inférieur qui est un peu concave, et y forme une légère saillie à quatre denis.
Les lucernaires commencent à donner une idée des mé- dusaires |, et néanmoins elles semblent tenir aux physso- phores par leur partie dorsale, prolongée verticalement, et par leur base élargie et lobée ou rayonnée. Leur queue dorsale ne paraît due qu'a un allongement vertical de leur estomac, auquel aboutissent des cæcum qui se prolongent presque jusqu’à l'extrémité des rayons. Des fibres muscu- laires, probablement animées par quelques fibrilles ner- veuses , servent aux mouvemens des rayons, et des autres parties de l'animal.
O.-F. Muller nous a, le premier, fait connaître le genre des Zucernaires ,en publiant l’espèce qu'il nomma. LL. quadricornis. Depuis , une autre espèce fut découverte, ainsi que quelques-nes de ses variétés que l'on crut pou- voir distinguer. Or, cette deuxième espèce ayant été ré- cemment observée par M. Zamouroux , ce zelé naturaliste nous a donné des détails fort intéressans sur l’organisation de ces animaux. ;
Les Zucernaires se nourrissent d'hydres, de monocles, de cloportes marins, etc.; il paraît qu’elles répandent la nuit une lumière phosphorique comme les méduses,
474 ANIMAUX
ESPÈCES.
1. Lucernaire à À rayons. Lucernaria quadricornis. L. corporetnfernè dilatato, subcampanulato ; radiis quatuor bifidis , apice lLentaculatis. Lucernarta quadricornis. Mull. zocol. dan. 1. p. 51. t. 39. fig. 1—6. Encycl. pl. 89. fig. 13 —-16. Gmel. p. 3151. nor. Lucernartia auricula.O. fab.fn. Groenl. p. 341. À 2.eadem ? major , limbo subcampanuluto.
Lucernarta fascicularis. 3. Fleming , act. soc. wern. 2. p. 248. t.18 fig. 1—2.
Habite l'Océan boréal, la mer de Norvège, se fixant aux fu- cus, etc. Ses huit rayons, en partie réunis par paires, ne paraissent qu'au nombre de quatre qui sont fourchus au sommet. {ls n’ont effectivement à l’intérieur que quatre, cœ- cum (peut-être doubles), au lieu de huit séparés, comme
dans l’espèce suivante.
2. Lucernaire à 8 rayons. Lucernaria octo-radiata.
L. corpore infernè campanulato ; radüis octo æqualiter dis- tantibus.
Lucernaria auricula. C. Mull. zool. dan. 4. p. 35. t. 152. Jig-1—3.
Lucernaire campanulée. Lamouroux , mém,mss.
Lucernaria auricula. Montagu , act. soc. Lino. IX. p.115. t. n. fig. 5.
Habite l'Océan boréal, la Manche. Cette espèce diffère émi- nemment de la précédente, en ce que son limbe offre huit rayons courts, simples et également espacés. Ils sont pareil- lement terminés par des tentacules nombreux, comme en faisceau , et globulifères. A l’intérieur, elle présente huit cœcum séparés au lieu de quatre. Quelquefois , par avorte- ment , elle n’offre que septrayons, comme on le voit dans la
figure publiée par . Hontagu.
SANS VERTÈBRES. 475
Corps offrant, soit une vessie aérienne , soit ur carti-
lage interne.
Cette deuxième division des radiaires anomales-verti- cales est remarquable par les particularités des animaux qu’elle embrasse. En effet , les uns ont une vessie aérienne qui leur sert à se soutenir dans le sein des eaux , et peut- être qu'ils vident ou remplissent comme à leur gré; et les autres ont intérieurement un corps cartilagineux qui sub- siste apres leur destruction. Plusieurs de ces animaux ont leur corps surmonté d'une crête dorsale qui semble leur servir de voile. Voici les genres qui se rapportent à cette division.
PHYSSOPHORE. ( Physsophora ).
Corps libre, gélatineux , vertical, terminé supérien- rement par une vessie aérienne. Lobes latéraux distiques, subtrilobés , vésiculeux.
Base du corps tronquée , perforée , entourée d’ap- pendices, soit corniformes, soit dilatés en lobes subdivi- sés et foliiformes. Des filets tentaculaires plus ou moins
longs en dessous.
Corpus liberum ; gelatinosum , verticale , vesicä acriferd terminatum. Lobz laterales plures distichi , subtripartiti , vesiculosi.
Corporis pars infima truncata, forata , appendici- bus corniformibus vel in folia subdivisa dilatatis obval- lata. Filamenta tentacularia subtus , plus minusve
longa.
476 | ANIMAUX
OBSERVATIONS.
C’est principalement par la forme et la composition de la base de ces corps que les physsophores different des rhi- zophyses. Ces animaux, conformés, en quelque sorte, comme des pèses-liqueurs , se soutiennent à la surface des eaux , à l’aide de la vessie aérienne qui termine supérieu- rement leur corps. On prétend qu’ils ont la faculté de chasser l'air de leur vessie terminale lorsqu'ils veulent s’en- foncer dans les eaux , et qu'ils peuvent la remplir d’air des qu'ils veulent flotter à la surface. Leur bouche pa-
raît être l’ouverture observée à la base tronquée de leur
corps, ce qu n'indique nullement que les physsopho- res soient des animaux composés , comme le pense M. Ze S'ueur.
Au reste, l’organisation des physsophores est encore peu connue , malgré ce que nous apprend Forskal de l’es- pèce qu'il a décrite et figurée.
ESPÈCES. 1. Physsophore hydrostatique. Physsophora kydros-
lalica. Ph. ovalis ; vesiculis lateralibus trilobis : plurimis extror-
sm apertis ; intestino medio, ef tentaculis quatuor majo-
ribus rubris. Forsk. fig. Ægypt. p. 9. et ic. tab. 33. fig. E
eI.e2. Encycl. pl. 89. f. 5 —9. Habite la Méditerranée.
2. Physsophore muzonème. Physsophora muzonema. Ph. oblonga, lateribus distichè lobifera ; basi ampliore mul- Lifid&, tentaculaté. Physsophora muzonema. Péron et le Sueur, voyage. pl. 29. LE
Habite l'Océan atlantique.
SANS VERTÈBRES. 477
RHIZOPHYSE. {Rhizophysa:
Corps libre, transparent, vertical , allongé ou rac- courci, terminé supérieurement par une vessie aérienne, Plusieurs lobes latéraux, oblongs ou foliiformes, disposés soit en série, soit en rosette. Une ou plusieurs soies ten- taculaires pendantes en dessous.
Corpus liberum , hyalinum , verticale, elongatum vel abbreviatum , vesicä aerifer& supernë termina- tum. Lobuli plures laterales | oblongt autfolüformes , in seriem subsecundam aut in rosam dispositi. Seta tentacularis vel setæ plures subtus pendulæ.
OBSERVATIONS.
Les singuliers animaux dont il s’agit ici, furent deécou- verts par Forskal qui les rangea parmi ses physsophores. Péron , probablement les observa depuis , les sépara des physsophores et en constitua le genre rhizophyse dont il n'eut pas le temps de publier le caractère.
J'ai tâché d’ysuppléer, sans connaître directement ces animaux. Je vois que les rhizophyseset les physsophores sont des caractères communs , savoir : une vessie aérienne qui les termine supérieurement, et des lobes latéraux que M. Ze Sueur regarde comme des organes natatoires. Mais au-dessous de ces lobes, la base des rhizophyses est très-simple ; tandis que celle des physsophores est élar- gie , lobée, divisée , très-composée. De là, M. Ze Sueur : pensé que chaque physsophore offrait des animaux -éunis.
4738 ANIMAUX
ESPÈCES. 1. Rhizophyse filiforme. Rhizophysa fiiformis.
R. filiformis ; lobis laleralibus, oblongis, pendulis , seriatis, subsecundis.
Physsophora filiformis. Forsk. fig. Ægypt. p.120. n.0 47. etic- tab. 33. fig. F. encycl. pl. 89. £. 12.
Rhizophysa. Péron etle Sueur , voyage. pl. 20. {.3.
Habite la Méditerranée. Cet animal peut se contracter et se raccourcir presqu’en une masse subglobuleuse.
2. Rhizophyse rosacée. Rhizophysa rosacea. R. orbicularis , depresso-conica ; lobulis lateralibus, folia- ceis, in rosam densam imbricatis. Physsophora rosacea. Forsk.f. Ægypt.p. 120. n.o 4G. et ic. tab. 43. fig. B. b. Encycl. pl. 89 -£. 10—11.
Habite la Méditerranée. Largeur , un pouce. ‘
PHYSALIE. ( Physalia }.
Corps libre , gélatineux, membraneux, irrégulier, ovale , un peu comprimé sur les côtés, vésiculeux intérieu- rement , ayant une crête sur le dos, et des tentacules di-
vers sous le ventre. {
Tentacules nombreux, inégaux , et de diverses sortes : les uvs filiformes , quelquefois très-longs ; les autres plus courts et plus épais. |
Bouche inférieure , subcentrale.
Corpus liberum , gelatinosum , membranosum , irre- gulare , Ovatum , ad latera subcompressum , INtUS ve-
siculosum ; dorso subcristato ; ventre tentaculis wvariis anstructo.
SANS VERTÈBRES. 79
Tentaculi numerosi, varü , inæquales : alù filifor- mes interdum longissimi ; ali breviores et crassiores:
Os inferum , subcentrale.
OBSERVATIONS.
Je rapporte à ce genre l’holothuria physalis de Linné , dont Sloane a publié une assez mauvaise figure, et qui n'est ni une holothurie, ni une thalide , comme le pen- sait Bruguiere ; mais qui est très-voisine des vélelles par ses rapports , ainsi que de la nombreuse famille des rnédu- saires.
Cette radiaire mollasse , que les marins connaissent sous le nom de galère ou de frégate, fait partie d’un genre par- ticulier dont on connaît déjà plusieurs espèces bien dis- tinctes.
Sa forme irréguliere, sa crête dorsale, et les tentacules très-longs et pendans qu'elle a sous le ventre, la distin- guent éminemment des vélelles. Par cette même crête, et par son intérieur vésiculeux , elle diffère de toutes les mé- dusaires connues.
La bouche des physalies est inférieure , sans être tout-à-fait centrale. Les tentacules qui l’avoisinent ou l’en- vironnent. et qui , conséquemment , sont situés et pendans sous le venire de l'animal, sont nombreux , très-inégaux et de diverses sortes.
Les uns sont plus courts, plus épais, et paraissent ter- minés en sucoirs; les autres sont fort longs, filiformes, comme ponctués par la diversité de leurs couleurs locales; car ils sont vivement colorés de différentes manières, etil yen a de rouges, de violets , et d’un très -beau ‘bleu.
480 ANIMAUX
. Leur crête dorsale est aussi très-vivement et agréablement variée dans ses couleurs.
Les physalies ou galères animales flottent ordinairement sur la mer dans les temps calmes et beaux, et ne s’en- foncent dans les eaux que lorsque le temps devient mau- vais. Elles s’attachent alors aux corps marins qu’elles ren- contrent, par ceux de leurs tentacules qui sont terminés en suçoir ou en ventouse,
Si l'on marche dessus, lorsque cet animal est à terre, il se crève et rend un bruit semblable à celui d'ime vessie de carpe que l'on écrase avec le pied.
Lorsqu'on touche ou que l’on prend un de ces animaux avec la main , il répand une humeur si subtile, si péné- trante , et en même temps si Vénéneuse ou si caustique , qu’elle cause aussitôt une chaleur extraordinaire , une dé- mangeaison et mème une douleur cuisante, qui dure assez Jong-temps.
On assure que l’apparition des physalies vers les côtes, est le présage d’une tempête prochaine. |
ESPÈCES. .
1. Physalie rougeûtre, Physalis pelagica. Ph. ovata, subtrigona ; crist& dorsali prominente subru- Lelld, venosd. Holothuria physalis. Lin.amæn. acad: 4. p. 254.t. 3.f, 6.
Urtica. marina....Sloan. jam. hist. 1. t. 4. f. 8. Arethusa....Brown. jam. p. 386. Medusa Caravella. Gmel. p. 3156.
Physalis pelagica? Obs. it. t.12. f. 7. Habite l'Océan atlantique , les mers d'Amérique, le golfe du Mexique. ‘2. Physalie tuberculeuse. Pysalis tuberculosa. Ph. irregularis, ovata , obsoletè crislata ; extremitale an- teriore tuberculis, cæruleis ; serialis , confertis.
SANS VERTÈÈRES. Â81
Physalis.....Bosc. Hist.desvers , 2. p Habite l'Océan atlantique, les mers d'Amérique. Elle a une rangée de tubercules d’un bean bleu à son extrémité anté-
rieure , etsur son dos une crête aigue , mais médiocre.
3. Physalie bleuc. Physalis megalista. Ph. ovala; extremitate anteriore longiore recté rostri- … formi ; crista prominuli plicatd. Physalia megalista. Péron ét le Sueur , voyage 1. pl. 29. f.1. Habite l'Océan atlantique austral.
4. Physalie allongée. Physalis elongata. Ph. oblonga , utrinque acuta , subhorisontalis. James Forbes , Mém. orientaux, vol. 2, p. 200( méduse), #4
vol. 4 fig.
Habite.,:..les mers de la Guinée.
VÉLELLE. (Velella). _ Corpslibre, gélatineux extérieurement, cartilagineux à l'intérieur, elliptique , aplati en dessous, et ayant sur le dos une crète élevée ; insérée obliquement. Bouche inférieure , centrale , un peu saïllante.
Corpus liberum , extrinsecus gelatinosum ; intüs carülagineum , ellipticum , subtus planulatüm ; cristé
dorsal: prominente , oblique INSCTLX. Os inferum , centrale , subprominulum. OBSERVATIONS.
Les vélelles ont été, comme les porpites, confondues parmi les méduses par Linné ; maiselles en sont bien distin- guées par leur intérieur qui est cartilagineux et composé de deuxplansinégaux, dontl’un s’insère verticalementsur l’autre.
En effet, l’un de ces deux plans est inférieur , horizontal, elliptique où suborbiculaire ; tandis que l’autre est su-
Torre EE: ‘ 3
432 ANIMAUX
périeur, vertical et inséré obliquement sur le plan infé- rieur. Ce plan vertical qui, dans sa base , est de la lon- gueur du corps de lanimal, soutient une membrane qui s'élève sur le dos de ce corps , comme une crête, une es- pèce de voile, ou comme une vessie transparente et pleine d'air. SE
Le corps des vélelles est aplati en dessous, et au centre de cette face inférieure , on observe la bouche, qui tan- tôt est comme à nu, et tantôtoffre de nombreux tenta- cules, selon les espèces.
Les vélelles sont phosphoriques, brillent la nuit dansles eaux comme des lumières , et causent des démangeaisons lorsqu'on les touche. Elles flottent et voguent à la sur- face des eaux, comme les porpites, les physalies , etc. Les matelots les font frire et les mangent. :
ESPÈCES.
1. Vélelle mutique. ’elella mutica. V.oblongo-ovata , subnuda ; margine ciliato ; cristé mem- branaced:. Medusa velella. Gmel. p. 3155. Phyllidoce....Brown. jam. 387. t. 48. £,1. Habite l'Océan atlantique.
2. Vélelle à limbe nu. Y’elella limbosa. V. ovalis , obliquè cristata ; tabul& inferiore limbo nudo obvallatä ; disco margine tentaculis longis crinito. Holothuria spirans. Forsk. ægypt. p.104. n.0 15. etic. tab. 26. fig. À. Encycl. pl. 90. f. 1— 2. Habite la Méditerranée. Son disque inférieur est couvert de su- coirs blancs, et bordé de tentacules bleus, longs , filiformes.
Au centre de ce disque, la bouche offre une saillie sabtubu-
leuse.
3. Vélelle scaphidiene. Felella scaphidia.
V. ovalis , oblique cristaté; cristé dorsali tenuissimé&, an-
SANS VERTÈBRES. ÂS3
gulaté ; tabulé inferiore tentaculis cæruleis numerosissi- mis echinatdä.
V'elella scaphidia. Péron et le Sueur, voyage 1. p.44. pl 30. f. 6.
Habite l'Océan atlantique austral. Sa crête dorsale est blan- châtre, transparente , extrêmement mince. Toute sa face in= férieure est hérissée jusqu’en son bord, de tentacules d’un beau bleu. On la rencontre par milliers à la surface des eaux.
PORPITE. (Porpita).
Corps libre , orbiculaire, déprimé , gélatineux à lex. térieur , cartilagineux intérieurement, soit nu, soit ten- taculifere à la circonférence; à surface supérieure plane ! subtuberculeuse, et ayant des stries en rayons à l’infé- rieure. : ,
Bouche inférieure et centrale.
Corpus liberum, orbiculare, depressum, extus gela- ünosum , internè cartilagineum , ad periphæriam vel nudum , vel tentaculatum ; supern& superficie plané , subtuberculosé ; infernt radiaiim striatd.
Os inferum et centrale.
OBSERVATIONS.
Les porpites et les vélelles, étant cartilagineuses à l’inté- rieur , sont, par ce caractère, tres-distinguées des méduses parmi lesquelles Linné les avait rangées.
Quant à leur forme ;les porpites présentent un corps libre, orbicalaire , presque plane et subtuberculeux en
dessus , un peu convexe en dessous , avec des stries rayon-
484 ANIMAUX
nantes, et souvent avec des papilles lacérées si ténues que cette surface en paraît couverte et comme chargée d’un du- vet fin, tres-mou.
En général, ces radiaires ont peu d’organes extérieurs, ou n’en ont que de très-peu saillans , ce qui les fait res- sembler à des pièces de monnaie; néanmoins certaines es- pèces offrent à leur circonférence , des tentacules nom- breux et assez longs.
Leur bouche est au centre de leur face inférieure : elle s'ouvre etse ferme presque continuellement par des mou- vemens alternatifs de dilatation et de contraction.
Outre les papilles nombreuses et piliformes de la sur- face inférieure des porpites, on prétend qu'il s’en trouve trois autour de la bouche qui sont plus grosses que les. autres.
Les porpiles voguent et flottent à la surface de la mer. M. Bose , qui en a rencontré en mer, dit qu’elles ont l'apparence d’une pièce de vingt-quatre sous emportée par les eaux.
ESPECES:
1. Porpite nue. Porpita nuda.
P. orbicularis, planulata, subnuda.
Medusa porpita. Lin. amæn. acad. 4. p. 255. t. 3.f. 5—0.
Encyel. pl. go. f. 3 —5.
Habite l'Océan des Grandes-Indes. Cet animal ressemble à uue pièce de monnaie, et pour la forme, au cyclolite nu- mismal ( madrepora porpita , Lin. ); aussi Linné a pensé qu’il en pouvait être le type, er d’autres qu'il était celui
de la numulite.
2. Porpite appendiculée. Porpita appendiculata. P. orbicularis , margine appendicibus aucto. Bosc. hist. des vers, vol. 2. p. 155. pl. 18. f. 5—6. Habite l'Océan atlantique, vers le quarantième degré de latitude
SANS VERTÈBRES. 435
boréale. Elle est blanche, glabre , avec trois appendices bleus sur les bords. L’appendice antérieur est très-large ; les deux postérieurs sont plus étroits.
3. Porpite glandifère. Porpita glandifera. P. cœrulea, radiata ; tentaculis disci nudis ; radiis trifa- riam glandifertis. Holothuria denudata. Foxsk. ægypt. p. 103. n.014. et ic, tab. 26. fig. L. 1. Encycl. pl. 90.f. 6—7. Holothuria nuda. Gmel. p. 3143. Habite la Méditerranée.
4. Porpite chevelue. Porpita gigantea. P. tentaculis ad periphæriam longis, Lenuissimis et cœru- leis comosa ; sublùs suctortis numerosissimis.
Porpita gigantea. Péron et le Sueur, voyage 1. pl. 31. f. 6. Habite l'Océan atlantique.
DEUXIEME SECTION.
RADIAIRES MÉDUSAIRES.
Radiaires orbiculaires , gélatineuses , transparentes, lisses , plus ou moins convexes en dessus , aplaties
ou concaves en dessous , avec ou sans appendice er saillie.
Bouche inférieure , soit simple , soit multiple.
Les radiaires dont il s'agit ici, sont régulières ou sy- métriques dans leur forme , toutes verticales dans leur
situation , et aucune ne contient de corps particulier sub- sistant après leur destruction.
486 ANIMAUX
C’est avec le genre medusa de Linné , partagé en dif- férens genres particuliers , que cette section a été formée. Les diverses races qui appartiennent à ces genres sont toutes tellement liées entr’elles par leurs rapports, qu'on peut les considérer toutes ensemble comimé constituant une grande famille qu'il a été nécessaire de diviser pour en faciliter l'étude, leur nombre étant très - considé- rable. $
Il parait , en effet , d'après les observations de MM. Pe- ron et le Sueur, que, celles des radiaires que l’on réu- nissait dans un seul genre sous le nom de méduses , sont exirêmement nombreuses dans les mers; et qu'elles sont tellement diversifiées entr'elles , qu'il est réellement né- cessaire d'en former plusieurs genres , afin de pouvoir les étudier et les reconnaître avec plus de facilité.
Ainsi, malgré les caractères qui les distinguent, comme ces radiaires liennent les unes aux autres par les rapports les plus évidens, les médusaires, dorénavant, devront être considérées comme constituant une famille na- turelle , dans laquelle on distingue plusieurs genres par- ticuliers, |
Eiles offrent toutes un corps libre , gélatineux , trans- parent , orbiculaire, lisse , plus ou moins convexe en dessus , applati ou concave en dessous , avec ou sans ap- pendices en saillie.
Leur bouche , soit simple , soit multiple , est toujours placée dans le disque inférieur ; et lorsqu'il yen a plu- sieurs , il paraît qu'il n'y en a ni moins de quatre , n plus de dix. Le plus ordinairement , les médusaires à plusieurs bouches n’en offrent que quatre.
SANS VERTÈBRES. 487
Réaumur donnait aux animaux dont il s’agit, le nom de gelée de mer, parce qu'en effet la consistance molle et gélatineuse de leur corps , ainsi que sa transparence, leur donne entièrement l'aspect d'une masse de gelée.
En général , la forme de leur corps présente un seg- ment de sphère, dont la convexité est lisse et tournée en haut, et dont le disque inférieur est tantôt nu, et tantôt muni d’appendices souvent très - diversifiés. En sorte que les médusaires , tantôt ressemblent à une ca- lotte où à un disque , et tantôt présentent la forme d’un champignon muni inférieurement d’un pédicule, soit simple, soit divisé. |
Le corps des médusaires se résout assez prompte- ment en une eau analogue à celle de la mer , et par l'é- vaporation ou la cuisson il se réduit presqu’à rien.
On voit dans son intérieur quelques lignes colorées qui indiquent des organes quelconques , mais que la dif- ficulté de bien distinguer , ne permet pas de recon- naître ou de déterminer d'une manière positive et sans ar- bitraire. Aussi l’organisation de ces corps prête-t-elle beaucoup de champ à l'imagination , qui y montre tout ce qu'on veut y trouver. Néanmoins, près de leurs bords , M. Cuvier pense que ce sont des appendices de la cavité
on aperçoit des vaisseaux plus multipliés, ct
alimentaire.
Dans des animaux comme les médusaires, où la cavité alimentaire, soit simple , soit multiple , est extrèmement courte , elle est probablement augmentée par une multi- tude de cœcum vasculiformes, que l'observation a fait
connaître dans d’autres radiaires. Néanmoins il est pos-
488 ANIMAUX
sible que l'on confonde avec ces appendices de la cavité alimentaire ,. les canaux qui appartiennent à l'organe res- piratoire de ces animaux. Ii parait même qu'il y a une véritable conmivence entre les uns et les autres. Lx
Dans l’eau , les médusaires se meuvent et se dé- placent avec assez de vitesse ; mais jetées sur, la grève, elles y sont aussitôt sans mouvement. J'en ai beaucoup vu dans ce cas; elles étaient si luisantes que leur éclat au soleil m'éblouissait. On sait qu'elles éprouvent .des con- tractions et des expansions alternatives de leurs bords, quelles conservent consiamment tant qu'elles sont vivantes et dans les eanx : or, ces mouvemens isochrones , qui se succèdent et se continuent sans faiigne pour l'animal, et qu'il ne maitrise point; parce que leur cause est hors de lui, le font à la vérité se déplacer, sans cesse dans les eaux, mais sans possibilité de direction ; et:ils ne lui sont réellement nécessaires que parce qu ils activent et facilitent ses mouvemens vitaux.
Quant à l'observation de. M. Péron, qui nons ap- prend que chaque espèce a son.habitation propre, dont eile ne dépasse pas les limites, il n’en résulte. aucune auire conséquence, sinon que lorsqu'un individu, d'une espèce qui ne peut vivre que, dans tel champ, d'habi- tation, en est entraîné dehors, il périt bientôt ; et.qu'ainsi l'espèce entière ne pouvantse conserver que dans les lieux favorables à son existence, continue de sy multi- plier. |
_ L'observation citée n'autorise done nullement à dire que les individus de ceite espèce, par des actes de vo-
lonté, qui le sont de jugement, comme ceux-ci le
SANS. VERTÈBRES. 489
sont de pensées , maîtrisent et dirigent leurs mouve- mens, pour ne point quitter l'habitation qui leur con- vient. Les plantes elles-mêmes ont, pour la plupart de
leurs espèces, des lieux propres d'habitation ; et ce-
pendant le transport de leurs graines par le vent, les oi- seaux , etc. , les met souvent dans le cas de vivre ail- leurs; mais elles y périssent , si l’art , par degrés et par ses moyens , ne parvient à les conserver, à les accli- mater.
Les médusaires paraissent au printemps dans nos cli- mats, et disparaissent dans l'automne : dans la Zone tor- ride , on les trouve toujours ; leur multiplication est pro- digieuse.
H:y en a de tellement grandes, qu’elles ont plus d’un pied de diamètre, et qu’elles pèsent jusqu'à soixante livres. Foyez les Annales du mus. vol. 14. p. 210.
Lorsque l'on prend les médusaires ; et qu’on les ma- nie pendant un peu de temps, elles excitent dans les
mains des démangeaisons plus ou moins cuisantes. Ces
2 . e . démangeaisons , quelquefois assez piquantes, leur ont.
fait donner le nom d'orties de mer vagabondes par les anciens naturalistes.
Enfin , la plupart de ces radiaires sont phosphoriques
et brillent pendant la nuit, comme autant de globes de feu suspendus dans les eaux. Télles sont les principales particulartés qu'on leur connaissait et, quiiles concernent en général. Mais il en est d’autres extrêmement remarquables qui appartiennent à leur; forme , et dont la considération doit servir à distinguer leurs nombreuses races,
490 ANIMAUX
En effet, les unes n’ont en leur disque inférieur ni pédoncule , ni bras, ni tentacules ; d’autres ont des tenta- cules ,| mais sans pédoncule et sans bras ; d’autres encore , sans être pédonculées , ont des bras et des tentacules ; enfin, d’autres sont pédonculées, c’est-à-dire, qu’elles ont en dessous une espèce de tige qui leur donne en quelque sorte la forme d’un champignon.
MM. Péron et le Sueur, à qui l’on doit ces observa- tions , ont en outre remarqué que les unes n'ont qu'une seule bouche , tandis que les autres en ont plusieurs, depuis quatre jusqu'a dix.
En faisant usage de toutes les considérations que je viens de citer, ces naturalistes ont divisé les médusaires en vingt-neuf genres , dont ils ont publié les caractères
dans les Ænnales du Muséum , vol. 14. p. 325.
Je ne sais si l’on sera un jour forcé d'employer ces
nombreuses distinctions génériques ; mais, pour le pré- sent ,une division plus simple me semble suffire , surtout les nombreuses médusaires observées par MM. Péron et le Sueur n'étant pas encore publiées.
En conséquence, je vais essayer de réduire , à plus de moitié , le nombre de ces coupes génériques , en n'employant, pour former les genres, que les caractères les plus faciles à saisir.
Je ne donne le nom de tentacules qu'aux filets, courts ou longs , qui bordent le pourtour de l’'ombrelle. Quant
au pédoncule et aux bras , ces parties , lorsqu'elles
existent, se trouvent toujours sous le disque inférieur de
l'ombrelle. Tantôt les bras ne sont que les premières di-
visions de l'extrémité du pédoncule; tantôt ils naissent
SANS VERTÈBRES. A91
autour de sa base ; enfin , tantôt on les trouve lorsque le pédoncule n'existe pas.
Aïnsi , avec ces seuls moyens, et la considération du nombre des bouches, je partage la grande famille des médusaires , en treize genres , de la manière suivante :
ÿ DIVISION DES MÉDUSAIRES.
* Une seule bouche au disque inferieur de l’om- brelle.
1. Ombrelle sans pédoncule, sans bras ét sans tenta-
cules.
[a] Point de lobes ou d’appendices au pourtour de l'ombrelle. Eudore.
Phorcynie.
[b] Des lobes ou des appendices au pourtour de lombrelle.
Carybdée.
2. Ombrelle sans pédoncule et sans bras, mais garnie de tentacules. Equorée.
3. Ombrelle sans pédoncule, mais ayant des bras en dessous. Le plus souvent des tentacules. au pour- tour,
Callirhoë.
A9? ANIMAUX
4. Ombrelle ayant un pédoncule , avec ou sans bras. Point de tentacules au pourtour. Orythie. 5. Ombrelle ayant un pédoncule, avec ou sans bras. Des tentacules au pourtour.
Dianée.
** Plusieurs bouches au disque inférieur de l’om-
brelle.
1. Ombrelle sans pédoncule, sans bras, et sans tenta- cules. Ephyre. 2. Ombrelle sans pédoncule, sans bras, mais tenta- culée au pourtour. Obélie. 3. Ombrelle sans pédoncule, mais garnie de bras en dessous. Point de tentacules au pourtour. Cassiopée. 4. Ombrelle sans pédoncule, mais garnie de bras en dessous. Des tentacules au pourtour.
Aurélie.
5. Ombrelle ayant en dessous un pédoncule et des bras. Point de tentacules au pourtour.
Céphée.
6. Ombrelle ayant en dessous un pédoncule et des bras. Des tentacules à son pourtour. Cyanée.
SANS VERTÈBRESS 493
* Une seule bouche au disque inférieur de l’om- brelle. Je
EUDOR E. ( Eudora. )
Corps libre , orbiculaire, discoïde , sans pédoncule, sans bras et sans tentacules.
Bouche unique , inférieure et centrale.
Corpus liberum, orbiculare , discoideum ; pedun- culo , brachüs , tentaculisque nullis.
Os unicum , inferum , centrale. 2BSERVATIONS.
Les eudores se rapprochent en quelque sorte des porpites par leur forme générale ; mais , outre qu'elles ne sont point cartilagineusesintérieurement , leur organisation est diffé- rente. Elles sont principalement distinguées des éphyres, en ce qu’elles n'ont qu’une bouche. Ce sont des corps géla- tineux , transparens, éminemment veineux ou vasculeux et aplatis comme des pièces de monnaie. On n’en connaît encore qu’une espèce.
ESPÈCE.
1. Eudore onduleuse. ÆEudora undulosa. Péron , annales du mus. vol. 14. p. 326. Le Sueur, voyage , etc. pl. 1. f 1—3.
- Habite près de la terre de Witt. Corps orbiculaire, aplati; discoide , nu, rayonné en dessus par des vaisseaux simples, onduleux , et offrant en dessous des vaisseaux polychotomes divergens,
494 | ‘ ANIMAUX
PHORCYNIE. ( Phorcynia ).
Corps transparent, orbiculaire , convexe , rétus et comme tronqué en dessus , concave en dessous ; à bord ou limbe large, obtus, nu et entier. Point de pédon-
cule , ni de bras, ni de tentacules.
Corpus hyalinum , orbiculare ; supernë convexum retusum aut truncatum , subtus concavum ; margine vel limbo lato, obtuso , nudo, integro ; pedunculo, bra-
chics tentaculisque nullis.
OBSERVATIONS.
Les phorcynies sont principalement distinguées des eu- dores , par leur forme générale , étant convexes en dessus, concaves en dessous , et ayant l'estomac distinct, quelque- fois en saillie, Elles ne sont point aussi veineuses que les eudores, et par leur bord nu, sans appendice quelconque, elles différent éminemment des carybdées. J’y réunis les eu- limènes de Péron.
ESPECES.
x. Phorcynie turban. Phorcynia cudonoidea. Ph. crassa , supernè latior , retusa ; limbo magno, rotundato ; stomacho prominulo ; inversè pyramidato. Phorcynia cudonoidea. Péron ; annales 14. p. 333. Le Sueur , voyage, etc. pl. 5. f. 5 et 6. Habite prés la terre de Witt. Couleur bleuâtre.
2." Phorcynie pétaselle. Phorcynia petasella. Ph. subconica , truncata , hyalina ; margine integerrimo. Phorcynig petasella. Péron , annales, p. 333. Le Sueur , voyage , pl. 6.f. 1—2—58. Habite près desîles Furueaux. Forme d’un chapeau rond.
SANS VERTÈBRES. 493
o. Phorcynie isiophore. Phorcynia istiophora.
Ph. supernè convexa ; limbo lato, pendulo ; margine integre subcriseo. Phorcynia istiophora. Péron. Ibid.
Le Sueur , voyage, pl. 6.f.4. Habite près des îles de Huunter.
4. Phorcynie cyclophylle. PAorcynia cyclophylla. Ph. supernë convexo-retusa ; margine integro ; dimbo subtès ra- diato. Eulimena cyelophylla. Péron , annales, p. 334. Le Sueur, voyage, pl. 6.f.6et 7. Habite l’Océan Atlantique austral.
>. Phorcynie sphéroïdale. Phorcynia sphæroidalis. Ph. sphaæroidea , supernë infernèque depressiuscula ; costellis Lon- gitudinalibus, minimis ad periphæriam. Eulimena sphæroidalis. Péron. Ibid. Le Sueur, voyage, pl. 6. f. 5. Habite l'Océan Atlantique austral. Taille petite ; couleur hya- line avec quelques nuances de rouge et de bleu,
CARYBDÉE. ( Carybdea ).
Corps orbiculaire , convexe ou conoïde en dessus, concave en dessous , sans pédoncule , ni bras, ni tenta- cules , mais ayant des lobes divers à son bord.
Corpus hyalinum , orbiculare, supernè convexum aut conoideum , subtùus cavum ; margine lobis varüs
instructo ; pedunculo , brachiis tentaculisque nullis.
OBSERVATIONS,
On distingue facilement les carybdées des phorcynies par les appendices ou les lobes particuliers et divers qui bordent
496 ANIMAUX
Meur limbe. Et quoique les unes et les autres n'aient ni pé- doncule , ni bras, ni tentacules , la forme générale des ca- rybdées est déja plus composée que celle des phorcynies, et semble annoncer le voisinage des équorées. On n’en con- nait encore que deux espèces.
ESPECES,
1. Carybdée:périphylle. Carybdea periphylla. C. conica umbonata , subtùs cava; limbo lobis, foliiformibus aucto. | Carybdeaperiphylla. Péron, annales 14, p.332. Le Sueur, voyage, etc. pl. 5. f. 1—2—3. Habite l'Océan Atlantique équatorial.
2. Carybdée marsupiale. Carybdea marsupialis. C. conoidea crumeniformis ; margine lobis, quatuor linearibus distantibus. Urtica...". Plancus. conch. tab. IV. f. 5. Carybdea marsupialis. Péron, annales, p. 353. Le Sueur , voyage, pl. 5.f. 4. Habite dans la Méditerranée.
ÉQUORÉE. ( Æquorea ).
Corps libre, orbiculaire , transparent, sans pédon- cule et sans bras , mais garni de tentacules.
Bouche unique , inférieure et centrale.
Corpus liberum , orbiculare , hyalinum ; peduncula brachüsque nullis ; tentaculis ad periphæriam.
Os unicum , inferum, centrale.
SANS VERTÈBRES. A97
OBSERVATIONS. Ps
Les équorées dont il s’agit ici, sont nombreuses en es- péces, et peuvent, sans doute, être divisées elles-mêmes en plusieurs coupes particulières. Mais , comme elles n’ont ni pédoncule ni bras, nous les trouvons en cela tellement re- marquables, qu’il nous a paru suffire d’en former un seul genre.
Ce sont des corps orbiculaires , les uns applatis , les autres plus ou moins convexes en dessus , tentaculés dans leur pour- tour , offrant , soit de petites lames saillantes , soit des es- pèces de petits suçoirs, soit diverses particularités propres à caractériser les races, ou à former des sections parmi elles, Ces corps n’ont qu’une seule bouche dans ieur disque in-
férieur.
ESPECES. 1. Equorée rose. Æquorea rosea.
Æg. orbicularis , planiuscula, rosea; supernè vasculis, tri- chotomis et polychotomis ; tentaculis capillaceis , longissimis et numerosissimis.
Cuvieria, Péronet le Sueur , voyage ;, ic. pl. 30. f. 2.
Cuvieria carisochroma. Le S'ueur , voyage, pl, 2. f. 1,
Habite...
2. Équorée euchrome. Æquorea euchroma. ZÆg. subconvexa , vasculosa ; vasculis quatuor dorsi centro cru cem referentibus ; tentaculis capillaceis , longissimis. Cuvieria euchroma.ÿ Le S'ueur ;, voyage , pl. 2. f. 2. An Berenix euchroma ? Péron, annales 14,p. 32%. * Habite l'Océan Atlantique équatorial ? Couleur verdâtre.
3. Equorée thalassine. Æquorea thalassina.
Æg. convexiuscula , vasculosa ; vasculis sex majoribus in dorso centroque depresso permiscis.
Tome II, 32
498 ANIMAUX
Berenix thalassina. Péron, annales 14 ,p. 327. Habite les côtes de la terre d’Arnheim. Ce n’est pas la même que l’équorée viridule , n.o 9. 4. Equorée mollicine. Æquorea mollicina. Æ. orbicularis , depressa ; foveolis tentaculisque Brevibus duo; decim ad periphæriam. Medusa mollicina. Forsk. Ægypt. p. 100. et ic. tab. 33, f£g. C. Encycl. pl, 95. f. 1—2. Foveolia mollicina. Péron , annales 14 , p. 340. Habite la Méditerranée. s
5. Équorée bleuâtre. Ægquorea mesonema. Æg. orbicularis, depressa ;isubtès fasciä annulari lamellosä, cir- culo tentaculifero divis& ; tentaculis raris. Medusa, ... Forsk. Æoyp. ic. tab. 28. fig. B. absque descr. Encycel. pl. 95. f. 4. ZÆquorea mesonema. Peron , annales 14, p. 356. Le Sueur, voyage, pl. 8. fr. Habite la Méditerranée ?
6. Equorée forskalienne. Æquorea forskalina. Æg. orbicularis , planiuscula, hyalina ; margine tentaculis, nu merosis , prælongis ; subtus annulo lato lamelloso.
* Medusa æquorea. Forsk. p.110. et ic. tab. 32. Encyel. pl. 05. f. 3. Æquorea forskalina., Péron , annales, p. 336. Le Sueur, voyage , tab. 8. f. 2, Habite la Méditerranée et l'Océan Atlantique.
7. Equorée eurodine. Æquorea eurodina. Æq. hemisphaærica , rosea ; limbo radiatim lineato ; tentaculis nu- merosissimis longissimisque ad periphæriam. Æg. eurodina. Peror, annales, p.336. Le Sueur, voyage , tab. ©. 4 Habite au détroit de Bass. fasid
8. Equorée Cyanée. Æquorea cyanea. Æg- hemisphærica, ad periphæriam subcoarctata ; cæruleas fas- ciculis lamellarum subclayatis ; tentaculis capillaceis.
SANS VERTÈBRES. 499
Æquorea cyanea. Péron , annales, p. 337. Le Sueur, voyage , tab. 10. f. 1—2—53. Habite les côtes de la terre d’Arnheim.
9. Équorée viridule. Æquorea viridula. Æq. depressa, centro gibba ; limbofascicenlis lamellarum annu- latim lineato ; tentaculis capillaceis. Æquorea thalassina. Péron , annales, p. 337. Le Sueur, voyage , tab. 10. f. 4—5—6. Habite les côtes dela terre d’Arnheim.
10. Équorée stauroglyphe. Æquorea stauroglypha. Æq. subhemisphærica, centro depressa , crucigera ; tentaculis pe- riphæriæ brevissimis. ZÆEquorea stauroglypha. Péron , annales , p. 337 Le Sueur , voyage , tab. 10. f. 7—8—0; Habite les côtes de la Manche. Couleur rosée.
11. Équorée pourprée. Æquorea purpurea.
ZÆg. plana , discoidea , purpurea ; lLimbo subtès radiatim
lamelloso : lamellis polyphyllis, fasciculatis ;/ tentaculis bre- yibus.
Æquorea purpurea. Péron , annales, p. 3317.
Le Sueur , voyage , pl. XI. f. 1 —>2.
Habite près de la terre d'Endracht. Il y a vingt-quatre fais- ceaux de lames.
12. Equorée pleuronote. Æquorea pleuronota. Æg. discoidea ; limbo dorsali, costellis | radiato ; lamellis perpares fasciculatis ; tentaculis denis, distantibus. A£quorea pleuronota. Péron , annales > D. 338. Le Sueur, voyage , pl. XI. f. 3—6. _ Habite près de la terre d’Arnheim. Hyaline Hleuñtré.
13. Equorée allantophore., Æquorea allantophora. ÆEq. subsphærica , infernè truncata , hyalino-crystallina ; subtüs circulo , corporibus cylindraceis , AuMerOSiSSUMIS , formato ; tentaculis brevissimis.
AE quorea allantophora. Péron , annales, p. 338.
=
5oo ANIMAUX
Le Sueur, voyage , pl. 12. f. 5—0.
14. Equorée onduleuse. Æquorea undulosa. Æg. conoidea , lineis undulosis , supernè radiata , rosea ; tenta- culis longissimis. Æquorea undulosa: Péron , annales , p. 338; Le Sueur , voyage , pl. 12. f. 1—4. Habite prés de la terre d’Arnheim.
15. Equorée risso. Æquorea risso.
Æq. planulata , discoidea , hyalino-subrosea , subtàs Yyadiata : limbo angusto nudc ; tentaculis capillaceis longissimis.
Æquorea risso; Péron, annales , p. 338.
Le Sueur, voyage , tab. 13, f. 1—2.
Habite les côtes de Nice.
16. Equorée sphéroïdale. Æquorea sphæroidalis. ZÆgq. Sphæroidea , basitruncata ; umbrellæ margine , crenulato, tentaculifero : tentaculis 32 longiusculis, Æquorea sphæroidalis. Péron , annales, p. 335: Le Sueur , voyage , pl. 7. fe 1—2. Habite près de la terre d'Endracht.
17. Equorée amphicurte. Æquorea amphicurta. Æg. hemisphærict , subths eminentia centrali, lineis verrucisque annulatim cincta ; tentaculis brevibus. Æquorea amphicurta. Péron , annales, p. 335. Le Sueur , voyage, pl. 7. f. 3—4. Ægq. Bunogaster. Péron, ibil. Le Sueur , voyage , pl. 9. f. 5. Habite près de la terre d’Arnheim, et celle de Witt.
18. Équorée phospériphore. Æquorea phosperiphora.
Æq. depressa, crassa , discoidea ; subtès eminentiä centrali
gastricä , annulo lamelloso cinctà , circuloque tuberculorum, phosphoricorum ; tentaculis raris, brevibus.
Péron , annales , p. 336.
Le Sueur, voyage , pl. 7. f. 6.
Habite près de la terre d’Arnheim.
ùr
SANS VERTÈBRES. box CALLIRHOË. ( Callifhoe }.
Corps orbiculaire , transparent , garni de bras en dessous , mais privé de pédoncule.
Le plus souvent des tentacules au pourtour. Bouche unique , inférieure et centrale.
Corpus orbiculare , hyalinum, subtus brachiatum ; pedunculo nullo.
Tentacula sæpius ad periphæriam. Os unicum , in- - Jerum, centrale.
OBSERVATIONS.
Ce genre est le même que celui qu'ont établi MM. Péron et Ze Sueur, sauf que j'y admets les espèces qui seraient sans tentacules , mais on n’en connait encore aucune.
Les Callirhoës , comme tous les genres précédens, sont dépourvues de pédoncule ; mais elles ont des bras sous l'om- brelle; ce qui les distingue éminemment.
ESPECES.
x. Callirhoë micronème. Callirhoe micronema. C. subsphærica ; brachiis quatuor longissimis , latissimis ; ten- taculis brevissimis. Callirhoe micronema. Péron , annales, p. 341. Habite les côtes N.-O. de la Nouvelle-Hollande.
>, Callirhoë bastérienne. Callirhoe basteriana. C. orbicularis, plana convexaque ; ad marginem tentaculis, longis , inæqualibus; subtùs Prachjiis ; quatuor acutis.
5o2 ANIMAUX
Callirhoe basteriana. Péron , annales ; p. 34a. Medusa. Bast. @p. subs. 2. p. 55. tab. 5. f. 2—3. Encycl. pl. 94.f, 4—5.
Habite les côtes de la Hollande,
.
ORYTHIE. (Orytlia ). . Corps orbiculaire , transparent , ayant un pédôncule, avec ou sans bras sous l’ombrelle. Point de tentacules.
Bouche unique, inférieure et centrale.
Corpus orbiculare , hyalinum , sub umbrellä pedun- culatum, cum vel absque brachiis. Tentacula nulla..
Os unicum, inferum , centrale. OBSERVATIONS,
Sous le nom d'orychte, je réunis des médusaires moins sim- ples dans leur forme générale que celles des genres préce- dens. Elles offrent toutes , sous leur ombrelle, un pédon- cule avec ou sans bras. Le pourtour de leur ombrelle n’est point muni de tentacules; et c'est par ce caractère seul qu'elles diffèrent de nos diances. Ces médusaires sont assez nombreuses en espèces , et se reconnaissent aisément par leur défaut de tentacules. Comme elles n’ont qu'uneseule bouche,
on ne les confondra point avec les céphées. ESPÈCES,
1. Orythie verte. Orythia viridis. O. hemisphærica ; ad periphæriam subangubata : margine oc-
todentato; pedunculo sudo,
=
SANS VERTÈRBRES. 503
Orythia viridis. Péron , annales , p. 327. Le Sueur , voyage , pl. 3. £. r. Habite les côtes de laterre d'Endracht.
2. Orythie minime. Orythia minima. O. depressa , discoidea ; maculis octo petaliformibus emargina tis notata; pedunculo clavato , nudo. Orythia minima. Péron , annales , p. 328. Le Sueur, voyage, pl. 3,1. 2. Medusa minima. Bast. op. sub, 2. p. 62. Habite les côtes de la Belgique.
3. Orythie octonème. Orythia octonema. O. hemisphærica , punctulata, crucigera ; brachiis octo bifidis ciliatis , rubris ad basim pedunculi. Fayonia octonema. Péron , annales, p. 328. Le Sueur, voyage , pl. 3. f. 3. Habite les côtes de la terre d’Arnheim.
4. Orythie hexanème. Orythia hexanema. O. subhemisphærica, glabra, dorso crucigera ; brachiüis sex, filiformibus , indivisis, ciliatis ad basim pedunculi, Favonia hexanema. Péror, aunales , p. 328. Le S'ueur, voyage, pl. 3. f. 4. Habite l'Océan Atlantique austral.
5. Orythie tétrachire. Orytluia tetrachira. ©. hemisphærica; pedunculo crasso brevi, brachiis quatuor lan- ceclatis terminatu. Medusa persea, Forsk. Ægypt. p.107. etic.tab. 33. fig. B. 5. Evagora tetrachira. Péron , annales, p. 343. Habite la Méditerranée.
6. Orythie pourpre. Orythia purpurea. ©. hemisphaærice ; brachiis octo pediculatis, ad pediculos coali- tis , supernè cruciatim divaricatis. Melitea purpurea. Péron , annales , p, 343, Habite les côtes de la terre de Wict.
504 ANIMAUX
7. Orythie chevelue. Orythia capillata. 0. subcampaniformis , intüs cruce notata ; pedunculo Previ , brae chiis'capillaribus fasciculatimterminato. Evagora capillata. Péron, annales, p, 343. Habite les côtes de la terre d'Endracht.
DIANÉE. ( Dianæa ).
»
Corps orbiculaire, transparent , pédonculé sous l’om- brelle, avec ou sans bras. Des tentacules au pourtour de l'ombrelle.
Bouche unique, inférieure et centrale.
Corpus orbiculare , hyalinum, subtus peduncula- lum, cum vel absque brachüs. Tentacula ad marginem
\
umbrelle.
Os unicum , inferum , centrale. OBSERVATIONS.
Les dianées sont des médusaires encore plus compliquées dans leur forme générale que les orythies, puisqu'elles ont des tentacules au pourtour de leur ombrelle , tandis que les orythies en sont dépourvues.
Comme les dianées connues sont nombreuses en espèces : on peut, sans doute, les diviser en plusieurs tribus et par suite en plusieurs genres. Cependant , comme ces genres de- viendront d’autant plus difficiles à reconnaître , que l’onsera descendu dans plus de détails pour les établir, je crois que la coupe que je présente ici peut suffire actuellement pour l'étude de ces médusaires, |
SANS VERTÈPRES. 505
N'ayant qu’une seule bouche, les d'anées ne sont point dans le cas d’être confondues avec les cyanées.
ESPECES.
1, Dianée trièdre. Dianæa triedra.
D. subhemisphærica , punctato -verrucosa ; margine tentaculis, brevissimis et tenuissimis ; pedunculo longo trigono ad basim octo=brachiato.
Lymnorea triedra. Péron , annales , p. 329.
Le Sueur , voyage ; pl. 3. f.5.
Habite le détroit de Bass. Couleur bleuätre; bras courts, bi- fides , ciliés, rouges.
2. Dianée dinème. Dianæa dinema. D. minima , subconica ; margine tuberculis , minimis; tentacue lis duobus oppositis ; pedunculo subclavato. Geryonia dinema. Péron , annales, p. 329. Le Sueur, voyage , pl. 4. f. 1—2-—3. Habite les côtes de la Manche:
3. Dianée proboscidale. Dianæa proboscidalis.
D.'hemisphærica | ad periphæriam hexaphylla ; margiñe tenta- culis sex longissimis ; pedunculo longo, preboscidiforme extremi- tate margine plicato.
Geryonia hexaphylla. Péron , annales , p.329.
Le S'ueur, voyage , pl. 4. f. 4—5.
Medusa proboscidalis. Forsk. Ægypt. p. 108 et ic. tab. 36. vx.
Encyel. pl. 93. f. 1.
Habite la Méditerrance. Les tentacules sont plus courts dans celle de Forskal,
4. Dianée phosphorique. Dianæa phosphorica. D. subhemisphærica , pedunculata ; tentaculis 32 ad periphæ- riam. Oceania phosphorica. Péron, annales, p. 344. Habite les côtes de la Manche:
506 ANIMAUX
: 5; Dianée linéolée. Dianæa lineolaia. D. hemisphæroïidalis ; annulo lineolis composito versès marpi. nem ; tentaculis 190 tenuissimis. Oceania lineolata. Péron, Annales, p. 344. Habite la Méditerranée. Quatre échancrures peu profondes au rebord. ;
6. Dianée flavidule. Dianæa flavidula.
D. subhemisphærica ; margine integerrimo ; tentaculis numerosis- simis , longissimis , tenuissimis.
Oceania flavidula. Péron, p. 345.
Habite la Méditerranée. Les organes intérieurs jaunes.
7. Dianée Le Sueur. Dianæa Le Sueur. D, conica , apice acuta ; brachiis quatuor brevissimis , coalitis ; tentaculis numerosissimis , longissimis. Oceania Le Sueur. Péron , p. 345. Habite la Méditerranée. Tentacules d’un jaune d’or.
8. Dianée bonnet. Dianæa pileata.
D. ovato-campanulata®,supernè globulo mobili hyalino ; bra- chiis quatuor brevissimis ; marpginis tertaeulis numerosis , basi Jusco-ftavis.
Oceania pileata\ Péron , p. 345.
ÎMedusa pileata. Forsk, Ægyp. p. 110, etic. t. 33. fig. D.
Encycl. pl. 92. f. 11.
Habite la Méditerranée.
9. Dianée diadème. Dianæa diadema. D. subsphaæroidalis , supernè tuberculo mobili acuto ; brachiis guatuor brevissimis ; margine coarctato ; tentacuiis duobus. Oceania diadema. Péron , p. 346. Habite les côtes de la Manche.
10. Dianée viridule. Dianæa viridula.
D. subcampäniformis ; pedunculo proboscideo pyramidali re- tractili , brachiis quatuor fimbriatis terminato ; tentaculis bre. VISSLMLS.
Q
Oceania viridula. Peron, rs 346. Habite les côtes de la Manche.
II.
12.
EE
1).
16.
SANS VERTÈBRES. 507
Dianée bossue. Dianæa gibbosa.
D. subhemisphærica ; tuberibus quatuor in dorso; pedunculo proboscideo retractili , quadribrachiato ; tentaculis brevis- simis,
Oceania gibbosa. Péron, p. 346.
Habite la Méditerranée , près de Nice.
Dianée panopyre. Dianæa panopyra. D. hemisphaærica, centro dorsali depressa , verrucosa ; pedunculo quadrifido ; tentaculis 8 longissimis. Medusa panopyra. Péron et le Sueur , voyage , ic. pl. 31. f. 2. Pelcgia panopyra. Péron , annales, p. 549: Habité l'Océan Atlantique équatorial. Couleur rose.
Dianée onguiculée. Dianæa unguiculata. D. orbicularis, supra plana , sedecimradiata ; margine crenato; brachiis quatzor brevibus latissimis. Medusa unguiculata. Swartz, n. act. Stock. 1788. 3. tab. 6. a-c. Pelagia unguiculata. Péron, annales , p. 349. Habite les côtes de la Jamaïque, Bleuâtre ; des taches brunes à la base du pédoncule.
Dianée cyanelle. Dianæa cyanella.
D. subhemisphærica , depressa ; pedunculo brevissimo; brachiis quatuor pralongis subalatis.
Pelagia cyanella. Péron, annales , p. 349.
Medusa pelagica. Swartz. n. act. Stock. 1788. t. 5.
Habite l'Océan Atlantique septentrional. Marge de ’ombrelle repliée en dedans, garnie de huit tentacules rouges.
Dianée denticulée. Dianæa denticulata.
D. hemisphærica ; margine denticulato ; tentaculis octo brevibus ; brachiis fimbriatis, violaceo-punctulatis. - W* ds Medusa pelagica. Bosc. vers.t. 2. p. 140. pl. 1". f. 5. Pelagia denticulata. Péron , annales, p. 350.
* Habite l'Océan atlantique septentrional.
Dianée digitale. Dianæa digitale.
D. conica ; pedunculo elongato , ad extremitatem brachiis filifor- mibus fasciculatis penicillato ; tentaculis introrsèm unci- natiss
508 ANIMAUX
Medusa digitala. Mull. prod. zoo!. dan. p. 2824. Melicerta digitala. Péron, annales, p. 352. Habite les côtes du Groënland.
17. Dianée campanule. Dianæa campanula. D. orbiculato - conica ; limbo ampliato , tentaculifero ; infernä facie concavä , cruce ciliata notata ; pedunculo subluteo. Medusa campanula. Fabr. Faun. Groënl. p. 366. Pelicerta campanula. Péron , annales , p. 352. Habite les côtes du Groënland.
18. Dianée clochette. Dianæa cymbalaroides. D. convexo-conoidea ; Brachiis quatuor subpedicellatis ; tentaculis _ sedecim basi bulbosis. Medusa cymbalaroides. S\abb, nat. tab. 12. f. 1—3. Encycl. pl.93. f. 2—4. Medusa campanellz. Shaw. miscel. vol. 6.t. 196. Habite l'Océan boréal.
[l ** Plusieurs bouches dans le disque inférieur de l’om- brelle.
EPHYRE. ( Ephyra). Corps orbiculaire , transparent ; sans pédoncule , sans bras, sans tentacules. 4 bouches ou davantage au disque inférieur.
Corpus orbiculare , hyalinum , pedunculo , brachüs tentaculisque destitutum. R Ora quatuor vel plura in disco inferiort. OBSERVATIONS. Les éphyres ont quelqu’analogie , par leur forme, avec les
eudores , eic. etc., et sont pareillement dépourvues de pé- doncule, de bras et de tentacules ; mais elles ont plusieurs
SANS VERTÈBRES: 509
bouches et l'estomac plus composé. Les unes sont aplaties comme des pieces de monnaie , les autres sont plus ou moins convexes , à-peu-près comme les phorcynies.
ESPECES.
1. Ephyre simple. Ephyra simplex. E. suborbicularis , ldiscoidea , obsoletè convexa ; margine nudo.
Medusæ var. Borlas , corn. p.257. pl. 25. f.13—14. Medusa simplex. Pennant.
Ephyra simplex. Péron , annales, p. 354.
Habite les côtes de Cornouailles. Quatre bouches; couleur hyaline.
2. Ephyre tuberculée. Ephyra tuberculata. E. hemisphærica, purpurea; margine membranula crenata aucto; infern& superficie tuberculatàä , cruce duplici notatä. Ephyra tuberculata. Péron , annales, p.354. Habite les côtes de la terre de Witt.
3. Ephyre antarctique. Ephyra antarctica. E. plana , discoidea , rosea ; margine quindecim foliolis ; infernA superficie tuberculatä. Euriale antarctica. Péron , annales , p. 354. Habite près des îles Furneaux.
OBÉLIE. (Obelia ).
Corps orbiculaire , transparent , sans pédoncule et sans bras. Des tentacules au pourtour de l'ombrelle. Un appendice conique à son sommet,
4 bouches.
510 ANIMAUX
Corpus orbiculare, hyalinum , pedunculo brachiis- que destitutum. Tentacula ad periphæriam umbrellæ ,
et appendix conica ad apicem.
Ora quatuor.
OBSERVATIONS.
Péron fut contraint de former une coupe particulière pour l’obélre, que des tentacules au pourtour de l’ombrelle ne per- mettaient pas d’associer aux éphyres. Quant à l’appendice sus-ombrellaire, ce caractère peut n’appartenir qu’à l’espèce
déja observée.
ESPÈCE.
1. Obélie sphéruline. Obelia sphæœrulina. { labber , phys. Belust. p. 40. tab. 9. f. 5—8, Péron, annales, p.355. Encycl. pl. 92. f. 12—15. Habite les côtes de la Hollande, Taille microscopique. Ap- pendice sus-ombrellaire terminé par un globule. Seize ten-
tacules courts.
CASSIOPÉE. ( Cassiopea ).
Corps orbiculaire , transparent, muni de bras en dessous. Point de pédoncule; point de tentacules au
pourtour.
4. bouches ou davantage au disque inférieur.
Corpus orbiculare, hyalinum , subtùs brachiatum; pedunculo nullo ; tentaculis ad periphæriam nullis.
Ora quatuor vel plura in disco inferiore.
La
Cr
SANS VERTÈBRES. IL
OBSERVATIONS.
Les cassiopées dont il s’agit ici, sont celles de Péron, aux- quelles je réunis son ocyroë qui n’a que quatre bras. Ce sont des médusaires à plusieurs bouches, quiont sous l’ombrelle, quatre, huit ou dix bras et qui manquent de pédoncule et de tentacules : elles sont tantôt aplaties , tantôt plus ou moins convexesen dessus. Le nombre de Jeurs bouches paraît être en rapport avec celui de leurs bras.
Les espèces de ce genre sont assez nombreuses.
ESPECES,
1. Cassiopée linéolée. Cassiopea lineolata. C, hemisphærica , lineolis 20 divaricatis intès radiata ; margine subcrenato ; brachiis quatuor basi unitie. : Ocyroë lineolata. Péron , annales p. 355. Habite les côtes de la terre de Witt.
2. Cassiopée théophile. Cassiopea theophila. C. hemisphærica , ad Periphæriam dentata , centro cruciger2; bra- chiis octo ramoso-polychotomis cotyliferis. Cassiopea dieuphila. Péron, annales , p. 356. Habite près des îles de l’Institut, à la terre de Witt. Quatre bouches.
3. Cassiopée forskal. Cassiopea forskalea. C. orbicularis, depressa , pallidè maculosa , margine crenata; brachiis octo corymbiferis-albidis 3 cotylis subfoliaceis. Cassiopea forskalea. Péron, annales, p. 356. Habite la mer Rouge, les côtes de l'Ile de France. Huit . bouches.
4. Cassiopée borlas. Cassiopea borlasea. € orbicularis, planulata, 'margine dentata brachiis octo elon-
gatis perfoliato-lamellosis ; oribus octonis'semi-lunatis.
5ra ANIMAUX
Cassiopea borlase. Péron, annales, p. 353.
Urtica marina octo - pedalis. Borl. corn. p. 258. tab. 25, f. 16—17.
Habite les côtes de Cornouailles.
5. Cassiopée frondescente. Cassiopea frondosa. C. orbicularis planulata | margine decem-lobata ; brachiis decem ram:0s0-frondosis cotyliferis ; cotylis pedicellatis. Medusa frondosa, Pallas, spicil. zool. 30. p. 30. tab. 2. re f. 1—5. Eaocycel. pl. 92. f. r.
Cassiopea Pallas. Péron; annales, p. 357. Habite l’Océan des Antilles. Dix bouches. ÎVota. Ici probablement , l’on devra rapporter le medusa an- dromede. Forsk. p. 107. n.° 19et ic. t. 31. Encycl. pl. 91, comme étant une espèce de cassiopée. Voyez Shaw, mis-
cel, vol. 8. tab. 260.
AURÉLIE. (Aurelia).
Corps orbiculaire, transparent, muni de bras sous l'ombrelle , et de tentacules à son bord. Point de pédon- cule.
4 bouches au disque inférieur.
Corpus orbiculare , hyalinum , sub umbrellé bra- chiatum , ad periphæriam tentaculatum ; pedunculo nullo.
Ora quatuor in disco inferiore.
OBSERVATIONS.
Les aurélies manquent de pédoncule sous leur ombrelle, ainsi que les cassiopées ; mais elles s’en distinguent par le pourtour de leur ombrelle qui est constamment garni de
SANS VERTÈERES:, 515
tentacules. Elies en different en outre, en ce qu’elles n’ont pas plus de quatre bras , ni plus de quatre bouches. Commesleur genre est le même que celui de Péron, je ne cite point les particularités de détail qui les concernent, parce qu’on les trouvera dans son mémoire imprimé au qua-
torzième volume des annales du muséum. Leurs espèces sont nombreuses.
ESPE CES.
1. Aurélie suriray. Aurelia surirea.
ÆÀ. hemisphærica, caærulescens, margine denticulata ; auriculis octo ad periphæriam , tentaculisque numerosissimis , brevissi- mis ; brachiis quaternis.
Aurelia suriray. Péron, annales, p. 357,
Habite les côtes du Hâvre. Quatre bouches.
2. Aurélie campanule. Aurelia campanula.
A. cærulescens, campanulæ - formis apice depressa ; marginé ampliato , denticulato tentaculifero ; tentaculis numerosissimis brevissimis ; brachiis quaternis.
Aurelia campanula. Péron , annales, p. 358.
Habite les côtes du Hävre. Quatre bouches.
3. Aurélie rose. ÆAurelia aurita.
A. hemisphærico-depressa , margine tentaculis numerosissimis brevissimisque ciliata ; brachiis quatuor pralongis, membranis undato-crispis hinc alatis.
Medusa aurita. Mull. zool. dan. tab. 76. f. 1—3 et tab. f. 1—5.
Gmel. p. 3153. Encycl. pl. 04. £ 1—3.
Aurelia rosea. Péron , annales , p. 358.
Habite la mer Baltique. Quatre bouches,
CLR dé
4. Aurélie granuleuse. Æurelia granulata. ÆA. orbicularis, granulosa ; margine tentaculis numerosissimis * Brevissimisque ciliata ; brachiis oribusque quaternis.
Medusa aurita. Bast. opusc. subs. 3. p.123; t. 14. f. 3--4.
T'om. IT. 33
514 ANIMAUX
Aurelia melanospila. Péron , annales , p. 358. Habite la mer du nord. Péron la dit très-aplatie.
5. Aurélie phosphorique. Æurelia phosphorea. A. convexiuscula, Levis, ad periphæriam fimbriata; tentaculis octo. Aurelia phosphorea, Péron , anvales , p. 358. Medusa phosphorea. Spallanzani , voyage en Sicile, t. 4. P: 192. Habite le détroit de Messine. 6. Aurélie tyrrhénienne. Aurelia tyrrhena. A. orbicularis convexa , lævigata, rubro maculata ; .tentaculis longissimis ; Brachiis oribusque quaternis. Medusa tyrrhena. Gmel, p. 3155. Medusa amaranthea. Macri , del polm. mar. p. 19. ÆAurelia amaranthea. Péron, annales, p. 350. Habite la mer de Naples.
7. Aurélie crucigère. Aureliu crucigera.
A, hemisphærica , subcampanulata ; centro cruce rufescente ; ten taculis breyvibus numerosissimis ; brachiis4 rufescentibus. Medusa cruciata. Forsk. Ægypt.p. 110. et ic. t. 33, fig. A.
Encycl. pl. 93. f. 5—".
Medusa crucigera. Gmel. p. 3158.
Aurelia rufescens. Péron, annales, p. 359. Habite la Méditerranée.
S. Aurélie radiolée. Aurelia radiolata. A. convexa , purpurascens , lineolis tenuissimis radiata:; brachiis quaternis. Medusæ var. Borl. corn. p. 257. tab. 25. f. 9—10.. Aurelia lincolata. Péron, annales, p. 359. Habite les côtes de Cornouailles.
CÉPHÉE. (Cephea). Corps orbiculaire , transparent , ayant en dessous un
pédoncule et des bras. Point de tentacules au pourtour de l'ombrelle.
EL
SANS VERTÈBRES. 51 4. bouches ou davantage au disque inférieur.
Corpus orbiculare , hyalinum , subtus peduncula- tum et brachideum. Tentacula ad periphæriam um-
brellæ nulla. Ora quatuor vel plura in disco inferiore. OBSERVATIONS.
Parmi les médusaires à plusieurs ‘bouches, les céphées sont les premiers qui soient munis en dessous d’un pédon- cule, Dans plusieurs , ce pédoncule est court et fort épais, et ce sont les divisions de son extrémité qui constituent les bras de ces radiaires. Ces bras sont au nombre de huit, tan- tôt tres-composés , polychotomes et entremêlés de cirrhes, comme dans les céphées de Péron ;ettantôt simplement bilo- bés, comme dans ses rhizostomes que nous réunissons à notre genre. D'ailleurs le nom de rhizostome ayant été formé sur une erreur, nous ne croyons pas devoir le conserver pour désigner un genre parmi les médusaires.
Les céphées sont distingués des orythies et des dianées, parce qu'ils ont plusieurs bouches ; ils n’en ont jamais ‘ moins de quatre , ni plus de huit. Enfin on les distingue des cyanées, parce qu'ils sont privés de tentacules au pourtour
de leur ombrelle, ESPÈCES. * Céphées. Péron. “ Céphée cyclophore. Cephea cyclophora.
C. hemisphærica, tuberculata , ,fusco-rufescens ; brachiis octo divisis, cotyliferis; stylis inter brachia suboctonis, prœlongis, filiformibus.
516
2
ANIMAUX
Medusa cephea. Forsk: Ægyp. p. 108. et.ic. tab. de Encycel. pl, 92. f.3. Gmel. p. 3158. Shaw. misc. 9. t. 224, Cephea cyclophora. Péron, annales 14. p. 360. Habite la mer Rouge.
Céphée polychrome. Cephea polychroma.
C. orbicularis ; centro superne prominulo ; margine octies diviso ; brachiis octo ramosis ,villosulis cotyliferis.
Medusa tuberculata. Macri del polm. mar. p. 20. Gmel. p-3195.
Cephea polychroma. Péron, annales , p. 361.
Habite les côtes de Naples. Quatre bouches rondes.
Céphée ocellé. Cephea ocellata.
C. orbicularis, planulata , maculis ocellatis adspersa ; margine amplialo pendulo ; brachiis octo villosis cotyli- feris ; stylis octonis.
Medu:a ocellata. Modeer. act. nov. haf. n.. 3%.
Cephea ocellata. Péron , annales, p. 361.
Habite...
Céphée brunûâtre. Cephea fusca.
C. hemisphærica , tuberculata , fusco - nigricans , albo- lineäta ; margine dentato; brachiis octo arborescentibus, cirrhis longis, filiformibus, intermixtis.
€Cepheafusca..Péron, annales, p. 361.
Habite les côtes Ge la terre de Wiut.
Céphée rhizostomoïde. Cephea rhizostomoïdea.
C. hemisphærica, tuberculata, octoradiala ; margine pen- dulo, octies diviso ; 5 brachits octo ramosis ; cirrhis lon- gissimis.
Medusa octostyla. Forsk. Ægypt. p. 106.et ic. t. 30.
Eucyel. pl. 92.f. 4 Gmel. p. 3157.
Cephea rhizostomoïidea. Péron, annales, p.36.
Habite la mer Ronge.
SANS VERTÈBRES. DE7 ** Rhizostomes. Péron.
6. Céphée Rhizostome. Cephea rhizostoma.
C. hemisphærica , margine purpurascente ; brachiis octo bilobis, maximis denticuliferis : dentibus uniporis.
Gelée de mer. Réaumur, mém. de l’acad. 1710. p. 458. pl. XI. f. 27—25.
Rhizostoma. Cuv. bullet. des sc.2. p, 69.
Rhizostoma Cuvierit. Péron, annales, p. 362.
Le Sueur , voyage, pl. 14.
Habite les côtes de Ja Manche. Quatre bouches dans le disque, autour du pédoncule,
ñ. Céphée d’Aldrovande. Cephea Aidrovandi. C. hemisphærica, margine cœrulescente ; brachiis octo bi- dobis : lobis brachiorum acumine breviorthus. Potta marina. Aldrov. zooph. lib. IV. p. 556. Rhizostoma Aldrovandi. Péron ,annales, p. 362. Habite les côtes de Nice.
8. Céphée couronne. Cephea corona. C.hemisphærica , cruce cœrulei notata ; brachits octo ra: _ mosis, apice bilobis, basi utrinque dentatis. Medusa corona. F'orsk, Ægypt. p. 107. Rhizostoma Forskalii. Péron, annales, p. 362. Habite la mer Rouge.
CYANÉE. (Cyanea ).
Corps orbiculaire, transparent, ayant en dessous nn pédoncule et des bras. Des tentacules au pourtour de l'ombrelle.
4 bouches ou davantage au disque inférieur.
Corpus orbiculare, hyalinum , subius peduncula-
518 ANIMAUX
tum et brachideum. Tentacula ad periphæriam um- brelleæe.
Ora quatuor vel plura in disco inferiore. OBSERVATIONS.
Les cyanées dontil s’agitici, sont celles de Péron , plus ses chrysaores que je n’en sépare pas ; supposant, d’apres les divisions même de l’auteur, que ces médusaires ont réelle- inent un pédoncule , des bras et des tenlacules. Leur pédon- cule est perforé à son centre. Leurs bras, peu distincts et comme chevelus dans ses cyanées, lesont davantage et ne sont nullement chevelus dans ses chrysaores. Dans les pre- miéres , on observe au centre de l’ombrelle un groupe de vésicules aériennes ; et dans lés seconds , c’est une grande cavité aérienne et centrale, qui remplace ce grouppe de vé- sicules. Les prenueres n’ont que quatre bouches :les seconds en ont quelquefois davantage.
Voici les espèces assez nombreuses qui paraissent pouvoir se rapporter à nos cyanées.
ESPECES. * Cyances. Péron. 1. Cyanée bleue. Cyanea Lamarck.
C. planulata, sedecimfissa ; tentaculis fasciculatis cæruleis ; orbi-
culo interno cærulec. f
Ortie de mer. Dicquemare, journal de phys. 1754. déc. p. 451.
pl 1. . Cyranea Lamarck. Péron , annales, p. 363. Habite les côtes du Hävre. Un groupe de vésicules aériféres au
centre,
a
TT "ITS
SANS VERTÈBRES. 519
2. Cyanée arctique. Cyanea arctica. C. convexiuscula , intès purpurea crucigera ; fissuris, 32 margina- libus ; brachiis quatuor flabelliformibus. Medusa capillata. fab. fauna Groënland. n.0 358. p.364. Cyanea arctica. Péron , annales, p. 363. Habite les mers du Groënland.
3. Cyanée baltique, Cyanea baltica. N
r. convexiuscula ; margine sedecies emarginato ; tentaculis fasci- \ culatis capillaceis ; orbiculo interno sedecim radiato.
Medusa capillata. Liu. Reïize. West-gothl. p. 200. tab. 3. L +
Cyanea baltica. Péron , annales, p. 363.
Habite la mer Baltique.
4. Cyanée boréale. Cyanea borealis. C. planulata, fuscescens; margine sedecies emarginato ; bra- chiis 4 capillaceis ; orbiculo interno lineolis notato. Medusa capillata. Bast. opusc. subs. 2. p. 60. tab, 5. f, 1. Cyanea borealis. Péron , annales, p. 364. Habite la mer da nord.
5. Cyanée britannique. Cyanea britannica. C. subhemisphærica , lineis per pares octo radiata ; fissuris sede« cim marginalibus ; appendicibus capillaceo-crispis. The capillated medusa. Barbut, the gen. verm. p. 79.pl. 0, 159 Cyanea britannica, Péron , annales, p. 364. Habite les côtes du comté de Kent.
6. Cyanée lusitanique. Cyanea lusitanica. C. orbicularis , convexa , supernè vasculis reticulata ; fissuris duo- decim marginalibus, Cyanea lusitanica. Péron , annales, p. 264. Medusa capillata. Tilesius , javb. naturg. p. 166—177. Habite les côtes du Portugal.
ÿ Chrysaores. Péron.
7. Cyanée le Sueur. Cyanea le Sueur. C. rufa ; annulo cenirali albo; angulis sedecim alhis annulum ob»allantibus.
550 ANIMAUX
Chrysaora le Sueur. Péron , annales, p. 365. Habite les côtes du Hâvre.
8. Cyanée aspilonote. Cyanea aspilonota. C. alba, immaculata ; lineis 32 rufis , angulos sedecim ad peri- phæriam formantibus. | Chrysaora aspilonota. Péron , annales, p. 365. Habite les côtes du Hâvre.
9. Cyanée cycloncte. Cyanea cyclonota.
C. orbicularis, alba ; annulo centrali fusco ; lineis 3a radianii- bus , angulos sedecim inversos figurantibus.
Chrysaora cyclonote. Péron, annales, p. 365.
Urtica marina. Borlase hist, nat. of Cornw. p. 256. tab. 28. f. 7 —8.
Habite dans la Manche. Quatre bras écartés. Les dents du bord sont-elles des tentacules ? |
10. Cyanée pointillée. Cyanea punctulata.
C. grisea, rufo-punctulata ; macul& centrali fusco-rufescente ; angulis vel maculis triangularibus sedecim versès periphæ- riam.
Chrysaora spilhelmingona. Péron , annales , p. 365.
2, Chrysaora spilogona. Péror , annales ; p. 365.
Habite les côtes du Hävre.
x1. Cyanée pleurophore. Cyanea pleurophora. C. alba; vasculis 32 internis, costas arcuatas periodicè simulan+ tibus. Chrysaora pleurophora. Péron, annales , p. 365. Habite les côtes{du HÂvre.
12. Cyanée méditerranéenne. Cyanea mediterranea. C. hemisphærica , alba, glabra, striis fulvis radiatai brachiis quatuor rubris cruciatim patentibus. Pulmo marinus. Belon , aquat. lib. 2. p. 438. Chrysaora mediterranea. Péron, annales, p. 366. Habite Ja Méditerranée.
13. Cyanée pentastome. Cyanea pentastoma. C. hemispherica , rufa ; margine fissuris tentaculisque longissimis énstructo ; brachiis oribusque quinis.
SANS VERTÈBRES. bot
Chrysaora pentastoma. Péron , annales, p. 366. Habite les côtes de la terre Napoléon.
14. Cyanée héxastome. Cyanea hexastoma. C. rosea; margine albo , dentato ; brachiis sex prœlongis fim- briatis albidis. Chmfgäora hexastoma. Péron ; annales, p. 366. Habite près de la terre de Diémen.
15. Cyanée heptanème. Cyanea heptanema. C. orbicularis, hyalino-albida :; centro circulifero, extùs lineis, fusco-rufis radiato; tentaculis septem tenuissimis. Chrysaora heptanema. Péron, annales, p. 366. Habite les mers du nord.
16. Cyanée rayonnée. Cyanea macrogona. C. orbicularis , centro granulosa, maculis fuscis radiata ; braï chiis 4 simplicissimis patentibus. Chrysaora macrogona. Péron, annales , p. 366. Meduse var. Borlase Cornw. p. 255. tab. 25. f, XI—XII. Habite les côtes de Cornouailles.
522 ANIMAUX
ORDRE SECOND.
4m RADIAIRES ÉCHINODERMES.
Peau opaque, coriace ou crustacée , le plus souvent tuberculeuse , épineuse méme, et en géne- ral percée de trous disposés par séries.
Des tubes rétractiles aspirant l’eau, et. sortant par les trous dont la peau est percée.
Une bouche simple, presque loujours située infé- rieurement, et en général armée de parties dures à son orifice.
Des vaisseaux pour le transport des fluides propres; une cavité simple ou divisée, particulière - au corps dans la plupart.
OBSERVATIONS.
Ici, comme dans les radiaires mollasses, toutes les parties du corps de l'animal, tant intérieures qu’exté- rieures , ont en général une disposition rayonnante , et y montrent mieux encore le caractère particulier de l’or- ganisation des radiaires, ainsi que la nécessité de les dis- tinguer comme formant une classe d'animaux qu'on ne saurait confondre avec les polypes.
SANS VERTÈERES. 5923
Les radiaires échinodermes ont, par leur organisa tion et leur forme , les rapportsles plus évidens avec les radiaires mollasses ; et néanmoins elles en sont très-dis- ünguées par les caractères de leur ordre , et par des pro- grès remarquables dans le perfectionnement de leur or- -ganisation.
Dans les radiaires mollasses , les organes intérieurs, tels que le sac alimentaire , ses appendices, et le réseau vasculaire qui paraît en dépendre et communiquer avec les trachées aquifères , sont comme immergés ou enfoncés dans la chair gélatineuse de ces animaux; et lon n'a- perçoit ni cavité particulière du corps, ni membrane quel- conque.
Rien de semblable ne s'offre plus dans l'intérieur des radiaires échinodermes. On y distingue nettement dif- férens organes particuliers qui ont des membranes pro- pres, et qui flottent dans la cavité du corps. L'on voit même des fibres que l’on peut regarder comme muscu- laires , depuis que des nerfs, observés dans quelques-uns de ces animaux , antorisent à leur attribuer une pareille nature. Enfin , on leur a trouvé des vaisseaux particu- liers pour le transport de leurs fluides propres , quoique l’on n’ait pu montrer que ces fluides jouissaient d’une véri- table circulation. |
Outre l'organe alimentaire, l’intérieur de ces animaux nous présente un organe respiratoire circonscrit, COns- titué par des vaisseaux aquifères qui s’abouchent avec les tubes absorbans supérieurs dela peau, et qui, peut-être, communiquent avec l'organe digestif; des grappes.de corps réproducufs et graniformes , imitant des ovaires ;
bol 4, ANIMAUX
et dans ceux où le système nerveux a été observé , ce sys- ième est sans cerveau et sans masse médullaire allongée ; ce qui indique qu'il n’est propre qu'à l'excitation muscu- laire. Tous ces organes ont une disposition rayonnante, et sont séparés et bien distincts dans la cavité du corps.
À ces caractères qui distinguent éminemment les radiaires échinodermes de celles du premier ordre , il faut joindre ceux de leur peau qui est opaque, coriace ou crustacée , souvent chargée de tubercules spinifères , et en général percée de trous pour le passage de tubes ré- tractiles qui absorbent l’eau que ces animaux respirent , ou qui servent de ventouses, lorsque l’animal a bésoin de se fixer. “
Aucun animal de cet ordre n'est phosphorescent on lumineux dans l'obscurité comme le sont éminemment ceux de l’ordre qui précède ; lopacité de la peau ne le permet pas.
Aucun de même n'offre , dans la masse de son corps , ces mouvemens zsochrones ou mesurés, constans pendant la vie, et qui sont si remarquables dans les radiaires de la famille des méduses , parce que la consistance et l’état des tégumens de ces animaux s’y opposent entièrement.
On peut remarquer que, des radiaires mollasses , et surtout de celles qui composent la famille des méduses , la nature n’a eu qu’un pas à franchir pour parvenir à la pro- duction des radiaires échinodermes, et pour passer du medusa andromeda et du medusa frondosa à la pro- duction des ophiures et ensuite à celle des astéries ou étoiles de mer.
Ainsi , les races d'animaux qui appartiennent à cet
SANS VERTÈBRES. 525 ordre , nous offrent encore presque toutes un corps court , orbiculaire, rayonnant par la disposition de ses parties , tant intérieures qu'extérieures. Mais ici, le corps de l’animal est couvert d’une peau opaque , ferme , co- riace ou crustacée , percée de trous disposés par séries , et parsemée d’épines articulées; enfin, par les trous de la peau sortent des tubes absorbans et rétractiles, qui as- pirent l’eau comme des suçoirs.
Que lon joigne à ces considérations celle qui nous montre que ces animaux Ont presque tous des parties dures à la bouche, qui pressent circulairement les corps alimentaires qu’il s’agit d’écraser , et l’on sera convaincu qu'a mesure que la nature diversifie les races d'animaux, elle complique et perfectionne peu-à-peu leur organisation.
Les radiaires échinodermes ont été confondues par Linné parmi les mollusques ; on sait assez maintenant combien elles en different par leur organisation inté- rieure, qui est bien moins composée, moius avancée vers son perfectionnement.
Bruguière en a fait un ordre particulier qu’il a placé entre les mollusques nus et les mollusques testacés , laissant les radiaires mollasses parmi les mollusques nus ou sans coquille.
D'autres naturalistes, tels que ÆXlein, Muller, etc. , ont rangé certaines radiaires échinodermes, comme les échinides ou la famille des oursins , parmi les mollusques testacés , et ont suivi Linné, en laissant les astéries parmi les mollusques sans coquille. On sent assez maintenant combien est grande l’inconvenance de ces prétendus rap-
ports, parce qu'ils ne sont nullement fondés sur les ca- ractères de l’organisation.
526 ANIMAUX
À la vérité, la peau des radiaires échinodermes a une consistance plus ou moins ferme , coriace, crusta- cée , et même presque testacée, comme dans les échini- des ; mais c’est toujours une peau, ou l’une de ses par- tes, et certes, on tie ‘peut comparer cette partie de la peau avec une coquille, celle-ci étant toujours distincte de la peau de l'animal.
D'après tant de motifs, et trouvant dans les distribu- tions recues tant d'inconvenances et d'irrégularités, j'ai donc été autorisé à établir la classe intéressante et dis- tincte des radiaires, à ÿ comprendre les mollasses et les échinodermes , et à éloigner considérablement cette
classe des mollusques , sans la confondre avec les polypes;
ce que j’ai exécuté dans mes lecons publiques long-temps avant la publication de mon système des Animaux sans vertèbres.
Les radiaires échinodermes sont toutes marines, gemmipares internes , et ont la faculté de régénérer les parties de leur corps qui ont été rompues ouséparées. Ces parties séparées ont même, sous une condition, la faculté de continuer de vivre isolément , et de repousser tout ce qui leur manque pour former un corps semblable à celui dont elles proviennent. Un raycn d’astérie , emporté avec une partie de la bouche, remplit la condition, vit et re- forme une astérie complète.
Je partage les radiaires échinodermes en trois familles, savoir :
1.0 Les stellérides ; 2.9 Les échinides;
3.0 Les fstulides.
d s
SANS VERTÈBRES. 527
"|
DIVISION DES R'DIAIRES ÉCHINODERMES.
I.cre section. — LEs STELLÉRIDES.
% . . . . , e ?’ « Peau non irritable, maismobile. Corps déprimé, à angles ou lobes rayonnans et mobiles. Point d'anus.
Comatule. Euryale. Ophiure.
Astérie.
Il. secrion. — Les ECcHIN1DES.
Peau intérieure , immobile et solide. Corps non con- tractile , subglobuleux ou déprimé , sans lobes rayonnans. Un anus distinct de la bouche,
Scutelle. Clypéastre. Fibulaire. Échinonée, Galérite. -Ananchite. Spatangue. Cassidule. .. “Nucléolite, Oursin.
528 ANIMAUX
IIL.e section. — Les Fisturipes. Peau molle, mobile et irritable. Corps contractile , allongé, cylindracé. Le plus souvent un anus.
Actinie.
eme
Holothurie. Fistulaire.
Priapule. Siponcle.
PREMIÈRE SECTION.
LES STELLÉRIDIES.
Peau coriacée , non irritable , mais mobile en divers points.
Le corps court, déprimé , plus large que long, à angles ou lobes marginaux , rayonnans, plus ou moins nombreux et mobiles.
Point d’anus.
Les stellérides composent la première section ou famille des radiaires échinodermes ; et par leur forme, la mobilité des parties de leur peau, et leur défaut d’a- nus , elles forment une transition des radiaires mollasses aux échinides.
Elles n’ont pas la peau solide comme les radiaires
échinides , mais simplement coriacée , plus épaisse gtun
PONT ET ©
SANS VERTÈBRES. | 529
peu drustacée en dessus, quelquefois écaïlleuse , et toujours mobile en différens points. Elles n'ont pas non plus d’épines articulées sur des tubercules solides et immobiles , comme les échinides ; mais parmi les stellé- rides , celles qui ont des épines les portent sur des ma melons mobiles. f
Linné rapporta toutes les stellérides qu'il connut à un seul genre qu’il nomma asterias ; l'étude de ces radiaires a montré depuis, qu'il était nécessaire de les distinguer en plusieurs genres particuliers , et qu’elles formaient une famille éminemment caractérisée parmi les échinodermes.
Le corps des stellérides étant déprimé, leur sac ali- mentaire est extrêmement court, et n’a qu'une issue qui est la bouche. Ce sac constitue un estomac court, qui est augmenté sur les côtés d'appendices rayonnans, mais seulement dans les astéries.
C’est sur la peau coriace, un peu crustacée ou écail- leuse, des stellérides , que sont articulées , sur des tubercules mobiles, les épines, en général petites et molles, qu'on observe dans un grand nombre de ces radiaires.
Dans beaucoup de stellérides, et particulièrement dans les astéries , on trouve sur le dos, et presque à l'opposé de la bouche, un tubercule court ou un disque réticulé, Jlabyrinthiforme , dont on ne connaît pas encore l'usage. Quelques personnes ont prétendu que c'était l'anus, quoique beaucoup d’autres stellérides n’offrent pas le moindre vestige de ce tubercule. D’autres personnes ont soupconné que ce tubercule poreux fournissait des issues aux corpuscules des ovaires.
T'ome II. 34
530 ANIMAUX
La bouche des stellérides est toujours au centr® des rayons, dans la face inférieure du corps étoilé de l’a- nimal. Elle offre quelquefois 5 osselets fourchus ; mais plus ordinairement elle n’est entourée que de colonnes de grains durs , en général au nombre de cinq.
Je divise les stellérides en quatre genres, qui me paraissent actuellement suflire pour l’étude et la connais» sance de cette famille. Ces genres sont :
Les comatules. Les euryales. Les ophiures, Les astéries.
COMATULE. ( Comatula }.
Corps orbiculaire , déprimé, rayonné; à rayons de deux sortes, dorsaux et marginaux , tous munis d’articu- ; = 3 lauons calcaires.
Rayons dorsaux très-simples, filiformes, cirreux, petits, rangés en couronne sur le dos du disque.
Rayons marginaux toujours pinnés, beaucoup plus grands que les rayons simples : leurs pinnules inférieures
allongées, abaissées en dessous , entourant le disque ventral.
Bouche inférieure, centrale , isolée, membraneuse, tubuleuse , saillante.
Corpus orbiculare, depressum , radiatum ; radis
er 2 2 ee ne Se RS en
SANS VERTÈBRES. 531
ex duobus generibus, dorsalibus et marginalibus ; ar- ticulis calcareis in omnibus.
Radi fdorsales simplicissimi, filiformes , cirratt, parvuli, ad disci dorsäm in coronam ordinat.
Radi marginales pinnati , simplicibus mulito ma- jores , ad basim usque sæpiüs partiti : pinnulis inferio= ribus elongatis, subtus inclinatis, discum ventralem obvallantibus.
Os inferum , centrale, membranaceum , tubulosum , subprominulum.
OBSERVATIONS:
Les comatules sont éminemment distinguées de toutes les autres stellérides , non seulement parce qu’elles ont deux sortes de rayons disposés comme sur deux rangs , mais en outre , parce que leur bouche est saillante , membraneuse, et offre un tube en formie de sac ou de bourse , au centre du disque inférieur. Ces stellérides ont d’ailleurs des habi- tudes qui leur sont particulières ; ce que nous a appris M. Péron, et ce que confirme l’ongle crochu et solide qui termine leurs rayons dorsaux. Elles doivent donc former un genre séparé des euryales et des ophiures, genre que j'é: noneai dans mesleçons, sous la dénomination de comatule,
Effectivement, les comatules constituent, parmi les stellé- rides, un genre non seulement très - distinct, mais même singulier par ses caractères.
Le corps de ces radiaires est petit, orbiculaire, déprimé en dessus et en dessous , véritablement discoïde , miénemment rayonné , eten outre ayant des cirres ou des rayons simples, les uns sur le dos du disque, les autres abaissés sous le ventre, entourant la bouche et à quelque distance d’elle. Ces der-
532 ANIMAUX niers ne sont que les pinnules inférieures des grands rayons, qui sont allongées et abaissées en dessous.
Les rayons latéraux, ou grands rayons, sontconstamment pinnés , et ont des articulations calcaires , recouvertes, dans le vivant , par une peau mince , transparente , qui dis- paraît dans les individus desséchés. Chacune des articula- tions de ces rayons est épaisse d’un côté et mince de l’au- tre. Par la disposition de ces articulations entr'elles, les côtés épais alternent avec les côtés minces ; en sorte que les sutures des articulations sont obliques et en zig-zag.
Chaque articulation soutient une seule pinnule qui s’in- sère sur son côté épais , et il en résulte que les pinnules sont alternes. Ces pinnules sont linéaires-subulées , articu- lées comme les rayons , et moins calcaires.
On voit ici le contraire de ce qui a lieu dans les ophiures ; car le disque dorsal des comatules est beaucoup plus petit que le disque ventral. Il soutient une rangée de rayons simples, cirreux , terminés chacun par un ongle ou un ergot crochu,
Le disque inférieur ou ventral, offre un plateau orbicu laire , plus large que le dorsal, entouré de rayons simples, cirreux. Près de la circonférence de ce plateau , on aperçoit un sillon irrégulièrement circulaire , qui s'ouvre sur la base des rayons pinnés , et se propage le long de leur face inférieure , ainsi que de celle des pinnules. Ce sillon, néan- moins , ne s'approche point de la bouche et ne vient point s'y réunir, comme cela a lieu pour la gouttière des rayons dans les astéries.
Au cenire du disque inférieur ou ventral des comatules , la bouche, membrauneuse, tubuleuse ou en forme desac, fait une saillie plus ou moins considérable suivant les es- pèces. Ce caractère singulier, qu’on ne rencontre jamais
dans les euryales ni dans les ophiures, semble rapprocher les comatules de certaines médusaires. |
SANS VERTÈBRES. 533
Quant aux habitudes particulières des comatules, elles consistent en ce que ces stellérides se servent de leurs rayons simples , dorsaux, pour s’accrocher et se suspendre soit aux fucus , soit aux polypiers rameux; là, fixées , elles attendent leur proie , l'arrêtent avec leurs grands rayons pinnés , et l'arnènent à la bouche avec leurs rayons simples inférieurs. ;
Les ophiures etles euryales, n’ayant point de rayons dor- saux, ne peuvent se suspendre comme les comatules, mais seulement se traîner sur le sable ou sur les rochers , où s’ac- crocher aux plantes marines avec leurs rayons.
Le nombre naturel des grands rayons ou rayons pinnés des comatules est de cinq; mais, dans certaines espèces, ces rayons , divisés, presque jusqu'a leur base , en deux, trois, quatre, et quelquefois cingbranches,soutenues sur un pédicule très-court, paraissent bien plus nombreux. Néanmoins, les divisions de ces rayons ne forment point de dichotomié semblable à celle des euryales.
ESPÉCES.
Comatule solaire. Comatula solaris. C. radüs decem late pinnatis , dorso planulatis, subtus suë- catis el carinis transversis bifariam crenalis.
Mus. n.°
Habite.... les mers australes? Grande et très-belle espèce qui provient du voyage de MM. Péron et le Sueur , et qui a l'aspect d’un soleil à rayons larges et élégamment pinnés. Lorsque ses parties sont étendues, élle a au moins un pied de diamètre.
. Comatule multirayonnée. Comatula Netate. C. radis pinnatis bäsi dichotomo-palmatis , quinque ad decem-fidis , numerosissimis ; pinnulis subappressis ; cir- rhis dorsalibus majusculis apice adunsis.
534
ANIMAUX
Asterias multiradiata ? Lin.
Linck.St. tab. 22. f. 34.
Encycl. pl. 125. f. 3. Seba. mus. 3. t. 0. f. 3—4:
Mus. n.o :
Habite les mers de l’Inde. Celle-ci est, de toutes Îles comatules
connues, celle qui a le plus de rayons pinnés; et quoique » dans leur principe, ces rayons ne soient qu’au nombre de 5, chacun d’eux est divisé presque jusqu’à sa base en 5 à 10, ou quelquefois 12 branches pinnées; en sorte qu’on en compte 50 à 60, ou même davantage.
3. Comatule rotalaire. Comatula rotalaria.
C. radiis pinnatis basi 2—5 fidis, subvigesinis; pinnulis
sublùs verticaliter inclinatis; cirrhis infimis numerosio- ribus.
Mus. n.0 Habite.... les mers australes? Péron et Le Sueur.
4. Comatule frangée. Comatula fimbriata.
C. radiis pinnatis basi à ad 5-fidis , gracilibus ; articulis
margine subciliatis.
Petiv. gaz. tab. 4: f. 6. stella chinensis: Mus. n.o Habite.... les mers anstrales? Péron et le Sueur. Ses rayons
pinnés , à peine longs de 3 pouces, sont plus gréles que dans les précédentes , et au nombre de 12 à 30. Leurs articulations sont un peu ciliées en leur bord. 11 semble que le stella bar- bata de Linckius ( St. p. 55. tab. 37. n.° 64) aït des rap- ports avec cette comatule; mais ses grands rayons ne sont qu’au nombre de dix et paraissent plus gros. Ce serait plutôt son caput medusæ cinereum (Linck. St. p.57. tab. a1, n.0 33), s’il ne lui attribuait jusqu’à 60 rayons.
5. Comatule carinée. Comatula carinata.
C. radiis pinnatis bast bifidis , denis, dorso obsoletë cari=
nalis; articulis imbricatis; cirrhis dorsalibus vigesinis.
An antedon gorgonia ? Freminville, nouv. bullet. des scien-
ces, n.° 49. p. 349.
Habite les mers de l’Ile-de-France. Cabinet de M. Dafresne,
SANS VERTÈBRES. 535
et rapportée par M. Mathieu. Cette espèce a 10 rayons pin- nés et 20 griffes ou cirres dorsales.
6. Comatule méditerranéenne. Comatula mediterranea.
C: radits pinnatis basi bifidis, denis; pinnulis longiusculis subulatis ; cirrhis dorsalibus trigesinis,
Encycl. pl. 124. f. 6.
Stella rosacea. Linck. St. p. 55. tab. 37. f. 66.
Mus. n.°
Habite la Méditerranée, etc. Zalande. Celle-ci a 10 rayons pinnés comme la précédente ; mais elle est moins grande, à
articulations moins serrées, et ses griffes on cirres dorsales sont au nombre de 30:
7. Comatule de l’adéone. Comatula adeonæ.
C.radiis pinnatis denis, gracilibus, pennæ-formibus ; pin:
nulis lanceolatis, subtùs complicato-canaliculatis ; cir- + rhis dorsalibus vigesinus.
Mus. no
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. On l’a trouvé accrochée à l’adéone foliifère. EMe est petite, délicate , a 10 rayons pennacés, fort grêles, et n’a que trois pouces de diamètre. Ses pinnules sont lancéoléés | comme pliées en deux, en dessous. longitudinalement.
8. Comatule brachiolée. Comatula brachiolata.
C. radiis pinnatis subdenis , incrassatis, attenuato-subula- tis, breviusculis; pinnis laxis subcrispis ; cirrhis dorsa- libus subquindenis.
An asterias tenella? Retzii. Gmel. p- 3166.
Mus. n.o
Habite... l'océan atlantique? Cette comatule est presqu’aussi petite que la précédente , mais elle en est très-distincte.
EURYALE. ( Euryale ).
Corps orbiculaire, déprimé , à dos nu; divisé dans
sa circonférence en une rangée de rayons allongés ,
536 ANIMAUX
grêles , dichotomes, très-divisés, cirreux : les rayons aplatis en dessous, cylindracés sur le dos.
Bouche inférieure et centrale. Dix trous allongés , sous le disque et vers son bord.
Corpus orbiculare, depressum, dorso nudum , ad periphæriam radiatum ramosissimum ; radis unise- rialibus , elongatis , gracilibus, dichotomis, cirratis, infra planulatis.
Os inferum , centrale : foramina decem , elongata , infra discum , versùs marginem.
OBSERVATIONS. ,
Les euryales , dont Linné ne connut qu’une espèce qu’il désigna sous lenom d’asterias caput medusæ , sont irès- distinguées des ophiures et des comatules , en ce que leurs rayons sont dichotomes et très-divisés.
Ces stellérides , auxquelles Lirck donnait le nom d’aséro- phyton, out un aspect très-particulier , non seulement à cause de la division singulière de leurs rayons , mais en outre parce que ces rayons, fort allongés et cirreux , ont leurs der- niéres divisions tres-nombreuses , tres-fines , presque ca- pillaires. |
Effectivement , les rayons des euryales , qui partent d’un corps ou d’un disque en général très-petit, ne sont toujours qu'au nombre de cinq à leur origine ; mais ils se bifurquent dans certaines espèces un si grand nombre de fois , qu’on prétend avoir compté jusqu’à huit mille de leurs branches.
On dit en outre que les rayons des euryales , qui tendent àse recourber tous à-la-fois en dessous, c’est-à-dire , du côté
SANS VERTÈBRES. 37
de la bouche , leur servent à arrêter la proie , et peuvent même l’amener à la bouche par leur manière dé se contrac- ter tous ensemble. Cette faculté , qui leur serait commune avec les comatules , les distinguerait encore des ophiures , celles-ci ne faisant pas un pareil usage de leurs rayons. _ Les rayons pris à leur naissance sont d’abord assez gros, mais ils s’atténuent graduellement ensuite , de manière qu’à leur extrémité leurs divisions sont très-menues. Ces rayons, cylindracés sur le dos,. aplatis en dessous, ne sont jamais pinnés ou pectinés sur les côtés par des rangées régulières d’épines ou de papilles, comme dans les comatules et les ophiures. . En la face imférieure du disque des euryales , on voit dix ouvertures oblongues , deux entre chaque rayon , distantes entr’elles et de la bouche , et situées assez près du bord. Ces ouvertures servent à donner passage à des organes rétractiles, - probablement tentacuiaires,
ESPÈCES.
1. Euryale verruqueuse. Euryale verrucosum.
E. disco lato, supernèë costis verrucosts radiato ; radiis sub- tùs planulalis, bifariam papillosis : papillis minimis , hinc pectinatis , submarginalibus. |
Astrephyton scutatum. Täinck. St. p.65. tab. 29.
N.° 48. Knorr. delic. tab. G.
Ramph. mus. t. 16.
Asterias euryale et asterias caput medusæ. Gmel. p. 3167.
Mus. n. |
Habite la mer des Indes. Mon cabinet. Belle et grande espèce, celle des euryales connues qui a le disque le plus large, et à-la-fois l’une des plus remarquables par les verrues grani- formes qui se trouvent sur les côtes dorsales de son disque et sur le dos de ses rayons. Ces côtes, au nombre de 10, sont
538 ANIMAUX |
disposées comme des rayons, du centre jusqu’au bord du disque.
2. Euryale à côtes lisses. Æuryale costosum.
E. dorso disct costis decem muticis, per pares digestis ; apice truncalis ; radiis dichotomis, ramosissimis , trans- versim rugosis.
ÆAstrophyton costosum. Linck. St. p.64. tab. 18 et 19. encycl. pl. 130. f. 1—2.
Seba mus. 3. t. 9. f. 1. Shaw. miscellan. 3, t: 103.
Mus. no
2. var. disco minort
Mus. n.°
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Cette euryale ; presqu’aussi grande que la précédente , en est extrêmement distincte, n’a jamais son disque aussi large, n'offre point sur ses côtes dorsales, ni sur le dos de ses rayons, de ver- rues graniformes, et n’a point le dessous de ses rayons garni de deux rangées longitudinales et marginales de papilles pec- tinées.
3. Euryale rude. Euryale asperum.
Æ. disco mediocri supernè decem costalo; radis tubercu= lis acutis inæqualibus et aculeïformibus asperatis.
Astrophyton. Linck. St. p. 66. tab. 20. f. 32.
Seba mus. 3. t 9. f. 2. encycl.pl. 127.
2. varielas minor ; dorso disci concavo , obsoletë costato; submuricato.
Mus. no
Habite la mer des Indes. La variété 2 vient du voyage de MM. Péron et le S'ueur. Cette espèce est, comme les pré- cédentes, à rayons dichotomes, très-ramifiés, cirreux ; mais ces rayons sont moins finement divisés, et sont hérissés de dents et de tubercules aculéiformes.
4. Euryale muriquée. Euryale muricatum.
E. dorso disci convexo, decem-costato: costis aculeato= muricatis ; radis dichotomis cirratis dorso lævibus.
SANS VERTÈBRES. 539
Encycl. pl. 128 et 129.
Mus. n.°
Habite...... Celle-ci n’est ni moins distincte, ni moins re- marquable que les précédentes. Ses rayons sont allongés , inégaux, dichotomes , très-divisés, cirreux, glabres sur le dos.
5. Euryale exigue. Euryale exiguum.
ÆE. perparvum ; dorso disci 5-sulcato; radüs diche- tomis, sublùs tuberculato - dentatis, supernë muticis subtilissime granulatis.
Mus. n.°
Habite.... l’océan austral ? Péron et le Sueur. Espèce bien æemarquable par sa petite taille, par le dos de son disque qui n’offre point de côtes rayonnantes , mais seulement cinq sillons divergens, enfin par les tubercules dentiformes de la face inférieure de ses rayons. Toutes ses parties étant éten- dues, son diamètre est à peine de 3 pouces (de 6 à 7 cen: timètres). Couleur blanchätre.
6. Euryale palmifère. Euryale palmiferum.
E. radiis infernèë simplicibus, apice dichotomo-palmalrs; dorso tuberculis biserialibus muricato.
Encycl. pl. 126. f. 1—2.
Mos. n.°
Habite..... Celle-ci est la plas singulière et la plus remar- quable des espèces de ce genre. D’un disque petit et orbicu- laire, partent 5 rayons simples dans les trois quarts de leur longueur, et qui sont seulement dichotomes et comme pal- més à leur sommet. Ces rayons, assez épais à leur base, vont en s’atténuant vers leur extrémité où ils sont menus et cirreux. Sur leur dos, on voit deux rangées longitudinales de tubercules dont les bases sillonnent transversalement les rayons ; et sur le dos du disque, on aperçoit dix côtes rayon- pantes, et des tubercules graniformes entre leurs extrémités.
540 ANIMAUX OPHIURE. ( Ophiura. )
Corps orbiculairé, déprimé, à dos nu; ayant dans sa circonférence une rangée de rayons allongés, grêles, cirreux, simples, papilleux ou épineux sur les côtés, presque pinnés.
Face inférieure des rayons aplatie et sans gouttière ou canal.
Bouche inférieure et centrale. Des trous aux environs de la bouche. ;
Corpus orbiculare, depressum , dorso nudum , ad periphæriam radiaitum : radis uniserialibus , simpl- cibus , elongatis, cirratis, subtùs planulatis, ad latera papillosis vel spinosis , subpinnatis.
Os inferum , centrale : foramina plura cire orem.
OBSERVATIONS.
On ne saurait disconvenir que les ophiures n'aient les plus grands rapports avec les euryales , surtout les espèces à rayons convexes sur le dos ; cependant, outre que toutes les ophiures Sont principalement distinguées des euryales par leurs rayons trés:simples , elles ne paraissent point avoir Tes mêmes habitudes, et on ne les a point vu contracter tous leurs rayons à -la- fois pour amener leur proie à la bouche. be
Les ophiures ont en général le corps tres-petit , et leurs rayons sont grêles , fort allongés , cirreux , écailleux , et ar-
ERP CS CS SES PET }
SANS VERTÈBRES. SAr
ticulés. Ces rayons sont garnis sur deux côtés opposés , soit de papilles courtes , soit d’épines plus ou moins ouvertes, disposées par rangées transverses. Les rayons qui ont des épines paraissent pectinés sur les côtés. Ces épines ne sont articulées que dans leur base , ce qui les distingue de celles des comatules. |
La face inférieure des rayons n’est ici, comme dans les deux genres précédens , que simplement aplatie, et n’offre point une gouttière longitudinale comme dans les astéries; mais parmi les ophiures plusieurs espèces ont le dos des rayons convexe comme dans les euryales, tandis que beau- coup d’autres ont leurs rayons aplatis sur le dos comme dans les comatules.
Dans les espèces qui n'ont latéralement que des papilles, les rayons paraissent mutiques , et ressemblent à des queués de lézard ou de serpent.
Les ophiures se servent de leurs rayons comme d'espèces de jambes : elles en accrochent un ou deux à l'endroit vers le- quel elles veulent se trainer, ets’avancent en les contractant par des mouvemens d’ondulation, Il ne parait pas qu’elles s'en servent comme les euryales pour saisir leur proie et l’ame- ner à la bouche.
Des trous pour le passage de tentacules ou de tubes rétractiles se trouvent aux environs de la bouche, un ou deux de chaque côté de la base des rayons. On croit qu’il n'y en a point le long des rayons, au moins dans les espèces mu- üques ou à papilles. Enfin , l'estomac des ophiures , de même que celui des euryales et des comatules, n’est pointenvironné de cœcum. Cuv. anatom, vol. 4. p. 144.
542
ANIMAUX
ESPÈCES.
* Rayons arrondis ou convexes sur le dos.
1. Ophiure nattée. Ophiura texturata.
k-—
2e
Oph. radis tereti-subulatis lævigatis : inférné superficie squamis trifartis contexté ; papillis laterum minimis, appressis.
S'iella lacertosa. Linck. Stell, p. 47. tab. 2. n.0 4.
Encycl. pl. 123. f. 2—3. ‘
Mus. n.0
2. eadem minor albida.
Habite les mers d'Europe, l’océan atlantique. Mon cabinet: Cette ophiure, plus petite que celle qui suit, et à rayons peu allongés , est toujours glabre ou mutique, et ses rayons vus en dessous présentent l’aspect de cinq petites tresses.
Ophiure lézardelle. Ophiura lacertosa.
Oph. radis elongatis , tereti-subulatis sublævigatts ; pa= pillis laterum breviusculis, sœpius appressis , transvere sim serialis.
Wtella longicauda. Linck. St. p. 47. tab. XI. ne 17. planc. conch. t. 4.f. 4.
Mus. n.0
2. eadem radis fusco vel spadiceo maculatis:
ÆEncycl. pl. 122. f, 4: et pl. 125. f. 1.
Habite les mers d'Europe, etc. Mon cabinet. Cette espèce n’est point rare. Ses rayons ressemblent à des queues de lézard , un peu longues, cirreuses, mutiques, rarement échi- nulées par leurs papilles ouvertes. Dans la variété 2 ils sont panachés d’orangé ou de brun. Le stella lateribus lunatis, Linck. St. p. 48. t. 22. ne. 35, appartient evidemment à cette espèce.
Ophiure épaissie. Ophiura incrassate.
Oph. disco latiusculo ; radüs crassis, elongatis , tereti- subulatis , ad latera spinosis : spinis latitudine rad subæqualibus.
Mus. n.°
SANS VERTÈBRES. | 543
Habite..+:; du voyage de Péron et le Sueur. Belle et assez grande espèce , à disque un peu large , subpentagone, ayant cinq p'aques presque romboïdales autour de la bouche. Ses rayons , épais vers leur base , sontensuite atténués, allongés, cirreux, épineux sur les côtés, convexes sur le dos. Gou- leur jaunûtre.
Le bellis scolopendrica, Linck. St. p. 52. t. 4o,no sr, ressemble à cette ophiure par son aspect , mais en paraît néanmoins très-distinct.
4. Ophiuré annuleuse. Ophiura annulosa.
Oph. subfusca ; radis longis, tereti-subulatis ; ad lateræ spinosis ; spinis annulosis, subappressis ; dorso disci echi- nulato.
Mus. n.
Habite... da voyage de Péron et Le S'ueur. Espèce bien re- marquable par ses épines qui semblent articulées, et parles anneaux colorés et transverses dont elles sont bigarrées. Ces
_ mêmes épines sont un peu plus longues que la largeur du rayon qui les porte. La plupart sont couchées sur leur rayon.
5. Ophiure marbrée. Ophiura marmorata.
Oph. albo fuscoque varia ; radtis dorso convexis, ad la- tera spinosis; spinis lalitudine radii brevioribus; dorso
+ disct decem-lineato.
Mus. n., ;
Habite...... du voyage de Péron et Le Sueur. Elle semble voisine de l’asterias aculeata de Linné et de Muller; mais elle en est très-distincte, surtout par le caractère de son disque dorsal.
*X Rayons aplatis sur le dos, c’est-à-dire , en dessus ? comme en dessous.
6. Ophiure hérissée. Ophiura echinata. Oph. nigricans ; disco supernè granulato ; radiis echinato- spénosis ; spinis crassis patentibus ad latera quadréfariis, latitudine radii sublongioribus.
544 ANIMAUX .
Stella granulata.: Linck. St. p. 5o. tab. 26. n.o 43. Encycl. pl. 124. f. 2—3.
Rosula scolopendroides. Linck. St. p. 52. tab. 26. f. 42. Encycl. pl. 123. f. 6—"7.
An asterias aculeata? Lin. an Sloan. jam. t. 2. 244, f.8—0, | 2. var. dorso lœvi; spinis lenuiortbus. 1 Mus. n. ;
3. var. radiis vershs ertremilates magis altenualts. À Asterias nigra. Mull. zool.-dan. 3. p. 20. t. 93. | Habite l'océan des Antilles, l’atlantique, etc. Mon cabinet. MM. Péron et le Sueur en out rapporté de leur voyage plusieurs individas et quelques variétés.
7. Ophiure scolopendrine. Ophiura scolopendrina.
Oph. disco orbiculato; dorso punctis prominulis scabro ; radiis longis echinato-spinosis; articulis spinisque ma- culato-variegalis.
Mus. n.0
Habite l’océan anstral, près de l’fle-de-France. M. Mathieu. Belle et grande espèce, à rayons très-hérissés d’épines ou- vertes. Les articles des rayons et les épines sont tachetés et bigarrés. La longueur des rayons est de 12 à 15 centimètres. Couleur générale, cendrée, rembrunie ou roussâtre.
8. Ophiure longipède. Ophiura longipeda.
Oph. dorso disci orbiculaté areis decem cuneiformibus sculpio; radis longissimis echinato-spinosis ; articulis peran quslts.
Mos. n
Habite l’océan austral, près de l'Ile-de-France, M Mathieu. Celle.ci est la plus remarquable par l'extrême longueur de ses rayons. Son disque est petit, orbiculaire, marqué sur le dos par dix facettes cunéiformes, disposées en rosette. Les épines, blanches et ouvertes, ne sont pas plus longues que la largeur de leur rayon. Les rayons ont 25 à 30 centimètres de longueur , et sont très-cirreux.
9. Ophiure néréidine, Ophiura nereidina. Oph. cœrulescens ; disco. minimo pentagono ; radüis lon-
SANS VERTÈBRES. 545
gissimis spinoso-ciliatis ; articulis angustissimis.
Mus. n,0
Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Cette espèce n’est pas moins remarquable que celle qui précède , sur- tout par la petitesse de son disque qui est pentagone et à cinq sillons sur le dos. Les rayons sont déprimés, ciliés par les épines, et ont au moins 15 centimètres de longueur. Toutes les parties de cet animal sont bleuâtres.
10. Ophiure ciliaire. Opluiura ciliaris.
Oph. radis subplumosis ; spinis ciliformibus, patulis, latitudine radii longioribus.
Asterias ciliarts. Lin Mull. zool. dan. prod. 2841.
Stella marina minor , etc. Barrel. var. 131. t. 1205. £. r.
Linck. Stell. tab. 34. £. 56.
Pentaphy um. Linck. Stell. p. 52, t. 37. f. 65.
Encyclop. pl. 124. f. 4—57?
Mus. n.0 | |
2. eadem? disco Latiort, dorso in rosulam insculpto.
Mus. n.0
Habite les mers d'Europe et l’océan austral. Péron et le Sueur. Cette ophiure a ses épines menues comme des poils, assez Jonoues, ouvertes , et qui font paraître les rayons éminem- ment ciliés ou frangés. Dans les petits individus , les rayons paraissent plumeux. En général, cette espèce est d’une taille médiocre et même petite.
11. Ophiure écailleuse. Ophiura squamata.
Oph. disco orbiculato læviusculo ; dorso radiorum squamis 4 tmbricato ; spinis latitudine radii brevioribus, ad atera quadrifartis. An asterias aculeata? Lin. Mull. zool, dan. 3. p. 29. t. 00. Mon cabinet.
Habite les mers d'Europe, l'océan atlantique. Elle est blan- châtre , glabre, et plus grande que l’espèce qui précède; ses rayons surtout sont plus larges , bien écailleux , à écailles du dos entières et transverses. Les écailles du dessous des rayons sont petites et quadrangulaires. |
IVota. Le rosula scolopendroïdes , Linck. stell. p. 52. tab. 26.
Tome IT. te 35
546 | ANIMAUX
n.o 42. (encyel. pl. 193. f. 6—".) paraît appartenir à une espèce particulière, distincte de celle-ci.
13. Ophiure cassante, Ophiura fragilis. Oph. dorso disci spinis muricato ; radiis lineari-subulatis, ad latera echinalo-pectinatis ; spinis serrato=asperts. ÆAsterias fragilis. Mall. zool. dan. 3. p. 28. t. 98.
Mon cabinet.
Habite l’océan boréal, la mer de Norwège. Cette ophiure est
petite, grisâtre, à rayons linéaires-subulés, bien hérissés
RNA ne «0
d’épines sur les côtés, et à dos imbriqué d’écailles en demi- losanges. Le disque est orbiculaire , à dos divisé par dix rayes à épineuses, dont cinq plus étroites. Les épines sont serrulées. ÿ Les rayons ont cinq à sépt centimètres de longueur. !
ESPECES QUE JE N AI POINT VUES. |
* Ophiure rosulaire. Ophiura rosularia. Oph. disco supernè setoso.et in rosulam partito ; radiis ad latera echinatis. 4 Fosula scolopendroides. Linck. stell. p. 52. tab. 26. n.0 42.
Encyel. pl 123. f. 6—7.
* Ophiure pentagone. Ophiura pentagona.
Oph. ‘disco regulari pentagono ; radiis ad latera hispidis : spinis brevibus.
Stella regularis. Linck. stell. p.51. t. 27. f. 46.
Encycl. pl 123. f. 4'—5.
* Ophiure filiforme. Ophiura fiüfornus. nd Oph. disco squamoso ; aculeis lalitudine radit.æqualibus. Asterias filiformis. Mull. zool. dan. t. 59.
Encycl. pl. 122. f. 153.
. * Ophiure tricolore. Ophiure tricolor. 4
Oph. radiis quinque articulatis ad latera pectinatis, den- tibus scabris ; disco hispido, Asterias tricolor. Mull. zool. dan. 3. p- 28. t. 97.
SANS VERTÈBRES. 347
* Ophiare lombricale. Ophiura lombricalis. Encycl. pl. 124. f. 1. Seba. mus. 3. tab. 0. f. 6?
* Ophiure porte-pointes. Ophiura cuspidifera. Encycl. pl. 122. £ 5—8. Elle paraît granifére, à cinq rayons subulés, droits, his- pides, tachetés ou panachés.
ASTÉRIE. ( Asterias. )
Corps suborbiculaire , déprimé , divisé dans sa cir-
conférence en angles, lobes ou rayons disposés en étoiles.
Face inférieure des lobes ou des rayons, munie d'une gouttière longitudinale, bordée de chaque côté d’épines mobiles , et de trous pour le passage de pieds tubuleux et rétractiles.
Bouche inférieure et centrale, dansle point de réunion des sillons inférieurs.
Corpus suborbiculare, depressum , ad periphæriam stellatim angulatum , lobatum , vel radüs divisum.
Inferna superficies loborum vel radiorum sulco longitudinali exarata ; marginibus spinis mobilibus et serialibus instructis , foraminibusque numerosis seriatim pertusis. |
Os infer um , centrale, in commissurd canalium infimorum. :
548 ANIMAUX
OBSERVATIONS.
On donne vulgairement le nom d’éloiles de mer aux animaux de ce genre , parce que leur circonférence offre des angles ou des lobes disposés en rayons divergens, de Ja même manière qu'on représente une étoile.
Leur corps est orbiculaire, déprimé, un peu convexe en des-
sus , aplati en dessous, et couvert d’une peau coriace,"plus où
moins granuleuse ou tuberculeuse, mobde dans tous ses points.Leur face aplatie ou inférieure présente autant de gout- tières longitudinales qu'il y a d’angles ou de rayons au- tour du corps de l’animal. Ces gouttières , régulièrement disposées en étoiles , partent de la bouche qui est placée au centre de leur réunion, et vont aboutir à l’extrémité des
rayons , après les avoir traversés dans leur longueur.
Le long de chaque gouttière, on remarque sur les deux.
bords, plusieurs rangées d’épines courtes , grêles , mobiles, qui souvent sont si nombreuses ,; que Réaumur en a compté jusqu'a mille cinq cent vingt pour une même étoile.
Outre ces nombreuses épines, les astéries sont pourvues , le long et près des bords de chaque gouttière , d’une quan- tité infinie de petits trous pour le passage des tubes rétrac- tiles que l’anumal fait sortir lorsqu'il est dans l’eau, et qui, comme autant de petits pieds , lui servent à se fixer, ou à ses mouvemens de déplacement. Ils font l'office de suçoirs mobiles ou de ventouses , et l’animal les fixe au besoin sur les corps marins pour s’y attacher ou pour se mouvoir. |
Outre ces pieds tubuleux et contractiles qui garnissent inférieurement les bords de la gouttière de chaque rayon, le dos des astéries est muni d’une multitude de tubes con- éractiles , plus petits encore que les pieds , tubes qui sor-
SANS VERTÈBRES. 949
tent, comme par faisceaux , entre les tubercules ou les grains dont la surface dorsale est hérissée, Ces petits tubes sont l'organe respiratoire de ces animaux; et, en effet, c’est par leur voie que l’eau est admise dans la cavité du corps, ou du moins dans un organe particulier et vésiculaire qui la reçoit, et c’est par la même voie qu’elle en sort lorsque l'animal contracte sa peau dorsale. Voyez Réaumur, mé- noire de l’acad. des sc.année 1710. Ainsi les astéries inspirent l'eau en dilatant leur peau dorsale, et l’expirent en la con- tractant.
La bouche, située constamment au‘centre de la face in- férieure de lastérie, communique presqu'immédiatement avec l'estomac qui est pareillement au centre et fort court. Cette bouche est armée de cinq fourches osseuses, qui paraissent agir en se resserrant toutes ensemble sur le cen- tre de l’ouverture.
Outre ses fonctions directes et essentielles , la bouche sert aussi d’anus , le canal intestinal n’étant qu’un cul-de- sac extrèmement court, qu’un estomac assez vaste, aug- menté latéralement par cinq paires de cœcum allongés et pinnés , qui accroissent les moyens digestifs. Ainsi, ilya dix cœcum allongés et pinnés, deux dans chaque rayon, qui partent des côtés de l'estomac , et qui s'étendent dans les trois quarts de la longueur du rayon.
Pour donner plus de fermeté à chaque rayon et mainte- nir les organes intérieurs , la nature, par une sécrétion de matière pierreuse , a produit dans la longueur de chaque rayon , un assemblage longitudinal de petites pièces pier- reuses jointes les unes aux autres , et qui forment par leur disposition , une colonne creusée d’un côté en coulisse. On a donné , par une fausse analogie , le nom de c@lonne »er- tébrale à cet assemblage d’osselets pierreux. Ce n’est cepen- dant pointun organe de mouvement, c’est-à-dire, destiné à
5950 ANIMAUX
fournir des points d'appui aux muscles. il ne produit ja- mais de côtes ; et ne donne point de gaineà une moëlle épi nière. Ainsi cet enchainement de pièces pierreuses , tout-à-
fait analogue à celui de l’axe articulé et pierreux des en-
crines , n'a rien de comparable à la «olonne vertébrale des
animaux à vertébres. |
Le chyle ou le produit de la digestion , dans les astéries, paraît reçu dans des canaux vasculaires très-déliés, qui naissent des cœcum ou dés petits mésentères qui accompa- gnent ces cœcum. Ces petits vaisseaux chyleux se réunissent ensuite pour former dix vaisseaux principaux qui régnent dans l'épaisseur et la longueur de chaque mésentère et vont aboutir à un vaisseau circulaire et commun qui entoure la bouche. Un autre vaisseau circulaire forme , avec le pre- mier , autour de la bouche, un plexus. Il en naît quelques troncs particuliers que nous ne suivrons pas ici, et, en outre, d’autres vaisseaux qui portent le fluide nourricier dans la cavité du corps, et probablement dans le voisinage de l'or- gane respiratoire où ce fluide va recevoir l'influence de la respiration , pour être ensuite reporté vers les points du corps qu'il doit nourrir.
Quoiqu'il soit très-difficile , peut-être même impossible, de suivre la marche du fluide essentiel de l’astérie , depuis l'instant où il est formé par la digestion et absorbé par les plus petits vaisseaux , jusqu’à celui où il arrive aux parles qu'il nourrit , aucune observation n’a pu constater que ce fluide subisse une véritable circulation; que ses portions non employées revinssent au même point d’où elles sont parties. Ainsi , il ne faut pas confondre le transport d’un fluide dans des vaisseaux qui le conduisent en diffeérens lieux, avec les mouvemens d'envoi et ceux de retour qui constituent la circulation.
Les astéries sont sujettes à perdre un ou plusieurs de leurs
SANS VERTÈBRES. DàT
rayons par divers accidens auxquels elles sont exposées ; mais elles ont la faculté de les régénérer. Elles repoussent même avec tant de promptitude leurs parties perdues, que dans l’été deux ou trôïs jours suffisent pour reproduire les rayons qui leur manquent. Ce qui est bien plus remar- quable, c’est que ceux des rayons qui ont été entièrement détachés par quelqu’accident , repoussent eux-mêmes à leur origine d’autres petits rayons, et deviennent une astérie complète , semblable à celle dont ils proviennent. Une simple portion de rayon détachée ne jouirait pas de cetavan- tage.
Ces wadiaires jouissent d'une irritabilité exquise dans leurs parties molles intérieures , comme on le voit par la célérité avec laquelle elles retirent leurs pieds à l'approche d’un corps quelconque , et par la contraction de leur peau lorsqu'on les presse entre les doigts. On peut néanmoins leur couper un rayon, sans qu'elles offrent aucun signe qui montre qu’elles en soient affectées; ce qui prouve qu’ellesne sont qu'irritables , et non sensibles.
La peau supérieure ou du dos des astéries est , pour l'or- dinaire , différemment colorée selon les espèces : elle est rouge dans quelques-unes , violette ou bleue dans quelques autres; et, dans d’autres, elle est orangée , jaunàtre, rous- sâtre, ou de couleur moyenne entre celles-ci. La surface in- férieure des astéries varie moins pour la couleur elle est ordinairement d'un blanc jaunätre.
Les astéries se nourrissent de vers marins, de pets crabes, et même de petits coquillages.
Le genre des astéries est nombreux en espèces, et très- difficile à diviser en sections. On ne peut faire usage pour cet objet de la considération du nombre des angles ou des rayons, sahs s'exposer à rompre des rapports, et l'on sait,
en outre que dans presque toutes les espèces, le nombre des
Je
552 ANIMAUX
angles ou des rayons varie dans différens individus , quoi- que dans des limites déterminables.
Pour faciliter l'étude des espèces, j'emploie une considéra- tion quelquefois un peu embarrassante ou équivoque, mais qui me parait plus propre à la conservation des rapports, que celle que lon trouve dans le nombre des rayons ; la voici : ,
1.° Astéries scutellées : corps à angles , lobes ou rayons
courts , et dont la longueur n'excède point celle du diamètre du disque ;
° Astéries rayonnées : corps à rayons allongés, et dont la longueur excède éminemment celle du diamètre du disque.
ESPECES.
* Corps scutellé.
1. Astérie parquetée. Æsterias tessellata.
A. complanata, pentagona, utrinque tessellata : tessellis subgranulatis ; margine articulato.
An asterias granularis ? Gmel. p. 3164.
(A) Tessellis minutissimè granulosis.
Pentetagonaster regularis. Linck. St. p. 20. t. 13 f. 22.
Encycl. pl. 96. Mull. zool. dan. t. 92.
Seba mus. 3. t. 6. f. 5—8. et 1.5. f. 4.
Mus. n.°
(B) Tessellis lævibus , planulatis.
Mas. 0.0
(C) Tessellis convexis subglobosis, graniformibus.
Linck. St. t. 24. f. 39. encycl. pl. 97. f. 1—2.
(D) Tessellis dorsi subpapillosis : papillis conico-cuspidatis.
Linck. Sc. t. 23. f. 37. encycl. pl. 98. f. 1—2.
Seba mus. 5. t. 6. f. 9—10.
Habite les mers d'Europe, d'Amérique et des Grandes-I[ndes. Cette astérie est remarquable par sa forme simple, par ses angles courts, par le bourrelet articulé de ses bords, et par les nombreuses variétés qu’elle présente.
SANS VERTÈBRES. 553
2. Astérie ponctuée. Asterias punctata.
A. pentagona , inermis , utrinque tessellata ; tessellis dorsi sinuato-angulatis, punctatis ; margine articulato.
Mus. n., :
Habite... les mers australes? Péron et Le Sueur. Cette es- pèce avoisine la précédente par ses rapports, et néanmoins en est trés distincte.
3. Astérie cuspidée. Æsterias cuspidata.
A. pentagona , inermis , utrinque tessellato-granulata; an- “gulis porrectis, longis , angustis, cuspidiformibus ; mar- gine articulato. Mus. n.° Häabite.....les mers australes ? Péron et Le Sueur. Celle-ci approche aussi de l’astérie parquetée par ses rapports ; mais on l’en distingue au premier aspect par ses angles prolongés
en longues pointes comme des cornes droites ou des rayons.
4. Astérie pléyadelle. 4sterias pleyadella.
A. inermis, pentagona , quinqueloba, utrinque tessellata : tessellis omnibus granulatis ; dorso ad interslilia tes- sellarum foraminulato.
Mus. no
Habite.... les mers australes? Péron et Le Sueur. Petite as- térie très-distincte des autres espèces, et néanmoins rappro- chée de l’astérie parquetée par ses rapports. Elle a à peine un pouce de diamètre, et offre cinq lobes coniques assez égaux. Ses bords se composent de deux rangs de pièces gra- nuleuses comme celles de ses parquets, et son dos est pi- queté.
5. Astérie ocellifère. Æsterias ocellifera. A. inermis , pentagona; angulis porreclis, corniculatts ; ‘ dorso convexo, orbulis granulatis ocellato.
Mus. n.0
Habite..... les mers australes ? Péron et le Sueur. Belle es- pèce bien distincte des précédentes et qui y tient cependant par ses rapports. Dans l’état sec, elle n’est plus que bian- châtre ; mais M. le Sueur assure qu’elle était d’un beau rouge dans l’état frais.
554 ANIMAUX
G. Astérie vernicine. Æsterias vernicina.
A. inermis , pentagona , subtessellata , vernicin& splendore undique indutd ; margine articulato mutico. |
Mus. n.°
Habite....... les mers australes? Péron et le Sueur. C'est | encore une espèce voisine de l’astérie parquelée par ses rapports , et qu’il faut en distinguer.
7. Astérie discoïde. Æsterias discoidea. Æ. inermis, crassissima , pentagona ; angulis brevibus apice bifidis ; paginé inferiore tessellato-granulaté.
Encycl. pl. 97. f. 3. pl. 98. £ 3. et pli 90. f 1.
Mus. n.°
Habite..,..... Espèce singulière , très-remarquable, et qui tient à l’astérie parquetée par ses rapports. Elle est penta- gone, presqu’orbiculaire, à angles fort courts, et devient extrêmement épaisse et pesante. Ses angles sont bifides au sommet, par le prolongement des gouttières inférieures jus- que sur une partie du dos. Le dessous de cette astérie est parqueté de pièces finement granuleuses, chargées d’autres grains plus gros. Son dos est convexe, presque lisse , obscu- | rément réticulé par des nervures , et muni de tnbercules coniques, petits, groupés par espaces et rares. Cette asté- rie a l’aspect d’un gâtean, d’un diamètre de quatorze à dix-huit centimètres.
8. Astérie exigue. Asterias exigua.
À. minima, pentagona, simplicissima; dorso convexo, mi- nulissimè poroso; infernd superficie concavd', papillosd.
Pentaceros plicatus et concavus. Lainck. St. 25. tab. 3. n.0 20.
Seba. mus. 5. tab. 5. f. 13—15.
Encycl. pl. r00.f. 13.
An asterias minula ? Gmel. p. 3164.
Habite les mers d'Amérique, etc. Mon cabinet. C’est la plus petite des astéries connues ; elle n’a guère qu’un à trois cen- timètres de largeur.
9. Âstérie pentagonule. Æsierias pentagonula. 4. inermis, orbiculato-pentagona; angulis brevibus, re-
SANS VERTÈBRES. 555
Jflexis ; emarginatis : paginæ inferioris canadieulis latis, ad margines articulato-plicatis. Mus. n.0
"Habite........ les mers australes? Péron et le Sueur. Cette espèce singulière ne tient nullement à l’astérie parquetée par ses rapports, et néanmoins elle est aussi simple, pres- que discoide, et n’a que cinq angles courts, réfléchis en dessus. Son dos est aplati, non parqueté, couvert de pa- pilles courtes. Largeur, huit à dix centimètres.
10. Astérie coussinet. Æsterias pulvillus. A. lubrica, margine integro mutilo. Mull. zool. dan. 1. p. 19. tab. 19. Encycl. pl. 105. f. 1—5. Habite les mers de la Norwège. Je n’ai point vu cette espèce;
mais je dois la mentionner ici, parce que son existence n’est point douteuse.
11. Astérie pénicillaire. Æsterias penicillaris.
A. inermis, sublomentosa, dorso convexza, quinque-loba; pagin& inferiore penicillis confertis transversim sertatis rugosd.
Linck. St. p.31. tab. 34. no 55? stella obltusangula.
Mus. n.
Habite...... Elle est du voyage de MM. Péron et Le Sueur, et probablement elle vit dans l’océan atlantique. Cette es-
- pèce est à peine scutellée ; elle a cinq lobes sublancéolés,
émoussés à leur sommet. -
12. Astérie équestre. Æsierias equestris. A. pentagona, angulis porrectis; margine articulato : arti- culis digitato-papüilliferis ; dorso mulico, subverrucoso, obsoletè reticulato.
Pentaceros planus. Linck. St. p.21. tab. 12. f. 21. et tab. 55: MALTE
D
Encycl. pl. 101 et 102.
Mas. n.0
Habite les mers d'Europe ? elle est marginée, carinée et articulée
« "LE , 1 1 en son bord; mais ses écailles marginales portent caacune.
LI
556 ANIMAUX
deux à quatre papilles en forme de digitations, et ses angles sont un peu prolongés en cornes lancéolées.
13. Astérie carinifere. Æsterias carinifera.
Æ. pentagona , angulis porrectis ; margine aculeato ; dorso carinis quinque aculeatis muricato.
Mus. n.°
Habite....... Elle provient du voyage de Péron et le Sueur. Cette astérie ressemble tellement à la précédente par son aspect , qu’on pourrait présumer qu’elie n’en est qu’une va- riété. Cependant, au lieu de papilles digitiformes sur ses scutelles marginales, elle offre une série de piquans simples,
et sur son dos on voit cinq côtes tranchantes et spinifères.
14. Astérie obtusangle. Æsterias obtusangula.
A. crassa, depréssa , quinqueloba; margiïne tessellis gra- nulosis articulato ; dorso granis seriatis sublævibus.
Mus. n.9 +
Habite...... du voyage de MM. Péron et le Sueur. Par sa forme générale, elle ressemble à l’astérie figurée dans l’en- eyclopédie (pl. 103); mais ce n’est pas la même , d’après les détails de la figure citée. Cette astérie est divisée en cinq lobes épais et obtus ; porte sur le dos quelques rangées de grains sphériques, lisses, séparés les uns des autres ; et offre en ses bords des rangées de plaques granulifères, convexes, presqu'en forme de fraises. Largeur, quinze ou seize centi- mètres.
15. Astérie réuculée. Æsterias reticulata.
A. quinqueloba, maxima, crassa; dorso reticulato, acu- leis muricalo , centro turgido.
ÆAsterias reticulata. Lin.
Linck. St. t. 23et 24. n.° 36.t. 41 et 42. n.0 72.
Seba mus. 3. tab. 5 et 8. n° 1.
Eucycl. pl. 100. f. 6,9%, 6.
2. eadem guadrilobata. Rumph.mus.t, 15. fig. D.
Taneck. St. t. 31. f. 51.
Mus. no
Habite l'océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Cette espèce
SANS VERTÈBRES. 557
n’est point rare, devient fort grande, épaisse, à dos réti- culé, hérisséfide pointes courtes, irrégulièrement renflé au centre. Ses lobes, au nombre de cinq et rarement de qua- tre ou de six, sont coniques et épineux ou dentés sur les bords. Sa face inférieure est finement granuleuse, avec des paquets séparés de papilles très-courtes, inégales, Elle ac-
quiert vingt-six à vingt-huit centimètres de largeur.
16. Astérie couronnée. Æsterias nodosa.
A. radiis quinque carinalis , aculealo-muricatis ; margine mulico.
ÆAsterias nodosa. Lin.
Rumph. mus. tab. 15./fig. A.
Linck. tab. 2et 3. n.0 3. tab. 26. f. 41.
Encycl. pl. 105.
2. eadem? Linck. St. tab. 25. ns 40.
3. eadem? Linck. St. tab. 7. no 8.
Seba mus. 3. tab. 7. f. 3. encycl. pl. 106. f. r.
Mus. no
Habite l’océan des Grandes-Indes. Cette belle astérie est fort re- marquable par les épines fortes, cuspidiformes ou glandifor- mes qui couronnent le dos de son disque, et qui règnent le long de ses carênes dorsalès. Tantôt ces épines sont toutes
très-droites ou verticales, et tantôt elles sont diversement inclinées. ,
17. ÂAstérie éperon. Asterias calcar.
A. orbiculato-angulata, supernè convexa, vermiculis bre- vibus texturala; infernä superficie papillis cylindricis echinulatd:.
(a) st. calcar quinque-angula.
Mus. n°
(b) Ast. calcar hexagona.
Mus. n.o
(c) Ast. calcar octogona.
Mus. n.°
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande; Port du roi Georges. Péron et Le Sueur. On est tenté, à l’aspect des variétés de cette astérie, de les considérer comme appartenant à trois
558 ANIMAUX
espèces différentes. Elles offrent effectivement des différences assez remarquables dans teur forme généfale;mais les caractères de lenrs surfaces , en dessus et en dessous, sont à-peu-près les mêmes dans toutes ces variétés. Cette astérie est rouge violette, brillante de couleurs , et ressemble à une fleur lors- qu’elle est vivante.
18. Astérie patte-d'oie. Æsterias membranacea.
A. complanata, submembranacea , utrinque tuberculis sub- hispidis granulosa; angulis aanque amplis acutis ; disco dorsali squamoso. ;
Asterias membranacea. Retz. Gmel. p. 3164.
Linck. St. p. 29. tab. 1. n.0 2.
Mus. n.
Habite la Méditerranée. Celle-ci et la suivante sont extraor-
dinaires par leur grand aplatissement et leur peu d'épaisseur.
19. ÂAstérie rosacée. Æstertas rosacea.
Æ. complanata, submembranacea , utrinque tuberculis mi- nimis el subhispidis granulosa ; lobis obtusis brevissi- mis ; disco dorsali nudo.
Encycel. pl. 90. f. 2—3,
2. var. lobis senis. Mus. n.o
3. var. lobis quindenis. Mus. n.°
Habite..... Quelque voisine que soit cette astérie de la précé- dente par ses rapports, elle me paraît s’en distinguer cons- tamment par la forme de ses lobes, et par le défaut d’écailles au centre et sur les côtes de son disque dorsal. Effectivement, la surface supérieure ou dorsale de l’astérie rosacée n’offre partout que de petits tubercules’, tous semblables, qui lui donnent l’aspect d’une peau de chagrin.
La variété 3 est fort grande et singulièrement remarquable ayant quinze lobes courts, qui la font ressembler à une rose des vents.
20. Astérie hélianthe. Zsterias helianthus.
A. orbicularis, multiradiata, sublùs concava , papilles o- echinata ; papillis seriatis : dorsalibus brevioribus.
Encyel. pl 1c8—100.
Mus. n. ‘
SANS VERTÈEBRES. 559
Habite....... C'est une des astéries les plus singnlières et les plus curieuses ; elle est orbiculaire , convexe en dessus, con- cave en dessous, et divisée dans sa circonférence en trente à trente-six rayons étroits, rapprochés, arqués, quelquefois un peu enroulés, et hérissés de petitespapilles disposées par
rangées longitudinales. Sa largeur est de 14 à r6 centimètres.
21. Astérie échinité. Æsterias echinites.
A. orbicularis , mulliradiata, spinoso-echinata ; spinis bast tomentosis , subarticulatis : dorsalibus validioribus , lon- gtoribus el acutiortbus.
Soland. et EI. tab. 69 à 62.
Encycl. pl. 107. A. B. C.
Mus. n.o
Habite l’océan des Grandes-Indes. Cette astérie n’est ni moins singulière, ni moins curieuse que la précédente, et c’est de toutes les espèces connues celle qui est la plus épineuse. Elle est orbiculaire, discoïde , légèrement convexe en dessus avec le centre un peu enfoncé, et divisée dans sa circonférence en seize à vingt rayons assez épais et très-épineux. Toute sa sur- face supérieure est muriquée comme le dos d’un hérisson. La plupart des épines dorsales ont plus de deux centimètres de longueur. La largeur de cette astérie est de 16 à 22 centimètres.
22. Astérie à aigrettes. Æsterias papposa.
A. dorso marginibusque penicillis papposis muricata ; ra- dits subtridenis, lanceolatis.
ÆAsterias papposa. Lin.
Linck. St. tab. 19. f. 28. et tab. 32. f. 52.
Encycl. pl. 107. f. 4—5. Seba mus. 3. 1. 8. f. 5.
2. eadem minor, disco dorsi concavo.
Linck. St. tab. 34. f. 54.
Encycl. pl. 107. f. 6—1.
Mus. n.°
Habite l’océan européen et asiatique. Mon cabinet. Cette espèce est fort remarquable et n’est point rare ; elle est roussâtre ou ferrugineuse, et a l’aspect d’un petit soleil, ayant douze à
‘ quinze rayons lancéolés, moins longs que le diametre da
disque.
56o ANIMAUX
23. Astérie dactyloïde. Æsterias endeca.
A. undiquë aculeis minimis, subpectinalis aspera ; radiis novem forluostis.
Asterias endeca. Lin.
Linck. Stell. tab. 15. f. 26. tab. 16. f. 26. et tab. 17. f. 27. Encycl. pl. 114 et 115. Rumph. mus. t. 15. fig.F.
2. eadem radiis octo. Linck. St. t. f. 25.
Encycl. pl. 113: f. 3.
Habite les mers du nord. Elle est comme irrégulière, à rayons tortueux dont le nombre varie de six à neuf.
** Corps rayonné.
24. Astérie granifère. Asterias granifera.
A. radiis quinque subteretibus , reticulato-granifèris : gra- nis majoribus piliformibus.
Mus. n.0
2. eadem minor, granis omnibus minimis.
Mas. n.0
Habite...... les mers australes. Péron et Le Sueur. Tout le dos et les côtés de cette astérie offrent une sorte de réseau | à mailles arrondies , dont les bords soutiennent des papilles | graniformes, subsphériques , lisses comme des perles , les unes fort petites, les autres plus grosses et qui ressemblent à de, . | petits pois, ou à de petites perles, un peu pédiculées.
25. Astérie échinophore. Æsterias echinophora.
A. radiis quinque subteretibus, undiquèé reticulato-aculea- Eis; superficie poris sparsis perlusd.
Pentadactylosaster spinosus. Linck. St. p. 35. tab. 4.n.0 7. Encycl. pl. 119. f. 2—3.
Seba mus. 3. tab. 7. f. 4.
Petiv. gaz t.10. f..6.
Mus. n.0 ; à
Habite les côtes de Ja Virginie. Espèce tranchée ei très- dis- tincte par ses caractères. Elle est pette, partout hérissée de piquans sontenus par des nervures en réseau,
SANS VERTÈBRES. 56t
- 26. Astérie glaciale. Æsterias glacialis,
A. radiis quinis longis, tortuosis , costato-angulatrs ; costis verrucoso-aculealis : dorsalibus subtribus.
(A) 4. glacialis cancellata : radis longissimis , dorso bi- costalis ; nervis transversis mulicis.
Sol echinatus cancellatus. Linck. St. p. 33. tab. 38. et 30. Encycel. pl. 117 et 118.
Mon cabinet.
(B) 4. glacialis angulosa : radlis crassis, angulatis, dorso tricostatis; nervis transversis obsoletis.
Asterias angulesa. Mall. zool. dan. 2. p. 1. tab, 41. encycl. pl. 119. f. r.
Mus. n.0
Habite la Méditerranée et l’océan boréal. Comme on l’a fait; je rapporte à cette espèce, deux astéries qui présentent en- tr’elles d’assez grandes différences, et qui probablement ne sont que variétés l’une de l’autre. Ce qu’elles ont de com- mun ensemble, c’est d’avoir cinq rayons anguleux, des épines portées chacane sur une verrue ou un gros renflement, et un petit nombre de côtes dorsales, c’est-à-dire, deux ou trois seulement , sans compter les marginales.
La variété (4) est la plus grande des astéries qui me soit con- nue. Son diamètre, de l’extrémité d’un rayon à celle d’un autre opposé, est d’un demi-mètre (plus d’un pied et de- mi). Ses rayons sont linéaires - lancéolés , treillissés sur le
_ dos, par le croisement des deux côtes épineuses avec les ner vures mutiques transverses. Elle vit dans la Méditerranée.
La variété (B) est bien moins grande; à rayons épais, plus anguleux ; à épines portées sur de grosses verrues. Elle n’est point ou presque point treillissée sur le dos de ses rayons:
Elle vit dans l’océan.
27. Astérie fine-épine. Æsterias tenuspina.
A. radiis subseptenis, angustis, costalo-spinosis; costis dorsalibus quinatis; spinis tenuibus, simplicibus, longiuse culis,
Mus. n.°
Habite l’océan européen. Mon cabinet, Peut-être a-t-on cons
Tome II. 36
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fondu cette espèce avec l’astérie glaciale, dont elle se rapa proche effectivement par ses rapports. Malgré cela, elle en est trés-distincte; car, outre qu’elle a a sept à neuf rayons étroits, munis de cinq côtes dorsales bien épineuses (pes margi- nales non comprises) ; ses épines menues et un peu longues, ne sont pas soutenues par des verrues aussi renflées ou aussi remarquables que celles de lastérie glaciale, Sous les rayons, les gouttires sont assez larges.
28. Astérie commune. Asterias rubens.
A. radiis subquinis, lanceolatis, papilloso-echinatis; pa- püllis dorsi sparsis et subsertatis.
Linck. St. tab. 30. n.° 5o. tab. 36, n.o 61. tab.g et 10, n.° 19. tab. 14, n.0 23, tab. 35, etc. ;
Seba mus. 3. tab. 5. f. 3.
éncyel. pl. 113. £. 1—02. et pl. 112. £. 3—4.
Mus n.0
Habite les mers d'Europe. Espèce très-commune et si abon- dante sur nos côtes , qe ’on la répand sur les terres en guise d'engrais.
29. Astérie clavigère. Asterras clavigera.
A: radiis iüinis longis semiteretibus undiquè papilliferis ; paptilis ‘aliis minimis creberrimis lævibus ; aliis magnis rartusculis | clavatis , granuliferis}
Mus. m0
Habite:,.... Belle et grande “espèce trés-distinete , dont je ne connais point l'habitation , et qui me paraît inédite. Elle ressemble par son port au pentaëactylosaster reticulatus , etc. Linck. St. p. 34. tab. 9 et 10, no 16( encycl. pl. 112, f. 1—2); mais elle n’est pas sensiblement réticulée, et, outre les petites papilles trés-nombreuses dont elle-ést char- gée en dessus, elle en porte de grandes , figurées en massue finement granuleuse. L
| À Âsiérie réseau-rude. Æsterias seposila.. :: } A. radits quinis , angusto-lanceolatis, subteretibus ; dorso reticulato , aculeis perparvis aspero. d Asterias seposita. Retz. Gmel. p. 3162.
SANS VERTÈBRES. 563
Pentadactylosaster reticulatus, etc. Linck. St. p. 35. tab. 4. n.° 5.
Seba mus. 3. tab. 9. f. 5.
Mus. n.0 :
Habite la Méditerranée, l’océan européen et boréal, Mon ca- binet. Espèce commune, de taille médiocre, à rayons étroits, presque cylindracés, et réticulés sur le dos, avec de petites papilles sur les réticulations, qui les font paraître pectinées. C’est avec l’asterias rubens que cette espèce a le plus de rap-
-ports ; mais ses rayons étroits à dos bien réticulé , l’en distin- guent facilement, On en observe quelques variétés , les unes à
rayons courts, les autres à rayons fort allongés et très-aigus,
Astérie frangée. ÆAsterias aranciaca.
A. disco lato ; radiis quinis depressis lanceolatis ; dorso pazillis fruncatis et echinulatis tecto; margine arlicu- lato , aculeisque ciliato.
Æsterias aranciaca. Lin. Mull. zool. dan. 3. p. 3. tab. 83.
Linck. St. tab. 5 et 6. f. 6 et 13. tab. 8, f. 11—12. tab, 4.
f, 14. tab. 25. f. 44.
Seba mus. 3, tab. 7. f. 2. et tab. 8. f..6—8.
Encycl. pl. 110.f. 1—5, et pl. 111. f. 1—6.
Mus. n.0
2. var. aculeis marginalibus minimis.
3. var. disco perparvo,
Habite les mers d'Europe, etc. Belle espèce, fort remar- quable par ses caractères, assez commune dans les collec- tions, et qui devient trés-grande. Son disque est assez larce, un peu moins déprimé en dessous qu’en dessus , et sa cir= conférence se divise en cinq rayons lancéolés, marginés et frangés. Les bords partout semblent articulés par le produit des sillons transverses qui les divisent; et la frange qui les borde résulte des épines sériales dont ils sont garnis,
32. Astérie chaussetrape. Æsterias calcitrapa.
A. disco parvo ; radiis quinis lineari-subulatis ; dorso paxillis trunçcatis obtecto ; margine articulalo, inermi. Mus. no |
56/4 ANIMAUX
2. var. radiis péranguskis.
Mus. n.°
Habite... les mers australes ? du voyage de MM. Péron et le Sueur. Cette astérie tient sans doute beaucoup de la précé- dente par ses rapports ; mais ses rayons allongés, linéaires- subulés et son disque petit, doivent la faire distinguer comme
espèce.
33. Astérie acuminée. Æsterias acuminata.
A. dorso convexro inermi ; radiis quinis, conicis , acumi- natis , longitudinaliler striatis ; disco inferiori concavo.
Mus. n.°
Habite.... Celle-ci est toute particulière dans la forme et la disposition de ses parties. Elle est de la taille de l’astérie commune ( À. rubens), mais elle en est très-différente. Ses rayons sont coniques-pointus, finement papilleux sur le dos avec des stries longitudinales percées de trous. En dessous, elle a cinq gouttières profondes, et un disque trés-concave.
Obs. Cette espèce est peut-être la même que l’asterias viola= cea de Muller ( zool. dan. 2. t. 46. et encycl. pl. 116. f. 4. et5.), mais que l’exemplaire desséché du Muséum ne re- présente plus. |
34. Astérie striée. Æsterias striata.
A. radiis quinis , dorso longitudinaliter strialis, convexis; striis spinoso-asperis; paginé inferiore papillis creber- rimis echinulatd.
Mus. n.o
Habite les côtes de l'Ile-de-France. M. Mathieu. Cette espèce ; bien distincte, est de la taille de l’astérie commune ; elle présente cinq rayons lancéolés , éminemment hérissés de pa- pilles en dessous ; mais son dos convexe ressemble à une étrille, et offre des stries longitudinales chargées de petites épines. Couleur rousse.
35. Astérie milléporelle. Æsterias milleporella.
A. radis quinis, conico-lanceolatis, dorso conveætis , un- diquè tessellatis : tessellis planulatis, granulatis , ad in- terslilia perforalts.
Mos. no
SANS VERTÈBRES. 565
Habite... les mers d'Europe ? Ma collection. Elle a de grands rapports avec l’astérie variolée ; cependant elle est toujours beaucoup plus petite, à rayons plus lancéolés, à piéces de ses parquets plus aplaties, et dont tous les interstices sont percés de trous solitaires. Largeur des plus grandes, six à huit
centimètres.
36. Astérie variolée. Asterias variolata.
A, radis quinis vel senis elongatis, subteretibus, dorso tessellatis : tessellis inæqualibus, convexis, tenuissimè granulats.
Linck. St. tab. r. f. 1. tab. 8. f. 10. et tab. 14. f. 24.
Encycl. pl. 119. f. 4—5.
2. var. major, tessellis globulosis , graniformibus.
Mus. n.°0
Habite... .. les mers d'Europe ? Cette espèce n’est point rare dans les collections. Elle offre cinq (rarement quatre ou six) rayons allongés, presque cylindriques et atténués en pointe à leur sommet. Son dos est parqueté de pièces saborbiculaires, convexes, inésales, et qui ressemblent à des grains ou bou- tons de petite vérole. Ces piéces sont quelquefois presque lisses, plus souvent finement granuleuses, et leurs inters- tices , enfoncés, sont quelquefois perforés , et souvent ne le sont pas.
37. Astérie mulüifore. Æsterias multifora.
A. tessellato-granulata , et ad interstilia varta areis mul- Liforis subfenestrata; radiis quinis, cylindraceo-contcis.
An pentadactylosaster oculatus ? Linck. St. p. 35. n° 7. tab. 36. n.o 62.
Mus. n.0
Habite... .. les mers d’Europe ? Espèce de petite taille, qui paraît voisine par ses rapports de l’astérie variolée et de l’asté- rie milléporelle ; mais qu’on ne peut confondre avec elles. Elle a cinq et rarement six rayons cylindracés , atténués vers leur sommet, et parquetés partoutde petites pièces suborbiculaires, convexes , finement granuleuses. Outre ces pièces variolaires, on voit dans différens de leurs interstices, de petits espaces arrondis, percés chacun de cinq à huit trous, et qui res-
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semblent à de petites fenêtres. Les gounttières infériéures sont étroites , bordées de papilles extrémement petites et obtuses* Largeur, six à neuf centimètres.
38. Astérie bicolore. Æsterias bicolor. A. radis quinis cylindraceis , rubentibus ; papillis albis; parvis, truncalis , undiquè sparsis. Nus. n.° Habite...... Petite espèce , n’offrantt rien de bien remarqua- ble, et cependant distincte de toutes celles que je connais.
39. Astérie miliaire. Asterias lævigata.
A. radiis elongatis, semicylindricis, crassis , undiquè verrucosis ; verrucis miliaribus , granuliferis : dorsalibus subsparsis ; ad paginam inferiorem quincunctialibus.
Rumph. mus. tab. 15. fig. E.
- Grew. mus. t. 8. f. 1 —2.
Linck. stel. tab, 28. f. 47.
Encycl. pl. 120. Seba. mus. 3. tab. 6. f. 13—14.
2. Eadem radis gracilioribus, inæqualibus ; paginé in- feriore angustiore. vulg. la comète.
Mus. n.0
Habite l’océan indien: la variété 2 se trouve dans la Méditer- ranée. Cette astérie est commune dans les collections , ét re- marquable en ce que d'un disque fort petit, partent cinq rayons allongés, semi-cylindriques , épais , couverts de pe- tites verrues graniformes et granuliféres.
ho. Astérie sableuse. Asterias arenata.
A. minima; radits octonis , bifariis, cylindraceo-conicis ; papillis exiguis, capituliferis | undiquè asperatis.
Mus. n.o
Habite..... Petite astérie, singulière par la disposition de ses rayons , et qui est distincte , par ses papilles ;, de toutes celles déjà déterminées. El'e a huitrayons, quatre d’un côté etautant de l’autre, comme sur deux rangs. Les gouttiéres inférieures sont un peu grandes, profondes. Largeur, cinq à sept cen- timétres.
SANS VERTÈBRES. 567
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4x. Astérie cylindrique. Æsterias cylindrica.
A. radis quinis cylindricis, longitudinalifér costatis ;
costis verrucosis ; papillis externis canalium conicis, longiusculis.
Mus. n.°
Habite....les mers australes? du voyage de MM. Péron et le
Sueur. Cette espèce ne parait pas devenir aussi grande que l’astérie miliaire , s’en approche par ses rapports, mais en est bien distincte. Elle est presque luisante, d’un orangé roux ou jaunâtre, à cinq rayons cylindracés, munis de huit côtes longitudinales verruqueuses. La gouttière du dessous de cha- Que rayon est garnie de chaque côté de deux rang‘es de pa- pilles dont les extérieures sont plus grandes et coniques. Lar- geur , dix à douze centimètres.
42. Astérie du Sénégal. Asterias Senegalensis.
A. novem-radiala, dorso mutica , strits decussatis subgra-
nulata : radiis linearibus superne canaliculatis.
Encycl. pl. 121. Mus. n.0 Habite l’océan d'Afrique, les côtes dn Sénégal. Adanson.
Belle espèce, trés-distincte de toutes celles qui ont été jus- qu’à présent observées. Elle a neuf rayons l'néaires, atté- nués en pointe mousse, légèrement excavés en canal sur le dos, où ils sont comme granuleux par des fissures croisées qui entaillent leur superficie. Cette astérie , brune ou bleui- tre sur le dos, est blanchätre en sa face in'ésieure, avec neuf goutticres profondes, bordées de spinules aplaties. Les deux côtés du dessous de chaque rayon, sont come articulés par des coupures transverses et fréquentes. Diamètre, deux dé- cimètres ou plus.
43. Astérie ophidienne. Æsterias ophidiana.
.. D-L®, - . e “ < A. radis quinis longis, dorso cylindricis, transverse ru«
gosis, subdecussatis ; canaliculis baseos latiusculis.
Mus. n.°
Habite....... Grande et singulière espèce, à disque petit, et
dont les rayons fort allongés ressembient à des serpens réu-
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nt
nis en étoile. Ces rayons, presque lisses sur le dos, avec des rides transverses et onduleuses , ont chacun en dessous une
ù gouttière large , bordée de papilles très-petites. Largeur, plus d’un pied.
4h. Astérie subulée. Æsterias subulata.
Æ.radits quinis perangustis, tereti-subulatis ; dorso paxil- Lis truncatis obtecto ; canaliculis basis strictissimis.
Mus. n.o
Habite...... C’est avec l’astérie miliaire ( 4. lœvigala) que cette espèce paraît avoir des rapports ; mais elle en est trés- distincte. Ses rayons sont grêles, cylindriques-sabulés, tout couverts de papilles tronquées, subquinconciales. De sem- blables papilles , mais échinulées , s’observent en dessous et sont aussi régulièrement disposées. Largeur ,deux décimé- tres. Couleur brune en dessus, blanchàtre en dessous,
FIN DU TOME SECOND. |