| # HISTOIRE NATUREL L E:- ‘ OISEAUX. TOME SIXIÈME. Fer = De "LR (A Rs Lors 2 0 ra HISTOIRE NATURELLE bia BUFFON, DÉDIÉE AU CITOYEN LACEPEDE MEMBRE DE L'INSTITUT NATIONAL, OISEA U X. TOME SIXIEME. rsonian In LPS RIC HMOND : ? à COLLECTION. | A PAR ns / ‘À LA LIBRAIRIE STÉRÉOTYPE D .P. DIDOT L'AÎNÉ, GALERIES DU LOUVRE, N° 5, 2 x Firmin DIDOT, RUE DE THIONVILLE , N° 116 AN VII. —:1790. ? PR Se Ge SL TS TO TRE | | pl Nash, DRE. L' LE. ÎLE MERLE*. L> mâle adulte, dans cette espèce, est en- core plus noir que le corbeau; il est d’un noir plus décidé, plus pur, moins altéré par des reflets : excepté le bec , lé tour des yeux, le talon et la plante du pied, qu’il a plus ou _ moins jaunes, il est noir par-tout et dans tous les aspects’; aussi les Anglois l’appellent< ils l’aiseau noir par excellence. La femelle, au contraire, n’a point de noir décidé dans 1 Voyez les Slanches enluminées, n° 2. 2 En latin, merula, mérulus, nigretum; en ita- lien, merlo; en espagnol, mierla; en bas penses “a 1 t 6 HISTOIRE NATURELLE. hs tout son plumage, mais différentes nuances ne | brun mélées de roux et de gris; son becnéjau- nitquerarement; elle ne chante pas non plus comme le mâle, et tout cela a donné lieu de la prendre pour un oiseau d’une autre espèce, | Les merles ne s’éloignent pas seulemént du genre des grives par la couleur du plu- mage-et par la différente livrée du mâle et de la femelle, mais encore par leur cri que tout le monde connoît, et par quelques unes de leurs habitudes. Ils ne voyagent ni ne vont Y en troupes comme les grives | etnéanmoins, quoique plus sauvages entre eux , ils le sont. moins à l'égard. de l’homme ; car nous les apprivoisons plus aisément que les grives, et ils ne se tiennent pas si loiu dés lieux habités. Au reste, ils passent communément. pour être très-fins, parce qu'ayant la vue perçante, ils découvrent les chasseurs de fort loin et se laissent approcher difficilement; mais, en Les étudiant de plus près, on recon- noît qu’ils sont plus inquiets que rusés ; plus peureux que défians, puisqu'ils se laissent _ prendre aux gluaux, aux lacets et à toutes suries de piéges , pourvu que la main qui lee a tendus sache se rendre invisible. : | DU: MERLE. ! m : Lorsqu'ils sont ‘renfermés, avec d’autres . oiseaux plus foibles., leur inquiétude natu- rellese change en pétulance is poursuivent, ils tourmentent continuellement-leurs com+ pagnons d’esclavage, et,:par gette yaison ,'on ne doit pas les admettre dans les-volières où l’on veut rassembler et ner M ME € espèces deipelits oiseaux: #0 1 + On-peut, si l’on veut, en élever à sde à cause de leur:chant , non pas :de leur chant naturel, qui n’est guère supportable qu'en pleine campagne , mais à cause de la facilité qu’ils ont de le perfectionner ; de reteniriles airs qu’on leur apprend ; d’imiter différèens bruits, différens sons d’instrumens , etmême de contrefaire la voix humaine. .., Commeé:les merles entrent de bonne heure en-amour, et presque aussitôt que les grives, ils commencent aussi à chanter de bonne heure ; et comme ils ne font pas pour une : seule ponte , ils continuent de chanter bien avant dans la belle saison : ils chantent donc lorsque la plupart des autres chantres des bois se taisent et éprouvent la maladie pé-" riodique de la mue; ce qui a pu faire croire : à plusieurs que le merle n’étoit point sujet à ' es & Dh :: ee A Qu 2 & HISTOIRE NATURELLE éette maladie: mais celaw’estnivrai,ni même. _ vraisemblable ;pour’peu qu'on fréquentéles bois ; on'voït ces oiseaux en mue sur/la-finide l'été ; on en: trouve même quelquefois qui ont la tête entièrement .chauve : aussi Olina et: les ‘auteurs’ de la Zoologie britannique disent-ils que lecmérlé'se:tait ; cérimeiles aütres oiseaux ; dans lé temps de la mue, et les zoologues ajoutent qu'il recommence quel. quefois à chanterjaw commencement dé lPhi- ver; mais le plus souvent, dans cette sai- soû ; il n’a qu’un cri enroué et désagréable. | | Les anciéns prétendoient que , ‘pendant cette mêmeisaison ; son plumage changéoït . de couleur et prenoit du roux; et Olina; l'un des modernes qui a:le mieux vounu les’ oi- seaux dont il a parlé, dit que cela arrive'en automne, soit que ce changement de couleur = soit un effet de laimue, soit que les femelles et les jeunes meries , qui sont en effet plus roux que noirs, soient en plus grand nombre et se montrent alors plus frequemmentque les mâles adultes.: Bises de Fo és Ces oiseaux font leur première ponte sur la fin de l'hiver ; elle est de cinq ou six œufs d’un verd bleuâtre, avec dés taches couleur _ 1 k 14 DU MERLE. 9 … de rouille, fréquentes et peu distinctes. IL est rare que cette première ponte réussisse, à cause de l’intempérie de la saison ; mais la seconde va miéux, et n’est que de quatre ou cinq œufs. Le nid des merles est construit à peu près comme celui des grives, excepté qu'il est matelassé en dedans : : ils le font ordinairement dans les buissons, ou sur des “arbres de hauteur médiocre; il semble même qu ils soient portés naturellement à le placer près deterre, et que ce n’est que par l’expé- rience des inconvéniens re ils apprennent à le mettre plus haut. On m’en a rapporté un, une seule fois , qui avoit été pris dans le trone _ d’un pommier creux. De la mousse, qui ne manque Sa sur le tronc des arbres, du limon qu'ils trouvent au pied ou dans les environs, sont les ma- tériaux dont ils font le corps du nid; des brins d'herbe et de petites racines sont la _ matière d’un tissu plus mollet dont ils le re- vêtent intérieurement, et ils travaillent avec - une telle assiduité, qu’il ne leur faut que huit jours pour finir l'ouvrage. Le nid ache- vé, la femelle se met à pondre, et ensuite à vouver ses œufs : elle les couve seule, et le LL 10 HISTOIRE NATURELLE mâle ne prend part à cette opération qu’en pourvoyaut à la subsistance de la couveuse. L'auteur du Traité du rossignol assure avoir vu un jeune merle de l’année, mais déja fort, se charger volontiers de nourrir des petits de son espèce nouvellement dénichés ; mais cet auteur ne dit point de quel sexe étoit ce jeune merle. J'ai observé que les petits éprouvoientplus R d’une mue dans la première année, et qu'à chaque mue le plumage des mâles devient plus noir et le bec plus jaune , à commen- cer par la base. À l'égard des femelles , -elles conservent, comme j'ai dit , les couleurs du premier âge, comme elles en conservent aussi la plupart des attributs; elles ont cepen- dant le dedans de la bouche.et du gosier du même jaune que les mâles, et l’on peut aussi â remarquer dans les uns et les autres un mou- vement assez fréquent de la queue de haut en bas ,qu’ils accompagnent d’un léger trémouse sement d'ailes et d’un petit cri bref et coupé. Ces oiseaux ne changent point de contrée pendant l'hiver *; mais ils choisissent, dans * Bien des gens prétendent qu’ils quittent la Corse | DU MERLE. 16 la contrée qu’ils habitent, l’asyle qui leur convient le mieux pendant cette saison ri- goureuse : ce sont ordinairement les bois les plus épais, sur-tout ceux où il y a des fon- taines chaudes et qui sont peuplés d'arbres toujours verds, tels que picéas, sapins, lau- riers, myrtes, cyprès, genevriers, sur les- * quels ils trouvent plus de ressources, soit _ pour se mettre à l’abri des frimas, soit poux vivre ; aussi viennent-ils quelquefois les chercher jusque dans nos jardins, et l’on pourroit soupçonner que les pays où l’on ne voit point de merles en hiver, sont ceux où vers le 15 février , et qu'ils ne reviennent que sur la fin d'octobre : mais M. Artier, professeur de philo- sophie à Bastia, doute du jait , et il se fonde sur ce qu’en Louie saison ils peuvent trouver dans cette île lle température qui leur convient; pendant les froids, qui sont toujours très-modérés, dans les plaines ; et pendant les chaleurs , sur les montagnes. M. Artier ajoute qu'ils y trouvent aussi une abondante nour- . ilure en tout temps, des fruits sauvages de toute espèce, des raisins, et sur-tout des olives, qui, dans - Pile de Corse, ne sont cueillies totalement que sur la fin d'avril. M, Louinger croit que les mâles | passent l’hiver en Lorraine, mais que les femelles en éloignent un peu ans Les temps les plus rudess :» HISTOIRE NATURELLE | il ne se trouve point de ces sortes d'arbres ni de fontaines chaudes. MEL "à Les merles sauvages se nourrissent outre cela de toute sorte de baïes, de fruits etd’i in sectes: et comme il n’est point de pays st dépourvu qui ne présente quelqu’ une de ces nourritures, et que d' ailleurs le merle est un oiseau qui s’accommode à tous les climats, ik n’est non plus guère de pays où cet oiseau né se trouve, au nord et au midi, dans le vieux et dans le nouveau continent, mais plus ou moins différent de lui-même, selon qu'il a xeçu plus ou moins fortement l'empreinte du climat où il s’est fixé. Re LUaE _ Ceux que l’on tient en cage mangent aussi de la viande cuite ou hachée; du pain, etc. ; mais on prétend que les pepins de pomme de grenade sont un poison pour eux comme pour les grives. Quoi qu'’il-en soit, ils aiment beaucoup à se baigner, et ik ne faut pas leur épargner Feau dans les volières. Leur chair est un fort bon manger, et ne le cède point à celle de la draine ou de la litorne; 1l paroiït même qu’elle est préférée à celle de la grive et du mauvis dans les pays où ils se nour— xissent d'olives qui la rendent succulente , ef ’ ‘DU MÉRLE. 13 de baies de myrte qui la parfument. Les oiseaux de proie en sont aussi avides que les hommes , et leur font une guerre presque aussi destructive ; sans cela, ils se multi plieroient à à l'excès. Olina fixe la durée de leur vie à sept ou huit ans. _ J'ai disséqué une femelle qui avoit été prise sur ses œufs vers le 15 de mai, et qui pesoit deux onces deux gros. Elle avoit la grappe de l'ovaire garnie d'un grand nombre d'œufs de | grosseurs inégales : Les plus go Rvqient près de deux lignes de diamètre, et étoient de couleur orangée ; les plus petits étoient d’une couleur plus Lite d’une substance moins opaque, et n’avoient guère qu’un tiers de ligne de diamètre. Elle avoit le bec absolu— ÿ ment jaune , ainsi que la langue et tout le dedans de la bouche , le tube intestinal long, de dix-sept à à dix-huit pouces, le césier très— . musculeux, précédé d’une poche formée par © la dilatation de l'œsophage , la vésicule du fñel oblongue, et point de cœcumn. 1. VARIÉTÉS DU MERLE. : Lss merles blancs et tachetés de blanc. Quoique Le merle ordinaire soit l'oiseau noir * par excellence, et plus noir que le corbeau, : cependant on ne peut nier que son Pre ne prenne quelquefois du blanc, etque même À il ne change en entier du noir au blanc, | comme ik arrive dans l’espèce du corbeau et dans celles des corneilles , des choucas et de presque tous les autres oiséaux, tantôt par Finfluence du climat, tantôt par d’autres causes plus particulières et moins connues. En effet ; la couleur blanche semble être, dans la plupart des animaux comme dans les fleurs d’un grand nombre de plantes , la couleur dans laquelle dégénèrent toutes les autres, y compris le noir, et cela brusque- # ment et sans passer par les nuances intérme- diaires. Rien cependant de si opposé en appa- rence que le noir et le blanc; celui-là résulte de la privation ou de l'absorption totale des rayons colorés, et le blanc, au contraire, + … HISTOIRE NATURELLE. :5 de leur réunion la plus complète : mais, en physique , on trouve à chaque pas que Les extrèmes se rapprochent, et que les choses qui, dans l’ordre de nos idées et même de | nos sensations, paroissent les plus contraires, ont , dans l’ordre de la Nature, des analogies secrètes qui se déclarent souvent par des effets inattendus. Ne Entre tous les merles blancs ou tachetés de blanc qui ont été décrits, les séuls qui me paroissent devoir se rapporter à l'espèce du _ merle ordinaire , sont, 1°. le merle blanc qui avoit été envoyé de Rome à Aldrovande, et 2°. celui à tête blanche du même auteur, lesquels ayant tous deux le bec et les pieds | jaunes comme le merle ordinaire, sont cen- sés appartenir à cette espèce. Il n’en est pas . de même de quelques autres en plus grand nombre et plus généralement connus ,; dont je ferai mention dans l’article suivant. | LE MERLE À PLASTRON BLANC :. sal / { J' AT changé la dénomination de merle à collier, que plusieurs avoient jugé à propos : d'appliquer à cet oiseau, et je lui ai substi- : tué celle de zzerle à plastron blanc, comme Là LL L 1 Voyez les planches enluminées, n° 516., Je dois dire par exactitude que dans deux ndie vidus que j'ai eu occasion d’ Observer, le bec étoit moins rougeâtre qu’il ne le paroît ici, que les pieds étoieut plus bruns , les taches blanches dé l'aile moins marquées , et qu’ au contraire celles du ventre et de la poitrine l’étoient davantage, Mi 2 Ce merle se nomme en italien, merlo alpestro; en allemand, ring-amselm , rotz-amsel (parce qu l SE nourrit quelquefois. des vers qu l trouve dans la fiente de cheval, etc.), »'ald-amsel, stein= amsel , birg-amsel, nier: ah schnee-amsel, meer-amsel, krametz-merle; en angloïis, ring= puzel. gro) Lf LA ? ? 4 s Zont 0 , V4 # , HISTOIRE NATURELLE. 17 ayant plus de justesse, et même comme étant nécessaire pour distinguer cette race de celle du véritable merle à collier dont je Poor plus bas. | Dans l'espèce dont ils ’agit ici, ke mâle a en eflet au-dessus de la poitrine une sorte de plastron!: blanc très-remarquable : je dis le mâle, car le plastron de la femelle est d’un blancplus terne, plusmèlé de roux ; etcomme d’ailleurs le plumage de cette femelle est d'un brun roux;:son plastron tranche beaucoup moins sur ce fond presque de même couleur, et cesse quelquefois tout-à-fait d'être appa- rent : C'est sans doute ce qui a donné lieu à quelques nomenclateurs-de faire de cette fe- melle une espèce DALIPRRErE sous le nom de merle de montagne, espèce purement nomi- male, qui a les mêmes mœurs que le mere à à plastron blanc, et qui en diffère moins, soit en grosseur, soit en couleur, que les femelles ne diffèrent de leurs mâles dans la plupart des espèces. | | Ce merle a beaucoup de rapports avec le merle ordinaire ; il a, comme lui, le fond du plumage noir, les coins et l’intérieur du bec jaunes, et à peu prés la mème taille, Lo 3 PR 07e 4 + COOP EN EN NMENNR 15 HISTOIRE NATURELLE même, port : mais il s’en distingue par sont É plastron; par le blanc dont son plumage est émaillé, principalement sur la poitrine’, de ventre et les ailes; par son bec plus court et moins jaune; paï: la forme des ‘pennes moyennes des ailes, qui sont quarrées par le bout, avec une petite pointe saillante au mi-” lieu, formée par l'extrémité de la côte enfin il en diffère par son cri ?, ainsi que par ses habitudes et par ses mœurs: C’est un véri- table oiseau de passage , mais qui parcourt chaque année. la circonférence d'un ‘cercle dont tous les points ne sont. pré encore bien connus ; on sait seulement qu'en- gone il suit les chaînes des. montagnes , sans méan-— moins. tenir de route bien certaine ?. Cn n’en voit guère paroître aux environs de Montbard que dans les premiers jours d’oc- tobre ;: ils arrivent alors par petits pelotons 1 Ce cri est en automne, err, crr, crr; Mais UR homme digne de foi avoit assuré à Gesner qu’il avoit entendu chanter ce merle au printemps ; et d une manière fort agréable. 2 Jl ne se montre pas tous les ans en SEXe: selon Schwencktfeld ; et c’est la mème chose daug gertains canions de la Bourgogne. ” RE. D. DU MERLE. . 19 : du | ” de douze ou quinze, et jamais en grand nombre : il semble que ce soit quelques fa- milles égarées qui ont quitté Le gros de la troupe. Ils resteut rarement plus de deux ou trois semaines, et la moindre gelée suffit alors pour les faire disparoifre : cependant je ne dois point dissimuler que M. Klein nous apprend qu’on lui a apporté de ces oiseaux, vivans pendant l'hiver. Ils repassent vers le mois d'avril ou de mai, du moins en Bourgogne, en Brie *, et même dans la Sile- sie et la Frise, selon Gesner. Il est très-rare que ces merles habitent les plaines dans la partie tempérée de l’Europe ;: neanmoins M. Salerne assure qu’on a trouvé de leurs nids en Sologne et dans la forêt d’Or- ‘léans ; que ces nids étoient faits comme ceux du merle ordinaire; qu'ils contenoieut cinq œufs de même grosseur, de même couleur, * M. Hébert m’assure qu’en Brie, où 1l a beau- goup chassé en toute saison , 1l a tué grand nombre de ces merles dans les mois d'avril et de mal, CE qu'il ne lui est jamais arrivé d’en rencontrer au mois d'octobre. En Bourgogne, au contraire, ils semblent être moins rares en automne qu au prih lempse ï Midas À vo HISTOIRE NATURELLE | di. et (ce qui s'éloigne des habitudes du merle 1 que ces oiseaux nichent conte terre,'au pied des buissons, d’où leur vient apparemment le nom de 7zerles terriers ou buissonniérs. Ce qui paroît sûr, c’est qu’ils sont très-com-— muns, en certains temps de l' année, sur les hautes montagnes de la Suède, de l'Écosse, de l'Auvergne , de la Savoie, de la Suissé!, dé la Grèce, etc. : il y a même apparence qu’ils sont répandus en Asie, en Afrique, et jusqu'aux Açores ; car € est à cette espèce voyageuse , sociale, ayant du blanc dans son plumage, et se tenant sur les montagnes, que s'applique naturellement ce que dit Ta vernier des volées de merles qui passent de temps en temps sur les frontières de la Médie = LA et de l'Arménie et délivrent le pays des sau- terelles , Comme aussi ée que dit M. Adañ- son de ces merles noirs tachetés de blanc qu'il a vus sur les sommets des montagnes de l’île. Fayal, se tenant par compagnies sur les arbousiers, dont ils mangeoient Le fruit en jasant continuellement. . Ceux qui voyagent en Europese nourrissent aussi de baies. M. Willughby a trouvé daus leur estomac des débris d'insectes et des baies DU MERLE. 27 semblables à celles du groseillier; mais ils aiment de préférence celles de liérre et les raisins. C’est dans le temps de la vendange qu'ils sont ordinairement Le plus gras, et que leur chair devient à la fois savoureuse et succulente. | | Quelques chasseurs prétendent que ces merles attirent les grives, et que lorsqu'on peut en avoir de vivans , on fait de très- bonnes chasses de grives au lacet ; on à aussi _ rémarqué qu’ils se laissent plus aisément approcher que nos merles communs , quoi- qu'ils soient plus difficiles à prendre dans des piéges. J'ai trouvé, en les disséquant, la vésicule | du fiel oblongue, fort petite, et par consé- quent fort differente de ce que dit Willughby; mais l'on sait combien la forme et la situa- tion des parties molles sont sujettes à varier dans l’intérieur des animaux : le ventricule _étoit musculenx, sa membraneinterne ridée à l’ordinaire et sans adhérence ; dans cette membrane, je vis des débris de grains de genièvre, et rien autre chose : Le canal intes- . tinal, mesuré entre ses deux orifices ex trêmes, avoit environ vingt pouces; le ven- = V4 4 14 | « , PR nt LUN d j Los nus DES SH sen ) H}: VARIÉTÉS DU MERLE À PLASTRON BLANC. 1. he s merles blancs, ou tachetés de blanc. J'aiditque la plupart de ces variétés devoient se rapporter à l'espèce du plastron blanc : et en effet, Aristote , qui connoissoit les merles blancs, en fait une espèce distincte du merle ‘ordinaire, quoiqu'ayant la même grosseur et le même cri ; mais il savoit bien qu’ils n’avoient pas les mêmes habitudes, et qu’ils se | | plaisoient dans les pays montueux. Belon ne . reconnoît non plus d’autres différences entre les deux espèces que celle du plumage et celle de l'instinct qui attache le merle blanc aux montagnes. On le trouve en effet non _ seulement sur celles d’ Arcadie , de Savoie et | d'Auvergne, mais encore sur célles de Silésie j sur les Alpes, l’Apennin,etc. Or cette disparité ! Mr d'instinct par laquelle Le merle blanc s’éloigne _ de la nature du merle ordinaire , est un trait de conformité par lequel il se rapproche de " MR MONA 34 HISTOIRE NATURELLE. celle du merle à plastron blanc ; d’ailleurg - il est oiseai de passage comme lui, et passe dans le même temps. Enfin n'est-il pas évi- dent que la nature du merle à plastron blanc a plus de tendance au blanc, et n'est-il pas naturel de croire que la couleur blanche qui existe dans son plumage, peut s'étendre avec plus de facilité sur les plumes voisines que le plumage du merle ordinaire ne peut changer en entier du noir au blanc ? Ces rai sons m'ont paru suffisantes pour m ‘autoniser à regarder la plupart des merles blancs, ou tachetés de blanc, comme des variétés dans : l'espèce du merle à plastron blanc. Le merle blanc ‘que j'ai observé avoit les pennes des ailes et de la queue plus blanches que tout le reste, et le dessus du corps ; excepte le sommet de la tête, d’un gris plus clair que le dessous du corps; le bec étoit brun, avec uu peu de jgune sur les bords : il yavoit aussÉ du jaune sous la gorge el sur la poitrine, et les pieds étoient d’un gris brun foncé. On : l’avoit pris aux environs de Montbard, dans les premiers jours de novembre , avant qu'il eût encore gelé, c’est-à-dire, au temps juste . du passage des merles à plastron blanc, puis- VARIÉTÉS DU MERLE 25 . que peu de jours auparavant on m’en avoit apporté deux de cette derniére espèce, Parmi les merles tachetés de blanc, cette dernière couleur se combine diversement avec le noir : quelquefois elle se répand ex- clusivement sur les pennes de la queue et _ des ailes , que cependant l’on dit être moins sujettes aux variations de couleur , tandis que toutes les autres plumes, que l’on re- garde comme étant d’une couleur moinsfixe, conservent. leur noir dans toute sa pureté ; d’autres fois elle forme un véritable collier qui tourne tout autour du cou de l’oiseau , et qui est moins large que le plastron blanc du merle précédent. Cette variété n’a point échappé à Belon, qui dit avoir vu en Grèce, en Savoie et dans la vallée de Maurienne : une grande quantité de merles au collier, ainsi nommés parce qu'ils ont une ligne blanche qui leur tourne tout le cou. M. Lot- tinger , qui a eu occasion d'étudier ces oi- seaux dans les montagnes de la Lorraine | où ils font quelquefois leur ponte, m'’as- sure qu'ils y nichent de très-bonne heure ; qu'ils construisent et posent leur nid à peu Prés comme la grive; que l'éducation de .$ L 1 6 HISTOIRE NATURÆLLE leurs petits se trouve achevée dès la fin dé juin; qu'ils font un. voyage tous les ans, mais que leur départ n’est rien moins qu'à jour nommé : il commence sur la fin de juil- let, et dure tout le mois d’août, pendant lequel temps on ne voit pas un seul de ces oiseaux dans la plaine, quel qu’en soit le nombre; ce qui prouve bien qu'ils suivent la montagne. On ignore le lieu où ils se retirent. M. Lottinger ajoute que cet oiseau; qui éloit autrefois fort commun dans les Vosges, y est devenu assez rare. IL. Le grand merle de montagne. Il est tacheté de blanc, mais n’a point de plastron, et il est plus gros que la draine. Il passe en Lorraine tout à la fin de l'automne , et il est alors singulièrement chargé de graisse. Les oiseleurs n’en prennent que très-rarement. IL fait la guerre aux limaçons, et sait casser adroitement leur coquille sur un rochér pour se nourrir de leur chair. À défaut de lima- çons , il se rabat sur la graine de lierre. Cet oiseau est un fort bon gibier; mäis il dégé- _ mére des merles quant à la voix, qu il a fort aigre et fort triste*, | * Je tiens ces faits de M4 le docteur Lottinger, i. rx x fenao .: Jom0 . | PT 3 sr V Fugue S La RP CET DE MERLE COULEUR DE ROSE *. Povs les ornithologistes qui ont fait men- tion de ce merle, n’en ont parlé que comme d’un oiseau rare, étranger , peu connu, que l’on ne voyoit qu’à son passage, et dont on ignoroit la véritable patrie. M. Linnæus est le seul qui nous apprenne qu il habite la Lapponie et la Suisse ; mais il ne nous dit rien de ce qu’il. y fait, de ses amours, de son nid , de sa ponte, de sa nourriture, de ses voyages , etc. Aldrovande, qui a parlé le pre- _mier des merlés couleur de rose, dit seule- meént qu'ils DTA ent quelquefois dans les campagnes des environs de Bologne, où ils sont connus des oiseleurs sous le nom d’ étour- . Voy ez les planches enluiinéés, n° 25r. ? En laun, Zurdus roseus, merula rosea, avis incognila ; les oiseleurs des environs de Bologne l’appelleut s/orno marino; en espagnol , tordos; en anglois , {he rose or carnation-coloured ouzel ; ey allemand , haarkopsige-drossel, 23 HISTOIRE NATURELLE neaux de mer; qu’ils se posent sur les tas de fumier; qu'ils prennent beaucoup de graisse, et que leur chair est un bon manger. On ena vu deux-en Angleterre, que M. Edwards su p- pose y avoir Été portés par quelque coup de vent. Nous en avons observé plusieurs en Bourgogne , lesquels avoient été pris dansle : temps du passage, et il est probable qu'ils poussent leurs excursions jusqu’en Espagne, s'il est vrai, comme le dit M. Klein , qu'ils aient un nom dans la langue espagnole. Le plumage du mäle est distingué ; ila la A } V4 fe la à tête, le cou, les pennes des ailes et de la queue, noirs, avec des reflets brillans qui jouent entre le verd et le pourpre; la poi- trine, le ventre, le dos , le croupion , et les petites couvertures des ailes , sont d’un cou- leur de rose de deux teintes, l’une plus claire et l’autre plus foncée, avec quelques taches noires répandues çà et là sur cette espèce de scapulaire qui descend par - dessus jusqu’à la queue, et par-dessous jusqu’au bas-ventre exclusivement: outre cela, la tête a pour or- , nement une espèce de huppe qui se jette en arrière comme celle du jaseur , et qui doit faire un bel effet lorsque l'oiseau la relève. mn S { + DU MERLE. 29 Le bas-ventre, les couvertures inférieures de la queue et les jambes sont d'une couleur rembrunie, le tarse et Les doigts d’un orangé terne, te bec mi-parti de noir et de couleur de chair (mais la distribution de ces couleurs semble n'être point fixe en cette partie; car dans les individus que nous avons observés, et dans ceux d’Aldrovande , la base du bec étoit noirâtre, et tout le reste eouleur de ‘ chair, au lieu que, dans les individus obser- vés par M. Edwards, e’étoit la pointe du bec qui étoit noire, ét ce noir se changeoit par nuances en un orangé terne, qui étoit la cou- leur de la base du bec et celle des pieds); le dessous de la queue paroit comme marbre, effet produit par la couleur de ses COUVEL- -’tures inférieures, qui sont noirätres ét Lere Li minées de blanc. La femelle a la tête noire comme le mäle À mais non pas le cou ni 1e pennes de la queue et des ailes , qui sont d'une teinte moins fon- cée ; les couleurs du scapulaire sont aussi moins vives. Cet oiseau est plus petit que notre merle ordinaire; il a-le bec, les ailes, les pieds ef les doigts plus Longs à proportion - ila beau a L\1 nr at LT: : > Qi ï 3o HISTOIRE NATURELLE, coup plus de rapports de grandeur, de con- formation, etmême d’instinct , avec le merle à plastron blanc; car il est voyageur comme lui. Cependant il faut avouer que l’un des | _merles couleur de rose qui a été tué en An- gleterre, alloit de compagnie avec des merles à bec jaune. Sa longueur, prise dela pointe du bec jusqu’au bout de la queue, est desept Ÿ > CA ER . {à A pouces trois quarts, et, jusqu’au bout des ongles, de sept pouces et demi; ilen a treize à quatorze de vol, et ses ailes , dans leur repos, atteignent presque l'extrémité de la queue +, * Voici ses autres dimensions : la queue a trois pouces, le bec environ treize lignes, le pied qua- turze, et le doigt du milieu de quatorze à quinze. : Tome 0", LA à pa Ligue S | LE MERLE DE ROCHE *. Le nom qu'on a donné à cet.oiseau indique _ assez les lieux où il faut le chercher : il ha- bite les rochers et les montagnes ; on le trouve sur celles du Bugey et dans les en- droits les plus sauvages. Il se pose ordinaire- ment sur les grosses pierres, et toujours à découvert : il est trés-rare qu’il se laisse se _ procher à la portée du Lait dès qu’ on s’a- vance un peu Irop, il part et va se poser à une juste distance sur une autre pierre située de manière qu’ il puisse dominer ce qui l’en- vironue. Îl semble qu'il n ’est sauvage que par défiance W et qu ’1l conuoit tous les dan- gers du voisinage de l’homme. Ce voisinage a cependant moins de dangers pour lui que pour bien d’autres oiseaux® 1l ne risque guère que sa liberté; car, comme il chante bien * maturellement et qu'il est susceptible d’ap- prendre à chanter encore mieux, on le re= cherche bien moins pour le manger , QuoOi- * Voyez les planches enluminées, n° 562 PA 3% HISTOIRE NATURELLE * | qu'il soit un fort bon morceau, que pour jouir de son chant, qui est doux , varié, et fort approchant de celui de la fauvette: d'ail- leurs il a bientôt fait de s'approprier le ra mage des autres oiseaux, et même celui de notre musique. Il commence tous les jours à se faire entendre un peu avant l'aurore, qu'il annonce par quelques sons éclatans, et il fait de même au coucher du soleil. Lorsqu'on s’approche de sa cage au milieu de la nuit avec une lumière, il se met aussitôt à chan ter ; et pendant la journée, lorsqu'il ne ‘chante point ; il semble s'exercer à demi-voix et préparer de nouveaux airs. Par une suite de leur caractère défiant, ces oiseaux cachent leurs nids avec grand soin, et l’établissent dans des trous de rocher, près du plafond des cavernes les plus inaccessibles ; ce n'est qu avec beaucoup. de trRe et dé peine qu’on peut grimper jusqu'à leur cou vée, et ils la défendent avec courage contre les ravisseurs , en tâchant de leur crever les yeux. Le Chaque ponte est de trois ou quatre œufs. Lorsque leurs petits sont éclos, ils Les nour-— xissent de vers et d'insectes , c'est-à-dire, des l an - DU MERLE. Ex alimens dont ils vivent eux-mêmes : cepen- dant ils peuvent s'accommoder d’une autre nourriture ; et lorsqu'on les élève en cage, on leur donne avec succès la mème pâtée qu'aux rossignols. Mais, pour pouvoir les élever , il faut les prendre dans le nid ; car dès qu’ils ont fait usage de leurs ailes et qu'ils ont pris possession de l'air, ils ne se laissent attraper à aucune sorte de piéges; et quand on viendroit à bout de les surprendre, ce seroit too na à pure perte, ils ne survi- vroient pas à leur liberte. Les merles de roche se trouvent en quel- ques endroits de l'Allemagne, dans les Alpes, les montagnes du Tirol, du Bugey, etc. On m a. apporté une femelle de cette. espèce, prise le 12 mai sur ses œufs: elle avoit établi son nid sur un rocher dans les environs de Montbard, où ces oiseaux sont fort rares et tout-à-fait inconnus : ses couleurs avoient moins d'éclat que celles du mäle. Celui-ci est un peu moins gros que le merle ordinaire, et proportionné tout différemment : ses ailes N e . x sont treès-longues , et telles qu’il convient à un oiseau qui niche au plafond des cavernes ; elles forment, étant déployées, une enver- 34 HISTOIRE NATURELLE. gure de treize à quatorze pouces, et elles sé. . tendent , étant replices , presque jusqu’au bout de la queue, qui n’a pas trois pouces de long : le bec a environ un pouce. A l’ésard du plumage, la tête et le cou sont comme recouvérts d’un coqueluchon cendré, varié de petites taches rousses ; le dos est rembruni près du cou, et d'une couleur plus claire près de la queue : les dix pennes laté- xales de celle-ci sont rousses , et les deux in- termédiaires brunes ; les pennés des ailes et , leurs couvertures sont d'une couleur obscure et bordées d'une couleur plus claire : enfin Ja poitrine et tout le dessous du corps sont orangés , variés par de petiles mouchetures , les unes blanches et les autres brunes; le nee et les pieds sont noirâtres. , 4% # Le Zôm à. 27.) : Ô 7) VTIPTT Tr LL LP a À N Ni Rs PA is k À FU UTILE e. pe + "* LE MERLE BLEU *. Ox retrouve dans ce merle le même fond de couleur que dans le merle de roche, c’est- | à-dire, le cendré bleu (mais sans aucun mé- lange d'orangé) , la même taille, à peu près les mêmes proportions, le goût des mêmes mnourrilures, le mème ramage , la même ha- bitude de se tenir sur le sommet des mon- tagues et de poser son nid sur les rochers Les plus escarpés, en sorte qu’on sefroit tenté de le regarder comme une race appartenant a la : 1 La planche enluminée, n° 260, représente Ja | femelle ; ; et la planche 18 de M. Edwards représente ' ANT % nr 2 ‘4 Je doute fort jar ce Qu le all d’Aristote 1 guère au ous bleu. 1 En es ; Sans > CŒrUs 1, etc; en italien, merlo biavo ; en allemand, blau-vogel, blau-stein amsel, klein CE du On lui a aussi “peu les noms qui conviennent au … mmerle de roche, et même ceux de moineau ou pass $ereau solitaires | ; | 4 a" PUS N a 3% HISTOIRE NATURELLÉ même espèce que le merle de roche ; aussi 4 plusieurs ornithologistes les ont pris Vun pour l’autre. Les couleurs de son plumage varient un peu dans les descriptions , et sont probablement sujettes à des variations réelles d'un individu à l’autre, selon l’âge, le sexe, . le climat, etc. Le mâle, que M. Edwards a représenté planche XVIII, n’étoit pas d’un bleu uniforme par-tout ; la teinte de la par- tie supérieure du corps étoit plus foncée que la teinte de la partie inférieure : il avoit les pennes de la queue noirâtres, celles des ailes brunes, ainsi que les srandes couvertures, et celles-ci terminées de blanc, les yeux en- tourés d’un cercle jaune , le dedans de la bouche orangé, le bec et les pieds d’un brun presque noir. IL paroit qu’il y a plus d’uni- formité dans le plumage de la femelle. Belon, qui a vu de ces oiseaux à Raguse en Dalmatie, nous dit qu’il y en a aussi dans. les îles de Négrepont, de Candie, de re | de Corfou, etc. et qu’on les recherche beau= coup à cause de leur chant : mais il ajoute qu’il ne s’en trouve point naturellement en France, ni en ltalie. Cependant le bras de, iner qui sépare la Dalmatie de Aalie n'est DU MERLE BLEU. 37 point üné barrière insurmontable, sur-tout pour ces oiseaux, qui, suivant Belôon lui- inème, volent beaucoup mieux que le merle ordinaire, et qui, au pis aller, pourroient faire le tour et pénétrer en Italie M 06 sant par l’état dé Venise. D'ailleurs C’est un fait que ces merles se trouvent en Italie : celui que M. Brisson a décrit, et celui que nous avons fait représenter, n° 260, ont été tous deux envoyés de ce pays. M. Edwards avoit appris par la voix publique qu'ils y nichoient sur les rochers inaccessibles, ou dans les vieilles tours abandonnées *; et de _ plus, il en a vu quelques uns qui avoient été tués aux environs de Gibraltar : d’où il _ conclut, avec assez de fondement, qu’ils sont * M. Lottinger me parle d’un merle plombé qui ” passe dans les montagnes de Lorraine aux mojs de septembre et d'octobre, qui est alors beaucoup plus ! gras et de meilleur goût que nos me rles ordinaires, : mais qui ne VONT mi au mâle ni à la femelle de cette dernière espèce. Comme la notice que j’ai reçue de cet oïseau n’étoit point accompagnée de “description > je ne puis décider s’il doit être rap=. | porté comme variété à l” ebpèce de merle bleu dont il -semble(se rapprocher par le plumage et par les jinœurs. Oiseauxe NI: 4 N 1 LE “se HISTOIRE N NA répandus dans toutler _ cela doit s'entendre seu | HA gnes; car il est rare qu’on re contre d . . oiseaux dans la plaine. Leur ponte est ordi. mairement de quatre ou cinq œufs; et leur . chair, sur-tout celle des jeunes, scan iX ER fout bon manger. EN CE ‘1 ‘4 (À 264 AM 4 à AU dr 1 A4 | ’ | LE MERLE, SOLITAIRE x, Wotcr encore un merle habitant des mon- tagnes, et renommé pour sa belle voix. On sait que le roi François Ier prenoit un sin- gulier plaisir à l’entendre, et qu'aujour- d'hui même un mâle apprivoisé de cette es- pèce se vend fort cher à Genève et à Milan, et beaucoup plus cher encore à Smyrne et à Constantinople. Le ramage naturel du merle * Il est probable que c'est 1ci le #57œugos Case, ou . petit merle, dont Aristote dit (iv. [X, chap. 19 de son Æisioire des animaux) qu'il est semblable au À mierle noir, excepté que son plumage est brun, que | son bec rest point jaune, et qu’il a coutume de se tenir sur les rochers ou sur les toits. Je ne sache que le solitaire à qui tout cela puisse convenir. D'ailleurs cet oiseau se trouve dans les îles de l’Ar- chipel , et par conséquent ne put être inconnu à ristote ou à ses correspondans, En latin, passer seu turdus solitarius, dont les Italiens ont fait pas- sera solitaria ; les Francois, païsse solitaire; les Allemands, passer solitary; et les Anglois, soli- tary spArron. 40 | LLE solitaire est en effet he Ni, très-fltté, mais un peu triste, comme doit être le chant è de tout oiseau vivant en solitude. Celui-ci se tient toujours seul , excepté dans la saison de l’amour. À cette époque, nom seulement” | le mâle et la femelle se recherchent, mais À souvent ils quittent de Fo pagee les som- mets agrestes et déserts, où jusque-là ils avoient fort bien vécu séparément, pour ve- ë nir dans les lieux habités, et se rapprocher de l'homme. Ils sentent le besoin de la so- * ciété dans le moment où la plupart des ani- … maux qui ont coutume d'y vivre, se passe— roient de tout l'univers : on diroit qu'ils. veulent avoir des témoins de leur bonheur, afin d'en jouir de toutes les manières pos- sibles. À la vérité, ils savent se garantir des. inconvéniens de la foule, et se faire une s0— | litude au milieu de la société, en s ’élevant à. une hauteur où les importunités ne peuvent. atteindre que difficilement. Ils ont coutume. de poser leur nid, fait de brins d’ herbes et | de plumes , tout au haut d’une cheminée isolée, ou sur le comble d’un vieux château : ou sur la cime d'un grand arbre, et presque toujours à portée d’un clocher ou d une tour. 0 ph 4 "a ! } 5 , Ji a N * 0," "hé ET 4 AA \ RCA UNS ARE (4 1% M'A DU MERLE SOLITAIRE. 4 élevée : c’est sur le coq de ce clocher, ou sur Ja girouette de cette tour, que le mâle se tient . des heures et des journées entières, sans cesse occupé de sa compagne tandis qu’elle couve, et s’efforçant de charmer les ennuis de sa Situation par un chant continuel. Ce chant, tout pathétique qu’il est, ne sufhit pas à l'expression du sentiment dont il est plein; un oiseau solitaire sent plus, et plus pro- fondément, qu’un autre : on voit quelque- fois celui-ci s'élever en chantant, battre des ailes, étaler les plumes de sa queue, relever celles de sa tête, et décrire en piaffant plu- sieurs cercles, dont sa femelle chérie est le centre unique. Si quelque bruit extraordinaire, ou la pré- sence de quelque objet nouveau , donne de l'inquiétude à la couveuse , elle se réfugie dans son fort, c’est-à-dire, sur le clocher on sur la tour habitée par son mâle, et bientôt elle revient à sa couvée, th ’elle ne en jamais. | \ Dès que les petits sont éclos, le mâle cesse de chanter, mais il ne cesse pas d'aimer : au contraire, il ne se tait que pour donner à celle qu’ al aime » Une nouvelle preuve de sou % seulement une plus grande fidélité au vœu # 42 HISTOI RE N RAT LE "+ | amour, et partager avec elle le soit dé porter | ; la becquée à leurs petits; car, dans les ani maux, l’ardeur de l'amour n’aunonce pas de la Nature pour la génération des êtres , mais encore un zèle plus vif et plus soutent | pour leur conservation. | _ Ces oiseaux pondent ordinairement cinq ou six œufs. Ils nourrissent leurs ae d'in # = sectes, et ils s’en nourrissent eux-mêmes, à ainsi que de raisins et d’autres fruits. On les | voit arriver au mois d'avril dans les pays où ils ont coutume de passer l'été; ils s’en vont à la fin d'août, et reviennent constanfment | chaque année au même endroit où ils onten PALAU lieu fixé leur domicile. Il est rare ” qu'on en voie deux paires établies dans le 4 même canton *. | Les jeunes, pris dané le nid; sont capables d'instruction : la souplesse de leur gosier se \ prête à tout, soit aux airs, soit aux paroles ; Ÿ car ils apprennent aussi à parler, et i ; se * Il yen a tous les ans une paire sur le Fer, de Samte-Reine, petite ville de mon voisinage , située à mi-côle d'une montagne ie Se élevées | ON * DU MERLE SOLITAIRE. 43 mettent à chanter'au milieu de la nuit, sitôt qu ils voient la lumière d’une chandelle. Ils peuvent vivre en cage jusqu’à huit ou dix ans, lorsqu'ils sont He gouvernés. On en trouve sur les mon tagres de France et d'Italie, dans presque toutes les îles de l’Archipel, sur-tout dans celles de Zira ét de Nia , où l’on dit qu’ils nichent parmi des tas de pierres, et dans l’île de Corse, où ils ne sont point regardés comme oiseaux de passage *. Cepen- dant en Bourgogne il est inoui que ceux que. nous voyons arriver au printemps et nicher sur les cheminées ou sur les combles des … églises, y passent l’hiver. Mais il est possible de concilier tout cela : le merle solitaire peut très-bien ne point quitter l'ile de Corse, _ et néanmoins passer d’un canton à l’autre, et changer de domicile suivant les saisons , à . peu près comine il fait en France. Les habitudes singulières de cet oiseau et L beauté de sa voix ont inspiré au peuple une sorte de vénération pour lui. Je connois des pays où il passe pour un oiseau de bon * C’est ce que Lure par M. Artier, profes« - seur d { à naturelle ? à Bastia, que j'a déja eu occasionde citer | dans dE 44 HISTOIRE NATU RELLE augure, où l’on souffriroit impatiemment qu'il fût troublé dans sa ponte, et où samort … seroit presque regardée commen malheur ÿ: public. “ VHS Le merle solitaire est un peu moins gros % que le merle ordinaire; mais il a le bec plus Tort et plus crochu par le bout*, et les pieds plus courts à proportion. Son plumage est d'un brun plus ou moins foncé, et moucheté | de blanc par-tout, excepté sur le croupion } ‘et sur les pennes des ailes et de la queue; outre cela, le cou, la gorge, la poitrine et les couvertüres des ailes, ont dans le mâle une teinte de bleu et des reflets pourpres qui manquent absolument dans le plumage de la _ femelle : celle-ci. est d’un brun plus uni- forme, et ses mouchetures sont jaunâtres. L'un et l’autre ont l'iris d'un jaune orangé, ÿ l'ouverture des narines assez grande , les bords du bec échancrés près de la pointe; | comme dans presque tous les merles et toutes | les grives; l’intérieur de la bouche ; jan | + Cela senluroit db le Eire ckele du genré | des merles dans toute distribuu Lion méthodique où "| J’on a établi pour Pun des caractères de c genres f t le Bout de La bus supérieure pres | droit. nf Nr AU 4 UE PE OP” SAN SAN" DU MERLE SOLITAIRE. 45 langue divisée par le bout en trois filets, dont celui du milieu est le plus long; douze pennes à la queue, dix-neuf à chaque aile, dont la première est très-courle; enfin la première phalange du doigt extérieur unie à celle du doigt du milieu. La longueur totale de ces oiseaux est de huit à neuf pouces, leur vol de douze à treize, leur queue de trois, leur pied de treize lignes, leur bec de quinze; les ailes repliées s ‘étendent au- delà du milieu de la ae, di: 1 LE MERLE SOLITAIRE DE MANILLE *. doise, uniforme sur la tête, la face posté- M 1 QUI ONT RAPPORT AU MERLE SOLITAIRE. a ge 2 gs rs UT Re Co C ETTE espèce paroît it la nuance entre . N notre merle solitaire et notre merle de roche : ‘ elle a les couleurs de celui-ci, et distribuées | en parlie dans le même ordre; mais elle n a. pas les ailes si longues , ; ARR elles s'éten- dent dans leur repos jusqu'aux deux tiers de. 4 la queue. Son plumage est d’un bleu d'ar- | We: De rieure du cou et le dos; presque entièremen LŒ bleu sur le croupion ; moucheté de jaune sur la gorge, la face antérieure du cou et le haut de la poitrine ; plus foncé sur les couvertures * Voyez les planches enluminées, m° 636. "2 + Rs , 4 NT EN i NET ete Ù d nr | HISTOIRE NATURELLE, 47 des ailes avec des mouchetures semblables, - mais beaucoup plus clair semées, et quelques taches blanches encore moins nombreuses : de reste du dessous du corps estorangé, mou- * cheté de bleu et de blanc; les grandes pennes _ des ailes et de la queue sont noirâtres, et les dernières bordées de roux; enfin le bec est brun, et les pieds presque noirs. Ce solitaire approche de la grosseur de notre merle de roche, Sa longüeur totale est Ÿ environ huit pouces, son vol de douze ou treize, sa queue de trois, et son bec d’un seul - pouce. fe La femelle * n’a point de bleu ni d’orangé dans son plumage, mais deux ou trois nuances de brun, qui forment entre elles des mou- . chetures assez régulières sur la tête, le dos et tout le dessous du corps. Ces deux oiseaux faisoient partie de l’envoi de M. Sounerat. Ÿ Ÿ * Voyez les planches enluminées, n° 564, fig. où cette femelle est représentée sous le nom de | 27 sobiiaire de Manille. LE MERLE SOLITAIRE DES 11 PHILIPPINES *. Va À ON retrouve dans cet oiseau la figure, 18} port et le bec des solitaires, et quelque chosé du plumage de celui de Manille ; mais il est un peu plus petit. Chaque plume du dessous. du corps est d’un roux plus où moins clair, bordé de brun; celles du dessous du Corps. sont brunes, et-ont un double bord, le plus intérieur noirâtre et le plus extérieur blanc. sale : les petites couvertures des ailes ont. une teinte de cendré, et celles du croûpion et de la queue sont absolument cendrées; la” tête est d’un olive tirant au jaune, le tour! des yeux blanchâtre , les pennes de la queue et des ailes brunes bordées de gris, le bec et les pieds bruns. 70 La longueur totale de ce solitaire est d’e 1 Viron sept pouces et demi : il a plus de douze” pouces de vol, et ses ailes repliées voné” # | , ï * Voyez les planches enluminées , n° 33, « DES OISEAUX ÉTRANGERS. 49 jusqu'aux trois quarts de la queue, qui est composée de douze pennes, et n’a que deux pouces deux tiers de long: ; Cet oiseau , qui a été envoyé par M. Poivre, a tant de rapports avec le solitaire de Ma- mille, que je serois peu surpris se fie reconnu dans la suite pour n'être qu’une simple varièté d'âge dans cette espèce , d’au- tant qu’il vient des mêmes contrées, qu’il est plus petit, et que ses couleurs sont, pour Ainsi dire, moyennes entre celles du mâle et celles de la femelle. Fe 4 \ OISEAUX ÉTRANGER s ! k qui ONT RAPPORT AUX MERLES | D'EUROPE. # LEJAUNOIR DU CAP. DE BONNE- ESPÉRANCE *. Cr merle d'Afrique a L'idifern de no8 merles d'Europe, du noir et du jaune, et de là son nom de jaunoir; mais le noir de son plumage est plus brillant, et il a des reflets qui lui donnent à certains jours un œil ver. dâtre : on ne voit du jaune, ou plutôt du ” roux, que sur les grandes pennes des ailes, m dont. les trois premières sont terminées de brun, et les suivantes de ce noir brillant dont j'ai parlé. Ce même noir brillant let À reflets se retrouve sur les deux pexnes PR 0 à * Voyez les planches enluminées, u® 199. D ENS ES HISTOIRE NATURELLE. 5e | AY. , FER l'IP TU RE “PRE TN ( f J u ANT "0e | - à a ! ) intermédiaires de la queue, et sur ce qui pa- roît au dehors des pennes moyennes des ailes; tout ce qui est caché de ces pennes moyennes, et toutes les pennes latérales de * la queue en entier, sont d’un noir pur : le bec est de ce même noir; mais les pieds sont bruns. Le jaunoir est un peu plus gros que notre merle ordinaire. Sa longueur est de onze poucès, son vol de quinze et demi, sa queue de quatre, son bec, qui est gros et fort, de quinze lignes, et son pied de Hate) : ses ailes dans leur repos n6 vont qu'à la moilié de la queue, t IL 1 LE Her HUPPÉ DE LA CHINE A QUOIQUE cet oiseau soit un peu plus | gros qué le merle, il a le bec et les pieds plus courts, et la queue beaucoup plus courte: \ l / 1 Voyez les planches enluminées, n° bo7. 2 Les voyageurs parlent d’un merle noir de Ma- dagascar qui a une huppe posée précisément comme éelle du merle de cet article, LEONA FANAUN UT "AS \ LLC 4 52 HISTOIRE NATL URE | presque tout son plumage est Lu a _ une teinte obscure de bleu, mais sans aucun | reflet; on voit au milieu des ailes une tache à blanche, appartenant aux grandes pennes ÿ de ces mêmes ailes, et un peu de blañc à J'extrémité des pennes latérales de la queue; … * le bec et les pieds sont jaunes, et l’iris d'un « bel orangé. Ce merle a sur le front une pe- tite touffe de plumes longuettes , qu’il hé … xisse quand il veut : mais malgré celte marque | distinctive, et la différence remarquée dans ses proportions, je ne sais si l’on ue pourroit pas le regarder comme une variété de climat dans l’espèce de notre merle à hec jaune; il a, comme lui, une grande facilité ponr ap- -_ prendre à siffler des airs et articuler des pa- roles. On le transporte difficilement en vie de la Chine en Europe. Sa longueur est de # huit pouces et demi; ses ailes dans leur « repos s'étendent à la moitié de la queue, M qui n'a que ie pouces et demi fe RE st ; égales. | à NA. L.. ANS A DES OISEAUX ÉTRANGERS. 53 DD Le : LE PODOBÉ DU SÉNÉGAL !. Nous sommes redevables à M. Adanson de cette espèce étrangère et nouvelle, qui a le bec brun , les ailes et les pieds de couleur rousse , les ailes courtes , la queue longue, étagée, marquée de blanc à l'extrémité de ses pennes latérales et de ses couvertures inférieures. Dans tout le reste, le podobé est noir comime nos merles, et leur ressemble pour la grosseur comme pour la forme du bec, qui cependant n'est point jaune. | MAS E EUR LE MERLE DE LA CHINE ?. _ CE merle est plus grand que le nôtre; il a les pieds beaucoup plus forts, la queue plus longue et d’une autre forme, puisqu’elle est étagée. L'accident le plus remarquable de 3 Voyez les planches enluminées ), n° 3D4e ? Tbid, n° 604. Er ne LUN PAIN MANIERE ©: px “ER pe rorRs et quis étend de part et d' autre sur ses yeux; LA les côtés de ces lunettes sont de figure à peu près ovale et de couleur noire , en sorte qu’ils tranchent sur le PAS gris de la tête et du cou. Cette même couleur grisé, $ mélée d’une teinte verdâtre, règne sur tout, FL le dessus du corps, compris les aïles ét les. _pennés intermédiaires de la queue ; les pennes latérales sont beaucoup plus rembrunies ; à une partie de la poitrine et le ventre so d’un blanc sale, un peu jaune jusqu'aux cou vertures inférieures de la queue, qui sont. rousses. Les ailes dans leur repos ne: s'é- tendent pas fort au-delà de l’origine de la 4 queue. ‘l } Y tt à" es 1 : \d \ Fée | M 1 LES w ; / L DES OISEAUX ÉTRANGERS. 55 Vi LE VERD-DORÉ, OU ME RLE À LONGUE QUEUE DU SÉNÉGAL a "y » La queue de ce merle est en effet très-longue, puisque la longueur de l’oiseau entier, qui ést d'environ sept pouces, mesurée de la pointe du bec à l’extrémité du corps, ne fait pas les deux tiers de la longueur de cette queue. L'étendue de son vol ne répond pas, à beaucoup près, à cette dimension exces- _ sive; elle est même bien moindre à propor- tion , puisqu'elle surpasse à peine celle du _merle , qui est un oiseau plus petit. Le verd- doré a aussi le bec plus court proportionnel- . Jement ; mais il a Les pieds plus longs ?. La _ couleur générale de cet oiseau est ce beau ? Voyez les planches enluminées, n° 220. On a | ? 4 AE 4 Run ! à 4 L ‘un peu exagéré la queue dans cette figure. 2 Voici ses mesures précises, suivant M. Brisson : longueur totale, dix-huit pouces ; longueur prise de la pointe du bec au bout des ongles, dix pouces et demi; vol, quatorze pouces nn quart; queue, onze ; bec, treize lignes ; pied, dix-huit. 4 ‘été pris au temps de la mue, temps où cet | verd éclatant que l’on vit hiliee sur Italie mage des canards, et elle ne varie que par différentes teintes par différens reflets qu “elle prend en différens endroits : sur la tête, © "est k une teinte noirâtre à travers laquelle perce ÿ à la couleur d’or; sur le croupion et les deux longues pennes intermédiaires de la queue, ce sont des reflets pourpres ; sur le ventre et les jambes , c’est un verd changeant en une couleur de cuivre de rosette; dans presque tout le reste, c’est un beau verd doré, comme J'indique le nom que j'ai donné à cet oiseau , en attendant que l’on sache celui sous lequel il est connu dans son pays. | y a au Cabinet du roi un oiseau tout-à= fait ressemblant : à celui-ci*, excepté qu'il n’a pas la queue si longue à beaucoup près. Il … est probable que c'est un verd-doré qui aura © oiseau peut perdre sa longue queue, comme \ la yeuve perd la sienne. MP À LA de: a Y f * Cet oiseau est étiqueté, merle verd du , Sé- négal. | 4 Ab te UE, TN le ee CN à TOMATE} | DES OISEAUX ÉTRANGERS. 5# V I. LE FER-A-CHEVAL, ou MERLE A COLLIER D'AMÉRIQUE *, Ux £ marque noire en forme de fer-à-che. val, qui descend sur la poitrine de cet oi- seau , et une bande de même couleur sortant de chaque côté de dessous son œil pour se jeter en arrière, sont tout ce qu’il y a de noir dans son plumage ; ; et la première de ces taches, par sa forme déterminée , n'a paru ce qu'il y avoit de plus propre à caractériser cette espèce, c’est-à-dire , à la distinguer des autres merles à collier. Ce fer-a-cheval se des- sine sur un fond jaune, qui estlacouleur de la gorge et de tout le dessous du corps, et qui . reparoit encore entre le bec et les yeux ; le . brun règne sur la tête et derrière le cou , et k Je gris clair sur les côtés; ontre cela, le som- met de la tête est marqué d’une raie blan- châtre ; tout le dessus du corps est gris de perdrix; les pennes des ailes et de la queue 1 * En latin, a/auda magna. sont ti avec nel Bihes rorhte ess) À les pieds sont bruns et fort longs , etlebec, qui est presque noir, a la forme de celui de 4 nos merles. Cet oiseau a encore cela de com= mun avec eux, qu’il chante trés-bien au prin- k temps , quoique son chant ait peu d’étendne. + Il ne senourrit presque que de menuesgraines » qu'il trouve sur la terre? , en quoi il.res= semble aux alouettes ; mais 1l est beaucoup » plus gros, plus gros même que notre merle , et | il n’a point l’ongie postérieur alongé comme les alouettes, Il se perche sur la cime des arbrisseanx , et l’on a remarqué qu'il avoit dans la queue un mouvement fort brusque | de bas en haut. A vrai dire, ce w’estni une alouette ni un merle; mais, de tous les oï- v: seaux d’ Europe, élui avec qui il semble À avoir plus de rapports , c’ést notre merle … ordinaire. Ïl se trouve non seulement dans la L Virginie et dans la Caroline, mais dans pres- d que tout le continent de l'AMAES 1 AMEN 1 M. Linnæus dit que les trois pennes. latérales U de la queue sont blanches en partie. 3} M à ? Par exemple, celle de l’ornithogalum à fleurs . jaunes. 3 M. Linnæus prétend qu'il se trouve aussi ER À Afridue. } DES OISEAUX ÉTRANGERS. 5y Le sujet qu’a observé Catesby pesoit trois | onceset un quart ; 1l avoit dix pouces de la pointe du bec au bout des ongles , le bec long de quinze lignes, et les pieds de dix-huit ; ses ailes dans leur repos s’étendoient à la moi- tié de la queue. : À mn DR É LE MERLE VERD D'ANGOLA *. L£ dessus du corps, de la tête, du cou, de la queue et des ailes, est, dans cet oiseau, d’un verd olivâtre; mais on apperçoit sut . les ailes dés taches rembrunies , et le crou- _ pionest bleu : on voit aussi surledos , comme _ devant le cou, quelque mélange de bleu avec le verd ; le bleu se retrouve pur sur la partie supérieure de la gorge; le violet règne sur la poitrine , le ventre, les jambes et les plumes qui recouvrent l'oreille; enfin les couver- tures inférieures de la queue sont d'un jaune olivâtre , le bec et les pieds d’un noir décidé. Cet oiseau est de la même grosseur que * Voyez les planches enluminées, n° 56r, / “ak g PERS 60 HISTOIRE NATUR LL | celui auquel M. Brisson a donné le même 4 nom , et il lui ressemble aussi par les pro- portions du corps: mais le’ plumage de ce dernier est différent; c’est partout un î beau verd canard, avec une tache de violét d'acier poli sur la partie antérieure de l'aile: La grosseur de ces oiseaux est à peu près. celle de notre merle , leur longueur d’envi- » . ron neuf pouces, leur vol de douze pouces et | un quart, et leur bec de onze à douze lignés; leurs ailes dans leur repos vont à la moitié : de la-queue, qui est composée de douze pennes égales. ( | de Îl est probable que cés deux oiseaux appar£ : tiennent à la même espèce; mais j'ignore | à V r\ LR D 8 — o SE quel est celui des deux qui représente la! tige À primitive, et quel est celui qui doit n'être regardé que comme une branche M eu, si l’on veut, comme une ee 0 variété, L y à Tu 1 DES OISEAUX ÉTRANGERS, G« VIII | LE MERLE VIOLET DU ROYAUME DE | JUIDA *. ( / LE plumage de cet oiseau est peint des mêmes couleurs que celui du precedent ; c’est toujours du violet , du verd et du blet , mais distribués différemment : le violet pur règne sur la tête, le cou et tout le dessus du corps; Le bleu sur la queue et ses couvertures supérieures; le verd eufiu sur lés ailes : mais celles-ci ont une bande bleue près de leur bord inferieur. Ce merle est encore de la même taille que notre merle verd d'Angola ; il paroît avoir . le même port ; et comme il vient aussi des mêmes climats, je serois fort tenté de le Tap= porter à la mème espèce, s’il n’avoit les ailes plus longues, ce qui suppose d’autres allures et d'autres habitudes : mais, comme le plus ou mois de longueur des ailes dans les giseaux desséchés dépend en grande partie de * Voyes les planches enlurminées , n° 540. À 6 \ 8 AUDE NATURE) LÉ la manière dont ils ont été préparés, où ne . peut guère établir là-dessus une différence « ane. et il est sage de rester däus le $ doute, en attendant des observations plus ‘ pr 1x. LE PLASTRON NOIR DE CEYLAN *. #7 JE donne un nom particulier à cetoiseau,; | parce que ceux qui l'ont vu ne sont pas d’ace cord sur l'espèce à laquelle il appartient. M. Brisson en a faitun merle, et M. Edwardsune pie ou une piegrièche. Pour moi, j'en fais un plastron noir, en attendant que sesmœæürs _et ses habitudes, mieux connues , me mettent en.état de le rapporter à ses véritables ana- logues européens. IL est plus petit que le merle, et il a le bec plus fort à proportion sa longueur totale est d'environ sept pouces et demi, son vol de onze, sa queue-de trois et demi, son bec de douze à treize dignes , et son pied de quatorze; ses ailes dans leur * Voyez les planches enluminées, n° 272. ee AR ï L DES OISEAUX ÉTRANGERS. repos vont au-delà du milieu de la queue, qui est un peu étagée. Le plastron noir par lequel cet oiseau est ‘caractérisé, fait d'autant plus d’effet qu’il est contigu par en haut et par en bas à une cou- leur plus claire; car la gorge et tout le des sous du corps sont d’un jaune assez vif. Des deux éxtrémités du bord supérieur de ce plastron, partent comme deux cordons de méme couleur, qui d’abord , s’élevant de chaque côté vers la tête, servent de cadre à la belle plaque jaune orangée de la gorge, et qui, se courbant ensuite pour passer au- dessous des yeux, vont se terminer et en quelque manière s'implanter à la base du _ bec; deux sourcils jaunes, qui prennent naïs. sance tout proche des narines, embrassent l'œil par-dessus, et, se trouvant en opposi- , \ { . . tion avec les espèces de cordons noirs qui 1} . l’embrassent par-dessous , donnent encore du caractère à la physionomie. Toute la partie supérieure de cet oiseau est olivâtre ; mais cette couleur semble ternie par un mélange de cendre sur le sommet de la tête, et elle est au contraire plus éclatante sur le crou- pion et sur le bord extérieur des pennes de » 64 HI STOIRE NAT 0 L l'aile : les plus grandes de ces pennes Fr terminées de brun; les deux intermédiaires de la queue sont d’un verd olive comme tout le dessus du corps, et les dix latérales sont noires, terminées de jaune. La femelle n’a ni la | noire de la poitrine, ni les cordons de même couleur qui semblent lui servir d'attaches ; elle a la gorge grise, la poitrine et le ventre d’un jaune ver- _dâtre, et tout le dessus du corps de la même couleur, mais plus foncée. En général, cette femelle ne diffère pas beaucoup de l'oiseau représenté dans les plan ques enluminées, n° 358, sous le nom de 7zerle à ventre ren du Sénégal. M. Brisson a donné le plastron noir dont il s’agit dans cet article comme venant du cap de Bonne-Espérance, et il en venoit cer- tainement , puisqu'il en avoit été rapporté # par M. l'abbé de la Caille; mais s’il en faut. croire M. Edwards, il venoit encore de plus loin, et son véritable climat est l’île de Cey- | lan. M. Edwards a été à portée de prendre des informations exactes à ce sujet de M. Jean- | Gedeéon Loten , qui avoit été souverneur de Ceylan, et qui, à son retour des Indes, fit ASE SP an ù DES OISEAUX ÉTRANGERS. 63 présent à la société royale deplusieurs oiseaux de ce pays, parmi lesquels étoit un plastron _ noir. M. Edwards ajoute une réflexion très- juste, que j’ai déja prévenue dans les volumes précédens, et qu'il ne sera pas inutile de répéter ici; c’est que le cap de Bonne-Espé- rance étant un point de partage où les vais- | seaux abordent de toutes parts, on doit y trouver des marchandises , par conséquent . des oiseaux de tous les pays, et que très-sou- vent on se trompe en supposant que tous ceux qui viennent de cette côte en sont ori- ginaires. Cela explique assez bien pourquoi il y a dans les cabinets un si grand nombre d'oiseaux et d’autres animaux soi-disant du N. eap de Bonne- “Espérance, Re 5 al HISTOIRE naruret { bu oR UN TAN es L'PAIE : à Nr NYEN \ Ù È | 4 MR PNR PACE ER ! L'ORANVERD , où MERLE, A VENTRE | % .ORANGÉ DU SÉNÉGAL A J'Ar appliqué à cette outil si le nom d'oranverd, parce qu’il rappelle l’idée. des deux principales couleurs de l'oiseau; un. beau verd foncé , enrichi par des reflets qui. : se jouent entre différentes nuances de jaune, ‘ rèvne.sur tout le dessus du corps, compris La, queue, les ailes, la tête, et même la, gorges. mais il est moins foncé sur la queue queparzs tout ailleurs ; le reste du dessous du corps,de puis la gorge, est d’un orangé brillant : ontre cela, on apperçoit sur les ailes repliées un. trait blanc qui appartient au bord extérieur _de quelques unes des grandes pennes : le bec j _est brun, ainsi que les pieds. Cet oiseau est plus petit que le merle; sa longueur est d'en: . viron huit pouces , son vol de onze et demi, sa queue de deux pouces deux tiers, et son bec de onze à douze lignes. t'a vA * Voyez lé planches enluminées, n° 358. Cet oïseau a été envoyé au Cabinet du roi par FI. Adanson. + JL PE A4: NT (D AR EN DES OISEAUX ÉTRANGERS. 67 Variété de l’oranverd. - L'oranbleu. Yai dit que l’oranverd avoit beaucoup de rapports avec la femelle du plas- tron noir; mais il n’en a pas moins avec un autre oiseau représenté dans nos ‘planches enluminées , n° 221, sous le nom de zerle du cap de Bonne-Espérance, et que j'appelle oranbleu , parce qu'il a tout le dessous du corps orangé, depuis la gorge jusqu’au bas- ventre inclusivement, et que le bleu domine sur la partie supérieure, depuis la base du bec jusqu'au bout de la queue. Ce bleu est de déux teintes, et la plus foncée borde chaque plume , d'où résulte une variété douce, régu- lière et de bon effet. Le bec et les pieds sont noirs, ainsi que les pennes des ailes; mais " plusieurs des moyennes sont bordées de gris- _ blanc. Enfin les pennes de Ha queue sont dé toutes les plumes du corps celles dont la eauleur paroît Le plus uniforme. _ FINS | | | : ee. Ce ir 1 4& LE MERLE BRUN DU CAP DE BONNE- ESPÉRANCE 7, # C'EsT une espèce nouvelle dont nous - sommes redevables à M. Sonnerat; elle est à peu près de la grosseur du merle ; sa lon- ; gueur totale est de dix pouces , et ses ailes s'étendent un peu au-delà du milieu de la queue. Presque tout son plumage est d’un brun changeant, et jette des reflets d’un verd sombre; Le ventre et le croupion sont blancs. À: dd LE BANIAHBOU DE BENGALEZ \ LE plumage brun par-tout, mais plus fonce sur la partie supérieure du corps, plus : 1Ilne fan pas le confondre avec un autre mére | brun du cap, dont je parlerai bientôt sous Je nom + de brunet, et qui est beaucoup plus petit. * ? En allemand , raungelber mistler; quelques | ans l’ont nommé PA 1 a j ‘ DES OISEAUX ÉTRANGERS, 6y clair sur la partie inférieure, comnie aussi sur le bord des couvertures et des pennes des ailes; lebec et Les pieds jaunes ; la queue éta- gée, longue d'environ trois pouces, et dépas- sant les ailes repliées d'environ la moitié de sa longueur : voilà les principaux traits qui caractérisent cet oiseau étranger , dont la grosseur surpasse un peu celle de la grive. M. Linnæus nous apprend, d’après les naturalistes suédois qui out voyagé en Asie, que ce même oiseau se retrouve à la Chine : mais il paroïît y avoir subi l'influence du cli- P 7: mat; car les baniahbous de ce pays sont gris par-dessus , de couleur de rouille par-dessous, et ils ont un trait blanc de chaque côté de la tête. La dénomination d'oiseaux chanteurs que leur applique M. Linnæus, sans doute sur de bons mémoires, suppose queces merles | étrangers ont le ramage agréable. SAN 2 Lt wi « (SA no HISTOIRE NATURELLE ‘IUT 1.A RE NS D" A ON L'OUROVANG, ov MERLE CENDRÉ BE k | . MADAGASCAR *. di LA dénomination de merle cendré donne … en général une idée fort juste de la couleur qui règne dans le plumage de cet oiseau ; mais il ne faut pas croire que cette couleur soit par-tout du même ton elle est très-fon- cée et presque noiratre, avec une légère teinte de verd; sur les plumes longuéset étroites qui couvrent la tête; elle est moins d foncée, mais sans mélange d'aucune autre , teinte, sur les pennes de la queue et des ailes, etsur les grandes couvertures de celles-. ci; elle a un æil olive sur la partie supé rieure du corps , les petites couvertures des ailes , le cou, la gorse el la poitrine; ehAt \ elle est plus claire sous le corps, et prend à l'endroit du bas-ventre une légère teinte de jaune. ha Ce merle est à peu près de la grosseur de + Voyez les planches enluminées, no 557, fig. 2, M #1 \ font di DES OÏSEAUX ÉTRANGERS. 7r notie mauvis; mais il'a la queue un peu plus longue, les ailesun peu plus courtes, et les pieds beaucoup plus courts * ; il a le bec | jaune comme nos merles; marqué vers le _ bout d’une raie brune, et accompagné de _ quelques barbes autour de sa base, la queue “composée de douze peines égales, et les pieds d’un brun clair. (UT DEA OUR LA LE MERLE DES JPÉCUEIARES. ‘ON. Vébbelle aux Puilibnéars Y curhobl ‘des colombiers, parce qu'il est familier pat ‘instinct, qu’il semble rechercher l homme, k ou plutôt ses propres commodites daus les habitations de l’homme, et qu’il vient ni- cher jusque dans les colombiers; mais il a plus de rapport avec notre merle ordinaire qu'avec notre élourneau , sait par la forme _ du bec et des pieds, soit pu les proportions * La longucur tutale de lé oiseau est de huit pouces et demi, son vol de douze, sa queue de trois et . demi, son bec de Sé Gebés, et son pied de huis ou Fa w, TR HISTOIRE. NATURELLE | des ailes, qui ne: vontiqu’à la! moitié dela queue, etc. Sa grosseur est à peu près celle 1 du mauvis, et la couleur de. son plumage est une ; mais il s’en faut bien qu’elle soit uni forme et monotone : c’est uni verd: changeant qui présente sans cesse des nuances diffé rentes , et qui se multiplie par les rio Cette espèce est nouvelle, et nous en sommes redevables à M. Sonnerat. On trouve aussi, | dans sa collection, des individus-venant du cap de Bonne - Espérance, lesquels appar- À tiennent visiblement à la même espèce, mais” qui en diffèrent en ce qu ‘ils ont le croupion + blanc tant dessus qué dessous, et qu'ils sont plus petits. Est-ce une variété de climat, ou. seulement une variété d'âge? régi) BP d'au D. LE MERLÉ OLIVE DU CAP DE BONNE ESPÉRANCE. «LU 0 LE dessus du corps de cet oiseau, compris | tout ce qui paroit des pennes de la queue ets des ailes lorsqu' elles sont en repos, est d’un brun olivatre; la gorge est d’un brun fauve,” DES OISEAUX ÉTRANGERS. 73 moucheté de brun décidé ; le cou et la poi- ‘trine sont de la même couleur que la gorge, mais sans mouchetures ; tout le reste du des- sous du corps est d’un beau fauve ; enfin le bec.est brun, ainsi que les pieds, et le côté intérieur des pennes des ailes et des pennes latérales de la queue. Ce merle est de la grosseur du mauvis ; il a près de treize pouces dé vol, ethuit un quart de longueur totale; le bec a dix lignes , Le pied quatorze ; la queue, qui est composée de douze pennes égales, a trois pouces , et _ les ailes repliées ne vont qu’à la moitié de sa lon gueur: } XVI LE MERLE A GORGE NOIRE DE SAINT: 12 + ADOMINGUE *. L’ÉSPÈCE de pièce noire qui recouvre la _ gorge de cet oiseau, s’étend d'une part jusque sous l'œil, et même sur le petit espace qui est eñtre l’œil et le bec, et de l’autre elle * Voyez les planches eines, , n° 559, Oiseaux, VI: É | 7 w | A à MAR EE y HISTOIRE NATURELLE descend sur.le cou et jusque sur la poitrine ; ÿ de plus, elle est bordée d'une large bande d’un roux plus ou moins rembruni , qui se prolonge sur les yeux et:sur la partie anté- rieure du sommet de la tète : le reste de la à tête, la’ face postérieure du cou, le dos, et les petites couvertures des ailes, sont d’un gris à blanc, varié légèrement de quelques teintes » plus brunes : les grandes couvertures des | ailes sont , ainsi que les pennes, d'un brun noirätre, borde de gris clair, et séparées des petites couvertures par une ligne jaune oli= | vâtre, APPAT IRAN à ces petites couvertures. … Ce même jaune olivâtre règne sur le crou À CN à +4 pion et tout le dessous du corps; mais sous À le corps il est varié par quelques taches noires | assez srañdes et clair-semées dans tout l’es- _ pace compris entre la pièce noiré de la gorge et les jambes. La queue est du même gris que $ le dessus du corps, mais dans son milien seulement , les pennes latérales étant bor- _dées extérieurement de noirâtre ; le De et Jen pieds sont noirs. : | À: | Cet oiseau, qui n avoit pas encore été dé- k. crit, est à peu près de la grosseur du mau- vis; sa longuemk, totale get d'environ oh del DES OISEAUX ÉTRANGERS. 5 pouces et demi , le bec d’un pouce, la queue de trois , ét les ailes, qui sont fort courtes, ne vont guère qu'au quart de la longueur de la queue. 2 xXVIT LE MERLE DE CANADA. Cezutr de tous nos merles dont semble approcher le plus l'oiseau dont il s’agit ici, c’est le merle de montagne, qui n’est qu’une variété du plastron blanc. Le merle de Canada est moins gros; mais ses ailes sont propor- ! tionnées de même relativement à la queue, ne s'étendant pas dans leur repos au-delà du milieu de sa longueur ; et les couleurs du plumage , qui ne sont pas fort différentes ,. sont à peu près distribuées de la même ma- nière; c'esttoujours un fond rembruni, varié : d’une couleur plus claire par-tout, excepté sur lés pennes de la queue et des ailes, qui sont d’un brun noirâtre et uniforme. Les couvertures des ailes ont des reflets d’un verd foncé , mais brillant: toutes lesautres plumes sont noirâtres et terminées de roux ; ce qui, f | Fr SP 76 HISTOIRE NATURELLE les détachant les unes des autres, produit “4 une variété régulière, et fait que l’on peut | J compter le nombre des plumes par le norabré ? des marqués rousses. a , XV HE. LE MERLE OLIVE DES INDES *. \ ToureE la partie supérieure de cetoiseau, compris les pennes de la queue ,. et ce qui paroît des pennes de l'aile, est d’un verd d'o- live foncé ; toute la partie inférieure est du même fond de couleur , Mais d’une teinte plus claire et tirant sur le jaune : les barbes intérieures des pennes de l’aile sont brunes, ; bordées en partie de jaunâtre; le bec et 1 pieds sont presque noirs. Cet oiseau estimoins gros que le mau vis ; sa longueur totale est de huit pouces, son vol de douze et demi, sa queue de trois et demi, son bec de treize lignes , Son pied de neuf, et ses ailes dans leur repos vont à la moitié de la queue. ER Re 2 * Voyez les planches enluminées, n° 564, ge te } DES OISEAUX ÉTRANGERS. 77 XDX. LE MERLE CENDRÉ DES INDES. L À couleur cendrée du dessus du corps est plus foncée que celle du dessous : les grandes | couvertures et les pennes des ailes sont bor- 4 ’ . l A | vantes sont en partie de la même couleur, ‘ dées de gris blanc en dehors; mais les pennes moyennes ont ce bord plus large, et de plus elles ont un autre bard de imême couleur en dedans , , depuis leur origine jusqu'aux deux tiers de leur longueur. Des douze pennes de la queue, les deux du milieu sont du mème cendré que le dessus du corps; les deux sui- Mais leur côté intérieur est noir : les huit autres sont entièrement noires, comme le bec, Les pieds et les ongles ; le bec est ac- compagné de quelques barbes HaipÈRres pres. ‘des angles de son ouverture. Cet oiseau est plus petit que le mauvis; il a sept pouces trois quarts de longueur totale, douze pouces deux tiers de vol, la queue de trois pouces, le bec de onze lignes, et Le pied de dix. | 58 HISTOIRE NATURELLE : =. LE MERLE BRUN DU SÉNÉGAL *. RIEN de plus uniforme et de plus com- mun que le plumage de cet oiseau, mais aussi rien de plus facile à décrire : du gris brun sur la partie supérieure et sur l’anté- rieure; du blanc salé sur la partie inférieure ; du brun sur les pennes des ailes et de Îa queue, comme sur le bec et les pieds : voilà son signalement fait en trois coups de crayon. Il n’égale pas lé mauvis en grosseur; mais il a La queue plus longue et le bec plus court. Sa longueur totale, suivant M. Brisson, est de huit pouces, son vol de onze et demi, sa queue de trois et demi, son bec de neuf lignes, et son pied de onze ; ajoutez à cela . que les ailes dans leur repos ne vont qu'à la moitié de la queue, qui est CORDES de douze pennes égales. * Voyez les planches enluminées, ne 563, fig. 2, » x Me nn DES OISEAUX ÉTRANGERS. 5 MEN LE TANAOMBÉ, ou MERLE DE _, 1 + MADAGASCAR *. JE conserve à cet oiseau le nom qu'il a dans sa patrie, et il seroit à souhaiter que les voyageu rs nousapportassent ainsi les vrais nôms des oiseaux étrangers; ce seroit le seul moyen de nous mettré en état d’employer avec succès toutes les observations faites sur chaque espèce, et de les appliquer sans erreur à leur véritable objet. * Le tanaombeé est un peu moins gros que le _ mauvis. Son plumage en général est très- _ rembruni sur la tête, le cou , et tout Le des-— sous du corps ; mais les couvertures de la _ queue et des ailes ont une teinte de verd : la queue est verd doré, bordée de blanc, ainsi que les ailes , qui ont, outre cela, du violet changeant eu verd à l'extrémité des grandes pennes ; une couleur d’acier poli sur les: pennes moyennes et les grandes couvertures , = * Voyez les planches enluminées, n° 557, h3. re So HIS OIRE NATURELLE et une marque oblongue d’un beau jaune ! doré sur ces mêmes pennes moyennes ; la! \/ \ SERRE ORAN t 2 À ” poitrine d'un brun roux, le reste du dessous | . du corps blanc; le bec et les preds sont noirs et le tarse est fort court. La queue est un peu fourchue : les ailes dans leur repos ne vont qu’à la moitié de sa longueur ; néanmoins ce merle a le vol plus Moda à proportion | que le mauvis *. IL est à remarquer: que, dans un individu que j'ai eu occasion de voir, le bec etoit plus crochu vers la pointe qu’il ne paroît dans la figure enlumineée , et qu'à cet épard le tanaombé semble se rapprocher du merle solitaire. XX Lo EU LE MERLE DE MINDANAOP®. La couleur d'acier poli qui se trouve sur une partie des ailes du tanaombé, est répan- 1 Voici ses dimensions précises , d’ après M. Bris: son : longueur totale, sept pouces un uers; vol, douze pouces un tiers; queue, deux pouces deux tiers; bec, onze lignes; pied, neuf. à Vayez les planches enluminées, n°625; fig. 1 \ ; 4 DES OISEAUX ÉTRANGERS. 8r due dans le merle de cet article sur la tête, . la gorge, le cou, la poitrine, et tout le dessus du corps jusqu'au bout de la queue : les ailes ont une bande blanche près du bord exté- rieur , et le reste du dessous du corps est - blanc. La longueur totale de l’oiseau n’est que de | sept pouces, et les ailes ne vont pas jusqu'à . la moitié de la queue, qui est un peu étagée. _ C’est une espèce nouvelle ARRAIÉE par M. Sonnerat. M. Daubenton le jeune a Ro un autre individu de la même espèce qui avoit les extrémités des longues pennes des ailes et de la queue d’un verd foncé et changeant , et plusieurs taches de violet changeant sur le ‘corps, mais principalement derrière la tête, C’est peut-être une Panel ou même un jeune mâle, Ë ? ) ; 207 SE OR "# 82 Mae di prier: | À x x TITI DOUCE LE MERLE VERD DE L'ILE DE FRANCE *. ‘LE plumage de cet oiseäu est de la plus grande uniformité; c’est par-tout à l’exté= rieur un verd bléuâtre rembruni, mais son . bec et ses pieds sont cendrés. Il est au-dessous du mauvis pour la grosseur: sa longueur to- tale est d'environ sept pouces, son vol de. dix et demi, son bec de dix lignes, et ses ailes dans leur repos vont au tiers de sd | queue, qui n’a que deux pouces et demi. . Les plumes qui recouvrent la tête et le coù … - sont longues et étroites. C’est une espèce nou- velle. 3 LR * Voyez les planches enluminées, n° 648, fig. 2. 10 Rte DES OISEAUX ÉTRANGERS. 93 X XIV. | LE CASQUE NOIR, où MERLE A TÊTE | NOIRE DU CAP DE BONNE-ESPÉ- RANCE *. Quorqu’aAU premier coup d'œil le cas- ‘que noir ressemble par le plumage à l'es- pèce suivante, qui est le brunes, et sur-tout * au zerle à cul jaune.du Sénégal, que je re- garde comme une variété de cette même es- _ pêce; cependant, si l’on veut prendre la peine ; de comparer ces oiseaux en detail, on trou- vera des différences assez marquées dans les couleurs, et de plus considérables encore dans les proportions des membres. Le casque noir est moins gros que le mauvis ; sa lon- guenr totale est.de neuf pouces, son vol de neuf et demi, sa queue de trois et deux tiers, son bec de treize lignes, et son pied de qua- torzs; d’où il suit qu qi! a le vol moins etendu, et au contraire le bec, la queue et les pieds proportionnellement plus longs que Le bru- * Voyez les planches enluminées, n° 392. 4 HISTOIRE NATURELLE net. Il a aussi la queue autrement faite, et composée de douze pennes étagées : chaque | aileena dix-neuf, dont les plus longues sont Ja cinquième et la sixième. 4 À l’égard du plumage, il ressemble par a couleur brune de la partie supérieure du | corps;, mais il diffère par la couleur du cas- ë que, qui est un noir brillant, par la couleur | rousse du croupion et des couvertures SUpé À xieures de la queue, par la couleur roussätre * de la gorge et de tout le dessous du corps jusques etcompris les couvertures inférieures | de la queue, par la petite rayure brune des. flancs, par la petite tache blanche qui paroit sur les ailés et qui appartient aux grandes % pennes, par la couleur noirâtre des pennes ‘ de la queue, et enfin par la marque blanche. qui termine les latérales, et qui est d’au+. ‘ tant plus grande que la penne est plisy extérieure. : 1 es, = DÉS OISEAUX ÉTRANGERS. 85 X XV. LE BRUNET DU CAP DE BONNE- ‘ESPÉRANCE. " LA couleur dominante du plumage de cet oiseau est le brun foncé : elle règne sur la tête!, le cou ; tout Le dessus du corps, la queue et les ailes ; elle s’éclaircit uu peu sur la poi= trine et Les côtés; elle prend un œil jaunâtre sur le ventre et les jambes , et elle disparoit enfin sur les couvertures inférieures de la _ queue pour faire place à un beau jaune. Cette tache jaune fait d'autant plus d'effet, qu'elle tranche avec la couleur des pennes de la queue, lesquelles sont d’un brun en- core plus foncé par-dessous que par-dessus. Le bec et les pieds sont tout-à-fait noirs. Ce meérle' n’est pas plus gros qu’une ‘alouette: il a dix pouces et demi de vol;’ses ailes ne vont guère qu’au tiers de la queue, qui à près de trois pouces de long, et qui est ARABÔRÉE de douze pennes égales. | EE 4/1 ‘ "2 à LAS) À 7, 6 HISTOIRE NATURELLE Le. > . |. mn | { ë \ ( Vo L t à Variété du brunet du Cap. > L'OISEAU rep résenté dans nos sta enluminées, n° 317, sous le nom de zzerle à cul jaune du Sénégal*, a beaucoup de rap- port avec le brunet; seulement. il.est une peu plus gros, et il d'la tête et la gorge + uoires: dans tont le reste ce sont les. mêmes Ë couleurs, et à. peu près les mêmes propor— " tions; ce qui m'avoit fait croire d’abord ri À c'étoit une simple variété d'âge ou,de sexe: mais ayant eu dans Ja suite occasion de | remarquer que, parini un grand nombre. n d'oiseaux envoyés par M. Sonnerat, il s’en à étoit trouvé plusieurs eliquetés. zzerles. du Cap, lesquels étoient parfaitement semblables au sujet décrit par M. Brisson, et pas un seul individu à tête et gorge noires, il me paroît plus vraisemblable que l'oiseau du n° 317 représente une variété de climat. Le bec de cet oiseau est plus large à sa base et À plus courbe que celui du merle ordinaire, ( * Le dessus du corps est moins jaunâtre et plus 1 brun dans un individu que j'ai observé, qu'H ne le W paroît dans la planche 3r7. dois 7 - … DES OISEAUX ÉTRANGERS. 4} XXVI LE MERLE BRUN DE LA JAMAIQUE *. LE brun foncé règne en effet sur la tête, le dessus du corps, les ailes et la queue de cet oiseau; un brun plus clair sur le devant de la poitrine et du cou, du blanc sale sur _ le ventre et le reste du dessous du corps. Ce qu il ya de remarquable dans ce merle, c’est _sà sorge blanche, son bec'et ses pieds oranges. IL a les ouvertures des narines fort grandes. Sa longneur totale est d'environ six pouces _ quatre lignes, son vol dé neuf pouces quel- ques lignes, sa queue de deux pouces huit ou neuf lignes , son_pied de deux pouces un quart, sou bec de onze lignes , le tout reduc- tion faite de la mesure angloise à la nôtre. On peut juger par ces dimensions qu'il est moins gros que notre mauvis. Il se tient or- , dinäirement dans les bois en montagne, et passe pour un bon gibier. Tout ce que M. . Sloane nous apprend de l’intérieur de cet oiseau, cest que sa graisse est d'un jaune _orahgeé, * Eu anglois, thrushs il poitrine, où la bordure blanche, qui s’élargit 7 eV VONT TL LA" CN RE "AR NN Hé ei ON at 6 LR. A À 1 { : a X. \ r} ; Mie Sr ART, À ’ FA , >» 88 HISTOIRE NATURELLE L L 4 xXXxXVIL TRE | À né _ LE MERLE A CRAVATE DE CAYENNE *, LA cravate de ce merle est fort ample, et d'un beau noir bordé de blanc; elle s'étend depuis la base du bec inférieur, et mème de- puis l’espace compris entre le bec supérieur et l’œil, iusque sur la partie moyenne de la en cet endroit » €S£ rayée. transversalement ; de noir; elle couvre les côtés de la tête jus- L: | qu'aux yeux, et elleembrasse les trois quarts ; de la circonférence du cou. Les petites et les grandes couvertures des ailes sont du même noir que la cravate: mais les petites sont ter- | minées de blanc, ce qui produit des mou- { chetures de cette couleur; et les deux ve | | de grandes couvertures sont terminées par une bordure fauve, Le reste du plumage est cannelle; mais le bec et les pieds sont noirs, Ce merle est plus petit que notre mauvis, etila la pointe du bec crochue comme les * Voyez les planches euluminées , n° 560, fie. 2, | y P 3 ; À d DES OISEAUX ÉTRANGERS. &y Mblitires, Sa longueur totale est d'environ ““sept pouces, sa queue de deux et demi, son bec de onze lignes, et ses ailes, qui sont. courtes , dépassent fort peu l'origine de la | ji de | DEEE LE MERLE HUPPÉ DU CAP DE BONNE- ESPÉRANCE #4 LA huppe de cet fe n’est point une _ huppe permanente: mais ce sont des plumes P P _ plus longues et étroites, qui, dans les mo- mens de parfaite tranquillité, se couchent naturellement sur le sommet de la tête, et que l'oiseau hérisse quand il veut. La couleur de cette huppe, du reste de la tête et de la gorge, est un beau noir, avec des rellets “violets ; le devant du cou et la poitrine ont pi Voyez les planches euluminées, n° 63, fig. r. ” Cet oiseau a environ huit pouces de la pointe du bec jusqu'au bout de la queue, six et demi jusqu’au bout des ongles; la queue a trois pouces et demi, - le bec douze lignes, le pied autant, le doigt du Nike \ heu neuf ligues. $ ë LR a APRLE (1 ’ A RU de CNT SE RENE HISTOIRE NATURELLE i mêmes reflets, sur un fond brun: Po dernière- couleur brune domine sur tout le dessous du corps, et s'étend sur le coti, SuË les couvertures des ailes, sur une partie des pennes de la queue, et mème sous le corps, où elle forme une espèce de large ceinture qui passe au-dessus du ventre; mais, dans tous ces endroits, elle est égayée par une couleur blanchätre, qui borne et dessine k contour de chaque plume à peu près comme dans le merle à plastron blanc. Celui de cet article a les couvertures inférieures de la queue rouges , les supérieures blanches, le _ bas-ventre de cette dernière couleur, enfin lé bec et Les pieds noirs. Les angles de l’ouvér+ ture du bec sont accompagnés de longues barbes noires dirigées en avant. Ce merlé n'est guère plus gros que l’alouette hu ppée: IL a onze à douze poucés de vol; ses ailes dans leur situation de repos ne s'étendent pas jusqu’à la moitié de la queue ; leurs pennes les plus longues sont la quatrième et -la cinquième, et la prémière est la plus çgourte de toutes. : À, t t DES OISEAUX ÉTRANGERS. x D à 1h48 LE MERLE D'AMBOINE. JE laisse cet oiseau parmi les merles , où . , A . , M. Brisson l’a placé, sans être bien sûr qu’il . appartienne à ce geure plutôt qu’à un autre. _Seba , qui le premier nous l’a fait connoître, nous dit qu'on le met au raug des rossignols . à cause de la beauté de son chant : non seu- lement il chante ses amours au printemps, mais il relève alors sa longue et belle queue, _et la ramène sur son dos d’une manière re- marquable. Il a tout le dessus du corps d’un . brun rougeätre, compris la queue et les ailes, excepté que celles-ci sout marquées d’une tache jaune ; tout lé dessous du corps est de celte dernière couleur ; mais le dessous des peunes de la queue est doré. Ces pennes sont aunombre de douze, et régulièrement étagées. Le: LEE has ih ie 0 ; 92 HISTOIRE NATURELLE X X X. + . LE MERLE DE L'ILE DE BOURBON. 3 "+ ; l Î LA grosseur de ce petit oiseau est à peu près celle de l’alouette huppée:: il a sept pouces trois quarts de longueur totale, et onze un tiers de vol ; son bec a dix à onze lignes, son pied'autant, et ses ailes dans leur repos. ne vont, pas jusqu’à la moitié de la queue, qui a trois pouces et demi, et fait par consé- quent ‘elle seule presque la moitié de la lon- gueur totale de l’oiseau. Le sommet de la tête est Ab Are vas cA une. espèce de calotte noire; tout le reste du des- - sus du corps, les petites couvertures des ailes, le cou en entier et la poitrine, sont du cendré olivatre ; le reste du dessous du corps.est d'un olivâtre tirant au jaune, à l'exception. du milieu du ventre, qui est blanchâtre. Les grandes couvertures des ailes sont brunes, avec quelque mélange de roux; les pennes des ailes mi-parties de ces deux mêmes cou- leurs, de manière que le brun est en dedans et par-dessous, et Le roux en dehors. Il faut DES OISEAUX ÉTRANGERS. 9% cependant excepter les trois pennes du mi- lieu, qui sont entièrement brunes : celles de Ja queue sont brunes aussi, et traversées vers leur extrémité par deux bandes de deux bruns différens et fort peu apparentes, étant sur un fond brun. Le bec et Les pieds sont jaunâtres. XXxXI 1e MERLE DOMINICAIN DES PHILIP- : PINES !. . La longueur des ailes est un des attributs les plus remarquables de cette nouvelle es- pèce : elles s'étendent dans leur repos presque jusqu’au bout de la queue. Leur couleur , ainsi que celle du dessus du corps, est un fond brun, sur lequel on voit quelques tâches irrégulières d'acier poli, ow _ plutôt de violet changeant ?. Ce fond brun T Voyez les planches enluminées, n° 627, fig. 2. F : UN Et J Ces taches violettes , irrégulièrement semées sur le dessus du corps, ont fait soupconner à M. Dau- benton le jeune que cet individu avoit été tué sur Ja fin “re la mue, et avant que les vraies couleurs dx plans e eussent pris COuUSISIANCE. An Le, Ne F - et un œil verdätre à son extrémité: xl #éz claircit du côté du cou, et devient blanchâtre sur la tête et sur toute la partie inférieure du corps. Le bec et les di sont d'u brun chain" dés Cet oiseau n’a guère que six pouces de lou- gueur. C’est une nouvelle espèce dont. 0 on.est redevable à M. Sonnerat. 7 4 XXXIL LE MERLE VERD DE LA CAROLINE!*. CaTesgy, qui a observé cet oiseau dans son pays natal, nous apprend qu’il n’est guère plus gros qu’une alouette, qu’il en a à peu près la figure, qu’il est fort sauvage, qu’il se cache très-bien, qu’il fréquenté les bords.des grandes rivières à deux où trois cents milles de la mer, qu'il vole les pieds étendus en arrière, comme font ceux denos oiseaux qui ont la queue très-courte, et qu’il a un ramage éclatant. Il y a apparence * En anglois, yellow-brested chat; en latin, œnanthe ÆAmericana, etc. A Ge HISTOIRE NATONNONS is prend un ai violet à Vorigine de la queue 1 } A ER CRUE, DES OISEAUX ÉTRANGERS. 95 qu'il se nourrit de la graine de so/anum à leur couleur de pourpre. Ce merle a tout le dessus du corps d’un verd. obscur, l’œil.presque entouré de blanc; la mâchoire inférieure bordée finement de la même couleur, la queue brune, le dessus du corps jaune, excepté le bas-ventre, qui est , . blanchâtre; le bec et les pieds noirs. Les _pennes des ailes ne dépassent pas de beau ‘coup l'origine de la queue. La longueur totale de l'oiseau est d'environ sept pouces un quart, sa queue de trois, son PAUA de douze lignes son bas de dix. XXXIIL Are di 4 LE TERAT-BOULAN, ou LE MERLE , DES INDES +. | C£. qui caractérise cette espèce , C'est un bec, un pied et: des doigts plus courts à proportion que dans les jautres merles, et . une queue étagée, mais autrement que de coutume : les six peunes du milieu sont * Voyez les planches enluminées, n° 253, fig. 2, ——— 6 HISTOIRE FRE de. d’égale longueur, et ce sont proprément les trois pennes latérales de chaque côté qui sont étagées. Ce merlé a le dessus du corps, du cou , de la tête et de la queue, noir, le crou- pion cendré, et les trois pennes latérales dé chaque côté terminées de blanc. Cette mêmé couleur blanche règne sur tout le dessous du corps et de la queue, sur le devant du cou 4 sur la gorge, et s'étend de part et d'autre . jusqu'au-dessus des yeux; mais il y a de chaque côté un petit trait noir qui part de la base du bec, semble passer par-dessous l'œil, et reparoit au-delà. Les grandes pennes de l’aile sont noirätres, bordées de blanc du côté intérieur jusqu’à la moitié de leur lon- gueur ; les pennes moyennes ; ainsi que leurs grandes couvertures, sont aussi bordées de blanc, mais sur Le côté extérieur dans toute sa longueur. Cet oiseau est un peu plus gros que Pa louette ; il a dix} pouces ét demi de vol, et ses ailes étant dans leur repos s'étendent ur peu au-delà du milieu de la queue : sa lon gueur , mesurée de la pointe du bec jusqu’au bout de la queue, est de six pouces et demi, et, jusqu'au bout des ongles, de cinq et demi; | D PS | IN RE d). DES OISEAUX ÉTRANGERS. y la quéue en a deux et demi, le bec huit lignes et demie, le pied neuf, et le doigt du sf \ sept. XX X I V. LE SAUI JALA, ov LE MERLE DORÉ DE MADAGASCAR *. ! CETTE espèce, qui appartient à l’ancien continent , ne s’écarte pas absolument de l'uniforme de nos merles; elle a le bec, les pieds et les ongles noirâtres, une sorte de collier d'un beau veloursnoir qui passe sous la gorge et ne s'étend qu'un peu au-delà des _ yeux; les pennes de la queueet des ailes, et les plumes du reste du corps, toujours noires, mais bordées de citron , comme elles sont bordées de gris dansle merle à plastron blanc, en sorte que le contour de chaque plume se: dessine agréablement sur les plumes voisines qu'elle recouvre. Cet oiseau est à peu près de la grosseur de V'alouette; il a neuf pouces et demi de vol, et * Voyez les planches enluminées, n° 539, fig. 24 ETS 9 #4 _ 11: HU dE US 1. HE À L 4 A x 74 ds 55 HISTOIRE NATURELLE la queue plus courte que nos merles relative: 4 meut à la longueur totaledé l'oiseau, qui est « is cinq pouces trois quarts, et relativement Ÿ à la longueur de ses ailes , qui s'étendent presque aux deux tiers de la queue lors- » qu’elles sont dañs leur repos ; le bec a dix 4 lignes, la queue seize, le pied! onze, et: êe ÿ doigt du milieudix. 1 MU & . FE à XX X V. ce Qi _ Dot SE à LE MERLE,DE SURINAM. as A : Nous retrouvons: dans ce merle d'Ainé: rique Je même fond de couleur qui règne | dans le plumage de notre merle ordinaire : il est presque par-tout d’un noir brillant} mais ce noir est égayé par d’autres couleurs: » sur lesomimet de la tête par uñeplaque d’un. fauve jaunâtre ; sur la poitrine, par deux marques de cette même couleur, mais d’une teinte plus claire ; sur le croupion, par une | tache de cette même teinte ; sur les aïles, par ;: uue ligne blanche qui les borde depuis leur F origine jusqu'au pli du poignet ou de la troi- À sième articulation ; ; et enfin sous Les ailes, M \ DES OISEAUX ÉTRANGERS. 09 par le blanc qui règne sur toutes leurs cou- vertures inférieures , en sorte qu’en volant, cet, oiseau montre autant de blanc que de noir : ajoutez à cela que les pieds sonthbruns, que le bec n’est que noirâtre, ainsi que les pennes de l’aile, et que toutes ces pennes , excepté les deux premières et la dernière, sout d’un fauve jaunätre à leur origine, mais du côté inférieur seulement. ‘Le merle de Surinam n’est pas plus gros qu'une alouette ; ; sa longueur totale est de six pouces et demi, son vol de neuf et demi, sa queue de trois à peu près, son bec de huit. lignes, et son pied de sept à huit; enfin ses ailes dans leur repos vont au-delà du mi- lieu de la queue. | #° LEUXVT su LE PALMISTE *. L'HABITUDE qu'a cet oiseau de se tenir et de nicher sur les palmiers, où sans doute il trouve la nourriture qui lui convient, lui : F. | * Voyez les planches enluminées , n° 530, fig. r. \ y Le + # APE LIETENEREES nu 43 io HISTOIRE : NATURELLE 4 a fait donner le nom de pa/miste, Sa grosseur égale celle de l’alouette; sa longueur estdesix 4 pouces et demi, son vol de dix et un‘tiers,! 3 f sa queue de deux et demi, et son bec de: ÿ dix lignes. | | sp) Ce qui se fait remarquer d’abord dans son « plumage, c’est une espèce de large cn noire qui lui descend de part et d'autre plus … bas que les oreilles, et qui, de chaque COLE» | a trois marques blanches, l’une près du front, À une autre au-dessus de l’œil, et la troisième au-dessous : le cou est cendré par-derrièredans « tout ce qui n’est pas recouvert par cette ca- … lotte noire ; ilest blanc par-devant, ainsi que la gorge : la poitrine est cendrée , et le reste du dessous du corps sris blanc; le dessus.du corps, compris les petites couvertures des ailes et les douze pennes de la queue, est d'un beau verd olive : ce qui paroit des peunes des ailes est à peu près de la même couleur, et le reste est brun; ces pennes « dans leur repos s'étendent un peu au-delà du milieu de la queue : le bec et les pieds sont cendrés. | oiseau dont M. Brisson a fait une autre espèce de palmiste, ne diffère absolument du PF 4 | DES, OISEAUX ÉTRANGERS. ror précédent que parce que sa calotte, au lieu d’être noire en entier, a une bande de cen- … dré sur le sommet de la tête, et qu'il a un _ peu moins de blanc sous le corps ; mais comme, à cela près, il a exactement les mêmes couleurs , que dans tout le reste il lui . réssemble si parfaitement que la descrip- tion de l’un peut convenir à l’autre sans y changer un mot, et qu’rl vit dans le mème pays, je ne puis m'empêcher de regarder ces _ deux ‘individus comme appartenant à x même espèce, et je suis tenté de regarder le premier comme le mâle , et le second comme . la femelle. LORS CNTÉ LE MERLE VIOLET À VENTRE BLANC DE JUIDA *. _ LA dénomination de ce merle est une des- cription presque complète de son plumage ; il faut ajouter seulement qu'il a les grandes pennes des ailes noirâtres, le bec de même * Voyez les planches enluminées , n° 646, fig. 1« F À | El N LA” L'U7E APT ? DA à 102 HISTOIRE ÿ AO ebiletié,: et les ‘pieds cendrés. A aie de | L _ses dimensions , il est un peu moits gros 1 dite Aiodètté la longueur est d'environ | à six pouces êt demi, sou vol de dixet demi, ‘à sa quete de seize lignés, son bec de huit, 4 son pied de neuf; les äiles dans Sur repos 4 vont aux trois ver de la ur 7x 124 LÉ XXXVIIE rs LE MERLE ROUX DE CAYENNE ni A IL a la partie antérieure et les côtés dela tête, la gorge, tout le devant du cou et le ventre, roux; le sommet, de la tête et tout le dessus du corps, compris les couvertures ! supérieures de la quéue et les pennes des ailes, bruns; les couvertures supérieures des ÿ ailes, noires, bordées d'un-jaune vif, qui. j tranche avec la couleur du fond, et termine chaque rang de ces couvertures par une ligne ondoyante : les couvertures inférigures dé la queue sont blanches ; 5. La queue le bec el les, : t pieds, cendrés. ‘100 _* Voyez les planches enluminées, n° 644, fg. 1 M \ à 44 DES OISEAUX ÉTRANGERS. ro3 Cet oiseau est plus petit que l’alouette ; il n’a que six pouces et demi de longueur to- tale. Je n’ai pu mesurer son vol; mais il ne doit pas être fort étendu , Car les ailes dans leur repos ne vout pas au-delà des couver- tures de la queue. Le bec et le pied ont cha- cun onze ou douze lignes. { «< X'RUNES. LE PETIT MERLE BRUN A GORGE ROUSSE DE CAYENNE *. AvVorr nommé ce petit oiseau, c’est pres- que Vavoir décrit. J'ajoute, pour tout com- mentairé, que là couleur rousse de la gorge s'étend sur le cou et sur la poitrine, que le bec est d’un cendré noir, et les pieds d’un jaune verdätre. Ce merle est à peu près de la. grosseur du chardonterét; sa longueur to- tale n'est guère que de cinq pouces , le bec de sept ou huit lignes, le pied de huit ou neuf, et les ailes repliées vont au moins à la moitié de Ja longueur de la queue , lagüelle n’est en tout qué de dix-huit lignes. N * Voyez les planches enluminées, n° 644, fie. 2. MAS 104. HISTOIRE NATURELLE . X L, PL "4 LE MERLE OLIVE DE SAINT-\ , DOMINGUE *. CE petit oiseau a le dessus du corps oli- vâtre, et le dessous d’un gris mêlé confusé- ment de cette même couleur d'olive ; les barbes intérieures des pennes de la queue , des pennes des ailes et des grandes couver- tures de celles-ci, sont brunes, bordées de blanc ou de blanchätre : le bec et les pieds sont gris brun. ._ Cet oiseau n’est guère plus gros qu’une fau- vette ; sa longueur totale est de six pouces, son vol de huit trois quarts, sa queue de deux , son bec de neuf lignes, son pied de même longueur; ses ailes dans leur repos vont plus loin que la moitié de la queue, et celle-ci est composée de douze pennes égales. On doit regarder le zxerle olivede Cayenne, représenté dans nos planches enluminées , * Cet oiseau est représenté dans les planches en luminées, n°273, fig. r , sous le nom de merle de: Saint-Domingue. Î Le DES OISEAUX ÉTRANGERS. ob, n° 558, comme une variété de celui-ci, dont - il ne diffère qu’en ce que le dessus du corps est d’un verd plus brun, et le dessous d’un gris plus clair; les pieds sont aussi plus noi- râtres. : _ Nota. Au moment où l’on finit d'imprimer cet arlcle des merles, un illustre Anglois (M. le che- valier Bruce) a la bonté de me communiquer les figures peintes d’ après nature de plusieurs oiseaux d'Afrique, parmi lesquels sont quatre nouvelles : espèces de merles. Je ne perds pas un instant pour donner au public la description de ces espèces nou velles, et "y joins ce que M.'le chevalier Bruce a bien voulu m’apprendre de leurs habitudes, en at- tendant que des affaires plus importantes permets tent à ce célèbre voyageur de publier le corps im ménse de ses belles observations sur toutes les par= ties des sciences et des arts. | X LI. LE MERLE OLIVATRE DE BARBARIE. M. le chevalier Bruce a vu en Barbarie , un merle plus gros que la draine, qui avoit tout Le dessus du corps d’un jaune olivâtre ; à » L tft [a RAY LAS 16 HISTOIRE NATURELLE les petites couvértires des ailes de la même couleur, avec une téinite de’ brun ; les sr | couvertures et les pennes noires ; les pennes de la queue noiratres , terminées de jaune, et toutes de longueur égale ; le dessus du corps d’un blanc sale, le bec brun rougeâtre, les pieds courts et plombés. Ls ailes dans leur état de repos n’alloient qu’ à la moitié de la queue. Ce merle a beaucoup de rapport avec la grive bassette de Barbarie dont il a été question, ci-deyant*; mais il ua point, comme elle, de grivelures sur la poitrine : et d’ailleurs on peut s'assurer, en comparant e» 1! les descriptions : qu’il en diffère assez pour P ; LC re que l’on doive ‘regarder ces deux oiseaux comme ‘appartenant à deux espèces dis= tinctes. : pa -* Tome V, page 308. J’aurois placé ce merih olivâtre à la suite de la grise bassette, si je l'eusse connu assez tôt, = | LA DES OISEAUX ÉTRANGERS: 107 XL1LI LE MOLOXITA, on LA RELIGIEUSE D'ABISSINIE. Non seulement cet oiseau a la figure ét la _rosseur du merle, mis. il, est; comme lui, un habitant des bois, et vit de baies et de fruits. Sou instinct, ou peut-être, son expé- rience , le porte à se tenir sur les arbres qui sont au bord des précipices, en sorte qu’il est difficile. à tirer , et souvent plus difficile en core À trouver lorsqu'on l’a tué. IL est remar- quable par un grand coqueluchon noir qui embrasse la tète et la gorge, et.qui descend sut la poitrine en forme de pièce pointue. C’est sans doute à cause de ce coqueluchon qu’on lui 4 donné le nom de religieuse. IL a tout le dessus du corps d’un jaune plus ou moins’ brun ; les couvertures des ailes et les pennes - de la queue brunes , bordées de jaune ; les _ penues des ailes d’un noirätre plus ou moins fonce , bordé de gris clair ou de blanc ; tout Je dessous du corps et les jambes d’un jaune clair ; Les pieds cendres, et le bec rougeatre. ‘ XLIFL à LE MERLE NOIR ET BLANC! D’ABISSINIE. LE noir règne sut toute la partie supé- 4 rieure, depuis et compris le bec jusqu'au . bout de la queue, à l'exception néanmoins | des ailes, sur lesquelles on apperçoit une bande transversale blanche qui tranche sut ce fond noir; le blanc règne sur la partie » inférieure, et les pieds sont noirâtres. Cet oiseau est à peu près de la grosseur du mau- vis, mais d'une forme un peu plus arrondie; _ il a la queue ronde et quarrée par le bout, et Les ailes si courtes, qu’elles ne s'étendent * guère au-delà de l'origine de la queue‘ il 4 chante à peu près comme le coucou, ouplu- tôt comme ces horloges de bois qui CHENE à le chant du coucou. | 4. Il se tient dans les bois les plus épais, où il seroit souvent difhicile de le découvrir s’il n’étoit décélé par son chant : ce qui peut - faire douter qu’en se cachant si soigneuse= ment dans les feuillages, il ait intention de / Y 4 La à l i M DES GISEAUX ÉTRANGERS. 109 , TE : (A! ‘11 se dérober au chasseur ; car, avecune pareille intention, il se garderoit bien d’élever Ja voix: l'instinct, qui est toujours conséquent, lui eûtappris que souvent cé n’est point assez de se cacher dans l'obscurité pour vivre heu- _reux, mais qu’il faut encore savoir garder le silence. Cet oiseau vit de fruits et de baies, comme nos merles et nos grives. UMR Ce #0 AE : LE ne BRUN D'ABISSINIE. \ Les anciens ont parlé d’un olivier d Éthio. pie qui ne porte jamais de fruit : le merle de cet article se nourrit en partie de la fleur de cette espèce d’olivier ; et s’il s’en tenoit là, on pourroit dire qu'il est du très-petit nombre qui ne vit pas aux dépens d’au- trui : mais il aime aussi les raisins, et, dans la saison, il en mange beaucoup. Ce merle est à peu près de la grosseur du mau. vis : il a tout le dessus de la tète et ‘du corps brun; les couvertures des ailes de même couleur; les pennes des ailes et de la Oiseaux, VI. 4 10 F LE GRISIN DE CAYENNE *. L: sommet de Ja tête est noirâtre, la gorge noire , et ce noir s'étend depuis les yeux jus- qu’au bas de la poitrine : lés yeux sont sur- montés par des espèces de sourcils blancs qui tranchent avec ces couleurs rembrunies, et _ quisemblent tenir l’un à l’autre par une ligne blanche , laquelle borde la base du bec supé- rieur ; tout le dessus du corps est d’un gris ceudré; la queue est plus foncée et terminée de blanc ; ses couvertures inférieures sont de cette dernière couleur, ainsi que le bas- ventre; les couvertures des ailes sont noi-: râtres ,etleur contour est exactement dessiné par une bordure blanche ; les pennes des ailes sont bordées extérieurement de gris clair, et terminées de blanchâtre; le bec est noir , et les pieds cendrés. Cet oiseau n’est pas plus gros qu’une fau- vette; sa longueur est d'environ quatre pouces * Voyez les planches enluminées , n° 643 ; fig. r, le mâle ; et fig. 2, la femelle. | + > ‘ \ "7 LL ON MULI9 0... 1 CAUSNT'AR : dé } { l "à rl WP MAS AUTE TS ne : ÿ 4 x" rs né À Poe r> HISTOIRE NA TURELLE. Pc à et demi, son bec de sept lignes, ses pieds de. # | même; et ses ailes dans leur repos. vont à 4 la moitié de la queue, qui est un peu étagée. à _ La femelle du. orisin a le dessus du corps \ plus cendré que le mâle; ce qui est noir dans celui-ci n’est en elle que noirâtre, et, par cette raison , le bord des couvertures des ailes $ tranche moins avec le fond. AE TRE TAN à LL Éd, Vi A4 WU DE NERDIN DE LA COCHINCHINE * | Lx nom de cet oiseau indique assez la cou- leur principale et dominante de son plumage, qui est le verd; ce verd est mêlé d’une teinte de bleu plus ou moins forte sur la queue, sur le bord extérieur des grandes pennes des ailes et sur les petites couvertures qui avoisinent le dos : la gorge est d’un noir de velours , à Y exception de deux petites taches bieues qui se trouvent de part et d'autre à la base du bec inférieur ; Le noir de la gorge s’étend derrière les coins de la bouche, et remonte sur le bec supérieur, où il occupe l’espace qui est entre sa base et l'œil, et par en-bas il est environné d’une espèce de hausse-col jaune qui tombe sur la poitrine : Le ventre est verd, le bec noir, et les pieds noïrâtres. Cet oiseau est à peu près de la grosseur du chardonneret. Je n'ai ? Voyez les planches enluminées, n° 643, Big. 3. 10 À AA Up, à eu Si , REUS 114 HISTOIRE NATURELLE ® pu mesurer sa Jen E neue totale, parce wie penues de la queue n’avoient pas pris tout | leur accroissement lorsque l'oiseau a été tué, et quon les voit encore engagées dans le tuyau : aussi ne dépassent-elles point l'extré- mité des ailes repliées. | F Le bec a environ dix lignes , et paroît formé sur le modèle de celui des merles:; ses bords sont échancrés près de la pointe. Ce petit merle vient certainement de la Cochin- if "ii à }# chine, car il s est trouvé dans la même caisse ‘ÿ que l'animal porle-musc ÉUNT RL en droiture de ce pays. L'AZURIN" ! Cer oiseau nest certainement pas un merle; il n’en a ni le port , ni la physiono- mie, ni lesipropertions : cependant, comme il en a quelque chose dans la forme du bec, des pieds , etc. on lui a donné le nom de merle de la Guiane , en attendant que des voyageurs Zzélés pour le progrès de l’histoire | naturelle nous instruisent de son vrai nom, et sur-tout de ses mœurs. À en juger par le peu qu’on en sait , c’est-à-dire, par l’exte- rieur, je le placerois entre les geais et les merles. | Trois larges bandes d’un Loin noir velouté, séparées par deux bandes plus étroites d'un jaune orangé, occupent en entier le dessus et les côtés de la tête et du cou ; la gorge est d’un jäune pur, la poitrine est décorée d’une grande plaque bleue: tout le reste du dessous du corps, compris les couvertures inférieures de la queue, est rayé transversalement de ? Voyez les planches enluminées, n° 355. LOL NME OU MECS Eu, Pr AU (At sr e } (ta Not à, à SIMPNTC AS ni 1 gl Arte HISTOIRE E NATURE L2 ces deux dernières couleurs, et le bleu règne seul sur les pennes de la queue, qui sont éla- gées. Le dessus du corps depuis la naissance : du cou, et les couvertures des ailes les plus voisines, sont d’un brun rougeâtre; les cou: É 0 PT IX NL de st "1. ne vertures les plus éloignées sont noires, ainsi que les pennes des ailes : mais quelques unes | des premières ont de plus une tache blanche, d'où résulte une bande de cette couleur dén— | telée profondément, et qui court presquepa= rallèlement au bord de l'aile repliéé. Le il et les pieds sont bruns. Cet oiseau est un peu plus gros qu'un merle ; sa longueur totale est de huit pouces ét demi, sa queue de deux et demi, son bec de douze lignes, et ses pieds de dix-huit. Les ailes dans leur repos vont presque à " moitié de la queue. en 2, 1 { ti À = pr D L LES BREVES. ’ Jr n'ai pu m'empêcher de séparer ces oi- | seaux d'avec les merles, voyant les diffé- rences de conformation extérieure par les- quelles la Nature elle-même les a a distingués : en effet, les breves ont la queue beaucoup plus courte que nos merles, le bec plus fort et les pieds plus longs, sans parler des autres différences que celles-là supposent dans le port, dans les habitudes, peut-être même dans les mœurs. Nous ne connoissons que quatre oiseaux de cette espèce : je dis de cette espèce, à la lettre et dans la rigueur du terme; car ils se * ressemblent tellement entre eux, et pour la forme totale, et pour les principales cou- leurs , et pour leur distribution, qu’on ne peut guère les regarder que comme représen- tant les variétés d’une seule et même espèce. - Tous quatre out le cou, la tête et la queue noirs, en tout ou en partie; tous quatre ont le dessus du corps d’un verd plus ou moius 6) S'ODER "8 HISTOIRE NATURELLE A foucé; tous quatre ont les couvertures supé- 14 rieures des ailes et de la queue peintes d'une _belle couleür d’aigue-marine, et une tache À blanche ou blanchätre sur les grandes pennes : de l'aile; enfin presque tous, excepté notre breve des Philippines *, ont du jaune sur la partie inférieure du corps. | 1. Cette breve des Philippines a la tête ct le cou recouverts d’une sorte de coqueluchon * totalement noir, la queue de même couleur; le dessus du corps, compris les couvertures et les petites peunes des ailes les plus proches du dos, d’un verd foncé; la poitrine et le haut du ventre d’un verd plus clair; le bas- ventre et les couvertures de la queue couleur de rose; les grandes pennes des ailes noires à leur origine et à leur extrémité, et mar- quées d'une tache blanche entre deux; le bec brun jaunâtre, et les pieds orangés. La longueur totale de l'oiseau nest que de six pouces un quart, à cause de sa A queue; mais il a plus de huit pouces étant mesuré de la pointe du bec au bout des pieds, et 1l est à très-peu près de la grosseur de / * Voyez les planches enluminées, ne 8). £ | al r' ‘ . { Mn, wi EP : - “ ._ DES BREVES. : 119 notre merle. Ses ailes, qui forment, étant déployées, une envergure de douze pouces, s'étendent dans leur repos au-delà de la queue, qui n’a que douze lignes; les pieds en ont.dix-huit. IL. La breve que M. Edwards a représentée planche 324*, sous le nom de pie à courte queue des Indes orientales, n’a pas la tête entièrement noire; elle a seulement trois bandes de cette couleur partant de la base du bec, l’une passant sur le sommet de la tête et derrière Le cou , et chacune des deux autres passant sous l'œil et descendant sur les côtés du cou. Ces deux dernières bandes sont sé- parées de celle du milieu par une autre bande mi-partie , suivant sa longueur, de jaune et de blanc, le jaune avoisinant cette même bande du milieu, et le blanc avoisi- nant la bande noire latérale. De plus, cet oiseau a le dessous de la queue et le bas- ventre couleur de rose, comme le précédent, mais tout le reste du dessous du corps jaune, * Aux Indes, ponnunky pitia et ponnanduky; cu anpglois, 4e Madrass jay; en allemand, eaaw wachéel. r20 HISTOIRE NATURELLE la gorge blanche, et la queue bordée de Lei par le bout. Il venoit de l’ile de Ceylan. . HI. Notre breve de Bengale! a, commela _ première, la tête et le cou enveloppés d’un coqueluchon noir, mais sur lequel se des- sinent deux grands sourcils oranges ; tout le dessous du corps est jaune, et ce qui est noir dans les grandes pennes de l’aile des deux oiseaux précédens , est dans celui-ci d’un * verd foncé, comme le dos. Cette breve est un. peu plus grande que la première, et de la grosseur du merle ordinaire. ‘ IV. Notre breve de Madagascar ©? a encore le plumage de la tête différent de tout ce qu’on vient de voir : le sommet est d’un brun noirâtre, qui prend un peu de jaune par der- , rière et sur les côtés; le tout est encadré par un demi-collier noir qui embrasse le cou par derrière à sa naissance, et par deux bandes de même couleur qui, s’élevant des extrémités de ce demi-collier, passent au- dessous des yeux, et vont se terminer à la base du bec tant supérieur qu'inférieur ; , 1 Voyez les planches enluminées, n° 258. 2 Elle est représentée dans nos planches enlumi- mées, n° 257, sous le nom de merle des Moluques.” | Le Rd 7 CRE AY | M. LA 7 2 : . ef LA DES BRE VESN % rot la queue est bordée par le bout d'un verd d’aigue-marine. Les ailes sont comme dans notre première breve; la gorge est mêlée de blanc et de jaune, et le dessous du Corps | est d un une brun. 11 DES INDES ORIENTALES *. # | ose EE D Tr suffit de jeter un coup d'œil de compa- raison sur cet oiseau étranger pour sentir qu'on doit le séparer du genre des merles, des grives, des étourneaux et des choucas, avec lesquels il a été trop légèrement associé, pour le rapprocher du soulin des Philippines el: et sur-tout du martin, lesquels sont de même pays, ont le bec de même, et des parties : nues à la tête comme lui. Cet oiseau n’est. guère plus gros qu’un merle ordinaire; son plumage est noir par-tout, mais d'un noir plus lustré sur la partie supérieure du corps, sur la gorge, les ailes , la queue, et dont les reflets jouent entre le verd et le violet. Ce’ que-cet oiseau a de plus remarquable , c’est une double crête jaune, irrégulièrement dé- | çoupée, qui prend naissance de chaque côté : # Voyez les planches enluminées, ne 264. | Im6. PL, RUE uguaS _ L HISTOIRE NATURELLE. 323. de la tête derrière l'œil: ces deux crêtes tom- bent en arrière en se rapprochant l’une de l'autre, et ne sont séparées sur l’occiput que par une bande de plumes longues et étroites qui part de Ja base du bec ; les autres plumes du sommet de Ja tête sont comme une espèce de velours noir. Le bec, qui a dix-huitlignes de long , est jaune; mais il prend une teinte rougeätre près de la base. Enfin les pieds sont d’un jaune orangé. Cet oiseau a la queue plus courte et les ailes plus longues que notre merle ; celles-ci, qui, étant repliées, s'étendent à un demi-pouce près de l’extré- mité de la queue, forment, étant déployées, une envergure de dix-huit à vingt pouces. La queue est composée de douze pennes: et parmi celles de l'aile , c’est la première qui est la plus courte, et la troisième qui est la plus longue. di | Tel étoit le mainate que nous avons fait représenter dans nos planches enluminées , n° 268; mais il ne faut pas dissimuler que celte espèce est fort variable, non seulement dans ses couleurs, mais dans sa taille et dans la forme même de cette double crête qui la \ ne , ! d caracterise , et qu'on peut compter presque * l tions. À ait ten po”) le détail d % variétés, je dois ajouter que le mainate a 4 ‘beaucoup de talent pour siffler, pour chanter. et pour parler , qu’il a même la prononciaæ tion plus franche que le perroquet, nommé l'oiseau parleur par excellence, et qu il se | plait à exercer son talent NAN l'import. de T ÿ "A ACTE D M nité. ; , RU % ! SEA CPE à * 2 À Ÿ 4 Î . } il L U 3 ÿ 1 4 te \ En | \ ' * ‘ol j 44 4 r 4 : PL As à » ) s \ 1 « "Ie Ce Éd LH + a LT ù Was dy Let purs À FINE # 4 … à 1 ‘| LE — a L . ir VARIÉTÉS DU MAINATE, ‘E Lx mainate de M. Brisson diffère du nôtre en ce quil'a sur le milieu des premières pennes de l'aiie ‘une tache blanche qui ne paroît pas dans notre figure enluminée, soit qu'elle n’existät point en effet dans le sujet qui a servi de modèle, soit qu’étant cachée sous les autres pennés, elle ait échappé au dessinateur. On peut rémiarquéer que la côte de ces premières pennes est noire, même à l’endroit de la tache blanche qui les traverse: IT. Le mainate de Bontiusavoit le plumage bleu de plusieurs teintes, et par conséquent un peu différent du plumage du nôtre, qui est noir avec des reflets bleus, verds, vio- lets, etc. Une autre différence très-remar— quable , c’est que ce fond bleu étoit semé de mouchetures semblables à celles de l’étour- neau, quant à leur forme et à leur distribu- tion, mais non quant à la couleur; car Bontius ajoute qu’elles sont d'un gris cendré. IL. Le petit mainate de M. Edwards avoit 4 11 \ » FA ce on \ 'O VV DV N ER TE LEA x. ’ { a NUE x A URAE. à 226 HISTOIRE NATURELLE. sur les ailes la tache blanche de celui. de “A M. Brisson ; mais ce qui le différencie d’ une/ manière assez marquée , C'est que ses deux crêtes s’unissant derrière l’occiput, lui for- moient une demi-couronne qui embrassoit le derrière de la tête d'un œil à l'autre M. Edwards en a disséqué un.qui se trouva femelle; il laisse à décider si, malgré ladis= proportion de la taille, on doit le “arr comme la femelle du suivant. | LV. Le grand maïnate de M. Edwards a da même conformation de crête que son petit mainate, dont il.ne diffère que par la taille et par de très-légères variétés de couleurs. il est, à peu près de la grosseur du geai, pat conséquent double du précédent ,: et le jaune du. bec et des pieds est franc, sans aucune teinte de rougeâtre. On ne dit pas que la crête de tous ces mainates soitsujette à chan ger de couleur selon les différentes saisons de l'année et selon les différens mouvemens dont ils sont agités. PMR GOUU LE NE \ / 4 ; ir Tr ÿ a au Cabinet du roi deux individus dé cette espèce : tous deux ont le dessus du corps d'un gris clair argenté , la queue et les ailes plus rembrunies , les yeux environnés _ d'une peau absolument nue, formant un i ovale irrégulier couché sur son côté, et dont l'œil occupe le foyer intérieur; enfin sur le sommet de la tête une ligne de plumes noi- 1 ‘a Voyez les planches enluminées, n° 200. # M. Brisson dit qu'il s 'appelle coulin aux Phi- lippines; comme il ne cite point d’aulorités, jai. | cru dévoir déférer À celle de J oseph-Georg ge Camel, qui a donné ses observations sur les oiseaux des Phi lippines daus les Transactions philosophiques, n° 285. Il dit que le goulin est connu dans ces îles sous les noms d'éing ou d’illing , et de tabaduru; 31 ajoute que c’est une espèce de palalaca , et son palalaca est un grand pic. Il peut se tromper dans cette dernière asserlion ; mais on ne peut guère dou- ter que son gulin ou goulin ne sôit le même oiseau dont il s’agit IC]e \° | 1PIaU “ 1 râtres qui court entre-ces deux pièces de peau nue : mais l’un de ces oiseaux est beau- coup plus grand que l'autre. Le plus grand est à peu près de la grosseur de notre merle: il a le dessous du corps brun, varié de quel- ques taches blanches; la peau nue qui envi- ronne les yeux , couleur de chair; le bec,, les pieds et les ongles, noirs. Le plus petit a le dessous du corps d’un, brun jaunâtre , les n 323 HISTOIRE N ATURELLE y : 1: parties chauves de la tèle jaunes, ainsi que { les pieds , les ongles, et la moitié antérieure du bec. M. Poivre nous apprend que cekte peau nue, tantôt jaune, tantôt couleur de chair, qui environne les yeux, se peint d'un rouge décidé lorsque l'oiseau est en colère ; ce qui doit encore avoir lieu, selon touteap- parence, lorsqu’au printemps il est animé d’un sentiment aussi vif et plus doux. Je conserve à cet oiseau le nom de goulin, sous lequel: il est connu aux Philippines, parce qu’il s’éloigne beaucoup de l’espèce du merle, non seulement par la nudité d’une partie de la tête, mais encore par la forme et la as seur du bec. 4 | M. Sonnerat a rapporté des Philippines UE k oiseau chauve qui a beaucoup derapport avec ” 7 DHGOULENC TE 129 | celui représenté dans nos planches enlumi- _mées, n° 200, inais qui en diffère par sa gran- deur et par son plumage. Il a près d’un pied de longueur totale. Les deux pièces de peau nue qui environnent ses yeux, sont couleur de chair , et séparées sur le sommet de la tête par une ligne de plumes noires qui court entre deux : toutes les autres plumes qui entourent cette peau nue, sont pareillement d'un beau noir, ainsi que le dessous du corps, _ es ailes et la queue. Le dessus du corps est gris : mais cette couleur est plus claire sur le croupion et le cou , plus foncée sur le dos et les flancs. Le bec est noirâtre; les ailes sont très-courtes, et excèdent à peine l’origine de la queue. Si les deux merles chauves qui sont au Cabinet du roi appartiennent à la même espèce, il faut regarder le plus grand comme un jéune individu qui n’avoit pas encore pris son entier accroissement ni ses véritables couleurs, et le plus petit comme un individu encore plus jeune. : Ces oiseaux nichent ordinairement dans des trous d'arbre, sur-tout de l’arbre qui porte les cocos : ils vivent de fruits et sont très-voraces ; ce qui a donné lieu à l'opinion ‘ st LÉ MARTIN". L “ Crr oiseau est un destructeur d'insectes, et d'autant plus grand destructeur qu'il est d’un appétit très-glouton ; il donne la chasse aux mouches, aux papillons, aux scarabées ; il va, comme nos corneilles et nos pies, cher- cher dans le poil des chevaux, des bœufs ef des cochons, la vermine qui les tourmente quelquefois jusqu’à leur causer la maigreur et la mort. Ces animaux, qui se trouvent _soulagés, souffrent volontiers leurs libéra- teurs sur leur dos , et souvent au nombre de dix ou douze à la fois : mais il ne faut pas qu'ils aient le cuir entamé par quelque plaie ; car les martins, qui s’accommodent de tout, becqueteroient la chair vive, ét leur feroient beaucoup plus de mal que toute la vermine dont ils les débarrassent. Ce sont, à vraidire, des oiseaux carnassiers , mais qui, sachant . mesurer leurs forces, ne veulent qu'une * Voyez les planches enluminées, n° 219. 132 HISTOIRE NATURELLE vs proie facile, n ‘attaquent de front que de . | animaux petits et foibles. On a vü un de ces oiseaux, qui étoit encore jeune, saisir un ‘rat long de plus de deux pouces, non com— pris la queue, le battre sans relâche contre | le plancher de sa cage, lui briser les 08, eË réduire tous ses membres à l’état de souplesse | et de flexibilité qui convenoit à ses vues , puis : le prendre par la tête et l’avaler presque en un instant ; il en fut quitte pour une espèce d’indigestion quinedura qu'un quartd'heure, peudant lequel 1l eut les ailes traînantes et l'air souffrant: mais ce mauvais quart d’heure passé, il couroit par la maison avec sa gaieté Fy ordinaire ; et environ une heureaprès, ayant trouvé un autre rat, il l'avala comme le premier, et avec aussi peu d’inconvénient. | Les sauterelles sont encore une des proies favorites du martin; il en détruit beaucoup, et par là il est detente un oiseau précieux pour les pays affligés de ce fléau, et il a mé- rité que son histoirese liâtà college homme. Il se trouve dans l'Inde et les Philippines, et probablement dans les contrées intermé-— -diaires; maïs il a été long-temps étranger à -lile de Bourbon. Il n'y a guère plus de vingt - DU MARTIN. 153 ans que M. Desforges-Boucher, gouverneur général , et M. Poivre, intendant, voyant cette île désolée parlessauterelles*,songèrent à faire sérieusement la guerre à ces insectes, et pour cela ils tirèrent des Indes quelques paires de martins, dans l’intention de les multiplier et de les opposer comme auxi- liaires à leurs redoutables ennemis. Ce plan eut d'abord un commencement de succés , et l’on s’en promettoit Les plus grands avan- tages , lorsque des colons ayant vu ces oi- seaux fouiller avec avidité dans des terres nouvellement ensemencées , s’imaginèrent qu’ils en vouloient au grain; ils prirent aus- sitôt l'alarme , la répandirent dans toute l'ile, et dénoncèrent le martin comme un animal nuisible : on lui fit son procès daus les formes ; ses défenseurs soutinrent que s’il fouilloit la terre fraîchement remuée , c’étoit pour y chercher, non le grain, mais les insectes ennemis du grain, en quoi ilse * Ces sauterelles avoient été apportées de Mada- gascar, et voici comment : on avoit fait venir de cette Île des plants dans de la terre, et il s’étoit trouvé malheureusement dans cette terre des œufs le sautergiles. Qu R 12 134 HISTOIRE NATURELLE ! rendoit le bienfaiteur ‘des colons ; mare tout cela , il fut proscrit par le conseil , e deux heures après l'arrêt qui les dont È il n’en restoit pas une seule paire dans l'ile. Cette prompte exécution fut suivie d'un, prompt repentir ; les sauterelles s'étant mul: tipliées sans obstacle, causèrent dé nou- veaux dégats, et le peuple, qui ne voit ja- imais que le présent, se mit à regretter les martins comme Ja seule digue qu'on püt opposer au fleau des sauterelles. M. de Mo- rave, se prètant aux idées du peuple, fit venir ou apporta quatre de ces oiseaux, huit ‘ans après leur proscriplion : ceux-ci furent reçus avec des transports de joie ; on fit une affaire d’etat de leur conservation et de leur multiplication : on les mit sous la protection des lois ,et mème sous une sauve-sarde encore plus sacrée ; les médecins , de leur côté, dé- cidérent que leur chair étoit une nourriture mal-saine. Tant de moyens si puissans, si bien combinées, ne furent pas sans effet; les martins , depuis cette époque, se sont pro= digieusement multipliés et out entièrement détruit les sauterelles : mais de cette des— truction même il est résulté un nouvel in- ni W LL DU MARTIN. \ :38 eonvénient ; car ce fonds de subsistance leur ayant manqué tout d'un coup, et le nombre des oiseaux augmentant toujours, ils ont été contraints de se jeter sur les fruits, princi- palement sur les müres, les raisins-et les dattes ; ils en sont venus même à déplanter les blés, le riz, le maïs, les féves , et à pé-. métrer jusque dans les colombiers pour y tuer les jeunes pigeons et en faire leur proie; de sorte qu'après avoir délivré ces colonies des ravages des sauterelles , 1ls sont devenus eux-mêmes un fléau plus redoutable * et plus difficile à extirper,; si ce n’est peut-être par la multiplication d'oiseaux de proie plus forts : mais ce remède auroit, à coup sûr, d’autres inconvéniens. Le grand secret seroit d'entretenir en tout temps un nombre suffi- sant de martins pour servir au besoin contre les insectes nuisibles , et de se rendre maitre jusqu’à un certain point de leur multipli- cation ; peut-être aussi qu’en étudiänt l’his- * Ils se reudent encore nuisibles en détruisant des insectes utiles, tels que la demoiselle, dont la larve , connue sous le nom de petit lion, fait ure guerre continuelle aux pucerons cotonneux, qui causent tant de dommages aux cafers. 1%6 HISTOIRE NATURELL toire des sauterelles , leurs mœurs, dalle à “habitudes , etc. on trouveroit le moyen de NL s'en défaire sans avoir recours à ces aux | liaires de trop grande dépense. Ces oiseaux ne sont pas fort peureux ; cet les coups de fusil les écartent à peine. Hs 4 adoptent ordinairement certains arbres , où à même certaines allées d'arbres , souvent fort voisines des habitations, pour y passer la nuit; et ils y tombent le soir par nuées si prodigienses, que les branches en sont en- lièrement couvertes , et qu’ on n’en voit plus les feuilles. Lorsqu'ils sont ainsi rassemblés, ils commencent par babiller tous à la fois et d'une manière très-incommode pour les voi sins. Ils ont cependant un ramage naturel fort agréable , très-varié et très-étendu. Le matin ils se dispersent dans les campagnes, tantôt par petits pelotons, tantôt parpaires, ; suivant la saison. Ils font deux pontes consécutives chaque année, la- première vers le milieu du prin- temps; et ces pontes réussissent ordinaire- - ment fort bien , pourvu que la saison ne soit: À pas pluvieuse. Leurs nids sont de constcuc- tion grossière, et ils ne prennent aucune EC ! P \ ee DU MARTIN. 13 précaution pour empêcher la pluie d’y péné- rer ; ils les! attachent dans les aisselles des feuillesdu palmier-latanier ou d’autres arbres: ils les font quelquefois dans les greniers, c'est- _ à-dire, toutes les fois qu’ils le peuvent. Les femelles pondent ordinairement quatre œufs à chaque couvée, et les couvent pendant le | temps ordinaire. Ces oiseaux sont fort atta— chés à leurs petits : si l’on entreprend de les leur enlever, ils voltigent çà et là en faisant entendre ùne espèce de croassement qui est chez eux Le cri de la colère, puis fondent sur \ leur ravisseur à coups de bec ; et si leurs efforts sont inutiles , ils ne se RAS point ? pour cela, mais ils suivent de l'œil leur gé— hiture; et si on la place sur une fenêtre ou dans quelque lieu ouvert qui donne un libre accés aux pères etmères , ils se chargent l’un et l’autre de lui apporter à manger, sans que la vue de l’homme niaucuneinquiétude pour. eux-mêmes, ou, si l’on veut, aucun intérêt personnel , puisse les détourner de cette in- téressante fonction. Les jeunes martins s’apprivoisent fort ‘vite; ils apprennent facilement à parler: tenus dans une basse-cour , ils contrefont 12 \ 138 HISTOIRE NATURELLE. en d'eux-mêmes les cris. dk tous les auiniln ie! domestiques ,poules,cogs, oies ; petits chiens, | moutons, etc. et ils accompagnent leurbabil de certains accens et de certains pue qui “sont remplis de gentllesses. : De EE 7e Ces oiseaux sont uu peu plus gros que les merles : ils ont le bec et les pieds jaunes comme eux, mais plus longs, et la queueplus. courte, la tête et le cou noirâtres:; derrière Vœil une peau nue et: rougeâtre, de forme triangulaire ; le bas de la poitrine et tout lé dessus du corps, compris les couvertures des” ailes et de la queue, d’un brun marron ; le veutre blanc; les douze pennes de la queue et les pennes moyennes des ailes brunes, les grandes noirâtres depuis leur extrémité jus= qu’au milieu de leur longueur , et de là blanches jusqu’à leur origine, ce qui produit une tache oblongue de cette couleur près du bord de chaque aile lorsqu'elle est pliée : les ailes ainsi pliées s'étendent aux deux tiers de la queue. | On a peine à distinguer la Fe du mâle par aucun attribut extérieur *. * Les na far!s de l'histoire de cet oiseau sont dus à M. Sonnerat et à M. de la Nux, corres= à pondans du Cabinet d'histoire naturelle, Æ ee ES 2 S { AO TE } HAUTE *} RFO EUR MU 0 Da : } Ton: O, Pl y. de Piquet. À UD RNT A SET" L', TTRIBUT caractéristique qui distingue cet oiseau de tout autre , ce sont de petites appendices rouges qui terminent plusieurs \ * Voyez les plauches enluminées , n° 261. En allemand, zinzerella, Bochmer, Bocheimle, Bochmische drostel, hauben drostel, pest-vogel, krieg-vogel, “wipslertz, seide-schwantz, schnec- lesche, sclinee-vogel ; en italien, beccofrisone n galletto del Bosco, uccello del mondo nuovo ; en anglois, Bokemian chaiterer s HRRETAN Jay; KE tail, On trouve dans la liste qu a donnée M. Brisson _ des synonymes du jaseur, le xomotl de Seba, bien différent du æomotl de Fernandès, qui, à la vérité, est huppé , Mais qui a le dos et les ailes noirs, et la poitrine brune , qui de plus est palmipède, et dont: les Mexicains emploient les plumes pour en former ces singuliers tissus qui font partie de leur luxe sauvage. Or le æomotl de Seba est presque aussi différent du jaseur de Bohème, au moins quant aux couleurs du plumage , que du xomotl de Fernandès; car il a la tête rouge, du rouge sur le dos et la poitrine, du rouge sur y: queue, du rouge sut les ailes, et le bec jaune. | des pennes moyennes de ses Qi e ta apper- 3 l dices ne sontautre chose qu’un prolongement de la côte au-delà des barbes, lequel prolon— gement s’applatit en s’élargissant eu forme de petite palette ;et prend une: couleur rouges à On compte quelquefois jusqu’à huit pennes de : chaque côté, lesquelles ont deces appendices. Quelques uns ont dit que les mâles enavoient sept, et les femelles cinq; d’autres, que-les \ femelles n'en avoient point du tout. Pour moi, j'ai observé des individus qui enayoient sept à l’une des ailes et cinq à l’autre, quelques uns qui n’en avoient que trois, et d’ se » | ° . autres qui n’en avoient pas une seule, et qui avoient encore d’autres différences de plumage; enfin j'ai remarqué que ces appen- dices se partagent quelquefois longitudinale- ÿ nent en deux branches à à peu près égales, au lieu de former de petites palettes d’une Lans pièce, comme à l'ordinaire. C'est avec grande raison que M. Linnæus a séparé. cet oiseau des grives et des merles, ayant ‘très- bien remarqué qu indépendam-— ment des petites appendices rouges qui le distinguent, il étoit modelé sur des propor- tions différentes, qu’il avoit Le bec plus court, br A Lu” VIAIDWUTASTUR. 714 plus crochu, armé d’une double dént ou échancrure, qui se trouve près de sa pointe dans la pièce inférieure comme dans la supé- rieure, etc.*. Mais il est difficile de comprendre comment il a pu l’associer avec les pies- grièches, en avouant qu’il senourrit debaies, et qu'il n’est point oiseau carnassier. À la vérité, il a plusieurs traits de conformité avec les pies-grièches et les écorcheurs, soit dans la distribution des couleurs, principalement de celles de la tête, soit dans la forme äu bec , etc. ; mais la différence de l'instinct, qui est la plus réelle, n’en est que mieux prouvée, puisqu'avec tant de rapports exte— rieurs el de moyens semblables, le jaseur se nourrit et se conduit si différemment. : Ce n’est pas chose aisée de déterminer le a: propre de cet oiseau : on se trompe— * Le docteur Lister prétend avoir observé, dans un de ces oiseaux , que les bords du bec supérieur n’étoient point échancrés près dela pointe; ce qui ne pourroit-être regardé que comme une smgularité individuelle tres-rare. Maïs cette observation, vraie où fansse ,.a corrigé le docteur Lister d’une erreur où 1l étoit tombé j ‘abord, en associant, comme à fai M. Linnæus, le jaseur aux pies-grièches. HA ETTE HISTOIRE NATURELLE | | roit fort si, d’après les noms de geai TA Bohème, de jaseur de Bohème , d'oiseau de Bohème, que Gesner, M. Brisson et | sieurs autres Ini ont donnés, on se persua- doit que la Bohème fût son pays natal; ou - mème son principal domicile; il nefait qu'y | passer, comme dans beaucoup d’autres con trées*. En Autriche, on croit que c’est un … oiseau de Bohème et de Stirie, parce qu on Je voit en effet venir de ces côtés-là ; mais en. Bohème on seroit tout aussi fondé à le regar- der comine un oiseau de la Saxe, et en Saxe comme un-oiseau du Danemarck ou des autres pays que baigne la mer Baltique. Les À commerçans anglois assurèrent au docteur Lister , il y a près de cent ans, que les jaseuxs étoient fort communs dans la Prusse. Rzac- zynski nous apprend qu'ils passent dans la grande et petite Pologne et dans la Lithua- nie. On a mandé de Dresde à M. de Réau- mur, qu'ils nichoient dans les environs de | Pétershbourg. M. Linnæus a avancé, appa- remmentsur dé bons mémoires, qu'ils RREÈRE * Frisch assure , d’après ke hebhite dû payss que les jaseurs ne nicheut pas dans la Bohème, 6s qu ls viennent de plus loin. | #4 DU JASEUR, 143 Pété et par conséquent font leur ponte dans les pays qui sont au-delà de la Suède ; mais ses correspondans ne lui ont appris aucun détail sur cette ponte et ses circonstances, Enfin M. de Strahienberg a dit à Frisch qu’il en àvoit trouvé en Tartarie dans des trous de rocher ; c’est sans doute dans ces trous qu’ils font leurs nids. Au reste, quel que soit _ Le domicile de choix des jaseurs , je veux dire celui où, rencontrant une température con venable, une nourriture abondante et facile, et toutes les commodités relatives à leur façon de vivre, ils jouissent de l'existence . et se sentent pressés de la transmettre à une nouvelle génération , toujours est-il vrai qu\'ils ne sont rien moins que sédentaires , et qu'ils font des excursions dans toute l'Eu- rope. Ils se montrent quelquefois au nord de Angleterre, en France , en Italie, et sans doute en Espagne : mais, sur ce dernier article, nous en sommes réduits aux simples . conjectures; car il faut avouer que l’histoire naturelle de ce beau royaume, si riche, si voisin de nous, habité par une nation si renommée à tant d’autres égards, ne noùs $ K funie et du PR DS te Les migrations des jaseurs sontassez -lières dans chaque pays, quant à la sai mais s'ils voyagent tous les ans, comme Aldrovande l’avoit ouï dire, il s’en faut bien qu'ils tiennent constamment la même route. Le jeune prince Adam d’ Àverspers , cham- bellan de leurs majestés impériales, l'un des! seigneurs de Bohème qui a les plus belles © chasses, et qui en fait le plus noble usage, | puisqu'il les fait contribuer au progrès, de l'histoire naturelle, nous apprend, dans un Mémoire adressé à M. de Büffon ?, que cet … oiseau passe tous les trois ou quatre ans °.des. montagnes de Bohème et de Stirie dans l’Au- triche au commencement de l'automne. j qu'il s me retourne sur la fin de cette saison Ni | .. tU paroît que Gesner w avoit point vu à le Jaseur, et 1l dit qu’il est rare presque par-tout : d'où Von peut conclure qu’il est rare, au moins en Suisse. ” » 2 Ce prince a accompagné son Mémoire d'un # jaseur empaillé , qu'il conservoit dans sa collection, et dont 1l a fait présent au Cabinet du roi. | » 8 4 4 3 D’autres disent toûs les ‘ain ans Cou autres | tous F. 14 les sept ans. LE " Û à HE 7 W 4 (] { A4, DU JASEUR. W” 145 “que; même en Bohème, on n’en voit pas in seul pendant l'hiver : cependant ou dit qu'emSilésie c’est en hiver qu’il se trouve de ces oiseaux sur les montagnes. Ceux qui se sont égarés en France et én Angleterre, y ont paru dans le fort de l’hiver, et toujours en petit nombre *; ce qui douneroit lieu de croire que ce n’étoit en effet que des égarés qui avoient été séparés du gros de la troupe par quelque accident, et qui étoient ou trop fatigués pour rejoindre leurs camarades, ou trop jeunes pour retrouver leur chemin. On pourroit encore inférer de ces faits, que la France et l'Angleterre, demêémequelaSuisse, ne sont jamais sur la route que suivent les colonnes principales : mais on n’en peut pas dire autant de l'Italie; car on a vu plusieurs fois ces oiseaux y arriver en très —- grand * Les deux dont parle le docteur Lister furent tués près d’'Yorck, sur la fin de janvier ; les quatre dont parle Salerne furent trouvés dans un coloimbier de la Beauce, au fort de l’hiver. On avoit dit à Gesner que cet oiseau ne paroissoit que rarement, et presque toujours en temps d'hiver (page 520 ); mais, dans le langage ordinaire, le mot hiver peut bien signifier la fin de l'automne, qui est souvent la saison des frumas. Oiseaux, NI. 15 146! HISTOIRE NATURELLE SA nombre , notamment en l’année! be mois de décembre; il n’étoit pas rare: d'yen voir des volées de cent et plus, et on en Li : -_noit souvent jusqu'à quarante à la fois. Læ même chose avoit eu lieu au mois de février 1530 !, dans le temps que Charles-Quint se faisoit couronner à Bologne; car dans les ï pays où ces oiseaux ne se montrent que de loin en loin, leurs apparitions font époque dans l’histoire politique , et d'autant plus que, lorsqu'elles Sont très-nombreuses , elles passent , on ne sait trop pourquoi, dans l’esprit des peuples pour annoncer la peste, la guerre, ou d’autres malheurs : cependant il faut excepter de ces malheurs au moins les tremblemens de terre; car, dans l'apparition de 1551, ou remarqua que les jaseurs, qui se répandirent dans le Modénois, le Plaisantin, et dans presque toutes Les parties de l’Italie?, 4 1 Comme l'Italie est un pays plus chaud que l'Allemagne, ils peuvent s’y trouver encore plus tard , et je ne doute pas que dans des pays plus septentrionaux ils ne restassent une grande parti de l'hiver dans les années où cette saison ne seroit pas rigoureuse. \ 3 Voyez Ældrovandi Ornithologia , tome Ï, page l © . DU JASEUR. 147 évitèrent constamment d'entrer dans le Fer- xarois, comme s'ils eussent pressenti le trem- blement de terre qui s'y fit peu de PRIE après , et qui mit en fuite les oiseaux même du pays. On. ne sait pas précisément quelle est la cause qui les détermine à quitter ainsi leur _ résidence ordinaire pour voyager au loin; ce ne sont pas les grands froids, puisqu'ils se mettent en marche dès le commencement de _ l'automne, comme nous l'avons vu, et que d’ailleurs ils ne voyagent que tous les trois ou quatre ans, ou inmême que tous les six ou sept ans, et quelquefois en si grand nombre, que le soleil en est obscurci : seroit-ce une excessive multiplication qui produiroit ces migrations prodisieuses, ces sortes de débor- demens , comme il arrive dans l'espèce des sauterelles, dans celle de ces rats du Nord appelés /émings,et comme il est arrivé même à l’espèce humaine dans les temps où elle &oo. Il est vrai que cet auteur ne parle, à l'endroit cité, que du Plaisantin et du Modénois; mais il avoit dit plus haut qu’on lui avoit envoyé des Jaseurs, sous différens noms, de presque tous Jes cautons | " Italie e (page 796)° | : | TR LA st HISTOIRE: NATURELLE étoit moins civilisée , par conséquent plus 4 forte, plus indépendante de l’équilibre qui | s'établit à la longue entre toutes Les puis- sances de la Nature? ou bien les jaseurs se- dl roient-ils chassés de temps en temps de leurs demeures par des disettes locales, qui les forcent d'aller chercher ailleurs une nour- ‘riture qu'ils ne trouvent point chez eux? On : prétend que, lorsqu'ils s’en retournent, ils vout fort loin dans les pays septentrionaux, et cela est confirmé par le témoignage de. M. le comte de Strahlenberg, qui, comme nous l'avons dit plus haut, en a vu dans la Tartarie. | La nourriture qui plaît le plus à cet oiseau lorsqu'il se trouve dans un pays de vignes, ce sont les raisins; d’où Aldrovande a pris =. occasion de lui donner le nom d’azrpelis, qu'on peut rendre en françois par celui de vinette. Après les raisins, il préfère, dit-on, les baies de troêne, ensuite celles de rosier sauvage, de genièvre, de laurier, les pignons, les amandes , les pommes, les sorbes , les groseiiles sauvages, les figues , et en général tous les fruits uns et qui abondent en suc. Celui qu ’Aldrovande a nourri pendant 4 ” “ DU JASEUR. 149 près de trois mois, ne manpgeoit des baies de lierre et de la chair crue qu'à toute extré- mité, etil n’a jamais touché aux grains; il buvoit souvent, et à huit ou dix reprises à chaque fois. On donuoit à celui qu’on a tâché d'élever dans la ménagerie de Vienne, de la mie de pain blanc, des carottes hachées, du chènevis concassé, et des grains de ge- nièvre, pour lequel il montroit un appétit de préférence ; mais, malgré tous les soins qu’on a pris pour le conserver, il n’a vécu que cinq ou six jours. Ce n’est pas que le jaseur soit difficile à apprivoiser, et qu’il ne se façonne en peu de temps à l'esclavage; mais un oi- seau accoutume à la liberté, et par consc- quent à pourvoir lui-niême à tous ses besoins, trouvera toujours mieux ce qui lui convient en pleine campagne que dans la volière la mieux administrée. M. de Réaumur a ob- serve que les jaseurs aiment la proprelé, et que ceux qu’on tient dans les volières font constamment leurs ordures dans un même endroit. | Ces oiseaux sont d’un caractère tout-à-fait social; ils vont ordinairement par grandes troupes, et quelquefois ils forment des volees 15 150 HISTOLRE NE à innombrables : mais, outre ce goût général se qu’ils ont pour la société, ils paroissent ( | pables entre eux d’un attachement de CHEB et d’un sentiment particulier de bienveil= … lance, indépendant ! même de l'attrait réci= proque des sexes; car non seulement le mâle | et la femelle se caressent mutuellement et se donnent tour-à-tour à manger, maisona observé les mêimes marques de bonne intelli= | gence et d'amitié de mâle à mâle comme de femelle à femelle. Cette disposition à aimer, qui est une qualité si agréable pour lesau- tres, est souvent sujette à de grands incon- veniens pour celui qui en est doué; eile suppose toujours en lui plus de douceur que d'activité, plus de confiance que de discerne- ment, plus de simplicité que de prudence, plus de sensibilité que d'énergie , et le préci- pite dans les piéges que des êtres moins ai- mans, et plus dominés par l'intérêt per- . sonnel , multiplient sous ses pas : aussi ces oiseaux passent-ils pour être des plus stu- pides, et ils sont de ceux que l’on prendren plus graud nombre. On les prend ordimai- rement avec les grives, qui passent en même temps, et'leur châir est à peu près de même LE DU JASEUR. 8% | goût*; cé qui est assez naturel, vu qu’ils vivent à peu près des mêmes choses. J'ajoute qu'on en tue beaucoup à la fois, parce qu’ils se posent fort près les uns des autres. | lis ont coutume de faire entendre leur cri lorsqu'ils partent; ce cri est zi, zi, ri: selon Frisch et tous ceux qui les ont vus vivans, c’est plutôt un gazouillement qu’unfchant ; et le nom de jaseurs qui leur a été donné, indique assez que, dans Les lieux où on les a nommés ainsi, on ne leur connoissoit ni le talent de chanter, ni celui de parler, qu'ont les merles; car jaser n’est ni chanter ni parler. M. de Réaumur va même jusqu'à leur disputer le titre de 7aseurs. Néanmoins le prince d'Aversperg dit que leur chant est trés-agréable. Cela se peut concilier : il est très-possible que le jaseur ait un chant * Gesner nous dit que c’est un gibier délicat, qu'on sert sur les meilleures tables, ei dont le foie sur-Lout est fort estimé. Le prince d’Aversperg as- ‘sure que la chair du jaseur est d’un goût préférable à celle de la grive et du merle; et d'autre côté, Schwenckfeld avance que c’est un manger médiocre et peu sain : tout cela EEE beaucoup de la qua- lité des choses dont l’oiseau s’est nourri: Î \ ua. HISTOIRE NATURELLE AVR agréable dans le temps de l'amour, qui ce entendre dans les pays où il perpé son espèce; que par-tout ailleurs il ne fasse que gazouiller et que jaser, lors même. qu 1 est en liberté; enfin que, dans les cages étroites, 1l ne dise rien du tout. : Son plumage est agréable dans l'état à À repos :#mais, pour en avoir une idée com plète, il faut ke voir lorsque l'oiseau déploie ses ailes, épanouit sa queue, et relève sa huppe, en un mot lorsqu'il étale toutes ses beautés; c'est-à-dire qu'il faut le voir voler, mais le voir d’un peu près. Ses yeux, qui sont d’un beau rouge, brillent d’un éclat singulier au milieu de la bande noire sur la- quelle ils sont placés; ce noir s'étend sous la gorge.et tout autour du bec : la couleur vi- neuse plus ou moins foncée de’ la tête, du cou, du dos et de la poitrine, et la couleur | cendrée du croupion, sont entourées d'un cadre émaillé de blanc, de jaune et de rouge, formé par les différentes taches des ailes et de la queue; celle-ci est cendrée à son ori- oine, noirâtre dans sa partie moyenne, et jaune à son extrémité : les pennes des ailes sont noirâtres, les troisième et quatrième DU JASEUR. 153 _ marquées de blanc vers la pointe, les cinq suivautes marquées de jaune , toutes les moyennes de blanc, et la plupart de celles-ci terminées par ces larmes plates de couleur rouge dont j'ai parlé au commencement de cet article. Le bec et les pieds sont noirs, et plus courts à proportion que dans le mérle. La longueur totale de l'oiseau est, selon M. Brisson , de sept pouces un quart, sa queue. de deux pouces un quart, son bec de neuf lignes, ainsi que son pied, et sou vol de treize pouces. Pour moi, j'en ai observé un qui avoit toutes les dimensions plus fortes ; peut-être que cette différence de grandeur n'indique qu'une variété d'âge on de sexe, ou peut-être une simple variété individuelle. J'ignore quelle est la livrée des jeunes ; mais Aldrovande nous apprend que le bord de la queue est d’un jaune moius vif dans les femelles , et qu’elles ont sur les pennes moyennes des ailes des marques blanchâtres, et non pas jaunes, comine elles sont dans les mâles, Il ajoute une chose difficile à croire, quoiqu'il l’atteste d’après sa, propre observc- tion : c’est que dans les femelles la queue est composée de douze penues , au lieu que, selon Li ,ell Lite plus aisé, us Je mâle ou les mâles ) _avoient perdu deux de 15 16e w, x | VARIÉTÉ DU JASEUR. he nes ee O*+ a dû remarquer, en comparant les dimensions relatives du jaseur, qu’il avoit beaucoup plus de vol à proportion que notre merle et nos grives. De plus, Aldrovande a observé qu'il avoit le sternum conformé de la manière la plus avamtageuse pour fen- dre l’air et seconder l’action des ailes : on ne doit donc pas être surpris s’il entreprend quelquefois de si longs voyages dans notre Europe; et comme d’ailleuts il passe l'été dans les pays septentrionaux , on doit natu- rellement s'attendre à le retrouver en Amé- rique : anssi l'y a-t-on trouvé en effet. Il én étoit venu plusieurs du Canada à M. de Réaumur, où on lui a donné le nom de récollef*, à cause de quelque similitude obser- vée entre sa huppe et le froc d’un moine. Du Canada il a pu facilement se répandre, et il s’est répandu du côté du Sud. Catesby — * En allemand, grauer seiden schwante. vs a dbèét parmi les oiseaux de la à Carol nes Fernandès l’a vu dans Je Mexique aux enyie | rons de Tezcuco*, et j’en ai observé un qui | avoit été envoyé de Cayenne. Cet oiseau ne pèse qu’une once, selon Catesby : il a une huppe pyramidale lorsqu'elle est relevée, 4 le bec noir et à large ouverture ;. les yeux. placés sur une bande de même. couleur ES séparée du fond par deux traits blancs ; l’ex- _ trémité de la queue bordée d’ un jaune écla- tant; le dessus de la tête, la gorge , le cou et le dos, d’une couleur de noisette vineuse plus ou moins foncée ; les couvertures et les pennés des ailes, le bas du dos, le croupion ) et une grande partie de la queue, de diffé- rentes teintes de cendré; la poitrine blan- châtre, aiusi que les couvertures inférieures de la queue ; le ventre et les flancs d’un jaune pâle. [Il paroît, d’après cette description et d’après les mesures prises, que ce jaseur amé- ricain est un peu plus petit que celui d'Eu- rope, qu'il a les ailes moins émaillées, et * 11 dit qu'il se tait dans les a tAipEREn qu’il vit de peutes graïnes, que son chant n’a rien de. remarquable, et que sa chaix est un manger mé- divocre. c NU. ES DU JASEUR. 157 d’une couleur un peu plus rembrunie; enfin, que ces mêmes ailes ne s'étendent pas aussi loin par rapport à la queue : mais c’est évi- demment le mème oiseau que notre/jaseur, et il a, comme lui, sept ou huit des pennes moyennes de l'aile terminées par ces petites appendices rouges qui caractérisent cette espèce. M. Brooke, chirurgien dans le Mary- land, a assuré à M. Edwards que les femelles étoient privées de ces appendices , et qu’elles n'avoient pas les couleurs du plumage aussi _ brillantes que les mâles. Le jaseurde Cayenne que j'ai observé, n’avoit pas en effet ces mêmes appendices, et j'ai aussi remarqué quelques légères différences dans son plu- mage, dont les couleurs étoient un peu moins vives , comme c’est l’ordinaire dans les femelles. L 14 A v É GR (°] s' B EC LM . 1) 14 : Fes : : Las ù Link , À 54 THEN ” * rI € 0 * : ) : Le gros-bec est un oiseau qui appartient à notre climat tempéré, depuis l'Espagne et : YItalie, jusqu'en Suède, L'espèce, quoiqu’as- sez sédentaire, n’est pas nombreuse. On voit toute l’annéé cet oiseau dans quelques unes de nos provinces de France, où il xe dispa= roît que pour très-peu de temps pendant les hivers les plus rudes; l'été, il habite ordis 1 Voyez les'planches enlumimées , n° g9 , le mâle; s n° roo, la femelle. 2 Le gros-bec, ainsi nommé parce que’son bec est plus gros que son corps ne paroît le comporter. On l'appelle aussi pinson à gros bec, et mangeur de noyaux. > 3 On auroit peine à concilier cette observation, dont je crois être sûr , avec ce que disent les auteurs de la Zoologie britannique, qu’on le voit rarement en Angleterre et qu'il w’y paroît jamhis qu’en hiver; à moins de supposer que, comme il y a peu de bois en Angleterre, il y a aussi très-peu de ces | oiseaux, qui ne se plaisent que dans les bois, et que / bu" 4 Pt Ni} HISTOIRE NATURELLE. 15y nairement les bois, quelquefois les vergers, _ et vient autour des hameaux et des fermes en hiver. C’est un animal silencieux, dont on'entend très-rarement la voix, et qui n’a ni chant ni même aucun ramage décidé*. Il semble qu'il n’ait pas l’organe de l’ouïe aussi parfait que les autres oiseaux, et qu'il n'ait guère plus d'oreille que de voix ; car il ne vient point à l’appeau, et quoiqu’habitant ‘comme ils w'approchent des lieux habités que pen- dant l’hiver, les observateurs n’en auront vu que dans cette saison. * M. Salerne dit que cet oïseau ne chante pas d’une manière désagréable ; et un peu plus bas il ajoute que Belon a raison de dire qu’on le garde rarement en cage, parce qu'il ne dit mol. ou qu’il s P , chante mal, [1 faut écrire avec bien peu de soin pour dire ainsi deux choses contradictoires dans la même page. Ce que je puis dire moi-même, cest que je n'ai Jamais enteñdu chanter ou siffler aucun de ces oiseaux, que j'ai gardés long-temps dans des volières, et que les gens les plus accoutumés à fré- quenter les bois mont assuré n’avoir que rarement _ entendu leur voix. Le mâle l’a néanmoins plus forte et plus fréquente que là femelle, qui ne rend qu un son unique , un peu trainé et enroué, qu elle répèle de Ft En {CHPSe 160 HISTOIRE NATURELLE NA des bois, on n’en prend pas/à la pipée. Ges- ner , et la plupart des naturalistes après x » ‘ ont dit que la chair de cet oiseau est ROM À manger; j'en ai voulu goûter, etje ne l'ai trouvée ni savoureuse, ni succulente. J'ai remarqué qu'en Rouréggs il ya, moins de ces oiseaux.en hiver qu’en été, gi : qu’il en arrive un assez grand nombre vers 24 le 10 d'avril: ils volent par petites troupes, et vont en arrivant se percher dans des taillis. Hs nichent sur les arbres, et établissent ordi- nairement leur nid* à dix ou douze pieds de hauteur, à l'insertion des grosses branches contre le tronc; ils le composent, comme les tourterelles, avec des büchettes de bois * Nid de gros-bec trouvé le 24 avril 1774, sur un prunier , à dix ou douze pieds de hauteur, dans une bifurcation de branche , de forme ronde hémi- sphérique ; composé en dehors de petites racines et d’un peu de lichen, en dedans de petites racines plus menues et plus bats contenant quatre œufs de forme ovoide un peu pointue : grand diamètre ;: neul à dix lignes ; petit diamètre, six lignes : taches d’un brun olivâtre, et des traits irréguliers noirâtres peu marqués sur un fond verd-clair bleuitre. (Note communiquée par M. Gueneau de Moni- beillard,) . 1 DU GROS-BEC. 16r sec, et quelques pelites racines pour les entre- lacer. Ils pondent communément cinq œufs bleuâtres tachetés de brun. On peut croire qu ‘ils ne produisent qu'une fois l’année, puisque l’espèce en est si peu nombreuse. Ils nourrissent leurs petits d'insectes, de chry- salides, etc.: et lorsqu'on veut les dénicher, ils les défendent courageusement et mordent bien serré. Leur bec épais et fort leur sert à briser les noyaux et autres corps durs; et quoiqu'ils soient granivores, ils mangent aussi beaucoup d'insectes. J'en ai nourri long- temps dansdes volières : ils refu sent la viande, mais mangent de tout le reste assez volon- tiers. Il faut les tenir dans une cage particu- lière; car, sans paroître hargneux et sans mot dire, ils tuent les oiseaux ( plus foibles qu'eux) avec lesquels ils se trouvent enfer- més ; ils les attaquent, non en les frappant de la pointe du bec, mais en pinçant la peau et emportant la pièce. En liberté, ils vivent de toutes sortes de grains, de noyaux ou plutôt d'amandes de fruits. Les loriotsman- gent la chair des cerises, et les sros-becs cas. sent les noyaux et en mangent l’amande. Ils vivent aussi de graines de sapin, de pin, de hêtre, etc. re 2 ne FRE AC LE © di ds dent. (és HISTOIRE NATURELLE Cet oiseau solitaire et sauvage, M pus ‘4 dur d’oreille, et moins fécond que la plupart des autres oiseaux, a toutes ses qualités plus. concentrées en lui-même, et n’est sujet à aucune des variétés qui, presque toutes, pro- viennent de la surabondance de la Nature. Le mâle et la femelle sont de la mème gros- seur et se ressemblent assez*. Il n'ya dans * Quelqu'un qui 1 n’auroit pas D ri oiseaux en nature, et quisen rapporteroit À à la description de M. Bebe, croiroit qu il y a de grandes diffé- rences entre la femelle etle mâle, d'autant que cet auteur dit positivement que « la feinelle diffère du « mâle par ses couleurs, qui, outre qu’elles ne sont « pas sl vives , sont CE ul en quelques en- « droits » ; et 1l ajoute à cela une page et demie d'écriture pour l’'énumération de ces prétendues différences : mais, dans le vrai et en peu de mots, toutes ces différences se réduisent, comme 1l le dit lui-même, à un peu moins de vivacité dansiles cou- leurs de la femelle, et en ce qu elle a du gris blanc, . au lieu de noir, denis V’œil jusqu’à la base du bec. Au reste, il y a peu d’oiseaux dans lesquels la diffé- rence des sexes en produise moins que dans celui-ci. — La première penne de laile n’est pas la plus Jongue de toutes, et elle a une tache blanche suc son cô1é intérieur, comme la seconde et les sui- vantes, où M. Brisson ra vue sans parler de bx 1 k | nn DGSE B ENT … motre climat aucune race différente, aucune variété de l'espèce; mäis il y a beaucoup d’es- pêces étrangères qui paroissent en approché plus ou moins, et dont nous allons faire l’énumération dans l’articlè suivant. première penye. Cet oiseau à le vol un peu plus étendu que ne le dit M. Brisson; le bec supérieur cendré, mais d’une teinte plus claire près de la base ; le bec inférieur cendré sur les hords qui se resserrent, en sorte qu’ils s’emboîtent dans le bec î supérieur ; le dessous de couleur de chair , avec une teinte cendrée. La langue est charnue, petite et pointue ; le gésier très musculeux, précédé d’une poche contenant en été des grains de chènevis con- cassés, des chenilles vertes presque entières, de très-petites pierres , etc. Dans un sujet que j'ai dis- séqué dernièrement, le tube intestinal du pharynx au Jabot avoit trois pouces et deu de longueur ; du gésier à l'anus, environ un pied. I] n'y avoit point de cœcum ni de vésicule de fiel. (OBserva- tions communiquées par M. Gueneau de Monit- beillard, le 22 avril 1774.) : ein 4 “VAR TRS "LE BE C- CROISÉ*. PNA VA | D | rs? vi 4 ( re : M: L: ESPÈCE du bec-croise est très-voisine de celle du gros-bec ; ce sont des oiseaux de . même grandeur, de même figure, ayant tous . deux le même are les mêmes appétits®, et ne différant l’un de l’autre que par une espece de difformité qui se trouve dans le bec; et cette difformité du bec-croisé, qui 1 Voyez les planches enluminées, n° 218. | 2 Le bec-croisé, ainsi nommé, parce que les deux mandibules du bec de cet oiseau se croisent à leur extrémité. Gesner lui a donné Je nom grec el latin À loxia (ab obliquitate mandibularum). ‘On V appelle en Allemagne, kreutz-schnabel, creut:-vogel; par quelques uns , krinis , grünitz (oiseau verdâtre); en Angleterre, cross-bill, où cross-beak , shcld- apple. 3 L'espèce du bec-croisé a paru à M. Frisch si, voisine de celle du gros-bec, qu'il dit expressément qu'on pourroit les apparier ensemble pour en ürer des mulets; mais comme tous deux ne chantent pas, ou chantent mal, ils ne méritent pas qu’on preuve cette peine. | | \ \ Zom L : Zig 2. LE BEC-CROISE Fiy1. LE GROS-BEC fL 8. & " L'WAS HISTOIRE NATURELLE. 165 seule distingue cet oiseau du gros-bec, le sépare aussi de tous les autres oiseaux, car il est l’unique qui ait ce caractère ou plutôt ce défaut; et la preuve que c’est plutôt un défaut, une erreur de naiure, qu’un de ses traits constans, c’est que le type en est varia- ble, tandis qu’en tout il est fixe, et que tou- tes ses productions suivent une loi déter- minée dans leur développement et une règle invariable dans leur position, au lieu que le bec de cet oiseau se trouve croisé tantôt à gauche et tantôt à droite dans différens indi- vidus; et comme nous ne devons supposer à la Nature que des vues fixes et des projets certains , invariables dans leur exécution, j'aime mieux attribuer cette différence de posi- tion à l'usage que cet oiseau fait de son bec, qui seroit toujours croisé du même côté, si de certains individus ne se donnoient pas l’ha- bitude de prendre leur nourriture à gauche au lieu de la prendre à droite, comme, dans l'espèce humaine, on voit des personnes se servir de la main gauche de préférence à la droite. L'ambiguité de position dans le bec de cet oiseau est encore accompagnée d'un autre défaut qui ne peut que lui être très- Pn 166 HISTOIRE NATURELLE incommode; c'est un excès d'accroissement dans chaque mandibule du bec : les deux pointes ne pouvant se rencontrer, l’oiseau ; ‘ne peut ni becqueter, ni prendre de petits è grains, ni saisir sa nourriture autrementque de côté; et c’est par cette raison que s’il a commencé à la prendre à droite, le bec: se | trouve croisé à gauche, ef vice versé. Mais comme il n'existe rien qui n'ait des rapports et ne puisse par conséquent avoir | quelque usage, et que tout être sentant tire - parti même de ses défauts, ce bec difforme, crochu en haut et en bas, courbé par ses si extrémités en deux séns opposés, paroît fait exprès pour détacher et enlever les écailles des pommes de pin et tirer la graine qui se trouve placée sous chaque écaille; c’est de ces graines que cet oiseau fait sa principale nourriture : il place le crochet inférieur de son bec au-dessous de l’écaille pour la sou= lever, et il la sépare avec le crochet supérieur; * on lui verra exécuter cette manœuvre en sus- pendant dans sa cage une pomme de pin _mùre. Ce bec crochu est encore utile à l'oiseau pour grimper; on le voit s’en servir avec adresse lorsqu'il est en cage pour monter jus- DU BEC-CROISÉ. 167 qu'au haut des juchoirs : il monte aussi tout autour de la cage à peu près comme le per- roquet ; ce qui, joiut à la beauté de ses cou- leurs, l’a fait appeler par quelques uns /e perroquet d'Allemagne. | . Le bec-croisé n’habite queles climats froids, ou les montagnes dans les pays tempérés. On le trouve en Suède, en Pologne, en Alle- magne, en Suisse, dans nos Alpes et dans nos Pyrénées. Il est absolument sédentaire dans les contrées qu’il habite, et y demeuré toute l’année; néanmoins ils arrivent quel: quefois comme par hasard et en grandes troupes dans d'autres pays. Ils ont paru , en 1766 et 1957, dans le voisinage de Londres, en grande quantité. Ils ne viennent point régulièrement et constamment à des saisons marquées, mais plutôt accidentellement par des causes inconnues ; on est souvent plu- sieurs années sans en voir. Le casse-noix et quelques autres oiseaux sont sujets à ces mêmes migrations irrégulières, et qui n’ar- riveut qu'une fois en vingt ou trente ans. La seule cause qu'on puisse s’imaginer, c'est quelque intempérie dans le climat qu’ha- bitent ces oiseaux, qui, dans de certaines déuiis! et les graines dont ils se tr où bien quelque ‘orage , quelque ouragan subit.qui les aura tous chassés du même côté; car ils arrivent en si grand nombre, et en même temps si fatigués , “si battus, qu ils n’ont plus de souci-de leur conservation, et qu'on les prend, pour ainsi dire , à la main ; sans qu'ils fuient. SA ATE ILest à présumer que l’espèce.du bec-croisé, qui habite les climats froids de préférence; se : trouve dansile nord du nouveau éontinéé comme dans celui de lancien ; cependant, aucuñ voyageur en Amérique n’en faitmen- à tion : mais ce qui me porte à croire qu’on doit l'y trouver, c’est qu 'indépendamient de la présomption générale toujours: avérée, confirmée par le fait, que tous les animaux qui ne craignent pas Le froid'ont prie d'un continent à l’autre et sont communs à tous deux , le bec-croisé se trouve en Groenland, d’où il a été apporté à M. Edwards par des pêcheurs de baleines ; etice naturaliste, plus! versé que personne dans Ja connoïissance des oiseaux , remarque avec raison que les oi- seaux, tant aquatiques que terrestres , qui VA k j 4e « | dt": | (DU BEC:CROISÉ. 169 fréquentent les hautes latitudes du Nord, répandent indifféreminent dans les parties moins septentrionales de l'Amérique et de l'Europe. Le bec-croisé est l’un des oiseaux dont les couleurs sont les plus sujettes à varier : à peine ,trouve-t-on dans un grand nombre deux individus semblables ; car non seulement les couleurs varient par les teintes ; mais encore par leur position et dans le même indivi- du, pour ainsi dire, dans toutes Les saisons et dans tous les âges. M. Edwards, qui a vu un très-srand nombre de ces oiseaux , et qui a cherché les extrêmes de ces variations ; peint le mâle d’un rouge couleur de rose, et la femelle d’un verd jaunâtre; mais, dans l'uu et dans l’autre, le bec, les yeux, les jambes et les pieds sont absolument de la mème forme et des mêmes couleurs. Gesner dit avoir nourri un de.ces oiseaux qui étoit _noirâtre au mois de septembre, et qui prit du rouge dès le mois d'octobre : il ajoute que. les parties où le rouge commence à paroître, sont le dessous du cou, la poitrineetle ventre ; qu'ensuite le rouge devient jaune; que c’est sur-tout pendant l'hiver que les couleurs 19 Les à y HISTOIRE NATÉABLES changent, et qu’on prétend qu en différens temps elles tirent surle rouge, sur lejaune, | sur le. verd et sur le gris s sendré. Il ne faut Ne | donc pas faire une espèce ou une variété par- A ticulière, comme l'ont fait nos nomencla- teurs modernes ; d’un/bec- croisé serdätrè trouvé dans les Pyrénées} puisqu'il se trouve _ également ailleurs ; et'que , dans certaines f saisons , il y eñ a par-tout de cette couleur. … Selon Frisch, qui connoissoit parfaitement ces oiseaux , quisont communsen Allemagne, la couleur du mâle adulte est rougeätre ou d’un verd mèlé de rouge : mais ils perdent ce rouge, comme les linottes, lorsqu'on les tien À en cage, et ne conservent que le verd, qui. est la couleur la plus fixe, tant dans les È jeunes re dans les vieux ; c’est par cette raison qu'on l'appelle en quelques endroits de l'Allemagne #rinis où grünifz, comme qui diroit oiseau verdätre. ‘Ainsi les deux EX. trèmes de couleur n ‘ont pas élé bien saisis par M. Edwards ; il n'est pas à présumer, comme ses figures coloriées l’indiquent, que le mâle soit rouge et la femelle verte, et tout porte à croire que, dans la même saison et au même âge, la femelle ne diffère du … _ MM IDU:BECICROISÉ. 11 «7: lu, qu’ en ce qu'elle a les couleurs plus foibles.… | Cet oiseau, qui a tant de rapports au gros- bec, lui ressemble encore par son peu de génie : il est plus bête que les autres oiseaux ; on l'approche aisément, on le tire sans qu’il fuie, on le prend quelquefois à la main; et comme il est aussi peu agile que peu défiant, il est la victime de tous lesoiseaux deproie. Il est muet pendant l’été, et sa voix, qui est fort peu de chose, ne se fait entendre qu’en hiver. IL n’a nulle impatience dans la captivité; il vit long-temps en cage : on le nourrit avec du chènevis écrasé; mais cette nourriture contribue à lui faire perdre plus prompte- ment son rouge. Au reste, on prétend qu’en été sa chair est assez bonne à manser. Ces oiseaux ne se plaisent que dans les forêts noires de pins et de sapins; ils sem- blent craindre le beau jour , et ils n’obéissent point à la douce influence des saisons : ce n’est pas au printemps, mais au fort de l’hi- ver, que commencent leurs amOUTS ; ils font leurs nids dès le mois de janvier, et leurs petits sont déja grands lorsque les autres oiseaux ne commencent qu'à pondre, Îls « on m1 STOIRE : NATUR F “établissent le nid sous les grosses. b des pins ,etly attachent avec la résin e.de es arbres; ils l’ enduisent de cette matière, sorte que l'humidité de la neige: où des ph nes _ne peut guère y pénétrer. Les jeunes ont, k.! comme les autres oiseaux, le bec, ou plutôt À co nil ouverture du bec jaunes, et ils le tiennent toujours ouvert tant qu’ils sont dans l’âge de recevoir la becquée. On ne dit pas combien ils font d'œufs; mais on peut. présumer par leur grandeur, leur taille et. leurs autres rapportsaveclesgros-becs, qu’ils en pondent quatre ou cinq, et qu'ilsne pro- duisent qu'une seule fois dans l’année. 1 na F4 “ A, , | A 4 \ 4 { + Le | OISEAUX ÉTRANGERS 4 QUI ONT RAPPORT AU GROS-BEC. L I. Rte LE GROS-BEC DE COROMANDEL. L'orsrau des Indes orientales représenté dans les planches enluminées, sous le nom * de gros-bec de Coromandel, n°. 101, fig. 1, et auquel nous conservons cette dénomina- tion, parce qu’il nous paroît être de la mème _ espèce que le gros-bec d'Europe, ayant la même forme, la même grosseur, le même - bec, la même longueur de queue, et n’en différant que par les couleurs, qui même sont en général distribuées dans le même ordre, en sorte que cette différence de cou- leur peut être attribuée à l'influence du eli- mat; et comme elle est la seule qu’il y ait entre cet oiseau de Coromandel et le gt0s— 15 \ Le 7 1 41 ; avec sr + bacs | ne he regarder que comme une | 40 et mênre espèce, dans laquelle se tro: LV e 4 ette belle varielé dont aucun naturaliste d'a | fait mention. LAS Ke +1 I F NE GROS- BEC BLEU D'AMÉRIQUE. L'OISsEAU a aér représenté dans les planches enluminées, n° 154, sous la. dénominatiôn de gros-bec bleu d'Amérique et auquel nous ne donnerous pas un nom “4 particulier, parce que nous ne sommes pas sûrs que ce soit une espèce partienlière et différente de celle d'Europe ; car cet oiseau d'Amérique est de la même grosseur et de 1& même taille que notre gros-bec : il we diffère que par la couleur du bec qu'il a plus rouge, et du plumage qu’il à plus bleu ; ‘et s’il n’avoit pas la queue plus longue, on ne : pourroit pas douter qu'il ne füt une simple variété produite par la différence du climat. Aucun naturaliste n’a fait mention de éétté variété ou espèce nouvelle, qu'il ne faut pas " LE CARDINAL HUPPE. L Fauguet . L/ # C4 2 AL 0 L 7 h M] : l FA 6%, AC DES OISEAUX ÉTRANGERS. 195 confondre avec l'oiseau de la Caroline auquel Catesby a donné le même nom de gros-bec d'Ofemi 10 fils li A4 à LE DUR-BEC. \ | | . L'orseaAu du Canada représenté dans les planches enluminées, n° 155, fig. 1, sous la dénomination de gros-bec de Canada, et auquel nous ayons donné le nom de dur-bec, parce qu'il paroit avoir le bec plus dur, plus court et plus fort à proportion que les autres gros-becs. Il Ini falloit nécessairement un nom particulier, parce que l'espèce est cer-- tainement différente, non seulement de celle du gros-bec d'Europe, mais encore de toutes celles des gros-becs d'Amérique ou des autres climats. C’est un bel oiseau rouge, de la gros- senr de notre gros-bec, avec une plus longue queue, et qu'il sera toujours aisé de distin- guer de tous les autres oiseaux par la séule iuspection de sa figure coloriée ; la femelle à seulement un peu de rougeâtre sur la tête et le croupion ; et une légère teinte couleur de - rose sur la ; partie inférieure du corps. Ë Saierne "+ À PR ila peut-être plus d’affinité avec les bou= vreuils qu'avec les gros-becs. Les habitans € cette partie de l'Amérique pourroient nous | À en iustruire par une observation bien simple ; 374 c’est de remarquer si cet oiseau siffle comme le bouvreuil presque continuellement, ou À s’il est presque muet comme le gros-bec. sreuil. Ce nom n’a pas mal été appliqué; car | is 1 V. LE CARDINAL HUPPÉ. | | L'orseau des climats tempérés de l’Am é rique, représenté dans les planches enlumi- nées, n° 37, sous la dénomination de gros— bec de Virginie, appelé aussi cardinal hup-) pé, et auquel nous conserverons ce dernier nom , parce qu'il exprime en même temps , deux caractères , savoir, la couleur. et læ huppe. Cette espèce approche assez dela. précédente, c’est-à-dire, de celle du dur-bec; il est de la même grosseur et en grande par- tie de la même couleur : ila le bec aussi fort; Ja queue de la même longueur, etilest à < * NUE | | \ y DES OISEAUX ÉTRANGERS. 177 … peu près du même climat, On pourroit donc, . s’iln'avoit pas unehuppe, le regarder comme une variété dans cette belle espèce. Le mâle a es couleurs beaucoup Pr. vives que la fe— # amelle , dont le plumage n’est pas rouge, mais seulement d’un brun rougeätre; son bec est aussi: d'un rouge bien plus pâle : mais tous * deux ont:la-huppe. Ils peuvent la remuer à volonté, et la remuent très-souvent. Je pla- cerois volontiers cetoiseau avec les bouvreuils ou avec les .pinsous, plutôt qu'avec les gros- becs , parce qu'’ilchante très-bien , au lieu que les gros-becs ne chantent pas. M. Salerne dit que le ramage du cardinal huppé est déli- cieux , que son chant ressemblelà celui du , rofsiguol, qu'on lui apprend aussi à siffler comme aux serins de Canarie; et il ajoute que cet oiseau , qu’il a observé vivant, est hardi, fort et vigoureux, qu’on le nourris- . soit de graines et sur-tout de millet, et qu il s’apprivoise aisément. Les quatre oiseaux étrangers que nous ve- nons d'indiquer, sont tous de la mêmegros- seur à peu près que le gros- bec d'Europe: mais il y a plusieurs autres espèces moyennes * et ie petites, que nous: HA dus | | ordre de grandeur et ae et se Fo et sont plutôt Lu genre ces À babe que 0h d’aucun autre genre auquel on voudyoit les rapporter ; on leur a même donnélés noms de A20yens gros- becs, petits gros-becs, parce qu’en effet leur bec est proportionnellement de la même forme et de la mème grandeur Lo celui us oros-becs d’ Europe. FÉERIES LES à = ASE v.. LE ROSE-GORGE. QE 4 £ @< La hréinière: rs ces espèces de moyenne grandeur est celle qui est FERA dans les plauches enluminées, n° 153, fig. 2, sous, la dénomination de gros-bec de la Louisiane, auquel nous donnons le nom de rose-gorge ; k parce qu’il est très-remarquable par ce carac. | tère, ayant la gorge d’un beau rouge rose, | et parce qu’il diffère assez de toutes les autres espèces du même genre pour qu'il doive être, distingué par un nom particulier. M.Brisson < | | À 1 19 à 2 se LEE ET ee VIE DURE 25 UK À : 4 DES OISEAUX ÉTRANGERS. 179 a indiqué le premier cet oiseau, etena donné une assez bonne figure ; mais il ne dit rien _ de ses häbitudes naturelles : nos habitans de _ la Louisiane pourroient nous en instruire. LE GRIVELIN. L À seconde espèce de ces moyens gros- | becs est l'oiseau représenté dans les planches enluminées, n° 309, fig. 1, sous la dénomina- tion de gros-bec du Bresil, auquelnousavons donné le nom de grivelin, parce qu’il a tout ledessous du corps tacheté comme le sont les grives. C'est un oiseau très-joli, et qui, ne ressemblant à aucun autre, mérite un nom particulier. Il paroît avoir beaucoup de rap- port avec l'oiseau indiqué par Marcgrave , et qui s'appelle au Bresil guira-tiriva. Cepen- dant , comme la courte description qu'en donne cet auteur ne convient pas parfaite ment à notre grivelin, nous ne pouvons pas prononcer sur l'identité de ces deux espèces. Au reste, ces espèces de moyenne gran- deur , et les plus petites encore, desquelles a. Er DR CNT r8o HISTOIRE rat par la ph que par la Kobe du A | mais nous avons cru devoir les: laisser avec | les gros-becs , parce que leur bec est, om ( celui de ces oiseaux, beaucoup plus large à à la base que n'est celui des moineaux. K, vir LE ROUGE-NOIR. .LaA troisième nue PER see de moyenne grandeur est l'oiseau représenté dans les planches enluminées, n° 309, LEP TE sous le nom de gros-bec de Cayenne, et au- quel nous donnons le nom de rouge-noir, parce qu'il a tout le corps rouge, et la poi- trine et le ventre noirs. Cet oiseau , qui. nous est yenu de Cayenne , n’a été indiqué par aucun naturaliste; mais Ccoinme nous ne l'avons pas eu vivant, nous ne pouyons vs rien dire de ses habitudes naturelles : ::n08 habitans de la Gaine paurrquE nous en ins- truire. | M ! | DES OISEAUX ÉTRANGERS. 18e VELL LE FLAVERD. _ La quatrième espèce de ces moyens gros- becs étrangers est l'oiseau représenté dans les planches enluminées, n° 152, fig. 2, sous la dénomination de gros-bec de Cayenne, auquel nous avons donné le nom de faverd, parce qu’il est jaune et verd : il diffère donc du précédent presque autant qu’il est possible par les couleurs ; cependant, comme 1l est de la même grosseur, de la même forme, tant de corps que de bec, et qu'il est aussi du @me climat, on doit le regarder comme étant d’une espèce très-voisine du rouge-noir, si même ce nest pas une simple variété d'âge ou de sexe dans cette même espèce, M. Brisson a le premier indiqué cet oiseau. Oiseaux. NI: 16 0 182 HISTOIRE SATURELLE ASS « | LA QUEUE EN ÉVENTAIL. TA LA cinquième espèce de ces ei TR “a gers, de moyenne grosseur, estl oiseau repré- senté dans les planches enluminées, n° 380, sous cette dénomination de gzeue en éventail , - de Virginie : il nous est venu de cette partie de l'Amérique, et n'a été indiqué par aucun auteur avant nous. La figure supérieure dans : motre planche, n° 380, représente probable= ment le mâle, et la figure inférieure repré- _ sente la femelle, parce qu’elle a Les couleurs ‘moins fortes. Nous avons vu ces deux oiseaux vivans; mais n'ayant pu les conserver, nous ne sommes pas sûrs que ce soient en effet le mâle et la femelle, et ce pourroit être une variété de l’âge. Au reste, ces oiseatix sont si remarquables par la forme deleur queue épa- nouie horizontalement, que ce caractere seul suffit pour ne les pas confondre avec les autres du même genre. \ Ï A Le | PA } ' EU n°15 1 ! ' h Ed …. ° \ DES OISEAUX ÉTRANGERS. 183 X, / LE PADDA , ou L’OISEAU DE RIZ. L] LA sixième espèce de ces moyens gros-. becs étrangers est l’oisean de la Chine décrit et dessiné par M. Edwards, et qu’il nous indique sous ce nom de padda ou oiseau de riz, parce que l’on appelle en chinois _padda le riz qui est encore en gousse, et que c’est de ces gousses de riz qu’il se nourrit. Cet auteur a donné la figure de deux de ces - oiseaux ; et il suppose, avec toute apparence de raison, que celle de sa planche 41 repré- sente le mâle, et celle de la planche 42 la femelle. Nous avons eu un mâle de cette espêce, qui est représenté dans nos planches enluminées, n° 152, fig. 1. C’est.un très-bel oiseau : car, indépendamment de l’agrément des couleurs, son plumage est si parfaite- ment arrangé, qu'une plume ne passe pas l'autre, et quelles paroissent duvetées, ou plutôt couvertes par-tout d'une espèce de fleur comme on voit sur les prunes; ce qui leur donne un reflet très agréable. HE” 7, M. Edwards doute peu de HU à la descrip= | tion de cet oiseau, quoiqu'il l'ait vu vivant: ® il dit seulement qu'il détruit beaucoup les | plantations de riz ; que les voyageurs qui. font le commerce des Indes orientales, Vap— ) pellent A20ineau de Javaou moineau indien; | que cela paroîtroit indiquer qu'il se trouve aussi-bien dans les Indes qu'à la Chiné; mais à qu'il croit plutôt que dans le commerce qui . se fait par les Européens entre la Chine et Java, on a apporté souvent ces beaux oiseaux, if et que. c’est de là qu’on les a nommés #0i- ( neaux de Java, moineaux indiens; et eufin que ce qui prouve qu’ils sont naturels aux pays de la Chine, c’est qu’on en trouve la figure sur les papiers peints et sur les np chinoises. Les espèces dont nous allons parler sont ! encore plus petites que les précédentes, et par seins ee dre fort de notre gros- bec par la grosseur, qu’on auroit tort de les. rapporter à ce genre, si la forme du bec, : la figure du corps, et même l'ordre et la position des couleurs, n'indiquotent pas que … ces oiseaux, sans être précisément des gros- becs, appartiennent néanmoins plus à ce genre qu à aucun autre. Le ee ice Hi dédié 1° 8 ’ PES OISEAUX ÉTRANGERS. 195 XL LE TOUCNAM-COUR VI. - LE premier de ces petites espèces de gros« becs’ élrangers est le toucnam-courvi des Philippines, dont M. Brisson a donné la description avec la figure du mâle, sous le nom de gros-beé des Philippines, et dont nous avons fait représenter le mâle dans nos planches enluminées , n° 135, fis. 2, sous cette même dénomination , mais auquel nous conserverons ici le nom qu’il porte dans son pays, parce qu il est d’une espèce différente du toutes les autres. La femeile est de la même grosseur que le mâle, mais les couleu r# me sont pas les mêmes; elle a la tête brune, ainsi que le dessus qu cou, tandis que le male l’a jaune, etc. M. Brisson donne aussi Ja description et M figure du nid de ces oiseaux. 16 \ va 0 M) ; a 70 #4 6 HISTOIRE E NATURELLE Mu "AUX, de L'ORCHEF. . Le second de ces petits gros-becs étrangers 4 ést l'oiseau des. Indes orientales représenté dans les planches enluminées, n° 395, fig. 2. % sous la dénomination de gros-bec des Indes, k -et auquel nous donnons ici le nom d’orchef, À parce qu’il a le dessus de la tête d’un beau jaune, et qu’étant d’une. espèce différente de toutes les autres, il lui faut un nom par- ticulier. Cette espèce est nouvelle, et n’a été représentée par aucun auteur avant nous. XIIL LE GROS-BEC NONNETTE. .. LA troisième de ces petites espèces est l'oiseau représenté dans les planches enlu- minées, n° 393, fig. 3, sous la dénomination de gros-bec, appelé la nonnette, et auquel nous avons donné ce nom, parce qu’il a une , sorte de béguin noir sur la tête. C'est encore DES OISEAUX ÉTRANGERS. 18 une espèce nouvelle, mais sur laquelle nous . ne pouvons rien dire de plus, n'ayant pas . même connoissance des pays où on la trouve. / Cet oiseau nous a été vendu par un mar- _ Chand oiseleur qui n’a pu nous en informer. } ) À | Du Liv LE GRISALBIN. LA quatrième espèce de ces petits gros-becs étrangers, aussi nouvelle et aussi peu connue que Les deux précédentes , est l'oiseau repré- senté dans les planches enluminées, n° 393, , . , Re fig. 1, sous la dénomination de gros-bec de T'irginie, auquel nous donnons ici le nom de grisalbin , parce qu'il a le cou blanc, aussi-bien qu’une partie de la tête, et tout le reste du corps gris ; ; et comme l'espèce diffère de toutes les autres , elle doit avoir un nom particulier. À NE AT PARU Jouë PEUME Ne j Le cinquième de ces s petits sta à k À gers est l'oiseau donné par Albin sous le £ . nom de moineau de la Chine, et ensuite par 4 M. Brisson sous celui de gros- bec deJava, ta représenté | dans nos planches enluminées , n° 101, fig. 2; sous cette même dénomina- tion, gros-bec de Java, et auquel nous don- nons ici le nom de guadricolor, qui sufhira pour le distinguer de tous les autres, et qui . lui convient très-bien, parce qué c est uu bel oiseau, peint de quatre couleurs vives également éclatantes : ayant la tête et le cou _ bleus, le dos, les ailes et le bout de la queue verds, une large bande rouge en forme de sangle sous le ventre ét sur le miliéw de Ja | queue, ét enfin le reste de la poitrine et du & ventre d'un brun clair ou couleur de noisette. Nous ne savons rien de ses habitudes natu- relles. ” : ë S > Î ) ÿ # | DES OISEAUX ÉTRANGERS. : 18ÿ XVI. LE JACOBIN gr LE DOMINO. . « LA sixième espèce de ces pétits gros-becs étrangers est l'oiseau connu des curieux sous _Je nom de /acobin, et auquel nous con- serverons ce nom distinctif et assez bien appliqué; nous l'avons fait représenter dans nos planches enluminées, n° 139, fig. 3, sous la dénomination de gros- bec de Java, “dit /e Jacobin, et nous croyons que celui de la même planche enluminée, fig. 1, et qu'on nous a donné sous le nom de gros-bec des Moluques, est de la même espèce, et proba- blement la femelle du premier. Nous avons vu ces oiseaux vivans, et on les nourrit comme les serins. M. Edwards en a donné Ja description et la figure sous le nom de gowry, planche XL; et par la signification de ce mot, 1l présume que l'oiseau est des Indes, et non pas de laChine*. Nous eussions * On l'appelle oiseau coury, parce que son prix ordinaire ne passe pas un coury, c’est-à-dire, la valeur d’une de ces petites coquilles qui servent done) ce nom go#ry qu'il 1 ve nu son. | _ pays natal, si celui de jacobin n’eût: pas déja prévalu par l'usage. On voit dans notre même planche enluminée, n° 139, fig. a et dans la planche n° 153, fig. 1, la repré \ sentation de deux autres oiseaux que les Re. È 1. | curieux appellent dominos, et qu ils distin= guent des jacobins : ils en diffèrent en effet À en ce qu'ils sont plus petits; mais on doit les considérer comme variétés dans la même espèce. Les mâles sont probablement ceux qui ont le ventre tacheté, et les femelles l'ont d’un gris blanc uniforme. On peut voir la description de ces oiseaux dans l’ou-. vrage de M. Brisson, depuis la page 239 jusqu’à la page 244; mais 1l n’y a pas un mot de leurs habitudes naturelles. comme monnoie daps les Indes : or cette monnele ha point cours à la Chine. [N | DÉS OISEAUX ÉTRANGERS. ryr XVIL LE BAGLAFECHT. C'EST un oiseau d'Abissinie, qui a beau- coup de rapport avec le toucnam-courvi ; seulement il en diffère par quelques nuances, ou par quelque distribution de couleurs. La tache noire qui est des deux côtés de la tête, s'élève dans le baglafecht jusqu'au des- sus des yeux : la marbrure jaune et brune de la partie supérieure du corps est moins marquée, et les grandes couvertures des ailes, ainsi que les pennes de ces mêmes ailes et celles de la queue, sont d’un brun verdätre bordé de jaune. Cet oiseau a l'iris jaunâtre, et ses ailes dans leur état de repos vont à “Au près au milieu de la queue. . Le baglafecht se rapproche encore du touc- nam- -courvi par les précautions industrieuses qu'il prend pour garantir ses œufs de Ja pluie et de tout autre danger; mais il donne à son nid une forme différente : il le roule en spi- rale à peu près comme un nautile; il le suSpend, comme Le toucnam-courvi, à l’ex- pluie. De cette manière le ne uon à TE à ment fortifié avec intelligence contre l'hu- n midité, mais àl est encore défendu contre % des différentes espèces d'animaux qui cher- chent les œufs du baglafechtpours’en nourrir. Lot » Men GROS-BEC D'ABISSINIE. _ LA JE rapporte encore aux gros-becs cet oiseau d’Abissinie qui leur ressemble par le trait caractéristique, je veux dire par la grosseur de son bec, comme aussi par la grosseur totale de son corps. Il a l'iris rouge, le bec noir » ainsi que le dessus et les côtés de la tête, gorge et la poitrine; le reste du PRE corps, les jambes et la partie supérieure du corps, d'un jaune clair, mais qui preud une | teinte de brun à l’endroit où il rue) : du noir dela partie antérieure, comme si dans ces endroits ces deux. couleurs se fon. LOL DES OISEAUX ÉTRANGERS. 193 _ doient en une seule; les plumes scapulaires sont noirâtres ; les couvertures des ailes bru— nes, bordées de gris; les pennes des ailes et de la queue brunes, bordées de jaune, et Les pieds d’un gris rougeätre. De . Ce que l’histoire du gros-bec d’Abissinie offre de plus singulier, c’est la construction de son nid, et l’espèce de prévoyance qu’elle suppose dans cet oiseau, et qui lui est com- mune avec le toucnam-courvi et le bagla= fecht. La forme de ce nid est à peu près pyramidale, et l'oiseau a l'attention de le sus- pendre toujours au-dessus de l’eau à l’extre- mité d’une petite branche ; l'ouverture est sur l’une des faces de la pyramide, ordinai- rement tournée à l'est. La cavité de cette pyramide est séparée en deux par une cloison; ce qui forme, pour ainsi dire, deux cham- bres : la première, où est l'entrée du nid ; est une espèce de vestibule ‘où l’oiseau s’in- troduit d’abord ; ensuite il grimpe Le long de la cloison intermédiaire; puis il redescend jusqu’au fond de la seconde chambre, où sont les œufs. Par l’artifice assez compliqué de cette construction , les œufs sont! à ‘couvert de la pluie, de quelque côté que soufle le 47 194 HISTOIRE PAR veut, et il faut remarquer qu’en abiminie * la saison des pluies dure six mois; car c 4. A uue observation générale, que les inconvé- niens exaltent l’industrie, à moins qu PE & excessifs ils nela rendent inutileet ne l étouf. ù fent entièrement. Ici il y avoit à se! garantir non seulement de la pluie, mais des singes, A À des écureuils , des serpens, etc. L oiseau sem- ble avoir prévu tous ces dangers, et, par.des précautions raisonnées, les avoir écartés de sa géniture. Cette espèce est nouvelle, et nous devons tout ce que nous en avons dit, ; à M. le chevalier nie AL LE GUIFSO BALITO *. Ix west point d’espèce européenne avec, laquelle cet oiseau étranger ait plus de rapports que celle de ños gros—becs : comme eux , il fuit les lieux habités et vit retiré. dans les bois solitaires: comme eux, il est aussi peu sensible aux plaisirs de l'amour, * Le nom entier de cet oiseau, tel qu’il sehrouve sur les figures de M. le chevalier Bye ; dé _guifsa &alito dimmo-won jerck. re DES OISEAUX ÉTRANGERS. 195 puisqu'il ne connoît pas le plaisir de chanter; couime eux enfin il ne se fait guère entendre que par les coups de bec réitérés dont il _ perce les noyaux pour en tirer l'amande : mais il diffère des gros-becs par deux traits assez marqués ; premièrement son bec est dentelé sur les bords; en ‘second lieu , ses pieds n’ont que trois doigts, deux en avant et un en arrière, disposition remarquable et qui n’a lieu que dans un petit nombre d'espèces. Ces deux traits de dissemblance m'ont paru assez décisifs pour que je dusse distinguer cet oiseau par un nom particulier, et je lui ai conservé celui sous lequel 1l est connu dans son pays natal. La tête, la gorge et le devant du cou sont d’un beau rouge qui se prolonge en une bande assez étroite sous le corps jusqu'aux couvertures inférieures de la queue: il a tout le reste du dessous du corps, la partie supé- rieure du cou, le dos et la queue, noirs; les couvertures supérieures des ailes, brunes, bor- dées de blanc; les pennes des ailes brunes, bordées de verdâtre, et les pieds d’un rouge très-obscur. Les aïles dans leur situation de repos ne vont qu'au milieu de la longueur de la queue. AURA ELU PORN PES 196 HISTO je HAS ss x x. GROS-BEC TACHETÉ É DU CAP D BONNE- ESPÉRANCE. li tr D | AIT 2 ” 1% ur Ÿ: AE L' OISEAU que nous avons fait représenter | sous ce nom dans nos planches dut V4 k n°659, fig. 1, quoique différent de nos gros becs d'Eu rope par les couleurs'et la distribu- tion des taches, nous paroît néanmoins assez N voisin de cette espèce pour qu’on puisse le M regarder comme uné variété produite par le 4 | climat , et par cette raison nous ne lui don-, : nons pas un nom particulier. D'ailleurs M. Sonnerat nous a assuré très-positi*ement ‘que cet oiseau est le même que celui de Par- ticle 1°7 représenté dans la planche 101 fig. 15 et. il observe que: ce qui fait ps ‘ces à oiseaux différens les uns des autres, c'est qu’ils changent de couleur tous les an pa: | É M i 4 PE o Ce È 4 v ” "1 \ * « DES OISEAUX ÉTRANGERS. t97, ! , ("4 j ! v« ) LM i | “ # À % . ; X , , » Li! L & : Lé + _ LE GRIVELIN. A. CRAVATE + AL'o1srAU que nous avons fait représenter ‘dans nos planches enluminées, n° 659, fig. 2, sous la dénomination de gros-bec d’An- gola; parce qu'il nous est venu de cetie pro vince de l'Afrique, nous paroît approcher de Vespèce dugrivelin ; et comme il'a tout le cou et le’ dessous de la gorge revêtus et envi- ronnés d’une espèce’ de cravate blonde’ qui même s'étend jusqu'au-dessus du bec, nous avons cru pouvoir lui dénnér le nom de gri- velin à cravate. Nous’ ne connoissons rien de ses habitudes naturelles. ; - af Wa MOINEAU: 4 À mminmalltéatles EX \ FX / Auranr l'espèce du A | 4 si i à % Li dante en individus, autant le genre de ces : oiseaux paroît d’abord nombreux en espèces. | LS no Un de nos nomenclateurs en compte jusqu'à soixante - sept espèces différentes! et: dus | variétés ; ce qui fait en tout soixante et seize oiseaux, dont il compose ou plutôt peau À bien gratuitement ce genre ,-dans lequel:ow | est étonné de trouver les linottes, les pinsons ; les serins, les verdiers, les bengalis, les séné= galis, les mayas, les cardinaux, les veuves, * et quantité d’autres oiseaux étrangers qu’on ne doit pointappeler moineaux, et qui deman- dent chacun un nom particulier. Pour nous reconnoître au mieu de cette troupe con-! 1 Voyez les planches enluminées, n°6, fig. 1; et n° br, fig, T.. . } 2 En Jatin, passer domesticus ; en italien, pase. _ sera, Où passera casaringo ; en espagnol, pardal, en allemand , huss-spar, haus-sperling; enanglois, ! Mivuse-spar TOU' # Tom À, 2! 10 . [L n ï è TALHERREE j { le MH AU MOINEAU. Zig2 AM FRIQUET. / Pauçuer&. HISTOIRE NATURELLE. 199 fuse, nous écarterons d’abord de notre moi- ueau, qui nous est bien connu, tous Jesoiseaux que nous venons de nommer, et qui nous sont de même assez connus pour:assurer qu'ils me sont pas des moineaux. Suivant donc ici | notre plan général, nous ferons une espèce _ principale de chacun de ces oiseaux de notre climat, à laquelle nous rapporterons les espèces étrangères qui nous paroitront en diflérer moius que de toutes les autres es- |pèces : ainsi nous ferons un article pour le ii moineau, un autre pour la linotte, un troi- sième pour le pinson ; un quatrième pour le serin, un cinquième pour le verdier, etc. Nous séparerons encore du moineau pro- prement dit , deux autres oiseaux qui en sont encore plus voisins qu'aucun des pré- cédens, qui sont également de notre climat, et dont l’un porte le nom de moineau de campagne, et l’autre moineau de bois. Nous leur donnerons ou plutôt nous leur conser- verons les noms de friquet et de soucie, qui sont leurs anciens et vraisnoms , parce qu’en effet ce ne sont pas de francs moineaux, et qu'ils en diffèrent par la forme et par les mœurs. Nous ferons donc encore un article \ DA DAT AE ; ARR 200 HISTOIRE! NATURELLE “M on Nc nie pour chacun de ces deux oiseaux. C'est là le seul moyen d’éviter la confusion des idées; car toutes lés fois que dans une mé- Se thode l’on nous présente, commeici, soixante ou quatre-vingts espèces sous lé même genre et sous une dénomination commune, ‘ilwen 2" faut pas davantage pour'juger non seulement “1 de la très- grande imperfection de! cette | méthode, mais encore de son mauvais effet , puisqu'elle confond les-choses au lieu de les démêler, et quebien loin de porter la lumière sur les objets, elle rassemble alentour des nuages et des ténèbres. 4 Notre moineau est. assez connu de tout le monde pour n’avoir pas besoin de descrip- tion : cependant nôus l'avons fait représenter dans les planches enluminées , n°5 6 et 55, pour faire voir les différences de l'âge. Le n° 6, fig. 1, représente le moineau adulte qui a subi+ses mues, et le n° 55, fig. 1, le jeune moineau avant sa première ‘mue! !Ce changement de couleur dans le plumage ét dans les coins de l'ouverture du bee" est général et constant : mais il y a. dans cette mème espèce des variétés particulières € accidentelles ; car on trouve quelquefois des \ DU 'MOIN EAU. 2ot moineaux blancs ; d’autres variés de brun et de blanc, d’autres presque tout noirs*, et d’autres jaunes. Les femelles ne diffèrent des mäles qu’en ce qu’elles sont un peu plus petites et que leurs couleurs sont plus . oibles. Ta * Indépendamment de ces premières varié- tes, dont les unes sont générales et les autres particulières , et qui se trouvent toutes dans s nos climats, 1l y,en a d’autres dans des cli- mats plus éloignés qui semblent prouver que l'espèce est répandue du nord au midi dans notre continent depuis la Suède jusqu'en Égypte, au Sénégal, etc. Nous ferons mention de ces variétés à l'article des oiseaux étrAN= gers qui- ont rapport à notre moineau. * Il se trouve ten Lorraine des moineaux noirs : mais Ce sont certainement des moineaux ordinaires, Icsquels, se tenant habituellement dans les halles des verreries qui sont répandues en grand nombre au pied des montagnes, s’y sont chfinnétl 1e docteur Lottinger se trouvant dans une de ces ver- \ reries , vit une troupe de moineaux ordinaires ; parmi lesquels il ÿ en avoit de plus ou moins noirs : un ancien du lieu lui dit qu'ils le devenoient quel- quefois dans les halles de cette verrerie au point. d'être tout-à-fait méconnoissables. 02 HISTOIRE NATURELLE Mais dans quelque contrée qu il habite, ÿ on ne le trouve jamais dans les lieux déserts, ni même dans ceux qui sont éloignés du sé- jour de l’homme : les moineàux sont, comme les rats, attachés à nos habitations ; ils ne se plaisent ni dans les bois ni dans les vastes campagnes ; on a même remarqué qu ’1l Y. ji. ena pres dans les villes ve dans les villages, et qu’on n’en voit point dans les hameaux et dans les fermes qui sont au milieu des forèts : ils suivent la société pour vivre à ses dépens ; comme ils sont paresseux et gour— mands, c’est sur des provisions toutes faites; e est-à- dire, sur le bien d'autrui, qu’ils pren- nent leur subsistance ; nos granges Et nos greniers, nos basse- cours, nos colombiers, tous les lieux, én un mot, où nous rassem-— blons ou distribuons des grains , sont les lieux qu'ils fréquentent de préférence ; et comme ils sont aussi voraces que nombreux, _ils nelaissentpas de faire plus detortque leur espèce ne vaut; car leur plume ne sertärien, leur chair n’est pas bonne à manger ; leur voix blesse l'oreille, leur familharite est incommode, leur pétulance grossière est à charge; ce sont de ces gens que l’on trouve _ PAU VDO TN ES D +! 203 _part-tout et dont on n’a que faire, si propres à donner de l'humeur, que dans certains endroits on les a frappés de proscription en mettant à prix leur vie. Et ce qui les rendra éternellement incom-— modes , c’est non seulement leur très-nom-— “breuse multiplication, mais encore leur dé- fiance , leur finesse, leurs ruses, et leur opi- niâtreté à ne pas désemparer les lieux qui leur conviennent. Ils sout fins, peu crain- ‘tifs, difficiles à tromper ; ils reconnoissent aisément les piéges qu'on leur tend: ils impa-. tientent ceux qui veulent se donner la peine de les prendre. Il faut pour cela tendre un filet d'avance, et attendre plusieurs heures, souvent en vain, et il n'y a guère que dans ® les saisons de disette et dans les temps de neige où cette chasse puisse avoir du succès; ce qui néanmoins ne peut faire une diminu= tion sensible sur une espèce qui se multiplie trois fois par an. Leur nid est composé de foin au dehors et de plumes en dedans. Si vous le détruisez, en vingt-quatre heures ils en font un autre; si vous jetez leurs œufs, qui sont communément au nombre de cinq 204. HISTOIRE NATURELLE ou six, et souvent davantagé*, huit où die jours après 1ls eu pondent de nouveaux ; si vous les Lirez sur les arbres ou sur les toits, ils ne s’en récèlent que mieux dans vos gré \ A niers. Il faut à peu près vingt livres de blé paran pournourrir une couple de moineaux; j eu des PRrSORREE quien avoient gardé aies l - cages, m'en ont assuré. Quel on juge par = leur nombre de la déprédation que ces oi . seaux font de nos grains; car quoïqu'ilsnour- rissent leurs petits d'insectes dans le premier A OR A ; âge, et qu'ils en mangent eux-mêmes em assez grande quantité , leur principale nour- rilure est notre meilleur grain. Îls suivent le Jaboureur dans le temps des semailles, les moissonneurs pendant celui de la récolte; les batteurs dans les granges , la fermière lorsqu'elle jette le grain à ses volailles ; ils le cherchent dans les colombiers et jusque dans le jabot des jeunes pigeons, qu'ils percent pour l'en tirer : ils mangent aussi les mouches à miel, et détruisent ainsi de préférence les seuls insectes qui nous soient utiles; enfin ils sont si malfaisans, si incommodes, qu'il * Olina dit qu ils font jusqu’à huit œufs, et ja. mais moins de quatre. * \U (DUMOTNE'AU. 2065: seroit à desirer qu'on trouvät quelque moyen . de les détruire. On m’avoit assuré qu’en fai- _ sant fumer du soufre sous les arbres où ils se _ rassemblent en cértaines saisons et s’endor- ment le soir, cette fumée les suffoqueroit et les feroit tomber; j'en ai fait l’épreuve sans | succés, el cependant j je l’avois faite avec pré- caution et même avec intérêt, parce que l’on ne pouvoit leur faire quitter le voisinage de mes volières , et que je m'étois apperçu que - non seulement ils troubloient le chant de mes oiseaux par leur vilaine voix, mais que même , à force de répéter leur désagréable tui, tui, ils altéroient le chant des serins, _ des tarins, des linottes, etc. Je fis donc mettre sur un mur couvert par de grands marro- niers d'Inde dans lesquels les moineaux s’as- sembloient le soir en très-grand nombre ; je _ fis mettre, dis-je, plusieurs terrines remplies de soufre inêlé d’un peu de charbon et de résine : ces matières, en s’enflammant, pro= duisirent une épaisse fumée qui ne fit d'autre eflet que d’éveiller les moineaux ; à mesure que: la fumée les gagnoit, ils s’elevoient, au baut des arbres, et enfin ils en désempa- rérent pour gagner les toits voisins; mais 18 RAS Lf ” Le n vs | NN NE 206 HISTOIRE NATURELLE aucun ne tomba : je remarquai seulement qu'il se passa trois jours sans qu’ils se ras2. semblassent en nombre sur ces arbres enfu- més ; mais ensuite ils reprirent leur première habitude. : | ES Comme ces oiseaux sont robustes, on 1e) élève facilement dans des cages : ils. vivent. plusieurs années , sur - tout s’ils y sont sans femelles ; ; car on prétend que FE usage immMO- déré qu'ils en font , abrége beaucoup leur vie. Lorsqu'ils sont pris jeunes, ils ont assez de docilité pour obéir à la voix, s’instruire et retenir quelque chose du chant des oiseaux auprès desquels on les met. Naturellement familiers, ils le deviennent encore davan- tage dans la captivité ; cependant ce naturel Emilie ne les porte pas à vivre ensemble dans état de liberté. Ils sont assez solitanes À et c’est peut-être là l’origine de leur nom*. Comme ils ne quittent jamais notre climat et qu'ils sont toujours autour de nos mai. sons, il est aisé de les observer et de recon- \ h 6 h noître qu’ils vont ordinairement seuls ou par couple. Il y a cependant deux temps dans * Miyos,. moine, Moineau. he * 7: e e un de nt ve Va nn APS « SES È à + LU (1 LU À À DU MOINÉAU. 207 _ J'année où ils se rassemblent , non pas pour voler en troupe, mais pour se réunir et piail- ler. tous ensemble, l'automne sur les saules ble long des rivières , et le printemps sur Jes épicéas ou autres arbres verds : c’est le soir ‘ _ qu'ils s’assemblert , et, dans la bonne saison, als passent la nuit sur les arbres; mais en . hiver ils sont souvent seuls ou ‘avec leurs femelles dans un trou de muraille, ou sous les tuiles de nos toits, et ce n’est que quand lé froid est Lrès-violent qu’on en trouve HA quefois cinq ou six dans le même gîte, où probablement ils ne se mettent ensemble que pour se tenir chauds. … Les mâles se battent à outrance pour avoir des femelles ; et le combat est si violent, qu'ils bois souvent à terre. IL y a peu d'oiseaux si ardens , si puissans en amour: on en a Vu se a jusqu’à vingt fois de suite, toujours avec le même empressement; les mêmes trépidations, les mêmes expres- sions de plaisir ; et ce qu’il y a de singulier, c’est que la femelle paroit s’impatienter la première d’un jeu qui doit moins la fatiguer que le mâle, mais qui peut lui plaire aussi beaucoup moins, parce qu'il n’y a nul Das oi nulles : ‘caresses, nul sais | À ment à la chose ; beaucoup de pétulance sans tendresse, toujours des mouvemens précipi- tés qui n’indiquent que le besoin pour sol- 1 même, Comparez les amours du pigeon à | celles du moineau ; vous y verrez PH, “ y w« toutes les nuances du physique au moral. si 4 Ces oiseaux nichent ordinairement sous les tuiles, dans les chéneaux, dans les trous de … Fe muraille, ou dans les pots qu’on leur offre, et souvent aussi dans les puits et sur les ta+ blettes des fenêtres dont les vitrages sont dé= . fendus par des persiennes à claire-voie ; néan- moins il y en a quelques uns qui font leur nid sous les arbres : Jon m'a apporté de.ces nids de moineaux pris sur de grands noyers et sur des saules très-élevés ; ils les placent au sommet de ces arbres , et les construisent avec les mèmes matériaux, c'est-à-dire ; avec du foin en dehors et de la phare en dedans : mais ce qu’il y a de singulier, c’est qu'ils y ajoutent une espèce de calotté par-dessus qui | couvre le nid, en sorte que l'eau dela pluie ne. peut y pénétrer, et ils laissent une ouverture pour entrer au-dessous de cette calotte; tän- dis quequand ils établissent leur nid dans des LA di x DU MOINEAU. 50) trous où dans des lieux couverts, ils se dis- pensent avec raison de faire cette calotte, qui devient inutile puisqu'il est à couvert, L'instinct se manifeste donc ici par nn sen . timent presque raisonné , et qui suppose au . moins la comparaison de deux petites idées. Il se trouve aussi des moineaux plüs pares- seux , mais en même temps plus hardis que les autres, qui ne se donnent pas la peine de construire un nid , et qui chasseut du leur les hirondelles à cul blanc; quelquefois ils battent * les pigeons , Les font sortir de leur boulin ét s’y établissent à leur place. Il ÿ a ; comme l'on voit , dans ce petit peuple, diversité de mœurs ;.et par conséquent un instinct plus varié, plus perfectionne que dans la plupart . des autres oiseaux , et cela vient sans doute . de ce qu’ils fréquentent la société : ils sont à démi domestiques sans êtreassujettisnimoins indépendans ; ils en tirent tout ce qui leur. convient sans y rien mettre du leur, et ils y acquièrent cette finesse, cette circonspec— - tion, cetteperfection d’instinct quisemarque ‘par la variété de leurs habitudes relatives aux situations, aux temps et aux autres Cire constances. +5 & Ft OIS EAUX ÉTRANGERS { x VU 24 À N | qur ONT RAPPORT AU MOINEAU: à De VLr és j { Le , x. LUE 4H OR edf LA a ses 1 De LA LE à | Ho Fit ©: MOINEAU DU SÉNÉGAL. L OISEAU représenté dans nos piadrtés # tds A OR ; Sous la déno- mination de #zoineau du Sénégal, et auquel nous ne ‘ onnerons pas d’autre nom, parce qu il; nous paroit être de la même espèce que - motre moineau d'Europe, dont il ne diffère que par la couleur du bec, le sommet de la tête et les parties inférieures du corps qu’il a rougeâtres, tandis que, dans le moineau d'Europe, le bec est brun, le sommet de la . tête et Les parties inférieures du corps sont grises. Mais comme la grandeur, la forme, là position du corps:, du bec, de la queue , | des pieds, tout le resie, ên un mot; nous | er Le HISTOIRE NATURELLE. 2 paru semblable, nous ne pouvons guère dou- ter de l'identité de l'espèce de cet oiseau du Sénégal avec notre moineau d'Europe, _ et nous regardons la différence de couleur comme une variété produite par l'influence ke du climat. L'oiseau dont le mâle et la femelle sont | représentés, fig. 1 et 2, dans nos planches ; enluminées, n° 665, ne nous paroît être qu'une variété de celui-ci. II. MOINEAU À BEC ROUGE DU SÉNÉGAL. IL en est de même de l'oiseau représenté dans les planches enluminées , n°185, fig. 2, sous la dénomination de #0ineau à bec rouge du Sénégal, et auquel nous ne donnerons pas d'autre nom, parce qu’il ne nous paroît être qu'une variété peut-être d'âge ou de sexe du précédent, d'autant qu’il est du même ‘climat. Ainsi ces deux oiseaux d'Afrique ! \ doivent être regardés comme de simples va- riétés dans l'espèce du moineau d'Europe. Pi - 4 ma HISTOIRE NA tue: -ub EUPER ELN ONE Vorcr maintenant des oiseaux étre particuliers : par exemple, l'oiseau. FANE auquel les habitans de nos îles ont ‘donné le nom de père noir que nous lui con- sérvons , n'est pas précisément un moineau. Cet'oiseau est A dans nos planches enluminées, n° 201, fig. 1. Il paroît qu’on le trouve non seulément dans nos îles, mais aussi dans la terre ferme du continent méri- dional de VAmérique, comme au Mexique ; | ‘car il'a été indiqué par Fernandès sous le nom mexicain yokual tototl, et donné par &'ans $loane comme oiseau de la Jamaïque. Nous présumons aussi que les trois oiseaux _ représentés dans nos planches enluminéés , n° 224, pourroient bien n'être que des va- riétés de celui-ci ; la:seule chose qui s’oppose à celte présomption, c’est qu'ils se trouvent LA RAT Ve M tinr, Ur DÉS OISE aux Fi HR 213 ‘dans des: chimätel très: “éloignés les uns des autres. lis ont été nominés au bas dé nôs planches, 1, moineau de Macao; KW, moineau de Java ; WT, moineau de Cayenne. Néan- } moins ils ne nous paroissent faire que le mème oiseau , et n'être que des variétés de à éspèce du père noir; car, quoique ces noms * de climat aient été donnés par les voyageurs qui ont apporté ces oiseaux en France, je ne sais s'ils méritent toute confiance. D'ailleurs il se pourroit aussi que cette espèce d'oiseau | moir se trouvât ‘également dans les climats chauds des deux continens. _Indépendamment de ces trois oiseaux qu'on peut rapporter à l’espéce du père noir, il y en a encore d’autres qui ne nous paroissent être aussi que des variétés de cette même espèce. L'oiseau que nous ayons fait repré senter dans nos planches, n° 201, fig. 2 le mäle , et fig. 2 Îa femelle, sous Le nom de moineau à Bresil, ressemble si fort au père noir, qu'on ne peut guère douter qu il ne soit de son espèce. À la vérité, ‘cette res- semblance presque parfaite né se trouve que dans le mâle ; les couleurs de la femelle sont fort différentes : mais cela même nous SON We YA A1 CM, BP 14/6 TROP ATEN) EAN \ | y [AL THEN 4” “Ars LR vx : apprend AE EU pl Ron doit coinptersuir sk | la différence des couleurs pour constituer celle des espèces. \ : CS L ÆEnfnily a encore une espèce. voisine de nr | notre moineau, et qu’ on ne pourroit. se dis- f penser de FhaPEIeS immédiatement à celle mA À père noir, s'il n'y avoit pas une grande diffé rence dans la longueur de la quene ; c’est lo aa seau Éd dans nos planches enlnmi- | nées, n° 183, fig. 1, sous la dénomination de moineau du toyaurme de Juda. Nous l appel= lerons père noir à longue queue, parce qu'il nous paroît être de la même espèce, que le père noir, et n'en différer que par.sa queue ; qui est plus longue et compogée.. de plumes de grandeur inégale *. Si les noms des climats nous ont été fidèlement transmis + QU voit * M. le chevalier Bruce, après avoir attentive- ment examiné cel oiseau, l’a reconnu pour. être le même que le mascalouf d’A bissimie. On l’ “ nomme aussi ofseau de la croix, parce qu'il arrive ordi parement le jour de l'Éxaltation de la sainte Croix dans ceite contrée , où 1l annonce la fin des pluies. M. Bruce ajoute qu’on voit aux sources du Nil, dans le même temps de la cessation des pluies, un oiseau qui ressemble en tout au mascalouf, excepté par la queue, qu il a beaucoup plus courte.! & 2h | | % | DES OISEAUX ÉTRANGERS. 215 que l MphEe du père noir se trouve aux îles Antilles, à la Jamaïque, au Mexique, à Cayenne, au Bresil, au royaume de Juda, ‘ensuite en Abissinie, à Java, et jusqu’à Ma- cao, C Mit dite Î dans toutes les contrées ‘méridionales de l’ancien et du nouveau con- ‘tiuent. LV. LE DATTIER, ou MOINEAU DE DATTE. M. Saw a parlé de cet oiseau dans ses Voyages, sous le nom de zoineau de Capsa, et M. le chevalier Bruce m'en a fait voir le portrait en miniature, d’après lequel ; j'ai fait la description suivante. Le moineau de datte a le bec court, épais à sa base, et accompagné de quelques mous- taches près des angles de son ouverture; la pièce supérieure noire, l’inferieurejaunâtre, ainsi que les pieds; les ongles noirs; la partie antérieure de la tête et la gorge blanches ; le reste de la tète , le cou, le des du corps, et même le dessous, d’un gris plus où moins rougeâtre; mais la teinte est plus forte sur la N 216 HISTOIRE NATURELLE pe ‘rieures des ailes : lés pennes des ailes et de. longueur. | t4 étoit, qu'on devoit le rapporier aux moineaux. ler ©" ERA EPS OA 4 un à | sa À ge | poitrine À} et les petites couvertures supés. | queue sont noires ; ; la queue est un tant soit Ÿ peu fourchue, assez longue, et dépasse l'ex= À trémité des ailes repliées des deux tiers de sa à Cet oiseau vole en. troupe ; ; il est familier 4 et vient chercher les grains jusqu'aux portes | des granges. IL est aussi commun dans la. partie de la Barbariesituée au sud du royaume de Tunis, quelesmoineaux lesonten France; , mais il chante beaucoup mieux, sil est vrai : comme l'avance M. Shaw , que à ramage soit préférable à celui des serins et des rossi= gnols ?. C’est dommage qu ‘il soit trop déli- | cat pour être transporté loin de son pays natal; du moins toutes les tentatives qu'on a faites jusqu'ici pour nous l’amener vivant, ont été infructueuses. f 31 M. Shaw parle de fr reflets qu'il a apper- | | cus sur Ja poitrine. 2 J’auvrois été tenté, à cause du ol ramäge dede oiseau , de le ranger avec les serins; mais M: le c e- valier Briée , qui Tr a beaucoup vu, et à qui j'ai fait part de mou idée, a persisié dans l'opinion où al w ‘LE FRIQUET: { | Dur oiseau est certainement d’une espèce différente de celle du moineau, et par consé- quent ne doit pas en porter le nom. Quoi- qu'habitans du même climat et des mèmes terres, ils ne se mêlent point ensemble, et la plupart de leurs habitudes naturelles sont toutes différentes. Le moineau ne quitte pas nos maisons , Se pose sur nos murailles et sur nos toits, y niche et s’y nourrit; le friquet me s’en approche guère, se tient à la cam- pagne, fréquente les bords des chemins , se pose sut les arbustes et les plantes basses, et établit son nid dans des crevasses, dans des trous, à peu de distance de terre. On prétend qu'il niche aussi dans les bois et dans les creux d'arbre ; Ltd je n’en ai jamais vu dans les bois qu'en passant : ce sont les campagnes ouvertes et les plaines qu'ils ha- bitent de préférence. Le moineau.a le vol 2 Voyez les planches enluminées , n° 20 fe. T, 2 En allemand, baum-sperling. Oiseaux, N 1: 19 DS "4 m8 HISTOIRE NATURELLE < pesant et toujours assez court ; il ne peut aussi marcher qu’en sautillant assez lente- ment et de mauvaise grace , au lieu que le friquet se tourne plus lestement et marche mieux. L'espèce en est beaucoup moins nom- breuse que celle du moineau , ‘et il y a toute appérence que leur ponte, qui west. que de quatre ou cinq œufs, ne se répèle pas et se. borne à une seule couvée; car les friquets se rassemblent en grande troupe dès la fin de l'été, et demeurent ensemble pendant tout l'hiver. Il est aisé, dans cette saison, d’en prie un grand nombre sur les buissons où ils ositent. Cet oiseau, Torsqu’ il est posé, ne cesse de se remuer, de se tourner, de frétiller ; de hausser et baissèr sa queue ; et c’est de tous ces mouvemens, qu’il fait d'assez bonne grace, que lui est venu le nom de jfriquet. Quoique moins hardi que le moineau, il ne fuit pas | l'homme; souvent même il accompagne les voyageurs et les suit sans crainte. IL vole en tournant et toujours assez bas ; car on ne le voit point se percher sur de grands arbres, et ceux qui lui ont donné le'nom de z10r7eau de noyer, ont confondu le friquet avec la / ._ DU FRIQUET. 219 soulcie, qui se tient en effet sur les arbres élevés et parneuhérement sur les noyers. Cette espèce est sujette à varier ; plusieurs naturalistes ont donné le moineau de mon- tagne ! , le moineau à collier ? et le moineau _ fou des Italiens, comme des espèces diffé= rentes de celle du friquet : cependant le moi- neau fou et le friquet sont absolument le même oiseau , et les deux autres espèces n’en sont que de très-lésères variétés. Après avoir comparé les descriptions , les figures et les oiseaux en nature , 1l nous a paru que tous quatre n’étoient dans le fond que le même oiseau , et que ces quatre espèces nominales doivent se réduire à une seule espèce réelle, qui est celle du friquets. | La preuve que le passera mattugia ou moi- neau fou des Italiens est le friquet même, _ TEn allemand, A e ; PRE perl à Jeld-sperling , wald-sperling. 2 En allemand, Bers-sperling, A en angloïs , mountain sparrow, white cap. L; 3 Le moineau de montagne et le moineau à collier sont le même oiseau, et ils ne diffèrent du friquet que par un collier blé ou blanchâtre qu’ils poftent au baut du cou. Ps VER 7e) PT MERES 220 HISTOIRE NATURELLE ‘ou tout au plus une simple variété de cette espèce, dont il ne diffère que par la distribu- tion des couleurs, c'est qu'Olina, qui en donne la kr is et la figure, dit positi- yement qu'on Fa nommé passera mattugia, Moineau fou, parce qu'il ne peut rester un seul moment sans remuer : et c’est à ce même mouvement continuel qu’on doit, comme je l’ai dit, attribuer l’origine de son nom françois. Ne seroit-il pas plus que singulier que cet oiseau, si peu rare en France, ne se trouvät point en Italie, comme l'ont écrit nos nomenclateurs modernes, qui n’ont pas reconnu que le moineau fou d'Italie étoit motre friquet ? Il paroît, au contraire, qu’il y a plus de variétés de cette espèce en Italie qu enFrance:elle s’est donc répandue des pays tempérés dans les pays plus chauds, etnon pas dans les climats froids; car on ne la trouve pointen Suède. Mais je suis surpris que M. Sa- lerne dise que cet oiseau ne se voit ni en Alle- magne ni en ÀÂn eleterre, puisque les natura— listes allemands et anglois en ont donné des descriptions et la figure ; M. Frisch prétend même que le friquet et le serin de Canarie peuvent s’unir et produire ensemble une race Ne : À ns ht ser DU FRIQUET. 22r bâtarde, et qu’on en a fait l’épreuve en AlI- \ lemagne. Fr Au reste, le friquet, quoique plus re- muant , est cependant moins pétulant, moins familier, moins gourmand, que le moineau ; c'est un oiseau plus innocent et qui ne fait. pas grand tortaux grains: il préfère les fruits, les graines sauvages , telles ‘que celles des chardons , sur lesquels il se pose volontiers, et mange aussi des insectes. IL fuit le séjour et la rencontre du moineau , qui est plus . : fort et plus méchant que lui. On peut l’éle- ver en cage et l’y nourrir comme le char- donnefet ; 1l y vit cinq ou six ans : son chant est assez peu de chose, mais tout dif- férent de la voix désagréable du moineau. On a observé que, quoiqu'il soit plus doux que le moineau, il n'est cependant pas aussi docile; et cela vient de son naturel qui l’é- loigne de l'homme , et qui, pour être un peu plussauvage,n en est peut-être que meilleur. Berre cn OISEAUX ÉTRANGERS QUI ONT RAPPORT AU FRIQUET. L'orseau qu'on appelle /e passereau sau- vage en Provence, nous paroît être une simple variété du friquet. Son chant, dit M. Guys, ne finit point quand il commence, et n’est pas le même que celui du moineau. Il ajoute que cet oiseau, très-farouche, cache sa tête entre des pierres, laissant le reste du, corps à découvert , et croit se mettre à l'abri des attaques par cette précaution. Il se nour- rit de graines à la campagne, et il y a des années où il est très-rare en Provence. \ Mais outre cet oiseau et les autres variétés de cette espèce qui se trouvent dans nos cli- mats, et que nous avons indiquées, d’après nos nomenclateurs, sous les noms dezo:neaw de montagne, moineau à collier, et moineau fou , il s’en trouve d’autres dans des climats éloignés. | HISTOIRE NATURELLE. 223 1 Ÿÿ : LE PASSE-VERD. LE prenuer de ces oiseauxétran gers, qu'on peut rapporter au friquet comme variété, ow du moins comme espèce très-voisine de la sienne, est celui qui est représenté dans nos planches enluminées, n° 201, fig. 2, sous la dénomination de zoineau à téle rouge de Cayenne , et auquel nous donnons ici le nom de passe-verd, comme qui diroit passe- reau verd, parce qu’il a tout Le dessus du corps verdâtre; mais quoiqu'il diffère presque au- tant qu’il est possible du friquet par les cou- leurs, c’est néanmoins de tous les oiseaux de notre climat celui dont il approche le plus. FT LE PASSE-BLEU. Iz en est de mème de l’oiseau représenté dans nos planches enluminées, n° 203, / pi 4: ai 224 HISTOIRE NATURELLE fig. 2, sous la dénomination de 20ineau bleu de Cayenne, et auquel nous donnons ici le nom de passe-bleu ou passereau bleu , parce qu’il est presque entièrement bleu, et que du reste 11 approche plus de l’espèce du friquet que d'aucune espèce de notre climat. Au reste, le passe-verd et Le passe-bleu étant tous deux du même climat de Cayenne, on ne peut guère décider si ce sont deux espècesdistinctes et séparées, ou s'ils sont d’une seule et même espèce. © 1 LES FOUDIS. UXE autre espèce qu’on peut rapporter à celle du friquet, c’est celle de l'oiseau appelé à Madagascar foudi lehémené, auquel je conserve ici partie de ce nom. M. Brisson l’a indiqué le premier sous la dénomination de cardinal de Madagascar. Il est représenté dans nos planches enluminées, n° 134, fig. 2, sous le nom de zzoineau de Madagascar. Il y a deux autres oiseaux, dont l’un, re- présenté dans nos planches enluminées, \ D (DES OISEAUX ÉTRANGERS. 225 n° 6, fig. 2, sous la dénomination de cardi- nal du cap de Bonne-Espérance, et l’autre, n° 134, fig. 1, sous celle de zzoineau du cap de Bonne-Espérance, me paroissent être, le premier le mâle, et le second la femelle, d’une variété dans l'espèce du foudi : car ils n’en diffèrent qu’en ce qu’ils ont le dessous du corps noir; et par ce caractère, nous les appellerons /oudis à ventre noir, pour les distinguer du foudi qui a le ventre rouge. Mais comme ils se ressemblent par tout le reste, nous croyons qu'étant du même cli- mat , ils sont de la même espèce. LU . LE FRIQUET HUPPÉ. UNE autre espèce étrangère qui nous pa- voit encore voisine de celle du friquet par la grandeur et par la forme, quoiqu’elle en diffère beaucoup par les couleurs , c’est l’oi- seau représente dans les planches enluminées, n° 181, fig. 1 et fig. 2, sous les dénominations de moineau de Cayenne et de moineau de la Caroline, quise ressemblent assez pour nous < } h 4 MORE ITR Va au es | à :. 0 226 HISTOIRE NATURELLE porter à croïre qu'étant de pays tempérés et chauds du même continent, l’un (fig. 1) est le mâle, et l’autre (fig. 2) la femelle. Nous lui donnons le nom de friquet huppé pour le distinguer de tous les autres oiseaux du même genre. Vo do LE BEAU MARQUET. ENFIN nous croyons que l’on peut rap- porter à l’espèce du friquet plutôt qu’à au- cune autre, le bel oiseau represente dans nos planches enluminées, n° 203, fig. 1, sous la dénomination de zzoizeau de la côte d’A- frique, parce qu’il a été envoyé de ces con- trées , et nous l’appellerons beau marque, parce qu’étant d’une espèce différente de celle du friquet et de toutes les autres que nous ‘venons d'indiquer, il mérite un nom par- ticulier, et celui de Zeax marquet désigne qu’il est beau et bien marqué sous le ventre. Ce nom, et un coup d’æil sur la figure colo- _xiée , suffiront pour le faire reconnoiïtre et distinguer de tous.les autres oiseaux. Ar 1 Tom À : PE 2e: Fi: LA SOULCIE . Figa LE GRIVELIN. august ep \ Lame id AL 6 D'LA SOULCIE.. r | O: a souvent confondu cet oiseau, ainsi que le friquet, avec notre moineau ; cependant . il est d’une autre espèce, et il diffère de l’un et de l’autre en ce qu’il est plus grand, qu’il a le bec plus fort, plutôt rouge que noir, et qu'il n’a, pour ainsi dire, laucune habitude naturelle qui lui soit commune avec le moi- neau. Celui-ci demeure dans les villes : la soulcie ne se plait que dans les bois, et c’est ce qui lui a fait donner par la plupart des naturalistes le nom de #oireau de bois; il ÿ niche dans des creux d'arbre, ne produit qu'une fois l’année quatre ou cinq œufs ; ils se rassemblent en troupes dès que les petits sont assez forts pour accompagner les vieux, c’est-à-dire , vers la fin de juillet. Les soulcies se réunissent donc six semaines plus tôt que les friquets ; leurs troupes sont aussi plus 1 Voyez les planches enluminées, n° 225. 2 En italien, passera alpestre, petronia marina; en allemand, grau-finck. 228 HISTOIRE NATURELLE : nombreuses , et ils vivent. constamment ensemble jusqu’au retour de la saison des amours , où chacun se sépare pour suivre sa femelle. Quoique ces oiseaux restent égale ment et constamment dans notre climat pen- dant toute l’année, il- paroît néanmoins qu'ils craignent le froid des pays plus sep- tentrionaux ; car Linnæus n'en parle pas dans son énumeération des oiseaux de Suède. Ils ne sont que de passage en Allemagne*,; ils ne s’y réunissent pas en troupes,ety arrivent un à un. Enfin ce qui paroît confirmer ce que nous venons de présumer , c'est qu’on trouve assez souvent de ces oiseaux morts de froid dans des creux d’arbre lorsque l’hiver est rigoureux. Îls vivent non seulement de grains et graines de toute espèce, mais en— core de mouches et d’autres insectes : ils aiment la société de leurs semblables, et les appellent dès qu'ils trouvent abondance de nourriture; et comme’ils sont presque tou- jours en grandes bandes, ils ne laissent pas * Cet oiseau n’étoit point ou presque point connu ci-devant en Lorraine ; mais depuis quelques années il y est devenu très-commun. (Note communiquée par M. AE » -@ DE LA SOULCIE. 229 de faire beaucoup de tort dans les terres nou- vellement ensemencées. On a de la peine à les chasser ou à les détruire; car ils parti- _cipent de l'instinct et de la défiance du moi- neau domestique : ils reconnoissent les piéges, les gluaux , les trébuchets ; mais on les _ prend en grand nombre avec des filets. OISEAUX ÉTRANGERS QUI ONT RAPPORT A LA SOULCIE,; I. LE SOULCIET,: L, première espèce étrangère qui nous pa= roit voisine de celle de la soulcie, au point de n’en être qu'une variété, s’il est possible que cet oiseau ait passé d’un continent à l’autre, c’est celui quiestreprésenté dans nos planches enluminées, n° 225, fig. 2, sous la dénomi-= nation de moineau du Canada, et que nous avons appelé Ze soulciet, parce qu'il est un peu plus petit que la soulcie, comme tous les autres animaux du nouveau continent, qui ou dans la même espèce, moins grands que ceux de l ancien. OP ÿ ATIN Mur Lu | ERA ae fi 4 DA LUS NN A à HU l'ANPE RE À AAA . « , : _ Tome. . Plz2. HISTOIRE NATURELLE. 23% IL LE PAROARE *. U N autre bel oiseau des contrées méridio= males de l'Amérique qui nous paroït voisin de la soulcie , c’est celui que Marcgrave a indiqué sous le nom brasilien #je guacu pa- roara; el comme gwacu n’est qu’un adjectif qui veut dire grand, et fije un nom gene- rique, nous avons adopté celui de paroare comme dénomination spécifique , d'autant qu'il faut conserver , le plus qu’il est possible, à chaque espèce d'animal le nom de son pays ; et c’est par cette raison que nous pré- férons ici le nom de-paroare que cet oiseau porte au Bresil dans son pays natal, à celui ” de cardinal dominicain , que M. Brisson a adopté, parce qu’il a la tête rouge et le corps moir et blanc. La femelle diffère du mâle en .ce que le devant'de sa tête n’est pas rouge, mais d’un jaune orangé semé de points rou= geatres. * Voyez les planches enluminées, n° 55, 6g. 2. Fa ) ] Pr | ; : 232 HISTOIRE NATURELLE , Nous appellerons aussi paroare huppé un oiseau des mêmes continens, qui ne ne paroît être qu'une variété du paroare, et qui en diffère par une huppe où aigrette qu'il porte sur la tête. Ce bel oiseau est représenté dañs nos planches enluminées , n° 103, sous. la dénomination decardinal dominicain hup= pé de la Louisiane, parce qu’il nous a été envoyé de cette contrée de l'Amérique sous ce nom! CTTS LE CROISSANT. L A troisième espèce étrangère qu’on doit rapporter à celle de la soulcie, est l’oiseau représenté dans nos planches enluminées , n° 230, fig. 1 , sous la dénomination de z201- neau du cap de Bonne - Espérance, qui lui a \ été donnée par M. Brisson, et que nous appe- lons ici croissant, parce qu’étant d’une es- pêce et d’un climat différens des autres, il lui faut un nom particulier tiré de quelques uns de ses attributs. Or cet oiseau, qui, par la distribution des couleurs, ne s'éloigne pas DES OISEAUX ÉTRANGERS. 233 _ de notre soulcie , porte un croissant blanc qui s'étend depuis l’œil jusque dessous le cou. Ce caractère unique nous a paru suff-- sant pour le dénommer ét le faire recon- noître. #0 LE SERIN DES CANARIES ; F AY Us ja + 4 ' su + eee 4 O1 le rossignol est le chantre des bois, le | serin est le musicien de la chambre:le pre mier tient tout de la Nature; le second par- ticipe à nos arts. Avec moins de force d’or- gane , moins d’étendue dans la voix , moins de variété dans les sons, le serin a plus d’o- reille, plus de facilité d'imitation ?, plus de mémoire; et comme Ja différence du carac- tère (sur-tout dans les animaux) tient de très- près à celle qui se trouve entre leurs sens , le serin , dont l’ouïe est plus attentive, plus susceptible de recevoir et de conserver Les impressions étrangères, devient aussi plus sociable, plus doux, plus-familier; il est capable de connoiïissance et même d’attache- F Voyez les planches enluminées, n° 202, fig. re. 2 Un serin placé encore Jeune fort près de mon bureau , y avoit pris un singulier ramage; il contre- faisoit le bruit que l’on fait en comptant des écus. (Note communiquée par M. Hébert, receveur général à Dijon.) | à ve LL 13 Î P auquel LE HISTOIRE NATURELLE. 235. ment ; ses caresses sont aimables, ses pe- tits dépits innocens , et sa colère ne blesse ni n'offense. Ses habitudes naturelles le rap- prochent encore de nous : 1l se nourrit d2 graines comme nos autres oiseaux domes- tiques ; on l’élève plus aisément que Le ros- signol, qui ne vit que de chair ou d'insectes, et qu'on ne peut nourrir que de mets prépa- rés. Son éducation plus facile est aussi plus heureuse ; on l'élève avec plaisir, parce qu’on l'instruit avec succès ; il quitte la mélodie de son chant naturel pour se prêter à l’harmo- nie de nos voix et de nos instrumens ; il ap- plaudit, il accompagne, et hous rend au-delà de ce qu'on peut lui donner. Le rossignol, plus fier de son talent, semble vouloir le conserver dans toute sa pureté; au moins ‘paroiît-il faire assez peu de cas des nôtres : ce n’est qu'avec peine qu'on lui apprend à répéter quelques unes de nos chansons. Le serin peut parler et siffler ; le rossignol mé- prise la paroleautant que le sifflet , et revient. sans cesse à son-brillant ramage. Son gosier, toujours nouveau , est un chef-d'œuvre de la Nature, auquel l’art humain ne peut rien 235 HISTOIRE NATURELLE changer, rien ajduter ; celui du serin est un modèle de graces d’une trempe moins ferme, que nous pouvons modifier. L’un a donc hien plus de part que l’autre aux agrémens de la société : leserin chante en tout temps, il nous récrée dans les jours les plus sombres, il . contribue même à notre bonheur; car il fait l'amusement de toutes les jeunes personnes, les délices des recluses ; il charme au moins - les ennuis du cloître, porte de la gaieté dans les ames innocentes et captives; et ses petites amours, qu'on peut considérer de près en le faisant nicher, ont rappelé mille et mille fois à la tendresse des cœurs sacrifiés : c’est faire autant de bien que nos vautours savent faire de mal. L C’est dans le climat heureux des Hespé- rides que cet oiseau charmant semble avoir. pris naissance , ou du moins avoir acquis toutes ses perfections : car nous connoissons en Îtalie ! une espèce de serin plüs petite que celle des Canaries, et en Provence une autre espèce presque aussi grande ?; toutes deux 1 Voyez les planches enluminées, n° 658, fig. 2. 2 Ibidem , fig. +. DU SERIN. 239 plus agrestes, et qu’on peut regarder comme les tiges sauvages d’une race civilisée. Cestrois oiseaux peuvent seméêler ensemble dans l’état de captivité; mais, dans l’état de nature, ils paroissent se propager sans mélange, chacun dans leur climat : ils forment donc trois va- riétés constantes , qu'ilseroit bon de désigner chacune par un nom différent, afin de ne les pas confondre. Le plus grand s’appeloit cénié ou cini dès le temps de Belon (il y a plus de deux cents ans ); en Provence , on le nomme encore aujourd’hui czz5 ou cigni, et l’on ap- pelle venturon celui d'Italie. Le canart, le veniuron et le cini sont les noms propres que nous adopterons pour désigner ces trois va- riétées, et le sezzz sera le nom de l'espèce ge- nérique. Le venturon ou serin d'Italie se trouvenon seulement dans toute l'Italie, mais en Grèce, en Turquie, en Autriche, en Provence, en Lan- guedoc, en Catalogne, et probablement dans tous les climats de/cette température : néan- moius il y a desannées où il est fort rare dans nos provinces méridionales, et particulière- ment à Marseille. Son chant est agréable et varié : la femelle est inférieure au mâle , et \ 238 HISTOIRE NATURELLE par le chant, et par le plumage. La forme, la couleur , la voix et la nourriture du venturon et du canari sont à peu près lés mêmes , à la différence seulement que le venturon a le corps sensiblement plus petit, et que son chant n’est ni si beau ni si clair. 0 Le cini.ou serin verd de Provence, plus grand que le venturon , a aussi la voix bien plus grande; il est remarquable parses belles couleurs, ‘par la force de son-chant, et par la variété des sons qu’il fait entendre. La fe- melle, un peu plus grosse que le mâle etmoins chargée de plumes jaunes, ne chante pas comme lui, et ne répond , pour ainsi dire , que par monosyllabes. I} se nourrit des plus petites graines qu’il trouve à la campagne ; il vit long-temps en cage, et semble se plaire à côté du chardonneret; il paroît l'écouter et en emprunter des accens qu’il emploie agréablement pour varier son ramage ?. Il se 1 Extrait d’un mémoire qui accompagnoit un envoi considérable d’oiseaux qui im’a ÉLÉ fait par M. Guys, de l’açadémie de Marseille, homme de letires connu par plusieurs bons ouvrages, et par- ticulièrement par son Voyage de Grèce. 2 Extrait du mémoire ci-dessus citée ) — iroùve non seulement en Provence ;, mais encore en Dauphiné, dans le Lyonnois !, en Bugey , à Genève, en Suisse, en Allemagne, en Italie ,,en Espagne ?. C’est le mème oiseau qu'on connoit en Bourgogne sous le nom de serin. Il fait son nid sur les osiers plantés le long des rivières , et ce nid est composé de crin et de poil à l’intérieur, et de mousse au dehors. Cetoiseau, qui est assez commun aux environs de Marseille et dans nos provinces méridionales jusqu’en Bourgogne, est rare dans nos prepiases septentrionales. M. Lot- tinger dit qu’il n’est que de passage en Lor- .raine. \ 1 J'ai vu dans la campagne, en Bugey et aux environs de Lyon, des oiseaux assez semblables à des serins de Canarie : on les y appeloit szgnis ou cignis. J'en ai vu aussi à Genève dans des cages, et leur ee ne me parut pas fort agréable. de crois qu'on les appelle à Paris serins de Suisses (Note donnée par M. Hébert, receveur général à Dijon.) R 2 On l'appelle en Catalogne, canari de nonta- nya; en Italie, serin ou scarzerin ; en Allemagne, fœdenle; aux environs de Vin hirn- gril; en Suisse, schwederle. - « ! - | 7 JT PENTIER 249 HISTOIRE NATURELLE Ia couleur dominante du venturon, comme du cini, est d’un verd jaune sur Le dessus du corps, et d’un jaune verd sur le ventre : mais le cini, plus grand que le venturon, en dif- fère encore par une couleur brune qui se trouve par taches longitudinales sur les côtés du corps, et par ondes au-dessus ; au lieu que, dans notre climat , la couleur ordinaire du éanari est uniforme d’un jaune citron sur tout Le corps et même sur Le ventre. Ce n’est cependant qu'à leurextrémité que les plumes sont teintes de cette belle couleur : elles sont blanches dans tout le reste de leur étendue. La femelle est d’un jaune plus pâle que le mâle. Mais cette couleur citron tirant plus ou moins sur le blanc, que le canari prend dans notre climat, n’est pas la couleur qu’il porte dans son pays natal, et elle varie sui- vant les différentes températures. « J'ai re- « marqué, dit un de nos plus habiles natu= « ralistes*, que le serin des Canaries ; qui &devient tout blanc en France, est à Téné- « riffed’un gris presque aussi-foncé que la li- «notie; ce changement de couleur provient - . * M. Adanson, FPoyage du Sénégal, page 134 DU SERIN. ZAT « vraisemblablement de la froideur denotre _ «climat ». La couleur peut varier aussi par la diversité des alimens, par la captivité, et sur-tout par les assortimens des différentes races. Dès le commencement de ce siècle, les oiseleurs comptoient déja, dans la seule espèce des canaris, vingt-neuf variétés, toutes assez reconnoissables pour être bien indi- quées*. La tige primitive de ces vingt-neuf * Nous les allons tous désigner, en commencant par les plus communes, et finissant par les plus rares. 7 1. Le serin gris commun. 2. Le serin gris, aux duvetset aux pattes blan- ches, qu'on appelle race de panachés. 3. Le serin gris à ue blanche, race de pana- _ chés. 4. Le serin blond commun. 5. Le serin blond aux yeux rouges. 6. Le serin blond doré. 7. Le serin blond aux duvets, race de panachés. 8. Le serin blond à queue blanche, race de pa- nachés. 9. Le serin jaune commun. 10. Le serin jaune aux duvets, race de panachés. 11. Le serin jaune à queue blanche, race de pa- _ naches. : 12. Le serin agate commun. . AL 242 HISTOIRE NATURELLE variétés, c’est-à-dire, celle du pays natal où du climat des Canaries , est le/serin gris com mun. Tous ceux qui sont d’autres couleurs uniformes les tiennent de la différence des climats: ceux quiontiles yeux rouges tendent 13. Le serin agate aux yeux rouges, de r4. Le serin agaie à queue A race de pa=. ae . Le serin agate aux x duvets, race de panachése s Le serin isabelle commun, r7. Le serin isabelle aux yeux rouges. 18. Le serin 1sa belle doré. 19. Le serin isabelle aux duvets, race de pana- chés. 20. Le serin blanc aux yeux rouges. 21. Le serin panaché commun. 22. Le serim panaché aux yeux rouges. 23. Le serin panaché de blond. + Le serm panaché de blond aux yeux FonEEes >. Le serin panaché de noir. Le serin panaché de noir jonquille aux yeux rouges. 27. Le serin panaché de noir jonquille et régulier, 28. Le serin plein (c’est-à-dire, plenement et entièrement jaune jonquille), qu est le plus rare. 29. Le serin à huppe (ou plutôt à couronne); c’est 9+ PP P ) un des plus se DU SERIN. 243 plus ou moins à la couleur absolument blanche , et les panachés sont des variétés plutôt factices que naturelles *. _ Indépendamment de ces différences, qui paroïssent être les premières variétés de l’es- pèce pure du serin des Canaries, transporté dans différens climats ; indépendamment de quelques races nouvelles quiont paru depuis, il y a d’autres variétés encore plus appa- . * Les nuances et les dispositions des couleurs varient beaucoup dans les serins panachés : 1l y en a qui ont du noir sur la tête, d’autres qui n’en ont point ; quelques uns sont tachés irrégulièrement, et d’autres le sont ws-régulitrement. Les différences de couleur ne se marquent ordinairement que sur la partie supérieure de l’oiseau : elles consistent en deux grandes plaques noires sur chaque aile; l’une en avant et l’autre en arrière, en un large croissant de même couleur posé sur le dos, tournant sa con= cavité vers la tête, et,se joiguaut par ses deux cornes aux deux plaques noires antérieures des ailes. Enfin le cou est environné par-derrière d’un demi-collier d'un gris qui paroît être une couleur composée, résultant du noir et du jaune fondus ensemble. La queue el ses couvertures sont presque blanches. (Description des couleurs d’un canari panaché, observé avec M. de Montbeïillard.) HA 1e f $ à 244 HISTOIRE NATURELLE rentes , qui proviennent du mélange du ca- _nari avec le venturon et avec le cini:; car non seulement ces trois oiseaux peuvent s’u- nir et produire ensemble, mais les petits qui en résultent, et qu’on met au rang des mulets stériles , sont des métis féconds, dont les races se propagent. Il en est de mème du mélange des canarisavec les tarins , les char- donnerets, les linottes, les bruants, les pine. sons : on prétend même qu’ils péuvent pro- duire avec le moineau. Ces espèces d’oiseaux, . quoique très-différentes, et en apparence assez éloignées de celle des canaris , ne laissent pas de s’unir et de produire ensemble, lors- qu'on prend les précautions et les soins né- cessaires pour les apparier. La première at- tention est de séparer les canaris de tous ceux de leur espèce, et.la seconde, d'employer à ces essais la femelle plutôt que le mâle. On s’est assuré que la serine de Canarie produit avec tous les oiseaux que nous venons de nommer; mais il n’est pas également certain que le mâle canari puisse produire avec les femelles de tous ces mêmes oiseaux *. Le * Gesner rapporte qu'un oiseleur suisse ayant DU SERIN. | 245 ‘100 et Le chardonneret sont les seuls sur lesquels il me paroît que la production de la femelle avec Le mâle canari soit bien consta- . tée. Voici ce que m'a écrit, à ce sujet, un de 2 mes amis , homme aussi expérimenté pie véridique: «Il y a trente ans que j’élève un grand « nombre de ces petits oiseaux, et je me suis « particulièrement attaché à leur éducation : «ainsi c'est d'après plusieurs expériences «et observations que je puis assurer les faits « suivans. Lorsqu'on veut apparier des cana- « ris avec des chardonnerets, il faut prendre « dans le nid.de jeunes chardonnerets de dix « à douze jours , et les mettre dans des nids « de canaris du même âge , les nourrir en- « semble, et les laisser dans la même volière, « en accoutumant le chardonneret à la même « nourriture du canari. On met, pour l’or- « dinaire , des chardonnerets mâles avec « des canaris femelles ; ils s’accouplent beau- «coup plus facilement , et réussissent aussi « beaucoup mieux que quand on donne aux voulu apparier un, mâle canari avec une femelle scarzerine (cini), 1l vint bien des œufs, mais que ces œufs furent inféconds. | - ANUS 246 HISTOIRE NATURELLE « serins mâles des HE femelles, a: « faut cependant remarquer que la première « progéniture est plus tardive, parce que le « chardonneret n’entre pas sitôt en pariage . « que le canari. Au contraire, lorsqu’on unit «la femelle chardonneret avec le mâle ca= « nari, le pariage se fait plus tôt*. Pour qu'il « réussisse , il ne faut jamais lâcher le canari « mâle dans des volières oùuil ya d naris « femelles, parce qu’il préféreroit alors ces « dernières à celles du chardonneret. « À l'égard de l’union du canari mâle avec «la femelle tarin, je puis assurer qu'elle «réussit très-bien : j'ai, depuis neuf ans, « dans ma volière, une femelle tarin, qui «n’a pas manqué de faire trois pontes tous « les ans, qui ont assez bien réussi les cinq « premières années; mais elle n’a fait que « deux pontes par an dans les quatre der- «nières. J’ai d’autres oiseaux de cette même « espèce du tarin , qui ont produit avec les «canaris, sans avoir été éleyés ni placés * Ceci prouve, comme nous le ue das Ja suite, que la femelle est moins déterminée par la Nature au sentiment d'amour, que par les désirs et les émotions que lui communique le mâle. | DU SÉRIN. 247 « séparément. On lâche pour cela simplement « le tarin mâle ou femelle dans une chambre «avec un bon nombre de canaris; on les « verra s’apparier dans cette chambre dans « le même temps que les canaris entre eux; « au lieu que les chardonnerets ne s’apparient «qu'en cage avec le canari, et qu’il faut en- « core qu'il n’y ait aucun oiseau de leur es- « pèce. Le tarin vit autant de temps que le « canari ; il s’accoutume et mange la même « nourriture avec bien moins de répugnance « que le chardonneret. «J'ai encore mis ensemble des linottes «avec des canaris : mais il faut que ce soit « une linotte mâle avec un canari femelle; «autrement il arrive très-rarement qu'ils « réussissent , la linotte même ne faisant pas « son nid,etpondantseulement quelques œufs « dans le panier , lesquels, pour l’ordinaire, « sont clairs. J'en ai vu l'expérience, parce «que j'ai fait couver ces œufs par des fe- « melles canaris, et à plusieurs fois, sans au- « cun produit. « Les pinsons et les bruants sont très-dif- « ficiles à unir avec les canaris : j'ai laissé « trois ans une femelle bruant avec un mâle l «. 248 HISTOIRE NATURELLE « canari ; elle n’a pondu que des œufs clairs. «Il en est de même de la femelle pinson; « mais Le pinson et Le bruant mâles avec la «femelle canari ont pren pin né « féconds. » IL résulte de ces faits et de quelques autres que j'ai recueillis, qu’il n’y a: dans tous ces oiseaux que le tarin dont le mâle et la fe- .melle produisent également avec le mâle où la femelle du serin des Canaries : cette fe melle produit aussi assez facilement avec le chardonneret, un peu moins aisément avec le mâle linotte : enfin elle peut produire, quoique plus difficilement , avec les mâles pinsons, bruants et moineaux, tandis que le serin mâle né peut féconder aucuné de ces dernières femelles. La nature est donc plus ambiguë et moins constante, et le type de l'espèce moins ferme dans la femelle que dans. le mâle : celui-ci en est le vrai modèle; la trempe en est beaucoup plus forte que celle de la femelle, qui se prête à des modifications diverses, et mème subit des altérations par le mélange des espèces étrangères. Dans le petit nombre d’expériences que j'ai pu faire sur le mélange de quelques espèces voisines DU SERIN. 249 d'animaux quadrupèdes , j'ai vu que la brebis produit aisément avec Le bouc, et que le be lier ne produit point avec la chèvre. On m'a assuré qu'il y avoitexemple de la production \ ‘du cerf avec la vache , tandis que le taureau ne s’est jamais joint à la biche; la jument produit plus aisément avec l’âne que le che- val avec l’ânesse ; et en général , les races tiennent toujours plus du mâle que de la fe- melle. Ces faits s’accordent avec ceux que nous venons de rapporter au sujet du me- lange des oiseaux. On voit que la femelle ca- nari peut produire avec le venturon, lecini, le tarin, le chardonneret., la limotte, le pinson, - le bruant et le moineau; tandis que le mâle canari ne produit aisément qu'avec la femelle du tarin , difficilement avec celle du char- donneret, et point avec les autres. On peut donc en conclure que la femelle appartient moins rigoureusement à son espèce que le mâle, et qu’en général c’est par les femelles que se tiennent de plus près les espèces voi- sines. Il est bien évident que la serine ap- proche beaucoup plus que le serin de l'espèce du bruant , de La linotte, du pinson et du moineau, puisqu'elle s’unit et produit avec | À # : LL: FER RE 35o HISTOIRE NATURELLE tous , tandis que son mâle ne veut s’unir ni produire avec aucune fenfelle de ces mêmes espèces. Je dis, ne veut, car ici la volonté peut ‘faire beaucoup plus qu’on ne pense; et peut- être n'est-ce que faute d’une volonté ferme ‘que les femelles se laissent subjuguer, et souffrent des recherches étrangères et des unions disparates. Quoi qu’il en soit, onpeut, en examinant les résultats du mélange de ces différens oiseaux , tirer des inductions qui s'accordent avec tout ce que j'ai dit au sujet de la génération des animaux et de leur dé- veloppement. Comme cet objet est impor- tant, j'ai cru devoir donner iciles principaux résultats du mélange des canaris, soit entre eux , soit avec les espèces que nous venons de citer. La première variété qui paroît constituer deux races distinctes dans l’espèce du canari ; est composée des canaris panachés et'de ceux qui ne le sont pas. Les blancs ne sont jamais panaches, non plus que les jaunes citron ; seulement, lorsque ces derniers ont quatreou cinq aus, l’extrémité des ailes et la queue deviennent blanches. Les gris ne sont pas d’une seule couleur grise; il y a sur le même \ DU SERIN. 5e oiseau des plumes plus ou moins grises; et dans un nombre de ces oiseaux gris, il s’en trouve d’un gris plus clair, plus foncé, plus brun et plus noir. Les agate sont de couleur uniforme; seulement il y en a dont la cou leur agate est plus claire et plus foncée. Les isabelies sont plus semblables ; leur couleur ventre-de-biche est constante et toujours uni- forme, soit sur le même oiseau, soit dans plusieurs individus. Dans les panachés, les jaune jonquille sont panachés de noirätre ; ils ont ordinairement du noir sur la tête. IL y a des canaris panachés dans toutes les cou-, leurs simples que nous avons indiquées ; mais ce sont les jaune jonquille qui sont le plus panachés de noir. _ Lorsque l’on apparie des canaris de cou- leur uniforme, les petits qui en proviennent sont de la même couleur. Un mâle gris et une femelle grise ne produiront ordinaire- ment que des oiseaux gris : 11 en est de même des isabelles, des blonds, des blancs, des jaunes , des agate ; tous produisent leurs . semblables en couleur. Mais si l’on mêle ces différentes couleurs en donnant, par exemple, une femelle blonde à un mâle gris, ou une 52 HISTOIRE NATURELLE. femelle grise à un mâle blond , et ainsi dans toutes les autres combinaisons , on aura des : oiseaux qui seront plus beaux que ceux des races de même couleur; et comme ce nombre de combinaisons de races que l’on peut croi-. ser, est presque inépuisable, on peut encore … .tous les joursamener à la lumière des nuances “etdes variétés qui n'ont pas encore paru. Les | mélanges qu’on peut faire des canaris pana- ‘chés. avec ceux de couleur uniforme, aug— meñtent encor ede plusieurs milliers de com-. binaisons les résultats que l’on doit en at- tendre; etles variétés de l’espèce peuvent être : multipliées, pour ainsi dire, à l’infini. Il ar- rive même assez souvent que, sans employer des oiseaux panachés, on a de très-beaux ‘petits oiseaux bien panachés, qui ne doivent leur beauté qu’au mélange des couleurs dif- férentes de leurs pères et mères , ou à leurs ascendans ; dont quelques uns, du côté pa- ; ternel ou maternel, étoient panachés. À l'égard du mélange des auttfes espèces avec celle du canari, voici les observations que j'ai pu recueillir. De tous les serins, le cini, ou serin verd , est celui qui a la voix. la us forte, et qui paroît être le plus. DU SERIN. 253 vigoureux, le plus ardent pour la propaga- tion : il peut sufhire à trois femelles canaris ; il leur porte à manger sur leurs nids, ainsi qu’à leurs petits. Le tarin et le chardouneret ne sont ni si vigoureux ni si vigilans, et une seule femelle canari suffit à leurs besoins. Les oiseaux qui proviennent des mélanges _ du cini, du tarin et du chardonneret avec une serine, sont ordinairement plus forts que les canaris : ils chantent plus long-temps, -et leur voix, très-sonore , est plus forte; mais ils apprennent plus difhcilement : la plupart ne sifflent jamais qu’imparfaitement, et il est rare d'en trouver qui puissent répéter un seul air sans y manquer. Lorsqu'on veut se procurer des oiseaux par le melange du chardonneret avec la serine de Canarie, il faut que le chardonneret ait deux ans, et la serine un an, pare qu'elle est plus précoce, et, pour l'ordinaire, ils réus- sissent mieux quand on a pris la précaution de les élever ensemble : néanmoins cela n’est pas absolument nécessaire,,et l’auteur du Traité des serins se trompe en assurant qu’il ne faut pas que la serine se soit auparavant _ accouplée avec un mâle de son espèce, que ou, VI. 22 254 HISTOIRE NATURELLE cela l’empêcheroit de recevoir les mâles d’une autre espèce. Voici un faît tout opposé. «Il « m'est arrivé, dit le P. Bougot, de mettre «ensemble douze canaris, quatre mâles et «huit femelles; du mouron de mauvaise « qualité fit mourir trois de ces mâles, et « toutes les femelles perdirent leur première « ponte. Je m'avisai de substituer aux trois «mâles morts trois chardonnerets mâles pris « dans un battant. Je les lâchai dans la vo- « lière au commencement de mai ;sur la fin de « juillet, j'eus deux nids de petits mulets qui « réussirent on ne peut pas mieux, et, l’an— « née suivante , j ai eu trois pontes dechaque « chardonneret mâle avec les femelles cana=. « ris. Les femelles canaris ne produisent or- « dinairement avec le chardonneret que de- « puis l’âge d’un an jusqu’à quatre, tandis «qu'avec leurs mâles naturels, elles pro- « duisent jusqu’à huit ou neufaäns d'âge; il « n’y à que la femelle commune panachée qui «produise au-delà de/l'âge de quatre ans avec « le chardonneret. Au réste, il ne faut jâämais « lächer le chardonneret dans une volière, « parce qu’il détruit les nids et casse les œufs « desautres oiseaux ». On voit que les serines, : j 111 DU, S ERAN: 1: 25% quoiqu'accoutumées aux mâles de leur es- pèce, ne laissent pas de se prêter à la recherche des chardonnerets, et ne s’en unissent pas moins ayec eux ; leur union est même aussi féconde qu'avec leurs mâles naturels , puis- qu’elles font trois pontes dans un an avec le chardonneret. IL n’en est pas de même de l'union du mäle linotte avec la serine : il n y a pour l’ordinaire qu'une seule ponte, et très-rarement deux, dans l’année. Ces oiseaux bâtards qui proviennent du * mélange des canaris avec les tarins, les char- donnerets , etc. ne sont pas des mulets sté- riles, mais des métis féconds, qui peuvent s'unir et produire non seulement avec leurs races maternelle ou paternelle, mais même reproduire entre eux des individus féconds, dont les variétés peuvent aussi se mêler et se perpétuer. Mais il faut convenir que le pro- duit de la génération dans ces métis n’est pas aussi certain ni aussi nombreux, à beaue coup près, que dans les espèces pures ; ces métis ne font ordinairement qu'une pontepar an , et rarement deux : souvent les œufs sont clairs, et la production réelle dépend de plu- sieurs petites circonstances quil n'est pas di j ! CURE M‘ DS TS Ho 256 HISTOIRE NATURELLE | possible de reconnoître et moins encore d’? diquer précisément. On prétend que Al ces métis il se trouve toujours beaucoup plus de mâles que dé femelles. «Une femelle « de canari et un chardonmeret, dit le P.Bou- «got, m'ont, dans la même année, produit Gen trois pontes dix-neufœufs, qui tous ont, « réussi. Dans ces dix-neuf petits mulets, il «n'yavoit que trois femelles sur seizemäles». Il seroit bon de constater ce fait par des ob servations réitérées. Dans les espèces pures de plusieurs oiseaux, comme dans celle de la perdrix , on a remarqué qu'il. y a aussi plus de mâles que de femelles. La même 6b- servation a été faite sur l’espèce humaine ; 1l nait environ dix-sept garçons sur seize filles dans nos climats. On ignore quelle est la proportion du nombre des mâles et de celui des femelles dans l’espèce de la perdrix ; on sait seulement que les mâles sont en plus grand nombre, parce qu’il y a toujours'des. bourdons vacans dans le temps du pariage : mais il n’est pas à présumer que, dans aucune espèce pure, le nombre des mâles excède. celui des femelles , autant que seize excède trois, c’està-dire, autant que dans l'espèce: ++ .— ESS DU SERIN 25 mêlée de la serine et du chardonneret ; j'ai ouï dire seulement qu’il se trouvoit de même plus de femelles que de mâles dans le ombre des mulets qui proviennent de l'âne et de la jument : mais je n’ai pu me procurer sur cela des informations assez exactes pour qu’on doive y compter. Il s’agiroit donc (et cela seroit assez facile) de déterminer par des observations combien il naît de mâles et combien de femelles dans l’espèce pure du canari , et voir ensuite si lenombre des mâles est encore beaucoup plus grand dans les mé- tis qui proviennent des espèces mélées du chardonneret et de la serine. La raison qui me porte à le croire, c’est qu’en général le mâle influe plus que la femelle sur la force et la qualité des races. Au reste, ces oiseaux métis, qui sont plus forts et qui ont la voix plus perçante , l'haleine plus longue que les canaris de l’espèce pure, vivent aussi plus lons-temps : mais il ya une observation cons- tante qui porte sur les uns et sur les autres; c'est que plus ils travaillent à la propagation, et plus ils abrégent leur vie. Un serin mâle, élevé seul et sans communication avec une femelle, vivra communément treize ou qua- 582 HISTOIRE NATURELLE | torze ans; un métis provenant du chardon- neret, traité de même, vit dix-huit et même dix-neuf ans ; un métis provenant du tarin ’ et également privé de femelles ; ‘vivra quinze ou seize ans, tandis que le serim mâle au- quel on donne une femelle ou plusieurs, ne _vitguère que dix ou onze ans, le métis tarim onze ou douze ans , et le métis chardonneret quatorze ou quinze : encore faut-ilavoirl'at- tention de les séparer tous de leurs femelles après les:poniss, c'est-à-dire, depuis le mois d'août jusqu’au mois de mars; sans cela, léur passion les use, et leur vie se raccourcit en— core de deux ou trois années. À ces remarques particulières, qui toutes sont intéressantes, je dois ajouter une obser- vation générale plus importante, et qui peut encore donner quelques lumières sur la gé- nération des animaux et sur le développe- ment de leurs différentes parties. L'on a constamment observé en mélant les canaris, soit entre eux, soit avec des oiseaux étran+ sers, que les métis provenus de ces mélanges ressemblent à leur père par la tête, la queue, les jambes , et à leur mère par le reste du corps. On peut faire la même observation Lidell en. | A DU SERIN. 259 sur les mulets quadrupèdes; ceux qui viennent de l’âneet de la jument ont le corps aussi gros que leur mère ,et tiennent du père les oreilles, la queue , la sécheresse des jambes. Il paroit donc que dans le mélange des deux liqueurs séminales, quelqu’intime qu'on doive le supposer pour l’accomplissement de la géné- ration, les molécules organiques fournies par la. femelle occupent le centre de cette sphère vivante qui s’accroit dans toutes les dimensions , et que les molécules donnees par le mâle environnent celles de la femelle, de manière que l'enveloppe et les extrémités du corps appartiennent plus au père qu'à la mère. La peau , le poil etles couleurs, qu'on doit aussi regarder comme faisant partie ex térieure du corps, tiennent plus du côte pa- ternel que du côté maternel. Plusieurs métis que j'ai obtenus en donnant un bouc à des brebis, avoient tous, au lieu de laine, Le poil rude de leur père. Dans l'espèce humaine, on peut de même remarqüer que communément Le fils ressemble plus à son père qu’à sa mère par les jambes, les pieds , les mains, l’écri- ture, la quantité et la couleur des cheveux , la qualité de la peau , la grosseur de la tête; » 265 HISTOIRE NATURELLE: } et dans les mulâtres qui proviennent: d'u blanc et d’une négresse, la teinte de noir. est. plus diminuée que dans ceux qui viennent, d'un nègre et d’une blanche. Toutcelasemble. prouver que, dans l'établissement local des: molécules organiques fournies par les deux. sexes, celles du mâle surmontent et enve- loppent celles de la femelle , lesquelles for- ment le premier point d'appui, et, poux ainsi dire, le noyau de l'être qui s’organise, etque, malgré la pénétration et le melange intime de ces molécules, il en reste plus de masculines à la surface, et plus de féminines à l'intérieur ; ce qui paroit naturel, puisque ce sont les premières qui vont chercher les secondes : d’où il résulte que, dans le déve- loppement du corps, les membres doivent tenir plus du père que de la mère, et le corps doit tenir plus de la mère que du père. Et comme en général la beauté des espèces ne se perfectionne et ne peut même se main- tenir qu’en croisant les races, et qu’en même temps la noblesse de la figure, la forcetet la vigueur du corps, dépendent presque en en- tier de la bonne proportion des membres, ce. m'est que par les mäles qu’on peut aunoblir . Fe, : MPÉCIMENUY SH RÈN. 26€ ou relever les races dans l’homme ét dans les animaux : de grandes et belles jumens avec de vilains petits chevaux ne produiront ja- -mais que des poulains mal faits, tandis qu'un beau cheval avec une jument, quoique laide, produira de très-beaux chevaux, ét d'autant plus beaux que les races du père et de la * mère seront plus éloignées , plus étrangères Fune à l’autre. Il en estde même des mou- tons; ce n’est qu'avec des! beliers étrangers qu’on peut en relever les races, et jamais une belle brebis avec un petit belier commun ne produira que des agneaux tout aussi com- muns. Il me resteroit plusieurs choses à dire sur cette matière importante ; mais ici ce seroit sé trop écarter de notre sujet, dont néanmoins l'objet le plus intéressant , le plus utile pour l’histoire de la Nature, seroit l'exposition de toutes les observations qu’on a déja faites et que l’on pourroit faire encore sur le mélange des animaux. Comme beau- coup de gens s'occupent ou s’amusent de la multiplication des serins, et qu'elle se fait en peu de temps, on peut aisément tenter un grand nombre d'expériences sur leurs mélanges avec des oiseaux différens, ainsi 262 HISTOIRE NATURELLE que sur les produits ultérieurs de.ces mé- langes. Je suis persuadé que, par la réunion de toutes ces observations , et leur comparai- son avec celles qui ont été faites sur les ani- maux et sur l’homme, on parviendroit -à déterminer peut-être assez précisément l'in fluence’, la puissance effective du mâle dans la génération , relativement à celle de la fe- melle , et par conséquent désigner les rap- ports.senéraux par lesquels on pourroit pré- sumer que tel mâle convient ou disconvient à telle ou telle femelle , etc. Néanmoins il est vrai que, dans les ani- ‘maux comme dans l’homme , et mêmedans nos petits oiseaux , la disconvenance du ça- ractère, ou, si l’on vent, la différence des qualités morales, nuit souvent à la conve- nance des qualités physiques. Si quelque chose peut prouver que le caractère est une impression bonne ou mauvaise donnée par la Nature, et dont l'éducation ne peut ehan- ger les traits, c’est l’exemplede nos serins. « Ils sont presque tous , dit M. Hervieux , « différens les uns des autres par leurs incli- « nations ; il y a des mâles d’un tempéra- « ment. toujours triste, réveurs, pour ainsi « dire, et presque toujours bouffis, chantant « rarement et ne chantant que d’un ton lu- « gubre..... qui sont des temps infinis à ap- «prendre, et ne savent jamais que très-im= . « parfaitement ce qu’on leur a montré; et le « peu qu’ils savent, ils l’oublient aisément... « Ces mêmes serins sont souvent d’un natu-— «a rel si mal-propre, qu'ils ont toujours les «pattés et la queue sales. [ls ne peuvent « plaire à leur femelle, qu'ils ne réjouissent _@jamais par leur chant, même dans le « temps que ses petits viennent d’éclore; et « d'ordinaire ces petits ne valent pas mieux « que leur père... Il y a d’autres serins qui « sont si mauvais, qu’ils tuent la femelle «qu’on leur donne, et qu'il n'y a d'autre «moyen de les domter qu’en leur en don- _« nant deux : elles se réuniront pour leur « défense commune ;et l’ayant d’abord vain «cu par la force, elles le väincront ensuite «par l'amour. Il y en à d’autres d’une incli- «nation si barbare, qu’ils cassenl et mangent «les œufs lorsque la femelle les a pondus ; « ou si ce père dénaturé les laisse couver, à _« peine les petits sont-ils éclos, qu’il les sai- « sit avec Le bec, Les traine dans la cabane et + 7 0 TIM OR 264 HISTOIRE Ka TOUS “4 «les tue* ». D'autres, qui sont sauvages , fa rouches, indépendans , qui ne veulent être ni touchés ni caressés , , qu il faut laisser tranquilles, et qu’on ne peut sPRYETRER ui traiter comme les autres : pour peu qu'on se mêle de leur ménage , ils refusent de pro- duire; il ne faut ni toucher à leur cabane ni _ leur ôter les œufs, et ce n’est qu'en. les laissant vivre à leur fantaisie qu'ils s’uni- rount et produiront. Il y en a d’autres enfin qui sont très-paresseux : par exemple, les * Il ÿ a des mâles d’un tempérament foible, udifférens pour les femelles > toujours malades après la michée. Ilne faut pas lé apparier; Car J'ai re= marqué que les petits leur ressemblent. Il y.en'a d’autres s1 pétulans, qu'ils battent leur emclle pour la faire sortir du nid, et l'empêchent de couver : . ceux-ci sont les plus robustes, les meilleurs pour le chant, et souvent les plus beaux pour le plumage et les plus familiers; d’autres cassent les œufs ét tuent leurs petits pour jouir plutôt de leur femelle; d’autres ont une sympathie singulière, qui a lair du choix et d'une préférence marquée. Un mâle ! aus avec vingt femelles en choisit une ou deux , qu'il suit par-tout, qu’il embecque, et auxquelles 1} demeure constamment attaché sans se soucier des M autres. Ceux-ci sont de bon naturel, et le commu niquent à leur progéniture. D’autres ne sympa- 4 DU SERIN 265 gvis ne font presque jamais de nid ; il faut que celui qui les soigne fasse Leur nid pour eux, etc. Tous ces caractères sont, comme l’on voit, très-distincts entre eux, et très— différens de celui de nos serins favoris, tou- jours gais, toujours chantans, si familiers, si aimables, si bons maris, si bons pères, eË en tout d’un caractère si doux, d’un naturel si heureux, qu’ils sont susceptibles de toutes les bonnes impressions , et doués des meil- leures inclinations ; ils récréent sans cesse thisent avec aucune femelle, et demeurent inactifs et stériles. On trouve dans les femelles, conime dans les mâles, la même différence pour le caractère et pour le tempérament. Les femelles jonquille sont les plus douces ; les agate sont remplies de fantaisies, et souvent quitient leurs petits pour se donner au mâle ; les femelles panachées sont assi- dues sur leurs œufs, et bonnes à leurs petits. Mais les mâles pauachés étant les plus ardens de tous les canaris, ont besoin de deux et même de trois fe- melles, si l’on veut les empêcher de les chasser du nid et de casser les œufs; ceux qui sont entière= ment jonquille ont à peu près la même pétulance, et il leur faut aussi deux ou trois femelles ; les mâles agate sont les plus foibles, et les femelles de celte race meurent assez souvent sur les œufs. FA communiquée par le R. P, Bougor.) ca _266 HISTOIRE NATURELLE leur femelle par leur chant; ils la soulagent dans la pénible assiduité de couver ; ils l'in vitent à changer dé situation , à leur céder la placé et couvent eux-mêmes tous les jours pendant quelques heures ; ils nourrissent aussi leurs petits, et en ils apprennent tout ce qu’on veut leur montrer. C’est par ceux-ci seuls qu'on doit juger l'espèce, et je n'ai fait mention des autres que pour dé montrer que le caractère , même dans les ani- maux , vient de la Naturé, etn ‘appartient pas à l'éducation. Au reste , le mauvaisnaturel apparent qui leur fait casser les œufs et tuer-leurs petits, vient souvent de leur tempérament et deleur trop grande pétulance en amour ; c'est pour jouir de leur femelle plus pleinement et plus souvent, qu'ils la chassent du uid et lui ra- vissent les plus chers objets de son affection : aussi la meilleure manière de faire nicherces oiseaux n’est pas de les séparer et de les mettre en cabane ; il vaut beaucoup mieux leur don- her une chambre bien exposée au soleil et au levant d'hiver ; ils s’y plaisent davantage et y multiplient mieux ; car s'ils sont en cage ou en cabane avec une seule femelle, ils lui DU SERIN. 267 sasseront ses œufs pour en jouir de nouveau: dans la chambre, au contraire, où il doit y ‘avoir plus de femelles que de mâles, ils en chercheront une autre, et laisseront la pre- mière couver tranquillement. D'ailleurs les mâles , par jalousie, ne laissent pas de se don- ner entre eux de fortes distractions ; et lors- qu'ils en voient un trop ardent tourmenter sa femelle et vouloir casser les œufs, 1ls le battent assez pour amortir ses desirs. On leur dounera, pour faire les nids, de la charpie de linge fin, de la bourre de vache ou de cerf quin’ait pas été employée à d’autres usages, de la mousse, et du petit foin sec et trèsmenu. Les chardonnerets ‘et les tarins- . qu'on met avec les seriñes lorsqu'on veut se procurer des métis, emploient le petit foin et la mousse de préférence ; maïs les serins se servent plutôt de la bourre et de la char- > pie. IL faut qu’elle soit bien hachée, crainte qu’ils n’enlèvent les œufs avec cette espèce ‘de filasse qui s’embarrasseroit dans leurs pieds. Pour les nourrir , on établit dans la chambre une trémie percée tout alentour, de manière qu'ils puissent y passer la tête; on mettra 268 HISTOIRE NATURELLE . dans cette trémie une portion du mélange suivant : trois pintes de navette, deux d’a- voine , deux de millet, et enfin une pinte de chènevis, et tous les douze ou treize jours on regarnira la trémie, prenant garde que toutes ces graines soient bien nettes et: bien vannées. Voilà leur nourriture tant qu ‘ils n’ont que des œufs : mais la veille que les petits doivent éclore, on leur donnera un échaudé sec et pétri sans sel, qu'on leur laissera jusqu'à ce qu’il soit mangé; après quoi on leur donnera des œufs cuits durs; un seul œuf dur s’il n’y a que deux mâles et quatre femelles, deux œufs s’il y a quatre mâles et huit femelles, et ainsi à proportion du nombre : on ne leur donnera ni salade ni verdure pendant qu'ils. nourrissent ; cela affoibliroit beaucoup les petits. Mais, pour varier un peu leurs alimens et Les réjouir par un nouveau mets, vous leur donunerez tous les trois jours , sur une assiette, au lieu de l’échaudé, un morceau de pain blanc trempé dans l’eau et pressé dans la main ; ce pain, qu'on ne leur donnera qu'un seul jour sur trois, étant pour ces oiseaux une nourriture moins substantielle que l’échaudé, les empé-. ji : SE ARS PU DU SERIN. 26% ! chera de devenir trop gras pendant leur ponte. On fera bien aussi de leur fournir, dans le même temps, quelques graines d’al- piste, et seulement tous les deux jours, crainte deles trop échauffer : le biscuit sucré produit ordinairement cet effet, qui est suivi d’un autre encore plus préjudiciable ; c’est qu’étant nourris de biscuit, ils font souvent des œufs clairs ou des petits foibles et trop délicats. Lorsqu'ils auront des petits, onleur fera tous Les jours bouillir de la navette, afin d’en ôter l’âcretée. « Une longue experience, « ditleP.Bougot, m'a appris que cette nour- « riture est celle qui leur convient le mieux, « quoi qu’en disent tous les auteurs qui ont « écrit sur les canaris. » - Après leur ponte, il faut leur donner du plantain et de la graine de laitue pour les purger ; mais il faut en même temps ôter tous les jeunes oiseaux, qui s’affoibliroient beaucoup par cette nourriture, qu'on nedoit fournir que pendant deux jours aux pères et mères. Quand vous voudrez élever des serins à la brochette, 1l ne faudra pas, comme le conseillent la plupart des oiseleurs, les lais- ser à leur mère jusqu'au onzième ou douzième 25 ce “LE dut RNA rs y | tas Lx PACS 270 HISTOIRE NATURELLE jour ; il vaut mieux lui ôter ses petits dès le huitième jour : on les enlevera avec le nid, et on ne lui laissera que le panier. On pré- parera d’avance la nourriture de ces petits; c’est une pâtée composée de navette bouillie, d'un jaune d'œuf et de mie d’échaudé., mêlée et pétrie avec un peu d'eau, dont on leur … donnera des becquées toutes les deux heures. Il ne faut pas que cette pâtéesoit trop liquide, et l’on doit, crainte qu'elle ne s’aigrisse, la renouveler chaque jour, jusqu’à ce que les petits mangent seuls. | | Dans ces oiseaux captifs, la production n’est pas aussi constante, mais paroît méan— moins plus nombreuse qu’elle ne le seroit probablement dans leur état de liberté ; car il y a quelques femelles qui font quatre et même cinq pontes par an, chacunede quatre, cinq, six et quelquefois sept œufs : commu- nément elles font trois pontes, et la mue les empêche d’en faire davantage. Il y a néan- moins des femelles qui ceuvent pendant la mue, pourvu que leur ponte soit commencée. avant ce temps. Les oiseaux de la même mi- chée ne muent pas tous en même temps : les plus foibles sont les premiers qui subissent . DU SERIN. 27€ ve changement d'état ; les plus forts nemuent souvent que plus d’un mois après. La mue des serins jonquille est plus longue et ordi- nairement plus funeste que celle des autres, Ces femelles jonquille ne font que trois pontes de trois œufs chacune. Les blonds mâles et femelles sont trop délicats , et leur nichée réussit rarement. Les. isabelles ont quelque répugnance à s'apparier ensemble : le mâle prend rarement , dans une grande volière, yne femelle isabelle, et ce n’estqu’en les mettant tous deux en cage qu'ils se déter- minent à s’unir. Les blancs en général sont bons à tout; 1ls couvent, nichent et produisent aussi bien et mieux qu'aucun des autres, et les blancs panachés sont aussi Les plus forts de tous. Malgré ces différences dans le naturel , le tempérament, et dans le nombre de la pro- duction de ces oiseaux , le temps de l’incuba- tion est le même ; tous couvent également treize jours; et lorsqu'il y a un jour de plus ou de moins, cela paroit venir de quelque circonstance particulière. Le froid retarde V’exclusion des petits, et le chaud l’accélère : aussi arrive-t-il souvent que la première 272 HISTOIRE NATURELLE couvée, qui se trouve au mois d'avril, dure treize jours et demi, ou quatorze jours au lieu de treize, si l'air est alors plus froid que tempéré ; et au contraire dans la troisième couveée , qui Se fait pendant les grandes cha= leurs du mois de juillet ou d'août , il arrive . quelquefois que les petits sortent de l'œuf au bout de douze jours et demi, ou mème douze jours. On fera bien de séparer les mauvais œufs des bons ; mais pour les reconnoître d’une manière sûre, il faut attendre qu'ils aient été couvés pendant huit ou neuf jours: on prend doucement chaque œuf par les deux bouts, crainte de les casser ; on les mire au ‘grand jour ou à la lumière d’une chandelle, y et l’on rejette tous ceux qui sont clairs : ils ne feroient que fatiguer la femelle si on les Jui laissoit. En triant ainsi les œufs clairs, on peut assez souvent de trois couvées n’en faire que deux ; la troisième femlle se trouvera libre, et travaillera bientôt à une seconde nichée*. Une pratique fort recommandée par * Lorsqu'on distribue les œufs d’une femelle à d’autres, il faut qu’ils soient tous bons : les femelles panachées auxquelles on donneroit des œufs clairs ou mauvais, ne Mmanqueroient pas de Les jeter au" À DU SERIN. 23 les oiseleurs, c'est d'enlever les œufs à la femelle à mesure qu’elle les pond, et de leur substituer des œufs d'ivoire , afin que tous les œufs puissent éclore en même temps; on attend le dernier œuf avant de rendre les autres à la femelle et de lui ôter ceux d’i- voire. D’ordinaire le moment de la ponte est à six ou sept heures du matin ; on prétend que , quand elle retarde seulement d’une heure, ‘c’est que la femelle est malade : la ponte se fait ainsi successivement *. IL est mêmes hors du nid au jp de les couver; et lorsque le nid est trop profond pour qu’elles to les faire couler à terre , elles ne cessent de les becqueter jusqu’à ce qu’ils soient cassés; ce qui gâte les autres œufs, et souvent infecte le nid et fait avorter la couvée entière. Les femelles d’autres couleurs cou vent les œufs clairs qu'on leur donne. (Note du FR. P. Bougot.) Fe * La ponte se fait toujours à la même heure ; si la femelle est dans le même.état de santé ; cependant t. il faut faire une exception pour le RAR œuf, qui est ordinairement retardé de quelques heures et quelquefois d’un jour. Ce dérmier œuf est constate ment plus petit que les autres, et l’on m'a assuré que le petit qui. provient de ce dernier œuf est tou jours un mâle. Il’: seroit bon de constuter ce fait sngulier. tn, Le 274 HISTOIRE | NATURELLE" donc aisé de se saisir des œufs à à mesure qu'ils sont produits. Néanmoins cette pratique, qui est plutôt relative à la commodité .de l’homme qu’à celle de l'oiseau , est contraire au procédé de la Nature; elle fait subir à la mère une plus grande deperpinen de chaleur, et la surcharge tout à la fois de cinq ou six petits, qui, venant tous ensemble, l'in quiètent plus qu’ils ne la réjouissent , tandis qu’en les voyant éclore successivement les uns après les autres, ses plaisirs se multi plient et soutiennent ses forces et son cou- rage : aussi des oiseleurs très-intelligens m'ont assuré qu'en n'ôtant pas les œufs à la fe- melle , et les laissant éclore successivement, ils avoient toujours mieux réussi que par cette substitution des œufs d'ivoire. R Au reste, nous devons dire qu’en géne- ral les pratiques trop recherchées, ‘et les ‘soins scrupuleux que nos écrivains conseil- lent de donner à l'éducation de ces oiseaux, sont plus nuisibles qu'utiles ; il faut, autant qu'’il.est possible, se rapprocher en tout de la Nature. Dans leur pays natal, Les serins se tiennent sur les bords des petits ruisseaux on des ravines humides; il ne faut donc DU SERIN. 275 gamais les laisser manquer d’eau , tant pour boire que pour se baigner. Comme ils sont originaires d’un climat très-doux , il faut les mettre à l'abri de la rigueur de l'hiver : il paroît même qu’étant déja assez ancienne- ment naturalisés en France, ils se sont habi- tués au froid de notre pays; car on peut les conserver en les logeant dans une chambre sans feu, dont il n’est pas mème nécessaire que la fenêtre soit vitrée; une grille maillée pour les empêcher de fuir suffira : je connois plusieurs oïseleurs qui m’ont assuré qu’en les traitant ainsi, on en perd moins que quand on les tient dans des chambres échauffées par le feu. Il.en est de même de la nourriture ; on pourroit la rendre plus simple, et peut- être ils ne s’en porteroient que mieux*. Une AN k * J'ai souvent éprouvé par moi-même, el par d'autres qui se piquoient de suivré à la lettre et dans toute leur étendue les pratiques prescrites par les auteurs, que souvent le trop de soins et d’atten: tions fait périr ces oiseaux. Une nourriture réglée de navette et de millet; de l’eau d’un jour à l’autre en hiver , et d’une ou deux fois par jour en été; du senecon , lorsqu'il en est, une fois le mois; du mouron dans le temps de la mue; au lieu de sucre, 99e PRANNT RA D E À Le merle vetd de la Caroline; 54: 305 Le terat-boulan , ou le merle des Indes, 95. Le saui-jala, ou le merle doré de Madagas- car, J7- Le merle de Surinam, 98. Le palmiste, 09. Le merle violet à ventre blanc de Juida J+0r:- Le merle roux de Cavenne- ‘102: Y 9 Le petit merle brun à gorge rousse de Cayénne, 103. Le merle olivé de Saint-Domingue, ro4. - Le merle olivâtre de Barbarie, r05. Le moloxita , ou la religieuse d’Abissinie, ro. Le merle noir et blanc 1 A Himinie : è 10b. Le merle brun d’Abissimie, Lcd Le grisin de Cayenne, rrr. Le e verdin de la Cochimchine, 113 E'azurin, 115. Les breves, 117. Le mainate des Indes orientales ; 3 122 Variétés du mainaie, 125. Le goluin, 127. Le martin, t3r. Le jaseur, 130. Variété du jaseur, 155. Le gros-bec, 158. Le bec-croisé, 164. > Tan Wa 1 F. B L LE. . 4 fa A à Oiseaux De Ni qui ont rapport au gros-b Del Le gros-bec de Coromandel , ibid. y Le gros-bec bleu d'Amérique, Ra Me OU e à . Le dur-hec , r75. 2 0e FREIN Le cardinal huppé, 176. * EN Le rose-gorge, 178. nr pe Le grivelin, 179: Et LPO Le rouge-noir, 150: | (à Le flaverd, r8r.. La queue en éventail , 182. Le padda, ou l’oiseau de riz , 183: _ Le toucnam-courvi , 185. +4à L'orchef, 186. FADELA * Le gros-bec nonnette , 244d. . : Le grisalbin, 187. Le quadricolor, 188. , Le jacobin et le domino, 189: Le baglafecht, rar. > Gros-bec d’Abissinie, 192. Le guifso balito , 194. Gros-bec tachelé du cap de Bonne-Éspérance, r96. Le grivelin à cravate, r97. | Le moineau, 198. | Oiseaux étrangers qui ont rapport au moineau > 210° Moineau du Sénégal , 1hid. Moineau à bec rouge du Sénégal, 211. . MA BEE] 13. Le père noir , 212. Le dattier, ou moineau de daute, 215. RS . RS < < ,* » LS \ % = % ( “Le friquet, 217. Oiscaux Etrangers qui ont rapport au friquet, 222. Le passe-verd , 223. ñ Le passe-bleu, 1h14. Les foudis, 224 Le friquet huppé, 225. Le beau marquet, 226. La soulcie, 227. D Oiseaux étrangers qui ont rapport à à la soulcie, 230. Le soulciet, zb1d. Le paroare , 23r. Le croissant, 232. Le seriu des Canaries , 234. Oiseaux étrangers qui ont rapport aux serins , 293 . Le worabée, 296. L'outremer, 300. ‘L’habesch de Syrie > 30e } DE L'IMPRIMERIE DE PLASSAN, } ee, € Me AU ‘4 eliimee FO) A. me a | 3 9088 00769 6206