"7 } ni + 2 Q ! ur ne 2) 6 e CR | ñ mn a ME EE ON DRE x E TR O 3 JO TS. HISTOIRE 7, NATURELLE. Par BUFFON, à k DÉDIÉE AU CITOYEN LACEPEDE, MEMBRE DE L'INSTITUT NATIONAL, 1.2 _ OISEAU X. "TOME TREIZIEME. W.13 RICHMOND R COLLECTION. A PARIS, ,"& us 2{jonal Muse À LA LIBRAIRIE STÉRÉOT | P'E DE P. DIDOT L’AÎNÉ, GALERIES DU LOUVRE, N° ? Et Framix DIDOT, RUE DE THIONVILLE , N° 116. AN VII. — 1799. MA TUMRE LL EL Ox a vu que les engoulevents n’étoient, - pour ainsi dire, que des hirondelles de * En italien, rondine, rondina, rundino, runk- ! nella, rendenz, cesila, zisila ; en espagnol, ui golondrina , andorinha ; en francois, Airondelle ; | en vieux françois, La te , harondelle; dans ° Je Brabant, Aéronde ; en allemand, schwalb, schawalbe; en saxon, swale ; eñ flamand sale; : 1 09 t 7 ois, swrallow > Sa doute à cause de som in arge gosier, car fo swallow signifie avaler. En Guinée, les hirondelles de jour, que l’on sait D 0e très-bien distinguer de celles de nuit, c’est-à-dire, s engoulevents, se nommieut Ets alterenna. À la Guiane, elles se nomment papayes en langue gas. 4 - + ! Ç 5 Re ; Î A TRE ut RTS É 2 de 6 à 4 P. “: ge 0 44 La ft 5 É Le Re "1 \ : g k LE. à $ # ur nt. \ x n° : à + “ 1 ” ä di ci %? ÿ ? ve Ÿ se LP LE à | A8 1 ON “gai LEUR | nent OUEN MN sde bb as nr || RISTOIRE fe LLE nuit, et qu'ilsme di éroient essentielle «ment des véritab| s hirondelles que par læ D. trop grande sensi de leurs yeux, qui en fait des oiseaux nocturnes, et par l’in- fluence que ce vice premier a pu avoir "+ sx Sur leurs habitudes et leur conformation. SEA effet, les hirondelles ont beaucoup _ de traits FR ressemblance avec les engou- RL _ Zlevents, comme je l'ai déja dit; toutes ont le bec petit et le gosier large ; toutes ont les pieds courts et.de longues ailes, la [M tête applatie, et presque point de cou; \ toutes vivent d'insectes qu’elles happent en volant : mais elles n’ont point de. - barbes autour du bec, ni l’ongle du doigt du milieu dentelé ; leur queue a deux pennes de plus, et élle est fourchue dans la plupart des espèces : je dis la plupart, : vuque l’on counoît des hirondelles à _ queue quarrée ; in Mere ue celles de la Martinique ; et j'ai peine à concev ; commentun ornithologiste célèbre a: M} établi la queue fourchue pour la diffé- | .rencé caractérisée qui sépare le genre des | hirondelles de celui des engoulevents , a pu manquer à sa méthode, au ROME dE ÿ" ; : i « de à #4 ra Ji fair di AT - ne à CAE, HS OR EE Lo rt Dr AY D m0 Le: 4 ? æ 1 DES HIRONDELLES. rapporter au genre des. hirondelles cet oiseau à queue quarrée de la Martinique, ji lequel étoit, selon cette méthode , un vé- - ritable engoulevent. Quoi qu’il en soit, m'attachant ici principalement aux dif- férences les plus apparentes qui se trou. vent entre ces deux familles d'oiseaux, je remarque d’abord qu'en général les je LOS rondelles sont beaucoup moins grosses + que les engoulevents : la plus grande de celles-là n’est guère plus grande que le plus petit de ces derniers, et elle est deux ou trois fois moins Sraa de que le plus grand. Je remarque en second lieu , quie quoi- que les couleurs des hirondelles soient à peu près les mêmes que celles des engou- levents , et se réduisent à du noir, du brun , du gris, du bianc et du roux, : cependant leur plumage est tout diffé- rent, nou seulement parce que ces cou- leurs sont distribuées par plus grandes "masses , moins brouillées , et qu’ellestran- chent plus nettement l’une. sur l’autre, “mais encore parce qu’elles sont chan- / * geantes et se multiplient par le jeu des Da ré | QE fa . hé: cle Css | UNE 0 divers RUN que l'on * voit | briller, et disparoître tour-à-tour à chaque mouve- one l'œil ou de l’objet. ' * Quoique ces deux genres d'oiseaux se ‘db d'insectes: ailés qu'ils at- trapent au vol, ils ont cependant chaeun * eur manière dé les attraper , et une ma> nière assez différente. Les engoulevents , comme je l’ai dit, vont à leur rencontre en ouvrant leur Lie ge gosier, et les pha- lènes qui donnent dedans s’y trouvent prises à uné espèce de glu, de salive vis-- queuse, dont l’intérieur du bec est en- duit; au lieu que nos hirondelles et nos | biciiante n’ouvrent le bec que pour sai- sir les insectes, et le ferment d’un effort si brusque, qu “il en résulte une espèce de craquement. Nous verrons encore d’autres différences à cet égard entre les hiron- delles et les martinets, lorsque nous ferons l'histoire particulière de chacun de ces oiseaux. 4, Les hirondelles ont les mœurs. s plus sociables quelesengoulerents : elles se réu- nissent souvent en troupes nombreuses, et paroissenf même , en certaines circous= / { PP TL'LARS : de 2 A MERE UN RE He "AN! Afur Pl : 4 LES de VOTRE à K 2 LR DROLE AE jt t DES HTRONDELLES 9 tauces , remplir les devoirs de la société ; et se prêter un secours mutuel ; par exem- ple , lorsqu'il s’agit de construire le-nid. po. La plupart construisent ce nid avec grand soin ; et si quelques espèces pon- in dans des trous de muraille ou dans ceux qu’elles savent se creuser en terre, elles font ou choisissent ces excavations assez profondes pour, que leurs petits , venant à éclore, y soient en sûreté, et elles y portent tout ce qu'il faut pour qu'ils s’y trouvent à la fois mollement, chaudement et à leur aise. _ 6°. Le vol de l'hirondelle diffère en deux points principaux de celui de l’en- goulevent, Il n’est pas accompagné de ce bourdonnement sourd dont j'ai parlé dans l'histoire de ce dernier oiseau, et cela résulte de ce qu’elle ne vole Bora comme lui le bec ouvert, En second lieu, quoiqu'elle ne paroisse pas avoir Îles aïles beaucoup plus longues ou plus fortes, ni par conséquent beaucoup plus habiles au mouvement, son vol est néanmoins beaucoup plus hardi, plus léger, plus soutenu , parce qu'elle a la vue bien meit- & # . LE) Es T0: HISTOIRE Me cu leure, et que cela lui donne un grand avantage pour employer toute la force de ses ailes * : aussi le vol est-il son état naturel, je dirois presque son état néces- saire; elle mange en volant , elle boit en volant , se baigne en volant, et quelque- fois donne à manger à ses petits en vo- lant. Sa marche est peut-être moins ra- pide que celle du faucon , mais elle est. plus facile et plus libre; l’un se précipite avec effort, l’autre coule dans l’air avec aisance : elle sent que l’air est son do- maine; elle en parcourt toutes les dimen- sions et dans tous les sene, comme pour en jouir dans tous les détails, et le plai- sir de cette jouissance se marque par de petits cris de gaieté. Tantôt elle donne la chasse aux insectes voltigeans, et suit avec une agilité souple leur trace oblique et tortueuse, ou bien quitte l’un pour courir à l'autre, et happe en passant un troisième ; tantôt elle rase légèrement la surface de la terre et des eaux pour Saisir * Cet exemple est une confirmation ajoutée à _tant d’autres des vues de M. de Buffon sur ce sujets. Voyez le tome [ex de cette Histoire des oiseaux. 1, CR ns, 4 dl d'u * ” à D EAN 2% ed 0 DT Le NIMES 73 LA Er 4 CE : dd Le met EN PE dns Et nt Er VI EM Lo ru." Y ) tre DUT ra + Tux \ * | 3 LI 4 ÿ x L \ ; DES HIRONDELLES. ur US - ceux que la pluie où la fraîcheur y ras- _ semble; tantôt elle échappe elle-même à T'impétuosité de l'oiseau de proie par la Hexibilité preste de ses mouvemens : tou- jours maîtresse de son vol dans sa plus grande vîtesse, elle en change à tout ins- . tant la direction; elle semble décrire ati milieu des airs un dédale mobile et lugi- tif dont les routes se croisent , s’entre- lacent, se fuient , Se rapprochent, se heurtent , se roulent, montent, des- cendent , se perdent et reparoistent pour se croiser, se rebrouiiler “encore en mille manières , et dont le plan, trop compli- _ qué pour être représenté aux yeux par l’art du dessin, peut à peine être indiqué à l’imagination par le pinceau de la pa- - role. … 7. Les hirondelles ne paroissent point * appartenir à l’un des continens plus qu’à l'autre , et les espèces en sont répandues “ à peu près en nombre égal dans l’ancien “ct dans le nouveau. Les nôtres setrouvent L en Noryége et au Japon, sur les côtes de À l'Égypte, celles dé Guinée, et au cap de Bonne - Espérance. Hé ! quel pays seroit 3 % 12 Mlecabthle à à des oiseaux qui voleñt” si bien et voyagent avec tant de facilité ? Mais il est rare qu’elles restent toute l'an née dans le même climat. Les nôtres ne demeurent avec nous que pendant da, belle saison : elles commencent à paroître : , vers l’équinoxe du printemps , et dispa- roissent peu apr ès l’équinoxe d'automne. Aristote, qui écrivoit en Grèce, et Pline, qui le copioit en Italie, ko que 14 hirondelles vont passer l'hiver dans des _ climats d’une température plus douce, lorsque ces climats ne sont pas fort éloi- gnés ; mais que lorsqu'elles se.trouvent à une grande distance de ces régions tem- pérées , elles restent pendant l'hiver dans leur pays natal , et prennent seulement la précaution do se cacher dans quelques gorges de montagne bien exposées. Aris- tote ajoute qu’on en à trouvé beaucoup qui étoient ainsi recélées, et auxquelles il métoit pas resté une seule plume sur le: corps. Cette opinion , accréditée par de grands noms, fondée sur des faits, étoit devenue une opinion populaire, au point que les poètes y puisoient des sujets de Lo or F 13 A QUCACE LME, \ ji Le DES HIRONDELLES. 13 comparaison : quelques observations mo- dernes sembloient même la confirmer! ; et si l’on s’en füt tenu là, il n’eût fallu que la restreindre pour la ramener au vrai : mais un évèque d'Upsal, nommé Olaüs Magnus, et un Jésuite nommé Kir- cher,renchérissant sur ce qu’Aristote avoit avancé déja trop généralement, ont pré- tendu que, dans les pays septentrionaux, les pêcheurs tirent souvent dans leurs filets , avec le poisson, des groupes d’hi- rondelles pelotonnées, se tenant accro- chées les unes aux autres, bec contre É æ : ‘ « bec, pieds contre pieds , ailescontre ailes: - que ces oiseaux, transportés dans des poêles, se raniment assez vîte, mais pour mourir bientôt après ?, et que celles-là % 1: Albert, Augusun Nyphus, Gaspar Heldelin, et quelques autres, ont assuré qu'on avoit trouvé plusieurs fois pendant l'hiver, eu À Hemagne, des hirondelles engourdies dans des arbres creux, et même dans leurs nids ; ce qui n’est pas absolument impossible. 2 Voyez l'Histoire des nations septentrionales; ouvrage sans critique, où l’auteur s’est plu à en tasser plus de merveilleux que de vérités. Au reste, : = 1 FE à DS Draps conservent la vie phone x Fév: qui, éprouvant dans son temps l’infl LENER de la belle saison , se dégourdissent i INSen= siblement, quittent peu à peu le fond des lacs , rev A sur l’eau, et sont enfin rendues par la Nature même, et avec toutes les gradations , à leur véritable élé- ment. Ce fait, ou plutôt cette assertion , a été répétée , embellie, chargée de on constances plus ou moins extraor dinaires : à et comme s’il y éût manqué dù merveil- de l’automne, ces oiseaux ve- ? . noient en foule se jeter dans les puits et les citernes. Je ne dissimulerai pas qu’un grand nombre d'écrivains et d’autres per- sonnes recommandables par leur carac- tère ou par leur rang ont cru à ce phé- nomène : M. Linnæus lui-même a Jugé à AM TARDE Prérotait honneur de cette belle décou- . verte de l’immersion des hirondelles à un autre évêque , auteur de la 7ie du cardinal Commen- don. Mais cette Vie de Commendon ne peut avoir paru qu'après la mort de ce cardinal , arrivée en 2584, et l'Histoire des nations sé REA 4 par di , avoit paru à Rome dès Pan 1555. Jeux, on à ajouté que, vers le commen- ., w DESHIRONDELLES. 15 propos de lui donner une espèce de sanc- tion , en l’appuyant de toute l'autorité de son suffrage ; seulement il l’a restreint à l'hirondelle Ps fenêtre et à celle de che- minée , au lieu dele restreindre , comme il eût été plus naturel, à celle de rivage. D'autre part, le nombre des naturalistes qui n’y croient point est tout aussi COnsI- dérable; et s’il ne s’agissoit que de comp- ter ou de peser les opinions , 1ls balance- roient facilement le parti de l’affirmative : mais, par la force de leurs preuves, ils doivent , à mon avis, l'emporter de beau- coup. Je sais qu'il est quelquefois impru- dent de vouloir juger d’un fait particulier d’après ce que nous appelons les lois gé- nérales de la Nature; que ces lois n'étant: que des résultats de faits, ne méritent vraument leur nom que lorsqu'elles s’ac- cordent avec tous les faits : mais il s’en = faut bien que je regarde comme un fait le séjour des hirondelles sous l’eau. Voici mes raisons. as Le plus grand nombre de ceux qui attestent ce prétendu fait, notamment Hevelius et Schæïfer , chargés de le véri- "+6. © fier par ie société royale de Londres ne é citent que des ouï-dire vagues !, ne par= lent que d’après une tradition suspecte , à laquelle le récit d'Olaüs a pu donner Zicu, ou qui peut-être avoit coyse dès le nt de cet écrivain, et fut V unique fondement de son opinion. Ceux méme qui disent avoir vu , comme Etunuller x: Wallerius et quelques autres?, ne font que répéter les paroles d’ Olaüs , Sans se ? Voyez les Transactions philosophiques ; m° 10, et jugez si on a été fondé à dire que la _ société royale avoit vérifié le fait, comme l'ont dit les journalistes de Trévoux, l'abbé Pluche et quel- ques autres. de Chambers cite le docteur Colas, qui dit avoir vu seize hirondelles tirées du lac Sameroth, une trentaine tirées du grand étang royal en Rosineiïlen, et deux autres à Schledeiten, au moment où elles ‘sortoient de l’eau, Il ajoute qu’elles étoient hu-. iides et foibles, et qu’il a observé en effet que | ces oïseaux sont ordinairement très- foibles lors- qu'ils commencent à paroître ; mais cela est con- traire à lobservation journalière. D'ailleurs le doc- | teur Colas n'indique ni les espèces dont il parle, mi la date de ses PRET EE ni les circons- tances , etc, k | A | Ar cas CFE k nr À | _ DES HIRONDELLES. x7 rendre l'observation propre par aucune de ces remarques de détail qui inspirent la confiance et donnent de la probabi- lité au récit. | S'il étoit vrai que toutes les hiron- delles d’un pays habité se plongeassent _ dans l’eau ou dans la vase regulièrement chaque année au mois d'octobre , et qu’elles en sortissent chaque année au mois d'avril , on auroit eu de fréquentes occasions de les observer , soit au moment de leur immersion, scitau moment beau- coup plus Din de leur émersion, soit pendant leur long sommeil sous l’eau. a A Ce seroit nécessairement autant de faits notoires qui auroient été vus et revus par un grand nombre de personnes de tout état, pecheurs, chasseurs, cultivateurs, voyageurs, bergers, matelots, etc., et dont on ne pourroit douter. On ne doute point que les marmottes, les loirs, les hérissons, ne dorment l'hiver engourdis dans leurs trous ; on ne doute point que les chauve- souris ne passent cette mauvaise saison dans ce même état de torpeur, accro- chées au plafond des grottes souterraines, 2 et enveloppées de leurs ailes comme d’un | manteau : mais on doute que les hiron- delles vivent six mois sans respirer, où qu'elles respirent sous l’eau pendant six mois; on en doute , non seulement parce que la chose tient du merveilleux, mais parce qu’il n’y a pas une seule obser- vation , vraie ou fausse , sur la sortie des hirondelles hors de l’eau ! , quoique cette sortie , si elle étoit réelle , dût avoir _ lieu et très-fréquemment déses la saison à où l’on s'occupe le plus des étangs et de leur pêche? ; enfin Ve _ jusque sur les bords de la mer. “EM docteur Halmaun , Moscovite , et M. Browne, Norvégien , se trouvant à Florence , bb assuré aux auteurs de lOnithologie italienne , que dans leurs 1 Je sais bien que M. Heerkens, dans son poème intitulé Hirundo, a décrit en vers latins cette émer- sion ; mais il ne s'agit point ici de descriptions poétiques. 2 Dans le Nivernois, le Morvan, la Lorraine , LATPANIEr « AUS WP Ni F de 18 - HIS FOIRE NATURELLE è et plusieurs autres provinces où les étangs abondent, le peuple n’a pas même l’idée de l’immersion des hirondelles. : è \ "+ + LOTS ) PU AS, "A "«. JS AE SA LT LAS … Le ps LI 'K |. 0 À à pl ù ” à 4 LL vd Qu he - F1 L L € ? L 4 4 : $ OX. 3 Aa : - L - DES HIRONDELLES. r# pays respectifs, les hirondelles parois soient et disparoissoient à peu près dans les mêmes temps qu’en Italie, et que leur prétendu séjour sous l’eau pendant l'hiver est une fable qui n’a cours que parmi le . peuple. M. Tésdorf de Lubeck , homme qui joint beaucoup de philosophie à dés connois- sances très-étendues et très-variées , à mandé à M. le comte de Buffon, que À malgré toute la peine qu'il s'étoit donnée , pendant quarante ans , il n’avoit pu ; À encore ee à voir une seule hiron- delle tirée eau. ca aie M. Klein, qui a fait tant d’efforts pour 1% _ donner er édit à à l'immersion et à l’émer- sion des hirondelles, avoue lui-même qu'il n’a jamais été assez heureux pourles : prendre sur le fait. | M. Herman , habile professeur d’his- toire ditéelle à à Strasbourg , et qui semble pencher pour l'opinion ag M. Klein , mais qui aime la vérité par-dessus tout, me fait dans ses lettres le même aveu : il a voulu voir, et n’a rien vu. Deux siutrdlé observateurs dis gues de HE. ar [ À re. PAT d « Lt \ * rt Pa 20 HISTOIRE NATURELLE toute confiance ; M. Hébert et M. le vicomte de Querhoent , m’assurent qu ils ne connoissent la prétendue immersion des hirondelles que par ouiï-dire , etque jamais ils n’ont rien appercu par eux- mêmes qui tendît à la confirmer. M. le docteur Lottinger , qui a beau- coup étudié les procédés des oiseaux , et qui n’est pas toujours de mon avis, regarde cette immersion comme un a: doxe insoutenable. à On sait qu’il a été offert publiquement en Allemagne à quiconque apporteroit , pendant l'hiver , de ces hirondelles trou- vées sous l’eau, on les payer en donnant autant eo poids pour poids, et qu'il- . me s’en est point trouvé une seule à payer. Plusieurs personnes, gens de lettres } | 1017 -& * hommes en place, grands seigneurs *, qui croyoient à cet étrange phénomène et avoient à cœur d'y faire croire, ont * Un grand-maréchal de Pologne et un amibas- sadeur de Sardaigne en avoient promis à M. de Réaumur; M. le gouverneur de R. ... et beaucoup d'autres en avoient promis à M: de Bufron. Î MALE D TOR l rs promis souvent d'envoyer des groupes de ces hirondelles pêchées pendant l'hiver, et n'ont rien envoyé. AU M. Klein produit des certificats , mais presque tous signés par une due per- » sonne qui parle d’un fait unique, lequel s’est passé long-temps auparavant, ou lorsqu'elle étoit encore enfant , ou d’un _ fait qu’elle ne sait que par oui-dire; cer- tilicats par lesquels même il est av que ces pèches d’hirondelles sont des cas fort rares , tandis qu’au contraire ils devroient être fort communs ; certificats dénués de ces circonstances ns RO et caractérisées qui accompagnent ordi- naïrement une relation originale ; enfin ÿ 5: certihcats qui paroissent tous calqués sur le texte d'Olaüs : ici l'incertitude naît des preuves elles-mêmes , et devient la réfutation de l'erreur que je combats : c’est le cäs de dire : Le fait est incertain à donc il est faux *. k 4 * Les feuilles périodiques ont aussi rapporté des observations favorables à} hypothèse de M. Klein; mais 1] ne faut que jeter un coup d'œil sur ces Ji vatious , pour voir gombien elles sont incomplètes et peu décisives. DES HIRONDELLES. or. : Mais ce n’est an” assez d’avoir re à leur juste valeur les preuves dontona voulu étayer ce paradoxe, il faut encore faire voir qu'il est contraire aux lois con- ‘mues du mécanisme animal. En effet, lorsqu'une fois un quadrupède, un oiseau, : a commencé de respirer, et que le trou. ovale qui faisoit dans le fœtus la commu ‘nication des deux ventricuies du cœur, Ne ,) Cet oiseau, ce RE k xer sous l'eau. su l’on tente, ou plutôt que l’on renouvelle lexgélhoce, car elle a déja été faite* ; que l’on essaye de tenir ur ne hirondelle sous l’eau pendant quinze Vu Voÿez POrnithologie italienne. Les auteurs as+ surent D APM que toutes les hirondelles que Jon a plonpées sous l’eau, dans le Lemps même de leur disparition; y meurent au bout de quelques mivutes ; et quoique ces hirondelles noyées récem- ment eussent pu revenir à la vie par la wéthode que Jindiquerai ci-dessous, néanmoins il est plus que probable que si elles restoient sous l’eau plusieurs jours de suite (à plus forte raison si elles y restoïent plusieurs semaines, plusieurs mois }, elles ne se- roient plus ressuscitables, PL DES HIRONDELLES, 23 De ; Loue jours, avec toutes les précautions indi- quées , comme de lui mettre la téte sous l'aile , ou quelques brins d'herbe dans le bec, etc.; que l’on essaye seulement de la tenir enfermée dans une glacière , comme a fait M. de Buffon !, elle ne s’engourdira pas, elle mourra et dans la glacière , comme s’en est assuré M. de BuMon , et bien plus sûrement encore étant FRE sous HE ; elle y mourra d’une mort réelle, M Pébéouye de tous | es ETES ee avec succès contre la mort apparente des animaux noyés récemment. Comment donc oseroit-on se permettre de supposer que ces M ÉME oiseaux puissent vivre sous l’eau pen dant six mois tout d’une haleine ? Hot qu'on dit cela possible à certains ani- maux : mais voudroit-on comparer, comme a fait M. Klein ?, les hitondelles aux insectes Ÿ, aux grenouilles, aux CRE 3: Voyez l'Histoire des oiseaux, tome’. 2 Page 217. 3 Les chenilles périssent dans Peau au bout d’un “certain temps, comme s’en est assuré M, de Réau- raur , et probablement ii en est de méinc des es autres insectés qui ont des trachées, si 0 Ca del Ar GS j 4 NT i me "? 2 1170 Pr he ! 24 AAPFDEUS NATURELLE Vi poissons , dont l'otbafistion intérieur à est si différente? voudroit-on même . s’autoriser de l'exemple des marmottes | des loirs, des hérissons , des chadéaci ris, dont nous parlions tout-à-l’heure, et Ë de ce que ces animaux vivent pendant | lhiver engourdis , conclure que les ki- _ rondelles pourroient aussi passer cette | saison dans un état de torpeur à peu près 0 … semblable : ? Mais sans parler du fond de nourriture que ces quadrupèdes trouvent. en eux-memes dans la graisse surabon- dante dont ils sont pourvus sur la fin de. l'automne , et qui manque à l'hiron- delle; sans parler de leur peu de chaleur intérieure, observée par M. de Buffon, en quoi ils diffèrent encore de l'hiron- delle? ; sans me prévaloir de ce que sou- vent ils périsseut dans leurs trous, et ? Voyez l’Histoire naturelle des Quadrupèdes, iome IT, page 308. #. 2 Le docteur Martine a trouvé la chaleur des oiseaux , el nommément celle des hirondelles, plus . Jorte de deux ou trois degrés que celle des quadru= , des les plus ur F FI | BU | jt # di nt ! M à - PRET Et SE DRE AN ee PU ET LATE 2 fs * : # f DES HIRONDELLES. 25 mn de l’état de torpeur à l’état de - mort, quand les hivers sont un peu longs , ni de ce que les hérissons s’en- gourdissent aussi au Sénégal , où-l hiver est plus chaud que notre SES grd été, et où l’on sait que nos hirondelles ne _ s'engourdissent point; Je me contente d'observer que ces quadrupèdes sont dans Pair, et non, pas sous l’eau ; qu'ils ne laissent pas de respirer, quoiqu'ils soient engourdis ; que la AREAS de leur sang et de leurs humeurs , quoique ‘beau- coup ralentie:, ne laisse pas de coritinuer ; elle continue de meme , suivant les ob- servations de Vallisnieri , dans les gre- nouilles qui passent l tr au fond des marais : mais la circulation s'exécute dans ces amphibies par une mécanique toute différente de celle qu’on observe dans les quadrupèdes ou les oiseaux * ; et * La circulation du sang dans les quadrupèdes et les oiseaux n’est autre chose que le mouvement perpétuel de ce fluide, déterminé , par la systole du cœur, à passer de son eue droit, par l artère pulmonaire , dans les poumons ; à revenir des s pou * zuôns, par la veine pulmonaire, dans le ventricule 3 ss dg | 26 HISTOIRE NATURELL ÿ il est contraire à toute expérience, coE je l'ai dit , que des oiseaux plongés dans un Lie quelconque puissent y res-. pirer , et que leur sang puisse y conser- ver son mouvement de circulation : or. , gauche ; à passer de ce ventricule, qui a aussi sa systole, par le tronc de l’aorte et ses branches, dans tout le reste du corps ; à se rendre par les branches des veines dans leur tronc cémmun qui est la veine cave -et enfin dans le ventricule droit du cœur, d’où 11 recommence son cours par les mêmes routes. Il résulte de cette mécanique, que, dans les quadrupèdes et les oiseaux, la respiration est n-cessaire pour ouvrir au sang la route de la poitrine, et que par conséquent elle est nécessaire à la circulation ; au lieu que chez les amphibies, comme le ct, n’a qu'un seul ventricule, ou plusieurs veniricules qui, communiquant ensemble, ne font l’effet que d’un seul, les poumons ne servent point de passage à toute la masse du sang, mais en recoivent seule ment une quantité suffsante pour leur nourriture 3 et par conséquent leur mouvement, qui est celui de la respiration, est bien moins nécessaire à celui . de la circulation, Cette conséquence est prouvée par D : une tortue à ‘ts on avoit Jié le tronc de‘ XL tère ie a vécu et son sang a continué mr k DES HIRONDELLES. 2 ces deux mouvemens, la respiration et la circulafion, sont essentiels à la vie, sont la vie même. On sait que le docteur Hook , ayant étranglé un chien, et lui. ayant coupé les côtes, le diap *. SR le "péricarde, le haut ‘a la trachée-ar- tère , fit ressusciter et mourir cet animal autant de fois qu’il voulut, en souflant ou cessant de souffler de l'air dans ses poumons. Il n’est donc pas possible que les hirondelles ni les cigognes, car on les a mises aussi du nombre. des oiseaux PER plongeurs , vivent six mois sous l’eau sans aucune communication avec l'air extérieur, et d'autant moins possible, que cètte communication est nécessaire j même aux poissons et aux grenouilles , du moins c’est ce qui résulte des expé- riences que Je viens de faire sur plusieurs de ces animaux. De dix grenouilles qui avoient été trou- -vées sous la glace le 2 février , J'en ai mis trois des plus vives dans trois vais- seaux de verre pleins d’eau , de manière que , sans être gênées d’ailleurs, elles n » ut partie de cette même surfäce étoit en | con tact immédiat avec l’air extérieur; trois autres grenouilles ont été jetées en même temps chacune dans un vase à demi plein d’eau, avec liberté entière de venir respirer à la surface; enfin les quatre restantes ont été mises toutes ensemble dans le fond d’un grand vaisseau ouvert, et vide de toute liqueur. J’avois auparavant observé leur respi- ! ration , soit dans l'air, soit dans l’eau, et J'avois reconnu qu'elles l’avoient très- irrégulière ; que lorsqu'on les laissoit libres dans l’eau , elles s’élevoient sou- vent au-dessus, en sorte que leurs na- xines déborde et se trouvoient dans le On voyoit alors dans leur gorge un : mouvement oscillatoire qui correspon- ‘doit à peu près à un autre mouvement alternatif de dilatation et de contraction. des narines. Dès que les narines étoient sous l’eau , elles se fermoient, et les deux D in cessoieut presque subite- # Dot: mais ils recommencoient ni CPE à ñ Su UE de "à Î NUL ÿ da 4 (4 !l # 1 et \ 0 1 dr ñ À ‘ dd 0 LE. 48 Lab PI Le, 1 TOC PAIN LE, LL 2 LLIAUT ROME CAT NE IAAT DR " AN d'à a 2 he AA RES e an VS VAN ge MANU PE Eu PS à #h D 73 ME da A À LA UM DES HIRONDELLES. 29 CPR :? FA nouilles de plonger , elles donnoient des signes visibles d’incommodité , et ià- choiïent fune quantité de bulles d'air. Lorsque l’on remplissoit le bocal: Jus- qu'aux bords, et qu’on le recouvroit d’un poids de douze onces, elles enle- voient ce poids et le faisoient tomber pour avoir de l’air. À l'égard des trois grenouilles que l’on a tenues constam- ment sous l’eau, elles n’ont cessé de faire tous leurs efforts pour s'approcher le plus près possible de la surface ; et enfin elles sont mortes, les unes au bout de vingt- quatre heures, les autres au bout de deux jours *. Mais il en a ‘été autrement des trois qui avoient l’air et l’eau , et des quatre qui avoient l’air et point d’eau : de ces sept grenouilles, les quatre dernières et une des premières se sont échappées au bout d’un mois, et les deux qui sont * Il est bon de remarquer que les grenouilles sont très-vivaces, qu’elles soutiennent pendant des mors le jeûne le plus absolu, et qu’elles conservent peu- dant plusieurs heures le mouvement et la vie, après que le cœur et les autres viscères leur ont été tirés du corps. N \ Le 7: MT + 30 IS ONE US GI "CU xaltéts l'une mâle x" l’autre femelle ; . ÿ sont pla vives que jamais dans ce mo- ment (22 avril 1779), et dès lé6 la fe-- melle avoit pondu environ 1300 œufs. Les mêmes expériences faites avec les mêmes précautions sur-neuf petits pois- sons de sept espèces différentes, ont donné des résultats semblables : ces sept espèces sont les goujons, les ablettes, les” meuniers , les vérons , les chabots, les rousses , et une autre dont je ne connois que le nom vulgaire en usage dans le pays que j'habite, savoir la bouzière. Huit individus des six premières espèces te- nus sous l’eau sont morts en moins de vingt-quatre heures * , tandis que les in- . À L’ablette est morte en troïs heures, les deux pe its imeuniers en six heures et demie, l’un des goujons au bout de sept heures, l’autre au bout de douze heures, le véron eû sept hcures et demie, le chabot en quinze heures , la rousse en vingt-trois heures s, et Ja bouzière en près de quatre jours. Ces mêmes poissons tenus dans l'air sont morts ; sa voir, les ablettes au bout de trente-cinq à quarante- quatre minutes , la bouzière au bout d'environ qua“ rante-quatre, la rousse au bout de cinquante où RE uk "Rat e, |_ st 1 RN LR" RE À LL M At aN ER CES 1 is AT \ uGa ail DES HIRONDELLES. 3€ ividés qui étoient dans des bouteiHes _ semblables , mais avec la liberté de s’éle- ver à la Dee de l'eau , ont vécu et conservé. toute” leur visa A la vérité, la bouzière renfermée a vécu plus long- temps que les six autres espèces : mais J’at remarqué que l'individu libre de cette méme espèce ne montoit que rarement au-dessus de l’eau ; et il est à présumer que ces poissons se tiénnent plus habi- tuellement que les autres au fond des ruisseaux , ce qui supposeroit une orga- nisation un peu différente * : cependant je dois ajouter que l'individu renfermé s’'élevoit souvent jusqu'aux tuyaux de cinquante-deux , les meuniers au bout de cinquante à soixante , l'un des vérons en deux heures quarante- buit minutes, l’autre en trois heures, l’un des gou- jons au bout d’une heure quarante-neuf minutes ; et l'autre au bout de six heures ringt: deux minutes: Je plus grand de tous ces poissons n’avoit pas vingt ri long entre œ1l et queue. Ce poisson étoit plus pelit qu” une petite ablette ; il avoit sept nageoires comme elle, les écailles du dessus du corps jaunâtres , bordées dé brun , et celles ” du dessous nacrées. } pile. qui à Penppbéto aise au-des- sus de l’eau; que, dès le second jour ik étoit souffrant , mal à son aise; que sæ ‘3 respiration commença dès-lors à devenir pénible , etson écaille pâle et blanchâtre!. Mais ce qui paroîtra plus surprenant , c’est que de deux carpes égales, celle que J'ai tenue constamment sous l’eau a vécu un tiers de moins que celle que j'ai tenue hors de l’eau ?, quoique celle-ci, en se débattant | fut tombée de dessus la ta- blette d’une cheminée qui avoit environ quatre pieds de hauteur : et dans deux … autres expériences comparées , faites sur des meuniers beaucoup plus gros que ceux dont il a été question ci-dessus , ceux qu'on a tenus dans l'air ont vécu * + Cela a lieu en général pour tous les poissons qu'on laisse mourir sous l’eau; mais il y a loin de là aux changemens de couleurs si singuliers qu’éprouve en mourant le poisson connu autrefois chez les Romains sous le nom de mullus, et dont le spectacle faisoit partie du luxe et des plaisirs de la table chez ceux qu’on appeloit alors proceres gulæ. 2 La première a vécu dix-huit heures sous l’eau, et la seconde près de vingt-sept dans Pair. " DES HIRONDELLES. 33 Bons: long-temps , et quelques uns une fois plus Let tou que ceux qu’ on à tenus sous l’eau *. | Jai dit que les at iuithes sur lesquelles j'ai fait mes observations , avoient été trouvées sous la glace; et comme il seroit possible que cette circonstance donnât lieu de croire à quelques personnes que . les grenouilles peuvent vivre long-temps soussl'eau et sans air, Je crois devoir ‘ajouter que celles qui sont sous la slace, ne sont point sans air, puisqu'il est connu L 3 * Des deux meuniers qu’on a laïssé mourir hors de Veau dans une chambre sans ‘eu, thermomètre 7 degrés au-dessus de zéro, l’un avoit un pied de long, pesoit itrente-trois ouces, et à vécu huit heurs; l’autre avoit un peu plus de neuf pouces et demi , pesoit dix-sept onces , et a vécu quatre heures dix-sept minutes; tandis que deux poissons de même espèce n’ont vécu sous l’eau, l'un que irois heures cinquante-six minutes, et l’autre que trois heures et un quart. Mais il n’en a pas été de même des rousses : car la plus EAU qui avoit cinq pouces huit ligues de long, n’a véeu que trois heures dans l'air; et l’autre, qui avoit quatre pouces meuf lignes, a vécu trois heures trois quarts sous Re 2: que l’eau , tandis qu’elle se gun. Haisée 4 “miSToirE ‘Na teappen une grande quantité d’air qui. * s’amasse nécessairement entre l’eau et la 4 glace , et que les grenouilles savent bien. 4 trouver. "4 Si donc il est constaté, par les expé- riences ci-dessus , que les grenouilles et les poissons ne peuvent se passer d’air ; : s'il est acquis par l'observation générale à de tous les pays et de tous les temps, a aucun amphibie, petit ou grand, ne peut’subsister sans respirer Pair, au. eau. De rt cours de ces observations, jai M voir que l’agonie de chaque poisson se marquoit par . Ja cessation du mouvement régulier des ouies, et j par une convulsion périodique dans çe même or gane, Jaquelle revenoit deux ou trois fois en un quart d'heure ; le gros meunier en a eu treize en soixante-dix-sept minutes, et il m’a paru que la deruière a marqué linstant de la mort: dans l’un des petits, cet instanta été marqué par une con _vulsion dans les nageoires du ventre ; mäis dans Île plus grand nombre, celui de tous ra mouvemens exlerues et réguliers qui s’est soutenu le plus long temps ; c’est le mouvement de la mâchoire infés yieure. 3 DES HIRONDELLES. 35 moins par intervalles, et chacun à s& manière *; comment se persuader! que d iseaux puissent en supporter l’en- ration pendant un temps consi- dérable ? comment supposer que les hi- rondelles, ces filles de l'air, qui paroissent organisées pour être toujours suspendues dans ce fluide élastique et léger, ou du moins pour le respirer toujours , puissent | re siX MOIS sans air ? -. Je serois sans doute plus en droit que perer ne d'admettre ce paradoxe, ayant l’occasion de faire une expérience, _ peut-être unique Jusqu'à présent , qui tend à le confirmer. Le 5 septembre, à * onze heures du matin, j’avois fentes - dans une cage une nicheé entière d'hiron+ * On sait que les castors, les tortues, les sala- mandres, les lézards, les crocodiles, les hippopo- tames, les baleines, viennent souvent au-dessus de l'eau, ainsi que les grenouilles, pour jouir dé l'air : “ES coquillages eux-mêmes, qui de tous les animaux - sont les plus aquatiques, semblent avoir besoin d'air , et viennent de temps en temps le respirer à Ja surface de l'eau; par exemple, la moule des étangs. Voyez le Mémoire de M. Méry sur ce coquillage. | delles de fenêtre, Are À du RS : la mère et de Fois jeunes en état de fera après dans la hab où étoit cet Le je m’appereus que le père n’y étoit plus ; et ce ne fut qu'après une me de _ recherche que je le trouvai:il étoït tombé dans un grand pot-à-l'eau où ilus'étoit | _moyé;Je lui reconnus tous les symptôm d’une mort apparente, les yeux fermé les ailes pendantes , tout le corps roïc ‘Il me vint à l'esprit de le ressusciter comme J ’avois autrefois ressuscité de mouches noyées ; je l’entérrai donc à ” quatre heures et demie sous de la cendre ! chaude, ne laissant à découvert que l’o verture ‘gi bec et des narines. 1 étoit | couché sur son ventre : bientôt il com- menca à avoir un mouvement sensible de respiration qui faisoit fendre la couche de cendres dont le dos étoit couvert; J° soin d’y en ajouter ce qu'il fallort. À se heures , la respiration étoit plus mar- quée ; l'oiseau ouvroit les yeux de temps en temps , mais il étoit toujours couché sur son ventre : à neuf heures , je lo À * | Rés - DES HIRONDELLES. 39 trouvai sur ses pieds, à côté de son petittas de cendres; le lendemain ma- (wa pleim de vie: qn lui présenta ea pâtée, des insectes; il refusa le tout ; queiqu’il n’eût rien mangé la pe L'ayant posé sur une fenêtre ouverte ; il y resta quelques momens à it de côté et d'autre ; puis il prit son essor enyetant un petit cri de ae et dirigeæ | du côté de la rivière *. Cette espèce résurrection d’une hirondelle noyée epuis deux ou trois heures, ne m'a point isposé à croire possible la résurrection périodique et générale de toutes les hi- rondelles , ‘après avoir passé plusieurs mois sous Peau. La première est un phé: ème auquel les progrès de 1 méde- cine moderne nous ont accoutuinés left qui se réalise tous les jours sous nôs yeux ans Ja personne des noyés. La seconde - n'est, à mon avis , ni Vraie li Vräisem= b FT tot CRETE de ce que J ’ai dit, n’est-1l pas contre toute vraisem- * Une personne digne de foi m'a assuré avoir ressuscité .de la même manière un chat noyé ré- cemment. Oiseaux, XI TI, ; nr” 7 ra HIST OIRE N ON EE E blance que les mêmes causes produisent : des effets contraires; que la température. de l'automne dispose les oiseaux à FM gourdissement, et que celle du p À temps les dispose à se ranimer, tandis | que le degré moyen de cette dernière tem- pérature , à compter du 22 mars au 22 avril, est moindre que le degré moyen de ete de l’automne , à comptersdu 23 septembre au 20 tonte *? Parlamème raison , n'est-il pas contre toute vraiseïn= blance que l’occulte énergie de cette tem-. pérature printanière, He meme qu'elle. est plus froide et pin long-temps froide que de ‘coutume , comme elle le fut en) 1740, ne laisse pas de réveiller les hiron- delles jusqu’au fond des eaux, sans. ré- veiller en même temps les nbctes dont elles se nourrissent, et qui sont néan- L * J’ai calculé Ja température moyenne de ces ‘deux périodes sur un journal d’observations mé= téorologiques, faites pendant les dix dernières an- nées, etjal trouvé que Ja chaleur moyenne de la CT 3 ET RIT période du printemps étoit à la chaleur moyenne -de la période de lautomne ; dans la raison de 22 à 29. | Des HIRONDELLES. D. moins plus sxposés et plus sehsibles à sont action ! ? d'où il arrive que les hirondelles ne ressuscitent alors que pour mourir de faim ?, au lieu de s'engourdir une se- conde fois et de se replonger dans l’eau comme elles devroient faire si les mêmes causes doivent toujours produire les mêmes effets. N'est -il pas contre toute vraisemblance que ces oiseaux supposés engourdis., sans mouvement > Sans respl- ration , percent les glaces qui souvent couvrent et ferment les lacs au temps de la première apparition des hirondelles ; et 1 On sait que lorsque lhiver est doux, les in-° . sectes engourdis se raniment, nême dans les mois de “5 et de janvier , et que si après cela 1l sur vient des froids, 1ls s’engourdissent de noûveau. 2 Dans cette année 1740, les hirondelles étant arrivées avant qu'aucun insecte ailé eüt subi sa der- . nière métamorphose, retardée par les froids, il en périt un graud nombre faute de nourriture ; elles tormboient mortes cu mourantes dans les rues, au milieu dé la campagne. Cela prouve que ces oiseaux n’ont pas le pressentiment des températures aussi sur que des personnes fort insiruites d'ailleurs xeulent nous le faire croire. " ni 4 t x HISTOI TRE N jar E | qu'au contraire , lorsque la tempéré des mois de tachiér et de mars est douce | et même chaude, comme elle fut en 17974*, elle n'avance pas d’un seul jour l'épdffué de cette apparition ? N’est-il pas contre la vraisemblance que l'automne étant chaude , ces oiseaux ne laissent pas de s’engourdir au temps marqué, quoique | lon veuille regarder le froid comme la cause de cet engourdissemeñt ? Enfin n'est-il pas contre toute vraisemblance que les hirondelles du Nord , qui sont absolument de la méme BR ss que celles” du Midi, aient des habitudes si diffé- rentes | et qui supposent une tout autre organisation ? | En recherchant d’après Les faits connus ce qui peut avoir donné lieu à cetté erreur populaire qu savante, J'ai pensé que parmi le grand nombre d’hirondelles qui se rassemblent la nuit, dans les pre- miers et derniers temps de leur séjour, sur les joncs des étangs, et qui voltigent si * Le.temps fu si doux à cette époque ; que ; même dans les pays du Nord, les plantes avoiens : Mramenoie entrer en répéla on À HN pes nmences. 2 | . fréquemment sur l’eau, il peut s’en noyer plusieurs par divers cire faciles à imaginer *; que des pêcheurs auront pu trouver he leurs filets quelques unes de ces hirondelles noyées récemment ; qu'ayant été portées dans un poêle, elles auront repris le mouvement sous leurs yeux ; que de là on aura conclu trop vîte, et beaucoup trop généralement, qu’en certains pays toutes les hirondelles pas- soient leur quartier d'hiver sous l’eau ; enfin que des savaus se seront appuyés d’un passage d’Aristote , pour n’attribuer cette habitude qu’aux hirondelles des con- trées septentrionales, à cause de la dis- tance des pays chauds où elles pourroient trouver la température et la nourriture qui leur conviennent : comme si une dis- «tance de quatre ou cinq cents lieues de * On en trouve quelquefois l’été de noyées dans les petites pièces d’eau, et même dans les mares; ce qui prouve qu’elles se noient très-facilement. Maïs encore une fois, la question principale n’est pas de savoir si elles tombent dans l’eau ; c’est de savoir si elles en sortent, et comment elles en sortent. Po, dd Law | +} ! _ plus étoit un mt 5: : pour des chohie | qui volent aussi légèrement, et sont ea= pables de parcourir jusqu'à deux cents lieues dans un jour, et qui d’ailleurs, ‘en s’avancant vers le Midi, trouvent une température toujours plus douce ;, une nourriture toujours plus abondante. Aristote croyoit en effet à l’occultation des hirondelles et de quelques autres oiseaux, en quoi il ne se trompoit que dans la trop grande généralité de son assertion ; car il est très-vrai que l’on voit quelquefois l'hiver paroître des hirondelles de rivage, de cheminée , etc. dans les temps doux : on en vit deux de la dernière espèce voltiger tout le jour dans les cours du château de Mayac en Périgord, le 27 décembre 1775, par un vent de midi accompagné d’une petite pluie. Jai sous » les yeux un procès-verbal revêtu d’un grand nombre de signatures respectables _ qui attestent ce fait; et ce fait, qui confirme à quelques Se le Co d'Aristote sur l’occultation des hiron- delles, ne s'accorde point avec ce qu’a- . joute ce philosophe, qu’elles sont alors. PR PTE PE EAN MN 1: dessein 43 sans plumes. On peut croire que les hiron- delles vues le 27 décembre en Périgord étoient ou des adultes dont la ponte avoit été retardée, ou des jeunes qui, n’ayant pas eu l'aile assez forte pour voyager avec les autres, étoient restées en arrière , et, par une suite de hasards heureux, avoient rencontré une retraite, une exposition , une saison et des nourritures conve- nables. Ce sont apparemment quelques exemples pareils, moins rares daus la Grèce que dans notre Europe septentrio= nale , qui auront donné lieu à l'hypothèse de tion générale des hir ondelles, non seulement de celles de fenétre et dé cheminée, mais encore de celles de ri- vage; car M. Klein prétend aussi que ces dernières restent l'hiver engourdies dans - leurs trous *; et il faut avoirer que ce sont * On y ajoute les martinets, les râles, les ros- signols, les fauvettes; et il paroît que M. Klein - voudroïit en ajouter bien d’autres.’ Si son systême . se réalisoit, la terre n’auroit pas assez de cavernes, les rochers n'auroïent pas assez de trous. D'ail- leurs plus cette occultation sera supposée générale, plus elle doit étre supposée notaire. Aa # NE à RAA aellei a | A à en être soupçonnées | avec plus de vraisemblance, puisqu à: . Malte, et méme en France, elles parois= sent assez souvent pendant l'hiver. M. de Buffon n’avoit pas eu l’occasion d’en voir par lui-même dans cette saison , maïs äl les avoit vues de l'œil de l'esprit; il avoit. jugé, d’après leur nature, que s’il y avoit: une espèce d’hirondelle sujette à l’engour- dissement , ce devoit être celle-ci *. En effet, les hirondelles de rivage craignent moins le froid que les autres, puisqu'elles se tiennent presque toujours sur les ruis- seaux et Îles rivières. Selon toute appa- rence, elles ont aussi le sang moins chaud: les trous où elles pordent, où elles habi- tent, ressemblent beaucoup au domicile des animaux que l’on sait qui s'engour- dissént. D'ailleurs elles trouvent dans la terre des insectes en toute saison ; elles peuvent donc vivre au moins une partie de l'hiver dans un pays où les autres hirondelles périroient faute de nourri- ture : encore faut-il bien se garder de * Voyez le iome Î:* de cette Histoire des oiseauxs } LL DES HIRONDELLES. 45 faire de cette occultation unie loi générale pour toute l'espèce, elle doit être res- treinte à quelques individus seulement : c’est une conséquence qui résulte d’une observation faite en Angleterre au mois d'octobre 1757, et dirigée par M. Collin- son ; il ne se trouva pas une seule de ces hirondelles dans une berge criblée de leurs trous, et que l’on fouilla très-exactement. La principale source des erreurs dans ce cas et dans beaucoup d’autres, c’est la facilité avec laquelle on se permet de tirer des conséquences générales de quelques faits particuliers et souvent mal vus. Puis donc que les hirondelles (Je pour- t . - e. rois dire tous les oiseaux de passage) ne cherchent point , ne peuvent trouver sous l’eau un asyle analogue à leur nature con- tre les inconvéniens de la mauvaise sai- son , il en faut revenir à l'opinion la plus ancienne , la plus conforme à l’observa- tion et à l'expérience; il faut dire que ces oiseaux ne trouvant plus dans un pays les insectes qui leur conviennent, passent 7 dans des contrées moins froides , qui leur offrent en abondance cette proie sans A RL 0 Le v SE LA 4 46 HISTOIRE NALUREUÉ ES laquelle ils ne peuvent subsister; et il et. 4 si vrai que c’est là la cause généraià et. _ déterminante des migrations des oiseaux, que ceux-là partent les premiers qui vi- ; vent d'insectes voltigeans, et, pour ainsi ‘ dire, aériens, parce que ces insectes man HMS les premiers; ceux qui vivent de. larves de fourmis et autres insectes ter- restres, en trouvent ‘plus long-temps et partent plus tard; ceux qui vivent de “baies, de petites graines cet de fr uits qui -müûrissent en automne et restent sur les arbres tout l'hiver, n'arrivent aussi qu’en automne, et restent dans nos campagnes la plus grande partie de l'hiver; ceux qui. vivent des mêmes choses que l’homme et de son superflu, restent toute l’année à portée des lieux habités. Enfin de nou- velles cultures qui s'introduisent dans un pays, donnent lieu à la longue à de nou- velles migrations : c’est ainsi qu'après avoir établi à la Caroline la culture de l'orge, du riz et du froment , les colons y ont vu arriver ulisiossont ei année des volées d'oiseaux qu’on n’y con- … moissoit point, et à qui l’on 4 donné, | L: d'après la circonstance ,' les noms d'’oi- seaux de riz, d'oiseaux à blé, etc. D’ail- leurs il n’est pas rare de voir dans les mers d'Amérique des nuées d'oiseaux attirés par des nuées de papillons si considé- rables, que l'air en est obscurci. Dans tous les cas, il paroît que ce n’est ui le climat, ni la saison, mais l’articlé des subsistances , la nécessité de vivre, qui décide principalement de leur marche, qui les fait errer de contrée en contrée, passer et repasser les mers, ou qui les fixe s pour toujours dans un même pays. J'avoue qu'après cette première cause, il en est une autre qui influe aussi sur les migrations des oiseaux, du moins sur Meur retour dans le pays qui les a vus naître. Si un oiseau n’a point de climat, du moins il a une patrie ; comme tout autre animal , il reconnoît , il affectionne les lieux où’1il a commencé de voir la Jumière, de Jouir de ses facultés , où il a _ éprouvé les premières sensations, goûté ; r . . eu # . 5 j les prémices de l'existence; il ne le quitte qu’avéc regret , et lorsqu'il y est forcé par la disette ; un penchant irrésistible y DES HIRONDELLES. 49 rappelle sans cesse , we ce EN Il est. de ma connoissance , disoit Pierr ñ -Martyr, que les hirondeiles, les milans ; » etc. quittent l'Europe aux artéoull de ..* Dans la partie de la Libye où le Nil prend sa source, les hirondelles et les milans sont séden- taires , et restent toute l’année. On a dit la même chose de quelques cantons de l’Éthiopie. Au restes 1] peut y avoir dans le même pays des hirondelles de passage et d’autres sédentaires, comme au cap de Bonne-Espérances ji if A Ni L'URSS au DES HIRONDELLES. 49 Thiver, et vont passer cette saison sur les côtes duel c: ke F. Kircher, ce partisan de on des hir elles , Mais qui la restreignoit aux pays du Nord, atteste, sur le rapport des habitans de la Morée, qu'une grande multitude d’hirondelles passe tous les ans avec les cigognes de l'Égypte et de la Libye en Europe *. M. Adanson nous apprend que les biron- delles de cheminée arrivent au Sénégal vers le 9 octobre, qu’elles en repartent au printemps , et que le 6 de ce méme mois d'octobre , étant à à cinquante lieues de la eôte , entre l’île de Gorée et le Sénégal, il en vint quatre se poser sur son bâtiment, qu'il reconnut pour de vraies hirondelles “d'Europe : : 1l ajoute qu "elles se laissèrent prendre toutes quatre, tant elles étoient fatiguées. En 1765 , à peu près dans la même saison , le vaisseau de la com- pagnie , le Penthièvre, fut comme inondé, * Voyez le Monde souterrain de ce Jésuite. Ces deux derniers faits me confirment dans l’idée que ! même dans les pays chauds il ÿ a une saison pour F2... la génération des insectes, de ceux au moins qui servent de pâture aux hirondelles. B fre la cote d’ AFriqUe et les lès duo Verd, d’une nuée d’hirondelles à cro ion blanc , qui probablement venoient ’Eu- rope. Leguat se trouvant dans les mêmes | aners , le 12 novembre, fit aussi rencontre | de quatre hirondelles, qui suivirent son bâtiment pendant sept jours jusqu’au cap Verd; et il est à remarquer que c’est ! précisément la saison où les ruches d’a- | beilles donnent leurs essaims au Séné- | gal en très-grande abondance, et celle | où les cousins appelés z7aringouins sont fort incommodes, par conséquent fort | nombreux ; et cela doit être , car c’est le |! tous où finissent les pluies : or lon sait qu’une température b umide et chaude est la plus favorable à la multiplication des insectes , sur-tout de ceux qui , Comme les maringouins , se plaisent dans les | lieux aquatiques. Christophe Colomb en vit une à son second voyage, laquelle s'approcha de ses.vaisseaux , le 24 octo- | bre, dix jours avant qu’il débits la Dominique : d° autres navigateurs en ont rencontré entre les Canaries et le cap de Boune-Espérance. Au royaume d'fssini \ L (HUE &] Ne NA } {200 & DES HIRONDELLES st selon le missionnaire Loyer , on voit, dans le mois d'octobre et dans les mois suivans , une multitude d’hirondelles qui viennent des autres pays. M. Edwards assure que les hirondelles quittent l’An- - gleterre en automne * , et que celles de cheminée se trouvent au Bengale. Ou . voit toute l’année des hirondelles au cap de Bonne-Espérance, dit Kolbe, mais en, fort grand nombre pendant l'hiver : ce qui suppose qu’en cette contrée 1l y en * D’autres observateurs, qui y ont regardé de plus près, assurent que les hirondelles quittent l'Angleterre vers le 29 septembre; que le lieu de l'assemblée générale paroît indiqué sur les côtes . de la province de Suffolk, entre Oxford et Yar- 1 Pom : qu’elles se posent sur les tous des églises, des vieilles tours , etc.; qu’elles y restent plusieurs jours lorsque le vent n’est point favorable pour passer la mer; que si le vent vient à changer pen- dant la nuit, elles partent toutes à la fois, et que le lendemain matin on n’en retrouve pas une seule, Tout cela indique assez clairement, non pas une immersion, ni même une migration dirigée vers le Nord , mais bien une migration dirigée au sud ou au ski est de l'Angleterre, | du) 1 à = a quelques unes de sédentaires et beau- b: S'alho + 1 coup de voyageuses; car on ne prétendra | ‘pas apparemment qu’elles se cachent sous . Peau ou dans des trous pendant l'été. Les hirondelles du Canada , dit le P. Charle- voix, sont des oiseaux de passage comme celles d'Europe ; celles de la Jamaïque , M | L | dit le docteur Stubbes , quittent cettes ! île dans les mois d'hiver , quelque chaud qu'il fasse: Tout le monde connoît l’expé- rience heureuse et singulière de M. Frisch, qui ayant attaché aux pieds de quelques uns de ces oiseaux un fil teint en dé- trempe, revit l’année suivante ces mêmes oiseaux avec leur fil qui n’étoit point. décoloré ; preuve assez bonne que du moins ces individus n’avoient pas passé l'hiver sous l’eau, ni même dans un endroit humide , et présomption très- forte qu'il en est ainsi de toute l'espèce. On peut s'attendre que lorsque l'Afrique et certaines parties de l’Asie seront plus fréquentées et mieux connues , on par- viendra à découvrir les diverses stations, non seulement des hirondelles , mais en« gore de la plupart des oiseaux que lei PE UT, "A és ! DES HIRONDELLES. 53 habitans des îles de la Méditerranée voient passer et repasser chaque année à l’aide des vents ; car ces passages sont une sorte de navigation de loug cours: les oiseaux , comme on a vu, ne les entreprennent guère que lorsqu'ils sont aidés par un . vent favorable ; mais lorsqu'ils sont sur- pris au milieu de leur course par les vents contraires, 1l peut arriver que, se trouvant _exténués de fatigue , ilsse posent sur le premier vaisseau qui se présente , comme l'ont éprouvé plusieurs navigateurs au temps du passage *. Il peut arriver qu’à défaut de bâtimens ils tombent dans la mer et soient engloutis par les flots: c’est alors que l’on pourroit, en jetant le * Le vaisseau de l'amiral Wager se trouvant au printemps dans le canal de la Manche, une mul- ütude innombrable dhirondelles vint se poser des- sus; tous les cables en étoient couverts : elles pa- roiïssoient fatiguées, affamées ; on ajoute même qu’elles étoient extrèmemient maigres. S’étant re- posées la nuit, elles reprirent leur volée le lende- main dès le matin. M. Collinson nous apprend que a même chose arriva sur le vaisseau du capitaine Wnght, revenant de Philadelphie. A A a PORN * L C4 “ S£ HISTOIR: filet à prepos , pêcher véritablement des "4 hirondelles noyées , et, en s’y prenant bien , les rappeler à la vie : mais on sent que ces hasards ne peuvent avoir lieu en térre ferme , ni sur des mers d’une petite étendue. | | . Dans presque tous les pays connus ; les hirondelles sont regardées comme amies de l’homme ; et à très-juste titre, puisqu'elles consomment une multitude _ d'insectes qui vivroient aux dépens de l'homme *. Il fautconvenir que les engou- levents auroient les mêmes droits à sa reconnoissance puisqu'ils lui rendent les mêmes services ; mais, pour les lui ren- dre , ils se cachent dans les ombres du crépuscule, et l’on ne doit pas être sur- pris qu'ils restent ignorés , eux et leurs - bienfaits: * On s'est appercu en plusieurs circonstances | \ qu’elles délivroient un pays du fléau des cousins. » Dans Ja petite ville que j'habite, elles ont délivré plusieurs greniers d’un autre fléau je veux dire de ces petits vers qui rongent le blé, sans: douie en détruisant les insectes ailés dont ces vers sonte les larves. : : pd 14 UE AE NE A LA AR UN ER EE AG AN Qt a 482. sp EN RUE ÿ 1 PARA ON 14 ‘ SU ‘ ie Tu ; us 4 VA DES HIRO … Ma première idée avoit été de séparer ici les martinets des hirondelles , et d’imi- ter en cela la Nature, quisemble les avoir elle-même séparés, en leur inspirant un éloignement réciproque : jamais on n’a vu les oiseaux de ces deux familles voler de compagnie ; au lieu que l’on voit , du moins quelquefois , nos trois espèces d’hirondelles se réunir en une seule troupe. D'ailleurs la famille des martinets se distingue de l’autre par des différences FA assez considérables dans laconformation, les habitudes et le naturel : 1°. dans la conformation ; car leurs pieds sont plus courts, et absolument inutiles pour mar- cher ou pour prendre leur volée quand ils sont à plate terre ; de plus , leurs quatre doigts sont tournés en avant, et chacun de ces doigts n’a que deux pha- langes, compris celle de l’ongle : 2°. dans les habitudes ; ils arrivent plus tard et partent plus tôt, quoiqu'ils semblent craindre davantage la chaleur ; ils font leur ponte dans les crevasses des vieilles murailles , et le plus haut qu'ils peuvent; ils ne construisent point de nid, mais ils NDELLES 55 ‘ : | garnissent leur trou dñine litière peu choisie et fort abondante, en quoi ils se rapprochent des hirondelles de rivage; lorsqu'ils vont à la provision , ils remplis- sent leur large gosier d'insectes ailés de _ toute espèce , en sorte qu'ils ne portent = à manger à leurs petits que deux ou trois fois par jour : 3°. dans le naturel; ils sont . plus défians , plus sauvages que les hiron- delles ; les inflexions de leur voix sont aussi moins variées , et leur instinct paroît plus borué. Voilà de grandes diffé- rences et de fortes raisons pour ne point méler ensemble des oiseaux qui , dans l’état de nature , ne se mêlent jamais les uns avec les autres ; et Je suivrois ce plan sans hésiter, si nous connoiïssions assez le naturel etles habitudes des espèces étrangères appartenant à ces deux races pour être sûrs de rapporter chacune à sa véritable souche : mais nous savons si peu de chose de ces espèces étrangères, que nous courrions risque de tomber à chaque pas dans quelque méprise ; il est donc plus prudent, ne pouvant démêéler sûrement les oiseaux de ces deux fa- GA se AAA Le A PPT il 2 | ds DES HIRONDELI ES): 4 Es. de les laisser ensemble, enatten- … dant que de nouvelles coca to nous aient assez instruits sur leur nature poux * assigner à chacun sa véritable place. Nous nous contenterons ns PEN ici de rap- procher les espèges qui aroîtront avoir r le plus de rapports re lle qu à la conformation extérieure. Le Nous ne séparerons point non plus. en deux classes les hirondelles de l’ancien et du nouveau monde , parce qu’elles se ressemblent toutes DERHEQeP ,etqued’ail- leurs ces deux mondes n’en font qu'un seul pour des oiseaux qui ont l’aile aussi ‘bonne , et qui peuvent subsister égale- _ ment à toutes les latitudes. AE ï par hop elle la préfère, malgré sesin- BELL ÆErrr est en effet domestique pi de tinct; elle recher che la société de l'homme s à convéniens : 4 toute autre société. Elle. niche dans nos cheminées, et Jusque dans Jl'intéricur de nos maisons , __sur-tout de celles où il y a peu de mouvement et de bruit : la foule n ’est point. la société. Lors- A Le les maisons sont FOR ide et. nes 2. Sénbée: AA bis de Plu= h n à Les deux derniers noms conviennent | à e Philomèle autant qu'à Progné. ‘ #4 M En hollandois , swalem ; ‘en lsuisse à haus= À schwalm. x 04 M n” JE x 2 tar 2,667 Ma 1.1 HIRONDELLE DE CHEMINEE 21/ HIRONDELLE DE MURAILLE. ETES af F DES HIRONDELLES Æ que les cheminées sont fernfées par le “haut, comme elles le sont à Nartua et dans les pays de-montagnes, à cause de l'abondance des neiges et des pluies , elle change de logement sans changer d’in- … clination ; elle se réfugie sous les avant toits et y construit son Aie : mais Jamais elle ne l’établit volontairement loin de lhomme; et toutes les fois qu'un voya- geur égaré appercoit dans l’air quelques uns de ces oiseaux, 1l peut les regarder comme des oiseaux de bon augure , etqui Jui annoncent infailliiblement quelque habitation prochaine. Nous verrons qu'il n’en est pas tout-à-fait de même de lhi- rordelle de fenêtre. Celle de cheminée est la première qui paroisse dans nos climats : c’est ordinai- rement peu après l’équinoxe du prin- ns. Elle arrive plus tôt dans lés con- mrées plus méridionales, et plus tard dans “les pays du Nord. Mais quelque douce que soit la température du mois de février et du commencement de mars, quelque _froide que soit celle de la fin de mars et du commencement d'avril, elle ne paroît La F1, c% à 14 il ON à m lé i stage ) On en voit oil vale ap travers les Hocons d’uneneige très-épaisse. Elles souffrirent beaucoup, comme on sait, + eu 1740: elles se réunissoient en assezgrand … nombre sur une rivière qui bordoit une | terrasse appartenant alors à M. Hébert ?, et où elles tomboient mortes à Gba gite instant; l’eau étoit couverte de leurs petits cadavres’, Ce n’étoit point par l'excès du froid qu’elles périssoient; tout annoncçoit que c’étoit faute de nourriture : celles t Pline dit que César fait mention d'hirondelles vues le 8 des calendes de mars. Mais C’est un fait unique, et peut-être étoient-ce des hirondelles de x1Vag €e { 2 Cet excellent observateur m’a communiqué sur … cette familie d'oiseaux un grand nombre de faits bien vus " qe ont souvent CON RSLRE ce que je sav | par moi-même, et qui m ont quelquefois apphis © ce que Je ne vols point. ‘au ki 5 Cette circonstance est à remarquer, Re, que pour prévenir la fausse idée de ceux qui ne verroient dans tout ceci que des hirondelles en- gourdies par le froid , et qui vont attendre au fond | de Peau k véritable lempératute duprintemps. PAT RS | si DES HIRONDELLES. 61 . qu'on ramassoit étoient de la plus g grande maigreur , et l’on voyoit celles qui vi- voient encore se fixer aux murs de la terrasse dont j'ai parlé , et, pour dernière ressource, saisir avidement les mouche- rons HééehE qui pendoient à de vicilles toiles d'araignées. | Il semble que l'homme devroit accueil- lir , bien traiter un oiseau qui lui annonce la balle saison , et qui d’ailleurs lui rend des seryices cs: : il semble au moins que ses services devroient faire sa sûreté per- sonnelle, et cela a lieu à l'égard du plus grand nombre des hommes, qui le proté- gent quelquefois jusqu’à la superstition * : mais il s’en trouve trop souvent qui se font un amusement inhumain de le tuer à coups de fusil, sans autre motif que celui d'exercer ou dé perfectionner leur adresse sur un but très -inconstant , très- ; . * On a dit que ces hirondelles étoient sous la Mrotection spéciale des dieux. pénates; que lors qu’elles se sentoient maltraitées, elles alloient pi- quer les mamelles des vaches, et leur faisoient perdre leur lait : c’étoient des erreurs, mais des erreurs uliless 6 lat V "62 180 1 mobile, par conséquent très - difficil e à atteindre ; ; et ce qu'il y a de singulier, c’est que ces oiseaux innocens paroissent « plutôt attirés qu'effrayés par les coups de : fusil, et qu'ils ne peuvent se résoudre à fuir l’homme, lors même qu’il leur fait une gucrre si cruclle et si ridicule: Elle est plus que ridicule, cette guerre; car elle est contraire aux intérêts de celui qui la fait, par cela seul que les hirondelles nous délivrent du fléau des cousins, des charansons et de plusieurs autres insectes destructeurs de nos potagers, de nos mois- sons, de nos forêts, et que ces insectes se auprés dans un pays, et nos pertes avec eux, en même proportion que le nombre des hirondelles ! et autres insec- tivores y diminue. L'expérience de Frisch, et quelques autres semblables ?, prouvent que. les 4 [Il est vrai qu’elles consomment aussi des in= sectes utiles; par exemple, les abeilles : mais on peut toujours les empêcher de construire leurs nids F à portée des ruches. " à pda na d .. ? Dans un château près d’Épinal'en Lorraine, #9 Fi à Ce EL] DES pe NE var dis dh'qe Lut AE nl AU DES HIRONDELLES. 63. - mêmes hirondelles reviennent aux mêmes endroits : elles n’arrivent que pour faire leur ponte ; et se mettent tout desuiteà - l'ouvrage. Elles construisent chaque an- née un nouveau nid, et l’établissent au- dessus de celui de l’année précédente, si le local le permet. J'en ai trouvé dans un tuyau dechemiuée qui étoient ainsi cons- truits par étages; J'en comptai Jusqu'à quatre les uns sur les autres , tous quatre égaux entre eux, maconnés de terre gà- chée avec de la paille et du crin. 11 y en avoit de deux grandeurs et de deux formes différentes : les plus grands représentoient un demi-cylindre creux*, ouvert par le dessus , d'environ un pied de hauteur; ils occupoient le milieu des parois de la cheminée : les plus petits occupoient les on attacha, 1l y a quelques années, au pied d’une de ces hirondelles, un anneau de fl de laiton, qu’elle rapporta fidèlement l’année suivante. Hcer- Sens, daus son poème intitulé Æirundo, cite un autre fait de ce genre. * Frisch dit que l’oiseau donne à son nid celte - forme circulaire, ou plutôt demi-circulaire , en prenant son pied pour centre. # "M , d'u, À * À) à‘ hu: dé Do | ATURELLE angles, et ne formoient que le quart d’un cylindre ou même d’un cône renversé. Le ps premier nid, qui étoit le plus bas, avoit son fond maçonné comme le reste ; mais. ceux des étages supérieurs n’étoient sé- parés des inférieurs que par leur matelas. composé de paille, d’herbe sèche et de plumes.” Au reste, parmi les petits nids des angles , je n’en ai trouvé que deux qui fussent par étages; je crois que c’é- toient les nids des jeunes : ils n’étoient pas si bien faits que les grands. Dans cette espèce, comme dans la plu- part des autres , c'est le mâle qui chante l'amour : mais la femelle n’est pas abso- lument muette ; son gazouillement ordi- naire semble même prendre alors de la volubilité. Elle est encore moins insen- sible ; car non seulement elle recoit les caresses du mâle avec complaisance, mais elle les lui rend avec ardeur , et l’excite quelquefois parses agaceries. Ils font deux pontes par an : la première, d’environ, cinq œufs ; la seconde, de trois. Ces œufs . sont diutrs À selon Willughby , et tache- tés , sclon Klein et Aldrovande, Ceux ps ne DES HIRONDELLES. 65 jai vus étoient blancs. Tandis que la fe- - melle couve, le male passe la nuit surle bord du nid. Il dort peu; car on l’entend babiller dès l’aube du jour , et 1l voltige presque jusqu'à la nuit close. Lorsque - les petits sont éclos, les père et mèreleur portent sans cesse à manger, et ontgrand soin d'entretenir la propreté dans le nid, jusqu’à ce que les petits, devenus plus forts , sachent s'arranger de manière à leur épargner cette peine. Mais ce qui est plus intéressant, c’est de voir les vieux donner aux jeunes les premières lecons de voler , en les animant de la voix, leur présentant d’un peu loin la nourriture, et s’éloignant encore à mesure qu'ils s’a- vancent pour la recevoir, les poussant doucement , et non sans quelque inquié- tude , hors du nid, jouant devant eux et avec eux dans l’air, comme pour leur offrir un secours toujours présent, et ac- compagnant leur action d’un gazoue- ment si expressif, qu’on croiroit en.en- tendre le sens. Si l’on joint à cela ce que dit Bocrhaave d’un de ces oiseaux, qui, £tant allé à la provision, et trouvant à 5 à embrasée , Se jeta au travers des Heu rr À ETS * son FOOT la” maison où était son pour porter nourriture et secours à ses petits , on Jugera avec quelle peau les bifonialles aiment leur géniture *. Ona prétendu que lorsque leurs petits avoient les yeux crevés, même arrachés} elles les guérissoient et tent rendoient la vue avec une certaine herbe qui a été appelée chélidoïine , c'est-à-dire, herbe aux hirondelles ; mais les expériences de Redi et de M. de a Hire A rennent qu’il n *est besoin d'aucune herbe pour cela, et que lorsque les yeux d’un Jeune Diseñi sont, je ne dis pas arrachés tout-à-fait, mais seulement crevés ou même flétris, ils se _rétablissent très - promptement et saus aucun: remède, Aristote le savoit. bien, et l’a écrit ; Celse l’a répété. Les, expériences de Redi et de M. de la Hire, et L Le RE Th - _ de quelques autres , sont sans répit : et.néanmoins l'erreur dure encore. *: Comme 1l s’agit ‘ici d’une mère et d’une cou- | veuse, onine peut guère supposer qu’elle se soit précipitée. dans, les flammes par défaut: d’expé- rience. 1 Si #æ tre Ée différentes inflexions de voix de cheminée ont encore le cri d’assem- blée , le cri du plaisir, le eri d’effroi , le - cri de colère, celui par lequel la mère 64 sa couvée des daugers qui me- ent , et beaucoup d’autres expressions composées de toutes celles-là ; ce qui sup- pose une grande mobilité dus leur sens intérieur. À REA J'ai dit ailleurs que ces oiseaux vivoient d'insectes ailés + happent en volant : mais comme ces insectes ont le vol plus ou moins élevé, selon qu'il fait plus ou moins chaud , il arrive que ; lorsque le froid ou la pluie les rabat près de terre, et les empêche même de faire usage de _ leurs ailes, nos oiseaux rasent la terre et cherchent ces insectes sur les tiges des plantes , sur l’herbe des prairies, et jus- que sur le pavé de nos rues ; ils rasent aussi les eaux et s’y plongent quelquefois à demi en poursuivant les insectes aqua- tiques ; et, dans les grandes disettes, ils vont disputer aux araignées leur proie jusqu’au milieu de leurs toiles, et finissent. dont j'ai parlé jusqu'ici ". les hirondelles à \ Ps cas, c’est ve marche du er qui « dé- ù s nie celle du chasseur. On trouve dans | leur estomac des débris de mouches, cigales , de scarabées , de das ed 2, sectes en Hs , et qu Îles es sata 13 quelquefois étant posées. En effet , quoi- , que les hirondelles de cheminée passent la plus grande partie de leur vie dans Pair, elles se posent assez souvent sur les toits, les cheminées , les barres de fer , et même 7 Fish, tom. 1, dl. 2, div. 3, pl. 2, no 18. ? Elles ne digtrent pas toujours également bien. Dans le gésier d’un individu qui avoit passé deux # jours sans manger , il se trouva beaucoup de débris d'insectes coléoptères , et dans un autre individu, qui avoit mangé la veille cinq ou six mouches, il ne se trouva présque rien. 3" Voyez Belon, Willughby. On a dit bien des absurdités sur ces pierres d’hirondelle et leurs ver tus, ainsi que sur les pierres d’aigle, les pierres alectoriennes , et autres bézoards qui semblent être les bijoux favoris et de la charlatanerie et de la érédulité. Ex LA % 8 rise HTR - mat, elles passent souvent les nuits, vers la fin de l'été , perchées sur des aunes au Jes L this les plus Dee Se quise toto au-dessous des berges et bien à l’abri du vent. On a remarqué que les branches qu'elles adoptent pour y passer ‘ainsi la nuit, meurent et se dessèchent. % E ñ C’est encore sur un arbre, mais sur un très-grand arbre , qu’elles ont coutume de s’assembler pour le départ. Ces assem- blées ne sont que de trois ou quatre cents; car l'espèce n’est pas si nombreuse , à beaucoup près , que celle des hirondelles de fenêtre. Elles s’en vont de ce pays-ci vers le commencement d'octobre ;_ elles partent ordinairement la nuit comme pour dérober leur marche aux oiseaux de proie qui ne manquent guère de les harceler dans leur route. M. Frisch en a L Eu L] - vu quelquefois partir en plein jour, et * A Valence en Espagne, à Lignitz en Silé- #le , Etc. ONDELLES | ns terre et sur les arbres. Dis notre cli= ce des rivières, et c'est alors sn on les M. Hébert en a vu “at d'une | fois , A temps du départ, des pelotons de qua- | ‘rante ou cinquante qui faisoient route . au haut des airs ;.et il a: observé que F dans cette circonstance leur vol étoit non. seulement plus élevé qu’à l'ordinaire, mais encore beaucoup plus uniforme"e 3 plus soutenu. Elles dirigent leur route à du côté du midi, en s ‘aidañt d'un vent favorable, MEN qu'il est possible; et lorsqu” che n’éprouvent point de contre- temps, elles arrivent én Afrique dans la première huitaine d’octobre. Si, durant la traversée, il s'élève un vent de sud-est qui les repousse, elles relâchent , de même que les autres oiseaux de passage , | dans les îles qui se trouvent sur leur che- min. M. Fan en a vu arriver, dès le 6 octobre, à six heures et demie di SOIT ,. sûr les côtes du Sénégal , et les a bien reconnues pour être nos vraies hiron- delles. Il s’est assuré depuis qu'on ne les Voyoit dans ces contrées que pendant l'automne et l'hiver. Il nous apprend | qu'elles ycouchent toutes les nuits, seules ou deux à deux , dans le sable sur le. QUELS Li M » 4 D “ops HIRONDE PRE 4 Bord de la mer !, et quelquefois en grand nombre dans fes cases , perchées sur les chevrons de la couverture. Enfin il ajoute une observation importante: c’est que ces oiseaux ne nichent point au Séné- gal”. Aussi M. Frisch observe-t-il qu’au printemps elles ne ramènent jamais avec elles des jeunes de Fannée: d’où l’on peut inférer que les contrées plus septentrio= : males sont leur véritable patrie ; car la patrie d’une espèce quelconque est le pays où elle fait l'amour et se perpétue. Quoiqu’en général ces hirondelles soient des oiseaux de passage , mème en Grèce et en Asie, on peut bien s’imaginer qu'il Fe reste quelques unes pendant l'hiver, 1 Cette habitude de coucher dans le sable est tout: - à-fait contraire à ce que nous voyons faire aux hirondelles dans nos climats. I1 faut qu’elle tienne à “quelque circonstance particulière qui aura échappé à l'observateur; car ces machines vivantes que nous appelons des animaux, sont plus capables qu'on ne croit de varier leurs procédés d’après la variété des circonstances. 2 On dit aussi qu'aucune espèce d’hirondelles ne niche à Malte. | LM w 72 HIS T0 TRN Fe Ga CLLE sut-tout dans les pays tempérés où # trouvent des insectes ; par exemple, dans / les îles d'Hières et sur la côte de Gênes , où'elles passent les nuits sur les orangers en pleine terre , et où elles causent beau- coup de lo HRoRE à ces précieux arbris- seaux. D'un autre côté , on dit qu’elles pa-2 roissent rarement dans l’île de Malte. On s’est quelquefois servi, et l’on pour- roit encore se servir avec le même suc- cès, de ces oiseaux pour faire savoir très-promptement des nouvelles intéres- santes : il ne s’agit que d’avoir une cou- veuse prise sur ses œufs dans l'endroit même où l’on veut envoyer l'avis, et de la lâcher avec un fil à la patte, noué d’un certain nombre de nœuds, teint d’une certaine couleur, d’après ce qui aura été convenu ; cette bonne mère prendra aussitôt son essor vers le pays où, est sa couvée , et portera avec une el lérité incroyable les avis qui lui auront été confiés. . L'hirondelle de cheminée a la gorge, le front et deux espèces de sourcils d’une couleur aurore; tout Le reste du dessous 4 eg DEMI REA LS USA) dre HE D MU jé DES HIRONDELLES. 3 du COrpS blanchâtre avec une teinte de ce même aurore ; tout le reste de la par- tie supérieure de la tête et du corps, d’un noïr bleuâtre éclatant, seule couleur qui paroisse , les plumes étant bien rangées , quoiqu'elles soient cendrées à la base et blanches dans leur partie moyenne ; les pennes des ailes suivant les différentes incidences de la lumière, tantôt d’un noir bleuâtre plus clair que le dessus du corps, tantôt d’un brun verdâtre ; les pennes de la queue noirâtres avec des reflets verds; les cinq paires latérales marquées d’une tache blanche vers le bout; le bec- noir au dehors, jaune au dedans; le palais et les coins de la bouche jaunes aussi, et les pieds noirâtres, Dans les mâles , la couleur aurore de la gorge est plus vive, æt le blanc du dessous du corps a une légère teinte de rougeûtre. Le poids moyen de toutes les hirondelles que J'ai pesées , est d'environ trois gros ; elles paroissent plus grosses à l'œil , et cependant elles pèsent moins que les hi- rondelles de fenêtre. - 8 - + Longueur totale, six pouces et demi ; D Mt à F Fe 74 118 r0/i Na TUE le bec représente un triangle toile viligne , dont les côtés sont one tnt ont sept ou huit lignes ; tarse, cinq lignes, sans aucun duvet; ongles minces , pe courbés , fort pointus, le postérieur le 2 ‘plus fort de tous ; vol , un pied; queue, « trois pouces un quart, très-fourchue » (beaucoup moins dans les jeunes ), com- posée de douze pennes , dont la paire la plus extérieure dépasse la paire suivante d’un an “la paire intermédiaire ‘de quinze à vingt lignes, et les ailes de quatre à six lignes; elle est ordinairement plus longue dans le mâle. ; On m'a envoyé, pour variétés, des indi- vidus qui avoient toutes les couleurs plus foibles et la queue peu fourchue : c’étoient probablement de simples variétés d'âge car la queue n’a sa vraie forme, et le pluzw mage ses vraies couleurs , que dans leg adultes. ne, Je mets au nombre des variétés acciden- telles , 1°. les hirondelles blanches. Il n’y a guère de pays en Europe où l’on n’en ait (il, depuis l’Archipel jusqu’en Prusse. Mdrovande indique le moyen d'en avoir Lt AY ca ‘4 A AE E si La % Fi $ à DES HIRONDELLES. 75 tant que l’on voudra; il ne s’agit, selon Fi que d'étendre une couche d'huile ive sur l'œuf. Aristote attribue cette pe a à une foiblesse de tempéra- ment , au défaut de nourriture , à l’ac- tion du froid. Un individu que j'ai ob- servé, avoit au-dessus des yeux et sous la gorge quelques teintes de roux, des traces de brun sur le cou et la poitrine, et la queue moins longue. Il pourroit se faire que cette blancheur ne fût que pas- sagère , et qu'elle ne reparüt point après. la mue; car quoiqu’on voie assez souvent dans les couvées de l’année des individus blancs , il est rare qu’on en voie l’année suivante parmi celles qui reviennent du quartier d'hiver. Au reste, il se trouve quelquefois des individus qui ne sont blancs qu’en partie :tel étoit celui dont parle Aldrovande , lequel avoit le crou- pion de cette couleur , et pouvoit dispu- ter à l’hirondelle de fenêtre la dénomi- nation de czl-blanc. | Je regarde , en second lieu , , Comme. va- riété accidentelle , Fhirondélie rouëse , chez qui la see aurore de la gorge et Li (HA! d'au 1% 76 HISTOIRE NATURELLE des sourcils s'étend sur presque tout le | | plumage , mais en s’affoiblissant et tirant | | à l’isabelle *. i L'hirondelle de cheminée est répandue dans tout l’ancien continent, depuis la Norvége Jusqu'au cap de Bbne-Elplaié. | ce; et du côté de l'Asie, jusqu'aux Indes et au Japon. M. Sonnerat a rapporté un individu de la côte de Malabar, lequel net diffère de notre hirondelle de cheminée que par sa taille un peu plus petite; en- core est-1l probable que sa peau s’est reti- rée en se desséchant. Sept autres hiron- delles rapportées du cap de Bonne-Espé- rance par le même M. Sonnerat, ne dif- fèrent non plus des nôtres que comme les nôtres diffèrent entre elles; seulement on trouve , en y regardant de bien près, qu'elles ont le dessous du corps d'un blanc plus pur , et que l’échancrure qui, dans les dix pennes latérales de la queue, marque le passage de leur partie étroite, est plus considérable. # M. Je Corne de Riolet m’a assuré avoir vu deux individus de cette couleur dans une troupe d’hirondelles de cheminée. { . leur ressemblance, soit dans les couleurs, soit dans la conformation, peuvent être regardées comme des variétés de climat. 72 ne y { 14 TA à le “ 1 | L 4 $ M 1] - F |} N 4. : | Î | 3 | Pan, { es pi 4. par qui, par Lt Lie SPORT MINT ES DA al NE. x LA HIST OTRE NATUI ELLE | VARIÉTÉS DE L'HIRONDELLE DOMESTIQUE. \ de » I. Lepirondeite d'Antigue, à gorge cou- leur de rouille. Elle a la taille un peu plus . petite que notre hirondelle; le front ceint d’un. bandeau d’un jaune rouillé ; sur la + gorge une plaque de même couleur , ter- minée au bas par un collier noir fort étroit ; le devant du cou et le reste du FR du corps blancs ; la tête, le des- sus du couet le dos, don noir ones | -les petites couvertures supérieures des ailes, d’un noir violet changeant ; les grandes , ainsi que les pennes de l'aile et de la queue, d'un noir de charbon ; Un Ja que est fourchue et ne dépasse point thai se “ irondel e à ventre roux de Cayenne*. Elle a la gorge rousse , et cette couleur F Voyez les planches FA n°524, fig.1. à SJ æe F 1 AA | , j 4." | tr BEA } * - : F s'étend sur tout le dessous cu corps en se dégradant par nuances ; le front blan- châtre ; tout le reste du dessus du Corps, d’un du noir luisant : elle est un peu plus petite que la nôtre. Longueur totale , environ cinq pouces et demi ; bec , six lignes ; tarse , quatre à ‘cinq; doigt postérieur, Cinq. Les hirondelles de cette espèce font leur nid dans les maisons , comme nos lrirondelles de cheminée : elles le cons- truisent en forme de cylindre avec de petites tiges , de la mousse , des plumes; ce cylinire tt suspendu verticalement , et isolé de toutes parts ; elles ton sont comme font les nôtres, à mesure qu'elles se multiplient ; l'entrée est au bas, sur l’un des côtés, et si bien ménagée n elle communique, dit-on , à tous les étages. La femelle y dépose quatre ou cinq œufs. Il n’est point du tout contre la vrai- semblance que nos hirondelles domes- tiques soient passées dans le nouvéa continent , et y aient fondéune colonie qui aura conservé l'empreinte de la race primitive: empreinte tr ès-reconnoissablo HIRO NDE LLES. mo. 5 ‘HISTOIRE NA à travers les Se climat. LE IT. Z’hirondelle au capuchon roux *. Ce roux est foncé et varié de noir ; elle a aussi le croupion roux , terminé de blanc; : le dos et les couvertures supérieures des ailes, d’un beau noir tirant au bleu, avec des reflets d’acier poli; les pennes des’ ailes brunes , bordées d’un brun plus clair ; celles de la queue noirâtres; toutes Jles latérales marquées , sur le côté inté- rieur, d’une tache blanche , laquelle ne paroît que lorsque la queue est épanouie; la gorge variée de blanchâtre et de brun; enfin le dessous du corps semé de petites taches longitudinales noirâtres sur. un. fond jaune pâle, PU M. le vicomte de Querhoent, qui a eu occasion d'observer cette hirondelle au cap de Bonne-Espérance, nous ! ap- prend qu'elle niche dans les maïsons,. comme les précédentes ; qu’elle attache PEN FA! « PA ” * Voyez les planches enluminées , n° 723, fig. >, ‘où cel oiseau est représenté sous le nom d’Airon- « CRU delle à tête rousse du cap de Bonne-Espérences# HIRONDEL DES lafond des appartemens ; qu'elle le daristiit de terre à l'extérieur , de plumes à l’intérieur ; qu’elle lui donne une forme arrondie , et qu’elle y adapte une espèce de cylindre creux qui en est ia seule entrée et la seule issue. On ajoute que la femelle y pond quatre ou cinq œufs pointillés. QUI ONT RAPPORT A L'HIRONDELLE DOMESTIQUE. 14 LA GRANDE HIRONDELLE A VENTRE . ROUX DU SÉNÉGAL *. Erse a la queue conformée de même que nos hirondelles de cheminée; elle a aussi les mêmes couleurs dans son plu- mage, mais ces couleurs sont distribuées différemment : d’ailleurs elle est beau-. coup plus grande, et paroît modelée sur d’autres proportions ; en sorte qu’on peut la regarder comme une espèce à part. Elle a le dessus de la tête et du cou, le dos et les couvertures supérieures des * Voyez les planches enluminées , n° 310, où cet oiseau est représenté sous le nom d’Airondells a ventre roux du Senegal. E- Lé ailes, Jens ai , av d'acier poli ; les pennes des ailes et de la queue noires ; le croupion roux ainsi que toute la partie inférieure ; mais la teinte de la gorge et des couvertures inférieures des ailes est beaucoup pes foible ct presque blanche. Longueur totale ,; huit pouces six lignes ; bec , huit lignes ; tarse de même; doigt et ongle postérieurs les plus longs après ceux duamnilieu ; vOT, quinze pouces trois lignes ; queue, dnite pouces, four- chue de vingt-six lignes ; dépasse fes ailes d’un pouce. | I I. L'HIRONDELLE A CEINTURE BLANCHE *. CExzLE-cr n’a point de roux dans son plumage ; tout y est noir, excepté une ceinture blanche qu’elle a sur le ventre, à Voyez les planches enluminées, n° 724, fig, 2, où cet oiseau est représenté sous le nom d’ PS elle de Cayenne, à bande blanche sur le ventre, à ec des reflets cur ; il y a encore un peu dé MEN sur les A ; et les pennes de la queney qui sont noires dessus comme tout le “ reste, ne sont que brunes par-dessous. C’est un oiseau rare : il!se trouve à Cayenne et à la Guiane, dans linté- " rieur des terres; sur le bord des rivières. Il se plaît à Rndtig os sur l’eau comme font . nos hirondelles ; mais, ce qu’elles ne font » pas toutes, il se pose volontiers sur les « arbres déracinés qu’on y voit flottans. Longueur totale, six pouces; bec noir, six lignes ; tarse, six lignes ; queue, deux” pouces un quart, fourchue de près de dix-huit lignes ; dépasse les ailes de quatre lignes, ‘ | IITL. L'HIRONDELLE AMBRÉE. S£pga dit que ces hirondelles , de. mème que Les nôtres de rivage, gagnent, | la côte lorsque la mer est San e , qu "on lui en a apporté quelquefois Fi mortes € DES OISEAUX ÉTRANGE de vivantes , et qu’elles exhalent une odeur si forte d’ambre gris, qu'il n’en faut qu’une pour parfumer toute une chambre ; cela lui fait conjecturer qu’elles :- se nourrissent d'insectes et autres animal- cules qui sont eux-mêmes parfumés, et peut-être d’ambre gris. Celle qu’a décrite M. Brisson venoit du Sénégal , et avoit été envoyée par M. Adanson ; mais , comme on voit, elle se trouve aussi quelquefois en Europe. Tout son plumage est d’une seule cou- leur , et cette couleur est un gris brun, plus foncé sur la tète et sur les pennes des ailes que par-tout ailleurs ; le bec est noir, et les pieds bruns. L'oiseau est tout au plus de la grosseur d’un roitelet. J'ai hésité si je ne rapporterois pas cette espèce aux hirondelles de rivage, dont elle paroît avoir quelques facons de faire; mais comme le'total de ses habitudes naturelles n’est point assez connu, et qu'elle a la queue conformée de même que notre hirondelle domestique , J'ai cru devoir la rapporter provisoirement "à cette dernière espèce. 8 # EE le sé y court sv tous : ÿ vol. À onze pouces et plus; queue , près de trois pouces, fourchue de dix-huit lignes, composée de douze pennes , dépassée par ; les ailes de quatre lignes. À h 4 / FL M Gen \, D « f hi: ‘ RDS TR CPI RESTE PR EDR ÿ AY P4 , : AR À - à - Lu ie! # # h À ' ! w / b: { 4 L’'HIRONDELLE AU CROUPION BLANC O U F L'HIRONDELLE DE FENÊTRE * Cr n'est pas sans raison que les anciens donnoient à cette hirondelle le nom de sauvage. Elle peut , à la vérité, paroître familière et presque domestique , si on la compare au grand martinet ; mais elle paroîtra sauvage si on la compare à notre * Voyez les planches enluminées, n° 542, fig. 2, de peñt martinet. En allemand, kirsch-schwalben, mur-schwal- ben, berg-schwalben ; mur-spyren , munster- spyren ,; wysse-spyren ; en anglois, rock-mart- nettes , church-martinettes ; en italien, rondont, artari, noms qui se donnent aussi à l’hirondelle de rivage; vulgairement , cul-blanc de fenêtre ; petit martinet, en Provence; rabirolle ; religieuse, _à cause de son plumage noir et blanc ; en Lorraine, le matelot , la petite hirondelle. 88 HISTOIRE NATURELLE hirondelle domestique. En effet, nous. avons vu que celle-ci, lorsqu'elle ton | les cheminées fermées! } comme elles le sont dans la ville de Nantua, niche sous. les avant - toits des maisons , plutôt que de s'éloigner de l’homme : ; au lieu que l'espèce à croupion blanc, qui abonde dans les environs de cette ville, et qux y trouve fenêtres, portes, entablemens, en un mot toutes les aisances pour y pla- cer son id , ne l'y place cependant ja-. mais ; elle aime mieux l'aller attacher tout au haut des rocs escarpés qui bordent le lac *. Elle s'approche de l’homme lors qu’elle ne trouve point ailleurs ses conve- nances ; mais, toutes choses étant égales, elle préfère pour l’emplacement de son manoir, une avance de rocher à la sail- lie d’une corniche, une caverne à un * M. Guys de Marseille m’a aussi confirmé ce fait: mais il ne faut pas prendre à la lettrei ce qu'ont dit les anciens d’une digue très- solide, d'un stade de longueur , formée entièrement de ces nids dans le port d’'Héraclée en Ée gypte ; et d’une autre digue semblable, construite par les mêmes o1seaux dans une île consacrée à Isis, DES HIRONDELLES. _æ At péristyle, en un mot la solitude aux lieux habités. 10% Un de ces nids, que j'ai observé dans le mois de septembre , et qui a avoit été déta- ché d’une fenêtre, étoit composé de terre à l'extérieur, Mont de celle qui a été rendue par les vers , et que l’on trouve le matin çà et là sur les planches de Jardin nouvellement labourées ; il étoit fortifié daris le milieu de son épaisseur par des brins de paille, et dans la couche la plus antérieure , par une grande quantité de plumes *. La poussière qui garnissoit le fond du nid, fourmilloit de petits vers très- grèles , hérissés de longs poils, se tortil- lant en tout sens, s’agitant avec viva- cité, et s’aidant de leur bouche pourram- per ; ils abondoient sur-tout aux endroits où les plumes étoient implantées dans les parois intérieures. On y trouva aussi des puces plus grosses, plus alongées, moins brunes que les puces ordinaires |, mais conformées de même, et sept ou huit pu- * J’ai trouvé jusqu'à quatre ou cinq gros de ces plumes dans un nid qui ne pesoit en tout que treizo OUCES .° 8 LAN 04 CCS | APS | dati quoiqu ail n'y en eût point et qu fit À ge HISTOIRE NATURELLE n’y eu eût ie: s eu dans la ms 2 Ces deux dernières es espèces d'insectes $e trou- voient indiffére ment, ‘et dans la pous- sière du nid, : ns les plumes des oi< seaux qui l’ habitoient au N: mbre de cinq, savoir, le père , la mère , et trois Jeunes en état de voler. J'ai certitude que ces cinq oiseaux y passoient les nuits tous ensemble. Ce nid représentoit par sa for- me le quart d’un demi-sphéroïde creux, alongé par ses poles, d'environ quatre pouces et demi de rayon, adhérent par ses deux faces latérales au jambageet au chassis de la croisée, et par son équa- teur à la plate-bande supérieure. Son en- trée étoit près de cette plate-bande, située verticalement, demi - circulaire et fort étroite. Les mêmes nids servent plusieurs an- nées de suite, et probablement aux mêmes couples : ce qui doit s'entendre seulement des nids que les hirondelles attachent à nos fenêtres ; car on m’assure que ceux qu'elles appliquent contre les rochers, ne servent jamais qu'une seule saison , Et Lo ' » LA ER. O | 1 ‘ UM in L OU AA TU h $ ( FN PA! ; ’ \ ‘DES HIRONDELLES. qu'elles en font chaque année un nou- veau. Quelquefois il ne leur faut que cinq OU Six jours pour le cons truire ; Tr fois elles ne peuvent en venir b bout qu’en dix ou douze jours. Elles portent le mor- ter avec leur petit bec et leurs petites pattes; elles le gâchent et le posent avec le bec seul. Souvent on voit un assez grand nombre de ces oiseaux qui tra- vaillent au même nid *, soit qu'ils se plaisent à s’entr'aider les uns les autres, soit que , dans cette espèce, l’accouple- ment ne pouvant avoir lieu que dans le nid , tous les mâles qui recherchent la même femelle, travaillent avec émulation à l'achèvement decenid , dans l’espérance * d'en faire un doux et prompt usage. On en a vu quelques uns qui travailloient à détruire le nid avec encore plus d’ardeur que les autres n’en mettoient à le cons- truire : étoit-ce un mâle absolument re- buté, qui, n’espérant rien pour lui- * J’en ai compté jusqu’à cinq ‘posés dans un même nid ou accrochés autour, sans compter les allans et venans ; plus leur nombre-est aus ,-plus l'ouvrage va vite. SR # CR | HISTOIRE NATURELLE tab, cherchoit la triste consolation de troubler ou retarder les jouissances des | autres ? Quoi qu'il en soit, ces hirondelles arrivent plus tôt ou plus ad: suivant le degré de latitude : ; à Upsal, le 9 mai, selon M. Linnæus; en F os et en Angie- terre , dans les commencemens d’avril*, * Cette année 1770, l’hiver a été sans neige, et le printemps très-beau ; néanmoins ces hirondelles ne sont arrivées en Bourgogne que le 9 avril, et sur le lac de Genève que le 14 On à dit qu'un cordonuier de Bâle, ayant mis à une hirondelle un collier sur lequel étoit écrit : de Hirondelle, Qui es si belle, Dis-moi, l'hiver où vas-tu ? _ recut, le printemps suivant, et par le même courier, cette réponse à sa demande : A Athènes, Chez Antoine. Pourquoi t’en informes-tu ? Ce qu'il y a de plus probable dans cette anecdote, c’est que les vers ont été faits en Suisse : quant au ‘fait, il est plus que douteux, puisqu'on sait par Belon et par Aristote, que les hirondelles sont des L ar + « PS ÿ É \ { Ps DES HIRONDELLES. F 03 huit ou dix Jours après les hirondelles domestiques , qui, selon M. Frisch, ayant le vol plus bas , trouvent plus Do ut et plus tôt à se nourrir. Souvent elles sont surprises par les derniers froids, et on en a vu voltiger au travers d’une neige fort épaisse *. Les premiers Jours de leur arri- oiseaux semestriers dans la Grèce comme dans le reste de l’Europe, et qu'elles vont passer Phiver en Afrique. * Cela prouve que ce que dit le curé Hoegstroem, de Nordlande, sur le pressentiment des tempéra- tures, qu'il attribue aux hirondelles ; n’est pas plus applicable à celle-ci qu’à celle de cheminée, et doit être regardé , ainsi que je l’ai dit, comme fort dou- ieux. « On a vu, dit-il, en Lapponie des biron- « delles partir dès le commencement d'août, et « abandonner leurs petits dans un temps fort « chaud, et où rien n'annoncoit un changement « de température ; mais ce changement ne tarda « pas, et l’on pouvoit aller en traîneau le 8 sep- « tembre. Dans certaines années, au contraire, on « les voit rester assez tard, quoique le temps ne « soit pas doux, et on est assuré alors que le froid « nest pas prochain. » Daus tout ceci, M. le curé paroit n'être quo les pme marécageux. Je ne les aiguère vues revenir aux nids qui sont à mes fe-. nètres avant le 15 avril; quelquefois elles + | n'y out paru que dans les premiers Jours de mai. Elles établissent leur nid à toute exposition , IMais par préférence: aux fe- nêtres qui regardent la campagne, sur- tout lorsqu'il y a dans cette campagne des rivières , des ruisseaux ou des étangs : elles ?e construisent par fois dans les mai- sons; mais cela est rare et même fort dif- ficile à obtenir. Leurs petits sont souvent £clos dès le 15 de juin. On a vu lé mâle et la femelle se caresser sur le bord d’un nid qui n’étoit pas encore achevé, se bec- queter avec un petit gazouillement ex- préssif* : mais on ne les a point vus s’ac- coupler; ce qui donne lieu de croire qu'ils s'accoupient dans le nid , où on les en- Pécho d’un bruit populaire, qu’il n’aura pas pris la peine de vérifier, et qui d’ailleurs est contredit par les observations les plus authentiques. * Frisch prétend que les mâles de cette espèce chantent mieux que ceux de l’hirondelle domes- tique ; mais, à mon avis, C’est tout le contraire. PA ” a à \ ne 4 ; * y k DES HIRONDELELÉS. 095. tend gazouiller ainsi de très-grand ma- tin, et quelquefois pendant la nuit en- tière. Leur première ponte est ordinaire- ment de cinq œufs blancs, ayant un disque moins blanc au gros bout ; la se- conde ponte est de trois ou quatre; et la troisième * lorsqu'elle à lieu , de deux ou trois. Le mâle ne s'éloigne guère de la fe- melle tandis qu’elle couve ; il veille sans cesse à sa sûreté, à celle des fruits de leur union , et il fond avec impétuosité sur les oiseaux qui s’en approchent de trop près. Lorsque les petits sont éclos, tous deux leur portent fréquemment à manger , et paroissent en prendre beau- coup de soin. Cependant il y a des cas où cet amour paternel semble se démen- tir. Un de cespetits, déja avancé et même en état de voler, étant tombé du nid sur la tablette de la fenêtre, le père et la mère ne s’en occupèrent point, ne lux donnèrent aucun secours : mais cette dureté apparente eut des suites heureuses ; car le petit, se voyant abandonné à lui- même, lt usage de ses ressources, s’agita , battit des ailes, et, au bout de trois quarts al dé HISTOIRE NATURELLE d'heure d'efforts, parvint à prendre sa volée. Ayant fait détacher du haut d'une | autre fenêtre un nid contenant quatre | petitsnouvellement éclos, et l'ayant laissé L sur la tablette de la même fenêtre, les « père etimère, qui passoient et repas Ent | sans cesse, voltigeant autour dé l'endroit d’où l’on sreie Ôté le nid, et qui néces- sairement le voyoient et entendoïent le cri d'appel de leurs petits , ne parurent point non plus s’en occuper , tandis qu’une femelle moineau , dans le même lieu et les mêmes circonstances ;'ne cessa : d'apporter la becquée aux siens pendant quinze Jours. Il semble que l'attachement de ces hirondelles pour leurs petits dé- pende du local; cependant elles conti- . nuent de leur donner lanourriture encore long-temps après qu'ils ont commencé à voler, et même elles la leur portent au milieu des airs. Le fond de cette nourri- ture consiste en insectes ailés qu’elles at-. trapent au vo! *, et cette manière de je * Cest l’opinion la plus générale, la plus con-# forme à l’observation journalitre : ER M. Guys m’assure que ces oiseaux cherchent les bois” Lys nt td . Ja \ DES HIRONDELLES 97 _ attraper leur est tellement propre Ê que lorsqu'elles en voient un posé sur une muraille, elles lui donnent un eoup d’aile en passant pour le déterminer à voler , et pouvoir ensuite le prendre plus à leur aise. ne On dit que les moineaux s'emparent souvent des nids de ces hirondelles, et cela est vrai; mais on ajoute que les h1- rondelles | ainsi chassées de chez elles, reviennent quelquefois avec un grand nombre d’autres, ferment en un instant l'entrée du mid avec le même mortier dont elles l'ont construit, y claquemurent les moineaux , et rendent ainsi l’usur- pation funeste aux usurpateurs. Je ne sais si cela est jamais arrivé ; nrais ce que Je puis dire, c’est que des moineaux s’é- tant emparés , sous mes yeux et en diffé- rens temps, de plusieurs nids d’hiron- delles, celles-ci, à la vérité, y sont re- venues en nombre et à plusieurs fois dans le cours de l’été, sont entrées dans le nid, se sont querellées avec les moineaux , ont de pins, où ils trouvent des chenilles dont se Rourrissent, 9 | é Re 58 HISTOIRE NATURELLE voltigé aux environs, quelquefois :péris dant un Jour ou deux , mais qu’elles n’ont jamais fait la plus lédère tentative pour | fermerl'entrée du nid, quoiqu’elles fussent bien dans le cas, qu’elles se trouvassent en force, et qu’eiles eussent tous les moyens pour y réussir. Au reste, si les moineaux s'emparent des nids des hirondelles, ce. m'est point du tout par l'effet d'aucune antipathieentre ces deux espèces ; comme on l’a voulu croire : cela signifie seule- ment que les moineaux prennent leurs . convenances. Ils pondent dans ces nids parce .qu'ils les trouvent commodes; 1ls pondroient pareillement dans tout autre nid , et même dans tout autre trou. Quoique ces hirondelles soient un peu plus sauvages que les hirondelles de che- minée , quoique des philosophes aient cru que leurs petits étoient izapprivoi- sables *, la vérité est néanmoins qu'ils s’apprivoisent assez facilement. Il faut leur donner la nourriture qu’elles aiment le micuxet qui est le plus analogue à leur * M. Rousseau de Genève. | ss 16 ( DES HIRONDELLES. 9ÿ. nature, c’est-à-dire, des mouches, des papillous , et leur en donner souvent !; il faut sur-tout ménager leur amour pour la liberté, sentiment commun à tous les genres d'animaux , mais qui, dansaucun, n’est ni si vif ni si ombrageux que dans le genre ailé ?. On a vu une de ces hiron- 1 Quelques auteurs prétendent qu’elles ne peuvent absolument vivre de matières végétales ; cependant il ne faut pas croire que ce soit un poison pour elles. Le pain entroit pour quelque chose dans la pourriture d’une hirondelle apprivoisée dont je par- lerai bientôt : mais ce qui est plus singulier, on a vu des enfans _Béurrir de pets hirondeaux de che- ininée avec M seule fente qui tomboit d'un nid d hirondellé de la même espèce; ces jeunes oiseaux vécurent fbrt bien pendant dix jours à ce régime, ct il y a toute apparence qu'ils l’eussent soutenu | encore quelque temps , si l'expérience n’eût été iuterrompue par une mère qui avoit plus le goût de la propreté que celui des connoissances. 2? J'ai eu souvent le plaisir, dit M. Rousseau, de les voir se tenir dans ma chambre les fenêtres fermées, assez tranquilles pour gazouiller, jouer et folâtrer ensemble à leur aise en attendant qu'il me plüt de leur ouvrir, bien sûres que cela ne : tarderoit pas. En effer, je me levois tous les jours . pour cela à quatre heures du matin. LAS AR À has HS ii EN H ONN PNB PROS * : ? L du: | | 500 HISTOIRE ATOME delles apprivoisées qui avoit pris un. attachement singulier pour la personne # dont elle avoit recu l'éducation ; elle res- toit sur ses genoux des journées entières ; et lorsqu'elle la voyoit reparoître après quelques heures d'absence, elle Paccueil- loit avec de petits cris de joie, un batte- ment d’ailes et toute l'expression du sen- ment. Elle commencçoit déja à prendre la nourriture dans lesmains de sa maîtresse, « et il y a toute apparence que son éduea- * tion eût réussi complétement si elle ne se füt pas envolée. Elle w’alla pas fort. loin, soit que la société intimedel’homme * lui fût devenue nécessaire, soit qu’um animal dépravé, du moins amolli par la vie domestique, ne soit plus capable de la liberté : elle se donna à un jeune enfant, et bientôt après elle périt sous la griffe d'un chat. M. le vicomte de Quer- hoent m'assure qu’il a aussi élevé, pen- dant: plusieurs mois, de jeunes hiron- delles prises au nid; mais il ajoute qu'il n’a jamais pu venir à bout de les faire manger seules , et qu’elles ont toujours péri dans le temps où elles ont été aban- DES HIRONDELLES. ro données à elles-mêmes. Lorsque celle dont j'ai parlé ci-dessus vouloit marcher, elle se traînoit de mauvaise grace, à cause de ses pieds courts : aussi les hirondelles de cette espèce se posent-elles rarement ail- leurs que dans leur nid, et seulement lorsque la nécessité les y oblige ; par exemple, elles se posent sur le bord des eaux , lorsqu'il s’agit d’amasser la terre humide dont elles construisent leur nid , ou dans les roseaux pour y passer les nuits | sur la fin de l'été, lorsqu’à la troisième ponte elles sont devenues trop nombreuses pour pouvoir être toutes contenues dans les nids *, ou enfin sur les couverts et les cordons d’un grand bâtiment, lorsqu'il s'agit de s’assembler pour le départ. M. Hébert avoit en Brie une maison qu’elles prenoient tous les ans pour leur rendez- * Vers la fin de l’été on les voit voltiger le soir en grand nombre,sur les eaux , et voltiger presque jusqu'à la nuit close : c’est apparemment pour y aller qu’elles se rassemblent tous les jours une heure ou deux avant le coucher du soléil. Ajoutez à cela qu’il s’en trouve beaucoup moins le soir dans les villes que pendant le reste de la journée. 9 102 HISTOIRE NATURELLE "1 €. général : l'assemblée étoit fort nom: | breuse, non seulement parce que l'espèce l’est beaucoup par elle-même , chaque paire faisant toujours deux et quelque- fois trois pontes, mais aussi parce que souvent les hirondelles de rivage et quel- ques traîineuses de l'espèce domestique en augmentoient le nombre. Elles ont un cri particulier dans cette circonstance, et qui paroît être leur cri d’assemblée, On a remarqué que, peu de temps avant leur départ, elles s’exercent à s'élever presque jusqu'aux nues, et semblent ainsi se pré: parer à voyager dans ces hautes régions; ce qui s'accorde avec d’autres observa- tions dont J'ai rendu compte dans l’ar- ticle précédent, et ce qui explique eu même temps pourquoi l’on voit si rare- ment ces oiseaux dans l'air, faisant route d'une contrée à l’autre. Ils sont fort ré- pandus dans l’ancien continent ; cepen- dant Aldrovande assure qu'iln’en a Jamais, vu en Italie, et notamment aux environs de Bologne. fa les prend l'automne en Alsace avec les étourneaux, dit M. Hér- man , en laissant tomber, à l'entrée de Æ 4 A ‘4 8 Er, AN + Ja nuit, un filet tendu sur un mara NT 1; PNA RAT, VE TT driré A ENRAMAT NT DES HIRONDELLES. rempli de jones, et noyant le lendemain les oiseaux qui se trouvent pris dessous. On comprend aisément que des hiron- delles noyées de cette manière auront été quelquefois rendues à la vie , et que ce fait très-simple , ou quelque autre de même genre , aura pu donner lieu à la fable de leur immersion et de leur émer- sion annuelles. Cette espèce semble tenir le milieu éntre l'espèce domestique et le grand martinet: elle a un peu du gazouillement et de la familiarité de celle-là ; elle construit son nid à peu près comme elle , etses doigts sont composés du même nombre de pha- langes respectivement : elle a les pieds pattus du martinet , et le doigt postérieur disposé à se tourner en avant ; elle vole comme lui par les grandes pluies, et vole alors en troupes plus nombreuses que‘de coutuie ; comme lui elle s'accroche aux murailles , se pose rarement à terre ; lors- qu'elle y: est posée, ‘elle rampe plutôt qu’elle ne marche. Elle a aussi l'ouverture du bec plus large que l'hirondelie domes- " "A , du moins en apparence, parce qué | son bec s’élargit brusquement à la hau- teur des narines, où ses bords font de chaque côté un angle saillant. Enfin, quoiqu'’elle ait un peu plus de masse ; elle paroît un peu moins grosse, parce qu’elle a les plumes , et sur-tout les couvertures inférieures de la queue , moins fournies. Le poids moyen de toutes celles que J'ai pesées, a été constamment de trois à quatre gros. ps», Elles ont le boeipioel la gorge et tout le dessous du corps, d’un beau blanc; la A 2 « côte des couvertures de la queue brune ; le dessus de la tête et du cou, le dos, ce qui paroît des plumes et des plus grandes couvertures supérieures de la queue, d’un noir lustré, -enrichi de reflets bleus; les. plumes de la tête et du dos cendrées à leur base, blanches dans leur partie moyenne ; les pennes des ailes bruses,, avec des reflets, verdâtres sur les bords; les trois dernières les plus voisines du is v corps , terminées de blanc ; les pieds cou, verts jusqu'aux ongles d'ün duvet blanc’; le bec noir, et les pieds gris brun. Le now: DES HIRONDELLES. 105 de la femelle est moins décidé: son blanc |. est moins pur ; il est même varié de brun sur le croupion. Les jeunes ont la tête brune, une teinte de cette même couleur sous le cou ; les reflets du dessus du corps, d’un bleu moins foncé, et même verdâtres : à certains Jours ; et, ce qui est remar- quable, ils ont les pennes des ailes plus foncées. Il semble que l'individu déerit par M. Brissou étoit un jeune. Ces Jeunes ont un mouvement fréquent dans la queue de bas en haut, et la naissance de la gorge dénuée de plumes. Longueur totale, cinq pouces et demi; bec , six lignes ; l’intérieur d’un rouge pâle au fond , noirâtre auprès de la pointe ; narines rondes et découvertes ; langue fourchue , un peu noiratre vers le bout; tarse, cinq lignes et demie, garni de duvet plutôt sur les côtés que devant et derrière; doigt du milieu, six lignes et demie; vol, dix pouces et demi ; queue , deux pouces, fourchue de six, sept et jusqu'à neuflignes, paroît quarrée lorsqu’elie est fort épanouie ; dépasse les ailes de huit à neuf lignes dans quelques d Mt Se ME 1e NL IT, : MCE, ! ep [US ‘ |: | À le HISTOIRE NATURELLE adividus de cinq seulement, dans d’an-. tres point du tout. ; “ Tube intestinal, six à sept pouces ; hès petits cœcums, pleins d’une matière dif- férente de celle qui remplissoit les vrais intestins ; une vésicule du fiel; gésier musculeux ; œsophage, vingt lignes, se dilate avant son insertion en une petite poche glanduleuse ; testicules de forme . ovoide, inégaux; le grand diamètre du ” plus gros étoit de, quatre lignes, son petit diamètre de trois : on voyoit à leur sur- face une quantité de circonvolutions, comme d’un petit vaisseau oi et roulé en tout sens. Ce qu'il y a de te , c'est que les petits pèsent plus que les père et mère :. cinq petits qui n'avoient encore que le : duvet, pesoient ensemble trois onces, ce qui faisoit pour chacun trois cent qua- rante-cinq grains ; au lieu que les père et mère ne pesoient à eux deux qu’une once Juste, ce qui faisoit pour chacun deux cent quatre-vingt-huit grains. Les gésiers des petits étoient distendus par la uourriture , au point qu'ils avoient la , 4 4 DES HIRONDELLES. : 169. forme d’une cucurbite , et pesoient en- semble deux gros et demi, ou cent quatre: vingts grains, ce qui Fnisht trente-six grains pour chacun ; au lieu que les deux gésiers des père et nère, qui ne conte: noient presque rien, pesoient seulement dix-huit grains les deux, c’est-à-dire, le quart du poids des autres ; leur volume étoit aussi plus petit à peu près dans la même proportion. Cela prouve clairement que les père et mère se refusent le néces- saire pour donner le superflu à léurs pe- tits, et que, dans le premier âge , les or- ganes prépondérans sont ceux qui out rapport à la nutrition *, de même que, dans ai adulte , ce-sont ceux qui ont rapport à la reproduction. On voit quelquefois des individus de cette, espèce qui ont tout le plumage blanc ; je puis citer deux témoins dignes de foi, M. Hébert et M.Herman. L’'hiron- delle blanche de ce dernier avoit les yeux rouges, ainsi qué tant d’autres aninaux re Dre A . » * J'ai observé la même disproportion et dans . les gésiers et dans les intestins des jeunes moineaux, “'rossiguols, fauvettes, etc. N 272 t à h Lo .! X gd 0 2” 4 j'u < #3 108 HISTOIRE NATURELL à poil ou plumage blanc; elle n'AVON) pas les pieds couverts de duvet comme les avoient les autres de la même cou- E vée, ni , 9 PIE On peut regarder comme une variété - accidentelle dans cette espèce, l’hiron- delle noire à ventre fauve de Barrère; et comme variété de climat , l'hirondelle | ‘brune à poitrine Hlaiehäte de la Ja- tra À maïque , dont parle Brown*. :: SM * Cet auteur lui donne le nom de PAU Jow ; mais elle a plus de rapport avec l’hirondelle " au croupion blanc. 114 dr à i à À , < Ne SE 1/3-à : WIJILELS FE d£. i » (TER T: & - + | 13% EN . } É Le 3 : LS ”. 1.4 4 , / d re $ L'HIR F ONDELLE DE Un *, LOTS _N ous avons vu les deux espèces pré- cédentes. employer beaucoup d'industrie et de travail pour bâtir leur petite mai- on. « en maconnerie ; nous allons voir autres espèces faire leur ponte dans Sen ferre, dans des trous de US. des aïbres creux , sans î Vo DA FES V oyez les planches nes n° 453, fie. 2. aus TP basce Allemagne, speiren (c’est en Suissé le nom des martinets) ; en anglois, a bank- martnet ; en italien, rondoni, tartari Cadre qui se dou aussi à l'hirondelle de fenêtre); en fran- cos, Aurondelle d’eau, argatile , Ar noms sans doute formés du mot argatilis, qu’on a pris pour le nom d’une hirondelle ; petit martinet , de * même a l birondelle de fenêtre ; à Nantes, mot- … tereau; à Saint-Ay, près d Diese. carreaut ;, … peut-être parce qu’elles font leurs nids dans des carrières sur les bords de la Loire ; batte-marre, même que la lavandière ; à Genève, grison j à Sibérie, séreschis, Oiseaux, XIII. FR en ne , # ‘se donner-Hisoufe ER Roire _truire ue nid , €t se contentant pe | parer à le eur couvée une petite Tire | composée des matériaux les plus com= _ muns , entassés sans art ou grossièrement | M. Hébert a vu souvent les 7. ge: té eûlés. arrangés. LS Les hirondelles dé rivage afñifeh} dans nos climats et en repartent à peu près dans : les En da que nos APPAREILS de rassemblées en grand nombre sur la mai- | son qu'il occupoit en Brie *, et, par pré: férence , sur le côté du comble qui étoit tourné au midi. Lorsque l'assemblée étoit formée , la maison en étoit entièrement couvérte. Cependant toutes ces hiron- _delles ne changent pas de climat pendant l'hiver. M. le commandeur des Mazys me * Cette maison étoit dans une petite ville, mais à une extrémité ; elle avoit son principal aspect sur une rivière, et tenoit à la campagne de plusieurs 2 2, dv NeNR ANS. SSP SE SE ASE ÿ dx. \ Ex ; ’ DES HIRONDELLES. : % LR Es, nie qu’ on eu voit constamment à Malte dans- cette saison, _sur-tout par les mauvais temps * : ctil est bon d'observer que, dans cette ile, il n’y a d’ autre | lac , d’autre-étang que gr mer , et que ou conséquent on ne peut ns que dans l'intervalle des tempètes elles soient plon- gées au fond des eaux. M. Hébert en a vu | doltiser en différens mois de l'hiver , jus- _ qu'à quinze ou seize, à la fois dans les MOT- ‘tagnes du Bugey; c ’étoit fort près de l Aane. > à une hauteur moyenne , dans : *« A Sr Doniague de M. le chevalier Le- [2 febvre Deshayes, on voit arriver les hirondelles « à À RpprorRe des grains : : les nuages se dissipent- « ils, elles s’en vont aussi., et suivent apparemment « la pluie ». Elles sont en effet très-communes en æette Île daus la saison des pluies. Aristoie écri- voit, il y a deux mille ans, que, même en ét, l’hirondelle de rivage ne paroissoit dans la Grèce que lorsqu'il pleuvoit. Enfin l'on sait que sur toutes les mers on voit pendant les tempêtes des oiseaux de toute espèce, aquatiques et autres, re- läcber daws les îles, quelquefois se réfugier sur les maisseaux, et que leur apparition est presque tour jours l’annonce de quelque bourrasque.. | une gorge d’ un à quart de a Aie SU! R ‘trois ou quatre cents pas de large ; | lieu | délicieux , ayant sa principale E pou! tion au HAE garanti du ao et du cour | À lee gazon conserve presque toute Pare | $ privilégié que l’on voit fréquemment ces hirondelles jouer et voltiger dans la au a | ‘vaise saison, et poursuivre les inséctes, j son beau verd et sa fraîcheur, où la vio- lette fleurit en février , et où FRUITS res- semble à nos pr fnteinps. C’est dans ce om qui n'y UE pas non plus. Lor le froid devient trop vif, et qu ‘elles 1 1e. trouvent plus de PA. au-dehors, elles ont la ressource de se réfugier "4 leurs trous , où la gelée ne pénètre point, | où elles trouvent assez d’insectes ter- restres et de chrysalides pour se soutenir. pendant ces courtes intempéries ; et où peut-être elles éprouvent plus ou moins … cet état de torpeur et d’eng sourdissement | auquel M. Gmelin et plusieurs autres pré- À tendent qu elles sont sujettes pendant lés “re mais tr les’ SRE “ [6 Li Û Mn ‘ds 1 LT vit LE .” pas toujours sujettes. Les gens du pays dirent à M. Hébert qu’elles paroissoient les hivers après que les neiges des’avents étoient fondues, toutes les fois que le temps étoit doux. Cés oiseaux se trouvent dans toute l'Europe. Belon en a observé en Romante qui nichoïent avec les martin-pécheurs et les guépiers dans les berges du fleuve Marissa, autrefois le fleuve Æebrus. M. Kœnigsfeld , voyageant dans le Nord, s’appercut que la rive gauche d’un ruis- seau qui passe au villagé de Kakui en _ Sibérie, étoit criblée, sur une étendue d'environ quinze toises, d’une quantité de trous servant de retraite à de petits oiseaux grisâtres nommés: s/reschis (les- quels ne peuvent être que des hirondelles de rivage ). On en voyoit cinq ou six cents voler péle-mêle autour de ces trous, y entrer, en sortir, et toujours en mou- _vement , comme des moucherons. Les . hirondelles de cette espèce sont fort rares dans la Grèce, selon Aristote; mais elles aout assez communes dans cie CON- _trées d’Itahie, d'Espagne , de France, 10 DÉSHIRON DELLES. 8 à “Ht4 HISTOIRE N LE #4 d'Angleterre AT de s Hollande dot d'A fe. _magne !. Elles font leurs trous ou les. choisissent par préférence dans les berges _et les falaises escarpées, parce qu’elles y 1 sont plus en sûreté ; sur le bord des eaux dormantes, parce qu’elles y trouvent les. insectes en plus grande abondance; dans les terrains sablonneux , parce qu’elles ont plus de facilité à y éuire leurs petites: excavations et à s’y arranger. M. Salerne mous apprend que, sur les bords de la Loire, elles nichent dans les carrières ;. d’ Sn es disent, dans des grottes. Toutes ces opinions CNT être vraies, pourvu “4 qu’elles ne soient pas exclusives. Le nid. de ces hirondelles n’est qu'un amas de paille et d'herbe sèche ; il est garni à l’in- térieur de plumes sur lesquelles les œufs reposent immédiatement ?. Quelquefois 1 Dans les rives du Rhin, de la Loire, dela | Saone, etc. + Schwenck'eld dit que ce aid est de'forme sphé- rique ; mais cela me paroît plus vrai de la cavité des trous où pondent ces. hirondelles, que du mi . qu'elles y construise: at, Von faciunt “ nie dos; : d : PUUEPDESHIRONDELLES 5 __clies creusent elles-mêmes leurs trous ; d’autres fois elles s'emparent de ceux des guépiers et des martin-pêcheurs.Leboyan qui y conduit est ordinairement de dix- huit pouces de longueur. On n’a pas man- qué de donner à cette espèce le pressen- timent des inondations, comme on a donné aux autres celui du froid et du chaud , et tout aussi gratuitement : on a dit qu’elle ne se laissoit jamais surprendre par les eaux; qu’elle savoit faire sa re- ‘traite à propos , et plusieurs jours avant qu’elles parvinssent jusqu’à son trou. Mais elle a une manière tout aussi sûre et mieux constatée pour ne point souffrir des inondations, c’est de creuser son-trou et son nid fort au-dessus de la plus grande élévation possible des eaux. Ces hirondelles ne fout, suivant M. Fnisch, qu’une seule ponte par an; elle est de cinq ou six: œufs blancs, demi- dit Pline. Aldrovande est de son'avis. M. Edwards dit que ceux qu’avoit fait fouiller M. Collinson étoïent parfaits ; mais il ue spécifie pas leur forme, _ : Enfin Belon doute quelles creusent elles-mêmes * leurs Lrqus. m6. HISTOIRE NATURELLE et une graisse très-fine, comparable à à } les autres, et qui consiste non seulement dans la ohibreaé tribu des insectes ailés, aux poux de bois qui se glissent sous sig a " 5 fu 1% ER te FU | ‘transparens | et sans taches, dit M. Klein: Leurs petits prennent beaucoup de graisse, | celle des ortolans. Comme cètte espèce a un. fonds de subsistance plus abondant que mais dans celle des insectes vivant sous ! terre, et dans la multitude des -chrysa- lides qui y végètent, elle doit nourrirses… petits encore mieux que les autres es- pèces, qui, comme nous avons VU, ‘xour- rissent très-bien les leurs : aussi faite on. une grande consommation des “hiron- deaux de rivage en certäins pays'; par exemple à Valence en Espagne *; ce qui mé feroit croire que, dans ces mêmes pays, ces oiseaux, quoi qu’en dise M: Frisch, font plus d’une ponte par an. k Les adultes poursuivent leur proie sur les eaux avec une telle activité, qu'ow se persuaderoit qu'ils se battent. En effet ; ils se rencontrent, ils se choquent eu ) e 2 e 4 4 Sr » { À i * Ces jeunes hirondéaux sont néanmoius sujets. rh Es b 4 mais ils n'ont jamais de punaises. #31) » U "DÉS HIRONDELLES. 11} Courant après les mèmes moucherons : ils $e les arrachent ou se les disputent en jetant des cris perçans : mais {oût cela n'est autre chose que de l'émula- tion , telle qu’on. la voit régner ‘entre des animaux d’ espèce à Au er attirés par la même proie et DURS du mênie appétit. Du UNDER Quoique ectte espèce semble être la plus sauvage des espèces européennes , du moins à en juger par les lieux qu’elle choisit pour sou habitation, elle est toute- be moins sauvage que le grand 'mañrti- net , lequel fait à la vérité sa: demeure dans les villes, maïs ne /se méle ; Jamais avec aucune tie espèce d'hirondelle ; : au lieu que l hirondelle de rivage va sou- vent de compagnie avec celle de fenêtre. et même avec celle de cheminée: Cela ar- rive sur-tout dans les temps du passage , temps où les oiseaux paroissent miéux sentir qu'en toute autre circonstance, Ye besoin et peut-être l’intérèt qu'ils ont de se réunir. Au reste, elle diffère des deux espèces dont jé viens de parler, par leplumage, par la voix, et, comme on 118 HISTOIRE rar Gui à a pu le voir, par quelques unes | le se habitudes naturelles : ajoutez qu’ elle ne : se perche jamais, qu’elle revient au prin-" temps beaucoup plus tôt _que le grand ? martinet. Je ne sais sur quel fondement | Gesner. prétend qu’elle s'accroche et se , suspend par les pieds pour dormir. | Elle à toute la partie supérieure gris- -de- souris ; une espèce de callier de la même | couleur au bas du eou ; tout le reste de la partie inférieure ee les pennes de la queue et des ailes hp © les couyer-. tures inférieures des ailes grises ; le bec. noirâtre , et les pieds bruns, garnis par-. derrière, jusqu'aux doigts, d’un duvet de même couleur. ré Le mâle, dit Schwenckfeld , est did gris plus AREAS et il a à la PRG € de la gorge une teinte Jjaunâtre. ce: est la plus petite des hir ondelles d'Eu« rope. Longueur totale, quatre pouces neuf "Fine bec , un en plus de cinq | lignes ; langue Es Pda tarse "cinq lignes; doigt postérieur le plus Ms de. tous; vol, onze pouces ; queue, deux … pouces un quart, fourchue de huit ligues, | 3 ‘2 DES HIRONDELLES. 19 composée de douze pennes; les ailes com- posées de dix-huit, dont les neuf plus intérieures sont EslEs entre elles ,. dé- passent la queue de cinq lignes. t= +20 : ‘ LS ; ï SATA 4x NEUR L HIRONDELLE GRISE. } 22 FR} : * ad DES ROCHERS* Nous avons vu que les hirondelles de fenêtre étoient aussi par fois des hiron-" delles de rocher : mais celles dont il s’a- git ici le sont toujours ; toujours elles nichent dans les rochers : elles ne des-. cendent dans la plaine que pour suivre leur proie ; et communément leur appa- rition annonce la pluie un jour ou deux” d'avance : sans doute que l'humidité, ou plus généralement l’état de l’air qui pré- cède la pluie, détermine les insectes dont elles se nourrissent à quitter Ja montagne. Ces hirondelles vont de compagnie avec. celles de fenêtre ; ; mais elles ne sont pas! en si grand nombre. Ou voit assez souvent. * Je ne connois cetie hr que par M. le marquis de Piolenc, qui m'en a envoyé deu À individus. | +4 3 n DES. HIRONDELLES.. A 11415 24:54 D ci autour Le Sue de l'Épine.e en Savoie. Ceux dont al s’agit ici, pargissent les premiers , et sont aussi pd premiers à regagner la montagne: sur les huit heures et demie du matin, il n’en reste pas un seul dans la plaine. : L'hirondelle de rocher arrive en Sayoie vers Île milieu d'avril, et s’en va dès le premier d’ août; mais on voit encore des traîneuses jusqu’ au 10 octobre. Il. en est de même de celles qui se trouvent dans les montagnes d'Auvergne et du Dau- phiné.. Cette. espèce semble faire Ja nuance entre l'hirondele de fenêtre ;. dont elle a à peu près le cri et Les Fa et. celle de rivage , dont elle a les él :, toutes les plumes du dessus de la tête et du z corps, les pennes et les couvertures de la queue , les pennes et les couvertures supérieures des ailes , sont d’un gris brun bordé de roux ; la paire intermédiaire de la queue est moins foncée ; les quatre paires latérales comprises entre cette in- | à tm et la plus extérieure sont 11 7 marquées ; sur Vel côté s AE d'ané | tache blanche qui ne paroît que Torqut la | quêué est épanouie ; le dessous du corps p' est roux ; les flancs d’ün roux teinté ‘de È bfui ; té couvertures inférieures des aïlés | M : le pied revêtu d'un duvét gris D varié de brun; le bec ct les ongles noirs. Longueur totale cinq poucés dix lignés ; 4 vol, te pouces deux tiérs ; queue , vingt-une lignes , un peu fourchüé, coin posée de Use petheb RE par les ailes de sept lignes. La seule chose qui m'a paru digne d'être remarquée dans l’intérieur, c’est ‘qu’à Tendroit du cœcum il ÿ avbii une seule appendice d'une ligne de’ diamètre ‘et d’une ligne: un quart de longuéur. Jai déja vu la mêmé chose dans lé bihoreau. CERN PSS EIRE EU RER LE MARTINET NOIR *, Lx s oiseaux de cette espèce sont de vé- ritables hirondelles, et, à bien des égards, plus hirondelles, si j'ose ainsi parler, que les hirondelles mêmes ; car non seulement ils ont les principaux attributs qui carac- térisent ce genre, mais ils les ont à l’ex- cès : leur cou, leur bec et leurs pieds, * Voyez les planches enluminées, n° 542, fig.7, où cet oiseau est représenté sous le nom de grand Martinet. En espagnol, venceio, arrexaquo ; en anglois, great-swallow, martlettes ; en allemand , ger- schwalb, geyr-schwalb;en françois, martinet, mar- telet, grande arondelle; en différentes provinces, grande hirondelle, hirondelle noire > Martelet, alérion ; arbalétrier à Avignon (parce qu’il a en volant la forme d’un arc tendu } ; à Pa fetes; en Champagne, griffon , griffet ; à Genève, mar- Zyrola (peut martyr, parce que les enfans se plai- sent à le tourmenter); à Paris, dans le peuple, _ de juf; hirondelle de mer, au cap de Bonue- _ Æspérance. A EU JR 4 HISTOIRE. A TUREL # L _sont:plus courts ; leur tététet. ler sosie 4 ie plus larges; leurs ailes plus longues ; ils 1 ont le vol plus élevé, plus rapide que ces oiseaux , qui volent déja si légèrement ! L À 1ls tom par nécessité , car d'eux-mêmés ils ne se SOU Vel à terre; -et lors- qu'ils y tombent par quelque accident, ils ne se relèvent que très-diflicilement dans un terrain plat; à peine peuvent-ils, en se trainant sur une petite motte ,. eil grimpant sur une taupinière ou'sur une pierre , prendre leurs avantages assez pour inettre en Jeu leurs longues: ailes ?, C'est une suite de leur conformation , ils ont le tarse fort court; et lorsqu’ ils ve) posés , ce tarse porte à terre Jusqu'au talon , de sorte qu ils sont à peu près 1 Aristote disoit qu'on ne pouvoit distinguer les martinets des hirondelles que pär leurs pieds pattus ; il ne connoïssoit donc pas la singuhère conformation de leurs pieds et de leurs doigts, ni leurs mœurs : et leurs habitudes encore plus singülières. 2 Un chasseur m'a assuré qu’ils se posoient quel- quefois sur des tas de crottin, où ils trouvoient des insectes et assez d’avantagé pour pouvoir prende. ! leur volée. { } » + fX DES MARTINETS. 1% couchés sur le ventre , ét qüe , dans cette situation, la btighbut de leurs ailes de- vient pour eux un embarras plutôt qu'un avantage , ét ne sert qu’à leur donner un inutile balancement de droite et de gauche *. Si tout le terrain étoit uni et sans aucune inégalité, les plus légers des oiseaux deviendroient les plus pesans des reptiles ; et s'ils se trouvoient sur une sur- . face dure et polie , ils seroient privés de tout mouvement progressif; tout change- ment de place leur seroit interdit. La terre n’est donc pour eux qu’un vaste écueil , et ils sont obligés d'éviter cet écueil avéc le plus grand soin. Ils n’oift * Deux de ces oiseaux observés par M. Hébert w’avoient , étant posés sur une table et sur le pavé, que ce seul mouvement : leurs plumes se renfloient lorsqu'on approchoit la main. Un jeune trouvé au pied de la muraille où étoit le nid, avoit déja cette habitude de hérisser ses plumes, qui n’avoient pas encore la moitié de leur !ougueur. J’en ai vu deux, depuis peu, qui ont pris leur essor , étant posés l’un sur le pavé, l’autre dans une allée sablée; ils ne . marchoïent point, etne changeoïent de place qu’en battant des ailes. 11 :, A, VTA ie A ‘Lt Hniotii ES ou le repos Eco ; s'agi« ter avec effort dans le vague de l'air, ow rester blottis dans leur trou, voilà leur vie : le seul état intermédiaire qu'ils con- noissent, c’est de s’aäccroclier aux mu- _railles et aux troncs d'arbres tout près de leur trou , et de se traîner ensuite dans. l’intérieur de ce trou en rampant, en s’ai- dant de leur bec et de tous les points d’ap- pui qu'ils peuventse faire. Ordinairement ils y entrent de plein vol; et après avoir passé et fepassé devant plus de cent fois, _ ils s’y élancenttout-à-coup, et d’une telle diese, qu'on les perd de vue, sans sa- voir où ils sont allés : on seroit presque tenté de croire qu'ils deviennent in Vi- sibles. : Ces oiseaux sont assez Tia entre eux ; mais ils ne le sont point du tout avec les autres espèces d’'hirondelles, avec qui ils ne vont jamais de compagnie : aussi en diffèrent-ils pour les mœurs et le naturel, comme on le verra dans la suite de cet de, On dit qu'ils ont peu d’ins- tinct : ils en ont cependant assez pour Ni <;. - < És FT . DES MARTINETS 7 loger dans nos bâtimens sans se mettre. dans notre dépendance , pour préférer un logement sûr à un logement plus com-. mode ou plus agréable. Ce logement, du moins dans nos villes, c’est un trou de muraille dont le fond est plus large que l'entrée ; le plus élevé est celui qu'ils aiment le mieux , parce que son élévation fait leur sûreté : de le vont chercher Jus- que dans les clochers et les plus hautes tours, quelquefois sous les arches des ponts , où il est moins élevé, mais où apparemment ils le croient mieux caché, d’autres fois dans des arbres creux, ou enfin dans des berges escarpées à côté des martin -pêcheurs, des guépiers et des hi- rondelles de rivage. Lorsqu'ils ont adopté un de ces trous , ils y reviennent tous les ans , :t savent bien le reconnoître, quoiqu'il n’ait rien de remarquable. On les soupçonne , avec beaucoup de vrai- semblance , de s'emparer quelquefois des nids des moineaux ; mais quand à leur retour ils trouvent les moineaux en pos- session du leur, ils viennent à bout de se le faire rendre sans beaucoup de bruit. ‘128 HISTOIRE | dire Les martinets sont, de tous Te oiseaux de passage , ceux qui, dans notre Pays , “arrivent lés derniers et s’en vont les pre- miers. D’ordinaire ils commencent à pa- roître sur la fin d’avril ou au commence- « ment de maï, et ils nous quittent avant la fin de juillet*. Leur marche estmoins, régulière que celle des autres hirondelles, et paroît plus subordonnée aux variations de la température. On en voit quelquefois. ‘en Bourgogne dès le 20 avril; maïs ces ” premiers venus sont des passagers qui vont plusloin:les domiciliésnereviennent guère prendre possession de leur nid avant Les premiers jours de mai. Leur retour s'annonce par de grands cris. Ils entrent assez rarement deux en même temps dans _ le même trou, et ce n’est pas sans avoir beaucoup voltigé auparavant : plus rare- ment ces deux sont suivis d’un troisième ; mais ce dernier ne s’y fixe Jamais. J'ai fait enlever en différens temps et en _* On m'ässure qu’ils v’arrivent qu’en mai sur Je lac de Genève, et qu’ils en repartent vers la fin de juillet où au commencement d’août; et lorsqu? dx fait bien beau et bien chaud, dès le 15 juillet. . 2 A :f ne 7 id! din ; ‘à 168 DES/MARTEUNE%É SI 120 différens eudr oits, dix Ou’ douze nids de martinets': J'ai trouvé! dans -tôûs à: peu près les mêmes maätériaux:, set des maté- riaux ‘dé ‘touté ‘espèce ; de Ta paille avec l'épi , dé l'herbe sèche , de la mousse, du , chanvre, des bouts de ficelle , de fil et de soie, un bout de queue d’hermine, de petits morceaux dé:gaze , ‘de’ mous- ‘séline et autres étoffes légères, des plumes d'oiseaux domestiques , ‘de pordrin de perroquets , dü'charbôn., "en un‘mot ‘tout ce qui peut se tram et dans les ba- layures des villes. Mais comment des oi seaux qui ne se posent jamais à térre, viennent-ils à bout d'amasser tout ‘cela ? Un observateur célèbre soupéontie qu’ils enlèvent ces matériaux divérs‘én rasant la surface du terrain Rate même ‘qu'ils boivent en rasant la surface de l’eau. Frisch croit qu'ils saisissent dans l'air ceux qui sont portés jusqu’ à eux par quelque coup de vent; mais on sent bien qu'ils ne peuvent se procurer que fort peu de chose de cette dernière facon, et que si a première étoit la véritable ; elle ne pourroit être ignoréé dans Îles villes où x Ha ME ST EU Ga. 130 HISTOIRE NATURE ls sont domiciliés ; ;0r, après dir inf 5 tions exacfes,: jé n'ai trouvé qu’une seule | personne digne de foi qui erük.avoir vu … les martinets (ce sont ses ‘expressions } « occupés à cette récolte ; d'où je conclus ” que cette récokte n’a point lieu. Jé trouve beaucoupplus vraisemblablecequem'ont dit quelques gens simples, témoins ocu- laires , qu’ils avoient vu fort souvent les : martinèts sortir des nids. d’ hirondelles, et. de moineaux, emportant, des matériaux ' dans leurs petites serres ;. et ce, qui aug- mente la probabilité de cetteobservation, c’est que, 1°, les nids des martinets sont composés des mêmes choses que: ceux des amoipeaux ; 2°. C'est que. l'on sait d’ail- leurs que les martinets entr ent quelque- fois dans les nids des petits oiseaux pour manger les œufs, d’où, l’on, peut juger qu'ils ne se font pas faute de piller de nid quaud:ils ont besoin de matériaux. A l’é- gard, de la mousse qu'ils emploient en assez grande quantité , ilest possible qu’ils la prennent avec leurs petites serres, qui sont très-fortes, sur le tronc des arbres, où ils savent fort bien. s accrocher, d’ eur 4 ' : L L 1 0 \ N,./3 “ j #1 N “# | 1 à … \ a CTTA 1 PART 2 { . DES MARTINETS. 134 tant plus qu'ils michent avisét , comme où sait, ‘dhnig les arbres creux: De sépt: nids Er Louis de cintre d’un portail d'église, à quinze pieds du sol ,‘1l n’ÿ éh avoit qué trois qui eussent la forme réulièré d’un nid'en coupe, et dont lesmatériaux fussent plus oumoins _ entrélacés silsl’étoient plus r égulièrement qu'ils me le Sént commuanémient dans les nids des moineaux : ceux des wiartinets contenoient plus-de mousseet 1ioins de plumes , et ‘ei ‘général ils sont moins VO luminéux..- "17 ° Peu de temps après’ que’ les artihets ont pris pôiSessioti d’unnid} il en sort continuellement pendant bhusie s JOUIS ; et quelqiréfois la nuit, des éris plaintifs ; dans cértains momens on croit distinguer deux Yüix : éét:ce une éxpression de plai sir ; commune àu mâle ét à la femelle? est-ce un éhant d'amour par lequel la fe- mellé invite le mâle à venix remplir les vues de la Nature ? Cette dérnière conjéc= ture semble être la mieux fondée, d’au- tant plus que le cri du mâle en amour, a poursuit sa femelle dans l'air ; “ * mâle ’ ‘ou si. le: en reçoit pas pa À cé qu'on sait,ne’est que; damsicette cire constance ; oi voit assez souvent, trois où qua martinéts voltigerautour du. trou, 4 et mêmeétendre leurs griffescomme pour $ ASCOPHErE à a muraille: Famis, ce Pour 152: qui Le PSE Ai He lieu de AR naissance. Ces petits problèmes sont! d'autant. plus difficiles à résoudre ; que les femelles ont à peu près le même plumage .que les mâles, et qu'on. a. rarement, l'occasion de suivre et d'observer. de. près leurs al< lüres. OUI OLE LIT TI [CT HOSMANATMOAITON Ces: oiseaux Pond eux pouf ééjonr Ù dans notre pays, .n’ont.que Le teps.de faire une seule ponte ; elle est communé- _ ment de cinq œufs blancs, pointus, de f forme très-alongée. J'én ai vu le 28 mai qui m'étoient pas /encore éclos., Lorsque « les petits ont percé la coque, bien diffé- 4 rens des petits des autres es de ils Ft 2 L4 vd n 1 ‘ LT tendent le cri de la Nature, et leur donnent tout ce.qu'il] Jeur faut. Ils ne leur portent à mangen.que deux ou trois fois par jJoûr ; mais.à chaque fois ils reviennent/au nid avec une ample provision, ayant leur large gosier rempli de mouches ,-de pa- pillons , de scarabées ,, qui s’y prennent comme dans une-nasse, mais une nasse mobile, qui s’avance à leur rencontre et les, engloutit*,. As, vivent aussi d’arai- gnées qu'ils trouvent dans leurs trous et n DES MARTINETS. 133 aux environs : leur bec a sipeu de force, qu'ils ne peuvent s'en servir pour briser cette foible proie, ni même pour la serrer | ebVadtaeie AE FO Ie st fui . Vers le milieu de } Mur. les petits com- ‘mencent à à voler, et quittent bientôt.le nid ; après quoi Vs père et mère ne: pa- xoissent plus s'occuper d'eux. Les uns et les autres ont quantité de vermine qui ne paroît pas les incommoder beaucoup. * Le seul martinet qu'ait pu. tucr M. Hébert, avoit une quantité d’insectes ailés dans son gosier. Cet oiseau les prend, selon M. Frisch, en fondant s avec impétuosité , le bec ouvert de toute sa largeur. 7 12 K ‘Ces oiseaux bonit me iqe pese tous les autres de la inème famille , ose qu'ils sont gras ; les jeunes nrMbG pris au id, passent eli Savoié et déris 1 1 % Piéthônt pour un morceau délicat. ESS vicux sont difficiles à/tirér, à cause de leur vol également élevé ét tapide : mais | comine par un effet dé cette rapidité inème ils té péuvent aisémeñit $e détournér de. leur route, on en tiré parti pour'les tuer, « don sséüleieht à à coups de’ fusil ; mais’ Er coups de baguétte ; totite la difficulté ést de se inéttre à portée d’eéux'et sûr letir passage , en montant dans ‘un clocher, sur un bastion, etc. ; après quoi ilnés 4 sit plus que de les attedrext de leur por- ter le coup lorsqu'on les voit venir direc= tement à soit, où bien lorsqu'ils sortent de leur trou: Dans l'île de Zante, Îles. où À _enfans les prennent à la lignée ; ils se nettent aux' fenêtres d’une ‘tour élevée, et se servent, pour toute amorce, d’une . plume que ces viseaux veulent saisir pour HEtER “ee eh tue TE de cette FA TIÈRE Cl “Ja. a DES MARTINETS. 13% | porter à à leur nid * +: une seule personne en prend de cette manière cinq ou six | douzaines par jour. On en voit beaucoup sut les ports de mer; c’est là qu'on peut les ajuster plus à son aise, et que les bons tireurs en démoutent toujours j'abes-e uns. | or Les martinets éristient la ETATAS ; ét c'est par cette raison qu'ils passent le milieu du jour dans leur nid, dans les fentes de muraille ou de rocher, entre l'entablementetlesderniersr angs de tuiles d’un bâtimert-élevé ; : et le matin et le soir ils vont à la provision, ou voltigeut sans but et par: le seul besoin d'exercer leurs ailes: ils rentrent le matin sur les dix heures ,; loisque le soleil paroït , :et le soir , une deini-heure après lé coucher de cet. pre Ils vont presque toujours en troupes plus où mdins nombreuses, tan- tôt décrivant sans fin des cercles dans des cercles _sans nombre, tantôt suivant à angs serrés la dedans d'une rue , tan- * Peut-être aussi prénnent-ils cette plume pour mn insecte : ils ont la vue bonne ; mais en allant Rs ” , . , /e _ vite; on ne distiigue pas toujcurs bien. CR Û 136 HISTOIRE AT 1 \ 1ôt tournant autour ‘dé PUHETGUE, grade | ‘leurs: fülés : souvent Vilé ° planent sans | remuer Îles kil ,“püis tout-à-coup- ils les | agitent d’un mouvement fréquent-et pré -Cipité. On connoît assez leurs allures; édifice , en criant tous à la fois et de toutes mais on ne connoît : pas si bien leurs it tentions.!! . Dès les prémiers jours de Juillet on ap- perçoit parmi ces oiseaux un mouvement qui annonce le départ; leur nombre » grossit considérablement ; ‘et c'est du 10 au 20, par dés soirées brûlantes , que se. tiennent les grandes assemblées ; à Dijon, c'est: constamment autour db mêmes clochers *. Ces assemblées sont Fort nom- breuses , et, malgré cel, on ne voit. pas | 4 moins de Lie dE tré l'ordinaire au- tour des autres édifices: ce sont donc des étrangers qui viennent’probablement des “pays méridionaux ;'et°qui)ue font que passer. Après le coucher duisoleil, ils se divisent par petits pelotons!, s'élèvent au | baut des airs en POHES de grands me 4 4 Ceux de. Saint-Philibert et de ny j AC 4 « DES MARTI NME T S. pu ct prennent un vol tout autre que leur | vol d'amusement. On les entend encore long - temps après qu'on a cessé de les voir , €t ils semblent se perdre du côté de la campagne. Ils vont sans doute passer la nuit dans les bois: car on sait qu'ils y nichent, qu'ils y chassent aux insectes ; que ceux qui se tiennent dans la plaine pendant le jour , et même quelques uns de ceux qui habitent la ville , s’approchent des arbres sur le soir, et y demeurent jusqu’à la nuit. Les martinets, habitans des villes, s’assemblent aussi bientôt apres, et tous se mettent en route pour passer dans des climats moins chauds. M. Hébert n’en a guère vu après le 27 juillet; il croit que ces oiseaux voyagent la nuit, qu'ils me voyagent pas loin, et qu’ils ne tra- versent pas les mers : ils paroissent en effet trop ennemis dela chaleur pour aller au, Sénégal *. Plusieurs naturalistes pré- * Ce que dit Aristote de son apode , qu'il paroît en Grece toute l’année, sembleroit supposer qu'il ne craint pas tant la chaleur : mais l’apode d’Aris- _tote ne seroit-il pas noire hirondelle de rivage ? Ceuc habitation constante dans un même pays est { Ki 12. La " ART l'E h Te Le *: AA FR HISTOIRE « tendent qu ils s 'engourdissent VA 5. À trou pendant l'hiver; mais cela ne peut \ avoir lieu dans nos climats, puisqu'ils | s'en vont long-temps avant l'hiver, et M: 5 avant la fin des plus. grandes cha- . deurs de l'été. Je puis assurer d’ailleurs. que _ je n’en ai pas trouvé un seuk dans Îles nids que j'ai fait enlever vers le mihieu d'avril, douze ou quinze jours avant leur première appar ition... Indépendamment des migrations pério= diques et régulières de ces oiseaux, on en voit quelquefois en automne des volées +: , f # ù nombreuses qui ont été détournées de leur route par quelques cas fortuits:.telle | étoit la troupe que M. Hébert a vuepa- xoître tout-à-coup en Brie, vers le com-. _ mencement de ne en Elle prit un peuplier pour le centre de ses mouye- mens ; elle tourna long-temps autour de cet arbre , et finit par s’éparpiiler , &’éle- ’ ver fort haut , et disparoître avec lejour. plus analogue à à la nature de cette hirondelle qu'à celle de notre martinet ; et celui-ci d’ailleurs , qui graint le chaud ét l'été tant qu'il peut, s'accom= LS il moderoit difficileméAt des érés de li Grèce: | a LA LU DA # SA IE a he CNT T MER L d L rA i Na D. V. UT +0 ++ si * FA 148 è ” ué: M I NE TS 1% _ pour ne plus revexir. M. Hébert en a vu encore une autre volée, sur la fin de sep- tembre , aux environs dE Nantua , où l’on n’en voit pas ordinairement. Dans ces deux troupes égarées , il a remarqué que plusieursdes oiseaux quiles composoient, avoient un eri différent des cris connus des martinets , soit qu'ils aient une autre voix pendant l'hiver, soit que ce fût celle des jeunes ou celle d’une autre race de cette même famille dont je vais parier dans un moment. | : En général , le martinet n'a point de ramage ; ik n’a qu'un cri ou plutôt un sifflement aigu, dont les inflexions sont peu variées , et il ne le fait guère entendre qu’en volant. Dans son trou, c’est-à-dire dans son repos, il est tout-à-fait silen- cieux : il craindroit , ce semble , en éle- vant la voix , de se déceler. On doit ce- pendant excepter, comme on a vu, le temps de l'amour. Dans toute autre cir- comstance, son nid est bien différent de ces nids babillards dont parle Le Poète*. _# Pabula parva legens , nidisque loquacibus escas. : a ViIRGILE, Des oiseaux. ont tiyol se si rapides ne peuvent manquer d’avoir la vue per- cante', et ils sonteneffetune confirmation + du principe général établi ci-devant dans | le Discours sur la nature des oiseaux. Mais tout a ses bornes , et'je doute AE à puissent appercevoir une mouche à distance d’un demi-quart de lieue, comme dit Belon, c’est-à-dire, de vingt-huit mille Tois lé diamètre de cette mouche, en lui “supposant neuf lignes d'envergure; dis- … tance neuf fois plus grande que celle où l'homme ‘qui auroit la meilleure vue, pourroit l’appercevoir *. Les martinets ne sont pas seulement répandus dans toute . l'Europe ; M. le vicomte de Querhoent en a vu au cap de Bonne-Espérance, et Je ne doute pas qu'ils ne se trouvent aussi en Asie, et même dans le nouveau conti- Dént Si l'on réfléchit un moment sur ce sin- gulier oiseau , on reconnoîtra qu il a une existence en effet bien sin gulière, et toute # On sait qu’un objet disparoît à nos yeux lors- M qu’ il est à la distance de trois mille quatre, cent vs nur x na irente-six fois son diainètre. LAAE TA ù RCE. 47 5 D à DES MNRTINETS. rt ; part agée entre lés extrêmes opposés du mouvément et du repos : on jugera que, privé tant qu'il vole (ét il vole long-temps) des'senSätions du tact, ce sens fonda: mental ; il ne les rétreHNe Mère dans son “trou ; que là elles lui procurent, dans le recucillement, des jouissances préparées, comme toutes les autres, par l’alterna- tive dés privations, et dont ne peuvent . bien juger les êtres en qui ces mêmes sen- sations sont nécessairement émoussées par leur continuité : enfin l’on verra que son caractère est un mélange assez naturel de défiance et d’étourderie. Sa défiance se marque par toutes les précautions qu'il prend pour cacher sa retraite, dans la- quelle il se trouve réduit à l’é tat de rep- tile, sans défense, exposé à toutes les insultes : il y entre furtivement ; 1l y reste long-temps ; il en sort à l’improviste ; il y élève ses petits dans le silence : mais, lorsqu’'ayant pris son essor il a le senti- ment actuel de sa force ou plutôt de sa vitesse , la’ conscience de sa supériorité sur les autres habitans de l'air, c’est alors "qu'il devient étourdi, témétbir ds 3 il né k, craint É. i parce qu'il fi état d'échapper. à tous les. dangers. souvent. comme on l’a vu, il succombe à ceux dl auroit évités facilement. s'il 4 eût voulu s’en. appercevoir ou s'en défier, > Le martinet noir,est plus gros que. . autres hirondelles, et pèse dix à: an gros ; il à l'œil nine la gorge:c blanc cendré ; le reste Fc plumage sys ‘râtre avec des reflets verds ;.la:teinte du. dos et des couvertures inférieures d ae da i | queueplus foncée ; celies- -ci vontjusqu'a | bout des deux pennes intermédiairess. le bec est noir ; les pieds de couleur dechaix » rembrunie; le dev ant et. le côté tatérieur 1 du tarse sont couverts de pie pis | noirâtres. "ee | RU le NO Longueur title À sapé: Sonpes cr quarts ; bec, huit à neuf lignes ; ; langue, trois lignes et demie , fourchue ; narines | de la forme d’une etes humaine Eau ! gée, la convexité en dedans , leur axe | incliné à l’arète du bec supérieur; les deux paupières nues, mobiles, se rencontrent | en se fermant has le. Ne du globe de … Fœil; tarse, près de cinq ligneas: les « LC \ £ 3 + u ut < Ü ne {a F ". * 4 M y | (a à ds Fe + f wi v? x L) Me Lu ee ” Tin Ye vd ; s M. VE téTs. 5 Ed tournés en avant }, et composés ‘chacun. de deux phalanges seulement Ceanfobimatiôn singulière ét propre aux märtinets ); vol, environ quinze pouces; queue, près de trois poutes ,; Composée de’ douze pennes inégalés ?, fourchue de plus d'un pouce , dépassée de huit à dix lignes par les ailes, qui ont dix - huit pennes, et représentent mr bien, ‘étant RASE S ühelame de faux: : Bsophage, deux pouces ét demi, forme vers le bas une petite poche: iduleuses ; gésier, muscüleux à sa circonférence , doublé d’une membrane ridée, non ad- r : , : à % LE 4° 4 ? hérente, contenoit des débris d'insectes , et pas une petite pierre; une vésicule de fel, point de cœcum ; tube intestinal, du sésier à l'anus, de pouces et dt ovaire garni d'œufs d’'inégale grosseur a 20 Mai ). 1 Comment donc a-t-on pu donner pour carac+ tère du genre auquel on a rapporté ces oïseaux, n . o L . d’avoir trois doigts tournés en àvant et un en arrière ? 2? Je ne sais pourquoi Willughby ne lui en donne me. dix; peut-être confond-1l cette espèce ayec la + suivante, A Cu LA # 4 ii 16 parer ROME, | ASE dus âles et. Fe meiles, , J'ai reconnu que 16: mûl ile: ÉTREN , que.ses pieds sont plus dette “et que presque a Sr er ï plumes biche qui la composent oùt | la côte noireo HOT EL : PTS _ L'insecte parasite de ces oiseaux est une espèce de pou, de forme Pour à _ de couleur orangée, mais « de différentes teintes , ayant deux antennes AUS la tête plate > presque triangulaire s pus À corps composé de neuf anneaux “hérissés y4 ie sé de quelques poils rares. Nat n LE (j NT Ÿ a we re , + e x. #* rit Ÿ 4 ut w 7 EEE THEN fs | M ; 4 ! UE My ï { SE le | a PA A ÿ + s- Le ? Mi tu, à A (PS MER, se & KL" HÉBNL dr LEE HE, Due sl ÿ / # no Y y 0 0 eh, N yl U . 3 { 1 TK AURA a es ï ’ n DES MARTINÉTS. 145 " | 4 | . LE GRAND MARTINET À VENTRE BLANC*,. J E retrouve dans cet oiseau : Ct les carac- tères généraux des hirondelles, et Les attri= buts particuliers du martinet noir ; entre autres , les pieds extrémement courts, les quatre doigts tournés en avant, et tous quatre cofnposés seulement 4 dus phalanges. Il ne se pose Jamais à terre et ne se perche jamais sur les arbres, non plus que le martinet. Mais je trouve aussi qu'il s’en éloigne par des disparités assez considérables pour constituer une espèce à part : car, indépendamment des diffé- : rences du plumage, il est une fois plus gros ; il a les ailes plus longues , ét seule“ ment dix pennes à la queue. Ces oiseaux se plaisent dans les mon- * En Savoie, le peuple l appelle FT. Oiseaux, XII Z, 13 En Éonés A: Hole nt dk des trois de ro- cher ; il en vient tous Iles ans dans ceux qui bordent le Rhône en Savoie, dans ceux de l’île de Malte, des Alpes suisses, etc. Celui dont parle Edwards avoit été tué * sur les rochers de Gibraltar ; mais on ignore s’il y étoit de résidence, ou's’il ne faisoit qu'y passer : et quand il ÿauroit été domicilié , ce n’étoit pas une raison suf- fisante pour lui donner le mom d’ziron- delle d’Espagne ; 1°. parce qu'il se trouve en beaucoup d’autres pays, et probable- ment dans tous ceux où il y a des mon- tagnes et des rochers ; 2°. parce que c’est plutôt un martinet qu’une hirondelle. On entua , en 1775, dans nos cantons, sur un HER qui est au pied d’une Aobleéue assez élevée. M. le marquis de Piolénc e à qui je dois la connoissance de ces oiscaux, et qui m'en a envoyé plusieurs En CO me: mande qu'ils arrivent en Savoie vers le. commencement d’avril ; qu'ils volent d’a- bord au-dessus des étangs et des marais ; \ qu'au bout de quinze Jours ou trois se | maines , ils gagnent les hautes montagness; À Vi À n SUN NE + : dE BR da Air NAN SNS ARCS PES NA RES 4 Je DES MARTINETS. 147 que leur vol estencore plus élevé quecelui _ de nos martinets noirs , et que l’épüqüe de leur départ est moins fixe que celle de leur arrivée , et dépend davantage du froid et du chaud, du beau et du mau- vais temps'. Enfin M. de Piolenc ajoute qu'ils vivent de scarabées, de mouches et de moucherons, d’araignées , etc. ; qu'ils sont difficiles à tirer ; que la chair des adultes n ‘est rien moins qu'un bon morceau ?, et que l'espèce en est peu nombreuse. | | Il est vraisemblable que ces martinets nichent aussi dans les rochers escarpés qui bordent la mer, et qu’on doit leur appliquer , comme aux martinets noirs, ce que Pline a dit de certains apodes qui se voyoient souvent en pleine mer, à toutes distances des côtes, jouant et vol- tigeant autour des vaisseaux. Leur cri est à peu près le même que celui de notre martinet. * Dans le pays de Genève, il reste moins Jong- temps que le martinet noir. ? Les chasseurs disent ordinairement que ces oiseaux sont très-durs, soit à tuer, soil à manger. De - Is ont Ad au: d la téte et toute la | partie supérieure gris brun , plus foncé sur la queue et les ailes, avec des reflets yougeatres et verdâtres ; la gorge, la poi- trine et le ventre, blancs ; sur le cou un collier gris brun , varié de noirâtre ; des flancs variés de cette dernière couleur et ? de blanc : le bas-ventre et les couver- tures inférieures de la queue , du même brun que le dos ; le bec noir; les pieds + couleur de chair, garnis de duvet sur le devant et le côté intérieur; le fond des plumes étoit brun sous le corps, et gris clair dessus ; presque toutes les plumes blanches ayoient la côte noire , et les brunes étoient bordées finement de blan- châtre par le bout. Un mâle que j'ai ob- rembrunies que deux autres individus deux onces cinq gros. _ Longueur totale, huit pouces et demi ; bec, uu pouce, un peu crochu; langue, quatre lignes , .de forme triangulaire ; äris brun ; paupières nues ; tarse, cinq _ Jignes et demie; ongles forts, l’intérieur. _servé, avoit les plumes de la tête plus . avec lesquels Je le comparai; il pesoit . L 4 vu ee NEC Cr: NÉ CE 20) STONE (NTI) LOS er L,,044 DAME 0 d'A FA? 4 yf PR - &) KI S'ÉSM OU SANS NS pa A ABS RU. Ne re NN DA _ p h ” s— DES MARTINETS. r4g . le plus court; vol, vingt pouces et plus; les ailes composées de dix-huit pennes ; queue , trois pouces et demi, composée de dix pennes inégales, FR Siiue de huit à neuf lignes, dépassée par les ailes de deux pouces au moins. Gésier peu musculeux, très-gros., dou- blé d’une membrane sans adhérence, con- tenoit des débris d'insectes et des insectes tout entiers, entre autres un dont les ailes membraneuses avoient plus de deux pouces de long ; tube intestinal, neuf à dix pouces ; l’œsophage formoit à sa par- tie inférieure une poche glanduleuse ; point de cœcum ; je n'ai pas apperçu de vésicule du fel; testicules très-alongés et très-petits (18 juin ). Il m'a semblé que le mésentère étoit plus fort, la peau plus épaisse, les muscles plus élastiques, et que le cerveau avoit plus de consis- tance que dans les autres oiseaux ; tout annoncoit la force dans celui-ci, et l’ex- trême vîtesse du vol en suppose en effet beaucoup. I est à remarquer que l'individu décrit par M. Edwards étoit moins gros que le 13 pr | STONES ATURELLE. nôtre. Cet observateur avance qu'il res sembloit tellement à Thirondeltet ae * riz À vage , que la description de l'un auroit 1 pu servir pour tous deux; c’est que Je. e plumage est à très-peu près le même, et À que d’ailleurs tous les martinets et même toutes les hirondelles se ressemblent beau- Li _ coup: mais M. Edwards auroit dû prendre | | garde que l'hirondelle de rivage n’a pas . les doigts conformés ni disposés comme l'oiseau dont il s agit i ici. “4 A RG AV GE DO D ANT A AUS OISEAUX ÉTRANGERS QUI ONT RAPPORT AUX HIRONDELLES : ET AUX MARTINETS. *. \ V Qv o1QuE les hirondelles des deux con- tinens ne fassent qu'une famille, et qu’elles se ressemblent toutes par les formes et les qualités principales ?, cependant il ? Jêne mettrai point au rang des hirondelles étrangères plusieurs oiseaux à qui les auteurs ont bien voulu appliquer ce nom, quoiqu’ils appar- tnssent à des genres toui-à-fait difflérens. Tels sont , l’oiseau dont M. Linnæus a fait une hiron- delle, sous le nom de praticola ; l’oiseau appelé au cap de Bonne-Espérance, hirondelle de mon- fagne ; et qui nous a été envoyé sous ce nom, quoique ce soit une espèce de martin - pêcheur ; T’hirondelle de la mer Noire de M. Hasselquist, ou plutôt de son traducteur; et Phirondelle du Nil, du mème. 'u 2 I] y à peut-être une rente à faire pour le bec, qui est plus fort dans quelques hirondelles de \ $ Amérique, 182 HISTOIRE NATURELLE faut avouer qu elles n’ont pas toutes le méme instinct ni les memes babitudes L naturelles. Dans notre Europe et sur les … frontières de l'Afrique et de l'Asie les plus voisines de l'Europe , elles sont presque toutes de passage. Au cap de Bonne-Espé- rance et dans l'Afrique méridionale , une partie seulement est de passage, et l’autre sédentaire. À la Guiaue, où la tempéra- ture est assez uniforme , elles restent toute l'année dans les mêmes contrées, sans avoir pour cela les mèmes allures: car les unes ne se plaisent que dans les endroits babités et cultivés ; les autres se tiennent tudiféremment autour des habitations où dans la solitude la plus sauvage; les unes | dans les lieux élevés, les autres sur les eaux ; d’autres paroissent attachées à cer- tains cantons par préférence , et aucune de ces espèces ne construit son nid avec de la terre, comme les nôtres : mais il yena qui nichent dans des arbres creux, comme nos martinets , et d'autres doit des trous en terre, comme nos hirondelles de rivage. | “ab Ure chose remarquable, c’est que les à 00e VAR MNT ENS de Ne Ar D CE D AS \ “ 17 , A PES OISEAUX ÉTRANGERS. 153 observateurs modernes s'accordent pres- que tous à dire que dans cette partie de l'Amérique, et dans les îles contigués, telles que Cayenne, Saint-Domingue, etc., les espèces d’hirondelles sont et plus nom- breuses et plus variées que celles de notre Europe , et qu'elles y restent toute l’an- née, tandis qu’au contraire le P. du Tertre , qui parcourut les Antilles dans le temps où les établissemens européens commencçoient à peine à s’y former , nous assure que les hirondelles sont fort rares dans ces îles, et qu’elles y sont de pas- sage comme en Europe. En supposant ces deux observations bien constatées, on ne pourroit s'empêcher de reconnoître l'influence de l’homme civilisé sur la Nature , puisque sa seule présence suffit peur attirer des espèces entières , et pour les multiplier et les fixer. Une observation intéressante de M. Hagstraem, dans sa Lapponie suédoise , vient à l Spa de cette conjecture. Il rapporte que beaucoup d’ oi- seaux et d’autres animaux , soit par un penchant secret pour la son de l’hom- me , soit pour profiter de son travail , : | À a UE AZ CN LAS A NU NE à HO Qu MA VEN eE 154 HISTOIRE NATURELLE 4 s'assemblent et se tiennent auprès dés nouveaux établissemens : il excepte néan- moins les oies et les canards', qui se con-. duisent tout autrement, et dont les mi- grations sur la montagne ou dans la plaine se font en sens eontraire de celles des Lappons, - Je finis par remarquer , d’après M. Ba- Jon et plusieurs autres observateurs, que, dans les îles et le continent de l’Amé- ‘rique, il y a souvent une grande diffé- rence de plumage entre le mâle et la fe- melle de la même espèce, et une plus grande encore dans le même individu observé à différens âges ; ce qui doit jus- . tifier la liberté que J'ai prise de réduire souvent le nombre des espèces, et de donner commé de simples variétés celles qui, se ressemblant par leurs principaux attributs, ne diffèrent que Les les cou- leurs du cts: gi Lie DES OISEAUX ÉTRANGERS. 155 / L L LE PETIT MARTINET NOIR. CET oiseau de Saint - Domingue est modelé sur des proportions un peu diffé rentes de celles de notre martinet : il a le ‘bec un peu plus court , les pieds un peu plus longs, la queue aussi et moins four- chue , les ailes beaucoup plus longues ; enfin les pieds ne paroïissent pas, dans la figure , avoir les quatre doigts tournés en avant. M. Brisson ne dit pas combien les doigts ont de phalanges. Cette espèce est sans doute la même que l'espèce presque toute noire de M. Bajon, laquelle se plaît dans les savanes sèches et arides, niche dans des trous en terre, comme font quelquefois nos martinets , et se perche souvent sur les arbres secs, ce que nos martinets ne font point. Elle est aussi plus petite et plus uniformément noirâtre, la plupart des individus n’ayant pas une seule tache d’une autre couleur dans tout leur plumage. x ' ne % Longueur Ant: ,cinq jpoucese a lignes s bec, six lignes ; tarse, cinq lignes; vol, Ÿ quinze pouces et demi; queue, dut s ; pouces et demi, fourchue de six lignes , dépassée par be ailes de quatorze lignes, | et dans quelques individus de dix-huit.” Un de ces individus avoit sur le front un petit bandeau blanc fort étroit. J'en ai vu un autre} dans le beau cabinet de M. Mau-1 duit, venant de la Louisiane, de la même, taille et à très-peu près du même plu-* . mage; c'étoit un gris noirâtre sans aucun reflet. Ses pieds n'étoient point garnis de plumes. IL LE GRAND MARTINET NOIR A" VENTRE BLANC ? j g r Jr droits cet oiseau comme un mars. tinet, d’après le récit du P. Feuillée, qui ; Voyez les planches enluminées, ne 725 ; fig. Th , Voyez les DISUPAES enluminées, n° 545, fig. +, où cet ojseau est représenté sous le nom d’hirons | ‘delle d'Amérique. QU Te ? : è DES OISEAUX ÉTRANGERS. 159 l'a vu à Saint-Domingue, et qui lui donne, à la vérité, le nom d’Airondelle, mais qui le compare à nos martinets , et pour la taille, et pour la figure, et pour les cou-. leurs. Il le vit au mois de mai, un matin, posé sur un rocher, et l’avoit pris à son chant pour une alouette, avant que le jour lui permit de le distinguer. Il assure qu'on voit quantité de ces oiseaux dans les îles de l'Amérique , aux mois de mai, juin et juillet. , . La couleur dominante dü piste est un beau noir, avec des reflets d’acier poli ; elle règne non seulement sur la tête et tout le dessus du corps, compris les couvertures supérieures de la queue, maïs encore sur la gorge, le cou , la poitrine, les côtés, les jambes et les pe- tites Couvertures des ailes ; les pennes, _les grandes couvertures supérieures et inférieures des ailes et les pennes de la queue, sont noirâtres ; les couvertures inférieures de la queue etle ventre, blancs; le bec et les pieds bruns. Longueur totale, sept pouces ; bec, hu lignes ; tarse, six; vol, quatorze 14 de ” de À CL NES à RE ET CCE CO SU EN X AR AU A A TT RCA DE | 1h un Ne 4 NE Pac VIEN PE ue ef RAS NT CAR ra AE D 6 NA « " * “4 rÀ V * LE w" f Fu pa V4 F: ul oral and ; queue, dE pouces Le trois quarts, fourchue de neuf lignes ,. composée de douze pennes. ) ne dépasse | point les ailes. M. Commerson a rapporté d'Anétiqé | trois individus fort approchans de celui | qu'a décrit M. Brisson, et qui semblent | appartenir à cette espèce. LL LE MARTINET NOIR ET BLANC A CEINTURE GRISE. Troïrs couleurs principales font tout : le plumage de cet oiseau : le noir règne sur le dos , jusques et compris les cou | verturés supérieures de la queue ; .um blanc de neige sur le dessous du corps ; un cendré clair sur la tête , la gorge , le cou , les couvertures supérieures des ailes, : is penues et celles de la queue. Toutes ces pennes sont bordées de gris jaunâtre , et l’on voit sur le ventre une ceinture cendré-clair. +94 TR ‘ Cet oiscau se trouve au Pérou , où 3% : DES OISEAUX ÉTRANGERS. 159 a été décrit par le P. Feuillée. Il a, comme tous les martinets, les pieds courts, le bec très-court et très-large à sa base , les ongles erochus et forts , noirs comme le bec, et la queue fourchue. Heu I V. LE MARTINET A COLLIER BLANC *. CETTE espèce est nouvelle, et nous a été envoyée de l’île de Cayenne. Nous l'avons rangée avec les martinets, parce qu'elle paroît avoir , comme notre mar- tinet , les quatre doigts tournés en avant. Le collier qui la caractérise est d’uu blanc pur, et tranche vivement sur le noir bléuâtre, qui est la couleur domi- nante du plumage ; la partie de ce collier qui passe sur le cou, forme une bande étroite |, et tient de chaque côté à une grande plaque blanche qui occupe la gorge et tout le dessous du cou ; des coins du * Voyez les planches enluminées, no 725, fig. 2, où cet oiseau est représenté sous le nom de mar: net à collier de Cayenne. l'ai V4" 4 VE! dhh OO, ACCRO SERA). RER, WU 41 COR" LES À d nr Tuer LE LA 17 EURE , LA ï ' % Û ne” “ | bec partent deux petités bands blanck C2 divergentes, dont l'une s'étend au-dessus de l'œil comme une espèce de sourcil,” l’autre passe sous l'œil à quelque distance; L: enfin il y a encore sur chaque côté du … bas- ventre une tache blanche, placée de 4 manière qu’elle paroît par - _ denis: et par-* dessous ; le reste de la partie supérieure“ et inférieure , compris les petites et les. moyennes couvertures des ailes, est d’un noir velouté , avec des reflets violets; ce” qui paroît des grandes couvertures des ” ailes, les plus proches du corps, brun, oué de blanc; les grandes pennes me. celles de la queue , noires ; les premières » bordées intérieurement de brun foussâtre; À le bec et les piede-moies ceux-ci couverts de plumes jusqu'aux ongles. M. Bajon dit que ce martinet fait son nid dans les î maisons. J'ai vu ce nid chez M. Mauduit : 44 étoit très-grand , très- étoffé, ‘et construit | avec l’ouate de l'apocyn ; il aol la forme d’un cône tronqué, dont l’une des bases 5 avoit cinq pouces de diamètre, et l’autre À trois pouces ; sa longueur étoit de neuf - » pouces ; il paroissoit avoir été adhérent 1 OÙ pes Na ÉTRANGERS. Te -par sa grande base, composée d’une es- pèce de carton fait de la même matière ; la cavité de ce .nid étoit partagée obli- quement, depuis environ la moitié de sa longueur , par une cloison qui s’étendoit sur l'endroit du nid où étoient les œufs, c'est-à-dire, assez près de la base, et l'on «voyoit en cet endroit un petit amas d’apocyn bien mollet qui formoit une espèce de soupape , et paroissoit destiné à garantir les petits de l’air extérieur. Tant de précautions dans un pays aussi chaud font croire que ces martinets craignent beaucoup le froid. Ils sont de la grosseur de nos hirondelles de fenêtre. Longueur totale, prise sur plusieurs individus, cinq pouces trois à huitlignes; ec , six à sept; tarse, trois à cinq; ongle postérieur foible; queue, deux pouces à deux pouces deux lignes , fourchue de huit lignes, dépassée par les ailes de sept à douze lignes. 14 / mn hi 4 A 1 ÿ L 7 + re “ % ÿ ÿ de. Hs #4, st ME EE 6 vi [| 162, HIS ‘ } Mar R] F + rs A1 Æ > . , Lo / 3 " pre À te +4 c } à L * 1 4 | v é à fe. Le L F AU : , LA PETITE HTRONDELLE NOIRE + A VENTRE CENDRÉ. | _CerrEe hirondelle re Pérou , ‘sélon le ! P. Feuillée , est beaucoup plus en que “| | nos iles d'Europe. Elle a la queue - fourchue ; le bec très-court, presque droit; les yeux noirs, entourés d’un cercle | brun ; la tête et tout lé dessus du corps , compris les couvertures supérieures des ï ailes et de la queue, d’un noir brillant ; tout le dessous du corps cendré ; enfin les pennes des ailes et de la queue , d'un 4 scndré obscur, bordées de gris jaunâtr Li [4 Lee pa A à dt NE DES OISEAUX ÉTRANGERS. " ue RMETEN L’'HIRONDELLE BLEUE DE LA LOUISIANE *. Ux bleu foncé règne en effet dans tout le plumage de cet oiseau : cependant ce plumage n’est pas absolument uni- forme ; il se varie sans cesse par des reflets qui jouent entre différentes teintes de violet : les grandes pennes des ailes ont. aussi du noir , mais c’est seulement sur leur côté intérieur , et ce noir ne paroît que quand l’aile est déployée; le bec et les pieds sont noirs; le bec est un-peu cro- chu. » " Longucur totale, six pouces six lignes ; bec, sept lignes et demie ; ‘tarse, sept lignes ; queue très-fourchue, et dépassée de cinq lignes par les ailes , _ sont fort longues. M. Lebeau a rapporté du même pays * Voyez les planches enluminées , n° 722, où cet oiseau est représenté sous le nom d’Arrondelle de la Louisiane. 1 M D RM Qi ee «64 HISTOIRE TO ir:1) AN. | un individu qui appartient Ti blé À ‘à cette espèce, quoiqu'il soit plus grand et qu'il ait les pennes de la queue et des ailes , et les grandes couvertures de celles- » C1 Ur Home noirâtres , Sans aucun re. / flet d’acier poli. Longueur totale , huit pouces et demig “A bec, neuf lignes , assez fort et un peu. crochu ; queue, trois pouces , fourchue d’un pouce, un peu dépassée par les ailes. : Variétés. L’Airondelle bleue de la Louisiane semble être la tige principale de quatre races ou variétés, dont deux sont répandues dans le Midi, et les deux autres dans le Nord. . Le: I. L’Airondelle de Cayenne de nos planches enluminégs, n° 545, fig. 2. C'est l'espèce la plus commune FN te Cayenne, où elle reste toute l’année. On dit qu’elle se pose communément dans les abattis, sur les troncs à demi brûlés qui n’ont plus de feuilles. Elle ne construit point de nid ; mais elle fait sa ponte dans des trous FRE et dits TARN TR ONRE EE NAS A LAN ER ARR LU re das à: $ € 4 27 2 s 11% 2 a à UN DES OISEAUX ÉTRANGERS. 165 d'arbre. Elle a le dessus de la tête et du corps d’un noirâtre lustré de violet ; les\ ailes et la queue de même, mais bordées d’une couleur plus claire ; tout le dessous du corps gris roussâtre, veiné de brun, et qui s’éclaircit sur le bas - ventre et les couvertures inférieures de la queue. Longueur totale, six pouces; bec, neuf lignes et demie, plus fort que celui . de nos hirondelles; tarse, cinq à six lignes ; doigt et ongle postérieurs les plus courts; vol, quatorze pouces ; queue, deux pouces et demi, fourchue de six à sept lignes , dépassée par les ailes d’envi- ron trois lignes. À IL J'ar vu quatre individus rapportés le l'Amérique méridionale par M. Com- merson, lesquels étoient d’une taille moyenne entre ceux de Cayenne et ceux de la Louisiane, et qui en différoient par les couleurs du dessous du corps. Trois _ de ces individus avoient la gorge gris brun, et le dessous du corps blanc ; le” quatrième, qui venoit de Buenos-Ayres , avoit la gorge et tout le dessous du corps 166 HIST OIRE : NATURELLE nn | “blancs, semés de taches Dritadét plus fré: à sde sur les parties antérieures ; et qui derenoïent plus rares sur le bas-ventre. LIL L'oiscau de la Che , que Datesir | a nommé zartinet couleur de pourpre. We appartient, au même climat. Sa taille est celle de l’oiseau de Buenos-Ayres dont 1e. viens de parler. Un beau violet foncé règne sur tout son plumage, et les pennes de la queue et des ailes sont encore plus foncées que le reste ; il a le bec et les pieds un peu plus longs que les précédens , et sa queue, quoique plus courte, dépasse un peu les ailes. Il niche dans des trous qu'on laisse ou qu’on fait exprès pour lut autour des maisons, et dans des cale- basses qu’on suspend à des perches pour l’attirer! On le regarde comme un animal utile, parce qu'il éloigne par ses cris les oiseaux de proie et autres bêtes voraces , : ou plutôt parce qu’il avertit de leur ap- parition. Il se retire de la Virginie et de la Caroline aux approches de l'hiver, et 7 revient au printemps. Longueur totale , sept pouces huit DES OISEAUX ÉTRANGERS. 167 lignes ; bec, dix lignes; tarse, huit lignes; queue, deux pouces huit lignes, four- chue de quatorze | dépasse peu les ailes. _ IV. L’Airondelle de la baie d'Hudson * de M. Edwards, pl. CXX. Elle a, comme les précédentes , le bec plus fort que ne l’ont ordinairement les oiseaux de cette fa- mille. Son plumage ressemble à celui de lhirondelle de Cayenne; mais elle la sur- passe beaucoup en gr osseur. Elle a le des- sus de la tête et du corps d’un noir bril- lant et pourpré, un peu de blanc à la base du bec ; les grandes pennes des ailes et toutes celles de la queue , noires sans reflets , bordées d’une couleur plus claire; le bord supérieur de l'aile blanchâtre ; la gorge et la poitrine gris foncé ; les flancs bruns ; le dessous du corps blanc, ombré d’une teimté brune; le bec et les pieds noirâtres. Longueur totale, près de huit pouces; bec, huit lignés ; les bords de la rs bérieure échancrés près de la pointe ; + * Les häbitans de la baie d'Hudson l’appellent dans leur langue sas/aun-vashu. ni LE AA TN nn AA a ae ie nôtre ; qu'elle est de la même’ taille, qu’elle voltige de la même manière, et e dépasse les ailes de trois lignes. 16 HISTOIRE, NATURE! de ji tarse, sept lignes ; ; RE , près de trois F pouces, fourchue de sept à huit lignes à | VIL LA TAPÈRE. MARCGRAVE dit que cette hirondelle du Bresil a beaucoup de rapports avec la” que ses picds sont aussi courts et confor- més de même. Elle a le dessus de la tête et du corps, compris les ailes et la queue," gris brun , mais les pennes des ailes et L nerénrité de la queue plus brunes que! le reste; la gorge et la poitrine gris mêlé de hnc ; le ventre blanc, ainsi que les! couvertures inférieures de la queue; le bec et les yeux noirs ; les pieds bruns. … Longueur totale, cinq pouces trois! quarts ; bec, huit lignes ; son ouverture” se prolonge au-delà des yeux ; tarse six lignes: vol, douze pouces «et demi 5 syueuc , deux pouces un quart, composée” Pa IF VS da La PE Na DES OISEAUX ÉTRANGERS. 169 de douze pennes , fourchue de trois ou quatre lignes , est un peu dépassée par les ailes. | “Li Cet oiseau , suivant M. Sloane , appar- _tient à l’espèce de notre martinet ; seule- ment il est d’un plumage moins rembru- ni. Les savanes ,les plaines, sont les lieux qu’il fréquente le plus volontiers. On ajoute que de temps en temps il se perche sur la cime des arbustes ; ce que ne fait pas uotre martinet, ni aucune de nos hi1- rondelles. Une différence si marquée dans les habitudes suppose d’autres différences dans la conformation , etme feroit croire, malgré l'autorité de M. Sloane et celle_ d'Oviedo , que la tapère est une espèce propre à l'Amérique, ou du moins une: espèce distincte et séparée de nos espèces- européennes. M. Edwards la soupçonne d’être de la même espèce que son hirondelle de la baie d'Hudson ; mais , en comparant les descriptions, Je les ai trouvées différentes par le plumage, la taille et les dimensions relatives. | À CEINTURE BRUNE *. } d 4 y « 0 LL 1 + EN général, toute la partie supérieure est brune, toute l'inférieure blanche ou { -blanchâtre, excepté une large ceinture brune qui embrasse la rider et les | jambes. I1 y a encore une légère excép- tion; c’est une petite tache blanche qui - se trouve de chaque côté de la tête, entre le bec et l’œil. Cet oiseau a été envoyé du _cap de Bonne-Espérance. | | # Longueur totale, six pouces ; ; bois, huit lignes, plus fout qu'il n’est ordinaire ment dass les hirondelles , le supérieur un peu crochu, ayant ses bords échan= crés près de la pointe ; queue, vingt-sept lignes, quarrée ; dépassée de huit lignes par les ailes, qui deviennent fort étroites. vers leurs extrémités , sur une longueur d'environ deux pouces. Fete PS Voyez les planches enluminées, n°723, Ge. 1, où cet oiseau est représenté sous le nom d’Airon= { delle brune à collier ee cap de Bonne-Éspé-\ JGNCE _ DES OISEAUX ÉTRANGERS. 171 / Lx, L'HIRONDELLE À VENTRE BLANC DE CAYENNE *. Ux blanc data ire règne non seule- ment sur tout le dessous du corps, com- pris lescouvertures inférieures dela queue, mais encore sur le croupion, et il borde - les grandes couvertures des ailes ; ce bord blanc s'étend plus ou moins dans diffé- rens individus ; le dessus de la tête, dun cou. et du corps, et les petites couvertures supérieures des ailes , sont cendrés , avec des reflets plus ou moins apparens qui jouent entre le verd et le bleu , et dont on retrouve encore quelques traces sur les pennes des ailes et de la queue, dont. le fond est brun. Cette Jolie hirondellerase la terrecomme les nôtres, voltige dans les savanes noyées. de la nd et se perche sur les branches les plus Be des RATER sans feuilles. * Voyez les planches enluminées, n° 546, fig. 2 1 bongudie totale, ; prise sur “NE de | individus, de quatre pouces un quart. à cinq pouces ; bec , six à huit lignes ; tarse, cinq à six ; ongle postérieur le plus fort après celui du milieu; queue , un. pouce et demi , fourchue d deux à trois lignes , dépinsés de trois à six lignes par. les ailes. 1 On peut regarder comme une variété dans cette espèce, l’hirondelle à ventre tacheté de Cayenne*, qui n’en diffère que par le plumage, encore le fond des cou- leurs est-il à peu près le même; c’est toujours du brun, ou du gris brun et du blanc : mais ici le dessus du corps et les pennes des ailes et de la queue sont d’un brun uniforme, sansreflets, sans mélange de blanc ; la partie inférieure, au con-. traire, qui dans l’autre est d'u blanc ibn. est dans: celle-ci d’un blanc parsemé de taches brunes ovales, plus serrées sur le devant du cou et la poi- trine , plus rares en approchant de la. * Voyez les planches enluminées, n° 546, où cet oïseau est représenté sons le nom d’Airondelle 1a=. chetée de Cayenne. A“ Si UN D'É 2bh cuAN pe NE ANAL Pair a) RE TRS AR a DES OISEAUX ÉTRANGERS. is queue. Mais il ne faut pas croire que ces différences soient toujours aussi marquées que dans nos planches : il ÿ a parmi les hirondelles’ à ventre blanc des individus qui ont moins de blanc sur les couver- _tures supérieures des ailes, et dont le gris ou le brun du dessus du corps a moins de reflets. X. LA SALANGANE: C’EsrT le nom que donnent les habi- /tans des Philippines à une petite hiron- delle de rivage fort célèbre, et dont la cé- lébrité est due aux nids singuliers qu’elle sait construire. Ces nids se mangent ? ct ; at Ars uns, comme Kæmpfer, l’ont nom- mée acyon, à cause des rapports observés entre son uid et celui qu'on nomme en Europe, nid d'aleyon ; ; en sorte que dans la Méditerranée c’est * Poiseau qui a donné le nom au prétendu nid, € _ dans l'Océan indien c’est le nid qui a donné le nom à l'oiseau. 3 À Patane et à la Chine, ces nids se nomment : 15 à sont Fa. ji dass soit à à la Chine, + #4 dans plusieurs autres pays voisins sit _ à cette extrémité de l Asie. C’est un mor= | ‘€ ceau , OU, Si l’on veut, un assaisonne | ment très-estimé, Bo, et qui par. conséquent a été très-altéré , très-falsifiés ce qui, Joint aux fables dupe et aux fausses applications dont on a chargé l'histoire de ces nids, n’a pu qu'y ré pandre beaucoup d’ embarras et d’ obscu- Nrité. _ On les a comparés à ceux que les an- ciens appeloient zids d’alcyons, et plu- AA dé x nr } “= sieurs ont cru mal-à-propos que c’étoitla … même chose. Les anciens regardoient ces : derniers comme de vrais nids d'oiseaux , composés de limon , d’écume et d'antees 4 impuretés dela mer. Ils en distinguoient plusieurs espèces. Celui dont parle ATIS- -tote étoit de forme sphérique, à bouche étroite, de couleur roussätre, de subs- tance spongieuse , celluleuse , et composé saroi bouras, enno ; au Japon, jenwa, jontku » en langue vulgaire, jens; aux Indes, partons ; midus avium Schroderi ; tragacanihum inde uv YETIETEUIN « Ya x à Ÿ. - d À rt {" ‘| w À é) | nr! $ » DES OISEAUX ÉTRANGERS. 175 en grande partie d’arêtes de poisson +. Il ne faut que comparer cette description avec celle que le docteur Vitaliano Donati . ‘a faite de l’aicyonium de là mer Adria= tique, pour se convaincre que le sujet de ces deux descriptions est le même ; qu'il a, dans l’une et dans l’autre, la même forme , la même couleur, la même subs- tance, les mêmes lee: ; en un mot, que d'est un alcyonium , un polypier , uuc ruche d'insectes de mer ,; et non un nid d'oiseaux. La seule dierente remar- quable que l’on trouve entre les deux des- criptions , c’est qu’Aristote dit que son nid d’alcyon a l’ouverture étroite, au lieu que Donati assure que son alcyonium à la bouche grande. Mais ces mots grand, petit, expriment, comme on sait, des idées relatives à telle ou telle unité de mesure qui les détermine , et nous igno- > nf C1 APR PR LAS db MAT A tes TA) MON AUS ES 4 AE PR M a CRT * Il y a presque toujours des arêtes et des écailles de poisson dans le nid de notre alcyon ou martin- pêcheur : mais elles sont éparses dans la poussière sur laquelle cet oiseau pund ses œufs, et n’entrent pas dans la composition du nid; car notre martin pshenr ne fai point de nid. ». rons l’unité que le docteur Donati s 'étoit choisie. Ce qu’il y a desûr, c’est quele # _ diamètre de cette bouche n'étoit que la sixième partie de celui de son a/cyonium ; ouverture médiocrement grande pour un nid : remarquez qu'Aristote croyoit parler . d'un nid. Celuï de salangane est un nid vér itable pa construit par la petite hirondelle qui porte le nom de sa/angane aux îles Philippines. Les écrivains ne sont d'accord ni sur la matière de ce nid, ni sur la forme, ni sur les endroits où on le trouve : les uns 7 que les salanganes l’attachent aux rochers, fort près ti niveau de la mer; les nt pHES dans les creux de ces mêmés rochers : séduit es qu ‘elles les cachent dans des traité en terre. Gemelli Carreri ajoute. «que les matelots sont toujours en quête « sur le rivage , et que quand ils trouvent « la terre remuée , ils l’ouvrent avec un « bâton, et prennent les œufs et les : pe= «tits, he sont également FSU» pour « les manger. » | Quant à la forme de ces aidé les uns assurent qu ’elle est héniiophéti dé ; 1e Des : OISEAUX ÉTRANGERS. 197 autres nous disent « qu'ils ont plusieurs _« cellules : ; que ce sont comme de grandes « coquilles qui y sont attachées , et qu ils « ont, ainsi que les coquilles , cal stries « ou Mabniées » | A l'égard de leur matière, les uns pré- tendent qu’on n’a pu la connoître jusqu’à présent ; les autres, que c’est une écume de mer, ou du frai de poisson; qu'elle est fortement aromatique; les autres, qu'elle n’a aucun goût; d’autres, que, © est un suc recucilli par les salanganes sur l'arbre à appelé cal/ambouc ; d’autres, une humeur visqueuse qu'elles rendent par le bec au temps de l’amour ; d’autres, qu’elles les composent de cés holothuries ou poissons- plantes qui se trou veñt dans ces mers. Le plus grand nombre s'accorde à dire que la substance de ces nids est transparente et semblable à la colle de poisson; ce qui est vrai. Les pêcheurs chinois assurent, suivant Kæmpfer, que ce qu'on vend pour ces nids, n’est autre chose qu’une préparation faite avec la chair des po- lypes. Enfin Kæmpfer ajoute qu’en effet cette chair de polypes, marinée suivant 4 \ # La UE 0 Lg Re d AD AH US VC une recette qu il pe a pue même ton 4 leur et le éme goût que ces nids. I est bien prouvé par toutes ces contrarié- tés , qu’en différens temps et en différens pays on a regardé comme nids de salan- gane différentes substances, soit natu- relles , soit artificielles. RO fixer toutes ces incertitudes, je.ne puis mieux faire que de rapporter ici les observations de M. Poivre, ei-devant intendant des îles de France et de Bourbon *. toute la confiance due à ses lumières, pour savoir à quoi m'en tenir sur ces nids, presque aussi défigurés dans leur - histoire par les auteurs européens, qu'al- térés ou falsifiés dans leur substance par les marchands chinois. Voici la réponse que M. Poivre a bien voulu me fre, * On sait que M. Poivre a parcouru la partie orientale de notre continent en philosophe, recueil- lant sur sa route, non les opinions des hommes, mais les futs de la Nature, Combien ne seroit-il pas à desirer que ce célèbre observateur se déter= _minât à publier le journal d’un voyage aussi 1A= iéressant ! Je m'étois : adressé à ce voyageur philosophe avec DES OISEAUX ÉTRANGERS. 179 d'après ce qu'il a vu lui-même sur les lieux. | GI «M'étant embarqué, en 1741, surle vaisseau /e Maïs, pour aller en Chine, nous nous trouvâmes , au mois de juillet de la même année, dans le détroit de la Sonde ;' très-près dé l'ile de Java, entre deux petites îles qu’on nomme A grande et la petite Tocque. Nous fûmes pris de calme en cet endroit; nous descendîmes sur la petite Tocque, dans le dessein d'al- ler à la chasse des pigeons verds. Tandis que mes camarades de promenade gravis- soient les rochers pour chercher des ra- miers verds , je suivis les bords de la mer pour ÿ ramasser des coquillages et des coraux articulés ‘qui y abondent. Après avoir fait presque le tour entier de l’îlot, un matelot chaloupier qui m’accompa- gnoit , découvrit une caverne assez pro- fonde , creusée dans les rochers qui bor- dent la mer : il y entra. La nuit appro- choit. À peine eut-il fait deux ou trois pas, qu km'appela à grands cris. En arrivant, - je vis l'ouverture de la caverne ohscurcie t 4 .: ; $ à “AR _ par une nuée de petits oiseau quien sot-. toient comme des essaims. J’entrai en abat- ramolhr dans Peau, ils ne pourrojent subsister à. 180 HISTOIRE NATUI 3 tant avec ma canne plusieurs de ces pau- « vres petits oiseaux que je ne connoissois pas encore. En pénétrant dans la caverne, “ \ 2 0 TR L t je la trouvai toute tapissée, dans le haut, de petits nids en forme de bénitiers *. Le ” matelot en avoit déja arraché plusieurs, et avoit rempli sa chemise de nids et d’oi- seaux. J'en détachai aussi quelques uns + je les trouvai très - adhérens au rocher. La nuit vint...... nous nous rembar- quâmes , emportant chacun nos chasses et nos collections. Arrivés dans le vaisseau, nos rite furent reconnus par les personnes qui avoient fait plusieurs voyages en Chine, pour être de ces nids si recherchés des indie) Le matelot en conserva quelques livres, qu'il vendit très-bien à Canton. De mon * Chacun de ces nids contenoït deux ou trois œufs ou petits, posés mollement sur des plûmes . # semblables à celles que les père et mère avoie L sur la poitrine. Comme ces nids sont sujels à se hs © pluieut près de la surface de la mer a AS! D: M 4 + ; ét à Ne TENTE) A UnSS A NAME à > “hi: nù . F Î DES OISEAUX ÉTRANGERS, 1Ët côté, Je dessinai et peignis en couleurs naturelles les oiseaux avec leurs nids et leurs petits dedans; car ils étoient tous garnis de petits de l’année, ou au moins, d'œufs. En dessinant ces oiseaux , Je les reconnus pour de vraies hirondelles. Leur taille étoit à peu près celle des colibris. Depuis j'ai observé en d’autres voyages, que , dans les mois de mars et d'avril, les mers qui s'étendent depuis Java jusqu’en. Cochiuchine, au nord et depuis la pointe de Sumatra à l’ouest , jusqu'à la nouvelle Guinée à l'est, sont couvertes de rogue ou frai de poisson, qui forme sur l’eau comme une colle forte à demi délayée: J'ai appris des Malais, des Cochinchinois, des Indiens bissagas des îles Philippines et des Moluquois, que la salangane fait son nid avec ce frai de poisson *. Tous * Elle le ramasse, soit en räsant la surface de la mer, soit en se posant sur les rochers ou ce frai vient se déposer et se coaguler. On a vü quelquefois des fils de cette matière visqueuse pendans au bec de ces oiseaux, et On à Cru, mais sans aucun fon« dement, qu'ils la tiroient FÉ leur estomac au temps - de l’amour, Oissauxs ZX ITIS : 1 6 LU À LE 182 HISTOIRE Pt s'accordent sur ce point. Il m'est hi en passant aux Moluques en avril, ‘dans le détroit de la Sonde en mars, de. pêcher avec un seau de ce frai de pois“ son dont la mer étoit couverte, de 1e séparer de l’eau , de le faire sécher, et j'ai trouvé que ce frai ainsi séché res sembloit parfaitement à la matière des, nids de salangane..……. Ç C'est à la fin de juillet et au commence ment d’août que les Cochinchinoïis par= courent Îles îles qui bordent leurs côtes, sur-tout celles qui forment leur paracel, à vingt eues de distance de la terre ferme, pour chercher les nids de ces petites hi rondelles. | Les salanganes ne se trouvent que dans cet archipel immense qui borne l'extrémité orientale de l'Asie... Tout cet archipel où les îles se touchent,” pour ainsi dire, est très-favorable à la multiplication À poisson; le frai ‘7 trouve en très - grande abondance ; eaux de la mer y sont aussi plus ee qu'ailleurs ; ce n’est plus la même chosé | daus les grandes mers. » D. me } LE DES OISEAUX ÉTRANGERS. 183 J'ai observé quelques nids de salan- ganes ; 1ls représentoient par leur forme la moitié d'un ellipsoïde creux , alongéet. coupé à angles droits par le milieu de son grand axe. On voyoit bien qu'ils avoient été adhérens au rocher par le plan de leur coupe. Leur substance étoit d’un blanc Jaunâtre , à demi transparente : ils étoient composés à l'extérieur de lames très- ninces , à peu prè icentriques u- aninces, eu prés concentriques , Ct COU chées en recouvrement les unes sur les autres , comme cela a lieu dans certaines coquilles ; l'intérieur présentoit plusieurs couches de réseaux irréguliers, à mailles fort inégales | superposés les uns aux autres , formés par une multitude de fils de la même matière que les lames exté- rieufes , et qui se croisoient et recroisoient en tout sens. HE Dans ceux de ces nids qui étoient bien entiers , on ne découvroit aucune plume : mais en fouillant avec précaution dans eu substance, on y trouvoit plus ou moins de AR engagées , ét qui dimi- muoient leur transparence à l'endroit _ qu'elles occupoient ; quelquefois , MAIS », À AN x y _ d'autre saveur que celle de la colle dé. _ poisson, et il assure que les Chinois es- ‘Ac ’ 184 HISTOIRE NATURE LEE LES LA" beaucoup plus rarement, on y apperoe F voit des débris de cdi os d'œuf; enfin. dans presque tous il y avoit des vesticii plus ou moins considérables de fientew d d'oiseau * K Jai tenu dans ma bouche, serai el | une heure entière, une petite lame qui“ s’étoit détachée d’un de ces nids: je lui ai trouvé d’abord une saveur un peu salée ;" après quoi ce n'étoit plus qu'üne pâte . insipide qui s'étoit ramollie sans se dis-w soudre, et s'étoit renflée en se ramollis-! sant. M. Poivre ne lui a trouvé non plus. timent ces nids uniquement parce que” c’ést une nourriture substancielle et qui fournit beaucoup de sucs prolifiques comme fait la chair de tout bon poisson.“ M. Poivre ajoute qu'il n’a jamais rien” mangé de plus nourrissant, dé plus res-1 taurant, qu'un potage de ces nids, fait” * La plupart de ces observations ont été faites el premier lieu par M. Daubenton le jeune, qui men les a éme mr à avec plusieurs nids de salans) | ganes où J'ai vu les mêmes choses, x! o L at SENS Riot A ar Ga à DES OISEAUX ÉTRANGERS. 185 avec de la bonne viande *, Si les salan- ganes se nourrissent de la même matière dont elles construisent leurs nids , et que cette matière abonde , comme disent les Chinois, en sucs prolifiques , il ne faut pas s'étonner de ce que l’espèce est si nombreuse. On prétend qu’il s’exporte tous les ans de Batavia mille picles de ces nids , venant des îles de la Cochinchine et de Gétiès de l'Est, Chaque picle pesant cent vingt-cinq livres, et chaque nid une démi-once , cette exportation seroitdonc, dans l'hypothèse, de cent vingt-cinq mille livres pesant, par conséquent de quatre millions de nids ; et en passant pour chaque nid cinq oiseaux, savoir , le père, la mère, et trois petits seulement, il s’en- suivroit encore qu'il y auroit sur les seules côtes de ces îles vingt millions de ces oiseaux , sans compter ceux dont les nids auroient échappé aux recherches , et en- core ceux qui auroient niché sur les côtes du continent. N’est-il pas singulier qu’une * Ce bouillon fait avec de la bonne viande n’en- treroit-1l pas pour quelque chose dans les effeis itribués 1ci aux nids dé salanganes ? 16 4 186 HISTOIRE. NATURELLE espèce aussi nombreuse soit restée silong- w temps inconnue ? | Au reste, Je ne dois pas Liesirn EE que le He ophe Redi, s'appuyant sur des “ expériences faites par d’autres , et peut- être incomplètes, doute beaucoup de la vertu restaurante ‘de ces nids , attestée d’ailleurs par plusieurs écrivains qui s’ac- cordent eu cela avec M. Poivre. | Je viens de dire que la salangane avoit été long-temps inconnue , et rien ne le prouve mieux que les différens noms spé- cifiques qu’on lui a donnés, et les diffé= rentes descriptions qu’on en a faites. On l’a appelée Zirondelle de mer, alcyon. En sa qualité d’alcyon, on lui a supposé des plumes d’un beau bleu ; on lui a fait une taille tantôt égale, tantôt au-dessus et tantôt au-dessous de celle de nos hiron- delles ; en un mot, avant M. Poivre, on n'en avoit qu’une connoissance très-1m- parfaite. | Kircher avoit dit que ces hirondelles » ne paroissoient sur les côtes que dans le temps de la ponte, et qu’on ne savoit où elles passoient Le reste de l’année : mais { : NT” { | DES OISEAUX ETRANGERS. 187 M. Poivre nous apprend qu'elles vivent constamment toute l’année dans les flots et sur les rochers où elles ont pris nais- sance ;: qu'elles ont le vol de nos hiron- - delles, avec cette seule différence qu'elles vont et viennent un peu moins : elles ont en effet les ailes plus courtes. Elles n'ont que deux couleurs | du noi- râtre qui règne sur la partie supérieure , et du blanchôâtre qui règne sur toute la partie inférieure et termine les pennes de la queue ; de plus , l'iris est jaune; le bec noir, et les pieds bruns. Leur ‘aille est au - dessous de celle du troglodyte. Longueur totale, deux pouces trois lignes ; bec, deux lignes et demie; tarse, autant; doigt postérieur.le plus petit de tous; queue, dix lignes, four- chue de trois, composée de douze pennes, dépasse les ailes des trois quarts de sa longueur. +08 HISTOIRE Me. X I. re cs LA GRANDE HIRONDELLE BRUNE | A VENTRE TACHETÉ, ou L’ ar, RONDELLE DES BLÉS. CE dernier nom est celui sôus lequel _on connoît cette espèce à l'ile de des. Elle habite les lieux ensemencés de fr ment, les clairières des bois, et par préfé rence ds endroits élevés. Elle se po fé quemment sur les arbres et les pier elle suit les troupeaux, ou plutôt les in- sectes qui les tourmentent ; on la voit aussi de temps en temps voler en grand - nombre pendant quelques jours derri ière les vaisseaux qui se trouvent dans la rade de l'ile, et toujours à la poursuite des insectes. Son cri a beaucoup dé rapport ! avec celui de notre hirondelle de che- minée. À M. le vicomte de Querhoent a observé que les hirondelles des blés voltigeoient fréquemment sur le soir aux environs : d'une cowpure qui avoit été faite dans AS 2. d'A CLS ur , DAT "a ñ À ! e,Y En | ‘ DES OISEAUX ÉTRANGERS. 189 une montagne , d'où il a Jugé qu’elles passent la nuit dans des trous en terre ou des fentes de rocher, comme nos hiron- delles de rivage et nos martinets. Elles uichent sans doute dans ces mêmes trous; cela est d'autant plus probable , que leurs nids ne sont point connus à l’île de France. M. de Querhoent n'a-trouvé de renseigne- mens sur-la ponte de ces oiseaux qu’au- près d’un ancien créole de l'ile Bourbon, qui lui a dit qu’elle avoit lieu dans les mois de septembre et d'octobre; qu’il avoit pris plusieurs fois de ces nids dans des cavernes , des trous de rocher ; ‘etes qu'ils sont composés de paille et de quel- ques plumes, et qu’il n’y avoit jamais vu que deux œufs gris, pointillés de brun. Cette hiroudelle est de la taille de notre martinet ; elle a le dessus du corps d’un brun noirâtre , le dessous gris, semé de longues taches brunes; la queue quarrée : je bec et les pieds noirs. f Pt à PR 1 AUX 7e PAU ACER Chibi FOMCREER ne HISTOIRE NATURELLE | Variété. La petite hirondelle brune à ventre tacheté de l’fle Bourbon* doit êtreregardéécomme une variété de grandeur dans l'espèce précédente. On trouvera aussi quelques: légères différences de couleurs en compa- rant les descriptions. Elle a le dessus de la tèté, Les ailes et la queue , d’un brun usée : : lés trois dernières pennes des ailes terminées de blanc sale, et bordées de brun verdâtre ; cette dernière couleur règne sur tout le reste de la partie supé- ï rieure ; la gorge et tout le dessous du COrps, compr is Les couvertures inférieures de la queue, ont des taches longitudi- nales brunes, sur un fond gris. " Longueur totale, quatre pouces neuf lignes ; bec , sept à huit lignes ; tarse, six lignes ; tous les ongles courts et peu crochus ; queue , près de deux pouces, quarrée , et dépassée par les ailes d’envi- ron sept lignes. * Voyez les planches enluminées, n° 544, fig. 2, où cet olseat est représeuté sous le nom d’Arron- delle de l'ile Bourbon. + à M k lbs : u " ,* } à i & 1 lg | / A DES OISEAUX ÉTRANGERS. 101 TL LA PETITE HIRONDELLÉ NOIRE A CROUPION GRIS. C'Esr M. Commerson qui a rapporté cette espèce nouvelle de l’île de France. : Elle y est peu nombreuse , quoiqu’elle y trouve beaucoup d'insectes ; elle a même très-peu de chair , et n’est point un bon manger. Elle se tient indifféremment à la ville, et à la campagne , mais toujours dans le voisinage des eaux douces. On ne la voit jamais se poser. Son vol est très- prompt ; sa taille est celle de la mé- sange, et son poids deux gros ct demi. M. le vicomte de Querhoent l’a trouvée _ fréquemment le soir à la lisière des bois; d’où il présume que c’est dans les bois qu'elle passe la nuit. Elle a tout le dessus du corps, ou plu- tôt toute la partie supérieure, d’un noi- râtre uniforme , excepté le croupion, qui est blanchâtre, de même que toute la partie inférieure. | nest bec, cinq Te -N tarse , quatre } lignes ; vol, neuf pouces ; queue, près $ de deux pouces ( n’avoit dans l'individu. décrit par M. Commerson que dix pennes à peu près égales); dépassée de dix lignes « par les ailes, qui sont composées de seize ou dix-sept pennes. Un individu rapporté des Indes par M. Sonnerät m'a semblé appartenir à cette espèce, ou plutôt faire la nuance » entre cette espèce et la petite hirondelle » brune à ventre tacheté de l'île Bourbon; car il avoit le dessous du corps tacheté . comme celle-ci, et il se rapprochoit de la première par la couleur du dessus du * corps et par ses dimensions; seulement les ! ailes dépassoient la queue de dix-sept : lignes, et les ongles étoient gréles et ero= chus. LA à A 'HATAEU LL o O PCRARTÉS ad à he" dr IR LÉ à des db , ; j as, , Pr ù N . J r DES OISEAUX ÉTRANGERS. 193 r +24 MER. L'HIRONDELLE A CROUPION ROUX ET QUEUE QUARRÉE. Ecze a toute la partie supérieure , ex- cepté le croupion , d’un brun noirûtre, avec des reflets qui jouent entre le verd brun et le bleu foncé ; la couleur rousse du croupion un peu mélée, chaque plume étant bordée de blanchâtre ; les pennes de la queue brunes ; celles des ailes du même brun , avec quelques reflets verdâtres; les grandes bordées intérieurement de blan- châtre , et les secoudaires bordées de cette même couleur qui remonte un peu sur le côté extérieur; tout le dessous du eorps blanc sale , et les couvertures inférieures de la queue roussâtres. Longueur totale, six pouces et demi; bec , neuf à dix lignes ; tarse , cinq à six ligues ; doigts disposés trois et un ; ongle postérieur le plus fort de tous ; vol, en- viron dix pouces; queue, deux pouces, presque quarrée par le bout, un peu dé- passée par les ailes. où cet oïseau est représenté sous le nom d’Aérop=w 194 HISTOIRE RU à M. Commerson a vu cette hirondttioll sur les bords de la Plata, au mois de mai 1765. I] a rapporté du même pays un. autre individu que l’on peut regarder» comme une variété dans cette espèce : il n’en différoit qu’en ce qu'il avoit la gorge roussâtre ; plus de blanc que de roux sur. le croupion et les couvertures inférieures de la queue; toutes les pennes de la queue et des ailes plus foncées, avec des reilets plus distincts ; point de blanc sur les grandes pennes des ailes, qui dépas- soient la queue de six lignes ; la queue un peu fourchue , et onze pouces de vol. TN dE ui L'HIRONDELLE BRUNE ACUTIPENNE, DE LA LOUISIANE *. Ir se trouve en Amérique quelques races d’hirondelles qu’on peut nommer acutipennes, parce que les pennes de leur > je * Voyez les planches enluminées, n° 726, fig. 2, ce delle à queue pointue de la.Louisiane. k os < AP 2. EX Li ML Ai 4 ñ Ve + HP A , M LL PR \ -) RE r __ DES OISEAUX ÉTRANGERS. 195 queue sont entièrement dénuées de barbes par le bout et finissent en pointe. L’individu dont il est ici question , a été envoyé de la Louisiane par M. Lebeau. Il a la gorge et le devant du cou blanc sale, tacheté de brun verdâtre ; tout le reste du plumage paroît d’un brun assez uniforme , sur-tout au premier coup d'œil : mais en y regardant de plus près, on reconnoît que la tête et le dessus du corps, compris les couvertures supé- rieures des ailes , sont d’une teinte plus foncée; le croupion et le dessous du corps d'une teinte plus claire ; les ailes noirâ- tres, bordées intérieurement de ce même brun plus clair ; le bec noir, et les pieds bruns. Longueur totale , quatre pouces trois lignes ; bec , sept lignes ; tarse, six lignes ; doigt du milieu , six lignes ;-doigt posté- rieur le plus court; queue ; dix-sept à dix-huit lignes, compris les piquans, un peu arrondie par le bout ; les piquans noirs, longs de quatre à cinq lignes ; ceux des pennes intermédiaires les plus grands; dépassés par les ailes de vingt-deux lignes. 596 HISTOIRE NATURELLE L'hirondelle d'Amérique de Catesby. , ct de la Caroline de M. Brisson , a les ailes beaucoup plus courtes que celle de la. Louisiane; à cela pr ès , elle lui ressemble fort par la taille, par la plupart des dimen- sions , par les piquans, par le plumage: d’ailleurs, elle est à peu près du même climat ; et si l’on pouvoit se persuader que cette grande diférence dans la longueur des ailes ne fût pas constante, on serait porté à regarder cette hirondelle comme une variété dans la même espèce. Les temps de son arrivée à la Caroline et à la Virginie, et de son départ de ces contrées, s'accordent, dit Catesby, avec ceux de l’arrivée et du départ des hirondelles en Angleterre. Il soupconne qu’elle va pas- ser l’hiver au Bresil, et il nous apprend qu elle niche à la Caroline dans les che- minées. Longueur totale , quatre pouces trois ! lignes; bec, cinq lignes; tarse de même; doigt du milieu, six ; queue, dix-huit lignes , dépassée de trois ligues par les ailes. J'hirondelle acutipenne de Cayenne, A ROR D VENTRE LT MS a: DE 4 le d Lu F l / DES OISEAUX ÉTRANGERS. 197 appelée cemaria *,-ressemble plus par ses dimensions à celle de la Louisiane, ‘que l’hirondelle de la Caroline ; car elle a les ailes plus longues que celle-ci, mais cependant moins longues que celle - là. D'un autre côté , elle s’en éloigne un peu davantage par les couleurs du plumage : car elle a le dessus du corps d’un brun plus foncé et tirant au bleu ; le croupion gris; la gorge et le devant du eou, d’un gris teinté de roussâtre ; le dessous du Corps grisàtre, nuancé de brun, Eu géné- ral, la couleur des parties supérieures tranche un peu plus sur celle des parties inférieures, et a plus d’éclat ; mais ce peut être une variété de sexe , d'autant plus que l'individu de Cayenne a été donné pour un mâle. On dit qu’à la Guiane elle n’approche pas des lieux habités, et certainement elle n’y niche pas dans les cheminées ; car il n’y a point de cheminées à la Guiane. Longueur totale, quatre pouces sept * Voyez les planches enluminées , n° 726, fig. x, où cet oiseau est représenté sous le nom d’Atron= delle à queue pointue de Cayenne. # à, à HIST IRE NA ro ES ligues ; bec, quatre lignes ; : tarse, cings | queue, vingt HERO compris les piquans, qui en ont deux à trois ; dépassée par les ailes d'envirou un pouce. à x V. | 4 L'HIRONDELLE NOIRE ACUTIPENNE® M DE LA MARTINIQUE *. É C'Esr la plus petite de toutes les acuti- à “ pennes connues ; elle n’est pas plus g grosse qu’un roitelet : Les pointes qui terminent les pennes de sa queue sont très-fines. Elle a tout le dessus de la tête et du * corps noir sans exception; la gorge d’un brun gris, et le reste du dessous du corps À d’un brun ebscur; le bec noir, et les pieds bruns. _ L'individu représenté dans nos planches avoit le dessous du corps d’un brun rou= geûtre. Longueur totale, trois pouces huit lignes ; bec, quatrelignes ; tarsedemême ; * Voyez les planches enluminées, n° 544, fig. 7. 4 * Re VAL 0 Le PAL MR OX Mn taf dd) PART ACT ni DES OISEAUX ÉTRANGERS. 4 doigt du milieu, quatre lignes et demie; vol, huit pouces huit lignes; queue, vingt lignes , composée de douze pennes égales, dépassée par les ailes de huit ligues. | LES PICS* 0 LA Ÿ | | " — Lys avimaux qui vivent des fruits de la terre, sont les seuls qui entrent en so- ciété ; l'abondance est la base de l'instinct social , de cette douceur de mœurs et de cette vie paisible qui n'appartient qu'à ceux qui n’ont aucun motif de se rien disputer : ils Jouissent sans trouble du riche fonds de substance qui les euvi- ronne; et, dans ce grand banquet de la Nature, l'abondance du lendemain est égale à la profusion de la'veille. Les autres animaux, sans cesse occupés à pourchasser une ‘proie qui les fuit tou- jours, pressés par le besoin, retenus par le danger, sans provision, sans moyens que dans leur industrie, sans aucune res- source que leur activité, ont à peine le * Le pic, en général, se nomme, en laun, pi- cus; dans Pline, picus arborarius (le nom de pi- cus martius appartient exclusivement au pic verd); ‘4 en italien, pico, piccluio; en allemand, specht ; en anglois, wood-pecker, 4 ù ‘ « : \ | ven. . HISTOIRE NATURELLE. temps de se pourvoir, et n'ont guère celui d'aimer. Telle est la condition de tous les oiseaux chasseurs ; et, à l’excep- tion de quelques lâches qui s’acharnent sur une proie morte, et s’attroupent pliu- tôt en brigands qu'ils ne se rassemblent _ en amis, tous les autres se tiennent isolés _et viventsolitaires : chacun esttout entier à soi; nul n’a de biens ni de sentimens à partager. Et de tous les oiseaux que la Nature force à vivre de la grande ou de la petite chasse, il n’en est aucun dont elle ait rendu la vie plus laborieuse, plus dure . que celle du pic : elle l’a condamné au- travail, et, pour ainsi dire, à la galère perpétuelle , tandis que les autres ont. sn. “ F ii LE à Fe pour moyens la course , le vol, l’embus- cade , l’attaque ; exercices libres où le courage et l’adresse prévalent. Le pic, assujetti à une tâche pénible, ne peut _ trouver sa nouïriture qu’en percant les . écorces et la fibre dure des arbres qui la _recèlent ; occupé sans relâche à ce travail de nécessité , il ne connoît ni délassement ni repos ; souvent inêine il dort et passe E = Ve “à 1 fi ait Se 00, CON Ne ot ce à k 202 HIS” OIRE NATURELLE. 2à HUTE dans l'attitude contrainte dela besogne du jour : ilne partage pas les doux ébats des autres habitans de l’air; il n'entre point dans leurs concerts, et n’a que des cris sauvages, dont l'accent | plaintif, en troublant le silence des bois, semble exprimer ses efforts et la peine. Sési à mouvemens sont brusques ; il a l'air in- M quiet , les traits et la physionomie rudes, le naturel sauvage et farouche : il fuit toute société, même celle de son sem- blable ; et quand le besoin physique del’a- mour le force à rechercher unecompagne, c’est sans aucune des graces dont ce sen- timent anime les mouvemens de tous les “ êtres qui lPéprouvent avec un cœur sen- sible. s Tel est l'instinct étroit et grossier d’un _ oiseau borné à une vie triste et chétive. 14 “Il a recu de la Nature-des organes et des instrumens appropriés à cette destinée, ou plutôt 1l tient cette destinée même des organes avec lesquels il est né. Quatre doigts épais, nerveux, tournés deux en avant , deux en arrière , celui qui repré- sente l’ergot étant le plus alongé et même it A EE ABS: P LC 'S.0 le plus robuste, tous armés de grôs © mgles di (RS: 1 1 arqués, dmphbirtEs sur un es très-court ee C: puissamment musclé , Jui servent à : s'attacher fortement et grimper en tout sens autour du tronc des arbres Son. bec tranchant, droit, en forme de coin, quarré 7 à sa base, cartes sa longueur,, ap _ plati et taillé verticalement a Sapounte LM comme un ciseau , est l'instrument avec ps lequel il perce l’écorce et entame pro- û fondément le bois des arbres où les in- ‘44 sectes ont déposé leurs œufs : ce bec, d’une substance solide et dure, sort d’un crâne épais. De forts muscles dans un cou raccourci portent et dirigent les coups réitérés que le pic frappe incessam- ment pour percer le bois et s'ouvrir un accès jusqu'au cœur des arbres:il y darde une longue langue effilée , arrondie, sem- blable à un ver de terre, armée d’une pointe dure, osseuse, comme d'un ai- _guillon, dont il perce dans leurs trous les vers, qui sont sa seule nourriture, Sa queue , composée de dix pennes roïdes, fléchies en dedans, tronquées à la pointe, garnies de soies rudes , lui sert de point LA L , Méta ty àÿ cs ki ( à Ge NA ONE Nc avec Re e. Il : ivités qu'il a én part te; et c'est du sein des arbres dus sort e br pen Le Lara ailée, est - : à ramper alentour, à Tr se reproduire} À etànes’en séparer jamais. "1 _ Le genre du pic est très-nombreux en w espèces qui varient pour les couleurs , et "s diffèrent par la grandeur. Les plus gr sta. pics sont de la taie de la corneille, et les À plus petits de celle de la mésange ; mais chaque espèce en particulier paroît peu nombreuse en individus , ainsi qu'ilen doit être de tous les êtres dont la vie peu aisée diminue la multiplication. Cepens. dant la Nature a placé des pics dans toutes ‘es contrées où elle a produit des arbres, et en plus grande quantité dans les cli- imats plus chauds. Sur douze espèces que nous connoissons eu Europe et dans le … nord de l’un et de l’autre continent, nous en compterons vingt-sept dans les régions chaudes de l'Amérique, de l'Afrique et. 1 . nous ayons dû faire aux cs espèces tr op mul- d l'Asie. Ainsi : LR de réductions que # ÿ tipliées par les nom enclateurs, nous en. 48 aurous en total trente-neuf, dit: seize “1 n’étoient pas connues euubliée. k avant nous; et nous observerons qu'en + général tous les pics de l'un et de l’autre continent diffèrent des autres oiscaux * par la forme des plumes de la queue, qui * sont toutes terminées en pps plus ou moins aiguë. | —_ ” : Les trois espèces ke pics connues en Hi - Europe , sont /e pic verd, le pic noir et . l’épeicle ou pic varié ; et ces trois espèces, qui sont presque isolées et sans Variétés ,. dans nos climats , semblent s’être échap- | pées chacune 7" leur famille , dont les espèces sont nombreuses dans Vus climats “ chauds des deux continens. Nous réuui- rot donc à la suite de ct acune de ces trois espèces d’ Europe, tous les pics étran- gers qui peuvent y avoir rapport. n 1 æ pie verd est le 5 conn et le plus commu. dans nos: bo | arfive au printemp + fait rete _ {orèts des cris aigEre) durs, tiaë ” tiacacan, que l’on entend de 1 in, ; 7 Jette sur-tout en volant par ie et par, PT bonds. ll plonge , se relève et trace en Pair des arcs ondulés , ce qui n° empêche “ Voyez les planches enlumimées , n° D: LR et n°. 879, le vieux mâle. | _ En latin, picus martius; en italien, pico verde, picozo ; en allemard, grun-specht ; en angloiss green-wood pecker, green-wood spise, high- -ho0 0 4 hew- hole, rain-fowl; en s édois * pus T c: G Benbocilo) nedknari ; en Delon dsieio | | | zielonÿ; en danois, gron- 1-spæt, gnul-spæt ; n 4 lappon, zhiaine ; en FENEUE , DUT pic» r FT pic jaune, picumart ; en Poitou , ice Périgord, picolat; en Guienne, ivay; en Par. die lu Lite en quelques per pleu-pleu ou 1 pa plui, à Ages un de ses CTISe gate #1 Fag : 200: PE; Zom.. 23. s FA a ? O = a, a E pas u'il ne S y : soutienne assez long | | temps ; et quoiqu ‘il ne s'élève qu’à une petite hauteur , il franchit d’assez grands intervalles de terres découvertes pour. passer d’une forêt à l’autre. Dans le temps. de la pariade, ila , de plus que son eri ordinaire , un appel d'amour qui res- semble , en quelque manière, à un éclat de rire bruyaut et continu , #0 , tio , io, 0 , HO, Forte jusqu'à trente et quarante fois de suite * Le pic verd se tient à terre plus sau- . vent que les autres pics , sur-tout près. _ des fourmilières , où l’on est assez sûr de le trouver , et méme de le prendre avec dés lacets. Il attend les fourmis au passage, couchänt sa longue langue dans: le petit sentier qu’elles ont coutume de tracer et de suivre à la file; et lorsqu'il sent sa langue couverte de ces insectes , il la retire pour les avaler : mais si les fourmis ne sont pas assez en mouvement, ve \idrovande dit qu’il se tait en Été, æstate si- lere aiunt. Apparemment qu'il reprend sa voix à Pautomne ; car nous l’avons oui dans cetie saison remplir les bois de ses cris. 208 HISTOIRE NAT et lorsque le froid les tie : fermées, il va sur la Foniitére À does \ avec les pieds et le bec, ét, s’établissant au milieu de la brècl qu xl vient de : faire , 1l les saisit à ‘son aise , ct avale aussi leurs chrysalides. | Dans tous les autres temps , 1l grimpe contre les arbres, qu'il attaque et qu'il frappe à coups de bec redoublés : travail- lant avec la plus grande activité LS |: dépouille souvent les arbres secs de toute leur écorce ; on entend de loin ses coups, de bec, et dd peut les compter. Comme il est parrsatae pour tout autre mou- vement , il se laisse aisément approcher, et ne eat se dérober au chasseur qu’en tournant autour de la branche , et se tenant sur la face opposée. On a dit qu'après quelques coups de bec, il va de l’autre côté de l'arbre pour voir s’il l’a percé : mais c'est plutôt pour recueillir sur l'écorce les insectes qu'il a réveillés ct mis en mouvement ; et ce qui paroît encore plus certain , c'est que le sou rendu par la partie du bois qu'il frappe , semble lui faire connoître les endroits DE ICS. 209 ereux où se niche >s vers qu'il recher- che , ou bien une cavité dans laquelle il pal se loger lui-même et disposer son nid. Pt. À C’est au cœur d’un arbre vermoulu qu'il le place , à quinze ou vingt pieds au-dessus de terre , et plus souvent dans les arbres de bois tendre , comme trem- bles ou marsauts, que dans Les chênes. Le mâle et la femelle travaillent incessam ment , et tour-à-tour, à percer la partie vive de l'arbre , jusqu’à ce qu’ils rencon- trent le centre carié ; ils le vident et le creusent , rejetant au - dehors avec les pieds les copeaux et Ia poussière du bois ; ils rendent quelquefois leur trou sÈ oblique et si profond, que la fumière du jour ne peut y arriver. Ils y nourrissent leurs petits à l’aveugle. La ponte est ordi< nairement de cinq œufs, qui sont ver- dâtres , avec de petites taches noires. Les Jeunes pics commencent à grimper tout petits, et avant de pouvoir voler. Le mâle et la femelle ne se quittent guère, se couchent de bonne heure , avant les autres oiseaux , et restent dans leur trow jusqu’au Jour. sé 215 HISTOIRE | ë: ‘Quelques Haturalistes ont pensé que le pic veïd est l'oiseau pluvial Cpluviæ avis) des anciens > parce qu'on croit vulgai- rement qu'il annonce la pluie par un cri très-différent de sa voix ‘ordinaire. Ce cri est plaintiFfettraîné, plieu, plicu, plieu , ets’entend de très-loin. C’est dans le même sens que les Anglois le nominent rain-fowl (oiseau/de pluie }), et que dans quelques unes de nos provinces, comme en Bour- gogne, le peuple Pappelle procureur du PR . Ces observateurs prétendent même avoir reconnu dans le pic verd quelque pressentiment marqué du chan- sement de la témpérature et des autres 5 affections de l'air ; et c’est apparemment d’après cette prévision ares à cetoi-. seau , que la superstition lui a supposé des connoissances encore plus merveil- leuses. Le pic tenoit le premier rang dans les auspices ; son histoire , ou plutôt sa fable, mêlée à la mythologie des anciens héros du Latium *? , présente un être mys- _* Comme annoncaut la pluie et la crue d’eau qui fait moudre le moulin. 2 Picus, fils de Saturne, et père de Faunus, fut | Qi / \ - 21T térieux et augural, dont Les signes étoient interprétés, les mouvemeus significatifs et les apparitions fatales. Pline nous en _offre un trait frappant, et qui montre en même temps dans les anciens Romains -deux caractères qu’on croiroit incompa- tibles, l'esprit superstitieux et la grandeur d’ame *. L'espèce du pic verd se trouve dans les deux continens; et quoiqu’assez peu nom- breuse en individus, elle est très-répan- aieul du roi Latinus. Pour avoir méprisé l’amour de Circé, il fatchangé en pic verd ; il devint un des dieux champêtres sous le nom de Picumnus. Tan- dis que la louve allaitoit Romulus et Remus, on - vitce pic sacré se poser sur leur berceau. * Un pic vint se poser sur la tête du préteur /Ælius Tubero, tandis qu’il étoit assis sur son tri- bunal dans la place publique, et se laissa prendre à la main : les devins, consultés sur ce prodige, ré- pondirent que l’empire étoit menacé de destruction si on relächuit l'oiseau, et le préteur de mort si on le retenoit. Tubero à l’instant le déchira de ses mains : peu après, ajoute Pline, il accomplit Voracle. À a (200 La 12 HISTOIRE NAMUR de. Le pic verd de la Louisiane est le méme qué celui d'Europe : ; le pic verd des Antilles n’en est qu'une variété. M. Gmelin parle d’un pic verd cendré qu'il vit chez les Tunguses, qui est une espèce très-voisine ou une variété de celui, d'Europe. Nous n’hésiterons pas de lui rapporter aussi le pic à tête grise de Norvége, donné par Edwards, et dont . MM. Klein et Brisson ont fait une espèce particulière. Il ne diffère en effet de notre pic verd qu'en ce que ses couleurs sont plus päles, et sa tête sans rouge décidé, quoiqu'il y en ait quelque teinte sur le front. Edwards remarque avec raison que cette diversité de couleurs provient uni- quement de la différence des dde à qui influent sur le plumage des oiseau comme sur le pelage des quadrupèdes, que le froid du pole blanchit ou pâlit également. M. Brisson fait encoré une espèce particulière du pic jaune de Perse, lequel, suivant toute apparence , n’est aussi qu'un pic verd : il en a la taille et presque Îles couleurs. Aldrovande ne parle LS ce pic jaunc de Perse que sur une 4 | E 213 EURE figure qui lui fut montrée à Venise. Ce n’est point sur une notice aussi incer- taiue, et sur laquelle ce naturaliste paroît D À 7 2 » 4 peu compter lui-même, qu'on doit éta- blir une espèce particulière, et c’est même peut-être trop que de l'indiquer ici. Belon a fait du pic noir une espèce de pic verd , et cette erreur a été adoptée par Ray , qui compte deux espèces de pic verd. Mais l’origine de ces méprises est dans l’abus du nom de pic s'erd, que les anciens ornithologistes et quelques mo- dernes , tels que Îles traducteurs de Ca- tesby et d'Edwards, appliquent mdistinc- tement à tous les pics. Il en est de même du nom de picus martius, qu’ils donnent vent aux pics en général, quoiqu'’o- riginairement 1l appartienne exclusive- ment au pic verd, comme oiseau dédié au dieu Mars, Gesner a dit avee raison , et Aldro- yande a tâché de prouver, que le colios d’Aristote est le pic verd; mais presque tous les autres naturalistes ont soutenu que le colios est le loriot. Nous croyons devoir discuter leurs opinions, tant pour | Le # : À AT ÿ | k ne. Te “4 à M compléter histoire. natirellé de ces oi- sceaux que pour expliquer deux passages _ d’Aristote qui présentent plus d’une dif- _ ficulté. (4, $ _ Théodore Gaza traduit également SR galgulus (loriot } un mot qui se trouve deux fois ( du moins suivant sa lecon) au chapitre premier du livre IX d’Aris- tote : mais 1l est évident qu'il se trompe au moOINS une, et _que le celeos qui COIr- ‘bat avec le yo dans le premier pas- sage, ne peut point être le même qui dans le second est ami du Zibyos. Ce der- nier celeos habite les rives des eaux et les taillis *, genre de vie qui n’est point at- tribué au premier ; et pour qu’Aristote ne se contredise pas dans la même page, il faut lire dans le premier passage colios au lieu de celeos. Le celeos sera donc un oiseau d’eau ou de rivage; et le co/ios sera ou le loriot, comme l’a rendu Gaza, et comme l’ont répété les nomenclateurs, où le pic verd, comme l'ont soutenu Gesner X Ilapàx mœoTauèy val Aya (juxta amnes et Jruteta), en quoi Gazas’ est encore trompé de rendre Jruteta et nemora. AE qu n vi L ‘ na D ES vI es ’ 219 et Aldrovande. ee par la compar: aison du second passage d’Aristote , où il parle " plus amplement du co/ios, tout ce qu EN lui attribue , comme la grandeur appro- chante de la tourterelle, la voix forte, etc., convient parfaitement au pie verd; et il y a même un trait qui ne convient qu'à lui; savoir , l'habitude de frapper les arbres à coups de bec, et d'y chercher sa nourriture. De plus, le mot c£/oron dont ce philosophe se sert pour marquer la couleur du colios,signiñe plutôt serd qu'il me signifie jaune, comme l’a rendu Gaza; et si l’on considère après cela qu’Aristote, eu cet endroit, parle du co/ios après deux pics, et avant Île grimpereau ; on ne pourra guère douter qu'il n'ait entendu le pic verd , et non pas le loriot. Albert et Scaliger ont assuré que le pic verd apprend à parler, et qu’il articule _ quelquefois parfaitement la parole; Wil- . lughby le nie avec raison: la structure de . Ja langue des pics, longue comme un ver, paroît se refuser éntièrement au méca- nisine de l'articulation des sons; outre que leür car actère sauvage et indocile les 1 cal x %. À bus à on 216 HIS à. rend peu C SLT À RE NATUR L 14 ; * … eptibles d'é cation , l'on ne peut guère nourrir en domesticité des es 9 ne vivent que des A _ cachés sous les écorces. » Selon Frisch , les mâles seuls | rouge sur la tête: Klein dit la même chose. Salerue sk ee qu'ils se tro & nt, et « NAN même dans le nid. Quivaiié l’ob- servation de Linnæus, ce rougé varie, et paroît mélé , tantôt de taches noires, ‘tantôt de grises, et quelquefois sans taches dans différens individus. Quelques uns, et ce sont yraisemblablement les. vieux mâles , prennent du rouge dans les ex moustaches noires qui partent des angles du bec, et ils ont en js les couleurs plus vives, comme on le voit dans celui quiest à ee dans nos planches « ên- luminées , n°. 879. Frisch raconte qu’en Allemagne, pen-« dant l'hiver, le pic verd fait ravage daus ce fait, d'autant qu'il reste bien peu de. ces is en France pendant l'hiver, si ; méme il en reste aucun; et A AS il les ruches d’abeilles. Nous doutons de (1 À Là me SP ECTS: 217 Jait encore plus froid en Allemagne, nous _né voyous pas pourquoi ils à -resteroient _de préférence. Ms En les ouvrant, on leur trouve grd naïrement le da rempli de fourmis. IL n’y a point de cœcum , et tous les oiseaux de ce-genre en manquent également ; mais en place du cœcum , il y a un ren- flement dans l'intestin. La vésicule du fiel est grande ; le tube intestinal est long de deux pieds. Le testicule droit est rond; le gauche oblong et courbé en arc, ce qui est naturel, et non accidentel, comme il a été Réniié sur un grand nombre d’in- dividus. s à À 4 Mais le mécanisme de la langue du pic a été un sujet d’admiration pour tous les naturalistes. Borelli et Aldroyande ont décrit la forme et le Jeu de cet organe. Olaüs Jacobæus dans les Actes de Copen- hague, et Méry dans les Mérnoires de Pa- cadémie des sciences de Paris ,en ont donné la curieuse anatomie. La langue du pic werd , proprement dite, n’est que cette po: date osseuse qui ne patoît en faire que l'extrémité : ce que l’on prend pour la Oiseaux, XIII. ps 19 LA" : * “ . > Nr / ds at jai à ns 218 HISTOIRE NATURELLE langue est los hyoïde lui-même engagé dans un fourreau membraneux et pro- lonugé en arrière en deux longs rameaux, d’abord osseux, puis cartilagineux , les- quels, après avoir embrassé la trachée-ar- tère, fléchissent, se courbent sur la tête, se couchent dans une rainure tracée sur le crâne , et vont s'implanter dans le front à la racine du bec. Ce sont ces deux ra- meaux ou filets élastiques , garnis d’un appareil de ligamens et de muscles exten- seurs et rétracteurs, qui fournissent à l’a- longement et au jeu de cette espèce de langue. Tout le faisceau de cet appareil est enveloppé, comme dans une gaine, d’une membrane qui est le prolongement de celle dont la mandibule inférieure du bec est tapissée , de manière qu’elle s’é- tend et se défile comme un ver lorsque l'os hyoïde s’élance, et qu’elle se ride et . se replisse en anneaux quand cet'os se retire. La pointe osseuse, qui tient seule la place de la véritable langue , est im- plantée immédiatement sur l'extrémité de cet os hyoide, et recouverte d’un cornet écailleux hérissé de petits crochets DES PICS. 219 tournés en arrière; et afin qu'il ne manque rien à cette espèce d’aiguillon pour rete- nir comme pour percer la proie, il est naturellement enduit d'une glu que dis- tillent , dans Le fond du bec, deux canaux excrétoires venant d’une double glande. Cette structure est le modèle de celle de la langue de tous Les pics. Sans l'avoir vé- rifié sur tous , nous le conclurons du moins par analogie, et même nous croyons qu'on pewe l’étendre à tous les oiseaux qui lancent leur langue en l’a- longeant. RS Le pic verd a la tête fort grosse et la faculté de relever les petites plumes rouges qui en couvrent le sommet, et c’est de là que Pline lui prête une huppe. On le prend quelquefois à la pipée, mais c’est par une espèce de hasard ; il y vient moins répondant à l’appeau qu'attiré par le bruit que fait le pipeur en frappant contre l’arbre qui soutient sa loge, et qui ressemble assez au bruit que fait un pic avec son bec. Quelquefois il se prend par le cou aux sauterelles, en grimpant le long du piquet. Mais c’est un mauvais : à ME M 220 HISTOIRE NATURELLE. gibier : ces oiseaux sont toujours extré- men:ent maigres et secs, quoiqu'Aldro- vande dise qu’on en mange en hiver à Bo- logne , et qu'ils sont alors assez gras; ce qui nous apprend du moins qu'il en reste en Italie dans cette saison , tandis qu'ils disparoissent alors dans nos provinces de France. ® OISEAUX ÉTRANGERS DE L'ANCIEN CONTINENT QUI ONT RAPPORT AU PIC VERD,. Le LE PALALACA, Li DR GRAND PIC VERD DES PHILIPPINES.. Première espèce. \ Camer , dans sa notice des oiseaux des Philippines, et Gemelli Carreri, s’ac- cordent à placer dans ces îles une espèce de pic verd qu'ils disent grand comme une poule ; ce qui doit s'entendre appa- remment de la longueur, comme nous le xemarquerons aussi au sujet du grand pic noir , et non de la masse du corps. Ce. pic , nommé palalaca par les insulaires, est appelé par les Espagnols kerrero , ou | 19 222 HISTOIR E NATURELLE le forgeron , à cause du grand bruit qu'il fait en frappant les arbres à coups redou- blés , et qui s'entendent, dit Camel, à trois cents pas. Sa voix est grosse et rauque ; sa tête rouge et huppée ; le verd fait le fond de son piansens et son bec, qui est d’une solidité à toute épreuve, bti sert à creuser les arbres les plus durs pour ù placer son nid. bind SO nt M 4 x de OR A DES OISEAUX ÉTRANGERS. 223 AUTRE PALALACA#, ba PIC VERD TACHETÉ DES PHILIPPINES. ; #5 . Seconde espèce. C& second pic des Philippines est tout différent du précédent par la grandeur et par les couleurs. M. Sonnerat l'appelle pic grivelé. Il est de grandeur moyenne entre _ l’épeiche et le pic verd, et plus appro- . chant de la taille de ce dernier. Sur chaque plume , daus tout le devant du corps, on voit une tache d’un blanc terne encadrée de brun noirâtre; ce qui forme à l’œil un assez riche émail. Le manteau des ailes est d’un roux teint de jaune aurore , qui devient sur le dos d’un * Voyez les planches enluminées, n° 607. Ni (* RO UT NAN # Ya *! 224 CHIST ): 1e I ant et tirant au 1 rouge: aurore plus | Le croupion est rouge de carmin; Ja queue est d’un gris roussâtre ; et la tête ‘est chargée d’une huppe ondée de roux. DUREE: sur son fond Pr ../ _ 4 À : DES OISEAUX X ÉTRANGERS. 225 / LE PIC VERD DE GOA *. Troisième espèce. C E pic verd d'Asie est moins grand que le pic verd d'Europe. La coiffe rouge de sa tête, troussée en huppe et en arrière, est bordée à la tempe d’une raie blanche. qui s’élargit sur le haut du cou; une zone noire descend depuis l'œil, et, traçant ua zigzag , tombe jusque sur l° le. ; les petites Etre sont également noires; une _ belle tache d’un jaune doré couvre ie este de l’aile, et se termine en jaune ver- © dâtre sur les otètes pennes; les grandes sont comme dentelées de taches d’un blanc verdâtre sur un fond noir; la queue est noire; le ventre, la tin et le de- vant du cou , Jusque sous le bec, sont entremélés et comme maillés lécédient 4 7 4 * Voyez les planches enluminées, n° 696. X à; l 226 HISTOIRE NATURELLE de blanc et de noir. Tous ces effets sont très-bien rendus dans notre planche enlu- minée ; et ce pic est un de ceux dont le plumage est le plus beau : il a beaucoup de rapports avec le suivant ; la ressem- blance , jointe à la proximité des cli- mats , nous portercit aisément à croire que ces deux espèces sont très-yoisines , ou même n’en font qu’une: DES OISEAUX ÉTRANGERS. 227 LE PIC VERD DE BENGALE :. Quatrième espèce. LL est de la même taille que le pic verd de Goa, et lui ressemble assez. Le Jaune _ doré des ailes a plus d’étendue dans celui de Bengale, et couvre aussi le dos ; une ligne blanche, prise de l'œil , descend au côté du cou, comme le zigzag noir de celui de Goa. La huppe , quoique plus étalée, ne se trouve qu’au derrière de la tête ?, dont le sommet et le devant sont couverts de petites plumes noires, tachetées Joli- ment de gouttes blanches. Même plumage dans ces deux oiseaux sous le bec et sur la gorge; la poitrine et l’estomac sont. blancs , traversés et maillés de noirâtre et de brun , mais moins dans celui-ci que | 1 Voyez les planches enluminées , n° 605. ? Caractère plus remarquable que celui du noir qui se trouve au haut du cou sous cette huppe, et “dont M. Linnæus se sert pour désigner ce pic , nu- ch& nigrä. LA: Ex Un, Fr ñ Jr * PORT NT TENTE 4 c& pa . -k : 228 HISTOIRE NATURELLE dans le précédent. Ces différences légères ne distingueroient peut-être pas assez ces deux espèces, sans celle du bee, qui dans le pic de Goa est d’un tiers plus Jong que dans celui de Bengale. Nous rapporterons à ce dernier, non seulement le pie verd de Bengale de M. Brisson, mais encore son pic du cap. de Bonne-Espérance, qui ressemble beau- coup plus à notre pic de Bengale que le premier de ces deux pics donnés par M. Brisson : la raison en est, ce me semble , F que la description de ne du cap de Bonne-Espérance est faite d’après nature, et que celle de l’autre a été tirée sur la de | gure d'Edwards, qui est bien celle de notre pic verd de Bengale , et qui n’en diffère qu'en ce qu'il est un peu plus grand. Mais … Albin, qui a décrit le même oiseau, 4 fait Bu grand que celui d’ Edward lui donne la grandeur du pic verd d’ % rope ; ce qui est en cffet la taille de ce pic de Bengale. Quoi qu'il en soit, ces pe- tites différences de taille et de couleurs nue nous empêchent pas de reconnoîtr le même oiseau sous ces trois descrip-ii tions. VU — D" | _ DES OISEAUX ÉTRANGERS. 229 SR LE GOERTAN, 5 + nu kg oO Ÿ PIC VERD DU SÉNÉGAL *. Cinquième espèce. Cs pic, appelé au Sénégal goertan , est moins grand que le pic verd , et ne l’est guère plus que l'épeiche. Le dessus du corps du goertan est d’un gris brun, teint de verdâtre sombre, tacheté sur les ailes d'ondes d’un blanc obscur, et coupé sur la tête et le croupion par deux plaques ” d’un beau rouge; tout le dessous du corps est d'un gris lavé de Jaunûâtre. Cette ëspèce et les deux suivantes n’étoient pas connues des naturalistes. © * Voyez les planches enluminées, n° 320. À ns Ne 1 : } LAS pe, | # | ) k 230 HISTOIRE NATURELL | ER LE PETIT PIC RAYÉ DU SÉNÉGAL* Sivième espèce. Cr pic n'est pas plus gros qu’un moi- neau : il ale dessus de la tête rouge ; un demi-masque brun lui passe sur le front et s'étend derrière l'œil; le plumage ondulé sur le devant du corps présente de petits festons alternativement gris brun et blanc obscur ; le dos est d’un beau fauve jaune doré , qui teint également les grandes pennes de l’aile, dont les cou= vertures , ainsi que le croupion , sont verdâtres. Quoique fort au-dessous des pics d'Europe pour la grandeur , ce pic d'Afrique n’est pas , à beaucoup près » comme nous le verrons , le plus petit de cette grande famille. NL * Voyez les planches enluminées, n° 345, fig. 2e M [ \ | + DES OISÉAUX ÉTRANGERS. 23€ LE PIC A TÊTE GRISE DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE *. Septième espèce. Prrsous tous les pics ont le plumage bariolé ; celui-ci seul n’a point de cou- leurs opposées ou tranchées : du brun olivâtre obscur couvre le dos, le cou et la poitrine; le reste-du plumage est d'un gris foncé, et cette couleur grise est seulement plus claire sur la tête; on voit une teinte de rouge sur l’origine de sa queue. Ce pic n’est pas aussi grand qu’une alouette. * Voyez les planches enluminées, n° 786, fig. 2. 232 HISTOIRE NATURELLE OISEAUX DU NOUVEAU CONTINENT QUI ONT RAPPORT AU PIC VERD. LE PIC RAYÉ DE SAINT-DOMINGUE *. Première espèce. NT. Brisson donne deux fois ce même oiseau , d’abord sous le nom de pic rayé de Saint-Domingue, et ensuite sous celur de petit pic rayé de Saint-Domingue, en le disant moins gros que le premier, quoi- ! que dans le détail les dimensions qu'il donne se trouvent être les mêmes; et tout en observant que le second pourroit bien * Voyez les planches enluminées, n° 614, sous le nom de pic rayé à tête noire de Saint-Do- mingue , et n° 267. DES OISEAUX ÉTRANGERS. 253 n'être que la femelle du premier, il ue laisse pas d'en faire deux espèces diffé- rentes. Mais il ne faut que Jeter un coup d'œil sur les planches enluminées, n°5 614 et 281, pour se convaincre que les deux variétés qui y sont représentées, ne marquent de différences que celles qui peuvent appartenir au sexe ou à l’âge. Dans le premier, le sommet de la tête est noir , la gorge grise, la teinte olive du corps est plus claire, et les raies noires du dos sont moins larges que dans le second, qui a tout le haut de la tête rouge , et le devant du corps assez terne, avec la gorge blanche : mais, du reste, la forme et le plumage se ressemblent parfaitement. Ce pic rayé de Saint-Domingue est à peu près de la grosseur de notre épeiche ou pic varié : tout son manteau est coupé trans- versalement de bandes noires et olive ; la teinte verte se marque sur le gris ah ventre , et plus vivement sur le croupiom, dont Lextréte. est rouge ; la queue est noire. 34 HISTOIRE NATURELLE. LE PETIT PIC OLIVE. DE SAINT-DOMINGUE. Seconde espèce. C: petit pic a six pouces de longueur ; et il est à peu près de la grosseur de l’alouette : 1l a le sommet de la tête rouge, _dont les côtés sont d’un gris roussâtre; tout le manteau est olive jaunâtre ; tout le dessous du corps est rayé transversale- ment de blanchâtre et de brun; les pennes de l’aile, olivâtres comme le dos , du côté extérieur, ont l’intérieur brun et dentelé d’un bord de taches blanchâtres engre- nées assez profondément , caractère qui l’assimile encore au pic verd ; les plumes de la queue sont d'un gris mélangé de brun. Malgré sa petite taille, ce pic ne laisse pas d’être des plus robustes; 1l perce les arbres les plus durs. C’est à lui que se rapporte cette notice extraite de l’'Æistoire DES OISEAUX ÉTRANGERS. 235. des aventuriers flibustiers : « Le charpen- « tier est un oiseau qui n’est pas plus gros « qu’une alouette; 1l a le bec long d’en- « viron un pouce, et si dur, que, dans. < un Jour de temps, il perce ün palmiste « jusqu'au cœur. Il est à remarquer que «< le bois de cet arbre est si dur, que les « meilleurs instrumens de fer rebroussent « dessus, » \ Lf ve « KR TA à [ 236 HISTOIRE NATURELLE LE GRAND PIC RAYÉ DE CAYENNE * Frotgième espèce. N ovs ne faisons aucun doute que ce pic ne soit le même que le pic varié huppé d'Amérique, décrit incomplétement par M. Brisson , sur un passage de Gesner. La huppe d’un fauve doré ou plutôt d’un rouge aurore, la tache pourpre à l’angle du bec, les plumes fauves et noires dont tout le corps est alternativement varié , sont des caractères suffisans pour le faire reconnoître ; et la grandeur donnée, qui est celle du pic verd, convient à ce grand pic rayé de Caÿyenne.Son plumage est très- richement émaillé par le fauve Jaunûâtre et le beau noir qui s’y entremélent en ondes , en taches et en festons ; un espace * Voyez les planches enluminées, n° 710. D / _ DES OISEAUX ÉTRANGERS. 337 blanc dans lequel l'œil est placé, et un toupet noir sur lé front, donnent du ca- ractère à la physionomie de cet oiseau , et la huppe rouge et la moustache pourpre semblent la relever encore. j 238 HISTOIRE NATURELLE | x | \ \ LE PETIT PIC RAYÉ DE CAYENNE*. Quatrième espèce. Exrne les pics rayés que M. Brisson range tous à la suite de l’épeiche ou pic . varié, il en est plusieurs qui appartiennent certainement au pic verd. Cela est sen- sible pour les pics rayés de Saint - Do- mingue et de Cayenne que nous venons de décrire, et pour celui-ci. En effet , ces trois pics portent tous un reste de la teinte de verd Jaunâtre , plus ou moins obscure, qui caractérise le pic verd; et les raies ondulées qui s'étendent sur le plumage, semblent prolongées sur lemodèle de celles dont l’aile du pic verd est marquée. Le petit pic rayé de Cayenne a sept pouces cinq lignes delongueur ; il a beau * Voyez les planches enluminées, n° 913. DES OISEAUX ÉTRANGERS. 2%) coup de rapport dans les couleurs avec le pic rayé de Saint-Domingue , mais il est moins grand : des bandes noires ondulées s'étendent sur le fond gris brun olivâtre de son plumage; le gris dentelé de noir couvre encore les deux plumes extérieures de la queue de chaque côté ; les six autres sont noires ; l’occiput est rouge ; le front et la gorge sont noirs; seulement ce noir est coupé par une tache blanche tracée sous l’œ1l et prolongée en arrière. > L * f pan - Le * be } Le | 240 HISTOIRE NATURELLE LE PIC JAUNE DE CAYENNE #, Cinquième espèce. Lo { Lys espèces d'oiseaux qui cherchent la solitude et ne peuvent vivre qu'au dé- dért, sont multipliées dans les vastes forêts du nouveau monde, d'autant plus que l’homme s’est encore moins emparé de ces antiques domaines de la Nature. Nous avons jusqu’à dix espèces de pics venus des bois de la Guiane , et les pics jaunes paroissent propres et particuliers à cette région. La plupart de ces espèces sont encore peu connues des naturalistes, et Barrère n'a fait qu "en indiquer Eh ques unes. Le premier de ces pics, que M. Brisson a décrit sous le nom de pic blanc, a le plumage du corps d’un Jaune tendre ; la queue noire ; les grandes pennes . .* Voyez les planches enluminées , n° 509. n . DES OISEAUX ÉTRANGERS. 24r de l’aile brunes , et les moyennes rousses, et non pas noires, comme on les a, par méprise , représentées dans la planche enluminée ; les couvertures des ailes sont d’un gris brun, et frangées de blanc jau- nâtre. Ce pic.est huppé jusque sur le cou: dans le jaune pâle qui colorecette huppe, ainsi que toute la tête, tranche vivement le rouge de ses moustaches. Ces deux pin- ceaux rouges et sa belle huppeluidonnent une physionomie remarquable, et la cou- leur douce et peu commune de son plu- mage en fait, dans son genre, un oiseau distingué. Les créoles de Cayenne lap- pelleut Ze charpentier jaune ; 11 est moins grand que notre pic verd, et sur-tout: beaucoup moins épais ; sa longueur est de neuf pouces. Il fait son nid dans les grands arbres dont le ‘cœur est pourri, après avoir percé horizontalement jusqu’à la cavité , et continue son excavation en descendant Jusqu'à un pied et demi plus bas que l'ouverture. Au fond de cet antre obscur , la femelle pond trois œufs blancs et presque ronds. Les petits éciosent au commencement d'avril. Le mâle partage 21 b42 HISTOIRE NATURELLE | la sollicitude de la femelle , et, en sott absence, se tient constamment à l’embou- chure de sa galerie horizontale. Son cri est un sifflement en six temps , dont les “premiers accens sont monotones, et les deux ou trois derniers plus Rtaés: La femelle n’a pas aux côtés de la tête cette bande de rouge vif que porte le mâle. On trouve dans cette espèce une va- riété dont les individus ont toutes les pe- tites couvertures des ailes d’un beau Jaune, et les grandes bordées de cette couleur ; dans quelques autres individus, tels ap- paremment que celui que M. Brisson a décrit, tout le plumage décoloré et d’une teinte Hfloiblie n'offre plus D un blanc sale et jaunâtre. r# DES OISEAUX ÉTRANGERS. 243 LE PIC MORDORÉ *. Sivième espèce. Ux beau rouge vif, brillant et doré, forme un superbe habillement à ce pic, presque aussi grand que le pic verd , mais de taille moins forte ; une longue huppe jauue en eflilés pendans lui couvre la tête. et se Jette en arrière ; des angles du bec partent deux moustaches d’un beau rouge clair et bien tracé entre l'œil et la gorge ; quelques gouttes blanches et citrines enrichissent et varient le fond roux du milieu du manteau ; le croupion est jaune, et la queue noire. La femelle, dans cette espèce comme dans celle du pic Jaune des mêmes contrées , n’a pas de rouge sur les joues. Un individu en- voyé de Cayenne, et placé au Cabinet du roi, sous le nom de pic roux tacheté de Cayenne, paroît être cette femelle. * Voyez les planches enluminées, n° 524, sous le nom de pic jaune tacheté de Cayenne. 244 HISTOIRE NATURELLE R ! RE PRE EL LAN Lie eur me à LE PIC À CRAVATE NOIRE *, Seplière espèce. 4e C'rsr encore ici un de ces charpentiers jaunes des créoles de Cayenne. Il porte un beau plastron noir qui lui engage le cou par-derrière, en couvre tout le de- vant comme une cravate, et tombe sur la poitrine ; le reste du dessous du corps est d’un fauve roussâtre, ainsi que la gorge et toute la tête, qui est huppée jus- que sur le cou; le dos est d’un roux vif ; l'aile est de la même couleur, mais tra- versée dans les pennes de quelques traits noirs assez distans ; quelques uns de ces _ traits s'étendent sur la queue, dont la pointe est noire, et que la planche enlu- minée représente un peu trop courte. La grandeur de ce pic de Cayenne est la même que celle du pic jaune, et la même. * Voyez les planches enluminées , n°1863, “ L j ÿ {à ÿ 4 1{ ‘ É 0 ns Al. DES OISEAUX ÉTRANGERS. 245 encore que celle du pie mordoré de ces contrées : tous trois ont le corps mince et sont huppés de mème ; en sorte que ces trois espèces paroissent avoir beaucoup d’afinité. Les naturels de là Guiane leur donnent, en langue garipanne, le nom commun de foucoumari. Il paroît que ces pics sont aussi grands travailleurs que lès autres , et que ces oiseaux charpentiers se trouvent également à Saint-Domingue, puisque le P. Charlevoix assure que sou- vent des bois employés aux édifices dans cette île se sont trouvés tellement criblés des trous de ces charpentiers sauvages, qu'ils ont paru hors de service. ” j L4 LA js 1 La ACER ] ns: [F 246 HISTOIRE NATURELLE | : LE PIC ROUX#*. Huilième espèce. Tr y a dans le plumage de ce petit pic une singularité; c’est que la teinte du dessous du corps est plus forte que celle du dessus, au contraire de tous les autres. : oiseaux : un roux plus ou moins sombre _ou clair en fait tout le fond; ce roux est foncé sur les ailes, plus lavé sur le crou- pion et le dos, plus chargé sur la poitrine et le ventre, et mêlé sur tout le corps d'ondes noires très-pressées, et qui font l'effet du plus bel émail ; la tête est d’un roux éclairci, et traversé de petites ondes noires. Ce pic, qu’on trouve à Cayenne , n’est guère plus grand que le torcol ; mais il est un peu plus épais : son plumage, quoique composé de deux teintessombres, est cependant un des plus beaux et des plus agréablement variés. # Voyez les planches enluminées, n° 694 DES OISEAUX ÉTRANGERS. 247 LE PETIT PIC A GORGE JAUNE *. Neuvième espèce. C: pic n’est pas plus gros que le torcol. Le fond de son plumage est d’un brun teint d’olivâtre, avec de petites taches blanches en écailles sur le devant du corps, Jusque sous la gorge, qu’un beau jaune enve- loppe , en se portant sous l’œil et sur Le haut du cou; une calotte rouge couvre le sommet de la tête, et une moustache de cette couleur affoiblie se trace aux angles du bec. Ce pic, comme les précé- dens , se trouve à la Guiane. * Voyez les planches enluminées, n° 784. FRET FT ; ï “ Ù 248 HISTOIRE NATURELLE LE TRÈS-PETIT PIC DE CAYENNE #*. Dixième espèce. Cr oiseau , aussi petit que notre roite- let, est le nain de la grande famille des pics. Ce n’est point un grimpereau , mais un véritable pic au bec droit et quarré. Son cou et sa poitrine ondés distinctement de zones noires et blanches |, son dos brun , tacheté de gouttes blanches om- brées de noir, ces mêmes taches beau- coup plus serrées et plus fines sur le beau noir qui couvre le haut du cou, enfin une petite tête dorée comme celle du roi- telet, en font un oiseau aussi joli qu'il est délicat. Tout le blanc de son plumage n’est pas pur, mais couvert d'une ombre jaunâtre qui se marque plus vers la queue, * Voyez les planches enluminées , n° 786, fig. x. 4 DES OISEAUX ÉTRANGERS. 249 et jusque sur le brun des ailes et du dos. Ce petit oiseau , autant du moins qu’on en peut juger sur sa dépouille, est plus leste et plus gai que tous les autres pics : il semble que la Nature lait dédommagé de sa petitesse en lui accordant plus de vivacité, de légéreté, et toutes les res- sources qu'elle donne aux êtres foibles. On le trouve communément de compa- guieavec les grimpereaux , etil va comme _eux grimpant-contre le tronc des arbres, . et se suspendant aux branches. 250 HISTOIRE NATURELLE / LA . l LE PIC AUX AILES DORÉES *. Onzième espèce. Ex placant ce bel oiseau à la suite de la famille du pic verd, nous remarque- xrons d’abord qu'il semble sortir et s’éloi- guner du genre même des pics par ses ha- bitudes, comme par quelques traits de conformation. En effet, Catesby , qui l’a observé à la Caroline, dit qu'il se tient le plus souvent à terre, et ne grimpe pas contre le tronc des arbres , mais se perche sur leurs branches comme les autres oi- seaux : cependant il a les doigts disposés deux en avant, deux en arrière , comme les pics ; comme eux, les plumes de la queue roides et rudes ; et par une singu- larité qui lui est propre , la côte de cha- cune est terminée par deux petits filets : mais son bec s'éloigne de la forme du bec. * Voyez les planches enluminées, n° 693, sous | le nom de pic rayé du Canada. k; L DES OISEAUX ÉTRANGERS. 554 des pics; il n’est point taillé quarrément , mais arrondi et un peu courbé ; ni ter- miné en ciseau , mais en pointe. L'on voit donc que si cette espèce tient au genre des pics par les pieds et la queue, elle s’en éloigne par la forme du bec et par les habitudes naturelles, qui sont une suite nécessaire de la conformation de ce principal organe des oiseaux. Celui- ci semble faire une espèce moyenne entre le pic et le coucou , avec lequel quelques naturalistes l’ont rangé : c’est un exemple de plus de ces nuances que la Nature a mises par-tout entre ses productions. Ce pic demi-coucou est à peu près grand comme le pic verd, et remarquable par une belle forme et de belles couleurs, disposées d’une manière élégante ; des taches noires en croissant et en cœur par- sèment l’estomac et le ventre sur un fond blanc ombré de roussâtre ; le devant du cou est d’un cendré vineux ou lilas, et sur le milieu de la poitrine est une large zone noire en croissant ; le croupion est blanc ; la queue, noire en-dessus , est doublée en-dessous d’un beaujaune feuille LU morte ; le dessus de la tête et le haut du cou sont d’un gris plombé , et à l cc iput est une belle tache écarlate ; PR rl du bec partent deux grandes moustaches noires qui descendent sur les côtés du cou ; la femelle ne porte pas ces mous- taches ; le dos, fond brun, est moucheté. de noirâtre : les grandes pennes de l'aile sont se cette même couleur ; mais ce qui. les relève et qui suffit seul pour distinguer cet oiseau , c’est que la côte de toutes ces pennes, est d’une vive couleur d’or. Cet . oiscau se trouve en Canada et en Virgi- nie, aussi-bien qu’à la Caroline. ‘ a :@ P FE. | rh E7-a Le 600 213. Pag.233. NOIR. LE PIC e , est celle du pic noir ; elle pa- se gore FiC'te ue À alt À | Fr À Ÿ Fe 3 4 LS il, moin leurs colios , et > C id ju a, À verd; la troisième enfin, il faut ndre de la lon- ! % | q > non de l'épaisseur du corps , et\ e pic noir , le plus grand de tous . pou de longueur du bout du bec à l’ex- * Voyez les planches enluminées, n° 206. Ex italien , picchio , sgiaïa; en anglois, great Black wood-pecker; en allemand, Ac/z krae,. krae-specht, grosser spechi sehwartzer-specht, _Aholtzhum. ae ue a D HR, 4 Oiseaux, X IIE. | 2% dr. EL de pic qui se trouvé 4 égale à x: poule en gran- ic s de ancien continent. I a seize” 254 Le ir: D trémité de la q pouces et Le. uue calotte d’un à :GbA vif couvrelesom- met de la tête; le plumage de to | corps est d’un noir profond. Les noms de _ Arae-specht et de Loltz-krae, pic- -corneille " i corneille de bois, que lui donnent st . Allemands, décent en même temps sa 7. couleur et sa taille. _ On Île trouve dans les hautes futaies ge ra _surles montagnesen Allemagne, en Suisse et dans les Vosges. I n’est pas connu dans la plupart de nos provinces de France PA: il ne vient guère dans les pays de plaine. Willughby assure qu'il ne se trouve point | en Angleterre. En effet, eet oïseau de forét a du quitter une Gonbtee trop: décou- verte et trop dénuée de bois : c’est Ja _ seule cause qui l’ait pu bannir de l’'An- ” gleterre comme de la Hollande, où lon assure qu'il ne se trouve pas ; ca on le voit dans des climats plus septentrio- naux, et jusqu’ en Suède : mais on ne peut guère deviner pourquoi il ne se trouve- 4 roit pas en Italie, où Aldrovande dit ne l'avoir jamais vu. | L jh DE \Ù # | * R-) 4 it OR à 4 0 ù y = DT “DU PIC NO 1: R 4" 20% Il y a aussi dans la même contrée des _cantoi s que le pic noir affecte de préfé- - rence’, et ce sont les lieux solitaires ét sauvages. Frisch nomme une forêt de Franconie , fameuse par la quantité des pics noirs qui l’habitent *. Ils ne sont pas si communs dans le reste de l'Allemagne. L'espèce en général paroît peu nombreuse, et il est rare que, dans une étendue dé | » demi-lieue, on rencontre plus d’un. couple de ces oiseaux. Ils sont cantonnés dans un certain arrondissement qu'ils ne quittent guère, et où l’on est presque sûr de les retrouver toujours. Cet oiseau frappe contre les arbres de si grands coups de bec , qu’on l'entend, dit Frisch , d'aussi loin qu’une hache. IL les creuse profondément pour se loger dans le cœur ; où il se met fort au large : On voit souvent au pied de l’arbre , sous son trou , un boisseau de poussière et de petits copeaux. Quelquefois il creuse et " . r + e _excave l'intérieur des arbres , au point . qu'ils sont bientôt rompus par les vents: * Le forêt de Spessert. MAN La 2, REP A 12: 02 | & an ii : + : Eur in 256 HISTOIRE NASb DEN cet ‘oiseau feroit donc grand tort aux fo rêts si l’espèce en étoit plus nombre el s'attache de:préfér ence aux arbr LS. nat rissans, Les gens soigneux de leurs bois cherchent à le détruire ; : car il ne laisse j pas d'attaquer aussi OR d'arbres … sains. M. Deslandes, dans son Æssai sur la marine des anciens, se plaint de ce qu'ily # avoit peu d’arbres propres à fournir des rames de quarante pieds de lon si. sans | _être percés de trous faits par les pics Le pic noir pond au fond de son trou deux ou trois œufs blancs, et cette cou- ! leur est celle des œufs de tous les pics, suivant Willughby, Celui-ci se voit rare- ment à terre; les anciens ont même dit qu'aucun pic n’y descendoit, et en eflet ils n’y descendent pas souvent. Quand ils grimpent contre les arbres , le long doigt postérieur se trouve tantôt de côté, et tantôt en avant ; ce doigt estmobile dans : son articulation avec le pied, et peutse & * Mais M. Deslandes se trompe beaucoup au même endroit , lorsqu'il dit que le pic se sert de. sa langue comme d’une tarière pour percer les ! plus gros arbres. 22 à à (ou 0 ANSE UN El MATE Tr DSStS | CÉDU PU CG N:O IR: 257 | prêter à toutes les positions nécessaires au point d'appui, et favorables à l’équi- libre. Cette faculté est commune à tous les pics. Lorsque le pic noir a percé son trou et s’est ouvert l’entrée d’un creux d’arbre, il y pousse un grand cri ou sifflement aigu et prolongé qui retentit au loin ; il fait entendre aussi par intervalles un craque- ment ou plutôt un frôlement qu'il fait avec son bec en le secouant et le frottant rapidement contre les parois de son trou. La femeile diffère du mâle par sa cou- leur ; elle est d’un noir moins profond, et n’a de rouge qu’à l’occiput, et quei- quefois elle n’en a point du tout. On observe que le rouge descend plus bas sur la nuque du cou dans quelques indi- vidus, et ce sont les vicux mâles. Le pic noir disparoît pendant l'hiver. Agricola croit qu’il demeure caché dans des trous d'arbre; mais Frisch assure qu'il part et fuit la rigueur de la saison, pendant laquelle toute subsistance lui manque , parce que, dit-il, les vers du- bois s’enfoncent alors davantage, et que 22 Mali 258 HISTOIRE NATURELLE. les Murmitas restent ensevelies sous Ta glace au la neige. * | %* Nous ne connoissons aucun oiseau dans l’ancien continent, ni en Asie ni. en Afrique , dont Pl espêcé ait du r apport avec celle du pic noir d'Europe, et il semble qu’il nous soit arrivé du nouveau continent, où l’ontrouve plusieurs espèces -qu’on doit rapporter presque immédiate- ment à celle de notre pic noir. Voici l’é- numération de ces espèces. 9 # » € WrNrr J'Y LA \ t : — OISEA Ux DU NOUVEAU CONTINENT QUI ONT RAPPORT AU PIC NOR. LE GRAND PIC NOIR A BEC BLANC! Première espèce. GC: pic se trouve à la Caroline, et il est plus grand que celui d'Europe , et même plus grand que tous les oiseaux de ce genre ; il égale ou surpasse la corneille *. Son bec, d’un blanc d'ivoire, est long 2 Voyez'les planches enluminées, n° 600. 2 M. Brisson avoit apparemment mesuré un 1n= “ividu fort petit, lorsqu'il ne donne à ce pic que seize pouces : celui du Cabinet du roi, représenté dans la planche, en a dix-huit, L AS BU \ ch VS + 1 ÿ ? | 260 HISTOIRE ue, À de trois pouces, et cannelé dans toute sa longueur. Ce bec est si tränchant et si fort , dit Catesby, que dans une heure ou deux l'oiseau taille souvent un bois seau de copeaux : aussi les Espagnols l’ont-ils nommé carpenteros , le charpen- ; tier. Sa tête est ornée par-derrière d’une grande huppe écarlate, divisée comme en deux touffes, dont l’une est tombante sur le cou, et l’autre relevée : celle-ci est couverte par de longs filets noirs qui partent du sommet de la tête, qu'ils re- couvrent en entier; car les plumes écar- lates ne prennent qu’en arrière : une raie blanche , en descendant sur le côté du cou , et faisant un angle sur l'épaule , va se rejoindre au blanc qui couvre le bas du dos. et les pennes moyennes de laile ; tout le reste du plumage est d’un noir pur et profond. Il creuse son nid dans les plus gros arbres, et fait sa couvée dans la saison des pluies, Ce grand pic à bec blanc se trouvedans desclimats encoreplus chauds que celui de Ia Caroline ; car nous le initio D dt p4 à CARO rs QE dE VAS MRC AC JUS DUB AE Na RO A LAN ae Voie M LEE AU pes » L 7 4 K + ? WE { Lu + - 1 ; À | À MA " LA . L Dan : L 1 DES OISEAUX ÉTRANGERS. 26» Nieremberg et le guatotomomi de Fernan- dès, quoique la grandeur totale soit mai wo désiguée par ces auteurs, et qu'il y ait quelques différences qui semblent indi- quer une variété dans lespèce; mais le bec blanc, long de trois pouces , la carac- térise assez. Ce pic habite, dit Fernandès, les plages qui avoisinent la mer du Sud. Les Américains des contrées septentrio- nales font avec les becs de ces pics des couronnes pour leurs guerriers ; et comme ils n’ont point de ces oiseaux dans leur pays, ils les achètent des habitans du Sud , et donnent jusqu’à trois peaux de : chevreuil pour un bec de pic. » TA NON Xe£ PT EU Re 262 HISTOIRE NATURELLE PIC NOIR À HUPPE ROUGE *. Seconde espèce. 7 Cr pic , qui est assez commun à la Loui- siane, se trouve également à la Caroline et à la Virginie : 1l ressemble fort au pré- cédent ; mais il n’a pas le bec blanc, et « il est un peu moins grand , quoiqu'il le . + soit-un peu plus que le pic noïr d'Europe. | Le sommet de la tête, jusque sur les yeux, est orné d’une grande huppe écarlate, troussée en une seule touffe , et jetée en arrière en forme de flamme ; au-dessous règne une bande noire dans laquelle l'œil est placé; une moustache rouge part de la racine du bec, et tranche sur les côtés noirs de la tête; la gorge est blanche ; une bandelette de cette même couleur passe entre l'œil et la moustache, et s'étend * Voyez les planches enluminées, n° 716, DES OISEAUX ÉTRANGERS. EE. sur le cou jusque sur l'épaule : tout. He a reste du corps est noir, avec M ui“ légères marques de Été dans laile, et une plus grande tache de cette couleur sur le milieu du dos ; dessous le corps, le noir est un peu moins profond , et mêlé d'ondes grises. Dans la femelle, le devant de la tête est brun , et il n’y a de plumes rouges que sur la partie postérieure de la tête. Catesby dit que vés oiseaux, non con- tens des insectes qu'ils tirent des arbres pourris dont ils font leur pâture ordi- naire , attaquent encore les plantes de maïs et en détruisent beaucoup, parce que l'humidité qui entre par les trous qu'ils font dans l'enveloppe, gâte le grain qu’elle renferme : mais n'est-ce pas plutôt - pour trouver quelque espèce de vers ca- chés dans les enveloppes du maïs que pour en manger le grain ? car aucun oiseau de ce genre ne se nourrit de graine. Nous ne pouvons mieux rapporter qu’à cette espèce un pic dont M. Commerson nous a laissé la notice, et qu ’il rencontra è les foréts + terres » Maique | et ve autres est pue de plumes noires. Ainsi une _ espèce, ou la même , ou semblable, se _ trouveroit dans les latitudes correspon- : dantes aux deux extrémités du grand continent de l'Amérique. M. Commerson remarque que cet oiseau avoit la voix _, forte et la vie très-dure; ce qui convient _ à tous les pics, fortifiés et endurcis par leur vie LAbionie ace HELIE di Dit ” r ; # È ÿ : DES OISEAUX ÉTRANGERS. L’OUANTOU, ou PIC NOIR HUPPE DE CAYENNE* Le . ex | ù Troisième espèce. Banrère à mal prononcé ventou Île nom de ce pic, que les Américains ap- pellent ovantou; et en le rapportant à l’Aipecou de Marcgrave , nous rectifierons deux méprises de nos nomenclateurs. L’ouantou est de la longueur du pic verd, avec moins d'épaisseur de corps ; ïl est entièrement noir en-dessus, à l'exception d’une ligne blanche qui part de la mandi: bule supérieure du bec, descend en cein- ture sur le cou , et jette quelques plumes blanches dans les couvertures de l’aile ; l'estomac et Le ventre sontondés debandes noires et grises, et la gorge est grivelée # Voyez les planches enluminées, n° 717. s 23 à nc M COPINE M OR dE ME + à 266 HISTOIRE NATURELLE de même; de la mandibule inférieure du bec part une moustache rouge; une be Île: huppe de cette même SRE couvre la tête et retombe en arrière; en- fin , sous les longs filets de cette pe, on appercoit de petites plumes du même rouge qui garnissent le haut du cou. _Barrère a autant raison de rapporter à ce pic l’hipecou de Marcgrave, que M. Brisson paroît avoir de tort en le rappor- tant au grand pic de la Caroline deCates- by. Celui-ci est plus grand qu’une cor- neille , et l'hipecou pas plus grand qu'un pigeon. D'ailleurs le reste de la descrip- tion de Maregrave convient autant à l'ouantou qu'il convient peu au grand pic de la Caroline , qui n’a pas le dessous du corps varié de noir et de blanc comme l’'ouantou et l’hipecou, qui a le bec long de trois pouces, et non pas de six lignes. Or ces caractères ne conviennent pas da- vantage au pic noir de la Louisiane, et. M. Brisson paroît encore se té en rapportant à cette espèce l'ouantou, qui n'est, comme nous venons de le voir, que l'hipecou , et qu'il eût mieux placé Ÿ «'1ù de vhs DES OISEAUX ÉTRANGERS. 267 sous sa onzième espèce, à laquelle con- viennent tous les caractèrés de l'hipecou et de l’ouantou. : L'ouantou de. Cayenne est aussi Ve tlauhquechultotoil de la nouvelle Espagne, de Fernandès : nous l’avons reconnu par un trait singulier ; c’est, dit Fernandès, un pic perceur d'arbres. Il a la tête et le dessus du cou garnis de plumes rouges. «Ces plumes , appliquées, dit-on, ou « plutôt collées contre la tête d’un ma- « lade, appaisent la douleur , soit qu’on "« lait reconnu par l’expérience, soit qu’on « l'ait imaginé en les voyant collées de « près à la tête de l'oiseau ». Or, entré tous Les pics, c’est à celui-ci que convient mieux ce caractère, d’avoir les petites plumes rouges qui lui garnissent l’occi- put et le haut du cou , plaquées et comme collées contre la peau. % * F un À TT OP MP ONE L n D'OR LA a) L si Ce 9 SOON 268 HISTOIRE NATURELLE LE PIC A COU ROUGE *. qi Quatrième espèce. = Novs avons préféré , pour désigner ce pic, la dénomination de cou rouge à celle de téte rouge, parce que la plupart des pics _ ont la tête plus ou moins rouge. Celui-ci a de plus le cou entier, jusqu'à la poi- trine , de cette belle couleur ; ce quisuffit . pour le distinguer. Il est un peu plus long que le pic verd, son cou et sa queue étant plus alongés ; ce qui fait paroître son corps moins épais. Toute la tête et le cou sont garnis de plumes rouges jusque sur la poitrine , où des teintes de cette couleur vont encore se confondre avec le beau fauve qui la couvre, ainsi que le ventre et les flancs ; le reste du corps est d’un * Voyez les planches enluminées , n° 612, sous la dénomination de grand pic huppé à tête rouge de Cayenne. cake) din USE ERUOrS pa AE Luc DES OISEAUX ÉTRANGERS. 269 brun foncé presque noir, où le fauve se mêle sur les pennes des ailes. Ce pic se trouve à la Guiane , ainsi que le fréqéaent et le suivant. vis Hi ARE DENON UE Aa te LA Gui vs VUS DT dinars dl 270 HISTOIRE NATURELLE LE PETIT PIC NOIR # Cinquième espèce. Cruvr-crestle plus petit des pics noirs; il n’est que de la grandeur du torcol. Un noir profond, avec des reflets bleuâtres, enveloppe la gorge, la poitrine, le dos et la tête, à l’exception d’une tache rouge qui se trouve sur la tête du mâle; il a aussi une légère trace de blanc sur l'œil, et quelques petites plumes Jaunes vers l’occiput; au - dessous du corps, le long du étériruia:, s'éten diienb bia dé OR rouge ponceau ; elle finit au ventre , qui, comme les côtés , est très - bien émaillé de noir et de gris blanc ; la queue est noire. Il y a une variété de ce pic , qui, au lieu de tache rouge au sommet de la tête, * Voyez les planches enluminées , n° 694, fig. 2: CR à t FAR bé ’ DES OISEAUX ÉTRANGERS. 27 a tout alentour une couronne jaunâtre, qui est le développement de ces petites plumes jaunes qu’on voit dans le pre- mier, et marque apparemment une va- riété d’âge. La femelle n’a ni tache rouge ni cercle jaune sur la tête. Nous rapporterons à cette espèce le petit grimpereau noir d'Albin, dont M. Brisson a fait sa septième espèce , sous le nom de pic noir de la nouvelle Angleterre , mais qui a trop de rapports avec le petit pic noir de Cayenne pour qu’on doive les séparer. ef Lt #/ PON AL' ON ANT lu Pr 2 A aa dd 272 HISTOIRE NA ñc" Lit “s TUR + ELLE DE PIC%N:OILR- A DOMINO ROUGE*.. Sixième espèce. C: pic, donné par Catesby , se trouve en Virginie. Il est à peu près de la grosseur _ de lépeiche ou pic varié d'Europe. Il a toute la tête enveloppée d’un beau do- mino rouge, soyeux et lustré, qui tombe sur le cou ; tout le dessous du corps et le croupion sont blancs, de même que les petites pennes de l’aile, dont le blanc se Joint à celui'du croupion pour former sur. le bas du dos une grande plaque blanche; le reste est noir, ainsi que les grandes plumes de l'aile et toutes celles de la queue. On ne voit en Virginie que très-peu de ces oiseaux pendant l'hiver; 1 yen a # Voyez les planches enluminées , n° 117. gd | L DES OISEAUX ÉTRANGERS. 273 davantage dans cette saison à la Caro- line, mais non pas en si nd nombre qu’en été. Il paroît qu'ils passent au sud pour éviter le froid ; ceux qui restent s’ap- prochent des villages, et vont même frap- per contre les fenêtres des habitations. Catesby ajoute que ce pic mange quan- tité de fruits et de grains : mais c’est ap- paremment quand toute autre nourri- ture lui manque ; autrement il différe- _ roit par cet appétit de tous les autres pics, pour qui les fruits et les grains ne peuvent être qu'une ressource de disette, et non un aliment de choix. CE PITC VARIE |! Première espèce, LA troisième espèce de nos pics d'Eu- rope est le pic varié ou l’épeiche, et ce dernier nom paroît venir de l'allemand elster specht?, qui répond dans cette langue à celui de pic varié dans la nôtre ; il dé- signe l’agréable effet que font dans son plumage le blanc et le noir, relevés du rouge de la tête et du ventre. Le sommet de la tête est noir, avec une bande rouge sur l’occiput, et la coiffe se termine sur ? Voyez les planches enluminées, n° 596 , le mâle ; et n° 505, la femelle. En italien, culrosso; en allemand, eZster specht, bunt specht, veiss-specht ; en anglois, great spotted wood-pecker , witwal ; french-pie. ? Pic-pie. tt > à M LME | à L + Ê CRETE à. àf dt -2 * ; # : 1 ‘ 4 74 HISTOIRE NATURELLE. 275 le cou par une + noire ; de là partent deux rameaux noirs, dont une branche de chaque côté remonte à la racine du bec , y trace une moustache , et l’autre, descendant au bas du cou, le garnit d’un collier ; ce trait noir s'engage vers l'é- paule , dans la pièce noire qui occupe le milieu du dos ; deux grandes plaques blanches couvrent les épaules ; dans l’aile, les grandes pennes sont brunes, les autres aoires et toutes mêlées de blanc ; tout ce ‘ moir est profond , tout ce blanc est net et pur ; le rouge de la tête est vif, et celui du ventre est un beau ponceau. Ainsi le plumage de lépeiche est très-agréable- ment diversifié , et on peut lui donner la prééminence en beauté sur tous les autres pics. # Cette description ne convient entière- ment qu’au mâle : la femelle donnée dans nos planches enluminées , n° 595, n’a point de rouge à l’occiput. On connoît aussi des épeiches dont le plumage est moins beau, et même des épeiches tout blancs. Il y a de plus dans cette espèce une variété dont les couleurs paroissent x ! Lane nd dut mi fie LA NUS 276 HISTOIRE NATURELLE moins viVeS , MOINS tre ichées ,; et dont tout le dessus de la tête et le ventre sont rouges, mais d’un rouge pâle et terne. C’est de cette variété, représentée dans nos planches enluminées, m° 611, que M. Brisson a fait son second pic varié, après l’avoir déja donné une fois sous’ le nom de grand pic varié, quoique tous. deux soient à peu près de la même gran- deur , et qu’on ait de tout temps reconnu cette variété dans l’espèce. Belon , qui, à la vérité , vivoit dans le siècle où les for- mules denomenclature et les erreurs scien- tifiques n’avoient point encore multiplié les espèces, parle de ces différences entre ces pics variés, et, ne les jugeant rien moins que spécifiques, les rapporte toutes à son épeiche : mais c’est avec raison qu’Aldrovande reprend ce naturaliste et Turner sur l'application qu'ils ont faite du nom de picus martius au pic variés car ce nom n’appartientexactement qu’au pic verd. Aristote a connu l’épeiche ; c’est celui de ses trois pics qu’il désigne comme un peu moins grand que le merle, et! comme ayant dans le plumage un peu de rouge. LA pui ati 2 dir oi À NASA HAN L L4 DE L’ÉPEICHE. 2 L’épeiche frappe contre les arbres des coups plus vifs et plus secs que le pic verd ; il grimpe ou descend avec beau- coup d’aisance, en haut, en bas, de côté et par- dessous les branches : les pennes rudes de sa queue lui servent de point d'appui quand, se tenant à la renverse, il redouble de coups de bec. Il paroît dé- fant; car, lorsqu'il appercoit quelqu'un, 1l se tient immobile après s'être caché derrière la branche. Il niche, comme les autres pics, dans un trou d’arbre creux. En hiver, dans nos provinces, il vient près des habitations, et cherche à vivre sur les écorces des arbres fruitiers , où les chrysalides et les œufs d'insectes sont dé- posés en plus grand nombre que sur les arbres des forêts. En été, dans les temps de sécheresse, on tue souvent des épeiches auprès des mares d’eau qui se trouvent dans lesbois, et où les oiseaux viennent boire. Celui-ci arrive toujours à la muette , c'est-à-dire, sans faire de bruit , et jamais d’un seul + ol; car il ne vient pour l’ordinaire qu’en LUE yoltigeant d'arbre en arbre. À chaque 24 78 HISTOIRE NATURELLE pause qu'il fait , il semble chercher à re- connoître s’il n'y a rien à craindre pour lui dans les environs ; ; il a l’air inquiet, : il écoute , il tourne la tête de tous côtés ÿ et il Ja Lès-b aussi pour: voir à terre à travers le feuillage des arbres ; «et le moin- dre bruit qu'il entend, suffit pour le faire rétrograder. Lorsqu'il est arrivé sur l'arbre le plus voisin de la mare d’eau, il descend ES - de branche en branche jusqu’à la plus . basse, et de cette dernière branche sur le bord de l’eau. À chaque fois qu'il ÿ trempe son bec, il'écoute encore et re- garde autour de lui; et dès qu'il a bu, il _s’éloigne promptementsans faire de pause comme lorsqu'il est venu. Quand on le tire sur un arbre , ïl est rare qu’il tombe. jusqu’ à terre, s’il né reste encore un peu de vie, car il s'accroche aux branches avec ses ongles ; et pour le faire tomber, on est souvent obligé de le tirer une seconde fois. * Cet oiseau a le sternum très - grand, le conduit intestinal long de seize pouces et sans cœcum , l’estomac membraneux;" 54 la pointe de la langue est osseuse sur | 1h | DBIDPEMETCHE. | 27% cinq lignes de longueur. Un épeiche adulte pesoit deux onces et demie ; c’étoit un mâle qui avoit été pris sur le nid avec six petits. Ils avoient tous les doigts dis- posés comme le père, et pesoient envi- ron trois gros chacun. Leur bec n’avoit point les deux arêtes latérales, qui, dans l'adulte , prennent naissance au-delà des marines , passent au-dessous et se pro- longent sur les deux tiers de la longueur du bec; les ongles , encore blancs, étoient déja fort crochus. Le nid étoit dans un vieux tremble creux , à trente pieds de hauteur de terre. à M MN € Lola" RSS T'Y Là 7 # Le PIS. 1 : de “dés Mi pe : RU (04 % -8o HISTOIRE NATURELLE | LE PETIT ÉPEICHE Seconde espèce: r 8 . pic seroit en tout un diminutif de l'épeiche , s’il n’en différoit pas par le devant du corps, qui est d’un blanc,sale ou même gris, et par le manque de rouge sous la queue, et de blanc sur lesépaules. Du reste , tous les autres caractères sont semblables. Dans ce petit épeiche comme dans le grand, le rouge ne se voit que sur la tête du mâle ?. 1 Voyez les planches enluminées, n° 598, fig. x, le mâle ; et fig. 2, la femelle. Eu italien, pipra, pipo; en allemand, spechile, grass-specht, klein bundter specht; en anglois, lesser spotted wood-spite or wood-pecker, piannet et hickwal. 2 Willughby remarque fort à pro os qu * Aldro- e vande assure du petit pic varié en n général, ce qu At AE x 4 sil L és ra L . À | | * ; ! ) ï op ER Br ET CT HE: 287 Ce petit pic varié est à peine de la gran- deur du moineau , et ne pèse qu’une once. On le voit venir pendant l'hiver près des maisons et dans les vergers. IL ne grimpe pas fort haut sur les grands arbres. et semble attaché alentour du tronc. IL uiche dans un trou d’arbre, qu Lil dispute souvent à la mésange charbonnière , qui n'est pas la plus forte, et qui est bite de lui céder son dsmicile. On le trouve en Angleterre, où il a un nom propre. On le voit en Suède , et il paroît même que l'espèce , comme celle du grand épeiche . s’est étendue Jusque dans l'Amérique sep- tentrionale ; car l’on voit à la Louisiane un petit pie varié qui lui ressemble pres- que en tout, et à l’exception que le des- sus de la tête, comme dans le pic varié du Canada , est couvert d’une calotte noire, és de blanc. | M. Le dit que cet oiseau n’est pas connu en France : cependant on le trouve dans la plupart de nos provinces. La mé- n'est vrai que de la femelle; savoir, qu'il n’y a point de rouge sur la tête. Jonston est là-dessus dans la même erreur qu’'Aldroyande, 2 1" Lu d. née da Pi HISTOIRE NATURELLE. prise vient de ce qu’il a confondu le petit pic varié avec le grimperéau de muraïîlle, qu'il avoue lui-même ne pas connoître. 1} se trompe également quand il dit que Frisch ne parle point de ce petit pic, et qu'il en conclut qu'il n'existe point em Allemagne. Frisch dit seulement qu’il y ést rare, et il en donne deux “Re M. Sonnerat à vu à Antigue un petit pic varié , que nous rapporterons à celui- ci ; les caractères qu il lui donne ne l'en distinguent pas assez pour en faire deux espèces. Il est de la méme grandeur ; le noir rayé, moucheté de blanc, couvre ‘tout le dessus du corps; le dessous est tacheté de noirâtre sur un fond jaume pâle ou plutôt blanc jaunâtre ; la ligne blanche se marque sur les côtés du cou. M. Sonnerat n’a point vu de rouge à la tête de cet oiseau ; mais il remarque lui- même que c'étoit peut-être la femelle. OISEAUX DE L'ANCIEN CONTINENT : QUI ONT RAPPORT A L'ÉPEICHE. Sox. L’ÉPEICHE DE NUBIE ONDÉ ET TACHETÉ*. Première espèce. Cr pic est d’un tiers moins grand que l'épeiche d'Europe ; tout son plumage est agréablement varié par gouttes et par ondes brisées, rompues et comme ver- miculées de blanc et de roussâtre sur fond gris brun et noirâtre au dos, et de noirâtre en larmes sur le blanchâtre de la poitrine et du ventre ; une demi-huppe d’un beau rouge couvre en calotte le der= * Voyez les planches enluminées, n° 667. f rière de la tête : le soie MD E et le pu r | sont en plümes fines, noires, chacune tiquetée à la pointe d'une petite goutte blanche ; la queue est divisée transversa- ! lement as des ondes brunes et roussâtres. Cet oiseau est fort joli, et l'espèce est. : nouvelle. : "0 Ê “ DR ET 7 ENQE : Ra DES OISEAUX ÉTRANGERS. 235 | | LE GRAND PIC VARIÉ DE L'ILE DE LUCON. Seconde espèce. Norrr épeiche n’est pas le plus grand des pics variés , puisque celui de Lucon, dont M. Sonnerat nous a donné la des- cription, est de la taille du pic verd. Il a les plumes du dos et des couvertures de l'aile noires , mais le tuyau en est jaune; il y a aussi des taches jaunâtres sur les dernières ; les petites couvertures de l'aile sont rayées transversalement de blanc ; la poitrine et le ventre sont variés de taches longitudinales noires sur un fond blanc ; on voit une bande blanche au côté du cou jusque sous l'œil; le som- met et le derrière de la tête sont d’un rouge vif; et, par ce caractère, M. Son- nerat Ne: nommer ce pic, cardinal : ÿ ji mais il y auroit trop da pibs cardinal x l’on donnoit ce nom à tous ceux qu la calotte rouge ; et ce rouge sur la, tête À m'est point du tout un caractère spéci- fique, mais plutôt générique pour les pics, comme nous l’avons remarqué. N r NW us à it: CREUSE DES OISEAUX ÉTRANGERS. 259 LE PETIT ÉPEICHE BRUN DES MOLUQUES *. : Troisième espèce. \ vi petit pic n’a que deux teintes sombres et ternes. Son plumage est brun noirâtre, ondé de blanc au-dessus du corps , blan- tchâtre , tacheté de pinceaux bruns au- dessous ; la tête et la queue , ainsi que les pennes des ailes , sont toutes brunes. Il n’est que de la grandeur de notre petit épeiche , ou même un peu au-dessous. * Voyez les planches enluminées, n°748, fig.2, sous le nom de petit pic des Molugues. Fa £ w F 14 7 PPT MAT APTE 28 HISTOIRE NATURELLE OISEAUX DU NOUVEAU CONTINENT: QUI ONT RAPPORT A L'ÉPEICHE. L’ÉPEICHE DU CANADA *, Première espèce. Os trouve au Canada un épeiche qui nous paroît devoirêtre rapproché de celui d'Europe; il est de la même grosseur , et n’en diffère que par la distribution ne couleurs. Ce pic de Canada n’a de rougé nulle part ; son œil est environné d’un espace noir , au-lieu que l’œil de notre épeiche est dans du blanc. Il ÿ a plus de blanc sur le côté du cou, et du blanc * Voyez les planches enluminées, n° 345 , fig. 14 Li ; S ! L DES OISEAUX ÉTRANGERS. ou jaune foible à l’occiput ; mais ces diffé rences ne sont que de légères variétés, et ces deux espèces, très- voisines, ne font peut-être que le même oiseau, qui, en passant dans un climat différent et plus froid, aura subi ces petits changemens. ‘ Le guauhtotopotli alter de Fernandès, qui est un pic varié de noir et de blanc, paroît être le même que ce pic du Canada, d'autant plus que cet auteur ne dit pas, dans sa description, qu'il ait du rouge nulle part, et qu’il semble indiquer que cet oiseau arrive du Nord à la nouvelle Espagne. Ce pays cependant doit avoir aussi ses pics variés, puisque les voya- seurs en ont trouvé Jusque dans l’isthme de l'Amérique. 289 Oiseaux. XIII, 25 Ce hs sil HISTOIRE NATURELLE L’'ÉPEICHE DU MEXIQUE, F QE CO VER PETITE - c . J Seconde espèce. ? J E serois très-porté à croire que le grand pic varié du Mexique de M. Brisson, page 57, et son petit pic varié du Mexi- que, page 59, ne sont que le même oi- seau. Il donne le premier d’après Seba; car ce n’est que sur sa foi que Klein et .Moehring l'ont fait entrer dans leurs no- menclatures : or on sait combien sont in fi dèles la plupart des notices de ce com- pilateur. Klein donne deux fois le même oiseau, et c'est un de ceux que nous avons exclus du genre des pics. D’un autre côté, M. Brisson, par une raison qu'on ne peut deviner , applique à son second pic du Mexique l’épithète de petit, quoique Fer- _ nandès, auteur original, d’après lequel seul on peut parler , le dise grand, et le dise deux fois dans quatre lignes. Suivant! ect auteur, c’est uu pic de grande espèce, “ / à: US CE ge 7 CP RS ANT JR © AGE Ge Au ES En : cf | es Ras D } ne BEA, k ; | DES: OISEAUX ÉTRANGERS. 297 cet de la taille de la Corneille du Mexique ; : son plumage est varié de lignes blanches transversales sur un fond noir et brun; le ventre et la poitrine sont d’un rouge de vermillon. Ce pic habite les cantons. les moins chauds du Mexique , et perce les arbres comme les autres pics. LÉ PENCHE, se | PIC VARIÉ DE LA JAMAIQUE * _ Troisième espèce. Cr pic est ‘d’une grandeur moyenne ; . entre celle du pic verdet de l’épeiche d’Eu- . ropè. Catesby le fait trop petit en le com- parant à l’épeiche, et Edwards le fait trop grand en lui donnant la taille du pic verd. Ce mème auteur ne lui compte que huit pennes à la queue ; mais c’est vraisem- _blablement par accident qu'il en man- . quoit deux dans l'individu qu’il a décrit, tous les pics ayant dix plumes à cette par- tie. Celui-ci porte une calotte rouge qui. tombe en coiffe sur le haut du cou; la .. * Voyez les planches enluminées, n° 597, la femelle. 1 2 à ” PA DA ARENIEIARNAN te Me pe di Mia à DES oi ÉTRANGERS. pus gorge et l'estomac sont d’un gris rous- sâtre qui entre par degrés dans un rouge terne sur le ventre ; le dos est noir, rayé transversalement d'ondes grises en fes- tons , plus claires sur les ailes, plus larges et toutes blanches sur le croupion. La figure de cet oiseau dans Hans- Sloane est fort défectueuse : c’est le seul pic que ce naturaliste et M. Browne aient trouvé dans l’île de la Jamaïque, quoi- qu’il y en ait grand nombre d’autres dans le continent de l’Amérique. Celui- ci se trouve à la Caroline, et ; malgré quelques différences, on le LAC ou EE dans le pic à ventre rouge de Catesby. Au reste, la femelle , dans cette espèce, a le front d’un blanc roussâtre , et le mâle l’a rouge. Lé Er ou - PIC RAYE DE LA : LOUISIANE Fe no Quatrième ‘espèce. x Tour hs manteau de ce pic, un peu plus grand que l’épeiche, est agréable- ment rayé et rubané de blanc et d noir par bandelettes transversales ; des pennes de la queue, les deux extérieures et les intermédiaires sont mêlées de blanc et de noir, les autres sont noires ; tout le dessous F le devant du corps est gris blanc uniforme : : un peu de rouge lavé teint le denis. De deux individus que nous avons au Cabinet, l’un a le dessus de la tête entièrement rouge, avec quelques pinceaux de cette couleur à la . * Voyez les planches enluminées, n° 692. 1 pti ne ES po, di 4 lt: 5 ou d'os ht 07 DES OISEAUX ÉTRANGERS. 205 gorge, et jusque sous les yeux; l’autre {et c’est celui que représente la planche enluminée) a le front gris, et n’a de. rouge qu’à l’occiput : c’est vraisembla- blement la femelle , cette différence reve- nant à celle qu'on observe généralement de la femelle au | mâle dans le genre de ces Oiseaux, qu est de porter moins de rouge, ou ke n’en porter point du tout à la tête. Au reste, ce rouge est dans l’un et dans l’autre ne teinte plus foible et plus claire que dans les autres épeiches, 4e L'ÉPEICHE, o U f . PIC VARIÉ DE LA ENCÉNADA *. Cinquième espèce. CG: oiseau n’est pas plus grand que notre petit pic varié, et il est un des plus jolis de ce genre : avec des cou: leurs simples , son plumage est émaillé d’une manière brillante; du blanc et du gris brun composent toutes ses couleurs ; : elles sont si agréablement coupées, inter rompues et mêlées, qu’il en résulte un … effet charmant à l’œil. Le mâle est bien a … huppé, et dans sa huppe percent quelques à un rouges la femelle ne l'est pas , né et sa tête est toute brune. | # à 4 “ A DES OISEAUX ÉTRANGERS. 297 IEP HROHE., O ÙU PIC CHEVELU DE VIRGINIE *. é Sixième espèce. Nous emprunñterons des Angloïs” de la Virginie le nom de pic chevelu qu'ils donnent à cet oiseau, pour exprimer un caractère distinctif, qui consiste en une bande blanche, composée de plumes efi- lées, qui règne tout le long du dos et s’étend jusqu’au croupion; le reste du dos est noir ; les ailes sont noires aussi, mais marquetées avec assez de régularité de taches d’un blanc obscur, arrondies et en larmes ; une tache noire couvre le som- 1ÿ 4 met, et une rouge le derrière de la tête 3 de là jusqu'à Vœil s'étend une ligne * Voyez les planches enluminées, n° 754 : L'APe blanche : et de autre est racée ai du cou ; he queue est noire ; tout le d < sous ai corps est blanc. Ce pic est unpeu , moins grand que l'épeiche. 1: NORGE ] be : " ns : N ‘ À ‘4 #1 \ l Î $ Li - £ À “ LS * 2 sh Re? } \ y vi 24 Mi du dE : dont pif DES OISEAUX ÉTRANGERS. 299 rÉPEIGHE, À O U É PETIT PIC VARIÉ DE VIRGINIE. Septième espèce. Casse nous a encore fait connoître ce petit pic. Il pèse un peu plus d'une once et demie, et ressemble si fort, dit- il ; au pic chevelu par ses taches et ses couleurs , que, sans la différence de gros- seur , On pourroit croire que c’est la "même espèce. La poitrine et le ventre de celui-ci sont d’un gris clair ; les quatre pennes du milieu de la queue sont noires, et les autres barrées de noir et de blanc : SE ce sont là les seules différences de ce petit. pic au pic chevelu. La femelle diffère du \ mâle, comme dans presque toutes les espèces de pics, en ce qu’elle à de rouge sur la tête. #s ui + ai % , Rd \ Î æ: 0 » : Ê 300 HISTOIRE NATURELL L’É PE NCH\ES , à Lu) | PIC VARIÉ DE LA CAROLINE *._ Huitième espèce. s Qv DIQUE ce petit pic porte une teinte. jaune sur le ventre, nousne l’exclurons pas de la famille des pics variés de blanc. et de noir, parce qu’il y est évidemment compris par les couleurs du manteau, qui sont celles qui décident le plumage. Il est à peine aussi grand que notre petit épeiche. Tout le dessus de la tête est rouge ; quatre raies alternativement noires et blanches couvrent l’espace de la tempe à la joue, et la dernière deces _ raies encadre la gorge, qui est du même |, _ rouge que la tête ; le noir et le blanc se . D Li . * Voyez les planches enluminées, n° 789. , Ne DES OISEAUX ÉTRANGERS. 3or mêlent et se coupent agréablement sur le dos , les ailes et la queue ; le devant du corps est Jaune clair, parsemé de quel- ques pinceaux noirs. La femelle n’a point de rouge. Ce pic se trouve en Virginie, à la Caroline et à Cayenne, selon M. Bris- son. 302 HISTOIRE Me : Fa L’ÉPEICHE, pc à : PIC VARIÉ ONDÉ*. Neuvième espèce. C& pic, donné dans les planches enlu- minées, sous la dénomination de pic fa-. cheté, doit plutôt s'appeler varié ; car son plumage, avec moins de blanc , ressemble fort à celui de l’épeiche : il est noir sur le dos, chargé de blanc en ondes, ou plu- tôt en écailles, sur les grandes pennes de! . l'aile; ces deux couleurs forment, quand -elle est pliée, une bande en damier; le dessous du corps est blanc, varié sur les. flancs d’écailles noires ; deux traits blancs vont en arrière , l’un de l'œil, l'autre du bec, et le be de la tête est rouge. x # Voyez les planches enluminées, n° 553. | ! … DES OISEAUX ÉTRANGERS. 303 La figure de ce pic convient parfaite- ment avec la description du pic varié de Cayenne de M. Brisson , excepté que le premier a quatre doigts comme tous les pics, et que celui de M. Brisson n’en a que trois. Il existe donc réellement un pic à trois doigts ; c’est de quoi, malgré le peu de rapport analogique , on ne peut guère douter. Edwards a reçu deux de ces pics à trois doigts de la baie de Hudson, et en a vu un troisième venu des mêmes contrées. Linnæus en décrit un trouvé en Dalécarlie; Schmit, un de Sibérie ; et nous sommes informés par M. Lottinger, que ce pic à trois doigts se trouve aussi en Suisse. Il paroît donc que ce pic à trois doigts habite le nord des deux continens- Ce doigt de moins fait-il un caractère spé- cifique , ou n'est-il qu'un attribut indi- viduel ? C’est ce qu’on ne peut décider sans un plus grand nombre d’observa- tions. Mais ce que l’on doit nier, c’est que cette même espèce qui habite le nord des deux continens , se trouve sous l’é- quateur à Cayenne, quoique , d’après M. Brisson, on l’ait nommé pic facheté de ” 34 HISTOIRE NA TDR DÉS Cayenne dans la planche ehlifinée: Ces petites méprises dans quelques unes de nos planches viennent dé ce que nous avons été obligés de les faire graver à mesure que nous pouvions nous procurer les oiseaux , et par conséquent avant d’en ‘ avoir Aube l'histoire. Après cette longue énumération de tous les oiseaux des deux continens qui ont rapport aux pics, et qui même semblent » _en constituer le genre, nous devons 6b- server qu'il nous a paru nécessaire de re- jeter quelques espèces indiquées par nos nomenclateurs; ces espèces sont la troi- sième, la huitième et la vingtième don- nées par M. Brisson pour des pics, par Seba pour des hérons, et par Moehring pour des corneilles. Klein appeile ces | mêmes oiseaux Zarponneurs , Parce que , selon Seba , ils frappent et percent de leur bec les poissons en tombant du haut de l'air. Cette habitude est, comme l’on voit, bien différente de celles des pics ; et d’ailleurs les caractères de ces oiseaux : dans les figures de Seba, où les doigts sont disposés trois et un, démontrent | EE tr sont te often" j AP PT CSP OCR ENS SAN ER 4 te \ + ; 197 + * / ’ … DES OISEAUX ÉTRANGERS. 305 qu'ils sont d’un genre très-différent de celui des pics ; et l’on doit avouer qu'il faut avoir une grande passion de multi- plier les espèces pour en établir ainsi sur des figures fautives , à côté de notices contradictoires. “Me À \otdy % Ne % ï Î 26 f Lx genre de ces oiseaux, dont nous ne connoissons que deux espèces, nous pa“ roît être assez différent de tous les autres genres pour l'en séparer. On nous a en- voyé de Cayenne deux espèces de ces oi- _seaux, et nous avons cru devoir les nom- mer pics -grimpereaux , parce qu ‘ils font la #. nuance entre le genre des pics et celur des grimpereaux, la première et la plus grande espèce étant plus voisine des grim- j _ pereaux par son bec courbé, et la seconde étant au contraire plus voisine des pics par son bec droit. Toutes deux ont trois : _ doigts en avant et un en arrière comme des grimpereaux, et en même temps les | pennes de la queue roïdes et pointues comme les pics. * Voyez les planches enluminées, n° 621, sous la dénomination de picucule de. Cayenne ; et n° 605, sous la dénomination de Za/apio. Ces noms nous avolent été donnés par des gens qui les avoient imaginés sans aucun fondement. HISTOIRE NATURELLE. 307. Le premier et ie plus grand de ces pics- grimpereaux a dix pouces de longueur : il a la tête et la gorge tachetées de roux et de blanc ; le dessus du corps roux, et le dessous jaune , rayé transversalement de noirâtre ; le bec et les\ pieds noirs. Le second et le plus petit n’a que sept “pouces de longueur : il a la tête, le cou et la poitrine , tachetées de roux et de blanc; le dessus du corps est roux , et le ventre d’un brun roussâtre ; son bée est gris, et ses pieds sont noirâtres. AND. AA Tous deux ont à très-peu près lesmêmes habitudes naturelles : ils grimpent contre , les arbres à la manière des pics, ens'ai- dant de leur queue , sur laquelle ils s’'ap- puient ; ils percent l'écorce et Li bois en. faisant beaucoup de bruit ; ils AE les insectes qui se trouvent dans Le bois et les écorces qu'ils percent ; ils habitent les forêts, où ils cherchent le voisinage des ruisseaux et des fontaines. Les deux espèces vivent ensemble et se trouvent souvent sur le même arbre; cependant elles ne se mêlent pas : seulement il paroît que ces oiseaux aiment fort ia compa- V” 38 HISTOIRE NATURELLE. gnic; car ils s’attachent toujours, en grim- pant, aux arbres sur lesquels il y a plu- sieurs autres petits oiseaux perchés. Ils sont très-vifs et voltigent d’un arbre à l’autre pour se coller et grimper ; mais jam: is “é ne se perchent ni ne font de ‘longs vols. On les trouve assez communé-. ment dans l’intérieur des terres de la Guiane , où les naturels du pays les con- fondent avec les pics ; et c’est par cette _- raison qu'ils ne leur ont point donné de nom particulier. Il est assez probable que ces oiseaux se trouvent aussi dans les autres climats chauds de l'Amérique s néanmoins aucun voyageur n'en a fait - mention. En ee “TS 1 22.4. Lag Hi Tom 219: LE TORCOL. #4 : d'œil par un signe ou plutôt par une ha- _ bitude Re n'appartient : ha à lui ; a SOS de ù 5 , la tête renversée vers le dos, et es eux à demi fermés, pendant ut le temps que dure ce PS er qui n’a _ rien de précipité, et qui est au contraire lent, sinueux ct tout semblable aux replis PR ERTEA d'un reptile ? : il a être @ 1 Voyez les planches enluminées , n° 698. En latin moderne, forquilla ; en TR torto= collo , capotorto , verticella (ces noms, dans pres- que toutes les langues, reviennent à celui de 2orcol); en espagnol, forzicuello; en allemand ,wind-halsz, . nater-halsz, dreh-halsz , naterz-wang , nater- … wvendel; en anglois, wry-neck ; languard ou tire- que , en Provence ; coutouille , en Dauphiné ; icolis , en Lorraine; ailleurs, /rousse-col , ongue-langue; à Malte, rot des caiïlles, nom que l'on donne par-tout ailleurs au râle terrestre, 2 Apparemment on lui a aussi trouvé de l’ana- logie avec ce tour de tête que se donnent certaines personnes pour affecter un maintien recueilli, ei qui de là ont été vulgairement appelés forcols. "SM HISTOIRE NATUR produit par une nr et d'effroi, ou par une crise faire pour se dégager * il est rete Cependant cet étrange mouvement lui ÿ est naturel et dépend en grande partie d’une conformation particulière Pie \. us les petits dans le nid se donuent les # mêmes tours de cou ; en sorte que plus 1 d’uñ dénicheur rats les a pris pour de 1 petits serpens. Le torcol a encore une autre habitude | assez singulière : un de ces oiseaux, qui étoit en cage depuis vingt-quatre heures , : lorsqu'on s’approchoit de lui, se tour- w noit vis-à-vis le spectateur ; puis le regar- 3 dant fixement , s’élevoit sur ses ergots, se portoit en avant avec lenteur , en rele- vant les plumes du sommet m sa tête, la queue épanouie; puis se retiroit brus= quement en frappant du bec le fond de saw cage et rabattant sa huppe. Il recommen- # coit ce manége, que Schwenckfeld a ÿ observé comme nous, jusqu'à cent fois de suité et tant qu’on restoit en présence, ns = # PA DOAE VE OR € O D 311 Ce sont apparemment ces bizarres atti- _ tudes et ces tortures naturelles qui ont anciennement frappé les yeux de la su- perstition quand elle adopta cet oiseau dans les enchantemens, et qu’elle en prescrivit l’usage comme du plus puis- _sant des philtres *. | L'espèce du torcol n’est nombreuse mulle part , et chaque individu vit soli- tairement et voyage de même ; on les voit arriver seuls au mois de mai; nulle * Tellement que le nom de ;ynrzx en avoit pris la force de signifier toutes sortes d’enchantemens, .de passious violentes , et tout ce qu’on appelle charme de la beauté, et ce pouvoir aveugle par lequel nous nous sentons entraînés. C’est dans ce _Scns Re, Lycophron, Pindare, Eschyle, Sophocle, s s’en sont servis. L” Gite Le de Théo- crite rpor ere) fait ce charme pour rappeler - sou amant, C’étoit Vénus elle-même qui, du mont - Olympe, avoit apporté le jynæ à Jason, et lui en - avoit enseigné Ja vertu, pour forcer Médée à l’a- mour, L'oiseau fut jadis une nymphefille de V'Écho: par ses enchantemens, Jupiter étoit passionné pour P Aurore ; Junon en courroux opéra sa IÉtamor- puose. ”_ 3:2 HISTOIRE NATURELLE société que celle de leur femelle : encore. cette union est- elle de très-courte durée ; car ils se séparent bientôt , et repartent seuls en septembre. Un arbre isolé au 2, ET É "EE, 4 | + { ' t milieu d’une large haie est celui que le . torcol préfère ; il semble le choisir pour se percher plus solitairement. Sur la fin de l'été, on le trouve également seul dans les blés, sur-tout dans les avoines et dans les petits sentiers qui traversent les pièces de blé noir. Il, prend sa nourriture à terre, et ne grimpe pas contre les arbres comme les pics, quoiqu'il ait le bec et les pieds conformés comme eux , et qu’il soitttrès- voisin du genre de ces oiseaux ; mais il paroît former une petite famille à part et isolée, qui n’a point contracté d’alliance avec la grande tribu des pics et des épeiches. gui Le torcol est de la grandeur de l’a-. louette , ayant sept pouces de longueur et dix de vol*. Tout son plumage est un … | * Mesure moyenne. Les proportions que donne M. Brisson sont prises sur un petit individu, puis- ‘ qu’il ne donne que six pouces et demi de longueur, et nous en avons mesuré qui en avoient sept ct demi. . À et UE dù LAPUER : 7 ac M” W “ é , 4 PAT Ati ri F4 * k FUN | du & DU TORCOL. 31 mélange de gris, de noir et de tanné, par ondes et par bandes, tracées et opposées de manière à étui le plus riche émail avec ces teintes sombres; le dessous du corps , fond gris blanc, teint de roussâtre sous le cou , est peint de petites zones noires, qui , sur la poitrine, se détachent , so en fer de lance, et se ax sèment en s’éclaircissant sur l estomac ; la queue, composée de dix pennes flexibles, et que l'oiseau épanouit en volant, est variée par-dessous de points noirs sur un fond gris feuille-morte , et traversée de deux ou trois larges bandes en ondes, pareilles à celles qu’on voit sur l’aile des papillons phalènes : le même mélange de belles ondes noires, brunes et grises, dans lesquelles on distingue des zones, des rhombes , des zigzags , peint tout le manteau sur un fond plus foncé et mêlé de roussâtre. Quelques descripteurs ont comparé le plumage du torcol à celui de la bécasse : mais il est plus agréablement varié; les teintes en sont plus nettes , plus Hucies , d’une touche plus ranse et d’un plus bel effet. Le ton de couleur, " DL: 27 af 314 HISTOIRE NATURELLE . | X Fe mn : * bee | rx plus roux dans le mâle , est plus cendré dans la femelle; c’est ce qui les distingue. Les pieds sont d’un gris roussâtre , les ongles aigus , et les deux extérieurs sont A 7 plus te que les deux inté- xieurs. * _ Cet oiseau se tient fort droit sur la branche où il se pose ; son corps est. même renversé en arrière : il s'accroche aussi au tronc d’un arbre pour dormir; mais il n’a pas l'habitude de grimper comme le pic, ni de chercher sa nourri- ture sous les écorces. Son bec, long de neuf lignes , et taillé comme celui deg pics, ne lui sert pas à saisir et prendre sa nourriture ; ce n’est, pour ainsi dire, que l’étui d’une grande langue qu'il tire de la longueur de trois ou quatre doigts, et qu'il darde dans les fourmilières : il la retire chatgée de fourmis retenues À ) _ | par une liqueur visqueuse dont elle est . enduite. La pointe de cette langue est aiguë et cornée; et pour fournir à son alongement, deux grands muscles partent de sa racine, cnrs adel le larynx, et, couronnant la tête, vont, comme aux DU TORCOL. 315 pics, S “implanter dans le front. Il a encore de commun avec ces oiseaux de manquer de cœcum. Willughby dit qu’il a seule- ment une espèce de renflement dans les intestins à la place du cœcum. Le cri du torcol est un son de siffle- ment assez aigre et traîné , ce que les anciens appeloient proprement sé#ridor : c'est de ce cri que le nom grec ivy£ pa- roît avoir été tiré. Le torcol se fait en- tendre huit ou dix jours avant le coucou. : % ; . 11 pond dans des trous d’arbre, sans faire de nid , et sur la poussière du bois pourri qu'il fait tomber au fond du trou en frap- pant les parois avec son bec ; on y trouve: communément huit ou dix œufs d’un blanc d’ivoire*. Le mâle apporte des four- mis à sa femelle qui couve; et les petits nouveau-nés, dans le mois de juin, tor- dent déja le cou ,, et soufflent avec force * On nous a apporté, le 12 juin, dix œufs de torcol pris dans un trou de vieux pormmier creux, à cimg pieds de hauteur , qui reposoient sur du bois vermoulu ; et depuis trois années on nous avoit ap- porté, dans la même saison, des œufs de torcel pris dans le même trou. ) 316 HISTOIRE NATURELLE lorsqu'on les approche. Ils quittent bientôt leur nid, où ils ne prennent aucune af- fection les uns pour les autres ; car ils se séparent etse dispersent dès qu'ils POHEERE se servir de leurs ailes. On ne peut guère les élever en cage ; il est très-difficile de leur fournir une nour- riture convenable : ceux‘ qu’on a conser- vés pendant quelque temps, touchoiïent avec la pointe de la langue la pâtée qu’on leur présentoit avant de la manger, et, après en avoir goûté , ils la refusoient et se laissoient mourir de faim *. Un torcol * Je fis prendre, le 10 juin, un nid de torcol dans le creux d’un pommier sauvage, à cinq pieds. de terre. Le mäle étoit resté sur Les hautes branches. de arbre, et crioit très-fort, tandis qu’on prenoit sa femelle et ses petits. Je les fis nourrir avec de la pâtée faite de pain et de fromage; ils vécurent près de trois semaines. Ils s’étoient familiarisés avec la personne qui en avoit soin, et venoient manger dans sa main. Lorsqu'ils furent devenus grands, ils refusèrent la pâtée ordinaire ; et comme on n’avoit pas d'insectes à leur fournir, ils mou- rurent de faim. (Note communiquée par M. Gue-= neau de Montbeillard.) PRE At US QE Ÿ AC DUR PMR : PATEU: TO RC OT. 3r7 adulte que Gesner essaya de nourrir de fourmis, ne vécut que cinq jours; il re- fusa constamment tousles autres insectes, et mourut apparemment d’ennui dans sa prison. Sur la fin de l’été,, cet oiseau prend beaucoup de graisse, et il est alors excel- lent à manger ; c’est pour cela qu ’en plu- «sieurs pays on lui donne le nom d’orro/an. Il se prend quelquefois à la sauterelle, et les chasseurs ne manquent guère de lui arracher la langue , dans l’idée d’empê- cher que sa chair ne prenne le goût des fourmis. Cette petite chasse nese fait qu'au . mois d'août jusqu’au milieu de septembre, temps du départ de ces oiseaux, dont il n’en reste aucun dans nos contrées pen- dant l'hiver. L'espèce est néanmoins répandue dans toute l’Europe, depuis les provinces mé- xidionales jusqu’en Suède, et même en Lapponie ; elle est assez commune en Grèce , en Italie. Nous voyons par un passage de Philostrate, que le torcol étoit connu des mages , et se trouvoit dans la Babylomie; et Edwards nous assure qu'on ‘10 trouve au PNA. en sorte quels ‘4 pèce , quoique peu nombreuse dans cha- que contrée, paroît s'être étendue dans toutes les régions de l’ancien continent! Aldrovande seul parle d’une variété dans cette espèce ; mais il ne la donne qué d'après un dessin , et les différences sont si légères, que nous avons cru ne devoir pas l’en séparer. \ LES OISEAUX BARBUS. | À | - \ Fe s naturalistes ont donné le nom de barbus à plusieurs oiseaux qui ont la base du bec garnie de plumes efhilées , longues, roides comme des soies, ettoutes dirigées en avant; mais nous devons observer qu’on a confondu sous cette dénomina- tion des oiseaux d’espèces diverses, et de climats très-éloignés. Le sematia de Marc- grave, qui est un oiseau du Bresil, a été mis à côté du barbu d'Afrique et de celui des Philippines ; et toutes les espèces qui portent barbe sur le bec et qui ont deux doitgs en avant et deux en arrière, ont été mélées par les nomenclateurs , quoi- que les barbus de l’ancien continent dif- fèrent de ceux du nouveau en ce qu ils ont le bec beaucoup plus épais, plus raccourci et plus convexe en - dessous. Pour les distinguer, nous appellerons _1arnatias ceux de l'Amérique , et nous ne laisserons le nom de barbus qu'à ceux de l’ancien continent. Première espèce. N oUs avons déja averti que pcs par erreur que M. Brisson a placé cet oiseau avec la grivette ou petite grive de Cates- by ; car il en est tout-à-fait différent, tant par la disposition des doigts que par la barbe et la forme du bec, et la gros- seur de la tête, qui, dans tous les oi- seaux de ce genre, est plus considérable, _xelativement au volume du corps, que A dans aucun autre. 1 1 est vrai ue Marc- | \ SSL: ane faute d cesuet, 74 bar A € il C écrit un oiseau dy on avoit pd $ us les AE w x Voyez les rie culutiiiées, n° 746, fig. 1 ml sous la dénomination de #arbu à dir tatheté | "4 More. des) 4 pe: dll bit: jé ha HÉC ASSS RRS E E NME Na (40 it à * 1) N a / ve FORM L N , L \ dd #" L 3 72 Lor 2, AUS Lg : 320 : TAMATIA. Î : aqut- + , (7 k if HISTOIRE NATURELLE. 321 il nous paroît qu'on peut compter sur son indication , d'autant que cet oiseau se trouvant à Cayenne comme au Bresil, et nous ayant été envoyé, il nous a été facile d’en faire la comparaison et la description. U a six pouces et demi de longueur totale; la queue a deux pouces ; le bec, quinze lignes. L’extrémité supérieure du bec est crochue et comme divisée en deux pointes; la barbe qui le couyre s'étend à plus de moitié de sa longueur. Le dessus de la tête et le front sont rous- sâtres ; 1l y a sur le cou un demi-collier varié de noir et de roux ; tout le reste du plumage en dessus est brun , nuancé de Joux ; on voit de chaque côté de la tete, derrière les yeux , une tache noire assez grande ; la gorge est orangée , et le reste du dessous du corps est tacheté de noir sur un fond blanc roussâtre ; le bec ct les pieds sont noirs. Les habitudes natur elles de ce pr emier tamatia sont aussi celles de tous les oi- seaux de ce genre dans le nouveau con- tinent : ils ne se tiennent que dans les <-- \ GANT RAY Fans MUC 322 HISTOIRE NATURELLE endroits les plus solitaires des forêts, et restent toujours éloignés des habitations, même dans les lieux découverts; on ne les voit ni en troupes ni par paires. Ils ont le vol pesant et court, ne se posent que sur des branches basses, et cherchent de préférence celles qui sont les plus gar- nies de petits rameaux et de feuilles. Ils ont peu de vivacité;.et quand ils sont une fois posés, c’est pour long-temps : ils ont même une mine triste et sombre ; on diroit qu'ils affectent de se donner un air grave en retirant leur grosse tête entre leurs épaules ; elle paroît alors cou- vrix tout le devant du corps. Leur natu- rel répond parfaitement à leur figure mas- sive et à leur maintien sérieux. Leur corps est aussi large que long, et ils ont beaucoup de peine à se mettre en mouve-. ment. On peut les approcher d'aussi près que l’on veut, et tirer plusieurs coups de fusil sans les faire fuir. Leur chair n’est pas mauvaise à manger, quoiqu'ils vivent de scarabées et d’autres gros insectes. Enfin ils sont très-silencieux , très-soli- taires , assez laids et fort mal faits. 6 À . 0e RATS Ta Ë + ; Vu (} Si) 1. y, \, \ 2! . DES TAMATIAS 32 LE TAMATIA A TÈTE ET GORGE ROUCES *. Seconde espèce. Czr oiseau, que nous avons indiqué dans la même planche sous deux déno- minations différentes, ne nous paroît pas néanmoins former deux espèces, mais une simple variété ; car tous deux ont la tête et la gorge rouges, les côtés de la tête et tout le dessus du corps noirs, le bec noirâtre et les pieds cendrés. Ils ne diffèrent qu’en ce que celui représenté dans la figure première a la poitrine d’un blanc jaunûtre, tandis que l’autre l’a d’un brun lavé de jaune ;ila de plus que le premier des taches noires sur le haut de la * Voyez les planches enluminées, n° 206, fig. Tr, sous la dénomination de barbu de Cayenne; et fig. 2, sous la dénomination de barbu de Saint- Domingue. | FAN TC Ve ‘s# RASE NATURELLE poitrine ; le premier a aussi une petite tache blanche au-dessus des yeux , et des taches bldnches sur les ailes ,que le second _ n’a pas : mais comme ils se ressemblent . eu tout le reste, et qu'ils sont précisément dela même PRE nous ne croyons | | pasqueces difénces de couleur suffisent pour en faire deux espèces distinctes, ! oiseaux se trouvent non sc à la N* wGuiane , mais à Saint-Domingue , et pro- rs dans les autres climats chauds de l'Amérique. . ÿ + LL hd w a. à 2 »' ”1 « € + Ja à À ail É | û ra ra ET 6 ñ “ à ) À \ PROTEIN 5 T'L AS! | Bi" APE NOR LE TAMATIA A COLLIER *: Troisième espèce. RARE NPC Rat aile plumage assez agréa- blement varié. Le dessus du corps est d’un orangé foncé, rayé transversalement de lignes noires. Il porte autour du cou un collier noir, qui est fort étroit au-des- sus , et si large au-dessous , qu’il couvre tout le haut de la poitrine ; de plus, ce collier noir est accompagné, sur le dessus du cou , d’un autre demi-collier de cou- leur fauve. La gorge est blanchätre; le bas de la poitrine est d’un blancroussâtre qui devient toujours plus roux à mesure qu'il descend sous le ventre. La queue est longue de deux pouces trois lignes, et la grandeur totale de l’oiseau est de sept * Voyez les planches enluminées, n°395, sous la dénomination de barbu à collier da Cayenne, AHMiscaux, XIII . -28 pouces : un dir son bée: est lo un pouce cinq lignes; et les pieds, , quis nt gris , ont sept lignes et demie de dr FS On le trouve à fa Guiane, où néanmoins | / est rare. HU « À de. ; CAT Ty 4, t means + sand F! La L L > ; fl ; & A FAR \1 à) Fr LE] we. | | 24 > f f € DE ss * | ne" va " 4 / / Av) x \ 1 . + ï | PEXA FA " } _ T L 7, ve \ Fr # é "he # Lt à « 1 a À - # 3 EL 4 Es 5 "US ne MS RTL ! 3 M. UN 54 + DES TAMATIAS. 37 K #{ LE BEAU TAMATIA *. Quatrième espèce. | = Cr oiseau est le plus beau, c’est-à-dire, le moins laid de ce genre ; il est mieux fait, plus petit, plus effilé que tous les autres, et son plumage est varié de ma- nière qu'il seroit difficile de le décrire en détail. La planche enluiminée le repré- sente assez fidèlement. Il a cinq pouces huit ligues de longueur, y compris la queue , qui à près de deux pouces ; le bec a dix lignes de longueur, et les pieds dix lignes de hauteur. On le trouve sur les bords du fleuve des Amazones , dans la contrée des Maynas ; mais nous ne sommes pas informés s’il habite égale- ment les autres contrées de l'Amérique méridionale. | * Voyez les planches enluminées, n° 330, sous 1a dénomination de barbu des Maynas. F _ 48 Dés: ous NATURELLE a LA ‘ LES TAMATIAS: NOIRS ET BLANCS Cinquième et sixième espèces. |! Ox ne peut guère séparer ces deux oi- seaux , parce qu’ ‘ils ne diffèrent que par la grandeur, et que tous deux. ; indépen- damment de leur rosacen D EUER par les couleurs * ont un caractère commun qui ni ‘appartient qu ‘à ces deux espèces : c’est d’avoir le bec plus fort, plus gros et plus long que tous les Far tamatias , à pro- portion de, leur corps ; et dans toutes deux encore, la mandibule supérieure du bec est Jon ciochue, et se divise en deux pointes. comme dans le tamatia première espèce. ; _ Le plus grand de ces tamatias noirs et blancs * est très-gros pour sa longueur, 7 Vo le: planches enluminées , n° 689, sous la dénomination de barbu à gros bec de Cayennea . qui n'est. guère ve. de: pt por ces. C’est une espèce nouvelle, qui nous a été en- voyée de Cayenne par M. Duval, aussi- bien que la seconde espèce *, qui eo plus petite, et qui n’a guère que cinq pouces de longueur. Nos planches lesreprésentent assez fidèlement pour que nous puissions nous dispenser de les décrire plus au long; et l'on seroit porté à croire, par la grande ressemblance de ces deux oiseaux, qu’ils seroient de la même espèce si leur gran- deur n’étoit pas trop différente. * Voyez les planches enluminées, n° 588, sous la dénomination de barbu à poitrine noire de Cayenne. tes 28 Ex laissant , comme s. l'avons dite le noin de famatia aux oiseaux haut ds de l Amérique , NOUS appellerons simple- ment barbus ceux de l'ancien continent. Comme les uns et les autres volent très- mal , à cause de leurs ailes courtes et de leur corps épais et lourd il n’est pas vrai- semblabie qu'ils aient passé d'un conti- nent à l’autre , étant également habitaus des climats les plus chauds : ainsi leurs espèces ni leur genre ne sont pas les mêmes, et c’est par cette raison que nous les avons séparés. Quoiqu'ils soient de ‘différens continens et de climats très-éloi- gnés , ces oiseaux se ressemblent néan- moins par beaucoup de caractères : car, indépendamment de leur barbe, c'est-à- dire, des longues soies effilées qui leur couvrent le bec en tout ou en partie, et de la disposition des pieds, qui est la mème dans les uns et les autres ; indé- pendamment de ce qu'ils ont également \ Se “ à ÿ La ny U pe di > ù à FN T BP _. EL: ; k HISTOIRE NATURELLE, 33% le corps trapu et la tête très-grosse , ils - ont encore de commun la forme “ra neo lière du bec, qui est fort gros, un peu courbé en Le » CONVExXC au- dessus , et comprimé sur les côtés. Mais ce qui dis- tingue les barbus de l’ancien continent des tamatias de l'Amérique, c’est que ce bec est sensiblement plus court, plus épais et un peu plus convexe en-dessous dans les barbus. Ils paroissent aussi diffé- rer par le naturel, les tamatias étant des oiseaux tranquilles et presque stupides , au lieu que les barbus des grandes Indes attaquent les petits oiseaux ; et ont à peu près les habitudes des pics-grièches. \ L 4 \ È , NN ei) 332 HISTOIRE NATURELLE, LE BARBU A GORGE JAUNE *. Première espèce. — L S A longueur est de sept pouces; la queue n’a que dix-huit lignes; le bec, douze à treize lignes de long ; et les pieds, huit lignes de hauteur. Il a la tête rouge, ainsi que la poitrine; les yeux sont environnés d'une grande tache jaune; la gorge, est d’un jaune pur, et le reste du dessous du corps est d’une couleur jaunâtre, variée de taches longitudinales d’un verd obs- cur ; le dessus du corps, les ailes et la queue sont de cette même couleur de verd obscur. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est un peu moins grosse, et qu’elle n’a point de rouge sur la tête ni sur la poitrine. lls se trouvent aux îles Philippines, * Voyez les planches nn n° 331. CPCPRRENT , en PT : ul ue PT nd TRE STE K KR BUS: 1:17 36 \ à LE BARBU A GORGE NOIRE. Seconde espèce. Crrer espèce, qui se trouve , Comme la première , aux Philippines , en est néanmoins très-différente; elle a été dé- crite par M. Sonnerat dans les termes suivans : « Cet oiseau est un peu plus gros et sur-tout plus alongé que le gros-bec d'Europe. Le front ou la partie antérieure de la tête est d’un beau rouge ; le sommet, le derrière de la tête , la gorge et le cou sont noirs. Il y a au-dessus de l’œil une raie demi-ciroulaire Jaune; cette raie est continuée par une autre raie toute droite et blanche, qui descend jusque vers le bas du cou , sur le côté ; au-dessous de la raie jaune et de la raie blanche qui la continue, il y a une raie verticale noire; ! ne" Rr Lie à (f. LA! Le La Û : “ 334 HISTOIRE NATURELLE We _et entre celle-ci et la gorge, est une raie longitudinale blanche, qui se continue et se confond à sa base avec la poitrine, qui : ainsi que le ventre, les côtés , les cuisses et le dessous de la queue, est bidule: Le milieu du dos est noir ; mais les plumes de côté entre le cou et le dos sont noires, mouchetées chacune d'une tache ou point jaune : les quatre premières, en comptant du moignon, sont à leur extrémité en blanc , et la cinquième en Jaune, ce qui pr une raie transversale au haut de l'aile; au-dessous de cette raie sont des plumes noires , mouchetées chacune par un point jaune. Les ‘dernières plumes enfin qui recouvrent les grandes plumes de l’aile , sont noires, terminées par un liséré jaune. Les plus grandes plumes de _ l'aile sont aussi tout-à-fait noires ; mais les autres ont, dans toute leur longueur, du côté où les barbes sont moins longues, un diséré jaune, La queue est noire dans son milieu , teinte en jaune sur les côtés; le bec et les pieds sont noirâtres. » Li fe" DES BARBUS 3% \ LE BARBU À PLASTRON NOIR *. Troisième espèce. Csrre espèce est nouvelle, et nous a été envoyée du cap de Bonne-Espérance, mais sans aucune notice sur les habitudes . _ naturelles de l'oiseau. Il a six pouces ‘et demi de longueur ; la queue , dix-huit lignes ; les pieds, huit à neuf lignes de hauteur. Ce barbu est, comme l'on voit, de la taille médiocre; il est moins grand que le gros bec d'Europe. Son plumage est agréablement mêlé et tranché de blanc et de noir; il a le front rouge, uue ligne jaune sur l'œil; et il y a des taches en gouttes jaune clair et brillant, jetées sur les ailes et le dos ; la méme teinte de Jaune est étendue en pinceaux sur le croupion ; et les pennes de la queue et les moyennes de l’aile sont légèrement frangées de cette M * Voyez les planches enluminées, n° 688, fig. x. même ce Un pl astron noir hu re la poitrine jusqu’à la gorge; le lerri de la tête est aussi coiffé de noir, etune ‘bande noire entre deux bandes blanches descend sur le côté du cou. : 24 f4:2 À a k 4 L à { w > * l EN " | | Ne | de #e | V4 ‘LS j ni) : » ‘à fu : ! ° TE ‘ { ’ = + | Len LI JA à FA ) | | | EC JS j 1 ! LA DA m4 ms € ”) à | ® \ % 4 1e” K MUR ue ) PE > Î si 1 P L À x L +À % MIS BA RE DIS TNT 33 LE PETIT BARBU*. Quatrième espèce. Csors espèce est nouvelle , et l’oiseau est le plus petit de tous ceux de ce genre : il nous a été donné comme venant du Sénégal , mais sans aucun autre fait. Il n’a que quatre pouces de longueur; sa grosse tête, et son gros bec ombragé de longues soies , le caractérisent comme tous ceux de son genre ; la queue est courte, et les ailes étant pliées la couvrent presque jusqu’à l'extrémité. Tout le des- sus du corps est d’un brun noirâtre, ombré de fauve , et teint de verd sur les pennes de l’aile et de la queue; quelques petites ondes blanches forment des franges dans les premières ; le dessous du corps est blanchâtre, avec quelques traces de brun; la gorge est Jaune, et des angles # Voyez les planches enlumirées, n° 746, fig. 2, F9 … du bec passe sous. per yeux ane pete | bande blanche. / . Au reste, cette description n’en dit | _pas plus qu’en peut dire à l’œil la figure enluminée , qui a été prise au cabinet de .. - M.Mauduit sur un individu qui depuisa péri. | | L # re ÉD - - 4 2 A A À UE 1 DES BARBUS. 339 LE GRAND BARBU* Cinquième espèce. Cr oiseau a près de onze pouces de lon- gueur. La couleur dominante dans le plu- mage est un beau verd, qui se trouve mêlé avec d’autres couleurs sur différentes | parties du corps , et principalement sur la tête et le cou ; la tête en entier et la partie antérieure du cou sont d’un verd mélé de bleu , de facon que ces parties paroissent plus ou moins vertes, ou plus ou moins bleues, selon les différens reflets” de la lumière; la naissance du cou et le commencement du dos sont d’un brun marron, qui change aussi à différens as- ._pects, parce qu'il est mélé de verd ; tout le dessus du corps est d’un très-beau verd, à l'exception des grandes plumes des ailes, qui sont en partie noires; tout le dessous N * Voyez les planches enluminées , n° 871. f } Î À NE UMR D ÿ dé ‘Hi STORE NATURELLE | du corps est d’un verd beaucoup "a | clair; il y a quelques plumes du dessous de la queue d’un très-beau rouge. Le bec a un pouce dix lignes de longueur sur un pouce de largeur à sa base, où l’on voit des poils noirs et durs comme dés crins : il est d’une couleur blanchâtre, mais noir à sa pointe. Les ailes sont ee etatteignent à peine à la moitié de la lon- gueur de la queue. Il nous a été envoyé de la Chine. LE BARBU VERD*. Sixième espèce. Le a siX pouces et demi de longueur. _ Le dos;, les couvertures des ailes et de la queue sont d’un très-beau verd. Les grandes pennes des ailes sont brunes ; mais cette couleur n’est point apparente, étant cachée par les couvertures des ailes. La tête est d’un gris brun : le cou est de Ja même eus : ; mais chaque plume est bordée de blanchâtre, et il y a de plus, au-dessus et derrière Hate œil,une tache blanche. Le ventre est d’un vor beaucoup plus pâle que le dos. Le bec est blanchäâtre , et la base de la mandibule supérieure est entourée de longs ‘poils noirs et durs ; le bec a un pouce deux ‘lignes de longueur sur environ sept lignes de largeur à sa base. Les ailes sont courtes, et ne s'étendent qu’à la moitié de la queue. Il nous a été envoyé des grandes Indes. | * Voyez les planches enluminées, n° 870. 29 - Fe % +, ‘à Lt". F7 Ê 4 | V a à xf D? J A « % a ès ; 1 4] , . . F CORRE \ ; 4 S°_ LES T'emmr'A NE. \ \ - ' 1] | 208 1 LJ x \” Vh CR - - LT : C E'qu'on peut appeler pkysionomie dans | tous les êtres vivans, dépend .de/las= pect que leur tête phincinte lorsqu'’oiy le regarde de face: ce qu’on désigne par Tes noms de forme, de figure, de taille, ete. ;. se rapporte à l'aspect du corps et des membres. Dans les oiseaux ; si Pon fe: cherche cette physionomie, on s s'appcr? cevra aisément que tous ceux qui, rela= tivement à la grosseur de leur corps, ont une tête légère avec un bec court et fin, | ont en même temps la physionomie dise ; | agréable , ©t presque spirituelle ; tandis que ceux au contraire qui, comme les barbus , ont une trop grosse tête, (où. qui, comme les toucans, ont un bec ail ut que la tête, se présentent avec un air stupide, rarement démenti par-leurs habitudes naturellés. Mais il y a plus; ces grosses têtes et ces becs énormes , dont la longueur excède quelquefois celle du } 4 < \ Gr ET L l L° = HISTOIRE NATURELLE. 343 corps-entier de l'oiseau, sont des parties. si disproportionnées et des exubérances de nature si marquées , qu'on peut les regarder comme des moustruosités d’es- pèce, qui ne diffèrent des monstruosités individuelles qu’en ce qu'elles se perpé- - tuent sans altération ; en sorte qu’on est “obligé de les admettre aussi nécessaire ment que toutes les autres formes des corps, et de les compter parmi les carac- tères spécifiques des êtres auxquels ces mêmes parties difformes appartiennent. Si quelqu'un voyoit un toucan pour la première fois , il prendroit sa tête et sou bec , vus de face, pour un de ces mice. à a nez dont on épouvante les enfans: mais , considérant ensuite sérieusement He ESA A et l'usage de cette production démesurée, il ne pourra s'empêcher d’être étonné que la Nature ait fait la dépense d’un bec aussi prodigieux pour un oiseau de médiocre grandeur ; et l’étonnement augmentera en reconnoissant que ce bec mince et foible:, loin de servir , ne fait que nuire à bide , ui ne peut en effet rien saisir, rien entamer, rien diviser, et / 2, L 344 HISTOIRE NATURELLE qui, pour senourrir, est obligé de gober et d’avaler sa nourriture en bloc , sans la broyer ni même la concasser. De plus ; ce bec, loin de faire un instrument utile, une arme , ou même un contre-poids n’estau contraire qu'une masse en levier, qui gêne le vol de l'oiseau , et, lui dat. | nant un air à demi sn Ml ets semble le ramener vers la terre , lors même qu'il veut se diriger en haut. Les vrais caractères des erreurs de la Nature sont la disproportion jointe à l'i- nutilité. Toutes les parties qui, dans les animaux, sont excessives, surabondantes, placées à contre-sens , et qui sont en même temps plus nuisibles qu'utiles, ne doivent pas être mises dans le grand plan des vues directes de la Nature , mais dans la petite carte de ses caprices, ou, si l’on veut, de ses méprises, qui néanmoins ont un but aussi direct que les premières, puisque ces mêmes productions extraor- dinaires nous indiquent que tout ce qui peut être, est, et que, quoique les .pro- portions, la régularité , la symétrie , rè- guent ordinairement dans tous les ou- \ t DES TO UCANS 345 _vrages de la Nature, les disproportions , ._ les excès et les défauts nous démontrent ne que l'étendue de sa puissance ne se borne point à ces idées de proportion et de régu- larité auxquelles nous voudrions tout rap- porter. Et de même que la Nature a doué Le plus grand nombre des êtres de tous les attri- buts qui doivent concourir à la beauté et à la perfection de la forme , elle n’a guère manqué de réunir plus d’une dispropor- tion dans ses productions moins soignées. Le bec excessif, inutile, du toucan, ren- ferme une langue encore plus inutile et dont la structure est très-extraordinaire : ce n’est point un organe charnu ou car- tilagineux comme la langue de tous les animaux ou des autres oiseaux , c’est une véritable plume bien mal placée , comme l'on voit , et renfermée dans le bec comme . dans un étui. Le nom même de foucan signifie plume en langue brasilienne ; et les naturels de, ce pays ont appelé foucan tabouracé l’oi- . seau dont ils prenoient les plumes pour se faire les parures qu’ils ne portoient que 346 HISTOIRE NATURELLE. brillent néanmoins par leur plumage. Ils ont en effet des plumes propres aux plus beaux ornemens , et ce sont celles de la gorge : la couleur en est orangée , vive, éclatante ; et quoique ces belles plumes n’appartiennent qu'à quelques unes des ep de toucans, elles ont donné le nom à tout le genre. ‘On recherche même en Europe ces gorges de toucans pour faire des manchons. Son bec prodigieux lui a valu d'autres honneurs , et l’a fait parer ii les constellations australes, où l’on n’a guère admis que les objets les plus frappans et les plus remarquables. Ce bec est en général beaucoup plus gros et plus long, à proportion du corps, que dans aucun autre oiseau ; et ce qui le rend encore plus excessif, c’est que, dans toute sa longueur , 1l est plus large que Ja tête de l'oiseau : c'est, comme le dit Léry, le bec des becs:aussi plusieurs voya- geurs ont-ils appelé le toucan l'oiseau tout bec; et nos créoles de Cayenne ne le les Jours de fètes. Toucan tabouracé signie ‘ fe plumes pour danser.Ces oiseaux , si dif- formes par leur bec et par leur langue , Es PR RE TE d'A van ? F à | Fe QLN A à A DES TOUGC ANS. 347 désignent que par l’épithète de gros bec. Ce long et large bec fatigueroit prodigieu- sement la tete et le cou de l'oiseau, s’il n’étoit pas d’une substance légère : mais il est si mince, qu'on peut sans effort le faire céder sous les doigts. Ce bec n’est donc pas propre à briser les graines ni même les fruits tendres ; l'oiseau est. obligé de les avaler tout entiers : et de même 1l ne peut s’en servir pour se dé- fendre , et encore moins pour attaquer ; à peine peut-il serrer assez pour faire 1m- _pression sur le doigt quand on le lui pré- sente. Les auteurs qui ont écrit que ce toucan percoit les arbres comme le pic », se sont donc bien trompés ; ils n’ont rap- porté ce fait que d’après la méprise de quelques Espagnols qui.ont confondu ces deux oiseaux , et les ont également appe- lés carpenteros ( charpentiers ) ou /acatacas en langue péruvienne, croyant qu'ils frappoient également contre les arbres. Néanmoins il est certain que les toucans n’ont nine peuvent avoir cette habitude, et qu’is sont très-éloignés du genre des pics; et Scaliger avoit fort bien remarqué, FES in 348 HISTOIRE NATURELLE . avant nous, que ces oiseaux ayant le bee | crochu et courBé en bas ,il ne paroïissoit pas possible qu'ils entamassent les arbres. La forme de ce gros et grand béc est fort différente dans chaque mandibule : la supériéure est recourbée en bas en forme de faux, arrondie en-dessus et crochue à son extrémité: l’inférieure est plus courte , plus étroite et moins cour- bée en bas que la supérieure : toutes deux sont dentelées sur leurs bords , mais les dentelures de la supérieure sont bien plus sensibles que celles de l’inférieure; et ce qui paroît encore singulier, c’est que ces dentelures , quoiqu’en égal nombre de chaque côté des mandibules, non seule- ment ne se correspondent pas du bauten bas ni de bas en haut, mais meme ne se rapportent pas dans leur position relative, celles du côté droit ne se trouvant pas vis- à-vis de celles du côté gauche, car elles commencent plus près ou plus loin en arrière, et se terminent aussi plus ow moins près en avant. | La langue des toucans est, comme nous yenous de le dire , encore plus extraor- 4 nl: DES TOUCANS 39 dinaire que le bec : ce sont les seuls oi- seaux qui aient une plume au lieu de langue ; ; et c’est une plume dans l’ac- ception la plus stricte, quoique le milieu ou la tige de cette p/ume-langue soit d'une substance cartilagineuse , large de deux lignes : mais elle est accompagnée, des deux côtés, de barbes très-serrées et toutes. pareilles à celles des plumes ordinaires ; ces barbes, dirigées en avant, sont d’au- tant plus longues qu'elles sont situées plus près de l'extrémité de la langue, qui est elle-même tout aussi longue que le bec. Avec un organe aussi singulier et si différent de la substance et de l’organi- sation ordinaire de toute langue, on se- roit porté à croire que ces oiseaux de- vroient être muets : néanmoins ils ont autant de voix que les autres , et ils font entendre très-souvent une espèce de sif- flement qu'ils réitèrent promptement et assez long-temps pour qu’on les ait appe lés oiseaux prédicateurs. Les sauvages at- tribuent aussi de grandes vertus à cette langue de plume *, et ils l’emploient * M. de la Condamine parle d’un toucan qu’il a. 30 Fr dE ( K” ke AIT OP DS ven 1 | ; À ms | MS ie EU © PE cr 4) ] { 4 j Daglus à | FR A / 350) HISTOIRE NATURELLE comme remède dans plusieurs maladies. Quelques auteurs ont cru que lés toucaus n'avoient point de narines : cependant il ue faut, pour les voir, qu’écarter les plumes de la base du bec qui les couvrent ‘ dans la plupart des espèces; et dans d'autres elles sont sur le bec nud, et’ par conséquent fort apparentes, Les toucans n’ont rien de commun avec ‘les pics que la disposition des doigts, deux en avant et deux en arrière ; et même, dans ce caractère qui leur est commun, on peut observer que les doigts des toucans sont bien plus longs , et tout autrement proportionnés que ceux des pics. Le doigt extérieur du devant est presque aussi long que le pied tout entier, qui est à la vérité fort court; et les autres doigts sont aussi fort longs : les deux doigts intérieurs sont les moins longs de tous. Les pieds des toucans n’ont que la moitié de la longueur des jambes, en vu sur les bords dù Maragnon, dont le bec mons- trueux est rouge et jaune; sa langue, dit-il, qui ressemble à une plume déliée, He pour avoir de grandes vertus. PP 0 à DES TOUCANS. 35% sorte que ces oiseaux ne peuvent mar- cher , parce que le pied appuie dans toute sa longueur sur la terre; ils ne font donc que sautiller d'assez mauvaise grace : ces pieds sont dénués de plumes, et couverts de longues écailles douces au toucher. Les ongles sont proportionnés à la lon- gueur des doists, arqués, un peu appla- tis, obtus à leur extrémité , et sillonnés en-dessous suivant leur longueur par une cannelure; ils ne servent pas à l’oiseau pour attaquer ou se défendre, ni même pour grimper , mais uniquement pour se maintenir sur les branches, où il se tient assez ferme. d Les toucans sont répandus dans tous les climats chauds de l'Amérique méri- dionale , et ne se trouvent point dans l’ancien continent : ils sont erratiques plutôt que voyageurs, ne changent de pays que pour suivre les saisons de la maturité des fruits qui leur servent de nourriture , ce sont sur-tout les fruits de palmiers ; et comme ces espèces d’arbres croissent dans les terrains humides et près du bord des eaux, les toucaus 4 1 l à. dr , LR 352 HISTOIRE NATURELLE habitent ces lieux de préférence ; et se trouvent même quelquefois dans les pa- létuviers, qui ne croissent que dans la vase liquide; c’est peut-être ce qui a fait croire qu'ils mangcoient, du poisson : mais ils ne peuvent tout au plus qu’en avaler de très-petits ; car leur bec n'étant propre ni pour entamer ni pour-cou- per, ils ne peuvent qu’avaler en bloc les fruits même les plus tendres, sans les comprimer; et leur large gosier leur fa- cilite cette habitude , dont on peut s’as- surer en leur jetant un assez gros mor- ceau de pain, car ils l’avalent sans cher- cher à le diviser. Ces oiseaux vont ordinairement par petites troupes de six à dix ; leur vol est lourd , et s'exécute péniblement, vu leurs courtes ailes et leur énorme bec, qui fait ‘ pencher Le corps en avant : cependant ils ne laissent pas de s'élever au-dessus des grands arbres , à la cime desquels on les voit presque toujours perchés et dans une agitation continuelle, qui, malgré la wvi- vacité de leurs mouvemens, n’ôte rien à leur air grave, parce que ce gros bec leur Le Ca) LE de HER PRESS \ y L Le: v | < ‘ Le - À tu, + ; \ Va 1 NS #. 2 : ; : \ À | | PES TO U CANNES TT 30 donne une physionomie triste et sérieuse que leurs grands yeux fades et sans feu augmentent encore; en sorte que, quoi- que très-vifs et très-remuans, ils n’en pa- roissent que plus gauches et moins gais. - Comme ils font leur nid dans des trous d'arbre que les pics ont abandonnés. on Ÿ 3 , a cru qu'ils creusoient eux-meimes ces trous. Ils ne pondent que deux œufs , et cependant toutes les espèces sont assez . nombreuses en individus. On les appri- voise très-aisément en les prenant jeunes ; on prétend même qu'on peut les faire ni : cher et produire en domesticité. Ils ne sont pas difficiles à nourrir ;car ils avalent tout ce qu’on leur jette, pain, chair ou poisson : ils saisissent aussi avec la pointe du bec les morceaux qu’on leur offre de près; ils les lancent en haut, et les re- coivent dans leur large gosier. Mais lors- qe ‘ils sont obligés de se pourvoir d’eux- mêmes et de ramasser les alimens à terre, ils semblent les chercher en tombe. et ne prennent le morceau que de côté, pour le faire sauter ensuite et le recevoir. Au reste, ils paroissent si sensibles au 30 354 HI STO TRE N A TURELLE y froid, qu'ils craignent la fraîcheur de: ta nuit dE o les climats même les plus, chautr s du nouveau cotitinent : on Îles à - vus dans la maison se faire une espèce de hit d'herbes, de paille,-et de tout ce qu'ils peuvent ramasser, pour éviter apparem- ment la fraîcheur de la terre. Ils ont er général la peau bleuâtre sous les plumes ; et leur chair, quoique noire et assez dure, ne laisse pas de se manger. Nous connoissons deux genres particu- liers dans le genre entier de ces oiseaux, les toucans et les aracaris. Ils sont diffé rens Îles uns des autres, 1°. par la gran- deur , les toucans étant de beaucoup plus grands que les aracaris; 2°. par les dimensions et la substance du bec , lequel dans les aracaris est beaucoup moins alongé , et d’une substance plus dure et plus solide ; 3°. par la différence de la queue, qui est plus longue dans les ara- caris et très-sensiblement étagée , tandis qu’elle est arrondie dans les toucans * * Ce sont les Bresilieus qui les premiers ont distingué ces deux variétés, et qui ont appelé loucans les grands , et arabaris es petits oiseaux de ce 4 PR RE z . DES. do to ba TS Ft 355 Nous séparerons donc ces oiseaux les uns des autres ; et > après cette division , il ne nous Fiors que So SRÈCES d à idée ‘toucans. | dé genre ;,et cette distinction est si bien fondée , que les naturels de la Guiane Pont faite de même, en appelant les toucans kararouima , et les aracaris grigri 12. é - { æ | ” = : } 0 + | , fn « LS : { # ï $ “ dt nt du Hu ds 0: 356 HISTOIRE N ATURELLE ’ V7 ue” et" dl LE T O CO*.. ! Première espèce. ÿ $ dr corps de cet oiseau a neuf à dix pouces de longueur, y compris la tête et la queue ; son bec en-a sept et demi. La tète, le dessus du cou, le dos , le croupion , les ailes , la queue en entier , + Ja poitrine et le ventre sont d’un noir foncé ; les couvertures du dessus de la : queue sont blanches , et celles du dessous sont d’un beau rouge ; le dessous du cou et la, gorge sont d’un blanc melé d'un peu de jaune; entre ce jaune sous la gorge et le noir de la poitrine , on voit un petit cercle rouge ; la base des deux mandibules du bec est noire ; le reste de. la mandibule inférieure est d'un jaune rougeâtre ; la mandibule supérieure est FF * Voyez les planches enluminées , n° 62. 4 } | 00e | él tél A OT OT Un : Luf DES TOUCANS. 357 de cette même couleur jaune rougeûtre jusqu aux deux tiers environ de sa lon- gueur ; le reste de cette mandibule Jus: Ds) qu’à sa pointe est noir ; les ailes sont courtes et ne s'étendent guère qu’au tiers de la queue ; les pieds et les ongles sont noirs. Cette espèce est nouvelle , et nous lui avons donné le nom de z0c0o pour la distinguer des autres. | $- £ “ 1 "4 ae 4 HISTOIRE NATURELLE “ot: — LE. TOUCAN A M JAUNE", Seconde espèce. LA Era a représenté , dans les planches énluminées, deux variétés de cette espèce, Ja ni sous la dénomination de ou- can à gorge jaune de Cayenne , la seconde sous celle de foucan à gorge jaune du Bre- sil? ; mais elles se trouvent également dans ces deux contrées , et ne nous pa- roissent former qu’une seule et même espèce. Les différences dans la couleur du bec et dans l'étendue de la plaque jaune de la gorge, aussi-bien que la vivacité des couleurs , peuvent provenir de l’âge de l'oiseau ; cela est très-certain pour Ja couleur des couvertures supé- rieures de la queue, qui sont Jaunes dans * Voyez les planches enluminées, n° 269, sous la dénominauon de ioucan à gorge jaune de Cayenne. x :2 Voyez les planches bises, n° 307. F | dd DES TOUCANS. 359 quelques individus ; et rouges dans d’au- tres. Ces oiseaux ph tous deux la tête, le dessus du corps , les ailes et la PAIN noirs ; la gorge orangée et d’une couleur plus ou moins vive ; au-dessous de la gorge ils portent sur la poitrine une bande rouge pius ou moius large; le ventre est noirâtre , et les couvertures inférieures de la queue sont rouges; le bec est noir avec une raie bleue à son sommet sur toute sa longueur ; la base du bec est envirqunée d’une assez large bande jaune ou blanche ; les narines sont cachées dans les plumes de la base du bec, leur ouverture est arrondie. Les pieds, longs de vingt lignes, sont bleuâtres ; le bec a quatre pouces et demi de lon- gueur sur dix-sept lignes de hauteur à sa base : l'oiseau entier, depuis le bout du bec jusqu’à l'extrémité de la queue, a. dix-neuf pouces ; sur quoi déduisant six poutes deux ou trois lignes pour la queue , et quatre pouces et demi pour le bec , il ne reste pas neuf pouces pour la longueur de la téte-et du corps de l'oiseau. | # 4 hé * HISTOIRE NATURELLE ’est de cette espèce de toucan que . l'on tire les plumes brillantes dont on fait des parures ; on‘découpe dans la peaw toute la partie jaune de la gorge, et l’on vend ces plumes assez cher. Ce ne sont que les mâles qui portent ces belles plumes jaunes sur la gorge : les femelles out cette meme partie blanche , et c’est ! cette différence qui a induit les nomen- clateurs en erreur ; ils ont pris la femelle pour une autre espèce ; et même ils se sont trompés doublement , parce que les couleurs variant dans la femelle comme dans le mâle, ils ont fait dans les femelles deux es: èces ainsi que dans les mâles. Or nous réduisons ici ces quatre prétendues espèces à une seule, à laquelle méme nous pouvonsenTr Au terune cinquièmé indiquée par Eaet , qui ne diffère de ceux-ci que par la couleur blanche de la poitrine. HE En général , les femelles sont à très- peu près de la grandeur des mâles; elles x ont les couleurs moins vives, et la ad | rouge du dessous de la:gorge très-étroite : mais du reste elles leur ressemblent par- Re FLE, St SE ER ISERE REA QE PONT ON TR \ d DES TOUCANS. (+. SR faitement. Nous avons fait UT l'une de ces femelles dans la planche enlu- minée, n° 202, sous la dénomination dé _ {oucan à gorge blanche de Cayenne, parce que nous ignorions alors que ce fût unc femelle. Au reste , cette seconde espèce est la plus commune et peut-être la plus nombreuse du genre de ces oiseaux ; il y en a quantité dans la Guiane , sur-tout dans les forêts humides et dans les palé- tuviers. Quoiqu'ils n'aient, comme tous les autres toucans, qu'une plume pour langue , ils jettent un cri articulé, qui semble prononcer pinien-coin: ou pignen- coin , d’une manière si distincte que les créoles de Cayenne leur ont donné ce nom, que nous n'avons pas cru devoir adopter, parce que le toco ou toucan de l’espèce précédente prononce cette même parole , et qu’alors on les eût con- fondus. | {\ Diseaux, XI x, et DRE 31 ï + + = 362 HISTOIRE NArDRNLEE S LE TOUCAN A VENTRE ROUGE. Troisièrre pète + " # 145 toucan.a la gorge jaune comme le précédent ; mais il a le ventre d’un beau rouge; au lieu que, l’autre l’a noir. Thevet, qui le premier a parlé de cet oiseau , dit,que.son bec est aussi long que le corps. Aldrovande donne à ce bec deux palmes de longueur et une de largeur, et M. Brisson estime cette mesure six pouces pour les deux palmes. Comme nous n'avons pas VU Cet oiseau, nous n° en pouvons parler que d'après les Aa | de ces deux premiers auteurs. Nous remar- _querons néanmoins qu ’Aldrovande s’est trompé en lui donnant trois doigts en avant et un en arrière , quoique Thevet dise expressément qu'il a deux doigts en devant et deux en FN ce qui est con- forme à JrreE 4 F. si Soeur ty DÉS TOUCANS 363 Il a la tête , le cou, le dos et les ailes noirs avec quelques reflets blanchâtres ; la poitrine d’une belle couleur d’or avec du rouge au-dessus, c’est-à-dire, sous la gorge ; il a aussi le ventre et les jambes d’un rouge très-vif, ainst que l'extrémité de la queue , qui pour le reste est noire; l'iris de l'œil est noir, il est entouré d’un cercle blanc qui l sa lui-même d'un autre cercle jaune. La mandibüle infé- rieure du bec est une fois moins large près de l'extrémité du bec, que ne l’est la mandibule supérieure ; elles sont toutes les deux dentelées sur leurs bords. Thevet assure‘que cet oiseau se nour- rissoit de poivre ; qu'il en avaloit même en si grande quantité, qu'il étoit obligé de le rejeter. Ce fait a été copié par tous les naturalistes : cependant il n’y a point de poivre en Amérique, et l’ou ne sait pas trop quelle peut être la graine dont cet auteur a voulu parler, si ce n’est le piment, que quelques auteurs appellent poivre long. | LL vis HI ons roIR LE sare nee RENE 3. 64 0 4] "4 Quatrièrne espèce. + C'rsr par contraction le nom que cet oiseau porte dans son pays natal au Mexique. Fernandès est le seul auteur qui en ait parlé comme l'ayant vu , et voici la description qu'il en donne. | «IL est à peu se de la. grandeur des | autres toucans : il a, dit-il, lé bec de sept pouces de long , dont Mn mandibule supérieure est blanche et dentelée , ét l’inférieure noire; ses yeux sont noirs, et UT e Dal . f l'iris est d’un jaune rougeûtre ; il a la tête et le cou noirs jusqu’à une ligne trans- versale rouge qui l’entoure en forme de collier ; après quoi , le dessus du cou est encore noir , et le dessous est blan- châtre , sémé de quelques taches rouges. et de petites Heness nOLTES : ; la queue et tles) LE CO CHTreATU" ES &. | À + Li SE NV EVA | DES TOUCANS | 266 ailes sont noires aussi; le tes he verd; les jambes sont rouges ; les pieds sont d’un cendré verdâtre , et les ongles noirs. Il habite les bords de la mer et se nourrit de poisson. » + } ef / EE | Li f YHE ñ 1 L l t , / L 4 4 51 ê 1 tar: | : ' È ué nié LT WT SR OS AA AUS DU EU UFR l Lay ARS (M VE 366 HI Me LE HOCHICAT. Q .\ » Cinquième espèce. C': sT de même le nom, par contrac- tion , que cet oiseau porte au Mexique. .__ Fernandès est encore le seul qui l'ait in- … diqué. | «Il est, dit-il, de la grandeur et de la forme d’un perroquet ; son plumage est presque entièrement vérd, seulement semé de quelques taches rouges ; les jambes et les pieds sont noirs et courts : le bec a quatre pouces de longueur; il est varié de jaune et de noir. » Cet oiseau habite, comme le précé- dent, les bords de as mer dans la contrée l la plu chaude du Mexique. ” #À EU ED y LP TAN EE F WA Pa } LX > Le y 4 } . - FT # à si EUR 7 4 P*.: "A : SE | | - Z , Fa 1 | | DAS AnACAMIE. Fi, # k M: HN . 1 a no ?} d:: Lss aracaris , comme nous l'avons dit, - sont bien plus petits que les toucans. On en connoît quatre espèces , toutes origi- naires des climats chauds de l'Amérique. à: = - "* . # || s“ LA Î 1h Ÿ x à EX: RIGRI Première espèce. 412$ Car oiseau se trouve-au Bresil, et très- communément à la Guiane, où on l’ap- pelle gri-gri, parcé que ce tic exprime à peu près son cri, qutest aigu et bref. : Il a les mêmes hohiteubés naturelles que . les toucans ; on le trouve dans les mêmes | endroits humides et plantés de palmiers, On connoît , dans cette première espèce, une variété ? dont nos nomenclateurs ont fait une espèce particulière : cepen- dant ce n’est qu’une différence si légère , qu’on peut l’attribuer à l’âge plutôt qu’au climat; elle ne consiste que dans une bande transversale d’un beau rouge sur 1 Voyez les planches enluminées, n° 166, sous P , ; Ja dénomination de toucan verd du Bresil. | 2 Voyez les planches enluminées, n° 727, sous la dénomination de oucan verd de Çayenne. / Le à: 1188 HOME LAON NL C6 Jtié DESÉARACAMRIS. 369 la poitrine. Il y a aussi bp. V2 diffé- rence dans la couleur du bec ais ce caractère est tout-à-fait équivoque, parce que , dans la même espèce , les couleurs du bec varient suivant l’âge , et sans au- cun ordre constant , dans che indi- vidu ; en sorte dc: Linnæus a eu tort d'établir sur les couleurs du bec les carac- tères différentiels de ces oiseaux. ; Ceux-ci ont la tête, la gorge et le cou noirs ; le dos, les ailes et la queue, d’un verd obseur ; le croupion rouge ; la poi- trine et le ventre jaunes ; les couvertures inférieures de la queue et les plumes des jambes , d’un Jaune olivâtre, varié de rouge et de fauve; les yeux grands, et l'iris jaune. Le bec est long de quatre pouces un quart, épais de seize lignes en hauteur , et d’une texture plus solide et plus dure que celle du bec des toucans. La langue est semblable, c’est-à-dire, gar- nie de barbes comme le sont les plumes ; caractère particulier et commun aux tou- cans et aux aracaris. Les pieds de celui-ci sont d’un verd noirâtre ; ils sont très- courts, et les doigts sont très-longs. Toute EE 1 grandeur a. LH. à compris celle 4 bec et de la queue, est de seize pouces. B ; femelle. * ne diffère du mâle que | r la couleur de la gorge et du dessous ju, » qui est brune, tandis qu'elle est noire. dans le mâle, oguel a ordinaire- ment aussi le bec noir et blanc , au lieu que la femelle a la mandibule inférieure du bec noire, et la supérieure jaune , V1 avec une bande longitudinale noire qui représente assez exactement la figure d’une longue plume étroite. * Voyez les planches enluminées, n° 728, sous la dénomination de femelle du PUR verd de Cayenne. 1 D = — PURE CT. Lt ent { Fi dr k ? D + né JR \ - F : LE, KO ULIiK* fic Fe Va a DES ARACARIS. 37 Seconde espèce. # à F', | Cr petit mot {ozlik, prononcé vîte, re- présente exactement le cri de cet oiseau, et c’est par cette raison que les créoles de Cayenne lui ont donné ce nom. Il est un peu moins gros que le précédent , et il a le bec un peu plus court dans la même proportion. Il a la tête, la gorge, le cou et la poitrine noirs ; il porte sur le des- sus du cou un demi-collier jaune et étroit; on voit une tache de la même couleur jaune de chaque côté de la tête, derrière les yeux ; le dos, le croupion et les ailes sont d'un beau verd ; et le ventre, verd aussi , est varié de noirâtre; les couver- tures inférieures de la queue sont rou- geâtres, mais la queue est verte et termi- *-Voyez les planches enluminées, n° 577, sous la dénomination de oucan à collier de Cayenne. #72 HISTOIRE NATUREBLE née de rou é; les pieds sont noirâtres ; le , bec est roi ge à sa base , et noir sur le re este de son Léndutl ; les yeux sont envi- . ronnés d’une membrane nue et bleuâtre. La femelle * ne diffère du mâle que par la couleur du haut du cou , où son plumage est brun , tandis qu'il est noir: dans le mâle; le droens du corps, depuis. la gorge jusqu’aû bas du ventre , est gris dans la femelle , et le demi- Co Mbe est d’un jaune très- EE Pgh au lieu qu'il est d’un beau Jaune dans le mâle, et que le dessots du corps est varié de pu couleurs. ‘ ‘* * Voyez les planches enluminées, n° 720, sous la dénomination de foucan à ventre gris de Cayenne. dl: ROSE RE à D « ” HR à \ | (4 A ’ \ DES ARACARIS 33 L < k A . Lu: L'ARACARI À BEC NOIR. \ Troisième espèce. ! N ous ne connoissons de cet oiseau que ce qu’en a dit Nieremberg. Il est de la grosseur d’un pigeon ; son'bec est épais , noir et crochu ; les yeux sont noirs aussi, mais l'iris en est Jaune; il a les ailes et la queue variées de noir et de blanc; une bande noire prend depuis le bec éts’étend de chaque côté jusque sous la poitrine ; le haut des ailes est jaune, et le reste du corps est d’un blanc jaunâtre ; les jambes et Les pieds sont bruns, et les ongles blan- châtres. | 34 HISTOIRE NATURÉLLE. LS | L'ARACARI BLEU. Quatrième espèce. je FA ‘LS \ Le. » *X Vorcr ce que Fernandès rapporte. au sujet de cet oiseau, qu'aucun autre na- turaliste n’a vu. | « Il est de la grandeur d’un pigeon coma mun ; son bec est fort grand, dentelé, jaune en-dessus, et d’un noir rougeâtre . en- dessous; ses yeux sont noirs; l'iris est d’un Jaune rougeâtre; tout son plu- mage est varié de cendré et de. bleu. » Il paroît, par le témoignage de cemême auteur , que quelques espèces d’aracaris ne sont que des oiseaux.de passage dans certaines contrées de l'Amérique méridio- " du # LE BARBICAN* Commwrs cet oiseau tient du barbu et du toucan , nous avons cru pouvoir le nommer barbican. C’est une espèce nou- velle, qui n’a été décrite par’ aucun na- turaliste , et qui néanmoins n'est pas d’un climat fort éloigné ; car elle nous a été envoyée des côtes de Barbarie, mais. sans nom et sans aucüne notice sur. ses habitudes naturelles. Cet oiseau a les doigts disposés deux en avant et deux en arrière, comme les barbus et les toucans. Il ressemble à ceux-ci par la distribution des couleurs, par la forme de son corps et par son gros bec, qui cependant est moins long ,. beaucoup moins large et bien plus solide que celui des toucans ; mais il en diffère par sa langue épaisse, et qui n’est pas” ‘une ne comme celle des toucans. IL ressemble « en même > temps aux barbus par us * Voyez les planches enluminées, n° 602. | | ANNE dé ER on à FR 376 HIS TOIRE NATURELLE. les longs poils qui sortent de la base du bec, et s'étendent bien au- delà des na-. rines. La forme du bec est particulière , ” la mandibule supérieure étant pointue, _ crochue à son extrémité , avec deux dent telures mousses de chaque côté; la man- dibule inférieure est rayée transversale- ment par de petites cannelures ; le bec entier est rougeâtre et courbé en en-bas. Le plumage du barbican est noir sur toute la partie supérieure du corps , le haut de la poitrine et le ventre , et il est rouge sur le reste du dessous du corps, à peu près comme celui de certains tou- cans. No | Il a neuf pouces de Rois la queue a trois pouces et demi ; le bec , dix-huit lignes de longueur sur dix d'épaisseur ; et les pieds n’ont guère qu’un pouce de hauteur , en sorte que cet oiseau a grande peine à marcher. "4 A ENS TES RES TN # vie Ayo? Tom 27. CAS SICAN v [D777e PS cn EP Lx donné 6 nt: mn? Mer que ce: ix genres d'oiseaux auxq : A de pere j celui des « cassi ues et rat ss és du it où il se trouve : si FR : presumons seulement qu'il est des parties écilinmles À de l'Amérique : mais, de ner contrée qu'il soit originaire ou certain qu’il ressemble aux iqu es de DEP PANe re . fonte un de la tête, Let qu’en même temps mn tient ES du touicrin: par la grosseur et la forme du ec , qui est arrondi et large à sa base, et rochu à l'extrémité; en sorte queisi ce bec étoit plus gros, et que les doigts fussent disposés deux à deux ; on pour- g Voyez les st sn n° 628. ie | PRE ASIE: À PME NE LM be L ni Log } Fa) CT FAR d : 4. CE. Er, ANS | } | ) d'A " 4 38 HISTOIRE he RE. roit le regarder “comme à fs sine du Sen des toucans. couleurs de > cet oiseau : minée , n° 628, en donne : ét sa longueur totale est d' ni Ni. pouces ; le bec a deux pouces et d queue, cinq pouces; et les pieds, qua- torze lignes. Nous ne sommes poi 1n— formés de ses pabitudes naturelles ; Ti l'on vouloit juger par la forme du bec ctE par celle des pieds, on pourroit croire qu’il | vit de proie. Néanmoins les toucans et les perroquets , qui ont le bec crochu, de ne vivent que de fruits; et les éples. ainsi que le bec du cassican , sont beau- coup moins crochus que cens du pe |. quet : en sorte que nous regardous le , nf _ cassican comme un oiseau frugivore, en À Là que nous soyons mieux in M … Fin du tome treizième. nf v l B'OPPPABLE : Des articles contenus dans ce volume, J # (] e- Lxs hirondelles , page 5. Le 4 L'hirondelle de cheminée, ou l'hirondelle domes - | tique , 56. Variétés de l’hirondelle domestique , 78. + Oiseaux étrangers qui ont rapport à l’hirondelle domestique, 82. . La grande hirondelle à ventre roux du Sénéaal, 1bid. £ L’hirondelle à ceinture blanche, 83. L'hirondelle ambrée , 84. h, * 1’ hirondelle au croupion blanc, ou l'irondelle de le e fenêtre , 87. | _ L’hirondelle de rivage , 100. L’hirondelle grise des rochers , 120. Le martinet noir, 123. Wu 0 3 ÿ . ES A AN ES Le grand martinet à ventre blanc, 145. D Vi Rs F y i ‘wi she? } - id ÿ' FA Les pics, 20 ve à 8 L Le pic vérd , 206. 30 Oiseaux étrangers qui ont rapport aux La salangane, 173. La petite hirondelle noïre à croupion gris À Fi À L'hirondelle brune acuipenne de la Houisiants ji Vu ‘à :104 etaux martinets, 151. K : Le petit martinet noir, 155. Le grand martinet noir à ventre bilan c ; 156. Le martinet noir et blanc à ceinture grise, 158. Le martinet à collier blanc, 159. 4 La petite hirondelle noire à ventre cendré, 162. L’hirondelle bleue de la testé 1635-50 | | Variétés, LO4e 1 1: NL AINRISS | La tapère, 168. | À L’ “hirondelle brune et blanche à ceinture brune, 170. | ge: #11 Li L’hirondelle à ventre blanc de Cayenne, 171. La grande hirondelle brune à ventre tacheté, ou : $ l’hirondelle des blés, 188. “ Variété, 190. \É L'hirondelle à croupion roux et queue quarrée, 193. t ) ee à L’hirondelle noire a de a Martinique, ? 100. | ' + 0 0 \ LA “ TABLE. LMD à Oiseaux étrangers de l’ancien continent qui ont “ rapport au pic verd, 221. + Le pic aux ailes dorées, 250. ne Le palalaca, ou grand pic verd des Philippines, | z2bid. Autre palalaca, ou pis vécd tacheté des Philip- pines, 223. Le pic verd de Goa, 229. Le pic verd de Bengale, 227. Le goertan , ou pic verd du Sénégal, 229. Le po pic rayé du Sénégal, 230. Le pic à tête grise du cap de Po : 231. / à W Oiseaux du nouveau continent qui ont rapport au pic verd, 232. Le pic rayé de Saint-Domingue, :bid. Le petit pic olive de Saint-Domingue, 234 Le grand pic ee de Cayenne , 236. | hs # Le petit pic rayé de Cayenne, 238. Le pic jaune de Cayenne , 240. Le pic mordoré , 243. Le pic à cravate noire , 244. Le pic roux, 246. Le petit pic à gorge jaune , 247. Le très-petit pic de Cayenne, 248. Le pic noir, 253. ÿs € t + 2 sf £ DS 4, VE Oiseaux de J'ancien continent qui ont rapport UN TABLE, Oiseaux du nouveau continent q qu ont rapport 4 pic noir, 259. 11% j d'a Le grand pi noir à bec blanc, 1hid. « Le pic noir à buppe rouge , 262. L L’ouantou, ou pic noir huppé de Carpe 265 Le pic à cou rouge, 208 2. + Le petit pic noir, 270. _ Le pic noir à dommo rouge, 272. 13 L’ épeiche, ou le pic varié Jo: 1 Le petit épeiche, 280. HE l épeiche, 203. L’épeiche de Nubie ondé et tachété, ibid. Le grand pic varié de l’île de Éccon, 205. we As Le petit épeiche brun des Moluques ’ 28e 1 ar du nouveau continent qui ont rapport à lépeiche, 288. Ex épeiche, du Canada , ibid, L’'épeiche du Mexique, 290. L’épeiche, ou pic varié de la Jamaïque > 202 L’épeiche, ou pic ra ik de la Louisiane NADAT |. L’'épeiche , ou pic varié de la Encénada , 296. _ L’épeiche , ou pic chevelu de Virginie » 207- F1 M épeiche , ou petit pic. varié de Virginie, 299- # L'épeiche, ou pic varié de la Caroline, 300. L’épeiche, ou pic varié ondé , 302. 7 NT à 6 tu Le tamalia, 320. À Le tematia à tête et £ ges 32% f Le t n tia à collier er F À Le be 1 tamatia , . ni Les tamatias noirs. et blancs, 328. Les barbus, 330. 7.4 Le barbu à gorge j jaune, 332. Le barbu à gorge noire, 333. Le barbu à plastron noir, 335. . Le petit barbu, 337. Fi . Le grand barbu, gag Ÿ Le barbu verd, | 34r. | E #5. vie, foucans, 342. Le 1oco, 356. Le toucan à gorge jaune, Le toucan à ventre rouge ; 362. e cochicat, 364, < dé hochicat , 366. 1 Le - ‘aracaris, 367. | ss 368. L Le koulik, Me” ne et L’aracari à bec noir 3. i des He. 4 % à at L aracari bleu, ee & “sé Le barbican, >, e” ME que caudst nil $ 4] | s6 ras ÿ #isctst me + | à y * ; x « f à Fa (l K LA \ . ï sg MER PP ee) € ne. \® PAR. #6 DCS RUE #0, # | ” L2” Ra) * NE ax 1 4 , uürrs 3? ne 4 à { “ be UE ! 4e Î : ' RE LE js OU : 2 ë ee, , x A y R es th {ES 17 : Li nés. à M F4 in à : 4 x N 7 DE LUN d NET ; ; | ul de ; 7 4 4 nn, DS d À } \ {] , » Me. … - " * ‘# a ‘ Û Dés nt & 4 d'a a. Rate, hf: | L s. dr: VIE ae er 16 end x DA. à PE à : ; NY Y ré \ | ; à ; j + ! Mi 44 4 V8 NE HE SG 4 13 \d 4 3 9088 00769 6354