B UNS 6 doc. F "HISTOIRE 424 NATURELLE DES POISSONS. | DÉDIÉE ‘À ANNE CAROLINE LACEPEDE; Par LE C: LACEPEDE. TOME ONZIEME. ES 4 zC? Y, j Î A ssonia an | RICHMON COLL ECTION.. 4 Mat fona! fr 15 seu LA msn re ju DR ne cn er cmt, CSS À PARIS, À LA LIBRAIRIE STÉRÉOTYPE DE P. DIDOT L’AÎNÉ, GALERIES DU LOUVRE , N° 5, ET Firmin DIDOT, RUE DE THIONVILLE, N£ 116. AN XII,— 1804. DÉDICACE. À LA DOUCE BIENFAISANCE, À LA SENSIBILITÉ PROFONDE, À LA GRACE TOUCHANTE, | À L'ESPRIT SUPÉRIEUR, D'ANNE CAROLINE HUBERT- JUBÉ LACEPEDE. HOMMAGE | D'AMOUR, DE RECONNOISSANCE, ET. | : DE DOULEUR ÉTERNELLE. ÎVota. Voyez les articles du mugilomore anne-caroline, du méné anne-caroline, et du cyprin anne-caroline. Poissons. XI. ai ke Ne A A RS A AU | \ AVERTISS EMEN T, ET EXPLICATION DE QUELQUES PLANCHES. Ces quatre derniers volumes de l'Histoire des poissons comprennent la description de trois cent quarante-neuf especes, dont quatre- vingt-quinze ne sont pas encore connues des naturalistes. Elles forment quatre-vingt-un genres, dont quarante-quatre n’ont été établis par aucun auteur. ” L'Histoire des poissons renferme donc la description de quatorze cent soixante-trois especes, dont trois cent trente-neuf n’avoient pas été reconnues par les naturalistes avant la publication de cette Histoire. Elles sont distribuées dans deux cent vingt-trois genres, parmi lesquels cent vingt-sept n’avoient pas | AVERTISSEMENT. vij été proposés aux amis des sciences naturelles. Le professeur Gmelin, dans l'édition qu'il a donnée de Linné, n’a inscrit que huit cent trente-quatre especes, réparties dans soixante- six genres; et Bloch n’a traité ou donné la figure que de cinq cent vingt-trois especes , placées dans quatre-vingt-un genres. La fistulaire petimbe , décrite dans le tome XII, est représentée dans le tome V, planche VIE, figure 3 ,sous le nom de /éstulaire petimbuaba ; et le cyprin commersonnien , dont le treizieme volume renferme la descrip- tion , est représenté tome VI, planche XI, figure 3. PLANcueE III du tome XI, figure 3. SALMONE VARIÉ. La figure de ce salmone a été gravée d’après un dessin trouvé dans les manuscrits de Commerson. Le nombre de rayons indiqué pour les nageoires par ce dessin , que j'ai cru devoir faire copier fidele- 4 ment, n’est pas conforme à celui qu'annouce le { vi AVERTISSEMENT. VW suivre dans le mien. PLancue V du tome XII, figure C ee { SN SPHYRENE CHINOISE. La variété que la figure premiere représente a été observée par Commerson, qui en a laissé dans ses manuscrits le dessin, que j'ai fait copier et graver. Prancue VIII du même volume, figure 2. POLYNEME RAYÉ.” Le dessin de ce polyneme, que j'ai trouvé dans les manuscrits de Commerson, et que j'ai fait graver, est défectueux, en ce qu’il n'indique pas les petites écailles qui, suivant le texte de ce naturaliste, couvrent la tête du poisson jusqu'au bout du museau. « HISTOIRE NATURELLE DES | POISSONS. » SECONDE SOUS-CLASSE. POISSONS OSSEUX. Les parties solides de l’intérieur du corps, osseuses: PREMIERE DIVISION, . Poissons qui ont un opercule et une membrane des branchies. Le VINGTIE.® ORDRE DE LA CLASSE ENTIERE DES POISSONS, ou QUATRIEME ORDRE “ DE LA PREMIERE DIVISION DES OS$EUX. LA Poissons abdominaux, ou qui ont des nageoires inférieures placées sur l’abdomen , au- delà des pectorales et en-decà de la nageoire de l’anus, Poissons. XI. En à à HISTOIRE NATURELLE CET UE: CENT QUARANTE-HUITIEME GENRE. x REque nr LES CIRRHITES. . Sept rayons à la membrane des branchies, le der- nier très éloigné des autres ; des barbillons réunis par une membrane, et placés auprès de la pecto- : rale, de maniere à représenter une nageoïre sem- blable à cette derniere. ESPECE. CARACTERES. Dix rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire du __ dos; trois rayons aiguilionnés et L | ; six rayons articulés à la nageoire ne Leur de l’anus ; la caudale arrondie ; TACHETE. la couleur générale brune ; un grand nombre de larges taches blanches , et de petites taches noires. . DA LE CIRRHITE TACHETE: Cz poisson, dont on devra la connoiïssance à Commerson, est véritablement de l'ordre des abdominaux; mais il doit être placé à la tête der 1 Aspro fuscus maculis utroque latere sparsis majoribus albis,minoribus nigris plurimis. Com- merson, manuscrits déja cités. | Ld 04 ”. DES CIRRHITES. Du el : ordre, comme se rapprochant beaucoup | décelui des thoracins , avec lesquels il a de grands rapports. Il ns sur-tout aux holocentres ou aux perseques. Ila, comme ces osseux, la premiere lame de son opercule den- telée, et la seconde armée d’un aiguillon. Sa partie supérieure se releve en arc de cer- cle, situé dans le sens de sa longueur totale. On ne voit pas de petites écailles sur sa tête; mais son corps, sa queue, et une partie de ses opercules, en sont revêtus. Il DE étendre ou retirer sa ihinire supérieure”. On divise facilement les dents de ses deux mâchoïres en extérieures et en intérieures. Les premieres sont écartées les unes des autres; les secondes sont très petites et serrées comme celles d’une lime. La partie supérieure de l'or- bite est relevée; et les yeux sont placés assez haut. Sept barbillons très alongés et réunis par une membrane commune forment cette sorte de fausse nageoiïire que nous venons de faire remarquer dans le tableau générique, qui paroit, au premier coup-d'œil, une seconde pectorale, et qui, donnant à po un or- * 7 rayons à chaque pectorale du cirrhite tacheté, 6 rayons à chaque ventrale. «5 rayons à la nageoire de la queue. 4 teres, des dat! ; | trigies , et des polynemes, sans cependiht à ténfonâre avec aucun de ces derniers. La ligne latérale suit la courbure du dos. Les nageoires | sont brunes ; des taches noires sont répandues sur la dorsale; une tache plus grande, maïs de la même couleur, paroît sous la mâchoire m- férieure, 2: CHHILODACTILE Fasce ? 2. OMPOCX J'ituroide.. 3. SPHIRENE Aiguille HISTOIRE NATURELLE. E CENT QUARANTE-NEUVIEME GENRE. LES CHEILODACTYLES. Le corps et la queue très comprimés; la levre supé- rieure double et extensible; la partie antérieure et supérieure de la tête terminée par une ligne presque droite, et qui ne s'éloigne de la verticale que de 40 à 50 degrés ; les derniers rayons de chaque pectorale très alongés au-delà de la mem- .Prane qui les réunit; une seule nageoire dorsale. NA ESPECE. : CARACTERES. “ Dix-neuf rayons aiguillonnés et _vingt-trois rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et douze rayons ar- FE CHEILODACTYLE ticulés à la nageoire de l'anus ; la FASCÉ, caudale fourchue ; le onzieme rayon de chaque pectorale d’une longueur double. de la hauteur de la membrane ; des bandes transversales et foncées. LALAVIVELVILUVLLLLUALLILLLVEALLILELLLUVLVLLVLLLNR LA RD LE CHEILODACTYLE FASCE. Mas avons vu dans la belle collection hol- landaise cédée à la Franceun individu trèsbien conservé de cette espece d’abdominal encore * Jkan kakatoea itam, dans les Indes orientales. 1. LT LL 2 ne 0 MNT ' L Li 6 - LES CHEILODACTYLES. inconnue des naturalistes, et que nous avons ‘dù inscrire dans un genre particulier, dont le nom indique et la forme de ses levres et celle de ses doigts, ou des rayons de ses pectorales. La nageoire dorsale de ce cheïlodactyle s'étend depuis une partie du dos très voisine de la nu- que, jusqu’à une très petite distance de la na- geoire de la queue. Là portion de cette na- e . . . 1 geoire que soutiennent des rayons aïguillon- nés est plus basse que l’autre portion. Le qua- torzieme ou dernier rayon de chaque pecto- rale, quoique très alongé au-delà de la mem- brane, est moins long que le treizieme, le trei- zieme que le douzieme, et le douzieme que le onzieme. L’anale présente un peu la forme d’une faux. On voit des taches foncées sur la nageoire du dos et sur celle de la queue *. * 14 rayons à chaque pectorale du cheïlodactyle fascé. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque ventrale. 17 rayons à la nageoiïre de la queue. Î L Rs : ‘HISTOIRE NATURELLE. - y CENT CINQUANTIEME GENRE. LES COBITES. La tête, le corps et la queue, cylindriques ; les yeux irès rapprochés du sommet de la tête; point de dents ,-et des barbillons aux mächoires ; une seule nageoiïre du dos, la peau gluante, et revêtue d’ée- cailles très Eos : à voir. ESPECES. CARACTERES. Neuf rayons à chaque ventrale ; six 1, LE EORITE barbillons à la mâchoire supé- LOCHE. rieure ; point de piquant auprès de l'œil. Dix rayons à chaque ventrale ; deux . \ A 0 , d''ÉvT cCovrTE barbillons à la mâchoire supé- rieure ; quatre à l’inférieure ; un aiguillon fourchu au-dessous de chaque œil. TAENIA, L Trois barbillons aux machoires ; 3. LE cosiTx la partie supérieure de l’animal TROIS-BARBILLONS, d’un roux brun, et parsemée de | taches arrondies. e HISTOIRE NATURELLE de | LAALALIALLLR PARLER ELLEULELLRUUERN SE RAR RAR AR DAS A ; ‘ eu sr: le 1 LE COBITE LOCHE:!, LE COBITE TAENIA’, xr LE COBITE TROISBARBILLONS. Lx cobite loche est très petit; il ne parvient guere qu'a la longueur de dix ou douze centi- metres : mais le goût de sa chair est très agréa- ble ; et dans plusieurs contrées de l’Europe on a donné beaucoup d'attention et des soins très multipliés à ce poisson. On le trouve le plus souvent dans les ruisseaux et dans les pe- tites rivieres qui coulent sur un fond de pierres ou de cailloux, et particulièrement dans ceux qui arrosent les pays montagneux. Il vit de * Petit barbot, loche franche , en Vrance; schmerl, dans plusieurs contrées d'Allemagne : schmerling . schmerlein, en Prusse ; gründel , gründiing, bartgrundel,en Silésie ;smerle, smir- {in , en Saxe; piskosop, en Russie; gronling, en Suede; smerling, en Danemarck; koogkyher, en Hollande; groundlin, en Angleterre. ? Loche de riviere , en France; steitnbeïsel, en Autriche; steinpiizger, steibenisser, sieëngrun- del, steinschmerl, en Allemagne; schmeerpütte, steinbicker, dans le Schlesswig ; schmerbutte , sternbiker, en Danemarck; tanglake, en Suede ; dorngrundel,akminagrausis, en Livonie, k ne 7 4 DES COBITES 9 Lu ® verset d'insectes aquatiques. Il se plait dans l'eau courante, et paroït éviter celle qui est tranquille : mais des courants trop rapides ne lui conviennent pas ; et c’est ce que nous a appris, dans des notes manuscrites très bien faites , le citoyen Pénieres, membre du tribu- nat. Nous avons vu dans ces notes qu’il a bien voulu rédiger pour nous, que, dans les ri- vieres des départements du Cantal et de la Cor- reze, la loche préfere les eaux profondes, et même auelquefois les eaux dormantes, à celles qui sont très agitées et très battues. Elle change rarement de place dans ces portions de riviere dont le courant est moins fort; elle s é tient comme collée contre le sable ou le gravier, et semble s’y nourrir de ce que l’eau y dépose. Elle est la victime d’un très grand nombre de poissons contre lesquels sa petitesse ne lui permet pas de se défendre; et malgré cette même petitesse qui devroit lui faire trouver si facilement des asiles impénétrables, elle est la proie des pêcheurs, qui la prennent avec le carrelet, avec la louve et avec la nasse*. On la 4 Voyez, à l’article du pétromyzon lamprore, ce que nous avons dit de la zasse et de la louve. Quant au carrelet, c’est un filet en forme de nappe quarrée étattachée par les quatre coins aux extrémités de deux ” 10 HISTOIRE NATURELLE recherche sur-tout vers là fin de l'automne, et d pendant le printemps, qui est la saison de sa ‘ ponte. À ces deux époques, sa chair est si dé- licate, qu’on la préfere à celle de presque tous les autres habitants des eaux, sur-tout, disent dans certains pays les hommes occupés des re- cherches les plus minutieuses relatives à la bonne chere, lorsqu'elle a expiré dans du vin ou dans du lait. Elle meurt très vite dès qu’elle est sortie de l’eau, et même dès qu’on l’a pla- cée dans quelque vase dont l’eau est dans un repos absolu. On la conserve, au contraire, pendant long-temps en vie, en la renfermant dans une sorte de huche trouée que l’on met au milieu du courant d’une riviere. Lorsqu'on veut la transporter un peu loin, on a le soin d’agiter continuellement l’eau du vaisseau dans lequel on la fait entrer; et l’on choisit un temps frais, comme, par exemple, la fin de l’automne. C’est avec cette double pré- caution que Frédéric I, roi de Suede, fit venir arcs qui se croisent. Ces arcs sont fixés au bout d’une perche à l'endroit de leur réunion. On tend ce filet sur le fond des nivieres ; et dès qu’on appercoit des F ? 4 Fr , poissons au-dessus, on le releve avec rapidité. On donne aussi au carrelet les noms de calen, de ven- , WIN = . . &uron, d'échiquier , et de hunter. N'a s DES COBITES. fr d'Allemagne des loches qu’il parvint à natu- raliser dans son pays*. | | Quand on veut faire réussir ces cobites dans une riviere ou dans un ruisseau, On pratique une fosse dans un endroit qui ait un fond de cailloux, ou qui recoive l’eau d’une source. On donne à cette fosse sept ou huit décimetres de profondeur, vingt-trois ou vingt-quatre de longueur, et onze ou douze de largeur. On la revêt de claies ou planches percées, qu’on éta- blit cependant à une petite distance des côtés de la fosse. L’intervalle compris entre ces côtés et les planches ou les claies, est rempli de fu- mier, et, quand on le peut, de fumier de bre- bis. Qn ménage deux ouvertures , l’une pour l'entrée de l’eau, et l’autre pour la sortie du courant. On garnit ces deux ouvertures d’uné plaque de métal percée de plusieurs trous, qui laisse passer l’eau courante, mais ferme l’en- irée de la fosse à tout corps étranger nuisible et à tout animal destructeur. On place dans le fond de la fosse des cailloux ou des pierres jusqu’à la hauteur d’un ou deux décimetres, afin de faciliter la ponte et la fécondation des œufs. Les loches qu’on introduit dans la fosse * Voyez le discours intitulé, Des effets de l'art de l'homme sur La nature des poissons. dc et Pat à Mo dé ds. NT PT 52 HISTOIRE NATURELLE 4 s’y nourrissent des sucs du fumier-et des vers | qui s’y engendrent. On leur donne néanmoins du pain de chenevis ou de la graine de pavot. Elles multiplient quelquefois à un si haut de- gré dans leur demeure artificielle, qu'on est obligé de construire trois fosses, une pour le frai, une seconde pour l’alevin ou les jeunes loches, et une troisieme pour les loches par- venues à leur développement ordinaire. Au reste, on peut conserver long-temps ces cobites et les envoyer au loin, après leur mort, en les faisant mariner. ù La loche a la mâchoire supérieure plus avan- cée que l’inférieure; l'ouverture de la bouche petite; la ligne latérale droite; la nageoiïre du dos très courte et placée à peu près au-dessus des ventrales; le corps et la queue marbrés de gris et de blanc; les nageoires grises; la dor- sale et la caudale pointillées et rayées ou fas- cées de brun; le foie grand , ainsi que la vési- cule du fiel; le canal intestinal assez court; l’'épine dorsale composée de quarante verte- bres, et fortifiée par quarante eôtes. Parmi les poissons d’eau douce ou de mer dont on a reconnu des empreintes dans la car- riere d’Aeningen , près du lac de Constance, * Voyage dans les Alpes, par de sb À 6. 1533, ray 1182 8 ui) DES COBITES. du" on doit compter le cobite loche. On doit com- prendre aussi au nombre de ces poissons le co- . bite tænia. Ce dernier cobite se trouve dans les rivieres comme ‘la loche; il s’y tient entre les pierres. Il se nourrit de vers, d'insectes aquatiques, d'œufs, et même quelquefois de très jeunes in- dividus de quelques petites especes de pois- sons. Il perd la vie plus difficilement que la lo- the; et quand on le prend, il fait entendre une espece de bruissement semblable à celui des . balistes, des trigles, des cottes, des zées, etc. Bloch ayant mis deux tænias dans un vase plein d’eau de riviere et dans le fond duquel 1l avoit étendu du sable, les vit s'agiter sans cesse et remuer perpétuellement leurs levres. , La chair des tænias est maigre et coriace; et Es 2 d’ailleurs iis sont d'autant moins recherchés que l’on ne peut guere les saisir sans être pi- qué par les petits aiguillons situés auprès de leurs yeux. Mais s’ils ont moins à craindre des pécheurs que les loches, ils sont la proie des perseques, des brochets, et des oiseaux d’eau. Leur ligne latérale est à peirie sensible; ils . n'atteignent qu'à la longueur d’un ou deux dé- cmetres. Leur dos est brun ; leurs côtés sont jaunâtres, avec quatre rangées de taches bru- nes, inégales et Fe pa les pectorales et Poissons. XI. 2 14 LES COP PTE . l’anale sont grises; une nuance jaune distin- gue les ventraies; la dorsale est jaune et ornée de cinq rangs de points bruns ; la caudale montre sur un fond gris quatre ou cinq ran- gées transversales de points ; le foie est long; la vésicule du fiel petite; le canal intestinal sans sinuosités ; l’épine du dos formée de quarante vertebres ; et le nombre total des côtes, de cinquante- six. | Nous devons au citoyen Noël la description du cobite trois-barbillons, qui se plait dans les ruisseaux d’eau courante et vive des enivi- rons de Rouen, et que l’on trouve, vers l’équi- noxe du printemps, gras et plein d œufs ou de laite. Sa partie supérieure est d’un roux brun, et parsemée de taches arrondies; l’inférieure est d’un fauve clair, ainsi que les nageoires. La dorsale et la nageoire de la queue sont pois” tillées de noirûtre, le long de leurs rayons”. * 5 rayons à la membrane branchiale du cobite loche. 10 rayons à chaque pectorale, o rayons à la nageoire du dos. 8 rayons à celle de l’anus. x7 rayons à la nageoïire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du cobite tænia. x1 rayons à chaque pectorale. 10 rayons à la nageoire du dos. 9 rayons à celle de l’anus. x7 rayons à la nageoiïre de la queue. HISTOIRE NATURELLE. 15 CENT CINQUANTE-UNIEME GENRE. LES MISGUR NES. Le corps et la queue cylindriques; la peau gluante, et dénuée d’écailles facilement visibles ; Les yeux très rapprochés du sommet de la tête ; de dents et des barbillons aux mächoires ; une seule dor- _ sale; cette nageoïre très courte. ESPECE CARACTERES. Six barbillons à la mâchoire supé- LE MISGURNE rieure ; quatre barbillons à l’in- FOSSILE. férieure ; huit rayons à chaque ventrale. VAR LABLVLLLVLELLLLILEVLTLELRLVLAT LULU RUE LE /U L VU TU LE A LR LE MISGURNE FOSSILE. Cr poisson habite dans les étangs ; on ne le voit du moins dans leslacs et dans les rivieres que lorsque le fond en est vaseux. fl perd diffi- clement la vie. [l ne périt pas sous la glace, (] * Loche d'étang,en France; fissurn, schlamm- pitzger, schlammbeisser, pritzker, ou pitzker, ou peissker, meertrusche, pfulfisch, schachife- £er, en Allemagne; mural, en Bohème; prizker, pihkste, en Von : grundel, en Pologne; wiun, piskum , en Russie; msgurn, en Angleterre; doot- #00 , au Japon. L'EN RE DRE TE (doi ds Fe AVE Y PROCESS \ ti: 4 } Pi nr { LS \ d ÿ Vie 16 HISTOIRE NATURELLE pour peu qu'il reste de l’eau fluide au-dessous de celle qui. est gelée. Il ne meurt pas non plus lorsqu'il se trouve dans un marais que l’artou la nature dessechent, pourvu qu'il y reste quel- que portion d’eau, quelque bourbeuse qu’elle puisse être : il se cache alors dans les trous qu’il creuse au milieu de la fange. On le rencontre souvent dans les cavités de la terre humide qui faisoit le fond d’un marais ou d’un étang dont on vient de faire écouler l’eau. C’est ce qui a fait croire à quelques auteurs qu'il s'engen- droit dans la terre, et qu’il n’alloit dans les ri- vieres ou les lacs que lorsque les inondations l’atteignoient dans son asile et l’entraînoient ensuite. Mais au lieu de cette fable qui a été un peu accréditée et qui lui a fait donner le nom de fosst/e, il auroit faliu dire que, d’après tous ces faits, 1l paroissoit que le misgurne dont nous parlons est beaucoup moins sen- sible que presque tous les autres poissons aux effets funestes des gaz qui se forment au-des- sous de la glace, ou que produisent les marais qui, au lieu d’eau courante ou tranquille, ne présentent qu'une sorte de boue ec ny et d'humidité fétide*. Cependant cet abdominal semble ressentir * Consultez le discours que nous avons intitulé, À DES MISCURNES. vy très vivement les impressions que peuvent faire éprouver aux habitants des eaux les vi- cissitudes de l’atmosphere, et particulièrement les grandes variations que montre dans cer- fains temps l'électricité de lair et de la terre. _ On a remarqué que lorsque l’orage menace ce misgurne quitte le fond des étangs pour ve- mir à leur surface, et s’y agite, comme tour- menté par une gêne fatigante, ou par une sorte de vive inquiétude. Cette habitude l’a fait gar- der avec soin dans des vases par plusieurs ob- servateurs. On l'a placé dans un vaisseau rem- pli d’eau de pluie ou de riviere, et garni, dans le bas, d’une couche de terre grasse. On a eu le soin de changer la terre et l’eau tous les trois ou quatre jours pendant l'été, et tous les sept jours pendant l'hiver. On l’a mis pendant les froids dans une chambre chaude, auprès de la fenétre. On l’a gardé ainsi pendant plus d’un an. On l’a vu rester tranquille pendant le calme sur la terre humectée, mais se remuer forte- æent pendant la tempête, mème vingt-quatre heures avant que l’orage n’éclatat; monter, sr cames remonter, parcourir l’intérieur du ase en différents sens, et en troubler le fluide Des cffets de l’art de l'homme sur la nature des pPeoisEons. j 2. mé ANT UT CR 1e RL A NON PEN ANT ARPAEN ERFLER) MAL M à RÉ AT L'OPRES eue | RE" c LAN j : ré ATEN ab: , La * "#3 18 HISTOIRE NATURELLE | C’est d’après cette observation qu’il d'été com- È paré à un barometre, et qu'il a été nommé barometre vivant. | El paryient à la longueur de trois où quatre décimetres, et quelquefois il a montré celle de onze ou douze. Avant beaucoup de rapports par sa conformation extérieure avec la murene anguille, il n’est pas surprenant qu'il puisse facilement, comme cette derniere, s’insinuer dans la terre molle, et y pratiquer des cavités proportionnées à son volume, et c’est ce qui fait qu'il se retire dans la fange ou dans la vase, non seulement lorsque le dessécheément des étangs ne lui permet pas de demeurer au- dessus de leur fond privé d’eau presque enen- tier, mais encore lorsqu'il veut éviter une ac- tion trop vive du froid qui paroit l’incommo- der. Cette précaution qu’il prend de se renfer- mer sous terrelorsquelatempérature est moins chaude la fait appeler ‘hermometre vivant, comme les mouvements qu'il se donne lorsque Le temps est orageux l’ont fait désigner par le nom de berometre vivant ou animé. Le misgurne fossile sort de son habitation souterraine lorsque le printemps est de retour. I] va alors déposer ses œufs ou sa laite sur les herbages de son marais. ! se nourrit de vers, d'insectes, de très pe- eu y: te % DES MISGURNES. 19. tits poissons, et des résidus de substances or- ganisées qu'il trouve dans la vase. Il multiplie beaucoup; et néanmoins il a bien des ennemis ‘à craindre. Les grenouilles l’attaquent avee suceës lorsqu'il est encore jeune; les écrevisses le saisissent avec leurs pattes, et le pressent assez fortement pour lui donner la mort; les perseques, les brochets, le dévorent; les pé- cheurs le poursuivent. Ils le prennent rare- ment à l’hamecon, auquel il ne se détermine pas facilement à mordre; mais ils le pêchent avec des nasses garnies d'herbes, avec des fi- lets, et particulièrement avec la truble*. 2La fruble ou le truble est un filet en ‘orme de poche, dont les bords sont attachés à la circonfe- rence d’un cercle de bois et de fer auquel on ajuste un manche. Un pêcheur qui appercoit des poissons à une petite profondeur dans l’eau passe le éruble ‘ par-dessous ces animaux, et le releve à l'instant, de maniere qu'ils se trouvent pris dans la poche. On 5e sert aussi du éruble pour s'emparer des pois- sons pris dans les bourdigues ,ou pour enlever ceux qui ont mordu à l’hamecon , mais qui par leur poids _pourroient rompre les lignes. Les bourdigues sont composées de deux cloisons faites avec des pieux ou des filets; ces cloisons con- vergent vers le courant. On les Ave dans les canaux qui communiquent des étangs dans la mer, pour prendre les poissons qui veulent regagner l’eau salée. ne YCT, A "TA 48 79: à MS LH LR - 0 4, 6 GA EE Aa 0 OR IN PRE UE w Là Ps a D 20 HISTOIRE NATURELLE I n’est cependant pas très recherché, pat- ceaue sa chair est molle, imprégnée d’un goût de marécage et enduite d’un suc visqueux. On lui Ôte cette substance gluante, en le plongeant dans un vase dont l’eau contient du sel marin, ou des cendres. L'animal s’y remue, s’y con- L] 9 ."» - - iourne, s'y tourmente, s'y purifie, pour ainsi dire; et on le lave ensuite dans de l’eau douce. Cette matiere gluante dont le misgurne fos- sile est couvert, aussi bien que pénétré, influe sur ses couleurs; elle en détermine plusieurs nuances; suivant qu’elle est plus ou moins abondante, elle en fait varier quelques tons: et comme les différentes eaux peuvent, suivant L 11 y a destrubles quarrés qui sont plus commodes pour prendre les poissons renfermes dans des ré- servoirs particuliers. ” Ceux que l’on nomme dans quelques endroits étr- quetles, ou péches, sont de petits filets dont la figure est semblable à celle d’un grand capuchon. L'ouverture de cette sorte de capuchon est attachée à un cerceau , ou à quatre bâtons suspendus au bout d'une perche. On amorce cet instrument avec des vers de terre, qu'on enfile par le milieu du corps, et qu'on attache de maniere que lorsque le filet est dans l’eau ils pendent à un ou deux déci- metres du fond. On s’en sert pour pècher des ecre- visses, aussi bien que différentes especes de poisson, , Le trubleau est un petit ou uue petite truble. PURE À DES MISGURNES. 21 Jeurpuretéou leur mélangeavecdes substances étrangeres, agir diversement sur cette hiqueur visqueuse, en dissoudre ou en emporter plus ou moins, en diminuer plus ou moins la quan- tité et l'influence, les couleurs du. fossile va- rient suivant la nature des eaux qu’il habite. Ce qui le prouve d’ailleurs, c’est que lorsqu'on rettoie avec de l’alcool, ou de toute autre ma- niere, le ventre de ce misgurne, la belle cou - leurjaune de cettepartiedisparoitentièrement. Voici cependant quelles sont les couleurs les plus ordinaires de cet ahdominal. Son dos est noirâtre ; il est orné de raies longitudinales jaunes et brunes sur lesquelles on apperçoit quelques taches. Son ventre brille d’une teinte orangée que relevent des points noirs. Les joues et les membranes branchiales sontjaunes et parsemées de taches brunes. La dorsale, les pectorales et la caudale, montrent des taches noires sur un fond jaune; les ventrales et l'a- nale sont jaunes ou jaunâtres. Le museau du misgurne fossile est un peu pointu; l’orffice de sa bouche alongé; chacune de ses mâchoires garnie de douzepetites dents; sa langue menue et pointue; l’orifice de ses _ narines placé auprès d'un piquant; sa nuque large; sa caudale arrondie; sa dorsale courte, LAON Go is 4 HISTOIRE NATURELLE et plus près de la nageoire de la queue pe de la tête. | | 1 à Ses écailles minces, légèrement rayées, de- mi-transparentes, paroissent transmettre uni- quement les nuances de la peau produites ou modifiées par la substance visqueuse’ qui Var rose. L’estomac est petit; le canal btosinell court et sans sinuosités; le foie long; la vésicule du fiel grande ; l'ovaire double ainsi que la laite. Les œufs sont brunâtres, etdela grosseur d’une graine de pavot. | - Bloch a écrit que le fossile ne rejetoit pas de bulles d'air ou de gaz par la bouche; qu'il en rendoit par l'anus, et que cette différence ve- noit de ce que ce poisson manquoit de vessie aérienne ou natatoire. Il a pensé aussi que cet : abdominal ayoit auprès de la nuque deux vé- sicules remplies d’une substance laiteuse. Mais le professeur Schneider ayant disséqué plu- sieurs individus de l’espece de misgurne que nous décrivons, a montré que ce poisson n’a- voit auprès de la nuque qu’une seule vésicule; que cette vésicule étoit osseuse /déprimée dans le milieu et arrondie dans les deux bouts, de 4 * Voyez notre Discours sur la nature des pors-. sons. RL 2x + ORUES Ter LE ce PARA : a MM Mt lé DES MISCURNES. 23 maniere à paroître double; qu’elle étoit atta- chée à la troisieme et à la quatrieme vertebre; que ses apophyses ou ses appendices latéraux servoient de point d'attache aux muscles des nageoires pectorales; que cette sorte de. boîte osseusecontenoit une véritable vessie aérienne; que cette vessie aérienne ou natatoire étoit peu volumineuse, simple, membraneuse, blan- che; et qu’elle communiquoit avec l’æœsophage par un conduit très petit et très court*. Ce savant professeur ajoute dans son excel- lent ouvrage, qu'il n’a jamais vu le missurne fossile rendre des bulles d’air par l'anus, mais que cet abdominal en rejette très souvent par la bouche’, en faisant enténdre un bruissement très sense. « Petri A: Synonymia piscium, etc., par 3. G. Schneider, etc. ; pages 5 et 337. bConsultez notre Discours sur la nature des poissons. * 4 rayons à la membrane branchiale du misgurne fossile. 7 rayons à la dorsale. 11 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à la nageoire de l’anus. 14 rayons à la nageoire de la queue. | 48 vertebres à l’épine du dos. 30 côtes de chaque côté de l’épine dorsale. » LA mn CENT CINQUANTE-DEUXIEME GENRE. | LES ANABLEPS. Le corps et la queue presque cylindriques; des bar- | billons et des dents aux mächoires ; une seule nageoire du dos; cette nageoire très courte; deux prunelles à A Er œil. ESPECE. CARACTERES. Un barbillon à chacun des deux .! L’'ANABLEPS . coins de l’ouvertare de la bou- SURINAM. che ; sept rayons à chaque ven- trale. ,# F1 L'ANABLEPS SURINAM.. O N trouve à Surinam, dans les rivieres, et ès des rivages de la mer, ce poisson très di- gne de l'attention des physiciens par les singu- larités de sa conformation. On peut voir dans le second volume des Mémoires de la classe des sciences physiques et mathématiques de l’in- stitut national , une notice que nous avons lue Gros-yeux, par plusieurs Français; total €. par les Allemands; four-eye, par les Anglais ; do kiker, par les Hollandais de Surinam ; coulat; les Negres de la même contrée. devant nos contre en Her dé ph 5, sur ce poisson remarquable, et pHeneaes ment sur la structure extraordinaire de son … EC organe de la vue. Nous allons réunir ici à ce que nous avions découvert dans la conformation de cet animal, lors de cette époque, ce que nous avons appris depuis sur le même sujet. La tête de l’anableps surinam est couverte de petites écailles Je vi large que haute, et comme tronquée et même échancrée par-de- vant. La mâchoire supérieure, plus avancée que l'inférieure , s’alonge et se replie vers le bas. Ces deux mächoires, la langue et le palais , sont hérissés de petites dents. ‘On ne compté # qu'un orifice à chaque narine. de x bug Mais l'œil de cet anableps est l’organe de ce poisson qui mérite le plus d'examen: ‘de Fob- servateur.WVoici ce que nous en avons PA dans l'ouvrage que nous venons de citer : « L’œil de l’anableps est placé dans une or- « bite dont le bord supérieur est très Le a « mais il est très gros et très saillant. a « Si l’on regarde la cornée avec attention, «on voit qu'elle est divisée en deux portions « très distinctes; à peu près égales en surface, «faisant partie SRE d’une spaere particu- liere, placées l’une en haut et l’autre en bas, + «et réunies par une petite bande étroite, men:- 41 Poissons. XI. 2 « braneuse , peu nn et qui est à peu. «près dans un plan horizontal. , lorsque le pois- « son est dans sa position naturelle. « S1 l’on considere ensuite la cornée infé- «rieure, On appercevra aisément au travers de «cette cornée un iris et une prunelle assez « grande, au-delà de laquelle on voit très fa- « cilement le crystaisin. Cet iris est incliné de « dedans en dehors, et il va s'attacher à la - «bande courbe et horizontale qui réunit les « deux cornées, «Il a été vu par Artédi, ainsi que les deux « cornées; mais là cesse la justesse des obser- « vations de cet babile naturaliste, qui n’a eu «apparemment à sa Gisposition que des indi- « vidus mal conservés. S'il avoit examiné des « anableps moins altérés, il auroit appercu un «second iris percé d'une secondebprunelle ; « placé derriere la cornée supérieure, comme «le premier iris est situé derriere la cornée « d’en-bas, et aboutissant également à la ban- « delette courbe et horizontaie qui Lie les deux « cornées* . “Depuis la lecture de ce Mémoire. 1 Bin des Fe sciences physiques et mathématiques de l” institut, ‘# nous ayons reeu en France la partie de l’Ichthyolo=. gie de Bloch dans ns gs ce savant a donné une des: cription très détaillée de l’ocil de l’anableps surinamm 4 4 F bus tnt nn à és dc dut TRE Lu ON tsSS | GSSS SL / NDES ANABLEPS. y « Les deux iris se touchent dans plusieurs « points derriere cette bandelette. Lis sont les « deux plans qui soutiennent les deux petites « calottes formées par les deux cornées, et sont «inchinés lun sur l’autre, de maniere à pro- « duire un angle très ouvert. « Dans tous les individus que j'ai examinés, « la prunelle de l'iris supérieur m'a paru plus « grande que celle de l’inférieur; et, d’après la « différence de leurs diametres ,iln’est pas sur- «prenant que l’on voie le crystallin encore «mieux au travers de cette ouverture qu’au «travers de la seconde, Il semble même quel- « quefois qu’on appercoive deux crystallins ; «et c'est ce qui justifie, jusqu'a un certain « point, l'opinion de ceux qui ont pensé que « chaque œil étoit double. Mais ce n’est qu’une « illusion d'optique, dont je me suis assuré en « disséquant plusieurs yeux d’anableps, et qu’il «est aisé d'expliquer. « En effet, la réfraction produite par la dif- « férence de densité qui se trouve entre Les hu- «meurs intérieures de l’œil et le fluide exté- «rieur qui le baigne, doit faire que ceux qui « examinent l'œil de l’'anableps sous un certain «angle voient le crystallin plus élevé qu’il ne « l'est réellement, s’ils le considerent par l’ou- «verture Ge l'iris supérieur, et plus abaïissé au «contraire, s'ils le regardent par l’ouverture, « de l'iris inférieur. Lorsqu'ils observent en w « méme temps par les deux ouvertures, ils l’ap- « REFERIrERh à la fois plus haut et plus bas qu’il «ne l’est dans la réalité; et ils le voient en haut «et en bas à une assez grandé distance de sa « véritable place, pour que les deux images se « séparent, etque le crystallin paroisse double. « Il n’y a donc qu’un seul organe de la vue de « châque côté; car chaque œil n’a qu'un crys- «tallin, qu’une humeur vitrée, et qu’une rér « line: mais chaque œil a plusieurs parties prin- «cipales doubles ,;une double cornée, une dou- « ble cavité pour l'humeur aqueuse, un dousle «iris, une double prunelle; et c’est ceque per- «sonne mavoit encore vérifié ni même indi- « qué, et qu’on ne retronve dans aucune classe « d'animaux vertébrés et à sang rouge. « Chaque cornée appartenant à une sphere «particuliere, le centre de leurs courbures n'est « pas le mème; et comme le crystailin est sen- « siblement sphérique, ainsi que dans presque «tous les poissons, ii n’y a pas, dans ce der- « nier corps, deux : réfractions différentes, l'une « pour les rayons qui ont traversé la premiere « cornée, et l’autre POS ceux qui ont passé au «travers de la seconde. Il doit HE y avoir « sur la rétine deux foyers principaux, à l’un TT ” = AE à plie CAEN : De HAL MCE FAT UE \ . Ù Le A | x « desquels arrivent les rayons qui viennent de « la cornée supérieure, et dont l’autre recoit « ceux qu’a laissé passer la cornée inférieure. « Voila donc encore un foyer double à ajouter «à la double cornée, à la double cavité, au « double iris, à la double prunelle; mais ce « foyer et ces autres parties doubles appartien- «nent au même organe, etilfauttoujours dire « que l'animal n’a qu’un œil de chaque côté. « Les iris de plusieurs especes de poissons « paroissent ne pouvoir pas se dilater, ni di- « minuer par leur extension l’ouverture à la- « quelle le nom de prunelle à été donné: mais «je me suis convaincu que ceux de plusieurs «autres-especes de ces animaux s'étendent et « raccourcissent les dimensions de la prunelle. « Le plus souvent même ces derniers iris sont «organisés de maniere que la prunelle, comme « celle de plusieurs quadrupedes ovipares, de «plusieurs serpents, de plusieurs oiseaux, et « de quelques quadrupedes à mamelles, dimi- « nue au point de ne laisser passer qu’un très «petit nombre de rayons de lumiere, en se « changeant en une fente très peu visible, ver- « ticaie ou horizontale; et cette organisation « peut, dans certains poissons, compenser jus- « qu'à un certain degré le défaut de véritables « paupières et de vraies membranes cligno- 3. Je. PE .«tantes, que | CORTE LATEST NES TE RD TU A y A TTEUTS NA PORN ral au: 30 HISTOIRE NATURELLE ants naturalistes ont cru : « voir sur plusieurs de ces animaux, mais qui «ne se trouvent cependant peut-être sur au- « cune de leurs especes. « Je ne puis pas dire positivement que les «iris de l’anableps soient doués de cette exten- «sibilité. Néanmoins une comparaison atten- «tive, et l'habitude qué m'ont donnée piu- «sieurs années d'observationsichthyologiques, «de distinguer dans les parties des poissons » des traits assez déliés, me font croire que les « dimensions des prunelles de l'anableps peu- « vent aisément êire diminuées. « Il faut remarquer que cet abdominal passe «une partie de sa vie caché presque en entier « dans la vase, comme les poissons de sa fa- «mille, et que, dans cette position, 1l ne peut « appercevoir que des objets situés au-dessus « de sa tête; mais qu'assez souvent cependant «il nage près de la surface des eaux, et doit «alors chercher à voir, au-dessous du plan «qu'il occupe, les petits vers dont il se nour- «rit, et les grands poissons dont il craint de « devenir la proie. | « Si l'on étoit assuré de la dilatabilité de ses «iris, on pourroit donc croire que, lorsqu'il «est très voisin de la surface des eaux, l'iris «supérieur, exposé à une :umiere plus vive, , | 37 «se dilate au point de red r e la prunelle su- « périeure à une So fente, et que le poisson «voit nettement alors, par la prunelle infé- «rieure beaucoup moins resserrée, les corps «placés au-dessous du plan dans lequel il se « meut, les images de ces corps ne se confon- « dant #6 avec des impressions de rayons lu- «mineux que ne laisse plus passer la prunelle « Supérieure. | «On pourroit penser de même que, lors- « qu'au contraire l’'anableps est caché en par- « Le dans le limon du fond des eaux, son iris « supérieur, très peu éclairé, se contracte, sa « prunelle supérieure s'agrandit en s’arrondis- «sant, et le poisson discerne les objets flot- «tants an-dessus de lui, sans que sa vision soit «troublée par les effets de la prunelle infé- _«rieure, placée alors, pour ainsi dire, contre «la vase, et privée, par sa position, de presque « toute clarté. « Au reste, on doit être d'autant plus porté « à attribuer aux iris de l’anableps la propricté «de se dilater, que, sans cette faculté, les deux «foyers du fond de l'œil de cet amimal se- «roient souvent simultanément ébranlés par «des rayons lumineux très nombreux. Mais «comment alors la vision ne seroit-elle pas « très troublée, et comment pourroit:il distin- 1 .«guer les obj ts qu'il redoute, ou ceux qu'il «recherche? Rss. « Dailleurs, sans cette même extensibilité « des iris, la prunelle supérieure seroit, pen- « dant la vie de Panimal, presque aussi grande « que dans les individus conservés après leur « mort dans de l'alcool affoibli : dès-lors, non. « seulement il y auroit souvent deux foyers si- « multanément en grande activité, et par con- « séquent une source de confusion dans la vi- « sion; mais encore il est aisé de se convaincre, « par l’observation de quelques uns de ces in- « dividus conservés dans de l'alcool, qu'une «assez grande quantité de lumiere, passant « par la prunelle supérieure, arriveroit sou «vent jusqu'au fond de l'œil et jusqu'a la ré- « tine sans traverser le crystallin, pendant que «ce-crystallin seroït traversé par d’autres «rayons lumineux transmis par cette même « prunelle supérieure; et la vision de Panableps «ne seroit-elle pas soumise à une cause per- « turbatrice de plus? « Mais la plupart de ces dernieres idées ne « sont que des conjectures; et je regarde uni- «quement comme prouvé, que si l’anableps «n’a pas deux veux de chaque côté, 1l a dans « chaque œil deux cornées, deux cavités pour DES ANABL: 33 « «l'E humeur aqueuse, deux iris, ,deux prunelles, « et deux foyers de rayons lumineux. » Bloch a examiné des fœtus d’anableps; et il a vu que, dans ces embryons, les deux pro- longations de la choroïde ne se réunissant pas; et la bande transversale n’étant pas encore sen- sible, on ne distinguoit pas les deux prunelles comme dans l’animal plus avancé en âge. Le corps du surinam est un peu aplati par- dessus; mais sa queue est presque entièrement cylindrique. On appercoit à peine la ligne la- térale; l'anus est plus près de la caudale que de la tête; la dorsale est encore plus voisine de cette caudaie qui est arrondie : ces deux na- geoires, ainsi que celle de l’anus et les pecto- rales , sont revêtues en partie de petites écailles. Les petits de cet anableps sortent äe l'œuf «dans le ventre äe la mere, comme ceux des raies, des squales, de quelques blennies, etc.; l'ovaire consiste dans‘ deux sacs inésaux, assez grands et membraneux , dans lesquels on a trouvé de jeunes individus non encore éclos, _renfermés dans une membrane très fine et transparente qui forme l'enveloppe de leur œuf, et placés au-dessus d’un globule jaunûtre. La nageoire de l’anus du mâle offre une con- formation que nous ne devons pas passer sous Mn [Le LR \ Ge) 34 HIST E NATURELLE silence. Elle estcomposée deneufrayons: mais | on n'en voit bien distinctement que les trois. ; ou quatre derniers; les autres sont réunis au | moins à demi avec un appendice conique cou- vert de petites écailles, et placé au -devant de la negeoire. Cet appendice est creux, percé par le re et communique avec les conduits de la laite et de la vessie urinaire. C’est par l’orifice que l'on voit à l'extrémité de ce tuyau dont la longueur égale la hauteur de l’anale , que lana- bleps surinam rend son urine, et laisse échap= per sa liqueur séminale, au lieu de faire sortir l’une et l’autre par l’anus, comme un si grand nombre de poissons. Les jeunes anableps éclosant dans le ventre de la mere, il est évident que les œufs sont fé- condés dans l'ovaire, et par conséquent qu’il y a un véritable accouplement du mâle et de la femelle. Cette union doit être même plus in- time que celle des raies, des squales, de quel- ques blennies, de quelques silures, parceque le mâle de l’anableps surinam a un organe génital extérieur dont il paroïit que l’extrémité, malgré la position de cet appendice contre l’anale, peut être un peu introduite dans l'anus de la femelie. La laite est double, mais petite à proportion de la grandeur du mâle. En général, les pois- sons qui s’'accouplent et qui ne fécondent que 5e JO LS. Me à ARE 1 Mt DES ANABLEPS. 35 les œufs renfermés dans les ovaires de la fe- melle, paroissent avoir une laite moins volu- mineuse que ceux qui ne s’accouplent pas, et qui parcourent les rivages pour répandre leur liqueur prolifique sur des tas d’œufs pondus depuis un temps plus ou moins long. L’esiomac est composé d’une membrane mince; le canal intestinal montre quelques si- nuosités ; et le foie a deux lobes. De chaque côté de l'animal, on compte cinq raies longitudinales noirâtres qui se réunissent souvent vers la nageoïre de la queue. L’anableps surinam multiplie beaucoup; et les habitants du pays où on le trouve aiment à s’en nourrir. | Il vit dans la mer. Il s’y tient souvent à la surface, et la tête hors de l’eau. I se plaît aussi ” à Sélancer sur la greve, d’où il revient en sau- tillant, lorsqu'il est effrayé par quelque objet *. * 5 rayons à la membrane branchiale de l’anableps surinam. 7 rayons à la dorsale, 22 rayons à chaque pectorale. Q rayons à la nageoire de l’anus. 59 rayons à celle de la queue. 36 HISTOIRE NATURELLE CENT CINQUANTETROISIEME GENRE. LES FUNDULES. PET Le corps et la queue presque cylindriques ; des dents et point de barbillons aux mâchoires ; ane seule nageoire du dos. ESPECES. CARACTERES. Six rayons à chaque ventrale ; les 1. LE FUNDULE écailles grandes et lisses ; des MUDFISH. points blancs sur la nageoiré dos et sur celle de l'anus. * — 2, LE FUNDULE Huit Fer ua uit rayons à chaque ventraie, JAPONAIS 4 s ñ LAVAL UIVIVEVL LAVER AV LEE VRLRLVELAGRUTVERLVLLARLLL VS LE FUNDULE MUDFISH, ET LE FUNDULEJAPONAIS. Là Caroline est la patrie du mudfish. Sa tête, garnie de petites écailles, est un peu aplatie, La nageoire dorsale est à peu près aussi recu- lée que celle de l'anus. Les taches rondes et blanchâtres que l’on voit sur ces deux ra- geoires sont transparentes. La caudale est aussi très diaphane sur ses bords : elle est d’ail- leurs arrondie, et présente non seulement des L à ef à \ dus ÊTES Lba & € ARR \ 5 NT is db 0 É 4 3 À ke, ‘ ae ; : te x : DES FUNDULES. 39 taches blanches, mais encore des bandes trans- . versales noires. Le dessous de l'animal montre une nuance jaunâtre. Le japonais, qui a été décrit par le savant Houttuyn, n’a pas deux décimetres de lon- gueur. Sa grosseur est très peu considérable, ainsi que celle du mudfish*. * 5 rayons à la membrane branchiale du fundule mudfish. _ “12 rayons à la nageoire du dos. "1 16 rayons à chaque pectorale. 10 rayons à la nageoïre de l’anus. 25 rayons à la nageoire de la queue. 12 rayons à la dorsale du fundule japonais. 11 rayons à chaque pectorale. 9 rayons à la nageoire de l’anus. 20 rayons à celle de la queue. LI Pors ions. XI. | k CENT CINQUANTEQUATRIEME GENRE. LES. COLUBRINES.... La tête très alongée ; sa partie supérieure revêtue d’écaiiles conformées et disposées comme celles qui recouvrent le dessus de la tête des couleu- vres; le corps très alongé : ; point de nageoire dorsale. ESPECE. CARACTERES. LA COLUBRINE CHINOISE générale d’un argenté bleuâtre et sans taches. LA COLUBRINE CEINOISE. LA collection des belles er ntses exécutées à la Chine et cédées à la France par la répubh- que batave renferme une image très bien faite de cette espece pour laquelle nous avons dû former un genre particulier. Ses caracteres gé- nériques et ses principaux traits spécifiques sont indiqués sur le tableau de son genre. Il montre, ce tableau, combien la colubrine chi- noise a de rapports avec les couleuvres. Le dé- faut de la nageoire du dos, la couverture de Ja tête, l’alongement de la tête et du corps, lui donnent sur-tout beaucoup de ressemblance j À La caudale fourchue; la couleur … 8 #1 L d a , À | DES COLUBRINES. . 39 avec les ser} enis ; et par conséquent ses habi- tudes doivent se rapprocher beaucoup de celles des cobites, des cépoles , des murenes, des mu- rénophis, et des autres poissons que l’on dé- signe par l’épithete de serpentiformes. Les nageoires ventrales de la chinoise sont très près de l’anus; cet orifice est trois fois plus éloigné de la tête que de la cauxlale; elle a une rageoire au-delà de cette ouverture; et les sé- parations de ses petits muscles obliques sont très sensibles sur la partie supérieure de soû corps et de sa queue. | Vocdd té | ? Fe. so HISTOIRE NATURELLE CENT CINQUANTE-CINQUIEME GENRE. . LES AMIES. | La tête dénuée de petites écailles, rude, recouverte de grandes lames que réunissent des sutures très marquées ; des dents aux mâchoires et au palais; des barbillons à à la mächoire supérieure ; la dor- sale longue, basse, et rapprochée de la caudale ; l'anale très courte ; plus de dix rayons à la Pa brane des MAT, ESPECE. CARACTERES. La ligne latérale droite ; la caudale L’'AMIE CHAUVE. . arrondie. | VLLLAL LL LUBLRLALLEVELULTEVEUVVELILTEVLVUVLALLLARRY L'AMIE CHAUVE. Czrre amie vit dans les eaux douces de la Caroline. Elle doit y préférer les fonds limo- neux, puisqu'on l'y a nommée poisson de vase (mudfish). De petites écailles recouvrent son corps et sa queue : mais sa tête paroît comme écorchée, et montrer à découvert les os qui la composent. Les opercules sont arrondis dans leur contour, et presque osseux. On peut voir, "Mudfish, dans la Caroline. 1018 DES AMIESS 2: : pe auprès de la sorsge, deux petites pla seuses et striées du centre à la circonférence. Les pectorales et l’anale ne sont guere plus grandes que les ventrales. Ces dernieres na- geoirés sont a-une distance presque égale de la tête et de la nageoïre de la queue. _ La mâchoire eut est un peuplusavan- cée que la ci ét , au-dessus de Hanglle on compte ceux barlilions. L’aimie chauve parvient à une longueur un peu considérable. Mais 1l paroïît que le goût de sa chair nest pas assez agréable pour qu’elle soit très recherchée * * 12 rayons à la membrane branchiale de l’amie. 42 rayons à la nageoire du dos. 15 rayons à chaque pectorale/ 7 rayons à chaque ventrale. 10 rayons à la nageotre,de anus. 20 rayons à celle de la queue. \ RAT UN L'ÉPMANUE PR OS PEUT EN TERRE OUR E cb : v * ais \ £a HISTOIRE NATURELLE x » F L ’ ; dé | Ÿ Las à | CENT CINQUANTESIXIEME GENRE. | LES BUTYRINS. La tête dénuée de petites écailles, et ayant de lon- gueur à peu près le quart de la longueur totale de l’animal ; une seule nagcoire sur le dos. ESPECE. CARACTERES. Le Se La caudale fourchue ; quatre raies ; longitudinales et ondulées. de Lébealou ici chaque côté du dos. “4 LA CAMILLE ILVILLRLVEVRUGLALUVLVLUVGILELVLLVLEVLEVATVUUR LE BUTYRIN BANANE. Nous avons trouvé dans les manuscrits de Commerson une description courte, mais pré- cise, de ce poisson, que les naturalistes ne con- noissent pas encore. Nous avons düù inscrire ce butyrin dans un genre particulier que nous avons placé à la suite des amies, parceque ce banané a beaucoup de rapports avec ces ab- dominaux par la nudité de sa tête, pendant que la longueur de cette même partie l'en sé- "Butyrinus, poisson Lanané. Commerson, ma- . auscrits déja cités. A { L DESLEUTDUERINSNNUE - 3 pare d'une maniere très distincte. Nous ne ‘pouvons ajouter qu’un trait à ceux que nous avons indiqués sur le tableau générique, c’est que le butyrin banané a une ligne latérale presque droite. LEONE ET RE OP RETIRE Lin 4 MISTOIRE NATURELLE « CENT CINQUANTESEPTIEME GENRE. LES TRIPTERONOTES. Trois nageoires dorsales ; une seule nageoïre de l'anus. ESPECE. © GARAGTERES. La tête dénuée de petites écailles ; la mächoire supérieure beau- coup plus avancée que l’infé- rieure , et terminée par une pro- longation pointue. LE TRIPTÉRONOTE HAUTIN. VLAVLLLALLUVLALVELVUELVLLALVLLVLLULRAVLLVLLAL LAVAL VLLT SR Le LE TRIPTERONOTE HAUTIN. Rowpezer a donné un dessin de cette es- pece de poisson, dont il avoit vu un individu à Anvers. Nous avons mis cet abdominal dans un genre particulier, et nous avons désigné ce genre par le nom de ri ptér one. pour indi- quer le caractere remarquable que lui donne le nombre de ses nageoiïres du dos. On ne con- : noît en effet que très peu de poissons qui aient trois nageoires dorsales : le hautin est le seul des abdominaux qui en ait montré trois aux näturalistes ; et, malgré la présence de ce triple instrument de natation, il n’a qu’une nageoire LL sd LA L + LA "” cs k / DES TRIPTÉRONOTES. 45 de l'anus, pendant qu'on compte ordinaire- ment deux anales , lorsqu'il y a trois nageoires du dos. Toutes les dorsales et l Le du hautin sont iriangulaires, et à peu près de la même gran- deur. Sa caudale est grande et fourchue. Les ventrales sont plus rapproclhées de cette na- geoire de la queue que de la tête. Le corps est recouvert, ainsi que la queue, d’écailles assez petites. L’opercule est arrondi; l'œil gros; le museau très long, menu, pointu, noir et mou; l'ouverture de la bouche assez étroite. f | SE Che Le MA id Pr TR 46 HISTOIRE NATURELLE : CENT CIN QUANTE HUITIEME GENRE: LES OMPOKS. Des barbillons et des dents aux mâchoires ; point de nageoires dorsales ; une longue gone de l'anus. | ESPECE. CARACTERES. La mâchoire inférieure plus avan- cée que la supérieure ; deux bar- billons à la mâchoire d’en haut. L’ompPox SILUROIDE. L'OMPOK SILUROIDE. Nous avons tronvé un individu de cette es- pece parmi les poissons desséchés de la collec- tion donnée à la France par la république ba- tave. Une inscription attachée à cet individu ‘ indiquoit que le nom donné à cette espece dans le pays qu’elle habite, étoit oz1p0k; nous en avons fait son nom générique, et nous avons tiré son nom propre de ses rapports avec les silures. Sa description n’a encore été publiée paraucun naturaliste. Plusieursrangsdedents grandes, acérées, mais inégales , garnissent ses deux mâchoires. Les deux barbillons que l’on voit auprès des narines ont une longueur à peu près égale à celle de la tête. L’anale est DES OMPOKS 43 assez longue pour s'étendre jusqu’à la nageoire de la queue; mais elle ne se confond pas avee cette derniere”, * o rayons à la membrane branchiale de D silu- roïide. 1 rayon aiguillonné et 11 TayOns articulés à à chaque pectorale. 56 rayons à la nageoire de l’anus. 17 rayons à celle de la queue. . es CONS COR SAP TER ROUTR ï j ! ATH 48 HISTOIRE NATURELLE NOMENCLATURE DES SILURES ; DES MACROPTERONOTES , DES MALAPTERURES ., DES PFIMELODES, DES DORAS, DES POGONATHES , DES CA- « TAPHRACTES, DES PLOTOSES, DES AGE- NEIOSES, DES MACRORAMPHOSES , #r DES CENTRANODONS. O x a décrit jusqu’à présent, sous le nom de su{ures, un très grand nombre de poissons de l'ancien ou du nouveau continent, très pro- pres à exciter la curiosité des physiciens par leurs formes et par leurs habitudes : mais plu- sieurs de ces animaux different trop de ceux avec lesquels on les a réunis, pour que nous ayions dù laisser subsister une association qui auroit jeté de l’obscurité dans la partie de Phis- toire naturelle dont nous nous occupons, et donné des idées fausses sur les rapports qui lent les objets de notre étude. Bloch avoit dé- ja senti qu'il falloit diviser le genre des silures établi par les naturalistes qui l’avoient précé- dé, et il avoit séparé des vrais silures las ab- dominaux qu'il a nommés platystes, et ceux qu’il a appelés cataphractes. Cependant, pour peu qu'on lise avec attention l’ouvrage de Bloch, et qu’on réfléchisse aux principes qui. be DES SILURES, été | * 49 nous ont dirigés dans nos distributions mé- thodiques , on verra aisément que nous n’a- vons pu nous contenter de ces deux sections formées par Bloch, ni mème les adopter sans quelques modifications. D'un autre côté, nous avions à classer des especes que l’on n’avoit pas encore décrites, et qui sont plus ou moins voisines des véritables silureé. D’après ces con- sidératiors , nous avons cru devoir distribuer ces différents animaux dans onze genres diffé- rents. Tous ces poissons ont la tête couverte de lames grandes et dures, où revêtue d’une peau visqueuse. Leur bouche est située à l’ex- trémité de leur museau. Des barbilions gar- nissent leurs mèchoires ; ou le premier rayon de leurs pectorales et celui dela nageoiïre de leur dos sont durs, forts, et scuvent dentelés, ou du moins le premier rayon de l’une de ces nageoires présente cette dureté, cette force, et quelquefois une dentelure. Leur corps est gros; une mucosité abondante enduit et pé- etre presque tous leurs téguments. Mais nous ne regardons comme de véritables silures que ceux dont la dorsale est très courte et nnique, et qui par ce trait de conformation, ainsi que par plusieurs autres caracteres , ont de très grands rapports avec le g/ants, que tant d’au- teurs n'ont désigné pendant long-temps que Poissons. XI. 5. “ MR une, lie ve (fo HISTOIRE NATURELLE par le nom de si/ure. Nous placonsdansun' se” cond genre ceux qui, de mêmeique la char mutli äu Nil, ont une dorsale unique, mais très longue. Nous réservons pour un troisieme l'espece que les naturalistes appellent encore silure électrique, qui ne montre qu’une na- geoire du dos, mais sur laquelle cette dorsale n’est qu’une sorte d’excroissance adipeuse, et s’éleve très près de la caudale. Un quatrieme genre renfermera le bagre et les autres especes voisines de ce dernier, qui ont, comme ce pois- son, une nageoire du dos soutenue ‘par des rayons, et une seconde dorsale uniquement adipeuse. Nous formons le cinquieme de ceux qui, indépendamment d’une dorsale rayonnée et d’une seconde#orsale simplement adipeuse, ont une portion plus où moins considérable de leurs côtés garnie d’une sorte de cuirasse que forment des lames larges, dures et sou- vent hérissées de petits dards. Nous avons in- scrit dans l#sixieme genre les especes dont on. devra la connoissance à Commerson, et qui, présentant deux nageoires dorsales soutenues par des rayons, ont de plus leurs côtés relevés longitudinalement par des lames ou des écaiilés particulieres. On verra dans le septieme le callichte et tous ceux des poissons dont nous L: NS ul [4 K DES SILURES, etc. 5t nous occupons, qui ont de grandes lames sur leurs côtés, deux nageoires sur le dos, des rayons à chacune de ces nageoires, et qui n’of- frent qu’un seul rayon dans leur seconde dor- sale. Le buitieme reénfermera ceux dont la queue très longue est bordée d’une seconde dorsale et d’une anale confondues lune et l'autre avec la caudale. Ils ont un instrument de natation d'une grande énergie; et une rame puissante leur imprime des mouvements plus rapides que ceux de leurs analogues qui ont re- cu la même force et ie même volume. Dans le neuvieme seront rangés ceux qui ont deux na- geoires dorsales dont la seconde est adipeuse, et qui sont dénuées de barbillons. Au dixieme appartiendront les especes qui ont deux na- geoires dorsales fortifiées l’une et l’autre par des rayons, le premier rayon de la premiere de ces dorsales très long, très fort et dentelé, le museau très alongé relativement à leurs di- mensions générales , etles mächoiïres sans bar- billons. On trouvera enfin dans le onzieme les especes qui, n'ayant pas recu de barbillons, élevent sur leur dos deux nageoires mainte- nues par des rayons plus ou moins nombreux, n’ont pas de dents à leurs mâchoires, et clo- sent les cavités de leurs branchies avec des 52 HISTOIRE NATURELLE opercules armés d’un où de plusieurs piquants. "4 Nous conservons ou nous donnons & ces … genres les noms suivants. et à Nous nommons le premier sz/urer; le se- cond, macroptéronote” ; le troisieme, r1@- laptérure*; le quatrieme, pénélode®; le cin- quieme, doras*; le sixieme, pogonathe"; ie septieme, cztaphracte;lekhuitieme, plorose®"; le neuvieme, agénéiose* ; le dixieme, macro- ramphose®:; et le onzieme, centranodon*. Voyons de près ces onze groupes. En sui- vant les limites que nous venons de tracer au- tour d'eux, nous recevrons et nous conserve- \ * Le mot grec oiloupoc indique la rapidité avec laquelle les silures peuvent agiter leur queue. Le mot macroptéronote exprime la longueur de la nageoïre du dos. ° Nous avons tiré le nom de malaptérure de ua- Aako€, MmOU, HTEPOY, nageoire et oùpa, queue. dIliuekodnc, en grec, signilie adipeux. * Aopac veut dire cutrasse. * Pogonathe vient de noyey, barbe, et de yaboc, phobie +4 Il\ovoc veut dire qui nage avec f: il té. bb Avevesoc signifie sans barbe. sy Macroramphose vient de uaxpoc, long, et de qu 4 2 , museau. 4 Kevrpoy signifie aigutllon, et ävoÏov, qui n'a, pas de dents. PP TA : : sie r - +, DES SILURES ,'ete. ‘58 rons sans peine des idées distinctes de leurs attributs; et nous reconnoîtrons clairement dans les différentes especes de ces genres les formes, les organes, les dimensions, les facul- tés ; les habitudes, qui leur ont été départis par la nature. à x /., 54 ’ HISTOIRE NATURELLE Li à) CENT CINQUANTENEUVIEME GENRE: LES SILURES, La tête large, déprimée, et couverte de lames gran- des et dures, ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l’extrémite du museau ; des barbillons aux mà- choires ; le corps gros; la peau enduite d’une mu- cosité abondante ; une seule nageoire dorsale ; cette nageoire trés courte. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoiïre de la queue rectiligne, ou arrondie, et sans échancrure. ESPECES. 1. LE SILURK GLANIS. 2. LE S1LURE VERRUQUEUX. 8. LE SILURE ASOTE, CARACTEIRES. Deux barbillons à la mâchoire sn- périeure ; quatre barbiilons à la mâchoire inférieure ; cinq rayons à la nageoire du dos; quatre-vingt-dix rayons à celle de l’anus ; la caudale arrondie. Un large barbillon à chaque angle de la bouche ; quatre barbiilons à l'extrémité de la mâchoire 12- férieure ; cinq rayons à la dor- sale ; six rayons à l’anale; plu- sieurs rangées longitudinales de verrues sur la queue ; la caudale arrondie. Deux barbillons à la mâchoire su- périeure ; ; deux à l inférieure ; cinq rayons à la nageoire du dos; quatre-v ingt-deux à à celle de l’a- nus. h I DES SILURES. 55 ESPECES. CARACTERES. 4 LE SsILURE Quatre barbiHons à chaque mà- FOSSILE. choire ; la caudale arrondie. SECOND SOUS-GENRE. La | nageoire de la queue fourchue , où échancrée en croissant, à \ ESPECES. GARACTERES. Un barbillon à A angle de la bouche ; 3 deu: : barbillons a 5, Le sILURE l'extrémité de ei mâchoire infé- DEUX-TACHES rieure; ; cinq rayons à la nageoir e du déés soixante-sept à celle de Panus : la caudale en croissant. Huit barbillons aux machoires; 6. LE sizLuRrE= sept rayons à la nageoire du dos; SCHILDE. soixante-deux à celle de l’anus ; la caudale fourchue. Huit barbillons aux mächoires ; 7- LE siLuüre onze rayons à la rageoire du UNDEÉCIMAL, Là rayors à l’anale ; la nageoire de la queue fourchue. Deux barbillons à la mâchoire su- périeure ; deux barbillons à cha- que angle de la bouche ; quatre 8. L E SILURE erbilions à la mêchoire infé- ASPREDE, rieure ; Cinq rayons à la nageoire dorsale ; cinquante-six rayOHS à la nageotre de l'anus ; la caudale fourchue: g- LE siLURE Deux barbillons à la mâchoire su- COTYLÉPHORT. péricure ; quatre barbillons à Haute ARE Er A ON à VAE à à 56 HISTOIRE NATE “RELLE # ESPECES. | CARACTERES à l’inférieure ; des rangées Wir tudinales de tubercules , sur ia noie partie supérieure de lanimal ; Wu | des cupules , dont plusieurs sont 9. LE SILURE soutenues parune petite tige fle- COTYLÉPHORE. xible, sur la partie inférieure du ventre; cinq rayons à la na- geoire du “dos ; Cinquante-six rarons a l’anale ; la nageoire de la queue fourchue. Deux barbillons très longs à la mà- choire supérieure ; l’anale plus longue que la moitié de fa lon- gueur totale de l'animal; la na- geoire de la queue fourchue. L£ sILURE CHINOIS. Deux barbillons à la mâchoire su- périeure ; quatre barbillons à la mâchoire inférieure ; desarrètes 11. LE SILURE tuberculées sur la tête et sur le HEXADACTYLE. dos ; cinq rayons à la nageoire du dos ; cinquaate- cinq à celle de l’anus ; six à Sen 286 pe rale, LAVE VELRLR VW L'URL LR L'URL RUE LUE ALU VU RD /Q LA /R7 LE SILURE GLANIS". Lz glanis est un des plus grands habitants des fleuves et des lacs. On la comparé à d’'é- "Lotte de Hongrie,aux environs de Strasbourg; Larcha , en lalie; hardscha, en Hongrie ; ; slano , DES SILURES. Sy . normes cétacées; on l’a nommé la baleine des eaux douces. On s’est plu à dire qu’il régnoit sur ces lacs et sur ces fleuves, cornme la baleine sur l'océan. Ce privilege de la grandeur auroit seul attiré les recards vers ce silure. Ce quiest grand fait toujours naître étonnement, la cu- riosité, l'admiration, les sentiments élevés, les idées sublimes. À sa vue, le vulgaire sur- pris et d’abord accablé comme sous le poids d’une supériorité qui lui est étrangere se fa- miliarise cependant bientôtavec des sensations fortes, dont il jouit d'autant plus vivement qu'elles lui étoient inconnues ; l’homme éclairé en recherche, en mesure, en compare les rap- ports, les causes, les effets ; le philosophe, dé- couvrant dans cette sorte d’exemplaire dont toutes les parties ont été, pour ainsi dire, grossies, le nombre, les qualités, la disposi- tion des ressorts ou des éléments qui échap- pent par leur ténuité dans des copies plus cir- dans les euvirons de Constantinople; schaden, en Autriche ; wéls, waller, scheid , schoiden, en A1- lemagne ; Szxm, en Pologne; sumus , en langue esclavone ; ckarns-iwels, en Livonie; som, en Rus- sie \dschium, èn Tartarie ; zolbarte, chez les Cal- mouques ; m4l, en Suede ; mall et malle, en Dane- marck ; 72eerval, en Hollande ; the seat fish, en Angleterre. ! 58 HISTOIRE NATURELLE conserites, en contemple l’enchaînement dans une sorte de recueillement religieux; le poëte,. - dont l'imagination obéit si ES aux impressions inattendues ou extraordinaires , | éprouve ces affections vives, ces mouvements soudains, ces iransports irrésistibles dont se compose un noble enthousiasme; et le génie, pour qui toute limite est importune, et qui veut commander à l'espace comme.au temps, se plaît à reconnoîire son empreinte dans le sujet de son examen, à trouver une masse très étendue soumise à des lois, et à pouvoir con- sidérer l’objet qui l’occupe, sans cesser de te- nir ses idées à sa propre hauteur. Le caractere de la grandeur est ar tous ces sentiments, soit aw’elle appartienne aux ouvrages de l’art, soit qu’elle distingue les productions de la nature; qu’elle ait été dé- . partie à la matiere , ou accordée aux substances organisées , et qu'on la compte par- mi les attributs des êtres vivants et sensibles. On a dû également les éprouver et devant les jardins suspendus de Babylone, les antiques . pagodes de linde, les temples de Thebes, les pyramides de Memphis, et devant ces énormes masses de rochers amoncelés qui composent les sominets des Andes, et devant l'immense | baleine quisillonne la surfacedes merspokures, . VS ATe LA 112 Auf * fe ES ÊA Lu A PRES SIC U RES 59 Péléphant, lerhinocéros et l’hippopotame, qui : fréquentent les rivages des contrées torrides, les serpents démesurés qui infestent les sabies brülants dé l'Asie, de l'Afrique et de l'Améri- que, les poissons gigantesques qui voguent dans l'océan ou éominent dans les fleuves. Et quoique tous les êtres qui présentent des dimensions supérieures à celles de leurs ana- Jogues arrètent nos regards et nos pensées, notre imagination est sur-tout émue par la vue des objets qui, emportant en étendue sur ceux auxquels ils ressemblent le plus, surpas- sent Ge beaucoup la mesure que la nature a donnée à l'homme pour juger du volûme de ce qui l'entoure; cette mesure dont 1l ne cesse de se servir, quoiqu'il ignore souvent lusage qu'il en fait, et qui consiste dans sa propre hau- teur. Un ciron de deux ou trois décimetres de longueur seroit bien plus extraordinaire qu’un éléphant long de dix metres, un squale de vingt, un serpent de cmquante ,etune baleine de plus de cent, et cependant il nous frappe- roit beaucoup moins; il surprendroit davan- tage notre raison, mais il agiroit moins vive- ment sur nos sens; il s'empareroit moins de notre imagination; il imprimeroit bien moins à notre ame ces sensations profondes, et à uotre esprit ces conceptuons sublimes que font | nié es Hi Go HISTOIRE NATURELLE raitre les dimensions incomparablement ps grandes que notre propre stature. Ces dimensions très rares dans les êtres vi- | vants et sensibles sont celles du glanis. Ün individu de cette espece, vu près de Limritz dans la Poméranie, avoit la gueule assez grande pour qu’on püt y faire entrer facilement un enfant de six ou sept ans. On trouve dans le Voiga des glanis de quatre ou cinq metres de longueur. On prit, il y a quel- ques années , dans les environs de Spandow, un de ces silures, qui étoit du poids de soi-, xante kilogrammes ; et un autre de ces pois- sons, péché a Writzen sur l’Oder, en pesoit quatre cents. ‘ Le glanis a la tête grosse et très aplatie de baut en bas; le museau très arrondi par-de- vant; la mâchoire inférieure un peu plus avan- cée que celle d'en haut, ces deux mâchoires garnies d’un très grand nombre de dents pe- tiles et recourbées; quatre os ovales, hérissés de dents aigues, et situés au fond de la gueule; l'ouverture de la bouche très large; une fos- sctte de chaque côté de la levre inférieure; les veux ronds, saillants , très écartés l’un de j'autre, et d’une petitesse d'autant plus remar- quable que les plus grands des animaux, les baleines, les cachalots, les éléphants, les cro= ( DES SILURES. 6t codiles, les serpents démésurés, ont les yeux très petits À proportion des énormes dimen- sions de leurs autres organes. Le dos du glanis est épais; son ventre très gros ; son anale très longue; sa ligne latérale droite ; sa peau enduite d’une humeur gluante à laquelle s'attache une assez grande quantité de la vase limoneuse sur taguéite il aime à se reposér. Le premier rayon de chaque pectorale est osseux, très fort et dentelé sur son bord in- térieur*, Les ventrales sont plus éloignées de la tête que la nageoiïre du dos. La couleur générale de l'animal est: d'un . vérd mêlé de noir, qui s’éclaireit sur les côtés et encore plus sur la partie inférieure du pois- * Plusieurs poissons compris dans le genre s1lure, établi par Linne, et qui ont à chaque peciorale un rayon dur et deutèlé. peuvent ; lorsqu'ils étendent cette nageoire, hate à ce rayon une fixité que l’on ne peut vaincre qu’eu le détournant. La base de ce rayon est terminée par deux apophyses. Lorsque Ïa pectorale est étendue, l'apophyse antérieure entre dons un trou de la clavicule ; ,2 rayon tourne un peu sur son axe ; l’apophyse, qui est recourbée, s’ac- croche au bord du trou ; et le rayon ne peut plus être fléchi, à moins qu'il ne fasse sur son axe un mouvement en sens coutraire du premier. Poissons. X1. 6 L " RQ PVR CU M4 Er À: g HQE ) de à y b2D 4 UC Sudan M aa EE in eo À k, G CSC) L Ga HISTOIRE NATURELLE son, et sur lequel sont distribuées des taches noirâtres irrégulieres. Les pectoraies sont jau- nes, ainsi que la dorsale et les ventrales; ces dernieres ont leur extrémité bleuâtre; et l’ex- trémité de même que la base des pectorales présentent la même nuance de b'eu foncé. Le savant professeur de Strasbourg, feu mon cou- frere le citoyen Hermann, rapporte dans des notes manuscrites qu'ileut la bonté de mefaire parvenir peu de moments avant 5a mort, et. auxquelles son digne frere.le eitoyen Frédéric Hermann, ex-législateur et maire de Siras- bourg , a bien vouia ajouter quelques obser- vations, que les silures glanis un peu avancés en âge qu'il avoit examinés dans les viviers du citoyen Hisschel avoient le bord des pecto- rales peint d’une nuance rouge que l’on ne voyoit pas sur celles des Sr plus jeunes. L’anale et la nageoire de la queue du glanis sont communément d’un gri is mêlé de } jeunes et bordées d’une bande viclette. Le silure que nous venons de décrire habite | non seulement dans les eaux douces de l’'Eu- rope, mais encore dans celles de l'Asie et de l'Afrique. On ne l’a trouvé que très rarement dans la mer; et il paroît qu’on ne l’y a vu qu’au- près des rivages voisins de l’embouchure dé grauds fleuves, hors desquels des accidents DES SILURES. 63 particuliers ou des circonstances extraordi- naires peuvent l'avoir quelquefois entrainé. Le professeur Kolpin, de Stettin, écrivoit a Bioch, en 1566, qu’on avoit péché un silure de l’espece que nous examinons, auprès de Visle de Rügen dans la Baltique. | Cormme les baleines, les éléphants, les cro- codiles, les serpents de quinze ou vingt metres, et tous les grands animaux, le glanis ne par- vient qu'après une longue suite d'années à son entier développement. On pourroit croire ce- pendant, d'après les notes manuscrites du ci- toyen Hermann, que pendant la premiere jeu- nesse de ce silure ce poisson croit avec vitesse, et que ce n'est qu'après avoir atteint à une lon- gueur considérable qu'il grandit avec beau- coup de lenteur, et que son développement s’opere par des degrés trés peu sensibles. On a écrit qu'il en étoit des mouvements du glanis comme de son accroissement; qu'il ne nageoit qu'avec peine, et qu'il ne paroissoit remuer sa grande masse qu'avec difficulté. La queue de ce silure, et l’anale qui en augmente la surface , sont trop longues et conformées d’une maniere trop favorable à une natation rapide, pour qu'on puisse le croire réduit à üne maniere de s’avancer très embarrassée et très lente. EH faudroit, pour admeltre cette sorte 64 HISTOIRE NATURELLE de nonchalance et de paresse forcées, suppo- ser que les muscles de cet animal sont extré- mement foibles, et que s’il a recu une rame trés étendue , il est privé de la force nécessaire pour la remuer avec vitesse, et pour l'agiter dans le sens le plus propre à faciliter ses évo- lutions. La dissection des muscles du glanis n'indique aucune raison d'admettre cette or- ganisation vicieuse. C’estdanssoninstinctqu'il faut chercher la cause du peu de mouvement qu'il se donne. S'il ne change pas fréquemment et promptement de place, 1l n’en a pas moins recu les organes nécessaires pour se transpor- ter avec célérité d’un endroit à un autre; mais il n’a ni le besoin, n1 par conséquent la vo- lonté, de faire usage de sa vigueur et de ses instruments de natation. Il vit de proie; mais il ne poursuit pas ses victimes. El préfere la ruse à la violence; 1l se place en embuscade; il se retire dans des creux, au-dessous des planches, des poteaux et des autres bois pour- ris qui peuvent border les rivages des fleuves qu'il fréquente; 1l se couvre de limon; 1l épie avec patience les poissons dont il veut se nour- rir. La couleur obscure de sa peau empêche qu’on ne le distingue aisément au milieu de la vase dans laquelle il se couche. Ses longs bar= billons , auxquels il donne des mouvements 410 ' | DES SILURES. 65 semblables à ceux des vers, attirent les ani- maux imprudents qu'il cherche à dévorer, et qu’il engloutit d'autant plus aisément qu'il tient presque toujours sa bouche béante, et que l'ouverture de sa gueule est tournée vers le haut. | Il ne quitte que pendant un mois ou deux le fond des rivieres où üi a établi sa pêche: c’est ordinairement vers le printemps qu’il se mon- tre de temps en temps a la surface de l’eau; et c’est dans cette mème saison qu'il dépose près des rives, ou ses œufs, ou le suc prolifique qui doit les féconder. On à remarqué qu’il n’alloit pondre ou arroser ses œufs que vers le milieu de la nuit, soit que cette habitude dépende du soin d'éviter les embüches qu’on lui tend, ou de la délicatesse de ses yeux, que la lumiere du soleil blesseroit, pour peu qu’elle fût trop abondante. Cette seconde cause pourroit être d'autant plus la véritable, que presque tous les animaux qui passent la plus grande partie de leur vie dans des asiles écartés et dans des cavités obscures ont l'organe de la vue très sensible à l’action de la lumiere. | Les membres dn glanis étant arrosés , im- bus et profondément pénétrés d’une humeur gluante, peuvent résister plus facilement que ceux de plusieurs autres habitants des eaux 6. M ARS # LE PERS PONS MERE ER 66 HISTOIRE NAMURELLE aux coups qui brisent, aux accidents qui écra- sent, aux Causes qui dessechent; et dès-lors on doit voir pourqueti il est plus difficile de lui faire perdre la vie qu'à beaucoup d’autres pois- sons?. ë " On a pensé que sa sensibilité étoitextrême- | ment émoussée ; on l'a conclu du peu d’agita- tion qu'il éprouvoit lorsqu'il étoit pris , et de l’espece d’immobilité qu'il montroit souvent dans toutes ses parties, excepté dans ses bar- billons. On auroit dù cependant se souvenir que, malgré le besoin qu'il a de se nourrir de substances animales, il paroît avoir l'instinct social. On voit presque toujours deux glanis ensemble ; et c’estordinairement un mâleetune. femelle qui vivent ainsi l’un auprès de l’autre. Malgré sa grandeur, le granis femelle ne contient qu’un très petit nombre d'œufs, sui- vant plusieurs naturalistes; et si ce fait est bien constaté, il méritera d'autant plus l’attention des physiciens , qu'il sera une exception à la proportion que la nature semble avoir établie entre la grosseur des poissons et ie nombre de leurs œufs!. Bloch rapporte qu’une femelle qu pesoit déja quinze hectogrammes n’avoitdans - + Discours sur la nature des poissons. b Ibid. 1 Ç DES SILURES. 67 sès deux ovaires que dix-sept mille trois cents œufs, Lorsque les tempêtes sont assez violentes pour bouleverser toute la masse des eaux dans lesquelles vit le glanis, il quitte sa retraite li- moneuse , et se montre à la surface des fleuves ; néanmoins, Comme ces orages sont rares, €t que d’ailleurs le temps pendant lequel il est attiré vers les rivages est d’une durée assez courte, il est exposé bien peu souvent à se dé- fendre contre des poissons voraces assez forts pour oser l’attaquer. Mais les anguilies, les lo- tes, et d’autres poissons beaucoup plus petits, se nourrissent de ses œufs; et quand il est en- core très jeune, il est quelquefois la proie des grandes grenouilles. Son œsophage et son estomac présentent, dans leur intérieur, des plis assez profonds; et ieu Hartmann, ainsi que le professeur Schner- der”, ont remarqué que cet estomac jouissoit d'une irritabilité assez grande, même apres la dissection de l'animal , pour offrir pendant iong-temps des contractions et des dilatations alternatives. L “Mélanges de l'académie des curicux de la nature, décade 2, an 7, p.80. 6 PSynonymie des poissons d'Artédi , ete.p.170. CPE ON POSE CURE ETS à: PR PPRAREE 4 4 à 68 HISTOIRE NATURELLE à 4 Le canal intestinal est court et replié une seule fois; le foie gros; la vésicule du fiel lon- gue et remplie d’une liqueur jaune; la vessie natatoire courte, large, et divisée longitudi- naiement en deux. Vingt côtes sont placées de FE ue côté de l’épine du dos, qui est compo- ée de cent dix vertebres. | La chair du glanis est blanche, grasse, douce, agréable au goût, mais mollasse, vis- queuse et difficile à di gérer. Dans les environs du Volga, dont les eaux nourrissent un très grand nombre d'individus de cette espece, on fait avec leur vessie natatoire une colle assez bonne, mais à à laquelle on préfere cependant celle que donne la vessie natatoire de l’acipen- sere huso. Sur les bords du Danube, la peau du glanis, séchée au soleil, a servi, pendant long-temps, de lard aux habitants peu fortu- nés; et du temps de Belon, cette même peau avoit été employée à couvrir des instruments de musique. | Les notes manuscrites du professeur Her- mann et de son frere le maire de Strasbourg nous ont appris que les citoyens Durr l'oncle et le neveu, marchands poissonniers de cette ville, avoient tâché de naturaliser le glanis dans l’ancienne Alsace. L's avoient d’abord fait à grands frais plusieurs voyages en Hongrie, TE DES SILURES. “k 69 " pour y chercher dans le Danube plusieurs si- lures de cette espece; ils avoient appris ensuite . que des glamis habitent un lac de deux lieues detour, situé dans la Souabe, à quelques milles de Doneschingen, à vingt ou vingt-cinq my- riametres de Strasbourg, et par conséquent beaucoup plus près des bords du Rhin que les rives hongroises du Danube. Ce lac se nomme en allemand Feder-see; en latin, /acus Plu- mnartus; en français, lac aux Plurnes. Ils en avoient apporté plusieurs de ces silures, qu’on avoit déja multipliés dans les étangs de feu le respectable et malheureux citoyen Dietrich, au point qu'on y en comptoit plus de cinq cents; mais il y a une douzaine d'années que, lors d’un évènement extraordinaire, ces pois- _sons furent enlevés, et il n’en reste plus dans les étangs du département du Bas-Rhin. Le citoyen Durr le neveu, et son beau-frere le citoyen Hirschel, font toujours venir du Feder-see des glanis, qu'ils vendent à Stras- bourg, ou qu'ils envoient plus loin, et dont les plus petits pesent ordinairement six kilo- logrammes *. t * 16 rayons à la membrane branchiale du silare glanis. 18 rayons à chaque pectorale. 13 rayons à chaque venirale. 17 rayons à la nageoire de la queue. PR URI EUR SERRS Re A M ! 70 HISTOIRE NATURELLE LALLLIELLE EE EE EEE EE TS NN ERR TU LE SILURE VERRUQUEUX, | | ET LE SILURE ASOTE. La tété du verruqueux présente dans sa par- tie supérieure un sillon longitudinal , à la suite duquel on voit sur le dos une saillie également longitudinale. Il n’y a qu’un orifice à chaque narine. Le premier rayon de chaque pecto- rale est très Gur, tres fort et dentelé. On trouve dans l’Asie lasote, qui, de même que le verruqueux, a dans le premier rayon de chaque pectorale une sorte de dard den- telé, et dangereux, par sa dureté et par sa gros- seur, pour les animaux que ce silure attaque, ou qu'il tâche de repousser. Les dents de ce poisson sont très nombreuses; €t sa RAGE de l'anus s'étend jusqu’à celle de la queue”. * 5 rayons à la membrane branchiale du silure verru- queux. 8 rayons à chaque pectorale. 6 rayons a chaque ventrale, 10 rayons à la nagcoire de la queue. 16 rayous à la membrane branchiale du silure asote. 14 rayons à chaque pectorale. | 15 rayons à chaque ventrale, £6 rayons à la caudale. P M. DES SILURES. 75 LALTLLALALIAVLVEVITLTLVLRLVLAVLAVEVIRARAIVIUTLIRLLARVLLLLVYLVLVAL LR LE SILURE FOSSILE:. DLocx avoit recu de Tranquebar un indi- vidu de cette espece. Le dessus de la tête de ce poisson môntroit une fossette longitudinale. La couverture osseuse qui revétoit cette même partie étoit terminée par trois pointes. On voyoit de petites denis à la partie antérieure du palais, ainsi qu'aux deux mèchoires, qui étoient aussi avancées l’une que l'autre. La langue étoit courte, épaisse et lisse. La ligne latérale descendoit jusque vers les ventrales, et s'étendoit ensuite directement jusqu'a la na- geoire de la queue, dont l'anus étoit une fois eu éloigné que de la tête. Le premier rayon de Re pectorale paroissoit très fort. On peuvoit distinguer les muscles de l’animal au travers de sa peau. Sa couleur générale étoit celle du chocolat; les nageoires offroient une teinte d’un brun un peu clair, excepté l’anale qui étoit grise. ES 1 Schlammwels , en allemand ; muddy sélure 4 en anglais r th. : -» _ HISTOIRE NATURELLE tatrrerss SR af lg mg dll 2 NE LE SILURE DEUX-TACHES', LE SILURE SCHILDE, rt LE SILURE UNDECIMAL. Lr violet le jaune et l’argenté, concourent à la paruré du silure deux-taches. Sa partie su- périeure est d’un violet clair; ses côtés brillent de l'éclat de l'argent ; sa caudale est jaune, avec les deux extrémités du croissant qu'elle forme, d’un violet foncé; les autres nageoires “1 sont communément variées de jaune et ‘de | violet. Li Ce beau poisson vit dans les lacs et dans les rivieres de la côte de Malabar; il fraie pendant l'été; sa chair est d’un goût agréable. Sa tête a moins de largeur que celle de la plupart des autres silures. Ses dents sont très fortes; on en voit un grand nombre de petites sur le palais: mais la langue est lisse. Il y a deux orifices à chaque narine. Les barbillons . supérieurs sont longs, le:.inférieurs très courts et d’une couleur blanchätre. Le premier rayon … % 1 Sewalei , chez les Tamules. * Schildé ou schi bé, sar les bords du Nil. 4 r | | | 7, 3 . D ÉLER 1% mn 4 | * LP * [1 ÿ* Mi oi as à Ses fa | 73 A! de chaque pectorale est dur, gros, et dentelé du côté opposé à la tête. La ligne latérale ne montre que de très légeres courbures. Le schilde se plaît dans les eaux du Nil. Quatre deses barbillons tiennent à la mächoire supérieure; les autres quatre sont attachés à celle de dessous. Le premier rayon de chaque pectorale est distingué par sa grosseur, pan sa force et par sa dentelure. Le silure undécimal, qui habite dans les ri- vieres de Surinam, a onze rayons à sa dorsale, à sa nageoire de l’anus et à chacune de ses pec- torales ; et ces trois nombres semblables ont indiqué le nom qu’on lui a donné. Une dente- lure garait chacun des côtés du premier rayon de l’une et de l’autre de ses pectorales; ses bar- billons extérieurs ont une longueur égale à celle de son corps*. | * 12 rayons à la membrane branchiale du silure deux- taches. 14 rayons à chaque pectorale, 6 rayons à chaque ventrale. 16 rayons à la nageoire de la queue. 1o rayons à la membrane des branchies du ile schilde. 12 rayons à chaque pectorale, 6 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la caudaie. 11 rayons à chaque pectorale du silure undécimal. . 6 rayons à chaque ventrale. 17 rayons à la nageoire de ia queue. Poissons. XI. . ; A TE Pe AC PS Fm 4 HISTOIRE ! N Ne nd SARA ARR A RE eat Ÿ LE SILURE ASPREDE”, ET LE SILURE COTYLÉPHORE?, O0 N pêche dans les fleuves de l'Amérique, et, peut-être dans ceux des grandes Indes, le si- lure asprede , dont la tête plate "osseuse, et couverte d’une membrane, s’élargit beaucoup auprès des pectorales, et présente, dans sa partie supérieure, une cavité longitudinale et triangulaire qui se termine par une sorte de tube solide prolongé jusqu’à la dorsale, On appercoit quelques verrues ou petits tubercu- les sur la tête et sur la poitrine. La mâchoire supérieure est plus avancée que celle de des- sous; la langue et le palais sont lisses; chaque ‘narine a dus orifices ; l'ouverture branchiale estcourteet étroite. Les branchies sont petites ; elles sont d’ailleurs garnies de filaments très peu alongés et distribués par touffes très sé- parées les unes des autres. Une dentelure hé- 1 Glattleib, par les Allemands; smpla eÿgen, par les Suédois. 2 Teller trager, rauher wels,par les Allemands ; rune mei ral, par les Hollandais. s di premier rayon de chaque St oEETE Qui, .# plus, réunit beau- coup de force à une grosseur considérable. Le corps proprement dit étant court et l’anale très longue, l'anus est beaucoup plus près de la tête que de la caudale. Au-delà de cet orifice, onvoitune ouverture placée à l'extrémité d’une sorte de petit cylindre. La queue, très alongée et très mobile , est comprimée par les côtés, de maniere à présenter une sorte de tranchant ou de carene longitudinale dans sa partie su- périeure. La couleur générale est d'un brun mêlé de violet. Le cotyléphore differe de l’asprede par les traits suivants, dont le dernier est très remar- Sr et consiste dans une conformation que l'on n’a encore observée sur aucune autre espece. Premièrement, il n’a que six barbillons an heu de huit. Deuxièmement, ses dents sont moins fortes que celles de l’asprede. - Froisièmement, toute sa partie supérieure est garnie de petits tubercules qui forment sur la queue huit rangées longitudinales. Quatrièmement, los qui, de chaque côté re- présente une clavicule, est divisé en deux par un intervalle que des muscles remplissent, Da x garni de te corps is ba à peu près égal à celui des tubercules du dos, _ arrondis dans leur contour, convexes du côté par lequel ils tiennent au poisson, concaves de l'autre, et assez semblables à une sorte d’en- tonnoir ou de petite coupe. Presque tous ces petits corps sont suspendus à une tige déliée, flexible, et d'autant plus courte que l’enton- noir est moins développé: les autres sont at- tachés, sans aucun pédoncule au ventre, ou à _ la gorge, ou aux ventrales de l'animal *. Il est bon d'observer que ces appendices ne sont ainsi conformés que dans les cotyléphores adultes ou presque adultes: dans des individus moins âgés ils sont appliqués immédiatement à la peau, de maniere à ressembler à des ta- ches , ou tout au plus à de légeres élévations; et dans des silures de la même espece plus jeu- nes encore, on n’en appercoit aucun rudi- * 4 rayons àla membrane branchiale dusilure asprede; 8 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. -11 rayons à la nageoire de la queue. 8 rayons à chaque pectorale du silure cotyléphore. 6 rayons à chaque ventrale. 9 rayons à la caudale. 1. SILURE Chinois . 2.MACROPTERONOTE Brun. - 3 MACROPTERONOTE Heracieinne . ie J PauquetS ns. DES SILURES. 77 ment. On pourroit croire ces entonnoirs sus- ceptibles de se coller, pour ainsi dire, contre différentes substances, et propres par Consé+ _ quent à donner à Fanimal un moyen de s’at- tacher au fond des fleuves, ou dans diverses positions nécessaires à ses besoins. | Le silure cotyléphore habite dans les eaux des Indes orientales. | LE SILURE CHINOIS, ET de & LE SILURE HEXADACTYLE. Lxs naturalistes n’ont pas encore publié de description de ces deux es Nous avons vu une peinture e très fidele et très bien faite du premier dans la collection de peintures chinoises que nous avons souvent citée dans cet ouvrage. La couleur de sa partie supérieure est d’un verdâtre marbré de verd; les côtés et la partie inférieure sont d’un argenté mêlé de nuances vertes. C haque opercule est composé de deux ou trois pieces presque ovales. Les deux bar- billons ont une longueur à peu prés égale à celle de la tête. La mâchoire inférieure est pius 7 78 HISTOIRE NATURELLE _ avancée que la supérieure. Aucune nageoire ne présente de rayon fort et dentelé. La collection hollandaise déposée dans le Muséum national d'histoire naturelle renferme un individu très bien conservé de l’espece du silure hexadactyle. Nous avons tiré le nom spécifique de ce poisson du nombre de rayons ou doigts de ses mains, ou nageoires pecto- rales, lesquels sont au nombre de six, ainsi que ceux de ses nageoires ventrales , ou de ses pieds. Les quatre barbillons de la mâchoire d’en- bas sont plus courts que les deux de la mà- choire d’en-haut. L'ouverture de chaque na- rine est double. Les yeux sont petits et rap- prochés l’un de l’autre. Indépendamment de plusieurs arêtes ou saillies tuberculées que l’on voit sur la tête et sur le corps, une saillie sem- blable part de chaque œil; et ces deux arêtes se réunissent au-dessus de la partie supérieure du dos. La tête et le corps sont très aplatis; la longueur de ces deux parties n’est que le tiers, ou environ, de celle de la queue, qui réunit à cette dimension une conformation analogue à celle d’une pyramide à dix faces. Le premier rayon de chaque pectorale est large, aplati et deutelé sur ses deux bords, de telle sorte que . Les pointes du bord externe sont tournées vers > " PA Ÿ “x 4 4 y : DES SILURES. 79 la queue, et celles du bord intérieur dirigées vers la tête. | | Le dessus de la tête et du corps est blanc avec des taches noires; presque tout le reste de la surface de l’animal est noir avec des ta- ches blanches, excepté la partie inférieure de la tête, de la queue et du corps, qui est blan- chûtre. 80 HISTOIRE NATURELLE CENT SOIXANTIEME GENRE LES MACROPTÉRONOTES. La tête large , déprimée, et couverte de lames gran- des et dures, ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l'extrémité ‘du museau ; des barbillons aux mâchoires ; le corps gros; la peau enduite d'une mucosité abondante; une seule nageoire dorsale; cette nageoire très longue. ESPECES. 1. LE MACROPTERO- NOTE CHARMUTEH. o. LE MACROPTERO- NOTE GRENOUIL- LER. 3. LE MACROPTÉRO- NOTE BRUN. LE MACROPTÉ- RONOTE H£XXA- C td r3 CARACTERES. Huit barbillons : dix rayons à la membrane des branchies ; soi- xante-douze rayons à la nageoire du dos ; soixante-neuf rayons à l’anale ; la caudale arrondie. Huit barbillons ; sept rayons à la membrane des branchies ; moins . de soixante-dix rayons à la na- geoire du dos; moins de cin- quante à celle de l’anus ; la cau- dale arrondie. Huit barbillons ; la nageoire dor- sale, l’anale et la caudale arron- dies ; la couleur brune et sans taches. Six barbillons ; la nageoire du dos triangulaire et très basse, sur- tout vers la caudale ; l’anale courte ; la caudale arrondie ; la couleur brune.et sans taches. re ou à PTS) x FA s” Nr : DES MACROPTÉRONOTES. 81 LALVIVTVLVT VV R LAVAL VELLLLVLULELLELVULIVLRVLRLVR LE MACROPTÉRONOTE CHARMUTH", ET LE MACROPTÉRONOTE GRENOUILLER. Duxs le genre dont nous nous occupons, la nageoire du dos s'étendant jusqu’auprès de la caudale augmente la surface de la queue, et donne par conséquent plus de force à l’instru- ment principal de la natation de l’animal : il n'est donc pas surprenant qu'on ait remarqué beaucoup de rapidité dans les mouvements du charmuth. Le dessus de la tête de ce macrop- téronote présente une multitude de petits ma- melons. Des huit barbillons dont il est pour- vu, les deux plus longs sont placés chacun à un des angles de la bouche, les deux plus courts auprès des narines, et les autres quatre ? Karmouth. Dessins faits en Egypte par le ci- toyen Cloquet, qui a bien voulu me les communi- quer ; Aluby, par plusieurs anciens auteurs qui ont écrit sur les animaux du Nil. (Lettre que mon col- legue le citoyen Geoffroy, professeur au Muséum d'histoire naturelle ,-a eu la bonté de m'écrire du Caire.) * Froschwels , par les Allemands; foelr, par les Tamules, 82 HISTOIRE NATURELLE lu sur les bords de la levre inférieure. La partie. ke supérieure du poisson est d’un brun obscur, et la partie inférieure d’un blanc mêlé de gris. Le citoyen Geoffroy écrivoit d'Egypte, le2g thermidor de l’an 7, à mon savant confrere le citoyen Cuvier, qu’il avoit disséqué le char- muth; qu'il avoit vu au-delà des branchies une cavité qui communiquoit avec celle de ces cr- ganes; que l’animal pouvoit fermer cette ca- vité; qu’elle contenoit un cartilage plat et di- visé en plusieurs branches ; que la surface de ce cartilage étoit couverte de nombreuses ra- mifications de vaisseaux sanguins visibles pen- dant la vie du poisson; que cet appareil devoit être considéré comme une branchie supplé- mentaire; que, par une conformation un peu analogue à celle des sépies , le système général des vaisseaux sanguins comprenoit trois ven- tricules séparés les uns des autres; que l’on pouvoit regarder ces ventricules comme au- tant de cœurs, etc. : mais tous ces détails vont être éclaircis par la publication des utiles tra- vaux du citoyen Geoffroy, rendu, après quatre . ans d'absence, à sa patrie, à ses amis, à sa fa- mille et à ses collegues. Le charmuth habite dans le Nil; on trouve le grenouiller dans l'Asie et dans l’Afrique. La calotte osseuse qui revêt le dessus de la , s MACROPTÉRC de 10 et montre deux enfoncements. L’an- térieur est alongé, et l’autre presque rond. Autour de chaque angle de la bouche sont dis- tribués quatre barbilions longs et inégaux. Le palais est rude; la ligne latérale presque droite; le premier rayon de chaque pectorale fort et _ dentelé; la couleur générale d’un brun mêlé de jaune” *10 rayons à chaque D A du macroptéronote charmuth. 6 ou 7 rayons à chaque ventrale, 21 rayons à la nageoire de la queue. 8 rayons à chaque pectorale du macroptéronote | grenouiller. 67 rayons à la nageoire du dos. 6 rayons à chaque ventrale. 45 rayons à la nageoire de l'anus. 16 rayons à la caudale. LARLVS LE MACROPTÉRONOTE BRUN, ET LE MACROPTÉRONOTE HEXACICINNE. Nous publions les premiers la den de ces deux especes, Ait les peintures chinoises déposées dans la Bibliotheque du Muséum LA L' exacte pour les formes que pour les coul Ces deux macroptéronotes vivent dans les : eaux de la Chine. Le dessus de la tête du brun + est couvert d’une enveloppe dure qui montre par derriere deux échancrures, et se termine en pointe. Le premier rayon de chaque | rale est long, dur, un peu gros, mais sans den- d telure. On distingue une partie des muscles | du corps et de la queue au travers de la peau. Les ventrales sont petites et arrondies. Un grand barbillon est attaché à chaque angle de la bouche; les autres six sont moins longs “ et situés FPE auprès des narines, et quatre. sur la mâchoire inférieure. L'iris est couleur d'or. s Li) Le nom de l’hexacicinne désigne les six bar- billons du second de ces macroptéronotes chi- nois. Ce poisson ne differe du premier que par les traits indiqués sur le tableau générique, et vraisemblablement par ses dimensions que nous croyons inférieures à celles du brun. N. MALAPTERURES. La tête ptite et couverte de lames grandes et dures , ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l’ex- trémité du museau ; des barbillons aux mächoi- res; le corps gros ; la peau du corps et de la queue enduite d'une mucosité abondante ; une _ seule nageoire dorsale ; cette nageoire adipeuse, 1 et er assez près de Aa EE ESPECE. CARACTERES. Deux barbillons à la mächoire su- Le MALAPTÉRURE périeure ; quatre Parbillons in- He À = égaux à la mâchoire inférieure ; ELECTRIQUE, .e ouze rayons à la nageoire de s ip * anus ; la caudale be, À ALL LSUVELVELIURLLELLLIAVERVLELIVLIVELVLLITVLLITIUTE LE MALAPTÉRURE ÉLECTRIQUE". £ nom d'é/ectrique rappelle la propriété remarquable que nous avons déja reconnue dans quatre especes de poissons, dans la raie torpille et dans ic tétrodon , le gymnote et le trichiure , désignés par la même dénomination : Typhinos des anciens’ auteurs, suivant le ci- toyen Geoffroy. Lettre adressée du Caire au citoyen Lacepede. Poissons. XI. & : STOIRE NATUREL spécifique que le malaptérure de cet Cette propriété observée avec soin d ins ces différents animaux pourra servir beaucoup aux progrès de la théorie des phénomenes gal- | vaniques ,auxquelselleappartientdetrèsprès; ! nous ne saurions assez inviter les voyageurs … instruits à s'occuper de l'examen de cette force départie aux cinq poissons électriques, et qui paroît si différente de la plupart de celles que … possedent les êtres organisés et vivants; et nous attendons avec beaucoup d’impatience la publication des recherches faites en Egypte, par le citoyen Geoffroy, sur le malaptérure que nous décrivons. Nous savons déja par ce professeur* que ce malaptérure est recouvert . d’une couche épaisse de graisse. Ce fait doit être rapproché de ce que nous avons indiqué, au sujet des poissons qui ont la faculté d’en- courdir, dans le premier discours de cette His- toire, dans l’article de la torpiile, et dans celui du gymnote électrique. Le malaptérure dont nous traitons ne se trouve pas seulement dans le Nil, il vit aussi dans d’autres fleuves d'Afrique. Il y représente le tétrodon et le trichiure engourdissant de | + Lettre écrite du Caire, le 29 thermidor de l’an 7, par le citoyen Geoffroy au citoyen Cuvier. ' ee 707, ME on PE Se | L NL PEN V L” a y DES MALAPTÉRURES. 11782 PAsi ie, le gymnote torporifique de Amérique À st la torpille de l’Europe. Il y parvient à une longueur de plus d’un demi-metre. Son corps _est aplati comme sa tête. Ses yeux, trés peu gros, sont recouverts par la membrane la plus extérieure de son tégument général, laquelle s'étend comme un voile transparent au-dessus de ces organes. Chaque narine a deux orifices. _ Sa couleur grisâätre est relevée par quelques taches noires ou foncées que l’on voit sur sa queue * * 6 rayons à la membrane branchiale du malaptérure électrique. Q rayons à chaque pectorale, 6 rayons à chaque ventrale. 18 rayons à le nageoire de la queue. 35 HISTOIRE NATURELLE LES PIMÉLODES.. La tête déprimée et couverte de lames grandes et. dures, ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l'extrémité du museau ; des barbillons aux mà- choires ; le corps gras ; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abondante ; deux nageoires dorsales ; la seconde adipeuse. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue fourchue, ou échancrée en croissant. æ ESPECES. CARACTERES. Quatre barbillons aux mächoires ; le premier rayon de chaque pec- torale et celui de la premiere nageoire du dos garnis d’un très long filament ; huit rayons à la premiere dorsale; vingt-quatre a la nageoire de l’anus. ( 1.LE PIMÉLODE BAGRE. CENT SOIXANTE-DEUXIEME GENRE. Six barbillons aux mâchoires ; huit | 2.LE PIMÉLODE rayons à la premiere nageaire CHAT, du dos; vingt-trois à celle de l'anus. Six barbillons aux mâchoires ; les deux barbillons des angles de la 3 Le PrMÉLoDx Pouche d’une longueur égale, ou à peu près, à la longueur to- tale de l’animal ; huit rayons à la premiere dorsale ; onze rayons à la nageoire de l'anus. SCHEILAN. re DES PIMÉLODES. - 1188 ESPECES. CARACTERES. Six barbillons aux mächoires ; la longueur de la tête égale, ou 4.LE Pp1MÉLODE Presque égale, au tiers de la lon- temp A gueur toits du poisson ; ; sept rayons à la premiere nageoire du dos; quatorze à l'anale ; ; des bandes transversales. Six barbillons très longs aux mä- choires ; neuf rayons à la pre- ASCITE;: miere nageoire du dos; dix-huit rayons à l’anale. $. LE PIMÉLODE Six barbillons aux mächoires ; huit G.Lr riméconx ‘ayons à la premiere dorsale ; treize rayons à la nageoire de l'anus ; la couleur générale ar- gentée. ARGENTÉE. Six barbillons aux mâchoires ; cinq L rayons à la premiere nageoire 7. LE PIMÉLODE Qu dos; vingt rayons à celle de NOEU D, l'anus ; un nœud ou une tubéro- sité à la racine du premier rayon de Ia dorsale. Six barbillons aux mächoires ; sept rayons a la premiere nageoire S Le rrmÉércLoDe du dos; l’adipeuse très loibue : : neuf rayons à l’anale ; quatre taches grandes , rondes, et ran- gées longitudinalement de cha- que côté du poisson. QUATRE-TACHES. Six barbillons aux mâchoires ; huit rayons à la premiere dorsale ; dix-sept rayons à la nageoire de l'anus ; le lobe supérieur de la caudale plusiong quel’inférieur. ô. 9: LE PIMÉLODE BAREU. Le HISTOIRE NATURELLE ESPECES. 30. LE PIMÉLODE # TACHETÉ, 11. LE PIMÉTODE ELEUÂTRE,. 12. LE PIMELODE DOIGT-DE-NEGRE. 13.LE PIMÉLODE COMMERSONNIEN. Six barbillons aux mâchoires ; :sept CARACTERES. rayons à la premiere dorsale ; onze rayons à l’anale; le lobe supérieur de la queue plus long que l’inférieur ; la couleur gé- nérale d’un bleu doré ; deux rangées longitudinales de taches noires de chaque côté de l'an mal. Six barbillons aux mâchoires ; cinq ou six rayons à la premiere na- geoire du dos ; huit rayons à chaque ventrale; vingt rayons à la nageoire de l'anus ; les deux premiers rayons de cette na- geoire plus longs que les autres, et réunis à un appendice mem- braneux, filiforme , et plus alon- gé que ces rayons ; la couleur générale bleuâtre. Six barbillons aux mâchoires ; huit rayons à la premiere nageoire du dos ; le premier de ces rayons fort et court ; le second long et dentelé ; six rayons à la nageoire de l’anus ; le premier rayon de chaque pectorale dentelé des deux côtés ; la caudale en crois- sant; presque toutes les nageoi- res d’une couleur foncée. Six barbillons aux mâchoires ; sept rayons à la premiere nagevoire du dos ;le premier de ces rayons dentelé des deux côtés ; ; point de rayon dentelé aux pectorales ; la Ligne latérale droite. DES PIMÉLODES. a ESPECES. 14. LE PIMÉLODE : MATOU. LA 15.LE PIMÉLODE COES. 16.LE PIMÉLODE DOCMAC. 17.LE PIMÉLODE BAJAD. 1$.LE PIMÉLODE ÉRYTHROPTERE, 19.LE PIMÉLODE RALE D'ARGENT. | CARACTERES. Huit barbillons aux mâchoires ; six rayons à la premiere dorsale ; vingt à l’anale. Huit bone aux mâchoires ; : cmq rayons à la premiere na- geoire du dos; huit rayons à celle de l’anus ; la seconde na- geoire du dos ovale. Huit barbillons aux mâchoires ; dix rayons à la premiere dorsale ; dix rayons à l’anale; deux rayons à la membrane des branchies. Huit barbillons aux mächoires ; dix rayons à la premiere nageoire du dos ; douze rayons à l’anale ; la nageoire adipeuse longue ; cinq rayons à la bone des bran- chies. Huit barbillons aux mâchoires ; huit rayons à la premiere na- geoire du dos; neuf rayons à celle de l’anus ; la nageoire adi- peuse longue ; les deux lobes de la caudale très alongés ; les na- geoires rouges. Huit barbillons aux mâchoires ; cinq rayons à la premiere dor- sale ; six rayons à chaque pec- torale ; trente-six rayons à celle de l’anus ; une raie longitudinale et argentée de chaque côté du poisson. - 92 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. dé CARACTERES. Huit barbillons aux 1wächoirel s neuf rayons à la premiere na- 20.LE PIMÉLODE geoire du dos; six rayons à cha- RAYÉ. que pectorale ; ; huit à l’anale; une raie longitudinale jaune et bordée de bleu. _ Huit barbillons aux mächoires ; dix rayons à la premiere dorsale ; l’anale tres courte et arrondie ; l’adipeuse longue et arrondie; les principaux muscles laté- 21. LF PIMÉLODE yaux visibles au travers de la MOUCGRETÉ. peau; point d’aiguillon dentelé à la premiere nageoire du dos ; de petites taches noiràtres, se- mées irrégulièrement sur pres- que toutes les parties de l’ani- mal. SECOND SOUS-GENRE. L nageoire de la queue terminée par une ligne Boite: ou arrondie et sans échancrure, ESPECES. CARACTERES. Six barbillons aux mâchoires ; six rayons à la premiere dorsale ; 22. LE PIMÉLODE vingt-quatre rayons à la nageoire CASQUÉ. de l’anus; la caudele arrondie; la tête couverte d’une plaque osseuse, ciselée, et découpée. : Quatre barbillons aux mâchoires : sept rayons à la premiere na- geoire du dos; onze rayons à celle de l’anus ; la caudale lanu- céolée. 235.LE PIMÉLODE CHILI. DES PIMÉLODES. 93 LE PIMÉLODE BAGRE, LE PIMÉLODE CHAT, LE PIMÉLODE SCHEILAN, ET LE PIMÉLODE BARRÉ. Lzs grandes rivieres du Brésil et celles de l'Amérique septentrionale nourrissent le ba- gre, qui parvient à une longueur considérable, mais dont la chair est ordinairement peu agréable au goût. On voit sur sa tête une ca- vité alongée ; chaque narine a deux orifices; la mâchoire inférieure dépasse celle d’en-haut ; le devant du palais est rude, mais la langue est lisse. Les barbillons situés au coin de la bou- che sont plats et très longs. La ligne latérale est droite; une forte dentelure garnit le bord extérieur du premier rayon de la premiere na- mMeerwels, par les Allemands; saliwater- katfish, par les Anglais de l'Amérique septentrio- nale ; coco , à Cayenne; gurraguacu, par les Bra- siliens. * Machoiran blanc, passant, petite gueule, à Cayenne. * Langbard , en Allemagne ; lœngstrimad tand- Jægy, en Suede. él AN al « Pt sh 94 HISTOIRE NATURELLE geoire du dos, et les deux côtés de chaque pectorale. La partie supérieure de animal est bleue; l’inférieure argentée; et la base des na- geoires rougeûtre. Les couleurs et la patrie du bimélode ch | sont presque les mêmes que celles du bagre. On pêche le scheilan dans les eaux douces : du Brésil et dans celles de Surinam; maïs on le trouve aussi dans le Nil. I] a la mâchoire su- périeure plus avancée que celle d’en-bas ; ces deux mächoires hérissées, ainsi que le palais, de dents petites et pointues ; les yeux grands et ovales; la prunelle alongée dans le sens ver- ticai; deux petits sillons entre les yeux; la nu- que et le devant du dos couverts de plaques très dures et osseuses; la ligne latérale courbée vers le bas; l’os qui représente la clavicule soutenu par une piece osseuse et triangulaire; le premier rayon de chaque pectorale, de la premiere nageoire du dos, et quelquefois de chaque ventrale, osseux, très fort, dentelé d’un ou de deux côtés, et propre à faire des blessures dangereuses à cause des déchire- ments qu'il peut produire dans les muscles et jusque dans le périoste; lanale et la nageoire adipeuse, échancrées du côté de la caudale, dont la pointe supérieure est plus longue que k DES PIMÉLODES. | ILE 0 linférieure ; la couleur générale d’un gris noir; le ventre d’un gris blanc. | Le barré vit à Surinam, comme le scheïlan. Le haut de la tête sillonné; la mâchoire supé- périeure plus alongée que celle d’en-bas; la langue lisse et courte ; le palais rude ; l’orifice unique de chaque narine; les bandes transver- sales grises, jaunes et brunes; la blancheur du ventre, le rougeâtre des pectorales, le bieuâtre et les taches brunes des autres nageoires; tels sont les traits du pimélode barré, qu'il ne faut pas négliger de connoître * % * 6 rayons à la membrane des branchies du piméiode bagre. 12 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 16 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane des branchies du pimélode chat. fr rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 51 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane des branchies du pimélode scheïlan. 7 rayons à chaque pectorale. 7 rayons à chaque ventrale. 18 rayons à la nageoire de la queue. 12 rayons à la membrane des branchies du pimélode. barré. 12 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale, 14 rayons à la caudale. Le 96 HISTOIRE NATURELLE LE PIMÉLODE ASCITE, | LE PIMÉL op E A R CGENTÉ, x 4 | NE LE PIMÉLODE NOEUD , LE PIMÉLODE QUATRE TACHES, LE PIMÉLODE BARBUT, LE PIMÉLODES TACHETÉ?, LE PIMÉLODE BLEUATRE, LE PL. MÉLODE DOIGT-DE-NECRE , £r LE PIMFLODE COMMERSONNIEN. Nous avons À du observé très souvent que plusieurs poissons cartilagineux ou osseux, tels que les raies , les squales, les blennies, ‘etc. étoient OVOVIVIpPAres, c’est-à-dire provenoient d’un œuf éclos dans le ventre de la mere. Nous avons femarqué aussi que les syngnathes se développoient d’une maniere intermédiaire entre celle des ovoyivipares et celle des opr- pares. Leurs œufs, en effet, n'éclosent pas dans le ventre de la femelle; mais lorsque lies petits syngnathes en sortent, ces œufs sont en- 1 Barbue, par les matelots francais. Silurus pinnà dorsi prima ossiculorum octo, cir- ris labialibus sex, caudæ lobo superiori elongato, ete. Commerson, manuscrits déja cités. ? Silurus corpore maculoso ; cirris quatuor in mandibula inferiore ; duobus in superiore, ultra pinnam dorsi secundam productis. Commersan., manuscrits déja cités. 2 PIMEL ODZÆ Commersonrien . 2. Varielé du PLOTOSE Anquillé. 3. SALMONE larte , à . L'uguer s + dome ns tes « adnéfe ae 4 ee. * L . > 4 1 = : # + 2 Par l 3 \ x FN 3 F 7 k j ‘ D ) L'AuR À PE RACE CS POS) No ‘ #> y 2 PAPER 4 î : AR DLL A" FE uÿs 10 DÉS PIMÉLODESL 07 core dans une sorte de rainure longitudinale qui se forme au - dessous de la queue de la mere, et où ils sont retenus par une membrane que lés fœtus déchirent pour venir à la lu- miere. Une génération différente, à plusieurs égards, de celle des syngnathes, mais qui s’en rapproche néanmoins et qui tient également le milieu entre celle des ovoviviparés et celle des ovzpares ,aëté observée dans les äscites. Leurs œufs n'éclosent, pour ainsi dire, ni tout-à-fait dans le corps, ni tout-à-fait hors du corps de la femelle ; et nous allons voir comment se passe ce phénomene remarquable quiconfirme _ plusieurs des idées exposées dans nos diffé- rents discours sur les poissons. Les œufs de l’ascite deviennent très gros a proportion de la grandeur de l’animal adulte. À mesure qu'ils se développent, Le ventre se gonfle; la peau qui recouvre cet organe s’é- tend, s’amincit, et enfin se déchire toit nalement. Les œufs détachés de l'ovaire par- viennent jusqu'a ouverture du ventre; le plus avancé de ces œufs se fend à l'endroit qui ré- pond à la tête de l'embryon; la membrane qui en forme l'enveloppe se retire ; et l’on apper- çcoit le jeune animal recourbé et attaché sur le jaune par une sorte de cordon ombilical com- posé de plusieurs vaisseaux. Dans cette posi- Porssons. XI. 9 _ 08 HISTOIRE NATURELLE #4 tion, l'embryon peut mouvoir quelques unes de ses parties: mais il ne peut se séparer du corps de la mere que lorsque le jaune dont il tire sa nourriture est assez diminué pour pas- ser au travers de la déchirure longitudinale du ventre; le jeune poisson s'éloigne alors, entraînant avec lui ce qui reste de jaune, et s'en nourrissant encore pendant un temps plus ou moins long. Un nouvel œuf prend la place de celui qui vient de sortir ; et lorsque tous les œufs se sont ainsi succédés , et que -tous les petits sont éclos, le ventre se referme, les deux côtés de la fente se réunissent, et cette sorte de blessure disparoït jusqu’à la ponte suivante. Des six barbillons que présente l’ascite, deux sont placés à la mächoire supérieure, et quatre à l’inférieure. Le premier rayon de la premiere nageoire du dos et celui de cha- que pectorale sont durs et pointus. : Il paroît que l’ascite a été pêché dans les deux Indes. A l'égard de l’argenté, on l’a recu de Su- rinam. Ce pimélode a l'ouverture de la bou- che petite ; les mächoires aussi longues l’une que l’autre, et hérissées de très petites dents, comme le palais ; la langue lisse et courte; un seul orifice à chaque narine; quatre barbillons DES PIMÉLODES. 09 à l'extrémité de la mâchoire inférieure ; un barbillon à chaque coin de la gueule ; la ligne latérale presque droite, et garnie, sur: coba de ses côtés, de plusieurs petites lignes tor- tueuses; le premier rayon de la premiere dor- sale dentelé à son bord extérieur; le premier rayon de chaque pectorale dentelé sur ses deux bords; le dos brunâtre; et les nageoires variées de jaune. Les eaux de Tranquebar nourrissent le pi- mélode zœnd. Nous devons indiquer les petits _sillons qui divisent en lames la couverture os- seuse de sa tête, le double orifice de chacune de ses narines, l’appendice triangulaire qui termine chaque clavicule, la dentelure que montre le bord intérieur du premier rayon de chaque pectorale et de la premiere nageoire du dos, la direction dela ligne latérale qui est ondée, le bleu du dos et de la nageoire de l’a- nus, la couleur brune des autres nageoires, l’argenté des côtés et du ventre. Que l'on remarque dans le pimélode guatre- taches, qui vit en Amérique, l’égal avance- ment des deux mächoires ; le nombre et la petitesse des dents qui les hérissent et qui gar- nissent le palais ; la langue lisse ; l’orifice uni- que de chaque narine ; la longueur des barbil- lons placés au coin de la bouche; la dentelure 100 HISTOIRE NATURELLE ; du premier rayon de chaque pectorale; le brun: ‘nuancé de violet qui regne sur le dos; le gris du ventre; le jaunâtre des nageoires; les ta- ches de la premiere dorsale, dont la base est jaune, et l'extrémité bleuûtre. Les cinq pimélodes dont nous allons parler dans cet article n’ont encore été décrits dans aucun ouvrage d'histoirenaturelle. Nous avons trouvé dans les manuscrits de Commerson une fiotice très étendue sur les deux premiers de ces quatre poissons, et un dessin du cinquieme. La couleur générale du barbu est d’un bleu plus ou moins foncé ou plus où moins sem- blable à la couleur du plomb; la partie infé- rieure de l’animal est d’un blanc argenté; les côtés réfléchissent quelquefois l'éclat de l'or; quelques nageoires présentent des teintes d’in- carnat. La couverture osseuse de la tête est comme ciselée, et relevée par des raies distri- buées en rayons ; la mâchoire supérieure dé- passe et cie subis inférieure; de petites dents ‘hérissent l’une et l’autre, ainsi que deux crois- sants osseux situés dans la partie antérieure du palais, et deux tubercules placés auprès du gosier ; la langue est très large, unie, cartila- gineuse, dure, et attachée dans tout son con- tour; chaque narine a deux orifices, et l'or 2 fice postérieur, qui est le plus grand, est. fe "4e Ge. DES PIMÉLODES. V0 mé par une petite valvule que le barbu peut relever à volonté; une carene osseuse et aiguë s'étend depuis l’occiput jusqu'à la premiere dorsale; la ligne latérale est à peine visible; le ventre est gros, et devient très gonflé et comme pendant lorsque l’animal a pris une quantité de nourriture un peu considérable. Le pre- mier rayon de chaque pectorale et de la pre- miere nageoire du dos est dentelé de deux côtés, très fort, et assez piquant pour faire des blessures très douloureuses, graves et si profondes qu’elles présentent des phénomenes semblables à ceux des plaies empoisonnées. La nageoire adipeuse est plus ferme que son nom ne l'indique, et sa nature est à demi cartila- gineuse. On appercoit au-delà de l'ouverture de l'anus un second orifice destiné vraisem- blablement à la sortie de la laite ou des œufs. Le foie est rougeûtre, très grand, et divisé en plusieurs lobes ; l'estomac dénué de cœcums ou d’appendices; le canal intestinal replié plu- sieurs fois; la vessie natatoire attachée au-des- sous du dos, entourée de graisse, et séparée en quatre loges. Le goût de la chair du barbu est exquis; on le prend à la ligne aïnsi qu’au filet. Lorsqu'on le tourmente ou l’effraie, 1l fait entendre une sorte de murmure, ou plutôt de bruissement. LE FC 102 00 “HISTOIRE, NATURELL LE Ii habite dans les eaux de Fame méri- dionale. | | | 5 Le pimélode tacheté a été vu dons les mêmes contrées. [l vit particulièrement dans le grand fleuve de la Plata, et il à été observé à Buénos- Ayres, ainsi qu'à la Encénada. Le tégument osseux de sa tête est relevé par des points et des ciselures, montre un petit sillon entreiles yeux, et s'étend par un appendice jusqu’à.la premiere nageoire du dos. La mâchoire supé- rieure est plus longue que celle de dessous. Les deux barbillons attachés à cettemême mà- choire d’en-haut sont beaucoup plus longs que _les autres. Derriere chacun des opercules, qui sont rayonnés, deux prolongations osseuses s'étendent vers la queue. Le premier rayon de chaque pectorale et de la premiere nageoire du dos, et la nageoire adipeuse , ressemblent beaucoup à ceux du barbu. La ligne latérale suit la courbure du dos. Le bleuâtre, dont le citoyen Lehlond nous a envoyé un individu de Cayenne , a beaucoup de rapports avec le pimélode chat. De ses six barbillons, deux appartiennent à la mâchoire d’en-haut , et deux à celle d’en-bas. Le premier rayon de la premiere dorsale et celui de cha- cuue des pectorales sont dentelés. DES PIMÉLODES. | 103 Le doigt-de-negre tire son nom dé la cou- leur des rayons de ses pectorales et de ses ven- trales, rayons aue l’on a pu comparer à des doigts. Le premier rayon de chaque pectorale a ses deux dentelures dirigées en sens contraire J’üne de l’autre. Plusieurs plaques osseuses ga- rantissent le dessus de la tête. Celle quicouvre l’occiput est carenée, pointue par derriere, et se réunit avec la pointe d’une autre plaque triangulaire, composée de plusieurs pieces, et dont la base embrasse l’aisuillon dentelé du dos. Il paroît que le doigt-de-negre parvient à une grandeur considérable. La collection du Muséum national d'histoire naturelle en ren- ferme un individu * Le commersonnien a deux Re a M * 13 rayons à chaque pectorale du pimélode ascite. 6 rayons à chaque ventrale. 8 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du a argenté, 10 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 16 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane des branghies du pimélode nœud. 7 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la nageoire de la queue. > ul | HISTOIRE NATURELLE narine, et les deux dorsales triangulaires. Le | dessus de sa tête est dénué de grandes plaques osseuses. Il ne montre ni taches, ni bandes, ni raies”. | * 5rayons à la membrane des branchies du pimélode quatre-taches. 7 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 19 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du pimélode barbu. 12 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 15 rayons à la nageoïire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du pimélode tacheté. Q rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 16 rayons à la caudale. 7 rayons à chaque pectorale du pimélode bleuûtre. 17 rayons à la nageoire de la queue. 10 rayons à chaque pectorale du pimélode doigt-de- negre, 6 rayons à chaque ventrale. 20 rayqns à la caudale, / 1 PIMALODE Moucheté. 2.TACHISURE Cünoër 3 SALMONE Fille. \ LSuquet S | DES PIMÉLODES. 22 AR ETVELVELVULEITLLLR ee vessie s, Av, LE PIMÉLODE MATOU. LE PIMÉLODE COUS, LE ds. SE DOCMAC, LE PIMÉLODE BAJADr, LE PIMÉLODE ERYTHROPTERE, LE PIMÉLODE. RAIÏIE D'ARGENT , LE PIMELODE RAYE , Er LE PIMELODE MOU CHETÉ. | L'Auéez que et l'Asie nourrissent le matou, dont le dos est d’une couleur obscure et noi- râtre, et qui parvient souvent à la longueur de six ou sept décimetres. La Syrie est la pa- trie du cous, qui y vit dans l’eau douce, qui a la mâchoire inférieure plus courte que celle d’'en-haut, des dents très petites, un orifice double à chaque narine, et dont le dos est d’un blanc argentin marbré de taches cendrées. On trouve dans le Nil, et particulièrement auprès du Delta, le docmac et le bajad. Le premier est grisätre par-dessus, blanchätre par-dessous , et quelquefois long d’un metre et demi. Ses barbillons sont inégaux et très alongés; sa ligne latérale est droite; le pre- mier rayon de chaque pectorale et de ja pre- miere nageoire du dos est osseux et dentelé par-Gerriere. : Bayatte,en Egypte, suivant le citoyen Cloquet. _— 4 PER LAN oh S 106 HISTOIRE NATURELLE Le bajad est bleuâtre ou d’un verd de mer. Ïl a une fossette au-devant de chaque œil; la mâchoire supérieure plus longue que l’infé- rieure , et armée d’un arc double de denÿs très serrées ; les barbillons extérieurs de la levre d’en-haut très alongés; la ligne latérale cour- bée vers le bas, auprès de son origine, et en- suite très droite ; un aiguillon très fort caché sous la peau et placé auprès de chaque pecto- rale, qui présente une nuance rousse, ainsi que toutes les autres nageoires, excepté l’adi- peuse. Observez dans l’érythroptere d'Amérique légale prolongation des deux mächoires ; la grande longueur des barbillons des coins de la bouche ; la rudesse du palais; la briéveté de la langue, qui est cartilagineuse et lisse; la direction de la ligne latérale, qui est ordinai- rement droite; la dentelure du bord intérieur du premier rayon de chaque pectorale et de la premiere dorsale; le brunâtre du dos ainsi que des côtés, et la couleur grise du ventre; Dans le pimélode raie d'argent, que l’on a découvert dans les eaux douces de Malabar, l’égale longueur des deux mâchoires; la peti- tesse de leurs dents; les dimensions de celles du palais; le double orifice de chaque narine; la position de l’anus plus rapproché de la tête zx DES PIMÉLODES. 107 que de la caudale ; le rayon dentelé dans son côté intérieur, que l’on voit à la premiere dorsale et à chaque pectorale ; la couleur gé- nérale qui est d’un brun elair; l’éclat argentin du dessous du corps de l’animal ; Dans le rayé de Tranquebar, le chätain de sa couleur générale, le cendré du ventre, les six pointes qui terminent la couverture os- seuse de la tête, la longueur égale des deux mâchoires , les dents arquées du palais, la sur- face unie de la langue, les deux orifices de chaque narine, la dentelure intérieure du pre- mier rayon de chaque pectorale et de la pre- miere nageoire du dos, la direction tres droite de la ligne latérale”. * 5 rayons à la membrane branchiale du pimélode matou. 11 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 17 rayons à la nageoire de la queue. 9 rayons à chaque pectorale du pimélode cous. 6 rayons à chaque ventrale. 2 rayons à la membrane branchiale du pimélode docmac. | 11 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 18 rayons à la caudale. 11 rayons à chaque pectorale du pimélode bajad, 6 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la nageoire de la queue. _ 108 HISTOIRE NATURELLE À l'égard du moucheté, dont on peut voir une Bétiré très exacte ae la collection de peintures chinoises dont nous avons parlé très souvent, ajoutons à ce qu'indique de cefpimé- lode le tableau générique, que sa mâchoire d’en-haut est plus avancée que celle d’en-bas, et que chaque a D a son premier rayon dentclé du côté intérieur * *. 5 rayons à la membrane des branchies du pimélode érythropter e. Q rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 19 rayons à la caudale, 6 rayons à la membrane branchiale du ninitielé | raie d'argent. 6 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du pimélode rayé. 6 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la caudale,. LA LLELVERL AI E BSD BB De DB LR RE ER LULU VELLELLTILV SR LE PIMÉLODE CASQ QUÉ, ET LE PIMÉLODE CHILI. De petites dents semblables à celles d'une lime 2rment les deux mâchoires du casque , DES PIMÉLODES: 109 dont la patrie est l'Amérique méridionale. La mâchoire inférieure avance un peu plus que celle d’en-haut. Le palais est rude; la langue lisse; l’orifice de chaque narine débiles le pre- mier rayon de chaque pectorale dentelé sur ses deux bords ; la ligne latérale ondulée; le dos bleuäâtre; le ventre gris ; et la couleur des nageoires d’un brun foncé. Le chili vit, comme le casqué, dans l’Amé- rique méridionale, et particulièrement dans les eaux douces du pays dont il porte le nom. Il y parvient à la longueur de trois ou quatre décimetres. Sa tête est grande; sa partie su périeure brune ou noïre ; sa partie inférieure blanche; et sa chair très ägréable au goût”. * 2 rayons à la membrane branchiale du pimélode casqué. "7 rayons à chaque Dectoale. 6 rayons à chaque ventrale. 21 rayons à la nageoire de la queue. 4 rayons à la membrane branchiale du pimélode chili, 8 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale; 13 rayons #la caudale, Poissons. XL pe fe 110 CENT SOIXANTETROISIEME GENRE. | LES DORAS. 0% La iète déprimée, et couverte de lames grandes et dures, ou d’une peau visqueuse; la bouche à l'extrémité du museau ; des barbillons aux mà- choires ; le corps gros; la peau du corps et de la queue enduite d'une mucosité abondante ; deux nageaires dorsales ; la seconde adipeuse ; qu lames larges et dures rangées longitudinalement de cha- que côte du poisson. a ESPECES. 1. LE DoRrASs CARENÉ, a, LE poRAsg CÔTE. GARACTERES. Six bärbillons aux mâclioires ; six rayôns à la premiere nageoire du dos ; douze rayons à celle de l'anus ; les lames de la ligne la- téräle garnies de piquants ; la nageoire de la queue fourchue. Six barbillons aux mâchoires ; sept rayons à la premiere nageoire du dos ; douze rayons à ‘à na- geoire de l’anus ; des plaques dures, larges, courtes, et gar- nies d’un crochet de chaque côté de la queue et du corps ; de gran- des lames au-dessus et au-dessous | de l’extrémité de la queue ; la caudale fourchue. A nn Le un AMONT Pi LE LE DORAS CARENÉ, ' ET LE DORAS CÔTE. Lrs deux barbillons sitnés au coin de la bouche du carené sont comme élargis par une membrane dans leur côté inférieur, et les quatre de la mâchoire d’en-bas paroissent garnis de petites papilles. Le premier rayon de la premiere dorsale est dentelé vers le haut; celui des pectorales l’est des deux côtés. Ce doras habite à Surinam. L’espece suivante se trouve également dans l'Amérique méridio- nale ; mais elle vit aussi dans les Indes orien- tales. La tête de ce second doras est revèêtue d’une enveloppe osseuse qui s'étend jusque vers le milieu de la premiere nageoire du dos, et sur laquelle on voit plusieurs petites éminences rondes et semblables à des perles. La mâchoire supérieure dépasse l’inférieure. Le palais est rude, et la langue lisse. Chaque narine n’a 1 Urutu, au Brésil; gertbde meirval, pax les Hollandais de l'Amérique méridionale. 112 qu’un orifice. On voit au- “dessus de chaque pectorale un os long, étroit, pointu et perlé, que l'on a comparé à un omoplate. Les plaques à crochet qui hérissent les côtés du corps et | de la queue sont ordinairement au nombre de trente-quatre. Le premier rayon de la pre- miere dorsale et celui des pectorales sont den- telés des deux côtés; mais dans la dorsale tou- tes les dentelures sont tournées vers la pointe du rayon, pendant que dans les pectorales celles d’un côté sont dirigées vers la pointe, et celles de l’autre vers la base du rayon auquel elles appartiennent. La partié supérieure de l'animal est d’un brun mêlé de violet. Marcgrave dit que sa chair est de mauvais goût : aussi ce poisson est-il peu recherché. Le doras côte a d’ailleurs des armes offensives et défensives à opposer à ses ennemis: presque toutes les parties de son corps sont cachées sous un casque ou sous une forte cuirasse; UIL dard dentelé arme son dos et chacun de ses bras. Pison rapporte même que les pêcheurs de l'Amérique méridionale le redoutoient d'autant plus, et cherchoient à en débarrasser leurs filets avec d'autant plus de soin, qu'ils étoient persuadés que les aiguillons dentelés de cet osseux renfermoient un venin qui don- noit la mort au bout de vingt-quatre heures, NUS LINADES DORA Sr: 113 et dont ils ne pouvoient arréter les effets fu- _nestes qu’en versant sur la plaie une grande quantité de l'huile de son foie, dont ils por- _toient toujours avec eux. Nous n’avons pas besoin de faire remarquer que cette erreur des pêcheurs brasiliens venoit des blessures dangereuses que peuvent produire en effet les dards de ce doras, non pas par les suites d’un poison qu'ils ne distillent pas, mais par celles des déchirures profondes que font souvent les _ dentelures de ces armes violemment agitées”. * 8 rayons à re pectorale du doras carené. 8 rayons à chaque ventraie. 24 rayons à la nageoire de la queue, 5 rayons à la membrane branchiale du doras côte. 8 rayons à chaque peciorale, 7 rayons à chaque venirale. 21 rayons à la caudale. 10. 114 HISTOIRE NA CENT Me Tec GENRE, “ LES POGONATHES. La tête déprimée et couverte de lames grandes et _ dures, ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l'extrémité du museau; des barbillons aux mä- choires ; le corps gros; la peau du corps et dela queue snduite d’une mucosité abondante ; deux nageoires dorsales soutenues l’une et Vue par des rayons ; des lames larges et dures rangées longitudinalement de chaque côté du poisson. ESPECES. CARACTERES. Vingt-quatre barbillons à la mä- choire inférieure ; point de bar- 1. LE POGONATRE billons à celle d’en- haut ; neuf COURBINE. “rayons à la premiere dorsale ; “huit rayons à la nageoire de l’a- aus ; la caudale un peu fourchue. Un seul barbillon à la mächoire inférieure ; point de barbillons à le mâchoire d’en-haut, a. LE POGONATRE DORE, DES POGONATHES. 115 = an -onrnnorinéhnttertntetetrteirtrntutrdtats osé énbntntel # POGONATHE COURBINE:, ie LE POGONATHE DORÉ. 4 ke nu poissons sont encore inconnus des naturalistes. Nous en avons trouvé la descrip- » tion dans les manuscrits de notre Commerson. Le pogonathe courbine présente ordinaire- ment une longueur de six ou sept décimetres , sur une hauteur d’un ou deux. Il pese alors trois kilogrammes ou environ. La couleur de son dos et de ses côtés est d’un bleu mélé de brun et relevé par des reflets dorés; l'éclat de largent brille sur sa partie inférieure. Les écailles dont il est revêtu sont assez grandes. La mächoiïre supérieure , que l’animal peut avancer et retirer à volonté, est un peu plus longue que l’inférieure. L'une et l'autre sont garnies de dents petites, nombreuses, et ser- ? Pogonathus... silurus cirris menti viginti qua- tuor, pinnis dorsi duabus radiatis. Commerson , manuscrits déja cités. ? Pogonathus cirro menti unico brevi, porulis quatuor circumdato, Commerson,manuscrits déja cités. NA, V4 ES SU "16 HISTO (UHL LCA d’aspérités. Les vingt-quatre barbillons al chés à la mâchoire d'en - bas sont HN jusqu’à la Dbettilété des deux nageoires : . soutient, se courbe ensuite vers le bas jusqu ei la doser et se releve au-delà de cette se. | conde nageoire en se courbant de nouveau. Chaque rayon de la premiere dorsale est un aiguillon sans articulation, et part d’une sorte de tubercule placé sous la peau; mais ni cette nageoire, ni les pectorales, ne présentent de rayon dentelé. Les lames écailleuses dont on voit une rangée longitudinale de chaque côté du poisson sont striées et argentées. Le canäl intestinal est plusieurs fois replié; ; le foie petit et rouge; chaque ovaire long et jaune*.. it Ce EIRE CA est grand et beau ; maïs sa chair est mollasse et son goût fade. Commer- \ * 7 rayons à la membrane branchiale du poganathe courbine. 18 rayons à chaque pectorale. x rayon aiguillonné et 5 un articulés à chaque ventrale. 22 rayons à la seconde doriale, 16 rayons à la nageoire de la queue. je a ML au HACAN on s DES POGONATHES. À 117 son Fm vu pêcher dans le fleuve de la Plata, au ois d'avril 1767. | Le doré ressemble beaucoup par ses cou- leurs à là courbine: mais ses écailles resplen- dissent davantage de l’éclat de l'or. Ses ven- trales et son anale sont d’un jaune blanchâtre; ses autres nageoires offrent des nuances bru- nâtres. Il devient moins grand que la cour- ‘bine. Quatre pores sont placés autour du seul ; barbillon que montrent les mächoires de ce pogonathe, 27 118 H I ST o DIRE N NATu: E LES CATAPHRACTES LT La tête déprimée et couverte de lames grandes. et dures, où d’une peau visqueuse ; la bouche à à 4 l'extrémité du museau; des barbillons aux mä- choires ; le corps gros ; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abondante ; deux nageoires dorsales ; la seconde soutenue par un \ seul rayon ; des lames larges et dures, rangées Jlongitudinalement de chaque côté du poisson. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue arrondie, ou terminée par £. LE CATAPHRACTE une ligne droite, et sans échancrure. ESPECES. CARACTERES. Quatre barbillons aux mâchoiïres; huit rayons à la premiere na- geoire du dos ; six rayons à celle de l’anus ; deux rangs de lames CALLICHTE. côté du poisson ; la caudale ar- rondie. Six barbillons aux mâchoires ; cinq rayons à la premiere dorsale ; 2. LE CATAPHRACTE neuf rayons à l’anale ; un seul AMÉRICAIN. rang de lames grandes et dures de chaque côté de l'animal; la caudale rectiligne. Li dures et dentelées de chaque TRS Se Le Véaitr er pi PAPAS US f DESCATAPHRACTES. 119 SECOND SOUSGENRE. La pageoire de la queue fourchue, ou échancréé en ee. croissant, s ESPECE. CARACTERES. ñ Quatre barbillons aux mâchoires ; | neuf rayons à la premiere na- 8. LE CATAPHRACTE geoire du dos; sept rayons à PONCTUÉ. l’anale ; deux rangs de grandes lames de chaque côté du pois- son ; la caudale en croissant. VALLE VIVILIVIVILVLLIVELVILELVTERULEULULVVLVTARRLLLLIVLY LE CATAPHRACTE CALLICHTE, LE CATAPHRACTE AMÉRICAIN, Er LE CATAPHRACTE PONCTUÉ. Lx calilichte se trouve dans les deux Indes; il aime les eaux courantes et limpides. On a écrit qu'il pouvoit, comme languille et quelques autres poissons , s'éloigner en rampant ou en _sautilant jusqu’à une distance assez grande des fleuves qu’il habite, et se creuser dans la 1 Soldat, par les Allemands; krip-ring-ming, par les eh tomoate, par les Anglais; so/driwo, par les | EEE du Brésil ; {amoata, par les Bra- siliens ; qurqui , à ARLES dreg- dolfi a, par les Moliindais des Indes or:entales. VE TE 190 HISTOIRE N: vase ou dans la terre Le dal trous dan: 1 profonds: mais voilà à quoi il faut réduire les habitüdes et les fâcultés extraordinaires qu’ où a voulu attribuer à cet animal. Il ne parvient que rarement à la longueur de trois ou quatre décimetres. Sa chair est très agréable au goût. Sa couleur générale paroît brune : on voit des taches brunäâtres et des nuances jaunes sur la : nageoire de la queue. La tête est revêtue d’une couverture osseuse, dure, et terminée de cha- que côté par une portion alongée et trian- gulaire. La mâchoire supérieure avance plus que celle d’en-bas ; la langue est lisse ; le fond de la gueule rude; l’orifice de chaque narine double ; l’œil petit; le premier rayon de cha- que nageoire fort et aiguillonné. Presque tous les rayons sont garnis de très petitspiquants, Les lames dentelées qui revêtent chacun des côtés du callichte sont ordinairement au nom- bre de vingt-six dans chaque rangée ; et elles ont assez de largeur pour que les quatre rangs qu'elles du soient continus de maniere à produire un sillon longitudinal sur le dos et sur chaque côté du poisson. Le nom de l'américain indique sa patrie. Il ; a été observé particulièrement dans la Caro- line. ai de 1x É RENRLSSRE ls DES CATAPHRACTES. zx sonneuses de Surinam. Il a la tête comprimée; un casque osseux; la mâchoire d’en-haut plus avancée que celle d’en-bas ; deux orifices à chaque narine ; l'œil voilé par une membrane; l’opercule composé de deux pieces ; la clavicule large; les grandes lames de chaque côté den- telées, placées les unes au-dessus des autres, et formant des rangées de vingt-quatre; le premier rayon de l’anale, des pectorales , de la premiere nageoire dü dos, ét le rayon uni- que de la seconde, roides et aiguillonnés ; la couleur générale jaune ; une tache noire et irréguliere sur la premiere dorsale; des points sur la tête, sur le dos, et sur Diag na- geoires”. * 5 rayons à la membrane branchiale du cataphracte callichte. 7 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 14 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane des branchies du cata- phracte américain. 6 rayons à chaque ventrale. 19 rayons à la caudaie. 3 rayons à la membrane branchiale du cataphracte ponctué. 6 rayons à chaque pectoraie. 6 rayons à chaque ventrale. 17 rayons à la nageoire de la quetie. Peissons. XE, ÿ+ 122 “HISTOIRE NA GENT SOIXANTE- SIXIEME GENRE. | LES PLOTOSES. La tête déprimée et couverte de Luis grandes et dures, ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l’ex- trémité du museau ; tdes barbillons aux mâchoi- res ; le corps gros ; lé peau du corps et de la queue TE Va d'une mucosité abondante ; deux na: geoires dorsales ; la seconde et celle de l’anus re- umiesavec la nageoire de la queue, qui est pointue. ESPECE. CARACTERES. Huit barbillons aux mächoires ; six rayons à la premiere na- geoire du dos. LE PLOTOSE ANGUILLÉ, LAVAL LL VV TUTELLE URL R VER VE LV LR D QUE DDR LE AA A ANGUILLÉ". Pour peu que lon jette les yeux sur ce pois- son, on verra que sa queue longue et déliée, la viscosité de sa peau , la position et la Este de ses nageoires, ainsi que la conformation de presque toutes les autres parties de son corps, doivent donner à ses habitudes une v 1 Jkan sumbilang, dans les HAE Indes; flat- cel, en anglais ; aal formigen plait lerb, en alles mand, Lie DUÉARE Mo Lu SRE 4 DES PLOTOSES. 123 grande ressemblance avec celles de la murene anguille. Il vit dans les grandes Indes; et Com- merson en avoit rencontré une variété dans un des parages qu'il a parcourus lors de son fameux voyage avec notre célebre Bougain- ville. Il a plusieurs rangs de dents coniques aux deux mâchoires; des dents globuleuses au pa- lais ; d’autres dents pointues auprès du gosier; la langue lisse ; la mâchoire supérieure plus avancée que l’inférieure ; un seul orifice à cha- que narine; le premier rayon de la premiere dorsale court, gros, et dur ; le second long et fort, et de plus osseux, aiguillonné, et dénué de dentelure , comme le premier ; le premier rayon de chaque pectorale également osseux, fort et alongé, et d’ailleurs dentelé des deux côtés; la ligne latérale garnie Ge petits tuber- cules ; la couleur générale d’un violet mélé de brun ; le dessous du corps blanchâtre ; et cinq raies blanches et longitudinales*, J'ai vu sur un individu de cette espece un ; * 11 rayons à la membrane branchiale du plotose anguillé. 10 rayons à chaque pectorale. 12 rayons à chaque ventrale. 68 rayons dans l’ensemble formé par 4 réunion de la seconde dorsale de la nageoire de l'anus et de celle de la queue. soit en deux coupes ou to Date ps r neux. Au-devant de cet organe étoit un pédon- cule ou appendice conique. L'état de l'individu. ne me permit pas de savoir s’il étoit mâle ou 4 femelle. Bloch a fait une observation pese À sur l'individu qu'il a décrit, ju n LORÉ logs dE 4 FAR HISTOIRE NATURELLE. 125 a ——.….".…..—.—"…——"—…—….…"…" _-——— ——" ———— — —_——— — _———." CENT SOIXANTE-SEPTIEME GENRE. LES AGÉNEIOSES. La tête deprimée et couverte de lames grandes et dures, ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l’ex- trémité du museau; point de barbillons ; le corps gros ; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abondante ; deux nageoires dor- sales ; la seconde adipeuse. ESPECES. CARACTERES.. Sept rayons à la premiere nageoire du dos ; la caudale en croissant ; ‘: 4. L’'AGÉNÉIOSE une sorte de corne presque ABMÉ. droite, hérissée de pointes, et - \placée entre les deux orifices de chaque narine. Sept rayons à la premiere dorsale ; la caudale en croissant; point DÉSARMÉ. de corne entre les deux orifices de chaque narine. 2, LAGÉNÉIOSE ZT. A ei 26 HISTOIRE NA' L'AGÉNÉIOSE ARMÉE, ET À | L'AGÉNÉIOSE DÉSARMÉ. Czs deux poissons vivent dans les eaux de Surinam, et peut-être dans celles. des grandes Indes. Quels traits devons-nous ajouter à ceux que présente le tableau générique, pour ter- miner le portrait de ces deux agénéioses? Pour le premier , la largeur et le grand aplatissement de la tête; les dents petites. et nombreuses des deux mächoires; la briéveté et la surface unie de la langue; l'arc hérissé de dents, placé sur le palais ; la distance qui sépare les yeux; le rouge de la prunelle; la peau qui revêt tout l'animal ; la longueur et la dureté du premier rayon de la premiere dorsale, le- quel est d’ailleurs garni d’un double rang de crochets pointus vers le milieu et a son extré- mité ; la grosseur du ventre; les sinuosités et les ramifcations de la ligne latérale ; le verd foncé de la couleur générale ; les dimensions Sterfbart, gehornter wels, en allemand; Lor- ned silure , en anglais. | Lt. “ARE Qi S: lu", à & La PTE QUE : DES AGÉNÉIOSES. 127 étendues a poisson ; le mauvais goût de sa chair. | Pour le second, tous ceux que nous venons d’énoncer , excepté la couleur de la prunelle, qui est noire ; la nature de la peau, qui est moins épaisse; la longueur et les crochets du premier rayon de la premiere dorsale, lequel est dur et aiguillonné, mais sans dentelure; et peut-être la grandeur des dimensions, ainsi A , Ï € que le goût peu agréable de la chair. Le désarmé a de plus une prolongation triangulaire et très pointue à l'extrémité pos- térieure de la couverture osseuse de sa tête; ‘des taches brunes et irrégulieres; la premiere dersale, les pectorales, les ventrales brunes, et les autres nageoïres d’un gris quelquefois mêlé de violet”. * grayons à la membrane des branchies de l’'agé- néiose ar mé. 16 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 35 rayons à la nageoire de l’anus. 24 rayons à celle de la queue. 10 rayons à la membrane AE AU de l’agénéiose désarmé. 4 rayons a chaque pectorale. 7 rayons à chaque ventrale. 4o rayons à la nageoire de l’anus. 26 rayons à la caudale. 28 LES s MACRORAM > H CENT SOIXANTE-HUITIEME GENRE. LES MACRORAMPHOSES. . La tête déprimée et couverte de lames grandes et dures , ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l'ex- trémité du museau; point de barbillons aux maà- choires; le corps gros ; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abondante ; deux nageoires dorsales ; l’une et l’autre soutenues par des rayons ; le premier rayon de la premiere na- geoire dorsale fort, très long, et dentelé; le museau très alongé. ESPECE. CARACTERES. Six rayons à la seconde nageoire du dos; point de rayon dentelé aux pectorales. LE MACRORAMPHOSE CORNU. \ r 442442144314) 4 0102101010 2 04 à) 4 0 0 0 0 3 0 1 à 0 "4 à 4 7 LE MACRORAMPHOSE CORNU. La longueur du museau égale la moitié de la longueur du corps. Son extrémité est un peu recourbée. Le premier rayon de la premiere nageoire du dos a deux rangs de‘petites dents - sur la moitié de son bord inférieur, et peut . s'étendre jusqu’au-dessus de la nageoire de la queue. On compte neuf rayons à cette der- niere nageoire. du À | : “sait NS. 19 LA, CENT SOIXANTE-NEUVIEME GENRE. LES CENTRANODONS. La tête déprimée et couverte de lames grandes et dures, ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l’ex- trémité du museau; point de barbillons, ni de dents aux mächoires ; le corps gros ; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abon- dante ; deux nageoires dorsales ; l’une et l’autre soutenues par des rayons ; un ou plusieurs pi- quants à chaque opercule. ESPECE, CARACTERES. LE CENTRANODON Onze rayons à la seconde nageoire JAPONAIS. du dos ; la caudale arrondie. LE CENTRANODON JAPONAIS. . Ce poisson a les yeux gros et rapprochés l'un de l’autre. On compte deux piquants vers le bord postérieur de chaque opercule. Le … corps et la queue sont très alongés ; ils sont couverts d’écailles très faciles à voir. Ce cen- tranodon parvient à la longueur de deux dé- cimetres, Sa couleur générale est rougeûtre. y ds est sa Se à ge se a ES * 6 rayons à la membrane AN Le à japonais. Le An Be dt 20 rayons à chaque D ébae 6 rayons à chaque ventrale. 10 rayons à la nageoire de l’anus. 15 rayons à celle de la queue. 1 LL. ‘+ D. _{' ai | des) Ce HISTOIRE NATURELLE. u3r CENT SOIXANTE-DIXIEME GENRE. LES LORICAIRES. Le corps et la queue couverts en entier d’une sorte de cuirasse à lames ; la bouche au-dessous du museau ; les levres extensibles ; une seule na- geoire dorsale. ESPECES. CARACTERES. Un rayon aiguillonné et septrayons articulés à lanageoire du dos ; un rayon aiguillonné et cinq rayons articulés a celle de l’anûs ; la cau- æ. LA LORICAIRE dale fourchue ; le premier rayon SÉTIFERE. du lobe supérieur de la rageoire de la queue très alongé ; une grande quantité de petits bar- billons autour de l’ouverture de la bouche. Point de dents à la mâchoire supé» rieure , ni de petits barbillons autour de l’ouverture de la bou- che ; un grand nombre de taches brunes, 2. LA EonrcaArn® TACHETÉE, M Ut 132 HISTOIREN NATURELLE Éx 4 ROME sanannnammmanannEmEENnEunenene | LA LORICAIRE SÉTIFERE: ET LA LORICAIRE TACHETÉE. Les loricaires sont, parmi les osseux, les représentants des acipenseres que nous ayons # décrits en traitant des cartilagineux. Elles ont. avec ces poissons des rapports très marqués | par leur conformation générale, par la posi- tion de la bouche au-dessous du museau : ; par leurs barbilions, par les plaques dures qui les” revétent ; et si elles n’offrent pas des dimen- sions aussi grandes, une force aussi remar- quable, des moyens d'attaque aussi redouta- bles pour leurs ennemis, elles ont des armes défensives à proportion plus sûres, parceque les pieces de leur cuirasse, placées sans inter- valle les unes auprès des autres, ne laissent, pour ainsi dire, aucune de leurs parties sans abri. La sétifere a les màchoires garnies de dents petites, flexibles, et semblables à des sozes; : Plécoste , panzerfisch, en Allemagne ; gewa- pende harnasman , en Hollande ; benfiaelline , en Suede; cataphract, par les Anglais. Zm z. NE. " \ Fr are dr 432. zVarieté de la LORICAIRE achete . 2. Varieté de L'HIPOS TOME "re d. COREGONE Fe ee TR + d 4,, Ha TP, RER "IT NAN Liu ARE 'INA lu Re ait ” Là j J DES LORICAIRES. 133 l'ouverture des branchies très étroite; le pre- mier rayon de chaque pectorale dentelé sur «deux bords; celui des ventrales dentelé; celui de l’anale et de la nageoiïre du dos dur, gros, et rude ; le corps couvert de lames fortes, presque toutes losangées, et dont plusieurs sont garnies d’un aigullon ; la queue renfer- mée dans un étui composé d’anneaux situés les uns au-dessus des autres; ces anneaux dé- coupés, comprimés, et formant souvent en haut et en bas une arèête ou carene dentelé ; le premier rayon du lobe supérieur de la queue quelquefois plus long que tout le corps ; la couleur générale d’un jaune brunâtre*. Elle habite dans l'Amérique méridionale, ainsi que la tachetée, que nous regardons comme une espece différente de la sétifere, mais qui cependant pourroit n’en être qu’une variété distinguée par l'arrondissement de la partie antérieure et inférieure de sa tête ; le nombre de ses barbillons , qui n’excede pas deux ; le défaut de dents séfacées; la présence de deux pointes , à la vérité très difficiles à * A4 rayons à la membrane branchiale de la loricaire sétifere et de la ioricaire tachetée. 7 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 12 rayons à la caudale. Poissons. XI. 12 grandes lames vu sur Le ventre she unes à ii côté des autres ; la moindre longueur du: pre mier rayon de la caudale; des taches 1 ITTÉgU— à lieres d’un brun foncé dat sur presque toute la surface du poisson; etune tache noire que l’on voit au bout du lobe inférieur de la nageoire de la queue. cp R ch As HISTOIRE NATURELLE 135 NN nt nee CENT SOIXANTEONZIEME GENRE. LES HYPOSTOMES. 3 Le corps et la queue couverts en entier d’une sorte de cuirasse à lames ; la bouche au- dessous du museau ; les levres extensibles ; deux nageoi- res dorsales. ESPECE. CARACTERES. Huit rayons à la premiere nageoire du dos ; un seul à la seconde; la = sde (7 caudale en croissant. L'H&YPOSTOME ALL VLILVLVLTLLTLE LILI VELRALUVLVLALLVLVVUVLLVIEVRE LUE L'HYPOSTOME GUACAR I". Lx nom générique de ce poisson indique la position de sa bouche. Il montre une couver- ture osseuse et découpée par derriere sur sa tête ; une ouverture étroite et transversale à sa bouche; des dents très petites et comme sé- Lacées à ses mâchoires; des verrues et deux barbillons à la levre inférieure ; une mem- brane lisse sur la langue et le palais ; un seul 1Goré , auprès de Cayenne ; steveragtige plooy beck, en Hollande ; :ndianisk-stor, en Suede ; runzelmaul, en Allemagne. &, solide qui renferme son corps et sa queue; une arête terminée par une pointe à chacune de _ ces lames; un premier rayon très dur à chaque ventrale; un premier rayon dentelé et très fort aux pectorales ainsi qu'à la premiere na- geoire du dos; des taches inégales, arrondies, brunes ou noires ; et différentes nuances d’o- rangé dans sa couleur générale. Le canal intestinal est six fois plus long g que me de lon fu pires côté | de l'étui "1 e poisson. La chair est de bon goüt. ds Ti vieres de l'Amérique méridionale sont le sé- jour ordinaire du guacari’. * 4 rayons à la membrane branchiale de l'hypostome guacari. 7 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 5 rayons a la nageoire de l’anus. 16 rayons à celle de la queue. Ù M AR Re Net ES … ie HISTOIRE NATURELLE. 13 CENT SOIXANTE-DOUZIEME GENRE. LES CORYDORAS. La De grandes lames de chaque côté du corps et de la queue ; la tête couverte de pieces larges et dures ;' la bouche à l’extrémité du museau ; point de bar- billons ; deux nageoires dorsales ; plus d’un rayon à chaque nageoire du dos. ESPECE. CARACTERES. Deux rayons aiguillonnés et neuf LE CORYDORAS rayons articulés à la premiere GEOFFROY. nageoire {du dos ; la caudale fourchue. VAR VALLVLLVLUVELVEVLVLALLLURRLELVVELLVLLVEVLVEVLRLRVRS LE CORYDORAS GEOFFROY. Novs avons trouvé dans la collection donnée par la Hollande à la France un individu de cette espece encore inconnne des naturalistes. Le nom générique par lequel nous avons cru devoir la distinguer indique la cuirasse et le casque qu'elle a recus de la nature*; et nous l'avons dédiée à notre collegue Geoffroy, qui a si bien mérité la reconnoissance de tous ceux *Kopue , en gree , signifie casque ; et dopac, Cui= Tasse. A2 5 qui cultivent Phistdié DEN par | les ea vations qu'il a faites en Egypte sur les divers animaux de cette contrée, et PT sur les poissons du Nik : , Les lames qui garantissent chaque côté de cet osseux sont disposées sur deux rangs; elles . sont de plus très larges et hexagones. Une membrane assez longue sépare les deux rayons qui soutiennent la seconde nageoire du dos. Le premier rayon de chaque pectorale est hé- ‘rissé de très petites pointes. Le second rayon de la premiere nageoire du. dos est dentelé d’un seul côté. Le premier de cette même na- geoire n'offre pas de dentelure; il est même très court: mais on peut remarquer sa force. Chaque narine a deux orifices. On voit une grande lame au-dessus de chaque pectorale”. de * 51 rayons à chaque pectorale du corydoras geoffroy. 2 rayons à la seconde dorsale. 6 rayons à chaque ventrale. 7 rayons à la nageoire de l’anus. 14 rayons à celle de la queue. HISTOIRE NATURELLE. 1:39 CENT SOIXANTETREIZIEME GENRE. LES TACHYSURES. La bouche à l'extrémité du museau ; des barbillons aux mächoires ; le corps et la queue très alongés, et revêtus d’une peau visqueuse ; le premier rayon de la premiere nageoire du dos et de chaque pec- torale très fort ; deux nageoires dorsales , l’une et l’autre soutenues par plus d’un rayon. ESPECE. CARACTERES. LE TACHYSURE Six barbillons aux mâchoires ; la CHINOIS. caudale fourchue. / LLVLELRL EVER EVLLLVLVRLUVLRA AY LVL LVL LALVVLULLLL ER NE LE TACHYSURE CHINOIS. Pan les peintures chinoises déposées au Muséum national d'histoire naturelle on voit une figure de cette belle espece, dont les for- mes et par conséquent les habitudes ont beau- coup de rapports avec celles des silures, des pimélodes, des pogonathes, etc. Ce poisson vit dans l'eau douce. Son nom générique exprime l’agilité de sa queue longue et déhée*, et son nom spécifique indique son pays. | ee ph) un nue * Taxvc , en grec, signifie rapide. CAVE 5 CONNUE GAIN TENUE VOTE RS + # %4 THONON DEV AE EAU io LES TACHYS La mâchoire supérieure est un peu plus avancée que linférieure ; elle présente deux . barbillons: on en compte quatre à la mâchoire d’en-bas. Chaque narine n’a qu’un orifice. Le dessus de la tête est aplati; le museau arrondi; le dos très relevé et anguleux; la ligne latérale _ droite; l’opercule composé de trois pieces; la seconde nageoire du dos un peu ovale, et sem- blable, pour la forme ainsi que pour les dimen- sions, à celle de l’anus, au-dessus de laquelle elle est située; la couleur générale verte, avec des taches d’un verd plus foncé. Des teintes rouges paroissent sur les ventrales et sur les nageoires de l'anus et de la queue. “ ps LA ML, LATE. AL ht: df (4 D HISDOTRENATURELLE. 241 CENT SOIXANTE-QUATORZIEME GENRE. LES SALMONES. La bouche à l'extrémité du museau; la tête com- primée; des écailles facilement visibles sur le corps et sur la queue ; point de grandes lames sur les côtés, de cuirasse, de piquants aux opercules, de rayons dentelés, n1 de barbillons ; deux na- geoires dorsales ; la seconde adipeuse et dénuée de rayons; la premiere plus près ou aussi près de la tête que les ventrales ; plus de quatre rayons a la raembrane des branchies ; des denis fortes aux mâchoires. ESPECES. CARACTERES. Quatorze rayons à la premiere na- geoire du dos; treize à celle de 1. LE SALMONE l'anus; dix à chaque ventrale; SAUMON. le bout du museau plus avancé que la mâchoire inférieure ; la caudale fourchue. Douze rayons à la premiere dor- sale et à la nageoire de l’anus ; onze rayons à chaque ventrale; 2. LE SALMONE latête grande; la mâchoire in- ILLANKEN. férieure terminée par une sorte de crochet émoussé ; des taches noires , alongées , inégales , et peu faciles à distinguer. Quinze rayons à la’ premiere na- geoirce du dos; treize à celle de l’anus ; dix à chaque ventrale ; 3. LE SsALMONE SCHIEFERMULLER. "4 1e HISTOIRE N. ESPECES. 3. LE SALMONE SCHIEFERMULLER, 4. LE SALMONE ÉRIOX. 5. LE SsALMONE TRUITE, 6. LE SALMONE BERGFORELLE. 7. LE SALMONE TRUITE-SAUMONÉE. 8, LE SALMONE ROUGE. CARACTERES. la mâchoire inférieure plus alon- gée que la supérieure ; la caudale fourchue ; des taches noires. Quatorze rayons à la premiere na- geoire du dos ; douze à celle de l'anus ; dix à chaque ventrale ; la caudale à peine échancrée ; des taches grises. Quatorze rayons à la premiere na- geoire du dos; onze à celle de l'anus ; treize à chaque ventrale; la caudale peu échancrée ; des taches rondes , rouges , et ren- fermées dans un cercle d’une nuance plus claire, sur les côtés du poisson. * Treize rayons à la premiere na- geoire du dos; douze à celle de : l'anus ; huit a ‘chaque ventrale ; la caudale à peine échancrée ; des taches et des points noirs, rouges et argentins, sans bor- dure. / Quatorze rayons à la premiere na- geoire du dos; onze à celle de l’anus ; dix à chaque ventrale ; la caudale en croissant; des ta- ches noires sur la tête, le dos, et les côtés. Douze rayons à la premiere dor- sale ; onze à la nageoire de l’a- nus ; dix à chaque ventrale; les deux mâchoires également avan- ; soie | épars Ÿ dix he PU ESPECES. 8. LE SALMONE ROUGE. 9. LE SALMONE GAEDEN. 10, LE SALMONE HUCH. 11,LESALMONE GARPION. É "5 DES SALMONES. 143 7 CARACTERES. cées ; la caudale fourchue; des taches rouges ou rougeûtres, et entourées d’un cercle d’une au- tre nuance; du rouge sur les ns- geoires de la queue, de l'anus et du ventre, et sur la partie inférieure de l'animal. Douze rayons à la premiere na- geoire du dos; onze à la na- geoire de l’anus; dix à chaque ventrale ; la caudale fourchue ; la tête tres petite; Le corps et la queue tres alongés et très min- ces ; des taches rouges renfer- mées dans un cercle blanc. Treize rayons à la premiere dor- sale ; douze à la nageoire de l’a- nus ; dix à chaque ventrale; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que l’inférieure ; des ta- ches brunes, petites et rondes sur le corps , la queue, et toutes les nageoires, excepté les Le torales, Quatorze rayons à la premiere dorsale; douze à l’anale; dix à chèque nageoire ventrale ; ja ceudale en croissant ; la mä- choire d’en-bas un peu plus avancée que celle d’en-haut ; les côtés argentés , et semés de ta- ches petites et blanches ; du noir et du rouge sur les nageoires inférieures, ESPECES. 12. LESALMONE SALVELINE. \ 13. LE SALMONE OMBLE CHEVALIER. L 14.LE SALMONE TAIMEN. %. ri à: "os 15. LE SALMOKE ne GARAGTERES. Treize rayons à la premiere na | geoire du dos; douze à l’anale; neuf à chaque ‘ventrale ; la cau- dale fourchue ; la MAdhotié su- périeure un peu plus avancée que l’inférieure ; les ventrales rouges ; le premier rayon de ces nageoires et de celle de l'anus fort et blanc. Onze rayons à la premiere na- 2 x Y ESS geoire du dos et à celle de l’a- nus ; neuf à chaque ventrale ; la se fu. ; la tête pe- tite ; la mâchoire supérieure plus avancée que l’inférieure ; le corps et la queue sans taches. Treize raÿons à la premiere dor- sale ; dix à la nageoire de l’anus et à chaque ventrale ; la caudale fourchue ; la tête alongée ; le museau un peu déprimé ; la mà- choire inférieure un peu plus avancée que celle d’en-haut; la couleur générale brunätre ; un grand nombre de taches rondes et brunes. Treize rayons à la premiere na- geoire du dos; quatorze à celle de Panus; la Puis fourchue ; la tête très alongée ; la mâchoire # inférieure beaucoup plus avan- cée que la supérieure ; le museau un peu déprimé ; les écailles grandes ; la couleur généra _ rs Y É lt F Fe Ÿ \' DES SALMONES. 145 ÈSPECGES. 16. LE SALMONE LENOK. 15. LE SALMONE KUNDSCHA. 18. LE SALMONE ARCTIQUE. t9. LE SALMONE REÏDUR. nm CARACTERES. Treize rayons à la premiere dor- sale ; douze à la nagcoire de l’a- nus; dix à chaque ventrale;: la taudale fourchue ; le corps et la queue hauts et épais ; la prunelle anguleuse par-devant ; un grand nombre de points bruns sur la partie supérieure du poisson ; 5 les dorsales tachetées. Douze rayons à la premiere dors sale ; dix à la nageoiïre de l’anus ; pen à à chaque ventrale ; la cau- dale fourchue ; la nageoire adi- peuse, petite et dentelée eslaicour leur générale argentée ; des tas ches rondes et blanches, Dix-buit rayons à la premiere na- geoire du dos ; dix à l’anale; la caudale fourchue ; trois rides longitudinales sur la tête ; qua- ire rangées de points et de pe- tites raies brunes de chaque côté du poisson. Quatorze rayons à la premiere dorsale ; dix à la nageoïire de l'anus et à chaque ventrale ; la catdaie un peu fourchue ; l’adi peuse en forme de faux ; la mà- choire supérieure plus longues que l’inférieure ; la couleur gé= nérale brunätre ; point de ta- ches. ; 20. LE SALMONE Le corps et la queue alongés ; les à * | ICIME. Poissons. XI, L- - égailies très petites et lisses ; 5 \ 13 JR 4 ON TR SMENREE na ; à j tn d ! A 146 HISTOIRE NATURELLE ESPEÉCES. CARACTERES. peau très enduite d’une humeur visqueuse ; la partie supérieure du poisson brune ; l'inférieure rouge ou rougeâtre; des points . 20.LE SALMONE ICIME. à noirs. Neuf rayons à la premiere na- geoire du dos; douze à l’anale ; neuf à chaque ventrale ; les écail- les très petites ; la mâchoire 21. LE SALMONE d’en-haut un peu plus avancée LÉPECHIN. que celle d’en-bas ; le dos brun; le ventre rouge; des taches noi- res, petites , renfermées dans ua cercle rouge, et placées sur les côtés de l’animal. Douze rayons à la premiere dor- sale ; quatorze à la nageoïre de l'anus ; treize à chaque ventrale; les écailles grandes et brillantes ; FA l’anus très rapproché de la cau- dale ; la couleur générale brune ; les nageoires jaunâtres. 22.LE SALMONE J Quatorze rayons à la premiere na- geoire du dos; vingt-huit à celle de l’anus ; huit à chaque ven- trale ; la caudale fourchue ; la queue très haute au-dessus de sl du l’anale ; les os de la tête minces et transparents ; le dos d’un noir mêlé de verd; les côtés et Île ventre argentins. di 0 23. LE SALMONE Onze rayons àla premiere nageoire … 24. LE SALM OR L den e dos ; neuf à celle de l’anus ; FR ARS ueuf à chaque ventraie ; la mä- | 2 # 47 ? ESPECES. 24. LE SALMONE BLANC. 25. LE SALMONE VARIÉ. 26. LE SALMONE | RENÉ. 27. LE SALMONE RILLE, MT DES SAGMONES +! cég CARACTERES,. choire supérieure plus alongée que l’inférieure ; la caudale four- chue et noire ; la ligne latérale droite ; une bande longitudinale argentée de chaque côté du pois- son. Dix rayons à la premiere dorsale; huit à la nageoire de l’anus et à chaque ventrale ; la caudale four- chue ; le corps et la queue très alongés ; la tête et les opercules couverts d’écailles semblables à celles du dos; une raie longitu- dinale rouge, chargée de taches noires, et placée de chaque côté de l'animal au-dessus d’une série d'espaces alternativement jau- res et noirs; les nageoires va- riées de noir et de rouge. Dix rayons à la premiere nageoire du dos ; neuf à l’anale et à cha- que ventrale ; la caudale four- chue ; les deux mâchoires pres- que aussi avancées l’une que l’autre ; deux orifices à chaque narine ; neuf ou dix taches gra des et “bleuâtres le long 4e ligne latérale. Quatorze rayons à la premiere dor- sale ; neuf à la nageoire de l’anus et à chaque ventrale ; les mà- choires également avancées ; des taches petites et rouges, et des taches noires et plus petites sur les côtés ; deux taches noires sur chaque opercule. 148 HISTOIRE NATURELLE ESDECE. "0 CARACTERES. ; ’ Ke Onze rayons ala premiere nageoire du dos; huit à celle de l’anus; neuf à chaque ventrale ; l’ouver- ture de la bouche très grande; 28.LESALMONE lamächoiretférieure plusavan- GADOIDE. cée que la supérieure ; la couleur générale d’un gris marbré ; des taches rouges et brunes sur le dos ; des taches rouges sur la nageoire adipeuse. (2 LE SALMONE SAUMO N:. Foi le monde croiroit le saumon bien connu ; et cependant combien peu de per- sonnes même trés instruites savent que parmi 1 Saumoneau, avant deux ans d'âge, facon, avant trois ans d'âge ; sa/m , lachs, sælmling, lorsqu'il n’a qu’un an, wersslach, lorsqu'il est gras, graulach , lorsqu'il est maigre, Aupferlachs, dans le temps du frai, wracklachs, apres le temps du frai , rothlachs, kalbfleischlachs , lorsqu'il a été pris dans la mer, dans quelques contrées d’Al- lemagne; /assis, renckt, lorsqu'il est gros, en Li- vonie ; /æhse, Lois en Estonie ; roux balrk, en Tatarie ; Jarga , fu C FAR $ loks en en Finlande;seclax ,haflax, blanklax,arænnacke, en Suede ; A 29 en Danemarck ; abc Îæ- king, quand il est encore jeune, en Norvege; Kapr- salirksoak , reblericksorsoak, dans ler ME i (! - tit o8 #1 : fa DES SALMONES. 149 | les différentes especes d'animaux il en est peu qu méritent plus que ce poisson l'observation du naturaliste , l'examen du physicien , les soins de l'économe! La nature des climats qu'il préfere, la di- versité des eaux dans lesquelles 1l se plait, la vitesse de ses mouvements, la rapidité de sa natation, la facilité avec laquelle il franchit les obstacles, la longueur immense des espaces qu'il parcourt, la régularité de ses grands voyages, la maniere dont il fraie, les précau- tions qu’il paroït prendre pour la sûreté des êtres qui lui devront le jour, les travaux qu'il exéeute, les combats que le force à livrer une sorte de tendresse maternelle, son instinct pour échapper au danger, les ruses par les- quelles 1l déconcerte souvent les pêcheurs les plus habiles, les dimensions qu’il présente, le bon goût de sa chair, l’usage que l’on peut faire de sa dépouille, tout , dans les habitudes et les propriétés du saumon, doit être l’objet d’une atiention particuliere. Ce poisson se plait dans presque toutes les mers ; dans celles qui se rapprochent le plus salmon , en Angleterre ; schmelt , smont, lorsqu'il aunan, mort, à trois ans, forktarl, à quatre ans, halffi ae , à cinq ans, Æipper, après le temps du frai , en Ecosse. 2 a 3. 150 HISTOIRE NATURELLE du pole, et dans celles qui sontie] de l'équateur. On le trouve sur les côtes occi- dentales de l’Europe; dans la Grande-Bre- tagne ; auprès de tous les rivages de la Bal- tique, particulièrement dans le golfe de Riga; ‘au Spitzhberg; au Groenland; dans le nord de l'Amérique ; dans l'Amérique méridiénalé; « dans la Nouvelle - Hollande ; au fond de la manche de Tatarie; äu Kamtschatka, etc. Il … préfere par-tout le voisinage des grands fleuves et des rivieres, dont les eaux douces et rapides lui servent d'habitation pendant une très grande partie de l'année. Il n’est point étran- ger aux lacs immenses ou aux mérs intérieu- res qui ne paroissent avoir aucune communi- cation avec l'Océan. On le compte parmi les poissons de la Caspienne; et cependant on assure qu’on ne l’a jamais vu dans la Médi- terranée. Aristote ne l’a pas connu. Pline ne parle que des individus de cette espece que l’on avoit pris dans les ro et le savant professeur Pictet conjecture qu’on ne Fa peunt observé dans le lac de Geneve, parcequ'1 71 n'entre pas dans la Méditerranée, ou du moins parcequ’il y est très rare*, « Lettre du professeur Pic Jours de: Ge- neve,s premier Inars 1755. $ di A s 4, h + RL NT DES SALMONES. 195 Il tient le milieu entre les poissons marins et ceux des rivieres. S'il croit dans la mer, il nait dans l’eau douce; si pendant l’hiver 1l se réfugie dans l'Océan, il passe la belle saison dans les fleuves. 11 en recherche les eaux les plus pures ; 1l ne supporte qu'avec peine ce qui peut en troubler la limpidité; et c’est pres- que toujours dans ces eaux claires qui coulent sur un fond de gravier, que l’on rencontre les troupes les plus nombreuses des saumons les pius beaux. Il parcourt avec facilité toute la longueur des plus grands fleuves. Il parvient jusqu’en Bohème par l’Elbe, en Suisse par le Rhin, et auprès des hautes Cordilieres de l'Amérique méridionale par l'immense Maragnon, dont le cours est de quatre cents myriametres. On a même écritqu’il n’étoit nieffrayé nirebuté par une grande étendue de trajet souterrain; et on a prétendu qu’on avoit retrouvé dans la mer Caspienne des saumons du golfe Persique, qu'on avoit reconnus aux anneaux d’or ou d'argent que de riches habitants des rives de ce golfe s’étoient plus à leur faire attacher. Dans les contrées tempérées, les saumons quittent la mer vers le commencement du printemps; et dans les régions moins éloignées du cercle polaire ils entrent dans les fleuves NN EN RTE TA # 152 HISTOIRE NATURELL lorsque les glaces commencent à fondre sur les côtes de l'Océan. Ils partent . dR le flux, sur-tout lorsque les flots de la mer sont pous- sés contre le courant des rivieres par un vent assez fort, que l’on nomme, dans plusieurs pays, vent du saumon. Ils préferent de se jeter dans celles qu'ils trouvent le plus débar- rassées de glacons, ou dans lesquelles 1ls sont entrainés par la marée la plus haute et la plus favorisée par le vent. Si les chaleurs de l'été deviennent trop fortes , ils se réfugient dans les endroits les plus profonds, où ils peuvent jeuir, à une grande distance de la surface de la riviere, de la fraicheur qu'ils recherchent; et c’est par une suite de ce besoin de la frai- cheur qu'ils aiment les eaux douces dont les bords sont ombragés par des arbres touffus. Fls redescendent dans la mer vers la fin de l'automne, pour remonter de nouveau dans les fleuves à l'approche du printemps. Plu- sieurs de ces poissons restent cependant pen- dant l'hiver dans les rivieres qu’ils ont par- courues. Plusieurs circonstances peuvent les y déterminer ; et ils y sont forcés quelquefois par les glaces qui se forment à l'embouchure avant qu'ils ne soient arrivés pour la franchir. Hs s’éloignent de la mer en troupes nom- breuses, et présentent souvent dans l'arran- WF RU ; F Lo } DES NAS ON 158 gemnent de celles qu'ils forment autant de ré- gularité que les époques de leurs grands voya- ges. Le plus gros de ces poissons, qui est or- dinairement une femelle, s’avance le premier ; à sa suite viennent les autres femelles deux à deux, ét chacune à la distance d’un ou deux metres de celle qui la précede; les mâles les plus grands paroissent ensuite, observent le même ordre que les femelles, et sont suivis des plus jeunes. On peut croire que cette dis- position est réglée par l'inégalité de la har- diesse de ces différents individus, ou de la #orce qu’ils peuvent opposer à l’action de l’eau. S'ils donnent contre un filet, ils le déchirent, ou cherchent à s'échapper par-dessous ou par les côtés de cet obstacle; et dès qu’un de ces poissons a trouvé une issue, les autres le sui- vent, et leur premier ordre se rétablit. | Lorsqu'ils nagent , ils se tiennent au milieu - du fleuve et près de la surface de l’eau; et comme ils sont souvent très nombreux, qu’ils agitent l’eau violemment, et qu’ils font beau- coup de bruit , on les entend de loin comme le murmure sourd d'un orage lointain. Lorsque la tempête menace, que le soleil lance des rayons très ardents, et que l'atmosphere est tres échauffee, ils remontent les fleuves sans s'éloigner du fond de la riviere. Destonneaux, 154 HISTOIRE 1 des bois , et Re 0 des pla santes flottant sur l’eau, les ca Ps rouges : les couleurs très vives, d% bruits inconnus, peuvent les effrayer au point de les détourner de leur direction, de les arrêter même dans leur voyage, et quelquefois de les obligerss à retourner vers la mer. lus Si la température dela riviere, la nature de la lumiere du soleil, la vitesse et les qualités de l’eau leur conviennent, ils voyagent lente- ment ; 1ls jouent à la surface du fleuve; ils s’é- cartent de leur route; ils reviennent plusieurs fois sur l’espace qu’ils ont déja parcouru. Mais s'ils veulent se dérober à quelque sensation incommode, éviter un danger, échapper à un piege, ils s’élancent avec tant de rapidité, que l'œil a de la peine à les suivre. On peut d’ail- leurs démontrer que ceux de ces poissons qui n’emploient que trois mois à remonter jusque vers les sources d’un fleuve tel que le Mara- gnon, dont le cours est de quatre cents my- riametres , et dont le courant est remarquable par sa vitesse, sont obligés de déployer, pen- dant près de la moitié de chaque jour, une force de natation telle qu’elle leur feroit par- courir, dans un lac tranquille, quatre ou cinq myriametres par heure; et l’on a éprouvé de plus, que lorsqu'ils ne sont pas contraints à 15% exécuter des mouvements aussi prolongés ; ils franchissent par seconde une étendue de huit metres ou environ*. | On ne sera pas surpris de cette célérité si l’on rappelle ce que nous avons dit de la nata- tion des poissons dans notre premier Discours sur ces animaux. Les saumons ont dans leur queue une rame très puissante. Les muscies de cette partie de leur corps jouissent même d'une si grande énergie, que des cataractes élevées ne sont pas pour ces poissons un ob- stacle insurmentable, Ils s'appuient contre de grosses pierres, rapprochent de leur bouche l'extrémité de leur queue, en serrent le bout avec les dents, en font par-là une sorte de res : sort fortement tendu, luidonnent avec promp- titude sa premiere position, débandent avec vivacité l’arc qu’elle forme, frappent avec vio- lence contre l’eau, s’élancent à une hauteur de plus de quatre ou cinq metres, et franchis- sent la cataractet. [ls retombent quelquefois sans avoir pu s'élancer au-delà des roches , où TJemporter sur ta chûte de l’eau: maïs ils re- commencent bientôt leurs manœuvres, ne * Voyez le Discours sur la nature des poissons. ? Consultez particulièrement le f’oyage de Tiviss en Îriande. À Es tentatives tr es multipliées mr Un sur-tout lorsque le plus gros de leur troupe, celui que lon a nommé leur conducteur, a sauté avec succès, qu'ils s élancent avec une nouvelle ar- deur. besoin de se reposer. Ils se placent alors sur Après toutes ces fatigues ils ont souvent quelque corps solide. Ils cherchent la position ja ps favorable au délassement de leur queue, celui de leurs organes qui a le plus agi; et pour ètre toujours prêts à continuer Pau roll ou pour recevoir plus facilement les émanations odorantes qui peuvent les avertir du voisinage des objets qu’ils desirent ou qu'ils craignent, ils tiennent ia tête dirigée contre le courant. Indépendamment de leur queue longue, agile et vigoureuse, ils ont, pour attaquer ou | pour se défendre, des dents nombreuses et très pointues qui garnissent les deux mächoi-. res et le palais, sur chacun des côtés duquel elles Dihons une où deux rangées. On trouve aussi des deux côtés du gosier\ un 05 LL de dents aigués et recourbées. Six ou huit dents semblables à ces dernieres sont placées sur la langue; ét parmi celles que . montrent les mächoires il y en a de petites qui L' sont mobiles. Les écailles qui recouvrent le. # ne: la tête ni les cage n’er Mésentens p pas de semblables. Au côté extérieur de chaque ventrale paroît un appendice triangulaire ; aplati, alongé, pointu , garni de petites écail- les, couché le long du corps, et dirigé en ar- riere, Au reste cet appendice n’est pas parti- culier au saumon: nous n'avons guere vu de salmore qui n’en eüt un semblable où ana- logue. La ligne latérale est droite; le foie rouge, gros et huileux ; l'estomac alongé ; le canal intestinal garni auprès du pylore ds soixante dix appendices ou cœcums réunis par une membrane; la vessie natatoire simple et située très près de l’épine du dos ; cette épine com- posée de trente-six vertebres, et fortifiée de chaque côté par trente-trois côtes. Le front, la nuque, les joues, et le dos sont moirs ; les côtés bleuâtres ou verdätres dans leur partie supérieure ; et argeniés dans l’in- férieure ; la gorge et le ventre d’un rouge - jaune; les membranes branchiales jaunâtres 8 5 les pectorales jaunes à leur base, et bleuätres 4 On trouve souvent dans ce canal intestinal un tænia dont la longueur est de près d’un metre, et dont la tête est dans un des appeudices. Porscsons. XL 14 e jaune ré LÉ premiere nageoire dun ds. est grise et tachetée ; “Mis dus. noire; et la cau- dale bleue. | Quelauefois on voit sur la tête. NE, côtés et le dos, des taches noires et irrégulieres, plus grandes et plus clair -semées sur la fe- melie. ra | Les mâles, que Pon dit beauconp moins nombreux queles femelles, offrent d’ailleurs dans quelques rivieres , et particulièrement dans celle de Snal en Ecosse, plus de nuances rouges, moins d'épaisseur dans le corps, et plus de grosseur dans la tête. Dans toutes les eaux, leur mâchoire supé- rieure non seulement est plus avancée que celle d’en-bas , mais encore , lorsqu'ils sont parvenus à leur troisieme année, elle devient plus longue et se recourbe vers l'inférieure ; son one et sa courbure augmentent à mesure qu'ils grandissent ; elle sent bl la forme d’un crochet émoussé qui entre dans un. enfoncement de la mâchoire d’en-bas ; et cette conformation , qui leur a fait donner le nom de bécard ou becquet, es avoit fait regarder par quelques naturalistes comme d’une espece différente de celle que nous décrivons. Leur laiteest entièrement formée, etle temps da", 4 \£. 4778 DES SALMONES. 156$ du fra! commence à une époque plus ou moins avancée de chaque printemps ou de chaque été, suivant qu’ils habitent dans des eaux plus ou moins éloignées de la zone glaciale. Les femelles cherchent alors un endroit commode pour leur ponte. Quelquefois elles aiment mieux déposer leurs œufs dans de petits ruis- seaux que dans les grandes rivieres auxquelles ils se réunissent"; et elles paroissent chercher le plus souvent à déposer leurs œufs dans un courant peu rapide et sur da sable ou du gra- vier. On a écrit que dans RAR rivieres de la Grande-Bretagne la femelle ne se contentoit pas de A le lieu le plus favorable à la ponte; qu’elle travailloit à la rendre plus corn- mode encore; qu’elle creusoit dans l'endroit préféré un trou alongé et de quatre ou cinq décimetres de profondeur; qu'elle s’y déchar- geoit de ses œufs, et qu'avec sa queue elle les recouvroit ensuite de sable. Peut-être peut-on douter de cette derniere précaution; mais les autres opérations ont lieu dans presque tous les endroits où les saumons ont été bien ob- servés.. Le docteur Grant nous apprend, dans 4 Notes manuserites et très intéressantes commu- niquées par Le tribun Pénier es. ‘ 160 HISTOIRE NATURELLE les Mémoires de Stockholm, que lors sque les | femelles travaillent à donner les dimensions nécessaires à la fosse qu'elles préparent, elles s’agitent à droite et à gauche, au point d'user ss nageoires inférieures, et en laissant or- dinairement leur tête immobile. On en a vu se frotter si vivement contre le terrain ,qu’elles en détachoient avec violence la terre et les petites pierres, et qu'en répétant les mèmes- mouvements de cinq en cinq minutes, ou à peu près, elles parvenoient au bout de deux heures à creuser un enfoncement d’un metre de long, de six ou sept décimetres de large, d’un ou deux décimetres de profondeur, et d’un ou deux décimetres de rebord. Lorsque la femelle 4 terminé ce travail, dont la principale cause est sans doute le be-. soin qu'elle a de frotter son ventre contre des corps durs pour se débarrasser d’un poids qui la fatigue et la fait soufirir, et lorsque les œufs sont tombés dans le fond de la cavité qu’elle a creusée, et que l’on nomme frayere dans quelques uns de nos départements, le mâle vient les féconder en les arrosant de sa liqueur vivifiante. Il peut se faire qu’alors 1l frotte le dessous de son corps contre le fond de la fosse, pour faire sortir plus facilement la substance liquide que sa laite contient: mais 7 DES SALMONES. 16€ on lui a attribué une opération qui suppose- roit une sensibilité d’un ordre bien supérieur et un instinct Dien plus relevé ; on a prétendu qu’il aidoit la femeile à faire la fosse destinée à recevoir les œufs. d Au reste, si nous ne devons pas admettre cette derniere assertion, nous devons croire que le mâle est entrainé à la fécondation des œufs par une affection plus vive ou d’une na- ture différente que celle qui y porte la plupart des autres poissons. Lorsqu'il trouve un autre mâle auprès des œufs déja déposés dans la fray ere, ou auprés de la femelle pondant en- core, + l'attaque avec courage et le poursuit avec acharnement , ou ne lui cede la place qu'hprès l'avoir disputée avec obstination®. Les saumons ne fréquentent ordinairement la frayere que pendant la nuit. Néanmoins, lorsque des brouillards épais sont répandus dans l’atmotsphere , ils profitent de l'obscurité que donnent ces brouillards pour se rendre dans leur fosse; etils y accourent aussi comme pressés par de nouveaux besoins, lorsqu'ils sont exposés à l’influence d’un vent très chaud”. Ii arrive quelquefois cependant que les œufs hi re 2 Notes manuserites du tribun Pénieres. b Jlzd, 14, 1 HE NA EN AN ANTON pcs FOENEN 162 HISTOIRE NATURELLE pondus par les femelles et la liqueur sémi des mäles se mêlent uniquement par l'effet des courants. Après le frai, les saumons, devenus mous, maigres, et foibles, se laissent entrainer par les eaux, ou vont d'eux-mêmes reprendre dans l’eau salée une force nouvelle. Des taches bru- nes et de petites excroissances répandues sur leurs écailles sont quelquefois alors la marque de leur épuisement et du mal-aise qu’ils éprou- vent. NU | Les œufs qu'ils ont pondus ou fécondés se développent plus ou moins vite, suivant la température du climat, la chaleur de la saison, les qualités de l’eau dans laquelle ils ont été déposés. Le jeune saumon ne conserve ordi- nairement que pendant un mois ou environ la bourse qui pend au-dessous de son estomac, et qui renferme la substance nécessaire à sa nourriture pendant les premiers jours de son sexistence. Îl grandit ensuite assez rapidement, et parvient bientôt à la taille de dix ou douze centimetres. Lorsqu'il a acquis une longueur de deux ou trois décimetres, il jouit d'assez de force pour quitter le haut des rivieres et pour L ALU re \ F3 le en suivre le courant qui le conduit vers la mer; mais souvent, avant cette époque, une DES SALMONES. 103 ir Ronffétiôn l'entraîne vers l'embouchure du fleuve. | Les jeunes saumons qui ont-atteint une _ longueur de quatre ou cinq décimetres quit- tent la mer pour remonter dans les rivieres : mais 1ls partent le plus souvent beaucoup plus tard que les gros saumons; ils attendent com- munément le commencement de l'été. On les suppose âgés de deux ans lorsqu'ils pesent de trois à quatre kilogrammes. Le tri- bun Pénieres assure que, même dans les con- trées tempérées, ils ne fraient que vers leur quatrieme ou cinquieme année. Agés de cinq ou six ans, ils pesent cinq ou six kilogrammes, et parviennent bientôt à un développement très considérable. Ce déve- loppement peut être d'autant plus grand, qu'on pêche fréquemment en Ecosse et en Suede des saumons du poids de quarante ki- logrammes, et que les très grands individus de l’espece que nous décrivons présentent une longueur de deux metres. Les saumons vivent d'insectes, de vers, et de jeunes poissons. Îls saisissent leur proie avec beaucoup d’agilité ; et, par exemple, on ? Notes manuscrites déja citées. MR AL "6, uv Y 164 HISTOIRE NATURELLE. les voit s’élancer avec la rapidité de l'écl les moucherons, les papillons, les sauterelle: À et les autres insectes que les courants chârient, ou qui voltigent à quelques centimetres au- dessus de la surface des eaux. tte …. Mais s'ils sont à craindre pour un grand À nombre de petits animaux, ils ont à redouter … des ennemis bien puissants et bien nombreux. Is sont poursuivis par les grands habitants des mers et de leurs rivages, par les squales,, par les phoques , par les marsouins. Les gros oiseaux d’eau les attaquent aussi;.et les pé- cheurs leur font sur-tout une guerre cruelle, Et comment ne seroient-ils pas en effet très | recherchés par les pêcheurs? ils sont en très. grand nombre ; leurs dimensions sont très grandes ; et Lee chair, sur-tout celle des mâ- les, est, à la vérité, un peu difficile à digérer; | mais grasse, nourrissante, et très agréable au goût. Elle plait d’ailleurs à l'œil par sa belle couleur rougeâtre. Ses nuances et sa délica- tesse ne sont cependant pas les mêmes dans toutes les eaux. En Ecosse, par exemple, le saumon de la Dée est, dit-on, plus gras que celui des rivieres moins septentrionales au : même pays; et en Allemagne on préfere les saumons du Rhin et du Wéser à ceux de l’Elbe, et ceux que l’on prend dans la Warta, la Netze DES SALMONES. 165 kK Mda6vr, à à ceux que l’on trouve dans l'Oder. | / Mais dans presque toutes les rivieres qu'ils _ fréquentent, et dans toutes les mers où on les trouve , les saumons dédommagent ample- ment des soins et du temps que lon emploie pour les prendre. Aussi a-t-on eu recours dans la recherche de ces poissons à presque toutes les manieres, de pêcher. On les prend avec des filets, des parcs, des caisses, de fausses cascades , des nasses, des | hameçons, des tridents , des feux, etc. Les filets sont des #7 bise. des srémails, DR ibles: à ceux dont on se serten Norvege, que l'on tend le long du rivage de la mer, qui forment des arcs ou des triangles, et dans les- "quels on attire les saumons en couvrant les _xochers de maniere à leur donner la couleur blanche de l'embouchure d’un fleuve qui se précipite dans l'Océan. La ficelle dont on fait ces filets doit être aussi grosse qu une plume à écrire. Ils pré- sentent jusqu'à cent brasses de longueur sur + Voyez à l’article du gade colin l'explication du mot frémarl; et à celui du mésgurn fossile, celle du mot éruble. + £ p À MT nr : 166 HISTOIRE NATURELLE EN quatre de hauteur; gs" leurs mailles ont co k munément de Durs à quinze centimetres de | large. d : On place les pares auprès des bot dus rivieres , ainsi qu'au-dessus des chütes d’eau. On leur donne une fisure telle que l’entrée de ces enclos est très large, et que le fond en est assez étroit pour qu'un saumon puisse à peine ; y passer, et qu'on l’y saisisse facilement avec un harpon:. Ne « On se sert de ces parcs pour augmenter Lx rapidité des rivieres en resserrant leur cours, | pour en rendre le SEJORE plus agréable aux saumons , qui ne s'engagent que rarement dans les eaux trop lentes ; et ce moyen a été ‘ particulièrement mis en usage auprès de Des- sau, dans la Milde, qui se jette dans l’Elbe. Derriere ces parcs, auprès des moulins, et | dans d’autres endroits où le lit des rivieres est rétréci par l’art ou par la nature, on forme des caisses à jour, qui ont une gorge comme. une /ouve?, et dans lesquelles se prennent les & * Ces enceintes portent le nom de werr, auprès de Ballyshannon , dans la partie occidentale : pe nord de l'Irlande. (f’oyage de Twiss, déja cité.) , b On trouvera dans l’article du pétromyzon lam-. proie l'explication du mot louve, t à NS x [2 bé al ke is TR 4. OR, DO CM DES SALMONES" 167. saumons qui descendent ou ceux qui montent, suivant la direction que l’on donne à ces cais- ses. Dans certaines contrées, et particulière- ment à Châteaulin , lieu voisin de Brest, et fameux depuis long-temps par la pêche du saumon, on éleve des digues qui déterminent le courant à se jeter dans une caisse composée de grilles, et dont chaque face a cinq ou six metres de largeur. À u milieu de cette eaisse on voit, à fieur d’eau, un trou dont le diametre est de cinq ou six décimetres. Autour de ce trou sont attachées par leur base des lames de fer blanc, alongées, pointues, un peu recour- bées, qui forment dans l’intérieur de la caisse un cône lorsque leur élasticité les rapproche, et un cylindre lorsqu'elles s’écartent les unes des autres. Les saumons, conduits par le cou- rant , éloignent les unes des autres les extré- mités de ces lames, entrent facilement dans la caisse, ne peuvent pas sortir par un passage que fsrnsbnt les lames rapprochée s, et s'enga- gent dans un réservoir d’où on dés: retire par le moyen d’un filet attaché au bout d’une per- che. On tend cependant d’autres filets le long des digues , pour arrêter les saumons qui pourroient se dérober au courant et échanner au piege. Dans “quelques rivieres, comme dans fa “diet vi pieux sont Slae te très s près les uns sa À autres. Les saumons s'élancent + Me cet . obstacle; mais ils trouvent au-delä une rangée de pieux plus élevés que les premiers, et ils ne peuvent niavancer ni reculé Niue On prend aussi les saumons és des nas. ses de trois ou quatre metres de longueur, ets faites de branches de sapin que l’on réuni à avec des ficelles, et que l’on tientas ex ÉC fées | les unes des autres pour qu’elles ne donnent” pas une ombre qui efiraieroit ces poissons. 4 On ne néglige pas non pius de les pêcher à x la ligne, dont on garnit les hamecons de pois . sons très petits, de vers, d'insectes, et par à _eulièrement de demoiselles. + :. (4 _ Pour mieux réussir , on a recours à us gaule très longue et très souple, qui se prête. à tous les mouvements A saumon. Le pee cherche à 5 échappe r;etsi Us nature "4 rivage s’y oppose, il lui abhdéile la ligne. Le sq mon se débat avec violence et long- temps ; ;1l : s’élance au-dessus de la surface de leau ; et, après avoir épuisé presque toutes ses force pour se débarrasser du crochet qu'il a avalé,. il vient se reposer près de la rive. Le pécheu: q se ressaisit alors de sa ligne, et i e tourmer £ LS de nouveau pour achever de k tirer facilement à lui*. a Lorsqu'on préfere de harponner les sau- TMOPS, on lance ordinairement le trident à la “4 distance de douze ou quinze metres. Les sau- . mons que le harpon a blessés sans les retenir quittent l'espece de bassin ou de canal dans le- » quel ils ont été attaqués ,pour se refugier dans . le canal ou bassin supérieur. 81 on les y pour- - suit,ét qu'ôn les yentoure defilets,ilss’enfon- À cent souslesroches,ousecollentcontrelesable, . et,immobiles, laissent glisser sureuxles plombs - du bas des filets que trainent les pécheurs. On ” les a vus aussi se précipiter dans un courant rapide, et, cachés sous l’écumeetles bouillons ” des eaux, souffrir avec constance , et sans | Ê changer de place, la douleur que leur causoit - une gaule quifrottoit avec force et comprimoit leur dos’. La pêche du saumon forme dans plusieurs … contrées une branche d'industrie et de com- merce dont les produits peuvent servir à la nourriture d’un grand nombre de personnes. À Berghen, par exemple, il n’est pas rare de voir les pêcheurs apporter deux mille sau- _ Notes manuscrites du tribun Pénieres. Ms )hid. | € + _ _ Poissons. XI, 35 * mons un jour. . sages le Voyage FA de l'infortuné la Pérouse* qu'auprès de la baie de Castries, sur la côte orientale de Tatarie, au fond de la manche du méme nom, on prit " dans un seul jour du mois de juillet, plus de deux mille saumons. Îl est des pays où l’on en à pêche plus de deux cent mille paran. En Nor- … vege on a pris quelquefois plus de trois cents | de ces animaux d’un seul coup de filett. La pêche que l’on fait de ces poissons dans la. Tweed, riviere de la Grande-Bretagne, est quelquefois si considérable, qu’on a vu un + seul coup de filet en amener sept cents. Et en 1750, on prit d'un seul coup, dans la Ribblec, trois mille cinq cents saumons déja parvenus à d’assez grandes dimensions. | Mais quelque nombreux que soient les in- dividus de l’espece que nous décrivons, plu- sieurs gouvernements ont été forcés d'en. régler la pèche, pour qu’une avidité impré- voyante ne détruisit pas dans une seule saison l'espérance des années suivantes. Voyage de la Pérouse, redigé par le | 4 Milet-Mureau tom. III, p. Gr. bPenuant, Zoologie ‘britannique , volume IT, p. 259. À k “Richter, Ichthyol. > P- 417. ‘ she. + ti PO RUE Le OR TT PUS TROUS DER RU (4 14 Las n \ Pr} SRE il %, DES SALMONES. «vr Au reste, les saumons meurent bientôt , non seulement lorsqu'on les tient hors de l’eau, mais encore lorsqu'on les met dans une huche qui n’est pas placée au milieu d’une riviere. Des pêcheurs prétendent que pour empêcher ces poissons de perdre leur goût, il faut se presser de les tuer dès le moment où on les tire de l’eau; et qu'après cette précau- tion leur chair, quoique très grasse, peut se conserver pendant plusieurs semaines. Maïs lorsqu’après la mort de ces animaux on veut les transporter à de grandes distances, et par conséquent les garder très long-temps, on les vide, on les coupe en morceaux, on les sau- poudre de sel, on les renferme dans des ton- nes, on les couvre de saumure ; ou on les fend depuis la tête, que l’on sépare du corps, jus- qu'à la nageoiïre de la queue , on leur ôte l’épine du dos, on les laisse dans le sel pendant trois ou quatre jours, et on les expose à la fumée pendant quinze jours ou trois semaines. Auprès de la baie de Castries, dont nous venons de parler , les Tatares tannent la peau “des grands saumons, et en forment un habil- lement très souple*. y oyage de la Pérouse , rédigé par le pare Milet-Mureau , tom. III, p. 10, 61. dus saumon doivent, Pere desirer d’aeclimater 1 cette espece dans les: me où elle gs |A l nories et . à loue multip! jé dans - les lacs a le fond est de sable, et dont l’eau très pure est sans cesse rene par des rivieres ou des ruisseaux. On y transporteroit en même temps un grand nombre de goujons, qui aiment les eaux limpides et courantes, et qui y pulluleroient de maniere à fournir aux saumons une nourriture abondante. Les saumons sont sujets à une maladie par- ticuliere dont on ignore la cause, et qui leur fait donner le nom de /adres dans quelques départements septentrionaux de France. Leur chair est alors moliasse, sans consistance ; et sion les garde après leur mort pendant quel- ques jours , elle se détache de l’épine dorsale, et glisse sous la peau, comme dans un sac*. Il paroït que l’on doit compter dans l’espece du saumon quelques variétés plus ou moins constantes , et qui doivent dépendre, au moins en très grande partie, de la nature des eaux dans lesquelles elles séjournent. Par exemple, on a observé en Ecosse que les s saumons de Î «Notes manuserites FAT PRE Noël MORE | ” la Cluden ont se tête et he corps te gros et plus courts que ceux de la riviere de Nith. On assure aussi qu'à l'embouchure de Orne on voit des saumons sans tache, et un peu plus £ _alongés je les saumons ordinaires”. | *12 rayons à la membrane branchiale du fans saumon. 14 rayons à chaque pectorale. 10 rayons à chaque ventrale. 21 rayons à la nageoire de la queue. voa VILLETTE LT LR VER VV VE VAL LVLL VE LVL LVTLLALD é 5 SALMONE ILLANKEN.. té n connoît sous le nom d’z{anken ri sal- mones que l’on pêche dans le lac de Constance, et au sujet desquels M. Wartmann , médecin de Saint-Cal, a fait de très bonnes observa- tions. D’habiles naturalistes ont regardé ces poissons comme une variété du saumon; mais nous pensons, avec Bloch, qu’ils forment une espece particuliere. _ Ces salmones passent l'hiver dans le lac de Constance, comme les saumons dans la mer. Ils ne quittent jamais l’eau douce. Ils sont une preuve de ce que nous avons dit sur la facilité * Notes manuscrites du citoyen Noël de Rouen: #4 : T F5, Mrnides. Il ne pu pas 0h “pa qu'ils vivent pendant l'hiver dans le lac de Con. stance, par une préférence particuliere ve 1 ce séjour, ou par une convenance. ‘extraordi- 1 naire de ich nature avec les eaux: qui y cou- lent. Ils y restent, lorsque la mauvaise saison arrive, païcequ’un obstacle insurmontable les y retient. Ïls ne peuvent franchir la grande cascade de Schafhouse, qui barre le Rhinim. férieur , et par conséquent la seule route par laquelle ils pourroient aller : du lac dans la mer. Ce lac est l'océan pour eux. Mais s'ils présentent des signes de leur habitation con- ‘ stante au tien 4 l'eau douce, ils offrent tou- jours les traits principaux de br famille. Its _ annoncent par ces caracteres leur origine ma- rine ; et ils ne la rappellent pas moins par leurs habitudes, puisque, n’éprouvant pas comme les saumons le besoin de quitter l’eau salée pendant la belle saison, ils désertent ce- >endant le lac de Constance lorsque le prin- temps arrive, et n'y reviennent que vers la . fin del’ automne. Ils remontent dans les rivie- res qui se jettent dans le lac. Ils entrent dans le Rhin supérieur. Hs s'arrêtent pendant quelque temps auprès T7 sk “ts FHAUPE loi ki Lui + nrsskixon ES ON 195 eson AS ,parceque dans cet endroit ule avec rapidité sur un fond de cailloux. ls vont, Jusqu'à Feldkirch, où ils pénetrent ” dans la riviere d'Ill, qui Ms à donné son nom ; c'est même dans cette riviere qu’ils ai- ment à frayer. Les mâles néanmoins ne re- montent dans son lit que lorsque le temps est serein et que la lune éclaire; de sorte que si le ciel est couvert pendant plusieurs jours, un grand nombre d'œufs ne sont pas fécondés. Ils parviennent quelquefois jusqu’à Coire et à Mcinvrald: mais 1is voyagent lentement, par- ceque si le Rhin est trouble, ils s'appuient contre des pierres, et attendent , presque im- mobiles, que l’eau ait repris sa transparence. Si au contraire ie Rhin est limpide et qu’il fasse un beau soleil, ils aiment à se jouer sur : la surface du Alive. - Ils pesent souvent plus de vingt kilogram- mes , et pondent ou fécondent une très grande quantité d'œufs. Leur multiplication n’est pas cependant très considérable: un grand nombre d'œufs servent d’aliment à l’anguille,.à la lote ÿ, au brochet , aux oiseaux d’eau ; et une très petite partie des illankens qui à ar échappet aux poissons voraces. k Après le frai, leur poids est ordinairement limivuéd un tiers ou de la moitié lorsqu” ils # 7 æ- sünt rémontés trbs hate I Rbin. mo chair , au lien ‘ètre et de mauvais goût: aussi ne é sont-Ell . à cette époque, les poissons les plus recherchés du lac de Constance et du Rhin supérieur. Ils se hâtent alors de retourner dans le lac, et se laissent aller au courant, la tête fréquemment tournée contre ce même courant, qui les en- traine et les délivre de la fatigue de la nata- tion dans le temps où ils n’ont pas encore ré- paré leurs forces. Ils vivent non seulement de vers et d'insectes, mais encore de poissons. Ils sont sur-tout fort avides de salmones très es- timés dans les marchés; et les pêcheurs du lac assurent que, dans certaines années, ils leur causent plus de pertes qu'ils ne leur int d'avantages. Malgré leur grandeur et leurs armes, 1ls sont poursuivis par le brochet , qui, confiant dans ses dents et dans sa légèreté, lors mème qu'il leur est très inférieur en grosseur, les attaque avec audace, les harcele avec con- stance, et à force de hardiesse, d’évolutions, et de manœuvres, parvient sous leur ventre qu'il déchire. Cependant ils trouvent bien plus souvent RER APPOMEAST | du A tb: : DES SALMONES. 177 une perte assurée dans les filets qu’on tend sur leur passage, particulièrement dans le Rhin supérieur. Pour qu'ils ne puissent pas échap- per au piege, on construit de chaque côté du fleuve une cloison composée de bois entrela- cés. On l’assujetüt avec des pieux, et on l’é- tend depuis le rivage jusque vers le milieu du courant le plus rapide. Les deux cloisons tansversales ne laissent ainsi qu'un intervalle assez étroit. On adapte à cette ouverture un verveux*, dans lequel les illankens vont s’en- fermer, mais qu’ils déchirent cependant si ce verveux n'est pas trés fort, ou au-dessus du- quel 1is parviennent souvent à s’élancer. Ils ont la tête moins petite que les saumons. Dès la seconde année de leur âge leur mà- choire inférieure se termine par une sorte de crochet émoussé. On ne distingue pas aisé- ment les taches noires, alongées, et inégales qui sont distribuées irrégulièrement sur “leur corps et sur leur queue. Les pectorales , les ventrales, et la nageoire de l'anus, sont gri- sätres. La nageoire adipeuse est variée de noir et de gris; la caudale ordinairement bcrdée ® Voyez la description du verveux à l’article du gade colin. 178 HISTOIRE NA AO LES de noir. On trouve auprès du pylore soi- 4 xante - huit appendices placés sur Len : rangs* e * ro rayons à la membrane branchiale du salmone ilanken. 14 rayons à chaque pectorale. r1 rayons à chaque ventrale. 21 rayons à la nageoïre de la queue. LVVLLVVLVLRELVLIVLRIVLTLUVTLATLLWELLVLEVEUULEVVLVELLLTLAV/% LE SALMONE SCHIEFFERMULLER!, ET | LE SALMONE ÉRIOX. Le premier de ces salmones se trouve dans la Baltique. On le pêche aussi dans plusieurs lacs de PAutriche , où on le prend dans les environs de mai; ce qui lui a fait donner dans les contrées voisines de ces lacs le nom de #1ay forelle. Bloch l’a dédié à M. Schief- fermuller de Lintz, qui lui avoit envoyé des individus de cette espece. Il pese de trois à quatre kilogrammes. Sa partie supérieure est brune; ses joues , sa tMay ferche , en Baviere; may forelle , en Au- triche; sz/berlachs, en Poméranie. LL DES SALMONES. . 159 gorge, ses opercules, ses côtés, et son ventre, sont argentés ; la ligne latérale est noire ; les nageoires sont bleuûtres ; les taches ont la forme de très petits croissants. On voit un appendice triangulaire à côté de chaque ven- trale ; les écailles tombent facilement , et ar- gentent la main à laquelle elles s’attachent. Le foie est petit, jaunâtre, et divisé en deux lobes; l'estomac assez long; et la membrane de ja vessie natatoire ordinairement très mince. L’ériox habite dans l'Océan d'Europe, et re- monte pendant la belle saison dans les fleuves qui s’y jettent’. % * 12 rayons à la membrane des branchies du salmone schieffermuller. 18 rayons à chaque pectorale. 19 rayons à la nagéoire de la queue. 12 rayons à la membrane branchiale du salmone ériox. 14 rayons à chaque pectorale. LR RE RE RES RS NE UE AE LE SALMONE TRUITE: La truite n’est pas seulement un des poisson les plus agréables au goût, elle est encore un EAP 6 1Trotta,torrentina, en lialie; fore, bachfore, forell, teichforeile, goldforelle , en Allemagne; 180 HISTOIRE NATURELLE “des plus beaux. Ses écailles brillent de l'éclat de l'argent et de l'or ; un jaune doré mêlé de. verd resplendit sur les côtés de la tête et du | corps. Les pectorales sont d’un brun mélé de violet; les ventrales et la caudale dorées ; la nageoire adipeuse est couleur d’or avec une « bordure brune ; l’anale variée de pourpre, d'or, et de gris de pérle; la dorsale parsèmée | de petites gouttes purpurines ; le dos relevé par des taches noires; et d’autres taches rou-. ges entourées d’un bleu clair réfléchissent sur les côtés de l'animal les nuances vives et agréa- bies des rubis et des saphirs. On la trouve dans presque toutes les con- trées du globe , et particulièrement dans pres- que tous les lacs élevés, tels que ceux du Lé- man, de Joux, de Neufchâtel; et cependant il paroit que le poëte Ausone est le premier au- teur qui en ait parlé. Sa tête est assez grosse; sa mâchoire infé- rieure un peu plus avancée que la supérieure, et garnie, comme cette derniere, de dents lashens, norjar en Livonie; dawatschan, en Tatarie; Araspaja ryba, en Rue" ; forell, sten- bit, backra, rofisk, en Suede ; : forelkra, elp-kra, ARR à -kra, or-rivie, en Serres trout, en An- gieterre. < 9 <| DES SALMONES. 11 pointues et recourbées: On compte six ou huit dents sur la langue ; on en voit trois rangées -de chaque côté du paiais. La ligne latérale est droite; les écailles sont très petites ; la peau de l'estomac est très forte; et 11 y a soixante ver- tebres à l’épine du dos, de chaque côté de la- quelle sont disposées trente côtes. Le savant anatomiste Scarpa a vu, dans l'organe de l’ouie de la truite, un osselet sem- blabie à celui que Camper avoit découvert dans l’oreiile du brochet. Cet asselet est le troisieme ; il est pyramidal, garni à sa base d’un grand nombre de petits aiguil'ons, et placé dans la cavité qui sert de communication aux trois canaux demi-circulaires. \ La truite a ordinairement trois ou auatre décimetres de longueu:, et pese a!ors deux où trois hectogrammes. On en pèche cependant, dans quelques rivieres, du poids de deux ou trois kilosrammes*; Bloch a parlé d’une truite qui pesoit quatre kilogrammes, et qu'on avoit prise en Saxe ; et je trouve dans des notes manuscrites qui m'ont été envoyées 1l y a plus de douze ans par l’évêque d’Uzès, qui les avoit rédigées avec beaucoup de soin, que l’on avoit Notes manuscrites du tribun Pémieres. Poissons, XI, 16 dl FÉUU ARE AUOT OIENSRTE > W bin ul de LAN 182 HISTOIRE NATURELLE x pêché dans le Gardon des truites de neuf kilo- grammes. | L Le salmone truite aime une eau De * froide, qui descende de montagnes élevées, qui s'échappe avec rapidité, et qui coule sur un fond pierreux. Voilà pourquoi les truites sont très rares dans la Seine, parceque les eaux de ce fleuve sont trop douces pour elles, et trop lentes dans leur cours*; et voilà pour- quoi, au contraire , mon célebre confrere, le législateur Ramond, membre de l'institut na- tional, a rencontré des truites dans des amas d’eau situés à près de deux mille metres au- dessus du niveau de la mer, dans ces Pyrénées qu'il connoît si bien, et dont 1l a fait comme son domaine?. Il nous écrivoit de Bagneres, en l’an 5, que le fond de ces amas d’eau est rarement calcaire ou schisteux, mais le plus souvent de granit ou de porphyre. On n’y voit en général aucun autre végétal que la plante nommée sparganium natans, et plus fré- quemment des z/ves solides, croissantes sur des blocs submergés : mais le fnd est presque toujoursenduit d’une couche mince dela partie Notes manuscrites du citoyen Noël de Rouen. b Voyez, à ce sujet,le Discours sur la nature des poissons. DES SALMONES. 183 insoluble de l’Aurnus que les eaux pluviales y entraînent des pentes environnantes. Les grandes chaleurs peuvent incommoder la truite au point de la faire périr. Aussi la -voit-on vers le solstice d'été, lorsque les nuits sont très courtes et qu’un soleil ardent rend les ‘eaux’ presque tiedes, quitter les bassins pour'aller habiter au milieu d’un courant, ou chercher près du rivage l’eau fraiche d’un ruisseau ou celle d’une fontaine. ; Elle peut d'autant plus aisément choisir entre ces divers asiles, qu’elle nage contre la direction des eaux les plus rapides avec une vitesse qui étonne l'observateur , et qu’elle s’é- lance au-dessus de digues ou de cascades de plus de deux metres dé haut. / Elle ne doit cependant changer de HART qu'avec précaution. Le tribun Pénieres assure que si pendant été les eaux sont très chau- des, et qu'après y avoir pêché une truite on la porte dans un réservoir très frais, elle meurt bientôt, saisie par le froid soudain qu'elle éprouve. _ Au reste, une habitation plus PA _naire que celles que nous venons d'indiquer paroït pouvoir convenir aux truites, même Notes manuscrites déja citées, 184 HISTOIRE NATURELLE pendant plusieurs mois , aussi bien et peut- être mieux qu'à d’autres especes de poissons. Le citoyen Duchesne, professeur d'histoire naturelle à Versailles, et dont on connoît le zele louable et les bons ouvrages, m'a com- muniqué le fait suivant, qu'il tenoit du céle- ‘bre médecin Lemonnier, mon ancien collegue au Muséum national d'histoire naturelle. Environ à six cents metres au-dessous du pic du Canigou dans les Pyrénées, on voit un petit sommet dont la forme est semblable à celle d’un ancien cratere de volcan. Ce cratere se remplit de neige pendant l'hiver. Après la fonte de la neige, le fond de cette sorte d’en- tonnoir devient un petit lac qui se vide par l’évaporation , au point qu'il est à sec à l’équi- noxe d'automne. On y pêche d'excellentes trui- tes pendant tout l'été. Celles qui restent dans la vase, à mesure que le lac se desseche, pé- rissent bientôt, ou sont dévorées par des chouettes, Cependant l’année suivante on re- trouve dans les nouvelles eaux du cratere un grand nombre de truites trop grandes pour être âgées de moins d’un an, quoiqu aucun ruisseau ni aucune source d’eau vive ne com- muniquent avec le lac. "M Ce fait, dont le citoyen Duchesne a bien DES SALMONES. 185 voulu me faire part, prouve que le cratere est placé auprès de cavités souterraines pleines d’eau , dans lesquelies les truites peuvent se retirer lorsque le lac se desseche, et qui, par des conduits plus ou moins nombreux, exha- lent dans l’atmosphere les gaz dangereux pour Ja santé et même pour la vie des poissons; et dès-lors il se trouve presque entièrement con- forme à d’autres faits connus depuis long- temps. La truite se nourrit de petits poissons très jeunes ,’de petits animaux à coquille, de vers, d'insectes, et particulièrement d’éphémeres et de phryganes, qu’elle saisit avec adresse lors- qu'elles voltigent auprès de la surface de l’eau. Il paroît que le temps du frai de la truite varie suivant les pays et peut-être suivant d’autres circonstances, Un habile naturaliste, le citoyen Decandolle, de Geneve, nous a écrit que les truites du lac Léman et celles du lac de Neufchâtel remontoient dans le prin- temps pour frayer dans les rivieres et même dans les ruisseaux*. Dans les contrées sur les- quelles Bloch a eu des observations, ces pois- + Notes manuscrites données par le citoyen De- . gandolle,. | se 16. t \ » 186 HISTOIRE NATURELLE sons fraient dans l’automne; et dans le depar- tement de la Correze, selon le tribun Pénieres*, les truites quittent également, au commence- ment ou vers le milieu de l’automne, les gran- des rivieres, pour aller frayer dans les petits ruisseaux. Elles montent quelquefois jusque dans les rigoles qui ne sont entretenues que par les eaux pluviales. Elles cherchent un gra- vier couvert par un léger courant, s’agitent, se frottent, pressent leur ventre contre le gra- vier ou le sable , et:y déposent des œufs que le mâle arrose plusieurs fois dans le jour de sa liqueur fécondante, Bloch a trouvé dans les ovaires d’une truite des rangées d'œufs gros comme des pois, et dont la couleur orange s’est conservée pen- dant long-temps même dans de l’alcool. D'après cette grosseur des œufs des truites, il n'est pas surprenant qu’elles contiennent moins d'œufs que plusieurs autres poissons d’eau douce ; et cependant elles multiplient beaucoup, parceque la plupart des poissons voraces vivent loin des eaux froides, qu’elles préferent. | Mais si elles craignent peu la dent meur- triere de ces poissons dévastateurs, elles ne 4 Notes manuscrites déja citées. DES SALMONES. ‘ … 18) trouvent pas d’abri contre la poursuite gi pêcheurs. | Onles prend ordinairement avec la truble à la ligne, à la louve, ou à la nasse°. Si lon emploie la truble ou le truble, il faut le lever très vite lorsque la truite y est entrée, pour ne pas lui donner le temps de s’élancer et de s'échapper. La ligne doit être forte, afin que le poisson ne puisse pas la casser par ses mouvements variés , multipliés et rapides. La maniere de garnir l’hamecon n'est pas la même dans différents pays. On y attache de la chair tirée de la queue ou des pattes d’une écrevisse; de petites boules composées d’une part:e de camphre, de deux parties de graisse de héron, de quatre parties de bois de saule pourri, et d’un peu de miel; des vers de terre ; des sangsues coupées par morceaux; des insectes artificiels faits avec des étoffes très fines de différentes couleurs ; des mem- branes; de la cire ; des poils; de la laine; du crin ; de la soie; du fil; des plumes de coq ou 2Voyez la description de la fruble à l'article du mnisgurne fossile. bLa description de la /ouve et celle de la nasse sont dans l’article du pétromyzon lamproie. 88 HISTOIRE NATURELLE de coucou. On change la couleur de ces fs, , de ces plumes , de ces soies, de ces poils, non seulement suivant la saison et pour imiter les insectes qu’elle amene , mais encore suivant les heures du jour“ ; et on les agite de maniere à leur imprimer des mouvements semblables à ceux des insectes les plus recherchés par les ruites. 5 Dans l’Arnon, auprès de Geneve, on pique ces poissons avec un trident lorsqu'ils remon- tent contre une chüûte d’eau produite par une digue”. : Mais on en fait une pêche bien plus consi- dérable à l'endroit où le Rhône sort du lac Léman, dans lequel se jette cette riviere d’Ar- non. Nous lisons dans une lettre que le savant professeur Pictet, aujourd'hui membre du tribunat, adressa en 1788 aux auteurs du Journal de Geneve, qu’à cette époque le Rhône _étoit barré, à sa sortie du lac, par un clayon- nage en bois disposé en zigzag. Les angles de ce grillage, alternativement saillants du côté du lac et du côté du Rhône » présentoient de part et d'autre des especes d’avenues triangu- a Notes manuscrites du citoyen PRpA bNotes _manuscrites du citoyen Decandolle, d DES SALMONES. 189 SUR " dont chacune se terminoit par üne nasse ou cage construite en fil de laiton , et arrangée de maniere que les poissons qui y entroient ne pouvoient pas en sortir, Celles de ces nasses qui répondoient aux angles sail- lants du côté du lac se nommoient zasses de remonte, et les autres, zasses de descente. On laissoit ordinairement tous les passages libres dès la fin de juin, afin de donner aux truites la Liberté d'aller frayer dans ce fleuve ; on les refermoit vers le milieu d'octobre: ce qui divisoit le temps de la pêche en deux sai- sons; celle du printemps, qui duroit depuis la fin de janvier jusqu’en juin ; et celle de l’au- tomne, qui commençoit en octobre, et qui finissoit avec le mois de janvier. Dans l’une et dans l’autre de ces saisons on prenoit des trui- tes à la remonte et à la descente, mais dans des proportions bien différentes. Sur quatre cent quatre-vingt-neuf truites, on en péchoit trente-six à la descente du printemps, trente- quatre à la descente de l’automne, seize à la remonte du printemps, quatre cent trois à la . remonte de l'automne. Il est aisé de voir que cette différence provenoit de la liberté qu’a- voient les truites de descendre dans le Rhône depuis la fin de juin jusqu’au mois d'octobre, \ 3) 1990 HISTOIRE NATURELLE Pour attirer un plus grand nombre de trui- tes dans les nasses ou dans les Iouves, on y place un linge imbibé d'huile de lin, dans la- quelle on a mêlé du castoreum et du camphre fondus. | Fe On marine la truite comme le saumon, et on la sale comme le hareng. Mais c’est sur- tout lorsqu'elle est fraîche que son goût est très agréable. Sa chair est tendre, partieuliè- rement pendant l'hiver; les personnes même dont l'estomac est foible la digerent facile- ment. Pendant long-temps ce salmone a été nominé, dans plusieurs pays , le roi des pois- sons d’eau douce; et dans quelques parties de l'Allemagne les princes s’en étoient réservé la pêche. | Comme on ne voit guere la truite séjourner naturellement que dans les lacs élevés et dans les rivieres ou ruisseaux des montagnes, elle est très chere dans, un grand nombre d’en- droits : elle mérite par conséquent à beaucoup d’égards l’attention de l’économe, et voici les principaux des soins qu’elle exige. Pour former un bon étang à truites, il faut une vallée ombragée, une eau claire et froide, un fond de sable ou de cailloux placé sur de la glaise ou sur une autre terre qui retienné er k + = s 4 DES SALMONES. 197 les eaux; une source abondante, ou un ruis- seau qui, coulant sous des arbres touffus, et n'étant pas très éloigné de son origine, amene même en été une eau limpide et froide; des bords assez élevés pour que les truites ne puis- sent pas s’élancer par-dessus ; de grands végé- taux plantés assez près de ces bords pour que leur ombre entretienne la fraicheur de l’eau ; desracines d’arbres,ou de grosses pierresentre lesquelles les œufs puissent être déposés; des fossés ou des digues pour prévenir les inon- dations des ravins ou des rivieres bourbeu- ses; une profondeur de trois metres ou envi- ron, sans laquelle les truites ne trouveroient pas un abri contre les effets de l'orage, mon- teroient à la surface de l’eau lorsqu'il menace- roit, y présenteroient souvent un grand nom- bre de points blanchätres ou livides, et péri- roient bientôt ; une quantité très considérable de loches ou de goujons, et d’autres petits cyprins dont les truites aiment à se nourrir, ou une très grande abondance de morceaux de foie hachés, d’entrailles d'animaux, de gà- teaux secs, faits de sang de bœuf et d’orge mondé ; des bandes garnies d’une grille assez fine pour arrèter l’alevin ; une attention sou- tenue pour éloigner les poissons voraces, les 192 HISTOIRE NATURELLE grenouilles , les ciseaux pêcheurs ; les loutrés et pour casser pendant l'hiver la glace qui peut se former sur la surface de l’eau. Lorsque, pour peupler cet étang, on est obligé d’y transporter des truites d’an endroit un peu éloigné, il faut ne placer dans chaque vase qu un petit nombre de ces salmones, re-" nouveler l’eau dans laquelle on les a mis, ets l’agiter souvent. : “1 Différentes eaux peuvent cependant étre assez claires, assez froides , et assez rapides. pour que les truites y vivent, et avoir néan A moins des propriétés particulieres qui influent sur ces salmones au point de modifier leurs qualités, leurs couleurs, leurs formes et leurs habitudes, et de produire des variétés très distinctes et plus ou moins constantes. | Le citoyen Decandolle assure que les truites prises dans le Rhône different de celles que l’on pêche dans le lac de: Geneve, par la gran- deur de deux taches noirâtres placées sur les joues!. Suivant le même naturaliste, celles den l’Arve sont plus minces et plus alongées. On en voit, dit le tribun Pénieres, d'effilées 2 Voyez le discours intitulé, Des effets de l' art de l’homme sur la nature dé Poissons. bNotes manuscrites déja citées. DES SALMONES. 193 et d'autres très courtes. Le ruisseau appelé le Queyrou, près de Pénieres, dans le dépar- tement du Cantal, en nourrit d'arrondies, avec le dos voûté; dans celui de Narbois, les truites sont courtes, arrondies, et d’une nuance presque jaune; dans un autre ruisseau nommé Enlan, elles sont alongées, grises, et légèrement tachetées. Le citoyen Noël de Rouen nous a écrit: « Les truites de Palluel ont une grande répu- « tation dans le département de la Seine-[nfé- «rieure: ce sont les plus délicates que nous « possédions dans nos eaux douces. On m'a «assuré à Cany qu’elles ne remontoient pas &au-dessus du pont de ce gros bourg , qui « n’est éloigné de la mer que d’une lieue. Après «les truites de Palluel viennent celles de la «riviere de Robec, qui se perd dans la Seine « a Rouen... On connoiît dans nos différentes «rivieres sept ou huit variétés de truites, qui « différent entre elles par la couleur, les taches, «etc.» Dans les eaux de Lethnot, comté de For- far, en Ecosse, les pêcheurs distinguent deux variétés de la truite: la premiere est jaune , et beaucoup plus large ou haute que la truite ordinaire; la seconde a la tête beaucoup plus Poissons. XI. : 17 . : EME FU 194 HISTOIRE NATURELLE ‘2 | petite, etles côtés tachetés d’une maniere aussi élégante que brillante. On pèche aussi dans quelques lacs, ruis- seaux, ou rivieres d'Ecosse, d’autres variétés de la truite, auxquelles on a donné les noms de truite de mousse, truite de petite riviere, truite notre, truite blanche, et truite rouge. Bloch en a fait connoître une, qu'il a dési- gnée par la dénomination de truite brune. Cette variété a la téte et le ventre plus gros | que la truite commune; le dos arrondi; la par- tie supérieure des côtés et la tête d’un brun noir avec des taches violettes; la partie mfé- . A A L > A rieure de ces mêmes côtés Jaunätre, avec des taches rouges. entourées de blanc et renfer- mées dans un second cercle brunâtre ; les na- geoires du ventre, de l’anus et de la queue, mélangées de jaune; là chair très délicate, et rouge lorsqu'elle est cuite, de même que celle du saumon et du salmone truite -saumonée Cette variéte habite plusieurs des rivieres qui se jettent dans la Baltique, ou dans la mer qui baigne les côtes de Norvege*. *10 rayons à la membrane branchiale du salmone truite. 10 rayons à chaque pectorale. 18 rayons a la nageoire de la queue. _ “Bloch, pl. 22. DES SALMONES. nn 1 LE SALMONE-BERGFORELLE. Cr salmone a de petites écailles sur le tronc, ün appendice étroit à côté de chaque ventrale, la ligne latérale droite, la premiere dorsale jaune avec des taches noires, les autres na- geoires rougeatres, le dos verdâtre , le ventre blanc, la éhar rouge, de bon goût, et facile à digérer. On le trouve dans les eaux mo très hautes montagnes, particulièrement de celles de Lap- ponie, du pays de Galles, et du voisinage de Saint-Gal*. #xo rayons à la membrane branchiale du salmone bergforelle. 14 rayons à chaque pectorale. 25 rayons à la nageoire de la queue. TAB ALVRAVLVAVRALVAIVLLVLVLE LL LL LEA VU LVU URL VLVLVURLLAVULUR AE LE SALMONE TRUITE-SAUMONÉE". Ox a prétendu que la truite-saumonée pro- venoit d’un œuf de saumon fécondé-par une ._ *Lachs forelle, en Allemagne; rheinanke, r'etnlanke , sur le Rhin ; l/achskindchea , en _ Saxe; lachsfahren , en Prusse ; faimen , taimint , eh AE PA STE 196 HISTOIRE NATURELLE | 1 truite, où d’un œuf de truite fécondé. par un saumon; qu’elle ne pouvoit pas se reproduire;, qu'elle ne formoit pas une espece particuliere. Cette opinion est contraire aux résultats des observations les plus nombreuses et les plus exactes. Mais la truite-saumonée n’en mérite pas moins le nom qu’on lui a donné: sa forme, ses couleurs , et ses habitudes, la rapprochent DEANGOUD à saumon et de la truite; ele mon- tre même quelques uns des traits qui car acté- risent l’un ou l’autre de ces deux saimones, et c’est depuis bien du temps aw’on a reconnu ces caracteres pour ainsi dire mi-partis. Non seulement en effet Schwenckfeld, Schoneve!d, Charleton, et Johnson l'ont distinguée et dé crite; mais encore le consul Ausone l’a chantée dès le cinquieme siecle dans son poëme de # Moselle, où il la nommée farto, et où 1l la représentée comme tenant le milieu entre la truite et le saumon. | La truite - saumonée habite dans un très grand nombre de contrées; mais on la trouve en Livonie; sobortinpg, en Lapponie; orlar, tuans- pol, borting, sickmat, lodjor, en Suede; soe- borting, aurride,, en Noire. lar-ort , maskrog- ort,en Tan cel dE salm- forel ‘en Hollande; sea trout, salmon- traite en Angleterre, DES SALMONES. 197 principalement dans les lacs des hautes mon- tagnes et dans les rivieres froides qui en sor- tent ou qui s’y jettent. Elle se nourrit de vers, d'insectes aquatiques , et de très petits pois- sons. Les eaux vives et courantes sont celles qui lui plaisent: elle aime les fonds de sable ou de cailloux. Ce n’est ordinairement que vers le milieu du printemps qu'elle quitte la mer pour aller, dans les fleuves, les rivieres, les lacs et les ruisseaux , choisir l'endroit com- mode et abrité où elle répand sa laite ou dé- pose ses œufs. Elle parvient à une grandeur considérable. Quelques individus de cette espece pesent qua- tre où cinq kilogrammes ; et ceux même qui n’en pesent ‘encore que trois ont déja plus de six décimetres de longueur. Onla confond souvent aveclesalmonehuch, auquel elle ressemble en effet beaucoup, et qu’on anommé dans plusieurs pays #ruite sau- 7norée. Ajoutons donc aux traits indiqués dans le tableau générique pour l'espece dont nous traitons les autres principaux caracteres qui lui appartiennent, afin qu'on puisse la dis- tinguer plus facilement de ce salmone huch, qui, au reste, peut parvenir à un poids sept ou huit fois plus considérable que celui de la véritable truite-saumonée. A7 RS PAUL NUS AE ont ns ls cut be vi \ | rss 198 HISTOIRE N ATURELLE Sa tête est petite et en forme de coin; ses, mâchoires sont presque également avancées; les dents qui les garnissent sont pointues et. _recourbéés, et celles d’une mâchoire s'emboi- tent entre celles de la mâchoire opposée. On voit d’ailleurs trois rangées de dents sur le palais ,et deux rangées sur la langue. Les yeux, sont petits , ainsi que les écailles. La ligne laté- rale est presque droite. Le nez et le front sont noirs; les joues c’un jaune mélé de violet ; le doset les côtés d'un noir plus ou moins mêlé de nuances violettes: la gorge et le ventre blancs; la caudale et la- dipeuse noires ; les autres nageoires grises ; les taches noires répandues sur le poisson quelquefois angulaires , mais le plus souvent rondes. Au reste , la forme et les nuances de ces ta- ches varient un peu, suivant la nature des. eaux dans lesquelles l'individu séjourne. La bonté de sa chair dépend aussi très souvent de la qualité de ces eaux; mais en général, et sur-tout un peu avant le frai, cette chair est toujours tendre, exquise, et facile à digérer. Elle perd beaucoup de son bon goût lorsque. la riviere où la truite-saumonée se trouve re-. çoitune grande quantité de saletés ; il suffit même que des usines y introduisent un grand. DES SALMONES. 1:99 volume de sciures de bois, pour que ce salmone contracte une maladie à laquelle on a donné le nom de cozsomplio7 , et dans laquelle sa tète grossit,son corps devient maigre, et la sur- face de ses intestins se couvre de petites pus- tules. | * On pêche les truites-saumonees avee des filets, des nasses et des lignes de fond, aux- quelles on attache ordinairement des vers. Dans les endroits où l’on en prend un grand nombre, on les sale, on les fume, on les ma- Fine. ; | la _ Pour les fumer, on éleve sur des pierres un tonneau sans fond et percé dans plusieurs en- droits; on y suspend ces salmones, et on les y expose pendant trois jours à la fumée de branches de chêne et de grains de genievre. Pour les mariner, on les vide, on les met dans du sel, on les en retire au bout de quel- ques heures, on les fait sécher, on les arrose de beurre ou d'huile d'olive, on les grille; on étend duns un tonneau une couche de ces poissons sur des feuilles de laurier et de roma- rin, des tranches de citron, du poivre, des clous de girofle; on place alternativement plu- sieurs couches semblables de truites-saumo- nées et de portions de végétaux que nous ve- nons d'indiquer; on verse par-dessus du vi- ut COLE FAN D si ÉCONOMIE prisi l l \ PRES es Le 1 tu do ‘ HISTOIRE NATURLLE naigre très fort que l'on a fait bouillir, et l'on ferme le tonneau. AREAS Bloch a observé sur une truite-sanmonéeunn phénomene qui s'accorde avec ce que nous avons dit de la phosphorescence des poissons … dans le Discours relatif à la nature de ces ani- maux. Entrant un soir dans sa chambre, il y appercut une lumiere blanchâtre et brillante qui le surprit d’abord, mais dont il découvrit bientôt la cause: cette lumiere provenoit d’une tête de truite-saumonée. Les yeux, la langue, le palais et les branchies, répandoient sur-tout une grande clarté. Quand il touchoit ces par- ties , il en augmentoit l’éclat ; et lorsqu'avec le : doigt qui les avoit touchées il frottoit une an- tre partie de la tête, il lui communiquoit Ia même phosphorescence. Celles qui étoient le moins enduites de mucilage on de matieres gluantes étoient le moins lumineuses ; et ces effets s’affoiblirent à mesure que la substance visqueuse se dessécha*. *12 rayons à la membrane branchiale du salmone truite-saumonée. 14 rayons à chaque pectorale. 20 rayons à la nageoïre de la queue; DES SALMONES. 201 L! ! CELLIER TLLIEVI URL R LA LL LE A D EE D D RQ D LA & LR RQ ELU UE RL D RE | LE SALMONE ROUGE, LE SALMOGNE GAEDEN:, LE SALMONE HUCH?, LE SALMONE CARPION3, : LE SALMONE SALVELINE* , ET LE SALMONE OMBLE CHEVALIER. Lr rouge habite des lacs et des fleuves de Ia Sibérie. Il parvient à six ou sept décimetres de longueur. Sa chair est rouge, grasse, ten- dre. Ses œufs sont jaunes ; ; son dos est brun; sa premiere dorsale grise, avec des tthes rouges bordées d’une autre couleur; la na- gecire adipeuse brune et alongée; le front et les opercules sont gris. On voit des dents aux mâchoires, sur la langue, qui est large, et sur *Silberforelle , sur quelques rivages de la Bal- tique. + Heuch, ainsi que kuch, en nu ; kauchfo- relle, dans plusieurs autres contrées dé V’Allema- e. Î 4 3Chare, gilt charre, dans ‘quelques contrées d'Angleterre; roding, roie, en Norvege. & Schwartzreuterl, PNR TR ES quand il est encore très Jeune, salvelin, RU en Al- lemagne ; salblings, en Dion: ha bbx sal bling, en Autriche; salmarino , salamandrino , auprès de Trente. 202 HISTOIRE NATURELLE le palais , où elles forment deux rangées dis posées en arc. Le gæden, que Bloch dédia dans le temps à l’un ch ses amis, le conseiller Gæden, de la basse Poméranie, vit dans la Baltique et dans l'Océan atlantique boréal. Il pese ordinaire- ment un kilogramme ou environ: sa longueur n’excede guere cinq décimetres. Sa chair est maigre, mais blanche et agréable au gout. Ses deux mâchoires et le palais sont garnis de dents pointues ; l'ouverture de la bouche et les orifices des branchies ont une largeur con- sidérable; les yeux sont gros, et les ventrales fortifiées chacune par un appendice; la ligne latérale est droite. Les joues, les opercules, les côtés et le ventre, sont argentés; le dos, le front , et les nageoires sont brunäâtres; des tierét brunes Sep de d’ailleurs la tons miere nageoire du dos: On trouve deux rangées de dents sur Île palais ainsi que sur la langue du huch, et un appendice auprès de chacune de ses ventrales. Sa ligne latérale est droite et déliée; son anus très près de la caudale; le dessus de sa tête brun; sa gorge argentée, ainsi que ses joues; la couleur de ses côtés d’un rouge mêlé de teintes argentines ; chacune de ses nageoires rouge pendant sa jeunesse et jaunâtre ensuite. DES SALMONES. 203 Son corps et sa queue sont très alongés et très charnus. Il parvient à une longuenr de près de deux metres, et à un poids de plus de trente kilogrammes. Sa chair est quelquefois molle , et n’a pas un goût aussi agréable que celle de Îa truite ou de la truite-saumonée : on l'a cependant confondu, dans beaucoup d’en- droits, avec cette derniere, dont on lui a même donné le nom. On le prend à l’hamecon, ainsi qu’au grand filet. On le pêche particulièrement ans le Danube, dans les grands lacs de la Baviereet de l'Autriche, dans plusieurs fleuves de la Russie et de la’ Sibérie : il paroït qu'il habite aussi dans le lac de Geneve; et d’après une note manuscrite adressée dans le temps à Buffon, on pourroit croire que, dans la partie orientale de ce lac, il pese quelquefois plus de cinquante kilogrammes. Peut-être faut-il aussi rapporter à cette espece un saimone dont le citoyen Decandolle parle dans ses observa- tions manuscrites, et qui, suivant cet habile naturaliste, vit dans le lac de Morat, y porte le nom de sauf, s’en échappe souvent par la Thiole pour aller dans le lac de Neufchätel, et pese de quarante à cinquante kilogrammes. Le carpion a beaucoup de rapports avec le salmone bergforelle. Son palais est garni de cinq rangées de dents ; sa chair est rouge. On »- Fu ddl M di dx ; Et ; 204 HISTOIRE NATURELLE le trouve dans les rivieres d'Angleterre et dans celles du Valais. On le conserve assez facile- ment dans les étangs. | F La salveline ressemble aussi Ts bergforelle. Elle ne fait au’un avec la salma- rine, que Linné et plusieurs autres auteurs n’auroient pas dù considérer comme.une es- pece particuliere. Eile a la tête RS den l'ouverture de la bouche large; les deux mä- choires armées de petites dent pointues ; la langue cartilagineuse , un peu libre dans.ses mouvements, et garnie, comme le palais, de deux rangées de dents; lorifice de chaque narine double ; ia ligne latérale presquedroite; un appendice auprès de chaque ventrale; cin= quante vertebres à l'épine du dos; trente-huit côtes de chaque côté de l’épine. $ La tête et le dos sont bruns; les joues et les opercules argentins; les côtés blanchätres; les nuances du ventre orangées ; les pectorales rouges; les dorsales et la caudale brunes; le corps et la queue parsemés de taches petites, rondes, PrARRE Re et bordées de blanc, Plus l’eau dans laquelle elle séjourne est pure et froide, plus sa chair est ferme, et plus. ses couleurs sont vives. Elle pese jusqu’à cinq: kilogrammes. Elle fraie vers la fin de l’au- tomne et quelquefois au commencement dé | DES SALMONES. | 205 l'hiver. On la pêche particulièrement en Ba- viere, et dans tous les lacs qui s'étendent en- tre les montagnes depuis Saltzhbourg jusque vers la Hongrie. On la prend à l’hamecon, aussi bien qu’au co//eret*. On la fume en l’ex- posant à un feu d’écorce d'arbre, dont on augmente la fumée en l’arrosant sans cesse”, L'omble chevalier doit son nom à la gran- deur de ses dimensions. Il pese quelquefois . dix kilogrammes ; et, suivant le citoyen De- candolle, son poids peut s'élever jusqu’à trente ou quarante”. On a souvent confondu ce sal- mone avec le huch ou avec le sait, qui par- vient à un très grand volume ; et dans quel- *12 rayons à la membrane branchiale du sälmone rouge. 13 rayons à chaque pectorale. 19 rayons à la nageoire de la queue. 10 rayons à la membrane branchiale du salmone gæden. 15 rayons à chaque pectorale. 18 rayons à la caudale. 12 rayons à la membrane branchiale du salmone buch. | | 17 rayons à chaque pectorale, 16 rayons à la nageoire de La queue, Voyez, pour la description du filet nommé col- leret, l'article du centropome sanaat. - PBNotes manuscrites déja citées. Poissons, XI. 15 ee) NN ELA NMEOTE, ON PA FER 06 HISTOIRE NATURELLE ques endroits on l’a pris pour une truite-sau- | monée: il constitue cependant une espece bien distincte. Il habite dans le lac de Géneve et dans celui de Neufchâtel; 1l sy nourrit com- munément d’escargots, de petits animaux à coquille, et de très jeunes poissons. On le pé- che près du rivage au filet et à l’hamecon. Il : devient très gras : sa chair est très délicate, et A Le il est très recherché”. Il a une rangée de dents pointues à la mä- choire d’en-haut ; deux rangs de dents sembla- bles à la mâchoire d’en-bas; chaque opercule composé de deux pieces ; l'ouverture bran- chiale assez grande; les écailles tendres, .et si petites qu'on à peine à les distinguer au travers de la substance visqueuse dont elles sont en- duites; le dos verdâtre; les joues d'un verdäire *2 rayons à la membrane branchiale du salmone carpion. ; x4 rayons à chaque pectorale. 3o rayons à la nageoire de la queue. 10 rayons à la membrane des branchies du salmone salveline. 14 rayons à chaque pectorale. 24 rayons à la caudale. 15 rayons à chaque pectorale du salmone omble chevalier. 18 rayons à la nageoire de la queue, ha _ DÉS SALMONES. 207 mêlé de blanc; l'iris orangé et bordé d’argen- tin ; les opercules et le ventre blanchätres ; toutes les nageoires d’un verd mêlé de jaune : ces organes de mouvement ont d’ailleurs peu de longueur. LAS LLAVELVLLALLLELALLVALLULVELVLTLLUR LU R L'URL QU RDV AY > . e j LE SALMONE TAIMEN, LE SALMONENELMA, LE SALMONE LÉNOK , LE SALMONE KUNDSCHA, LE SALMONE ARCTIQUE., LE SALMONE REI- DUR, LE SALMONE ICIME LE SALMONE LÉPE- CHIN , LE SALMONE SIL, LE SALMONE LODDE", zr LE SALMONE BLANC. Cxs onze salmones vivent dans les mers ou les rivieres de l'Europe ou de l'Amérique sep- tentrionale. Nous devons à l’illustre Pallas la connoïssance des cinq premiers. Le taimen des torrents et des fleuves de la Sibérie qui versent leurs eaux dans l'Océan glacial a la chair blanche et grasse; des dents 1Capelan d'Amérique ; ; capelan de Terre: Neuve; gronlander par les Allemands ; angmak- sak, keplings , jern lodie (le HAE » quetter dde (idem), st/d lodde (la femelle), rong lodde (idem), en Groenland ; /aaden-sild, RCE , cn Islande, i { Ne Ne CRU TO En he À 508 HISTOIRE Mo e 140 au palais, à la langue” et aux naenaires à un appendice auprès de chaque ventrale ; les cô- tés argentés; le ventre blanc; la tutréllé rou- EEE l'anale très rouge; une longueur de plus d’un metre. Le nelma des mêmes eaux est long de plus de deux metres, et de larges lames sont pla- cées auprès de l'ouverture de sa bouche: | Le lenok, qi préfere les torrents rocail- taactés écumeuses de la Sibésié prieWrsle > a plus d’un mêtre de longueur; la forme géné- rale d’une tanche; des appendices aux ventra- les, qui sont rougeûtres , ainsi que la caudale; le dessus du corps et de la queue brunâtre; lé dessous jaunâtre ; l’anale très rouge, et R chair blanche. a Le kundscha, qui n'entre guere dans les fleuves, ét que l’on trouve pendant l’été dans les golfes et les détroits de l'Océan glacial arc- tique {est long de plus d’un demi-metre, bleuà- tre au-dessus et au-dessous de la ligne latérale ; et ses ventrales cut chacune un appendice étailleux. L’arctique, qui habite dans les petits ruis- seaux à fond de cailloux des monts les plus septentrionaux de l'Europe, ne parvient or- » DES SALMONES. 209 dinairement qu’à la longueur d’un décimetre. Le reidur des montagnes de Groenland à près d’un demi-metre de long; la tête grande et ovale; le museau pointu; la langüe longue; le palais garni de trois rangs de dents serrées; les mâchoires armées de dents fortes, recour- bées, et très pointues ; les opercules grands, lisses, composés de deux pieces ; les pectorales très alongées ; deux rayons de la premiere dorsale très longs; la chair blanche, et le ven- tre de la même couleur. JE L'icime, dont le museau est arrondi, et la, longueur d’un ou deux décimetres, vit dans les petits ruisseaux et les étangs vaseux du Groenland, y dépose ses œufs sur le limon du rivage, passe l’hiver enfoncé dans ce même limon, qui le préserve des effets funestes du froid le plus rigoureux, et, lorsqu'il est pour- suivi, se cache avec précipitation sous cette même rive, qu'il n’abandonne pour ainsi dire jamais. Le lépechin des fleuves de Russie et de Si- bérie, dont le fond est pierreux, a la chair _rougeâtre, ferme, et agréable au goût; plu- sieurs dents fortes, aiguës, et recourbées à la mächoire supérieure; soixante dents sembla- bles à la mâchoire d’en-bas; la tête grande ; 13, 210 HISTOIRE NATURELLE les yeux gros; lés joues argentées ; des taches noires et quarrées sur la premiere nâgeoire du dos; les autres nageoires couleur de feu. Le sil des mers du nord présente une tête large et aplatie ; deux mâchoires presque éga- les ; un dos convexe; un ventre plat une anale placée au-dessous de la nageoïre adipeuse;une longueur de six ou sept décimetres. Le lodde habite les mers de Norvege, d’Is- lande, de Groenland, et de Terre-Neuve. Les individus de cette espece sont si multipliés en Islande, qu'on en seche une très grande quan- tité pour nourrir les bestiaux pendant l'hiver; et il paroît que le voisinage de cette îsle leur convient depuis bien des siecles, puisqu'on y trouve dans des couches de glaise as sque- lettes de ces pe | Le lodde n’a ordinairement que deux déci- metres de longueur. On le péche pendant tout l'été près des rivages du Groenland. Les fe- melles arrivent vers la fin du printemps ; vien- nent par milliers dans les baies, y déposent leurs œufs sur les plantes marines, et en lais- sent tomber un si grand nombre, que l’eau de la mer, quoiqu’assez profonde au-dessus de ces plantes , paroît d’une couleur jaunâtre. Lorsque les loddes accourent vers les bords de la mer pour y pondre où pour y féconder CN : ÿ DES SALMONES. or1f les œufs , ils ne sont arrêtés ni par les vagues mi par les courants; ils franchissent avec au- dace les obstacles ; ils sautent par-dessus les barrieres. S'ils sont poursuivis par quelque ennemi , ils s'élancent sur la rive ou sur des pieces de glace; et s'ils sont blessés mortelle- ment, ils tournoyentà la surface de l’eau, pé- rissent, et tombent au fond. Ils se nourrissent d'œufs de crabe, d'œufs de poisson, et quelquefois de plantes aquati- ques. Leur chair est blanche, grasse, de bon goût. On les mange frais ou séchés; et ils sont un des aliments les plus ordinaires des Groen- : landais. | Leur tête est comprimée, et cependant un peu large; les mächoires, dont l'inférieure ex- cede la supérieure, sont hérissées de eos dents , ainsi que la langue et le palais. Il n’y a qu'un orifice à chaque narine. La ligne latérale est droite; l’anus très près de la caudale. De petites écailles revêtent les opercules ; celles qui couvrent le corps et la queue sont aussi très petites. Les nageoires présentent un bord bleuatre. Les mâles ont le dos plus large que les fe- melles : presque tous ont d’ailleurs, depuis la poitrine jusqu'aux ventrales, au moins pen- dant le temps du frai, plusieurs filaments dé- … 212 HISTOIRE NATURELLE liés et très courts. Le péritoine des loddes est noir ; la membrane de l’estomac très mince; la laite en ainsi que l'ovaire ; l’épine dorsale composée de soixante-cinq ec chaque côté dé cette épine fortifié par quarante-quatre côtes, et les os, auxquels sont attachés les rayons de la nageoïre de l’anus, sont très longs; ce qui donne à la portion antérieure de la queus la hauteur indiquée dans le tableau générique”. Le blanc, qui, pendant l'e été, remonte Ge Îa * 18 rayons à chaque pectorale du salmone taimen. “ 10 rayons à la membrane branchiale du salmone | nelma. 16 rayons à chaque pectorale du salmone lénok. 1x1 rayons à la membrane des branches du salmone kundscha. ; 14 rayons à chaque D sé ai 9 rayons à la membrane branchiale du salmone arctique. 16 rayons à chaque pectorale. 12 rayons à la membrane des branchies du salmone reidur. 14 rayons à chaque pectorale. 21 rayons à la nageoire de la queue. 11 rayons à la membrane branchiale du salmone lépechin. - | r4 rayons à chaque pectorale. 20 rayons à la nageoire de la queue. ! DES SALMONES © 213 . mer dans les rivieres de la Grande-Bretagne, a deux rangées de dents à la mâchoire d’en- haut, une seule rangée à celle d’en-bas; six dents sur la langue; le dos varié de brun ct de blanc; et la premiere dorsale rougeâtre*. * 6 rayons ala membrane des branchies du salmone sil. 17 rayons à chaque pectorale. - 40 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du salmone loäde. “19 rayons à chaque pectorale. 28 rayons à la nageoire de la queue. 13 rayons à chaque pectorale du salmone blanc. LAVER SLLEVLLAVILELITLAVELUÉLVLULLULLVLRLVLURLUVRRLVE LE SALMONE VARIE", LE SALMONE RENÉ, LE SALMONE RILLE,#rTr LE SALMONE GADOIÏDE. Lzss quatre salmones dont nous parlons dans cet article sont encore inconnus des natura- listes. ke - Le varié a été’observé par Commerson près 1 Salmo variegatus, corpore à tereti conico, tænià laterum longitudinali vicibus alternis rubris, n1- gris. Commerson, manuscrits déja cités. 214 HISTOIRE NATURELLE des rivages de l’Tsle de France. On ne l’y trouve: que très rarement. Sa longueur est de deux. décimetres ou environ. Les couleurs de ce poisson sont très s YUrIES et mariées avec élégance. Les nuances un peu brunes du dos sont relevées par des taches rouges, et s'accordent très bien avec le rouge, le jaune, et le noir, que deux raies longitudi- nales présentent symmétriquement de chaque côté du salmone , ainsi qu'avec le noir et le rouge dont les nageoires sont peintes. Le dessous de l'animal est blanchâtre; et les iris couleur de feu brillent comme des escarbou- cles au milieu des teintes sombres de la tête. La forme générale de cette derniere parte lui donne beaucoup de ressemblance avec la tête d’un anguis. L'ouverture de la bouche est très prolongée en arriere. Les dents de la mâchoire supérieure sont acérées, mais éloi- gnées les unes des autres; celles de la mâchoire inférieure sont au contraire très serrées. Au reste, cette derniere mâchoire est un peu plus avancée que la supérieure, qui n’est ni extensible ni rétractile. Des deffts semblables à des aiguillons re- courbés hérissent la langue, qui d’ailleurs ést très courte et très dure ; d’autres dents plus DES SALMONES. PO petites et moins nombr euses garnissent La sur- face du palais. | Le bord supérieur de l'orbite est très près du sommet de la tête. Deux lames composent chaque opercule. L’anus est très près de la caudale, et la ligne latérale presque droite. On pêche dans la Moselle, et particulière- ment vers les sources de cette riviere, une es- pece de salmone, à laquelle on a donné dans la ci-devant Lorraine le nom de 7ezé, et dont un individu m'a été envoyé, il y a plus de douze ans, par dom Fleurant, ns de Flavigny près de Nancy. Ce poisson a deux rangées de dents sur la langue et trois sur le palais; le dessus de la tête et du corps , ainsi que les nageoires du dos et de la queue, d’une couleur foncée ; le des- sous du corps et les autres nageoires blanches ou blanchätres. Le rille parvient rarement à une grandeur plus considérable que celle d’un hareng. Il habite dans plusieurs rivieres ; et particulière- ment dans celle de la Rille, dont il porte le nom, et qui se jette dans la Seine auprès de l'embouchure de ce fleuve. On l’a souvent confondu avec de jeunes saumons ; Ce qui n'a pas peu contribué aux VAY … Let N" ‘216 “HISTOIRE NATURELLE fausses idées répandues parmi quelques ob- servateurs au sujet de sa conformationet de ses habitudes. Mais on est allélusloin:ona prétendu que ce salmone rille ne montroit jamais ni œuf ni laite; qu’il étoit infécond , qu'il provenoit de la ponte des saumons qui, ayant en même temps et des œufs et de la laite, réunissent les deux sexes; et cette opinion a eu d'autant plus de partisans, qu’on aime à rapprocher les extrêmes , et qu'on a trouvé piquant de faire naître d’un saumon herma- phrodite un poisson entièrement privéde sexe. Il y a dans cette assertion une double er- reur. Premièrement, il n’y a pas de poisson qui présente les deux sexes, ou, ce quiest la même chose, qui ait ensemble et une laite et des ovaires : nous avons déja vu que des œufs très peu développés avoient été pris, par des observateurs peu éclairés ou peu attentifs, pour une 1 placée à côté d’un véritable ovaire. Secondement, il est faux que le sal- mone dont nous traitons ne renferme mi œuf ni organe propre à leur fécondation : nous indiquerons au contraire dans cet article la nature de la laite de ce salmone de la Rille. Ce poisson constitue une espece particuliere, dont la description n’a pas encore été publiée. Nous allons le faire connoître d’ après un des- l LL fl dan ?- < - s . A # DES SALMONES. * or sin très exact que le citoyen Noël de Rouen nous a fait parvenir, et d’après une note très -étendue que ce savant naturaliste a bien voulu yjoindre. | Le salmone rille a la tête petite; oeil assez gros ; les deux mâchoires et la langue garnies de petites dents; l’opercule composé de trois pieces; le bord inférieur de la piece supérieure un peu crenelé; la ligne latérale droite ; les écailles ovales; très petites, et serrées ; le dos d’un gris olivâtre ; les côtés blanchâtres et comme marbrés de gris; le ventre très blanc; la premiere dorsale ornée de quelques points rougeätres; la laite grande, double, ferme au toucher, et très blanche; la chair également | très blanche, agréable au goût, et imbibée d’une huile ou plutôt d’une graisse douce et légere ; la colonne vertébrale composée de soixante vertebres ; ce qui suffroit pour sépa- rer cette espece de ceile du saumon. Au reste, 1l aime les eaux froides comme la truite, avec laquelle il a beaucoup de rap= ports. On trouve dans létans de Trouville, au- près de Rouen, un autre salmone, dont le citoyen Noël nous a communiqué une des- eription, et à laquelle nous avons Cru devoir Poissons. XI, 19 18 _ HISTOIRE NATURELLE. conserver le nom spécifique de pare qu il. luiadonné*. . Ce poisson parvient à la longueur de quatre décimetres ou environ. Sa tête ressemble beau- coup par sa contormation à celle des gades , et particulièrement à celle du gade merlan. L'ouverture de la bouche peut être très agran- die par l'extension des levres. On voit deux rangées de dents à la mâchoire d’en-haut, une rangée à celle d’en-bas, plusieurs autres dents sur la langue, qui est grosse et rougeûtre, et des dents très petites auprès du gosier. “12 rayons a la membrane branchiale du salpane varié. À 14 rayous à chaque pectorale. 19 rayons à la nageoire de la queue. 12 rayons à la membrane des branchies de salmone rené. | 15 rayons à chaque se 25 rayons à la caudale. 135 rayons à la membrane branchiale du salmone rille. 14 rayons à chaque pectorale. 55 rayons à la nageoire de la queue. | 11 rayons à la membrane des branchies du salmone gadoide. L 15 rayons à chaque pectorale. 20 rayons à la caudale. \ FIN DU TOME ONZIEME. | TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME, AVERTISSEMENT, et Explication de quelques planches, page Vi. Taereau des especes du genre des cirrhites, 2: Le cirrhite tacheté, 2. | Tasceau des especes du genre des cheiïlo- dactyles, 5. Le cheilodactyle fascé , 5. Tasceau des especes du genre des cobites, 7. Le cobite loche, le cobite tænia. et le cobite trois-barbillons , 8. . Tasreau des especes du genre des misgur- MER) 10, Le misgurue fossile, 15. TagLEeau des especes du genre des anableps, 24. L’anableps surinam, 24. Tagzeau des especes du genre des fundules a 36. Le fundule mudfish , et le fundnle japonais, 36. Tarzeau des especes du genre des colubri- nes , 38. La colubrine chinoise, 38. PR 220 “f TABLE je on | M TABLEAU des especes du genre des amies “ 4 L’amie chauve , 40. Tarzrau des especes du genre des buéyrins f 42. Le butyrin banané, 42. TaBrEau des especes du genre des triptéro- notes, 44. Le triptéronote hautin, 44. TasrEeau des especes du genre des ompoks, un L'ompok siluroide. NomEncLaATURE des silures, des macroptéro- notes , des malaptérures , des pimélodes, des doras, des pogonathes, des cataphrac- tes, des plotoses, des agénéioses, des ma- croramphoses, et des centranodons, 48. TasrEau des especes du genre des site, b4. Le silure glanis , 56. Le silure verruqueux, et le silure asote, 70. - Le silure fossile, 72. | | Le silure deux-taches, le silure schilde, et le silure undéeimal, 72. Le silure asprede , et le silure cotyléphore, 74. Le silure chinois, et le silure hexadactyle , 75. TagLEau des especes du genre des maçropté- ronotes , 00. Le macroptéronote RAT et le macroptéro- note grenouiller ; 81. »* Le macroptéronote brun, et le macroptéronote hexacicinne, 83. ne 0 Le A8 ; TABLE. Te ABLEAU des especes du genre des malapté- rures , 8). Le malaptérure électrique, sbid. ._ Tarzeau des especes du genre des pimélodes, 88. Le pimeélode bagre, le pimélode chat, le pimélode scheïlan, et le pimelode barré , 93. Le pimélode ascite , le pimélode argenté, le pi- mélode nœud, le pimélode quatre-taches , le pimélode barbu, le pimélode tacheté , le pime- . lode bleuätre , le pimélode doigt-de-negre , et le pimélode commersonnien , 96. .Le pimélode matou, le pimélode cons , le pimé- lode docmac,le pimélode bajad , le pimélode érythroptere, le pimélode raie - d'argent, le pimélode rayé , et le pimélode moucheté, 105. Le pimélode casqué, et le pimélode chili, 108. Tasreau des especes du genre des Poe > 110 Le doras carené , et le doras côte, 111. j Tasceau des especes du genre des pogona- thes, 114. ; Le pogonathe courbine, et le pogonathe du 4 115. TasLeau des especes du genre des A tes, 116. | Le cataphracte callichte, le cataphracte améri- cain , et le cataphracte ponctué, 119. TaBreau des 3 pi du genre des plotoses, 122. _ Le plotose anguillé, ibid: Poissons. XI. 20: 222 ) TABLE “ : TABLEAU des especes du genr 125. | ARNO L agénéiose armé , et l’agé a éiose Tasreau des especes du pepe des ramphoses, 128. | Le macroramphose: coïnu, ibid. 4 PAR ne 4 Taszzau des especes du Ge. ve des centrano= dons, 129. Le centranodon japonais , #bid. j Taszeau des especes du genre des loricaires 131. ae La loricaire sétifere, et la loricaire tachetée, 132, Tascxau des especes du genre des PET tomes, 135,077" 4 L'hypostome guacari, ibid. Tascrau des especes du genre des corydo- ras , 137. Le corydoras geoffroy, ibid. TaBLEAU des especes du gere des tachien- res, 139. | Le tachysure chinois , ibid. TasLkau des especes du genre des salmones, TRE. |: | Le salmone saumon , 148. Le salmoneillanken, 172, Le salmone schieffermuller, et le salmone érioxs ! 178, Le 4 AE truite, 179. Le salmone bergforelle , 195 Le Rue 4 salmone ‘2 le sue sé uch, le salmone carpion , le salmone salve- #3 tte salmone omble-chevalier, 201. Ée aa es taimen , le salmone nelma, le salmone lénok, le salmone kundscha, le salmone arc- tique, le salmone reidur, le salmone icime, le salmone lépechin , le salmone sil, le salmone lodde , et le salmone blanc, 207. Le salmone varié, le slauiie rené, le salmone rille, et le es R gadoïde, 213. FIN DE LA TABLE. | 3 9088 00772