6 L LIBRARY ae d VÉ 5 Re « L à = V : ? k | DENTS e À L e (4 : : n y b ——_— . = | : L 1 ra el : L } LS 'E + . " * — {2 Bus Ton ah MP HISTOIRE °° NATURELLE. DES QUADRUPEDES OVIPARES, _ ETDES SERPENTS,. Par LE CS LACEPEDE. TOME QUATRIEME. Vi 4 254 2069 ansonian sonfan Inst : RICHMOND COLLECTION. don Museun A SN À LA LIBRAIRIE STÉRÉOTYPE PE P. DIDOT L'AiNÉ, GALERIES Du LOUYRE, N°3, ET Firmin DIDOT, RUE DE THIONVILLE, K° 116, AN VII — :599 messe HISTOIRE NATURELLE QUADRUPÈDES OVIPARES ET DES SERPENS. , À COULEUVRES OVIPARES. L' LA, LISSE. = _ Czrrs couleuvre a beaucoup de rap- ports, par sa conformation et par sa gran- deur , avec le serpent à collier; elle est, -comme ce dernier reptile, très-commune dans plusieurs contrées de l'Europe , ct HS 4 | 1 | s 1 particulièrement aux environs de Vienne en Autriche, où elle a été très-bien dé- crite et Gb avec soin par M. Lau- rent. Elle se trouve aussi dans quelques provinces septentrionales de France, et nous en avons vu un individu dans la collection de M. d’Antic : mais comme le commencement de notre article sur la nomenclature des serpens étoit déja lim- primé lorsque nous avons su que la lisse n’étoit pas étrangère à nos contrées , nous ne l’avons pas comprise parmi les serpens de France, dont nous avons rapporté les noms dans ce même article relatif à la homenclature des reptiles Les habitans de la campagne ont souvent confondu la lisse avec la couleuvre à collier, ou ne l’ont regardée que comme une variété de cette dernière; et leur opinion a pu être fondée sur ce qu'on les a vues quelque- fois accouplées ensemble. Elles forment cependant deux différentes espèces , et il est aisé de distinguer l’une de l’autre par la forme des écailles qu'elles ont sur le dos. Celles du serpent à collier sont rele- vécs par une arête, ainsi que nous la | / | din de 6 HISTOIRE NATURELLE Wan 4 \ | \ s ) c DES COULEUVRES):" #7 vons dit, au lieu que celles de la cou- leuvre doit il est ici question , sont très- uuies ; et c'est de là que nous avons tiré N le nom de /isse que nous avons cru devoir lui donner. Le sommet de la tête de cette élan est garni de neuf grandes écailles très- luisantes et très-polies, disposées sur quatre rangs, comme celles que l’on voit sur la tête de la couleuvre à collier et de la couleuvre verte et jaune. Ses yeux sont couleur de feu , et placés au milieu d’une bande très-brune qui s'étend depuis le coin de la bouche jusqu'aux narines; les écailles qui couvrent les mächoires, sont bieuâtres. On voit sur le derrière de la tete deux taches assez grandes d’um jaune un peu foncé ; et depuis cet endroit jusqu’à l'extrémité de la queue, règnent des taches plus petites disposées sur deux rangs, et placées de manière que celles d'une rangée correspondent aux inter- valles qui séparent les taches de l'autre rang. Le fond de la couleur du dos est bleuâtre, mêlé de roux vers les côtés du corps, où l’on remarque aussi quelques \ LA D Ai +4 22, 7 £: SOOLT PUS TE RAUET NTI ‘8 HISTOIRE NATURELLE taches. Les plaques qui revêtent le des- | sous du corps et de la queue, sont très- “polies, très-luisantes, un peu transpa- entes, blanchâtres, et présentent des _ taches rousses , ordinairement d'autant plus grandes qu'elles sont plus près de l'anus * ; et les jeunes individus ont quel- quefois le dessous du corps et lx queue d'un roux très-vif, qui approche du rouge. La lisse paroît aimer les endroits hu- mides ; on la trouve communément dans des vallons ombragés. Il est quelquefois aisé de l'irriter, lorsqu'elle est dans Pétat sauvage : mais en la prenant Jeune, ou parvient aisément à la rendre très-douce et très-familière ; et on est d’autänt moins fâché de-la voir dans les maisons, qu’elle ne répand point de mauvaise odeur sen- sible, au moins dans les contrées un peu froides. Elle n’a point de crochets mobiles; . elle ne contient aucun venin , et M. Lau- rent s’en est assuré en éprouvant les effets * Les grandes plaques sont communément au nombre de cent soixante-dix-huit, et les paires de petites plaques .aû nombre de quaranté-six. : = DES COULEUVRES 9 de sa morsure sur des chpnss des chats et des pigeons. | i 1 D La lisse se trouve non seulement en Europe , mais dans les Indes occidentales et dans les grandes Indes , d’où un indi- vidu de cette espèce a été envoyé pour le Cabinet du roi. M. Laurent regarde, avec raison , eomme une variété de cette espèce, une couleuvre dont Seba a donné la figure (tome I, pl. 52, fig. 4), et qui en différoit un peu par la couleur rouge du dos , en supposant que cette teinte ne fût pas un effet de l’esprit-de-vin sur l'in- dividu décrit par Seba. Nous aurions regardé aussi comme une couleuvre lisse, le serpent dont Gronovius a parlé * ( n. 22) , que Seba a fait représenter (tome IT, pl. 33, fig. 1), et qui a de très - grands rapports avec ce reptile, si M. Laurent , qui a observé la lisse vivante, n avoit dit expressément qu ‘elle étoit Hé à dei de ce serpent de Gronovius. * Ce serpent décrit par Gronovius avoit cent solxante-qualorze grandes piques et soixante paires de petites. | \ dis x0 HISTOIRE NATURELLE M. Cetti a fait mention d’une couleuvre | de Sardaigne , appelée sipera di secco , vipère de terre. Elle inspire une grande frayeur aux habitans de la campagne, quoiqu'elle ne soit pas venimeuse ; elle n’a point de crochets mobiles ; sa lon- gueur est de plus de trente pouces ; le _ dessous de son corps est noirâtre , et le dessus tacheté de noir, comme le dos de la vipère commune , dit M. Cetti : peut- être ce serpent est-il une wariété de la couleuvre lisse. hu RAIES à zLA QUATRE 2.LA COULEUVRE D 'ESCULAPE J auquel JS. LA QUATRE-RAIES. \ N ous donnons ce nom à une couleuvre envoyée de Provence au Cabinet du roi, et dont le dessus du corps , plus ou moins _ blanchâtre ou fauve, présente quatre raies foncées qui en parcourent toute la lon- gueur. Les deux raies extérieures se pro- longent jusqu’au-dessus des yeux, der- rière lesquels elles forment une espèce de tache noire très-alongée ; elles s'étendent ensuite jusqu'’au-dessus du museau , où elles se réunissent. Le dessus de la tête est recouvert de neuf grandes écailles disposées sur quatrerangs, ainsi que dans la couleuvre à collier et dans la verte et jaune. Les écailles du dos sont relevées par une arête ; celles qui garnissent les côtés du corps, sont unies. L’individu de cette espèce envoyé au Cabinet du roi avoit deux cent dix-huit grandes plaques |, et soixante - treize paires de DES COULEUVRES «11. LL 2 HISTOIRE NATURELLE petites *. Sa longueur totale étoit de trois pieds neuÏ pouces , et celle de sa queue | de huit pouces k< lignes. | Nous ignorons quelles sont les habi- tudes de laquatre-raies ; mais commesa conformation ressemble beaucoup à celle” | de la couleuvre verte.et Jaune, et qu "elles! 1 habitent le même climat, leurs manières, de vivre doivent être très-analogués. = 1 * On voyoit, entre l’anus et Les grandes an ao » deux mere de petites. Lis DES COULE EUVRES.. 15 x LE SERPENT D’ESCULAPÉ. / f C £ nom a été donné à plusieurs espèces de serpens , tant par les voyageurs que par les naturalistes; il a été attribué à des serpens d'Europe et à des serpens d’Amé- rique : mais nous ne le conservons à aucune autre espèce qu’à celle qui se trouve aux environs de Rome, et qui paroît être en possession , depuis plus de dix-huit siècles , de cette dénomina- tion de serpent d’Esculape , comme si l’in- nocence des habitudes et la douceur de ce reptile l’avoient fait choisir de pré- : férence pour le symbole de la divinité bienfaisante , très-souvent désignée, ainsi que nous l’avons dit , par l’emblême du sérpent *. Nous ne donnerons donc ce nom de serpent d’Esculape, ni à la cou- leuvre que M. Linné a appelée ainsi, ni p . ( * Discours sur la nature des serpense 2 L » PR à à à < | . . ) PE at: Wu } : A . L L . 14 HISTOIRE NATURELLE à plusieurs autres espèces que Seba à nommées de même ; etnous croyons d’ au- tant plus que la description que nous allons faire concerne le serpent d'Escu- lape des anciens Romains, que l'individu qui en a été le sujet , a été envoyé des environs de Rome au Cabinet du roi. La tête de ce serpent est assez grosse en proportion du corps ; le dessus en est garni de neuf grandes écailles , disposées sur quatre rangs , comme dans la verte et jaune. Celles qui couvrent le dos sont ovales et relevées par üne arête; mais celles qui revêtent les côtés sont unies. La couleur générale du’ dessus du corps est d’un roux plus ou moins clair; et l’on voit, de chaque côté du dos, une bande longitudinale obscure et presque noire, sur-tout vers le ventre. Les écailles qui touchentles grandés plaques du dessus du corps sont blanches , ét la moitié de ces écailles , la plus voisine de ces grandes plaques , est bordée de noir; ce qui forme , de chaque côté du ventre , une rangée de petits triangles blanchâtres. Nous avons compté Cent soixante-quinze DES COULEUVRES 15 _ grandes et soixante-quatre paires de petites : les unes et les autres sont blan- châtres , et tachetées d'une couleur fon- cée. La longueur de la queue étoit de neuf pouces trois lignes dans l'individu qui fait partie de la Collection du roi, et la longueur totale, de trois pieds dix pouces. | Ce serpent, qui a de grands rapports, ainsi qu'on peut le voir, avec la cou- leuvre verte et Jaune, la couleuvre à col- lier , la lisse et la quatre-raies, est aussi doux, et peut-être même naturellement plus familier, que ces quatre couleuvres. Il se trouve dans presque toutes les ré- gions chaudes ou tempérées de l'Europe, ‘en Espagne, en Italie, et particulièrement aux environs de Rome. Non seulement il _se laisse caresser par les enfans et manier par des charlatans, qui s’en servent pour s’attribuer, aux yeux du peuple, un pou- voir merveilleux sur les animaux les plus funestes, mais il se plaît dans les lieux habités; il s’'introduit dans les maisons, même quelquefois il se glisse innocem- ment jusque dans les lits. Ses autres : Î Lo. LA . Lu '… REA: 12 +, Of EPS Po , . : 7. L = 16 HISTOIRE NATURELLE habitudes doivent ressembler beaucoup à ‘2 celles de la couleuvre commune et dela … couleuvre à collier. | M. de Faujas de Saint-Fond a eu W 4 bonté de me donner une dépouille de serpent trouvée dans une de ses terres, auprès de Montelimart en Didbhiné : comme elle est très-entière, et qu'il est extrêmement rare d’en avoir d’aussi bien conservées , je l’ai examinée avec soin, et avec d'autant plus d’attention, qu’elle démontre d’une manière incontestable la manière dont se dépouille le serpent au- _ quel ellé a appartenu; et qu'après avoir comparé les diverses observations recueil- lies au sujet du dépouillement des rep- tiles, on peut croire que tous les serpens se dépouillent à peu près de la même manière. J'ai d’abord cherché de; quelle : espèce étoit le serpent dont cette dé- pouille avoit fait partie. Il étoit évidem- ment du genre des couleuvres.J’aicompté les grandes et les petites plaques ; j'ai trouvé cent soixarite-seize grandes pla- ques, et quatre-vingt-neuf paires de pe- ‘tites. La couleuvre yerte et jaune ayant, : | 1 FC DES COULEUVRES. 19 ordinairement deux cent six grandes pla- ques, et la couleuvre à quatre raies en ayant deux cent dix-huit, J'ai cru ne devoir pas leur rapporter le serpent dont J'avois la dépouille sous les yeux, d’au- tant plus que la quâtre-raies a deux paires de petites plaques entre les grandes pla- ques et l’anus, et que sur la dépouille on ne voit, dans cet endroit, qu’une paire de petites plaques. La lisse etla couleuvre à collier m'ont paru aussi avoir trop peu de rapports de conformation et de gran deur avec le serpent dont J'examinois la dépouille, pour être de la même espèce *. + Ainsi, parmi les diverses couleuvres ob- servées en France, ce n’est qu’à celle d’Esculape que j’ai cru devoir rapporter - ce serpent. Il se rapproche en effet beau- coup de cette couleuvre d’Esculape, par le nombre des grandes et des petites pla- ques, par la forme des écailles qui gar- * Nous avons vu que la couleuvre à collier a ordinairement cent soixante-dix grandes plaques et soixanie paires de petites, et que la lisse a quarante- six paires de petites plaques, et cent soixante-dix- buit grandes plaques ou écailles, 2 + HISTOIRE NATURELLE nissent le dos, les côtés du corps; su sommet de la tête et les mâchoires, par les proportions des diverses parties, et enfin par la grandeur, la dépouille que M. de Faujas de Saint-Fond m'a procurée, ayant quatre pieds cinq pouces de lon- gueur totale, et un pied quatre lignes depuis l’anus Jusqu'à l'extrémité de la queue. Je n'ai pu juger dela ressemblance ou de la différence des couleurs de ces deux serpens , la dépouille étant très- mince, sèche, transparente, et entière= à ment Mouto ed Quoi qu'il en soit, l° objet intéressant n’est pas de savoir à pee rep- tile a appartenu la dépouille trouvée dans la terre de Saint-Fond, mais de prouver, par cette dépouille, je manière dont le serpent a dû quitter sa vieille peau. Cette dépouille , quoiqu'entière , est tournée à l’envers d’un bout à l’autre ; elle présente le côté qui étoit l’intérieur lorsqu'elle faisoit partie de l'animal. Le reptile a du commencer de s’en débar- rasser par la tête, n’y ayant pas d'autre oùverture que la gueule par où il ait pu sortir de cette espèce de sac. Lorsque le À . \ ' LA M E É RS PE DES COULEUVRES. T9 : serpent exécute cette opération , les écailles qui recouvrent les mâchoires sont les premières qui se retournent en se déta- chant du palais et en demeurant toujours très-unies avec lesécailles du dessus et du dessous de la tête. Ces dernières se retour- nent ensuite jusqu'aux coins de la gueule, et on pourroit voir alors la tête du ser- pent , depuis le museau Jusque derrière les yeux , revêtue d’une peau nouvelle, et faisant effort pour continuer de se dégager de l'espèce de fourreau dans le- quel elle est encore un peu renfermée. Ce fourreau continue de se retourner comme un gant, de telle manière que, pendant que la véritable tête de l’animal s’avance dans un sens pour s’en débarrasser, le museau de la vieille peau , qui est tou- jours bien entière , s’avance , pour ainsi dire, vers la queue, pour que cette vieille peau achève de se retourner. Les yeux se dépouillent comme le reste du corps ; la cornée se détache en entier , ainsi que les paupières de nature écailleuse , qui l’en- tourent , etelle conserve sa forme dans la dépouille desséchée , où elle présente , à 3; 20 : HISTOIRE NATURELLE Méxtérieut , son côté concave , attente D. que cette dépouille n’est que la peau retournée. Les écailles s’enlèvent en entier: avec la partie de l'épiderme à laquelle elles étoient attachées. Cet épiderme forme une sorte de cadre’ autour de chaque écaille , ainsi qu'autour de chaque pla- que, £ krokdie ou petite. Ce cadre ne suit pas précisément le contour de ‘chaque écaille ou de chaque plaque; mais il fait le tour de la partie de la plaque ou de l'écaille qui teuoit à la peau et qui ne pouvoit pas s'en séparer dans Îles divers mouvemens de l’animal. Ces différens ca- dres , qui se touchent, forment une sorte de réseau moins transparent que les. écailles , qui paroissent en remplir les intervalles comme autant de facettes et de lames presque diaphanes. Le serpent , en se tournant en différens sens , et'en se frottant contrele terrain qu’il parcourt, ainsi que contre les divers corps qu'il rencontre, achève de se débarrasser de sa vieille peau, qui continue de se retourner. Le museau de cette vieille peau dépasse bientôt l'extrémité de la queue dans le | , \ _ } DES COULEUVRES ar sens opposé à celui dans lequel s’avance le serpent , de telle sorte que, pendant que le reptile, revètu d’une peau et d’é- cailles nouvelles, sort de son fourreau qui se replieen arrière, ce fourreau paroît comme un autre reptile qui engloutiroit le serpent , et dans la gueule duquel on verroit disparoître l'extrémité desa queue. Vers la fin de l'opération, le serpent et la dépouille , tournés en sens contraire , ne. tiennent plus l’un à l’autre que par la dernière écaille du bout de la queue , : qui se détache aussi, mais sans se re- tourner !. On verra aisément que cette manière de quitter la vieille peau a beaucoup de rapports avec celle dont se dépouillent les salamandres à queue plate ?. % 1: Nous avons déposé au Cabinet du roi la dé«' pouille trouvée dans la terre de M. de Faujas. 2 Article des salamandres à queue plate. Es ne) 22 HISTOIRE NATURELLE LAC VI 0 DB ET F7 \ Nous donnons ce nom à une espèce de couleuvre dont un individu fait partie de la collection du roi. Ce serpent n’est point venimeux ; ses mâchoirés sont garnies d'un Fe rang de petites dents immo-. biles , et ne présentent point de crochets mobiles et creux. Il a le sommet de la, tête garni de neuf grandes écailles placées sur quatre rangs , comine dans la couleuvre verte et jaune ; son dos est revêtu d’é- cailles unies en losange , et d’un violet … plus ou moins foncé; et le dessous de son corps est blanchâtré, avec des taches vio- lettes irrégulières, assez grandes et pla- cées alternativement à droite et à gauche. Nous avons compté cent quarante-trois grandes plaques , et vingt-cinq paires de petites. L’individu que nous avons mesuré , avoit deux pouces trois lignes depuis l'anus jusqu’à l’extrémité de ra queue , et sa longueur totale étoit d’ un ‘ pied cinq pouces trois lignes. z.LA VIOLETTE _ 2.LE DEMI-COLLIER. 1 Parque S. L # DÉS COULEUVRES 23 | LE DEMI-COLLIER. Los conserve au Cabinet du roi un individu de cette espèce qui y a été envoyé du Japon sous le nom de fokura. Il a un pied sept pouces de longueur totale, et quatre pouces dix lignes depuis l’anus jusqu’à l'extrémité de la queue. Il n’est point venimeux et n’a point de crochets mobiles. Le sommet de sa tête est garni de neuf grandes écaïlles qui forment quatre rangs: celles du dos sont en losange et relevées par une arête. Nous avons compté cent soixante-dix grandes plaques, et quatre-vingt-cinq paires de petites *. Les couleurs du serpent demi - collier sont très-agréables : on voit sur son dos, dont la couleur générale est brune, de petites bandes transversales blanchâtres * L'individu décrit par M. Linné avoit cent soixante-quatre grandes plaques, et quatre-vingt deux paires de peuics, cr HISTOIRE NATURELE | et bordées d’une petite raie plus foncée que le fond ; le dessus de sa tête estblanc, i bordé de brun , et présente trois taches brunes et alongées : mais ce’ qui sert sur-tout à le faire distinguer , ce sont ‘trois taches rondes et blanches placées | sur son cou, et qui forment comme un demi-collier. Cette couleuvre se trouve non seulement au Japon, mais encore en. AMEL er der on quite e SL NSSENS " | ns _ n \ DES COULEUVRES. 25 su \ ’ L'E'LUTRLUX. HT Loi couleurs de ce serpent sont peu nombreuses , mais forment un assorti- ment aussi agréable et aussi brillant que simple ; le dessus et le dessous de son corps sont Jaunes , et ses nuances ressor- tent d'autant mieux , qu'il a les côtés bleuâtres. Cette couleuvre ,; que M. Linné a fait connoître , se trouve dans les Indes; l’in- dividu qu'il a décrit avoit cent trente- quatre grandes plaques, et vingt-sept paires de petites. Nous ignorons quelles sont ses habitudes naturelles ;- M. Linné ne la pas regardé comme venimeux. à + ; a ; “ pi 26 RTE NATU: RELL LÉ BALE PP Tour ce que l’on connoît des mœurs de ce beau serpent, auquel nous conser- vons , avec M. Daubenton , la première partie du nom trop dur et composé ( bali-salan-boekit) qu'il porté dans son pays natal , c’est qu'il vit, dans les con- trées les plus chaudes de l’Asie | et parti- culièrement dans l’île de TFernate. Les écailles qui revêtent le dessus de son corps sont en losanges unies , d’un jauñe très- pâle , et blanches à leur extrémité. Des deux côtés du corps règné une bande longitudinale dont on a comparé la cou- leur au rouge du corail. L’extrémité des écailles qui forment cette bande, est éga- lement bordée de blanc. Les grandes pla- ques qui garnissent le dessous du corps sont blanchäâtres ; les deux bouts de cha- ‘cune présentent un point jaune plus ou moins foncé ; et comme les écailies qui Tom 4. . ÆT.3,Pag 26, z. LE BALAI. 2.LE MALPOLE - ouLE SIFFLEUR. +) 077777e NÉ ON pe - DES COULEUVRES. 27 les touchent sont blanches et marquées chacune d’un point jaunâtre , tout le dessous du corps du serpent présente quatre cordons longitudinaux de points. plus ou moins jaunes , qui se marient d’une manière très-agréable avec la blau- cheur du ventre, et servent à distinguer le bali d'avec les autres serpens.Les petites plaques , qui revêtent le dessous de la queue , sont blanches et ont chacune une tache jaune ; ce qui forme deux files de points Jaunâtres semblables à ceux que l’on voit sur le ventre. à Cette espèce devient assez grande , et l'individu conservé au Cabinet du roi, et sur lequel nous avons fait notre des- cription , avoit six pieds six pouces de longueur. (à Le bali à ordinairement cent trente- une grandes plaques sous le corps, et quarante-six paires de petites plaques sous la queue * * Le sommet de la tête est garmi de neuf écailles disposées sur quatre rangs. Fa À! à ‘ l } È |” FARASEAC 4 APT NP RONE à Pa FRE ; \ | s) N HS ve NAN KIT 773 à x h Du \ ë Ne »8 HISTOIRE NATURELLE , (4 LA COULEUVRE DES DAMES. A F* . | ta Î Vo er un des plus jolis et des plus doux serpens. Sa petitesse , ses proportions, plus sveltes encore que celles de la plupart des autres espèces , ses mouvemens agiles, quoique modérés , ajoutent au plaisir avec lequel on considère le mélange de ses belles teintes. 1l ne présente cependant | que deux couleurs, un beau noir et un blanc assez pur ; mais elles sont si agréa- blement contrastées ou réunies , etsiani- mées par le luisant des écailles, que cette parure élégante et simple attire l'oeil et charme d'autant plus les regards, qu’eile n'éblouit pas comme des couleurs plus riches et plus éclatantes. Des anneaux noirs traversent le dessus du corps et de la queue , et en interrompent la blan- cheur, Ces bandes transversales s'étendent jusqu'aux plaques blanches qui revêtent le dessous du ventre ; leur largeur dimi- D] nue à mesure qu'elles sont plus près du | DES COULEUVRES. 29. dessous du corps, et la plupart vont se réunir'sous le ventre à une raie noirâtre et longitudinale qui occupe le milieu des grandes plaques. Cette raie, ainsi que les bandes transversales, sont irrégulières et quelquefois un peu festonnées ; mais cette irrégularité , bien Join de due l'élé- gance de la parure de la couleuvre des dames, en augmente la variété. Le dessus de la petite tête de ce serpent présente un mélange gracieux de noir et de blanc, où cependant le noir domine. Les yeux sont très-petits , mais animés par la couleur noirâtre qui les entoure. Comme plusieurs autres serpens , celui des dames est très - familier ; il ne s’enfuit pas, et même 1l n’éprouve aucune crainte lorsqu'on l’approche : bien plus, il semble que , très-sensible à la fraîcheur plus ow moins grande qu'il éprouve quelquefois , quoiqu'il habite des climats très-chauds, il recherche des secours qui l’en garan- tissent; et sa petitesse, son peu de force, l'agrément de ses couleurs , la douceur de ses mouvemens, l'innocence -de ses habitudes , inspirent aux fndiens un tel 9 | HisToi IRE NATURÉLÉE, es intérêt pour ce délicat animal que dé sexe le plus timide, bien loin d’en avoir peur, Pr le prend ses mains, le soigne, le caresse. Les dames de la côte de Malabar, où il est très-commun , ainsi que dans la plupart des autres contrées des grandes Indes , cherchent à réchauffer ce petit ee lorsqu il paroît languir et qu'il est exposé à une trop grande fraîcheur , produite par la saison des pluies, pa orages ou d’autres accidens de l’atmo- sphère ; elles le mettent dans leur sein, elles l'y conservent sans crainte et même avec plaisir , et le petit serpent, à qui tous ces soins paroissent plaire ,ne leur rendant jamais que caresse pour caresse, Justifie leur goût pour cet animal paisible. Elles le tournent et retournent également dans le temps des chaleurs, pour en recevoir à leur tour une sorte de service et être rafraichies par le contact de ses écailles, trop polies pour n'être pas fraîches. Lors- : que, dans nos climats tempérés , la beauté veut produire un effet contraire et ré- chauïter ses membres délicats, elle a quel- quefois recours à des animaux plus sen- DESCOULEUVRES. 3£ sibles, et communément plus fidèles, qui, par une suite de leur conformation plus heureuse , expriment avec plus de vivacité un.attachement qu'ils éprouvent avec plus de force : maislorsqu’elle desire, comme dans l'Inde, de diminuer une chaleur incommode par l’attouchement de quelque corps froid , bien loin de se servir d'êtres animés, qui, par leurs ca- resses répétées, aJouteroient au plaisir qu'elle a de tempérer les effets d'une cha- leur excessive , elle ne recherche que des matières brutes et insensibles ; elle n’em- ploie que de petits blocs de marbre, des boules de crystal ou des plaques métal- liques ; elle ne peut voir qu'avec effroi nos doux et paisibles serpens, tandis que, dans les contrées équatoriales des grandes Indes, où vivent des serpens énormes , terribles par leur force ou fu- nestes par leur poison , la crainte qu’ins- pirent ces reptiles dangereux n’est Jamais produite par les serpens innocens et foi- bles, tels que la couleuvre des dames *. * Cette dernière espèce a, suivant M. Linné, cent dix-huit srandes plaques et soixante paires de : p'aq P cites. PEU 32 LA JOUFFLUE. M. Linné a fait connoître cette cou- leuvre , qui se trouve dans les grandes Indes. Fe de ceserpentestroux, et pré- sente des bandes blanches disbosets trans- versalement. Sa tête est blanche comme les bandes transversales ; mais on voit sur le sommet deux petites taches rousses, et sur le museau une tache triangulaire et de la même couleur. Il a ordinairement cent sept grandes plaques et soixante- douze paires de petites. : A \ . ÿ 9 #" DES GOULEUVRES. : 2 INA BEA NCEH E. 4 Ox pourroit, au premier coup d'œil, confondre cette couleuvre avec la très- blanche, dont nous avons déja parlé : toutes les deux sont ordinairement d’un très-beau blanc , qui n’est relevé par au- cune tache; mais, pour peu qu'ou les examine avec attention, on voit qu’elles ‘diffèrent beaucoup l’une de l’autre. La blanche n’a que cent soixante-dix grandes plaques et vingt paires de petites , au lieu que la très - blanche a ordinairement soixante paires de petites et deux cent neuf grandes plaques. Nous avons répété, à la vérité, très-souvent que le nombre des plaques , grandes ou petites, n’étoit presque jamais constant ; mais nous n’a- _vons vu, dans aucune espèce de serpent, ce nombre varier de cent soixante - dix à deux cent neuf pour les grandes lames, et en même temps de vingt à soixante ln > P { "TA TU & 'A UMR pour les Met D'alledre Te couleuvre 14 ‘blanche n’est pas venimeuse, et ses mô- choires ne sont pas garnies de crochets ‘4 mobiles , comme celles de la très -blanche, # - qui Duntie ns un venin très - actif. inst leurs propriétés sont encore plus difé- PF: pr rentes que leurs conformations ; ces pro- : priétés sont même trop dissemblables . pour que leurs habitudes naturelles soient les mêmes; et en outre , c’est en Afrique qu'on trouve la très-blanche , et la cou- leuvre blanche habite les grandes Indes. On a donc été très-fondé à les regarder comme appartenant à deux espèces très- distinctes. 4 à Er. 7 LA | + AENA \ DES COULEUVRES 35 \ } EH T'Y PHIE, Cr serpent se trouve dans les grandes Indes , et c’est M. Linné qui l’a fait con- noître. Suivant ce naturaliste, cette cou- leuvre est bleuâtre et a cent quarante grandes plaques et cinquante-trois paires de petites. à L'on conserve au Cabinet du roi un serpent dont le dessus du corps est d’un verd très-foncé , et ne présente aucune tache, non plus que le dessus du corps du typhie. Comme il a cent quarante-üune grandes plaques et cinquante paires de petites , et que par-là 1l se rapproche beaucoup de cette dernière couleuvre, il se pourroit d'autant plus qu'il fût de la méme espèce, que la couleur verte de l'individu de la collection du roi, ou la couleur bleue de celui qu’a décrit M. Lin- né , sont peut-être l’elfet de l’esprit-de- vin dans lequel les deux serpens ont été ‘36 HISTO IRE NATUREL LE conservés. Nous cr oyons donc ne pouvoir \ 4 mieux placer que dans cet article, la des- cription de cette couleuÿre , dus verd très-foncé , qui fait partie de # collection R de sa majesté. Sa longueur totale est d’un pied sept pouces six lignes, et la longueur de sa queue , de trois pouces dix lignes. Neuf écailles, placées sur quatre TRES y garnissent le sommet de sa tête; elle n’a point de crochets mobiles; les écailles qui revêtent son dos, sont ovales et relevées par une arête. Le dessous du corps est jaunâtre, et chaque grande plaque pré-- sente deux taches noirâtres; ce qui forme deux espèces de raies longitudinales : la : plaque Ja plus voisine du dessous du mu- seau n'offre point de tache , et on n’en voit qu'une sur les deux plaques qi la suivent. Il n’y a sous la queue ‘qu ‘une. rangée de ces taches noirâtres. DE * « à _ t < + DES COULEUVRES. 37 LE RÉGINE. C'ssr un serpent des grandes Indes >; dont M. Linné a donné la description. Le dessus du corps de cette couleuvre est d’un brun plus ou moins foncé, et le dessous est varié de blanc et de noir. Elle a cent trente-sept grandes plaques et soixante-dix paires de petites. On sait qu’elle ne contient pas de venin ; mais on ignore quelles sont ses habitudes natu- relles. ur né ES jt 38. HISTOIRE SATURELLE pi / LA BANDE-NOIRE.. ï \ Le » } C: EST une des conlémerte auxquelles plusieurs naturalistes ont donnéle nom de serpent d'Esculape, que nous avons con- seryé uniquement à une espèce des envi- rons de Rome. Elle n’est point venimeuse et ne fait aucun mal à ceux qui la ma- nient. On voit entre ses deux yeux une bande noire assez marquée, et placée au- dessus de neuf grandes écailles qui re- vêtent le sommet de sa tête, et y sont dis- posées sur quatre rangs, comme dans la couleuvre commune verte et Jaune. Le dos est garni d’écailles ovales et unies. Le fond de sa couleur.est pâle , et il présente plusieurs bandes transversales noires, assez larges, et dont quelques unes s'é- tendent sur le ventre et font le tour du corps. La bande-noire a ordinairement cent quatre - vingts grandes plaques et quarante-trois paires de petites. Sa lon- ‘ "x \ DES COULEUVRES. 3% gueur totale est de dix-huit pouces, et celle de sa queue ,. de trois. On trouve ce serpent dans les Indes, et, suivant M. l'abbé Molina, il est très-commun dans le: Chili, où il n’a quelquefois que cent soixante-seize grandes plaques et qua- , tante-deux paires de petites , et où il par- vient à la longueur de trois pieds. \ PP Pas ltils | 6 ; rt v # | 40 “HISTOIRE NATURELLE e # ) 12 na . ” c ju ! L'AG FT EE) MIN Ox » n’a qu’à Jeter ts yeux sur cette pur | ‘leuvre ,' dont le corps est très-menu rela- EE à sa longueur, pour voir qu elle doit mériter le nom d’agile : ses propor- tions très - déliées annoncent en effet la vVîtesse et la légéreté de ses mouvemiens. L’individu que nous avons décrit, et qui fait partie de la collection de sa majesté, a un pied huit pouces de longueur, de- puis le bout du museau jusqu’à l’extré- mité de la queue, qui estlongue de quatre pouces trois lignes ; sa tête est couverte de neuf grandes écailles disposées sur. quatre rangs ; ses mâchoires ne sont point. armées de crochets mobiles ; les yeux sont gros, et d’un œil à l’autre s'étend une petitebande brune d'autant plus aisée à distinguer, que le reste du dessus de la tête est d’un blanc assez éclatant. Les écailles qui revêtent le dos de cette cou- | Es | \ DES COULEUVRE ES. 4x, _ leuvre, sont en losange et unies. Tout le ‘Trans du corps présente des bandes transvérsales irrégulières , alternative- ment blanches et brunes, et le dessous du corps est blanchâtre*. : Suivant M. Laurent, les bandes brunes que l’on voit sur le dos de la couleuvre agile, sont pointillées de noir. Ce serpent doit se nourrir principale- ment de chenilles ; car c’est sous le nom de mangeur de chenilles qu’il a été envoyé au Cabinet du roi. On le trouve dans l’île de Ceylan. _ * Nous avons compté dans un individu cent soixante-quatorze grandes pliques et'soixante paires de petites; mais ordinairement l’agile n’a que cin- quante paires de petites plaques, et a cent quatre- vingt-quatre grandes plaques ou lames. RAT ’ 1) 2. HISTOIRE NATUR Lss couleurs de ce serpent présentent une distribution assez remarquable : le ch dessus de son corps est blanc ; et surce : fond éclatant l'on voit plusieurs taches brunes disposées le long du dos, placéés par paires , etréunies parune petite ligne. Les côtés du corps offrent un égal noibre de taches isolées. On trouve cette cou- leuvre dans les grandes Indes, et elle a cent quatre-vingt-dix-huit grandes pla- ques et cinquante-six paires de petites. : rs / DES COULEUVRES 4 ù t TRE ‘GR LS ON. C ETTE couleuvre est blanche : mais son dos présente des bandes transversales roussâtres ; ce qui, à une petite distance, doit la faire paroître d’un gris plus ou moins foncé : aussi avons-nous adopté le nom de grison qui lui a été donné par M. Daubenton. On voit sur les côtés de ce serpent deux points d’un blanc de neige. Il a cent quatre-vingt-huit grandes pla- ques et soixante-dix paires de petites, et — n'a encore été observé que dans les Indes. de IS OR, CORNE AN A 7 RU NA ARE ee # #4 HISTOIRE NATU RELLE j Lai LA QUEUE-PLATE 1 \ Ua Lx est très-aisé de de cette. cou- leuvre d'avec les autres serpens du rnême. genre que l'on a observés jusqu’à pr ésent. Sa queue , au lieu d’être ronde comme celle de la plupart des autres couleuvres st: est comprimée par les côtés, et tellement, applatie , sur-tout vers en extrémité, que l’on pourroit la comparer à une lame verticale ; et le bout de cette queue st - comprimée est terminé par deux grandes écailles arrondies et. appliquées l’une contre l’autre dans le-sens de l’applatis- sement. Lorsque la couleuvre se meut, sa queue ne touche à terre que par une espèce de tranchant occupé par les paires de petites plaques , qui sont très-peu sen- sibles et ne diffèrent guère en grandeur des écailles du dos. Cette conformation doit faire présumer que la couleuvre se sert peu de sa queue pour ramper, et Li TE + JR L£ | » ALP DES COULEUVRES. 45 cette partie paroîf lui être bien plus utile pour frapper à droite ou à gauche, ou pour se diriger en nageant et agir sur l’eau comme par une espèce d’aviron. On pourroit donc croire que ce serpent vit beaucoup plus au milieu des eaux que dans les endroits secs ; mais l’on ne connoît point ses habitudes naturelles, et l’on sait seulement qu'il se trouve dans les grandes Indes. | Il a quarante - deux paires de petites plaques, placées sur l'espèce de tranchant que présente sa queue, ainsi que nous venons de le dire , et deux cent vingt-six grandes plaques garnissent le dessous de son ventre. Sa tête est couverte de neuf grandes écailles , disposées sur quatre rangs. Nous avons cru appercevoir deux crochets mobiles à la mâchoire supé- rieure , et dès-lors nous aurions placé la queue-plate parmi les couleuvres véné- neuses ; mais l'individu que nous avons décrit n’étoit pas assez bien conservé dans toutes ses parties pour que nous n’ayons pas préféré de suivre l’opinion de M. Lin- né, qui a très-bien connu la couleuvre 46 HISTOIRE NATURELLE dont ils gi dans dé article. Nous Jais= serons donc la queue-plate parmi les cou Jeuvres qui n’ont pas de venin, jusqu'à ce que de nouvelles observations aient confirmé nos doutes relativement à la forme de ses dents et à la nature de ses humeurs. Les écailles du dos de ut pl | sont rhomboïdales et unies. Le dessous. du corps est presque blanc; le dessus est d’un cendré bleuâtre , et présente de larges bandes, d’une cbblète très - foncée, qui s'étendent jusque sur le ventre et font le tour du corps. \ L'individu que nous avons décrit avoit deux pieds de longueur totale, et sa queue étoit longue de deux pouces neuf lignes. | À Lie "n DES COULEUVRES. 47 PABLANCHATERE. Crrrr couleuvre est blanchâtre , et présente des bandes transversales brunes. Elle a deux cent vingt grandes plaques et cinquante paires de petites. sue se trouve dans les Indes. On conserve au Cabinet du roi une couleuvre qui a de très-grands rapports, avec la blanchâtre, mais qui cependant à un trop petit nombre de grandes plaques pour que nous puissions assurer qu’elle soit de la même espèce, Elle n’a en effet que cent quatre-vingt-trois grandes pla- -ques-; le dessous de sa queue est couvert de quatre-vingt-sept paires de petites ; sa tête garnie de neuf grandes écailles ; son dos couvert d'écailles en losange et unies; sa mâchoire supérieure sans crochets mo- | biles ; et ses couleurs ressemblent à celles x de la blanchäâtr e * * Sa longueur totale ést d’un du huit pouces neuf De: : et celle de sa queue, de cinq pouces neuf lignes. Qu ( À ME à k RAT NS DNS Us DA (4 HISTOIRE NATURELLE LA RE UWDEX j tt { fl Lzs écailles qui revêtent le dos de cette couleuvre sont relevées par une arête, de “manière à être un peu rudes au toucher; ” et delà viennent les divers noms qui lui ont été donnés par les naturalistes. Le dessus de sa tête présente une tache noire qui se sépare en deux dans la partie oppo- sée au museau , et le dessus du corps est commé ondé de noir et de brun. On la trouve dans les Indes, et elle a ordinaire- ment deux cent vingt-huit grandes pla- ques et quarante-quatre paires de petites. » L DES COULEUVRES. 49 { MR TRISCALE N ù < L Lise couleurs dont brillent à nos yeux les belles fleurs qui décorent nos parterres, ne sont peut-être mi plus vives ni plus variées que celles qui parent la robe d’un grand nombre de serpens. Voici une de ces couleuvres dont les teintes sont dis- tribuées de la manière la plus agréable. 11 paroît qu’elle se trouve dans les Indes orientales et occidentales, et nous allons décrire un individu de cette espèce , con- servé au Cabinet du roi, et qui y a été envoyé d'Amérique. On voit s'étendre sur son dos, dont la couleur est d’un verd de mer, quatre raies rousses qui doivent paroître comme dorées lorsque l'animal est en vie et qu’il est exposé aux rayons du soleil. Les quatre raies se réunissent en trois , ensuite en deux, et enfin forment une seule raie qui se prolonge au - dessus de la queue. Cette couleuvre a un pied 5 ze quatre pouces | tale ; sa queue d dix tigues ; le sommet de sa tête est cou- vert de neuf grandes écailles , et éell es sr dos sont ovales et unies; ce du ‘ajoute à la beauté des couleurs que se Ko 0e couleuvre PA UE à D | UE, = ; è * 4 | “ “he His a EE cent quatre-vingt "Sa à AT grandes plaques, et quatre-vingt-six fee À 4 e Fe ES # "ht petites ; Lo Éd PRE Eu ce da RAP ù 4 2 : 4 Ex 0 À } ; dl: $ £ At Ch \ * K #\ à 1 \ ra Fe Lu DES COULEUVRES.! 5 LA GALONNÉE. ipres les serpens aussi agréables à voir qu'innocens et même familiers, là galon- : née doit occuper une place distinguée. Son museau est noirâtre , et au-dessus de sa tête, qui est blanche, on voit une bande noire transversale. Le dessus du corps est noir; mais il présente un très- grand nombre de bandes transversales blanches, dont les largeurs sont inégales et combinées avec symétrie : de trois en trois bandes, il y en a une quatre fois aussi large que les deux qui la précèdent, à compter du museau; et de toute cette _ disposition il résulte un mélange de blanc et de noir d'autant plus agréable, que les écailles du dos étant très-unies, rendent plus vives les couleurs de la galonnée. Ces mêmes écailles du dos sont rhomboïdales. La tête n’est pas plus grosse que le corps ; son sommet est garni de neuf grandes 52 HISTOIRE NA TUREI 1 NE. | lames placées sur quatre r rangs. La galon- | 2 née a deux cent cinquante grandes plaques et tr eñte-cinq paires de petites. | ne Il paroît que cette couleuvre neparvient qu’à une longueur très-peu considérable, et tout au plus d’un ou deux pieds. Elle habite en Asie; et comme elle est très- ‘ douce , on la voit sans peine dans les maisons, où elle peut plaire par l’agilité de ses mouvemens, ainsi que par l’assor- timent de ses couleurs , et où elle doit détruire beaucoup d'insectes, toujours : très-incommodes dans les pays chauds." : DES COULEUVRES. | 53 L’ALIDRE. | | | | | Mu door ne preuve bien sensible de ce que nous avons dit relativement à l'insuffisance d’un seul caractère pour dis- tinguer les diverses espèces de serpens. L’alidre ressemble, par sa couleur, à la couleuvre blanche ; elle est, comme cette dernière , d’un blanc très-éclatant, pres- que toujours sans tache : mais elle en diffère par le nombre de ses grandes pla- ques, beaucoup moins considérable que le nombre des grandes plaques de la cou- leuvre blanche , et par celui des petites plaques , qui est, au contraire, moins grand dans la blanche que dans l’alidre. Ce dérnier serpent se trouve dans les Indes , ainsi que la couleuvre blanche. _ 7 VS pe ANGULEUSE. QN \ C’rsr de l'Asie que cette couleuvre a été apportée en Europe. Elle n’est point venimeusé et n’a point de crochets mo- biles. Le dessus de sa tête est couvert de neuf grandes écailles , disposées sur quatre raugs : celles que l’on voit sur le dos sont ovales, un peu échancrées et relevées par une ivété ; mais On ne Sad aucune ligne ciMatté sur celles qui bordent les côtés. La couleur du dessus du corps est blanchâtre, avec des bandes brunes, noïi- râtres dans leurs bords, anguleuses et plus larges vers le milieu de la longueur du corps que vers la queue où vers la tête. Les grandes plaques présentent des taches » Se. quarrées et disposées alternativement d'un . côté et de l’autre ; elles sont communé- ment au nombre de cent dix-sept, et les paires de petites plaques au nombre de soixante-dix. Les individus de cette espèce que l’on a observés , n’avoient guère plus d’un pied de load: . ] | V DES COULEUVRES. 55 = Er h} Pi Si Fe LA COULEUVRE DE MINERVE. A Le serpent étant pour les anciens Grecs un des emblèmes de la prudence, avoit - été consacré à Minerve, qu'ils regardoient comme la déesse de la sagesse. Les Athé- niens avoiént gravé son image autour des autels et des statues de cette divinité, _ qu'ils avoient choisie pour la protectrice de leur ville, Ils regardèrent la fuite d’un serpent qui s’échappa de leur citadelle, comme la marque du courroux de la déesse ; et c’est peut-être pour rappeler cette opinion religieuse que M. Linné a donné le nom de serpent de Minerve à la. _couleuvre dont il est question dans cet article. Nous croyons devoir d'autant plus le lui conserver, qu’un des souvenirs les plus agréables et les plus touchans est celui des siècles fameux de la Grèce , où la belle Nature et la liberté ont produit tant de grands hommes , et les arts qui’ “À petit objet , io LE grand : puisse. quelquefois. éveiller de Sd À 1 idées , et que la vue d’une simple cou- leuvre puisse retracer quelque image de l’ancienne Grèce à ceux qui rencontre- ront ce foible serpent. sur les lointains … rivages de l’Inde où il habite. HR La couleuvre de Minerve est d’une cou- leur agréable ; le dessus de son corps est d’un verd de mer plus ou moins foncé, _et le long de son dos règne une bande brune. On voit sur la tête de ce serpent trois autres bandes de la même-couleur. Il a deux cent trente-huit grandes plaques, : et quatre-vingt-dix paires de-petites. { ee (J \ É tv DES COULEUVRES. 57. La . - ÉL . 2 - | s PIAUPETAELALRE *. : Ux individu de cette espèce fait partie de la collection du roi: Il a un pied neuf pouces de longueur totale, et sa queue, quatre pouces neuf lignes. Il n’a point de crochets mobiles : neuf grandes écailles couvrent le dessus de sa tête et sont dis- posées sur quatre rangs ; celles que l’on voit sur le dos sont presque ovales et unies. La couleur du dessus du corps est moirâtre , avee des bandes très - irrégu- lières , transversales et blanches. On re- marque d’autres bandes blanches et trans- versales sur les paires de petites plaques, qui sont d’un gris foncé et au nombre de cent cinq. Il y a deux cent onze grandes plaques blanches et bordées de gris ; ce qui forme sous le ventre de petites bandes transversales. * AÆApachycoatl, par les Mexicains. ee éd Ld 58 Le Dans et le. moir, jee M sent Vtt # couleurs principales de la pétalaire , sont 4 contr astés et nuancés de manière à rendre ‘A sa parure très- agréable. Ce serpent est | très-doux, et même familier; il s’intro- duit sans crainte dans les maisons, y passe sa vie sous les toits, et y devient très-utile en y faisant la guerre aux in- sectes et même aux rats, dont il détruit un grand nombre; il se nourrit aussi de petits oiseaux. On le trouve non seule- ment en Asie, et particulièrement dans l’île- d'Amboine, mais_encore en Amé- _rique , et sur-tout au Mexique , où on le nomme apachycoaël. *. . ï x $ . tre. * Cette espèce est très-sujette à varier, tant par la distribution de ses couleurs, que par le nombre de ses plaques. M. Linné a compté sur l'individu qu’il a décrit, deux cent douze grandes plaques sous le ventre, et cent deux paires de petites pla ques sous la queue; et nous avons vu dans la col- lection de M. d’Antic une couleuvre pétalaire qui È avoit deux cent seize grandes plaques et cent six paires de petites. St à É S F. FA.) s" \ DES COULEUVRES. 59 é | LA MINIME: ÿ LA Crvrz couleuvre d'Asie a quelquefois le dessus du corps d’une seule teinte , et d’une couleur tannée ou minime plus ou moins foncée; d’autres fois elle présente sur ce fond des bandestransversales noires: mais un de ses caractères distinctifs est . d’avoir chacune dés écailles qui revêtent le dessus de son corps, à demi bordée de blanc ; ce qui fait paroître son dos poin- tillé de la même couleur. Les côtés de la tête sont d’un blanc très-éclatant , avec des taches noires, et le dessous du corps est d’une teinte plus claire que le dessus, et quelquefois tacheté de brun. Telles sont les couleurs que présente la minime, qui parvient quelquefois à une longueur assez considérable. Un individu de cette espèce , conservé au Cabinet du roi, a trois pieds deux pouces six lignes de lon- gueur totale , ct sa queue un pied. Ses vrent ses lèvres. sa. tête ést nt et fe sommet en est garni d’autres écailles cust ) \ grandes que celles des lèvres , au ma iGie *: . de neuf, et a VE sur va rangs * _* Cette espèce a, pui yaut M. tél. deux cent. , £ “4 dix-sept g grandes de et cent. buit: paires de petites ; : mais ce nombre est assez souyent moins _ considérable. Î #0 Ÿ . DÉS COULEUVRES. 6 LA MILIAIRE. L: parure de cette couleuvre est élé- gante. Le dessus et les côtés du corps. sont bruns ; maïs leur couleur sombre est relevée par une tache blanche que pré- sente chaque écaille. Le dessous du corps est blanc comme les taches. On trouve cette couleuvre dans les Indes. Elle a ordinairement cent soixante-deux grandes plaques et cinquante-neuf paires de pe- tites. PT, GTA EU 8 + AN ai FAT ASIE f ul 4 À Nue LU ee in Ï Ne. LAS * F et # Ge. HISTOIRE N A ATURE LI }: LA RHO M BOÏDA LE és PR Le À 2 à ne C’rs7 dans les Indes que se trouve cette couleuvre. Et qu’on ne soit pas étonné du grand nombre de serpens que l’on a ‘observés dans les pays voisins des tro- piques : non seulement ils y éprouvent. le degré de chaleur qui paroît convenir le mieux à leur nature, mais les petites espèces y trouvent en abondance les in- nl # “ k CUVE NME sectes dont elles se nourrissent. L'on diroit que c’est précisément dans ces contrées brülantes , où pullulent des légions in- nombrables d'insectes et de vers, que la Nature a placé le plus grand nombre de serpens, comme si elle avoit voulu y, réunir tout ce qui détruit ces vers et ces insectes nuisibles ou incommodes, qui, par leur excessive multiplication, cou- vriroient bientôt ces terres équatoriales, en interdiroient l'entrée à l'homme et aux animaux , en dépouilleroient les arbres, } | Î - DES COULEUVRES- 1483. en feroient périr les végétaux Jusque dans leurs racines, et rendroient ces terres fer- tiles des déserts stériles, où , réduits à se _ dévorer mutuellement , ils ne laisseroient bientôt que leurs propres débris. Un grand motif se réunit donc à tous ceux dont nous avons déja parlé, pour que les ha- bitans de ces contrées voisines des tro- piques soient bien aises de voir leurs de- meures entourées des serpens qui ne sont pas venimeux. Parmi ces innocentes cou- leuvres , la-rhomboïdale est une de celles que l’on doit rencontrer avec le plus de plaisir ; l’assortiment de ses couleurs la rend en effet très-agréable à la vue : le dessus de son corps est d’un bleu plus ou moins clair, et présente des taches noires, percées dans leur milieu , où l’on voitla couleur bleue du fond , et qui a un peu la forme d’une losange. Ces taches noires se marient très-bien avec le bleu qui les fait ressortir. La rhomboïdale a communément cent : cinquante - sept grandes plaques et soi. xante-dix paires de petites. 64 LA PALE. peur 1 L: couleur de ce serpent est d'a gris pâle avec un grand nombre de points bruns et de taches grises répandues sans ordre ; on voit de chaque côté du corps une ligne noirâtre plus ou moins étendue. En tout, les couleurs de la couleuvre pâle it très - peu brillantes. Elle n’a point de crochets mobiles. Le dessus de sa tête est recouvert par neuf grandes écailles ; celles du dos sont ovales et unies. Le corps est ordinairement très- menu en comparaison de sa longueur; él'la queue est si déliée, qu’on a peine à — compter les petites plaques qui en gar- nissent le dessous. L’individu décrit par M. Linné avoit à peu près un pied et demi _delongueur, centcinquante-cinq grandes plaques et quatre-vingt-seize paires de petites, C'est dans les Indes qu'on trouve la couleuvre pâle. 4 < DES COULEUVRES. 65 MLA RAVÉE : UATRE raies brunes s'étendent sur le dos de cette couleuvre, se prolongent jusqu'à l'extrémité de la queue, et se détachent d’une manière très-agréable sur le fond de la couleur qui est bleuâtre. Le ventre est blanchâtre et recouvert de cent soixante-neufgrandes plaques. On compte quatre-vingt-quatre paires de petites pla- ques sous la queue de ce serpent, qui ne parvient jamais à une longueur considé- rable , et qui se trouve en Asie. 1? f se. = « L 4 f n ll 66 HISTOIRE NATURELLE .. LE MALPOR fi à Mi ae * | Czerre espèce varie beaucoup, suivant . les pays qu'elle habite. Nous allons la décrire d’après un individu conservé au Cabinet’ du roi. Le dessus de la tête ‘at 1 mialpole est couvert dé neuf grandes écailles, ét le dos est’ garni d'écailles ovales ét relevées pal une arète. 11 a la langue 'très-longue et très-déliée ; ce qui doit lui donner beaucoup dé facilité pour _saisir et retenir les inséctes dont il se nour- rit. Ses couleurs sont très-belles ; et distri- buées d’une manière trés.a 2e : mais comme elles sont aisément altérées par il l'esprit-de-vin daus lequel on conserve l'animal, il est très-diffieile d’avoir des dessins exacts du malpole, d’après les individus qui font partie des collections d'histoire naturelle. Il est bleu, et pré< sente un grand nombre de taches noîres très-petites, et disposées de manière à for- hr es \ ï DES COULEUVRES. 67 mer des raies longitudinales ; au-dessus. des deux dernières plaques qui garnissenit le sommet de laxtète , à compter du mu- seau , on voit une tache très-blanche, bordée de noir , et placée la moitié sur une de ces deux plaques , et la moitié sur l’autre. Le corps du malpole est très-minée en proportion de sa longueur. Ce serpent doit donc pouvoir se tenir avec facilité au plus haut des arbres, s’y entortiller au- tour des branches, s’y suspendre et y poursuivre les petits animaux dont il fait sa proie. Il habite l'Asie, et peut - être l'Afrique et l'Amérique * k AE Walpole a ordinairement cent soixante grandes plaques et cent paires de petites. La lon- gueur totale de Pindividu que nous avons décrit, - étoit d’un pied dix pouces, et celle de sa queue, de cinq pouces six lignes. { LE MOLURE.. C'zs7 une des grandes couleuvres qu'on ait encore observées : et non seulement le molure se rapproche, par sa longueur, de quelques espèces du genre des boa » dont nous traiterons dans cet ouvrage ; mais il a beaucoup de rapports avec ces grandes et remarquables espèces par sa conformation , et particulièrement par celle de $a tête. Cette partie du corps du molure est très-large par-derrière, moins large vers les yeux , très-alongée, très- arrondie à l'endroit du museau, et peut être comparée, pour sa forme, à latète d’un chien, ainsi que l’a été celle de plu- sieurs boa par un grand nombre de na- turalistes. Le dessus de cette même partie est garni de neuf grandes écailles, comme dans la couleuvre verte et jaune. Le mo- lure n’a point de crochets mobiles et ne contient pas de venin; les écailles qui \ zZ.LE MOLURE. 2.LA DOUBLE-RAIE. LPauguet. 5 $ AS DES COULEUVRES. Gp revêtent son dos sont grandes, ovales et unies. Il n’a ordinairement que deux cent quarante - huit grandes plaques èt cin- quante-neuf paires de petites ; maïs nous avons compté deux cent cinquante-cinq grandes plaques et soixante - cinq paires de petites au - dessous du corps ou de la queue d’un individu de cette espèce, con- servé au Cabinet du roi. Cet individu a six pieds de longueur totale, et neuf pouces depuis l’anus jusqu’à l'extrémité de la queue , dont , par conséquent, la longueur n’est qu’un huitième de celle de l'animal entier. Le molure est d’un roux blanchâtre, et présente une rangée longitudinale de grandes taches rousses , bordées de brun; ou voit le long des côtés du corps d’autres taches qui ressemblent plus ou moins à celles de cette rangée longitudinale. Cette coulceuvre se trouve dans les Indes, et sa conformation peut faire pré- sumer que ses habitudes ont beaucoup de rapports avec celles des boa. « Ed eu À M 13 mo ro a NET ! s ss ñ \ { | | "Ta LA DOUBLE-RAIE. No ousignorons dans quel pays ontrouve cette couleuvre que nous allons décrire d’après un individu qui fait partie de la collection de sa majesté ; mais comme cet individu a été envoyé au Cabinet du roi avec un molure , il se pourroit que la double-raie se trouvât dans les Indes, comme ce dernier serpent. La double-raie n’a point de crochets mobiles : le dessus de sa tête présente neuf grandes écailles ; celles que l’on voit sur le dos sont unies et en losange. Elle a ordinairement deux cent cinq grandes plaques et quatre-vingt- dix-neuf paires de petites. Ses couleurs sont très-brillantes , et elle peut être comptée parmi les serpens que - l'on doit voir avec le plus de plaisir. Deux bandes longitudinales d’un jaune qui , = dans l’animal vivant , doit approcher de la couleur de l’or, règnent depuis le der- DES COULEÉUVRES. : 91 rière de la tête jusqu'au - dessus de la queue : le fond sur lequel elles s'étendent est d’un roux plus ou moins foncé; et. comme chaque écaille est bordée de jaune toute la partie du dessus du corps qui n’est pas occupée par les deux bandes jaunes, paroît présenter un très-grand nombre de petites raies longitudinales de . la même couleur *, - L) L2 À ’ . * * L'individu que nous avons décrit avoit deux pieds un pouce de longueur totale, et sa queue étoit longue de six pouces six lignes. _— 72 “HISTOIRE NATURELLE je |. Le k 4 , aussi an RÉ CS que ses RE son î légères : le dessus de son corps est roux à sur ce fond on voit de petites taches blanches irrégulières , bordées de noir ; assez éloignées l’une de l’autre, ‘dispoæ sées le long du dos ; et deux és blan® ches, plus grandes que les autres, pa* roissent derrière la tête. Cette dernières partie est un peu conformée comme dans le molure ; le sommet en est garni de neuf grandes écailles ; les mâchoir s | ne présentent pas de crochets mobiles, et” les écailles du dos sontunies eten losrisol | L’individu que nous avons décrit, et quit a été envoyé au Cabinet du roi avec la, double-raie et le molure, a deux cent. quatre-vingt-dix-sept an plaques et soixante-douze paires de petites. Sa lon-. gueur totale est d’un pied huit pouces ds lignes, et celle de la queue , de trois pouces dix lignes. | Se de LR xé HAN # | Res pe 2 PIE KE : RE set 2 ve MATE" + BA de k ere For é: Em: | PETER À Lo 7 af. t bo a AY BOIGA. 2.LE FIL. DES COULEUVRES 73 LE B'O-rG'A" UE l’on se représente les couleurs les plus riches et les plus agréablement va- riées dont la Nature ait décoré ses ou- vrages, et l’on n'aura peut-être pas une idée exagérée de la beauté du serpent dont nous nous occupons. Le boiga doit, en effet, par la richesse de sa parure, tenir dans son ordre le même rang que l’oiseau-mouche dans celui des oiseaux : même éclat, même variété de nuances . même réunion de reflets agréables dans ces deux animaux , d’ailleurs si différens l'un de l’autre. Les couleurs vives des pierreries et l'éclat brillant de l'or res- plendissent sur les écailles du boiga, ainsi que sur les plumes de l’oiseau- mouche ; et comme si, en embellissant ces deux êtres, la Nature avoit voulu donner à l’art un modèle parfait du plus bel assortiment de couleurs, les teintes Serpens, LV. 7 + 74 HISTOIRE NATURELLE . les plus brunes, répandues sur l'un et Sur. is l’autre au FT. des nuances les plus” | claires, sont ménagées de manière à fine rtib par un heureux contraste, les couleurs “éclitèntes dont ils brillent. La tête du boiga, assez grosse en pro- portion de son conte) est recouverte de neuf grandes écailles disposées sur quatre ‘rangs, Ces neuf plaques , ainsi que les autres écaillés qui garnissent le dessus de la tête de ce serpent, sont d’an bleu foncé et comme soyeux ;ute bande blancliequi règne le long de la mâchoire supérieure, | relève cet espace azuré, au milieu duquel }. on voit briller les yeux du boiga, et qui ressort d’autant plus, qu’une petite bande. noire s'étend entre le bleu ét la bordure blanche. Tout le dessus du corps , Jusqu'à. l'extrémité de la queue , est également d’un bleu variant par reflets, et présen- tant même, à certaines éxtostiietil a à verd de l'émeraude. Sur ce beau fond de saphir règne une. espèce de raié où de chaînette que l’on eroivroit dorée. parp art, ct qui s'étend } Jusqu'au bout de la. queue; et non seulement cette espèce de riche DES COULEUVRES. . 75 broderie présente l'éclat métallique de l'or, lorsque l’animal est encore en vie, mais même, lorsqu'il a été conservé pen- dant long-temps dans l’esprit-de-vin , on croiroit que -les écailles qui composent cette petite chaîne, sont autant de feuilles d’or appliquées sur la peau du serpent. . Tout le dessous du corps et. de la tête est d’un blanc argentin, sépaxé des couleurs bleues ,du dos par: deux autres petites chaînes dorées qui, de chaque côté, par- courent toute la longueur du corps. Mais on n’auroit encore qu’une idée 1m- parfaite de la beauté. du boiga , .si l’on se représentoit uniquement-cet azur et ce blanc agréablement contrastés et relevés par ces trois broderies dorées il faut se peindre tous:les reflets du dessus et du dessous.du corps, et les.différ entes teintes de couleur d’ argent , de jaune,, de rouge et de noir, qu'ils produisent. Le bleu et le blanc , au. travers desquels il semble qu'on on ces teintes, merveilleu- sement:fondues, mélent encore la dou- ceur de lenrs nuances à la vivacité de ces divers reflets, de. telle sor te que, lors 76 HISTOIRE NATORECÉE et que le boiga se meut, l’on croiroit voir L briller au-dessous d’un crystal transpa- + 4 rent et quelquefois bleuâtre, une longue chaîne de diamans, d’émeraudes , de to- pazes , de saphirs et de rubis; et il est à remarquer que c’est dans les belles et brû- lantes campagnes de l'Inde, où les crys- taux et les pierres dures présentent les nuances les plus vives, que la Nature s’est plue, pour ainsi dire, à réunir ainsi sur la robe du boiga une inage fidèle Kia ces riches ornemens. " Le boiga est un des serpens les La menus relativement à sa longueur : gi peine les individus de cette espèce aie l'on conserve au Cabinet du roi, et dont la longueur est de plus de trois pieds! ont-ils quelques lignes de diamètreileur queue est presque aussi longue que leur corps, et va toujours en diminuant, dé manière, à représenter une l'aiguille très- déliée , quelquefois cependant un peu applatie par-déssus', par-dessous ét”par des côtés.‘ Les bôigas Joignént donc des proportions très-Sveltes à la richesse’ de. leur parure : aussi leurs mouvemens sont: UN Ps Ke L DES COULEUVRES 7 ils très-agiles ; et peuvent-ils } en se re- pliant plusieurs fois sur eux-mêmes ::S/6- lancer avec rapidité, s’entortiller: aisé: ment autour de divers corps, ‘monter , descendre , se suspendre , :et'faire briller en un clin: d'œil , sur les rameaux des arbres qu’ils habitent, l’azur et l’or de leurs écailles luisantes et unies. 1: Ils se nourrissent de petitsoiseaux qu'ils avalent.avec assez de facilité , malgré la petitesse, de leur corps , et par une suite de la faculté qu'ils ont d'élargir leur gosier , ainsi que leurestomac: D'ailleurs l’on doit présumer qu'ils ne chercheñt:à dévorer leur proie qu'après Pavoircoïn- primée , ainsi que-les grands serpens écra- sent et compriment la leur. Le boiga se tient caché sous les feuilles: pour:sur- prendre les oiseaux ; il les attire , dit:on y par une espèce, de sifflément qu'il fait entendre, et.qui, imitant apparemment certains sons qui leur sont familiers ou agréables | les trompe etiles, fait avancer vers le serpent qui les atteud.:poux les “dévorer. On a même voulu distinguer par le beau nom de chant le sifement eo Æ HISTOIRE NATURELLE du boiga *; ais la forme de sa alongée et Muse en deux, ‘ainsi que la. conformation des autres organes qui: lui servent: à rendre des sons ;* ne peuvent produire qu’un vrai siflement., au lieu de faire entendre une douce mélodie. Le boiga , non plus que les ‘autres serpens prétendus chanteurs, ne mérite donc qe | le nom de siffeur. Mais si la Nature n’en a pas fait un des chantres des’ cäinpagnes, il paroît qu'il réunit run instinct plis marqué que celui de beaucoüp d’autres | serpens , à des mouvemens plus prompts et à une parure plus magnifiqué. Dans, l’île de Bornéo , les enfans jouent avec lui; on les voit manier sans crainte ce joli serpent , l’entortiller autour de leur corps, lé porter dans leurs mains inno- centes , et nous rappeler cet’ emblème ingénieux imaginé par la spirituelle anti- quité , cette image touchante de la can- deur et de la confiance, qu'ils repré- sentoient sous la forme d’un enfant sou- riant à un serpent qui le serroit dans ses * Voyez la Description du cabinet de Seha. “74 J DES COUEERUVRES: contours. Mais , dans cette charmante allégorie!, le serpent receloit un poison mortel ,'aullieu que)le boiga ne rend que des caresses aux jeunes Indiens , et paroît se plaire beaucoup à étre tourné et retourné par leurs mains, délicates. Comme c est un spectacle & assez agréable que de voir , dans Jes vertes forêts , des animaux aussi innocens que ’agiles , faire briller les couleurs les plus. vives hé s’é- lancer de branche en branche, , Sans être dangereux ni par leurs morsures ni par leur venin , on doit regretter que T espèce, du boiga fé besoin , pour subsister, d’une chaleur plus forte que celle de nos con. trées , et qu'elle ne ‘se trouve que vers l'équateur , tant dans l’ancien que dans . le nouyeau continent*. ‘ * Le boiga a communément cent soixante-six grandes plaques, et cent vingt-huit rangées de pe- tites ; mais ce nombre varie très-souvent, ainsi u£ dans les autres espèces de serpens. ” So HISTOIRE NA PTE EE es ÿ EE à RTE, à ie. serbes EAN 4 Ti Ce. 9 nt 3 he À sn s o M BIRE. ET AN ro + an ot UML 2 Ci Ver ME eut M. RE cette couleuvre a 34 beaucoup de rapports , par.sa confor- mation , avec le boiga ; mais ses couleurs sont aussi. sombres et aussi. monotones ‘que celles du boiga sont brillantes et variées. Elle est d’un cendré mêlé de brun, | et derrière chaque œil on appercoit une ‘tache brune et alongée. Elle a, ordinai- rement cent quarante-neuf grandes pla- ques et cent rues paires de petites. | %s 72 bd DES COULEUVRES. : | LA SATURNINE. LA couleur de cette couleuvre est comme nuageuse et mêlée de livide et de cendré; sa tête est couleur de plomb, ses yeux sont grands , et elle a ordinairement cent quarante -sept grandes plaques et cent vingt paires de petites. oasis Nous ne pouvons rien dire dé habi tudes naturelles dece serpent ;noussavons seulement qu’il habite dans Les Indes. 32 HISTOIRE NATURELLE | À ; } \ L'A CA RENÉ C ol ETTE couleuvre ressemble beaucoup à la saturnine par les diverses nuances qu'elle présente. Chacune des écailles qui garnissent le dessus de son corps , ‘est couleur de plomb et bordée de blanc; le dessous de son corps est blanchâtre. Elle habite dans les Indes , comme la satur- nine: mais un de ses caractères distinctifs est d’avoir le dos relevé en carène; et de là vient le nom que lui a donné M. Linné. Elle a communément cent cinquante-sept grandes plaques et cent quinze paires de petites. Pt: LE LI ” \ DES COULEUVRES & $ L'ADÉCOLORBÉ E. ( 4 à _ Crrrr couleuvre ressemble beaucoup au boiga par sa conformation , ainsi que la sombre ; mais elle n’a point , non plus que cette dernière , les couleurs éclatantes ni la riche parure du boiga. Ses nuances sont cependant agréables ; elle est d’un bleu clair mêlé de cendré , et les écailles qui recouvrent ses mâchoires sont blan- <.es. On la trouve dans les Indes, de même que le boiga et la sombre. Elle a ordinairement cent quarante- -sept gr andes plaques et cent trente - deux paires de petites. \ A M. Linné a fait connoître cette cipèté de couleuvre , dont un individu faisoit partie de la coHeboh de M. le HaOUEd Gecr. Elle est brune derrière le sommet de la tête et les yeux:, et noïre dans le reste du dessus du corps ; le dessous du ventre est verd et bordé de chaque cÔtÉ d’une ligne jaune. Ce serpent présente donc une distribütion de couleurs diffé rente de celle que l’on remarque dans la plupart des autres couleuvres, dont les nuancesles plusbrillantes parent la partie supérieure de leur corps. Le -pélie se trouve dans les Indes; il a ordinairement cent quatre-vingt-sept grandes plaques et cent trois paires de petites. ‘ : DES COULEUVRES. 85 LE FTE. Cr serpent ést un de ceux dont le corps est le plus délié : aussi se roule-t-il avec facilité autour des divers arbres , et par- court-il avec vitesse les branches les plus élevées. On le trouve dans les Indes, tant orientales qu’occidentales , et on l'y voit souvent dans les bois de palmiers, se. suspendre aux rameaux en différens sens, -s'étendre d’ün arbre à l’autre, ou se coller, RE pour ainsi dire , Si intimement contre le tronc qu'il entoure , qu'on l'a comparé aux lianes quis 'attachent ainsi aux arbres et aux arbrisseaux, et qu’un individu de cette espèce a été envoyé au Cabinet du roi sous le nom de serpent a liane d'Amérique. Ses yeux sout gros ; il n'a point de crochets mobiles, et n’est dange- reux en aucune manière ; le dessus de sa tête , qui est très-grosse , à proportion du LL y - 3 g . | td + 86 HISTOIRE NATURELLE + + corps , est garni de neuf grandes écailles. © S\ k et celles de son dos sont en _ 68, 90 rélevées par une arête. sf Si la forme de cette couleuvre est svelte et agréable, ses couleurs ne sont pas brillantes ; le dessus de son corps est noir, ou d’un livide plus ou moins foncé , et le dessous blanc ou blanchâtre. Il a ordi- ,. nairement cent soixante - cinq grandes plaques, et cent cinquante-huit paires de petites. L'’individu que nous avons décrit, a un pied six lignes de longueur - totale, et quatre pouces six lignes depuis l'anus jusqu'à l'extrémité de la queue. M. Laurent a vu une couleuvre qu’il a regardée ,avec raison, comme une variété de cette espèce ; et qui n’en différoit que par deux raies brunes qui partoient des yeux, et s’étendoient sur le dos , où elles devenoient deux rangées de petites taches obliques. ù C’est peut-être aussi à la couleuvre Ze fil, qu'il faut rapporter le serpent de la Caroline figuré dans Catesby (tome IT, pl.54).Ce reptile est d’une couleur brune, parvient quelquefois à la longueur de 3" + Ÿ à + DES COULEUNRES Sy plusieurs pieds, ressemble beaucoup au fil par sa conformation , a de même le corps très-menu , et à été comparé à un fouet, à cause de sa forme très-déliée , et de la vitesse de ses mouveinens. | + k LA CENDRÉE | \ Î O*+ peut se représenter bien aisément les couleurs de cette couleuvre ; elle est. grise , avec le ventre blanc , et les écailles d de la queue sont bordées d'u couleur qui approche de celle du fer. C’est M. Linné qui l’a fait connoître ; elle habite danses Indes, et elle acommunément deux cents Eden plaques et cent trente-sept paires Ne dépetites. : : = \ XI se DES COULEUVRES % t area : \ . - 25 $ _… . LA MUQUEUSE. À PTE E ‘couleuvre est du grand nombre | de celles que-M. Linné a fait connoître ; et, suivant ée grand naturaliste , elle se trouve dans les Indes. Sa tête est bleuâtre, et les angles en sont très:marqués. Elle a de grands yeux ; l’on voit de pétites raies noires sur les écailles qur couvrént ses mâchoires , et le' dessus de son? corps présente dés raies transversales ; placées obliquement ; et comme‘nuageüses. Elle a ordinairement deux cents grandes pla- ques et cent quarante paires de petites. AL …{ 5 HISTOIRE NATURELLE à f | + ” LA BLEUATRE | FA ki Carre Écieités a de cent quinze grandes plaques et cent soixante-dix ,; paires de petites; c’est une decellesquien - ont le plus grand nombre , et cependant il s'en faut de beaucoup que cesoit une - des plus grandes. C’est que la dargeur des * grandes et des petites plaques varie beau- coup dans les reptiles , non seulement suivant les espèces , mais même suivant l’âge ou le sexe des individus ; et voilà pourquoi deux serpens peuvent avoirle , même nombre de grandes et. de petites _. plaques, non seulement sans présenter la même longueur totale , mais même sans que la même proportion se trouve entre la longueur du corps et celle de Ja queue. Le nom de la bleuâtre désigne la cou- leur du dessus de son corps, qui ordinai- | rement ne présente pas de tache, et qui est garni d'écailles unies; sa tête est cou- leur de plomb. C'est des Indes que cette A a été apportée. M ‘4 Re — : ne c* … x f DES COULEUVRES: gr : D Fe L'HYDR E. C’ssr à M. Pallas que nous devons la description de cette couleuvre, dont les habitudes rapprochent ; pour ainsi dire, l’ordre des serpens de celui des poissons. L’'hydre n’a jamais été vue, en effet, que dans l’eau , suivant le savant natura- liste de Pétersbourg ; et l’on doit présu- mer , d’après cela, qu'elle ne va à terre rès-r en ent à nui ue t arement, ou pendant la nuit pour s’accoupler, pondre ses œufs, ou mettre basses petits, et chercher la nour- riture qu’elle ne trouve pas dans les fleuves. C’est aux environs de la mer Caspienne qu’elle a £té observée, et elle habite non seulement les rivières qui s’y jettent, mais les eaux mêmes de cette méditerranée. Elle ne doit pas beaucoup s'éloigner des rivages de cette mer, quel- quefois très-orageuse, non seulement parce qu'elle ne pourroit pas résister aux mA | % 92 HISTOIRE. NATURELLE efforts d’une violente tempête, maille n- Core Parce" qhe ne pouvant pas se passer de respirer assez fréquemment l'air de l'atmosphère , et par conséquent étant presque toujJours-obligée de nager à la Va surface de l’eau, elle a souvent besoin -de se reposer sur ds divers endroits élevés au-dessus des flots. Jeu Elle parvient: po es à à. La var gueur de deux ou trois pieds; sa tête est petite; elle n’a point de crochets mobiles; | sa langue.est noire et:très-longue | et l'iris desses, yeux jaune; le/dessus de son corps est d’une couleur olivâtre ,:mêlée | de, cendré, et présente quatre rangs lon- gitudinaux de taches noirâtres, disposées èn quinconce. On voit aussi.sur le der- rière de la tête-quatre taches noirâtres , alongées,, et dont deux se réunissent , en formant un angle plus où moins oùvert. Le dessous du corps est tacheté de jau- nâire ‘et de noirâtre qui domine vers l'anus, et sur-tout au-dessous de la queue. Elle a cent quatre-vingts grandes plaques (sans compter quatre écailles qui garnissent le bord antérieur de l’ anus ) et. Soixaute-six paires de petites. \ L ñ ” $ \ af FES 4 DES COULEUVRES. 93 à | NE LA CUIRASSÉE. Csrre couleuvre, que M. Pallas a dé- | crite, a beaucoup de rapports avec la eou- leuvre à collier, non seulement par sa conformation , mais encore par ses habi- tudes. Elle passe souvent un temps très- long dans l’eau ou sur le bord des ri- vières ; mais elle se tient aussi très-sou- vent sur les terres sèches et élevées. C’est sur les bords du Jaïk, fleuve qui sépare la Tartarie du Turkestan , et qui. se Jette dans la mer Caspienne , qu’elle a été ob- servée. Elle parvient quelquefois à la lon- gueur de quatre pieds; elle n’a point de crochets mobiles ; l'iris de ses yeux paroît _ brun; tout le dessus de son corps est noir ; et le dessous, qui est de la même cou- leur ,| présente des taches d’un jaune blanchâtre , presque quarrées, placées alternativement à droite et à gauche, et en très-petit nombre sous la queue. Les \ Var HISTOIRE NATURELLE . dérable pour qu’elles embrassent presque 4 À om plaques qui ARE ‘son } ventre, sont au nombre de cent quatre- ; vingt- des leur longueur’ est assez CONSI- | les deux tiers de la circonférence du corps: et voilà pourquoi M. Pallas a donné à cette couleuvre l’épithète de | scutata, que nous avons cru devoir rem- placer par celle de cuirassée, les grandes | ie formant en effet comme les lames d’une longue cuirasse qui revétiroit le ventre du serpent. | "s La queue présente: la forme d'une py- | ramide triangulaire très-alongée ;'etrle dessous en est garni ordinairement de cinquante paires de petites plaques. 1 DES COULEUVRES. : 05 LA DIONE*. Ts semble que c’est à la déesse de la beauté que M. Pallas a voulu , pour ainsi dire , consacrer cette PAS POSTE TS il a le premier publié la description; il lui a donné, en effet , un des noms de cette déesse , et'cette dénomination étoit due, en quelque sorte , à l'élégance de la pa- _xure de ce serpent , à la légéreté de ses mouvemens , et à la douceur de ses habi- tudes. La couleur du dessus du corps de la dione est d’un gris très-agréable à la e, dit M. Pallas, et qui souvent ap- proche du bleu; elle est relevée par trois raies longitudinales d’un blanc très-écla- tant, que font ressortir des raies brunes placées alternativement entre les raies blanches; et les diverses teintes de ces couleurs doivent être bien assorties , À Ak-dshilan , par plusieurs peuples de l’em- pire de Russie. y 4 08 (HISTOIRE NATURELLE ’ puisque M. Pallas , en faisant re à:° ré ‘ses nuances, donne à la dione l’ épithète de très-élégante (elegäntissima). Le dessous de son corps est blanchâtre avec de pe- tites raies d’un brun clair, et souvent de petits points TOME CREER La dione parvient à la longueur totale de trois pieds, et alors sa queue a com- munément six pouces de longueur: Son corps est délié; le dessus de sa tête est couvert de grandes écailles; elle ne con- tient aucun venin, et elle est aussi douce -et aussi peu ans cie que ses couleurs sont belles à voir. Elle habite les environs de la mer Caspienne; on la trouve dans les déserts qui environnent cette mer , et. dont la terre est, pour ainsi dire, impré- gnée de sel. Elle se plaît aussi sur les col- Lines arides et salées qui sont près de lIr- tish * * La dione a ordinairement depuis cent quatre= vingt-dix jusqu'à deux cent six grandes plaques, ji et depuis cinquante-huit jusqu” à saixanle-six paires. de dans z. LE CHAPELE ,. 2. LE CENCHRUS . LPanguet se DES COULEUVRES. 07 #i « A PUS AN SUN PE CNMAPE LE TX, | ia | N ow seulement les couleurs du chape- letsont très-agréables à voir et présentent les nuances les plus douces, mais elles offrent encore un arrangement et une symétrie que l’on est tenté de prendre pour un ouvrage de l’art, et qui suffi- roient seuls pour faire reconnoître cette couleuvre. Le dessus de son corps est bleu , et présente trois raies longitudi- males ; les deux raies des côtés sont blanches; celle du milieu est noire et chargée de petites taches blanches par- faitement ovales, et alter nativement mé- lées avec des 3 ‘PR blancs. De chaque côté de la tête on voit trois et quelque-,, fois quatre taches à peu près de la gran- _* I1 ne faut pas confondre ce serpent avec une coulcuvre de la Caroline, à laquelle Catesby a donné le nom de chapelet , et dont nous parlerons dans cet ouvrage, sous le nom de couleuvre mou- chetee, 9 rÉR dal ont le ne passe hs, par l'endroit de ces organes. Le dessus de la tête offre aussi des taches d’un bleu clair, bordées de noir, et très-symétri= | _ quement placées. Le ‘désats du corps est … [ blane , et à l'extrémité de chaque grande | plaque on voit un très-petit point noir; ce qui forme deux rangées de points noirs sous lé ventre. ! _ Telles sont les couleurs dé la couleuvre àchapelet:son corps est d’ailleurs très-dé- lié; lesécailles qui garuissent son dos sont unies et en losange; neuf grandes écailles couvrent le sommet de sa tête, qui est grande en proportion du corps, ét appla- tie par-dessus , ainsi que par les côtés. Le chapelét n’a point de crochets mobiles. Nous avons décrit cette espèce, sur la- quelle nous n’avons trouvé aucune obser- vation dans les naturalistes, d’ après un individu conservé au Cabinet du roi. Ce serpent a a cent soixante-six grandes pla- ques , ‘cent trois paires de petites, un pied cinq pouces six lignes de longueur totale , et cinq pouces six lignes depuis l'anus jusqu'à l'extrémité de la queue. : Se = DES COULEUVRES. 9 LE CENCHRUS. = Ces sous ce nom que cette couleuvre a été envoyée au Cabinet du roi. Elle se trouve en Asie. Elle n’a point de crochets mobiles ; le dessus de sa tete est couvert de neuf grandes écailles placées sur quatre rangs ; le dos l’est de petites écailles unies et hexagones ; le dessus du corps, marbré de brun et de blanchâtre , présente des bandes transversales irrégulières , étroites et blanchâtres , et le dessous est varié de | blanchâtre et de brun. L’individu que nous avons décrit a deux pieds de lon- gueur totale , trois pouces sept lignes de- puis l'anus jusqu’à l’extrémité dela queue, cent cinquante-trois grandes plaques et à cd ph de paires de petites. 00 HISTOIRE NATURELLE CR Mn Le | \ LAN L'ASIATIOUR y C'rsr de l'Asie , et peut-être de l’île de A if Ceylan, que l’on a envoyé cette couleuvre au Cabinet du roi. Des raies dont la cou- leur a été altérée, par l’esprit-de-vin dans lequel on 4 conservé l'animal, s'étendent le long du dos de ce serpent ; les écailles qui garnissent le dessus de son-corps, sont bordées de blanchâtre, rhomboïdales et unies. Le sommet de sa tête est couvert de neuf grandes écailles. Il n’a point de crochets mobiles. Sa longueur totale est d’un pied , et celle de sa queue, de deux. pouces trois lignes. Il a cent quatre-vingt- sept grandes plaques et soixante - seize paires de petites. Il paroît, par des notes, manuscrites envoyées avec ce reptile, qu'il a recu dans. plusieurs contrées de l'Inde le nom de 7ralpolon, qui y a été donné à plusieurs espèces de serpens , et que nous avons conservé, avec M. Dau- benton , à unecouleuvre dont nous avons déja parlé, eee DES COULEUVRES.. 16: :4 LA SYMÉTRIQUE. = Lx nom de cette couleuvre désigne l’ar- rangement très-régulier de ses couleurs. Le dessus de son corps est brun, et de chaque côté du dos l’on voit une rangée de petites taches noirâtres, qui s'étend jusqu'au tiers de la longueur du corps. Le dessous de la queue est blanc; le des- sous du ventre est de la même couleur, mais présente des bandes et des demi- bandes transversales et brunes, placées avec beaucoup de symétrie. | : Cette couleuvre n’est pas venimeuse. Elle a neuf grandes écailles sur la tête et des écailles plus petites , unies etovales, garnissent son dos *. L’individu que nous avons décrit, et qui fait partie de la col- * La longueur totale de cet individu est d'un pied cinq pouces six lignes, et celle de la queue, dé deux pouces trois Hgnes. F1 ADÉSCOULEUVRES. A. 50e LA JAUNE ET BLEUE Css une très-belle et en même temps très-grande couleuvre de l’tle de Java ; les habitans de cette île la normiment ou- Zar-sawa (serpent des champs de riz), ap- paremment parce qu’elle se plaît dans ces champs. Elle y parvient Jusqu'à la lon- gueur de neuf pieds ; mais les individus de cette espèce qui, au lieu d’habiter dans les basses plantations , préfèrent de demeurer dans les bois touffus et sur lés terrains élevés , ont une grandeur bien plus considérable , et leur longueur a été comparée à la hautéur d’un arbre. Lors- que la jaune et bleue a atteint ainsi tout son développement , elle est dangereuse. par sa force , quoiqu’elle ne contienne aucun poison ; et non seulement elle se, nourrit d'oiseaux, où de rats et de souris, * Oular-sawa ; par les habitans de Pile de Java. ; \ \* nai 4178 Ne Ex \ à TU CPE A ? fP Lu \ AE (us to4 “HISTOIRE NATURELLE te mais des animaux même assez gros ne - peuvent quelquefois échapper à sa pour- suite, et deviennent éa proie. Sa tête st plate et large ; le sommet én est garni de grandes écoilleh , et il paroît, par là description qui en a été donnée dans les Mémoires de la société de Bataria, que ces écailles sont au nombre de neuf, et dis- ‘posées sur quatre rangs, comme dans la verte et jaune. Les mâchoires ne sont pas armées de crochets mobiles, mais de deux La a à. rangs de dents pointues , recourbées en arrière , et dont les plus grandes: sont le plus près du museau. Ce très-grand ser- pent a l'iris jaune ; le dessus de sa tête est d'un gris mêlé de bleu; l’on. voit deux raies d’un bleu foncé commencer derrière les yeux ; s'étendre au-dessus du cou, et s’y réunir en arc, à un pouce-de distance de la tête ; une troisième raie de la même couleur règne depuis le museau jusqu'à l'occiput , où! elle se divise en deux poux embrasser une tache jaune, cha de quelques points bleus. Le dessus du corps'présentce des espèces de compartimens très-agréables ; il Fa oît Rs 2 Qes 9 X Y ‘ : 7 ù L AP : comme divisé en un très-grand nombre de’ carreaux , et représente un treillis formé par plusieurs raies qui se croisent. Ces raies sont d’un bleu éclatant, et bor- dées d’un jaune couleur d’or. Le milieu des carreaux est, sur le dos, d’un’ gris changeant en Jaune, en bleu et en verd, suivant la manière dont il réfléchit la, lumière ; il est d’un gris plus clair sur les côtés! du corps , ainsi que sur la queue, où les carreaux sont: plus petits que sur le dos ; et chaque côté du corps présente “une rangée longitudinale de taches blan- ches, Dir aux endroits où les raies bleues se croisent. Il est aisé de voir, d’après cette descrip- tion , que les couleurs qui dominent dans ce beau serpent, sont le bleu et le jaune; et c’est ce qui nous a fait préférer le nom que nous avons cru devoir lui donner. IL a quelquefois trois cent douze grandes plaques et quatr é-vingt-fe eize paires de petites, “ 1 DES COULEUVRES 105 ht 106 HISTOIR d'Af ique , dünti le des rs corps os sente en effet trois raies longitudinales: elles partent du museau, et s'étendent | jusqu’au-dessus de la queue: la ceuleur du fond qu'elles parcourent est d’un roux d plus ou moins clair. Neuf grandes écailles } garnissent le sommet de la tête; les mâ- choires ne sont pas armées de RTE à mobiles , et les écailles du dos sont en. losange ct unies. Un individu de cette. espèce , conservé au Cabinet du TOI , a un pied cinq pouces six lignes de nl: \ gueur totale, deux pouces huit lignes : depuis l'éihs jusqu’à l'extrémité de la queue, cent soixante-neuf grandes pla- ques et trente-quatre paires de petites. RE TRE >; D. SQ== == se = CS 27 2 TS “RAIES 2.LE DABOIK. z. LA TROIS [ST Jay SJ ; #1 MR Ve Eee A des. Na AU EA QUE DES COULEUVRES. 107 Ta ” à LE DABOÏIE. à Vorcr une de ces espèces remarquables de serpent que la superstition a divini- sées. C’est dans le royaume de Juida , sur les côtes occidentales d'Afrique, où elle est répandue en très-grand nombre, qu’on lui a érigé des autels: et il semble que ce n’est pas la terreur qui courbe la tête du Nègre devant ce reptile, puisqu'il n’est redoutable ni par sa force, ni par aucune humeur venimeuse. Selon plusieurs voya- geurs, le daboie est remarquable par la vivacité de ses couleurs et par l'éclat de ses écailles. Le dessus du corps est blan- - châtre, et couvert de grandes taches ovales plus ou moins rousses, bordées de noir ou de brun, et qui s'étendent sur trois rangs , depuis la tête jusqu’au-des- sus de la queue. Suivant le voyageur Bos- . man , le daboie est rayé de blanc, de _jauneet de brun;et suivant Desmarchais, a à | , Fe agr art de blanchâtre qui « en Nr te 4 a et de taches ou de raies jaunes, brunes et bleués; ce qui se rapproche pen des teintes indiquées par Bosman et -ce qui pourroit bien n'être qu’une mau- vaise expression d'une distribution et de nuances de couleurs très-peu diffé- rentes de celles que nous venons d'indi- —_ quer. | La tête du daboie est couverte d’é cailles ovales , relevées par une arête, et sem: . blables à cellés du dôs 1: il parvient quel- quefois à la longueur de plusieurs pieds?.. L'individu que nous avons décrit , Ctqui 1 Nous avons déja remar rqué dans d’autres ar- ucles, que le daboie ) quoique dépourvu de crochets mobiles, avoit, comme le plus grand nombre de serpens venimeux, le sommet de la rête couvert d’écailles semblables à celles du dos. 2 I] a dû être assez difficile, pendant Jong- temps, d’avoir des daboiïes en Europe, les rois nègres, par! respect pour ces reptilés, ayant” déleddi, sous | peine de mort, à leurs sujets, de transporter ces . serpens hors de l'Afrique, ou de livrer leur dé- pouille aux étrangers. LE .. DES COULEUVRES. 10 est conservé au Cabinet du roi, a trois pieds cinq pouces de Lane totale, et la queue, cinq pouces neuf lignes * Les habitudes du daboie sont d'autant plus douces , qu’il n’est presque jamais obligé de se défendre : il a peu d'ennemis à craindre dans un pays où il est servi avec. un respect religieux, et d’où l’on tâche d’écarter tous ceux qui pourroient Jui nuire. Les animaux même qui seroient les plus utiles , sont exclus des contrées où l'on adore le serpent daboïe, à cause de la guerre qu'ils lui feroient. Le cochon particulièrement , qui fait sa proie de plusieurs espèces de reptiles, et qui at- taque impunément , suivant quelques voyageurs , les serpens les plus venimeux, est poursuivi, dans le royaume de Juida, comme un ennemi public; et malgré tous les avantages que les Nègres pour- roient en retirer, ils ne voient dans cet animal que celui qui dévore leur dieu. Bien loin de chercher à nuire à l Bomitre * Nous avons compté cent soixante-neuf grandes plaques sous le ventre de cet individu, et quaranie- six paires de petites plaques sous Sa queue. Serpens, LV. F] 10 \ F0 UNIES mo HISTOIRE NATURELLE Li le daboie est si familier, qu’il se faite à aie sément prendre et manier, et qu’ on peut. jouer avec lui sans courir aucun danger. On diroit qu'il réserve toute sa force pour | le bien de la contrée qui le révère. Hn’at- taque que les serpens venimeux dont le royaume de Juida est infesté;ilne détruit que ces reptiles funestes, et les insectes ou les vers qui dévastent les campagnes. C’est sans doute ce service qui l'a rendu cher aux premiers habitans du pays où on l'adore; on n’aura rien négligé pour multiplier ou du moins conserver une espèce aussi précieuse ; on aura.attaché la plus grande importance aux soins qu’on aura pris de cet animal utile; on l'aura regardé comme le sauveur de ces contrées si souvent ravagées par des lé- sions d'insectes ou des troupes de reptiles venimeux ; et bientôt la superstition), aidée du temps et de l'ignorance , aura altéré ouvrage de la reconnoissance et. . celui du besoin * | * On pourroit croire aussi que quelque événes ment extraordinaire aura séduit l'imagination des Nègres et euchaîné leur raison. % F AE 7 DES COULEUVRES. zrr Le culte des animaux qui ont inspiré une vive terreur * n’a été que trop sou- vent Mn: : on n’a sacrifié que trop souvent des hommes dans leurs temples : le serpent-dieu des Nègres n'ayant jamais fait éprouver une grande crainte, n’a obtenu que des sacrifices plus doux, mais que ses prêtres ne cessent de commander avec une autorité despotique. L'on n'im- mole point des hommes devant le serpent daboie ; mais on livre à ses ministres les plus belles des jeunes filles du royaume de Juida. Le prétendu dieu, que l'on nomme le serpent fétiche, ce qui signifñe l’étre conservateur, a un temple aussi ma- gnifique que le peut être un bâtiment * élevé par l’art grossier des Nègres. Il y re- coit de riches offrandes; on lui présente des étoffes de soie, des bijoux, les mets les plus délicats du pays, et même des troupeaux : aussi les prêtres qui le servent qouissent-ils, d’un revenu considérable, possèdent-ils des terres immenses, et com- mandent-ils à un grand nombre d’es- claves. Afin que rien ne manque à leurs CU n'A Ù fe SONT ee à 112 om NATURELLE ” sirs , ils forcent les prêtresses à à parcourir; haie année, et vers le temps où lemaïs commence à SES la ville de Juida et les bourgades voisines. Armées d’une grosse massue, et secondées par les pré- tres, elles assommeroient sans pitié ceux qui oseroient leur résister ; elles forcent les Négresses les plus jolies à les suivre dans le temple; et le poids de la crédulité superstitieuse pèse si fort sur la tête des Nègres, qu'ils croient qu elles vont ‘être ie des approches du serpent pro- tecteur , et que c’est à son amour qu’elles vont être livrées. Ils recoivent avec res- pect cette faveur signalée et divine. On commence par instruire les jeunes filles à chanter des hymnes, et à danser en l'honneur du serpent ; et lorsqu'elles sont près du temps où elles doivent être ad- mises auprès de la prétendue divinité , on les soumet à une cérémonie doulou- reuse et barbare; car la cruauté naît presque toujours de la superstition. On leur imprime sur la peau , dans toutes les parties du corps, et avec des poincons de fer, des figures de fleurs, d'animaux, 0 LU : * C 1 DES GOULEUVRES. . 113 ct sur-tout-de 'serpens. Les prêtresses les consacrent ainsi au service de leur dieu ; et c’est en: vain que leurs malheureuses victimes jettent les cris les plus. plaintifs que leur! arrache le tourment, qu'elles éprouvent:rieh n'arrête leur zèle inhu- main. Lorsque la peau de cés infortunées est guérie, elle ressemble ; dit-on, à un satin noir à fleurs, et elle les rend à ja- mais l’objet de la vénération des Nègres. Le moment où le serpent doit recevoir la Négresse favorite, arrive enfin; on da fait descendre dans un souterrain obscur, pendant que les prêtresses et les autres Jeuues filles célèbrent sa-destinée par des danses et des chants qu’elles accom- * pagnent du bruit de plusieurs instru- mens retentissans. Lorsque la jeune Né- gresse sort de l’antre sacré , elle recoit le titre de femme du serpent; elle ne devient pas moins la femme du Nègre qui par- vient à lui plaire, mais auquel elle inspiré à Jamais la soumission la plus aveugle, ainsi que le plus grand respect. Si quelqu’une des femmes du serpent trahit le secret des plaisirs des prêtres 19 À PR ; 17e RENE CU PPT PUS ê : AT NA l PR COUT # ” < SE { k à " 1h L CE Ke W7h \K FA : | Nb PUR) 114 HISTOIRE NATURELLE ‘en révélant les mystères du: souterrain ; J elle est aussitôt enlevée et mise à mort; et l’on croit que le grand serpent est venw lui-même exercer sa vengeance , en l’em- portant pour la faire brûler. Mais arré- tons-nous ; l’histoire de la superstition n’est point celle de la Nature. Elle est trop liée cependant avec les phénomènes que produit cette Nature puissante et merveil- leuse , pour être tout-à-fait étrangère à _ l'histoire des animaux qu en ont été l'objet. er { L DES COULEUVRES.. 215 ‘ 2 LES SNITU LE. Gui C> serpent se trouve en Égypte, où il à été observé par M. Hasselquist ; sa couleur est grise, et il présente une bande longitudinale , bordée de noir. Il a com- munément deux cent treñte-six grandes plaques et quarante-cinq paires de petites.” MUR NU RE Ÿ 116 HISTOIRE NATURELLE A # RMS A à WA AT Lu LE UTIVER DEAD UN F, ES terres de l'Egypte | périodiquement 3 _arrosées par des eaux d’un grand fleuvel; et échauflées par les rayons: d'un soleil très - ardent , présentent, aux diverses espèces de serpens, au moins penñdant une grande partie de l’année, ectte humi- dité chaude , qui convient si bien à la nature de ces reptiles. Nous ne devons donc pas être étonnés qu’on y en ait observé un grand nombre. Parmi ces serpens d'Égypte nous devons compter letyrie , que M. Hasselquist a fait con- noître ; il a ordinairement deux cent dix grandes plaques et quatre - vingt - trois paires de petites ; il n’est point veni- meux, et le dessus de son corps , qui ést blanchâtre, présente trois rangs lon- gitudinaux de taches rhomboïdales et brunes. Il paroît que c’est au tyrie qu'il faut ( À : bi Une Le OPA ÿ ( à Le 7 À Œ ; ke 1 A Re à “ DES COULEUVRES. 7xr7 rapporter le serpent que M. Forskael a décrit sous le nom de couleuvre mou- chetée ( coluber guttafus ), qu'il a vu en Égypte, et que les Arabes nomment 1æ œbén. L ] 2: 2m a A Xe | LP MURS 1 6 "re NUPATT } Dre :! y} Lé F RU STONE n Le AT ARS ON PT é $ re \ AE 7 Va. " D (A: 1e à x:8 HISTOIRE NATURELLE dé 1 * | L'ARCOUSUR \ C» serpent d'Afrique est remarquable par la forme de sa tête ; le derrière de cette partie est relevé par deux espèces de bosses ou d’éminences très-sensibles. Les écailles qui garnissent le dos de ce serpent , présentent chacune une tache blanche ; mais d’ailleurs on voit sur son corps plusieurs rangs de taches blanches, rondes , rouges dans leur centre, berdées de rouge , ressemblant à des yeux , et c’est ce qui lui a fait donner le nom d'argus par les naturalistes *. * On ne connoît point le nombre des grandes mi des petites plaques de cette couleuvre. ” à. hs di s | M : DES COULEUVRES. zr9 c 7 EE. P É TO LE. C'ss7 au milieu des contrées ardentes de l'Afrique que l’on trouve cette cou- leuvre. La couleur du dessus de son corps est ordinairement d’un gris livide, relevé par des bandes transversales rougeûtres ; le dessous du corps est d’un blanc mêlé de jaune, et présente quelquefois des “bandes transversales, d’une couleur rou- geâtre ou très-brune. Le sommet de la tête est garni de neuf grandes écailles, et le dos, d’écailles ovales ct unies. Cette couleuvre n’a péint decrochets mobiles: on ignore quelles sont ses habitudes ; elle a le plus souvent deux cent neuf grandes plaques et quatre-vingt-dix paires de petites. A7 Ÿ M à Ke à à) 320 HISTOIRE NAT TORELDE » LA DOMESTIQUE. Lr nom de cette couleuvre annonce la douceur de ses habitudes : c’est en Bar- barie qu’on la trouve , et c’est dans les maisons qu'elle habite; elle y ‘est dans une espèce d’état de domesticité volon- taire, puisqu'elle n’y a point été amenée par la force, et qu’elle n’y est retenue par aucune contrainte ; c’est d'elle - même qu’elle à choisi la demeure de l’homme pour son asyle. L’on voudroit qu’une sorte d’affection l’eût ainsi conduite sous le toit qu’elle partage ; qu’une sorte de sentiment l’empêchât de s’en éloïgner, et qu'elle montrât sur ces côtes de Barbarie, si souvent arrosées de sang , le contraste singulier d’un serpent aussi affectionné ; aussi fidèle , que doux et familier, avec le spectacle dl de l’homme gén sous les chaînes dont laccable son $em1- blable. Mais le besoin seul attire la cou- DES COULEUVRES. 21 leuvre domestique dans les maisons, et elle n'y demeure que parce qu’elle y trouve avec plus de facilité les petitsrats et _ lesinsectes dontellese nourrit. Sa couleur est souvent d’ungris pâle ; avec des taches brunes ; elle a entre les deux yeux une bande qui se divise en deux , et présente deux taches noires. Ses Hand plaques sont ordinairement au nombre de deux cent quarante cinq, et elle a quatre- vinst-quatorze paires de petites plaques. 11 à LS RP OP POULE CHU ATOUT Ke t au 4 $ ag Le RL 27e UT x22 HISTOIRE NATURELLE a Go : — ge = | À Li > HAS ANNE ES C ETTE couleuvre devient très-srande ; suivant M. Linné. Ellese trouve en Égypte, où elle a été observée par M. Hasselquist. Ses couleurs sont le noir et le blanc ; la moitié de chaque écaille est blanche ; 1 y a d’ailleurs sur le dos des bandes blan- ches, placées obliquement ; tout le reste du dessus du corps est noir /. Ce serpent n'étant pas venimeux , selon M.Linné, ne doit pas être confondu avec une couleuvre d'Égypte qui porte aussi le nom d’aje, et qui contient un poison très-actif. La force de ce venin a été recon- nue par M. Forskael ; mais ce naturaliste n’a point donné la description de l’haje dont il a parlé?. 1 M. Linné a écrit que l’haje avoit deux cent sept graudes plaques et cent neuf paires de petitesé 2 Coluber haje-nascher, par les Arabes. DES COULEUVRES. 123 L A MAUR E. ] 1 ù Esvr a été ainsi appelée à cause de ses couleurs , et parce qu’elle se trouve aux environs d'Alger. M. Brander envoya à M. Linné un individu de cette espèce. Le dessus de son corps est brun ; avec deux raies longitudinales ; Hasiois bandes transversales et nBireé s'étendent depuis ces raies jusqu’au-dessous du corps, qui est noir. à La maure n’a point de crochetsmobiles ; ou voit sur la tête neuf grandes écailles , et sur son dos , des écailles plus petites et ovales. Ces écailles du dos sont relevées par une arête dans un individu de cette espèce, ne fait partie de la an ph de sa maJesté *. * Cette couleuvre a communément cent cinquante- deux grandes plaques et soixante-six paires de petites. 7 { \ Le pe 08 enr Rd 2 A M 6 ame om mme de ER À LE SLBONT | 0 _— L: TT DR TT à } s 1 | Er s Hottentots ont nommé ainsi. un. serpent qui se trouve dans le pays qu ils | habitent, ainsi que dans plusieurs autres contrées AAfriaie. Le dessus du corps de cette couleuvre est d’une couleur brune , mêlée de bleu , ete, dessous. est blanc, tacheté de brun; des -écailles rhomboïdales garnissent son dos ;saqueue est courte et menue. Cette couleuvre à ordinairement cent quatre-vingts grandes plaques et quatre-yingt-cinqn roues de “ Léa igu | O5 l LE D ' Ÿ ? Had DES COULEUVRES: : 125 : FR \pil f : ET : UE À u gr The 4 LR 3 ” #1 d È & T7 à 2 sn : . SO SNA 4 : 4 , 1 LA re î ’ rever » re 2. + \ | < UE, 6 2 ñ HAFET NES 3 ÿ ÉE J L L . 1% \ * rt + LESX PE C'r sr dans la partie de l'Arabie qu’on a nommée heureuse, c’est dans les fertiles contrées de l’Yémen , que se trouve cette couleuvre. Sa tête est couverte de neuf grandes écailles, disposées sur quatre rangs; son museau est arrondi, son corps est menu, et toutes ses proportions pa- roissent aussi sveltes qu’elle est innocente et douce. Elle n’a point de couleurs bril- lantes ; mais celles qu’elle présente sont agréables. Le dessus de son corps est d’un gris un peu cuivré; toutes les écailles sont bordées de blanc , et c’est aussi le blanc qui est la couleur du dessous de son corps. M. Forskael l’a fait connoître. L’in- dividu qu'il avoit observé, n’avoit pas deux pieds de longueur ; mais le voyageur * Dhara, par les Arabes. 6 HISTOIRE NATURELLE | GMA danois soupconna que la queue de ect animal avoit été tronquée. Il compta di eux cent trente-cinq grandes plaques ctqua- rante-huit paires de petites sous le corps 1 de cette couleuvre. eme %: LA ‘ } & à > À DES COULEUVRES. 127 LA SCHOKARIY. = Cerre couleuvre se trouve dans l’Vé- men , ainsi que la dhara. Elle se plaît dans les bois qui croissent sur les lieux élevés. Sa morsure n’est point dangereuse , et M. Forskael, qui l’a décrite , n’a vu ses mâchoires garnies d’aucun crochet mo- bile. Son corps est menu. Elle parvient ordinairement à la longueur d’un ou deux pieds, et sa queue n’a guère alors que la longueur de cinq ou six pouces. Sa tête est couverte de neuf grandes écailles, dis- posées sur quatre rangs. Le dessus dé son corps est d’un cendré brun , et présente de chaque côté deux raies longitudinales blanches, dont une est bordée de noir. On voit quelquefois sur-le milieu du dos des grands individus une espèce de pe- tite raie, composée de très-petites taches * Schokart, par les Arabes, { DNS Or ENT IINNN “128: HISTOIRE NADUREULE | USSR blanches. Le dessous du corps est blan- L châtre, mélé de jaune, et pointillé de brun vers le gosier, La. schokari a -cent quatre-Vingt-trois grandes plaques et cent quar anterquatre, paires d de petites. Nous Joignons ici la notice de trois couleuyres dont. il est fait mention dan$ l'ouvrage de M. ForskacL, à la suite de la schokari, .Inais, dont, la. “description. est trop, peu. détaillée. pour, que nous puiss sions déeider à quels hr elles PÈRES tiennent. …. v: ae La première se nomme FAR A pr psti tachetée de blanc et de noir.;.elle a‘un, pied de: longueur, et près d’un demi pouce d'épaisseur. Elle est 'oyipare,, leti cependant, dit M.Forskael ;, sa. OTRNTE donne la mort dans uninstant.: Daotf La seconde , appelée Zosleik',, est ténité rouge : Sa ériemtanies d'un, pied. Elle, pond des œufs plus.ou moins gros, S& morsure ne donne pas: Ja; appt: APS L de A Les pren pra, mp ui son haleine seule pouvoit faire PORTE les chairs sur lesquelles cette vapeur s ‘é- tendoit. \ DES COULEUVRES: x: La troisième ,nommée hannarch æsuæd , est toute noire, ovipare, et de la lon- gueur d'un soi ou environ. Sa morsure n'est pas dangereuse, mais produit un peu d’enflure. On arrête par des ligatures la propagation du venin ; on suce la plaie ; on emploie diverses plantes. comme spécifiques , et Les Arabes racontent gra- vement que ce ser pent entre she par un côté dans le corps des chameaux, qu'il en sort par l’autre côté, et-que le chameau en meurt si on ne brüle pas la blessure avec un fér TOUSES 2,1 Nous invitons les voyageurs qui iront en Arabie, non seulement à décrire ces trois couleuvres, mais même à rechercher l'origine des contes d’Arabes auxquels Fe. ont donné lieu; car il y a bien peu de fables qui n'aient pour fondement quel- que vérité. A TUE e “ 130. HISTOIRE NATURELDE LA ROUGE-GORCGE. Eu À ! 1 Os peut reconnoître aisément cetté dou- 1 leuvre, qui se trouve en Égypte : elle est toute noire , excepté fa gorge , qui est couleur de sang. Elle à communément cent quatre-vingt- quinze grandes plaques et cent deux paires de petites. M. Hassel- Su js l’a observée. DES COULEUVRES. 3 PA Z'UR OR 4 Oxtrouve cette couleuvre aux environs du cap Verd. Son nom indique sa cou- leur ; elle est d’un très-beau bleu , quel- quefois foncé sur le dos, très - clair et presque blanchôâtre sous le ventre et sous la queue. Elle n’a point de crochets mo- biles. Le sommet de sa tête est garni de neuf grandes écailles , disposées sur quatre rangs , et celles que l’on voit sur le dos sont ovales etunies. Un individu de cette espèce, conservé au Cabinet du roi, a deux pieds delongueur totale, cinqpouces trois lignes depuis l’anus jusqu’à l’extré- mité de la queue , cent soixante-onze grandes plaques et soixante-quatre paires de petites. | a ; 1 = } EN CU A NO OP 7, PE ; MPa LA E ÿ. 4 a Ge 4 \ "% LR T4 RS a \ A é ë pre ju TOR F “x32 HISTOIRE NATURELLE Le v NT à | Qi ri 1 VER, L.A NASA QUE EL A | LL } 4° AC N o vs donnons cé noi à une couleuvre 4 dont le museau est en effet très-alongé, ét qu'ilest très-faeile de distinguer par-là des serpens de son genre connus jusqu’à présent. Elle à le devant dela tête très- alongé , très-étroit , très-applati par-des- sus et par-dessous, ainsi que des deux côtés , st terminé en pointe de manière à représenter une! petite pyramide à quatre faces , dont les arêtes seroient très-mar- quées, Le dessus de la tête est recouvert de neuf grandes écailles, placées sur quatre rangs. La mâchoire inférieure est arrondie | plus large et plus coûürte que la supérieure. Les yeux sont groS, ronds, et placés sur les côtés de la têté, et l'on voit à l'extrémité du museau un petit prolongement écailleux , un peu relevé : et composé d’une seule pièce qui paroît comme plissée. C'est apparemment de ce DES COULEUVRES. 13 prolongement que Catesby a voulu par-. ler, lorsqu'il a dit que le serpent dont il est ici question , avoit le nez retroussé ; et c’est peut-être en faisant allusion à l’air singulier que cette conformation donne à ce reptile, que M. Einué l’a désigné par le nom de nycrerisans, qui SA A RO. gueur. Les deux mâchoires sont garnies de fortes dents , qui ne distillent aucun poi- son, suivant Gronovius;Catesbyÿ dit aussi que la nasique n’est point dangereuse , et nous mavons trouvé de crochets mobiles dans aucun des individus de cette espèce que nous avons examinés. Cependantnous devoris prévenir que M. Linné a écrit qu’elle étoit venimeuse. Le dessous de la tête jest blanchâtre | et toutes les autres parties de ce serpent présentent commu- nément une couleur verdâtre; relevée par quatre raies blanchâtres , qui s'étendent de chaque côté du corps, presque jusqu’à l'extrémité de la queue , et par deux autres raies longitudinales placéessur le ventre *. * 11 paroît que la distribution des couleurs. de k pasique varie assez souvent. , 12 134 HIST OIRE NATURELLE Ki Les écailles du dos sont rhomboïdales et unies ; ordinairement la queue n'est et | aussi data que la moitié du corps ; qui est très-mince en proportion de sa longueur. L'individu que nous avons décrit, et qui est conservé au Cabinet du roi, n’avoit ; en quelques endroits de son corps, que cinq ou six lignes de diamètre, et cependant il avoit quatre pieds neuf pouces de longueur *. Nous avons compté centsoixante-treize grandes plaques sous son corps, ét cent cinquante- sept paires de petites plaques sous ;sa dE AE \ On a écrit que , malgré sa petitesse , la nasique se nourrissoit de rats : mais quoique son gosier et son estomac puissent s'étendre aisément , ainsi que ceux des autres serpens , nous ayons peine à croire qu'elle puisse dévorer des rats, même les plus petits; elle doit vivre de scarabées ou d’autres insectes , dont on a dit en effet qu'elle faisoit sa proie ; et elle les saisit avec d'autant plus de facilité, qu'e : * La queue étoit longue d’un pied onze pouces. ÉRTRR , re TS DES COULEUVRES. +125 suivant Catesby , elle passe sa vie sur Îles arbres , cachée sous les feuilles et entor- tillée autour des rameaux , qu’elle peut. parcourir avec rapidité. Elle n’attaque point l’homme , ét on la trouve dans l’île de Ceylan , en Guinée, ainsi que dans la Caroline , et plusieurs autres contrées chaudes du nouveau monde. ! NY 4 . 36 HISTOIRE NATURELLE l 2 ê ; PS s d’Amérique.qui , en effet , a la tête beau- j Ÿ V DTA (l « \? 2 LA GROSSE-TÊTE. = No us donnons ce nom à une couleuvre coup plus grosse que la partie antérieure du corps. Elle n’a point de crochets mobiles ; neuf grandes écailles , disposées sur nai rangs, couvrent le sommet ! de sa tête, et celles qui garnissent son dos sont ovales et unies. | Un individu de cette espèce , conservé au Cabinet du roi, a deux pieds cinq pouces six lignes de longueur totale, et six pouces trois lignes depuis lanus jus- qu’à l'extrémité de la queue, qui se ter- mine par une pointe très-déliée. | * Nous avons compté cent quatre-vingt- treize grandes plaques etsoixante-dix-sept paires de petites. Le dessus du corps de la grosse-tête est d’une couleur foncée , relevée par des bandes transversales et irrégulières d’une “M 4 LE, Pag 1280, A = En = 5 À Ô É : N L — (ep) © ® « — (1 JT Daugquer. cn UNS AE | Si à | ; er Er \DES COULEUVRES: :37 couleur plus claire; mais l'individu que nous avons décrit étoit trop -altéré par l'esprit-de-vin, dans lequel il avoit été conservé , pour qüue nous puissions rien dire de plus relativement aux couleurs de cette espèce. L : / 13 ; * LA COURESSE. | / C'esr de la Martinique que cette cou- leuvre a été envoyée au Cabinet du roi, par feu M. de Chanvalon. Ses couleurs sont belles : le dessus de son corps est verdâtre, et présente deux rangées lon- gitudinales de petites taches blanches et alongées; le dessous et les côtés du sons sont blanchôâtres. Cette couleuvre n’a point de crochets mobiles. Le sommet de sa tête est garni de grandes écailles , et le dos l’est d’é- cailles ovales et unies. L'individu que nous avons décrit , avoit deux pieds dix pouces sept lignes de longueur totale, neuf pouces sept lignes depuis l'anus jusqu’à l'extrémité de la queue , cent quatre - vingt-cinq grandes plaques , et cent cinq paires de petites. | La couresse est aussi timide que peu DES COULEUVRES x13% dangereuse ; elle se cache ordinairement lorsqu'elle appercoit quelqu'un , ou,s’en- fuit avec tant de précipitation , que c'est de là que vient son nom de couresse, on cozreresse. ue HISTOIRE : NATURELDE ns ; jé FT We" a: WE 1180"80 HO GE se. Û LETTRE Frs PMU 2 NS à nil Ér: à Le LGOTIEE pEES PRES COL LA CMOUCHETÉR 4 Crsr un très-beau serpent, et dont … les habitudes diffèrent beaucoup de celles ! de la nasique, du boiga , et d’autres : couleuvres qui se tiennent sur les arbres: * il passe sa vie dans des trous souterrains, où 1l trouve apparemment, avec plus de. facilité qu'ailleurs , les vers et les insectes dont il se nourrit. C’est dans la Caroline qu'il a été observé par MM. Catesby et Garden ; et lorsque, dans les mois de ! septembre et d'octobre, on fait dans cette contrée la récolte des patates , on le trouve souvent dans des cavités auprès des racines de ces plantes, qui peut-être servent de nourriture à sa petite proie. Son corps est cependant très-menu en propotion de sa longueur, et il est en tout conformé de manière à pouvoir par- courir les rameaux des arbres les plus élevés avec autant de rapidité que la plu- ; | [:" à à À nt tp DES COULEUVRES. rar part des couleuvres qui vivent dans les forêts etsur les plus hautesbranches:tant il est vrai que les habitudes des animaux sont le résultat, non seulement de leur conformation , mais de plusieurs CircOons= tances qu'il ét souvent très-dificile de deviner. | Le dessus du corps de la mouchetée est d'un gris livide , et présente de grandes taches d’un rouge très-vif, arrangées lon- gitudinalement ; on voit de chaque côté un rang de taches jaunes , qui correspon- dent aux intervalles des taches rouges, et souvent une bande longitudinale noire. Le dessous du corps présente des taches noires , quarrées , et placées alternative- ment à droite et à gauche: Cette espèce n’est pas venimeuse ; elle a ordinairement deux cent vingt - sept grandes plaques et soixante paires de petites. VA LM AE CMOS RNA ET UE A AUX GERS LR Ur INT an UM ét ë 42 HISTOIRE NATURELLE. Ho LA CAMUSE. Brcraescser en M. le docteur Garden a fait connoître | cette espèce, qu'il a observée dans la Caroline, et dont il a envoyé un individu à M. Linné. Elle a la tête arrondie, relevée en bosse , et le museau court ; ce qui l’a Hu Nénoner par M. Linné, Lobbee SÜnus { couleuvre camuse ). On que , entre les yeux de ceserpent, une petite bande: noire et courbée ; surlesommet de sa tête paroît * une croix blarehe , marquée au milieu d’un point noir; le dessus du corps est varié de noir et de blanc, avec des bandes transversales de cette PATES couleur, ct le dessous du corps est noir. Cette espèce a cent vingt-quatre grandes plaques et quarante-six paires de petites. \ DES COULEUVRES. 143 ’ + » LA STRIÉE. \ d\ X N OUS ne Connoissons cette couleuvre que par ce qu’en a dit M. Linné ; le nom qu’elle porte lui a été donné à cause des diverses stries que présente son dos , et qui doivent être produites par la forme des écailles , relevées vraisemblablement par une arête longitudinale. Ce serpent ne parvient point à une grandeur consi= dérable ; le dessus de son corps est brun, et le dessous d’une couleur pâle ; sa tête est couverte d’écailles lisses. On le trouve à la Caroline , et c’est M. le docteur Garden qui a envoyé à M. Linné des individus de cette espèce*. Il se pourroit qu’on dût regarder comme une couleuvre striée, un serpent de la Caroline figuré dans Catesby (tome Il, planche 46 ) : ce serpent a , en effet, Les * La striée a cent vingt-six grandes plaques et quarante-cinq paires de petites. 24 HISTOIRE NATURELLE Reitlas du dos relevées. par une arête, + sommet de sa tête garni de neuf side | écailles lisses, le dessus de sou corps HUE ë et le dessous d’un rouge de cuivre, altéré par l'esprit- de-vin ou par girolidié autre … cause, peut aisément devenir, après la mort de l'animal, la couleur pâle indi- quée par M. L'Hréé pour le ‘dessous du corps de la striée. Ce serpent figuré dans Catesby se tient souvent dans l eau. et,: suivant ce naturaliste, doit se nourrir de poissous ; il dévore aussi les oiseaux et les autres petits animaux dont 1l peut se rendre nraître. Sa hardiesse est aussi graude que ses monvemens sont agiles ; | il entre dans les basses-cours , y mange la jeune volaille , et y suce les œufs: mais | il n’est po'nt venimeux. | 4 DES COULEUVRES 2145 LA PONCTUÉE. Csrrs couleuvre présente ordinaire- ment trois couleurs : le dessus de son corps est d’un gris cendré , le dessous jaune, et, sous le ventre, on voït neuf petites taches ou points noirs , disposés sur trois rangs de trois points chacun. Cette espèce habite la Caroline , où élle a été observée par M. le docteur Garden. La ponctuée a cent trente-six grandes plaques et quarante-trois paires de petites. Re à Serpens, IV. 15 NE ANR, ARR TEEN RIRE Ja ci FIVE ur + va Nix 14 Vi 146 HISTOIRE NATURELLE LETBÉE WUEAIR C'ssr en Amérique qu’on trouve ee serpent , dont les couleurs présentent un assortiment agréable, et ,pour ainsi dire, élégant.Le dessus de son corps est blanc, et. les écailles qui garnissent le dos de cette couleuvre, sont ovales et presque mi-parties de blanc et de bleu ; le sommet de, la. tête est bleuâtre ; la queue, très- déliée »Sur-tout vers son extrémité , d’une couleur bleue , plus foncée que. cel du corps , et sans aucune tache * * Le bluet a cent soixante-cinq grandes plaques. et vingt-quatre pairés de petites. t DES COULEUVRES. 147. LE VAMPUM Frs est le nom que ce serpent porte dans la Caroline et dans la Virginie, suivant Catesby , et il a été donné à cette couleuvre , à cause du rapport que les nuances et la disposition de ses cou- leurs ont avec une monnoie des Indiens, nommée #ampuin. Cette monnoie est composée de petites coquilles taillées d’une manière régulière , et enfilées avec um cordon bleu et blanc. Le dessus du corps du serpent est d'un bleu plus ou moins foncé , et quelquefois presque noir sur le dos , avec des bandes blanches transver= sales, et partagées en deux sur les côtés ; le dessous du corps est d’un bleu plus clair , avec une petite bande transver- sale brune sur chaque grande plaque ; et de toute cette disposition de couleurs il résulte des espèces de taches , dont la forme approche de celle des coquilles $ #8 HISTOIRE NATURELLE taillées qui servent de monnoie aux In- diens. Te Le vampum parvient jusqu’à cinq pieds de longueur ; il n’est point venimeux, mais vorace , et il dévore tous les petits animaux , trop foibles pour lui résister. Sa tête est petite, en proportion de son corps ; elle ést couverte de neuf grandes écailles , et celles du dos sont ovales et relevées par une arête * * Le vampum a cent vingt-huit grandes plaques et soixante-sept paires de petites. Un jeune mdividu de cette espèce, conservé au Cabinet du roi, a un pied dix pouces de longueur totale, et sa queue est longue de six pouces. \ DES COULEUVRES. 149 LÉ COBEZL. Czrrr couleuvre se trouve en très- grand nombre en Amérique. Elle est d’un gris cendré , et présente un grand nombre de petites raies blanches , et placées obli- quement relativement à l’épine du dos. Quelquefois elle présente aussi des bandes transversales et blanchâtres. Le dessous du corps est blanc ; le ventre traversé par un grand nombre de bandes noirâtres, et inégales | quant à leur largeur ; et l’on voit derrière chaque œil une tache d’une couleur un peu livide, et placée oblique- ment comme les petites raies du dos. Le sommet de la tête est couvert de neuf grandes écailles disposées sur quatre rangs, et cette couleuvre a cent cinquante grandes plaques et cinquante - quatre paires de petites. Un individu de cette espèce , que nous avons décrit, avoit un pied quatre pouces neuf lignes de lon- gueur totale , et sa queue étoit longue de trois pouces dix lignes. 33 SON RANGER TS 150 HISTOIRE NATURELLE LA TÊËTE-NOIBRE Cs serpent a, en effet, la tête noire ; et le dessus du corps brun ; il présente quelquefois des taches blanchâtres , et placées transversalement. Le dessus du corps est varié de blanchâtre, et d’une couleur très-foncée , par taches , dont la plupart sont placées transversalement et ont la forme d’un parallélogramme. Les écailles qui couvrent la tête , sont grandes au nombre de neuf , et dispo- sées sur quatre rangs. Celles qui gar- nissent le dos , sont ovales et unies. La tête-noire se trouve en Amérique, et elle a ordinairement * cent quarante grandes plaques et soixante-deux paires de petites. * Un indivicu de cette espèce, conservé au Ca- binet du roi, a deux pieds un pouce sept lignes de longueur totale, et quatre pouces six lignes depuis Panus jusqu’à l'extrémité de la queue, PES Sr À DES COULEUVRES «15r DANNELL.T. Crrre couleuvre habite la Caroline ; ainsi que Saint-Domingue, d’où un indi- vidu de cette espèce a été envoyé au Ca binet du roi. Ces noms de diverses par- ties de l'Amérique voisines des tropiques retracent toujours l’image de terres fé- condes , qu’une humidité abondante et les rayons vivifians du soleil couvrent sans cesse de nouvelles productions, bien plus précieuses: et moins funestes que les métaux trop recherchés qu’elles cachent dans leur sein. L’art de l’homme ne doit, pour ainsi dire , dans ces terres fertiles , que modérer les forces de la Nature. Ce qui appartient à ces climats favorisés, attirera donc toujours l’attention ; nous n’avons pas besoin de chercher à l’en- vironner d’ornemens étrangers, pour faire desirer de le connoître ; et les personnes même qui n'auront pas résolu de suivre l’histoire naturelle jusque dans ses petits x52 HISTOIRE NATURELLE rameaux, seront toujours bien aises d” 5h: server , en quelque sorte, de près toùs les ete que l’on rencontre dans ces belles et lointaines contrées. - L’annelée est d’un blanc ordinairement assez éclatant , et présente des bandes transversales noires , ou presque noires, qui s'étendent sur le ventre , et forment des anneaux autour du corps ; mais la partie supérieure et la partie inférieure de cesanneaux nese correspondent pas exac- tement. Quelquefois une petite bande longitudinale , d’une couleur très-foncée, règne le long du dos; le cou est blanc ; le dessus de la tête , presque noir, et garni de neuf grandes écailles; et le dos est couvert d’écailles unies et en losange. Un individu de cette espèce , qui fait partie de la collection du roi , a sept pouces quatre lignes de longueur totale, et un pouce cinq lignes depuis l'anus pme: l'extrémité de la queue. L’annelée n’a point de crochets mo- biles * * Elle a le plus souvent cent soixante-quatre grandes plaques et quarante-trois paires de petites. L2 - DES COULEUVRES) 153 LA UR O'R'-E. - L ss couleurs de cettecouleuvre peuvent la faire distinguer de loin : une bande longitudinale d'un beau jaune règne au- dessus de son corps, et paroît d'autant plus vive, que le fond de la couleur du dos est d’un gris pâle, et que souvent chaqué écaille comprise dans la bande est bordée d’orangé; le dessus de la tête est Jaune, avec des points rouges ; et c’est ce mélange d’orangé , de rouge et de jaune , qui a fait donner à la couleuvre aurore le nom qu’elle porte. Ce serpent se trouve en Amérique, et a cent soixante- dix-neuf grandes plaques ét trente-sept paires de petites. | LE DARD. Core couleuvre a beaucoup de rap- ports, suivant M. Linné, avec la rayée. Elle est d’uu gris cendré, avec une bande noirâtre, dont les bords sont d’un noir foncé, et qui s'étend au - dessus du dos, depuis le museau jusqu’à l'extrémité de la queue; une bande semblable, mais plus étroite, règne de chaque côté du corps, dont le dessous est blanchâtre. Ce serpent a été vu à Surinam*. Il est bon d'observer que ce nom de dard ( jaculus } a été donné à plusieurs serpens tant de l’ancien que du nouveau monde, à cause de la faculté qu ’1ls ont des RO pour ainsi dire, avec la rapidité d’une Hole. * Le dard a cent soixante-trois grandes plaques et soixante-dix-sept paires de petites. Less ee it PI SR DES COULEUVRES. 155 DORR LAPHIATEL + 48 z est le nom que l’on a donné, dans l'Amérique méridionale , à cette cou- leuvre du Bresil, dont les couleurs sont très-belles , Avant Seba. M. Linné , qui Va décrite, lui en attribue de moins bril- lantes ; mais peut-être les nuances de l’in- dividu qu'il a observé, avoient-elles été altérées. Selon ce naturaliste, la laphiati est grise, avec des bandes transversales blanches , qui se divisent en deux de cha- que côté. Si les quatre extrémités de ces bandes se réunissentavec celles des bandes voisines, la distribution de couleurs in- diquée par M. Linné sera à peu près semblable à celle dont parle Seba; mais ce dernier auteur suppose du roux à la place du gris, et du jaunâtre à la place du blanc. # Le sommet de la tête de la laphiati est blanc.Cettecouleuvre a cent quatre-vingt- quatre grandes plaques et soixante paires de petites. ES LA 156 HISTOIRE NATURELLE Lx nom de cette couleuvre désigne ses couleurs : son corps est entouré en effet de bandes transversales noires, ordinai- rement au nombre de vingt-deux, etd’au- tant de bandes fauves, bordées de blanc et tachetées de brun, placées alternati- vement. Le museau et la partie supé- rieure de la tête sont quelquefois noi- râtres. La queue de ce serpent est très- courte , et n’a guère de longueur que le douzième de la longueur du corps. On trouve la noire et fauve à la Caroline, où elle a été observée par M. Garden. Elle a deux cent dix-huit grandes plaques et trente-une paires de petites *. * Le sommet de sa tête est garni de neuf grandes a écailles, son dos l’est d’écailles hexagones et unies, Une noire et fauve, conservée au Cabinet du roi, a un pied onze pouces de longueur totale, et sa. queue est longue de deux pouces. DES COULEUVRES. 15 LA ACHAT NE. & © Carmssev a donné la figure de ce ser- pent, qu'il a vu dans la Caroline, et qui y a été ensuite observé par M. le docteur Garden. Le dessus du corps de cette cou- leuvre est d’un bleu presque noir, avec des bandes jaunes transversales très- étroites, et composées de petites taches qui leur donnent l’apparence d’une petite chaîne. Le dessous du corps est de lamême couleur bleue, avec de petites taches jaunes presque quarrées. La lonugeur de la queue de ce serpent n’est ordinairement qu’un cinquième de celle du «&orps. L’individu décrit par Ca- tesby avoit à peu près deux pieds et demi de longueur totale *. * La chaîne a deux cent quinze grandes plaques et quarante paires de petites, 14 je 558 HISTOIRE NATURELLE LA BUBIANÉE Pivsreurs raies en forme de rubans ; et d’une couleur noire ou très - foncée! s'étendent au-dessus du corps de cette couleuvre ; sur un fond blanchäâtre. Les grandes plaques qui revêtent le dessous du ventre, sont bordées de brun, et l’on voit sous la queue une petite bande lon- gitudinale blanche et dentelée. La tête est : noire , avec de petites lignes blanches et tortueuses ; elle est d’ailleurs très-alon- gée , large par-derrière , et semblable, en petit, à la tête d’un chien , de même que celle du molure, de la couleuvre double- tache et de plusieurs /oa. Le écailles qui recouvrent le dos sont ovales et pe= : tites *. La rubanée fait entendre un sifflement * Cette couleuvre a ordinairement cent quarante- deux grandes plaques et soixante-dix-buit paires de pet Les. — 2 # _ DES COULEUVRES. 159 plus fort que celui de plusieurs autres couleuvres , lorsqu'elle est effrayée par la présence soudaine de quelque objet ; c’est ce sifllement que quelques voyageurs ont appelé une sorte de rire moqueur , ou l'expression d’un desir assez vif d'etre regardée et admirée pour ses couleurs; et c’est pour indiquer quelle espèce avoit donné lieu à cette erreur, que M. Dau- benton a appliqué à la rubanée le nom de serpent moqueur, dont on s’étoit déja servi pour désigner plusieurs serpens. La, rubanée se trouve en Amérique, et peut être aussi en Asie. 160 HISTOIRE NATURELLE L X 1 à LA MEXICAINE. x. M. Linné a nommé ainsi une couleuvre dont il a parlé le premier. Elle se trouve en Amérique , et vraisemblablement au Mexique. Elle doit , comme les autres petits serpens, y servir de proie à l’hoa- zin , espèce de faisan, qui habite les con- trées de l'Amérique septentrionale voi-. simes des tropiques , et qui fait la guerre aux serpens, de même que les aigles, les ibis , les cigognes , et plusieurs autres oiseaux. Dans les pays encore tres-peu habités, où une chaleur très-forte et des | eaux stagnantes , sources de beaucoup d'humidité , favorisent la multiplication des divers reptiles , il est avantageux, sans doute, que les serpens venimeux, et dont la morsure peut donner la mort, soient détruits en très-grand nombre; on devroit desirer de voir anéantir ces espèces funestes, etil n’est point surprenantque les oiseaux qui en font leur pâture, que M ) DES COULEUVRES. 161 les ibis en Égypte, les cigognes dans pres- que toutes les contrées, et particulière- ment en Thessalie, aient été regardés comme des animaux tutélaires , et que la religion et les lois se soient réunies pour les rendre en quelque sorte sacrés. Mais pourquoi ne pas laisser subsister les espèces qui, ne contenant aucun poison, et ne jouissant pas d’une grande force, ne peuvent être dangereuses ? Pourquoi ne pas les laisser multiplièr, sur-tout au- près des campagnes cultivées, qu’elles délivreroient d’un grand nombre d’in- sectes nuisibles , et où elles ne pourroient faire aucun dégât, puisqu'elles ne se nourrissent pas des plantes qui font l’es- poir des cultivateurs ? - Parmi ces espèces, plus utiles qu’on ne l’a cru jusqu’à présent, l’on doitcomp- ter la mexicaine , puisque , suivant M. Linné , elle n’est point venimeuse, et qu’elle ne parvient pas à une grandeur considérable. Elle a cent trente - quatre grandes plaques et soixante - dix - sept paires de petites. C’est tout ce que M. Lin- né a publié de la conformation de ce serpent. di 162 HISTOIRE NATUI # \ ÿ de \ RATE tard " HR À am enee LE SIPÈDE. he: | Cr serpent a été observé par M. Kalm,; dans l'Amérique septentrionale. Sa cou- leur est brune, etil a ordinairement cent quarante-quatre grandes plaques et soi= xante-treize paires de petites. : ’ ? 22 x * # DES COULEUVRES. 163 LA VERTE ET BLEUE: Cxrre couleuvre ressemble beauc OUpP 3 par sa conformation , au boiga: elle en a les proportions légères, mais elle n’en présente pas les couleurs brillantes ; celles qu'elle offre sont cependant très-agréables,. Le dessus de son corps est d’un bleu fon- cé sans aucune tache, et le dessous , d’un verd pâle. Ce serpent ne parvient pas ordinaire- ment à une longueur considérable : sa longueur totale est communément de deux pieds, et celle de sa queue, de six pouces. Il a le sommet de la tête garni de grandes écailles, le dos couvert d’écailles ovales et unies , cent dix-neuf grandes plaques et cent dix paires de petites. On trouve la verte et bleue en Amé- rique. M. Linné l’a placée parmi les cou- leuvres qui n’ont pas de veniu. 164 HISTOIRE NATURELLE LA NÉBULEUSE. fe Es couleurs de cette couleuvre ne sont pas très agréables, et c’est une de celles que l’on doit voir avec le moins de plai- sir. Elle a le dessus du corps nué de brun et de cendré, le dessous varié de brun et de blanc. C'est donc le brun qui domine dans les couleurs qu'elle présente, sans qu'aucune distribution symétrique, ou qu'aucun contraste de nuances , com- pense l'effet des teintes abscux es cie l’on voit sur ce serpent. La nébuleuse habite l'Amérique , et elle a ordinairement cent quatre-vingt- cinq grandes plaques et quatre-vingt-une paires de petites. Elle n’est point venimeuse, suivant M. Linné ; mais il arrive quelquefois que lorsqu'on passe trop près d'elle, et qu’on l’excite ou l’effraie, elle se dresse, s’en- tortille autour des jambes, et les serré assez fortement. Æ À | DES COULEUVRES.. #65 EE 35 AURETE, C: serpent a beaucoup de rapports avec les lézards gris et Les lézards verds, non seulement par les nuances de ses cou- leurs , mais encore par son agilité ; et voilà pourquoi il a été nommé saurite, qui vient du mot grec œaùpos (lézard ). Son corps est très-délié ; ses proportions sont agréables , et on doit le rencontrer avec d'autant plus de plaisir, qu'étant très-actif, il réjouit la vue par la rapi- dité et la fréquence de ses mouvemens. Le saurite est d’un brun foncé , avec trois raies longitudinales blanches ou vertes, qui s'étendent depuis la tête jus- qu'au-dessus de la queue. Il a le ventre blanc, cent cinquante-six grandes plaques et cent vingt-une paires de petites. On le trouve dans la Caroline ; il n’est point venimeux. à LT OF E TTAT 166 HISTOIRE NATURELLE L LE LIEN. C ETTE espèce de serpent est très-répan- due dans la Caroline et dans la Virginie, où elle a été observée par MM. Catesby et Smith. Elle a le dessus du corps d’un noir très-foncé et très-éclatant ; le des- sous d’une couleur bronzée ou bleuâtre , quelquefois la gorge blanche et les yeux étincelans. Cette couleuvre parvient à la longueur de six ou sept pieds. Elle n’est point venimeuse , mais très-forte , se dé- fend avec obstination lorsqu'on l’attaque, saute même contre ceux qui l'irritent, s’entortille autour de leur corps ou de leurs jambes, et les mord avec acharne- ment ; mais sa morsure n’est point dan- gereuse. Elle dévore des animaux assez gros , tels que des écureuils; elle avale même quelquefois les petites grenouilles tout entières ; et comme elles sont très- vivaces , on l’a vue en rejeter en vie. Elle DES COULEUVRES. 167 se bat avec avantage contre d’autres es- pèces de serpens assez grands, et particu- lièrement contre les serpens à sonnettes, auxquels elle donne la mort en se pliant en spirale autour de leur corps, se con- tractant avec force et les serrant jusqu’à les étouffer. La couleuvre lien fait aussi la guerre aux rats et aux souris, dont elle paroît se nôurrir avec beaucoup d’avidité, et qu'ellé poursuit avec une très - grande vitesse Jusque sur les toits des maisons et des granges. Elle est par-là très- utile aux habitans de la Caroline et de la Virginie; elle sert même plus que les chats à déli- vrer leurs demeures des petits animaux destructeurs qui les dévasteroient , parce que sa forme très-alongée et sa souplesse lui permettent de pénétrer dans les petits trous qui servent d’asyle aux souris ou aux rats : aussi plusieurs Américains cher- « chent-1is à conserver et méme à multi- plier cette espèce *. * Le lien a cent quaire-vingi-six grandes plaques. et quatre-vingt-deux paires de petiles. 168 HISTOIRE NATURELLE LE SIRTALE. = NT. Kalm a observé dans le Canada cette espèce de couleuvre,dontlescouleurs,sans être très-brillantes , sont assez agréables, et ressemblent beaucoup à celles du sau- rite. Elle a le dessus du corps brun , avec trois raies longitudinales d’un verd chan- geant en bleu. Le dos paroît légèrement strié , suivant M. Linné; ce-qui suppose que les écailles qui le couvrent sont rele- vées par une arête, | Le sirtale a cent cinquante grandes plaques et cent quatorze paires de pe- tites. DES COULEUVRES. 169 LA BLANCHE ET BRUNE. Czrre couleuvre habite l'Amérique. Le dessus de son corps est d’une couleur blanchâtre, avec des taches brunes, ar- rondies, et réunies deux ou trois ensemble ‘en plusieurs endroits ; on en voit deux derrière les yeux. Le dessous de son corps est d’un blanc tirant plus ou moins sur le roux. Elle a le sommet de la tête garni de neuf grandes écailles disposées sur quatre rangs , le dos couvert d’écailles lisses et ovales , cent quatre - vingt-dix grändes plaques et quatre-vingt-seize paires de petites. __ La blanche et brune n’a point de cro- chetsmobiles. Un individu de cette espèce, conservé au Cabinet du roi, a un pied six pouces de longueur totale, et sa queue est longue de quatré pouces six lignes. PP PRIT EIRE men nommant, LA VERDATRE: M Lzs couleurs de cette couleuvre sont très-agréables ; mais sa douceur est encore plus remarquable. Le dessous de son corps est d'un verd plus ou moins clair ou plus ou moins melé de jaune; le dessus «est bleu , suivant M. Linné, et verd , sui- vant Catesby, qui l’a observée dans le pays qu'elle habite. C’est dans la Carokine qu’on la rencontre. Aussi déliée, aussi agile que le boiga, elle peut, comme lui, parcourir les plus légers rameaux des arbres les plus élevés ; et c’est sur les branches qu’elle passe sa vie, occupée à poursuivre les mouches et les petits in- sectes dont elle se nourrit. Elle est si fa- milière , et l’on sait si bien, dans la Caro- line, combien peu elie est dangereuse, que , suivant Catesby, on se plaît à la manier , et que plusieurs personnes la portent sans crainte dans leur sein. N’é- DES COULEUVRES. #71 tant vue qu'avec plaisir , on ne cherche pas à la détruire : aussi est-elle très-com- mune dans la plupart des endroits garnis d'arbres ou de buissons ; et ce doit être un spectacle agréable que de voir les in- nocens animaux qui composent cette espèce, entortillés autour des branches, suspendus aux rameaux, et formant , pour ainsi dire, des guirlandes animées au milieu de la verdure et des fleurs, dont l'éclat n’efface point celui de leurs belles écailles. P | La verdâtre a cent cinquante - cinq grandes plaques et cent quarante-quatre paires de petites. La longueur de la queue est ordinairement un tiers de la longueur du corps , et les écailles du dos ne sont point relevées par une arête, 172. HISTOIRE NATURELL LA VERTE. C E nom désigne très-exactement la cou- leur de cette couleuvre, dont le dessus et le dessous du corps sont en effet d’un beau verd, plus clair sous le ventre que sur le dos. Ce serpent a le sommet de la tête couvert de neuf grandes écailles, disposées sur quatre rangs ; le dessus du corps garni d’écailles ovales et unies; deux cent dix-sept grandes plaques et cent vingt-deux paires de petites. Sesmâchoires ne sont point armées de crochets mobiles, et un individu de cette espèce, conservé au Cabinet du roi, a deux pieds deux pouces neuf lignes de longueur totale, et sept pouces une ligne depuis l’anus jus- qu’à l'extrémité de la queue. t DES COULEUVRES. 193 LE CENCO. a C= serpent a la tête très-grosse à pro- portion du corps : elle est d’ailleurs pres- que globuleuse , ses angles étant peu marqués , et la couleur de cette partie est blanche , panachée de noir. Le cenco par- vient quelquefois à la longueur de quatre pieds, sans que son corps, qui est très- délié , soit alors beaucoup plus gros qu’une plume de cygne. La longueur de la queue est ordinairement égale au tiers de celle du corps. Le cenco a le sommet de la tête couvert de neuf grandes écailles, le dos garni d’écailles ovales et unies, le dessus du corps brun, avec des taches blanchâtres , ou d’un brun ferrugineux, accompagnées, dans quelques individus, d’autres taches plus petites, mais de la même couleur, et quelquefois avec plu- sieurs bandes transversales et blanches, Il se trouve en RAEXIQUE et il y vit de vers et de fourmis * * [l a deux cent vingt Leds A et cent vingt-quatre paires de petiles. J LE CALMAR. Ce couleuvre est d’une couleur livide , avec des bandes transversales brunes, et des points de la même cou- leur, disposés de manière à former des lignes. Le dessous de son corps présente des taches brunes, comme les points cet les bandes transversales, presque quar- rées, et placées syinétriquement. On voit sur ja queue une raie longitudinale et couleur de fer. | Ce serpent, qui n’est remarquable ni par sa conformation ni par ses couleurs, habite en Amérique, et a cent quarante grandes plaques et vingt- deux paires de petites. Le < se nt DES COULEUVRES. 175 L’OVIVOR E. M. Linné a donné ce nom à une cou- leuvre d'Amérique , dont il n’a fait con- noître que le nombre des plaques ; elle en a deux cent trois, et soixante-treize paires de petites. Il cite, au sujet de ce serpent, Kalm , sans indiquer aucun des ouvrages de ce naturaliste, et Pison, qui, selon lui, a nommé l’ovivore guirpuaguara , dans sdn ouvrage intitulé : Medicina Bra- siliensis. Pison y dit, en effet, que l’on trouve dans l'Amérique méridionale un serpent qui se nomme g/iNpUAgUATA ; MAIS on ne voit dans Pison , ni dans Marc- grave, son continuateur, aucune des- cription de ce reptile, ni aucun détail relatif à ses habitudes. M. Linné a vrai- semblablement nommé cette couleuvre ovivore, pour montrer qu'elle se nourrit d'œufs, ainsi que plusieurs autres serpens, et qu'elle en est même plus avide. : 376 HISTOIRE NATURELLE hi LE FER-A-CHEVAL. Os» voit , sur le corps de cetté cou- leuvre , un grand nombre de taches rousses , disposées sur un fond de cou- leur livide Le dessus de la tête présente des taches en croissant , l’entre-deux des yeux une bande transversale et brune, et l'occiput une grande tache en forme d'arc ou de fer-à-cheval. Telles sont les couleurs de ce serpent d'Amérique , qui a deux cent trente-deux grandes plaques et quatre-vingts paires de petites. L'on conserve , au Cabinet du roi, une couleuvre qui a beaucoup de rapports avec le fer-à-cheval. Elle a le sommet de la tête garni de neuf grandes écailles ; le dos couvert d’écailles rhomboïdales et unies ; le dessus du corps livide avec des taches brunes ; quatre taches noirâtres et alongées de chaque côté de la partie anté- rieure du corps ; quatre autres taches noi- EE LU CE ap 117 14 NNIENIE RSR RE A NL LATE) ni a ee AN + 44 RS ET NS : ? # ? bu . "DES COULEUVRES. 177. râtres , également alongées, placées sur le cou, et dont les deux extérieures sont inclinées et se rapprochent vers l’occiput ; un pied dix pouces de longueur totale; quatre pouces six lignes depuis l’anus jusqu'à J'extrémité de la queue ; deux cent quarante-une grandes plaques, et soixante-dix-neuf paires de petites : elle n'est pas venimeuse, non plus que le fer- à-cheval. AS GE AN | De 178 HISTOIRE NATUREBRE LL UN UNE 4 Fi AVE LA W': ; 15 3 "he f 4 L'ILE LS ER be F . T a] Novs conserverons à cette couleuvré le nom d'rbibe qui lui a été donné par M. Daubenton , et qui est une abrévia- tion du nom ébiboca, sous lequel elle est décrite dans Seba. Ce serpent a été 6b- servé, dans la Caroline , par MM. Catesby et Garden: il est d’un verd tacheté , sui- vaut Catesby, et bleu, suivant M. Linné, avec des taches noires comme nuageuses. On voit , de chaque côté du corps , une rangée de points noirs, placés ordinai- rement à l’extrémité des grandes plaques; et quelquefois une raie d’un verd foncé, ou, au contraire , d’une couleur assez claire , s'étend le long du dos. L'ibibe a le sommet de la tête garni de neuf grandes écailles ; le dessus du corps couvert d’écailles ovales, et relevées par une arête ; cent trente-huit grandes plaques , et soixante - douze paires de petites. DES COULEUVRES. r79 Un individu de cette espèce , qui fait partie de la collection de sa majesté, a deux pieds de longueur totale, et sa queue est longue de quatre pouces dix lignes. La disposition des grandes écailles qui couvrent le dessous de sa queue, n’est pas la même que dans les autres espèces de couleuvres ; il présente quatre grandes plaques entre l'anus et les pre- mières paires de petites. L’ibibe n’est point venimeux ; il se glisse quelquefois dans les basses-cours; 1ly casse et suce les œufs, mais iln’est pas ordinairement assez grand: pour dévorer même la plus petite volaille. ) D EUR J' Ar Q * EE) A ON 4 2, à Ne : | " M 7 \1 : a8o HISTOIRE NATUREL LA CHATO-YANTE, MT. le comte de Rasoumowsky nomme ainsi une petite couleuvre qui se trouve aux environs de Lausanne. Elle parvient à un pied et demi de longueur, et à la grosseur d’une plume d’oie ou de cygne; clle est luisante comme ‘si elle étoit en- duite d’huile ; le dessus de son corps est. d’un gris cendré , avec une bande longi- tudinale , brune , formée de petites raies transversales , et disposées en zigzag ; les grandes et les petites plaques sont d’un rouge brun, tachetées de blanc et bordées de bleuâtre du côté de l’extrémité de la queue. Ces plaques sont chatoyantes au grand jour , et produisent des reflets d’un beau bleu. Les écailles du dos le sont aussi , mais beaucoup moins. Une tache brune, un peu en forme de cœur , est placée sur le sommet de la tête, qui est \ | DES COULEUVRES: 18€ couvert de neuf grandes écailles *. Les yeux sont noirs , petits, animés , et l'iris est rouge. On a rencontré la chatoyante auprès des eaux ou dans des fossés humides. M. le comte deRasoumovvsky ne la De pas comme venimeuse. x La chatoyante a depuis cent cinquante-six Jus= qu'à cent sorxante-une grandes plaques et cent treize paires de petites. Serpens, TV: 16 182 HISTOIRE NATURELLE . ‘W : 1 LA SUISSE C'£sr M. le comte de Rasoumowsky qui a fait connoître cette couleuvre ; il l'a nommée couleusre vulgaire : mais , comme cette épithète de vulgaire a été donnée à plusieurs espèces de serpens, nous avons cru ne pouvoir éviter toute confusion , qu’en désignant par un autre nom le reptile dont nous traitons dans cet article. Nous l’indiquons par celui du pays où il a été observé. Il est d’un gris cendré, avec de petites raies noires sur les côtés ; et l’on voit sur le dos une bande longitudinale, composée de petites raies transversales , plus étroites et d’une cou- leur plus pâle ; le dessous du corps est noir avec des taches d’un blanc bleuâtre, beaucoup plus grandes sous le ventre que sous la queue *. * Les écailles du dos de la couleuvre suisse sont ovales et relevées par une arête; elle a jusqu’à cent soixante-dix grandes plaques et cent vingt-sepé paires de petites ù DES COULEUVRES. 183 La couleuvre suisse parvient jusqu’à trois pieds de longueur : elle paroît a1i- mer le voisinage des eaux et les ombres épaisses ; on la trouve dans les fossés et dans les buissons qui croissent sur un terrain humide ; et on la rencontre aussi dans les bois du Jorat. Eile dépose ses œufs , en été , dans des endroits chauds, et sur-tout dans du fumier où elle les abandonne : on a assuré à M. de Rasou- mowsky qu'ils étoient attachés ensemble, et au nombre de quarante-deux ou plus ; ils sont renfermés dans une membrane blanche , mince comme du papier , et qui se déchire facilement. Le serpenteau est plein de force et d’agilité en sortant de l'œuf ; 1l a quelquefois alors plus d’un demi-pied de longueur , et ses couleurs sont plus claires que celles des couleu- vres suisses adultes. Le peuple regarde ces serpens comme venimeux ; mais ils n'ont point de crochets mobiles, et leur mâchoire supérieure estgarnie, de chaque côté , d’un double rang de petites dents aiguës et serrées. Û 184 HISTOIRE NATURELLE L’IBIB'OCAES C= nom d'ibiboca a été donné par les voyageurs et les naturalistes à plusieurs’ espèces de serperis, très-différentes l’une de l’autre ; nous le réservons à la cou- leuvre dont il est question dans cet ar- ticle , et qui a été envoyée sous ce nom. au Cabinet du roi. C’est dans le Bresil qu'on la trouve ; elle n’est point veni- meuse , et nous allons la décrire d’après l'individu qui fait partie de la collection de sa majesté. | Elle a le dessus de la tête garni de neuf grandes écailles ; le dos couvert d’écailles rhomboïdales, unies , grisâtres et bor- dées de blanc ? ; cinq pieds cinq pouces six lignes de longueur totale ; un pied sept pouces une ligne depuis l’anus Jus- 1 Cobra de corais, au Bresil. 2 Les écailles du dos sont, en plusieurs endroits, un peu séparées les unes des autres. Fu DES COULEUVRES. 185 qu’à l'extrémité de la queue; centsoixante- seize grandes plaques, et cent vingt-une paires de petites *. * L’individu du Cabinet du roi étoit mâle; ül avoit élé mis dans l’esprit-de-vin pendant que ses deux verges sortoient par son anus : chacune est longue de six lignes, et a six lignes de diamètre ; lorsqu'elle s’épanouit, l'extrémité, qu’on pourroit comparer à une fleur radiée, présente cinq cercles concentriques de membranes plissées et frangées, autour desquels on voit quatre autres cercles de piquans de nature un peu écailleuse et longs de deux lignes : la surface extérieure est hérissée de petits piquans presque imperceptibles. 236 4 186 HISTOIRE NATURELLE LA TACHETÉE. No us donnons ce nom à une couleuvre de la Louisiane , dont le dessus du corps est blanchâtre , avec de grandes taches en forme de losange , quelquefois irré- gulières , d’un roux plus où moins rou- geûâtre, et bordées de noir où d’une cou- leur très-foncée. On voit souvent, depuis le cou jusqu’au quart de la longueur du corps, une double rangée de ces taches, disposées de manière à former une raie en zigzag. Le ventre est blanchâtre et quelquefois tacheté. | Cette couleuvre n’est point venimeuse; elle a neuf grandes écailles sur le sommet de la tête ; des écailles hexagones, et relevées par une arête sur le dos ; cent dix-neuf grandes plaques et soixante-dix paires de petites *. * Une couleuvre tachetée, conservée au Cabinet du roi, a deux pieds de longueur totale, et sa queue est longue de cinq pouces quatre lignes, A DES COULEUVRES. 187 Il paroît qu’elle est de la même espèce que le serpent figuré dans Catesby ( tome Il, planche 55). Ce reptile se trouve dans la Virginie et dans la Caroline, où on l'appelle serpent de blé, à cause de la ressemblance de ses couleurs avec celles d’une espèce de maïs ou de blé d'Inde, et où il pénètre quelquefois dans les basses-cours pour sucer les œufs. Ent LAN AU Us à | ‘ :88 HISTOIRE NATURELLE LE TRIANGLE.. Nous nommons ainsi cette espèce de couleuvre , parce qu'on voit sur le som-— met de sa tête, qui est garni de neuf grandes écailles, une tache triangulaire, chargée, dans le milieu, d’uneautretache ‘triangulaire plus petite, et d’une couleur beaucoup plus claire ou quelquefois plus foncée. Des écailles unies et en losange couvrent le dessus du corps, qui est blan- châtre , avec des taches rousses , irré- sulières , et bordées de noir. On voit un rang de petites taches de chaque côté du dos , et une tache noire , alongée, et placée obliquement derrière chaque œil. e triangle se trouve en Amérique, et n’est point venimeux. Un individu de cette espèce , envoyé au Cabinet du roi, a deux pieds sept pouces deux lignes dé longueur totale , trois pouces depuis l'anus jusqu’à l'extrémité de la queue, deux cent treize grandes plaques , et quarante-huit paires de petites. DES COULEUVRES 18 \ LE TRIPLE-RANG. L: nom que nous avons cru devoir donner à cette couleuvre désigne la dis- position de ses couleurs : le dessus de son corps est blanchâtre , avec trois ran- gées longitudinales de taches d’une cou- leur foncée ; et le dessous est varié de blanchäâtre et de brun. Elle n’est point venimeuse ; elle a neuf grandes écailles sur le sommet de la tête, des écailles ovales , et relevées par une arête sur le dos ; cent cinquante grandes plaques et cinquante-deux paires de petites * ; elle habite en Amérique. * Un individu de cette espèce, envoyé au Ca- binet du roi, a un pied dix pouces de longueur totale, et sa queue est longue de quatre pouces, F90 HISTOIRE NATURELLE En | LA RÉTICULAIRE, Core couleuvre de la Louisiane res- - semble beaucoup par ses couleurs à l’ébi- boca. Les écailles que l’on voit sur la partie supérieure de son corps ,; sont blan- châtres, et bordées de blanc : comme les bordures se touchent , elles forment une sorte de réseau Dane au travers duquel on verroit le corps de l’animal; et voilà pourquoi nous l’avons nommée la réticu- aire. Elle est distinguée de l’ibiboca par plusieurs caractères, et sur-tout par Île nombre de ses plaques, trop différent de celui des plaques de ce dernier ser- pent, pour que ces deux couleuvres appar- tiennent à la même espèce*. Parmi les * Les mâchoires de la réuiculaire ne sont point armées de crochets mobiles; elle a la tète couverte de neuf grandes écailles : le dos garni d’écailles unies et en losange; deux cent dix-huit grandes plaques et quatre-vingts paires de petites. , x Ait NA à &. W, t JT auquel D. zLA RETICULAIRE a d 5 un Lane © = En « = — © # <« = DES COULEUVRES. xor réticulaires que nous avons décrites, nous en avons vu une qui est conservée au Cabinet du roi, et qui a trois pieds onze pouces de longueur totale, et dix pouces depuis l’anus jusqu’à l'extrémité de la queue. LR RITES SEPT OUR 192 HISTOIRE NATURELLE Cs serpent est blanc bare et pars ; dessous, avec des bandes transversales plus ou moins larges , d’une couleur très- | foncée , qui, comme autant de zones 5: le ceignent et font le tour de son corps. On voit dans les intervalles blancs quel- ques écailles tachetées de roussâtre à leur extrémité ; et toutes celles qui garnissent les lèvres ou le dessus de la têté, sont. blanchâtres, et bordées de roux ou de brun * À La babe à zones a beaucoup de : rapports avec l’annelée et avec la noire * Une couleuvre à zones, qui fait partie de la collection du roi, a neuf grandes écailles sur le sommet de la tête, des écailles rhomboïdales et 1e unies sur le dos, un pied de longueur totale, un à pouce six lignes depuis l’anus jusqu'à l'extrémité 4 de la queue , cent soixante-cinq grandes Hlogis : et trente-cinq paires de petites. DES COULEUVRES. 103 et fauve; mais, indépendamment d'autres _ différences , elle est séparée de la pre- F mière par la disposition de ses couleurs, et de la seconde par le nombre de ses _ plaques. Elle n’est pas venimeuse. 194 HISTOIRE NATURELLE LA RBOUSS. E ETTE couleuvre a le dessus du corps : d’un roux plus ou moins foncé, et le dessous blanchâtre. C’est de la couleur de son dos que vient le nom que nous avons cru devoir lui donner. Elle n’est point venimeuse ; mais nous ignorons quelles sont ses habitudes naturelles. Nous avons décrit cette espèce d’après un individu conservé au Cabinet du roi, et qui a un pied cinq pouces quatre lignes de longueur totale, et trois pouces de- puis l'anus jusqu’à l'extrémité de la queue. La rousse a neuf grandes écailles sur la partie supérieure de la tête, le dos couvert d’écailles rhomboïdales et unies, deux cent vingt-quatre grandes plaques et soixante-huit paires de petites. Nous ne savons pas quel est le pays où on la trouve. DES COULEUVRES. 195 PA TARCGE-TEÉTEL N ous nommons ainsi cette couleuvre parce que sa tête, un peu applatie par- dessus et par-dessous , est très-large à proportion du corps. C’est M. Dombey qui l’a apportée de l'Amérique méridio- nale au Cabinet du roi. La couleur du dessus du corps de ce serpent est blan- châtre , avec de grandes taches irrégu- lières d’une couleur très-foncée, et qui se réunissent en plusieurs endroits le long du dos, et sur-tout vers la tête, ainsi que vers la queue. Le dessous du corps est également blanchâtre , mais avec des taches plus petites , plus éloignées l’une de l’autre, et disposées longitudinalement de chaque côté du ventre. Le museau de cette couleuvre est ter- miné, comme celui de plusieurs vipères venimeuses, par une grande écaille rele- yée , presque verticale, pointue par le 196 HISTOIRE NATURELLE haut et échancrée par le bas ; ; cependant | elle n’a point de crochets mobiles, et'le sommet de sa tête est garni de neuf grandes écailles : celles qui revêtent le dos sont ovales, unies , et un peu sépa- rées l’une de l’autre vers la tête, comme sur le na)Ja. | L’individu que nous avons décrit avoit quatre pieds neuf pouces de longueur totale, sept pouces depuis l'anus jusqu’à l'extrémité de la queue, deux cent dix- huit grandes plaques et cinquante-deux paires de petites. | Avant de passer au genre des boa, il nous yresteroit à parler de quinze cou- leuvres dont Gronovius a fait mention; mais comme 1l n’est entré dans presque aucun détail relativement à ces reptiles, et que nous ne les avons pas vus, nous avons cru ne devoir pas en traiter dans des articles particuliers , et ne pouvoir même rien décider relativement à l’iden- tité ou à la différence de leurs espèces avec celles que nous avons décrites. Nous nous sommes contentés de les placer à leur rang dans notre table méthodique, DES COULEUVRES. 197 en y rapportant le petit nombre de carac- tères indiqués par Gronovius, en ren- voyant aux planches qu'il a citées, en. désignant uniquement ces couleuvres par le numéro des articles de Gronovius où il en est question, et en ne leur donnant aucun nom jusqu'à ce qu'elles soient mieux connues. SECOND GENRE É. SERPENS Qui ont de grandes plaques sous le corps el sous la queue. ‘ Bb O4 LE DEVIN Nous avons considéré à la tête du genre des couleuvres les diverses espèces de vipères, ces animaux funestes et d’au- tant plus dangereux que, distillant sans * Le devin, au Mexique ; xaxathua, xalzal- Aua (l’empereur), dans le même Pays: tama- cuilla huilia, dans d’autres contrées de l’'Amé- rique ; caçadora, ou couleuvre chasseuse, aux environs de l’Orenoque ; jurucucu , dans le Bresil; borguacu , giboya ou jiboya , et la reine des ser- Lo. La 298. Z. LE DEVIN 2 L'HIPNALE JF auquet- : HISTOIRE NATURELLE. :x9 cesse le venin le plus subtil, ils masquent leur approche, déguisent leurs attaques, se replient en cercle, se cachent, pour ainsi dire, en eux-mêmes, comme pour dérober leur présence à leurs victimes, s’élancent sur elles par des sauts aussi rapides qu’inattendus , ne parviennent à les vaincre que par leurs poisons mortels, et n’emploient que cette arme traîtresse qui pénètre comme un trait invisible, et dont la valeur ni la puissance ne peuvent se garantir. Nous allons parler mainte- nant d’un genre plus noble ; nous allons traiter des Doa, des plus grands et des plus forts des serpens, de ceux qui, ne contenant aucun venin , n’attaquent que par besoin , ne combattent qu'avec au- dace , ne domtent que par leur puissance, et contre lesquels on peut opposer les armes aux armes, le courage au courage; pens, ainsi que jauca acanga, au Bresil; la manda (qui veut dire roi des serpens), à Java; mamballa et polonga, à Ceylan; giarende , ge- rende, gorende; fedagoso et cobra de veado, par les Portugais; serpent impérial ; dépone, dans plusieurs contrées. g\! $: CM MT ES PA) EU T CRIE L : S1+ \ : LV A LAN oo HISTOIRE NATURELLE la force à la force, sans craindre de rece- voir, par une piqûre insensible, une mort aussi cruelle qu'imprévue. Parmi ces premières espèces, parmi ce genre distingué dans l’ordre des serpens, le devin occupe la première place. La Nature l’en a fait roi par la supériorité des dons qu’elle lui a prodigués ; elle lui a accordé la beauté, la grandeur, l’agi- lité, la force, l’industrie; elle lui a en quelque sorte tout donné, hors ce funeste poison départi à certaines espèces de ser- pens , presque toujours aux plus petites, et qui a fait regarder l’ordre entier de ces animaux comme des objets d’une grande terreur. Le devin est donc parmi les serpeus comme l'éléphant ou le lion parmi les quadrupèdes : il surpasse les animaux de son ordre par sa grandeur comme le pre- mier, et par sa force comme le second. Il parvient communément à la longueur de plus de vingt pieds; et, en réunissant des témoignages des voyageurs, 1l paroît que c’est à cette espèce qu'il faut rappor- er les individus de quaranteoucinquante : DES RO A: 20f pieds de long, qui habitent, suivant ces mêmes voyageurs, les déserts brülans où l’homme ne pénètre qu'avec peine. C'est aussi à cette espèce qu'apparte- noit ce serpent énorme dont Pline a parlé, ‘et qui arrêta , pour ainsi dire, l’armée romaine auprès des côtes septentrionales de l’Afrique. Sans doute il y a de l’exagé- ration dans la longueur attribuée à ce mopstrueux animal ; sans doute il n’a- voit point cent vingt pieds de long, comïne le rapporte le naturaliste romain : mais Pline ajoute que la dépouille de ce serpent demeura long -temps suspendue dans un temple de Rome, à une époque assez peu éloignée de celle où il écrivoit ; et à moins de renoncer à tous les témoi- gnages de l'histoire , on est obligé d’ad- mettre l’existence d’un énorme serpent, qui, pressé par la faim , se jetoit sur les soldats romains lorsqu'ils s’écartoient de leur camp, et qu’on ne put mettre à mort qu’en employant contre lui un corps de troupes, et en lécrasant sous les mêmes machines militaires qui servoient à ces vainqueurs du monde à renverser les MS CALE NAN 202 HISTOIRE NATURELLE À : murs ennemis. C’étoit auprès des plaines LA sablonneuses d'Afrique qu’eut lieu ce combat remarquable. Le serpent devin se trouve aussi dans cette partie du monde; et comme c’est le plus grand des serpens, c’est un individu de son espèce qui doit .avoir lutté contre les armées romaines. Ce mot de Rome antique désigne tou- jours la puissance et la victoire; c’est done la plus grande preuve que l’on puisse rap- porter en faveur de la force du serpent dont nous écrivons l’histoire, que d’ex- poser les moyens employés par les con- quérans de la terre pour le soumettre et lui donner la mort. Le devin est remarquable par la forme de sa tête , qui annonce, pour ainsi dire, la supériorité de sa force, et que l’on a comparée , avec assez de raison , à celle des chiens de chasse appelés chiens cou- : chans. Le sommet en est élargi, le front élevé et divisé par un sillon longitudinal ; les orbites sont saillantes, et les yeux très-gros ; le museau est alongé et ter- miné par une grande écaille blanchâtre, tachetée de jaune, placée presque verti= Fe ü .sù + F DES BO A. 203 calement , et échancrée parle bas pour laisser passer la langue; l'ouverture de la gueule très-srande. Les dents sont très- longues * ; mais le devin n’a point de cro- * Clevyerus rapporte que, cherchant à avoir le squeletie d'un de ces grands serpens, ses domes- tiques en firent cuire les chairs dans de l’eau où Fon avoit mis Ce la chaux vive. Un d’eux voulant nettoyer la tête du serpent, dont la cuisson avoit détaché les chairs, se blessa au doigt contre les grosses dents de l’anmmal. Cet accident fut suivi d'une enflure avec inflammation dans la partie af- fectée, d'une fièvre continue et de délire, qui ne cessèren£ qu'après qu'on eut employé les remèdes - convenables , et particulièrement une composition appelée lapis serpentinus , et que les Jésuites fai- soient alors dans l’Inde. T'oute vésicule et toute chair avoient été emportées par la chaux vive, observe l’auteur. Par conséquent, on ne doit attri- buer à aucune sorte de venin les accidens dont il parle ; et ce fait ne peut pas détruire les observa- . tions plusieurs fois répétées, qui prouvent que le devin n’est point venimeux : d’ailleurs nous venons de voir que sa gueule ne renferme point de cro- chets mobiles, aïnsi que nous nous en sommes as surés nous-mêmes. k %4 HISTOIRE NATURELLE chets mobiles : quarante-quatre grandes’ écailles couvrent ordinairement la lèvre supérieure , et cinquante-trois la lèvre inférieure. La queue est très-courte en proportion du corps , qui est ordinaire= ment neuf fois aussi long que cette par- tie, mais elle est très-dure et très-forte *. Ce serpent énorme est d’ailleurs aussi distingué par la beauté des écailles qu le couvrent et la vivacité des couleurs dont il est peint, que par sa longaeur prodigieuse. Les nuances de ces couleurs s’effacent bientôt lorsqu'il est mort ; elles disparoïissent plus ou moins , suivant la manière dont il est conservé , et le degré d’altération qu'il peut subir. Il n’est pas surprenant , d’après cela, qu’elles aient été décrites si diversement par les au- * Le sommet de la tête du devin est couvert - d’écailles hexagones, petites, unies et semblables à celles du dos ; deux rangées longitudinales de grandes écailles s'étendent de chaque côté des grandes pla= ques, qui sont moins longues que dans la plupart des couleuvres, et dont on compte deux cent qua rante-six sous le corps et cinquante-quatre sous Ja sueue, DES BO A. 203 teurs, et qu'il ait été représenté dans des planches , de manière que les différens individus de cette espèce aient paru for- mer jusqu’à neuf espèces différentes. Mais il y a plus : les couleurs du serpent devin varient beaucoup , suivant le climat qu'il habite, et apparemment suivant l'âge, le sexe , etc. Aussi croyons-nous très-inu- tile de décrire dans les plus petits détails celles dont il est paré ; nous pensons de- voir nous contenter de dire qu'il a com- munément sur la tête une grande tache d’une couleur noire ou rousse très-foncée , qui représente une sorte de croix dont la traverse est quelquefois supprimée. Tout ie dessus de son dos est parsemé de belles et grandes taches ovales, qui ont ordinai- rement deux ou trois pouces de longueur, qui sont très-souvent échancrées à chaque bout en forme de demi-cercle , et autour desquelles l’on voit d’autres taches plus petites de différentes formes ; toutes sont placées avec autant de symétrie, et la plupart sont si distinguées du fond par des bordures sombres qui, en imitant des ombres, les détachent et les font 15 & M INTER à 206 HISTOIRE NATURELLE ressortir, que lorsqu'on voit la dépouille d’un de ces serpens, on croit moins avoir sous les yeux un ouvrage de la Nature qu'une production de l’art compassée avec le plus de soin. Toutes ces belles taches , tant celles qui sont ovales que les taches plus petites qui les environnent, présentent les couleurs les plus agréablement mariées et quel- quefois les plus vives. Les taches ovales sont ordinairement d’un fauve doré, quel- quefois noires ou rouges et bordéés de blanc ; et les autres, d’un châtain plus ? î ou moins clair , ou d un rouge très-vif, semé de points noirs où roux, SabE souvent, d'espace en espace , ces marques brillantes que l’on voit resplendir sur la queue du paon ou sur les ailes des beaux papillons, et qu’on a notmmées des yeux , parce qu’elles sont composées d’un point entouré d’un cercle plus clair ou rue obscur. Le dessous du corps du devin est d’un cendré Jaunâtre , marbré ou tacheté de noir. On a assez rarement l'animal entier DES BOA 207 dans les collections d'histoire naturelle ; mais il n’est guère aucun cabinet où la peau de ce serpent, séparée des plaques du dessous de son corps , ne soit étendue en forme de larges bandes. On leur a donné divers noms, suivant la grandeur des individus , les pays d’où on les a recus , les variétés de leurs couleurs, et les différences qui peuventse trouver dans les petites taches placées autour des taches ovales. Mais quelles que soient ces variétés d'âge , de sexe ou de pays, c’est tou- Jours au serpent devin qu’il faudra rap- porter ces belles peaux ; et jusqu’à pré- sent on ne connoît point d'autre serpent que ce dernier qui soit doué d’une taille très-considérable, et qui ait en même temps sur le dos des taches ovales sem- blables à celles que nous venons d’indi- quer. Lorsque l’on considère la taille déme- surée du serpent devin, l’on ne doit pas être étonné de la foree prodigieuse dont il jouit. Indépendamment dela roideur de ses muscles, il est aisé de concevoir com- ment un animal qui a quelquefois trente de LR RENE ET 208 HI STOIRE NATURELLE pieds de long , peut, avec RUE, étouf- fer et san de très-gros animaux dans les replis multipliés de son corps, dont tous les points agissent, et dont tous les contours saisissent la proie, s’appliquent intimement à sa surface, et en suivent toutes les irrégularités. Cette grande puissance , cette force redoutable , sa longueur gigantesque , l'éclat de ses écailles , “a beauté de ses couleurs, ont inspiré une sorte d’admi- ration mêlée d’effroi à plusieurs peuples encore peu éloignés de l’état sauvage; et comme tout ce qui produit la terreur et l'admiration, tout ce qui paroît avoir une grande supériorité sur les autres êtres, est bien près de faire naître dans des têtes peu éclairées l’idée d’un agent surnatu- rel, ce n’est qu'avec une crainte reli- gieuse que les anciens habitans du Mexique ont vu le serpent devin. Soit qu’ils aient pensé qu’une masse considérable, exécu- tant des mouvemens aussi rapides, ne pouvoit être mue que par un souffle di- vin , ou qu'ils n’aient regardé ce serpent que comme un ministre de la toute- L , DES BOA. 20) puissance céleste, il est devenu Fobjet de leur culte. Ils l’ont surnommé ezspereur, pour désigner la prééminence de ses qua- lités. Objet de leur adoration, il a dû être celui de leur attention particulière; aucun de ses mouvemens ne leur a, pour ainsi dire , échappé; aucune de ses actions ne pouvoit leur être indifférente : ils n’ont écouté qu'avec un frémissement religieux les siflemens longs et aigus qu'il fait en- tendre ; ils ont cru que ces sifllemens, que ces signes des diverses affections d’un être qu'ils ne voyoient que comme mer- veilleux et divin, devoient être liés avec leur destinée. Le hasard a fait que ces siflemens ont été souvent beaucoup plus forts ou plus fréquens dans les temps qui ont précédé les grandes tempêtes, les ma- ladies pestilentielles, les guerres cruelles ou les autres calamités publiques. D’ail- leurs les grands maux physiques sont souvent précédés par une chaleur vio- lente , une sécheresse extrême , un état particulier de l'atmosphère, une électri- cité abondante dans l'air, qui doivent agiter les serpens et leur faire pousser des 1 210 HISTOIRE NATURELLE siflemens plus forts qu’à l'ordinaire : ns les Mexicains n’ont regardé ceux du ser- pent devin que comme l’annonce des plus grands malheurs, et ce n’est qu’ avec consternation qu'ils les ont entendus. Mais ce n’est pas seulement un culte doux et pacifique qu’il a obtenu chez les plus anciens habitans dunouveaumonde; son image y a été vénérée, non seule- ment au milieu des nuages d’encens , mais même de flots de sang humain, versé pour honorer le dieu auquel ils lavoient consacré, et qu'ils avoient fait cruel *. Nous ne rappelons qu’en frémissant le nombre immense de victimes humaines que la hache sanglante d’un fanatisme aveugle et barbare a immolées sur les * La divinité suprême des Mexicains, nommée sitzilipuztii, Étoit représentée tenant dans sa main droite un serpent, par lequel nous devons croire, d’après tout ce que nous venons de dire, qu’ils: vouloient désigner l'espèce du serpent devin. Les temples et les autels de cette divinité, à laquelleïls. faisoient des sacrifices barbares, offroient Pimage, du serpent. | er MS DES BO A. 214 autels de la divinité qu’il avoit inventée; nous ue pensons qu'avec horreur aux monceäux de têtes et de tristes ossemens trouvés par les Européens autour des temples où le serpent sembloit partager les hommages de la crainte ; et tant ik faut de temps, dans tous les pays, pour que la raison brille de tout son éclat, la superstition , qui a, pour ainsi dire, divi- nisé le devin, n’a pas seulement régné en Amérique ; aussi grand, aussi puis- sant , aussi redoutable dans les contrées ardentes de l’Afrique , il y a inspiré la même terreur , y à paru aussi merveil- leux , y a été également regardé par des esprits encore trop peu élevés au-dessus de la brute, comme le souverain dispen- : xx des Dome ct des maux. On l'y a également adoré ; on en a fait un dieu sur les côtes brülantes du Mozambique, comme auprès du lac de Mexico, et il paroît même que le Japonois s’est pros- terné devant lui. | Mais s1 l'opinion religieuse ne l’a pas fait régner sur l’homme dans toutes les eontrées équatoriales, tant de l’ancien à, “''ARNORNEEISS 212 HIST OIRE NATURELLE 4 que du nouveau continent, il n’en est presque aucune où il nait Dettes sur les animaux l’empire de sa force. Il habite ” en effet presque tous les pays où il à trouvé assez de chaleur pour ne rien perdre de son activité, assez de proie pour se nourrir, et assez d'espace pour n'être pas trop souvent tourmenté par ses ennemis ; il vit dans les Indes orien- tales et dans les grandes îles de l'Asie, ainsi que dans les parties de l'Amérique voisines des deux tropiques : il paroît même qu'autrefois il habitoit à des lati- tudes plus éloignées de la ligne, et qu’il vivoit dans le Pont, lorsque cettecontrée, plus remplie de bois, de marais, et moins peuplée , lui présentoit une surface plus libre ou plus analogue à ses habitudes et à ses appétits. Les relations des anciens. doivent donner une bien grande idée de: l'haleine empestée qui s’exhaloit de sa: gueule, puisque Métrodore a écrit que l’immense serpent qu’il a placé dans cette contrée du Pont, et qui devoit être le devin, avoit le pouvoir d'attirer dans sa gueule béante les oiseaux qui volaient CS DES B O A. Hi). a au-dessus de sa tête , mème à une assez grande hauteur. Ce pouvoir n’a consisté sans doute que dans la corruption de l’ha- leine du serpent, qui, viciant l'air à une très-petite distance , et l’imprégnant de miasmes putrides et délétères, a pu, dans certaines circonstances , étourdir des o1- seaux, leur ôter leurs forces , les plonger dans une sorte d’asphyxie, et les con- traindre à tomber dans la gueule énorme ouverte pour les recevoir. Mais quel- qu'exagéré que soit le fait rapporté par Métrodore, il prouve la grandeur du ser- pent auquel il l’a attribué , et confirme notre conjecture au sujet de l'identité de son espèce avec celle du devin. D'un autre côté, peu de temps avant celui où Pline a écrit, et sous l'empire de Claude , on tua auprès de Rome, suivant ce naturaliste, un très-grand serpent du genre des boa, dans le ventre duquel on trouva le corps entier d’un petit enfant, t qui pouvoit bien être de lespèce du devin. J'ai souvent ouï dire aussi à plu- sieurs habitans des provinces méridio- nales de France , que dans quelques par- | RYIT "ANTENNES RAR UENAEE FR. A ni 214 HISTOIRE NATURELLE : ties de ces provinces, moins! peuplées , plus couvertes de bois , plus éntrecou- pées par des collines, d’un accès plus difficile, et présentant plus de cavernes. et d'anfractuosités, on avoit vu des ser- pens d’une longueur très-considérable, qu'on auroit dû peut-être rapporter à l'espèce ou du moins au genre du devin*. * Schwenckfeld dit, dans son Histoire des rep- iles de la Sulésie » qu'un homme digne de foi lui avoit assuré qu’on trouvoit dans cette province des serpens longs de huit coudées et de la grosseur du bras : 1l Let appelle 20@, natrix domestica , serpens palustris , serpens aquaiilis, angiis boa,, draco serpens. Il est dit dans les Mémoires des Curieux de la Nature, pour lannée 1682, que peu de temps auparavant on avoit pris, auprès de Lausanne en Suisse, un si grand serpent, que sa circonférence égaloit celle de deux cuisses très- grosses. La relation ajoutoit que ce serpent étoit monstrueux, et qu’il avoit des oreilles ; et il est à remarquer que , dans presque tous les a vagues et peu circonstanciés que l'on a faits concernant les énormes serpens des provinces méridionales de France , on leur a toujours supposé des oreilles, quoiqu’aucune espèce de serpent nait même d’ous verlure apparente pour l’organe de l'oute. D'E'SOB OA TT 15 Mais c'est sur-tout dans les déserts brû- lans de l'Afrique , qu’exercant une domi- mation moins troublée , il parvient à une longueur plus considérable. On frémit lorsqu'on lit, dans les relations des voya- geurs qui ont pénétré dans l’intérieur de cette partie du monde, la manière dont l'énorme serpent devin s’avance au milietw des herbes hautes etdesbroussailles, ayant quelquefois plus de dix-huit pouces de diamètre , et semblable à une longue et grosse poutre qu’on remueroit avec vi- tesse. On appercoit de loin , par le mou- vement des plantes qui s’inclinent sous son passage , l'espèce de sillon que tracent les diverses ondulations de son corps ; on voit fuir devant lui les troupeaux de gazelles et d’autres animaux dont il fait sa proie ; et le seul part qui reste à prendre dans ces solitudes immenses pour se ga- rantir de sa dent meurtrière et de sa force funeste , est de mettre lé feu aux herbes déja à demi brülées par l’ardeur du soleil. Le fer ne suffit pas contre ce dangereux serpent, lorsqu'il est parvenu à toute sa longueur , et sur-tout lorsqu'il 216 HISTOIRE NATURELLE est irrité “pu la faim, L'on ne peut éviter la mort qu’en couvrant un pays immense de flammes qui se propagent avec vîtesse au milieu de végétaux presque entière" ment desséchés, en excitant ainsi un vaste incendie , et en élevant, pour ainsi dire, un rempart de feu contre la poursuite de cet énorme animal. Il ne peut être, en effet , arrêté , n1 par les fleuves qu'il rencontre , ni par les bras de mer dont il fréquente souvent les bords ; car il nage avec facilité, même au milieu des ondes agitées: et c'est en vain , d’un autre côté, qu’on voudroit chercher un abri sur de grands arbres ; 1l se roule avec prompti- tude Jusqu'à l'extrémité des cimes les plus hautes : aussi vit-il souvent dans les forêts. Enveloppant les tiges dans les divers replis de son corps , il se fixe sur les arbres à différentes hauteurs , et y demeure souvent long-temps en embus- cade , attendant patiemment le passage de sa proie, Lorsque , pour l’atteindre où pour sauter sur un arbre voisin , il a une trop grande distance à franchir , il eutortille sa queue autour d’une branche, rade S 8 Om Tori: 2m et suspendant son corps alongé à cette espèce d’anneau , se balancant , et tout d’un coup s’élançant avec force, 1l se jette comme un trait sur sa Victime, ou contre l'arbre auquel il veut s'attacher. | Il se retire aussi quelquefois dans les . cavernes des montagnes, ct dans d’autres antres profonds où il a moins à craindre les attaques des ennemis , et où il cherche un asyle contre les températures froides les pluies trop abondantes , et les autres accidens de l’atmosphère qui lui sont contraires. Ilestconnu sous le nom trivial de grande couleuvre , sur les rivages noyés de la Guiane : il y parvient communément à ia grandeur de trente pieds, et même, dans certains endroits , à celle de qua- rante. Comme le nom qu'il y porte y est donné à presque tous les serpens qui joignent unegrande force à une longueur considérable , et qui en même temps n’ont point de venin, et sont dépourvus des crochets mobiles qu’on remarque dans les vipères, on est assez embarrassé pour distinguer parmi les divers faits rapportés Serpens, 1 V, 19 J 218 HISTOIRE NATURELLE par les vo oyageurs S touchant les serpens ; ceux qui conviennent au devin. Il paroît bien constaté cependant qu'il y jouit d’une force assez grandé , pour qu’un seul coup de sa queue renverse un afimal assez gros ; et même l’hoiñme le plus vigoureux. NH y attaque le gibier le plus difficile à vaincre; on l’y a Vu avaler des chèvres et étouffer des couguars, ces repré- sentans du tigre dans lé nouveau monde. Il dévore quelquefois , dans les IndeSorien- tales , des animaux encore plus considé- rables ,; ou mieux défendus , téls que des porc-épics , des cerfs et des taureaux; et ce fait effrayant étoit déja connu des anciens. ù das Lorsqu'il appercoit un ennemi dange- reux, ce n’ést point avec ses dents Qu'il commence un combat qui alors scroit trop désavantageux pour lui; maïs il se précipite avec tant de rapidité sur sa malheureuse victime, l'enveloppe dans tant de contours, la serre avec tant de force, fait craquer ses os avec tant de violence, Que, e pouvant ni s'échapper, ni user dé ses armes, et réduite à pousser DES BOA. 219 de vains mais d’affreux hurlemens, elle est bientôt étouffée sous les efforts mul- tipliés du monstrueux reptile. S1 le volume de l'animal expiré est trop considérable pour que le devin puisse l’avaler, malgré la grande ouverture de sa gonhos la facilité qu’il a de l’agran- dir, et l'extension dont presque tout son _corps.est susceptible , il continue de pres- ser sa proie mise à mort; il en écrase les parties les plus compactes; et, lorsqu'il ne peut point les briser avec bits : il l’entraîne en se roulant avec elle duniée | d’un gros arbre, dont il renferme le tronc dans ses replis; il place sa proie entre l’arbre et son corps; il les envi- ronne l’un et l’autre de ses nœuds vigou- reux ; et, Se servant de la tige noueuse comme d’une sorte de levier, il redouble ses efforts , et parvient bientôt à com- primer en tout sens, et à moudre, pour ainsi dire, le corps de lanimal qu'il a immolé. Lorsqu'il a donné ainsi à sa proie toute la souplesse qui lui est nécessaire, 1l d'alonge en continuant de la presser, et 4: 220 HISTOIRE NATURELLE Le diminue d’autant sa grosseur il PH de de sa salive. ou d’une sorte d'humeur analogue qu’il répand en abondance ; il pétrit ,; pour ainsi dire, à l’aide de ses : replis, cette masse devenue informe, ce corps qui n’est plus qu’un composé con- fus de chairs ramollies et d'os concassés : c’est alors qu’il l’avale, en la prenant par la tête, en l’attirant à lui, et en l’entrat- nant dans son ventre par de fortes aspi- rations plusieurs fois répétées. Mais, mal- gré cette préparation, sa proie est quel- quefois si volumineuse, qu’ilne peut l’en- gloutir qu’à demi : il faut qu'il ait digéré au moins en partie la portion qu'il a déja fait entrer dans son corps, pour pouvoir y faire pénétrer l’autre; et l’on à souvent vu le serpent devin , la gueule horrible- ment ouverte et remplie d’une proie à demi dévorée, étendu à terre , et dans une sorte d'inertie qui accompagne pres- que toujours sa digestion. Lorsqu’en effet il a assouvi son appétit violent, et rempli son ventre de la nour- riture nécessaire à l'entretien desa grande masse, il perd, pour un temps, son agis — DES BO A. CR : | lité et sa force; il est plongé dans une espèce de sommeil; il gît sans mouve- ment , comme un lourd fardeau, le corps prodigieusement enflé ; et cet engourdis- sement , qui dure quelquefois einq ou six jours, doit être assez profond; car, mal- gré tout ce qu'il faut retrancher des di- vers récits touchant ce serpent, il paroît que, dans différens pays, particulière- ment aux environs de l’isthme de Panama en Amérique , des voyageurs, rencontrant le devin à demi caché sous l’herbe épaisse des forêts qu'ils traversoient, ont plu- sieurs fois marché sur lui dans le temps où sa digestion le tenoit dans une espèce de torpeur. Ils se sont même reposés,. a-t-on écrit, sur son corps gisant à terre, et qu'ils prenoient, à cause des feuillages dont il étoit couvert, pour un trone d'arbre renversé , sans faire faire aucun mouvement au serpent, assoupi par les alimens qu'il avoit avalés, ou peut-être engourdi par la fraîcheur de la saison. Ce n'est que lorsqu’allumant du feu trop près de l'énorme animal, ils lui ont re- donné par cette chaleur assez d’acti- 19 222. HISTOIRE NATURELLE vité pour qu'il recommencât à se mou< | voir, qu'ils se sont apperçus de la pré- sence du grand réptile, qui les a glacés d’effroi, et loin duquel ils se sont préci- pités. avaloit quelquefois des animaux d’un volume si considérable, qu’il étoit étouflé. en les dévorant; et c'est ce temps d’en- sourdissement que choisissent les habi- tans des pays qu'il fréquente, pour lur faire la guerre et lui donner la mort: car, quoique le devin ne contienne au- cun poison , il a besoin de tant consom- inner, que son voisinage est. dangereux pour l'homme, et sur-tout pour la plu- part des animaux domestiques et utiles. Les habitans de l'Inde, les Nègres de l’A- frique, les sauvages du nouveau monde, se réunissent plusieurs autour de l’habi- tation du serpent devin. Hs attendent le momentoù il a dévoré sa proie, et hâtent mème quelquefois cet instant en atta- chant auprès de l’antre du serpent quel- que gros animal qu'ils sacrifñient , et sur Ce long état de torpeur a fait croire à quelques voyageurs que le serpent devin. D'E'S B'O'A 223 Tequel le devin ne manque pas de s’élan- cer. Lorsqu'il est repu, il tombe dans cet affaissement et cette insensibilité dont mous venons de parler; et c’est alors qu'ils se jettent sur lui, et lui donnent la mort sans crainte Comme sans danger. Ils osent, armés d’un simple lacs, s’ap- procher de Jui et l’étrangler, ou ils l’as- somment à coups de branches d’arbre *. * Nous croyons qu’on verra ici avec plaisir le récit de la manière dont , suivant Diodore de Sicile, on prit en Ésypte , et sous un Ptolémée ; Un ser- pent énorme , qui, à cause de sa grandeur, ne peut être rapporté qu'à l'espèce du devin. « Plusieurs chasseurs, encouragés par la muni- « ficence de Ptolémée , résolurent de lui amener à « Alexandrie un des plus grands serpens. Cet « énorme reptile, long dé trente coudées, vivoit « sur le bord des eaux: il y demeuroit immobile, « couché à’terre, et son corps replié en cercle ; « mais lorsquilvoyoit quelque animal approcher du « rivage: qu’il babitoit, il se jetoit sur lui avec im- « pétuosité, lé saisissoit avéc sa gueule , ou l’enve- « loppoit dans les replis de sa quete. Les chasseurs « l'a yant apperçu de loin , imaginèrent qu’ils pour- « rojent aisément le prendre dans des Jacs et l’en- [2 224 HISTOIRE NATURELLE Le desir de se délivrer d’un ira des<. tructeur n’est pas le seul motif qu’on aït | pour en faire la chasse. Les habitans de | l'île de Java , les Nègres de la côte d'Or « tourer de chaînes: Ils s'avancèrent avec courage; “ mais lorsqu'ils furent plus près de ce serpent « démesuré, l'éclat de ses yeux étincelans , son dos « hérissé d’écailles, le bruit qu’il faisoit en s’'agi= « tant, sa gueule ouverte et armée de dents longues | iæ et crochues , son regard terrible et féroce, les. « glacèrent deffroi : ils osèrent cependant s’avancer «pas à pas, et jeter de forts liens sur sa queue ; « mais à peine ces liens eurent-ils touché le mons- « trueux animal, que, se retournant avec vivacité, .« et faisant SE des sifflemens aigus, il dévora « le chasseur qui se trouva le plus près de lui, en « tua un seconc d’un coup de sa queue, et mit les « autres en fuite. Ces derniers ne voulant cependant « pas renoncer à la récompense qui les attendoit, « et imaginant un nouveau moyen , firent faire un « rets composé de. cordes très-ros$es 9 ©E propor- .« tionné à la grandeur de l'animal : ils le: placèrent « auprès de la caverne du serpent; et a yat bien observé le temps de sa sorue et de. sa rentrée, « 1l$ profitèrent de celui où l’énorme mile Étoit € allé chercher sa proie » pour boucher avéc des ñ DES BO A: |. 2 et plusieurs autres peuples mangent sa chair, qui est pour eux un mets agréable ; dans d’autres pays, sa peau sert de pa- rure ; les habitans du Mexique se revè- toient de sa belle dépouille ; et dans ces « pierres l'entrée de son repaire. Lorsque le ser- « pent revint, ils se montrèrent ious à la fois avec « plusieurs hommes armés d’arcs et de frondes, « plusieurs autres à cheval, et d’autres qui faisoient « résonner à grand bruit des trompettes et d'autres « instrumens retentissans. Ce serpent, se voyant « entouré de cette multitude, se redressoit et jetoit « l'effroi, par ses horribles sifflemens, parmi ceux « qui l’environnoient : mais effrayé lui-même par « les dards qu’on lui lançoit, la vue des chevaux, « le grand nornbre de chiens qui aboyoient , et le « bruit aigu des trompettes, 1l se précipita vers « l’entrée ordinaire de sa caverne; la trouvant fer- « mée, et toujours troublé de plus en plus par le « bruit des trompettes, des chiens et des chasseurs, « il se jeta dans le rets, où 1l fit entendre des siffle- « mens de rage : mais tous ses efforts furent vains, « etisa force cédant à tous les coups dont on l’as- « saillit, et à toutes les chaînes dont on le lia, ou « le conduisit à Alexandrie, où une longue diète « appaisa sa férocité. » 226. HISTOIRE NATURELLE temps antiques où des monstres de toute espèce ravagcoient des contrées de l’an- cien continent, que l’art de: l’homme commencoit à peine d’arracher à la Na= ture, combien de héros portèrent la peau de grands serpens qu'ils avoient mis à mort, et qui étoient vraisemblablement de l’espèce ou du genre du devin , comme des marques de leur valeur et des trophées de leur victoire ! C’est lorsque la saison des pluies est passée dans les coutrées équatoriales, que le devin se dépouille de sa peau altérée par la disette qu'il éprouve quelquefois , ou par l’action de l'atmosphère, par le frottement de divers corps , et par toutes les autres causes extérieures qui peuvent la dénaturer. Le plus souvent 1l se tient caché pendant que sa nouvelle peau n’est pas encore endurcie, et qu’il n’opposeroit à la poursuite de ses ennemis qu’un corps foible et dépourvu de son armure. Il doit demeurer alors renfermé ou dans le plus épais des forêts , ou dans les antres pro- fonds qui lui servent, de retraite. Nous peusons , au reste, qu’ordinairement il ne v DES BOA. 229 _s'engourdit complétement dans aucun saison de l’année. Ilne se trouve, en effet, que dans les contrées très-voisines des tropiques, où la saison des pluies n’amène jamais une température assez froide pour suspendre ses - mouvemens vitaux ; et comme cette saison des ‘pluies varie beau- coup dans les différentes contrées équa- toriales de l’ancien et du nouveau conti- nent , et qu'elle dépend de la hauteur des montagnes, de leur situation, des vents, de la position des lieux , en-decà ou au- delà de la ligne, etc., le temps du renou- vellement de la peau et des forces du serpent doit varier quelquefois de plu- sieurs mois et méme d’une demi-année. Mais c’est toujours lorsque le soleil du printemps redonne l’activité à la Nature, que le serpent devin, rajeuni, pour ainsi dire , plus fort, plus agile , plus ardent que jamais, revétu d’une peau nouvelle, sort des retraites cachées où il a dépouillé sa vieillesse , et s’avance l'œil en feu sur une terre embrasée des nouveaux rayons d’un soleil plus actif. Il agite sa grande masse en ondes sinueuses au milieu des 223 HISTOIRE NATURELLE . bois parés d’une verdure plus fraîche; faisant entendre au loin son sifflement « d'amour , redressant avec fierté sa tête, impatient de la nouvelle flamme qu’il éprouve , s’élançcant avec impétuosité, il appelle, pour ainsi dire , sa compagne, à laquelle il s’unit par des liens si étroits, que leurs deux corps ne paroiïissent plus en former qu’un seul. La fureur avec laquelle le devin se jette alors sur ceux : qui l’approchent et le troublent dans ses plaisirs , ou le courage avec lequel il demeure uni à sa femelle malgré la pour- suite de ses ennemis et les blessures qu'il peut recevoir, paroissent être les effets, d’une union aussi vivement sentie qu’elle est ardemment recherchée : point de cons- tance cependant dans leur affection; lors- que leurs desirs sont satisfaits, le mâle et la femelle se séparent ; bientôt ils ne se connoissent plus , et la femelle va seule, au bout d’un temps, dont on ignore la durée , déposer ses œufs sur le sable ou [4 sous des feuillages. | C’est ici l’exemplele plus frappant d’une grande différence entre la grosseur de KL ne \ DES :B'OxÂs Tostr. 229; l'œuf et la grandeur à laquelle parvient l'animal qui en sort. Les œufs du devin n’ont, en effet, que deux ou trois pouces daus leur plus grand diamètre. Toute la matière dans laquelle le fœtus est ren- fermé n’est donc que de quelques pouces cubes; et cependant le serpent, lorsqu'il a atteint tout son développement, ne contient-il pas quarante ou cinquante pieds cubes de matière. Ces œufs ne sont point couvés par la femelle ; la chaleur de l'atmosphère les fait seule éclore ; ou tout au plus dans certaines contrées comme celles |, par exemple , où l'humidité domine trop sur la chaleur , la femelle a le soin de pondfe dans quelques endroits plus abrités, et où des substances fermentatives et ramassées augmentent , par la chaleur qu’elles pro- duisent , l’effet de celle de l’atmosphère. On ignore combien de Jours les œufs demeurent exposés à cette chaleur, avant que les petits serpens éclosent. La grande différence qu'il y a entre la petitesse du serpent contenu dans son œuf, et la grandeur démesurée du serpent A 230 HISTOIRE NATURELLE adulte , doit faire présumer que ce n'est \ qu'au bout d’un temps très-long que le . devin est entièrement développé; et n’est- | Ce pas une preuve que ce sérpeñt vit un assez grand nombre d'années ? Le nombre de ces années doit en effet être d'autant plus considérable , que lé devin est aussi vivace que la HHIÈrt des autres serpens. Ses différentes parties jouissent de quel- ques mouvemens vitaux, même après qu'elles ont été entièrement séparées du reste du corps. On a vu, par éxemple, la tête d’un devin coupée dans le moment où le serpent mordoit avec fureur , con- tinuer de mordre pendant quelques ins- tans , et serrer même alors avec plus de Kobe la proie qu'il avoit saisie , les deux mâchoires se rapprochant par un effet de la contraction que les muscles éprou- voient encore. Lorsque cette contraction cut entièrement cessé, on eut de la peine à desserrer les mâchoires, tant les parties de la tête étoient devenues roiïdes ; ce qui fit croire qu’elle conservoit ae action , lorsque cependant il ne Fi cu reste TU aucune. DES BOA:. 23 L'HIPNALE. C:s5$7 un assez beau serpent, qui, ainsi que le devin , appartient au genre des boa, et a. de grandes plaques sous la queue , ainsi que sous le corps, mais qui lui est bien inférieur par sa longueur et par sa force. On le trouve dans le royaume de Siam. Le plus grand nombre des indi- vidus de cette espèce qui ont été conser- vés dans les cabinets, n’avoient guère qu'un pouce et demi de circonférence, et deux ou trois pieds de longueur ; et telles étoient à peu près les dimensions de ceux qui sont décrits dans Seba *. Ce serpent est d’un blanc jaunâtre, tirant plus ou moins sur le roux ; le dessous du corps est d’une couleur plus claire , et Seba dit qu’on y remarque des taches noirâtres * Un hipnale qui fait partie de la collection du roi, à un pied onze pouces de longueur totale, ct sa queue est Jongue de trois pouces. »32 HISTOIRE NATURELLE / CSS mais nous n’en avons Vu aucun-vestigé . sur l'individu qui est conservé dans l’es- prit-de-vin au Cabinet. du roi. Le dos est parsemé de taches blanchâtres, bordées d’un brun presque noir. Malgré leur irré- gularité, ces taches sont répandues sur le corps de l’hipnale de manière à le va- rier de couleurs agréables à la vue, et à représenter assez bien une riche étoffe brodée. Suivant Seba , la femelle ne diffère du mâle que par sa tête, qui est plus large. L'un et l’autre l’ont assez grande, sans que cependant elle paroïsse dispropor- tionnée. Le tour de la gueule présente une sorte de bordure remarquable que l’on observe dans plusieurs boa , mais qui est ordinairement plus sensible dans l’hipnale à proportion de sa grandeur; elle est com- posée de grandes écailles très-courbées, concaves à l'extérieur, et qui, étant ainsi . comme creusées , forment une sorte de petit canal qui borde les deux mâchoires. On a mis ce serpent au nombre des cérastes ou serpens cornus : il leur ressemble en effet par ses proportions ; mais les cérastes ont deux rangées de petites plaques sous a DES BOA. 233 queue , et d’ailleurs il n’a aucune appa- rence de cornes. Il se nourrit de chenilles, d'araignées, et d’autres petits insectes ; et comme 1l est très-agréable par ses cou- leurs , sans être dangereux , on doit le voir avec plaisir venir dans les environs des habitations, les délivrer d’une ver- mine toujours trop abondante dans les pays très-chauds. Il a ordinairement cent soixante-dix-neuf grandes plaques sous le corps , et cent vingt sous la queue. Les écailles qui recouvrent sa tête sont sem- blables à celles du dos ; mais le dessus du museau présente quatorze écailles un peu plus grandes. 20 — LA ‘ 234 HISTOIRE NATURELLE » { LE BOJOBI. Qvor QuE le bojobi n'’égale point le serpent devin par sa force, sa grandeur ni la magnificence de sa parure, quoiqu'il cède ‘en tout à ce roi des serpeus, il n’en occupe pas moins une place distinguée a : £ r À 0] £ parmi ces animaux, et peut-être le pre- mier rang lui appartiéndroit si l’espèce du devin étoit détruite. La longueur à laquelle il peut parvenir est assez consi- dérable , et 1l ne faut pas en fixer les limites d’après celles que présentent les individus de cette espèce conservés dans les cabinets *. Il doit être bien plus grand lorsqu'il a acquistout son développement; et s’il faut s’en rapporter à ce qu’on a écrit de ce boa , sa longueur ne doit pas être * L’individu que nous avons décrit, et qui fait partie de la collection de sa majesté, a deux pieds onze pouces de longueur totale , et à peu près sept pouces depuis Janus jusqu’à l'extrémité de la queue. ji z. LE BOJOBI, 2.LA BRODERIE, JT augut d- :DES BO A: Cr très-inférieure à celle du serpent devin. L'on a dit qu’il se Jetoit sur des chiens et d’autres gros animaux , et qu’il les dévo- roit *; et à moins qu'on ne lui ait attri- bué des faits qui appartiennent au devin, le bojobi doit avoir une longueur et une force considérables pour pouvoir mettre à mort et avaler des chiens et d’autres animaux assez gros. Ce serpent, qui ne se trouve que dans les contrées équatoriales, habite égale- ° ment l’ancien et le nouveau monde; mais il offre, dans les grandes Indes et en Amé- rique, le signe de la différence du climat dans les diverses nuances qu'il présente, quoique d’ailleurs le bojobi de FAmé- rique et celui des Indes se ressemblent par la place des taches , la proportion du corps, la forme de la tête, des dents, des écailles | par tout ce qui peut consti- tuer l'identité d'espèce. Le bojobi du Bre- sil est d’un beau verd de mer plus ou * M. Linné paroït avoir adopté cetie opinion en donnant au bojobi l’épithète de canina', de même 2° r , x 0 qu'il a donné celle de rnurina à un boa qui se nourrit de rats. i 236 HISTOIRE NATURELLE * moins foncé , qui s'étend depuis le som+ met de la tête jusqu’à l’extrémité de la queue, et sur lequel sont placées , d’es- pace er espace, des taches blanches irré- gulières , dont quelques unes approchent un peu d’une losange, et qui sont toutes assez clair-semées et distribuées avec assez d'élégance pour former sur le corps du bojobi un des plus beaux assortimens de _ couleurs. Ses écailles sont d’ailleurs ex- trêmement polies et luisantes*; elles réflé- chissent si vivement la lumière, qu’on lui a donné, ainsi qu’au serpent devin, Le nom indien de Z/eoa , qui veut dire ser- pent de feu : aussi, lorsque le bojobi brille aux rayons du soleil, et qu’il étale sa croupe resplendissante d’un beau verd et d’un blanc éclatant , on croiroit voir une longue chaîne d’émeraudes,- au milieu de laquelle on auroit distribué des dia- mans ; et ces nuances sont relevées par la couleur jaune du dessous de son ventre, qui, à certains aspects, encadre , pour ainsi dire, dans de l’or, le verd et le blanc du dos. * Elles sont rlomboïdalese 1 + DES BOAT 1.497 Le bojobi des grandes Indes ne présente pas cet assemblage de verd et de blanc ; mais il réunit l'éclat de l’or à celui des rubis. Le verd est remplacé par de l’oran- gé, et les taches du dos sont jaunâtres et bordées d’un rouge très-vif. Voilà donc les deux variétés du bojobi, qui ont recu l’une et l’autre une parure éclatante d’au- -tant plus agréable à l'œil, que le dessin «en est simple et par conséquent facile- ment saisi. | On doit considérer ces serpens avec d’au- tant plus de plaisir, qu’il paroît qu'ils ne sont point venimeux, qu'ils ne craignent pas l’homme , et qu’ils ne cherchent pas à lui nuire. S'ils n’ont pas une sorte de Familiarité avec lui comme plusieurs cou- leuvres, s'ils ne souffrent pas ses caresses, ils ne fuient pas sa demeure; ils vont souvent dans les habitations. Ils ne font de mal à personne si on ne les attaque point : mais on ne les irrite pas en vain; ils mordent alors avec force, et même leur morsure est quelquefois suivie d’une inflammation considérable, qui, aug- mentée par la crainte du blessé, peut, 238 HISTOIRE NATURELLE dit-on, donner la mort si on n'y apporte point un prompt remède, en nettoyant la plaie, en coupant la partie mordue, etc. ES = Néanmoins , suivant les voyageurs , qui. attribuent des suites funcstes à la mor- sure du bojobi, ces accidens ne doivent pas dépendre d’un venin qu’il ne paroît pas contenir ; et ce n’est que parce que ses dents sont très-acérées ! qu’elles font des blessures dangereuses , de méme que toutes les espèces de pointes ou armes trop efhilées *. : 1 Il y a deux rangs de dents à la mâchoire su- périeure ; les plus voisines du museau sont longues et recourbées comme les crochets à venin de Ja vi- père, mais elles ne sont ni mobiles ni creuses. 2 Le bojobi a ordinairement deux cent trois grandes plaques sous le corps, et soixante-(lix-6ept sous la queue. Le dessus de sa tête. est garni d'é- caïilles semblables à celles du dos. Les deux os qui composent chaque mâchoire, sont tres- “séparés Lun de l’autre dans la partie du museau, et ainsi qu’on le voit dans la vipère commune. LA lèvres sont couvertes de grandes écailles, sur lesquellés on ob- serve un sillon assez profond , et qui sont commu nément au nombre de vingi-trois sur la mâchoire supérieure, et de vingt-cinq sur linférieure. DÉS SOAÏNIECN SE LE RATIVORE. TER Ox trouve en Amérique , ainsi qu'aux grandes Indes, ce boa , dont la tête est conformée à peu près comme celle du devin, ét éouverte d’écailles rhomboï- dales , unies, ainsi que celles du dos, et à peu près de la même grandeur. Il n’a point de crochets à venin, et ses lèvres sont bordées de grandes écailles. Le dessus du corps de ce boa est blan- châtre ou d’un verd de mer, avec cinq rangées longitudinales de taches. La ran- gée du milieu est composée de taches rousses , irrégulières, blanches dans leur centre, placées très-près l’une de l’autre, et se touchant en plusieurs endroits : les deux raies suivantes sont formées de taches roussâtres, chargées d’un demi- cercle blanchâtre du côté dé l’intérieur ; ce qui leur donne l’apparence des taches appelées yeux sur les ailes des papillons. 240 HISTOIRE NATURELLE Les deux rangées extérieures présentent enfin des taclres rousses qui correspondent aux intervalles des rangées dont les taches | ressemblent à des yeux. On voit sur le derrière de la tête cinq autres taches rousses et alongées , dont les deux exté- rieures s'étendent jusqu'aux: yeux du ser< pent. Le rativore a oidinaite el dx cent cinquante-quatre grandes plaques sous le corps , et soixante-cinq sous la, queue, Un individu de cette espèce, apporté de. Ternate au Cabinet du roi, a deux pieds | six pouces de longueur, et sa queue est jongue de quatre pouces deux lignes. Il se nourrit de rats et d’autres petits. animaux , ainsi que plusieurs autres ser- pens. 4 1F DES BOA. “240 LA BRODERIE. N ous nommons ainsi le boa dont il est question dans cet article, parce qu’en effet on voit régner au-dessus de son corps et de sa queue une chaîne de taches de différentes formes et de différentes gran- deurs , nuées de bai brun, de châtain. pourpre et de cendré bhndhetre qui re- présentent: une broderie Pantent plus riche, que lorsque le soleil darde ses rayons sur les écailles luisantes du ser« pent , elles réfléchissent un éclat très-vif. Voilà pourquoi apparemment ce boa a été appelé dans la nouvelle Espagne, ainsi que le devin, lebojobi, et plusieurs autres reptiles, //ekua ou fleoa, c’est-à-dire , ser- pent de feu. Mais c’est sur sa tête que cette brillante broderie, composée de taches et de raies plus petites et souvent plus entrelacées , Présente un dessin plus 24 242 HISTOIRE NATURELLE . varié. M. Linné, comparant ce riche as= sortiment et cette disposition agréable de couleurs à la distribution, de celles qui décorent un parterre, a donné l’épithète de Zortulana au boa dont nous parlons; mais nous avons préféré le nom de &rode- rie, comme désignant d’une manière plus exacte l’arratigéemént et l'éclat des belles couleurs de ce serpent. Il se trouve au Paraguay , dans l’Amé- fiqué inéridionale, anti qué dans la ñhouvelle Espagne. Comie il n'a encofé été décrit que dans les cabinets! et que ses couleurs ont dû étre plus me moins altérées par lès moyèns ernployés pour l'y conserver, On fie peut point détermi- ñer la vraie nuance du fond sur lequel s'étenid la broderie remarquable qui le distingue*; il paroît seulement que le dos est bleuâtre; le vernitre est blanchâtre et * Le boa hroderie a le dessus de la tête couvert : d’écailles rhomboïdales, unies et semblables à celles du dos : ; deux cent qüatre-vingt-dix grandes plaques sous le corps, ét cent vingt-huit sous la queuée Il m'a point de crochets à venin. ? SD ES .B OA. ||" es tacheté d’un roux plus ou moins foncé. L'individu qui fait partie de la collection du roi, a deux pieds trois pouces six lignes de longueur totale, et sa queue est longue de sept pouces. 244 HISTOIRE NATURELLE LE GROIN. L, forme de la tête de ce boa lui a fait i donner par M. Daubenton le nom que _nous lui conservons ici. Le museau est en effet terminé par une grande écaille rele- vée ; la tête est d’ailleurs très-large, très- convexe, et couverte d’écailles semblables à celles du dos, ainsi que dans le plus grand nombre de boa. Le groin se trouve dans la Caroline , Où il a été observé par MM. Catesby et Car den. Ni M. Catesby , ni M. Linné, à qui M. Garden avoit envoyé des individus de cette espèce, n’ont vu les mâchoires du boa groin garnies de crochets mobiles et à venin ; mais cependant M.Linné dit po- sitivement qu’en disséquant ce serpent, il a trouvé les vésicules qui contiennent la liqueur vénéneuse. Le dessus du corps du groin est cendré ou brun avce des taches noires disposées ! avt: DA 4 | DES BOA. 245 régulièrement, et des taches transversales jaunes vers la queue. Le dessous présente des taches noires, plus petites, sur un fond blanchâtre. Ce boa ne parvient ordinairement qu’à la longueur d’un ou deux pieds, suivant Catesby ; et celle de la queue égale le plus souvent le tiers de la longueur du corps *. | * Le groin a cent cinquante grandes plaques sous le corps et quaramte sous la queue. 21 VAUT — 246 HISTOIRE NATURELLE LE 'CENIC EI NS C E boa se trouve à Surinam: il est d’un jaune clair avec des taches blanchäâtres, grises dans leur centre, et qui imitent des yeux , comme celles que l’on voit sur les plumes de plusieurs oiseaux, ou sur les ailes dg plusieurs papillons. Il a, sui- vant M. Linné, qui en a parlé le premier, deux cent soixante-cinq grandes plaques sous le corps , et cinquante-sept sous la queue. | DES BO A: oo 247 LESCHNTALE Cx boa doit ‘parvenir à une grandeur très-considérable, et jouir de beaucoup de force, puisque , selon M. Linné , il écrase et engloutit dans sa gueule des brebis et des chèvres. Le dessus de son corps est d’un gris mêlé de verd; on voit des taches noires et arrondies le long du dos , d’autres taches noires vers leurs bords , blanches dans leur centre, et dis- posées des deux côtés du corps; le ventre en présente d’autres de la même couleur, mais alongées , et comme composées de plusieurs points noirs réunis ensemble. On le trouve en Amérique. Il a deux cent cinquante grandes plaques sous le corps, et soixante-dix sous la queue. 248 HISTOIRE NATURELLE L’'OPHRIE. U: individu de cette espèce faisoit par- tie de la collection de M. le baron de Geer, et a été décrit, pour la première fois, par M. Linné. L’ophrie a beaucoup de rap- ports, par sa conformation , avec le de- vin : mais il en diffère par sa couleur, qui est brune , et par le nombre de ses grandes plaques. Il en a deux cent quatre- vingt-une sous le ventre , et soixante- quatre sous la queue. DES BO A. 249 L°ENYDRE. L'ox connoît peu de chose relative- ment à cette espèce de boa, que M. Linné a décrite le premier , et dont un individu faisoit partie de la collection de M. le ba- ron de Geer. L’enydre est d’une couleur grise, mais qüi présente plusieurs nuances assez dif- Térentes l’une de l’autre. Il paroît, par ce qu’en dit M. Linné , que les des de la mâchoire inférieure de ce serpent sont plus longues, en proportion de la gran- deur de l'animal , que dans la plupart des autres boa. On trouve l’enydre en Amérique ; il a deux cent soixante-dix grandes plaques sous le corps, et cent quinze sous la queue. | # di TN PAT. À MEL 1 PME UNIS : LRU NT AT . TARN 2o HISTOIRE NATURELLE » INT. Linné a donné ce nom à un grand serpent de Surinam , qu’il a placé dans le genre des serpens à sonnette, à cause des grands rapports de conformation qui le rapprochent de ces reptilés , mais que nous comprenons dans le genre des baa, parce qu’il a de grandes plaques sous le corps et sous la queue, comme ces der- niers , et qu'il n’a point la queue terini- née par une ou plusieurs grandes pièces de nature écailleuse, comme les serpens à sonnette. C’est à cause de ce défaut de pièces mobiles et sonores , que M. Linné l’a nommé Le nuet.Ce reptile a l’extrémité de la queue garnie par-dessous de quatre rangs de petites écailles dont les angles sont très-aigus. Les crochets à venin que l'on voit à sa mâchoire supérieure sont effrayans par leur grandeur, selon M. “à W DES HO A. 0 Linné. Son dos présenite des täches noires rhomboïdales et réunies les unes aux autres. Il a deux cent dix-sept grandes plaques sous le ventre, et trente-quatre sous la à one vi TROISIÈME GENRE. SERPENS: Qui ont le ventre couvert de gasdes plaques, et la queue terminée par. une grande pièce de nature écail- Jeuse, ou par plusieurs grandes pièces articulées les unes dans les autres, mobiles et bruyantes. | SERPENS A SONNETTE. => PRRRAMÉARER) LE BOIQUIRA #*. [SES voyageur égaré au milieu des solis tudes brûlantes de l'Afrique, accablé sous la chaleur du midi, entendant de * Boicininga et boicinininga : ecacoail ; casca vela ou cascasel, par les Portugais; crioedie , par les ous: ; the rattle snake, par les Anglois, de ZLE BOIQUIRA Serpent & Jonneller. 2-LE MILLET, 3 LE DURISSUS,. J 1077 A 2 HISTOIRE NATURELLE EL. 255 loin le rngissement du tigre. en fureur qui chérche uhe proie, et ne sachant comment évitér sa dent meurtrière, ne doit pas éprouver un frémissement plus grand qué ceux qui , parcourant les im- menses forêts des contrées chaudes et humides du nouveau inonde , séduits par la béauté des feuillages et dés fleurs, en- traïnés comme par une espèce. d’enchan- tement au milieu de ces retraites riantes, mais pérfides, sentent tout-à- -Coup l'odeur fétide qu’exhale le boiquira, reconnois- sent lé bruit de la sonnette de termine sa ARÊRÉ, » ét le voient prêt : à s élancer sur EUX. | Ce terrible reptile Fes Me de en. effet un poison inortel : ‘ét, sans excepter le naja, il n’est peut-être aucune espèce de ser- pentqui contienne un venin plus actif. Le boiquira parvient quelquefois à la longueur de six pieds, et sa DL RES est alors de dix- huit pouces *. L'individu * Herpandès ne lui donne que quatre pieds de Jongueur ; Marcgrave, un peu plus de quatre pieds; et Pison, cinq:mais Kalm à écrit que les plus gros boiquira qu'on ait vus dans l'Amérique sepLlenirio = Serpens, IV: 2 à 254 HISTOIRE, NATURELLE que nous avons décri it, et qui. est conservé au Cabinet du roi, a uatre pieds dix lignes de long , en y.com renant la queue, quia quatre. pouces , et qui, dans cette espèce , aiusi que dans les autres serpens à sonnette déja connus à. est très-courte à proportion du Corps. At Sa tête applatie est couverte , aupr ès du museau , de six écaïlles plus grandes que leurs HE et disposées sur trois rangs transversaux , chacun dedeux écailles. Ù Les yeux paroissent étincelans , et lui- sent même dans les ténèbres. comme ceux de plusieurs autres Dot »n 0 laissant échapper la lumière dont ils. ont été pénétrés pendant le. Jour ; et ‘ils sont garnis d’une membrane clignotante, SUi- vant le savant anatomiste Tyson , qui a donné une description très- étendue, tant des parties extérieures que. des parties intérieures du boiquira. | La gueule présente une grande | OUVET= ture ; et le contour en est de quatre nale, étoient longs de six pieds. br Catesby, les plus grands serpens à sonnelle ont près de neuf pieds de longueur. - AN DES SERPENS À SONNETTE. 255 pouces dans l'individu de la collection du roi. La langue est noire , déliée , parta- gée en deux , renfermée en partie dans une gaine, pr presque toujours l’animal l’'étend et l’agite avec vitesse. Les deux as qui forment les deux côtés de la mâchoire inférieure ne sont pas réunis par-devant, mais séparés par un intervalle assez consi- dérable , que le serpent peut agrandir lorsqu'il étend la peau de sa bouche pour avaler une proie volumineuse. Chacun de ces os est garni de plusieurs dents cro- chues , tournées en arrière, d’autant plus grandes qu’elles sont plus près du museau, et qui, par une suite de cette disposition, ne peuvent point lâcher la proie qu’elles ont saisie, et la retiennent dans la gueule du boiquira, pendant qu'il l’infecte du venin qui tombe de sa mâchoire supé- rieure. C’est , ‘en effet , Sous la peau qui recouvre cette mâchoire , et de chaque côté , que nous avons vu les vésicules où le poison se ramasse. Lorsque le serpent comprime ces vésicules, le venin se porte à la base de deux crochets très-longs et très-apparens , attachés au-devant de la # 256$ HISTOIRE NATURELLE, mâchoire supérieure ; ces crochets, enve- loppés en partie. dans une espèce” de gaine , d’où ils sortent lorsque l'animal les redresse, sont creux dans presque toute leur LEUR ; le venin â, pénètre par un trou dont ils sont percés à leur base , au- dessous. de la gaine , et en sort par une fente longitudinale que l’on voit vers leur pointe*. Cette fente a plus d’une ligne de longueur dans l'individu conservé au Cabinet du roi, et les crochets sont longs de six lignes. Indépendamment de ces crochets, qui paroissent appartenir à toutes les espèces de serpens yenimeux , et que nous avons vus, en effet, dans les vipères , les cérastes , les naja , etc., la mâchoire supérieure est garnie d’autres dents plus petites et plus voisines du gosier vers lequel elles sont tournées , ét qui servent, aiusi que celles de la mâchoire * Lorsqu'on presse la racine de ces crochets, il coule abondamment de leur extrémilé une matière verte, qui est le venin. Ce venin donne une cou- leur verte au linge sur lequel on le répand; et plus on lessive ce Hdi et plus 1l devient verd. 1 (ON DES SERPENS A SONNETTE. 257 inférieure , à retenir la victime que les crochets percent et imbibent de venin. Les écailles du dos sont ovales et rele- vées dans le milieu par une arête qui s'étend dans le sens de leur plus grand diamètre. On a écrit qu’elles sont arti- culées si librement , que l’animal , lors- qu’il est en colère , peut les redresser ; mais le mouvement qu’il leur donne doit être peu considérable, puisque nous nous sommes assurés qu'elles tiennent à la peau dans presque toute leur longueur et toute leur largeur *. Le dessous du corps, ainsi que le dessous de la queue, sont revêtus d’un seul rang de grandes plaques comme dans le genre des boa ; * Chacune de ces plaques est mue par un muscle particulier, dont une extrémité s’attache au bord supérieur de la plaque inférieure, et l’autre à peu près au nulieu de la face interne de la plaque su- périeure. D'ailleurs chaque plaque tient, par ses deux bouts, à l'extrémité des côtes, et cette extré- muité est un ferme point d'appui sur lequel porte la plaque, et qui sert à l’animal à élever ou à abaisser cette plaque avec force, par le moyen du uuscle dont nous venons de parler. 23 258 HISTOIRE NATURELLE. nous en avons compté vingt-sept sous la queue, et cent quatre-vingt-deux sous le ventre de l'individu qui fait partie de la collection du roi. M.Linnéena compté cent soixante-sept sous le corps, et vingt- trois sous la queue de celui qu'il a décrit !. La couleur du dos est d’un gris mêlé de jaunâtre | et sur ce fond on voit s'étendre une rangée longitudinale de taches noires , bordées de blanc ?. Sa queue est terminée , comme dans presque tous les serpens de son geure, par un assemblage d’écailles sonores qui s’emboîtent les unes dans les autres , et que nous croyons d’autant plus devoir décrire ici en détail, que la considération 1 Tyson en a trouvé cent soixante-huit sous le corps et dix-neuf sous la queue du boïquira quil a décrit. . 2 Le docteur Tyson a très-bien fait connoître deux petites glandes qui s'ouvrent dans le rectum du boiquira auprès de l'anus, ét qui contiennent une liqueur un peu épaisse et d’une odeur forte ct très-désagréable. _ DES SERPENS A SONNETTE. 259 attentive de leur forme et de leur position peut nous éclairer relativement à leur production ainsi qu’à leur accroissement. Cette sonnette du boiquira est composée de plusieurs pièces, dont le nombre varie depuis un jusqu’à trente etmêmeau-delà*. Toutes ces pièces sont entièrement sembla- bles les unes aux autres, non seulement par leur forme, mais souvent par leur grandeur ; elles sont toutes d’une matière cassante , élastique , demi-transparente , et de la même nature que celle des écailles. La pièce la plus voisine du corps , et qui ‘le touche immédiatement , forme, comme toutes les autres , une sorte de pyramide à quatre faces , dont deux faces opposées sont beaucoup plus larges que les deux autres ; on peul la regarder Comme une espèce de petit étui terminé en pointe, et qui enveloppe les dernières vertèbres de la queue. Elle est moulée sur ces dernières * Pour bien entendre ce que nous allons dire, on pourra jeter les yeux sur la planche où nous avons fait représenter une sonnelte, sa coupe lon- gitudinale, et une des pièces qui la composent vue séparément. 260 HISTOIRE NATURELLE. 1 vertèbres, dont elle n’est séparée que par une membrane très-mince, et auxquelles elle est appliquée de manière qu’elle suit toutes les inégalités de leurs élévations. Elle présente trois bourlets circulaires qui répondent à trois de ces élévations ; leur surface est raboteuse comme celle de ces éminences sur lesquelles ils se sont moulés; ils sont creux , ainsi que le reste de la pièce : le premier bourlet, c’est-à-dire, le plus proche de l'ouverture de la pièce, a le plus grand diamètre; et le plus petit diamètre est celui du troisième bourlet. L Toutes les pièces de la sonnette sont emboîtées l’une dans l’autre , de manière que les deux tiers de chaque pièce sont renfermés dans la pièce qui la suit, à commencer du côté du corps. Des trois bourlets que présente chaque pièce, deux sont cachés par la pièce suivante ; le premier bourlet est le seul qui paroisse. La pièce située au bout de la sonnette: opposé au corps est la seule dont les . trois bourlets soient visibles, et qui mon- tre sa vraie forme en son entier ; et la DES SERPENS A SONNETTE. 26% sonnette n’est composée, à l'extérieur, que de cette pièce, et des premiers bour- lets de toutes les autres. Les deux derniers bourlets de chaque pièce, qui ne peuvent pas être vus, sont placés sous les deux premiers de la pièce suivante. Ils en occupent le creux ; ils retienuent cette pièce, et l’empêchent de se séparer du reste de la sonnette : mais, comme leur diamètre est moins grand que celui des premiers bourlets de la pièce suivante , chaque pièce Joue libre- ment autour de celle qu’elle enveloppe , et qui la retient. Aucune pièce, excepté la plus voisine du corps , n’est liée avec la peau de l'animal , ne tient au corps du serpent par aucun muscle , par aucun nerf , par aucun vaisseau *, ne peut rece- voir par conséquent ni accroissement ni hourriture , et n’est qu’une enveloppe extérieure qui se remue lorsque l’animal agite l'extrémité de sa queue , mais qui se meut uniquement, comme se mouvroit * On a écrit le contraire ; mais nous nous sommes assurés de la conformation que nous décrivons ici. 262 HISTOIRE NATURELLE . tout cor ps étranger qu’ on auroit attaché à la queue du serpent *. | Cette conformation de la sonnette sem- ble très-extraordinaire au premier coup d'œil ; cependant elle cessera de le pa- roître , si l’on veut en déduire avec nous la manière dont la sonnette a dû être produite. Les différentes pièces qui la compo- sent , n'ont été formées que successive- ment : lorsque chacune de ces pièces a pris son accroissement , elle tenoit à la peau de la queue ; elle n’auroit pas pu recevoir sans cela la matière nécessaire à son développement, et d’ailleurs on voit * La sonnette du boïquira est placée de manière que ses côtés les plus larges sont verticalement lorsque le serpent est sur son ventre: elle ne touche pas immédiatement aux grandes plaques qui gar- missent le dessous de la queue ; mais entre ces grandes plaques et le bord de la première pièce, on voit une rangée de petites écailles semblables à celles du dos. La sonnette de l’imdividu conservé au Cabinet du roi a neuf lignes de hauteur, un pouce neuf ligues de longueur, et est composée de six pièces. DES.SERPENS A SONNETTE. 263 souvent , sur les bords des pièces qui ne tiennent pas immédiatement au corps du serpent, des restes de la peau de la queue, à laquelle elles étoient attachées. | _ Quand une pièce est formée , il se pro- duit au-dessous une nouvelle pièce entiè- rement semblable à l’ancienne, et qui tend à la détacher de l’extrémité de la queue. L'ancienne pièce ne se sépare pas cependant tout-à-fait du corps du serpent; elle est seulement repoussée en arrière 7 elle laisse entre son bord et la: peau de la queue , un intervalle occupé par le premier bourlet de la nouvelle pièce ; mais elle enveloppe toujours le second €t le troisième bourlet de cette nouvelle pièce , et elle joue librement autour de ces bourlets qui la retiennent. Lorsqu'il se forme une troisièmepièce, elle se produit au-dessous de la seconde, de la même manière que la seconde au- dessous de la première ; elle détache éga- lement de l’extrémité de la queue la seconde pièce qu'elle fait reculer , mais qu’elle retient par ses bourlets. Si les dernières vertèbres de la queue OR STE 264 HISTOIRE NATURELLE n'ont pas grossi PERRIN que la sonnette s’est formée, chaque pièce qui s’est moulée sur ces “NES, a le mérné diämètre, et la sonnétte paroît d'une égalé largeur jusqu’à la pièce qui la términe ; si, au contraire, les vertèbres ont pris de l'ac- croissement pendant la formation de la sonnette , les bourlets dé la nouvelle pièce sont plus grands que ceux de la pièce plus ancienne, €t le diamètre de la sonnette diminue Vers là pointé. Dans les divers serpéns à sonnétte qui sont conservés au Cabinet du roi, la sonnette est d’un égal | diamètre vers sa pointe et à $On Origine; mais, dans plusieurs sonnéettes détachées du corps du sérpent, et qui font aussi partie de la collection de S4'ina; esté, nous avons vu les pièces diminuér de grandeur vers l'extrémité de Ta sonnette. * x: PA I est évident , d'après ce que nous venons de dire ré ‘il ne peut se former qu'une pièce à chat mue particulière que le serpent éprouve vers l'extrémité de sa. queue. Le nombre des pièces est donc égal à celui de ces mues particu- lières : mais, comme l’on ignore si la DES SERPENS A SONNETTE. 265 mue particulière arrive ‘dans le même temps que la mue générale du corps et de la queue , si elle a lieu une fois ou plusieurs fois par an, le nombre des pièces non seulement ne prouve rien pour la ressemblance ou la différence des es- pèces , mais ne peut rien indiquer relati- vement à l’âge du serpent , ainsi qu’on l’a écrit. Une nourriture plus abondante et une température plus ou moins chaude peuvent d’ailleurs augmenter ou dimi- nuer le nombre dés mues dans la même année ; et voilà pourquoi, dans certains individus , la sonnette ést par-tout d’un égal diamètre, parce que, pendant le temps de sa production , les dernières vertèbres n’ont pas grossi d’une manière sensible , tandis que , dans d’autres indi- vidus , les mues ont été assez éloignées pour que les vertèbres aient eu le temps de croître entre la formation d’une pièce et celle d’une autre. Il pourroit donc se faire que la sonnette d’un individu qui, dans différentes années, auroit éprouvé des accidens très-différens , fût d’un égal diamètre dans quelques-unes de ses por- 23 266 HISTOIRE NATURELLE tions, et allât en diminuant dans d’au- tres. D'un autre côté, on yerroit.de vieux serpens avoir des sonnettesd’unelongueur prodigieuse,et presque égales à lalongueur du corps, si les pièces qui les composent ne se desséchoient pas promptement ; mais, comme elles ne tirent aucune nour- riture de l’animal et ne sont abreuvées par aucun suc, elles deviennent très- fragiles , se brisent et se séparent souvent par l'effet d’un frottement assez peu con- sidérable. Voilà pourquoi le nombre des pièces n'indique Jamais le nombre de toutes les mues particulières que l'animal peut avoir éprouvées à l'extrémité de sa queue. Si mème , dans la mue générale des serpens à sonnette, qui doit s’opérer de la méine manière que celle des cou- leuvres , et pendant laquelle lu vieille peau de l’animal doit se retourner en entier comme un gant, et ainsi que nous l'avons vu ; si, dans cette mue géuérale , le dépouillement s'étend jusqu'aux der- nières vertèbres de la queue et emporte la première pièce de la sonnette , toutes les autres pièces doivent être avec elles DES SERPENS A SONNETTE. 267 séparées du corps du reptile ; et dès-lors les sonnettes ne seroient Jamais com- posées que de pièces toutes produites dans l'intervalle d’une mue générale à la mue générale suivante. Toutes les parties des sonnettes étant très-sèches , posées les unes au-dessus des autres , et ayant assez de Jeu pour se frotter mutuellement lorsqu'elles sont secouées , il n’est pas surprenant qu’elles produisent un bruit assez sensible ; nous avons éprouvé , avec plusieurs sonnettes à peu près de la grandeur de celle dont nous venons de rapporter les dimensions, que ce bruit, qui ressemble à celui du parchemin qu’on froisse, peut être en- tendu à plus de soixante pieds de dis- tance. Il seroit bien à desirer qu’on püt l'entendre de plus loin encore , afin que lapproche du boiquira , étant moins im prévue , füt aussi moins dangereuse. Ce serpent est, en effet, d'autant plus à craindre , que ses mouvemens sont sou- vent très-rapides ; en un clin d’œil , il se replie en cercle , s’appuie sur sa queue, se précipite comme un ressort qui se 268 HISTOIRE NATURELLE - débande, tombe sur sa proïe, la blesse, et se retire pour échapper à la vengeance de son ennemi : aussi les Mexicains le dé- signent-ils par le nom d’ecacoatl, qui signifie Le vent. | ù. Ce funeste reptile habite presque toutes les contrées du nouveau monde , depuis la terre de Magellan jusqu’au lac Cham- plain , vers le quarante-cinquième degré de latitude septentrionale. [lrégnoit, pour ainsi dire , au milieu de ces vastes con- trées , où presque aucun animal n’osoit en faire sa proie , et où les anciens Amé- ricains, retenus par une crainte supersti- tieuse, té du Mau de lui donner lamort; mais , encouragés par l'exemple des Eè- ropéens , ils ont bientôt cherché à se délivrer de cette espèce terrible. Chaque jour les arts et les travaux purifant et fertilisant de plus en plus ces terres nouvelles , ont diminué le nombre des serpens à sonnette, et l’espace sur le- quel ces reptiles exerçoient leur funeste domination , se rétrécit à mesure que l'empire de l'homme s'étend par la cul- ture, DES SERPENS A SONNETTE. 269 Le boiquira se nourrit de vers*, de gre- nouilles , et même de lièvres : il fait aussi sa proie d'oiseaux et d’écureuils ; car il monte avec facilité sur les arbres , et s'y élance avec vivacité de branche en bran- che , ainsi que sur les pointes de rochers qu'il habite , et ce n’est que dans la plaine qu'il court avec difficulté , et qu’il est plus aisé d'éviter sa poursuite. Son haleine empestée , qui trouble quel- quefois les petits animaux dont il veut se saisir, peut aussi empêcher qu'ils ne lur échappent. Les Indiens racontent qu’on voit souvent le serpent à sonnette entor- tillé alentour d’un arbre, lançant des regards terribles contre àün écureuil, qui, après avoir manifesté sa frayeur par ses cris et son agitation, tombe au pied de l'arbre ,\ où il est dévoré. M. Vosmaër, qui a fait à la Haye des expériences sur les effets de la morsure d’un boiquira qu’il avoit en vie, dit que les oiseaux et les * M. Tyson a trouvé un grand nombre de vers du genre des Jlombrics, dans l’estoimac et dans les intesuos d’un boiquira. On en trouve aussi quel- quefois dans ceux de Ja vipère commune, 24 270 HISTOIRE NATURELLE souris qu’on lui jetoit dans la cage où il étoit renfermé, témoignoient une grande . | terreur ; qu’ils cherchoient d’abord à se « tapir dans un coin, et qu'ils couroient ensuite, comme saisis de douleurs mor- telles, à la rencontre de leur ennemi, qui ne cessoit de sonner de sa queue: mais cet effet d’une vapeur méphitique et puante a été exagéré et dénatutré au point de devenir merveilleux. On a dit que le boiquira avoit, pour ainsi dire, la faculté d’enchanter l'animal qu'il vou- loit dévorer ; que, par la puissance de son regard , il le contraignoit de s’approcher peu à peu et à se précipiter dans sa gueule; que l’homme ne pou voit résister à la force magique de ses yeux étincelans, et que, plein de trouble, il se présentoit à la dent envenimée du boiquira , au lieu de chercher à l’éviter. Pour peu que les ser- peus à sonnette eussent été plus connus, et qu’on se füt occupé de leur histoire, on auroit bientôt, sans doute, ajouté à ces faits merveilleux de nouveaux faits plus merveilleux encore. Et combien de. fables n’auroit - on pas substituées au DES SERPENS A SONNETTE. 27r simple effet d'une haleine fétide, qui même n’a jamais été ni aussi fréquent ni aussi fort que certains naturalistes l’ont pensé ! L’on doit présumer avec Kalm, que le plus souvent lorsqu'on aura vu un oiseau, ou un écureuil , ou tout autre animal , se précipiter, pour ainsi dire, du haut. d’un arbre dans la gueule du serpent à sonnette, il aura été déja mordu par le serpent ; qu'il se sera enfui sur l'arbre; qu'il aura exprimé par ses cris et son agitation l’action violente du poison laissé dans son sang par la dent du rep- tile ; que ses forces se seront insensible- ment affoiblies ; qu'il se sera laissé aller de branche en branche, et qu’il sera tombé enfin auprès du serpent, dont les yeux enflammés et le regard avide au- ront suivi tous ses mouvemens, et qui se sera de nouveau élancé sur lui lors- qu'il l'aura vu presque sans vie. Plusieurs observations rapportées par les voya- geurs , et particulièrement un fait rap- porté par Kalm, paroissent le prouver. On a écrit que la pluie augmentoit la fureur du boiquira; mais il faut que ee, PE > °C ME LAN D A ATX tf AN ALT 272 HISTOIRE NATURELLE: soit une pluie d'orage, car il ne craint. point d'aller à l’eau. C’est lorsque le ton- nerre gronde qu’il est le plus redoutable; on frémit lorsqu'on pense à l’état affreux et aux angoisses mortelles qu’éprouve celui qui, poursuivi par un orage ter- rible, au milieu des ténèbres épaisses qui lui dérobent sa route , cherche un asyle sous quelque roche avancée , contre les flots d’eau qui tombent des nues, apper- ‘ coit au milieu de l’obscurité les yeux étincelans du serpent à sonnette , et le découvre à la clarté des éclairs, agitant sa queue et faisant entendre son sifflement funeste. 4 à Un animal qui ne paroïît né que pour détruire , devroit-il donc aussi sentir les. feux de l’amour ? Mais la même chaleur qui anime tout son être , qui exalte sou. venin, quiajoute à ses forces meurtrières. doit rendre aussi plus vif le sentiment qui le porte à se reproduire. Il ne pond qu’un assez petit: nombre. d'œufs ; mais, comme il vit plusieurs, années, l'espèce n’en est que trop multi- pliée. DES SERPENS A SONNETTE. 273 Pendant l'hiver des contrées un peu éloignées de la ligne , les boiquira se retirent en grand nombre dans des ca- vernes, où ils sont presque engourdis et dépourvus de force. C’est alors que les Nègres et les Indiens osent pénétrer dans leurs repaires pour les détruire, et même s'en nourrir; car, malgré le dégoût et l'horreur que ces reptiles inspirent , ils eu mangent, dit-on, la chair, et elle ne les incommode pas , pourvu que le ser- pent ne se soit pas mordu lui-même. Voilà pourquoi, a-t-on ajouté, il faut tuer promptement le boiquira , lorsqu'on veut le manger; il faut lui donner la mort avant qu'il ne s'irrite, parce qu’alors il se mordroit de rage. Mais comment con- cilier cette assertion avec le témoignage de ceux qui prétendent qu’on peut man- ger impunément les animaux que sa mor- sure fait périr , de même que les sauvages se nourrissent, sans aucun inconvénient, du gibier qu'ils ont tué avec leurs flèches empoisonnées ? Cette dernière opinion paroît d'autant plus vraisemblable, que le boiquira sembleroit devoir se donner 274 HISTOIRE NATURELLE la mort lui-même , si la chair des ani- maux percés par ses crochets devenoit venimeuse par une suite de sa morsure. Les Nègres saisissent le boiquira auprès de la tête, et il ne lui reste pas assez de vigueur, dans le temps du froid, pour se défendre ou pour leur échapper. Il de- vient aussi la proie de couleuvres assez fortes , qui doivent le saisir de manière à n’en être pas mordues ! ; et l’on doit supposer la même adresse dans les cochons marrons, qui, suivant Kalm, se nour- rissent, sans inconvénient, du boiquira, dressent leurs soies dès qu'ils peuvent le sentir, se jettent sur lui avec avidité, et sont garantis , dans certaines parties de leur corps, du danger de sa morsure , par la rudesse de leur poil, la dureté de leut peau et l'épaisseur de leur graisse ?. 1 Voyez l’article de la couleuvre lien. 2 Le boiquira est très-vivace, ainsi que les autres serpens. M. T'yson rapporte que celui qu’il disséqua vécut quelques jours après que sa peau eut été dé- chirée, et qu’on lui eut arraché la plupart de ses , viscères. Pendant ce temps ses poumons, qui, vers le devant du corps, étoient composés de pelites ? _DES SERPENS A SONNETTE. 275 . Lorsque le printemps est ar rivé dans les pays élevés en latitude et habités par les boiquira, que les neiges sont fondues et que l'air est réchauffé , ils sortent pen- dant le Jour de leurs retraites , pour aller s'exposer aux rayous du soleil. Ils rentrent pendant la nuit dans leurs asyles, et ce n’est que lorsque les gelées ont entière- ment cessé qu’ils abandonnent leurs ca- vernes , se répandent dans les campagnes, et pénètrent quelquefois dans les maisons. On ose observer le temps où ces animaux viennent se chauffer au soleil, pour les attaquer et en tuer un grand nombre à la FOIS. - Pendant l'été, ils habitent au milieu des montagnes élevées, composées de pierres calcaires , incultes et couvertes de bois , telles que celles qui sont voisines de la grande chüte d’eau de Niagara. Ils cellules, comme ceux des grenouilles, se termi- noient par une grande vessie transparente et forte, et avoient près de trois pieds de longueur ,: ne se dilatèrent et ne se contractèrent point alternative- ment, mais demeurèrent enflés et remplis d’air jusqu’au moment où l’animal expira. YEN 276 HISTOIRE NATURELLE y choisissent ordinairement les exposi= tions les plus chaudes et les plus favo- rables à leurs chasses ; ils préfèrent le côté méridional d’une montagne , ét le. bord d'une fontaine ou d’un ruisseau habité par des grenouilles, et où viennent boire les petits animaux dont ils font leur proie. Ils aiment aussi à se mettre de temps en temps à l'abri sous un vieux arbre ren- versé ; et voilà pourquoi, suivant Kalm, les Américains qui voyagent dans les fo- rêts infestées de serpens à sonnette, ne franchissent point les troncs d'arbres cou- chés à terre, qui obstruent quelquefois ‘ le passage : ils aiment mieux en faire le tour ; et s’ils sont obligés de les traverser, ils sautent sur le tronc du plus loin qu’ ils peuvent, et s’élancent ensuite au-delà. Le boiquira nage avec la plus grande agilité ; il sillonne la surface des eaux avec la vîtesse d’une flèclie. Malheur à ceux qui naviguent sur de petits bâtimens auprès des plages qu’il fréquente ! Ils s’é- lancent sur les ponts peu élevés ; et quel état affreux que celui où tout espoir de fuir est interdit, où la moindre morsure Le DES SERPENS A SONNETTE. 277 de l'ennemi que l’on doit combattre, donne la mort la plus prompte , où il faut vaincre en un instant, ou périr dans des tourmens horribles ! | Le premier effet du poison est une enflure générale ; bientôt la bouche s’enflamme et ne peut plus contenir la langue, devenue trop gonflée; une soif dévorante consume ; et si l’on cherche à l'étancher, on ne fait que redoubler les tourmens de son agonie. Les crachats sont ensanglantés; les chairs qui environnent la plaie se corrompent et se dissolvent en pourriture ; et sur-tout si c’est pendant Pardeur de la canicule , on meurt quel- quefois dans cinq ou dix minutes, sui- vant la partie où ou a été mordu. On a écrit que les Américains se servoient, contre la morsure du boiquira, d’un em- plâtre composé avec la tête même du ser-- pent écrasé. On a prétendu aussi qu'il fuit les eux où croît le dictame de Virgi- nie , et l’on a essayé de se servir de ce dictame comme d’un remède contre son venin * ; mais il paroît que le véritable * On lit dans les Transactions PT RE 5 2 JOEL RAR y ie y il \ 278 HISTOIRE NATURELLE antidote , queles Américains nevouloient | pas découvrir, et dont le secret leur a été d arraché par M. Teinnint, médecin écos- sois , est le poligale de Virginie, séréka ou sénéga (polygama senega). Cependant il arrive quelquefois que ceux qui ont le bonheur de guérir, ressentent périodi- quement , pendant une ou deux années; des douleurs très-vives, accompagnées d’enflure ; quelques uns même portent toute leur vie des marques de leur cruel accident, et restent Jaunes ou tachetés d’autres couleurs. Lu Le capitaine Hall fit, dans la Caroline ; plusieurs expériences touchant les effets de la morsure du boiquira sur divers ani- maux. Il fit attacher à un piquet un ser- pent à sonnette, long d’environ quatre année 1665, qu’en Virginie, eh 1657, au mois de juillet, on attacha au bout d’une longue baguette des feuilles de dictame que l’on avoit un peu broyées, et qu’on les approcha du museau d’un serpent à sonnette, qui se tourna et s’agila vivement, comme pour les éviter, mais qui mourut avant une demi-heure, et parut n’expirer que par Peffet de l'odeur de ces feuilles, DES SERPENS À SONNETTE. 279 pieds ; trois chiens en furent mordus : le premier mourut en quinze secondes ; le second, mordu peu de temps après , périt au bout de deux heures dans des convul- sions ; le troisième, mordu après une demi-heure , n’offrit d'effets visibles du venin qu’au bout de trois heures. Quatre jours après , un chien mourut en une demi-minute, et un autre ensuite en quatre minutes ; un chat fut trouvé mort le lendemain de l'expérience. On laissa écouler trois jours ; une grenouille mordue mourut en deux minutes , et un poulet de trois mois, dans trois mi- nutes. Quelque temps après, on mit au- près du boiquira un serpent blanc , sain et vigoureux ; ils se mordirent l’un l’autre: le serpent à sonnette répandit même quel- ques gouttes de sang ; il ne donna eepen- dant aucun signe de maladie, et le ser- pent blanc mourut en moins de huit mi- nutes. On agita assez le boiquira pour le forcer à se mordre lui-même, et il mou- rut en douze minutes. Ainsi ce furieux reptile peut tourner contre lui ses armes dangereuses , et venger ses victimes, 280 HISTOIRE NATURELLE Tranquilles habitans de nos contrées tempérées, que nous sommes. plus heu- reux , loin de ces plages où la chaleuret l'humidité règnent avec tant de force! Nous ne voyons point un serpent infecter l’eau, au milieu de laquelle il nage ayee facilité; les arbres, dont il parcourt les rameaux avec vitesse ; la terre, dont il peuple les cavernes; les bois solitaires, où _ilexerce le même empire que le tigre dans ses déserts brülans , et dont l’obscurité livre plus sûrement sa proie à sa morsure. Ne regrettons pas les beautés naturelles - de ces climats plus chauds que le nôtre, _ leurs arbres plus touflus , leurs teuilages plus agréables, leurs fleurs plus suaves , plus belles : ces fleurs, ces feuillages, ces arbres , cachent la demeure du serpent à sonnette. __. DES SERPENS A SONNETTE, 28r LE MILLET. Cr serpent à sonnette a été observé dans la Caroline par MM. Garden et Catesby. Nous allons le décrire d’après un individu conservé dans le Cabinet du roi. Le dessus de son corps est gris, avec trois rangs longitudinaux de taches noires ; celles de la rangée du milieu sont rouges dans leur centre, et séparées l’une de l’autre par une tache rouge. Le dessus de la tête est couvert de neuf écailles plus grandes que celles du dos, et disposées sur quatre rangs ; la mâchoire supérieure est garnie de deux crochets mobiles et très-alongés. Les écailles qui revêtentle dossontovales, et relevées par une arête. Le millet a ordi- nairement cent trente - deux grandes pla- ques sous le corps , et trente-deux sous la queue. L’individu qui fait partie de la collection du roi, a quinze pouces dix lignes de longueur totale, et sa queue est - > HISTOIRE NATURELLE longue de vingt-deux lignes ; sa sonnett: est composée de onze pièces, a une ligne de largeur dans son plus grand diamètre, et est séparée des grandes plaques par un rang de petites écailles. * DES SERPENS A SONNETTE. 263 ! REA MERS PROTDR VIE NAS. à Passour tous les serpens à sonnette : ont les mêmes habitudes naturelles : nous ne répéterons pas iCi Ce que nous avons dit à l’article du boiquira , et nous nous contenterons de rapporter les traits prin- cipaux de la conformation du dryinas. Ce dernier reptile est blanchâtre, avec quelques taches d’un jaune plus ou moins clair. Il a ordinairement cent soixante- cinq grandes plaques sous le corps , et trente sous la queue. Le dessus de sa tête présente deux grandes écailles, et celles qui garnissent son dos sont ovales, et relevées par une arête. On le trouve en Amérique. | A RS 284 HISTOIRE NATURELLE dk, LE DURISSUS. C E serpent a le dessus du corps varié de blanc et de jaune, avec des taches rhom- boïdales , noïres et blanches dans leur centre. Le sommet de sa tête est couvert de six grandes écailles, placées sur trois rangs. Le dos est garni d’écailles ovales, et relevées par une arête. L’individu que nous avons décrit, et que nous avons vu au Cabinet du roi, n’avoit qu’une pièce: à sa sonnette ; sa longueur totale étoit d’un pied cinq pouces six lignes, et celle de sa queue , d’un pouce huit lignes. IL avoit des crochets à venin, longs de quatre lignes , et dont l'extrémité étoit percée par une fente d’une ligne de longueur. IL paroissoit que lorsque l’animal étoit en vie, il pouvoit faire avancer au-delà des lèvres les deux os de la mâchoire infé- rieure , qui n’étoient réunis que par des membranes, et que l’on voyoit armés de — D DES SERPENS A SONNETTE. 265 dents tournées en arrière, et plus grandes vers le museau que vers le gosier *. * Le durissus a ordinairement cent soixante= douze grandes plaques sous le corps, et vingt-une sous la queue. 206 HISTOIRE NATURELLE L à à LE PISCTMON EL { C'ss7 Catesby qui a parlé le premier de la conformation et des habitudes de ce serpent , que l’on trouve dans la Caroline, où il porte le nom de serpent à sonnette. Sa queue n’est cependant pas garnie de ? pièces mobiles et un peu sonores ; mais elle est terminée par une pointe de nature écailleuse , longue ordinairement d’un demi-pouce, et dure comme de la corne. Cette espèce d'arme a donné lieu à plu- sieurs fables, On a prétendu qu’elle étoit aussi dangereuse que les dents de l’ani- mal , qu’elle pouvoit également donner la mort, et que même lorsqu'elle perçoit le tronc d’un jeune arbre dont l'écorce étoit encore tendre, les fleurs se fanoient dans le même instant, la verdure se flétrissoit, l’arbre se desséchoit et mouroit. La vérité, relativement aux propriétés du piscivore, est, suivant Catesby, que sa morsure Las __ DES SERPENS À SONNETTE. :2857 peut être très-funeste. Sa tête est grosse ; son cou menu, sa mâchoire supérieure armée de grands crochets mobiles. Le dessus de son corps, qui a quelquefois . cinq ou six pieds de longueur , présente une couleur brune ; le ventre et les côtés du cou sont noirs ,avec des bandes jaunes, transversales et irrégulières. Il est très- agile et très-adroit à prendre des poissons: on le voit souvent, pendant l'été, étendu autour des branches d’arbres qui pendent sur les rivières ; il y saisit avec rapidité le moment de surprendre les oiseaux qui viennent se reposer sur l’arbre, ou les poissons qu'il appercoit dans l’eau ; il s’é- lance sur ces derniers , les poursuit en nageant et en plongeant avec beaucoup de vîtesse, en prend d'assez gros qu'il : entraîne sur le rivage, et qu’il avale avec avidité ; et voilà pourquoi nous l’avons nommé piscivore. Il se précipiteaussi quel- quefois , du haut des branches où il se suspend , sur la tête des hommes qu'il voit passer au-dessous de lui dans un ba- teau. ” h QUATRIÈME GENRE. SERPENS. Dont le dessous du corps et de'la queue estgarnid'écailles semblables à celles du dos. " A NE RE Lzs serpens de ce genre sont très-diffé- rens des autres , par leur conformation extérieure. Au lieu d’avoir au-dessous de leur corps de grandes plaques , faites en forme de bandes transversales , et une ou deux rangées de ces mêmes plaques au - dessous de leur queue , ils sont couverts par-tout de petites écailles sem- blables à celles que les couleuvres , les boa , les serpens à sonnette et la plu- part des autres reptiles ont au-dessus dù dos. Les écailles de la rangée du milieu L'uM HISTOIRE NATURELLE. 289 du dessous du corps et de la queue sont cependant , dans quelques anguis , un peu plus grandes que les autres ; et c’est celles-là qu'il faut alors compter pour reconnoître plus aisément l'espèce de l’a- nimal , de même que l’on compte dans les boa et dans les couleuvres les grandes pièces qui revêtent le dessous de leur corps. Ces grandes plaques , couchées les unes sous les autres sous le ventre et la queue des couleuvres et des boa , se redressent contre le terrain lorsque ces serpens veulent aller en arrière, et leur opposent alors vne résistance plus ou moins forte ; aussi les anguis , qui n’ont pas de grandes pièces, peuvent-ils exécuter des mouvemens en tout sens avec plus de facilité que la plupart des autres reptiles ; et c’est ce qui leur a fait attribuer , par des voyageurs, le nom d’amphisbène ou de double marcheur * : mais cette dénomi- nation nous paroît devoir mieux con- venir au genre des serpens à anneaux, * Plusieurs anguis ont été envoyés d'Amérique ou d’ailleurs au Cabinet du roi, sous le nom d’am- phisbène. Serpens, IVe 2) 200 HISTOIRE NATURELLE : auxquels, en effet , M. Linné l’a attachée exclusivement. Fe di Ste Comme la plupart des expressions exa- gérées ont produit assez souvént des erreurs grossières ou des contes ridicules, on n’a pas dit uniquement que les anguis pouvoient se mouvoir en arrière pres- que aussi aisément qu’en avant: on a pré- tendu encore qu'ils pouvoient se conduire et courir pendant long-temps , dans les deux sens , avec une égale facilité ; qu'ils avoient des yeux à chaque extrémité du corps, pour discerner leur route en avant et en arrière ; qu'ils y avoient même une tête complète; qu’on s'exposoit aux mêmes dangers , en les saisissant par l'un « ou l’autre bout ; qu'ils étoient très à craindre pour les petits animaux dont ils se nourrissoient , parce qué jamais le sommeil ne les empêchoit de s’apperce- voir du voisinage de leur proie ; que pendant qu’unetête dormoit, l’autre veil- loit , etc. Mais c’est assez rapporter les . opinions que l’on ne doit pas craindre de voir se répandre , et que par conséquent on n’a pas besoin de combattre, Nous DES ANGUEXS. 297 devons même convenir que la confor- mation des anguis est une des plus pro- pres à faire naître ces erreurs: leur queue est , en effet , très-grosse en comparaison du corps , et son extrémité arrondie ressemble d'autant plus à une tète, meme lorsqu'on la considère à une petite dis- tance, que les diverses taches qui varient ordinairement sa couleur , sont disposées de manière à représenter des yeux , des narines et une bouche. D'ailleurs les yeux des anguis étant très-petits , on a de la peine à les distinguer à l'endroit où ils sont réellement |, et on peut plus faci- lement être trompé par leur apparence. C’est cette petitesse des yeux des anguis qui les a fait nommer serpens aveugles par plusieurs voyageurs : mais cette déno- mination , qui , à la rigueur , ne con- vient à aucun serpent, ne doit pas être du moins appliquée aux anguis, ni aux amphisbènes Qu serpens à anneaux ; nous ne l’emploierons que pour désigner les dimensions encore plus petites des yeux des serpens que M. Linné a nommés cœ- cilia , et que nous nommons d’après lux cæciles. 292 HISTOIRE NATURELLE L’ORVET*. Cs serpent est très-commun en beau- coup de pays : il se trouve dans presque toutes les contrées de l’ancien continent, depuis la Suède jusqu'au cap de Bonne- Espérance. Il ressemble beaucoup à un quadrupède ovipare dont nous avons déja indiqué les rapports avec les anguis, et auquel nous avons conservé le nom de seps ; il n’en differe même en quelque sorte à l'extérieur , que parce qu’il n’a pas les quatre A aiS pattes dont le seps est pourvu : aussi ses habitudes sont- elles d’autant plus analogues à celles de ce lézard, que le seps ayant les pattes extrèmement courtes, rampe plutôt qu'il ne marche , et s’avance par un mécanisme * Couleuvre commune , en Picardie et dans plu- sieurs autres provinces de France; serpent de DETTE ; ANPOY Ce 1. * LORVET, 2.LA ROUGE . TE Jauguet Ÿ. DESMNGULTS" : 503 assez semblable à celui que lés änguis emploient pour changer de place. La partie supérieure de la tête est cou- verte de neuf écailles disposées sur quatre rangs , mais différemment que sur la plu- part des couléuvres : le prémier rang pré- sente une écaille, le second déux , et les deux autres en offrent chacun trois. Les écaillés qui garnissent le dessus et le dessous de son corps , sont très-petites, plates , hexagones, brillantes ; bordées d'une couleur blanchâtre, etrousses dans leur miliéu ; ce qui produit un grand nombre de très - petites taches sur tout le corps de lanimal. Deux tâches plus grandes paroiïissent l’une au - dessus du museau , et l’autre sur le derrière de la tête ,et il en part deux raiïes longitudti- nales , brunes ôu noires , qui s'étendent jusqu'à la queue , àinsi que deux autres raies d’un brun châtain qui partent des yeux. Le ventre est d’un brun très-foncé , et la gorge marbrée de blanc , de noir et de Jaunâtre. Toutes ces couleurs peuvent varier suivant le pays , et peut-être sui- vani l’âge etlesexe. Mais ce qui peutservix 25 294 HISTOIRE NATURELLE beaucoup à distinguer l’orvet d'avec plu sieurs autres anguis , c’est la longueur de Sa queue, quiégale etmême surpasse quel- quefois celle de son POTDS ; l'ouverture de sa gueule s'étend jusqu’au-delà des yeux; les deux os de la mâchoire A ne FOR Sont pas séparés l’un de l’autre comme dans un grand nombre de serpens ; et en. cela l’orvet ressemble encore au seps et aux autres lézards. Ses dentssont courtes, menues , crochues , et tournées vers le gosier. La langue est comme échancrée en croissant. On a écrit que ses yeux étoient si petits, qu'on avoit peine à les distin- guer: cependant, quoiqu'ils soient moins grands à proportion que ceux de beaucoup d’autres serpens , ils sont très-visibles , et d’ailleurs noirs et très-brillans *. Il ne parvient guëre à plus de trois pieds de longueur. On a prétendu que sa morsure * Les écailles qui recouvrent ses lèvres ne sont pas plus grandes que celles qui revêtent son dos; aucunes de celles qui garnissent le dessous de son corps , ne sont plus grandes que leurs voisines. Il en a ordinairement cent trente-cinq raugs sous le . vorps, et autant sous la queue. HOT. DES ANGUIS. 295 étoit très-dangereuse ! : mais 1l n’a point de crochets mobiles , et d’après cela seul on auroit dû supposer qu’il n’avoit point de venin ; d’ailleurs les expériences de M. Laurent l’ont mis hors de doute*?. De quelque manière qu’on irrite cet animal, il ne mord point, mais se contracte avec force , et se roïdit , dit M. Laurent, au point d’avoir alors lipflexihilité du jte Ce naturaliste fut obligé d'ouvrir par force la bouche d’un orvet , et d’y intro- duire la peau d’un chien , que les dents de l’animal trop courtes et trop menues ne purent percer. De petits oiseaux em- ployés à la même expérience , et blessés par le reptile, ne donnèrent aucun signe de venin. La chair nue d’un pigeon fut aussi mise sous les dents de l’orvet , qui la tint serrée pendant long-temns ; et la pénétra de la liqueur qui étoit dans sa 7 Schwenckfeld, dans son Histoire des reptiles de la Silésie, à écrit que dans cette province on æegardoit l’orvet comme venimeux. 2 Lés auteurs de la Zoologie britannique disent qu'en Angleterre l’orvet n’est point regardé comme dapgereux. 296 HISTOIRE NATURELLE bouche ; le pigeon fut bientôt guéri: de sa blessure , ‘sans donrier aucun indice de poison. ss »e HAURI Lorsque la cräinte ‘ou a colère con- traignenit l'orvet à tendre ainsi tous ses muscles’ et à roidir' son corps, il n° est pas surprénant qu'on puisse aisérient, “en'le frappant avec un bâton ôu même" urie simple baguette, le diviser et le casser, pour dinsi dire, en plusieurs petites pa ties : sa fragilité tient à cèt état de roideur et de contraction, ainsi que l'a pensé M. Laurent, qui a HÉTRTER observé cétdni- mal ; et ‘ati ést d'autant moins Surpre- nante , que ses vertèbres sont très-cas- santes par leur nature, conime célles de presque tous les petits serpens et dés pétits lézards , et que ses muscles soñt Compo- sés de Pres qui peuvént aisément se sépa- . rer. C’est cette propriété de l'oivet qui Pa fait appeler par M. Linné, anguis fragile, etqui l’a faitnommer par d'autres auteurs, serpent de verre. On vient de voir que l’orvet se trouve en Suède : il habite aussi l'Écosse ; et, d’après cela, il paroît qu’il ne craint pas HES IA. N GU'1S$. 207 le froid autant que la plupart des serpens, quoiqu'il soit en assez grand nombre dans la plupart des contrées tempérées et même chaudes de l’Europe. Il a pour ennemis ceux des autres serpens , et particulière- ment les cigognes, qui en font leur proie d'autant plus aisément, qu'il ne peut leur opposer ni venin, ni force, ni même un volume considérable. Il s’'accouple éomme les autres reptiles ; le mâle et la femelle s’entortillent l’un autour de l’autre, se serrent étroitement par plusieurs contours ét pendant un temps assez long. On a vu des orvets de- meurer ainsi réunis pendant plus d’une heure. Les petits serpens de cette espèce m'éclosent pas hors du ventre de leur. mère, comme la plupart des couleuvres on venitneuses ; mais ils viennent au jour tout formés. Un très-bon observa- teur * ayant ouvert deux femelles , trouva dix serpens dans une, qui étoit longue de treize pouces , et sépt dans l’autre, qui n’avoit qu’un pied de longueur. Ces petits * M. de Sept-Fontaines, LAN 208 HISTOIRE NATURELLE. PR n : -L [hs | (à Er 4 rh serpens étoient parfaitement formés : ils . ne difléroient de leur mère que par leur grandeur, et parleurs couleurs, quiétoient plus foibles : les plus grands ävoient vingt- une lignes , et les plus petits, dix-huit lignes de longueur. Le temps de la portée des orvets est au moins d'un mois , et M. de Sept-Fontaines, que nous venons de citer, s’en est assuré en gardant chez lui une femelle qui ne mit bas qu’un mois après avoir été prise. Elle ne parut pas grossir pendant sa captivité. C'est ordinairement après les premiers jours de juillet que l’orvet paroît revêtu d’une peau nouvelle dans les provinces septentrionaies de France. Son dépouil- lement s'opère comme celui des couleu- vres ; il quitte sa vieille peau d’autant plus facilement, qu'il trouve à sa portée plus de corps contre lesquels il peut se frotter : il arrive seulement quelquefois que la vieille peau ne se retourne que Jusqu'à l'anus | et qu'’alors la queue sort de l’en- veloppe desséchée qui la recouvroit, comme une lame d’épée sort de son four- reau, | | \ DES ANGUIS. 209 L’orvet se nourrit de vers, de scara- bées, de grenouilles, de petits rats, et même de crapauds ; il les avale le plus souvent sans les mâcher : aussi arrive-t-1l quelquefois que de petits vers viennent jusqu'à son estomac., pleins encore de vie, et sans avoir recu aucune blessure. M. de Sept-Fontaines a trouvé dans le corps d’un jeune orvet un lombric ou ver de terre long de six pouces, et de la gros- seur d’un tuyau de plume : le ver étoit encore en vie, et s'enfuit en rampant. Malgré leur avidité naturelle, les orvets peuvent demeurer un très-grand nombre de jours sans manger, ainsi que lesautres serpens , et M. Desfontaines en a eu chez lui qui se sont laissé mourir au bout de plus de cinquante jours, plutôt que de toucher à la nourriture qu’on avoit mise auprès d’eux, et qu’ils auroient dévorée avec précipitation s'ils avoient été en liberté. L’orvet habite ordinairement sous terre dans des trous qu'il creuse ou qu’il agran- dit avec son museau : mais, comme il a besoiu de respirer l’air extérieur , il quitte So HISTOIRE NATURELLE souventsa retraite ; lhiyer même il pérce quelquefois la ndi6 qui couvre les cam- pagnes , et élève son museau au-dessus de sa surface , la température.assez douce des trous souterrains qu'il choisit pour asyle l’empêchant ordinairenient de s’en- sourdir complétement pendant le froid. Lorsque ses chaleurs sont revenues , il : passe une grande partie du jour hors de sa retraite; mais le plus souvent il s’en éloigne peu , et se tient toujours à portée de s’y mettre en sûreté. Il se dresse fréquemment sur sa queue, qu'il roule en spirale, et qui lui sert de point d'appui , et il demeure quelquefois long-temps dans cette situation. Ses mou- vemens sont rapides, mais moins que ceux de la couleuvre à collier. Il ne répand pas communément d’odeur désagréable*. * Personne n’a mieux étudié les babitadee de l’orvet que M. de Sept-Fontaines, à qui nous de- vous la connoissance de la plupart des détails qe yous venons de rapporter. ne DR DES ANGUIS. 307 AUS A 1 de C ET anguis a beaucoup de rapports avec l’'orvet, dont il n’est peut-être qu'une variété. Il a le dessus du corps d’un roux cendré , avec troisraies noires très-étroites qui s'étendent depuis le derrière de la tête jusqu’à l'extrémité de la queue. Ses yeux sont à peine visibles. Il a la mâchoire su- périeure un peu plus avancée que l’infé- rieure. Ses dents sont assez longues rela- tivement à sa grandeur, égales et un peu courbées vers le gosier. Ses écailles sont arrondies, un peu convexes, luisantes et. unies. Sa queue est un peu plus longue que le reste du corps. Il a cent vingt - aix rangs d’écailles au - dessous du corps , et cent trente-six au-dessous de la queue. On le trouve en Europe, particulièrement en Angleterre , ct il habite aussi plusieurs contrées de l'Amérique. | * Aberdeen , dans plusieurs endroits de l’An- gleterre, parce qu'on le trouve dans l'A berdeen- shire, ETS “302 HISTOIRE NATURELLE LA PEINT AD E. N ous conservons ce nom à un anguis qui se trouve dans les Indes. Il a cent soixante-cinq rangs d'’écailles sous le corps, trente-deux sous la queue, et le dessus du corps verdâtre, avec plusieurs rangées longitudinales de points noirs OU bruns. Il nous semble qu'on doit RE OR comme une variété de cette espèce, un anguis que M. Pallas a observé sur les bords de la mer Caspienne , et qui a à peu près la longueur d’un pied ; la gros- seur du petit doigt ; cent soixante - dix rangs d’écailles sous le corps ; trente deux rangs sous la queue ; la tête grise tachetée de noir ; le corps noir , pointillé de gris sur le dos, et de blanchâtre sur les côtés ; la queue longue de deux pouces, et variée de blauc. La L4 DES ANGUIS. I ERROIULEAU: Csr anguis se trouve dans les deux countinens. Il est très-commun en Amé- rique , ainsi que dans les grandes Indes ; mais c’est toujours dans les pays chauds qu'on le rencontre. Sa tête, un peu con- vexe par-dessus , et concave en-dessous , est à peine distinguée du reste du corps par trois écailles plus grandes que les autres qui la couvrent. Ses dents sont assez nombreuses ; et comme elles sont toutes égales et qu'il n’a pas de crochets mobiles , l’on doit présumer qu'il n’est point venimeux. Le corps et la queue sont garnis par-dessus et par-dessous d’écailles blanches , bordées de roux*, et tout le corps est varié par des bandes transver- sales , qui, en formant des anneaux de couleur, gardent leur parallélisme ou se * Le rouleau a deux céntquarante rangs d’écailles sous le corps, et treize rangs sous la queue. Li } 3%4 HISTOIRE NATURELLE réunissent avec plus ou moins de régula- | rité. L’on ne sait pas précisément à quelle grandeur peut parvenir le serpent rou- leau ; mais, d’après les divers individus qui ont été décrits par les naturalistes , et ceux qui sont conservés au Cabinet du roi, nous présumons qu'elle n’est jamais très-considérable, que-le diamètre de cet. anguis n’est ordinairement que d’uu demi-pouce, et que sa longueur n’excède guère deux ou trois pieds*., Il se nourrit de vers, d'insectes "06 sur-tout de fourmis ; et voilà tout ce que l’on connoît des habitudes de ce ser- pent. * Sa queue est très-courle en proportion du corps, dünt la longueur est le plus souvent trente fois plus considérable que celle de la queue. DES ANGUIS. 305 om LE COLUBRIN. M. Hasselquist a fait conrioître cét'an- guis que l'on trouveen Égypte. Ce ser- pent a le corps varié d’une manière très- agréable, de brun et d’urre couleur'pâle. On a compté cent quatre-vingts rangs d’écaillessous.soncorps , et dix-huit sous sa queue. | 306 HISTOIRE NATURELLE ILE TR AO C gr anguis habite en Egypte, ainsique le colubrin , et c’est aussi M. Hasselquist _ qui l'a fait connoître. Ce serpent a cent quatre - vingt-six rangs d’écailles sous le corps, et vingt-trois sous.la queue ; celles qui garnissent son vente sont un peu plus larges que eelles qui recouvrent SON dos. DE'STAINCUMETU 3% LE CORNU. Ccr anguis a beaucoup de rapports avec la couleuvre céraste ; il a, comme ce dernier reptile, deux espèces de cornes sur la tète : mais nous avons vu que dans le céraste ces éminences tiennent à la peau et sont de nature écailleuse, au lieu que dans le cornu ce sont deux dents qui percent la lèvre supérieure et ressemblent à deux petites cornes. On trouve cet anguis en Égypte, où.il a été observé par M. Hasselqust, et où vit aussi le céraste. Le cornu a deux cents rangs d’écailles sous le ventre, et quinze sous la queue. 303 HISTOIRE NATURELLE ) & LE MIGUE.L. 4 sx est le nom que l’on donne à cét anguis dans le Paraguay'et dans plusieurs autres contrées de l'Amérique méridio- nale. Les écaillés qui le couvrent sont brillantes et unies. Le ‘dessus de'son corps est Jaune , et présente une ct quelquefois trois raies longitudinales brunes , avec des bandes transversales très- étroites et de la même couleur.'Le miguel a deux cents rangs d’écailles sous fe ventre , et douze sous la queue. On voitneufgrandes écailles sur la partie supérieure de sa tête. Un individu de cette espèce | conservé au Cabinet du roi, a un pied de longueur totale , et sa Ne est longue de trois lignes. DES ANGUIS. 309. LE RÉSEAU. Cr T anguis a les écailles qui garnissent le dessus de son corps, brunes et blanches dans leur centre; ce qui le fait paroître comme couvert d’un réseau brun. On le trouve en Amérique. Il a cent soixante- dix-sept rangs d’écailles sous le ventre, et trente-sept sous la queue. Le dessus de sa tête est revêtu de grandes écailles. À LR. 310 HISTOIRE NATURELLE Ld LE JAUNE ET BRUN. C ET anguis se trouve en grand nombre dans les bois de la Caroline et de la Vir-. ginie , où il a été observé par MM. Catesby et Garden , et où on ne le regarde pas comme dangereux. IL paroît moins sen- sible au froid que les autres serpens des mêmes pays, puisqu'il se montre beau- coup plus tôt au printemps. Il est, pour ainsi dire, aussi fragile que l’orvet ; les fibres qui composent ses muscles peuvent se séparer très-aisément : pour peu qu'on le frappe, il se partage, comme l’orvet, en plusieurs portions , et il a été appelé serpent de verre, de même que ce reptile. Sa longueur n'excède guère dix - huit pouces , et sa queue est trois fois aussi longue que son corps. Son ventre est Jaune , ct paroît comme réuni au reste du corps par une suture. Le dos est d’un verd mêlé de brun, avec un grand nombre À DE S:A N GYUT S. 311 de très-petites taches Jaunes , arrangées très-régulièrement. La description de M. Linné semble indiquer que les écailles qui garnissent le dessus du corps, sont relevées par une arête. La langue est échancrée par le bout, à peu près comme celle de l’orvet. Le jaune et brun a cent vingt-sept rangs d’écailles sous le corps. et deux cent vingt-trois sous la queue. d'A PAT ‘3r2 HISTOIRE NATURELLE E LA QUEUR- LANCÉOLÉE. Czr anguis diffère de ceux que nous venons de décrire, par la forme de sa queue, qui est comprimée par les côtés : cette partiese termine d’ailleurs en pointe; elle est , ainsi que le dos, d’une couleur pâle,avec des bandes trans sales br unes, et cinquante rangs d'écailles en gar sou le dessous. On compte deux cents rangs d’écailles sous le corps. La queue-lancéo- lée se trouve à Surinam. Il se pourroit qu'on dût rapporter à cette espèce le ser- pent à queue applatie, vu par-M. Banks près des côtes de la nouvelle Hollande, de la nouvelle Guinée et de la Chine, nageant et plongeant avec facilité pen- dant les temps calmes, et décrit par M. Vosmaër * ne * On peut consulter à ce sujet l’article du serpent à large queue dans le Dictionnaire d'histoire na- éurelle px M. Valmont de Bomare. + DES ANGUIS. 313 PILE ROUGE. Czr anguis a été envoyé de Cayenne au Cabinet du roi par M. de la Borde. Les écailles du dos sont d’un beau rouge ; ce qui lui a fait donner le nom de serpent de corail par les habitans de la Guiane : mais nous n'avons pas cru devoir lui con- server cette dénomination, de peur qu’on ne le confondiît avec la couleuvre /e coral- lin dont nous avons parlé. Le dessous de son corps est d’un rouge plusclair. Toutes ses écailles sont hexagones et bordées de blanc , et il cest d’ailleurs distingué des autres anguis par des bandes transver- sales noirâtres qui s'étendent non seule- ment sur le dessus , mais encore sur le dessous du corps. Lorsque ce serpent est en vie, ses couleurs sont très-éclatantes: maisautantsonaspectest agréable, autant il faut fuir son approche; sa morsure est xenimeuse et très - dangereuse, suivant 27 T2 À LATE L SN CN OT à ; 314 HISTOIRE NATURELLE: M. de la Borde. Il porte le nom de spère à la Guiane ; et ce qui prouve que ée nom doit lui appartenir, c’est que l’on à recu au Cabinet du roi, avec l'individu que nous décrivons, deux serpenteaux de la même espèce , sortis tout formés du ventre de leur mère. VAT Le rouge a, ainsi que d’autres anguis, la rangée du milieu du dessus du corps et de la queue composée d’écailles un peu plus grandes que leurs voisines. Nous avons compté dans cette rangée deux cent quarante pièces au-dessous du corps , et douze seulement au-dessous de la queue, qui est très-courte |. Il paroît que c’est le même animal que celui dont le P. Gumilla a parlé sous le nom de serpent. coral dans son Histoire naturelle de l'Orenoque, et pour lequel nous renvoyons à la note suivante ?. : L'individu envoyé au Cabinet du roi avoit un pied six pouces de longueur totale, et sa queue étoit longue de six lignes. 2 Je ne puis passer sous silence le serpent coral, qu'on nomme ainsi à cause de sa couleur incarnale, et qui est entremêlée de taches noires, grises, d DES ANGUIS. 315 blanches et jaunes. Ce serpent supporte également tous les climats ; ce qui n'empèche pas que ses cou- leurs ne se ressentent de leur variété : mais son venin «conserve toujours la même force, et il n’y en a point, si l’on en excepie la couleuvre ma- caurel , dont la morsure soit plus dangereuse. Parlons maintenant des remèdes qu’on a trouvés contre la morsure de ces reptiles...... On peut se servir de la feuille de tabac, qui est un remède efficace contre la morsure des couleuvres, quelle qu'en soit l’espèce. Il suMit d’en mâcher une cer- taine quantité, d’en avaler une partie, et d'appli- quer l’autre sur la plaie pendant trois eu quatre jours, pour n'avoir rien à craindre, J’en ai fait Pessai plusieurs fois sur des malades et même sur des couleuvres : après les avoir étourdies d’un coup de bâton, je leur ai saisi la tête avec une petite fourche, et leur ayant fait ouvrir la bouche en la pressant, j'ai mis dedans du tabac mâché ; et aussi tôt elles ont été saisies d’un tremblement général, qui n’a fim qu'avec leur vie, la couleuvre étant restée froide et roide comme un bâton, Un troisième remède dont on peut se servir, c’est la pierre orientale. Elle n’est autre chose qu’un morceau de corne de cerf qu’on fait calciner jusqu’à ce qu'il ait pris la couleur du charbon; il s'attache de lui-même à la plaie, et attire tout le venin qui 316 HISTOIRE NATURELLE est dedans : mais il en faut quelquefois plus de six morceaux , et le plus sûr est de mâcher du tabac en même temps. Lorsque lendroit le permet, on applique sur la plaie quatre ventouses sèches, dont la première dispose les chairs, la seconde attire une liqueur jaune, la troisième une paraille liqueur teinte de . sang , et la quatrième le sang tout pur, après quoi il ne reste plus de venin dans la plaie. Voici un cinquième remède -dont on a éprouvé l’effet. Tl consiste en une bonne quantité d'eau-de- vie, dans laquelle-on a délayé.-de la poudre à ca- non ,et à la troisième dose le venin perd toute son activité. ( Histoire naturelle de P Orenoque , tra- duction francoise ; Lyon, 1758; tome III, page 69 et suivantes.) LE LOGE Zi C *Esr M. Weigel , naturaliste allemand ; qui a fait connoître cette espèce d’anguis, remarquable par l’alongement de son mu- seau. Ce prolongement est très-sensible, la lèvre de dessous étant beaucoup moins avancée que la supérieure, contre le bord inférieur de laquelle elle s'applique , et la bouche étant par-là un peu située au- dessous du museau. La longueur totale de l'individu décrit par M. Weigel étoit : à peu près d’un pied; une pointe dure terminoit la queue. La couleur du dessus du corps de cet anguis étoit d’un noir plus ou moius tirant sur le verdâtre ; on voyoit une tache jaune sur le bout du museau , et à l’extrémité de la queue, sur gelé on remarquoit deux bandes obliques de la même couleur, qui étoit aussi celle du ventre, ets’étendoit même, | ar 3:8 HISTOIRE NATURELLE 3 dans certains endroits, sur les côtés du corps. Ce serpent avoit deux cent dix-huit rangs d’écailles sous le corps, et douze sous la queue. Il avoit été apporté de Surinam. DES ANGUIS 39 LA PLATURE. Cr serpent a beaucoup de ressemblance avec la queue-lancéolée : il a , comme ce dernier anguis, la queue comprimée et applatie par les côtés ; mais celle de la queue - lancéolée se termine en pointe , au lieu que la queue de la plature a son extrémité arrondie. M. Linné a fait con- noître cette espèce de serpent, dont un individu faisoit partie de la collection de M. Ziervogel , apothicaire à Copenhague. La tête de la plature est alongée ; ses mâchoires sont sans dents. Cet anguis a un pied et demi de longueur totale, et deux pouces depuis l’anus jusqu’à l’extré- mité de la queue. Le dessus de son corps est noir , le dessous blanc, et la queue variée de blanc et de noir. Les écailles qui recouvrent ce serpent sont arrondies, ne se recouvrent pas les unes les autres , et sont si petites, qu'on ne peut pas les eompter, 320 HISTOIRE NATURELLE | LE 1.0 M BRON Ux des caractères auxquelsonfait leplus d'attention lorsqu'on examine elombric,- c’est la proportion générale de son corps, moins ‘gros vers la tête qu'à l'extrémité opposée, de’tellesorte:queisi on mecon- sidéroit pas la position:des écailles-de:cet anguis , on seroit tentédé prendrele bout de sa:queuce pour sa tête, d'autant plus que cette dernière partie:n’est pas plus grosse que l'extrémité du corps à laquelle elle tient , ‘et que les yeux me sontique de petits points très-peu sensibles ,et recom- verts par unemembrane , aimsiique ceux des amphisbènes. Le museau dullombric est très-arrondi:et percé:de ‘deux petits trouspresque invisibles, :quiticnnentlieæ de narines à l'animal ; mais 1l-me :pré- sente d’ailleurs -aucune souverture pour * Anilios ; dans l'ile de Clrypre; PTS d'o= retlle , dans l'Inde. zLE LOMBRIC, SERPENT MONSTRUEUX à azur Titer. G] à / ,] J foauque UE DES ANGUIS. 32E la gueule : ce n’est qu’au - dessous du museau , et à une petite distance de cette extrémité, qu'on appercoit une petite bouche dont les lèvres n’ont que deux lignes de tour dans le plus grand individu des lombries conservés au Cabinet du roi. La mâchoire inférieure, plus courte que celle de dessus , s'applique si exactement contre cette mâchoire supérieure, qu’il faut beaucoup d’attention pour recon- noître la place de la bouche lorsqu'elle est fermée. Nous n'avons pu voir des dents dans aucun des lombries que nous avons examinés * ; mais nous avons remarqué daus tous une petite langue appliquée et comme collée contre la mâchoire supé- rieure. jé Le corps entier du lombric est presque cylindrique, excepté à l'endroit de la tète qui est un peu applati par-dessus et par- dessous. Ce serpent est entièrement re couvert de très-petites écailles très-unies et très-luisantes, placées les unes au-des- * Le lombric étoit regardé, à la Jamaique, comme venimeux ; mais Brown dit qu'il n’a jamais pu constaler l’existence du venin de ce reptile. 322 HISTOIRE NATURELLE sus des autres comme les ardoises surles toits , toutes de mème forme et de même grandeur, tant sur le ventre que sur la | queue et sur le dos, et présentant par- tout une couleur uniforme d’un blanc livide, de telle sorte que le dessous du corps n’est distingué du dessus ni par la forme, ni par la position , ni par la cou- leur des écailles. Le museau est couvert par-dessus de trois écailles un peu plus grandes que celles du dos, et placées à côté l’une de l’autre, et trois écailles sem- blables en revêtent le dessous au-devant de l’ouverture de la bouche. L’anus est situé très-près de l'extrémité du corps, dont il n’est éloigné que d’une ligne et demie dans un des individus que nous avons décrits. Cette ouverture , faite en forme de fente très-étroite, n'avoit, dans cetindividu , qu’une demi-ligne de longueur , et ne pouvoit ètre apperçue que lorsqu'on plioit le corps de l'animal du côté opposé à celui où étoit l'anus. La très-courte queue du lombric est termi- née par une écaille pointue et dure; la manière dont nous l'avons vue rephée DES ANGUIS. 5%, dans plusieurs anguis de cette espèce, et la force avec laquelle elle étoit roidie, ainsi que le reste du corps, prouvent la facilité avec laquelle le lombric peut se tourner et se plier en différens sens. | Nous ignorons jusqu’à quelle grandeur les lombrics peuvent parvenir. Le plus grand de ceux que nous avons vus, avoit huit pouces onze lignes de longueur , et deux lignes de diamètre dans l'endroit le plus gros du corps. Il avoit été apporté de l’île de Chypre sous le nom d’anilios. Mais ce n’est pas seulement dans cette île qu'il habite; on le trouve aussi aux grandes Indes, d’où on a envoyé au Ca- binet du roi un très-petit serpent long de quatre pouces neuf lignes , et n’ayant pas une ligne de diamètre, mais qui d’ail- leurs est entièrement semblable au lom- bric, et qui évidemment est un jeune animal de la même espèce. Il est arrivé _sous le nom de serpent d'oreille : nous ne savons pas ce qui peut avoir donné lieu à cette dénomination. La conformation du lombric, la grande facilité qu'il a de se replier plusieurs fois EE 4 EN AE TORRES) 324 HISTOIRE NATURELLE. , sur lui-même, et celle avec laquelle il peut s’insinuer dans les plus petites cavi- tés, doivent donner à sa manière de vivre | boop de ressemblance avec celle de l’orvet, dont il se rapproche à beaucoup d’égards , ainsi qu'avec celle de plusieurs Vers proprement dits, que l’espèce du lombric lie, pour ainsi dire, à l'ordre des serpens par de nouveaux rapports, et par- ticeulièrement par la petitesse de son anus, ainsi que par la position de sa bouche. , Tr * : À D \ : : : crNQUIÈME GENRE. CA AQUES DENTS æ . LL Dont le corps et la gueue sont entourés d’anneaux écailleux. LA "AMPHISBÈNES. L’ENFUME#. Lx est très-facile de distinguer les am phisbènes de tous les serpens dont nous avons déja parlé: non seulement ris n’ont point de plaques sous le corps nisous la queue , mais les écailles qui les revétent sont presque quarrées, plus ou moins * Ibijara, par les Brasiliens; bodty ; cega, cobre vega, et cobra de las cabecas , par les Por- tugais. erpénss 1Vo : 238 56 HISTOIRE NATURELTE—— régulières, disposées transver ER et réunies For à côté de l’autre, de nière à foriner des anneaux entiers ns | environnent l'animal. Le dessus et le des- sous du corps ctde la queue se ressemblent ; si fort daus les amphisbènes La que , lors- que leur tête et leur anus sont cachés, l'on ne peut savoir s'ils sont dans leur position naturelle ou renversés sur le dos ; on pourroit même dire que , sans la posis tion de leur tête et celle de leur colonne vertébrale, plus voisine du dessus que du dessous du corps, ils trouveroient um point d'appui aussi äväntageux dans la portion supérieure de ces anneaux que dans l’inférieure et qu’ils pourroient éga- lement s’avancer en rampant sur leur. dos et sut leur ventre. Maïs s'ils sont pri- vés de cette double manière de marcher par la situation de leur tête ét par celle de leur colonne vertébrale ;- cette forme d'anneaux également construits au-des- sus et au-dessous de leur corps leur donne une grande facilité pour.se retour- ner , se replier en différens sens comme les vers, et exécuter divers mouvemens = DES AMPHISBÈNES., : 327 interdits aux autres serpens. Trouvant d’ailieurs dans ces anneaux la même résistance, soit qu'ils ayancent ou qu'ils reculent , ils peuvent ramper presque avec une égale vitesse en avant et en arrière; et de là vient le nom de doublez marcheur où d'amplisbène qui leur a été donné. Ayant la queue très-grosse et ter- minée par un bout arrondi, portant sou- vent en arrière cette extrémité grosse et obtuse, et lui faisant faire des mouve- mens que la tête seule exécute commu- nément dans beaucoup d’autres reptiles, 1l n’est pas surprenant que leur manière de se mouvoir ait donné lieu à une erreur semblable à celle que les anguis ont fait naître : on a cru qu'ils avoient deux têtes, non pas placées à côté l’une de l’autre, comme dans certains serpensmonstrueux, mais la première à une extrémité du corps , et la seconde à l’autre. On ne s’est pas même contenté d'admettre cette con- formation extraordinaire ; on a imaginé des fables absurdes que nous n'avons pas besoin de réfuter. On a cru et écrit très- séricusement que lorsqu'on coupe un 328 HIST OIRE NATURELLE amphisbène en deux par Je TE du corps, les deux têtes se cherchent mu- tuellement ; que lorsqu’ elles : se sont ren- contrées, ess se rejoignent par les extré- mités qui ont été coupées, le sang ser- vant de glu pour les réunir ; que FE les coupe en trGis morceaux , chaque tête cherche le côté qui lui appartient , et que lorsqu'elle s’y est attachée , Le serpent se trouve dans le meme état qu'avant d’a- voir été divisé; que le moyen de tuer un amphisbène est de couper les deux têtes avec une petite partie du corps, et de les suspendre à un arbre avec un cordeau ; que même cette manière n’est pas très- sûre ; que lorsque les ciseaux de proie ne les mangent point , et que le cordeau se pourrit, A AA desséché par le soleil, tombe à terre; qu’à la première prié érui survient , il renaïît par le secours de l'humidité qui :le: pénètre ; que, par une suite de cette propriété, ce serpent réduit en poudre est le méilleur spécifique pour réunir et souder les os cassés, etc. Combien d'idées ridicules le défaut de lu- mières et le besoin du merveilleux n’ont ils pas fait adopter ! DES AMPHISBÈNES. 329 L'espèce de ces amphisbènes la plus anciennement connue est celle de len- fumé. Le noin de ce serpent lui vient de sa couleur , qui est en effet très-foncée , presque noire , et variée de blanc. Il par- vicut siimanent à la longueur d'un pied ou. .deux ; mais sa queue n’excède presque jainais celle de douze ou quinze lignes *. Ses yeux sont nou seulement très-petits , mais encore recouverts et comme voilés par une membrane : c’est cette conformation singulière qui lui a fait donner , ainsi qu'aux anguis , le nom de serpent aveugle, et qui établit un nou- veau rapport entre ce reptile et'les mu- rènes , les congres, et les anguilles, qui d'ailleurs ressemblent , à beaucoup d’é- gards , aux serpens , et que l’on a quel- quefois même appelées se/pens d'eau. L'enfumé habite les indes orientales ; particulièrement l'île de Ceylan : on le rencontre aussi en Amérique. On ignore uve grande partie de ses habitudes ; mais l’on sait qu'il se nourrit de vers de terre, * On compie ordinairement deux’ cents anneaux sur le corps de l'enfuimé, et wrente sur sa queue. 23 RAR ONE 330 HISTOIRE NATURELLE. de mollasses , de divers insectes, de clo- portes , de scolopendres , etc. Il fait aussi la guerre aux fourmis , dont il paroît qu'il aime beaucoup à se nourrir. Bien loin de chercher à détruire ou diminuer son espèce, on deyroit donc tâcher de la multiplier dans les contrées torrides , si souvent dévastées par des légions innom- brables de fourmis , qui s’avançant en colonnes pressées, et couvrant un grand espace , laissent par-tout des traces fu- nestes que l’on prendroit pour celles de la flamme dévorante. L'enfumé fait aisé- ment sa proie de ces fourmis ainsi que des vers, des larves d'insectes, et de tous les petits animaux qui se cachent sous terre , la faculté qu’il a de reculer ou d'avancer sans se blesser lui dennant, ainsi que sa conformation générale , une très - grande facilité pour pénétrer dans les retraites souterraines des vers , des fourmis et des insectes. Il peut d’ailleurs fouiller la terre plus profondément que plusieurs autres serpens , Sa peau étant très-dure , et ses muscles très-vigoureux- Quelques voyageurs ont écrit qu'il étort + DES AMPHISBÈNES. 33r venimeux ; nous avons trouvé cependant que ses mâchoires n’étoient garuies d’au- cun crochet mobile. On voit au-dessus de son änus huit petits tubercules percés à leur extrémité , et qui communiquent avec autant de petites glandes; ce qui lui donne un nouveau rapport avec le bipède cannelé!, ainsi qu'avec plusieurs espèces de lézards ?. 1 Voyez l’article du Bipède cannelé, à la suite de PHisioire naturelle des quadrupèdes ovipares. ? L'enfumé a lé dessus de la tête garni de six grandes écailles placées sur trois rangs. 335 HISTOIRE NATURELLE, Et HA 13 ONE L HSM dù à IAE €, #05 Ha LE BLANCHET F4 s \? 57 FD is > 19 Cir os iSbEe diffère PE iHoyai@h dut de celui que nous venons’ de décrire’ par le nombre de ses anneaux et par sa cou- Jeur : il est blanc, etsouvent sans aucune tache. Le dessus de sa tete est couvert, ainst que ‘celle de lenfumé ; ‘par six grandes écailles disposées sur trois rangs; dont chacun est composé de deux pièces. On compte communément deux cent vingt-trois anneaux autour de son COrpS, et seize autour de sa queue. On voit au- dessus de l’ouverture de l'anus huit tu- bercules semblables à ceux que présente l’'enfumé, mais moins élevés et moins grands. Un blanchet conservé au Cabinet du roi a un pied cinq pouces neuf lignes de longueur totale, et sa queue n’est lon- gue que d’un pouce six lignes. Nous n’a- vons pas vu de crochets mobiles dans les blanchets que nous avons examinés. ZLE BLANCHET,. 2 LIBIARE , ÿ | 2 aq ut. pe t v ss F f A. à D ; n_ ; L : x * ; + Etam ut 1 CT } jade a | er CPP TA + ; A d L F r 17 . stionens " :: * SIXIÈME GENRE. DUR OPEN Soc Dont les côtés du corps présentent une rangée longit:dinale de plis. CŒCILES. LLBTI AR bb: L A forme de ce serpent est cylindrique; un individu de cette espèce, décrit par M. Linné , avoit un pied de longueur , et étoit épais d’un pouce. L'ibiare paroît n’étre couvert d'aucune écaille; on re- marque cependant sur son dos, de petits _ points un peu saillans dont la nature pourroit approcher de celle des écailles. Le museau est un peu arrondi; la mâ- A 334 HISTOIR E NATURELLE ns choire supérieure , plus avancée que l'in- férieure , est garnie auprès des narines de deux petits barbillons ou tentacules trèscourts et à peine sensiblés ; ce qui donne à l’ibiare un rapport de plus avec plusieurs espèces de poissons. Ses yeux sont très-petits , et recouverts par une membrane , comme ceux de quelques autres serpens , et de plusieurs poissons de mer ou d’eau douce. Sa peau est plissée de chaque côté du corps, et y. forme communément cent trente - cinq rides ou plis assez sensibles. Sa queue est très-courte ; elle présente des rides annu- laires comme le corps des vers de terre appelés lombrics. On le trouve en Amé-. rique. Il est à desirer que les voyageurs observent ses habitudes naturelles, Dogs CCE ES) ) 32 è gt : à s & à si à . sis cé. h ï LE VISQUE U X. Crrre espèce de cœcile habite les Indes. Elle a les yeux encore plus petits que l'ibiare, et ses côtés présentent un plus grand nombre de plis : on en compte trois cent quarante le long du corps , et dix le long de la queue. Sa couleur est brune, avec une-petite raie blanchätre sur les côtés. de > Lo SR, AS NN ) 4 ) La h: M £ " TX PETER À, st Ne 27 IP TO ER CDS “i LANGAHA DE MADAGASCAR. 4 M. Brugnière , de la société royale de. Montpellier, a publié le premier la des- l cription de ce serpent qu'il a observé dans l'île de Madagascar. Cette espèce réunit trois caractères remarquables ; ; l'un, des z LANGAHA Ze Madagascar. 2 LACROCHORDE 6 /ava , CE Douquet D. Fr . 1e ee. au. à HISTOIRE NATURELLE. 33y couleuvr es ; le second, des amphisbènes ; _et le troisième, desanguis: elle a, comme les anguis , une partie du dessous de ia queue recouverte de petites écailles., des anneaux écailleux comme les amphis- bènes, et de grandes plaques sous Île } corps comine les couleuvres ; elle appar- tient dès-lors à un genre Re et È | très- facile à reconunoître |, auquel nous - avons conservé le nom de /angaha qu'on Jui donne à Madagascar. L'individu de l’espèce du lang aha de Mañagasgar , décrit par M. Brugnière, avoit deux pieds huit pouces de longueur totale , et sept lignes de diamètre dans la partiela plus grosse de son corps. Le dessus de sa tête étoit couvert de sept grandes écailles | placées sur deux rangs ; la rangée la plus voisine du museau pré- sentoit trois pièces , et l’autre rangée en présentoit quatre. Sa mâchoire supérieure étoit terminée par une appendice longue de neuf lignes , tendineuse , fiexiie ï très-pointue ct revétue de très-pelites écailles ; ce qui lui donnoit un nouveau rapport DT la coulcuvre nasique, Elle 29 di RS A . k À * L 93 HISTOIRE NATURELLE | pRRe avoit, suivant M. Brügutète , des denté ‘ de Hibhe forme et en mêmé Hétnbre que celles de la vipère. Les écailles qui revé- toieut le dos , étoient rhomboïdales s. rougeâtres, et on voyoit à leur base un petit cercle gris avec un point Jaune. On comptoit sur la partie inférieure du corps cent quatre -vingt-quatre grandes plaques blanchâtres, luisantes , d'autant plus longues qu’elles étoient plus éloignées de la tete , et qui formoient enfin autour du corps, des anneaux entiers au nombre de quarante-deux. Après ces anneaux, ou plutôt vers le milieu de l'endroit garni par ces anneaux ecailleux , commencoit. la queue apparente que recouvroient de très - petites écailles ; mais la véritable queue étoit beaucoup plus longue, puis- que lanus étoit placé entre la quatre- vingt-dixième et la quatre-vingt-onzième grande plaque , au milieu de quatre pièces écailleuses. M. Brugnière ayant vu trois langaha de Madagascar, s’est assuré quele nombre des grandes plaques et des anneaux étoit yariable dans cette espèce: un de ces trois \ n: D DESLLANGANA 33% individus , au lieu de présenter les cou- leurs que nous venons d'indiquer , étoit violet, avec des points plus foncés sur le dos. Les habitans de Madagascar craignent beaucoup le langaha ; et en effet, la forme de ses dents, semblables à celles de la vipère , doit faire présumer qu'il est venimeux. : ; { V4 de x : “ l'ARNE ER L Le e HUITIÈME ÉRN TS S ER PEN Quiz ont le corps ci la queue garnis de petits tubercules, ; ACROCHORDES. L'ACROCHORDE DE JAVA *. NT ttornsted t a observé et décrit ce ser- pent, qu'il a cru devoir placer dans un genre particulier, et que nous séparerons, avec lui, des genres dont nous venons de parler, jusqu’à ce que de nouvelles obser- vations aient fixé la véritable place que ce reptile doit occuper. Le corps et la * La peau de lacrochorde de Java, décrit par M. Hornstedt, a été dépos-e dans le cabinet d’his- toire naturelle du roi de Suède, y dl HISTOIRE NATURELLE. 3%4t queue de ce serpent sont garnis de verrues ou tubercules relevés par trois arêtes, et qui devant ressembler beaucoup à de pe- tites écailles , rapprochent l’acrochorde de Java du genre des anguis, et particu- lièrement de la plature, dont les écailles sont très-petites et très-difficiles à comp- ter. Mais l'acrochorde de Java est beau- coup plus grand que la plupart des an- guis : Findividu décrit par M. Hornstedt avoit à peu près huit pieds trois pouces de longueur totale; sa queue étoit longue de onze pouces, et son plus grand dia- mètre excédoit trois pouces. Il étoit fe- melle , et l’on trouva dans son ventre cinq petits tout formés et longs de neuf pouces. L’acrochorde de Java a le dessus du CGrps noir, le üessous blanchôtre, les côtés biancnâtres tachetés de noir : ses : couleurs ont donc beaucoup de rapports avec celles de la plature. Sa téte est appla- tie et couverte de petites écailles ; l’ouver- ture de sa gueule est petite : il n’a point de crochets à venin; mais un double rang de dents garnit chaque mâchoire. | sa 342 HISTOIRE NATURELLE L'endroit le plus gros du corps est auprès de l’anus, dont l’ouverture est étroite. Il a la queue très-menue : celle de l'individu décrit par M. Hornstedt n’avoit que six lignes de diamètre à son origine. C’est dans une vaste forêt de poivriers, près de Sangasan, dans l’île de Java, que cet individu fut trouvé. Des Chinoïs que … M. Hornstedt avoit avec lui, mangèrent la chair. de ce reptile, et la trouvèrent excellente. De S ER HR ENS MONSTRUEU X. Nous venons de présenter la description des diverses espèces de serpens que les naturalistes ou les voyageurs ont fait con- noître ; de mettre sous les yeux les traits de leur conformation extérieure , ainsi que les principaux points de leur organi- sation interne; de donner , pour ainsi dire, du mouvement et de la vie à ces représen- tations inanimées, en indiquant les grands - résultats de l’organisation et de la forme de ces reptiles ; de comparer avec soin leurs propriétés et leurs formes; de ras- sembler les attributs communs à toutes les espèces comprises dans chaque genre, et d’en former les caractères distinctifs de chacun de ces groupes. Nous élevant en- suite à une considération plus étendue, nous avons essayé de réunir toutes les qualités , toutes les facultés, toutes les . x h : M 7 \ E PAS te 344 HISTOIRE NATURELLE habitudes, toutes les formes qui nous ont paru appartenir à tous les genres de ser- pens , et d'en composer le tableau général - de l’ordre entier de ces animaux, que nous avons placé au commencement de notre exaimen détaillé de leurs espèces particulières. Nous avons recherché dans ces formes. , dans ces habitudes, dans ces propriétés, celles qui sont constantes', et celles qui sout variables. Parcourant, à l’aide de l'imagination, les divers points du globe pour y reconnoître les différentes espèces de serpens , nous n'avons Jamais cessé, lorsque nous avons retrouvé la inême es- pèce sous différens climats, de marquer, autant qu'il a été en nous, l'influence de la température et des accidens de l’atmo- sphère sur sa conformation ou sur ses mœurs. Nous avons toujours voulu dis- tinguer les facultés permanentes qui ap- partiennent véritablément à l’espèce, d’a- vec les propriétés passagères ét relatives produites par l’âge, par les circonstances des lieux ou par celles des temps. Ji ne nous reste plus , pour donner de Fr DES SERPENS MONSTRUEUX. 345 l'ordre des serpens l’idée la plus étendue et la plus exacte qu'il soit en notre pou- voir de faire naître, qu’à mettre un 1n0- ment sous les yeux les grandes variétés auxquelles les individus peuvent être soumis , les écarts apparens dont ils peuvent être l'exemple, Îes diverses monstruosités qu'ils peuvent présenter. Quelqu'isolés que paroissent ces objets, quelque passagers, quelqu’éloignés qu'ils soient des objets ordinaires de l'étude du naturaliste qui ne recherche que les choses constantes , ne considère que les espèces, et compte pour rien les indi- vidus , ils répandront une nouvelle lu- mière sur l’ensemble des faits permanens et généraux que nous venons de consi- dérer. Au premier coup d'œil, une monstruo- sité paroît une exception aux lois de la Nature; ce n’est cependant qu’une excep- tion aux effets qu’elles produisent ordi- nairement, Ces lois, toujours immuables comme l'essence des choses dont elles dé- rivent, ne varient ni pour les temps ni pour les lieux : mais, suivant les circons- 346 HISTOIRE NATURELLE, résultats sont accrus ou diminués; leurs diverses actions $e combinent ou se désu- . » 'e. . nissent. Lorsque ces actions se Joignent l’une à l'autre , les produits qui avoient toujours été re se trouvent réunis, et voilà comment se forment les monstres par excès. Lorsqu'au contraire les diflé- rens effets de ces lois constantes se sé- parent , pour ainsi dire, et ne s’exécutent plus dans le même sujet, les résultats ordinaires des forces de la Nature sont diminués ou disparoissent, et voilà l’o- rigine des monstres par défaut. Les monstres sont donc des effets d’une composition ou d’une décomposition 6pé= rées par la Nature dans ses propres forces, et qui, bien supérieures à tout ce que l'art pourroit tenter , peuvent nous dé- voiler, pour ainsi dire, le secret de ces forces puissantes et merveiileuses, en les montrant sous de nouveaux points de vue; de même que, par la synthèse ow Vanalyse, nous découvrons dans les corps que nous examiuons, de nouvelles faces ou de nouvelles propriétés. tances dans lesquelles elles agissent, it DES SERPENS MONSTRUEUX. 347 - L'étude des monstruosités, sur-tout de celles qui sont les plus frappantes et les plus extraordinaires, peut donc nous conduire quelquefois à des vérités impor- tantes, en nous montrant de nouvelles applications des forces de la Nature, et par conséquent en nous découvrant une pus grande étendue de ses lois. Lorsqu’en comparant la durée de ces résultats extraordinaires ‘avec celle des résultats les plus éommuns, ou cherchera combien la réunion ou le defaut de plu- sieurs causes particulières infüe non seu- lement sur la grandeur des effets ; mais encore sur la longueur de leur existence, on trouverà presque toujours que les monstres subsistent pendant un temps moins long que les êtres ordinaires avec lesquels ils ont le plus &e rapports, parce que les circonstances qui occasionnent la réunion ou la séparation des diverses forces dont résulte la monstruosité, n’a- gissént presque Jamais également et en même proportion dans tous les points de l'être monstrueux qu’elles produisent ; et dèslors ses différens ressorts n'ayant plus \ £ # 348 HISTOIRE NATURELLE. entre eux des rapports convenables, com- ment leur Jeu pourroit-il durer aussi long- temps ? Rien ne pouvant garantir les serpens de l'influence plus ou moins: grande de toutes les causes qui modifient l'existence des êtres vivans,-leurs diverses espèces: doivent présenter et présentent, en éffet,, comme celles des autres ordres,;'non:seu- lement des variétés de couleur, :cons- tantes ou passagères, produites :par: la température , les accidens de l’atinosphère ou d’autres circonstances particulières , mais encore des monstruosités occasion- nées par ce, qu "118 éprouvent J soit avant d'être renfermés dans leur œuf, et pen- dant qu'ils ne sont encore que d'informes embryons, soit pendant qu'ils sont. en- veloppés dans ce même œuf ‘ou après qu'ils en sont éelos, et lorsqu’étant en- core très-jeunes, leur organisauon est plus tendre et plus susceptible d'etre alté- rée. Mais, comme ils n’ont ni bras ni jambes ,ils ne peuvent être, à l'extérieur, monstrueux par excès ou par défaut que dans leur tête ou dans leur queue; et "LE DES SERPENS MONSTRUEUX. 349 voilà pourquoi, tout égal d’ailleurs, on doit moins trouver de serpens mons- trueux que de quadrupèdes, d'oiseaux , de poissons, etc. Il arrive cependant. assez souvent. que lorsque les serpens ont eu leur queue partagée en long par quelque accident, une portion de cette queue se recouvre de peau , demeure séparée, et forme une seconde queue quelquefois A en apparence, aussi bien que la première, quoiqu'une seule de ces deux queues ren- ferme des vertèbres, ainsi que nous l’a- vons vu pour les, lézards. Mais cette es- pèce de monstruosité, produite, par une division accidentelle, est moins remar- quable que celle que l’on a observée dans quelques serpens nés avec deux tetes. L'exemple d’une monstruosité semblable, reconnue dans presque tous les ordres d'animaux, empêcheroit seul qu'on ne révoquät en doute l'existence de pareils serpens. À la vérité, plusieurs voyageurs ont voulu parler de ces serpens à deux têtes , comme d’une espèce constante: ndtiits peut-être en erreur par ce qu’ou … 355 HISTOIRE A D a dit des serpens nommés amphisbènes, 1 auxquels on à attribué pendant long- temps deux têtes , une à chaque extré- anité du corps, et Mis lesquels on a sup posé la faculté de se servir indifférem- ment de l’une ou de l’autre, ils ont con- fondu avec ces amphisbènes les serpens à deux ‘têtes placées toutes les deux à la même extrémité du Corps, et qui ne sont que dés monstruosités passagères. Plu- sieurs personnes arrivées dé la Louisiane m'ont assuré que ces sérpens à deux têtes V formoient une espèce très-per manente À ét qui se multiplioit par la génération , ainsi que Îles autres espèces de serpens. Mais , indépendäamanent de toutes les raï- sons d’analogie qui doivent empécher d’adinéettre cette opinion, aucun dé ces. voyageurs n’a dit avoir vu un de cesser- pens femelle mettre bas des petits pour- vus de deux tètes comme leur mère, où pondre des œufs dont les fœtus préseni- tassent la même conformation extraordi- maires; et ces serpens à deux têtes ne doivent jamais être regardés que comme des monstruosités accidentelles, ainsi ques + . 1) DES SERPENS MONSTRUEUX. 35r les chiens, les chats, les cochons, Îles veaux et les autres animaux que lon a également vus avec deux têtes très-dis- tinctes. Il peut se faire que des circons- tances particulières relatives au climat rendent ces monstres plus communs dans certains pays que dans d’autres ; et des observateurs peu difficiles n'auront eu besoin que d’appercevoir deux ou trois individus à deux têtes dans la même con- trée, quoiqu'’à des époques très-éloignées , pour accréditer tous les contes répandus : au sujet de ces reptiles ; d'autant plus que lorsqu'il s’agit de serpens ou d’autres animaux qui demeurent pendant long- temps renfermés dans leurs retraites , qui se cachent à la vue de l’homme, et qu’il est par couséquent assez difficile de ren- contrer, deux ou trois individus ont suffi quelquefois à certains voyageurs pour ad- mettre une espèce nouvelle, et peuvent, en effet, sufhire lorsqu'il ne s’agit pas d’uwe conformation des plus extraordi- naires. Les anciens, ainsi que les modernes, ont parlé de l'existence de ces reptiles r Riot uit bn À 352 HISTOIRE NATURELLE monstrueux et à deux têtes. Aristote en _ fait mention. Élien ditque, de son temps, on en voyoit assez souvent dans le pays” arrosé par le fleuve Arcas ; qu'ils étoient - longs de trois ou quatre coudées ; que la couleur de leur corps étoit noire , et celle de leurs têtes, blanchâtre. Aldrovande avoit dans son cabinet, à Bologne , un de ces serpens à deux têtes. Joseph Lan- zoni et d’autres observateurs en ont vu ;. et l’on en conserve maintenant un dans le Cabinet du roi. Ce dernier reptile a de longueur totale dix pouces deux lignes ; sa queue est longue d’un pouce six lignes, et sa cir- conférence est d’un pouce une ligne dans l'endroit le plus gros du corps. Les écailles qui revêtent son dos, sont ovales et rele- 4 j vées par une arête. Il n’a qu’un seul cou, mais deux têtes égales, et longues cha- cune de huit lignes ; les écailles qui en garnissemrt la partie supérieure, sont sem= blables à celles du dos ; une grande écaille recouvre chaque œil; les deux bouches renferment une langue fourchue ; ainsi que des crochets creux et mobiles. Les > Se # De ww 0 dk DES SERPENS MONSTRUEUX. 353 deux têtes sont réunies de manière à for- mer un angle de plus de cent cinquante degrés ; et lorsque les deux bouches sont ouvertes, on peut voir le jour au travers de ces deux bouches et des deux gosiers joints ensemble. On peut observer , un peu au-dessous : du cou , un pli assez considérable que fait le corps , et qui est produit par la peau du côté gauche , plus’ courte dans cette partie que la peau du côté droit. La couleur du dessus du corps a été altérée par lesprit-de-vin ; elle paroît d’un brun plus ou moins foncé , et le dessous du corps est blanchâtre : nous avans compté deux cent vingt-six grandes plaques et soixante paires de petites. Ce reptile monstrueux appartient évidem- ment au genre des couleuvres ; il doit être placé parmi les venimeuses , et peut- être étoit-il de l'espèce de la vipère fer-de- lance. Nous ignorons d’où il a été apporté au Cabinet de sa majesté. Mais ce n’est pas seulement dans leurs coilections que les naturalistes ont vu des serpens à deux têtes. Rédi en a observe , Le 30 RNA OSEO 354 HISTOIRE NATURELLE À un vivant *. Il l’avoit trouvé, au mois de * Nous donnons dans cetle note un extrait de la description des parues. intérieures de ce reptile, faite par Rédi. . « Ce serpent avoit deux trachées-artères, et par « conséquent deux poumons, lesquels étoient tout- «< à-fait séparés l’un de l’autre : le poumon droit « paroissoit évidemment plus gros que le gauche ; « la figure en étoit semblable à celle des poumons « des vipères et des autres serpens; c'étoit une es- « pèce de sac membraveux fort long, dont la sur- « face intérieure étoit semée de petites éminences « répandues sans ordre ; il étoit manifestement com- « posé de deux différentes substances, et tout-à-fait « semblable au poumon du serpent décrit par Gé- « rard Blasius. « Î] se trouva deux cœurs enveloppés chacan de « leur péricarde, et ayant chacun leurs vaisseaux « sanguins: ces deux cœurs différoient en cela seul « que le droit étoit plus gros que le gauche. « Il y avoit deux œsophages et deux estomacs « assez longs, comme dans tous les serpens. Ces «estomacs s’unissoient dans un seul inteslin qui « Jeur étoit commun ; à l’endroit de leur réunion « l’on appercevoit sur la surface interne de chäcun # un petit amas circulaire de glandessou mamelons * * DES SERPENS MONSTRUEUX. 355 Janvier, aux environs de Pise , et étendu au soleil , sur les bords de l’'Arno. Ce « « La « « très-petits, aigus et rougeâtres, semblables à ceux qui, dans les volatiles, tapissent :e dedans de la parte inférieure de l’œsophage.... Une file de mamelons semblables, mais beaucoup plus petits et qu'on ne pouvoit distinguer qu'à l’aide du microscope , régnoit sur toute la longueur du canal qui composoit les deux œsephages et les deux estomacs. « L’intesuin, après ses circonvolutions ordinaires, alloit s'ouvrir dans le cloaque de l’anus. Les estomacs étotent totalement vides ; il y avoit seu- lement dans le canal des intestins quelques < petits restes d’excrémens et un peu de matière « « « muqueuse, dans laquelle étoient engagés, et, pour ainsi dire, embourbés , ‘un grand nombre de vers irès-petits, les uns d’un beau blanc, les autres rougeätres, et tous pleins de vie J’avais ce- pendant gardé ce serpent enfermé pendant trois semaines dans un vaisseau de verre, où il ne voulut prendre aucune sorte de nourriture, comme c’est la coutume de plusieurs serpens. Celui-ci avoit deux foies ; et daus le droit, qui étoit plus orand que le gauche, il se trouva cinq petites « vésicules rondes et distendues , dont chacune rcm+ | : EE pého u 356 HISTOIRE re reptile étoit mâle , sa longueur de FE palmes , et sa grosseur égaloit cêe du! | N NA "« fermoit un ver de même espèce que ceux re \ étoient dans la cavité des intestins. A « Chacun des deux foies avoit sa veine propre qui « La) régnoil sur toute sa longueur ; et comme 1l y « avoit deux foies, 1] y avoit aussi deux vésiculés « du fiel. Ces vésicules n'étoient point infixées ou LV, mo Anguis, IV, 288: | Anguleuse (couleuvre) , IV, 54. Animaux. Difftrent ‘des végétaux, ete, 1354. Annelée, IV, 151. Arbres. Manière dontles serpens peuvent DEN per surlesarbres,ilf, 29, 416: Arous, IV, 118. Arrière-faix (espèce d”) attaché au ‘corps des viperealx , LIL, 223. ÂArsinoë (ville d’}), con- sacrée aux crocodiles, BxTÆN,IV, 126. Bali (le), IV, 26. Bande-noire, LV, 38. Basilic, I , 367. Béguan , nom donné ‘TE, 43 | | Art lé! de l’homme n'est qu'une applica- tion des furces de la Nature, TI, 262. Asjauque Cd a de la couleuvre), IV, soc Lo PE Aspic, IIT, 236. Atmosphère, L, 74. Atroce (couleuvré) , TE, 296. | Atropos(couleuvre), LIT, 20 À . Aurore (couleuvre), [V, LA. | Azuré (lézard), IT, 8r. ÂÀzurée(couleuvre), LV, 2312 PE B par les Indiens aux bé- zoards d'iguane, E, 359e Bézoards, I, 142, 30r, 330, 358, 359. » di à Lan RES MAIS Bimaculé(lézard),1,340. Bipides , IT, 377. Blanchâtre (couleuvre) , : IV, 47. Blanche (couleuvre), 28: IV, — et brune (couleuvre}), IV, 160. Blanchet (le), IV, 332. Bleuître € couleuvre), IV, 90. sn ( couleuvre }, IV, 46. Boa (les grands), ser- pens , IV, ruë. Boiga (couleuvre) , IV, ‘73. Boiquira (serpent), 1V, 292. Bois aquatiques (les) dans la Caroline sont remplis de poissons destructeurs, et d'au- ires animaux qui se dévorent les uns les * RES. autres, I, 285. Bojobi (serpent), IV, 234. Bombte (la tortue), I 22, Bonheur. Les tortues franches sont regar- dées par les Japonais comme l’emblême du bonheur, L, 146. Bordure (la) de la cara- pace des tortues, I, 106. Bossu (crapaud), IT, 366. . Bossue (raine), II, 320. Bourbeuse (tortue), I, 179. : Brasilienne (couleuvre), JIT, 302. Broderie (la). Belles couleurs de ce boa ssrpent , IV, 2484 Bruu (crapaud), IT, 356. Brune (raine), IL, 322. 370 CapuciTÉ, II, 80. Caiman, [, 254. Calamite (crapaud), LE, 358. Callosité au bout de la queue de certaines tor- tues grecques , L, 222. Calmar (le), couleuvre, IV, 174. Caméléon, I, #1; IE, Du Hi: Camuse (la), couteuvre, IV,x42. Cancers, IT, 15. Cannelé (bipède), IT, 382. x Caouane (la), I, 156. Caracieres distincuifs des diverses especes de ser- pêns. LÏf, 122 et suiv. Carapace des tortues, E, _ 105 et suiv. Carenée (couleuvre),IV, 02 TABLE. Caret (tortue), I, 166. Cavernes, IIL,79.. Cenchris (le), IV, 246. Cenchrus , IV, 9g. Cenco (le), IV, 173. Cendrée (couleurs de Ia couleuvre), IV, 86. Céraste (vipère), 111, 254 Cercle, IIT, 99. Cerveau (le) des qua- drupèdes ovipares est très-peu étendu, 1, 64. Cervelle, I, 213. Chagrinée (iortue), I, 236. ‘| “ay Chaîne (couleuvre), IV» 197. Chair des tortues fran- ches femelles, TL, 53r. Chalcide (lézard), ET, 172. Cluleur (la) est néces- L cédé DIE.S MATTER ES. -‘saire aux crocodiles , F, 2. Chaleur( différence de la) sur 'esserpens, III, 87. Cbapelet (couleuvre), IV, 97. Chasse du crocodile, I, 296. _ Chatoyante (couleuvre), IV, 160. Chayque ( description da), LIT, 267. Chersea (vipère), II, 232. Cigognes (les) sont en- nemies des serpens, IV, 160. ke Classes, I, 66. Cozassement des gre- nouilles, Î[, 260. Cobel (couleuvre), IV, T49- Cœciles (caractères dis- tinctifs des), IV, 333. Cœur (le) des quadru- pèdes ovipares n’a _ qu'un seul ventricule, 1, 64; II, 256, 374 Coffre (tortue), I, 162. Collier (couleuvre à), EPL. 2096: Colubrin (serpent) , IV; 305. Colubro uccellatore , {couleuvre) , III, 334. Coniormation des ser. peus, IIT, 44 et sui- vantes. Continens, IIL , 6r. Contrées équatoriales où on rencontre ces ÉNOr- mes reptiles, l’effroi des voyageurs, LIT, 66. Coquillages , I, 167. Corallin (serpent) , ITE, 294 Cordyle (lézard), IT, 33. Cornu (crapaud), IT, 371. — (Panguis) , IV, 307. Cornus, serpens de la côte d'Or, III, 252, Coromandel. Grandeur d'une tortue grecque 373 apportée de Coroman- del t, 230 Côtes. La plupart des salamandres, les cre- : nouilles, les crapauds et les raines , sont dé- pourvues de côtes, I, 62. Couguar , I, 298. Couleur de 1a chair des iortués franches, T, TAT. | — de lait (rame), IT, due — de feu (crapaud), IT, 361. Couleurs, IIT, 120. Courage, I) 294. DABOIE (serpent), PVO: Dames (couleuvre des), F7. 0 {à MRniate, k As à + x * A STAR Couresse ( couleur} * IV, 136. | Courte-quee (tortue) , I, 237. Crapaud commun, IT, 3209. Crête-écailleuse, I, 34 et suive Criard (crapaud) , nl À 370. | Crocodile , I, 252 ét suivantes. — noir, L, 304. Crocodilea, excrémens du stellion, If, 9x, 92. Crystaux, IV, 76. Cuirassée (couleuvre) , IV, 93. D Décolorée (couleuvre), IV, 63. Deti-collier(couleuvre), TV, 25. Dard (serpent), IV, Dentelée (tortue ),T, 194. 231. DES MATIÈRES Dents. Forme et PEU de dents de la dra- gone, L, 3709. — du devin, IV, 203. — crochues , mobiles et à venin de la vipère commune, IIT, 202. Dépouille d’un serpent, IV, 18. Dépouillement des qua- drupèdes ovipares, T, 80 et suive — (temps du) de Ja vi- père commune, III, 220. Développement des tor- 1, 144. — des serpens, LIT, 57, 58. Devin (serpent), IV, 1986. Dhara (couleuvre), IV, RS. Digestion. Dans la plu- part des serpens, la digestion est très- Jongue, HIT, go, 91. iues , 373 Dione PI VS 92e Dipse (serpent), II, 319: Disque. Le milieu de la carapace des tortues s’appelle disque, I À 107. Division des couleuvres, IFR - PRE Division des lézards , T, 248 et suiv. Domesticité , T,94, 185, 215; III, 78. Domestique (couleuvre), LV, 120. . Dominateurs (les quatre grands), I, 263. Doré (lézard), If, 105. Double-raie (lézard), IT, 120. — (couleuvre), IV, vo. Double-tache (couleu- vre), IV, 72. Dragon (lézard), IT, 177. Dragonne , I, 316. 32 374 203. Durée de la vie, I, 96. Eavx. Les grands ser- pens attendent: leur proie sur le bord des eaux, II, 09. Écailie-verte (tortue) , I, 194. Ecailles des tortues, I, xo7s [IL, 43, r27et suivantes. Écrivains sacrés (le ser- pent employé comme symbole par les) , ELT, 106 et suiv. Égypte (vipère d”), IL, 246. Égyptiens. Opinions des Egyptiens mentaux serpens, LIT, relative- 103 et suiv, Hlasticité des diverses portions du corps des EC LE serpens, LIL, 53. TABLE Dryinas (serpent) ,TV, ee: AR ANNE Le , 1008 20 Durissus (serpent) > IV, 284 + TU E Électrique (feu), III ï 02. Emblême de la candeur et de la confiance, imaginé par les an- ciens, IV, 78. Enfumé 4”), IV, 325. Engourdissement, IIT, OL Ennemis du crocodile, I, 206. Enydre, IV, 249. Épaule-armée ( gre= nouille), IT, 294. Éryx (serpent), LV, 3or. Eschyle, 1, 236. : Esculape, couleuvre, IV, 1 Espadons , ennemis des tortues franches, 1 136. Espèces. Nombre des 3 DES MATIÈRES. espèces de serpens, III, 42 et suiv. FÉCONDITÉ, I, 90. Fer-à-cheval (serpent), IV, 156. Fer-de-lance (vipère) , IT, 504. Fil (le), serpent, IV, 85. Fluide ‘électrique, IT, 65, 66. Flüteuse (rame), IT 323. Mure GALÉOTE (lézard), I, 37r. Galonné (lézard), II, 44. Gälonnée (grenouille) , IT, 304. — (couleuvre), IIT, 5r. Gavial, I, 306, Gazelles (les); III, 99. Gecko, IT, 135. 379 Étangs, E, 186. Éternité, II, 84 F Folle, sorte de filet, T, MS? Force (très-grande) "des tortues franches, I, 139. — des serpens, TIT, 1or. Formes, [, 83. Fouette-queue (lézard), E.,, 352. Froid, I, 78. G Geckote, IT, 144. Genres (les huit) de ser péns, III, 114. Géométrique (1ortue), T, 224. Glandes, IFT, or. ‘Glotie, [, 137. Goîtreux (lézard), IT, 123 — (crapaud), IT, 365. d'A À Ds a: 6 doté 376 ET AB HET nS Goût (le) des serpens , Grenouille commune A ÊTL, 75 IE, 258: Graisse, IIT, 47. Grandeur des lézards, Pere — ‘e serpens, IL, 6, 97. Grecque (iortue), I, 206. Grecs (opinions des) sur les serpens, ITI, 104. H HABITUDES des qua- drupèdes ovipares, 1, 85 , 249 et suiv. Hæmachate , IIT, 298. Haje, IV, 122. Haunarch æsuxd, IV, Hosteik 120. Hébraïque (couleuvre) , III, 285. Hécate (tortue), I, 226, 227. — écailleuse, IT, 305. Grenouilles, I, mr. Grison (lézard), IE, 82. — (serpent), IV, 43. Groin (serpent), IV, | 244. Gronovius, IV, 9, 197° : Grosse-1ète (couleuvre), IV, 136. + Hexagone (lézard), II, 36, Hipnale, IV, 23r. Hoazin, faisan ennemi des serpens , IV, 160. IV; 120. Huile de tortue, [, 133, 160. | Humidité, 1, 66; III, 65. | Hydre , IV, ar. DES MATIÈRES. 3 JACKIE, II, 302. Jaune (toïtue) , I, 197. — et bleue (couleuvre), IV, 103. — et brun (l’anguis), | IV, 3ro. Ibiare, IV, 333. Ibibe, IV, 178. Ibiboca , IV, 184. Ibis (les), ennemis des serpens, IV, 160. Iguane , I, 343. I Imagination, I, 84. Indiens, IIL, 108, en note. Insectes, 1) 105, 218; IV, G2. Instinct des serpens, III, pu Li | Intelligence, IIT, 80. Joufflue, IV,32 Jupiter (serpens consa- crés à), LIT, 264. L LACTÉ, III, 292. Langaha, IV, 336. Langue des serpens, III, PE — de la vipère, HI, 216. Laphiati, TV, 155. Large-doigt, LT, 339. — tête, IV, 195. Léberis, III, 32x. Lébetin, IIT, 288. Légéreté spécifique des tortues franches, I, 136. Lézard de Seba, II, 158. — bleu d'Edwards, TI, DS; FR — cornu, II, 46. — gris, II, 5. 32 358 Lézard quetz-paléo, IT,. Do. e— verd > IT, I. Lézards, I, 245. Lien (serpent), IV, 166. Lion (lézard), IL, 42. Lisse (couleuvre), IV, 5. | Lombric-(le), IV, 320. Long-nez (le) ENV, 557. Longueur des crocodiles, EJ2ES "TA MagouryaA, ll, 08. Machine animale , I, 7Ô. Mächoire des tortues, I, 106, 158. — (la) inférieure du LL I, PR ALES ST LS des ssh) | ITI , 132, Lunettes (le serpent à à); ou le naja, (1, , 264 du Pérou ; » UE, 205. | —— du Bresil Loth (tortme),, I, 172. Lutrix (serpent), IV, 1 A UT, M Mächoires(longueur des) de la vipère, IIT, 217. Malgale (serpent), IV, 66. Märbré lézaid)s. IL, 119. crocodile estseule mo- — (crapaud), IF, 374. : bile , I, 266. “Marmotte, I, 77e VAN «| FINE des) Matières brutes (durée du crocodile, IL, 254. —— des serpens, III, 92: des}, £, 08::h.. Maure: (coufeurre) : IV, 123, DES MATIÈRES. Mélanis(couleuvre),IIT, 243. Mexicaine (couleuvre), IV, 160. Mexicains, IIT, 105. Migration des tortues franches, I, 140. Miguel (serp.), IV, 308. Miliaire (couleuvre ), EV, ‘6x. Müillet(serpent),IV,28r. Minime ( couleuvre }, IV, 50. Minerve (couleuvre de), IV, 55. Molle (tortue), I, 200. Molure (couleuvre), IV, 68. NAGEUR (serpent), III n 346. ki Nasicorne, I, 164. Nasique (couleuvre),I Vs 132. Nature, I, 99 et suiv. ° 379 Monstruosités, T, 240; IV, 346. Mouchetée (couleuvre), IV, 140. Mud inguana. Grande larve, IT, 370. Muet (serpent), IV, 250. Mugissante (grenouille), IE, "300: Mugissement des croco- diles, T', 207. Multiplicauon des 1ior- tues franches, [, 146. Muqueuse (couleuvre) , IV, 83. Misc: T: 90r: Musique, [, 170. N Nébuleuse (couleuvre) ) IV, 164. _ Noirâtre (tortue), I, 243. Noire (vipère), ILE, 239. — et fauve (couleuvre), 1V, 156. 360, Noms.’ En histoire naz turelle, lorsque les. noms sont les mêmes, on n'esique trop porté à croire que les ob- T À B L E | Ci a Jets se ressemblent s I, 168. "2 A Nourriture, IIT, 00. Nuances, IL, 84 y os ODEUR, [, 95, 160. Odorat, IIL, 74. Œui. Tous les serpens viennent d'un œuf, IIT, 68. Œufs, I, 97 et suiv., 126 et suiv., 204, 217, dun y LE,0 105 (HE, 69 et 2223 IV, 220. — du crocodile, [, 277 et sulve Ongles de la tortue, T, 200. Ophrie (1), IV, 248. Orages (les) paroissent augmenter l'activité du boïquira, IV, 277. Orangée (rame), I, 325, Ordre (|) des serpens est très - nombreux, IT, 113. Orfraie, I, 235. Orvet (serpent), IV, 292. Ouie des serpens, IIT, 74. Ovipare. Propriété que cette expression dé- signe, IIT, 68 en note. Ovivore (couleuvre),[ V, 179. Ÿ DES MATIÈRES. _ 38x P PADÈRE (couleuvre) J IV, 42. Pâle (couleuvre), IV, 64. Parties sexuelles d’une couleuvre1biboca mâle, IV, 155. Patie-doie (grenouille), IT, 203. Paties des lézards, TI, 246. Peau des quadrupèdes ovipares, EL, 64. Peintade (la), IV, 302. Pélie (le), IV, 84. Perlée (grenouille) , II, 300. * Péualaire ( couleuvre ), + LS ER Péiole (couleuvre), IV, 110. Pétrification de croco- dile , I, 2096. Phalanges des doigts des lézards , [, 246. Pipa (crapaud ), HI, 367. re Piscivore (le), IV, 286, Planches, IIT, 134 en note. Plastron des tortues, Ï, 107. Plature (la), IV, 319. Plissé (lézard), II, 84. Poids des tortues, I, IO9. | eu Poissons, I, 143. Ponctuée (salamandre) , EE, 295 — (couleuvre), IV, 1451 Ponte, I, 125, 277. Porte-crête (lézard), E, DO te | Pouce des lézards, I, 246. Poumons des serpens, IIT, 40. Proie, III, 92 et suiv, Prunelle des serpens, III, 75. Psylles, III, 26r. Pustuleux (crapaud), IE, 364. Pyramide, I, 303. 362 TAB LEE ST RE ” j . N . ë | nt ANUS QUADRUPÈDES (Quatre-raies(couleuvre), ovipares, Î, 42 et suivantes. —— qui n'ont pas de queue, IT, 244 et suiv. Qualités dans les ser- pens, III, ro3. Quatre-raies ( salaman- dre), II, 236. RABOTEUSE (tortue), E, 229. Raie (peau de) dessé- chée , et décorée du nom de basilic, I, 36. Raine verte, IL, 309. Rauvore (le), IV, 230. Rayée (couleuvre) , IV, 65. Rayon verd (crapaud), II, 354. IV, ur. Queiz-paléo ( lézard JD II , 50. Fo des pee E e 246. — bleue, IT, 79: — kltéälée SAVs T2 — plaie, IV, 44 R Reflets du boiga, IV, | mo. Régine (couleuvre), IV, | 97- Remèdes conire lar mor -sure des vipères, UT, 207 el sulv. Reptile, IIT, 41, 42. Requin, [, 156. Réseau (le), IV, 300. Respiration ,' I , 64; A LM “Us 1 hi. w DES MATIÈRES. _ Rériculaire (grenouille), IT, 292. — ntbnue) TV, 190. Retraite, I, 67. Rhomboidale (couleu- vre}, IV, 62. Ronde (tortue); I, 188. Ronflement (sorte de) attribué aux tortues franches, [, 137. Roquet, IT, 118. Rouge (raine), IT, 327. — (vipère), IV, 313. j S SALAMANDRE ter- restre , Il, 107. .— à queue plate, IT, 211. Salamandres, 1, 250. — terrestres, Il, 187. Sang, 1, 77; Ill, 47. Sarroubé, EI, 237. Saturnine, IV, 61. Saurite (le), IV, 165. Sauritin, 1, 359. Schokari, IV, 127. LS 383 Rougeâtre \ugiais is T9. Rouge-goyge IF, rr22 — (couleuvre}), IV, 130. Rouleau (le), IV, 303. Roussâtre (tortue), I 241. Rousse (la) , IV, 194. Rubance (la), IV, 158. Rude (couleuvre), IV, 48. (lézard) , Schytale (le), IV, 247. Schythe (couleuvre), III , 245. Scorpion (tortue ): ) I , 1)p. A Scinque , IT, 93. Sens, IT, 257 ; III, 74° Sensations , [, 94. Sensibilité, IIT, 77. Seps (le), IT, 160. Serpent (pierre de), IX, 209. CAN | ë 4) x 1 FN * :} À FN Re) à Do K Ÿ 1 ARBTI NT CE 4 } L k A dr ) nt ÿ te; IV, dre — monstrueux à deux têtes , IV, 343. Serpens, III, 40. = à sonnette, IV, 252. Serpenteaux, TTL, 73. Serpentine (tortue), Î |. 5 ME v Sheltopusik, II, 388. Sibon, IV, 124. Sifflemens des serpens, LT, 95, 06. Sillonné (lézard), I 342, Sipède, IV, 162. Sirène lacertine. Voyez Mud inguana, I, B7p 9 2 Tagac (le) en poudre est presque - toujours mortel pour le lézard griss IL, rt. Table. méthodique, III, 136. Tachetée (couleuvre }, AV, 160. Situle, IV, 115. pe. à T Sie? IV, 168. ie L ÿ? (A Société , I M Scuibies TV, 80. Sommeil, III , 8r. # ne IV, Pr à Sourcilleux, TL, 333. Sputateur, IF, 130. Stellion, IT, 80. Strié (lézard), IT, 114. Striée (couleurre) ,IV, 143 Subsistance, TI, 86: Suisse (couleurre), IV, 162. Symétrique Sci - IV, 1or. Tapaye, Il, rer. Tapirer, IT, 327. Téguixin, Il, 126. Terrapène (tortue), 1, T9E. Terre. Lorsque le cro- codile est ‘à. terre, ‘al est plus embarrassé ARR DES M 4 dans ses mouvemens, . I, 266. _ Tétards, IT, 269 et suiv. Tête. La tortue peut vi- _.vre quelque temps après avoir eu la tête coupée, I, 186; III, +. — fourchue, I, 337. — noire, IV, 150. — plate, II, 150. — rouge (lézard), IT’, 40. | — triangulaire, ITI, 317. Tigrée S aier” GÉML III, 322. “ ” Tigres, IIT, 100. Tortue à boîte, I, 247. — franche, L, 114. — grecque, Ï, 206. Tortues, I, ro2. — (les pieds des) ma- rines ressemblent à des | T10, | — terrestres, I, 219. nageoires ; Lu 7 ï Ka 5 DARES. 35 ri 4 ; des serpens, Trachée artère des ser pens, LIL, 05. Trait (le), IV, 306. Traits (divers) des ser- pens, IIL, xxx. Très-blanche ( couleu- . ‘vee)s'LET | 307. Triangle (couleuvre ), IV, 168. Triangulaire (lézard }), 297. Triple-rang , IV, 160. Triscale, IV, 49. Trois-doigts (salaman- “dre), Ha. : NÉE IV, 106. Troupes de -crocodiles, T, 293. Tubercules de Piguane , du lézard, etc. I, 349; FT 8; IV, 332. Than. Es 326e, Typhie, IV, 35. Tyrie, IV, 116. 33 ' 386 : VamPuM, IV, x47. Variété des serpens, IIT, 59, 60. Varre, ou harpon, I, 134. : Venin, I, 06. — des serpens, LIT, 92, 196 et suiv. Verdâtre (-couleuvre }, IV, 173. Vermillon (tortue), I 234. à — (crapaud), IT, 352. Verte (couleuvre), IV, 172. te: 7 D — et bleue (couleuvre), IV, 164. — et jaune (couleuvre) , NMÉIT)2 929.74 Vertèbres, [,-63 Vessie , I, 63, 108. Vediel: a riennes 1,107. — Àair, IL, 261. | Vi ie. Durée aÿ à vie des Per torride ; f 74. Zones (souleuvre à), LV, 92e , * Z 1m serpens, Tr, 86. & 1 Vieillesse des | serpens ÿ t III, 87. LU L Violette (couleuvre) ME # ° 22: ; Vipera UE Sr TO. Vipère, IIT, Pa — d’eau, IIL, 346. — commune, III, 199 et suive | Vipères, IIL, 68... — communes (les) peu . vent w plusieurs ne" Ut sans manger » Vitèrée, “des FE ’ UT, 49. A é Visqueux, LV, qui | Umbre, IT, 83. à ñ Vrai ki 2004!) Vue (la) des M très-perçante, 1LL, 75e , 2, ; ve Loèrt Cd 4 n Pod D à ! He y y « (à (Q } ! à tt 7 ; # L 5 x 2 5 j-” % Y * z 0e # +'auE