US ! rt F4 | ) CNE x Rterse A HISTOIRE NATURELLE QUADRUPÈDES. TOME DOUZIÈME | sa NATURELLE Par BUFFON, _ DÉDIÉE AU CITOYEN LACEPEDE, MEMBRE DE L'INSTITUT NATIONAT. QUADRUPEDES. TOME DOUZIEME. b Me: 4 7 aasontan Instity ù N RICHMOND : ? : per | “2 PARIS tions al Museur A LA LIBRAIRIE LR ÿ vs P. DIDOT £ "AÎNÉ, GALERIES DU LOUVRE, N° 3, ET Firmin DIDOT , RUE DE THIONVILLE, «° 116. AN VII. — 1790. t ( : ARUA), Zome. , 22. : 2 .1. age ST: ri ! 1 CD LE JOCKO, ? » y p /. VAN E/ ei 2/ y 42 Orang Outeang, de là petite espece {far quel ep" e Cases © à | “HISTOIRE N'A TU RE L LE. ADDITION À L'ARTICLE DES ORANGS-OUTANGS. \ Nov s avons dit que les orangs-outangs pouvoient former deux espèces. Ce mot indien, qui signifie Aomme sauvage, est en effet un nom générique; et nous avons reconnu qu'il existe réellement et au moins deux espèces bien distinctes de ces animaux : la première, à laquelle, d’après Battel, nous avons donné le nom de por- go, et qui est bien plus grande que la seconde espèce, que nous avons nommée jocko, d’après le même voyageur. Comme il y a plus de vingt ans que j'ai écrit AS G 1 HISTOIRE NATURELLE l'histoire de ces singes, je n’étois pas aussi bien informé que je lersuis aujour- d’'hui, et J’étois alors dans le doute si les deux espèces dont Je viens de parler, étoient réellement différentes l’une de l’autre , par des caractères autres que la grandeur. Le singe que J’avois vu vivant, et auquel J'avois cru devoir donner le nom de jocko, parce qu’il n’avoit que deux pieds et demi de hauteur, étoit un Jeune pongo, qui n’avoit que deux ans d'âge, et seroit parvenu à la hauteur de, plus de cinq pieds; et comme ce très- jeune singe présentoit tous les caractères attribués par les voyageurs au grand orang-outang où pongo, J'avois cru pou- voir ne le regarder que comme une va- riété; ce qui me faisoit croire qu'il se pouvoit qu'il n’y eût qu'une seule espèce d’orang-outang : mais ayant recu depuis des grandes Indes un orang-outang bien différent du pongo, et auquel nous avons reconnu tous les aractères que les voya- geurs donnent au jocko, nous pouvons assurer que ces deux dénominations de pongo et jocko appartiennent à deux de | #. L *n DES ORANGS-OUTANGS. #» espèces réellement différentes, et qui, in- dépendamment de la grandeur, ont en- core des caractères qui les distinguent. Les principaux caractères qui distin- guent ces deux espèces, sont la grandeur, là différence de la couleur et de la quan- tité du poil, et le défaut d’ongle au gros orteil des pieds ou mains postérieures, qui toujours manque au jocko, et qui se trouve toujours dans l’espèce du pongo. Il en est de même de leurs habitudes na- turelles : le pongo marche presque tou- jours debout, sur ses deux pieds de der- rière , au lieu que Je jocko ne prend cette | tie de que rarement et sur-tout lors- qu'il veut monter sur les arbres. Ainsi tout ce que j’ ai dit de l’ orang-outang que J'ai vu vivant, et que je croyois ètre un Jocko , doit au contraire s’attribuer au pongo, et s'accorde en effet avec tout ce que les voyageurs les plus récens ont ob- servé sur les habitudes naturelles de ce grand orang-outang. Je dois même ob- server que la figure de ce jeune pongo, représentéMtome VII, a été faite d'après nature vivante, maïs que le dessinateur L Es jh 4 + ed PA dd 8 HISTOIRE NATURELLE. l’a chargée dans quelques parties; et c’est probablement cette différence entre cette figure et celle qu’a donnée Bontius, qui a pu faire penser qu’elles ne représentoient pas le même animal. Cependant il est cer- tain que la figure de Bontius est celle du grand orang-outang ou pongo adulte, et que celle que J'ai donnée représente le même orang-outang ou pongo jeune : d’ailleurs la figure donnée par Bontius est peut-être “un peu trop ressemblante à l'espèce humaine. Tulpius a donné du pongo une hguxe encore plus imparfaite. C’est encore ce même animal que Bosman a nommé smitten que plusieurs voya- seurs ont nommé barris, d’autres drill, et quelques autres qguimpezé; sur quoi ce- pendant nous devons observer que la plu- part de ces derniers noms ont été appli- qués indifféremment au grand et au petit orang-outang. C’est à ce grand orang-ou- tang qu’on doit rapporter les combats contre les Nègres,, l’enlèvement et le viol des Négresses, et les autres actes de force et de violence cités par les Wopnscurs. Mais nous deyons ajouter à tout ce. que pt we \ 1h be‘ | / DÉS: ORANGS-OUTANGS. -g mous en-avons dit, tome VII, les obser- vations des naturalistes et des voyageurs qui ont été publiées, où qui nous sont parvenues en différens temps, sur ce qui regarde ce pongo ou grand orang-outang. M. ie chevalier d'Obsonville a bien voulu nous communiquer ce qu’il avoit observé sur cet animal, qu’il a vu et décrit avec autant de sagacité que d’exactitude. «C’est, dit-il, de l’orang-outang qui a « cinq .pieds de haut, qu'il est ici ques- « tion. Cet animal ne. paroît maintenant «exister que dans quelques parties de « l'Afrique, et des grandes îles à l’est de « Inde. D’après diverses informations, «Je crois pouvoir dire que l’on n’en voit «plus dansla presqu'île en-decà du Gange, « ctque même il est devenu très-rare dans « les contrées où 1l propage encore. Au- « roit-il été détruit par les bêtes féroces, « ou seroit-il confondu avec d’autres ? « Un de ces individus, que j'ai eu occa- «sion de voir deux mois après qu'il fut « pris, avoit quatre pieds huit ou dix « pouces de haut. Une teinte jaunâtre « paroissoit dominer dans ses yeux, qui À VAT ve 1 2 Li xo HISTOIRE NATURELLE « étoient du reste petits et noirs : quoi- « qu'ayant quelque chose de hagard, ils « annoncçoient plutôt l'inquiétude, l’em- « barras et le chagrin , que la férocité. Sa « bouche étoit fort grande, les os du nez « très-peu proéminens , et ceux des joues « étoient fort saïllans......... Son visage « avoit des rides; le fond de sa carnation « étoit d’un blanc bis ou basané; sa che- « velure, longue de quelques pouces, « étoit brunâtre, ainsi que le poil du reste « du corps, qui étoit plus épais sur le dos « que sur le ventre; sa barbe étoit peu fournie, sa poitrine large, les fesses mé- « diocrement charnues, les cuisses cou- « vertes, les jambes arquées; les pouces « de ses pieds, quoiqu’un peu moins « écartés des autres doigts que ceux des « autres singes, l'étoient cependant assez « pour devoir lui procurer beaucoup de « facilité, soit pour grimper ou saisir... « Je n'ai vu ce satyre qu’accroupi ou « debout: mais, quoique marchant habi- « tuellement droit, ils’aidoit, me dit-on, « dans l’état de liberté, des mains ainsi « que des pieds, lorsqu'il étoit question À DES ORANGS-OUTANGS. xx « de courir ou de franchir un fossé ; peut- « être même est-ce l’exercice de cette fa- « culté qui contribue à entretenir dans « l'espèce la longueur un peu excessive « des bras, car l'extrémité des doigts de « ses mains approchoit de ses genoux. « Ses parties génitales étoient assez bien « proportionnées ; sa verge, en état d'iner- « tie, étoit longue d'environ six pouces, « et paroissoit être celle d’un homme cir- « CONCIS. | | « Je n’ai point vu de femelles ; mais on « dit qu’elles ont les mamelles un peu « applaties. Leurs parties sexuelles, con- « formées comme celles des femmes, sont « aussi sujettes à un flux menstruel pé- « riodique. Le temps de la gestation est « présumé être d'environ sept mois....... « Elles ne propagent point dans l’état de « servitude...... | « Le mâle dont je viens de parler, pous- «soit quelquefois une espèce de soupir « élevé et prolongé, ou bien 1l faisoit en- « tendre un cri sourd; mais c’étoit lors- « qu’on l’inquiétoit ou qu’on le maltrai- « toit : ainsi ces modulations de voix $z HISTOIRE NATURELLÉ À ñ n’expriment que Fee ne) l'ennui ou la douleur. | « Suivant les Indiens, ces animaux er- rent dans les bois et sur les montagnes de difficile accès, ét y vivent en petites sociétés. « Les orangs-outangs sont extrèmement sauvages ; mais il paroît qu'ils sont peu méchans, et qu’ils parviennent assez promptement à entendre ce qu’on leur commande..... Leur caractère ne peut se plier à la servitude; ils y conservent toujours un fond d’ennui et de mélan- colie profonde , qui, dégénérant en une espèce de consomption ou de marasme, doit bientôt terminer leurs Jours. Les sens du pays ont fait cette remarque, et elle me fut confirmée par l’ensemble de ce que je crus entrevoir dans les re- gards et le maintien de l'individu dont il a été question. » M. le professeur Allamand, dont j'ai eu si souvent occasion de faire l’éloge, a ajouté d'excellentes réflexions et de nou- veaux faits à ce que j'ai dit des orangs- outangs. F } DES ORANGS-OUTANGS. r5 ‘« L'histoire des singes étoit très- em « brouillée , dit ce savant ét judicieux na- « taraliste, avant qué M. de. Buffon en- « treprît de l’éclaircir; nous ne 'saurions « trop admirer l'ordre qu’il y a apporté ; « ct'la précision avec laquelle il a déter- « miné les différentes espèces de ces ani- «maux, qu'il étoit sx sm de distin= « guer par les caractères qu’en avoient « donnés les nomenclateurs. Son histoire « des orängs-outangs est un chef-d'œuvre « qui ne pouvoit sortir que d’une plume « telle que la sienne; mais quoiqu'il ÿ ait « rassemblé tout ce qui a été dit par &« d’autres sur ces'animaux singuliers, en. « y ajoutant ses cd agit observations qui «sont bien plus sûres, et quoiqu'il y ait « décrit un plus grand nombre de ne « qu'aucun auteur n'en a décrit jusqu’à « présent, il ne faut pas croire cependant « qu'il ait épuisé la matière : la race des «singes contient une si grande variété « d'espèces , qu'il est bien dificile, pour « ne pas dire impossible, de les eonnoître «toutes; on en apporte très-souvent en « Hollande plusieurs, que M. de Buffon, A 14 HISTOIRE NATURELLE «ni aucun naturaliste, n’a Jamais vu. « Un de mes amis, revenu d'Amérique, « où il a séjourné pendant quelques an- «nées, et qui y a porté les yeux d’un « observateur judicieux, m'a dit qu’il y «avoit vu plus de quatre-vingts espèces « différentes de sapajous et de sagouins: « M. de Buffon n’en a décrit que onze. il « s’écoulera donc encore bien du temps «avant qu’on puisse parvenir à con- « noître tous ces animaux ; et même il « est très-douteux qu'on en puisse Ja- « inmais venir à bout , vu l'éloignement et « la nature des lieux où ils habitent. « Il y a quelques années-qu’on apporta « chez moi la tête et un pied d’un ani- « mal singulier : cette tête ressembloit « tout-à-fait à celle d’un homme, excepté « qu’elle étoit un peu moins haute; elle « étoit bien garnie de longs cheveux noirs; « la face étoit couverte par-tout de poils « courts : iln’y avoit pas moyen de douter « que ce ne fût la tête d’un animal, mais «qui, par cette partie, ne différoit pres- « que point de l’homme; et M. Albivus, « ce grand anatomiste, à qui je la fis voir, DES ORANGS-OUTANGS. :x5 « fut dé mon avis. Si l’on doit juger, par « cette tête, de lataille de l’animal auquel « elle avoit appartenu, il devoit pour le moins avoir égalé celle d’un homme de « cinq pieds. Le pied qu’on montroit avec «cette tête, et qu’on assuroit être du « même uen. étoit plus lon que celui « d’un grand ne. « M. de Buïfon soupconne qu ‘il y= a un « peu d’exagération daus le récit de Bon- « tius , et un peu de préjugé dans ce qu’il « raconte des marques d'intelligence et « de pudeur de sa femelle orang-outang « cependant ce qu’il en dit ést confirmé « par ceux qui ont VU ces animaux aux « Indes ; au moins j'ai entendu la même À « chose de plusieurs personnes quiavoient « été à Batavia, et qui sûrement igno- « roient ce qu'en a écrit Bontius. Pour « savoir à quoi m'en tenir là-dessus, Je < me suis adressé à M.Relian, qui demeure « dans cette même ville de Batavia, où «il pratique la chirurgie avec beaucoup « de succès : connoissant son goût pour « l’histoire naturelle, et son amitié pour « moi, Je lui avois écrit pour le prier de r6 HISTOIRE NATURELLE ! « m'envoyer un orang-outang, afin d'en orner le cabinet de curiosités de notre «académie , et en même temps je lui «avois demandé qu’il me communiquât « ses dbservations sur cet animal , ‘en cas « qu'il l’eût vu ». Voici sa réponse, qu’on lira avec plaisir; elle est datée de Bata- via, le 15 janvier 1770. « J'ai été extrémement surpris, écrit « M.Relian, que l’homme sauvage, qu'on « nomine en malais orang-oulang ; ne se « trouve point dans votre académie; c’est «une pièce qui doit faire l’ornement de «tous les cabinets d'histoire naturelle. « M. Pallavicini, qui a été icisabandhaar, « en a amené deux en vie, mâle et femelle, « lorsqu’il partit pour l’Europe en 1759; ils étoient de grandeur humaine, et « faisoient précisément tous les mouve- «mens que font les hommes , sur-tout « avec leurs mains , dont ils se servoient « comme nous. La femelle avoit des ma- melles précisément comme celles d’une « femme , quoique plus pendantes 5; la « poitrine et le ventre étoient sans poils, «mais d’une peau fort dure et ridée, Ils S À ñ DES ORANGS-OUTANGS. 17 « étoient tous les deux fort honteux quand «on les fixoit trop; alors la femelle se « Jetoit dans les bras du mâle, et se ca- « choit le visage dans son sein, ce qui < faisoit un promale “iiahlorecit tou- « chant : c’estce queJ'ai vu de mes propres « yeux. Is ne parlent point ; mais ils ont « un cri semblable à celui du singe, avec « lequel ils ont le plus d’analogie par rap- « portà la manière de vivre, ne mangeant « que des fruits, des racines, de nié, « ét habitant sur des arbres dans les bois « les moins fr équentés. Si ces animaux ne « faisoient pas une race à part qui se per- « pétue, on pourroit les nommer des « monstres de la nature humaine. Le nom « d'Aommes sauvages qu'on leur donne, « leur vient du rapport qu'ils ont éxté _« rieurement avec l’homme, sur-tout dans « leurs mouvemens, et dis une facon de « none quileur cent par ticulière, «et qu’on ne remarque point dans De « autres animaux; car celle-ci est toute « différente de cet instinct plus ou moins « développé qu’on voit dans les animaux « en général, Ce seroit un spectacle bien 2 8 HISTOIRE NATURELLE &« € & « « L 4 L44 «€ € Ca L< Loi < #s L& A La € ñ € la < # n< Laù < La) < A < A « nn « À curieux si l’on pouvoit observer cés homimes sauvages dans les bois , sans eu être apperou, et si l’on étoit témoin de leurs occupations domestiques : Je dis hommes sauvages , pour me conformer à l'usage; car cette dénomination n’est point de mon goût, parce qu’elle pré- sente d’abord une idée analogue aux sauvages des terres inconnues, auxquels ces animaux-ci ne doivent point être comparés. L'on dit qu’on en trouve dans les montagnes inaccessibles de Java ; mais c’est dans l’île de Bornéo où il y. en a le pius, et d’où l’on nous envoic la plupart de ceux qu’on voit ici de temps en temps. | | | « Cette lettre, continue M. Allamand, confirme pleinement ce qu'a dit Bon- tius ; elle est écrite par un témoin ocu- laire, par un homme qui est lui-même observateur curieux et attentif, et qui sait que ce qu'il assure avoir vu, a été vu aussi par plusieurs personnes qui sont actuellement ici, et que Je suis à portée de consuiter tous les jours, pour assurer de la vérité de sa relation: & Lu « « À À « < #" DES ORANGS-OUTANGS. :g ainsi il n’y a point la moindre raison pour douter de la vérité de ce qu'il m'a mandé. Âu récit de Bontius il ajoute la taille de ces orangs-outangs. Ils sont de grandeur humaine ; par conséquent ce ne Sont pas les hommes nocturnes de M. Linnæus, qui ne parviennent qu’à la moitié de cette stature , et qui, suivant cet auteur, ont l’admirable talent de parler : il est vrai que c’est en sifflant; ce qui pourroit bien signifier qu’ils parlent comine les autres singes, ainsi que l’ob- serve M. Relian. Je ne dirai rien du de- gré d'intelligence que leur attribue mon correspondant ; il n’y a rien à ajouter aux réflexions de M. de Buffon sur cet article. Si ceux que M. Païlavicini a embarqués ayec lui, quand il est venu, en Europe, étoient arrivés ici en vie, on seroit en état d’en rapporter plu- sieurs autres particularités qui seroient vraisemblablement très - intéressantes: mais sans doute ils sont morts sur la route ; au moins est-1l certain qu'ils ne sont pas parvenus en Hollande. » Nous croyons devoir ajouter ici ce que ? 20 ‘HISTOIRE NATURELLE M. le professeur Allamand rapporte d’ux Loi le) rand singe d'Afrique, qui pourroit bien être une variété daus l’espèce du pongo ou grand oraug-outang, par laquelle cette espèce se rapprocheroiït du mandrill. « « L< La) « Le La) « « « € La « LCA € # L< AN L< " &« « € LS « Plusieurs personnes m'ont parlé d’un singe qu'elles avoient vu à Surinam, où il avoit été apporté des côtes de Güi- née ; mais faisant peu de fond sur dés relations vagues de gens qui, sans au- cune connoissance de l'histoire natu- relle, examinent peu attentivement les objets nouveaux qui se présentent à eux , Je me suis adressé à M. May, capi- taine de haut-bord au service de la pro- vince de Hollande. Je savois qu’il avoit été à Surinam pendant que cet animal y étoit, et Je ne doutois pas qu'il ne l’y eût vu. Personne ne pouvoitim’en rendre un compte plus exact que lui :1l est aussi- distingué par son goût pour toutes sortes de sciences , /que par les connois- sances qui forment un excellent officier de mer. Voici ce que j'en aiappris. « Étant avec son vaisseau sur les côtes : PL CA 82 HISTOIRE NAT URELLE. pieds. pouc. are Longueur de coude au poignet. . > 6 Longueur du poignet au bout des | Uüiats.. 4, oe ds SANS » 6 Longueur de la jambe du genou au Halo se rats Celbaee IN » 10 Longueur du talon au bout des doigts. soso ss Sois VD (a) Longueur des ongles du pied..... » » Longueur des ongles de la main. » 2 IQ 5 I © LE MACAQUE A QUEUE COURTE TS quil S LE MACAQUE DRD EE. COUIRTE. Nous ne donnons cette dénomination à l'animal représenté ici que faute d’uu nom propre, et parce qu’il nous paroît approcher un peu plus du macaque que des autres guenons : cependant il en dif- fère par un grand nombre de caractères méme essentiels. Il a la face moins large et plus eflilée, la queue beaucoup plus courte, les fesses nues, couleur de sang, aussi-bien que toutes les parties voisines de la génération. Il n’a du macaque que la queue , très-grosse à son origine où la peau forme des rides profondes ; ce qui le rend différent du maimon , ou singe à queue de cochon , avec lequel il à néanmoins beaucoup de rapports par le caractère de la queue courte ; et comme ce macaque et le singe à queue de cochon ont tous deux la queue beau- OR da Re M de MEL 84 HISTOIRE NATURE LLE coup plus courte que les autres sue nons, on peut les regarder comme fai- sant à cet égard la nuance entre le genre des babouins qui ont la queue courte , et celui des BUERDMe qui l'ont trét-longns Tout le bas du corps de ce macaque, qui étoit femelle, est couvert , depuis les reins, de grandes rides qui forment des inégalités sur cette partie ét Jusqu'à l’origine de la queue. Il a des abajoues, et des callosités sur les fesses, qui sont d'un rouge très-vif , aussi-bien que le dedans des cuisses , le bas du ventre l'anus , la vulve, etc.: mais on pourroit croire que l'animal ne porte cette belle couleur rouge que lorsqu'il est vivant et en bon état de santé ; car étant tombé malade, elle disparut entièrement, et après sa mort ( le 7 février 1778 ) 11 n’en paroissoit plus aucun vestige. IL étoit aussi doux qu’un petit chien : il ac- cueilloit/tous les hommes, mais il re- fusoit les caresses des femmes ; et lorsqu'il étoit en liberté, il se Jetoit après leurs jupons. ” ss , DiÙ :M AC: A QUE. 85 Ce.macaque femelle n'avoit que quinze pouces de longueur. Son nez étoit applati avec un enfoncement à la partie supé- rieure,, qui. étoit occasionné par le re- bord de l'os frontal. L'iris de. l'œil étoit jaunâtre ; l'oreille ronde et couleur de chair en dedans, où elle étoit dénuée de poil. À la partie postérieure de chaque oreille, on remarquoit une petite décou- pure , différente, pour la forme et la po- sition, de celle qui se trouve aux oreilles du macaque de notre volume VIT La face, ainsi que le dessous de la mâchoire in- férieure et du cou, étoient dénués de poil. Le dessus de la tête et du corps étoit jaune verdâtre , mêlé d’un peu de gris ; le dessous du ventre , blanc, nuancé de jaunâtre ; la face externe des bras et des jambes étoit de couleur cendrée, mêlée de Jauue , et la face interne d’un gris cendré clair ; les pieds et les mains étoient d’un bruu noirâtre en dessous, et cou- verts en dessus de poils cendrés. L'ongle du pouce étoit plat, et les autres courbés en gouttière. La queue étoit couverte, comme les jambes , de poils cendrés , et, Ga D A SN te NE NA , Y ie : F L 96 HISTOIRE NATURELLE: méêlés de jaune: elle finissoit tout d’un coup en pointe ;son extrémité étoitnoire, et sa longueur était en tout de sept pouces deux lignes. La dépouille de ce macaque est au Cabinet du roi. | Zom 122. PL.14.Lage 87. \ JS Dauguet se DE MAS D OUEN. COURTE Note avons donné, volume VIT, les figures de deux patas, l’un à bandeau noir et l’autre à bandeau blanc : nous donnons ici la figure d’un autre patas à bandeau blanc, mais dont la queue est beaucoup plus courte que celle des autres. Cependant, comme il ne semble différer du patas à bandeau blanc que par ce seul caractère , nous ne pouvons pas dé- cider si c’est une espèce différente , ou une simple variété dans l’espèce : voici la description que nous en avons faite sur un individu dont la dépouille bien préparée se trouve au Cabinet du roi. La queue n’a que neuf pouces de longueur, au lieu que celle des deux autres patas en a quatorze. Le diamètre de la queue étoit de dix ou onze lignes à son ori- giue , et de deux lignes seulement à son 88 HISTOIRE NATURELLE extrémité , en sorte que nous sommes assurés que l’animal n’en a rien retran- ché en la rongeant. La longueur de l’ani- mal entier, dépuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue, étoit d’un pied cinq pouces dix lignes ; ce qui ap- procheautant qu'il est possible des mêmes dimensions du corps des autres patas, qui ont un pied six pouces. Celui-ci a la tête toute semblable à celle des autres, et ïl porte un bandeau de poils blancs au-des- sus des yeux, mais d’un blanc plus sale que celui du patas représenté dans le tome VII. Le corps est couvert, sur le dos, d’un poil gris cendré, dont l’extrémité est un peu teinte de fauve : sur la tête et vers les reins le fauve domine, et il est mêlé d’un peu d’olivâtre. Le ventre , le des- sous de l'estomac et de la poitrine, les côtés du cou, le dedans des cuisses et des Jambes, sont d’un fauve mêlé deiquelques teintes grises ; les pieds et les mains sont couverts de poils d’un gris ceudré , melé de brunâtre. Le poil du dos a un pouce dix lignes de longueur ; les jambes de devant sont couvertes de poils d’un gris BU PATAS. "780 cendré , mêlés d’une teinte brune qui augmente et devient plus foncée en ap- prochant des mains. Dans tout le reste, ce singe nous a paru parfaitement sem- blable aux patas du tome VII. = | LA GUENON A: MUSEAU ALONGE.. Currr guënon a en effet le museau très-long, très-délié, couvert d’une peau nue et rougeâtre. Son poil est très-long sur tout le corps, maïs principalement sur les épaules , la poitrine et la tête; la couleur en est d’un gris-de-fer mêlé de noir, excepté sur la poitrine et le ventre, où elle est d’un cendré clair. La queue est très-longue. Cet animal a deux picds de haut lorsqu'il ést assis: son naturel est fort doux. M. Pennant , qui l’a fait con- noître , ignoroit son pays natal ; mais il croyoit qu'il avoit été apporté d'Afrique. Cette espèce ressemble beaucoup , par sa conformation , à celle dont nous avons parlé sous le nom de babouin à museau. de chien; mais, indépendamment de ses. habitudes, qui sont bien plus douces que celles des babouins, elle en diffère par les couleurs de son poil, et sur-tout par la longueur de sa queue. « Zome . 122 . ; 20 15 Page. 90’ \ F LA GUENON À MUSEAU ALONGE JT auquer A Zome,, 12 , D 20. Lage. 7: LA GUENON COURONNEE LA GUENON COURONNÉE. Nous donnons ici la figure d’une gue- non dont l'espèce nous paroïit très-voi- sine de celle du malbrouck, et encore plus de celle du bonnet-chinois, dont nous avons parlé dans le même article , et donné les figures tome VII. Cette gue- non étoit à la foire Saint-Germain en 1774 : ses maîtres l’appeloient /e singe couronné | à cause du toupet en hérisson qui étoit au-dessus de sa tête; cetoupet formoit une espèce decouronne qui , quoi- qu'interrompue par-derrière , paroissoit assez régulière en la regardant de face. Cet animal étoit mâle , et une femelle de même espèce, Que nous aVONS EU OCCASION de voir aussi , avoit également sur la tête des poils hérissés , mais plus courts que ceux du mâle; ce qui prouve que si ce n’est pas une espèce, c’est au moins une variété constante. Ces poils, longs de deux pouces à deux pouces et demi, sont bruns 92 HISTOIRE NATURELLE à la racine, et d’un jaune doré jusqu’à leur extrémité: ils s'élèvent en s’avancant en pointe vers le milieu du front, et re- montent sur les côtés pour gagner le sommet de la tête , où ils se réunissent avec les poils qui couvrent le cou. Le poil estmoins grandau centre de la couronne, et forme comme un vide au milieu; cet en les couchant avec la inain , ils parois- sent partir circulairement de la circon- férence d’un petit espace qui est nud. La face n’a que vingt-deux lignes de- puis la pointe du toupet entre les yeux, jusqu’au bout du museau; elle est nue et sillonnée de rides plus ou moins pro- fondes. La lèvre inférieure est noirâtre et l'extrémité des mâchoires est garnie de petits poils noirs clair-semés; le nez est large et applaticomme dans le malbrouck et dans le bonnet-chinois; les yeux sont grands , les paupières arquées , et l'iris de l'œil couleur de cannelle mêlée de ver- dâtre. Les côtés de la tête sont légèrement couverts de petits poils bruns et grisâtres, semés de quelques poils jaunâtres. Les oreilles sont hues et d’un brun rougeûtre; DE LA GUENON COURONNÉE. 93 elles sont arrondies par le bas et forment une pointe à l’autre extrémité. Le poil du corps est d’un:brun-musc , mêlé de teintes d’un Jaune foncé qui domine sur les bras en dehors, avec de légères teintes grises en dedans ; en général, le poil du corps. et des bras ressemble, pour la couleur, à celui .qui forme la couronne de la tête : les cuissés et les jambes sont d’un jaune plus foncé et mêlé de brun ; le dessous du corps et le dedans des bras et des Jambes sont d’un blanc tirant sur le gris; les maius et les pieds sont couverts d’une peau d’un brun noirêtre , avec de petits poils ras et noirs sur la partie supérieure. Les ongles sont en forme de gouttière , et n’excèdent pas le bout des doigts. Cette guenon avoit rongé une petite partie de sa queue, qui devoit avoir treize ou qua- torze pouces de longueur lorsqu'elle étoit entière. Cette queue est garnie de poils bruns, et ne sert point à l’animal pour s'attacher: lorsqu'il la porte en l’air, elle flotte par ondulations. Cette guenon avoit des abajoues et des callosités sur les fesses: ces callosités étoient couleur de chair, en MULS RAS CSRS S n US C0 CGR dr à à SAM ah 0": EG Té GM)roh mu ti Moyds CRE Né Ne Par" (| L Ê F y Ÿ$ L " ne : 94 HISTOIRE NATURELLE sorte que par ces deux derniers carac- tères, aussi-bien que par celui des longs poils , elle paroît approcher de si près de l'espèce de la guenon que nous avons ap- pelée bonnet-chinois, que l’on pourroit dire qu'eiie n’en est qu’une variété. Il n’y a de différence très-remarquable que dans la position des poils du sommet de la tête ; lorsqu'on Îles couche avec la main, ils restent applatis sans former une sorte de calotte, comme on le voit dans Île bonnet-chinois. pieds. pouc. lign. Lonoueur du corps mesuré en ligne ATOITE à se 0e ne Soie No CRE APE NOR » Longueur du corps mesuré en ligne superficielle ................. ASE » Lonpsueur de 1 tête. ne 3 3 Distance de la mâchoire supérieure AA YO a cles 4e A0 On 3 L'aveeurdes Jeux. 00, PE A ca IT 6 Distance entre les yeux..... DR à » 4 Larseur'dés narimes. 1. 4000 » 5 Longueur de l'oreille:, 2. MN UNI 5 Etréeur de loôveille, :,. Ron ss T Us Hauteur du train de devant....., » 7 8 Hauteur du tram de dernitre..,, » Suite APE PET L'ONU | UE Ne PS SPP PAU ON DE LA GUENON COURONNÉE. 05 pieds. pouc. lign. Longueur du coude au poignet.. » 3 1* Longueur du poignet au bout des Qnales is. edit ces , 2 2 b Longueur du jarret au talon..... » 4 8 Longueur des plus grands ongles. » » 2 Largeur de la main........:... RE de Longueur de la maim.:.:......, 2 3 Longueur du talon au bout du plus lonetdoiné, LUS sui de » 3 9 Lonsueurduipdes.s. ui ht SU ITT Largeur dupied. sn. 511. os 2.. T Longueur, de, là ,queue.. :...,.:, x 2 3 Son épuisseur à l’origine du tron- COMrensoses sus ess ses seese D > 9 La guenon que M. Pennant a décrite sous le nom de bozneted monkey, ne nous A À 4 3 L pr paroît être qu’une variété de cette gue- non couronnée. LA GUENON A CAMAII. } Lr sommet de la tête, le tour de la face, le cou, les épaules et v poitrine de cette guenon , sont couverts d’un poil long, touffu , flottant, d’un jJaune' mêlé de noir, qui lui forme un sorte de camail, Elle a trois pieds de hauteur lorsqu'elle est. debout , comme dans la figure, sur ses pieds de derrière. Elle a la face noire: le corps, les-bras.et.les jambes soût gar- nis d'un poil très-court, luisant et d'un beau noir; ce qui fait-ressortir la couleur de la queue, qui est d’un blanc de neige et qui se termine par une touffe de poils également blancs. Tous les membres de cet animal sont très-déliés. Il n’a que quatre doigts aux mains, comme le coaita , dont il diffère cependant par un très-srand nombre de caractères, et prin- cipalement par les abajoues et par sa. queue, qui n’est point prenante : aussi n'est-il pas du nombre des sapajous, qui tous appartiennent au nouveau conti- nent, mais de celui des guenons, qui ne se trouve que dans l’ancien. Tome .12 " | | LT .77 Page. 96, : "RE Le Mme te | 7 4 ou GR fu, né Ré DORE RE nl Se SE Ve dé à PT NL OR AUTRES OR HISTOIRE NATURELLE. 5? Elle habite en effet. dans les forêts de Sierra Leone et de Guinée, où les Nègres lui donnent le nom de 705 des singes, ap- paremment à cause de la beauté de ses couleurs, et à cause de son camail qui représente une sorte de diadème; ils es- timent fort sa fourrure, dont ils se font des ornemens, et qu’ils emploient aussi à différens usages. Nous ajoutons ici la notice d’une autre nouvelle espèce de guenon que M. Pen- nant a décrite. Elle a été apportée Le uême pays que la guenon à camail, e elle lui ressemble par ses membres us par la longueur et le peu de grosseur de sa queue, et sur-tout en ce qu’elle a cinq longs doigts aux pieds de derrière, ct qu’elle n’en a que quatre aux pieds de devant. Son poil est noir au-dessus de la tête et sur les Jambes , bai foncé sur le dos, et d’un bai très-clair sur les joues, le dessous du corps et la face intérieure des Jambes et des bras. Elle nous paroît être une variété dans l'espèce de 1 gue- non à camail. LE BLANC-NEZ. \ Novs croyons devoir placér ici un ar- ticle tiré des additions de M. Allamand : il contient la description d’une guenon appelée par les Hollandois b/anc-nez, que je croyois être de la même espèce que le moustac, mais qui est en effet d’une espèce différente. ù « M. de Buffon, dit M. Allamand, est « porté à croire que la guenon que quel- «ques voyageurs nomment blanc-nez, « est la même que celle qu’il a appelée « moustac; et ilse fonde sur le témoignage « d’'Artus, qui dit qu’on voit à la côte « d'Or des singes que les Hollandois nom- « ment b/anc-nez, parce que c’est la seule « partie de leur corps qui soit de cette « couleur ; il ajoute qu'ils sont puans et « farouches. Il se peut que ces singes «soient les mêmes que les moustacs de « M. de Buffon , quoique ceux-ci aient la « moustache et non le nez blanc; mais il « y en à une autre espèce en Guinée, qui HISTOIRE NATURELLE. 09 « mérite à aussi Juste titre le même nom « que Je lui donne. Son nez est effective- «ment couvert d’un poil court, d’un « blanc très-éclatant , tandis que le reste « de sa face cest d’un beau noir; ce qui « rend saillante cette partie, et fait qu’elle « frappe d’abord plus que toute autre. « J'ai actuellement chez moi une gue- «non de cette espèce, dont Je suis rede- « vable à M. Butini, qui me l’a envoyée « de Surinam, où elle avoit été apportée « des côtes de Guinée. Ce n’est point celle dont parle Artus, car elle n’est ni puante ni farouche; c’est au contraire le plus « aimable animal que j'aie jamais vu. Il « est extrêmement familier avec tout le « monde , et on nese lasse point de Jouer « avec lui, parce que jamais singe n’a « Joué de meilleure grace. Il ne déchire «nine gâte Jamais rien; s’il mord, c’est « en badinant, et de facon que la main À À «la plus délicate n’en remporte aucune « marque. Cependant 1l n’aime pas qu’on « l'interrompe quand il mange, ou qu’on «se moque de lui quand il a manqué ce « qu’il médite de faire ; alors il se met em Ÿ SA St di x Fat L ds Pen NE 7 NA 00 HISTOIRE NATURELLE « colère : maïs sa colère dure peu, et il ne garde point de rancune. Il marche « sur quatre pieds, excepté quand il veut « examiner quelque chose qu'il ne con- noît pas ; alors il s’en approche en mar- « chant sur ses deux pieds seulement. Je soupconne que c’est le même dont parle Barbot, quand il dit qu'il y a en Gui- «née des singes qui ont la poitrine « blanche, la barbe pointue de la même « couleur , une tache blanche sur le bout « du nez, et une‘raie noire autour du « front. Il en apporta un de Bontri qui fut « estimé vingt louis d’or, et je n’en suis « pas surpris; sûrement je ne donnerois « pas le mien pour ce prix. La description « de Barbot lui convient fort, à l’excep- « tion de la couleur du corps qu'il dit être « d’un gris clair moucheté. « La race de ces gaenons doit être nom- « breuse aux côtes de Guinée; au moins « en voit-on beaucoup aux établissemens « que les Hollandois y ont: mais quoique «souvent ceux-ci aient tenté d’en rappor- « ter en Europe, ils n'ont pas pu y réus- « sir. La mienne est peut-être la seule qui À À À à DOUIBTANC-NE Z. : :! 10 « ait tenu bon contre le froid de notre « climat, et jusqu’à présent elle ne paroît « pas en être affectée. : « Cet animal est d’une légéreté éton- « nante, et tous ses mouvemens sont si « prestes, qu’il semble voler plutôt que sauter. Quand il est tranquille, son at- « titude favorite est de reposer et soute- « nir sa tête sur un de ses pieds de der- « rière, et alors on le diroit occupé de « quelque profonde méditation, Quand «on lui offre quelque chose de bon à «manger, avant que de le goûter, il le « roule avec ses mains comme un pâtis- « sier roule sa pâte. : À Caractères distinctifs de cette espèce. « Le blanc-nez a dés abajoues et des « callosités sur les fesses. La longueur de « son Corps et de sa tête pris ensemble . « est d’environ treize pouces ; et celle de « sa queue, de vingt. La couleur de la « partie supérieure de son corps et de sa « queue est un agréable mélange d’un « verd couleur d'olive et de noir, mais 2 9 HISTOIRE NATURELLE «où cependant le verd domine. Cette « mème couleur s'étend sur la partie ex- térieure des cuisses et des jambes, où « plus elle approche des pieds, plus elle « devient noire. Les pieds sont sans poil «et tout-à-fait noirs, de mème que les : « ongles qui sont plats. « Le menton, la gorge, la. male et «le ventre sont d’un beau blanc, qui « s'étend en pointe, presque au-dessous « des oreilles. Le dessous de la queue et « la partie interne des jambes et des bras. «sont d’un gris noirâtre. Le front, le «tour des yeux et des lèvres, des joues, « en un mot, toute la face est noire, à « l'exception de la moitié inférieure du « nez , remarquable par une tache blan- « che presque triangulaire qui en OCCUpPE « toute la largeur, et qui se termine au- « dessus de la lèvre en une espèce de « pointe, aux deux côtés de laquelle sont « posées les narines un peu obliquement. « Les oreilles sont sans poils et noïrâtres ; «il én part une raie aussi noire qui en- « toure circülairement toute la partie & supérieure de Ja tête, dont le poil est À DU BLANC-NEZ 7ro3 « tant soit peu plus long que celui qui «couvre le dos et forme une sorte d’ai- «grette. Une ligne de poils blancs, qui «a somorigine près de l’angle postérieur « de l’œil, s'étend de chaque côté au- « dessous des oreilles et un peu plus loin, « au milieu des poils noirs qui couvrent «cette partie. La racine du nez et les « yeux sont un peu enfoncés; ce qui fait _« paroître le museau alougé, quoiqu'il « soit applati. Le nez est aussi fort plat « dans toute sa longueur, sur-tout dans cette partie qui est blanche. Il n’y a « point de poils autour des yeux, ni sur une partie des joues ; ceux qui couvrent « le reste de la face, sont fort courts. Les « yeux sont bien fendus; la prunelle en À À À «est fort grande, et clle est entourée « d’un cercle Jaune assez large pour « que le blanc reste caché sous kes pau- « pières. Les poils du menton sont plus « longs que ceux des autres parties, et « forment une barbe qui est sur-tout vi- « sible quand l'animal a ses abajoues « remplies de manger. 11 n’aime pas à « lavoir mouillée, ctil a soin de l'essuyer: 164 HISTOIRE NATURELLE. « dès qu’il a bu, contre quelque corps « sec. Je ne saurois dire si les femelles. « de cette espèce sont sujettes aux écou- « lemens périodiques ; je n’en ai pu ap- « percevoir aucune marque dans celle « que J'ai. » | PE.26 2 age 209 : f # af KE 1 À k | & e re Ê Qr GE SNMP Le Pr % SN n & LA GUENON, \ ’ , ANEZ BLANC PROENMINENT,. J Dauguet Fe ed gt dial M TT st dr LAS Sa UE A A 2 AO Ah dt dis LS LAGUENON A NEZ BLANC PROEMINENT. 4 | IP y a grande apparence , comme le soupconne M. Allamand, qu'il y a plu- sieurs espèces de guenons auxquelles on peut donner le nom de b/anc-nez; mais on doit l’appliquer de préférence à celle qu'il vient de décrire, et laisser le nom de mroustac à celle dont J'ai donné la figure tome VII. us On m'a apporté depuis , pour le Ca- binet du roi, une peau assez bien con- servée d’une autre guenon , à laquelle on pourroit aussi donner le nom de blant-nez ,. et qui amême plusieurs autres rapports avec le blanc-nez décrit par M. Allamand. Cette guenon étoit mâle, et celle de M. Allamand étoit femelle : on pourroôit donc croire que leur différence pourroit provenir de celle du sexe. Je donne ici la figure de cette guenon mâle, A EC CP DRE RD ARS CU UP UT UN NO TE l \ 106 HISTOIRE NATURELLE dont voici la description d’après sa dé- pouille conservée au Cabinet du roi. Ce mâle a seize pouces sept En es, de- puis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue, et la femelle décrite par M. Allamand n’en avoit que treize. Le nez, qui est tout blanc, est remarquable par sa forme et sa couleur ; il est large sans être applati, et proéminentsur toute sa longueur. Ce seul caractère seroit suf- fsant pour distinguer cet animal du blanc-nez décrit dans Particle précédent , qui n’avoit pas le nez proéminent ou ar- rondi en-dessus , mais au contraire fort applati. Le poil du corps est d’un brun noirûtre mêlé de gris; mais il est Jau- mâtre sur la tête: Les bras et la poitrine sont aussi de couleur noirâtre. Ce poil, tant du corps que des jambes et du dessus du corps , est long de treize lignes, ct frisé ou crépu à peu près comme de Îa laine. Les orbites des yeux ont beaucoup de saillie, ce qui fait paroître Poil en- foncé; l'iris en est jaunâtre, et son ou- verture est de trois lignes. Les paupières supérieures sont de couleur de char, ve i DE LA GUENON À NEZ BLANC, ro et les inférieures sout d’un brun rou- gseâtre : 1l y a du noir sur le nez et au- dessous des yeux. La mâchoire inférieure. est couverte de poils gris mélés de rous- sâtre ; et sur les tempes , l’occiput et le cou , les poils gris sont mélés de noir. Les oreilles sont de couleur rougeâtre et dé- nuées de poils, ainsi que la face, qui est brune; elles ont un pouce six lignes de longueur , et onze lignes de largeur à la base. La queue a un pied neuf pouccs trois lignes de longueur , quoiqu’elle ne soit pas entière , et qu'il y manque quel- ques vertèbres ; elle est couverte de poil noirâtre comme celui des jambes. Les pieds et les mains sont sans poil et de couleur brune tirant sur le noir : les pouces, sur-tout ceux des mains , Sont plus menus que dans la plupart des singes et guenons. Au reste, cet animal étoit encore jeune; car la verge étoit fort petite et cachée au fond du fourreau, qui ne paroissoit pas excéder la peau du ventre; et d’ailleurs les testicules n'’étoient pas encore ap- parens. ARDENNE RETENU EE 17 ML Ne CEA ARE RÉ tenu TE Pt NUS pe EL à ve 4 RENE Sa a © . 308 HISTOIRE NATURELLE. Mais ce que nous venons de dire, ne suffit pas pour juger si cet animal et la femelle décrite par M. Allamand sont deux espèces réellement distinctes , ou si l’on ne doit les regarder que comme deux simples variétés dépendantes du sexe ; et ce ne sera que quand on aura vu un plus grand nombre de ces ani- maux , qu’on pourra décider s'ils ne for- ment pas deux espèces, ou du moins deux variétés constantes et appartenant au mâle comme à la femelle. | LS PE teta ES 4 = Re. = 2 ' 4 DOYRLMENTE ZJome :172. LE .19 . Page.109. RSS NN LE MONA. C ET animal mâle, apporté de la côte de ._ Guinée , doit étre regardé comme une variété dans l’espèce de la zone , à la= quelle il ressemble assez par sa Gé osseut et la couleur du poil : il a seulement plus de légéreté dans les mouvemens et dans la forme de ses membres; la tête a aussi plus de finesse , ce qui lui rend la physio- nomie agréable. Les oreilles n’ont point ; comme celles de la more, une échancrure sur le bord supérieur ; et ce sont à les caractères par lesquels il diffère de la mone : mais au reste il a comme elle des abajoues et des callosités sur les fesses. La face est d’un gris ardoisé ; le nez plat et large ; les yeux sont enfoncés, et l'iris en est orangé ; la bouche et les mâchoires sont d’un rouge pâle; les joues sont gar- nies de grands poils grisâtres et Jaune verdâtre qui lui forment comme une barbe épaisse qui s'étend jusque sous le menton. On voit au-dessus des yeux une Quadrupides. RiL. 19 à. ito HISTOIRE NATURELLE . bande noire qui se termine aux oreilles ; lesquelles sont'assez plates et noires, ex- cepté à l’orifice du canal auditif, qui est recouvert de grands poils grisätres. On voit sur le front un bandeau blanc gri= sâtre , plus large au milieu et en forme de croissant. Le sommet de la tête et le derrière du cousont couverts de poils ver- dâtres , mélangés de poils noirs. Le corps est couvert de poils bruns et jaunâtres , ce qui lui donne un reflet olivâtre. Les faces externes des bras et des jambes sont noires , et cette couleur tranche avec celle des faces internes, quisont blanches, ainsi que tout le dessous du corps et du cou. La queue est très-longue, de plus de vingt pouces de longueur, et garnie de poils courts et noirâtres : on remarque, de chaque côté de l’origine de la queue, une tache blanche de figure oblongue. Les pieds et les mains sont tout noirs, ainsi que le poignet. . Cet animal n’étoit âgé que de deux ans; il avoit seize pouces quatre lignes de lon- gueur depuis le museau jusqu’à l’anus. Les dents étoient aü nombre de trente L DU MONA. TIT deux, seize en haut comme en bas, quatre incisives, deux canines et deux mâche- lières de chaque côté:: les deux canines supérieures étoient beaucoup plus lon- gues que les inférieures. Au reste, le naturel de cette guenon paroît être fort doux ; elle estmeme crain- tive, et semble peureuse. Elle mange vo- lontiers du pain, des fruits et des racines. C’est lé même animal auquel Linnæus a donné le nom de diana, le mème que M. Schreber a nommé diane, et encore le même que M. Pennant appelle spofted monkey; mais ils se sont trompés en le. confondant avec l’evguima de Marcgrave, qui, comme Je l’ai dit, n’est qu’une va- riété du coaita d'Amérique, sapajou à queue prenante, au lieu que celui-ci est une guenon de l’ancien continent, dont la queue n’est He préhensile. ' LE ROLOWAY, O U LA PALATINE. « L, guenon qui est représentée dans . « la planche XIIT, dit M. Allamand, n’a « point encore été décrite : elle est ac- « tuellement vivante à Amsterdam, chez « le sieur Bergmeyer, dont la maison est « connue non seulement de tous les ha- « bitans de cette grande ville, mais en- core de tous les étrangers qui y arrivent; et cela parce qu’on voit toujours chez lui plusieurs animaux rares, qu'il fait venir à grands frais des pays les plus _« éloignés. Cette guenon lui a été envoyée _« des côtes de Guinee, sous le nom de « roloway, que j'ai cru devoir lui conser- « ver. C’est un fort joli animal, doux et «caressant pour son maître; mais il se « défie de ceux qu’il ne connoît pas, et «il se met en posture de défense quand ils « veulent s’en approcher ou le toucher, Tome 72 , 22:20 .L'age 212. HISTOIRE NATURELLE. «rà « Sa longueur, depuis l’origine de la « queuc jusqu’au-dessus de la tête, est « d'environ un pied et demi. Le poil qui « couvre son dos est d’un brun très-foncé «et presque noir : celui qui est sur les « flancs, les cuisses, les jambes et la tête, « est terminé par une pointe blanchâtre; « ce qui le fait paroître d’un gris obscur. « Les poils qui couvrent la poitrine, le < ventre , le contour des fesses, et la par- «tie intérieure des bras et des cuisses, «< sont blancs; mais on assure que cette “ couleur ne leur est pas naturelle, et « qu’en Guinée ils sont d’une belle cou- « leur orangée, qui se perd en Europe et « se change en blanc, soit par l’influence < du climat, soit par la qualité de la nour- «< riture. Quand cette guenon est arrivée à « Amsterdam, elle conservoit encore quel- « ques restes de cette couleur orangée, « qui se sont dissipés peu à peu. Le sieur « Bergmeyer en a recu une seconde de- « puis quelques mois, dont la partie in- « terne des cuisses est entièrement jaune: « si elle reste én vie, nous saurons avec. « plus de certitude ce qu’il faut penser .de « ce changement de couleur, 1e #14 HISTOIRE NATURELLE .« Ces guenons ont la face noire , et de « forme presque triangulaire. Leurs yeux, « sont assez grands et bien fendus; leurs. « oreilles sont sans poil et peu éminentes., « Un. cercle de poils blanchâtres leur en- « vironne le sommet de la tête; leur cou. «ou plutôt le contour de la face, est, « aussi recouvert d'une raie de longs poils « blancs qui s'étend jusqu'aux oreilles. « Elles ont au menton une barbe de la «même couleur, louguede trois ou quatre « pouces, qui se termine en deux pointes, « et qui contraste singulièrement avec le « poil de la face. Quand elles sont dans. « une situation où cette barbe repose sur. « la poitrine et se confond avec ses poils, «on la prendroit pour la continuation « de ceux qui forment le collier; et alors. « ces animaux, vus à une certaine dis- « tance, paroïissent avoir autour du cou «une palatine semblable à celle que les « dames portent en hiver; et même jeleur «en ai d'abord donné le nom, qui se « trouve encore seul sur la planche qui «a été gravée, et dans la table des ar- « ticles de ce volume, qui a été imprimée, DU ROLO W A Y. 119 « avant que je susse celui qu’elles portent « en Guinée. Leur queue égale, pour la «longueur, celle de leur corps, et les « poils qui la recouvrent m'ont paru plus « longs et plus touffus que dans la plu- « part des autres.espèces. Leurs fesses sont « nues et calleuses. J'ignore si elies sont « sujettes aux écoulemens périodiques, « Jonston a donné, dans la planche LXI « de son Zfistoire des quadrupèdes, la figure « d’un singe qu'il a nommé cercopithe- « Ccus Ineerkalz, qui paroît avoir quelque « rapport à notre roloway. Je croirois « même que c’est le même animal qu'il & « voulu représenter, si la figure qu'il en « donne n’étoit pas une mauvaise copie « d’une figure plus mauvaise encore du « guariba, publiée par Mercgrave. » La LA GUENON À FACE POURPRE. C ETTE guenon est remarquable par sa face et ses mains, qui sont d'un violet pourpre, et par une grande barbe blanche et triangulaire, courte et pointue sur la poitrine, mais s'étendant de chaque côté en forme d’aile jusqu’au-delà des oreilles; ce qui lui donne quelque ressemblance avec la palatine décrite dans l’article pré- cédent. Le poil du corps est noir; la queue est très-longue, et se termine par une houppe de poils blanes très-touffus, Cette espèce habite dans l’île de Ceylan, où on lui a douné quelquefois le nom d’ouanderou , ainsi qu’au babouin que nous avons décrit sous ce nom. Ses ha- bitudes sont très-douces; elle demeure dans les bois, où elle se nourrit de fruits et de bourgeons. Lorsqu'on l'a prise, elle devient bientôt privée et familière. On Pi : AN 7: Lage 11 6. PET TRE LA GUENON A FACE POURPRE. J Fauquet S. HISTOIRE NATURELLE. x17 | trouve également à Ceylan quelques gue- nons qui sont entièrement blanches, mais qui ressemblent pour tout le reste à la guenon à face pourpre, et cette variété de guenons blanches est assez rare. LA GUENON A CRINIÈRE. Novs donnons cette dénomination à une guenon qui nous étoit inconnue, et qui a une crinière autour du cou et un flocon de poils au bout de la queue comme le lion. Elle appartenoit à M. le duc de Bouillon, et elle paroissoit non seulement adulte, mais âgée. Nous en donnons ici la figure dessinée d’après l'animal vivant; c’étoit un mâle et 1l étoit assez privé : il vivoit encore en 1775, à la ménagerie du roi à Versailles. Voici la description que nous en avons faite. Il a deux pieds de longueur depuis le bout du nez jusqu’à l’origine de la queue , et dix-huit pouces de hauteur lorsqu'il est sur ses quatre Jambes, qui paroissent longues à proportion de la longueur du corps. Il a la face nue et toute noire : tout le poil du corps et des jambes est de cette même couleur; ct Tome. 22 . PT. pa. Lage-28. \ LA GUENON A CRINIERE . L NT R REEN | D'AUTOMNE à [2 HISTOIRE NATURELLE. z18 quoique loug et luisant , il paroît court aux yeux parce qu’il est couché. Il porte une belle crinière d’un gris brun autour de la face, et une barbe d’un gris clair: cette crinière, qui s'étend Jusqu’au-dessus des yeux, est mêlée de poils gris, et dans son milieu elle est composée de poils noirs ; elle forme une espèce d’enfonce- ment vers le sommet de la tête, et passe devant les oreilles, en venant se réunir sous le cou avec la barbe. Les yeux sont d’un brun foncé ; le nez plat; et les na= rines larges et écartées comine celles de J’ouanderou, dont il a toute la physio- nomie par la forme du nez, de la bouche et de la mâchoire supérieure , mais du- quel il diffère tant par la crinière que par la queue et par plusieurs autres .ca- ractères. La queue est couverte d’un poil court et noir par-tout, avec une belle touffe de longs poils à l'extrémité, et longue de vingt-sept pouces. Le dessous de la queue près de son origine est sans poil, ainsi que les deux callosités sur les- quelles s’assied cette guenon. Les pieds et les mains sont un peu couverts de poils, RE ge 20 HISTOIRE NATURELLE. à l'exception des doigts, qui sont nuds ; de même que les oreilles, qui sont plates et arrondies à leurs extrémités , et ca- chées par la crinière , en sorte qu’on ne les apperçoit qu’en regardant l'animal de face. Nous conjecturons que cette espèce de grande guenon à crinière se trouve en Abissinie, sur le témoignage d'Alvarès, qui dit qu’aux environs de Ber- nacasso , il rencontra de grands singes aussi gros que des brebis, qui ont une crinière comme le lion, et qui vont par nombreuses compagnies. LA GUENON NÉGRE. Crrrs guenon a été ainsi nommée à - cause d’une sorte de ressemblance des traits de sa face avec ceux du visage des Nègres. Sa face est applatie, et présente des rides qui s'étendent obliquement de- puis le nez jusqu’au bas des joues. Le nez est large et applati ; les narines sont longues et évasées ; la bouche grande, et les lèvres épaisses ; les oreilles Late et sans rebord saillant ; le menton et les joues sont couverts jusqu'aux oreilles de poils assez longs , fins et Jaunâtres. Cette gueuon a le poil brun sur la tête, noi- râtre sur le dos, les bras et les mains, un peu plus clair sur les cuisses et sur les jambes, clair-semé et jaunâtre sur la poi- trine et sur le ventre. Les ongles sont alongés et convexes, excepté ceux des pouces, qui sont ronds et applatis. La queue est aussi longue que le corps, ef | 11 122 HISTOIRE NATURELLE. le poil qui la garnit est de même couleur que celui du dos. Au reste, l’espèce de cette guenon est peut-être la plus petite de toutes celles de l’ancien continent; car elle n’est guère plus grosse qu’un sa- souin, et n’a communément que six Où sept pouces de longueur de corps. Albert Seba, Edwards et d’autres naturalistes qui l'ont vue vivante, s’accordent sur la petitesse de sa taille. Celle que cite Ed- wards, étoit très-agilc, assez douce, amusante par la légéreté de ses mouve- mens, et aimoit beaucoup à jouer, sur- tout avec les petits chats. Son pays natal est la Guinée. ST = Ju DOS. _ "À PL.23 Pige.233: VU PAR L (4) D (ee) À _ F., =. | ù : NN \ Ÿ ee votent wap Rte perte VER Re “quel or Ta f. ADDITION A L'ARTICLE Pod UWUC. Novs donnons ici la figure du douc vu par-derrière : nous avons donné la figure de cette guenon vue par-devant, tome VII. Cet animal est si singulièrement habillé, que nous avons cru devoir le érnpint des deux faces; mais nous n'avons rien d'historique à ajouter à cé que nous en avons dit. FŒTUS DE GUENON. Nous avons cru devoir donner ici la figure d'un fœtus de guenon qui nous a été envoyé dans un bocal rempli d’esprit- de-vin, et que nous avons fait dessiner pour qu'on puisse en comparer la forme avec celle des fœtus humains. Nous eus- sions bien desiré d’avoir un fœtus d’o- rang -outang; mais nos correspondans n'out pu nous satisfaire à cet égard. Nine us À Li ) abs aqurT % À Tome .12. PT. 27 Lage.1225 , OZ OS , D ES / 74 POCHE OSSEUSE DE LA GORGE DE L'ALOUATTE. h Ÿ auquet J n Tome 12 : Pl 24 Page.124 + sis) Man j Time ,12, PL.28. Page. RES FE AND TIT = rs XX [ auquet A D AR ALI.O, CUS. / = ADBPTIQN A L'ARTICLE DE L’ALOUATE. L'ox trouvera ici la figure du grand sa- paJou que nous avons appelé alouate, et qu’on nomme à Cayenne sizge rouge : on le désigne aussi assez communément, ainsi que l’ouarine , par la dénomination de singe hurleur. L'’alouate difière de l’'ouarine par la couleur et par quelques caractères qu’on pourroit attribuer à la différence des contrées qu'ils habitent. Sa figure manquoit dans notre ouvrage ; et nous l'avons fait dessiner d’après une peau bourrée qui a été envoyée de Cayenne à M. Poissonnier, médecin du roi. L’ouarine ou le hurleur noir, quoique fort commun au Bresil, ne se trouve di 126 HISTOIRE NATURELLE. point à la Guiane , et nous n'avons pu nous en procurer un individu. L’alouate ou le hurleur rouge est au contraire très- rare au Bresil, et très-commun dans les terres voisines de Cayenne. Ce grand sapajou avoit vingt-trois pouces et demi de longueur , et peut-être un pouce ou deux de plus , parce que ia peau en est fort desséchée. La face est sans poil ; le nez est applati ; les narines sont larges ; les joues garnies, sur les côtés, de poils fauves et clair-semés avec de grands poils noirs au-dessus des yeux ; et il y a quatre dents incisives au-devant dechacune desmâchoires: les supérieures sont plus grosses et plus larges que les in- férieures. Il y a aussi deux canines qui sont fort grosses à ia base; et entre les incisives et les canines supérieures , de même qu'entre Îles canines et les mâ- chelières inférieures , il se trouve un es- pace vide, daus lequel la dent canine de la mâchoire opposée entre lorsque la bouche se ferme, Nous n’avons pu voir Îles dents mâchelières, à cause du dessé- chement de la peau. Ce que ce sapajou a NT PDP SAP AJ OU. 129: de particulier, outre sa grande taille , ce sont de longs poils d’un roux foncé sur les côtés de la tête et du cou, qui lui for- ment comme une grande barbe sous le: menton. I a les jambes et les bras fort courts relativement à la longueur de son corps. Les bras, depuis l'épaule jusqu’au poignet, n’ont que dix pouces neuf lignes; et les cuisses et les jambes Jusqu'au talon, ouze pouces huit lignes. La main, depuis le poignet jusqu’à l’extrémité du plus long doigt , a quatre pouces; et le pied , cinq pouces deux lignes depuis le talon: jusqu’au bout du plus long doigt. Le dedans et le dessous des pieds et des nains est une peau nue , et le dessus est couvert de petits poils d’un brun roux. Le corps est très-fourni de poils, sur-tout aux épaules, où ils sont le plus longs , et ont Jusqu'à deux pouces six lignes de lon- gueur, tandis que le poil du corps n’a que treize ou quatorze lignes. Les bras sont bien couverts de poils sur leurs par- ties extérieures : mais leur partie inté- xieure est presque sans poil ; et nous ne savons sice manque de poil ne vient pas i x»8 HISTOIRE NATURELLE d’un défaut de cette peau desséchée. La couleur générale du poil de ce sapajou Ja fait nommer singe rouge, parce qu’en effet il paroît rouge par l'opposition des couleurs des différens endroits où le poil est d’un roux brülé, mêlé de teintes brun roussâtre ; et cette couleur domine sur la barbe, sur la tête, et sur l’in- térieur des cuisses. Les bras, depuis le coude jusqu’au poignet, sont d’un roux très-foncé , qui domine sur le fauve au- dedans du bras , lequel est néanmoins d’un fauve plus foncé que celui du corps. Le poil sous le ventre est du méme fauve que sur les reins ; mais sur la partie de la poitrine voisine du cou , il est mélangé de poils noirs plus longs que ceux du ventre. La queue est longue d’un pied sept pouces et demi , sur un pouce neuf lignes de diamètre à l’origine : elle va toujours en diminuant de grosséur > n’est revêtue par-dessous que d’une peau sans poil sur une longueur de dix pouces vers l’extrémité ; ce qui démontre que l'animal s'en sert pour s'attacher et s’ac- cxocher, ou pour prendre les différentes FR SNP À JO Ù. 129 choses qu’il veut amener à lui, comme le font les autres sapaJous , quitous, à l'exception de l’ouarine, sont plus petits que celui-ci. Au reste, cette queue, dont la peau est très-brune, est couverte en dessus de poils d’un roux brun. On épie ou l’on poursuit ces animaux à la chasse, etla chair n’en est pas absolu- ment mauvaise à manger, quoique tou- jours très-dure. Si l’on ne fait que Îles blesser sur un arbre, ils s’attachent à une branche par leur longue queue, et ne tombent à terre que lorsqu'ils sont morts; quelquefois même ils ue se détachent que plus de vingt-quatre heures après leur mort : la contraction dans les muscles qui replient le bout de la queue, se con- serve et dure pendant tout ce temps. Ces gros sapajJous mangent de diffé- rentes espèces de fruits. Ils ne sont pas Æéroces ; mais ils causent de l’épouvaute par leurs cris réitérés et presque conti- nuels, qu’on entend de fort loin, et qui leur ont fait donner le nom de Æurleurs. Ils ne font qu’un petit, que la mère porte sur le dos et prend entre ses bras pour x30o HISTOIRE NATURELLE lui donner à téter. Ceux qu'on élève dans les maisons ont l'air triste et morne, et ne font point ces gentillesses qu’on nomme communément des singeries : Us portent ordinairement la tete basse, et ne se re- muent qu'avec lenteur et nonchalance. Ils s’accrochent très-souvent par le bout de leur queue, dont ils font un, deux ou trois tours, selon qu'ils veulent être plus ou moins fortement attachés. L'état de domcsticité change leur humeur, et influe trop sensiblement sur leurs habitudes na- turelles, car ils ne vivent pas long-temps en captivité; ils y perdent leur voix, ou du moins ils ne la font jamais entendre, tandis qu’en liberté ils ne cessent de hur- ler : on entend leur cri plusieurs fois par jour dans les habitations voisines des fo- xêts; leur carilion Iugubre dure souvent quelques heures de suite. C’est ordinai- remenut à deux heures après minuit qu'ils commencent à hurler ou crier, et ce cri, qui retentit au loin, se fait d’une ma- pière singulière. Ils inspirent fortement et pendant long-temps l'air, qu'ils rendent ensuite peu à peu, et ils font autant de nt DU SAP AI OU. 13r, bruit en l’inspirant qu’en le rendant; cela dépend d’une conformation singulière dans l’organe de la voix. Vers Îe milieu de la trachée-artère on trouve une cavité osseuse , qui ressemble par sa forme exté- rieure au talon d'un soulier de femme: cette cavité osseuse est attachée par des ligamens membraneux qui lenvironnent; l'air poussé des poumons par la trachée- artère dans cette cavité, passe en mon- tant par un canal membraneux, épais et sinueux, se rétrécissant et s’ouvrant en manière de bourse à cheveux : c’est à l'entrée et à la sortie de ce conduit membraneux , que l’air éprouve toutes les modifications qui forment les tons successifs de leur forte voix. Les femelles ont un organe osseux comme les mâles. Un observateur qui a vu et nourri quel- ques uns de ces animaux à Cayeune, . aa communiqué la note qui suit. « Les « alouates habitent les forêts humides « qui sont près des eaux ou des marais. « On en trouve communément dans les « îles boisées des grandes savanes noyées, «et Jamaissurles montagnes de l’intérieur 4 132 HISTOIRE NATURELLE L « de la Guiane. Ils vont en petit nombre; souvent par couples, et quelquefois « seuls. Le cri, ou plutôt le râlement ef- « froyable qu’ils font entendre, est bien « capable d’inspirer de la terreur : il « semble que les forêts retentissent des « hurlemens de toutes les bêtes féroces « rassemblées. C’est ordinairement le ma « tin et le soir qu’ils font ce bruit; ils le « répètent aussi dans le cours de la jJour- «née; et quelquefois pendant la nuit. Ce « râlement est si fort et si varié, que l’on. «Juge souvent qu il est produit par plu- « sieurs de ces animaux, et l’on est sur- « pris de n’en trouver que deux ou trois, | «,et quelquefois de n’en voir qu’un seul., « L’alouate vit rarement long-temps en « captivité.! Le mâle est plus gros que la. « femelle : celle- -Cci porte son peut sur Son « dos. ‘ « Rien n’est plus diffieile à tuer que ces, « animaux : il faut leur tirer plusieurs « coups de fusil pour les achever ; et tant « qu’il leur reste un peu de vie, et quel- « quefois même après leur SL ils de=. « meurent accrochés aux br spé par les _ À À à Bi0U SA P À J-O U. 133 « pieds et la queue. Souvent le chasseur « s’'impatiente de perdre son temps et ses «munitions pour un aussi mauvais gi- « bier ; car, malgréle témoignage de quel- « ques voyageurs, la chair n’en est pas « bonne: elle est presque toujours d’une « dureté excessive ; aussi est-elle exclue de « toutes les tables : c'est uniquement le « besoin et la privation des autres mets, «qui en font manger aux habitans peu « aisés et aux voyageurs. » ge J'aidit, tome VII, que j'ignorois si les femelles Pine Mhient sujettes à à l’'écou- lement périodique, et que Je présumois qu'il n’y avoit queles singes, les babouins et les guenonsà fesses nues , qui fussent sujettes à cet écoulement. Cette présomp- tion étoit peut - être bien fondée ; car M. Sonini de Manoncourt dit s'être as- suré qu'aucune femelle dans les grands et les petits sapajous et dans tous les sa- gouins , n’est sujette à cet écoulement. Il'a remarqué de plus qu’en général les sapajous et lés sagouins vivent en troupes dans les forêts ; qu'ils portent sur le dos leurs petits, qui les exbrassent étroite- a2 134 HISTOIRE NATURELLE ment ; et que lorsque l’on tue la mère, Îè petit, tombant avec elle, se laisse pren- dre: c’est même, selon lui, le seul moyen d’en avoir de vivans. Nous pouvons ajouter à ces obscrva- tions , que la plupart de cesanimaux, tels que l’alouate, l’ouarine , le coaita, etc. ont une physionomie triste et mélanco- lique ; et que néanmoins les mâles mar-. quent assez insolemment beaucoup de desir pour les femmes. À l’égard de l'organe de la voix de ces sapajous hurleurs, M. Camper, très -sa- vant anatomiste , qui s’est occupé de la comparaison des organes vocaux dans plusieurs animaux, et particulièrement dans les singes , m'écrit au sujet de l’alouate , dans les termes suivans * : « J'ai trouvé dans le tome VII de votre « excellent ouvrage sur l’histoire natu- « relle, la description d’un os hyoïde, qui « appartient à l’alouate, et dé près de « huit pouces de circonférence, etc. « Mon ardeur pour disséquer cet animal * Lettre écrite par M. Camper à M. de Buffon, datée de Klein-lankum , le 19 novembre 1776. k D'URS A PA CI-O TE 135. « fut d'autant plus animée , que vous me RÉ p * « paroïssiez beaucoup desirer de con- «mnoître la conformation singulière de « cette partie. « M. Vicq d’Azyr eut la bonté de me « faire voir deux os pareils , lorsque « J'étois à Paris en 1777 : le plus grand de « ces os avoit un peu plus de huit pouces « de circonférence.. .'et Je le dessinai « avec empressement. ... Je vis bien que « la caisse osseuse , quoique très-mince, _« étoit la base dela langue; j'y distinguai « méme lesarticulations quiavoient servi | «aux cornes de cet os: mais Je ne COM-— « prenois rien de sa situation, ni de sa _ « connexion avec ies parties Voisines..... « Curieux de connoître un animal si « extraordinaire , Je fis des recherches « pour le trouver; mais personne , même « dans toute la Hollande , ne possédoit ce « singe , quoique nous soyons très à por- « tée de l'avoir de Surinam et de nos au- «tres colonies de Ha Guiane , OÙ 1} se « trouve en très-grand nombre ; cepen- « dant je le trouvai à la fin , au mois « d'octobre de cette année 1778 , à Anxs< 13 HISTOIRE NATURELLE « terdam, chez M. le docteur Clokner, na- « turaliste célèbre, dont vous connoîtrez «le mérite par les additions que M. le « professeur Allamand a ajoutées à l’édi- « tion hollandoise de votre ouvrage. « Retourné en Frise à ma campagne, je me mis en devoir de satisfaire ma « curiosité en disséquant l’organe de la « voix de cet animal singulier. . ..... et je vais, monsieur, vous faire part de mes observations à ce sujet, en vous envoyant la copie de mes dessins ana- « tomiques , afin de vous donner avec « plus de précision une idée de la struc- « ture de cette partie intéressante. « L'animal avoit, depuis l’occiput jus- «qu’à l’origine ds la queue , quinze « pouces de longueur, et douze pouces « depuis la mâchoire inférieure , vers l'os « pubis. fa queue étoit longue de vingt- « deux pouces, y compris 14 pure pre- « nante die létoit de dix. À À À À À pieds.” pouc. lign. « Largeur de la tête, depuis l’occï- « put jusqu’à l’extrémité du mu- MISQAU RS + 4 6e no eus tae nes iee 60 NP x si ce wÆ = +7 En CRE _ ï DÙÜ SAPAJO U. 137 pieds. pouc. lign. æ Largeur de la mâchoireinférieure. » 2 lu bras... » NU MONS. 15 ce 3702 « Longueur de l'o « Longueur à « Longueur de la paume de la main » « Longueur des dopis., 5 ...... 2 « Londieur des cuisses... ......... 1% « Longüeur des jambese........,. » « Longueur de Ia plante du predi & 712 «Longueur des orlels 9, ...... 5 li C9 © Où D mi O7 EN ÿ «La couleur du poil etla forme de toutes «les parties du corps et des membres, « étoient comme vous les avez déctes « dans votre tome VII. _ « Les dents incisives sont très-petites, _« ainsi que les canines, et le museau est « assez court. ._ «Les quatre premières figures repré- « sentent l’organe de cet alouate ; la cin- _ « quième, l'os hyoïde dont M. Vicq d’Azyr + ua reble, * «m'a fait présent. « La première et la seconde donnent « les glandes et les muscles du cou, la « tête étant couchée sur la table. Toutes «ces parties sont de grandeur natu- "ais Re € CN < Le) Le le) < " * A L< La Lé Lai L< PS < " < LAS L € A" «: CS COMEDIE MAR LE 2 ANMICPEU RU D RUE as ee 133 HISTOIRE NATURELLE « Dans la troisième et la quatrième figure, on voit l'organe de la voix en. profil, et détaché du cou J'ai donné, autant que Je l’ai pu, les mêmes ‘carac- tères aux parties analogues , afin d’évi- ter la confusion. « Figure 1, À, B,C;,est la base de l'os de la langue, couverte par les muscles mylo-hyoïidiens, qui ne paroissent pres- que pas, à cause de leur délicatesse et de la transparence qu'ils avoient ac- quise dans l'esprit-de-vin, dans lequel l'animal avoit été conservé. «I, G,H, les deux branches de la imâ- choire inférieure , couvertes par :es [à masséters S etR. « D, le cartilage thyroïdien ; E, le eri- voidiens F, là trachée-artère. aTiK, # "M, H, les deux glandes ob malle trésicénidetanbes , ét unies par-devant en K. «O,P, Met O 4, les sterno-mastoi- diens, «R,Q, les muscles peaussiers ou latis= simi colli, mas de côté. « A,G, les génio-hyoïdiens; N O, les « sterno-hyoïdiens, = DU S À P'A NO Ù. 159 ce Figurea;A,B,C,DE, F,G ils N, «0,Q,R, comme d'acl la emicre ta « gsurc. « ST, thyro den: dont l’insertion « est das l’échancrure de la base de l'os « hyoïdien B,©, ©, figure 5... « TO, le Ou Gb cr oïdien, dont l’autre «partie monte de W en V. L’ivtervalle ste mo th L opt ju A1 LAON I SEAL ES: ES de SOU D Po En A / al VA ï . à ' ; Wire à LA £ / WU :CO'A'IT À. x49 Cet animal s’apprivoise aisément , mais il n’a nuile gentillesse. Il est peu vif, tou- jours triste et mélancolique ; il semble éviter la vue des hommes ; il penche souvent sa tête sur son estomac, comme pour la cacher : lorsqu'on le touche alors, il regarde en Jetant un cri plaintif, ayant l’air de demander grace. Si on lui présente-quelque chose qu'il anne, il fait entendre un cri doux ÿ bn tulsiauc sa Joie. Dans l’état de liberté, ces animaux vi- vent en troupes très-nombreuses, et se livrent quelquefois à des actes de méchan- ceté; ils cassent des branches, qu'ils jettent sur les hommes, et descendent à terre pour les mordre : mais un coup de fusil les disperse bientôt. Ces coaitas sauvages sont ordinair ement très-gras, et leux graisse est Jaune; mais ils maigrissent en - domesticité. Leur chair est bonne, et pré- Yérable à celle de toutes les autres espèces de sapajous : néanmoinsils ont l'estomac, les intestins et le foie remplis d’une quan- tité de vers longs, grêles et blancs. Ils sont aussi très-délicats, et supportent difici- J: i et 15o HISTOIRE NATURELLE lement les fatigues du voyage, et encore moins le froid de nos climats : c’est proba- blement par cette raison et par sa ldngue domesticité , que le coaita dont nous avons donné la description et la figure, étoit maigre et avoit le visage alongé. Les grands sapajous noirs que M. de la Borde indique sous le nom de qguouata, dans les notes qu’il m'a communiquées, sont, selon lui, plus gros que les alouates ou grands sapajous rouges. Il dit qu'ils ne sont point timides; qu'ils viennent à l'homme armés d’une branchesèche, cher- chant à le frapper, ou qu'ils lui jettent le fruit d’une espèce de palinier, qu'ils lancent plus adroitement que nous ne pourrions faire. Ils arrachent même de leur corps les flèches qu’on leur a lancées, pour les renvoyer; mais ils fuient au bruit des armes à feu. Lorsqu'il y en a un de blessé et qu'il crie, les chasseurs doivent se retirer, à moins qu'ils n’aient avec eux des chiens, que ces animaux craignent beaucoup. Ils sautent de branches en branches, auxquelles ils s’attachent par l'extrémité de leur queue. Ils se battent LU: G:O- AIT A. PSE souvent entre eux. Ils vivent et se nour-- rissent comme les alouates ou grands sa- pajous rouges ; ils s’apprivoisent aisé- ment , mais ils sont toujours mornes et tristes. Lorsqu'on leur jette une pierre, ils portent la main devant la tête pour se garantir du coup *. * Note communiquée par M. de la Borde > MÉ- decin du roi à Cayenne. | ADDITION À L'ARTICLE DU SAJOU BRUN. N Ox trouve dans une description de M. Vosmaër , imprimée à Amsterdam en 1770 , l'espèce de notre sajou brun, don- née sous la dénomination d'espèce rare de singe volligeur américain ; qui R'& point encore été décrit ; nommé le sifeur , efc. Cependant il nous paroît que c’est le méme animal que le sajou brun dont nous avons donné l’histoire et la des- cription , volume VII. Ce qui a pu faire écrire à M. Vosmaër , que c’étoit une espèce nouvelle différente , c’est la pro- priété singulière , dit-il , de siffler ; et j'avoue que je n’avois pas cru devoir. faire mention de cette faculté de siffler de ce sajou , parce qu’elle est commune non seulement à tous les sapajous, mais même aux sagouins : ainsi cette pro-. priété n’est pas singulière, comme le dit M, Vosmaër ; et je ne puis douter que sax 7 HISTOIRE NATURELLE. 153 singe rare, volligeur et siffieur , ne soit le même que notre sajou brun, que l’on appelle vulgairement capucin, à cause de sa couleur, que les Nègres et les Créoles nomment improprement 77ahaque», et enfin , que les Hollandois de Surinam, et même les naturels de la Guiane, nom- ment zztÂou ou 7mnéékoé. Bien loin d’être rares , ce sont les plus communs , les plus adroits et les plus plaisans. Ils varient pour la couleur et la taille ; et il est assez difficile de déterminer si ces différences constituent des espèces vraiment dis- tinctes : on en peut dire autant des saïs. Il y a cependant dans les sajous une dif- férence qui pourroit bien faire espèce : l’on en voit dont la taille est incompara- blement plus grande, et qui ont sur la tête, près des oreilles, un long bouquet de poils, ce.qui leur a fait donner à Cayenne la dén@mination de mafkaques cornus, et dont nous donnerous ci-après la description sous son vrai nom de sa- jou cornu. La chair des sajous est meilleure que celle de lalouate , mais moins bone AN UE RIAL L A T RSSES : QNA N à Kalr Li: j à RAD OT EO e As 154 HISTOIRE NATURELLE que celle des coaitas : ils ont aussi des vers dans l'estomac et dans les intestins , mais en plus petite quantité que les coaitas. Ils font entendre un sifflement fort et monotone , qu'ils répètent souvent ; ils crient lorsqu'ils sont en colère , et se- couent très-vivement la tête en articu- lant aussi vivement ces trois syllabes, PL ,104, TOU: Ils vivent de fruits et de gros insectes dans l’état de liberté ; mais ils mangent de tout ce qu’on leur donne lorsqu'ils sont apprivoisés : ils boivent du vin , de l’eau-de-vie, etc. Ils recherchent soigneu- sement les araignées, dont ils sont très- friands. Ils se lavent souvent les mains , la face etle corps, avec leur urine. Ils sont mal-propres , lascifs et indécens : leur tempérament est aussi chaud que le climat jqu'ils habitent. Lorsqu'ils s’é- chappent , ils brisent , bouleversent et déchirent tout : ils se servent de leur queue pour s’accrocher et saisir, mais avec beaucoup moins d'adresse que les coaitas.: | FANS CL OR CD NA NUE MU AT DER TOU BRUN). 155 Comme cesapajou s'appelle à laGuiane .mikou , M. dé la Borde m'a envoyé sous ce | nom les notices suivantes. Il dit « qu'il y « enaquatre oucingq espèces, et qu'ils sont « très-communs à Cayenne ; que de tous « les animaux dé ce genre , ce sont ceux «qu'on aime le mieux garder dans les maisons ; qu’on en voit fréquemment « dansles grands bois, sur-toutle long des « rivières; qu'ils vont toujours par troupes « nombreuses de plus de trente , et qu'ils « sont farouches dans les bois, et très- « doux lorsqu'ils sont apprivoisés. On « remarque aussi qu'ils sont naturelle- « ment curieux. On peut les garder sans « les contraindre ni les attacher ; ils vont « par-tout et reviennent d'eux-mêmes : « mais 1] est vrai qu’ils sont incommodes, « parce qu'ils dérangent toutes les petites « choses qu'ils peuvent déplacer. Il y en a « qui suivent leur maître par-tout. Les « Indiens, qui sont très-froids et très-indif. « férens sur toutes choses, aiment néan- « Moins ces petits animaux : ils arrêtent « souvent leurs canots pour les regarder « faire des cabrioles singulières , et sauter [l À 156. HISTOIRE NATURELLE, < de branche en branche. Ils sont doux «et badins dès qu’ils sont apprivoisés. Il « y en à au moins cinq espèces dans la « Güuiane , qui ne paroissent- différer que « par des variétés assez légères : cepen- « dant elles ne se mêlent point ensemble. « En peu de temps ils parcourent une fo- « rêt sur la cime des arbres : ils vont cons- « tamment dormir sur certaines espèces « de palmiers, ou sur les comberouses , « espèce de roseau très-gros. On en mange « la chair à Cayenne. » FD Hit 1 . 1 AJOU NEG RE À 5x différens sapajous de moyenne et de petite taille dont nous avons donné, tome VII, la description et les figures sous les noms de sajou brun, sajou gris, saï & gorge blanche, et saïmiri, nous devons ajouter le sapajou ou sajou nègre , dont nous donnons ici la figure , et qui nous paroît être une variété constante dans l'espèce dés sajous. 14 L'E'S À J'O U CU ÉNU o . animal dont nous donnons ici la figure , est aisé à distinguer des autres sajous ou sapajous , par les deux bou- quets de poils noirs en forme de cornes qu'il porte sur les côtés du sommet de la tête, et qui, ont seize lignes de lon- gueur , et sont distans l’un de l’autre à leur extrémité de deux pouces trois lignes. | Cet animal a quatorze pouces de lon- sueur , depuis le bout du nez jusqu'à l'origine de la queue. Sa tête est oblon- gue , et son museau épais et couvert de poils d'un blanc sale ; le nez est applati par le bout, et la cloison des narines épaisse de huit lignes. Sa queue est lon- guc de quatorze pouces une ligne ; elle est recouverte de poilsnoirs, et finit en pointe. Le dos est de couleur roussître, imélée de brun et de grisâtre , ainsi que la face extérieure des cuisses, qui sont gri- : Tome.72 : | ET: 29; Lage 206, D LS DS PROS LE SAJOU CORNU. Î Lauque y APP SMART TE TEEN VA WA EN TR : ; % LE \ HISTOIRE NATURELLE. 159 sätres en dedans. Il y a sur le cou et le dos une raie brune qui se prolonge jus- qu’à la queue, Le poil des côtés du corps a deux pouces quatrelignes de longueur; il est d’un fauve foncé, ainsi que celui du ventre : mais il y a du fauve plus clair ou jaunûâtre sur les bras, depuis l’épaule jusqu’au coude , ainsi que sous le cou et sur une partie de la poitrine. Au-dessous de ce fauve clair du bras, l’avant-bras ou la jambe de devant est couverte de poils noirs mêlés de roussâtre ; celui du front, des joues et des côtés de la tête est blan- châtre avec quelques nuances de fauve ; il y a sur l’occiput des poils noirs sem- blables à ceux des cornes ou des aigrettes, mais moins longs, qui s'étendent et for- ment une poiute sur l'extrémité du cou. Les oreilles sont grandes et dénuées de poil : celui du dessus des pieds et des mains est de couleur noire. Le pouce est plat , et tous les ongles sont recourbés en forme de gouttière. | De tous les sapajous , le sapajou brun dont nous avons donné la figure, tome Vil, est celui qui a le plus de rapport 7 60 HISTOIRE NATURELLE. avec le sajou cornu ; mais il n’a pas; comme ce dernier, de bouquet de poils en forme de cornes sur la tête : ils se res- semblent tous deux par le noir qui est sur la face, l’avant-bras, les Jambes, les pieds et la queue ; seulement lé sajou brun a plus de jaune sur le bras et le dessous du corps. > 3 1e à ADDITION A L'ARTICLE HS ALMIRE \ Q UE L QU Es observateurs qui ont de- meuré à Cayenne, nous ont assuré que les sapajous que j'ai nommés saÿmiris, Vi- vent en troupes nombreuses, et que quot- qu'ils soient fort alertes, ils sont cepen- dant moins vifs que les petits sagouins auxquels J'ai donnéle nom de farnarin:1ls assurent de plus qu'ils prennent en capti- vité un ennui qui souvent les fait mourir. Néanmoins ces satmiris ne sont pas aussi délicats que les tamarins : on en connoît qui ont vécu quelques années en France, et qui ont résisté à une traversée de mer pendant quatre mois, dans les temps les plus froids de l'hiver. Ce sont de tous les sapajous ceux qui se servent le moins de leur queue. On remarque quelques va- riétés dans la couleur du poil sur diffé- rens individus ; mais ces variétés n'’in- diquent peut-être pas toutes des espèces ni même des races différentes. 14 pe pt ON PI ET À HA \f L’'YARQUÉ , ESPÉCE DE SAKI. Nice donnons.ici la figure d’un saki Ou sagouiun à queue touffue, qui ue nous paroît être qu'une variété du saki repré- senté dans la planche 31 du tome VI, et qui n’en diffère que par les couleurs et leur distribution , ayant la face plus blanche et plus nue, ainsi que le devant du corps blanc; en sorte qu’on pourroit croire que ces légères différences pro- viennent de l’âge ou des différens sexes de ces deux animaux. Nous n’avons pas eu d’autres informations à cetégard. M. de la Borde appelle yarqué cette mème es- pèce que uous avons appelée sadi; et c’est peut-être son véritable nom, que nous ignorions. Voici la notice qu'il en donne. « L’yarqué a les côtés de la face « blancs ; le poil noir, long d’environ 4 Ja L'YARQUE ESPECE DE SAKI. J Faugut é 71 04 # vga a to tes ab" Ar, id (us CRT ES A ORNE Tale i i È . 3] * \ " 4 Û \ va ‘ | f k 4 #4 À l ÿ { } Ve € } 4 } \ nl ÿ Gi ñ { 4 J L f + ! ET ; si * % HISTOIRE NATURELLE. 165 « quatre pouces; la queue touffue comme « celle du renard, longue d’environ un « pied et demi, avec laquelle il ne s’ac- « croche pas. Il est assez rare, et se tient : < dans les broussailles. Ces animaux vont « en troupes de sept à huit, et jusqu’à « douze. Ils se nourrissent de goyaves, et « de mouches à miel, dont ils détruisent « les ruches, et mangent aussi de toutes « les graines dont nous faisons usage. Ils « ne font qu'un petit, que la mère porte « sur le dos ». Ils sifflent comme‘les sa- pajous , et vont en troupes. On a remar- qué des variétés dans la couleur des diffé- rens individus de cette espèce. ba Ÿ à He es NS PPPAMENES TEA ET SR SN où à 5 A CM LE SAFCLIN, VULGAIREMENT ASS SINGE DE NUIT. L N ous donnons ici la figure d’un sa- gouiu dont l'espèce est voisine de celle du saki, et que l’on appelle à Cayenne singe de nuit; mais il diffère de l’yarqué dont nous venons de parler, ainsi que du saki dont nous avons donné la des- cription et la figure, tome VIT, par quel- œues caractères , et particulièrement par la distribution. et la teinte des couleurs du poil, qui est aussi beaucoup plus touffu dans le sagouin appelé singe de nuit, que dans celui auquel on donne, dans le même pays, le nom d’yarqué. Cet animal m'a été envoyé de Cayenne par M. de la Borde , médecin du roi dans cette colonie. Il étoit adulte, et, selon ce naturaliste, l’espèce en est assez rare. C'est une espèce particulière dans le W pes lan LA : EE SOS h= KE » ue A Sd LA LE SAGOUIN, 4 fULGAIREMENT APPELLE SINGE DEN “ ; aug uet—. L À fa Ve , RATER E | M os uen 'tin AÉE our tu ADP ee ciné del, “RS SSSR LT HISTOIRE NATURELLE. 16% genre des sagouins. Il ressemble au saki par le poil qui lui environne la face, par celui qui couvre tout le corps et Îles jambes de devant, et par sa longue queue touffue. pieds. pouc. lign. Longueur du corps, du bout du nez à l’origine de la queue... MO to TO 9 Longueur du troncon de la queue.. » 11 3 BR poils. LU » 12 La tête est petite, et la face environnée de longs poils touffus, de couleur jaune ou fauve pâle, mélée de brun foncé. Cette couleur domine sur le corps et les jambes, parce que ces poils, qui sont d’un brun minime, ont la pointe ou l'extrémité d’un Jaune clair. : La tête ressemble beaucoup à celle des autres sakis par la grandeur des yeux, les narines à large cloison et la forme de la face. Il y a au-dessus des yeux une tache blanchâtre. Un petit poil jaune pâle prend au-dessous des yeux, couvre les jones, s'étend sur le cou, le ventre et les faces intérieures des jambes de derrière et de ONE" u 166 HISTOIRE NATURELLE. devant;il devient grisâtre ens’approchant des poils bruns des jambes et du corps. Sa queue, qui est grosse et fort touffue, finit en pointe à son extrémité. Les pieds de derrière et de devant sont brunâtres, et couverts de poils noirs. pieds. pouc. lign. Longueur des poils qui couvrent la RÔLE. La NE MO Longueur des poils qui sont sur le dos et sur lés côtes Mn 27e Longueur des poils du ventre...... Longueur des poils de la queuc.... » > 2 D b 4 UC La EN Oo Teme/.22; PL.82. Page.167. DA EE Le LT M v r] Y “A h w* ET LL der) à MAUR ‘algs) Lu ME ÿ n 0% #7 CA Un F4 L LE TAMARIN NEGRE. x Nous dounons ici la figure d’un ta- marin à face noie, que nous avons ap- pelé ‘amnarin nègre, et qui ne diffère en effet du tamarin de notre tome VII que parce qu’il a là face noire, au lieu que l'autre l’a blanche, et parce qu'il a aussi le poil beaucoup plus noir; mais au reste, ces deux animaux se ‘ressemblant à tous égards, ne paroissent former qu’une va- riété d’une seule et même espèce. M. de la Borde dit que les sagouins ta- arins sont moins communs que les sa- pajous. Ils se tiennent dans les grands bois , sur les plus gros arbres, et dans les terres les plus élevées; au lieu qu’en gé- néral lés sapajous habitent les terrains bas, où croissent les forêts humides. IL ajoute que Les tamarins ne sont pas peu- reux , qu’ils ne fuient pas à l’aspect de l’homme, et qu’ils approchent même d’as- sez près les habitations. Ils ne font ordi- nairement qu’un petit, que la mère porte 168 HISTOIRE NATURELLE. sur le dos. Ils ne- courent presque. pas BE terre; mais ils sautent très-bien de branche en Lronbhe sur Îles arbres. Ils vont par troupes nombreuses, et ont un petit cri ou sifflement fort aigu. _ Ils s'apprivoisent aisément, et néan- moins ce sont peut-être de tous les sa= gouins ceux qui s’ennuient le plus en cap- tivité. Ils sont colères, et mordent quel- quefois assez cruellement lorsqu'on veut les toucher. Ils mangent de tout ce qu'on leur donne, pain, viandes cuites et fruits. Ils montent assez volontiers sur les épaules et sur la tête des personnes qu'ils con- noissent, et qui ne les tourmentent point en les touchant. Ils se plaisent beaucoup à prendre les puces aux chiens, et ils s’avisent quelquefois de tirer leur langue, qui est de couleur rouge, en faisant en même temps des mouvemens de tête sin- : guliers. Leur chair n’est pas bonne à manger. LE ? Las "il En 4 ) Pa À 33 Lage.169 Zome ,12, GRAND MONGOUS : a) = 7, AUTRES QUADRUMANES. APE ID Æ T'I ON A.L'ARTICLE DES MAKIS. LE GRAND MONGOUS. Nous avons dit qu'il y a dans l'espèce du iwmaki-mongous plusieurs variétés, non seulement pour le poil, mais pour la, grandeur. Celui que nous avons décrit Ge étoit de la taille d’un chat : ce n'’étoit qu'un des plus petits, car celui dont Je donne ici la figure étoit au moins d’un tiers plus grand; et cette différence ne L2 L2 e LES LI N pouvoit provenir ni de l’âge, puisque j'avois fait nourrir le premier pendant plusieurs années, ni du sexe, puisque tous deux étoient mâles : ce n’étoit donc qu’une variété peut-être individuelle; car du reste ils se ressembloient si fort, qu’on 19 Lu 1909 HISTOIRE NATURELLE. ne peut pas douter qu'ils ne fussent de même espèce. Les gens qui l’avoient ap- porté à Paris, lui donnoient le nom de maki cochon. I ne différoit du premier que par le poil de la queue, qui étoit beaucoup moins toufu et plus laineux, et par la forme de la queue, qui alloit en diminuant de grosseur jusqu’à l’extré- mité; au lieu que dans le mongous de la planche 16, tome VI, la queue paroît d'égale grosseur dans toute son étendue. Il y a aussi quelque différence dans la couleur du poil, celui-ci étant d’un brun beaucoup plus clair que l’autre; mais néanmoins ces légères variétés ne nous paroiïissent pas suffisantes pour faire de ces animaux deux espèces distinctes et séparées. pl ES art RÉ AE TNT mo EE béudi fi chtis DEEE LE MO CO C'O. Lrs mococos où makis-mococos sont plus jolis et plus propres que les mon- gous; ils sont aussi plus familiers, et pa- roissent plus sensibles : ils ont, comme les singes, beaucoup de goût pour les femmes. Ils sont très-doux et mème ca- ressans ; et quelques observateurs oût re- marqué qu’ils avoient une habitude na- turelle assez singulière, c’est de prendre souvent devant le soleil une attitude d'admiration ou de plaisir. Ils s’asseyent, disent-ils, et ils étendent les bras en re- gardant cet astre : ils répètent plusieurs fois le Jour cette sorte de démonstration .. qui les occupe pendant des heures en- tüières; car ils se tournent vers le soleil à mesure qu'il s'élève on décline. « J'en ai «nourri un, dit M. de Manoncourt, « pendant long-temps à Cayenne, où il « avoit été apporté par un Vaisseau ve- « nant des Moluques. Ce qui me déter- as EF rs F. DU MAKI. ‘| 179 le dos , le dessus des bras et des jambes: le _ fauve cendré se montre sur les côtés du corps, les cuisses et une partie des Jambes; un fauve plus foncé se voit autour des oreilles, ainsi que sur la face externe des bras_et des jambes jusqu'au talon ; toute la partie du dos voisine de la queue est blanche ; teintée d’une couleur fauve, qui devient orangée sur toute la longueur de la queue. n'a LE LORIS DE BENGALE. Novs donnons ici , sous le nom de loris de Bengale, la figure d’un animal qui nous paroît d’une espèce voisine de celle du loris, dont nous avons donné l’his- toire , la description et la figure, tome VI, planche 17. Nous avons fait copier la figure de celui-ci sur la gravure que M. Vosmaër en a donnée planche VIE, sous le nom de paresseux pentadactyle du Ben- gale:il en donne une description que je crois devoir rapporter ici. « On peut suffi « sammentJuger de lagrandeur de cetani- « mal, si Je dis que sa longueur, depuis le « sommet de la tête jusqu’à l'anus , est de « treize pouces. La figure qu’on en donne «ici, et qui est très-exacte , montre. « quelle est la conformation de tout le « corps. Il a la tête presqueronde, n'ayant « que le museau qui soit un peu pointu. « Les oreilles sont fort minces , ovales et « droites , mais presque entièrement ca- « chtes sous le poil laineux , et en dedans ne) Tome 12 ; ZT. FC Lage: 200. 1. LE LORIS DE BENGALE. À 2TETE ET DENT DE LORIS DE BENGALE j Tuque P | \ HISTOIRE NATURELLE. 18r + aussi velues. Les yeux sont placés sur le « devant du front, immédiatement au- «dessus du nez et tout proche l’un de « l’autre ; ils sont parfaitement orbi- « culaires et fort gros à proportion du « corps : leur couleur est le brun obscur. « La prunelle étoit fort petite de Jour, « quand on éveilloit l’animal ; mais elle « grossissoit par degrés à un point consi- « dérable. Lorsqu'il s’'éveilloit le soir , et « qu’on apportoit la chandelle , on voyoit « également cette prunelle s'étendre et « occuper à peu près toute la rondeur de « l'œil. Le nez est petit, applati en-devant « et ouvert sur les côtés. «La mâchoireinférieurea au-dévant du « museau quatre dents incisives étroites «et plates, suivies des deux côtés d’une « plus grande, et enfin deux grosses dents « canines. Après la dent canine viennent « de chaque côté encore deux dents rondes « et pointues, faisant ainsi en tout douze « dents. Du reste , pour autant que j'ai pu « voir dans le museau, il y a de chaque « côté deux ou trois mâchelières. La mâ- « choire supérieure n’a au-devant, dans Quadrupèdes, XII. NT EU \ 182 HISTOIRE NATURELLE «le milieu , que deux petites dents écar- « tées ; un peu plus loin, deux petites _« dents canines , une de chaque côté ; en- « core deux at plus.petites et Ait OÙ trois mâchelières; ce qui fait en tout huit « dents , sans compter les mâchelières. « La langue est passablement épaisse et «longue, arrondie au-devant et rude. « Le poil est assez long , fin et laineux, « mais rude au toucher. Sa couleur est, en général, le gris ou cendré jaunâtre clair, un peu on roux sur les flancs et aux jambes. Autour des yeux et des oreilles , la couleur est aussi un peu plus foncée ; et depuis la tête tout le long du dos règne unc raie brune.