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BAILLIÈRE, LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE NATIONALE DE MÉDECINE, RUE HAUTEFEUILLE , 19. 1820—1851 HISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE DES MOLLUSQUES TEKKESTRES ET FLUVIATILES. DE L’IMPRIMERIE DE P. DIDOT, L’AINÊ, CHEVALIER DE LORDRE ROYAL DE SAINT-MICHEL, IMPBIMËÜR DU ROI. HISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES, TANT DES ESPÈCES QUE L’ON TROUVE AUJOURD’HUI VIVANTES, QUE DES DÉPOUILLES FOSSILES DE CELLES QUI N’EXISTENT PLUS ; CLASSÉS d’après les caractères essentiels que présentent ces animaux et leurs coquilles. DÉDIÉE A S. A. R. M08LE DUC D’ANGOULÉME. OEUVRE POSTHUME De M"* le Baron J. B. L. D’AUDEBARD DE FÉRÜSSAC, Colonel d’artillerie, Chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis, de celui de Saint-Lazare, et Membre de la Société des sciences et arts de Montauban. Continué, mis en ordre, et publié par M*’ le Baron D’AÜDEBARD DE FÉRÜSSAC, son fils, Officier supérieur au Corps royal d’État-major, ex-Sous-Préfet, Chevalier de l’Ordre royal de la légion d’honneur, Membre de la Société Philomatique de Paris, de la Société royale des Anti- quaires de France, Associé étranger de l’Académie royale de médecine et d’histoire naturelle de Madrid, Membre de la Société d’agriculture, sciences et arts d’Agen, de Châlons, etc. etc- A PARIS, CHEZ ARTHÜS-BERTRAND, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE HAUTE-FEUILLE, N° 23. MDCCCXIX. «9 A SON ALTESSE ROYALE LE DUC FANGOULÈME. or Monseigneur, En daignant agréer cet hommage de ma profonde et respectueuse reconnois- sance, VOTRE Altesse Royale prouve éminemment la protection éclairée qu’Elle accorde aux sciences , et le soin qu’Elle met à suivre leurs progrès ; car un sujet méprisé long-temps et frivole en apparence , quoique fécond en conséquences importantes , pouvoit lui paroître peu digne d’être traité sous ses auspices. Sans doute il seroit plus glorieux pour un soldat, au milieu de tant de braves qui se précipiteroient , pleins de confiance et d’ardeur, sur les pas de Votre Altesse Royale, de lui offrir des lauriers cueillis sous ses ordres au champ de la victoire; mais dans»le calme d’une paix que la bonne foi soutient, et que la fidélité des traités consolidera, dans l’instant où tant de mes cama- I rades enrichissent l’histoire et les sciences de travaux arrachés, pour ainsi dire, au repos des batailles, VOTRE AltessE RoyalE^ en acceptant avec tant de bienveillance quelques palmes académiques , semble vouloir nous encourager tous dans cette lice nouvelle par la plus flatteuse approbation. Je ne soi’tirai point de mon sujet. Monseigneur, pour essayer de parler des hautes vertus qui rendent VOTRE Altesse Royale , si chère à la France, je sens trop bien qu’un respectueux silence convient seul , dans cette occasion , au caractère personnel de VOTRE Altesse ROYALE, et sur-tout à la foiblesse de ma voix. Heureux si VOTRE AltESSE ROYALE daigne reeevoir avec sa bonté ordinaire la nouvelle expression du dévouemep.t sans bornes et du respect le plus pro- fond avec lesquels j’ai l’honneur d’être , MONSEIGNEUR, t ♦ De Votre Altesse Royale , ^ 'A--', • Le très liumLIe et très obéissant serviteur, Baron DE FÉRÜSSAC. NOMS DES ARTISTES QUI CONCOURENT A L’EXÉCUTION DE CET OUVRAGE. TEXTE. M. P. Didot, lamé, Chevalier de l’Ordre royal de Saint-Michel , Imprimeur du PLANCHES. DESSINS. M. Bessa , Peintre de Son Altesse Royale Madame la Duchesse de Berry. M. Huet , Peintre du Muséum d’histoire naturelle. GRAVURE DES PLANCHES. M. COUTAN , Graveur de la Commission pour l’ouvrage sur l’Égypte. GRAVURE DE LA LETTRE. M. GiRALDON , Graveur de la Commission d’Égypte et du Dépôt de la guerre. IMPRIMEUR CHARGÉ DE LA DIRECTION DE L’ENLUMINURE. M. Langlois , Imprimeur des beaux ouvrages de M. de Humbolt, etc. . N fl' ->'' '. -< •: '.;. ï v-. v ' i * *ï,. -•' '■s '/J “, . i -•/-■■'■ O PRÉFACE. On connoît généralement Fimportance que les philosophes du dernier siècle mettoient à leurs observations sur l’état physique du globe, et l’influence extrême qu’ils cherchèrent à leur donner sur les principes moraux et les croyances religieuses, qui sont les seuls fondements des sociétés humaines. Alors, presque dans leur enfance, les sciences natu- relles offroient un champ vaste aux suppositions systématiques, et les esprits novateurs, quexaltoit une imagination ardente unie à l’orgueil des sectaires, durent facilement trom- per le vulgaire en s’appuyant sur des faits isolés, le plus souvent mal obsei’vés, et qui quelquefois les trompoient eux-mêmes. Auxiliaires d autant plus imposants que peu de personnes pouvoient en vérifier l’exactitude et en combattre les conséquences ; ces faits égarèrent même leurs propres scrutateurs; et, chose inouie ! on vit l’athéisme sortir en quelque sorte de la contemplation des merveilles du Créateur! Mais, pendant le cours des désordres qu’entraînèrent les doctrines erronées de tous les genres, des hommes ani- més du seul amour de la science observoient la nature elle -même , au lieu de se perdre dans de vaines hypothèses ; les doutes, l’incertitude, naquirent de l'accroissement des connoissances; il fut reconnu par ces vrais savants que, dans l'impossibilité de pénétrer les secrets de la création , il falloit se contenter de recueillir des faits positifs , et de les lier entre eux par leurs points de concordance. Sans les événements politiques qui ont désolé notre belle patrie , et dont les suites troublent encore le repos du plus modeste citoyen ; nous aurions reconnu avec un bien plus grand étonnement et une admiration bien plus universelle l’influence morale du progrès des sciences naturelles, dont la manie de l’incrédulité avoit fait dans leur en- fance un si funeste usage. Cette influence, aussi salutaire à présent quelle étoit perni- cieuse alors , seipble faire à son tour reconnoître la main de l’Éternel dans toute la na- ture, et Ion a vu naguère deux des savants auxquels la. science doit le plus , l’un , dans des considérations du plus haut intérêt, exposer cette vérité dans toute sa force (x); (i) Voyez Tintroduction de M»" le Chevalier de Lamark à son Histoire naturelle des animaux satis ver^ tèbres, travail du plus haut intérêt, et digne de servir de préambule à l’ouvrage qu’il précède. ij PRÉFACE. l’autre découvrir dans les couches du globe les dates de la chronologie mystérieuse de l’histoirien sacré ( i ). Après ce que nous venons de dh’e, et sur- tout si l’on considère qu’à part son intérêt particulier, l’étude de chaque science sert aux progrès de toutes les autres , nous ne nous attacherons point à retracer l’importance de la géologie. L’histoire de la formation de la terre , celle des phénomènes qui en ont modifié la forme ou la nature, la connoissance de cette multitude de races perdues, d’êtres animés dont les dépouilles forment en partie la croûte du globe , ne sauroient être considérées comme des objets d’une vaine curiosité, puisqu’ils se lient à l’existence même des sociétés humaines. Peut-être les entrailles de la terre nous révéleront-elles un jour l’histoire de ces nations antiques dont nous n’avons qu’une connoissance traditionnelle? peut-êtrey trouverons-nous les noms des fondateurs des pyramides, et le récit des catastrophes de la malheureuse Atlantide? Au reste, quand bien même les mystères de l’origine des premières sociétés ne nous seroient pas dévoilés par l’inspection des couches de la terre, au moins ne sauroit-on nier que l’explication des phénomènes particuliers qui ont changé l’aspect de notre sol ne puisse servir à nous faire prévoir, et peut-être à nous prémunir contre les causes locales . qui agissent sans cesse, et qui tendent à en modifier encore les formes extérieures. Pendant long-temps , les couches calcaires, ces vastes amas de débris des êtres vivants, ont été considérés comme étant uniquement le résultat du séjour des eaux de la mer; ce n’est qu6 depuis quelques années que l’on a reconnu, avec autant d’intérêt que de sur- prise , que des plantes et des animaux de toutes les classes , qui vécurent jadis sur la terre ou dans ses eaux douces, avoient aussi fourni une part considérable des matériaux qui ont changé sa surface, et que nombre de leurs espèces en ont disparu, ou n’y vivent plus dans les mêmes contrées : on regardoit autrefois le petit nombre connu de leurs vestiges comme étant des jeux de la nature, ou comme des débris du grand cataclisme, conser- vés par le hasard. L étude de ces singuliers phénomènes suppose nécessairement une connoissance appro- fondie de tous les êtres actuellement existants, autrement on ne pourroit en tirer aucuns résultats ; car ces résultats ne peuvent s’obtenir que par une comparaison rigoureuse des espèces mortes avec les espèces vivantes. C’est ainsi que, par une revue presque générale de la création survivante, chez les grands animaux , l’illusti^e auteur des Recherches sur les Ossements fossiles , nous a révélé les ruines de la création éteinte, et que, par l’exa- (i) Voyez la célébré introduction de Cuvier, aux Recherches sur les Ossements fossiles des animaux , où ce savant combat avec tant de succès l’antiquité prétendue des Indiens et des Chinois, et où il fait voir que les premières sociétés humaines ne remontent pas au-delà de l’époque assignée par Moïse. PRÉFACE. men de celle-ci , il a présenté aux races actuelles les charpentes décharnées des races perdues , et relevé les plus antiques comme les plus singuliers des monuments. Sans parler des végétaux fossiles qui se trouvent en grande abondance dans une foule de lieux , et sur lesquels il est si désirable de voir fixer lattention des naturalistes , qui n ont publié jusqu’ici rien de suivi sur ce sujet intéressant (i), nous n’avons, sur lliistoirc des nombreux fossiles de toutes les classes d’animaux , si on en excepte quelques travaux partiels, peu importants pour l’ensemble, que le bel ouvrage de ÛP Cuvier, que nous venons de citer, mais qui ne concerne que les animaux vertébrés, c’est-à-dire, les Mammi-^ feres, les Oiseaux^ les Reptiles^ et les Poissons; les autres parties du régne animal , les Mol- lusques^ les uânnelides , les Crustacés^ les Arachcnides, les Insectes, et l’immense classe des ZoophiteSy de M*" Cuvier, ou Animaux apathiques de M^'de Lamark, étudiées, depuis quelque temps seulement , avec un esprit uniforme de méthode et une saine cri- ’^que, sortent presque toutes de l’enfance où les avoit laissées Linné, et d’où l’on peut dire qi|e MM. de Lamark , Latreille et Cuvier les ont tirées; aussi leurs fossiles ne sont -ils que très superficiellement connus (2). EÎt^effet, si l’on considère que l’histoire naturelle des mollusques vivants, par exemple, malgré les grands travaux de Linné ^ de Muller, ôiAdanson, de Chemnitz, de Bruguière, de Poli, de Draparnaud, de Montagu, de Schfàter, de Martyn, etc., est presque en- tièrement à écrire, et que MM. Cuvier et de Lamarck viennent seulement d’en poser les (1) ]VF le Baron de Schlotheim a publié le premier volume d’un ouvrage intitulé Description fossiles y pour servir à la Flore du monde primitif , Gotha, 1 8o4 , in-4° avec quatorze planches ; depuis lors on attend la suite : Personne n’est plus à même que ce savant de remplir le vœu des naturalistes en con- tinuant cet ouvrage, et donnant, avec Thistoire et la figure de toutes les empreintes végétales connues, les détails géologiques nécessaires sur leurs gissemer ts. (2) Les ouvrages de Zuid/us, de Langius, Lachmundus, Scheuchzer, Bourguety tpodvart, Klein y Kir* ctiery etc. , renferment à la vérité quelques matériaux, mais très confus, et rassemblés sans critique. Le savant ouvrage de Blumcnbacb , Specimen archeologiœ , etc. , forme une classification historique des Monuments Fossiles, plutôt qu’un ouvrage descriptif et classique. M*" de Schlotheim seul a posé les bases d’un travail général sur la détermination elles gissemenls géologiques des différents fossiles : on attend des développements à ses premiers mémoires ; dévelop- pements que ses grandes connoissances et ses belles collections ne peuvent que rendre très importants pour la science, sur-tout si M*" de Schlotheim , en s’aidant de tous les progrès qu’elle a faits, et de l’a- nalogie des especes, s’attache à déterminer avec précision les genres des mollusques fossiles qu’il dé- crira, et dont il donnera les positions respectives. On doit cependant citer d’une manière très avantageuse l’ouvrage anglois de M** Sowerby, intitulé Minerai conchology of great BrUain, etc., dont il scroit utile d’étendre le plan aux autres parties de l’Eu- rope. On pourroit peut-être y desirer plus de critique dans la méthode et la synonymie. à IV PHÉFACE, bases sur des principes philosophiques ; que les travaux de tous ces savants , et de beau- coup d’autres que nous n’avons pas nommés , sont partiels , ou seulement distributifs ; que la très grande partie forment des ouvrages de luxe où les coquilles seules sont bien ou mal figurées , que leurs animaux ont été généralement négligés, et qu enfin nous n’a- vons, sur cette classe detres, qui jouent un si grand rôle dans la nature , aucun Species qui puisse donner une idée de nos connoissances positives (i) ; dès-lors on sera moins étonné des foibles progrès qu’on a pu faire dans la détermination des fossiles de cette classe qui à elle seule a plus fourni que tous les autres animaux et les végétaux ensemble pour les matériaux du globe. Les mollusques terrestres et fluviatiles, négligés sur-tout pareequ’ils offrent communé- ment moins d’éclat que les marins, n’ont été recueillis et observés que par un très petit nom- bre de naturalistes; aussi lorsque la découverte des terrains formés sous les eaux douces, a fait connoître la grandeur de leurs débris fossiles et l’importance des couches qu’ils for- ment, on a senti le vide existant dans cette partie de la conchyliologie, et que la géologie ne pouvoit pas plus se passer de ses progrès que l’histoire naturelle des êtres vivants en général. Une grande partie de l’Europe présente des élévations considérables, des plaines étendues , même des pays entiers formés par l’aglomération ou la pétrification de coquil- lages analogues à ceux qui multiplient dans nos jardins , nos fontaines ou nos rivières. Souvent ces coquillages sont si petits qu’ils ne peuvent être examinés qu’au microscope , ici, comme dans les autres classes^ la multiplicité contrebalance la grandeur et la force y et y comme si à eux seuls ils voulaient avoir T avantage de former quelques par- ties du globe y on n^ aperçoit presque aucuns mélanges de corps qui paraissent gigan- tesques auprès deux dans les couches quils forment (2). Nous réservons pour un lieu plus convenable les détails qui peuvent faire sentir et prouver le haut intérêt que doit inspirer l’étude des mollusques terrestres et fluviatiles pour l’avancement de la géologie ; nous citerons seulement ici l’exemple si remarquable que fournissent les Melanopsides y genre que nous avons institués les premiers, 'yo de notre etc. Deux de ses especes, découvertes par Olivier dans les eaux douces des îles de l’Archipel, et dans le fleuve Oronte en Syrie , recueillies par nous en grande abondance dans le Guadalquivir et 1 aqueduc de Séville, nous ont offert les parfaits analogues de deux coquilles fossiles de (1) Ze Descriptive catalogue de Dillwyn lui-même, qui vient de paroître à Londre en 1817, 2 vol. in-8®, est loin de comprendre toutes les espèces connues : d’ailleurs il suit encore la méthode de Linné; c’est un Gmelin aujjmenté, et souvent corrigé pour la synonymie, mais où tous les genres sont confondus. (2) Mémoires géologiques sur les terrains formés sous l'eau douce^ etc. Paris, i8i4j chez Poulet, quaides Augustins, no 9, PRÉFACE. V \ France , dont Tune a été décrite par M** Poiret, sous le nom de Bulime aniidilunen. Ces deux coquilles fossiles sont, avec d’autres espèces qui appartiennent à des genres qui vivent presque exclusivement dans les eaux douces , les types d’une formation considé- rable, intermédiaire entre les dépôts marins de la craie, et ceux moins anciens et si connus de Montmirail, Courtagnon , Grignon, Beauvais, dont les analogues connus vivent aujourd’hui dans les mers des Indes ou de la Nouvelle Hollande, formation qui s’étend sur une grande partie de la Champagne, de Ule de France, de la Picardie jusque vers nos côtes, et qui vraisemblablement passe en Angleterre, comme celles entre les- quelles elle se trouve placée. Les mêmes coquilles fossiles ont été retrouvées en Italie , dans des circonstances semblables, par M*" Ménard de la Groye, ainsi quiuie autre espèce, très commune dans les îles de l’Archipel, où elle élève des collines, et dont les dépôts pierreux ont servi à édifier plusieurs des temples d’Athènes : cette dernière espèce a été observée vivante, pi'ès de Valence en Espagne, par M' Léon Dufour. Ainsi les débris des générations successives de ces mollusques ont formé, bien avant l’existence de la race humaine , une partie du sol que nous habitons aujourd’hui ; leurs immenses couches attestent la puissance de la vie qui animoit alors la nature, et semblent prouver que le renouvellement des êtres, la succession des générations chez des animaux ‘ en apparence chétifs et nuis, ont suffi pour élever sur le noyau du globe cette croûte si diversifiée, qui le cache presque par-tout à nos regards , et qui, sur un squelette décharné et hideux , étend l’admirable spectacle d’une création toujours nouvelle. Mais comment trouver le fil de ces étonnantes révolutions qui ont submergé, à diverses époques , ce sol aujourd’hui découvert? Comment reconnoître les causes qui ont modifié les circonstances qui permettoient à ces mollusques de vivre dans nos climats, où on ne les trouve plus actuellement? Ce ne peut être assurément qu’en constatant avec soin la différence et l’al- ternative des couches que les différentes eaux ont déposées; et, pour obtenir ces premiers résultats, ne faut-il pas étudier les débris des espèces fossiles dont elles se composent, et reconnoître et déterminer celles-ci par leur comparaison avec les espèces vivantes à pré- sent sur le globe? A ces considérations , qui doivent donner à l’étude des mollusques, qui vivent à sec sur la surface du globe, ou qui en peuplent les eaux douces, un caractère d’importance qu’on 1 li avoit refusé jusqu’ici , nous ajouterons qu’on peut la regarder comme l’une des plus piquantes et des plus attrayantes de Ihisloire de la nature, car leur organisation, leur anatomie, leurs formes, leurs couleurs, leurs moeui’s, leurs habitudes, présentent des « phénomènes tout aussi nombreux, tout aussi singuliers, tout aussi admirables, que chez les coquillages de mer ou les classes d animaux réputés les plus parfaits. Nous croyons donc avoir suffisamment fait sentir la nécessité dune Histoire générale PRÉFACE. vj et particulière des Mollusques terrestres et flunatiles et de leurs débris fossiles^ qui fasse connoitre , dune manière méthodique et analogue aux principes philosophiques reçus pour les autres branches de l’histoire naturelle, ces animaux sous tous les points de vue que nous venons d’indiquer, leurs rapports avec les autres classes et avec la géologie, ainsi que les phénomènes ou faits intéx’essants quils présentent. Cest cet ouvrage, dont nous avons entrepris la publication, encouragés par les témoi- gnages flatteurs que l’académie des sciences a bien voulu donner aux Essais que nous avons publiés, et par les sollicitations d’un grand nombre de savants distingués qui nous ont fait espérer leurs secours. Les premiers matériaux de cet ouvrage ont été recueillis pendant l’exil de mon père; loin de sa famille et de sa patrie , il trouva dans l’observation de la nature un soulage- ment à de grandes fatigues et à de plus grands chagrins ; peu après son retour, en 1800 , il publia son Essai d'une Méthode conchjliologique y appliquée aux Mollusques ter-- rostres et flunatiles , d'après la considération de V animal et de son Test (i), remar- quable sur-tout par l'établissement, qu’il indiqua le premier, des familles naturelles dans cette partie de la zoologie, résultat de ses observations, et dont les principes, développés depuis, après de longues observations, forment encore la base de la méthode que noùs suivons pour notre grand ouvrage. Initié par lui dans une science pour laquelle mon goût avoit dévancé son retour, il voulut bien m’associer, quoique jeune encore, à ses travaux, et, ayant partagé ses recherches pendant les courtes années que j’ai pu rester dans ma fa- mille, *1 me chargea de donner une nouvelle édition de son Essai (2) , lorsque, quittant pour la première fois le toit paternel, je vins à Paris prendre l’habit de vélite. C’est à cet habit , c’est à ma jeunesse et à l’intérêt que l’ouvrage de mon père répandit sur moi, lors- que j’eus l’honneur d’en faire la lecture à l’Institut, que je dois rapporter l’indulgence et les encouragements que j’ai dès-lors trouvés , pour mes foibles travaux , dans le sein de l’Académie des sciences, ainsi que l’amitié et les conseils dont m’ont honoré ses plus il- lustres membres. Entraîné ensuite, les armes à la main, d’un bout de l'Europe à l’autre, j’ai, comme mon père, trouvé des consolations dans la culture des sciences naturelles; et, grâce à ^urbanité et à la générosité des savants des vastes contrées où les viciscitudes du sort et les hasards de la guerre nous ont jetés l’un et l’autre, nous avons pu, non seulement observer et recueillir par nous-mêmes , mais encore visiter les collections publiques ou particulières, dans toute l’Allemagne, la Prusse, laPologne, l’Autriche, l’Italie, l'Espagne; (1) Imprimé dans les mémoires de la Sodêtémêdicale démulation deParis, pour Fan VIII, 4' année, p. 372, (2) Paris , 1817, chez Delance , imprimeur-libraire , rue des Mathuring-Saint-Jacques , hôtel Ciuny. PRÉFACE. et quelquefois cest sur le champ de bataille que nous avons tous deux, dans des circon- stances bien différentes et également déplorables , fait des découvertes très curieuses. Le séjour et les voyages que nous avons faits dans diverses parties de la France, nos liaisons ou nos correspondances avec la plupart des naturalistes qui s’occupent en Europe des mollusques terrestres et fluviatiles, particulièrement avec le célèbre et vénérable Scliroter, de Butsteit ; le professeur Stouder, de Berne ; de Charpentier, de Bex • le Baron de Schlotheim ; feu Esper, d’Erlang; Ziegler, de Zurich ; le Baron de Moll j Ste- phano Moricand, de Genève; Rudolphi, de Berlin ; Neumann, de Gœrlitz; Risso, de Nice; Chimioni, de Madrid; Lefebvre , Chancelier du Consulat de Milan ; les Docteurs Leach et Godull , de Londres ; feu Draparnaud ; Hainmer de Strasbourg ; Faure Biguet ■ Vallot , de Dijon ; Sionnet , de Lyon ; le Chevalier de Serres , de Montpellier ; le Docteur Guëtant, de Franche-Comté ; Fleuriau de Bellevue, d’Orbigny, de la Rochelle; Ménard de la Groye; de Gerville, deValognes; Say, de Philadelphie; Ameller, de Cadix; de Roissy, de Blainville , Poiret, Desmarest, Léman, Beudant, etc. Les secours inappré- ciables que nous avons trouvés dans les Bibliothèques Royale et de l’Institut, par la com- plaisance de MM. Vampraet et Charles; dans le magnifique Cabinet du Jardin du Roi, par la générosité des professeurs de cette établissement ; dans les collections particulières de MM. de Lamark, Faujas de St.-Fond , de Jussieu, Brongniard, Castellin, Richard , Pujoulx Poiret , Bosc, Vata , Dufresne, Valencienne, et dans celle, si célèbre, de M*' le Comte Sollier de laTouche , qui ont bien voulu les mettre à notre disposition , pour décrire et faire dessiner les espèces que nous n’avons pas ; la précieuse amitié, les avis éclairés , les encouragements que nous avons trouvés chez beaucoup d’entre enx, et sur-tout chez MM. deLacépède Cu- vier, de Lamarck, Brongniard, de Latreille, de Clairville'; enfin les richesses que des voya* geurs célèbres ont bien voulu partager avec nous , telles que celles rapportées de l’Orient par feu Olivier; de l’Amérique, par MM. Bosc, Richard , Michaux, Lesueur; du Sénégal par M*" Geoffroy, fils du célèbre médecin ; et sur-tout celles de l’expédition du capitaine Baudin en Asie et aux terres australes : tous ces avantages,. que peu de personnes étoient à même de réunir comme nous , ont pu nous permettre de rassembler la collection la plus complète qui existe en ce genre , remarquable sur-tout par la quantité d’espèces nouvelles et la suite des variétés des divers climats, et de recueillir les matériaux consi- dérables qu’exige le travail difficile que nous nous sommes imposé. Nous croyons devoir signaler ici, d’une manière plus particulière, les travaux si inté- ressants de l’Académie des sciences naturelles de Philadelphie. Rien ne pouvoit être plus avantageux à la science que cette réunion de naturalistes, travaillant dans un pays si neuf et si riche à nous en faire connoître les productions. Ce qui a été publié sur les mollusques par MM. Say et Lesueur, montre tout ce qu’on peut attendre de leur zèle et de leurs soins PRÉFACE. viij dans cette partie ; nous leur devons beaucoup de choses nouvelles et curieuses, des ren- seignements précieux , et des communications faites avec une confiance et une générosité sans égales à une distance si considérable. C'étoit au moment où Fespoir d’une paix durable sembloit tranquilliser la France , où mon sort, plus fixe, alloit me permettre de me réunir à ma famille, et de travailler avec mon père à la publication de cet ouvrage, dont il s’occupoit depuis dix ans, que j’ai eu le malheur de le perdre ! Si l’espérance delever à sa mémoire un monument de son zélé pour les sciences n’avoit point soutenu mon courage abattu par un isolement si cruel , j aurois abandonné une entreprise où ma foiblesse auroit demandé ses lumières et sa direction ; mais ce sentiment seul a suffi pour faire disparoître à mes yeux tous les obstacles, et redoubler tous mes efforts, pour rendre ce monument digne du but qu’il s’étoit proposé. . Une pensée bien encourageante a prêté une nouvelle force au devoir que je m’imposois ; si on en excepte le Danois Muller (i ) , qui , presque seul, a étudié, parmi les étrangers, les animaux des mollusques , c’est aux naturalistes de notre nation que l’on doit les vrais progrès qu’on a faits dans leur histoire ; car cest à Guettard, Geoffroy, Adanson, Bru- guière, Cuvier, Lamarck, Blainville, Draparnaud, et à mon père lui-même, que l’on est redevable de la direction philosophique donnée à cette belle partie des sciences naturelles; aussi , si j’ai le bonheur d’élever ce monument, objet de tous mes soins, il me sera pré- cieux de pouvoir, grâce à tout ce qu’on leur doit, le faire envisager comme un monument national ; heureux si , mes forces égalant mon zélé, je puis suivre dignement la plan que s’étoit proposé mon père, et assurer à son nom, dans les fastes de la science, le rang que lui auroit mérité scs grands travaux, si une vie moins agitée lui avoit permis d’en publier les résultats. Désirant remplir une lacune dans les sciences naturelles, en faisant connoître des êtres qui ont été négligés jusqu’ici , et sur-tout établir les bases de leur histoire d’une manière critique et conforme aux principes adoptés pour les autres parties de ces sciences ; vou- lant enfin que notre ouvrage puisse réunir dans son ensemble tout ce qui se trouve épars dans ceux qui l’ont dévancé, nous avons dû procéder méthodiquement dans les moyens d’obtenir ces résultats, et nous pensons que l’exposé de la marche que nous avons suivie, en inspirant quelque confiance à leur sujet, pourra devenir de quelque utilité aux na^ ( I ) L’anglois Montagü mérite aussi d’être cité , non par le nombre, mais par la beauté de ses obser- vations. Poli, dont l’ouvrage n’a point encore de pareil, sous le rapport de la science, jointe à la plus belle exécution, n’offre qu’up petit nombre de genres, et ne sauroit infirmer mon assertion. ' PRÉFACE. ix turaîistes qui voudront entreprendre un ouvrage général sur une des autres parties peu connues des animaux invertébrés. Nous avons dû premièrement chercher à connoître tout ce qui a été écrit jusqua nous sur les mollusques terrestres et fluviatiles, d’abord pour pouvoir apprécier les di-, vei's jugements portés sur tous les points de doctrine, et fixer nos opinions en nous éclairant de celles des autres , ensuite pour parvenir à établir le catalogue général et sy- nonymique de tciutes les especes mentionnées par les auteurs. L’on conçoit qHe, pour arriver à ce but, nous avons été obligés de consulter l’univer- salité des ouvrages qui traitent des mollusques; la plupart contenant au moins des gé- néralités communes aux terrestres comme aux fluviatiles et aux marins. Le catalogue alphabétique seul de tous les auteurs et de leurs œuvres, chez toutes les nations où Ton cultive les sciences , nous a coûté plus de six mois d’un travail opiniâtre et fastidieux , et c’est en déplorant l’état d’isolement où de longues guerres ont réduit les sciences chez les diverses nations de l’Europe que nous signalons la difficulté extrême que nous avons éprouvée à nous procurer beaucoup d’ouvrages inconnus en France, et la certitude que nous avons acquise que beaucoup de ceux de nos premiers naturalistes sont ignorés de la plupart de nos voisins. Après avoir formé ce catalogue, nous avons examiné scrupuleusement, feuilletant, volume par volume, pour prévenir l’infidélité des tables, plus de deux mille ouvrages généraux, traités particuliers, dissertations , mémoires, notes, voyages, etc. ; toutes les collections académiques , tous les recueils scientifiques, encyclopédies, dictionnaires, où l’on parle plus ou moins des mollusques , afin d’en séparer ce qui nous étoit utile, et d’établir le catalogue général et critique des espèces connues d’après tous ceux partiels des divers auteurs que nous avons dû préalablement former. '^Ce travail préparatoire nous a donné, pour résultat immédiat, une Bibliothèque com- plète et critique de tous les ouvrages qui ont traité des mollusques vivants ou fossiles, laquelle indiquera les sources où nous avons puisé, donnera l’explication de nos citations , et les moyens de s’assurer de notre exactitude. Nous avons cru rendre un service à la science en n’en séparant point les ouvrages qui parlent uniquement des mollusques ma- rins, afin d’offrir un travail complet sur tous ces animaux qui puisse servir à ceux qui voudront étendre à leur ensemble ce que nous entreprenons aujourd’hui pour une partie d’entre eux. 9 Cette bibliothèque, par l’étude particulière que nous avons dû faire de presque tous les ouvrages quelle contient, pourra servir non seulement aux naturalistes, mais aussi aux bibliographes, aux bibliomanes et aux libraires, pour fixer leur opinion sur les au- teurs , l’étendue , le format , l’exécution , la rareté et le prix de ces ouvrages ; comme aussi c I X PRÉFACE. à savoir ceux quils devront consulter dans tel ou tel cas; travail dont nous avons senti souvent la nécessité, et qui dispensera laniateur d’acquérir une foule de livres inutiles. Cet ouvrage, trop volumineux pour faire partie de notre Histoire Générale, ainsi que nous lavions annoncé dans notre prospectus , paroîtra séparément, et sera imprimé forma in-8® pour la commodité du commerce: mais, quoiqu’il en devienne par-là isolé en quelque sorte, on voit qu’il ne sauroit en être indépendant, puisqu’il donne la clef de toutes les citations qui y sont contenues. J’observerai à cet égard qi^e je me suis ef- forcé d’établir des régies fixes pour ces citations , presque toutes synonqjiiques, tant pour leur ordre de succession que pour la manière constante et précise d’écrire leurs abrévia- tions, afin d’éviter toute équivoque, et de faciliter l’intelligence de l’histoire des espèces. Cet ouvrage sera divisé ainsi qu’il suit ; 1. Mémoires académiques, par Contrées. 2. Recueils scientifiques, y compris les Dictionnaires et les Encyclopédies. '' / . Ces deux premières divisions offriront l’état des divers mémoires sur les mollusques contenus dans chaque recueil académique ou particulier. •= - 3. Auteurs, par ordre alphabétique. ? Chaque article de ces trois divisions contiendra une courte notice sur tout ce qu’il est nécessaire de savoir pour se former une idée des auteurs et de leurs œuvres , et, s’il y a lieu , le cataloque synonimique des espèces terrestres ou fluviatiles de chacun des mé- moires ou traités spéciaux. *' . 4. Classification méthodique des auteurs , avec citation de leurs ouvrages. 5. Catalogue chronologique des auteurs d’après la date de leurs œuvres, pour servir à fhistoire de la science. ' , Ce premier grand travail préliminaire nous a mis à même d’en faire un second : de tracer le tableau historique des observations faites sur les mollusques depuis les anciens jusqu’à nous, et d’éclaircir ce qu’ils en ont dit. . Il étoit ensuite nécessaire d’arrêter une Terminologie critique et comparée ^ pour l in- telligence de nos descriptions, et qu’on puisse facilement comparer nos opinions avec celle de nos devanciers. Cette partie de notre travail nous a fort coûté, par la dissidence qui règne entre les auteurs les plus justement célèbres , et pareeque; jusqu’à présent, I PRÉFACE. xj personne ne s est attaché à poser les bases delà science, et à définiivdune manière claire, juste et précise , les diverses parties des animaux et de leurs lests. Nous devons cependant signaler, après les écrits de Linné, de Muller, d'Adanson sur ce sujet, insuffisants depuis les progrès de la science, MM. de Lamarck et de Blainville, comme s'occupant avec ar- deur de fixer ces idées fondamentales : aussi leurs écrits nous ont-ils beaucoup aidé dans nos efforts. Les travaux dont nous venons de rendre compte nous ont mis à même de déterminer les espèces dont nous avons eu connoissance , et d'en établir la synonymie générale , comme aussi de les décrire sur un plan uniforme, méthodique et comparatif ; mais comme il étoit essentiel de faire précéder leurs descriptions de toutes les notions qui peuvent donner une juste idée de leur organisation , tant intérieure qu’extérieure,' et des phénomènes qu elle présente dans sa comparaison avec celle des autres animaux ; comme il convenoit de décrire les grands rapports philosophiques de l’étude des mollusques avec celle des autres connoissances physiques, particulièrement avec la géSlogie , nous avons dû faire précéder le corps même de l’ouvrage d’une introduction pour toute ces géné- ralités , divisée comme il suit: > J. Terminologie complète, critique et comparée. ’ ) 2. Histoire de la science pour les mollusques en général, depuis les anciens jusqu’à nous; succession des idées et des travaux dans leur observation et leur classification. Tableaux des diverses méthodes qui se sont succédé , état actuel de nos con- noissances. > Application de ces développements aux mollusques terrestres et fluviatiles. * > 3. Philosophie de la science , importance de ses progrès ; ses rapports avec les autres par- ties de l’histoire naturelle, et sur-tout avec la géologie. 4. Détails de l’organisation; description des organes extérieurs, anatomie comparée, physiologie pour les mollusques en général; leur ordre parmi les autres animaux ; leurs grandes divisions naturelles; généralités particulières à ces divisions , et spé- cialement aux terrestres et aux fluviatiles; rapports de ceux-ci aux autres divisions de cette classe. 5. Considérations générales sur les débris fossiles des mollusques; importance de leur histoire ; considérations particulières à ceux des terrains formés sous les eaux PRÉFACE. douces ; exposé de nos connoissances géologiques sur ces terrains ; idée sommaire des différents dépôts connus ; de leur correspondance réciproque, et de leurs rap- ports avec les autres genres de formation des pays où on les a observés. » 6. Instruction pour la recherche , la préparation , lenvoi et l’arrangement des mol- lusques terrestres et fluviatiles, 7* Exposé critique et comparatif de notre méthode de classification ; ensemble du système. Nous observerons ici que, pénétrés de l’importance d étudier les mollusques terrestres et fluviatiles dans leur relation avec les marins , convaincus que la plupart des genres fluviatiles, et spécialement tous les Pectinibranches , vivent dans les deux eaux, nous n avons jamais cessé de considérer tous ces animaux dans leur ensemble, et que nous nous sommes efforcés de baser notre système méthodique sur les conséquences de cette considération. La partie descriptive qui suivra ces notions indispensables présentera , dans son en- semble, l’histoire particulière de toutes les divisions, ordres , familles, genres et sous- genres, cest-à-dire les caractères anatomiques, physiologiques ou systématiques qui les distinguent de leurs voisins j le tableau des mœurs des espèces comprises dans chacune de ces coupures ; l’indication des régions qu elles habitent de préférence j enfin tout ce qui peut justifier rétablissement des différents groupes formés. La description des espèces et de leurs variétés sera précédée d’une phrase Linnéenne en latin, et d’une synonymie générale pour le type comme pour ses variétés. Cette descrip- tion présentera, tant sur l’animal que sur son test, tous les caractères spécifiques indivi- duels, et les observations historiques ou critiques qui paroîtront nécessaires ou intéres- santes, ainsi que l’indication des lieux ou des collections où elles se trouvent, et des savants qui ont bien voulu nous les communiquer. Cette description sera accompagnée de la figure de l’espèce, peinte avec le plus grand soin et d’après nature, vue, s’il le faut, sous plusieurs aspects. Une ou plusieurs espèces dans chaque genre seront représentées avec leurs animaux , à moins qu’ils ne soient inconnus. L’ouvrage sera terminé I. Par un catalogue synonymique et systématique de toutes les espèces vivantes ou fos- siles décrites ; PRÉFACE. xiij ‘ h 2. Par un catalogue de toutes les espèces fossiles, par ordre de formation , avec l'envoi aux pages du livre; 3. Par une table alphabétique générale par matières et par genres. Nous arrêterons un moment Fattention sur une partie de notre travail qui nous a été la plus pénible; cest la synonymie: quelques personnes ont blâmé notre dessein d établir une synonymie générale à chaque espèce, s autorisant d’une foule de bons ouvrages dans d’autres branches de l'histoire naturelle, où Ton ne trouve qu’une ou deux citations. Sans doute, lorsqu'une science a fait de grands progrès, que ses bases sont fixées , que les auteurs qui en ont traité sont bien éclaircis , il est tout simple qu’une ou deux citations suffisent pour se faire compi'endre ; mais , dans la partie qui nous occupe , tellement embrouillée que les espèces les plus communes de France sont encore confondues, dans l’ouvrage meme de Draparnaud, où il n’existe pas un auteur dont les citations ne soient en grande partie fautives, il falloit nécessairement une synonymie complète, et nous sommes loin , malgré nos recherches et nos efforts , de la croire exempte d’erreur. Ces re- cherches critiques nous ont procuré la connoissance d’une foule d’espèces qui avoient été confondues sous les mêmes dénominations , et nous en ont fait rayer quantité d’autres de notre catalogue, où elles avoient été portées sur la foi des meilleurs auteurs. Le but des dessins en histoire naturelle est de représenter les espèces de manière à ce quelles soient aussi facilement distinguées entre elles, et aussi aisément reconnues que si Ton avoit les individus sous les yeux, et, quand on les a, de pouvoir les comparer d’après leurs caractères spécifiques ou génériques (i); caractères quelquefois peu saillants dans la comparaison d’espèces qui se lient en général d’une manière très graduée, ou difficile à reconnoître sur de petites coquilles , ce qui oblige alors de les dessiner à la loupe. Ces raisons forcent de donner, pour chaque espèce, au moins deux figures, souvent trois ou quatre, et quelquefois davantage, si l’on veut détailler les parties intéressantes de l’ani- mal ou de son test ; savoir : pour les univalves , i° la coquille de sa grosseur naturelle, vue l’ouverture en face; 3° vue par derrière, de profil , en dessus ou en dessous , suivant l’importance des caractères qu’on voudra faire ressortir; 3° les détails de l’ouverture grossie; 4° la coquille avec l’animal; 5*^ la forme de l’opercule; 6" la coquille grossie, si elle est trop petite; et pour les bivalves, i° la coquille fermée, vue sur une valve; 2° de profil ; 3" du côté de la charnière ; 4° les valves ouvertes ; 5° la charnière grossie ; 6° la (i) Voyez le mot caractère dans la terminologie. J XIV PRÉFACE. coquille avec lanimal. On peut croire que ces dessins, bien exécutés, rendent les diffé- rences spécifiques plus sensibles que les originaux niêmes, parceque souvent, faute d’être exercé ou soigneux, on n’auroit pas fait attention à quelques unes d entre elles, et qu’il y a telle position qui les fait bien mieux apercevoir que les autres 5 de là vient que,, quoi- qu’on ait adopté des positions générales et comparatives , on en a cependant employé de très différentes pour certaines espèces. La position générale pour les univalves est la même que celle que nous avons discutée dans notre Essai, et qui a été suivie par Drapar- naud; nous supposons la coquille placée dans la main de l’observateur à la hauteur de l’œil, le sommet en bas, Taxe perpendiculaire, -l’ouverture en face de lui j cette position, tout aussi naturelle que celle où le sommet se trouve en haut, a le grand avantage sur celle-là d’être presque universellement suivie, de servir par conséquent à la comparaison mieux que l’autre, et de présenter tous les caractères de l’ouverture, dont une foule de détails échappent dans Toi’dre inverse. Les espèces terrestres et fluviatiles n’étant pas douées en général de ces accidents sin- guliers ni des parties saillantes des coquilles marines, et étant communément fort petites, \ il falloit une très grande exactitude dans les détails et dans les caractères d’ensemble pour les rendre reconnoissables , et beaucoup de talent pour exprimer leur solidité, leur fra- gilité, leur transparence, leur opacité, le poli ou l’inégalité de leur surface, et leur donner le ton de lumière ou d’ombre qui est naturel à chacune d’elles, beaucoup étant si blan- ches, si transparentes , que ce ton étoit fort difficile à saisir; grâce à l’habileté de M*" Bessa, peintre de S. A. R. Madame la Duchesse de Berry, et de M*" Huet, peintre du Jardin du Roi, dont les noms seuls sont des garanties de perfection, nous espérons avoir évité cette monotonie rebutante pour l’œil, fatigante pour celui qui compare en étudiant, et qui est si opposée à la nature; monotonie qui se fait même remarquer dans les planches de Dra- parnaud, qui cependant sont bien supérieures à toutes celles qu’on a données avant elles. Nommer l’un des plus habiles graveurs du célèbre monument élevé par l’Institut d’É- gypte , Coûtai! ; et l’imprimeur des beaux ouvrages de le Baron de Humbolt, M** Langlois, qui est chargé en même temps de diriger l’enluminure des planches, c’est donner aux amateurs les plus difficiles des assurances satisfaisantes. Cette réunion d’ar- tistes distingués , qu’un même esprit de gloire anime, produira, nous osons l’espéi'er, un monument national de l industrie et des talents de la France. Draparnaud avoit jugé comme nous que le genre de gravure qui convenoit le mieux pour rendre le plus exactement possible ces coquillages, étoit celui qui approchoit le plus du dessin au lavis, parceque dans celui-ci , comme dans la nature , les ombres sont imitées par des teintes plus ou moins fortes, ainsi que les bandes ou traits colorés , et les stries ou gravures, les poils et les points par des traits secs; c’est ce qu’il est presque im^ PRÉFACE. XV possible de réunir dans la gravure au burin ; en conséquence, il a fait graver ses planches à la manière noire ; mais’, quoique très bien gravées , elles ne remplissent pas encore le but; cette manière donne aux figures un caractère de mollesse, d’indécision , de monotonie, de fadeur même; le grenu ne se fond jamais comme la teinte, il ne peut produire les traits secs de burin, qui terminent nettement, qui gravent, qui imitent les poils, le duvet, les 'aspérités , les sutures , etc. Nous avons donc cru devoir employer le genre de gravure qui réunit ces deux avantages , c’est celui qui imite le lavis, dit aqua tinta, que M’’ Coûtai! , qui l’a porté à un grand degré de perfection , a si habilement employé dans l’ouvrage de M*" Savigny sur les animaux sans vertèbres ; genre d’autant plus préférable qu’il se prête parfaitement à la peinture, sans laquelle on ne peut jamais qu’approcher foiblement de la nature , et à laquelle , par conséquent , toutes nos déterminations à cet égard étoieht subordonnées. Nous espérons que, grâce à l’habileté et au zélé pour les arts des artistes qui consacrent leurs talents au succès de notre ouvrage, il sera trouvé, sous le rapport des dessins et de la gravure, bien supérieur à tout ce qui a paru jusqu’à présent, < ■ Nous adresserons ici aux savants qui ont bien voulu nous aider de leurs lumières , et nous faire partager leurs richesses, les remerciements les plus sincèi-es et les plus vifs ; en retrouvant à chaque page de cet ouvrage l’expression de notre reconnoissance avec le témoignage public de ce que nous leur devons , ils nous permettrons d’espérer la conti- nuation de leurs secours qui nous sont indispensables. Nous osons même inviter avec quelque confiance les naturalistes françois et étrangers , ainsi que les sociétés savantes , qui s’intéressent aux progrès de la partie de l’histoire naturelle que nous traitons, et avec lesquels nous ne correspondrions pas encore, de vouloir bien nous communiquer leurs observations et leurs découvertes, qui seront publiées en leur nom , et serviront à éclaircir et rendre plus complet l’ensemble de notre travail. Nous serons assez heureux, sans doute, pour reconnoître leurs généreuses communications, par des choses nouvelles pour eux, et dont notre collection , assez riche en doubles, nous permettra de disposer. Les sentiments particuliers de la plus juste gratitude nous commandent de signaler à la reconnoissance des savants les nouvelles preuves de l’intérêt que les Ministres de Sa Majesté portent aux sciences. Aux témoignages flatteurs que LL. EEx. M*" le Marquis de Gouvion-Saint-Cyr et M'’ le Comte de Gazes, ainsi que M"" le Comte de Pradel , ont bien voulu nous donner de cet intérêt , témoignages qui seuls ont pu nous mettre à même de publier cet ouvrage , nous devons ajouter les marques précieuses de ce sen- timent dont nous sommes redevables à M' le Duc de Richelieu et à INF le Comte Molé alors Ministres des affaires étrangères et de la marine, qui voulurent bien adresser une instruction à tous les Consuls d’outremer et Employés françois dans les Colonies pour faire rechercher et nous transmettre les coquillages terrestres et fluviatiles des pays PRÉFACE. xvj , où ils se trouvent; mesure dont nous avons déjà obtenu les plus heureux résultats, et qui doit, en accroissant nos richesses, nous procurer des renseignements précieux sur Jes espèces exotiques dont les animaux nous sont encore inconnus. Cet intérêt si heu- reux pour la science nous est continué avec nom moins d’empressement par LL. EEx, le Marquis de Soles et Portai, qui ont bien voulu renouveller les instructions de leurs prédécesseurs, et nous assurer par-là une riche moisson d’objets nouveaux et cu- rieux. Nous voudrions pouvoir faire passer à la postérité les témoignages de notre recon- noissance, qui, dans cette occasion, est l’organe des nombreux artistes qui concourent à l’exécution de cet ouvrage; il montreroit ces Ministres, dans des circonstances si difficiles, occupés cependant à protéger, à soutenir, à aider les Sciences et les Arts, encore effrayés par le bruit récent des armes, et découragés par les divisions politiques. D’ailleurs ces enfants de la Prospérité et de la Paix auront souvent besoin de réclamer l’autorité de l’exemple , et nous serions glorieux de pouvoir leur léguer celui dont nous sommes l’objet, l’un des plus remarquables sans doute de l’intérêt qu’ait obtenu un particulier dans de telles circonstances. HISTOIRE NATURELLE DES PULMONES SANS OPERCULE. HISTOIRE NATURELLE DES PULMONËS SANS OPERCULE. Limacins, Férussac; Adélobranches, Duméi'il; Gastéropodes limaciens, TrachélipodeSj Lamarck; Kracken-Schnecken, Ocken; Pulmonés, Cuvier; Puhnobranches, Blain- ville. Caractères. Couverture ; quelquefois nus , mais plus ou moins protégés , soit par une cuirasse contenant souvent un rudiment testacé, soit par une petite coquille extérieure, alors rampant sur un disque ventral non distinct du corps dont le tortillon est nul ou très petit : le plus souvent cependant le corps est séparé du plan locomoteur, roulé en spirales, et tout l’animal se renferme dans une coquille de forme très variable, engai- nante, uniloculaire, en cône spiral et incomplet, et toujoui's iuoperculée ; plus rarement ranimai est défendu par une coquille non spirale et simplement recouvrante. Tentacules; au nombre de deux ou de quatre, variables pour la forme. Yeux; deux diversement placés selon les genres. Respiration ; point de branchies , respirant Fair atmosphérique en nature par le moyen d’une cavité tapissée d’un réseau de vaisseaux pulmonaires : cavité dont la place varie, mais qui est toujours située sous le coi'ps protecteur, et dont l’animal ouvre etfeiTiie à volonté l’ouverture. Organes de la génération; les deux sexes réunis sur le même individu (i) diversement placés suivant les genres , mais généralement situés près de la tête. Accouplement; toujours double et réciproque. Terrestres, fluviatiles, très rarement marins. Herbivores, frugivores ou carnassiers, très voraces. Observations, Cet ordre comprend tous les mollusques terrestres et fluviatiles, nus ou couverts d’une coquille inoperculée, si vulgairement connus dans nos contrées sous les noms de loches ou limaces^ à' escargots ou limaçons; l’on voit par là que les genres de testacés terrestres ou fluviatiles munis d’un opercule en sont exclus, quoique leur système respiratoire soit quelquefois analogue à celui des pulmonés sans opercule, dont ils diffe- rent d’ailleurs par des caractères d’organisation et des habitudes particulières. Il comprend (i) L’onchidie de Buchanan fera seule exception à cette régie géne'rale, si de nouvelles observations viennent continner la séparation des sexes sur des individus différents, comme favance cet auteur. Mémoires de la Société Linnéenne de Londres, tome 5, paae i32. 4 PÜLMONÉS aussi un très petit nombre d’espèces ou de genres marins quon a négligé jusqu’à présen d’y rapporter, malgré qu’ils soient assez bien signalés par les auteurs, et dont la quantité s’accroîtra indubitablement par l’observation des mollusques marins. I. HISTORIQUE DE l’oRDRE. Avant Linné, les pulmonés , comme tous les mollusques terrestres et fluviatiles unival- ves , ont été disséminés par-tout où le caprice des méthodistes a voulu les placer; Lister seul fait exception à cette assertion. Désignés plus particulièrement depuis Aristote par l’épithète de cochleœ^ beaucoup d’entre eux, par des distinctions arbitraires, sont entrés dans des divisions systématiques très distinctes entre elles. Ceux qui n’ont pas de test ou coquille, les limaces, ctoient placés tantôt avec les insectes, tantôt avec les vers, et Linné lui-même se trompa à ce point sur leurs rapports naturels, qu’il les plaça très loin des vrais limaçons, à la tête de ses vers mollusques , malgré l’exemple de Lister, qui depuis long-temps les avoit judicieusement réunies aux testacés terrestres. 11 est vrai qu’ayant embrassé un système qui séparoit les mollusques nus des testacés, il voulut être consé- quent, mais on peut croire cependant que si ce grand homme avoit médité davantage l’exemple de Lister, lui qui s’attachoit tellement aux rapports naturels, il eût modifié ou changé peut-être cette fausse division. Lorsqu’on étudie Lister, on est étonné du peu d’influence que ses travaux exercèrent sur ses contemporains et ceux qui, après lui, s’occupèrent des mollusques autre part qu’en Angleterre. Dès l’an i6y4 il indiqua, dans les Transactions philosophiques ^ les vues judicieuses et saines qui doivent diriger la méthode pour leur classement; et il est fort re- marquable de voir qu’après bien des fluctuations on est arrivé aujourd’hui aux mêmes divisions bonnes et mauvaises qu’il avoit signalées , il y a près d’un siècle et demi, pour les mollusques terrestres et fluviatiles, tant dans ce travail préliminaire que dans son Traité sur les mollusques de V Angleterre. En effet, les limaces y sont déjà placées dans leurs rap- ports naturels d’organisation avec les testacés. Les genres Hélice^ Bulime , Hélicelle , Lymnée^ Phjse^ Planorbe^ s’y trouvent très bien désignés, et quelques uns même suffi- samment caractérisés et distingués des genres operculés. Linné ne profita point assez de ces vues; et ce qui est plus extraordinaire, c’est devoir dans ces derniers temps repro- duire, au sujet des pulmonés nus, la même faute qu’il avoit commise, malgré que Gué- tard et ensuite Muller l’aient si bien signalée et rectifiée. Le peu de connoissances anato- miques qu’on avoit dans le siècle dernier sur les mollusques, la nécessité de débrouiller le chaos de la science, et de s’attacher pinncipalement aux idées d’ensemble, peuvent sans nul doute faire excuser Linné de cette erreur, et d’avoir, en quelque sorte, conservé dans son grand genre hélix la division monstrueuse des cochleæ d’Aristote, quoique cepen- dant ses observations particulières sur plusieurs pulmonés dont il a décrit les animaux, auroient dû , à ce qu’il semble, le tenir en garde contre des réunions peu conformes aux règles qu’il avoit si habilement posées pour les autres parties des sciences naturelles. Les pulmonés sans opercule, dans le Systema naturce^ font presque tous partie de ce grand genre, où ils se trouvent confondus avec des pulmonés operculés, des pectinibranches et des espèces marines de divers genres; d’autres, en petit nombre, sont placés dans les SANS' OPERCULE, 5 Bulla^ Xo&Buccinum^ les Trochus^ et les Turbo avec des mollusques marins dune orga- nisation toute différente. Daubenton est certainement le premier qui se soit prononcé sur la nécessité d établir le système méthodique du classement des mollusques sur la double considération des ani- maux et de leurs tests.. On peut voir dans les Mémoires de l’Académie des sciences , pour l’année 1743, l’extrait d'un travail qu’il lut à cette société sur cet objet; mais il ne paroît point qu’il ait fait aucune application de son opinion. Guétard l’adopta, il suivit et perfectionna la méthode de Lister, et signala très bien la liaison des limaces aux limaçons. Il commence sa classification par ces deux genres, sous ces deux noms, et comprend dans le dernier les hélices à bouches demi-rondes j tandis qu’il caractérise le buccin terrestre troisième de ses genres, par une spire alongée et une ouverture oblongue^ d’où Bruguières a dû concevoir l’idée de la division des hélix de Linné en hélice et en bulime: enfin, il signale aussi, comme ^enveyXes limaçons à coquilles apla- ties et ombiliquées qui semblent répondre aux hélicelles de M** le chevalier de Lamarck. Le genre Planorbe reçoit, pour la première fois, ce nom dans le travail dont il est ques- tion, imprimé dans les Mémoires de V Académie des sciences, pour l’année 1756. Les conques ou buccins fiuviatiles , empruntés de Lister comme ses autres divisions, sont de- venues les buccins de Geoffroy et de Muller, les lymnées deM. de Lamarck. Guétard paroît n’avoir point observé le genre Physe* Adanson , qui écrivoit dans le meme temps, détermina avec encore plus de soin les ca* ractères extérieurs de quelques uns de ces genres de pulmonés sans opercule. Ceux des physes ou buccinum à sinistra in dextram convolutarum de Lister, par la description du bulin; ceux des planorbes par celle du coret, et ceux des hélices à spire alongée et à Co^ lumelle droite et ombiliquée ^ par la description du kambeuL On lui doit même un genre de pulmonés marins, dont presque personne jusqu’ici n’a tenu compte, le piétin; lesor- 772ef pourroit bien être aussi dans le même cas, et former un nouveau genre dans la fa- mille des limaces, s’il n’est point dépourvu de tète, ainsi qu’Adanson l’affirme; ce qui n’est pas probable. Nous pensons plutôt qu’il est sevflement dépourvu de tentacules, et que son organisation analogue à celle des acérés de M^ Cuvier le placera près de cette fa- mille des tectibr anches^ s’il n’est point un véritable pulmoné comme nous le présumons, de manière à former une liaison très remarquable entre ces deux ordres. Geoffroy, qui vint après ces savants, détermina plus rigoureusement encore les ca- ractères des divers genres qu’on rencontre dans les environs de Paris. Il n’adopta point les deux démembrements de Ihélix proposés par Lister, et suivis par Guétard, qui lui parurent avec raison peu fondés comme genres ; mais il conserva ceux de ce dernier, qu’il ne cite pas, ce qui a lieu de surprendre, et établit le genre Ancyle. On peut reprocher à cet excellent observateur d’avoir négligé les pulmonés nus, et de n’avoir point, comme Lister, distingué les physes, dont l’animal est, à la vérité, très analogue à celui des pla- norbes. G est sur les traces de ces deux observateurs célébrés que Muller essaya de classer, d’a- près les mêmes bases qu’eux, tous les mollusques terrestres et fluviatiles, et renferma les pulmonés inoperculés dans les genres Limax, Hélix, Vertigo^ Carychium ^ Vianovhis ^ Ancylus et Buccinum; adoptés, comme l’on le voit, de Guétard et de Géoffroy, excepté le second et le troisième qu’il a décrits le premier. Tous ces genres, bien caractérisés par les 6 •PULMONÉS différences de leurs animaux , renferment cependant dans Muller une foule d’espèces étran- gères les unes aux autres; mais si Ton réfléchit au défaut fréquent de caractères constants dans le test, à l impossibilité meme quelquefois de reconnoître par la seule inspection de celui-ci, à quel genre de mollusques il appartient, on sera porté à excuser les erreurs du savant Danois au sujet de ces espèces, sur lesquelles on est aujourd’hui plus éclairé. Bruguières, en signalant ces erreurs, aui’oit pu, à ce qu il semble, profiter des heureu- ses innovations de scs devanciers; Ton est étonné de voir, par son tableau synoptique, qu un observateur d’ailleurs si exact ait négligé plusieurs genres très naturels de pulmo- nés, bien caractérisés avant lui, pour étendre et renouveler une mauvaise division intro- duite par Lister et Guétard, celle hélices à bouche oblongue , en créant,, par un dé- membrement des hélix de Linné, un nouveau genre, le Bulime, qui partage cette vaste réunion de mollusques hétérogènes en deux parties presque égales, mais aussi peu natu- rellement groupées et circonscrites Tune que l’autre. En 1797 et 1798 parurent les premiers travaux de MM. Cuvier et de Lamarck sur les mollusques. Nous avons exposé, dans l’Histoire de la science, l’esprit et la marche des belles et diverses coupes établies successivement par ces savants illustres, et presque si- multanément d’après l’impulsion qu’ils avoient donnée par MM. Duméril, Ocken et de Blainvillc. Nous allons examiner actuellement plus en détail les changements introduits dans les pulmonés par les différentes méthodes de tous ces savants. Dans \e Tableau élémentaire àG M** Cuvier, les limaces sont enfin replacées près des hélices; tous les autres pulmonés sans opercule sont renfermés dans les genres Hélice et Bulime de Bruguières; le planorbe cependant paroît avoir été oublié. Peu après, M*^ de Lamarck, dans le travail qu’il a publié dans les jâctes de la Société dTiistoire naturelle de Paris, où il étend et perfectionne la méthode de Bruguières, ajoute aux genres Bulime, Planorbe, Hélice, de ses prédécesseurs, les genres Agathine ^ Pyramidelle et Auricule. Les buccinum de Guétard, Géoffroy et Muller, y reçoivent, pour la première fois le nom de lymnées, changement nécessité par le besoin de laisser ce nom aux mollusques marins, ainsi désignés par Linné. Les limaces ne sont point compri- ses dans ce travail, M"" Lamai’ck paroissant suivre alors la division des vers de Linné et Bruguières en mollusques et en testacés. Les tableaux synoptiques qui suivent le premier volume de \ Anatomie comparée ^ montrent les hélix de Linné, comme un groupe formé par les genres Planorbe, Hélice, Ampullaire, Mêlante^ Bulime et Agathine. Les limaces trop éloignées encore des hélices sont suivies du Testacelle ^ genre nouveau institué par M** Cuvier pour caractériser les li maces à coquilles de Favanne. Jusqu’alors les mollusques n’offroient que des genres isolés, et l’on n’avoit point en- core réuni certains d’entre eux en familles naturelles par des rapports communs d’orga- nisation et d’habitudes; leur petit nombre, à la vérité, n’en avoit point encore fait sentir la nécessité. Pour la première fois cette idée se trouve appliquée aux pulmonés dans X Essai méthodique publié en 1799 pcir mon père. Scs limacins comprennent quatre groupes pour les pulmonés sans opercule; les limacins nus mais cuirassés,^ qui ont pour type le genre Limace; les limacins unitestacés et cuirassés ,, qui offrent pour exemple /Vzé/^co- limax ; les unitestacés avec collier qui renferment les hélix, les vertigo et les carychium; enfin, les unitestacés sans collier , ou bitentaculés aquatiques, qui comprennent les bue- SANS OPERCULE. 7 cins, les planoi'bes, le bulin d’Adanson, et lancyle de Geoffroy et de Muller. Trois de ces groupes sont tellement naturels, quils ont été adoptés depuis par un grand nombre de naturalistes. Les operculés terrestres et fluviatiles forment un groupe à part. Un nouveau genre de pulmonés sans opercule parut dans la première édition des Animaux sans vertèbres^ le Pupa; dans cet ouvrage, où M** de Lamarck expose un sys- tème plus distinct de tous les autres, les mollusques nus sont rapprochés des testacés, mais quelques uns d entre eux sont encore trop éloignés des genres auxquels ils se lient naturellement, Draparnaud, dont les ouvrages parurent après ces travaux, donna à Xhélico-limax le nom de vitrine; établit les genres Amhrette et Clausilie sur des caractères assez légers, sur-tout pour le premier ; donna au carychium le nom d auricule que M** de Lamarck avoit affecté à Yauris midœ et au genre bulin d’Adaiison le nom de Physe. A-peu-près dans le même temps parurent les excellents Mémoires de M*" Cuvier sur Ta- natomie de la limace et du limaçon, du planorbc et du grand lymnéej c’est à cette épo- que que Ton doit rapporter Forigine de la distinction des pulmonés, en ordre sous ce nom, d’après leur mode de respiration. M*" Duméril, dans sa Zoologie analytique^ où Ton trouve déjà les grands progrès de la science, réunit les pulmonés avec plusieurs genres de pectinibranches en une grande fa- mille des gastéropodes, sous le nom adélobranches ^ de manière à conserverie genre Hélix de Linné dans presque toute sa latitude; il n’admet point, et avec raison , les buli- mes de Bruguières. Dans la seconde édition de l’Essai systématique de mon père, les pulmonés sont parta- • gés en deux sections, dont la première comprend tous ceux dont le corps est conjoint a^^ec le pied ^ et qui sont nus ou presque nus; la seconde, ceux dont le corps est distinct du pied^ roulé en spirale et renfermé dans une coquille; le genre Hélice y est divisé en plu- sieurs sous-genres, par le rétablissement des ambrettes, des bulimes, des agathines, des maillots et des clausilies, dans leur dépendance naturelle des caractères communs qui les distinguent. On y signale le bulime glans de Bruguières et les espèces analogues, comme devant former un nouveau genre; on va le trouver sous le nom de polyphème dans l’ou- vrage suivant. Une foule de noms nouveaux de genres parut dans la Conchyliologie de M^ Dcnys de Montfort, publiée en 1810; le carocolle^ le capraire, Yibere^ le cépole^ le polydonte^ Xacave^ Xeradis^ Xezonite^ Xegibbe, Xescarabe, le mélampe (marin selon cet écrivain), le tomagère, le polyphème et le ruban^ formés pour la presque totalité sur les caractères spécifiques que présentent certaines especes remarquables, et dont quelques uns, malgré le peu de fondement de leurs distinctions génériques, ont été adoptés par d’autres sa- vants. Dans \ Extrait du Cours de M** Lamarck, les pulmonés sans opercule se trouvent pla- cés dans deux sections distinctes ; celle des gastéropodes et celle des trachélipodes qui sont eux-mêmes gastéropodes. Les pulmonés, avec ou sans opercule, sont disséminés dans plusieurs familles des trachélipodes, quelques noms nouveaux de genres y parois-^ sent avec la Parmacelle de M** Cuvier, tels que VHélicelle^ XAmphybulime , déjà publiés sous le nom d’ambrette, par Draparnaud, et le Conomle déjà nommé mélampe par Montfort. 8 PULMONÉS Après tons ces travaux nalionaux paroissent les premiers essais des étrangers dans la rectification du système de Linné. ]NF Flemming introduit des familles nouvelles sur la considération de quelques caractères généraux des coquilles, mais qui rompent tous les rapports naturels de Forganisation de leurs animaux. Il classe, par exemple , les ancyles avec les patelles , les planorbes à côté du genre Spirorhis^ qu'il institue, pour des serpules de Linné; il laisse les carychium et les vcrtigo avec les pupa et les clausilies , pour en faire le genre Odostomia; les bulimcs de INF de Lamarck sont placés par lui avec les lymnées du même auteur; il laisse des coquilles marines dans les hélix, et des physes dans les bulla de Linné : on diroit enfin que la méthode de M** Flemming est un mélange des divers systèmes nouveaux avec celui du Systcma naturæ, et que ce savant a cherché da- vantage à perfectionner le groupement des coquilles , en apparence analogues, qu’à rap- procher les animaux semblables. Dans le Bulletin des Sciences pour i8i4 on voit un aperçu des nouvelles et intéres- santes considérations que IVF de Blainvillea apportées dans Fexamen des mollusques; il y nomme les pulmonés, déjà caractérisés sous ce nom par Cuvier dans son cours, P almobranches ^ en en séparant le genre Onchidiurn, Deux ans après Fon voit dans le même Recueil le tableau synoptique de la classification générale de M'’ de Blainville. Malgré que la plupart des zoologistes fussent bien d’accord que dans la classification des mollusques il falloit avoir égard à-la-fois L l’animal et à la coquille, on navoit pu con- vei'tir cette idée assez vague en quelque chose de positif, pareeque Fon ne connoissoit pas assez le rapport nécessaire de la coquille avec Foi'ganisation de l’animal. M*" de Blainville a fait voir le premier que le test est spécialement le corps protecteur de l’organe de la res- piration et qu’il y a entre eux un rapport intime. Selon ce savant cet important rapport ne tient pas à la nature de cet organe, mais bien à sa forme et à sa situation; c’est là pour ainsi dire la clef de la nouvelle classification des animaux mollusques proposée par M** de Blainville. Nous allons donner un aperçu de la manière dont il distribue les pulmonés qui nous occupent seuls actuellement, d’après les changements récents qu’il a faits à son tableau sy- noptique tel qu’il est imprimé dans le Bulletin des Sciences. Il ne conserve pas la dénomination de pulmobranches ^ qu’il avoit d’abord adoptée, et la remplace par celle HHadélobranches ^ empruntée à M** Duméril. Cet ordre est divisé d’après des considérations nouvelles en céropidées ou tétracères^ en acéropidées ou dicères et en acérés. Rien n’est plus naturel que cet ordre qui revient toujours aux pulmonés de M** Cuvier, ou Pulmobranches de de Blainville, sauf peut-être la troisième famille des acérés ^\xt laquelle nous ne sommes pas fixés, ne connoissant point assez Forganisation du sonnet d’Adanson pour lequel elle paroît établie. Nous aurions nous -memes adopté la dénomination Sadélobranches si VHélicine^ genre de l’ordre des pulmonés operculés^ n’étoit point composé de véritables adélobran- elles ^ ce qui forceroit par là à réunir deux ordres si distincts l’un de Fautre par la présence ou Fabsencé d’un opercule. Nous n’avons point adopté non plus, malgré tout ce quelle offre de séduisant, la divi- sion des pulmonés d’après le nombre de tentacules à cause des certigo et des carychium qu’il faudroit par là réunir aux bitentaculés aquatiques. SANS OPERCULE. 9 Dans nos Mémoires géologiques on trouve un tableau de classement des mollusques terrestres et fluviatiles d’après la considération des milieux où ils vivent. L’ouvrage fort étonnant et fort singulier de M*" Ocken montre, comme nous l’avons déjà dit, un esj)rit opposé à celui de M*" Flemming, et malgré quelques rapprochements peu naturels ^u’on y observe, il est intéressant à étudier; voici scs divisions pour les pul- monés qui correspondent à l’ordre qu’il appelle kracken-schnecken (i). La première de cos divisions, drollschluche ^ renferme les genres Planorbis, BulinuSy Adanson; Lymneus et Marsjas. ( Auricula, Ijamarck.) La seconde, kinkschluche ^ comprend ronchidium de M** Cuvier, XactéoUy formé pour une aplysie, la limace des auteurs et la parmacelle de IVP Cuvier. La troisième, renferme lècarychium, le vertigo, le testacellc (auquel il réunit l’hélico Umax) et le lucenUy ( Ambrette, Draparnaud.) La quatrième, des renferme le volvulusy qui correspond au genre Clausilie de Draparnaud, et à une partie de ses pupa; le vortex qui comprend les hélices aplaties et carénées (Caracolle de Montfort, et une partie des hélicelles de INF de La- marck); l’hélix et le pythia, (Scarabe, Montfort.) Les pulmonés sans opercule, dans l’important ouvrage deM** Cuvier sur le règne ani- mal, forment le quatrième ordre des gastéropodes; il les divise en terrestres et en aquati- qiies. Les premiers comprennent deux familles, celle des limaces, qui renferme les limaces proprement dites ^ les testacelles et les parmacelles ; et celle des escargots qui comprend les escargots proprement dits ^ les vitrines, les bu limes , les maillots, les scarabes, les gre~ nailles (Bulime et Pupa) et les ambrettes. Les clausilies et les agathines paroissent former des genres hors de ces deux familles. Nous observerons que les parmacelles devroient peut-être précéder les testacelles, et les vitrines marcher avant les escai'gots proprement dits afin de suivre immédiatement les testacelles; les vitrines nous paroissant d’ailleurs bien distinguées des hélices. Les pulmonés aquatiques comprennent les onchidies, les planorbes, les lymnées, les physes , les auricules, les mélampcs, les actéons, et les pyramidelles; l’ancyle oubliée d’a- bord se trouve dans l’errata pour être portée entre les genres Onchidie et Planorbc. Voilà à notre connoissance l’ensemble des changements successifs qui ont eu lieu dans l’arrangement des Pulmonés sans opercule, et l’histoire des découvertes et des considé- rations qui ont amené nos connoissances sur ces mollusques à l’état où elles sont au- jourd’hui. Nous les avons vus formant d’abord des genres isolés, groupés ensuite en familles na- turelles, d’abord par nous, ensuite par d’autres de diverses manières: enfin bien carac- térisés et réunis en un ordre distinct sous les noms de pulmonés ou de pulniobranches , après les travaux anatomiques de M. Cuvier sur ces animaux. Dans 1 exposé critique de notre système de classification , nous avons détaillé les motifs qui nous ont portés à faire un ordre à part des pulmonés operculés^ et à ajouter à la dé- nomination de ceux qui sont nus aux privés d’opercules^ celle éü inoperculés. (i) Ces mots étant des composés et surcomposés tellement difficiles à entendre que les nationaux pour- roient bien ne pas les comprendre, nous n’essayerons pas de les traduire. 2 10 PULMONÉS IL OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR l’oRGANISATION ET LES FACULTÉS DES PULMONÉS SANS OPERCULE. Nous avons mentionné avec soin dans les généralités, eu traitant des gastéropodes,^ l’organisation générale des animaux de cette classe; nous avons indiqué les principales différences qui caractérisent chacun de ses ordres, nous ne répéterons point ici les dis- tinctions comparatives que nous avons signalées, nous nous bornerons seulement à pré- senter quelques observations sur l’organisation commune aux pulmonés sans opercule et sur les exceptions qu’elle présente selon les familles de cet ordre, nous réservant de donner à l’histoire particulière dç chacune de ces familles des descriptions plus complètes, et tous les détails nécessaires pour les bien connoître. Tous les pulmonés sans opercule offrent les mêmes caractères essentiels d’organisation, ainsi les limaces et les limaçons qui dévorent nos potagers , de même que les testacés uni- valves sans opercule qui peuplent nos sources et nos ruisseaux et sans doute aussi le petit nombre connu de pulmonés marins, ont tous des systèmes analogues pour le mouve- ment, les nerfs, la digestion , la respiration et la reproduction. Les organes de la vue, du tact, de l’odorat, du goût et celui particulier pour la viscosité, paroissent aussi sembla- blement constitués. I^e nombre et l’arrangement des muscles et des nerfs, varient cepen- dant quelquefois selon que ces animaux ont ou n’ont pas de test, sont pourvus de deux ou de quatre tentacules, rétractiles ou contractiles et d’yeux situés ou non à leurs som- mets ; selon encore que la cavité pulmonaire est plus antérieurement ou postérieurement placée, et que les organes de la génération pour les deux sexes sont réunis ou séparés et plus ou moins distants l’un de 1^’autre. La forme, le volume , l’emplacement des autres organes varient aussi selon les familles et quelquefois selon les genres, mais l’ejisemble de l’organisation est toujours analogue, seulement il est modifié dans quelques parties et approprié aux différences de vie et d’ha- bitudes de ces diverses familles. Le système musculaire par exemple est plus étendu chez les pulmonés dont le corps distinct du pied est renfermé dans une coquille; ils sont pourvus de gros muscles propres à tirer le pied et la partie antérieure du corps dans le test. Ces muscles, comme nous l’avons déjà dit, ont leurs points d’attache à la columelle et se dé- placent à mesure que l’animal, en croissant, agrandit sa coquille. li’enveloppe générale du corps ou peau est composée de fibres plus ou moins serrées, dans les espèces terrestres , et sur-tout dans celles qui ne sont point protégées par une co- quille, la contexture en est beaucoup plus épaisse, ridée plus ou moins profondément par de petits sillons qui s’anastomosent, et susceptible d’une contraction extraordinaire dans toutes les directions; chez les fluviatiles la peau est plus lisse et plus unie. Le tissu muqueux paroît aussi plus lâche chez les terrestres, la mucosité qui en transsude de toute pai't y semble beaucoup plus abondante que dans les fluviatiles, quoique chez celles-ci l’organe qui la prépare soit d’un volume plus considérable que chez les premières. Peut- être à la vérité cette différence apparente tient-elle au contact du fluide qui se renouvelant sans cesse lave et enlève continuellement cette mucosité. Du reste cette matière n’est pas éga- lement facile à se détacher chez tous les pulmonés fluviatiles , car le lymnée glutineux rend l’eau glaireuse tout autour de lui malgré le courant du fluide, de manière à ce que d’assez SANS OPERCULE. i 1 gros insectes ne puissent nager à une certaine distance du point où il se trouve; quelques physes sont aussi dans ce cas qui montre Tusage du même moyen de protection que la nature a employé pour les especes terrestres. En général on peut penser que la mucosité est moins nécessaire aux especes fluviatiles qui sont garanties dans l’eau d’une foule de dangei's dont elle doit préserver les terrestres. Quelques pulmonés nus ont un organe particulier qui sécrété cette viscosité en plus grande abondance. Les pulmonés terrestres sont pourvus de muscles rétracteurs pour retirer leur tenta- cules; les fluviatiles dont les tentacules au nombre de deux seulement sont simplement contractiles n’ont point cet appareil : les bitentaculés terrestres n’ont par la même raison qu’une partie de ces muscles. Nous avons déjà décrits le mécanisme qui permet aux tentacules réti'actiles de rentrer dans eux- mêmes, comme l’on retire en dedans les doigts d’un gant; ce qui est moins connu c’est qu’ils sont en même temps contractiles par le raccourcissement des anneaux fibreux dont ils sont composés ; nous les décrirons plus particulièrement en décrivant l’anatomie détaillée des limaces. Tous les pulmonés sans opercule ont une organisation assez analogue pour la masse de la bouche, cependant dans les genres nus on a observé quelques différences dans les muscles destinés à la faire retirer dans le corps ; ceux de la verge offrent aussi quelques particularités, nous indiquerons les uns et les autres dans les descriptions anatomiques des divers genres. C’est une erreur de penser que cette masse charnue, que nous avons nommée plan lo^ comoteur^ en la décrivant d’une manière générale, et sur laquelle glissent les gastéropodes , est toujours leur j)icd dans sa totalité. Chez les pulmonés nus , et chez beaucoup d’autres gastéropodes dépourvus de test, le pied n’occupe qu’une portion moyenne, et plus ou moins étroite de ce plan locomoteur, elle y forme une bande composée d’une succession non interrompue de fibres musculaires transversales, limitées par deux lignes tendineuses longitudinales. Voilà ce qui constitue le vrai pied, quelquefois presque creusé en sillon, d’autres fois en quelque sorte saillant sur les bords du plan locomoteur; de ces bords partent d’autres muscles transversaux , tout le plan offre encore d’autres fibres plus fines qui se croisent en divers sens et lui permettent de se contracter ou de s’alonger excessivement, de se mouvoir de côté et sur lui-même, comme aussi de prendre toutes les figures possibles. Le pied véritable est partagé en un certain nombre de sections transverses plus ou moins grandes ou petites, par l’arrangement particulier des fibres musculaires longitudinales, qui semblent former dans le mouvement des ondulations égalisées par des points d’arrêts organiques, et qui font avancer l’animal par un mouvement ondulatoire analoge à celui des reptiles. Ces sections paroissent former alternativement le vide et le plein sur le plan ou elles se posent, en même temps que celle qui suit occupe la place de celle qui la pré- cède, la transmission du mouvement paroissant s’effectuer de l’arrière à l’avant, mécanisme qui fait avancer l’animal par une progression lente et uniforme de la hauteur d’une section, à chaque transmission successive du mouvement de toutes les autres, tout en l’attachant fortement aux corps sur lesquels il marche (i). (i) L’on peut lire sur la progression de ces animaux l’intéressant Mémoire de M. Weiss, imprimé dans le Journal de Physique de Rozier, première année, p. 4m. C’est le seul auteur qui ait conçu et assez bien indiqué la marche de ces mollusques; 12 PULMONÉS Ces sections ne sont point également bien distinctes ni bien visibles chez tous les pul- monés , la couleur et 1 angle de lumière les font souvent seuls apercevoir; elles sont bien prononcées dans certaines variétés du Umax ater vel rufus de Linné; on peut les voir, ainsi que tout le plan locomoteur de la variété que j ai fait dessiner, à la planche fig. 5. Chez les pulmonés testacés le pied est beaucoup plus large que chez ceux qui n’ont pas de test, il occupe meme chez ceux-là, toute la largeur du plan locomoteur. On comprend parfaitement que les premiers ont besoin d’un plus grand appui pour supporter un test souvent très lourd et qui les feroit vaciller dans leur marche s’ils n’avoient comme les se- conds qu’un pied très étroit. On ne peut rien distinguer de semblable chez les pulmonés fluviatiles, le plan loco- moteur tout entier paroît remplir l'office de pied , et les sections ou n’existent pas, ou sont beaucoup trop petites pour être aperçues; le réseau fibreux extérieur est beaucoup plus fin, et les muscles intérieurs sont différemment organisés que dans les especes terrestres, ces mollusques ayant besoin d’un mécanisme et de moyens différents et bien plus puis- sants pour adhérer aux corps solides dans le fluide aqueux où ils sont exposés aux chocs de masses considérables de ce fluide. Ils marchent d’ailleurs beaucoup plus vite pour l’or- dinaire et joignent à cette faculté de marcher dans l’eau ou d’y glisser sur les corps solides à la manière des gastéropodes terrestres, celle non pas de nager mais de marcher ou glisser à la surface des eaux, le test en dessous, le pied en l’air et comme attachés à la couche d’air <[ui est immédiatement en contact avec le fluide, ou peut-être cependant à la dernière couche d’eau qui touche à l’air. Les pulmonés n’offrent aucun organe propre à la natation, et ne paroissent pas exécuter des mouvements qui y aient véritablement rap- port, ils n’avancent point entre deux eaux, mais ils s’élèvent à leur surface, se laissent couler au fond en dilatant ou contractant leur cavité pulmonaire, la vidant même d’air au besoin , ce qui augmente ou diminue leur volume et leur poids , et les rend plus légers ou plus lourds que l’eau qu’ils déplacent. Nous décrirons l’organisation de leur pied en traitant de leur histoire particulière. Une anomalie bien remarquable se présente dans l’organisation du plan locomoteur du piétin d’Adanson , anomalie que peut-être l’observation rapprochera jusqu’à un cer- tain point de l’organisation commune aux mollusques de cet ordre, et qui du reste est tout-à-fait appropriée aux habitudes de ce singulier petit pulmoné marin. Battu presque sans cesse par les vagues, dans les cavités des rochers où il se tient exposé à fleur d’eau aux grands coups de mer, il avoit besoin pour y résister d’un pied fortement constitué et qui l’attachât aux rochers d’une manière solide. Au lieu d’être composé d’une suc- cession non interrompue de fibres musculaires transversales divisées en un certain nombre de sections , il paroît composé de deux talons semblables à chacune de ses extré- mités laissant entre eux un espace vide et profond ; lorsqu’il veut marcher il s’affermit sur le talon postérieur et porte le talon antérieur en avant aussi loin que peut le permettre la partie intermédiaire creusée qui est susceptible d’une extension considérable; il approche ensuite le talon postérieur jusqu’à l’antérieur, et fait ainsi avancer son corps de tout 1 es- pace qui les tenoit séparés. Marche analogue mais opposée à celle des cyclostomes dont le pied offre deux lobes longitudinaux qui se portent alternativement en avant. Le système nerveux, chez les pulmonés terrestres et fluviatiles, offre une répartition à- peu-près semblable, le cerveau montre cependant une division plus compliquée chez les SANS OPERCULE. i3 lymnées et les planorbes; il y a aussi qvielqucs difféx'ences entre celui de l’hélix et de cer- tains genres nus. Généralement les pulmonés terrestres sont pourvus de quatre tentacules cylindriques, renflés à leurs sommets; les deux supérieurs et plus longs paroisscnt spécialement desti- nés à porter les yeux plus ou moins en avant de la tête de lanimal, comme deux senti- nelles vigilantes chargées d’éclairer ses mouvements. Si l’on réfléchit aux habitudes, à la ma- nière de vivre de ces animaux ou verra qu’exposés à une foule d’ennemis, à mille chocs, à beaucoup de mutilations accidentelles, il leur étoit plus nécessaire quaux especes flu- viatiles d’avoir des yeux très avancés et organisés de manière à pouvoir se porter de tous les côtés pour découvrir le danger; placés au bout d’un tube en quelque façon comme l’objectif d’une lunette, ces organes auroient été par cela même souvent exposés à ces mu- tilations dont ils doivent garantir le corps, si le mécanisme de leur rétraction ne les en eût préservés. » Indépendamment de cette rétraction qui les garantit de tous les accidents, bien mieux que neferoient des paupières , les fibres annulaires qui composent les tentacules permet- tent à ceux-ci de se contracter sur eux-mêmes comme nous l’avons déjà dit, et par là d’a- vancer plus ou moins les yeux pour examiner de plus près les corps que l’animal ren- conti'e lorsqu’il est averti par le contact de l’air de leur approche, et qu’il ne croit ce- pendant pas prudent de lancer ses yeux aussi loin que le développement des tentacules peut le permettre. Les seuls pulmonés terrestres qui fassent exception à cette régie générale sont les cary- chium qui n’ont point de petits tentacules, et dont les yeux, au lieu d’être placés au bout des grands, sont situés immédiatement à leurs bases comme chez les aquatiques. Sans doute leur genre de vie clandestin ne nécessitoit pas la même organisation que chez les es- pèces plus exposées par leurs habitudes à tous les dangers qui menacent ces animaux. Les vertigo qui sont privés comme les carycliium des tentacules inférieurs ont leurs yeux placés, comme dans la plupart des autres pulmonés, aux sommets des tentacules supérieui's. Dans les pulmonés fluviatiles on ne trouve jamais que deux tentacules toujours con- tractiles ; ils sont subulés , linéaires ou triangulaires et aplatis ; les yeux sont situés à leurs bases internes presque toujours. Le séjour de ces mollusques dans l’eau, qui peut être troublée par mille causes et rendre ain^i leur vue mutile, devoit naturellement nécessiter la supériorité du sens. du tact pour préserver ces animaux; aussi celui de la vue lui pa- roît-il subordonné. Les yeux fixés sur la tête semblent plus spécialement destinés à avertir l’animal des dangers qu'il peut courir vers cette partie, et des corps étrangers qui pour- roient s’introduire entre le cou et la tunique qui tapisse le test, cette cavité n’étant point fermée comme dans les espèces terrestres par un collier qui entoure le cou jusqu’au bord de l’ouverture de la coquille. Ces tentacules très irritables présentent une large surface ou un filet si délié qu’ils doivent percevoir les plus légères impressions, mais. toujours dirigés en avant ils ne pourroient avertir lanimal du danger qu’il coure par derrière, où pour cette raison les yeux sont placés. 11 n’eût pas été prudent d’ailleurs de mettre les yeux aux sommets des tentacules chez des mollusques, beaucoup plus exposés encore que les terrestres aux mutilations accidentelles. Dans les pulmonés terrestres les tentacules inférieurs paroisscnt être les organes de l’o- i4 PÜLMONÉS ^ dorât, selon M** de Blain ville; placés plus près de la bouche et des corps sur lesquels ils rampent, leui'S mouvements peuvent indiquer aussi qu’ils servent de palpes; mais il est difficile d’avoir une opinion bien précise à ce sujet; il est à présumer que les deux tenta- cules supérieurs peuvent aussi, jusqua un certain point, apprécier les corps qu’ils ren- contrent, du moins on ne peut s’empêcher de le penser lorsqu’on observe attentivement le jeu de ces organes chez certains de ces animaux. Dans le cary^hium tout doit faire présumer que les deux seuls tentacules, qui ne por- tent point les yeux, sont des palpes. Les vertiges privés des tentacules inférieurs parois- sent doués de mamelons qui en tiennent la place, mais qui n'ont aucune forme de ten- tacules. On devra attendre, pour asseoir son opinion à ce sujet, qu’on en ait observé de grosses espèces. Dans quelques genres, comme dans le testacelle, sous les deux petits tentacules, aux côtés de la bouche, on voit deux mamelons assez saillants et contractiles qui font aussi l’office de palpes, et nous sommes assez portés à croire, avec M*^ de Blainville, que ces appendices, ainsi que ceux analogues qu’on rencontre aux côtés de la bouche chez les autres pulmonés terrestres, sont essentiellement les organes du tact, par analogie avec ce que nous avons reconnu chez les fluviatiles. Dans ceux-ci , ce sont les lobes latéraux de la tête qui remplissent ce dernier usage; mais il est à présumer que les deux tentacules , si bien disposés et conformés pour percevoir, par la vibration des lames aqueuses, les plus légères sensations des mouvements qui se font autour d’eux , ne sont point étrangers à cet usage : au reste, toute l’enveloppe charnue des pulmonés doit être très propre à recevoir et à apprécier la nature et les effets de l’approche des corps, étant molle, plus ou moins fine, et toute composée d’expansions nerveuses; elle se contracte partiellement ou en masse, selon les circonstances , et se resserre quelquefois de manière à former une figure presque sphérique, lorsqu’on la touche, ou même par l’effet de certaines odeurs. On doit croire cependant que ces mollusques sont très apathiques sur la douleur; car nous en avons vu qui se laissoient manger la peau par d’autres sans paroître en souffrir, malgré d’assez larges plaies. Nous avons dit que les mollusques de cet ordre, comme ceux de la plupart des autres, étoient privés du sens spécial de Fouie; on ne trouve en effet chez eux aucuns signes extérieurs d’organe qui lui soit approprié; et jusqu’ici on n’a fait aucune observation qui fasse croire qu’ils entendent. L’odorat, au contraire, quoiqu’il semble manquer d’un organe distinct, paroît très dé- veloppé chez ces animaux, à en juger par la promptitude avec laquelle ils sortent de leurs coquilles , et se portent vers les aliments qui leur plaisent. Peut-être, dit fort bien M‘' Cuvier, réside-t-il jusqu’à un certain point dans leur peau tout entière; ce qui expli- queroit sa contraction par l’effet de certaines odeurs, cette peau ressemblant d’ailleurs par sa contexture à une membrane pituitaire, en possédant la mollesse, lafongosité; étant tou- jours humectée par une abondante mucosité, et animée de toutes parts par des nerfs nombreux. Peut-être, ajoute le célèbre observateur que nous venons de citer, reçoivent- ils quelques sensations des odeurs à l’entrée de leurs poumons. Nous avons dit que M"* de Blainville pensoit que l’organe du tact résidoit dans les tentacules inférieurs : l’analogie porte à le penser , mais il faut des preuves plus positives pour admettre cette opinion. V SANS OPERCULE. i5 La langue cartilagineuse de ees mollusques ne doit pas faire penser, selon M" Cuvier, que le goût soit très développé chez eux, cependant j’observerai qu’ils paroissent manger certains aliments avee plus de voracité que d’autres. Ees organes de la digestion sont assez analogues chez tous les mollusques de cet ordre. Ceux de la génération sont plus diversi- fiés tant pour leur emplacement que pour la séparation des sexes, comme aussi pour le volume et la forme de leurs parties ; nous décrirons ces anomalies à chaque genre, ainsi que les amours de ees animaux. Quant aux organes de la respiration, ils offrent en général une cavité pulmonaire di- versement située, tapissée par des lacis de vaisseaux absorbants plus ou moins visibles, et communiquant avec l’air extérieur par un trou ou par une fente plus ou moins grande , dont ils ouvrent ou ferment à volonté l’ouverture. Une différence notable et très caractéristique s’observe dans l’organisation de cette ca- vité entre les pulmonés testacés , terrestres et fluviatiles ; dans les premiers, même chez le testaeelledontla coquille est fort petite, on voit toujours un collier qui entoure le cou et borde l’entrée de l’ouverture de la coquille, de manièi'e à en fermer hermétiquement la partie 'intérieure; la tunique qui garnit ou tapisse immédiatement les spires en dedans, s’attache à ce collier, et constitue, depuis son point de jonction avec le corps, la cavité pulmonaire, laquelle communique au dehors par le trou dont nous venons de parler, situé sur le collier au côté droit de l’animal. Ce collier paroît, dans les pulmonés terres- tres sans opercule, spécialement destiné à former le test, quoique ehaque partie de la tu- nique intérieure puisse transsuder la matière propre à le raccommoder lorsqu’il est fracturé. Dans les pulmonés fluviatiles, au contraire, le cou est dégagé, il n’y a point de col- lier, la tunique qui tapisse intéi’ieurement le tesulepuis sa jonction au corps, sert unique- , ment à sa formation et à sa conservation, le liquide circule librement assez avant dans la eavité spirale, jusqu’à cette jonetion comme chez les cyclostomes terrestres. La cavité pulmonaire se trouve placée plus intérieurement dans le corps communiquant avec l’air extérieur par une fente, ou par un demi-canal formé par un lobe de la tunique ou man- teau, et situé à la réunion de eelui-ci au corps, au côté droit de l’animal. La nature et l’uniformité du système pour la respiration, exerce une grande et singu- lière influence sur la manière générale de vivre de ces animaux. Tous ont la faculté de respirer l’air atmosphérique; mais les uns, qui vivent toujours sur la terre, et dont cer- taines espèces se tiennent à la vérité dans des lieux humides, ne sauroient cependant res- ter dans le fluide sans y mourir; tandis que les autres, qui vivent au contraire habituel- lement dans l’eau (où ils ne pourroient, malgré cela, rester trop long-temps plongés sans perdre la vie, étant obligés de venir respirer l’air à sa surface), quoiqu’ils puissent rester un temps plus ou moins long à see dans la vase, périssent infailliblement s’ils sont pri- vés du liquide aqueux dans lequel seul ils peuvent exercer toute l’étendue de leurs facultés. Souvent on trouve des lymnées qu’on croiroit presque amphibies, à de très grandes hauteurs, sur des rochers humectés par de foibles sources qui suintent de leurs crevasses. En général, les pulmonés fluviatiles habitent plus spécialement les eaux basses et les petits courants souvent exposés à être desséchés par la chaleur; aussi lorsque l’été tarit les sources et met à sec les petits ruisseaux, la faculté dont jouissent ces animaux de respirer t l. i6 PULMONÉS Fair en nature, les sauve-t-elle de la mort et leur permet-t-elle de vivre à sec dans la vase humide, où ils s enfoncent un peu, et d attendre le moment où des pluies salutaires les rendentàleur élément, en alimentait de nouveau les sources et les petits courants, quils semblent destinés à peupler par la fécondité de leurs nombreuses générations. Les mollusques marins qu’on jieut rapporter à cet ordre paroissent vivi‘e habituelle- ment sur les rochers mouillés par les vagues, ou sur les bords vaseux, tranquilles et peu profonds des côtes basses où ils peuvent aussi respirer Fair en nature. On conçoit que les seuls mollusques pourvus d’un système respiratoire propre à séparer Fair de Feau , par le moyen des branchies, puissent vivre dans la profondeur des mers. j Cette distinction si intéressante a établir entre les genres de mollusques qui peuvent ou ï\on respirer Fair en nature, et par suite vivre dans des eaux différentes, est sur-tout bien importante à reconnoître pour l’explication des phénomènes que présente la géologie, puisque la reconnoissance des espèces fossiles et les inductions forcées qui en découlent, peuvent seules éclaii'er sur la nature de§ dépôts où elles sont contenues. Nous ne traite- rons point ici cette matière sur laquelle nous nous sommes étendus dans les généralités, devant d’ailleurs lui donner des développements plus particuliers, en écrivant l’histoire des divers groupes qui, par leur manière de vivre, ont plus ou moins fourni aux maté- riaux du globe. Nous avons déjà montré, et cela doit tomber sous le sens, que les pul- monés terrestres ont dû fournir infiniment moins que les fluviatiles pour les dépôts for- més sous Feau douce, il ne sauroit même y avoir parité entre eux à ce sujet, et Fon doit présumer que si dans quelques localités on trouve en abondance des hélices pétrifiées, c’est le résultat d’une circonstance particulière qui ne sauroit infirmer une loi générale. On conçoit très bien, au contraire, que Fon trouve quelques espèces terrestres dans les couches fluviatiles : car tous les jours on en voit qui, entraînées par les courants, sont déposées avec les fluviatiles dans les fonds vaseux où elles s’accumulent. Enfin, certaines espèces qui multiplient beaucoup et qui s’enfouissent périodiquement dans la terre où elles périssent le plus souvent pendant Fbiver, en garnissant ainsi la masse de quelques blocs teiTcux, ont pu, à une époque où sans doute des circonstances''influentes ont fait passer cette masse terreuse à l’état solide et pieiTeux, donner lieu à ces couches plus ou moins riches en hélices sans mélange de coquilles fluviatiles, telles qu’on les observe dans , une partie de l’Auvergne. Voilà les seules manières de concevoir des couches abondantes en mollusques terres- tres, fossiles; quant aux débi'is fluviatiles, les dépôts plus ou moins lents des relaissés des eaux marines devenus doux, après un temps plus ou moins long depuis la retraite des eaux salées; les dépôts successifs des lacs, des étangs, des rivières, suffisent pour avoir formé des couches considérables. Nous nous étendrons à ce sujet en parlant des espèces fluviatiles. Nous avons traité en "détail de tout ce qui concerne les reproductions spontanées chez les mollusques en général, nous n’y reviendrons j3oint ici, malgré que les limaces et les limaçons vulgaires aient été plus particulièrement l’objet des expériences à ce sujet. Cette faculté de reproduire certaines parties amputées étant commune à toute la grande divi- sion des mollusques , nous avons cru devoir la traiter dans les généralités; elle est un des moyens de conservation que la Providencca donnésàces animaux, qui, par le rôle qu’ils sont appelés à jouer dans l’économie de la nature, avoient besoin de résister aux mutiiji- SANS OPERCULE. ^7 tions accidentelles auxquelles ils sont continuellement exposés, et den réparer les jésul- sultats. Nous avons déjà dit que la vie étoit infiniment plus tenace chez les mollusques, malgré leur fragilité apparente, que chez les animaux des classes supérieures. Les pulmonés sans opercule offrent à ce sujet des exemples étonnants; certaines espèces résistent au froid delà congélation, Muller rapporte que \amphibie ou \ ambrée resta vivante au milieu d’un bloc d’eau glacée qui rcmplissoit un vase exposé sur sa fenêtre. D’autres paroissent ne point souffrir d’une chaleur excessive; nous avons trouvé sur les rochers de la Sierra de Ronda, vis-à-vis de Gibraltar, des hélices exposées à toute l’ardeur d’un soleil qui ren- doit le roc vraiment brûlant. Les limaces, au moyen de l’enveloppe de mucus, dont elles se couvrent subitement, résistent souvent à l’immersion dans l’eau bouillante ou dans de l’alcool assez fort; il faut, pour quelles périssent, un séjour assez long dans cette position. Des plaies profondes , des amputations graves, se guérissent chez ces animaux avec une facilité et une promp- titude extrêmes : ainsi, dans sa sagesse, le Créateur a su répartir à chaque classe d'ani- maux des moyens, de conservation d’autant plus puissants , qu’ils semblent plus exposés à la destruction, moins forts contre leurs ennemis et moins en état d’éviter les dan- g^'S. ni. HABITATION DES PULMONÉS SANS OPERCULE. Les pulmonés sans opercule sont répandus sur tout le globe, mais très inégalement; car certains de leurs genres paroissent habiter exclusivement telles ou telles de ses par- ties. Ces mollusques semblent spécialement destinés à peupler la terre et les eaux douces, très peu vivent dans les eaux marines dont l’empire est presque exclusivement réservé aux pectinibranches et aux acéphalés. Les pulmonés operculés, tous terrestres, sont en petite quantité, comparativement aux pulmonés sans opercule qui vivent aussi sur la terre; mais les pectinibranches flu- viatiles paroissent infiniment plus nombreux en espèces que les pulmonés qui vivent dans les eaux douces. Les espèces terrestres en général sont jusqu’à présent plus nombreuses que les fluviati- les; ce qui tient peut-être à ce qu’on n’a point assez observé celles-ci, qui offrent à la vé- rité moins de facilité à l’être. Quant à la répartition des divers pulmonés sans opercule sur le globe, les terrestres sont d autant plus rares qu’on approche davantage des régions polaires; la Suède, par exemple, offre bien moins d’espèces que l’Angleterre, ou le nord de l’Alleniagne; la Nor- vège, fort peu; le Groenland, à peine deux ou trois petites coquilles terrestres, et autant de fluviatiles : celles-ci vivent plus spécialement dans les régions tempérées, et paroissent fort rares dans les régions équatoriales où les eaux basses et les petits courants sont peu communs; cependant on trouve des lymnées , des planorbes, des physes, des ancyles sur tous les continents; on en a mêmerapporté quelques espèces de la Nouvelle-Galle du sud dans la Nouvelle-Hollande; mais on peut dire avec certitude que les climats très chauds et très découverts en sont presque dépourvus, et qu’on ne les rencontre autre part qu’en Europe, que dans ceux qui sont analogues à cette partie de la tex're. Au reste, on ne peut 3 y i8 PULMONÉS établir encore des régies très précises à ce sujet, pareequ on ne connoît pas assez les piil- monés fluviatiles des autres parties du globe, et que certaines régions, quoique très rap- prochées de la ligne, sont cependant, par leur constitution particulière, coupées par beaucoup de petits courants qui doivent nourrir de ces mollusques. Par exemple, les pbyses paroissent communes à la Guadeloupe. Ce qui est assez remarquable, c’est qu’on observe peu de différence dans la taille, le- paisscur et la forme des divers pulmonés fluviatiles qu’on rapporte des autres continents: certaines de leurs coquilles sont meme tout aussi petites, minces et fragiles que celles d’Europe. Les plus grandes espèces de lymnées sont jusqu’à présent celles de cette partie du monde; un seul planoi'be, le plus grand du genre, l’emporte à cet égard sur ceux de nos pays, le planorbis contrarius qui vient de l’Asie. Dans les pulmonés terrestres, si, à la vérité, on trouve dans l’Inde certaines hélices, aussi minces, aussi petites que celles de France, le nombre en est peu considérable, pres- que toutes sont distinguées par des formes, des couleurs, des dimensions, ou une épais- seur remarquables. Les plus grosses et les plus fortes especes de mollusques terrestres viennent des pays qui, dans les deux hémisphères, approchent le plus près de la ligne, telles que les plus fortes liélices proprement dites, les agathines et les grands bulimes. Les pulmonés fluviatiles sont en général plus petits que les terrestres; cependant, Jes plus petits de ceux-ci , le sont beaucoup plus que les moins gros de ceux-là, excepté peut- être une ou deux espèces de planorbes. Certains pulmonés sur lesquels on n’est pas encore bien fixé, les conovules de M*" de Lamarck, ont une coquille épaisse, et paroissent vivre exclusivement dans les eaux dou- ces des Antilles, L’extrême chaleur des régions équatoriales ne paroît pas exclure certains genres de pulmonés nus ou presque nus; garantis à la vérité par une cuirasse plus ample, comme ionchidie, ou par un manteau particulier, comme le testacelle, qui, sans doute, ne quittent jamais les lieux humides, et ti’ouvcnt sous terre, ou dans l’épaisseur des forêts , un refuge contre l’ardeur des rayons solaires. Les pulmonés nus sont cependant en géné- ral plus nombreux dans les parties tempérées de notre continent. A des latitudes semblables, quoique dans des hémisphères opposées, on trouve quel- quefois les mêmes espèces. Ainsi les Etats-Unis offrent quelques unes de celles de France. Certaines espèces des Grandes-Indes ont de très grands rapports avec celles d’Europe; quelques coquilles paroissent répandues du nord au midi dans la plus grande partie de l’Europe et jusqu’en Asie. D’autres semblent habitercxclusiveinent certaines zones. En gé- néi’al les mêmes coquilles sont plus petites à de grandes élévations ; certaines d’entre elles SC trouvent près des glaciers des Alpes et des Pyi*énées, à ïooo et 1200 toises d’éléva- tion; cependant le pomatia est quelquefois très gros à des hauteurs où les autres coquil- les deviennent fort petites. Les terrains calcaires sont beaucoup plus riches en pulmonés que les autres; les grani- tiques, sur-tout dans les montagnes élevées, ont cependant certaines espèces qui parois- sent les habiter par préférence. Nous n’étendrons point davantage ici ces notions générales qui seront plus développées dans Ihistoiredes diverses familles : d’ailleurs, nous avons, dans riiitroduction, traité ce sujet pour tous les mollusques terrestres et fluviatiles, en les comparant sous le rap- SANS OPERCULE. *9 port de l’habitation , à la géographie des insectes et des plantes , nous renvoyons à ces diverses parties de notre ouvi'age. Nous décrirons a chaque genre les mœurs, les habitudes et les pai'ticularités remar- quables que nous fourniront les pulmonés sans opercule, dont nous allons examiner les divisions naturelles. DIVISIONS , DES PULMONÉS SANS OPERCULE. Des différences de second ordre dans l’organisation, des physionomies particulières, des mœurs, des habitudes distinctes, des habitations séparées, soit à sec, sur la terre ou dans l’eau dbuce, établissent parmi les pulmonés sans opercule deux grandes coupe.s dont voici les caractères. PREMIER SOUS-ORDRE. GÉOPHILES. Vivant à sec sur la terre, pourvus d’un collier qui ferme hermétiquement la cavité pulmonaire en enivrant le cou et bordant intérieurement le tour de l’ouverture du test; ouverture pulmonaire en simple orifice au côté droit sur le collier. Généralement munis de quatre tentacules cylindriques et rétractiles; les deux supérieurs à l’occiput oculés à leurs sommets; quelquefois bitentaculés , avec les yeux aux sommets ou à la base des tentacules. PREMIÈRE SECTION. Corps conjoint avec le plan locomoteur, et nu ou presque nu. PREMIÈRE FAMILLE. Les Limaces, Limaces. DEUXIÈME SECTION. Corps distinct du plan locomoteur, roule en spirale, et renfermé dans une coquille. DEUXIÈME FAMILLE. Les Limaçons, Cochleœ. i) ' PULMONÉS 20 DEUXIÈME SOUS-ORDRE. EUDOPHILES. Vivant habituellement dans l’eau douce, très rarement dans l’eau salée; cou libre et sans collier; cavité pulmonaire placée intérieurement dans le corps, ouverture de cette cavité en fente ou en demi-canal, court, non persistant, formé par un petit lobe à la réunion de la tunique au corps, et à l’angle extérieur du test. Toujours deux tentacules contractiles, triangulaires et aplatis, sétacés ou filiformes : ue portant jamais les yeux qui sont toujours situés à leurs bases, et presque toujours intérieurement. PREMIÈRE SECTION. Corps tout couvert par une coquille non spirale. « TROISIÈME FAMILLE. Les Scutacés, Scutati. DEUXIÈME SECTION. Corps distinct du plan locomoteur, et renfermé dans une coquille spirale. QUATRIÈME FAMILLE. Les Lymnéens, Lymnostreœ. SANS OPERCULE. 21 PREMIER SOUS-ORDRE. GÉOPHILES. 9 PREMIÈRE SECTION. Corps conjoint avec le plan locomoteur, et nu ou presque nu. ' ^PREMIÈRE FAMILLE. Les Limaces ou Loches, Limaces. HISTOIRE NATURELLE DES LIMACES OU LOCHES. SyNONYMiï:. /^w/^a/re.Lipsaces ou limaces, ariones ou ariontes et sémélérides parles Grecs; cochleæ nudæ, Umax par les Latins; limaces, loches ou licoches par les François; li- maga, limagot par les Italiens; bezac (qui signifie ci'achat) par les Syriens; limaÉa, limazo, caracoles sin cascara ou baboza par les Espagnols; naken ou uver schnecken par les Allemands ; slimaki bez skornpy , smarze par les Polonois ; slug-worm , snail par les Anglois. Scientifique, Cochleæ nudæ, Laha, Albertus; cochleis nudis , Gesner; de limace, ch. X, 1. 6 , deinsectis , Aldrovande; de limace, ch. IV, de Insectis terrestribus opcdibus^ Jons- toii; id, Euysch; Umax, Merret; cochleæ nudæ, Swammerdam; id. Lister; vermes mollusca^ généra Umax^ Linneus; genre Limace, Guéttard; vermes testacea^ limax^ Muller; vers mollusques, genre Limace, Bruguière; id. Cuvier, élément, \ gasté- ropodes adélobranches , Duméril; liinacins nus, mais cuirassés, Férussac, Essaie lima- ces et fausses limaces id, nouv. édit.; gastéropodes nus, Cuvier, Anat, comp, \ gasté- l'opodes limaciens, Lamarck, extrait de son cours ; kinkschluche , Ocken ; gastéropo- des , genre Limace, Cuvier, règne animal. Caractères. Forme générale; Corps allongé, cylindriforme ou ovale, convexe en-des- sus, plat en-dessous, conjoint avec le plan locomoteur et ne formant quun tout avec lui, n étant point renfermé dans une coquille et ne formant que très rarement un tor- tillon fort court; couvetfture variable: les principaux organes sont gai'antis par une cuirasse charnue partielle ou générale, par une plaque calcaire interne, rudiment de coquille, ou par un petit test extérieur n’engaînant point le corps; plan locomoteur at- taché en-dessous tout le long du ventre, quelquefois débordé par la cuirasse; tentacules^ 22 PULMONÉS quelquefois deux, mais généralement quatre; rétractiles, conico-cylindriques terminés en bouton , les deux supérieurs à Focciput longs , les deux inférieurs sur le devant de la tête, courts ; feux ^ deux, aux sommets des grands. Cavité pulmonaire et principaux organes situés à la partie antérieure, moyenne ou postéiieure du corps selon les genres; mais tou- jours placés sous le corps protecteur. Orifice respiratoire ^ intermittent et variable dans sa position ainsi que celui du rectum. Organes de la génération. Sexes presque toujours réunis dans une même cavité ayant son ouverture derrière le tentacule di’oit ou sous Forifice pulmonaire, quelquefois sépa- rés et alors distants. Herbivores, frugivores et carnassiers. 1. HISTORIQUE DE LA FAMILLE DES LIMACES. Les limaces ordinaires sont des animaux connus de tout le monde, des escargots ou co- limaçonssxus coquille, redoutés sur-tout des jardiniers dont ils dévorent les potagers et qu’on rencontre en grande abondance dans les lieux humides. Tous les mollusques de cette famille leur ressemblent plus ou moins , et sont comme elles privés d’un test qui les renferme, ou les abrite, ressemblance qui les a fait confondre sous une même dénomi- nation depuis les anciens jusqu’à nous. Favanne a distingué le premier les limaces à coquilles de celles qui en sont privées quoiqu’il n’ait pas la priorité de leur découverte, mais rien ne prouve que les anciens en aient soupçonné l’existence. Il est certain qu’ils connoissoient et confondoient ensemble, comme on Fa fait jusqu’à présent, les arions et les limas; ils ont pu counoître aussi les véronicelleSy les limacelles^ les parmacelles et Xonchidie; mais aucun éci'ivain n’en a con- servé le souvenir, ces genres ont été découverts ou distingués depuis peu d’années. Nous n’avons trouvé aucune mention un peu positive des limaces chez les écrivains antérieurs aux grecs, ni aucuns monuments de la haute antiquité qui nous représentent la figure de ces animaux. Lourds, lents et visqueux, ils étoient cependant bien propres à servir aux allégories des premiers âges : les hiéroglyphes et les médailles où l’on ren- contre quelquefois le limaçon à coquille, ne montrent jamais, à ce qu’il paroît, des limaces. Le sentiment de Bochart (i) et de quelques autres érudits sur le vuot sahhelul qui se trouve dans un seul passage de l’écriture, au troisième verset du psaume 58, ne nous paroît pas assez concluant pour pouvoir Fadopter eu toute assurance, et quand il se- roit indubitable que ce mot désigne un limaçon, il resteroit à savoir s’il est question de celui qui porte une coquille, comme quelques uns Font cru, ou des limaces qui n’en por- tent pas ainsi que Scheuchzer Fa pensé. (2) Nous reproduirons l’opinion de Bochart, en traitant de l’histoire des limaçons auxquels elle nous paroît s’appliquer plutôt qu’aux li- . maces. Les anciens auteurs hébreux cités par Bochart, Selomon, Aben Ezra, Kiinchi et autres, ainsi que la plupart des auteurs arabes, qui ont parlé de ces anmiaux, les ont confondus (1) Bochart, Hierozoicon^ edit. cur. Rosen MüKer ^ tom. 3, p. 557. (2) Scheuchzer, Physica sacra, lom. 3, tah. 554) toni. 7, oajj. ii , de la traduction françoise SANS OPERCULES. a3 sous les memes noms, ce quils en disent pouvant s'appliquer, la plupart du temps, éga- lement aux limaçons nus et aux testacés; ou pencheroit même à croire quils parlent des premiers lorsqu'ils s expriment sur la trace gluante et brillante de ces mollusques , sur leur mollesse, leur viscosité, etc. Les Grecs connoissoient les limaces sous plusieurs dénominations qu on retrouve ce- pendant avec difficulté, et rarement dans les écrits quils nous ont laissés. Aristote nen parle pas; Dioscoride, Gallicn, Théophraste, et plusieurs autres, paroissent les confondre avec les limaçons, sous le nom général de jcokXoç, jccK^taç ou y-oKXtecs, dans Fénumération des propriétés médicinales quoii leur attribuoit dès cette époque. Oppicn et Philée, qui ont célébré les huîtres et la pourpre, ont dédaigné de chanter un animal si lourd et si dégoû- tant; mais Ælien, de Animalibus ^ lib. lo, cap. 5, paroît les désigner sous le nom d’am- ones^ «ge/eves (i), en nous faisant connoître une opinion singulière qu'il partageoit sans doute avec le vulgaire de sa patrie, celle que les arions étoient une espèce de limaçon ordinaire qui sortoit de sa coquille pour aller paîU'e, la laissant bien en vue, afin de tromper les oiseaux de proie habitués à sc jeter sur eux lorsqu’ils sont en marche. «L’oi- «seau se précipite sur cette coquille vide, dit Ælien, et s’envole honteux de sa méprise; «alors l’arion, après avoir bien mangé, rentre dans sa maison.» Voici la traduction latine de cet auteur sur cette curieuse opinion , où il est impossible, selon nous , de ne pas reconnoître les limaces dans les arions ; car il étoit assez naturel à des gens qui n a- voient pas observé de bien près, de penser que ces animaux étoient des escargots sortis de leurs maisons. «Perdices et ardeas hostes suos cochleæ agnoscunt et fuga sibi cavent; itaque ubi aves «illæ pascuntur, nusquam replantes videris cochleas. At qui e cochlearum genereareio- «ncs vocantur, naturali quadam calliditate jam distas aves decipiunt et eludunt. Egressi «enim e testis suis absque metu pascuntur; aves vero ad testas vacuas frustra advolant; «et cùm inanes viderint, tanquam inutiles abjiciunt, et se recipiunt alio; redeuntilli, ad «-suam quisque domum, et cibo jam satur, et dolo suo incolumis. « Nous ajouterons, pour prouver qu'Ælien connoissoit bien les limaces, qu’il dit au livre 2, chapitre 45, du Lièvre marin ^ que cet animal ressemble au limaçon nu, To't Il paroît que l'opinion d’Ælien eut assez de crédit sur le fameux évêque de Ratisbonne, Albert-le-Grand, pour lui faire dire que les limaçons sortoient quelquefois entièrement de leurs coquilles, quoique cependant les limaces soient bien distinguées des limaçons dans ses écrits (2). Gesner, influencé aussi par le passage d’Ælien que nous venons de rapporter, dit que les limaces n’appartiennent point, selon lui, aux animaux testacés, mais que les arions doivent en faire partie, puisqu’ils ont quelquefois un test (3). On peut lire à ce sujet la Dissertation de Brückmann de limacihus ^ episL itiner, septima. Athénée, qui étoit trop délicat pour admettre les limaces dans son Banquet des Savants, (1) D’après Hésychius et Varinus, ou Nous avons vérifié Tortliofjraplie de ce mot, ainsi que tout le texte du chapitre cité, sur les deux manuscrits de la Bibliothèque du Roi. (2) Albertus Ma^jnus, Opéra, editLugd. i65i , tom. 65 de Jnimalibus , lib. 4j tr. i, cap. 3,p. 162, col. i. (3) De AqueUilib. pag. 254- % I I ^4 PÜLMONÉS nous apprend , en parlant du limaçon , que selon Apellas les Lacédémoniens nommoient cet animal semelon ; aussi nous voyons ce mot dans Hesychius et Varinus synonyme de xox^ictç et nous y trouvons également les sémélérides qui paroissent être des limaçons sans co- quille. ot uvaxiXv^ovs ovs (i) sétnélérides , UmaçoTis sans testy que d’au- tres nomment lipsaces. Le commentateur d'Hésychius corrige ici xt^ao-aç par correction approuvée par Casaubon et Bochart (2), et d’ailleurs toute conforme à la vrai- semblance, car on trouve encore dans Hésycbius et Varinus à xn/Lcochç, leimax ou îeimades la même interprétation dérivée de pré, lieu humide et plein de limon d’où lés Latins ont fait limus, limon et limax , limace (3). Etymologie appuyée d’ailleurs par les opinions de Festus Pompeius, et de Saint-Isidore (4). Pline désigne presque toujours les limaces par l’épithéte de cochleœ nudœ^ mais il se sert aussi de limax (5) pour indiquer ces animaux, et il paroît être le premier écrivain qui les ait distingués sous ce nom, que d’autres, tel que Coluraelle (6), ont aussi donné aux limaçons à coquille; cette double application a causé une grande confusion dans les passages des anciens où il est question de tous ces mollusques, et l’on peut, à ce qu’il pa- roît, en rapporter l’origine à Théodore Gaza qui le premier a traduit ce qu Aristote nomme xflxA/ai?, par limax (y). Palladius (8) et Végèce (9) parlent aussi des limaçons nus sous le nom de limax que nous n’avons pas trouvé dans Varron. Le premier de ces écrivains célèbres , Pline, désigne deux sortes de limaces dans le cours de son HistoireNaturelle, celles d’Afrique ou de la grosse espèce, africanas vel latas^ liv 3o, ch. 7, V. 29, et les menues longues et blanches que l’on voit errer de tous côtés, minutœ longœque ^ candidee cochleas ^ passim oberrantes^ liv 3o, ch. i4, v. 47* La première nous est sans doute inconnue, quoiqu’il ne soit pas invraisemblable de penser que ce peut être la grande limace grise de Linné; et à cet égard nous ne saurions partager l’opinionde Gesner qui croit que c’est la limax ater vel rufus de Linné; ce qui suffit pour faire reje- ter cette opinion c’est que celle-ci ne contient point le rudiment testacé, lapidiim sive ossiculum^ qu’on rencontre seulement dans la grise et ses congénères, et dont Pline assure qu’on faisoit un si grand cas dans plusieurs maladies. Il coniioissoit cependant cette es- pèce no/re ou rousse^ car il indique comme remède pour les dents la poussière grave- leuse, areniilœ ^ arenacece duricice^ qui se trouve dans celle-ci, mais il ne la désigne d’aucune autre manière. (1) Hésycbius et Varinus, Vocabulaire grec, (2) Casaubon, iti Athen, ch. 22, pag. i3i. Bochart, Hieroz, ediu cur. RosenMüller, tom.3, lib. 4ï ch. 3o. (3) J. B. Morin, Dictionnaire étymologique des rnotsfrançois dérivés du grec, 2“ édit. Paris, 1809. in-8®. (4) Isidorus, Origmem, lib. 12, ch. 5, pag. 167. Limax vermis limi dictus, quod in limo, vel de limo nascatur, unde et sordidus semper et immundus fiabetur, ^ (5) Plinius, Hisl. nat lib. 3o, ch. i, v. 3o, 8, etc. (6) J. M. Coluinella, de Re Rustica, lib. 10 , v. 324- Implicitus conchœ limax, hirsutaque campe. (7) Le Lexicon grec de Constantini dit au mot kokXius : Sunt et tamen cochleœ 7iudæ quœ latinis proprie limaces, (8) Palladius, de ReRusU lib. i, tit. 35, 2. (9) Vœgetius, Art, Veter, lib. i , cap. 62, 2. Script, Rei Rusticœ ed, Gesneré, Lipsiœ, 1735» SANS OPERCULE. 25 La seconde , des espèces de Pline , doit être , selon toutes les apparences , le Umax agrestis^ àvi Systema naturœ ^ qui convient mieux que toute autre aux indications peu précises que donne ce célèbre écrivain sur cette seconde espèce; nous ne nous arrêterons point au reste sur une discussion peu importante d'ailleurs et difficile à éclaircir. Les innombrables vertus médicinales attribuées aux limaces sont rapportées très lon- guement par Pline , et après lui par Gallien (i), qui les confond avec les limaçons , sous le nom commun de kokXiuç^ quoiqu’il les connût bien, puisqu’il parle souvent de la petite pierre intérieure (2) quelles renferment. Cette petite pierre est aussi célébrée par Plinius Valérianus (3), et par Marcellus Empiricus (4), qui tous deux paroissent avoir copié plus ou moins le texte de Pline. On peut en dire autant de la presque généralité des écrivains du moyen âge, et même de ceux qui ont suivi cette époque jusqu’à Lister; ils ne se sont guère occupés des limaces, sous les rapports zoologiques , mais presque uniquement pour répéter ce que les anciens en ont dit, ou enrichir sur les prétendues vertus merveilleuses qu’ils leur ont attribuées. Ainsi Æginéte (5) , Avicenne (6) , Vÿicent de Beauvais (7), Albert-le-Grand (8), Nico- laüs Myrepsus (9) , qui vécurent avant l’an i4oo, n’offrent rien de nouveau ni rien d’intéressant; ils parlent plus ou moins des limaces et de leur petite pierre interne, sous les rapports de leur emploi en médecine. L’un d’eux, cependant, Albert-le-Grand, donne quelques détails qui lui sont particuliers, il dit entre autres, que ces animaux sont nommés laka dans quelques manuscrits allemands. Un des premiers écrits des temps modernes où les opinions des anciens sur ces mol- lusques furent renouvelées, est un Traité curieux par son ancienneté, imprimé à Paris, en i53o, sous le titre suivant: Singulier Traité contenant la propriété des tortues ^ des escargots^ grenouilles et artichauts ^ comiposé Étienne Daigne^ écuyer , seigneur de Beaulvais en Berry. L’auteur y distingue les limaces des limaçons. Gardanus(io), Massarius(n) , Brasavoius(i2), Wottonius (i3), Lonicerus(i4)5 Mat- thiole(i5), et quelques autres naturalistes ou médecins de cette époque, qui ont écrit sur les animaux ou sur la matière médicale , ont rapporté avec plus ou moins de détail et de précision ce que leurs prédécesseurs avoient dit des limaces. Brasavolus ajoute de (1) Galenus, de Aliment cl. 2, p. 26. Id. Spurii libris, p. 49 C* 1^» ée Comp, med. locaL cl. 5, p. i/jB F, (2) Id. Medicis facile parabilibus ^ cl. 7, p. 164 E. Edit, ed, Brasayolo, (3) Plinius Valérianus, lib. 2, ch. 18, etc. (4) Marcellus Empiricus, ch. i , p. 34, etc. (5) Æginéte, Opéra, Edit. Lugduni , iSSi-In-S” (6) Avicenne, Opéra omnia, Venetiis, i564. In-fol. (7) Vincentius, Spéculum naturale, Venetiis, i494' In-fol, (8) Albertus, Opéra omm'ct. Lugduni, i65i. In-fol. de Animalibus , t. 6, lib. 4) tr, i. (9) NicolaüsMyrepsu5,Medicam. opi«. Basil., i549. In-fol, (lo) Cardanus, de Malo recentior. Medendi iwu. Venetiis, i536. ïn-8°. (ïi) Castigat et annot 1/19 libr, Plinü, Basil., i537. In-4®. (12) Brasavolus, Commentaires sur Gallien. Basil., 1542. (13) Wottonius, de Differentiis anim.^ lib. 10, ch. 236, de Coclileis, p. 210, (14) Lonicerus, Histor. nat opus novum, Francf., i55i et i555. In-fol. t. i , p. 287. (1 5) Comment in FI iibros Dioscoridis, Trad. de du Pinet, p. i4o. 4 26 PULMONÉS plus que les autres , qnen Afrique , elles sont en usage comme aliments : nous revien- drons plus bas sur cette curieuse assertion. Matthiolc, après les avoir vantes comme bon cosmétique, dit : ilj- a parmi les lima- çons qui nont pas de test y une espèce que les Italiens appellent lumacho; le jour ib se tiennent cachés y et ils sortent la nuit pour prendre leur nourriture. On les trouve non seulement dans les champs et les jardins y mais encore dans les caves et autres lieux souterrains et humides^ La plupart ont une petite pierre dans la tête. Le célèbre Gesner, qui vint après ces écrivains, rassembla tout ce qu’ils avoient dit dans son Histoire des animaux^ Il présente, à l’article sur les limaçons et les limaces , avec quelques details qui lui sont propres, une vaste compilation des opinions des an- ciens et des auteurs du moyen âge (i). 11 offre la première figure connue d’une limace, le Umax atervel rufus y de Linné, et traite spécialement de ces mollusques, sous le nom de cochleis nudis y p. 254, des vertus de leur petite pierre interne, p. 249. Gesner, outre Fespéce dont il donne une figure et qu’il désigne très bien en distinguant les limaces en grandes et petites « Alice jnagnœ y ut quas à colore nostri cognominant Ruf- ^ifas (in quo genere eiiam nigrœsunt); » ce qui prouve qu’il ne séparoit point les rousses des noires, qui ne sont que des variétés dune même espèce; parle aussi de Fagrestis, lorsqu’il ajoute ; « Alice parvcCy ut quœ gregatim folia sectantur y et hortos infestant y « cinenerei aiit fusci coloris, » t Aldrovande (2) présente le premier ces animaux réunis en groupe, compris il est vrai dans les insectes. Son texte n’est qu’un abrégé de celui de Gesner, mais il est accompa- gné de quatre figures de limaces qu’il est assez difficile de déterminer positivement; elles paroissent représenter les Umax ater et griseus y de Linné, et peut-être aussi le variegatuSy de Draparnaud, Jonston (3) copie le texte d’Aldrovande et même ses figures, excepté la première et la seconde de la PL 24> qui lui appartiennent, et qu’il donne pour la premièrefois. Ces deux nouvelles figures représentent des variétés des Umax ater et griseus. Il est assez curieux de reconnoître la succession des copies qui ont été faites, jusque dans ces derniers temps, des figures d’Aldrovande et de Jonston; on sera surpris de voir que pour des animaux que chacun pouvoit observer, on ne se soit pas donné la peine d’en faire faire des figures plus exactes. Ainsi Jonston a copié Aldrovande, Lister même a répété la première figure de Jonston, Ruysch les a copiées toutes les six, ainsi que son texte. Scheucbzer en a fait autant, et a copié en outre la limace donnée par Sloane, of Jamaïca y l. 2, p. 190, tab. 233 , fig. 3, 5. D’xA.rgenville et Favanne n’ont pris que la figure du griseus que Lister avoit copiée dans Jonston. Hill suit leur exemple pour toutes ses figures; il paroît même les avoir copiées de la seconde main dans la Phy- sique sacrée de Scheucbzer. Bai'but nous paroît être dans le même cas. L’Encyclopédie méthodique a copié Lister et Walch, et en dernier lieu Draparnaud; de manière qu’en définitif Fon a vu, faute de mieux, reproduire en 1790 les figures de ces animaux, don- nées pour la première fois en 1600. Nous pensons que la comparaison de nos figures (1) (je^neXyde AquatilibuSyWh. ^ Édit. Francfort, p. ^44 — ^56. (2) Aldrovande, Opem, lib. 7, de Insectisy ch. 10, p. 702, de limace. (3) Jonston, Hist, nat,, lib. 3, de Insectis terrestribus apodibus, ch. 4) âe limace, p. i38, pl. 24- SANS OPERCULE. 27 avec celles même qui sont les meilleures jusqu’à présent, celles de Draparnaud, prou- vera que nous donnons les premières bonnes figures de ces animaux qui aient encore été exécutées. Dans l’intervalle que laissent entre eux ces différents auteurs, on voit successivement paroître Swammerdam , Lister, Schœffer, Scliirach, Walch, Blankaart et Favanne, qui ont donné des figures plus ou moins exactes des mêmes espèces ou de quelques autres qui en sont distinctes. Dans ces derniers temps, avec Draparnaud que nous venons de citer, on ne trouve que Stunn, Shaw et Bosc, qui aient donné des figures nouvelles des anciennes espèces ou de quelques autres inédites. Peu après Aldrovande et Jonston , qui donnèrent des idées plus précises sur beaucoup d’animaux, parurent les premiers ana- tomistes qui se soient occupés des limaces. Severinus (i) d’abord, et successivement Swammerdam (2), Harder et Peyer (3), Lister (4), Rédi (5), Muralto (6) et Poupart (7), ont offert des notions plus pu moins justes, plus ou moips complètes de l’organisation interne, générale, ou partielle des limaces et des limaçons. Le travail de Swammerdam, digne de sa grande réputation, et supérieur aux Tables anatomiques ^ d’après le jugement de M** Cuvier, est le meilleur que nous ayons ep jusqu’au beau Mémoire de ce savant (8), où les erreurs de ces hommes habiles sont signalées et rectifiées. Nous obser*- verons que Swammerdam donne l’anatomie de la limace noire ou rousse , cochlea agrestis sive viarium^ tab. g, et celle de la limace grise, cochlea nuda domestica^ tab. 8 , fig. 7., 9. C’est le seul qui ait détaillé avec soin les principales différences orgapiques de ces deux espèces qui forment les types de nos genres Arion et Limas. Cependant il n’a point indiqué la différence qui existe dans la position des organes de la génération chez ces deux espèces. ^ . • Dans le même temps que parurent les écrits de ces anatomistes, d’autres observateurs s’occupoient simultanément d’étudier les phénomènes de la génération des limaçons et des limaces. Les observations à ce sujet portent presque toutes sur les premiers de ces mollusques, ainsi que nous l’avons observé dans l’Introduction, en traitant de l’histoire de la science. Et parmi les auteurs que nous avons cités, Borel, Dodart, Félix, Marsilli , Fulbert, licewenhoeck, Duveimey, Mairan, Wilke, Gautier, et plusieurs autres encore, Rédi (9) et Swammerdam (10) seuls parlent spécialement des limaces sous ce rapport; ils figurent les organes de la génération et décrivent leur accouplement. (1) Severinus, Zoot. Bemoc,^ p. 33q, (а) Swammerdam, Biblia nat., t. i , p. 162, tab. 9, fig. 1 à3. t. i , p. i58 et suiv., tab. 8 , fig. 7^9. ^3) Peyerus et ïlarderus, de Limacibus , in Pœonis et Pythag. exercit,^ exercit. 29, p. i58. (4) Lister, Exercit, Anat, i'*. (5) Rédi, de Animalculis vivis, etc.. Édit, franc, eut*. P. Coste, t. 3, p. 55 — 67, tab, 2 et 12. (б) Muralto, Limax major rubicunda terrestris, Epfiem. nat. curios, déc. 1 1 an. 1682, obs. 59, p. 147, sur le Limax ater vel nifm de Linné. La traduction de cette dissertation est dans la Coliect acad,, P® étr., t. 3, p. /|83f Voyez aussi VAfnp/litheatrup^ zootomicum dp Valentyn, p. 179, où Ton trouve la dissertation de Muralto, (7) Poupart, Hist de VAcad, des Sc, an. 1708, p. 48. Id,, Coliect. acad, part fr. , t. 2, p. $96. (8) Cuvier, Mém. sur la Limace, etc.; Anti, duMus,y t. 7, 1806, p, i4o et suiv., tab. 8 et 9, sur la Limace rousse. (9) Loc. cit. {10) Id. K 28 PULMONÉS Nous ne parlerons point ici des physiologistes qui , depuis Spalanzani ou même depuis Ziegenbalg (i) jusqua Abernethy (2), ont écrit sur les amputations et les repro- ductions spontanées; nous renvoyons à llntroduction, où nous avons traité ce sujet intéressant avec tout le détail convenable, sans omettre les observations et les plaisante- ries de Voltaire et de M** Georges Tarenne, ainsi que le récit des incalculables massacres de limaces et de limaçons qui se firent d’un bout de l’Europe à l’autre pendant les der- nières années du siècle précédent. Nous allons actuellement tracer d’une manière succincte l’histoire des changements méthodiques qu’ont éprouvés les limaces, et indiquer les découvertes successives qui ont porté cette famille au nombre de genres dont elle se compose aujourd’hui. Nous avons vu les anciens les confondre avec les limaçons, puis les en séparer par une dénomination spéciale, celle de Umax, Gesner, qui en a donné la première figure, les laisse, avec un esprit de justesse qu’on a souvent abandonné depuis lui, près des limaçons, dont on ne peut les éloigner. Bientôt après Gesner, Aldrovande,'3onston, Charleton (3) etRuysch(4), les mirent dans les insectes apodes; vient enfin Lister, qui les établit convenablement dans le système, trace nettement leurs différences d’avec les limaçons, en les comprenant cependant tous deux sous le nom de cochlece terrestres ^ mais les distinguant des testaceœ seu testis contectœ^ par l’épithète de nudœ, Sibbaldi (5), naturaliste fort recommandable d’ailleurs par l’esprit de méthode qu’il montra à une époque si reculée pour la science, tout en citant Lister, suit Aldrovande et Jonston, en comprenant les limaces dans les insectes apodes, et il fait même plus qu’eux, il y met tous les pulmonés terrestres qu’il ne croit pouvoir séparer des limaces, tandis qu’il comprend les fluviatiles et les marins dans les animaux testacés. Il semble que l’exemple de Lister auroit pu influer sur la clas- sification adoptée par Linné, d’autant mieux que les travaux des plus célèbres anatomistes de celte époque avoient déjà prouvé les grands rapports d’organisation des limaces avec les limaçons, et que cette analogie pouvoit lui faire soupçonner celle d’une foule d’autres mollusques nus avec d’autres genres de mollusques testacés. Mais ce fondateur des vrais principes, entraîné par sa mauvaise distinction des vers en mollusques et en testacés, plaça , comme nous l’avons déjà observé, les limaces à la tête des premiei'S, et par consé- quent fort loin des hélix, qu’il mit dans les seconds. Ici doit être cité Sloane, dont nous avons parlé tout-à-l’heure, pour la limace qu’il décrit et figure dans son Histoire naturelle de la Jamaïque (6), et que nous croyons, avec M*" de Blainville, pouvoir rapporter à son genre F^éronicelle^ du moins jusqu’à ce qu’on soit mieux fixé à son sujet. En 1740, c’est-à-dire peu après la première édition du Sjstema naturœ^ Dugué donna dans les Mémoires de l’Académie des sciences de Paris, l’annonce et une description assez positive du testacelle de France, annonce négligée jusqu’à présent par tous les natu- ralistes, malgré la figure de Favanne en 1 772, qui auroit pu la rappeler. (1) Mercure danois ^ février 1754* (2) Physiologicat Lectures, p. 268. (3) Jnom, zoic, p. 56- (4) Theatr, anim,, lib. 3, de Insectis, p. i38, pl, 24* {S) Scotia illustr., lib. 3, part. 2, p. 33 et 34. (6) T. 2 , p. ipa, lab. 233, fifc- 2 et 3. SANS OPERCULE. Guéttard et Muller échappèrent à l’autorité de Linné dans le classement des limaces, soit par la force des considérations naturelles, soit par celle de l’exemple de Lister, qui les avoient mis sur la voie de leur place zoologique. Après eux doit être mentionné Favaune, comme le premier qui ait réveillé l’existence des limaces à coquilles^ sans citer cependant le Mémoire de Dugué, mais en donnant une mauvaise figure de l’espcce indiquée par ce savant, ainsi que deux autres dessins non meilleurs de deux limaces analogues, mais bien distinctes, et qui nous paroissent, comme nous le verrons par la suite, devoir constituer un nouveau genre, si toutefois les appa- rences ne nous trompent pas. Nous ne nous arrêterons pas ici sur d’Argenville, Hill, Pontoppidan, Blankaart, Gro- novius, Pennant, Walch, Fabricius, Gmelin, Schirach, Schranck, Razoumowsky, Bar- but, Bruguière, Turton, Bosc, Roissy, Brard, Sturm, et l’auteur des mollusques dans l’Encyclopédie angloise de M*’Rees, qui seront cités à la description des diverses limaces dont ils ont parlé; n ayant décrit que des espèces isolées , ou n’ayant rien changé pour cos animaux à la classification de Linné, de M*^ Cuvier, ou de Draparnaud, ils ne peuvent entrer dans le tableau historique des opinions systématiques à leur sujet. M** Cuvier, depuis Muller, est le premier qui les ait réunies aux testacés dans sa classe des mollusques. M** Duméril ensuite les plaça dans sa famille des adéloloranches la troi- sième des gastéropodes. Nous sentîmes , lors de la publication de notre Essai de classification , que les limaces , quoique rétablies par M**^ Cuvier, Duméril et de Lamarck dans la classe à laquelle elles appartenoieiit, étoient encore trop éloignées de leurs rapports naturels, par la séparation des gastéropodes nus d’avec les testacés, et nous suivîmes l’exemple de Muller, en les replaçant immédiatement auprès des limaçons. M** de Lamarck, dans YExtrait de son Cours ^ se rapprocha de cette marche, et Dra- parnaud la suivit entièrement, ainsi que M*"* Ocken, Cuvier et de Blainville l’ont fait depuis, en formant avec nous une famille des genres analogues qui se lie à celle des limaçons par les genres Plectrofore et Testacelle, qui sont singulièrement voisins des Helico-Limax ^ premier genre de cette dernière famille. Cette liaison s’opère ainsi par une progression intéressante dans le développement des corps protecteurs. Quant aux genres dont la famille des limaces s’est successivement enrichie, nous citerons d’abord, après le testacelle découvert par M*" Dugué, figuré par Favanne, établi comme genre par M*^ Cuvier, et bien décrit pour la première fois par M*^ Faure Biguet , le genre Onchidie, découvert par Buchanan , et décrit, en 1798, dans les Mémoires de la Société linéenne de Londres, puis le parmacelle établi et caractérisé par M*^ Cuvier, dans les Annales du Muséum, en i8o4. Le véronicelle et le limacelle ont été décrits récemment par M** de Blainville , dans le Bulletin des Sciences, pour 1817. Enfin et le sont deux nouveaux genres que nous croyons devoir instituer, et qui nous paroissent, du moins quant au premier, confondus jusqu’ici avec le limas , aussi distincts que peu connus. Toutes les variations que les limaces ont éprouvées quant h leur emplacement dans le système, peuvent servir à rendi^e sensible cette vérité, que les coupes trop tranchées qui n’ont pour bases que quelques caractères accessoires, sont insuffisantes pour classer les animaux, c’est l'ensemble des principes essentiels de leur organisation qui doit détermi- 00 PULMONES ner leurs places respectives. A ce sujet nous observerons qu’on doit considérer comme nul le genre institué par M** Brard, dans son Histoire des Mollusques terrestres et fluvia- tiles des environs de Paris, sous le nom de Limacelle , car ce nest point la coquille ou son rudiment isolé et indépendant des mollusques auquel il appartient, qui caractérisent un genre à part, c’est l'être organisé tout entier, dans l’ensemble de ses parties organiques et nécessaires qui, s’il est constamment et relativement suffisamment distinct de tout autre, peut lui mériter cette distinction. D’ailleurs la dénomination de Limacelle ne peut s’entendre que comme un diminutif de limace , et ne sauroit* s’appliquer à une partie d’un de ces animaux. Voilà pourquoi nous avons conservé ce nom au genre ainsi désigné par M** de Blainville. Après Muller , c’est à Draparnaud que l’on doit le plus pour la connoissance des espèces de cette famille si long-temps négligée, et sur laquelle il reste encore tant à faire. On doit aussi citer M*^ Sturm , qui a examiné ces animaux par lui-même, et en a donné d’assez bonnes figures. Depuis Pline , une infinité d’écrivains ont parlé de la petite pierre ou rudiment interne des limas ; beaucoup aussi , depuis ce célèbre naturaliste, ont parlé de la poussière gra- veleuse qui remplace chez les arions ce rudiment de test. Un des observateurs qui , dans ces derniers temps, a le mieux observé cette différence, et le seul même qui, à notre connoissance, ait cherché et reconnu quelques unes des autres distinctions organiques qu’offrent ces deux genres, est M** Faure Biguet, qui, dans sa Correspondance aussi intéressante qu’instructive, nous en a fait part, et a confirmé pour nous ces caractères que nous avions déjà reconnus de notre côté, avec d’autres plus importants encore, tels que le poi’e terminal et l’emplacement différent des organes de la génération. L’on peut conclure de ce Précis historique sur cette famille, que ses genres, \Arion et le Limas y excepté du moins pour nos climats, sont rares, nuisent peu, ou vivent d’une manière si clandestine, qu’ils ont échappé aux regards du vulgaire comme à ceux des hommes instruits, pendant une longue suite de siècles. Souvent aussi on a dû les prendre pour des limaces ordinaires. Enfin , commé plusieurs de ces genres habitent des contrées peu connues, il n’est pas étonnant qu’ils aient été signalés si tard aux natura- listes. On peut aussi en tirer cette conséquence, que l’observation fera, sans nul doute, découvrir des nouveaux genres , et sur-tout beaucoup d’espèces nouvelles, même en Europe J toute cette famille ayant été plus particulièrement dédaignée parmi les mollus- ques, car le testacelle n’y a été découvert que fort tard , malgré qu’il se trouve dans une quantité d’endroits. Chaque jour on trouve des arions ou des ///waj inconnus , en se livrant à leur recherche. L’on doit vivement desirer de voir les naturalistes s’occuper de ces animaux, dont les mœurs et les habitudes^ offrent, comme nous le verrons tout-rà^ l’heure, des faits aussi curieux que variés et dignes de fixer l’attention des zoologistes et des philosophes. II. ANATOMIE. Voyez les descriptions particulières des divers genres de cette famille. t SANS OPERCULE. 3i IIL OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR L ORGANISATION ET LES FACULTÉS DES LIMACES. Au premier aperçu , les mollusques de cette famille semblent être totalement nus et dépourvus de ces corps protecteurs ou défensifs si nécessaires à des êtres essentiellement mous. Ayant très rarement des parties solides, étant particulièrement lourds et lents, sans moyens apparents d’attaque ni même de défense , ils semblent exposés à tous les genres de mort, et avoir la vie la plus fragile et la plus précaire qui ait été départie dans le régne animal. L’insecte, en effet, échappe à ses ennemis par le vol, par le saut ou par une mort feinte; le papillon , si frêle, se dérobe à loiseau destructeur par l’inégalité régulière de son vol ; les limaçons , voisins immédiats des limaces , se retirent avec promp- titude sous une enveloppe solide dont ils ferment l’ouverture avec un mucus abondant qui éloigne leurs ennemis; les autres mollusques nus vivent dans un élément différent, où ils peuvent se garantir des accidents par mille ruses ; les limaces seules semblent n’avoir aucuns moyens de se défendre contre les animaux qui peuvent les attaquer, et l’on pour- roit croire que chez elles les organes essentiels de la vie , si délicats chez les grandes races , doivent être à tout instant affectés mortellement. Mais lorsque triomphant du dégoût involontaire que font naître ces mollusques lourds et visqueux , on étudie plus particulièrement leur organisation et leur manière de vivre , on reconnoît bientôt les prodiges de la sagesse divine et que le souverain dispensateur de la vie n’a point oublié pour eux, ce qui pouvoit en assurer la durée, autant que le de- mande le rôle qui leur est assigné dans l’économie de la nature. Nous reviendrons sur cette considération intéressante, après avoir examiné leur organisation externe d’une manière générale. La forme du corps, chez les différents genres de limaces, est assez variable; cependant elle est généralement fort analogue à celle de nos especes vulgaires. Le véronicelle, l’on- chidie , les testacelles, les plectrofores^ se distinguent seuls à la première inspection ; les pi’emiers, par une cuirasse générale qui couvre tout leur corps; les seconds, par une cuirasse semblable, mais avec une figure plus cylindricpie; les troisièmes, par une figure fort allongée, amincie vers la tête, par l’absence de cuirasse et par une petite coquille peu distincte à leur extrémité postérieure; les derniers, par une petite coquille saillante à cette même extrémité, et par une cuirasse comme chez nos limaces vulgaires. Les autres genres de cette famille se reconnoissent par un examen plus scrupuleux de leur orga- nisation. Il paroît exister une autre différence fort notable entre les deux* genres testacés que nous venons de nommer : le collier qui entoure le cou des limaçons et qui ne peut se rencontrer que chez les mollusques a coquille extérieure, semble n’exister que dans le premier de ces genres, le Testacelle; le second, le Plectrofore, paroît en être pi'ivé; du moins les descriptions et les figures, à la vérité peu complètes et peu soignées, que nous en avons, nous semblent appuyer cette conjecture ; nous savons, même d’une manière assez positive^ que les limaces de ce genre ont une cuirasse sur laquelle se trouve l’ori- fice pulmonaire, et cela seul suffiroit pour déterminer l’opinion à ce sujet. Les plectro- » 32 PULMONÉS lorcs seroient donc, par labsence de collier, analogues aux pulmonés fluviatiles et aux cyclostomes. Les organes les plus délicats, les poumons, le cœur, sont préservés des accidents directs par un bouclier ou cuirasse, par un osselet calcaire ou rudiment interne de test, ou enfin par une petite coquille extérieure qui tous, selon les genres, sont placés sur la partie qui renferme ces organes. La cuirasse ou bouclier, lorsqu elle n est point générale, offre une contexture tout-à-fait différente de celle du reste du corps, et cette contexture varie suivant les genres. Cette cuirasse est ordinairement une sorte de capuce charnue, coriace, ovale, plus étroite, et sur-tout plus courte que le corps, connée avec le dos par sa partie postérieure, libre et soulevable à ses bords antérieurs, sous lesquels les lima- cclles, les arions, les limas et les parmacelles retirent leur cou et leur tête à la moindre attaque ou au moindre choc. Chez les véroiiicelles et chez l'onchidie cette cuirasse lisse ou tuberculée s’étend, à ce qu’il paroît, sur tout l’animal. Le corps , dans les autres genres , est plus ou moins uni ou rugueux, souvent fortement sillonné, de manière à pai'oître couvert de tubercules glanduleux et oblongs, sillonnés eux-mêmes dans le sens transversal; ces rugosités ou tubercules forment sur toute la peau un réseau régulier; leur forme varie suivant les genres, ainsi que la contexture de la cuirasse, qui est finement chagrinée ou couverte de stries convergentes. Chez les pre- miers des genres dont nous venons de parler les tentacules, la tête, le cou, et les parties latérales qui en sont rapprochées, et qui se retirent ordinairement sur la cuirasse, sont beaucoup plus lisses ou moins rugueuses, plus molles , plus délicates, moins colorées que le reste du corps. C’est dans l’épaisseur de la cuirasse que se forment les rudiments testacés internes que l’on trouve dans les limas, les parmacelles et les véronicelles, analogues sous ce rapport aux coquilles intérieures des acérés, A la place de ce rudiment testacé on trouve chez les arion.s une couche assez épaisse de poussière graveleuse, composée de petits globules, variables pour la grosseur, crystalliformes , durs, blanchâtres, transparents, et brillants comme des particules quartzeuses. L’onchidie et le limacelle paroissent être dépourvues de ces corps calcaires qui remplissent ordinairement la cavité dans laquelle ils sont contenus ; je dis ordinairement, car dans certains individus du limax griseus, les rudiments testacés se déplacent sensiblement dans les mouvements de l’animal, et l’on peut avec Je doigt les faire changer assez remarquablemen't de situation sans aucun effort. Cela n’a lieu, à la vérité, que chez les vieux individus, déjà décrépits, où les chairs sont affaissées ; alors le rudiment interne forme une bosse sur la cuirasse. La paroi inférieure de la cavité qui renferme ce corps est une membrane mince entre cette cavité et le cœur^ ou plus exacte- ment entre elle et le péricarde; la paroi supérieure est mince, mais assez forte, et blan- châtre, et nous paroît se distingüer de la peau , qui forme extérieurement la cuirasse, ou lui servir de doublure. Le rudiment testacé est d’abord fort mince, semblable à une petite plaque cornée et transparente, bientôt les lames calcaires que dépose la paroi inférieure augmentent l’é- paisseur de ce test informe, et le rendent dur et opaque. Il est recouvert sur la partie qui répond à la paroi supérieure par un épiderme mince, coloré, fugace, et absolument sem- blable aux épidermes des coquilles de la plupart des pulmonés testacés; à sa face opposée il est brillant, chatoyant quelquefois, et n’a point d’épiderme; il offre même chez nos »'• t SANS OPERCULE. 33 limas une forme souvent fort analogue à celle du petit test extérieur d’un testacelle, une espèce d’empreinte volutatoire et les côtés du sommet et du bord columellaire plus épaissis. Cette empreinte volutatoire paroît être tout-à-fait caractérisée chez le parmacelle et le véronicelle. Dans nos limas ce rudiment testacé montre des espèces d’apophyses à sa partie postérieure, celle qui répond au sommet des espèces volutées. Ces apophyses, ainsi que lepidermc de la face supérieure, semblent indiquer une liaison organique avec les parois latérales de la cavité qui contient ce petit test informe. Cependant jVF Cuvier sem- ble rejeter cette apparence, contre l’autorité de Swammerdam qui l’affirme. Nous pensons que cette dissidence dans les faits vient de la saison où les observations de ces deux savants célèbres ont été faites, et beaucoup aussi de l’âge des individus observés. Nous croyons qu’à une certaine époque de croissance le rudiment interne n’est plus lié aux parois de la cavité qui le contient. Chez les plus vieux arions on trouve quelquefois des graviers beaucoup plus gros que les- autres, et qui acquièrent même le volume d’une tête de grosse épingle. Nous observerons ici que Rédi, dans sa Description anatomique de la limace, indique fort bien l’usage protecteur du petit test interne de cet animal, et en fait une description fort juste. Nous ne parlerons point du plan locomoteur et du pied ; nous avons décrit ceux des limaces d’Europe, dans les Observations générales sur les Pulmonées ; quant aux autres genres, n ayant pu les observer vivants, nous n’en saurions rien dire : mais nos figures de l’onchidie et des véronicelles , copiées sur celles qu’en ont données Buchanan, Sloane et M*" de Blainville, pourront prouver que, selon toutes les apparences, ces organes sont analogues à ceux des limaces de nos pays. Les ainons et les limas offrent entre eux une différence constante dans l’épaisseur du plan locomoteur, celui du premier de ces genres a ses côtés larges et bien distingués du corps; celui du second montre des bords plus étroits et peu caractérisés. A l’extrémité postérieure du corps des arions entre les deux bords du plan locomo- teur, se voit un pore assez grand, triangulaire, toujours couvert d’un mucus abondant, et qui rend cette partie comme fourchue; organe particulier qui manque aux au- tres genres nus. Dans les limas, par exemple, le corps est terminé en pointe et forme une crête bien prononcée sur sa partie supérieure vers la queue; cette crête, selon Swammerdam, serviroit à la sécrétion de la mucosité. Cette observation d’un homme si habile, pourroit faire présumer que cette partie est analogue au pore terminal des arions, et seroit destinée à remplir le même usage ; mais nous ne pensons pas qu’on puisse éta- blir une juste analogie à ce sujet. A la vérité les pores qui criblent la peau sont peut- être plus abondants vers cette crête des limas, que sur le reste de leur corps; mais cette circonstance ne caractérise pas un organe spécial comme celui qui termine le plan loco- moteur des arions. Cette différence fort remarquable entre les deux genres, a été recon- nue par le savant que nous citons , il la mentionne positivement, mais il ne nous apprend rien sur le but de cet organe particulier : nous n’avons pas eu nous-mêmes, malgré nos recherches, l’occasion d’observer quelque fait qui puisse décider la question. On ne peut admettre qu’il soit destiné à fournir la mucosité que les arions laissent en forme de zone brillante de couleurs irrisées , sur les corps où ils marchent et au moyen de laquelle on pour- voit les suivre long-temps après leur passage, car presque toutes les limaces et même les limaçons, qui sont privés de ce pore terminal, laissent une trace semblable après eux. 5 34 PULMONÉS En admettant que les grosses espèces de limas ont la faculté de se suspendre aux corps par leur partie postérieure, au moyen d’un câble de mucus , on ne pourroit trouver dans l’organe qui nous occupe une destination spéciale pour cette faculté, puisqu’un genre qui est privé de cet organe peut cependant filer ce câble naturel. Personne, que nous sa- chions, n’a même observé cette particularité chez les arions; Lister seul l indique posi- tivement en décrivant le Umax griseus, qui précisément n’a point de pore terminal, puis- que c’est un limas, et le plus gros connu. On a du reste si peu observé tous ces mollus- ques , qu’il n’est pas étonnant qu’on soit dans l’ignorance sur beaucoup de phénomènes qu’offre leur organisation. Il est possible que les arions aient aussi la faculté de se sus- pendre aux corps, cela nous paroîtroit même plus naturel qu’aux limas, soit à cause de leurs habitudes plus agrestes, soit à cause de l’existence d’un organe qui sembleroit de- voir être destiné à cet usage. Des observations plus suivies nous éclaireront sans doute à cet égard. On peut aussi présumer que la mucosité plus abondante chez les arions né- cessitoit un orifice particulier pour en dégorger la surabondance. Elle est si considéra- ble dans certaines occasions, qu’elle peut envelopper leur corps tout entier, ce qui les a fait nommer baboza , baveuses, par les Espagnols , tandis que leur torpeur, la len- teur de leurs mouvements sont passées en proverbe dans presque toutes les langues de l’Europe, car c’est sur-tout aux arions que cela peut s’appliquer, les limas étant beau- coup plus agiles et plus prompts dans leur marche. La suspension de quelques limaces par l’extrémité postérieure de leur corps , comme les araignées et certaines chenilles , au moyen d’un fil plus ou moins fort suivant leur grosseur , est un fait fort curieux , mais qui a besoin d’être encore et mieux observé chez les grandes espèces. Nous l’avons souvent examiné chez plusieurs petits limas ^ entre autres chez l’agrestis ordinaire, et sur une de ses variétés un peu plus petite, que nous croyons être l’analogue de celle dont Hoy , Shaw et Latham ont parlé dans les Mé- moires de la Société linnéenne de Londres (i). Nous avons reconnu l’exactitude de leurs récits , et nous n’aurons rien à ajouter à ce qu’ils ont dit , mais nous croyons devoir rappor- ter ici le résultat de nos propres observations, puisque d’ailleurs nous traçons l’ensemble des facultés de ces animaux. Les espèces que nous avons examinées se laissent tomber sans la moindre hésitation , lorsqu’elles veulent arriver à un plan inférieur. Elles attachent aux corps quelles quit- tent, l’extrémité d’un fil , ou mieux de la lame muqueuse qu’elles laissent habituellement sur les surfaces , et qui est transsudée par les pores du plan locomoteur ; cette petite lame se continue en un fil plat et triangulaire de la forme de la partie terminale de ce plan. Mais bientôt ce fil change de forme par suite des efforts combinés que fait cet animal, et qui tendent à le tirer, à l’arrondir, en même temps que les côtés du plan locomo- teur se contractent sur le véritable pied, qui par un mouvement d’ondulation amène vers sa pointe, où se file le petit câble, toute la matière muqueuse que la contraction latérale peut produire. Souvent , lorsque le point où elles veulent atteindre est fort bas, on les voit allonger la tête de côté et d’autre, comme si elles cherchoient un corps pour (0 Hoy , Account ofa spinning Umax, etc. tom. i , pag. i83. Idem, Shaw, Addltional noie. Latham, Observations on the spinning Umax , tom. 4 » psg* 55, tab, 8, fîg. i. Il rapporte les observations faites sur cette limace par le colonel Montagu / / / SANS OPERCULE. 35 s y attacher, dans la crainte de ne pouvoir y arriver sans accident; d’autres fois elles retirent la tête sous la cuirasse et se contractent comme si elles vouloient se presser les flancs pour alimenter le câble. Elles arrivent ainsi , après un travail quelquefois pé- nible, suivant leur élévation et leur disposition particulière, à plusieurs pieds du point de départ, et, selon l’observation de M*" Montagu, en filant trois pouces et demi par minute lorsqu’elles sont bien disposées. Si Ton répété rexpérience plusieurs fois de suite sur les mêmes individus , la matière glutineuse leur manquant, ils ne filent que très peu ou pas du tout , mais si on leur donne des aliments et le temps de réparer leur perte , ils recouvrent cette faculté dans la même énergie. Ce que nous avons observé sur ces petites espèces , avec Hoy , Shaw et Montagu , Lis- ter dit positivement l’avoir vu chez le limaxmaximus de Linné, ou Cinereus de Muller, qui est pour nous un limas comme l'agrestis. Mais il faut remarquer qu’il a fait son observation sur deux individus qui alloient s’accoupler, ou plus probablement qui venoient de s’ac- coupler. «liautem in aère libéré dependebant, capitibus deorsum inclinatis, de nodo «saligno, è veteris cujusdam arboris trunco extante, deraissi; corporum verô pondus ^sustinuit funis crassus, sesquipedalis , è propria saliva confectus, isque eorum caudis « interplicatis affixus est (i). Rédi rapporte un fait analogue (2), et la figure qu’il en a donnée a été copiée par Lister lui-même (3) , comme représentant l’accouplement de ces animaux ; mais le récit de Rédi , et mieux encore sa figure , avouée par Lister , puisqu’il la copie, prouvent au moins que les cordons par lesquels ces limas peuvent se suspendre ne sont pas toujours de même nature. La figure et la description de Rédi indiquent des cor- dons qui naissent de l’orifice des organes delà génération près des tentacules droits; nous avons rencontré ces mollusques dans le même état, et nous avons reconnu que ces cordons proviennent, après la rétraction subite et accidentelle des organes de la géné- ration dans l'accouplement, de filets de liqueur spermatique qui ont acquis de la consis- tance à l’air, et qui quelquefois s’entrelacent par le balancement ou les mouvements de ces animaux troublés dans leui's amours, suivant qu’ils sont élevés au-dessus du sol , ou qu’ils s’accouplent par terre. Dans le premier cas, ces cordons peuvent s’attacher à la branche ou à la muraille sur lesquelles ces animaux étoient posés, et les retenir suspen- dus lorsque quelques circonstan<;es les en ont fait tomber; ainsi s’expliquent lès récits et la figure de Lister et de Rédi , qui n’ont décrit ni figuré le véritable accouplement , quoi- qu’ils aient bien vu les organes de la génération, et qui pourroient bien n’avoir pas ob- servé ces animaux dans l’acte même, mais après leur union. Le mucus qu’ils rendent lorsqu’ils sont inquiétés, s’attache quelquefois après les filets de liqueur spermatique, comme nous l’avons remarqué dans une occasion, et forme alors des flocons comme ceux que Rédi indique à l’extrémité des cordons qu’il a représentés. On pourroit peut-être conclure de cette comparaison des observations de Rédi et de Lister, que les câbles auxr quels étoient attachés les individus que ce dernier a observés, n’étoient aussi que des filets spermatiques; mais si la considération que méritent les observations de ce savant et leur analogie avec ce que nous avons reconnu tout-à-l’heure chez l’agrestis et quelques (1) lAstev^ An, ajigi deCochleis, tit. Limax maximus , striatns et maculatus , p, 129. (2) Rédi, Osservaz, intemoagii anim. viventiy etc. Trad. de Coste, t. 3, p. 55, tab. 2. (3) Lister , tab. 102. 36 PULMONÉS autres espèces , peut foire penser, comme nous le ci'oyons nous-mêmes , que Lisler a ob- servé le phénomène que présentent celles-ci; il faudra y trouver une preuve de la faculté générale quauroientleslimasdesc suspendre parun véritable cable. Mais alors, comment se fait-il que l’on ait toujours trouvé ces animaux deux à la fois, ainsi suspendus, et jamais un seul? Lister même semble avoir été dans ce cas, quand il ajoute un peu plus bas : « Eosdem limaces alio tempore circa mensem junium in sylvis opacis observavi ex arbo- « rum ramis demissos , singulos , singulis funibus bipedalibus , crassis et validis , satisque , « at è propria saliva confectis. Est sanè magna afflnitas inter humorem ilium e quo ara- ‘tneorum erucarumquefilafiunt. Atqueliorum animalium salivam. » Nous devons espé- rer que des observations plus précises et plus détaillées nous expliqueront ces contradic- tions, et assoierons nos opinions sur tous les phénomènes dont nous venons de parler. Les arions et les limas montrent, autour de la bouche, à la lèvre supérieure, une rangée de papilles arrondies, très fortes, très expansibles , qui servent à contracter et à tirer dans la bouche les aliments dont elles se nourrissent. Ces papilles sont remplacées chez les limaçons, par deux lèvres minces et charnues qui servent au même usage; les appendices qu’on observe chez Tonchidic, de chaque côté de sa bouche, ne sont vraisem- blablement que des lèvres analogues à celles des limaçons. Les petits mamelons rétractiles et tentaculiformes qu’on voit chez le testacelle dans la même position, nous paroissent avoir un autre but; et en effet , sa bouche faite en trompe, et destinée à saisir les lom- brics, navoit pas besoin d’être aidée de cette manière pour la préhension des aliments.-. L’orifice pour la respiration est diversement placé, selon les genres et d’après la posi- tion de la cavité pulmonaire; chez les limacelles et les arions, il est situé antérieurement sur le côté droit de la cuirasse; chez les limas et la parmacelle il est à la partie postérieure du même côté sur cette cuirasse; chez l’onchidie et le véronicelle, il se trouve tout-à-fait à la partie postérieure du corps; chez le testacelle il est sur le petit collier à droite; enfin , dans les plectrofores ^ il paroît être situé sur la cuirasse comme chez les limas. La diffé- rence de position pour cet orifice entre les arions et les limas n a point échappé à l’illustre Swammerdam , qui Ta fort bien mentionnée. Cet orifice est toujours arrondi et s’ouvre ou se ferme à la volonté de l’animal. Un petit sinus organique forme un conduit naturel depuis cet orifice jusqu’au bord de la cuirasse, il permet dans la contraction , aux limas, aux parmacelles, aux arions et aux limacelles de conduire au loin leurs excréments, l’o- rifice du rectum étant situé, dans ces genres , immédiatement à côté de celui des poumons. Cet orifice, dans les genres où celui de la respiration est à la partie postérieure du corps, en est également fort voisin. Les organes de la génération varient singulièrement selon les genres. Si l’on s’en rap- porte à Buchanan, l’onchidie présenteroit un phénomène inconnu dans les pulmonés, la séparation des sexes sur des individus différents; mais nous pensons qu’on doit attendre des observations nouvelles pour adopter ce fait, contraire à tout ce qui se voit chez les mollusques analogues. Toutes les autres limaces réunissent les deux sexes sur le même individu, mais les unes ont les organes masculin et féminin séparés et distants, tandis que les autres les ont réunis dans une même cavité. Le liraacelle décrit par deBlain- ville est seul dans ce premier cas, l’organe mâle est à la racine du tentacule droit, l’or- gane femelle tout-à-fait à la partie postérieut'e du corps : ils communiquent par un sillon , comme dans quelques genres marins. I SANS OPERCULE. 37 Dans tous les autres genres les sexes sont étroitement unis, mais leur place varie. Chez les arions, Forifice de ces organes se trouve placé immédiatement sous celui des poumons et du rectum; chez les limas, le parmacelle, le véronicelle et le testacelle, cet orifice est situé à la base du tentacule droit; quant aux plectrofores, dont nous ne connoissons l’organisation que dune manière fort imparfaite, nous ne pouvons que conjecturer, et notre conjecture au sujet des organes de la génération est que leur orifice est placé comme dans les arions. Le mucus abondant dont les arions et les limas, et sans doute aussi les véronicelles, le parmacelle et le limacelle peuvent se couvrir, forme, comme nous lavons dit tout-à- l’heure, dans certaines occasions, une enveloppe générale autour de leur corps, destinée à les garantir du danger, et même à les sauver de la mort, dans des circonstances pres- santes et extraordinaires, telles qu’un grand froid, une grande chaleur, et même une submersion par un liquide dangereux, comme cela peut leur arriver dans les caves et les celliers. Ce préservatif est si puissant contre ce dernier danger, que des arions et des limas que nous avions jetés dans de l’esprit de vin et d’autres dans de Fcau bouillante, s’entou- rèrent spontanément d’une couche épaisse et tenace de mucus, et restèrent dans cet état pendant plusieurs heures sans paroître en avoir sensiblement souffert lorsque je les en retirai. Le limaçon, au contraire, plus spécialement préservé des dangers qu’il doit redou- ter par ses habitudes, meurt presque subitement dans Feau bouillante. Il paroît que les irritants ont plus d’action sur ce mucus; le sel, le tabac, le salpêtre, et même le sucre raffiné, selon Rédi, après avoir déterminé une abondante sortie de mucus, lorsqu on en saupoudre bien un limas ou un arion, causent leur mort en moins de quatre minutes. Le corps s’enfle et se l'oidit; si on considère alors la peau de l’animal séparée des parties internes , au lieu de la trouver épaisse et dure comme elle l’est oi'dinairement, on la trouve flexible, très mince, et totalement sèche, parcequ’elle a rendu toute l’humeur visqueuse contenue dans ses pores. Si ces irritants n’avoient point une action dissolvante sur le mucus, la couche épaisse dont ces animaux s’entourent les garantiroit du danger, mais le mucus attaqué lui-même livre le corps à toute Faction de ces irritants; l’animal s’épuise en vain pour produire de nouvelles enveloppes qui le garantissent; c’est pour cette raison aussi que le volume du corps, après la mort de ces animaux, est singulière- ment diminué. Le mucus que rendent les limaces offre des couleurs différentes , selon les espèces. Les testacclles ne sont point visqueux, comme les autres genres de cette famille. - L’observation de ]VF Brard, Histoire des Coquilles^ pag. 1 14, sur le limax maximus de Linné, près duquel il avoit placé un hydrosulfure concentré^ et qui bientôt après eut des mouvements convulsifs et se couvrit de mucus, prouve que ces animaux sont très sensi- bles au contact de certaines émanations irritables, et cette observation est au moins autant en faveur de Faction directe de ces émanations sur tout le système organique de ces ani- maux, qu’en faveur de leur odorat. Nous croyons avoir observé les premiers que les limaces sont préservées d’un des plus grands dangers qu'elles aient à redouter, la sécheresse, au moyen d’une espèce de système d’irrigation toujours plus ou moins actif sur toute leur peau , par la réunion des sillons anastomosés et plus ou moins profonds qui la recouvrent. Ces sillons forment entre eux une suite de canaux capillaires dans lesquels le fluide conservateur circule de deux ma- nières sur tout le corps, du dehors au dedans , ou de l’intérieur à l’extérieur, par quelques . 38 PULMONÉS canaux principaux. Ainsi celui qui borde le pied porte le fluide que les arioiis et les limas pompent en rampant sur les corps humides à des sillons obliques et latéraux qui le com- muniquent à tous les autres; mais lorsque l’humidité extérieure ne fournit pas, il y a réaction, le fluide semble sortir d’un réservoir interne par le trou latéral, et se distribuer par-tout au moyen du sillon qui régne autour de la cuirasse, postérieurement à sa jonc- tion avec le corps. Les limaces les plus exposées à la sécheresse par leur vie plus agreste, possèdent un système d’irrigation plus prononcé que celles qui en sont garanties par une existence plus sédentaire. Plus champêtres, plus errants dans la campagne que les limas, par exemple, les arions*redoutent davantage le danger, sous ce rapport, à cause de Faction plus libre du soleil ou de la lumière. Chez les premiers, presque tous mollusques domestiques et noc- turnes, les canaux capillaires sont peu marqués, comme si Fhumidité se conservoit plus facilement «ur leur peau par les abris sous lesquels ils vivent habituellement. Les plus belles couleurs parent les limaces, et ce qui est assez remarquable, comme l’a bien observé Swammerdam, les nuances de leurs teintes varient singulièrement, d’a- bord par le plus ou le moins de contraction des parties, ensuite par l’état physique où elles se trouvent d’après leur exposition plus ou moins longue à la grande lumière du jour, la privation d’aliments, d’humidité, etc. Ces couleurs ont souvent une vivacité, un éclat et un contraste tout aussi admirables que ceux des coquilles ou des écailles des reptiles. Selon M** Vauquelin (i), la belle couleur rouge orangée de certaines variétés du Umax rufus, de Muller, est due à la combinaison d’une grande quantité d’oxigéne avec d’autres matières animales. En résumant tout ce que nous venons de rapporter sur l’organisation des mollusques de cette famille, nous trouverons que les moyens conservateurs pour leur existence ne leur manquent pas autant qu’on pourroit le présumer, lorsqu’on n’a point étudié cette organisation et leurs habitudes. Toutes clandestines et nocturnes en général, les limaces vivent sous terre ou cachées dans des retraites humides dont elles ne sortent que la nuit, ou lorsqu’une pluie douce humecte la campagne, circonstances qui les délivrent d’une foule d’ennemis et les sau- vent de mille dangers. Elles sont susceptibles d’une incroyable contraction ; si elles sont attaquées, la plupart rendent une énorme quantité de matière muqueuse, et dans cet état de contraction et de viscosité, elles ressemblent à une masse inorganique et dégoû- tante qui éloigne les assaillants. Exposées à une foule de mutilations accidentelles, leurs parties amputées repoussent avec une facilité et une promptitude admirables. Elles sont même tellement vivaces que Muralto observe quelles ne meurent pas de suite, lorsqu’on leur arrache le cœur. Cette étonnante faculté de résister à de grandes blessures, ne sauve pas ces animaux d’une prompte mort, lorsqu’on les retient dans des circonstances étrangères à leurs habitudes, sur-tout sous le rapport de la lumière et de la chaleur. Dans ce cas, elles diminuent de volume et meurent assez vite. Au contraire, les limaçons peuvent vivre plus de dix-huit mois sans sortir de leur coquille. (ï) Observations sur la respiration des insectes et des vers. Ânn. de Chiïnie, t. 12, p. 273 — 291. SANS OPERCULE. 39 Dans les genres dont les habitudes plus domestiques pourvoient les exposer à des chocs j>érilleux , sous les pierres , sous les tonneaux , dans les caves ou les celliers où ils se tiennent, la cuirasse qui les garantit est renforcée par une plaque calcaire ou rudiment testacé, qui protège avec plus de force les organes principaux de la vitalité. Cette cui- rasse semble couvrir le corps à proportion de l’élévation de la températui’e; ainsi le Par- macelle qui vit dans la Mésopotamie , est couvert aux deux tiers ; l’onchidie de l’Inde et le véronicelle des Antilles, sont défendus par une cuirasse générale. Un grand test, des parties solides plus considérables nuiroient au rôle qui est dévolu à ces animaux dans l’économie de la nature; à leurs habitudes, à leurs manières de vivre. Par exemple, à l’existence du testacelle, qui fait pour se nourrir la guerre aux lombrics, en les poursuivant sous terre. Chez celui-ci comme chez le véronicelle, les organes de la vie sont portés à la partie postérieure du corps, et un très petit test ou du moins un rudi- ment interne calcaire recouvre et protège l’orifice des poumons où l’air arrive en suivant le petit canal souterrain où s’enfoncent ces animaux en poursuivant leur proie, et dans lequel un test plus considérable les empêcheroit de pénétrer. Les canaux d’irrigation que nous avons décrits sauvent les limaces de la sécheresse à laquelle elles sont exposées dans les temps chauds. Le testacelle est-il surpris par une chaleur trop forte ou par une sécheresse extraordinaire? Le fluide manque-t-i)[ dans les sillons irrigatoires de sa peau? il s’enveloppe entièrement, s’il en sent le besoin, avec un manteau bulbeux caché d’une manière incompréhensible sous son petit test. Ajoutez à tous ces moyens, que les limaces peuvent, comme tous les mollusques , res- ter un temps considérable sans manger et quelles multiplient excessivement; avec de tels avantages elles se sauvent de l’extinction générale qui sembleroit menacer leur race. Ainsi ces animaux, que nous croyons d’abord si dépourvus de moyens conservateurs, supportent la rigueur des saisons, une longue abstinence, se dérobent à leurs ennemis^ réparent des blessures, des mutilations considérables, tandis que l’homme avec son gé- nie, le tigre avec ses dents redoutables succombent après une courte privation ou une légère blessure. Dans aucune circonstance 1 admirable prévoyance divine ne s’est peut- être manifestée aussi sensiblement que pour ces chétifs animaux , et cette inconcevable compensation de force et de moyens conservateurs de l’espèce que le Créateur a répandus par-tout, est sans contredit l’une des plus imposantes et des plus admirables considéx'a- tions que nous offre le sublime spectacle de la nature. IV. AMOURS, REPRODUCTION. I Voyez l’histoire des divers genres. V. MOEURS, HABITUDES. D’après la manière de vivre des plus grosses limaces dans certains pays, siu'-lout dans les environs de Paris , on seroit tenté de considérer les arions comme des limaces cham- pêtres, et les limas comme des limaces domestiques. Les premiers, en effet, paroissent habiter par préférence les prairies, la campagne, tandis que les seconds semblent se 4o PULMONÉS plaire davantage dans les celliers, les caves et les autres endroits frais et humides des habitations. Aussi Swammerdam a-t-il appelé, le limax ater, vel rufus, qui est un arion pour nous, agresiis ^swe viarium^ tandis qu’il désigne le limax maximus de Linné, qui est un de nos limas, par la dénomination de Cochlea nuda domestica. Cette division très séduisante ne nous paroît pas assez absolue , assez générale pour être présentée comme positive. Si l’on ajoute foi aux observations de Lister, Linné, Muller, Razoumowsky et Draparnaud, on sera convaincu qu’il existe de nombreuses anomalies dans la distinction dont il est question. Par exemple, le limax griseus, qui se plaît dans les souterrains et les autres lieux frais des maisons aux environs de Paris , se rencontre aussi dans les forêts épaisses de l’Angleterre et du Nord. Le variegatus de Draparnaud , qui multiplie telle- ment dans les caves de cette capitale, se trouve autour des maisons et des fermes, sous les pierres, dans les campagnes du midi de la France et du Levant. Mais nous croyons qu’il est fort rare de rencontrer les arions dans les habitations, quoique certaines espèces de ce genre se trouvent dans les jardins, et qu’en général ils sont moins nocturnes et- moins cachés que les limas. La température et la nature du pays doivent influer sans doute sur ces diverses circonstances j mais on retrouve toujours et par-tout le cachet de ces différences d’habitudes. Toutes les limaces en général craignent sur-tout la grande chaleur; elles aiment l’hu- midité et la fraîcheur. Les arions se plaisent dans les prés bas, dans les bois touffus, au - bord des ruisseaux , sur l’herbe humide et dans les chemins vicinaux ombragés. Les limas se cachent dans les souterrains, les ench'oits frais des habitations, sous les pierres hu- mides, et dans les forêts impénétrables aux rayons du soleil, comme aussi dans les po- tagers, sous les plantes légumineuses. Ces mollusques aiment les saisons pluvieuses; on voit les arions sortir en foule de leur retraite , et courir après les pluies orageuses de 1 été. La quantité qu’on en aperçoit dans cette circonstance, est souvent un sujet d’étonne- ment. Et pour peu que le soleil se montre quelques instants, ces animaux disparoissent comme par enchantement; on en cherche en vain. Les limaces supportent mieux que les autres mollusques à coquilles, la température froide; ceux-ci, à leur tour, craignent moins la chaleur et l’effet immédiat des rayons solaires. On trouve des limaces dans la campagne et les jardins jusqu’aux gelées. Les espèces agrestes de cette famille se retirent ensuite dans la terre, sous les pierres ou les écorces d’arbres. On en trouve souvent en hiver dans ce dernier abri, en compagnie de même espèce, et quelquefois avec une quantité d'insectes de divers genres. On y remar- que assez tard, dans cette saison , des excréments frais et les traces de leur marche. Le limaçon s’engourdit beaucoup plus tôt. Quand les limaces sont dans cet état , elles se rac- courcissent de manière qu’on ne distingue presque qu’une masse charnue, gluante, inorganique, convexe, ovale, aiguë au dos, plate au-dessous. Les espèces domestiques, qui pour l’ordinaire sont des limas, s’hivernent encore plus tard, et paroissent rester engourdies moins long-temps que les autres. Il doitparoître étonnant que ces animaux étant si lents, si nus, si mous, ils osent s’ex- poser autant qu’ils le font à être écrasés ou attaqués. En certains jours couverts on en trouve par-tout sous ses pas. Ils subsistent cependant, sont toujours très nombreux, mal- gré la quantité de leurs ennemis et la fragilité apparente de leur existence. Nous avons détaillé les moyens merveilleux que la natureleur a accordés pour leur conservation , ceux ✓ 1 SANS OPERCULE. 4r l dont les genres vulgaires de nos contrées font le plus fré(^uent usage, et qui s'aperçoivent le plus facilement, sont la contraction de leur tête sous le bouclier charnu ou cuirassé, et la viscosité qu ils font sortir abondamment dans les moments de péril. Il est certain que malgré ces moyens et la marche nocturne de la plupart d’entre eux on en détruit chaque année une quantité prodigieuse : ce qui échappe aux oiseaux carnassiers, à la grosse volaille, et à quelques petits quadupédes ou reptiles étant vivement poursuivi par les jar- diniers, dont les limas et les arions dévorent les potagers, les couches et les pépinières; saison a été favorable et na point détruit leurs œufs, on en voit paroître une quantité presque égale. 11 en est de ces animaux comme des insectes et des plantes, toutes les années ne leur sont pas aussi propices. Lorsqu’il'y a eu une grande sécheresse ou un grand froid on en voit moins; les saisons humides et chaudes favorisent singulièrement leur multiplication. Dans cette circonstance, heureuse pour eux, et dans les terrains couverts et préservés de la visite de leurs ennemis, les arions et les limas multiplient avec tant d’excès, qu'on en a vu dévaster en une seule nuit des jeunes semis d’une assez grande étendue. Les limaces savent très bien choisir les herbes les plus tendi'es dans les tables, lorsque les plantes commencent à lever. Elles attaquent aussi les jeunes bourgeons des arbres. L’agrestis, qui s’appelle vulgairement loche aux environs de Paris, occasione, selon les observations que IVF Bosc a bien voulu nous communiquer, presque tous les ans des pertes considérables dans les pépinières de Versailles, en rongeant l'écorce des jeunes plants. Ce savant a évalué une année cette perte à plus de 2,000 francs. Brückmann (i) indique , pour éloigner les limaces , de semer du tan sur les tables des jardins. Weekerus (2) recommande la suie de cheminée pour le meme usage. D’autres conseillent la chaux vive, qui fertilise en même temps le sol; mais un des moyens les plus sûrs poui' se préserver des dégâts de ces animaux, est de couvrir les bords des cou- ches, dè cendres, de sable fin ou de suie; ces substances agissent mécaniquement sur l'animal, l’empêchent de marcher en s'attachant à son pied qui , couvert de matière pul- vérulente, ne peut plus glisser sur les surfaces. Il faut aussi leur préparer des abris arti- ficiels, en plaçant de distance en distance de petites planches un peu soulevées d’un côté et touchant terre de l’autre. Les limaces s’y retirent pendant le jour, et l'on peut ainsi, avec moins de peine, les découvrir et les tuer ou les donner aux volailles (3). Denso a beaucoup écrit sur les dégâts des limaçons et des limaces, comme aussi sur la manière de les découvrir et de s'en préserver (4). Les dégâts occasîonés par ces mollusques ont été souvent si considérables, qu'on les a mis au nombre des fléaux qui désolent dans certaines années les campagnes; tels que les chenilles, les sauterelles, les rats, etc.; aussi a-t-on quelquefois senti la nécessité de recourir aux mêmes moyens d’exorcisme, qu’on employoit et qu'on emploie peut-être encore pour conjurer ces fléaux. Le Rituel de Paris, de 1712 , qui contient les formules (1) Epist. itin. cent. 2% epist. 7% p. ây- (2) Weekerus, de Secretis, p. 245- (3) Dict. d’Ag;riculture de Rosier, au mot Limace, Bosc, Histoire naturelle des Vers, genre Limace. (4) H- Denzo, Mittel zii vertreibung der nackenden schnecken, Berlin, May. tom. 3, pag, 53, 36G, 348. Id. Berlin, 5ajnmL tom. i , pag. 366. G /p PÜLMONÉS d’exorcisme dans cette occasion , comprend sans doute les limaces dans la classe de vers , dont il parle, et ainsi que le faisoit les naturalistes de cette époque. De simples prières ne seroient-elles pas plus convenables et aussi efficaces? Il est douteux que les plus fortes exorcisations aient jamais éloigne les limaces ni même les sauterelles, qui se déplacent cependant plus aisément. Les limaces champêtres se nourrissent sur-tout de champignons et d’agarics, ainsi que de matières animales en putréfaction , et d’excréments des divers animaux. Celles qui se rapprochent des habitations mangent le bois pourri, les fruits dans les fruitiers^ les plantes potagères, le papier, les livres, mais elles ne rongent pas les graines ni les fruits des graminées. Les arions et les limas sont extrêmement voraces ; des espèces de ces deux genres ont dévoré, sous nos yeux, les restes de quelcpies unes d’entre elles que nous venions de dis- séquer, elles maugeoient aussi des individus qui n’étoienl pas encore morts, leur rongeant le ventre avec une grande voracité. Nous avons vu même ces mollusques se faire entre eux des plaies considérables : ils avalent leur propre mucosité. Enfin Lister dit avoir trouvé un Umax agrestis^ qui a voit tué ou trouvé mort un scarabé assez grand , occupé à manger les viscères de cet insecte dans lequel il étoit entré par sa tête. Après leur mort, les limaces vulgaires se résolvent ou se fondent en une matière vis- queuse qui conserve la Couleur de ranimai. Il seroit intéressant, dit M'’ Bosc, de con- noître comment s’opère cette prompte dissolution des parties solides , et la nature de la liqueur quelle produit. Les grosses espèces des genres arions et limas, particulièrement à Paris et aux environs, le variegalus, de Draparnaud, qui se tient dans les caves, sont souvent infestés de ce petit acarus que l’on observe sur le collier des limaçons , et dont Réaumur a donné la description et la figure dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, pour l’année l 'yio. C’est \ Acarus Limacum^ de Linné. Nous en reparlerons en traitant des limaçons. Nous renvoyons à 1 histoire des autres genres de cette famille pour les détails particu- liers sur leurs moeurs et leurs habitudes, VL USAGES DES LIMACES. Les Romains, comme nous l’avons déjà dit, attribuoient à ces animaux une foule de propriétés merveilleuses, que Pline rapporte avec le plus grand détail (i), et qui la plu- part avoient été imaginées par les Grecs. Gallicn paroît avoir puisé aux mêmes sources , mais il ne distingue point ce qui est particulier aux limaces , il traite de leurs vertus en parlant de celles des limaçons, sous le nom collectif de (2) : cependant il parle souvent des qualités de leur petite pierre interne, lapis limacum^ qui jouissqit chez les anciens d’une grande renommée, entre tous les bésoards ou calculs dont ils faisoient tant (1) Pline, lib, 19, ch. 6 et 10, et lib. 3o, ch. 7, 9 et 1 1. (2) Galenus, de AUm. class. 2“, p. 26; Spurii libris, class. 49'‘« Compos, medlc* local, class. 5®, p. i43. F. Med,fac, parab, class. 7*, p. 164. E. SANS OPERCULE. 43 de cas. Marcellus Empiricus (i) , et Plinius Valerianus (2) répètent, dans plusieurs occa- sions , les phrases de Pline et de Gallien , au sujet des limaces et de leur rudiment interne de coquille. C’est d’après ces diverses autorités que les écrivains du moyen âge et ceux des temps modernes ont attribué tant de vertus à ces animaux. Les empiriques de toutes les époques, jusque dans le dernier siècle, en les employant sur la foi des anciens, dans une foule de circonstances tout-à-fait opposées, et d’une manière ridicule, en ont perpé- tué l’usage le plus bizarre dans toutes sortes de maladies. Cet usage fut adopté dès-lors par le vulgaire toujours prêt à s’approprier tout ce qui est merveilleux, et il s’est aujour- d’hui réfugié dans les campagnes, où dans certains pays on les regarde encore comme des spécifiques souverains contre la fièvre et la dyssenterie. Pour guérir les maux de tète, dit Pline (3) , « on coupe la* tête a des limaçons sans cô- » quilles , on en ôte un petit corps dur comme une pieri'e, et de la grosseur d’un calcul, ensuite on les attache au edu du malade , ou , après les avoir hachés et pilés , on lui en «frotte le front. » Plus bas il indique l’emploi de cette petite pierre pour le même mal. « Le petit os d’une limace trouvée entre deux ornières , et passé à travers l’oreille avec une « aiguille d’ivoire , ou que l’on pend à son cou , dans un sac fait de peau de chien , est un «remède qui réussit à beaucoup de gens qui le font.» (4) Marcellus Empiricus, ch. P**, p. 34 , dit qu’il suffit de porter sur soi cet os , pour n’avoir jamais mal à la tête : Limaci calculum quern in capite habet, toile : quod non facile fades ^ nisi ei dam in via répit, caput subito abscideris : quem lapident quamdiu tecum habueris, nunquam ullum dolorem capitis senties, Pline indique la fiente de tourterelle et la cendre de limace pour dissiper les taies des yeux (5). Au chap. 7 du liv. XXX, il recommande les limaces, et particulièrement celles d’Afrique, pour arrêter la dyssenterie. «On eu fait brûler cinq, dit-il, avec le poids d’un « demi-denier d’accacia, et l’on fait avaler deux cuillerées de cette cendre dans du vin de «myrte, ou dans tel gros vin qu’on veut, avec pareille quantité d’eau chaude. Quelques t'uns emploient de cette manière toutes les limaces d'Afrique indistinctement. D’autres «trouvent mieux de faire prendre en clystère la même quantité de limaces africaines ou «de la grossé espèce; et si le flux de ventre est considérable, ils y joignent gros comme «une fève d’accacia. Gallien les recommande aussi pour la même maladie, liv. 9 , ch. 5. » Pour cicatriser les idcères, Pline désigne la cendre des loirs, des rats sauvages, des vers de terre et des limaces, délayée dans de l’huile (6); cet auteur ajoute encore que si on fait brûler vifs ces derniers animaux, leurs cendres guérissent toutes les ulcères des pieds, Marcellus Empiricus et Plinius Valerianus avancent la même opinion (7). Le pre- mier les indique aussi pour guérir les hydrocèles des enfants. Kiranide, cité par Gesner, dit qu’une limace pilée avec de la fleur d’encens, et introduite dans la narine, arrête les (1) Marcellus Empiricus, ch, i , p. 34. (2) Plinius Valerianus, lib. 2, cap. 18. (3) Liv. 29, cil. 6, vers. 36, trad.. de Poinsinet, tom. 10, p. 24^- (4) Jd. ib, (5) Id, page 121 du meme volume de la traduction. (6) Liv. 3o, ch, 9, p. 227 de la traduction. (7) Marcellus, ch. 34j pag. 232. Plinius Valer. liv. 2 , ch. 5i. 44 PULMONÉS hémorragies. «Une limace ou quatre têtes de limaces , coupées avec un roseau et renfer- «mées dans une petite peau de chien, forment des amulettes d'une grande vertu pour «guérir de la fièvre quarte, rapporte encore Pline (i). » Mais pour cette dernière mala- die, la petite pierre intérieure avoit encore plus de réputation et de vogue, même de son temps. La vertu de ce petit test s’est perpétuée à ti'avers les siècles qui se sont écoulées depuis cet homme célèbre, et son créilit n’est peut-être point encore passé dans certains pays. Gardanus Boetius de Boot(3), Wormius (4), Montuus(5), Dalechamp et plu- sieurs autres écrivains, qui vivoient vers la fin du quinzième siècle, rappelèrent l’exis- tence et les propriétés de ce petit corps, et augmentèrent son antique réputation pour guérir les fièvres intermittentes. • On trouve dans le Recueil d’observations dTIelhvig, médecin, qui mourut à la fin du seizième siècle, une dissertation intitulée Ossiculorurn limacum usus in febribus (6), dans laquelle il rapporte que de son temps on accordoit en Italie beaucoup d’efficacité à ce remède pour guérir les fièvres tierces et quartes, et que pour cet effet on suspendait le petit os à son cou , tombant vers la région du cœur. On trouve dans une lettre de cet écrivain, à George Wolkamer, pi'emier médecin de l’empereur d’Autriche, dont celui-ci a fait insérer l’exti'ait dans les Éphémérides des cu- rieux de la nature, pour i688 (7), que dans le temps quHelhvig demeuroit à Padoue, il vit très souvent les habitants de cette ville porter à leur cou ce préservatif, et qu’il en fit lui-même l’épreuve avec succès sur deux fiévreux. Nous ne savons point si depuis Hellvvig les Italiens ont conservé de la vénération pour les pierres de limaces, que les charlatans ont vantées pendant long-temps dans toute l’Europe; mais en France, où ce- pendant les amulettes n’ont pas tout-à-lait perdu de leur crédit sur les gens de la cam- pagne, celles-ci sont oubliées ou méprisées, et h l’exception de quelques naturalistes , personne n’y songe; quoique dans plusieurs provinces on fasse encore calciner au four des limaces vivantes pour avoir une poudre contre la dyssexiterie, d’après l’ordonnance de Pline. La vertu du rudiment de test dont nous parlons, ne s’étendoit point seulement aux créatures humaines, les animaux mêmes en éprouvoient les merveilleux effets. Vegèce nous apprend que cette petite pierre guérit aussi les chevaux. «Quand les chevaux ont «des tranchées ou des maux de ventre, il existe, dit-il, un remède très efficace : prenez «un os de limace, ne l’essuyez pas, ne le touchez point avec vos dents, attachez- le au «nombril de l’animal qui guérira de suite (8).» Cardanus l’ordonne comme préservatif contre la pierre, et pour la guérir si on en est attaqué. Gesner rapporte fort au long tout ce qui a été dit à ce sujet (9) ; il décrit très bien un dé ces petits tests internes qui lui fut (1) Pline, liv. 3o, ch. 1 1 , page de la traduction citée. (,i) Cardanus, de Malo recent. med. usii. (3) Boetius de Boot, de Lapid. et Gemm. liv. 2, ch. 189 de Lapide limacis, (4) Wormius, Muséum, ch. 6. (5) IJieron. Moiituus', de Febrib. liv, 4 5 ch. 10. (6) Hellwig, in Observât, obs. iGo, pag. (7) Dec. 1 1 an 7 ( 1G88), obs. 249? 4^^ ée Lapillis limacum. (8) Vegelius, ylrt. veter. lib. 1 , cap. G2. (9) Cesner, de yiquatil. lib. 4* Ex lapide, areiia, etc. pag. 249. De cochleis nudis, etc. pag. 254* SANS OPERCULE. • 45 envoyé. Selon cet écrivain, Kiranides recommande de fendre la tête d’un limaçon nu entre les deux cornes, lorsque le soleil a parcouru la moitié de sa carrière, d’en ôter l’os qui s’y trouve , de l’envelopper avec un linge blanc , et de le porter constamment sur soi , pour guérir tous les maux d’yeux et de gorge, la toux et la migraine, enfin toutes les maladies de la tête. Un autre auteur cité par Gesner, ordonne de broyer cette petite pierre, d’en mêler la poussière avec du fiel de bouc, pour faire disparoître les taies des yeux. La poussière graveleuse des arions avoit aussi de la réputation du temps de Pline, il l’indique pour les maux de dents. « Les petits grains de sable qu’on trouve dans les cornes des limaçons, introduits dans lès dents creuses^ en font sur-le-cliamp cesser la dou- leur (i). » Cette recette est rapportée par MarcellusEmpiricus et par Plinius Valerianus (2). Pline ajoute encore qu’on peut faciliter la dentition des enfants en leur attachant ces pe- tits graviers au cou (3). ^ Sur la foi de ces derniers passages de Pline, plusieurs naturalistes ou médecins mo- dernes ont avancé que l’on trouvoit des petits graviers dans les cornes des limaces, miais ils ont répété une erreur évidente, ce n’est point dans les cornes, mais dans la cuirasse des seuls arions qu’on rencontre, parmi la poussière graveleuse qu’elle contient, quelques grains plus gros, et qui ressemblent à de petits graviers. Marcellus Empiricus avoit déjà mieux observé ce fait, car il dit en répétant ce remède pour les dents, que c’est dans le^ limaçon lui-même que se trouvent ces petits corps. Gallien ordonne la pierre de limace pour le même mal, il veut qu’on la brise, et qu’après en avoir mis quelques parcelles dans la dent creuse, on bouche le trou avec de la cire (4). Du temps de Pline, les dames romaines , et peut-être aussi quelques Romains , se ser- voient des limaces pour s’adoucir la peau, la blanchir et en enlever les taches de rousseur. Selon lui, «les limaces menues , longues et blanches que l’on voit erVer de tous côtés, «séchées au soleil sur des tuiles, pilées ensuite et réduites en poudre, que l’on mélange «avec une égale quantité de farine de fèves, forme un excellent cosmétique. Les petites «limaces et les larges, mêlées avec de la farine de froment, calment les démangeaisons «de la peau (5).» Mathiole, qui décri voit en j5oo ses Commentaires sur Dioscoride, rapporte que les dames d’alors faisoient distilleries limaces, et que l’eau qui en résultoit donnoit à leur peau une blancheur extraordinaire. Enfin Bertapallia et Gordonius , cités par Gesner, perfectionnèrent apparemment ce cosmétique, car leur recette est plus com- pliquée. Selon eux , « il faut mettre les limaçons nus dans un vase de verre, les couvrir «d’une couche de sel fin , les baigner avec de l’eau de citron , fermer ensuite le vase et «n’y point toucher qu’il ne se soit formé une espèce d’onguent, avec lequel on se frotte «la figure que l’on lave ensuite avec de l’eau de fèves ou de l’eau de son, ce qui la rend « parfaitement blanche. » Il paroît que l’on ne se sert plus des limaces dans la composition actuelle de ce cosmétique, et qu’on kur a préféré les limaçons. On fait distiller ceux-ci pour en obtenir l’eau ou le lait de limaçons, l’on en compose aussi une pommade bien (1) Pline, liv. 3o, ch. 3, pag. i85 de la traduction. (2) Marcellus Empiricus, ch. 12, pag. 94. Plinius Valerianus, liv. i, ch. 36. (3) Pline, /V/., ch. i5, page 269 de la traduction. (4; Galenus, Euporiston^ cl. 2, c. 12. (5) Pline, liv. 3o, ch. i4) pages 263 et 266 de la traduction. 46 PÜLMONÉS connue des femmes et de quelques petits-maîtres, et que Ton trouve chez tous les parfu- meurs. Nous en reparlerons en traitant des limaçons. Gesner indique la limace l’ousse macérée avec du sel, pour faire passer les verrues, les loupes, les clous, tant sur les hommes que sur les animaux. Pour faire pousser le poil aux bétes de somme , ajoute-t-il, il faut les frotter avec une pâte composée de limaces rousses et de sel; enfin il les indicpie aussi pour guérir le flux de sang des bœufs (i). Des auteurs plus modernes ont célébré les vertus de ces animaux : Weekerus (2), Ca- merarius (3), les recommandent pour les rétentions d’urines ; Rzaezinsky pour Fesquinan- cie (4); Brückmann (5) pour la gale, les cors aux pieds, les verrues, etc. Ce dernier conseille aussi leur mucus pour guérir les brûlures , leur sang pour l'épilepsie, etc. L’eau provenant des limaces macérées avec du sucre, est signalée par cet auteur pour laver les blessures, enlever les signes naturels, les taches de la petite-vérole, et pour boire en décoction avec de Forge mondé et du sucre candi, contre la phthisie. Selon lui, Fhuile que Pon extrait de ces animaux par la distillation , a été fort recommandée par Stahl , comme un remède souverain contre les paralysies, les apoplexies, les spasmes, les con- vulsions, et pour apaiser les douleurs de Fenfantement. Enfin il ajoute qu Hartmann célèbre les emplâtres de limaces contre Fhydrocéphale, et que Culpeper les vante pour .les douleurs, et loue sur-tout Femploi de ces animaux dans Fhydropisie. Quelques au- teurs en ordonnent des cataplasmes pour les fièvres malignes, d’autres les recom- mandent pour fondre les loupes et les tumeurs, pour guérir la goutte; enfin un grand nombre s’accordent à les prescrire pour les maux de poitrine ; mais comme c’est princi- palement des limaçons dont on a parlé pour les affections de cet organe, nous ne nous étendrons point ici à ce sujet. Nous en traiterons en parlant de ces derniers animaux. Sylvaticus (6), Sclirœder (7), Dale (8), Lemery (9), et une foule d’autres que nous pas- serons sous silence, ont ajouté encore à cette réputation colossale; enfin nous ne finirions pas si nous voulions rapporter les sentiments de tous les écrivains siir ces mollusques; chacun d’eux a cru devoir enrichir sur les qualités qu’on leur attribuoit avec tant de gé- nérosité, car les ouvrages de médecine et les pharmacopées qui ont paru successivement jusque dans ces derniers temps, où l’avancement des sciences a fait justice de toutes ces superstitions, augmentent beaucoup les récits de Pline, et ces écrits sont curieux à parcourir sous ce rapport. Quelques médecins , entre tant de suppositions gratuites , ont donné une extension remarquable aux qualités qu’on attribuoit aux animaux qui nous occupent; Ambroise Paré, par exemple, ordonne de la poudre de limace rouge calcinée, prise intérieure- (1) Gesner, /oc. cù. (2) Weekerus, deSecretis^ pag. i34* (3) Cainerarius, Sylloge memorab, cent. 4? n® 36. (4) Hist. nat, Poloniœ, p. 263. (5) Tîrückmann, Epist itin, 7», pag, 4^ — 5o. (6) Sylvaticus, Controv, medic. cent. 61 , pag. 275. (7) Sclirœderi, Pharmacop. Voyez Limax, pag. 284. (8) Date, Pliamiacol. pag. 383. (9) Lemery, Dictioyinaâ'e des Drogues simples. Voyez Limaces, Limaçons. ( SANS OPERCULE. 47 ment pour guérir les hernies. Nous observerons à ce sujet'que Pline (i), Marcellus Empiricus (2) et Plinius Valerianus (3j ont indiqué le mucus des limaçons appliqué en liniment dans des cas analogues; que Gesner et Aldrovande désignent les limaces comme entrant dans la composition des remèdes extérieurs pour les hernies , et qu enfin Brück- mann décrit la manière de composer, avec la limace rouge, un onguent qui guérit cette maladie sans douleur (4). Voilà, sans doute, la source de la prétendue découverte dont IVF George Tareniie a donné l’annonce merveilleuse à rhumanité souffrante, dans un petit opuscule plein d’ailleurs de grâce, d’esprit et d’érudition; mais quant à celle-ci, il n’a pas jugé à propos de nous tout dire (5), Nous avons rapporté, peut-être avec trop de détails, presque tout ce que les écrivains anciens et modernes ont dit sur les limaces^ quant à leurs vertus médicinales; on voit quelles sont fort étendues, que ces animaux guérissent, selon eux, tous les maux pos- sibles. Cette relation neparoîtra peut-être pas sans intérêt à ceux qui étudient la marche de l’esprit humain, ils y verront par combien d’erreurs on arrive à la vérité, comment ces erreurs proclamées par les savants des différents siècles ^ se perpétuent chez le vul- gaire; comment les plus ridicules, les plus révoltantes combinaisons peuvent avoir du crédit sur lui , puisqu’ils les acceptent sans examen , avec toutes les conséquences fâcheuses qui peuvent en résulter pour la santé, uniquement pareeque de merveilleuses supposi- tions leur donnent du prix. Actuellement la médecine ne fait aucun usage des limaces. On reconnoît à ces animaux les mêmes vertus mucilagineuses qu’aux limaçons, mais on préfère ceux-ci , comme étant moins dégoûtants et plus faciles à préparer. La chair des limaces , beaucoup plus coriace que celle des limaçons , leur a fait refuser les honneurs de la table, les Romains, si friands de ceux-ci, ne mangeoient point, à ce qu’il paroît , les premiers de ces mollusques. Nous ne croyons pas quelles soient employées comme aliments dans aucune des parties de l’Europe, et, malgré nos recherches, nous n’avons pu découvrir, chez les écrivains que nous avons consultés, que deux passages qui puissent faire présumer qu’on s’en sert comme nourriture dans d’autres continents. Nous croyons même, avec Gesner, que les auteurs qui ont fait mention des limaces édules ont voulu parler des limaçons, ayant mal interprété les récits qu’on leur avoit faits, dans un temps où les mêmes dénominations désignoient ces divers animaux. Brasavolus (6) est le seul qui semble parler des limaçons nus comme aliments, lors- qu’il raconte que les Ferrarois qui allèrent avec Charles V en Afrique, lors de l’expédi- tion de i535, en virent manger aux habitants de Tunis, et qu’ils en rapportèrent même dans leur pays. Depuis cette époque reculée, aucun des voyageurs dans ces contrées n’a confirmé ce fait, qui n’auroit point échappé à leurs observations. La plupart nous ont (1) Pline, liv. 3o, ch. 8, et pag. 221 de la traduction citée. (2) Marcellus Empiricus, ch. 33, p. 277. (3) Plinius Valerianus, liv. 2, ch. 42- ('4) Prückmann, Jif/ist iüner. 7a, p. ^g. (5) La Cochliopérie, etc., avec une instruction sur la guérison radicale des hernies ou descentes; par G. Tarenne. Paris, i8o8. (6) Cité par Gesner, Aldrovande, etc. 48 PULMONÉS parlé du goût des Africains pour les sauterelles; sans doute ils auroient été tout aussi surpris de leur voir manger des limaces; le passage de Brasavolus ne peut, dans aucun cas, oflVir un degré de certitude assez grand pour être admis comme indiquant un fait positif; il peut cependant inviter ceux qui auront occasion de parcourir la Barbarie, à foire quelques recherches à ce sujet. Mais le passage suivant, de Lopez de Gomara, qui s’applique peut-être à quelque espèce plus délicate que nos limaces vulgaires d’Europe , nous paroît bien plus intéressant et plus digne de foi que celui de Brasavolus^ qui n’é- toit point sur les lieux dont il parle. Selon cet historien, liv. 2, pag. 69 de son Histoire générale des Indes occidentales, «à la prise de la ville de Zénu, les Espagnols trouvèrent H dans les maisons des paniers et des corl)eilles faits avec du palmier , et remplis de graines , « de limaçons sans coquille , ( caracoles sin cascara ) , de cicades , de grillons , de langoustes «sèches et salées, destinées à être portées par les marchands aux foires, pour les échan- «ger contre d’autres choses.» Ce passage reçoit une sorte de confirmation par la citation queii fait Sloane, en décrivant, tom. 2, pag, 190 de son Histoire de la Jamaïque, une limace qu’il figure tah. 233, fig. 2 et 3, et qu’il croit pouvoir rapporter à celle dont Lopez de Gomara a voulu parler. Nous donnerons la description de l’espèce de Sloane, en trai- tant du genre Véronicelle, dont elle nous paroît devoir dépendre. 11 n’y auroit assurément rien d’extraordinaire à rencontrer des limaces édules dans quelques parties du Nouveau- Monde, et même à ce qu’il en existât d’assez bonnes pour contenter des palais délicats. Il faut attendre des observations des voyageurs et des naturalistes quelques éclaircissements a cet égard; on ne sauroit, dans tous les cas, les trop engager à observer les animaux qui nous occupent, et sur lesquels ils seront certains de présenter des faits nouveaux. On emploie dans quelques pays les limaces à la nourriture des volailles; les poules, les dindons, les canards en sont très friands, et cet usage, point assez répandu, seroit peut- être utile à encourager. Dans quelques provinces de France, les gens de la campagne utilisent ces animaux, en guise de saindoux, pour graisser les roues de leurs voitui'es. Enfin on s’en sert, ainsi que des limaçons, pour former, avec de la chaux vive, un ciment ou mastic très précieux pour les arts par sa diireté et la résistance qu’il offre aux effets des vapeurs spiritueuses. Aussi l’em ploie-t-on avec avantage pour luter, dans les col- lections, les bocaux remplis d'esprit-de-vin, où l’on conserve des animaux ou des prépara- rations anatomiques (i). (i) Voyez le Journal d’histoire naturelle, tom. i , pag. 477* I 4 SANS OPERCULE, 49 VIL RÉGIONS , CLIMATS. Les arions et les limas paroissent répandus, du nord au midi, dans toute TEurope et jusques en Afrique, selon Pline et Brasavolus. Nos observations nous portent cepen- dant à croire que les pays chauds et découverts en offrent moins que les climats tempérés et humides. C’est dans les montagnes, dans les vastes forêts, dans les pays humectés par des courants permanents que ces animaux se plaisent. Nous avons reçu des États-Unis une espece de limace commune en Angleterre qui infecte les caves de Paris, qui se trouve fréquemment dans le midi de la France et qui nous a été en- voyée en abondance de Pile de Chypre, le Umax variegatus de Draparnaud. Le genre limacelle de M*" de Blainville pai'oît être indigène au nouveau monde. Kolbe nous ap- prend, dans son voyage au Cap de Bonne-Espérance, qu’il s’y trouve des limaçons avec et sans coquille (i). Nous avons parlé tout-à-l’heure du véronicelle de Sloane et des caracoles sin cascara de Lopez de Goinara. IVP Bosc a fait connoître une nouvelle espèce de limace de l’Amérique septentrionale; Olivier a rapporté le parmacelle de la Perse ; Buchanan a trouvé l’onchidie dans l’Inde ; les plectrophores viennent de Ténérife et des Maldives ; enfin les testacelles paroissent répandus dans presque toute la France et en Espagne ou en Angleterre et aux Canaries, selon les espèces. Voilalensembledece qu’on sait sur l’habitation des mollusques de cette famille, qui a été trop peu observée pour qu’on puisse présenter quelque chose de satisfaisant à ce sujet. Nous ajouterons à ce court exposé que M^' Moreau de Joannes, correspondant de l’Académie des Sciences, nous a assuré que les jardins à la Guadeloupe, et sans doute dans toutes les Antilles, sont remplis de limaces comme en Europe, Ces animaux y trouvent de dangereux ennemis dans quelques reptiles du genre anolis de M*^ Cuvier qui les pourchassent et s’en nourrissent. Malgré que Molina , dans son Histoire naturelle du Chili, assure qu’on ne trouve pas de limaces dans ce pays, il faudroit d’autre preuve pour admettre ce fait dont rien n’indique la probabilité. Nous allons passer à l’Histoire particulière des divers genres que renferme cette fa- mille; mais avant nous offrirons, dans un tableau synoptique, les caractères naturels qui les distinguent les uns des autres. (i) Kolbe, Foyage au Cap, tom. 3, ch, 9, n® 9, p, 88. ; . 7 & « B* 5o PULMONÉS 9 %/VX^ TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES QUI COMPOSENT LA FAMILLE DES LIMACES. Nues, mais cuirassées antérieurement. Cavité pulmonaire fort antérieure: Orifice au bord droit de la cuirasse, très antérieurement. Pore muqueux terminal, nul? Organes de la génération séparés et distants: Orifice mâle à la racine du tentacule droit; Orifice femelle tout-à-fait à la partie postérieure, Communiquant par un sillon. Point de corps solides dans la cuirasse? PREMIER GENRE. LIMACELLE, Blainville, Limacelliis. Cavité pulmonaire antérieure : Orifice au bord droit de la cuirasse, antérieurement. Un pore muqueux terminal. Organes de la génération réunis: Orifice sous celui de la respiration. Une couche de poussière calcaire et graveleuse, intérieurement dans la cuirasse. Cavité pulmonaire antérieure : Orifice au bord droit de la cuirasse, postérieurement. Pore muqueux terminal, nul. Organes de la génération réunis: Orifice derrière le tentacule droit. Un rudiment testacé interne, dans la cuirasse. DEUXIÈME GENRE. ARION, nobis, Arion. TROISIÈME GENRE. LIMAS, nobisy Limax, Cavité pulmonaire intermédiaire: Orifice au bord droit de la cuirasse, postérieurement. Pore muqueux terminal, nul? Organes de la génération réunis: Orifice derrière le petit tentacule droit. Un test spiral interne dans la partie postérieure de la cuirasse. QUATRIÈME GENRE. PARMAGELLE, Cuvier Parmacellus* SANS OPERCULE. B, Entièrement cuirassées. Cavité pulmonaire postérieure? Orifice au bord postérieur du corps, sous la cuirasse? Pore muqueux terminal, nul. Or(^anes de la génération séparés sur chaque individu? Orifice à la partie postérieure ( près de celui de la respiration?) Rudiment interne nul. Cavité pulmonaire postérieure: Oriftce a droite, à l’extrémité inférieure de la cuirasse. Pore muqueux terminal, nul. Organes de la génération réunis : Orifice à la base et derrière le tentacule droit. Ün rudiment testacé interne. CINQUIÈME GENRE. ONGHIDIE, Buchanan, Onchidium. SIXIÈME GENRE. VÉRONICELLE, Blainville, Veronicellus, C, Unitestacées, avec cuirasse, sans collier. Cavité pulmonaire antérieure: Orifice au bord droit sur la cuirasse. Pore muqueux terminal? Organes de la génération réunis? Orifice sous celui de la respiration? ^ Ün rudiment testacé extérieur proéminent à l’extrémité posté- rieure du corps. D. Unitestacées, sans cuirasse, avec collier. SEPTIÈME GENRE. PLECTROPHORE, nobis, Pleclrophoriis. Cavité pulmonaire postérieure : Orifice à droite sur le collier et sous le test. Pore muqueux terminal, nul. Organes de la génération réunis : Orifice derrière le grand tentacule droit. Test non saillant en cône spiral très aplati, à l’extrémité posté- térieure du corps. HUITIÈME GENRE. TESTAGELLE, Cuvier, Testacellus, Observations. Jusqu’à présent toutes les limaces connues ont l’orifice respiratoire placé sur le côté droit du corps, mais il ne seroit pas étonnant qu’il se trouvât dans cette famille comme dans les autres des .espèces sénestres. On en découvrira peut-être aussi de bitentaculées, et dont les yeux seront placés différemment que dans celles que nous connoissons. Toutes ces anomalies sont présumables. IVr Ocken a proposé des divisions parmi les limaces, basées sur leur couleur, mais l’observation fait voir que la même espèce varie presque du blanc au noir. On ne sauroit donc y avoir égard. Sa PULMONÉS PREMIÈRE FAMILLE. Les Limaces ou Loches, Limaces. A. Nues^ mais cuirassées antérieurement, PREMIER GENRE. LIMACELLE, LIMACE LLUSy Blainville, Journal de Physique y décembre 1817, pag. 44^ I. Caractères génériques. Forme générale corps subcylindrique, plus gros sous la cuirasse, terminé postérieurement en pointe. Couverture^ une cuirasse à la partie antérieure, sans test interne ni concrétion calcaire. Pied, étroit sans saillie, occupant le milieu du plan locomoteur; celui-ci séparé du corps par un sillon. Tentacules , 4i conico-cylindriques , terminés en bouton; rétractiles, inégaux: les deux supé- rieurs à l’occiput, longs; les deux inférieurs, sur le devant de la tête, courts. Yeux, deux au sommets des grands. Cavité pulmonaire, située tout-à-fait à la partie antérieure et supérieure du dos, ayant son orifice au bord droit de la cuirasse, près de la tête. Organes de la génération, séparés et distants; orifice de l’organe mâle , à la racine du tentacule droit; orifice de l’organe femelle, tout-à-fait à la partie postérieure du corps du même côté, com- muniquant par un sillon, caché entre les bords du plan locomoteur et du corps. Observations. L’état de contraction, dans l’es- prit-de-vin, des individus observés, n’aura-t-il pas empêché M** de Bleiinville de remarquer le 770/ e muqueux terminal ? IL Histoire. M*" de Blainville a fait connoître le premier ce genre intéressant, dont il a donné la descrip- tion et la figure dans le journal de physique. Fort rapproché des arions, par la forme gé- pl. Il, fig. 5 du cahier de novembre. nérale du corps, il est aussi curieux que distinct de tous ceux de la famille des limaces , par la sé- paration des organes de la génération, sur le même individu. Cette disposition particulière lui donne un caractère remarquable d’analogie avec les onchidores du même auteur, et avec les on- cliidies de Péron. La grande ressemblance exté- rieure de la seule espèce connue avec les limaces vulgaires, a porté M*" de Blainville à donner à ce nouveau genre le nom dedimacelle. Malheu- reusement cet habile observateur n’a pu étudier cette espèce que dans un état de contraction peu favorable pour la bien décrire. Les individus qu’il en a examiné sont conservés dans l’esprit-de-vin et font partie des collections du muséum britan- nique, où il paroît qu’il n’existe aucunes notes sur le genre de vie, les habitudes ni même la patrie de ce mollusque. Nous présumons cependant qu’il' vient des Antilles, d’après le souvenir confus qu’en a conservé M** le docteur Leach, directeur de ce muséum. Nous ne pouvons rien ajouter à ce que M** de Blainville a dit de ce genre. Nous devons espérer que les naturalistes qui auront occasion de l’observer en vie achèveront ou rectifieront la description nécessairement incomplète que cet auteur en a donnée. III. Espèce unique. I. LIMACELLE LACTESCENT, pl. 7, £ i. Limacellus lactescens^ Blainv. Journal de Physi- que y loc, cit. Description, d’apiés M^de Blainville, La forme SANS OPERCULE. 53 du corps est tout-à-fait celle d’une limace ordi- naire, bombée en-dessus, dans les deux sens, et sur-tout antérieurement où se trouve la^ cavité pulmonaire; mousse et arrondie en avant et ter- minée en pointe en arrière. Le plan locomoteur est large, très plat, occupant toute la longueur et la largeur du corps et fortement musculaire; mais il diffère de celui des autres espèces de cette famille , en ce qu’il est séparé du corps proprement dit par un petit intervalle que recouvre le bord de la peau, et que dans cet espace se voit à droite un sillon étendu de la partie postérieure du corps à la racine du tentacule droit, comme il y en a un dans les oncliidies de Péron et les onchidores, ce qui indique que l’orifice de l’organe femelle de la génération est très distant de celui de l’organe mâle. . La moitié antérieure du corps offre, comme dans les limas et les arions, une cuirasse, mais peu apparente, dont toute la circonférence est adhérente, et dans laquelle on ne trouve point de rudiment testacé. Cette cuirasse est pi'ofondé- ment échancrée à son bord droit et presque tout- à-fait antérieurement: cette échancrure se ter- mine par un petit orifice arrondi, qui conduit dans la cavité pulmonaire, occupant toute la largeur de la cuirasse. La tête, peu distincte dans l’état de contrac- tion des individus observés, est libre sous le bord antérieur de la cuirasse; le front est très bombé : M** de Blainville a reconnu très distinctement les deux tentacules supérieurs, rétractiles; et très probablement les deux autres existoient aussi; la bouche, assez grande, étoit tout-à-fait termi- nale : il n’a pas vu la mâchoire supérieure. L’or- gane mâle de la génération formoit sur les indi- vidus, décrits par de Blainville, une petite saillie à la base du tentacule droit. Tout le corps, parfaitement lisse, étoit d’un gris, blanchâtre uniforme. Quoique très rapproché des arions limaçelle doit cependant en être bien distingué par les ca- ractères importants de la séparation des organes de la génération sur le même individu, par la forme de la cuirasse, sur laquelle nous ne sommes cependant pas bien fixés, et enfin par le sillon qui joint, sur le côté droit du corps, les orifices des organes mâle et femelle. Cette disposition ap- porte nécessairement une modification dans la manière dont ces animaux s’accouplent; ils doi- vent se trouver dans une situation opposée et unis latéralement, ayant réciproquement la tête à la hauteur de la partie postérieure de l’autre indi- vidu : mode plus prononcé, mais analogue à celui qui a lieu dans l’accouplement des arions. Habitation, les Antilles ? Observations. C’est par erreur, à ce qu’il pa- roît, que Mrde Blainville cite Shaw. Nous n’avons pu retrouver cette citation dans les Mélanges de Zoologie de cet auteur, La difficulté de déterminer des caractères spé- cifiques, d’après une description faite sur un in- dividu conservé dans la liqueur, et le peu de cer- titude qu’ils présenteroient, nous ont empêchés de donner une phrase linnéenne pour cette es- pèce. DEUXIÈME GENRE. ARION, ARION, Nobis, I. Synonimie. Arion ou ariontes de Grecs; limace, Umax des Latins et de tous les auteurs modernes. Voyez la synonimie de la famille. II. Caractères génériques. Forme générale , corps plus ou moins allongé et ovale, obtus aux deux extrémités, demi-cylin- drique, c’est-à-dire concave en-dessus et plat en- dessous. Couverture J une cuirasse à la partie antérieure finement chagrinée, contenant postérieurement une couche de particules calcaires, crystallifor- mes, blanches et pulvérulentes, parmi lesquelles on trouve souvent quelques graviers plus gros. Peau du corps ^ couverte de rugosités ou tuber- cules oblongs et glandiformes plus ou moins mar- qués, séparés par des sillons qui s’anastomosent. P/W, étroit sans saillie, occupant le milieu du plan locomoteur, dont les bords sont larges, bien prononcés et séparés du corps par un sillon. Tentacules ^ 4; conico-cylindriques terminés en bouton; rétractiles, inégaux; les deux supérieurs à l’occiput, longs; les deux inférieurs, sur le devant de la tête, courts. Yeux^ deux aux sommets des grands. 54 PULMONÉS Cavité pulmonaire J située sous la cuirasse. Orifice à son bord droit, antérieurement. Orifice du rectum immédiatement contigu. Organes de la génération ^ réunis. Orifice sous celui de la respiration. Un pore muqueux terminal ^ à l’extrémité pos- térieure du corps , entre les deux bords du plan locomoteur. III. Histoire. Jusqu’à nous, les espèces de ce genre si dis- tinct avoient été confondues avec les limaces, sous le nom général de limace, limax. L’obser- vation de leur organisation nous a porté à les en séparer, et nous leur avons donné le nom d’A- rion pour les distinguer. Cette dénomination , em- pruntée d’ÆIien, comme nous l’avons dit dans les généralités de cette famille, nous paroît se rap- porter plutôt aux espèces agrestes qu’à celles dont la manière de vivre plus sédentaire, plus nocturne doit moins convenir au récit de l’auteur grec. Son récit, eneffet, semble suffisamment autoriser cette distinction d’application, car les oiseaux de proie, qui se jetoient sur les arions, selon Ælien, sem- blent désigner des limaces errantes dans la cam- pagne, ce qui convient mieux aux espèces de ce genre qu’à celles du suivant. Nous avons parlé, page 23, de l’influence que le passage cité d’Ælien avoit eu sur les opinions d’Albert-Ie-Grand, et de Gesner au sujet de la fa- culté qu’il attribue aux arions, de pouvoir quitter leur coquille, pour y rentrer ensuite. Nous avons oublié de rappeler à cette occasion la dissertation de Kramer (i), où ce savant, trompé, selon Bruckmann (2), par son domestique, s’efforce de démontrer que les limaces et les escargots , à des époques fixes de l’année, quittent leurs co- quilles, pour en construire de nouvelles, et que jusqu’à leur entière construction, et pendant un temps déterminé, ces animaux restent nus. Bruc- kmann s’élève avec force contre ces assertions erronées, et prouve leur peu de justesse. IV. Anatomie. (3). PL 3 , f. 1-7. Extrait de la desci’iption anatomique de l’arion des charlatans, arion empiricorum ^ nob. limax ru fus. Linné, d’après M** Ann. duMus,j t. 7, an. 1806, p. 140 à 184, pL 8 et 9, et Mém. sur les molL Mém. 1 1 . On peut rapporter à cette (i) Commerça litt.Norici, an. 1736, pag. i3. (a) Epistol. itiner. cent, ii, epist. 7a (3) Voyez, pag. 27, l'e'numération des principaux auteurs qui ont traité de ranatomie des limaces. description l’organisation interne de toutes les espèces de ce genre. Nous n’avons pas cru né- cessaire de tenter un nouveau travail à ce sujet, après celui d’un si habile anatomiste, et sans doute on nous saura gré de cette réserve. 1 . DiAsion du corps en deux cavités. Le corps de r ’arion empiricorum se divise en deux cavités : la première est ouverte aii-debors, et l’air y pénè- tre, c’est la cavité pulmonaire aux parois de la- quelle sont attachés, outre le réseau vasculaire, dans lequel le liquide nourricier vient s’exposer à l’action du fluide atmosphérique, le péricarde, contenant le cœur et son oreillette, et un viscère secrétoire particulier; Lautre cavité, qui est beau- coup plus grande, est fermée de toute part, quoi- que une partie des viscères qu’elle contient com- muniquent eux-mêmes au-deliors par des ouver- tures : ce sont les organes de la digestion et ceux delà génération, ainsi que le système nerveux. Les premiers ont deux issues extérieures, la Bbu- cbe et l’anus; les seconds n’en ont qu’une, immé- diatement placée sous le trou latéral de là respi- ration. Là cavité pulmonaire est renfermée sous la cuirasse et séparée par une cloison mince de la grande , qui remplit toute l’enveloppe charnue du corps. Elle n’a d’autre communication avec elle que parles vaisseaux qu’elle en reçoit ou par ceux que le cœur y envoie. (C’est dans l’épaisseur de la cuirasse, vers sa partie postérieure, que l’on trouve cette couche de particules pulvérulentes, calcaires, blanches et crystalliformes dont nous avons déjà parlé, parmi lesquelles on voit souvent d’assez gros graviers. ) 2. Système musculaire. L’appareil musculaire de ces animaux doit être divisé ainsi qu’il suit : I® L’enveloppe générale charnue; 2° Les muscles qui retirent la masse de labouche ; 3° Ceux qui retirent les tentacules; 4° Ceux qui retirent la verge. Ces trois derniers organes sortent par l’effet des fibres, propres à leur tissu. Les fibres qui composent l’enveloppe générale sont si serrées, que l’on ne peut guère les diviser en plans ni en faisceaux; elles forment un tissu comparable au muscle piepre de la langue de l’homme : la macération fait voir cependant qu’el- les se croisent en divers sens. Cette enveloppe forme une tunique complète, qui détermine la figure du corps et qui la fait va- rier au grc de l’animal. A peine pins épaisse au pied ( notre plan locomoteur ) que sur le dos, elle SANS OPERCULE. 55 est très mince sur la tête : à l’endroit de la cavité pulmonaire, elle semble se diviser en trois plans : un inférieur, qui forme le diaphragme; un moyen et un supérieur, qui embrassent la couche de ma- tière pulvérulente. Les trois plans se réunissent pour former le bord antérieur de la cuirasse , qui reprend toute l’épaisseur du reste de l’enveloppe. Les fibres les plus internes paroissent plus transversales; les plus extérieures sont longitudi- nales. Ces dernières se confondent tellement avec celle du derme ou de la peau, que l’on ne peut marquer leurs limites. La pointe postérieure du pied contient une petite glande, d’où sort une viscosité par le trou situé au-dessus. ( C^est notre pore muqueux ter^ minai ). L’appareil musculaire intérieur est bien moins considérable que dans le colimaçon. Le pied, par exemple, n’a aucun muscle extrinsèque. ( Voyez notre description du pied véritable dans hs géné- ralités sur les pulmonés sans opercule ^ page, 1 1 ). Les tentacules supérieurs ont chacun le leur, qui, passant à coté des viscères, va se fixer à la partie dorsale de l’enveloppe générale charnue, immédiatement derrière la cavité pulmonaire, à l’endroit qui répond au bord postérieur de la cui- rasse. Chacun de ces muscles donne une languette pour le tentacule inférieur et une autre pour les parties voisines des lèvres. La masse charnue de la bouche a aussi deux très petits muscles rétracteurs qui viennent se fixer près des précédents. Celui de la verge s’y fixe également : il est un peu plus fort à proportion que les deux autres. 3. Système digestif. Les organes de la digestion sont à-peu'près les mêmes que dans les colima- çons. La bouche peut saillir au-dehors on rentrer dans la tête, au moyen des muscles dont nous venons de parler : lorsqu’elle est le plus sortie, elle représente une fente transverse en arc de cer- cle, dont la convexité regarde le haut; la lèvre in- férieure est divisée en deux par un sillon vertical ; la lèvre supérieure montre une rangée de papilles arrondies ( dont nous avons parié page 36 ). La bouche consiste en une petite masse char- nue et ovale: lorsqu’elle rentre en-dedans, la par- tie la plus voisine de la peau la suit et forme un petit canal au devant d’elle; quand elle se porte en avant, cette portion de la peau ressort et con- tribue seulement ù dilater les lèvres. Il n’y a qu’une mâchoire en forme de croissant et de substance cornée; elle est placée au-dessus de l’ouverture de la bouche et se montre au-de- hors quand la masse de la bouche est tout-à-fait portée en avant. Le bord concave inférieur et tranchant de ce croissant n’offre qu’une seule dentelure au milieu de la concavité. ( On pourroit cependant en compter trois, pareeque la décou- pure de cette dentelure forme deux autres sinuo- sités latérales). La langue, comme dans les gastéropodes qui n’ont pas de trompe, est une petite plaque cartilagineuse et élastique, placée sur le plancher delahouche; elle n’est point armée de crochets comme dans tant d’autres genres, mais on y re- marque seulement de petits sillons transverses et parallèles très serrés ; elle est pointue en avant et se termine en arrière en un petit cône cartilagi- neux, court et mousse, dont l’extrémité fait saillie hors de la masse charnue sous l’œsophage et au- dessus de l’insertion des muscles rétracteurs de la bouche. L’orifice de l’œsophage est à la face supé- rieure de la masse ovale et répond au-dessus de la plaque cartilagineuse de la langue. C’est par le soulèvement alternatif de cette pla- que, lequel résulte lui-même des mouvements du petit cône qui la termine en arrière, que les ali- ments, coupés par la mâchoire, sont introduits dans Pœsophage. Lorsque la pointe du cône est tirée en arrière , il s’allonge au dépend de la plaque, dont la partie postérieure se replie un peu et qui s’abaisse; lorsque cette pointe est portée en avant, l’ouver- ture du cône s’élargit ou se déploie; la plaque s’allonge et s’élève. Or, il y a quelques lanières charnues, disposées autour de ce petit cône, pour lui imprimer les mouvements dont on vient de parler : les uns partent de sa pointe et vont en arrière se mêler au reste de la masse charnue de la bouche; les autres le prennent par ses côtés et vont en avant s’insérer à la même masse. Cette succession d’élévation et d’abaissement fait exécuter à la plaque linguale une sorte de mouvement péristaltique ou une espèce de rota- tion, dans laquelle les côtes saillantes et trans- verses de la surface saisissent les aliments, comme pourroit le faire une roue dentée, et les présentent à l’orifice de l’œsophage. Les conduits salivaires sont insérés aux deux côtés de l’oritice de l’œsophage. Les glandes sali- vaires, moins grandes que dans le colimaçon, ne dépassentpoint la première dilatation qui marque la limite de l’œsophage et de l'estomac. 56 PULMONÉS Comme dans le colimaçon l’estomac est simple- ment membraneux et il ne se distingue pas nette- ment de l’oesophage à son origine. Dans l’arion qui noils occupe, l’estomac se contourne d’abord un peu vers la droite, puis obliquement eu arrière et versla gauche, pour revenir enün vers la droite^ au dernier quart de la longueur du corps : il est allonge, large et presque cylindrique et se termine par un cul-de-sac arrondi, au côté duquel s’ouvre le pylore. Sa tunique est mince, demi-transpa- rente, offrant de petits grains plus opaques; sa membrane interne est légèrement et délicatement ridée en longueur, depuis l’œsophage jusqu’au fond du cul-de-sac; les rides se prolongent même à quelque distance dans le duodénum. Il n’y a aucune partie dure ni cartilagineuse et aucun renflement glanduleux remarquable. L’intestin fait deux replis et se contourne de plus comme un ruban autour de la masse des viscères. Ainsi, en quittantle pylore, il se dirige vers la droite et en avant-, passe en dessous et vers la gauche, et encore plus en avant; revient en-des- sus et en travers vers la droite , où il se replie pour retourner vers la gauche et en-dessous s’y reployer encore une fois, et remonter, traverser en-dessus et -pénétrer dans la cavité pulmonaire pour se terminer à l’anus. Cet intestin reste à-peu-près cylindrique et égal dans toute sa longueur. Il n’a ni cæcums ni grosses boursouflures; les parois internes n’ont ni valvules, ni plis, ni villosités remarquables. On voit seulement, à l’endroit où il pénètre dans la cavité pulmonaire, de petits pores nombreux, qui sont les orifices d’autant de follicules secré- toires. Ses replis sont maintenus en grande partie par les lobes du foie, entre lesquels il est placé et auxquels il est fixé par de la cellulositéetpar les nombreux vaisseaux, tantartériels que veineux qui passent continuellement des uns aux autres. Le foie de l’arion a cinq lobes, dmsés en beau- coup de petits et eu une infinité de lobules. Il est d’un brun très foncé, et présente un spectacle fort agréable à l’œil à cause de la quantité d’artères d’un blanc mat qui y forment une magnifique broderie. Ce foie produit de chacun de ses lobules un petit vaisseau biliaire qui se réunit successi- vement à ses voisins et forme avec eux une grosse branche pour chaque lobe. Le pylore offre deux orifices, un de chaque coté : l’un deux introduit la bile produite par les trois lobes antérieurs; l’autre celle des deux pos- térieurs : la bile est très fluide et d’un vert tirant sur le brun. Il n’y a rien qui ressemble à un mé- sentère, ni à une rate, ni à un pancréas, ni à une veine porte. Lister, trompé par la couleur, a cru que les ramifications blanches qui couvrent le foie et l’in- testin sont des vaisseaux lactés. Nous allons voir que ce sont des artères : il n’y a, selon toute ap- parence, dans ce mollusque, comme dans tous les autres, de vaisseaux absorbans que les veines. 4. Sjsthne 'veineux. Quand on examine par dedans l’enveloppe générale de l’espèce qui nous occupe, on voit de chaque côté un grand vaisseau longitudinal qui grossit en avant. Il reçoit beau- coup de branches de l’enveloppe même, et l’on voit sur sa longueur des trous par lesquels il lui en vient des viscères. Les trois principaux sont tout-à-faità sa partie antérieure. Ces deux vaisseaux sont le.s deux veines caves. Ils embrassent, chacun de leur côté, le contour de la cavité pulmonaire, dans tout ce cercle par lequel le manteau se joint au dos proprement dit. II en part, dans ce circuit, une infinité de petites branches qui sont les artères pulmonaires et qui donnent naissance à ce beau réseau dont la cavité de la respiration est tapissée, réseau qui repro- duit à son tour des vénules, lesquelles aboutissent toutes, en derniere analyse, dans l’oreillette du cœur, 5. Poumon. La cavité pulmonaire est à-peu- près ronde et beaucoup plus petite que celle du colimaçon. Le réseau vasculaire s’y compose de mailles presque semblables entre elles et couvre le plancher de la cavité comme son plafond dans tout ce que n’occupent ni le péricarde ni le sac glutineux. Les veines pulmonaires n’aboutissent pas à un trou unique, mais elles se rendent par plusieurs branches dans l’oreillette du cœur. C’est à .son passage dans le réseau vasculaire que le sang éprouve l’action de l’air au travers des membranes déliées des vaisseaux, et cette action est absolument de même nature que sur les a'ni- maux vertébrés, c’est-à-dire qu’elle a lieu par ab- sortion d’oxigène et formation d’acide carbonique, ainsi que s’eu sont assurés Vauquelin et Spallan- zani;Si l’on prive subitement d’air ces animaux dans le temps de la plénitude de leur activité, ils ne tardent point à périr : ce qui n’empêche pas qu’ils ne puissent aussi, dans d’autres circon- stances, s’en passer tout-à-fait comme cela paroît avoir lieu dans le temps de l’hybernage et comme cela se voit chez les grenouilles et d’autres reptiles. L’air est alternativement introduit et expulsé par SANS OPERCULE. ia dilatation et par la contraction de la cavité pul- monaire : l’animal dilate l’orifice de la cavité et le referme ensuite quand il l’a bien remplie; puis il le rouvre pour expulser cet air et en prendre de nouveau, 6. Cœur et système artéHel. Le cœur de l’arion est placé presque sur Je milieu de la cavité pul- monaire, dans un péricarde qui le retient à la paroi supérieure de cette cavité, immédiatement sous celle qui contient la matière pulvérulente interne de la cuirasse. Sa forme est ovale et sa pointe dirigée en ar- rière et en dessous. L’oreillette y pénétre par sa face supérieure, venant du coté gauche, où elle se dilate en forme de croissant, dont les deux pointes s’étendent en avant et en arrière, se cour- bant chacune un peu vers la droite et rassemblant ainsi au bord externe et convexe de l’oreillette toutes les veines du réseau pulmonaire. L’oreillette a des parois minces, des cordes tendineuses grêles, et manque de valvules; le cœur est charnu, opaque; il a des colonnes charnues, assez grosses, et son entrée du coté de l’oreillette est garnie de deux valvules membraneuses, de forme à-peu-près carrée, tournées de manière qu’elles y laissent venir le sang du poumon par l’oreillette, mais qu’elles ne le laissent pas res- sortir de cecüté-là. On ne découvre aucune val- vule à l’entrée de l’aorte. L'aorte se divise, dès sa sortie du cœur, en deux troncs, dont l'iin est des- tiné au foie, à l’intestin et à l’ovaire; l’autre à l’estomac, à la bouche, aux organes de la généra- tion et au pied. Après avoir percé le péricarde, ils descendent entre l’un des replis des intestins; le tronc hépato intestinal se porte directement en arrière; l’autre se recourbe subitement en avant. Les artères, dans les mollusques qui nous oc- cupent, ont un caractère qui leur est tout parti- culier. C’est uneblancheur opaque, aussi pure que si elles étoient pleines de lait, et d’autant plus sensible qu’elles rampent sur des fonds très rem- brunis, comme les intestins qui sont d’un vert foncé et le foie qui est d’un brun noirâtre. Rien n’est plus agréable à la vue que ces ramifications blanches de l’arion empiricorum sur-tout des variétés brunes et noires. 7. Organe sécréteur delà viscosité. Le péricarde est entouré, comme chez le colimaçon, par un organe singulier qui se retrouve sous d’autres for- mes dans beaucoup de mollusques. Cet organe se contourne presque en un cercle complet. L’inlé- î’ieur est rempli d’une infinité de lames très min^ ces qui adhérent aux parois par un de leurs bords et qui sont disposées régulièrement comme les dents de peigne. Son canal excréteur fait le même circuit que lui et vient s’ouvrir par un ori- fice assez large au plafond de la cavité pulmo- naire, près le trou de la respiration. C’est probablement cet organe qui produit la viscosité écumeuse que ces mollusques rendent par ce trou lorsqu’on les irrite (1). 8. Système de la génération. Les organes de la génération se composent chez les arions de Vos^ai re , de Vo^iductiLS ^ de la matrice ^ du testicule, du canal déférent, de lu verge , de la vessie et de la bourse commune de la génération, à laquelle la verge , la matrice et la vessie aboutissent chacune par un orifice particulier. L’orifice extérieur, placé sous celui de la respiration, donne dans la bourse commune de la génération, et c’est celle-ci qui, en se renversant et passant au travers de cet ori- fice extérieur à l’instant de l’accouplement, pré- sente au-déhors les trois orifices particuliers. L’ovaire n’est qu’une giappe compliquée; il est situé à l’arrière du corps et enchâssé entre le.î dernières portions du foie, L’oviductus est un conduit grêle, replié en zig- zags et dans plusieurs sens sur toute sa longueur. Après s’être formé de la réunion des branches de l’ovaire, il descend en avant et se colle vers l’en- droit où le testicule se rétrécit et y devient si mince lui-même qu’il est très difficile d’aperce- voir sa terminaison dans la matrice. Celle-ci est une espèce de boyau long et à pa- rois extrêmement molles qui sont cependant étranglées à chaque instant par des plis rentrants et dilatées par des boursouflures de manière à faire ressembler ce viscère à un côlon. La capa- cité intérieure de la matrice est assez considérable, et les inégalités de sa surface lui permettent de se dilater encore beaucoup quand il faut qu’elle contienne les œufs. Il est probable que les œufs son t imprégnés d’un fluide fourni par les parois de la matrice, et qu’ils prennent presque tout leur volume dans ce is- cère, et après avoir traversé Toviductus. Le tes- ticule se divise en deux parties : une masse ovale blanchâtre, molle, presque homogène, et une autre allongée, mince et grenue. Cette dernière se colle intimement à la matrice, en fixe les divers replis, (i) Cela n’a lieu que chez les limaçons, mais on peut croire que cet organe prépare la viscosité qui sort si ahon- clammciit par tous les pores de la peau des arious et de, limas. 8 58 PULMONÉS comme pourroit le faire un mésentère , et descend avec elle, jusque près de son entrée, dans la bourse commune de la génération, où le testicule se ter- mine. Cet organe est extrêmement variable pour le volume. Il y a des temps où le testicule remplit à lui seul près de la moitié du corps; il y en a d’au- tres où il est réduit à n’occuper que les environs de l’œsopbage. On conçoit aisément que cette augmentation arrive à l’époque du rut. La matrice grandit et se ramollit assez dans la même saison que le testicule. Le canal déférent naît de la partie éti’oite et grenue du testicule dont il est le canal excréteur; il aboutit au fond de la verge lorsqu’elle est re- pliée en dedans. La verge est obligée de se retourner pour l’ac- couplement. On y voit deux replis intérieurs lon- gitudinaux, qui servent à donner à sa tunique in- terne l’étendue qui lui est nécessaire pour devenir externe dans le renversement. Elle est pourvue d’un muscle rétracteur, plus court et plus large que celui de la verge du limaçon et qui vient avec les autres muscles dessous la partie posté- rieure du manteau. Le canal de la vessie est en proportion avec la longueur de la verge, sans qu’on puisse deviner la raison de ce rapport. Ce canal court et ample et celui de la matrice aboutissent chacun séparé- ment, quoique très près l’un de l’autre, à la bourse commune de la génération. Il faut bien que cet organe, que j’ai nommé vessie, ait quel- que fonction essentielle, puisque ( c’est toujours M*^ Cuvier qui parle ) il ne manque à aucun des gastéropodes que j’ai pu observer; mais (ajoute ce savant ) j’ignore entièrement quelle elle est, à moins qu’elle ne consiste à fournir la matière propre à enduire les œufs et à leur former une en- veloppe. Cette vessie contient ordinairement une substance concrète, d’un brun rougeâtre, à-peu- près de la consistance du savon. La cavité ou bourse commune, ou, comme on pourroit encore l’appeler, le vestibule de la géné- ration , est une grosse bourse ronde à parois épais- ses, spongieuses et Êbreuses,qui se renverse aisé- ment au-débors, probablement par un mélange d’une sorte d’érection et de l’action musculaire exercée par les flbres de l’enveloppe générale qui dilatent l’orifice de cette cavité en même temps qu’elles compriment le corps entier. 9. Système neiyeux. Le système nerveux se compose du cerveau et d’un gros ganglion , placé sous l’œsophage et qui s’unit avec le cerveau par deux cordons latéraux : ces cordons sont si courts que ces deux masses ont presque l’air de n’en faire qu’une. L’anneau, formé par le cerveau, le ganglion et les deux cordons est assez large pour que la masse charnue de la bouche y passe toute entière, et elle y passe effectivement quelque fois, lorsqu’elle se retire fortement en dedans. Ainsi le cerveau est tantôt placé sur la naissance de l’œso- pbage et tantôt sur le tube membraneux qui pré- cède la masse de la bouche, et qui est formé par les lèvres rentrées en dedans. Le cerveau est de forme oblongue transverse. Le premier des nerfs qu’il produit part du bord antérieur et de la face inférieure; il se rend en dessous et en avant, et s’insère sous la partie antérieure de la niasse ovale de la bouche. Le second part de la face supérieure, à-peu- près au-dessus du précédent; il se rend en avant, et, après s’être divisé en deux ou trois branches notables, se distribue aux petits muscles, extrin- sèques de la niasse de la bouche, et à la lèvre supérieure. Le troisième etle quatrième sont des filets d’une minceur inexprimable qui vont aussi aux parties de la peau voisine de la bouche. Un cinquième, tout aussi délié, se distribue sur la portion de peau rentrante et sortante, qui forme la tunique extérieure du tentacule supérieur. Le sixième est le nerf optique : il est assez gros; sa gaine est légèrement teinte en noir; il pénétre dans la partie creuse du muscle du grand tenta- cule; et après y avoir fait une multitude de replis, il se termine au globe de l’œil. Du côté droit, au-dessus du nerf optique, naît un nerf impair qui est celui de la verge. Il se di- vise en trois branches, dont deux, après avoir formé un petit plexus, se rendent dans la gaine de la verge à sa partie la plus voisine de l’exté- rieur; l’autre suit le canal déférent et pénétre avec lui dans le corps de la verge. Le ganglion inférieur donne naissance à deux gros troncs qui se rendent directement en arrière et du bord externe desquels sortent tous les nerfs du pied et de l’enveloppe générale. De ce gan- glion des deux côtés de la tête sort immédiatement un petit nerf qui se rend sous l’origine de l’œso- phage et forme avec son congénère un ganglion très petit, qui produit deux autres petits nerfs qui sui- vent la direction de Pœsophage. 11 part aussi du gros ganglion inférieur des nerfs pourle diaphra- gme et pour la cavité pulmonaire. SANS OPERCULE, Sa V. ORGANES EXTÉRIEURS, SENS, FACULTÉS. Voyez les généralités sur les gastéropodes, sur les pulmonés sans opercule en général, et sur les limaces en particulier. VI. AMOURS, REPRODUCTION. ■ Il est assez rare d’observer l’accouplement de ces animaux, presque toujours cachés et ne sor- tant de leurs retraites que pour manger. Dans la copulation les organes de la génération se dérou- lent par un mécanisme semblable à celui qui fait sortir les tentacules; ils forment une masse blan- châtre et comme gélatineuse, globuleuse et pres- que aussi grosse qu’une noisette, qui les tient éloignés et séparés l’un de l’autre ; alors, soit que la partie postérieure du corps soit vidée ou con- tractée, soit que l’antérieure soit plus allongée, ils paroissent presque parallèlement accouplés par le milieu du corps : voyez pl. 3, f. 2. Quelques temps après avoir été fécondés, les avions pondent leurs œufs à diverses reprises et à différentes places dans des lieux humides, ombra- gés mais chauds : la ponte a lieu vers le mois de mai. Les œufs sont globuleux, de la grosseur d’un grain de poivre, isolés les uns des autre-s, trans- parents, brillants d’abord et bleuâtres; mais ils deviennent bientôt opaques et jaunâtres : voyez pl. I , f. 3 ; quelques jours suffisent pour les faire éclore lorsque le temps est chaud. Il est à desirer que de nouvelles observations nous instruisent plus amplement sur les amours de ces animaux. Nous regrettons de n’avoir pu nous y livrer assez assidûment pour les décrire d’une manière plus complète : quelques indices sur les temps de l’accouplement et de la ponte des œufs se trouvent dans un petit nombre d’auteurs, mais iis ne nous paroissent pas assez positifs pour pouvoir les adopter et les rapporter comme des faits certains. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE TROISIÈME. Jieprésentanl les caractères extérieurs ^ tanatomie et couplement de tarioîi empiricorum. Caractères extérieurs. Fig. 5. aa. Les grands tentacules. 66. Les petits. c. La bouche. Entre elle et les petits tenta- cules se voit la rangée de papilles de la lèvre supérieure. dd. Le plan locomoteur. ( On peut voir le vé- ritable pied pl. I , fig. 3. ) e. Le pore muqueux terminal. f. La cuirasse. Cette lettre se trouve par inad- vertance placée trop en arrière dans quelques exemplaires. g. L’orifice pulmonaire. h. Celui des organes delà génération. Anatomie. Fig. I. Vue de rintérieur sous la cuirasse, après qu’on a enlevé cette cuirasse et le plafond de la cavité pulmonaire. aa. Le plancher de cette cavité, où rampent des vaisseaux sanguins. 66. Le sac de la viscosité, entourant le péri- carde, c. L’oreillette du cœur. d. Le cœur, e. L’orifice du sac de la viscosité, f. Celui de la respiration. g. Pore muqueux terminal. Fig, 3, La cuirasse enlevée à l’individu de la fig. i et vue à sa face inférieure ou interne. а. Endroit qui répondoit au-dessus du cœur, et où se trouve la couche de poussière graveleuse. б. L’endroit où répond l’orifice du sac de la viscosité c. L’orifice de la respiration, d. Le rézeau vasculaire ou respiratoire, qui tapisse presque toute la cavité. e. Bord antérieur et libre du manteau, Fig. 4* même cuirasse enlevée à un autre individu et a laquelle on a laissé adhérer le cœur et le sac de la viscosité pour montrer leur face inférieure. а. Le cœur; et vers le bas le commence- ment des deux grandes artères. б. L’oreilletie, cc, Lg sac de la viscosité. d. Ouverture qu’on y a faite pour montrer son canal excréteur. e. Dernière extrémité du rectum, f. Trou de la respiration. g. Bord antérieur du manteau. Pig. J. L’individu dont on a enlevé le morceau de la figure précédente, et dont on a fendu longi- tudinalement la tunique générale pour mon- trer la reste de ses viscères en situation. a, La bouche; et derrière elle sa masse charnue, sur laquelle repose le cer- veau, 6. cc. Muscles venant du dos et se rendant aux tentacules. dd. Les grands tentacules e. Partie du testicule et de la matrice. f. Bourse commune de la génération, g. Vessie. Go PULMONÉS X. DESCRIPTION DES ESPÈCES. /i. Verge. /, Son muscle rétracteur, vu par sa tranche, /f. Commencement des deux grandes ar- tères. L m. Un des replis des intestins. ?a. Uestomac. O. Son cul de sac. p. Le duodénum. q. Le rectum. r. L’ovaire. ssss. Les lobes du foie. On a mis par erreur un 5. Fig. 6. Le même individu dont les viscères ont été mis en déveloj)pement après la rupture de quel- ques vaisseaux et de quelques nerfs- Les lettres a, 6, etc. jusqu’à s désignent les mêmes parties que dans la figure précé- dente. Jü, La partie épaisse du testicule. ee. Sa partie mince jointe à la matrice. Le graveur ne les a pas assez distinguées. L L’un des canaux hépatiques. U. Son insertion dans l’estomac. V, L’autre canal. On a mis x par erreur. X. Son insertion. y. Naissance de l’oviductus dans l’ovaire r. Z. Sa terminaison par un filet dans la ma- trice. uct. Les glandes salivaires. fi. Le gros ganglion inférieur. L’un des deux troncs nerveux cpi’il pro- duit. Le petit filet qui commence en t est le canal déférent qui va aboutir à la pointe de la verge h. Est la fin de la matrice qui, passant sur la verge, va aboutir à la bourse commune/, à côté de la vessie g. A. Est le plexus des nerfs de la génération, L Est la grande artère de la tête et des par- ties antérieures; et A', celle des viscères. Ces deux vaisseaux, fort écartés ici, commencent au même point A,/. 7. Accouplement. Fig. 2. Cette figure représente deux individus de l’a- rion des charlatans, dont les organes de la génération sont développés et au moment d’opérer leur double union. ( Figure commu- niquée par IVF le chevalier de Favanne. ) ’VII. MOEURS, HABITÜDES.VIII. USAGES. IX. RÉGIONS, CLIMATS. Voyez les ge'néralilés de la famille à ces divers articles. I. ARION DES CHARLATANS, pl. i à 3, A rion empiricorum , nobis. Tentacules noirâtres; bords du plan locomo- teur orné de petites lignes transversales noires. Tentaculis nigris, ora corporls lineolis nigris trmisversis ado mata. Synonymie. Gesner, de Aquat. lib. 4? P* 254* Etg- Coclileis nudis majoribus quœ ruffo plerumque colore sunt, quandoque nigro. Aldrovande, lib. 6 deinsectis, ch. to, p. 702,703, de Limace. AUœ magnœ, colore rufœ, etiam nigræ sunt JoNSTON, lib. 3 , de Jnsectisj cbap. 4? P^Ç* li- mace, pl. 24. Merret, Pma-ï, pag. 107. SwAMMERDAM, BibL «uf,, tom. I, pag. 162, tab. g, fig. I , de cochlea agreslis sive viamm, Ruysch, Théât univ., tom. 2^ cbap. 4? pag* i38, dff hisectis terrestr. apodibus , pl. 24, copie de Jonston. ScHEUCHZER , PAjs. sflcr. , tab. 554 > copie de Jonston. Bruckmann, Epist tto., cent ii, epist 7«de Lima- çibus. Limax ater, Muller, Eenn. hist, pag. 2, n° 200. Gmelin, Syst naty pag. 3og9, 11*^ 1. Turton , liât, y vol. 4, pag- 72. Drap ARNAUD, TabL pag. loi, n® 2;//î5^,pag. 122, n®2, pl.9, fig. 3 — 5. Sturm, DeutschL Fauna, TVurmer^ i, heft. Millet, mol- lusques, etc., pag. 67, n® x. Ocren, Lehrb. der naturg., 3 tb., pag. 3o8. Limax rufüs, Rasoumowsry, Histnat du Jorat, tom. I , pag. 268, n® 1 3. Turton , Syst nat , vol. 4 3 pag. 73. DrAPARNAUD, Tn6/.,pag. 102, n®3; pag. '.23, n*> 3, pl. 9, fig- 6. Sturm, DeutchL Fauna, JVunner, i, Jlefi. Millet, Mollus- ques, etc., pag, 67, n® 2. Brarl, Hist, pag. i23, pl. 47 fig- *9 et 20. Ocren, Lehrb. der naturg., 3, th-, pig. 3o8. Limax succineus, Muller, Verm. hist. pag. 7, n®2o3, Gmelin, Ajsf. nat, pag. 3 100. Ocren, loc. cit, pag. 3o8. Limax LUTEUS, Razoumowsry, Hist nat du Jorat, tom. ï, pag. 268, n® i4* Limax MARGiNELLus, Sciiranck, Fn. Boïca, Wurmer, p. 202, n® 3i58. et), aterrimus toius, vel brunneus, pl. fig. I. Aldrovande, Limax tertia tota nigra, toc. cit., fig. 3 delà pag. 708, SANS opercule. 6 JoNSTON, id,, toc, cif.jpL 24, %• 2, copic retournée de la 3® figure d’Aldrovande Ruysch, /oc. city pag. i38, pl. 24? fig* 2, copie de Jonston. ScHEucHZER, Phys, sacra, tab. 554? la 2' figure; copie d’Aldrovande. Limax ater, Lister, PliiL trans, vol. g, 1674? n° io5, p. 96, table n° 16; uéii. angL, titre 17, pag. i3i, pl. 2, fig. 17; rcr6. ancff.j 5, fig. 1,2, 3,8; Exercit, anat, tab. i, fig. i? 2^ 3, 8; Synops., tab. 101, fig. 102; Berlin rnagaz. 3, B, pag. 34i? tab. 5, fig. 72. SiBBALDï, Scot, iliustr,, prod., chap* 9, de însectls apodibus, pag. 34; Dale, Pharmac, 383. Linnæus, Fn, siiec,, pag. 365, no 1276; a* édit. pag. 507, no 2088; Syst naU XII, pag. io8i , n° 1. D’Argenville, Concfi., tab. 32 ou 28. Hile, nat. gén, Hist, tom. 3, pag. 87, n° i ; tab. 5. Pennant, Brit, zool. 4? pag-4fï> Guettard, Observ., etc. Mém, de l’Àc, des Sc, l'jSg, Mém,, pag. 147? la Limace noire. Muller, toc, cit, Limax ater var. u, Gmelin, toc, cit.j id. Olafsen, Island, trad,, tom. 5, pag. 3o4» Barbut, ^671. uerm., tab. 3, fig. i. Topogr, d’Olivet, la Limace d’un noir foncé. Favanne, Conch, zoom. , pl. 76, fig. c, copie de d’Argenville. Gronovius, ZoophyL, fasc. 3, no i ; An, Belgic,, Acta Helvet.j tom. 5, 1762, pag. 375. Shaw, MiscelL, tom. 4? pl- 137. Bruguiere, Encyclop, méth., pl, 84? fig- 2, copie de Lister. Bosc, Bujfoyi de Deterville: Fers, t. î? p. 79. De Roissy, Buffon de Sonnini, Molluscpies, tom. 5, pag. 180. Turton, Syst, 7ï«f., L. ater, var. i. Modeer, bey NauBibl., 2,212. Nau Handb. i, 235; cités d’après Scbranck. ScHRAwcK, Fn.Boïca, JFurmer, p. 252, n® 3157. Draparnaud, TabL, toc, ciu, L. ater, var. «e,* Hisl, id, L. ater «, atterrimus, pl. 9, fig. 3. Millet, /oc* cit. Ress, Encyclop., venu, molliis. Vol. 21, II* part., tab. 4 , fig. L. ater; copie de Shaw. /3-) ater, carina dorsi pallide virente; Mul- ler, Ferm. kist. Limax ater, var, Gmelin, /oc. cit,, id, Türton, Syst. nat,, id,, var, 2. nicjer, margine lutescente, autcoccineo, SvvAMMERDAM, 5/6/, nat,, tom. I, pag. 162, tab, 9, fig. I. Muller, Ferm, hist,, L. ater, var. >. Gmelin, loc, cit,, id,, var, y, Turton, Syst, nat,, loc, cit,L, ater, var. 3. Draparnaud, Tab,, loc, c/f; hist,, loc, cit., L. ater, var. ^5, pl. 9, fig. 4- Sturm, loc, cit,, Limax ater, figurée. ScHRANCK, Fn. Boïca, Wuriner, p. 252, n^3i58. L. marginellus. nigricans , margine liitescente, autcoc- cineo. PL 2 , fig. 2. Muller, F erm, hist., L. ater, var, S',fusco castaneus , ora lutescente, subtus albus. Gmelin, Syst, nat., L. ater, var. ê'. ) Rasoumowsky, loc, cit, h, rufus, var. B, nigrescens, Turton, Syst. nat,, loc, cit,, L. ater, var. 4. Draparnaud, Tab,, loc, cit., h, ater, var.; hist.id,, L. ater, var. y, pl. 9, fig, 5. g-) obscure rufus, margine lutescente, aut coccineo. Draparnaud, Hist., L. ater, var* h ) Ç.) lotus rufus, pl. 3, fig. 2. Aldrovande, Zimox major colore ruffo, loc, cit, pag. 702. Jonston, loc, cit, pag. iSS, pl. 24, 3® figure. Ruysch, Théât univ., loc, cit, pag. i38, pl. 24, fig. 3, copie de Jonston. Scheuchzer, Phys, sacra, tab. 554? 1^ figure posté- rieure dans le cadre de la planche; copie de Jons- ton, Limax subrufus, Lister, cfn. Angi, append., tab- 2, fig. i; Limax quartus subrufus, montanus, id,, Synops., tab. loi, fig. io3; Berlin, magaz, 3, B, pag. 339, lab.6, fig. 71. LinnæuSjFm. suec,, pag, 365, no 1277. L. rufus. id,, édition, p. 5o7, n. 2089; Syst nat,Xll,p, 1081 , n° 3. D’Argenville, Conch., tab. 32 ou 28 , n° 3o, Bill , Nat gen, hist, tom. 3, pag. 87, iio 2, tab. 5. Pennant, 5/7f, zool, IF, pag- 4*^? *7* Guettard Observ., etc. Mém, de i'Acad, des Sc, 1756, Mém,\ pag. i46, la Limace rougeâtre. Barbut, Gen, verm,, tab. 3, fig. 2. Topogr, dVlivet, append. IF, Favanne, ConcA. zoom., pl. 76, fig. E, copie de d’Argenville. Gronovius, An. Belgic, Acta Helvet tom. 5, 1762, pag. 875. L. Subrufus. Ra- ZOUMOWSKY, Hist nat du Jorat, tom. i , pag. 268, no i3, L, rufus, var. A, rufus, Bruguiere, Ency^ clop, méth., pl. 84, fig. I , copie de Lister, Bosc, Buffon de Deterville, Fers, tom, i, pag. rg. De Roissy, Buffon de Sonnini , Mollusques , lom. 5, pag. 181, n« 2. Sturm, loc, cit Nau Handb,, 1,234, Die ilotlie Ackcrscbnecke, cité d’après Scbranck. ScHRANCK, Fn, Boïca, TFurmer, p. 262, n'^3159. Cuvier (Anatomie) ^«n. du Mus. Fil, 1806, pag. i4o - 184, pl. 9. id, Mém, Méin. XI. Millet, MoG iusquesj L. Rufus, 62 PULMONÉS îj.) totus ruber, pl. i , fig. i , 2, 5. Müralto, X/mAr.!: major riibicunda terrestris ; MiscclL curyDec. ii, 1682,065. 69, pag. 147. Valentin, zoo?,, pag. 179, copie de la disser- tation deMurallo, Dale, Pharmac, 383, L. ruLer. Drap ARNAUD, Ja6.,pag. 102, n° 3: /iî5f., pag. laS , no3. Lamabck, X/icyc/op. ?net/toc/., pl. 463, fig. 2. cT-) Jlavescens. Pl. i , fig. 4. Limax succiNEUs , MuLLER , Verm. hist.y pag. 7, ^203. Gmelin, Syst. nat.y pag.3ioo, n® 3. Tuu- TON , SysL naL IFy pag. 73. Akad. Reis. , 393. Modeer , bey Nau BibLy 2 , 221; cités d’après Scliranck. Schranck, Fn. Boïcay Wurmery p. 253, n® 3i6o. Limax luteus, E-Asoumowsry , JîlsU nât, dujoraty tom. I, pag. 268, iio i4? i.) obscure fiiscusy iihinqiie lutescente, aut croceo. Pl. I , fig, 6 et 7. Muller, loc, cit, L. ater, var, t, obscure fuscus ora Strigaque lufescente, Gmelin, loc, ciUy L. ater, yar. Turton id, var.5- virescens y ora strigaque xitrinque Jla- vescente y pl. I , fig. 8. Description. Les seuls caractères communs et constants que nous ayons pureconnoître dans cette espèce, sontla couleur noire des tentacules et de la partie antérieure de la tète, ainsi que les petites lignes de meme teinte qui ornent transversale- ment les cotés du plan locomoteur. Celui-ci n’offre en général rien de bien fixe dans les nuances de sa surface. Dans les mêmes variétés il est tantôt blanchâtre, tantôt d’un brun clair ou foncé, orné ou non de petites lignes noirâtres de chaque côté du pied; et ce dernier organe est tantôt plus clair, tantôt aussi foncé que les parties latérales, entre lesquelles il est situé. Cependant certaines a ariétés paroissent l’avoir plus constamment blanc, lai- teux ou jaunâtre, La cuirasse est rarement plus claire que le reste du corps ; elle est arrondie pos- térieurement et finement guillochée par de petites rugosités vermiculaires ou par de petits grains uniformes, serrés les uns contre les autres comme ceux du chagrin. Tout le dos est couvert de sillons profonds qui s’anastomosent et forment entre eux des rugosités alongées longitudinalement, élevées en carènes aigues et ridées transversalement lorsque l’ariou n’est point parfaitement étendu : ces rides dispa-^ roissent l’orsqu’il s’allonge; alors même les rugo- sités s’applatissent, et les sutures qui les sépa-- roient ne paroissent plus que comme des stries allongées, parceque leurs points d’intersection se sont fort éloignés. SouA^ent lorsque ce mollusque est dans un état de repos et médiocrement con- tracté, les sutures s’arrangent de telle manière qu’il paroît couvert de sillons profonds, non inter» rompus depuis la cuirasse jusqu’à la partie posté- rieure du corps. Lorsqu’il se contracte tout-à-fait, et autant qu’il le peut, il deAÛent très bombé, très raccourci et présente une figure demi-sphérique, une masse charnue et immobile; Aboyez Pl. i, fig. 2. Latéralement, sur-tout sous la cuirasse, la peau est plus mince, moins colorée; les sillons moins marqués et obliques. Sa tête est ridée transversalement et longitudi- nalement; on y distingue sur-tout quatre sillons bien marqués, qui partent du cou, dontdcuxvont à la racine des tentacules supérieurs et deux au- tres passent entre ces tentacules et se rendent au bord antérieur et inférieur de la tête. La couleur de toute cette partie est toujours plus foncée que celle du corps : les quatre tentacules sont noirs , et ce n’est qu’avec peine qu’on distingue les points oculaires sur le bouton des deux supérieurs. Les sillons longitudinaux et transversaux qui parta- gent la tête la font paroître quelquefois comme couverte de tubercules, en avant et latéralement ces tubercules sont fort remarquables; ils bordent comme de petits mamellons la partie inférieure sur la bouche, et l’arion s’en aide pour y attirer les aliments dans la manducation. Dans les divers mouvements la cuirasse montre souvent une surface boursouflée, sur-tout dans les individus de la A^ar. ) Le trou latéral pour la respiration est fort grand, arrondi, presque toujours ouvert; ou aperçoit habituellement par cet orifice le lasci intérieur des vaisseaux pulmonaires et jusqu’à la paroi interne et opposée de la cuirasse. Les bords du plan locomoteur sont fort larges, toujours ornés d’une quantité de petites lignes pa- rallèles noires, qui font un charmant effet, sur- tout sur les variétés où ces bords sont d’un rouge ou d’un jaune vif et brillant. Ces lignes noires s’al- longent obliquement A^ers la queue, de manière à se diriger à angle aigu les unes contre les autres ; mais elles sont séparées parle pore muqueux ter- SANS OPERCULE. 63 minai et triangulaire qu’on observe entre ces bords à leur partie postérieure; pore qui rend continuellement un mucus, épais, blanc, ou coloré comme celui que rend cette limace par tous les pores de sa peau et qui est vermillon, orangé ou jaunâtre. Nous allons dire un mot de chacune des variétés dont nous avons fait mention. «.) Lesindividus que nous avons observés étoient plutôt d’un brun foncé que noir. Cette A'ariété nous a toujours paru de la grosseur de la var. , moins grosse par conséquent que la var. rj. Nous observerons ici que la Umax ater de Rasou- mowsky est un limas et non un arion. Il paroît s’être trompé dans la détermination de son es- pece. ^.) Nous n’avons jamais rencontré cette variété, nous la donnons d’après Muller, et les termes de carina dorsi , etc. nous auroient fait douter que ce soit un ai’ion, si la description qu’il en fait ne nous l’avoit prouvé. On ne doit pas selon nous s’en tenir ici à la rigueur de l’expression, car les arions n’ont point de carène sur le dos, mais au sens figuré, c’est-à-dire que le milieu du dos offre une bande verdâtre, peut-être plus élevée que le reste. y.) Sturm offre une figure assez bonne de cette variété. è'.) La figure de Draparnaud, qui se rapporte à celle-ci, est sans doute celle d’un jeune individu ; car nous en avons observé de beaucoup plus grands. «.) Nous la citons d’après ce dernier auteur. La couleur de celle-ci varie; elle est souvent plus rousse que celle des individus que nous avons fait peindre. La figure de Sturm offre une teinte un peu différente. Cette variété est souvent d’une superbe couleur de rouille. D.) Est d’un rouge magnifique avec sa bordure d’un rouge plus vif et brillant, ou vermillion. C’est la plus grande comme la plus large. Les couleurs du plan locomoteur, figuré n° 5, se retrouvent dans plusieurs autres variétés. Ce plan est partagé en trois zones, celle du milieu, où le vrai pied est d’un blanc laiteux ou bleuâtre ; les deux latérales sont brunes, entourées d’une bordure vermillion et coupées par beaucoup depetites linéoles noires d’inégale longueur. B-.) Je crois que c’est à cette variété que se rap- porte le succineus de Muller et le luteus de Ra- soumowsky; elle est aussi grande que la variété précédente, moins large proportionnellement; les rugosités un peu plus écartées; le pied ordinaire- ment d’un beau blanc laiteux. i.) Nous hasardons de rapporter à celle-ci la synonimie de Muller. Le seul individu que nous ayons observé et qui est le sujet dessiné, étoit re- marquablement plus petit que les autres variétés de l’espèce qui nous occupe. Peut-être n’étoit-il point adulte. Cette jolie limace a été trouvée dans le mois de novembre aux environs de Paris. La cuirasse et le dessus du dos sont d’un brun roux; la première est bordée d’une belle couleur orangée, qui s’étend sur les côtés du corps, mais elle y est plus pâle, ce qui fait que les bords du plan locomoteur, qui sont aussi de cette couleur, se détachent à merveille. La tête peu saillante hors de la cuii'asse est gri- sâtre et marquée de deux raies noires- entre les tentacules supérieurs. Le plan locomoteur est large et d’un blanc orangé. X.) Tentacules noirs ainsi que la tête; cuirasse verdâtre avecdeuxbandeslatérales, orangées, peu distinctes; les sillons du dos verdâtres, laissant entre eux des rugosités assez prononcées de cou- leur orangée, sur-tout latéralement où leur suc- cession semble former deux bandes plus claires. Les côtés du plan locomoteur orangés ; Je dessous blanc : nous n avons observe que ce seul individu. Peut-être appartient-il à une espece distincte, ou n’est-il qu’un jeune des variétés précédentes, trouvé aux environs de Paris. Habitation, commune dans toute l’Europe, de- puis l’Islande et la Norwége jusqu’en Italie et en Espagne, dans les potagers, les prés humides, au bord des ruisseaux, dans les chemins vicinaux, au bord des haies , dans les forêts ombragées , etc. , etc. Ténériffe, selon Ledru. Voyage t. I, p. 186. Observations. Malgré le grand nombre d’indi- vidus que nous avons observé, nous n’avons pu parvenir à bien connoître ce singulier mollusque, qui semble prendre toutes les teintes depuis le noir întense jusqu’au rouge vif et au jaune de rouille ou orangé. On en trouve de noirs, de bruns, de brun rouge, de marons, de roux, de jaunes, de verdâtres, bordés ou non de jaune ou de rouge, plus ou moins vif. Ces teintes varient même presque sous les yeux de l’observateur comme celles des caméléons, selon l’intensité de la lumière, l’abstinence et l’état de malaise où ces mollusques peuvent se rencontrer. Dans des en- droits où l’année d’avant on en a trouvé de noirs, souvent l’année suivante ils sont roux ou bordés de ronge. On diroit que ces varictes , quoique ren- 64 PULMONÉS fermées dans de certaines limites, ne suivent point l’ordre des générations, mais tiennentà des circoii: stances de température ou de localités. Cependant ces assertions que je hasarde nécessitent d’étre con^ firmées par des observations suivies et multipliées, d’ailleurs assez difficiles à faire, parcequ’elles de- mandent une grande suite et beaucoup de préci- sion. Tout cela rend la distinction des variétés très délicate, et leur synonymie fort difficile à établir, parcequ^on n’a point d’ailleurs de bonnes figures pour se guider dans la recon noissance de celles dont les auteurs ont parlé. On ne peut pour les limaces en général et pour cette espèce en particulier, dé- terminer les individus que sur de bonnes figures en couleur. L’âge produit peut-être aussi des va-? riations importantes sur le même individu ; ce fait n’est pas suffisamment éclairci. Toutes ces consi- dérations nous font penser qu’il ne seroit pas im- possible que des observations suivies et faites avec soin puissent peut-être faire séparer quel- ques unes des variétés que nous avons indiquées pour en faire des espèces distinctes. La diversité des couleurs et la nécessité de couper court à tou- tes les erreurs, où peut entraîner la synonimie de cet arion , nous ont détei'minés à lui donner un nouveau nom qui puisse faire oublier toutes ses dénominations diverses : la grande vogue que lui ont valu les charlatans nous a engagé à lui donner celui d’empiricorum. Cette limace marche avec une grande lenteur elle se retourne difficilement lorsqu’on la met sur son dos; elle est fort vorace, comme nous l’avons dit dans les généralités, et les dégâts qu’elle occa- sionne, dans les potagers sont considérables; mais elle se nourrit aussi de champignons , d’excréments de divers animaux, de matières animales en pu- tréfaction, etc. Ses excréments sontbabituellement verdâtres ou bruns; le mucus du pore terminal est le plus souvent blanc ou jaunâtre. II. ARION BLANC. PI. 2, fig. 3. Arion albus^ Muller. Blanc; bords du plan locomotenr quelquefois jaunes, mais toujours sans linéoles noires. A Ibiis , ora coj'poris absque lineolis Jiigi'is, Limax albvs , Mvller, Esterretning om Swaiiipe, pag. 61. Linnæus, Syst. nat. XII ^ pag loSr, no 2. Muller, Ferm, kisLy part. 2, pag. 4» Gmelin, Sjst naU, pag. 3 100. Walch, Naturf., loni. 4ï pî'G- tab. i,fig. 7. Bruguière, Æ'ncy. me7/L,pl. 84, fig. 3, Copie de Walch. Turton, SysU nat,^ pag. yS. Bosc, Buffon de Déterville, Fers y tom. i, pag. 80, Fabricius, Foyage en Norwègey tr. fr., pag. 107, OcKEN, Lehrb, der naturg, y tom. 3, pag, 3o8, c. L, albus. ût.) albus totus, Muller. Ferm. histy L. albus, var. Cmelin, loc. du, üL, var. a, Türton, foc. du, id., var. i. albus, inargine Jlavo. nob.y pl. 2, fig. 3, Muller, EsterreU, etc., pag. 61. Linnæus, Sysu naU XII, L, albus margine luteo. Ml’ller, Ferm. hisu, L. albus, var. Gmelin, foc. du, var. Walch, Naturf., i, fig. 7. Turton, SysU nat., L. Albus, var. 2. r.) albus, margine et smcipite auvantio, Muller, Ferm. hisU, L. albus, var. y. Giæelin, loc. du, id., var. v. Turton, loc. dU, id., var. 3. cT.) albus, tentaculis nigris. Gmelin, id. , var. h Turton, foc. cif. , var. 4* Description. Cet arion ressemble beaucoup à l’espèce précédente; il s’en distingue cependant au premier coup d’œil par sa couleur et par l’ab- sencè des linéoles noires autour du plan locomo^ teur. Ses tentacules sont aussi très rarement noirs : nous n’avons eu l’occasion de l’observer qu’une seule fois; mais Muller, qui la fait con- noître, assure que les jeunes individus offrent les mêmes accidents que les adultes, en sorte que ces caractères paroissent constants, et se transmettre aux diverses générations. Il est d’un blanc tirant quelquefois sur le jaune ou le roux, sur-tout lorsqu’il se contracte; quand il est allongé, la transparence de la peau du dos et du ventre permet d’apercevoir les intestins qui sont noirs; il est assez fréquemment tout blanc, sans qu’on puisse même distinguer les points oculaires aux sommets des tentacules. La cuirasse offre souvent des bandes transversales d’une couleur un peu plus foncée que le fond. Les bords du plan locomoteur et quelquefois le devant de la tête sont d’un beau jaune orangé fort brillant. Du reste la cuirasse est chagrinée et le dos sil- lonné comme dans l’espèce qui précède. SANS OPERCULE. 65 Habitation. Peu commun dans les bois et les champs aux environs de Fridrichsdal et dans Tile d’Haaoen, dans le golfe de Christiana, selon Muller, Fabricius Ta aussi rencontre dans 1 inté- rieur de la NorAvége. Les environs d’Harbourg en Zéelande, selon Walch. Mr Neumann Ta trouvé en Lusace et M*" Stouder dans les Alpes. Nous l’avons rencontré une seule fois en Silésie. Il pa- roît, d’après ces localités, qu’il aime les contrées froides et qu’il n’habite pas les températures du midi de l’Europe. Cette circonstance nous porte encore à penser que ce pourroit bien n’étre qu’une variété de couleur de Farion des charlatans; ano- malie semblable à celle qu’on observe chez beau- coup d’autres animaux des classes supérieures. Observations. 11 faudroit être à même d’obser- ver cet arion dans les pays où il est commun pour décider positivement s’il doit ou non constituer une espece distincte de la précédente. Selon les observations rapportées par Walch, il laisse peu de mucosité sur les corps où il marche: celle qui sort par le pore terminal est noire; ses excréments sont aussi de cette couleur. L’arion blanc est tout aussi vorace que Farion des charlatans, et peut facilement, d'après les observations que nous ve- nons de citer, dévorer en trois jours une grosse tête de laitue : il préfère les plus grandes feuilles , et mange nuit et jour , mais davantage le soir : ce qui s’observe aussi chez tous les arions et sur-tout chez les limas. III. ARION REMBRUNI, pl. 2, fig. 7. Arion fuscatus , nobis. Brunâtre en -dessus, une ligne obscure de chaque côté de la cuirasse, dont les bords sont roussâtres; côtés du corps grisâtres; bords du plan locomoteur blanchâtres, ornés de petites lignes transversales noires. Supra fuscus; cljpeo utrinque striga ohscura^ margine rufescente ^corpore lateribuspallidis. Ora corporis lineoiis nigris transvei'sis adornata. Description. La cuirasse de cette espèce est finement chagrinée; le dos est couvertd’un rézeau très fin de sillons anastomosés, qui rend la peau peu rugueuse. Supérieurement, la tête, les ten- tacules, la cuirasse et le dos sont d’un brun assez foncé; en-dessous la tête et les tentacules sont pâles. De chaque côté de la cuirasse on voit une ligne brune, ses bords sont d’un roux pâle. Les côtés du corps sont grisâtres , et les bords, blan- châtres du plan locomoteur sont coupés transver- salement par de petites lignes noires. Le plan lo- comoteur est en-dessous tout cendré. Habitation. Les bois des environs de Paris , dans le mois de mai. IV. ARION DES JARDINS, pl. 12, f. 4-6 , Arion hortensiSy 7iobis. D’un noir foncé ou bleuâtre, orné de pe- tites bandes longitudinales grises. Bords du plan locomoteur orangés. Niger J fasciis longitudinalibus griseis ; mar^ gine aurantio £&.) griseus unicolor; fasciis nigiis. Fig. 6. Description. Cette jolie espèce est presque exactement cylindrique lorsqu’elle est étendue. Sa cuirasse est finement chagrinée. Le corps est rugueux, mais ses rugosités sont allongées, très serrées sur le dos, et obliques sur les côtés. Elles forment inférieurement une rangée de mailles guillochées qui semblent border le sillon qui sé- pare le plan locomoteur du corps; souvent ces mailles sont d’un blanc vif qui se détache sur le reste de la robe. Toute cette limace est d’un noir foncé ou bleuâtre. Deux fascies longitudinales grisâtres , bien distinctes, ornent la cuirasse et le dos. Et comme cette cuirasse est aussi bordée de gris, et que les côtés du corps sont pâles, cette limace semble être partagée en sept bandes alternative- ment noires et grises, qui sont plus marquées sur la cuirasse. Cette décoration est encore augmen- tée par la belle couleur orangée ou vermillon des bords du plan locomoteur. Quelquefois, sur les plus vieux individus , cette couleur est simple- ment jaunâtre ou pâle, et tout le corps est d’un gris nébuleux sur lequel les bandes sont peu distinctes- Le plan locomoteur est jaune ou orangé ; le pied proprement dit est pâle. Lorsque l’animal est contracté, ce pied est d’une couleur très éclatante , et les fascies du corps sont plus prononcées. Le corps paroît tronqué postérieurement; les bords postérieurs du plan locomoteur qui le dé- passe, au lieu d’être pointus , sont arrondis. C’est à cette troncature qu’on observe le pore muqueux 9 66 PULMONÉS triangulaire, et qui semble se terminer en gout- tière entre les deux bords de ce plan. Le cou est peu découvert , les tentacules su- périeurs sont noirs ainsi que la tête , assez longs , et cylindriques ; leurs bases internes sont légèrement transparentes. La variété toute grise n’appartient point à de A'^ieux individus , tous ceux que j’en ai observé étoient de différents âges. II paroit , ainsi qu’on l’observe chez l’arion des charlatans, que dans les mêmes lieux les générations qui se succèdent sont souvent différentes des précédentes, du moins deux années nous ont offert successivement dans le même endroit ces deux variétés presque sans mélange. Habitation. Cette espèce est fort commune à Paris et aux environs , où elle fait beaucoup de ravages par sa multiplicité. Elle se cache le jour sous les tiges de violettes , de fraisiers , et des autres plantes touffues. Elle sort vers le soir et la nuit. Obseryatiom. Si M' Brard ne donnoit point un rudiment testacé à Tespèce qu’il décrit en par- lant de la limacelh concaye y Hist. , p. 121 , nous croirions que c’est cette espèce qu’il a eu en vue. N’y auroit-il pas erreur de sa part ? car je n’ai jamais trouvé à Paris d’autre espèce qui con- vienne à sa description, en en supprimant toute- fois le rudiment testacé. TROISIÈME GENRE. LIMAS, UMAX, Nobis. I. SYNONYMIE. Limace, limaxàes latins et de tous les auteurs du moyen âge ou des temps modernes. (Voyez celle de la famille.) II. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Forme générale j corps plus ou moins allongé, cylindriforme, aminci vers sa partie postérieure, qui est terminée en pointe , et plus ou moins ca- rénée supérieurement. Couyertiire; une cuirasse à la partie antérieure, gravée de fines stries concentriques, et conte- nant vers sa partie postérieure un rudiment tes- tacé. Peau ditcorpSy couverte de rugosités allongées, moins marquées que chez les arions , séparées par des sillons qui s’anastomosent. Pied; étroit, sans saillie, occupant le milieu du Plan locomoteur J dont les bords sont très étroits, et presque pas distincts du corps. Tentacules et jeux y comme chez les arions. Cavité pulmonaire y située sous la cuirasse; ori- fice à son bord droit postérieurement. Orifice du rectumy immédiatement contigu. Organes de la génération j réunis, orifice der- rière et près du grand tentacule du côté droit. Pore muqueux terminal ^ nul. Rudiment testacé y solide , plus ou moins mince ou épais et transparent , oA^ale , non spiral , n’ayant pas même une empreinte volutatoire ca- ractérisée , mais étant plus épais et muni d’apo- physes à sa partie postérieure, celle qui répond au sommet des tests volutes; aminci antérieure- ment, et sur le côté qui répond au bord exté- rieur. Très visqueux ; plus agiles, plus vifs que les arions. Observations, Swammerdam soupçonne , au sujet de ce rudiment testacé , qu’il se renouvelle tous les ans , comme les pierres d’écrevisses. L’a- nalogie avec les véritables coquilles internes ne porte pas à le penser. Cependant les observations qu’il rapporte méritent d’être vérifiées, d’autant que nous avons fait les mêmes remarques, savoir que dans les vieilles limaces on trompe quelques fois des tests très minces, tandis que dans de jeunes individus on en voit par fois d’assez épais. Nous avons extrait de la cuirasse d’un liraax griseus un de ces rudiments testacés que nous conservons dans notre collection, et qui pré- sente un fait qui semble appuyer l’opinion de Swammerdam. Ce test informe est composé de deux rudiments de tests , accolés et soudés par leurs faces extérieures, celles qui sont recouver- tes d’un épiderme , l’un est très épais, de la grandeur ordinaire, l’autre qui lui est superposé SANS OPERCULE. 67 semble réduit au^c trois quarts par une dissolu- tion chimique , et comme il est placé en sens in- verse de Tautre, on croiroit qu’il s’est retourné pendant que l’animal formoit le nouveau , et qu’il s’est soudé alors à sa surface supérieure. Nous ne saurions cependant émettre une opinion positive à ce sujet. Des observations nouvelles éclairciront les faits recueillis. Si la dissolution du test a lieu, c’est sans doute pendant l’époque de l’inaction hibernale, et peut-être le renouvelle- ment se fait-il au retour de la belle saison. Du reste , le fait que nous venons de citer n’est peut- être qu’accidentel. III. HISTOIRE. En séparant les avions des limaces des différents auteurs, nous avons conservé pour celles dont nous venons d’exposer les caractères, le nom de limax, que les latins ont consacré, et qui est employé dans leurs écrits , tantôt au mascu- lin , tantôt au féminin , ce qui autorise l’emploi que nous en faisons ici. IV. AKATOMIE. Toutes les parties internes des limas sont assez analogues à celles des arions, pour que nous nous dispensions d’en donner une descrip- tion détaillée. L’absence de pore muqueux ter- minal, la forme un peu plus prononcée et plus longue de la verge, et quelques légères diffé- rences dans l’arrangement des organes entre eux se font seules remarquer : celles-ci proviennent de la situation plus antérieurs de l’orifice des parties de la génération. L’on peut consulter d’ailleurs, pour se con- vaincre de leur analogie , les descriptions que Swammerdam a donnée de l’anatomie du cochlea nudadomestica^ etàxxcochlea agi'estis sweviarum^ types de ces deux genres. V. ORGANES EXTÉRIEURS DES SENS , FACULTÉS. Voyez les généralités sur les gastéropodes , les pulmonés sans opercule en général, et sur les limaces en particulier. \T. AMOURS, REPRODUCTION. Nous avons avancé, page 35, que les obser- vations de Redi sur l’accouplement des limas ne nous paroissoient pas exactes, nous ne saurions, par les mêmes raisons , nous en appuyer ici. Les remarques que nous avons pu faire par nous- même ne sont pas assez complètes pour offrir un ensemble désirable; mais voici ce que nous avons vu chez le limax variegatus , et ce qu’un excellent observateur, M** Faure Biguet, nous a commu- niqué touchant l’accouplement du limax agrestis. Ce peu de renseignement mettra d’autres obser- vateurs sur la voie , et éveillera l’attention des naturalistes sur des faits curieux et dignes d’être constatés et généralisés. Le limax variegatus s’ac- couple en septembre. Les têtes des individus ac- couplés se touchent, mais sont opposés latérale- ment. La verge est extrêmement grosse , longue , cylindrique, blanchâtre, et sillonnée dans les deux sens, d’abord par cinq à six sillons longitu- dinaux assez profonds , ensuite transversalement par une suite d’anneaux circulaires, comme on en voit dans les tentacules pour leur rétractation. A la base de la verge on aperçoit l’ouverture de l’organe femelle. La boursouflure analogue à celle des arions, et qui n’est que la bourse commune retournée, est moins volumineuse que dans l’ariou empiricorum. Les œufs sont sphériques , moins gros que ceux du limax antiquorum , blancs ou jaunâtres. Le limas agreste, si commun dans tous les jardins potagers, s’accouple dans le mois d’octo- bre, vers les huit à neuf heures du soir. Les deux individus, en se pourchassant, font sortir l’un et l’autre comme un troisième tenta- cule vers le côté droit de la tête, à-peu-près aussi long, plus pointu à l’extrémité et plus épais vers sa base que les vrais grands tentacules. En-des- sous, et par le côté de la base de ce troisième ten- tacule, l’on voit un renflement comme un bouton blanc opaque et sans saillie. Ce prélude fini, ils approchent les bases de ce troisième tentacule, de manière que par ce rapprochement ils figurent comme des oreilles de lapin, et ils demeurent tranquilles pendant une ou deux minutes. On voit après cela sortir tout-à-coup, et comme poussée par un ressort, une boursouflure blan- châtre et gélatineuse qui se montre au milieu des deux oreilles de lapin. Aussitôt ils s’agitent en tournoyant ; l’on aperçoit au travers des tégu- mens de la tête et du cou une agitation de diverses parties intérieures, la boursouflure rentre petit à petit, ils se séparent, retirent doucement leur troisième tentacule, et vont chacun de leur côté, le tout dans l’espace de trois ou quatre minutes au plus. (Extrait d’une lettre de Faure Biguet, octobre 1817.) Ces faits sont analogues à ceux que nous avons observés chez le limax variegatus, la boursouflure. 68 PULMONES n’est que le développement du bouton blanc et opaque, et ce troisième tentacule n’est que la verge dont la sortie précède quelques fois celle de tout l’appareil de la génération. VH. MOEURS, HABITUDES. VIII. USAGES. IX. RÉGIONS, CLIMATS. Voyez les généralités de la famille à ces divers articles. » X. DESCRIPTIONS DES ESPÈCES. 1. LIMAS DES ANCIENS, pi. 4. Limax antiquorum ^ nobis. Gris ou nébuleux, diversement tacheté; carène aiguë, longue et blanchâtre. Tentacules gris ou vineux; cuirasse accuminée postérieurement ou en forme d’écu. Cinereusydiversè maculatus, Carina acuta longiori et albida; tentaculis vinosis ; ciypeo postice scutatiformis, Aldrovande , lib, 6, de Insectis, ch. to, p. 702, de Limace. Cinereo nigricant, albis per tergus macw- lis: et p. 703, fig. E, Z, et 4*^- JoNSTON, lib. 3, de Insectis, ch. 4? p. xo3, de Limace. PI. 24, fig. 1 , 4. 5, 6. SwAMMZRDAM, BibL 7iat , tom. ï, ch. i3, p. ï58. Cocfilea nuda domestica, tab. 8, fig. 7,8, 9. iluyscH, Théât, univ, , tom, 2, ch. 4? p* i38, de Insectis terrestribus apodibus, pl. 24, fig. 5, 6^ copie de Jonston. ScHEUCttzER, Phys* sacra , tab. 554; copie de Jonston. PiEDi, de Animalculis vivis, etc., édit. fr. cur. P. Goste, tom. 3, p. 55-57, ^ *2. SiBBALDi, ScoL illustr. prodr,, ch, 9, de Insectis apo-^ dibus, p. 33. Limax cinebeus, mojcimus, striatus et immaculatus; lapillo sive ossiculo insigtii, loco craiiii, donatur* locis udis et ombrosis degens. Lister, Philos, trans, tom. 9, 1674; no io5, p. 96, tabl. no 14. AngL, lit. i5, p. 127. Tab. anat, 5, fig. 6, 7, 9 et 10. Exerciu anat. , tab. i, fig. 6, 7,9, lo. Sy~ nops., tab. 102 à io5, copies de Redi. 5er/m }nag., 3 B, p. 336, Limax cinereus maculatus, Linnæüs, it. OEL, 61 j Fn. 5uec.,p. 365, 1278, édit. Limax MAXiMus, Lihnæus^F/i. suec., n® 2090, 2 édit,; nat , Xlle, p. 1081 , 4-I^^i^nant, Bi 'it zool. IF, p. 4X7 no 18. Gtjettard, Observ,, etc. 3Iém. de lAcad, des Sc. 1766. iW/n.,p. 147? la Limace cendrée, striée et tachée de noir et de brun, Bucuoz, Aldrov. Lolhar, p. 282, n° 4- Limax cikereus, Muller. Fenn. liist, part. 2, p. 5, no 202. Gmel. Systnaty p. 3ioo, n*" 4. Barbut, Gen. verm.... Topogr.AOllvet,append., p. 100. Gro- novius, ZoophyL, fasc. 3, p. 242. Id. An. Beig., Cent. 5, Acta Helvet, vol. 5, p. 875, 47^- zouMowsKY, Hist nat du Jorat, tom. i, p. 269, n9 i5. Bosc, Buffon de Déterv., Fers, tom. i , p. 80. De Boissx y. Buffon de 5onmïîi, MolL, tom. 5, p. 181. Türton, Syst nat, tom. 4î p- 7^* Draparwaud, TabL, p. 102, n° l{,Histy p. 124, no 4. Sturm, Deutchl. Fauna, Wurmer, 2 Beft. ScHRAKCK, En. Boica, PFurmer, p. 25i , n® 3i56. Millet, Mollusques, etc., p. 68, 3. Brard, Hist, p. 112 et suiv, Ocken, Lelirb. dernaturg., 3, th., p. 3o8. Limax ater, Razoumotvsk.y, Hist 7%at du Jorat, tom. I , p. 266, n® II. Limax fasciatus. Id., p, 267, no 12. Limax cinereo kiger , Sturm, Deutchl. Fauna, Wurmer, i hcft. a.) ater, carina alba. Limax ater, Razoumowsky, toc, cit, n° ii. Limax cinereo niger, Sturm, loc. cit Plus ou moins noirâtre et sans tache, quelquefois d’un noir foncé, la carène seule blanche. /3.)cme/'eus immaculatus, ciypeo ni-grocœ- ruleo , pl. 4, fig. I. Aldrovande, Loc. cit, p. 703, fig, E. Jonston, id., pl. 24, fig. 5; copie d'Aldrovande. Ruysch, id., pl. 24, fig. 5; copie de Jonston. Scheuchzer, loc. cit, pl. 554? fig. 4^ copie id, Muller, limax cinereus , var. cc., Gmelin, id., ibid. Turton, loc. cit, var. i* Draearnaud, Hist Li- max cinereus , var. u. Sans taches distinctes, d’un gris brunâtre et jaspé d’une teinte plus pâle, sur-tout sur les côtés; carène blanchâtre , cuirasse d’un noir brun ou bleuâtre. :/.) cinereus , ciypeo maculis abdommefas- ciis longitudinalibus nigris, fig. 7 , et fig. 2 et 3 , des jeunes individus. SwAMMERDAM, BibL nut , tdh* 8 , fig. 7. Lister, Berlin Mag., 3, B, p. 336, tab. 9, fig. 69. ScHiRACH, Erd-Schnecken , tab. 2, fig. 10. Mcller, limax cinereus, var. /3,-Gmehn, üL, ibid. Turton, id., var 2. Draparnaud, Hist, var. v. Cendré ou d’un roux vineux; de belles taches dis- tinctes sur la cuirasse, souvent fléchies et ondulées. Celles du dos réunies et formant ordinairement deux, quatre ou six bandes plus ou moins distinctes, dont les intervalles sont quelquefois ornés d’une ligne de points. Les jeunes sont souvent d’un roux vineux de l’effet le plus agréable. SANS OPERCULE. 69 cT.) cinereus, clypeo maculis^ abdomine punctis sériés et factis duabiis longitudinalibus ♦ aigris; utrinque punctis sparsis aigris. JoNSToif, delnsectis^ pl. ^4? fig- i. Lister, Jn. Jngl. , lab, 2, fig. i5; copie de Jonston. Ruysch, Théât.y etc., pl. 24, fig* i; id. Scheuchzek , Loc. cit. , tab. 554 > ^g* ^ D’Argewviele , Conch., pl. Sa ou 28, fig. id. Hill, nat. gen. Hisf.y lom. 3, p. ^87, tab. 5j t/te fl!m6er snail; id. Favanne, ConcA. Zoom. , pl, 76, fig. A, Embellie sur celle de D’Argenville. Bruguière, Encyclop. méth.-j pl. 84 > fîg« 4^ copie de Lister. Toutes les figures citées de ces divers auteurs ne sont que des copies de celle de Jonston , qui a donné un dessin un peu outré, fort surchargé depuis par ses successeurs. Des taches noires sur la cuirasse, deux lignes on- dulées sur le dos, avec une rangée de points de même couleur au milieu , d’autres points noirs sur les côtés. €.) cinereuSy clypeo maculis abdomine fas~ dis interruptis nigns. Lister, Jn. jingL, app., tab. 2, fig. 2; Synops.y tab., loi , fig. 4* Limax variegatus y Sive fasciatus celiarius» D’Argenville, Conch.y pl. 32 ou 28, fig. 3i. Limax cellaria. Muller, loc. cit. y limax cinereuSy var, v. Gmelin, id., var v. Favanne, Conch. zoom., p\. 76, fig. F. Shaw, MiscelL, tom. 4? tab. 137; limax înaxhnus cinereus. Bruguière, Encyclop. méthod., pl, 84, fig. 5 5 copie de Lister. Turton, loc. cit. Limax cinereus , var. 3. Ress, Encyclop,, verm. molL, vol. 2, i*"*: part, et fig., vol. 21 , 2® part., pl. 4, Umax maximus, copie de Shaw. Cendré ou brunâtre , tout couvert de taches irré- gulièrement disposées sur la cuirasse, formant communément cinq à sept fascies interrompues sur le dos 5 souvent des points noirs latéralement, ^.alb idus, clypeo maculatis rolundatis ai- gris y dorso seriebus punctis nigris quatuor y F. 8. Tout cendré ou blanchâtre, cuirasse parsemée de taches noires bien détachées, arrondies, plus rappro- chées antérieurement 5 sur le dos quatre rangées de gros points noirs bien détachés et bien séparés. îï.) cinereus, clypeo dorsoque maculis irre- gularibus nigris. Aldrovakde, loc. cit., p. 703, fig. Z. Jonston, Id., tab. 24j fig. 6; copie d’Aldrovande. Redi, loc. cit, tab. i , fig. i. Lister, Synops., tab. 102, fig. copie de Redi. Ruysch, loc. cit, tab. 24, fig. 6; copie de Jonston. Scheucbzer, /d., tab. 554 J fig. 5^ id. Draparnaud, Hist, Umax cmercu^, var. pî. g, fig. 10. Stürm, Deutschl. Fauna, IFurmer, 2 heft. Lamarck, Encyclop. méthod. , pl, 483, fig. i; copie de Draparnaud. Cendré ou d’un blanc sale, la cuirasse et le dos couverts de taches noirâtres, dispersées sans ordre. ^ J cinereus vel nigricanSy abdominis strïis quinqiie albidis, infima abrupta, Muller, loc. cit, Umax cinereus, var. Gmelin, Id., var. I'. Turton, id. , var. 4« Limax FASCIATUS, Razoumowsky, Hist nat du Jorat, tom. i,p. 2675 Umax aier fasciatus ; fasciis quinque, albescentes a clypeo ad anurn. Noir, cinq bandes blanchâtres en-dessus, qui s’é- tendent depuis la cuirasse jusqu’à Fextrémité de là queue, blanchâtre en-dessous. Cette variété se trouve dans les bois, elles jardins voisins des bois; dans le Jorat et le Jura; aux environs de Neufcbâtel en Suisse^ et en Franche-Comté. /.) Aldrovande, loc cit, p. 703, fig. 4? postre- ma cinerea, albis maculis per dorsum, iisque longis varia. Jonston, loc. cit, tab, 24, fig- 4? figure retournée ; copie d’Aldrovande. Ruysch, loc. dt, tab. 24, fig. 4? bl., id. Scheuchzer, loc, cit, pl. 554. fig. 3. X..) cinereus, abdomine rugis albis cinereis- que, ad maculis nigris y ordine duplici. Muller, loc, cit, Umax cinereus , var. e. Gmelin, /d., var. u Turton, id. , var. 5. X^cmereus, margine albo. Muller , id, , var, Gmelin, Id., var. Turton, id,,var. 6. Description. Cette belle limace paroit être Ja plus grande de nos espèces d’Europe, Elle est aussi la plus agile, elle glisse sur les surfaces avec plus de AÛtesse que les autres. PULMONES Son corps se termine en prisme alongé et pointu , dont la caréné supérieure forme une crête très prononcée, assez longue, souvent comme dé- coupée et onduleuse, plus aigue én allant vers la partie postérieure, et toujours d’une couleur blanche ou plus claire qui ressort sur le fond de la robe. Les rugosités du corps composent un rézeau , moins prononcé que dans la suivante. Elles sont très alongées longitudinalement, et forment une multitude de rides qui, par le raccourcissement . de l’animal , se froncent ou se crispent plus ou moins, et forment ainsi une foule de petits plis crispés. (Voyez fig. 5. ) Les lignes ondulées et convergentes de la cui- rasse sont bien visibles. Le rudiment testacé interne , qui se décéle foi- blement dans les jeunes individus, est bien in- diqué sur la cuirasse chez les plus âgés ; il semble quelques fois qu’ils ne tient chez ceux-ci par aucun point, car on le fait changer de pjlace avec le doigt , sans que l’animal en soit incommodé. U paroît même que ce déplacement a lieu naturel- lement en marchant, par suite des mouvements imprimés à la cuirasse. Celle-ci est assez étroite et alongée , elle finit en pointe obtuse en manière d’écu. Latéralement elle est échancrée depuis l’o» rifice respiratoire, lequel est grand et ovale, et assez éloigné du bord, La couleur du fond de la robe de ce limas est ordinairement d'un gris sale et nébuleux mélangé de blanchâtre, chez les vieux individus; chez les plus jeunes, elle est souvent d’un beau gris vb neux ou brunâtre, et quelques fois presque noire. Sur le fond se détachent, selon les variétés, et avec plus ou moins de netteté et de régularité, une foule de taches et de fascies d’un beau noir, qui acquièrent plus d'éclat par une certaine trans^ parence de tout le corps; quelques fois l’arrange^ ment des nuances fait paroîtrecet animal orné de fascies ou de taches blanches, Je fond étant très couvert de couleurs sombres. En général, les taches de la cuirasse sont plus arrondies et dispo- sées sans ordre, tandis qu’elles sont le plus sou- vent alongées sur le dos, disposées régulièrement à la suite des unes des autres pour former des bandes interrompues, plus ou moins larges, et entre lesquelles on observe quelques fois une rangée de petits points. Souvent aussi ces taches se joignent et forment des bandes continues au nombre de deux , de quatre , ou de six , séparées par des intervalles assez égaux. Latéralement elle est parsemée de taches irrégulières fort tranchées, qui chez les plus vieux individus s’élargissent , se confondent, et se rapprochent des premières bandes de chaque côté pour ne former qu’une seule et large fascie sur chacun des flancs. D’au- tres fois toutes les taches et les bandes d’un gris foncé sont fondues sur toute la robe d’un gris blanchâtre et sale , qui n’en conserve que les in- dices, alors cette limace présente un mélange nébuleux et désagréable de gris sale ou foncé , et de brun enfumé ou glauque ; quelques fois enfin elle est toute noire. Vers les bords du plan loco*- moteur elle est toujours plus claire ou blanchâtre, et légèrement tachetée. Ces bords sont distingués par un double sillon , orné dans son milieu par une ligne noirâtre ou une rangée de petits points. Tout le plan locomoteur est blanchâtre, le pied proprement dit est étroit. La tête, qui est bien dégagée de la cuirasse dans la marche, est d’un brun clair et vineux; les nerfs obliques tracent deux lignes plus obscures mais peu marquées : entre les tentacules on observe un double sillon qui est blanc, avec son milieu plus foncé, ce qui forme comme une petite bande étroite et noire sur toute la tête. Les tentacules sont de la couleur de la tête, plus claires ou vineuses à leurs bases internes; les points ocu- laires sont noirs. On ne découvre l’orifice des organes de la gé- nération qu’avec beaucoup de peine; il est situé plus en arrière et plus bas par rapport au tenta- cule droit que dans l’espèce suivante. Les œufs sont d’un jaune de paille clair ou d’un blond doré , très transparents et brillants; ovoïdes, accu minés aux deux bouts , et se tiennent souvent les uns aux autres par un petit filet court qui les unit par leurs pointes. En vieillissant ils jaunis- sent, et perdent leur transparence. (Voyez fig. 6.) C’est en septembre et octobre que ces limas les pondent. Rudiment TESTACÉ INTERNE, fig. 4- Voyez pages 32 et 33 ce que nous en disons. SwAMMERDAM, BibL naf., tom. i, ch. i3, p. lÔg, lab. 8, fig. 8. Redi, de anim, vivisy etc., tab. 2, fig. 3. Lister, Àn. iîih. 2, fig. iS;SynopSy tab. lor, id.jlab. 102, fig. 3; copie de Redi. pETivER, GazoplijL y dcc,, II, tab. 17, fig. 3? Mus. y p. 87, n° 843? BrügüiÈre, Enc)'clop,inéthod., pl., 84? tom. 4? b? C, Brard, J/ïsto/re, etc., p. uo, pl. 4> fig* *5 2; et 9, 10, limaceila parma. SANS OPERCULE. Ovale variable, c’est-à-dire plus ou moins large ou alongé, très épais et solide, couvert à sa partie extérieure ou en-dessus d’un épiderme jaunâtre ou fauve clair qui laisse apercevoir les foibles stries ellyptiques dont il est orné; ces stries partent du côté gauche qui est le plus épais, et qui répond au bord droit, ou columellaire dans les véritables tests. Le côté qui répond au som- met est aussi plus épaissi, et montre des apophy- ses bien distinctes. En-dessous ce rudiment tes- tacé présente de très petites facettes chatoyan- tes , comme dans l’espèce suivante. Habitation. Toute l’Europe , dans les celliers , les endroits humides et frais des habitations , les forets ombragées et épaisses. Se trouve aussi à Ténériffe, dans la plaine de la Laguna , selon Ledru. Voyage , etc. , 1. 1 , p. 1 86. IL LIMAS TACHETÉ, pl. 5, f. i-6, Limax variegatus^ Draparnaüd, Jaune, verdâtre ou roux, tacheté de linéoles brunâtres, formant un rézeau assez fin et serré sur tout le corps ; tentacules bleuâtres , cuirasse arrondie postérieurement. Lutescens, fusco tesseratus y teiitaculis cœruleis ; cty~ peo postice rotmidato, a.) luteus aut succineus J fig. r. Limax succini colore y albidis maculis insignitus , Lis- ter, ExerciU anat., i, tab. i; id., lab. 3, fig. 4; Synops, tab. lo^f^Tab. anat.^ 5, fig. 4- Limax flavus macülatus, LîNNÆus,Fn. suec, p. 365, no 1280,* id., 2 édition, limax flavus, n® 2092; id, , SysL nat, , XII , p. 1 08 1 , n» 7. D’Argenyille, Concli., pl. 32 ou 28, fig. 2g. Pennant, 5rif. zoo/., tom, 4> P* 41? uS 20. Gmeltn, Systnat, p. 3i02, n® 7. Topogr, (fOliuet, app-, p. 4* La limace jaune tachetée. GRONovius,^n. cent. 5, Acta helveU , vol. 5, p. 375. Favanke, Conclu zoom., pl. 76, fig. D; copie de d'Argenville. Bruguière, Encyclop, métbod., pl. 85, fig. 2; copie de Lister. Turton, SysL nat, vol. 4» p* 73. jS.) virescens aiit rnfus, fig. 2. Limax variegatus, Draparnaud, tabL, p. io3, no 7; hist, p. 127, no 9. De Roissy, de Sonnini, Moll., toin. 5, p. 182. r.) Jlavescem, fig. 3. Limace blonde des caves, Br ard, hist, p. 1 16 et 117. ^S^^bmnneus, maculis nigris. Description. Cette belle espèce est assez effilée lorsque en marchant elle s’alonge complètement, un peu moins cependant que l’espèce précédente. Elle est très agile , se retourne aisément, et marche vite. - Sa partie postérieure se termine en prisme co- nique et accuminé ; l’arrête supérieure qui est courte est presque toujours jaunâtre , ou du moins on y aperçoit la couleur plus claire du fond, qui se prolonge souvent jusqu’au bord postérieur de la cuirasse, comme une bande étroite et con- tinue. , Tout le corps est gravé de petites lignes courtes qui s’anastomosent et forment par leur réunion une quantité de petites rugosités ovales ou en lo- sanges longitudinaux (Fig. 6.). La cuirasse est couverte de lignes fines, ondulées, et conver- gentes, autour d’un point assez postérieur, qui répond à la partie supérieure et centrale du ru- diment testacé interne qu’elle contient, et dont la présence se décèle quelques fois par une sorte de protubérance. Cette cuirasse est arrondie pos- térieurement. La couleur du fond varie du blond pâle , du jaunâtre ou verdâtre, au brun rouge; le dos est entièrement parsemé de lignes et de plaques ir- régulières verdâtres ou noirâtres, plus ou moins foncées et détachées, suivant la nuance du fond. Les petits sillons qui séparent les rugosités tra- cent un rézeau très fin dont l’effet est souvent détruit, du moins en partie, par un nombre plus ou moins grand de ces rugosités également colo- rées qui se suivent et se touchent dans divers sens, ce qui forme une autre espèce de rézeau plus large, étendu sur le premier, et produit une bigarrure fort singulière, car les rugosités qui conservent la couleur du fond, paroissent à leur tour comme autant de petites taches jaunâtres en relief snr un fond noirâtre ou plus foncé. Sur la cuirasse la couleur foncée est étendue d’une ma- nière plus large et plus uniforme, et les taches pâles y paroissent bien plus détachées et plus ar- rondies. Latéralement cette limace est toujours plus pâle et sans tache, sur-tout vers la partie infé- rieure qui quelques fois est colorée par une belle PÜLMONÉS 72 teinte jaune rougeâtre pâle. Un double sillon régne toutautour du corps, et semble marquer les cotés du plan locomoteur. Ces côtés sont souvent verdâtres ou jaunes ; le plan locomoteur est blan- châtre ou d'un gris jaune ou bleu: le pied est de la même teinte. La tête est bleuâtre ou d’un gris jaunâtre ou verdâtre, plus foncée supérieurement, est mar- quée entre les deux grands tentacules par un double sillon qui forme une petite ligne élevée dans son milieu. Ces grands tentacules sont assez longs, plus gros à leur base, et allant en dimi- nuant jusqu’au bouton qui est bien distinct, ar- rondi, et grisâtre ;le^point oculaire est noir et bien détaché. Les nerfs optiques colorent en bjeu les tentacules, et tracent deux fortes lignes de cette couleur sur la tête, en laissant la base interne de ces tentacules blanchâtre et transparente. Les inférieurs sont courts, d’un blanc grisâtre, avec les bouts obscurs. Derrière le grand tentacule , du côté droit, on aperçoit souvent un petit tubercule blanc , qui est formé par la saillie de l’ouverture des organes de la génération, mais qui reste habituellement caché par la cuirasse. Celle-ci est assez longue, et déborde bien la tête quand l’animal s’abbrite par-dessous ; les bords en sont plus clairs; elle est échancrée assez fortement près du trou latéral; cet organe est grand, ovale, et situé vers sa partie postérieure , inférieurement. Rudiment testacé interne, fig. 4* Lister, Exercit* anaU-^ tab. 3, fig. 5; tab. anaL, 5, fig. 5. Brard, p. ii5, pl. 4? hg. 3, 4 et II, celia unguiculus. Quoiqu’il fasse peu de saillie , on aperçoit sa place et sa forme sur la cuirasse; il est petit par rapport à celle-ci, moins grand et moins épais en général que celui du limax antiquorura , ovale ou quadrangulaire; mais affectant généralement la figure de la petite coquille du testacelle ormier, avec laquelle il y a une grande ressemblance de forme , sur-tout lorsqu’on l’examine par la partie supérieure qui est un peu bombée , plus épaisse postérieurement et latéralement, du côté qui cor- respond au bord droit ou columellaire. Les couches concentriques d’accroissement qu’on y remarque ont la même figure et la même direction que chez l’espèce que nous venons de citer, et que chez le testacelle; elles indiquent le sens de l’empreinte voliUatoiro, et partent du bord droit vers le sommet de la coquille , sommet qui est remplacé ici par un épaississement. Cet épaississement, lorsqu’on l’examine par son tran- chant, montre un sillon branchu, qui sépare trois petits mamellons ou apophyses, une supérieure terminale, une inférieure, et une troisième laté- rale inférieure, à droite, entre lesquelles s’atta- chent les téguments qui fixent ce rudiment à la partie interne et postérieure de la cuirasse. En-dessous il est plus ou moins concave, quel- ques fois on y remarque un petit enfoncement qui correspond au mamellon terminal , et semble in- diquer un commencement de spire; d’autres fois il est empâté, épais , et rugueux, ou couvert de petites aspérités. Lorsqu’on retire ce petit rudiment de test hors de la cuirasse, ses contours sont débordés par une membrane cartilagineuse , un véritable épi- derme qui se retire en se séchant; sa couleur est d’un blanc argenté et nacré. En-dessous ce petit test présente un chatoiement velouté fort remar- quable en ce qu’il est formé par des facettes incli- nées et saillantes qui touchoient sans doute plus parfaitement ou tenoient peut-être à la parois in- terne inférieure de la cuirasse. Les œufs de cette espèce sont petits, exacte- ment ronds, d'un jaune foncé et brillant. (Voyez iig.5.) , Habitation. Cette espèce paroît généralement répandue dans toute l’Europe; elle est commune en Angleterre; Linné la cite dans sa Fauna Sue- cica; Gronovius en Hollande. A Paris, elle infeste le caves où elle se tient ordinairement contre les murailles. Draparnaud la cite comme étant rare dans le midi de la France; cependant nous l’avon.s trouvée en abondance dans leQuercyetTAgénois, dans les endroits bas et humides des maisons , et même sous les pierres autour des habitations et dans les jardins. Elle habite encore des contrées bien plus opposées, car nous Pavons reçue de Larnaca dans l’île de Chypre, et ISFSay de Phila- delphie nous l’a envoyé des Etats-Unis; ainsi cette espèce est Punedes plus répandues qu’on connoisse. Obsejvations, En général , la peau de cette li- mace est plus sèche que celle des autres espèces , cependant elle rend, lorsqu’on la touche, sur toute sa surlace une mucosité assez abondante et épaisse, d’un jaune foncé, qui colore fortement le linge, et dont la couleur résiste aux lessives al- calines, suivant RF Brard. Je lui ai vu rendre des excréments d’un beau SANS OPERCULE. hlanc mat, en grains ovales, assez durs; et d’au- tres d’une couleur orangée , fort belle , ou noirs. Si on renferme quelques individus de cette es- pèce dans un vase couvert , et qu’on le débouche au bout de quelques temps , on s’aperçoit qu’ils rendent une odeur très forte, et insupportable. Cette odeur est due au bois consommé ou pourri dont ils fontleur nourriture dans les caves, car on la retrouve , quoique moins forte , dans la sciure de bois. C’est sans doute cette odeur qui attire les cloportes qu’ôn trouve en grand nombre pressés autour de cette limace dans les caves ; mais que viennent-ils y chercher? c’est ce que nous n’avons pu découvrir. Cette odeur paroît attirer aussi une foule d’aca- rus qui courent avec vélocité sur tout leur corps, en plus grande abondance que sur aucune autre espèce. L’âge , l’humidité , la lumière , la privation de nourriture font singulièrement varier les couleurs des individus de cette espèce. III. LIMAS AGRESTE, pl. 5, fig. 7-10, Limax agrestis^ Linné. Roussâtre ou gris, sans taches, ou moucheté de taches plus foncées ; cuirasse arrondie posté- rieurement ; carène courte , oblique , et peu mar- quée. Rufescens vel griseus ^ fusco maculatus aut immacu- latus] clypeo postice rotundato ; carina brevi et obliqua. Gesner, de Aquatil.y lib. 4?p-254et 256. Alice parvœ, ut quœ gregatim folia sectantur, et hortos infestant^ cinerei aut fusci coloris. Aldrovande, lib. 6, de Insectis^ ch. 10, p, 702; id. JoNSTON, lib, 3, de Insectis^ ch. 4?p* i38, de Li- mace; id. Ruysch, Théât. umv., ch. 4? P* i38, de Limace; id. ibid. Limax cinlreus alter, paruus^ unicolor, praiensis. Lister, Philos, trans., g, 1674? n^ io5, p. 96, tabl, no i5. Ann. Angl.y lit. 16, p. i3o, pl. 2, fig. 16; Limax cinereus parvus immaculatus pratensis. Exercit. anal., \ , tab., 3, fig. 1 1. Sjnops., tab. loi, fig. loi A. Tab.anat.y 5, fig. ii. Berlin. Magaz.y3, B, p. 345, lab, 8, fig. 74* BLA^KAART, iuS. I20;pl. l3, fig. 10, D, E, T. LiMAX CmERÈUS IMMACULATUS, LlNNÆUS, Fil, SUCC. y p. 3G6, if 1379; id.y 2^ édit.y n° 2091. Limax agrestis, Linnæus, nat., XII, p, 1082, 6. D’Argenville, Conc/i.y pl. 82 ou 28, fig. 27. Buch’oz, Aldrov. Lothar.y p. 262, n° 5. Gronovius, An. Belg.y cent. 5, Acta lielvet y vol. 5, p, 375. Pennant, Brit. zooL, tom. 4, p. 4i ? 19. Güettard, Obsei'vat.y etc. Mém. de CAcad. des Sc., 1756, p. 145. ScHiRACH, Von Erd-Schneckeuy tom. i. Muller, Verm. hist.y 2e part., p. 8, n° 204. Gmelin , «af. J p. 3ioi. Topographie AOlivet, append, IVy la Limace cendrée sans tache. Fa Y ANNE, Conclu zooruy pl, 76, fig. B, copie de d’Ar- gen ville. Bazoumowsky, Hist. naU du Jorat, tom. i , p, 26g. Bruguière, Encyclop. rnéth.y pl. 85, fig. i, copie de Lister. Bosc J Buffon de Detervilley Vers, tom, i , p. 80. De Roissy, Buffon de Sonniniy Mollusques y tom. 5, p. 181. Türton, Syst. naty p. 78. Draparnaud, Fa6/. , p. io3, n® 5, -ffist., p. 126,0° 5, pl.g^fig. 9. Sturm, Deutschl, FaunUy IVurmer, i, Heft. Modeer, bey Nau BibL, 2, 224. Nau Handb.y dîe graaeAckerschnecke, i,23i.Citésd’aprèsSchranck. ScHRANCR, Fn. Boïcuy Wurmery p. 253, n^ 3i6i. Millet, Mollusques y p. 68, n®4* Brard, p. iig. Limax reticulatus, Muller, Verm.hist.yp. 100^207. ScHÆFEEU, Vers, mit Schnecken y i st,,tab. i et tab. 2, fig. 1,2,3. Gmelïn, Syst. nat.y p. 8102. Bosc, Buffon de DetervilleyVerSy tom. i, p. 81. De Roissy, Buffon de Somiiniy MollusqueSy tom, 5, p. 182. Türton, Syst. nat. y p. 74* Limax fil ans, Hoy, Trans. Linn.y tom. i p. i83. ScHAW, id.y addit., note, p. i85. Latham, Trans, Linn.ylom. 4, p. 85, pl. 8, fig. 1-4. Encyclop. Bri~ iann., tom. 9, HelminthoLyip. Ress, Encyclo- pédie y tom. 2, partie, Limax ÿ copies des récits de Hoy, Shaw et Latham. cfc*) albidus immaculatus. Muller, var. S'.) Gmelïn, var, es.) Turton, var. Drap ARNAUD, var. cc.) jS-) albidus dorso cinereo. Muller, var. «.) Gmelïn, vûfr. Turton, var, 4. y.) albidus y clypeo favescente y fig. 9, lo. Muller, var. e.) Gmelïn, var. /3,) Turton, var. 2. Draparnaud, var. k) Limax filans. Hoy, Shaw ef Latham , loc. citât. PULMONÉS 74 cT.) albidm ; capite nigro. Muller , var. v.) Gmelin, var. v.) Turton, var, 3. è'^albidus vel griseus; atomis nigris sparsis, Muller, var. ^.) Gmelin, var. e.) Turton, var. 5. Draparnaud, var. /3.), pl. 9, fig. 9. ^.) riifescens;macuUs obscuris sparsis. fig. 8. ri') rufus; maculis nigris sparsis. fig. 7, Limax reticulatus. Muller, Schæffer, Gmelin, Bose, de Roissy, Turton, loc. citât Description. Cette espèce est beaucoup plus petite que la précédente ; sa tête est bien dégagée delà cuirasse, qui couvre le corps presque jus- qu'à la moitié du dos, et est arrondie postérieu- rement. On croirait que cette cuirasse n’est point unie au corps, son contourétantplus détaché du tronc que dans les autres espèces. La partie postérieure du corps finit comme dans les espèces précédentes, en pointe, mais elle est moins marquée compara- tivement , et l’arête supérieure est si courte , qu’elle fait l’effet d’une troncature terminale oblique. Tout le dos est marqué de traits longitudinaux très lins, qui s’anastomosent, mais qui n’ont pres- que aucune pi'ofondeur; les espaces entre ces traits sont d’ailleurs bien plus larges et applatis, ce qui fait que l’abdomen n’offre point ces rugo- sités qu’on voit chez les précédentes et qu’il est presque lisse. Ces petits traits sont assez généra- lement noirs ou plus foncés, ce qui forme un ré- seau à mailles lâches sur le dos, avec des lignes obliques sur les flancs qui sont plus clairs. Sou- vent quelques lignes seulement sont colorées, et en se joignant à de petites taches forment un ré- seau, interrompu sur la couleur du fond, qui va- rie du blanchâtre au gris noir ou roussâtre. Tia cuirasse est couverte de lignes concentri- ques, mais moins serrées et moins fines à propor- tion que dans les espèces précédentes. Elle est souvent parsemée de petites taches plus foncées, quelquefois brunes et mômes noires, ainsi que le dos. IjCS tentacules supérieurs sont longs et pres- que cylindriques, noirâtres ou plus foncés que la couleur du corps, avec deux points noirs à leur sommet. La gaine des nerfs optiques qui les colore laisse leur base interne transparente et cristal- line; les tentacules inférieurs sont très courts. Le plan locomoteur est d’un gris sale ; le pied est plus foncé. Les bords du premier sont pâles et comme gélatineux. L’orifice respiratoire est entouré d’une bordure d’un blanc mat. Le mucus, souvent fort abondant sur tout le corps dès qu’on touche cette espèce , est d’un beau blanc laiteux. Rudiment interne. Brard, Hist, p. ïi8, pl. 4? flg- 5, 6, et i3, i5. Zi- rnacella obliqiui. 11 fait une légère saillie sur la cuirasse. Sa forme est en petit celle des autres espèces, seu- lement il est plus habituellement mince et mem- braneux ; quelquefois cependant il est épais et solide. Habitation. Les jardins, les vergers, les bois et jusques dans la campagne découverte sous les pierres, dans toute l’Europe. On trouve fréquem- ment cette espèce dans les laitues; dans les choux et autres plantes potagères. C’est elle qui, quoi- que moins grosse que les précédentes , fait le plus de dégâts aux semis des jeunes plantes et au jar- dinage. Elle cause souvent en France des dom- mages considérables. L’île de Ténériffe, dans la plaine de la Laguna, selon M, Ledru, Voyage, etc. t. I, p. T 36. Obsen^atiom. Nous serions assez portés à croire que le L. sylvaticiis de Draparnaud, p. 1 26 , pl. 9 , f. î I , est une variété du véritable agj^estis ^ et que son agrestis est une autre espèce. LeZ.ref/cwfaZïLydeMuIler, d’après l’examen que nous avons fait de la description et des figures de Schæffer ne diffère point de l’agrestis. Enfin, nous avons cru pouvoir rapporter à cette espèce, ainsi que l’ont fait les auteurs an- glois, \q Limax filans, d’Hoy, Shaw et Latham , qui nous en a présenté tous les caractères. IV. LIMAS BILOBÉ, pl. 5, fig. pfU Limax bilobatus, nobis. Roussâtre; sillons du dos plus foncés et très prononcés ; cuirasse bilobée antérieurement. Rufescens; sulcis dorsalibus disünctis; clypco antice bdobato. Description. Cette espèce a tant d’analogie avec V agrestis J que nous Favions d’abord consi- déré comme n’en étant qu’une simple variété. SANS OPERCULE. 75 Le seul individu que nous en ayons observé étoit un peu plus petit que les grands individus de Vagrestis. Les allures , les mouvements du corps et des tentatules, les lignes de la cuirasse, sont semblables dans les deux espèces. Voici les différences que cet individu nous a offertes. La cuirasse est plus pâle que le dos et légère- ment tachetée d'atomes plus foncés. Son bord postérieur est un peu échancré en rentrant en cœur dans son milieu. La couleur du fond de la robe est d’un roux brunâtre ou enfumé, sur le- quel les sillons du dos, plus prononcés que chez Vagrestù et noirâtres, se détachent bien visible- ment et rembrunissent cette robe. Les tentacules sont obscurs à leur extrémité , où le point oculaire se distingue cependant assez bien ; ils sont transparents et plus pâles à leur base interne. Une particularité fort remarquable, c’est d’a- voir la partie antérieure de la cuirasse partagée en deux lobes par une coupure de près de deux lignes. Ces lobes sont inégaux, celui de droite est le plus long. Ils se rabattent Tun sur Tautre, ce qui forme vers cette partie une élévation qu’on aperçoit très bien sur le col quand l’animal mar- che. Le dessus du cou est d’un brun rougeâtre. Rudiment interne. Un peu plus large qu’il ne l’est ordinairement dans Vagt'estis j du reste assez semblable. Habitation. Trouvé sur une feuille de laitue, aux environs de Paris. V. LIMAS JAYET, pl. 6, fig. i , 2. Limax Gagates^ Drapamaud, Noirâtre, ou d’un gris noir ou verdâtre; cui- rasse chagrinée; un sillon bien marqué tout au- tour vers les boi'ds; le dos cariné dans toute sa longueur depuis la cuirasse. Nigro-virescem ; clypeo granuioso ^ sulco marginali ÿ dorso carmato. cfc.) Limax Gagates^ niger^ nitidus; corpore striato y subrugoso^ dorso carinato. Draparnaud, Tabl., p. loo, no i ; Hist^ p. 122, pl, 9, fig. 1 , 2. De Roissy, Buffon deSonnini^ tom. 5, p. 180, n° i. /3.) plumbeus, vel griseo-niger, pl. 6 , %• 1 , 2. Description. Nous n’avons observé que la va- riété /3, qui nous a été envoyée le 24 avril de La Rochelle, par M. d’Orbigny , et qui, à la couleur près , nous a offert tous les caractères du L. Ga- gates de Draparnaud , ce qui nous porte à la consi- dérer comme une simple variété de cette espèce. Cette variété a la grandeur, l’allure et l’agilité de Vagrestis, Elle est d’un gris bleuâtre ou noi- râtre, quelquefois tirant sur le verd; presque transparente, plus pâle latéralement et dans de certaines places , selon les mouvements qui relâ- chent ou resserrent le tissu de la peau. Aussi, quand elle est toute contractée, sa couleur est plus belle et plus uniforme. Le tissu du dos, assez fin, la fait paroître luisante et unie. La cuirasse , arrondie postérieurement , est finement ridée en vermicelle, d’une manière assez analogue au chagriné des arions ; elle n’offre point les lignes convergentes qui s’observent sur celles des limas; mais on y voit, même à l’œil nu, un sillon qui part de son bord postérieur, à environ une ligne de distance, suit les contours, en flé- chissant légèrement vers le trou latéral et la par- tie qui lui est opposée du côté gauche. La partie supérieure de la cuirasse, circonscrite par ce sil- lon, paroît souvent plus proéminente que les côtés, sur-tout postérieurement, où l’on aperçoit la forme du test interne. Ce sillon est destiné, à ce qu’on peut conjecturer du mouvement conti- nuel du fluide qu’on y observe à la loupe, à ser- vir de principal canal pour sa circulation sur la cuirasse. Il communique à la petite rigole formée par la jonction de la cuirasse avec le dos, et où viennent aboutir les canaux plus fins du corps. Cette cuirasse est moins longue, et proportion- nellement couvre moins cette espèce que celle du Tj. agresds, , La carène très prononcée, quoiqu’elle ne forme pas une crête comme chez le L. antiguojixm ^ part du bord postérieur de la cuirasse et suit toute la longueur du dos. Le corps se termine en prisme aigu, mais n’est point tronqué comme chez le L. agrestis. Le plan locomoteur n’est marqué que par une ligne latérale qui lui laisse peu d’épaisseur; il est pâle, et en dessous le pied ne s’y distingue qu’avec peine. Lorsque ce limas est contracté, les bords de ce plan pai oissent avoir un double sil- lon et être assez épais. A la loupe, on voit que toute la partie supé- rieure est finement chagrinée. Des sillons longi- tudinaux peu profonds, qui s’anastomosent rare- rement , forment un tissu lâche. } 76 PULMOnES Les tentacules sont assez gros, noirâtres; les points oculaires s’aperçoivent avec peine, quoi- qu’ils soient fort noirs, sur les deux supérieurs, qui sont cylindriques et plus clairs à leur base in- terne. Les inférieurs sont courts. Le cou sort beaucoup hors de la cuirasse. On y voit deux sil- lons qui partent d’entre les deux tentacules su- périeurs, et vont jusqu’à la cuirasse. Le trou latéral est petit et s’ouvre rarement; quelque fois il est bordé de noir. Il est placé pos- térieurement, mais moins près du bord que chez les espèces précédentes. Le rudiment interne est alongé et assez petit. Les caractères particuliers et remarquables de la cuirasse et de la carène du dos déterminent trop bien son analogie avec leZ. Gagales de Drapar- naud, pour l’en pouvoir distinguer. Celui-ci pa- roît n’en différer que par sa couleur d’un beau noir de jayet, et encore la figure 2® de Drapar- naud paroît-elle représenter une variété moins foncée en couleur. Son mucus est d’un blanc lé- gèrement doré, selon Draparnaud. Habitation. «.) La France méridionale; le Lan- guedoc, aux environs de Montpellier; le Quercy, aux environs de Lauzerte, dans les sentiers, au bord des^haieselsurles gazons. /ô.) Les environs de La Rochelle, dans les lieux humides et ombragés. VI. LIMAS A GRAND BOUCLIER, pl. 6, fjg. 4. Lirnax mecjaspidus , Blainville, Blatnville, Journal de Physique^ décembre 1817, p. 444? pb I ï y fig- 5 du cahier de novembre. Description , d’après M** de Blainville, /oc. du Le corps est médiocrement alongé, obtus en avant, pointu en arrière, assez rugueux, si ce n’est sur le bouclier, qui est entièrement lisse; cette partie, qui occupe à-peu-près le tiers anté- rieur du corps, esc de forme ronde, non adhé- rente, meme à son bord postérieur; elle est libre dans ses deux tiers antérieurs, et forme une large avance qui dépasse beaucoup la tête, lorsque celle-ci, il est vrai, est rentrée; ensorte que l’é- chancrure pulmonaire est extrêmement reculée à son bord postérieur. Habitation. Inconnue. Observation, Nous ne donnons cette espèce que pour mémoire et pour la signaler aux natura- listes , car l’état de conservation dans l’alkool suffit pour avoir rendus mcconnoissables les in- dividus observes par de Blainville. OBSERVATIONS sur les deux genres précédents. Il est fort difficile de reconnoître les limas et les arions décrits jusqu’à présent, et de les rap- porter avec certitude à ceux que l’on étudie. Muller et Draparnaud, seuls auteurs qui aient observé d’autres espèces que les plus communes, sur lesquelles on est fixé, n’ayant point distingué les arions des limas, ne donnant que des descrip- tions très sommaires, le premier sans figures, le second avec des dessins en noir seulement, nous nous trouvons dans la nécessité de ne parler que de celles que nous avons observées nous-même, et il faudra attendre, pour se fixer sur les autres, que les naturalistes qui auront occasion de les examiner dans leur patrie nous éclairent en les rapportant à nos figures, ou veuillent bien nous communiquer de bons dessins et des descriptions détaillées de celles que nous ne pourrons obser- ver vivantes. Au genre Arion appartient le Limax subjuscxis de Draparnaud. Au genre Limas doivent se rapporter les Limax lœviSj, marginatus (si celui de Draparnaud est bien le même) et teneîlus ^ de Muller; marginatus j, te- nelliiSj sylvaticusj de Draparnaud; et celui décrit par M*^ Brard, en parlant de la limacella con- cava. Les descriptions desZ//7^«.r hjalinuSjlAnxï^eu^ ; brunneiiSj Draparnaud; {aureus ^ Gmelin) , dnetus^ Muller, et scrophulorum^Ydi- bricius , f^ojage en Norvège p. 298, ne nous of- frent aucun moyen d’en distinguer le genre. Nous allons décrire deux espèces curieuses dont les genres nous paroissent nouveaux, mais sur lesquelles il faut avoir des renseignements plus complets et plus détaillés avant de prendre un parti. GENRES INCERTAINS. I. LIMACE PHOSPHORESCENTE, pl. a, fig. 8. Limax noclilucuSy D'Orbigny, Nous devons la description suivante et le cro- quis de cette curieuse espèce à M'' d’Orbigny, observateur aussi zélé qu’habile, qui a tour-à-tour exploré l’Amérique, les Açores, les côtes d’Afrique et celles d’Espagne, et qui depuis plusieurs an- nées s’est fixé près de La Rochelle , sur le bord de SANS OPERCULE. 77 la mer , afin d’étudier toutes les productions de nos côtes sur l’Océan. La position de l’orifice respiratoire, celle des organes de la génération, la terminaison arrondie de la partie postérieure rapprochent cette es- pèce des arions, tandis que la présence d’un rudiment de test dans la cuirasse l’assimile aux limas. Le petit disque lumineux lui donne sur- tout un caractère très remarquable et fort cu- rieux; mais nous croyons que ce disque est un pore muqueux, analogue à celui des arions, quoi- que placé différemment. Le mucus qui le recou- vre presque toujours ne seroit-il pas le corps phosphorescent qui produit la lumière dont il est question? Quoiqu'il en soit, voici la description de cette limace singulière, telle que nous l’a en- voyée M*" d'Orbigny ; nous lui conservons le nom qu’il lui a donné ; en la publiant , nous avons sur- tout pour but d’éveiller l’atljention des natura- listes qui seront à portée de l’observer et d’en dé- terminer le genre d’après nos principes. Tout fait présumer que si la description est exacte, cette espèce en doit constituer un nouveau. Cette petite limace est de couleur brun-clair assez uniforme, le disque ventral est seulement un*peu plus pale. Elle est épaisse et large pour sa longueur, ayant quinze lignes de long, sept de large et cinq d’épaisseur. Les deux tentacules su- périeurs sont longs et portent les yeux à leurs sommets; les inférieurs sont courts, terminés par un bouton gros du double de leur diamètre. L’écusson {ou cuirasse) est étroit, il n’a que trois lignes de largeur, et se prolonge jusqu’aux deux tiers de la longueur de l’animal développé. L’ouverture pour la génération, etc., est placée au-dessous de son bord droit. Cet écusson est plissé irrégulièrement en tout sens {sam doute des stties concentriques?) ^ et se termine posté- rieurement par un petit disque, autour duquel il forme une espèce de bourrelet. Ce disque est d’une substance plus molle que le chaperon et meme que tout le reste de l’animal , contractile, légère- ment concave, d’une couleur verte, chatoyante le jour et phosphorescente la nuit. II répand pres- qu’autant de lumière que l’extrémité de nos lam- pyres femelles ; mais il n’est lumineux que lorsque l’animal est en mouvement et développé; dans l’état de contraction et de repos , il cesse de l’étre. Ce disque ou plaque ronde lumineuse est tou- jours enduit d’une légère couche de viscosité ver- dâtre, qui ne tarde pas à se renouveller quand ou l’a essuyé, et qui paroît destinée à garantir cette partie si délicate de l’impression trop vive de l’air. L’animal diminue insensiblement en largeur vers son tiers postérieur, et son extrémité est ar- rondie, ainsique sa tète, qui est assez gi'osse. Tout le dessus du corps, excepté l’écusson, est granuleux. Le disque ventral est très lisse. En l’ouvrant, l’on trouve, sous le milieu du chaperon, au-dessus de l’orifice respiratoire, une pièce testacée assez épaisse, ovale, blanche, pres- que transparente, unie en dessus, garnie en des- sous comme de cristaux informes. La substance molle et lumineuse du disque du chaperon, pénétre dans l’intérieur du corps, et vient obliquement se perdre dans les organes de la génération , ce qui fait penser que cet animal ne doit être lumineux que dans la saison des amours. Habitation. d’Orbigny a trouvé cette es- pèce sur les montagnes de l’île de Ténériffe, sous une pierre et parmi des feuilles et de petites tiges mortes. Les habitants des cotes n’enavoient aucune connoissance , ce qui indique qu’elle vit ordinairement dans les endroits élevés et même assez froids. IL LIMACE DE LA CAROLINE, pl. 6, fiff. 3. Limax caroUniensis , Bosc. Cendrée, marbrée de brun, avec trois bandes plus obscures, et deux rangs de points noirs sur le dos ; blanchâtre en dessous. Limax cinereus , fusco irroratas ; dorso vittis tribus obscurionbus et sériés duabus punCtis nigris, Bosc, Buffon de Deterville, Fers, tom. i , p. 8o, pl. 3, fig. t. De Roissy, Buffon de Sonnini, Mollusques, tom. 5, p. i83, n® II, Limax carolinianus. Description. Tête semblable,au corps, tenta- cules supérieurs bleuâtres, longs de deux à trois lignes ; tentacules inférieurs blanchâtres, à peine longs d’une ligne. ^ Corps grisâtre, parsemé de petites taches bru- nes irrégulières, plus pressées sur le dos et sur les côtés, de manière àprésenter trois bandes plus fon- cées que le reste; sur les bords de la bande dorsale se fait voir, de chaque côté, un rang de points noirs alongés : il y a quelques autres points noirs latéraux vers la tête, environ quarante-huit en tout. En dessous, cette limace est blanchâtre. PULMONÉS Longueur, deux pouces et demi. Largeur, quatre lignes. Habitation. La Caroline, dans l’Amérique sep- tentrionale, où elle se trouve, mais rarement, sous les écorces d’arbres pourris , dans les lieux humides. Obseiyations, Si le dessin de IVP Bosc est exact, ce n’est pas un limas ni un arion, puis- qu’il n’y a pas apparence de cuirasse. Nous pensons que ce pourroit être un nouveau genre tout nu , car on ne sauroit prendre cette es- pece pour un véronicelle. Cependant IVF Bosc assure qu’elle se rapproche de quelques variétés du Z . cinereus de Muller; mais on ne peut suppo- ser qu’il ait omis la cuirasse dans son dessin, dont il a bien voulu nous communiquer l’original, sur lequel nous avons fait graver notre figure. Sa des- cription que nous avons copié n’en lait aucune mention. QUATRIÈME GENRE. PARMACELLE, P j4RMj4 ce LL U S y Cuvier. I. SYNONYMIE. CuviFR, Annales du Muséu7ny tom. 5, 1804, p. 4^5; Mém, sur les Mollusques, Mém. XII ; Règne animal, lom. 2, p. 4‘^^* Férussac , Essai, p. 39 , g. 1 1®. Montfort, CotichyL Sjst,, tom. 2, p. 98. Lamarck, extrait de son Cours, p. ii5. Ocken , Lehrb, derNaturg., p. Soy. II. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Forme générale. Corps épais, oblong, terminé en prisme acuminé. Cowerture. Tronc muni sur le milieu du dos, plus en arrière que chez les limas et les arions, d’une cuirasse ovale, charnue, libre depuis sa moitié antérieure, et renfermant intérieurement, vers sa partie postérieure, un test oblong, plat et ayant l’empreinte volutatoire. Pied^ tentacules et jeux ; comme dans les gen- res précédents. Cas^ité pulmonaire. Située sous le test interne, s’ouvrant à droite, immédiatement à côté de l’o- iifice du rectuui, par une solution de continuité commune placée à la partie inférieure postérieure de la cuirasse. Oiganes de la génération. Réunis ; orifice der- rière le petit tentacule droit. Point de poi'e muqueux terminal. III. HISTOIRE. Ce genre, ainsi nommé, de parma^ bouclier, à cause de la forme de son manteau et du petit test qu’il renferme , a été découvert par Olivier et décrit par M*" Cuvier, dans les Annales du Mu- séum. L’on ne connoît jusqu’à présent que la seule espèce trouvée parle premier de ces savants; mais nous ne savons rien de ses mœurs et de sa ma- nière de vivre, qui doit certainement se rappro- cher de celle de nos limaces vulgaires. Nous al- lons emprunter à Cuvier les détails qu’il a pu- bliés, en faisant connoître ce genre, quepersonne n’a eu occasion d’observer depuis lui. Nous avons dû, parla même raison, copier les figures qu’il en a données. IV. ANATOMIE. C’est sous le test interne que sont situés le pou- mon et le péricarde, qui contient le cœur et son oreillette, et qui est entouré du même corps glan- duleux que dans les arions et les limas. La masse de la bouche est ovale et plus sail- lante en dessus; l’œsophage est court et mince; les glandes salivaires sont placées sur la naissance de l’estomac, et divisées en plusieurs lobes dis- tincts. L’estomac est une dilatation membraneuse as- sez large et fort alongée. Le canal intestinal fait quatre replis entre les divers lobes du foie; il peut approcher du double de la longueur du corps; il se rétrécit sensiblement au rectum ; le foie est considérable et divisé en plusieurs lobes. L’ovaire est enveloppé dans le foie; l’oviductus aboutit, comme dans le testacelle, à la partie pos- térieure et grosse du testicule; la partie mince et alongée de celui-ci est partagée, selon sa lon- gueur, en deux moitiés, qui diffèrent par la cou- leur et parle grain ; l’une est brune et grenue, SANS OPERCULE. 79 l’autre blanche et homogène; l’extrémité de cette partie s’amincit su])itement pour entrer dans une bourse en forme de cornemuse; la poche dite de la pourpre insère aussi son canal excréteur dans cette bourse ; à l’endroit où celle-ci se rétrécit pour gagner l’orifice extérieur, elle reçoit ceux de deux petits sacs aveugles, de forme simple et co- nique, et immédiatement au-dessous l’orifice du fourreau de la verge; ce fourreau a lui-meme un petit cæcum, auquel s’insère un muscle qui vient du dos de l’animal. La pointe postérieure de la verge communique avec le testicule, par un petit canal tortueux, qu’on peut appeler canal défé- rent. Les tentacules rentrent et sortent à la manière des genres précédents. Le cerveau donne de cha- que côté deux nerfs pour ces tentacules, et un autre pour la masse de la bouche; ensuite vien- nent ceux qui forment le collier nerveux. Celui-ci produit sous l’œsophage un ganglion double, très considérable. La partie supérieure donne les nerfs des parties de la génération et ceux des viscères , parmi lesquels il y en a sur-tout deux très longs pour les parties du cœur et du poumon , et un in- termédiaire pour le foie et les intestins. Les nerfe de la masse du pied viennent de la partie infé- rieure de ce ganglion. Outre l’enveloppe musculaire du corps, il y a deux longs muscles minces, qui s’attachent à la masse de la bouche, et traversant entre les divers viscères , vont fixer leur extrémité postérieure sous la coquille. EXPLICATION DES FIGURES, pL ^ ^ 4? 5. l’ig. 4* Le parmacelle ouvert, a. La bouche, b, b. Les grands tentacules. c. La verge. d. du haut; Les glandes salivaires. e. Le cerveau. /,/ et f/, du bas; Diverses parties du testicule, g. Le sac de la pourpre. II. L’estomac. i, i. Les muscles rétracteurs. /c, /f. Le foie. /. Le jioumon, »ï. L’oreillette. n. Le cœur, O. L’intestin. Z. Le manteau rejeté en arrière. Fig. 5. La meme, les intestins développes. a J b. Comme à la précédente, c. Le cerveau. d. Les glandes salivaires. e. La verge. /,/. Diverses parties du testicule, à O. Comme dans la figure précédente, p. L’ovaire. cj. L’üviduclus. r. La bourse commune de la génération. 5. Un de ses appendices. t. Les ganglions, Z. Le manteau, J. L’anus. Y. ESPÈCE UNIQUE. PARMACELLE D OLIVIER, pl. 7, fig. 2-5. Parmacelhis Olivieri^ Cuvier. Parmacella Olivieri, Cuvier, Ann. du Mus., tom. 5,p.4^5?ph 29,fig. i2-i5; Mém. sur les Moll., Mém. 12 , pl. id. Lamarck, Encyclopédie méthodique, pl, 4^3, fig. 3 , a, b; copie de M. Cuvier. Parmacella mesopotamiæ, Ocken, Lehrb. der Na~ turg., p. 307, pl. 9, fig. ; copie id. Description. La forme de cette espèce est oblongue et se termine en une queue, comprimée par les côtés et tranchante en-dessus. La cuirasse occupe un peu plus du tiers de la longueur Je ce mollusque; elle n’adhère au corps que par la moitié postérieure ; l’antérieure est libre et peut se retrousser. Ija surface du corps est ridée, et l’on y remarque sur le dos trois sillons, qui mar- chent parallèlement depuis le dessus de la cui- rassejusqu’à la tête; le sillon du milieu est double. Cette espèce est longue de deux pouces. (L’on doit faire attention à l’état de contraction où étoit l’individu décrit par Cuvier; cette mesure in- dique au moins une longueur de quatre pouces dans l’e^t de vie). Testinterne. M^’Cuvier n’enfaltpasla descrip- tion; mais la figure qu’il donne de l’animal mon- tre, par l’espèce d’empreinte, à la place où il étoit situé, que ce test est vol u té, d’une manière sans doute analogue à celui des testacelles (Voy. lig. 3). L’on ne peut, du reste, ajouter foi à ce qu’en dit M** Denys deMontfort, qui paroîl avoir pris d'au- tres tests intérieurs pour ceux des parinacelles. M** de Lamarck, d’après ce qu’il m’a assuré, n’a jamais possédé cette coquille qui, sans doute, se sera perdue lors de la dissection que fit ]\L Cuvier du seul individu de ce mollusque rapporté par 8o PÜLMONÉS Olivier , ou qui peut-être ne résista pas à l’action . ni chez M** Cuvier, ni dans les collections du Mu- de l’alkool dans lequel elle étoit plongée. Nous séutn , ni dans celle d’Olivier, sommes d’autant plus autorisés à croire qu’elle Habitation. La Mésopotamie, d’où Olivier l’a n’existe plus, que nous n’avons pu la découvrir rapportée. B. Entièrement cuirassées. CINQUIÈME GENRE. ONCHIDIE ^ ONCHIDIUM ^ Buchannan, I. SYNONYMIE. Bcchanna-n, Transact. Linn,, tom. 5,p. i32. Shaw, Misceilan,,, tora. i8. Ress, Encyclop. , lom. 5 , partie 2®. Lamarcr. An. sansvert.^ i*"® édit., p, 65; Extrait de son Cours, p. 1 14* Turton, iSjsf. nat, tom. 45 p* 7^. IL CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Forme générale; corps épais, oblong, assez alongé , convexe en-dessus et plat en-dessous, ou demi cylindrique, et obtus à ses deux extrémités. Couverture; une cuirasse générale, étendue sur tout le corps, et le débordant de toutes parts; couverte de tubercules glandiformes, arrondis, irrégulièrement disposés et de grosseur variable; sans test interne ni concrétion calcaire. Pied; large, obtus à ses extrémités; plus court que le corps, organisé comme chez les limas et les arions, et paroissant occuper toute la largeur et la longueur du plan locomoteur. Tête; petite, habituellement cachée sous le bord antérieur de la cuirasse; munie de dèux ap- pendices latéraux, contractiles dans toutes sens, de figure constamment variable, comprimés, triangulaires ou auriformes, plus épais et plus larges à leurs bases, lorsqu’ils sont étendus; vi- sibles en dessus lorsque l’animal marche. Tentacules J au nombre de deux seulement, contractiles, supérieurs aux appendices de la tête, assez longs, et dépassant, lorsqu'ils sont étendus, les bords antérieurs de la cuirasse, qui cachent et paroissent envelopper en partie leur base; linéai- l'es *et légèrement renflés vers leur sommet, où est placé l’œil. Cavité pulmonaire^ présumée à la partie posté- rieure du corps, et s’ouvrant par un orifice placé sous le bord de la cuirasse, près celui du rec- tum. Organes de la génération^ séparés sur des in- dividus différents , l’un mâle , l’autre femelle , et situés dans un cloaque ou cavité commune avec l’anus. Orifice commun de ces deux organes, placé derrière le pied , à l’extrémité du corps, sous le Lord de la cuirasse. Point de pore muqueux tenninal. IIL HISTOIRE. C’est à Mr le docteur Buchannan que l’on doitee genre, si curieux par les caractères qui le distin- guent de toutes nos limaces d’Europe, sur-tout par celui de la séparation des sexes sur des indi- vidus différents , qui déroge à l’hermaphrodi- tisme général des pulmonés, et que nous avons peine à admettre, malgré la confiance que doit inspir erla description du savant anglois. Voici les ca'ractères qu’il lui donne : brachia duo ad latera capitiSj tentacula duo^ os anticuni_, anus postions^ infra. Il lui a donné le nom d’o«- cJiidiwn^ à cause des tubercules nombreux dont le corps de l’espèce qu’il a observée est couvert. M’ Je Lamarck, peu d’années après sa publi- cation dans les Mémoires de la Société linnéenne de Londres J l’adopta et l’introduisit entre les si- garets et les tritonies, dans la première édition de son Système des animaux sans xertebres. Trois ans plus tard, M** Cuvier crut devoir y rapporter un mollusque marin , découvert par Pérou, sur les rochers de l’Isle-de-France , dont il donne la figure et l’anatomie dans les Annales SANS OPERCULE. 8i du Mméum pour 1804, p. 37. Dès-lors, le genre Onchidie, ainsi établi parlNP Cuvier, surTespéce dont il avoit pu examiner les détails, devint pro- blématique; car il restoit de grands doutes sur l’analogie de ses caractères essentiels avec ceux de l’espèce de Bucbannan. Nonobstant ces incerti- tudes, iNP de Roissy crut pouvoir l’adopter tel que ]\F Cuvier venoit de lé considérer (1), et M" Oc- ken, plus tard, en a fait autant (2). Nous ne croyons pas devoir suivre leur exem- ple. Nous avions déjà pensé qu’il convenoit de laisser le nom d’onchidie au genre découvert par Bucbannan, et d’en séparer les mollusques que IVP Cuvier a cru devoir y rapporter, lorsque les observations publiées, à ce sujet, par de Blain- ville dans le Journal de Physique du mois de décembre 1817, p. 438, vinrent nous décider tout- à-fait. Shaw, Ress et Turton ont conservé ce genre tel que Bucbannan l’a institué. En effet, il est po- sitif que l’espèce de cet auteur est terrestre, tan- dis que les onchidies de M** Cuvier sont des mollusques marins. Et sans compter la parti- cularité des organes de la génération séparés, mais réunis sur les mêmes individus dans les onchidies de Mr Cuvier, les différences que pré- sentent le pied, la tête et ses appendices laté- raux, les tentacules et les yeux suffiroient, selon nous, pour en faire des genres distincts. L’autorité imposante de M*' Cuvier qui, dans son Régné animal J tom. 2, p. 4^^, augmente ce genre de plusieurs autres espèces marines, qu’il considère toujours comme congénères de celle de Bucbannan, doit sans doute commander de sus- pendre un jugement définitif jusqu’à ce qu’on ait pu mieux observer cette dernière. 11 en est de même du Limax nudus cinereus ter- restris de Sloane, que M** Cuvier croit pouvoir rapporter à son genre onchidie. Sans doute, l’o- rifice du cloaque ou cavité qui réunit chez l’on- chidie de Bucbannan le rectum et les organes de la génération est bien indiqué dans la figure de Sloane à la partie postérieure du pied; mais, d’un autre côté, la forme du corps et' sur-tout l’orga- nisation de ce pied paroissent s’en éloigner assez, pour faire retarder toute détermination généri- que, et faire penser que ces mollusques appar- tiennent peut-être à deux genres voisins et diffé- rents, d’autant que l’espèce de Sloane a présenté (i) Roissy, Buffonde ébn7ïmi, Moll. t. 5, p. 148. J (2) OcKE>, Lehrbj dernaiury. t. 3, p. 3o5. à'M*' de Blainville assez d’analogie avec son véro- nicelle, pour lui faire croire qu’il pouvoitle rappor- ter à ce nouveau genre. Dans le doute où nous devons être, nous placerons cette espèce de Sloa- ne comme genre incertain, à la suite de l’oncbidie et entre ce genre et le véronicelle de M" de Blain- ville. Nous conservons donc, jusqu’à de plus amples observations, le genre de Bucbannan, tel que cet auteur l’a donné; et malgré qu’il n’ait que deux tentacules, anomalie analogue à celle que pré- sente le Carjchiiim chez les géophiles testacés , nous ne saurions le considérer comme devant se classer parmi les eudophiles, ainsi qu’a dû le faire IVB Cuvier, en y rapportant des espèces marines. Nous allons emprunter au docteur Bucbannan, dont nous avons fait copier scrupuleusement les figures, Id description de l’espèce qu’il a décou- verte. Nous croyons devoiren donnerla traduction littérale, comme étant le seul renseignement au- thentique et le plus complet que nous puissions offrir. IV. ESPÈCE UNIQUE. ONCHIDIE DUTYPHA,pL 8, fig. i, 2, 3. Onchidium typliœ , Bucliannan. Onchidiüm TYPiiÆ, Buchannan, Traiis. Linn., tom. 5, p. 182^1 34, tab. 5, fig. I, 2, 3. Shaw, Miscellan.j tom. 18, tab. 740? copie des fig. précédentes. Bzss, Encyclop., tom. 25, 2^ partie, et fig. , tom. 3i, 2e partie; pl. 7, fig. i,î , ïd. Turton , Syst nat, , tom. 4 » p* yô. Onchidium Indiæ, Ockiïn, ZeArè. der Naturg.^ tom, 4, p. 307, tab. 9, fig.; copie id. Description, traduite de celle de Buchannan. Le corps, dans son état de repos, est oblong, con- vexe en dessus, long d’un pouce environ et large de neuf lignes. Il renferme tous les organes. Quand l’animal marche, il devient linéaire, obtus aux deux extrémités, long d’un pouce et demi à deux pouces, et large de six à neuf lignes. Alors, les appendices latéraux de la tête et les tentacules sont visibles. Il est plat en dessous, noir et uni; en dessus, il est convexe, de couleur cendré (il le peint cependant verdâtre?) et couvert de tuber- cules glanduleux , très irréguliers dans leur for- me et dans leur position. Tja partie inférieure du corps (celle que Linné 8a PULMONÉS considéreroit comme le pied , parcequ’elle est Tor^ GENRE INCERTAIN. f,ane du mouvement et de la stahilité) est unie dans sa^ longueur, d’une couleur jaune sale, linéaire, d’un quart de pouce plus courte que le corps il chacune de ses extrémités, lorsque l’ani- mal est en mouvement, et obtuse à ses deux bouts. Ce pied est plat en dessous et perpendicu- laire aux cotés. Il consiste en plusieurs anneaux transverses, semblables à ceux des lombrics, par le moyen desquels Tanimal peut marcher avec assez de vitesse, s'attacher fortement aux surfaces unies , dans toutes les positions et directions , et se replier très lentement de côté et sur lui-même. La tête est jaune, petite et placée au-dessous de la partie antérieure du corps (il entend sans doute de la cuirasse), et à la partie antérieure du pied, auquel elle est jointe. Dans les divers mou- vements de l’animal, sa tête change constamment de forme et de grandeur. En repos, elle est telle- ment retirée qu'à peine on peut l’apercevoir. Quand le corps est complètement développé, la tête est plate, ovale en dessous et laisse voir une bouche placée longitudinalement, relativement à l’animal. Cette bouche varie aussi beaucoup de forme, depuis la circulaire jusqu’à la linéaire. De chaque coté de la tête, sort ce que Linnée appel- leroit des bras , semblables à ceux des scj^lléesj qui varient considérablement eu forme et en gran- deur, et qui même sont quelquefois entièrement retirés. Ces bras sont solides , comprimés , et lors- qu’ils sont complètement étendus, un peu pal- més, ou au-moins plus larges et plus plats vers leur extrémité, que vers leur base. Du front sortent deux tentacules, semblables à ceux d’un limaçon , ayant comme dès yeux à leur extrémité. Cet animal n’est pas hermaphrodite, car les or- ganes mâles et femelles de la génération se trou- vent sur des individus différents. Je n’ai jus- qu’ici aperçu aucune marque suffisante pour dis- tinguer les sexes, lorsqu’ils ne sont pas en copu- lation, parceque dans l’un et l’autre, l’anus et les organes sont placés dans un cloaque, situé à la partie inférieure de la queue et immédiatement derrière le pied ; mais pendant le coït la distinc- tion des sexes est très facile. Le pénis se fait re- marquer par sa grande longueur, proportionnel- lement à celle de l’animal. Je n’ai rien appris non plus concernant la gestation de la fe*melle, ni comment elle produit. Habitation. Les feuilles du typba elephantina du docteur Roxburgh, dans le Rengale. ONCHIDIUM, ue/ VERONIGELLÜS SLOANII, pl. 7, fig. 8, 9. Limax nudus cinereus terrestris, Sloane, 0/ /a- maica^ tom. 2, p. 190, tab. 233, fîg, 2,3, ScBEucHZER, Pfiys, sacva y tab. 554? fig* 1^? copie de Sloane. Description. Nous sommes réduits à traduire littéralement ce qu’en dit Sloane , dont nous avons copié les figures. Ce limaçon , nu et cendré, ressemble presque à une sangsue. Sa longueur est de trois pouces et demi, sa largeur de douze lignes. 11 est convexe d’un côté et plat de l’autre. Les cornes ont trois quarts de pouce de longueur. Tout le dessus de sou corps est blanc ou couleur cendrée, avec quelques taches noirâtres. Il laisse des traces lui- santes sur son passage, comme nos limaçons. Les figures montrent cet animal, après avoir été conservé dans l’esprit de vin pendant plu- sieurs années. 11 paroît qu’il rampe sur le ventre, car sur cette partie, il y a, dans presque toute sa longueur, une élévation remarquable , composée de plusieurs anneaux qui semblent lui servir pour sa locomotion. Sa nourriture consiste en herbes. On le rencontre après les pluies. Ses excréments sont ronds, alongés et noirs. Lopez de Gomara dit que les Espagnols, après avoir battu les In- diens, en ont trouvé avec d’autres provisions, destinés à être portés dans les marchés de l’inté- rieur du pays. Obsers^ations. Nous avons rapporté ce passage de Lopez de Gomara, Histoire générale des Indes occidentales ^Yrw. 2, cbap. 69, qui dit qu’à la prise de la ville de Zénu, les Espagnols trouvèrent dans les maisons des paniers et corbeilles faits de pal- miers, pleins de graines , de limaces sans coquil- les [caracoles sin cascara)^ de cicades, de gryl- lons, de langoustes sèches et salées, pour être portés par les marchands aux foires et les échan- ger contre d’autres objets. Reste à savoir jusqu’à quel point Sloane est au- torisé à rapporter les caracoles sin cascara de Lo- pez de Gomara à l’espèce qu’il a observée à la Ja- maïque? Sa formé générale, plus large antérieurement , et pointue vers l’extrémité postérieure, et surtout l’orificequ’indiquentles figures de Sloane après la partie postérieure du pied, nous empêchent seuls de réunir cette espece au genre Véronicelle , selon SANS OPERCULE. ropinion de de Blainville. Cependant, on ne peut, d’un autre côté, méconuoître la singulière analogie de la forme du pied. Le temps nous éclai- rera sans doute sur les vrais caractères de cette espece. C’est Cuvier, Régné animal j t. 1 1 , p. 4^ i ? 83 note 4®, qui a le premier donné à cette limace le nom de.^Zc^a/^^V, en la rapportant à son genre on- chidium. Voyez plus haut, pageSo, col., ce que nous disons à ce sujet. Habitation. La Jamaïque. SIXIÈME GENRE. VÉRONICELLE , VERONICELLUS, t ■■■ I. SYNONYMIE. Blainville , Journal de Physique , décembre 1817 , pag. 44o. U. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Ronne générale. Corps très alongé, étroit, plus aminci antérieurement. Cowertxire. Cuirasse étendue sur tout le corps, débordant le pied, contenant intérieurement, dans sa partie postérieure, un rudiment de coquille. Pied. Occupant toute la largeur du plan loco- moteur, et débordé de toutes parts par la cui- rasse. Tentacules et yeux. Comme dans les arions et les limas ? Cavité pulmonaire. Située, à la partie posté- rieure, orifice circulaire, à droite et à l’extrémité du rebord inférieur de la cuirasse. Orijice du rectum. A la partie moyenne du côté droit de ce rebord. Organes de la génération. Réunis, orifice à la base du tentacule droit. III. HISTOIRE. Nous devons encore ce genre curieux à M*" de Blainville, qui l’a décrit sur un individu conservé au Muséum britannique, et qui lui a été commu- niqué par le docteur Leach. L’on ne sait rien sur ses mœurs , ses habitudes , ni meme sur sa pa- tne; mais l’analogie toute particulière qu’il mon- tre avec le testacelle, fait présumer, avec bien de la vraisemblance, que sa manière de vivre se rap- proche de celle de ce dernier mollusque. On peut croire qu’il est carnivore comme lui, et qu’il vit clandestinement sous terre. Espèce unique. VÉRONICELLE LISSE, pl. 7 , fîg. 6, 7, Veronicellus lœvis^ Blainville. Blainville, loc. cil. et pl. 2, fig. VI, i , 2, du cahier de novembre. Description, d' apres M^' de Blainville. Le corps est fort alongé, étroit, un peu plus pointu en avant qu’en arrière , et où il est aussi un peu plus mince et plus large; le dos est assez élevé, con- vexe dans les deux sens, et un peu plus gibbeux à la partie postérieure. C’est à ce point, ou environ au tiers postérieur, que l’on trouve dans l’inté- rieur de la cuirasse un rudiment de coquille que l’on aperçoit à travers la peau, fort mince en cet endroit : toute cette partie supérieure est parfai- tement lisse, et elle déborde de toutes parts la tête et les pieds. La partie inférieure du corps est tout-à-fait plane; dans son milieu, on voit un pied bien distinct, musculeux, étroit, alongé, un peu plus arrondi en arrière qu’en avant, fortement festonné sur ses bords, et partagé, en outre, dans sa longueur, par des rides transversales très pro- noncées. Du reste, toute la face inférieure du re- bord du corps ou du manteau est parfaitement lisse, sans aucun indice de lames branchiales. Au côté droit de cet espace, se voit, en arrière et évidemment hors de la ligne médiane, un grand trou rond, bien ouvert, et communiquant dans la cavité pulmonaire, qui, par conséquent, est située à la partie postérieure du corps , sous le rudiment de coquille; et un peu plus en avant, et FULMONÉS 84 toujours du même côté, une autre très petite ou- verture ronde, percée au milieu d’une sorte d’en- tonnoir; c’est l’anus. Nous n’avons plus, pour terminer la descrip- tion de cet animal, qu’à examiner sa partie anté- rieure. Au premier aspect, je ne découvris, dit AF de Blainville, qu’un petit tubercule, situé au côté droit, comme on le voit dans la figure 7; mais cela provenoit de ce que le manteau formoit en avant une espèce de capuchon, ou une avance qui cacboit toute la tête; aussi, en le fendant, je vis quatre tentacules, dirigés en avant, très ser- rés à leur base, et à-peu-près de même grandeur, également coniques et obtus; je n’ai pu remar- quer qu’aucun fut oculifère; mais il se pourroit cependant que cela fut; dans le fond, et au milieu dé ces tentacules, se trouve la bouche, qui n’est qu’un simple orifice arrondi. Enfin, on voit, au côté droit de la base de ces tentacules, un autre organe au moins aussi sail- lant qu’eux et à-peu-prcs de même forme, et re- courbé en dehors; c’est évidemment l’organe mâle de la génération, auprès duquel se trouve, à ce que je suppose, la terminaison de l’organe fe- melle; mais c’est ce queje ne puis assurer, n’ayant pas vu sa terminaison, et n’ayant pu faire la dis- section du seul individu que j’ai observé. Ce mollusque, fort bien conservé dans l’esprit- de-vin. est d’un blanc jaunâtre, analogue à la couleur qu’acquièrent les limaces lisses dans l’al- kool. On ignore tout-à-fait sa patrie, et même comment il est arrivé dans la collection. Obseï stations, L’oncbidie de Buchannan , l’es- pèce de Sloane et le véronicelle de AF de Blain- ville offrent de grandes analogies, mais aussi des différences remarquables. Ces trois limaces se ré- duiront sans doute à deux genres, lorsqu’on les aura observées avec soin, l’onchidie et le véroni- celle , auquel l’on pourra peut-être rapporter l’es- pèce de Sloane. Cependant on ne sauroit décider la question, d’après l’état actuel des choses. Ne seroit-il pas possible que l’individu observé par Al** de Blainville fut le même que celui rapporté par Sloane, et défiguré en partie par un long sé- jour dans la liqueur? Il est vrai que ce dernier n’indique point le test interne; mais il aura pu lui échapper dans un meilleur état. On ne devi- neroit pas celui de nos limas. G. Unitestacées, avec cuirasse^ sans collier. SEPTIÈME GENRE. PLECTROPHORE, PLPCTROPHORUS, Nobis. I. SYNONYMIE. Limaces a coquilles, Favanne, Conch. zoom. pl. 76. Testacelle, Cuviek, Lee, danat, camp. t. i, 5*^13111. genre 7. Lamarck, Anim. sans vert prem. édit. pag-. 96. Bosc, iVo«a, Dict t. 22, pag. 8. Idem, Buffon de Detervilie, Coq. t. 3, p. 240. Roissy, Buffon de Sonnini, Moll. t. 5, p. 253, Férüssac, Essai, deuxième édit. p. 4i' II. CARACTERES GÉNÉRIQUES. Animal. Forme générale. Analogue à celle des limas et des avions. Couverture, Une cuirasse comme celle de ces deux genres, à la partie antérieure; un petit corps testacé extérieur, proéminant, placé vers l’extré- mité postérieure. Peau du corps? Pied? Tentacules, Au nombre de 4) rétractiles, les deux supérieurs oculés à leurs sommets*. Cavité pulmonaire, sous la cuirasse; ori- fice à son bord droit, antérieurement. Orifice du rectum presque contigu ? Organes de la génération. Réunis? orifice sous celui de la respiration? Un pore inuqueux terminal? Test. Corps accessoire, dont l’usage est encore SANS OPERCULE. 85 inconnu, présumé servir à fermer le trou où se ca- chent les plectrophores pendant le jour. Ce corps est extérieur, caudal, très proéminant et supporté; en cône complet, non spiral, mais ayant une sorte d’empreinte volutatoire ou le bord inté- rieur replié en dedans : il a quelquefois la forme d’une calotte cylindrique. Ouverture ovale. Ohserv^ations. Les deux dessins qui nous ont été communiqués présentent une espèce de se- conde cuirasse dorsale* alongée, séparée de la première et plus étroite qu’elle. Mais ces dessins sont trop peu caractérisés, pour qu’on puisse se fixer sur cet organe, sur lequel nous nous con- tentons actuellement d’appeler l’attention. L’existence du petit test, à l’extrémité posté- rieure, loin de la cavité pulmonaire et des organes essentiels de la vie, est une anomalie fort remar- quable dans l’organisation des mollusques, cbez lesquels le test est toujours le corps protecteur de ces organes. Sa forme singulière cependant, com- me aussi la manière dont il est posé, nous font présumer que c’est ici un corps accessoire, dont le but spécial ne sera bien connu, que lorsqu’on aura mieux étudié ces cui’ieux animaux. Nous pensons qu’ils sont dépourvus du collier qu’on trouve cbez les testacelles, qui, de leur côté, n’ont point de cuirasse, et qu’enfin ce sont des arions pourvus, pour un but déterminé et spécial, d’une espèce de test particulier dont l’usage ne nous est pas encore connu. Qui sait meme si, dans la cui- rasse ou les cuirasses dont ces mollusques sont pourvus, on ne trouvera point un rudiment tes- tacé interne comme chez les limas? La seule analogie extérieure des plectrophores avec les testacelles, se trouve dans le test, placé à l’extrémité postérieure du corps ; et encore les pre- miers ne l’ont -ils pas précisément au bout, le terminant, le dépassant, comme dans l’ormier; mais il y semble porté sur un muscle ou pro- tubérance charnue, longue et ascendante, en sorte qu’il figure une petite corne élevée. Ce petit test ne recouvre d’ailleurs aucun orifice; celui de la respiration est placé comme dans les limaces vulgaires, sur la cuirasse, au côté droit; il semble n’étre point spiral et avoir une forme toute diffé- rente de celle de l’ormier. L’inspection des figures et la configuration du petit test font présumer que ces animaux ont un genre de vie tout différent de celui du testacelle. Ils paroissent destinés à vivre comme les arions et les limas, à chercher leur nourriture sur la terre. La place de l’orifice de la respiration et la forme élevée du petit test seroient des obstacles à un genre de vie analogue à celui du testacelle. III. HISTOIRE. Favanne est le premier auteur qui ait indiqué les mollusques de ce genre, tom. i , p. 429 de sa Conchyliologie. Sous le nom de limaces à coquilles, il en a figuré trois espèces à la planche 76 de cet ouvrage. La première est un vrai testacelle, l’es- pèce commune de France, comme nous nous en sommes assurés par le témoignage de cet auteur; les deuxautressont des plectrophores. Long-temps oubliés et dédaigné.?, on n’y songea que lors du re- tour de Maugé, qui parla des limaces à coquilles de Ténériffe. Alors, M** Cuvier y rapporta toutes celles de Favanne et en fit le genre testacelle, adopté peu après par MM. de Lamarck, Bosc, de Roissy et par nous. Mais une inspection plus par- ticulière des figures de Favanne nous a fait chan- ger d’opinion , et nous avons cru pouvoir séparer du genre Testacelle celles que cet auteur désigne parles lettres B et C. Nous avons d’abord beau- coup hésité à en former un genre à part, malgré tous les motifs qui seinbloient nous y déterminer. Ce n’est qu’après avoir étudié les dessins origi-. naux qui ont servi à M*" de Favanne, et qu’il nous a communiqués, ainsi que les renseignements qui lui ont été envoyés avec ces dessins, mais sur- tout après avoir reçu la description et le croquis- d’une autre espèce, analogue à celles de Favanne, découverte par M*^ d’Orbigny dans l’ile de Téné- riffe, que nos scrupules ont été levés. Malgré l’imperfection de ces dessins et tout ce qu6 les descriptions qui les accompagnoient laissent en- core à desirer, on ne peut se refuser à y reconnoî- tre des caractères très prononcés de distinctions génériques ; et si l’on réfléchit que les deux es- pèces de Favanne lui ont été communiquées par deux voies différentes, et que long- temps après, la découverte de M** d’Orbigny vient offrir une analogie complète d’organisation avec les espèces de cet auteur, on ne pourra conserverie moindre doute sur l’existence de ce genre intéressant. Nous lui avons donné le nom de plectrophore, de plek~ tiOTij, ergot J qui se rapporte assez bien à la figure du petit test dont il est pourvu, et qui ressemble assez exactement à l’ergot des gallinacés; L’exis- tence bien prouvée de la cuirasse et du petit test* par les trois dessins cités, la position sur cette cuirasse de l’orifice de la cavité pulmonaire, sont des caractères si frappants, qu’il faïulroit les nier pour se refuser à en faire un genre distinct du* 86 PULMONÉS testacelle. D’un autre côté, il est difficile de re- jeter ce que dit Favanne et la lettre à lui adressée par Mr Solendrac de Pilmont, en lui envoyant le dessin que nous avons sous les yeux , et sur- tout la description très détaillée que nous tenons de d’Orbijjny. Nous rapporterons tex- tuellement ces divers renseignements. Nous avons de même lait copier aveô soin les dessins qui nous ont été remis. Mais nous avertirons, quant à ceux- ci , et les personnes exercées le reconnoîtront ai- sément, que ces dessins sont nécessairement peu corrects, et qu’il ne faut pas les regarder comme absolument exacts dans tous leurs détails. Tout imparfaits qu’ils sont sous ce rapport, ils devien- dront cependant très utiles aux naturalistes qui auront en voyageant l’occasion d’étudier de nouveau ces mollusques, parceque tout fait pré- sumer que l’ensemble en est vrai. IV. DESCRIPTION DES ESPÈCES. 1. PLECTEOPHORE CORNU, pl. G, fig. 5. Plectropliorus corninus , nobis. Favanne, Conc//.-t. i, p. 4^9, zoom. pl. 76, f. Bi, Ba. Test, cornina, Bosc, Buffon de Deferi;. ,Coq. t. 3 , p. 239. Roissy, Buffon de Sonnini, Moll. t. 5, p. 353, n» 2. Férussac, Essai y noiiv, édit, p. 4i* Description. C’est à cette espèce que se rap- porte cette phrase de Favanne , en parlant du testacelle ormier : « Nous avons depuis dé- « couvert une autre limace différente de la précé- « dente, mais qui porte aussi au bout de sa queue V une petite écaille conique, imitant un cornet de « papier. » Le dessin original qui a servi à cet au- teur et l’explication très courte qui l’accompagne montrent la cuirasse arrondie postérieurement en forme d’écusson, et comme séparée en deux par- ties par un sillon ou étranglement transversal et arqué, qui formeroit presque deux cuirasses Fune au bout de l’autre. L’explication du dessin observe cependant que le gonflement ncst point en cuirasse comme à Vordinaire ^ et que ces deux parties sont grenues. L’orifice pour la respiration est situé latéralement sur le milieu du bord droit: . * . . . ’ l’explication le mentionne aussi positivement. Tout ranimai est fauve, et le dessin indique des espèces de stries longitudinales et des sections transversales dont notre dessin rend exactement Ja forme. Le corps est plus large sous la cuirasse, et va en se rétrécissant jusqu’à la partie posté- rieure. Les bords du plan locomoteur sont larges et distincts ainsi que chez les arions, ornés comme dans l’arion des charlatans par de petites lignes noires et transversales, lesquelles sont indiquées dans le dessin original et son explication; selon celle-ci le dessous de ce mollusque est d’un blanc sale. Enfin le petit test (fig. 5, «ï), non terminal, en cône arqué en arrière comme un petit ergot, est blanchâtre, selon l’explication du dessin, et montre, dans un trait grossi, placé à côté de celui- ci, une sorte d’échancrure et comme une espèce d’enroulement de son bord interne. Ce petit test semble se lever droit sur le milieu, un peu épaté, de la partie postérieure du corps. Habitation. Inconnue. M. de Favanne ne se rappelle point, à ce qu’il m’a dit dit, d’où il l’a reçu. IL PLECTEOPHORE A COTES, pl. 6, fig. 6. Plectropliorus costaiiis ^ nobis. Favan^, Conch. zoomorp, pl. 76, fig. Ci, G3. Testachlla costata , Bosc , £uj^ow de DetemlLe, Coq. t. 3, p. 240. Roissy, Buffon de Sonnini, Moll. t. 5, p, 254, n® 4- Férussac, Essai, deuxième édit. ]). l^i. Description. Notre figure a été copiée sur le dessin envoyé par M** Solendrac de Pilmont, y oya- geur anglois, à de Favanne, qui nous l’a com- muniqué. Ce dessin colorié porte en titre; cochlea testacea terrestris. Voici la copie de la lettre qui l’accompagnoitjetqui est datée du 21 juillet 1772 ; « Il est peut-être une limace testacée que t ous ne « connoissez pas, et que j’ai découverte dans mes « derniers voyages aux îles Maldives. J’en ai tro li- ft vé six entre les feuilles d’une espèce de melon ft de ces îles. Elles ont deux pouces de long, et «portent, presque à l’extrémité de leur queue, « une espèce de limaçon (coquille), tel que vous « le voyez sur le dessin. 11 est sans spirale, de cou- « leur jaune , peu épais , assez large ; au lieu d’être ft pointu, il est rond. J’ai dessiné la coquille de « différents côtés; elle rapproche ce ver des coquil- «lages. Sa couleur (de ce ver) est ouvragée telle ft que vous le voyez. » Le dessin original a été un peu outré pour cer- tains caractères, dans la gravure de de Fà- x anne. Il montre une cuirasse roussâtre ou jau- nâtre, grenue, arrondie postérieurement, assez petite et bombée; puis, à quelque distance, une partie saillante de même couleur, étroite, lan- SANS OPERCULE. céolée et figurant comme une seconde cuirasse, analogue à l'élévation qui, dans l’espèce suivante, est après la véritable cuirasse. Cette espèce de se- conde cuirasse, est couverte de rugosités bien- prononcées , comparables à celles du dos des arions, mais qui , dans la figure de Favanne, res- semblent à des écailles. Le corps verdâtre, au lieu d’être traversé par des côtes saillantes, qui de- viennent angulaires en allant vers le test, montre seulement des lignes ou bandes étroites, d’un beau rouge clair. Les bords du plan locomoteur qui paroissent peu marqués, sont aussi colorés de cette manière. Le test (figure 6, rt), tel qu’un gros mamelon ou qu’une dent conique et très obtuse, est jaune d’ocre et s’élève vers la partie posté- rieure. Sa base présente une figure ovale, irré- gulière, et l’intérieur creux une sorte d’enroule- ment du côté externe. Habitation. Les îles Maldives. Obsers^ations, L’analogie de plusi^rs carac- tères de cette espèce avec ceux de la suivante est très remarquable, sur-tout l’enroulement interne du test et l’existence de cette partie dorsale, ana- logue à une seconde cuirasse, qu’on observe sur le milieu du dos dans l’une et dans l’autre. HL PLECTROPHORE DE D’ORBIGNY, p]. 6, %. 7. Plectrophortis Orbüjnii ^ nobis. Description , communiquée par ctOrbiguj^ sous le nom de Testacelle de Ténériffe. Animal. Les deux seuls individus que j’ai pu me procurer avoient plus de quatre pouces de lon- gueur dans leur parfait développement, sur huit à dix lignes au plus de largeur dans leur tiers an- térieur, qui est l’endroit le plus large. La tête est assez étroite , et comme coupée carrément et transversalement à sa partie antérieure. Les ten- tacules sont au nombre de quatre; les deux infé- rieurs plus petits sont placés aux deux côtés de la bouche; les deux supérieurs sont insérés aux angles latéraux et supérieurs de la tête et portent les yeux à leur sommet; les yeux sont extrêmement petits. Derrière et entre les tenta- cules supérieurs, se trouve une protubérance rugueuse assez dure, semblable à une verrue composée de plusieurs mamelons. Au moindre bruit ou à la moindre secousse, l’animal contracte 87 ses tentacules et sa tête avec une promptitude surprenante. L’écusson (la cuirasse) est très large, rugueux, treillissé, avec un petit point saillant ou tubercule dans chaque lozange du treillis, et ne dépasse pas la moitié de l’animal. R a une échan- crure au bord droit, dans laquelle est placée une ouverture pour la respiration, la génération, etc., cet écussson se termine postérieurement par un petit sillon transversal, d’où part une bande étroite de même consistance que lui, qui se prolonge lon- gitudinalement au milieu du dos, en diminuant in- sensiblement de longueur jusqu’à l’extrémité pos- térieure ; assez près de cette extrémité, cette ban- delette est recouverte par la petite coquille. L’animal , à partir de l’origine antérieure de la bandelette, a une figure triangulaire dont le dis- que ventral est la base. La gouttière que forme rintervalle entre l’écusson et l’origine de la ban- delette est creusée d’environ une demi-ligne au moins, et unie. Depuis la coquille, la partie pos- térieure est en pointe très aiguë et toujours trian- gulaire. Le disque ventral et charnu est très mu- queux, ses bords sont très minces. Excepté le manteau et la bandelette qui sont jaunâtres, tout l’animal est d’un blanc sale. Test (fig. 7, a_, b). Conique, aigu , ovale à son ouverture, très concave intérieurement. Bord gauche assez épais, roulé postérieurement en un tour de spire peu saillant, lequel est situé sous le sommet pointu, qui se recourbe en arrière et dé- passe la spire. Bord droit tranchant. Cette coquille a environ quatre lignes de longueur à l’ouver- ture, quatre lignes et demi du bord antérieur au sommet; deux lignes et demi de largeur à l’ou- verture; deux lignes de hauteur sur sa base. Sa couleur est blanche , elle est recouverte par un épiderme jaunâtre. Dans de certains mou- vements de l’animal, elle se trouve enlevée sur une partie de la bandelette, et alors elle a Pair d’être portée par un pédicule. Ce mollusque ne sort que la nuit de dessous les pierres , et des fentes des rochers ombragés et hu- mides qui lui servent de retraite le jour, pour chercher, sur terre et sur les plantes rampantes, des vers et une espèce de chenille brune dont il se nourrit. Dès qu’il a saisi sa proie, il va se cacher pour l’avaler, ce qu’il paroît ne pouvoir exécuter que lentement. Habitation. I/île de Ténériffe. M** d’Orhigny ajoute qu’un habitant lui a assuré avoir souvent vu dans ses jardins, le soir et dans la saison des pluies, une autre espèce de limaces à coquille. 88 PULMONÉS plus petite et très différente, tant par Panimal curer. C’est sans doute le testacelle rapporté par que par la coquille, de celle qu’il vient de dé- Mangé, et dont nous allons donner la description crire, mais qu’il lui a été impossible de se la pro- dans le genre suivant. D. Unitestacéesy sans cuirasse j avec collier. HUITIÈME GENRE. TESTACELLE , TESTACELLUS, Cuvier. I. Synonymie. L13IACES A COQUILLES, FaVANNE, Coucll. t. I , p. 429* Zoomorp. pl. 76, fig. A. Testacelle, Cuvier, Lee, fig* I2-i4. FERirssAC,,-Ew«i, 2® édit., p. 4^* Lamarck, Encyclopédie méthodique, pl. 4^3, fig. 4) o', ranima!, copie de Draparnaud; 6, c, la coquille. Testacella Galliæ, ,Lehrb,dernaturq,, t. i , p. 3ii , pl. 9, fig. 8, copiée. cc,)pallide lutescens^ immaculatus, fig. 5,6. Description, Animal. Roux pâle et sans tache, quelquefois blanchâtre, d’un jaune serin fort tendre ou d’un roux grisâtre, avec des taches plus foncées; les sillons bien marqués, et dis- tincts par leur teinte plus foncée. Bords du plan locomoteur, plus clairs. Peau de tout le corps, légèrement rugueuse. Tentacules, exactement cylindriques. On distingue l’ouverture commune des organes de la génération sous le sillon du côté droit, en arrière du grand tentacule. Test. Valviforme, ou imitant la figure d’un ha- liotide, vulgairement oieïlle de nier^ par consé- quent très comprimé et la spire fort courte; contour ovale , rétréci vers la partie postérieure où le sommet, qui est assez pointu, mais peu saillant est très rapproché de la base du cône. D’un blanc de chaux, lorsqu’il est dépouillé de son épiderme, avec lui, d’une couleur de corne claire ou brunâtre ; solide, peu ou point transpa- rent; raboteux ou écailleux en dehors, à cause des lames élevées ou des stries concentriques et profondes que forment ses accroissements suc- cessifs, uni et luisant en dedans. Spire, A peine un tour et demi; le dernier ex- trêmement développé et très applati. Ouverture, Ovale; bord extérieur simple, sinué en forme d’échancrure à sa réunion au côté inté- rieur; bord intérieur, formant une côte angulaire blanche ou couleur d’émail, luisante, lisse, appla- tie et assez large. Habitation. 11 a été trouvé au Croisic parM*^ de Querhoent; à Niort, par Guillemeau; à La Ro- chelle, par Ija Faille et par M** d’Orbigny; à An- gers, par M. Millet; dans les départements de Tarn-et-Garonne et de Lot-et-Garonne par nous ; à Sorèze , par Duclos; à Montpellier, par Dra- parnaud ; à Crest, par M. Faure Biguet ; à Saint- Fond , par Faujas; à Lyon, par M. Lyonnet, et dans une foule d’autres lieux. On le trouve aussi en Espagne, selon M' d'Orbigny. u- II. TESTACELLE DE MAUGÉ, pl. 8, fig. 10, 12. Testacellus Maugei ,nobis. Animal. Roussâtre , couvert d’atomes bruns rapprochés par taches serrées ; tentacules , fili- formes ; bords du plan locomoteur orangés. Test, Ovale alongé, mince, finement strié, fau ve; sommet saillant et élevé; clavicule, étroite , en filet. Animal. Rufescens; niaculis brunneis sparsis or- natis; tentaculisjilifoimibus oracorporis aurantia. Testa, ovato-elongata J fulva exilis ^ stria- tula; spira elcvata; clavicula angusta. Testacellus haliotoïdes , Lamarck , Anim, sans vert, première édit., p. 96. Bosc, nouveau Dict, t. 22, p. 80; Buffon de Deterv. , Coq., t. 3, p. 239. SANS OPERCULE. De Roissy, Buffon de Sonninij Moll.y ton». 5, p. a53, no 3. Ferussac, Essaie 2* édit., p. n« 3. Ledru, Voyage à Tétiérijfe, etc., t. i , p. 187. Description. Animal. Très ressemblant à For- mier, tant pour la forme que pour la taille et la disposition des sillon.s; les deux principaux, dans le sens longitudinal, noirs ; les autres moins fon- cés. De petites taches brunes, formées par la réunion d’atomes de cette couleur, couvrent plus ou moins toute la peau , dont le fond est blanchâtre ou très légèrement roussâtre. Ces pe- tites taches forment, sur-tout près de chaque sillon, une sorte de dessin moucheté très remarquable. Les bords du plan locomoteur sont le plus souvent orangés, ce qui produit le plus charmant effet, sur -tout lorsque l’animal est contracté, parcequ’alors ils sont plus vifs, particulièrement à la partie postérieure du pied. En dessous, ce plan est jaunâtre ou orangé avec le milieu, le vé- ritable pied, bleuâtre ou plus obscur. T^es tentacules sont remarquablement plus effi- lés, plus menus que dans l’espèce précédente, et plus longs comparativement. Les points oculaires sont moins distincts, mais placés de même. Les appendices ou tubercules tentaculiformes sont aussi visibles que dans celle-là. La coquille pa- roît d’un gris terne sur le corps de l’animal. Test. Quoique très rapproché de celui de l’es- pèce précédente, on l’en distingue au premier coup-d’œil par son moindre applatissement , sa forme ovale plus alongée et moins large relative- ment, ce qui lui ôte cette figure d’haliotide que possède l’ormier. Elle ressemble à un cornet de papier, dont le tortillon seroit fort court, ne for- meroit à-peu-près qu’un tour de spire, et seroit placé latéralement sur la ligne du bord intérieur de l’ouverture, tandis que dans l’espèce précé- dente le sommet du cône spiral est plus dans la ligne médiane; dans l’espèce qui nous occupe, ce sommet est plus proéminent , plus élevé sur la base du cône spiral. Le test est extérieurement moins rugueux, moins strié et couvert d’un épi- derme plus fin. L’intérieur est uni et luisant. L’ou- verture est ovale, mais rétrécie, et presque an- gulaire vers la spire, à la réunion des deux bords opposés. Le bord intérieur, à sa réunion au bord extérieur, est légèrement sinueux. La côte colu- mellaire est presque égale en largeur sur toute son étendue, bien moins large comparativement que dans le testacelle ormier, ou en simple filet, le long du bord intérieur. 95 Habitation. Cette espèce est originaire de Té- nériffe, d’où elle a été rapportée par Maugé ^ MM. de Roissyet Ledru racontent, d’après ce voya- geur, cju’elle vit sous les pierres , bouche avec sa coquille le trou parlequel elle est entrée, et qu’elle ne sort que la nuit pour chercher sa nourriture ; on la trouve aussi dans le jardin de botanique de Bristol en Angleterre, où elle a sans doute été ap- portée avec quelques plantes exotiques et s’y sera acclimatée. Nous avons décrit et figuré l’animal sur des individus qui nous ont été envoyés decette ville par les soins et l’amitié de M** le docteur Leach, directeur du Muséum britannique. Le test, plus grand que ceux des individus en- voyés de Bristol, dont il ne différoit du reste en rien , a été peint et décrit sur un des exemplaires rapportés de Ténériffe par Maugé, et qui fait partie de la belle collection de Mr Dufresne. III. TESTACELLE ÉQUIVOQUE, pl. 8, fig. 4. Testacelliis ambiguiis^ nobis. ( Animal inconnu. ) Trèsapplati, mince, finement strié, jaune verdâtre, très pâle; sans spire distincte ; sommet empâté et comme un bouton brillant, d’un verd de chrysoprase. OuK^ertiire énorme, sans rebord ni clavicule. Testa. Depressiuscula fj'agilis ^subtiliter striata ; pallide viridis ; spira indistincta^ apice occultata; aperttira amplissima ^ simplici. J* Description. Nous rapportons avec doute à ce genre cette singulière petite coquille, dont nous avons trouvé un seul exemplaire dans la collec- tion de M*" le chevalier de Lamarck, qui a bien voulu nous permettre de la décrire et de la faire figurer. A la première vue , on la prendroit pour un test interne en partie, dont le petit mamelon terminal seroit seul externe. Elle est mince, sans épiderme, d’un jaune verdâtre très pâle, avec de fines stries ; le mammelon est d’une couleur beau- coup plus prononcée, verd pomme, très poli et luisant; il couvre le sommet spiral du cône, qui est encore plus oblique que dans les espèces pré- cédentes, de sorte qu’à 1 intérieur même on n’a- perçoit Fempreinte volutatoire que d’une manière vague. Il semble que la spire soit empâtée par ce q6 PULMONES SANS OPERCULE. mammelon terminal. L’intérieur de la partie déve- loppée présente les facettes chatoyantes des ru- diments internes des limaces. L’ouverture, qui est énorme, montre,un hord extérieur simple; Pintérieurou columellaire offre une côte très étroite et moins prononcée que dans l’espèce précédente. Habitation inconnue. FIN DE l’histoire NATURELLE DES LIMACES. Vf. 96 a NOUVELLE DIVISION r DES «, i PÜLMONÉS SANS OPERCULE. ^ V (Juillet 1823.) Voyez ci-dessus, page 19, et Prodrome de la famille des limaçons, page 18. Les considérations que nous avons exposées dans notre Prodrome de la famille des Lima- çons, au sujet de l’établissement d’une nouvelle famille intermédiaire entre celle des Lima- çons et celle des Limnéens , laquelle , sous le nom de Famille des Auricules^, doit comprendre tous les pulmonés bitentaculés munis d’un collier dont les yeux sont sessiles , nous ont déter- miné à établir un nouveau sous-ordre, sous le nom de Géhydrophiles^ et à arrêter la sub- division des pulmonés de la manière suivante. A, Une cuirasse ou un collier. Tentacules supérieurs oculijeres. TERRESTRES. PREMIER SOUS-ORDRE. GÉOPHILES. Vivant à sec sur la terre, nus ou testacés,poui*vus d’une cuirasse qui protège les principaux organes, ou d’un collier qui ferme hermétiquement la cavité pulmonaire en entourant le cou , et bordant intérieurement le tour de Touverture du test; ouverture pulmonaire en simple orifice au côté droit sur la cuirasse ou sur le collier. Généralement munis de quatre tenta- cules cylindriques et rétractiles; les deux supérieurs toujours oculifères. PREMIÈRE SECTION. Corps conjoint avec le plan locomoteur, et nu ou presque nu. PREMIÈRE FAMILLE. LES LIMACES, LIMACES, -■ y DEUXIÈME SECTION. Corps distinct du plan locomoteur, roulé en spirale, et renfermé’ dans une coquille, DEUXIÈME FAMILLE. LES LIMAÇONS, COCIILEÆ. a NOUVELLE DIVISION DES PÜLMONÉS. 96 b B. Un collier. Dicères, yeux sessiles. AMPHIBIES. DEUXIÈME SOUS-ORDRE. GÉHYDROPHILES. • ^ Vivant les uns seulement à sec sur la terre, mais dans les endroits humides; d’autres dans les eaux douces; le plus grand nombre dans les eaux saumâtres , et presque amphibies, tous respirant Tair en nature. Munis d’un collier comme les gëophiles; deux tentacules con- tractiles non oculifères; yeux à la base ou près de la base des tentacules. - ^ TROISIÈME FAMILLE. LES AURICULES, AURICÜLÆ, G. Sans cuirasse et sans collier, FLUVIATILES. ■» TROISIÈME SOUS-ORDRE. HYGROPHILES. (Par-tout où il y a etidopfiiles, lisez hygrophiles,) Vivant habituellement dans Peau douce, très rarement dans l’eau salée; cou libre et sans collier; cavité pulmonaire placée intérieurement dans le corps; ouverture de cette cavité en fente ou en demi-canal, court, non persistant, formé par un petit lobe à la réunion de la tunique au corps, et à l’angle extérieur du test. Toujours deux tentacules contractiles, trian- gulaires et aplatis, sétacés ou filiformes; ne portant jamais les yeux qui sont toujours situés à leurs bases, et presque toujours à leur côté interne. PREMIÈRE SECTION. Corps tout couvert par une coquille non spirale. * QUATRIÈME FAMILLE. LES SCUTACÉS, YCI/TAr/. DEUXIÈME SECTION. Corps distinct du plan locomoteur, et renferme' dans une coquille spirale. CINQUIÈME FAMILLE. LES LIMN^ENS, LIMNOSTREÆ. 96 e ( SUPPLÉMENT A L’HISTOIRE NATURELLE DE LA FAMILTÆ DES LIMAGES OU LOCHES. S (Juillet 1823.) Le Supplément provisoire que nous avons publié au mois de juin 1821 a apporté de grands changements à la partie systématique de notre Histoire de la famille des Limaces. Ce premier résultat de nos observations avoit lui^même créé, en quelque sorte, cette famille dont à peine quelques espèces furent connues de Linné. Aujourd’hui nous devons présenter, dans un Supplément définitif, l’ensemble des connoissances actuelles sur les Mollusques dont il s’agit, en ajoutant aux faits constatés dans le Supplément provisoire, ceux dont Thistoire de ces Mollusques s’est enrichie depuis la publication de ce premier Supplément. Celui-ci fait partie de notre Prodrome; celui que nous pblions aujourd’hui doit continuer notre His- toire générale des Limaces. Il étoit nécessaire que ce Supplément fît partie de notre grand ouvrage, et se liât avec notre premier travail sur ces animaux, tant pour la commodité des recherches que pour expliquer les planches supplémentaires que nous avons publiées, ce qui nous a obligé à employer un mode particulier de pagination. Nous avons fait tout ce qu’il étoit possible pour nous procurer quelques espèces qui nous sont encore inconnures et pour obtenir des renseignements sur les genres douteux; mais c’est en vain que nous avons sollicité les naturalistes du midi à l’égard des espèces incertaines décrites par Draparnaud; et nous avons cessé de recevoir des nouvelles de M** Rafinesque, depuis que nous l’avons prié de nous éclairer sur les genres qu’il a si succinctement indiqués. Un si petit nombre de naturalistes se sont occupés des Ijimaces, que leur histoire est restée presque nulle jusqu’à nous. Il seroit à desirer que des observateurs, à portée de con- tinuer et d’étendre nos premiers essais, cherchassent à observer celles qui sont à leur portée, soit en Europe où beaucoup d’espèces sont certainement encore inconnues, sur-tout parmi les petites, soit dans les autres parties du monde, où nous ne doutons pas qu’on ne recueille des genres inédits, et des faits très curieux sur l’organisation et le genre de vie propres aux espèces des divers climats. Pour éviter une foule de répétitions, nous présenterons, sous la forme iTerrata ou d'addendoy les observations ou les corrections que nous avons à faire connoître. ^ # i / 4/ SUPPLÉMENT 06 d PÜLMONÉS SANS OPERCULE. ' PREMIER SOUS-ORDRE. GÉOPHILES. PREMIÈRE FAMILLE, \ Les Limaces, Limaces. Synonymie vulgaire. (Elle doit être rétablie dans notre ouvrage, page 21, ainsi qu’il suit:) Lipsaces ou limaces^ ariones ou ariontesy et sémélérides , des anciens auteurs grecs; limaçon Ko‘xaXtav tov yyfivov, Ælien ; ru|xvoffa>t7‘/a, des Gtccs niodemcs ; S6zac(<^\xi signifie crachat) des Syriens. Cochleœ nudœ, Umax, par les Latins. Limas, limaces, loches, licoches, par les François. Limaga, limagot, lumaca, lumacone, des Italiens. Limaz, limaza, limazo, limaco; caracoles sin cascarai baboza, babaza, par les Espagnols. Caracoles sem casca, des Portugais. ' Sclineche; nackte schnecke, schnecke ohne haus, erd-schnecke, wegschnecke, des Allemands. Slak, aardslak, des Hollandois. Snegl, snegluden^huiis, àesJ)dinQ\s, c '' ^ Snigill, des Islandois. . - . iSniV/e/, des Suédois. Slug^ivorn, snail, des Anglois. i Slimaki bez skornpy, smarze, des Polonois. Synonymie scientifique, page 21, ajoutez: Gilopnoa, terrestria et Jluviatilia, corpus nudnm, Schweigger, Handb, dernaturges; Pulmobranches Limacinés, Blainville. * Caractères. (Ils doivent être rétablis ainsi qu’il suit.) ’ Forme générale: corps alongé, cylindriforme ou ovale, convexe en dessus, plat en des- sous, conjoint avec le plan locomoteur et faisant un tout avec lui, n’étant point renfermé dans une coquille, et ne formant que très rarement un tortillon fort court. Couverture : va- riable; les pftncipaux organes sont garantis par une cuirasse charnue, partielle ou générale, contenant quelquefois un rudiment tesiacé interne, ou une coquille aplatie fort mince et spirale; rarement un petit test extérieur. Plan locomoteur: attaché en dessous tout le long du ventre, quelquefois débordé par la cuirasse. Tentacules: rarement deux, généralement quatre , A LA FAMILLE DES LIMACES. 96 c contractiles ou rétractiles, conico-cylindriques, communément terminés en bouton; les deux fjtands, oculifères et supérieurs; les deux petits, inférieurs sur le devant de la tête ou entre les grands, quelquefois comme digités à leur sommet. Cavité pulmonaire et principaux organes situés à la partie antérieure, moyenne ou posté- rieure du corps, selon les genres, mais toujours placés sous le corps protecteur. Orifice respi- ratoire intermittent et variable dans sa position, ainsi que celui du rectum. ^ Organes de la génération: seXes réunis dans une même cavité, ayant son ouverture der- rière le tentacule droit ou sous Torifice pulmonaire; quelquefois séparés, et alors distants. Herbivores, frugivores et carnassiers. Presque tous terrestres, rarement marins. I. Histoire (voyez page 22). Depuis la publication de notre Histoire naturelle des limaces, M*' Rafinesque, professeur à l’université de Lexington dans le Kentucky, Amérique septen- trionale, a publié dans un petit opuscule(i) une courte description de deux genres nouveaux qu’il nomme Philomycus et EumeluSy le premier contenant quatre espèces, le second deux seulement: il a fait connoître aussi une espèce nouvelle de limace, dont il propose de faire un sous-genre des vraies limaces, sous le nom de Deroceras, Nous espérions, par suite des premiers témoignages d’obligeance que M”* Rafinesque nous avoit donnés, obftnir des renseignements plus précis, plus étendus sur les genres et les espèces dont il s’agit; mais notre espoir à ce sujet ne s’est malheureusement pas réalisé, et personne dans les États-Unis n’ayant, à notre connoissance, observé ces limaces, nous ne pouvons rien ajouter à ce que nous en avons dit dans notre Prodrome. ' M"* J. C. Leuchs, de la société d’agriculture de Clagenfurt, en Carinthie, a fait paroitre un Traité (2) complet sur le Limax agrestisy dont la prodigieuse multiplication cause tant de dégâts à la culture. On sait que Schirach s’en étoit aussi occupé d’une manière spéciale, M*" Leuchs a repris ce sujet, et son ouvrage, à quelques petites lacunes près, telles que la description anatomique et l’accouplement, où il donne peu de détails, et où les faits qu’il rap- porte nous paroissent en partie inexacts, peut être considéré comme une histoii'e naturelle de cette limace. M*" Leuchs donne des observations fort curieuses sur ses mœurs et ses habitudes, surtout sur la ponte, l’état des œufs, etc., ainsi que nous le verrons plus bas. L’ouvrage de M*' Leuchs, couronné par l’académie de Gôttingue, est spécialement destiné à faire connoître les moyens de prévenir les dégâts qu’occasionne le Limax agrestis; sous ce point de'vue il intéresse infiniment l’agriculture. M*" de Lamarck a fait paroître dans la seconde partie du tome VI de son Histoire des anf- maux sans vertèbres, la description de la famille des Limaciens, qui comprend pour lui les genres Onchide, Parmacelle, Limace, Testacelle, et Vitrine. Le premier de ces genres réu- nit à tort les O. Typhœ et Peronii qui ne sauroient être congénères. Le genre Limace, quoi- qu’alors notre premier travail eût déjà paru, ne comprend dans cet ouvrage que quatre espèces, et les aripns n’y sont pas distingués des limas. Enfin le genre Vitrine se trouve, sans ^ doute par erreur, dans cette famille, faisant incontestablement partie de celle des limaçons. M'’Schweigger, /fnne/ù. der Naturgesch,,^^, le genre Limax à la suite de l’hélix, (1) jinnals of Native, or animal syiopsis of new généra and species of animal, plants, etc., discovered in Nortfi jimerica, by C, F. Rafinesque. First Annual number for 1820, pag. 10. (2) Follstandige Naturgeschichle der Âckerschnecke , etc. Broch. in-8° de 288 pag. Nürnberg. 1 820. 96 f SUPPLÉMENT dans ses Cilopnoa terrestria, et confond dans ce genre la Parmacelle et la Testacelle, tandis qu’il place rOnchidie parmi les Cilopnoa aquatilia près des Planorbes; mais il est à remar- quer qu’en adoptant le genre de Buchannan, il lui donne pour type l’espèce de Péron, exemple que suit également M** Goldfuss, Handb, der ZooL, page 662. Nous ne pouvons nous empêcher de remarquer combien il est déplorable de voir des savants aussi estimables faire faire ainsi à la science des pas rétrogrades, et combien il faut de temps pour que les progrès qu’elle peut acquérir soient reconnus et adoptés. Enfin M*" de Blainville a fait paroître dans le Dictionn. des sciences natiir, ses articles Limace, Limacelle, et dans son important ouvrage de V Organisation des animaux une foule d’indications particulières sur l’organisation des animaux de celte famille. Le tableau de classification des mollusques qui accompagne cet ouvrage, montre les limacinés divisés comme il lavoit d’abord fait en Dicères et en Tétra- cères. Nous observerons qu’il ne croit pas devoir adopter les deux genres Arion et Limas que nous avons établis; il en fait seulement deux sections d’un même genre. M** Pfeiffer, excellent observateur de Cassel, s’est occupé des limaces dans l’ouvrage, très bien fait, qu’il a publié sur les mollusques terrestres et fluviatiles de l’Allemagne (1). Il y mentionne les L, atei'^ rufuSy cinereuSy agrestis de Linné, et subfuscus de Draparnaud. Enfin M*" Suenone Nilsson, professeur à l’académie de Lund, dans un ouvrage que nous avons reçu récemment, l’histoire des Mollusques terrestres et fluviatiles de la Suède (2), décrit les limaces de ce pays. Il les divise, d après nos caractères, en deux sections, sans admettre nos genres Arion et Limas. Dans la première qui renferme nos arions, il donne les £. ater, albuSy rufus (que nous n’avons pas distingué de Vater)^ fasciatus (espèce nouvelle que nous croyons être notre jd, horlensis) ^ flavus que nous n’avions pu rapporter à l’un des deux genres. Dans la seconde section qui comprend nos limas, il donne les £. cinereuSy cinereo-niger de Sturm, agrestis et tenelliis. Nous avons reçu, depuis nos premiers travaux, plusieurs limaces nouvelles et des commu- nications qui nous mettent à même de faire d’importantes améliorations à Thistoire de cette famille. Nous devons particulièrement à M** Taunay fils la connoissance du genre Vaginule et une curieuse espèce de Parmacelle; à M** Krauss une seconde vaginule des Antilles, et à M*'Leschenauld une espèce de ce genre qui est peut être l’Onchidle de Buchannan. Enfin notre ouvrage a répandu le goût de l’observation de ces mollusques, et nous avons tout lieu de croire que d’ici à quelques années cette famille s’augmentera beaucoup encore. III. Observations générales sur torganisation et les facultés des limaces. (Voyez page 3i.) Nous emprunterons à M** Leuchs quelques détails sur la reproduction du Liniax agrestis ^ qui peuvent s’appliquer en partie à toutes nos limaces d’Europe, Ces détails sont d’autant plus intéressants qu’ils offrent tout le degré de certitude désirable , et que M*^ Leuchs paroît avoir apporté le plus grand soin à ses obsei'vations. Il ne paroît pas avoir observé lui-même l’accouplement; il en parle d’après Schirach et quelques autres auteurs. C’est d’ailleurs à tort que ce naturaliste dit cette espèce pourvue d’un dard comme certains limaçons à coquille. Saison de l'accouplement et de la ponte. Ils s’accouplent en juin et août; quatorze jours ou {i) Systematiscfie Anordnung und Beschreibung, Deutscher Land-wid ff^asserscknecken. In-4° avec fig. col. Cassel et Berlin. 1821. (2) Histona MoUuscorum Sueciœ terrestrium et Jïuviatilium^breviter delineata, 8° i laS pagres. Lund. 1822. DE LA FAMILLE DES LIMAGES. 96 g trois semaines après ils déposent leurs œufs. Schirach dit: «La première ponte a lieu en «août, ensuite en septembre, octobre, et aussi en mai, lorsque la terre nest pas gelée. Us ‘t pondent dans les mois pluvieux. «D’après cela on voit que l’accouplement et la ponte durent long-temps. Du moins mes « observaSonSjdit M^ Leuchs, confirment le derniercas. Elles m’ont appris qu’ils continuoient K de pondre tant que la saison et la nourriture leur étoient favorables. Des limaçons qui avoient « pondu en octobre, étant nourris dans une chambre, pondirent encore en décembre, jan- K vier, février, mars et mai, des œufs qui ont éclos, et en grande quantité. On ne remarqua «pas d’accouplement; vraisemblablement que chez eux, comme chez d’autres animaux, « un seul accouplement suffit pour pouvoir pondre pendant long-temps des œufs fécondés. » Ceci est une opinion qui, comme on le conçoit, a besoin d’être confirmée. « On ne peut pas déterminei* exactement l’époque de la ponte; car elle dépend trop de la « température et de la nourriture. Cependant on doit regarder l’automne comme sa véritable K saison. Je crois que les limaçons, interrompus par l’engourdissement, pondent au printemps. «Deux limaçons qui étoient sous une pierre, entourée de manière à ce qu’ils ne pussent «s’échapper, pondirent jusqu’au 4 novembre 18 18, 260 œufs. Ce jour là, le froid étoit à «4^ au-dessus de o. Il devint plus grand, et les jours suivants les limaçons s’étoient cachés « et sans doute engourdis. Dans le milieu d’avril 1819, ils se trouvèrent de nouveau dessous «la pierre, et vers la fin du même mois ils avoient pondu 82 œufs. » OEufs. «Le nombre d’œufs que dépose une de ces limaces n’est pas déterminé; il dépend « entièrement de l’état de santé de l’animal, de l’abondance et de l’espèce de nourriture, et « de la température. «Les œufs sont ronds et transparents; je les ai ordinairement trouvés de la grosseur d’un «grain de millet ^ cependant ceux de l’arrière saison sont souvent un peu plus petits. Au « commencement ils sont entièrement transparents et clairs; ils paroissent de même au mi- « croscope : seulement la peau extérieure y montre des rugosités comme celle d’une orange, « avec cette différence qu’elles sont presque toutes d’égale grosseur et rondes. «Ces œufs peuvent éprouver une pression assez forte, car ils sont très élastiques. Lors- « qu’on les crève, il en sort une substance (qui ressemble à la pupille de l’œil) qui con- « serve la rondeur de l’œuf. Leur peau est coriace comme celle d’un pois qui a trempé «dans l’eau; elle est matte et transparente. Je me suis convaincu d’après mes observa- « tions, que ces œufs pouvoient résister à beaucoup d’accidents, et que la nature a pourvu le « mieux possible à leur conservation. Des œufs que j’ai exposés à un froid de 4*^ au-dessus « de O n’ont pas été gelés et ont éclos. Des œufs placés dans un vase sur un fourneau se des- « sèchent; et lorsque l’humidité est évaporée, on n’en retrouve plus aucune trace. On aper- «çoit cependant au microscope les peaux ou coquilles des œufs qui paroissent comme un «petit point clair. Remet- on de nouveau de l’eau dessus, ils la pompent, et reprennent « leur première forme et leur grosseur après quelques minutes. C’est aussi ce qui arrive « aux œufs lorsque la terre sur laquelle ils sont déposés se dessèche ; les œufs se dessèchent « avec elle, et aussitôt qu’elle est mouillée ils reprennent leur première forme. Ce qu’il y a « d’étonnant, c’est que cette sécheresse ne leur nuise pas ; car des œufs que je fis dessécher huit « fois de suite de cette manière, et que je remouillai de même, ont éclos. Cela ne nuit pas plus aux œufs dans lesquels l’animal est déjà formé. La sécheresse fait disparoître le point «blanc, et lorsqu’on remet de l’eau il reparoît; enfin lorsque le temps est arrivé la limace 96 h SUPPLÉMENT * « sort de Fœuf. J’ai déjà observé plus haut que la quantité d’œufs que dépose une limace, dé- H pend , comme chez les autres animaux, de l’état de santé de l’animal, de la nourriture, et de « la température. C’est pourquoi pn ne peut pas facilement déterminer le nombre qu’en peut déposer un individu. Cependant je vais faire part de mes obseiTations à ce sujet. «Je ramassai le 12 novembre 1818 deux limaces agrestes, dont l’une étoit plus grosse que « l’autre ; je les nourris soigneusement avec de la farine. Elles commencèrent bientôt à pondre ; « il n’y en eut ensuite qu’une qui pondî^, l’autre me parut malade; aussi elle se retira, et mou- « rut en février. Depuis cette époque les œufs sont tous de l’autre limace. Voici la table de» « pontes. » (818. Le 1 5 novembre . . . . . *7- • : 18 r . • 24 19 ... 49 Fin de décembre . . ... 48 1819. Le 2 janvier ...... ... 64 2 février ... 42 mars et avril .... ... 58 7 mai ; ... 36 10 et 3o juin .... ... 49 ^ 258 143 « Ici mes observations furent interrompues. « Au commencement, lorsque les deux limaces étoient ensemble, elles pondirent 258 œufs. «Ainsi cela fait pour chacune 129 œufs, si nous supposons qu’elles aient pondu toutes «deux; cependant il me semble bien qu’il n’y en eut qu’une. L’autre fît plus tard encore « 143 œufs, ce qui fait à elle seule 272 œufs, ou dans le cas que l’autre n’ait pas pondu cela « lui en ferolt 4oi • Lorsque je les ramassai, je trouvai dans le même endroit ZqS œufs, qui «étoient probablement de l’une des deux ou de toutes deux; car je ne vis pas une seule « limace dans les environs, ce qui feroit en tout 776 œufs. « Que l’on remarque maintenant que ces limaces étoient dans un état qui ne leur est pas « naturel, habitant une chambre pendant l’hiver, où il y a une grande variation de tempéra- « ture; qu’elles n’étoient pas à l’époque de la ponte, puisque celles qui sont dehors ne pondent « plus pendant ce temps; qu’elles avoiêni déjà pondu 376 œufs; qu’elles en pondirent encore « 4oi ; et l’on verra clairement combien la ponte doit être considérable, lorsque les limaces « sont libres, avec un temps favorable, et ont de la nourriture en abondance.» Sortie de l^œuf. « I/époqiie de l’éclosion dépend entièrement de la température. D’après « mes observations les jeunes limaces grandissent très vite lorsqu’elles ont une bonne nour- « riture. Au bout d’une semaine, elles sont déjà deux ou trois fois plus grosses; et au bout de «six à huit semaines, elles sont aussi grosses qu’une limace parvenue à son entière crois- « sauce. Elles engraissent aussi très vite lorsqu’elles sont bien nourries; car une limace qui a a déjà acquis presque toute sa grosseur, pèse presque le triple, au bout de deux jours, lors- « quelle a une bonne nourriture. « Je n’ai pas encore découvert à quel âge et pendant combien de temps elles sont propres « à multiplier. » MnlLiplicaiion, «Tous les anir aux qui succombent facilement à l’intempérie des saisons, i^ei que la mort menace de toutes parts, ont reçu de la nature la faculté de multiplier exces- A LA FAMILLE DES LIMACES. 96 i « siveiîient dans des circonstances favorables. Supposons qu’il y ait ï,ooo limaces de l’espèce « qui nous occupe dans un champ, et que l’automne leur soit favorable; on peut admettre « que chacune déposera 5oo œufs; on trouvera ainsi dans quelques semaines 5oo, 000 jeunes « limaces qui grandiront en peu de temps, et qui multiplieront à leur tour. Si les circonstances «sont favorables, il y en aura après la seconde ponte 260,000,000. Cela explique, même en « tenant compte des réductions qu’il faudroit admettre dans un calcul exact, les dévastations « rapides et extraordinaires dont nous avons donné des exemples, exemples qui ne sont que K trop connus des agriculteurs. » NOUVELLE DIVISION DE LA FAMILLE DES LIMACES. t Par suite des faits nouveaux que nous, avons recueillis et des renseignements qui nous ont été communiqués depuis la publication de notre Histoire naturelle des limaces, nous avons cru devoir adopter quelques modifications dans l’ordonnance des genres qui composent leur famille. Cette famillé doit évidemment commencer l’ordre des Pulmonés et suivre les gasté- ropodes, qui, dans. un classement basé sur les rapports d’organisation, doivent se placer avant elle. Les tectibranches occupent cette place dans la méthode de^M*" Cuvier. Dans l’arrange- ment de M** de Blainville, on arrive aux adélobranches (les pulmonés de M** Cuvier) par les chismobranches et par toute la série des pectinibranches de ce dernier auteur. De cette ma- nière les limaces se trouvent fort éloignées de tous les gastéropodes nus avec lesquels elles ont les plus grands rapports. Nous verrons tout-à-l’heure combien il est difficile, en admet- tant l’ordre des cyclobranches de M** de Blainville, de l’éloigner des limaces. On ne peut, d’un autre côté, se refuser à les rapprocher des tectibranches,' et c’est la marche que nous adoptons avec M*' Cuvier. La série des genres, dans cet ordre, est terminée par le groupe des acérés, parmi lesquelles le Sormet d’Adanson doit, selon toutes les apparences, former un genre distinct. Ce genre auroit cependant besoin d’être mieux observé pour qu’on puisse assi- gner, avec certitude, sa place dans l’un ou l’autre des ordres qui nous occupent; car, si la description d’Adanson montre qu’il est pourvu d’une cavité respiratoire communiquant avec l’air extérieur par un orifice analogue à celui des limaces, la forme générale de ce mollusque, et les circonstances de son habitation dans le sable sous les eaux marines, peuvent faire pré- sumer que cette cavité est plutôt garnie de branchies propres à séparer l’air de l’eau , que d’un tissu vasculaire propre à respirer l’air en nature. Cependant l’exemple de VOnchidium Peronii de M"" Cuvier peut inviter au doute. Dans l’incertitude où nous sommes, nous n’in- troduisons point ce genre dans la famille des limaces, où il formeroit une coupe d’acérés; mais nous le considérerons, jusqu’à nouvel ordre, comme devant terminer la famille des acérés dans les tectibranches. Les limaces entièrement cuirassées nous ont paru devolr*se placer avant celles dont la cui- rasse partielle ne couvre que la partie antérieure de leurs corps; celles-ci sont évidemment analogues aux limaçons, sous tous les rapports essentiels, à l’exception de la limacelle de M" de Blainville, qui tient, par la séparation des organes générateurs, aux limaces entière- ment cuirassées. Ces dernières, à leur tour, sortent beaucoup de l’organisation commune à- tous les pulmonés, et se rapprochent évidemment de l’organisation qui distingue plusieurs genres marins de l’ordre des tectibranches, sans qu’il soit cependant possible de les séparer de la famille des limaces, avec lesquelles la plupart sont liées par la conformité de forme b gô J SUPPLÉMENT- générale, d’habitudes, et de manière de vivre. Cependant, parmi les limaces dont il est question, les tétracères ne laissent aucune incertitude à ce sujet; car les genres^ VeronicelluSy Philomycm, et EumeluSy sont évidemment de la même famille que nos limaces d’Europe; mais les dicères, qui ont aussi des rapports marqués et importants avec les tétra- cères, offrent des circonstances dans leur genre de vie, soit sur terre, soit dans l’eau douce ou salée, qui répugnent à des rapprochements commandés cependant par la nature semblable de leur organe respiratoire, et par la disposition analogue, à ce qu’il paroît, de plusieurs autres de leurs parties principales. A la vérité nous avons cru reconnoître que VOnchidium Peronii de M'" Cuvier, espèce évidemment marine, quoique sa cavité pulmonaire puisse indi- quer qu’elle vient respirer Pair libre à la surface des eaux, ne pouvoir être du même genre que la Véritable Onchidie de Buchannan, chez laquelle les sexes sont placés sur des indivi- dus différents; opinion fondée sur un fait qui vraisemblablement est faux, mais qu’on ne peut, « selon nous, rejeter sans preuves directes, et qui nous a porté à n’admettre dans le genre On- chidium que l’espèce du naturaliste augiois: nous croyons même que l’analogie de celle-ci avec VOnchidium Peronii n’est pas aussi marquée quil le paroîtroit au premier abord, et il nous a semblé que ce qui avoit pu induire en erreur M** Cuvier, étoit la plus grande ressem- blance de la figure de Buchannan avec son Onchidium lœvigatum, qui se rapproche beau- coup plus de notre genre Vaginule que de VOnchidium Peronii, En effet, nous y avons reconnu quatre tentacules distincts, l’orifice de l’organe femelle situé comme dans les vagi- nules, et une forme générale fort rapprochée de Pespèce de ce genre que nous décrivons sous le nom d’a/té, laquelle offre elle-même les plus grands rapports extérieurs avec l’espèce de Buchannan. Celle-ci cependant en est toujours distinguée, selon le dessin et la description de cet auteur, parcequ’elle n’a que deux tentacules oculés à leur sommet, deux lèvres ou tenta- cules buccaux, triangulaires ou palmés et aplatis (dispositions semblables à ce qu’on observe dans VOnchidium Peronii)^ et un large orifice à l’extrémité postérieure du pied, sous la cui- rasse. Cet orifice se retrouve dans nos vaginules, sous la forme d’une poche, dans le fond de laquelle débouchent les canaux pour la respiration et les excréments : on le voit aussi dans VOnchidium Peronii de Cuvier; ou, pour mieux dire, dans celle-ci les deux canaux dont il est question sont plus courts que dans les vaginules (du moins celui delà respiration, puisque dans VOnchidium Peronii la cavité pulmonaire est tout-à-fait postérieure, au lieu d’être sub- antérieure et latérale comme dans les vaginules), et débouchent extérieurement et non point dans une poche; enfin POnchidie de Buchannan réuniroit dans une poche commune, outre les orifices de Panus et de la respiration, celui des organes de la génération, ce qui semble douteux. 11 résulte de toutes ces observations, i*’ que POnchidie de Buchannan, terrestre ou fluvia- tile, se rapproche beaucoup en effet de VOnchidium Peronii y par la forme générale de sa tête, mais qu’on n’a pas aperçu dans cette dernière les yeux qu’on observe au sommet des tentacules chez la première de ces espèces; qu’il se pourroit fort bien que par erreur M** Bu- channan ait mal indiqué la forme de la tête et mal observé les organes de la génération de son espèce, et qu’il est vraisemblable que son Onchidie est notre vaginule alté; 2° que POn- chidiiim lœvigatum de M‘' Cuvier, dont l’habitation est inconnue, doit appartenir à notre genre vaginule; 3® que tous ces genres ont entre eux des rapports généraux et marqués qui ne permettent pas de les éloigner, et que cependant les uns paroissent terrestres, d’autres terrestres ou fluviatiles, et les derniers évidemment marins; 4° enfin que ces dicères ont A LA FAMILLE DES LIMACES. 96 k besoin d’être observées de nouveau et avec soin pour asseoir une opinion fixe à leur sujet. M** de Blainville place VOnchidium Peronii dans son ordre des cyclobranches. Le genre Onchidiore qu’il a établi lui paroît former la transition de cette espèce avec les Doris. Cette opinion est appuyée sur des rapports qui ont sans doute quelque valeur, mais qui ne nous • paroissent pas, dans l’état des choses, devoir décider en faveur de ce rapprochement, pour éloigner cette onchidie de la famille des limaces, surtout si l’ordre des cyclobranches doit s’éh écarter autant, comme cela seroit nécessaire pour conserver les rapports naturels des Doris avec les autres nudibranches. M** Goldfuss suit au sujet de l’Onchidie la marche de M*’ de Blainville J il la place avec l’Onchidiore parmi ses anthobranches , qui répondent aux cyclobranches de ce dernier savant. Nous exposons toutes ces réflexions dans le but d’éveiller l’attention des naturalistes; dans ce but aussi nous indiquerons les caractères des Onchidies de M*^ Cuvier, pour en faciliter la comparaison avec les genres voisins, quoique nous n’entendions point faire mention des gas- téropodes marins qui peuvent faire partie de ce genre, et dont quelques uns ont été réunis par M** Cuvier à l’Onchidie de Buchannan. Nous rapportons cependant, comme nous venons de le dire, l’un d’entre eux, rOnc/aV/û/m lœvigatum, à notre genre vaginule;il en sera de même de l’espèce de Sloane. Toutes les limaces protégées par une cuirasse générale semblent organisées pour résister aux climats chauds; toutes paroissent exotiques à l’Europe, et habiter les deux Amériques ou l’Asie. Leur cuirasse générale les abrite de toutes parts: sous sa partie antérieure se con- tractent la tête et les tentacules. Cette partie antérieure de la cuirasse, liée aux flancs et à la partie correspondante du pied, forme comme la gorge d’un étui, dans laquelle se loge la tête, dont les tentacules, par suite de cette organisation, n’avoient pas besoin d’être rétrac- tiles. Les orifices de la cavité pulmonaire, de l’anus, de l’organe femelle, situés en dessous de la cuirasse, ou dans une poche à l’extrémité postérieure, sont aussi protégés contre le contact trop direct de l’air. Enfin, le sillon qui borde le pied paroît destiné à la circulation du fluide protecteur. Toutes les limaces de cette section nous ayant présenté des tentacules simplement contrac- tiles, nous présumons que les Philomycus et les Eumeltts de M** Rafinesque ont la même organisation. Peut-être même ne diffèrent-elles pas des Vagiuules; mais dans le doute, nous laissons subsister ces deux genres, sur lesquels nous devons espérer que M*^ Rafinesque don- nera enfin des renseignements plus complets. Tout porte à croire que la limace de la Caroline de M** Bosc fait partie de l’un de ces deux genres; peut-être même est-elle une des espèces décrites par M** Rafinesque : c’est encore ce savant qui peut décider cette question. Déjà nous avions préjugé qu’elle ne pouvoit appartenir aux genres connus. Nous allons actuellement présenter le nouvel arrangement et l’ensemble des genres qui composent la famille des limaces. Ce nouveau Tableau doit remplacer pour la classification celui que nous avons publié d’abord, page 5o. «V ^ SUPPLÉMENT ) TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES DE LA FAMILLE DES LIMACES. Voyez Prodrome , page 7. A. Entièrement cuirassées; tentacules contractiles^ f DIGÈRES. Tentacules oculifères. Cavité pulmonaire postérieure et terminale. Orifice sous le bord postérieur de la cuirasse, près celui de l’anus, dans la ligne médiane. Orifice de Tanus à la pointe postérieure du pied. J^ore muqueux terminal nul. Organes de la génération séparés et distants. Orifice de Forgane mâle près du tentacule droit ; orifice de l’or- gane femelle à la partie postérieure du corps, latéralement et à droite sous le bord de la cuirasse, près de ceux de la respiration et de Fanus, communiquant par un sillon à For- gane femelle. Lèvres ou tentacules buccaux très larges, triangulaires et aplatis, étendus latéralement de chaque côté de la bouche. Point de mâchoires. lludiment interne nub GENRE ONCHIDIE, Onchidium; Cuvier. (Type Onchidium Peronii; CUVÏEB.) Cavité pulmonaire postérieure? Orifice au bord postérieur du corps, sous la cuirasse. Pore muqueux terminal nul. Organes de la génération séparés sur chaque individu? Orifice à la partie postérieure, dans un cloaque commun, avec celui de Fanus et celui dè la respiration? Deux lèvres ou tentacules buccaux triangulaires, contractiles, placés latéralement de chaque côté de la bouche. Point de mâchoires? Rudiment interne nul. PREMIER GENRE. ONCHIDIE, Onchidium; Bucuannan. \ V A LA FAMILLE DES LIMAGES. 96 m ft TÉTRACÈRES. Les deux grands tentacules oculés au sommet. Cavité pulmonaire intermédiaire et latérale, communiquant avec l’air extérieur par un canal latéral du côté droit, qui débou- che à la partie postérieure du corps, entre la cuirasse et la pointe du pied, dans une sorte de poche, où le canal de Fanus, contigu et inférieur à celui de la respiration, vient aussi se rendre. Pore muqueux terminal nul. Organes de la génération séparés et distants : Orifice de l’organe mâle près et en dessous du petit tentacule droit ; Orifice de l’organe femelle vers le milieu du corps, sur le flanc droit, à côté du pied. Rudiment testacé interne nul. Pas de lèvres ou tentacules buccaux. Des papilles mamelonnées entourant la bouche. Des mâchoires. Cavité pulmonaire ? Orifice ? Pore muqueux terminal? Organes de la génération ? Orifice ? Orifice du rectum? Point de lèvres ou tentacules buccaux. Des papilles? des mâchoires? Tentacules ; les deux longs terminaux et en massue, les deux courts latéraux et oblongs. Rudiment testacé? \ DEUXIÈME GENRE. VAGINULE, Faginulus; nobis. TROISIÈME GENRE? PHILOMYQÜE, Philomyciis; Rafinesque. Cavité pulmonaire ? Orifice ? » \ Pore muqueux terminal? Organes de la génération ? Orifice ? Orifice du rectum? Point de lèvres ou tentacules buccaux? des papilles? des mâ- choires? Tentacules sur un seul rang, sur le front et cylindriques, pres- que égaux; la plus petite paire entre la plus grande. Rudiment testacé? Cavité pulmonaire au tiers postérieur du corps : \ Orifice à droite, à l’extrémité postérieure du flanc droit, sous la cuirasse. Pore muqueux terminal nul. Organes de la génération réunis? Orifice à la base et derrière le tentacule droit. Orifice du rectum à droite et un peu avant celui de la respiration Point de lèvres ou tentacules buccaux. Des papilles? des mâchoires? ün rudiment testacé interne. i QUATRIÈME GENRE? ‘ EUMÈLE, Eumelus; Rafinesque. O CINQUIÈME GENRE. I VÉRONIGELLE, Veronicellus; Blainville. SUPPLÉMENT 96 n B. Cuirasse partielle ou nulle; tentacules rétractiles. TÉTRACÈRES. f Cuirassées antérieurement. Cavité pulmonaire fort antérieure : ..a -Hi Orifice au bord droit de la cuirasse, très antérieurement. Orifice du rectum , près celui de la respiration. Pore muqueux terminal nul? Organes de la génération séparés et distants : Orifice mâle à la racine du tentacule droit; Orifice femelle tout-à-fait à la partie postérieure, communi- quant par un sillon à l’organe mâle. Point de lèvres ou tentacules buccaux? des mâchoires? Point de corps solides dans la cuirasse? Cavité pulmonaire antérieure : Orifice au bord droit de la cuirasse , antérieurement. Orifice du rectum, près celui de la respiration. ^ Un pore muqueux terminal. Organes de la génération réunis : Orifice sous celui de la respiration. Poin t de lèvres ou tentacules buccaux : des papilles ; des mâchoires. Une couche de poussière calcaire et graveleuse, intérieurement dans la cuirasse. Cavité pulmonaire antérieure : Orifice au bord droit de la cuirasse, postérieurement. Orifice du rectum, près celui de la respiration. Pore muqueux terminal nul. Organes de la génération réunis : Orifice derrière le tentacule droit. Point delèvres ou tentacules buccaux : des papilles ; des mâchoires. Un rudiment testacé interne dans la cuirasse. > SIXIÈME GENRE. LIMACELLE, Limacellus; Blainville. SEPTIÈME GENRE. ARION, Arion; nobis. HUITIÈME GENRE. LIMAS, Limax; nobis. Cavité pulmonaire intermédiaire : Orifice au bord droit de la cuirasse, postérieurement. Orifice du rectum, près celui de la respiration. Pore muqueux terminal nul. * Organes de la génération réunis : Orifice derrière le petit tentacule droit. Point de lèvres ou tentacules buccaux? des mâchoires. Un test spiral interne dans la cuirasse. ^ •f-f Unitestacées ^ avec cuirasse^ sans collier. Cavité pulmonaire antérieure: Orifice au bord droit sur la cuirasse. Pore muqueux terminal? Organes de la génération réunis? Orifice sous celui de la respiration? Un rudiment testacé extérieur, proéminent à l’extrémité posté- rieure du corps. NEUVIEME GENRE. ^PARMACELLE, Parmarcellus ( Cuvier. DIXIÈME GENRE? PLECTROPHORE , Plectro- pliorus; nobis. A LA FAMILLE DES LIMAGES. UnitestacéeSy sans cuirasse ^ avec collier. Cavité pulmonaire postérieure : Orifice à droite sur le collier et sous le test. Orifice du rectum, près celui de la respiration. Pore muqueux terminal nul. Organes de la génération réunis : Orifice derrière le grand tentacule droit. Deux petites lèvres ou tentacules buccaux, coniques et courts. ^ I Test non saillant en cône spiral très aplati, à Textrémité posté- rieure du corps. / ONZIÈME GENRE. TESTACELLE, Testacellus; Cuvier. Nous allons à présent indiquer les additions ou les corrections à faire à chacun des genres précé- dents','ainsi que les nouvelles espèces à intercaller parmi celles que nous avons décrites dans notre premier traité. I SUPPLÉMENT » \/s. * A. Entièrement cuirassées-, tentacules contractiles. t DIGÈRES. Tentacules oculifères^ PREMIER GENRE. ONCHIDIE, ONCHIDIUMy Büchannan. Voyez ci-dessus^ Hisi,y p. 8o, et Prodr.y p. 12. Synonymie. Rétablissez-la et ajoutez-y comme il suit: OcKEN, Lehrh. der ZooL, p. 3o6. Ress, Encyclop.y tom. XXV (au lieu de tom. V, partie LamarcRj An, sans vert^ 2® édit., tom. VI, part. 2, p. 45. Onchide, onchidium. ScHWEiGGER, Handb. der Naturg.^ p. 740. Goldfuss, Handb, der Zoologie^ p. 628. III. Histoire. Nous avons vu par ce qui pré- cède ce qui a été fait à Fégard de ronchidie, de- puis que ce genre existe. Nous croyons pouvoir rapporter aujourd’hui le Umax nudus cinereus ter- festî'is de Sloane au genre Vaginule. r • tt TÉTRACÈRES. Tentacules supérieurs oculifères, DEUXIÈME GENRE. VAGINULE, VAGINULUS, nobis. Prodr., p. i3. Caractères génériques. Forme générale: corps plus ou moins alongé* oblong dans Tétât de con- traction, plus ou moins ijenu et linéaire dans Tétat d’extension , acuminé postérieurement, quel- quefois arrondi à cette partie. Couverture: cuirasse générale couvrant toute la partie supérieure du corps, séparée des flancs par une arête latérale qui les déborde des deux côtés, à partir de la tête ; lisse et unie dans Tétat d’extension; sans test interne ni concrétion cal- caire. Pied: composé d’anneaux nombreux, pressés, bien marqués, quoique étroits; distinct des flancs à partir de la tête, séparé des premiers par un sillon profond et débordant sur eux de chaque côté en couvrant ce sillon d’un feuillet mince; dé- passant quelquefois la cuirasse postérieurement, où il est plat, acuminé ou arrondi, caudiforme, libre et distinct des flancs. Tête: distincte, composée d’une masse buccale garnie d’une mâchoire intérieure et de papilles terminales, placées circulairement comme dans les limas ; dépourvue par conséquent de lèvres ou de tentacules buccaux : contractile sous la cui- rasse qui forme avec les flancs et la partie anté- rieure du pied une sorte d’étui dans lequel la tête se retire. Tentacules: quatre inégaux, contractiles, cou- chés sur la tête dans Tétat de contraction de celle- ci : les deux grands supérieurs, longs, cylindri- ques, obtus et oculés à leur sommet; les deux courts un peu latéraux et comme palmés, ou di- gités à leur extrémité. Cavité pulmonaire : située aux deux cinquièmes de la longueur totale, antérieurement sur le côté droit, communiquant avec Tair extérieur par un canal latéral qui débouche à la partie postérieure du corps, entre la cuirasse et la pointe libre du pied, dans une sorte de poche où le canal de Ta- nus, placé sous celui de la respiration, dont il est séparé par une membrane, vient aussi se rendre. Organes de la génération: séparés et distants : Orifice de forgane mâle près et en dessous du petit tentacule droit; Orifice de ü organe femelle sous la cuirasse, sur le flanc droit, près du pied, vers le milieu de la longueur du corps. Point de pore muqueux terminal. Terrestres seulement. A LA FAMILLE DES LIMAGES. 96 q ESPECES. I. VAGINULE DE TAÜNAY, PI. VIH A, fig. 7, d’après des individus conservés dans la liqueur; PI. VillB, fig. I et 2, d’après le vivant, par M' Taunay; et PI. VIII C, son anatomie, par M' de Blainville. Vaginulus Taunaisiij nobis. Corps alongé, grêle, jaunâtre; tentacules obs- curs. Coj'pus elongatum, gracile; colore fluorescente, tentaculis obscuris, a) Supra virescente nigro, tentaculis nigris ; PI. VIII B, fig. 2. Férussac, Prodr., p. i3, i. Description. Il suffit de comparer les figures que nous donnons des individus conservés dans la liqueur à celles faites sur le vivant par Tau- nay pour se convaincre de l’inexactitude inévita- ble de toutes les descriptions prises sur des indi- vidus ainsi conservés. Les figures de M' Taunay en disent plus que les renseignements que nous pour^ rions offrir d’après les individus que nous possé- dons dans lalcobol. Ces individus ne peuvent ser- vir en général que pour étudier l’organisation, et sous ce rapport nous sommes heureux de pouvoir ne rien laisser à desirer. La belle anatomie que nous devons à l’obligeance de de Blainville, et sa description que nous allons donner ici, sont des morceaux d’un grand intérêt dont les naturalistes sentiront tout le mérite, et pour lesquels nous nous empressons d’exprimer à M' de Blainville notre vive reconnoissance. Anatomie. Au côté externe de la base du ten- tacule droit, on trouve un orifice qui est celui par lequel sort l’organe excitateur mâle. Du même côté, vers le milieu de la longueur du corps, sur la surface qui réunit le bouclier au pied, se voit un autre orifice à bords plissés en étoile; c’est la terminaison de l’appareil femelle de la généra- tion, Enfin le dernier orifice que l’on voit à la sur- face de ce mollusque est beaucoup plus grand, arrondi, à bords non plissés; il est situé à droite, sous la partie postérieure et libre du bouclier ou manteau ; c’est la terminaison d’un tube commun à l’appareil de la respiration et au canal intestinal. En étudiant plus profondément l’organisation de ce mollusque, on trouve que la peau ou derme qui forme le bouclier ou manteau offre la même structure que celle des limaces; elle semble ce- pendant devoir être moins muqueuse, et en effet elle est lisse dans toute son étendue. Les tentacules antérieurs ainsi que] les posté- rieurs sont formés comme à l’ordinaire d’une en- veloppe cutanée, soutenue ou doublée à l’inté- rieur par deux plans de fibres musculaires, les unes annulaires, immédiatement sous la peau , et les autres longitudinales, ne.se portant pas au-delà de la racine de chaque tentacule, et se terminant successivement dans toute la longueur de l’or- gane. C’est entre ces dernières que passe le filet nerveux qui se rend à la peau du tentacule pour la première paire et à l’organe de la vision pour la seconde. D’après la brièveté des fibres longitu- dinales, et de ce qu’elles ne pénétrent pas dans la cavité viscérale pour aller, sous la forme d’un muscle distinct, s’attacher à la cloison diaphrag- matique ou à la col umelle, comme cela a lieu dans les limaces et les hélices, il est évident que ces organes ne sont pas rétractiles à l’intérieur comme chez ces derniers animaux, mais seulement con- tractiles. Je n’^pas fait l’anatomie de l’œil ou point noir qui se trouve porté à l’extrémité des tentacules postérieurs; j’ai seulement remarqué qu’il est fort sensible, et qu’il est placé à la face dorsale d’une sorte de petit renflement aplati et lisse qui ter- mine ce tentacule, et non pas à sa pointe. Ce n’est qu’au-delà de ce renflement que commencent les plis transversaux du reste de cet organe. Je n’ai rienàajouter sur l’enveloppe extérieure. Il y a peu ou point de muscles distincts autres que ceux dont nous allons parler, en traitant de l’appa- reil de la mastication et de l’organe excitateurmâle. Nous dirons seulement que le pied est assez épais , et qu’on y d istingue assez bien des fibres transverses et des fibres longitudinales. Nous noterons aussi qu’én avant sous la masse buccale, il y a une pièce médiane subcarrée, distincte du pied, et de la- quelle part en arrière par deux branches en Y, une sorte de tube à parois musculaires et qui va se terminer à l’extrémité de la langue; en sorte qu’on peut considérer cet organe comme la ter- minaison de celle-ci qui s’est recourbée en avant et en bas. L’appareil digestif a beaucoup de rapports avec ce qui a lieu dans les vér^ables limaces. Ainsi la bouche qui forme un orifice arrondi est pourvue SUPPLÉMENT g6 à son bord supérieur d\in petit peigne dentaire. La cavité buccale qui suit est assez considérable. Ses parois assez épaisses sont formées par deux couches de fibres musculaires, les unes trans- verses et les autres longitudinales; mais elle est en outre portée en avant par des muscles spéciaux; les premiers, qui sont plus courts, viennent du pourtour de la lèvre ou de Torifice buccal pour se terminer à la masse ; les autres plus longs et plus épais forment deux paires, Tune supérieure, Tautre latérale, qui de la peau qui recouvre la tête se portent aux parties supérieures ou latérales de la masse buccale; une autre paire plus en dehors s’attache à la partie antérieure du pied, non à la masse buccale elle-même, mais à la peau du front ou à la lèvre supérieure : les muscles de cette paire doivent ainsi faciliter la sortie de la bouche en tirant en arrière la dent. On trouve aussi à la partie inférieure de la ca- vité buccale une sorte de renflement lingual qui se prolonge un peu en dessous et en arrière du pharynx, presque jusqu’au cerveau; sa surface su- périeure et interne est pourvue de très petites pointes acérées. Enfin, en dessus et en arrière se trouve la ter- minaison des glandes salivaires. Ces organes for- ment de chaque côté une espèce de grs^e com- posée de grains glanduleux, dont les canaux excrétoires, successivement réunis , se terminent enfin par un canal qui s’ouvre dans le pharynx à peu près comme dans les limaces; mais en outre on voit se joindre à chaque canal un organe ou filet creux qui traverse l’anneau œsophagien, et qui se prolonge jusque sur la panse stomachale, où il semble finir à rien. A la partie supérieure de cette cavité buccale ou de ce pharynx commence l’œsophage; d’abord fort étroit pour traverser l’anneau œsophagien , il se renfle bientôt pour former une longue dilata- tion stomachale cylindrique fort considérable, qui se dirige d’arrière en avant, vers la partie posté- rieure de la cavité viscérale. .Arrivée dans cette partie, elle se renfle de nouveau, en produisant un cul-de-sac assez développé, de la partie anté- rieure duquel naît l’intestin, de manière à ce que le pylore est fort rapproché du cardia. ‘ C’est dans leur écartement que vient se termi- ner un canal hépatique court très gros, qui a suc- cessivement reçu les canaux excréteurs secon- daires et tertiaires des différents lohes du foie. Ces lobes, dont le plan considérable est celui qui occupe toute la partie postérieure de la cavité viscérale, accompagnent l’intestin proprement dit dans toute son étendue. Ils forment par leur réu- nion une masse considérable dans laquelle celui- ci fait ses circonvolutions. La structure de ce foie est du reste tout-à-fait semblable à ce qui existe dans une limace; ce sont de petits grains grou- pés en lobules dont les canaux excréteurs suc- cessivement réunis sortent de la masse commune pour ne plus former que sept ou huit gros vais- seaux, dont la réunion successive forme enfin le canal hépatique. L’intestin d’un calibre assez gi'os, quoique beau- coup moindre que celui de la première dilatation stomachale, naît à droite, puis .se porte fortement en avant du même côté, forme ensuite une cour- bure en ari'ière pour se porter de nouveau en avant et se terminer après une nouvelle courbure en ar- rière et en dehors, un peu au-delà de la termi- naison de l’organe femelle, dans un canal commun à l’appareil de la sécrétion urinaire et à celui de la respiration, et dont nous allons parler tout-à- rheure avec plus de détails. La composition anatomique de tout le canal intestinal est du reste ce qu’eîle est ordinairement; la membrane interne vers l'anus ou la terminai- son de l’intestin fait un assez grand nombre de plis longitudinaux. L’appareil que nous regardons comme analo- gue à celui de la dépuration urinaire, se trouve, comme dans tous les mollusques, en connexion intime avec la fin du canal intestinal et avec l’ap- pareil de la respiration; c’est ce qu’on appelle quelquefois le sac calcaire, le sac de la glu: dans le mollusque dont il est question dans cet article, il est fort considérable; il est réellement compris , non pas dans la cavité viscérale générale, mais dans celle de la respiration qui est séparée de celle-là par une sorte de cloison diaphragmatique dont il va être question. L’organe sécréteur est ovale aplati, très grand, collé sous la cloison dia- phragmatique, au bord inférieur de l’organe pul- monaire. 11 m’a paru composé de granulations, mais je n’ai pas vu qu’elles donnassent naissance à de petits canaux excréteurs; on trouve seule- ment que la poche qui enveloppe cet organe se termine en arrière par une fente ou sillon borné par deux lèvres, dont l’une est un peu plus longue que l’autre, et qui s’ouvre dans le canal commun bien au-delà de l’anus et tout près de l’orifice par- ticulier de la cavité pulmonaire. L’organe de la respiration est comme dans tous les mollusques qui respirent l’air en nature, coin- A LA FAMILLE DES LIMAGES. pris dans une cavité particulière, séparée de la grande cavité viscérale par une sorte de cloison diaphragmatique, composée de fibres musculaires transverses , séparées du manteau ou de l’enve- loppe dermoïde , et par conséquent elle est comme creusée dans cette enveloppe. Cette poche est ovalaire et dirigée d’avant en arrière, par où elle diffère beaucoup de ce qui a lieu dans les limaces; mais ce en quoi elle diffère encore plus de ce qui se voit dans ces animaux, c’est qu’elle est située tout-à-fait au côté droit de l’animal dont elle oc- cupe le tiers moyen. Cette cavité, tapissée comme à l’ordinaire par les ramifications vasculaires vei- neuses et artérielles, se termine en arrière par un canal ou tube compris également dans le derme qui s’ouvre dans un canal commun. Ce canal qui sert par conséquent à la sortie des matières fécales et urinaires, ainsi qu’à l’entrée de l’air pour la respiration , continue son trajet entre deux lames de la peau, en se dirigeant d’a- vant en arrière, et va s’ouvrir à l’extérieur par le grand orifice que nous avons décrit à la partie tout-à-fait postérieure du côté droit, sous la pe- tite saillie du manteau et du bouclier. J e n’ai pu suivre la disposition du système circu- latoire rentrant ou veineux ; mais il n’est pas pro- bable qu’il offre aucune différence un peu notable avec ce qui existe dans les genres de la même fa- mille. Ce que je sais, c’est que toutes les veines de l’enveloppe musculo-d^rmoïde arrivent à l’or- gane respiratoire par un gros tronc qui se réunit à un autre, peut-être encore «pi us considérable, provenant de la réunion des veines des viscères à la partie antérieure du poumon. Le tronc pulmo- naire qui en résulte, appliqué et presque confon- du avec la veine pulmonaire, qui en sort, se dirige en arrière et se subdivise successivement, non pas peut-être en formant exactement un véritable ré- seau, mais des espèces de petites lames qui tom- bent sur un axe central. lies veines pulmonaires qui en naissent à peu près de même, se réunissent en un gros tronc qui se dirige d’arrière en avant et s’ouvre dans le cœur. Cet organe situé dans une loge particulière de la peau, à peu près comme le poumon l’est dans la sienne, est situé au côté droit de l’animal, im- médiatement au-devant delà cavité respiratoire. Il est formé d’une oreillette unique, comme divi- sée en deux par une bride celhilense; elle reçoit le sang du poumon comme il vient d’être dit, et le chasse dans le ventricule par une ouverture en fente dont les bords forment une sorte de valvule. 96 s Le ventricule conique saille un peu dans la grande cavité viscérale et se change peu-à-peu en artère aorte ; celle-ci, parvenue à la masse des viscères, se subdivise de suite en deux troncs; l’un antérieur se porte en avant sous les viscères et se partage bientôt en deux branches; l’antérieure, qui est la continuation du tronc, va dans la ligne médiane iuférieut'e se distribuer à la masse buccale et à tous les organes qui s’y trouvent; la branche postérieure de l’aorte antérieure se place dans la ligne médiane du pied, et fournit successivement, à droite et à gauche, des rameaux et des ramus- cules jusqu’à ce que, parvenue à l’extrémité pos- térieure, elle soit épuisée. L’autre tronc, qui sort de l’aorte et qui est l’analogue du trépied cœliaque ou l’artère viscérale, fournit d’abord un rameau qui va aux lobes antérieurs du foie. Ce tronc prin- cipal, parvenu au canal intestinal, se divise en deux rameaux, dont l’un va aux lobes médians du même organe, tandis que l’autre, après avoir fourni les artères de l’estomac, va se répandre dans le lobe postérieur du foie et dans l’ovaire qui s’y trouve compris. L’appareil de la génération se trouve, comme dans tous les mollusques de ce groupe, divisé en deux sexes, et ces deux sexes sont portés par le même individu. Le sexe femelle se compose, i°d’un ovaire, 2“ d’un premier oviducte , 3° d’un second oviducte que l’on nomme quelquefois matrice, et enfin d’une bourse terminale. L’ovaire assez peu considérable, globuleux, est située à la partie antérieure du lobe postérieur du foie, dans une sorte d’excavation que lui forment ses lobes : les grains dont il est composé sont assez gros. De cet organe naît comme de coutume , c’est-à- dire par des espèces de radicules, le premier ovi- ducte; il est très grêle, filiforme et blanc; il se porte d’arrière en avant, côtoie le testicule, fait un grand nombre de replis serrés en se renflant un peu, semble pénétrer dans le testicule, autour duquel il s’enroule et s’ouvre bientôt dans la se- conde partie de l’oviducte qui occupe la région antérieure et gauche de la cavité viscérale. Cette partie a un tout autre aspect; son calibre ou diamètre est beaucoup plus grand; ses parois sont plus opalines, moins opaques; elles étoient en outre remplies d’une quantité énorme de ma- tière albumineuse qui, en absorbant l’eau dans laquelle l’animal a été disséqué, s’est cousidéra- blement gonflée. Cette partie de roviducte forme üG t SUPPLEMENT un assez grand nombre de boursoufflnres et de re- plis, dont le dernier, devenu droit, se porte trans- versalement de gauchie à droite, passe sous la masse des viscères, et s’ouvre par l’orifice que nous avons décrit au côté droit, dans l’espace qui sépare le bouclier du pied. Vers sa terminaison, les parois de l’oviducte ont une épaisseur et une résistance presque cartilagineuse. Tout près de Fendroit de sa terminaison, se voit une sorte de bourse ou poche ovalaire, dont le cou très court s’ouvre à la marge de l’orifice de l’oviducte par un fort petit trou. Cette poche, dont la membrane intérieure présente un grand nom- bre de plis ou d’anfractuosités, a, du reste, ses pa- rois fort minces et très blanches. Cette membrane fraisée intérieure reçoit un rameau du canal dé- férent dont nous allons parler tout-à-l’heure. L’appareil mâle se compose, i° d’un testicule, 2° d’une sorte d’épidydyme, 3® d’un canal défé- l'ent, 4® d’un organe excitateur, et 5® d’une masse de vésicules ou de cæcum. Le testicule forme une masse assez considéra- ble un peu aplatie, composée d’espèces de plaques réunies à leur côté interne, et occupant la partie inférieure et moyenne de la masse viscérale. Il m’a paru que sa partie antérieure, celle qui est en connexion avec la seconde partie de l’oviducte, différoit un peu de la postérieure, du moins quant à l’apparence granuleuse plus prononcée; c’est en effet de la postérieure que l’on pouvoit voir d’une manière plus évidente, et par un grand nombre de racines accompagnées par les ramifications arté- rielles, naître le canal déférent. Ce canal, d’un diamètre fort peu considérable, se dirige d’abord d’arrière en avant. Parvenu à l’an- gle que fait la partie droite de Foviducte, quand elle sort de la masse de ses circonvolutions avec cette masse elle-même, le canal déférent se renfle en une assez petite vésicule qui s’y ouvre à angle " droit. 11 continue ensuite son trajet en se portant comme et avec la terminaison de Toviducte, à la- quelle il adhère, jusqu’à la bourse terminale, et là il se bifurque. La bifurcation postérieure la plus courte pénétre dans cette bourse et s'y tei'miue, tandis que la branche antérieure se porte en avant et sur le côté droit, s’insinue bientôt dans les fibres musculaires de l’enveloppe cutanée, et parvenueà l’extrémité antérieure, vers la séparation du pied et du bouclier, elle rentre dans la cavité viscérale en se recourbant en arrière. Après avoir passé sous la racine de la poche de l’organe excitateur, et être arrivé vers le côté droit de la masse buccale, le ca- nal déférent se pelotonne en formant beaucoup de circonvolutions irrégulières; et de là, prenant un aspect musculaire à fibres annulaires, il aug- mente peu-à-peu de diamètre jusqu’à ce qu’il se termine à la base ou à l’extrémité postérieure de l’organe excitateur. Cet organe est situé à la partie antérieure du côté droit de la cavité viscérale, enveloppé par la seconde partie de l’oviducte : il est contenu dans une poche ovalaire à parois assez minces, et dont nous avons signalé l’ouverture au côté droit de la racine du testicule. Celte poche est tirée en ar- rière par un petit muscle qui prend son origine au bord antérieur de la cloison diaphragmatique. En ouvrant cette poche, on trouve une autre gaine plus épaisse, musculeuse, qui en renferme une troi- sième de même nature, dans laquelle se trouve un corps étroit, alongé, blanc, qui est adhérent par tout son côté inférieur. C’est dans la poche qui renferme ce petit corps que s’ouvre le canal déférent, par un orifice évident ; en sorte qu’il faut croire que dans ces animaux, l’organe excitateur est terminé par une sorte de renflement ovoïde, percé à ses extrémités, et qui peut sortir de la gaine qui le renferme, parla contraction de ses parois. A la partie antérieure de la poche qui contient cet organe, tout près de l'orifice extérieur, se ter- mine, par une ouverture unique, un faisceau consi- dérable d’appendices aveugles ou de petits cæcums cylindriques aIongés,dont le canal est fort étroit, et qui se réunissent d’abord en plusieurs petits faisceaux qui s’oavrent successivement dans le canal commun. C’est ce que quelques auteurs ont nommé quelquefois vésicules séminales, on ne sait trop pourquoi. Le système nerveux qu’il nous reste à examiner n’offre rien de bien différent de ce qui existe dans les autres mollusques de la même famille. Le cer- veau ou la partie centrale forme toujours une sorte d’anneau que traverse Fæsopbage, et qui par conséquent doit changer de place suivant que la masse buccale est tirée en avant ou en arrière. Cet anneau est composé de deux {janglions fort serrés de chaque côté et communiquant entre eux par deux comissures, l’une supérieure et l’autre inférieure. La première paire de nerfs qui en naît, en dessous, est la plus grosse; elle se dirige en avant en se détournant en dehors, pénétre dans le tentacule oculaire, et là se renfle en un petit ganglion qui se trouve placé immédiatement der- rière l’œil. Le second faisceau naît plus en des- sous que le précédent et se divise presque aussi- A LA FAMILLE DES LIMACES. 96 « tôt en plusieurs filets, dont le premier va à la première paire de tentacules, et les autres au pourtour des lèvres. Le troisième naît encore plus en arrière; et parmi les filets qu’il fournit, il en est un qui va à la langue, et le reste à la partie an- térieure de la face inférieure du tronc; c’est aussi de cette partie du côté droit que sort le nerf qui va à l’appareil de la respiration. Enfin le quatrième faisceau, composé de trois ou quatre gros nerfs, naît tout-à-fait en arrière, près de la coniissure in- férieure, et se porte à toute l’enveloppe cutanée. Il y a surtout un cordon qui accompagne lartère aorte abdominale dans toute son étendue, et qui fournit de nombreux filets, à mesure qu'il se porte en arrière. Je n’ai pas vu le ganglion viscéral; mais celui de Tappareil de la génération est très évi- dent. Il est situé sur la gaine de l’organe excitateur, proche de la terminaison du faisceau d’appendices aveugles; il envoie un filet de communication à la partie centrale et fournit différents petits filets qui remontent le long de la gaine. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PL. VIII C. Fig. I. L’animal vu du côté droit et de grandeur naturelle. dddd. Peau coupée, relevée ou abaissée. d! d. Une sorte de membrane abdominale qui enveloppe la masse viscérale, surtout en arrière. e. Terminaison des deux lèvres formant le canal de l’organe de dépuration. Cette lettre manque sur la figure, il faut la pla- cer près entre g et g. f. Le foie vu, la masse des viscères n’étant pas développée. g. L’orifice externe commun au canal delà respiration, à l’anus et à l’organe de dé- puration. g^ g\ Le canal commun. UL L’intestin dans les endroits où il est visible et à sa terminaison. La seconde partie de l’oviducte en posi- tion. h. Pointe postérieure du manteau. r. Poche pulmonaire vue en dedans. 5. Testicule. t\ Tentacules supérieurs. t'\ Tentacules inférieurs. ' U. Vessie de Toviducte. Fig. IL Cette figure donne les développements de l’appareil de la digestion, au double de la grandeur naturelle. a. L’artère aorte; a' l’artère hépatique ; a" l’ar- tère aorte ventrale; «'"l’artère aorte ven- trale antérieure; a"" l’artère aorte ven- trale po.stérieure. bb. Les glandes salivaires ; b'b' les glandes sa- livaires accessoires. c. Cerveau. ddddd. Les bords de la peau coupée. e. L’estomac. œ. L’œsophage. Foie et ses différents lobes ;/^/Mes ca- naux hépatiques et leurs ramifications. g. Ganglion nerveux de l’appareil de la gé- nération. ùï. Les différentes parties de l’intestin. A' La terminaison de la seconde partie de Foviducte. m. Masse buccale; yn'm" muscles protracteurs de cette masse; muscle de l’organe excitateur mâle. n'. Nerf du tentacule oculaire; n"nerf du ten- tacule inférieur et de la lèvre supérieure ; n"' nerfs de la masse buccale; n"" nerfs du pied ; n""' nerf de la cavité respira- toire; n'"'" nerf de communication avec le ganglion de l’appareil excitateur de la génération. р. Organe excitateur de la génération. s Continuation du canal déférent; s'" sou embranchement vers la poche z. tt. Tentacules supérieurs. t" t. Tentacules inférieurs. Z. Vessie de l’oviducte. - Fig. III. Organes de la respiration et de la circu- lation, en connexion avec la terminaison du canal intestinal de l’appareil femelle de la génération et l’appareil de la dépu- ration, le muscle diaphragme qui borne la cavité respiratoire enlevé. Double de grandeur naturelle. с. Le cœur dans son péricarde coupé tout , autour. L’oreillette et le ventricule in-r suflés. g. L’orifice du canal, commun à la termi- naison du canal intestinal de la cavité respiratrice et de l’organe de la dépu- ration. — gK Le canal commun. Le signe' est oublié dans la figure. q6 V SUPPLEMENT h, La pointe du manteau ou du bouclier. i, La terminaison du rectum. k\ Celle de la seconde partie de Toviducte. r. La cavité pulmonaire ouverte pour mon- trer son réseau vasculaire; son canal ou orifice dans le canal commun. w. Les veines-caves, Tune venant des vis- cères, et l’autre de l’enveloppe der- moïde. U. La vessie qui accompagne la seconde par- tie de l’oviducte. y. Est l’organe de la dépuration urinaire. Fig. IV. Montrant l’appareiF de la* génération , en connexion avec le reste de l’orga- nisation , et surtout avec les organes de la digestion dont l’estomac est gonflé. Double de grandeur naturelle. Aorte viscérale hépatique. b. La glande salivaire gauche non dévelop- pée ; de l’autre côté on ne voit que le canal excréteur coupé. by. Glandes salivaires accessoires. c. Le cerveau. La coupe du dermer e,ee'. L’estomac gonflé. /ety“. Le foie et les canaux hépatiques entou- rant et accompagnant le canal intes- tinal. g. Le ganglion nerveux de l’appareil généra- teur mâle. Cette lettre est oubliée , il faut la placer entre w et x, i. Canal inîestinal et ses circonvolutions gonflées. A*. La première partie de l’oviducte, naissant de l’ovaire; k la seconde, celle qui con- tient la matière gélatineuse. m. La masse buccale ; ni'" le muscle de l’or- gane excitateur mâle. O. Ovaire contenu dans les lobes du foie. p. L’organe excitateur mâle dont les enve- loppes ont été fendues et ouvertes pour montrer la partie saillante. s. Le testicule; son canal déférent; 5" es- pèce de renflement vésiculeux de ce ca- nal; s'" la partie renflée ou musculeuse du même canal, avant sa terminaison dans l’organe mâle. Tentacule supérieur ; f tentacule infé- rieur. X. La masse des cæcums de l’appareil géné- rateur mâle. w. Terminaison de cet appareil. Fig. V. Cette figure représente l’organe excita- teur mâle plus grossi encore que dans la figure précédente; p' est fendu pour montrer le renflement qiiil contient. * Fig. VI. Le système nerveux cérébral fortement grossi, en place ou en connexion avec la masse buccale vue de profil. a'". Artère aorte antérieure. dd, La peau coupée. ?n. Muscle de la masse buccale ; m""' muscle rétracteur. l. La langue avec son attache au pied n'. Nerf optique; n" du tentacule inférieur; n"' de la partie antérieure de la face ven- trale ; n"" de l’abdomen. Fig. vil Le système nerveux cérébral ou cen- tral hors de place et considérablement grossi. n'. Nerf optique ou du tentacule postérieur; 7i' nerf du tentacule antérieur et de la lèvre supérieure ; n'" nerfs de la par- tie antérieure du pied; n”" de l’abdo- men, etc. Hubit. Le Brésil, d’où cette espèce nous a été envoyée par M' Taunay fils. Selon ce naturaliste, cette limace est fort commune dans le mois de mai après les pluies; elle est assez vagabonde pendant la nuit, et vient jusque dans les potagers ravager les choux, etc. On la trouve aussi le jour à l’entrée des bois, sur les plantes sauvages dont elle se nourrit. Rapportée des environs de Rio- Janeïro par les naturalistes de l’expédition de M' le capitaine Freycinet. Nous réunissons en une seule espèce les deux figures qui nous ont été envoyées par M' Taunay. Lui-même penche à croire que l’individu figuré n® 2 n’est qu’une simple variété du n® i, quoiqu’il ait trouvé des individus, de tout âge, de mêiAe couleur que ce n° 2, IL VAGINULE DE LANGSDORF, PI. VIIIB, fig. 3, 4 et a. F aginulus Langsdorfi, noh,, Prodr. , p. 1 3, n*^ i . Habit. Le Brésil. Nous signalons cette espèce à l’observation des naturalistes qui voyageront au Brésil. Nous ne connoissons que l’individu conservé dans la li- queur, que nous devons à l’amitié de M*^ de Langs- dorf, consul-général et chargé d’affaires de S. M. A LA FAMILLE J’einpereur de Russie au Brésil. Il Ta trouvée à quelques lieues de Rio-Janeïro; elle paroit moins longue et plus large que la précédente ; les flancs paroissent plus larges et le pied plus étroit; en- fin les couleurs et la contexture de la cuirasse semblent différentes. Dans son ensemble, elle paroît intermédiaire entre la précédente et la sui- vante. in. VAGINULE DE KRAUSS, Plane. VIII D, fig. t, ^ , 3. Vaginulus Ky'aussii; nobis. Cette nouvelle espèce est beaucoup plus petite que les précédentes: elle nous a été envoyée des Antilles par M' Krauss, excellent observateur, au- quel nous la dédions. Ses caractères génériques sont parfaitement ceux des espèces précédentes; sa forme générale, dans Tétât de conservation, la rapproche de la figure des suivantes ; elle est assez large pour sa longueur. La surface de la cuirasse paroît couverte de très petits tubercules; sa cou- leur varie du gris-de-lin au brun foncé, le dessous est plus clair. Les tentacules supérieurs foncés, les inférieurs paroissent très gros et sont plus clairs. 11 est impossible du reste de faire connoître la couleur et la forme générale sur des individus gardés dans Talcohol. IV. VAGINULE ALTÉ, PI. VIDA, fig. 8; et PI. VIIIB, fig. b. Vagimdas Alte; nobis, Prodr.y p. i4, n» 3. La forme générale de cette espèce se rappro- che tellement de celle de Tonchidie du Typha de Buchannan, que nous crûmes au premier coup d’œil que c’étoit elle: vivant dans les mêmes con- trées , cette circonstance rendoit notre supposition assez probable; mais Texamen que nous en avons fait, en nous montrant quatre tentacules et une organisation extérieure semblable à celle des es- pèces précédentes, nous tira de notre erreur. II faudroit supposer, chez le docteur Buchannan, une méprise singulière, qui ne peut se présumer, mal- gré toute l’analogie extérieure de ces deux li- maces. Selon AF Leschenault, la vagiuule allé est ainsi nommée, pareequ elle ressemble à une sang- sue dont le nom du pays est Alté. L’étiquette du DES LIMACES. 96 x Muséum l’indique comme étant des eaux douces, ce qui nous paroît mériter confirmation. C’est à AF Leschenault qu’on doit la découverte de cette espèce dont il seroit à desirer qn on eût un des- sin sur le vivant, ces limaces devenant mécon- noissables dans la liqueur. Il ne seroit pas impossible qu’étant du même genre que la précédente, elle fût amphibie. A la partie postérieure, les flancs sont continus et ar- rondis ainsi que l’extrémité du pied, qui paroît ne pas dépasser la cuirasse. Habit, Les environs de Pondichéry, d’où elle a été envoyée au Muséum par M" Leschenault. V. VAGINULE LISSE, PI. VIII B, fig. 5, 7. Voginulus Lævigatiis, Cuvier; nobis, Prodr,, p. 14, n«4, Onchidium lævigatum, Cuvier; Regn. anhn.^ t. II, p. 4i I) ù la note. Habit.? Aluséum d’histoire naturelle. Nous rapportons, avec quelques doutes, cette espèce au genre Vagînule, les tentacules inférieurs ne montrant pas tout-à-fait la même forme que dans les espèces précédentes. Il paroît du reste que ce ne peut être une Onchidie, ni de Buchan- nan ni de Ai*^ Cuvier. Noire annonce procurera peut-être quelques renseignements utiles; c’est dans ce but que nous avons prié AF Cuvier de nous permettre de la faire peindre. VI. VAGINULE DE SLOANE, Vaginxilus Sloa^ ^nii. Voyez ci-dessus, p. 82, et Prodr. y p. 14, n” 5, Habit. La Jamaïque. Sloane. Nous nous déterminons à placer dans ce genre l’espèce de Sloane que nous avons indiquée d’a- bord comme étant peut-être une Onchidie ou une Véronicelle. Laconnoissance de ce nouveau genre nous a porté à ce rapprochement, d’autant qu’il est difficile de s’arrêter à la considérer comme une Onchidie, et que décidément elle ne paroît point être une Véronicelle; l’emplacement de l’orifice de la cavité pulmonaire et celui de l’orifice de Tanus paroissant distinguer ce dernier genre de tous les autres, ainsi que la présence d’un rudiment tes- tacé dans la cuirasse. SUPPLÉMENT TROISIÈME GENRE. PHILOMYQÜE, PHILOMYCUS, RafinesqüE, o/ nat., 1820, p. Jo; Férussac, Prodr.y p. i4. Selon IVr Rafinesque, ce genre diffère des li- maces par les caractères suivants: L’absence de manteau; la plus longue paire de tentacules terminale et en forme de massue; la plus courte latérale et oblongue, Obsey'vations. M' Rafinesque ne donne aucune autre indication sur ce nouveau genre, dont le nom signifie ami des champignons^ ces animaux s’en nourrisant de préférence. Nous rapportons textuellement les caractères qu’il lui donne, afin d’éveiller l’attention des na- turalistes sur leur insuffisance, et celle de Ra- finesque lui-même, qui nous apprendra sans doute en quoi ce genre diffère du précédent avec lequel il a au moins les plus grands rapports , s’il en est distinct, ce que nous ne croyons pas. Voici les es- pèces que IVL Rafinesque y rapporte. f f. PHILOMYQUE QUADRILLE, Philomjcns QuadriluSj Rafinesque; ioc, cit. Gris, dos lisse avec quatre rangées de taches noires irrégulières; tentacules longs, noirs et rap- prochés ; corps presque atténué en arrière, queue obtuse. Long. 6 lig. environ. Habit. Sur les’ rives de l’Hudson. f IL PHILOMYQUE POINTU, Philomycus Oxyxi- ri«, Rafinesque; loc. cit. f Gris fauve, grêle; dos ridé longitudinalement; tentacules bruns, les latéraux seuls très courts; queue aiguë, carénée en dessus. Long. 8 lignes. Habit. La province de New-Yorck. t III. PHILOMYQUE FAUVE, Philomycus fus- eus y Rafinesque; loc. cit. Entièrement brun; tentacules épais, dos lisse ou uni; queue comprimée, aiguë. Long. 3 à 12 lignes. Habit. La province d’Ohio, sur XAmanita El- Uplica. t IV. PHILOMYQUE FLEXÜOLAIRE , Philo- mycus flexuolaris , Rafinesque; loc. cit. Fauve, dos bigarré de lignes brunes, flexueu- ses, légèrement ridé eii travers; atténué en ar- rière ; queue obtuse. Long, un à deux pouces. 11 varie dans la forme. Habit. Les montagnes de Catskill. Observ. M** Rafinesque ajoute qu’il existe d’au- tres espèces de ce genre aux États-Unis. f V. PHILOMIQUE DE LA CAROLINE, Philo- 77iycus Caroliniensis, Bosc;nobis, Hist,p. 77; Prod)\yp. i5. PI. VI, fig. 3. Observ. Ces espèces ont besoin d’être exami- nées d’après nos principes, pour être assuré que quelques unes d’entre elles ne sont pas de simples variétés. Selon toutes les apparences , la dernière, dont le genre nous paroissoit douteux, doit être placée ici : peut-être est-elle une des espèces de M** Rafinesque. QUATRIÈME GENRE? EUMELE, EUMELlJSy Raeiinesque, AmmU of nafure^ etc. , 1820, p. 10; Férussac, p. i5. Ce genre diffère des limaces, selon M** Rafi- nesque, par les caractères suivants: absence de manteau; les quatre tentacules presque sur un seul rang, situés sur le front, cylindriques et presque égaux; la plus petite paire entre la plus grande. f I. EUMÈLE NÉBpLEÜX, Eumelus nebulosus, Rafinesque ; loc. cit. Corps presque cylindrique, arrondi aux deux bouts; dos uni, croisé par des taches grises et fauve"' nuancées entre elles des mêmes teintes; point de taches en dessous ; tentacules bruns. Long, environ un pouce. Habit. Dans la province d’Oliio et dans le Ken- tucky. fil. EUMÈLE LIVIDE , £wme/n5 lividusy Rafi- nesque ; loc. cit. Dos uni et convexe; d’un brun livide en des- sus, grisâtre en dessous; tentacules noirs; obtus postérieurement. Long, un pouce. Habit. Dans les provinces d’Obio, Indiana et Kentucky. A LA FAMILLE DES LIMACES. CINQUIÈME GENRE. VÉRONICELLE ^ VERONICELLUS^ Blainville. Voyez HisLy page 83, et Prodr., page i5. Caractères génériqxjes. Voyez Hist, p. 83 , et corrigez-les ainsi : Tentacules et yeux: comme dans les vaginales. Organes de la génération: réunis? orifice à la base et derrière le tentacule droit. Obs. Il se pourroit que les organes de la généra- tion fussent séparés dans ce genre, et que l’orifice de l’organe femelle n’ait pas été aperçu. Resteroient, pour distinctions génériques avec les vaginules, l’éloignement, plus grand que dans ce genre, des orifices de la respiration et du rectum, quelque différence dans la forme de la partie postérieure du corps, et enfin la présence d’un test spiral et protecteur dans la cuirasse. ^ B. Cuirasse partielle ou nulle; tentacules rétractiles. TÉTRACÈRES. , -j- Cuirassées antérieurement. SIXIÈME GENRE. LIMACELLE, LIMACELLUS, Blainville. Voyez ci-dessus, Hist.,Ÿ^^eb'2>, etProdr., page i6; Blainville, DicL des sc. naL, tom. XXVI, page 434- SEPTIÈME GENRE. ARION ^ ARION y nobis, H ht., page 53, et Prodr., page i6. I. ARION DES CHARLATANS, Avion Empirh corum, noh.Xo^. Hist.,]), \ et Prodr. i7,n"i. Ajoutez à la synonymie générale, Hist^ p. 6o, 2* col. ; A Limax ater: Pfeiffer , Sjst. Anord. ,p, 1 9 ; et Nilsson, Molhisc. Sueciœ, p. 1,0** i. A Limax riifus: Lamarck, Anim. s. vei't. , 2“ éd. , tom.VI,part. 2, p. 49; ^it.s>^o^,Mollusc. Sueciœ, p. 3, n° 3; et de Blainville, Dict. des sc. nat., tom. XXVI, p. 428. Nilsson croit devoir conserver le Limax ru- fus de Linné en espèce distincte de Vafer; reste à savoir si celle qu’il a observée est la meme que la variété rufus de Vater de nos pays? car il ne donne pas à son L. rufus les linéoles noires et transverses des côtés du pl^n locomoteur qui caractérisent Vater. C’est même la seule différence des deux phrases caractéristiques. Cependant il cite Dra- parnaud et Sturm, qui, dans leurs figures du ru- fus, indiquent ces linéoles. Muller n'a pas non plus distingué le rufus de Vater. M' Nilsson indique quatre variétés du L. ater. u) Attennmus , subtus medio pallidus; (5) Niger, limbo coccineo; 7) Niger, limbo et ore intus aw'antiis;^)SaturalefuscHS, limbo lutescente. La première offre une circonstance commune à plusieurs variétés, la pâleur du pied proprement dit. Les antres nous paroissent ren- trer dans les variétés que nous avons indiquées. Var. a..)Observ. La fig. i, tab. 3, de Barbut, que nous citons pour cette variété, est une copie mise en couleur noire de la troisième figure de Jonston;et comme Shaw, cité aussi à notre variété a), a copié Barbut, et que Ress a copié Shaw, il s’ensuit que ces trois figures se rapportent, à la couleur près, à Iti figure originale de Jonston qu’a falsifiée Bar- but, et par conséquent qu’elles appartiennent réellement à la var. ç.) Var. ç.) Observ. La fig. 2 de la tab. 3, de Bar- but, citée à cette variété, est une copie dénaturée de la fig. 3 d’Aldrovande, que Barbut a coloriée en rouge, malgré qu’Aldrovande dise tertia^ tota nigra, etc. Var. d), p. 62, lisez .&). II. ARION BLANC, Arionalbus, Muller; no- bis, ffist. , p. 64; Prodr. , p. 17, n® 2. Ajoutez à la synonymie : Limax albus, Lamarck, An. sans vert. , 2*" édit. toin.^H, part. 2, p. 5o, n® 2 ; Nilsson, Mollusc. p. 2 , n" 2. ^ t III. ARION BRmATRE, A. suhfuscus, Drap. PI. VIII D, fig. 4 (copiée de Draparnaud). Supra subfuscus; ulrinque fasciâ nigrâ; corpore rugoso; aperturâ laterali medià. d 96 a SUPPLEMENT a) 7nifo-f usais. P ) cinereo-fuscus. Drap ARNAUD, p. 125, n° 6,pl. 9, fig. 8. Férussac, Prodr., p. 17, n® 3. De Blainville, Z?ïcf. dessc. 7iat.,t. 26, p. 4^9* Description. Corps alongé et médiocrement épais. Manteau un peu bossu en avnnt; cou assez court, ainsi que les tentacules inférieurs; tenta- cules supérieurs, épais à leur base et amincis vers le sominSt qui est globuleux; ils sont noirâtres ainsi que la partie supérieure de la tête, qui est traversée pa&quatre raies longitudinales. Le man- teau est grenu et le dos parsemé de rides anasto- mosantes; le dessous de l’animal est blanchâtre, et jaunâtre au milieu; le bord du pied est gris et marqué de petites lignes noires transversales; à la queue on voit des lames qui se recouvrent. La couleur de cet animal varie ; le manteau et le dessous du corps sont toujours d’un brun assez foncé, et il y a sur l’un et sur l’autre une bande noire de chaque côté. La variété a) est coloriée d’une teinte roussâtre, qui est beaucoup plus sensi- ble vers le milieu dumanteau; et surtout à chaque coté du corps au-dessous des deux bandes noires, tandis que, dans la variété^), c’est une teinte cen- drée ou grisâtre, sur laquelle se détache de cha- que côté du corps le réseau noirâtre que forment les rides anastomosées. Dans cette même variété p) le dessous de l’animal est jaunâtre au milieu. Draparnaüü. Habit. Les vallons, les lieux frais et un peu om- bragés. Très commune dans le Sorézois et la mon- tagne Noire. Draparnaud demande si le L.fuscus de Muller n’en seroit pas une variété jeune? Nous invitons les naturalistes à rechercher cette espèce et à nous la communiquer, ou au moins à constater en quoi elle diffère de notre Àrioii ernpi- ncorum, à laquelle nous l’aurions rapportée, si en effet l’orifice respiratoire ne paroissoit pas placé plus en arrière que dans celle-ci. Nous tenons de l’obligeance de M' Pfeiffer quelques individus de son L. subf usais consQvvés dans la liqueur; nous croyons que ce n’est pas l’espèce du même nom dans Draparnaud , et qu’elle n’est qu’une variété de notre Ai'ioti hor- tensis. tV. ARÏON REMBRUNI, A. fuscatus, nobis, ' Hist., p. 64, n** 3, PI. II, fig. 7; et Py'odr.y p. 1 8, 11“ 5. Ajoutez: De Blainville, Dict. des sc. natio'.^ tom. 26, p. 429. V. ARION DES JARDINS, Avion hortensis, no- bis, HisL^ p. 64, n" 3, PI, II (par erreur ci- tée PI. XII), fig. 4, 5, 6, et PL VIII A, fig. a, 3, 4 ; Prodr. , p. 18, n 5. Ajoutez à la synonymie : Lïmacella concava, Brard, HîsL, p. 121. L. subfuscus,Pfeiff, , Sjst.Anord., p. 20, n"4. L. FASCIATÜS? Nilsson, il/o//usc. Succice , p. 3, n 4. De Blainville, Dict des sc. nat.^ t. 26, p. 429* a) Siipva subfuscus, utrinque fascia nigra. L. sub- fuscus. Pfeiffer. p) Griseus unicolor; fascîis «lÿm, PL II, figrô. 7) Griseo-rufus; fasciis nigris; margine rufes- cerite. Alpicola^ nobis, pL VIII A, fig. 2, 3, 4* Habit, a) Les environs de Cassel en Hesse, où M*^ Pfeiffer l’a découverte. Les individus qu’il a bien voulu m’envoyer ne paroissent différer que par la taille, un peu plus forte et la couleur un peu plus claire;y) les Alpes. Comin. Charpentier. Nous observions, page 66 de notre Histoire, qu’il pouvoit y avoir erreur de la part de M. Brard , en donnant un rudiment testacé interne à l’espèce dont il parle en décrivant sa Limacella concava. Depuis nous avons eu l’occasion d’éclaircir ce fait ^vec M' Brard lui-même, qui a reconnu dans notre Avion hovtensis l’espèce dont il a voulu parler. Selon toutes les apparences le Limax fasciatus de M"^ le D' Nilsson ne diffère pas de Vhovteiuis ; cepen(Jant comme ce naturaliste neuite pas nos figures et notre description, nous conservons en- core quelques doutes, que l’observation ne tar- dera pas sans doute à éclaircir, et nous croyons devoir rapporter ici la description qu’il en donne afin de faciliter les moyens de comparaison. Limax fasciatus. Cljpeo granuloso; apertiira laterali sub anticaj tenîaciilis et fascia utvinque cljpei et dorsi îiigricantibus. Long. 3-5 centim. Variét. a) Albidus.^ tentaculis et fascia iitvin- que nigricantibus . p) Albidus^ capite et tentaculis nigris ; fascia utrinque obsoleta fuse a. y) Supra pallide cinereus ^ fascia utrinque^ capite et tentaculis nigris; lateribus et corpore subtus albis. §)Cœruleus.^ cljpeo gidseo., fasciis lateralibiis et capite cam tentaculis nigris. e) Luteo-brunneus dorso cînerascente ; fascia clypei et dorsi utrinque nigricanle. Tentaculis et linea colli utrinque nigris. j;) LuteO'riifiis , fasciis lateralihus., capite el tentaculis fascis. A LA FAMILLE ïî ) Subriifus, dors O obsolète variegato ;fascia cljpei et dorsi utrinque nigris, AnimaL Tnter minores sni generis speciesnu- ineranduni. Clypeus, postice rotundatus, punctis elevatis confertis, striisque irregularibns adsper- sus. Dorsum graniilato- striatum. Tentacula et plerumqiie totum capiit nîgra. Fascia longitudi- nalis in clypeo et dorso utrinque fusca vel nigra. Apertura lateralis suh fascia lateris dextri, ali- quantulum ante medium clypei. Dorsum teres, lineâ longitudinali media, palUda, subelevata, animale contracte et quieto tantum conspicuâ. Hæc linea quæ, animale incendente, plane eva- nescit, a carina ilia dorsali, quæ species divisio- nis sequentis notât, valde differt. Varietas maxime vulgaris hoc gaudet colore ; clypeus cinereus rufescens, fascia utrinque fusca. Dorsum pallide cinereum vel cœrulesc^ns fascia utrinque fusca, quæ antice siib fascia clypei inci- pit. Latera alba , rufo magis vel minus tincta, qui color etiain occupât partes corporis inferiores, præsertim antice. Mucus, quem pressus exsudât, luteus est. Habit. In sylvis et hortis inter folia humida putrida, vulgaris. In hortis ad Lnnd frequens. f VI. ARIONTÉTE NOIRE, A. melanocephalus, Faure Biguet. Nobis,P/Wr.,p. i 8, 0^4; de Blainville, Dieu des sc. nat.^ tom. XXVI, p. 429. La description suivante de cette espèce nous a été communiquée par feu M' Faure Biguet; nous la rapportons dans Fespoir d’obtenir des rensei- gnements plus détaillés et qui puissent nous fixer. Selon toutes les apparences elle ne diffère pas de Yarioti Jlavus qui va suivre. Nous invitons ceux qui auront occasion de Fobserver, à vérifier leurs rapports et à nous en communiquer quelques in- dividus et de bonnes figures prises sur le vivant, dans des situations analogues à celles que repré- sentent les figures que nous avons données des autres espèces d’arions. Description de A/*' Faure Biguet. — Le tentacule droit ne présente aucun tubercule; la cuirasse est irrégulièrement chagrinée; les sillons du corps sont peu profonds et s’anastomosent au loin ; sa couleur est quelquefois d’un jaune citron assez vif, mais le plus souvent elle n’est que jaunâtre et meme réticulée de gris; la tète et les tentacules DES LIMAGES. 96 p sont si obscurs qu’on ne peut distinguer les yeux. Long. 18 lin.; larg. i 1/2 lig. Habit. Les montagnes sous-alpines du Dau- phiné. Lanimal craint moins le froid que la plupart des autres espèces; car il sort et marche dans les beaux jours d’hiver, se trouvant alors sous les feuilles sèches, dans le bas des vallons resserrés des montagnessous-alpines, et notamment à Pont- de-Royans (Isère). K 'F VIL ARION JAUNE, Arion Muller , Herm. hist., p. 10, n^soS. , L. Jlavus y capite et tentaculis nigricantibus ^ cljpeo granuloso , apertura laterali aniica. Nils- son, Mollusc. SuecicBy pag. 5, n* 5. Long. 25 à 3o millim. Limax aureus, Gmelïn , zzaï., p. 3io2, n” 1 2 ; Turton , nat. , IV, p. 74 j Bosc , Buf~ fon de DétefV.^ Vers , tom. I, p. 8 1. a) Flavus capite et tentaculis Jiigris. p) Albidus^ cljpeo et corpore subtus subluteis ^ capite et tentaculis nigricantibus. 7) Pallidus^ cljpeo jlavo.^ dorso subeineras- cente. Nous devons à M*^ Niisson d’avoir déterminé le genre de cette espèce de Muller, et nous lui em- pruntons la description qu’il en donne, celle de Muller nous ayant laissé dans le doute. Animal. Pollicare inter minimas hujns generis species. Clypeus granulosus, flavus. Dorsum gra- nulato-striatum, rugosum, flayum vel albidum, vel snbcinerascens. Apertura latemlis ante me- dium clypei. Caput et tentacula nigricantia. Cor- pus sublus subflavum. Mucus flavus uberrimus. Habit. In sylvis inter folia putrida, passim. Ad Esperôd Scaniæ haut raro in Smolandia.] Nob. Boheman. Muller dit: supra flavus absque omni macula. Subtils albus. Tentacula lineaque inter hæc et clypeum nigra. Cljpeus iinprimis flavissimus abs- que rugis concentricis, Octobri alium semel reperi ab hoc diversum cljpeo brevi tumido rugis concentricis instructo, collo albido, hoc, quod rarum in limace, exten- sum clypeo longius. Abdomen pallide flavuin, cæ- terum idem. Tumore clypei antico, ac collo lon- gissiiiie extenso singularis. In lunbrosis Daniæ et Norwegiæ. SUPPLÉMENT 96 y HUITIÈME GENRE. LIMAS j UMAX, nobis, Hist., p. 66; Prodr., p. 18. Addition à /«rfic/e /^Anatomie, pag. 67. Si Ton fend avec un instrument bien tranchant et avec quelque précaution la cuirasse d'un limas jusque vers sa tête, en faisant attention de ne pas déranger le rudiment testacé; et après avoir en- tièrement écarté les peaux, si l’on saisit la partie antérieure de ce rudimentavec des brusselles en le faisant aller et venir, on aperçoit qu’il adhère très sensiblement parle talon; il adhère quelquefois si fort que, si l’on a la précaution de détacher le cadavre de dessus le plan de position où le mucus pourvoit le retenir et même de le soulever un peu d’abord, on a très souvent la satisfaction de le tenir ainsi suspendu par le test même et assez long-temps; si ensuite avec une loupe ou même à l'œil nu, on cherche à voir comment et par quoi il tient, on aperçoit que c’est par un muscle particulier plus blanc et plus dur que les autres parties environnantes, et qui remplit la totalité de la fossette du talon de la pierre. Cette expérience facile à faire prouve que le rudiment testacé n’est point libre dans sa loge, comme quelques anato- mistes l’ont pensé. Addition à l'article VI Reproduction de notî'e Histoire, pag. 67. Voyez PL IVA, fig. i à 4. L'accouplement des limas ayant offert aux ob- servateurs qui ont eu occasion de l’étudier des circonstances assez curieuses, et sur lesquelles on n’est point encore bien fixé, nous croyons de- voir ajouter aux renseignements que nous avons donnés la traduction de la note insérée dans le Journal Encyclopédique allemand de M'Ocken sur raccoiiplement d’une espèce de limace noire, qui nous paroît être une variété'de notre Limax anti- quorum. Cette note, qui se trouve dans le sep- tième cahier pour 1819 du jounial Isis, est de AL Charles Werlich, conseiller de la chambre des comptes de Rudolstadt, qui raconte ainsi le fait qu’il a observé (1) ; «Dans le mois de juin 1808, par une soirée « fraîche et humide, vers les six heures du soii\ « je remarquai au tronc d’un peuplier, environ à (i) Noxis avons tait copier les figures qui accompagnent cette note, afin de faciliter l’intelligence du récit très intéres- sant de Werlich. « deux pieds de terre, deux limaces noires, lon- « gués à peu près de trois pouces, qui s’appro- « choient l’une de l’autre de manière à vouloir for- « mer un cercle de leurs corps. Fig. i. « S’étant jointes de façon que l’une avoit la tête «à la queue de Lautre, elles commencèrent au « même instant à s’exciter, à se lécher ou à cha- « touiller avec leurs bouches la partie droite du « corps, située près de l’ouverture qui se trouve «à la cuirasse, laquelle ouverture étoit dans un «mouvement continuel, et s’élargissoit de plus « en plus (les organes de la manducation éprou- « voient le même mouvement). Le cercle qu’elles « forinoient se rétrécissoit de plus en plus ; et sur « le côté droit immédiatement derrière la tête, il «parut à chaque limace une petite corne blan- « châtre, qui, au commencement, sortoit d’envi- « ron un quart de pouce, et qui grandissoit à me- « surequ'elles approchoientréciproquementleurs «têtes des ouvertures. Leur position étoit à peu « près telle que la représente la figure 2. « Enfin elles s’excitèrent avec une ardeur éton- « liante, à la partie qui est près de la cuirasse , où «se trouvent les orifices de la respiration, et se « resserrèrent toujours plus étroitement ; leurs « queues s’unirent, les corps s’entortillèrent par «en bas, et s’étendirent en forme de spirale, à « peu près comme la figure 3. « Alors elles se chatouillèrent avec encore plus « d’ardeur, et les petites cornes blanchâtres s’alon- « gèrent d’un pouce. Tout-à-coup ces petites cor- « nés s’approchèrent l’une de l’autre, et en un clin « d’œil se formèrent eu spirale en s’alongeant à fi l’instant d’environ trois pouces. Le mouvement « dans l’entortillement de ces cornes se faisoit «avec tant d’action et d’intimité, et d’une ma- « nière si manifeste, qu’il est presque impossible « de le décrire. Au commencement ces cornes « étoient d’un blanc bleuâtre et presque transpa- « rentes, et peu-à-peu elles prirent une pétite « teinte jaunâtre. La position des limaces étoit à « peu près alors comme on la voit figure 4* On ne « put distinguer que pendant quelques secondes « l’entortillement de chaque corne en particulier; « car il devint si intime qu’elles parurent n’en plus « faire qu’une, et en se resserrant ainsi leur exten- « sion diminua un peu. A la partie inférieure de K celles-ci, on distinguoit un petit rebord frangé « qui suivoit le mouvement spiral. Pendant cet A LA FAMILLE DES LIMACES. « acte qui dura bien une demi-heure, les chatouil- ft lements réciproques parurent avoir été portés « au dernier degré. « Enfin ces cornes s’étoient tellement réunies et « serrées qu’on ne distinguoit plus de spirale. La «jonction des deux limaces par le côté droit, der- « rière la tête, consistoit alors en un cordon blan- « châtre et rond, de la grosseur d’un fort tuyau de « plume; sa partie inférieure avoit part au moii- « vement des limaces (cela ressembloit à une pe- « tite limace blanche). L’agitation dans celte par- « tie duroit toujours; néanmoins les deux petites « cornes n’étoient plus en spirale, mais l’une contre « l’autre, au moins cela me parut ainsi. Je pris cela K pour le commencement de la fécondation réci- « proque, et je conjecturai que lorsqu’elles étoient « en spirale, les bouts de ces cornes s’étoient ren- « contrés , et que le mouvement les avoit fait « pénétrer l’un dans l’autre. C’est sûrement là le « moyen de rendre raison du raccourcissement et «de l’agitation, puisqu’elles devinrent enfin pa- ît ralléles l’une à l’autre ; et alors dans ce redres- « sement elles agirent l’une sur l’autre. Après cela «j’aperçus une nouvelle agitation à la partie pos- «térieure des limaces; leurs queues se séparè- «rent, les têtes cessèrent de se chatouiller, tout « le corps se mit eu mouvement, et elles firent des « efforts pour monter .plus haut à l’arbre : cela eut « lieu en effet, et elles montèrent encore à envi- « ron deux pouces ainsi rime à côté de l’autre. 96 s « Elles se tenoient toujours de la même ma- « nière, et les mouvements exprimoient toujours « de l’ardeur : je pensai que c’étoit seulement là le « véritable instant de la fécondation; car les cui- « rasses des limaces étoient dans une forte agita- « tion en avant et en arrière, et la limace de droite « me parut dans un état de défaillance. — L’ins- « tant d’après, elles s’efforcèrent toutes deux à se «séparer; l’une plia la partie supérieure de son «corps à droite, et l’autre à gauche. Il se passa « encore quelques minutes avant que les deux pe- « tites cornes se séparassent. Cela leur plut enfin, «les deux cornes se séparèrent l’une de l’autre, « et chacune tira avec elle un morceau long d'un H pouce et demi ; alors les limaces se quittèrent « tout-à-fait. » En comparant cette observation avec celles que nous avons rapportées dans notre ouvrage, ou trouvera, sans doute, quelque analogie dans l’acte dont il s’agît, entre ce qui a été observé par AF Werlick, la description de Redi, et ce qui nous a été communiqué par IVF Faure Biguet sur l’ac- couplement de Yag?'estis; mais il est évident que l’observation de ÎVrWerlich est incomplète, quoi- que fort curieuse, et sans doute aussi celle de Redi. D’un autre côté, il paroît certain que toutes les espèces n’offrent pas les mêmes phénomènes dans la manière dont s’opère cet accouplement, qui a besoin d’être observé avec soin sur chacune d’elles. ESPÈCES. 1. LIMAS DES ANCIENS, Lîmax antiquorum ^ nobis, Hjst , p. 68; PI. IV, PI. VIII A, fig. i , et PI. VlllD, fig. 5. Prodr.y p. 20. Ajoutez à la synonymie générale: L. CINEREUS, Pfeiffeiï, SjsL Jnord,^ p. 20, n® 3; Lamarcr, ^n. sans vert., 2* édit., tom. VI, 2' part. , p. 5o, n” 3 ; Nilsson , Molluc. Sueciœy p. 6, n'‘6; DE Blainv., Dict, des sc. nat., tom. 26, p. 43o. Var. a) Ajoutez ; Pi. VIIIA, fig. i, etVlIID, fig. 5 (celle-ci copie de la fig. de Sturm ). L. ciNEREO-MGER , Nilsson, Mollusc. Sueciœ, p. 7, iF 7. Var. Ajoutez: Barbut, Gen. venu., tah. 3^ fig... sans n“. Copie de la première figure de Jons- ton, mais embellie de fantaisie. Var. >3) Ajoutez: Barbut, Gen. verm,, tah. 3, fig. 3. Copie de la fig. de Jonston. fJabit. Toute l’Europe, dans les celliers, les endroits frais et humides des habitations, les fo- rêts ombragées et épaisses ; l’Archipel; Ténériffe selon Ledrü. a) La forêt de Fontainebleau. Comm. Dufresne; l’Allemagne, leJorat. 7, Le Jura, le Jorat, la Suisse, la France, l’Angleterre, l’île deZante,etc. •* II. LIMAS DES ALPES, L. alpinus, nob., Prodr,, p. 21, n“ 2 ; Z/isf., PI. IVA, fig. 5 à 7. Gracilis; cylindraeens , carina dorsalij postice obtuso; supra Jlaoescente^ uehulosus^ macuUs 7'egularibus depicta, lateris obsciiris, margine cce- ruleo. Cljpeo obscure jusco , postice scutatiformis^ De Blainville, Dici. des sc. tom. XXVI, p. 43o. L. cinereus., var. Habit. Les forêts sombres des Alpes, sous l’é- corce des vieux troncs de sapins demi-pourris. Nous devons à l’amitié de notre respectable et excellent ami M'^ le docteur Studer, de Berne; la connoissance de cette belle espèce, dont il nous a f)6 E SUPPL envoyé plusieurs bons dessins, d’après lesquels nous avons fait graver nos figures; elle ressemble beaucoup à la precedente, dont elle paroît cepen- dant très distincte. 111. LIMAS TACHETÉ, L. variegatus^ Drap.; nobis, Hist. , p. 71, pl. 5, fig. 1-6; Prodr,^ p. 21, n® 3. Var. a) Ajoutez: Barbut, Gen. verm,, tab. 3, fig. 4- Copie de Lister. De Blainville, D{ct. des sc, nat., tom. XXVI , p. 43o. L.Jlavus. Habit, Ajoutez: Malte; Valence, en Espagne. TV. LTMAS GÉLATINEUX, L, tenellus, Mul- ler; nobis, Prodr.y p. 21. Hirescens , capite tentaculisque nigris. Long. 10 une., Muller. Gmelin , Sy$t. nat.j p. 3 1 02. Drapaiîn., TabL^ p. io3, n^ y.. IfisL, p, 127, n® lOr Roissy, Buffon de Sonnini. Moll., t. V, p. i83, n« 9. Turton, nat,^ p. 74. Nïlsson, Mollusc. Sueciæ, p. ro, n“ g. De BLAiNV.,i>ict. des sc. nat,t. XXVI, p. 43 1. Totiis albicliis. Clypeus in ïiiteum, abdomen in 'viresce^item colorein aliquantimi wrgit; ille mar~ gine postico , hoc apice supra nigricat. In fossiilis nemorum Jbliis aridis repletis; pri- movere. Muller. Voici la description qu en fait Draparnaud. Animal: pâle , verdâtre , avec une légère teinte noire au-dessus du manteau et du corps, qui est très peu ridé. La tête est noire ainsi que les ten- tacules, d’oii partent deux lignes le long du cou. Animal très visqueux. Il habite dans les lieux om- bragés et humides. Draparn. • Habit, Le Danemarck, Muller ; la France mé- ridionale, les environs de Montpellier et le Quer- cy. Dans la France méridionale, elle n’atteint ja- mais, à ce qu’il paroît, la longueur que Muller lui assigne. Nous avons reconnu cette espèce en Quercy, mais nous n’en avons conservé aucune description ni figure. V. LIMAS VALENTIEN, L. valentianits, nobis, Prodr, , p- 2 J , n" 5 ; JJist , Pl. VIII A , fig. 5 , 6. Rufus ,fIai^o variegatus; cljpeo dorsoque fasciis nims diiobiis donatus. O Habit, Nous avons reçu cette espèce dans la li- queur, ce qui ne permet pas d’en faire la descrip- ÉMENT tion ni la figure d’une manière bien exacte. Elle se trouve à Valence, en Espagne, dans les jardins. VL LIMAS AGRESTE, L, Agrestis, Linnæus; no- bis, Hist, J p, 73, Pl. V, fig. 7-10; Prodr, ^ p. 21. Ajoutez : J. G. Leuchs, V ollstând. Natiirg. der Ackersch- necke, etc. Nürnbet'g. 1S20. Pfeiffer, Sjystem. Anord., p. 2t, n*’ 5. Lamarcr, Anim, saîis vert.^ 2' édit., tom. VI, 2' part., p. 5o, n® 4- * Nilsson, Mollusc. Sueciæ, p. 8, n" 8. De Blainville, Dict. des sc. nat., tom. XXVI, p. 43o. Habit, Les jardins, les vergers, la campagne dans toute l’Europe; Montfalcon près Trieste; Valence en Espagne ; les Alpes ; l’île de Ténériffe d’après Ledrn ; l’Ile-de-France. VII, LIMAS BILOBÉ , L. Bilobatus., nobis, Hist.^ p. 74 , PL V, fig. 1 1 (par erreur citée fig. 2 ) ; Prodr., p. 22. Habit, Les environs de Paris. N’ayant pas re- trouvé cette espèce, il est vraisemblable que les lobes observés sont dus à un accident, et qu’elle doit se réunir à la précédente. f VIII. LIMAS SYLVATIQUE, L. Sjlvaticus, Drap. Pl. VITID, fig. 2 (copie de celle de Drap.); Draparn., p. 126, pl. 9, fig. n, Nobis, Prodr,, p. 22, n“ 8. Violaceus, immaculatus ; cljpeo gibboso; corpore subi'ugoso; apertura laterali postîca. Animal: alongé, assez grêle; tête d’un brun clair; tentacules inférieurs très petits; les supérieurs sont assez longs, et ont à leur sommet un point très noir. De la base des tentacules partent deux petites bandes brunes qui vont jusqu’au manteau. Entre ces deux bandes, et sur le milieu du cou, est une ligne noire bien marquée avec des stries latérales. Le manteau est d’un violet rougeâtre, bossu vers sa partie postérieure, et marqué de stries circulaires; le trou latéral se trouve vers l’extrémité postérieure du manteau ; le corps est longitudinalement strié ou ridé, et d’un violet bleuâtre; le bord du pied est étroit, marqué par une bande rousse ou jaune, et paroît n’avoir qu’une seule strie longitudinale; le mucus est très blanc et épais. Lorsqu’on touche cette limace, elle répand en abondance une bave blanchâtre. Drap. Habit. Dans les bois des environs de Montpel- lier. On pourroit douter, dit Draparnaud, si ce A LA FAMILLE •n’est pas une variété de l’agrestis. Elle varie un peu pour les couleurs. IX. LIMAS JAYET,jL. Gagates, Draparn.; nobis, ^ p. 75, PI. VI, fig. I, 2; P/Wr.,p. 22, O n 9. DES LIMACES. 96 ç rasse, et elle est orange ou couleur de succin. Vers le plan locomoteur la teinte est jaunâtre pâle ; ce plan lui-même est de cette nuance. Ce limas s'al- longe beaucoup. Habit. Les environs de Londres, dans les jar- dins , où elle a été découverte parM" Sowerby. De Blainville, Dict. des sc. nat, tom. XXVI, p. 43i. Habit, (k) La France méridionale; Malte; Va- lence en Espagne, où on la nomme vulgairement bohuet;e\\e se trouve particulièrement dans les ruisseaux d'arrosages des jardins de cette ville, p) Les environs de la Rochelle, Comm. d’Orbigny- Observation. Nous avons cru reconnoître sous le rebord postérieur et terminal de la cuirasse de cette espèce, deux stigmates ou petits orifices particuliers dont nous ignorons la destination ; ils servent sans doute à une sécrétion quelconque : peut-être font-ils partie du système de circulation pour les fluides à la surfece du corps de cette li- mace, d'autant mieux qu'ils ne se troin'ent point chez les autres espèces. Comme d’ailleurs l’orga- nisation de la cuirasse est assez remarquable par le sillon qui entoure la saillie du test interne à une ligne environ du bord de cette cuirasse, que celle-ci au lieu des lignes convergentes des autres offre une surface granulée ou en vermicel comme celle des avions, il ne seroit pas impossible que ces particularités, qui se retrouveront sans doute sur d'autres limaces, ne donnent un jour la possi- bilité d’en former un sous genre. X. LIMAS DE SOWERBY, Lima.v Sowerbii^ no- bis, PI. VIITD, fig. 7,8. Lutescens, fusco tesso'atus ; capiie et tentaculis nigris; cljpeo granuloso., sulco mai^ginali; carina dorsali succinea^ valde notata: lateribiis pallidis. Jaunâtre, tachetée par un réseau brunâtre; le dessus de la tête et les tentacules noirs; la cui- rasse grenue avec un sillon marginal, bien mar- qué; la carène dorsale très prononcée, couleur de succin; les côtés du corps pâles. Cette espèce a des rapports avec la suivante , mais, comiriela précédente, elle a sur la cuirasse un sillon circulaire ou ovale qui suit ses bords à quelque distance et forme une sorte de relief dans le milieu du capucdion. Le plan locomoteur a ses côtés assez marqués^ en quelque sorte comme chez les arioms. Tout le corps est nébuleux, mélangé de jaune et de brun ; la tête et les tentacules sont obscurs ; la carène du dos est bien distincte depuis la cui- XL LIMAS MARGIINÉ, L. marginatus, Drap.; PI. VIIID, fig. 9 (copie de celle de Drap.), Prodr., p. aa, n 10. Cinereus; cljpeo maculato punctato , utrinqiie fasciato; corpore regidoso punctato; do7'So carüiato. Draparn., Tabl.^ p. io3; Hist.^ p. 124, 5, pl- 9.% 7- , L. cinereus, Blaïnv., Dict. des sc. nat.^ p. 43o. ■Cette espèce, aussi grande que la limace rouge, est remarquable par son dos sensiblement caréné , ou terminé par une arête longitudinale , plus ou moins saillante , selon la position de l’animal. Cette arête est d’un blanc cendré ou jaunâtre; les ten- tacules sont d’un brun pâle, ainsi que le cou, qui est marqué de deux raies longitudinales. A la jonc- tion des deux tentacules supérieurs, il y a un peu de noir, et il en part une ligne noire sur le milieu du cou. Sur tout le corps, qui est légèrement ridé, on voit de petits points noirs épars çà et là; mais sur le manteau , qui est grenu , ces points sont plus nombreux et plus grands : ils y forment une bande noire de chaque côté. Le bord du pied ne montre pas de petites lignes transversales. Le mucus est Blanc. Les jeunes ne diffèrent guère des adultes que par la grandeur, ainsi que l'observe Muller au su- jet de son L. may'ginatus, qui paroît d’ailleurs être le nôtre , quoique nous ne l’ayons pas trouvé comme lui sur le hêtre , mais bien dans les fentes et les creux des vieux murs, d'où il ne sort guère que la nuit. Il se cache à la lueur des flambeaux. Cette espèce est très commune dans le Soré- zois, où elle se montre en mai et en automne Draparnaud. L. marginatus, Muller, Hist. verm., p. 10. Limax cinereus , cljpeo ulrinque striga obscura , abdomine pallide çærulescente. Long. 2 une. Gmelin, Sjst. nat.., p. 3 102. Bosc , Buffon de Déterv. , Vers , t. T , p. 8 1 . Roissy, Buffon de Sonn., Moll., t, V, p. 182. Sjst. ,p. 74. Striga cljpei in omnibus nota constans; maculæ raræ nigrce in abdomine paucorum. Carina dorsi alba, utidnque cinei'eo-subcœrulescens. Jnniores et adiilti iisdem coloribus. /s» 96 SUPPLEMENT Infago vulgarîs pressio vere et no\^embri. Mut. Habit. Nous rapportons avec quelque doute cette espece au genre Limax ; cependant la carène dorsale semble justifier notre détermination. XII. LIMAS GRÊLE, L. gracilis., Rafinesqüe, Annals of nature^ etc.,nuinb. 1, 1820, sp. yS. De Blainv., Z)/ct. des sc. nat. , t. XXVI , p. 4^2. Voici la traduction du passage de ce savant au sujet de cette espèce : Corps grêle , tête et tentacules i nférieurs feuves ; tentacules supérieurs bruns; manteau d’un fauve foncé; dos brun, uni, blanc sale en dessous; queue brune, obtuse en dessus, mucronée et aiguë en dessous. — Probablement une vraie limace. De plus, elle a les deux longs tentacules insérés sur le cou , tandis que les petits seuls sont termi- naux et légèrement en massue. On peut donc en former le sous-genre Dei'oceras. Long, environ un pouce. Habit. Dans les bois de Kentucky. Nous présu- mons qu’elle appartient réellement au geïre des Limas. 'f'XIIL LIMAS LISSE, L. lœAs., Mull., Verm. hist. , p. I , n 199-. ^ NigeVy glabriusculiis. Long. 5 lin. ; lat 1 lin. Gmelin , 5^. nat.y^p. 8099. Bosc, Buffbn de Détetv.y vers, t. J , p. 79. Tuuton, Sjst. nat. y p. 72. De Blainville, des sc. nat., iom. XXVI, p, 482. Corpus totum nigrum yUitidumy absgue rugidis nudo oculo in clypeo aut abdomine conspicuis ; nec striœ uLlœ marginc abdominis supra aut subtils. Planiim inferius utrinque nigrum ahsque striis trans\/ersisyaurea media longîtudinali sdla paîlida. Ope lentis in clypeo striœ transK^ersœ undulatœy non interruplœ ; in dorso abdominis rudimenta rugularum conspiciuntur. Quams œtale limace atro angustior est: re- pendo collum in longitndinem clypei extendit. Ob summam cum Fasciola terrestri simili-- tudinemy primum inter limaces locum obtinet. Tentacula enim si demas y vix diversus crede- retur. In muscis y mense octohrisy aut frequens. f XIV. LIMAS A GRAND BOUCLIER, Z. Me- gaspidusy Blainville; nobis, Hist. y p. 76, PL, VI , fig. 4; Prodr. , p. 28, n“ i3. De Blainville, Dict. des sc. nat. y tom.XXVI, p. 43i. Habit...? Cette espece, décrite sur un individu conservé dans la liqueur, a besoin d’être observée sur le vivant pour être admise dans le système. ESPECES INCERTAINES ENTRE LES GENRES ARION ET LIMAS. 1. LIMAX BRUNNEÜS, Drapârnaud. NigrescenSy subriigosuSy collo clypeo longiore. Drapahn-, Tabl.yp. io4,n" 18. Hist. y p. 128, n“ 1 1. ' Roissy, Bujfon de Sonn. , Moll. , t. V, p, 1 88, n" 10. Animal d’un brun noirâtre, légèrement ridé; manteau plus pâle et comme jaunâtre à sa partie postérieure, surtout du côté gauche. 11 est mar- qué de fines rides transversales, tandis que le corps est ridé longitudinalement. Tentacules courts; le cou sort un peu hors du manteau quand l’animal marche. Habit. Dans les lieux très humides des envi- rons de Montpellier. j' 2.L.FüSCUS,MuL., Verm.hist.yp. \ i,n'*209. BiifescenSy linea laterali dorsoqae nigricante. Gmelin, Syst. nat. y p. 8102. Turton, nat.^p. 74* Bosc, Buffbn de Déter^.j, V^ers, t. I, p. 81. , Long, 8 lin. Supra rufcscens; dorso clypei et abdominis ma- cula longitudinalis fusca; utrinque linea nigi'icans clypei sinuata. Subtus albiis. Tentacula nigra. In nemorosis. Plures magniiudine œquales j ju- niores forte y december reperi. Muller. f 8. L.CINCTÜS, Muller. Flaoescens , clypeo abdomineque cingulo cine- reoy Muller. Long. 2 pouces. Stbôm, Sond. môr.j I, p. 208, n*^ 3. Muller, Veiin. hist.j p. 9, n° 2o5. Gmelin, nal.^p. 3ioi. Bosc, Buffbn de Déters^.j 1. 1, p. 8j. Turton, nat., p. 74* Succini coloris supra absque omni macula. Sab- NOUVELLES ADDITIONS A LA FAMILLE DES LIMACES. Avant que la science eût à regretter la mort prématurée de Férussac, ce savant plein de zèle avait recueillibien des matériaux inattendus, à la suite delà persévérante impulsion qu’il sut don- ner à l’étude des mollusques terrestres. Il ne tarda pas à s’apercevoir de l’insuffisance de ses premiers travaux, La famille des Limaces lui en fournit un exemple , car , après en avoir clos l’histoire, quelques années à peine écoulées, il fut obligé de la rouvrir et de la compléter par un supplément considérable (1). Cette famiUe, très négligée des naturalistes, s’enrichit alors rapi- dement, et un second supplément fut ajouté au premier , sans que pour cela la science fût en- tièrement satisfaite (2). En effet, aux premières planches consacrées à cette famille, Férussac en ajouta plusieurs autres, dans lesquelles furent représentés des animaux qui attendent encore leur description. Si d’autres années eussent été accordées par la Providence à Férussac, il eût vu s’augmenter encore cette famille des Limaces, si pauvre au moment où il commença à s’en occuper, et il aurait aujourd’hui à y ajouter un supplément au moins aussi considérable que tout ce qu’il avait publié jusqu’alors sur cette matière. Tous les amis sincères de la science regretteront avec nous qu’un savant qui avait consacré ses veilles à répandre la lumière sur un sujet difficile, n’ait pas assez vécu pour l’achever enlièi'ement, et l’amener à cel état de perfec- tion que l’on devait attendre de lui. Dans le plan que nous nous sommes tracé pour terminer l’ouvrage de Férussac, nous de- vons décrire toutes les espèces représentées dans la série générale des planches. Nous en trouvons plusieurs de la famille des Limaces; nous sommes donc obligé d’ouvrir un nouveau supplément, (1) Tableau sysièinatique de la famille des Limaces (juin 1821), faisant partie de l’ouvrage de Férussac, intitulé : Tableaux systématiques des animaux mollusques classés en familles naturelles, p. 1 à 27. (2) Nouvelles divisions des Pulmonés sans opercule (juillet 1823) p. 96a à ü6>, et qui précèdent nos nouvelles additions. T. U, partie. mais beaucoup moins complet que ne l’exige l’état actuel de la science , devant nous borner à la description des espèces figurées depuis long- temps par Férussac. Les additions nouvelles au- ront particulièrement rapport à un genre très voisin des Vaginules, et qui a été proposé par Van Hasselt sous le nom de Meghimatium, Quoique très voisin des Vaginules , ce genre se distingue par quelques caractères , et, sans y attacher plus de valeur qu’il ne mérite, nous le conserverons dans cet ouvrage non seulement parce que Férussac l’avait adopté, mais encore parce que nous le croyons suffisamment distinct. Nous aurons à ajouter seulement trois espèces de Limaces à celles déjà décrites par Férussac. Nous n’avons rien retrouvé dans les notes de ce savant qui ait rapport à elles , et nous sommes obligé de nous en rapporter à des figures dessinées d’a- près des animaux conservés dans la liqueur, vio- lemment contractés, et très probablement altérés dans leur couleur. Nous n’avons môme pas d’in- dications sur les localités qu’ils ont habitées. Ces documents imparfaits seront d’une bien faible utilité jusqu’au moment où lisseront complétés par les nouvelles recherches des naturalistes. Dans l’ordre naturel de la méthode adoptée par Férussac, et suivie par le plus grand nombre des conchyliologues, le genre doit venir à la suite desLimaces, comme un intermédiaire na- turel entre ce genre et celui des Hélices, Il en est demêmedu petitgenre DrtMi'/càarrfm d’Hartmann. Férussac l’avait pressenti, mais il y rapportait des espèces qui ne lui appartiennent pas ; il confon- dait, par exemple, dans son genre Hélicophante les Hélix brevipes et cafra , ainsi que le cornu- giganteum , proposant ce rapprochement en se fondant exclusivement sur la forme générale des coquilles, supposant d’après elles une similitude parfaite dans les animaux; cette ressemblance n’existe pas. Les espèces étrangères au genre Daiulebardla sont décrites parmi les Hélices; ce petit genre lui-même viendra à la suite de celui des Limaces. f 96* PULMONÉS SANS OPERCULE. I. LIMACE ENFUMÉE. Limax infamatus^ Férüssac. (PI. 8 F, f. 1-3.) L, corpore elongato^ aniice obtuso^ postice attenuato, oblique truncato^ superne carinatOy in medio gibbosoj longitudinaliter striatOj striis subgranulosis; clypeo magno^ lœm^ regulariter ovatOy antice subtruncato. Capite,,.? tentacu- Us...? Habite ? Cet animal appartient sans aucun doute au genre ^rion de Férussac. Il présente cependant quelques caractères qui le rendent distinct de toutes les espèces du même groupe. Contracté dans la liqueur, cet animal ne montre plus cer- taines parties essentielles de lui-même ; la tête et les tentacules sont rentrés dans Vintérieur du corps, La coloration elle-même doit avoir subi de notables dégradations, comme il arrive chez toutes les Limaces, malgré les soins que Ton prend pour en assurer la conservation. Description. Cet animal est allongé, rétréci en avant, renflé dans le milieu. L*extrémité postérieure du pied est obliquement tronquée par un grand crypte muqueux; la surface supé- rieure est fortement carénée dans toute sa lon- gueur, jusqu’à sa jonction avec le bouclier. Ce bouclier est très grand ; il occupe toute la partie moyenne de l’animal : il est pres- que symétrique, ovalaire, un peu tronqué en avant, très gibbeux dans le milieu; il ne laisse apercevoir au-dehors aucune trace de l’osselet qu’il porte dans son épaisseur. Une fente sur le côté droit indique la place de l’ouverture de la respiration. Toute la surface de ce bou- clier est lisse ; celle du corps présente un grand nombre de stries assez régulières, subgranu- leuses, et aboutissant toutes à un bourrelet plissé qui fait la circonférence du pied. La sur- face du corps est d’un brun noirâtre couleur de fumée; le bouclier est de la même nuance, mais plus intense. Cet animal, contracté, a 57 millimètres de longueur et 15 de largeur. IL LIMACE ÉTRANGÈRE. Limax extraneus^ Férüssac. (PI. 8 F, f. 5-7.) L. corpore elongato^ lateraliter tenuistriatOj marginatOj postice truncato , clypeo maximo ^ convexoj in medio perforalo; testacea minimOy imguiformi, recondante; tentaculis? Habite? Férussac comprenait cet animal dans son genre Avion , parce que son pied est tronqué en arrière et porte un crypte muqueux au centre de la troncature. Pour nous, le genre Avion, ainsi que nous l’avons dit dans plusieurs occa- sions, n’est point suffisamment caractérisé pour entrer dans une bonne méthode naturelle ; il rentre dans les Limaces , et c’est pour cela que nous rangeons dans ce dernier genre l’espèce singulière figurée il y a bien des années par Fé- russac. Cet animal, ainsi que plusieurs autres , devra peut-être constituer un genre particulier; il diffère, en effet, des autres Limaces, non seulement par un bouclier un peu plus grand, mais encore par une perforation subcentrale de ce bouclier, au moyen de laquelle apparaît au dehors un rudiment testacé qui paraît fort dif- férent de celui déjà connu dans les autres Li- maces. S’il faut s’en rapporter aux figures, ce rudiment testacé serait très convexe d’un côté , et serait creusé de l’autre d’une concavité corres- pondante. Cependant il faut l’avouer, les figures laissent des doutes : il en est une, entre autres, qui ferait supposer une forme complètement ovoïde au rudiment testacé dont il est question. Quoiqu’il en soit, ces espèces offriraient le seul exemple de Limaces à écusson perforé, duquel sortirait un rudiment testacé non tourné en spi- rale. Ce serait donc un degré à ajouter dans la graduation, pour ainsi dire insensible, qui s’éta- blit entre les Limaces et les Parmacelles. Description. L’animal est d’un brun pâle, livide, uniforme, probablement dû à son im- mersion dans l’alcool, La surface du bouclier est lisse ; cet organe , très grand , se prolonge en avant, de manière à pouvoir offrir un abri à la tête lorsque l’animal se contracte. Une fissure GENRE MEGHIMATE. 96* du côté droit indique la position de l’ouverture respiratrice. Le pied est étroit, terminé en pointe assez aiguë. Sa surface dorsale est fortement ca- rénée, et son bord est limité par un bourrelet marginal fort étroit. Toute la surface supérieure est couverte de stries fines et pi'esque effacées. La tête est contractée, et les tentacules rentrés sur eux-mêmes : nous ne pouvons donc donner les moindres détails sur ces organes importants. Ainsi contracté, cet animal a 46 millimètres de longueur et 11 de largeur. III. LIMACE PROBLÉMATIQUE. Limax problematicusy Férussac. (PI. 8 F, f. 13-17.) L. corpore ovato^ fusco-griseo ^ albo margi- nato, ulrinque attenuatOj postice truncato^ su- perne carinata^ in medio clypeo maximo detecto. Clypeo in medio aperto; apertura magna ovali; capite Habite ? Férussac avait parfaitement raison en don- nant à cet animal le nom de problematicus : il est , en effet, fort incertain pour le genre et pour l’espèce. Il présente les mêmes caractères que celui que nous venons de décrire, mais il s’en distingue spécifiquement, et il mérite, aussi bien que son congénère, d’attirer l’attention du natu- raliste ; car il serait indispensable qu’un animal aussi intéressant fût observé vivant , et dessiné dans de meilleures conditions que celles où il a été reproduit dans cet ouvrage. Description. Conservé dans la liqueur, et contracté à son contact , cet animal présente une forme que probablement il n’a pas pen- dant sa vie. Il est allongé, limaciforme, obtus en avant, mais, en arrière, son pied se rétrécit considérablement. Il est tronqué en arrière par un crypte muqueux assez grand , et sa surface supérieure est fortement carénée, La plus grande partie de la surface supérieure de l’animal est recouverte d’un très grand bouclier, très gonflé, très épais en arrière , aminci en avant , et très propre à cacher la tête de l’animal lorsqu’il se contracte complètement. Dans ce bouclier est contenu un osselet dont une grande partie est visible au dehors au moyen d’une ouverture na turelle , fort grande, ovalaire , percée à la partie moyenne et postérieure de ce bouclier. Cet os- selet, convexe d’un côté, concave de l’autre, est jaunâtre , et ressemble à un petit œuf coupé en deux dans son grand diamètre, La surface de ce bouclier paraît lisse, mais celle du corps paraît finement striée. Ces stries aboutissent à la cir- conférence du pied, bordée d’un petit bourrelet blanc. La tête, contractée, est obtuse, et l’on y remarque les points par où les tentacules sont rentrés sur eux-mêmes. Ce petit animal a 25 millimètres de longueur et 8 de large. GENRE MEGHIMATE, MEGHIMATIUM, Hasselt. CARACTÎÎRES GÉNÉRIQVES. Animal limaciforme, convexe en dessus, plan en dessous. Pied aussi grand que le corps. Bou- clier très grand, occupant toute la surface dor- sale , débordant le pied dans toute la circonfé- rence , échancré et percé à droite et en avant par l’ouverture de la respiration. Tête courte et obtuse , en partie cachée sous l’extrémité anté- rieure du bouclier, portant quatre tentacules: deux supérieurs, grands, oculifères au sommet; deux inférieurs , cylindracés et très courts. Au- cune trace de rudiment testacé dans l’épaisseur de la cuirasse. Le genre Meghimate a été proposé par Van Hasselt, en 1824 , dans les notes adressées par lui à M. de Férussac, et publié dans le troisième Bulletin unis>erseL Adopté par Férussac dans les planches de cet ouvrage, ce genre a été à peine mentionné par un petit nombre de zoo- logistes. Les caractères, en effet, paraissent peu précis. Cuvier, dans une courte note de la q6^ PULMONES sans OPERCULE. deuxième édition du Règne animal, dit que ce genre parait devoir se joindre à celui des Vagi- nales , ce qui est répété par Voigt dans Tédition allemande du même ouvrage. Cependant l’exa- men approfondi des caractères connus des deux genres semble les séparer d’une manière défi nitive. Il faut se rappeler que, dans les Vaginides, l’ouverture de la respiration et de l’anus est située à l’extrémité postérieure de l’animal, et les organes de la génération eux-mêmes sont sé- parés entre eux , l’organe mâle se trouvant sous le tentacule du côté droit , et l’organe femelle vers le milieu du même côté. Dans les Meghi- mates , ces dispositions sont changées , et se l'ap- prochent beaucoup plus de celles des Limaces. En effet, l’organe de la respiration est reporté sur l’extrémité antérieure du corps, et son ou- verture est située en avant et é droite exactement comme dans les Limaces. Celte différence dans la situation de l’ouverture de la respiration en- traîne nécessairement un changement semblable dans la position de l’anus; car, sans exception, dans tous les animaux pulmonés, terrestres ou fluviatiles , l’anus accompagne toujours l’ouver- ture qui donne accès à l’air dans la cavité bran- chiale. Tout porte à croire qu’il en est de même pour les organes de la génération ; ils sont pro- bablement réunis dans les Meghlmates de la même manière que dans les Limaces. Dans les Vaginules, l’extrême éloignement de l’anus et de la tête a permis aux deux sortes d’organes générateurs d’occuperdes places distinctes dans la longueur du côté droit de l’animal. Mais aus- sitôt que l’anus est reporté en avant, les organes delà génération reprennent naturellement leurs rapports accoutumés, et ont leur issue commune au-dessus du grand tentacule droit. D’après ce que nous venons d’exposer, le genre Meghimate n’aurait de commun avec les Vaginules que le grand bouclier qui recouvre tout le corps et dé- borde le pied. Ce pied est en proportion plus large que dans les Vaginules, Un sillon étroit le sépare du bouclier; il est aplati en dessous, pointu en arrière et tronqué en avant. La tête est fort petite , peu saillante , cachée en partie par le rebord antérieur du bouclier ; comme dans les autres pulmonés terrestres, elle porte quatre tentacules inégaux : les supérieurs sont grands, grêles, cylindracés , et terminés en avant par de petits renflements oculifères. Les tentacules buccaux sont extrêmement courts : ils sont simples , cylindriques et obtus au sommet. Les caractères que nous venons d’exposer rendent facile la détermination du rang que doit prendre le genre Meghimutiuni dans la série na- turelle des genres. Il est évident que c’est avec les Limaces qu’il ale plus grand nombre d’affinités, quoiqu’il ait l’apparence extérieure des Vagi- nales par le développement énorme du bouclier, qui, ainsi que dans ce dernier genre, envahit toute la surface du corps. Mais il ne faut pas at- tacher plus de valeur qu’il ne faut à ce caractère d’une moindre importance relativement à tous les autres. Ce qui constitue essentiellement une Limace, c’est la position de l’ouverture delà respiration et de l’anus, ainsi que celle des or- ganes de la génération. Or, dans les Meghlmates, les organes dont nous parlons sont disposés comme dans les Limaces, c’est donc près de ce genre que doit venir se ranger celui qui a été constitué par M, Van Hasselt. A cause du grand développement de la cuirasse, il peut être con- sidéré comme un intermédiaire imparfait entre les limaces et les Vaginules, Peut-être retrou- vera-t-on plus tard d’autres animaux intermé- diaires qui combleront davantage l’intervalle qui existe encore entre les deux genres dont nous nous occupons. Les Meghlmates sont de petits animaux qui jusqu’ici n’ont été rencontrés qu’à l’île de Java, où M. Van Hasselt en a fait la découverte. Elles vivent dans les forêts vierges des hautes régions de l’ile. Le nombre des espèces connues est peu considérable; elles se réduisent à celles que Férussac a fait figurer dans son ouvrage, et dont nous allons donner une courte des- cription. I. MEGHIMATE CYLINDRACÉE. Meghimatinm cylindraceum^ Férussac. (PI. 8 F, f. 8, 9.) Nous ne pouvons caractériser celte espèce; nousla connaissons uniquement d’après la figure que Férussac en a donnée dans la planche à la- quelle nous renvoyons. Cette figure représente un animal contracté par son immersion dans la liqueur, altéré sans doute dans sa forme et pro- GENPtE MEGHIMATE. bablement dans sa couleur. Ce mollusque appar- tient sans aucun doute au genre Meghimate^ il en présente tous les caractères. Un grand bouclier s’étend sur toute la surface dorsale ; il montre à droite et en avant une échancrure large et pro- fonde, conduisant à l’ouverture de l’organe de la respiration. Un sillon étroitetpeu profond, creusé à la circonférence du corps, sépare le bouclier de l’organe locomoteur. Ce dernier organe est large à peu près comme dans les Limaces : il est très pointu en arrière. Toute la surface de l’animal est lisse. Sa tête, contractée, est complètement rentrée dans l’intérieur du corps ; elle ne laisse apercevoir par conséquent aucune trace de ten- tacules, ce qui nous fait croire que chez cet ani- mal les tentacules sont complètement rétractiles, comme dans les Limaces et les Hélices , ce qui n’a pas lieu, comme on le sait, dans les Vagi- finies, La couleur est uniformément la même dans toutes les parties du corps; elle est d’un brun terne assez foncé , semblable à celles que prennent beaucoup de mollusques et d’animaux mous, lorsqu’ils sont plongés en trop grand nombre dans du tafia ou d’autres liqueurs alcoo- liques. D’après la figure, cet animal a 30 millimètres de longueur et 9 de largeur. IL MEGHIMATE SILLONNÉE. Meghimatium strigatum^ Van Hasselt. (PI. 8E, f. I.) M. corpore elongato^ utraque extremitate atte7iuato^ postice acuminato^ dorso comexo^ alboj fasciis angustisj longüudinalibusj nigris, ornato; tentaculis superioribus prœlongisj cyKn- draceis; inferioribus brevibus. Meghimatium Van Hasselt , Bull, des SC, nat,, 182i , t. 3 , p. 82. Habite l’île Java, sur le mont Gedokan. Description. Très joli petit animal limaci- forme, très facilement reconnaissable par sa coloration d’un beau blanc argenté , sur lequel ressortent agréablementun petit nombre de fas- cies longitudinales très nettes, d’un très beau noir et disposées avec symétrie. Cet animal est 96^ rétréci à ses extrémités, atténué en arrière , un peu plus obtus en avant; sa surface est lisse. Le bouclier couvre toute la surface du corps; il montre à droite, et tout à fait en avant, une échancrure étroite et profonde. La tête est très petite, presque entièrement cachée sous le re- bord antérieur du bouclier; elle porte en avant deux grands tentacules rapprochés à la base : ils sont cylindriques et terminés à leur extrémité libre en un petit sphéroïde dans lequel est ren- fermé l’organe de la vision. Les tentacules buc- caux sont extrêmement courts : ils sont cvlin- dracés, simples et non dilatés au sommet. Quoique le manteau déborde le pied, il n’est cependant pas largement étalé sur les flancs, comme dans les Vaginales, 11 est séparé de l’or- gane locomoteur par un sillon assez profond; le pied lui-même est en proportion plus large que dans les Vaginales, Ce joli animal a A6 millimètres de longueur et 10 de diamètre. III. MEGHIMATE RÉTICULÉE. Meghimatium reticulatuMy Hasselt. (PI. 8 E, f. 2, 3.) M, corpore elongatOy cylindraceo^ superne convexo_, subtus piano; clypeo lœvigatOj fusco^ lineis irregularibus nigrescentibus irregulariter reticulato ; tentaculis majoribus cylindraceis ^ pallide fuscis_, inferioribus brevissimis/ cylindra- ceis. Habite l’île de Java, au mont Gedokan. Description. Cette espèce a été rencontrée avec la précédente; elle s’en distingue au pre- mier aspect par sa taille et sa coloration. Elle est plus petite, allongée , limaciforme , plane en dessous, convexe en dessus, et subcylindracée ; elle est très atténuée en arrière , un peu obtuse en avant. Le bouclier, très grand, couvre toute la sui'face du corps , à l’exception de l’extrémité postérieure du pied. Ce bouclier est lisse, et il est séparé, à la circonférence de l’organe loco- moteur, par un sillon peu profond. La tête est petite , elle fait saillie entre l’extrémité anté- rieure du pied et le bord du bouclier. Elle est d’un jaune pâle , ainsi que les tentacules. Les 906 PULMONES SANS OPERCULE. supérieurs sont un peu dilatés à leur origine, deviennent très grêles dans leur milieu et se ter- minent en avant par un petit globule, au centre duquel se voit le point oculaire. Les tentacules buccaux sont grêles , courts , cylindracés , non dilatés au sommet. Le pied est d*un jaune un peu plus foncé que la tête ; son bord est cré- nelé. Le bouclier , sur un fond d’un beau faune roux et orné d’un réseau irrégulier formé par des lignes d’un noir un peu bleuâtre, étroites et très irrégulièrement anastomosées. Ce joli mollusque a 38 millimètres de longueur et 7 de largeur. GENRE VAGINULE, f^AGINULA, Férussac* M. de Férussac ayant donné des généralités assez étendues sur le ^em^Vaginide, nous y ren- voyons le lecteur, à la page 96 p du deuxième Supplément à la famille des Limaces. I. VAGINULE OCCIDENTALE. Vaginula occidentalisé Glilding. (PI. 8 E, f. 10.) V. dorso fuscoj atomis brunneis elevatis spar- siSé ventre pallido; lateribus livido-maculatisj brachiis apice divisis. Animal nuper exclusum palHdmié callo caudaque nigricantibns, Onchydium occidentale, Güilding, Trans, ofLintu Soc, Loiid,, vol. 14 , 2 part,, p. 323. Habite l’ile Saint-Vincent, dans les lieux hu- mides et élevés. M. Güilding , le premier, a donné une bonne figure de cette espèce dans l’ouvrage que nous venons de citer; il l’a observée vivante à l’île Saint-Vincent, où elle est assez commune dans les lieux élevés et humides. Elle se cache sous les pierres pendant la chaleur du jour ; elle se montre pendant les temps brumeux et pendant la nuit. Description. Cet animal est allongé, limaci- forme, assez étroit, aplati; il rampe sur un pied étroit, à bords parallèles et largement débordé de chaque côté par le manteau , ou plutôt par l’écusson qui s’étend sur toute la surface du corps. Le pied est subitement tronqué en avant et la tête est comprise entre cette troncature et le bord antérieur du manteau qui est assez saillant pour couvrir une partie de cette tête. L’animal, dans sa contraction, peut rentrer sa tête entière sous le bord du manteau ; aussi les tentacules oculifères ne se rétractent pas comme dans les Limaces et les Hélices, parce que l’animal peut les abriter. Le manteau est couvert de ponctua- tions légèrement saillantes, irrégulièrement dis- tribuées , d’un brun foncé , qui se distinguent très nettement sur la surface d’un brun moins intense. Les tentacules buccaux sont très courts, bifurqués au sommet , et d’un brun fauve peu foncé. Le dessous du manteau est de la même couleur, il est parsemé de ce côté de ponctuations brunes, mais en moindre nombre que sur la surface dorsale. L’animal dépose un paquet d’œufs peu considérable dans les lieux humides et ombragés. Ils sont oblongs et enchaînés en chapelet. Les jeunes individus qui en sortent sont fort petits, très pâles en avant, noirâtres en arrière. Cet animal a 65 millimètres de longueur et 15 de largeur. IL VAGINULE DE LIMA. VagmuJa Limaianaé Lesson. (PI. 8E, f. II.) F, corpore elongatOé in medio subcarinatOé fuscescentCé albo limbato; tentaculis majoribus prœlongiSé cylindraceis ^ inferioribus brevibus^ apice bifurcatis; pede angustissimOé pallio lœvi- gato. Lesson, Voy. de la Coq. zool, , p. 302, pl. 14, f. 1. Habite les environs de Lima. GENRE VAGINULE. 96^ N’ayant pas à notre disposition cette espèce décrite et figurée par M. Lesson, nous ne croyons mieux faire que d’en reproduire ici la descrip- tion telle qu’elle a été publiée par ce natura- liste : (( Description. La vaginule de Lima est longue de deux pouces environ, mince, peu épaisse, lisse et presque plane sur le dos , à bords légè- rement flexueux . et arrondie à ses deux extré- mités. Un repli membraneux mince donne une extension marginale à tout l’animal , et une sorte de convexité marque la ligne moyenne du corps. Le pied est très long, rubané, mince, puissamment contractile et étroit à sa termi- naison, L’ouverture respiratoire est nue et par- faitement ronde. Les tentacules oculaires sont allongés, cylindriques; les labiaux sont courts, élargis à leur sommet et bifurqués. » Le manteau est d’un brun marron très foncé, encadré de brun olivâtre sur le pourtour. Le pied et les tentacules sont jaune olivâtre. Le dessous du manteau est brun sale mêlé de fauve. )) Cet animal a été trouvé par M. Bérard sur le mont San-Christoval, situé à une lieue de Lima. Cette montagne est nue, desséchée et brûlée par un soleil ardent : à peine y croît-il quelques eu- phorbes , quelques cactées, etc. » m. VAGINULE PORULEÜSE. Vaginula porulosa^ Férüssac. (PI. 8 E, f. 5.) V. corpore elongatOy cylindraceOy antice an- gustiorcy postice obtuso et latiore; capite parvoy albo-luiescente; teniaculis superioribiis cylindra- ceisy inferioribus brevibuSy auriculalisy apice M- (idis; pede angustOy postice acuminatOy antice truncatOy angustissimo ; sciUo maximoy fuscoy pwicliculis rufescenlibus irrorato. Habite les grandes Indes ? Nous soupçonnons qu’un dessin fait sur vi- vant a été communiqué à Férüssac par Van Hasselt, au retour de son voyage dans les Indes. Nous n’avons malheureusement rien retrouvé dans les notes de Férüssac qui fût relatif à l’ori- gine de cet animal intéressant : nous le décri- vons d’après les figures suffisamment détaillées qui font partie de cet ouvrage. Description. Cette espèce est de taille mé- diocre; contractée, elle ne manque pas de res- semblance avec une petite sangsue ; mais lors- qu’elle marche, elle a beaucoup plus d’analogie avec une limace, dont elle s’éloigne au premier coup d’œil par la grandeur de son bouclier. Ce bouclier est convexe en dessus, anguleux sur ses bords; un sillon profond le sépare du pied sur toute la circonférence; son extrémité antérieure, étroite , couvre une partie de la tête. Plus large en arrière , il est égal en longueur à l’extrémité du pied. Le pied est très étroit, pointu en ar- rière, tronqué en avant; entre cette troncature antérieui'e et le bord du manteau, se montre une tête petite , aplatie, fort étroite, terminée en avant par deux grands tentacules cylindri- ques et portant en dessous, de chaque côté de la bouche, un tentacule fort court, comprimé et bifide au sommet. Le manteau est d’un beau brun marron en dessus; toute cette surface su- périeure est pointillée de brun noirâtre; les points sont un peu déprimés, ce qui fait paraître poreuse celte portion de la surface de l’animal. En dessous, le manteau est d’un gris bleuâtre foncé ; le pied et la tête sont d’un blanc jaunâtre pâle. Lorsqu’il marche, cet animal a 65 millimètres de longueur et 10 de largeur. IV. VAGINULE VERDATRE. Vagmula viridi-albay Férüssac. (PI. 8 E, f. 6. ) V, corpore ovato-angustOy nlrqaue extremi- tate obtusoy depressoy superne convexo/ clypeo lœvigatOy luiescentey tran$ver$im viridi-strigato; tentaculis majoribus brevibuSy cylindraceisy pal- Kde fuscescentibns. Habite les grandes Indes, à Kapangdungan. Espèce fort intéressante , mais que probable- ment Férüssac aura connue par la communica- tion que lui en a faite M. Hasselt , au retour de son voyage dans l’Inde. Description. Cette espèce se distingue facile- ment de ses congénères. Elle est assez grande , plus large et plus ovalaire que la plupart des autres. Son bouclier est lisse, anguleux à la cir- 068 PULMONES SANS OPERCULE. conférence , déborde le pied de toutes parts et cache une partie de la tête. Il est d*une couleur d’un jaune fauve et partout vergeté transversa- lement de linéoles verdâtres. La tête est petite ; les grands tentacules sont d’une médiocre lon- gueur, ils sont cylindracés. L’extrémité anté- rieure est à peine renflée pour contenir le point oculaire. Les tentacules buccaux sont très courts; leur extrémité est aplatie et bifurquée. Toutes ces parties sont d’un brun pâle, ainsi que le dessous du manteau. Le pied est étroit, comme dans toutes les autres espèces. Cet animai a 75 millimètres de longueur et 18 de largeur. V. VAGINULE PONCTUÉE. Vaginula punctata^ Hasselt. (PI. 8 E, f. 7.) r. corpore elongato^ angusto^ superne con- vexOj obttisissime inmedio subcarinato^ fusco^ atro millepiinctato; tentaculis tnagnis brevibus^ claviformibus y inferioribus basi cylindraceis ^ apice inœqualiter bifurcatis. Habite les gi'ande's Indes , aux environs de Buitenzorg. Jolie espèce communiquée à Férussac par Van Hasselt, et au sujet de laquelle nous ne trouvons aucun renseignement dans les notes de Férussac. Description. Cette espèce a de l’analogie avec le Faginida ponilosa. Elle est proportionnelle- ment plus courte et plus épaisse; toute la sur- face supérieure est envahie par un grand bou- clier obtus en avant et en arrière , et déborbant le pied dans toute sa circonférence. La tête est très petite , elle est presque entièrement cachée sous le bord antérieur et saillant du bouclier; elle est d’un brun très pâle ; les grands tenta- cules , très rapprochés à la base , sont courts et subclaviformes. Les tentacules buccaux sont cylindracés à leur origine; ils se terminent en une bifurcation dont les deux parties sont iné- gales. Le bouclier est d’un beau brun marron , et il est couvert d’une multitude de ponctuations d’un brun noirâtre très foncé. Convexe en des- sus, il est très obscurément subcaréné dans le milieu. Cette espèce est longue de 38 millimètres et large de 9. VI. VAGINULE MACULÉE. Vaginula maculosaj Hasselt. (PI. 8 E, f. 9.) F. corpore oblongoj iilrinque obhiRo^ fusces- cente pallidiore marginato^ maculis irregulari- bus atro-fuscescentibus ornato^ puncticulis 7iu- merosissimis irrorato; capiie minimoj g^dseo- violascente; tentaculis majoribus brevibus ^ basi dilatatisj inferioribus minimisj siniplicibus. Habile Tjihanjavar. Description. Celle-ci est une des belles espèces du genre; elle est allongée, aplatie, obtuse â ses extrémités, et très obscurément anguleuse au milieu du dos. Son bouclier, très grand, est anguleux à la circonférence ; il déborde le pied en avant et en arrière et cache aussi une partie de la tête. Celle-ci est fort petite , elle est d’un brun violacé; les grands tentacules, subcylin- dracés , sont courts et supportés par une base élargie. Leur extrémité est libre , et est à peine gonflée par le point oculaire. Les tentacules buccaux sont fort courts, coniques et ils parais- sent simples et non bifurqués au sommet. Toute la surface du bouclier est d’un beau brun mar- ron formant une zone plus pâle à la circonfé- rence. Toute cette surface est finement ponctuée de noirâtre, comme dans le Vaginula punctata; mais elle montre , de plus , un assez grand nombre de petites taches irrégulières d’un brun presque noir et irrégulièrement dispersées. Celte belle espèce a 75 millimètres de long et 17 de large. VIL VAGINULE MOLLE. Vaginula mollis^ Hasselt. (PI, 8E, f. 8.) F. corpore ovato-oblo7igOy depressoy antice posliceque oblusOy in medio subcarinato; capiie minimo; tentaculis superioribus brevibus-cylin- draceisypallide fuscisyinferioribus minimisy apice bifurcatis; pallio niaximoy ImvigatOy fuscoy te- nuissiine punctato. GENRE DAUDEBARDIE. 96® Habite Batavia. ÜRscniPTioN. Cette espèce est très distincte de toutes ses congénères : elle est Tune des plus ova- laires; proportionnellement plus large et plus courte, très aplatie , son dos est légèrement con- vexe et subanguleux dans le milieu. La tête est très petite , presque entièrement cachée sous Textrémllé antérieure du manteau. Elle se ter- mine en avant par deux grands tentacules, grêles, cylindracés, courts, au sommet desquels le point oculaire fait à peine saillie. Les tentacules buc- caux sont très courts; ils sont élargis au sommet et bifurqués, mais leur bifurcation est peu pro- fonde. Le manteau est très grand, anguleux à la circonférence, lisse, d’un beau brun marron et couvert de ponctuations noirâtres excessivement fines et serrées. La tête et les tentacules sont d’un brun beaucoup plus pâle. Cet animal a 50 millimètres de long et 16 de large. GENRE DAUDEBARDIE, DAUDEBARDIJ , Hartmann, 1. CARACTkUES GÉNÉRIQUES. Animal allongé, limaciforme, étroit, rampant sur un pied étroit, pointu en arrière. Tête pe- tite; tentacules supérieurs courts et épais, ter- minés en un globule oculifère ; tentacules infé- rieurs très courts et cylindracés. Point de cuirasse sur le dos; une petite coquille ne pouvant ja- maiscontenir l’animal sur l’extrémité postéi’ieure du corps. Coquille cornée, transparente, aplatie, for- mée de deux ou trois tours enroulés horizonta- lement, ayant un accroissement très rapide ; le dernier tour très grand , percé à la base ; ouver- ture ovalaire très oblique et très grande. IL SYNO NYMIE GÉNÉRIQUE. Hélix {spec,)y Draparnaud, Sowerby, Helicophanta {ex parte) , Férussac, C. Pfeiffer, Rossmaesslkr , Hartmann , Gray, Menke. Dans son ouvrage sur les Mollusques terrestres et fluuiatiles de la France^ Draparnaud a inscrit au nombre des Hélices deux très petites espèces dont la forme générale se rapproche beaucoup plus de celle des Vitrines que des Hélices pro- prement dites. Lorsque plus tard on observa les animaux de ces espèces , on s’aperçut qu’ils étaient fort différents de ceux des Hélices; ils ne ressemblaient pas non plus à ceux des Vitrines et ils se rapprochaient davantage des Testa- celles, quoiqu ils en restassent distincts par plu- T. Il, U® partie. sieurs caractères. Férussac fit de ces animaux un sous-genre de son grand genre Hélices, sous le nom de Helicophanta ;mais ileuttortde joindre à ces coquilles presque microscopiques, tou- jours vitrées et transparentes , des coquilles fort différentes , telles que les Hélix Cafra , corna giganteum QXmagnifica,Yévvx%sdiC, cependant, est un des premiers naturalistes qui ait donné une bonne figure de l’animal de l’une des espèces de Draparnaud; il était donc plus que personne en état de porter un jugement sur ses caractères et de le placer dans la méthode là où l’indiquent ses affinités. M. Hartmann a le premier compris la nécessité de séparer en un genre particulier des animaux qui ne sont ni des Hélices, ni des Vitrines, ni des Tcstacelles, et qui cependant se rapprochent à divers degrés de ces différents genres. Il proposa de donner à ce groupe le nom de Daudebardia; il le caractérisa pour la pre- mière fois dans la partie conchyliologique de la faune d’Allemagne. M, C. Pfeiffer, dans son très estimable travail sur les Mollusques de V Allema- gne, représenta avec fidélité et sous des grossis- sements suffisants les animaux des deux espèces de Draparnaud, Ses observations confirmèrent le nouveau genre de M, Hartmann , quoique lui, M. C. Pfeiffer, ait conservé avec la dénomination d’Hélicophante ces animaux dans le groupe des Hélices, Description. L’animal du Daudebardia res- semble à une petite limace ; il rampe sur un pied étroit qui occupe toute la surface inférieure du 9- 06^0 PULMONES SANS OPERCULE. corps. Cet organe est rétréci et pointu en ar- rière. Le corps, lorsque Tanimal marche, est plus étroit en avant; il s'élargit en arrière , et il s'épaissit peu à peu de ce côté, à peu près de la môme manière que dans les Teslacelles. La tête, un peu dilatée en avant, porte, comme à l’or- dinaire , quatre tentacules. Les deux supérieui's sont courts, épais, cylindracés, ettemiinés en avant par un petit globule, au centre duquel se trouve l’organe de la vision. Les tentacules infé- rieurs sont extrêmement courts ; ils sont cylin- dracés et obtus en avant. La surface du corps est lisse , elle ne montre sur le dos aucune trace du bouclier des Limaces. L’animal porte en ar- rière une coquille très petite, dans laquelle il est de toute impossibilité qu’il puisse abriter la moindre partie de son corps. Dans l’une des es- pèces, la coquille est tellement portée en arrière, qu’elle couvre en la dépassant l’extrémité posté- rieure du pied. Dans l’autre espèce , cette extré- mité dépasse un peu le bord de la coquille. La coquille détachée de l’animal se confon- drait avec la plus grande facilité avec celle des Vitrines. \j Hélix brei^ipes^ par exemple, se dis- tinguerait difficilement du Kitrina elongata de Draparnaud. si l’on ne faisait attention que dans cette dernière il n’est pas la moindre trace de l'ombilic qui se trouve constamment dans l’au- tre. Ces coquilles ont la spire très courte; elles sont très déprimées; le nombre des tours est réduit à deux ou trois tout au plus. Le dernier devient très grand et constitue à lui seul presque toute la coquille. L’ouverture est très grande, très oblique : elle se rapproche de celle des Sigarets ; le bord columellaire est concave ; le reste du péristome, qui est un peu dilaté, légè- rement convexe en avant, est toujours simple, mince et tranchant. Le test ressemble pour la structure , la finesse , la transparence et le poli, à celui des Vitrines. Pour ceux des conchyliolo- gues qui ont connu seulement ces coquilles, il leur a été facile de les confondre avec les Vi- trines; mais pour décider de la place que le genre doit occuper, les caractères empruntés à l’animal sont d’une.trop grande valeur pour être négligés. D’après ce que nous venons de rap- porter, il est facile de classer le genre d’une ma- nière définitive. Il est évidemment un intermé- diaire do plus entre le type des Limaces et ce- lui des Hélices; mais il est plus rapproché du premier de ces genres que du second, et par la nature de ses caractères il faudrait le placer parallèlement aux Testacelles, se trouvant à peu près à la même distance dans l’intervalle qui sépare les Hélices des Limaces. Le petit genre Dandehardia ne contient jus- qu’ici que trois espèces propres à l’Europe. Ces espèces sont fort petites ; elles recherchent les lieux humides, en Allemagne, en Suisse; la troisième, récemment découverte, est particu- lière à la Hongrie. 1. DAUDEBARDIE A PIED COURT. Daudebardia brevipes, DRAPAR^AUD. (PI. 10, f. 1.) D. testa perforata^ depressa^ subauriformiy tenuiylœvigata^ transverse dilatata^ nitida^^ dia- phana^ fusca vel fulva; spira mimitissima^ fere punctiformij laierali; anfractibus fere tribus j uUimo non angulato ; aperiiira amplissimay ovali. Hélix breidpes, Draparnaüü, p. 119, pl. 8, f. 30- 33. Hélix breKnpes^ FéRUSSAC, Prod.y n° 1. Helicophanta brevipes y G. Pfeiffer, Syst., t. 3, p. 12.pl. i, f. 1-3? Rossmaessler , /co/2, Sus^^ass. Moll, y p. 85, pl. 2, f. 40. Catlow, Nom. y p. 120, n° 71. Helicophanta brevipes , Gray, 2® édit., Turton , Man.yp. 9, no 2, pl. 5, f. 50. Helicophanta brevipes y Türton , Man. y 1’^* édit., t. 1, p. 05, f. 50? Helicophanta brevipes, Hartmann, Erd. und Susvv, Gast.y t. 1 , p. 10, pl. 4. Daudebartia brevipes , Beck, Ind., p, 5, n® 2. Pfeiffer, Monog. helic. viv., t. 2 , p. 490, n° 2. Habite en Suisse et dans Tltalie septentrio- nale. Description. Le Daudebardia brevipes est une très petite coquille, mince, transparente, fra- gile, ovale-oblongue, à spire extrêmement coui'te, formée d’un peu plus de deux tours aplatis, dont l’accroissement est extrêmement rapide. Le pre- mier tour est presque punctiforme ; le dernier est extrêmement grand, très déprimé, étroit en GENRE DAUDEBARDIE. 96‘i dessous , convexe à la circonférence et perforé au centre d*un petit trou ombilical, L’ouvertui’e est extrêmement grande, elle est très oblique, ovale-oblongue. La columelle se joint très obli- quement au centre de la coquille ; elle est mince, tranchante, comme le reste du péristome; le bord droit est dilaté, convexe en avant; il est séparé de Lavant-dernier tour par une échan- crure peu profonde et triangulaire. Toute cette coquille est lisse et brillante, c’est à peine si elle laisse apercevoir quelques stries obsolètes d’ac- croissement; elle est d’un jaune très pâle et transparente comme du verre. L’animal est fort petit; il est d’un blanc gid- sâlre pâle ; il porte sa coquille sur l’extrémité du corps , de manière à cacher entièrement la terminaison du pied. Deux lignes noirâtres par- courent la longueur du dos, en partant de la base des tentacules. Cet animal n’a pas plus de 10 millimètres de longueur lorsqu’il marche, 1 millimètre 1/2 de largeur; sa coquille a 5 millimètres de longueur et à peine 1 millimètre d’épaisseur. II. DAUDEBARDIE ROUSSE. Daudebardia riifa^ Draparnaüd. (PI. 10, f. 2.) D. testa perforata^ depressa^ convexiusciday transverse dilatata^ s^rta^u/a, nîtidissimaj, cor- nea vel rnfa; spira mediocrij snbJaterali; an- fractibus tribus sensim accrescentibusj ultimo (in adultis) elongato^ depresso^ non angulato; aper- tura ampla^ rotimdato-ovali. Hélix riifUi Draparnaud, p. 118, n® 57, pl, 8, f. 30-33. Férussac, Prod.y n® 3, Helicophanta riifuy C. Pfeiffrh, Syst.^ l. 3, p. 13, pl. 4, f. 4, 5, Helicophanta rufa y Rossmaessler , Icon. MolL, p. 85, pl, 2, f. 39. PiRAJNO , Cat, (lei molL delle Mandonie y p. 23 , n® 34. Chemmtz , 2® édit., Hélix ^ no 540, pl. 87, f. 4, 5. Nanina exilis, var. Beck, Ind,, p. 4. Brumati, Cat, delle Conch.y p, 32, n® 35. Hélix rufa y FjSrussac, Essai, p, 45. Hélix breuipeSy Sowerby, Conclu maiu, f. 264. Daudebardia Hartmann in Sturm, /hwwa vi, H. 5, p. 54 , H. 8, t. 5. Helicophanta rufa, Hartmann, Erd, und Sitsiv, Gast.y t. 1, p, 7, pl, 2. Daudebardia rufa, Beck, Jnd., p. 5 , n® 1. Pfeiffer , Monog^ helic, uw., t. 2 , p. 490 , n® 1. Habite l’Allemagne, la Suisse. Selon M. Mi- chaud , elle ne se trouverait pas en France, Description. Celle-ci n’est guère plus grande que la précédente; elle est ovalaire, dilatée en avant. Sa spire, très courte, sublalérale, compte trois tours dont l’accroissement est un peu moins rapide que dans la première espèce; elle se rapproche par là un peu plus des Hélices. Le dernier tour est néanmoins très grand , assez épais , arrondi à la circonférence , large en des- sous, un peu déprimé dans la région ombili- cale et percé au centre d’un très petit ombilic. L’ouverture est très grande , médiocrement oblique ; son bord columellaire , régulièrement arqué, est un peu épaissi, obtus; le reste du péristome est mince et tranchant. La surface extérieure est lisse , polie , très brillante ; le test est mince , fragile , transparent , tantôt d’un jaune de succin , tantôt d’une nuance un peu plus foncée. L’animal se distingue facilement de son con- génère ; il est lisse comme lui, de la même cou- leur, mais il ne porte sur le dos qu’une seule zone médiane d’un gris un peu plus foncé; il se distingue encore par la manière dont la coquille est placée ; elle est située plus en avant, ce qui permet à l’extrémité postérieure du pied de se montrer au-dessous d’elle. Cet animal a 13 à 14 millimètres de longueur, 2 millimètres de large , et sa coquille a 5 milli- mètres 1/2 de longueur et 1 millimètre 1/2 d’épaisseur. PULMONÉS SANS OPERCULE. «-v» w GENRE VITRINE, VIT RI N A f Drapamaufl, \. CARAGTilRES GÉNÉRIQUES, Animal allongé, limaciforme, rampant sur un pied étroit , pointu en arrière, ou subitement tronqué par un pore muqueux. Tête petite, portant deux paires de tentacules, les supérieurs grands et oculifères, les inférieurs très courts, line cuirasse dorsale entre la tête et le centre du dos, sillonnée transversalement, munie du coté droit d’un prolongement spathuliforme , renversé sur la coquille , et s’avançant jusqu’au sommet de la spire. Une coquille transparente , située au milieu du dos, et en partie cachée par le bord postérieur de la cuirasse. Coquille vitrée, très mince, déprimée, rare- ment subglobuleuse, aspire courte, formée d’un petit nombre de tours; le dernier, très grand, imperforé, terminé par une ouverture très grande, ovale ouobronde; bord columellaire très mince, concave, subinfléchi. II. SYNONYMIE GÉNÉRIQUE. Hélix [spec,] , Gaielin, Fabricius, Muller, Dillwyn, Wood, Alten. Cobresia , Hübner. Hyalina, Studer. Limacina , Hartmann. Testacella [spec.) , Oken. Helixarion (o/Zm), Hélicarioriy Férussag, Beck, Gray, Bowdich, Qüoy etGAiMARD. Helicoliniax, Férlssac, Blainville, Gray, Lowe, Sowerby, Helicophnnta Jonas. Simpulopsis ^ Beck. Parmi les genres créés aux dépens de la grande famille des Hélices , celui des Fitrines , proposé par Drapurnaud dès 1801 , est certainement l’un des plus intéressants. Ce genre ne fut point découvert par son auteur. Geoffroy , dans son petit traité si estimable des Coquilles des eiwi~ rons de Paris ^ avait déjà mentionné l’animal et sa coquille , que plus tard Müller rapportait à son grand genre Hélix, L’opinion du savant Danois fut adoptée par ceux des naturalistes de son temps qui restèrent attachés au système de Linné ; jusqu’au commencement de ce siècle , même après la création du genre de Draparnaud, plusieurs auteurs rangèrent encore ces mollus- ques parmi les Hélices, A peine Draparnaud avait-il pulilié son nouveau genre dans son Pro- drome des coquilles terrestres et fliwiatiles de France ^ que Férussac le père le publiait égale- ment en 1802 dans le Naturforscher ^ sous le nom de Semilimax , qu’un peu plus tard son fils changea en Helicolimax, D’autres naturalistes , ne tenant pas assez compte des travaux de leurs prédécesseurs, imaginèrent plusieurs autres noms : nous les avons rapportés dans la syno- nymie générique. Pour faire cesser tous les doutes au sujet du nom qui doit définitivement rester au genre, il suffit de constater la date des ouvrages dans lesquels ils ont été pu- bliés. Il devient évident par là que Draparnaud est véritablement le premier à qui doit revenir l’honneur d’avoir compris l’importance des ca- l'actères , et de les avoir exposés d’une manière claire et méthodique. Ce savant naturaliste a été conduit à juger des rapports du genre , et de le placer convenablement dans la méthode natu- relle. De Roissy d’abord , bientôt après Lamarck et les autres naturalistes français adoptèrent le genre Vitrine^ et le rangèrent, comme Drapar- naud. entre les Limaces et les Hélices. Férussac, se fondant sur la présence d’un pore muqueux terminal dans un certain nombre de Limaces, avait formé pour elles un genre Arioîiy et, conséquent avec lui-même, il fut obligé de diviser son genre Helicolimax d’après le môme caractère que les Limaces elles-mêmes. 11 y a, en effet, parmi les Vitrines ^ un petit nombre d’espèces dont le pied est fortement tronqué en arrière, et cette troncature est due a la présence d’un grand pore muqueux sem- blable à celui des Arion, Alors Férussac, pour accorder les diverses parties de sa nomencla- ture, substitua d’abord son genre Helixarion au nouveau genre fait aux dépens des Helicolimaces. GENRE VITRINE. Bientôt après, pour en adoucir Teuphonie, Fé- russac changea ce nom en celui d Helicarion ^ que plusieurs zoologistes adoptèrent. L existence d’un pore muqueux est-elle dans un animal de cette nature d’une assez grande importance pour mériter la création d’un genre? telle est la ques- tion que doit se poser le zoologiste avant d’in- troduire un genre de plus dans une méthode qui en contient déjà un trop grand nombre. Pour résoudre la question, nous en reviendrons tou- jours aux principes, d’après lesquels les genres peuvent être séparés. Les genres ne doivent pas être de vaines créations de notre esprit; la nature elle-même les a créés en imposant à un certain nombre d’êtres une organisation sem- blable , organisation qui se manifeste le plus ordinairement par des caractères extérieurs. Mais parmi ces caractères , il en est quelques uns d’une importance réellement très petite, et ce peu d’importance se décèle par ce fait, qu’il n’apporte aucun changement appréciable dans l’organisation, soit superficielle, soit profonde. Ainsi, soumettez à l’investigation de l’anatomie wne Limace^ une Vitrine^ une Hélice^ ayantlepied terminé par un pore muqueux , et vous ne trouverez entre ceux-là et leurs congénères aucune dilTérence appréciable. On ne peut donc attribuer à la présence d’un pore mu- queux aucun caractère suffisant pour la créa- tion d’un genre , et c’est pour cette raison que depuis très longtemps nous avons rejeté de la méthode naturelle tous les genres fondés sur ce caractère artificiel. Description. Les Vitrines participent à la fois aux caractères des Limaces et des Hélices. Ce sont de petits animaux allongés, limaciformes, rampant sur un pied étroit, tantôt pointu en arrière , tantôt brusquement tronqué , et portant un crypte muqueux plus ou moins étendu dans la troncature. Le dos est convexe ; il porte en avant, entre la tête et le centre du corps, une sorte de cuirasse comparable à celle des Limaces. Le bord antérieur, en effet, est détaché, et l’ani- mal, en se contractant, peut y cacher sa tête; mais cette cuirasse n’est point en forme de bou- clier comme dans les Limaces ; elle est forte- ment sillonnée en travers , tro^nquée en arrière, et, par celte troncature , elle se met en contact avec le bord antérieur d’une coquille dont nous parlerons tout à l’heure. Dans nos espèces eu- ropéennes, cette cuirasse est lobée, et ses lobes, appuyés sur la cocpiille, contribuent à lui donner ce brillant, ce poli, qui la caracté- risent. Un lobe beaucoup plus grand se détache du côté di'oit , s’allonge en spathule , et se ren- verse sur la surface de la coquille et en couvre la spire. L’animal, en marchant, tient constam- ment en mouvement cet appendice sur sa coquille, et, de celte manière, il la rend brillante et polie. La tête, dans les Vitrines, est fort petite : elle fait saillie entre l’extrémité antérieure du pied et le bord delà cuirasse. Elle porte quatre tentacules ; deux supérieurs, grands et oculés au sommet; deux inférieurs ou buc- caux, cylindracés et très courts. Toute la surface de ces animaux est couverte de petits sillons as- sez semblables à ceux des Limaces ou des Hé- lices; ces sillons, ordinairement obliques ou transverses, sont souvent découpés en granula- tions irrégulières par des stries longitudinales. La coquille des Vitrines est généralement fa- cile à distinguer. Elle est petite, très mince, vi- trée et transparente , ainsi que le nom du genre l’indique. Elle est déprimée, ovale-oblongue , rarement subglobuleuse. La spire est formée d’un très petit nombre détours; elle est tou- jours aplatie et obtuse. Le dernier tour est très grand; souvent il constitue à lui seul toute la co- quille ; l’ouverture qui le termine ressemble assez bien à celle d’un Sigaret^ Le bord columel- laire est très mince, très concave; le bord droit, toujours mince et tranchant, est un peu convexe en avant; il se termine souvent en une pellicule très mince et élastique. On pourrait disposer les espèces dans un ordre régulier , à commencer par celles dont l’ouverture est la plus étendue, et chez lesquelles on aperçoit par cette ouver- ture l’enroulement intérieur de la spire. On ver- rait alors celte forme subir des changements gradués, se raccourcir insensiblement, l’ouver- ture diminuer de grandeur, la spire s’augmenter en proportion , et l’on arriverait sans transition brusque à des espèces subglobulenses par les- quelles serait terminée la série générale. Ces espèces subglobuleuses ont les plus grands rap- ports d’un côté avec certaines espèces brettesy et d’un autre avec les Hélices propre- ment dites. Mais relativement à ce dernier genre, un autre passage s’établit entre lui et les Vitrines, au moyen de ces espèces d’Hélices à test poli, PULMONES SANS OPERCULE. mince et transparent , pour lesquelles M. Gray a proposé le genre Nanîna , dont nous avons eu occasion de parler plusieurs fois. MM. Quoy et Gaimard , pendant leur passage à Amboine, ont recueilli, au sujet de ranimai de VlIelLx citrina, une observation intéressante, d’après laquelle l’animal en question aurait au manteau des ap- pendices destinés à se renverser sur la coquille et à la polir. Mais chez l’animal vu par MM. Quoy et Gaimard, il n’existe aucune trace de la cui- rasse, et la coquille est toujours assez grande pour contenir l’animal lorsqu’il veut s’y retirer. Il n’en est pas de même pour les Vitrines, Dans quelques espèces, quelles que soient les cir- constances où elles se trouvent, la coquille est toujours trop petite pour recevoir l’animal en entier. Pour les autres espèces de Vitrines^ lors- qu’elles ont vécu dans des conditions qui leur sont plus habituelles, c’est-à-dire dans les lieux humides , l’animal ne peut non plus rentrer en- tièrement dans l’intérieur de sa coquille. Mais s’il survient une saison pendant laquelle la sé- cheresse se prolonge longtemps , l’animal amai- gri, réduit de volume, peut alors rentrer dans sa coquille, et il lui arrive même, d’après les pi'écieuses observations de M. l’abbé Dupuy , de s’enfermer dans son test au moven d’un épiphragme peu convexe, vitré et transparent comme la coquille elle-même. Connaissant actuellement d’une manière suf- fisante les caractères des Vitrines , il devient fa- cile de déterminer les rapports de ce genre avec ceux qui l’avoisinent le plus. 11 est évident que ces animaux constituent un degré transitoire entre les Limaces et les Hélices, un peu plus avancé vers les Hélices que les Parmacelles, chez lesquelles la coquille , beaucoup plus rudimen- taire, esta peine sortie du manteau. Ce qui maintient les Vitrines rapprochées des Limaces, c’est l’existence d’un reste de la cuirasse qui dis- paraît entièrement dans les Hélices, parce qu’elle se transforme complètement en un véritable col- lier remplissant l’ouverture de la coquille, et fonctionnant de la même manière que le man- teau des mollusques marins. Les Vitrines ç,ox\Vnr buent à prouver que chez les mollusques ter- restres , la coquille a été primitivement destinée à protéger les organes de la respiration , car sa cavité est tapissée par la membrane vasculaire qui constitue l’organe pulmonaire chez ces ani- maux. La destination de la coquille rend tou- jours facile à trouver la place de l’organe de la respiration; dans un animal mollusque, on est toujours sûr de le rencontrer là où il se trouve un rudiment teslacé, si rudimentaire qu’il soit. Les V \trines sont des animaux qui recherchent les lieux humides , quels que soient les climats qu’elles habitent. On en connaît maintenant de presque toutes les régions de la terre, car elles se plaisent aussi bien vers le nord que dans les régions les plus chaudes de l'Asie et de l’Afrique. Mais, dans ces dernières circonstances il faut les rechercher sur les montagnes, dans les abris les plusfrais et les plus humides. Le nombre des espèces constatées est actuellement d’une soixan- taine : 9 sont connues en Europe; une vingtaine tant dans le continent asiatique que dans les Iles qui en dépendent; 15 en Afrique; 6 en Austra- lie; 1 seulement en Amérique; les autres n’ont pas encore de patrie connue. Presque toutes les espèces intermédiaires entre les Vitrines et les Hélices sont propres au Brésil; elles viennent s’ajouter à l’espèce unique de véritable connue en Amérique. Ces coquilles sont généralement petites; ce- pendant celles des régions chaudes finissent par acquérir un volume comparable à celui d’une Hélice de moyenne taille. I. VITRINE PELLUCIDE. Vitrinapellucida^ Muller. (PI. 9, f. 6.) F. lesta convexiusculo - depressa j sublœviy nilidissimay pelluctdaj beryllina; spira mediocriy prominula; sutura subcrenulala^ concolore vel rufescente; aufractibus Iribus celerker accrescen- tibuSyConvexiusculiSjuUmo sublus laioyplanius- culoj medio mpresso^ vix membranaceo-margi- nato; aperlura obliqua^ lunalo-rolundata æque ac alla ac lata; peristomate subinflexo ^undique regulariler arcualo. Hélix pellucic/a , Muller, Verni., t, 2, p. 15, n® 215. Hélix pellucida, Dillwyn, Desc, 2, p. 947, n“ 134. GENRE VITRINE. 06^* Hélix pellacida y Cuvii-n , Régné animal, t. 2, p. Û05. Hélix lirnacoules , At-ten, p. 85, pl, 11, f. 20. Vitrifia beryllina , C. Pfeiffer , t. 1, p. 47, pl. 3, f. 1, et t. 3, p. 55. Vitrina betyllina, Beck, IntL, p. 1, n° h. Vitrina pellucida, Rossmaiîssler, 1. 1, p. 74, f. 28. Vitrifia pellucida, Cai.ARPENTiER , CataL Suisse, p. 2. Vitrina pellucida, Beck, Ind., p. 1 , n° 5, et M. R. C. (inéd.), t. 8, pl. 1, f. 1. Vitrifia pellucida, Reeve , Coucha sfst,, t. 2, pl. 102, f. 1. Vitrina Malleri et DLllwynii , Jeffreys, Linn. Trans,, t. 16, part. 2, p, 326? Cobresia helicoides -vitrea , Hübner {^teste Fé- rus si) . Hyalina pellucida, Studer , Verst,, p. 11. lÀmacina pellucida , var. a, Hartm.ann , in Neue Alpina , t. 1, p. 246 , f. 93 ? Helicollrnax pellucida, FArussac , Prod,, n® 7. La transparente, Geoffroy, Coq,, p. 38, n° 8 , pl. 2, De Roissy, Biiff,, MoU,, t. 5, p. 393. SowERBY, Gen. ofshells, f. 1. Tuuton, Man,, p. 31,n° 21, f. 21? V itrina bery llina, Kickx, Moll, Brah,,'ç, 10, n° 10. Helicolimax , Fèrussac , Métlu conch,, p. 42, Gaebtker , p. 34 ? Nilsson , p. 11, n° 1 ? Vitriniis pellucidus, Montfort, Conch, syst,,X, 11, p. 239. PiRAJNO, Cat, dei moll, delle Mandonie, p. 10, n® 1 ? Catlow, Conch, nom., p. 118, n° 7 ? Forbes, Malcic, mon., p. 7 ? Thompson, Faim, Irel, (Inoert.), p. 252? ScHOLTZ , Schless, Moll,, p. 9. Pfeiffer, Monog, helic, uiu,, t. 2, p. 492, n“ 1. Habite l’Europe. Bien de l’incerlitude règne encore au sujet de quelques unes des espèces les plus répandues en Europe. C’est ainsi, par exemple, que le vrai pellucida, décrit pour la première fois par Geoffroy, et nommé par Müller, n’aurait pas été reconnu de Draparnaud , qui aurait attribué le nom à une espèce voisine, mais toujours diffé- rente. Ene autre espèce plus voisine encore , nommée beryllina par M. C, Pfeiffer, est consi- dérée par quelques naturalistes comme une simple variété du pellucida. D’autres, au con- traire, et M. l’abbé Dupuy est du nombre, la conservent comme une espèce distincte. La con- fusion faite par Draparnaud rend inexplicable la synonymie d’un certain nombre de naturalistes, parce que dans leurs ouvrages ils se sont con- tentés de rappoi'ter une synonymie imparfaite, sans l’accompagner d’une figure suffisamment exacte; et tout porte à croire que ces natura- listes ont confondu matériellement les deux es- pèces; il faudrait donc avoir sous les yeux leur propre collection pour rectifier les fautes de leur synonymie. M. l’abbé Dupuy aurait lui-même commis la même faute que ses prédécesseurs, puisqu’il l'apporte à la même espèce \e pellucida de Müller et celui de Draparnaud. Ce scrupuleux observateur, dans l’ouvrage duquel sont répand us tant d’utiles renseignements sur les mollusques tei'restres etfluviatiles de France, se trouve d’un autre sentiment que Pfeiffer, et nous le regret- tons d’autant plus , que nous avons une égale confiance dans les travaux de ces naturalistes. Pour nous, qui n’avons pas sous les yeux en assez grande abondance tous les matériaux né- cessaires pour juger une question aussi délicate que la séparation définitive de deux espèces très voisines dans un genre où elles ont toutes une gi’ande analogie , nous suivrons l’ouvrage de M. Pfeiffer, qui a dû réunir tous les éléments indispensables pour se former une conviction. Description. Le Vitrina pellucida a une petite coquille ovale , déprimée , légèrement convexe , mince, fragile, transparente, très brillante, lisse, laissant apercevoir avec peine des accroissements très obsolètes. La spire est très courte, obtuse, formée de trois tours conjoints , à suture super- ficielle simple. L’accroissement est très rapide ; aussi le dernier tour est très grand , large en dessous, aplati, un peu déprimé au centre. L’ouverture est très grande , subovalairc , fort oblique, inclinée de 45 degrés sur l’axe longitu- dinal. Elle est aussi large que haute ; son péri- stome, très mince et tranchant, est quelquefois un peu infléchi en dedans. Le bord columellaire est très concave; il est mince et tranchant comme le reste du péristome, mais il est garni dans sa longueur d’un bord membraneux extrêmement mince et souvent fendillé, par suite du dessèche- ment de la coquille, La couleur de cette espèce 96*® PULMONES SANS OPERCULE. est peu variable ; elle est ordinairement ver- dâtre, plus rarement jaunâtre. D après M. labbé Dupuy, ranimai serait plus variable dans sa co- loration ; il serait tantôt blanchâtre , gris ou ver- dâtre, tantôt fauve ou rougeâtre. Les couleurs sont tantôt uniformes dans les mêmes individus, tantôt l’animal est irrégulièrement tacheté. Les tentacules supérieurs sont assez épais , les infé- rieurs très courts ; la cuirasse est transversale- ment ridée. Le pied est large , un peu aigu pos- térieurement et d’un blanc jaunâtre ou verdâtre en dessous. L’appendice du manteau remonte jusqu’au sommet de la spire. Les grands individus de cette espèce ont 6 mil- limètres de diamètre et h 1/2 de hauteur. 11. VITRINE ANNULAIRE. Vitrifia annularis^ Stüder. (PI. 9, f. 7.) V. testa depresso^globosaj tenuiy sublœvigaia^ pellucida^ nilida^ virenti-hyalina; spira promis nuhj oblusa; anfractibus tribus sensim accres- centibus^ ullimo rotundalo^ basi lato; aperlura vix obliqua^ ovali-rotundata; peristomate sim- plidyinargine columellari brevi^ subverticali* fljalina annularis, Studer, Ferz,, p, 11. iJmacina annularis ^ Hartmann, in Neue Alpina, t. 1, p. 2/i6. Helicolimax annularis ^ Férussac , ProcL, n® 8^ p. 21. Gray, Ann. of PhiL^ new. ser., t. 9, p. 409. Charpentier, Cat, molL Suisse, p. 2. Begk. , Ind,, p. 1, n° 7. Vitrina subglobosa , Michaud , CompL, p. 10, pl. 15. f. 18-20. Vitrina subglobosa , Morelet , Moll, du Port,, p. 50. Vitrina subglobosa, Catlovv, Conch, nom,, p, 118, n® 10. P Urina herjllina , Ziegler. Vitrina subglobosa , Pfeiffer, in Kickx, Moll, Brab.y p, 10, n® 10. Vitrina subglobosa , Potier et Michaud , Gai, Douai, p, 65, n° 3. Pitrina subglobosa, Pfeiffer, Monog. helic. 'viv^,, t. 2 , p. 493 , n® 2. Vitrina subglobosa , Dupuy , Hist, nat, molL de Franc,, t. 1, p. 62 , pl, 1, f. 8. Habite la France , la Suisse , le Portugal (Morelet). Description. Celle-ci est toujours plus petite et plus globuleuse que la précédente ; elle est déprimée, subglobuleuse, très mince, brillante et transparente; sa spire, quoique peu obtuse au sommet, est cependant un peu proéminente. Elle est composée de trois tours dont l’accrois- sement est un peu moins rapide que dans le pellucida. Le dernier tour est néanmoins très grand, un peu déprimé , convexe à la circonfé- rence , légèrement concave vers le centre. Large à la base, il se termine par une ouverture ob- ronde, fort oblique, rendue sub-semilunaire par la saillie assez notable de l’avant-dernier tour. Cette ouverture est moins oblique que dans le pellucida; son péristome est mince et tranchant, convexe en avant. Il se termine en un bord membraneux qui , en se desséchant, se renverse en dedans de l’ouverture. Le bord columellaire est concave , il est non moins tranchant que le reste du péristome. Il tombe presque verticale- ment sur l’axe d’enroulement de la coquille. Cette petite espèce a 4 millimètres de dia- mètre et 2 1/2 d’épaisseur. 111. VITRINE DE DRAPARNAUD. Viti'ina Draparnaldi^ Cuvier. (Pl. 9, f. 5.) V, testa depressaytenui^ lœvigata^nitidissimaj pellucidaj hyalino vel lutescenti-virente ; spira brevissima^ apice vix prominula; sutura vix impressOj filo~marg inata ; anfractibus tribus et dimidio celeriter accrescentibusj ultimo depressOy antrorsumelongatoybasi latiusculo, subplanojvix membranaceo-marginato ; apertura pei obliqua^ transverse lunari^ latiori quam altiori; peristo- mate tenuiy margine columellari brevij basali strictiusculo. Hélix fuscescens , Gmelin, p. 3639, n® 174. Hélix Draparnaldi , Cuvier , Règne animal, t. 2, p. 405. Helicolimax Daudeharü , FiaussAC, ExpL des pL, p, 6. A LA FAMILLE tas totiis albus. Cljpeiis et abdomen dorso striga cinerea cingitiir. V- Habit, Le Danemarck’ In nernorosis haud fre- qiænSj Muller. -f 4- L. HYALINÜS, Linnæus, Sjst. naLj XII, p. !o8i, n® 5. Hjalinus tentaculis obsoletis; lineola fusca è tentaculis ad clypeum. Lïnn. Gmelin , Syst. naUj p. 3 1 o i. Türton, id., p. 73. Bosc, Buffon de Déterv^, vers, t. I, p. 80. Habit. In muscis, Phaseoli cotyledonibus infes- tus, cineribus clavellatis pellendus, rugis ventris creberrimis interruptis. ScoPoLi. DES LIMACES. 96 ^ f 5. L, SCOPULORUM, Fabricius, Voyage en Noi'wege, p. 298.^ Cinereus dorso fuscoi paruus; corpus cinereunij, antice punctis ocellaribus quatuor nigris, Clypeus dorsalis et corpus postice attenuatuin, nigra. Habit. Dans les fentes des rochers aux environs de Bye, ville de Norwège. f 6. L. GEOGRAPHICUS, Renieri, Cat. des coq. de VAdriat.,, Lumaca geographica. M" Renier dit qu’il ne l’a trouvée ni décrite ni figurée, et qu’il lui a donné ce nom d’après les couleurs constantes et diversifiées qui l’ornent à la manière d’une carte de géographie coloriée.. Peut-être n’est-ce qu’une variété de notre L. anti- quorum? : ' NEUVIÈME GENRE. PARMACELLE, P J RM ACE LLUS, GmiER-, nohis , ifL'E, p. 78; Prodr., p. 24- L Synonymie. Ajoutez : Lhnax, Schweigger , derNat.., p. 743. Limax, Golüfüss, Handb. der ZooL , p. 662. .A nim. sans 'vert, y 2^ édit., tom. VI, 2' part. , p. 46. G. Parmacelle. SowERBY, Gen. of Shellsy n" i3. Nous obser- verons au sujet de cette dernière citation que M' Sovverby a rapporté à çe genre, comme en étant une nouvelle espèce, notre Testacelliis am- (Voyez ci-après) sous le nom de Parma- cella calyciilata; mais rien ne peut nous éclairer encore sur le genre de cecte coquille, et en atten- dant nous continuerons à la laisser parmi les tes- tacelles. IV. Anatomie. Ajoutez la description suivante, dont nous sommes redevables à M' de BlarnviJle, qui a bien voulu disséquer un des individus qui nous ont été envoyés par M' Taunay. Cette note a pour but de faire connoitre les dif- férences d’organisation que présente une nouvelle espèce de Parmacelle du Brésil, à laquelle de Férussac a donné le nom de Parmacella pallio- lum y en la comparant avec celle qui a servi à M" Cuvier pour l’établissement de ce genre, et qui avoit été rapportée de l’Asie mineure par Olivier. Les différences extérieures ne sont réellement " pas considérables; je n’en ai guère trouve que trois : 1“ la coquille paroît tout-à-fait à l’abri, ou cachée dans l’épaisseur du manteau, dans l’espèce du Brésil, et d’après la figure de M" Cuvier il sem- ble qu’il n’en est pas tout-à-fait ainsi pour l’espèce d’Olivier; 2® la terminaison du pied ou la queue n’est nullement carénée, et au contraire tout-à- fait déprimée dans la première, tandis qu’elle est carénée dans la seconde; 3“ il me semble aussi que le bord du manteau qui est épais, et un peu comme dans les limaces, ne doit pas former un large bouclier dans celle du Brésil, comme dans celle d’Asie. Les différences intérieures sont plus impor- tantes ; elles ne portent cependant guère que sur les parties accessoires de l’appareil générateur: 10 la verge est beaucoup plus longue, le petit cul de sac qui la termine en arrièi'C est beaucoup plus petit; le canal déférent est excessivement fin; il s’insère comme à l’ordinaire vers l’extrémité de la verge ; il serpente le long de ses parois, tout-à-fait collé et retenu contre elle par du tissu cellulaire; 11 se porte vers sa terminaison antérieure, se re- courbe en arrière^ et vient comme dans la limace se terminer à l’origine antérieure du corps blanc grésillé J qui borde et suit la seconde partie de l’oviducte. 2“ J^e n’ai pu trouver aucune trace de ce que M' Cuvier a vu et figui'é sous le nom d’appendice de la bourse commune. Cet organe n’existe'cer- tainement pas dans la Parmacelle du Brésil. 3" Ce que M' Cuvier nomme le sac de la pour- pré me paroîtaussi très différent. En effet, ce que j’ai vu étoit un très long sac pointu en arrière, se collant comme de coutume le long de la seconde partie de foviducte, à laquelle il adhéroit forte- Qo £ SUPPLÉMENT ment par du tissu cellulaire. Sa partie postérieure étoit fort membraneuse; Tantérieure, qui fornioit une sorte de canal , avoit des parois plus épaisses, et elle venoit se terminer dans le canal de Torgane femelle, ou mieux dans le cloaque ou vestibule commun. J ai trouvé dans son intérieur un corps alongé pointu en arrière, sub-corné et sans adhé- rence, que Ton voit figuré en />’, fig. 9. Le reste de l’appareil de la génération ne m’a pas offert de différences bien remarquables. L’ovaire, contenu comme à l’ordinaire dans le foie, formoit une masse hémisphérique composée d’un grand nombre de petits grains alongés, très distincts. L’oviducte dans sa première partie étoit formé par un canalblanc, cylindrique, faisant beaucoup de circonvolutions et se dirigeant vers le testicule où il devenoit extrêmement fin, et se terininoit au' cou d’une petite vessie ovale alongéè. Du cou de la vessie partoit un canal plus gros que l’oviducte postérieur, et qui sembloit pénétrer dans le tissu même du testicule, au point que je n’ai pu voir d’une manière certaine la continuation de ce ca- nal avec la seconde partie de l’oviducte; celle-ci formoit comme à l’ordinaire un gros canal gélati- neux, avec de nombreuses poches ou anfractuosi- tés qui sembloieni produites parla portion plissée du canal déférent. Arrivé vers la tête Toviducte se réunit à la vessie longue et étroite dont il a été parlé plus haut. Le testicule, sous forme d’une masse considé- rable d’un^jaune assez foncé, étoit composé d’un grand nombre de globules serrés, sans qu’on pût y trouver la structure granuleuse. On en voyoit aisément naître le canal déférent, qui par ses re- plis nombreux formoit une bande assez large col- lée contre la seconde partie de rovidiicte, et qui en retient ou produit les boursouflures. Arrivé à la partie antérieure de cet organe, le canal défé- rent très fin se recourbe à la racine de l’organe excitateur et le suit collé contre lui jusqu’à ce qu’il s'y termine, comme il a été dit plus haut. EXPLICATION DES FIGURES. * -T Fig. 7. a. Artère aorte postérieure. Z». Glande salivaire. c. Cerveau. ) d. La peau et ses bords coupés. e. Estomac. K Foie. k. Oviducte ( première partie ). k', Oviducte (seconde partie). m. Muscles de la masse buccale. • m'. Muscle rétracteur du tentacule supé- rieur. m”'. Muscle de l’organe excitateur. m""- Muscles rétracteurs de la masse buccale. n. Nerfs. n'. Nerf du tentacule supérieur. n". Nerf du tentacule inférieur. Nerf de la lèvre supérieure. n'”. Nerfs du pied. ^ Nerfs d^ l'organe excitateur représenté trop gros. . J O. Ovaire. "■ p, Bourse alongée. r. Cavité respiratoire vue en dessous. 5. Testicule. s\ Canal déférent. s'\ Petite vessie delà première partie de fo viducte. s”'. Canal déférent sur l’organe excitateur, f. Tentacule supérieur gauche rentré. f. Tentacule supérieur droit sorti. if\ Tentacule inférieur droit sorti. Æ. Œsophage coupé. Fig. 8. b, La bouche. d. Les bords de la peau coupée, m. Couche musculaire longitudinale de la masse buccale. m. Couche musculaire transverse. 00. La dent coupée dans son milieu. Fig. 9. p. La bourse alongée, laissant voir à tra- vers ses parois le corps p\ qu’elle con- tient et dessiné à part en p\ I. PARMACELLE D’OLIVIER, Parmacellus OLwieriy nohxs p. 79, Frodr, , p. 26. Parmacella Olivieri, Lamarck., An, sans vert,^ tom. VI, 2* part., p. 48. IL PARMACELLE PETIT BOUCLIER, P. Pab Z/o/û/7i>nobis, Prodr, , p.-a5; PI. VII A, fig. i à 3, l’animal vivant dans diverses positions; fig. 4î conservé dans la liquçur; fig. 5 et 6, le petit test interne vu en dessus et en des- sous; fig. 7, l’anatomie. Nous devons cette charmante et curieuse es i A LA FAMILLE DES LIMAGES. pèce à M*" Taunay fils, qui nous a envoyé les dessins qui ont servi à nos figures, avec plusieurs individus conservés dans la liqueur. Elle offre des différences notables avec la pré- cédente; les plus remarquables sont la brièveté et la forme de la cuirasse. Cette partie n"est ici qu’une membrane épaisse qui recouvre extérieu- rement la coquille sans la dépasser, et presqu’en se moulant sur ses contours. Dans Tespéce précé- dente, au contraire, cette cuirasse est charnue, beaucoup plus grande que la coquille qu’elle con- tient, et libre depuis sa moitié antérieure. Nous n’avons en outre point trouvé dans cette nouvelle espèce les trois sillons que M** Cuvier a reconnus dans la sienne, et qui s’y remarquent sur le cou depuis, la tête jusqu’à la cuirasse^'' Mais les caractères généraux étant à peu près les mêmes dans les deux espèces^ et l’organisation interne , quoique différente à quelques égards dans celle-ci, étant assez semblable quant à l’en- semble, nous les laissons provisoirement réunies jusqu’à ce que des observations nouvelles sur celle de M" Cuvier nous aient éclairés à leur sujet. La coquille recouvre le poumon et le cœur; au bord droit de la cuirasse sous le test, s’ouvrent les orifices de la respiration et de ranns ; enfin les or- ganes de la génération sont placés de la même manière que dans l’espèce précédente. 96 î-. Dans les individus de cette nouvelle espèce conservés dans la liqueur, la protubérance que fait la coquille sur l’animal vivant est beaucoup plus forte par suite de la contraction des parties antérieure et postérieure. Cette protubérance sem- ble être placée sur le dos de ce mollusque comme la casette des porte-balle. L’ensemble des organes recouverts par la co- quille forme une sorte de noyau qui s’enlève faci- lement; et l’on croit voir en observant cette orga- nisation le premier effort de la nature pour reje- ter dans le test, par une sorte d’hernie naturelle, les organes essentiels de la vie, ainsi que M** Cu- vier le fait très bien sentir en décrivant la limace et le limaçon. Sous beaucoup de rapports, cette espèce se rapproche infiniment des bélicarions et des hélicolirnas. La coquille enlevée de son enveloppe est d’une charmante couleur verte ; il paroît que la spire est si mince et si fragile, qu’elle ne peut se déta- cher du tortillon. > Une simple tunique très fine et transparente enveloppe le cœur sous la coquille, et laisse aper- cevoir ses battements, dont les pulsations, selon M** .Taunay, se comptent par.secondes. Habit. Le Brésil, dans les bois et dans les lieux découverts également. ff UnitestacéeSy avec cuirasse^ sans collier, . > DIXIÈME GENRE. PLECÏROPHORE J PLECTROPHORUS, nobis. Voyez /fist. , p. 84, et Prodr., p. 25.' ■fff UnitestacéeSy sans cuirasse, avec collier. ONZIÈME GENRE. TESTACELLE, Prodr.y p. 26. Synonymie, Ajoutez : ScHWEiGGER, Handb. der Naturg., p. 74^* Genre Limax. Goldfuss, Handb, der ZooL^ç. 662. Genre Limax. Lamarce,^//. s. 'vert.^% éd., 2*part. , p. 5o. SowERBY, Gen. ofShellSj cahier n» i, I. TESTACELLE ORMIER, Testacellus HaliotU deus., Çaüre Biguet; nobis, Hist., p. 94; Prodr.^ p. 26. Ajoutez à la synonymie : TestacellaHaliolideaj Lamarck, /oc. c/t.^p. 62. TESTACELLUSy CuviEit ; nobis, Hist., p. 88; 26. A- _ Test. Haliotideiis^ Sowerby, Gen. of Sliells^ cahier n” i , fig. i et 2. Test. Scutulunij id., fig. 3 à 6. M' Sowverby ayant découvert en Angleterre ce singulier mollusque, a cru à tort que celui qu’il a observé différoit de celui de France; l’individu qu’il a eu la bonté de nous donner nous en a con- vaincu, et lui-même est demeuré de notre avis après un nouvel examen, La forme de la coquille offre une légère différence qui se rencontre éga- lement dans plusieurs exemplaires des diverses contrées de France. SUPPLÉMENT A LA FAMILLE DES LIMAGES. 96 ^ II. T. DEMAUGÉ, T, Maugei^nohiSy Histy p. 94? Prodr,^ p. 26, f ^ Ajoutez : Sowerby, loc, ciUj fig. 7 à xo. f III. T. ÉQUIVOQUE, T. ajnbigiius^ nobis, p. 95 ; Proi/.,p. 27 ; PI. VIIID, fig. 1 o, 1 1 . Ajoutez à la synonymie : Parmacella Caljculata , Sowerby , Gen. of Shellsj cahier i3, pl. , fig. i à 3. Cette singulière coquille a été rapportée au genre Parmacelle par M' Sowerby, qui n’a pas re- connu la figure et la description que nous eu avions données , et qui malheureusement ne nous fait rien connoître sur Paniraal auquel elle a ap- partenu, ni sur sa patrie. Nous continuerons à la rapporterai! genre Testacelle, jusqu’à ce que nous ayons de nouveaux renseignements. Habit, ? Le cabinet de M** de Lamarck , celui de M' Sowerby, et le nôtre. Récapitulation des espèces de la famille des Limaces mentionnées dans Phistoire naturelle de cette famille, et dans son supplément. Genre ONCHIDIUM, Buchannan . i Genre IL. /'^^G/iVZ7ZZ75, nobis 6 Genre IIL. PHILOMPCUS^ Rafinesqüe. 5 Genre IV^ Æ’Z/d/Æ'if/iS, Rafinesqüe. . , 2 Genre V®. T^ERONICELLJJS,^hêi^\'sy.^ i Genre VL. LIMACELLUS^ Blainville. i Genre VIL. nobis 7 Genre VIIL. LIMAX,noh\% . 14 37 ' . ■ Ci-contre 37 Genre IXe. PARMACELLUS^Q\^y\^K . . 2 Genre X®. PLECTROPHORUS^nohi^, . 3 Genre XL. TESTACELLUS^Gmvi^k , . . 3 Genre incertain. LIMAX NOCTILU- GGiS, d'Orbigny I Espèces incertaines, entre les genres ARION et LIMAX 6 52 Nombre des espèces qui n a voient point été figurées ni décrites. FAGINULUS. nobis 4 nobis 3 LIMAX, nobis 3 PARMACELLUSj Cuvier i Ci-contre 1 1 PLECTROPHORUS, nohh . i TESTACELLUS,G\jyi^K 2 i4 Liste des espèces marquées d’une que nous n’avons pas vues, et sur lesquelles nous attendons des renseignements des naturalistes. ONCfflDlUM TYPHÆ, Buchannan. FAGINULUS SLOANII, nobis. PHlLOMFCUSQUADRfLUSjl^A^i^Esqv^, (Idem) OXrÜRUSj idem. (Idem) FUS eus J idem, ( Idem ) FLEX U OLARIS, idem. (Idem) CAROLINIENSISj Bosc. EUMELUS NEBULOSUS, Rafinesqüe. (Idem.) LIFIDUSj idem. FERONICELLUS LÆFIS^ Blainville. LIMACELLUS LACTESCENS, idem. ARION SUBFUSCUS, Draparnaud. (Idem) MELylNOCEPIIALUS,¥xvKE Bio. (Idem) FLAFUS,^1\}\s.e\, LIMAX A LPINUS, nobis. (Idem) SFLFATICUS,JdEkVkmKVO, LIMAX MARGINATUS, Muller. Idem) GRACILIS, RAViTüEsquE. (Idem) LÆFIS, Mvvlee. (Idem) MEGA SPJ DUS, BLki:^\JhhE, LIMAX [incerta) BRUNNEUS, Draparnaud. Idem (idem) Muller. Idem (idem ) CINCTU S, idem. Idem (idem) HYALINUS,\A^^t, Idem (idem ) SCOPULORUM, Fabrïcius. Idem (idem) GEOGBAPHICUS,BEmEEi. Idem (idem) NOCTILUCUS, d’Orbignt. PARMACELLUS O LI FIE RI, Cuvier. PLECTROPHORUS CORNINUS, nobis. (Idem) COSTATUS, idem. ( Idem ) ORBIGNII, idem. TESTACELLUS AMBIGUUS, idem. GENRE VITRINE. 961^ Hélix diaphana , Poiret , Coq^ Jluv* et tejT, , p. 77. Hélice trQtnsparente , Poiret, Coq, prod,^ p. 76, n^lS. F'leming, Brit, anim,, p. 267, n® 87 ? Fleming, Pàil. zooLy t. 2, p. 459, pl. 4, f. 1. Hélix ellipticay Brown, in Wern^ Trans,, t. 2, p. 523, pl. 24, f. 8? Vitvina pelluciday Draparnaud, Tabl. des inolLy p. 98, n® 1 ( non Muller) . V Urina pelluciday Draparnaud, Hist.y p. 119, pl. 8, f. 34-37. Vitrina pelliicidaj Brard , p. 78, pl. 3, f. 3-6, Vitrina peUuciday Lamarck , An, s, vert, y t. 6, part. 2 , n® 1, p. 53. I^itrina pellucida, Lamarck éd. Deshayes, An, s, vert, y t. 7, p. 528, n® 1. P^itrina pellucida^ Guérin, Icon, molLy pl, 5, f, 3. Vitrina pellucida y Deshayes , EncycL méth,y t. 3, p. 1133, n® 1. Vitrina pellucida ^ Gray, Manual , p. 120, pl. 3 , f, 21. Vitrina diaphana et depressa y Jeffreys , Linn. Trans.y t. 16, part. 2, p, 326? Vitrina Draparnatdiy Leach, Moll. y p. 80. Vitrina majory C. Pfeiffer, t. 1, p. 47, note. Vitrina Aiidebartiy C. Pfeiffer, t. 3 , p. 55. Vitrina Andebardia y Beck, Ind,, p. 1, n® 3. Limacina pellucida y var. (3, Hartmann, in ISeae AlpinUy t. 1, p. 246, Helicolimax majory Férussac , Essai, p. 43. Helicolimax Audebarii y Férussac, Prod,, n® 6. Helicolimax pellucida, Blainville, Üict, sc, nat,, t. 32 , p. 255. Helicolimax Blainville, Malac,y^\, 41, f. 1. Helicolimax pellucida y Sowerby, Conck, nian,, f. 263. Pfeiffer, Monog, kelic, vio,, (. 2, p, 493, n" 3. Picard, MolL de la Somme y p. 166? Bull, Soc, linn, de 1840, Mermet, MolL Pyr, occ,, p, 19. Düpuy, MolL du Gers, p, 10. Gray, dans Griffith, Anim, Kingd,, \A. 35, L 3. Sowerby, Conch, rnan,, f. 263, PoTiEZ et Michaud, Gai, du musée de Douai y p. 65, n® 4. Stein, die Leib,, Schnek, and Musch, , Berlin, p. 28, pl, 1, f. 1, T. II, F® partie. Habite la France, TAllemagne, où elle est assez rare. Cette espèce, que Draparnaud confondait ave< le pellucida de Müller , Cuvier Ta reconnue de- puis comme distincte, et lui a donné le nom du savant auteur du Traité des mollusques terrestres et fluoiatiles de la France, Description. Le Vitrina DraparnaldiQsX une pe- tite coquille ovale, déprimée, à spire très courte, obtuse et à peine saillante. On y compte trois tours et demi.Lespreniiers sont très petits, les suivants s’accroissent rapidement. Le dernier est très grand, il constitue à lui seul presque toute la co- quille. 11 est déprimé, convexe à la circonférence, large en dessous, un peu concave vers le centre. L’ouverture est très grande , fort oblique , plus large que haute ; son bord droit, mince et tran- chant, est un peu réfléchi en dedans, le bord columellaire est accompagné d’une portion membraneuse, étroite, et tombant perpendicu- lairement au-devant de l’ouverture. La partie de columelle qui s’approche du centre de la co- quille y tombe perpendiculahement. Ainsi que ses congénères, cette coquille est mince, trans- parente , très brillante , tantôt légèrement ver- dâtre, tantôt un peu jaunâtre. La surface, lisse et polie, présente un petit nombre de stries d’accroissement, extrêmement fines. La suture est toujours accompagnée d’une ligne d’un hianc opaque. Les grands individus ont 8 millimètres de diamètre et 3 1/2 de hauteur. IV. VITRINE DIAPHANE. Vitrina diaphana^ Draparnaud. (PI. 9, f. 4.) V. testa depressa^ tenuiy lœvigata^ nitida^ diaphana^ virenti-hyalina; spira minuta^ pla- niusctila; anfractibus diiobus et dimidio rapide accrescentibusj subplanisy nltimo dilatato^ de- pressa, subtus angustissimo, in marginem mem- branaceum, deciduum, dilatato/ apei'tura fere horizontali, amplissima, auriformi, margine co~ lumellari perarcuato, Draparnaud, Hist,, p. 120, pl. 8, f. 38, 39. C. Pfeiffer, t. 1. p. 48, pL 3, f. 2; t. 3, p. 55. h PULMONÉS SANS OPERCULE. 96i« Rossmaessler , p. 73, f. 27. CHARPENtiER, Cat, molL Suisse ^ p. 2. Beck, IncL, p. 1, n® 2. Lamarck, An, s. vert,, édit. Deshayes, t. 8, p. 728, no 2. Vitrina pellucida , , in Sturm, Fauna , t. 6, H. 3 ; t. 16. yUrina pelliicida,^hkm\\hh}i, Malac,, p. i62 , pL 41, f. 1. Cobresia îinmcoides paiera, Hübner (Ferussac), Hyalina vitrea , Studer , Verz,, p, 11. Limacina vitrea, var, o, Hartmann, in Neue AF pina , t. 1 , p. 246. Hélix limacina , Alten , p. 81, pl. 10, f. 19, Hélix virescens y Studer, in Coxe tras>els , Hélix palliata, Hartmann, in Neue Alp,, t. 2. Hélix vitrea , Férussac , Prod,, n° 5. Kickx, MolL Brab,y p. 10, n® 9. Klees, p. 31, n® 1. Catlovv, Conch, nom., p, 117, n® 3. ScHOLTz, Sc/iless, MolL, p. 9. PoTiEZ etMiCHAUD , GuL du musée de Douai, t. 1, p. 65, pl. 2. Pfeiffer, Monog, helic, viu,, t. 2, p. 494, n° 4. Var. p). Pallidior, Vitrina albida , Ziegler [olini], Dupuy, Hist. des molL de France, p, 56 , pl. 1, f. 5. Habite la France, FAliemagne , la Suisse, Description. On distingue facilement le Vi- trina diaphana de ses congénères; il est beau- coup plus déprimé que toutes les espèces pré- cédentes, Vue en dessus, dans sa forme et son ensemble, elle est plus oblongue et plus ova- laire. Sa spire est presque plane, très courte, composée de deux tours et demi seulement; ils sont plats, conjoints, et leur accroissement est très rapide. Le dernier forme à lui seul presque toute la coquille : il est très déprimé, peu élargi en dessous, légèrement concave vers le centre. L’ouverture est très grande , ovalaire , semblable à celle d’un Sigaret, Elle est presque horizontale ; son bord , très mince , se prolonge en une par- tie membraneuse, ordinairement caduque, ou qui, en se desséchant, se renverse dans l’inté- rieur de l’ouverture. La columelle est très con- cave ; elle est élargie par un bord membraneux. Toute la surface de celte coquille est lisse, bril- lante; elle montre à peine des stries d’accrois- sement. Le test est mince , fragile , transparent, d’un vert jaunâtre très pâle. L’animal est assez- épais ; il est d’un blanc grisâtre , un peu plus foncé vers la circonférence du pied. La cuirasse et son appendice sont d’un gris noirâtre. La tête est petite ; les tentacules supérieurs sont courts et assez épais; les inférieurs sont cylindracés et extrêmement courts. Cette coquille a 6 millimètres et demi de dia- mètre et 3 de hauteur. V. VITRINE DES PYRÉNÉES. Vitrina Pyrenaica J Féuüssàc. (Pl. 9, f. 3.) V. testa depressay ovali^ nüida, liyalino- virenti/ anfractibns duobtis et dimidio rapide accrescenlibus y ullimo depresso., basi angustOy membrana angustissima cincto; apertura hori- zontali^ fere regulariter ovali^ intus tenuissime callosa^ marginibus approximatiSy supero mé- dia dilalalOy sxibinflexoy cohimellari leviter ar- cualo. Helicolimax pyrenaica , Fèrussac, Prod,, n® 4- Vitrina pyrenaica , Gray , in Ann, of PhiL, nevv ser., t. 9, p. 409. Pfeiffer, Monog, helic, vio., t. 2, p. 495, n® 5. Dupuy, Hist, des molL de France , p. 63. Habite les Pyrénées, dans la vallée d’Ossau , près du pic du Midi. Deux naturalistes qui ont fait des recherches assidues dans les Pyrénées n’y ont pas retrouvé le Vitrina pyrenaica de Férussac. M. Mermet et M. Dupuy disent l’un et l’autre , dans leurs ou- vrages , l’avoir recherchée dans la localité même indiquée par Férussac. Il est pi'obable cepen- dant que cette espèce existe, car M. Pfeiffer la possède dans sa collection , et il en donne une description qui s’accorde parfaitement avec la li- gure que F érussac en a fait faire dans cet ouvrage. Description. Cette coquille ressemble beau- coup à Velonoata de Draparnaud. Elle est cepen- dant proportionnellement moins étroite, et sa spire , quoique très réduite , est néanmoins plus considérable. Elle est fort déprimée , ovale- GENRE VITRINE. 06^9 oblongue ; sa spire est très courte et à peine con- vexe; elle se compose de deux tours et demi, dont Taccroissement est extrêmement rapide. Le dernier tour est énormément grand , relative- ment aux précédents ; il est déprimé , très étroit en dessous, un peu concave au centre, vers la région ombilicale. L’ouverture est très grande , presque horizontale, assez régulièrement ovale , un peu calleuse à Tintérieur ; le péristome, très inince.se termine en un pourtour membraneux qui habituellement disparaît dans la coquille desséchée. Il persiste davantage le long du bord columellaire , ce qui lui donne l’apparence d’être plus large et plus aplati qu’il ne l’est réel- lement. Cette columelle est très concave, fort courte; elle tombe néanmoins presque perpen- diculairement sur Taxe de la coquille. Comme dans toutes les autres espèces de Vitrines, cette coquille est lisse, brillante, mince, fragile, trans- parente, et d’un jaune verdâtre très pâle. Elle a 6 millimètres de diamètre et 2 milli- mètres et demi d’épaisseur. VL VITRINE ALLONGÉE. Vitrifia elongata, DfxAParîvaud. (PI. 9, f. I, 2.) F. testa depressissima-y atiriformi, tenuissimay lœvigataj nitiday lutescenti-hyalina; spirapmcti- formi haitd promimila; anfractibus vix duobusy uUimo antrorsiim elongatOy basi lineariy in mar- ginem membranaceum lathisculum dilatato; aper~ tara fere horizontaliy oblongo-ovaliy marginibus approximatisy supero repando, Vïtrina elongnta ^ Draparnaud , p, 120, pL8, f. 40 à 42. Fitrina elongata, C. Pfeiffer, Syst, j4nord,,i. 1, p. 48, pl. 3 , f. 3 , et t. 3, p. 55. Rossmaessler, 7co/2., t. 1 , p. 73 , p. 1 , f, 26. Rossmaessler , Diag,, et fasc. 1,0®!. Beck , huL, p. 1 , n" 1 . Lamarck, An. s, vert,, édit, Deshayes, t. 7, p, 729, no 3, Hélix semiliniax y Férussac, Pat, in N aturf ors- cher , 1802, st. 19, pl, 1, f. A, D. Testacella , Oken, Lehrb, d, Naturg., t. 3, p. 312. Hyalina elongata, Steder, Ferz., p. 11. Limacina vitrea , var. [3, Hartmann, Nette Alp., t. 1 , p. 246, n° 94. Limacina elongata , Hartmann, in Sfitrm, Faiina, t. 6, H, 5 , p. 54. Helicoliniax elongata, FéRUSSAC, Pmd,,xi^ 1. Türton, Man., p. 31, n° 22 , f. 23. PiRAJNO , Cat. dei moll, delle Mandonie , p. 12, no 3. Catlow, Conch, nom,, p. 117, no 5. Dupüy, Moll, du Gers, p. 11. Sciioltz, Schless, MolL, p. 8. Gray, 2® édit, du Man, Tartan, p. 9, n°l. PoTiEZ et Michaui) , Gai. du musée de Douai, p. 64, n® 1. Pfeiffer, Monog. lielic, via,, t. 2 , p. 495, n° 6. Var. p). Minus adulta. Helicoliniax breois, Féressac, Prod,, n® 2. Vitrina brevis , Gray, Ann. of PhiL, new ser. , t. 9 , p. 408, Düpuy, Hist, nat, des moll. de France, p. 54, pl. l,f. 4. Habite la France et l’Allemagne; très com- mune enCarinthie, aux environs de Klagenfurt. Charpentier dit ne pas l’avoir rencontrée en Suisse. Description. Cette espèce est l’une des plus petites du genre; elle est aussi la plus dépri- mée, et celle dont la forme a le plus de rap- ports avec celle des Sigarets. Elle est ovale- oblongue , excessivement déprimée. La spire est excessivement courte , presque puncti- forme : elle compte à peine deux tours , dont le dernier constitue toute la coquille. Médioci'e- ment convexe en dessus , très déprimé , il est très étroit en dessous ; l’ouverture l’occupe presque en entier. Cette ouverture est très grande, à peine modifiée par l’avant-dernier tour ; elle est ovalaire, dilatée en avant, un peu atténuée en arrière. Le bord columellaire est très con- cave; il est presque échancré. Le bord droit se tei'mine en une zone membraneuse , qui dispa- raît habituellement lorsque la coquille est des- séchée. La portion columellaire, au contraire, conserve ce bord membraneux, ce qui le fail paraître large et aplati. Cette coquille, extrême- ment mince et fragile , est toujours lisse et bril- lante; elle est d’un jaune verdâtre très pâle. L’animal est petit, très étroit, d’un gris vineux, demi-transparent. Son pied est très aigu en ar- pulmones sans opercule. rière. Sa tête , fort petite , porte deux grands tentacules grêles d’une médiocre longueur, et les tentacules inférieurs sont extrêmement courts. La cuirasse est allongée , assez épaisse , sillonnée transversalement; elle porte en arrière et à droite un petit appendice blanchâtre qui se reflète sur la coquille et en couvre le sommet. Cette petite coquille a 4 millimètres et demi de longueur, et à peine 1 millimètre et demi d’épaisseur. VIL VITRINE PELLICULE. Vitrina pellicula^ Férussac. (PI. 9, A, f. 5-7.) F. testa depressü-globosay tenuij diaphana^ lutescenti-albida; spira breviter prominula; su- tura rufo inarg inata; anfraciibns tribus et dimidio ad quatuor sensim accrescentibus^ultimo inflexo; apertura lunato -rotundata, Helicollmax pellicula ^ FArussac , ProcL^ t. 9, n° 21. Gray , in Ann, qf PhiLy new ser., t. 9, p. 409. Pfeiffer, Symbolcoy t. 2, p, 17? Hélix fascescens , Wood , IncL, pl, 34 , f. 133 ? Microcystis pellicula , Beck, /«artient au genre Helicarion de Fé- russac; il est représenté dans cet ouvrage vio- lemment contracté pour avoir été plongé dans la liqueur. Son pied est tronqué , et terminé en arrière par un grand crypte muqueux. Cette espèce est grande, car elle a 19 milli- mètres de longueur et 8 de haut. XII. VITRINE OBTUSE. Vilrina obtusa^ Sowerby. (PI. 9, B, f. 5.) F. testa seiniovaliy ventrosa^ tenuissima^ obli- que confertim pUcata^ pallide virescenti-lutea; spira parvula^ vix prominiila; anfractibus tribus rapide accrescentibus^ uUimo inflato; apertura perobliqua^ amplissima ^ irregulariter ovaliy deorsum dilatata ; columella subangulato-ar- ouata . Succinea obtusa , Sowei\by, Gen. of shelh , f. 2, Succinea obtusa ^ Reeve , Conch, syst,, t. 1, pi. 180, f. % Hélix obtusa [Cochlohydra), Fêrussac. Hélix Brasiliensis , Moricakd, Mém., 3® suppl. , p. 5/i, pl. 5, f. 5. Sympulopsis obtiisa ^ Beck, ImL, p, 100, n° 3. Vitrifia obtiisa et Bra.siliensis , Pfeiffer, Symb,^ p. 62. Pfeiffer, Monog, helic. viv,, t. 2, p. 511, n° 58. Habite le Brésil, aux environs de Bahia. C’est avec doute que nous admettons cette espèce parmi les Vitrines; elle n’en a pas exac- tement tous les caractères. Des sillons couvrent sa surface qui, du reste, n’étant ni polie ni bril- lante, annoncerait chez l’animal une organisa- tion différente de celle des autres Vitrines : elle est probablement intermédiaire entre ce dernier genre et celui des Hélices, Description, Cette coquille est ovalaire, sub- globuleuse, très ventrue, héliciforme , aspire très courte, à peine saillante, ayant cependant le sommet plus proéminent que dans la plupart des autres espèces. Cette spire compte trois tours seulement; ils sont peu convexes, et ils s’accroissent très rapidement. Le dernier est 962^ très grand, très convexe dans toutes ses parties; l’ouverture qui le termine est très oblique, fort grande, ovalaire. Le péristome est très mince et tranchant, La columelle est foi'tement arquée, concave , elle se termine par un angle assez sail- lant au moyen duquel elle se joint au bord droit, La surface est couverte de sillons égaux, plici- formes, réguliers, légèrement onduleux dans leur longueur. Le test , extrêmement mince et fragile, est transparent et d’une couleur uni- forme d’un jaune verdâtre peu foncé. Cette coquille a 17 millimètres de diamètre et 9 millimètres de hauteur. La coquille représentée par Férussac est beau- coup plus grande : elle a 18 millimètres de dia- mètre et 12 de hauteur. XIII. VITRINE SUBSILLONNÉE. Vitrina sulcuJosay Férussac. (Pl. H, A, f. 6.) F, testa conico-subglobosaj tenuij memhrana- ceaj oblique pUcatulaj pelhicida^ vix nitidulaj flavescenti-cornea; spira elevatüj conoidea^ apice acuta; anfractibus quatuor et dimidio convexius- culisy uUimo ventrosiore; apertura parum obli- quay rotundato- ovaliy superne angulosa; cohi- mella regulariter arcuata. Hélix sulciilosa ( Cochlohydra)^ Férussac , Prod,, n° 14. Succinea siilculosa , Gray, Ânn, of PhiL, 1825 , t. 9, p. 415. Succinea sulculosa , Moricand, Mém,, 3® suppl., p. 54. Succinea membranacea , Miciiaud [teste Viela , Disp, syst,, p. 9.) Sympjidopsis sulcnlosa, Beck, Ind,, p. 100, n” 2. Pfeiffer, Symb,, t. 3, p. 45. Pfeiffer, Monog, helic, vw,, t, 2, p. 512, n° 60. Habite le Brésil. Description. Cette espèce est encore de celles qu’il faut admettre avec doute dans le genre Vi- trine; elle ressemble à une très jeune Hélice. Elle est, en effet, subglobuleuse, â spire co- noïde, pointue au sommet, et composée de quatre tours convexes, réunis par une suture 06^^ PULMONES SANS OPERCULE. simple et légèrement déprimée. Leur accroisse- ment, rapide. Test moins cependant que dans la plupart des autres espèces. Le dernier tour est grand, globuleux, très convexe, proéminent à la base ; il se termine par une ouverture fort grande, ovale, semi-lunaire, un peu plus haute que large, médiocrement oblique. La columelle, mince et tranchante, est un peu tordue sur elle- même , et le péristome , a peine dilaté en avant, est mince et membi'aneux. Toute la surface est régulièrement sillonnée, et comme le test est excessivement mince, les sillons se montrent en dedans aussi bien qu’en dehors. Cette co- quille n’est pas brillante et polie à la manière des autres Vitrines ^ la surface du test est un peu terne : elle est d’une couleur uniforme d’un jaune verdâtre fort pâle. Elle a 13 millimètres de diamètre et il de hauteur. XIV. VITRINE ANGULAIRE. Vitrina angularisjYÈKmsxc. , (PI. Il, A, f. 5.) F, testa globoso-conicay tenui, striata^ oliva- cea; spira conoidea; anfractibus quatuor celeri- ter accresccniibuSj ultxmo medio angtdato; colu- mella fortiter arcuata^ albo-callosa; apertura lunato-rotundata. Hélix angularis^Cochlohydra), Férussac, Prod,, n® 13. Vitrina angularis , Gray , in Antu ofPhiL, 1825, t. 9, p. /il5. Sympidopsis angularis, Beck, Ind», p. 100, n° 1. Succinea angularis, Pfeiffer, Sytnb,, t. 2, p. 131. Pfeiffer, Monog, helic. viu., t. 2 , p. 512, n° 61. Habite l’île de France. Nous ne savons si cette coquille appartient réellement au genre Vitrine, et nous avons même quelques doutes sur la valeur de son espèce : elle ressemble beaucoup à une très jeune coquille des Hélices proprement dites, et ce qui corro- bore notre opinion , c’est qu’elle a une columelle calleuse , ce qui n’existe pas dans les Vitrines, et ne doit pas s’y trouver d’après leur organisation. Néanmoins Férussac a admis cette espèce dans le genre où nous la rapportons , et M. Pfeiffer l’v a laissée avec quelques doutes. Description. Cette coquille ne manque pas d’analogie avec la précédente. Sa spire, assez proéminente, est formée de quatre tours peu convexes, dont l’accroissement est assez rapide. Le dernier tour est très grand, un peu déprimé, plus large que haut, convexe de chaque côté , large en dessous, anguleux à la circonférence. L’ouverture est obronde , semi-lunaire , presque aussi large que haute ; sa columelle , régulière- ment concave, est épaissie par une petite callo- sité blanche et un peu aplatie. Le reste du péristome est tranchant. La surface de cette coquille est chargée de sillons assez réguliers qui se répètent en dedans et en dehors à cause de la faible épaisseur du test. Ce test est mince, fragile, transparent, et d’une couleur uniforme d’un vert un peu jaunâtre. Cette coquille a 12 millimètres de diamètre et 10 de hauteur. Avant de terminer ce qui a rapport au genre Vitrine, nous devons ajouter quelques observa- tions au sujet d’une espèce figurée par Férussac (pl. 8, F, f. 18 à 22), et que dans l'explication des planches nous avons rapportée par erreur au Vitrina Tenerifœ; nous lui avons reconnu de- puis les caractères d’une espèce différente. Mais cette espèce nous est inconnue, et ne l’ayant pas sous les yeux, nous ne pouvons la décrire. M. Pfeiffer ne l’a point mentionnée dans sa mo- nographie, et, s’il l’avait reconnue, il en aurait cité la figure à l’une des espèces inscrites dans son ouvrage. Si l’espèce est nouvelle , nous proposons de la nommer Vitrina Pfeifferi. FIN DES NOUVELLES ADDITIONS A LA FAMILLE DES LIMACES. PREMIER SOUS-ORDRE. GÉOPHILES. DEUXIÈME SECTION. Corps distinct du plan locomoteur, roulé en spirale, et renfermé dans une coquille. DEUXIÈME FAMILLE. Les Limaçons, Cochleæ. HISTOIRE NATURELLE DES LIMAÇONS. Synonymie vulgaire, (i) ViVdiPj sabbelul de l’Écriture et du Talmud; NVVsn , thiblala, des Chaldéens. Halazoûn ^ lialzum^ lialzuriy des anciens auteurs arabes; halazun-barri ^ des Arabes -Syriens modernes. Nermâdèh des Persans, xvjtceiKîç TTîT^fcs ^ des anciens auteurs grecs; VE^tAev, des Lacédémoniens; xix^toç.tcèxMoç r'^ç yvÇj auu^.tûyyaç, TU.Xtiyyvs t vctXtyyaç y TeiXiyyiUy ««spesyoAwç, dcS GreCS lliodemes. Coclllcci y luTlClX ^ des Latins. Lirnas^ limaçon ^ colimaçon ^ escargot, des François. Scaragol, caragolo, des (i) Étymologie GÉNÉRALE. vient, selon Bochart, àejasab-beiul, c’est-à-dire habitat in lui, id est in testâ : cette idée a été rendue chez les Grecs par le Çftfiotxos d’Hésiode, et chez les Latins par le domi‘portam de Cicéron, La dénomination d’escar^of, presque synonyme de limaçon, pour le vulgaire, revient au scaragol et au caragolo des Catalans et des Valenciens, ainsi qu’au camcol des autres Espa- gnols et des Portugais. Ces mots paroissent dériver du grec d’eff-xisepa, maison, et à^a-ya, je porte', d’où l’on voit qu’ils sont encore des traductions de l’idée primitive. On ne rencontre cependant aucune déno- mination semblable dans les ouvrages qui nous sont restés des auteurs grecs, mais il s’en est conservé d’analogues dans quelques îles de l’Archipel; dans l’île de Chypre, par exemple, les indigènes appellent certains limaçons karagolous. Le mot baraculloa, des Basques, s’il n’est pas une expression primitive, sembleroit nous montrer encore le même nom par le changement du b en c; caraculloa pour coracoL Colimaçon , ou coc~Umaçon, est un mot composé pour signifier limaçon à coquille, par opposition aux limaces qui n en ont pas. Les Allemands ont rendu la même pensée par sclineckcnfiaiis. L’expression thiblala des Chaldéens, a été traduite chez les Grecs par le mot vy^oxlMvôoçy que nous donne Athénée, et qui revient à humidis-viis~animaL Halazoûn, halzutn, halzun, paroissent avoir été introduits dans la langue arabe; leur origine et leur signification nous sont inconnues. Le mot nermâdèh d es Persans nous offre un étymologie fort curieuse ^ dont nous devons la connoissance à IVF de Chézy ; il se compose de deux autres mots, dont le premier ner, ^signifie mâle, homme, et l’autre, wâdèh, signifie femelle. Outre la signification de limaçon, il a aussi celle d'hermaphrodite, qui feroit pré- sumer, chez les Perses, la connoissance du système particulier de reproduction des limaçons à une époque où il étoit inconnu chez les Grecs et les Homains. V. leLe.xicon heptaglotton de Caslelle au mot nennddèli, icix^taç, Kox>^le''5> viennent de tourner, à cause de la forme spirale des coquilles. Les i3 PULMONÉS 98 Catalans et des Valenciens; caracola des autres Espagnols et des Portugais; baraculloa^ des Basques. Lumaca, hunacha^ Ibnaca y cliiocciola ^ cornioloy mariizay zamerucay des Ita- liens; bubalo. buovaloy bovoloy des Vénitiens. Schnecken ySclineckenliduseryScImegg ysnicjge y snaeglySchœcky schnegel, des Allemands ; sleckec, des Flamands ; slaky ItooreHy slakhooren, des Hoilandois; snegely des Danois; snàckay des Suédois; snailsy des Anglois; slimacky des Polonois (Slawon); ssneky hlemayz’dy hlemeyzUly des Bohémiens; iilitay itlitkay des Russes; piiscliy des Illyriens; tsigüy des Hongrois. Synonymie scientifique. Cochleœy Gesner, Aldrovande, Jonston, et Ruysch; cochleæ terrestres testaceæ, seu testis inteétæ, Lister; cochlea terrestris, Tournefort, Gualtieri; Ceratiles, Tournefort; Vermes Testaceay cochlea terrestris, Linnæus, Syst, nat. 1736; coquillages terrestres vivants, couverts de coquilles, d’Argenville , 174^; limaçon, huccin terrestre, limaçon à coquille aplatie et ombiliquée, Guéttard, 1756; Vermes testaceay genres Turbo, Hélix, Linnæus, Fauna suec, ^ ^761; Id. genres Bulla, Voluta, Turbo, Hélix, Sysl, nat. XII, 1767; hélix, vertigo, cai'ychium, buccinum, Muller, 1773; bulime, hélice, Bruguière; Mollusques gastéropodes tesiacésy hélice, bulime , Latins en ont fait cochlea, Aristote et Dioscoride y ajoutent Fexpression c’est-à-dire terrestre ; les Grecs modernes disent encore xopt^xtoç tÎ? limaçon de terre; G'tuXiûyyoç , G-ctxlyyuç^ cup^iyytcc, employés aussi par ces derniers, paraissent venir de trUxtç ou c-Uxtg, salive, crachat; comme qui diroit baveur, cracheur, idée que les Espagnols ont rendue en appelant la limace babaza ou babosa, baveuse, et les Syriens bezac, qui signifie crachat. Nous avons donné, page 24 de THistoire des Lim aces, l’étymologie du mot Umax des Latins, d’où sont venus limace, limas, limaçon , ainsi que les mots limaga , limagot (pour limace), lumacha et limaca, employés par les Italiens, comme aussi le mot limaza (pour limace) des Espagnols. Le nom slimak des Polonais paroît encore se rapprocher de cette origine. Chez les Grecs, les noms primitifs XtfAÛhç, donnés aux limaces, avoient subi le meme cours de nos idées, qui, pour mieux dire, ne sont que les traductions des idées anciennes, car malgré les dénominations usitées, on voit dans Varinus XvfAuxiç •n-lrfaç, pour limaçon à coquille. Quant aux noms donnés au limaçon parles Allemands, les- Flamands, les Danois, les Suédois, les Anglois, et quant au slak des Hoilandois et au snek des Boliémiens, il est évident qu’ils ont tous la.méme origine, et viennent sans aucun doute, selon Adelung {Dictionnaire, au mot Schnecke), du vieux mot allemand schneçken, auquel on a substitué kriechen, schlelchen, verbes qui signifient ramper, car dans la plupart de ces langues, ces mots désignent les animaux dont la marche est exprimée par Faction de ces verbes. L’origine des dénominations russes, illyriennes, hongroises, et bohémiennes, nous est inconnue; on peut vraisemblablement les considérer comme les noms primitifs donnés aux limaçons chez chacune de ces nations, dont les langues, dérivant du zend, du grec, et de plusieurs autres langues orientales, ont sans doute pris dans ces langues les dénominations dont il s’agit. Ne connoissant point leur signification , nous ne savons pas si elles rendent quelques unes des idées mères dont nous venons de rendre compte. Les anciens, qui trouvoient de la ressemblance par-tout, ont cru en trouver entre la tête du limaçon sortant de sa coquille, et la tète d’un cheval; Pline, Hlst. liv. 9, ch. 2. Cette opinion a donné lieu de la comparer à celle du bœuf, d’où, dit Massarius [Jdnot ad 9 llbr, Plinii, p. i ), les Vénitiens ont appelé le limaçon bubale, bubalo, buoval^, êaç, Né dans lesjhrêts, sans épines , qui n^a point de sang , qui humecte son chemin. Sorte d’énigme qu’on proposoit dans les festins , dit Athénée, (3) Voyez ce nom dans la Bibliothèque orientale de d’Herbelot. (4) Beitha’r étoit un Arabe. africain qui mourut vers l’an 646 de Thégyre. Voyez aussi d’Herbelot, Bibl. orient. (5) Hésiode, Opera, \ers 669 : j4aA qttût »v vtÀ retivii, At ciim domiporta {cochlea) è terra piaulas âscenderit. (6) Cicéron, de Divinatione, lib. 2, définit ainsi le limaçon : «Terrigenam, herbigradam, domipor- tam, sanguine-cassam. Né de la terœ, qui marche sur l^herbe, qui porte sa maison, qui na pas de sang, (7) Athénée, Deipnos. lib. 2 , cli, 22. Voyez aussi le Lexicon grec de Constantinus, au mot Kopc>^Lç. 102 » PULMONÉS Mais, outre ces dénominations poétiques, Ton trouve déjà dans un ouvrage des temps homériques, dans la Batrochomiomachie, ou Combat des Rats et des Grenouilles, les limaçons désignés par le mot qui est Texpression générale dont se sont servis les Grecs pour désigner ces animaux. Le poète les fait paroître au combat couverts de leurs casques et brandissant leurs lances; * iCet) Ko^véiÇ MTTUif eCft^ixccXv^Tof. i'' içtifTtcv ew’ c%^a,iç v^TjXriO-i, Xtiovriç Bv/xov CîtAîîto ixetTraç, Et Galeæ ex cocLleis tenuihus capita cooperiebant, Munitse auteni steterunt in ripis altis, \ Vibrantes lanceas: iraque implebatur unaquæque. Bati'ochom. vers. i64 et seq. Cet ancien mot s’est conservé à travers tous les siècles, car les Grecs modernes appel- lent encore les limaçons ««pcAio et quoique cependant dans certaines îles de l’Archi- pel, ils les appellent aussi, comme nous l’avons vu, o-iaXidyyos, (re&?ilyyM5,3ges de leste avec des figures gravées sur bois, intercalées. Ce traité es: suivi tlcDoctrinæ de testaçeis in ordinem redactœ cum hreid dictionario ostracolo^ico de partibus testaccoruni, {it.) Scotia illustrata swe prodromus hist. naturalisa auclore Roberto SibbaldoÆàimhowt^yS^f^^ in-fol., composé de trois parties, et c’est dans la iroisième, pages 2G, 33 et 34 que sont nienlioniices Its coquilles ter- restres de l’Ecosse. SANS OPERCULES. i4i En 1694 J Grew publia le Muséum de la société royale de Londres (1). Cet ouvrage, fort estimé pour le temps ou il fut écrit, contient bien un catalogue de coquilles, mais il nV a malheureusement rien à retirer pour les déterminations spécifiques. L’auteur, h la suite de ce catalogue des coquilles , a donné une classification pour celte classe d’animaux. Quoique les divisions et les sous-divisions y soient très multipliées, c’est à peine, cependant, si l’on rencontre quelques groupes naturels; mais il n’y en a aucun qui renferme spécialement les coquilles terrestres. Parmi le petit nombre de coquilles figurées dans l’ouvrage , deux seu- lement appartiennent au groupe dont nous nous occupons : l’une est le BiiUmus inrersus ^ de Lamarck , l’autre est VAnostoma depressa du même auteur. Tournefort, comme on le sait, ne s’est pas borné à l’étude de la botanique ; il s’cst éga- lement appliqué à celle des coquilles dont il avoit rassemblé, à ce qu’il paroît, une quan- tité assez considérable. Il fit une classification méthodique dont il laissa en mourant le ma- nuscrit , qui parvint dans les mains de Gualtieri. Le naturaliste napolitain voulut en profiter pour lu publication de son grand ouvrage Index teslanm. Mais comme cet ouvrage ne parut que plus tard, en 1742, nous ne mentionnerons la méthode qui y est employée, qu’après avoir examiné les ouvrages qui sont antérieurs à cette date. A peine si nous devrions parler de l’ouvrage de Rumphius dans l’histoire générale du grand genre hélice. Ce laborieux naturaliste hollandois, qui vécut pendant longtemps à AmboJne et qui y mourut, rassembla avec beaucoup de soin les productions marines de cette île, mais ij ne fit connoître qu’un petit nombre d’espèces terrestres et fluviatiles (2). Il proposa, pour les objet»^ renfermés dans cet ouvrage, une classification qui ne repose mal- heureusement sur aucun caractère zoologique bien apprécié : elle est tout-à-fait artificielle et n’a jamais été adoptée par d’autres naturalistes observateurs. Le petit nombre de coquilles terrestres sont distribuées : les unes, globuleuses, parmi les natices et les nérites; les autres, aplaties, dans le voisinage des cadrans; et celles qui sont allongées, dans le voisinage des cônes et des volutes. Valentyn qui fut le continuateur de Rumphius, et qui publia un supplément à riiistoire naturelle d’Amboine, n’ajouta aucune espèce terrestre à celles figurées par Rumphius (3). Une question intéressante, celle du mode d’accroissement de la coquille dans les mollus- ques, avoit été en quelque sorte préjugée par Lister, comme nous l’avons dit en parlant de sa savante dissertation sur l’anatomie des hélices et des limaces. Ce savant anatomiste, voyant que la coquille étoit attachée à l’animal par un seul point, par le muscle columellaire, s’étoit figuré que ce devoit être par là que se faisoit la nutrition de la coquille, de la même manière que s’opère celle des os dans les animaux vertébrés. Swammerdam, dans son travail si exact sur l’anatomie du limaçon, a également traité de cette question sans paroitre assuré d’une ’ (i) Muséum regalis societatis, or a Catalogue et Description of the natural and artijîcial rarities Be^ lougingto the Royal Society and preserved at Gresham Colledge. By Nehemjah Grcw. London i6y4- — i vol. in-fol, de 386 pages, avec 3i planches gravées. A la suite de cet ouvrage, et faisani pariie du môme vol,, on trouve ordinairement un mémoire publié en 1681, The Comparative Anatomy of stomachs and guis hegun, fyfeorgius Everardus Rumphius, d^ Anihonische rariteictkamer^ i vol. in-fol., 34© pages, 60 planches gravées. Amsterdam ijoS. Une réimpression sans changements en 1 74* j les planches seules avec leur expli- cation, publiées à La Haje, en 173g, (5) erhandeling der zee-horenkens en zee-gewassen in en omirent Amhoina; door François Falentyn^ I vol. in-fol., 70 pî’ges, 16 planches gravées. Amsterdam 1734* i42 pülmonés opinion bien déterminée : considérant la coquille comme un os, et cependant rapportant des faits et des expériences propres à détruire cette idée. Il manquoit de principes à cet égard, il ne s’étoit pas attaché d'abord à déflnir un os d’animal vertébré pour le comparer ensuite, dans tous ses caractères, avec ceux que présentent la structure et le mode d’accroissement des coquilles. Réaumur, Tun des grands naturalistes dont la France puisse s’honorer, a tenté des expériences concluantes dans cette question, et on les trouve daüs ses mémoires de 171g. L’illustre observateur s’aperçut que le test étoit formé par la juxtaposition de lames ajoutées par la sécrétion du manteau de l’animal de dedans en dehors; il vit que dans les cassures, vers le sommet de la coquille, l’animal les réparoit avec une matière blanche rugueuse qui ne reprenoit jamais la coloration de la partie enlevée. Enfin il faisoit ce raisonnement bien simple : les os s’accroissent par intussusception, c’est à-dire par le dedans et par le moyen de vaisseaux nombreux et de nerfs qui, les parcourant, portent la nutrition dans toutes leurs parties; cette nutrition est aidée par un périoste ou enveloppe propre aux os des animaux ver- tébrés. Dans les coquilles, les muscles seuls sont adhérents à l’inlérieur, et l’on ne trouve aucune trace de vaisseaux s’introduisant dans l’épaisseur du test pour l’accroître à mesure que l’animal prend plus de développement. Si l’on examine des coquilles convenablement préparées, on ne leur trouve ni la structure des os ni leur mode de développement; et quoique Klein, comme nous le verrons plus tard, ait soutenu le contraire dans une dissertation, d’ailleurs fort savante, il ne put faire prévaloir son opinion, et celle de Réaumur est restée comme l’expression fidèle de la vérité. Langius étoit un naturaliste des plus distingués et qui conçut, pour l’arrangement des co- quilles, une classification beaucoup plus naturelle que celle de ses prédécesseurs. Le premier il institua des classes, des sections et des genres qu’il caractérisa d’une manière plus nette et plus exacte qu’on ne l’avoit fait avant lui, mais il n’ajouta pas, malheureusement, à ses premières divisions, la désignation rigoureuse des espèces, travail qui est particulièrement le cachet des ouvrages de Linné(i). Dans cet ouvrage méthodique, Langius ne traita point des coquilles ter- restres, ou plutôt il en confondit un grand nombre avec les coquilles marines, les rapprochant de celles-ci d'après les formes extérieures. Ce savant, comme Lister, ne se borna pas à la clas- sification des coquilles vivantes, il s’occupa avec beaucoup de suite des coquilles fossiles de la Suisse, et l’on a de lui un ouvrage fort important sur ce sujet, et qui a précédé celui dont nous venons de parler, d'une dizaine d’années (2), A l’époque où Langius écrivoit sur les fossiles, les questions religieuses donnoient beaucoup de retentissement en Europe à la découverte des fossiles jusqu’au sommet des plus hautes montagnes. Ces faits étoient, pour la plupart, des preuves irrécusables d’un déluge universel, et Langius, malgré la justesse de son esprit, ne put se défendre de partager cette opinion qu’il eût été dangereux sans doute de repousser dans tout autre pays que la Suisse, berceau d’une liberté dont il partagea les bienfaits avec ses concitoyens. Langius, dans un ouvrage particulier, traita, avec une supériorité incontestable, la question de l’origine des coquilles fossiles, et il conclut, en observateur judicieux, qu’elles sont le produit d’animaux marins, et que si elles se rencontrent sur les parties les plus élevées du continent, c’est qu’elles y ont été transportées au moment d’une immense catastrophe (3). (ï) CaroH "Nicolai Langii methodus nova et facilistestacea marina in suas délitas classes^ généra et spe~ des distribuendi, Lucernœ\*]7.’i^ i vol. in-S®, 102 pages. (2) Caroli Nicolai Langii historia lapidiim Jigiiratorum Helvetiœ, i vol. 1*0-4°, >ù5 pages, 55 planches gravées, Veneiiis 1708. (3) Caroli IMicoiai Langîi de origine lapidum Jiguratoriim. Liicernœ 1769, i vol. in-4° tfs 80 pages. SANS OPERCULES. i43 En suivant l’ordre chronologique, nous arrivons actuellement à la classification fort peu connue et fort peu citée de Kundmann (i). Cet auteur, dont l’ouvrage se réduit à un simple catalogue nominatif de tous les objets rassemblés dans son muséum, ne mérite guère d’être mentionné dans l’bistoire des hélices 5 car s’il en a cité quelques-unes, elles sont confondues avec les coquilles marines, et il est bien difficile, en l’absence de la collection où elles se trouvoient, de les reconnoitre d’après des indications beaucoup trop courtes : on trouve ce- pendant dans cet ouvrage une innovation qu’il ne faut pas passer sous silence. Avant Linné, comme on le sait, les auteurs d’histoire naturelle prenoient peu de soin de la synonymie, bien souvent ils s’abstenoient d’en faire, ou ils la réduisoient à la citation de quelques auteurs de prédilection. Kundmann s’attacha assez fréquemment à la rendre plus complète, mais il ne sut pas alors éviter la confusion qui malheureusement régna dans la seience bien long- temps encore après lui. La classification que publia Hebenstrejt (2) quelques années après Kundmann, n’est guère plus parfaite. Les principales divisions reposent sur les formes extérieures des coquilles, encore ces formes n’ont-elles pas été appréciées de manière à en tirer tout le parti possible. La classe troisième, univahiaregularia, pa roi t destinée à recevoir la plupart des coquilles terrestres glo- buleuses et aplaties, mais elles n’y sont point mentionnées d’une manière spéciale. Nous devons regretter qu’un auteur aussi distingué que Breyne (3), un naturaliste aussi digne que lui de comprendre, l’un des premiers, les heureuses innovations de Linné, il est fâcheux, disons-nous, qu’il se soit borné, dans une dissertation lumineuse, à l’étude toute spéciale de la classe des mollusques, que le premier il institua sous le nom de polytbalames et dont il rapprocha si judicieusement le genre du nautile cloisonné, décrit par Rumphius, et connu des naturalistes de l’antiquité. Les autres parties de la conchyliologie ne sont traitées qu’accessoirement dans la dissertation de Breyne, et nous nous serions peut-être abstenu de citer cet ouvrage, s’il n’avoit une trop grande importance dans l’histoire générale de la science. Si nous jetons un regard en arrière sur la partie de l’histoire de la science que nous ve- nons d’exposer, nous ne rencontrons malheureusement qu’incertitude et absence de règle et de guide dans les travaux des naturalistes. On voit cependant briller quelques rares exceptions, s’établir quelques bons principes ; mais rien n’est fait dans l’ensemble de la science, et à peine si l’on aperçoit quelques matériaux épars, propres à être utilisés dans le grand édifice que Linné étoit appelé à construire. Linné, ce lumineux génie qui eut l’art, si simple en apparence, d’imposer un nom à chaque chose, a fait plus à la science, par cette idée suggérée par le simple bon sens, que tous ses devanciers avec leurs volumineuses compi- lations, ou l’assemblage souvent indigeste d’observations incomplètes. Depuis que les hommes sont réunis en société et qu’ils ont établi entre eux de mutuels rapports, ils ont senti la nécessité de se distinguer comme individus, et comme individus appartenant à diverses familles. C’est alors que se sont établis les noms patronymiques et indi- t (i) Promptuarium rerum naütralium et artijhcialium J^ratislas^iense prœcipuè quas collegit Christiaîius Kundmann, V'ratislasfiœ 1724 1 vol. in *4®? 304 pages. (2) JoÆmest Hebenstreitdiss.de ordinihus conchyliorummethodicd ratione instituendis» Lipsiæ 1728, I vol. in*4® (le 28 pages. (5) Joan. Philip. Dissertatio physica de polytlialamiis nom testaceonim classe, Gedani I vol, in-4° ordinairement accompagné d\\n essai sur les oursins, 64 pages et 7 planches gravées pour les poljtlialiimes, et 7 pour les oursins. i44 PULMONÉS viduelsj destinés à rendre facile la distinction des individus. Lorsque, dans une civilisation plus avancée, on eut besoin de préciser, dans les nations, un individu déterminé^ on en fit le signalement, c’est-à-dire que l’on inscrivît celles de ses formes extérieures les plus propres à le fnire reconnoilre partout; et dans ce signalement sont compris le sexe, Fâge, la taille, etc. Il nous semble que Linné n’a fait autre chose, dans l’œuvre immense qui a régénéré l’histoire naturelle, que d’introduire, dans la pratique de cette science, les formes de nos institutions sociales. On le voit, en effet, distribuer en règnes, les choses qui, sur cette terre, peuvent être soumises à l’observation de l’homme. Il sous-divise ces règnes en grandes familles, ces familles en genres, et c’est dans ces genres, auxquels il donne le nom patronymique, qu’il vient placer chaque espèce avec son nom propre, après lui avoir attaché son signalement et mentionné ceux des naturalistes qui en ont déjà parlé. Il ne falloit pas un médiocre génie pour rendre si simple la nomenclature de l’histoire naturelle, et la rendre, par cela même, d’un abord si facile; car, pour parvenir au but, il étoit indispensable que tous les membres de cet immense travail fussent rangés dans des rapports naturels, et il n’étoit possible d’y parvenir qu’en étudiant, jusque dans leur structure la plus intime, tous les corps appartenant aux trois règnes. Aussi Linné éprouva-t-il de grandes difficultés, parce qu’il rencontra peu de bons travaux faits avant lui, et malgré les soins minutieux qu’il prit pour compléter des séries d’observations, il fut loin de pouvoir remplir toutes les lacunes; il sentit bien celle insuffisance, et il se contenta de tracer à grands traits la distribution des êtres. Souvent son génie remplaça avec un art merveilleux les observations qui lui manquoient, et on l’a vu plus d’une fois devancer l’avenir de la science, en établissant des rapports naturels d’après des investigations qui, pour d’autres que lui, eussent été absolument insuffisantes. Le nom de Linné retentit en Europe, lorsque, jeune encore, il publia la première édition du Système de la nature, laquelle consiste en un tableau grand in-folio, dans lequel se trouve déjà la distribution par classes et par genres que plus tard il perfectionna. Dans ce premier essai, toute la conchyliologie fut divisée en huit classes, et c'est dans la première que se trouve un genre hélix que Linné a maintenu depuis dans toutes ses autres classifications. Dans ce tableau, Linné s’étoit abstenu, pour les mollusques du moins, de mentionner les caractères des animaux; mais déjà, dans la sixième édition du même ouvrage, il avoit considérablement augmenté le nombre des genres, et faisoit entrer les carac- tères des animaux dans la limite des familles. Jusqu’à la dixième édition du Systema naturæ, Linné s'éloit borné a inscrire dans un ordre régulier les familles et les genres, et ce fut seulement alors, qu'après avoir encore amélioré toute la classification, il donna des listes d'espèces, caractérisées à sa manière, et accompagnées d'une synonymie méthodique, mais quelquefois incorrecte. Avant d’arrêter la forme concise de ses descriptions et de ses caractères spécifiques, Linné avoit préludé à ce genre de travail par quelques ouvrages dans lesquels il n’alla pas jusqu’à la perfection qu’il eut plus tard. Il faut suivre celte progression dans le JJ/u- seum tessinianum, dans le Fauna siiecka, et même jusque dans le musée du prince Frédéric. La trop grande concision des descriptions s'est conservée jusque dans les dernières éditions d\x Systema, mais c’est principalement dans le musée de la princesse Ulrique que l’on trouve les descriptions linnéennes les plus complètes, que l’on devroit prendre encore aujourd’hui pour modèles dans de semblables travaux. Dans la dixième édition du Systema naturœ, ainsi que dans les suivantes, les coquilles ter- restres sont distribuées entre les genres buUa, voluta, huccinum, strombus, trochus, turbo et hclix. Dans le genre turbo, sont placées les espèces allongées, telles que les maillots et les clau- silies; dans le genre bulla, les espèces minces et ampullacées; dans le genre voluta, les espèces SANS OPERCULE. i45 de hulimus ayant des plis columellaires. Ce sont des agathines qui sont confondues dans les genres buccinum et strombus; des espèces trochoïdes dans le genre trochus; et dans le genre hélice , celles qui sont aplaties ou globuleuses. Dans ces genres, il règne une confusion qui provient de ce que, pour la plupart, ils ont été fondés d’après les caractères extérieurs des coquilles, et sans que la connoissance des animaux ait pu servir à les rectifier. . Linné inscrivit dans ces divers genres un assez grand nombre d’espèces terrestres, parmi lesquelles un certain nombre sont constamment restées douteuses , soit à cause de l’imperfection des descriptions, soit par suite d’une synonymie vicieuse, établie d’après des ouvrages imparfaits. Il seroit peut-être utile de présenter ici la liste de toutes les espèces maintenues par Linné dans ses derniers ouvrages, et de prendre chacune d’elles en particulier, pour en discuter la valeur. Mais il nous a paru que ce travail formeroit dans l’ouvrage un double emploi fâcheux, puisque, à mesure que nous présenterons des descriptions spécifiques, nous discuterons dans l’ordre méthodique les espèces de Linné, et nous exposerons pour quelles raisons certaines d’entre elles doivent être définitivement abandonnées, ou considérées comme douteuses. M. de Férussac se proposoit de donner une liste de concordance des espèces in- scrites dans la treizième édition du Systema naiwrœ, édition, comme chacun sait, élaborée et publiée par Gmélin; comme cette liste renferme, non-seulement toutes tes espèces de Linné, mais encore celles de Muller, de Schrœler, etc., c’est après avoir rendu compte de cet ou- vrage, que nous placerons la liste préparée par M. de Férussac. Elle sera là plus utilement sous les yeux du lecteur. Pendant que Linné faisoit de si nombreux efforts pour jeter les fondements des sciences naturelles, d’autres hommes, doués comme lui du génie de l’observation, entreprenoient, de leur côté, des travaux des plus remarquables, particulièrement consacrés à la conchyliologie, et posoient des principes qui, avec ceux de Linné, auroient pu faire faire à cette science de rapides progrès, s’ils avoient été compris dès l’instant de leur publication. Nous voyons, en effet, Guettard{i), dans un mémoire publié en 1766, indiquer dans les animaux mollusques ceux des organes qui doivent fournir les caractères des familles et des genres. Les principes par lesquels cet observateur est guidé, sont tellement certains et tellement bien fondés, que ce sont eux qui dirigent encore aujourd’hui les naturalistes vers le même but. C’est en se ser- vant des caractères zoologiques, que Guettard distingue un assez bon nombre de genres,. parti- culièrement parmi les mollusques terrestres; il fait un genre sous le nom du limaçon ; il en établit un autre sous le nom de buccin terrestre, pour les espèces allongées, appartenant aux bulimes et aux clausilies ; il propose un troisième genre pour les espèces comprimées, subor- biculaires, auxquelles il donne pour type Vhelix ericetorum^ et il sépare très nettement les Cyclostomes, confondus par Linné avec les Turbos, et plus tard par Muller avec les Nérites. Enfin, il caractérise le genre Planorbe aussi exactement que le feroit aujourd’hui le natu- raliste le plus exercé. Voilà certainement de bons exemples à suivre; mais malheureusement Guettard ne fut pas compris, et Linné lui-même, qui s’étoit contenté de caractériser ses genres par ces mots, en quelque sorte sacramentels, animal Limax, eut, selon nous, le grand tort de ne pas profiter des idées si ingénieuses de l’auteur dont nous parlons, et de n’avoir point adopté les genres tels qu’il les avoit proposés. (O Mémoires de V Académie royale des sciences^ 26 mai 1756, Observaliuns qui peuvent servir à former quelques caractères de coquillages, par Guettard. 19 i46 PULMONÉS Pendant que Guettard, à Paris, publioit un grand nombre de mémoires parmi ceux de l’Académie des sciences, Adanson entreprenoit un voyage au Sénégal, et recueilloit, dans ce pays si riche, de très grandes collections dans presque toutes les parties de l’histoire naturelle. Après avoir consacré bien des années à l’étude de la botanique, science à laquelle il fit faire des progrès, il entreprit aussi des recherches zoologiques ; et, avant d’accomplir le gigantesque projet de publier à lui seul une encyclopédie de toutes les sciences humaines, il donna, dès 1767, un ouvrage estimé de tous les naturalistes : son Histoire naturelle du Sénégal (1). Adanson avoit sans doute le projet de publier successivement tout ce qu’il avoit recueilli pendant son voyage ; mais il ne put complètement le réaliser, pour la partie zoologique, du moins. L’ouvrage que nous venons de mentionner est le seul qui ait paru. Adanson, comme Linné, étoit doué du génie des classifications. Ce laborieux et consciencieux observateur ne se borna pas, comme on pourroit le croire, à fonder une seule classification pour l’arran- gement méthodique des mollusques qu’il vouloit décrire. Il prit en particulier chaque partie des animaux mollusques ou de leurs coquilles, et s’en servit pour établir une classification propre à en faire apprécier les diverses modifications. C’est ainsi qu’il se sert pour la coquille des caractères de la spire, de l’ouverture, de l’opercule, etc. Quant aux animaux, il examine les tentacules, les yeux, la bouche, la trachée et le pied. C’est ainsi, par exemple, qu’il peut diviser les mollusques en ceux qui n’ont point de tentacules, en ceux qui en ont deux, et en ceux qui en ont quatre. 11 divise ces derniers en ceux qui n’ont point d’opercule et ceux qui sont operculés. On conçoit que c’est dans cette avant-dernière sous-division que doivent être classés les mollusques terrestres. Adanson se sert encore de la forme et de la situation des tentacules pour établir de nouveaux rapports, de nouvelles combinaisons. C’est après avoir fait, avec tous ces détails, des tableaux systématiques, d’après les caractères des mollusques et de leur coquille, qu’ Adanson propose enfin une classification naturelle dans laquelle est appréciée, avec une exquise sagacité, la valeur de chacun des caractères. Nous ne pouvons donner le tableau de cette classification, parce que malheureusement les mollusques terrestres y tiennent la moindre place. Sous la dénomination générique de Limaçon, Adanson mentionne deux es- pèces de coquilles terrestres ; l’une, sous le nom de Kambeul, est un bulime ou une agathine de Lamarck, et l’autre, sous la dénomination de Pouchet, est une véritable hélice. On voit par le rapprochement de deux espèces si différentes par les formes extérieures, qu’Adanson cher- choit ailleurs que dans ces formes les caractères de ses genres ; aussi il distingue celui du limaçon par les quatre tentacules que l’animal porte sur la tête et dont les deux plus grands sont oculifères au sommet. Avant de terminer ce qui a rapport à l’ouvrage d’Adanson, nous devons ajouter que peu de naturalistes atteignirent au même degré que lui la clarté et la précision dans les descriptions ; et ses descriptions sont réellement si parfaites, que l’on seroit embarrassé de citer une espèce douteuse parmi le grand nombre inscrites dans le traité des coquillages du Sénégal. Nous aurons peu de chose à dire sur l’ouvrage de Gualtieri (2) et peut-être ne l’aurions- nous mentionné qu’à l’occasion de certaines espèces, si la méthode que son auteur a mise en usage n’avoit été proposée par notre célèbre Tournefort. Cette classification, il ne faut point (1) /ïiî/oiVe rfuiVénegra/, coquillages , par Adanson. Paris 1757, 1 vol. in-4° de 276 pages, avec 3 9 planches gravées. (2) Index testarum coTjchj^liorum quœseruantur in museo Nicolai Gualtieri. ’FïovenCiæ, 174^? * volume grand in-fo'.io, dont le texte est imprimé au verso des planches, lesquelles sont au nombre de 1 10. SANS OPERCULES. i47 l’oublier, a été publiée longtemps après la mort de son auteur; et, pour lui rendre complè- tement justice , il faut se reporter à l’état de la science pendant les dernières années du 17® siècle, époque à laquelle Tournefort mourut. C’est ainsi qu’il conserve la distinction des coquilles terrestres, fluviatiles et marines, empruntée à Aristote et consacrée par plusieurs auteurs. Quant aux coquilles terrestres, il les divise en celles qui sont courtes et en celles qui sont turbinées. Les cochleœ breviores sont seules sous-divisées en vulgares, en umbilicatcBj en depressœ, et en depressæ et umbüicatœ. On sent combien est imparfaite cette distribution des coquilles terrestres : aussi Gualtieri, dans l’application qu’il en a faite, a commis plus d’une erreur, en confondant des espèces terrestres, soit parmi les fluviatiles, soit même parmi les marines. Dans une seconde section, on trouve rassemblées, sous la dénomination de turbo terrestrisj les coquilles allongées appartenant aux Maillots, aux Clausilies, aux Cyclostomes ; on y voit aussi des Pyramidelles , des Auricules et un Bulime, tandis que d’autres espèces de ce dernier genre sont confondues avec les coquilles fluviatiles. Quoique dans cet ouvrage on remarque généralement moins de confusion dans l’arrangement des coquilles marines et que l’on puisse y retrouver l’origine de quelques bons genres, nous voyons cependant, parmi les Buccins, la plus grande des coquilles terrestres, VAchatim perdix (Lamk), et, entre les Turbos, la belle et curieuse espèce d’hélice à laquelle on a imposé te nom de Gualteriana, en mémoire de ce que cet auteur le premier l’a fait connoître. - Nous ne suivrons pas d'Argenville dans l’exposition de sa méthode tout artificielle (1). On doit être surpris, lorsque déjà tant de bonnes choses avoient été faites sur la conchyliologie, de trouver, dans un ouvrage comme celui-ci, une méthode aussi peu digne du temps où elle fut écrite. Engagé dans cette mauvaise route, d’Argenville ne revint pas à de meilleures idées, lorsqu’on 1757 il publia la seconde édition de son livre. Cette faute est d’autant plus inex- cusable, que, depuis plusieurs années, le nom de Linné avoit du retentissement, et que ses méthodes, si bien faites pour séduire et entraîner par leur simplicité et leur clarté, étoient adoptées presque partout. La médiocrité de l’ouvrage de d’Argenville a passé dans celui de son continuateur, qui, quoique publié en 1780, reste encore entaché des mêmes imperfections. Aussi, la troisième édition par Favanne (2), n’est-elle actuellement recherchée que parce qu’elle contient 80 planches gravées en taille douce dont quelques figures sont bonnes. Dans cet ouvrage est conservée la distribution d’après l’habitation, en coquilles marines, flu- viatiles et terrestres. Ces dernières, qui nous intéressent particulièrement, n’offrent rien quant à leur distribution. Favanne en fit connoître un assez grand nombre qui n’avoient jamais été figurées ou décrites. Possesseur lui-même d’une fort belle collection, il put puiser dans celles de personnes riches qui, à cette époque à Paris, avoient le goût des collections d’histoire naturelle et surtout des coquilles, toujoui's attrayantes par la diversité de leurs formes, l’éclat et l’harmonie de leurs couleurs. Mais ces amateurs ne vouloient point s’as- treindre à des travaux tels que ceux que demande la mise en pratique des méthodes lin- néennes, et ils trouvèrent plus commode de s’en rapporter à l’ouvrage de Favanne qui, par ses (1) UMistoire naturelle éclaircie dans deux de ses parties principales^ la Lithologie et la Conchyliologie^ par d’ArgenviUe. Paris, 174^, i vol. in-4“ de 49* pages, avec 33 planches gravées avec soin. Une seconde édition parut en 1757, et une troisième, par Favanne, en 1780. (‘i) Conchyliologie ou Traité général des coquillages de mer^ de rivière et de terre, troisième édition, aug- mentée par MM. Favanne de Monlcervelle, père et fils. Paris, 1780, •>. vol. in-40 de plus de 800 pages, accom- pagnés de 80 planches gravées. i48 PüLMONÉS larges coupures et ses nombreuses confusions , n’exigeoit qu’une attention médiocre pour l’arrangement d’une collection. Quoique bien des espèces terrestres de Favanne soient restées douteuses, la plupart ont cependant un grand intérêt par leur nouveauté, et M. de Férussac profita, avec tout le soin possible, de toutes les occasions pour se procurer des renseignements sur les espèces repré- sentées dans l’ouvrage de cet auteur, et il est parvenu à rassembler un grand nombre de documents et de dessins de la main des deux Favanne. Nous avons classé ces documents, et nous tacherons de les utiliser, autant qu’il sera en nous, pour améliorer la synonymie des espèces. Nous n’avons pas voulu interrompre ce que nous avions à dire sur les ouvrages de d’Argenville et de Favanne, quoique, dans le temps qu’ils furent publiés, d’autres travaux bien plus importants sur la conchyliologie, aient été donnés à la science. Nous rétrogradons jusqu’à l’année 1753, pour parler des ouvrages de Klein. Klein, auquel on ne pourroit refuser sans injustice un grand mérite, qui avoit une vaste éru- dition, eut la maladresse de se poser l’antagoniste de Linné dans presque tous ses travaux. Il ne manquoit pas, aussitôt qu’uû ouvrage de Linné avoit paru, d’en publier un à son tour sur le même sujet, dans lequel, à côté de la réfutation de l’œuvre de Linné, il mettoit une méthode à lui, qui devoit tout naturellement lui paroître préférable. C’est ainsi que, par un zèle que nous ne saurions blâmer, ce naturaliste a produit une vingtaine d’ouvrages ou d’opuscules, dans lesquels il traite de presque toutes les parties de l’histoire naturelle. Non-seulement les contemporains de Klein et de Linné, mais mieux encore la postérité, ont su mettre entre ces hommes, qui ne pouvoient être rivaux, la distance qui doit les séparer. Klein étoit loin d’avoir, au même degré que Linné, le génie des rapports et des classifications ; il ne sentoit pas, comme cet illustre naturaliste, toute la nécessité, toute l’importance des caractères zoo- logiques et anatomiques comme base fondamentale de la classification des êtres : aussi, dans le seul ouvrage de cet auteur dont nous devions nous occuper ici, nous ne trouvons rien qui pût être utilement ajouté à la méthode de Linné. Le hasard seul lui a fait rencontrer quel- ques coupures naturelles. On jugera qu’il ne pouvoit pas en être autrement, lorsque l’on saura que toute sa méthode conchyliologique (i) est fondée sur la seule considération des for- mes extérieures des coquilles, et il est certains genres, tels que les strombes, les cônes, les patelles, dont il est bien difficile de ne pas grouper convenablement les espèces, d’après la forme extérieure seulement. Quant aux coquilles terrestres, Klein n’en a pas fait de classe particulière; maisil a établi parmi elles plusieurs genres qui attestent, de la manière la plus irrévocable, combien peu d’aptitude avoit son esprit pour saisir les rapports les plus faciles à comprendre. Aussi, devant cet ouvrage, nous sommes loin de partager l’opinion de quelques zoologistes de notre époque, qui, dans un esprit de justice sans doute, ont voulu trouver dans Klein un rival à notre illustre Lamarck. Pendant la période où, en France, on adoptoit les ouvrages de d’Argenville et de Favanne, en Allemagne et en Angleterre, mais en Allemagne surtout, les naturalistes faisoient de nota- bles efforts pour propager les méthodes de Linné et les mettre à la portée de toutes les intelli- gences. Les travaux des botanistes surtout rendirent populaire la méthode sexuelle ; mais pour (i) JacobiTheodori Klein Tentamenmethodi ostracologicæ, etc. Lugdini Batavorum, ijôS, i vol. in-4o, 277 pages accompagnées de 12 planches gravées, dont les figures sont empruntées à des ouvrages antérieurs, particulièrement à ceux de Lister. SANS OPERCULE. 149 la zoologie, les progrès furent plus lents. Les animaux sont généralement moins nombreux, plus difficiles à recueillir et à conserver que les plantes; les collections zoologiques entraînent à des frais que n’exige pas l’étude de la botanique ; enfin la zoologie ne peut être bien faite que par des anatomistes, et l’on conçoit, d’après cela, que sa marche a dû rencontrer plus d’une entrave. Aussi, nous voyons dès le commencement de l’école linnéenne, se reproduire deux classes d’hommes qui sont restées parfaitement distinctes jusqu’au commencement de ce siècle : d’un côté, nous apercevons un petit nombre de naturalistes qui, en se jetant dans le champ si fécond des observations, ne se contentèrent pas d’ajouter à celles de Linné, mais voulurent aussi perfectionner ses méthodes. D’un autre côté, nous voyons les natura- listes imitateurs qui, plus attachés à la lettre de Linné qu’à son esprit, auroient fini par compromettre la belle harmonie des méthodes linnéennes, s’ils eussent été seuls appelés à en transmettre l’éclat. La facilité que l’on a à classa les observations dans une méthode aussi simple que celle de Linné, entraîna beaucoup de personnes vers l’histoire naturelle, et, en quelques années, le nombre des êtres vivants connus fut plus que doublé, et parmi les récentes découvertes se trouvèrent des êtres dont les caractères ne pouvoient s’accorder avec aucun de ceux donnés par Linné à ses familles et à ses genres. Pour quelques esprits supérieurs, rien n’étoit plus simple que de créer de nouvelles familles et de nouveaux genres à côté de ceux de Linné, et de les introduire dans la méthode, en cherchant le mieux possible à saisir leurs rapports naturels; mais des esprits plus craintifs, et ceux-là sont plus nombreux, voulurent toujours conserver le cadre de Linné sans y rien changer, et accumulèrent dans ses genres une foule d’espèces qui n’en ont aucun des caractères. Malgré l’oubli dans lequel on laissoit les travaux des Adanson et des Guettard pour adopter exclusivement le mauvais ouvrage de d’Argenville, il s’est trouvé un homme doué d’assez de sens et de savoir pour revenir à des principes plus rationnels. S’occupant exclusivement des coquilles des environs de Paris, Geoffroy (1) voulut les distribuer en genres, et, prédé- cesseur de Muller, il y réussit aussi bien que lui. Il commença par partager les coquilles en Univalves et en Bivalves, Dans ces premières, il établit cinq genres qu’il caractérise de la manière la plus heureuse d’après l’animal et sa coquille.- Les principaux caractères des animaux sont pris de la forme des tentacules et de la position des yeux. Les caractères de la coquille sont choisis dans ceux de la forme générale ; nous voyons même le genre Nérite en partie caractérisé par l’opercule, ce qui ne s’étoit point fait depuis Adanson. Quant au genre cochlea, qui correspond au genre Hélix de Linné, avec les hélices proprement dites, il renferme aussi le petit nombre de Maillots, de Clausilies et de Bulimes que Geoffroy découvrit aux environs de Parisi Les espèces de Geoffroy ont toutes été reprises par les auteurs qui lui ont succédé, et surtout ceux de ce siècle dont les recherches se sont particulièrement dirigées vers les espèces terrestres et fluviatiles, soit de la France, soit d’autres contrées de l’Europe. Au reste, les excellentes descriptions de Geoffroy ne laissent aucun doute possible sur les espèces. Dans le temps que parut la douzième édition du Systema naturœ, c’est-à-dire vers 1767, Martini préparoit les matériaux nécessaires à la grande publication conchyliologique qu’il méditoit, et ce fut en 1769 qu’il donna le premier volume de l’ouvrage qui a pour titre : (i) Traité sommaire des coquilles tant fluviatiles que terrestres^ qui se trouvent aux environs de Paris y par Geoffroj. Paris 1767, i vol. in-12 de i43 pages. On y joint ordinnirement trois planches gravées, par Diichesne, et représentant toutes les espèces décrites par Geoffroy. i5o PULMONÉS Arrangement systématique d’un cabinet de coquilles (i). Ce laborieux et savant concbyliologiste ne vécut pas assez longtemps pour terminer son ouvrage. Il donna le second volume en 1771 , le troisième en 1777, et c’est après l’avoir terminé qu’il mourut, n’ayant pu traiter qu’un petit nombre de genres, dans cette partie déjà considérable de son ouvrage. Un autre natu- raliste qui, par sa riche collection, avoit acquis une réputation méritée en Allemagne, se chargea de continuer le livre commencé par Martini, et, depuis 1780 jusqu’en 1795, il publia huit volumes , ce qui porte à onze yolumes in-4° le nombre de ceux qui complètent ce grand ouvrage. Possesseur d’une des plus riches collections qui eussent été connues en Allemagne, Chemnitz avoit une connoissance plus approfondie des espèces , et il joignoit à une très vaste érudition un esprit juste et une grande habitude de l’observation. Il n’existe jusqu’à présent aucun ouvrage aussi complet que celui-là sur la conchyliologie. Dans 406 planches, il contient 6,242 figures coloriées et généralement fidèles dans leurs con- tours. Elles sont faites assez fidèlement pour permettre la distinction des espèces et des variétés; quelques-unes cependant sont insuffisantes, soit à cause de la petitesse des espèces qu’elles représentent toujours de grandeur naturelle, soit à cause de l’imperfection de leur coloriage. Mais il faut surtout louer, dans l’ouvrage de Martini et de Chemnitz, la partie synonymique, généralement plus exacte que celle de Linné et infiniment plus complète. Cependant on peut y remarquer plus d’une imperfection; mais il est impossible d’exiger des hommes des ouvrages sur lesquels la critique ne puisse s’appuyer avec quelque raison. Nous ne trouvons pas dans l’ouvrage de Martini et de Chemnitz une méthode générale, qui, posée dans le commencement, a servi à l’ordonnance de tout l’ouvrage. Chacun des groupes, conçus à peu près dans la limite des genres de Linné, sont précédés d’une classification partielle, de sorte que les auteurs dévoient successivement profiter des améliorations introduites dans la science. Cependant ce défaut d’ensemble a pu nuire en quelque chose au résultat définitif de l’ouvrage, c’est-à-dire à la conception des rapports les plus naturels entre les genres et les espèces dans cette branche intéressante de la zoologie. C’est dans le tome IX que Chemnitz s’occupa plus spécialement du genre hélice; et, à la manière de Linné, il confond les coquilles terrestres, Iluviatiles et marines, tandis qu’il laisse de véritables hélices dans les genres trochus, turbo, etc. Il divise en huit groupes les coquilles qu’il range dans le genre hélice, et ces groupes sont fondés sur les formes extérieures. Aux espèces de Linné, Chemnitz en ajoute un grand nombre qui n’avoient été ni décrites ni figurées avant lui. Plusieurs n’ont point été revues depuis et sont restées incertaines, même pour les conchyliologues qui se sont le plus attachés à l’étude de l’ouvrage de Chemnitz. Pendant la publication de l’ouvrage dont nous venons de parler, Muller, l’une des illustra- tions du Danemarck, presque rivale de celle de Linné, s’occupoit de divers travaux d’histoire naturelle qui ont placé son nom un des premiers parmi les naturalistes de son siècle. Ce savant réunissoit toutes les qualités de l’esprit pour faire d’excellents travaux d’observation. Aussi, ce que la science possède de lui peut encore aujourd’hui servir de modèle à ceux qui veulent parcourir avec honneur et distinction la route qu’il a suivie. Auteur d’un traité très estimé de l’histoire des Vers, il l’est aussi du Fauna Danica, ouvrage que tous les naturalistes devroient s’empresser d’étudier et de méditer. Nous n’avons presque rien à puiser dans le Fauna Danica ; mais le Traité des Vers, dans lequel sont classés et décrits les mollusques terrestres et fluvia- (1) Neues systematisches conchylien-cabinet, Friedrich Heinrich Wilhelm Martini. Nuremberg 1769. SANS OPERCULE. i6i tiles connus alors, est d’une grande importance dans l’histoire de la science (i). Nous donnons ici le tableau méthodique dont Muller a fait usage dans l’arrangement des genres dont il , / traite. GENS TESTACEA, TESTA NütLA. Tentaculis linearibus : Limax. TESTA ÜNIVALVI. A. Tentaculis linearibus. a. Quatuor : Hélix. b. Binis : Vertigo, B, Tentaculis truncatis. a. Introrsum oculatis : Ancylus. . b. Postice oculatis : Carychium. C. Tentaculis triangularibus : Buccinum. D. Tentaculis setaceis. a. Extrorsum oculatis : Nerita. b. Introrsum oculatis : Planorbis. e. Postice oculatis : Valvata. TESTA BIVALVI. Siphone duplici. a. Brevi : Mytilus. b. Elongato : TelUna. c. Nullo : Mya. L’on voit déjà que, contrairement à l’opinion de Linné, Muller rapproche naturellement les limaces des hélices, les faisant servir de passage entre les gastéropodes nus et ceux qui sont pourvus d’une coquille. On s’aperçoit aussi que ce naturaliste' sait habilement profiter des indications fournies par le travail de Guettard, dont nous avons parlé. Il caractérise ses groupes d’après la forme, le nombre et la position des tentacules, et des yeux sur ces tenta- cules. En employant à la rigueur les caractères que fournissent ces organes, Muller arrive à ce résultat de deux genres seulement dans le grand type des hélices. Il fait le premier de ces genres avec les animaux à quatre tentacules, et il établit le second sous le nom de Vertigo pour les espèces qui ont deux tentacules seulement. Muller sentit bien qu’un genre aussi étendu que celui des hélices, dans lequel il inscrivoit iio espèces, avoit besoin d’être subdivisé; il comprit aussi que ces sous-divisions ne dévoient avoir qu’une importance très secondaire , et, en conséquence, il les établit d’après les formes extérieures. Son arrangement général con- siste en une série dans laquelle les espèces passent des plus déprimées, jusqu’à celles qui sont (i) F'ermiumterreslriumetfluviatilîumsuccinctahistoria,auctore OÛione Friderico Muller. Havnice et Lipsiæ 1774, 2 vol. in-4°. Le deuxième, deai4 page.s,esi consacré à VHistoire des coquilles terrestres et Jlw- viatiles. i52 PULMONÉS turriculées. Nous mettons ici, sous les yeux du lecteur, cet arrangement de Muller, parce qu’il est encore préférable à beaucoup de ceux qui ont été proposés plus récemment. SEPRESSÆ . Imperforatæ. Perforatæ. Umbilicatæ. GLOBOSÆ. Imperforatæ. Perforatæ. Umbilicatæ. TROCHIFORMES. OVATÆ. COHICÆ. CYLINDRACEÆ. TÜRRITÆ. CARINATÆ. Depressæ. Globosæ. Trochiformes. C’est, comme on le voit, ta division dichotomique employée par notre auteur pour l’arran- gement du petit nombre d’espèces qu’il connut dans le genre hélice. Nous tâcherons, en employant ce procédé si commode pour arriver facilement à l’espèce que l’on cherche, d’en pousser les divisions assez loin pour l’appliquer aux 700 espèces qui sont actuellement inscrites dans le genre hélice proprement dit. Quoique Muller fût très habile observateur, et qu’il eût eu l’art de décrire avec une admirable précision les espèces inscrites dans son Traité des Vers, il lui échappa cependant des erreurs relativement au genre de quelques-unes d’entre elles ; mais ces erreurs proviennent sans doute de l’insuffisance des observations à l’époque où le savant naturaliste écrivoit. C’est ainsi que, parmi ses hélices, on rencontre une Ampullaire, des Cyclostomes et des Auricules; mais Muller ignoroit, comme au reste tous les naturalistes de son temps, que les auricules n’ont que deux tentacules. Les deux dernières espèces sont des coquilles marines du genre Pyramidelle, et ce n’est qu’avec doute que Muller les place à la suite des hélices; aussi il termine leur description en se demandant si elles sont des hélices, si même elles sont terrestres, et il ajoute : elles sont ce que veulent les auteurs, le temps seul donnera les renseignements nécessaires pour les placer convenablement. Puisque Muller a caractérisé ses genres d’après le nombre et la position des tentacules, H a dû faire entrer dans son genre hélice, toutes les coquilles terrestres, quels que soient d’ailleurs leur forme et leurs caractères extérieurs. Sans doute que, par ce moyen, Muller a créé un groupe parfaitement naturel; mais reste à savoir si, dans l’état actuel de nos con- noissances, son exemple doit être suivi à la rigueur, et s’il ne convient pas de donner une valeur de famille à un groupe aussi étendu. Bien que le genre Vertigo ait été produit sous l’autorité d’un homme aussi justement célèbre, nous croyons qu’il pourroit être supprimé sans inconvénient, et plus tard nous exposerons les motifs de notre opinion. Quelques années après la publication de l’ouvrage de Muller, parut sous le Jitrc à' Index SANS OPERCULE. i53 le prodrome du grand ouvrage de Born, sur les coquilles de la collection de Vienne (i). Cet ouvrage a été reproduit, avec des augmentations considérables, dans le suivant, Testacea musei Cœsarei Vindobonensis (2), sur lequel nous croyons utile de donner quelques rensei- gnements. Born a suivi rigoureusement la classification de Linné, et il a reproduit, en grande partie, les espèces qui sont dans la douzième édition du Systema naturœ; il en revit la synonymie avec soin , mais il adopta trop légèrement , comme certaines, quelques espèces linnéennes qu’il faut abandonner, à moins de vouloir conserver dans la science les motifs d’une discussion sans bornes : ceci a besoin d’être expliqué. Il est arrivé à Linné, après avoir donné une très courte phrase caractéristique pour une espèce, d’y ajouter une synonymie fautive , dans laquelle on reconnoît cinq ou six espèces bien distinctes , confondues ainsi sous un seul nom. Lorsque la phrase caractéristique ne donne pas le moyen de rectifier la synonymie , il est impossible , dans la confusion qui y règne , de savoir précisément ce que Linné entendoit par telleespèce. Les auteurs qui, tels que Born, ont voulu retrouver toutes les espèces de Linné et les conserver, ont choisi arbitrairement, dans la synonymie, celle des espèces confondues qui leur étoit le mieux connue, et lui ont attribué le nom linnéen; et il est arrivé que le même nom a été donné aux cinq ou six espèces confondues par Linné dans sa synonymie. Aucun auteur, que nous connoissions, n’a su éviter cette confusion, dont la source restera tant que l’on maintiendra dans les catalogues ces espèces douteuses que nous venons de signaler. Malgré ce défaut commun à tous les auteurs qui ont écrit depuis Linné , l’ouvrage de Born est très utile par ses descriptions, et recommandable par ses belles figures distribuées dans dix-huit planches. Plusieurs’espèces sont décrites pour la première fois, parmi lesquelles quelques hélices que nous aurons occasion d’examiner plus tard. Schrœter est l’un des hommes qui, jusqu’à présent , ont publié le plus grand nombre d’ou- vrages sur la conchyliologie. Il avoit consacré sa vie entière à l’étude de cette science, et les nombreux travaux qu’il a produits prouvent qu’il ne l’avoit point fait d’une manière infructueuse. Schrœter est resté constamment attaché au système de Linné; à mesure qu’il traite des espèces incrites dans le Systema naturœ, il en discute avec sagacité la synonymie; il y ajoute, il la perfectionne; mais il n’ose toucher à l’ensemble de la méthode, il la main- tient dans toute son intégrité. Cet attachemeht qu’il montre au système de Linné nous laisse bien peu de chose à dire sur les deux ouvrages dans lesquels les coquilles terrestres sont mentionnées (3). Schrœter ne demeura étranger à aucune partie de la conchyliologie ; celle sur laquelle il travailla le moins, est l’anatomie, dont il ne s’occupa que passagère- ment : mais on a de lui une conchyliologie générale, ou plutôt un ouvrage préparatoire sur toutes les espèces vivantes connues de son temps et mentionnées dans les livres (4). II fit un traité des coquilles d’eau douce, un autre sur les coquilles terrestres ; il s’occupa aussi des coquilles fossiles, et publia, sur tous ces sujets, un grand nombre de mémoires et de notes. (1) Ignatii a Born. Index rerum naturalium musei Cœsarei Vindobonensis. Pars prima, Testacea. Viudobonæ, 1 778, I vol. in-8“ de 458 pages, avec une planche représentant la variété scalaris de l’helix aspersa. (2) Testacea musei Cœsarei Vindobonensis quœ jussu Mariœ Theresiœ Augustœ disposait et dcscripsit Ignatius a Born. Viudobonæ, 1780, gr. in-fol. de 44^ pages, avec des vignettes, et 18 planches gravées et coloriées. (3) Versuch einer systematischen abhandlung über dié erdhonchylien, etc. Berlin, 177' , • vol. in-8° de 248 pages, avec 2 planches gravées. Par Johan-Samuel Schrœter. (4) Einleitung in die Conchylien Kenntniz nach Linné, von .Tohan Samuel Schroeter Halle, 1783, 3 vol. 10-8“, avec 9 planches gravées. 20 i54 PULMONÉS soit dans son Journal de conchyliologie et de minéralogie , soit dans le Naturforscher , soit dans d’autres recueils périodiques : il y a peu d’actes académiques de son époque ou de journaux scientifiques , où l’on ne soit à peu près certain de rencontrer un ou plusieurs mémoires de Schrœter. Nous avons dit depuis longtemps, et nous n’avons cessé de le répéter depuis, que l’une des conditions les plus indispensables pour le naturaliste qui veut entreprendre des travaux durables, c’est de savoir du moins ce qui a été fait avant lui dans la science dont il veut s’occuper; il faut qu’il sache quelles sont les parties de la science qui possèdent de bons travaux , quelles sont celles qui ont besoin d’ôtre éclairées par de nouvelles observations ; il faut, en un mot, qu’il connoisse le passé pour pouvoir s’avancer avec sécurité dans l’avenir. Schrœter avoit senti tout l’avantage que donnent des connoissances de littérature scientifique, et ses ouvrages témoignent qu’il y a eu peu d’hommes qui les aient possédées au même degré que lui. Dans son Introduction à la conchyliologie de Linné, Schrœter, en complétant la synonymie linnéenne, l’améliora ; souvent aussi, il ajouta à la confusion qui y régnoit. A la suite des espèces de Linné, il place, à la fin de chaque genre, celles qui sont dans les auteurs et dont Linné n’a pas parlé : on voit bien que Schrœter n’a pas eu la prétention d’établir une espèce pour chacune de ses indications. On peut considérer cette partie de son travail comme des re- cherches préparatoires, utiles pour servir plus tard de matériaux à un species conchyliorum ; on s’aperçoit facilement que tout ce travail est le résultat du dépouillement général que Schrœter avoit fait des ouvrages publiés avant le sien, mais que les espèces indiquées n’ont pas été de nouveau contrôlées en présence de la nature; il est à présumer que, si Schrœter avoit regardé comme achevée cette partie de son ouvrage, il auroit joint à chacune des espèces un nom et une phrase caractéristiques, suivant en cela l’exemple de Linné. On con- cevra sans peine que, dans un travail préparatoire comme celui-là, il pouvoit se rencontrer, sans beaucoup d’inconvénients, un nombre assez grand dédoublés emplois; il étoit assez facile de les rectifier en réunissant deux ou plusieurs des numéros de Schrœter; maisGmelin dans son indigeste compilation, la treizième édition du Systema naturœ, suivit à la lettre l’ouvrage de Schrœter, sans avoir pris la peine d’en discuter et d’en élaborer de nouveau les matériaux. Gmelin, dont tous les naturalistes connoissent le médiocre ouvrage, a trop vite remplacé la douzième édition du Systema naturœ, revue par Linné, par la treizième dont il est éditeur. Si Gmelin avoit eu le soin de reproduire le texte de Linné dans toute son intégrité, et de mettre à part ce qu’il vouloit y ajouter, ou du moins de l’indiquer par des signes quelconques, il aurait été facile de retrouver les erreurs de Linné lui-même, et l’on auroit évité de lui attribuer quelquefois celles de son continuateur. Nous avons entendu presque tous les naturalistes se plaindre des incorrections de tous genres qui fourmillent dans la treizième édition du Systema naturœ ; elles se montrent avec autant d’abondance dans toutes les parties , et nous pouvons dire, après avoir étudié, avec la plus minutieuse attention, la classe des vers testacés, que les doubles emplois y sont prodigués, et que l’incorrection de la synonymie n’est aussi grande dans aucun autre ouvrage à nous connu. Non-seulement, comme nous le disions pré- cédemment, Gmelin a eu le tort de prendre comme terminé le travail préparatoire de Schrœter, mais il a commis cette autre faute de rapporter à une espèce déjà connue une autre espèce bien distincte, uniquement parce que toutes deuxportoient le même nom. Il n’a pas môme pris la peine, dans ce cas, de faire la moindre recherche , pour s’assurer si, sous un nom semblable donné par des auteurs différents, deux espèces n’étoient pas cachées. De SANS OPERCULE. i55 pareilles fautes et d’autres non moins impardonnables, de reproduire, par exemple, jusqu’à douze fois la même espèce, sous des noms différents , auroient dû depuis longtemps faire abandonner ce mauvais ouvrage de Gmelin. Cependant le contraire a eu lieu, parce qu’il est plus complet dans toutes les parties, c’est lui que l’on cite de préférence. Il y a encore une autre raison, c’est que l’on trouve dans cette compilation, rassemblée dans le cadre métho- dique de Linné, la plus grande partie des espèces publiées jusqu’au moment où elle pa- rut (i). Profitant de cette circonstance favorable, Férussac dressa une liste de toutes les espèces terrestres rassemblées dans l’ouvrage de Gmelin, en fit un tableau auquel il ajouta une concordance synonymique pour en indiquer la distribution dans son ordre méthodique. Fé- russac avoit sans doute le projet de placer le tableau en question à la suite de ses obser- vations sur l’ouvrage de Gmelin, et, connoissant l’esprit critique de notre auteur, nous ne doutons pas qu’il n’eût l’intention de reprendre ensuite les espèces douteuses pour les discu- ter , admettre définitivement les bonnes et rejeter celles qu’un examen approfondi n’auroit pas trouvées suffisamment bien établies. Nous nous proposions nous-même d’améliorer le tableau dressé par Férussac, en y ajoutant la concordance synonymique de Lamarck; mais il nous a paru, dans le cadre où nous sommes placés aujourd’hui, qu’un travail aussi con- sidérable n’auroit pas de résultats d’une assez grande utilité, pour lui consacrer une place aussi étendue, surtout à une époque où la synonymie des espèces de Gmelin a été revue avec un grand soin. D’ailleurs les courtes discussions encore nécessaires à ce sujet trouvent leur place naturelle à l’article des espèces. Quelques années à peine étoienl écoulées depuis la publication de la treizième édition du Systema naturœ , lorsque Bruguière fit paraître le premier volume de V Histoire naturelle des vers, de l'Encyclopédie méthodique [a). Il n’est guère de naturalistes qui aujourd’hui ne sachent apprécier à sa juste valeur cette partie malheureusement trop courte de l’ouvrage de Bru- guière. Tous savent combien sont exactes les savantes descriptions qu’il a consacrées à la classe des vers; elles peuvent encore servir de modèle à ceux qui veulent entre- prendre de semblables travaux. Leur précision est telle, qu’il n’est point d’espèce que l’on ne reconnoisse facilement, môme en l’absence de toute figure. A ce rare mérite de des- cripteur, Bruguière joignit celui d’un observateur très éclairé, et d’un classificateur saisis- sant avec beaucoup de sagacité les rapports naturels des êtres : aussi fut-il le premier des naturalistes qui, à la fin du siècle dernier, osant se soustraire à l’empire de la méthode linnéenne, tenta d’y introduire des améliorations auxquelles applaudirent tous ceux des observateurs qui ne s’étoient point attachés strictement à la lettre de Linné. Quelques années auparavant, Scopoli (3) étoit entré dans la même voie , mais avec moins d’éclat, parce qu’il n’avait pas joint l’exemple au précepte. Ce savant, d’un très grand mérite, avoit indiqué un certain nombre de genres pour les ajouter à ceux de Linné; mais il s’étoit contenté de renvoyer à une espèce type pour indiquer ce qu’il entendoit par le genre proposé. Bruguière, (i) Caroli a Linné Systema naturœ, editio décima tertio, reformata cura ,ioYrïAe.r. Gmelin. Lugduni, 17S9, in-8°, 3 volumes en neuf parties. (a) Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières; Histoire naturelle des vers , par Bruguière, docteur en médecine. Paris, 1792, tomel", i vol. in-U° publié en deux parties, 757 pages. (3) Scopoli ( Joannes Antonius), Introductio ad historiam naturalem, sistens gênera lapidum, planter um et animalium hectanus détecta, caracteribus essentialibus denotata, in tribus regnis divisa subinde ad leges naturœ. Prague, 1777, i vol. in-8, 5o6 pages. i56 PULMONÉS au contraire, procède avec toute la méthode nécessaire pour empêcher ses innovations de tomber dans l’oubli. Aux caractères du genre, il joint la description de toutes les espèces qu’il renferme. 11 les dispose préalablement dans l’ordre le plus naturel, après les avoir par- tagées en plusieurs sections, si elles offrent des caractères suffisamment tranchés pour cela. Ayant beaucoup d’érudition, il joint une synonymie complète aux espèces qu’il décrit. Enfin comme complément indispensable, chaque espèce devoitêtre représentée; mais, pour le mal- heur de la science, une mort prématurée a empêché Bruguière de terminer l’œuvre consi- dérable qu’il avoit entreprise. L’ordre alphabétique devant prédominer dans toutes les matières décrites dans \' Encyclopédie, et Bruguière n’ayant publié qu’un seul volume de VHistoire des vers , on ne trouve dans ce volume , à la suite des tableaux systématiques de classification, que la matière contenue dans les trois premières lettres de l’alphabet; encore la dernière n’est-elle point complètement terminée, ce qui prouve que dans le plan adopté par l’auteur, l’ouvrage, pour être complet, auroit exigé septàhuit volumes de la même étendue. Un seul genre de coquilles terrestres a été traité dans l’ouvrage de Bruguière, c’est celui emprunté à Scopoli sous le nom de Bulime, et dans lequel Bruguière rassembloit un assez bon nombre de coquilles terrestres et fluviatiles , placées, par Linné et ses imitateurs, parmi tes Bulles, les Hélices, les Buccinus, etc. Quoique mauvais , le genre Bulime étoit cependant une création utile au moment où il fut proposé. Il avoit l’avantage de débarrasser d’espèces qui leur sont étrangères , un assez grand nombre de genres qui , par là, devinrent plus naturels. Divisé en plusieurs sections , d’après les caractères d’une assez grande valeur, les Bulimes de Bruguière purent être facilement démembrés plus tard, ainsi que Lamarck l’a proposé, comme nous le verrons bientôt. Toutes les améliorations que Bruguière se proposoit d’introduire dans la méthode ne se trouvent pas dans les tableaux systématiques, ou dans le texte imprimé par l’auteur. On en remarque plusieurs très importantes dans les planches préparées par lui; malheureusement il n’ étoit point arrivé aux coquilles terrestres et fluviatiles, et l’on ignore complètement ce qu’il auroit fait au sujet des Hélices, et s’il les eût divisées à la manière de ses Bu- limes. Jusqu’à cette époque, la science étoit trop imparfaite pour se servir d’autres caractères que ceux fournis par les coquilles : aussi la méthode linnéenne , perfectionnée par Bruguière, étoit complètement artificielle. 11 falloit rechercher dans la structure des animaux des moyens nouveaux de classification, et jusqu’alors l’anatomie des Mollusques étoit trop négligée pour en faire sortir des principes généraux, à l’aide desquels on peut briser enfin, pour n’y plus revenir, les parties trop artificielles de la méthode linnéenne. Dès ses premiers pas dans la science, G. Cuvier eut cet immense mérite de lui ouvrir des routes nouvelles et de la fonder sur ses véritables principes. H suffisoit, avant lui, qu’un animal fût nu et dépourvu de coquille pour être rejeté de la grande famille des Mollusques. Les Limaces étoient loin des Hélices, lesDoris loin des autres Gastéropodes marins. Cuvier démontra facilement, et avec une invincible logique, que nos classifications, si artificielles qu’on les suppose, dévoient avoir du moins l’avantage de représenter fidèlement les rapports que la nature elle-même s’est plu à établir entre les êtres par leur intime organisation. Dans son tableau élémentaire de V Histoire naturelle des animaux , publié en 1798 (i). Cuvier fit à (i) Tableau élémentaire de T histoire naturelle des animaux ^ par G. Cuvier, de l’Institut national de France. Paris, an VI (1798), i vol. in-8°, 710 pages, i4 planches. SANS OPERCULE. iS; la classe des Mollusques l’application de ses nouveaux principes , et c’est alors seulement que furent remis à leur place tous ceux de ces animaux que Linné confondoitdans la classe des Zoophytes. C’est à Cuvier que l’on doit ces trois divisions si naturelles des Mollusques en Céphalopodes, Gastéropodes et Acéphalés. On comprend déjà que tous les Mollusques terrestres et fluviatiles font partie des Gastéropodes. Il commence cet ordre par les Limaces, et, encore attaché aux idées de Linné, il divise ses Gastéropodes en ceux qui sont nus et sans coquille, et en ceux qui sont testacés. Par cette division artificielle, que bientôt il abandonna, les Limaces se trouvèrent à côté des Boris, mais très éloignées des Hélices. Il admet sans changement le genre Bulime de Bruguière , et le divise aussi en quatre groupes d’espèces. Cuvier préoccupé à cette époque de l’ensemble du règne animal , et jetant les fondements de l’anatomie comparée, ne descendit pas à cette étude minutieuse des coquilles à laquelle un autre homme, d’un immense mérite aussi, s’était adonné avec persévérance : cet homme, c’est notre célèbre Lamarck. Ce savant, que, sans affaiblir la va- leur de ses contemporains, on peut considérer comme le véritable continuateur de Linné, n’a pas débuté dans la science par la zoologie , dans laquelle il s’est illustré ; il s’éloit créé une autre carrière : la botanique le revendique comme une de ses plus brillantes lumières. C’est après avoir acquis une réputation bien suffisante à un seul homme dans cette belle science, qu’il se livra à l’étude des animaux , et le premier travail important qu’il publia dans cette partie fut une classification générale des coquilles; elle parut en 1799 (1). Dans ce nouvel essai , Lamarck embrassa seulement les Vers testacés : il négligea les Mol- lusques nus, sur lesquels Cuvier avoit répandu une si vive lumière l’année précédente. 11 conserva la division fondamentale de Linné; il partagea les Univalves en uniloculaires et en multiloculaires , profitant ainsi de l’heureuse idée de Breyne. Les coquilles uniloculaires se groupèrent naturellement en celles qui sont échancrées ou canaliculéesà la base, et en celles qui ont l’ouverture entière. Toutes les coquilles terrestres se rangèrent dans celte dernière catégorie. 11 détacha six bons genres des Bulimes de Bruguière, et rendit le genre Hélice plus naturel en lui assignant des caractères plus précis. Ces ouvrages de Cuvier et de Lamarck commencèrent pour la conchyliologie une ère nou- velle; d’un côté on vit l’importance des caractères empruntés aux animaux, et de l’autre tout l’avantage que l’on pouvoit tirer d’une étude plus minutieuse , plus attentive, des carac- tères des coquilles elles-mêmes. Lamarck se disoit sans doute que le corps teslacé, destiné à envelopper un animal , devoit recevoir de lui des traces profondes de son organisation, et qu’il suffisoit de les rechercher avec soin pour les y rencontrer. Aussi , avec une sagacité sans pareille, Lamarck, dès son début, guidé par les caractères seuls des coquilles, entra dans la route la plus féconde, et qui promettoit les résultats le plus immédiatement utiles à la science. H falloit, en effet, savoir tirer un parti utile de ces nombreuses collections de co- quilles rassemblées jusque-là avec un grand luxe , par des hommes qui n’y trouvoient d’au- tre satisfaction que celle d’une vanité puérile. Les travaux de Lamarck devenoient un com- plément nécessaire, indispensable, même à ceux de Cuvier; car, il faut l’avouer, si, pour classer méthodiquement tous les Mollusques, il avoit fallu attendre les investigations des anatomistes, la science seroit aujourd’hui bien peu avancée, tandis qu’en suivant les deux ( I ) Prodrome d’une nouvelle classification des coquilles , comprenant une rédaction appropriée des caractères génériques, et l’établissement d’un grand nombre de genres nouveaux, par le citoyen Lamarck. [Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Paris. Paris, prairial an VII (*799), p. 63 à yi.) i58 PULMONÉS voies ouvertes par les deux naturalistes qui ont illustré ce siècle , la science trouve dans cha cune d’elles un mutuel appui. Un petit nombre de faits anatomiques est venu peu à peu étayer les principes de la conchyliologie pure , et donner la démonstration que dans leurs carac- tères les coquilles traduisent ceux des animaux qui les ont produits. Nous avons dii insister avec d’autant plus d’attention à l’aurore de la nouvelle phase dans laquelle la science pour- suit sa marche actuelle, que c’est de cette époque et de ces deux hommes que sont sortis les grands principes qui la dirigent. A l’exception du petit Traité de Geoffroy , et de celui de Schrœter , tous les ouvrages où nous avons trouvé mentionnés avec plus ou moins d'étendue les Mollusques terrestres , embrassent la science d’une manière générale, soit la zoologie tout entière, soit seulement ta conchyliologie. Un naturaliste d’un très grand mérite fit voir , au commencement de ce siècle, l’utile parti qu’on pouvoit tirer pour la science, de l’étude bien faite des produc- tions que l’on a constamment autour de soi. Draparnaud donna le premier exemple d’un ouvrage spécialement consacré aux Mollusques terrestres et fluvialiles répandus sur une contrée offrant une grande surface. Dès 1801 , Draparnaud publia le Prodrome de l’ouvrage qu’il projetoit (i). A la même époque, un homme qui avoit déjà donné des gages d’un savoir approfondi en histoire naturelle, Poiret, restreignant le champ de son observation au département qu’il habitoit (a), se borna au Prodrome des coquilles terrestres du dépar- tement de l’Aisne. Draparnaud, au contraire, aidé de l’habile crayon de M. Grateloup, qui, depuis, s’est distingué parmi les naturalistes de France, donna en i8o5, son Histoire natu- relle des Mollusques terrestres et fluviatiles de la France, accompagnée de très bonnes plan- ches (3), ouvrage malheureusement posthume, car le jeune et laborieux savant qui en a doté la science avoit perdu récemment la vie, et avoit laissé à sa veuve le soin de faire revivre son nom. Animé d’un ardent amour pour l’histoire naturelle, et quoique vivant loin du grand centre scientifique où s’opéraient les transformations de la science sous les inspirations de Cuvier et de Lamarck, Draparnaud sut profiter, l’un des premiers, des récents travaux de ces maîtres illustres , pour fonder une classification naturelle et ranger d’après elle tous les Mollusques de France. Il recherche les caractères principaux des familles et des genres dans la structure des animaux. II ne néglige pas pour cela les caractères que fournissent les coquilles , adaptant ainsi , pour la première fois , à une méthode les deux sortes de connois- sancesqui, dans l’intérêt de la science, devroient toujours marcher parallèlement. Cent soixante-treize espèces sont décrites et figurées dans l’ouvrage de Draparnaud; plus de la moitié étoient nouvelles au moment de leur publication, et les recherches de l’auteur avoient été poursuivies avec tant de zèle et de persévérance , qu’il a fallu vingt-cinq années pour rassembler les éléments d’un supplément devenu indispensable , et que l’on doit aux soins et à la science de M. Michaud. Dans l’intervalle delà publication du Prodrome et de l’ouvrage définitif de Draparnaud, La- (1) Tableau des Mollusques terrestres et flmiatiles de la France 1801, i vol. in-8°, 116 pages. (2) Coquilles fluviatiles et terrestres observées dans le département de t Aisne et aux environs de Paris Prodrome, par J.-L.-M. Poiret. Paris, an IX, in-8®, 1 19 pages. (3) Histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles de la France y ouvrage posthume de Jacques-Phi- lippe-Raymond Drapainaud. Paris , i8o5, X vol. in-4°, i34 pages, 1 3 planches. SANS OPERCULE. 169 marck, récemment chargé de l’enseignement de l’histoire naturelle des animaux sans vertèbres au Muséum d’histoire naturelle de Paris, publia un ouvrage très remarquable (i ), dans lequel est présentée pour la première fois la classification de toute cette série d’animaux, la plus consi- dérabledu règne animal. Lamarck introduisit quelques modifications à la distribution générale des Mollusques, mais il ne modifia pas ce qui, dans sa précédente classification, se rapporte auxMollusquesterrestresetfluviatiles.ee fut un peu plus lard, en 1809, dans son admirable ouvrage intitulé P/it/osoj)/iîe zoologique (2), que Lamarck commença à distribuer les Mollusques en familles naturelles, et il profita de l’occasion qui lui était offerte pour y introduire les nouveaux genres proposés par Draparnaud. Il divisa les Gastéropodes en deux embranche- ments, ceux qui ont le corps droit et dépourvu de coquille, et ceux qui ont le corps tourné en spirale et recouvert d’une coquille. La famille des Limaciens termine la première série, la seconde commence parcelle desColimacés, Lamarck voulant ainsi rapprocher le plus possible des animaux réellement très voisins, tout en les distinguant d’après leur apparence exté- rieure. Cuvier, à notre avis, avait été moins heureux dans la classification des Mollusques, publiée en un tableau qui fait suite au premier volume des Leçons d’anatomie comparée (3). En adoptant la plupart des genres nouvellement institués par Lamarck, Cuvier conservoit l’ordre général qu’il avoit suivi dans son tableau élémentaire, publié en 1798. Les Limaces, faisant partie des Gastéropodes sans coquille, sont très éloignées des Hélices, qui se rangent dans un autre embranchement, dans celui qui contient les Gastéropodes à coquille. Mais Cuvier introduisit bientôt lui-même dans la science les nouveaux éléments à l’aide desquels il fut permis à Lamarck et aux autres naturalistes d’améliorer la classification des Mollusques en s’étayant des principes fondamentaux de la zoologie. En effet, notre grand anatomiste communiqua à l’Institut et publia successivement dans les Annales du Muséum une suite de mémoires anatomiques au sujet d’un grand nombre de types de Mollusques, parmi lesquels se distingue particulièrement celui qui a rapport à la limace et au colima- çon (4). Tous ces mémoires sont de véritables chefs-d’œuvre d’érudition, de dialectique et d'observation. Ils ont servi de modèle à la plupart des zoologistes, et dans tous les temps ils seront un témoignage irrévocable de l’immense supériorité de l’homme de génie auquel ils sont dus. C’est d’eux que date la révolution qui s’est produite dans la manière d'étudier les animaux mollusques et même la plupart des autres parties de la zoologie ; car les principes qui ont dirigé Cuvier peuvent s’appliquer sans exception à toutes les branches de l’histoire naturelle. Mais comme celle des Mollusques était l’unedes moins avancées. Cuvier sentit que, pour assurer la classification de ces animaux dans l’ensemble du règne animal, il fallait nécessairement répandre de vives lumières sur une matière encore peu connue. Postérieure de plusieurs années au mémoire de Cuvier, la classification de Lamarck, proposée dans la Philosophie zoologique, dut se ressentir profondément des belles découvertes de son collègue (1) Système des animaux sans vertèbres, ou Tableau général des classes, des ordres et des genres de ces ani- maux, précédé du discours d’ouverture du cours de zoologie , etc., par J.-B. Lamarck. Paris, an IX, 1801 , I vol. in-8° de 43a pages. (a) Philosophie zoologique, ou Exposition des considérations relatives à l’iiistoire naturelle des animaux , et la diversité de leur organisation , etc., par J.-B. Lamarck, a vol. in-8. Paris, 1809. {Z) Leçons d’anatomie comparée de G. Cuvier, membre de t Institutnational,recvieiiï\\^s et publiées sous ses yeux, par G. Duméril et Duvemoy. Paris , an VIII, — i8o5, 5 vol. in-8*. (4) Mémoires pour servir à l’histoire et à l’anatomie des Mollusques , par G. Cuvier, avec 35 planches, i vol. in-A", 1817, réunissant les divers mémoires publiés de 1 80a à 1 80S dans les Annales du Muséum . i6o PULMONÉS à l’Institut, et il n’est pas douteux que l’arrangement dont nous avons parlé précédemment n’ait été provoqué par les mémoires du savant anatomiste. Cuvier démontre en effet l’extrême ressemblance dans l’organisation des Limaces et des Hélices. Les Hélices, pour lui, ne sont autre chose que des Limaces chez lesquelles la masse viscérale se seroit fait jour au milieu du dos, en traversant la cuirasse, transformée alors en un véritable manteau, destiné à sé- créter la coquille. On ne pouvoit pousser plus loin la définitive démonstration des rapports intimes qui lient les deux genres dont nous parlons, et cette démonstration acquit d’autres preuves par la découverte successive d’un grand nombre d’intermédiaires chez lesquels on voit sortir pour ainsi dire, et progressivement , la coquille du manteau , jusqu’au moment où elle est enfin devenue assez grande pour abriter l’animal tout entier. L’exemple de Draparnaud ne resta point stérile ; les naturalistes de l’Europe commencè- rent à comprendre qu’ils avoient près d’eux des trésors inconnus qui méritoient leur sérieuse investigation et qui avoient non moins d’importance, dans les fastes de la science, que les richesses acquises par de longs et périlleux voyages. Linné avoit autrefois donné aux natu- ralistes le sage précepte de s’éclairer d’abord par l’étude des objets qui nous environnent. Les Fabricius, les Muller avoient suivi cet exemple, que le besoin de plus grandes entreprises avoit un peu fait négliger. Il est nécessaire sans doute de connoître les êtres répandus sur la surface de notre terre, et de les comparer entre eux ; mais pour que cette com- paraison devînt féconde, il falloit aux naturalistes de l’Europe un point de départ par la connoissance plus approfondie des objets qui les environnent. Aussi, tandis que de grandes entreprises scientifiques accumuloient d’importants documents pour l’histoire natu- relle, de nombreux savants entreprenoient une œuvre plus modeste, et l’on vit Donovan (i), Montagu (a), Maton et Rackett (3), en Angleterre, Sturm (4), Alten (5), en Allemagne , se consacrer à l’étude des mollusques terrestres et fluviatiles du pays qu’ils habitent. Brard recommença , pour le compléter , l’ouvrage de Geoffroy sur les coquilles des environs de Paris (6). M. Millet, à Angers (7), produisit à la même époque une faune conchyliologique du département de Maine-et-Loire, et bientôt les naturalistes s’empressèrent de faire des recherches locales, préparant ainsi à l’avance les matériaux les plus précis, les plus exacts sur la distribution géographique des mollusques à la surface de notre sol. C’est, en effet, au moyen de ces travaux partiels qu’il est permis d’établir la limite des zones habitées par chaque espèce, d’apprécier par quelle série de phénomènes elle est attachée au sol. Ce serait le moyen de juger de l’importance des températures et de la nature du sol, et de ses produc- (1) The notural history of British shells, by E. Donovan, Londres, 1800 à i8o4^ 5 vol. in-8°. (2) Tcstacea britannica^ or Natural history of british shells, marine, land and fresh water, including the most minute : systematically arranged by George Montagu. Londres, i8o3 et 1808, 2 vol. in-4®. , (3) A Descriptive catalogue of the british testacea^ by William George Maton, and Thomas Rackett. 1807, 111-4“, 234 pages , 6 planches. ( Transactions of the linnœan Society of London^ t. VIII. (4) Dciitschlands fauna , in Abbildungen nach der natur mit Beschreibungen, herausgegeben von Jacob Sturin. Partie conchyliologique publiée en huit petits cahiers, petit in-ia, de i8o3 à i8a4. (5) Systematische abhandlung üeber die Erd. and Flussconchilien welche urn Augsburg und der muliegenden Gegend gefimden fperden. Als ein Beytrag zur vaterlandischen naturgeschichte , von Johan Wilhelm von Alten. Augsburg, 1812, I vol.in-S® 120 pages, 14 planches coloriées. (6) Histoire des coquilles terrestres et fluviatiles qui vivent aux environs de Paris •, par Brard. Paris, i8i5. i']) Mollusques terrestres et fluviatiles observés dans le département de Maine-et-Loire ^ par Millet, Angers, 18 1 3, I vol. in-ï2, 8-2 pages, SANS OPERCULE. i6i tions sur l’existence des diverses races de Mollusques terrestres et fluviatiles. Déjà, nous le disons par anticipation , un grand nombre de nos départements possèdent leur conchy- liologie, mais il seroit à souhaiter que chacun d’eux eût un ouvrage spécial sur cette partie intéressante de la zoologie. Il ne nous est guère possible de nous appesantir sur chacun des ouvrages spéciaux publiés sur les Mollusques terrestres et fluviatiles des diverses parties de l’Europe. Nous ferons remarquer seulement combien eurent de peine à pénétrer , hors de chez nous, les mé- thodes améliorées d’une manière si notable par les naturalistes qui font la gloire de notre patrie. Nous voyons des zoologistes d’Allemagne et d’Angleterre scrupuleusement attachés au système de Linné, y persister longtemps encore après l’époque où la paix gé- nérale de l’Europe permit enfin aux savants des diverses parties du monde de com- muniquer facilement entre eux et de rétablir cette véritable république des lettres, dans laquelle toutes les intelligences aiment à se mettre en communauté. Mais, avant que ce résul- tat fût définitivement acquis, les savants françois avoient fait de nouveaux efforts pour amé- liorer encore leurs premiers travaux, et c’est alors que commença à se faire connoîtreFérus- sac, l’auteur de cet ouvrage. Le père de ce savant avoit rassemblé de nombreux matériaux, dans le but de publier une histoire naturelle générale des mollusques terrestres et fluviatiles connus. En perfectionnant l’œuvre de son père, et à la suite de la publication du beau mé- moire de Brongniart sur les terrains d’eau douce, Férussac entrevit tout l’intérêt que devoit avoir, dans l’histoire d’une science encore nouvelle, l’étude des espèces fossiles, et il les rechercha avec autant de soin que d’assiduité. L’histoire des terrains d’eau douce, récem- ment tracée dans le bassin de Paris, par Cuvier et Brongniart (i), avoit produit une im- mense sensation dans l’esprit du monde savant. Brard, en 1811 et 1819 (2), avoit ajouté de nouvelles observations à celles de Brongniart ; à la même époque, Férussac publioit, de son côté, un mémoire très intéressant sur les terrains d’eau douce (3). Deux années plus tard, il donna encore des mémoires géologiques dans lesquels se reproduisoit naturellement l’intéres- sante question des terrains d'eau douce et des coquilles terrestres et fluviatiles fos- siles (4). Cette question prit plus tard un plus grand développement, à mesure que les terrains furent mieux étudiés et que les fossiles qu’ils recèlent furent mieux connus et déter- minés par des hommes plus expérimentés. On croyoit à cette époque que les couches lacus- tres ne dépassoient pas les terrains tertiaires, mais on ne tarda pas à reconnoître dans des couches plus profondes des formes de coquilles qu’il faut admettre de toute nécessité parmi celles qui ont vécu, soit à la surface de la terre, soit dans les eaux douces. Le terrain weal- dien, découvert en Angleterre, et situé à la base du grand système crétacé, est la preuve de ce que nous avançons. Au reste, Lamarck (5), dans ses mémoires .sur les fossiles des environs (1) Essai sur la géographie minéralogique des environs deParîs^ avec une cai'te géognostique et des coupes de terrains, par G. Cuvier et AL Brongniart. Paris, i8 1 1 , i vol, in-Zi°, 278 pages. (2) Mémoire sur les coquilles du genre Lymnée qui se trouvent aux environs de Paris, sur les autres coquilles qui les accompagnent , et sur la nature des pierres qui renferment ces fossiles, par Brard ( Journal de physique, avril 1812). (3) Notice sur des terrains d'eau douce observés en divers lieux et sur les fossiles terrestres et fluviatiles ^ par Férussac, Paris, 1812, brochure in-ù®, i5 pages. (4) Mémoires géologiques sur les terrains formés sous Veau douce par les débris fossiles des Mollusques vivant sur la terre ou dans les eaux non salées, par M. Daudebard de Férussac. Paris, 1814. i vol. in-4°, 76 pages, (5) Mémoires sur les fossiles des environs de Paris, comprenant la détermination des espèces qui appartiennent 21 i62 PULMONÉS de Paris, successivement publiés dans \g& Annales duMuséum, avoient fait connoître, long- temps avant tous les autres naturalistes , des espèces terrestres et fluviatiles mêlées aux coquilles marines, dans les calcaires grossiers du bassin de Paris. Faujas avoit également signalé un certain nombre d’espèces fluviatiles , soit des bords du Rhin, soit du midi de la France ( i); mais ces matériaux épars étoient trop insufflsants pour faire soupçonner l’existence de terrains formés au fond des lacs ; cette belle découverte étoit réservée aux recherches de Cuvier et de Brongniart, dont nous avons déjà parlé. Nous faisions remarquer tout à l’heure la lenteur avec laquelle les nouvelles méthodes des naturalistes françois se sont introduites chez les nations les plus voisines; l’ouvrage de Dilhvyn (2), publié en 1817, c’est-à-dire l’année même où parut la première édition du Règne animal de Cuvier, en est une preuve de plus. Dans cet ouvrage, l’auteur, doué d’une grande érudition, rangea toutes les coquilles dans l’ordre rigoureux du système linnéen. Beaucoup plus complet que la compilation de Gmelin, cet ouvrage a encore cet avantage de présenter une synonymie beaucoup mieux faite, et de rejeter dans un incertœ sedis un assez grand nombre d’espèces de Gmelin et même de Linné, sur lesquelles il a été impossible de se procurer des documents suffisants pour les admettre au rang des bonnes espèces. M. Wood rendit cet ouvrage plus précieux en donnant la figure de toutes les espèces qu’il renferme. Il est vrai que ces figures sont toujours réduites, mais elles sont faites avec tant de soin, et leurs couleurs reproduites avec tant d’exactitude, qu’il est possible de les recon- noître pour le plus grand nombre, et dès lors les deux ouvrages deviennent à eux seuls une bibliothèque conchyliologique portative, très commode aux voyageurs qui veulent entre- prendre des recherches sur les Mollusques. Dans cet ouvrage, les espèces terrestres et flu- viatiles sont rangées comme celles de Gmrlin, et malheureusement l’auteur n’eut pas soin d’établir une concordance avec les ouvrages récemment publiés en France. L’apparition du Règne animal (3) de Cuvier produisit une grande sensation dans le monde scientifique. On attendoit depuis longtemps de notre grand zoologiste le résumé succinct de sa classification générale des animaux. On vouloit apprécier les conséquences de l’applica- tion à la zoologie des faits importants puisés dans Vanatomie comparée et dans la physiologie générale. L’ouvrage fut accueilli avec une grande faveur dans toute l’Europe, et la méthode qu’il renferme devint le guide de presque tous les naturalistes. Elle méritoit bien cette pré- férence; aucune jusqu’alors nerésumoit avec autant de clarté tout ce que la science avoit ac- quis de plus positif depuis son commencement, et surtoutdepuis l’époqueoù Cuvier lui-même, aux animaux marins sans vertèbres, et dont la plupart sont figurés dans la collection des vélins du Muséum, par J-B. Lainarck. i vol. in-4*, 284 pages. On y joint quelquefois 24 planches. Extraits des Annales du Muséum.^ du tome VI au tome XIV. (1) Des coquilles fossiles des environs de Mayence.^ par Faujas de S£unt-Fond(/^rt/2a/e.ç du Muséum, tome VIII). — Notice sur une mine de charbon Jossile du département du Gard, dans laquelle on trouve du succin et des coquilles marines. Toutes les espèces de coquilles mentionnées par Faujas dans ces deux Mémoires , et prises par lui pour des espèces marines, sont en réalité des coquilles lacustres : Paludines, Cyrènes , Congéries , Am- pullaires, Mélanies et Valvées. (2) A descriptive catalogue oj recent shclls arrangedaccordingto the Linnœan method^ with particular attention to the synonymy, by Lewis-Weston Dillwyn. Londres, 1817, 2 vol. in-8®. (3) Le régné animal distribué d'après son organisation^ pour servir de base à l'histoire naturelle des animaux et d' introduction à l’anatomie comparée, par G. Cuvier, Paris, 1817,4 vol. in-8“, avec i5 pl. dessinées d’après nature. SANS OPERCULE. i63 profitant des beaux travaux de Buffon et de Daubenton, l’avoit établie sur ces principes fon- damentaux. Doué d’un style d’une admirable concision, Cuvier se crut le successeur de Linné, mais il eut tort dans ce livre, comme dans tous ceux qu’il écrivit, de négliger la forme linnéenne. Il n’ignoroit pas cependant le puissant empire qu’elle exerça sur l’esprit des contemporains, et combien elle contribua à l’adoption générale de cette méthode. L’ouvrage de Cuvier seroit devenu infiniment plus classique, si l'auteur s’étoit astreint à ces définitions brèves des genres et des espèces, et si surtout il avoit évité la division des genres en sous-genres, et même des sous-genres en plusieurs autres sous-divisions d’un ordre pour ainsi dire inconnu. Car, que devient un genre au moment où les divers sous-genres dont il est formé s’élèvent eux-mêmes au titre de genre, lorsque l’obser- vation a démontré la nécessité de ce changement? D’ailleurs, la méthode de Cuvier avoit cet inconvénient, d’offrir des genres qui tous n’étoient pas mesurés au même degré d’importance. C’est ainsi, par exemple, que dans les Pulmonés terrestres, nous trouvons les genres suivants : les Limaces, les Escargots ou Hélices, les Clausilies deDraparnaud, et les Âgathines de Lamarck. Les Testacelles et lesParmacelles sont considérées comme sous- genres des Limaces. Les Vitrines, les Bulimes, les Maillots, les Scarabes, les Grenailles, les Ambrettes, sont rangés au nombre des sous-genres des Hélices. Pourquoi les genres Clausilie et Agathine sont-ils conservés de préférence à ceux rangés par Cuvier dans les sous-genres des Hélices ? Cette préférence est inexplicable , même en présence des faits connus à cette époque. Les animaux des Ihipa et des Clausilies se ressemblent infiniment ; il en est de même des Bulimes et des Agathines : il falloit donc que Cuvier attachât aux caractères des coquilles une fort grande importance, ce qui paroît contraire aux principes mêmes de sa classification générale. On remarque avec plaisir le changement que Cuvier a fait subir aux rapports des Limaces et des Hélices. Il rapproche ici ces genres; non seulement il les met dans le même ordre des Gastéropodes, mais encore dans la même famille, celle des Pulmonés, divisée en deux groupes principaux, Pulmonés terrestres et Pulmonés aquatiques. Parmi les sous- genres que nous avons cités, il en est deux sur lesquels il est nécessaire d’ajouter quelques réflexions. Celui des Scarabes de Montfort n’est point là à sa place. Quoique terrestre, ce genre ne s’éloigne jamais beaucoup des rivages de la mer, et il appartient au groupe des Auricules, ainsi que l’ont démontré plus tard les observations de MM. Lesson, Quoy et Gai- mard. Lamarck avoit jugé plus heureusement la nature de ce genre et en avoit rapporté les espèces parmi les Auricules. Le deuxième sous-genre, celui des Grenailles, n’a jamais été accepté des conchyliologues, car il fait double emploi avec le genre Pupa de Draparnaud; mais Cuvier réduisoit ce dernier genre à celles des espèces qui, telles que le Pupa uva, par exemple, n’ont qu’une seule dent proéminente dans l’intérieur de l’ouverture. Dès i8i5, Lamarck commença la publication de son ouvrage, sur l’ensemble des ani- maux sans vertèbres (i). Ce grand et merveilleux monument, élevé à la science par l’un des hommes les plus éminents dont la France ait le droit de s’honorer, a commencé sans éclat et auroit probablement péri inachevé sans les pénibles sacrifices que s’est imposés l’auteur. Une introduction d’une haute philosophie, trop élevée pour être généralement comprise à cette époque, avoit nui au succès de l’ouvrage; et cependant jamais aucun écrit (i) Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, présentant les caractères généraux et particuliers de ces animaux, leur distribution, leurs classes, leurs familles, leurs genres, et la citation des principales espèces qui s’y rapportent, précédée d’une introduction, etc., par J. -B. -P .-A. de Lamarck. Paris, i8i5 à 1822, 7 vol, in-8". i64 PULMONÉS n’avoit démontré avec plus de puissance les véritables lois de la nature dans la progression de la série animale. Déjà dans plusieurs occasions Lamarck avoit fait voir l’existence d’un hia- tus profond entre les deux grandes séries d’animaux, ceux qui sont sans vertèbres ayant un plan d’organisation différent de ceux qui sont pourvus de vertèbres ou d’un squelette inté- rieur. Ces dénominations simples de V ertébrés el d' Invertébrés sont dues à Lamarck, et donnent la mesure de la profondeur de ses conceptions; car par ces deux mots est résumé tout ce qu’il y a de fondamental dans les deux ordres d’animaux auxquels ils s’appliquent. Lamarck fut le premier qui vit clairement deux embranchements très distincts dans la grande classe des Invertébrés. Dans la première il faisoit voir les rapports qui s’établissent entre les Infu- soires et les Mollusques par l’intermédiaire des Polypes, des Radiaires et des Ascidiens, les- quels, après un intervalle assez grand, se rattachent de la manière la plus évidente aux Acé- phalés et aux Mollusques. Cette série est désignée par le mot heureux d' animaux inarticulés . La deuxième série, parallèle à la première, n’a rien de comparable aux Infusoires et aux Polypes. Elle commence à la classe des Vers, placés à la hauteur des Polypes par leur orga- nisation, et les Vers se rattachent aux Cirrhipèdes par l’intermédiaire des Epizoaires, des Annélides, des Insectes, des Arachnides et des Crustacés. Il n’est pas dans notre sujet de traiter d’une manière étendue delà classification générale de Lamarck, et des principes sur lesquels il l’a fondée. Il a voulu, dans cette classification, représenter l’ordre présumé de la formation des animaux, partant de cette idée que les êtres les plus simples ont été créés les premiers , et que par une loi de la vie, ces êtres ont vu s’améliorer leur organisation à mesure qu’ils ont passé par des conditions nouvelles dont l’action s’est fait ressentir jusque dans la profondeur de leurs organes. Cette double loi de progression, Lamarck en voit la preuve dans l’ensemble même du règne animal tout entier. Pour lui, tous les êtres s’enchaînent mutuellement, point de transition brusque; il admet ce mot profond de Linné, que la nature ne fait pas de sauts; il est obligé de con- venir cependant qu’un hiatus existe entre les Vertébrés et les Invertébrés , mais dit-il , nous n’avons pas encore le dernier mot de la nature. Combien de découvertes imprévues ont modifié les idées systématiques des classificateurs. Il se pourroit donc que des êtres encore inconnus vinssent combler l’intervalle aujourd’hui si considérable qui sépare les deux classes. La puissance delà nature est infinie ; elle ne s’est jamais arrêtée ni ralentie dans ses créations, et peut-être dans un avenir lointain les générations humaines seront-elles témoin de l’appa- rition de ces êtres nouveaux qui semblent manquer dans l’ensemble des créatures. Cependant, parmi ce nombre immense d’animaux enfouis dans notre sol, parmi ceux non moins nom- breux répandus avec tant de profusion sur toutes les parties de notre terre, il ne s’est jamais présenté la moindre ébauche qui indiqueroit seulement une tendance dans la nature à com- bler la lacune dont nous parlons. En effet, le vertébré et l’invertébré sont séparés par des conditions impérieuses et même absolues de leur existence: les vertèbres existentou n’existent pas. De leur présence ou de leur absence résultent les modifications les plus profondes dans l’ensemble de l’organisation : car, dans le vertébré, deux systèmes nerveux ; un véritable cer- veau, une moelle épinière et un système ganglionnaire; dans l’invertébré, point de véritable cerveau , point de moelle épinière, et rien qui représente ces organes importants. Comment supposer une combinaison entre deux ordres de choses séparés d’une manière si absolue? Cette combinaison, poumons paroître impossible, le sera-t-elle pour la nature? La partie qui traite des Mollusques dans le savant ouvrage de Lamarck commença à pa- roître en 1818, et elle fut terminée en 1822. Dans cet intervalle, un cruel malheur vint SANS OPERCULE. i65 éprouver notre grand naturaliste, qui, plus que personne, avoit besoin de sa vue exercée pour continuer et terminer les observations nécessaires à l’accomplissement de sa tâche : il perdit la vue, et ne put reprendre ses travaux qu’après avoir été frappé d’une cécité com- plète. Aidé de sa fille qui lui donnoit toutes les explications nécessaires sur les objets de ses descriptions, et facililoit aussi ses recherches littéraires, il termina enfin cette grande en- treprise dans laquelle il s’est montré l’heureux rival de Linné. Cette œuvre 1 a placé si haut, qu’aucun naturaliste jusqu’ici n’a pu l’égaler, non seulement dans la grandeur des conceptions, mais même dans la beauté et l’harmonie des détails. Admirateur du génie de Linné, Lamarck s’astreignit dans tous ses travaux à la forme linnéenne, si utile, si indispensable même, quand on veut comparer les divers degrés de la classification méthodique, et quand il s’agit aussi de comparer minutieusement les espèces pour les reconnoître et les distinguer. Cette forme simple a l’immense avantage de présenter, dans l’espace le plus court , tout ce qu’il est indispensable de savoir sur les familles, les genres et les espèces. La classification des Mollusques devint beaucoup plus parfaite dans son ensemble que dans les ouvrages précédemment publiés par Lamarck. L’ordre des Gastéropodes, comprenant autrefois tous les Mollusques nus et les Mollusques à coquille, fut malheureusement brisé justement au point où existe la dé- monstration de l’impossibilité de cette brisure. En effet, l’ordre des Gastéropodes se ter- mine pour Lamarck à la famille des Limaciens, et celui des 'frachélipodes commence à la famille des Colimacés; l’intersection venant se placer dans une série non interrompue de modifications qu’il est impossible de briser à moins d’en venir à un moyen arbitraire et arti- ficiel. Au reste, cette création des Trachélipodes étoit réellement superflue, ainsi que l’expé- rience est venue le démontrer, car elle n’a été adoptée par aucun conchyliologiste , même parmi ceux qui sont devenus les plus ardents admirateurs de Lamarck. La famille des Lima- ciens renferme cinq genres dans le dernier ouvrage de Lamarck : ce sont les Onchidies, les Parmacelles, les Limaces, les Testacelles et les Vitrines. Le genre Onchidie renferme à la fois des animaux terrestres et des animaux marins ; avec les premiers, le genre Vaginule a été créé. Les autres genres sont suffisamment connus, et d’ailleurs Férussac et nous-même avons exposé toutes les généralités qui les concernent. La famille des Colimacés est beaucoup plus étendue , parce que Lamarck y a rassemblé tous les Mollusques terrestres à coquilles qui respirent l’air en nature. Il a divisé cette famille en deux sections. Dans la première sont réunis tous les genres dont les animaux portent quatre tentacules à la tête; dans la deuxième section sont compris les genres à deux tentacules. Rien que cet exposé démontre que la famille des Colimacés n’est point naturelle. En effet , les Mollusques à deux tentacules , et qui respirent l’air , n’ont point une semblable organisation à celle de leurs congénères à quatre tentacules : ce sont les Auricules, les Cy- clostomes , et dans ce dernier genre particulièrement, le manteau, largement ouvert en avant, n’est plus disposé en forme de collier comme dans les Hélices. Chez ces animaux, l’organe de la vision n’est plus situé au sommet des tentacules, mais il en occupe la base , et il est à la surface de la peau. Dans la première série des genres , nous recontrons celui nommé Hélicine. Lamarck n’en connoissoit pas complètement les caractères ; l’animal n’avoit point encore été vu, et cet animal, ainsi que celui des Cyclostomes, ne porte que deux tentacules sur la tête. Mais Lamarck n’ignoroit pas que la coquille est fermée d’un opercule , et , d’après ce fait important, il auroit dû soupçonner une grande différence d’organisation entre les Hélicines et les Hélices. Ce genre Hélicine doit donc passer dans le voisinage des Cyclostomes, faire partie de la même famille, et se ranger avec lui non loin des Turbo, avec i66 PULMONÉS lesquels ces animaux ont de l’analogie. Ces divers genres, éliminés de la famille des Colimacés, celle-ci resteroit composée de huit genres rangés dans l’ordre suivant : Hélice, Carocolle, Anostome, Maillot, Clausilie, Bulime, Agathine et Ambrette. Tous ces genres, admis par Lamarck, n’ont pas une égale valeur zoologique. Les Carocolles, par exemple, ne diffèrent en rien des autres Hélices, la présence d’un angle sur le dernier tour de la coquille n’ayant aucune influence et n’apportant aucune modiflcation dans l’organisation des animaux. D’ailleurs, comme nous l’avons démontré l’un des premiers, les Carocolles et les Hélices se rattachent entre elles par un nombre considérable d’intermédiaires qui ne laissent aucune limite naturelle entre les deux genres. Nous pourrions en dire autant des Bulimes et des Agalhines, et plus d’une fois nous aurons occasion, dans le cours de cet ouvrage, de démon- trer que tous les genres de la famille des Hélices se lient les uns aux autres de la manière la plus intime. Quoi qu’il en soit, Lamarck avoit su apprécier l’ensemble des caractères des coquilles terrestres, et, dès le commencement de ses travaux , les avoit groupés en genres assez naturels pour qu’ils survécussent à toutes les- tentatives que l’on a faites pour les dé- truire et les remplacer. La publication de V Histoire naturelle des animaux sans vertèbres étoWâ ^einesicheyée, lorsque M. de Férussac, se préparant à doter la science du grand ouvrage de son père, auquel il vou- loit apporter tous les perfectionnements que l’état actuel de la science comportoit , en com- mença la publication en 1820, et donna en même temps à ses souscripteurs un Prodrome général de sa classiûcation , auquel il ajouta, deux années plus tard, les tableaux systéma- tiques des animaux mollusques classés en familles naturelles. Dans ces deux parties de ces travaux, Férussac a largement exposé, non seulement la classification des animaux Mol- lusques terrestres et fluviatiles, mais encore l’arrangement méthodique de tous les Mol- lusques connus, désirant, par ce moyen, faire apprécier à ses lecteurs comment les Mol- lusques terrestres et fluviatiles, dont il devoit s’occuper exclusivement, se trouvoient enchaînés avec leurs congénères les habitants des mers. Il ne nous appartient pas , dans cet ouvrage, défaire la critique des opinions de Férussac; nous l’avons faite ailleurs avec la plus grande indépendance, et guidé par le plus pur intérêt de la science. L’expé- rience a fait voir jusqu’à quel point étoient fondées nos observations. Après avoir été accueillie avec une sorte d’engouement, la classification de Férussac est tombée peu à peu, non seu- lement à cause d’une nomenclature peu usitée jusqu’alors dans les sciences naturelles, mais surtout par l’impossibilité d’en faire une application rigoureuse à mesure que la science s’est enrichie par de nouvelles observations. Férussac, en effet, avoit cherché à reconstituer un grand genre Hélice à l’instar de celui de Linné; mais ce grand genre devoit subir de nombreuses coupures auxquelles, à l’exemple de Cuvier, il appliqua la dénomination de sous-genres. Un assez grand nombre de ces sous-genres coïncident avec plusieurs genres déjà auparavant établis; il en trouva le nombre insuffisant, et en ajouta d’autres aux- quels personne n’avoit songé jusqu’alors. En les proposant , l’auteur avoit la prétention de former par leur moyen des groupes parfaitement naturels, et suffisamment bien caractérisés pour atteindrecebut. Malheureusement, la nature même des choses trahit la bonne volonté de Férussac. Dans les Hélices proprement dites, la nature s’est plu aux combinaisons les plus inattendues ; aucun caractère n’a une fixité absolue : employé à circonscrire un sous-genre, tel caractère se représente dans un sous-genre voisin ; essentiel dans le premier cas, sa va- leur disparaît dans le second. Alors de dcux^choses l’une , ou il doit avoir une égale valeur partout, ou il ne doit en conserver nulle part. SANS OPERCULE. 167 On peut le dire avec certitude aujourd’hui, le genre Hélice conçu à la manière de Lamarck, en y joignant les Carocolles, est naturel dans son ensemble, mais on ne peut former à ses dépens aucune division véritablement naturelle. Telle est la conséquence à laquelle conduit l’examen de tous les démembrements faits aux dépens des Hélices. La science, en se perfectionnant, laissa apercevoir dans la classiûcalion conchyliologique générale, pro- posée par Férussac, un défaut assez grave, consistant dans la combinaison, quelquefois peu heureuse, de deux méthodes qui s’excluent par leurs principes, celle de Cuvier et celle de Lamarck. Chercher à les combiner, n’étoit peut-être pas le moyen de les perfectionner l’une ou l’autre ; néanmoins quelques combinaisons heureuses résultèrent des efforts de Férussac, et l’on peut dire que c’est à lui que l’on doit cette immense impulsion donnée depuis i8ao jusqu’à nos jours à l’étude des Mollusques terrestres et fluviatiles. Par son ac- tivité , il créa partout des explorateurs empressés qui , en peu d’années , doublèrent le nombre des espèces connues. Le commencement de l’ouvrage qu’il avoit entrepris , par sa belle exécution étoit bien digne d’attirer l’attention des gens du monde aussi bien que celle des naturalistes : un grand nombre de personnes s’intéressèrent à son succès, et partout on se fit un devoir et un plaisir d’ajouter aux immenses matériaux rassemblés depuis longtemps par Férussac. Pour prouver combien ce savant exerça d'influence sur les naturalistes, il suffira de rappeler qu’en 1822 son Prodrome contenoit environ six cents espèces de Mol- lusques terrestres seulement , sur lesquelles deux cent soixante-dix absolument nouvelles. A la mort de Férussac , et d’après le Catalogue de sa collection , dressé par son ami M. Rang, le nombre des espèces s’étoit élevé à plus de mille en moins de quinze ans. La collection de l’auteur, la plus riche à cette époque, étoit presque doublée. L’un de nos grands naturalistes, l’émule de Cuvier, son successeur dans la chaire d’ana- tomie comparée au Muséum d’histoire naturelle, M. de Blainville, dont la perte récente laisse une plaie vive et toujours ouverte dans la science, s’occupa avec ardeur de l’étude des Mollusques , dans le but de présenter, à la manière de Cuvier , un arrangement général des animaux; mais attiré vers cette étude attrayante par une prédilection spéciale, il se chargea de tous les articles de malacologie dans le grand Dictionnaire des sciences naturelles. L’article Mollusque lui donna une occasion de présenter l’ensemble de ses idées de classi- fication , et cet article, augmenté et corrigé, parut, en i8a5, sous le titre de Manuel de malacologie et de conchyliologie (1). Dans son ensemble, la méthode adoptée par de Blain- ville se rapproche beaucoup de celle de Cuvier; il y introduit des améliorations dues h ses propres observations. Ayant vu et disséqué beaucoup de Mollusques que Cuvier ne connut pas, il put déterminer plus rigoureusement la place de genres restés incertains avant lui. De Blainville choisit pour base des grandes divisions de sa méthode les modifications des organes de la génération. Il trouve chez les Mollusques les trois combinaisons connues : chez les uns , hermaphrodisme complet ; chez les autres, un hermaphrodisme incomplet, c’est-à-dire les animaux portant les deux sexes, mais ayant besoin d’un accouplement réci- proque; les troisièmes, enfin, ayant les sexes complètement séparés , ainsi que cela existe chez tous les animaux vertébrés. Ces derniers sont des Mollusques dioïques , les seconds (1) Manuel de malacologie et de conchyliologie y contenant : une histoire abrégée de cette partie de la zoologie, etc.; 2” des principes de conchyliologie ; 3o un système général de malacologie, tiré à la fois de Tani- mal et de sa coquille, par M. Ducrotay de Blainville. Paris, 1825, i vol. in-S** de 647 pages, accompagné d'un atlas de 100 planches. i68 PÜLMONÉS sont monoïques , et c’est parmi ceux-ci que viennent naturellement se ranger les Mollusques terrestres et fluviatiles. De chacune de ces modifications, M. de Blainville forme une sous-classe dans la grande classe des Mollusques, comprenant dans son ensemble les Mollusques céphalés et les acéphalés de Lamarck. La seconde sous-classe commence par l’ordre des Pulmohranches, auquel appartiennent sans exception tous les Mol- lusques terrestres, fluviatiles ou marins, qui reçoivent l’air en nature sur un appareil branchial d’une organisation spéciale. Les Pulmohranches aquatiques commencent la série par la famille des Lymnacés, contenant les Lymnés, les Physes et les Pla- norbes. Vient ensuite la famille des Auriculacés, dans laquelle se trouve un genre ma- rin, celui des Pyramidelles , qui est réellement Pectinibranche. La troisième famille est celle des Limacinés ; elle représente assez exactement l’ancien genre Hélix de Linné. M. de Blainville y rassemble à la fois deux des familles de Lamarck, celle des Colimacés et celle des Limaciens. M. de Blainville craignoil avec raison de briser artificiellement, comme l’avoit fait Lamarck , une série d’animaux dont toutes les parties sont fortement liées entre elles ; seulement il a soin de diviser cette famille très étendue en deux groupes : le premier reproduit fidèlement la famille des Colimacés de Lamarck, et le deuxième la famille des Limaces. Si l’on compare ce que nous avons dit de la méthode de Cuvier à ce que nous avons exposé de celle de Blainville , on s’apercevra aisément qu’elles ne diffèrent en rien d’important pour ce qui a rapport aux Mollusques qui nous occupent. Les Familles naturelles (i), publiées en par Latreille , le premier entomologiste de ce siècle, n’exercèrent presque aucune influence sur la méthode conchyliologique. S’entourant de tous les documents publiés avant lui, il chercha à perfectionner une classification dans laquelle se retrouvent les principes fondamentaux de celle de Cuvier. Une nomenclature un peu différente, quelquefois mieux appropriée, est le seul mérite d’un ouvrage dans lequel ne paroît aucun fait nouveau , intéressant pour la science. Nous n’aurons donc pas à nous arrêter longtemps à cet ouvrage , dans lequel les coquilles terrestres constituent un ordre entier sous le nom de Pulmonés. 11 est partagé en trois familles : les Nudilimaces , les Géoco- chlideset les Lymnocochlides. Chacune de ces familles correspond assez exactement à ce que Lamarck a nommé Limaciens, Colimacés et Lymnéens. On y trouve déplus que dans Lamarck quelques uns des genres nouveaux proposés soit par Férussac, soit par de Blainville. Nous passons sous silence un assez grand nombre d’ouvrages qui parurent à la même époque, et dans lesquels les Mollusques terrestres sont trop brièvement mentionnés pour avoir exercé la moindre influence sur la méthode envisagée d’une manière générale. D’ail- leurs ces ouvrages, consacrés pour la plupart à des faunes locales, se sont contentés de l’une des méthodes les plus accréditées pour ranger les familles , les genres et les espèces. Quelques unes des parties de Y Encyclopédie méthodique étaient restées inachevées, et celle des Vers, entre autres, commencée par Bruguière depuis plus de trente ans, n’avoit point trouvé de continuateurs, lorsque Bory de Saint-Vincent et Lamouroux se chargè- rent de traiter dans un Dictionnaire supplémentaire de toute la partie des Zoophytes com- prise du temps de Bruguière dans la classe des Vers. Lamarck s’éloit promis de continuer tout l’ouvrage : il vouloit d’abord achever son Histoire des animaux sans vertèbres, puis la découper en dictionnaire, et faire toutes les additions nécessaires pour lui donner une étendue con- (i) Familles naturelles du règne animal^ exposées succinctement dans un ordre analytique avec Vindication de leurs genres^ par M. Latreille. Paris, 1826, i vol. in-8° de 570 pages. SANS OPERCULE. 169 venable, en rapport avec celle du commencement de l’ouvrage; mais il fut arrêté dans ce projet par la fatale cécité qui le frappa dans les dernières années de son existence. Lorsque Lamarck eut renoncé à une coopération si utile dans l’intérêt même de l’ouvrage , nous con- sentîmes à nous charger de la continuation du Dictionnaire conchyliologique{\), ouvrage dans lequel, après avoir repris toute la série depuis le commencement de l’alphabet, nous dûmes traiter de tous les genres connus à cette époque. Tout ce qui a rapport aux Mollusques terrestres et fluviatiles y est présenté isolément à chacun des genres qui les concerne; puis, dans un article général, nous avons exposé, à la suite de considérations étendues sur l’or- ganisation des Mollusques , des tableaux de classification de ces animaux , dans lesquels nous avons cherché à ajouter quelques perfectionnements à la méthode de Lamarck. Nous divi- sons les Pulmobranches en cinq familles ; les Limaciens, les Colimacés, les Hélicinés, les Lymnéens et les Auriculacés. Les deux premières correspondent à celles de Lamarck; seu- lement, dans la seconde, nous faisons rentrer les Carocolles dans les Hélices, les Agathines dans les Bulimes, les Clausilies dans les Maillots : par conséquent, cette famille, au lieu de neuf genres , n’en contient plus que six. Nous avons eu tort d’intercaler parmi les Pulmo- branches la famille des Hélicinés , qui ne lui appartient réellement pas ; mais nous attachions alors une importance trop grande à l’organe de la respiration , et surtout aux conditions spéciales et physiologiques dans lesquelles il exerce ses fonctions. 11 nous paroissoit peu im- portant qu’un animal respirât par une ouverture petite et latérale , ou par une large fente cervicale, ouvrant son manteau de la même manière que chez les Pectinibranches. Cependant ce caractère a une plus grande valeur que nous ne nous l’imaginions , puisque les animaux qui l’offrent ont les sexes séparés, ils ne sont point monoïques, comme les autres Pulmonés terrestres. En traitant des Héliçes, nous fûmes bientôt convaincu de l’impossibilité de réaliser, aux dépens de ce genre, des groupes réellement naturels; nous aperçûmes dans l’ensemble une progression régulière dans les modifications de la forme extérieure; nous disposâmes la série générale des espèces depuis les plus aplaties et les plus discoïdes, jus- qu’aux trochiformes et aux subturriculées, rapprochées des Bulimes en passant par tous les intermédiaires. 11 nous fut possible de partager en plusieurs groupes artificiels la série générale, et d’appliquer à chacun des groupes la méthode dichotomique, si utile- ment employée par beaucoup d’autres naturalistes, pour arriver plus facilement et plus sûrement à la dénomination de l’espèce que l’on cherche. Cette méthode artificielle nous offroit ce double avantage de faire voir dans leur ensemble les modifications de la forme extérieure, et de démontrer ensuite que dans chaque groupe se répètent invariablement des modifications plus spéciales, et sur lesquelles Férussac a fondé un assez grand nombre de ses sous-genres. C’est ainsi que l’on retrouve partout des espèces à ouverture simple et des espèces à bouche dentée ; des espèces ombiliquées et d’autres sans ombilic ; les unes ayant une carène sur le dernier tour, les autres ayant le dernier tour arrondi, etc. Nous avons donc été le premier à faire une tentative , imparfaite sans doute , puisqu’elle remonte à une époque où le genre Hélice étoit beaucoup moins nombreux qu’il ne l’est aujourd’hui , mais qui a eu du moins le mérite d’indiquer aux naturalistes une autre route que celle dans laquelle Férussac s’étoit égaré. (i) Encyclopédie méthodique, histoire naturelle des vers. Mollusques, par Bruguière, avec une centurie de planches par Lamarck, continuée par G. -P. Deshayes. Paris, i83o-i832, t. II et III, 2 vol. 10-4». L’ouvrage forme 3 vol., avec 3 vol. de 488 planches. 22 i7« PULMONÉS Depuis longtemps, la première édition du Règne animal étoit épuisée; une réimpression eût été insuffisante , Cuvier le comprit , et , sollicité d’ailleurs par tous les amis de la science, il prépara vers i83o (i), peu d’années avant sa mort, si désastreuse pour la science, une deuxième édition du même ouvrage. On espéroit trouver, mis en harmonie dans l’ordre méthodique de l’auteur , tous les faits nouveaux et importants dont la zoologie s’étoit enri- chie depuis une quinzaine d’années. L’Allemagne, restée stationnaire, avoit enfin pris un essor remarquable sous l’influence des Oken, des Carus, des Meckel, des J. Mûller, etc., et l’Angleterre elle-même , retardée peut-être dans le mouvement vers la zoologie par un atta- chement trop étroit au système de Linné, commençait à produire des travaux importants pour la physiologie et l’anatomie comparée. De grands voyages scientifiques avaient été en- trepris en France, et leurs résultats étaient féconds, non seulement pour les sciences phy- siques, mais encore pour toutes les branches de l’histoire naturelle. Cuvier étoit considéré, avec juste raison, comme le seul homme en état de coordonner tous les résultats de ce grand mouvement scientifique, et l’on comptait sur cette nouvelle édition du Règne animal pour voir se réaliser les résultats les plus substantiels dont la zoologie proprement dite s’étoit enrichie. Tous les zoologistes accueillirent cette nouvelle édition avec le plus grand em- pressement ; mais, il faut en convenir, elle produisit beaucoup de déceptions, car on s’aper- çut facilement combien Cuvier, mêlé depuis bien des années aux affaires politiques, étoit peu au courant de ce qui s’étoit fait autour de lui. Conservant invariablement la forme qu’il avoit choisie pour la première édition, et souvent obligé , par l’abondance même des matières , d’ajouter des divisions à celles qu’il avoit con- çues, il fut entraîné à superposer à plusieurs de ses sous-genres jusqu’à trois ou quatre autres sous- divisions ayant à peu près une semblable valeur à celle du sous-genre lui-même. Ceci se remarqua particulièrement dans la classification des Oiseaux ; quant à celle des Mol- lusques, elle a subi de bien faibles changements. Et cependant, il faut le dire, la conchylio- logie étoit l’une des parties de la zoologie qui auroit e.xigé les plus nombreuses améliora- tions. Beaucoup étoit alors praticables. Si Cuvier s’étoient entouré de tous les matériaux nouvellement rassemblés, et si surtout il avoit voulu se livrer à l’étude attentive des co- quilles, il auroit pu adopter un assez grand nombre de genres nouveaux, dont l’absence laisse sa méthode très incomplète, et par là insuffisante. Les Gastéropodes, qui dans la première édition commençoient par les Nudibranches, ont à leur tête les Pulmonées dans la deuxième édition. Ces animaux sont, comme précédemment, partagés en Pulmonés terrestres et en Pul- monés aquatiques. Comme précédemment , Cuvier n’y admet non plus que quatre genres, et ils sont invariablement les mêmes; seulement, au nom de Clausilie de Draparnaud, il substitua celui de Nonpareille. Le nombre des sous-genres s’est accru; il a ajouté les Arions, les Limas et les Vaginules parmi les démembrements des Limaces. Parmi ceux des Escargots, il a partagé les Bulimes.en terrestres et en Bulimes proprement dits, divisions que nous comprenons difficilement , et il en a retiré les Scarabes pour les transporter , à titre de genre, parmi les Pulmonés aquatiques. Assurément, en i83o, on devoit espérer de Cuvier quelque chose de plus parfait sur l’ensemble des Mollusques terrestres et fluviatiles. Les travaux de Lamarck et de Férussac pouvaient conduire à une distribution qui fût l’expression réelle de l’état de la ( 1 ) Le règne animal distribué d'après son organisation , pour servir de base à V histoire naturelle des animaux et d introduction à Vanatomie comparée^ par G. Cuvier, nouvelle édition augmentée. Paris, i83o, 5 vol. in-3. SANS OPERCULE. 171 science. Il auroit fallu , pour maintenir cette sorte de statu scientifique , que Cuvier, saisissant de nouveau son scalpel investigateur, eût fait l’anatomie des divers types des Mol- lusques terrestres, et eût démontré par ce travail la similitude parfaite de tous ceux de ces animaux pour lesquels différents genres avoient été créés par Lamarck et par Férussac. Ce travail eût été facile pour Cuvier; mais s’il l’avoit entrepris, il auroit eu des résultats très différents de ceux exposés dans la deuxième édition du Règne animal. Nous avons compris dans nos travaux pour Y Encyclopédie que cette base manquoit absolu- ment à cette partie intéressante de la conchyliologie. Espérant alors pouvoir rassembler des matériaux suffisants pour poursuivre cette entreprise, nous commençâmes nos investigations anatomiques sur les Mollusques terrestres par l’un de ceux qui se trouvent facilement aux en- virons de Paris, et dont l’organisation n’étoit point connue. Les animaux du genre Ambret te (1) nous offrirent, pour l’anatomie comparée du type des Hélices, plusieurs faits intéressants tou- chant la disposition des organes de la génération. Ces nouvelles observations nous firent entre- voir la possibilité de découvrir dans l’organisation profonde des animaux terrestres des carac- tères propres à distinguer un certain nombre de genres. M. Quoy , au retour de son deuxième voyage , nous communiqua généreusement quelques animaux de Bulimes conservés dans la liqueur. Malgré leur contraction violente , nous parvînmes à en faire la dissection , et nous découvrîmes chez ces animaux une disposition particulière des organes de la génération. L’animal d’une Agathine nous fut communiqué par le même savant, et nous offrit des carac- tères identiques avec ceux des Bulimes. Cuvier avoit fait remarquer dans son anatomie des Limaces et des Hélices une très grande ressemblance dans les organes générateurs de ces animaux. L’identité n’étoit cependant pas complète, car chez toutes les véritables Hélices il existe toujours un double organe qui manque chez les Limaces, et cet organe, Cuvier l’a désigné sous le nom de glande multifide. H est, en effet, composé d’un nombre de digitations variables selon les espèces , se réunissant en un pédicule commun, lequel vient s’ouvrir de chaque côté du cloaque. Chez les Ambrettes, ainsi que chez les Bulimes, il a complètement disparu. Par conséquent, à cet égard du moins, les animaux dont nous par- lons ont plus de rapport avec les Limaces qu’avec les Hélices. Dans les Limaces et les Hélices, le canal déférent entre dans la gaîne de l’organe excitateur vers le milieu de sa longueur. Il en est de même chez les Bulimes et lesÂgathines,par conséquent ces animaux ne diffèrent des Hélices que par l’absence des vésicules multifides; tandis que chez les Ambrettes, le canal déférent vient s’ouvrir au sommet de la gaîne de l’organe excitateur. Par cela seul , ce genre se distingue nettement de tous ceux qui sont jusqu’alors connus. Pour amener la science au degré de perfection qu’elle réclame, il faudroit poursuivre les recherches anatomiques, non seulement sur quelques uns des types principaux des Mol- lusques terrestres, mais s’appesantir surtout sur l’anatomie du plus grand nombre possible des espèces dépendant des grands genres, pour constater quelle est la valeur réelle de ces modifications dans l’organe générateur dont nous avons exposé les principales. Il se pourroit, en effet, que l’on trouvât, anatomiquement parlant, de véritables Bulimes parmi les Hélices, et aussi de véritables Hélices parmi ce que l’on regarde comme des Bulimes, d’après la forme de la coquille. Ces investigations promettent encore aujourd’hui beaucoup do résultats in- (i) Anatomie comparée des divers types de Mollusques aW'ihaés au grand genre Hélix. Premier Mémoire : Anatomie de /'Hélix putris, L. (genre Succinea des auteurs), par G. -P. Desbayes [Annales des sciences nota-' relies^ t. XXU, p. 345). 172 PULMONÉS téressants que nous-même aurions recherchés avec persévérance si nous avions pu nous pro- curer les matériaux nécessaires à de semblables travaux. L’assiduité des naturalistes ne s’étoit point ralentie au sujet des faunes conchyliologiques locales. Draparnaud, comme nous l’avons vu, avoit donné, l’un des premiers, l’exemple de ces investigations qui avoient fait pressentir tout leur intérêt pour la science dans un avenir prochain. Le résultat des recherches ardentes qu’il fit naître fut d’ajouter un grand nom- bre d’espèces à celles qu’il a fait connaître. M. Michaud, officier distingué, joignant au mé- rite du naturaliste la possibilité de parcourir la France dans presque tous les sens, consacra un assez grand nombre d’années à rechercher nos espèces françaises, dans le but de publier un complément à l’ouvrage de Draparnaud, devenu trop incomplet pour donner une idée satisfaisante de la richesse réelle de notre sol en Mollusques terrestres et fluviatiles. Beau- coup de naturalistes de nos départements, avec lesquels M. Michaud se mit en rapport, con- coururent puissamment à perfectionner son œuvre; cet ouvrage parut en i83i (i). M. Mi- chaud s’astreignit naturellement à la méthode de Draparnaud, inscrivant les espèces déjà connues, et intercalant dans leurs rapports les plus naturels les espèces nouvelles. Trois planches très bien dessinées par M. Terver suffirent à la représentation des espèces nou- velles décrites par l’auteur. Ce complément, en favorisant l’étude des Mollusques terrestres et fluviatiles en France, eut aussi sa part d’influence sur les progrès que fit chez nous cette étude, et l’on vit bientôt paraître un assez grand nombre de monographies départementales, traitant spécialement des Mollusques terrestres et fluviatiles. M. G. Pfeiffer, en Allemagne, entreprit aussi sur la même matière un travail plus com- plet que celui de Draparnaud et de M. Michaud. En 1821 (0), ce savant naturaliste fit pa- raître la première livraison d’un grand ouvrage qu’il termina en 1828, et dans lequel il ne se contenta pas de décrire les espèces avec soin; après en avoir revu la synonymie, il y ajouta des observations pleines d’intérêt sur les mœurs des Mollusques, leur génération, leur développement, préparant ainsi avec patience d’excellents matériaux pour la physiologie générale. L’ouvrage de M. Pfeiffer est le plus complet que possède l’Allemagne, et sa belle exécution le rend précieux à tous les naturalistes, amis de la science et des bonnes obser- vations. A la suite des travaux de Montagu, de Maton et Racket, et de plusieurs autres natura- listes, l’Angleterre ne voulut pas rester en arrière du continent, et l’on vit paraître succes- sivement des faunes conchyliologiques locales, semblables à celles qui avoient été publiées enFrance. Mais les naturalistes anglais, n’ayant pas eu connaissance de la publication des ta- bleaux de Draparnaud en 1801 , crurent avoir le droit de revendiquer en faveur de Montagu la dénomination d'un très grand nombre d’espèces communes à la France et à la Grande- Bretagne. Il devenoit difficile d’établir une concordance synonymique pour un certain nombre d’espèces, mais aujourd’hui cette concordance a été presque entièrement rétablie par les travaux récents des naturalistes anglais. En i83i, 'furton (3) résuma toutes les (1) Complément de C Histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles de la France y de Draparnaud^ par M. Michaud. Verdun, i83i , in-4° de ii6 pages et 3 planches lithogi'aphiées, (2) Naturgeschichte deutscher land and Süsswasser Mollusken, i'"* livraison, Weimar, 1821, i34 pages, 8 planchesi livraison, Weimar, iSaS, 40 pages, 8 planches; 3« livraison, Weimar, 1828, 8'j pages, 8 planches. (3) Manual of the land and jresh-water shells oj the British islands^ arranged according to the more modem Systems of classification , and described from perfect specimens in the nuthoFs cabinet; with colourcd plates of SANS OPERCULE. 173 observations faites avant lui, dressa le catalogue des espèces anglaises, et donna à chacune d’elles une figure en couleur, suffisante pour la faire reconnaître à des yeux peu exercés. Nous ne parlerons pas d’un certain nombre de genres nouveaux, empruntés à Leach, et in- troduits parmi ceux de Draparnaud. Ces genres se trouvent naturellement mentionnés et jugés dans les généralités où nous avons exposé l’histoire des genres que nous avons con- servés. L’un des plus recommandables zoologistes de la Grande-Bretagne, auquel la conchyliologie doit de nombreux et d’importants travaux, M. Gray, améliora beaucoup l’ouvrage de 'Purton, dans une nouvelle édition qu’il publia en 1840, et dans laquelle il rassemble tout ce que vingt ans de recherches assidues avoient fait découvrir de Mollusques sur le sol des îles Britanniques. Presque tous les naturalistes qui entreprennent des voyages de long cours s’arrêtent en passant aux îles Canaries, et particulièrement à Madère, où ils font des recherches toujours incomplètes, parce qu’ils ne peuvent y consacrer qu’un petit nombre de jours. Il fallait un naturaliste sédentaire qui entreprît des recherches assidues sur les Mollusques de cette île pour que l’on pût enfin se faire une juste idée en Europe de la faune conchyliologique de ce pays, et de son analogie, soit avec la faune d’Europe, soit avec celle des diverses parties du continent africain. Un excellent travail de M. Lowe (i), aussi précieux pour les botanistes que pour les zoologues, est venu combler celte lacune en faisant connaître un grand nombre d’espèces entièrement nouvelles, mêlées à quelques unes de celles qui vivent encore dans le midi de l’Europe, et particulièrement en Espagne et en Portugal. Il faudroit étudier avec un soin non moins minutieux les productions de la partie la plus voisine du continent afri- cain, pour déterminer le nombre et l’importance des espèces absolument particulières à Madère. Ces études ont un bien plus grand intérêt qu’on ne se l’imagine le plus habituellement. Comment, en effet, une faune, une flore peuvent-elles s’établir sur un point isolé, au milieu de l’Océan, loin des continents, et pourquoi cette flore et cette faune ont-elles des rapports avec telle ou telle contrée plus ou moins rapprochée? Vient la question de savoir si, ainsi que l’ont pensé plusieurs naturalistes, ces îles sont les restes d’un vaste continent, de l’Atlantide, submergé à une époque où l’homme a pu en conserver le souvenir, ou bien s’il suffit de con- ditions déterminées d’existence , pour entraîner nécessairement l’apparition de plantes et d’animaux appropriés à ces conditions. Vient encore cette supposition de transports fortuits, et à de très longues distances, des genres, des espèces, existant déjà sur les con- tinents les plus proches. La solution de cesquestions n’est pas, comme on le voit, dénuée d’intérêt, et il seroit permis d’y atteindre au moyen de travaux consciencieux et longtemps continués, comme ceux dont M. Lowe a donné l’exemple. La géologie est venue apporter quelques lumières dans la question dont nous rappelons en passant l’importance, en faisant connaître ce fait d’une grande valeur, que les îles Canaries sont volcaniques et sont d’une apparition relativement très récente au sein de l’Océan. La question de leur population en every species , by W. Turton. Londres, i83i, i vol. iii-12, iSa pages, 10 planches, a' édition, augmentée par J. E. Gray. London, i84o, in-12 de 824 pages et 12 planches. ( I ) Primitiœ jaunce et florce Maderœ et Portus-Sancti , sive species quædam novœ vel hactenus minus rite co- gnitœ animaliumetplantaruminhisinsulisdegentium breviter descriptce.CdxahtïA^e, i83i. 1 vol. in-4“, 66 pages, 6 planches. (Extrait des Transactions de la Société philosophique de Cambridge.) 174 PÜLMONÉS plantes et en animaux reste donc encore pendante devant la science et attend une so- lution. Si le premier voyage de circumnavigation de MM. Quoy et Gaimard ne produisit pas des résultats très considérables pour la science conchyliologique, ces naturalistes, animés du zèle le plus louable, voulurent tenter les nouveaux hasards d’une longue navigation et entreprirent une seconde fois le tour du monde. C’est alors que ces savants naturalistes accumulèrent d’innombrables trésors, plus abondants que tous ceux rapportés jusqu’alors par tous les na- turalistes navigateurs qui les avoient précédés. Chargés de doter la science des résultats deleur pénible investigation, ils commencèrent en i83o et poursuivirent jusqu’en 1 834 la publication de leur grand ouvrage, la Zoologie du Voyage de l’ Astrolabe (i). Instruits cette fois des lacunes existant dans la science, MM. Quoy et Gaimard s’appliquèrent avec un soin particulier à la recherche des animaux inconnus, appartenant pour la plupart à des types de genres dont les coquilles sont abondamment répandues dans toutes les collections. Les voyageurs ne se font pas en général une idée bien nette de l’état de la science ; ils recherchent avec empres- sement les objets les plus rares dans toutes les contrées, et ce sont souvent les plus com- munes qu’il faudroit étudier avec le plus de soin, parce qu’elles sont en réalité les moins connues. Tous les voyageurs qui se succèdent dans les mêmes régions négligent les objets vulgaires, parce qu’ils supposent que leurs prédécesseurs ont dû les recueillir en abon- dance et les faire connoître. Chacun faisant le même raisonnement et accomplissant la même action, les objets les plus communs dans la nature restent quelquefois pen- dant longtemps d’une extrême rareté dans nos collections. Les naturalistes qui ont fait partie de l’expédition scientifique de l’Astrolabe ont évité cette faute de leurs prédéces- seurs ; ils ont dessiné sur le vivant un très grand nombre de Mollusques de toutes les classes, et ils ont par là contribué, soit à affermir des genres que l’on croyoit douteux, soit à démontrer l’inutilité de quelques autres, que, d’après la coquille, on croyoit suffisamment fondés. MM. Quoy et Gaimard portèrent beaucoup d’attention à la recherche des Mollusques terrestres et fluviatiles ; leur ouvrage en renferme un grand nombre de toutes les régions qu’ils ont parcourues. A Amboine, ils ont étudié l’animal de l'Hélice citrine, coquille remar- quable par son test mince, brillant, et offrant de nombreuses variétés de couleur. Ils ont remarqué à son sujet un fait intéressant : l’animal produit cette coquille lisse et brillante en renversant sur son péristome un lobe assez étendu de son manteau. Ils crurent cette orga- nisation semblable à celle de nos Vitrines, et ils placèrent cette espèce dans le genre de Dra- parnaud. Mais ils avoient oublié ce point important de l’organisation des Vitrines : chez ces animaux, en effet, outre un lobe destiné à polir la coquille , il existe en avant une véritable cuirasse, comparable à celle des Limaces, et ils sont ordinairement trop grands pour rentrer entièrement dans leur coquille. Les animaux d’un grand nombre d’Hélices, de Bulimes, de Partules, d’Agathines, furent publiés pour la première fois , et servirent à constater plus que jamais la ressemblance dans la forme extérieure des Mollusques de ces divers groupes. M. Gray s’aperçut de l’erreur de MM. Quoy et Gaimard, au sujet du rapprochement des Vitrines et de l’animal de l'Hélice citrine. Voyant dans cet animal quelques caractères que ne (i) Voyage de découvertes de l'Astrolabe, exécuté par l’ordre du roi pendant les années 1826 à 1829, sous le commandement M. J. Dumont d’Urville. Zoologie, par MM. Quoy et Gaimaid, 4 vol. en 6 parties in-S". i83o à i834j 2 vol. in-folio de planches. SANS OPERCULE. 176 présentent pas beaucoup d’autres Hélices, il proposa la création pour lui d’un genre nouveau, auquel il appliqua le nom de (1). Ce genre, accepté par quelques conchyliologues, fut rejeté par beaucoup d’autres , par l’impossibilité où l’on se trouve d’en déterminer rigoureusement les limites, ce développement du manteau se produisant insensiblement, et son existence ne laissant aucune trace appréciable sur la coquille ; on sait , du reste , que , dans un grand nombre de Mollusques à coquille vitrée, les lobes du manteau en question n’existent pas. De Férussac avoit inséré dans son Prodrome, et figuré dans cet ouvrage, une coquille du Brésil fort singulière par l’obliquité de son enroulement : elle est connue sous le nom de H. contusa, et Férussac a publié une figure de l’animal faite sur un dessin qui lui fut com- muniqué par M. Taunay. D’autres espèces vinrent s’ajouter à celle-ci , et offrirent une obliquité de l’axe bien plus considérable. M. Gray proposa pour ces espèces un genre auquel il donna le nom de Streptaxis (2). Ce genre a été adopté par un certain nombre de zoologistes, et nous le retrouverons dans l’ouvrage de M. Pfeiffer. Nous aurons occasion d’en examiner plus spécialement la valeur en traitant de YHelix contusa. On possédoit déjà sur les Mollusques de l’Europe un grand nombre d’ouvrages spéciaux ou de mémoires particuliers, presque tous d’un grand intérêt, mais malheureusement pas assez connus. Disséminés soit dans des journaux, soit dans des collections académiques , il est souvent impossible aux simples amateurs de réunir dans leur bibliothèque des docu- ments aussi dispendieux. On risquoit, et cela est arrivé plus d’une fois, de publier comme nouvelles des espèces décrites depuis longtemps, mais dont les descriptions se trouvoient pour ainsi dire égarées dans ces grands recueils scientifiques où il est souvent impossible d’aller les rechercher. M. Rossmaessler eut l’heureuse idée d’entreprendre la publication d’un ouvrage dans lequel il rassembla tous les Mollusques terrestres et fluviatiles de l’Eu- rope (3). Doué du double talent d’habile observateur et de dessinateur minutieux et exact, il imprima à son ouvrage ce double mérite tant recherché des naturalistes. Il est certain que celui qui a su décrire avec précision un objet d’histoire naturelle , en exposera les caractères distinctifs, par le dessin, avec plus d’exactitude qu’une personne étrangère aux sciences naturelles, surtout si, comme M. Rossmaessler, il a le mérite d’un artiste distingué. Le recueil de M. Rossmaessler remplace à lui seul un grand nombre d’ouvrages difficiles à se procurer. Outre les espèces anciennement connues, l’auteur en ajoute un grand nombre de nouvelles, et il n’a épargné aucun soin pour les faire connoître avec toute la perfec- tion que réclament leur petitesse et la difficulté de bien apercevoir leurs caractères. Le premier, M. Rossmaessler a ajouté les grossissements suffisants pour faire comprendre les caractères distinctifs des Clausilies, des Pupa, et de beaucoup d’autres petites co- quilles. Depuis longtemps, l’attention des naturalistes s’étoit dirigée vers cet admirable bassin de la Méditerranée, si heureux par son climat, d’une si étonnante fécondité sur tous les points de son pourtour. Linné y avoit puisé un assez grand nombre d’espèces, inscrites dès la (1) Characters oj a new genus of Molusca [Nanina), by J,-E. Gray. {Proceedings oj the zoological Society oj London^ i834j p. 58). (2) On a new genus oj land shellsy by J ,-E. Gray (Loudon’s Magazine oJ natural history^ t. 1,2® série, p. 4^4)- (3) Iconographie der land und Süssmsser Mollusken mit vorzüglicher Berücksichtigiing der Europdischen noch- nich abgehildeten alten^ von E. A. Rossmdssîer. Dresden und Leipzig, i835 à i844, l'i livi'aisons, petit iii-4o. 176 PULMONÉS 10' édition du Systema natures . Les naturalistes de l’Italie surtout ajoutèrent peu à peu des es- pèces nouvelles aux espèces linnéennes: Ch. Ulysses (1) pour les environs de Naples, Olivi pour l’Adriatique (2), X. Poli (3) et Delle Chiaje (4) spécialement pour le territoire napolitain. Risso(5) s’attacha aux productions des environs de Nice ; Porro (6), à celles del’Italie supérieure et subalpine. A ces travaux il faut ajouter ceux que nous avons entrepris sur les Mollusques de la Morée (7), ceux de Savigny sur l’Égypte (8), et enOn ceux de MM. Hemprich et Ehrenberg (9) sur les productions de la môme région. Nous ne parlons pas du grand ouvrage de M. Ruppel, parce que ce naturaliste, auquel on doit des observations d’un très grand intérêt, sur les Mol- lusques marins de la mer Rouge, a complètement négligé ceux qui habitent la terre. Une île méditerranéenne, devenue l’un de nos départements français, explorée par M. Payraudeau ( 1 o), a vu ses productions mises en lumière par cet observateur, auquel on doit le premier aperçu de la faune conchyliologique de la Corse. La Sicile, beaucoup plus étendue, attendoit un explo- rateur qui consentît à y séjourner assez longtemps pour en recueillir toutes les productions, en dresser le catalogue raisonné, et à faire connaître les espèces nouvelles par des descriptions et des figures : c’est la tâche à laquelle M. Philippi s’attacha. Ce savant l’accomplit avec succès-, car son livre, mtiiu\é Enumeratio molluscorum Siciliæ {i i), est devenu l’un des plus complets qui aient jamais été publiés sur un point aussi étendu que la Sicile. Aucune région n’étoit plus favorablement placée pour réunir en elle un si grand nombre d’êtres divers. Située sous un climat chaud, près d’un golfe profond et au centre d’une mer d’une fécondité presque inépuisable, elle présente dans son sol des accidents nombreux, parmi lesquels on doit tenir compte de ceux produits par l’Etna, dont les sommets sont couverts de neiges per- pétuelles. Aucun point en Europe, nous le répétons, n’étoit situé aussi favorablement que la Sicile pour posséder les plus nombreuses et les plus variées productions. Les Mollusques terrestres et fluviatiles sont abondants en Sicile, non seulement par le nombre des espèces, mais surtout par celui des individus de quelques unes d’entre elles. Quatre Limaces seulement, citées par M. Philippi sous le nom de Parmacelles, tendroient à (1) Travels through various provinces of the kingdom of Naples in 1789, by Charles Ulysses of Salis Mar- schlins. Traduit de l’allemaad par Anthony Aufrere. Londres, 1795. i vol. in-8®, Stypages, 9 planches. (2) Zoologia adriatica ossia catalogo ragionato degli animali del Goljo e delle Lagune di Venezia^ etc. Dell’A- bate Giuseppe Olivi. Bassano, 1792. i vol. in-4°, 334 pages, 9 planches. (3) Testacea atriusque Sicilice eorumque historia et anatome. Pai’mæ, 1794-1830, 3 vol. in-fol, avec 67 pl. (4) Memorie sulla storia et notomia degli animali senza vertebre del regno di Napoli^ di Stephano delle Chiaje. 4 vol. in-4®, 1823 à 1829 avec planches. (5) Histoire naturelle des principales productions de V Europe méridionale^ et particulièrement de celles des envi- rons de Nice et des Alpes maritimes^ par A. Risso. Paris, 1826. 5 vol. in-8° avec planches. (6) Malacologia terrestre efluviatile délia provincia Comasca, di Carlo Porro. Milan, i838, iSa pages, 2 planches. (7) Expédition scientifique de Morée (Zoologie, Mollusques)^ par G. -P. Deshayes. Paris, 183a. i vol. in-4", 9 pl. in-folio. (8) Expédition d'Egypte (Mollusques), par Savigny, grand in-folio. (9) Sjmholœ physicce seu icônes et descriptiones animalium evertebratorum, sepositis insectis^ quee ex itinereper Africam borealcm et Asiam occidentalem F.-G. Hemprich et C. G. Ehrenberg studio novee aut illustratœ re~ dierunt. Decas prima. Bevhn, 1 838, in-folio avec planches. ( I o) Catalogue descriptif et méthodique des Annélides et des Mollusques de Vile de Corse^ avec 8 planches, par B -C. Payraudeau. Parb, 1826. 1 vol. in-8°, 174 pages, 8 planches lithographiées. (il) Enumeratio molluscorum Siciliæ cumviventium tam in tellure tertiaria jossilium quæ in itinere suo obser- vavit auctor R. A. Philippi. Berlin, i836. i vol. in-4°, 267 pages, 12 planches. SANS OPERCULE. 177 faire croire que ces animaux n’ont pas été recherchés avec autant de soin que les autres pro- ductions. On doit supposer leur nombre plus considérable, quand on sait combien sont variées les conditions favorables au développement de ces Mollusques dans les lieux explorés par M. Philippi. Les Succinées, les Vitrines, les Daudebardia, sont représentés par un très petit nombre d’espèces, comme dans le reste de l’Europe. Quarante et une espèces d’IIélices sont mentionnées par M. Philippi à’une époque où nous en connaissions déjà une soixantaine. Il est vrai qu’un explorateur fort exercé, avoit rapporté à plusieurs reprises, de la Sicile, pour en faire le commerce, des collections considérables où nous avons choisi toutes les espèces qu’elles renfermoient. Les Bulimes, les Pupa, les Clausilies, les Agatbines, sont plus riches en espèces que d’autres localités méridionales ; mais, dans ce cas, M. Philippi, dans ses premières recherches, n’avoit pas été plus heureu- sement servi que pour les Hélices. Aussi, dans un deuxième voyage, pendant lequel l’auteur refît avec une nouvelle ardeur des recherches plus étendues, il augmenta de beaucoup son catalogue. Un second ouvrage(i), complément nécessaire du premier, fut publié en i844 sous le ti tre de Fauna molluscorum utriusque Siciliæ.Le nombre desHélices est porté à soixante-sept, celui des Bulimes à sept, les Pupa sont au nombre de six, et les Clausilies sont augmentées du double au moins, car les espèces furent portées à dix-sept. On seroit dans l’erreur si l’on supposoit cette partie de la faune conchyliologique dont nous venons de parler spéciale à l’île sur laquelle elle a été observée. Un très petit nombre d’espèces sont particulières à la Sicile ; les autres espèces se rencontrent dans le midi de l’Europe, particulièrement dans le nord de l’Afrique. Ces faits ne paroîtront pas extraordinaires à ceux des zoologistes qui savent combien sont semblables entre elles les espèces de Mollusques qui habitent les bords méditerranéens. On les retrouve aussi bien sur le versant européen que sur la rive africaine; quelques unes, à la vérité, subissent d’intéressantes modifications dans leurs distributions géographiques; nous en avons fait remarquer plusieurs exemples, lorsque nous en avons donné les descriptions spécifiques. La Sicile elle-même, sur son sol volcanisé, a fait éprouver à certaines espèces des changements vraiment extraordinaires, et pour lesquels la plupart des zoologistes, trompés, ont proposé des espèces particulières. Parmi les coquilles fluviatiles, il en est une que nous citerons avec intérêt : c’est une petite Cyrène de la grandeur du Cyclas rivicola; elle est le dernier témoin de son genre en Europe. Depuis le commencement du terrain tertiaire, des races nombreuses et variées de ce genre y sont accumulées. Déplacées aujourd’hui , les espèces habitent en abondance les régions chaudes de la terre. En étudiant les terrains tertiaires , et en remontant dans la série des couches, l’observateur assiste à la disparition graduelle d’un genre dont la présence accuse dans les temps anciens une tempé- rature beaucoup plus élevée que celle que nous éprouvons actuellement. De ces grands chan- gements , il ne reste plus qu’un seul témoin dans les eaux douces de l’Europe, et c’est en Sicile qu’il s’est réfugié. L’ouvrage deLamarck, sur les animaux sans vertèbres, n’est point susceptible de vieillir ; car il peut être facilement perfectionné; son cadre pourroit s’étendre à mesure que l’exige- roient les besoins de la science. L’esprit méthodique qui en a dirigé la conception sera de tousles temps, de tous les siècles. L’ordre général de la méthode ne pourra subir des chan- gements considérables. Quelques genres mieux connus pourront passer d’une famille à une (i) Fauna molluscorum Dwentium et in tellure tertiariafossiliumregni utriusque Siciliœ. Auctore R.-A, Pliilippi. Halis Saxonum, i844- > vol. in-4°j 3o3 pages, i6 planches. > 23 >78 PULMONÉS autre ; mais tous les nouveaux genres trouveront facilement leur place parmi ceux que Lamarck a conservés dans sa méthode. Des genres fossiles, sur l’organisation desquels des doutes existoient encore au temps de Lamarck , ayant été étudiés avec des matériaux plus complets, sont aujourd’hui suffisamment appréciés dans leurs caractères pour être dé- finitivement classés autrement que Lamarck ne l’avoit conçu. On voit combien il est fa- cile de perfectionner l’arrangement de Lamarck. Ces perfectionnements nous ont paru de beaucoup préférables , dans l’intérêt même de la science, à une méthode nouvelle, qui auroit l’inconvénient , comme tant d’autres, d’encombrer la nomenclature d’un nombre plus ou moins considérable de noms nouveaux. Dans l’édition nouvelle des Animaux sans vertèbres, à laquelle nous avons travaillé, de concert avec M. Edwards (i), nous avons cherché à introduire les perfectionnements dont nous venons d’exposer les principaux motifs. En élargissant le cadre de Lamarck, il auroit été facile d’en faire une species général des animaux invertébrés, mais cette entreprise, en rendant l’ouvrage dispendieux , en auroit empêché l’accès aux nombreux travailleurs qui en ont besoin. Nous nous sommes donc contenté d’ajouter celles des espèces qui , étant mieux connues par de bonnes figures, étoient néces- saires pour introduire les naturalistes à la connoissance plus intime des genres. Pour les espèces terrestres et fluviatiles, nous aurions pu facilement en doubler le nombre, et il ne faut pas considérer comme des monographies achevées le catalogue incomplet des espèces contenues dans chacun des genres. Quoi qu’il en soit, nous avons presque partout doublé le nombre des espèces connues de Lamarck ; nous avons également complété les considérations générales sur les ordres , les familles et les genres ; c’est alors que nous avons résumé nos observations critiques sur la méthode de Férussac. Une des difficultés qu’on éprouvoit pour consulter avec fruit l’ouvrage de Lamarck pro- venoit de l’absence de figure et de synonymie à un certain nombre d’espèces. Des phrases caractéristiques trop courtes ne permeltoient pas de les reconnoître avec sûreté. Il falloil de toute nécessité recourir à la collection du Muséum, ou à celle de Lamarck lui-même, et pour des étrangers sédentaires il y avait une difficulté grave. En devenant l’acquéreur de la collection de Lamarck, M. Benjamin Delessert, homme bienfaisant, et qui sut faire un noble emploi de sa fortune en faveur des sciences naturelles, entreprit la publication d’un ouvrage éminemment utile, dans lequel il se proposoit de donner la figure très bien faite, et d’après les types de la collection de Lamarck, de toutes les espèces non figurées et sans synonymie (2). Cette entreprise commencée, ne fut pas poussée aussi loin que l’auroienl désiré les amis sincères de la science. M. Benjamin Delessert , mû par un sentiment plein de délicatesse, craignit de nuire à un ouvrage qu’il favorisoit avec bienveillance, le Species de M. Kiéner (3), pour lequel il accordoit à l’auteur la communication généreuse de tous les trésors de sa riche collection. Heureusement que dans ses magnifiques planches, exécutées par un de nos artistes les plus habiles, tout ce qui se rapporte aux Mollusques terrestres et fluviatiles est complètement traité; il a été permis de rétablir définitivement la synonymie de celte partie intéressante des animaux mollusques. (1) Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, etc.; 2' édition revue et augmentée de notes présentant les faits nouveaux dont la science s’est enrichie jusqu’à ce jour, par MM. G. -P. Deshayes et Milue Edwards. Paris, i835à 1845. Il vol. in-8“. (2) Recueil de coquilles décrites par Lamarck dans son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres et non encore figurées, publié par M. B. Delessert. Paris, 1841, in-folio de 4o pl. accompagnées de leur explication. (3) Species général et Iconographie des coquilles vivantes. Paris, i833 à i85i. i34 livraisons, de chacune G planches avec texte, sont publiées SANS OPERCULE. 179 Nous avons parlé jusqu’ici à peu près exclusivement des travaux des naturalistes de l’Europe; nous serions injuste si nous négligions de rappeler aussi les efforts des natura- listes de l’Amérique septentrionale, auxquels la science est redevable d’une part consi- dérable de ses récents progrès. Les Américains des États-Unis, n’ayant pas, comme chez nous, de grands établissements publics dans lesquels la science est largement rétribuée par l’État , se laissèrent aller à leur goût naturel pour les sciences d’observation , dont ils com- prirent de bonne heure l’utilité pratique. Comme la conchyliologie, à ce point de vue, occupoit, il y a peu d’années encore, un rang très inférieur, elle fut d’abord assez négli- gée; mais aussitôt que, par nos travaux et par ceux des autres paléontologistes de l’Europe , ils s’aperçurent que cette science avoit des applications d’une grande utilité à l’étude de la géologie, ils la pratiquèrent alors avec beaucoup de soins; car ils comprirent que la connoissance du sol, et des richesses naturelles qu’il renferme entroit dans les pre- miers besoins d’une nation civilisée. Cet élan une fois donné , la conchyliologie eut de nombreux adeptes , parmi lesquels nous aimons à citer les Say, les Lea, les Gould, les Conrad, les Coulhouy, les Heldman; dans les ouvrages de ces naturalistes figurent pour une part assez considérable les Mollusques terrestres et fluviatiles des États-Unis. Cette vaste région , couverte de lacs immenses , arrosée d’innombrables cours d’eau , a été particulièrement favorable au développement des Mollusques fluviatiles. Les États-Unis en nourrissent en plus grand nombre que le reste du monde. Il n’en est pas de môme des Mollusques terrestres; ils sont nombreux sans doute, mais moins cependant que dans d’au- tres régions plus favorisées. Cette disproportion ressort avec évidence des catalogues dressés par les naturalistes américains. M. Say (i) a décrit les coquilles terrestres dans sa conchy- liologie américaine, et un savant distingué , M. Binney, trop tôt enlevé à la science, prépa- rait depuis plusieurs années un ouvrage général sur les Mollusques terrestres des États de rUnion. Sa mort rapide , pendant un voyage qu’il fit en Europe, arrêta une carrière destinée à devenir illustre et à rendre de grands services aux sciences naturelles, si la Providence avoit permis qu’elle se prolongeât au terme ordinaire de la vie humaine. Dans son rapport sur les Invertébrés du Massachusetts (2), M. Gould inscrivit seize espèces d’Hélices seulement, parmi lesquelles il en signala plusieurs qui vivent également en Eu- rope, telles que les Hélix hortensis, pulchella, cellaria. Cette communauté, dans un petit nombre de Mollusques, entre des régions séparées par de vastes mers, s’explique difficile- ment; elle se montre non seulement parmi les Mollusques terrestres, mais encore chez ceux delà mer. Pour ces derniers, on comprend plus aisément leur présence en Amérique, qui , par le nord, touche aux terres européennes. Les animaux marins, dans leur distri- bution géographique , suivent presque toujours des lignes d’égale température: tel Mol- lusque habitant les mers du Nord sous le cercle polaire s’établira sur tous les points de ce cercle où il rencontrera des conditions favorables à son développement. Les Mollusques terrestres se soumettent moins à ces lois, car pour eux leur propagation trouve des limites dans l’étendue des continents qu’ils habitent , les mers leur opposant des limites infranchis- sables. Il a donc fallu que sur les deux continents des circonstances semblables amenassent (1) American conchology^ or descriptions of the shelts of North America^ illustj'ated by coloured figures Jrom original dracvings eæecutedfrom nature^ by Thomas Say. (New-Harmony, Indiana.) i83o. i vol. in-8“. (2) Report on the Invertehrata oj Massachusetts^ comprising the Mollusca^ Crustacea , Annelida^ and Radiata^ published agreeably to an order of the législature By the cornmissioners of the zoological and botanical Survey of the States ; by Gould. Cambridge, i84i. i vol. in-8% 873 pages, i5 planches. j8o PULMONÉS la création d’espèces identiques : elles n’ont pas eu un seul point d’origine, ainsi que le supposent et le prétendent un grand nombre de naturalistes. Ici se présente naturellement cette question depuis si longtemps débattue, de l’origine des êtres à la surface delà terre et du mode de leur création. Cette question , si vaste et si obscure encore pour nos faibles regards , il appartient aux naturalistes d’en donner la solution dans un avenir que préparent, depuis le commencement de ce siècle, tous les grands travaux philosophiques qui embrassent à la fois l’enchaînement mutuel des êtres, leur reproduction, la définition de leurs espèces, leur variabilité ; éléments de la question auxquels se joignent aujourd’hui tous les docu- ments que fournit la géologie, et principalement la paléontologie. A l’exception de l’ouvrage de Férussac , conçu dans le but de réaliser la monographie la plus complète de tous les Mollusques terrestres et fluviatiles connus, aucun ouvrage ne réunissait tout ce qui avoit été publié jusqu’ici sur ces intéressants animaux. Le moment étoit venu de réaliser une aussi grande entreprise, car nos collections s’étoient récemment enrichies des nombreuses espèces rapportées de l’Amérique méridionale par M. Cuming ; à la suite de son exploration des îles Philippines, le même voyageur a rapporté une admirable série de coquilles terrestres, réunissant à l’élégance des formes la variété et la richesse inouïe des couleurs. Dévoué à la science à laquelle il a consacré sa vie, M. Cuming communique la collection la plus riche qu’il y ait au monde à toutes les personnes qui travaillent à l’avan- cement de la conchyliologie. Les naturalistes anglais, MM. Broderip, Sowerby, Reeve,et M. Pfeiffer lui-même, s’empressèrent de faire connoître tous ces nouveaux trésors, en pu- bliant de nombreuses descriptions spécifiques dans les Proceedings of the zoological Society of London (i83i-i85o). M. Pfeiffer conçut alors le projet d’une monographie complète de la famille des Hélices, à laquelle il se prépara parla publication d’un prodrome sous le titre de Symbolæ ad hisioriam heliceorum (i), commencé en i84i et terminé en i846. La liste de toutes les espèces connues est dressée avec soin, avec une indication synonymique som- maire. M. Pfeiffer saisit cette occasion pour nommer et caractériser un grand nombre d’espèces inconnues répandues dans diverses collections. Déjà, dans cet ouvrage, M. Pfeiffer indique les genres qu’il veut conserver : ils sont au nombre de dix-huit. Il commence aussi la distribution des espèces du grand genre Hélice, non plus en groupes naturels, comme Fé- russac l’avoit vainement tenté, mais par ce moyen artificiel de la dichotomie que nous- même avions déjà mis en pratique dès i83o, M. Pfeiffer alléguant , sans nous citer, toutes les raisons qui nous avoient décidé à l’usage de cette méthode. M. Pfeiffer eut sur nous cet avantage, de l’appliquer à un nombre d’espèces beaucoup plus considérable ; mais du moins il auroit été juste de sa part, tout en la perfectionnant, de citer ceux de nos ouvrages où il avoit trouvé le principe établi et suffisamment développé. L’ouvrage annoncé par le prodrome ne tarda pas à paroître;*et , en effet, commencé en 1847, achevé en 1848 (2) : c’est de cet ouvrage important que nous allons rendre compte pour terminer cette introduction. Une bonne monographie n’est pas une entreprise aussi facile qu’on se l’imagine ordinaire- ment. On a sans doute à porter toute son attention sur un sujet d’une étendue déterminée et à peu près connue d’avance; mais justement ce titre de monographie entraîne à sa suite une (1) Symbolæ ad historiam heliceorum. Auctore Lud. Pfeiffer. 3 fascicules, 1841 à 1846- i vol. in-8". (2) Monographia heliceorum viventium, sistens descriptiones systematicas etcriticas omnium hujusj'amiliœ gene- rum et specicrum hodie cognitorum. Auctore Lud. Pfeiffer. Lipsiæ, 1847 à 1848. 2 vol. in-8”. SANS OPERCULE. i8i perfection qui ne souffre aucune lacune. La science, dans ce cas, ne consiste pas seulement dans la recherche et dans l’accumulation des espèces que l’on doit comparer et décrire, il faut vivifier ces matériaux en appliquant à leur étude tout ce que les naturalistes nos prédé- cesseurs ont entrepris d’investigations à leur sujet. Quiconque veut entreprendre une mono- graphie doit également posséder ces deux sortes de connoissances : les unes accumulées dans les livres, les autres nouvelles conquêtes de l’observation à inscrire dans les fastes de la science. Un savant seroit incomplet et son œuvre le deviendroit également, s’il prétendoit fermer les bibliothèques pour s’occuper exclusivement de l’art d’observer; il ne le seroit pas moins s’il détournoit ses yeux de la nature, et cherchoit toute la science dans les livres. Dans son grand travail, M. Pfeiffer a parfaitement compris que, pour arriver à un haut degré de perfection, il falloit réunir en soi les deux ordres de connoissances dont nous venons de parler, et les appliquer l’un et l’autre dans une juste mesure. Ayant à sa disposition une collection très riche, il se donna la peine de consulter les plus considérables et les plus réputées qui existent en Europe. Par ce moyen , il constata matériellement le plus grand nombre qu’il put des espèces inscrites dans sa monographie. 11 ne négligea aucun des écrits publiés sur la matière, et il poussa môme le scrupule jusqu’à mentionner les déno- minations spécifiques restées manuscrites, et que l’on a le droit de considérer comme non avenues, puisqu’il n’est pas toujours possible d’en connoître la source et d’en vérifier l’exactitude. Nous citons ce fait de la part de M. Pfeiffer pour faire voir jusqu’où il a poussé le désir d’être exact et de jeter le plus de lumières possibles sur une synonymie souvent très confuse et difficile à restituer exactement. Pour fonder une bonne synonymie, il ne suffit pas de consulter les livres d’une bibliothèque ; il faut sans cesse comparer avec le plus grand soin l’espèce elle-même à déterminer avec les descriptions et. les figures qui en ont été successivement données, pour bien se convaincre que pour toute la succession des naturalistes qui l’ont mentionné, c’est bien cet objet et non un autre qu’ils ont en- tendu. Ce travail, M. Pfeiffer l’a fait de manière à laisser peu h y ajouter et peu à y chan- ger, et ceci est certainement l’un des éloges les plus grands que nous puissions faire de l’ouvrage de ce savant; car une bonne synonymie est la base fondamentale d’une bonne mo- nographie. A cette partie si importante de son travail, M. Pfeiffer y en a joint une autre non moins considérable, et dans laquelle nous trouvons autant de perfection. Nous aimons à signaler à l’attention des personnes qui se proposent de publier de semblables travaux l’art et la méthode employés par M. Pfeiffer dans ses phrases caractéristiques et descriptives dos espèces. Tous les mots sont appropriés de la manière la plus heureuse pour faire ressortir ce qui distingue des êtres souvent très rapprochés dans leurs caractères intimes; on les confondoit, si l’attention n’étoit dirigée vers ceux des petits caractères dont la constance ab- solue sert à les faire reconnoître. M. Pfeiffer a rendu comparables ses descriptions, en les présentant constamment dans le même ordre méthodique. Aussi, lorsque l’on veut trouver une espèce , la lecture attentive de ses caractères suffit pour la déterminer avec certitude. Ce sont là les qualités générales de l’ouvrage de M. Pfeiffer. Examinons maintenant la mé- thode de classification qu’il a suivie et les diverses parties au moyen desquelles il a rendu complète sa monographie de la famille des Hélices. L’auteur commence par une définition exacte de la famille des Hélices , empruntée aux caractères des animaux et de leurs coquilles. 11 recherche ensuite, dans les ouvrages de trente naturalistes les modifications que la famille entière a subies, et de cet examen il conclut à un arrangement dans lequel il introduit dix-sept genres dans l’ordre suivant ; i82 PULMONÉS 1 ° Daudehardia; 2“ Vürina ; 3° Succinea ; 4° Hélix ; 5° A nostoma ; 6“ Tomigerus ; 7° Streptaxis; Proserpina; Bulimus ; 10° A chatinella; ï\° A chatina; i^^Gibbus; i3°Pupa; i4° Cylin- drella; Balea{venfenûml Megaspira); 16“ Tornatellina; i']° Clamilia. En les laissant dans cet ordre linéaire, ces genres ne sont pas dans leurs rapports natu- rels. M. Pfeiffer l’a très bien compris ; aussi dans les Symbolæ, il a présenté un tableau au moyen duquel il cherche à faire comprendre les rapports compliqués qui les enchaînent les uns aux autres. Pour nous, tous ces genres ne sont pas d’une égale valeur ; nous voudrions que ce que l’on appelle genre fût toujours fondé sur des modifications profondes et tran- chées de l’organisation des animaux. Nous admettons donc les Daudebardia, les Succinea, les Vürina, les Hélix; mais nous ferions rentrer, comme section de ce dernier genre, les Ano- stoma , les Tomigerus, les Streptaxis et les Proserpina. Nous admettrions encore les genres BulimuSt Pupa et Clausilia, et nous ferions rentrer les Achatina et les Achatinella dans les Bulimes, à titre de section ; les Gibbus parmi les Pupa, ainsi que les Tornatellina et les Balea. Les Clausilia pourroient être conservés à cause de la constance de l’osselet columellaire, et les Cylindrella, par leurs caractères ambigus, pourroient se rattacher aussi bien aux Pupa qu’aux Clausilies. Il est certain néanmoins que les divisions génériques préférées par M. Pfeiffer sont les meilleures que l’on pouvoit choisir pour classer avec le plus de facilité les modifications principales que nous offre le grand type des Hélices. Ces genres , définis avec soin, ne laissent à l’esprit aucune ambiguïté quand une fois on a consenti à les prendre pour ce qu’ils valent , c’est-à-dire pour des créations la plupart du temps purement artifi- cielles et conchyliologiques. La définition des genres précède les descriptions spécifiques. A ce travail M. Pfeiffer joint le catalogue par ordre alphabétique de tous les ouvrages qu’il a consultés ou qui sont mentionnés dans sa monographie. Cette liste bibliographique est la plus complète que nous connaissions. A la fin de chaque genre, M. Pfeiffer a le soin d’ajou- ter, également par ordre alphabétique, la liste de toutes les espèces qu’il a trouvées chez les auteurs, mais qu’il lui a été impossible de voir et de contrôler. Chaque partie du travail porte en elle-même tout ce qui lui est nécessaire, c’est-à-dire une exacte définition du genre, la citation des auteurs qui en ont traité, la principale synonymie de ce genre, puis la description des espèces qu’il renferme, avec leur synonymie la plus substantielle, et sou- vent accompagnée de courtes annotations, toujours utiles pour éclaircir quelque point douteux. Enfin, le tout est terminé par la table des espèces non connues de l’auteur. Chaque genre est traité de la même manière en suivant la même méthode. A cet ensemble si satis- faisant une chose importante manque pour les grands genres : ce sont les tables d’espèces selon leur distribution géographique. Il eût été curieux de voir un genre aussi considérable que celui des Hélices, par exemple, se distribuer à la surface de la terre ; il eût été permis peut-être d’apprécier quelques unes des causes qui attachent les espèces aux contrées qu’elles habitent. Enfin, M. Pfeiffer a voulu faire profiter ses lecteurs des recherches bibliographiques con- sidérables auxquelles il a dû se livrer, pour rétablir la synonymie. Il donne à la fin un in- dex alphabétique des genres et des sous-genres qui ont été successivement proposés par les naturalistes qui sesont appliqués à divers titres à l’étude de toute la famille des Hélices ou de quelques unes de ses parties. Ceci n’est point le travail le moins important et le moins curieux de la monographie de M. Pfeiffer. Nous-même, nous l’avions entrepris, lors- qu’en i838, nous nous sommes chargé de la continuation de l’ouvrage de Férussac. Il fai- soit, du reste, partie d’un dépouillement général que nous avons encore dans les mains et SANS OPERCULE. i83 qui remplaçoitpour nous l’excellent ouvrage, et si éminemment utile, que l’on doit à M. Herr- mannsen. Nous avions réuni plus de deux cents noms génériques ou sous-génériques. Un dépouillement plus complet, opéré par M. Pfeiffer, a porté à plus de trois cents le nombre de ces dénominations absolument inutiles, et qui depuis un petit nombre d’années sont venues encombrer cette partie de la nomenclature conchyliologique. Nous nous sommes tou- jours élevé contre cette fatale tendance au néologisme qui envahit peu à peu les diverses branches de l’histoire naturelle, et finit par mettre un mot sonore à la place de faits bien observés. M. Pfeiffer a sagement évité ce danger, et ce n’est pas une des moins bonnes choses qu’il ait faites que d’avoir rejeté impitoyablement à titre de hors-d’œuvre curieux toute cette surcharge de la nomenclature delà famille des Hélices. Nous aimons à louer sans restriction l’ouvrage de M. Pfeiffer ; il a vaincu de grandes difficultés que présentoit le sujet en lui-même. Nous voudrions que tous les grands genres conchyliologiques fussent traités de même, la science seroit alors assise sur des bases inébranlables. Nous nous sommes constam- ment aidé de ce livre précieux dans le cours de nos travaux ; habitué à n’accepter de syno- nymie qu’après l’avoir vérifiée , nous avons été frappé de la grande exactitude de celle de M. Pfeiffer. Enfin, n’espérant pouvoir substituer à des phrases caractéristiques d’autres phrases plus complètes, nous lui avons emprunté très souvent les siennes, voulant ainsi rendre hommage à son mérite descriptif. Nous voudrions, dans l’intérêt bien entendu de la science, qu’un savant d’un aussi grand mérite entreprît de nouveaux travaux semblables à celui-ci, et qu’il appliquât son talent à ceux des genres qui offrent le plus de difficultés. Nous lui signalerons celui des Vnio, par exemple, qui, malgré les nombreuses recherches de M. Lea(i), attend encore une monographie complète. Un travail aussi considérable que celui de M. Pfeiffer laisse à désirer, lorsqu’il n’est point accompagné de figures. Sans doute, un grand nombre d’espèces ont déjà été figurées, mais ces figures étant disséminées dans un grand nombre d’ouvrages, il faut une biblio- thèque considérable et fort dispendieuse pour les consulter. M. Pfeiffer profita de la pu- blication de la nouvelle édition de Chemnitz, par M. Kûsler (2), pour y reproduire sa mo- nographie du genre Hélice, en l’accompagnant de la figure de toutes les espèces. A la vérité , ces figures n’atteignent pas toujours le but que l’auteur s’est proposé. Les espèces petites ne sont pas toujours représentées sous des grossissements suffisants et avec les détails nécessaires de structure et de coloration pour les rendre faciles à distinguer. On peut dire aussi d’une manière générale que cette partie iconographique n’est point traitée avec cet art et cette perfection que les artistes français apportent à ce genre de travail. Quoi qu’il en soit, les planches de la nouvelle édition de Chemnitz deviennent le complément indis- pensable de la monographie de M. Pfeiffer. Après avoir publié avec sa perfection ordinaire une monographie du genre Bulime M. Reeve a eu l’heureuse pensée de présenter dans un résumé succinct et substantiel la distribution géographique de ces animaux (3). Après avoir déterminé la limite des Bulimes (1) Observations ontlie genus Unio. Philadelphie , i834-i842. 3 vol. in-4, avec gS planches. (2) Systematisches conchylien~cabinet von Martini and Chemnitz in verhiadungmit, D. PhiUppi, D. L. Peiffer, und D. Dunker neu lierausgegeben und vervollstandigt, von H -C. Kuster. Les Hélices par Pfeiffer, a vol. in-A", 124 planches coloriées. (3) On the geographical distribution of the Bitlimi^ a genus of terrestrial Mollusca , and on the modifications oj their shell to the local physical conditions in which thespecies occur^ by Lovell Reeve, in Annals and Magazine oj natural history. Avril 1851 , avec une carte. i84 PULMONÉS dans les deux hémisphères sur le globe, entre le 4»° degré sud et le 35' nord , dans le nouveau monde, et entre le 42' degré sud et le 55® nord dans l’ancien monde, M. Reeve signale une espèce exceptionnelle, leBulimus lubricus, qui paroît se porter beaucoup plus vers le nord. Notre savant auteur examine ensuite la distribution des espèces, d’abord dans l’hémisphère sud , ensuite dans l’hémisphère nord. Il divise les continents en grandes provinces , dans cha- cune desquelles il aperçoit des groupes particuliers d’espèces. Enfin , pour rendre plus sai- sissables ces observations générales , M. Reeve joint à son travail une mappemonde réduite, sur laquelle les lignes isothermes de M. de Humboldtsont tracées, etil indique par des cou- leurs spéciales chacune des grandes provinces habitées par les Bulimes. Voilà une manière ex- cellente de tracer le tableau de la distribution géographique des animaux. Une nouvelle voie se trouve ouverte aux zoologistes : c’est à eux à y suivre M. Reeve, à exposer ainsi de la manière la plus favorable des phénomènes généralement compliqués, et dont l’ensemble est difficile à saisir , même h l’aide de tableaux synoptiques. M. Reeve , auteur de l’un des plus considérables ouvrages de conchyliologie, se trouve engagé, par ce premier travail, à le con- tinuer pour tous ceux des grands genres de Mollusques dont il a traité dans son Conchologia iconica (1); ce projet seroit d’autant plus facile à réaliser, qu’une même carte, semblable à celle des Bulimes, pourroil se répéter à chaque genre , et recevoir la coloration nécessaire pour faire saisir à l’oeil la distribution géographique des espèces qu’il contient. Nous ne terminerons pas cette introduction sans citer, avec l’éloge qu’il mérite, un ouvrage sur l’histoire des Mollusques terrestres et d’eau douce qui vivent en France , que publie en ce moment M. l’abbé Dupuy (2). Cet ouvrage, destiné à remplacer ceux de Drapar- naud et de M. Michaud, que le temps a fait vieillir, est une véritable bonne fortune pour les amis de la science. M. Dupuy a recherché lui-même les Mollusques dans les lieux de leur habi- tation; pour établir leur analogie avec ceux du reste de l’Europe, il a obtenu des documents authentiques de presque tous les naturalistes qui ont traité de cette même matière en Angle- terre , en Allemagne, en Suède , en Italie, en Espagne *, de sorte qu’à l’exemple de M. Pfeiffer, il a pu établir une .synonymie, si ce n’est complète, du moins assez exacte pour que l’on pût y compter. M. Dupuy ajoute aussi une partie importante , négligée par d’autres natura- listes, la description des animaux de chacune des espèces. Quoiqu’elle soit courte, celte description est exacte, et peut servir de document pour la constatation de l’espèce elle-même. De semblables travaux doivent être acceptés avec reconnoissance de tous les naturalistes ; ils sont éminemment utiles , et ils ont l’avantage de répandre de plus en plus les saines doc- trines de la science. (1) Conchologia iconica^ or figures and description of the shells oj molluscous animais y with critical remarks on lheir synonymes J affinities and circumstances oj habitation Lovell Reeve. In-4°y 97 livraisons. (2) Histoire naturelle des Mollusques terrestres et d'eau douce qui vivent en France ^ par M. Tabbé Dupuy, avec planches lithographiées . 4 fascicules in-4‘' sont publiés. Paris, 1847 ^ i85o. FIN DU TOME DEUXIÈME, l" PARTIE. ■%%^% .-%^ >% % > % % v%^^ %* % » % \ > V-^ %> ^ % \*^%^ *V^% % HISTOIRE NATURELLE DES PÜLMONÉS SANS OPERCULE. GENRE BULIME, B U LIM U s f ScopolL 1. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Animal gastéropode ayant le corps allongé , convexe en dessus, obtus en avant, pointu en arrière, aplati en dessous, et présentant de ce côté un plan locomoteur au moyen duquel Tani- mal se déplace en rampant. Tête obtuse , por- tant quatre tentacules, deux grands, supérieurs, oculifères, deux plus petits, rapprochés de la bouche. Bouche subtransverse cachée entre deux lèvres courtes. Manteau ayant le bord annulaire, et présentant un orifice pour la transmission de Tair dans une cavité resphratrice. Masse viscérale tournée en spirale, contenue dans une coquille dont la cavité est assez grande pour recevoir tout l’animal lorsqu’il veut s’y retirer. Coquille ovale, oblongue, quelquefois étroite et turriculée, terminée par une ouverture en- tière, plus longue que large, peu oblique, à bords inégaux et désunis en arrière, ayant le pé- ristome tantôt simple et tranchant, tantôtbordé. Quelquefois des dents ou des plis à l’intérieur de l’ouverture. Columelle droite , non tronquée à la base. IL SYNONYMIE GÉNÉRIQUE. Buccinum terrestre [spec^) , Gualtieri. Turbo terrestris Gualtieri. Buccinum Jlmiatile {spec.)^ Gualtieri. Buccinum paruum integriim ore oblique [spec.) , Gualtieri. Canistrum {specJ), Klein. Tuba phonurgica [spec,], Klein. Hélix [spec,), Linné, Müller, etc. Buccinum Müller. Foluta [spec,]^ Chemnitz, Gmelin. T. II, Q® partie. Turbo [spec,], Chemnitz, Gmelin. Bulla [spec,], Chemnitz, Gmelin. ? Bombyx, Hümphrey. Cerion [spec,), Bolten. Ampulla [spec,), Bolten. Physa [spec,], Draparnaud , Hartsîann. Pythia {spec,), Oken. Auricula [spec,],, Lamarck. Monodonta [spec,], Lamarck. Bnlinus studer, Hartmann, olùn, G. -B. Sowèrby Sen, et Jun,, Broderip. Piipa [spec,]. Grave , Lamarck. Hélix sous-genre Cochlogena , Férussac. Hélix sous-geni'e Cochlicella , Férussac. Hélix sous-genre Cochostyla, Férussac. //e/fx sous-genre Cochlodina [spec,], Férussac. sous-genre Cochliioma [spec,), Férussac. Partula , Férussac , Sowerby ,Reeve. Longceua, Mühlfeldt. Chondrus [spec,]. Cuvier. Cioneïla , Jeffreys. Limicolaria , Schumaker. Ena, Leach. Zua , Leach. Azeca, Leach. Elisma , Leach. Carichium, Leach. Bulimulus , Leach, Risso , Guilding. Achatina [speci], Gray. Bulina , Lesson. Achactimïla , Swainson. Rumina , Risso. OrbitinUy Risso. Femssacia , Risso^ Fediantius , Risso. Bulimina , Ehrenberg. Auris , Spix. I f PULMONES SANS OPERCULE. Columna , Spix. Navicula , Spix, Stenostoma^ Spix. Strophocheihis , Spix. Caprella , Guilding. Macroceramus ^ Guilding. Plekocheihis , Güilding, CjUndrus y Fitzingeu. Stjloiclesy Fitzinger. Peristoma, Krynicki. Helicohuïimits ^ Broderip. On attribue , avec juste raison , la création du genre Bulime à Scopoli, savant naturaliste du dernier siècle, dont les travaux, contemporains de ceux de Linné , auraient dû être plus connus, car ils étaient dignes d*être introduits dans la science au moment même de leur publication. Doué d’une vaste intelligence , ce savant em- brassa la science dans son ensemble, et. à l’exemple de Linné, publia des travaux sur presque toutes les parties de Thistoire naturelle ; il se lit remarquer par la grande sagacité de son esprit et la justesse des réformes qu’il pro- posa dans presque toutes les parties de la clas- sification. Pour ce quia rapport aux mollusques, il devança Briignière dans la création d’un cer- tain nombre de genres , presque tous naturels , et que l’on pouri'ait encore accepter aujourd’hui. Il fut moins heureux peut-être dans son genre Bulime ; il le px'oposa d’abord , en 1776, dans le bel ouvrage intitulé : DiUcice florœ et faunæ tnsii- hricœ. Une le caractérise pas dans cette occasion, mais il en présente le type : c’est le Bulimus tus de Müller. Scopoh aurait dû ne point apporter de modifications dans lacomposition de ce genre ; malheureusement , dans son Introductio ad his~ toriaui nataralem^ publiée l’année suivante à Pra- gue, il caractérise son genre Bidime^ avoir emprunté à Adanson, et dans lequel il introduit des mollusques à deux tentacules ayant tantôt le point oculaire terminal , tantôt situé à la base des tentacules sur la surface de la tête. Il donne comme exemple de son genre, les fragillSy stagnalis^y tentacalata de Linné; et enfin il y ajoute le pedipes d’Adanson , dont l’animal est différent de celui de toutes les autres espèces. 11 est évident, d’après sa constitution originaire, que le genre Bulime de Scopoli est très défec- tueux, car il rassemble, sous des caractères trop étendus, un grand nombre de mollusques, les uns terrestres , les autres aquatiques pulmonés ou branchifères , lacustres ou marins. La plupart des zoologistes ont attribué à Bruguière le dé- sordre qu’il a répandu dans le geni'e Bulime. Ce que nous venons de rapporter démontre, avec la dernière évidence , que le savant auteur des Vers de V Encyclopédie s’est borné à emprunter à Scopoli le genre Bulime tout entier, et à y ad- mettre toutes les coquilles terrestres ou fluviatiles, et même marines, qui ont l’ouverture droite et entière. Bruguière s’imprégna, pour ainsi dire, de l’esprit de son devancier, et donna au genre Bulime une extension beaucoup trop considé- rable, en rapport., au reste, avec l’état de la science de son temps. On respectait alors reli- gieusement les grands genres de Linné , et l’on cherchait à les imiter. Bruguière, il faut bien l’avouer, a manqué, dans cette occasion, à sa mission de judicieux réformateur qu’il a si heu- reusement accomplie dans d’autres parties de ses travaux, La confusion qu’il laissa dans son genre Bulime était bien grande, puisque La- marck, dès ses premiers travaux, put en extraire sept bons-geni'es. A ces genres, Draparnaud en ajouta trois autres qui n’étaient pas moins utiles que ceux de Lamarck. D’autres zoologistes essayèrent depuis à l'éformer encore les Bu- limes de Bruguière, mais leurs tentatives furent moins heureuses , les genres qu’ils jjroposèrent n’ayant point de caractères suffisamment solides pour être adoptés. Peut-être faudrait-il en ex- cepter le Bulimus Donibeyantis , pour lequel M. Gray a proposé le genre Chylina , ti'ès voisin des Lyninées , et que Lamarck confondait avec les Auricules. Ainsi Bruguière comprenait dans son genre Bulime des mollusques pulmonés à quatre tentacules, d’autres à deux tentacules : des mollusques pulmonés aquatiques et d’au- tres branchifères , les uns fluviatiles , les autres marins. Les réformes de Lamarck et de Drapar- naud ont toutes été dirigées vers ce but, de ré- duire les Bulimes à des mollusques terrestres pulmonés , portant sur la tète deux pciires de tentacules , les uns supérieurs, plus grands et oculifères, les autres inféi'ieurs, plus petits, et placés de chaque côté de la bouche. La sépa- ration des Pupa et des Clausilia amoindrissait en- core le genre Bulime, et le réduisait aux.espèces ovoïdes ou subturiculées , ayant l’ouverture GENRE BULIME. simple et sans dents, avec les bords du péristome disjoints à la partie supérieure de l’ouverture. Guidé par ces caractères , Lamarck fut con- duit à rejeter parmi les Auricules un certain nombre d’espèces , uniquement d’après ce fait qu’elles portent des plis à la columelle. Ces co- quilles avaient trop d’analogie avec les Bulimes pour en être longtemps séparées; leurs animaux d’ailleurs sont semblables : aussi Férussac, dans le Prodrome de cet ouvrage, proposa le pre- mier de les y replacer, ce qui reconstitua le genre Bulime dans un ensemble satisfaisant. Nous ne parlerons pas des sous-divisions propo- sées par Férussac; elles correspondent assez exactement à des genres déjà établis avant lui; elles n’avaient d’autre mérite que de mettre de l’harmonie dans une nomenclature qui, pour être bonne, aurait dû s’appliquer à toute la science concbyliologique , et ne pas se borner seulement à l’une de ses parties. Ces réformes partielles répondent rarement à tous les besoins de la science; elles démontrentla fécondité d’es- prit d’un naturaliste, mais elles embarrassent la nomenclature, parce que, malgré la rigueur qu’elles affectent, la nature, dans ses combinai- sons diverses, se joue de nos efforts , et se sous- trait au frein que nos systèmes voudraient lui imposer. Les tentatives de Férussac n’ont pas été les seules faites dans le but de sous-diviser les Bulimes. Si nous compulsons la synonymie gé- nérique, à la prendre seulement depuis Linné, nous trouvons près de cinquante noms, appli- qués soit à des genres, soit à des sous-genres, destinés par leurs auteurs à réformer le genre principal ou à faciliter la recherche des espèces. L’étude des mollusques terrestres est actuelle- ment trop avancée pour que nous prenions la peine de discuter dans leur ordre chronologique les diverses créations de genres ou de sous- genres dont nous venons de parler. Le temps et de plus saines observations ont fait justice de toutes ces divisions, car la preuve est acquise pour les Bulimes, ainsi que pour les Hélices, que toutes les parties du genre se lient de la ma- nière la plus intime, et qu’il n’existe aucun ca- ractère assez constant et d’une assez grande va- leur pour établir un seul bon genre dans toute celte longue série des six cents espèces actuelle- ment connues. La place des Bulimes est invariablement fixée dans la méthode ; vivant de la même manière que les Hélices, ayant en presque tous les points une semblable organisation, ils ont dû faire partie du même genre pour Linné, Férussac sui- vit cet exemple, et peut-être avait-il raison, car, à moins de trouver dans les profondeurs de l’organisation des différences génériques , il n’en existe point d’apparentes à l’extérieur. Si l’on vient à rapprocher les deux genres , on voit dans les Hélices la spire s’élever insensi- blement, et, au moyen des nuances les plus graduées, prendre la forme de celle des Bu- limes, L’ouverture elle-même participe à des changements semblables; le diamètre antéro- postérieur s’allonge peu à peu , le péristome se redresse, et, au moyen d’un nombre d’espèces assez considérable , on établit une transition in- sensible entre les deux genres. On peut dire, toujours au point de vue concliyliologique, que la limite des deux genres est absolument arbi- traire, certaines espèces se trouvant aussi bien dans leurs rapports naturels à la fin des Hélices ou au commencement des Bulimes. Dans les travaux anatomiques que nous avons entrepris autrefois sur les mollusques terrestres , nous avons fait cette remarque, que les animaux des Bulimes sont dépourvus de cette glande mul- tifide qui est constamment attachée aux organes de la génération des hélices proprement dites. Si ce fait se répétait assez pour êti'e généralisé . on trouverait ainsi le moyen de limiter deux genres naturels , mais alors peut-être la forme générale de la coquille perdrait-elle beaucoup de son im- portance. Il pourrait arriver qu’il y eût des hé- lices bulimiformes. C’est ainsi, par exemple, que V hélix al g)^ra pourrait être un Bulime, tandis qu’un Bulime allongé pourrait entrer dans le genre Hélice, si son animal portait aux organes de la génération la glande multifide dont nous venons de parler. Quel que soit l’avenir que l’observation réserve au genre dont nous par- lons, toujours est-il , au point de vue de la phi- losophie zoologique, que le genre Bulime n^est point fondé sur des caractères d’assez grande valeur pour être séparé des Hélices dans une mé- thode réellement naturelle. Il en est de môme aussi des Agathines : elles se rattachent aux Bu- limes par une série graduée de modifications. Cette écrancrure terminale, si caractéristique dans un grand nombre d’espèces, s’efface de la PÜLMONES SANS OPERCULE. manière la plus insensible , et il en est de ce genre par rapport aux Bulimes , comme de ceux-ci à Tégard des Hélices, c’est-à-dire que ses limites sont arbitraires; certaines espèces, et en assez grand nombre , servent de transition entre les deux groupes. Tel qu’il est actuellement constitué , le genre Bulime renferme des coquilles terrestres, ovales, allongées, quelquefois turriculées; chez eux la longueur de la spire égale au moins ou dépasse toujours la hauteur du dernier tour. Ce qui les caractérise le plus essentiellement est emprunté à la forme de l’ouverture : elle doit être entière, ovale, oblongue, plus longue que large; scs bords sont à peu près parallèles. Ils sont toujours disjoints par le diamètre deravanl-demier tour, au point où il sert d’appui à cette ouverture. La columelle est droite; elle se continue perpendi- culairement avec l’axe de la coquille : plus ordi- nairement simple, cependant, elle porte quel- quefois des plis ou des dents plus ou moins gros, plus ou moins nombreux. Le péristome offre un assez grand nombre de modifications : tantôt il est épais, renversé en dehors, tantôt il est mince, simple et tranchant à tous les âges. Ces deux manières d’être correspondent, comme on le voit, aux deux modifications principales des hé- lices ; mais cette ressemblance ne se borne pas là, car il y a des Bulimes qui, ainsi que cer- taines Hélices, ont des dents saillantes sur toutes les portions du péristome. La plupart des Bu- limes sont dépourvus de l’ombilic : il y en a cependant qui ont un ombilic plus ou moins ouvert, et ce caractère important sert à établir un nouveau point de rapport avec les Hélices. Aussi, si l’on voulait tracer un tableau des mo- difications d’un genre, on est assuré de les re- trouver presque toutes dans l’autre genre , et celte similitude dans tous les caractères est une preuve de plus de la liaison intime des deux groupes. Parmi les nombreux genres démembrés des Bulimes, et dont les noms sont rapportés dans la synonymie générique, il en est un qui doit attirer spécialement l’attention des conchylio- logues par des caractères qui le distinguent net- tement de tous les autres : nous voulons parler du genre Partula de Férussac. Ce genre a été séparé non seulement d’après les caractères gé- néraux des coquilles, mais encore et surtout d’après ceux des animaux. Ces animaux, à l’ex- térieur, ne diffèrent en quoi que ce soit des Bu- limes : ils portent quatre tentacules sur la tête; le pied est constitué de la même manière que dans les Hélices, et le manteau lui-même n’offre aucune différence. Mais, ce qui est très remar- quable, c’est que, dans ces animaux, les petits sortent vivants du sein de leur mère; les œufs ne sont point pondus : ils passent de l’ovaire dans un large canal de l’utérus, ils y complètent leur développement , ils y éclosent, et alors seu- lement le petit devient indépendant de sa mère. Cette circonstance est-elle suffisante pour consti- tuer un genre? telle est la question que nous posons, et qui nous semble intéressante à dis- cuter. Le fait que nous venons de rapporter n’est point le seul qui soit connu dans la série des mollusques : nous le retrouvons dans certaines espèces de Paludines, et, au dire de M. de Quatre- fages , il se reproduirait également dans la classe des acéphales y et dans le genre Taret spéciale- ment, Nous n’avons pas à nous préoccuper ici de ce qui a lieu paimi les acéphales: ce serait pour nous un terme de comparaison trop éloi- gné , et nous croyons d’ailleurs que les faits rap- portés par le savant que nous avons cité ont besoin d’être constatés de nouveau. Quant aux Paliidlnes, le fait est incontestablement établi, mais nous pouvons ajouter qu’il n’est pas cons- tant dans toutes les espèces vivantes. Chez les uns, les œufs sont pondus de la môme manière que dans d’autres gastéropodes ; chez les autres, au contraire , les petits sortent vivants du sein de la mère , et malgré cette différence entre les es- pèces excessivement rapprochées, les zoologistes n’ont point songé à séparer les Pafudines en deux genres, d’après les phénomènes de la partuintion. Ils ont bien compris que, dans des animaux absolument semblables dans toute leur organisation , il pouvait exister deux ma- nières d’être dans l’accomplissement de la gé- nération, et, en effet, entre les Pahidines vivi- pares et celles qui sont ovipares, on ne trouve aucune différence organique appréciable. Il en est de même à l’égard des Bulimes et des Par- tules; nous concluons donc à la suppression du genre Partide^ fondé sur le seul caractère de l’émission des petits vivants. Si ce genre était adopté , il faudrait également en séparer un pour les hélix nionodon et Stiideriana; car, d’après les GENRE BULIME. 5 observations de M. DuEo , ces deux espèces jouis- sent également de cette singulière propriété de produire des petits vivants au lieu de pondre des œufs. Il est vrai que chez les Partiilesle^ coquilles conservent généralement une forme qui leur est propre, et présentent dans leur ouverture des particularités que l’on ne rencontre pas fréquem- ment chez d’autres Bulimes, Cependant, lorsque l’on a sous les veux un certain nombre de Bu- ¥ limes et de Partules, il devient très difficile de poser la limite des deux groupes, l’existence d’espèces intermédiaires rendant cette limite absolument arbitraire ; néanmoins nous croyons le genre Partule destiné à constituer dans le genre Bulime un gi'oupe tout aussi net que ceux qui résultent du groupement des espèces- d’après la forme du bord de l’ouverture. Les Bulimes sont des animaux terrestres répan- dus sur toute la surface des terres connues ; leur nombre s’accroît considérablement dans les ré- gions chaudes du globe : il diminue dans les régions tempérées , et ces animaux disparaissent dans les régions polaires , là où d’auti'es êtres ne peuvent plus subsister'. La grandeur des espèces est généralement en proportion de la tempéra- ture des climats habités. Les plus grandes espèces se trouvent invariablement dans les régions chaudes, ce qui n’empêche pas les petites de se mêler avec elles dans des proportions diverses , et jusqu’ici aucune grande espèce n’a été re- cueillie dans les régions froides. Les formes de ces coquilles sont assez varia- bles : on les voit se transformer successivement depuis laforme subglobuleuse des Hélices jusqu’à une forme étroite et turriculée ; tous les inter- médiaires imaginables se rangent entre ces deux points extrêmes. L’ouverture, d’abord un peu oblique, se redresse à mesure que la spire s’al- longe, et elle finit par être presque parallèle à l’axe longitudinal. Le bord de l’ouverture est tan- tôt simple et tranchant, tantôt épais et renversé en dehors. Entre ces deux modifications s’établit une assez longue série d’espèces intermédiaires dans lesquelles on voit le bord s’épaissir gi'a- duellement, et se renverser en dehors à mesure que cet épaississement augmente. On a cru longtemps qu’il fallait exclure des Bulimes toutes les coquilles allongées portant des plis ou des dents à l’ouverture. Lainarck a fait des Auricules d’un certain nombre d’espèces, et en a rangé d’autres parmi les Pupa, Dès que l’on admet des Hélices à ouverture dentée , nous ne voyons pas pour quel motif on n’admettrait pas également des dents à l’ouverture de vérita- bles Bulimes; de cette manière s’établit le paral- lélisme le plus complet enti'e les deux genres, ainsi que nous l’avons établi depuis longtemps dans la 2® édition des Animaux sans vertèbres de Laraarck. C’est en nous servant de la méthode dichoto- mique pour distribuer plus aisément les espèces d’Hélices et de Bulimes, que nous nous sommes aperçu du défaut des méthodes adoptées par Férussac et par Lamarck, et que nous avons enü'evu l’identité de caractères qui nous a permis d’établir le parallélisme dont nous ve- nons de parler. Nous avons démonti'é depuis bien des années l’impossibilité de fonder ce que l’on appelle des groupes naturels dans les genres Hélice et Bulime; il nous a paru plus rationnel de nous servir de la méthode dichoto- mique, et nous avons donné l’exemple de son utilité à notre article Hélice de V Encrclopédie méthodique. Depuis, M. Pfeiffer, sans nous citer, a adopté le môme moyen, en le perfectionnant, pour l’adapter à un plus gi^and nombre d’espèces, et pour y comprendre des modifications qui nous étaient inconnues. En revendiquant dans cette occasion le mérite de l’idée , nous ne prétendons pas amoindrir en quoi que ce sort la valeur des travaux de M. Pfeiffer ; nous en sommes, au con- traire, le premier admirateur, mais nous aimons la justice aussi bien pour nous-même que pour tous. Nous ne donnerons pas ici de détails anato- miques sur l’animal des Bulimes. Nous avons publié autrefois quelques travaux auxquels nous n’aurions presque rien à ajouter. Ces travaux, du reste, sont résumés dans Y Introduction ^ et l’étendue consacrée à cet ouvrage ne nous per- met pas de leur apporter un plus large dévelop- pement. Le nombre des espèces actuellement con- nues est extrêmement considérable : M. Pfeif- fer, dans sa Monographie ^ en compte six cent trente-deux espèces, et M.Reeve porte ce nombre à six cent soixante et une dans la Monographie qu’il vient de publier , et qui fait partie du grand et magnifique ouvrage dont il enrichit la science sous le titre de Conchologia iconica, Ln des hom- 6 PULMONES SANS OPERCULE. mes qui a le plus contribué à augmenter d’une manière si prodigieuse un genre dans lequel La- rnarck avait inscrit trente-quatre espèces seule- ment, c’est M. Cuming, dont le nom se trouve si souvent répété dans tous les ouvrages des con- chyliülogues. Cet amateur distingué , que son extrême modestie a toujours empêché de rien publier, amis à la disposition de tous les savants la plus belle et la plus riche de toutes les collec- tions connues, dans laquelle les objets les plus précieux sont dus à ses propres découvertes et sont le résultat de ses investigations. ESPÈCES. I. BULIME DE TICAO. Bulimus TicaonicuSj Broderip. (PI. 110, B, f. 4.) B, testa imperforata, conoideo-ovata^ soliday castaneüj epidermidealbida suhhydrophana varie strigata^ fusciata et inarmorataj spiraohlusaj pallescenti; infractibtis 5 1/2 convexiusculis ^ supremis depressis^ ultimo spira paulo breviori ; columella subarcuata^ violacescente ^ l'osea^ ra- rius alba; apertura lunato-ovaHj tntxis cœrides- centi vel alhida ; peristomate subsimpliciybreviter expansoj margine columellari dilatato^ extus basi tubercuîato. Broderip, in ProcedzooL Soc., 1840, p. 155. Pfeiffer, Symb.^ t. 2 , p. 52, Pfeiffer, Monog. hélic., 'vio. , t. 2, p. 6, n° 11. Reeve , Conclu icon. (Bul.), pl. 3 , f. 14. Habite les îles Philippines. Description. Cette espèce, assez rapprochée du Bul. mus par sa ïorme et sa coloration , est encore au nombre de celles qui se rapprochent autant des Hélices que des Bulimes. Elle est ovale , subglobuleuse, à spire peu allongée, con- vexe et très obtuse au sommet; on y compte cinq tours et demi : ils sont convexes , s’accrois- sent assez lentement. Leur suture est simple et superficielle pour les premiers tours , plus dé- primée dans le dernier. Ce dernier tour est sub- globuleux, convexe dans toutes ses parties, un peu plus large que haut , imperforé à la base ; sa hauteur dépasse d’un quart environ celle de la spire. L’ouverture qui le termine est ovale oblongue , à peu près aussi haute que large : son plan s’incline de 50 degrés sur l’axe longitudi- nal. D’un blanc bleuâtre en dedans, son pé- ristome est d’un beau brun foncé : il est peu épais, faiblement renversé en dehors, et d’une largeur uniforme dans toute son étendue. Il se joint insensiblement à une columelle longue , très étroite , perpendiculaire, d’un fauve pâle , et un peu élargie à la base. Dans cette partie , elle est revêtue d’une lame calleuse fort mince qui , après avoir couvert la région ombilicale, se continue sous la forme d’un bord gauche étroit et peu apparent. Cette coquille est lisse, à peine marquée de quelques stries d’accroissement. Son test, assez solide et épais, offre trois colora- tions principales. Dans la première, il est d’un brun marron très intense ; dans la seconde , il est d’un brun rougeâtre plus pâle ; dans la troisième , enfin , il est d’un jaune assez pâle. Ln épiderme diversement découjié, d’un jaune pâle doré, produit sur la première variété de jolies marbrures dont les taches sont généralement longitudinales. Il en est de même pour la troisième variété ; seulement l’épiderme est un peu plus pâle , et les fascies longitudinales un peu plus régulières. Quant à la deuxième variété, l’épiderme est d’un blanc grisâtre, passant au brunâtre vers la base , et il est divisé par de fines zones transverses, nombreuses, irrégulières, du plus beau brun. Les grands individus de celte magnifique es- pèce ont 55 millimètres de haut et 42 de large à la base. IL BULIME CENDRÉ. Bulimus giîvusj Sow. (Pl. 15t, f. 1, 2, 7.) B, testa imperforatUy ovata_, soHdulaj striata^ sub epidermide gilva rufescente; spira apice ob- GENRE tusa^ nudaj pallida; anfractibus sex canvexis j îiltimo spira paulo hreviorej columella strictius- cula^ alba^ subexcavata; aperlura obliqua^ lu- nato-ovali y intus laclea; perislomate subincras- satOy breviter reflexo^ viargine dextro arcuato^ columellari adpresso. SowERBY, Proced, zooL Soc,, (1845), p. 45. SowERBY , in ColL Cuming, Pfeiffer, Proced. zool. Soc.^ (1845), p. 45, Pfeiffer, Monog. hélic. fasc. 4» p. 7, n°13. Reeve, Conch.t Icon. (5w/.), pl. 2, f, 7. Habite les Philippines, Il n’existe pour nous aucun motif sérieux de placer cette coquille plutôt parmi les Bulimes que parmi les Hélices; elle appartient encore à ce dernier genre par sa forme globuleuse et Pobliquité de l’ouverture. Elle ne participe aux caractère des Bulimes que par le faible allon- gement de sa spire qui prend une forme un peu plus conique que dans la plupart des Hélices ; cependant nous pourrions citer plusieurs espèces d’Hélices chez lesquelles la spire est pour le moins aussi conique. Description. Cette coquille est ovale, globu* leuse ; sa spire , d’une médiocre élévation , est légèrement convexe dans son contour général , et son sommet est très obtus. Elle est formée de six tours convexes , à suture simple et médiocre- ment déprimée. Le dernier tour est subglobu- leux; il est un peu plus large que haut, et sa hauteur dépasse celle de la spii'e : il est très con- vexe à la base , et il ne présente aucune trace d’ombilic. L’ouverture qui le termine est ovale, oblique , et son plan s’incline de 60 degrés sur l’axe longitudinal. Elle est d’un beau blanc en dedans; son péristome , assez court, est renversé en dehors. Il est blanc , bordé de brun : dans les vieux individus, il devient plus blanc. Son épais- seur reste la môme dans tout son ti’ajet. H se confond insensiblement avec une columelle assez allongée , presque perpendiculaire , légèrement arquée dans sa longueur; toute la coquille est d’un beau brun marron dont la nuance pâlit peu à peu vers le sommet , et ce sommet devient d’un fauve très pâle. Cette couleur est cachée par un épiderme d’un gris cendré , passant quelquefois au brunâtre , et sur lequel se dessinent vague- ment quelques zones transverses d’un gris un BULIME. 7 peu plus foncé. 11 existe plusieurs variétés, parmi lesquelles l’une des plus remarquables, sur un fond d’un brun très pâle , est couverte d’un épi- derme interrompu par cinq ou six linéoles transverses, inégales, étroites, d’un beau brun foncé. Cette belle espèce a 55 millimètres de hauteur et 45 de diamètre à la base. M. Reeve a fait connaître dans son Conchio- logia iconica , une variété toute brune, ayant une spire plus courte et à tours plus convexes. Cette variété a 30 millimètres de hauteur et autant de diamètre. III. BULIME RAT. BuKmus musj Broderip. (PI. loi, f. 3, 4.) B. testaovato'obhngaj crassiuscula^ lœvigatüj obscura^ bninnea^ epidermide hydrophana; an- fractibus quinque; iillimo ventricoso^^ cœteris longiore; apice obtuso ; labro intus albo^mar- gine reflexo. Delessert, Rec. de coq., pl. 39, f. 12, a, b. Broderip , in Coll. Cuming. Pfeiffer, Monog, hélic. vw., fasc. 4, p. 7, n^ 15. Reeve, Conch., Icon. [Bal.), pl. 2, f. 10. Habite les îles Philippines. Description. Ce Bulime est ovale, et, par sa foï'me générale , se rapproche de V hélix metafor- mis; il est meme plus globuleux, et pourrait, par ce motif, être aussi bien placé parmi les Hélices que dans le genre Bulime. La spire est médio- crement allongée : elle est convexe dans son ensemble, et composée de cinq tours dont l’ac- croissement est assez rapide. Ces tours son con- vexes et réunis par une suture déprimée. Le dernier est subglobuleux , aussi large que haut , très convexe â la base, et n’offrant de ce côté au- cune trace d’ombilic. L’ouverture est ovale, semi- lunaire, un peu plus haute que large : son plan s’incline de 55 degrés sur l’axe longitudinal. Elle est d’un blanc grisâtre ou bleuâtre en dedans. Son péristome , d’un beau brun , est assez épais, renversé en dehors, et sa largeur est uniforme dans toute son étendue. La columelle est droite, assez allongée, un peu tordue sur elle-même; 8 PULMONÉS SANS OPERCULE. son bord interne est assez mince : elle est large en delioFS, et elle est du plus beau blanc. Ln angle ü'ès obtus est produit par la jonction de son sommet avec Textrémité inférieure du pé- ristome. La coquille est lisse et brillante ; elle est couverte de stries obsolètes d’accroissement; sa couleur est d’un beau brun marron , dont la nuance pâlit peu à peu vers le sommet. Lors- quelle est bien fraîche, la surface des deux der- niers tours est couverte d’un épiderme d’un blanc grisâtre ou jaunâtre, opaque, terne, interrom- pue par des linéoles d’un brun foncé, inégales, et suivant la direction des accroissements. Une zone transverse, brunâtre, assez vaguement des- sinée, occupe la circonférence du dernier tour. Cette jolie coquille a â5 millimètres de hau- teur et 3Zi de diamètre à la base. IV. BULIME DE WOOD. Bvlimiis Woodianus^ Lea. (PI. 110, A, f. 7-9.) B. testa imperforata^ ovato-conicaj crassa^ rufo-fusca ; anfractibus quinque convexis, ul- tiino spira breviore / columella incrassata^ dila~ tata^ superne canaliculaia ; apertura perobliqua^ magna J ovali ^ intus alba; peristomate laie expansoyad insertionemniarginis sinistri incras- sato~titbe7'cnlato, Lea , in Phûad, ^r., t. 7 , p. Zt57 , pl. il , f, 5. C, Pfeiffer, Symb., t. 2 , p. 53, Pfeiffer, Monog, hélic. fasc. 4, p. 3,n° 3, Reeve, Conch.f Icon, {BulL), pl. 3,f. 11. Habite l’île Marinduc, l’une des Philippines, Grande et belle espèce qui, par sa forme gé- nérale et surtout par l’obliquité de son ouver- ture, se rapproche beaucoup des HéUces, et devient l’un des nombreux termes intermédiaires entre ce genre et celui desBulimes. Description- Elle est ovale oblongue; sa spire, assez élancée , est obtuse au sommet. On y compte cinq tours convexes, s’élargissantassez rapidement, à suture simple et déprimée. Le dernier tour est grand , plus large que haut ; son épaisseur égale la hauteur de la spire. Il est convexe à la base , et sans aucune trace de pex'- foration ombilicale. Avant de se terminer , il se dévie un peu, de manière à placer l’extrémité supérieure du bord droit à la limite môme delà circonférence. L’ouverture est grande, ovale, oblongue, un peu plus haute que large. Cette ouverture est très oblique ; son plan s’incline sur l’axe longitudinal en formant avec lui un angle de 50 degrés, inclinaison considérable pour un Bulime, et qui ne se retrouve pas dans d’autres espèces. Le bord droit est très épais , fortement dilaté en dehors ; il est violacé en de- dans, et bordé de brun noirâtre en dehors. Il est creusé de ce côté d’un canal assez large. La columelle est peu épaisse : elle tombe pei'pendi- culâirement au centre d’un ombilic intérieur. Elle est d’un blanc rosâtre, légèrement tordue sur elle-même , et elle se joint au bord droit en formant avec lui un coude assez saillant. Un bord gauche, mince et bi’unâtre, s’étale sur l’avant-dernier tour et joint les deux extrémités du bord. La surface est lisse ou marquée seule- ment de stries irrégulières d’accroissement. La coloration est assez variable; elle consiste, sur un fond blanc ou jaunâtre , en fascies d’un brun intense plus ou moins larges , et quelquefois flammulées. Dans certains individus, ces fascies brunes , dont Lune envahit quelquefois la base du dernier tour, pâlissent insensiblement, pren- nent la nuance de café au lait, finissent par dis- paraître complètement. Nous avons un individu d’un blanc pur sous un épiderme jaunâtre. Cette belle coquille a 65 millimètres de hau=- teuF et 45 de diamètre à la base. V. BULIME VEINÉ. BuUmus lignarius^ Pfeiffer. (PI. 151, f. 8, 9.) B. testa imperforatUy conoideo-globosa y so- Hda^ oblique striata^ sub epidermide Kgnaria nitide nigricantej sursum pallescentejapice obtu~ shisculo ^ nitide fulvo; spira conoidea; an/rar- tibus quinque convexisj uUimo spira paulo bre- viore; cohimella subrecta y extrorsum laie expansay fusco phmbea; apertura lunato-ovali intus nitide cœrulescente ; peristomate simpliciy reflexOy saturate plumbeOy margine dextro valde arcualo. GENRE Proc, zqoL Soc. LonrL, 18^2, p. 88. Catlow, Conch> no//?., p. 156, n® 193, Pfeiffer, Monog, hélic, '2//V., t. 2 , p, 3, n® 2. Pfeiffer , Symb,, t. 2 , p, 47. Reeve, Conclu icon,, pl. 1 , f. 3, Habite l'île Luzon , Tune des Philippines. Description. Grande et belle coquille, inter- médiaire 5 comme les précédentes, entre les Hé- lices et les Bulimes ; elle est Tune des plus grosses espèces découvertes aux îles Philippines par M. Cuming. Elle est ovale, conique; sa spire, conoïde, est très obtuse au sommet; elle est composée de six tours convexes, à suture dépri- mée. Le dernier est gi'and, un peu plus large que haut , et sa hauteur dépasse un peu celle de la spire : il est convexe en dessous, saits perfo- ration ombilicale. L’ouverture qui le termine est grande , semi-lunaire ; son plan s’incline d’en- viron 60 degrés sur l’axe longitudinal. Elle est d’un blanc bleuâtre en dedans ; son péristome, d’un beau brun noirâtre, conserve la même lar- geur dans toute son étendue : il est assez épais et fortement renversé en dehors. Il se continue insensiblement avec une columelle droite, peu épaisse, faiblement tordue dans sa longueur, et revêtue en dehors d’une lame calleuse assez épaisse qui , après avoir couvert le centre de la coquille , descend sous la forme d’un bord gauche, étroit, blanchâtre et transparent. La coquille .est lisse , finement striée vers le sommet, et portant des stries irrégulières d’accroissement sur toute sa surface. La couleur du test est d’un beau brun marron; cette couleur diminue in- sensiblement d’intensité vers le sommet, et ce sommet devient lui-même blanchâtre. Toute cette couleur est cachée par un épiderme d’un brun grisâtre sur lequel se dessinent des fascies inégales, irrégulières, d’un brun plus foncé, ce qui produit à la surface des veines colorées com- parables à celles du bois. Dans le plus gi'and nombre des individus, le dernier tour porte à la circonférence une large zone d’un blanc mat, le plus souvent accompagnée de chaque côté d’une linéole d’un brun intense. Plusieurs variétés se montrent dans cette coloration; quelquefois elle est d’un ton uniforme, d’un brun grisâtre plus ou moins intense. Une autre variété présente un grand nombre de linéoles transverses qui décou- pent la surface en losanges inégaux. T. Il, partie. BULIME. 9 Les grands individus de cette belle espèce ont 85 millimètres de hauteur et 58 de large à la base. VI. BULIME DAPHNIS. BuKmiis Daphnisj Brodekip. (Pl. 151 , f. 5, 6.) B. testa ovatopïjramidali ; anfractibus quinque ventricosis y uJtimo cœteros conjunctos excedente; labii Kmbo castaneo-nigricante ; apertnra albida, velpurpurascente. Deeessert, Rec, de coq», pl. 39, f. 13,14, a, b. Broderip, Proc. zooL Soc., 1840, p. 180. Pfeiffer, Monog. liélic. zz/V. , t. 2, p. 4, n° 6. Reeve, Conch. icon. pl. 2 , f, 8. Habite les îles Philippines. Description. Par sa forme générale , cette co- quille se rapproche un peu du Bnlirmis TFoodia- nus; mais elle est infiniment plus variable dans ses couleurs, et son ouverture , moins oblique, est beaucoup moins dilatée. Elle est ovale co- nique ; la spire est conoïde , obtuse au sommet , composée de six tours à peine convexes, s’élar- gissant assez rapidement, réunis par une suture simple et superficielle. Le dernier tour est con- vexe; sa hauteur est un peu moindre que celle de la spire. Il n’est point perforé à la base ; il est élargi de ce côté et un peu dilaté vers l’ouverture. Cette ouverturé est assez grande, ovale, subqua- drangulaire,d’un blanc brunâtre en dedans, bordé de brun en dehoi'S : son plan s’incline oblique- ment sur l’axe longitudinal en formant avec lui un angle de 50 degrés. Le péristome commence à la circonférence ; il se courbe en parabole ; sa largeur reste égale dans tout son trajet. La co- lumelle est allongée, perpendiculaire, faible- ment tordue dans sa longueur; elle se joint au péristome par son extrémité antérieure en for- mant avec lui un angle très obtus. Son extrémité opposée se plonge dans la cavité d’un ombilic intérieur , et se continue avec l’axe central des autres tours. Cette columelle est ordinairement d’un fauve rougeâti’e; elle est revêtue d’une lame calleuse assez mince que l’on voit se continuer en un bord gauche peu épais et transparent. La surface extérieure est lisse, et l’on y remarque seulement des stries d’accroissement. Celte co- PULMONÉS SANS OPERCULE, 10 quille présente de nombreuses variétés de colo- ration : M. Pfeiffer en inscrit huit dans sa Mono- graphie. Nous ne les connaissons pas toutes ; plusieurs appartiennent à la collection de M. Cu- raing, et elles n’ont point été figurées par M. Reeve dans son Conchiologia iconica. Sur un fond d’un beau brun marron , devenant quel- quefois très pâle dans certains individus , et pas- sant même au blanchâtre , se développe un épi- derme d’un blanc gris ou jaunâtre , très opaque, diversement découpé , soit en fascies longitudi- nales irrégulières , soit en zones transverses d’un brun noirâtre plus ou moins foncé. Les prin- cipales variétés ont à la fois la surface découpée par des zones et des fascies, dont la nuance change à mesure que la couleur du test subit elle-même une transformation. Cette belle espèce, bien digne de faire l’or- nement des collections par la richesse et la variété de ses couleurs, a 60 millimètres de hauteur et 50 de diamètre à la base. VIL BULIME DES PHILIPPINES. BuUmus Philippinensis J Rëeve. (PI. MO, A, r. 10, M.) B. testa imperforataj ovalo-ttirbinala^solida^ nigricantCy strigis obliquis epidermidis hydropha- na^ griseo'fusco ornata; spira conicaj obtusius- cuJaj nuda^ pallida; anfractibus senis convexis^ diametro celeriter accresceniibtis ^ ultimo spira paulo breviore; coltimella vix obliqua^ subtorlaj carnea; apertura lunato-orbiculari^intus lactea; peristomate subincrassato^ breviter refleæo^ni- gro Hmbato^ margine dextro valde arcuaio, co- lumellari dilatato^ expanso. Pfeiffer, Proc, zool. Soc., 1846, p. 42. Pfeiffer, Monog, hélic. vw., t. 2, p. 6, n” 10. Reeve, Conch, icon. [BuL], pl. 1, f. 5. Habite les Philippines. Description. Espèce ti'ès voisine du Bidinius pithogaster ; elle s’en distingue néanmoins par de bons caractères qui existent dans la forme et dans l’ouverture. Elle est ovale, turbinée, élargie vers la base ; sa spire , conoïde , est très obtuse au som- met : on y compte six tours convexes, à sului'e simple et déprimée. Le dernier tour est subglo- buleux, il est cependant plus large que haut; sa hauteur est un peu moindre que celle de la spire, mais ces proportions varient un peu, et il existe des individus chez lesquels la hauteur de la spire égale celle du dernier tour. Il est imperforé à la base, convexe dans toutes ses parties. L’ou- verture qui le termine est assez grande , assez oblique ; son plan s’incline de 50 degrés sur l’axe longitudinal : en dedans il est du blanc le plus pur. Le péristome, ainsi que la columelle, est d’un brun roussâtre pâle, quelquefois un peu pourpré. Le péristome est médiocrement épais, faiblement renversé en dehors, et d’une largeur égale dans toute son étendue; la cour- bure qu’il décrit est parabolique : elle se rap- proche néanmoins d’un arc de cercle. La colu- melle est très allongée, un peu tordue sur elle-même, mince en son bord interne, aplatie en dehors. Elle tombe perpendiculairement dans la cavité de l’ombilic intérieur; elle s’élargit à la base , et sa limite de ce côté est indiquée par une zone blanche. Toute la surface extérieure est couverte de stries nombreuses et obsolètes d’accroissement; cette surface , d’un brun mar- ron très intense 5 est couverte d’un épidei'rae d’un blanc grisâtre , tantôt pi'esque uniforme, tantôt divisé par des fascies longitudinales, étroites, assez régulières, obliques, d’un beau brun très foncé. Dans une variété, la seule ac- tuellement connue , l’épiderme , entre les fas- cies dont nous venons de parler , est encore découpé par un petit nombre de zones trans- verses, situées particulièrement vers la base du dernier tour. Cette coquille, très belle, a 75 millimètres de hauteur et 50 millimètres de diamètre à la base. VIH. BULIME DE REEVE. BuUmus Reeviiy Buoderip. (Pl. M6, f. I, 2.) B. testa imperforata^ conico-ovata j soliday nigricantey ad apicem paUescente y epidermide lîberea fere omnino obducta vel varie fas- ciata; anfractibus convexis y uHimo spiram œquante; columella subrectUy lata y livida ; GENRE aperturaovaJij hasi suheffusajintiiscwrulescente ; peristomate incrassato^ reflexoy livido-violaceoy marginibus callo nitido junclis ^ dextro superne dilatato, Heltx Reeifiiy Broderip, in Pj'oceed, zooL Soc,^ 1841, p. 34. Buiimus Reeuii, Reevjî, Conch. syst,t t. 2, pl, 172, f. 1. Belimus Reevii ^ C. Pfeiffer, Symb,, t, 2, p. 50. Buiimus Reevii^ Pfeiffer, Monog, hélic. t. 2, p. 2, n® 1. Catlow, Conck* p. 159, n° 306. Reeve, Conch, icon,, pl. 1, f. 6, Habite Pile Luzon, l’une des Philippines. Magnifique coquille découverte aux îles Phi- lippines par M. Cuniing, et à laquelle M. Bro- derip a consacré le nom d’un savant plein de zèle pour la conchyliologie, auquel on doit l’un des ouvrages les plus considérables qui aient été entrepris jusqu’ici sur cette science. Description. Cette coquille est ovale , oblon- gue; elle se rapproche déjà de la forme des véritables Bulimes. Son ouverture est moins oblique que dans la plupart des espèces précé- dentes ; sa spire est médiocrement longue : elle est convexe , très obtuse au sommet. On y compte cinq tours et demi , dont l’accroissement est as- sez rapide. Ces tours sont convexes; la suture qui les joint est déprimée , le dernier est grand , subglobuleux, imperforé à la base, convexe dans toutes ses parties; sa hauteur dépasse un peu celle de la spire. Avant de se terminer, il s’inflé- chitun peu et lentement au-dessous de la circon- férence. L’ouverture est grande, ovale, oblongue. plus haute que large ; son obliquité sur l’axe est de 55 degrés. D’un blanc bleuâtre en dedans, tout son péristome est d’un beau brun noirâtre; ce péristome est fortement renversé en dehors; il est assez épais , et il s’élargit insensiblement à mesure qu’il s’avance vers la base. Il se joint à la columelle en formant avec elle un angle très obtus et légèrement saillant en dehors. La colu- melle est allongée , assez épaisse , perpendicu- laire; elle est d’un brun pâle et vineux. Elle s’élargit vers la base , où elle se revêt d’une lame calleuse peu épaisse qui, après avoir couvert la base de la coquille, se prolonge en un bord gauche peu apparent. Toute la coquille est cou- BULIME. Il verte de stries régulières et obsolètes d’accrois- sement ; elle est d’un brun presque noir sur le dernier tour. Celte couleur pâlit déjà sur le tour précédent, et, par suite d’une dégradation insen- sible , elle devient très pâle au sommet. Sur ce fond se dessinent très nettement des zones trans- verses d’un épiderme d’un blanc jaunâtre et nuancé de brun très pâle. Ces zones, larges vers la base, sont au nombre de trois ou quatre, et la dernière, la plus large de toutes, occupe la por- tion supérieure du dernier tour. Celle-ci est sou- vent découpée par deux ou trois linéolesinégales, d’un brun très intense. Cette coloration est peu variable. La variété la plus remarquable que nous connaissions présente sur le dernier tour six zones étroites , blanchâtres , presque égales , qui se détachent agréablement sur le brun foncé du reste de la coquille. Les grands individus de cette belle espèce ont 80 millimètres de hauteur et 57 de large. IX. BULIME RUFOGASTRE. BuUmus rufogaster, Lesson. (PI. H6, f. 3 à 6.) B. testa imperforala y ovato-conica y soliday oblique striatay salurate castaneoy luleo unicin- gulatay epidermide fnsea hgdrophanay infra sutu- ramsaturatius fenesU'ata indnta ; spjiraconoideüy siirsum pallescentey apice obiusimcula ; anfracti- bus senis planiuscuHsy ullimo spiram æquanle ; columella intorta y quasi truncata; aperliira angulato-rotimdata y intus lactea ; peristomate breviter reflexOy nigro-limbato y marginebasa'i cxim columellari angulatim juncto. Hélix riifogaster\ Lesson, lUustr, de zoo/., pl, 42. Hélix rufogaster, Muller, Synops,, p. 12. Orthostylus rufogaster ^ Beck, /«rZ., p. 49, n® 6. Buiimus rufogaster J Symb.^ t. 3, p. 87. Pfeiffer, Monog, hélic, Wo., fasc. 4, p. 6, n° 9. Reeve , Conch. icoru, pl. 1 , f. 4. Habite l’île Luzon , l’une des Philippines. Les premiers exemplaires que l’on connut de cette espèce , rapportés par Lesson , étaient en- tièrement dépouillés de la coloration qui réside dans leur épiderme. Depuis, M. Cuming a trouvé en abondance cette coquille parfaitement con- servée aux îles Philippines, et, en comparant PULMOx\ES SANS OPERCULE. les figures que nous en donnons avec celles con- nues antérieurement, on aurait delà peine aies rapporter à un même type, si nous n’avions eu soin de faire représenter un individu à moitié dépouillé do son épiderme. DiiscuiPTiOiX. Cette coquille est ovale, oblongue, subturbinée; sa spire, faiblement convexe, as- sez allongée, est très obtuse au sommet ; elle est formée de six tours peu convexes, àsuture simple et superficielle. Le dernier est subglobuleux, un peu plus large que haut, un peu plus court que la spire ; il est imperforé à la base , très convexe. L’ouverture qui le termine est assez oblique : son plan s’incline de 50 degrés sur Taxe longi- tudinal. Cette ouverture est d’une médiocre éten- due ; elle est ovale , oblongue, un peu plus haute que large : elle est d’un blanc bleuâtre à l’inté- rieur. Son péristome, assez épais, renversé en dehors , est d’un beau brun maiTon très foncé ; son épaisseur est presque égale dans tout son trajet. Il se joint à la columelle en produisant en avant un angle obtus, et en dedans un angle presque droit. La columelle est allongée, blanche, ou légèrement teintée de rose ; elle est tor- due dans sa longueur, terminée en pointe au sommet , élargie à la base et en son bord in- terne. Une lame calleuse s’en détache, couvre la région ombilicale , et se contiue avec * un bord gauche , mince et blanchâtre. La surface externe est lisse ou couverte de stries obso- lètes d’accroissement; la coquille, assez épaisse et solide, est d’un beau brun marron, passant au brun rougeâtre et même blanchâtre au som- met de la sph'e. Cette couleur est interrompue à la circonférence du dernier tour par une belle zone assez large, tantôt jaune, tantôt blanche; il est même une variété chez laquelle cette zone n’existe pas du tout. Toute cette coloration est en grande partie masquée par un épiderme d’un blanc grisâtre ou brunâtre , souvent inter- rompu à la circonférence par une zone épi- dermique d’un blanc opaque : elle se montre particulièrement chez ceux des individus qui sont dépourvus de la zone jaune ou blanche dont nous avons parlé. Chez presque tous les indivi- dus, la suture est accompagnée d’une série de grandes taches noirâtres subquadrangulah'es , et assez régulières pour leur grandeur et leur distance réciproque. Il est des individus chez lesquels cette série de taches se continue en flammules longitudinales qui parcourent toute la hauteur des tours. Les grands individus de cette très belle es- pèce ont jusqu’à 75 millimètres de hauteur et 55 de large à la base. X. BULIME ÉMERAUDE. Balimiis smaragclinus^ Reeve. (PI. no, B, f. 5.) B. testa oblongo-ovata^ nitidajViridi^apicem versus subpurpurea; fascia albaper anfracluum suturas decurrente; apertura rotundaio ovali; perütomale albo^reflexo. Reeve, Coucha syst,^ t. 2, pl. 173, f, O. Broc, of zooL Soc,, t. 12, p. â9. CvTLOVV, Conch, nom,^ p, 160, n° 326. Pfeiffer, Monogr, liélic, vh , fasc. 4, p. 29. n° 76. Reeve, Conch, icon,, pl, 6, f. 27. Habite l’île de Mindanao, l’une des Philip- pines. Description. Très belle espèce qui offre Pua des rares exemples d’une coloration verte ; dans toute la série des Hélices, on ne connaît encore que deux ou trois espèces chez lesquelles cette couleur se soit monti'ée à divers degrés d’inten- sité, Cette coquille est ovale-oblongue. Sa spire, d’une médiocre longueur , est très obtuse au sommet; elle est composée de cinq tours con- convexes, à suture simple et déprimée; leur ac- croissement est très rapide ; aussi le dernier tour s’abaisse au-dessous de la circonférence, et l’avant-dernier tour est ainsi très découvert. Ce dernier tour est subglobuleux ; il est très convexe, imperforé; sa hauteur égale celle de la spire ou la dépasse un peu. L’ouverture est ovale-ob- longue, plus haute que large ; elle est limitée par un péristome peu épais, faiblement renversé en dehors, et un peu sinueux dans sa longueur; tantôt il est blanc comme l’intérieur de l’ouver- ture, d’autres fois il est d’un beau rose pâle. La columelle estfort allongée; elle est droite, simple, peu épaisse; elle tombe presque perpendiculai- rement sur l’axe de la coquille; elle est revêtue en dehoi's d’une lame mince et transparente; elle se continue en un bord gauche mince et peu ap- GENRE BULIME. parent. Toute la surface extérieure est couverte lie stries assez régulières; elles se montrent par- ticulièrement sur les deux derniers tours; elles sont longitudinalement raj^prochées, obsolètes; elles n’empôchent pas la coquille d’être polie et brillante. La coloration est peu variable : le der- nier tour est partout d’un beau vert d’émeraude, interrompu à la suture par une zone très nette et médiocrement large, d’un beau blanc opaque. Sur les tours suivants, la couleur verte passe au jaunâtre; elle diminue peu à peu d’intensité, à mesure que Ton remonte vers le sommet , et celui-ci est ordinairement blanc ou rou- geâtre. Cette belle coquille a 55 millimètres de hau- teur et 35 de diamètre à la base. XI. BULIME ORNÉ. Bulimus decoratuSj Féuüssac. (PI. 112, f. 3, 4. — PI. 110, B, f. 3.) B. testa ovato-ohlonga^ conoidea^ lœvigataj pallide fulvaj fascii xinica ad peripheriam cir- cimdata/anfraclibiis senis convexhiscuHs iiUimo spira breviore; aperlura ovato-oblonga alba; peristomate incrassatOj breviter expanso; colu- mella recta ^ vix conlortay basi dilalata y callosa, He/ix decorata, Fà^vssh.c, Prod,, n° 327, Bn/imiis decorafus, Gray, ^nn. of PIiiL, new ser., 9, p. âl3. Bulimus Guimarasensis , Pfeiffkr , Symb. 2 , p. Û6. Bulimus ^entricosus, var., Piiilippi, Icon,, 3, 18, pl. 7, f. 5, 6. Orthostflus decoratus^ Beck, lad., p, 49, n° 7 (ex- clus. syn.) Habite l’ile de Guimaras, l’une des Philip- pines. M. Pfeiffer a rapporté au Bulimus ventricosus do Ghemnitz un grand nombre de variétés, que plusieurs naturalistes ont considérées comme autant d’espèces distinctes. Personne n’ignore â quel degré de variabilité arrivent souvent quel- ques espèces, soit de Bulimes, soit d’Hélices. Dans ce dernier genre , nous en avons montré quelques exemples; les Bulimes nous en présen- ta teront d’autres , mais peut-être n’est-ce pas ce- lui-ci; nous apercevons des différences assez constantes entre certaines variétés et le type pour pouvoir les séparer à titre d’espèces. Description. Cette coquille est ovale conoïde ; elle est étroite et assez élancée ; par sa forme générale elle se rapproche du Bulimus smarag- diuus. Sa spire, assez allongée, compte six tours médiocrement convexes, et dont l’accroissement est assez lent. Le dernier tour est plus court que la spire ; il est un peu plus long que large, sans aucune trace de perforation ombilicale; il est convexe à la base. L’ouverture est ovale-oblongue, plus haute que large, d’un blanc laiteux à l’in- térieur, Son péristome est de la même couleur : celui-ci est d’une médiocre épaisseur ; il se ren- verse en dehors, et son épaisseur s’augmente in- sensiblement depuis son point d’attache à la circonférence, jusqu’au moment où il se con fond avec la columelle. La columelle estallongée, assez mince, un peu tordue sur elle-même ; elle s’élève perpendiculairement de l’axe de la co- quille, elle s’amincit à son sommet et elle forme un angle Irèsobtus en se joignant àla columelle ; mince en son bord interne, elle s’élargit à la base et se couvre d’une lamelle demi-transpa- rente qui, après s’être étalée sur la région om- bilicale, descend sous la forme d’un bord gauche mince et étroit. La surface extérieure est lisse, polie, brillante; elle présente un petit nombre de stries obsolètes d’accroissement. La colora- tion est peu variable; le test blanc est peu épais et recouvert d’un épiderme d’un beau jaune ; ime seule zone transverse, d’un beau brun plus ou moins large, occupe la circonférence du der- nier tour et se montre un peu au-dessus de la suture du tour précédent. Quelquefois une zone de la même couleur circonscrit la région ombi- licale, à la base de la columelle. Cette coquille a 55 millimètres de longueur et 30 de diamètre à la base. XIL BULIME FRÈRE. Bulimus frater ^ Férüssac. (PI. 112, f. 1 , 2. ) B. testa ovatO'Conicaylœvigatayfulvavel fusca; spira conoidea^ apice obtusa; anfractibns senis conx^exiuscuHs^ uHimo spira hreviorcj convexoj PULMONES SANS OPERCULE. imperforaio ; apei^txira omlo-obJonga^ inlas lac- lea; perisiomate incrassatOy reflexo^ fusco mar- ginato; columella elongata apice acutiusculay hasi dilatala^ subcaîlosa. Hélix Jrater, Fi^nusSAC, Prod,, n® 326, Reeve, Conch. icon^> pl, 6, f. 25. Bulimus ventricosus^ var., Philippi, Icon,^ 3 p., p, 31, pl, 7, f. 1. Bulimus 'ventricosus^ydiT. p, Pfeiffer, hé- lie, viu., t. 2, p. 30, n° 78. Habite les îles Philippines. Description. Cette espèce a été confondue avec la précédente parmi les variétés du Bulimus ventricosus de Bruguière. Peut-être, en effet, en est-elle une forte variété, mais il faudrait avoir un plus grand nombre d’intermédiaires pour en acquérir la certitude. Sa forme est très rappro- chée de celle du Bnlimiis decoratus ; elle est un peu plus ventrue ; la spire se trouve en proportion un peu plus courte ; les tours sont au nombi'e de six : ils sont convexes et se réunissent par une sature simple et légèrement déprimée. Le der- nier tour est un peu plus court que la spire; il est convexe à la base, imperforé ; l’ouverture qui le termine est ovale-oblongue, un peu plus haute que large. Son péristome est épais, renversé en dehors; il est d’un blanc jaunâtre, et son bord externe est d’un beau brun marron ; il décrit une courbure parabolique qui s’approche d’un arc de cercle. La columelle est allongée, perpen- diculaire, droite, un peu tordue dans sa lon- gueur; elle est assez épaisse, atténuée à son ex- trémité antérieure; elle s’élargit à la base, où elle se revêt d’une lame calleuse qui se continue en un bord gauche étroit et légèrement teinté de brunâtre. En se joignant à l’extrémité du bord droit, la columelle forme avec lui un angle pres- ([ue droit. Toute cette coquille est lisse , d’un brun pâle sous un épiderme jaunâtre. Cette coquille a 60 millimètres de longueur et (35 de diamètre. XIIÎ. BULIME PITHOGASTRE. Bulimus pithogaster y Férüssac. (Pl. 110, f. 1 à 3. — Pl. 108, f. 3.) B. testa {mperfo7'alay ovato-conoideay soüdüy longitudinaUter subarcuatim striatay castanea y sœpe epidermide hyârophanay saturale cinereay nonnunqiiam pallide slrigata ohdncta; spira pyramidatUy apice acutiusculay nuday nitida ; anfraclibus sex convexiuscuUs y uUimo 2/5 lon- gitudinis subæquanle; columella subverticali y leviter axxuaiay callo extrorsum diffusoy ni- tidoy albo vel rubello munila; apertura per- obliquay lunatorotundalay inltis niiiday lacté a ; peristomate brevissime expansoy intusnigricanli- limbato, Helixpithogaster, (Gochlostyla), Férüssac, Prod., p. 32i. Lamarck., ^n. s. mert., t. 10, p. 119. Deshayes dans Lamarck, An, s, vert., t. 8, p. 226. Orthostyliis pithogaster, Beck , Ind., p. i9, n° 5. Pfeiffer, Monog, hélic. vio., t. 2, m 5, p. 4, Reeve, Conch. icon., pl, 1, f. 2. Habite les Philippines, Cette belle coquille , rare autrefois dans les collections, estdevenue assez commune, grâce aux heureuses recherches faites aux îles Philippines par M, Cuming. Description, Cette coquille , variable dans sa forme et dans ses couleurs, ne manque pas d’ana- logie avec le Bulimus Philippinensis et quelques autres espèces voisines. Elle est allongée, quel- quefois subturbinée; sa spire est conoide allon- gée, composée de six tours médiocrement con- vexes, à suture simple et déprimée. Le dernier tour est court, quelquefois dilaté vers la base , assez souvent subglobuleux et régulièrement con- vexe, toujours imperforé. L’ouverture est oblique, blanche en dedans; le péristome est fauve ou brunâtre; il est plus incliné que dans la plupart des autres Bulimes de la même section; son in- clinaison est de 40 degrés seulement sur l’axe longitudinal. Son péristome, épais, renversé en dehors, est peu élargi. La columelle est de mé- diocre longueur; elle est droite, quelquefois un peu tordue sur elle-même : tantôt elle se con- tinue sans interruption avec le péristome, tantôt elle se joint à lui en formant un angle ordinai- rement obtus. Une lame calleuse et blanchâtre, assez large, se détache de la columelle, s’étale sur la région ombilicale, et se continue ensuite en un bord gauche mince et peu apparent. Les variétés sont de deux sortes : les unes se montrent dans la forme, les autres dans la coloration. Les GENRE BULIME. i5 premières consistent en individus chez lesquels les tours s’arrondissent, deviennent plus con- vexes, et l’ouverture est en proportion plus pe- tite. La spire , au lieu d’être conique , est con- vexe dans son contour général. Une autre variété est plus petite, beaucoup plus courte en propor- tion, et sa spire est conoïde. Enfin, il en est une troisième variété qui, par sa taille et son volume, se rapproche beaucoup du Bulimus mus. Les in- dividus figurés dans cet ouvrage sont tous altérés dans leur coloration. Lorsque l’espèce est dé- pouillée de son épiderme, elle est d’un beau brun marron pâle, rarement foncé et noirâtre. Sur cette couleur presque toujours uniforme et pâlissante vers le sommet, se montrent quelque- fois un petit nombre de flammules longitudi- nales, et plus rarement une ou plusieurs fas- cies transverses, quelquefois d’un brun foncé, d’aulx'es fois d’un brun beaucoup plus pâle. Lorsque l’épiderme existe et que les individus sont bien frais, la coquille est d’un brun gris presque uniforme, ou bien elle est admirable- ment ornée de nombreuses fascies longitudi- nales d’un brun jaunâtre, étroites et onduleuses, altei'nant avec d’autres fascies plus larges, d’un brun très intense. Les individus subturbinés ont 70 millimètres de haut et 58 de diamètre à la base, tandis que les individus allongés ont 76 millimètres de haut et 50 millimètres de diamètre seulement. C’est entre ces deux limites extrêmes que se rangent les diverses variétés de forme. XIV. BULIME NUAGEUX. Bulimus nimbosusj Buoderu». iPl. 145, A, f. 18, 19.) B. testa producta^ eîongalo-pyramidalij lineis incrementi striata; anfractibus sex, gradatim majoribuSy ultimo maæimo sed haud valde ven~ Iricoso^ antice subangulato ; columella subrccta, subgracili. Brodebip, Proc. zooL Soc., p. 121. Catlow, Conck, nom.,]). 158, n" 242. Pfeiffer, S/mb,, t. 2, p, 48. Pfeiffer, Monog. hélic. vio., t. 2, p. 30, n” 77. PiKEVE, Conch. icon., pl. 4 , f. 17. Habite les Philippines. Description. Coquille remarquablement belle par sa coloration. Elle est ovale, allongée, co- noïde. Sa spke, longue , peu obtuse au sommet, est formée de six à sept tours convexes , à suture déprimée. Leur accroissement est lent; cepen dant l’avant-dernier tour s’élargit assez rapide- ment , ce qui lui donne un peu de disproportion avec ceux qui précèdent. Le dernier tour est con- vexe, imperforé ; sa hauteur égale à peu près les deux tiers de la spire. L’ouverture est d’une mé- diocre grandeur ; elle est régulièrement ovalaire, plus haute que large, d’un blanc laiteux en de- dans. Elle est peu oblique : elle s’inchne sur l’axe longitudinal sous un angle de 60 degrés. Le péristome est peu épais ; il est d’un blanc lavé de fauve, et il est médiocrement renversé en dehors. Il se joint insensiblement à une colu- melle très longue , mince , perpendiculaire , lé- gèrement tordue sur elle-même ; elle reste blanche , et elle est circonscrite à la base par une zone brune assez large. Toute la coquille est lisse ; elle est d’un beau brun tantôt roussâtre, tantôt plus foncée, sur lequel se disposent assez réguliè- rement de grandes et belles flammules longitu- dinales, onduleuses ou en zigzag, produites par un épiderme d’un blancjaunâtre. Ces flammules, dans certains individus, se succèdent avec régu- larité, en conservant les mômes inflexions, et quelquefois les mêmes distances. Les grands individus de cette belle et précieuse coquille ont 75 millimètres de long et 45 de dia- mètre à la base. XV. BULIME DE MINDORO. Bulimus MindoroensiSj Brodeuip. (PI. 149, f. I, 2. 7, 8, 9. ) B. (esta perforaidy co7iico-ovata j sltiatula^ uigricante J strigis lutescentibus vai'ie ornata; spii^a couica^ apice oblusa ^ pallida; anfrac- tibus vix convexiusculis y ultimo spiram fere œquante; columella latüy superne inflataj alba; apertura oblonguy intus lactea; peristomate laie reflexOy nigro-marginato. Broderip, Proc. zool. Soc., 1840, p. 84. i6 PULMONES SANS OPERCULE. Reeviî, Conch, syst , t. 2 , pl. 173, f. 5. Pfeiefer, Symb,, t. 2 , p. 48. Grateloup, Soc, Llnn, Bord,^ t. 11, p. 164 et 421 ; t. 4, f. 3 ( ex parte) , pl, 2, f, 8 et pl . 3, f. 16. Pfeiffer, Monog, hélic, t. 2, p. 76, n“ 194. Catlow, Conch, nom,^ p. 157, n“ 227, Reeve, Conch, icon,^ pL 4 , f. 15. Habite Pile de Mindoro , Pune des Philippines. Description. Magnifique espèce découverte par M, Guming, pendant son exploration des îles Philippines. Elle est ovale oblongue, à spiie conoïde assez allongée et très obtuse au sommet; les tours, au nombre de six, sont peu convexes : leur suture est superficielle. Le dernier tour est assez grand, oblong, subperforé à la base, très convexe de ce côté ; sa hauteur est un peu moindre que celle de la spire. L’ouverture est ovale-oblongue, beaucoup plus haute que large; elle est à peine inclinée sur Paxe longitudinal : Pangle qu’elle foi'me avec lui est de 70 degrés. Elle est d’un blanc bleuâtre à l’intérieur; son péristome , du plus beau brun , s’épaissit rare- ment; il est fort large et largement évasé en de- hors. Sa largeur est à peu près égale dans toute son étendue; il se joint à la columelle en for- mant avec elle un angle obtus. Cette columelle est allongée, droite, perpendiculaire, atténuée à son extrémité antérieure , très large à la base , où elle devient d’un blanc pur et mat; elle se dilate en dehors en une lamelle assez large . der- rière laquelle se cache la perforation ombilicale. Il y a des individus chez lesquels cette columelle est fortement tordue à la base, et simule un gros pli columeUaire. Ceci .a lieu particulière- ment chez les individus encore jeunes dont la columelle n’a pas encore eu le temps de prendre toute son épaisseur. Le test est assez épais, d'un brun noirâtre très intense , passant au brun rou- geâtre vers le sommet. Sur cette couleur se dis- tribuent de belles flammules d’un beau jaune doré, produites par l’épiderme. Quelquefois ces flammules se divisent en stries fines et régu- lières , et alors le test semble profondément sil- lonné. Cette coloration est variable : il y a des individus chez lesquels ces flammules sont larges et peu nombreuses, et d’autres, au contraire, où elles sont très étroites et très multipliées ; il y en a même où elles ont une tendance à se confondre et à s’effacer, et alors la coquille a une teinte d’un brun jaunâtre presque unifonne. Dans l’une des variétés à larges flammules, la circonférence du dernier tour porte une fascie transverse, étroite, blanchâtre, et chez ces in- dividus , la couleur brune du péristome est gla- cée du plus beau violet changeant , tout à fait comparable à celui des ailes du papillon Mars. La forme est elle-même assez variable ; on voit les individus ventrus se rattacher par des nuances insensibles à d’autres beaucoup plus étroits , qui eux-mêmes avoisinent beaucoup le Bnlimus chrysalidijormis. Cette belle coquille a 65 millimètres de lon- gueur et 35 de diamètre à sa base. XVF. BULIME VELU. Bulimus heterotrichusj Moricand. (PI. 15^7 f. 1, 2.) B. testa ovatO‘Ohlonga y epidermide castanea pubescente et pilis redis scrialim dispositis in- duia; anfraciibus seplem convexis, ultiino basi perforato y ad peripheriam zona albidescente cincto ; aperliira ovatO y aïba y labro crasso y reflexo, Moricand, Mém, Genève, t. 7, 2® part-, p. 430, n“ 23, pl. 2, f. 5, 6. Deshayes dans Lamargk, y^n, s, vert, , 2* édit, , t. 8, p. 241, n" 42. Gatlovv, Conch, nom,, p. 155, n" 162. Gmelin, p. 3668, n® 221. Beck, T/k/. , p. 51, n® 2. Pfeiffer, Monog, hèlic. inv,, t. 2, p. 116, n° 396. Reeve, Conch, icon,,p\, 32, f. 199. Habite le Brésil. Il existe au Brésil ti'ois espèces de Bulimes qui ont entre eux l’analogie la plus fx'appante, et que l’on ne peut distinguer qu’en apportant une grande attention à l’observation de leurs carac- tères spécifiques : ils semblent trois degrés ou trois variétés d’un même tjpe, dans lequel se seraient fait ressentir des modifications d’une certaine importance. Dans la première espèce, nommée vehitino-hispidus par M. Moricand , la coquille a un ombilic presque fermé à l’épi- GENRE BULIME. derme dont elle est revêtue est hérissé de nom- breuses séries transverses de poils très fins, parmi lesquels et à distances égales s’en trouvent de plus gros et de plus roides. Cette espèce n*a que cinq tours et demi. Dans l’espèce suivante, Bulimus scobinatus^ la coquille est un peu plus grosse; elle a six tours à la spire, son ombilic est un peu plus ouvert, et les poils de son épi- derme sont égaux. Enfin , dans la troisième, le Bulimus heterotrichiis, la coquille est devenue plus grande encore ; elle a sept tours à la spire, son ombilic est plus ouvert et marqué d’une zone brunâtre à son entrée. Les animaux eux-mêmes, d’après les observations de M. Moricand, ont des couleurs un peu différentes ; il est rosé dans le Bulimus veliitino-hispidus et noirâtre dans celui-ci. Description. Le Bulimus heterotrichus est une coquille intermédiaire entre les Hélices et les Bulimes. M. Moricand, en faisant connaître cette espèce pour la première fois, l’avait rangée parmi les Hélices; nous, le premier, l’avons comprise dans les Bulimes, parce qu’elle a l’ouverture peu inclinée et plus haute que large. Cette coquille est subglobuleuse conoïde; sa spire, courte et régulière, est conique , pointue au sommet, à peine convexe dans son contour général, ce qui la distingue des deux espèces précédemment ci- tées. Cette spire compte sept tours, médiocre- ment convexes et dont l’accroissement est lent. Le dernier, avant de se terminer, s’incline légè- rement au-dessous de la circonférence ; la hau- teur de ce dernier tour dépasse d’un tiers envi- ron la hauteur de la spire; il est globuleux, très convexe dans toutes ses parties, percé à la base d’un ombilic très profond. L’ourei'ture est mé- diocre; elle est toute blanche, elle estpeuoblique; son plan s’incline de 60 degrés sur l’axe longitu- dinal; elle est ovalaire, dilatée dans le milieu; le péristome reste mince, il est renversé en dehors, et conserve une égale largeur dans toute son étendue; Use confond avec la columelle au moyen d’une courbure demi-circulaire. La colu- melle est courte, à peine arquée dans sa lon- gueur; elle est perpendiculaire, elle s’élargît ra- pidement à la base, et y est aplatie. Une lame triangulaire, large et épaisse, s’avance au-devant de l’ombilic et cache en grande partie cette ca- vité. Les premiers tours sont lisses ; les derniers sont treillissés par des stries serrées et irrégu- lières d’accroissement, traversées par des stries T. II, a® partie. transverses, très fines et très régulières. A l’entre- croisement de ces deux systèmes de stries s’élè- vent les poils de l’épidei'me : cet épiderme est d’un jaune sale, un peu brunâtre; il cache un test blanc et peu épais, rosâtre vers le sommet de la spire ; il laisse apercevoir sur le milieu du dernier tour une zone blanchâtre assez large et nettement circonscrite. Cette coquille a 42 millimètres de longueur et 27 de diamètre. XVII. BULIME STABLE. Bulimus stabilisj Sovverby. (P!. 154, r. 18, 19.) B. testa imperforata ^ ovîformi, ntrinque ai- tenuataj solida^ lœvi^ nitida^ basi castanea^ apice albüy anfraciibus intermediis superne albis^ inferne castaneis ; anfractibus planis^ angustis j uUimo spirœ longitudinem subœquantej colu- meJla incrassataj albuj dilatata^ obliqua ; aper- tura perobliqua ^ lunato-ovali ; peristomate crassOj expanso, SowERBY , Proc» zooL Soc,, 1840, p. 104. Pfeiffer, Symh., 11, p. 51. PniLiPPi, Icon,, 3, 18, p, 32, pl. 7, f. 4. Pfeiffer, Monog, hélic» t. 2, p. 34, n® 88. Reeve, Conch» icon,, pl, 12, f. 67. Habite l’île Temple, l’une des Philippines. Description. Cette jolie coquille ne manque pas d’analogie avec le Bulimus Lnzonicits ; elle est en proportion plus ventrue et son ouverture est d’ailleurs plus courte et plus oblique. Elle est ovale-oblongue, aspire conoïde légèrement con- vexe, très obtuse au sommet. Les tours sont an nombre de six et demi ; ils sont étroits, leur ac- croissement est très lent ; le dernier est court, convexe à la circonférence et à la base, et la hau- teur est à peine de deux tiers de celle de la spire ; il n’est point perforé à la base ; à son origine, il est très obscurément anguleux ; il se termine par une ouverture petite, d’un blanc roussâtre à l’in- térieur, obronde, semi-lunaire et très oblique ; son plan s’incline de 50 degrés seulement sur l’axe longitudinal : aussi cette coquille pourrait se placer dans le genre Hélice, non loin des Hélix pileus et Gaberti, Son péristome est blanc, 3 i8 . PULMONES SANS OPERCULE. peu épais, renversé en dehors ; il se joint insen- siblement à une columelle courte, perpendicu- laire, revêtue en dehors d’une lame calleuse fort mince , transparente , continuée par un bord gauche très mince et peu apparent. La colora- tion de cette coquille est peu variable ; la spire est blanche, et la base des tours est ornée d’une zone étroite d’un brun marron foncé. Tout le dernier tour est de cette couleur, à l’exception d’une zone blanchâtre qui accompagne la su- ' tare. Les grands individus ont 35 millimètres de hauteur et 20 millimètres de diamètre, XVIIL BULIME GAUCHE. Bulimus lœvus^ Bruguière. (PI. 161, f. 9 à 18.) B. testa subcylindricajgJahraj sinistrorsa^ fas- ciata^ lahro subreflexo; columella flava. Hélix lœm, Muller, Verm.y p. 95, n“ 293. Lister, Conch,, pl. 33, f. 31. Knorr, Verg.y t. 6, pl. 29, f. 3. Favanne, Conch,, pl. 65, f. A, 3. CiiEMNiTZ, Conclu y t. 9, n° 101, pl. 111, f, 940 à 949. Kammerer, p. 125, pl. 10, f. 3. Bulimus lœms, Bruguière, EncycL méthocL, Vers, t. 1, p. 317, n” 31. Hélix lœm, Dillwyn, Cat., t. 2,p. 935, n*^ 112. Bulla lœoa, Schroeter, EinL, t, 1, p. 194, n° 22. Hélix lœm, Qüoy et Gaimard, Eoyu de CAstv,, t. 2,p. 120, pl. 10, f. 4. Desuayes dans Lamarck, An, s, vert,, 2® éd. , t. 8, p. 260, n“80. Kuster, 2® éd., Martin et Chemnitz, BuL, p. 15, pl. 9. f. 7-16. Catlow, Conch, 156, n° 188. Gmelin, p. 3644, n° 100. Bulimus perversa^ Gmelin, var, Ç, p. 3643 [e fig. Kammerer) . Fèrussac. B/W.,p. 416. Orthostylus, Beck, Ind,, p. 50, n^ 15, Pfeiffer, Monog, hélic, viv,, t. 2, p. 39, n* 296. Mousson, Moll, Java, p. 36 et 110. Reeve, Conch, icon,, pl. 37, sp. 216. Pfeiffer, Zeiis. für Malac,, p. 138, n° 9, Habite Java, Amboinc, Timor. Description. Quoique très variable, cette es- pèce se distingue avec plus de facilité que le per- versus. C’est une coquille de moitié plus petite ; elle est constamment séneslre. Sa spire élancée compte sept tours médiocrement convexes, assez larges, réunis par une suture simple et peu dé- primée. Le dernier tour est court, sa hauteur est à peu près des deux tiers de celle de la spire ; il est convexe dans toutes ses parties et surtout à la base. De ce côté, la fente ombilicale est parfai- tement close. L’ouverture est d’une médiocre étendue : elle est ovale oblongue , subsemi-lu- naire; son plan s’incline de 70 degrés sur l’axe longitudinal. Le péristome est blanc, épaissi, renversé en dehors; il est d’une médiocre lar- geur ; il se joint insensiblement à une columelle presque perpendiculaire, légèremenllorduedans sa longueur. Une lamelle calleuse prend nais- sance le long de la columelle, se renverse sur elle, couvre la région ombilicale, et se continue en un bord gauche mince et peu apparent. Toute la coquille est lisse, quelquefois même brillante; on y remarque seulement un petit nombre de stries d’accroissement. La coloration est très variable; chez ceux des individus que l’on peut considérer comme type de l’espèce, se dessinent , sur un fond d’un beau jaune, des flammules grises , violacées, souvent interrom- pues dans le milieu de leur longueur par une zone étroite et très nette. Au-dessous du dernier tour, une autre zone, beaucoup plus large et du plus beau jaune, est limitée de chaque côté par une zone blanchâtre étroite et fort nette. Ainsi que nous le disions, les variétés de coloration sont nombreuses : on passe, par des nuances in- sensibles, de la coloration que nous venons de décrire à des individus entièrement jaunes et d’un jaune pâle. Dans une première variété, les flammules ne sont plus interrompues ; dans une seconde, ces flammules sont moins nombreuses et prennent une teinte légèrement roussâtre; dans une troisième, elles sont presque entière- ment effacées; et enfin, dans la quatrième, elles ne laissent plus que de très légères traces que l’on aperçoit , parce que l’on sait d’avance où elles doivent se trouver. Dans ces trois dernières variétés, le dernier tour prend une nuance d’un jaune plus foncé, qui passe rapidement au fauve et même au brunâti'e. Celte couleur elle-même diminue un peu d’intensité, et enfin , après une GENRE BULIME. série non interrompue de dégradations, on ar- rive à la dernière variété, qui est partout d un jaune pâle uniforme. 11 existe une autre série de variétés dans laquelle, au lieu de flammules, les coquilles sont ornées de zones étroites, trans- verses, brunes ou violâtres, en nombre variable, depuis une jusqu’à cinq sur le dernier tour. Les grands individus de cette jolie espèce ont 40 millimètres de hauteur et 20 de diamètre à la base. XIX. BULIME CONTRAIRE. Bulimus contrarhiSj Muller. (PL 161, f. 9,;io, 12, 13.) B. testa sinistrorsay ovato-conica^ perforata^ glahra^ alhidogriseay fasciis transversis interrup- tis fusco macidatis^ articulatim tessellatisj anfrac- tibus prope suturas depresso-coarctalis ; labro albo margine refleæo. Knorr, t. 5 , pl. 23, f. 4, 5. Jn eadem , Swamuerdam, BtbL nat., pl. 7, f. II. Hélix contraria , Gmelin , p. 3644 , n^ 99. Hélix contraria, Muller, Herm.^ p, 95, n® 292, Favanne , pl. 65 , f. A , 4. Hélix interrupta y Ciiemnitz, Conclu y t. 9, p.lOl, pl. 111, f. 938, 939. Bulimus interniptuSyVdiV, P,BrüguiLre, Z)/c/.,n°30, Hélix inter rupta y FiRUSSAC, Prod., n® 415. Hélix interriiptay var. Dillwyn , Cat,, t. 2, p. 937. FiRussAC, Hoy. de Freycinet , Zoo/., p. 174, pl. 67, f. 8 , 9. Quoy etGAiMARD, Foy, deVUranieyZooLyp^hlhy pl. 7,f. 8, 9. Bulimus interruptns y Lamarck , An, s. vert.^ t, 6, p. 120, n® 12. Kammerer, Rud, cfl4.,pl. 1, f. 3, Bulimus contrarias y Deshayes dans Lamarck, An. s. 'verl,^ 2® édit., t. 8, p. 226, pl. 9, n° 12. co/z?ra/Ytt.y, Anton , Verzeicluiy p. 40, Martin et Chemnitz, &//., p. 14, Bulimus perversasy var. y, Pfeiffer , Monog. hélic. DW. y t. 2, p. 37, n° 95. Beck,/^^/,, p. 50, n° 10. Orthostylus contrarias. Pfeiffer, Zeits.fiir Moll., p. 131, n® 2, 1849, etp. 179. 19 Habite Java, Timor. Une fâcheuse confusion s’est établie au sujet de cette espèce : c’est â Chemnitz que l’on doit adresser le reproche d’avoir été' le premier à la favoriser en donnant un nom nouveau à l’espèce de Müller, et en la représentant par une figure très médiocre. Ce nom a été d’autant plus mal- heureusement choisi que Müller l’avait déjà em- ployé pour une autre espèce voisine de celle-ci ; il était difficile d’échapper à la conviction de l’identité de l’espèce de Müller et de celle de Chemnitz. La mauvaise figure de Chemnitz faci- lita l’erreur; on attribua à ses imperfections les différences que présentaient les descriptions. C’est ainsi que s’explique la confusion de plu- sieurs espèces parfaitement distinctes : parmi elles se trouvent une variété du Bulimus perçersus { Hélix perversa , Linné) , et \ inversas de Müller. Tout récemment encore , M. Mousson , dans son très intéressant travail sur les mollusques ter- restres et fluviatiles de Java, a reproduit dans la synonymie du Bulimus interruptns de Müller les ei'reurs que nous venons de chercher à rectifier. 11 y ajoute le Bulimus Javanicus Aq Sowerby qui paraît être le même que Vinterruptus de Müller, mais il conserve en même temps V interruplus de Chemnitz, qui est, à n’en pas douter, le con- irat'ius de Müller. Les observations précédentes serviront à expliquer les réformes que nous pro- posons dans la synonymie de l’espèce ; nous la restituons telle que Müller l’a faite. Nous com- prenons difficilement comment un naturaliste aussi exercé que M. Pfeiffer a pu rapporter le Bulimus interruptus au perversus de Linné à titre de variété; rien dans les faits ne justifie cette opinion. Description. Le Bulimus contrarias est une co- quille de taille médiocre , très rapprochée du tœvus de Müller, et que l’on pourrait confondre avec lui. Si quelquefois il acquiert une taille un peu plus considérable, souvent il l'este de la même grandeur, et sa coloration même ne manque pas d’analogie avec celle de plusieurs variété du lœvus. Elle est ovale-oblongue, ven- true vers la base; les tours, au nombre de six, sont convexes , assez larges. Ils sont minces, fra- giles, demi-transparents; leur accroissement est rapide, leur convexité médiocre, et la suture qui les unit est néanmoins déprimée. Le dernier 20 PULMONÉS SANS OPERCULE. tour est assez grand, convexe, saillant à la base; sa hauteur égale à peu près celle de la spire : il est percé à la base d*un trou ombilical d un fort petit diamètre, en très grande partie caché par la lame calleuse de la columelle. L’ouverture est ovale, semi-lunaire, plus haute que large; elle est peu oblique. Son péristome reste mince; il est blanc, renversé en dehors, et d’une égale épaisseur dans toute son étendue; il se joint à la columelle en formant avec elle un angle très obtus. La columelle est droite ; elle est blanche ; elle s’élargit rapidement à la base ; elle donne naissance à une lamelle mince qui, avant de se changer en un bord gauche, devient proéminent au-dessus de la cavité ombilicale, et la cache en grande partie. Toute la surface extérieure est lisse, brillante et polie. La coloration est peu variable : elle consiste , sur un fond d’un blanc jaunâtre, en flammules d’un brun grisâtre qui descendent d’une suture à l’autre, et sont inter- rompues dans le milieu des tours par une zone étroite, très nette, blanche ou jaunâtre. Cette division des taches longitudinales les fait pai’aitre d’une forme subquadrangulaire. Sur le dernier tour, à cette première zone blanche, s’en ajou- tent deux autres plus larges, situées vers la base ; souvent elles sont bordées de brun grisâtre. Le sommet de la spire est toujours noir. Il existe plusieurs variétés, l’une, par exemple, chez la- quelle les flammules sont terminées près de la suture par des ponctuations d’un brun roux as- sez intense ; il en est une autre presque blanche, et recouverte d’un épiderme jaunâtre :par l’en- semble de ses caractères, cette dernière semble établir une espèce de transition entre le BuUmus contrarius et le lœinis de Müller. Cette coquille est longue de 40 millimètres et large de 20 millimètres. XX. BULIME CITRON. Bidimus perversitSj Linné. (PI. 148, f. 1 à 8.— PI. 161, f. 5, 6.) B. lesta sinistrorsa^ ovato-obJonga^ lœvi ^ nitida^ cilrina^ veliminaculatajVel maculisnifis transversim slriatis iesscllata; labro inlus alboj margine reflexo, Belix pe/versa nat., 10' édiL, p. 772, 11° 901. Hélix perversa , Linné , Mus. Ulr. , p. 666, n*' 374 . Hélix perversa^ Linné, Syst. nat.^ 12' édit., p. 1240, n' 688. Hélix perversa , Gmeijn, p. 3642 , n° 94. Hélix sinistra^ Muller, Verm., p. 90, n° 288. Lister, Conclu, t. 34, f. 33, et pl. 35, f. 34. Grew, Mus. reg. Soc,, pl. 10, f. 9. Sera , Mus., pl. 40, f. 37. Knorr, Fergn., t, 1 , pl. 16 , f. 5 , t. 4 ; pl. 28 , f. 5. Martini, Berl, Mag., t. 3 , p. 122, pl. 5, f. 50. Hélix perpersa , Born , Test, mus., p. 381. Hélix perversa, Gronovius, ZoophyL, p. 335, n° 1559. Hélix Jlammea sinistrorsa, Chemnitz, Conch,, t. 9, p. 94, pl. 110, f. 927. Hélix perpersa ^eutricosa , Chemnitz, Conch,, t. 9. p. 99, pl. 110, f. 932, n° 933. Hélix perpersa viridis, Chemnitz, Conclu, loc, ciV.,pl. 111, f. 936, 937. Limux aureus, Martyn , Vnip. concli., t. 3, pl. 115. Gualtieri, Test., pl. 5, f. P, O. D’Argenville , Conch., pl. 9 , f . G. Favanne, Conch., pl, 65, f. A, S. Chemnitz, Conclu^ t. 9, p. 95, pl. 110, f. 928, 931, etpl. 111 , f. 934, 935. Bulimus citrinus , Bruguière, Dict., n° 27. ScHROETER, Fluss. coTich., p. 294, t. min. A, f. 2, 3. SwAiNSON, Illust. zool., 1“ série, t. 1, pl. 46, 47, pl. 166. (Var.) Hélix aurea, Dillwtn , Cat., t. 2, p. 936, no 113. Bulimus citrinus, Lamarck, An. s. vert., t. 6, p. 119, n® 8. Hélix aurea, Férussag, Prod., p, 55, n° 413, Deshayes dans Lamarck, An. s. vert., 2' édit., t. 8, p. 224, n° 8. Anton, Ferzeichniss., p. 40, n® 1485. Kuster, 2® édit., Martini et Chemnitz, Bulimus, p. 13, pl. 6, f. 4 , 6, 7; pl. 9,f. 1, 2;pl.l0, f. 1, 2, 3. Catlow, Conch. nom., p. 152, n® 74. Reeve, Conch. icon., pl. 31, f, 187. Bulimus perpersus ( , Pfeiffer , Monog. hélic. vip., t. 2 , p. 37. Habite les îles Moluques, les îles Philippines, Java, etc. GENRE BULIME. Pendant longtemps le Bulimus peiversus a été une coquille rare dans les collections ; on n’en connaissait qu’un petit nombi'e de variétés, l’espèce était alors facilement définie. Mais à mesure que de nouveaux matériaux furent dé- couverts , l’espèce s’agrandit, et l’on fut bientôt obligé d’introduire, à titre de variétés, des co- quilles chez lesquelles on ne retrouve pas fidè- lement les caractères du type de l’espèce. Ce- pendant Müller, Chemnitz, et à leur exemple plusieurs autres conchyliologues, dans le but d’éviter la confusion, séparèrentplusieursespèces très voisines de celle-ci. L’opinion de ces sa- vants ne reçut plus de modifications de la part de Bruguière , mais il eut le tort considérable de substituer un autre nom spécifique à celui de Linné. Au lieu de revenir au nom linnéen, La- marck préféra celui de Bruguière. N’observant pas assez rigoureusement la loi équitable de la priorité, Férussac suivit l’exemple de Dilhvyn, qui crut le nom de Martyn, Hélix aurea^ an- térieur à celui de Linné, ne se souvenant pas sans doute que Linné a établi le Bulimus per- uersus dès 1758, dans la 10« édition du Sjs~ tema naturæ. Nous aimons à suivre les travaux consciencieux de M. Pfeiffer, nous les avons adoptés presque constamment. Nous ne pouvons cependant ad- mettre son opinion au sujet du Bulimus petver- sus; il y rassemble , à titre de variétés , toutes les espèces qui en ont été distinguées par Müller et Chemnitz, et conservées par Bruguière, Lamarck, et presque tous les autres conchyliologistes. Cette adjonction d’un si grand nombre d’espèces en une seule de la part d’un observateur de la valbur de M. Pfeiffer est une preuve bien évidente de la grande analogie qui existe entre toutes ces coquilles; mais ne pourrait-on pas demander à M. Pfeiffer si, dans les Hélices et lesBulimes eux-mêmes, il n’a pas dislinglié des espèces sur des caractères d’une égale valeur à ceux des espèces qu’il réunit au Bulimus perversus de Linné. La question se videra un peu plus tard lorsque l’on aura étudié les animaux vivants de toutes ces variétés, et que l’on aura constaté leurs différences ou leurs ressemblances. Descriptiox. Pour nous, nous adoptons le Bulimus peivevsus y réduit à de j^lus étroites li- mites, tel qu’il a été défini par Müller et par Bruguière. C’est une coquille ovale, oblongue, ai toujours sénestre, vai'iable dans ses couleurs, mais plus constante dans ses formes. Sa spire , assez allongée, est médiocrement convexe, et obtuse au sommet. Ses tours sont au nombre de sept; ils sont peu convexes, La suture qui les unit est simple, leur accroissement est lent; le dernier tour est assez grand, ovale, oblong, proéminent à la base, et toujours percé d’une petite fente cachée derrière la lèvre ombilicale. L’ouverture est d’une médiocre grandeur ; elle est ovale- oblongue; elle s’incline de 70 degrés sur l’axe longitudinal. Son péristome est épais, blanc, renversé en dehors, plus large vers la base qu’à son origine; il se joint insensiblement à une columelle courte, droite, qui tombe per- pendiculairement sur l’axe de la coquille. Elle s’élargit rapidement à la base, et elle donne naissance à une lame épaisse qui se confond an- térieurement avec le péristome, et se continue en arrière avec un bord gauche blanc, assez épais, étroit, et diingé en ligne droite. La sur- face de la coquille est lisse et brillante; elle est cependant couverte de stries obsolètes d’accrois- sement. En restreignantl’espèce dans des limites beau- coup plus étroites queM. Pfeiffer, elle conserve néanmoins on assez gi'and nombre de variétés : les unes dans la forme , elles sont peu impor- tantes; les autres dans la coloration, elles sont beaucoup plus nombreuses. C’est principale- ment dans le volume que se montrent les varié- tés de formes. Des individus sont aussi plus élan- cés, d’autres deviennent plus ventrus et plus courts en proportion. Quant aux variétés de co- loration, elles peuvent se ranger en une seule série , dans laquelle on voit la coloration se com- pliquer peu à peu, et passer d’une nuance peu foncée à une coloration souvent très intense. Les individus les plus nombreux sont d’un beau jaune-citron , sans aucune trace d’auti'e couleur. Chez d’autres individus de la même couleur, on rencontre un petit nombre de fascies obliques, étroites, très nettes, d’un beau brun noir, qui semblent représenter d’anciens péristomes que l’animal aurait laissés pendant son accroisse- ment. Indépendamment de ces fascies , il y a des individus chez lesquels s’ajoutent de belles fiam- mulcs d’un brun roux, plus ou moins nom- breuses, quelquefois interrompues tantôt j^ar une zone blanche et submédiane, tantôt par une 22 4r*\ PULMONÉS SANSvOPERCULE. zone brune qui occupe la même place. Ces zones brunes se bornent quelquefois au dernier tour; d’autres fois on en retrouve des traces jusque près du sommet. Dans une autre série de va- riétés, la couleur jaune est glacée d’une nuance verdâtre pâle , et dans cette série on trouve aussi les deux sous-variétés que nous venons de citer précédemment, c’est-à-dire, des individus flam- niulés de brun, et d’autres interrompus par des fascies longitudinales noirâtres. Cette couleur verte devient de plus en plus intense : d’abord , interrompue par places, elle occupe bientôt toute la surface de la coquille, et quelquefois elle est divisée sur le dernier tour par une zone plus ou moins large , d’un brun roux. Enfin, la série des variétés peut se terminer par des indi- vidus qui portent les traces de toutes les colora- tions précédentes , c’est-à-dire qu’ils réunissent à la nuance jaune des fonds verdâtres; ils ont par places des flammules roussàtres. Ils sont fasciés de blanc ou de brun, et quelquefois leur columelle, ?u lieu d’être blanche, est légèrement teintée de brun. Il est enfin un dernier caractère de coloration que nous ne devons pas omettre , et que nous avons retrouvé chez tous les indivi- dus que nous avons examinés : il consiste en une petite zone étroite, d’un brun roussâtre, qui accompagne la suture du premier tour. On ad- met assez généralement une variété dextre qui serait pour celte espèce ce que sont les variétés sénestres pour les autres; elle existe très proba- Idement, peut-être même pourrait-on considérer comme telle V Hélix dexira de Müller. Mais en examinant cette coquille avec des soins plus at- tentifs , nous y avons remarqué des différences constantes; c’est ce qui nous a entraîné à suivre l’exemple de ce célèbre conchyliologue. Les grands individus de cette espèce ont jus- qu’à 60 millimètres de hauteur et 30 à la base. XXI. BULIME DROIT. Bulimus dexter^ Muller. (PI. 148, f. 3. — PI. 161, f. 5, 6.) B. testa ovato-conicaj {lava vel citrina ali- quantisper (lammulis fuscis ornata/ spira elon~ gata^ convexiusculaj acuminata; anfractibus con- vexiusctiHs ^ ultimo magno^ spiramsuperante^ basi iwperforato ; apertura ovato-oblongaj in medio latiore; peristomate albo ^ incrassato ^ reflexo; columeïla brevi^ recta, basi dilatata; margine senestro lato, calloso. Hélix dextra^ Muller, Ferm,, p. 89, n® 287. Id., CuEMxiTZ, Conch., t. 9, 2® part., p. 153, pl. 15/1, f. 1210 à 1212. Hélix aurea [ex parte), Dillwvn, CaU , t. 2, p. 936, n° 115. Bulimus citrinus, var. /3, Bruguière, Encycl, méth. , Fers, t. 1, p. 314. Hélix dextra, Gmelin, p. 3643. Bulimus citrinus, var. (3, Lamarck, Jn. s. 'verL, t. 6, p, 119. Hélix dextra, Mawe, Syst, of conclu, pl. 29, f, 1, Bulimus citrinus, Crouch, Introd,, p, 18, pl. 15, f. 4. Id,, KusTERdans Chempîitz, 2« édit., pl. 10, f. 1 à 3. Bulimus aureus , Swainson , Zool. illust. , t. 3, pl. 47. Orthostylus aureus, Beck, Ind., pl, 50, n^ 11. Bulimusperversus, var, Pfeiffer, Monog,, hélic, viiu, t, 2, p. 38. Habite... Le Bulimus dexter a été généralement consi- déré comme une variété dextre du peruersus de Linné; nousrmême, pendant longtemps, avons partagé la croyance commune. Mais en exami- nant scrupuleusement les caractères d’un certain nombre d’individus et les ayant trouvés con- stamment différents de ceux des autres espèces , nous n’avons plus hésité à reprendre l’espèce de Mùller et à en rétablir la synonymie, M. Pfeiffer rapporte comme variété du Bulimus inversas une coquille dextre figurée par Chemnitz ; mais comme nous ne la connaissons pas en nature , nous ne pouvons nous prononcer à son sujet; elle nous semble differente de V inversas et pro- bablement du dexter, que nous allons décrire. Description, Cette coquille est toujours dextre; par sa forme et sa couleur elle ressemble extrê- mement au perversus, lorsqu’on l’a rendu dextre en le l'egardant dans un miroir. Elle est ovale- oblongue, un peu plus courte en proportion. La spire, conoïde, est à peine convexe; elle est poin- tue au sommet ; ses tours sont au nombre de sept : ils sont étroits, peu convexes, réunis par une suture simple et à peine déprimée. Leur accrois- t GENRE BULIME. sement est lent. L’avant-dernier tour est en proportion plus large que les précédents. Le dernier tour est subglobuleux : il est en propor- tion moins allongé que dans les précédentes es- pèces ; il est proéminent à la base et ne présente de ce côté aucune trace d’ombilic. L’ouverture est blanche en dedans ; elle est ovale-oblongue, dilatée vers la base; eUe n’est point subangu- leuse comme dans Yirn^ersiiSy et point resserrée comme dans le perversus ; son plan s’incline sur l’axe longitudinal sous un angle de 60 degrés. Le péristome est blanc, peu épais, cylindrique, d’une épaisseur égale dans tout son trajet; il se joint à lacolumelle au moyen d’une courbe demi- circulaire. Cette columelle est courte, droite, quelquefois légèrement tordue sur elle-même : elle s’élargit à la base, où elle est revêtue d’une lame calleuse épaisse, qui s’applique sur la ré- gion ombilicale et en ferme exactement la cavité ; elle se continue ensuite en un bord gauche large épais, et toujours d’un beau blanc. La surface extérieure est lisse, polie, quoique couverte de stries irrégulières d’accroissement. La coloration est peu variable. On a des individus d’un beau jaune-citron avec une ou deux interruptions d’un beau noir sur l’avant-dernier et sur le dernier tour; d’autres individus qui, sur ce fond jaune, sont ornés de belles flammules irrégulières et nuageuses d’un beau brun rutilant ; elles devien- nent plus régulières à la base du dernier tour et subissent quelquefois une interruption vers la circonférence. Cette jolie coquille a 50 millimètres de lon- gueur et 27 de diamètre. XXIL BULIME RENVERSÉ. BuNmus inversuSj Buogüièue. {PI. 161, f. t, 2.) B, testa aperle vel suhobluseperforalay sinis- trorsa^ ofaio-co?u‘ca^ lœviusctiJaj albida^ fuhîdo- nebulosa^ rufo sparse slrigatay fascia basali lata castanea; spira conicay apice acuiiuscula; an- fractibns oclonis parim conveæis^ lente accres- centibus J u’timo /i/9 longüudinis subœquante; columeUa subrccta; aperlura laie semiovaHj basi subangxilaia y palalo castaneo ; pcrislomate expanso y vix incrassato^ marginibus callo albo junctisj sinistro arcnato. 9.3 Hélix in{>ersa , Muller, Verm,^ p, 93 , n° 290. Hélix perversa^ y, Born, Test, mus.^ p. 382, Hélix inversa^ Chemnitz, Conch.j t. 9, p. 93, pl. 110, f, 925, 926. Bulimus inversas ^ BnUGUiliRE, /«eVA., Vers^ t. 1 , p. 315. Hélix inversa , Gmelin , p. 3644 , n° 97, Bulimus inversas^ Lamarck, Jn^ s. 'vert.^X. 6, p. 118. Bulimus inversas ^ Deshayes dans Lamarck, An. s, 'ver/., 2® édit., t, 8 , p. 224 , n° 7. Bulimus inversus, KusxERdans Chemnitz, 2® édit., pl. 6, f. 1, 2. Orthostylus inversus, var. «, (3, Beck , IncL^p. 50, nn3. Bulimus perversLis, var. 5, Pfeiffer , hélic, miv., t, 2 , p. 38. Férussac, Prod., n° 414. Schroeter, Einleitung, t. 2, p. 182, n® 11. Hélix recta, Dillwyn, Cat., t. 2, p. 937, no 114. Bulimus citrinus, var., Reeve , Conch. icon., pl. 31, f. 187, a. Pfeiffer, Zeiis. fur MaL^ 1849, p. 132, n° 3. [Excl. plur, syn.) Habite les îles Bourbon et Maurice, M. Pfeiffer avait d’abord confondu cette espèce à titre de variété du Bulimus perversiis, Linné. En 1849, c’est-à-dire une année après la publi- cation de sa grande Monographie, ce savant na- turaliste, revenant à l’opinion de ses prédéces- seurs , a retrouvé les trois espèces principales qu’il rapportait au perversus^ mais peut-être faudrait-il encore séparer une quatrième espèce, celle nommée dextra par Müller, et que l’on considère assez généralement comme la variété dextre de l’une des espèces sénestres. Description. Le Bulimus inversus est une co- quille de la grandeur et de la forme du perversus de Linné. Il est toujours sénestre. Sa spire, co- noïde, compte sept tours et demi, étroits, à peine convexes, à suture simple et superficielle. Leur accroissement est lent, beaucoup plus que dans le perversus. Dans son ensemble la spire est à peine convexe. Cette convexité est beaucoup plus considérable dans le perversus; le dernier tour est assez grand, ovale, oblong, convexe, très proéminent à la base, ne montrant jamais de ce côté la moindre trace d’ombilic. L’ouverture est allongée, ovale, semi-lunaire, presque deux fois PULMONES SANS OPERCULE. aussi haute que large : son inclinaison sur Taxe longitudinal est de 66 degrés. Elle est subangu- leuse en avant. Son péristome est blanc, large , assez mince, fortement évasé en dehors. La co- lumelle est assez épaisse ; elle s'élargit rapide- ment à la base ; elle est droite et pei'pendicu- laire. Une lame calleuse la revêt en dehors et cache complètement la région ombilicale. Elle se change en un bord gauche assez large, épais, droit, brun en dedans et noir en dehors, La sur- face extérieure est irrégulièrement striée par des accroissements. La coloration est peu variable , car nous n’admettons pas plusieurs variétés que M, Pfeiffer y introduit, et particulièrement le sultanus de Lamarck, qui serait pour nous une variété du citrinus, ou plutôt une espèce dis- tincte. Cette coloration consiste, sur un fond d’un blanc grisâtre , quelquefois violacé ou glacé de fauve, en belles flammules brunes, étroites , plus ou moins nombreuses selon les individus , et quelquefois interrompues sur le dernier tour par une zone blanchâtre ordinai- rement étroite et quelquefois réduite à un simple rudiment. Cette coquille a 56 millimètres de longueur et 30 de diamètre à la base, XXIII. BULIME SÉNESTRE. Bulimus sinislrorsusj Deshayes. (PI. 161, f. 19 à 21.) BAestaelo7igato-conoideay suhturbinata^^sinis- Irorsa^ apice aciminataj alba^ sub epidermide lutescente ; spira breviuscula^ conka; anfracli- busnumerosisj angustis^ uUimo depresso^ basi umbilicato; apertura minimaj ovato semihmari j peristomate incrassatOj albOj reflexo^ extremita- tibus approximatis. Habite la Nouvelle-Calédonie. Description. Petite coquille fort singulière, dont nous n’avons vu jusqu’ici qu’un seul indi- vidu rompu vers le sommet , de sorte qu’en le restaurant nous n’avons pu cependant détermi- ner rigoureusement le nombre de ses tours. Néanmoins il doit en avoir au moins six, ce qui nous a été facile d’estimer en rétablissant avec le goniomètre l’angle exact de la spire , et en sui- vant pour la dimension de largeur des tours la proportion de ceux qui restent. Cette coquille est d’une petite taille; elle estsénestre. Sa spire, régulièrement conoide, est formée de tours étroits, à peine convexes, et dont l’accroisse- ment est très lent, La suture est simple et super- ficielle. Le dernier tour est peu épais ; il est plus large que haut; il est convexe à la circonfé- rence , un peu déprimé à la base , et il est ou- vert de ce côté par un ombilic assez large dans lequel on aperçoit le tour précédent. L’ouverture est un peu déjetée en dehors, et elle présente une double obliquité , l’une qui résulte de son incidence sur l’axe longitudinal : elle est de 70 degrés environ ; l’autre est oblique sur le même axe, et se dirige d’avant en arrière et du haut en bas dans le sens du grand axe de l’ouver- ture. Elle est petite, ovalaire. Son péristome est blanc ; il décrit un ellipsoïde assez allongé , et il reste de la même épaisseur dans tout sontra- jet. Ses extrémités s’avancent beaucoup sur l’avant-demier tour; un bord gauche, assez épais, mais étroit, s’y étale en forme de bavette. La surface externe est couverte de stries irrégu- lières d’accroissement, plus profondes vers les sutures; plus souvent elles se rencontrent et s’anastomosent. Toute la coquille est blanche ; elle est revêtue d’un épiderme jaune pâle. Nous estimons sa hauteur à 11 millimètres; son diamètre en a 7. XXIV. BULIME PHASIANELLE. Bulimus phasianellaj Valenciennes. (Pi. 143, f. I, 2, 3.) B. testa oblongiuscula ; spira breviusculaj ob~ tusa ; anfractibus quingne subventricosisy leviter striatisy subviolascente griseis ; aperturaoblonga^ longitudine spiram œquante, intus pallide viola- cea; peristomate incrassatOj reflexo^ continuo^ violaceOj anfractu uUimo parte inferiore intus saturate castaneo. Bulimus iostoma^ Sowerby, ZüoL journ,, t. 1, p. 58 , n® 1 , pl. 5 , f, 1. Bulimus phasianellus , Humboldt, Obs. zooL, t. 2, 1833 , p. 240 , pl. 55 , f. 4. Hélix phasianella^ FéRUSsAC , ProiL, p. 48, n° 336. Diîshayes dans Lamarck, An, s, vert,^ t. 8,p. 259, n® 79. D'Orbigny, Voy. en Amer,, p. 295. Catlow, Conch. nomencL, p. 159, n“ 279, Reeve , Conch. y Icon,y pl. 15, 1. 88. Bidiiniis iostomuSy^xVLK, Disp, syst,, p. 20. D’Orbigny, Synops.y p, 7. Pachyotns iostoma , Beck, huL, p. 56, n“ 5. Bulimus iostoniiiSy Pfeiffer, Monog, hélic, vio,, t. 2, p. 29, n** 75. Habite le Pérou et le Chili. M. de Humboldt est le premier qui ait rapporté cette espèce de son voyage de l’Amérique méri- dionale. Il lui consacra le nom de Bulimus phasia- nellüy et cette dénomination a été conservée par Férussac dans son Prodrome publié en 1822. Quelques années plus tard, M. Sowerby, dans le 1®^ volume du Zool, journal , publia la première figure de cette espèce, à laquelle il imposa un nom nouveau , celui de Bulimus iostomus. Ce nom, en venant après celui de M. de Humboldt , doit donc rentrer dans la synonymie, et par là nous avons une autre opinion que M. Pfeiffer, qui a préféré le nom du savant zoologiste anglais. Cette préférence a été déterminée chez lui pro- bablement parce que M, Sowerby , par la figure qu’il en a donnée , a fait mieux connaître l’es- pèce que M. de Humboldt et Férussac lui-même. Cependant la coquille du célèbre voyageur , dé- posée dans la collection du Muséum , avait reçu une sorte de publicité qui permettait la consé- cration de son nom spécifique. Description. Ce Bulinie est une très belle es- pèce, ovale-oblongue , à spire médiocrement allongée, obtuse au sommet, à laquelle on compte six tours convexes, à suture simple et déprimée. Les toui's s’élargissent rapidement-, le dernier est grand, ovalaire : sa hauteur dé- passe d’un tiers environ celle de la spire. Il est pi'oéminent en avant, et il n’offre jamais la moindre trace de fente ombilicale , même dans le jeune ûge. Ce dernier tour est quelquefois ventru; il se termine par une ouverture assez grande , dilatée dans le milieu , ovale, oblongue, un peu plus haute que large. Elle est d’un blanc légèrement violacé à l’intérieur : elle est bordée d’un péristorae extérieur qui prend quelquefois une épaisseur considérable avec l’âge. Il est ren- T. n, ‘2^ partie. versé en dehors , et toujours d’un beau violet. Son inclinaison est de 60 degrés environ sur l’axe longitudinal. La columelle est assez longue, droite . un peu inclinée à gauche ; elle est un peu tordue sur elle-même : elle est blanche en dedans et violette en dehors. De ce côté elle donne naissance à une lame calleuse , très épaisse, courte, obtuse, et qui couvre la région ombilicale. Elle se continue en un bord gauche qui devient quelquefois très épais dans les vieux individus; quelquefois il est d’un violet plus foncé que le péristome : le plus souvent il est d’un brun violacé foncé. La surface extérieure est couverte de stries irrégulières d’accroisse- ment; mais, vers les sutures, elles se transfor- ment en une série de plis assez fins , réguliers et peu prolongés. La coquille présente deux sortes de variétés : les unes dans la forme , les autres dans la coloration. Les variétés de forme consistent dans des proportions de longueur et de largeur des tours; il en résulte des individus plus étroits, plus turriculés, et d’autres beaucoup plus larges, plus ventrus, à spire proportion- nellement plus courte. Les variétés de coloration sont peu considérables : sur un fond d’un blanc violacé pâle , la coquille présente, dans le jeune âge , de belles flammules brunes , et sur les der- niers tours des individus adultes, un grand nombre de ponctuations de la même couleur. A prendre la coloration comme nous l’avons indi- qué, comme ty^pe de l’espèce, on y reconnaît deux dégradations : la première, dans laquelle la coloration pâlit, et, par une série de nuances, on ai'rive à des individus presque blancs et dont l’ouverture est d’un violet très pâle. Dans l’autre série, au contraire, la couleur se rembrunit graduellement , et l’on arrive à des individus d’un brun violacé assez foncé, chez lesquels les ponctuations ont complètement disparu et sont remplacées par un petit nombre de flammules brunâtres; chez ces individus, le péristome et le bord gauche acquièrent des nuances bcau- coup plus foncées. Cette coquille a 70 millimètres de largeur et 37 de diamètre. Les individus ventrus ont jusqu’à àO millimètres de diamètre et 63 seulement de larceur. GENRE BULIME. 2® édit., 4 26 PULMONÉS SANS OPERCULt. XXV. BULIME PULICAIRE. BuKmus pulicariuSy Reeve. (PI. 144, f. 13, 14.) B, lesta ovata^tenuiuscuïa^vix umbilicataj an- fractibus quatuor ad quinque inflatis ^ subtiliter (jranulatisy longitiidinaUter rugoso-striatisj trans- versim obscure sulcalis ; cohmella lale^reflexa; aperturasubamplay labro reflexo; albida casta- neo irregiiJariter punclata^ labro et interdum fauce aperluro} ptirpurascente roseis^ epidermide olivaceo-fusca ant viridescente induta. Reeve, Conch.^ Icon,, pl. 42, sp. 267. Habite la Nouvelle-Grenade. Description. Fort belle coquille, dont la forme , sous un beaucoup moindre volume, rap- pelle assez bien celle du Bulimus oçatus; elle est ovale-oblongue, à spire d’une médiocre lon- gueur, obtuse au sommet, formée de cinq tours convexes, s’accroissant rapidement, à suture dé- ]n'imée et finement plissée. Le dernier tour des- cend très rapidement; il est oblong, convexe à la base, et percé d’une fente ombilicale assez large. L’ouverture est ovale-oblongue; elle est à peine inclinée sur l’axe longitudinal : son angle d’incidence est de 75 degrés. Elle est d’un beau rose pourpré dans toutes scs parties ; son pé- ristome est large, peu épais , fortement renversé en dehors. Son extrémité supéi'ieure se courbe de manière à se rapprocher de l’extrémité op- posée, L’ouverture est dilatée vers le milieu de sa longueur ; la columelle , assez longue , est un peu inclinée à gauche. Elle est assez épaisse, dilatée à la base ; elle donne naissance à une lamelle calleuse, épaisse, qui se renverse fortement en dehors, et cache, sans la fer- mer, la fente ombilicale. Elle se prolonge en un bord gauche, mince, cependant très appa- rent, parce qu’il est de la même couleur pour- prée que le reste de l’ouverture. La surface extérieure présente des stries longitudinales, iiTégulières , assez nettement accusées. Elles sont traversées des stries transverses, obso- lètes , fines et également distantes; indépendam- ment de ces accidents , cette surface , soumise à un grossissement suffisant, montre un grand nombre de fines granulations très serrées et ir- régulièrement distribuées. Sur un fond d’un rouge brunâtre , rendu tel par un épiderme jau- nâtre , cette coquille est couverte de grosses ponctuations irrégulières d’un beau brun, com- parables à celles du Conus puUcarius , mais un peu moins serrées. Les grands individus de cette belle espèce ont 35 millimètres de hauteur et 20 de diamètre. XXVI. BULIME DE MORITZ. BuJimus MoritzianuSj Pfeiffer. {Pl. 144, f. 7 à 10.) B. testa imperforataj oblongo-ovata, ruditer malleata^ stib epidermide olivaceo'fuscay casta- neo-slrigata veï marmorata; spira conicaj apice plerumquedetrüa;anfraclibussenisvixconvexius- culisj supremis'sublœvigatis jultimo venirosiori/ columella recedentij superne pUcata; apertara oblongo-semi-ovali^intus lividuj nitida;peristo- mate incrassato ^ breviter expanso^ fusco-au- rantio y marginibus callo nüido jiw dis ^ dextro leviter arcuato^ columellari brevi^ superne dila- tato-reflexoj undique adnato. Pfeiffer, Zeit, Jür Malac, , 1847, p. 66. Pfeiffer, Monog. hélic, z^/V,,t. 2, p. 23, m 60. Reeve, Conclu^ Icon., pl. 25, f. 162. Habite les environs de Caraccas, la Nouvelle- Grenade. Grande et belle espèce nouvellement décou- verte dans l’Amérique méridionale , et que M. Pfeiffer a dédiée à la personne qui la pre- mière l’a rapportée en Europe. Description. Cette coquille est ovale-oblon- gue; elle devient presque aussi grosse que le Bulimus ovatus. Toute sa spire, allongée, co- noïde, est obtuse au sommet; elle est formée de six tours assez larges, et dont l’accroissement est rapide, surtout pour les deux derniers. Les tours sont médiocrement convexes; leur suture, blanchâtre est souvent bordée d’un petit bourre- let plissé. Le dernier tour est grand, ovalaire; sa hauteur dépasse d’un quart envii'on celle de la spire ; il est convexe à la base , sans perfora- tion ombilicale : il se termine par une ouverture GENRE BULIME, grande, ovale, oblongue, beaucoup plus large que haute , sensiblement dilatée vers la base. Elle est peu inclinée ; son angle d’incidence sur Taxe longitudinal est de 75 degrés. ATintérieur, Touverture est d’un blanc bleuâtre livide; son péristomc est épais, arrondi, fortement renversé en dehors. 11 est partout d’une belle couleur jaune lavée de rougeâtre : son épaisseur est à peu près égale dans tout son trajet. Il se joint à la base à une grosse columelle tordue sur elle- même , et simulant un gros pli oblique. Cette columelle n’est point perpendiculaire; elle est oblique â gauche , c’est à-dire renversée dans le sens opposé à la direction la plus ordinaire. Cette columelle s’élargit à la base, et donne naissance à une lame calleuse qui , après s’être étalée as- sez largement sur la région ombilicale , se con- tinue sous la forme d’un bord gauche , mince , brillant, et moins vivement coloré que le reste de l’ouverture. La surface extérieure est couverte d’aspérités irrégulières, comparables à celles de V hélix aspersa, mais beaucoup plus proémi- nentes. Sur les premiers tours, elles sont rem- placées par de fines granulations qui souvent se disposent en séries longitudinales, et simulant des rides irrégulières. La coloration est peu va- riable : sous un épiderme verdâtre se dessinent des flammules d’un brun plus ou moins intense, souvent continuées jusque sur le dernier tour, qui quelquefois aussi disparaissent insensible- ment et font place à une teinte presque uni- forme d’un brun rougeâtre, modifié par la couleur verte de l’épiderme. Les premiers tours sont d’un rouge plus ou moins foncé. Les plus grands individus de cette magnifique espèce ont jusqu’à II centimètres de longueur sur 60 millimètres de diamètre. XWII. BULIME PEIIST. BuKmus pictoVj Broderip. (PI. 154, f. 14 à 17.) B. testa ovato-producta^ anfractibus senis^iil- timo cœteros œquante; apertura ovata^ cœruleo- albentSj labio rubro-hrunneo limbato ; columella graciliori subrecta, Catlow , Omch. nomencL, p. 159, n° 280. ProcerL zool. Soc,, part. 8, 18/iO, p. 120. 27 Delessert, Rec, de coq,, pl. 39, f, ,a,b, Pfeiffer , Symb.^ t. 2 , p. à 9. Bnlinms labro püvpiireus,QwK'ïv.LO-cv, Bulletin de Bord.,t, 11, p. 418, pl. 4, f. 4. Pfeiffer, Monog. hélic, vie,, t. 2, p. 31, n^Sl. Reeve, Conch., /co/i., pl. 4, f. 19, Habite l’île Panay , l’une des Philippines. Coquille extrêmement variable pour la forme et les couleurs; aussi, lorsque l’on en possède un petit nombre d’individus, on est porté à les distinguer en plusieurs espèces, mais aussitôt qu’on en rassemble un grand noml)re, ils sc lient les uns aux autres d’une manière tellement étroite, que l’on est forcé de les rapportera un seul et môme type. Description. Cette coquille est ovale-oblon- gue; par sa forme, elle se rapproche un peu du Bidimus mus. Sa spire est en proportion un peu plus allongée : on y compte six tours convexes , à suture simple et peu profonde. Son sommet est très obtus; le dernier tour, assez gros et sub- globuleux, est un peu moins haut que la spire : il est très convexe à la base, jamais perforé. L’ouverture est ovale-oblongue , plus haute que large, d’un beau blanc à l’intérieur, quelquefois un peu violacé; elle est peu oblique : son angle d’incidence sur Taxe est de 65 degrés. Le pé- ristome est peu épais, médiocrement renversé en dehors. Il est d’un beau brun marron très foncé et très brillant; son épaisseur reste la même dans tout son trajet : il se continue sans inteiTuption avec une columelle droite, perpen- diculaire , toujours blanche, et qui s’élargit as- sez rapidement âla base. Elle est revêtue d’une lame calleuse très mince qui , après s’être répan- due sur la région ombilicale , se continue en un bord gauche peu apparent et légèrement con- tourné dans sa longueur. Les variétés sont de deux sortes : dans l'une se réunissent des mo- difications de détails et de forme extérieures ; dans l’autre, on rassemble des modifications dans la couleur. Si l’on prend comme type de l’espece les plus grands individus , ceux qui sont le plus \ entrus au dernier tour, on voit la taille diminuer successivement , et le dernier tour ré- duire son ampleur et devenir en proportion plus étroit. Pour la coloration, les variations sont les plus nombreuses; en conservant les mêmes coquilles pour le type de l’espèce que 28 PULMONÉS SANS OPERCULE. dans la variété précédente, elle est d’un beau brun marron , et sur cette couleur se répand un épiderme d’un blanc mat, sur lequel se dessi- nent de rares flainmules étroites, d’un beau brun. Ces flammules sont quelquefois interrom- pues en trois zones distinctes sur le dernier tour. Cette couleur brune diminue peu à peu d’inten- sité, et finit par disparaître complètement, à ce point que nous avons des individus de cette es- pèce entièrement blancs; l’épiderme persiste, mais souvent les flammules deviennent plus irré- gulières : elles ne sont plus de couleur brune , elles deviennent blanches comme le test lui- même. Entre ces variétés extrêmes viennent s’in- terposer quelques belles variétés intermédiaires : dans l’une, la base du dernier tour est d’un brun assez foncé. La columelle est entourée d’une zone presque noire ; dans une autre , une zone brune s’établit à la circonférence du dernier tour ; enfin , dans une troisième , une autre zone de la même couleur se montre immédiatement au-dessous de la suture. Les grands individus de cette belle espèce ont /iS millimètres de hauteur et 27 de'diamètre. XXVIIL BTJLIME DE VALENCIENNES. Bulimus Valenciennesii^ Pfeiffer. (PI. 146, f. 1,2.J B. tesla {mperforata^ ovata^ soUday saturate fusca^ strigis palUde flavis angulatis fulgurala; sutura profunda; ùnfraciibus convexiSj summis dislanler costalis^ dein granulatisj ii limo veu- Irosoy lineis elevalis obsolète longitadinalibus et Iransversis subreliculatis ^ spiram superante ; columeJla vix intorla; operlura lata^ ovaH^ inlus lividaj perislomate incrassalOy nitide albojsub- reflexOy marginibus callo albo^, siipernc tubercu- loso junclisy dextro arcualo. Bidimits Valenciennesiiy Pfeiffer , , t. 2, p. 52, Bulimus Valencicîinesii y Piulippi, Icon, , 2* édit., t. 13, p. 123; BuL, pl. 5,f. 1. Bulimus JulguraluSy Valenciennes, in Mus, Parisiensi, Unlimus fulguratiis y Beck, Incl., p. 53 , n® 24, Pfeiffer, Monog, hélic, mw.y t, 2 , p. 18, n° 49. Habite le Brésil. Nous épi'ouvons des doutes au sujet de cette espèce et de celle nommée Bulimus Popelairia- nus par M. Nyst. Elles ont entre elles les plus grands rapports, et nous serions disposé à les réunir, mais M. Pfeiffer les admet l’une et l’autre, et alors notre incertitude s’explique en présence de l’opinion de ce savant. Nous ne pou- vons pas comparer les deux espèces : nous pos- sédons le Valenciennesii y et nous connaissons l’autre par la figure qu’en a publiée M, Nyst. Nous retrouvons bien dans l’ouverture des ca- ractères identiques ; mais, dans le Popelairianus, la spire a un tour de plus, et la coquille paraît dépourvue de ces zones en z-igzag qui avaient valu le nom de fidguratus proposé par M. Va- lenciennes dans la collection du Muséum, à l’espèce qui porte actuellement son nom. Notre embarras à ce sujet est encore augmenté par une variété du Valenciennesii , dans laquelle manquent constamment les zones en zigzag; cette variété est donc intermédiaire entre les deux espèces; cependant, nous devons le dire, cette variété est en proportion plus courte que le Popelairianus : la columelle est moins droite, et l’ouverture un peu plus subquadrangulaire. Description, ho Bulimus Kalendennesii osi une des plus grosses coquilles du genre; elle est ovale-ventrue : elle est un peu comprimée de haut en bas. Sa spire, courte, convexe et obtuse, compte cinq tours , dont l’accroissement est très l'apide.Le dernier tour est très grand, très ren- flé, ovalaire, imperforé; scs diamètres dimi- nuent à mesure qu’il avance vers sa terminaison , et c’est par cette raison que l’ouverture paraît petite relativement au volume de la coquille. Cette ouverture est d’un blanc rougeâtre à l’in- térieur; elle est ovale-oblongue, dilatée vers la base : elle est peu oblique à l’axe longitudinal. Son péristome , épaissi par l’âge , est médiocre- ment renversé en dehors ; son épaississement se faisant particulièrement en dedans, il reste d’une égale largeur dans toute son étendue. Une cour- bure demi-circulaire le joint à une columelle al- longée, faiblement tordue sur elle-même, élar- gie à la base , et garnie en dehors d’une lame calleuse , épaisse , derrière laquelle est cachée la région ombilicale ; elle se continue en un bord gauche, épais et calleux, convexe en avant, et GENRE portant à son extrémité, tout près de Forigine du péristome, un tubercule épais, assez com- parable à celui que Fon voit dans la plupart des Buccins et des Nasses* Les premiers tours de la spire sont plissés ; les derniers , et surtout Favant-dernier , sont chargés de fines granula- tions. Le dernier tour porte des stries d’accrois- sement en forme de rides longitudinales. Les premiers tourssont d’un rouge brunâtre, quel- quefois un peu violacé ; le dernier est d’un brun marron entrecoupé de fascies longitudinales plus foncées. Enfin cette couleur est interrom- pue à des distances inégales par des zones assez étroites, inégalement distantes, décrivant de haut en bas des zigzags dont les angles sont très aigus. Ces zigzags semblcntdus àFabsence d’épi- derme sur les points où ils se montrent. Cette grande et belle coquille a jusqu’à 13 centimètres et demi de longueur, et une lar- geur de 85 millimètres. XXIX. BULIME GRANULEUX. BuKmus granulosus, IXa^g . fPI. lis, B, f. 1.) B. li'Sla imperforatay oh^.ongo-ovcUa^ com- pressa^ soHdiuscuIa j striis incrementi confertis et lineis concentricis mimuissime decussato-gra- nulata^rubenti-fusca^ epidermide olivaceo'cor- neo indiita; spira conoideajapice obHisa; anfrac- iibus quinis convexis^ siiperne costatisy ultimo peroblique dcscendente^ spirain paulo superante; cohmellacompJanatajjdicato-tortay rosea; aper- (ura ovaliy superne angnstatüy angulala^ inlus margaritacea; peristomate incrassato^ breviter refleæo_y roseo. Hélix grannlosa, Rang, Ann. sc. nat., 2Zi , p. 53 , t. 2. Hélix oblongUy FéurssAC. [olirn.) Bulimus granulosiis , Bück , Ind,, p. 53, n° 18. Bulimns grannlosits ^ Lamarck édit. Deshates, An, s, '})ert,y t. 8. p. 238, n® 36. Bulimus hœnmstounis, LESSON,Ce«/. znol.,p. 77. Bulimus hœniastomiis granulosus , Po'iiEZ et Mi- chaud , GaL, 1. 1 , p. 143. Pfeiffer, Monog, hélic. t. 2, p. 22, n° 57. Habite le Brésil. BULIME. ag Ainsi que M. Pfeiffer l’observe très bien , Fé- russac a pris cette espèce pour une variété de Yohlongus de Müller. Elle se distingue cepen- dant avec facilité, mais lorsque Férussac a fait figurer ces espèces , elles étaient répandues en si petit nombre dans les collections, qu’il ne faut pas être surpris de l’hésitation qu’il a éprouvée. Par sa forme générale, cette co quille se rapproche, en effet, d\x Bulimus oblongus elle ne manque pas non plus de ressemblance avec Vomtiis y et par la couleur de sa bouche elle a encore de l’analogie avec ces espèces. Elle se distingue au premier aperçu par une largeur beaucoup moindre et un test générale- ment plus mince. Description. Cette coquille est ovale-oblon- gue; sa spire, d’une médioci'e longueur, est convexe dans son ensemble , très obtuse au sommet. On y compte cinq tours médiocrement convexes, dont les deux premiers sont étroits; mais les derniers se déroulent rapidement, et le dernier s’incline rapidement , de manière à laisser à découvert une très grande partie de la surface de Favant-dernier tour. Cet accroisse- ment rapide donne un aspect Inusité à cette co- quille ; le dernier tour est grand, ovale-oblong. Il ne présente à la base aucune trace de perfora- tion ombilicale , et il se termine par une grande ouverture presque perpendiculaire , ovale- oblongue , dilatée vers la base , d’un blanc fauve à l’intérieur, et ayant le pourtour d’un beau rose pourpré. Le péristome est peu épais , renversé en dehors, d’une largeur égale dans tout son trajet. Une courbure à peu près demi-circulaire le joint à une columelle mince , tordue sur elle- même et oblique. Celte torsion lui donne l’ap- parence d’un pli d’un médioci'e volume. Vers la base , elle donne naissance à une lame calleuse, mince , qui s’étale assez largement sur la région ombilicale, et descend ensuite sous la forme d’un bord gauche, large et mince, d’un beau rose comme le reste de l’ouverture. Les premiers tours sont régulièrement plissés dans leur lon- gueur; les suivants sont ornés de stries irrégu- lières d’accroissement; déplus, toute la surface est couverte d’un grand nombre de fines granu- tions, assez régulièi'ement disposées en lignes transverses, légèrement onduleuses. La colora- tion de cette coquille est peu variable ; sur un fond d’un brun fauve , elle est irrégulièrement 3o PULMONES SANS OPERCULE. flammulée d’un brun plus foncé ; le sommet est rose , nuance lavée d’un brun livide. Cette coquille a 90 millimètres de long et 50 de diamètre. XXX. BULIME CANTAGALLO. Bulimus cantagaUanus^ Rang. (PI. 160, f. 11, 12.) B. testa ovata^ venir icosa^ compressa ^ crassa^ exili^ longiludinaUter striataj antice fulvaj,pos- tice castanea^ apice obtusa^ albida; uUimo an- fractu magnoj obliqua ^ postice transversim striato; suturis fascia albida marginatis ; aper- tura ovaliy intus alba; columella labroque albis crassîsj reflexîs. Hélix cantagallanus , Rang, Desc, des coq, des voy,, p. [{ô , n® 22. Moeicand, Mêm. de Genèi^e , t. 7, 2® part., p, iSO, n® 25. Reshayes dans Lamarck, An, s. vert,, 2® édit., t. 8 , p. 238, n® 35, Hélix cantagallanus, , Mag, de zool. (1835), p. 15, n® 85. Bullimus cantagallanus, D’Oebigny, ^oy\ en Amer,, p. 500. Gatlow, Conch, nom,, p. 152, n® 62, Pfeiffer , Monog. hélic. viv. , t. 2, p. 20 , n° 54. Habite le Brésil. Grande et belle coquille , très voisine du Bu- linms oaatiis, et qui peut-être n’en est qu’une forte variété , et cependant nous en avons vu un assez bon nombre d’individus chez lesquels se représentent avec constance des caractères iden- tiques de forme et de coloration ; c’est ce qui nous a déterminé à en présenter ici la des- cription , et à la séparer des variétés àxxBulimns ovatus, M. Pfeiffer admet l’espèce, mais M. Reeve paraît la confondre, ainsi que quelques autres, parmi les variétés de Voaatns. Pour bien dis- tinguer ces diverses espèces, il faut en examiner un grand nombre d’individus ; alors on retrouve chez eux les caractères particuliers qui les dis- tinguent. Description. Cette coquille est ovale-oblon- gue; elle est généralement plus étroite que le Bulimus oaatus. Sa spire, convexe, est très ob- tuse au sommet; on y compte cinq tours dont l’accroissement est très rapide : ils sont con- vexes, a suture simple et déprimée. Le dernier est très gros, ventru, ovale-oblong, proéminent en avant et toujours iinperforé. L’ouverture est grande, presque droite, toujours d’un beau blanc; son péristome est épais , largement ren- versé en dehors, étroit en arrière : il s’élargit graduellement en avant. Vers le milieu de sa longueur il montre presque toujours du côté in- terne un renflement assez notable ; il se joint insensiblement à une columelle longue, légè- rement tordue dans sa longueur , subcylindracé, et un peu oblique du côté gauche. De la basé de la columelle se détache une large lame calleuse, blanche, épaisse qui, après avoir recouvert la région ombilicale, se continue en un bord gauche assez largement étale en dehors. Les premiers tours de cette coquille sont ordinaire- ment plissés avec assez de régularité ; les suivants sont chargés de stries irrégulières d’accroisse- ment, et souvent la surface est irrégulièrement ridée, à peu près à la manière de Y Hélix aspersa. Il y a des individus chez lesquels ces lignes simulent des stries transverses assez ré- gulières, jusque sur l’avant-dernier tour; la sur- face est couverte de ti’ès fines granulations, tantôt irrégulièrement éparses, quelquefois disposées en lignes transverses, La coloration de cette co- quille consiste en belles fascies longitudinales et irrégulières d’un brun assez foncé, sur un fond d’un brun jaunâtre tirant sur le fauve vers le sommet; le test devient tantôt rougeâtre pâle, tantôt d’un rouge brun livide. Les grands individus de cette belle espèce ont 13 centimètres de longueur et 65 millimètres de diamètre. XXXI. BULIME PUDIQUE. Bulimus pudicusj Muller. (P!. U3, f. 11-13.) B. testa ovato-oblonga^ crassa ; rugulosoj ventricosaj, perforata, rosea; apertura oblonga/ labro incrassatOj repandoj reflexo^ albo. Lister, Hist. conch,, pl. 24, f. 22. SenROETER, EinL, t. 2, p. 181, n® 9, GENPxE Hélix pudicay Muller, Verm,, p. 9y, n® 295, Hélix Auris virgiftea , Ciikmkitz , t. 9, p. lili , pl. 181, f. 1042. Gmelin, p. Î5645, n° 102. Hélix erubesceris^ Solander, PortL Catal.P Bulimus Dirgineus , Bruguière , EncycL méth, 'vers», l. 1, p, 315, n° 29. Foliita auris 'virginis , Dillwyn, Cat,, p. 502, n'> 8. Partula pudica, F^russac, Prodr», p. 66, n^i. Bulimus 'virgineus, Wagner, dans Spix, p. 12, pl. 11, f.2-3. P a rtula a us Irai is , B o wd i g h , Eleni . oj conch . , pl. 8, f. 30. Hélix pudica , Morigand, Méni, de Genève, t. 7, p. 438, n°42. Dêshayes, dans Lamarck, Aîi» s, vert», 2® éd., t. 8, p. 250, n“ 70. Partula pudica ^ Anton, Verzeichniss , p. 40^ no 1475. Küster, 2® éd.. Martini et Ciiemnitz, p. 19, pl. 4, f. 7-8. Beck, Ind», p. 53, n’ 27? Gray, Ann» oj PkiL, new. ser. 9., p. 415, Potiez et Michaud 5 GaL 1, p. 198, pl, 20, f. 7-8. Pfeiffer , Mottog» liéL 'viv. , t. 2 , p, 53 , n“132. Pveeve, Conch, icon., pl. 31, sp. 191. var. p, Peristoniate albido, Slrophockeilus almeida, Spix, Test, bras,, pl. 2, r. 2-3. Habite le Brésil. Fort belle coquille, rare autrefois dans les collections, et qui, depuis Cbemnitz etMüller, a été mentionnée par un assez grand nombi'e de conchyliologues sous des noms différents, ainsi que le témoigne la synonymie que nous plaçons sous les yeux du lecteur. M. de Férussac la com- prenait dans son genre Partule, mais il est évi- dent qu*elle ne peut lui appartenir; néanmoins, elle est un des degrés qui fait passer insensible- ment d*un groupe à Tautre. Nous en montrerons encore un peu plus tard des termes non moins intéressants que celle-ci. Description. Cettecoquilleestovale-oblongue; sa spire est courte, convexe, pointue au sommet; ses tours sont au nombre de cinq, leur accrois- sement est très ra23ide, le dernier surtout des- BULIME. 3l cend très obliquement et laisse ainsi à découvert une portion considérable deravant-dernier tour, ce qui lui donne une apparence d’irrégularité. Le dernier tour est très grand, ovale-oblong, sa hauteur égale environ deux fois celle de la spire ; il est proéminent en avant, et toujours perforé à la base. L’ouverture est grande, à peine oblique, elle est ovale-oblongue, dilatée à la base, ordi- nairement teintée du plus beau rose pourpré; le péristome est de la même couleur, il est peu épais, mais très largement évasé en dehors et très souvent creusé d’une gouttière de ce côté, La columelle est elle-même large et très épaisse; elle est longue, un peu oblique du côté gauche, elle est toujours légèrement tordue dans sa lon- gueur; une lame calleuse se détache de sa base, se renverse en dehors, et laisse ouvert un om- bilic assez grand, caché en grande partie der- rière elle. Le bord gauche est mince, court ; il est tantôt blanchâtre, le plus ordinairement rosé et transparent. La surface extérieure de cette coquille est entièrement couverte de petites im- pressions irrégulières assez comparables à celles (le VHelix aspersa. Les premiers tours sont fine- ment et régulièrement plissés; la couleur est uniforme, d’un rouge pourpré assez intense. Lorsque l’animal est vivant, son test est recouvert d’une croûte noirâtre qui s’enlève avec peine, et qui semble destinée à remplacer l’épiderme. Il existe une variété constante dans laquelle l’ou- verture, au lieu d’être rose, est constamment d’un beau blanc. Cette belle coquille a 55 millimètres de lon- gueur et 30 de diamètre. XXXII. BULIME MAGNIFIQUE. Bulimus magnificuSy. Grateloüp. (PL 142, A, f. 15, 16.) B. testa imperforata, oblongUj solidiusculaj longüudinaliter striata^virenti castaneaj nitida; spira elongata^ conicuj apice fuscuj ohlusius- cula ; anfractibus convexis^ ullimo spira bre- viore; cohmella subtarsuj callosa^ alba; aper- tura oblongo-semiovalij intus nîtida violascenti- livida; perisiomate simplicij recto ^ marginibus callo tenui^ cœrulescente junctisj dextro albo Kmbato^ columellari subincrassato. 3-2 PULMONES SANS OPERCULE. Geateloup, Soc. Lin. de Bord., t. 11, p. 419. pl. 4, f. 1. Catlow, Conch. nom., p. 157, n“ 211. Pfeiffer , Monog. hél. vio. , t. 2 , p. 165 , n” 438. Habite le Brésil. La plupart des conchyliologues confondent avec le Taunaisii cette coquille judicieusement distinguée par M. Grateloup. M, Pfeiffer a re- connu la solidité des caractères sur lesquels Tespèce repose ; M. Reeve, au contraire, la con- fond avec le Taunaisii, et c’est elle probablement qu’il a figurée sous ce nom, La coquille qu’il représente a tous les caractères extérieurs de l’espèce de M. Grateloup, un seul excepté, la torsion de la columelle, qui peut-être a été un peu exagérée par le dessinateur; c’est par cette seule raison que nous avons laissé dans la syno- nymie du la citation de la figure donnée par M. Reeve. Dkscription. — Cette coquille est ovale-oblon- gue, assez renflée; sa spire convexe compte six tours, dont les premiers sontaplaliset conjoints; ils sont probablement anguleux dans le jeune âge : les trois derniers sont médiocrement con- vexes, leur accroissement est assez lent, et leur suture simple et sans bourrelet est quelquefois irrégulièrement plissée. Le dernier tour, avant de se terminer, offre un caractère assez singu- lier : après être descendu un peu au-dessous de la circonférence, il remonte au-dessus d’elle, en produisant ainsi dans la suture une courbure légèrement concave. Ce dernier tour est ovale- oblong; il est à peu près de la même longueur que la spire; il est imperforé à la base; l’ouver- ture est assez grande, ovale-oblongue, d’un blanc bleuâtre à l’intérieur; le péristome, mince, n’est point infléchi en dehors, il est obtus, et c’est à l’intérieur qu’il s’épaissit avec l’âge. Il est d’un blanc jaunâtre quelquefois livide ; il se joint à une columelle presque droite, un peu tordue dans sa longueur, etsubcylindracée. Elle est re- vêtueàlabase d’une lame blanchâtre peu épaisse, et qui se continue en un bord gauche mince et transparent. Les premiers tours de la spire sont couverts de granulations excessivement fines, très rapprochées, quelquefois se touchant et se confondant entre elles. Les tours suivants mon- trent des stries irrégulières d’accroissement : elles sont traversées par un grand nombre de stries transverses très fines, imprimées dans l’épais- seur du test. La coloration est peu variable, elle est d’un brun foncé verdâtre, quelquefois un peu rougeâtre; une zone blanchâtre étroite occupe la circonférence du dernier tour. Celte coquille a 78 millimètres de longueur et 3â de largeur. XXXIII. BULIME DE TAUNAI. BuUme Taunaisii^ Férussac. (PI. 113, f. 4-5. — Pl. 130, f. I, 2. — Pl. 144, f. 3, 4.) B. testa ovalo eîongatay crassa^ fuho-brun- neay fascia pallida angusta cincta; spira elon- gato-conicaj apice ohtusa; aperiura ovata^ co- lumella alha^ subtorsa; labro albo y crassoy simpliciy intus grtseo-cœrulescente, Férussac, Prodr,, p. A8, n° 331. Rang, Desc* des coq, lerr,, p. 14, n“ 8. Deshayes dans Lamarcr , An, s, vert,, 2« éd., t. 8, p. 240, n° 41. D’Orbigny, Foy\ en Amer,, p, 294. Catlow, Conch, nom,, p. 161, n° 347. Gray, Ann, of PhiL, new. ser. 9, p. 414. Beck, Ind,, p. 52, n® 3. Pfeiffer, Monog, hél, viv., t. 2,p. 141, n® 360. Reeve, Conch, icon,, pl. 33, f. 202? Habite l’intérieur du Brésil. Coquille très variable, et pour laquelle on serait tenté d’établir plusieurs espèces; mais en examinant un grand nombre d’individus , on reconnaît, jusque dans les moindres détails , la ressemblance de tous leurs caractères , les diffé- rences se montrant dans des grandeurs relatives et dans de légères modifications de . colora- tion. Description. Cette coquille est oblongue, al- longée. étroite: sa spire conoïde est à peine convexe; elle est pointue au sommet : on } compte six tours médiocrement convexes, à su- ture superficielle , toujours bordée d’un petit bourrelet blanchâtre, finement plissé ; les tours s’accroissent assez rapidement : le dernier, ovale-oblong, est un peu plus court que la spire, 33 GENRE BULIME. il est proéminent à la base, toujours imperforé. L’ouverture est ovale-oblongue, à peine oblique, un peu dilatée à la base; elle est dun blanc livide à l’intérieur : son péristome est de la même couleur. Ce dernier est étroit , renversé en dehors, obtus, cylindracé dans les vieux individus; il se joint insensiblement à la colu- melle , qui elle-même reste subcylindrique et fortement tordue dans sa longueur, et forme un gros pli dont l’extrémité antérieure est sou- vent déjetée à gauche. Ce pli est quelquefois très saillant en avant. A la base de la columelle se développe une lame calleuse qui se renverse en dehors, cache la région ombilicale, et, après s’être épaissie d’une manière notable, descend sous la forme d’un bord gauche assez large et beaucoup plus mince. Ce bord gauche est tantôt d’un blanc jaunâtre, quelquefois violacé. En exa- minant à la loupe les premiers tours de cette coquille, on les trouve couverts d’une multitude de plis extrêmement fins, onduleux, quelquefois anastomosés entre eux ; ces plis disparaissent vers le troisième tour, et ils se transforment en stries irrégulières d’accroissement. La coloration est assez variable ; le plus souvent la coquille est d’un brun fauve , elle est entrecoupée par des flammules étroites , irréguhèrement éparses , d’un brun plus foncé, atteignant quelquefois un brun très noir. D’autres individus sont d’un brun beaucoup plus pâle; les flammules elles-mêmes sont d’une nuance beaucoup plus aCfaiblie, et à voir ces deux variétés, on les prendrait d’autant plus facilement pour deux espèces distinctes , qu’il arrive assez souvent que dans ces individus pâles la columelle est plus redressée et un peu moins tordue. Nous connaissons une variété toujours plus petite, dans laquelle la bordure des sutures est moins constante, et dont la coloration est beaucoup plus uniforme. Dans le type de l’espèce, une zone blanchâtre très pâle, quel- quefois à peine apparente , occupe la circonfé- rence du dernier tour ; dans la petite variété que nous signalons, la zone en question est toujours plus large et beaucoup plus continue. Cette coquille a 80 millimètres de longueur et 3i de diamètre. Férussac a eu en sa possession l’animal vivant de cette espèce : cet animal est robuste, il rampe sur un pied très long, la tête est assez grosse, les grands tentacules sont gros et très allongés; les T. n, partie. inférieurs , au contraire , sont extrêmement courts, relativement à la grandeur de l’animal. 11 est d’un gris ferrugineux uniforme, toute sa surface est découpée en grosses granulations ob- longues, ovalaires sur la partie antérieure du corps, subquadrangulaires en arrière et sur les parties latérales. Férussac avait probablement reçu de M. Taunai des notes sur la manière de vivTe de cet animal ; nous n’en avons retrouvé aucune trace. XXXIV. BULIME DE LARGILLIERT. Btdimus LargilUertijVmuvvï. (PI. 144, f. 5, 6.) B, testa elongato-oblongaj apice obtiisa^ te- nuiuscxiJay fxilvaj strigis castaneis irregula- ribus picta^ anfractibus convexiuscidis ^ siib- lente obsolète transverse strialis^ idtimo 2/5 to- tius longitudinis occupante j suluris haud margi- natisy vix crenulatis ; aperlitra oblongo-ovata ; columella recta^ sublorla; labro albo simpKce. Philippi, Abhlid, conch., pl. 3, f. G, Pfeiffer, Monog, kélic, 'vtv», t. 2, p, 166, n“ 439. Reeve, Conch, icon,, p\, 53, sp. 346. Habite le Brésil. Description. Coquille allongée, subcylindra- cée, voisine, par sa forme et sa coloration, du BuL T’awawv; sa spire, longue, à peine convexe, compte six tours dont l’accroissement est assez rapide : ces tours sont médiocrement convexes; leur suture est superficielle. Elle est bordée de petits plis assez réguliers et longitudinaux. Le dernier tour est plus court que la spire ; il est ovale-oblong, saillant en avant, imperforé à la base. L’ouverture est médiocre, ovale-oblongue, médiocrement dilatée â la base, atténuée au sommet; elle est d’un blanc jaunâtre en dedans ; son péristome mince est obtus, à peine renversé en dehors. Il conserve la même épaisseur dans toute son étendue, et, au moyen d’une courbe régulière , il se joint à une columelle cylindracée, mince et tordue dans sa longueur. Cette colu- melle reste toujours blanche. Un bord gauche , 34 PULMONES SANS OPERCULE. très mince, demi -transparent, s’étend d’une extrémité à Tautre du péristome. La surface des premiers tours est très finement plissée : ces plis grossissent peu à peu, deviennent irréguliers, et se translorment en stries d’accroissement. Le test est mince, transparent, fragile, d’un fauve roussàtre, et irrégulièrement parsemé de flam- mules longitudinales, étroites, très irrégulière- ment espacées et d’un brun rougeâti'e. Cette coquille a 55 millimètres de longueur et 23 de diamètre. XXXV. BULIME OBLONG. Bulimus oblongusj Bruguière. (PI. 146, f. 3, 4) B, testa subiinperforatay ovato-oblongüy siib- pellucida y magis minusve ruguloso -striata y a^Mclo-fiiscay ad sutiiram albo-fasciata ; anfrac- tibus senis convexiusctilisy summis regidariter et conferlhn cosiidato-striatisy ultimo spiram pauJo siiperanley lœviusculo vel siibruguJoso ; columella subrcctay rosea; apertura oblongo-ovaK y intus albida ; pcristomate incrassaiOy breviter reflexOy roseoy marginibus callo diffusOy roseo janctisy dextro arciiato y columellari laie reflexo y ap- pressa. Hélix ohlonga , Müm.kr , H erm.^ p. 86 , m 28Zi. BuUa oblonga Chemnitz, Conch.^ t. 9, pl, 119, f. 1022-1023. Bulimus kœmastonius , Scopoli-, Délie, iusab,, pl. 25, f. 1-2. Borx, Test.^p. 381, pl, 15, f, 21,22. Hélix seipentinay Molina. Saggio , Star, uat., del Chili, 1782, p. 205, 3i8. Hélix oblonga , Gmelin, p. 3637, n“ 87. Turbo hœniastomus , Gmelin, p, 3597, n° 411. Hélix oaipara, Portland , Cat., p. 87. Bulimus oblongus, Bruguière, Dict,, n° 34. Hélix jvseiis, Montfort, p. 259, pl. 65. Djllwyn, Descr., Cat., t. 2 , p. 931, n° 103. Leacii, ZüoL misci, t. 1 , pl. 29. Ferussac , Prodr., n° 411 , p. 55. Bulimus hœmastonnis, Lamarck, An. s. vert., t. 6 , p. 117, no 2. Guilding, \nZool.joiira.yi.2, p. 440;pl. suppl. iibbis, f. 1-4. Hélix semi - lineata , Menke , Syn. , édit. 1^®, p. 75. Hélix ohlonga , d’Orbigny , Mag. de zool. (1835) , p, 16 , n® 90. Küster dans Ciiemnitz, 2® édit., p. 5, pl. 1, f. 3, 4. Beck, Ind., p. 52, n° 17. Bulimus hœmastomus, var., Sowerby, Conch. ilLyî. 101, 101. Sinistr. Bulimus oblongus , d’Orbigky, Foy. en Arnér., p. 297, pl, 37, f. 1 à 3. Pfeiffer, Monogr. hélic. vii>. , t. 2, p. 21, n® 55. Reeve, Conch. icon., pl. 35, sp. 210. Habite la Guyane-, le Paraguay , la Bolnie et la république Argentine. Espèce connue depuis très longtemps, et pour laquelle Scopoli a établi son genre Bulime que, plus tard, comme nous l’avons vu, il a gâté en lui donnant une trop grande étendue. Cette co- quille a de grands rapports avec le Bulimus ova- tus; elle lui ressemble par sa taille et par la coloration de l’ouverture , mais pour peu que l’on examine un assez grand nombre d’individus de ces espèces, on leur reconnaît des caractères constants, et jamais aucune variété ne vient les lier l’une à l’autre. Description. Le Bulimus oblongus est une grosse coquille , ovale , ventrue , à spire d’une médiocre longueur, convexe et obtuse au som- met. On y compte six tours, convexes, à suture déprimée; leur accroissement est rapide : le dernier tour surtout, avant de se terminer, s’in- cline brusquement au-dessous de la circonfé- rence. La base est i^roéminente en avant; elle est impei'forée. L’ouverture est ovale-oblongue , assez gx'ande, â peine oblique : elle est d’un blanc jaunâtre ou rosâtre en dedans, et son pé- ristorae est ordinairement d’un beau rose. Ce péristome est assez épais, médiocrement renversé en dehors : il est d’une épaisseur égale dans presque toute son étendue. A son origine cepen- dant il est un peu plus étroit; il se joint sans interruption â une columelle longue, perpendi- culaire, quelquefois un peu déjetée â gauche. Cette columelle s’épaissit rapidement â la base ; elle prend en même temps un peu de largeur : elle se contourne sur elle-même. Lne lamelle GENRE BULIME. 35 calleuse s’en détache, se réfléchit sur la région ombilicale , et la cache en totalité , et descend sous la forme d’un bord gauche, assez épais, for- mant une courbure en avant, et teint de la même couleur que le péristome lui-même. La surface extérieure montre en grand nombre des stries qui d’ordinaire sont plus régulières que celles des accroissements. Ces stries se continuent sur le dernier tour; elles s’atténuent à l’extrémité antérieure ou elles disparaissent entièrement. La coloration est peu variable : nous n’avons jamais vu cette coquille avec un épiderme. Elle est quelquefois encroûtée d’un enduit noirâtre moins foncé que celui du Bulitnus pudiciis y mais qui, du reste, lui ressemble par son peu de ténacité. Sous cet enduit, la coquille est d’un fauve roussâtre , répandu assez uniformément, s’affaiblissant vers le sommet, et passant au blanc à la base du dernier tour. Lne zone blanche se montre au-dessous de la suture. Il existe un assez grand nombre de variétés re- marquables, l’une, par exemple, dont l’ouver- ture est complètement l)lanche ; elle est quel- fois lourde et épaisse , et alors son bord gauche, calleux, a pris une épaisseur réellement remar- quable. Dans une autre variété, la coquille est plus petite; l’ouverture est d’un rose plus in- tense que dans le type de l’espèce ; il y a même des individus chez lesquels cette couleur est presque sanguinolente. Nous avons de celte va- riété des individus réellement remarquables par des modifications que Tâge a déterminées chez eux; non seulement la coquille s’est alourdie en prenant une épaisseur considérable , mais le bord de l’ouverture, en conservant son épaisseur habituelle, s’est prolongée de 2 centimètres, et, â mesure qu’il s’est accru, l’ouverture elle- même a diminué d’étendue à ce point d’être réduite déplus d’un tiers de sa surface primi- tive. Cette diminution se produit à la fois des deux côtés : le bord gauche, devenu d’une épaisseur extrême , s’est avancé vers le droit, qui lui-même s’est chargé â la longue de callo- sités. Il semblerait, â voir celte disposition dans le dernier moment de l’accroisseinent, que si l’animal continuait â vivre encore pendant quelque temps, il finirait par clore presque sa coquille. Nous insistons sur celle modification si curieuse produite par l’âge, parce que nous remarquons des faits analogues dans d’autres classes de Mollusques, et jusque parmi des Cé- phalopodes, dont les races sont actuellement éteintes à la surface de la terre. On rcnconti’e aussi dans les terrains crétacés de Ucliaux une coquille allongée, bulimiforrae, chez laquelle se présente, normalement, un rétrécissement considérable de l’ouverture dans le vieil âge. La variété blanche dont nous avons parlé précé- demment pourrait se confondre avec une petite variété du Bulimns cantcignllanus , lorsqu’elle a été déjîouillée de son épiderme. Pour éviter toute erreur â ce sujet, il suffira de se l’appeler que dans la variété du cantagallaniis dont il s’agit , la coquille est toujours un j>eu déprimée de haut en bas, que son ouverture est en pro- portion plus petite, que le dernier tour est tou- jours plus ventru, et enfin la coloration , quoique très voisine, est cependant d’une nuance diffé- rente : elle est, en effet, d’un brun rouge assez intense sur la spire, elle dernier tour est presque entièrement blanc. Les grands individus de cette espèce ont 10 centimètres et demi de longueur et 50 mil- limètres de diamètre. La petite variété a 75 mil- limètres de longueur et hO de diamètre. XXXVI. BULIME OVALE. Biilimiis ovaiuSj Brcgc:ère. {PI. 143 B, f. 2. ~ PI. 147 A, 147 B.) B. iesla ovota^ venlricosa^ subperforala ^ crassay longitudinaliter slriato-nigosa j albido- fulva^ apice purpurea; cohimella alba labro crassoy ntargme purpureoy reflexo. Hélix ovafa , Verm.^ 85, n° 283. Lister, Conch,, pL 1055, L 1. Biil/a oi>ata , Ciiemnitz, Concà,, t. 9, pl. 119, L 1020-1021. ScHROETER, Einl., t. 2, p. 203, n« 91. Bulinnis omtus , Bruguière , Dlct,, n° 33. IJeUx ovalis, Gmeun, p. 3637, no 86. Hélix ovata^ Ferussag, Prodr.y n° /ilO. Roissy , Biiff\ molL^ t. 5, p, 336 , n“ 2. Wagner dans Spix, Test, bras»^ p. 12, n° 17, pl. 11, f. 1. Junior, Biilimus corrugatus , Wagner dans Spix, Test, bras., p. 5 , n° 1 , pl, 6 , f. 1. 36 PULMONES SAlNS OPERCULE. Hélix ouata, Dillwyn, Cat,, t. 2, p. 931, n" 102. Rang, Desc. des coq. terr., p. hh , 21, pl. 147. Dkshayes dans Lamarck, An. s, vert,, 2® édit., t. 8 , p, 221, n® 1. D’Orbigny, P^of. en Amer., Zool., p. 299. Anton, Verzeichniss , p. 40, n® 1478. Küster, 2® édit., Martini et Chemnitz, Bali- mns , p. 4 , pl. 1 , f. 1, 2. Catlow, Conch. nom., p. 158, n° 264. Pfeiffer, Monogr. hélie. viu., t. 2, p. 19, n® 51, Reeve, Conch. icon., pl. 36, sp. 212. Habite le Brésil. Description., Le Bii/imiis ouatas est une des plus grosses coquilles du genre ; elle a beaucoup de rapports avec l’espèce précédente, et' plus encore avec le BuUtnus cantagallanus. Elle est ovale-ventrue ; sa spire, courte, très convexe, est fort obtuse au sommet : elle se compose de cinq tours dont l’accroissement est très rapide. Ils sont convexes ; leur suture est simple et dé- primée. Le dernier tour, assez longtemps avant de se tex'miner, dans la moitié de son dévelop- pement à peu près , s’incline assez rapidement au-dessous de la circonférence, et laisse à droite à découvert une portion de l’avant-dernier tour beaucoup plus large qu’elle ne devrait être, ce qui lui donne l’apparence d’une gibbosité anor- male. Le dernier tour est très grand, ovale- oblong , très ventru , proéminent à la base, tou- jours imperforé. L’ouverture qui le termine a son plan parallèle à l’axe longitudinal; elle est par conséquent perpendiculaire. Elle est grande, ovale-oblongue , presque deux fois aussi haute que large, rétrécie en arrière, non dilatée en avant. Le péristome est épais, fortement renversé en dehors ; il est ordinairement du plus beau rose pourpré. Il y a cependant une variété à bords blancs qui ne se confond pas avec le can- tagallanus, €46 péristome est étroit à son origine, il s’élargit graduellement en avant, et, au moyen d’une courbure presque demi-circulaire, il se joint à une longue columelle subcylindracée , lé- gèrement tordue dans sa longueur. Cette colu- melle est revêtue en dehoi's d’une large lamelle calleuse qui se répand demi-circulairement sur la région ombilicale , et se transforme en un bord gauche toujours blanc, large et assez épais dans les vieux individus. Les premiers tours de cette coquille sont lisses; des granulations con- fuses apparaissent vers le troisième tour : elles deviennent rapidement régulières. Elles sont disposées en quinconce, très serrées sur le troisième et une faible partie du quatrième tour. Sur l’avant-deraier tour, elles sont généralement moins régulières : elles se disposent particuliè- rement dans la direction des lignes d’accroisse- ment. Elles disparaissent complètement sur le dernier tour , où elles sont remplacées par des plissures irrégulières, comparables à celles de V Hélix aspersa. La coloration de cette coquille est peu variable; les premiers tours sont con- stamment d’un rouge foncé et un peu ocracé : les suivants sont d’un brun fauve , sur lequel se dessinent irrégulièrement de longues fascies flammulées d’un brun plus intense et inégale- ment espacé. Le test est assez mince , et nous ne connaissons dans cette espèce aucun exemple de cet épaississement remarquable que nous avons signalé dans l’espèce précédente. Les grands individus ont 12 centimètres de long et 70 millimètres de diamètre, XXX\ II. BULIME ROSÉ. Bulimus rosaeextSj King. ri. 139, f. 20 à 23.) B. testa ovalo-ohlonga^ scahriuscuJa ; apice et anfractibus primis rosaceis^ alteris viridi-fiiscis ; labro aibo; suinris cremüatis ssiiplicatis. King, Zool. journ., t, 5, p. 341, n*^ 34. SovvERBY, Conch. Ulust., Bill., f. 5. Bulùnus Chiliensis, var, « minor, Sowerby, , proc, of zool. Soc. Lond., 1833, p. 36. Bulimus Chiliensis, Muller, Syn. test., p, 24, n” 29. Deshayes dans Lamarck, An. s. vert., 2® édih, t. 8, p. 269, n® 98. D’Orrigny , Foy. en Amér. , p, 304, pl. 34, f. 11-12. Beechey’s, Foy. moll.y p, 145, pl. 38, f. 15. Catlow, Conch. nom.^p. 160, n® 312. SowERBY, Conch. man.y f. 282. GENRE PoTiEz et Michaüd, GaL \ , p. 153, pl. 15, r, 3-4, Pfeiffer, Monog* héL t, 2, pl. 52, ii^lSO. Reeve, Conch, icon,, pl. 15, f. 87. Habite le Chili. Description. Sous un volume beaucoup moin- dre, le BiiUmus rosaceiis conserve assez exacte- ment la forme de Voblongus. Il est ovale-oblong, sa spire, courte, obtuse au sommet, est convexe dans son contour; elle compte cinq tours dont l'accroissement est très rapide : le dernier tour surtout s’infléchit assez rapidement au-dessous de la circonférence, ce qui pi'oduit à l’avant- dernier tour une gibbosité du côté droit. Le der- nier tour est grand ovalaire ; sa hauteur égale une fois et un tiers celle de la spire. Il est régu- lièrement convexe, proéminent en avant et tou- jours perforé à la base. L’ouverture est assez grande, ovale-oblongue, d’un brun roussatro au fond; son péristome est d’un beau blanc, il est assez épais, fortement renversé en dehors; il se maintient d’une largeur égale dans toute son étendue; il se joint à une columelle un peu oblique, au moyen d’une courbure régulièi'e paraboloïde. La columelle est d’une médiocre longueur ; elle est un peu toi'due sur elle-mùme, mince en dedans, large et aplatie à la base; une lame calleuse s’en détache, se dirige en dehors et cache en partie l’ouverture ombilicale ; le bord gauche qui la continue est mince, transparent et assez largement étalé sur l’avant-dernier tour. Les premiers tours de cette coquille sont lisses; vers la fm du deuxième, commencent à paraître des stries transverses d’une excessive finesse; elles sont d’une parfaite régulai'ité : bientôt elles de- viennent onduleuses et se chargent de granula- tions irrégulières, très serrées, conservant cette disposition en lignes transverses. Les sutures, d’abord simples , deviennent crénelées au deuxième tour. D’aboi'd très régulières, cescré- nelures le sont beaucoup moins sur les derniers tours, mais elles se sont considérablement aug- mentées de volume. Les premiers tours de la spire sont d’un rose rougeâtre uniforme : cette couleur se continue en s’affaiblissant sur l’avant- dei'nier tour; elle devient peu à peu verdâtre, et la fin du dernier tour est de cette dernière cou- leur. Sur celte coloration se monirentdes taches d’un blanc opaque, petites, irrégulières, quel- BULIME. 37 quefois disposées en marbrures longitudinales. Elle offre plusieurs variétés : dans la première, nous retrouvons exactement tous les caractères de l’espèce, la grandeur seulement est beaucoup moindre ; la seconde est plus constante et con- stitue pour plusieurs conchyliologues une espèce tout à fait à part, à laquelle le nom de Bulinius crenulafiis a été consacré par M. Pfeiffer, tandis que M. Sovverby lui imposait celui de Bulimus Cliiliensîs» Cette coquille, en effet, présente quel- ques caractères constants, mais ils nous parais- sent insuffisants pour constituer une espèce, lorsque surtout nous voyons de si nombreuses modifications dans d’autres coquilles, apparte- nant au même genre. Ainsi celle-ci est un peu plus étroite, elle est constamment plus petite ; les stries transverses du sommet sont plus sail- lantes et moins nombreuses, et les granulations des tours suivants sont en proportion plus gros- ses ; mais l’ouverture reste blanche : le péristome a la même forme. Le bord gauche est plus court, un peu plus épais, de sorte que l’ouverture pa- raît pi'esque entière, un peu à la manière de celle du Bulimus dereiietus, La première variété dont nous avons parlé, à l’égard de l’ouverture, est intermédiaire , car elle est également plus arrondie; le bord gauche est beaucoup plus court que dans le type. Tout nous porte à croire qu’il arrivera un moment où nous aurons dans nos collections toutes les variétés intermédiaires qui nous manquent encore pour réunir définiti- vement et avec certitude cette dernière variété au type même de l’espèce. Les grands individus ont 57 millimètres de longueur et 32 de diamètre. La variété inter- médiaire a 36 millimètres de longueur et 25 de diamètre; enfin, la deuxième variété, sur une longueur de 35 millimètres, a 20 millimètres seulement de diamètre. XXXVIII. BULIME NOYAU. Dtilimus nucléus^ Sovverby. (Pl. 139, f. 15, 1<5.) B, testa ovatay crassa, subimhilkataj longi- luclinaliter siibsiriata ^ ftiha vel albida; spira brevij apice obtiiso; anfractibxis quatuor ; sutura lœvigata; apertura ovali; labro crassOj albxdo vel rufescente. 38 PULMONÉS SANS OPERCULE. SoWERBï’, Conch, ilL, f. 33. Hélix nucléus , d’Oubigny, Mag, de zooL, 1835 , p. 14 , 80. Builnius nucléus , d’Orbigny , Hoy^ en Amer, , p. 305. Reeve , Conch, icon., pl. 17, f. 99. Bulimus lutescens , Ring, in ZooL journ^, t. o, p. 340? Catlow, Conclu nom,^ p. 158, n° 247, Bulimus lutescens, Catlow, Conch, nom,, p, 156, n° 206. Beck , Ind, p. 52, n® 16. Bulimus lutescens Monog, hélic, vio,, t. 2, p. 49, n" 122. Habite la Patagonie. Description. Petite coquille dont la forme gé- nérale rappelle encore celle des grandes espèces que nous venons de décrire. Elle est ovale glo- buleuse, ventruç, à spire courte et obtuse, con- vexe ; ses tours sont au nombre de cinq ; leur accroissement est rapide , et leur convexité assez considérable. Le dernier tour est grand , ovale , globuleux ; sa hauteur égale presque deux fois celle de la spire : il est proéminent à la base , et percé d’une fente ombilicale très étroite. L’ou- verture est peu oblique; elle est assez grande , ovale-oblongue , dilatée vers la base. Son pé- ristomc est étroit, peu épais, médiocrement renversé en dehors. Il est toujours jaunâtre, d’une courbure demi-circulaire, se joint à une col U melle oblique, s’élargissant rapidement en bas , et revêtue en dehors d’une assez large la- melle épaisse, qui se renverse au-devant de la fente ombilicale et la remplit presque totalement. Elle se continue en un bord gauche, mince, transparent et largement étalé sur l’avant-der- nier tour. Les premiers tours de cette coquille sont lisses; au commencement du quatrième ap- parraissent de fines granulations qui se conti- nuent sur le reste de la surface. Outre ces gra- nulations, la coquille porte aussi des stides irrégulières d’accroissement (jui, par places, ont plus de régularité que les autres. Toute la coquille est revêtue d’un épiderme jaunâtre sous lequel le test est blanc. Cette coquille a 52 millimètres de long et 20 de diamètre. XXXIX. BULIME A DENT PLATE. Bulimus p-amden&y Michelin. (Pl 143, f. 4, 5.) B. lesta ovaia_f elongatay iemiij cliaphanay longitudinaliler exilissime strialaj, viridi-nigri- cante y ultimo anfractu magnoy oblique posito ; columella rosea; labro crassOy margine roseoy reflexo etm dente plana; inteiùus griseo- argentea, Michelin , dans le Mag, dezooL de Guérin, pl, 25. Rang, Descr,des coq. terr,, p. 50, n° 24. Deshayes dans Lamarck, An. s, vert,, 2® édit., t. 8, p. 239, n° 37. Rester, 2® édit., Martjm et Chemnitz, BuL, p. 17, pl. 3 , f. 1. Catlow, Conch, nom,, p. 159, n° 284. Peeiffer, Monog, hélic, vio, t, 2, p. 54, n° 134. Reeve, Conch. icon,, pi. 31, sp. 190. Habite le Brésil, aux environs de Nevv-Frei- burg. Jolie coquille dont les rapports s’établissent d’un côté avec le Bulimus pudicus, de l’autre avec le granulosus , et enfin avec Vunidentafus ; mais il diffère de chacune de ces espèces par plusieurs caractères qui lui sont propres : il doit donc être conservé. Description. Cette coquille est ovale-oblon- gue , assez étroite ; la spire est allongée, conique, peu obtuse au sommet , et formée de six tours , dont les premiers sont étroits , tandis que les derniers, et l’avant-dernier surtout, sont d’une largeur inaccoutumée. Cette largeur est due à l’inclinaison considérable que prend la moitié du dernier tour pour passer au-dessous de la circonférence. Dans ce mouvement obli- que, il laisse à découvert de l’avant-dernier tour deux fois plus de hauteur d’un côté que de l’autre. Le dernier tour est ovale-oblong, un peu atténué en avant; une fente ombilicale, étroite, est ouverte à sa base. L’ouverture est d’une mé- diocre étendue* blanche en dedans, d’un beau GENRE rose pourpré sur les Lords; elle est ovale- oblongue : les deux portions principales de son bord sont parfaitement parallèles. Le péristome est assez large, fortement renversé en dehors; il est peu épais , aplati en avant. Son bord in- terne est anguleux , et sur le milieu de sa lon- gueur, du côté droit, il porte dans la plupart des individus une dent saillante , plate, qui sou- vent est un peu plus pâle que le péristome sur lequel elle se soude. Cette dent caractérisque n’existe pas chez tous les individus, et néan- moins on retrouve chez ceux qui en sont dé- pourvus tous les caractères nécessaires pour les rapporter au type de l’espèce. La columelle est allongée, droite, d’une épaisseur égale dans presque toute sa hauteur; elle se dilate un peu à la base. Une lamelle très courte se renverse en dehors et cache à peine la fente ombilicale. Le bord gauche est mince, rosé, et peu élargi. En examinant à la loupe la surface de cette co- quille , on la trouve couverte , dans le jeune âge, de stries très fines et longitudinales. Peu à peu leur régularité diminue, et elles finissent par se translormer en stries irrégulières d’accroisse- ment. Ces stries sont traversées par un nombre considérable de stries ti'ansverses excessivement fines, assez régulières, et finement onduleuses ; la suture superficielle est faiblement bordée dans la longueur des deux derniers tours. Le test de cette coquille est très mince, transparent; il est couvert d’un épiderme glauque qui prend des tons rougeâtres parce que le test lui-même est d’un rouge obscur. Les grands individus ont 74 millimètres de longueur et 32 de diamètre ; mais il y a une va- riété plus courte qui , avec une largeur égale , n’a plus que 60 millimètres de long, XL. BULIME MüNODONTE. Bulwnis unidentalus^y Soweiïüv. (PI. ii.3, r. c.) B. testa subimperforata^ ovata^ crassa^ pon- throstij irregularUer malkata^ roseo-atbida ; anfraclibas qinnque conoexinsculisy tiUimo spira breviore peroblique descendenle; columella kvi- ter arciiala; aperlura par vulay ovali; j)erislo~ maie laie eœpanso^ incrassatOj reflexo^caslaneo^ BULIME. 39 marginibus callo caslaneo junciis^dextro media dente conicoj obtnso miinilo. Partula unidentaia ^ , in Tank, entai, app,, p. 7. Partula unidentata^ Gray, Jun. of P neAV ser. 9, p. 415. Bf.ck, Ind,^ p. 53, 11° 28. (^Exclus, syn, Midi,) Pfeiffer , Symb,, t. 3 , p. 88. Pfeiffer, Monog, liélic, a)w,y t. 2, p. 54, n® 133. Reeve , Convh, icon,, pl. 31 , sp. 192. Habite ?..... Description. Cette coquille est voisine du Bu- Unnis planidens de M. Michelin; elle en diffère, non seulement par la forme générale, mais en- core par la couleur et les proportions de l’ou- verture : elle est ovale-oblongue , mais en pro- portion beaucoup plus courte. Sa spire est courte, composée de cinq tours; elle est obtuse au sommet : les tours sont convexes, à suture simple et déprimée. Leur accroissement se fait très rapidement , surtout pour le dernier tour qui, dans sa dernière moitié, s’incline très obliquement pour s’arrêter au-dessous de la cir- conférence de l’avanl-dcrnicr. Ce dernier tour est d’un tiers environ plus haut que la spire. Il est ovale-ûblong , un peu dépiimé; à peine s’il laisse ouverte â la base une fente ombilicale très étroite. L’ouverture est petite, ovale-oblongue, blanche en dedans; son péristome, épais, est fortement renversé en dehors. Il est aplati anté- l'ieurçment, plus étroit à son origine; il va constamment en s’élargissant jusqu’au moment où il se continue avec la columelle. Dans le mi- lieu de la longueur du bord droit s’élève, en dedans, une grosse dent obtuse et conoïde ; la columelle est allongée, droite, très épaisse , cy- lindracée : elle est parallèle au bord droit. Une lame calleuse se renverse en dehors, et cache presque entièrement la fente ombilicale. Elle se transforme en un Lord gauche , épais et étroit. Toutes les parties de l’ouverture sont d’un rouge brun livide, très différent du rouge pourpré éclatant du Bullmus planidens, La surface de cette coquille est couverte de rugosités irrégulières , sur lesquelles passent des stries Iransverses obso- lètes; il arrive quelquefois que sur le dernier tour Ao Ÿ PULMONES SANS OPEPtCULE. ces impressions prennent plus de régularité , et ressemblent à celles qu’auraitproduites une toile grossière que Ton aurait appuyée légèrement sur une pâte à demi molle. Tous les individus que nous avons vus, soit figurés, soit en nature, sont dépourvus d’épiderme. Toute la spire et la moitié du dernier tour sont d’un rouge rosé pâle , le reste est blanchâtre. Cette coquille a 65 millimètres de longueur et 35 de diamètre. XLI. BULIME GLANDIFORME. Bulimus GlandiformiSj Lea. (PI. 145, f. 16 a 18.) B. testa ovatüj spira conica^ anfractibus quatuor convexiusculis^ oblique subtilissîme ru- gosis; anfractu uîtimo inflato ; apertura ovata; labro angusto^ reflexo ; fulva maculis albis vel fulvis irregulariter aspersa. Lea, Obs., t, 2, p. 83, pl. 23, f. 92. Reeve, Conck. icon. pl. 42, f. 266. Pfeiffer, Monog, hélic. viv,y t. 2, p. 49, m 121. Habite la Nouvelle-Grenade, Dercription. Le Bulimus glaiidijonnis est une coquille .ovale-oblongue ; son test est mince, demi-transparent et fragile. La spire , d’une médiocre longueur, est légèrement convexe, et composée de quatre tours, dont l’accrois-; sement est très rapide. Le dernier tour est très grand; il est ovalaire. On aperçoit à la base une petite fente ombilicale presque en- tièrement cachée derrière la lame calleuse de la columelle. L’ouverture est grande, ovale- oblongue, à peine oblique. Le péristome est mince, assez largement évasé en dehors, et tou- joui'S d’une belle couleur rose. Il reste de la même largeur dans toute son étendue , et , au moyen d’une courbure régulière , il se joint à une columelle presque droite , assez large à la base, et se continuant à l’intérieur par un pli as ■ sez saillant et tordu. Cette columelle donne naissance à une lamelle calleuse , derrière la- quelle se cache la Jente ombilicale. Elle se transforme rapidement en un bord gauche. mince et transparent. La surface extérieure est irrégulièrement striée; quelquefois les stries prennent assez de régularité, surtout dans le voisinage des sutures. Outre ces stries longitu- dinales , il en existe assez souvent de transverses, irrégulièrement espacées : elles sont obsolètes , quelquefois plus apparentes et sculptées dans l’épaisseur du test. Outre ces stries, on remarque encore, dans un petit nombre d’individus, un grand nombre de fines granulations très serrées. Toute cette coquille est d’un brun corné trans- parent; elle est ponctuée de rouge brun vineux, et souvent ces ponctuations allongées obliques se lient entre elles de manière à former des flammules étroites , obliques et peu régulières. Nos plus grands individus ont 36 millimètres de longueur et 20 de diamètre. XLII. BULIME POLYCHROME Bulimus muUicolorj Rang- (PI. 145, f. 1, 2.) B, testa ovato-pyramidaKj longitudinaliter et transversim creberrime substriata ^ luleo-fusca ^ maculis albis et purpureo-atris fusvata; labro roseo subreflexo^ columeUa subalbida; apertura inius subatro-purpurea, KI^G, ZooLjoiir,^ t. 6, p. 341, n° 33. Rang , Desc, coq, terr., p. 55, n^ 25, pl, 3, f. 1. j4nnnles, Deshayes dans Lamarck, An, s, vert.^ 2® édit. t. 8 , p, 239, n° 38, SowERBY , Conc, illust,, f, 89? Reeve, Conch, syst,, pl. 74, f. 89. Küster, 2® édit.. Martini et Chemnitz, BuL, p. 22, pl. 4, f. 3, 4. Catlow , Conch, nom. y p. 157, n® 233. Gonjostomus multicolore Beck, lnd,y p. 53, n“ 4. Var, |S.) Pfeiffer, Monog, hélic, viv., t. 2, p. 41 , n® 102. Varietate exclusa. Habite le Brésil. Le Bulimus multicolor aété découvertpar Rang dans un voyage qu’il fit au Brésil, dans lequel GENRE 11 enrichit la science conchyliologique de belles et rares espèces terrestres et fluviatiles. Description. Cette jolie coquille est oblongue, conique; sa spire est allongée, subturriculée , légèrement obtuse au sommet. On y compte six tours médiocrement convexes, à suture dépri- mée et bordée d’un bourrelet étroit. Le dernier tour est un peu plus grand que la spire : il est ovale-oblong , perforé à la base par une fente ombilicale étroite. Les tours s’accroissent assez rapiefement mais d’une manière régulière ; le dernier conserve une inclinaison normale par rapport" à ceux qui précèdent. L’ouverture est assez grande, ovale-oblongue , à bords pres- que parallèles; elle est d’un brun rougeâtre à l’intérieur, tandis que son péristome est du plus beau rose pourpré. Ce péristome est mince, médiocrement renversé en dehors; sa lai'geur reste la même dans toute son étendue, et, au moyen d’une courbe demi-circulaire, à rayon très court, il se confond avec une colu- melle droite, étroite, un peu tordue sur elle- même, un peu élargie à la base, et contenant dans son intérieur une perforation ombilicale étroite , en partie cachée par le renversement du bord. Le bord gauche est extrêmement court : il est étroit et toujours blanc. Examinée sous un grossissement suffisant , la surface de cette co- quille présente des accidents très propres à la faire reconnaître. Elle est couverte de fines stries transverses, granuleuses, extrêmement serrées, découpées longitudinalement par d’autres stries beaucoup plus fines , mais un peu irrégulières. La coloration est assez variable : sur un fond d’un brun fauve , elle est irrégulièrement mar- brée de brun rougeâtre très intense , et dans les taches les plus grandes se trouvent des ponctua- tions irrégulières blanchâtres. Sur le test se ré- pandent des taches irrégulières plus pâles , qui, dans quelques individus, ^e dirigent obliquement vers l’extrémité antérieure du dernier tour. Cette belle coquille a 36 millimètres de lon- gueur et 16 millimètres de diamètre. XLIII. BULIME ovoïde. Dulimus ovoideus^ Bruguière. (PI. 112, f. 5,6. — PI. 160, f. 7, 8.) B. lesta ovaiaj îœvi nitidaj alba^ fasciis spa- T. H, partie. BULIME. 4i diceo rufis cincta; spira conoidea^ obtusa ; labro margine reflexo^albo. Lister, Conch.^ pl. 13, f. 8. Klein, Osti'acoL^ p. 52, pl. 3, f. 55. Bidimus ouôideus, Bruguière, Dict., n® 6/i. Hélix ouoidea , Fèrussag , Prod.y p, 328. ScHROETER , , t. 2 , p. 179, 5, Bidimus luzonicus^ Sowerry , Conch, illust., f. 53. Deshaves dans Lamarck, An. s, vert,, 2® édit., t. 8, p, 226, n° 11. Catlow, Conch, nom,, p. 152, n® 265, Pfeiffer, Monog, hélic, vw,, t, 2, p. 45, n° 110. * Philippi, Abihl, conAi., pl. 6, f. 3, 5, et pl, 7, f. 3, 11, 2. 7. Bidimus luzonicus J Catlow, Conch, nom,, p. 157, n° 207. Bidimus luzonicus , ^ Proc, zooL Soc,, 1833, p. 73. Grateloup, Bull, Soc, linn. Bord,, t. 2, p. Zi20, pl. 2,f. 11. Bidimus costerii, Eydoux, Ma g, de zoologie, pl. 116, f. 2. Muller, Synops,, p. 28. Bidimus ovoideus , Sowerby , Proc, zooL Soc,, IShO, p. 99, et 104, 105,106. Bidimus luzonicus , Jay, Cat,, 1839, p, 56. Bidimus luzonicus , Reeve, Conch, icotu, pl, 11 , f. 55. Bidimus luzonicus ,J^lonog, héiia, vio.,, t, 2, p. 33 , n° 86. Habite les Philippines. Eu lisant attentivement la description du Bu- limus ovoüleus par Bruguière , on trouve l’indi- cation de quelques particularités qui s’opposent au rapprochement exact de cette espèce avec celle à laquelle on attribue généralement ce nom. Bruguière, en effet, dit que sa coquille a une fente ombilicale, et cependant il renvoie à une figure de cette espèce qui ne présente jamais cette fente. Deux suppositions peuvent se faire à ce sujet : ou bien Bruguière a eu sous les yeux un jeune individu de Voooideus ayant encore la fente ombilicale ouverte , ou bien il a décrit sous ce nom une espèce â laquelle ne se rapporte pas l’espèce qu’il a citée. Dans ce dernier cas, l’es- pèce serait encore inconnue aujourd’hui; dans 6 PULMONES SANS OPERCULE le premier, Lamarck , Férussac, et les autresna- turalistes, auraient eu raison de rappoi'ter à To- voideus des coquilles auxquelles plus récemment MM. Sowerby, et Pfeiffer lui-même , ont consa- cré le nom de BuUmus luzonicus. Nous nous rangeons à cette dernière opinion ; elle est la plus probable. La description de Bruguière se rapporte si exactement à Lune des nombreuses variétés du luzonicus , à Pexceplion de ce qui a rapport à l’ombilic , qu’il nous est difficile d’ad- mettre une espèce particulière qui, ayant dis- paru des collections, n’aurait pas été retrouvée depuis plus de cinquante ans. A l’époque où Bruguière écrivait , la seule coquille connue de cette forme avait été figurée par Lister, et un aussi habile observateur que Bruguièi'e, dans les ouvrages duquel on li'ouve presque toujours une synonymie irréprochable , a dû constater la res- seml)lancc de sa coquille avec les figures citées. Au reste , pour nous, le doute s’efface entière- ment depuis que nous avons examiné dans la collection d’un amateur aussi zélé que savant , M. Petit , plusieurs jeunes individus du Bulimus ovoideus chez lesquels l’ombilic existe tel que Bruguière l’a décx'it. Description. Le Bulimus ovoideus est une co- quille extrêmement variable dans sa foi'ine et sa coloration ; elle est ovale-oblongue , étroite. Sa spire, élancée, convexe, est toujours obtuse au sommet. Les tours sont au nombre de six, très rarement de cinq et demi : ils sont peu con- vexes. Leur accroissement est assez lent; ils sont joints par une suture superficielle et simple. Le dernier tour est subglobuleux, un peu plus court que la spire ; il est presque toujours un peu plus haut que large. 11 y a cependant une variété où ses deux diamètres sont presque égaux : il est proéminent à sa base , toujours imperforé. Ce- pendant il est évident pour nous que, dans le jeune âge , la columelle a pu êti'e ouverte ; nous nous en sommes assuré en brisant un individu chez lequel la columelle s’est trouvée creuse jusqu’au-delà du quatrième tour. Ceci nous con- firme dans notre opinion au sujet de l’espèce de Bruguière , et de son identité avec le luzonicus. L’ouverture est médiocre, ovalaire , un peu plus haute que large : elle s’incline de 60 degrés sur l’axe longitudinal. Elle est blanche : son pé- ristome, peu épais, est infléchi en dehors; il se continue avec une columelle mince , perpendi- culaire, légèrement tordue dans sa longueur. Une lame étroite et mince en couvre la base et se répand sur la région ombilicale qu’elle cache entièrement. Le bord gauche est mince , trans- parent, et s’aperçoit difficilement. Toute la sur- face de cette coquille est lisse; on y remarque des stries irrégulières d’accroissement , presque entièrement effacées. Les variétés dans la forme peuvent se disposer en une seule série de mo- difications; cette série commence par des indi- vidus étroits, subcylindracés, semblables à celui figuré par Férussac dans cet ouvrage. Elle se ter- minerait par des individus beaucoup plus larges, à test mince , à ouverture proportionnellement plus grande, semblables à celui dont nous avons ajouté la figure (pl. 160, fig. 7-8). Entre ces deux formes, on trouve tous les intermédiaires nécessaires pour les rattacher l’une à l’autre. La coloration est très variable. On cite des indivi- dus absolument blancs : nous ne les avons ja- mais vus; mais on rencontre fréquemment des individus blancs avec une seule zone d’un brun marron foncé, étroite sur le milieu du dernier tour, et l'emontant vers le sommet au-dessus de la suture des tours précédents. A celte première zone s’en ajoute une seconde à la base du der- nier tour : bientôt apparaît la trace d’une troisième zone placée entre la suture et la cir- conférence du dei'nier tour. Sur la spire , elle occupe le milieu des tours. Ces rudiments se montrent d’abord dans une variété dont les zones sont roussàtrcs, puis ils se continuent dans une variété à zones plus larges et plus foncées ; enfin les trois zones deviennent égales et ressortent agréablement sur le fond blanc de la coquille. Bientôt ces zones s’élargissent : celle du milieu reste plus constante ; ce sont les deux autres qui, en devenant plus larges, pâlissent un peu, et finissent quelquefois par envahir toute la surface du dernier tour, à l’exception d’une zone blanche qui accompagne la suture. Les grands individus de cette espèce ont jus- qu’à hb millimètres de longueur et 2à de large. La variété étroite a 35 millimètres de long et 16 de large. GENRE XLIV. BULIME TIGRÉ. BtiHmus pardaliSj Férüssac. {PI. 112, f. 7, 8.) B. testa subperforatüy ovato-oblongay soli- dula J longitudinaliter striata et irregulariter malleata^ côrneo-liitescenti ^ castaneo undatim strigata et maculata; anfractibus sex planiuscu- Usy ultimo spiram conicam subœquante ; sutura subcrenulata^ interdum margiuata j columella leviter torto-pHcata ^ alba; apertura oblongo- ovalij intus livida; peristomate incrassato^ bre- viter reflexoj albo vel nigricante, FiRussAC, Prod,, p. 332, Pfeiffer , Symb,^ t. 3 , p. 86. Bidimus astrapoides^ioms-s, Zeits,fürmal,, 18/i/|, p. 35. Bulimus astrapoides, Philippi, Icon,^ t. 7, p. 157 ( BuL ), pl. 2, f. 3, /i. Bidinius astrapoides^ Jonas, MolL beitr,^ p, 23, pl. ll,f. 17. Bidwms veneziielensis ^ Nyst, BulL Brux,, XII, n"3,pl. l,f. 1. Bulimus marmoratus dans Philippi, Icori», t. 7, p. 157, pl. 2, f. 1,2. Pfeiffer, Monog, hélic. t. 2, p, 36, n° 93, Reeve, Conclu icon.^ pl. 24, sp. 157, Habite les environs de Venezuela, Férüssac ne connut qu’un très petit nombre d’individus de cette espèce , et celui représenté dans cet ouvrage est une variété , jeune encore , dans laquelle la coquille n’a pas acquis tout son développement. Pour se faire une juste idée de cette espèce éminemment variable , il faut recou- rir à toutes les figures que nous indiquons dans notre synonymie. Cette extrême variabilité, et surtout l’imperfection de la figure de Férüssac, n’ont pas permis à la plupart des auteurs de reconnaître facilemenlle.6«///7ZMA pardalis; aussi on lui a imposé plusieurs noms que M. Pfeiffer a eu parfaitement x'aison de ranger dans la sy- nonymie. Description. Par sa forme générale, ce Bu- lime se rapproche des variétés oblongues du Bu- ilmus ohlongus, La spire est en proportion plus longue; la coquille estovale-oblongue. La spire, pi'oéminente, est convexe dans son contour. BULIME. 43 obtuse au sommet : on y compte cinq tours et demi. Ils sont médiocrement convexes ; leur su- ture est simple et peu déprimée, quelquefois bordée d'un bourrelet peu épais. L’accroisse- ment , lent et régulier dans les premiers tours , devient plus rapide dans les deux derniers, et le dernier surtout descend quelquefois rapide- ment au-dessous de la circonférence, et laisse à découvert une largeur disproportionnée de l’avant-dernier tour. L’ouverture est à peine oblique; elle est ovale-oblonguc, brune ou blan- châtre en dedans. Sonpéristome est d’un blanc jaunâti'e , très pâle , très large , fort épais , fortement renversé en dehors. Vu de profil, il est légèrement sinueux dans sa longueur ; sa largeur s’accroît un peu vers la base, et il se joint à une columeUe très épaisse , très large à la base, et fortement tordue, ce qui détermine chez elle un pli columellaire assez gros. Une lame calleuse, large et épaisse, s’étale sur toute la région ombilicale, et la cache entiè- rement. Elle se continue en un bord gauche , mince, transparent, et légèrement blanchâtre. La surface des premiers tours est lisse, les sui- vants sont irrégulièrement ridés, à peu pi'ès de la même manière que Y Hélix aspersa. On y aper- çoit néanmoins des stries transverses, obsolètes, et assez régulières. Les variétés de cette coquille se montrent à la fois dans la forme et dans la coloration. Les plus importantes sont les pre- mières; on pourrait les ranger en une série commençant par des individus ovales-venti'us , d’une forme analogue à celle du Bulimus oblon- gus, et la terminer par des individus allongés, subcylindracés , dont la forme se rapproche du Bulimus Taunaist; et dans l’intervalle de ces deux extrêmes viennent se ranger un grand nombre d’intermédiaires dans lesquels on voit les tours s’allonger et en même temps la coquille se ré- trécir. La coloration, chez les individus bien fx'ais, consiste en belles flammules d’un brun intense, serrées, assez régulières, descendant d’une su- ture à l’autre, sur un fond d’un fauve rougeâtre pâle, quelquefois blanchâtre, un peu jauni par un épiderme peu épais, et d’un jaune fauve pâle. Cette coloration subit des modifications impor- tantes : on voit les flammules diminuer de nom- bre, se rétrécir, et la coquille devenir d’un blanc jaunâtre , et ne conserver qu’un petit nombre de flammules d’un brun rougeâtre. 44 PULMONES SANS OPERCULE. Les individus courts et subglobuleux ont 10 centimètres de longueur et 53 millimètres de diamètre; les individus longs et étroits ont 12 centimètres de longueur et 55 millimètres de diamètre. XLV. BULIME ZÉBRÉ. Bulimus euryzoniiSj Pfeiffer. (PI. 160, f. 9, 10.) D, testa ovalo-oblonga^solidmsculay subtiliter slriata^niiidajalbidavelpaUide lutescente^fasciis tribus latisj subœqualibus ^ nigricanti-castaneis ornata; spira convexo-cotùca y apice obtusa; anfractibus convexiiiscuHs^ ultimo spira paulo breviore; columella torta^ inlrorsus convexa^ alba; apiertura obverse auriformij inius alba, fasciis pellucentibus; peristomate simplici^ undi- quebreviter expansoj albo, Pfeiffer, Zeist,Jiir Malah,^ 1847, p, 147. PuiLippi, Iconog.y III, 18, p. 32; BuL, pl. 7, f. 10. Bulimus ovoideus , var., Sowerby , Conclu ill.^ f. 107. Pfeiffer, Monogr, hélic, viu., t. 2, p. 34, n° 87. Habite les Philippines, à Pile Luzon. Cette espèce a les plus grands rapports avec le Bulimus ovoideus M. Sowerby, dans son Conchological illustrations. Pavait même confondue avec lui. Ses caractères ont été fa- cilement reconnus depuis que Pon peut disposer d*un assez grand nombre d’individus pour ap- précier leurs constances. Description. Cette coquille est proportion- nellement plus courte que Vovideus; elle est ovale-oblongue, très obtuse au sommet. Sa spii'c, convexe, compte cinq tours et demi; ceux-ci s’élargissent lentement. Leur convexité est peu considérable ; la suture qui les unit est simple et superficielle. Le dernier tour est court, sub- globuleux ; sa hauteur égale celle de la spire : il est proéminent à la base, et ne montre jamais la moindre trace de perforation. L’ouverture est ovale-oblongue , un peu plus haute que large , peu oblique : son plan s’incline de 60 degrés sur l’axe longitudinal. Le péristome est blanc ainsique l’intérieur de l’ouverture; il est peu épais, cylindracé, médiocrement renversé en dehors , très étroit : sa largeur reste la même dans toute son étendue. Il se joint à une colu- melle courte , fortement tordue dans sa lon- gueur, épaisse , élargie à la base, et revêtue en dehors d’une lame calleuse, blanche, qui se renverse sur la région ombilicale et la cache entièrement. Le bord gauche estmince, transpa- rent, et ne modifie que très faiblement la colo- ration de la coquille. Cette coloration paraît beaucoup plus constante que celle du Bulimus ovoideus. Elle consiste , sur un fond d’un blanc éclatant, en trois belles zones larges et égale- ment distantes , d’un beau brun marron foncé sur le dernier tour : l’une à la circonférence, la seconde à la base , la troisième entre la suture et celles du milieu. Deux de ces zones reparais- sent sur les premiers tours , et disparaissent près du sommet, où elles sont remplacées par une teinte uniforme d’un roux fauve peu foncé. Cette coquille, toujours plus courte et plus renflée que le Bulimus ovoideus , s’en distingue surtout par la torsion considérable de sa columelle. Elle a 35 millimètres de longueur et 20 de largeur. XLVI. BULIME LABIOZONAL. Bulimus cincinnuSy Soweiidy, [PI. 160, f, 1 à 4.) IL testa ovato-pyramidalijtenui^ lœvijnüiday interdum epidermide opacUj cinerascenlCj fusco- variegata pariim vel omnino obductüj anfracti- bus planiusculisy uUimo spirœ longitudinem su- perante; columella subrectay introrsum subin- crassata ; apertura lunato-ovali; peristomate subsimplici. Hélix cincinnus , Sowerby, in Proc, zooL Soc,, 1840, p. 98. Bulimus labiozonalis , Bull. Soc. lintu Bord.^ t. 11 , pl. 419 , pl. 4, f. 13. Bulimus gracilis , Le a , in Philad, trans,, t. 7, p. 456, pl. 11 , f. 6. Bulimus cincinnus , Pfeiffer, Synib., t. 3, p. 53. Achatina cincinna, Pfeiffer, Sjmh,, t. 3, p. 58. GENRE Bulimus cincinnuSy Pfeiffer, Monog. hélic, t. 2, p. 9, n° 19. Reeve , Conch. icon,, pi. 7 , f. SO. Habite les Philippines. Description. Le Bulimus cincinnus est une as- sez belle coquille, variable clans sa forme et dans sa coloration. Elle est ovale-conoïde , allongée, en pyramide , obtuse au sommet. Les tours sont au nombre de six et demi ; ils sont peu con- vexes : leur accroissement est lent , leur suture, simple, est superficielle. Le dernier est court, subglobuleux, un peu déprimé à la base, tou- jours imperforé; ses deux diamètres sont à peu près égaux. L’ouverture est médiocre, ovale- subquadrangulaire , la columelle étant presque parallèle au bord droit. L’obliquité de l’ouver- ture est de 60 degrés sur l’axe longitudinal. Le bord droit est mince, tranchant, très étroit, à peine renversé en dehors; il se joint à la colu- melle en formant avec elle un angle très obtus. La columelle est allongée, perpendiculaire, sub- tronquée à la base. Elle est étroite, élargie dans le milieu, un peu tordue dans sa longueur. La lame calleuse qui s’en détache est très mince , transparente; le liord gaucho est assez large, très mince , et peu apparent. La surface exté- rieure de cette coquille est brillante, malgré le nombre considérable de fines stries d’accroisse- ment dont elle est couverte. Un épiderme caduc, découpé irrégulièrement, ou peut-être déposé en flammules irrégulières à la surface du test, si- mule des taches nombreuses qui disparaissent avec lui. Quant à la coloration, elle offre plu- sieurs variétés intéressantes ; la première est d’un beau blanc; la base de la columelle est en- tourée d’une zone d’un beau rose tendre. Dans la variété suivante, la coquille conserve la même couleur, mais la zone de la base est d’un brun foncé; quelquefois le péristome est rosé. Une troisième variété est d’un rose pale uniforme. La quatrième variété comprend des individus d’un rose lavé de brun , à la base desquels se montre la zone brune qui existe déjà dans l’autre variété, et l’on trouve souvent à la circonférence du dernier tour une linéole étroite, d’un brun assez foncé. La dernière variété, enfin, est plus allongée , plus étroite, et elle est d’un beau brun rougeâtre uniforme. Dans quelques individus on BULIME. 45 aperçoit à la columelle des restes de la zone brune que nous avons fait remarquer dans les variétés blanches. Les variétés les plus ventrues ont 40 millimè- tres de longueur sur 26 de diamètre ; les plus allongées ont 50 millimètres de longueur et 25 de large. XLVII. BÜLIME CINCINNIFORME. Bulimus cincinniformisy Sowerby. (PI, 157, f. 3 à a. ) B, testa imperforata^ ovato-oblongaj lenuiy albuj unicolore vel fasciis rufis nigrisve ornaia^ apice oblusa; anfractibus convexiusculisj, ultimo spiram fere œquante ; columella alba^ recta , dilatata^ oblique subtruncata; apertura lunato- ovali ^ peristomate simplici^ eæpansiusculo. Hélix cincinniformis y Sowerby, Proc» zooL Soc,^ 1841, p. 17. Àchatina cincinnijormis ^ Pfeiffer, Sjmb., t. 2, p. 57. Pfeiffer, S/mb., t. 3, p. 53. Pfeiffer, Monog, kélic» w,, t. 2, p, 9, n® 20. Reeve, Conch., Icori., pl. 6, f. 28. Habite l’île Luban, l’une des Philippines. Description. Fort belle coquille, mince et légère , découverte aux Philippines par M. Cu- ming. Elle est ovale-conique , ventrue ; sa spire, assez longue, conoïde, est très obtuse au som- met. On y compte cinq tours et demi assez con- vexes, ayant l’accroissement lent, à suture simple et peu déprimée. Le dernier tour est court, plus large que haut, déprimé à la base , imperforé. L’ouverture est d’une médiocre gran- deur; elle est ovale-subquadrangulaire, un peu plus haute que large. Elle est plus oblique que dans la plupart des autres Bulimes : son plan s’incline de 60 degrés sur l’axe longitudinal. Le bord droit , vu de profil , est légèrement convexe en avant, un peu concave en arrière : toute l’ou- verture est blanche. Le péristome est mince, très étroit, peu renversé en dehors; il est d’une égale épaisseur dans toute son étendue. II se joint à la columelle au moyen d’une courbure très surbaissée , et en formant avec elle un angle très obtus. La columelle est droite, allongée, 46 PULMONES SANS OPERCULE, tranchante en dedans et subtronquée de ce côté ; elle est aplatie en dehors, élargie dans le mi- lieu. Le bord gauche est si mince qu’il semble ne pas exister. La coquille est brillante ; elle pa- raît lisse ; elle est couverte cependant de stries obsolètes d’accroissement. Vers le sommet , elle porte aussi de très fines stries transverses, peu apparentes. La coloration de cette coquille est peu variable : il y a des individus parfaitement blancs, recouverts d’un épiderme diaphane ré- gulièrement jaunâtre; d’autres, où apparaissent à la circonférence du dernier tour une zone étroite, d’un brun roussâtre; d’autres, enfin, qui sont ornés de trois larges zones d’un brun noirâtre : la première borde la suture, la seconde est médiane , la troisième entoure la base de la columelle. Dans cette variété, le sommet de la spire est oi'dinairement d’un brun violacé foncé. Une quatrième variété a été figurée par M. Reeve, dans son Conchologia iconica; des restes d’épi- derme, conservés sur les zones brunes, les font paraître crénelées ou subarticulées. Les grands individus ont 50 millimètres de longueur et 25 de large. XLVIII. BULIME DE GUIMARAS. Bulimus Guimarasensisj Broderip. (PI. 159, f. 9-12.) B. lesta ôbovataj nitide glabra^ anfractibus quinque subventricosis ; lineis incrementi oblique longitudinalibus striata^ apertura et labii Kmbo aJbis, Broderip , Proc. zool. Soc., 18â0, part. 8, p. 156, CiTLOW, Conch. nom,, p. 155, n° 151, Reeve, Conclu, Icon, (5w/.),pl. 6, f. 2â. Habite les Philippines. M. Sowerby a séparé sous ce nom, du Bulimus wmtricosus àet Bruguière, une coquille qui a, en effet , avec lui , la plus grande affinité , et que M. Pfeiffer confond avec lui à titre de variété. Description. Cette coquille est ovale-oblon- gue , plus ventrue que le ventricosus, plus mince et plus légère : sa spire est en proportion plus courte. Elle a de l’analogie avec le Bulimus frater de Férussac : elle s’en distingue par un colora- tion différente et par sa forme plus ovoïde. Sa spire est assez allongée, convexe dans son con- tour, obtuse au sommet. On y compte cinq tours et demi. Leur accroissement est rapide , leur surface peu convexe , et la suture qui les unit est très faiblement déprimée. Le dernier tour est grand , subovalaire , un peu oblique , atténué en avant, proéminent à la base; il n’offre de ce côté aucune trace d’ombilic. L’ou- verture est assez grande , ovale-oblongue, un peu dilatée vers la base. Son inclinaison est assez considérable : elle est de 55 degrés. Lepéristome est blanc, mince, renversé eil dehors, très étroit J il se joint à la columelle au moyen d’une courbure demi- circulaire. Cette columelle est longue , perpendiculaire , presque tranchante en dedans, et un peu tordue dans sa longueur. Elle est revêtue en dehors d’une lame mince qui, après avoir caché la région ombilicale, descend sous la forme d’un bord gauche, mince et étroit. La surface extérieure est lisse et polie; sous un épiderme jaunâtre, elle est tantôt blanche et tantôt d’un fauve pâle. Le dernier tour porte trois zones d’un brun intense, et ce- pendant légèrement rougeâtre, La première ac- compagne la suture ; la deuxième , qui est la plus large, occupe la circonférence ; la troisième, enfin , qui est la plus étroite , circonscrit la base delà columelle. Une variété, d’un brun foncé, a les zones beaucoup plus obscures , parce que la couleur du fond se rapproche beaucoup de la leur. Cette coquille a 53 millimètres de longueur et 30 de diamètre. XLIX. BULIME SUCCÏNOIDE. Bulimus succinoides^ Petit. (PI. 145, f. 19-21.) B. testa ovato-oblonga^ lœvi^tenuij pellucida^ fusco-vireseentej flammis lutescentibus obliquis ornata; anfractibus tribus; spira brevi; aper- tura ovaliy oblongüj obliqua; margine albo, reflexo. Petit, Reo. zool. Soc, Cuu., mars 18â0,p. 75. Petit, Mag, de zool, de Guérin, pl. 31. Catlow, Conch, nom,, p. 161 , n® 342. Siiccinœa bidimoides , Pfeiffer, Symh., t. 2, p. 131. GENRE Pfeiffer, Monog» hélic. viv.^ t. 2, p. 18, n® fxl • Reeve, Conck, icon,, pl. 42, f. 264. -, -r Habite aux environs de Santa-Fé de Bogota. Très jolie coquille qui a beaucoup d’analogie avec certaines Ainbrettes, et qui montre les rap- ports évidents de ce dernier genre avec les Bu- limes. Son test est mince, transparent, et M. Pfeiffer aurait eu raison de placer l’espèce parmi les Ambretles, si l’ouverture n’avait un bourrelet, et s’il n’existait une coloration qui, jusqu’aujourd’hui , ne s’est point montrée dans le genre dont il est question. Description. Cette coquille est ovale, assez ventrue ; sa spire est très courte , obtuse au som- met et convexe : presque toute la coquille réside dans le dernier tour. En effet , on ne compte que trois tours et demi ou quatre tours à la spire : ils sont convexes , à suture simple et déprimée ; leur accroissement est assez rapide. Le dernier est ovale-oblong , plus large dans le milieu, at- ténué à ses extrémités; il se termine par une ouverture très grande, ovalaire, dilatée en avant, atténuée en arrière. Elle est peu inclinée ; elle se relève sous un angle de 75 degrés. Le test est tellement transparent , que l’on voit reparaître à l’intérieur la coloration du dehors. Le pé- ristome est blanc, très mince, ti'ès étroit; il se présente sous la forme d’un petit cylindre , con- servant une épaisseur égale , et se joignant à une columelle mince, tranchante en dedans, avec laquelle il se confond insensiblement. Cette co- lumelle est blanche , tordue sur elle-même , de manière à permettre d’apercevoir l’enroulement intérieur des tours , à peu près comme dans certaines Bulles. Le bord gauche est très mince, court, étroit, et d’un brun violacé, La sur- face extérieure de cette coquille paraît lisse; mais , examinée sous un grossissement suffi- sant, on la voit couvei'te d’un nombre con- sidérable de fines granulations très rappro- chées et irrégulièrement dispersées. Cependant elles se disposent surtout dans le sens des ac- croissements. La coquille est revêtue d’un épi- derme d’un jaune doré, sur lequel se dessinent de grandes et belles flammules blanchâtres qui descendent obliquement de haut en bas et de gauche à droite. Quelquefois elles disparaissent vers le tiers de la longueur du dernier tour : le plus souvent elles se continuent jusque près de BULIME. 47 la basq.» IJ est des individus chez lesquels elles sont un peu contournées en zigzags, surtout vers leur extrémité. Nous avons une variété sub- cornée, par conséquent d’une coloration plus foncée que dansle tjp^de l’espèce. Nous avons un individu de cette coloration chez lequel les flammules ont presque entièrement disparu. Enfin, nous devons ajouter que chez tous, sans exception, il existe au-dessous de la suture une zone d’un brun noirâtre , interrompue assez ré- gulièrement par l’origine des flammules. Cette belle coquille a 32 millimètres de lon- gueur et 18 de largeur. L. BULIME MARTELÉ. BiiUmiis maJIeatuSj Jay. (PI. 14i, f. Il, 12.) B. testa ovalo-oblonga^ subventricosa ^ sub~ teiiuij rugoso-malleata^y albida^ maculis fuscis ^ siibseriatis irregulariter picta ; anfractibus qui- nisyuUimo maæimo; spiraconico-subaciita^apice obtiisoj apertura ovato-acxUaj mtus siiblutes- cente ; columella contorta; labro atboy crassius- cuJoj late refleæo; umbilico ovato ; oblongo, Jay, Rei^. zool. Soc, Ciwîer^ 1842, p. 80. Petit, Mag, zooL, 1843, pl. 61. Catlow, Conch, non?,, p. 157, n®213. Philippi, Ahb, conch,, pl. 3, f. 4. Pfeiffer, Monog, hèlic, vw,, t, 2, p. 55, n® 136. Reeve, Conch, icori,, pl. 29, f. 174. Habite l’Amérique centrale (Petit) ; la Nou- velle-Gi'enade , et les îles de l’Océanie, d’après M. Jay. Description. Coquille fort singulière , qui a Beaucoup d’analogie avec plusieurs espèces qui habitent le Pérou et l’Amérique méildionale. Elle estovale-oblongue, à spire courte et pointue, à peine convexe , formée de cinq tours et demi, dont l’accroissement est rapide : leur suture est simple et déprimée. Le dernier tour est très grand, ovoïde, atténué à ses extrémités, ren- flé dans le milieu, très proéminent en avant, percé à la base d’une fente ombilicale étroite. L’ouverture est très grande, ovale-oblongue, deux fois aussi haute que large ; elle est presque perpendiculaire : son inclinaison sur l’axe est de 80 degrés. Blanche en dedans, son périslome 48 PULMONÉS SANS OPERCULE. est de la même couleur. Ce péristome est mince, très largement évasé en dehors, de sorte que, du côté extérieur , une rigole peu profonde règne dans toute la longueur. La columelle est allon- gée , très large à la base , aplatie en avant : elle est fortement tordue , ce qui produit à sa base un gros pli très oblique , assez comparable à celui des Lyninés, Toute la surface du dernier tour surtout est couverte de rides irrégulières, plus grosses que celles de Y Hélix aspersa, mais qui leur sont comparables. Ainsi que le nom de l’espèce l’indique, cette surface ressemble à celle d’un métal irrégulièrement martelé. Sous un épiderme jaunâtre et caduc, cette coquille est blanche , et les taches brunes que l’on y re- marque sont dues à des plaques d’un épiderme corné faciles à détacher par la macération. Cette grande et belle coquille , peu variable dans sa forme et dans ses couleurs, a 55 milli- mètres de long et 28 de large. LI. BULIME DE LATTRE. Bidimus Lattrei^ Pfeiffer. (PI. Ml, f. 12, 13.— PI. |.i9, f. 12, 13.) B. lesta oblongo-ovatay anfractibus seæ^siriis longitiidinaUbiis arcuatis peculiariter notatis j per maryiïiem superiorem crenulatisy crenulis subdistanlibus ; columella revoluta; aperlura ampla^ effusa^ labro expanso; pallide strammi- nea^ velpurpurascente spadicea^ maculis fasciis- que cœruleo-nigricantibusinterdum tinctis^ colu~ viella et apertura fauce roseo-purpureis, Piuuppi, Abb. conch,^p\ 4, f. 11. pFiiiFFER , Monog. IiéUc, ULV,, t. 2 , p. 56, n° 139. IiEEVE, Conclu icoju^ pi. 36, sp. 211. ( Focillatus^ erratlin,) Habite l’Amérique centrale, aux environs de la Vera-Cruz. Description. Fort belle coquille, très voisine du Bulimus malleatus par sa forme générale. Elle est ovale-oblongue ; sa spive est assez allongée , conoïde et très pointue au sommet : elle se com- pose de six tours aplatis, â suture superficielle, et obscurément crénelée dans les deux derniers tours. Le dernier tour est grand, ovale-oblong, ventru dans le milieu , dilaté vers l’ouverture , rétréci à ses extrémités; il laisse ouverte, à la base, une fente ombilicale, ellipsoïde et pro- fonde. Cette ouverture est à peine oblique; elle est blanche ou d’un beau violet à l’intérieur. Son péristome est blanc, mince, tranchant, forte- ment évasé en dehors, mais jamais creusé en rigole de ce côté, La columelle est allongée , un peu renversée à gauche ; elle est d’un beau violet pâle. Tordue sur elle-même, elle prend la forme d’un pli assez gros, mais beaucoup moins vo- lumineux que dans le Bulimus malleatus, La sur- face extérieure offre, comme dans cette dernière espèce, des rides irrégulières, mais plus effacées. La coloration offre plusieurs variétés. Il existe une première variété d’un blanc légèrement jau- nâtre , ayant la columelle et le bord gauche d’un violet très pâle. Une autre variété de la même couleur a l’ouverture d’un violet plus foncé, et la columelle a une teinte légèrement rougeâtre. Dans une troisième variété , toute la coquille est violacée , très pâle , et elle porte des flammules irrégulières, peu apparentes, longitudinales et brunâtres. Dans cette variété , l’ouverture est d’un violet assez intense. Enfin, dans une qua- trième variété, l’ouverture, conservant la même coloration , la coquille est ornée sur le dernier tour de quatre belles zones d’un brun violacé et subarticulé. Il y a même des individus chez les- quels apparaissent des flammules longitudinales un peu moins foncées dans l’intervalle des zones transverses. Cette belle espèce a 45 millimètres de lon- gueur et 22 de diamètre, LU. BULIME DE POWIS. Bulimus Powisianus J Petit. (PI. 138, f. 1, 2.) B. testaovaio-oblongaj soliduj crassa,nitida, Jongitudinaliter obsolète striata ^ rufo-fulva, flammis loi^gitudinalibus ac obliquis, interruptis seu continuis^ fusco-nigris picta; anfraclibus septemj suturis albidis linea fusca margmata^ ultimo obtuse angidato; columella violacea ; la- bro crasso. Petit, Reo. zool, mag, Guérin (1843), p. 239, pL 65. Catlow, Conch, nom,, p. 159, n® 290. GENRE Pfeiffer, Monog, hélic, vw.^ t. 2, p, 140 , n° 362. Reeve, Conch. icon,, pL 27, f« 167* Habite la Nouvelle-Grenade , dans la vallée de Caouca. Très belle espèce de Bulime, fort rare encore dans les collections. Il se rapproche de quelques Agathines par une columelle droite et subtron- quée, néanmoins il appartient incontestable- ment aux Bulimes. Description. Cette coquille est assez grande, épaisse, solide, ovale-oblongue; sa spire, al- longée, obtuse au sommet, est convexe dans son contour. Les tours dont elle se compose sont au nombre de sept; ils sont aplatis, presque conjoints : leur suture est simple et presque su- perficielle. Le dernier tour est oblong, sub- cylindracé, très proéminent en avant, imper- foré à la base. L*ouverture qui le termine est ovale, dilatée dans le milieu, atténuée en avant et en arrière, ce qui rapproche cette forme de celle d’un trapèze. Le péristome est épais, ob- tus , cylindracé , peu renversé en dehors ; il est d’un brun noirâtre très foncé. A l’intérieur, cette couleur s’atténue et passe insensiblement au violet. Ce péristome est d’une égale épaisseur dans toute son étendue; il se joint à la colu- melle en formant avec elle un angle très obtus. Cette columelle est allongée , un peu convexe dans sa longueur, d’un blanc violacé; elle est accompagnée en dehors d’une lame calleuse qui se continue en un bord gauche, étroit, peu proéminent, mais d’un beau brun, presque noir. Toute cette coquille est lisse, brillante. Le premier tour est d’un brun noirâtre ; les sui- vants sont blanchâti'cs : il sont traversés par une linéole d’un brun rougeâtre, et souvent on y remarque un petit nombre de flaramules delà même couleur. Vers le troisième tour, la cou- leur devient fauve, et elle se continue de la même nuance sur le reste de la surface. Le dernier tour porte, un peu au-dessous de la circonfé- rence, une zone étroite du plus beau noir. Dans la coquille figurée par M, Petit , et que , grâce à son obligeance, nous avons pu reproduire dans cet ouvrage, la couleur fauve est interrompue, à des distances égales, par de belles Qammules brunes , voilées plus ou moins par la couleur générale du fond. M. Reeve a fait connaître une T. II, 2® partie. BULIME. 49 très belle variété dans laquelle la couleur lauve est amoindrie, et toute la coquille est flam- mulée de brun noir interrompu sur le dernier tour j^ar la zone étroite dont nous avons parlé. Cette belle et rare coquille appartient à la col- lection de M. Petit : elle a 68 millimètres de longueur et 30 de diamètre. LUI. BULIME FOUDROYANT. BuJimus fuJminanSj Ntst. (PI. 130, f. H, 12.) B. testa imperforata^ ovato-oblonga^ longi- tudinaliter rugoso-striatay plicisque obliquis undulatis^ granosaj rufo-fusca^ slrigîs nigris ^ distantïbusy fulminantibus ornata; spîra conica^ acuta; anfraclibus quinque planiusculisy uUimo magno ^ peroblique descendente; sutura sub- crispa ^ albo-marginata; columella obliqua pU- cata ; aperlura oblongo-ovali ^ intus saturale plumbea ; perisiomale incrassalOj expanso et refleæoy saturate fuscoj marginibus lamma cal- losuj nitida junciisj columellari dilatatOy ap- pressa, Nyst, BulLde Bruxelles, t. 1 (1843), p. 1, pl. 7, f. l. BuUmiis bellulus , Jonas, Zeilsch^ Jür Malac\, 1844 , mars , p, 36, PiiiLippi , Icon., 2e édit., t. 9 , p. 9; BuL, pl. 3 , f. 3. Jonas, MolL Beitr,, p. 25, pl. 11 , f. 18. Pfeiffer, Monog, hélic. dw., t. 2, p, 25,n°65. Reeve, Conch. Icon., pl. 24, f. 160, et pl. 28, f. I60\ Habite les environs de Venezuela. Description. Cette belle coquille a beaucoup de rapports , par sa forme générale avec le Ba- limus pudicus , Müller : il est â peu près de la même taille. Sa forme est oblongue; il se ter- mine par une spire courte , pointue , formée de cinq tours dont l’accroissement est très rapide. Ils sont peu convexes, et leur suture est super- ficielle. Le dernier prend une obliquité consi- dérable dans la dernière moitié de son dévelop- pement; il est proéminent en avant et ne présente aucune trace d’ombilic à la base. L’ou- 7 5o PULMONÉS SANS OPERCULE. verture est ovale-oblongue ; elle est presque per- pendiculaire : elle est d’un beau brun à l’inté- rieur , et son péristome est d’un brun plus foncé. Ce péristome est épais, fort large, renversé en dehors, et, de ce côté , il est creusé d’une gout- tière plus étroite à son origine; sa largeur s’ac- croît insensiblement vers la base : il se joint la columelle au moyen d’une courbure à très court rayon . Cette columelle est allongée, étroite, un peu oblique , mince, blanchâtre , tordue sur elle-même , et formant un pli plus ou moins saillant selon l’âge des individus. Les deux pre- miers tours sont parfaitement lisses, le troisième et le quatrième sont assez régulièrement plissés dans leur longueur, et le quatrième, surtout, laisse apercevoir des stries transverses égalés , mais peu apparentes. Le dernier tour présente des rugosités disposées assez réguhèrement , ré- sultant de petits plis obliques, décurrents en sens inverse des accroissements. Les dernières par- ties de la surface, vers l’ouverture, sont occupées par des plis fins, serrés, longitudinaux, très régulièrement découpés par des stries trans- verses, écartées, égales, très régulières. Sur un fond d’un beau brun , cette belle coquille est flammulée par de belle zones étroites d’un brun foncé , formant des zigzags irréguliers qui des- cendent du sommet à la base. Les grands individus de cette belle coquille ont 60 millimètres de longueur et 32 de dia- mètre. L’individu que nous avons fait figurer appartient à la collection de M. Petit : il a 50 mil- limètres de longueur et 27 de diamètre. LÏV. BÜLIME ARROSÉ. Bulimus irroratuSy Reeve. (PI. 130, f. 5,6.) jB. testa acuminato-obîongaj medio venlricosa^ anfractibus seXy subrotxindatis^ striis tumidis elevatis, interriiptis oblique exsculptis^ infra su- turas peculiariter concentrice crenulatis; coJu- mella stricte uniplicataj rufescente-purpurea^ anfractu xiUimo epidermide tenui cinerascente^ maculis fulvo-albidis^ fusco-umbratis aspersa^ induto^ columella cœrulescenle-albaj Jabro in- carnaîo-roseo. Reeve, Proc. zooL soc.^ 1849. Reeve, Conch. icon., pl. 62, f. 427, Habite le Brésil? Nous devons à l’obligeance de M. Petit le moyen de faire connaître dans cet ouvrage cette belle et rare coquille. Descbiptioiî. — Elle est ovale-ventrue, sa spire conoïde, pointue au sommet, compte cinq tours convexes, dont la suture est simple et un peu déprimée ; leur accroissement est rapide : le dernier tour est très grand, ovale-ventru, con- vexe à la base, imperforé. L’ouverture qui le termine est grande, ovale, élargie dans le milieu, atténuée en arrière, et un peu proéminente en avant. Elle est d’un blanc bleuâtre à l’intérieur : tout son pourtour extérieur est d’un beau jaune safrané, quelquefois légèrement rosé. Le plan de l’ouverture est presque parallèle à l’axe lon- gitudinal. Le péristome est épais, renversé en dehors, élargi à la base de l’ouverture : sa lar- geur reste à peu près la même dans toute son étendue. 11 se joint à la columelle, en faisant avec elle un coude saillant en avant. Cette colu- melle est mince, droite, cyhndracée, faiblement tordue dans sa longueur. Elle est revêtue en dehors d’une lame calleuse qui, après avoir couvert la région ombilicale, se continue en un bord gauche assez large, jaune à l’extérieur et blanc en dedans, La surface de cette coquille présente des accidents rares pour le genre au- quel elle appartient. Les deux premiers tours sont lisses, sur le troisième commencent à ap- paraître de très fins plis longitudinaux, qui bien- tôt sont traversés ou plutôt découpés par des stries transverses, égales, distantes et très étroi- tes. Sur le dernier tour les plis longitudinaux ont augmenté d’épaisseur, et ils sont profondé- ment découpés par des stries transverses jdont l’écartement est devenu plus considérable. Outre les stries transverses principales dont nous venons de parler , la coquille en offre encore de beaucoup plus fines, fort rapprochées et souvent onduleuses. Cette coquille est d’un brun violacé foncé , et elle est irrégulièrement marbrée de taches jaunâtres éparses et se rat- tachant entre elles par des nébulosités plus pâles. Cette belle et précieuse coquille a 72 milli- GENRE BULIME. 5i mètres de longueur et 42 millimètres de dia- mètre. LV. BULIME DE FUNCK. Bulimus Fmckii^ Nyst, (PI. 138, f. 13, 14.) B, testa ovato-elongataj subcrassa^ spadicea^ nitida ; anfractibus sexj conveæis^ longitudinali- ter striatis et ultmio excepta^ rugis minîmis obli- quis granulaiis; anfractu uîtimo dimidiam testœ partem habenîe ; sutura subcrispa ; auguste albo- marginata; apertura ovalij intus purpurea ^ margînibusaurantiacisj crassîs^ ïate reflexis; co- lumella rceta^ lata; labro rimam obtegente. Nyst, Mém. de BruxelleSy L 1, 2® part, (1843-44). Bulimus siiperhus y Jonas, in Menkes zeitschy maL^ 1844, p. 35. Bulimus superbus J Jonas, Moll, y Beitr.y p, 24, pl. H,f. 16. PniLiPPi, AhhihLy conch.y pl, 3, f. 1, Pfeiffer, Monog, héL 'vw.y 4 fasc., p. 36, n° 94. Ree^tb, Conclu y icon.y pl. 28, f. 171, Habite Venezuela. Description, Coquille ovale-oblongue, dont la forme se rapproche un peu de celle du Bulimus Taunaisi, Sa spire, longue et pointue, compte six tours, dont les premiers sont aplatis, tandis que les derniers sont beaucoup plus convexes ; ils ont leur suture déprimée. Leur accroissement est très rapide. Le dernier s’infléchit un peu en dessous de la circonférence, avant de se terminer par l’ouverture. Ce dernier tour est ovale-oblong, il est un peu plus haut que la spire, convexe à la base, imperforé ; il est peu proéminent en avant, l’ouverture qui le termine est perpendiculaire, et par conséquent parallèle à l’axe longitudinal ; elle est d’un violet livide à l’intérieur^ son pour- tour est le plus ordinairement d’un beau jaune orange pâle, quelquefois d’une entière blan- cheur. Le péristome est très épais, arrondi, for- tement renversé en dehors, légèrement flexueux dans sa longueur, plus étroit à son origine, il s’élargit insensiblement vers la base, et il se confond avec une columelle très large , très épaisse en dedans et légèrement tordue sur elle- même, Cette columelle est revêtue en dehors d’une lame calleuse extrêmement épaisse, qui, après s’êlre répandue sur la région ombilicale, qu’elle obstrue entièrement, s’amincit subite- ment, pour se transformer en un bord gauche large, demi-transparent, qui aboutit à l’extré- mité supérieure du péristome. Les deux pre- miers tours sont lisses, les suivants portent un grand nombre de rides irrégulières, compa- rables à celles de V Hélix aspersa^ La coloration paraît peu variable. Sur un fond d’un brun roussàtre se montrent vaguement des flammules longitudinales d’un brun rouge plus foncé ; elles se rapprochent peu à peu, s’élargissent, et finis- sent par produire sur le dernier tour une teinte presque uniforme, modifiée par la présence d’un épiderme d’un vert jaunâtre. Cette belle coquille a 90 millimètres de lon- gueur et 42 de diamètre. LVI. BULIME A CALLOSITÉ NOIRE. Bulimus atri~calIosuSj Gould. (Pl. 130, f. 9,10.) B. testa oblongo-ovatay basinversus subin flalay spira acuminata ; anfractibus sex ad septemy subrotundatisj lœvigatis^ nitidis^ labro expanso^ late reflexo^ viridescenleduteo tincta^ parte supra columellam lamina callosa intense purpitreo- nigra induta^ anfractu ultimo vitta simili Ion- gitudinali pictUy apertura alba. Goxjld, Prr)ced,y Boston Soc, hist, naU, (1843). Catlow, Conch, nom. y pl, 150, n^ 21. Reevr, Conch. sjst.y pl. 31, f. 188, Bulimus perversusy var. v , Pfeiffer, Mon,^ héL vio. y t, 2, p. 39. Habite l’empire Birman, à Tavoye (Gould). Cette coquille aindubitablement beaucoup de rapports avec le Bulimus dexter, Müller. La plu- part des cotichyliologues, comme nous l’avons vu, en parlant du Bulimus peroersus de Linné, ont considéré ce Bulimus dexter comme une simple variété du peroersus, M. Pfeiffer ne s’est pas contenté de ce seul rappi'ochement : il a confondu plusieurs autres espèces avec celles que nous venons de mentionner, et parmi elles 52 PULMONÉS SANS OPERCULE. se trouve celle-ci. Elle nous paraît non moins distincte que toutes les autres. Description. Cette coquille se reconnaît au premier aspect par une forme plus élargie et une spire proportionnellement plus courte ; elle n’est point senestrc : elle est ovale-conique ; sa spire, à peine convexe, est pointue au sommet; les tours sont au nombre de sept : ils sont con- vexes ; leur suture est simple et un peu appro- fondie; leur accroissement est lent, et leur lar- geur est proportionnée ; le dernier tour est gros, ventru : sa hauteur dépasse un peu celle de la spire ; il est convexe à la base, imperforé; l’ou- vertui'e est assez grande, ovale-oblongue, peu oblique; son péristome est très large, blanc, fortement renversé en dehors et creusé en gout- tière de ce côté. Sa largeur est la même dans toute son étendue ; la columelle est allongée, droite, mince, tordue sur elle-même; elle se joint au bord droit en formant avec lui un angle très obtus. Elle se termine en pointe : sa base s’élargit au contraire rapidement, et elle est re- vêtue d’une lame calleuse d’un blanc jaunâtre comme la columelle. Cette lame calleuse se joint d’une manière très nette à un bord gauche assez large et d’un brun presque noir. Toute cette co- quille est lisse, polie, à peine sti’iée par les ac- croissements, et partout d’un beau jaune citron, interrompu sur l’avant-dernier tour par une zone longitudinale étroite, d’un brun noir et opposé à l’ouverture. Cette belle coquille, remarquable par sa forme et sa coloration, nous a été communiquée avec une grande obligeance par M. Petit, pour la faire figurer dans cet ouvrage. Elle a 60 milli- mètres de longueur et 30 de diamètre. LVII. BULIME DE GUÉRIN. Bulimus Guerinij Pfeiffer. {PI. 130, f. 3, 4.) B. testa imper forata^ oblongo-ovata^ temius- ca/Uj irregulariter rugoso-striataj fulvo-fusca; spira conicaj oblusaj pallidius fulvida^ strigis et iiiaculis rufis ornata; anfractibus quinque con- vexmsculisj ultimo spira paulo longiore; colii- mella lutescente^ arcuata; sitperne sublorta; apertura acuto-ovali^ intus nitidissima^ plum- bea ; peristomate breviter reflexo lutescente^ basi cum columella angulum indistinctum formante. Pfeiffer, Proc. zooL Soc, (1846), p. 40. Pfeiffer, Monog, héliCy 'vio., t. 2, p. 27, n°71. Reeve, Conck. icon., pl. 32, f. 193. Habite la Nouvelle-Grenade. Description. Fort belle coquille qui ne manque pas d’analogie avec le Bulimus Goudoti, et qui en a également avec le Bulimus Moritzia- uus. Elle se distingue néanmoins de l’une et de l’autre espèce par des caractères qui sont constants. Le Bulimus rosaceus peut également donner une idée de sa forme et de son volume. Elle est p vale- ventrue , à spire courte, convexe et obtuse au sommet. Elle est formée de cinq tours convexes, à suture simple et déprimée : leur accroissement est l'apide. Le dernier tour est ovalau'e, très grand; sa hauteur égale au moins deux fois celle de la spire : il estpi'oémi- nent en avant, imperforé à la base. L’ouverture est très grande , ovale-oblongue, à peine oblique, dilatée en avant, rétrécie en arrière; elle est d’un blanc violacé à l’intérieur : tout son pourtour est d’un beau jaune orangé. Le péristome est épais, cylindracé, renversé en dehors : il est d’une égale largeur dans tout son trajet. Au moyen d’une courbure demi-circulaire il se joint à une columelle oblique , tordue sur elle- même, mince en son bord interne, et prenant la forme d’un pli peu proéminent. Cette colu- melle s’aplatit à la base , se revêt d’une lame calleuse, épaisse, qui remplit complètement la région ombilicale , et conserve la môme couleur que le péristome. Elle se change bientôt en un bord gauche , large et mince, rosé , transparent, très finement ponctué lorsqu’on l’observe sous un verre grossissant. Les premiers tours de cette coquille sont d’un rouge assez intense; ils sont lisses. Les suivants sont irrégulièrement ridés par de grosses stries irrégulières d’accroissement sur lesquelles se montrent en petit nombre des méplats comparables à ceux que produirait le marteau sur une plaque métallique. La colora- tion est peu variable : sur un fond d’un brun fauve, se détachent des flammule& nombreuses et serrées , irrégulières , d’un beau brun très foncé. Cette belle et rare coquille appartient à la GENRE collection de M. Petit; elle a 58 millimètres de longueur et 32 de diamètre. LVIIl. BULIME CHATAIN. Bulimus castcmeusj Pfeiffer. (P!. 130, f. 1, 2.) B. testa vîx perforatay ovato-acuminata^ soli- diuscula longitudinaliter confertim striata ^ li~ neis spiralibus distantibus decussata^ unicolore castanea ; spira brevij conicaj acutiuscula ; an- fractibns convexiusculis j uUimo inflato ^ colu- meîlatenniy simplicij aperiura ora/i, inlus sutii- rate fusca^ nitida; peristomate vix incrassato_, brevissime reflexo ; marginibus callo tenui junclisy columellari vix dilatato, Pfeiffer, Proc, zooL Soc, (1845), p. 68. Pfeiffer, Monog, hélic. vio,, t 2, p. 5\ n° 128. Reeve, Conch, icon,, pl. 32, sp. 197. Habite la Nouvelle-Grenade , dans le voisinage de la rivière Quendeu. Description. Coquille fort remarquable, ..dont la forme générale rappelle un peu celle de Y Hé- lix amphibuHma, Elle est ovale-ventrue ; sa spire, courte, conoïde, peu obtuse, compte quatre tours et demi. Ces tours sont peu convexes , et ils s’accroissent très rapidement. Leur suture est un peu déprimée et irrégulièrement créne- lée. Le dernier tour est très grand, ovale, ven- tru , oblique , convexe à la base , percé d’une fente ombilicale étroite. L’ouverture est très grande , à peine oblique , d’un beau brun uni- forme en dedans et sur 5on pourtour. Son pé- ristome est peu épais , à peine renversé en dehors : il s’épaissit en dedans avec l’âge. D’une largeur uniforme, il se joint à une columelle assez longue, cylindracée , amincie en dedans et un peu tranchante de ce côté. Une lame très courte l’accompagne; elle cache à peine la fente ombilicale. Un bord gauche, court, assez épais, réunit les deux extrémités du péristome. Toute cette coquille est couverte de stries longitudi- nales , obtuses , saillantes et assez régulières ; elles sont coupées par des stries transverses peu profondes , également distantes , et cependant BULIME. 53 peu régulières, surtout lorsqu’elles arrivent vers le bord droit de l’ouverture. Toute cette coquille est d’un beau brun assez foncé, uniforme, légè- rement modifié par un épiderme jaunâtre. Cette belle et précieuse coquille nous a été commu- quée par M. Petit, amateur aussi zélé qu’éclairé, auquel la science est redevable d’un assez grand nombre de belles espèces- publiées particulière- ment dans la Reoiie zoologique de M. Guérin. Cette belle coquille a 74 millimètres de lon- gueur et 46 de diamètre. LIX. BULIME DE MIERS. Bulimus Miersiiy Sovverby. (PI. 130, f. 7, 8.) B. testa fusiformi-oblongay laie umbilicata^ spira acuminatay anfractibus sex j lœvibus^ pri- mis sublente seriatim minulissime punctulatis ul- timo polito ; apertura oblongo-ovali j labro corispicue reflexo ; pallide castanea j opaco albo variegataj intus purpureo-violascentej labro vi- ride rosea. SovvERBY, Conch, illustr,; 90. Reeve, Conch, icon,\ pl. 39, lig, 239, Bulimus rnulticolor, var. (3, Pfeiffer, Mon,^ hélic, vio,, t. 2, pl. 43. Reeve, Conch, Syst,, t, 2, pl, 74, f. 90. Habite le Brésil. M. Pfeiffer confond cette espèce avec le multi- color de Rang ; cependant elle nous semble con- stamment distincte ; nous en avons vu un assez grand nombre d’individus qui tous conservent bien les mêmes caractères. Description, Cette coquille est ovale-oblon- gue, étroite, à spire conique, peu obtuse au sommet, composée de cinq tours et demi con- vexes, à suture bordée d’un petit bourrelet. Leur accroissement est rapide et reste toujours régu- lier. Le dernier tour est ovalaire ; sa hauteur dépasse un peu celle de sa spire. Il est percé à la base d’un ombilic assez large, comprimé, do- miné par la lame columellaire. L’ouverture est à peine oblique à l’axe; elle est ovale-oblongue; ses deux bords principaux sont parfaitement pa- rallèles; elle est d’un violet terne à l’entrée, d’un brun roussâtre dans le fond. Son péristome 54 PÜLMONES SANS OPERCULE. est d’un rouge pâle, légèrement jaunâtre; il est mince, réfléchi en dehors, aplati en avïnt. A son origine, il est très étroit; vers le quart de sa longueur, il a acquis une faible largeur, il la conserve dans le reste de son étendue. La colu- melle est allongée, droite^ perpendiculaire, très large en dedans, mince et étroite au dehors; la lame qui la continue est fort large, elle domine Tombilic et elle le cache en partie. Cette lame, en descendant sur Tavant-demier tour, se rap- proche beaucoup de l’extrémité supérieure du péristome; un bord gauche, mince, transparent, très court, occupe l’intervalle des deux extrémi- tés du péristome. La surface de cette coquille est lisse et brillante. En rexanainant à la loupe, on découvre sur les premiers tours, un réseau de stries transverses et longitudinales qui disparaît bientôt sur le troisième tour et laisse tout le reste de la coquille absolument lisse. Dans le inulii* color^ au contraire, nous avons vu constamment toute la surface couverte d’un réseau granu- leux, La coloration, presque toujours analogue, est cependant différente ; elle consiste , sur un fond d’un beau brun châtain, en belles flam- mules irrégulières d’un beau blanc jaunâtre opaque, presque toujours interrompue dans le milieu du dernier tour. En comparant la des- cription des deux espèces, on reconnaîtra facile- ment les différences qui les distinguent. Celle-ci a 43 millimètres de longueur et 19 de largeur. LX. BULIME DE MANOEL. Bulimus Manoelii^ Moricand. (PI. 145, A, f. 12, 13.) B. testa perforata^ ovato-acuminata^ lœvi- gataynitidula^ alba^ violaceo vel roseo-nebulosa; anfractibusplaniusculis^ uUimo spira pauJo bre- viore^zonis duabus cœrulescentibus natato ; colu~ mella leviter arcuala; apertura oblongo-ovali^ concolore; peristomate simplici^ tenue margine dextro breviter expanso^columellari^supemein laminam triangidarem dilatato^ tenuij reflexo^ perforalîonem subtegente, Moricand , Mém. de Genèçe, t. 9 , p, 45, pl. 4, f. 4, 5. Pfeiffrr, Sy/nb., 3, p. 55. POTIEZ et Mighaüd, Gai. 1, p. 138, pl. 13, f. 1, 2. Pfeiffer, Mon., hél. vw.., t. 2, p. 110, n^» 287. Reeve, Conch. icon., p. 48, fig. 311. Habite le Brésil. ^ Jolie petite coquille voisine du Bulùmis 'vinii- neus, ainsi que Vonager, mais distincte de l’une et de l’autre par sa coloration ainsi que par sa taille. Description. Cette coquille est ovale-conique; la spire très allongée est régulièrement conoïde ; elle se compose de six tours et demi^ médio- crement convexes, à suture simple, un peu dé- primée; leur accroissement est lent; le dernier tour est subglobuleux; sa hauteur et d’un quart environ moindre que celle de sa spire. Convexe à la base, il est percé d’une fente ombilicale, étroite et profonde. L’ouverture est médiocre, ovale-oblonguc, dilatée vers la base, fasciée de brun et de blanc à l’intérieur; son pourtour est d’un blanc pur ; son péristome, mince, est fai- blement renversé en dehors ; il est étroit et d’une largeur à peu près égale dans toute son étendue ; il se jointinsensiblement à une columelle courte, un peu oblique, faiblement tordue dans sa lon- gueur, large et aplatie à sa base. Une lamelle triangulaire se détache de la columelle, se ren- verse en dehors et cache presque entièrement la cavité ombilicale. Toute la surface de cette co- quille est lisse et polie ; elle porte cependant des stries irrégulières et obsolètes d’accroissement. Les premiers tours sont d’un corné pâle transpa- rent; les tours suivants prennent une teinte gri- sâtre ou légèrement jaunâtre, sur laquelle se dessine une zone brune assez large, et qui paraît voilée par la teinte blanchâtre générale de la coquille. Sur le dernier tour, la circonférence est occupée par une zone d’un brun noirâtre, et à la base, à la suite d’une zone blanche assez large, se montre une seconde zone brune sem- blable à la première. Ces zones, comme nous le disions, voilées à l’extérieur par une couche blanchâtre, se montrent dans toute leur pureté à l’intérieur de l’ouverture. Cette jolie coquille a 24 millimètres de lar- geur et 12 de diamètre. GENRE BULIME. .55 LXL BULIME OUBLIÉ. BuKmus spretuSi Reeve. (PI. 160, f. 5, 6.) B. testa pyramidali-conica , salidiuseula; an- fractibussexad septemjplano-convexis, sub lente minutissime decussatim striatis ; columellaincras- sata,' apertura parviuscula, labro vix reflexo; pallide stramineajcastaneo-nigricantecirca colu- mellam et aperturæ marginem; epidermide tenui adusta basin versus induta. Reeve , Conck. icon., pl. 85, f. 633. Habite Vile Romblon, l’une des Pliilippines. Descriptiow. Coquille voisine du Bulimus cincinnus^ mais toujours parfaitement distincte. Elle est oblongue-conoîde , à spire allongée, ré- gulièrement conique , obtuse au sommet : elle est composée de six tours à peine convexes , à suture simple et superficielle. Le dernier tour subglobuleux, court, d’un tiers environ moins haut que la spire ; il est prolongé en avant , ne présente aucune trace d’ombilic. Il semble sub- anguleux à la circonférence, mais cette appa- rence est due à une zone blanchâtre que portent la plupart des individus ; ceux chez lesquels cette zone manque, sont régulièrement convexes. L’ouverture est médiocre, ovale-obronde, assez oblique : son plan s’incline de 60 degrés sur Taxe longitudinal. Elle est un peu plus haute que large : elle est blanche à l’intérieur. Le pé- ristome , peu épais , est faiblement renversé en dehors , et de ce côté il est bordé de brun roux. Son épaisseur est la même dans toute son éten- due. La columelle est droite, perpendiculaire, subcylindracée ; elle est revêtue à la base d’une lame peu épaisse, blanchâtre, qui se renverse sur la région ombilicale, et se continue en un bord gauche, mince et transparent. Toute celte coquille est brillante, polie, quoiqu’elle porte une assez grande quantité de stries obsolètes d’accroissement. Si l’on en examine la surface sous un grossissement suffisant, on la trouve couverte d’un nombre considérable de stries transverses excessivement fines, très serrées, onduleuses et comme tremblées : on les aper- çoit plus facilement en faisant miroiter la lu- mière sur les difféi^ents points de la sui'face, La coloration de cette coquille est peu variable : elle est d’un blanc demi-corné , transparent. Elle porte parfois quelques flammules blanchâ- tres, longitudinales, produites par l’épiderme. Cet épiderme est jaune, et, quand il tombe , la coquille est souvent d’un blanc pur. Une zone capillaire fauve accompagne quelquefois la su- ture, et derrière la columelle se remarque une tache oblongue de la môme couleur. Cette coquille a Z|2 millimètres de longueur et 22 de diamètre, LXII. BULIME AFFABLE. BMmus concinnus^ Sowerby. (Pl. 145, A, f. 5, 6.) JS. testa imperforataj oblongo-pyi'amidala ^ termiuscula^ pallide fuscUj epidermide alba hydro- phana marmorata; spira pyramidala^ apice ob- tusa; anfractibus sex planiusmlis j idtimo basi subangulato; columella incrassata^ alba^ oblique truncata ; apertura subtrapezoidali y peristo^ mate subincrassato j margine dextro sinuoso. Hélix concinnus, Sowerby. Proc. zooL Soc., 18/il, p. 20. Hélix concinna , Delessert , Recueil , pL 39 , f. 2. Achatina concinna, Pfeiffer, Symb,, t. 2, p. 5L Pfeiffer, Symbolœ y t. 3, p, 53, Pfeiffer, Monog. hélic. viv., t. 2, p. 15, n** 39. Reeve, Conch, icon., pl. 10, f. 52. Habite Pile Luzon, l’une des Philippines. Description, Charmante coquille oblongue- conique , voisine du Bulimus spretus par sa forme générale, mais toujours distincte par ses carac- tères spécifiques. La spire est allongée, réguliè- rement conoïde , très obtuse au sommet : elle compte six tours et demi peu convexes, à suture simple et superficielle. Le dernier tour est court; sa hauteur égale à peine les deux tiers de celle de la spire. Un angle très obtus limite la circon- férence ; il est convexe en dessous , mais plus sensiblement aplati que dans la plupart des au- 56 PÜLMONES SANS OPERCULE. tresBulimes : son ombilic n’est jamais ouvert, même dans le jeune âge. L’ouverture est petite, subquadrangulaire, oblique : son plan est in- cliné de 60 degrés sur Taxe longitudinal. Elle est d’un beau blanc à l’intérieur. Le péristome est peu épais : il est blanc en dedans, bordé de brun noirâtre en dehors, légèrement sinueux dans sa longueur. La portion qui forme le bord droit est parallèle à la columelle ; le côté anté- rieur est presque parallèle au bord gauche, et de cette disposition résulte la forme presque quadrangulaire de l’ouverture. Le péristome se joint à la columelle en faisant avec elle un angle presque droit; celle-ci est droite, al- longée, perpendiculaire, blanche. Son bord in- terne est tranchant, subtronqué au sommet. Elle est revêtue en dehors d’une lame très mince , qui descend sous la forme d’un bord gauche, transparent et peu apparent. Dépouillée de son épiderme , cette coquille est d’un fauve brunâtre, dont l’intensité s’augmente sur le der- nier tour, principalement à la base. Une zone d’un brun très foncé embrasse la base de la co- lumelle. Sur un épiderme hydrophane, ainsique l’a si bien nommé M. Pfeiffer , d’un blanc jaune opaque, se distribuent des flammules longitudi- nales assez régulièrement espacées, et entremê- lées de marbrures irrégulières. Une zone étroite de taches blanches s’établit à la circonférence du dernier tour, lia surface est lisse , marquée de stries obsolètes d’accroissement. Les premiers tours sont absolument lisses, d’un rouge in- tense, quelquefois un pjeu violacé. Celte coquille a 37 millimètres de long et 29 de diamètre. LXIIL BULIME CIIRYSALIDIFORME. Bulimus chrysalidiformis^f Sowerby. (PI. 149, f. 3, 4, 5, 6, 10, 11.) B. testa perforata^ ovalo-ohlonga^ soîidulaj striis incrementi oblique rugosa^ pallide fulva velrufa^ (lammis fulvis ornala; spira elongata, cylindrico-turrita apice oùtusa; anfractibus sep- iem convexiusculis^ sensim accrescentibus^uUmo spira multo breviore; apertura subaurifoi'mi^ intus nitide alba ; columella contorta ; peristomate laie expanso J nigricanîey margine dextro sub- incrassalo^^ columellari laie reflexo. Sowerby, jun,, Proced. zooL Soc, London (1833), p. 37, et (1840), p. 86. Sowerby, Conch, illustr,, f, 28. Muller, Syn, test.^p. 26, n° 38. Deshayes dans Lamarck, Jn, s, vert., 2= édit. , t, 8, p. 278, no 121, Catlow, Conclu nom., p, 152, n° 71. Broderip, Proc, zooL Soc,, 1840, p. 86. Bulimus ustulatus, Jay, Cat,, 1839, p. 19, pl. 6, f. 1. Bulimus aspersiis, Grateloup, Bulh Soc. linn. de Bord., t. 11, pl. 421 {ex parte). Pfeiffer, Mon. liél. vUu, l. 2, p. 76, n° 193. Reeve, Conch. icon., p], 4, f. 16. Habite Mindoro, l’une des Philippines. Cette coquille ne manque pas de rapports avec le Bulimus Mindoroensis ; elle en diffère constamment par une forme plus étroite et quelques autres caractères qui lui sont parti- culiers. Description. Cette coquille est oblongue , assez étroite; sa spire, allongée conoïde, est lé- gèrement convexe dans son contour, et toujours très obtuse au sommet; elle est composée de sept à huit tours étroits médiocrement convexes, à suture à peine déprimée. L’accroissement est lent et régulier, si ce n’est pour l’extrémité du dernier tour qui, avant de se terminer, glisse obliquement en dessous de la circonférence et laisse découverte du côté droit une portion plus considérable de l’avant-demier tour. Le dernier tour est court en proportion ; sa longueur rela- tive varie selon les individus : tantôt elle égale celle de la spire, tantôt elle est moindre de près d’un tiers. Ce dernier tour est atténué en avant, et obliquement dilaté du même côté. L'ouver- ture est d’une médiocre grandeur; elle est étroite, oblongue, dilatée à la hase; elle est blanche à l’intérieur; son péristome est d’un lirun plus ou moins foncé. Ce péristome est ti'ès large , épais , fortement évasé en dehors , en forme de pavillon de trompette , plus étroit â son extiémité supérieure; il s’élargit assez rapi- dement vers la base et se joint à une columelle assez allongée, tantôt oblique, tantôt pei'pendi- culaire, fortement contournée sur elle-même, et toujours fortement élargie à la base. Une lame épaisse, partant de la columelle, se renverse en dehors, présente de ce côté une surface plane et GENRE BULIME. déborde la région ombilicale après Tavoir rem- plie. Un bord gauche très mince, étroit, trans- parent, s’étale sur ravant-dernier tour, entre les deux extrémités du péristome. La surface exté- rieure est irrégulièrement ridée dans la direc- tion des accroissements. Ces rides sont plus ou moins grosses, selon les individus : on en ren- contre quelquefois dont la surface est à peu près lisse. La coloration est assez variable ; elle pré- sente deux types principaux qui se rattachent entre eux par des variétésinlermédiaires. Dans la première variété se trouvent des individus d’un jaune pâle au sommet, passant au brun plus foncé sur les tours suivants, et devenant d’un brun intense sur les derniers tours. Sur cette couleur se dessinent agréablement des flam- mules, produites par l’épiderme, d’un beau jaune doré. Dans la deuxième variété, la coquille est d’un blanc jaunâtre, et les sutures sont ac- compagnées d’une zone brune assez foncée, sur laquelle se montrent des ponctuations blanchâ- tres, origine des flammules de la variété prér cédente. Si l’on ne voyait que deux individus isolés des deux variétés dont nous parlons, il serait difficile d’affirmer que les points blancs en question sont l’origine des flammules ; mais pour peu que l’on ait sous les yeux des indivi- dus de l’une ou de l’autre variété, on en trouve dans la première qui ont une coloration plus pâle, et chez lesquels on trouve la zone brune et la suture ponctuée de blanc, et ces ponctuations se prolongent plus ou moins en forme de flam- mules. Entre les deux variétés principales on peut encore placer celle que nous avons fait figurer, et chez laquelle la coloration est plus pâle. Relativement à la forme, les variétés sont peu importantes : elles consistent dans un peu plus ou un peu moins de largeur de la coquille, en proportion de sa longueur. Les grands individus ont 70 millimètres de longueur et 28 de largeur; la variété la plus étroite, sur une égale longueur, a 23 millimètres de diamètre, LXIV. BULIME ORNÉ. Buliinus calobaptus^ Jonas. {PI. 154, f, 7 à 13.) B, testa umbilicata^ ovaio-pyramidalij tenui^ T. U, 2® partie. 57 subdiaphanay mtida, rubra vel pallida^ fascüs flavis unduîosis longiludinalibiis picla^ striis in- crementi snhtiHssimis spiralibxisque oculo nu do vix conspicuis decussaia ; anfractibus convexis j suturis appressisy ultimo dimidiam testœ par- tent fere œquante; apertura ovaK^ intus alba^ marginibus reflexis^ albis^ sinistro umbilicum partim occultante. JoNAS, Proc, zooL Soc., 18â2, p. 189. PiiiLiPPi, Ahhild. und Beschr. conch.^p. 5â, pi. 1. f. 6. Pfeiffer, Monog, hél. 'vw., t. 2, p. â2 , n° 101. Habite l’île Mindoro, Tune des Philippines. Description. Très belle coquille , remarquable par le nombre considérable de ses belles va- riétés. Elle est allongée -conique , à spire co- noïde, obtuse au sommet. Les tours sont au nombre de six; ils sont convexes, et se joi- gnent par une suture déprimée et bordée d’un bourrelet très étroit. Leur accroissement est as- sez rapide, mais il reste parfaitement régulier à tous les âges de la coquille. Le dernier tour est subglobuleux : il est d’un quart plus court que le reste de la spire ; il est proéminent en avant et percé à la base d’une fente ombilicale étroite. L’ouverture est blanche , nuancée tantôt de bru- nâtre, tantôt de noirâtre, selon la nature et l’in- tensité de la couleur extéi'ieure. L’ouverture est ovale-oblongue, peu oblique, dilatée en avant, rétrécie en arrière. Son péristome est blanc, mince , renversé en dehors et aplati en avant : il se continue sans interruption avec une colu- melle courte, droite, tombant perpendiculai- rement sur l’axe de la coquille. Elle s’élargit as- sez rapidement à la base, et elle donne naissance à une lamelle mince qui , se renversant en de- hors, cache la fente ombilicale et se transforme en un bord gauche mince et transparent , que l’on aperçoit difficilement. La surface de cette coquille paraît lisse; on y remarque cependant des stries obsolètes d’accroissement coupées par des stries plus régulières, transverses, qui ef- fleurent à peine la surface du test. La coloration est très variable : on passe par des variations insensibles du noir au blanc, La couleur blanche brunit un peu, passe à un brun plus intense, 8 58 PULMONÉS SANS OPERCULE. qui, à son tour , prend une nuance plus foncée que Ton voit se transformer graduellement en une couleur d’un brun presque noir. Sur toutes ces variétés l’épiderme produit de belles flam- mules longitudinales d’un blanc jaunâtre, quel- quefois assez régulières, d’autres fois entourées de ponctuations. A côté de celte série , dont les nuances sont uniformes, on peut en placer une autre chez laquelle s’établissent des zones trans- verses, une d’abord à la circonférence du der- nier tour, puis une seconde au-dessus de la première, et quelquefois une troisième embras- sant la base de la columelle. Cette belle coquille a 45 millimètres de lon- gueur et 21 de diamètre. LXV. BULIME CALISTA. Bulimus calistaj Broderip. (PI. 145, A, f. 1, 2.) B. testa diaphanay anfraclibus subventrico- sis y pallide flavaj albido strigata ; apice sub- roseo vel roseo-castaneo y labii limbo castaneo- purpurascente. Catlow, Conclu nom.^ p. 152, n° 56. Broderip, P/uc. zooL Soc,^ 1840, part. 3, p. 157, Delessert, Rec. de coq,, pl, 39, f. 5, a, b, Pfeiffer, Symb,, t. 2, p. 57. Pfeiffer, Monog. 4e7/c. Wi^.,fasc. 4, p. 12, n® 30. Broderip, Proc, zooL Soc., 1842, p. 152, Reeve, Conch. icon.^ pl. 8, f. 38. Habite l’ile Negros, l’une des Philippines. Description. Belle coquille allongée-conique, à spire longue, conoïde, obtuse au sommet. Elle est formée de sept tours convexes, à suture simple et légèrement déprimée. Le dernier tour est court ; sa hauteur est égale aux deux tiers en- viron de celle de la spire : il est proéminent en avant, sans aucune trace de perforation ombi- licale, L’ouverture est médiocre, ovale-oblongue, semi-lunaire ; son plan s’incline de 60 degrés sur l’axe longitudinal. Elle est blanche en de- dans; son péristome, peu épais, faiblement renversé en dehors , est d’un beau brun rou- geâtre. Il se joint insensiblement à une colu- melle courte, élargie à la base et tordue dans sa longueur : elle tombe perpendiculairement sur l’axe de la coquille. Elle est revêtue en de- hors d’une lame calleuse peu épaisse, transpa- rente lorsqu’elle s’est transformée en bord gauche. La surface extérieure de la coquille est lisse ; elle est d’un jaune brunâtre pâle sous un épiderme grisâtre, très obliquement flammulé de blanc jaunâtre ; les flammules sont serrées , nombreuses , étroites et à peine ploj ées en zig- zag. Cette espèce offre, ainsi que la plupart des autres, des variétés de forme et de coloration. Dans les premières, on trouve des individus, les uns plus étroits et subcylindracés , les autres plus larges à la base et plus conoïdes. La colo- ration offre diverses nuances passant du brun pâle à un brun plus foncé. Chez les individus les plus pâles, les flammules ont presque entiè- rement disparu. Les grands individus ont 55 millimètres de longueur et 27 de diamètre. 1 LXVI. BULIME DE BOHOL. Bulimus Boholensisy Broderip. (Pl,145, A, f. 9, 10.) B. testa elongatay graciliorey subdiaphana ,• anfractibus lineis incrementi oblique striatis; ochraceo-cinerascente slrigis longitudinalibus angulatis distinctis ornatay labii limbo castaneo- nigricante. Catlow, Conch. nom., p. 151, n® 43, Broderip, Proc. zooL Soc., 1840, part. 8, p. 158. Reeve, Conch. syst., pl. 172 , f, 3. Achatina Boholensis Symb.,X. 2, p. 57. Pfeiffer, Monog. hél. vw., t, 2, p. 13, n® 32. Reeve, Conch. icon,, pl, 8, f. 37. Habite l’ile Bohol , l’une des Philippines. Description. Le Bulimus Boholensis est une jo- lie coquille ovale-oblongue, conique, à spire allongée et obtuse au sommet. Les tours sont au nombre de six ; ils sont aplatis , à peine con- vexes, et réunis par une suture simple et super- ficieUe ; quoique assez rapide , leur accroisse- ment reste régulier. Le dernier tour est ovale- globuleux ; sa hauteur égale à peu près les trois quarts de la spire : il est proéminent en avant , GENRE jamais il n’est percé d’un ombilic, quelquefois il est très obscurément anguleux à la circonfé- rence. L’ouverture qui le termine est ovale- oblongue, dilatée vers la base; eUe est assez oblique , car son plan s’incline de 60 degrés sur Taxe longitudinal. Le péristome est peu épais ; il est d’un beau brun : sa largeur reste la même dans toute son étendue. Use joint insensiblement à une columelle un peu oblique , droite et légè- rement tordue dans sa longueur; elle s’élargit rapidement à la base , et se revêt d’une lame calleuse très mince , transparente , et très diffi- cile à distinguer lorsqu’elle est transformée en bord gauche. La coloration de cette coquille est peu variable : sur un fond d’un brun très pâle se répand un épiderme d’un blanc grisâtre ou jaunâtre , sur lequel se distribuent assez régu- lièrement des flammules brunâtres étroites plus ou moins ondulées dans leur longueur. Lorsque ces ondulations sont très fines, il arrive assez souvent qu’elles se suivent et conservent les mêmes courbures. Dans une variété que nous avons sous les yeux, les ondulations sont étroites et en très petit nombre ; dans une autre variété elles ont disparu : elles sont remplacées par un épiderme irrégulièrement déchiqueté. Cette belle coquille a 47 millimètres de lon- gueur et 21 de diamètre. LXVII. BULIME MODELÉ. Bulimus fictilisj Broderip. (PI. 111, f. 15, 16.) B, testa subperforata ^ suhfusiformi^ lœvi^ nitida^ strigis albidis et ctnnamomeis irregula- riter variegâla ; sutura Kneari; anfractibus planiuscuKs ^ uUimo spira longiore ; colur- meïîa incrassata alba/ apertura angusto oblonguj peristomate albo^ laie expanso ^ re- flexiuscuîo, Broderip, Proc, zooL Soc,, 1840, p. 96. Pfeiffer , Sfmb,y t. 2 , p. 45. Philippi, Âbbitd. und Besckr, conch,^ p. 54, pl. 1 , f. 5. SowERBY, Conch. ill.^ f. 115-116. Reeve, Conch, syst,y t. 2, pl. 173, f. 1, Catlow , Conch, nom, y p. 154, n° 122. BULIME. Sg Pfeiffer, Monog, hélic, vw,, t. 2 , p. 43, no 105. Reeve, Conch, icon,, pl. 9, f. 44. Habite l’île Cuyo , l’une des Philippines. Description, Charmante coquille, facilement reconnaissable par sa forme étroite et la dilata- tion de l’ouverture. Elle est allongée-conolde, à spire longue et obtuse au sommet; les tours, au nombre de six, sont à peine convexes : ils se joignent par une suture simple et superficielle. Leur accroissement est assez lent et d’une par- faite régularité; le dernier tour est ovale, peu allongé; sa hauteur est d’un quart moindre que celle de la spire : il est proéminent en avant, et à sa base on trouve ouverte une petite fente om- bilicale. L’ouverture est d’un beau blanc écla- tant : elle est ovale-oblongue , fort étroite, un peu dilatée vers la base. Le péristome , peu épais, s’épanouit largement en dehors; plus étroit à son origine , sa largeur s’augmente rapi- dement vers la base. La columelle est peu al- longée; elle est un peu arquée dans sa longueur : elle s’élargit rapidement à la base , et cette base est limitée par un pli oblique légèrement dé- primé. Une lame calleuse , assez épaisse, se ren- verse en dehors, et c’est derrière elle qu’il faut chercher l’ombilic. L’ouverture est oblique : son plan s’incline de 60 degrés avec l’axe longitudi- nal. Toute la coquille est lisse et polie; on y trouve cependant des stries obsolètes d’accrois- sement. La coloration est assez variable : les in- dividus que l’on rencontre le plus fréquemment sont d’un blanc fauve pâle au sommet, et ils deviennent insensiblement d’un beau brun mar- ron, et sur cette couleur se disposent assez régu- lièrement de belles flammules obhques blan- ches ou d’un blanc jaunâtre; quelquefois elles sont un peu nuageuses sur les bords et irréguliè- rement pointillées dans leur largeur. Les flam- mules blanches viennent se confondre en une zone de la même couleur, étroite, qui accom- pagne la suture. Dans une première variété, la coquille reste fauve dans toute son étendue; les flammules sont blanches, et elles sont traversées à la base du dernier tour par une fascie étroite et blanchâtre. Dans une seconde variété, la co- quille est d’un gris pâle , sur lequel se détachent faiblement les flammules blanches ; enfin la couleur blanche envahit presque entièrement le 6o PULMONÉS SANS OPERCULE. test , et c’est la couleur brune qui se montre sous la forme de flammules étroites. Les grands individus de cette coquille ont 38 millimètres de longueur et 15 de diamètre. LXVIII. BULIME NYMPHE. Bulimus nymphaj Pfeiffer. (PI. 145, A, f. 3. 4.) B, testa imperforatay ovaio^turritaj soUdius- tulüy lœviy slilphureay epidermide hydrophana lignea crebre et laie strigatay linea sultirali rufa et area cohanellari nigricante ornaiay apice ohtusay nilide rosea,‘ anfraclibus vix con- vexiusculisyuhimo2l5 longiiudinis subœquantey obsolète anguJato; columella rectay planaj vix iruncatulaj aperiura magnay ovaliy intus alba; peristomate subsimpîiciy alboy margine dextro arcuatOy columellari vix dilatato, Pfeiffer, Proc, zooL Soc,, 1842, p, 89. Achatina nynipha , Pfeiffer, Symb., t. 2, p. 59. Catlow, Conch, nom,, p. 158, n° 249. Pfeiffer, Monog, hélic, vw,,X, 2, p, 13, n° 33. Reeve, Conch. icon,, pl. 8, f. 41. Habite l’île Luzon, Description. Cette coquille a des rapports d’un côté avec le Bulimus Boholensis , et de l’autre avec le dactylos. Elle est allongée -co- noïde, à spii'e longue et obtuse au sommet : on y compte sept tours et demi peu convexes, à su- ture simple et à peine déprimée. Le dernier tour est médiocre , subglobuleux , un peu plus large que haut; c’est par là principalement que cette espèce se distingue de celles que nous venons de citer. Ce dernier tour est convexe , peu proémi- nent en avant, un peu déprimé vers la base ; il n’est jamais ombiliqué. L’ouverture est mé- diocre, ovale-oblongue, un peu dilatée à la base, blanche en dedans, brune sur le pourtour. Le péristome est assez épais ; il est blanchâtre et bordé de brun noir à l’extérieur, largement renversé en dehors : sa largeur reste à peu près la même dans tout son trajet. Une courbure sur- baissée, presque demi-circulaire , joint le pé- ristome à une columelle assez longue, blanche, étroite , perpendiculaire, très faiblement tordue dans sa longueur. Cette columelle s’élargit un peu à la base ; elle se revêt d’une lame calleuse, mince , blanche , derrière laquelle est cachée la région ombilicale ; elle devient transparente en se transformant en un bord gauche , étroit et peu apparent. Lorsque le test est dépouillé de son épiderme , il est d’un brun pâle vers le som- met; il est plus foncé sur les derniers tours. Cette couleur est ordinairement cachée par un épiderme d’un brun grisâtre mat, parcouru par des linéoles ou des flammules longitudinales tantôt simples et obliques, tantôt courbées en zigzag, et assez souvent interrompues à la cir- conférence du dernier tour par une zone trans- verse peu apparente. La coquille que nous avons fait figurer, nous l’avions prise d’abord pour une espèce distincte de celle-ci ; nous pen- sons qu’elle doit être rangée parmi ses variétés, car elle ne diffère que par une ouverture un peu plus grande et un angle très obtus, placé à la circonférence du dernier tour. Par ces deux ca- ractères , cette variété se rapproche du Bulimus dactylos, mais néanmoins nous croyons devoir la rapporter au Bulimus nympha. Cette coquille a 50 millimètres de longueur et 25 de diamètre à la base, LXfX. BULIME PARTÜLE. Bulimus partuloideSy Broderip. (Pl. 111, f. 14.) B, testa pyramidaliy nitida; apertura ovatUy columellœ basi subplicata; labii limbo complU' natOy latissimoy reflexo, albo. Catlow, Nom. conch,, p. 158, m 271. Broderip, Proc, zool. Soc., 1840, part. 8, p, 181. Pfeiffer, Synib,, t. 2 , p, 49. Pfeiffer, 3Ionog. hélic. uio., t. 2, p. 42, n" 100. Reeve , Conch, icon., pl. 11 , f. 54. Habite l’île Tablas et l’île Mindoro , des Phi- lippines. Description. Le nom que M. Broderip a im- posé à cette espèce indique qu’en effet, elle a de l’analogie avec les coquilles rangées par Férussac dans son genre Partule. Elle est de taille mé- diocre, ovale- conique, oblongue - étroite ; la spire, conoïde, est obtuse au sommet; ses tours GENRE sont au nombre de six; ils sont à peine con- vexes; leur suture est simple et superficielle : l’accro^s'e'n^ent est lent et d’une grande régula- rité.1L4 Arnier tour est oblong-subglobuleux; sa hauteur est un peu moindre que celle de la spire : il est proéminent à la base, subperforé. L’ouverture est petite, oblongue, semi-lunaire : elle se relève sous un angle d’au moins 60 degrés sur l’axe longitudinal. Elle est blanche en de- dans. Son péristome , de la même couleur , est épais et fortement renversé en dehors ; il s’élar- git assez rapidement depuis son origine jusqu’à la base de l’ouverture. II se joint à une colu- melle large et épaisse , en formant avec elle un angle assez aigu. Cette columelle est peu allon- gée ; elle est droite et perpendiculaire, faible- ment tordue dans sa longueur : il semble cepen- dant qu’elle porte un pli à la base. Elle est revêtue d’une lame calleuse , épaisse, qui , en se renversant en dehors, ferme presque entièrement la fente ombilicale ; il se continue en un bord gauche assez large, épaissi avec l’âge, et cepen- danltransparenl. Toute la surface decette coquille est lisse ; la coloration en est assez variable : on a des individus d’un blanc presque pur sous un épiderme d’un beau fauve. Sur cette cou- leur se dessine une zone d’un beau brun qui accompagne la suture , et qui quelquefois se montre sur le milieu du dernier tour. Dans d’autres individus, la base de la columelle est entourée d’une zone étroite de la même nuance. Le test se rembrunit insensiblement, et il arrive alors qu’il est parcouru par des zones blanches, ce qui est tout à fait l’inverse des premières va- l'iétés que nous avons citées. Les grands individus de cette espèce ont 55 millimètres de longueur et 16 de diamètre. « LXX. BULIME DRYAS. Bulimus Dryas, Broderip. (PI. 111, r 3 à 7.) B, testa subperforatUy elongato-ovata, nîtiduj albüj unicolore vel fasciis latis caslaneis vel ni- gricantibus circumdata j spira pyramidala/ an- fraclibus planisj uUimo 2/5 longüudinis subœ- quante; columella arcuataj iiwassata, late reflexa^tuberculosa; aperturaangustaj oblonga^ BULIME. 6i intus alba; peristomate latissime expansOj mar- ginibus callo junctis. Broderip, Proc, zooL Soc.y 1840, p. 94. Bulimus porraceus f y Conch, ilL^L 10&- • Pfeiffer , Symb.^ t. 2 , p. 44. Bulimus paradoxus , Pfeiffer dans Philippi, ïcon, , t. 2, p. 14, p. 155, pl. 6, f. 6. Pfeiffer, Monog, hélic. w., l. 2, p. 41, n° 99. Reevk, Conch. icoru^ pl. 9, f. 45. Habite l’ile de Mindoro, l’une des Philippines. Description. Très jolie coquille, voisine par sa forme générale du Bulimus partuloides et de l’espèce suivante, le Bulimus virgatus de Jay. Elle est oblongue-conique, à spire élancée, très obtuse , régulièrement conique, quelquefois un peu convexe dans son contour. Les tours sont au nombre de six et demi; ils sont aplatis, presque conjoints; leur suture est simple et su- perficielle. Le dernier tour est subglobuleux, peu allongé; sa hauteur est moindre que celle de la spire; il est peu proéminent en avant, et il est toujours percé à la base d’une fente ombilicale , oblongue et étroite. Ce caractère est d’une con- stance remarquable, même chez ceux des indi- vidus qui ont atteint une grande épaisseur dans la vieillesse. L’ouverture est petite, oblique; toutes ses parties sont blanches : elle s’incline de 60 degrés sur l’axe longitudinal. Les points de sa circonférence sont exactement sur le même plan. Elle est bordée d’un péristome très large, aplati en avant, fortement renversé en dehors, et creusé de ce côté d’une rigole plus ou moins profonde, selon l’âge des individus et l’épaisseur même du bord. Ce péristome com- mence très en avant sur le ventre de l’avant- dernier tour. Plus étroit à son origine, il s’élar- git rapidement vers la base , et là il se continue avec une columelle large et épaisse, un peu ar- quée et faiblement tordue dans sa longueur. Il est cependant des individus chez lesquels cette columelle simule un pli , par suite d’une dépres- sion qui en limite la base ; cette base est très large. Elle est revêtue d’une lame calleuse tri-^ épaisse qui, en se renversant en dehors, vient recouvrir en partie la fente ombilicale. Le bon! gauche est court, mince, transparent. Toute la G2 pulmones sans opercule coquille est lisse, polie, quoique couverte de stries obsolètes d’accroissement. Les variétés en sont nombreuses , mais ce sont celles de la co- loration qui l’emportent beaucoup sur les chan- gements de forme. La série commence par des individus d’un blanc pur, recouvert d’un épi- derme d’un jaune fauve, ordinairement très pâle, surtout vers le sommet. Une zone étroite appa- raît sur les tours , immédiatement au-dessous de la suture ; elle est d’un beau brun rouge , et quelquefois au-dessus d’elle, dans la suture même , se trouve une autre zone de la même largeur, mais qui disparaît sur le dernier tour. A la base de ce dernier tour, et sur le pourtour de l’ombilic , se dessine une zone étroite de la même couleur que la première. Dans une autre variété , les zones que nous venons de décrire s’élargissent considérablement et envahissent une portion considérable de la surface blanche de la coquille. Dans une variété suivante, la co- quille prend un ton d’un brun roux pâle, d’abord uniforme , puis avec les deux zones brunes qui font l’ornement de la variété précédente ; ces zones s’élargissant, leurs bords deviennent va- gues , et ont une tendance à se confondre avec la couleur rembrunie du fond. Quant à la forme, les seules différences qui méritent d’être remar- quées consistent dans des individus proportion- nellement plus courts et plus ventrus, et d’autres plus allongés et plus étroits. Les grands individus de cette espèce ont 50 millimètres de longueur et 25 de large. LXXL BULIME VERGETÉ. BuKmus virgatuSj Jay. (PI. m, f. 3 à 7.) B. testa elongato-ovata^ subdiaphanay sw6- pyramidali^ anfractibiis ventricosioribus^ fuscuj castaneo-vittatùj strigis et maculis flaventibus vel albentibiis longitiidinalibus picta; peristomate interrupto; columellœ basi subsinuata; apertura subauriculari ; labro expanso^recurvo. Jay , Cat» qf shells y pl. 6, f. â , p. 120, 1839. BuUmus syhamis y Broderip, Proc. zool. Soc. y part. 8, 1840, p. 95. Id.y Catlow, Conch. nomencL, p. 161 , n® 345, et p. 162, n® 390. Id.y Reeve, Conch. icoriy pl. 9, f. 46. Id.y Pfeiffer, Symb.y t. 2, p. 51. BuUmus 'virgatiis y Sowerby, Conch. ill.y f. 112- 114. Partula lahrelluy Grateloup, Actes de la Soc. linn. de Bordeaux y t. 11 , p, 423 , pl. 4* f. 6, BuUmus porraceus , Jay, Cat., 1839, p. 120, pl. 6, f. 5? Pfeiffer, Monog. hélic. W(^., t. 2, p. 40, n® 98. Habite l’île Mindoro, l’une des Philippines. Très belle et très variable coquille, que l’on pourrait facilement confondre avec l’espèce pré- cédente , mais qui s’en distingue constamment par l’absence de la fente ombilicale , ainsi que par l’ouverture dont toutes les parties ne sont pas exactement dans le même plan. Cette ouver- ture, d’ailleurs, n’a pas la même obliquité, autre caractère constant qui facilite singulière- ment la distinction des deux espèces. Quoique la figure du catalogue de M. Jay soit médiocre et présente quelques difficultés pour la rappor- ter avec certitude à l’espèce qui nous occupe, cependant nous croyons, avecM. Pfeiffer, qu’elle représente un individu jeune et plus petit de l’espèce que plus tard Broderip avait nommée Bulimus syhanus. Descriptiok. Cette coquille estovale-oblongue, plus ventrue que l’espèce précédente. Sa spire est régulièrement conique : on y compte six tours. Les premiers sont obtus ; les suivants sont peu convexes : leur accroissement est régulier, et cependant assez rapide. Le dernier tour est assez grand, ovale-oblong, proéminent en avant, toujours imperforé. L’ouverture est assez grande, oblongue, semi-lunaire, toujours d’un beau blanc à l’intérieur ; ime columelle droite et tom- bant perpendiculairement sur l’axe n’est point inclinée de la même manière que le bord droit, d’où résulte une différence considérable entre cette espèce et la précédente. De plus, l’ouver- ture s’incline de 70 degrés sur l’axe longitudinal. Le péristome est très large , aplati en avant , renversé en dehoi'S. Dans son ensemble, sa cour- bure est celle d’un demi-cercle ; l’extrémité an- térieure vient tomber sur la columelle, en for- mant avec elle un angle assez aigu. Cette colu- melle est allongée, large à la base , étroite en GENRE avant et subtronquée à son extrémité ; elle est légèrement tordue dans sa longueur. La lame calleuse qui la revêt est épaisse, remplit com- plètement la cavité ombilicale; elle disparaît presque entièrement jusqu’au moment où elle se joint à un bord gauche, mince, transparent et à peine visible. Toute la surface de la coquille est lisse , polie , brillante , malgré les stries assez nombreuses d’accroissement qui la couvrent. Elle est très variable dans sa coloration. M. Bro- derip signale six variétés principales ; leur nombre pourrait être augmenté, car dans la sé- rie générale se présentent un assez grand nombre de nuances. Cette série, comme dans l’espèce précédente, commence par des individus blancs, revêtus d’un épiderme d’un jaune fauve. Chez ces individus , la suture est presque toujours ac- compagnée d’une petite fascie blanche, très étroite, très nette, produite par l’absence de l'épiderme en cet endroit. Dans notre première variété , sur ce fond jaune s’établissent sur le dernier tour deux larges fascies d’un beau brun. Une seule de ces fascies apparaît sur les tours précédents , et partage leur largeur en deux par- ties presque égales. Dans la variété suivante , une troisième zone , plus étroite que les deux autres, s'ajoute immédiatement au-dessous de la suture. Le fond, de jaune qu’il était, devient d’un brun rougeâtre , et bientôt les trois zones brunes sont confondues, et la coquille, de blanche qu’elle était , devient d’un brun foncé uniforme. A côté de cette première série de va- riétés, il en existe une seconde semblable, si ce n’est qu’elle est couverte d’un épiderme bydro- pbane qui produit sur toute la surface de belles ilammules zébrées , blanchâtres sur les fonds jaunes, plus foncées sur les fonds blancs. Cette belle coquille a 57 millimètres de lon- gueur et 27 de diamètre. LXXIL BÜLIME GLABRE. Bulimus glaber^ Desh. (PI. 152, f. 13, 14.) JB. testa ovata^ veniricosaj lœvîgata^ albo fia-- vescentej fusco longiludinaliter fasciata^ varie- gatajapice obtusa, basiperforata; anfractibus latisj convexis ; aperUira ovato-angusta^ coarc- BULIME. 63 tataj plica columellari magna; labiü albis in- crassatis, reflexis. Foluta glabra , Gmelin, p. 3436, n® 8. Voluta auris Judœ ^ var. B, Gmelin, p. 3437. Gbonoviüs, Zooph.y pl. 18, f. 12. ScHBOBTEK, EînleiU^ t. 1, p. 273, n° 169. Mabtini, Conch^, t. 2, pl. 43, f. 447, 448. Favanne, Conch,j pl. 65, f. H, 3. Foluta glabra y Cat.^ t. 1, p. 501, n® 5. Auricula Syleni^ ENCYCL.,p. 460, f, 4, a , b. De Roissy, Buffon, MolL^ t. 5, pl. 55, f. 7. Hélix auris caprinus ^ Fébussag, Prodr,^ p. 57, n® 442. Deshayes dansLAMABCK, An, s, 'vert,^ 2® édit, t. 8, p. 258, n®78,p. 325. Catlow, Nomenc., p. 154, n® 140. Mawe , pl. 23, f. 5. Gray , Ann. ofPkiL, new ser., t. 9, p. 412. Küster , p. 42, pl, 13, f. 7, p. 43, pl. 13 , f. 5, 6. Menke, Sfn., 2®éd., p. 20. Becx , Index, p, 55 , n®* 4 , 5. Seba, Mus., 3, t, 60; Juxta, n®* 44 et 48. Pfeiffer, Monog. hélic. 'vio., t. 2, p, 89, n® 227. Reeve, Conch. icon., pl, 54, f. 357. Auricula Syleni, Lamabck , An. s. vert., t. 6 , p. 138, n° 3. Habite les îles Haiti, la Trinité, etc. Toutes les coquilles portant des plis columel- laires à l’ouverture étaient rapportées par Linné au genre Volute, que l’ouverture fût entière, canaliculée ou simplement écbancrée. Les suc- cesseurs de Linné suivirent son exemple. Bru- guière et Lamarck , en reformant le genre Vo- lute , entraînèrent dans le genre Bulime ou dans le genre Auricule celles des Volutes dont l’ou- verture est entière. Lamarck , à cet égard , ne lit aucune distinction, et en cela il fut imité par Férussac et tous les autres eonchyliologues qui écrivirent sur cette matière à la même épo- que. Le premier, nous reconnûmes dans quelques Auricules de Férussac et de Lamarck de véri- tables Bulimes, et nous proposâmes de les faire passer dans leur véritable genre , après avoir dé- montré, au moyen d’un parallélisme exact, que des phénomènes identiques se sont produits f)4 PULMONÉS SA dans les hélices et dans les hulimes. En effet , si Ton admet sans difficultés des hélices dentées, il n’y a aucune raison pour ne pas admettre également des hulimes plus ou moins dentés dans l’intérieur de l’ouverture. Cette idée fut adoptée universellement, et aujourd’hui nous retrouvons dans tous les ouvrages des conchylio- logues une partie des auricules de Lamarck parmi les hulimes. De toutes les espèces intro- duites parmi les Auricules ^ celle-ci est l’une de celles qui pouvait s’en détacher le plus facile- ment , car elle a bien la plupart des caractères des coquilles purement terrestres. DESChiPTioN.Elle est ovale-ohlongue. Sa spire, d’une médiocre longueur, est convexe et obtuse au sommet; elle compte cinq tours médiocre- ment convexes : ils s’élargissent rapidement. Le dernier est oblong, ventru ; sa hauteur égale à peu près les deux cinquièmes delà hauteur to- tale : il est proéminent à la base, et présente une fente ombilicale , étroite et peu profonde ; il est légèrement comprimé à son extrémité an- térieure. L’ouverture est toute blanche, presque perpendiculaire, étroite, subovalaire; son pé- ristome est épais, aplati en avant, fortement renversé en dehors. Il est renflé en dedans à la manière du bord des colombelles. La columelle est assez longue; elle est épaisse , et elle porte à la base un gros plis oblique. Le bord gauche est allongé, blanc; il s’étale en dehoi's, et il devient épais dans les vieux individus. Toute la surface est couverte de stries onduleuses, ru- gueuses. ce qui ne l’empêche pas d’être brû- lante. La coloration est peu variable: elle con- siste en flainmules longitudinales irrégulière- ment découpées, d’un brun plus ou moins foncé, quelquefois un peu nuageuses sur les bords, se détachant sur un fond d’un blanc jau- nâtre quelquefois fauve. Dans certains individus cette coloration est plus confuse. Elle est partout entremêlée de ponctuations brunâtres sur les es- paces blancs, d’un brun plus foncé sur les flam- mules brunes. Il y a même des individus chez lesquels les flammules ont entièrement dis- paru ; elles sont remplacées par de vagues mar- brures pointillées. Cette coquille a de 40 à 45 millimètres de longueur et 21 à 22 de large. NS OPERCULE. LXXIII. BULIME SCULPTÉ. Bulimus signatusj Wagner. Si (PI. U#, f. 15 à 18.) B, testa ovato-oblonga y umbilicata^ longüu- dinaliter proftmde striata^ albiduj flammuKs lon- gitudinalibus fasciisve tribus transversis ornala; spira exertinscula ; apicenigro; aperturaovato- oblongüj alba; labro laie iutus extusque expanso; columella uniplicata. Auricula signata , Wagner , MolL du Brésil , p. 17, n** 1, pl, 12, f. 3, 4. Hélix signata , Moricand , Mérn^ de Genèue , t. 2, p, 431 , n® 27. Deshayes dans Lamarck, An. s. vert., 2® édit., t. 8, p. 254 , n® 71, Catlovv, Conclu nom.^ p. 160, n® 325. Grateloüp , Actes de la Soc, linn. de Bord.^ t. 9 , p. 422, pl. 2, f, 13, KrsTER dans Chemnitz, 2® édit, pl, 18, f. 14, 15. Beck , Index , p. 55 , n^ 1 . Pfeiffer, Monog. hélic. viu.,t. 2, p. 90, n® 228. Reeve, Conch. icon. pl, 33, f. 200. Habite le Brésil, Cette coquille a des rapports avec le Bulimus glaber; aussi plusieurs conchyliologues l’avaient d’abord rangée parmi les Auricules. Nous l’avons retirée de ce genre et placée parmi les Bulimes, à côté de ceux dont l’ouverture est dentée et plissée. Description, Cette coquille est ovaie-oblon- gue, ventrue. Sa spire, courte, est aiguë, conique, composée de cinq tours , dont les premiers sont toujours d’un bleu noirâtre. Ces tours s’accrois- sent rapidement : ils sont convexes et réunis par une suture simple et déprimée, ordinaire- ment bordés d’un petit bourrelet rugueux sur le dernier tour. Ce dernier tour est ovale-ventru , un peu rétréci en avant; sa hauteur égale deux fois environ celle de la spire ; il est percé à la base d’une fente ombilicale étroite et assez pro- fonde. L’ouverture est très singulière : elle est parfaitement parallèle à l’axe longitudinal, tou- jours blanche dans toutes ses parties; elle est de forme oblongue , étroite et subauriculiforme. Le péristome est large ; il s’épaissit considérable- ment avec l’âge. Dilaté fortement en dehors , il GENRE est canaliculé de ce côt4 , et ce canal est borné par un bord tranchant. Il est labié à Tinlérieur, et il forme une sorte de demi-cloison plus ou moins saillante selon l’âge des individus, qui, en se terminant en avant par une troncature oblique , rend à l’extrémité antérieure du pé- ristome sa largeur habituelle. Le bord colu- mellaire est très épais ; il est calleux , renversé en dehors, et, quoiqu’il le domine, il ne ferme pas la fente ombilicale. La columelle elle- même est oblique : dans le jeune âge elle porte un gros pli oblique et tordu; mais, en vieillis- sant, l’animal dépose sur ce pli une callosité dentiforme très épaisse ; elle contribue à rétrécir encore l’ouverture , et à lui donner cette forme si remarquable en fente étroite et contournée. Toute la surface delà coquille est renduerugueuse par des rides longitudinales irrégulières, souvent interrompues 5 plus ou moins pressées, selon les individus. Le test, toujours épais et solide, est peu variable dans sa coloration. Sur un fond d’un blanc grisâtre , se montrent deux ou trois zones transverses d’un brun terne , tantôt continues et assez nettes, le plus souvent se liant les unes aux autres par des anastomoses plus ou moins fréquentes. Cette coquille a 42 millimètres de longueur et 23 de largeur. LXXIV. .BULIME BILABIÉ. Bulimus bilahiatusj Broderip et Sow. (PI. 44^ B. testa ovataj pallide fusca^ longiludinalüer oblique costata; anfractibus quinque^ ultimo ad basim angulato ; aperturaauriculari;peristomate reflexo ^ sinuosoy pone labium lamellifero; colu- mella obsiuse uniplicata, Broderip et Sowerby, ZooL journ., t. 5 , p. 49 , pi. sup. 40 , f. 1, 2. Hélix Maximiliana ^ FéRussAC, ColL mus, Moricand, Mém, de Genèue , t. 7, 2®part., p. 431, n° 26 , et t. 7, pl. 3 , f. 4 ; pl. 2, f. 20. Deshayes dans Lamarck, An, s, vert,, 2® édit., t. 8, p. 261, n° 82, Catlow, Conch, nom,^ig. 151, n° 40. Kuster , p. 35 , pl. 5, f. 10, 11. T. Il, ‘2^ partie. BULIME. 65 PoTiEZ et Mighadd, Gai, du musée de Douai,, 1. 1, p. 198 , pl. 20 , f. 5, 6. Beck, Index y p, 56, n° 2. Jay, CataL, 1836, pl, 1, f. 4. Pfeiffer, Monog. kélic, vw,, t. 2, p. 91, n 231. Reeve, Conclu icon,, pl. 33, f. 201. Habite le Brésil. Description. Cette coquille est certainement l’une des plus singulières qui existe dans le genre Bulime, Elle a excité l’étonnement de tous les na- turalistes lorsqu’elle a été rapportée pour la pre- mière fois en Europe , à la suite du voyage du prince Maximilien. Décrite pour la première fois par M, Broderip dans le ZooL journal , sous le nom de bilabiatus, elle a reçu plusieurs autres noms, d’abord celui de H, Maximiliana ^ par Férussac, et plus tard celui de Pupa egregia, par M. Jay, dans son Catalogue ào 1836. Cette coquille est un véritable Bulime, Elle est ovale- conique, ventrue et subglobuleuse en avant. Sa spire, courte, compte cinq tours et demi. Ces tours s’élargissent rapidement ; ils sont convexes, et leur suture est bordée d’un petit bourrelet aplati. Sur leur surface s’élèvent , â des distances régulières, des côtes anguleuses, descendant obliquement de haut en bas et d’arrière en avant. Elles sont opposées à la direction des accroisse- ments : elles les coupent sous un angle de 45 de- grés. Ces côtes varient pour le nombre de sept à neuf par tour. Le deinier tour est subglobu- leux, très convexe, subanguleux à la circonfé- rence, un peu déprimé à la base. Il est traversé décotes obliques semblables à celles des tours précédents : elles se prolongent jusqu’à la base en se contournant sur elles-mêmes sous forme d’5 italique très allongée. La base est percée d’un trou ombilical d’une médiocre grandeur, peu profond , en partie caché par le renversement du bord columellaire. L’ouverture est la partie la plus remarquable de cette coquille. Après avoir produit un péristome mince et largement étalé en dehors, l’animal continue son accrois- sement en avant , et produit un bord perpendi- culaire au premier, et ce bord se contourne non seulement sur une grande portion du bord droit , mais encore dans toute la longueur du bord gauche. La columelle, courte, porte en dedans un gros pli tordu sur lui- même; dans 9 66 PULMONÉS SANS OPERCULE. son ensemble l’ouverture est ovale-oblique. Son angle supérieur est très rétréci , et c’est dans cette partie que le double bord manque sur le péristome. La coloration de cette ouverture est variable : chez la plupart des individus elle est blanche en dedans, jaunâtre en dehors, et bor- dée de jaune doré dans toute la longueur du bord gauche. Dans une variété, tout le péristome est du plus beau brun noirâtre. La portion di- latée du péristome reste quelquefois jaunâtre. M. Pfeiffer cite une variété jaune ; nous nePavons jamais vue ; et enfin M. Moricand a fait connaître une monstruosité scalariforme , dont il a donné une figure dans les Mémoires de Genèoe, Outre les côtes extérieures dont nous avons parlé, toute la surface est couverte de rides subgranu- leuses, très irrégulières, qui, chez les individus très frais , donnent à cette surface une apparence de carie. La coloration est peu variable. La spire est ordinairement d’un blanc mat et terreux : le dernier tour porte à la base deux fascies iné- gales d’un brun assez foncé , qui semble masqué par une couche de blanc demi-transparent. Celte singuliè recoquille a 52 millimètres de longueur et 32 de diamètre. LXXV. BULIME DE SWAINSON. Bulimus Swainsoni^ Pfeiffer. (PI. 152, f. 1, 2.) B. testa perforatay ovato-inflata^ tenuiusculay obsolète gramdata^ pallide fuscescenti^ punctis rufis et paUidis conspersa; spira brevi^ conica^ acuta y remote plicata; sutura distincte et mi- nute crenulata; anfractibus convexiusculis j uUimo spiram paulo superanle^ inflaiOj infra medium subangulato et pallide unifasciato; co- lumella nigra^ subrecta; aperiura ovali/ péri- stomate albido^ aurantiaco limbaiOj laie expanso^ reflexoj marginibus callo nigro junctis^ basali di- latatOy deorsum protracto, Pfeiffer, Zeits.fur Mal. y 1845, p, 156. Bulimus melanostomus ^ var, Sowerby , Conch» ilLJ. 88. Pfeiffer, Monog. héL mu., t. 2, pl. 92, n° 233. Bulimus melanostoma y var. Reeve, Conck. ieon., p. 33, f. 203, a. Habite le Brésil, Cette coquille est très voisine du Bulimus me- lanostomus; elle en diffère cependant par des caractères constants : aussi nous adoptons l’opi- nion de M, Pfeiffer. Description, Cette coquille est ovale-ventrue. Sa spire est courte et conoïde : elle compte cinq tours et demi convexes. Les premiers sont étroits, les suivants s’élargissent rapidement. Ils por- tent de gros plis semblables à ceux du Meln- nostomus ; leur suture est finement crénelée. Le dernier tour est très gros, ventru, subglobu- leux; convexe à la base, à peine subanguleux à la circonférence : derrière le bord columellaire se voit une fente ombilicale très étroite. L’ou- verture est assez gi'ande , ovalaire , dilatée vers la base , d’un brun noirâtre en dedans. Le pé- ristome est très singulier ; épais et dilaté , il est étroit à son extrémité postérieure : il s’élargit et se dilate en avant, et prend la forme du lobule de l’oreille. Un autre caractère qui le particula- rise , c’est un rebord saillant en avant , compa- rable , mais en petit , à celui du Bulimus bila- hiatus. Ce rebord est noir, et tranche aussi sur la couleur du péristome, qui est d’un beau jaune fauve. La columelle est droite, mince, légère- ment tordue sur elle-même. Son bord extérieur, sous forme de lamelle , est court et fortement renversé, de manière à fermer presque entiè- rement la fente ombilicale. Un bord gauche, large et long , s’étale sur l’avant-dernier tour ; il est d’un beau brun noirâtre très foncé, ainsi que la columelle. Toute la surface extérieure est très finement chagrinée , d’une tout autre manière que dans le Bulimus rnelanostornus . La coloration générale est également différente ; sur un fond d’un blanc grisâtre , se détachent des marbrures irrégulières et nuageuses, d’un brun terreux sur lequel restent des ponctuations brunes ac- compagnées d’une petite traînée blanche. Cette belle coquille a 65 millimètres de lon- gueur et 37 de diamètre. LXXVI. BULIME MÉLANOSTOME. Bulimus melanostomusj Swainson. (Pl. 152, f. 3, 4, 5.) B. testa ovato-oblongUy ventricosay confertim granulatUy albo aurea^ cinereo vel fusco marmo- GENRE rata^ basi -perforata ; nmbilico obtuso, nigro ; anfractibus convexiusculisj primis longitudi- naliter siiperne plicatis; aperUira ovata^ nigra; labro incrassatOj intus extusque refleæo^ basi emarginato. Lister, Conck., pL 29, f. 27. Bulimus melanoslomus , Swainson, lllustr, zooLy 1'® sér., t. \ , pl. 4. HelLx melanostoma y F^russac , Procl.y p. 70, no 445 bis. Amis melanostoma y Spix , Test. Brasü.y p. 15, n** 19 , pl. 12 , f. 1,2. Deshayes dans Lamarck, An. s, vert. y 2® édit., t. 8 , p. 252, n® 69. Catlow , Conch. nom. y p. 157 , n® 218. Jay, Cotai, y 1836, t. 1, f. 3, Küster , p. 37, pl. 13 , f. 8, 9, et p. 38, pl, 13, f. 10, 11, et pl. 5,f. 8, 9. WooD , Index y Suppl., pl, 7, f, 23. PoTiEz et Michaud, Gai. y t. ^ , p. 152, pl, 15, f.l, 2. Gray, Ann. o/PhiL, new ser., t. 9, p, 413, Beck, Ind.y p. 56, n° 3. Menke, Spi.y 2® édit,, p. 26. Pfeiffer , Monog, hélic. viv.y t. 2, p. 91, n® 232. Reeve, Conch. icon.y pl. 83, sp. 203. Hélix Rhodospiray Moricand, Mém. de Genève, t. 7, 2® part., p. 48, n° 22. Var. a.) Testa longiore, labro alhido, luteo circumdato. Habite le Brésil , dans la province .de Bahia. Le Bulimus nielanostomus de Swainson est en- core une de ces coquilles remarquables décou- vertes au Brésil depuis un petit nombre d’an- nées. Lamarck l’aurait probablement encore comprise parmi les Amicides. Ses variétés nom- breuses ont permis à quelques naturalistes d’en détacher plusieurs espèces qui, plus tard, ont été réunies sous une même dénomination, à l’exception de l’une d’elles, pour laquelle M. Pfeiffer a fait, avec juste raison, une espèce distincte , le Bulimus Swainsoni. Description. Cette coquille est assez grosse; elle devient avec l’âge épaisse et solide. De forme ovalaire , renflée en avant , sa spire est conoïde, courte , pointue au sommet. On y compte cinq tours convexes, dont les premiers sont étroits, tandis que les trois suivants s’élargissent rapi- BULIME. 67 dement. Leur suture, peu déprimée, est bordée d’un petit bourrelet irrégulièrement plissé. Le dernier tour est grand, subglobuleux , très con- vexe : sa hauteur dépasse un peu la hauteur de la spire. Il est presque toujours subanguleux à la circonférence. Convexe à la base, il est percé d’un ombilic étroit, profond, en partie caché par le renversement du bord columellaire. L’ou- verture est ovale-oblongue, un peu auidforme; dans presque lous les individus elle est teinte en dedans d’un beau brun noirâtre très intense. Son péi'istome est souvent de la même couleur : il présente cependant d’autres nuances , ainsi que nous le verrons tout à l’heure. Ce péristome est épais, largement dilaté en dehors , aplati en avant; son bord intérieur devient saillant, et cette partie saillante est souvent blanchâtre, et quelquefois découpée par deux ou trois échan- crures inégales. Mais, ce qui est constant dans l’espèce, c’est une échancrure intérieure assez profonde au point de la jonction avec la colu- melle. La columelle, courte, oblique, porte dans sa longueur un assez gros pli tordu sur lui-même , dont l’extrémité antérieure aboutit au bord de l’échancrure dont nous venons de parler , et se termine en un tubercule assez sail- lant. Le bord externe de la columelle est épais et calleux; il est fortement renversé en dehors, et cache derrière lui le trou ombilical, tout en le laissant parfaitement ouvert. Ln bord gauche, assez large , d’un brun noir très intense, s'étale sur l’avant-dernier tour , et joint les deux extré- mités du péristome. Ce péristome est d’un brun noirâtre , ainsi que nous l’avons dit; mais il y a des individus chez lesquels il est d’un brun plus pâle et violacé : il passe au jaunâtre, et du jau- nâtre au blanc presque pur. Dans ces variétés, l’intérieur de la bouche , ainsi que le pourtour du bord gauche , reste presque toujours d’un brun foncé. Chez tous les individus, les premiers tours de la spire portent des plis longitudinaux réguliers , plus ou moins épais , profonds vers la suture , et presque effacés à la base des tours. Ces plis disparaissent presque complètement sur le dernier tour; nous avons cependant des indi- vidus chez lesquels ces plis persistent plus long- temps. Indépendamment de ces plis , la surface pi'ésente encore un grand nombre de granula- tions , très irrégulières lorsqu’on les examine à la vue simple, mais qui paraissent moins con- 68 PULMONES SANS OPERCULE. fuses, lorsqu’on les voit à la loupe. Quant à la co- loration, elle est assez variable : dans presque tous les individus le sommet est rosé, et les interstices des plis sont occupés au-dessous de la suture par une tache noirâtre qui disparait insensible- ment à mesure que les plis eux-mêmes ont une tendance à s’effacer. L’angle du dernier tour est marqué par une zone blanchâtre ; le reste de la surface , sur un fond blanc ou rosé , est occupé de marbrures irrégulières, affectant quelquefois la forme de flammules longitudinales. Le pour- tour de l’ombilic est toujours accompagné d’une zone étroite, d’un brun noir. Nous avons une variété très remarquable, dont le dernier tour est presque blanc. On voit , par la fraîcheur de l’ouverture et l’intégrité de la surface, que cette décoloration n’est point artificielle. Nous devons encore parler d’une autre variété pour laquelle M. Moricand a fait son Hélix Rhodospira : elle parait, en effet, distincte de toutes les autres. L’intérieur de l’ouverture estblanc ; le péristome, très large et simple , n’est point labié à l’inté- rieur. L’échancrure de la base manque complè- tement. La columelle est plus épaisse et son pli plus fortement tordu ; mais le bord gauche reste noir. La base est ombiliquée, et tous les autres . caractères restent absolument identiques à ceux du type de l’espèce. Celte coquille a 53 millimètres de longueur et 33 de diamètre. La variété de M. Moricand a 61 millimètres de longueur et 30 de largeur. LXXVII. BULIME PROTÉE. Bulîmits ProteuSj Brodeuip. (PI. 139, f. 1, 2, 3.) B. testa umbilicalaj ovato-conicay tenui^ con- fertim granuhto^striataj sordide alba^ fusco va- riegata; anfractibus sex convexiusculis^ ultimo spiram œquanle; umbiUco mojusculo^ pervio; apei'tura siibovali; peristomate tenui^ acutOj laie expansOj marginibus conniventibus ^ columellari latissimoj piano j patente. Hélix Proteiis^ 1832, Broderip, p, 107. SowERBY, Conch, f. là, a, è, c. Bulimus versicolor ^ Broderip, 1833, p, 108. Hélix 'versicolor et ProteuSy d’Orbignt , Mag, de zooL, p, li, n®® 81 , 82. Bulimus Proteus, d’Orbigny, Foy^. en Amér., p. 307. Müller, Synop.^ p. 22. Bulimus sordidus ^ Lamarck édit. Deshayes, t. 8, p. 267 , n® 95. Nec. Lesson, Beck , Ind, , p. 69, n ° 8. Pfeiffer, Monog. hélic. 'viv., t, 2, p. 61, no 153. Reeve, Zeits, für Malac. ^ p. 119, n® 100, 1849. Bulimus sordidas, Reeve , Conch. icon., pl. 17, f. 100. Habite les montagnes du Pérou. Il s’est établi entre celte espèce et le Bulimus sordidus de Lesson une confusion à laquelle nous avons le regret d’avoir contribué , sans que ce- pendant nous ayons pu nous y soustraire ;^çar M. Lesson, au retour de son voyage, nous donna, sous le nom de sordidus^ un exemplaire du véri- table Proteus. Il est certain néanmoins que la coquille déposée au Muséum par M. Lesson est différente de celle que nous avons reçue de lui, et cette dernière apjîartient réellement au Pro- teusàe M, Broderip. Description. Le Bulimus Proteus mérite bien le nom que lui a imposé M. Broderip ; il est, en effet , très variable dans sa forme et dans sa co- loration. Il est ovale-conique, ordinairement très ventru. Sa spire est variable dans sa lon- gueur, mais elle conserve toujours le même nombre de tours : on en compte six, convexes, s’élargissant assez rapidement , et réunis par une suture déprimée , et quelquefois bordée de plis. Le dernier tour est grand, subglobuleux, ven- tru , convexe à la base, où il est percé d’un très grand ombilic, au fond duquel on aperçoit aisé- ment l’avant-dernier tour. L’ouverture estovale- oblongue, atténuée en arrière, élargie dans le milieu, régulièrement courbée en avant. Son pé- ristome, blanc, est toujours mince, fortement renversé en dehors. La columelle est courte , large à la base, un peu oblique de dehors en dedans; elle est cylindracée, et son bord ex- terne se renverse fortement en dehors de ma - nière à cacher l’ombilic. L’extrémité supérieure du bord droit, sans s’infléchir au-dessous de la circonférence , est cependant peu éloignée de la base de la columelle. Le test de cette coquille est GENRE BULIME, 69 mince; toute sa surface est granuleuse par suite de renlrecroisement de stries longitudinales as- sez régulières d'accroissement et de stries trans- verses assez régulièrement espacées et imprimées dans l’épaisseur du test. Sous le rapport de la forme, on peut établir dans cette espèce une série non interrompue de variétés, commençant par des individus longs et étroits, ayant la spire plus longue que le dernier tour , et se terminant par des individus subglobuleux, à spire très courte , formant à peine le tiers de la longueur totale. L'ombilic est généralement étroit dans les variétés longues , s’élargit graduellement à me- sure que la coquille devient plus ventrue. Chez le plus grand nombre d’individus , la coloration consiste, sur un fond d’un blanc jaunâtre sale, en flammules longitudinales d’un brun fauve, ou en marbrures irrégulières de la même couleur. 11 est des individus qui réunissent les deux sortes de variétés, ünetrès belle variété, figurée par M. Reeve , est ornée de quelques zones trans- verses d’un brun terreux plus ou moins foncé sur le fond blanchâtre de la coquille. Les individus étroits ont 45 millimètres de longueur et 26 de diamètre ; les individus ven- trus ont jusqu’à 30 et 32 millimètres de dia- mètre ; la variété à spire courte a 42 millimètres de hauteur et 31 de diamètre, LXXVIII. BULIME ABANDONNÉ. Bulimus derelictus^ Broderip. (PI. 139, f. 4, 5.) B. testa ventricoso-pyramidaliy albidüj sub- diaphana ; anfractibus sex longitudinaliter striatis ; apice solidulo^ subpapülari ; umbi- lico magno. Broderip, Proc, zool. Soc, London^ 1832, p, 107. SowERBY, Conch, iliust., f, 38. Muller , Syn, test,, p. 22, n® 21. Deshayes dans Lamarck, dn. s, vert,, 2® édit., t. 8, p. 266, n° 93. D’Orbigny, P^of, en p, 306. D’Orbig.yy, Synops,, p. 14. Catlow, Conch, nom,, p. 153, n® 104. PoTiEz et Michaud, Gai, du musée de Douai, 1. 1 , p. 139, pl. 14, f. 13, 14. Koch dans Philippi, Icon,, t. 7 , p. 158 ; Bulimus, pl. 2, f. 8. Becr, Ind,, p. 70, n® 18. Pfeiffer, Monog, kélic, vw,, t. 2 , p. 63, n® 159. Reeve, Conch, icon,, pl. 23, f, 151. Habite la Bolivie , aux environs de Cobija. Description; Coquille d’une taille médiocre , très commune et facilement reconnaissable. Elle est ovale-conique , ventrue , à spire pointue, formée de six tours convexes, dont les premiers, petits et étroits , sont lisses et rougeâtres. Les suivants sont convexes ; leur suture est quelque- fois bordée de plis fins et irréguliers. Le dernier est grand, convexe, ventru; sa hauteur égale à peu près deux fois celle de la spire. Sa base est percée d’un ombilic assez large, ouvert à tous les âges, et en partie caché par le renversement du bord gauche. L’ouverture est ovale-oblongue : elle est peu oblique sur l’axe longitudinal. Son péristome 5 toujours mince, est blanc, forte- ment renversé en dehors : il se joint à la base de la columelle en formant avec elle un angle obtus. L’extrémité supérieure s’abaisse au-des- sous de la circonférence du dernier tour, et se termine à une très faible distance de la base de la columelle. Cette columelle est à peine ai'quée : elle est ti'ès large à la base ; elle se renverse en dehors, et cache une partie notable de la cavité ombilicale. A l’intérieur, l’ouverture est d’un fauve très pâle, La surface extérieure , examinée sous un grossissement suffisant, présente des stries irrégulières d’accroissement, quelquefois nombreuses et serrées : elles sont rendues gra- nuleuses parle passage destries transverses fines, et imprimées dans l’épaisseur du test. Cette co- quille présente plusieurs variétés de coloration : les individus les plus nombreux sont d’un blanc jaunâtre uniforme ; cette couleur prend peu à peu de l’intensité, et passe au fauve roussâtre. Dans une variété, qui peut être considérée comme l’extrémité de la série, la coquille de- vient d’un fauve brunâtre ou rougeâtre, d’une assez grande intensité. Entre cette variété et la précédente, viennent se placer des individus mouchetés ou ponctués de la couleur fauve sur le fond blanchâtre. Les grands individus ont 29 millimètres de longueur sur 17 de diamètre. 70 PULMONÉS LXXIX. BULIME VERSICOLORE. Bulimus versicolor^ Broderip. (PI. 139, f. 13, 14, 17 à 20.) B. testa ovato-pyramidalij aïbîda^ maculis castaneisvel castanea maculis aïbidis varia/ an- fractibus sex minutissime longitudinaliter sub- depresso granulato-striatis ; labro exteriore al- bentej umbilico mediocri; epidermide tenuù Broderip, Proc, of zooh Soc, London, 1832, p. 108. SoWERBY, Conch, ülust,, Balimus,i, 16, 16*. Muller, Sjn, test,, p. 23 , 26. Deshayes dans Lamarck, An, s, uert,, 2® édit., p, 268, n® 96. Pfeiffer, Monog, hélic, vw,, t. 2, p. 61, n° 155. D*Orbigny, Synops.,p. li. Beck , Ind,, p. 69 , n“ 10. Reeve, Conch, icon,^ pl. 19, f, 113, Habite le Pérou. Description. Très commune, très variable dans sa forme et dans sa couleur. Par quelques unes de ses variétés, elle avoisine beaucoup le Bulimus 'varians de Broderip ; cependant , dans Tétât actuel des observations au sujet de cette espèce , elle reste suflisamment distincte pour être conservée dans nos catalogues. Celle-ci est ovale-oblongue, aspire conique, pointue, lé- gèrement convexe dans son contour; on y compte six tours peu convexes : leur accroisse- ment est assez rapide , et le dernier se termine un peu au-dessous de la circonférence deTavant- dernier tour. Ce dernier tour est ovale-ventru ; sa hauteur dépasse la longueur de la spire : ce- pendant, dans certaines variétés, Ja spire devient plus longue que lui. Convexe à la base, il est percé de ce côté d’un ombilic assez profond , en partie caché par le renversement de la lame columellaire. L’ouverture est ovale-oblongue; elle est à peine inclinée sur Taxe longitudinal: elle est d’un blanc roussàtre en dedans, mais son périslome est d’un blanc assez pur. Ce pé- ristome est mince et tranchant, médiocrement renversé en dehors ; il s’élargit graduellement vers la base, et il se joint à la columelle au SANS OPERCULE. moyen d’une courbure demi-circulaire. La co- lumelle est large à la base ; elle est cylindi'acée : elle contient dans son intérieur la cavité ombili- cale. Toute la surface de cette coquille est cou- verte de stries longitudinales découpées par des stries transverses, obsolètes, et à peine impri- mées dans l’épaisseur du test. Ce treillissement des stries se retrouve invariablement chez tous les individus de la même espèce , quelle que soit la diversité de leur forme et de leur couleur. La coloration offre trois variétés principales. Dans la première, sur un fond d’un blanc jaunâtre sale, se dessinent des flammules d’un brun plus ou moins foncé, irrégulières, plus ou moins larges, ayant une tendance à se réunir et à cou- vrir la coquille d’une nuance presque uniforme d’un brun noirâtre. Dans la seconde variété, les flammules dont nous venons de parler sont plus confuses, et elles sont parsemées de points blancs, à peu près de la même manière que dans certaines variétés du Bulimus 'varions. Dans la troisième variété , le dernier tour porte vers la base une large zone blanchâtre, transverse, partagée en deux par une zone brunâtre : dans cette variété on retrouve des individus fl ammu- lés et d’autres ponctués. La forme varie à peu près de la même manière que dans le Bulimus Proteus, c’est-à-dire que Ton peut commencer une série par des individus étroits, et la termi- ner par des individus plus épais, ventrus, et proportionnellement beaucoup plus courts. Les individus étroits ont 30 millimètres de longueur et 14 de large; les plus ventrus, avec une même longueur, ont 18 millimètres de dia- mètre. LXXX. BULIME DE CEYLAN. Bulimus CeylanicuSj Pfeiffer. (Pl. 145, B. testa aperte perforata, ovato-conica^ so- lida^ oblique striatula^ nitiduluy alba^ vel carneo- fusca; spira conica^ acutiuscula; anfractibus planiusculis^ uUimo 3/7 longitudinis subœquante; columella breviter arcuaia; apertura truncato- ovali; peristomate laie expanso^ reflexiusculoj, margine columellari dilatatOj reflexo, patente. Pfeiffer, S/mb,, t, 3, p. 83, GENRE Pfeiffer , Monog. hélic, vw. , t. 2 , p. 59 , n° 147. Reeve, Conch, icon.^ pl. 43, f. 274. Habite Tîle Ceylan. Description. Coquille d’une taille médiocre , ovale-conique , à spire assez allongée et poin- tue , à laquelle on compte six tours ou six tours et demi : ils sont étroits, réguliers, médiocre- ment convexes. Le dernier est d’une longueur à peu près égale à celle de la spire : il est con- vexe, assez largement ombiliqué à la base. Cet ombilic est comprimé et se termine en fente étroite , qui ne laisse point apercevoir l’avant- dernier tour. L’ouverture est d’une taille mé- diocre : elle est ovale-oblongue , presque droite, fauve en dedans. Son péristome, blanchâtre, est fortement renversé en dehors : il reste tou- jours mince et tranchant. Son extrémité supé- rieure est étroite , il va régulièrement en s’élar- gissant vers la base. Il se joint à une columelle assez allongée , cylindracée , large à la base , fortement renversée en dehors, et se continuant en un bord gauche , mince , étroit et très court. Cette coquille est assez solide ; sa surface est assez régulièrement striée dans sa longueur, ce qui ne l’empêche pas de paraître lisse et d’être brillante. Par la disposition de ces stries , la sur- face paraît soyeuse lorsqu’on la fait miroiter à la lumière. Toute cette coquille est d’une cou- leur uniforme, d’un blanc gris peu foncé, ou d’un fauve légèrement rougeâtre. Elle a 25 millimètres de longueur et 13 de diamètre, LXXXI. BULIME LIMNOIDE. Dulimus limnoîdeSy Férüssac. (PI. 142, f. B, testa ovato-oblonguj conoideaj tenui^pellu- cidüj corneo-castanea^ lœvigata; spira acuta; anfractibusconvexiusculis^uüimo spira bremore^ basi perforato; apertura ovata; labiis lenuibus acutis, FiRussAc , Prod., p, 53, n® 393. Deshaïes dans Lamarck, s» vert,, 2* édit., t. 8, p, 260, n® 81. Caïeow, CowcA. nom,, p. 156, nolQà, BULIME. 71 Pfeiffer, Monog, Iiélic, viç,, t. 2, p. 224, n®613. Reeve, Conch. icon., pl, 70, f. 510. Habite la Guadeloupe et Saint-Vincent. Description. Coquille d’une taille médiocre, ovale-oblongue , ventrue vers la base , à spire conique et pointue au sommet. Cette spire compte sept tours aplatis , à suture simple et su- perficielle; leur accroissement est régulier et assez rapide. Le dernier tour est assez grand , ovalaire , obtus en avant : sa hauteur égale à peu près celle de la spire. L’ouverture est ovale- oblongue, d’un blanc roussâtre en dedans; elle est dilatée en avant, rétrécie en arrière, mais sa forme vai'ieun peu selon Page et d’après quelques variétés individuelles. Son péristome est blanchâtre, assez épais , renversé en dehors; il conserve une même largeur dans presque toute son étendue, et il se joint à la columelle au moyen d’une courbure demi-circulaire. Cette columelle est courte, dilatée à la base : elle est blanchâtre, et elle porte dans son intérieur une perforation ombilicale fort petite, en partie ca- chée par une lame qui la recouvre. Un bord gauche, peu épais, demi-transparent, joint les deux extrémités du péristome. La surface exté- rieure de cette coquille est couverte de fines stries irrégulières d’accroissement ; par leur nombre et leur disposition, la coquille paraît satinée lorsqu’on la fait miroiter à la lumière. La colo- ration de cette espèce est peu variable ; son test, mince et transparent , est d’un brun assez foncé uniforme , un peu plus intense au sommet de la spire. Une zone blanchâtre accompage la suture. Les grands individus de cette coquille ont 30 millimètres de longueur et 15 de diamètre. LXXXII. BULIME CHRYSALIDE. Bulimus chrysalisj Pfeiffer. (PI. 142, f. Il, 12. ) B. testa per forataj ovato-elongataj tenuij pel- lucida^ minute striatulaj corneo-castanea; spira conicuj acuta; anfractibus planiusculis ^ ultimo Bp longitudinis subœquante; columella sub- verticaliy subrecta^ paululum torta; apertura concolore^ ovali; peristomate simplici^ acuto ; PULMONES SANS OPERCULE. margine dexlro hreviter expanso; columellàri dilatatOj patente, Pfeiffer, Zeits. für Malac,, 181x7 ^ p. 14. Hélix limnoides , var. Férussac, Prod,^ p. 393 ? Pfeiffer , Monog, hélic, 2, p. 108, n® 281. Reeve, Conch, nom.\ pl. 57, f. 382. Habite la Guadeloupe. Il est bien à présumer que la figure de Férus- sac à laquelle nous renvoyons représente cette espèce , et non une variété du Bulimiis limnoides, comme il l’a cru. Ainsi que nous l’avons vu, le Bulimus limnoides est une coquille dont l’ouver- ture est en proportion assez grande , et dont le bord est assez fortement renversé en dehors; celle-ci a des proportions toutes différentes , et nous les retrouvons absolument identiques dans tous les individus qui nous ont passé sous les yeux. Description. Le Bulimus chrysalis est une co- quille d’une taille médiocre 5 oblongue, étroite, à spire régulièrement conique , pointue au som- met, formée de sept à huit tours à peine con- vexes, et réunis par une suture superficielle et cependant subcanaliculée. Ces tours s’accrois- sent lentement : ils sont d’une grande régularité. Le dernier est ovale-oblong ; sa longueur égale celle de la spire : convexe à la base , il est percé d’une fente ombilicale, étroite et oblique. L’ou- verture est d’une médiocre grandeur; elle est ovale-oblongue, atténuée en arrière, dilatée dans le milieu. Le péristome est mince et tran- chant, bordé à l’intérieur d’une zone d’un brun rougeâtre assez vif; il est un peu renversé en de- hors. La columelle est courte , .presque perpen- diculaire , sensiblement arquée dans sa lon- gueur : elle est élargie à la base par une lame saillante en avant , derrière laquelle est cachée la fente ombilicale. Toute la surface de cette coquille estcouverte de stries irrégulières et ob- solètes d’accroissement. La coloration de cette espèce est uniforme; le test, mince, fragile et transparent, est partout d’une belle couleur brun marron, pâlissant un peu vers le sommet. Cette coquille a 22 millimètres de longueur et 10 de diamètre. LXXXIII. BULIME TRÈS MINCE. Bulimus tenuissimus^ Férüssac. (PI. 142, B, f. 8.) B. testa aperte perforataj oblongo-conica^ le- nuissîmaj pellucidüj pallide corneaj striisincre- menti lineisque spiralibus subtilibus obsolète et confertim decussaia; anfractibus septenis pla- niusculis^ ultimo spira vix breviorî; columella subobliqua; apertura ovali; peristomate sim- plicij acutOj margine dexlro^ recto; columellari superne breviter reflexo^ triangularij patente, Catlow, Conch, nom,, p. 161 , n°349. Hélix tenuissimay Férussac {Collect.), Moricand, Mém, de Genève, t. 7, p. 21, n° 36. D’Orbigny, Mag. de zooL, 1835 , p, 11 , n^ 59. Bulimus, d’Orbigny, Foy. en Amer,, p. 272. PoTiEZ etMicHAüD, Gai,, t. 1, p. 158, pl. 15, p. 137, pl. 14. f. 19, 20. Beck, Ind,, p. 67, n° 61. PoTiEZ et Michard , Gai, du musée de Douai, t. 1, f. 11, 12. Pfeiffer, Monog. hélic. viv., t. 2, p, 218, n*^ 597, Reeve, Conch, icon,, pl. 45, f. 288. Habite le Brésil et Cayenne. Description. Cette coquille se rapproche beau- coup du Bulimus Jragilis de Férüssac et de La- inarck; elle est ovale-oblongue, à spire longue et pointue, dans laquelle on compte sept tours qui sont médiocrement convexes, et dont l’accroisse- ment est bien régulier et bien proportionné. Une suture simple et un peu déprimée les unit. Le der- nier tour est assez grand , ovale-oblong ; sa hau- teur dépasse d’un cinquième environ la hauteur de la spire. Il est percé à la base d’un ombilic étroit et profond. L’ouverture est ovale-oblongue, à peine inclinée sur l’axe longitudinal. Son pé- ristome est toujours mince et tranchant; il se joint à une columelle oblique , dilatée à la base, un peu tordue sur elle-même, renversée en de- hors, de manière à cacher presque complète- ment la fente ombilicale. Le péristome est tou- jours mince et tranchant : il n’est jamais renversé en dehors. Cette coquille, mince, transparente, extrêmement fragile, est d’une couleur cornée GENRE très pâle ; on la croirait lisse, mais vue sous une loupe assez forte , on trouve sa surface treillissée par des stries d’accroissement et des stries trans- verses, obsolètes et peu apparentes. Cette coquille a 23 millimètres de longueur et 11 de largeur. Il y a des individus un peu plus étroits, LXXXIV. BULIME FRAGILE. BuKmus fragiKsj Lamarck. (PI. 142, B, f. 9, 10.) B. testa oblongo-conica^ tenui^ longitudinali- ter striata y albida cœrulescente ; anfractibns septenisy convexiusculis ; apertura ovaia^ labro simplicù Hélix fragilis , Montagu, ex^. Leach. Deshayes dans Lamarck, An* s. vert., 2® édit., t. 8, p. 231, n'^ 21. Delessert, Rec. de coq*, pl. 28 , f. 2 , « , h. Catlow , Conch* nom*., p. 154 , n® 128, Pfeiffer, Monog* hélic* vw*, t. 2, p. 228, n®626. Bulimus lucidus, Reeve, Conch* icon*, pl, 40, f. 245. Habite llle Saint-Vincent (Guilding) , Celte espèce a été communiquée à Lamarck par Leach, et indiquée parce dernier comme provenant de la Grande-Bretagne; mais il y a là une erreur manifeste. Depuis cette époque un grand nombre de naturalistes ont fait des re- cherches actives sur les mollusques terrestres et fluviatiles de ce pays, et jamais le Bulimjis fra- gilisn'^ a été retrouvé. Lamarck cite à la suite de sa phrase caractéristique V Hélix fragilis de Mon- tagu; or cette coquille du conchyliologiste an- glais n’est autre chose qu’un jeune individu du Lymneus stagnalis , et l’on comprend qu’il était permis de conserver des doutes au sujet de l’es- pèce. 11 paraît cependant que Lamarck avait reçu un véritable bulime; M. Delessert l’a fait figurer, et il est à présumer que Férussac en a eu communication, caries figures qu’il en donne offrent des caractères spécifiques semblables. Nous avons dans notre collection une cogjiille qui s accorde parftntement avec la figure citée ; nous la retrouvons dans l’ouvrage de M. Reeve , sous le nom de Bulimus lucidus , avec l’indication T. H, Q® partie. BULIME. 7^ d’un habitat certain. Leach aura donc été aussi bien trompé que Lamarck, Dans ^^Monographie, M. Pfeiffer a mentionné le Bulimus fragilis d’a- près l’ouvrage de ce savant, et en y rapportant les coquilles figurées par M. Delessert. Description. Cette coquille est oblongue, assez étroite et conique ; elle est très mince , fragile et transparente. La spire est allongée conique, formée de sept tours assez étroits, d’un accrois- sement très régulier, peu convexes, à suture simple et un peu déprimée. Le dernier tour est ovale-oblong : sa hauteur est un peu moindre que celle de la spire. Il est convexe à la base, et percé d’un trou ombilical fort étroit. L’ouverture est régulièrement ovalaire; son bord est mince et tranchant; il n’est point renversé en dehors. Il se joint à la columelle par une courbe régu- lière et demi-circulaire. La columelle est étroite, pointue au sommet, élargie à la base : une lame courte se renverse en dehors, et cache presque entièrement la perforation ombilicale. Elle se continue en un bord gauche, très mince et peu apparent. Cette coquille paraît lisse , mais vue sous un grossissement suffisant, on la trouve couverte de fines stries d’accroissement peu ré- gulières. La coloration est uniforme , d’un blanc jaunâtre très pâle. La figure de Férussac repré- sente cette coquille un peu trop jaune ; celle de M. Delessert est peut-être trop blanche. Notre plus grand individu a 25 millimètres de longueur et 11 de largeur. LXXXV. BULIME ONAGRE. Bulimus onager^ Beck. (Pl. 145, f. 10, It.) B* testa perforatg, oè^ngo-conica^ solidius- cula^ glabruj nitida^ lutescentey striis undatisy rubro-fuscis aut spadiceis ornata; ânfracUbus septem convexiusculiSj ultimo 2/5 longitudinis subœquante J basi obsolète angulato; apertura obliqua^ oblongo-ovatojintus concolore; peristo- mate albo^ acutOj iaargine dextro expanso^ co- lumellari subdilaiakit^'br éviter re(lexo^ perfora- tionem fere occultante* Beck, Ind*, p, 64, n® 19 (exclus, syn,)* Bulimus zébra, Spjx, Test. Bras*, p. 8, pl. 7, f. 5. Nec Muller, nec Olivier. 10 74 PÜLMONES SANS OPERCULE. Deshayes dans Lamarck, An. s, vert., 2® édit., t. 8, p. 242, no,46. Moricand , Mém. de Genève, t. 7, p. 432. Kuster dans Chemnitz, pl, 16, f. 16. Pfeiffer, viv.,\. 2, p. 107, n® 278. Reeve, Conch. icon., pi. 45, f. 284* Habite le Brésil, dans la province de Bahia. Jolie petite coquille voisine du Bulimus vimi- neus de M. Moricand , et qui ne manque pas non plus d*analogie avec le Bulimus Manoeli, précé- demment décrit. Description, Elle est allongée - conique , à spire longue et pointue , à laquelle on compte sept tours , médiocrement convexes , à suture simple et à peine déprimée. Le dernier tour est d’un cinquième environ plus court que la spire : il est subglobuleux , convexe à la base ; il est percé de ce côté d’une petite fente ombili- cale. Il est très obscurément anguleux à la cir- conférence. L’ouverture est d’une médiocre étendue : elle est oblique à l’axe longitudinal, de forme ovale-oblongue ; elle est brunâtre en dedans. Son péristome est blanc. Ce péristome , quoique mince, est renversé en dehors. La colu- melle est courte , dilatée à la base , et cette base se renverse en dehors en une lamelle qui cache la fente ombilicale. Cette coquille, mince, et cependant assez solide, est lisse, polie et bril- lante, Sur un fond d’un blanc jaunâtre plus ou moins foncé , se dessinent de belles flammules longitudinales, d’un beau brun sub transparent, plus ou moins larges selon les individus. Tantôt elles sont fort rapprochées et alors plus étroites, tantôt elles sont plus larges et plus écartées. Quelquefois elles sont simples; assez souvent elles se bifurquent vers leur extrémité supé- rieure , et, dans une belle variété, elles sont in- terrompues par une assez large zone blanche , transverse, située au-dessous de la circonférence du dernier tour. Les grands individus ont 28 millimètres de longueur et 14 de diamètre. LXXXVL BULIME INFUNDIBULIFORME. Bulimus umbilicarisj Soüieyet. (Pl. 445, f. 7-9.) B. testa umbilicatajovato-conica^albido-roseaj lœvigata; anfractibus septenis convexiusculis ; apertura ovato'oblongaj angustata; columella subrecta^ reflexiuscula; labro terni j subreflexo; umbilico magno^ cylindricOj usque ad apicem perspicuo. Souleyet, Rev.zooL, 1842, p. 102. Catlow, Conch, nom,, p, 161, n° 371. Philippi 5 Ahbild, conch,, pl. 3, f. 7. Pfeiffer, Monog, hélic. viv,, t. 2, p. 97, n® 247. Reeve, Conch, icon., pl. 66, f. 460. Habite la Bolivie, aux environs de Cobija. Petite coquille fort singulière, qui, par la forme de son ombilic, pourrait être comparée aux coquilles marines du genre Niso, Ce genre, comme on le sait, est caractérisé par un ombi- lic profond, circonscrit à la base du dernier tour par un angle aigu : il en est de même dans le Bulimus umbilicaris. Description, Cette petite coquille est ovale, co- nique; la spire est allongée, pointue, un peu convexe dans son profil : elle est formée de six tours et demi, peu convexes, étroits, réunis par une suture simple et superficielle. Le dernier tour est court : sa hauteur est à peu près des deux cinquièmes de la hauteur totale. Il est convexe , mais toute la base est occupée par l’ouverture d’un très grand ombilic circulaire pénétrant jus- qu’au sommet de la spire , et dans lequel on en aperçoit l’enroulement intérieur. Cet ombilic est circonscrit en dehors par un angle assez aigu. L’ouverture est très petite , régulièrement ellip- soïde , presque parallèle à Taxe longitudind; elle est très comprimée latéralement, et elle s’appuie sur l’avant-demier tour par son angle supérieur qui est fort étroit. Ses bords restent minces et tranchants : ils se renversent médio- crement avec l’âge , et forment un péristome continu, si ce n’est à l’angle supérieur où se trouve un bord gauche extrêmement court, ap- pliqué sur l’avant-dernier tour. Toute cette co- quille est lisse, marquée d’un petit nombre de stries d’accroissement : sa couleur est d’un blanc jaunâtre uniforme. Elle ne nous a offert jus- qu’ici aucune variété remarquable ; il se trouve seulement des individus un peu plus larges à la base. GENRE BULIME. 70 Cette coquille a 15 millimètres de longueur et 7 de diamètre. LXXXVII. BULIME ANGIOSTOME. Bulimus angiostomusj Wagner. (PI. 145, f. 3, 4.) B. testa rimatay ovato-conica^ tenuiy striata^ alba J strigis angustis ^ rufis y irregularibus signata; sptra conîca; anfractïbus septem pla- nulatisy uliimo spirani subœqmntey convexoy antice valde compressOy a pemltimo soluto; apertura angustissimay verticaliy Kneari; peri- slomate simpliciy breviter reflexOy marginibus parallelisy fere contiguisy callo jmctis, Wagner dans Spix, p. 14, pl. 13, f. h, PoTiEz et Michatjd, Gai,, t. 1, p. 132, pl. 12, f. 5, 6. Kuster , pl. àh , pl. 13 , f, 12 , 14, Bulimus capucira J Deshayes dansLAMARCK, An. s, 'Vert,, t. 8, p. 239, n° 39, Stonostoma capucira, Spix, Test, BrasiL,p\,l% , f. 4. Bulimus capucira, Beck, IncL, p, 64, n° 14. Pfeiffer, Monog, hélic, vw,^ t. 2, p. 97, no 246. Reeve, Conch, icon,, pl. 48, f. 312. Habite le Brésil, dans les montagnes de la Jacobine. Description. Coquille fort remarquable par la forme singulière de son ouverture. Elle est ovale-oblongue , à spire conique et pointue, com- posée de sept tours, à peine convexes, à suture simple et superficielle : ces tours sont étroits, et leur enroulement est d*une parfaite régularité. Le dernier est assez grand , ventru ; sa hauteur égale à peu près celle de la spire. Au moment de se terminer, au lieu de descendre au-des- sous de la circonférence, comme cela arrive dans d’autres espèces , il se relève , au contraire, et de cette manière l’extrémité supérieure du péristome se trouve plus rapprochée de la suture de l’avant-demier tour, La base est convexe ; on y voit une fente ombilicale , comprimée et en- tièrement fermée. L’ouverture est très allongée, fort étroite, comprimée latéralement, à bords simples et parfaitement parallèles. A son extré- mité supérieure cette ouverture s’appuie sur l’avant-demier tour dans un espace très court , sur lequel s’appuie un bord gauche peu épais : c’est le seul point où le péristome soit inter- rompu. Le péristome est blanc , mince , simple, médiocrement réfléchi en dehors. La surface extérieure semble lisse , mais vue sous un gros- sissement sufiBsant, on la trouve couverte de fines stries longitudinales assez régulières. La coloration est peu variable : sur un fond d’un beau blanc jaunâtre se dessinent d’étroites linéoles longitudinales , légèrement onduleuses, irrégulièrement distribuées, tantôt noirâtres, et plus souvent d’un brun plus pâle. La forme est légèrement variable. Il est des individus un peu plus ventrus ou un peu plus étroits que ne le sont ceux que l’on rencontre le plus ordinai- rement. Cette coquille a 25 millimètres de longueur et 11 millimètres de large ; les individus ventrus ont jusqu’à 13 millimètres de largeur. LXXXVIII. BULIME PÉRUVIEN. Bulimus PeruvianuSy Bruguière. (Pl. H4, f. 1-4.) B, testa ovato-oblongay terni y longitudina- liter rugosay griseo-fuscescente ; strigis ïongitu- dinalibus fuscis; ultimo anfractu spira longiorey rugosissimo ; labro acuto, Bulimus Peruçianus , Bruguière, Dict,, n° 37. Gray, Spic, zooL, p. 5, f. 4. Bulimus Grauesii, King, Zool, journ,, t. 5, p. 340, n® 291. Bulimus Gravesii, Sotverby , Conch, illustr,, Bu- limus, f. 12. Deshayes dans Lamarck, An, s, vert,, 2«éd., t. 8, p. 227, n® 13. D’Orbigny, Voy, en Amér,, p. 267. D’Obbigny, Synops,, p. 8. Catlow, Conch, nom,, p. 159, n° 278. Plectostylus , Beck, Ind,, p, 58, n® 3. Pfeiffer, Monog, hélic, viv,, t. 2, p. 166, n” 440. Reeve , Conch, icon,, pl. 17, f, 101. 76 PULMONÉS SANS OPERCULE. Habite le Pérou, la Conception, Valpa- raiso, etc. Très belle coquille , remarquable par le nombre considérable de ses variétés ; il faut en avoir un grand nombre d’individus sous les yeux pour se convaincre que des coquilles aussi diffé- rentes entre elles appartiennent cependant à un seul et même type. C’est principalement dans l’ouvei'ture que l’on en reti’ouve les caractères fondamentaux, et il faut le dire aussi, toutes ces coquilles, si diverses qu’elles soient, conservent un faciès qui leur est propre. Description. Cette coquille est ovale-oblongue, mince et assez fragile. Sa spire, convexe, courte, pointue au sommet, est formée de six tours dont l’accroissement est très rapide. Ces tours sont convexes; ils se joignent au moyen d’une suture déprimée , assez souvent crénelée. Le der- nier tour est ovale , très grand ; il est une fois et un tiers plus long que la spire. Convexe à la base, il est souvent imperforé; quelquefois il montre une perforation très petite à l’exti'émité de la columelle. L’ouverture est ovale-oblongue ; sa coloration intérieure est toujours conforme à celle du bord : son bord droit , mince et tran- chant , est à peine incliné su l’axe longitudinal. Il se joint à la columelle par une courbure assez large, à peu près demi-circulaire. La columelle est simple, étx'oite, filiforme, saillante, tordue sur elle-même , à peu près comme dans les lym- nées ; elle est presque toujours teinte d’une belle nuance pourprée, légèrement violacée. Une lame mince l’accompagne , se renverse au dehors , et se continue en un bord gauche incertain dans sa limite, et presque toujours teint delà même couleur que la columelle. La surface extérieure offre des accidents variables. Chez le plus grand nombre d’individus, cette surface est occupée par de nombreuses rides irrégulières, longitudi- nales, souvent brisées, quelquefois anastomo- sées. Chez d’autres individus, ces rides sont cou- pées transversalement par de gros sillons qui produisent des crénelures sur le bord droit en y aboutissant. Ces sillons sont plus proéminents sur la base du dernier tour que sur le reste de la surface. Quelquefois ils sont obsolètes, et ils s’effacent insensiblement. La coloration est elle- même très variable : nous avons des individus d’un fauve rougeâtre uniforme; d’autres qui. sur ce fond, sont irrégulièrement parsemés de petites linéoles longitudinales et tremblées. Dans une variété qui vient à la suite de celle-ci , les taches deviennent plus importantes , tout en res- tant sous la forme de linéoles; bientôt elles se détachent en larges fascies inégales d’un brun plus ou moins foncé , sur un fond tantôt blan- châtre, tantôt jaunâtre. Ces fascies, de continues qu’elles étaient, se brisent peu à peu, et l’on ar- rive ainsi à une variété dans laquelle on distingue assez facilement trois rangées transverses de grandes taches quadrangulaires. A l’égard de la forme, les variétés ne sontpas moinsnombreuses. Ces variétés peuvent se ranger en une seule série, commençant par des coquilles ovales et ven- trues, à spire courte, et se terminant par des individus étroits , allongés, à spire plus longue que le dernier tour. Ces derniers ont une ten- dance à devenir scalaroïdes. Les tours sont beau- coup plus convexes, les rides longitudinales sont moins régulières; l’ouverture elle-même a subi des changements dans ses proportions. Les individus ventrus ont 46 millimètres de longueur et 24 de large; les plus étroits ont 45 millimètres de longueur et 18 de large. Ces différences considérables dans les proportions de cette espèce prouvent une fois de plus com- bien sont vaines ces applications que l’on a ten- tées des mesures géométriques à la distinction des espèces. LXXXIX. BULIME DE DUFRESNE. Bulimus Dufresniij Leach. (PI. H3, f.1,2, 3.) B, testa ovatayoleaformi^imperforata^fuscaj îongitrorsum tenuiter striata/ anfracîibus qtii- nisj convexis^ ultirao fasciis luteis et fuscis cincto / apertura ampla^ subsemilunata ^ labro simplici. Leach, MiscelL zooL^ t. 2, p. 153 à 154, pL 120. Quoy et Gaimard, Fb/. de UAstr,, t, 2, p. 118, pl. 10, f. 1, 3. Fèrussac , Prod»t pL 48 , n® 330. Bowdich, Elem^ oj conclu,'^* 8, f. 21. Deshayes dans Lamargk, An, s. vert,, 2® édit., t. 8, p. 246, no 54. GENRE Catlow, Conch, nom,, p. 153, n° 112. Orthostyhis Diifresnii, Beck , Ind,, p. 50, n° 0. Pfeiffer, Monog, hélic, viv,, t. 2, p, 168, n° hhh, Reeve, Conch, icon,, pl. 37, f. 219. Habite Tîle de Van-Diémen. Description. Coquille ovale-oblongue, épaisse et solide , à spire assez allongée , convexe, obtuse au sommet; cinq tours aplatis, réunis par une suture bordée d’un petit bourrelet plissé. Le der- nier tour est assez grand , subcylindi'acé , con- vexe à la base et imperforé. L’ouverture est d’une médiocre étendue : elle est ovale, dilatée à la base , atténuée en arrière ; son bord , sans être renversé, n’est point tout à fait tranchant; il est obtus, et , vu de profil, il montre dans sa longueur une sinuosité convexe en avant, La co- lumelle est courte, assez fortement tordue sur elle-même. Un bord gauche, assez épais, s’en détache, et vient aboutir à l’extrémité supérieure de 1 ’ouverture. De grosses stries d’accroissement, mais presque effacées, parcourent la surface. De nombreuses ponctuations la couvrent, si ce n’est vers la base où elles disparaissent insensible- ment. La coloration de cette coquille est peu variable : elle est d’un brun marron uniforme. Le dernier tour porte une ceinture formée d’une fascie blanchâtre assez large, partagée en deux portions égales par une zone brune , étroite et très nette. L’ouverture est d’un brun pâle violacé à l’intérieur. On cite une variété toujours plus petite, plus étroite, subcylindracée. Les grands individus ont 37 millimètres de longueur et 20 de diamètre; la variété a 29 mil- limètres de longueur et 13 de diamètre. XC. BULIIME DE HOHENNACKER. Bulimus Hohennackerij Krynnicki. (PI. 157. f. 22, 23. — B. testa subperforala^ oblongo-conicaj solida^ ponderosaj ruditer et irregulariter striata^ alba/ spira conica ^ obtiisiuscula ; anfractibus octo convexisj uUinio 2/5 longitudinis subœguante^ basi rotimdato ; cohimella brevi^ strictiuscula; apertura subovali^ intus fnsea/ peristomate rectOy intus labîatOy margine columellari dilatato^ piano J magis minusve reflexo. BULIME. Tj Krynnicki, Bail, Mosc., t. 11, p. ix, Catlow, Conch, now.,p. 155, n° 16â. BuUmus xanthostomus , Hohennacker [olim). Hélix dealbata y Férussac ? Pfeiffer, Mon, héL 'vw,, l. 2, p. 223, n° 611. Reeve, Conck, icon,, pl, 61, f. 416. Habite le Levant, et principalement la Géorgie. Description. Cette coquille est des plus faciles à distinguer de ses congénères : elle est ovale- oblongue, à spire allongée- conique , à peine convexe ; les tours qui la composent sont au nombre de huit : ils sont aplatis, conjoints ; leur suture estsimple et superficielle. Le dernier tour est ovalaire , atténué en avant; il est plus court que la spire ; convexe à la base , il montre de ce côté une fente ombilicale oblongue et fort éti'oite. L’ouverture est médiocre, ovalaire, atténuée au sommet; son péristome est simple, jamais ren- versé en dehors , mais il est obtus à cause de son épaisseur. Il se joint à la columelle en formant avec elle un angle presque droit. Cette columelle est fort courte , dilatée à la base , un peu arquée dans sa longueur. Elle donne naissance à une lame extérieure, fortement renversée en dehors , convexe de ce côté , et dont le bord tombe per- pendiculairement le long de la fente ombilicale. Toute cette coquille est épaisse, solide et pesante. Sa surface porte des stries d’accroissement très irrégulières, quelquefois fort grosses. Les quatre ou cinq premiers tours sont sculptés , non seulement par des stries longitudinales , mais encore par des stries transverses inégalement distantes ; par leur entrecroisement, la surface est rendue granuleuse, ou couverte de très petits parallélogrammes très rapprochés et disposés en séries transverses. Toute cette coquille est d’un blanc pur, tandis que son ouverture est d’un brun noir à l’intérieur. Cette couleur se montre également sur la columelle et dans toute l’étendue du bord gauche. Cette coquille a 28 millimètres de large et 12 de diamètre. XCI. BULIME BLANCHATRE. Bulimus candidusj Deshayes. (Pî. 150, f. 15, 16.) B, testa rimataj ventricoso-conicaj ienui^ sor- 78 PÜLMONES SANS OPERCULE. dide albido-fulvescente^ oblique (in anfractu ul~ timo arcuatim) costulalo-striata ; spira laie conicUy acuta/ anfractibus 8 planis^ penul- timo convexiusculOjuUimo spira paulo breviore; columella superne profunde et valide plicato- dentata; apertura semi-ovali / peristomate sim- plicij late expanso ^ fulvo-labiato y marginibus approximatis. Beck, Ind., p. 68, n** 3 [excL s/n,), Pfeiffbr, S/mb,, t, 2, p. 45. Kuster {Icon. CflEMNiTz) , pl. 15, f. 6, 7. Rester, pl. 18, f. 3,4. Chemnitz, t. 9, part. 2, p. 165, pl. 135, f. 1231. Lamarck, jén, s, 'vert., t. 4, p. 106, édit. Des- HAYES, t. 8, p. 171. Delessert , Rec. de coq., pl. 27, f, 10. Recluz, Reçue zooL, 1843, p. 4# Guérin, Mag. de zooh, 1843, pl. 75. Bulimus Forskalii, Pfeiffer, Monog. hélic. 'viç,, t. 2, p. 63, n° 160. Bulimus Forskalii, Reeve, Conch, icon,, pl. 61, f. 419. Habite Pile de Socotora; il se trouverait éga- lement en Arabie , d’après les indications de la collection du Muséum. Cette coquille, connue de Chemnitz, a été confondue par lui avec V Hélix sulcata de Müller, qui est un véritable Pupa. Lamarck, ne Payant pas reconnue , Pa inscrite parmi les Pupa sous le nom de candida. Il aurait été difficile de retrou- ver là l’espèce de Chemnitz, Lamarck n’ayant ajouté aucune synonymie à sa phrase caracté- ristique. C’est à l’ouvrage de M. Benjamin De- lessert que les conchyliologues doivent la recti- fication de l’espèce de Lamarck, non seulement dans sa synonymie , mais encore dans la nature du genre où elle doit se trouver. M. Kûster, dans sa nouvelle édition de Chemnitz, a donné encore un autre nom à Pfespèce , celui de Bulimus ara- tus; enfin M. Beck, dans le désir, sans doute, de mettre un terme à la confusion synonymique, avait proposé avant M. Küster, une troisième dénomination, celle de Bulimus Forskalii, que M, Pfeiffer a eu tort, selon nous, de préférer à celle de Lamarck. L’espèce ne pouvant conser- ver le nom de sulcata , elle doit prendre celui de candida , d’après les lois de la priorité , car le nom inscrit dans V Histoire des animaux sans 'vei'tèbres est antérieur d’une quinzaine d’an- nées à celui de M. Beck; nous proposons, en conséquence, de rétablir l’espèce sous le nom de Bulimus candidus. Cette coquille appartient bien réellement au genre Bulime, elle a cepen- dant quelques uns des caractères du genre P«/?a; mais ceci ne doit pas surprendre l’observateur attentif qui, ayant eu occasion d’examiner un grand nombre de coquilles terrestres , s’est con- vaincu combien il est difficile de limiter nette- ment les genres dans la grande série des mollus- ques pulmonés terrestres. Description. Cette coquille est ovale-ven- true, à spire conique et pointue. Cette spire est convexe comme celle des Pupa; elle compte huit tours étroits, aplatis ou à peine con- vexes , à suture simple et superficielle. Leur ac- croissement est très lent. Le dernier tour est subglobuleux, convexe : sa hauteur est à peu près égale à celle de la spire ; sa base est percée d’une fente ombilicale peu profonde. L’ouver- ture est à peine oblique; elle est ovale-oblon- gue. Son péristome, simple, mince et tranchant, est fortement renversé en dehors ; il se continue avec une columelle courte , très élargie à la base, et portant en dedans un gros pli oblique; en se renversant en dehors, le bord de la columelle cache en partie la fente ombilicale. Toute la surface externe est couverte de fins sillons longi- tudinaux obliques réguliers , faiblement ondu- leux dans leur longueur sur le dernier tour. Si l’on examine à la loupe ces sillons, on en trouve les intervalles irrégulièrement striés transversa- lement. Toute cette coquille est mince , demi- transparente, d’un blanc légèrement fauve ou rougeâtre. Le pourtour intérieur du péristome est d’un brun rougeâtre assez intense. Les grands individus de cette espèce ont 30 millimètres de longueur et 14 de diamètre. XCII. BULIME OBTUS. Bulimus obtususy Draparnaüd. (Pl. 109, f. 4.) B. testa subimperforatUy cylindrica j obtusis- simay striatuluy cœsio-albiday glabriusculuy mh‘- dula; anfractibus convexiSy uUimo 1/3 longitu- dinis œquante; columella brevi y recta; apertura GENRE Imato-ovali ; peristomate intus sublabiato, recto ^ vix expansiusculo j margine dextro arcuato j co- lumellari brevissime reflexoj rimam punctifor- mem formante. Pupa obtusa^ Drap Arnaud , Hist.^ p. 63, pl. 3, f. Ixh. ItL, C. Pfeiffer, anord., t. 3, p. 36, pl. 7, f. 2. Id., Wagner dans Chemnitz, t. 12, p. 169, pl. 235, f.4115. /rf., Deshayes, EncycL méth.^ t. 2 , p. 402, n° 4. Id., Rossmaesslbr , t. 5, p. 19, f. 337. Pupa germanica, Lamarck, An. s, 'vert., t. 6, p. 108. Id., Deshayes dans Lamarck, An. s. vert,, 2® édit., t. 8, p. 174. Id., Blainvillh, Dicû. sc. nat., t. 28, p. 93. Hélix obtusa^ Férüssac, Prod., p. 329. Cylindricus obtusus , Fitzing , Syst. verz., p. 107. MastusP obtusus , Beck, Ind., p. 73, n° 10. Pfeiffer, Symb.^ t. 1, p. 84; t. 2, p, 119. Kuster dans Chemnitz, pl. 16, f. 9, 10. Pfeiffer, Monog. hélic. 'viv., t. 2 , p, 163, n" 429. Reeve, Conch. icon., pl. 79, fig, 583. Habite les Alpes de FAutriche, la Dalma- tie , etc. Draparnaud, trompé sans doute par de fausses indications , a cru cette espèce propre au sol de la France; cependant jusqu’ici elle ne s’y est jamais rencontrée , les recherches les plus assi- dues sont restées infructueuses. Nous avons déjà rapporté au genre Bulime une espèce dont la forme se rapproche de celle des Pupa. Celle- ci a bien plus d’analogie encore avec ce dernier genre ; aussi presque tous les auteurs ont suivi l’exemple de Drapai'naud. Cependant cette co- quille n’a ni plis ni dents à l’ouverture, et de plus cette ouverture est oblongue, comme dans les Bulimes, et non arrondie comme dans les Pupa : elle convient donc mieux au premier genre qu’au second. Description. Cette coquille est allongée -cy- lindrique, très obtuse au sommet. Sa spire est formée de sept à huit tours convexes, étroits , réunis par une suture simple et déprimée. Le dernier tour est court; il forme à peine le tiers de la longueur totale. Il est convexe à la BULIME. 79 base, et percé d’un trou ombilical très petit, dfe la grandeur d’une piqûre d’épingle. L’ouverture est petite , ovale-oblongue , blanche ; son pé- rislome, assez épais, est faiblement renversé en dehors. La columelle est courte , un peu tordue à la base ; elle se renverse en dehors , et descend sous forme d’un bord gauche , mince et assez large. Toute la surface présente des stries irré- gulières d’accroissement qui, assez souvent, forment des crénelures irrégulières sur le bord delà suture. La couleur est peu variable ; elle est d’un blanc bleuâtre ou brunâtre, passant à un brun plus intense vers le sommet. Cette petite coquille a 12 ou 13 millimètres de longueur et près de 5 millimètres de dia- mètre. XCIII. BULIME RADIÉ. Bulimus détritus y Muller. 2 (PI. iyf, f. 4 à 8.) B. testa rimato-perforata^ oblongo-conicaj striata^ soliduJa^ alba^ unicolore et fusco aut griseo varie radiata; spira comca^ obtusa; an- fractibus septem convexiusculisj ultimo spira breviori; apertura acute ovalij intuspallide fus- cescenti; peristomate recto j aïbo sublabiato; margine columellari dilatatOj reflexo. Bulimus radiatus, Bruguière, Encycl. méth.^ p. 312, no 25? Gualtieri, Index test., t. 5, f. 5. Sera, Mus.^ 3, t. 9, f. 37, Chemnitz , t. 9, p. 134, n° 1225, f. c, d. Lister, Conch., t. 8, f, 2. Berlin Mag., t. 3, p. 128, n° 29, pl. 5, f. 51, 53. Muller, p. 101, n" 300. ScHROETER, Erd., t. 1, f. 1, p. 127. Gmelin, p. 3660, n® 139. Hélix sepium, Gmelin, p. 3654, n® 200; Leucozo- nas (sec. Lamarck), Buccinum, et p. 3489, 78. Gaertner, p. 23. Bulimus radiatus^ Sturm, 1. 13, p. 6. Cochlogena radiata^ F^rüssag , Prod., p, 57, no 392. Lamarck, 'Z/e/’^.jt. 6, 2e part., p. 122, n®20. Klees, p. 19, n° 1. Bulimus sepium, Hartman, ISeuealpina, p. 223, n^ 39. 8o PULMONES SANS OPERCULE. Bulimus radiatus ^ Draparnaud, p. 73, pl. A, f. 21 , et Tab. des moll,^ p. 65 , n° 3. Pfriffer, t. 1, p. 49, t. 3, f. 4, 6. Rossmaessler , Icorin suswass^ MolL, p. 86, pl. 2, f. 42, et p. 86, pl. 47, f. 390, 391. Mighaüd, Coq,d^Alg,f p. 8, n® 2, f. 24. Dillwyn, Cflf., t. 2, p. 957, n° 158. Bulimus r adiat us i Buff,j MolL^ t. 5,p. 338, n" 4. BowDicn, Elem* of coticlu, pl. 6, f. 27. Rickx, Sjn, molL Brab,^ p. 35, n° 38. Desiuyes, Expéd, de Morée^ ZooL^ p. 164, n* 249. Boüileet, Cat> des molL de VAuu*, p. 46, n*’ 1, Iwssiles ^ p. 206. Bulimus radiaius .Ds.svLkXïLS dans Lamarck , An, s, vert, y 2® édit., t. 8 , p. 230, n° 20. ScHOLTZ, Schels,. MolLy^, 48. Gray , lAun,, p. 12, f. 2. Rester, pl. 17, f. 13 , 18. Bulimus radiaius, C. Pfeiffer, S/st. anord,, t. 1, p. 49, pl. 3, f. 4, 6. Bulimus radiatus^ Blaikville, Malac., p. 455, pl. 38, f. 3. Id,, Charpentier, Cat,y p.l4. Id,y Cantraine, Malac, med., p. 136. Stüder, Syst, verg,, f. 18. Bulimus radiatus , Risso, Hist. nat. de V Europe méridionale y t. 4 , p. 78 , n® 177. Bulimus détritus y Begk, Ind,y p. 72, n® 52. Zebrina radiata y IIeld , Isis y 1837, p. 917, Cateow, Conclu nom, y pl. 153, n® 105. Bulimus luteusy Ziegler {Test, Anton). Pfeiffer, Monog, hél, -viu,, t. 2, p. 222, n° 610. Reeve, Conclu icon.y pl, 59, f. 399. Habite presque toute l’Europe centrale. Nous ignorons pourquoi Bruguière, dans V En- cyclopédie, a changé la dénomination spéci- fique de cette coquille, tout en reconnaissant cependant l’identité de son espèce avec celle de Müller. La plupart des naturalistes ont conservé le nom à" Hélix detritay tandis que d’autres ont préféré celui de Bulimus radiatus proposé par Bruguière et adopté par Drapar- naud. Aujourd’hui la nomenclature est inva- riablement fixée pour cette espèce : elle est ac- tuellement inscrite dans tous les ouvrages sous le nom de Bulimus détritus. Variable dans sa co- loration de même que dans sa forme, on a fait de ses modifications principales des espèces distinctes. M. Peiffer, en les rejetant, les a ras- semblées à litre de variétés. Description. Cette coquille, très commune, est d’un médiocre volume; elle est assez épaisse et solide , ovale-oblongue. La spire , un peu con- vexe dans son contour, est obtuse au sommet : on y compte six tours et demi. Ils sont étroits , médiocrement convexes , réunis par une suture simple et superficielle : le dernier est oblong, un peu atténué en avant; sa longueur est un peu moindre que celle de la spire. Convexe à la base, il est percé d’un très petit ombilic, pres- que entièrement recouvert par le bord gauche de la columelle. L’ouverture est médiocre ; elle n’est point oblique : sa forme est ovalaire; jau- nâtre en dedans, elle est blanche sur la circon- férence. Le péristome est mince, obtus, un peu épaissi en dedans, mais point renversé en de- hors. La columelle est courte , élargie à la base ; elle se renverse fortement en dehors , et se con- tourne quelquefois sur elle-même , de manière à simuler un pli obsolète. La coloration de cette coquille est assez variable. Il existe des individus bien frais, d’un blanc crétacé presque uniforme ; on y aperçoit quelques vestiges de flammules d’un fauve roussâtre extrêmement pâle. Peu à peu ces flammules deviennent plus nombreuses et se colorent davantage ; et , lorsqu’elles occu- pent à peu près la moitié de la surface, la co- quille présente son tjpe le plus normal. Mais bientôt les flammules fauves deviennent un peu plus brunâtres ; elles augmentent un peu de lar- geur jusqu’au moment où le fond blanc primitif a disparu. Alors on a une variété fort remar- quable, découverte en Auvergne par M, Bouillet : elle est d’une couleur uniforme, d’un fauve un peu brunâtre. Relativement à la forme, les va- riétés ne sont pas très nombreuses : on trouve des individus plus ou moins grands. Férussac, en ayant eu de très grands sous les yeux , les a pris pour le Bulimus dealbatus de Say. Mais il est facile de reconnaître l’erreur de ce natu- raliste. Il y a des individus qui restent toujours très petits, ’ comme ceux d’Angleterre, par exemple ; ce pourrait être le Bulimus abbreuiatus de Jan. Entre ces deux extrémités de la série se trouvent tous les intermédiaires. M. Cantraine , ayant trouvé une variété un peu plus étroite aux GENRE BULIME, 8i environs de Trieste , a cru retrouver en elle le Bulimus /asciolatus , d’Olivier; mais, ainsi que l’observe judicieusement M. Pfeiffer, les deux espèces restent parfaitement distinctes. Les indi- vidus de Trieste appartiennent encore au Buli- mus détritus, de Müller. Les grands individus ont 28 millimètres de longueur et 12 de diamètre à la base; les petits ont 17 millimètres de longueur et 8 de dia- mètre. XCIV. BULIME FASCIOLÉ, Bulimus fasciolatusj Olivier. (PI. 142, f. 1-3.) B, testa oblonga^ striatulaj solidula^ nitida^ albidajStrigis corneo-fuscis ornata; spiraturrito- conicaj apice obtusajcornea; anfractibus septem planiusculisyultimo 1/3 longitudinissubœqucmte^ basi altenuatOj subperforato ; columella brevi, subrecta; apertura ovali^ tntiis nigricantifusca; peristojnate simpKcij albo ; margine dextro vix expansiusculoy cohimeUari breviter reflexoj ap- pressoy perforationem fere tegente. Olivier, Fb/. Leu., p. 416, pl. 17, f. 5. Gatlow, Conck, nomencl,, p, 154, n° 120. Roth, Dissert,, p. 18. PoTiEZ et Michaud, Gai., t. 1, p. 140, pl. 14, f. 15, 16? Khster, Monogr,, pl. 17, f. 11, 12. Pupa fasciolata, Lamarck, yin. s. vert., t. 6, p. 107. Blainville , Dict. sc. nat., t. 28, p. 93. Deshayes dans Lamarck, j4n. s. vert,, t. 8, p. 173, n° 8. Brephulus Jasciolatus , Beck, /« n° 405. Reeve, Conch» icon,, pl. 68, f. 482. Habite la Bolivie. Cette coquille est réellement un Bulime et non une Agathine , comme Ta cru iVï. d’Orbi- gny dans son J^oyage en Amérique, M. Pfeiffer qui, sans Tavoirvue, avait soupçonné Terreur du voyageur que nous venons de citer, place avec raison cette coquille dans le genre auquel elle appartient. Description. Ce petit Bulime a beaucoup de rapports avec quelques Agathines , telles que VAchaiina octona, par exemple; il est allongé, turriculé, très étroit, aspire conoide et pointue au sommet. On y compte neuf tours, étroits, peu convexes , d’une parfaite régularité , à su- ture simple et superficielle. Le dernier tour est court, subglobuleux : sa hauteur égale le quart à peu près de la longueur de la spire. Il est con- vexe , surtout à la base , et il ne présente de ce côté aucune trace de fente ombilicale. L’ouver- ture est ovale-oblongue , subquadrangulaire ; son bord est toujours mince et tranchant. La co- lumelle est assez longue, très mince et faible- ment tordue sur elle-même ; elle ne présente au sommet aucune trace de la troncature des Aga- thines. Elle se joint au bord droit en formant avec lui une petite courbure demi-circulaire. Toute la coquille est lisse, polie , brillante; elle est d’un jaune verdâtre , très mince et transpa- rente. Les grands individus ont 19 millimètres de longueur et 5 de diamètre. CXXXÏX. BULIME CALÉDONIEN. Bulimus CaledonicuSj Petit ^ (PI. 138, f. 3, 4.) B. testa imperforataj ovato-acutaj crassaj ponderosa^ sub epidermide olivaceo-rufescente ^ longitudinaliter striata j lineis elevatis SMÔdecws- sata/ spira comcaj acuta; anfractibus cow- vexiuscuKsy uliimo spiram paulo superantej postice gibboso; apertura irregularij oblonga^ angustay intus aurantia ; peristomate alboj in- crassatOjfion reflexo; marginibus callo crasso ^ BULIME. 117 nitido^ unidentato junctisj dextro superne si- nuoso y columellari dente lato verticali munito. Petit, Reu, zooL, 1845, p. 53. Kuster, pl. 16, f. 14 , 15. Pfeiffer, Monog, helic, t. 2 , p. 140, n® 361. Reeve, Conclu icon,^ p. 25, f. 163. Habite la Nouvelle-Calédonie. Le Bulimus calédoniens est une des espèces les plus remarquables du genre. Lamarck l’aurait compris, sans le moindre doute, au nombre de ses Auricules. Il a beaucoup d’analogie avec le Bulimus fibratus de Martyn, nommé Hélix auris bovina par Férussac; mais il en diffère constamment par des caractères qui lui sont propres. Description. Cette coquille est ovale-ventrue. Sa spire, d’une médiocre longueur, est convexe dans son contour, pointue au sommet. Elle compte six tours à peine convexes , à suture simple et superficielle : ces tours s’élargissent rapidement. Le dernier est très grand; il est ovale-oblong : sa longueur dépasse celle de la spire d’un tiers environ. Il forme à gauche une gibbosité assez considérable qui est encore aug- mentée par une déviation notable de l’ouver- ture. La base est convexe, proéminente, sans aucune trace de perforation ombilicale. L’ou- verture est des plus singulières : elle est auri- culiforme , d’un beau brun rouge très intense à l’intérieur. Son péristome est d’un blanc jau- nâtre; il s’épaissit considérablement avec Page, et, à mesure que cet épaississement se produit, l’ouverture se contracte et se rétrécit dans ses diamètres. Dans son ensemble , cette ouverture est allongée , étroite; ses bords sont presque pa- rallèles. Un peu au-dessous de son point d’inser- tion sur Tavant-dernier tour, le boi*d droit pré- sente en dedans une large échancrure triangu- laire , à la suite de laquelle il se dirige en avant en s’élargissant sensiblement : il se recourbe en demi-cercle pour se joindre à une columelle â la base de laquelle se trouve une échancrure étroite et assez profonde. Bientôt, au-dessous de cette échancrure, s’élève sur le milieu du bord gauche , et tout à fait en dedans de l’ouver- ture , une grande dent conique , dont le sommet correspond à la limite antérieure de Téchan- PULMONÉS SANS OPERCULE. ii8 crure du péristome dont nous avons parlé pré- cédemment. Un bord gauche , large , très épais, s’étale sur ravant-dernier tour, cache la région ombilicale, et se continue avec la surface exté- rieure du bord columellaire. La sux'face exté- rieure de cette coquille est irrégulièrement sculptée par des lignes obliques , sub transverses, irrégulières , quelquefois anastomosées entre elles. La coloration est peu variable. La coquille est d’une couleur presque uniforme , d’un fauve rougeâtre ou verdâtre , interrompue par quel- ques fascies irrégulières et longitudinales d’un brun rouge un peu plus foncé. Cette belle et rare coquille a 70 millimètres de longueur et 34 de diamètre. CXL. BULIME FIBREUX. Bulimus fibratus^ Martyn. (PI. 159, f. 1 à 5.) B. testa imperforata^ oblongo-conicaj rugoso- striata^ponderosay castanea^ saturatius radiata; spira contca^ acuta^ apice albida; anfractibus 7-8 planiuscuïisj ultimo spiram subœquante/ columella valide et oblique uniplicata; apertura oblongo-ovalij intus aurantiaca; peristomate subrecto J incrassato^ fulvido-albo ; marginïbus callo crassoj nitido^ aurantiaco (in adultis me- dio tuberculum prominens formante) junctis^ dextro strictiusculoj columellari dilatato, ad- nato . Limax Jibratus^ Martyn, Unwers, conchoL^ pl. 25. Limax Jibratiis, Martini dans Chemnitz, BibL conch.^ t. 2, p. 21 , pl. 7, f. 3. Hélix Midœ^ Chemnitz, t. 9, p. 2, p. 42, pl, 121, f. 1039,1040. Foluta auris Malchi j3 , Gmelin , p. 3437 , n^ 11. Voluta australis y Dillwyn, Descrip. cat.y t. 1, p. 500, n^S. Bulimus bovinuSy Bruguière, EncycL méthod., Hist, des vers y t. 1 , p, 345, n® 80. Bulimus bouinus , Kuster , p. 18 , pl. 4 . L 5 , 6, Bulimus bootis y Menke , Sfn,y 2® édit,, p. 86. Bulimus fibratus, Gray, Dieffenback TravelsyX, 1, p. 247. Bulimus jibraluSy Gray, Berne zoohy 1844, p. 375. Hélix auris bobina (coc/ilogena) y FéRUSSAC, Prod. p. 447. Auricula aurantiaca y Schumacker, p, 228. Auricula bomnay Lamarck , p. 139, n® 7, édit. Deshayes, p. 328. Auricula bobina y Jay, CataL, 1839, p. 58. Pupa auris bonnuy Gray, Ann. of. PhiL, new ser. 9, p, 413. Plaeostylus bootis , Beck, Ind.y p. 57, n° 1. Pfeiffer, Monog. helic. t. 2, p. 139, n® 359. Bulimus auris boçinus, Reeve, Conch. icon.y pl. 30, f. 185. Habite la Nouvelle-Calédonie, les îles des Amis. Il était nécessaire de restituer à cette espèce le premier nom qu’elle a reçu; la plupart des conchyliologues ont négligé les noms imposés par Martyn aux espèces qu’il a figurées dans son magnifique ouvrage. Reprises successivement par Gmelin , par Bruguière , et par d’autres au- teurs , presque toutes avaient perdu leur droit de priorité ; il est donc de toute justice de le leur rendre. Cette coquille , très rare autrefois dans les collections, a été considérée par Chemnitz comme une variété du Foluta auris Midœ y qui est une véritable Auricule. Gmelin. au contraire, l’a considérée comme une variété du Foluta au- ris Malchi. En l’entraînant dans le genre Bulime, Bruguière laissa l’espèce parmi les Auricules qui , comme on le sait , faisaient partie de ce genre pour le savant auteur de VHist. nat. des vers de V Encyclopédie. Bruguière lui imposa un nom nouveau qui, adopté par Lamarck, a longtemps prévalu dans la nomenclature. Enfin, M, Pfeiffer, en revenant au premier nom donné, celui de Martyn, a fixé définitivement la déno- mination de l’espèce ; ceux qui ont précédé ren- trent dans la synonymie. Description. Le Bulimus fibratus est une assez grande coquille, ovale-oblongue , assez étroite , à spire allongée , conique , un peu convexe et obtuse au sommet. Elle est épaisse et pesante; ses tours sont au nombre de sept ou huit. Ils sont médiocrement convexes : leur accroisse- ment est assez rapide. Le dernier est ovale- oblong : sa hauteur dépasse toujours celle de la longueur de la spire. 11 est convexe à la base , et ne présente aucune trace deperforationombili- GENRE cale. L*ouverture est ovale-oblongue , assez étroite , d’un beau jaune orangé à l’intérieur ; le péristome est quelquefois peint de la même couleur, mais d’une nuance pâle. Cette ouver- ture est perpendiculaire; le péristome qui la borde prend une grande épaisseur avec l’âge ; il se renverse médiocrement en dehors, et il s’épaissit en dedans d’une manière notable. Dans les vieux individus , cet épaississement in- térieur s’augmente beaucoup vers le milieu de la longueur du bord droit , ce qui lui donne de la ressemblance avec celui des colombelles. La columelle est assez aUongée ; elle est épaisse , dilatée à la base, et elle porte sur ce point un très gros pli tordu sur lui-même. Ce pli , peu considérable sur une coquille jeune, devient plus proéminent à mesure que l’animal vieillit : il y a à cet égard concordance entre le dévelop- pement du pli columellaire et celui du bord droit. Le bord externe de la columelle se ren- verse faiblement en dehors ; il remplit complè- tement la fente ombilicale , et il s’épaissit autant que le bord, droit Un bord gauche, épais et saillant, complète le péristome ; sur le milieu de sa longueur, et en dedans de la coquille s’élève un pli assez gros, conique, étroit , situé à égale distance de la columelle et de l’extrémité supé- rieure du bord droit. La surface extérieure de cette coquille est couverte de grosses stries lon- gitudinales d’accroissement : elles sont peu ré- gulières, mais elles se montrent constamment chez tous les individus. La coloration est peu va- riable : elle consiste en un épiderme d’un brun roux, quelquefois un peu verdâtre, recouvrant un test d’un blanc roussâtre peu foncé. M. Lesson, dans la Zoologie du Voyage de la Coquille^ a fait connaître une coquille de la Nouvelle-Zélande qui a les plus grands rap- ports avec celle que npus venons de décrire ; il lui a donné le nom de Bhlimus Shongi, Elle pourrait être considérée comme une variété du fibratus : elle en a presque tous les caractères. Cependant, il faut le dire, elle conserve aussi quelques différences qui lui sont propres, et que nous retrouvons constamment dans tous les in- dividus que nous avons eu occasion d’examiner, Férussac a rapporté au fibratus une coquille dont le pli columellaire est à peine saillant, et qui est dépourvue de cette dent saillante sur le bord gauche. Le Bulimus Shongi offre exactement BULIME. 119 les mêmes caractères, mais sa surface n'est point striée longitudinalement, La coquille est souvent ventrue : quelquefois elle est fasciée transversa- lement vers le dernier tour, et enfin la suture est toujours accompagnée d’une fascie blanche. Peut-être retrouvera-t-on plus tard des variétés intermédiaires qui permettront de réunir deux espèces qui paraissent suffisamment distinctes. Les grands individus du Bulimus fibratus ont jusqu’à 75 millimètres de longueur et 53 de large. CXLI. BULIME PANTAGRUEL. Bulimus pantagruelims , Moricand . (PI. 162, f. 1 à 6.) B, testa perforata^ fusiformij apice acutUy longitudinaliter rugosa^ lineis spiraKbus minutis- simis obsolète decussata^ cinereay fusco^varie- gala; spira turrüaj anfractibus decem con- vexiusculis j ultimo spira breviori; apertura oblonguj coarctaia; peristomate latissime re- flexo^ intus carneo ; marginibus approximaiisj dextro denticulis aliqtiot et dentibus tribus majo^ ribusj lamelliformibus^ columellari secundo ^ su- pero validissimOj infero minore^ muniiis; dente uno brevij linguœformi^ intrante in pariete aper^ turali. Hélix pantagruelina, Moricand, Gew., t. 6, part. 2, p. 5à2, pi. 1, f. 7; t. 7, p. MO, t. 8, part. 1, p. 142 , pl, 3 , f. 5 [cum animaL), Scarabus labrosus, Menke, Syn,^ 2® édk., p, 130. Bulimus pantagriielinus, Lamarck, édit. Deshayes, p. 255 , n® 72. Var, p.) Minory peristomate albo. Odontostomus leucotrema^ Beck, Ind,, p, 54, n** 6. Pfeiffer, Monog. helic. uio., t. 2, p. 83, n** 212. Menke, Zeitsch.für Malac», 1845, p. 32. Habite le Brésil. Voici une coquille très singulière qui a vive- ment intéressé les conchyliologues lorsqu’elle a commencé à se répandre dans les collections. Rapportée du Brésil pour la première fois , à ce 120 PULMONES SANS OPERCULE. qu*il paraît, par le prince Maximilien, M. Menke la prit pour un scarabe, et la rangea dans la famille des Auricules. Cette opinion , d’après M. Menke 5 aurait été partagée par Férussac; mais M. Moricand , en la publiant dans les Mé~ moires de Genève, et en lui imposant le nom qu’elle a dû conserver, la place parmi les Co- chlodinesàQ Férussac, genre qui correspond aux Clausilies de Draparnaud. Un examen attentif de cette curieuse coquille nous a fait rejeter les opinions de nos devanciers, et nous avons pro- posé de l’admettre parmi les Bulimes; notre opinion, depuis, a été généralement reçue. M. Pfeiffer en l’adoptant lui a donné le poids de son autorité. Description. Cette coquille est allongée sub- fusiforme, étroite, à spire longue et conique, obtuse au sommet. Cette spire compte huit tours à peine convexes ; ils s’élargissent assez rapide- ment, et leur suture superficielle est tantôt simple, tantôt crénelée irrégulièrement, quel- quefois bordée d’un bourrelet marginal. Le der- nier tour est assez grand ; sa hauteur égale à peu près la longueur de la spire. Il est ovale-oblong, atténué en avant , et percé à la base d’une fente ombilicale assez large et peu profonde. Le pour- tour extérieur de l’ouverture est régulièrement ovalaire , et les dimensions de ce pourtour sont considérables relativement au diamètre inté- rieur, Le péristome , en effet , est extrêmement large , fortement renversé en dehors en pavillon de trompette ; par suite de ce renversement , sa face supérieure est creusée en gouttière. Les deux parties du péristome sont presque égales, et à peu près parallèles. Un bord gauche, épais et calleux, mais fort court, les réunit à la base et complète le pourtour extérieur de l’ouverture. L’ouverture est très grimaçante ; elle porte à l’in- térieur un grand nombre de dents et de plis extrêmement variables quant au nombre et à leur disposition ; cependant il y en a plusieurs qui ont une constance plus grande que les au- tres. Nous avons un individu, jeune à la vérité, chez lequel cependant le péristome est complet et renversé, et dans l’intérieur duquel il n’existe encore ni dent ni pli , si ce n’est un pli colu- mellaire qui parait exister à tous les âges. Chez un autre individu un peu plus âgé, le bord droit présente deux rudiments de dents obliques , et sur le milieu du bord gauche s’élève une dent lamelleuse comprimée. A ces premiers rudi- ments s’en ajoute un troisième au sommet de la columelle, et la columelle elle-même se charge d’un tubercule bifide. En vieillissant encore, on voit s’ajouter une troisième dent au bord droit; bientôt une quatrième apparaît, et celle de la columelle, d’abord simple , s’allonge le long du bord , et se divise en trois ou quatre petites dents inégales. Les dents du bord droit s’élargissent, finissent par se souder entre elles pour la plu- part, et envahissent peu à peu presque toute la longueur du bord droit; elles prennent des sail- lies diverses, et leur nombre n’a aucune con- stance, quel que soit l’âge des individus. Mais ce que l’on retrouve invariablement chez tous les individus , c’est la grosse callosité bifide de la columelle , ainsi que le pli conique et sublamel- leux qui partage le bord gauche en deux parties égales. Le péristome et ses divers accidents sont tantôt d’un rose vineux pâle, tantôt d’un rouge orangé très pâle, accompagné à l’intérieur d’une zone violacée livide. La surface extérieure est ir- réguhèrement plissée , et porte des empreintes irrégulières, allongées, comparables à celles du Bulimus exesus, La surface présente aussi, sur- tout sur le dernier tour, des stries transverses excessivement fines , légèrement saillantes à la surface. La coloration est peu variable : la co- quille est d’un rouge vineux pâle , et les impres- sions dont nous avons parlé s’y dessinent dans une nuance un peu plus foncée. Il y a des indi- vidus d’un beau blanc grisâtre, parsemés de points brunâtres subtransparents. Les grands individus de cette belle espèce ont 70 millimètres de longueur et 25 de diamètre. CXLIL BULIME RONGÉ. Bulimus exesusj Spix. (PI. B. testa rimata^ solidiusculaj rugoso-malleata^ cinerea; anfractibus convexiusculisj summis lœ- vigatis^ uUimo 3/7 longitudinis œquantej basi antice compressa; lamella secunda intrante in pariete aperiurali; apertura coarctata^ oblonga^ carneo et nigro variegata; peristomate laie ex~ panso; marginibus fere contiguis^ callo junctis^ dextro intus bilamellato^ sinistro valde dilatato, libero. GENRE BULIME. 121 Clausilia exesa , Spix, Tesu Bras.^ pl. 14 » f« !• Clausilia exesa ^ Dbshayes dans Lamarck, s* vert. y t. 8, p. 215 , n® â9, Pupa exesa, Wagner dans Spix, p. 19. Pupa ringens, Jay, CataL, 1836 , pl. 1, f. 1. Hélix exeso , Moricand, Gen., t. 7, p. 441; t. 8, pl. 3,f. 5. Odontostomus exesus , Beck, Ind,, p. 54, n® 5. Bulimus exesus , Pfeiffer, Symb., t. 2, p. 114. Pfeiffer, Monog* Jiélic. vw., t, 2, p. 83, n® 213. Reeve , Conch. icon., pl. 38, f. 227. Var. j3. Zonatus, Moricand , Gen, , t. 9 , p. 47 , pl. 4 , f. 8,9. Habite le Brésil. Tous ceux des conchyliologues qui ont eu Toccasion de parler de cette espèce Pont inva- riablement placée parmi les Clausilies, M. Pfeif- fer, le premier, Pa rangée parmi les Bulimes, et il est à présumer que son exemple sera désor- mais suivi. Nous aurions dû la nommer le pre- mier, puisque nous avons réuni aux Bulimes , dans la nouvelle édition de Lamarck, une espèce extrêmement voisine de celle-ci, le B. Penta^ gruelinus. Description. Cette coquille est très intéres- sante; elle est pour les Bulimes ce que sont les Hèlieodontes de Férussac pour les Hélices, Elle est allongée-oblongue , étroite ; sa spire est co- nique, pointue au sommet. Elle compte sept tours dont Paccroissement est lent; ils sont à peine convexes : leur suture est simple et super- ficielle, Le dernier tour est assez grand , ovalaire, conoîde en avant , très atténué de ce côté ; sa hauteur égale à peu près celle de la spire : il est perforé à la base d’une fente ombilicale, étroite et peu profonde. L'ouverture est à peine oblique ; elle est ovalaire dans son contour extérieur : elle est contournée et grimaçante en dedans , par suite des dents et des plis qu’elle porte à Pinté- rieur. Le péristome est très large, aplati en avant, fortement renversé en dehors; il reste mince, même chez les vieux individus. Tantôt il est d’une belle couleur rose , tantôt d’un rouge vineux passant à l’oi'angé. La columelle est assez allongée ; elle est large , renversée en dehors, et la lame qui l’accompagne cache entièrement la fente ombilicale. Les deux parties du péristome, de droite et de gauche , sont à peu près égales T. II, 2® partie. et presque parallèles. Un bord gauche , court , quelquefois calleux, les réunit et complète le péristome. Quatre ou cinq. plis inégaux s’élèvent sur le pourtour intérieur de l’ouverture ; deux , quelquefois trois de ces plis, appartiennent au bord droit. Le quatrième , très grand , subqua- drangulaire, occupe la base de la columelle, elle cinquième, subauriculiforme , très com- primé de chaque côté, s’appuie sur le bord gauche, et se continue obbquement dans l’in- térieur de l’ouverture. Les plis dont nous venons de parler sont de la même couleur que le pé- ristome lui-même, et les interstices qui les sé- parent sont occupés par des taches d’un brun violacé plus ou moins intense. La surface exté- rieure offre des dépressions comparables au martelage qui existe sur d’autres espèces; mais ici elles sont beaucoup plus régulières. Elles ressemblent à de courtes flammules longitudi- nales qui partent de la suture et descendent jusqu’au milieu des tours. Ces impressions sont quelquefois colorées, d’autres fois elles sont sim- plement transparentes et subcornées, sur un fond d’un blanc gris ou rosâtre. Si l’on examine la coquille à la loupe , on la trouve couverte de stries transverses excessivement fines, ondu- leuses , imprimées dans l’épaisseur du test. La coloration de cette belle coquille est peu va- riable : nous avons une variété blanche rendue jaunâtre par son épiderme. Une autre variété a le test rosâtre, et les impressions dont nous avons parlé sont transparentes et se dessinent nettement sur un test opaque. Cette coquille a 40 millimètres de longueur et 14 de diamètre. CXLIII. BULIME GRAND, Bulimus major, Deshayes. (PI. 158, f. 1,2.) B. testa ovato-acuminataj pellucida, strami- nea, tenui, subtiKter transversim striata, fragilij spira acuminato-conica ; anfractibus convexius- culis, ultimo inflalo, subgloboso, basi aperte um- bilicato/ apertura magna, ovata; peristomate expanso, tenui; columella excavata, basi dila- tata* Habite ? i6 122 PULMONÉS SANS OPERCULE. Nous possédons cette coquille depuis plusieurs années, et nous ne Tavons pas reconnue jus- qu Icidans aucun des auteurs que nous avons con- sultés. Elle n’est point figurée dans les monogra- phies des Partules et des BuUmes de M. Reeve; et bien que M. PfeifTer n’adopte pas le genre Partule , il a cependant réuni toutes les espèces de ce groupe , et aucune de ses descriptions ne convient à la coquille que nous allons décrire. Description. Ce Bulime est le plus grand du groupe des Partules; il est pour ainsi dire sur la limite des deux genres; et cependant, par l’en- semble de ses caractères , il appartient aux Par- tules proprement dites. Il est ovale-conique ; sa spire, longue et pointue , est régulièrement co- noïde : on y compte six tours étroits, con- vexes, réguliers, et s’accroissant lentement. Leur suture est simple et déprimée. Dans un de nos individus , elle est bordée en dessus d’un bour- relet très étroit. Le dernier tour est grand , enflé, subglobuleux, un peu plus haut que large, très obtus en avant. Sa hauteur égale celle de la spire. Très convexe à la base, il présente de ce côté une grande fente ombilicale, comprimée, cachée en grande partie derrière la lame colu- mellaire. L’ouverture est grande, ovale-oblon- gue, peu oblique à l’axe; elle est terminée par un péristome mince , tranchant , fortement ren- versé en dehors, mais en proportion plus étroit que dans les autres Partules, Une courbure ré- gulière , presque demi-circulaire , réunit le bord droit à la columelle. Celle-ci est un peu creusée dans son contour intérieur, dilatée à labase, et un peu tordue dans sa longueur. Une lame columel- laire se détache, se renverse fortement en dehors, et vient se continuer sur l’avant-dernier tour , en un bord gauche très mince et transparent. Tout le test de cette coquille est mince et fragile ; il est transparent et d’une couleur uniforme , d’un jaune légèrement verdâtre. Toute la surface est finement treillissée par des stries assez régu- lières d’accroissement, et des stries transverses, douces , obsolètes, assez larges, et à peine creu- sées dans l’épaisseur du test. Cette coquille a 35 millimètres de longueur et 20 de diamètre. CXLIV. BULIME VENTRU. Bulimus gibbus^ Férüssac.. (PI. 158, M9, 20.> B, testa perforatUy omto-conica^ mimtissime conceniriee siriaia^ lœvigata; spira breviy co- nica^ rosea vel carnea; sutura albo-marginata; anfractibus quinque subplanisy uîtimo spira Ion- giorcy albo vel flavoy inflatOy subgibbo; colu- mella obliqua; apertura oblique ovali; peristo- mate intus calloso; margine dextro expanso; eolumellari reflexo. Partula gibba^ F^russac, Prod., p. 66, n® 3. Partula gibba^ Férussac, in Freyc, 'voy, zooL, p. A85 , pl. 68, f. 15-17, Partula gibba , Potiez et Michaud , Gai, du musée de Douai ^ t. 1 , p. 197 , pl. 20 , f. 3, 4. Hélix gibba ^ Quov et Gaimard , t. 2, p. 113, pl. 9,f. 18-20. Bulimus gibbus^ Lamarck, édit. Deshayes , n'‘133,t. 8, p. 283. Partulus gibbus ^ Beck, Ind., p. 57, n° 7. Hélix gibba , var, Qüoy et G aimard , Voy, Astrol, , pl. 9,f. 21, 22. Partula gibba ^ Reeve, Conck, syst., t. 2, pl, 175, f. 3, 4. Peeiffer, Monogr. helic, w., t. 2, p. 69, n® 176. Habite Plie de Guam , l’une des Mariannes. Cette coquille a été rapportée pour la pre- mière fois par MM. Quoy et Gaimard, lors de leur premier voyage de cicumnavigation. Ces mêmes voyageurs l’ont retrouvée pendant leur second voyage , et ont pu la répandre dans plu- sieurs collections. Description. Cette coquille est ovale-conique, dilatée à la base; sa spire, courte et pointue, compte cinq tours, étroits et médiocrement con- vexes : leur accroissement est lent et d’une par- faite régularité. Le dernier tour est grand, sub- globuleux, un peu plus large que haut; il est un peu plus long que la spire, dilaté un peu vers la base ; il est réellement gibbeux à l’opposé de l’ouverture. Il est très convexe en avant. Un ombilic profond et étroit perce la base. L’ou- verture est d’une médiocre étendue ; elle est blanche en dedans , régulièrement ovalaire : ses GENRE BULIME. bords sont presque parallèles. Le péristome est assez épais : il est toujours blanc, renversé en dehors et aplati en avant. Un très petit arc de cercle le joint à une columelle courte, droite, dilatée à la base , à peine tordue dans sa lon- gueur. Une lamelle columellaire , épaisse, se renverse en dehors et s'appuie sur le pourtour de Tombilic. Elle se continue sur ravant-demier tour en un bord gauche, étroit, très court et sub- calleux. La surface de cette coquille paraît lisse ; mais, vue à l’aide d’un verre grossissant, on la voit couverte d’un grand nombre de stries trans- verses très fines , un peu onduleuses , et impri- mées dans l’épaisseur du test. Elles sont traver- sées par de fines stries d’accroissement. La co- loration de cette coquille est peu variable ; le sommet de la spire est d’un rose rougeâtre. Le dernier tour est d’un jaune de paille, quelque- fois lavé de rosâtre. Nous connaissons une seule variété , figurée par Férussac , dans le Voyage de Freycinet^ le dernier tour est d’un beau violet rougeâtre d’une teinte uniforme. Dans le type de l’espèce , la suture est ordinairement accompa- gnée d’une zone blanche étroite. Cette coquille a 18 millimètres de longueur et 13 de diamètre. CXLV. BULIME JAUNE. Bulimus luteusj Lesson. (PL 158, f. 17, 18.) B. testa ovato-conica ; apice acuminata^ stra- minea^ temissîme transversim striata^ terni jpeU îucida; spira breviuscula; anfractibus quînque subpîanîs^ sutura simplici conjunctis; uUimo magnoj globosoj basi rima angusta perforato ; apertura ovata^ alba; peristomate laie ex- panso; columella brevîj basi callo obtuso prœ~ dita; marginibus comiventibus; margine sinis- îro subcalloso conjunctis. Habite l’ile de Borabora, l’une des îles de la Société. Il serait impossible de reconnaître cette espèce, d’après la trop courte description que Lesson en donne dans la Zoologie du voyage de la Cb- quille^ et nous aurions été aussi embarrassé que M. Pfeiffer , si Lesson lui-même ne nous avait 1-23 donne quelques individus de l’espèce qu’il avait découverte. Desciuption. Par sa forme et son volume . cette coquille se rapproche beaucoup du Bulimus gibbus. Elle est ovale-conique, très renflée dans le milieu , obtuse et convexe en avant. Sa spire est régulièrement conique, très pointue au som- met. Elle se compose de cinq tours étroits, à peine convexes, à suture simple et superficielle ; avant de se terminer, le dernier tour s’incline très faiblement, de manière à atteindre la circon- férence. Le dernier tour est percé à la base d’une fente très étroite , presque entièrement fermée par le bord columellaire. L’ouverture est régu- lièrement ovalaire ; elle est parfaitement blanche dans toutes ses parties. Son péristome est épais, fortement renversé en dehors , et un peu plus large dans le milieu de sa longueur qu’à ses extrémités. La columelle est courte, et, au lieu d’être concave, ainsi que dans beaucoup d’es- pèces , elle est convexe et assez fortement tordue, de manière à prendre la forme d’un pli columel- laire. Mais ce qui la caractérise le plus essentiel- lement, c’est un tubercule calleux, placé en dehors sur son extrémité supérieure. La lame columellaire est étroite ; elle est assez épaisse, et elle remplit presque entièrement la fente ombi- licale par une callosité spéciale. Un bord gauche assez épais, mais court et étroit, s'étend d’une extrémité à l’autre du péristome. Toute cette co- quille est mince et transparente j elle est d’un beau jaune pâle uniforme qui est dû à son épi- derme. Quelquefois cet épiderme prend une couleur d’un gris perlé très pâle. Cette coquille est lisse et brillante; mais, vue à la loupe, elle est couverte de très fines stries, serrées, rap- prochées et assez profondément imprimées dans l’épaisseur du test. Dans quelques individus , ces stries sont traversées par des accroissements fins et réguliers. Chez eux, la surface est finement treillissée. Cette coquille, assez rare , a 20 millimètres de longueur et 13 de large. CXLVI. BULIME THERSITE, Bulimus Thersitesj Pfeiffer. (PI. 158, f. Il, 12.) B. testa perforataj inflato-conicaj tenuij al- 124 PULMONES SANS OPERCULE. bida; epidermide lutescenti'Cornea partirn o&- ductüj vel palUde cimamomea; striis spiraïibus confertissimis ^ undulatis sculpta; spira conica j acumimla; anfractibus quinque et dimidio con~ vexiuseuîisy uliimo rugoso, medio gibbere pro-- minente instructOy spiram vix superante; aper- tura irregulari^ oblonga^ pîica umbilicaK coarc- tata ; peristomate latereflexo^ intus denticuîato- labiato; margine acuto. Pfeiffer, Symb,^ t. 2, p. 52, Partula iriflata, Reeve, Proc, zoûl, Soc,^ 1842^ p. 197. Partula injlata^ Reeve, Conch, syst,, t. 2, pl. 175, f. 11, 12, Pfeiffer, iïib/20^. kélic, 'V^V., t. 2, p. 75, n" 191. Habile les lies Sandwich, Deux noms ont été donnés presque simultané- ment à cette coquille, l’un par M. Reeve , l’autre par M. Pfeiffer. Dans leiors ouvrages, ces natu- ralistes conservent la dénomination qu’ils ont choisie. L’une des deux a cependant la priorité, c’est celle de M. Pfeiffer, et nous avons dû, à cause de cela, la conserver. Description. Le Bulimus thersites est l’espèce le plus facilement reconnaissable des Bulimes du groupe des Pariules, Elle est ovale-sub- globuleuse, bossue sur le dernier tour, et ob- scurément anguleuse à la circonférence. La spire est courte, régulièrement conique et poin- tue au sommet. Elle est formée de cinq tours étroits, convexes, à suture simple et superfi- cielle. Le dernier est très grand, globuleux; sa hauteur dépasse la longueur de la spire. Il est gibbeux, subanguleux à la circonférence , obtus en avant, convexe à la base, et percé d’un om- bilic étroit et peu profond. L’ouverture est pe- tite , ovalaire, étroite ; ses bords sont parallèles : elle est blanche à l’intérieur. Son péristome, assez épais et très large , fortement renversé en dehors. Il est épaissi en dedans , et il rétrécit l’ouverture au moyen d'une lèvre saillante à l’in- térieur, La columelle est courte , très large , droite , dilatée à la base , où elle porte un pli oblique obsolète. Elle est accompagnée d’une large lamelle fortement renversée en dehors , derrière laquelle la cavité ombilicale est entiè- rement cachée. Par sa base , cette lamelle se continue en un bord gauche, mince et peu ap- parent, mais très court, car les deux extrémités du péristome ont une tendance à se rapprocher. La coloration de cette coquille est peu variable ; elle est ordinairement blanche , quelquefois un peu jaunâtre, et, dans quelques individus, on remarque derrière le péristome une très légère tache de jaune orangé très pâle. Cette singulière coquille a 23 millimètres de longueur et 16 de diamètre. CXLVII. BULIME DE GUAM. Bulimus GuamensiSj Pfeiffer. (Pl. 158, f. 3-6.) B. testa rimato-perforata, ovato-conicaj soK- diuscula^ subtilissime decussata^ castanea; spira breviusculaj obtusa; anfractibus quinque con- vexisj uîtîmo ventrosoj spiram superante; colu- mella'subrecta/ apertura ampla^ semiovalij in- tus cœrulescenti; peristomate intus albo ; mar- gînibus remotis^ dextro expanso; columellari laie reflexOj patente, Pfeiffer, in Philip, icon,^i, 2, 12, p. 113, BuL, t. ht f. 9. Pfeiffer, Monog, helic, viv,^ t. 2, p. 73, n^ 186, Habite l’île de Guam. Description. Cette coquille est une des grandes espèces du genre Partule; qVLq se rapproche un peu du Bulimusfaba , mais elle en reste constam- ment distincte par ses caractères. Elle est ovale- conique, subglobuleuse, à spire conoîde, ob- tuse au sommet, à laquelle on compte cinq tours peu convexes, étroits et très réguliers : leur suture est simple , sensiblement déprimée. Le dernier tour est grand, subglobuleux, très con- vexe ; il est percé à la base d’une fente ombili- cale étroite. L’ouverture est grande, ovale- oblongue , fauve ou brunâtre à l’intérieur. Son péristome est tantôt blanc, tantôt brunâtre. Ce péristome est étroit, assez épais, renversé en dehors et aplati en avant. La columelle est courte , large à la base , un peu concave dans sa longueur. Elle porte un pli calleux à la base; la lamelle qui l’accompagne est large, fortement renversée en dehors : elle cache la plus grande partie de la fente ombilicale. Elle se continue en un bord gauche, mince, transparent, épaissi GENRE seulement au point d’insertion du péristome. La coloration est peu variable : le sommet de la spire est d’un rouge brun , le reste de la surface est d’un beau brun marron foncé, d’une teinte uniforme. Nous ne connaissons qu’une seule variété : elle est d’un fauve brunâtre uniforme. Toute la surface de la coquille est couverte de stries transverses très fines, serrées, imprimées dans l’épaisseur du test et très finement ondu- leuses. Cette coquille a 25 millimètres de longueur et 16 de diamètre. Il y a des individus d’un tiers environ plus grands que ceux dont nous donnons la mesure. CXLVIII. BULIME FÈVE. Bulimus faba^ Martyn. (PI. 158, f. 7 à 10, 15, 16.) B. testa perforataj ovalo-conica^ soUdula^ lœ^ vigata vel striatulay fuha unicolore vel fasciis nigricanti-castaneisy altéra lata ad basiniy altéra angustiore prope suturam ornata; spira conicay acuta; anfractibus sex vix convexiusculisy uUimo spiram subœquante y columella superne iuhercu- losa; aperiura oblonga; peristomate aîbido; intus prominente callosoy laie expanso; margine supero br éviter arcuato y dextro et sinîstro parai- lelis. Limax faba^ Martyn, Figures, etc., tab. 67. Limax faba. Martini in Chemnitz, BibU concK, p. 2Zi , pl. 2Zi , fig. 2 , a. Auris Midæfasoiata , Chemnitz, t. 9, part. 2, p. /ii,pl. 121,f. lOâl. Hélix Jaha, Gmelin, p. 3625, n® 252. Hélix Jaba, Dillwyn, Descr» caU, t. 2, p. 906, no i6. Hélix faba^ Wood, Ind,, pl. 33, f. 47. Folata auris Malchi, y, Gmeun, p, 3437, n® 11. Volutafasciata, Dillwyn, CaU, t. 1, p. 502, no 7. Bulimus faba, Lamabk, édit. Deshayes, n® 134, t. 8, p. 284. Bulimus faba , Küstbr, p. 20, pl. 4, f. 3, 4. Bulimus australis, Bruguière, Encychy méth,, Fers, 1. 1 , p, 347, n» 83. Partala australis, Fèbussac, Prod,, p. 66. BULIME. 125 Partula australis, Grateloup, Bull, de Bord,, t. 11 , p. 424, pl. 2, f. 5. Partula australis, Sowerby, Conch. man., f, 302. Partula faba, Sowerby, in Zool. of Beech, Voy,, p. 144, pl. 38, f. 4. Partula faba , Reeve, Conch, syst., t. 2, pl. 175, f. 13,14. Partula bulimàides , Lesson, F'oy, Coq,, p. 326. Partulus australis , Beck , Ind,, p. 57, n® 1, Pfeiffer, Monog, hélic, w., t. 2 , p. 73, n® 185. Habite les îles de l’Australie. Une fâcheuse confusion synonymique a long- temps fait oublier , chez la plupart des conchy- liologues, le premier nom donné par Martyn à cette espèce. Bruguière l’ayant décrite dans Y Encyclopédie soxxsIq nom de Bulimus australis , pi'esque tous leszoologistes français ont conservé cette dénomination, quoiqu’elle fût postérieure de plus de vingt ans à celle de Martyn. Par un double emploi , très fréquent dans ses ouvrages, Gmelin avait répété la même espèce sous deux noms différents, sous celui /hèa , et ensuite, comme variété du Foluta auris Malchi, M. Les- son crut voir dans cette coquille, figurée déjà plusieurs fois avant lui, une espèce nouvelle; il l’inscrivit dans son ouvrage sous le nom de Bu- limus partuloides. Description. Cette coquille , très variable , se reconnaît pourtant avec assez de facilité parmi ses congénères; elle est une des plus grandes espèces du genre Partule, Sa forme est ovale- conique; sa spire, régulièrement conoide, est assez longue et pointue au sommet. Elle compte cinq tours et demi peu convexes, à suture simple et déprimée. Le dernier tour est grand, ovale subglobuleux , obtus en avant, convexe à la base, et présentant de ce côté une fente ombilicale, étroite et profonde. L’ouverture est subauriculi- forme ; elle est ovale-oblongue , à bords paral- lèles, garnie d’un péristome blanc, très large, fortement renversé en dehors. Ce péristome est saillant en dedans ; il s’élargit quelquefois beau- coup dans le milieu de sa longueur, ce qui con- tribue à rétrécir l’ouverture d’une manière no- table. La columelle est courte, droite; elle est accompagnée en dehors d’une lamelle épaisse, très large , subcalleuse, derrière laquelle se cache la fente ombilicale : un pli oblique se dessine à 126 PULMONÉS SANS OPERCULE. la base de la columelle. Sur les premiers tours de la spire existent de très fines stries transverses que Ton découvre à Taide de la loupe : elles dis- paraissent complètement sur le dernier tour. Ces stries sont traversées par des accroissements très fins mais irréguliers. La coloration de celte coquille est assez variable. Les individus les plus nombreux sont d’un jaune verdâtre , quelquefois un peu fauve ; ils sont ornés , au sommet et à la base des tours, d’une fascie d’un beau brun mar- ron, plus ou moins large, selon les individus. Dans une série de variétés, la couleur du fond se rembrunit peu à peu, et finit par être aussi intense que celle des fascies elles-mêmes. Dans une autre série , un phénomène inverse se pro- duit : la couleur pâlit, les fascies transverSes disparaissent , et l’on a des individus d’une cou- leur uniforme , qui seraient blancs s’ils n’étaient recouverts d’un épiderme d’un jaune verdâtre. Le test de celte coquille prend de l’épaisseur avec l’âge : cela lui donne plus de solidité que dans les autres espèces. Nous considérons comme variété une coquille très épaisse, trapue, chez laquelle la lèvre intérieure du péristome a pris un tel développement, que l’ouverture en est de- venue très étroite et subtriangulaire. L’ombilic est plus grand , et les premiers tours sont lisses et sans stries comme le dernier. Cette variété, dont nous n’avons qu’un seul individu sous les yeux, devra probablement faire une espèce à part, distincte de toutes les autres. Cette coquille est longue de 26 millimètres et large de 13; la variété a 25 millimètres de lon- gueur et 15 millimètres de large. CXLIX. BULIME DWAHITL Bulimus OtaheitanuSj Bruguière. (PI. 158, f. 13, 14, 21, 22 à 27.) B* testa perforata, ovato-conica^ substriataj IcBvigata^ fusca/ spira conicaj acutiuscula; an- fractihm 5-6 viæ comexiusculisj ultimo spira vix breviore; columella subgibba; apertura sw6- auriformi^ dente calloso in ventre anfraciuspe- nultimi sœpe coarctata ; peristomate intus calloso, albo;margine exteriore laie expanso ; columeU lari reflexo. A. var., Sinistra, ^ Bruguière, méth.y t. 1, p. 347, n° 84. Lamarck, édit. Deshayes, s. verl,^ t, 8, p. 281 , no 129. Kuster , pl. 14 , f. 5 , 6. Hélix peri^ersa, etc., Chemnitz, t. 9, part. 1, p. 108,pl. 112, f. 950, 951. Hélix otaheitana, Dillwyn, Descr. cat,, t, 2, p. 935, n® 111. Hélix otaheitana , WooD, Ind.y pl. 34, f. 110. Partula otaheitana, Fèrussac , Prod,, p. 66, n® 5. Partula otaheitana, Lesson , Foy\ Coq., pl. 7, f. 6, 7. Partula otaheitana, Grateloüp , t, 11, p. 426, pl. 2, f. 4. Partula otaheitana, Reeve, Conch. syst», t. 2, pl. 175, f. 16. Partulus otaheitanus , Beeck , Ind., p. 58, n** 10. B. var., Dextrorsa. Partida auriculata, Broderip, Proc. zooL Soc., 1832, p. 33. Partula auriculata, Muller, Synops., p. 33. Partula auriculata , Conch. syst., t. 2, pl. 175, f. 7, 8. Partula tahulana, Anton, Ferz., p. 40, n® 1470. Partula maura , Mühlf. [Test. Anton.) Partulus auriculatus, Beeck , Ind., p, 58, n° 8. Bulimus auriculatus, Pfeiffer, Symb.,X. 1, p. 80; t. 2, p. 111, Pfeiffer, Monog. hélic. vio., t. 2, p. 71, n° 182. Habite les îles de la Société; à Taïti , à Hua- heine , et la var. B Pile d’Eiraeo. Coquille extrêmement variable et très abon- damment répandue dans toutes les îles de la So- ciété. Bruguière ne connut que les individus sénestres, et il caractérisa l’espèce d’après cette particularité. Plus tard on découvrit d’au- tres individus dextres, et la plupart des auteurs firent de cette variété une espèce à laquelle plusieurs noms furent successivement attribués. Aussi longtemps que les coquilles dont nous parlons restèrent rares dans les collections , les deux espèces furent maintenues dans les cata- logues. Depuis que l’on a pu en réunir en grand nombre , on a reconnu leur identité , et l’on a compris qu’il était possible de rencontrer parmi les Bulimes, dans le groupe des Partules, des [GENRE monstruosités semblables à celles des Hélices et même des Bulimes, tel que le perpersus^ par exemple. L’identité des deux espèces constatée, M. Pfeiffer les a réunies dans sa Monographie^ et, après un mûr examen, nous avons adopté son opinion. Description. Le Bulimus Otaheitanus est une petite coquille oblongue-conique, étroite, à spire assez longue, pointue au sommet, et formée de six tours peu convexes, étroits, s’accroissant len- tement, et réunis par une suture simple et su- perficielle. Le dernier tour est court, ovale, subglobuleux, obtus en avant, convexe à la base, et percé d’une petite fente ombilicale très étroite. L’ouverture est régulièrement ovalaire ; elle est d’un blanc laiteux : ses bords sont parallèles. Le péristome, assez épais, est fortement renversé en dehors; il est d’un beau blanc; étroit à son point d’insertion, il s’élargit assez rapidement, et conserve la même largeur jusqu’au moment où il se joint à la columelle. Souvent il se charge d’un renflement intérieur qui occupe la plus grande partie du bord droit. La columelle est peu allongée; elle est élargie à la base, quelquefois elle est un peu arquée , concave : elle est toujours faiblement tordue dans sa longueur. Une la- melle sedétache en dehors ; elle est subcalleuse, aplatie, et vient cacher presque entièrement la fente ombilicale. Un bord gauche , très court, mince et transparent, s’étend d’une extrémité à l’autre du péristome , et souvent il arrive qu’un tubercule dentiforme, conique et obtus, s’élève sur le milieu de sa longueur, sur le bord interne de l’ouverture. La présence de ce tubercule sem- blait suffisante pour caractériser une espèce, mais en réunissant un grand nombre d’individus, on en aperçoit chez les uns une trace à peine sensible, et on le voit successivement prendre BULIME. 127 plus de développement sans qu’aucun des au- tres caractères spécifiques soit changé. Il devient évident par là que le tubercule dentiforme n’est d’aucune valeur comme caractère spécifique , et ce qui le prouve , c’est qu’il se reproduit de la même manière dans les individus dextres et dans les sénestres. La surface extérieure est lisse et brillante. Les stries d’accroissement y sont ce- pendant nombreuses et irrégulières ; sur les pre- miers tours elles sont traversées par de très fines stries transverses, imprimées dans l’épaisseur du test, et qui disparaissent sur le dernier tour. La coloration de cette coquille est très variable : on a des individus d’yn jaune fauve , quelquefois légèrement rougeâtre, d’une nuance uniforme. Il en est quelques uns chez lesquels se dessine une petite fascie brunâtre sur le milieu du der- nier tour. Cette fascie devient peu à peu plus brune, et alors il s’en ajoute deux autres; la première, immédiatement au-dessous de la su- ture, eUe remonte jusqu’au sommet; la seconde est placée à la base , et entoure la surface om- bilicale. Dans une autre série de variétés, le fond de la coquille se rembrunit, devient d’un brun clair, et les mêmes zones, mais d’un brun plus intense , se dessinent nettement sim ce fond plus foncé. Ce que nous venons de dire des premières variétés se rapporte exclusivement aux individus sénestres. Dans les individus dextres, on retrouve, mais plus rarement , des individus d’une colo- ration semblable. Presque toujours ces coquilles sont d’une teinte uniforme, tantôt d’un jaune fauve ou rougeâtre, tantôt d’un brun plus ou moins foncé , interrompues fréquemment par des fascies longitudinales d’un brun plus ou moins intense selon les variétés. Cette coquille a 21 millimètres de longueur et 11 de large. PULMONÉS SANS OPERCULE. 128 ^ ^ "K GENRE AMBRETÏE, SUC CI NE A , Draparnaud, GABAGT^BES Gi^N^BIQUES. Animal gastéropode , ovale-oblong épais , remplissant entièrement sa coquille , terminé en avant par une tête obtuse , portant quatre ten- tacules; les supérieurs, gros et courts, oculi- fères à leur extrémité libre ; les inférieurs, petits et courts, situés de chaque *côté de la bouche. Pied peu allongé , terminé en pointe en arrière, et offrant en dessous un plan locomoteur propre à la reptation. Manteau en forme de collier, percé du côté droit d une ouverture assez grande, donnant accès à Pair dans une cavité respira- trice , cervicale et assez longue. Coquille ovale, ou ovale-conique, toujours mince, transparente et fragile, obtuse en avant, sans ombilic , et terminée par une ouverture à peine oblique, entière , plus longue que large , à bord droit, mince et tranchant, jamais réfléchi en dehors* Columelle allongée, très mince, sub- tranchante, faiblement contournée sur elle- même. SYNONYMIE GÉNÉBIQUE. Hélix ^ Linné, Mtjlleb, Schboeter, Olivi, Pen- NANT, Stvrm, Férussac, Aeten, Dillwyn , Qüoy et Gaimard, Wood, Maton et Racket, TuRTON, ScnWEiGGER. Bulimus^ PoiRET, ScopoLi, Bruguière. AmphibüUma , Lamarck , Renieri , Montfobt , Bowditch, Sturm, Sowerby. Cochlohydra , Férussac , Bowditch , Rang. Tapada^ Studer. Lucena^ Oken, Férussac, Hartman. Omalonyx , d’Orbigny. Heliciga^ Lesson. Amphihina , Hartman. Institué par Draparnaud en 1801 , dans son Tableau des Mollusques de France , le genre Suc- cinea a été adopté par tous ceux des conchylio- logues qui admettaient à cette époque la possi- bilité de réformer le système linnéen. C’est pour Y Hélix putris de Linné, coquille très répandue dans presque toute l’Europe , que le genre a été proposé. Bruguière avait compris qu’il était im- possible de laisser parmi les Hélices une co- quille oblongue; aussi il l’entraina parmi les Bulimes où elle fut conservée par un certain nombre de personnes, quoique Draparnaud en eût fait ressortir convenablement les caractères génériques. De Roissy, parmi les zoologistes français , fut le premier qui adopta le genre de Draparnaud ; bientôt après, Cuvier le mentionna d’abord dans les Annales du Muséum , dans son beau Mémoire sur Vanatomie des colimaçons, et plus tard dans la première édition du Règne ani- mal y où il le rangea au nombre dessous-genres des Hélices. Lamarck n’adopta pas d’abord le nouveau genre de Draparnaud; il lui en substi- tua un autre en 1805 , auquel il donna le nom à' Amphibulime : il le consacra à l’une des plus grandes espèces, et , il faut le dire , la plus sin- gulière du genre par sa conformation générale. Il reproduisit ce genre dans sa Philosophie zoo- logique ainsi que dans Y Extrait des cours y mais enfin il l’abandonna, et reprit celui de Drapar- naud, dans son Histoire des animaux sans 'ver- tèbres, Quelques autres naturalistes adoptèrent le genre Amphibulime , mais en changeant un peu sa valeur, et en l’appliquant uniquement à l’espèce qui originairement lui avait servi de type. Depuis il a été généralement abandonné , une observation plus complète ayant démontré l’identité la plus parfaite entre l’espèce dont nous parlons et toutes les autres du même genre. Les opinions des zoologistes ont peu varié au sujet du genre qui nous occupe; ses rapports naturels paraissent fixés désormais par les caractères connus de l’animal aussi bien que ceux de la coquille. Il pouvait y avoir entre elles de faibles nuances pour déterminer plus rigoureusement si ce genre devait être plus ou moins rapproché des Limaces ou des Hé- lices. Pris dans leur ensemble , les Pulmo- nés terrestres à quatre tentacules , com- mencent par des animaux absolument nus, GENRE AMBRETTE. portant à Tintérleur de l’écusson , et au-dessus de la cavité respiratrice , un simple rudiment testacé » quelquefois réduit à des granulations calcaires isolées. Bientôt, comme dans les Par- macelles, ce rudiment testacé perce le manteau et laisse paraître au dehors un sommet faiblement tourné en spirale. Ce rudiment de coquille s’agrandit peu à peu, mais pendant longtemps il reste trop petit pour abriter et contenir l’animal qui le porte ; enfin il arrive un moment où la co- quille est devenue assez grande pour contenir presque entièrement l’animal, et c’est à ce point que se trouvent les Ambrettes. En continuant la série , on passe d’une manière insensible des Ambrettes aux Bulimes, et de ceux-ci aux Hé- lices. Mais ces rapports ne restent pas aussi sim- ples que nous venons de les exposer ; il est un genre voisin des Ambrettes qui semble, comme lui, sortir des Limaces. Parmi les espèces de ce genre , il en existe quekpies unes qui deviennent héliciformes , et qui quelquefois ont une spire un peu allongée , ce qui les rapproche évidem- ment de certaines Ambrettes , et cela d’autant mieux que dans les espèces dont nous parlons, l’animal peut rentrer presque entièrement dans sa coquille. Ainsi, si d’un côté les rapports des Ambrettes s’établissent avec les Hélices par l’in- termédiaire des Bulimes, d’un autre côté des rapports plus directs se réalisent par l’intermé- diaire des Vitrines. Férussac , auquel on ne peut contester une grande sagacité dans l’art d’obser- ver, entraîné par les rapports dont nous venons de parler, avait compris parmi les Ambrettes de véritables Vitrines, à une époque où cepen- dant on ne connaissait pas encore plusieurs es- pèces qui établissent des chaînons plus intimes entre les deux genres. Ce que nous venons de rappeler explique comment il se fait que pour certains zoologistes, les Ambrettes ont plus de rapports avec les Bulimes, tandis que pour d’au- tres elles se rapprochent davantage des Limaces et des Hélices. Leur opinion se justifie parla manière dont ils envisagent l’importance de l’un ou de plusieurs des caractères. Il nous a paru que pour mettre un terme à ces incertitudes, et pour fixer les rapports du genre d’une manière défini- tive, il fallait interroger l’organisation intime de l’animal, et s’assurer par ce moyen auquel des deux groupes il se rattache le plus directement. Lorsque nous nous sommes occupé de cette T. II, partie. question , nous avons été surpris de ne rencon- trer chez aucun naturaliste le moindre rensei- gnement sur la structure anatomique des Am- hrettes. Nous ne comprenions pas qu’un animal si abondant eût été jusqu’alors si complète- ment négligé. Nous en avons entrepris l’ana- tomie , et nous avons reconnu dans les modifi- cations des organes générateurs que non seule- ment l’animal a des caractères qui lui sont propres génériquement parlant, mais que dans l’ensemble de son organisation, il appartient plus au type des Bulimes qu’à celui des Hélices. L’un des caractères essentiels du genre Hélice consiste d’abord dans l’existence d’un organe digité particulier, nommé organe multifide par Cuvier , et dont l’insertion a lieu sur les parties latérales du cloaque des organes de la généra- tion, Dans ces animaux , le canal déférent , libre d’abord, se soude bientôt à l’oviducte et d’une manière si intime qu’il est impossible de l’en détacher. C’est après avoir passé à travers l’ovi- ducte que ce canal aboutit sur les parties laté- rales de l’organe excitateur. Dans les Agathines et les Bulimes, le canal déférent conserve des rapports semblables à celui des Hélices, mais dans ces genres , les organes multifides ont com- plètement disparu. Dans les Ambrettes, les or- ganes dont nous parlons ne se reproduisent pas , mais le canal déférent reste entièrement détaché de Toviducte, et, au lieu de gagner les parties latérales de l’organe excitateur, il vient aboutir à son extrémité même. Il y a donc dans cette combinaison organique la preuve évidente que le genre est fondé sur de bons caractères, et de plus il avoisine plus les Bulimes que les Hélices. L’animal sur lequel nous venons de donner quelques détails anatomiques, nous a fait de- viner aussi l’usage, resté jusqu’alors inconnu, d’une vésicule que Cuvier nommait vésicule de la pourpre; nous avons été guidé en cela par la manière dont s’attache son pédicule au col de la matrice, et nous avons reconnu son analogie avec la vésicule copulalrice des insectes. Nos observations nous ont bientôt confirmé dans notre opinion; cette vésicule reçoit, en effet, la liqueur fécondante du mâle, et la laisse échapper à mesure que les œufs, en descendant de l’oviducte, passent devant l’ouverture du pé- dicule de cette vésicule. Des observations faites plus tard sur un grand nombre de mollusques 17 PULMONÉS SANS OPERCULE. i3o terrestres nous ont prouvé qu’il existe dans toutes les espèces une corrélation dans la longueur de Torganc excitateur et dans celle du pédicule de la vésicule copulatrice. L’animal des Ambrettes n’est pas exactement le môme dans toute la série des espèces; nous donnerons d’abord la description de celui que l’on rencontre le plus fréquemment, et nous indiquerons sommairement les principales mo- difications qu’il présente. Dans ses formes exté- rieures, cet animal ressemble beaucoup à celui des Hélices et des Bulimes; cependant il est proportionnellement plus court, plus épais. Sa tête , obtuse , porte quatre tentacules ; les deux premiers , situés en avant et en haut de la tête , sont les plus allongés : ils sont gros, courts, cy- lindracés , et terminés en avant par un sphéroïde lisse et brillant , dans lequel est placé l’organe de la vue. Les tentacules buccaux ou inférieurs sont très courts; ils sont placés de chaque côté de la bouche : ils se dirigent vers le sol , et sont destinés, ainsi que les premiers, à palper les corps sur lesquels l’animal doit ramper. La sur- face dorsale est demi-cylindrique ; elle est à peine réti’écie en arrière en un col très court. Du mi- lieu du dos se détache un pédicule musculaire qui entre dans l’intérieur de la coquille, et sert à rattacher la masse viscérale qu’elle contient au centre de l’animal. En arrière , le corps s’amin- cit, se termine en pointe; toute la surface in- férieure est plane, et présente un plan loco- moteur tronqué en avant par un sillon qui le sépare de la tête , et terminé en arrière en pointe assez aiguë. Cette surface , formée de plu- sieurs plans musculaires, est constamment in- visquée d’une humeur muqueuse qui facilite les mouvements de reptation de l’animal, en favo- risant son adhérence à la surface des corps les mieux polis. Le manteau revêt l’intérieur de la coquille ; cet organe forme un véritable collier à travers lequel l’animal est obligé de passer quand il sort de sa coquille et qu’il y rentre. Ce collier, continu dans toute sa circonférence , présente à l’ouverture correspondante àl’angle delà coquille une petite ouverture subcirculaire, au moyen de laquelle l’air pénètre dans une grande cavité pul- monaire dont les parois envahissent presque tout le dernier tour de lacoquille, et surlesquels se dis- tribue un admirable réseau de vaisseaux pulmo- naires. Le reste de la spire contient une partie des organes de la digestion et de la génération , mais plus particulièrement une portion considérable du foie, l’ovaire et le testicule. Le premier de ces organes, d’un brun noirâtre, est ordinairement marbré d’un brun plus foncé, et ces marbrures, en se manifestant en dehors, grâce à la transpa- rence de lacoquille, semblent appartenir au test lui-même. Aussi , l’observateur qui voit pour la première fois une Ambrette dans sa coquille, est bien désabusé lorsqu’après avoir ôté l’animal, il se trouve en possession d’une coquille presque incolore. L’animal dont nous venons de donner la description remplit entièrement son test; il arrive qu’y étant retiré son manteau reste en dehors, tandis que dans les Hélices, comme nous le savons , l’animal peut rentrer assez pro- fondément dans son test pour laisser vide une partie assez notable du dernier tour. 11 nous semble peu nécessaire d’ajouter ce que savent très bien toutes les personnes qui ont un peu observé les mollusques terrestres. La surface ex- térieure du corps de l’animal est couverte de fines granulations, semblables à celles des Hé- lices, et ces granulations se disposent en séries rayonnantes à la circonférence du pied, pour favoriser sur cet organe la distribution des ma- tières muqueuses qui doivent l’invisquer. Mi Lesson , dans la Zoologie du Voyage de la Coquille , a institué un genre Heliciga pour un animal recueilli à Sainte-Hélène , et qui ne dif- fère en rien d’essentiel de celui des autres Am- brettes. Ses tentacules supérieurs sont gros et conoïdes, et la coquille qu’il porte sur le dos, étant proportionnellement très grande, s’avance jusque près de la tête, en laissant à découvert l’extrémité postérieure du pied, ce qui est l’in- verse chez les espèces d’Europe. La coquille est très élargie , sigarétiforme , et l’animal a de la peine à s’y retirer en entier. Cet animal, comme on le voit, ne porte en lui aucun caractère propre à le séparer en genre , ainsi que l’a proposé Lesson. Le genre Omalonyx de M. d’Orbigny pourrait se justifier davantage si l’on devait attacher une grande importance à des modifications exté- rieures , à la suite desquelles l’organisation pro- fonde ne subit aucun changement. L’animal, nommé ainsi par ce naturaliste dans son Voyage en Amérique^ est presque limaciforme ; son pied est largement étalé sur toute sa circonférence , GENRE AMBRETTE. la tête en est à peine détachée : cette tête, fort courte ettrès grêle, porte deux tentacules courts, cylindracés, terminés par de gros sphéroïdes oculifères. Les tentacules buccaux sont presque rudimentaires. Ce qui rend surtout cet animal remarquable, c*est qu’il porte sur le milieu du dos une coquille extrêmement plate, ungui- forme , dans laquelle il lui est impossible de rentrer, puisqu’elle couvre à peine un tiers de sa surface. Cette coquille, extrêmement plate, est terminée par un sommet à peine tourné en spirale , et son bord est pour ainsi dire enchâssé dans l’épaisseur du collier , formant un bord charnu en dehors, percé au côté droit de l’ou- verture respiratrice. L’animal, découvert par M. d’Orbigny, est des plus intéressants, parce qu’il montre de la manière la plus évidente les rapports des Ambrettes avec les Limaces. Il se- rait très intéressant de connaître la structure anatomique de ce mollusque , et de s’assurer si son organisation intime est conforme à celle des autres espèces du même genre. Les coquilles appartenant au genre Ambrette sont aujourd’hui très nombreuses, et présentent une série de modifications fort intéressantes. Nous prendrons toujours pour type du genre VHeïix putrix de Linné et les espèces qui s’en rapprochent, et nous ferons voir les modifica- tions successives que ce type primitif a subies. Ces coquilles sont ovales-oblongues, à spire très courte et pointue, composée d’un très petit nombre de tours; le dernier, destiné à loger presque tout l’animal, est d’une grandeur dis- proportionnée avec ceux qui précèdent : il est obtus en avant, jamais il n’est ombiliqué. L’ou- verture est très grande, ovale-oblongue, souvent atténuée en arrière. Son bord droit est mince et tranchant; il se confond avec une columelle qui elle-même est excessivement mince, à peine obtuse, et tordue dans sa longueur. Le test de ces coquilles est reconnaissable dans presque toutes les espèces par sa transparence, sa té- nuité , et sa belle couleur d’un beau jaune am- bré. Deux sortes de variétés découlent pour ainsi dire du type principal. Dans la première , la spire s’allonge peu à peu , et devient quelquefois presque aussi longue que le dernier tour. Ce sont là les espèces les plus turriculées : elles sont peu nombreuses. Dans la série opposée à celle-ci, un phénomène inverse se produit : la spire se raccourcit , le dernier tour s’étale et s’évase , et la coquille arrive enfin à ce point de n’avoir plus qu’un rudiment de spire; elle est transformée en une sorte d’écusson concave d’un côté. Toute la coquille s’est transformée dans le dernier tour, et ce dei'nier tour est devenu presque patelliforme. Cette transformation ex- trême n’arrive pas brusquement ; à côté d’elle on connaît des coquilles qui sont presque aussi aplaties, mais qui ont une spire un peu plus ac- cusée d’un tour ou d’un tour et demi environ. De cette variété , on passe par des nuances insen- sibles à une coquille sigaréliforme, telle que celle figurée parLesson, et nommée Heliciga^ La spire s’allonge un peu plus, l’ouverture est un peu plus ample, comme dans notre Succinea mbescenSy laquelle se rattache par d’autres de- grés au type général de l’espèce. En rangeant toutes ces modifications dans une seule série, on voit la coquille passer par des degrés insen- sibles de l’état patelloïde à la forme des Bulimes sans toucher à celle des Hélices. Sous ce rapport de transformation , le genre qui nous occupe a une véritable importance aux yeux du zoolo- giste philosophe qui cherche à deviner les lois d’après lesquelles les êtres se modifient. Les Ambrettes sont des coquilles terrestres qui habitent sur presque tous les points de la terre; elles sont communes en Europe, en Afrique , en Asie , en Amérique ; elles ne sont pas moins répandues dans la Nouvelle-Hollande et dans toutes les îles de la Polynésie. Ces ani- maux aiment les lieux frais et ombragés ; presque tous se tiennent sur le bord des eaux, soit stagnantes, soit courantes, et vivent sur des plantes aquatiques. Il leur arrive souvent de se laisser baigner par les eaux près desquelles elles habitent. Cette habitude les a fait prendre par quelques naturalistes pour des animaux amphi- bies , d'où est venu le nom de Succmea amphibia proposé par quelques uns pour notre espèce d’Europe. Ces animaux se multiplient en grand nombre; cependant le nombre des œufs qu’ils pondent n’est pas très considérable, mais ils ont plusieurs pontes dans une saison. Leurs œufs ne sont point isolés et détachés les uns des autres, comme ceux des Limaces, des Hélices ou des Bulimes : l’animal les réunit en paquets de quinze à vingt sur les feuilles des plantes qui doivent nourrir le jeune animal. Ces œufs sont i32 PÜLMONES sans OPERCULE. transparents : la matière qui les enveloppe est assez épaisse, tenace, et d’un beau jaune d’am- bre, Il est facile, à cause de cette transparence même, de suivre le développement embryogé- nique , et nous sommes surpris que depuis long- temps les observateurs micrograpbes ne se soient pas attachés de préférence à l’étude embryogé- nique de cette espèce; elle offrait infiniment plus de facilité que tous ceux des autres genres de la même famille. Il y a vingt-cinq ans, les plus riches collec- tions ne renfermaient pas plus de douze à quinze espèces d’ Ambrettes ; il est vrai qu’à cette époque on suivait l’opinion deFérussac, qui croyait re- trouver V Hèliaf: putrix àe Linné sur tous les points de la surface de la terra. Ce naturaliste n’avait pas attaché assez d’importance à des caractères qui semblent de peu de valeur, mais qui suffi- sent cependant lorsque l’on en reconnaît l’inal- térable constance. Aujourd’hui M. Pfeiffer, dans sa Monographie de la famille des Hélices, compte soixante-huit espèces; il est vrai que parmi elles il y en a quelques unes proposées par M. Gould, dont les caractères paraissent de bien peu de valeur, et devront probablement dis- paraître lorsqu’elles auront été revues avec une minutieuse attention. D’après M. Pfeiffer, huit espèces sont propres à l’Europe, deux au con- tinent asiatique, trois à l’Afrique, seize à l’Aus- tralie , vingt-quatre à l’Amérique continentale, et dix à l’Amérique occidentale. I. AMBRETTE OBLONGÜE. Succinea ohlonga, Draparnaud. (PI. Il, f. 1, 2.) S. testa ovalo-oblongüj tenui^ subarcuatim striata^ diaphana_, fmco vel virenti-lutescenti; spira subelongata, conicUj acutîuscula; sutura profunda; anfractibus 3-A ventrosiSj celeriter accrescentibus J ultimo spiram pauîo superanle; columella leviter arcuaiaj apertura parum o6/i- quuj regulariter ovalij superne vix angulosa. An? Hélix limosa? Linné, Syst, naU^ p, 12i9. De Roissy, Buffon^ Moll.^ t. 5 , p. 352, n® 2. Alder, CaL iesL molL tr, Soc^ Newc.^ p. 31, n® 20. Turton, Man,^ p. 92, n° 74, f. 74. IlÉCART, Cat, coq, Valenciennes , p. 1 , 2. Goupil , Hist, molL Sarthe^ p. 11 , n° 2, p], 1 , f. 5, 6, 7. Bouillèt, Cat, molL Auvergne, p, 45, n® 2. Draparnaud, Tab, des molL, p. 56, n® 2. Draparnaud, Hist,, p. 59, pl. 3 , f. 24, 25. Lamarck, An, s, 'vert,, t. 3 , p. 135. Deshaybs dans Lamarck, An, s, 'vert,, 2® édit., t. 8, p. 317. C. Pfeiffer, Syst, anord,, t. 1 , p, 68 , pl. 3, f. 39;t, 3, p. 56, Desdayes , Encycl, méth,, t. 2, p. 20 , n» 3. Rossmaeslbr, Iconogr,, t. 1, p. 92, pl. 2, f. 47. Charpentier, CataL molL, p. 3, Beck, Index, p. 99, n® 17, Gray, Turton, Man,, p. 180, pl. 6,f. 139. Tapada oblonga , Studer , Verz,, p* 12. Hélix elongata, Férüssag, Prod., p. 10. Amphibulina oblonga, Hartman, Sturm, Fauna, t. 6, H, 8; t. 8, 9. Amphibulina oblonga, Hartmann , alpina, t. 1 , p. 248. Pfeiffer, Monog, helic, viv,,i, 2, p. 516, n"6. Habite en France, en Allemagne , en Suisse , en Angleterre , au Danemark. Description. Elle est la plus petite des espèces de l’Europe; on la reconnaît par là avec assez de facilité : elle est aussi l’une des espèces dont la spire est la plus allongée , autre caractère au moyen duquel on la reconnaît aisément. Elle est ovale-oblongue , étroite , allongée , à spire proé- minente , à laquelle on compte quatre tours , dont l’accroissement est très rapide ; ils sont con- vexes, à suture déprimée. Le dernier tour est ovale-oblong; sa hauteur égale un peu plus de la moitié de la longueur totale : il est proémi- nent en avant, un peu oblique. Il se termine par une ouverture entière , oblique sur Taxe lon- gitudinal, à bord mince et tranchant. Elle est ovale-oblongue , dilatée en avant , atténuée en arrière; sacolumelle, extrêmement mince, est faiblement tordue dans sa longueur : elle n’est pas plus épaisse que le bord droit ; elle est ce- pendant accompagnée d’un bord gauche très étroit et d’une excessive minceur. Cette petite coquille est d’une couleur uniforme , d’un jaune un peu roussâtre; son test est mince, transpa- GENRE AMBRETTE. 1 33 rent, et il est couvert de fines stries irrégulières d’accroissement. Les grands individus ont 8 millimètres de longueur et k de diamètre. IL AMBRETTE DE LA BARBADE. Succinea Barbadensis? Güilding. (PI. n, A, f. 2, 3.) 5. testa flavescenti^ sæpe subopaca^ longitudi- naliter subplicata; spira producta; anfractibus quatuor, Güilding, Zool, joum.,X, 3, p. 532, pl. suppl. 27, f. a, 6. Becr, /nrf,, p. 99, n®T9. Deshaves dans Lamarcr, uert,, 2® édit., t. 8 , p. 318 , n° 6. Hélix elongata^ FéaussAC, var. (3. Pfeiffer, Monog, helic, t. 2, p. 530, n® 62. Habite File de Barbade. Férussac considérait cette espèce comme une variété exotique du Succinea oblonga de Drapar- naud; elle a, en effet, avec elle, les plus grands rapports. Néanmoins nous partageons à son su- jet l’opinion de M. Pfeiffer , qui la rapporte au Succinea Barbadensis de M. Güilding. Description*. Cette coquille est un peu plus grande que celle qui vit en Europe ; elle est ovale-conique. Sa spire, allongée, compte trois tours dont l’accroissement est très rapide : ils sont convexes , et leur suture, simple, est forte- ment déprimée. Le dernier tour est ovale-oblong ; il est proportionnellement plus gros et plus ven*- tru que dans l’espèce européenne : l’ouverture qui le termine estcourteenproportion des autres espèces. Elle est assez régulièrement ovalaire , dilatée en avant , atténuée en arrière ; ses bords sont minces, tranchants, et la columelle, assez fortement tordue sur elle-même , ne laisse point apercevoir son enroulement intérieur , ainsi que les espèces plus largement ouvertes. Toute celte coquille est mince , transparente et fragile ; sa surface est couverte de fines stries régulières d’accroissement, et sa couleur est d’un jaune rougeâtre assez vif. Elle a 10 millimètres de longueur et 5 de dia- mètre. III. AMBRETTE DE PFEIFFER. Succinea Pfeifferij Rossmaessler. (Pl. Il, f. 13.) 5. testa ovato-oblongaj solidula^ striatula^ pelluciduj nitidulay succinea vel corneo-lutes- cente; spira brevij conica^ subpapillata ; anfrac- tibus tribus vix convexis^ uUitno 3/4 longitudi- nis subœquantej utrinque attenuato; apertura elongato-ovataj supeme acutiuscula/ basi obli- que pone axin recedenti, intus margaritaceay striata; columelîa levissime arcuata. Succinea Pfeifferij Rossmaessler, Icon,^ t. 1, p.-92,f. â6. Id,j Beck, Index^ p. 99, n® 7. ld,f Gray, Manuaf p. 179, pl. 6 , f. 7i. /rf., Philippi, Enum, moll, Sicile^ t. 2, p. 102. Succinea amphibia^ y dx, Nilsson, p. Al. Succinea amphibia^ Philippi, Enum, moll, Sicile, 1. 1, p. 1A2. Succinea oblonga, Turton, Man,, f. 7A. Succinea intermedia , Bean, Mss, (Gray.) Succinea gracilis , Alder , Mag, zool, and bot, , t, 2, p. 106. Succinea calycina, Menke, Syn,, 2® édit., p. lA. Succinea leoantina, Deshayes, Expéd, Morée , ZooL, p, 170, pl. 19, f. 25 à 27. Succinea leoantina, Lamargr, An, s, vert,, édit. Deshayes, t. 8 , p. 317, n® Av Suecinea leoantina , Cantraine , Malac, Médit, , p. 15A. Hélix putris (cochlohydra) , var. x, FArussac. Hélix angusta, Studer. [In Coxetrao,?) Tapada succinea , Studer, Verz,, p. 11? Amphihulina putris^ var. Hartman , Sturm, Fauna, t. 6, H, 8; t. 6, 7. Pfeiffer, Monog, helic, vw,,X, 2, p. 51A, n° 2. Habite la France, l’Allemagne, la Suisse, l’Angleterre; très commune dans la Hongrie, la Carniole , la Sicile, etc. Habite la Morée (Deshayes). Férussac confondait cette espèce parmi les variétés du Succinea putris ÿ nous en avons re- i34 PULMONES SANS OPERCULE. connu les caractères spécifiques lorsque nous avons décrit les coquilles de l’expédition de Mo- rée, mais nous avons eu tort d’appliquer à cette coquille un nom latinisé , que M. Rossmaessler a bien fait de rejeter, ainsi que plusieurs autres qui sont venus postérieurement au nôtre. Il se pourrait cependant que notre coquille fût dis- tincte de celle à laquelle M. Rossmaessler la rapporte, La spire en est plus courte , le dernier tour est par conséquent plus allongé, et par la même raison l’ouverture est proportionnelle- ment plus longue. Notre coquille est aussi plus étroite, mais comme nous n’en avons eu qu’un très petit nombre d’individus , qui malheu- reusement sont égarés dans la collection du Muséum où ils ont été déposés, . il nous est impossible de pousser la comparaison aussi loin qu’il serait nécessaire pour assurer la dif- férence ou la ressemblance de notre coquille avec celle qui est répandue dans le reste de l’Eu- rope. La figure que nous en avons donnée, quoique très fidèle, n’est cependant pas suflS- sante pour résoudre une semblable difficulté. Description. Le Succinea Pfoifferi^ est une coquille ovale-oblongue , étroite , pointue au sommet , à spire très courte , formée de trois tours, dont le dernier est très grand : à lui seul, il forme plus des trois quarts de la longueur to- tale, Les tours sont convexes, leur accroisse- ment est très rapide , ce qui produit dans l’en- roulement spiral une disposition subscalaroïde. L’ouverture est oblongue , très dilatée ; la cour- bure de son bord droit et celle de la colu- melle sont à peu près semblables, de sorte qu’une ligne longitudinale qui la couperait en deux, la partagerait en deux portions symétri- ques. Son extrémité antérieure est régulièrement arrondie , la postérieure est atténuée. Le bord droit est très mince et très tranchant; la colu- melle , sous ce rapport , n’a pas plus d’épaisseur que lui. Elle est cependant accompagnée d’un bord gauche, et son bord interne, contourné sur lui-même , s’enroule en une spirale inté- rieure que l’on aperçoit en regardant la coquille par la base de l’ouverture. Cette petite espèce, mince, transparente, fra- gile, est couverte de stries irrégulières d’accrois- sement; elle est d’un beau jaune d’or légèrement rougeâtre. Lesson nous a donné une coquille de Taïti qui a la plus grande analogie avec celle- ci ; elle se distingue cependant par une spire plus allongée. Cette coquille , fort abondamment répandue , a 12 millimètres de longueur et 5 de largeur, IV. AMBRETTE BULLÉE. Succinea bullina^ Férüssac. (PI. 9, B, f. 4.) 5. testa oblongo-ovataj tenerrima^ lœvigata^ flavido-albida; spira vix prominulay obtusa; anfractibus tribus^ supremis planiuscuUs ^ ul- timo ovato; coîumella substricte recedenti^ basi arcuata; apertura irregularij late ovali, Succinea hullina , Beck , Ind^^ p. 99 , n^ 9. Pfeiffer, Monog. helic, Wp., t. 2, p. 516, n° 5. Habite la Camiole. • Cette espèce est douteuse pour M. Pfeilfer comme elle l’est pour nous ; elle se rapproche , en effet , de la coquille que nous avons figurée sous le nom de le\>antina , dans la Conchyliologie de Vexpédition de Morèe. Elle se rapprocherait par conséquent de quelques variétés du Succinea Pfeifferi; cependant la spire est beaucoup plus courte, l’ouverture plus dilatée vers la base, et, à moins que la figure donnée par Férüssac ne soit infidèle , les caractères qu’elle présente sont suffisants pour justifier la distinction de cette espèce. Description. Elle est ovale-oblongue ; sa spire, courte et obtuse , compte trois tours étroits , et dont l’accroissement est moins rapide que dans les autres espèces : cette spire est à peine d’un huitième de la longueur totale. Le dernier tour constitue à lui seul presque toute la coquille ; il est déprimé, assez régulièrement ovalaire, di- laté dans le milieu, arrondi en avant, atténué en arrière. L’ouverture est très ample, très di- latée vers le tiers antérieur de sa longueur, atté- nuée en arrière ; ses bords sont minces et tran- chants, Lacolumelle,très concave, est fortement contournée sur elle-même ; toute celte coquille est lisse, très transparente et vitrée, et d’un blanc jaunâtre excessivement pâle. Elle a 11 millimètres de longueur et 8 de dia- mètre. GENRE AMBRETTE. i35 V. AMBRETTE DE CHILOÉ. Succinea Chiloensisj Philippi- (PI. Il, A, r. 11.) S. testa oblonga^ gracili, ruditer striataj cor- neo-albida^ soHduIa; spira subturrüa^ acuta; sutura Tnediocri; aufractibus tribus et divnidio vel quatuor cofivexiuscuKs^ uUitno 3/5 longitudù nis vix œquante; columella substricte recedenti; callo filari-subincrassato; apertura subobliqua^ ovali^oblonga^ intus rugulosoj nitida; peristo- mate simplici; margine dextro subrepando, Pfeiffer, Monog, helic, t. 2, p. 527, n” 50. Habite l’île de Chiloé. Selon toutes les probabilités, Férussac con- fondait cette espèce parmi les variétés du cinea PJeiJferi de Rossmaessler. Provenant de pays très éloignés, Férussac aurait dû recher- cher si les individus n’offraient pas de différences constantes et suffisantes pour les séparer spéci- fiquement. Elles sont, en effet, très analogues, mais celle-ci est moins pointue, les tours de la spire sont moins disjoints; le dernier tour est moins dilaté à la base. Ces différences nous pa- raissent suffisantes pour caractériser l’espèce , surtout si l’on y ajoute des différences de colo- ration. Description. Cette coquille est allongée-co- nique ; sa spire , peu proéminente , est compo- sée de trois tours convexes, dont l’accroissement est très rapide. La suture est déprimée, mais elle l’est moins en proportion que dans le Succinea Pfeifferi. Le dernier tour est grand, ovale-oblong, un peu oblique, obtus en avant : sa longueur égale quatre fois celle de la spire. L’ouverture est ovale, un peu atténuée en arrière, obtuse en avant; vers le milieu , les bords sont presque parallèles. Le bord droit est très mince et tran- chant : il en est de môme pour la columelle. Mais celle-ci est plus faiblement contournée que dans le Pfeifferi; on aperçoit cependant par la base de l’ouverture son enroulement spiral inté- rieur. Toute cette coquille est d’un jaune extrê- mement pâle; elle est vitrée, transparente : sa surface extérieure est lisse , les stries d’accrois- sement sont fines, irrégulières et multipliées. Les grands individus ont 13 millimètres de longueur et 6 de largeur. VI. AMBRETTE DE TAHITI. Succinea Tahitensis^ Pfeiffer. (PI. Il, A, f. 10.) 5. testa ovata^ striatulaj tenuiy vîx nitida ^ pellucida^ palïide succinea; spira brevi^ o6^w- siuscula; anfractibus duobus et dimîdio convexis^ uUimo ovato; columella leviter arcuata^ medio obsolète {interdum distincte) angulata; apertura regulariter ovali ; peristomate expansiusculo, Pfeiffer, Proc. zooL Soc,, 1846, p. 109. Succinea pacifea^ Beck, Ind, , p. 99, n° 13 ? ( Ea: le, y Férussac.) Hélix piitris , var. c, Férussac. Pfeiffer, Monog, helic^ dw., t. 2, p. 522, n“ 30. Habite nie de Taiti (Cuming). M. Pfeiffer rapporte à cette espèce , avec doute, la figure citée par Férussac : nous sommes con- vaincu que la figure représente bien l’espèce que nous allons décrire; nous en avons rapproché les individus qui présentent une telle identité , qu’ils semblent avoir servi de modèle à la figure que nous inscrivons en tête de cet article. Description. Cette coquille est encore une de celles que Férussac confondait parmi les va- riétés de \ Hélix putris. Elle a, en effet, beau- coup de ressemblance avec notre espèce d’Eu- rope ; cependant on la distingue non seulement parce qu’elle n’acquiert jamais le même volume, mais encore par des proportions constantes dans la spire et dans l’ouverture. Elle est ovale-co- nique , un peu obtuse au sommet. La spire est très courte; elle se compose de deux tours et demi seulement : ils sont convexes ; ils s’élar- gissent assez rapidement. Le dernier tour est très grand, ovale-oblong, un peu dilaté en avant. L’ouverture est grande, ovale, atténuée en ar- rière , dilatée en avant. Le bord est très mince , tranchant ; la columelle elle-même est presque aussi mince que le bord droit. Cependant elle est obtuse, et elle présente dans le milieu un i36 PULMONES SANS OPERCULE. angle très obsolète et cependant bien distinct. Toute la coquille est d’un jaune de succin pâle, et sa surface extérieure offre un grand nombre de stries irrégulières d’accroissement , mais serrées. Cette coquille a 12 millimètres de longueur et 7 de diamètre. VIL AMBRETTE AMPHIBIE. ^Mccinea putrisj Linné. (PI. Il, f. 4-9. PI. Il, A, f. 9.) S, testa ovatüj tenui^ rugoso-striatulaj pel- luciduj nitidulaj succinea vel straminea/ spira conicaj acutiuscula; anfractibus 3-3 1/2 con- vexiusculis^ ultimo ventricosiore , 2/3 ïongitu- dinis subœquanle; sutura lœvi; columella sim- plicij lemter arcuata; apertura vix obliqua^ ovalif superne^ angulata. Hélix putris , Linné , Syst, nat, , 10® édit,, p. 774, et 12® édit., p. 1249, no 705. Hélix succinea y Mulleb, Verm.j 2® édit,, p, 97, n” 296. Hélix putris y Gmelin, p. 3659 , n® 135. Hélix putris y Sturm, Fauna , t, 6 , H, 1, t. 16. Hélix putris {cochlohydra')^ Férussac, Prod^y p, 9. Lister, Conch^y 1. 123, f. 23, a. Lister, Anim, angLy pL 2, f. 24. Lister, Trans, PhiLy t. 9, p. 2, f. 18. Gualtieri, Index test, y t. 5, f. 4. D’Argenville, Conch,yp\, 28, f. 23. U Amphibie o\xV Ambrée y Geoffroy, Coq, y p, 60, n® 22. An Favanne, Conch,y pl. 61, f. E, 4 ? SwAMUERDAM, Bib. uut.y pl, 8, £. 4. Turbo trianfractuSy Da Costa, Brit, concLy p, 92, pl. 5, f. 13. Neritostoma 'vetuluy Klein, Ostr,y p. 55, pl. 3, f. 70. Hélix succinea , Chemnitz, t. 9, part. 2, p. 178, pl. 135, f. 1248. Bulimus succineus y Bruguière, EncycL méth,y Fers y t. 1, p. 308, n® 18. Hélix putris y Olivi , Adriat.y p. 176. Bulimus succinea y Poiret, Prod,, p. 41, n® 9. Succinea , Draparnaud, Tab^desmolL, p. 55, xi° 1. Succinea amplübiay Draparnaud, Hist,, p. 58, pl. 3, f. 22, 23. De Roissy, Buff\y MolLy t. 5, p, 352, n® 1. Montagü, Test, BriUy p, 373, pL 16, f. 3. Dorset, Cat,y p. 56, pl. 21, f, 13. Brard , Hist, des coq, y p. 72, pl. 3, f. 1, 2. Millet, Moll, Maine-et-Loire , p. 32, n® 1. Hélix limosuy Dillwyn , Descr, Cat,y t, 2, p. 966, n® 175. Hélix putris y Dillwyn, Descr, cat,y p. 965, no 173. Hélix putris y Aeten, Syst, abh,y p. 96. Nil&on, Hist, molL suec,y p. 41, n® 1. Bowditch, Elem, ofconch,y p. 6, f. 5. Succinea amphibia y Lamarck, An, s. 'vert,y t. 2, p. 135, Hècart , Cat, coq, de FalencienneSy p. 1, n® 1. Succinea amphibia y Blainyille, Malac,y p. 455, pl. 38, f. 4. Succinea amphibia y C. Pfeiffer, Syst, anord,y t. 1, p. 67, pl. 3, f. 36 à 38, et t. 3, p. 55. Collard des Cherres, Cat, coq, Finist,y p. 70, n® 1. pES&ïoULiNS, Cat, moll, Gironde y p. 17, n® 1, Turton, Man. y p. 21, n® 73, f. 73. Kickx, Syn, moll, Brab,, p. 33, n® 37. SowERBY, Gen, of. shellsy Succineay f. 3. Succinea amphibia, Rossmaesrler, t. l,p. 91, f. 45. Succinea amphibia yDz&Uè.'ïv.Sy Ann, sc, nat.yX, 22, p. 345. — Anatome (Conf. Isis, 1835, p. 184, t. 7.) Succinea amphibia. Charpentier, Cat, moll. Suisse, p. 4. Bouillet, Cat, moll, Auvergne y p. 44, n® 1. Fossil, Succinea amphibia, Bouillet, Cat, Moll. Auvergne, p. 106, n® 1. Succinea amphibia , Deshayes dans Lamarck , An. s. vert,, 2e édit., t. 8, p. 316. Succinea amphibia y Swainson , Malac,, p, 328, f. 96. Succinea amphibia, Reeve, Conch, syst,, t. 2, pl. 180, f. 3. Goupil , Hist, des moll, Sarthe, p. 10, n® 1. Alder, Cat. test, moll, tr. Soc, Newc,, p. 31, n® 19, Succinea amphibia, Philippi , Enum, moll, Sicile, t. 2, p, 102. Succinea amphibia, Sowerby, Conch, man,, f. 265. GENRE AMBRETTE, Succinea amphibia^ Mohelet , MolL du Portugal^ p. 52, pl. 5, f. 2. Succinea putris ^ Fleming, BriU animaL, p, 267. Succinea putris » Beck, Jnd,, p. 99, n** 8. Succinea putris y Gray, Mg,nualy p. 178, pl. 6, f. 73. Succinea Mulleri, Leach, Moll, y p. 78. Tapada putris y Verz,yp, 11. Limnea succinea y Fleming. (Gray.) Amphibina putris, Hartmann, Neue Alpina^X, 1, p. 247. Var. p. Major y pallida, Succinea major, Risso, Hist,, 4, p. 59, n® 127? Var. y. Maxima mbella, Var. L Saturate succinea, striis inœqualibus, transi>ersis sculpta. Succinea elegans, Risso, Hist,, t, 4, p. 59, n° 126? Pfeiffer, Monog, helic, vw,, t. 2, p. 513,11® 1. Habite toute l’Europe ; très commune par- tout. La var. y se trouve à Szigleget, en Hongrie ; l’Afrique septentrionale. U Hélix putris de Linné est la coquille pour laquelle Draparnaud a institué le genre Succinea^ et Bruguière l’a fait passer dans son genre Bu- lime sous le nom de Bulimus siiccineus. En l’in- troduisant dans son nouveau genre, Draparnaud eut tort de changer la dénomination spécifique ; les zoologistes, à cette époque, se croyaient au- torisés à changer les noms spécifiques lors- qu’ils passaient dans un genre nouveau. Lamarck avait adopté cette opinion , son exemple entraîna presque tous les conchyliologues récents, dans les ouvrages desquels l’espèce en question est inscrite sous le nom de Succinea amphibia, Fé- russac avait évité cette faute, et M. Pfeiffer, dans son dernier ouvrage, a définitivement fixé la nomenclature à cet égard. Il existe un assez grand nombre d’Ambrettes qui ont entre elles des analogies incontestables ; Férussac les a crues de la même espèce, et les a rapportées au Succinea putris à ,titre de variété. Aussi, pour, ce naturaliste, l’espèce n’était pas seulement en Europe , elle vivait sur presque tous les points de la surface de la terre. D’après lui, l’Europe, l’Asie, l’Afrique, l’Amérique, la Polynésie, auraient nourri en môme temps les individus d’un même mollusque, ce qui eût été jusqu’alors sans exemple. Les variétés de Fé- X. U, partie. 13? russac, revues avec plus de soin, étudiées sur un plus grand nombre d’individus , se sont trou- vées des espèces parfaitement distinctes; une fois éliminées, on a reconnu que V Hélix putris reste en Europe , nous en avons retrouvé une petite variété en Algérie. Ainsi réduit, le nombre des variétés est beaucoup moins considérable; il en reste cependant quelques unes d’assez im- portantes. Description. Le Succinea putris est une co- quille ovale-oblongue , étroite , à spire courte et pointue, à laquelle on compte quatre tours, dont l’accroissement est très rapide; le dernier est très grand : la longueur de la spire s’y répète au moins trois fois et quelquefois davantage. Ce dernier tour est un peu oblique à droite ; il est dilaté et proéminent en avant. L’ouverture qui le termine est peu oblique ; elle est très grande, ovale-oblongue, dilatée en avant, atténuée en arrière. Son bord droit est toujours mince et tranchant , et il se joint à la columelle au moyen d’un arc de cercle d’un diamètre assez grand.L columelle est extrêmement mince, obtuse, con- tournée sur elle-même : vue parla base, on a de la peine à distinguer son enroulement intérieur. Un bord gauche, très étroit, mince, transpa- rent, l’accompagne dans presque toute sa hau- teur. La surface extérieure est finement striée par des accroissements. M. Pfeiffer indique plu- sieurs variétés: l’une, très grande et d’un jaune très pâle; la seconde, de la même taille que la première, est d’un rouge pâle demi-trans2)arent ; la troisième est d’une couleur succinée très fon- cée ; enfin nous en avons trouvé une dans les en- virons de Paris, dans le parc de Versailles, dont l’épiderme est d’un brun grisâtre sale; elle était de cette couleur sur l’animal vivant. Nos plus grands individus ont 25 millimètres de longueur et 13 de diamètre. La taille la plus ordinaire est de 15 à 16 millimètres de longueur sur 9 millimètres de diamètre. VIII. AMBRETTE AUSTRALE. Succinea australis^ Férussac. (Pl. Il, f. 11.) S, testa ovataj striata^ albida; spira inflala^ comca^ apice acuta; anfractibus quatuor per- convexis celeriter accrescentibusj uliimo 5/8 Ion- i8 i38 PÜLMONÉS SANS OPERCULE. giiudînis subœquante; columella valde arcmta^ callosa; aperiiira ovali^ superne subangulosa. Hélix australis [Cochlohydra) y Fébüssac, Prod^y p. 27, n° 11. Gray, Ann, oj PliiL y 1825, t. 9, p. 415. QuoYetGAiMARD, Voy, AstroLyZooLyX, 3, p.l50, pl. 13, f. 19, 23? Lamarck, An. s, vert, y édit. Deshayes, t. 8, p. 319 , n® 7. Beck, Ind.y p. 99, n° 21. Pfeiffer, Monog. helic, vw., t. 2, p. 518, n° 14. Habite les îles de TAustralie (Péron, Férus- sac) , dans les lieux élevés et arides, aux envi- rons de Hobart-Town , dans Pile Van-Diemen (Quoy et Gaimard). Description. Cette coquille est ovale-oblon- gue , ventrue dans le milieu , pointue au som- met, un peu atténuée en avant : sa spire compte quatre tours très convexes , et dont l’accroisse- ment est très rapide. Leur suture est simple et déprimée ; le dernier tour s’infléchit un peu au-dessous de la circonférence. Il est ovale- oblong : sa hauteur égale trois fois environ celle de la spire. L’ouverture qui le termine est d’une médiocre longueur, très dilatée dans le milieu , atténuée en arrière. La columelle et le bord droit ont une égale courbure; aussi, si cette ouverture était coupée en deux par une ligne longitudinale et médiane, les deux parties se- raient symétriques. La columelle est très con- cave dans sa longueur ; elle est fortement tordue sur elle-même, et, vue par la base de l’ouverture , elle offre un enroulement assez large. Quoique très mince, cette columelle est obtuse ; elle est accompagnée d’une lamelle cal- leuse extrêmement mince : elle se continue sur l’avant-dernier tour en un bord gauche, étroit et transparent. Cette coquille est finement et ir- régulièrement striée par des accroissements ; elle est mince, fragile, transparente, et d’un blanc jaunâtre vitré extrêmement pâle. Elle a 13 millimètres de longueur et 6 et demi de largeur. IX. AMBRETTE OVALE. Succinea ovalis^ Say. f (P141,A, M.) S. testa subovatUy pallide flava^ diapham^ pertenui et fragiîi/ anfractibus fere tribus obli- quisj uUimo amplisshno ; spira parvula^ promis nula_, obtusiuscula/ aperiura longitudinaliier subovali^ lata; columella valde angustataj ita ut a basi testœ fere in apîcem perspicere possis ; callo columellœ fere nullo. Say , Nichols, Encycl. Say , Philad, joum., t. 1, p. 15. Deshayes, Encycl. méthod,, t. 2, p. 20, n® 2, Beck , Ind. , p, 98 , n® 1. Lamarck, An. s. vert., édit. Deshayes, t. 8, p. 319. Gould, Report y p. 194, f. 125. Hélix oualis {^Cochlohydra) y FéRUSSAC, Prod., p, 26 , n° 8, Var. (3. Major. Say, Philad. journ.yX, 2, p, 163, Pfeiffer, Monog. helic. vw.y t. 2, p. 524, n® 38. Habite, dans l’Amérique du Nord, Massa- chussets, et la var. p dans le Missouri. Description. Coquille excessivement mince et fragile, ayant beaucoup d’analogie avec le Suc- cinea putris y se distinguant par une spire plus courte , mais moins dilatée à la base. Elle est ovale-conique : sa spire, très courte , compte à peine trois tours. Ces tours s’élargissent très rapidement : ils sont très convexes et leur suture est profonde. L’extrémité supérieure du dernier tour s’incline obliquement au-dessous de la cir- conférence. Le dernier tour est très grand, ovale-oblong, oblique, un peu rétréci en avant, ou plutôt moins dilaté de ce côté que dans la plupart des autres espèces. La longueur de ce tour égale les cinq sixièmes de la longueur to- tale. L’ouverture est très grande, ovale-oblongue, atténuée en arrière, dilatée dans le milieu; ses bords sont excessivement minces, etla columelle elle-même n’est guère plus épaisse que le bord droit. Elle est légèrement tordue dans sa GENRE AMBRETTE. iSg longueur , et Ton voit se contourner son enrou- lement spiral , lorsque Ton regarde la coquille par la base de l’ouverture. T oute cette coquille, mince et transparente, est d"un jaune pâle et verdâtre ; le sommet est un peu plus rougeâtre. La surface présente , comme dans toutes les au- tres espèces, de fines stries irrégulières d’ac- croissement. Sa longueur est de 15 millimètres , sa largeur de 8. X. AMBRETTE CHAMPÊTRE. Succinea campestris^ Say. (PI. H, f. 12.) 5. testa ovata^perfragili^palUde flava^lineis opacis^ aJbis et vitreis irregularüer alternantibus; (mfractibus tribus vix obliquis, SkY y Journ, Acad, Philad,y\., 1, part. l,p. 281# Bbck, /«f/.jp. 98, n® 3. Gould, Report, p. 195, f. 126. Pfeiffer, Symb,, t. 2,p, 56. Hélix campesiris [cochlohydrà], Férussac, Prod.^ p. 27, n<» 12. Pfeiffer, Monog, helic. mo., t. 2, p, 524, n° 37, Habite, dans l’Amérique du Nord : Massa- chussets, Description. Celle-ci est une des espèces la moins ovalaire et la plus globuleuse du genre ; elle est néanmoins ovalaire , bombée dans le milieu. Sa spire est très courte, composée de trois tours très convexes, dont l’accroissement est moins rapide que dans les autres espèces ; aussi l’extrémité du dernier tour ne s’infléchit pas au-dessous de la circonférence. Le dernier tour est ovale-subglobuleux; il est très enflé, obtus en avant , convexe à la base, peu oblique : la longueur de la spire s’y répète au moins six fois. L’ouverture est ovale-obronde ; elle est peu oblique à 1 axe : un peu atténuée en arrière , elle est un peu dilatée dans le milieu , régulière- ment demi-circulaire en avant. Le bord droit est extrêmement mince et tranchant. La columelle est un peu plus épaisse ; son bord est obtus : elle est contournée sur elle-même. Une lame très étroite , très mince, l’accompagne , et se change en un bord gauche , court et étroit. Le test est d’un blanc jaunâtre très pâle; il présente dans son épaisseur des zones longitudinales obliques, alternativement mêlées d’un blanc opaque et d’un jaune verdâtre transparent. Comme dans les autres espèces , la surface est couverte de shîes fines et irrégulières d’accroissement. Cette coquille est longue de 15 millimètres et large de 10 millimètres. XI. AMBRETTE ROUGEATRE. Succinea rubescens, Deshayes. P (P1.9, 5. testa ovataj tenuiy striatula {suh lente ob^ soleteminutissime reticulata)yroseaabsquenitore; spira bremssima^ obtusa; anfractibus tribus con- vexiusculis y ultimo inflato y 4/5 longitudinis œquante; columeîla perarcuata; apertura per- amplissimay laie ovaliy basi dilatatUy sterne subangulata, Deshayes, GuiSrin, Mag. de ZooL, 1830, t, 4. Deshayes, Encjcl, méth,, t. 2, p. 20, n“ 4. Guérin, Icon, molL^ pL 6, f. 8. Deshayes dans Lamarck, An, s, vert,, 2* édit., t. 8 , p. 319, n® 9. Hélix ruhescens {cochlohydra) , Ferussac. Amphibidima ruhescens, Beck, Ind., p, 78, n® 5. Pfeiffer, Monog, helic, vio,, t. 2, p, 531, n° 65, Habite la Guadeloupe. Description. Cette coquille, par sa taille et sa forme, se rapproche un peu du Succinea patula jeune; elle est différente de toutes les autres espèces connues. Elle est ovalaire , déprimée , à spire très courte, formée de trois tours convexes, dont l’accroissement est très rapide. Le dernier tour est si grand , qu’il constitue à lui seul presque toute la coquille; il est ovale-oblong , arrondi en avant, déprimé de haut en bas. L’ou- verture est très grande, largement étalée, de telle sorte qu’en la regardant par la base on aperçoit de ce côté l’enroulement spiral inté- rieur, de la même manière que dans les Bullées et dans les Sigarets. Le bord droit est mince et tranchant; il se joint à la colümelle an moyen d’une courbure en arc de cercle. La columelle lAo PULMONES SANS OPERCULE. est très mince, obtuse, et fortement contournée sur elle-même. Toute la coquille est mince, fra- gile et transparente ; elle est rougeâtre , et sa surface , outre des stries d*accroissement assez multipliées , présente des stries transverses légè- rement saillantes, souvent onduleuses, et sou- vent divergentes vers l’extrémité du dernier tour. Les grands individus ont 22 millimètres de longueur et 13 de diamètre. XIL AMBRETTE CAPUCHON. Succineayatuîa^ Bruguière. (PI. Il, f. 14-16.— PI. Il, f. A, 12, 13.) S. testa ovata^ ntgosay depressa; spira brevij ohtusa; apertura magna^ subqmdrangulari. BuUrnus patulus^ Bruguière, Encycl. méth», 1. 1, p. 305 , n° 15. AmphibiiUma ciicullata^ Lamarck, Ann, mus.y t. 6 , pl; 55 , f. 1. Amphibulima patula, Beck, Ind,, p. 98, n° â. Amphibulirnus ciicuUatus, Montfort, f. 91, pl. 23. Hélix pattila [cochlohydra) , Fèrussag, Prod,^ p, 26, n° 7. Hélix patula, WooD , Index, Suppl. , pl, 7 , f, 9. Hélix cucidlata, Schweigg, Naturgesc/i. Succinea ciccullata, Lamarck, An. s. 'vert.,p. 134, n® 1, édit. Desuayes, t. 8, p. 315. Id.^ Blainville , Malac., p. 455, pl. 37, f. 2. Id., SoWERBY , Geti. of shells , f, 1, Id., Reeve, Conclu syst., t. 2, pl. 180, f. 1. Saccinea patida, Sovverby, Conch, man,, f, 266. Pfeiffer, Monog. helic. w., t. 2,p. 532, n» 68. Habite la Guadeloupe. Celle-ci est la plus grande des espèces con- nues, et en même temps la plus extraordinaire du genre. Elle est au nombre de ces coquilles terrestres remarquables , qui , parvenues au terme de leur accroissement, se dévient de l’en- roulement normal pour prendre une forme monstrueuse, quoique constante. Description. Cette coquille est ovale-oblongue, très déprimée de haut en bas; sa spire, très courte, compte trois tours convexes, dont l’ac- croissement est extrêmement rapide. Cette spire est à peine de la cinquième partie de la lon- gueur totale. Elle est pointue au sommet, lar- gement conique ; le dernier tour est énorme : il est ovale-oblong. Après un accroissement régu- lier de ces trois premiers tours, la coquille, avant de se compléter, se détourne de manière que l’ouverture, qui était d’abord presque pa- rallèle à Taxe , finit par former avec lui un angle presque droit. Cette déviation se reconnaît aisément en plaçant la coquille de profil et per- pendiculairement devant soi. Une autre parti- cularité se montre dans la disposition du bord droit; il est un peu plus épais que dans les autres espèces ; il est obtus et légèrement bordé dans les vieux individus. Son extré- mité supérieure ne vient pas joindre l’avant-der- nier tour à son point le plus saillant, où il for- merait pour ainsi dire la tangente de cette cour- bure, ainsi que dans les autres espèces. Il en reste écarté d’une manière notable, mais se coudant subitement à la hauteur de la circonférence, il vient se prolonger transversalement sur cette partie de l’avant-dernier tour, comme s’il voulait rejoindre le bord columellaire et rendre le pé- ristome complet ; mais il se prolonge au delà, et vient mourir insensiblement tout près de l’extré- mité opposée de l’avant-dernier tour, le traver- sant ainsi dans toute sa largeur. L’ouverture est très grande , ovale-subtrigone , très dilatée vers la base, La columelle, aussi épaisse que le box'd droit , est contournée sur elle-même, et la dilatation de l’ouverture permet d’en apercevoir l’enroulement intérieur. Toute la surface de cette coquille est couverte de plis nombreux d’accrois- sement , plus réguliers sur les premiers tours que sur les derniers; chez les jeunes individus, la couleur est d’un jaune verdâtre ; les vieux sont d’un jaune rougeâtre demi-transparent. Cette coquille fort intéressante, et rare encore dans les collections , a 31 millimètres de lon- gueur et 21 de largeur. XIII. AMBRETTE TIGRINE. Succinea tigrinaj Lesueur. (Pl. Il, A, f. 4.) S. testa ovalij pellucida^ tenuissima^ subvires- centi^ maculis minimis subrufis aspersa; aper- tura ingentissimaj patente ^ ovata; spira brevis- sima. GENRE AGATHINE. 141 Hélice tigrina {^cochlohydra) , Férussag , Prod», p. 26, 6. Succinea tigrina^ Gray, Ann^ Philad.y 1825, t. 10, p. 415. Deshates , EncycL méthod., t. 2, p. 19, n” 1. Deshayes dans Lamarck, An^ s, 'vert,, t. 8, p. 320. Amphibulima tigrina^ Beck, hid*, p. 98, 3, Pfeiffer, Monog, helic, uw,, t. 2, p. 530, n° 60. Habite Tîle de Saint -Vincent. Description. Cette coquille appartient sans aucun doute au genre Omalonyx de M. d’Orbigny. Elle est très déprimée et subpatelliforme ; son sommet est formé d’un tour et demi de spire seu- lement : le dernier tour forme donc la coquille en totalité. Il est régulièrement ovalaire, presque symétrique, et l’ouverture qui le termine pré- sente une étendue presque égale à la sienne. En effet , l’avant-dernier tour produit un petit re- bord columellaire beaucoup plus étroit que dans les Bullées, par exemple; la coquille est donc complètement déroulée et ouverte, les bords en sont excessivement minces : la columelle est un peu plus obtuse, et on lui voit décrire un tour et demi de spirale faiblement saillant à l’intérieur. Cette coquille, extrêmement mince, ..est fine- ment slriée par des accroissements ; son test , d’un jaune d’ambre, est parsemé de petites ta- ches subcirculaires roussâtres. Sa longueur est de 18 millimètres , sa largeur de 11 millimètres. L’ouverture a presque les mêmes dimensions que la coquille elle-même. GENRE AGATHINE , ACHATINAy Lamarche- CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Animal gastéropode pulmoné, semblable à celui des Hélices et desBulimes. Coquille ovale-oblongue , quelquefois étroite et subturriculée, ayant l’ouverture entière, plus longue que large, à bord droit tranchant, simple , non réfléchi en dehors ; columelle simple , tronquée au sommet. SYNONYMIE GÉNÉRIQUE. Limaçon. Adanson. O ’ Bulla, Linné, Muller, Schroeter , Karsten , Brogchi, Gmelin, Dillwyn, Wood. Buccinum, Muller , Gronovius, MATON etRAGKET, Turton , Leske, Montagu , Dillwyn, Wood. ^c&,Pennant, Férussac, Dillwyn, Burrow, Wood , Lowe , Gmelin , Quoy et Gaimard. Bulimus, Cuvier, Poiret, Drap ARNAUD, Perry, Férussac, Millet, Brard , Pfeiffer, Mara- vigna. Lyrnnea, Roissy. Polyphemus y Montfort, Sowerby, Say. Lignas y Muller, Montfort, Sowerby. CecilioideSy Férussac. Columna, Schumacker. Glandina , Schumacker, Say. Coefditoma , Férussac , Rang. Cochlicopay Férussac , Risso, Rang, Pfeiffer. Ferussacia , Risso. Aciculay Risso, Sowerby, Vediantius y Risso. Orhitina^ Risso. Pegea , Risso. Achatinellay Swainson , Sowerby , Pfeiffer. La Brillante , Geoffroy. Microstoma, Menke. CkersinUy Humphrey, Sow'erby. Fulgury Say. Leucostomay Sowerby, Swainson. JMacrospira, Sowerby. Ceux des auteurs anciens qui ont mentionné les Agathines, ne l’ont fait que dans le but de rappeler le volume considérable que peuvent acquérir quelques unes de leurs espèces. Pline parle d’une coquille terrestre d’Afrique, d’une capacité assez vaste pour contenir quatre-vingts quadrants. La plupart des commentateurs cru- rent que le quadrant était une mesure de capa- cité , et de là naquit l’opinion que les anciens connurent une espèce de coquille terrestre trois ou quatre fois plus grande qu’aucune de celles i42 pulmones sans opercule. qui ont été rassemblées jusqu’ici par les natura- listes. Quelques commentateurs crurent que de- puis les anciens jusqu’à nous , l’espèce si grande alors avait dégénéré , et s’était réduite avec le temps à un moindre volume. Cette opinion ne peut supporter un examen approfondi; les travaux des zoologistes ont prouvé d’une manière incon- testable que la nature demande un temps infini- ment plus long pour apporter des modifications d’une moindre importance à ceux des mollusques qui habitent la surface de la terre. Il y avait d’ail- leurs cette objection importante à faire à cette opinion, c’est que cette grande espèce eût été seule modifiée, tandis que toutes les autres vi- vant sur les mêmes lieux seraient restées ce qu’elles étaient autrefois. Férussac a donné de cette difficulté une solution qui nous paraît fort raisonnable. Le quadrant, dit-il, n’estpoint une mesure de capacité , c’est une monnaie de la grandeur de nos sous , et dès lors il n’est pas rare de rencontrer parmi les Agathines de l’A- frique des espèces suffisamment grandes pour contenir quatre-vingts et même un plus grand nombre de ces pièces. Parmi les auteurs pffis modernes. Fabius Co- lumna est le premier qui ait donné lafigure et la description d’une Agathine , sous le nom de Bue* cinum 'variegatum exoticum. Lister en figura plu- sieurs autres espèces dans son grand ouvrage Synopsis conchyliomm^ et, tout en conservant le nom de Buccin, il eut soin d’en faire un groupe particulier sans mélange d’autres coquilles. Gualtieri , d’Argenville et d’autres auteurs ont été moins heureux dans leurs rapprochements : ils les confondent avec les coquilles marines. Linné, malheureusement, ne s’attacha point aux indications de Lister. Ci'aignant sans doute de trop multiplier les genres , il rapporta la plus grande partie des Agathines à son genre Bulla, le reste à son genre Buccinum. MüUer , dans son Histoire des vers, préféra ce dernier nom , tandis que les naturalistes contemporains, attachés à la lettre de Linné, conservèrent invariablement la disposition de l’auteur du Systema naturœ, Gmelin ajouta à la confusion en rapportant des espèces, les unes dans le genre Strombe, quel- ques autres parmi les Hélices. Lorsque Bruguière rassembla les éléments de son genre Bulime , dans V Encyclopédie mé- thodique, il y joignit les Agathines; il en forma une section distincte , caractérisée par l’échan- crure de la eolumelle. Lamarck trouva donc le genre tout préparé; il lui suffit d’extraire des Bulimes de Bruguière la section tout entière , et de lui imposer des caractères propres à la faire reconnaître avec facilité. Au moment où le genre Agathine fut créé, ne réunissant qu’un petit nombre d’espèces, il se trouvait nettement distinct de celui des Bulimes et de tous ceux créés aux dépens des Hélices de Linné. Aussi fut-il adopté sans exception par tous les natura- listes , et Cuvier lui-même, qui avait relégué au nombre des sous-genres plusieurs des genres institués par Lamarck, dans la famiUe des Pul- monés terrestres, admet le genre Agathine jus- tement à cause du caractère en apparence si considérable de la troncature columellaire. L’animal des Agathines n’était point alors connu ; Cuvier savait par expérience combien est impor- tante, pour caractériser les genres, l’échancrure de la eolumelle. Il savait que chez les animaux marins cette échancrure donne passage à un organe particulier, destiné à favoriser l’accès du liquide ambiant sur l’organe de la respiration. La connaissance que l’on a eue depuis de l’ani- mal des Agathines a prouvé que l’échancrure dans ce genre n’avait aucune importance, car l’animal en question ne diffère en quoi que ce soit de celui des Bulimes ; son organisation pro- fonde ne reflète même en rien le caractère si particulier de sa coquille. A mesure que nos collections se sont agrandies, que les espèces se sont multipliées, on a reconnu de plus en plus combien le genre Agathine était superficiel , car il se lie de la manière la plus insensible aux Bu- limes dont il n’est en définitive qu’une simple modification. C’est Férussac, le premier, qui eut dans les mains des matériaux assez étendus pour s’aper- cevoir que le genre Agathine de Lamarck est fondé sur des caractères artificiels; aussi, dans son système de nomenclature, il n’hésita pas à le réduire au rôle de sous-genre , et comme il se présente sous deux formes assez distinctes, il en fit deux groupes à peu près équivalents sous les noms de Cochlilotne et de Cochlicope^ Depuis que dans la nouvelle édition de La- marck nous avons démontré avec toute 1 évi- dence désirable à un pareil sujet, que les Bu- limes et les Agathines se confondent à leur point GENRE AGATHINE. lAS de contact , la plupart des naturalistes qui ont eu occasion de présenter de nouvelles classifica- tions du groupe des Hélices ont adopté notre opinion, en considérant les Agathines , les unes comme sous-genre , les autres comme simple section des Bulimes. Description. L’animal des Agathines est un mollusque gastéropode dont les caractères exté- rieurs sont tout à fait semblables à ceux des Bulimes et des Hélices. Ils rampent sur un large pied terminé en pointe en arrière , portant en avant une tête assez grosse et obtuse, sur laquelle sortent quatre tentacules inégaux, deux grands, oculifères, deux petits accompagnant la bouche. Toute la surface du corps est chagrinée exacte- ment de la même manière que les Hélices et les Bulimes; le manteau est en forme de collier, et c’est dans cet organe que l’on aperçoit une très légère différence avec celui des Bulimes. Dans ce dernier genre , l’organe en question conserve exactement la forme de l’ouverture; il est par conséquent régulièrement arrondi en avant. Dans les Agathines, il présente une inflexion antérieure correspondant à l’échancrure delà co- lumelle. Ce collier est percé vers son angle su- périeur d’une ouverture très contractile , desti- née à laisser pénétrer l’air dans une très grande cavité pulmonaire, occupant le dernier tour de la coquille presque en entier. La paroi supé- rieure de cette cavité est couverte d’un admi- rable réseau vasculaire, destiné à se mettre en contact avec l’air ambiant , dans le but de rendre au sang l’oxygène qu’il a perdu pendant le phé- nomène de la nutrition. Nous avons vu, à l’occasion des Bulimes et des Ambrettes, comment il était possible de limiter (juelques bons genres à l’aide de l’étude des organes de la génération. Nous avons fait l’anatomie d’une grande espèce d’ Agathines , du sinistrorsa de Chemnitz, plus connus sous le nom dè bicarinata de Lamarck, et nous avons trouvé CCS organes exactement conformes à ceux des Bulimes, ce qui nous a confirmé pleinement dans l’opinion que nous avait suggérée l’étude attentive des coquilles. Nous n’entrerons pas dans de plus grands détails sur l’organisation des animaux des Agathines ; cette organisation est semblable à celle des Bulimes , et celle des Bulimes n’offre presque aucune différence avec celle des Hélices, qui est bien connue depuis le beau travail de Cuvier, dont les figures ont été reproduites parFérussac dans le commencement de cet ouvrage. Les Agathines sont des coquilles terrestres , très variables pour la forme et le volume , et qu’on rencontre en plus ou moins grand nombre sur presque toute la surface de la terre. Elles suivent pour leur distribution la loi générale commune à presque tous les êtres organisés, c’est-à-dire que , très grosses et très abondantes dans les régions chaudes de la terre, elles de- viennent de plus en plus petites à mesure que l’on s’avance vers les régions froides ; elles finis- sent par disparaître complètement là où le froid a trop d’intensité et trop de continuité. C’est dans ce groupe que se montrent les plus grandes coquilles terrestres connues : les unes sont ovales- ventrues; les autres sont plus étroites et plus oblongues; d’autres enfin sont subturriculées, et, en suivant cette dégradation dans la forme, on arrive à des espèces qui sont entièrement turriculées comme certains Bulimes. Ces formes extérieures n’ont rien de constant ; elles se mo- difient de mille manières , et n’offrent aucun moyen de déterminer parmi les nombi'euses espèces des groupes que l’on pourrait dire na- turels. Il existe un grand nombre d’Hélices et de Bulimes chez lesquels la columelle est plus ou moins largement ouverte; ce caractère ne se montre jamais chez les Agathines : c’est à peine si l’on peut en citer une ou deux chez lesquelles persiste une fente ombilicale extrêmement étroite. Il en est de même pour ce qui a rapport aux modifications de l’ouverture : il y a dans les Bulimes des espèces où la bouche est garnie de dents plus ou moins nombreuses; chez les Aga- thines de pareilles protubérances ne se sont ja- mais montrées sur le bord droit; c’est à peine si l’on en peut citer un petit nombre d’espèces qui ont une dent sur la columelle. Quant au bord droit de l’ouverture, il esttoujours simple et tran- chant, presque jamais renversé en dehors ; cepen- dant on pourrait admettre plusieurs exceptions, car nous avons fait remarquer parmi les Bulimes un petit nombre d’espèces ayant le bord ren- versé, et présentant une faible troncature sub- intérieure de la columelle. Jusqu’ici , comme on le voit, nous ne trouvons aucun caractère absolu propre à séparer les Agathines des autres genres de la famille des Hélices, Le dernier et le plus^ i44 PULMONES SANS OPERCULE. important qui nous reste à examiner est celui sur lequel Lamarck a fait reposer la création du genre , nous voulons parler de Técliancrure ter- minale de l’ouverture, Nous avons déjà fait re- marquer parmi lesBulimes, le jfiTawèeü/d’ Ad an- son et quelques autres espèces voisines. Dans les premières Agathines, la seule différence qu’elles présentent, c’est que l’extrémité antérieure poin- tue de la -columelle est un peu plus détachée du bord droit que dans le KambeuL Ce caractère se présente sous des modifications d’une si faible valeur, que plusieurs naturalistes très expéri- mentés se sont contredits sur la place générique que devaient occuper certaines espèces , les uns les gardant parmi les Bulimes, les autres les rangeant parmi les Agathines, et tous ayant également raison, puisque l’on peut voir dans ces coquilles un commencement de troncature ou une simple flexion de la columelle. A partir de ce commencement presque imperceptible, on voit dans la série des espèces l’échancrure se produire graduellement, et lorsqu’elle est arri- vée à toute l’étendue qu’elle peut acquérir, elle se conserve ainsi dans un certain nombre d’es- pèces, pour lesquelles Montfort a proposé le genre Polypherne, Il existe d’autres coquilles qui semblent être pour les Agathines ce quelesPar- tules sont pour les Bulimes , c’est-à-dire qu’elles conservent, comme les Poljqjhêmes, un ensemble de caractères qui semblent les isoler ; aussi M, Swainson en a fait un genre particulier sous le nom àü Achatinella. Ce genre, pour nous, n’est pas plus admissible que tous les autres; il se rattache aux Agathines par un certain nombre d’intermédiaires , et dont la place ne pourrait se déterminer que par une décision arbitraire. Ces coquilles ont.une columelle extrêmement courte , tordue sur ellie-même , assez souvent calleuse ; leur test est généralement plus épais et plus solide. Presque toutes proviennent d’une même région de la terre : les îles de la Polynésie. Ellles méritent assurément, comme les Partules, de former un groupe dans le genre , mais il fau- drait découvrir dans l’organisation de leurs ani- maux des caractères d’une certaine valeur popr ,en former un genre particulier. I. AGATHINE DE SAULCY. Achatina Saulcydi^ Joannis. (PI. 132, r. 6, 7.) A. testa ovata^ griseo-violaceaj fasciis Ion- gitudinalibus J fiiscisj ornata; anfractibus septem conveæisj ad suturant tenue pUcatisj uUimo spi- ram œquante; apertura ovali^ fusco-fulva; co- lumella obliqua^ vtx truncata/ labrp dextro breviore/ labro simplici^ acuto. Joannis, dans de ZooL, Guébin, 183i, pl. 50. Muller , Synops, , p> 31 , n® 2. Deshayes dans Lamarck, Atu s. vert,^ 2® édit., t. 8, p. 385, n° 21. Pfeiffer, Monog. helic, , t. 2, p, 243, n° 1. Reeve, Conch. icon., pl. 23, f. 127. Habite la côte de Guinée, près de la rivière Saint-André. M, de Saulcy , à qui nous avons parlé de la coquille si intéressante qu’il a rapportée , nous a donné des renseignements précis sur la loca- lité , qt nous a ajouté que cette espèce n’était point rare. Les indigènes lui en avaient recueilli un assez grand nombre d’individus , mais tous avaient la lèvre mince plus ou moins détériorée ; il neles gardapas, leur en demanda d’autres plus entiers : ils lui rapportèrent les mêmes, mais alors usés sur un gré pour faire disparaître la cassure. Pendant ces malentendus, des discus- sions graves s’élevèrent, et la guerre se déclara; alors toute ^relation fut rompue, et M. de Saulcy regretta vivement de n’avoir pas recueilli les in- dividus mutilés que les nègres lui avaient pré- sentés. C’est ainsi que cette coquille , commune dans la nature, est restée rare dans les cabinets, car jusqu’ici on ne connaît que le seul individu rapporté parM- de Saulcy et que possède actuel- lement M. Joannis, auquel on en doit la pre- mière description et la première figure, publiées dans le Magasin de zoologie. Nous n’avons pas sous les yeux cette coquille intéressante, mais nous possédons le dessin original exécuté avec le plus grand soin par M. Guérin. Nous l’avons mis sous les yeux de M. Saulcy; il y a reconnu sa coquille , et il a admiré en même temps la GENRE AGATHINE. lAS fidélité de sa représentation. La figure publiée dans le Magasin de zoologie représente une co- quille sénestre; 31. Joannis ne dit nulle part dans sa description si la coquille est dextre ou si sa spire est tournée à gauche : le savant descripteur, frappé d’un caractère si rare dans les agathines, n’aurait pas manqué de le dire : le dessin la représente dextre, et elle est réelle- ment ainsi. Il est à présumer que le graveur aura négligé l’usage du miroir pour reproduire le dessin qui lui a été confié. Description. Cette coquille est ovale-.oblongue, ventrue ; sa spire est mamelonnée , formée de sept tours et demi, convexes, et dont l’accrois- sement est très rapide. Les premiers cependant sont étroits ; ce sont les deux derniers dont la largeur s’augmente d’une manière irrégulière ; la suture est déprimée, finement ci'énelée. Le dernier tour est grand , ovoïde ; sa largeur dé^ passe un peu celle de la spire. Il est très con- vexe à la base , ne montre de ce côté aucune trace de perforation ombilicale. Assez longtemps avant de se terminer, il s’incline doucement au- dessous de la circonférence. L’ouverture est as- sez grande , ovale semi-lunaire , d’un beau brun marron foncé à l’intérieur. Le péristome est mince , simple , tranchant et peu incliné sur l’axe longitudinal. La columelle est assez allon- gée ; elle est rejetée un .peu obliquement en dehors , de droite à gauche , élargie à la base : elle est très aiguë au sommet, et elle se joint au bord droit à peu près de la même manière que celle du Bulimns kambeid , l’inflexion est seule- ment un peu plus profonde. Cette columelle est arrondie , et la lame externe se continue à la base en un bord gauche peu apparent, mais parfaitement distinct par sa belle couleur fauve foncée ; cette nuance est également celle de la columelle, La surface extérieure est irréguliè- rement striée; les stries sont longitudinales, on- duleuses, quelquefois entremêlées de cicatri- cules irrégulières. La coloration partage la co- quille en deux parties bien distinctes; l’une, plus foncée, occupe la base du dernier tour; l’autre est répandue sur tout le reste de la spire; ces deux colorations ne diffèrent que par leur intensité. Elle consiste en belles fascies Qammu- lées, brunes et roussâtres, quelquefois bleuâtres, sur un fond gris légèrement nuancé de fauve. Les premiers tours sont d’un gris blanchâtre. T. U, 2® partie. Cette coquille a 72 millimètres de longueur et 40 de diamètre. IL AGATHINE REINE, Achalina reginay Férüssac. (PI. 119, f. 1-6. — PI. 122, 8, 9.) A, testa ovalo-ohlongay subturrilay irregula- i'iter striata; anfractibus convexiuscuKsy primis rubescentibusj alteris fulvis vel viridescentibus ; uUimo anfractu spira breviore ad periphœriam fusco-monozonali ; aperlura fusco circumdatay intus alba; colnmella contorto-plicata. Hélix regina , Fèrüssac, Prodr,^ p, 42, n*^ 342. ScHROETER, Einl,^ pl. 4, L 4. Achatina melanostoma , Wagner dansSrix, Test. Bras., p. 16, n** 1 , pl. 8, f. 1. Deshayes dans Lamarck, An, s, vert,, 2® édit., t. 8, p. 310, n° 31. Reeve, Conch, sysi,, p. 177, f. 7, 8, Hélix regina, d’Orbigny, Synops,, p. 9. Bulimus regina , d’Orbigny , f^oy,, p. 257, pl. 29, f. 4, 5. An eadem P Bulimus Jlogerus , d’Orbigny, Voy,, pl. 29,f. 6,7, 8? Bulimus Adansàni, Gi^KX, Proc, zooLSoc,, 1833, p. 123. Bulimus Adansoni y Muller, Synops, p. 30? Orthaliciis rex, Beck , Index , p. 60, n° 10, Achatina melanostoma , Gray, Ann, Phil,, new ser., t. 9, p. 414. Pfeiffer, Monog. helic, 'viv, , t. 2, p, 244, n° 2, Achatina /logera , Potiez et Michaud , Gai, du musée de Douai, p. 127 , n° 3 , pl. 12 , f. 1 , 2. Achatina melanostoma, Spix, Test, Bras,, p. 16 , pl. 8 , f, 1. Bulimus regina, Reeve, Conch, icon,, pl. 27, f. 168. Var. a.) Testa dextrorsa, Achatina melanostoma^ , ZooL illust,, t. 2, pl. 152. Var. j3.) Testa sinistrorsa, Achatina pcruersa, Svvainson, Zool, illusir., t, 1, pl, 36. Var. y.) Testa minore, anfractibus zonis dnabus, articulatis ornatis. Habite au Brésil, dans la Bolivie ; la var. (3 dans la Nouvelle-Grenade, où elle a été découverte ^9 i46 PULMONES SANS OPERCULE par M. Funck , aux environs de Chopo , dans la province de Pamplona- Coquille très belle et très variable , rare en- core dans les collections, et qui mériterait d’y être répandue davantage, car elle présente un des nombreux exemples du passage insensible qui s’établit entre les Bulimes et les Agatliines. Ses caractères ont tant d’incertitude que cer- tains conchyliologues ont voulu la maintenir parmi les Bulimes, tandis que d’autres ont voulu la ranger parmi les Agatliines, et nous sommes obligé d’avouer que l’une et l’autre opinion sont également soutenables. Descbiption. Cette belle coquille est ovale- conique; sa spire, allongée, est obtuse au som- met : elle compte sept à huit tours d’une mé- diocre largeur et d’une parfaite régularité. Ils sont peu convexes ; leur suture est simple et linéaire , quelquefois très faiblement bordée. Le dernier tour est très grand , ovale-oblong, ventru dans le milieu, convexe à la basej sa hauteur égale celle de la spire. Il est cependant des in- dividus où il est un peu plus court. Un peu avant de se terminer, il s’infléchit obliquement au- dessous de la circonférence. L’ouverture est as- sez grande, ovale-oblonguc , dilatée en avant dans le milieu, atténuée en arrière; tantôt elle est d’un beau blanc à l’intérieur, tantôt elle prend une nuance plus ou moins violette selon la vieillesse des individus. Le bord droit est mince, tranchant, quelquefois un peu sinueux dans sa longueur, La coluraelle est droite, quel- quefois perpendiculaire , quelquefois un peu dé- jetée à droite. Elle est tordue dans sa longueur, et cette torsion simule un pli columellaire ; mais chez les vieux individus ce pli disparaît sous des callosités columellaires assez épaisses. L’extré- mité antérieure delà columelle est à peine tron- quée, et elle se joint au bord droit à peu près de la môme manière que dans les Bulimes. Ce- pendant, en inclinant la coquille, on s’aperçoit qu’il existe une troncature columellaire inté- rieure ; rien ne s’oppose par conséquent à com- prendre cette coquille au nombre des Agathines, Un bord gauche , assez large et du plus beau noir, s’étale sur l’avant-dernier tour. La surface extérieure est irrégulièrement striée par des ac- croissements; ces stries sont cependant plus fortes et plus accusées que si les accroissements seuls les avaient produites, La coloration est ex- trêmement variable , et elle se reproduit assez fidèlement dans les deux variétés principales, l’une dextre et l’autre sénestre. L’extrémité su- périeure de la spire est ordinairement teintée de rose passant quelquefois au rouge pourpré; sur cette nuance se dessinent soit des linéoles longitudinales, soit deux zones transverses, dont l’une est médiane, et la seconde ac- compagne la suture. L’une et l’autre sont for- mées de points noirâtres, en forme de fer de flèche , et subarticulées avec des taches blan- châtres de la même forme. Le dernier tour porte ordinairement vers la circonférence une belle zone d’un brun noir foncé. Cette zone est quelquefois remplacée par un changement brusque dans la coloration qui devient plus in- tense à la base de la coquüle. Nous devons à l’obligeance de M. Petit de la Saussaye la con- naissance d’une variété très remarquable : ses premiers tours sont flammulés, et le dernier est d’un gris noir très foncé. L’intérieur de louver- ture est teinté du plus beau violet. M. Reeve a figuré dans son Conclu sjst. une très belle va- riété sénestre , chez laquelle les flammulés, d’un brun très intense, se dessinent irrégulièrement sur un fond verdâtre. Les plus grands individus de cette espèce ont jusqu’à 90 millimètres de longueur et âO de dia- mètre. III. AGATHINE DE MORELET. Achatina Moreletiana_, Deshayes. (PI. 137^ f. 7, 8.) A. testa ovalo-conica^apice obtusaj mamillalaj lœvigata^ substriatave; spira conica; anfracli- bus septemconvexiusculisy aïigustis^ inarginato- cremdatis^ primts rubescentibuSj ultimis fusco' nigrisj ultimo basi obscure subangulato^ conveæo; spira breviore ; apertura ovato-lunari^ in medio dilatata ; peristomate simplicij acutOy albo-mar- ginato ; columella brevi^ angusta^ cylindi'aceaj apice vix emarginata. Habite le Gabon. Nous devons la connaissance de cette curieuse espèce à notre ami M. Morelet, artiste distingué et naturaliste plein de zèle, qui faisait partie de la commission scientifique de l’Algérie. GENRE AGATHINE. 147 Cette coquille a beaucoup de rapports avec l’espèce nommée par M. Reeve Bulimus inter- stinctus^ et qui habite le cap Palmas. Après un examen très attentif des figures de M. Reeve, nous pensons que la coquille de M. Morelet doit être distinguée ; malheureusement nous n’avons pas un assez grand nombre d’individus pour nous convaincre de la persistance de certains caractères qui paraissent assez variables chez la plupart des espèces provenant de la même ré- gion. Description. Cette coquille est ovale-conique; elle a à peu près la forme et la taille des moyens individus de Y Âchatina 'virginea* Sa spire , légè- rement convexe , se termine au sommet en un mamelon obtus. Elle compte sept toui’s peu con- vexes, réguliers, dont Taccroissement est peu rapide. Leur suture est bordée d’un petit bour- relet blanc, finement crénelé; le dernier sub- globuleux, est un peu plus court que la spire. Il est très convexe à la base, et il présente à la circonférence un angle obtus qui est très peu apparent. L’ouverture est d’une médiocre lon- gueur; elle est un peu plus haute que large. Elle est dilatée à la base et dans le milieu : son plan s’incline de 80 degrés enviinn sur l’axe longitu- dinal. Le bord droit est mince , tranchant; il se termine par un limbe d’un blanc corné pale, tandis que l’intérieur de l’ouverture est d’un brun rougeâtre très foncé. La columelle est courte, cylindracée, très mince, blanchâtre, très atténuée en avant ; elle est terminée en une troncature oblique, qui détermine à la base de l’ouverture une petite échancrure peu appa- rente. Pour M. Reeve, cette coquille entrerait sans difficultés dans le genre Bulime , tandis que pour nous elle doit rester dans celui des Aga- tliines. La surface extérieure paraît lisse ; on y remarque des stries irrégulières et obsolètes d’accroissement. Examinée sous un grossisse- ment suffisant, elle présente, sur les derniers tours surtout , un grand nombre de stries trans- verses excessivement fines et serrées, légèrement saillantes à la surface du test, La coloration est très simple : les premiers tours sont d’un beau rouge vineux. Vers la fin de l’avant-dernier tour cette nuance se change assez rapidement en une couleur d’un brun très foncé , légèrement rou- geâtre, qui se continue sur toute la surface du dernier tour. Cette belle et intéressante coquille a il milli- mètres de longueur et 23 de diamètre, IV. AGATHINE FLAMMIGÈRE. Achatina flammigera^ Deshayes. (PI. 118, f. 5 à 7.) A. testa ovato-elongata^ acuminatay solidula^ rugoso-striala^ albida^ strigis anguslisy confer- tis, castaneis ornata; spira conica^ apice papil- lata^ alba; anfractibus septem cim demidio pla- niuseuKsj nltirno 4/9 longilxidinis subœqmnte, basi nigricante; columella verticali, siiblruncata; sutura marginata; apex'tura ovali^ intus ïaetea; peristomate acuto^ nigro-limbato ^ marginibns callo tenui diffusa j opalino junclis. Hélix Jlammigera y Catlow, Conch. //ow., p. 16Zi, n° 27, Hélix Richii, Férussac, P/W,,p. 341. Âchatina Jlammigera ^ Deshayes, EncycLméth,, t. 2, p. 10, n*^ 2. Achatina Richii^ Reeve, Conclu syst», t. 2, pi. 177, f. 4. Bulimns Richii ^ Lamarck , An, s, 'iwrt,, t. 6, p. 118. Bulimus Richii, Deshayes dans Lamarck, An, s. ojert., 2® édit-, t. 8, p, 224. Bulimus Richii, Küster , p. 9, pl. 8, f. 3, 4. Limicolaî'iiis Jlammiger , Beck, Ind,, p. 60, 3, Pfeiffer, Monog, helic, 'vhu , t. 2, p, 245, n° 4. PiEEVE , Conclu icoîi., pl. 12, f, 39, Habite le Pérou. Description. Cette coquille est encore .au nombre de celles qui , par leur caractère , éta- blissent une transition insensible entre les Bu- limes et les Agathines. Elle est allongée-conique ; sa spire , longue et pointue au sommet, est com- posée de huit tours médiocrement convexes , à suture simple et superficielle; leur accroisse- ment est lent et d’une parfaite régularité. Le der- nier tour est assez court, ovalaire, plus ou moins ventru selon les variétés ; il est très convexe à la base : sa hauteur égale celle de la spire. L’ou- verture est ovale-oblongue, d’un blanc roussâtre à l’intérieur, quelquefois bordée de brun noi- râtre. Son péristome est simple, mince ettran- i48 PULMONES sans OPERCULE. chant. La columelle est courte, très mince, presque droite, un peu élargie à la base, et pointue au sommet; elle se joint au péristome en formant une dépression peu profonde , com- parable à celle des espèces précédentes. La co- lumelle est revêtue en dehors d’une lamelle blanchâtre que Ton voit se continuer en un bord gauche , mince et étroit. La surface est irrégu- lièrement striée par des accroissements assez épais. La coloration est peu variable ; elle con- siste , sur la partie supérieure de la spii'e , en belles flammules étroites, nombreuses et ser- rées , d’un beau brun sur un fond d’un fauve pâle et blanchâtre. Toute la base du dernier tour est occupée par une large zone très nette , d’un brun très foncé , sur lequel se détachent néanmoins des flammules longitudinales qui prennent une nuance plus intense. Si cette co- quille est peu variable dans sa coloration , elle l’est davantage dans sa forme générale. Férussac a figuré un individu étroit; celui représenté par M. Reeve est, au contraire, beaucoup plus large â la base , et par conséquent plus court en pro- portion. Cette coquille a 65 millimètres de longueur et 30 de diamètre ; la variété, sur une longueur semblable , a 36 millimètres de diamètre. V. AGATHINE PAVILLON. Achatina fasciata^ Muller. (PI. 121, f. 1 à 8.) A. testa ovato-conica^ lœviuscula^ mimtissime striata J diversimodo colorata; fasciata et macu- lata; anfractibus octonis convexiuscuUs ; colu- niella rosea^ œlate nigra. ScHROETER, Fluss, conck,, p. 327, n° 12û. Buccinumfasciatnm, Muller, Venu., p. 145, n° 334. Lister, Conch., pl, 12, f. 7. Gualtieri, Test,, pl. 6, f. c, d, D’Argenville, Conch,, pl. 11 , f. M, et append., t. 1 , f. g-, Favakke, Conch,, pl. 65, f. g, 2 , g, b. Sera , Mus,, t. 3, pl. 39, f. 62, 74. Regenfüss, Conch., 1, t. 10, f. 46. Bulla fasciata , Chemwitz , Conch., t. 9, p. 117, f. 1004 4 1006. Bulimus veæillum, Brugüiîïre , EncycL hist. des 'Vers, t. 1, p. 362, n° 107. Bidla fasciata, Gmelin, p. 3430, n® 25. Bulla fasciata , Dillwyn , Cat,, t. 1, p. 491, n° 46. Achatina crenata, Swainson, Zool, illustr,, t. 1, pl. 58. Achatina pallida , Swainson , Zool, illustr, t. 1, pl. 42. Achatina fasciata, Swainson, Conclu illustr,, t. 3, pl. 162. (l”sér., t. 3.) Deshayes dans Lamarck, An. s. vert., 2* édit., t. 8, p. 298, n®10. Achatina fasciata, Reeve , Conch. syst,, pl. 178, f. 11, 12. PoTiEZ etMiciiAUD, Gai. du musée de Douai, t. 1, p. 129, n® 10. Bulimus vexillum,YkvxsskC , Prod,,^. 343. Achatina vexillum , Küster, pl. 7, f. 1, 3. Achatina fasciata Moll. CubàYfX. 1, p. 172, pl. 6, f. 1, 7. * Achatina lineata, Valenciennes dans Humboldt, Zool., 1. 11, p. 248, pl. 55, f, 2. Chersina fasciata , Beck, Ind,, p. 74, n® 5. Chersina Beck , Ind.^p. 74, n“ 4. Knorr, Vergnug, t. 5, p. 40, pl. 25, f. 4. Swainson, Zool. illustr., t. 1. Achatina lutea, Anton, Ferz,, p. 44. Achatina Anals, Lesson, Berne zool., 1840, p. 356? Bulimus zébra, d’Orbigny , Moll, Cuba,ip\. 6, f. 8. Pfeiffer, Monog. helic. mu., t. 2, p. 245, n® 6. Reeve, Conch. icon,, pl. 10, f. 35. (4). Eadem testa sinistrorsa. Habite File de Cuba; l’île de Haïti. Coquille des plus remarquables par le grand nombre de ses belles variétés. Très abondante sur les lieux qu’elle habite , elle a été longtemps rare dans les collections , et nous l’avons vue au- trefois être payée des prix très élevés par les amateurs empressés d’en faire l’ornement de leur collection. En décrivant cette espèce dans Y Encyclopédie méthodique, Bruguière a eu le tort de lui imposer un nom nouveau lorsque déjà l’espèce avait été nommée par Müller dans son Histoire des Fers, Buccinum fasciatum. GENRE AGATHINE. 149 Quelques variétés extrêmes ont été prises pour des espèces distinctes par ceux des conchy- liologues qui sans doute n'avaient eu à leur disposition qu’un petit nombre d’individus. C’est ainsi qu’a été détachée VAchatina lineata deM. Valenciennes, /?«///£/« de Swain- son, le crenata de M. Beck , et le BuHmus zébra de M. d’Orbigny. En réunissant toutes ces co- quilles , on retrouve chez elles des caractères communs lorsque la coloration semble les sépa- rer nettement; on découvre bientôt des variétés intermédiaires qui les réunissent. Description'. Celte coquille ressemble beau- coup par la foi'me et le volume à Y Achalina 'virginea. Elle est ovale-conique , à spire longue, obtuse au sommet, à laquelle on compte huit tours médiocrement convexes, et qui s’élargis- sent assez rapidement. Leur suture est simple et superficielle; le dernier tour est ovale-sub- globuleux, plus ou moins ventru selon les varié- tés. Il est convexe à la base et un peu proémi- nent en avant. L’ouverture est d’une médiocre grandeur : elle est ovale-oblongue , dilatée dans le milieu , atténuée à ses extrémités. Elle est blanche en dedans ; sou péristome est mince , simple et tranchant. La columelle est courte, perpendiculaire , étroite, un peu tordue dans sa longueur, à peine dilatée à la base; elle se ter- mine en une pointe assez aiguë, à côté de la- quelle se manifeste une très faible dépression un peu plus forte que celle qui existe dans le Bulirnus kambeuL Le bord droit est toujours mince et tranchant; dans de très vieux individus il s’épaissit un peu à l’intérieur, et la columelle devient un peu calleuse. La surface extérieure est lisse, polie; on y remarque seulement des stries d’accroissement très obsolètes. Ainsi que nous le disions tout à l’heure , la coloration est des plus variable. Nous commen- cerons la série par les individus les moins co- lorés, et nous la terminerons par ceux dont la nuance est la plus foncée. 1“ Variété d’un blanc pur; 2° Variété d’un blanc pur orné de fines zones transverses du plus beau vert, depuis une jus- qu’à dix ou douze sur le dernier tour ; 3° Variété d’un jaune pâle ayant le sommet fauve, ornée sur le dernier tour d’un petit nombre de linéoles vertes et fauves , et montrant à la base, autour delà columelle, une zone assez large, d’un brun pâle tirant sur le café au lait; Variété d’un jaune plus intense, portant à la circonférence du dernier tour une ceinture d’un beau blanc , un petit nombre de linéoles vertes : le pourtour de la columelle est occupé par une large zone blanche ; 5® Variété d’un gris lilacé, portant à la circon- férence du dernier tour une zone blanche, étroite, bordée de brun en dessous , quelquefois en dessus , et ornée de linéoles transverses plus ou moins nombreuses. Cette variété commence une nouvelle série, en cela que sur les premiers tours elle est ornée de flammules longitudinales, d’abord peu apparentes , puis plus marquées d’une nuance plus foncée que celle du fond, et néanmoins assez analogue. Chez une coquille , que l’on peut considérer comme une sous-va- riété, la zone blanche médiane, au lieu delà zone brune qui l’accompagne , porte une zone ponctuée de verdâtre; 6“ Variété d’un gris lilacé , ayant les premiers tours roses et les suivants très élégamment flam- mulés de brun , glacé de la couleur du fond* La base de ces flammules aboutit, dans la plupart- des individus, à une zone transverse, étroite, très voisine de la suture , subarticulée de brun foncé, de blanc, et souvent de jaune fauve. Le dernier tour porte à la circonférence une large zone blanche , et de plus il est orné d’un grand nombre de fines linéoles transverses, vertes, ou d’un brun verdâtre. Dans cette variété, le bord columellaire est quelquefois rosé; le plus ordi- nairement il est blanc. La base de la columelle est occupée par une zone violacée, laquelle est circonscrite par une zone blanche assez large. Dans une sous-variété, les zones ponctuées qui accompagnent la ceinture blanche du dernier tour sont changées en zones continues d’un brun très intense ; 7° Variété d’un gris verdâtre, élégamment flammulée d’un brun corné subtransparent, or- née d’une zone blanche, étroite, à la circonfé- rence du dernier tour; cette zone, est presque toujours divisée en deux moitiés inégales par une linéole d’un brun noirâtre très intense. L’extré- mité de la spire et la base de la columelle sont roses. Il y a des individus chez lesquels se mon- trent un petit nombre de linéoles transverses d’un vert assez foncé ; 8" Variété delà même couleur que la précé- PULMONÉS SANS OPERCULE. i5o dente, mais à pein^ flammulée; les linéoles transverses , d’un vert brunâtre , deviennent très nombreuses, s’élargissent, et couvrent toute la surface de la coquille , en laissant une zone étroite d’un blanc jaunâtre à la circonférence du dernier tour; 9“ Cette dernière variété est Tune des plus re- mai'quables. Sur un fond d’un blanc jaunâtre se dessinent sur toute la surface de belles flam- mules d’un brun verdâtre très foncé , souvent bifurquées vers la suture , et interrompues sur le dernier tour par une fascie transverse. Dans cette variété ne se montre aucune des linéoles qui caractérisent les variétés précédentes. Les variétés de forme sont peu importantes; elles se réduisent à de faibles différences dans la proportion de largeur et de longueur. Dans les mêmes variétés de coloration, on trouve des individus plus étroits et plus larges; cependant la variété jaune est généralement plus étroite ; il en est de même delà dernière variété, de celle qui est entièrement flammulée. LcS grands individus ont 66 millimètres de longueur et 30 de diamètre à la base ; la variété large, sur un diamètre semblable, a 55 milli- mètres de longueur seulement. VI. AGATHINE DE REEVE. Achatina Reeveanaj Pfeiffer. (PI. 122, f. 6, 7.) A, testa oblongo4urrita^ tenui^ siiblœvigataj sub lente spiraliter subtiKssime striatula^ niti- dula^ sub epidermide lulescente decidua alba^ hiteo-bifasciala; fascia altéra suturali^ altéra periphœrica; sutura regidariter cremdata; an- fractibus septem cum demidio omnibus convexius- culis^ ultimo 3/7 longitudinis subœquante ; colu- mella tenui^ strictiuscula^ brevissime truncata; apertura truncato-ovali ; peristomate tenuissimo, Achatina Reeveana , Pfeiffer , Proc, zooL Soc, , 1848. Pfeiffer, Monog, heL vio,, t. 2 , p. 247, n°8. Reeve , Conck, icon,, pl. 9, f. 30, Habite l’Afrique occidentale. Description. Par sa forme générale, cette co- quille se rapproche de l’espèce précédente , et, par sa coloration, elle a des rapports avec VAcha^ tina alahaster de Rang. Elle est oblongue, sub- turriculée ; sa spire, conique, est obtuse au sommet. On y compte sept tours et demi; ils sont convexes, étroits, régulièrement crénelés. L’accroissement des tours est peu rapide. Le der- nier tour est court, globuleux : sa hauteur est un peu moindre que celle de la spire. 11 est con- vexe à la base, et un peu déprimé de ce côté, sans être anguleux à la circonférence. Le plan de l’ouverture est peu incliné sur l’axe longitu- dinal. Cette ouvei'lure est d’une médiocre gran- deur; elle est ovale-subquadrangulaire , un peu plus haute que large : ses deux grands côtés sont presque parallèles. Le péristome est mince et tranchant. La columelle est droite, mince, cvlin- dracée, légèrement tordue dans sa longueur, et terminée en avant en une pointe aiguë derrière laquelle se manifeste une très légère dépression représentant l’échancrure de la base. La surface de cette coquille paraît lisse; l’œil y découvre un petit nombre de stries obsolètes d’accroissement ; mais examinée à la loupe, on trouve cette sur- face couverte , sur le dernier tour surtout, d’un très grand nombre de stries transverses excessi- vement fines et très superficielles. La coloration de cette coquille est très simple : elle est d’un blanc jaunâtre demi-transparent. Le dernier tour porte à la circonférence une zone étroite, d’un jaune pâle légèrement fauve. Cette coquille, rare encore dans les collections, nous a été obligeamment communiquée par M. Petit pour la faire figurer dans cet ouvrage. Elle a 45 millimètres de longueur et 24 de diamètre. VIL AGATHINE ALBATRE. Achatina alabaster^ Rang. (Pl. 124, f. 7,8.) A, testa ovato-conica^ sublœvigataj sub lente minutissime decussata^ diaphana^ non niientey alba^ fasciis 1-2 fuscescenli-luleisj altéra sutu- ralij altéra periphœrica ornata; spira conica^ acutiuscula; anfractibus octonis; tribus primis planisj reliquis convexiusculisj ultimo 2/5 Ion- I GENRE AGATHINE. i5i gitudinîs suhœquante; coJumella strictiiiscula ^ brevissime trmcata; apertura lata^ siibtetra- gono-ovali; perîstomate simpliei^ acuto. Hélix alahaster^ Rakg , j4nn, sc, nat^, t, 2/i , p. 20, pl. 1, f. 2. Lamabck, An, s, vert,^ édit- Deshayes, t. 8, p. 312, 34. Reeve, Conclu syst.y t. 2, pl. 178, f. 9. Chersina alabastei\ Beck, Index ^ p. 74, n® 3. Pfeiffer, Monog, hel, 'vio,^ t. 2, p. 247, n® 99. Reeve, Conch, icon,, pl. 9, f. 28. Habite Tîle du Prince, sur la côte occidentale d’Afrique. Jolie espèce, découverte par un naturaliste plein de mérite , M. Rang, dont la perte a été vivement ressentie par tous les amis de la science. Description. Cette coquille est ovale-conique, subturriculée; sa spire , régulièrement conoïde, est pointue au sommet. On y compte sept tours et demi, quelquefois huit, qui sont à peine con- vexes; les premiers surtout sont aplatis et con- joints. Leur suture , submarginée , est très su- perficielle ; ils se déroulent très régulièrement et assez lentement. Le deimier est subanguleux à la circonférence ; il est court, ovale, sübglobuleux : sa hauteur est un peu moindre que celle de la spire. Il est convexe à la base. L’ouverture qui le termine est très oblique : elle s’incline de 65 degrés sur l’axe longitudinal. Elle est étroite, ovale-oblongue; son bord droit, tranchant, est souvent épaissi à l’intérieur par une lèvi'e très apparente dans les ^ieux individus. Lacolumelle est courte, perpendiculaire, droite, cylindi'acée ; sa troncature antérieure est très petite , elle est accompagnée d’un bord gauche , étroit et peu épais. On croirait cette coquille entièrement lisse ; mais , vue à l’aide d’un grossissement suf-. fisant, on la trouve couverte d’un nombre con- sidérable de très fines stries imprimées dans l’épaisseur du test. Dans certains individus elles sont coupées en fines granulations par des stries transverses moins nombreuses, moins serrées et moins régulières. La coloration de cette co- quille est peu variable. Sur un fond d’un beau blanc d’ albâtre, le dernier tour porte à la circon- férence une zone étroite d’un brun pale ; il y a des individus chez lesquels elle manque complè- tement, et nous en avons un seul chez lequel, devenue plus large , elle est accompagnée à la base du dernier tour de deux zones semblables, mais un peu plus éti'oites. Cette jolie espèce a 36 millimètres de lon- gueur et 18 de diamètre. VIIL AGATHINE ÉQUATORIALE. .4c/ia^ma œquatoria, Reeve. (Pl. 122, f. 10, 11.) A, testa acuminato-oblonga; anfractibus sep- terriy tumidis^ rotmdatiSj lœvibuSxobliqMe tenui- striatis^, ad suturas lyra parva spirali-crenulata cinctisy columella vix truncata; labro simplici^ cinereo-cmrulescentej apicem versus albicante y strigis maculisque fuscîs irregulariter aspersa. Reeve, Conc/u ico/i., pl. 1, f. 2. Habite l’Afrique occidentale, au grand Bas- sam. Fort belle espèce d’Agathine qui a les plus grands rapports avec le Reei^eana; elle est de même taille et de même forme. Elle diffère sur- tout par la coloration et quelques autres carac- tères qui semblent de peu de valeur , et que leur constance rend suffisants pour la séparation de l’espèce. Description.' Elle est ovale-conique, assez di- latée vers la base; sa spire, conoïde, est sub- mamelonnée au sommet. On y compte sept tours convexes; les premiers sont étroits, les derniers s’élargissent plus rapidement. Ils sont réunis par une suture un peu déprimée, et bor- dée d’un bourrelet étroit, simple etsanscréne- lure. Le dernier tour est gros, court, subglobu- leux : sa hauteur est égale à celle de la spire. Il est très obscurément anguleux à la circonfé- rence. L’ouverture est assez grande , ovale-sub- quadrangulaire ; ses côtés sont presque paral- lèles. Le bord droit est mince, fragile, tranchant. La columelle est assez allongée, pei'pendiculaire, cylindracée, très mince et faiblement tordue dans sa longueur. Elle se termine en avant en une pointe très aiguë ; l’échancrure terminale est ti'ès petite : elle est représentée par une simple inflexion du hord. Toute la surface de la coquille est lisse, brillante;' on y aperçoit des PULMONÉS SANS OPERCULE. 102 stries d’accroissement qui se transforment en plis obsolètes vers la suture. La coloration pa- raît assez variable : sur un fond d’un blanc jau- nâtre, transparent , sont éparses en assez grand nombre des taches flammulées d’un brun rous- seâtre; la columelle est entourée d’une zone étroite de la même couleur. Nous avons sous les yeux une variété entièrement blanche, dépour- vue des taches dont nous venons de parler , et M. Reeve en ligure une autre chez laquelle le dernier tour a pris une teinte d’un beau violet obscur, sur lequel les ponctuations d’un brun foncé ressortent agréablement. Cette coquille intéressante nous a été commu- niquée par M. Morelet; elle a 40 millimètres de longueur et 22 de diamètre. IX. AGATHINE DE SILLIMAN, Achatina Sillimani^ Morelet. (PI. 137, f. 14, 15.) A. testa ovato-conica^ soUdula^ lœvigata^ niti- dula^ alba fusco-fasciata^ fascia altéra suturali; spira conica^ apice obtma; anfractibiis sepiem^ primh depresshy conjunctisy alteris convexiuscu- lis; sutura marginata et regulariter crenulata conjunclis; ultimo brevi^ tumidulo^ spiram sub~ œquante^ ad perij)hœriam obscure subangulato ; apertura obliqua^ brevi^f basi dilatata; columella brevissima^ castancUy cijlindraceaj basi truncata et eînarginatg. Habite le Gabon, Nous ne trouvons dans aucun ouvrage publié jusqu’ici ni figure ni description qui se rappor- tent a cette espèce. Cette coquille nous fut obli- geamment communiquée par M. Morelet pour être figurée dans cet ouvrage, et nous lui avons conservé le nom que cet amateur distingué lui a donné dans sa collection. Description. Par sa forme , cette coquille se rapproche beaucoup des espèces précédentes ; elle semble appartenir au même type, quoiqu’elle se distingue par des caractères d’une assez grande valeur. Elle estoblongue-conique, à spire obtuse et faiblement mamelonnée au sommet. Cette spire est assez, régulièrement conique ; elle se compose de sept tours dont les premiers sont très aplatis, conjoints, très étroits, tandis que les derniers sont convexes , et proportionnelle- ment beaucoup plus larges. Le dernier tour est court, subglobuleux, sensiblement déprimé à la base, et très obscurément anguleux à la cir- conférence : il est un peu plus court que la spire. L’ouverture est très oblique pour une Agathine : son plan s’incline sur l’axe longitudinal sous un angle de 60 degrés. Celte ouverture est courte, subquadrangulaire , presque aussi haute que large, La columelle est d’un beau brun rou- geâtre; elle est très courte, mince , cylindracée, un peu tordue sur elle-même : elle est tronquée en avant , et son échancrure est un peu plus profonde que dans les espèces précédentes. La surface extérieure est parfaitement lisse. Sur un fond du plus beau blanc laiteux , les sutures se distinguent par une zone d’un blanc opaque, et le dernier tour est orné de deux fascies trans- verses, l’une à la circonférence, très fine et d’un beau brun ; elle remonte sur les tours pré- cédents en suivant la suture. La seconde est à la base de la coquille; elle est beaucoup plus large et d’un beau brun rougeâtre. Le test de cette espèce est plus épais et plus solide que dans les précédentes. Elle a 38 millimètres de longueur et 22 de diamètre. X. AGATHINE RUBAN. Achatina virginea^ Lamarck. (PI. H8, f, 3, 4.— PI. 120, f. 1-7.) A. testa ovato comca^ Icem^ alba^fasciis rubris nigrisque eleganter cii'cumdata; anfractibus con- veœis; columella rosea; labro intus cœrules- cente , uniplicato. Biilla virginea^ Linné, Syst^ 1186. Bitlla 'virginea t Gmelin , p. 3429. Buveinnm Muller, Verm.yp* 143, n° 333. Bonanni, Beci\, part. 3, f. 66. Lister, Conch,, t. 15, f. 10. Petiver, Gazo., pl. 22 , f. 11. Gualtieri, Index test., t. 6, f. A. D’Argenville , Conch., p, 11, f. N. Favanne, Conch., pl. 65, f. G, 1. Sera, Mus., t. 3, p. 40, f. 38. Knorr, Vergn,, t. 1, p. 30, f. 7. GENRE AGATHINE. i53 Bulla 'virgineay Chemnitz, Conch,^ t. 9, p. 117, f. 1000 à 1003. BuUmus Dirgineiis ^ Briigtjiêi\e , Dict»^ n® 109. Favanpîe, Conch», pl. 65, f. g, 4. Chemnitz, Conch,yX, 10, p. 173, f. 1682, 1683. Agathine de Virginie^ Blainville, Malac,, p. 38, f. 2. ScHROETER, Fliiss. conch., p. 335, pl. 8, f. 3, h* ScHROETER, EiïlL^ t, 1, p. 184. Bulla , Dillwyn , Cat^^ t. 1, p. 491, n° 45. De Roissy, Bujfon, MolL , t. 5, p. 356, n® 3, pl. 55, f. 6. Bowdich, Elenu ofconch,^ pl. 6, f. 26, et pl. 8, f. 26. SoWERBY, Gen. ofSchells^ Achatina^L 2. Deshayes dans Lamarck , An. s. vert.^ 2« édit., t. 8, p. 299, no 14. Reeve, Conch, icon.^ pl. 176, f, 2. Achatinavittatay?>yikimo^yZooL illustr.,^\. 122, 123 , et pl. 84 ; var. (1” sér, , t. 3). Mawe, pl. 22, f. 6. Montfort, p, 423, pl. 106. Crouch, p. 19, pl. 15, f, 5. Kuster, pl. 7, f. 8, 9, et pl. 14, f. 9, 10. Achatina 'virginiœ ^ Blainville, Malac., p. 456, pl. 38 , f. 2. Chersina Beck , Index ^ p, 74, n“ 6. Bulla 'virginea^ Chemnitz, t. 9, pl. 173, f. 1682, 1683. Pfeiffer, Monog, helic, ?w. , t. 2, p. 255, n® 32. Reeve, Conclu icon.^ pl. 10, f. 36. SowERBY, Conch, man.f f. 286. PoTiEZ et Michaud, Gai. du musée de Douai, p. 131 , n® 14. Habite les îles de Haïti, Cuba et dans la Guyane. Cette espèce est, avec le fasciata, la plus variable des Agatbines ; ornée de zones nom- breuses de diverses couleurs, elle ofl’redes com- binaisons innombrables du genre de celles que nous avons fait remarquer dans nos Hélix hor- tensia et nemoralis. Par sa forme générale , elle se rapproche des espèces précédentes; cepen- dant M. Pleiffer Ten a écartée, jiarce qu’en effet Téchancrure de la columelle est plus profonde, et que la columelle elle-même étant concave, rapproche l’espèce du groupe des Polyphénies de Monfort. T. Il, partie. Description. Cette coquille est oblongue-co- nique, plus ou moins élargie vers la base, selon les variétés individuelles. Elle est subturriculée; son test est toujours solide et assez épais. La spire, longue et conique, est médiocrement obtuse au sommet; elle compte sept à huit tours convexes, à suture simple et peu profonde : ils s’élargissentlentement. Le dernier tour est court, subglobuleux , presque aussi large que haut : sa hauteur égale presque les deux cinquièmes de la longueur totale. Il est convexe à la base ; l’ouverture qui le termine est oblique : elle s’in- cline de 60 degrés sur l’axe longitudinal. Elle est d’une médiocre étendue, oblongue, sub- semi-lunaire , fortement dilatée dans le milieu; son bord est mince , simple et tranchant : il est versant à la base. La columelle est courte, assez épaisse , cylindracée , concave dans le milieu ; son extrémité est subitement tronquée , et der- rière la troncature se montre une échancrure profonde qui dégage toute la base de la colu- melle. Une lame columellaire , mince, le plus souvent rose , quelquefois blanche . se renverse en dehors , et se continue en un bord gauche , étroit et peu épais. La surface extérieure est lisse, brillante; quelquefois elle montre des stries longitudinales assez régulières. Les variétés de forme sont peu importantes : elles sont sem- blables à celles que nous avons fait remarquer dans V Achatina fasciata. On a des individus proportionnellement plus longs et plus étroits , plus courts et plus renflés que le type le plus vulgaire de l’espèce. C’est dans sa coloration que cette coquille varie d’une manière éton- nante. Sur un fond d’un blanc gris , quelquefois violacé, assez souvent jaunâtre, se dessinent un nombre variable de fascies transverses , les unes d’un brun noir, les autres rouges, les autres vertes; d’autres enfin sont d’un beau jaune ci- tron. Ces fascies se prêtent à tant de combinai- sons , qu’il est fort difficile de rencontrer un pe- tit nombre d’individus absolument identiques, et pour se faire une idée de cette variation, nous dirons que sur trente-quatre individus que nous avons sous les yeux, on peut y compter seize variétés bien distinctes. Chez tous les indi- vidus , presque sans exception , se montrent sur le dernier tour trois fascies d’un brun noirâtre, équidistantes, et plus ou moins larges: elles sont généralement étroites. Les individus chez 20 i54 PULMONES SANS OPERCULE. lesquels ces trois zones principales existent, constituent un ^^remier groupe de variétés. Les zones , diversement colorées en rouge , en jaune orangé, en jaune pâle, en vert, quelquefois en brun marron, s’ajoutent de diverses manières aux trois fascies principales , et se combinent diversement entre elles. Dans un deuxième groupe de variétés , nous ne trouvons que deux fascies transverses, toujours étroites et très écar- tées ; des zones diversement colorées , mais gé- néralement plus larges, viennent orner la co- quille : elles diffèrent peu, comme on le voit, de la variété précédente. A ce second groupe se rattachent des individus chez lesquels le nombre des zones diminue peu à peu , et nous en avons un qui, sur un fond jaune, n’a plus que deux zones transverses d’un brun noirâtre , l’une à la base , l’autre à la circonférence du dernier tour. Nous ne devons pas omettre une dernière va- riété : elle réunit le petit nombre d’individus sé- nestres actuellement connus. Les grands individus de cette espèce ont 64 millimètres de longueur et 30 de diamètre. XI. AGATHINE BICARINÉE, Achalina sinistrorsa^ Chemnitz. (PI. 127, A. — Pi. 127, B. — Pi. 12S.) A, testa sinistrorsay ovato^ohlongaj ventricosa longiîudinaliler subrugosa; rufo-castanea, apice obtusUj (utescente ; ullimo anfractu carinis dua- bus inœqualibus transversis subobsoletis; labro intus cœrulescenle, Achatina bicarinata y Lister, Conch.y pl. 37, f. 36. Tournefort , Voy,^ vol. 2, p. MO. Bulla achatina sinistrorsa, Chemmtz, Conclu ^ t. 9, part. 1, pl. 103 , f. 875 , 876. Bulinius hicarinatus y Bruguière, Dict,, t. 1, p. 359 , n® 102. Hélix bicarinatay Férussag , Prod,^ n° 350. ScHROUTER, EinLy t. l,p. 374; Biicciniimyn^l2, Bulla bicarinatay Dillwyn , Cat,^ p. 496, n** 55. De Roissy, Bnfjouy MolL^ t. 6,p. 357, n® 4. Rang, Descr, des coq, terr,y p. 19, n° 10. Hélix bicarinata^ Rang, Ann, sc, nat.y t. 24, n® 23. Achatina bicarinatay Dkshayes dans Lariarck, An, s. 'vert, y 2® édit., t. 8, p. 296, n® 6. Id,y Reeve, Conch, syst,, pl. 178, f. 13. Id,y Beck, înd,y p. 76, n® 13. Id,y Kuster , pl. 15, f. 3, 4. Id,y Gray , 2« édit., Turton , Man,^ p. 8 , n® 8. Pfeiffer, Monog, helic, 'uw,y t. 2, p. 248, n® 13. Var. |3.) Lactea y epidennide lutea prope niar^ ginern sinistrum, Hal)ile l’île du Prince , où elle est très com- mune; la var. (3 est très rare (Rang). Cette coquille, autrefois excessivement rare dans les collections , a été décrite et figurée pour la première fois par Chemnitz sous le nom de Bulla achatina siuistrorsa, Bruguière s’est cru autorisé à lui appliquer une autre dénomination spécifique , et il faut çivouer que le choix qu’il a fait du nom de bicarinata a été très malheureux, car cette coquille offre très rarement ce carac- tère, et lorsqu’elle le présente, ce n’est jamais d’une manière bien frappante. Cependant le nom de Bruguière a été adopté de tous les con- chyliologues ; M. Pfeiffer, le premier, a restitué à l’espèce le nom de Chemnitz qu’elle n’aurait jamais dû perdre. Description- Cette coquille est l’une des plus grandes du genre; elle est toujours sénestre : elle est ovale-oblongue, ventrue. Sa spire, assez longue, très obtuse au sommet, compte sept tours convexes, à suture submarginée et presque toujours bordée de blanc. Les tours sont assez larges , et leur accroissement , régulier, est assez rapide. Le dernier tour est très grand; il est ovale-oblong , renflé dans le milieu, atténué à son extrémité antérieure. Il est très convexe à la base, et ordinairement anguleux dans le milieu. Cet angle disparaît assez souvent chez les vieux individus, et alors la convexité conserve une par- faite régularité. Chez d’autres individus , et ceux- ci sont beaucoup plus rares, au premier angle situé vers la circonférence , s’en ajoute un se- cond, et ce sont ces individus qui ont valu à l’es- pèce le nom de bicarinata. L’ouverture est d’une médiocre grandeur; elle est d’un blanc bleuâtre à l’intérieur : le pourtour de son bord est d’un brun foncé. Elle est oblongiie , beaucoup jdus haute que large , dilatée dans le milieu ; son plan est peu incliné sur l’axe longitudinal : son GENRE AGATHINE. bord droit est toujours mince et tranchant à tous les âges. La columelle est courte, cylindracée- conique, fortement tordue dans sa longueur, et profondément tronquée à son extrémité anté- rieure; elle est revêtue dans toute sa longueur d'une lame blanche assez épaisse , qui se conti- nue en un bord gauche assez large et peu épais. La coloration de cette coquille est peu variable. Les premiers tours sont d’un brun roux , et dès le troisième apparaissent, sur un fond plus pâle, des flaminules brunes, onduleuses, quelquefois en zigzags. Ces flaminules s’élargissent peu à peu en descendant sur le tour suivant, finissent par se toucher et se confondre, ne laissant entre elles que de très faibles intervalles. Enfin , sur la surface de l’avant-dernier tour, elles sont trans- formées en une teinte uniforme qui se continue sur le reste de la coquille. Cette teinte est d’un brun noirâtre violacé plus ou moins intense selon les individus. Il est très rare d’en rencontrer chez lesquels le dernier tour conserve des traces de la première coloration. Il existe une variété excessivement rare, et dont le Musée de Paris possède un très bel échantillon : c’est une co- quille d’un blanc pur. Nous possédons une autre variété qui n’est pas moins remarquable : sur un fond d’un brun violacé rougeâtre, presque tout le dernier tour est vergeté de blanc. La surface extérieure de cette coquille est finement ponc- tuée sur les premiers tours ; sur les suivants des stries très irrégulières d’accroissement dominent les autres, qui sont peut-être la suite des ponc- tuations du jeune âge : elles sont’, en effet, transverses, et découpent la surface du test en ponctuations obsolètes. Ces stries transverses n’existent pas chez tous les individus; quelque- fois elles persistent seulement vers les sutures , et disparaissent sur le reste de la surface. Les grands individus ont 145 millimètres de longueur et 68 de diamètre. XII. AGATIIINE PERDRIX. Achatina variegata^ Fab. Colcmka. (PI. 131. -P!. 131, A. — PI. 131, B. — PI. 12i, f. 3,4.) H* ^ A. testa maxima^ ovato-oblongay veniricosaj decussata^ alba^ apice rosea/ (lammis longüudi- nalibiis undiilalis spadiceis; coluniellapurpureo- violacsa; labro intus albo. i55 Bulla achatina, Linné, S/st, nat,, 12® édit., p, 1186*. Buda achatina^ Gmelin, p. 3431, n® 32. Buecinum achatinum , Muller, F erm, , t. 2, p. 140, n“ 332. Bonanni, Rect\, t. 3, f. 192. Buecinum 'variegatum exoticiim. Fabius Columna, aquat., p. 18, ch. 8, p. 16 jf. 3. Lister, Conch,^ pl. 579, f. 34. Gualtieri, Test., pl. 45, f. Yi\perperam bucci- num parvnm. D’Argenville , Conch., pl. 10, f, E. Favanne, Conch., pl. 65, f. M, 5. Sera, Mus., t. 3. p. 71, f. 1 à3, 7 â 10, Bulla achatina , Chemnitz, Conch., t. 9, p. 118, f, 1012, 1013. Schroeter , Fluss. conch., p. 301, pl. 4, f. 1. ScHROETER, EinL, t. l,p. 185. Regenfuss, Conch., t. 2, pl. 7, f. 3, Bulimus achatinus , Bruguière , Dict., 1. 1, p. 358, n® 101. Bulla achatina, Dillwyn, Cat., t. 1 , p. 494, n° 53, exclus, 'var, Achatina 'variegata , de Roissy, Buffon, MolL, p. 354* Rang , Descr. des coq. terv., p. 26, n° 12. Hélix achatina (coc/itoow/a ) , Férussac, Prod., n*> 353. Deshayes dans Lamarck, An. s. vert., 2® édit., t. 8, p. 294, n® 1. Mus., GotUv., pl. 33, f. 220. Beck , Ind., p, 75 , n° 4. Achatina perdix , Kuster, t. 2, f, 1, 2. Achatina zébra, Blainville , Malac., p, 456, pl. 40, f. 1? Hélix achatina, Donovan, Natur. repos., X. 5, pl. 149. Mus,, Gottwold,p\, 33, f. 220, Achatina perdix, Potiez et Miciiaud, Gai. du musée de Douai, t. 2, p. 130, n° 11. Pfeiffer, Monog. helic. vio., t. 2, p. 249, n" 14. Reeve , Conch. icon., pl. 1, f. 3. Habite les forêts de l’Afrique occidentale. Voici la plus grande espèce , non seulement du genre Agathine, mais encore de tous les mollusques terrestres actuellement connus. C’est celle qui fut connue des anciens, et dont parlèrent Pline et Varron. Elle a été figurée par i56 PULMONES SANS OPERCULE. Fabius Columna sous le nom de Buccinum va- riegatum , et ce nom, après avoir été oublié par un certain nombre de conchyliologues, lui a été restitué d'abord par M. de Roissy, dans le Bujfon de Sonnini , et plus récemment par M. Pfeiffer, dans sa savante Monographie des Mollusques ter- restres : c’est le Bulla achatina de Linné qui est devenu pour Lamarck le type de son genre Aga- thine , sous le nom de Achatina perdix. Description. Cette coquille est ovale conique ; son test est épais, solide, et plus pesant que dans la plupart des autres espèces du même genre. Sa spire, d’une médiocre longueur, est réguliè- rement conique , pointue au sommet, et formée de sept à huit tours , dont l’accroissement est ré- gulier et assez rapide. Ces tours sont peu con- vexes : ils sont réunis par une suture superficielle et bordée d’un bourrelet assez variable quant à sa largeur , et toujours crénelé. Le dernier tour est très grand : il est ovale, très ventru, convexe à la base, élargi en avant: sa hauteur égale environ deux fois celle de la spire. L’ouverture est grande, presque perpendiculaire, ovale- oblongue, atténuée en arrière, d’un blanc gri- sâtre en dedans, couleur sur laquelle se montre par transparence une partie de la coloration ex- térieure. La columelle est assez allongée , con- cave en son bord interne, contournée sur elle- même : son extrémité antérieure est déjetée en avant. Elle est assez épaisse , élargie à la base , pointue en avant, et terminée par une tronca- ture assez profonde; une lame calleuse la revêt à l’extérieur, laquelle se continue en un bord gauche assez large et nettement circonscrit. Ces parties de la coquille , columelle et bord gauche, sont teints de la plus belle couleur rouge pour- pré. La surface extérieure présente divers acci- dents; sur les premiers tours, lorsqu’ils sont conservés en bon état, on remarque un fin ré- seau granuleux, produit par l’entrecroisement des stries égales , longitudinales et ti'ansverses. Sur les tours suivants, les stries transverses s’écartent davantage , et la surface se trouve dé- coupée en compartimenls allongés et subqua- drangulalres. Sur le dernier tour, enfin, la co- quille est plus largement treillissée; les stries transverses surtout deviennent obsolètes : elles disparaissent sur le milieu et à la base de la co- quille, La coloration de cette coquille est peu va- riable. Recouverte d’un bel épiderme d’un fauve assez foncé , elle est ornée d’un grand nombre de flammules longitudinales, plus ou moins larges, presque toujours fortement contournées en zigzags irrégulièrement découpés sur les bords. Quelquefois ces flammules sont plus sim- ples , et descendent dans toute la hauteur de la coquille, sous la forme de larges zones longitu- dinales, Nous ne connaissons jusqu’ici qu’une seule variété un peu importante. Sa constance nous l’avait fait prendre pour une espèce dis- tincte ; elle est toujours plus petite , et constam- ment dépourvue de belles flammules brunes qui caractérisent le type de l’espèce : elles seraient , par rapport au type spécifique, ce que la variété blanche est au type du Bulimus kambeuL Seule- ment, jusqu’ici, nous ne connaissons point les intermédiaires qui rattachent la variété à l’es- pèce; néanmoins, en étudiant attentivement tous les autres caractères , on y retrouve une identité pai'faite. Notre plus grand individu a 16 centimètres et demi de longueur et 90 millimètres de diamètre. L’individu figuré parFérussac a 1 centimètre de plus, et celui représenté par M. Reeve a 1 8 cen- timètres. XIII. AGATHINE ZÈBRE. Achatina zébra, Lamarck, (PI. 133.) A, testa maxîma, ovato-oblonga, ventricosa, obsolète decussala alba, lineis aut slrigis longitu- dinalibus unduîatis confertis rw/îs et fasciis; labro intus albo, Buccinum achatinum , . D, Muller, Verm^y p. 141. D’Argenville , Conch, appetuL, pL 2, f. L. Favanne, Conch. y pl. 65, f. M, 3. Sera, Mus, y t, 71, f. 4, 5, Knorr, Fergn, yi. 5, pl. 12, f, 2. Bulla achatina y Born, Mus. y t. 10, f. 1. Bulla zébra y Chemnitz, Conch. , t. 9 , p. 118, f. 1014. Bulla achatina , var. Dillwyn , Cat.y 1. 1, p. 495, De Roissy, Buffoiiy Mol!., t. 5, p. 355, n^ 2. Bulimus zébra , BruguiIire, Dict.j n° 100. DESHAYEsdans Lamarck, An, s. vert. y 2® édit., t. 8, p. 295 , n° 2. GENRE AGATHINE. Reeve, Conch. syst,^ pl. 179, f. 18. Krauss., Suedafr, molL, p. 80i Beck., huL, p. 75, n” 6. Kuster , t. 2 , f. 3. Pfeiffer, Symbolœ^ t. 2, p. 132, MoNTFORT.t. 2, p, 419, pl. 105, Pfeiffer, Monog, helic, vw,, t. 2, p, 250, no 17. Reeve 5 Conch, icon,^ pl. 7, f. 23. PoTiEZ et Michard , GaL du musée de Douais t. 1, p. 131 , 15, Habite Tîle de Madagascar, où elle est très commune. Description. Très belle espèce rapprochée de la précédente, mais toujours parfaitement dis- tincte ; elle est ovale-conique, ventrue. Sa spire, assez allongée , est très obtuse au sommet; on y compte huit tours peu convexes : leur accroisse- ment est régulier et assez rapide. Leur suture, peu profonde , et irrégulièrement crénelée. Le dernier tour est grand , ovalaire , renflé dans le milieu, convexe à la base : il est d’un tiers en- viron plus allongé que la spire. L’ouverture est toute blanche, ovale-oblongue, atténuée en ar- rière, Elle est à peine oblique; son bord est mince et tranchant. La columelle est d’une mé- diocre longueur. A peine concave du côté in- terne , elle se courbe à peine à son extrémité antérieure; elle est subcylindracée, un peu di- latée à la base : sa troncature antérieure est étroite et peu profonde. La surface extérieure est finement treillissée sur les quatre ou cinq pre- miers tours ; sur les suivants on ne trouve plus que des stries irrégulières d’accroissement. La coloration est peu variable. Sous un épiderme d’un beau jaune fauve , la coquille est blanche , et elle est ornée d’un très grand nombre de rayures longitudinales, étroites, très rappro- chées, d’un beau brun rougeâtre. Elles sont souvent bifurquées vers leur sommet, légère- ment onduleuses dans leur longueur, et elles semblent s’emboîter les unes dans les autres par la réciprocité de leurs contours. Les grands individus de cette espèce ont jus- qu’à 150 millimètres de longueur et 80 de dia- mètre. i57 XIV. AGATHINE FAUVE. Achatina fulva^ Bruguière. (Pï. 124, f. 1, 2.) A. testa ovatO‘obIongaj obsolète striata; an- fraclibns octonisy ^dtimis fulvo-fuscisy maculis fuscis majoribns vel strigis longitudinalibus or- natis; apertiira spira breviore; columella con- torta^ alba; labro intus albo. Bulimus JulmSy Bruguière, EncycL méth,^ Hist. 7iat, des verSf t. 1, p. 359. Hélix fuhescens i^cochlitoma)^ Fèrussac , Prod», n“ 345. Achatina Juhescens , Gray, in Ann, of Philip,, new ser. 9, p. 404. Achatina maculata, Deshayes, EncycL méth,, t. 2, p. 12, n“ 10. Beck , Ind», t. 1, p. 76. n“ 12. Lamarck, An. s, re/V., édit. Deshayes, t, 8, p. 309, no 30. Kuster , pl. 11 , f. 3,4. Lister, pl, 582, f, 35, a, Pfeiffer, Monog, hel. vio., t. 2, p. 251, n® 19. Reeve, Conch, icofi,, pl. 3, f. 10. Habite la Sénégambie ? U Achatina fuloa est une coquille très voisine de V acuta ; elle se rapproche également du fu~ lica de Férussac. Ces espèces se distinguent ce- pendant par des caractères constants que l’on peut très bien apprécier parla comj^araison des ligures de l’ouvrage de Férussac , et de celles données par M. Reeve , dans son Conchologia iconica. L’individu représenté par ce dernier na- turaliste appartient à la collection de M. Cuming, C’est nous qui l’avons offerte à cet habile ama- teur pour lui faire apercevoir les caractères distinctifs d’une espèce qu’il ne connaissait pas encore. Description. Cette coquille est allongée, sub- turriculée; sa spire, conique, est pointue au sommet. Elle est formée de huit tours médio- crement convexes , qui s’élargissent assez rapi- dement : les deux derniers surtout prennent une largeur disproportionnée. Avant de se terminer, le dernier tour s’incline assez rapidement au- dessous de la circonférence, et c’est ainsi qu’il PULMONÉS SANS OPERCULE. i58 laisse à découvert une partie considérable de ravant-dernier tour. Ce dernier tour est ovale- oblong; sa hauteur est un peu plus grande que celle de la spire : il est obtus en avant et con- vexe à la base. L’ouverture est petite en propor- tion de la grandeur de la coquille ; elle est d’un beau blanc à l’intérieur : son périslome est bordé de roux brun. Elle est ovale-oblongue , atténuée en arrière, dilatée dans le milieu. La columelle, allongée, est subcylindracée, profondément con- cave dans le milieu , et faiblement recourbée en avant. Peu dilaté à la base, son sommet se ter- mine en pointe aiguë; son échancrure terminale est étroite et peu profonde. Le bord gauche est nettement circonscrit ; il est plus épais que dans la plupart des autres espèces. La surface exté- rieure est couverte de stries irrégulières d’ac- croissement. Sur les premiers tours, elles sont quelquefois traversées par des stries transverses distantes , et alors la surface est découpée en qua- drilatères irréguliers. La coloration est peu va- riable : sous un épiderme d'un jaune verdâtre, la coquille est blanche sur les premiers tours, et ornée de llammulcs ou de fascies longitudi- nales d’un brun rougeâtre. Ces fascies s’élargis- sent, se confondent en grandes taches nua- geuses d’un brun vineux, interrompues â des distances très inégales, par de longues flammules inégales d’un brun noirâtre très intense. Le plus grand individu que nous connaissions a 130 millimètres de longueur et 65 de diamètre. XV.' AGATHINE IMMACULÉE. Achatma immacuJata^ Lamarck. (PI. 127, f. 1, 2.) A. testa maxima^ ovato-oblongay ventricosaj longitudinaliter sulcato-rugosa fulva^ apice al- bida^ apêrtnra spira longiore; columella roseo- tincta; labro intus alboj margine inleriore fusco. Deshayes, Encych méth.^ Vers.^ t. 2 , p, 9, n® 1, Deshayes dans Lamarck, An. s. vert.^ 2® édit., t. 8 , p, 295, no 3. Krauss, Suedafr. violL^ pl. 82. BECK,7W.,p. 75, n® 5. Pfeiffer, Monog, hélic. vw., t. 2, p. 251, n® 20. Habite ? Belle et rare encore dans les collections : elle est grande, et, par sa forme générale, elle se rapproche plus de VAchatina zébra que du va- rie ga ta. Description. Elle est ovale-ventrue; sa spire, courte, conique, est obtuse au sommet. Elle compte huit tours convexes, à suture déprimée, simple pour les premiers tours, bordée et sub- crénelée pour les derniers. Les premiers sont étroits; les derniers s’élargissent très rapide- ment. Le dernier est très grand , ovale-renflé , obtus en avant : sa hauteur égale environ deux fois celle de la spire. L’ouverture est à peine oblique : elle est ovale , très allongée , d’un beau blanc bleuâtre à l’intérieur. La columelle est épaisse , cylindracée, droite , élargie à la base , et fortement tronquée au sommet, par une échancrure large et profonde. Une lame calleuse, assez épaisse , l’accompagne , et elle se continue en un bord gauche, étroit et assez épais. Cette partie de la coquille est d’un beau rose pourpré. Les premiers tours de cette coquille sont lisses ; mais les derniers sont couverts de gros sillons longitudinaux rapprochés et réguliers , un peu onduleux , qui descendent dans toute la hauteur du dernier tour, La coloration de cette coquille est peu variable; les premiers tours sont blan- châtres, ornés d’un petit nombre de flammules étroites, d’un brun roux pâle. Elles sont bientôt remplacées par une teinte uniforme d’un brun roux plus foncé. Cette belle et grande coquille a 145 millimè- tres de longueur et 80 de diamètre. XVI. AGATHINE POINTUE. Achatina acuta^ Lamarck. (PI. 124, A, f. 2.) A. testa Qvato-conicay elongata^ apice acuta^ tenuissime decassata^ alba; flammis longitudina- libus rubro-castaneis^ inferne confertis^ subcoa- litis^ superne separaiis; apertura alba. Deshayes dans Lamarck, An, s, 2® édit., t. 8, p. 296, n® 5, Achatineila acuta , Svvainson, Monog,^ p. 82. AchatineÜa acuta , Swaikson , ZooL illustr, , pl. 1 , f. 3. Catlow, Conch. nom,, p. 167, n® 1. GENRE AGATHINE. lôg Achatina maujitiana y var, Beck, Index y p. 76, n° 11. Pfeiffer, Monogr. helic, ofiv.y t. 2, p. 251 , n° 21. Reeve , Conch, icon,y pl. 3, f. 11. Habite TAfrique, aux environs de Sierra Leone. Description. Cette espèce a beaucoup d’ana- logie avec \ Achatina fuh a; elle est proportion- nellement plus étroite , et par cela seul elle s’en distingue facilement- Sa spire, allongée-conique, est obtuse au sommet. La spire, régulièrement conique , est formée de huit tours peu convexes, à suture superficielle, et toujours bordée par une série de plis courts et assez profonds. Les premiers tours sont étroits; les derniers s’élar- gissent rapidement. Le dernier est ovale, rétréci en avant, convexe à la base : sa longueur dépasse un peu celle de la spire. L’ouverture est toute blanche, d’une médiocre grandeur, ovale- oblongue , rétrécie en arrière , et peu dilatée dans le milieu; le bord droit est mince et tran- chant, bordé de brun à l’intérieur. Lacolumelle est allongée, étroite, peu épaisse, à peine con- cave dans le milieu, et peu contournée dans sa longueur. Elle est blanche, et terminée en avant par une troncature étroite et peu profonde. La surface extérieure est lisse , faiblement striée par les accroissements; sur les premiers tours, les stries longitudinales sont découpées en granu- lations irrégulières par des stries transverses. La coloration de cette coquiRe consiste en belles flammules d’un brun rougeâtre , sur un fond d’un blanc gris ou bleuâtre que recouvre un épiderme jaunâtre. Ces flammules , d’abord étroites sur les premiers tours , s’élargissent ra- pidement sur les tours suivants; elles finissent par se toucher et se confondre en belles mar- brures à bords nuageux, entrecoupées de taches obliques blanchâtres et de fascies longitudinales brunes ou noirâtres. Dans une variété figurée par M. Reeve, la coloration est plus simple ; la coquille , sur le dernier tour , prend un ton d’un brun verdâtre , interrompu par de vagues fas- cies longitudinales d’un brun marron assez foncé. Les grands individus de cette belle coquille ont 120 millimètres de longueur et 55 de dia- mètre. XVII. AGATHINE PANTHÈRE. Achatina panthera^ Férussac, (PI. 126, f. 1, 2.— Pl. 132, f. 1,2.) A. testa ovatO‘oblongay soKday apice obtusa, albo~grisea; strigis longitudinalibus fmco-viola- ceü vel flavis omata; anfractibiis convexis; ul- timo spira breviore ; aperiura ovata/ albo-cmru- Uaj columella contortaj labroque roseis, FiRUSSAC, Prod.y n^ 349, Deshayes dans Lamarck, An, s. vert., 2® édit., t. 8, p. 309, n‘>29. Pfeiffer, Monog. helic. vip., t. 2, p. 252, n® 22. Reeve, Conch. icon,, pl. 3, f. 12. Habite l’intérieur de Madagascar. En lisant attentivement la phrase caractéris- tique que donne M. Pfeiffer de cotte belle espèce dans sa Mofwgrophie y il semble qu’elle devrait s’appliquer à une autre coquille , car il lui donne des caractères qui ne s’appliquent point exac- tement à ceux des individus figurés par M, Reeve et par Férussac, pas plus qu’à ceux que nous avons sous les yeux. Ces différences tiennent- elles à de simples variétés individuelles, ou bien M. Pfeiffer se serait-il mépris sur l’espèce de Lamarck elle-même?* Description. \J Achatina panthera est une grande et belle coquille ovale-oblongue,qui, par sa forme générale , ne manque pas d’analogie avec Y Achatina marginata , ou avec les variétés étroites du variegata. Sa spire est d’une mé- diocre longueur; régulièrement conique, peu obtuse au sommet. Ses tours convexes s’élargis- sent rapidement, La suture, simple au commen- cement de la spire , commence à être crénelée vers le quatrième tour , et finit par être bordée d’un bourrelet étroit et plissé sur le dernier. Ce dernier tour est très grand, ovale-ventru; il est d’un tiers au moins plus allongé que la spire. Longtemps avant de se terminer , il s’in- cline obliquement, et s’arrête un peu au-des- sous delà circonférence. Il est convexe à la base, obtus en avant; son ouverture est ovale-oblon- gue, dilatée dans le milieu. Elle est d’un blanc grisâtre en dedans chez les vieux individus : elle conserve des tours violâtres et rougeâtres dans i6o PULMONÉS SANS OPERCULE. les jeunes individus. Son bord est orné de brun ; ce bord est toujours mince et tranchant : vu de profil , il est à peine incliné sur Taxe longitudi- nal. La columelle est allongée, épaisse, sur-cy- lindracée, faiblement concave en sa longueur. Elle est revêtue en dehors d une lame calleuse d’un brun rose pourpré : elle se continue en un bord gauche assez épais et de la même couleur. M. Pfeiffer dit que ces parties sont blanches dans l’espèce qu’il a décrite sous le nom de Pan- /Aem. La troncature antérieure est petite, peu profonde, proportionnellement à une coquille aussi grosse. La surface extérieure des premiers tours est couverte d’un réseau granuleux, de stries longitudinales et transverses égales. Ce réseau disparait insensiblement sur les derniers tours , et alors les stries longitudinales seules persistent sous la forme de petites côtes , quel- quefois assez régulières. La coloration de cette coquille est assez variable. Sur un fond d’un blanc gris, quelquefois lavé de fauve, se des- sinent , sur le premier tour , de belles flammules étroites, écartées, d’un beau brun marron; sur le dernier tour, ces flammules deviennent nua- geuses : elles sont plus étroites , et souvent elles sont glacées de belles teintes bleuâtres , entre- mêlées de tons d’un beau fauve pâle. Nous con- naissons une petite variété chez laquelle les flanimules.se tranforment, sur le dernier tour, en linéoles étroites très multiplées d’un brun très foncé , sur un fond d’un brun violacé pâle. Dans cette variété , la couleur de la columelle et du bord gauche sont d’un rose pourpré plus intense que dans le type de l’espèce. Le grand individu figuré par Férussac a 152 millimètres de longueur et 78 de diamètre. Celui que représente M. Reeve a 135 millimètres de longueur et 70 millimètres de diamètre. Notre variété , enfin , a 115 millimètres de lon- gueur et 55 millimètres de diamètre. XVIII. AGATHINE RÉTICULÉE. Achatina reticulata^ Pfeiffer. (PI. 129.) A. lesta oblongo-acuta^ solida^ ponderosa^ longUiidinaliier confertim plicataj sulcis concen- iricis p>Tofunde reticulata, albida^ castaneo-mar- morata et macitlaia; spira elongataj acutüj su- perne minute granulata; sutura subcrenulata ; anfractibus octonis parum convexis^ ultimo ^jl longüudinis subœquante ; columella crassa^ alba^ arcualaj abrupte truncata; apertura ulrinque altenuaiaj oblongo-ovali. Achatina reticulata y Pfeiffer, in Proc, zooL Soc, y 1845, p, 74. Pfeiffer, helic, 'vw,y t. 2, p, 252, n® 23. Reeve, Conch, icon,y pl2, f. 9, Habite l’Afrique. Celle-ci est encore une des plus grandes es- pèces du genre. Le magnifique individu que nous avons fait figurer autrefois nous a été commu- niqué avec une bienveillance singulière par M. Cailliaud, savant amateur zélé de conchy- liologie , possesseur de l’une des plus belles col- lections qui existent en France, hors de la ca- pitale. Description. Cette belle espèce est ovale- conique , oblongue , plus étroite en proportion que la plupart des autres espèces; sa spire, al- longée, pointue au sommet, compte huit tours convexes, dont l’accroissement est assez rapide. Leur suture est peu déprimée ; tantôt elle est bordée de plis longitudinaux , d’autres fois elle est circonscrite par un bourrelet plissé , étroit et peu apparent. Le dernier tour est grand, ovale- oblong , obtus en avant , convexe â la base : sa hauteur dépasse un peu celle de la spire. L’ou- verture est d’une taille médiocre ; elle est presque perpendiculaire, ovale-oblongue : elle est dila- tée dans le milieu, atténuée en arrière, et son bord droit est assez fortement épaissi en dedans. La columelle est assez allongée, arquée, con- cave, faiblement contournée sur elle-même, peu dilatée à la base ; son sommet se termine en pointe aiguë. Sa troncature produit une échan- crure étroite et peu profonde. Une lame calleuse se renverse au dehors , l’accompagne dans toute sa hauteur , et se continue sous forme de bord gauche jusqu’à l’extrémité supérieure du pé- ristome. Le test épais et solide de cette coquille est du plus beau blanc à l’intérieur de l’ouver- ture , et celte couleur se l'etrouve plus brillante encore sur la columelle et le bord gauche. La surface extérieure estlissesur les premiers tours; sur les suivants, on voit apparaître plus ou moins tôt sur les individus des stries longitudinales très GENRE AGATHINE. i6i serrées, puis des stries transverses beaucoup plus écartées , par lesquelles la surface des der- niers tours est découpée en parallélogrammes assez réguliers. La coloration de cette espèce est peu variable. Sur un fond d’un gris de perle pâle, quelquefois lavé de fauve, se détachent de belles flammules d’un beau brun roux entremêlé de marbrures d’un brun violacé , et d’un petit nombre de taches étroites suivant des lignes transverses. Cette grande et précieuse coquille acquiert jusqu’à 190 millimètres de longueur et 85 mil- limètres de diamèü'e. XIX. AGATHINE POURPRÉE. Achatina purpurea^ Chemnitz. (PI. 123, f. 1,2.) A. testa ovata^ solida^ longitudinaliter striata et obsolète decussataj sub epidermide olivaceo- fulvaj fusco slrigata et marmorata; spira conoi- deOy obtusaj nuda^pallida; sutura lineaimpressa marginala et crenulata; anfractibus sex con- vexiuscuKsy ultimo inflato^ h P longitudinis œquantc; columella perarcuata^ purjpurea^ basi oblique truncata; apertura amphy sèmi-omliy in fundo lilacinay anterius purpurea; peristO" mate acutOy marginibus callo nitidoy purpuras- centCy introrsum diffusOy junctis. Hélix y ScHROETEB, Einleit., t. 2, p. 202, m 89. Lister, Conch, ^ pl. 581, f. 35. Knorr, Fergn,, t. 4, pl. 24, f. 1. Bulla purpurea, Chemnitz , Conch., t. 9, pl.ll8, f. 1017, 1018. Bulimus purpurascens , Bruguière , .Æ'/zct-c/, hist, des vers , t. 1, n® 103. Bulla purpurea, Gmelin, p. 3433, n® 42. Hélix purpurea , Fèrussac, ProcL, n“ 351. Bulla purpurea y Dillvvyn, Cat., t, 1 , p. 495, n° 54. SowERBY, Généra of Shells. achat, f. 1, Rang, Descr. des coq. terr., p. 23, n** 11. Rang, Ann. des sc,, t. 24, p. 27, Deshayes dans Lauarck, An, s, vert., 2® édit., t. 8 , p. 296; no 4. Reeve, Conch. syst,, pl. 176, f. 1. T. Il, 2® partie. Beck, Index, p. 75, n° 1. PoTiEz et Michaud, Gai, du musée de Douai, t. 1, p. 180, pl. 12, f. 3, 4. Küster, pl. 2, f 6, 7. [Icon, Chemnitz.) Pfeiffer, Monog, helic, a;/V.,t. 2, p. 253, n" 26. Reeve, Conch, icon,, pl. 4, f. 15. Habite l’Afrique , sur les côtes de Malaguette, Cette belle espèce est restée longtemps rare .dans les collections; elle s’y est répandue plus abondamment depuis que l’on a su par M. Rang qu'il fallait la chercher sur les côtes de Mala- guette. Description. Cette coquille est ovale-ventrue, à spire courte et très obtuse au sommet. Six tours convexes la ccmiposent; ils s’accroissent lentement, et leur suture est toujours bordée d’un bourrelet assez large, remontant sur le tour précédent et appliqué sur lui. Le dernier tour est gros et ventru ; il est très obtus en avant : sa hauteur égale une fois et demie celle de la spire. L’ouvQTture est assez grande, ovale-oblongue , dilatée dans le milieu ; elle est décorée à l’inté- rmur, et sui'tout vers les bords, d’une magni- fique teinte de rouge pourpré. Le bord droit est tranchant, mais il s’épaissit notablement à l’inté- rieur en une couche testacée d’un rouge pourpré très intense. La columelle est peu allongée ; elle est étroite, cylindracée, peu dilatée à la base, concave en ded ans, contournée sur elle-même, de manière à ce que son extrémité supérieure sc projette en dehors du plan de l’ouverture. Cette columelle est très pointue au sommet; elle abou- tit à une échancrure d’une médiocre profondeur. La columelle est revêtue en dehors d’une lame calleuse fort étroite, se continuant eu un bord gauche également étroit et très nettement limité par sa belle couleur rouge pourpré, La surface extérieure de cette coquille est toujours granu- leuse, et ses granulations sont toujours pro- duites parla rencontre de stries longitudinales et des transverses, égales et régulières. La coloration est peu variable. Les premiers tours sont teintés d’une belle couleur rose pourpré; les suivants deviennent d’un vert olivâtre , interrompus par d’éti'oites flammules ou fascies longitudinales très inégales et irrégulièrement distribuées. Les grands individus de cette espèce ont 95 millimètres de longueur et 57 de diamètre. 9 I i62 PULMONÉS XX. AGATHINE MAURITIENNE. Achatina fuKca^ Férüssac. (PI. 124, A, f. 1. — PI. 125, f. 3-5.) A. testa ovato-conicay longitudinaliter striata^ albido-lutescentiy slrigis longitudinalibus ftiscis conferlis ornala; spira apice acutmscula ; an- fractibus octonîs convexiuscuKs ^ ultimo spira paulo breviore; colmiella lemter arcnata, supra basim aperturœ abruptè et angiistè truncata; apertura elHptico-ovaU^ intus albida/ peristo- mate simplici, marginibus callo junctisj dextro intus plerumque fusco-limbato. Hélix fultca [cochlitorna) , Férüssac, Prorf.,p;49, n** 347. Hélix borhonica^ Férüssac, Prod, , p. 49, n° 3i6. Hélix mauritiana, Quoy et Gaimard, Poy. de VAstroL^ t. 2, p. 152, pl. 11, f. 10 à 15. Achatina maiiritiana , Lamarck, t. 7, p. 129 , édit. Deshayks, p. 297. W. , Beck , IruL^ p. 76, no 11. /(f/., PoTiEZ et Micraïtd , Gai, du musée de Douai, t. 1, p. 129, pl. 11, f. 11, 12. Achatina couroupa, Lesson, Coq,, p. 318, pl. 9, f. 2. Achatina couroupa, Isis, 1833, p. 130, pl. 2, f *> Achatina couroupa, Voigt, Caç, Thierr,, t. 3, p. 96. Boavdich , Elem. qf conch,^ pl, 13, f. 3. Desuayes dans Lamarck , An, s. vert,, éA\i., t. 8, p. 297 , n“ 7, Var. |3.) Hélix zehrina [cochlitoma) , Férus- SAC, Prod,, 348. Var. y.) Achatina castana, Lamarck, An, s, vert,, t. 8, p. 130, édit. Deshayes , p. 297. Var. (5.) Grateloup^ t. 11, p. 415, pl. 2 , f. 6. Var. £.) Peeiffer, Monog, helic, vii>,, t. 2, p. 254, n" 28. Reeve, Conch, icon,, pl. 2, f. 8. Habite Madagascar, Tîle Bourbon et Bile de France. SANS OPERCULE. Férüssac avait cru reconnaître dans plusieurs variétés de cette coquille des espèces distinctes auxquelles il a donné les noms à' Achatina bor~ bonica et zehrina, M. Lesson, empruntant aux habitants de File de France le nom qu’ils don- nent chez eux à cette coquille, a essayé de l’in- troduire dans la nomenclature, mais ce nom a été justement repoussé parle plus grand nombre des conchyliologues. Un premier nom avait été donné par Férüssac, il a dû être conservé, quoique Lamarck y ait substitué celui dé Acha- tina mauritiana; il doit actuellement être relégué avec tous les autres dans la synonymie. Description. Cette coquille est ovale-oblongue, ventrue ; son test est toujours mince et assez fra- gile. Une spire assez allongée, régulièrement conique, peu obtuse au sommet, compte sept tours convexes, dont les premiers sont étroits; l’avant-dernier est en proportion beaucoup plus large : la suture est déprimée, et ordinairement accompagnée de petits plis irréguliers. Le der- nier tour est assez grand , ventru , ovalaire , ob- tus en avant. Sa hauteur dépasse d’un tiers au moins la longueur de la spire ; mais la longueur entre ces deux parties principales de la coquille est assez variable, l’espèce présentant sous ce rapport un assez grand nombre de variélés. L’ou- verture est ovalaire, dilatée dans le milieu , atté- nuée à ses extrémités; son bord est toujours mince et tranchant : elle est blanchâtre à l’in- térieur , et , par sa transparence , elle laisse apercevoir la coloration du dehors. La colu- melle est assez allongée ; elle est étroite , cy- lindracée, peu élargie à la base , terminée en avant en pointe aiguë et à peine contournée dans sa longueur. Elle estrevêtue d’une lame calleuse blanche , peu épaisse ; elle se continue en un bord gauche , étroit, très mince et très nette- ment, circonscrit. La surface extérieure est lisse, brillante ; chez quelques individus on trouve des stries longitudinales et transverses , très obso- lètes : elles disparaissent sur le dernier tour. Quoique assez variable , la coloration conserve cependant un cachet particulier : sur un fond d’un blanc jaunâtre , rendu verdâtre par la pré- sence del’épiderme, de longues flammules d’un brun roux, longitudinales, souvent nuageuses sur leur bord , descendent sur toute la longueur des tours , et se montrent quelquefois sous des nuances d’un brun très foncé. Toutefois ces flam- GENRE AGATHINE. i63 mules sont entrecoupées de grosses ponctuations ou de marbrures irrégulières qui rembrunissent la coquille, et la font passer d’une coloration pâle à une coloration beaucoup plus intense. Les variations dans la forme sont peu nom- breuses. On a des individus un peu plus larges ou un peu plus étroits à la base; les variétés de coloration sont plus nombreuses , elles se sou- mettent à la loi commune , c’est-à-dire qu’elles passent de nuances très pâles à des tons beau- coup plus foncés. M. Quoy, dans le Voyage de V Astrolabe [Zoologie ^ t. 2) , rapporte que cette coquille est extrêmement commune à l’île de France où elle occasionne beaucoup de dé- gâts ; aussi les propriétaii'es la font détruire avec soin, et il n’est pas rare, dans les promenades à l’intérieur, de rencontrer sur les bords des champs de gros tas de leurs coquilles. M. Quoy a observé l’animal vivant, et il en a donné une figure dans l’ouvrage que nous venons de citer. Les grands individus ont 90 millimètres et davantage de longueur , et à 45 millimèti’es de diamètre. XXL AGATHINE SILLONNÉE. Achatina exarata^ Deshayes. (PI. 118, f. 1, 2.) A. testa ovaio-ventricom^ apice acuta;, alba^ longitudinaliler strialo-rugosa^ anfraclibiis con- vexiusculis; ultimo ad periphœriam angulato; apertura ovata^ subdilatala; columella brevis- sima acuta^ vix marginata. Buccinum exaratum, Muller, /^m«.,p. 148. ScHROETER, FluSS,^ p. 390. Chemnitz, Conch.^ t. 9, pl. 120, f. 1031, 1032, Bulla exarata^ Gmelin, p. 3431, n° 28. BuUmus exaratus, Bruguière, EncycL inéth,^ Vers, t. 1, p. 361, n® 106, BuUa exarata, Dillwyn , t. 1, p. 493, n® 49. Fèrussag, Prod,, p. 49, n^ 339. Deshayes dans Lamarck, An, s. 'verU, 2^ édit., t. 8, p. 311, n®32. Gray , Ann. of PhiL, new ser, 9, p. 414. ^E^KE^Synops., 2® édit., p. 28. Kuster, in Chemnitz, 2® édit, t, 1, p. 13, pl. 3, f. 5, 6. Limicolarius exaratus, Beck, Ind,. p, 60, n® 1, Bulirnus exaratus , Pfeiffer, Monog, helic, vio., t. 2 , p. 16, n® 41. Habite la Guinée. Cette coquille , r.are encore dans les collec- tions, a été décrite pour la première fois par Muller sous le nom de Buccinum exaratum, Chemnitz en a donné une figure médiocre. Celle de Férussac est la meilleure de toutes celles qui ont été faites jusqu’ici. M. Pfeiffer, dans sa Mo- nographie de la famille des Hélices, n’a point, admis cette espèce parmi les Agathines : il la met au nombre des Bulimes, et il se fonde sur ce » que la coquille est perforée à la base, ce qui n’a pas lieu, dit-il, dans les Agathines, ce à quoi nous répondons que cette perforation existe dans celle-là , et que ce caractère ne doit pas l’em- porter sur celui plus important de la troncature de la columelle. Description. Cette coquille est ovale-conique; son test est mince et fragile. Sa spire, réguliè- rement conique, est pointue au sommet ; elle compte cinq tours et demi ou six tours à peine convexes, réunis par une suture superficielle, bordée d’un bourrelet étroit et irrégulièrement crénelé et plissé. L’accroissement des tours est d’une grande régularité : il s’élargissent lente- ment. Le dernier est grand , subglobuleux; sa longueur dépasse d’un quart environ celle de la spire : il est très convexe à la base, et il porte à la circonférence un angle très saillant. Cepen- dant cet angle , en aboutissant au péristome, le modifie à peine dans les vieux individus. L’ou- verture est grande, ovale, subcirculaire; son péristome , mince et tranchant , est un peu évasé en dehors. La columelle est courte, cylindracée; son extrémité antérieure est pointue, déjetée en dehoi's et un peu à gauche. Elle est séparée du bord qui la domine par une petite échancrure peu profonde, et derrière la lame calleuse qui la revêt on aperçoit une fente ombilicale très petite et à peine apparente. Toute la surface de cette coquille est assez régulièrement sillonnée dans sa longueur; de plus elle présente des stries transverses assez fines et assez régulières. Toute cette coquille est d’un beau blanc, et son test laiteux est demi-traiïsparent. Elle a 65 millimètres de longueur et 37 de diamètre. i64 PULMONÉS SANS OPERCULE. XXII. AGATHINE ROTIE. Achalina uslulata, Lamarck. (PI. 125, f. 1, 2.) A. ieüa ovaio-conica, longitudinaliter sti'iataj pallida lutescente ; (lammis longitudinalibns an- fractuum inferne lalioribus fuscisj superne atte- nuatisj aciitis rufesceniibus ; spira apîce obtusa^ labro tenui. Düshayes dans Lamarck, An. s, 'vert., 2® édit., t. 8, p. 297, n“ 9, Hélix [cochlitoma) iistulaia, Fèeussag, Prod.^ p. 75, n” 354 bis. Reeve, Conch, syst.y pl. 177, f, 5 , t. 2, p. 86. Krauss, Sudafr, molL, p, 81, Beck, Ind,, p, 75, n® 9. Pfeiffer, Monog, helic, t. 2, p. 257, n® 35, Reeve, Conclu icon.y pL 12, f, 40, Habite au cap de Bonne-Espérance. Description. Cette espèce se distingue facile- ment parmi ses congénères. Tout en conservant les caractères des espèces ventrues , elle est Tune des plus étroites, sans être cependant turriculée. Elle est ovale-oblongue , très obtuse au sommet; sa spice, allongée, compte sept tours peu con- vexes, dont Paccroissement est assez rapide. Leur suture, superücielle , est tantôt simple, tantôt submarginée , et assez souvent crénelée irrégulièrement. Le dernier tour est ovale-oblong, étroit; sa hauteur égale celle de la spire. L’ou- verture est assez grande , ovalaire , peu dilatée , atténuée en arrière; elle est peu oblique. Sa columelle, courte, est à peine concave dans sa longueur : elle est étroite , conique , pointue en avant, et terminée par une échancrure petite et peu profonde.- Celte ouverture est d’un brun glacé de blanc à l’intérieur; son bord est d’un brun foncé ; sa columelle est blanchâtre. La sur- face des premiers tours est couverte de fines granulations produites par l’entrecroisement de stries longitudinales et transverses, éti'oites et très fines. Sur les tours suivants , les stries trans- verses s’écartent, et alors les granulations de- viennent oblongues. Enfin , sur le derniertour, ces stries, devenues déjà obsolètes, disparaissent complètement. La coloration est peu variable : les premiers tours sont d’un fauve pâle un peu rougeâtre. Au commencement du troisième ap- paraissent des flammules d’un brun très pâle, dont la nuance prend peu à peu une plus grande intensité à mesure que l’on passe de ce tour au suivant ; bientôt elles acquièrent une cou- leur d’un beau brun très foncé , et elles se des- sinent vigoureusement sur un fond d’un beau jaune faune. Ces flammules, légèrement on- duleuses, quelquefois dentelées sur le bord, sont très rapprochées, et souvent elles conser- vent des courbures réciproques, par lesquelles elles semblent s’emboîter les unes dans les au- tres. A la base du deimier tour elles viennent se confondre dans une large zone de la même cou- leur qu’elles, d’où elles semblent partir pour re- monter jusqu’à la suture. Les grands individus de cette coquille ont 86 millimètres de longueur et 35 de diamètre. XXIIL AGATHINE CEINTE. Achatina balteata^ Reeve. (Pl. 132, f. 3,4,5.) A . testa acuminato-oblonga-^ subfusiformi , crassiusculaj anfraclibus octo ad novem^ siibpli- cato striatisj undique creberrime minute granula- lis; columeUa peeuHariier arcuata et contortüj abrupte truncata; (lavescentey fasciis caslaneis longitudinalibus apicem versus tincia; fasciaspi- rali interruptaj subindistincta^ medio cingulatis^ columella et aperlurœ fauce cœrulescenie-albo, Achatina balteata , Reeve, Conch, icotu^ pl, 2, f. 7 , n® 7. Habite l’Afrique, dans la province dè Gambie, aux abords de la rivière de Banks. Fort belle coquille encore peu répandue dans les collections, bien distincte de toutes celles qui sont inscrites jusqu’ici dans les ouvrages des conchyliologues. M. Reeve est, en effet, le pre- mier qui en ait donné la figure et la description. Description. Cette coquille est oblongue-co- nique ; sa forme générale rappelle celle de Y Achatina acuta de Lamarck : elle est par con- séquent moins ventrue quela plupart des espèces i65 GENRE AGATHINE. du même groupe. La spire, régulièrement co- nique , est pointue au sommet. Elle est compo- sée de huit tours à peine convexes ; les premiers sont étroits, Tavant-dernier seul est en propor- tion plus large que les précédents. La suture qui les réunit est simple et superficielle, si ce n’est sur les deux derniers tours des vieux individus où elle est irrégulièrement crénelée. Le dex'nier tour est ovale-oblong , atténué en avant ; sa lon- gueur égale celle de la spire : il y a des individus chez lesquels il est un peu plus court. L’ouver- ture est peu étendue; elle est ovale-oblongue, dilatée dans le milieu , rétrécie à ses extrémités : elle est d’un blanc jaunâtre àTintérieur. Son bord est mince, quoique dans les vieux individus le test prenne une épaisseur assez considérable. La columelle est longue, cylindracée, tordue sur elle-même, concave dans le milieu , pointue en avant, et terminée par une troncature assez large et peu profonde ; elle est revêtue dans sa longueur d’une lame calleuse, étroite, qui se continue en un bord gauche, calleux et épais chez les vieux individus. Les deux premiers tours de cette coquille sont parfaitement lisses ; vers la fin du troisième commence à se montrer un réseau de stries très fines , transverses et lon- gitudinales par lesquelles la surface du test est découpée en granulations extrêmement fines. Sur les tours suivants, ces granulations augmen- tent un peu de volume , et tout le reste de la surface, sans exception, en est constamment couverte. D’abord très régulières, elles le de- viennent beaùcoup moins sur le dernier tour; aussi il arrive qu’après avoir formé des séries transverses, elles deviennent plutôt longitudi- nales sur le dernier tour. La coloration de cette coquille parait peu variable : elle estblanche sous un épiderme d’un brun foncé. Les premiers tours sont ornés d’un petit nombre de flam- mules longitudinales inégales ; elles disparais- sent vers l’avant-dernier tour, où elles sont rem- placées par des fascies très vagues d’un brun un peu plus foncé que celui de l’épiderme. Il y a des individus chez lesquels se montre à la cir- conférence du dernier tour une zone transverse, brunâtre et peu apparente. Les grands individus de celte coquille ont 183 millimètres de longueur et 61 de diamètre. XXIV. AGATHINE BRILLANTE. Achatina nitens^ Gray. (PI, 134, f. 25 à 27.) A. testa turriia^ nitida^ pellucidaj cornea^ apice obtusa ; anfractibus oclonîs convexiusculis^ ultimo 1/3 longüudinis œqmnte; columella brevij curvataj abrupte inmcata; apertura oblique truncato-ovali; peristomate simplici^ acuto, Achatina nitens ^ Gray, Atm. of PhiL, new ser, 9 , p. 415. ld,y Gray , zool. p. 5, pi. 6,f. 18. Id., Férussac, BulL SC, nat,, 1829, t. 16, p,Zi68. Id,, Lamarck, An, s, 'vert., édit. Dkshayes, t. 8, p. 307, n" 24. Pfeiffer, Monog, helic, viç,, t. 2, p. 260, n“ 48. Habite l’île de Ceylan (Benson , Asiat, journ,, t. 5, p. 353). Description. Petite coquille décrite pour la première fois par M. Gray dans son Spicilegia zoologica; elle est allongée-conique , subturri- culée. Sa spire , très longue , compte huit â neuf tours convexes , très étroits , très réguliers ; leur suture est simple et un peu creusée. Le dernier est court et subglobuleux, très obtus en avant , convexe à la base : sa longueur égale la moitié de celle de la spire. L’ouverture est petite, ré- trécie à ses extrémités, très dilatée dans le mi- lieu ; elle est presque perpendiculaire : son bord droit est obtus et sans aucune sinuosité-dans sa longueur. La columelle est très courte, profon- dément concave, proéminente en avant, forte- ment tordue sur elle-même. Elle est tronquée par une échancrure inféi'ieure, étroite et peu profonde. Toute la coquille est lisse; on y re- marque seulement un petit nombre de stries obsolètes d’accroissement : elles prennent un peu plus de profondeur vers les sutures. Toute la coquille est mince, fragile, demi-transparente, et d’un jaune corné brunâtre ou verdâtre, d’une teinte uniforme. Cette coquille a 16 millimètres de longueur et 7 de diamètre. i66 PULMONÉS SANS OPERCULE. XXV. AGATHINE SYLVATIQÜE. Achatina syhaticaj Spix. (PL 134, f. 15, 16.) A, testa elongata^ tenuiy lœvigatay ni- tida^ pelluciday cerea; spira elongaîaj apice o6- tmaj sutura impressUj suh lente crenulata^ an- fractibus undecim ad duodecim vix convexius- culisy ultimo obsoJetissime angulato ; 1/4 loyigi- tudinis non œquante; columella strictiuseula^, tenuij ad basim aperturœ breviter truncata/ apertura subtriangulari-ovali ; peristomate sim- plici^ acuio, Columna sylvatica y Spix, Test, Bras, y pl. 10, f. 4. Columna syhatica. Villa, Disp, syst,, p, 20. Bulimus sy/rnticus , Wagner dans Spix, p. 11. Biilinms sylmticiis^ Lamarck, An, s, uert,, édxi, Deshayes, p. 250 , n° 63. Bulimus syloaticus, Potiez et Michaud, Gai. du musée de Douai, t, 1 , p, 156, pl, 15, f. 17, 18. Hélix syhatica, Morigand , Mém, de Gen., t, 7, p. 424. Obeliscus ^ylmticus , Beck, Index, p. 62, n“ 7. Achatina syhatica, Pfeiffer, t. 2,p. 135, Pfeiffer, Monog, helic. 2, p. 262, n° 53. • Habite le Brésil. Description. Petite coquille dont la forme s’éloigne déjà beaucoup de celle des auti'es Aga- tbines ; elle est, en effet, turriculée, très étroite- Sa pire, ti’ès longue, obtuse au sommet, est composée de onze à douze tours ; ils sont aplatis, presque conjoints , et réunis par une suture simple et superficielle : leur accroissement est assez rapide. Le dernier tour est oblong, un peu atténué en avant : sa hauteur est du quart envi- ron de la hauteur totale. L’ouverture est petite, un peu oblique ; son bord droit , simple et tran- chant, est faiblement convexe en avant. La co- lumelle est courte , ovoïde , très concave dans le milieu, tordue sur elle-même ; son extrémité an- térieure se porte en avant, et, par ce mouve- ment, se met en dehors de l’extrémité du bord droit. Elle se termine par une petite troncature étroite et peu profonde. La columelle est blan- châtre, et revêtue en dehors d’une lamelle très mince , brillante , transparente , dont on n’aper- çoit la limite que dans les individus morts ou altérés par les influences atmosphériques. Toute la surface extérieure est lisse , polie , brillante ; le test est mince, demi-transparent, d’un jaune verdâtre pâle uniforme. Celte petite espèce a 32 millimètres de lon- gueur et 7 et demi de diamètre. XXVI. AGATHINE TEREBRASTE. Achatina terebrasteTj Férüssac. (PL 142, A, f. 7, 8.) A. testa cylindrico-turrita^ glabriuscula^ cor- neo-fuscescenie; anfractibus novem^ planulatis; ultimo ventricosiore ; labro tenui^ acuto. Lister, Conch., pl. 20, f. 15. Hélix terebraster y Fèrussag , Prod., n” 370. Bulimus terebraster, Deshayes dans Lamarck , An. s, a)ert., 2® édit, t. 8, p. 234 , n° 28. Catlow, fionch. nomencL, p. 161, n® 351.’ Reeve, Conch, icon,, pl. 52, f. 341. Achatina terebraster, Gray, in Ann, oj PhiL, new ser., t. 9, p. 414. Achatina terèbraster , ^ , Ciw. Thierr,,X. 3, p. 98. Subulina terebraster , Beck, Index, p. 77, n® 7. Pfeiffer, Monog, helic. mv.yX. 2, p. 262, n'^ 55. Habite l’île de Porto-Rico. Presque tous les auteurs de conchyliologie ont rangé cette coquille parmi les Bulimes : elle est, en effet, au nombre de celles qui, offrant des caractères ambigus , peuvent se ranger presque indifféremment dans l’un ou l’autre genre. Cependant, par l’ensemble de ses ca- ractères, nous croyons avec M. Pfeiffer, qu’elle convient mieux aux Agathines qu’aux Bulimes. Description. Elle est très allongée , turriculée, obtuse au sommet; sa spire compte onze tours à peine convexes, assez larges, et cependant s’accroissant lentement. Le dernier tour est court : sa hauteur est égale au quart de la lon- gueur totale. Il est un peu déprimé vers la base, très obscurément anguleux à la circonférence. L’ouverture est petite , très oblique , atténuée 1 GENRE AGATHINE. 167 en arrière, largement dilatée en avant; son bord droit est mince et tranchant, légèrement con- vexe en avant et un peu déprimé à la base. La columelle est très courte , subcylindracée, blan- châtre; son sommet est subitement tronqué à Imtérieur, et de cette troncature résulte une sorte d’échancre, réduite en quelque sorte à l’état rudimentaire. Toute la surface est bril- lante, quoique parcourue par un très grand nombre de plis longitudinaux, très lins, serrés, réguliers, et dirigés un peu obliquement. Sur le dernier tour, ces plis s’effacent vers la base qui reste lisse. La couleur de cette espèce n’olfre au- cune variété *: le test est blanc, assez épais; il est revêtu d’un épiderme d’un jaune de paille. Les grandsf- individus ont 32 millimètres de longueur et 8 de diamètre, « ^ XXVII. AGATHINE OCTONE, Achatina octona^ Chemnitz. (PI. 134, f. 19 à 21.) A, testa cylindraceo-turrita, tenuiusculay sub- tilissime striatulaj diaphunaj cerea; spiraelon- gata^ apice obtusa; anfractibus octo ad de'cem conveæiuscuUs^ uUimo subglobosoj 1/4 longitu- dinis non œquante; columella arcuatay basim aperturœ non attingentey oblique truncata; aper~ tura truncato-ovalij basi lata; peristomate recto^ acuto. Hélix octona, Chemnitz, t. 9, part. 2, p. 136, f. 126/i. Hélix octona, Dillwyn, Descr* cat., t. 2, p, 954, n° 152, Hélix octona , Wood , Ind» , pl. 35 , f. 150 ? Bulimus octonus, BnucrikRE, EncycL méÜu^'Vers^ t. 1, p. 325, m 47. Bulimus octonus, Lamark, An^ s, uert.^ p. 124, n'’27, édit. Desuayes, t. 8, p, 233. Gray, Ann» PhlL, new ser., t, 9,p. 414. Menke, Syn»^ 2^ édit., p. 29. PoTiJîz et Michaud, GaL dumusée de Douai, t. 1, p. 129 , pL 11, f, 13, 14. D’Orbigny, Moll, de Cuba, t, 1 , p. 168, pl. 11 , f. 4, 6. SoWERBY, Conch, man., f. 514. Achatina noçenaria, Anton, Verz,, p, 44, n° 1601. Achatina panameîisis , Mühlfeld , Mus, Columna octona, J an. Calai, , p. 4. Columna octona. Villa, Disp, syst», p. 20. Subulina octona, Beck, hui,, p. 77, n^ 8. Macrospira octona, Swainson, Malac»,p, 335. Pfeiffer, Monog» helic, vio», t. 2, p. 266, no 65. Catlow , Conch. nom,, p. 165 , n® 56. Reeve, Conch. icon,, pl. 17, f. 84. Gray, 2® édit*., Man. Turton^ p. 18, pl. 6, f. 72. Habite aux Antilles, à Cuba? Haïti, Guade- loupe (Bruguière) , La Colombie occidentale et l’île Opara (Mus., Cuming.) Description. Petite coquille très répandue dans les collections et bien connue des conchy- liologues. Ainsi que les précédentes , elle est al- longée et turriculée , peut-être même est-elle en proportion plus étroite que les autres espèces. Sa spire, obtuse au sommet, est formée de huit à dix tours convexes , à suture simple , linéaire et déprimée ; ces tours sont étroits, et ils s’ac- croissent‘lentement. Le dernier est très court, subglobuleux, un peu plus long que large; sa hauteur est du quart de la longueur totale. Il est très convexe à la base; il s’infléchit légèrement au-dessous de la circonférence. L’ouverture est petite, ovalaire, atténuée à ses extrémités; son bord droit , très mince et tranchant , est incliné sur l’axe longitudinal. La columelle est droite , perpendiculaire, cylindracée; sa troncature an- térieure est petite, très oblique. La surface est lisse, brillante et polie; elle est cependant par- courue par des stries obsolètes d’accroissement. Le test est mince, transparent, fragile, d’une couleur uniforme d’un jaune verdâtre très pâle. Les grands individus ont 20 millimètres de longueur et 4 et demi de diamètre. XXVIII. AGATHINE TURRITELLÉE. ' Achatina turriiellatay Desbayes, (Pl. 134, f. 17, 18.) A, testa turrita^ elongatOy angustay apice 06- tiisius^culay candidissimay kmigata; anfractibus i68 PULMONÉS SANS OPERCULE. decem convexiusculis ; apertura brevissimay 1/4 longitiidinis superante; columella medio sinuala^ hasi oblique trtmcata; peristomate simplicij tenue J basi subpatulo. Deshajes , Encfc/^ méth,, t. 2, p. 11 , n® S. Subiilina turritellata , Beck, IiuL, p. 77, n° 2, Habite ? Nous ne connaissons jusqu’ici qu’un seul in- dividu de cette espèce , c’est celui que nous avons décrit autrefois dans V Encyclopédie, Par sa taille et sa forme , il avoisine beaucoup les grands individus du terebmster. Description. C’est une coquille allongée, tur- riculée , à spire très longue , obtuse au sommet, à laquelle on compte vingt tours aplatis, réunis par une suture simple, superficielle et linéaire. Les tours s’accroissent lentement et avec une parfaite régularité. Le dernier tour est court ; sa hauteur se répète deux fois et demie dànsla hau- teur de la spire. Il est atténué en avant. L’oii- verture est petite, étroite, presque perpendicu- laire, rétrécie à ses extrémités, un peu dilatée dans le milieu. La columelle est courte , cylin- dracée, pointue en avant, peu contournée sur elle-même, terminée en pointe aiguë, et séparée du bord par une troncature oblique et subinté- rieure. Toute cette coquille est lisse, polie; elle est partout d’un blanc jaunâtre. Il est à présu- mer qu’elle était revêtue d’un épiderme qui la rendait verdâtre et transparente. Elle ne présente aucune trace des plis longitudinaux qui carac- térisent si bien VAchatina terebràster. Cette coquille est longue de hh millimètres et en a 4 de diamètre. XXIX. AGATHINE COLUMNAIRE. Achatina columna^ Muller. (PI. 123, f. 9, 10.) A, testa sinistrorsa^ elongato-turritaj, tenuius- culaj minutim granulato-decussata^ hilescenti- fulvoy strigis^ flammis et macuKs rufis ornata; spira elongata^ apice oblusa^ rufescenti; anfrac- tibus septem convexhisculisy infra medium imj pressisj ultimo 1/3 longitudinis paulo superante; columella torta^ callo albo prominente^ spiraliter descendente munita; prope basim aperiurœ sub- truncata; apertura angustaj obverse auriformi; peristomate simpKcij recto ^ acuto. Biwcinum columna , Mullêr, Vers y t. 2, p, 151, n® 341. Limax Jlammeus ^ Martvn, Unio, conch,, t. 3, p. 122, édit. Chemnitz [BlbL conch.y t. 2, p, 28), pl. 41 , f. 1. Hélix columna y Chemnitz, t. 9, part. 1, p. 112, pl. 112, f. 954, 955; t. Jl, pl. 213, t. 3020, 3021. Id.y Gmelik, p. 3653 , n® 122. Id.y DiLLwvji, Cat,^ t, 2, p. 955, n. 153. Hélix columna {cochlicopa') y Férussac, Prod., no 367. Hélix columna. Rang, Ann, sc, nai,, t. 24, p. 34, pl. 1. {Cochlicopa anim.) Hélix columna Bürrows , Elem, of conch,, p. 171, pl. 20, f. 4. Hélix pyrum , Gmelin , p. 3665, n® 204. Bulimiis columna, Bruguière, EncycL méth,A, 1, p. 332, n° 61, Columna marmorea et grisea , Perry , ConchoL Columna flammea, Schumacker, Essai, p. 188. Columna columna, Beck, Ind,, p. 76, n°l. Lymnea columnaris, Lamarck, An, s, 'vert, , p. 159, n® 1. Voigt,^Ump. Thierr,, t. 3, p. 99. Achatina co/awrt«/v,BLAiNViLLE, Malac,, p. 456, pl. 40, f. 3. Acjiatina Deshayes dans Lamarck, An, s, 'vert,, 2® édit., t. 8, p. 305, n® 20. Achatina columnaris , Reeve, Concli, syst,,^ t. 2, pl. 178, f. 14. Achatina columnaris , Kuster, pl. 10, f. 10 , 13. ■Pfeiffer, Monog, helic, 'viv,, t. 2, p. 268, n® 74. Reeve, Conch, icon,, pl, 11 , f. 38. Habite l’île du Pxince, où elle est très com- mune (Rang). Extrêmement rare autrefois dans les collec- tions, cette coquille est devenue commune, depuis surtout que l’on a su de M. Rang où l’on devait aller la chercher pour en -récolter de nombreux individus. Quoique possédant à un très haut de- gré tous les caractères d’une coquille terrestre , elle avait été transportée par Lamarck parmi les GENRE AGATHINE. 169 Lymnées, se fondant particulièrement sur la torsion assez considérable de la columelle , qui par là simule assez exactement le gros pli tordu d’un certain nombre des espèces de ce genre. Mais ayant appris que cette es- pèce est terrestre, il indiqua sa place parmi les Agatbines, au moyen d’une note ajoutée au dernier volume de ses Animaux sans ■vertèbres. M. Rang a rencontré très fréquem- ment cette belle coquille dans l’île du Prince; il a observé son animal vivant, et en a donné une description et une figure dans les An- nales des sciences naturelles. Cet animal, plus grêle que celui des grandes espèces, conserve des caractères analogues; mais, ce qui est re- marquable chez lui, c’est que, malgré la lon- gueur de sa coquille , il la porte redressée obli- quement sans la laisser traîner, ce qui annonce une grande force dans son muscle columellaire, Desciuption. Cette coquille est toujours sé- nestre; elle est allongée, turriculée, subcylin- drique. Son sommet est obtus , et sa spire , très longue, est formée de sept tours seulement, dont l’accroissement est extrêmement rapide, la suture ayant toujours lieu au-dessous de la cir- conférence des tours. Les premiers tours sont aplatis ; les suivants sont convexes, et leur suture, très oblique, est déprimée et bordée d’un bour- relet étroit, finement plissé. Par cette disposition des tours, cette coquille ressemble réellement à une colonne torse. Le dernier tour est assez al- longé ; il est ovalaire, obtus en avant : sa longueur est des deux cinquièmes environ de la longueur totale. L’ouverture quile termine est très oblique, tout à fait versante à la base, et tellement déprimée de ce côté, que l’on peut y apercevoir facilement l’enroulement intérieur de la spire. Le bord droit est mince et tranchant, La columelle offre une disposition très singulière : elle prend la foimae d’un bourrelet blanc, cylindracé, saillant et tordu sur lui-même en tire-bouchon, de sorte que l’on peut facilement voir son enroulement intérieur en examinant la coquille par la base. Cette columelle se termine en pointe très aiguë ; elle së joint au bord droit en laissant derrière elle une très petite échancrure , réduite pour ainsi dire à l’état rudimentaire. Toute la surface de cette coquille est couverte de granulations produites par l’entrecroisement de stries longi- tudinales et transverses; souvent elles sont régu- T. Il, 2® partie. lières; quelquefois ce sont les longitudinales qui, en prenant le caractère d’accroissements irréguliers, troublent la régularité des séries de granulations. La coloration est peu variable ; le sommet de la spire est d’un brun rouge obscur ; le reste, sur un fond blanc jaunâtre, est orné de belles flammules étroites, irrégulières, quelque- fois interrompues, d’un beau bï*un rougeâtre. L’ouverture et la columelle sont d’un beau blanc. Les individus de taille moyenne ont 75 milli- mètres de longueur et 16 de diamètre; nous avons vu des individus plus grands que ceux dont nous donnons les dimensions. XXX. AGATHINE GRAIN DE BLÉ. AcJiatina frumentum^ Reeve. (PI.' 134, f. 22-24.) A. testa ohlongo-conica^ soKdiuscula; anfrac- tibus sex convexis^ lœvibtis; columella arcuata et contorta; apertura suhrotunda^ falvo-^spadicea. Reeve, Conch. icon.^ pl. 22, f. 124, Habite le Bengale , Calcutta. Description. Cette petite coquille a beaucoup d’analogie avec VAchatina accincta de Mighels; elle en a encore plus avec VAchatina gemma de M. Reeve. Le nom qu’eUe porte indique à peu près sa grosseur et sa couleur. Elle est ovale- allongée, subturriculéc, à spire allongée et ob- tuse au sommet, composée de six tours convexes, réunis par une suture simple et déprimée. Le dernier tour est court, subglobuleux presque aussi large que haut, très convexe à la base ; sa hauteur est d’un peu plus du tiers de celle de la spire. L’ouverture est très petite , perpendicu- laire, presque aussi lai^ge que haute, rétrécie à ses extrémités, très dilatée dans le milieu. Le bord droit est simple et obtus. La columelle est courte, concave dans le milieu, tordue sur elle- même ; son extrémité antérieure, pointue, est courbée en avant. Une petite troncature sub- intérieure la sépare du bord droit. Cette co- quille est lisse et brillante; vue au moyen d’un fort grossissement , elle offre un assez grand nombre de stries obsolètes d’accroissement. Son test est mince, demi-transparent, et d’unecouleur Q2 PULMONES SANS OPERCULE. uniforme d’un brun corné pâle tirant sur le fauve. Cette petite coquille a 8 millimètres de lon- gueur et 3 et demi de diamètre. . XXXI. AGATHINE LAMELLÉE. Achatina lamellata^ Potiez et Michaüd. (PI. 134, f. 12-14.) A, testa oblongo-conica^ temi^ striata^ cerea^ subdiaphana; spira conicaj acutiuscula; anfrac- tibus senis mx convexisj ultimo 3/7 longüudinis subæqmnte ; pariete aperturali lamella mica in- trante^ magis minusve prominente munito; colu~ mella iorta^ in medio aperturœ subovalis lameU lato-truncala; perisiomaie acuto^ margine colu- mellari subduplicato^ reflexo. Potiez et Michaud , Gai. du musée de Douais t, 1, p. 128, pl. 11, f. 7, 8. Pfeiffer, Monog. helic. Div.y t. 2, p. 272, n° 85. Reeve , Conclu icon.^ pl. 18, f. 97. Habite les environs de Lima. Description. Petite coquille oblongue-co- nique, àspii'e obtuse, régulière, formée de six tours convexes, étroits, s’élargissant lentement; ils sont réunis par une suture déprimée et sim- ple. Le dernier est assez gros, subglobuleux, ventru ; sa longueur est presque égale à celle de la spire. Il est très convexe à la base, et l’ouver- ture qui le termine est presque perpendiculaire, petite, rétrécie en arrière et très dilatée en avant. Le bord droit est mince , tranchant , un peu an- guleux dans sa longueur, et faiblement convexe en avant. Lacolumelle est courte , mais épaisse, cylindracée, concave dans le milieu, contournée sur elle-même ; son extrémité antérieure se pro- jette en avant. Une large troncature oblique et subintérieure termine cette columelle, et la sé- pare du bord droit. Une lame calleuse la re- vêt en dehors ; elle s’étale sur la base , et elle se change en un bord gauche très mince et peu ap- parent. Entre l’extrémité supérieure du bord droit et la base delà columelle, à distance égale de ces deux points , s’élève une dent étroite , in- trante, mais qui ne paraît pas se continuer dans l’intérieur de la spire. Voilà, incontestablement, une Agathine portant une dent à l’ouverture, et rentrant dans un groupe comparable à ceux des Bulimes et des Hélices, où se rangent également des espèces offrant une saillie dentiforme placée sur le même point de la columelle. La surface extérieure est couverte de stries élégantes, sail- lantes, assez distantes et courbées dans leur longueur. La coquille est d’une couleur uniforme d’un jaune pâle , produite par un épiderme très mince, appliqué sur un test blanc. Cette coquille a 13 millimètres de longueur et 6 de diamètre, XXXII. AGATHINE FOLLICULE. Achatina folliculus^ Gkonoviüs. (Pl. 134, f. 28-30.) A. testa oblonguj solidula^ lœvigala^ subpel- luciduj corneo-lutescente ; spira elongato-conicay acutiuscula; sutura linearij linea opaca notata; anfractibus sex ad septem pJaniusculis^ ultimo 2/5 longiiudinis subwquantej basivix attenuato; columella subrecla^ subverticalij callosUy supra basim aperturœ elliptico-ovaU obsolète trun- cata; peristomate recto , margînibus callo junctis^ dextro obtusoy antrorsum valde ar- cuato. Hélix follicidus^ Grokovius, Zooph,^ fasc. 3, p. 296 , pl. 19 , f. 15 , 16. Hélix folliculus , Gmelin, p. 365â , n® 199. ScHROETER, Eùü.y t. 2, p. 237, n® 213. Hélix, Hélix gvacilis^ Lowe, MolL Madère^p» 61,no58, pl. 6, f. 28. Hélix folliculus {cochlitoma') ^ Férussag, Prod., p. 373. Achatina folliculus ^ Lamarck , An, s, 'vert., p. 133, n° 18. — Édit. Deshayes, t. 8, p. 303, Id., Michaud, CompL à Draparnaud, p, 52, pl. 15, f. ââ, 45. W-, PniLipPi, MolL Sicile y t. 1, p. 141, pb d, f. 27 ; t. 2, p. 114. Id,, Webb etfiERTHELOT, Syn,, p. 320? Id., Cantraine, Malac, med.^ p. 138. Id,^ Terver, MolL Alg,, p. 31. Id,f RosSiMAESLER, t. 9, p. 34 , f. 656. GENRE AGATHINE. 171 Id., Delessert, Recueil de pL^ pl. 28, f. 9. folliculus de Gronovius parmi les Bulimes, en- Helix Risso, Deshayes, EncycL méth,yX. 2, p, 12, no 9. Hélix follicula, Potiez et Michaud, GaL du musée de Douai, t. 1, p. 127, n“ i. Hélix folliculus , Michaxid , Coq. d* Alger, 9, n° 2. Hélix folliculus, PirAjno, Cat. dei moll, delle Mandonie , p. 29 , n® 2. Ferussacia Gronoviana , Risso, HisU, l. A, p. 80, n°180,pl. 3, f. 27. Columna folliculus, Jan, Calai. , p. 4. Cionella folliculus , Beck, Ind., p. 79, n®l. Polyphemus folliculus. Villa, Disp, syst., p. 20. Polyphemus folliculus, Graells, Cat. de los molL, etc., p. 7. dandina folliculus, Pfeiffer, Symb., t. 2, p. 135. dandina folliculus, Philippi, Icon.,X. 1, 6, p. 134, pl. 1 , f. 13. dandina folliculus, Küster, pl. 18, f, 16 à 19. Bulimus folliculus, Morelet , Moll, du Portug., p. 73. Physa scaturiginum , Draparnaud , p. 56, pl. 3, f. 14, 15. Physa scaturiginum, Kickx, Syn. moll. Brab., p. 53, n® 64. Vediantins eristalius, Risso, Hist., t. 4,p. 82, no 183 , pl. 3, f. 24. Lymneus scaturiginum, Tïirton, p. 119, n->102, f. 102. Bulimus folliculus , Galgara , Cenno topog. dei dint. di Term., p. 24, n® 30. (A1?cReeve, nec Pfeiffer.) Pfeiffer, Monog. helic. viu,, t. 2, p. 283, n®lll. Habite la France méridionale, PEspagne, le Portugal, l’Italie, la Sicile, l’Algérie, Oran, Constantine, etc. Très répandue dans toutes les parties méri- dionales de l’Europe, cette coquille a depuis longtemps attiré l’attention des naturalistes. Les uns l’ont rangée parmi les Hélices, et le plus grand nombre parmi les Agathines, depuis que ce genre a été créé. Quelques conchyliologues cependant, tout en admettant la séparation des Bulimes et des Agathines, ont compris V Hélix traînés sans doute à cette opinion par les rap- ports évidents qui existent entre cette coquille et le Bulimus lubricus; mais celle dernière elle- même peut s’introduire sans difficulté parmi les Agathines, étant de ces espèces ambiguës qui établissent la liaison insensible entre les deux genres. Celle-ci même , quoique plus Agathine que le lubricus, peut néanmoins marquer une transition entre les deux genres, car c’est à peine si elle montre le caractère distinctif qui les sé- pare. Risso , dans son ouvrage sur les produc- tions méridionales, ayant rencontré l’espèce à divers âges , en a fait trois genres sous les noms de Ferussacia Gronooiana, de Pigea carnea, et pour la coquille jeune le Vediantius eristalius. Il serait difficile de porter à un plus haut degré l’imperfection en histoire naturelle. Description. Celte coquille est étroite, allon- gée, subcylindracée. Sa spire, conoïde, est un peu convexe dans son contour général; elle est obtuse au sommet , et formée de six à sept tours aplatis ou à peine convexes, qui, sans être bordés, sont cependant accompagnés d’une zone étroite blanchâtre et opaque. Le dernier tour est ova- laire, obtus en avant, convexe à la base. L’ou- verture est petite, étroite, atténuée en arrière, un peu dilatée dans le milieu. Le bord droit est mince et néanmois obtus; il présente dans sa longueur une dilatation convexe en avant. La co- lumelle est blanche, cylindracée, fort étroite. Lorsque l’on incline obliquement l’ouverture pour faire pénétrer la vue plus profondément sur la columelle , on lui trouve une troncature oblique, intérieure, dont il ne reste presque plus de vestige lorsqu’elle arrive à l’extrémité du bord droit. Aussi nous ne sommes pas trop surpris de l’opinion de ceux des naturalistes qui admettent cette coquille parmi les Bulimes; car, à s’arrêter strictement aux caractères immédia- tement visibles, il est évident que VAchatina folliculus a l’ouverture entière. On trouve assez fréquemment en Algérie des individus d’une taille un peu plus grande, et sur le bord gauche desquels on voit apparaître le rudiment d’un pli denliforme, décurrent à l’intérieur. Ce pli, pour la position, peut être comparé à celui qui se remarque dans VAchatina la- mellata de MM, Potiez et Michaud. Ce rudiment dentiforme s’accroît peu à peu , et finit par PULMONÉS SANS OPERCULE. prendre une élévation assez considérable. Une* autre espèce, très voisine de]celle-ci, se rencontre également en Algérie, et semblerait vouloir se confondre avec elle à titre de variété. Chez elle, le pli dentiforme est devenu très saillant ; mais elle ofTx'e en même temps un autre caractère : elle est constamment échancrée à la base, tandis que celle-ci ne Test pas ou Test à peine. La sur- face de cette coquille est lisse, polie, brillante; elle est d’un jaune corné transparent. Nous avons vu l’animal vivant de cette espèce ; il est très agile : au moindre obstacle il témoigne son impatience en agitant sa coquille à droite et à gauche. Il rampe sur un pied étroit, peu épais; ses tentacules sont grêles, et il est d’une teinte uniforme d’ujivert assez vif. Cette coquille a ordinairement 10 ou 11 mil- limètres de longueur ; nos plus grands individus de l’Algéi'ie en ont 13 de longueur et à de dia- mètre, XXXIII. AGATHINE OLIVE. Achatina oleacea^ Férussac. (PI. 123, f. 5, 6.) A, lesta subfusiformi-oblonga^ tenui^ lœvîgatà^ nitidissimaj virenti-corneay pelhteida ; spira co- nicüj apice acutiuscula; sutura submarginala j anfractibus septem ad octo convexiusculis ^ uU iimo spirampaulo superanteybasi attenuato; co- lumella breviy arcualay supra basim aperlurœ acuminato-oblongay versus basim dilatatay obli- que truncata ; peristomate acutOy margine dextro medio anirorsum dilatalo. Hélix oleacea [cochlicopa] , Férussac, PvocL, n° 360. Deshayes, Mag. zooL^ 1831 , pl, 3. Deshayes, Eneje/. métluy t. 2, p. 11, n®6. Deshayes dans Lamarck, An. s. vert., 2® édit., t. 8,p. 307, n® 23. Glandina oleacea , Phieippi, Ahhild. conch. [Acha- tina], p. 131, pl. 1 , f. 1. D’Orbigny, Moll. Cub., t. 1, p. 165, pl. 10, f. 15 , 16. Polyphemusoleaceus, Pfeiffer, in Wiegm. arch,, 1839, t. 1 ,p. 352. Glandina oleacea , Beck , huL, p. 78 , n” 9. Glandina oleacea, Pfeiffer , Symb., t. 2, p. 136 Pfeiffer, Monog. helic. vio., t. 2, p. 280 , n» 104. Reeve, Conch. icon.^pl. 14, f. 51. Habite l’île de Cuba; commune aux envi- rons de Matanzas ? Description. Coquille ovale-oblongue, étroite, facilement reconnaissable par sa forme et sa couleur. Sa spire, conoïde, est peu obtuse au sommet; elle est formée de sept tours et demi très étroits, à peine convexes , et réunis par une suture simple et superficielle. L’avant-dernier tour prend une largeur disproportionnée par suite de l’inclinaison subite de la suture. Le dernier tour est allongé, ovale-cylindracé , atténué en avant, très proéminent à la base. L’ouverture est très allongée, étroite, très rétrécie en ar- rière, un peu dilatée en avant. La columelle est courte , très concave , fortement tordue sur elle- même de manière à ramener son extrémité an- térieure en dehors du plan de V ouverture. Une lame calleuse, étroite et assez épaisse la revêt dans toute sa hauteur ; elle se continue ensuite en un bord gauche fort qtroit. Le bord droit est très mince et néanmoins obtus; il présente dans sa longueur une double inflexion, convexe vers le milieu , concave en arrière. Cette coquille est extrêmement lisse et brillante; elle est mince, demi-transparente, et d’une couleur uniforme d’un jaune verdâtre, sur laquelle se dessinent à des distances inégales un petit nombre de fascies étroites d’un brun pâle et roussâtre. Cette jolie coquille a 30 millimètres de lon- gueur et 11 de diamètre. XXXTV. AGATHINE JAUNATRE. Achatina stramineay Deshayes. (Pl. 123, f. 11, 12.) A. testa oblongoy subfusiformiy tenuiy fra- giliy nitidissimay luteo-stramineay pellucida; spira elongatOy conico-convexay apice acutius- cula; anfractibus octo convexiusculisy penultimis latiusculis y ultimo ovato spiram paulo supe- rante; apertura elongato-angustay postice atte- nuatUy antice dilatata; columella breviy concavoy GENRE AGATHINE. 173 apice acuminatay contorta; peristomate acuto^ in medio coarctato^ anîrorsum dilatato. Habite Cette coquille a les plus grands rapports avec VAchatina oleacea. Nous l’avons d’abord prise*- pour une variété de cette espèce ; mais plusieurs individus nous ayant offert des caractères con- stants, nous avons recherché si nous en trouve- rions la figure dans la monographie de M. Reeve, ou la desci'iption dans celle de M. Pfeiffer, N’ayant rencontré dans ces ouvrages rien qui se rappor- tât à notre espèce, nous avons dû la signaler à l’attention des conchyliologues en l’inscrivant dans cet ouvrage comme espèce nouvelle. Description, Cette coquille est allongée , sub- fusiforme, étroite , subcylindracée. Sa spire, al- longée , pointue au sommet , est légèrement con- vexe dans son contour extérieur. Elle compte huit tours dont les quatre ou cinq premiers sont étroits, les suivants sont en proportion beaucoup plus larges; l’enroulement de la spire n’a donc pas toute la régularité qui existe chez les autres espèces. A cet égard, l’espèce se rapproche beau- coup de Voleacea, mais ici la spire est en pro- portion beaucoup plus longue et les tours beau- coupplus convexes; la suture est simjïle, peu déprimée et plus enfoncée que dans Voleacea. Le dernier tour est ovale, obtus en avant, moins étroit que dans Yoleacea, Sa longueur est presque égale à celle de la spire ; cependant il la dépasse un peu, tandis que dans Yoleacea il forme les deux tiers de la longueur totale. L’ouverture est allongée, étroite, plus fortement dilatée à la base 5 et le bord droit, proéminent en avant, est un peu déprimé ou contracté en dedans. La columelle est courte, concave , peu contournée sur elle-même ; son extrémité antérieure est à peine déjetée en avant : une échancrure étroite et peu profonde la sépare du bord droit. Une lame calleuse et transparente accompagne la columelle , et se transforme bientôt en un bord gauche , étroit et peu apparent. Toute cette co- quille est lisse , brillante , polie ; on y aperçoit à peine des stries obsolètes d’accroissement. Son test est mince et demi-transparent; il est d’un jaune de paille peu foncé. Notre plus grand individu a 37 millimètres de longueur et 13 de diamètre. XXXV- AGATHINE OBTUSE. Achatina ohtusay Pfeiffer. (PI. 134, f. 3, 4.) A. testa ovatay utrinque attenuatay apice ob- tusa^ lœvigatay solidula^ pellucidaj eornea; su- tura ma?'ginataj obsolète crenulata/ anfractibus qiiinque et dimidio vix convexiuscuKsy nltimo spiram paulo superante; columella subverticali^ abrupte truncata; apertura latiuscula; peristo-- mate simplici^marginibus callo tenuissimo junc- tisy dextro medio vix dilatato. dandina obtiisa , Pfeiffer , icon,, t. 1, part. 6 , p. 132 , pi. 1, f. 3. dandina obtiisa^ Pfeiffer, Proc, zooL Soc,, 18/i5, p. û2. Pfeiffer, Monog, helic, viu., t. 2, p. 281, n° 106. Reeve, Conch. icon,, pi. 15, f. 62, Habite à Real-Llejos , dans la province de Ni- caragua, dans l’Amérique centrale. Description. Il existe quelque ressemblance entre cette coquille oXY Achatina rosea deFérus- sac; elle est toujours plus petite, proportionnel- lement moins ventrue , et elle en diffère encore par les oimementations extérieures. La spire, d’une médiocre longueur, est convexe dans son contour , fort obtuse au sommet. Elle est formée de six tours médiocrement convexes : les pre- miers sont étroits ; l’avant-dernier s’élargit beau- coup plus rapidement, il est lui-même plus con- vexe que les précédents. Le dernier tour est ovale-oblong, un peu atténué en avant; sa lon- gueur est à peu près égale à celle de la spire. L’ouverture est étroite, allongée, rétrécie en arrière, peu dilatée en avant. Son bord droit est simple et tranchant; il devient obtus avec l’âge. La columelle est courte, cylindracée, peu élar- gie à la base, pointue au sommet, faiblement con- cave dans sa longueur , et à peine contournée sur elle-même; cependant son extrémité infé- rieure se projette un peu en avant. Le bord droit s’incline assez fortement sur l’axe longitudinal; aussi 5 en arrivant à là base de la coquille , il pré- sente une dépression qui contribue â rendre 174 PULMONES SANS OPERCULE. plus profonde et plus sensible l’échancrure de la base. Le premier tour de la spire est parfai- tement lisse ; le deuxième est orné de petites côtes longitudinales régulières assez écartées. Bientôt elles se rapprochent , et prennent le ca- ractère de stries fines et régulières que l’on voit se continuer sur le reste de la coquille. La su- ture est bordée d’un petit bourrelet étroit et cré- nelé; chacune des crénelures donne naissance à deux sti'ies au moyen d’une bifurcation. Des stries transverses, très obsolètes, en passant sur les stries longitudinales, donnent naissance à de petites crénelures peu apparentes. Sur le der- nier tour, toutes les stries disparaissent peu à peu vers le milieu de sa longueur, et il ne reste plus à la base que de très fines stries transverses gravées à la surface du test. Cette coquille est d’une couleur uniforme d’un jaune corné un peu rougeâtre. Le bord interne de l’ouverture est blanc. Cette coquille est longue de 27 millimètres et en a 11 de diamètre. XXXVL AGATHINE DE LINDON. Achatina Lindoni^ Pfeiffer. (PI. 134, f. 5-7.) A, testa oblonga^ utrinque attenuatajSoUdulaj lœvigataj nitida^ palKde fulva^ lineis incrementi arcuatisy vix prominenlibusy saturatioribus no- tata; sptra conica^ acutiuscula^ sutura submar- ginata; anfractibus ocio planiusculis^ duobus uUimis oblique descendentibus^ ultimo spiram œquantej supra columellam inlus gibboso; colu- mella brevij ad basim aperim'œ oblique trun- cata^ aperîura angustissimaj basi subcanalicu- lata / peristomate simplici^ marginibus callo junctisy dextro anirorsum arcuato dilatato. Glandina Lindoni^ Pfeiffer, Proc, zool, Soc,^ 1846, p. 116. Pfeiffer, Monog, helic, w., t. 2, p. 281, n^ 107. Reeve, Conch. ioon,, pl. 21, f. 88. Habite l’île de Cuba (Lindon). Description. Cette coquille a beaucoup de rapports avec V Achatina oleaca de Férussac; elle en est bien distincte cependant par sa cou- leur et par une taille un peu moindre; elle est oblongue , atténuée à ses extrémités , subcylin- dracée dans le milieu, obtuse au sommet. Sa spire, d’une médiocre longueur, est un peu convexe dans son contour général. Elle compte huit tours dontles premiers sont étroits et régu- liers ; les deux derniers s’élargissent rapidement : leur largeur est disproportionnée avec celle des tours précédents, La suture est superficielle, les tours étant aplatis et presque conjoints; elle est cependant submarginée chez le plus grand nombre des individus , mais plutôt par un chan- gement de coloration que par la dépression du test. Le dernier tour est oblong, étroit, atténué en avant, cylindracé dans le milieu et en arrière ; sa hauteur dépasse un peu celle delà spire. L’ou- verture est allongée , très étroite, un peu dilatée en avant; le bord droit est mince et tranchant : il est fortement dilaté, proéminent en avant, sub- échancré en arrière. La columelle est courte, très concave , fortement contournée sur elle- même. Son extrémité antérieure, pointue, se projette en dehors du plan de l’ouverture; elle est revêtue d’une lame calleuse jaunâtre qui se transforme en un bord gauche dont le contour s’harmonise avec celui du bord droit. Dans les vieux individus se montrent sur ce bord gauche une callosité plus ou moins épaisse. Le test est mince, demi -transparent, lisse, poli, brillant, d’un jaune de paille un peu fauve, irrégulière- ment interrompu par des zones longitudinales étroites , de la même couleur , mais un peu plus intense. Cette espèce a 20 millimètres de longueur et 9 de diamètre. XXXVIL AGATHINE SOLIDULE. Achatina solidula^ Pfeiffer. (Pl. 134, f. 8-11.) A, testa siibfusiformi-oblonga^ solidula^ nitide fulva^ subpellucidaj spira coiiicUj obtusiuscula ; sutura submarginata; anfractibus sex vix con- vexisj ultimo 5/9 îongitudinis subœquante ; co- lumella fortiter et oblique truncata; apertura angusta^ longe acuminata ; peristomate simplici^ GENRE AGATHINE. 175 obtuso^ margine dextro medio antrorsum ar- cuato, Polyphemiis soliduhts, Pfeiffer, Wiegm^ Arch., 1840, 1. 1 , p. 252. Glandina soHdula^ Pfeiffer, Symb.^X, 2, p. 136, dandina solidula^ Philippi, Icon., t. 6, p. 131, pl. 1 , f. 6, Pfeiffer, Monog. helic. dw.j t. 2, p. 232, n° 109. Reeve, Conch, icon*, pl. 18, f. 92. Habite Pile de Cuba, aux environs de Matan- zas, etc. Une variété se trouve dans la république mexicaine. Description. Petite coquille qui ne manque pas d’analogie avec VAehatina foUicidus précé- demment décrite; elle est oblongue, atténuée à ses extrémités , cylindracée dans le mibeu- Sa spire, obtuse au sommet , est formée de six tours peu convexes. La suture est superficielle et bor- dée d’un petit bourrelet transparent. Les pre- miers toms sont très étroits; l’avant-dernier prend une largeur considérable qui est presque égale à celle du reste de la spire. Le dernier tour est allongé, cylindracé en arrière, atténué en avant : sa hauteur est d’environ deux fois celle delà spire. L’ouverture est perpendiculaire; elle est allongée, très étroite, un peu dilatée en avant. Le bord droit est très mince et néanmoins très obtus ; il est dilaté dans le milieu , et se pro- jette en avant au moyen d’une convexité assez considérable. La columelle est courte, concave dans le milieu, pointue en avant; son extré- mité est séparée du bord droit par une échan- crure large et assez profonde, mais peu appa- rente lorsque l’on regarde la coquille par la base. Quoique tordue dans sa longueur, l’extrémité de cette columelle est à peine proéminente en avant. Toute cette coquille est lisse, polie, bril- lante ; elle est mince , transparente et d’une cou- leur uniforme d’un beau jaune fauve , quelque- fois un peu verdâtre. On pourrait signaler un grand nombre de variétés dans cette espèce, la spire, dans certains individus, ayant une lon- gueur presque double de celle des autres. Les grands individus ont 15 millimètres de longueur et 7 de diamètre. XXXVIII. AGATHINE DE PETIT. Achatina Petîtij Desuayes. (Pl. 122, f. 12-U.) A, testa ovato-oblonga^ solidulaypallîde luteo- straminea^ confertissime longitudmaliter striato- plicata^ transversim tenuissime striata/ spira conicaj obtusa; anfractibus sex convexiuscuUs ; sutura marginato-crenulata distmctis ^ ultimo ovato J spiram superante ; apertura ovato - oblonguj angusta^ postice acumimta; coîumella cylindraceay arcuatUy basi abrupte truncata; peristomate acuto^ obtuso* y. Habite au nord du lac Nicaragua, dans TAmé rique méridionale . Cette coquille a beaucoup de ressemblance avec VAehatina rosea de Férussac, U'iincaia de Gmelin. On pourrait la considérer comme une simple variété s’ily avaitmoins de constancedans ses caractères : nous les avons retrouvés iden- tiquement semblables chez tous les individus que nous avons vus. Nous avons été déterminés par là à proposer une espèce distincte à laquelle nous avons consacré le nom du savant zélé qui, dans l’intérêt de la science, met sa riche collection à la disposition des travailleurs , et n’a pas craint de se donner les embarras de l’utile publication d’un journal consacré à la conchyliologie. Description. Cette belle espèce est ovale- oblongue. Sa spire, conique, obtuse au sommet, est un peu convexe dans son contour général; elle compte six tours médiocrement convexes. Leur accroissement est régulier : leur suture est peu oblique , disposition qui ne se montre pas dans VAehatina truncata, La suture, peu pro- fonde, est accompagnée d’un bourrelet finement plissé et élégamment crénelé. Le dernier tour est ovale-oblong , atténué en avant, d’un quart environ plus long que la spire. L’ouverture est à peine oblique : elle est allongée, atténuée à ses extrémités, très rétrécie en arrière; le bord droit est mince et un peu obtus, La columelle est d’une médiocre longueur; elle est cylindra- cée , un peu concave dans sa longueur, faible- ment tordue sur elle-même : son extrémité an térieure se projette un peu en avant. L’échan- PULMONÉS SANS OPERCULE. 176 crux'e est assez profonde , mais étroite : elle la sépare du Lord droit. Une lame peu épaisse , à peine visible, s’étale au dehors, et se continue en un bord gauche à peine apparent. Le test de cette coquille est mince , demi-transparent et cependant solide. Sa surface extérieure est cou- verte d’un très grand nombre de petites côtes longitudinales serrées, sur lesquelles passent en travers de très fines stries imprimées dansl’épais- seur du test. Le réseau qui en résulte est d’une très grande régularité. La couleur est uniforme d’un beau jaune pâle. Cette jolie espèce a 46 millimètres de lon- gueur et 19 de diamètre. XXXIX. AGATHINE PRIAM. Achatina Priamus^ Lamarck. (PI. 135, f. 5.) A. testa ovatüj ventricosa, tenui^ Icevi^ dia~ phanüyfulvo-rosea; pmctis quadratis rubro-cas- taneis remotis per Kneas transversas dispositis; spira brevîj labro acuto, Gronovius, Zooph,^ pl. 19, f. 10, 11. Favanne, Cat,,p\, 2, f. 129. ScHROETER, EînL^ t. 2,p. 236 , n^ 212. Hélix. Buccinum stercus pulicum ^ Chemnitz, Conch., t. 9, p. 10, f. 1026, 1027. , BuUmus Priamus, Bruguière, EncycL^ Vers^ p. 360, n“ 104. Buïla stercus pulicum^ Gmelin, p. 3434, n® 45. Hélix Priapus y Gmelin, p. 3654, n® 198. Hélix Priamus^ Férussac, Prod.^Xi^ 355, Hélix Priapus ^ Dillwyn , Cat,, t. 1 , p. 493, n-51 . Fossilis , Bulla kelicoicles, Brocchi, Conch, foss. siibap,, t. 2, p. 281, pl. 1, f. 9. Fossilisy Bulla helicoides ^ Bowdich , Elem, of conch.^ pl. 8, f. 22, Deshayes dans Lamarck, An. s, vert.^ 2® édit,, t. 8 , p. 299, n° 12. Meüschen, Cat. mus, Gron,^ n® 1355. Martyjv. Univers, coneh,^ p. 25, pl. 28, f. 3. Kuster, pl. 3, f. 7, 8. SwAiKSON, Exot, conch,y pl. 23. Priamus stercus pulicum^ Beck, Ind, SowERBY, Conch, man.^ 2® édit. , f. 545. Herrmansen, hid, gen. malac.^ t. 1, p. 495. Pfeiffer, Monog, helic, viv,, t. 2, p. 278, n® 100. Habite l’Espagne et sur les ] côtes de la Guinée ? Lors de son voyage à Paris, un savant Danois, M. Beck, conservateur de la collection du roi de Danemark , fut le premier qui souleva des doutes sur la nature de V Hélix Priamus de Gronovius, rapportée sans exception jusqu’alors , d’abord aux Bulimes par Bruguière , et ensuite aux Aga- thines par Lamarck. Le savant que nous venons de citer nous affirma que la coquille dont il est question n’est point terrestre, comme on l’a sup- posé jusqu’ici, mais qu’elle est marine, et que son animal porte un opercule corné. Cette espèce vivrait dans les mers du Portugal ou les îles du cap Vert, mais sans doute à de trop grandes pro- fondeurs , pour être souvent rejetée sur les plages maritimes. Cette opinion semblerait confirmée par un fait qnen’ignore aucunedespersonnes qui s’occupent de l’étude des terrains tertiaires. En effet,- on trouve dans les terrains subapennins, dans des couches purement marines, l’analogue fossile de l’espèce vivante. Il serait bien extraor- dinaire que l’on ne rencontrât que cette seule espèce terrestre dans un terrain exclusivement marin, et qu’elle y fût distribuée avec autant de régularité que les espèces marines elles-mêmes. Si M. Beck est fondé dans son opinion, et rien de sérieux ne semble devoir la contredire , VAcha- tinct Priamus deviendrait le type d’un nouveau genre , auquel le savant Danois propose le nom de Priamus, Quoique nous ayons à plusieurs reprises appelé l’attention des naturalistes sur cet intéressant sujet de leurs recherches, nous n’avons aucun renseignement nouveau à ajouter à l’histoire de l’espèce, et nous sentons que, pour admettre définitivement le genre de M. Beck, il faudrait que l’on eût constaté, delà manière la plus positive , s’il est marin ou ter- restre. La présence des individus fossiles dans les terrains subapennins donne à penser que l’espèce doit vivre actuellement non loin de la Méditerranée, et peut-être même dansles grandes profondeurs de cette mer. L’espèce se trouvant figurée parmi les Aga- thines dans cet ouvrage , nous devons naturel- lement en donner la description, et suivre en » GENRE AGATHINE. cela M. PfeifTer jusqu’au moment où toutes les incertitudes auront cessé à son sujet. Description. Cette coquille est ovale-oblongue, ventrue, atténuée à ses extrémités. La spire, as- sez allongée, obtuse au sommet, compte six tours convexes, dont l’accroissement est fort ra- pide. Leur suture simple , linéaire , presque ef- facée sous un enduit vitreux , est déprimée. Le dernier tour est grand, ovale-oblong, un peu piriforme, atténué en avant. L’ouverture est grande , ovale-oblongue , rétrécie à ses extrémi- tés, dilatée dans le milieu; son bord droit est mince et cependant obtus. Le plan de l’ouvei'- ture est parallèle à Taxe longitudinal ; le bord droit présente dans sa longueur une double si- nuosité un peu concave vers l’extrémité anté- rieure , un peu convexe dans toute son étendue jusqu’auprès de la suture, où il reproduit une concavité étroite et peu profonde. La columelle est allongée , étroite, subcylindracée , réguliè- rement concave dans sa longueur. Une lame calleuse, peu épaisse, élargie dans le milieu, l’accompagne dans toute sa longueur , et se trans- forme en un bord gauche, mince et très étroit. Le test de cette coquille est mince et demi-trans- parent; il est lisse, poli, brillant , et est marqué de stries d’accroissement très fines et obsolètes. Ce qui étonne dans cette coquille , c’est que son test est imprégné uniformément de la même nuance d’un beau jaune fauve, plus ou moins intense selon les individus. Sur cette belle nuance, la coquille est ornée de quatre fascies transverses, étroites, formées par de grosses ponctuations quadrangulaires , oblongues, et fort écartées les unes des autres. Cette coquille est encore très rare dans les collections. L’un des plus grands individus con- nus est celui que Férussac a figuré : il a 76 mil- limètres de longueur et AO de diamètre. Nous n’avons jamais vu d’individu fossile d’une aussi grande taille. XL. AGATHINE GLAND. Achatina volutaj Chemnitz. (PI. 12i, f. 5, 6.) A, testa oblongo-siibfusiformij soliduluy lævi- gatUj siib epidermide virenti-cornea rufescenti; spira brevij conica^ obtusiuscula ; anfractibics T. Il, partie. 7-8 planulatis^ ultimo 2/3 longitudinis fere (vguantCy deorsum attenuato y sutura linearî^ albo marginata; columella vaJde arcuata^ ad basim aperturœ angustæ^ acuminato-oblongœ^ abrupte truncata; peristomate acuto, Bulla 'tjolutay Chemnitz, t, 9, part. 2, p. 16, pl. 117, f. 1009, 1010. Bulla Dillwyn, Desc.cat,, t. l,p.A86, n° 3A. BuUmus glans y BnuGriknE, EncycL méth,^ t. 1, p, 365 , n° 111. Hélix glans (^Cochlicopa) y FénussAC , Prod,^ p. 362. Achatina glans, Lamarck, An, p. 132, n° 13. Achatina glans y Deshayes dans Lamarck , An. s, 'verUy 2® édit., t. 8, p, 300. Achatina glans y Blainville, Malac,, pl. AO, f. 2? Achatina glans, Kuster , pl, 7, f. A, 5. Polyphemiis glans, Moktfort, t. 2, p. A15, pl. lOA. Polyphemus glans y Villa, Disp, syst,, p. 19. Polyphemus glans , Sowerby, Conch, man. , f, 288. [Err. 298.) dandina olwacea y Schumacher, p. 202, dandina glans y Beck, Ind., p. 78, n^ 10. dandina 'voluta , Pfeiffer , Symb.-y t. 2, p, 136. Cochlicopa glans y Swainson, üiaZac., p. 335. Pfeiffer, Monog, helic, viv., t. 2, p. 279, n” 101. Reeve , Conch. icon,, pl. lA, f. 55. Habite aux Antilles. Bruguière, dans Y Encyclopédie méthodique , ne tenant aucun compte du nom spécifique sous lequel celte espèce était connue avant lui, l’a dé- crite sousle nom de Bulimus glans. Lamarck et la plupart de noscontemporains ont suivi ce fâcheux exemple. Le premier, dans la 2® édition des Animaux sans 'vertèbres de Lamarck, nous avons proposé de restituer à l’espèce son premier nom, proposé par Chemnitz ; M. Pfeiffer a adopté notre opinion dans sa savante monographie des Hé- lices. C’est pour cette coquille que Montfort a fondé son genre Polyphème , genre adopté par un petit nombre de conchyliologues , et au- jourd’hui complètement abandonné. Description. Cette coquille est oblongue- étroite et glandiforme, ainsi que l’indique le 23 ^8 PULMONES SANS OPERCULE. nom de Bruguière. Sa spire est courte, obtuse, assez régulièrement conique , composée de sept ouhuit tours, dontles premiers sont étroits, très aplatis, presque conjoints; tandis que Tavant- dernier s’élargit assez rapidement , le dernier, avant de se terminer, s’inclinant assez rapide- ment au-dessous de la partie la plus large du test. Le dernier tour est grand, ovale-oblong , atténué en avant; sa longueur égale les deux tiers de la longueur totale. L’ouverture est fort allongée, rétrécie en arrière, dilatée en avant; le bord droit est peu incliné : il est un peu si- nueux dans sa longueur. La columelle est peu allongée; elle est cylindracée, concave en de- dans, à peine saillante à son extrémité anté- rieure : elle est tronquée transversalement, et l’échancrure qui la termine est profonde. Une lame calleuse, mince et très étroite, l’accom- pagne dans toute sa hauteur. La surface exté- rieure de cette coquille est lisse , polie et très brillante. Cependant, chez le plus grand nombre des individus, la spire et la partie supérieure du dernier tour sont ornées d’un grand nombre de fines stries longitudinales très régulières. La cou- leur de cette espèce est peu variable ; elle est d’un jaune fauve un peu verdâtre uniforme. Dans un certain nombre d’individus, on re- marque d’étroites fascies longitudinales irrégu- lièrement distribuées , et d’une nuance un peu plus foncée. Cette coquille a jusqu’à 51 millimètres de lon- gueur et 20 de diamètre, XLl, AGATHINE A RAIES BLANCHES. Achatina leucozonias^ Walch. (PI. 123, f. 13, 14.) A. testa subfusiformi-oblonga ^ subtilissime longitudinaliter slriata^ castanea^ Kneis albis^ undatiSy remotis irreguhriter strigata/ anfracti- bus octo convexmsculisy ultimo spirain mquante^ anguloso; labiis arderioribus albidisj prominen- tibus; columella leviter arcuata^ costata^ oblique truncata; apertura irregulariter ohlonga^ an- gusta; peristomate simpHcij albo^ margine dex~ tro basim versus angulatim dilatato. Martini, t. i, p. 220, pl. 148, f. 1371, 1372. Foluta leucozonias , Walch, Nat., t. h, p. 40, pl. 1, f. 3, â. Foluta leucozonias , Gmelin , p. 3453, n® 56, Voluta leucozonias , Descr. caU, t. 1 , p. 547, n° 110, [Mitra.) Hélix leucozonias [Cochlicopa), FiRUSSAC, Prod., n*» 363. Achatina alholineata , Lamarck , An. s. 'vert., p. 132, n® 15. Td,, Deshayes dans Lamarck, An. s. 'vert.,X.è, p. 301. Id.^ Crouch, p. 19, pl. 15, f, 5, a. Id., Kuster, pl. 14, f. 7, 8. Achatina leucozonias, Sowerby, Gen. of sheïl s, n® 14. Achatina leucozonias , Reeve, Conch. syst., t. 2, pl. 176, f. 3, Poljphemus leucozonias , Jan, Catal., p. 4- Glandina leucozonias , Beck, Ind,, p. 78, n® 7, Catlow, Conch. nom., p. 165, n® 44. Pfeiffer, Monop. helic. viu., t. 2, p. 280, n® 103. Reeve, Conch, icon,,pl. 14, f. 52. Habite à la Martinique (Férussac). Description. Fort belle coquille , très rare en- core dans les collections; elle appartient au groupe des Polyphèrnes de Montfort. Elle est allongée, étroite, atténuée à ses extrémités. Sa spire 5 d’une médiocre longueur, est très obtuse au sommet : elle est formée de huit tours peu convexes. Leur suture est simple, superficielle, et leur accroissement parfaitement régulier pen- dant tout le développement de la coquille. Le dernier tour est ovale-oblong, atténué en avant. L’ouverture est étroite , à peine dilatée en avant; elle est perpendiculaire. Le bord droit est obli- quement déprimé en avant : il forme un angle obtus vers le tiers antérieur de sa longueur. Ce bord est toujours mince et tranchant; il devient largement concave depuis l’ongle dont nous ve- nons de parler jusqu’à la suture. La columelle est d’une médiocre longueur; elle est cylindra- cée, très concave, fortement tordue sur elle- même, etson extrémité antérieure est fortement renversée eh dehors. Une troncature peu oblique la termine , et elle est séparée du bord par une large et profonde échancrure. La lame calleuse qui l’accompagne est très étroite , vernissée et â peine apparente. Toute la surface de cette co- quille est lisse, polie, brillante; cependant elle GENRE AGATHINE. 17Q est couverte de stries longitudinales très fines, très obsolètes et assez écartées. La coloration est peu variable : sur un fond d’un beau brun mar- ron subcorné, demi-transparent, se produisent avec régularité desfascies longitudinales, étroites, d’un très beau blanc. Cesfascies, représentant d’anciens péristomes, suivent exactement la même courbure que lui. Cette belle coloration sc reproduit à l’intérieur de la coquille. Les grands individus ont j iisqu ’à h 6 millimètres de longueur et 17 millimètres de diamètre ; mais les individus de cette taille sont excessivement rares. XLIL AGATHINE NOIRATRE. Achatina nigricans^ Pfeiffer. (PI. 137, f. 9, 10.) A, testa ovato-oblongaj solidiiisculay minutis- sime striatulay nitidissima^ nigricantiy strigis re- motisj angustis^ fulvis ornata^ basicorneodutea; spira conicaj sutura virenti-marginata; anfrac- tibus septem plamilatisj ultimo 3/5 longitudinîs œquanie; columella arcuata^ callosa^ oblique truncata^ basim aperturœ non attingente; aper~ tura angustüj semi~ovaliy intus concolore. dandina nigricans y Pfeiffer, Proc. zooL Soc. y 1845 , p. 75. Achatina nigricans y Pfeiffer, helic. vio. y t. 2, p. 280, n° 102, Reeve, Conch. icon.y pl. 14, f. 54. Habite les environs de Vera-Cruz, Amérique centrale. t M. Morelet a bien voulu nous communiquer cette belle et rare espèce pour l’introduire dans cet ouvrage. Provenant d’une région peu fré- quentée des naturalistes , elle est encore très peu répandue dans les collections. Description. Elle est ovale-oblongue, assez solide , quoique mince et demi- transparente. Sa spire allongée, à peine convexe, est obtuse au sommet ; elle est formée de sept tours à peine convexes, fort étroits, et dont l’avant-dernier seul est en proportion plus large que les précé- dents. La suture est simple, superficielle; son bord remonte un peu sur la surface des tours. Le dernier tour est assez grand, ovale, un peu ventru ; la longueur est un peu plus grande que celle de la spire : il est un peu obtus en avant , convexe à la base. L’ouverture est allongée , étroite, atténuée à ses extrémités, dilatée vers son tiers antérieur. Le bord droit est mince , tranchant; il est onduleux dans sa longueur, convexe d’abord , il devient concave à une faible distance de sa jonction avec l’avant-dernier tour. La columelle est très courte , mince, blanche, fortement tordue sur elle-même, en forme de pli columellaire ; elle se termine par une tron- cature large et peu profonde : son extrémité an- térieure se projette en dehors. Toute la surface de cette coquille est lisse et brillante, c’est à peine si l’on y aperçoit des stries d’accroisse- ment qui deviennent plus apparentes vers la suture. Cette coquille est d’une coloration remar- quable : la suture est accompagnée d une zone étroite de blanc corné; le reste de la surface est d’un beau brun noirâtre irrégulièrement inter- rompu par des fascies longitudinales étroites d’un jaune verdâtre, irrégulièrement distribuées, et aboutissant, à la base du dernier tour, â une zone assez large de la même couleur qui en- toure la base de la columelle. Cette belle espèce a 40 millimètres de lon- gueur et 17 de diamètre. XLIII. AGATHINE TRONQUÉE. Achatina truncata, Gmelin. (Pl. 135, f. 3.) A, testa ovata^ utrinque attenuataj diaphana^ fulvo-roseaj unicolorey confertlm striata et inter strias eleganter granulata; sutura marginata et crenuîata; anfractibus seæ et dimidio conveæius- culis^ supremis glabris, ultimo spiram super ante; columella subcallosa abrupte truncata. Bulla truncaia y Gmelin, p. 34*^4, n“ 49. Bidlatruncata , Dillwyn, Desc. cat.y t. 1, p. 493, n** 50. KiMMERER, ConclUy p. 128, pl. 10, f. 5. Buccinum siriatiany Chemnitz, t. 9, part. 2, p. 3(5, pl. 120, f. 1028, 1029. Bulimus striatus y BRüGuiiiRE , Enejel. méth., t. 1, p. 366, n° 113. i8o PULMONES SANS OPERCULE. Hélix l'osea [Cochlicopa) , F^russac , ProcLy n“ 356. Achatina rosea , Deshayes, Encycl, méthod,^ t. 2, p. 10, n** 3. Achatina striata y Lamarck, An, s. vert, y édit. Deshayes, p. 313', ii° 35. Achatina striata y Kuster, pl. 3, f. 3, 4. Achatina truncata, d’Orbigny , MolL de Cuba , t. 1, p. 163, pl. 10, f. 13, 14. Polyphemus glatis y Say , PhiL journ, y t. 1, p. 282. dandina truncata , Say , Amer, conch,y pl. 20 , édit. Chenu [Bibl, conch,) , p, 28 , pl. 7, f. 2 et 2 a, dandina truncata , Bëck, Index y p. 78, n° 15. Pfeiffer, Monog, helic, dw,, t. 2, p. 286, n" 123. Reeve , Conch, icon,y pl, 113, f. 47, Habite la Floride et Me Cuba (d’Orbigny). La plupart des conchyliologues , à Texeiuple de Férussac, ont confondu sous le nom à* Acha- tina rosea deux espèces bien distinctes, M. Pfeif- fer en a restauré la synonymie en précisant, mieux qu’on ne l’avait fait avant lui, les carac- tères distinctifs des deux espèces. L’une d’elles doit reprendre son premier nom inscrit par Gmelin dans sa première édition du Systema natiirœ: c’est V Achatina truncata dont nous al- lons donner la description. Description. Cette coquille est ovale-oblon- gue, atténuée à ses extrémités, obtuse au som- met ; son test, généralement peu épais, est cependant assez solide. La spire, assez longue, est formée de six tours peu convexes , à suture simple et superficielle : la spire est conique et cependant un peu convexe dans son contour. Les tours s’accroissent rapidement; l’avant-der- nier est très large en proportion de ceux qui pré- cèdent. Le dernier tour est ovale-oblong; son ouverture est perpendiculaire : le bord droit , mince et tranchant, est onduleux dans sa lon- gueur. L’ouverture est d’un rosé jaunâtre pâle à l’intérieur; elle est allongée , faiblement dila- tée vers le milieu , atténuée en arrière , assez large en avant. La columelle est allongée , cylin- dracée, peu concave; elle est faiblement con- tractée sur elle-même , et son extrémité supé- rieure se projette un peu en avant. Celte extré- mité, très pointue , est brusquement tronquée , et séparée du bord droit par une échancrure étroite et profonde. Une lame calleuse, étroite, très mince, accompagne la columelle, et des- cend sous forme de bord gauche jusqu’à l’extré- mité supérieure du péristome, La surface exté- rieure de cette coquille est couverte de stries très fines, régulières, assez serrées les unes contrôles autres , et quelquefois irrégulièrement interrompues par des accroissements, La colo- ration de cette coquille est peu variable : elle est d’un blanc rosé jaunâtre pâle , peu foncée. Cette coloration, à peu près semblable à celle de X Achatina rosea , a contribué à perpétuer la con- fusion entre ces deux espèces. Les grands individus de cette coquille ont 58 millimètres de longueur et 23 millimètres de diamètre. XLIV. AGATHINE ROSÉE. Achatina roseaj Férussac. (PI. 136, f. 8, 9.) A, testa ovata^ utrînque attenuata^ diaphanaj faho-rosea, unicolorej confertim striata et inter strias granulata; spira conicüj obttisiusciila ; sutura marginata et denticulatay anfractibus sex et dimidio convexiusculisj supremis glabris^ ul- timo spiram superanle; columella strictiuscula^ subcallosa^ abrupte truncata; apertura elKptico- oblonga^ superne acuminala. Hélix rosea [Cochlicopa) , Férussac, Prod,, p. 356. Achatina rosea y Gray, An, of PhiLy new ser. 9, p. 414- dandina rosea y Pfeiffer, in Philippi, Icon,y t. 1, 6, p, 133 , pl. 1, f. 2. dandina Cumingiiy Beck, lnd,y p. 78, n®13. Pfeiffer, helic, 'vw,y t. 2, p. 294, n° 14â. Reeve, Conch, icon,^ pl. 13, f. 46. Var. p.) Unicolor florescens, Var, y.) Subelongata y ooaio-fnsijormis , su- tura et apertura riibw-marginatis. Habite l’Amérique centrale; la variété y dans l’Hindouras, Comme nous l’avons vu en décrivant V Acha- tlna truncata y Férussac et nous-même y avions confondu cette espèce.^ Elle se distingue assez GENRE AGATHINE. i8i difficilement ; cependant , lorsque Ton en a un certain nombre sous les yeux , on la reconnaît à une forme plus cylindrique , à sa spire moins longue et à son ouverture plus large. Description. Cette coquille est ovale-oblon- gue , rétrécie à ses extrémités. Sa spire , assez allongée, est obtuse au sommet, convexe dans son contour , et formée de six tours et demi peu convexes. Les premiers sont étroits, mais Tavant- dernier prend une largeur disproportionnée ; il fait à lui seul près des trois quarts de la hauteur de la spire, La suture est superficielle et simple; le dernier tour est grand, ovale-oblong, un peu cylindracé dans le milieu , rétréci en avant , mais moins en proportion que dans le Iruncata, L’ouverture est assez grande, ovale, rétrécie en arrière, dilatée dans le milieu, et plus élargie en avant que dans la plupart des espèces du même groupe. Son bord droit est mince et tran- chant : il devient obtus dans les vieux individus. Vu de profil, il présente une seule courbure convexe depuis l’échancrure terminale jusqu’à son point d’insertion sur l’avant-dernier tour. La columelle est étroite , cylindracée , légère- ment concave dans sa longueur, à peine tordue sur elle-même : son extrémité antérieure est peu proéminente en avant. Elle est tronquée trans- versalement , et séparée du bord droit par une échancrure étroite et peu profonde , un peu moins grande en proportion que dans \Acha- tina tmneata. La surface de cette coquille est lisse sur les premiers tours ; elle se couvre ensuite de très fines stries longitudinales peu saillantes, obsolètes , fines et serrées , beaucoup moins ap- parentes que dans Y Achatina truncata, La colo- ration de cette coquille est peu variable; elle est d’un rosé fauve , plus ou moins foncé selon les individus. Son test, mince et demi-transparent, a cependant de la solidité. Les grands individus de cette espèceont 60 mil- limètres de longueur et 25 de diamètre. XLV. AGATHINE FUSIFORME. Achatina fusiformisj Pfeiffer. (PI. 137, f. 1 à 3.) A. testa ovato-fusiformiy tenui^ longitudmali- ter confertim costulata^ lineis Iransversis minute reticulata, fulvida saluratius strigata; spira co~ nica^ acutiusculaj aptee rubescenü; sutura mar~ ginata ; anfractihiis septem ad octo convexiuS'‘ cu/îs, ultimo spiram paulo superantej basi attenuato; columella leviter arcuataj abrupte tnmeata^ rubella; apertura angusta^ oblonga; peristomate simplici^ repando^ margine rubi- cundo. Pfeiffer, Proc, zooL 1845 , p. 75, Pfeiffer, Monog, helic, vio,, t. 2, p. 202, n“ 139. Reeve, Conch, icon,, pl. 9, f. 31. Habite sur le mont Coban , près de Vera- Cruz , dans l’Amérique centrale. Grande et remarquable espèce , très rare dans les collections, et dont nous devons la connais- sance à M. Morelet. Ce savant voyageur l’a re- cueillie lui-même dans les lieux de son habita- tion, et, malgré ses recherches , il n’a pu en rapporter que trois individus ; nous avons figuré les deux mieux conservés, et qui présentent quelque différence notable. Description, Cette coquille est ovale-oblon- gue, subfusiforme, un peu renflée dans le mi- lieu, atténuée à ses extrémités. La spire, assez longue, régulièrement conique, est obtuse au sommet ; on y compte huit tours, médiocrement convexes , à suture peu profonde , accompagnée d’un bourrelet granulé très étroit. Les tours s’é- largissent assez rapidement ; mais leur enroule- ment est d’une grande régularité. Le dernier est grand, ovale-oblong; sa hauteur dépasse d’un quart environ la longueur de la spire. Elle est rétrécie en avant, et terminée par une ouverture un peu oblique , grande , rétrécie à ses extrémi- tés et surtout en arrière. Le bord droit est simple, garni en dedans d’une zone d’un rouge pâle. Si on le voit de profil , il présente depuis le com- mencement de l’échancrure jusqu’à l’extrémité opposée une longue courbure faiblement con- vexe. La columelle est assez longue, conique, faiblement tordue dans sa longueur. Son extré- mité antérieure est projetée en dehors, et elle se termine par une troncature peu oblique, la- quelle détermine une échancrure large et pro- fonde. En bord gauche, peu apparent, formé par une couche vernissée , dilatée dans le milieu, s’étend dans toute la longueur de la columelle, qui est de la même couleur que le reste de la i8a PULMONES SANS OPERCULE, coquille. Toute la surface extérieure est couverte Description. Cette coquille est ovale-oblon- de stries longitudinales nombreuses, régulières, en forme de petites côtes ; elles sont traversées par de très fines stries transverses, régulières, serrées, et sculptées dans Tépaisseur du lest. La coloration de cette espèce est peu variable. L’un des individus que nous avons sous les yeux est d’un jaune très pâle , sous un épiderme brillant d’un jaune fauve. Cette couleur est tantôt simple, tantôt interrompue par de très étroites fascies longitudinales, d’un beau rose pourpré tendre. Le sommetdela spire est d’un beau rose. L’autre individu est d’une teinte uniforme d’un beau rose pourpré fort pâle. Le sommet de la spire est blanchâtre. Le plus grand individu connu de cette espèce appartient à la collection de M. Morelet; il a 10 centimètres de longueur et 40 millimètres de diamètre. XLVI. AGATHINE DE CARMEN. Achatina Carminensisj Morelet. (PL 137, f. 11-13.) A. testa ovatO'fusiformi , longitudina- Uter conferlim striata^ transversim tenuissime slriatulaj luteo-stramineaj vel fuho-rubescente ; spira conicaj obtusiusculaj sutura marginata^ crenulataj anfractibus septem conveæiuscuUs ^ regulariter crescentibus ; ultimo ovato^ spiram paulo superanle^ basi atlemiato ; apertura elon- gato-angustaj utrinque altenuata, in medio dila- tata; columella angusta^ cylindracea ^ vix ar- cuata^ abrupte truncata ; peristomate simpUci^ intus concolore, Achatina rosea^ var. Reeve, Conch. icon., pl. 13, f. 46 4. Habite l’île de Carmen. M, Morelet a distingué cette espèce dans sa col- lection , avant de savoir que M. Reeve, dans sa monographie des Agathines, la confondait parmi les vailétés de V Achatina rosea. Ayant comparé cette coquille avec attention à V Achatina rosea , nous lui avons trouvé des caractères suffisants pour la conserver comme espèce , et nous avons adopté le nom que M. Morelet lui a appliqué. gue, subfusiforme, rétrécie à ses extrémités. La spire , conique et peu obtuse au sommet , est formée de sept tours, dont l’accroissement est rapide et parfaitement régulier, La suture est superficielle et bordée d’un bourrelet étroit blanc, finement et régulièrement plissé. Le der- nier tour est ovale-oblong, rétréci en avant; sa hauteur dépasse d’un cinquième environ la hau- teur de la spire. L’ouverture estperpendiculaire, oblongue , étroite , rétrécie à ses extrémités, peu dilatée dans le milieu ; son bord droit est mince et obtus. La columelle est assez allongée; elle est étroite, cylindracée, à peine tordue sur elle- même. Elle n’est point concave dans sa lon- gueur : son extrémité antérieure est à peine pro- jetée en avant. Elle est tronquée et terminée par une échancrure étroite et peu profonde. Des stries longitudinales , ou plutôt de petites côtes égales et parfaitement régulières , couvrent toute la surface extérieure de la coquille. Des stries transverses extrêmement fines, onduleuses et plus apparentes entre les côtes que sur leurs parties saillantes , forment un réseau assez régu- lier à la surface de la coquille. La coloration offre deux variétés principales : dans l’une, la coquille est d’un jaune blanchâtre pâle; dans l’autre , elle est d’un rouge obscur tirant un peu sur le fauve , et d’une nuance parfaitement uni- forme. Cette belle coquille a des rappoi'ts avec celle à laquelle nous avons donné le nom de M. Petit ; mais elle en diffère par la disposition et laproportion des tours, ainsi quepar le nombre et la finesse des plis. Elle a 51 millimètres de longueur et 21 de diamètre. XLVII. AGATHINE TREILLISSÉE. Achatina decussata y Deshayes. (PL 123, f. 3, 4. — PL 134, f. 33-35.) A, testa oblongo-ovatüy subfusiformiy solida^ utrinque attenuatay confertissime longitudinali- ter striatUy striis transversalibus tenuioribus de- cussatayrubro-fulva; spira conicay apice obtiisa; anfractibus septeruj planulatiSypenuUimo latiorey sutura marginata et crenulata junctis , ultimo ovato y basi attenuato ; apertura elongaio- GENRE AGATHINE. i83 angusldj ulraque extremitate altenuata ; peristo- mate swiplicif acuto/ coluniellü angustüy cyliu- dracea^ basi pliciformi contorta. Habite ? Cette coquille a les plus grands rapports avec YAehatina Carminensis précédemment décrite; elle en a la forme générale. Elle conserve néan- moins des caractères spécifiques constants au moyen desquels elle se distingue de toutes ses congénères. Description. Elle est oblongue, fusiforme, rétrécie à ses extrémités, à peine ventrue dans le milieu. Sa spire , assez longue et obtuse au som- met , est composée de six tours et demi ; les pre- miers sont étroits, l’avant-dernier très large par suite de la direction oblique que prend le der- nier tour avant de se terminer. Les premiers tours sont aplatis ; ravanl-dernier est légèrement convexe : ils se joignent au moyen d’une su- ture superficielle bordée d’un bourrelet blanc très étroit et finement crénelé. Le dernier tour est ovale : sa longueur dépasse d’un quart envi- ron celle de la spire. L’ouverture est allongée, étroite, très rétrécie à ses extrémités, et très fai- blement dilatée dans le milieu. La columelle est étroite , assez allongée ; elle est remarquable par un pli tordu assez gros qu’elle porte à la base. Pointue en avant , elle est tronquée presque transversalement, et séparée du bord par une petite échancrure peu profonde. La surface exté- rieure est couverte d’un grand nombre de stries longitudinales , très fines , serrées , assez régu- lières, et traversées par des stries transverses plus fines , et assez profondément sculptées dans la profondeur du test. Nous ne connaissons aucune variété de coloration. Le test, mince et demi- transparent, est d’un rouge obscur tirant sur le fauve , d’une nuance uniforme en dedans et en dehors . La forme est peu variable ; cependant, dans le petit nombre des individus que nous avons vus, il s’en est trouvé un un peu plus ven- tru , et chez lequel les stries longitudinales sont un peu plus grosses. Cette coquille a 45 millimètres de longueur et 18 de diamètre. XLVIII. AGATHINE DE DAUDEBART. Achalina Daudebarfi^ Deshayes. (PI. 135, f. I, 2.) A. testa oblongo-subturrita ^ tenuij hyalina^ pallide fulva, leviler costulatO’Striata ^ striis transversis temiibus decussata^ ulrinque atte- nuala^ antice obtusiuscula ^ sutura marginato- crenala^ spira elongata^ apiceobiusa; anfrac- libus sensim accrescenlibus ^ primis lœvigatiSy ultimo ovalo^ spiram œquante ; aperlura ovato- angustajpostice atleymataj in medio et ad basim dilatata; columeïla angustaj contorta^ cylin- draceaj vix concavay oblique truncata. Habite l’Amérique centrale. Nous cherchons vainement cette coquille dans les ouvrages récemment publiés; figurée par Férussac et confondue avec VAcIiatina j'osea , M. Pfeiffer ne la cite dans aucune de ses syno- nymies. Elle a beaucoup de rapports avec YAcha- tina turris; elle est cependant spécifiquement dif- férente, si nous en jugeons d’après la description de M. Pfeiffer et la figure de M. Reeve. Description. Cette coquille n’est point une variété de YAehatina rosea^ et moins encore du truncata^ dont Férussac la rapproche spécia- lement. Elle a de la ressemblance avec des indi- vidus de YAehatina A/ffûa; elle est oblongue- élroite, subturriculée , rétrécie à ses extrémités. Sa spire , assez allongée , est obtuse au sommet ; elle compte six tours et demi, dont l’accroisse- ment, régulier, est cependant assez rapide; ils sont d’une médiocre convexité, et la suture, sans être bordée , est cependant ornée de fines cré- nelures dentelées. Le dernier tour est ovale- oblong, obtus en avant; sa hauteur est égale à celle de la spire, ou un peu moindre, selon les individus. L’ouverture est assez grande, étroite en arrière, dilatée vers le milieu et en avant. Le bord droit est simple , tranchant; vu de profil , il montre une seule courbure légèrement convexe qui commence à la base , et se termine au point d’insertion sur l’avant-deniier tour. La columelle est courte , étroite, cylindracée , faiblement tor- due sur elle-même. Elle porte ordinairement vers la base un petit renflement pliciforme. Elle i84 PULMONÉS SANS OPERCULE. est concave en dedans , et cette concavité est va- riable. Elle se termine par une troncature abrupte, oblique, qui détermine à la base une échancrure étroite et peu profonde. Un bord gauche , très mince , assez largement dilaté dans le milieu, descend du sommet de la columelle. Les premiers tours de cette coquille sont abso- lument lisses et brillants; le reste de la surface montre des stries longitudinales nombreuses et régulières , mais un peu écartées et comme écra- sées. Plus profondes vers la suture, elles dimi- nuent et disparaissent presque entièrement vers la base du dernier tour. Des stries transverses , extrêmement fines, régulières, écartées, en croisant les stries longitudinales , couvrent la surface d*un réseau assez régulier. La coloration de cette coquille est peu variable; son test, mince, demi-transparent, est d*un jaune fauve ti'ès pâle, très légèrement lavé de rose. Les grands individus ont 62 millimètres de longueur et 22 de diamètre. XLIX. AGATHINE D'ALGER. Achatina Algira^ Bruguière. (PI. 136, f. 1 à 7.) A, testa oblongo-acuminataj tenui^ confertim striata J sub epidermide Ixdescente^ decidua al- bida; spira conico-turritay apice acutiuscula; sutura uiarginalay minute creiiulata; anfrac- tibus 6-7 celeriter accrescentibusy subplanu- latisj uUimo spiram subœquante vel paiilo su- perante; columella leviter arcuata^ abrupte Iran- cata; apertura acuminato-semiovali ; peristo- mate simpliciy acuto ; marginibus callo tenui junctisj dextro medio antrorsum diloîato. Bulimus AlgiraSj Bruguière, EneycU méth,, t. 1, p. 364, n‘*110. Bulimus Poiretiy C. Pfeiffer, t. 3, p. 35, pl. 7, f. 3, 4. Hélix Poireti ( CocMco/ja ), Fèrussac , Prod., p. 158. Polfphenius striatiis, Montfort, t. 2, p. 415, Polyphemus Algirus^ Jan, CataL, p. 4. Achatina Algira^ Deshayes, Expéd* en Morée y p. 165, Achatina Algira, Lamarck, édit, Deshayes, Am s. vert,, t. 8, p. 165, n^' 28. Achatina Algira, Cantraine , Malac, med,, p. 139, Achatina Boreti , Gray, Anm qf PhiL, new ser. 9, p. 414. Achatina Poireti, Rossmaessler , t. 2, p, 18, f. 123. Achatina Poireti, Potiez et Michaud, GaL du musée de Douai, p, 130. Achatina Poireti, Schmidt, Syst, uerz,, p. 13, Achatina cornea, Brumati, Montfalc,, p, 35, f. 5. Glandina Algira, Beck, /«(/., p. 78, n° 19, Glandina Poireti, Beck, Ind,, p. 78, n° 20. Glandina Poireti, Kuster, pl. 11, f, 1, 2, et pl. 17, f. 22, 24. Achatina Poireti, Michaud, Coq. d^ Alger, p. 9, no 1, f. 19 , 20. Bulimus A Igirus , Calcara, Cenno topogr. dei d^int. di terni,, p, 24, n® 29. Achatina Algira , Pirajno , Cat, dei moll. delle Mandonie, p. 29, n® 1. Pfeiffer, Monog, helic. vio,, t. 2, p, 288, n® 127. Reeve, Conch, icon,, pl. 13, f. 43. Var. (3.) Testa breoiore , dilatata, obsolète striata, Achatina Algira P, Philippi, Sicile, t. 1, p- 141. Cochlicopa Algira, Philippi, Sicile, t. 2, p, 115. Polyphemus dilatatuSyik^ , CataL, p, 4. Poljphemus tumidus , Villa, Disp, syst,, p. 19, Glandina dilatata, Beck, Ind,, p, 78, n® 18. Glandina dilatata, Kuster, pl. 17, f. 19, 21, Achatina dilatata, Pfeiffer, Monogr. helic, uio,, t. 2, p. 289, n® 128. Habite PAutriche dans les provinces mari- times, dans la vallée d’Isonte, la Carniole , la Dalmatie, l’Italie, File de Zante, la Morée , l’Algérie. Description. Quoique se trouvant dans de nombreuses localités, cette espèce, la plus grande que possède actuellement l’Europe, n’y est pas extrêmement multipliée. Nous l’avons recherchée en Algérie , en choisissant les cir- constances les plus convenables , les temps les plus couverts et les plus pluvieux , la saison prin- tanière, l’aube du matin ou le crépuscule, et jamais nous n’en avons rencontré qu’un très petit nombre d’individus. Les coquilles mortes GENRE AGATHINE. i85 sont elles-mêmes rares sur le sol, L* animal est peu volumineux, très timide; il rampe lente- ment , portant sa coquille en arrière , le sommet incliné vers le sol, et dépassant l’extrémité pos- térieure du pied de presque toute la longueur de la spire. Cet animal est d’une couleur jaune uniforme , il devient un peu grisâtre sur le cou et la tête; les tentacules supérieurs sont longs et grêles, les inférieurs sont très courts ; son pied est étroit et peu épais. La coquille est allongée, étroite , atténuée à ses extrémités, cependant un peu obtuse en avant. La spire est formée de six tours à peine convexes , s’élargissant assez rapi- dement , et réunis par une suture superficielle , mais bordée d’un bourrelet très étroit, crénelé et plissé. Le sommet de la spire est obtus ; le dernier tour est ovale-oblong, obtus en avant : sa longueur dépasse celle de la spire d’un quart environ la longueur totale. L’ouverture est assez grande, blanche en dedans, perpendiculaire; son bord droit est toujours mince et tranchant : rétrécie en arrière , elle est dilatée en avant. La columelle est peu allongée; elle est étroite, cy- lindracée, contournée dans sa longueur, très concave en dedans. Son extrémité antérieure se projette en dehors de l’ouverture : elle est obli- quement tronquée, et elle est séparée du bord par une échancrure étroite et peu profonde. Cette columelle est revêtue d’un lame calleuse assez large : elle se transforme en un bord gauche assez largement dilaté en dehors. Toute la sur- face de cette coquille est couverte de stries lon- gitudinales qui n’ont pas autant de régularité dans beaucoup des espèces précédemment dé- crites : elles sont cependant plus fortes et plus régulières que des stries d’accroissement. Nous avons des individus plus grands et plus ventrus chez lesquels ces stries ont disparu presque com- plètement. La coloration est constante dans cette espèce : le test, mince, blanc, demi-transpa- rent, est revêtu d’un épiderme d’un jaune sale et verdâtre. Les variétés de forme sont nom- breuses; les individus les plus communément répandus sont étroits , d’une taille très médiocre ; ceux qui proviennent de la Sicile sont déjà plus grands et plus ventrus , et M. Philippi a rapporté à cette variété YAchatina dilatata de Ziegler. Nous avons retrouvé en Algérie, aux environs de Bone, une variété plus ventrue encore, et dont la forme se rapproche extrêmement des figures T. Il, partie. 6 et 7 de la planche 136 de cet ouvrage, figures que Férussac rapportait, nous ne savons trop pourquoi, à Y Achaiinella rosea à titre de variété. Aussi , pour nous , cette Achatinella dilatata doit rentrer dans Y Algira à titre de variété. Les individus étroits ont 37 millimètres de longueur et 12 de diamètre ; ceux de l’Algérie , sur 42 millimètres de longueur, en ont 15 de diamètre. Les individus les plus ventrus, sur 35 millimètres de longueur, en ont également 15 de diamètre. L. AGATHINE DU PÉROU. Achatina peruvîana^ Lamarck. (PI. 135, f. 4.) A. testa cylindraceo-fusiformij tenuiy pelhi- cida^ longitudinalüer elegantissime striata^ striis transversis subdecussataj alba^ flammulis lineo- Usquerufo-fuscisvariegata; suturis canaliculatis; uUimo anfractu spira longiore costulis incum- bentibus instrnctoj cohmella subarcuuta^ basi truncatay transverse lamellosa; apertura angusta^ oblonga; peristomale simplici, Deshayes dans Lamakck, s, vert., 2* édit., t. 8, p. 301, n“ 14. Deshayes, EncycL méth.y Vers , t. 2, p. 10, n® 4. Hélix pretiosa, Férlssac, Prod., n° 362 bis, Delessert, Rec, de coq,, pl. 28, f. 5, a, b. Beck, Ind,,p, 78, n" 8. Pfeiffer , Monog. helic, viv, , l. 2 , p. 294 , n® 146. Rerve, Conclu icon., pl. 44, f. 57. Habite le Pérou. Desgru»tion. Cette coquille est l’une des plus belles et des plus rares de son genre. On n’en connaît encore que quelques rares individus ré- pandus dans les plus riches collections d’Europe. Cette coquille remarquable est ovale-oblongue , subcylindracée; son test est épais et solide. La spire est médiocrement allongée, obtuse au som- met, et composée de neuf tours dont les pre- miers sont étroits, aplatis, tandis que les der- niers sont légèrement convexes et beaucoup plus larges ; leur suture est l'égulièrementélagée : elle est accompagnée d’un bourrelet étroit et épais, très élégamment et finement plissé et crénelé. X i86 PULMONÉS SANS OPERCULE. Dans son ensemble, cette spire est convexe; le dernier tour est ovale-oblong, cylindracé en ar- rière , atténué en avant. Le bord droit est simple, perpendiculaire, un peu obtus. L’ouverture est allongée, ti'ès rétrécie à ses extrémités, faible- ment dilatée dans le milieu. La columelle est courte, étroite, cylindracée, concave, assez for- tement tordue sur elle-même. Son extrémité antérieure, pointue, se projette en avant. Une troncature transverse termine la columelle , et détermine à la base une échancrure large et as- sez profonde. Toute la surface extérieure de cette espèce est couverte d’un réseau très élégant, pro- duit par l’entrecroisement de stries longitudi- nales et de transverses presque égales ; elles sont enfoncées dans l’épaisseur du test qui se trouve ainsi découpé en granulations régulières. La coloration est peu variable : sur un fond d’un beau blanc légèrement grisâtre se dessinent de belles flammules longitudinales d’un beau brun, terminées vers la base de la coquille en plu- sieurs linéoles digitiformes plus ou moins con- tournées dans leur longueur. Cette belle et rare espèce a 47 millimètres de longueur et 19 de diamètre. LL AGATHINE TURRICULÉE. Achatina iurrisy Pfeiffer. (PI, 13* , f. 1, 2.) A. testa elongato-subturritay lenui pellucülay albo-roseay longitudinaliter tenui striato^plicala, inter strias subpunctata; spira elongatajapice ob- tusa; anfractibus septem convexiusculis; sutura eleganter crenulata junctis; ultimo ovato^ spi~ ram œquantej antice attenuato; apertura angtisia utrinque attenuata; cohmella brevi cylindraceay recta^ vix contorta; labro tenuissimo/ peristo- mate acuto^ fragili. Achatina turris {Glandina), Pfeiffer, Symholœ, t. 3, p. 9L Achatina turris, Pfeiffer, Monog, helic, 'viç,, t. 2 , p. 288, n° 126. Achatina turris, Reeve , Conch. icon,,p\, 13, f. 45. Habite ? Description. L’individu que nous possédons de cette espèce est plus petit que celui figuré par M. Reeve; sa coloration, un peu altérée, nous empêchait aussi de reconnaître facilement l’es- pèce à laquelle il appartient. Cependant l’iden- tité des caractères exposés dans les descriptions ne permet aucun doute sur la ressemblance des coquilles. Celle-ci est allongée, étroite, sub- turriculée ; sa spire , longue et obtuse au som- met, compte sept tours peu convexes, et dont l’accroissement est régulier : ils s’élargissent as- sez lentement. Leur suture est remarquable par le bourrelet éti'oit qui l’accompagne et les pe- tites crénelures élégantes qui la surmontent. Le dernier tour est oblong , un peu cylindracé en arrière, atténué en avant : il est un peu plus court que la spire. L’ouverture est oblongue , étroite, rétrécie en arrière, dilatée vers le milieu et en avant. Son bord droit est mince et fragile ; elle est d’un blanc rosé fauve à l’intérieur. La columelle est courte, droite, perpendiculaire, cylindracée, pointue en avant, tronquée trans- versalement; elle est toujours dépassée par l’extrémité antérieure du péristome , elle en est séparée par une échancrure étroite et peu pro- fonde. Toute la surface extérieure est couverte de fines stries costelliformes, régulières, serrées, entre lesquelles on découvre, à l’aide de la loupe, de fines et irrégulières granulations. Ces stries naissent des crénelures de la suture ; il y en a presque toujours deux qui se détachent d’une crénelure , ne qui n’a pas lieu dans les autres es- pèces à suture bordée et crénelée. La coloration de cette coquille paraît peu variable; son test, mince et fragile, demi-transparent, est d’un rosé légèrement lavé de fauve , d’une nuance uniforme. L’individu que nous avons fait figurer est d’une coloration beaucoup plus pâle. Les grands individus ont de 43 à 45 millimè- tres de longueur et 15 de diamètre ; la nôtre , sur 30 de longueur en a il de large. LIL AGATHINE DEMI-SILLONNÉE. Achatina semisulcata^ Deshayes. (PI. 123, f. 7, 8.) A. lesta elongato- subturrita, apice obtusa, fulva^ flammulis distantibus fuscis vistructa^ re- gulariter striata^ basi lœvigata; apertura mi-- GENRE AGATHINE. 187 nima subtriangulari ; columella maxime con- torta. LUI. AGATHINE SUBMARGINÉE. Desuayes, EncycL métlu^X. 2, p. 11, n° 7. Achatina Dominicensis , var, ? Deshayes dans La- MARCK, An. s. vert. y 2® édit., t. 8, p. 302, no 16, Glandina semisulcata , Beck , hid., p. 77, n° h. CatloWj Conch, nom., p. 166, 75. Pfeiffer, Monog, helie. t. ^ , p- 290, n° 130. Habite ? Description. Coquille allongée, subturriculée, dont la forme générale se rapproche un peu de V Achatina Dominicensis. La spire , longue et ob- tuse au sommet, compte huit tours étroits, à peine convexes, réguliers, à suture superficielle et finement crénelée. Cette spire est régulière- ment conique; le dernier tour est d’un quart au moins plus court que la spire : il est ovale , rétréci en avant, subcylindracé en arrière , con- vexe à la base. L’ouvei’ture est allongée, subtri- gone, très atténuée à ses extrémités. Son pé- ristome est mince et tranchant ; il est perpendi- culaire et sans recourbure. La columelle est très courte, fortement tordue sur elle-même, pro- fondément concave à la base. Son extrémité antérieure, pointue, est fortement projetée en avant ; elle est fortement tronquée : une échan- crure oblique, assez profonde, la sépare dupé- ristome. Une lame calleuse assez large , mais très mince, revêt la columelle, et se change en un bord gauche assez large et peu appai-ent. Toute la spire , si ce n’est les deux ou ti'ois pre- miers tours, est couverte de belles stries irrégu- lières, distantes, et assez profondément gravées dans la profondeur du test. Ces stries s’avancent jusque vers le milieu du dernier tour > puis dis- paraissent complètement, La coloration est peu variable : sur un fond d’un fauve très pâle se dé- tachent des fascies simples, étroites, d’un beau brun rougeâtre, descendant d’une suture à l’autre. Sur le dernier tour ces fascies ne dépas- sent pas le milieu de sa longueur; elles sont au nombre de cinq ou six sur chaque tour : elles ne sont pas toujours également distantes. Cette coquille , fort rare jusqu’ici dans les col- lections, a 37 millimètres de longueur et 14 de diamètre. Achatina ^uhemarginata^ Desuayes, (PI, 134, f. 31, 32.) A. testa oblongo'subfnsiformij basi obtusa^ apice actiminala^ longihidinaliter temii et obso- lète striata^ fusco-rnbra^ tenui^ hyalina; spira etongato-conica; onfractibus subplamilatis ^ su- tura snbcanaliculaki et tenue plicala separatis ^ ultimo ovatOj spiram œquante; apertura obli- guüj antice dilaiata^postice attenuata; columella angustaj apice acuminata_^ basi vix emarginata/ perislomate simplici acutissimo. Habite ? Coquille singulière, dont la forme générale se rapproche un peu de celle de notre Achatina decussata. Elle est au nombre des espèces qui établissent une transition insensible entre les Bulimes et les Agathines , ainsi que cela ressor- tira de la description détaillée qui va suivre. Description.- Cette coquille est oblongue, étroite, rétrécie à ses extrémités. Sa spire, ré- gulièrement conique, compte six tours et demi â peine convexes : ils s’élargissent rapidement. Ils sont nettement détachés par une suture fine- ment plissée et formant une petite rampe légè- rement convexe. Le dernier tour est ovalaire , obtus en avant; sa longueur est égale à celle de la spire. Le plan de l’ouverture s’incline obli- quement sur l’axe longitudinal en formant un angle de 70 degrés; elle est rétrécie en arrière, dilatée en avant. Son périslome est très mince, fragile et tranchant, La columelle est très étroite, un peu oblique du côté gauche; elle se termine en une pointe aiguë , et celte pointe aboutit au périslome en formant une très légère inflexion , qui est en quelque sorte un rudiment de l’échan- crure ox'dinaire des autres Agathines. Un bord gauche, étroit, commence à l’extrémité de la columelle, s’élargit dans le milieu, et se ter- mine à l’extrémité supérieure du périslome. Toute la surface est couverte de fines stries peu régulières et obsolètes; elles prennent naissance aux plis fins et serrés qui accompagnent la su- ture. Toute cette coquille est d’une nuance uni- forme d’un brun rougeâtre tirant un peu vers le i88 PULMONES SANS OPERCULE. fauve ; les taches blanchâtres et nuageuses exis- tant sur les premiers tours de la spire sont dues à une altération de Tépiderme. Cette intéressante coquille a â2 millimètres de longueur et 16 de diamètre. LIV. AGATHINE BICOLORE. Achatina bicolor y Jay. (PI. 134, f. 4, 5.) A, testa ovato-tiirritay longitudinaliter irregu- lariter striatulaj solidiuscula, saturate castaneUy unicolore vel fasciis nonnullis pallidis notata; anfractibus 6-7^ summxs planulatisyinferioribus convexiusculisy ultimo 2/3 longitudinis paiilo superante ; columeUa valde arcuata y abrupte dentato-truncata ; denticulo albido ; apertura ovaliy intus livida; peristomate simplici. Achatina i/co/or, Jay, Catal,^ 1839, p. 119, pl. 6, f. 3. Achatina adusta^ Gould., Proc» Bost, 5oc.,1845, p. 26. Achatinella bicolor^ Pfeiffer, Symbolæ ^ t. 3, p, 58. Achatinella bicolor , Pfeiffer , Monog» helic» vii>,, t. 2, p. 233 , n° 1. Reeve, Conch, icon,, pl. 1, f. â. Habite l’île Kawi , l’une des Sandwich. M. Pfeiffer range cette coquille dans le petit genre Achatinelle, M. Reeve la retient dans les Agathines proprement dites. Nous partageons cette opinion; c’est en considérant l’espèce en question comme transition entre les deux groupes. Description. Cette coquille est épaisse et so- lide; elle est subturriculée, conique, étroite. Sa spire , longue et pointue , est formée de sept tours dont les premiers sont aplatis, à peine convexes , et les derniers beaucoup plus arron- dis. Leur suture est simple et superficielle. Le dernier tour est très court, subglobuleux, for- mant un peu plus du tiers de la longueur totale. 11 est très convexe à la base; l’ouverture qui le termine est ovale-oblongue, atténuée à ses extré- mités, très élargie dans le milieu. Elle est obli- aue sur l’axe longitudinal : son bord droit est très mince et tranchant. Elle est d’un blanc bleuâtre livide à l’intérieur. La columelle est courte-, assez épaisse, cylindracée, profondé- ment concave dans sa longueur, et terminée par une échancrure abrupte étroite et assez pro- fonde. Quelquefois cette columelle se charge, dans les vieux individus, d’une callosité denti- forme , et c’est probablement cette circonstance qui a déterminé M. Pfeiffer à comprendre cette espèce au nombre des Achatinelles. La surface extérieure montre des stries longitudinales ser- rées et peu régulières. La coloration parait peu variable. L’individu que nous avons sous les yeux , et qui appartient à la collection de M. Petit, est d’un brun noirâtre au sommet, rougeâtre sur les tours suivants , couleur qui disparaît in- sensiblement pour être remplacée par un brun noirâtre très intense. Ce qui a valu le nom de bicolor à l’espèce, c’est que le premier individu connu , décrit et figuré par M. Jay dans son cata- logue, est orné à la suture d’une zone blanche assez large, nettement tranchée sur un fond d’un gris noirâtre. Cette coquille a 3â millimètres de longueur et là de diamètre. LV. AGATHINE VERGETÉE. Achatina fastigiatUy Mouelet, (Pl. 137, f. 4 à 6.) A. testa elongato- iurritay apice acuminatay basi obtusa pellucida y albo-luteola y tenuissime arcuatim striata; anfractibus novem convexius- culisy sutura marginala tenue crenulata sepa- ratisy ultimo brevi, subglobosoy basi convexo; apertura breviy apiee altenuatay basi late dila- tatUy margine acutOy antice dilalato; cohmeUa obliquaycontortoy vix marginata. Habite l’île du Prince, Description. C’est encore à la complaisance de M. A. Morelet que nous devons la connaissance de cette intéressante coquille ; elle est encore au nombre de celles qui établissent un passage in- sensible entre les Rulimes et les Agathines. Elle est allongée, étroite, turriculée; sous le rapport de la forme , elle se rapproche un peu du tare- brasier, mais elle est toujours plus petite. Sa GENRE AGATHINE. 189 spire se compose de dix tours ; ils sont étroits , convexes. Ils s’accroissent assez lentement : leur suture, peu profonde, est bordée d’un boun'elet très étroit, très finement crénelé. Le dernier tour est court, subglobuleux, presque aussi large que haut : il est convexe et un peu déprimé à la base. L’ouverture est perpendiculaire; elle a une forme très singulière , car elle est sub- quadrangulaire, atténuée en arrière, très dila- tée en avant. Le bord droit est mince et cepen- dant obtus; il est versant à la base ; vers le milieu de sa longueur, il se dilate un peu , et se projette en avant en prenant une courbure convexe. La columelle est courte , fortement tordue sur elle- même, et déjetée obliquement à gauche. Elle est à peine subtronquée; sa troncature est rempla- cée par une dépression subintérieure du bord. Tout le test de cette coquille est mince et trans- parent : elle est d’une teinte uniforme d’un blanc jaunâtre très pâle. Toute la surface est couverte de très fines stries très régulières, longitudi- nales, et un peu arquées dans leur longueur. Les stries sont peu profondes, si ce n’est vers la su- ture où elles s’enfoncent davantage. Cette jolie coquille a 23 millimètres de lon- gueur et 7 de diamètre. LVI. AGATHINE LOTHOPHAGE. Achatina lothophaga^MomiEr, (PI. 122, f. 15, 17.) A. testa elongalo-conica ^ solidula longiiudi- naJiter tenue et regulariter striataj, corneo-stra- rninea^ unicolore; spira elongata^ acutiuscula ,• anfractïbus septem planulalis^ subconjunctis ; sutm'a depressa ^ tenuissime cremilata ; tiUimo anfractu brevij antice obtuso ; apertura ovata^ basi dilatata, postice aitenuata; columella brevi^ recta y cylindracea^ oblique basi Iruncata. Habite l’ile du Prince. Nous conservons à cette coquille le nom que M. Moreletlui adonné dans sa collection; avec une obligeance dont nous lui témoignons ici notre reconnaissance, il a bien voulu nous com- muniquer plusieurs objets nouveaux et intéres- sants de sa collection : il était naturel que nous leur conservassions les dénominations qu’il leur avait imposées Description. Cette coquille est allongée , sub- turriculée, obtuse en avant; sa spire se termine par un sommet assez aigu. Celte spire est formée de sept tours; ils sont aplatis, conjoints : ils s’élargissent assez rapidement. Leur suture est superficielle , linéaire et cependant un peu creu- sée. Elle est bordée par de très fines crénelures produites par la saillie de stries longitudinales. Le dernier tour est court; sa longueur est des deux cinquièmes environ de la longueur to- tale. Il est ovale-oblong , obtus en avant. L’ou- verture est oblique, ovale-oblongue , létrécie en arrière , peu dilatée dans le milieu. Son bord droit est mince et tranchant. La columelle est courte , droite, perpendiculaire ; elle est blanche ainsi que l’intérieur de l’ouverture. Faiblement tordue sur elle-même , elle se termine par une troncature très oblique , subintérieure ; elle est séparée du bord droit par une échancrure su- perficielle et cependant fort apparente. La sur- face de cette coquille est couverte de stries lon- gitudinales, nombreuses, serrées et d’une par- faite régularité. Quelquefois elle s’arrête brus- quement à la circonférence du dernier tour ; d’autres fois elle se prolonge vers la base. Nous avons été très incertain sur la place que cette coquille devait occuper, car sur les trois indi- vidus que nous a communiqués .M. Morelet, il y en a deux qui ont tous les caractères des Bu- limes 5 le troisième seul est tel que nous venons de le décrire. L’un des deux qui portent les ca- ractères des Bulimes, est mort, et sa columelle est évidemment altérée; l’autre paraît entier, et cette columelle , beaucoup plus mince que dans l’individu décrit , ne présente aucune trace de troncature. Cet individu est un peu plus grand et un peu plus vieux; nous nous demandons si la disposition de la troncature columellaire n’a pas été déterminée par celte circonstance. Quant à l’identité spécifique, elle ne peut être contestée ; les trois individus sont ornés des mêmes stries. Ils ont la même forme; la spire se développe dans les mêmes proportions. Cette espèce mérite donc d’attirer l’attention des concbyliologues, car la coquille, avant d’être terminée, serait une Agathine, et deviendrait un Bulime en pas- sant à l’état adulte. Cette intéressante coquille a 26 millimètres de longueur et 10 de diamètre. PULMONES SANS OPERCULE. LVIL AGATHINE DE DOWNES. Achatina Doionesiij Gray , (PI. 122, f. 1, 2,3.) A, lesta imperforata^ ovato-turrita^ solida^ longiludinaliter nigosaj nitida^ alba, slrtgis obliquis castaneis picia^ apice rosea^ hasi casta- nea; anfraciibus oclo plamilatis ^ uUimo 3/8 longiltuUnis subœquanle^ basi obtuse angulato; cohmella acuta ^ subinlorta; apertura lunato- ovali; perislomale incrassato y reflexiuscufo ^ carneo; marginibus callo tenulssimojunctisjco- Imnellari lenuissimo_,re(lexo appresso. Bulimus Downesii , Gray dans Sowbrby, Coucha illiist,y Bu!,, f, 99, Achatina Dosvnesii , Pfeiffer, Symbolœ , i, 1, p. Z|6. Achatina Leaiana , Grateloup , Bull, Soc, Linn, de Bord,, t. 9 , p. Zil6 , pl. 2 , f. 7. Hélix crennta , Valencieisnes, Mus, Paris, Catlow, Conclu nom,, p. 153, n° 109, Bidimus Domiesii , Pfeiffer, Monog, hel, 'vio,, t. 2, p. 15, n® hO, Bulimus Domiesii , Conch, icon,,p\,^9, f. 177. Habite l’île de Fernando-Po, dans l’Afrique septentrionale, et le Gabon, à huit lieues dans rintérieur des terres (Petit). Nous devons à M. Petit la communication de cette rare et précieuse espèce : elle doit avoir , aux yeux des conchyliologues, le double mérite delà rareté et d’une forme spéciale. Nous ne par- tageons pas Topinion de la plupart des conchy- liologues récents, qui placent cette coquille au nombre des Bulimes, malgré la troncature très apparente de sa columelle , en cela se fondant sur cette raison, que le bord droit est renversé en dehors, comme dans un très grand nombre de Bulimes. Il s’agit de savoir lequel des deux caractères doit l’emporter pour la classification définitive de l’espèce. Il faut se rappeler que le caractère prédominant des Agatbines , c’est jus- tement cette troncature columellaire ; par consé- quent, toutes les coquilles terrestres qui le pré- sentent, quels que soient d’ailleurs leur forme et leurs autres accidents , doivent faire partie du genre en question. Ici le caractère doit recevoir une application absolue, car il s’agit d’un de ces genres artificiels dont la limite, si difficile à préciser, doit cependant rencontrer un carac- tère absolu , pour être défini d’une manière un peu précise. De même que nous n’éprouvons aucune répugnance à admettre parmi les Aga- thines une coquille à columelle perforée , nous n’apercevons aucun obstacle sérieux pour ad- mettre dans le même genre soit des coquilles dentées à l’ouverture, soit des coquilles ayant le bord droit renversé en dehors. Pour nous, au contraire, le genre nous parait plus complet, car on peut y établir des coupures semblables et parallèles à celles des Hélices et des Bulimes. Au reste, M. Pfeiffer lui-même , lorsqu’il a pu- blié l’espèce dans le premier fascicule des Sym~ bolœ heliceorum, l’a retirée des Bulimes où M. Gray l’avait mise, pour l’introduire parmi les Agatbines- Il est à présumer que l’opinion de M. Pfeiffer se sera modifiée par l’examen des individus plus complets que possède la collec- tion de M. Cuming, et que M. Reeve a figurés dans son Conchologia iconica. Les individus que nous a confiés M. Petit'pour les faire figurer dans cet ouvrage n’ont pas encore le bord droit épais et développé ; ils rentrent à cause de cela faci- lement dans le genre où nous plaçons l’espèce. Description. Cette coquille est allongée-turri- culée , à spire longue , conique , un peu con- vexe, obtuse au sommet; elle est formée de huit tours aplatis , à spire déprimée et presque tou- jours surplombée par la saillie du tour précé- dent. Le dernier tour est très court, subglobu- leux ; sa hauteur est des deux tiers de la lon- gueur totale à peu près : il est convexe à la base, obtus en avant. L’ouverture est oblique ; elle s’in- cline sous l’axe longitudinal sous un angle de 60 degrés. Elle est ovale-obronde , un peu plus haute que large, dilatée dans le milieu; elle est d’un blanc violacé àTintérieur; son péristome, simple dans les individus que nous avons sous les yeux , est blanc et un peu épaissi à l’inté- rieur. Chez les individus figurés par M. Reeve , ce péristome est d’une belle couleur pourprée ; il est épais et renversé en dehors. La columelle est courte , un peu concave dans le milieu, tor- due faiblement dans sa longueur; elle se ter- mine en pointe aiguë en avant, et elle est sépa- rée du bord droit par une échancrure dont la GENRE AGATHINE. iqi profondeur est variable , mais qui existe sans exception chez tous les individus de la même es- pèce. Cette columelle est accompagnée d*une lame calleuse assez épaisse , blanche ou pour- prée ; elle s’élargit rapidement à la base de la columelle , et se transforme en un bord gauche, large , épais , et quelquefois calleux. La surface extérieure est revêtue d’un épiderme squameux irrégulier , au-dessous duquel la coquille montre des stries irrégulières d’accroissement. Elles se transforment quelquefois en côtes obliques et obsolètes. Dans une variété plus étroite, ces côtes aboutissent à des nodosités assez proémi- nentes à la base des tours de la spire. La colo- ration est peu variable : sur un fond d’un blanc gris ou violacé se dessinent assez vaguement de larges flammules d’un violet rougeâtre , plus ou moins foncé selon les individus. 11 arrive assez souvent à ces flammules de se réunir en une teinte violacée assez uniforme sur le dernier tour. Dans une variété , la base du dernier tour est d’un brun maxTon très foncé ; le reste de la surface est rougeâtre , entrecoupé de quelques flammules d’un brun intense. Les variétés de forme paraissent plus nombreuses , si nous en jugeons d’après le petit nombre d’individus que nous avons vus, soit en nature, soit figurés. Un de ceux que représente M. Reeve est large à la base; sa spire, beaucoup plus courte en propor- tion, a les tours étayés. Dans un des individus de M. Petit , le bord de la sph’e est saillant dans le sens opposé, mais cet individu est plus étroit : il a une tendance à devenir scalaroîde. Les grands individus de cette espèce ont jus- qu’à 90 millimètres de longueur et i3 de dia- mètre ; ceux que nous avons fait représenteront 70 millimètres de longueur et 30 de diamètre à la base. La variété étroite a 72 millimètres de longueur et 28 millimètres de diamètre. LVIII. AGATHINE ORNÉE. Achatina décora^ Férüssac. (PI. 155, f. 5, 6, 7.) À. testa sinisirosa, globoso-àcuminata^, soliday albidayfascUs brnnneis cincta; anfraclibus 5 1 superioribus planis y et ultimis convexis ; sutura marginata; columella snperne valide denlata ; apertura obverse auriformi ; peristomate in- crassatOy intus violaceo-labiato. Hélix décora [Cochlogena) , Férüssac, Pro(L, p. 430. Hélix décora [Helicteres] , Fêrussac , Voy, de Freyc.y ZooL, p. 478. Gray, Jnn» ofPhil,^ newser., t. 9, p. 414. Kuster , pl. 8, f. 11 , 12. Achatinella peiversa , Swainson, Monog,, p. 84. Achatinella peiversa^ Swainson, ZooL illust,, p. 99, f. 2. Achatina décora ^ Jay, Catal.^ 1839, p. 58. Achatinella 'vestita, Michels, Bost, Proc,^ 1845, p. 20. Helicteres decorus , Beck, ItuL, p. 51, n^â. Bulimus decorus i Anton, Ae/*;s.,p. 41, n° 1490. Bidimus decorus , Pfeiffer , Syrnbolœ^ t, 1 , p. 44. Turbo lugubris sinistrorsus ^ Chemnitz, t. 11, p. 317, p. 213, f. 3014, 3015. Achatinella décora , Pfeiffer , Monog. helic. DW. , t. 2, p, 238, n° 16. Achatinella décora y Reeve, Conclu icon., pl. 2, f. 12, Uyb. Achatinella peroersa, Reeve, Conch. icon. y pl, 2, f. 14. Habite aux îles Waianai et Hawai, des Sand- wich. Nous répétons pour les Achatinelles ce que nous avons fait pour les Partules ; nous en réu- nissons les espèces figurées par Férussac à la fin des Agathines proprement dites. Ces coquilles sont, en effet, pour les Agathines, ce que les Partules sont aux Bulimes; elles constituent un petit groupe particulier facilement reconnais- sable, quoiqu’il se lie d’une manière graduelle aux autres Agatliines par l’intermédiaire de plu- sieurs autres espèces incertaines entre les deux groupes. Nous avons vu chez les Agathines une troncature columellaireplus ou moins profonde et une columelle toujours simple, dont l’exti'é- mité antérieure se rapproche beaucoup du pé- ristome. Ici, au contraire, la columelle est très courte, épaisse et solide, tronquée en dedans, et la troncature est rendue plus sensible par une callosité obtuse qui termine cette courte colu- melle. Nous devons ajouter aussi que toutes les espèces jusqu’ici connues dans le groupe des Achatinelles sont petites, solides, et provien- PULMONES SANS OPERCULE. nent, pour le plus grand nombre , d’une même région de la terre, des Iles Sandwich. Ainsi que dans les Partules, il arrive souvent à ces co- quilles d’être sénestres , soit accidentellement dans les espèces qui sont dextres , soit normale- ment, comme cela a lieu aussi dans un certain nombre de Partules. Les raisons qui nous ont fait rejeter le genre Partule sont aussi celles qui nous empêchent d’admettre le genre Achatinelle de Swainson, les animaux de ce genre ne pré- sentant aucune différence appréciable suffi- sante pour l’établissement d’un genre naturel. Description. \J Achatina décora est une co- quille toujours sénestre, subglobuleuse, coni- que , à spire courte, pointue, formée de cinq tours et demi, dont les premiers sont plats et conjoints ; les deux derniers sont médiocrement convexes ; ils se joignent à l’aide d’une suture superficielle bordée d’un petit bourrelet aplati. Le dernier tour est très court, subglobuleux, plus large que haut : sa hauteur égale celle de la spire. II est très concave à la base, et pré- sente de ce côté une très petite fente ombilicale. L’ouverture est oblique : elle est subauriforme, un peu plus haute que large. Son péristome , rosé à l’intérieur , est épaissi par un labre in- terne, quelquefois très épais dans le milieu de sa longueur. La columelle est extrêmement courte , épaisse, subquadrangulaire, de la même couleur que le péristome. Une lèvre calleuse s’en détache, se renverse en dehors dans la ca- vité ombilicale , et se continue bientôt avec le péristome. La surface extérieure de cette co- quille est couverte de stries nombreuses et ir- régulières d’accroissement : les deux premiers tours sont parfaitement lisses. La coloration de cette coquille est assez variable ; le sommet est brun , et, sur un fond blanc , le reste du test est orné d’un nombre plus ou moins con.sidérable de linéoles transverses ordinairement très fines et d’inégale largeur, parmi lesquelles on en remarque une ou deux vers la circonférence qui sont plus larges : elles sont tantôt d’un brun fauve, tantôt d’un brun plus foncé, quelquefois noirâtre. Celles de la base, ordinairement plus larges, portent de petites linéoles longitudinales plus intenses, accompagnantles stries d’accrois- sement. Nous avons une variété dextre de cette espèce : c’est peut-être V AchatineUa 'vittata de M. Reeve. Dans cette variété , la coloration est un peu plus foncée que dans le type de l’espèce, mais tous les autres caractères sont identique- ment semblables. Cette espèce a 20 millimètres de long et llx de diamètre. LIX. AGATHINE PESANTE. Achaixna gravida^ Férussac. (PI. 155, f. 3, var. 4.) A. testa sinistrorsa , inflata; spira conica^ acuta; epidermide hrunneo-fugaci ; anfractibus bij^^suturis non duplicatis; opertura semt lunata J alba ; peristomate inius incrassato ; co- lumella alba Costa distincta munita; rima vmbi- Ucali, Hélix graçida [Helicteres) , Férussac, Foy\ de Freyc.y Zool,, p. 478, pl. 68, f. 4, 5. Bulimus gravidus^ Pfeiffer , Symholce^ 1. 1, p. 82 ; t. 2, p. 115. AchatineUa gravida^ Pfeiffer, Proc, zooL Soc.., 1845, p, 90. AchatineUa gravlda , Pfeiffer , Monog, hel, dw. , t. 2 , p, 238 , n® 15. Habite les îles Sandwich. Description. Coquille sénestre, oblongue-co- nique, à spire pointue, composée de cinq tours et demi, médiocrement convexes, à suture simple et superficieUe. Le dernier tour est sub- globuleux , un peu plus large que haut ; sa hau- teur égale celle de la spire ; il est très obtus en avant, convexe à la base. L’ouverture qui le ter- mine est oblique, ovale-oblongue , d’un blanc jaunâtre dans toutes ses parties. Son péristome , à peine renversé en dehors , est épaissi en de- dans par une lèvre antérieure assez épaisse. Quoique fort courte, la columelle est cependant plus allongée que dans la plupart des autres es- pèces : elle est tronquée en dedans, et son extré- mité porte une callosité saillante qui est fort obtuse. Cette columelle s’élargit à la base, et se revêt en dehors d’une lame calleuse épaisse qui se joint en avant avec le péristome et se confond avec lui. La surface externe est couverte de stries assez régulières et assez profondes d’accroisse- ment. Ces stries sont écartées, et ne se mon- trent pas sur les premiers tours de la spire. La GENRE AGATHlNE. ig3 coloration présente peu de variétés : elle est d’un brun noirâtre terne , peu foncé ; le bord gauche lui-même est de cette couleur. Le test est épais, solide. 11 a 24 millimètres de longueur et 13 de dia- mètre. LX. AGATHlNE FAUVE. Achatina vulpina^ Férüssac. (PI. 155, f. 1, 2.) A, testa sinistrorsaj ovato-oblonga^ oblique striatula^ nitidulaj viridula^ livida^ fusca vel fulva^ fusco-fasciata; sutura marginata; anfrac- tibus sex planulatisj uUîmo longitudinis subœquanle ; columella breviter contorta^ dente valido roseo instructa ; apertura irregulari^ ovali; peristomate recto ^ cumto^ intus labiato. Hélix imlpina [Cochlogencù) ^ Fébussac, Prod,, no 429. Hélix vulpina \Helicteres] ^ FénussAC, in de Freyc,^ Zool., p. 447, pl. 68, f. 13, 14- Achatina Stewarti^ Grebn , in Contrib, to maclur, Lyc,^ t. 1, p. 47. Achatinella liuiday Swainson, Monog,^ Quart, joiim,y 1828, p. 85. Achatinella Iwida y Swainson, ZooL illust,, t. 2, p. 103,f. 2. Bulimus vulpinus , Menke , Syn, , 2® édit. , p. 20. Bulimus 'vulpinus , Pfeiffer , Symb. , t. 1 , p. 44. Helicteres Iwidiis , Beck , Ind.y p. 51, n“ 3. Helicteres vulpinus yBhCKy loc, cit., n° 8. Achatinella vulpina, Pfeiffer, Monog, helia, viu,, t. 2, p. 237, no 13. Achatinella vulpina , Reeve , Conch, icon,y pl. 4. f. 29. Habite les îles Sandwich. Description. Ainsi que les précédentes , cette espèce est toujours sénestre. Elle est ovale- oblongue, subturriculée ; sa spire, régulière- ment conique, est obtuse au sommet. On y compte six tours, dont les premiers sont aplatis et les derniers très peu convexes : ils se réunis- sent au moyen d’une suture superficielle garnie d’un bourrelet très étroit et peu épais. Le der- nier tour est subglobuleux, aussi haut que large, très convexe à la base, sans aucune per- T. U, partie. foration ombilicale. L’ouverture est petite, très oblique, oblongue, subauriculée, à péristome simple , jamais renversé en dehors , mais épaissi en dedans par une lèvre blanche, étroite, plus ou moins épaisse, selon l’âge des individus. La columelle est extrêmement courte, blanche comme le reste de l’ouverture, fortement tordue sur elle-même ; elle porte à son extrémité anté- rieure un pli dentiforme tantôt blanc , tantôt rosé. Une lame calleuse se renverse en dehors et se continue en avant avec le péristome. La surface extérieure est irrégulièrement striée par les accroissements. La coloration est assez va- l'iable. Les individus que l’on rencontre le plus fréquemment sont d’un beau fauve roux, plus ou moins foncé, passant quelquefois au brun, et parvenant, par une série de modifications, jusqu’au brun noirâtre uniforme. Dans une autre série, la coloration fauve passe au verdâtre, et, au moyen d’une série de dégradations, on passe à une variété toute verte. Une troisième sorte de variété s’ajoute aux précédentes : elle rassemble les individus qui , avec les deux sortes de colora- tion dont nous venons de parler , sont encore ornés d’une ou deux fascies transverses, étroites, régulières, d’un beau brun foncé. Dans les va- riétés pâles, ces fascies sont quelquefois accom- pagnées de très fines linéoles. Celte jolie coquille a 21 millimètres de lon- gueur et 12 de diamètre. LXI. AGATHlNE A BANDELETTES. Achatina lorata^ Férüssac. (Pl. 155, f. 9-11.) A, testa dextrorsa^ ovato-conica^ oblique striata^ nitida^ albida^ virenti lutea^ rufa^ fas~ dis latis vel angustis^ rufis vel nigricantibus lo- rata; sutura marginata; anfractibus sex^pla- niusculisjullimo spirapaulo breviore^plerumque obsolète angulato; apertura ovali^ intus alba; peristomate simplici y aculo ; columella plica contortay dentiformiy valida, alba vel violacea instructa, Férüssac, in For, de Freyc,, ZooL^ p. 479, pl. 68, f. 8, 12. Achatinella hulimoideSy^yiKVS^so^ y Monog,y Quart, iourn,y 1828, p. 85. a5 104 PULMONES SANS OPERCULE. Achatinella hulimoides ^ Swainson, ZqoU t. 2,pl. 108, f. 1. Id,, SoWERBY, Conch. Juan.^L 287, Helicteres loratns, Beck, Ind.^ p. 51 , n® 5. Bulimiis loratus^ Anton, Ferz,, p. 41 , n® 1492. Bulimus loratus^ Pfeiffer, Symb,, t. 1, p« à!i> Var. p. Achatinella mustelina, Michels, in Bost. Proc. y 1845 , p. 21. Achatinella lor ata ^ Pfeiffer , helic, vw.y t, 2 , p. 236 , n® 11. Achatinella lora ta y^BV,sv. y Conch.icon.y pl. l,f. 6. Habite les îles Sandwich , la var. (3 à Waianai. Description. Coquille dextre, ovale-conique, àspire médiocre , pointue au sommet, réguliè- rement conique , composée de six tours étroits , peu convexes, réunis par une suture superfi- cielle bordée d*un bourrelet assez gros et pro- fondément séparée par un sillon. Le dernier tour est court, subglobuleux, obtus en avant, aussi large que haut; peu convexe à la base, et présentant souvent de ce côté une petite fente ombilicale : sa hauteur est égale à celle de la spire. L’ouverture est petite , oblongue , sub- auriforme; son péristome est subitement épaissi en dedans par une lèvre rougeâtre, étroite, pre- nant une assez grande épaisseur chez les vieux individus. La columelle est extrêmement courte, largement tronquée au sommet, et terminée par un pli tordu fort saillant et calleux. Elle est ac- compagnée en dehors d’un lame calleuse , fort épaisse], qui se continue en avant avec le pé- ristome , et en arrière avec le bord gauche, lar- gement étalé sur l’avant-dernier tour, et dont le bord est épais et calleux. Des stries d’accrois- sement irrégulières et obsolètes couvrent la sur- face extérieure de la coquille. La coloration est assez variable. La série de variétés commence par des individus parfaitement blancs. Dans une première variété se montre, au-dessous de la circonférence du deimier tour , une zone d’un beau jaune fauve. A cette première zone s’en ajoute une seconde située à la base; ces deux zones prennent des nuances plus foncées qui passent insensiblement au marron intense. Une troisième zone s’ajoute au-dessus de la suture; bientôt il en apparaît une quatrième entre la suture et la circonférence, et, dans certains in- dividus, elles sont accompagnées de linéoles très fines, plus pâles que les zones elles-mêmes. Dans une variété plus constante , il existe trois zones d’un brun rouge, mais beaucoup plus larges, et se dessinant vaguement sur le fond d’un fauve rougeâtre. Enfin il existe des indi- vidus qui deviennent monochromes; ils sont d’un brun rougeâtre plus ou moins foncé , représen- tant tantôt la couleur des zones, tantôt la cou- leur du fond. Cette jolie espèce a jusqu’à 22 millimètres de longueur et 11 de diamètre. LXIl. AGATHINE LUGUBRE. Achatina lugubrisy Chemnitz. (Pl. 155, f. 8.) A. testa deætrorsa_, globoso-conica^ lœviusculay nigroj apice alba; spira conoidea^ acuta; sutura moA'ginata; anfractibus sex, summis planis , duobus ultimis convexis^uhmo spira muUo bre- viore; aperlura perobliqua irregulariter subqua- drangulari ; columella brevi j dente valido, obtuso ^ carneo armata ; peristomate acuto, intus labiato^ labro juxta dentem introrsum prominente. Tui'bo lugubris y CîiRumTz , t. 9, p. 278, f. 2059, 2060. Hélix lugubris [Cochlogena^y FiRUSSAC , Prod.y no 431. Hélix lugubris {Helicteres)yYàvxs^SiLC y\nVoy, de Freyc.y ZooLy p. 479. Monodonta seminigrUy Lamarck, t. 8, p. 37, n® 21, édit. Deshayes, t. 9, p. 181, Monodonta seminigra , Delessert, Recueil, pl, 37, f. 2. Achatina lugubris, Gray, in Ann. of P4i7.,nevv ser., t. 9, p. 414. Achatinella pica, Swainson, Monog., Quart, journ.y 1828, p, 84. Achatinella pica, Swainson, ZooL illust., t, 2, pl. 99, f, 1. Achatina lugubris, Pfeiffer, in Proc, zool. Soc,, 1845, p- 89. Bulimus seminiger, Menke, Syn,, 2* édit., t. 2, p. 26. Bulimus lugubris y Pfeiffer, Symb,, t. 1, p. 83, Bulimus lugubris, Küster, p. 40, pl. 8, f. 9, 10. Helicteres lugubris, Beck, Ind., p. 51, n®l. GENRE AGATHINE. Achatinella luguhris , Pfeiffer , Monog\ helic. t. 2,p. 239, n® 17. Achatinella htgubris^ Reeve, Conch, icon,^ pl. 2, f. 10. Habite les îles Sandwich. Cette coquille est l’une des plus anciennes connues dans le groupe des Achatinelles. Chem- nitz l’a figurée sous le nom de Turbo lugubris. Trompé sur sa véritable nature , Lamarck la conserva parmi les coquilles marines, et, à cause de sa callosité columellaire , il l’introduisit dans son genre Monodonta, Il eut tort de lui donner un nom spécifique nouveau, lorsque déjà depuis longtemps elle avait reçu un nom de Chemnitz. Férussac, le premier, reconnut la nature de cette coquille ; il la fit entrer dans son sous-genre Cochlogena , et bientôt après dans ce- lui qu’il nomma Helicière, Description. Cette coquille est l’une des plus courtes des Achatinelles; elle est toujours dextre, globuleuse , conique , à spire courte et pointue, formée de six tours très étroits. Les premiers sont plans et conjoints; les derniers sont convexes, et leur suture est bordée d’un bourrelet assez large. Le dernier tour est très court, plus large que haut : il est subglobuleux, très obtus en avant, convexe à la base, dépourvu de perfo- ration ombilicale. Il est d’un quart environ plus court que la spire. L’ouverture est très oblique, irrégulièrement subquadrangulaire , à peu près aussi haute que large. Elle est d’un blanc car- néolé à l’intérieur. Sonpéristome est subitement épaissi en dedans par une lèvre étroite et peu épaisse. La columelle est extrêmement courte, largement tronquée au sommet , tordue sur elle- même, terminée par une callosité assez épaisse, saillante en avant. Elle est revêtue en dehors d’une lame calleuse très épaisse , se joignant en avant au péristome et se continuant en arrière en un commencement de bord gauche qui, d’abord calleux, dégénère très vite en une lame très mince et peu apparente. Toute la coquille est lisse ; ses stries d’accroissement sont peu ap- parentes : sa coloration est constante et sans variété. Le sommet de la spire est d’un blanc pur; les derniers tours sont d’un brun noii'âtre d’une nuance uniforme, et, ce qui est remar- quable, c’est que ces deux colorations si diffé- rentes se joignent presque brusquement. igS Cette espèce a 19 millimètres de longueur et 12 et demi de diamètre. LXIII. AGATHINE JAUNATRE. Achatina luieola^ Férussac. (PI. 155, f. 12.) A. testa dextrorsa , elongata > striatula , albüj epidermide luteo-fugaci ; anfractibus 5^ ultimo viæ carinato ; siituris non dapKcatis; apertura ovato-ehngata ; cohmella alba^ ar~ cuata; rima umbilicali non distincta. Hélix luteola [Helicteres], Férussac, in de Freyc,, ZooL^ p. ÛSO. Bulimus luteolus^ Pfeiffer, Symh.^ t. 1 , p. 83. Achatinella , Pfeiffer, in Proc. zooL iSoc., 1845, p. 90. Achatinella luteola y Pfeiffer, Monog. helic 'vio,, t. 2, p, 234, no 6. Habite les îles Mariannes. Description. Celle-ci ne provient pas, comme les autres, des îles Sandwich; aussi elle est beau- coup moins répandue dans les collections; elle se distingue facilement de toutes ses congénères, non seulement parce qu’elle est l’une des plus petites, mais encore par une forme plus grêle et plus élancée. Elle est oblongue-conique , étroite , à spire régulièrement conique , pointue au sommet, et composée de cinq tours à peine convexes, réunis par une suture simple et super- ficielle. Le dernier tour est ovale-oblong, obtus en avant, et cependant plus atténué que dans les autres espèces : sa hauteur dépasse d’un quart environ celle de la spire. Son ouverture est oblique, ovale-oblongue, beaucoup plus longue que large : elle est toute blanche. Le péristome est épaissi à l’intérieur par une lèvre étroite et peu épaisse. La columelle est courte , obliquement tronquée, cylindracée, et dépour- vue de plis et de callosités; elle est cependant accompagnée d’une petite lame calleuse peu épaisse , qui se continue en avant avec le pé- ristome. Cette coquille est lisse; ses stries d’ac- croissement sont peu apparentes. Sa coloration, peu variable, est d’un fauve pâle uniforme. Cette petite espèce a 18 millimètres de lon- gueur et 8 de diamètre. PULMONÉS SANS OPERCULE. 196 LXIV. AGATHINE SPIRIZONE. Achatina spirizona, Féuussac. (PI. 153, f. 14, 15.) A. testa ovato-acutaj longüudinaliter striata^ nigricanti brunnea^ fascia carnea vel fulvida ad suturam omata; spira conico-acuta; anfractibus septem planiusculis^ lente accrescentibus^ultimo inflalo^ 2/5 longitudinis vix superante^ angusto^ angulo antice evanescente; apertura oblongo- ovalij intus livida; peristomate simpKciy acuto; columella medio plica acuta^ coniortaj lamelli- formij albida inslructa^ Hélix spirizona (Cochlogena)^ Fébussac, Pjod.y n° A33. Hélix spirizona [Helicteres) ^ FinussAC, in Koy, de Freyc,^ ZooL^ p. A80. Achatinella acuta ^ Swainson, Monog,^ Quart, 1828, t. 25, p. 84. Achatinella acuta f Swainson, ZooU illust.^ 2* sér., t. 3, pl. 99, f. 3. Achatinella acuta , Pfeiffer , Syrnb, , t. 3 , p. 88. Achatinella spirizona , Jay, Cat,, 1839, p. 58, Helicteres spirizona, Beck, Ind,, p. 51, n° 9. Bulimus spirizona , Pfeiffer, Symb,, t. 2, p. 122. Achatinella spirizona, Pfeiffer, Monog, helic, mu,, t. 2, p. 235, n° 8. Achatinella spirizona , Reeve, Conch, icon,,p\, 2, f. 16. Habite les îles Sandwich, à Oahu. Description. Espèce toujours dexlre , ovale- oblongue , à spire allongée , pointue au sommet, à laquelle on compte sept tours étroits, s'ac- croissant lentement, et dont les premiers sont plats , et les derniers médiocrement convexes : leur suture est superficielle et simple. Le dernier est court, subglobuleux, très convexe à la base; sa longueur est égale aux deux cinquièmes envi- ron de celle de la spire. L’ouverture est oblique, petite, oblongue-ovale , d’un gris livide à l’inté- rieur; son péristome s’épaissit subitement en une lèvre intérieure, étroite et assez épaisse. La columelle est courte , d’un rouge pâle ; elle est fortement tordue sur elle-même, largement tronquée , et elle porte vers le sommet un pli calleux fort épais. Elle est accompagnée dans sa hauteur d’une lame calleuse fort épaisse se con- tinuant en avant avec le péristome, et produisant en arrière un commencement de bord gauche. La surface extérieure présente des stries d’ac- croissement larges, irréguliers et obsolètes. La coloration consiste en une seule fascie d’un blanc fauve, qui tranche nettement sur un fond d’un brun rougeâtre plus ou moins intense selon les individus. Cette fascie accompagne la suture et remonte avec elle jusqu’au sommet de la co- quille. Cette coquille a 24 millimètres de longueur et 3 de diamètre. LXV. AGATHINE TURRITELLE. Achatina turritella^ Férüssac. (PL 155, f. 13.) A, testa solidula^ longitudinaliter striata^ ru- gosUy apice obtusiuscnla^ rufa; anfractibus sep- tem convexisy ultimo 1/3 longitudinis œquante; apertura ovali; columella torta^ lilacina^ basi appendicula dentiformi instructa; peristomate simplici^ margine columellari nitidoj reflexius- culo. Hélix turritella [Cochlogena') , Férussac , Prod,, n° 434. Hélix turritella {^Helicteres), Y tvxsskc, in Hoy. de Freyc,, ZooL, p, 481. Achatina Green, in Contrib, to maclur, Z7c.,1827. Helicteres tiirritellus, Beck, Index, p. 51, n° 10. Bulimus turritella, Anton, Ferz,,p, 41, n" 1491. Bulimus turritella , Pfeiffer, Symb,, t. 1, p. 44. Achatinella , Michels , in Bost, Proc,, 1845, p. 21. Achatinella turritella , , in Proc, zooL Soc,, 1845, p. 89. Achatinella turritella, Pfeiffer, Monog, helic. w., t. 2, p. 233, n® 2. Achatinella turritella, Reeve, Conch. 2eow.,pl. 5, f. 34, etpl. 6, f. 41. Habite les îles Sandwich. Description. Celle-ci est l’une des plus turri- culées .des Achatinelles ; elle est oblongue-co- nique, à spire pointue, formée de sept tours GENRE MAILLOT. convexes , s’accroissant assez rapidement, à su- ture simple et superficielle ; le dernier est court, subglobuleux, convexe à la base, obtus en avant : sa hauteur est d’un quart environ plus courte que celle de la spire. L’ouverture est oblongue, subquadrangulaire ; elle est d’un gris liliacé à Imtérieur. Son péristome, assez mince, s’épais- sit à l’intérieur en une lèvre étroite, plus ou moins proéminente selon l’âge des individus. La columelle est extrêmement courte, fortement tordue sur elle-même , largement tronquée en avant, et terminée par une callosité violâtre simulant une dent. Une lame calleuse ac- compagne la columelle; elle est épaisse, et se continue en avant avec le péristome. La surface extérieure est lisse, polie; les stries d’accrois- sement sont très obsolètes. La coloration est peu variable. Le plus grand nombre des individus sont d’un fauve grisâtre, quelquefois violâtre. L’individu représenté par Férussac est d’un brun fauve peu foncé. La longueur de cette coquille est de 18 milli- mètres; elle en a 8 de diamètre. GENRE MAILLOT, P UP J f Draparnaud^ 1. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES, Animal semblable à celui des Hélices et des B u- limes, généralement court et trapu, ayant le pied court, la tête obtuse, portant quatre tentacules, dont les deux inférieurs sont extrêmement courts. Coquille oblongue-cylindracée, généralément épaisse, obtuse au sommet. L’ouverture, semi- ovalaire arrondie ou subanguleuse inférieure- ment,’ quelquefois simple , le plus souvent ar- mée de plis ou de dents; péristome épais, renversé en dehors , disjoint dans sa partie postérieure, et séparé par un bord gauche plus ou moins épais. IL SYNONYMIE GÉNÉRIQUE. Genre Turbo , Linné , Schroeter , Karsten , Oli- vier , Pennant , Alten , Gmelin , Dillwyn , Donovan, Montagu, Murray, Maton et Rac- ket , Turton , WooD. //e/ij;, Muller, Férussac , Wood, Schweigger, Lowe. BuUmus , PoiRET. GibbuSf Montfort. Fertigo^ Lamarck, Férussac , Studer, Pfeiffer, Bovvdich, Rang, Drafarnaud, Menke, Turton, MlCHAUD^CHARPENTIEHjBoüCnARD-CHANTREAUX, Brumatï , PoTiEZ et Miciiaüd , PoRRO , Anton , RoSSMAESSLER , SoWERBY. ChondruSy Cuvier, Sturm, Sovverby. Cochlodonta , Férussac, Bowdich. Torquilla^ Studer, Faure-Biguet. Saraphia , Risso. Jaminia , Risso. Brachypus, Guilding. Macroceramus ^ GuiLDiNCi Jzeca , Alder , Pfeiffer , Fleming , Sowerbt Forbes, Morris, Balea^ Alder, Thompson, Forbes, Pfeiffer. Antibarillet ^ Geoffroy. Antinonpareille ^ Geoffroy. Grain d^ avoine ^ Geoffroy. Grenaille^ Cuvier. Lendix ^ IIumphrey, Sowerby. Cochlodine, Férussac, Steininger. Pupa [in parte), Hümphrey. Megaspira , Lea, Grateloup , Pfeiffer. Ahida, Leach , Sowerby. Alœa , Sowerby. Gonidomus ^ Sw a inson. Gonospira , Swainson. Lauria , Gray, Sowerby. Plicadornus, Swainson. Pupella, SwAiNSON- Le nom générique de Pupa n’était point nou- veau dans la science lorsque Draparnaud s’en empara pour l’appliquer à un groupe de petites coquilles terrestres. Hümphrey , dans son Mu- séum Calonnianum, 1797, page 6â, avait proposé PULMONÉS SANS OPERCULE. 198 un genre Pupa, dans lequel il rassemblait les Clausilies et les Pupa de Draparnaud. C*est en lui donnant la même étendue que Dra- parnaud le proposa d’abord dans son Pro- drome des coquilles terrestres et Jluviatiles de France y publié en 1801. A celte même époque, Lamarck publiait aussi un genre Papa , sem- blable à celui de Draparnaud. Quelques an- nées plus tard, de nouvelles observations, et surtout la découverte d’une pièce mobile, tour- nant comme une porte sur la columelle de cer- taines espèces sénestres, détermina le savant zoologiste de Montpellier à proposer la création d’un genre Clausilie fait aux dépens des an- ciens Pupa, Ce genre, ainsi restreint, offrait des caractères plus nets, et Lamarck , de Roissy, s’empressèrent l’un et l’autre d’admettre cette réforme. Les coquilles rassemblées dans son genre Papa par Draparnaud n!étaient point nou- velles, pas plus que le nom générique lui-même. Les anciens auteurs, Bonanni, Swammer- dam. Lister et d’autres avaient figuré les espèces les plus vulgaires sous les noms de Turbo ter- restris , integer, etc. Linné les comprit parmi les coquilles marines de son genre Turbo , d’où Müller les prit pour les faire passer dans son genre //cù'.r, comprenant, dès 1773, qu’il ne pouvait exister aucun rapport naturel entre des animaux vivant dans des conditions aussi diffé- rentes que les Turbo marins et des coquilles ter- restres. Mûller avait caractérisé le genre Hélice par les quatre tentacules que l’animal porte sur la tête; ayant observé les animaux des j)lus petites espèces de Pupoy et ne leur ayant trouvé que les deux grands tentacules oculifères, il proposa pour eux un petit genre Vertigo au sujet duquel nous reviendrons un peu plus tard pour en dis- cuter la valeur. Lorsque Bruguière institua son genre Bulime, il ne manqua pas d’y entraîner tous ceux des Pupa connus de son temps; ce changement améliorait la méthode de Linné, mais non celle de Müller. Il résulta des divers arrangements jusque-là proposés que les naturalistes incertains ne furent point toujours d’accord, et s’arrê- tèrent à l’une des dénominations, soit à celle de Linné , soit à celle de Bruguière ou de Drapar- naud. Montfort ajouta pour une espèce de l’île de France un genre Gibbus qui, après avoir pro- duit une coquille d’un enroulement régulier , achève son dernier tour en ajoutant sur le côté une gibbosité considérable qui la rend en quelque sorte monstrueuse. Bientôt cependant les opi- nions se rallièrent à celle de Draparnaud : on sui- vit en cela l’exemple de Lamarck ; mais presque tous les auteurs conservèrent le petit genre Ver- tigo de Mûller, uniquement parce qu’il avait été fondé par ce savant éminent, et sans chercher suffisamment, selon nous, à se rendre compte de la valeur de ses caractères. Pendant un certain nombre d’années les deux genres Pupa et Fertigo furent à peu près seuls admis; mais, malheureusementpour la science, l’exemple des grands zoologistes ne fut pas assez suivi, et, piqués d’émulation, lesconchyliologues, et bien plutôt encore les collectionneurs, propo- sèrent une foule de genres nouveaux, fondés sur les moindres caractères, sans constance, sans va- leur. C’est ainsi que depuis une vingtaine d’années on vit s’augmenter sans cesse cette synonymie générique qui, à nos yeux, est une véritable plaie pour la science. Ces genres nouveaux indiquent assez ordinairement quelques observations qui méritent de fixer un moment l’attention du zoolo- giste, mais ils donnent la preuve que les auteurs de ces genres n’ont pas eu sous les yeux des collections assez étendues pour généraliser les faits et pour reconnaître de prime abordl’inulilité de ces créations ; car une fois les espèces placées dans leurs rapports naturels , des caractères qui paraissent constants et absolus viennent se ratta- cher par des nuances insensibles à ceux des au- tres espèces voisines. Il ne serait guère possible aujourd’hui, à moins d’y consacrer une place considérable , de tracer l’histoire de tous ces genres nouvellement enfantés aux dépens des Pupa de Draparnaud ; le résultat en serait d’ailleurs peu utile, car, après l’examen de chacun d’eux , on en vient à conclure sa suppression. Cependant il en est un certain nombre qui ont paru à plusieurs zoologistes dignes de rester dans la méthode; c’est à ceux-là seuls que se borneront nos observa- tions. Mais pour qu’elles soient plus abrégées et plus facilement comprises, nous devons d’abord rechercher quels sont les véritables caractères du genre Pupa, px'is dans l’animal aussi bien que dans sa coquille. GENRE MAILLOT. Description. Les coquilles sont d un médiocre volume , quelques unes même sont extrêmement petites ; elles sont probablement les plus petites connues jusqu*ici dans la famille des Hélices. Toutes sont cylindracées. La spire, obtuse au sommet, prend un diamètre qui change peu pendant le développement des derniers tours. Cette spire est tantôt dextre, tantôt séneslre, se- lon les espèces; mais ici les espèces sénestres sont déjà plus abondantes que dans les Bulimes et dans les autres genres de la même famille. Les tours de la spire sont généralement étroits et nombreux ; leur accroissement est lent , et la suture en est presque toujours superficielle. S’il est un certain nombre d’espèces lisses , il en est beaucoup d’autres dont le test est orné de stries ou de côtes longitudinales obliques ; la base du dernier tour est quelquefois ombiliquée , quel- quefois simplement perforée , et assez souvent sans aucune trace d’ombilic. L’ouverture est tou- jours petite , ovale-obronde ; son plan est paral- lèle à l’axe de la coquille , ou il est très peu in- cliné. Le péristome est peu épais; il est bordé et médiocrement renversé en dehors : il n’est jamais continu. Ses deux extrémités sont écar- tées par toute la largeur du demi-diamètre de l’avant-dernier tour. Son côté droit et son côté gauche sont presque toujours parallèles, et ces deux portions se joignent en avant au moyen d’une courbure demi-circulaire , ou légèrement parabolique. Cette ouverture est quelquefois simple ; le plus souvent elle porte à l’intérieur des dents ou des plis diversement contournés, et quelquefois si grands, que l’on a de la peine à concevoir comment un animal peut passer à travers ce dédale pour sortir de sa coquille. Le test est ordinairement solide et épais, d’une structure compacte : il offre plus de résistance que beaucoup d’autres coquilles terrestres. L’animal qui habile les coquilles dont nous venons de parler ressemble considérablement à celui des Hélices. Quand on compare son vo- lume à celui de la coquille , il semble propor- tionnellement trop petit, et, en effet, lorsqu’il rentre dans sa demeure , ou qu’il s’y contracte, il laisse vide presque tout le dernier tour. Cet animal , ainsi que tous les autres Gastéropodes terrestres , rampe au moyen d’un pied étroit , allongé , assez épais , convexe en dessus , tout à fait plan en dessous, pointu en arrière, etpré- ^99 sentant en avant une troncature transverse. La surface supérieure ou convexe est couverte de très fines granulations plus fines généralement que celles des Hélices ou des Bulimes. La cir- conférence du pied est occupée par une zone dé- primée , séparée par un sillon d’où partent de très petites rigoles rayonnantes; c’est par leur moyen que se distribue la mucosité sécrétée à la surface du corps. En avant, l’organe locomoteur porte une tête obtuse, à peine distinguée par un col très court. Sur cette tête s’élèvent quatre tentacules : les deux supérieurs sont les plus grands, ils se terminent par les yeux; les deux inférieurs sont très courts , ils accompa- gnent la bouche. Chez les grandes espèces, ces tentacules inférieui^, quoique plus courts eu proportion que ceux des Hélices , se voient ce- pendant très nettement; mais à mesure que les espèces deviennent plus petites, les tentacules eux-mêmes se raccourcissent, et finissent par apparaître sous la forme d’un petit tubercule situé de chaque côté des lèvres. Enfin , en con- tinuant à observer des animaux plus petits, on voit ces tubercules disparaître successivement , et c’est seulement chez les plus petites espèces que les deux grands tentacules seuls persistent : c’est pour celles-là que le genre Verti^o a été créé. Ce genre, pour son importance, ne peut être comparé à celui des Aiiricules , et cela pour plusieurs raisons. D’abord on peut suivre , dans une série non interrompue de dégradations, la dispai’ition complète des tentacules inférieurs sans que rien cependant soit changé dans la constitution des animaux , et par conséquent dans leurs mœurs ; ensuite les tentacules qui restent portent, comme à leur ordinaire, le point oculaire à leur sommet. Dans le groupe des An- 7'icnles, au contraire, jamais il n’y a eu plus de deux tentacules ; siles tentacules buccaux n’exis- tent pas , ce n’est pas parce que les animaux au- raient subi une espèce de dégradation, mais c’est par suite de leur constitutioü môme ; et cela est si vrai, que l’organe de la vision n’est jamais au sommet des tentacules des Anriciiles , mais bien à la base de ces tentacules , et au ni- veau de la surface de la tête. Ce que nous ve- nons de rapporter nous parait suffisant pour prouver l’inutilité du genre Vertigoi il faut le supprimer dans la méthode naturelle. QOO PULMONÉS SANS OPERCULE Le manteau, chez les Pupa, est construit de la même manière que dans les Hélices ; il forme un véritable collier, au centre duquel Tanimal est obligé de passer lorsqu*il veut sortir de sa coquille ou y rentrer. Sur le côté droit de ce collier, et non loin de la portion correspon- dant à l’angle de l’ouverture de la coquille, se trouve une ouverture destinée à donner accès à l’air dans la cavité respiratrice. Cette cavité, fort grande, située au-dessus du cou de l’animal, oc- cupe une partie du dernier tour de la coquille lorsque l’animal se développe et marche. Jus- qu’ici les anatomistes ont négligé d’étendre leurs recherches sur l’organisation des mollusques du genre Pupa ; cependant il eût été intéressant de savoir jusqu’à quel point cette organisation s’é- loigne ou se rapproche des types déjà connus. Il eût été très intéressant surtout de connaître l’aiTangement des diverses parties des organes de la génération. Il existe cependant dans toute l’Europe d’assez nombreuses espèces apparte- nant à ce genre; mais étant généralement fort petites , elles offraient à la dissection d’assez grandes difficultés pour repousser les anato- mistes , mais leur dissection deviendrait facile sur les grandes espèces des climats chauds, pai'- ticulièreraent de Cuba ou des Antilles. Dans un ouvrage de la plus grande utilité, M, Gray résume tout ce que contient d’impor- tant aujourd’hui la nomenclature conchyliolo- gique : il classe ses innombrables genres ; il met en relief ceux qu’il croit bon de conserver, et cite tous les autres en synonymie. Publié dans les Proceedwgsàe la Société zoologique de Londres, cet opuscule , résultant de. vastes recherches bi- bliographiques, devrait se trouver dans les mains de tous les conchyliologues zélés ; ils auraient en lui un sujet inépuisable de recherches. Ils ver- raient, du reste, jusqu’à quel point est nuisible à la science celte prodigieuse fécondité qui l’a dotée de cette superfétation blâmable de genres parfai- tement inutiles. Nous pourrions en donner, au sujet des Pupa y un exemple bien saisissant, car plus de trente genres ont été proposés aux dé- pens de celui-ci, et si l’on voulait en faire l’ap- plication , on serait arrêté par une impossibilité absolue , la plupart d’entre eux se trouvant en contradiction. Parmi tous ces genres, M. Gray en con- serve quatre seulement , sous les noms de Pupa y VertigOy Torquilla et Megaspira, Si l’on interroge les faits , et que l’on se demande pour- quoi ceux-là de préférence à d’autres , on serait, nous le croyons , assez embarrassé de répondre catégoriquement. M, Gray les a préférés proba- blement à cause de leur priorité , et pour former avec eux des genres plus naturels. Depuis que nous en avons donné l’exemple , les conchylio- logues n’ont plus hésité à ranger parmi les Bu- limes des coquilles que précédemment Lamarck et ses imitateurs comprenaient dans les Pupa ou les Clausiliesy uniquement parce qu’elles sont pourvues de dents ou de plis à l’intérieur de l’ou- verture. En complétant ainsi le genre Bulime, on arrivait à rendre beaucoup moins facile à saisir la limite de ce genre et des Pupa. Il devait tôt ou tard en résulter l’impossibilité de placer un certain nombre d’espèces plutôt dans un genre que dans l’autre , à moins de tracer arbi- trairement leurs caractères. Dans le genre Pupa , tel que M. Gray le cir- conscrit, cet auteur n’admet que des coquilles subcylindracées , telles que le Pupa mumia , le muscorum, Yumbillcatay etc. Nous trouvons éga- lement dans ce genre le Gibbus de Montfort , genre inutilement créé pour le Pupa Lyonetianay Lamarck. Le genre Gonidomus àe M. Swainson, non moins inutile que le précédent , a pour type le Pupa pagoda de Lesson. Il en est de même du Plicadomus du même auteur, établi pour le Pupa luteola Lamarck. Non content de ces genres, M. Swainson en proposa encore un sous le nom de Gonospiruy qui devra aller rejoindre tous les précédents, car il a été fondé pour le Pupa palanga. YeTurbo muscomm de Linné, Pupa muscorum de Draparnaud , espèce bien connue du genre Pupuy a été le sujet de cinq genres : Pu^ pilla de Leach , adopté par M. Beck; Jaminia de Risso; .^^/ea.de Jeffreys; Torquilla de Held, et Eruca de Swainson. Le Pupa dolium rentre dans le genre Eruca de Swainson, mais M. Held en fait un genre particulier sous le nom à!Or- cula. Le Pupa umbilicata rentre aussi dans les Eruca de Swainson , dans les Jaminia de Risso, et M. Gray y a vu autrefois le type d’un genre nouveau , auquel il donne le nom de Lauria, Au genre VertigOy adopté par M. Gray, dont nous avons dit déjà quelques mots, ce naturaliste rapporte une partie des Aléa de M. Jeffreys, ainsi qu’un genre particulier nommé hthmia GENRE MAILLOT. pour le Fertlgo Quant au genre Torqiiilla de Studer, il a été créé pour ceux des Pupa qui ont un grandnombre de dents ou de plis à l’intérieur. Ces coquilles, formant par elles-mêmes un groupe assez naturel , ont reçu néanmoins plusieurs au- tres noms. M. Held en fait un genre Granaria; c’est à elles aussi que , par une erreur incompré- hensible, Risso attribue le nom de Clausüia, Non content de son genre Granaria, M. Held propose encore de substituer un genre Chondnda , parce qu’en effet, le type de ce petit groupe, Pupa tridens , est compris par Cuvier dans son genre Chondrus, Lorsque M. Spix publia ses Coquilles du Brésil, il était peu au courant de la science conchjliologique , et sa Nomenclature, corrigée par Wagner , le témoigne suITisamment. Il a nommé Pupa clausilioides un véritable Pupa> M. Beck l’a faitrentrer dans son genre Cyclodon-- tina, aussi bien que les Pupa Draparnaldi, Sùwerhyana et ov^ularis. Une petite coquille de l’Amérique septentrionale est devenue pour M. Say le sujet d’un genre nouveau nommé Odostomia par ce naturaliste ; ainsi que toutes les précédentes, elle doit rentrer dans le genre Pupa, Une coquille des plus curieuses a été dé- couverte au Brésil par M. Spix pendant son voyage avec le prince Maximilien ; elle a été figu- rée sous le nom de Pupa elatior, et elle est au nombre de ces coquilles douteuses qui servent à montrer les relations intimes qui s’établissent entre des genres que l’on croit séparés par la na- ture. Par son ouverture , elle se rapproche des Pupa; par sa spire très longue et très allongée , elle tient à la fois du Bulime et du Clausilia, M. Lea en a fait un genre Megaspira , et quoique ce nom soit assez bien approprié, M. Beck a proposé de lui substituer celui de Pyrgelix, Cette coquille mériterait mieux q u’une autre peut-être de former un genre particulier; mais pour l’ad- mettre, il faudrait ajouter aux caractères de la coquille ceux de l’animal, et il serait nécessaire de rencontrer parmi ceux de ces derniers quel- ques uns assez importants pour mériter la créa- tion d’un genre. Dans cette revue rapide, nous n’avons pas cité tous les noms génériques inventés pour démem- brer le genre Pupa , qui lui-même n’est peut- être pas un genre suffisamment délimité pour être admis dans une méthode philosophique. Si l’on voulait faire usage de tous ces noms, et les T. n, 2® partie. 201 appliquer en toute rigueur, on constaterait ce phénomène assez singulier de la disparition totale du genre Pupa lui-même, que chacun des auteurs, en le démembrant, a cependant cherché à conserver. Mais , ainsi que nous le répétons, rien n’en resterait si l’on voulait adopter tous les genres qui ont été faits à ses dépens. On comprendra facilement que nous rejetions sans hésitation tous ces genres qui peuvent à peine représenter des groupes d’espèces, tels que l’on peut les établir en procédant à l’arran- gement méthodique d’un genre nombreux. Pour ceux des naturalistes qui ont pu étudier un grand nombre de ces coquilles , ils savent combien sont fugitifs les caractères dont on s’est servi pour tous ces genres artificiels, car c’est à peine si le genre Pupa lui-même est admissible dans une méthode naturelle. Déjà, nous venons de le faire remarquer, un assez grand nombre d’espèces peuvent aussi bien faire partie des Bulimes que des Pupa , et cela est si \Tai, que des conchyliologues très exercés ne sont point d’accord à leur sujet. M. Gray, et nous-même, conservons parmi les Pupa , en nous appuyant de l’opi- nion de Lamarck, de ces coquilles comprises parmi les Bulimes, par M. Pfeiffer et par M. Reeve. C’est qu’en effet, il n’y a point de carac- tères absolus entre les deux genres. Si l’on veut s’arrêter à la forme ordinairement cylindracée des Pupa , on trouve des Bulimes qui ont cette forme. Sans doute, chez les Pupa, l’ouverture est généralement très courte , obtuse en avant. Le côté droit et le côté gauche sont souvent pa- rallèles. Nous pourrions citer un fort grand nombre de Bulimes chez lesquels ces caractères se présentent d’une manière incontestable. Res- tent donc les plis ou les dents de l’ouverture , et nous savons déjà , par les Bulimus Pantngrue- linus, exesus , etc., que ces plis et ces dents ne sont ni moins compliqués ni moins nombreux dans un genre que dans l’autre. On est donc forcé de convenir, dans l’état actuel de l’obser- vation, que la limite des deux genres est ar- bitraire, et peut-êti'e sera-ce en interrogeant l’organisation profonde de l’animal des Pupa, que l’on parviendra à limiter le genre d’une manière plus naturelle. Dans l’état actuel des choses, un fait important ressort avec évidence : 26 202 PULMONES SANS OPERCULE. c’est qu’en réunissant toutes les espèces des deux genres que nous comparons, et en les rangeant dans l’ordre de leurs rapports les plus naturels, on voit s’établir un grand nombre de nuances insensibles entre les deux groupes; et si nous insistons sur ce sujet, c’est dans le but de démontrer d’une manière plus complète l’inutilité d’un si grand nombre de genres pro- posé dans un genre qui lui-même n’a rien de solide au point de vue philosophique de la mé- thode. Les coquilles rangées aujourd’hui dans le genre sont toutes d’un petit volume; c’est même à ce genre que se rapportent les plus pe- tites coquilles terrestres connues aujourd’hui à la surface du globe. Un très grand nombre de lieux nourrissent des Pupa ; les plus grandes espèces , comme à l’ordinaire, se ren- contrent dans les climats chauds. Vers le Nord, ils disparaissent à peu près en même temps que les Hélices et les autres mollusques terrestres. Ces animaux vivent, pour le plus grand nombre, dans les forêts, se cachent dans la mousse ou sous les feuilles mortes, et choi- sissent pour se montrer des temps humides et pluvieux. Il est cependant des espèces qui n’ont pas les mômes mœurs : on en voit d’attachées sur des rochers ou sur des plantes , exposées tout le jour à la plus vive ardeur d’un soleil tropical. C’est dans ces conditions, et surtout vers les bords de la mer , que vivent les grandes espèces de Pupa y d’après ce que nous a rapporté M. Mo- relet qui a été à même d’en faire l’observation directe. Le nombre des espèces connues est très con- sidérable : M. Pfeiffer, dans sa savante Mono^ graphie de la Jarnille des Hélices^ en inscrit cent cinquante-six. Ce nombre serait porté à près de deux cents, si l’on retirait des Bulimes celles des espèces flottantes en quelque sorte entre les deux geni'es. Au temps de Lamarck, une tren- taine d’espèces étaient inscrites dans les cata- logues; c’est donc dans l’espace d’une trentaine d’années que ce genre a acquis un accroissement aussi énorme. Férussac se proposait d’enjoindre une monographie complète à son ouvrage ; dans les limites qui nous sont imposées, nous avons dû nous borner à en figurer un petit nombre pour montrer les principales modifications que présente ce genre intéressant. I. MAILLOT BOSSU. Pupa Lyonetianaj Pallas. (PI. 162, f. 11-13.) P. testa profunde rimatay conipresso-triangu- lariy soltda^ suboblique rugoso-striala^ sub epi- dermide corneo-lutescente albo; spira conica^ obtusa; anfractibus septem planiusculis^ ultimo lalere compresso, medio a basi subangulalo ; apertura axi parallelaj vix declivi/ peristomate incrassato J reflexoy marginibus callo dentem unum mediocrem gerenie junctis. He/ix Lfonetiana , pA.tLAS , SpiciL zooL, t. 10, pl. 3, f. 7, 8. Id,, Dillavtn , Descr, cat,, t. 2, p. 959, n" 163. Id,, Férüssac , Prod»y n® 472. Id.^ WooD, /««/., pL 35, f. 161. Hélix dlstortus, Burrow, Elem^, pl. 23, f. 3. Trochus monstruosus Lyonelianus , Chemnitz , Conch,^ t. 5, p, 160 , f. 1513 , a, b, Trochus distortus , Gmeliiv, p. 3580 , n® 82. Bidimus Lyonelianus, Bruguière, Dict,, t. 1, p. 299 , n® 6. Trochus, ScHROETER, Einlcit,^ t. 1, p. 679, no 2. Pupa modiolinus, Bowdich, Elern, of conch,, pl, 6, f. 34. Maillot bossu, Blainville, Malac,, pl. 40, f. 4. Bulimus Lyonelianus^ Deshaves dans Lamarck, Ân, s. vert,, 2® édit., t. 8, p. 229, n° 18, Anton , Verzeich,, p. 41, n° 1501. Küster, 2e édit.. Martini et Chemnitz, BuL, p. 23, pl. 5, 5-7, a, Var. a, p. 73, pl. 10, f. 12. 13. Catlow, Conch, nont,, pl. 156, n® 209. Bulimus , Reeve, Conch, icon,, pl, 41, f. 257. Gibbus Lyonneti, Montfort, p. 303, n°76. SovvERBY , Conch, man,, p. 88, n® 284. Potiez etMiCHAUD, Gah dumuséede Douai, t. 1, p. 162, n® 8, pl. 16, f. 7, 8. Bulimus Lyonelianus , Jay , Cal,, 1839, p. 56. Gibbulina Lyonetiana , Beck , Ind,, p. 81, n® 2. Gibbus Lyonetianus , Pfeiffer , Monog, helic, via,, t. 2, p. 298, n® 1. Habite l’île de France. Coquille fort bizarre , sur laquelle les natura- GENRE MAILLOT. ao2 listes n*oiit pas été d’accord pour la placer dans le genre auquel elle appartient. Quelques per- sonnes l’ont rapprochée du Bulimus navicula^ avec lequel elle a, en effet, des rapports éloignés ; d’autres, et c’est le plus grand nombre, l’ont maintenue, avec Lainarck, parmi les Pupa^ Montfort, comme nous l’avons dit, a fait de cette coquille un genre particulier, sous le nom de Gibbus, M. Pfeiffer l’adopte ; nous pensons qu’elle peut rester, sans inconvénient, dans le genre Pupa au même titre que le Bulimus naviciila parmi les Bulimes. Description. Cette coquille est triangulaire; posée à plat, le triangle qu’elle dessine est presque équilatéral. Sa spire , assez allongée, est très obtuse au sommet. Elle est régulièrement conique ; les tours dont elle se compose sont au nombre de sept : ils sont aplatis, conjoints. Ils se réunissent par une suture superficielle, irré- gulièrement crénelée. Le dernier tour est très court; il offre une difformité des plus remar- quables : il se prolonge à gauche en une grosse gibbosité qui le rend transversalement ovalaire lorsqu’on le regarde par la base. Avant de se terminer, le dernier tour, au lieu de rester au niveau de la circonférence, remonte jusqu’au milieu de la hauteur de l’avant-dernier; c’est là qu’est fixée l’extrémité supérieure du péristome. Une fente ombilicale, longue et étroite, trans- verse et profonde , occupe le centre du dernier tour; quelquefois elle est complètement fermée ; le plus ordinairement elle laisse ouverte une étroite perforation ombilicale. L’ouverture est petite; elle est perpendiculaire à Taxe longitu- dinal, mais très inclinée de gauche adroite. Elle est ovale-oblongue, tronquée à la base, son bord droit et son bord gauche sont égaux, parfaite- ment parallèles : ils se réunissent en avant au moyen d’un arc de cercle de petit diamètre. Toute l’ouverture est d’un beau blanc. Le pé- ristome est épais, largement évasé en dehors; un bord gauche très court, subcalleux, s’étend d une extrémité a l’autre du péristome. Sous un épiderme caduc d’un jaune verdâtre, cette co- quille est toute blanche. Sa surface est couverte jusqu au derniertour de plis fins, peu réguliers, qui disparaissent sur le commencement du der- nier tour, se montrent de nouveau sur la gibbo- sité, et ils sont remplacés sur le reste du dernier tour par des méplats irréguliers , semblables à l’impression du marteau sur une plaque métal- lique. Cette coquille, des plus singulières, a 30 mil- limètres de longueur et autant de diamètre transversal à la base. IL MAILLOT PAGODE. Pupa pagodüj Lesson, (PI. 150, f. 9, 10.) P. testa profunde rîmatay irregularüer glo- boso~ovata^ oblique conferlim sulcataySubepider- mide flavescente vel fusco-cornea alba; spira conicaj magis minusve elongatay obiusa; an- fractibus seplem , superioribus convexiusculis ^ penultimo inflatOj ultimo angustato lon- gitudinis subœquante; plica columellari profunda obsoleta; apertura obliqua j ovali subtetragona; perîstomate subincrassato^ breviter reflexo; mar~ ginibus callo unidentato junctisj dextro superne sinuatOy utroque medio introrsum prominente. Hélix pagoda {Cochlodonia) , FénüssAc , Prod., n° 470. Hélix concamerata , Wood, Suppl, , p. 40, pl. 7, f. 21. Hélix concamerata^ Jay, Catal,^ 1839, p, 44- Pupa idolum , Menke , Syn,^ 2® édit., p. 34. Pupa pagoda y Lesson, Voj, cat,y t. 2, p. 326, pL 8, f. 6. Jd,y SowERBY, Généra qf shellsy Pupa, f. 1. LL y Reeve, Conch, syst,, t. 2, p. 170, f. 1. Id,y SowERBY, Conch, mon, y f. 519. Id,y KrsTER,p. 68, pl, 9, f. 4, 5. Pupa pagodus édit. Deshayes, An, s, vert, y t, 8, p. 185, n® 37. Pupa pagodusy Catlow, p. 143, no 99. Gibbulina pagoda y Beck, Ind,, p. 81, n® 3. Gonidornus pagodus , Swainson, Malac,, p. 166, f. 21. Pupa pagoda , Peeiffer , Monog, helic, viv, , t. 2, p. 230, n® 48. Streptaxis pagodiis? Gray. Habite l’île de France (Férussac), et File Maurice (Lesson). Plusieurs personnes placent cette coquille 9o4 pulmones sans opercule. parmi les Bulimes ; il est évident cependant qu’elle appartient aux Piipa , et qu’elle se rap- proche un peu des Bulimus adustus et hrachyodon ; mais son ouverture est presque perpendiculaire, et ses bords presque parallèles la rangent plus naturellement parmi les Papa, Description. Cette coquille est ovale-subglo- buleuse, mince et renflée, à spire courte, co- noïde et très obtuse au sommet ; on y compte sept tours étroits , convexes. Leur accroissement est lent; l’avant-demier est en proportion plus large que les précédents. Il est également plus convexe : la suture est linéaire, déprimée et simple. Le dernier tour est court, très convexe à la base, obliquement déprimée de ce côté de droite à gauche et d’avant en arrière. Il est percé à la base d’une fente ombilicale profonde, au fond de laquelle se trouve une perforation om- bilicale. Longtemps avant de se terminer, ce dernier tour s’incline obliquement au-dessous de la circonférence , et c’est à cela que l’avant- dernier tour doit sa largeur. L’ouverture est assez grande, oblique, demi-ovalaire, d’un blanc bleuâtre à l’intérieur. Son péristome est d’un blanc très pur ; il est épais , un peu évasé , et renversé en dehors. Son épaisseur est à peu près la môme dans tout son trajet ; cependant le côté columcllaire est un peu plus large : de ce côté il tombe perpendiculairement sur l’axe de la co- quille. Les deux principales parties du bord sont presque égales et parfaitement parallèles. Un bord gauche , assez épais dans les vieux indivi- dus, s’étale sur ravant-dernier tour, et il pré- sente toujours, chez les vieux individus, une saillie dentiforme , obtuse et fort courte. La sur- face extérieure offre divers accidents. Les trois ou quatre premiers tours sont très régulièrement striés ou plissés; bientôt ces stries sont comme brisées par des méplats irréguliers: elles dispa- raissent ensuite, et elles sont presque toujours remplacées sur le dernier tour par des méplats irréguliers, La coloration est peu variable ; elle consiste, sur un fond d’un fauve brunâtre, tirant quelquefois au jaune ou au verdâtre , en linéoles longitudinales très obliques, étroites, irréguliè- rement distribuées, et d’un beau brun noi- râtre. Cette coquille a 32 millimètres de longueur et 2â de diamètre. III. MAILLOT ODONTOSTOME. Pupa odontostoma, Gray. (PI. 163, f. 2.) P. testa rimato-perforata J oblongo-turrita^ tenuiy nitidiusculaj rufa^ oblique confertissime gramdato-striataj anfractibus sex ad septem planiiisculisj rapide accrescentibus^ ultimo 2/5 longitudinis subæquante, basi bicarinato^ exlus scrobiculatOy antice breviter deorsum protracto^ sohdo ; apertura angusta^ oblongaj dentibus la- melliformibus utrinque coarctata; dent ibus tribus in margine dextro^unoin margine superoj tribus in columellarij uno obsoJetiore adbasim;pe~ ristomate expansoy reflexo^ rubro. Bulimus odontostoma^ Sowerby, Zool. t. 1 , p. 59, pl. 5, f. 3. Hélix odontostoma^ Wood, SuppL, pl. 7, f. 28. Pupa odontostoma, Gray, j4nn,qfPkiL,Tiew ser , t. 9, p, A13. Pupa erythrostoma, Menke, Syn.^ 2* édit,, p. 132, Clausilia Gargantua ^ Lamarck, édit. Deshayes , An. s. 'vert.^ t. 8, p. 214. Odontostomus Garoantula ^ Beck , Ind,, p, 54, n** 1. Macrodontes Sowerhjiy Swainson, Malac.,p. 334. Macrodontes Gargantua ^ Pfeiffer, Sjmb.y t. 2, p. 136. Macrodontes gargantua, Küster, BuL^ pl. 16, f. 1-3. Bulimus odontostoma , Pfeiffer , Monog, helic. 'viu.^ t. 2, p. 82 , n® 210. Bulimus odontostoma, Catlow, Conch, nom,^ p. 158, n® 255. Bulimus odontostoma, Reeve, Conch. icon, , pl. 38, f. 228. Habite le Brésil. Cette coquille a été presque constamment rapportée au genre Clausilie par ceux des con- chyliologues qui ont eu occasion de la mention- ner; elle peut aussi bien se ranger parmi les Pupa , car elle est plus épaisse que les autres Clausilies , et beaucoup moins grêle. Il est vrai qu’elle n’a pas celte forme cylindracée particu- lière au plus grand nombre des Pupa : il est évident par là qu’elle est une de ces coquilles GENRE MAILLOT. 2o5 ambiguës qu’il est difficile de classer avec pré- cision. Il faut bien qu’il en soit ainsi, car un certain nombre de zoologistes l’admettent ac- tuellement parmi les Bulimes. L’espèce est re- présentée par deux figures fort différentes qui paraissent constituer des types bien distincts. La figure 2, en effet, n’estpoint suffisamment exacte : les dents de l’ouverture paraissent ramenées sur le même plan , et leur forme n’est point accusée aussi nettement que l’aui'ait fait un dessinateur habile. Au lieu de stries fines et obliques, la surface présente de gros plis longitudinaux, per- pendiculaires, autre imperfection que nous at- tribuons à un dessinateur peu exercé. La figure 1 est beaucoup meilleure, et représente l’espèce avec toute la fidélité désirable. Description. Cette coquille est allongée, sub- turriculée, un peu fusiforme, atténuée à ses extrémités; sa spire, conique etpointue, compte six à sept tours très peu convexes, fort larges, et dont l’accroissement est très rapide. Leur su- ture est simple et superficielle. Le dernier tour est oblong, rétréci en avant ; il se termine de ce côté par un plan obliquement incliné et nette- ment circonscrit par deux carènes saillantes: l’une, intérieure, courte, circonscrit une fente ombilicale assez large ; l’autre , beaucoup plus allongée, limite la base de la coquille. L’ouverture ne s’appuie pas sur l’avant-dernier tour; elle en est détachée; elle se prolonge en avant à la manière de celles des Clausilies et des Cylindrelles : elle est inclinée un peu obliquement sur l’axe lon- gitudinal. Son péristome , peu épais, est large- ment renversé en dehors; il est d’une belle nuance rouge pourpré : il est complet et à bords continus. Déformé ovalaire , l’ouverture a deux grands côtés qui sont presque parallèles. Sur le bord interne s’élèvent sept dents , dont la pre- mière , placée à la base de la columelle, est fort épaisse, bifurquée; son sommet est ordinaire- ment blanc. Il y en a trois sur le côté droit : la médiane est la plus proéminente. Enfin il y en a une assez petite fort étroite sur le milieu du bord antérieur et une autre, courte et conique, par- tage inégalement la longueur du bord gauche. La surface extérieure est couverte d’un nombre considérable de très fines stries obliques et lon- gitudinales , régulières, très serrées , et très fine- ment crénelées parle passage d’un grand nombre de stries transverses très fines, qui les découpent en granulations. Au-dessous du bord droit et du côté externe , on remarque trois cicatrices en- foncées , inégales ; elles correspondent à la base des dents de l’intérieur de l’ouverture. Des dé- pressions analogues se montrent également sur le côté gauche. La coloration de cette coquille paraît peu variable; tous les individus que nous avons vus sont d’un brun fauve et rougeâtre : ils sont revêtus d’un épiderme assez épais ; lorsqu’il est enlevé, le test est rougeâtre. Cette coquille intéressante a 38 millimètres de longueur et 12 de diamètre. IV. MAILLOT CHRYSALIDE. Pupa chrysalîsj Férüssac. (PI. 153, f. 1, 2, 7.— PI. 156, r. 7, 8.) P. testa elongata^ turrîta^ cylindrica^ apice ohtusüj longitiidinaliterplicataj grisea^ lineis fus- cis angulatis ornata; apertura ovato-rotunda y intus fulvuj marginata, unidentata. Var. a, Deshayes. Testa tenuiore, plicis Ion- gitiidinaUhiis destituta, Deshayes dansLAMARCx, An. s, vert., 2e édit., t. 8, p. 181 , n<* 29. Anton, Ferzeich,^ p. 47, n® 1724. Rester, 2® édit.. Martini et Chemnitz, Pupa, p, 6, pl. 1, f. 7, 8. Catlow, Conch. nom., p, 140, n° 23. PoTiEz et Michaed, Moll, du musée de Douai, p. 163, n® 10, pl. 16, f. 9, 10. Beck , ImL, p. 82 , n® 13. D’Orbigny, Moll. Cuba, t. 1 , p. 179, pl. 12, f. 1-5. Lister, Conch., pl, 588, f, 48. Pfeiffer, Monog. helic. vio., t. 2, p. 314, n° 36. Habite Cuba, la Guadeloupe et la Marti- nique. Description. Celui-ci peut être considéré comme l’un des meilleurs types du genre Pupa. D’une abondance remarquable dans tous les lieux qu’il habite, il est devenu ti'ès commun dans toutes les collections. Il est allongé, cylin- dracé; sa spire, longue et subturriculée, com- mence par un cône médiocrement obtus au sommet. On compte onze à douze tours à la 2o6 PULMONES SANS OPERCULE. spire; ils sont très étroits, àpeine convexes : leur accroissement est très lent. Leur suture est simple et superficielle. Le dernier est très court, subglobuleux; sa hauteur est un peu moins du tiers de la longueur totale. Convexe à la base, obtus en avant, il est percé d’une fente ombili- cale étroite et peu profonde. L’ouverture est pe- tite, d’un brun fauve pâle en dedans. Cette cou- leur, en s’affaiblissant, gagne le péristome. L’ouverture est perpendiculaire , elle est petite; le bord droit et le bord gauche sont presque égaux : ils sont parallèles. Chez les vieux indivi- dus, le péristome s’épaissit considérablement, se renverse en- dehors, et il devient continu comme celui d’un cyclostome , le bord gauche devenant épais et calleux comme le reste. Sur le milieu de ce bord gauche et en dedans de l’ou- verture , s’élève un petit pli dentiforme , court et obtus. La surface extérieure porte sur les pre- miers tours des plis très fins et très réguliers qui bientôt se transforment en grosses côtes longi- tudinales, un peu arquées vers leur sommet. Elles sont au nombre de quatorze ou quinze sur chaque tour, placées à distances égales; elles se correspondent assez souvent d’une extrémité à l’autre de la coquille. Sur un fond d’un blanc grisâtre opaque, cette coquille est ornée d’un grand nombre de linéoles irrégulièrement den- telées de chaque côté, d’un brun corné assez foncé. On trouve mêlés avec cette coquille des individus qui offrent les mêmes caractères de forme et de colot'ation ; seulement ils sont en- tièrement lisses : les côtes longitudinales en ont complètement disparu. Cette coquille lisse a beaucoup de rapports avec le Pupa maritima de M. Kuster. D’après M. Morelet , il constitue une simple variété du Pupa chry salis. Cette coquille a 35 millimètres de longueur et 13 de diamètre. V. MAILLOT GRISATRE. Pupa uva, Lamarck. (PI. 153, f. 9-14.) P, testa cylindracea^ obtusa^ cinerea; suleis aixfractiium longiiudinalibus rectis creberrimis; labro margine reflexo^ basi miplicato, Turbo iwa, Limt ^ Syst, nat,, p, 1238, 10® édit., p. 765, n® 553. Gmelin, p. 3604, n® 68. Hélix f asus, Muller, Ferm,, p. 108, n® 308. Ttibo fusus , Gmelin , p. 3610, n° 90. Petiver, Gaz.^ pl. 27, f. 2. Gualtieri , Test,, pl, 58, f, D. Sera, Mus,, t. 3, pl, 55 , f. 21. Superne in an- guîo dextro Jigurœ 7, Knorr, Vergn,, t. 6, pl. 25, f. 4- Born, Mus,, p. 340, vign., f. E. Favanne, Conch,, pl. 65, f. B 11, BuUmus uva, Bruguière, Dict,, n® 88. Hélix uua , Fèrussac , Prod,, n®458. Turbo iwa, Schroeter, EinL, t. 2, p. 41. Pupa uva, Wagner, Suppl, à Chemnitz, p, 173, pl. 235, f. 4122, 4123. Turbo uva , Dillwyn , Cat, , t. 2 , p. 861, n® 102. De Roissy , Buffon, Moll.,X. 5, p, 361, n^ 1. Pupa uva, Deshayes dans Lamarck, An, s, vert,, 2® édit., t. 8, p. 169, n® 2. Anton, Verzeick,, p, 47, n® 1722. Pupa uva, Kuster, 2® édit., Martini et Chemnitz, Pupa , p. 4,pl. 1, L 1, 4. Catlow, Conch, nom,, p, 145, n®147. SovvERBY, Conch, man,, f. 291. PoTiEZ et Michaud , Gai, du musée de Douai, t. 1, p. 168, n® 23. Turbo uva, Wood, pl. 31, f. 110. Pupa uva , Beck , Ind,, p. 82, n® 8, Pfeiffer, Monog, helic, viv,, t. 2, p. 317, n" 42. Habite la Guadeloupe. Parmi les espèces de la Guadeloupe , celle-ci est la plus anciennement connue ; elle a été figu- rée par Petiver; Linné l’a inscrite parmi ses Turbo dans la dixième édition du Systema na- turœ. Depuis cette époque, elle a été mentionnée par un grand nombre de conchyhologues. La- marck , le premiex’, l’a introduite dans le genre Pupa, où elle devra demeurer par la nature même de ses caractères. Description. Cette coquille se reconnaît faci- lement parmi ses congénères; elle est ovale- cylindracée. Son plus grand diamètre n’est point à la base du dernier tour, il est vers le tiers pos- térieur de la longueur de la spire , disposition qui donne à cette coquille une forme peu ordi- naire dans son genre : elle se rencontre plus fréquemment parmi les Cylindrelles. La spire est allongée , composée de dix ou onze tours très GENRE MAILLOT. ' 207 étroits et presque égaux, tant leur accroisse- ment est lent; ils sont réunis par une suture su- perficielle, et rendue légèrement onduleuse par la manière dont les côtes extérieures y aboutis- sent. Le sommet est très obtus; il est formé par un cône court, dont la section longitudinale se- rait circonscrite par une courbure parabolique. Le dernier tour est très court : il est du quart de la longueur totale. Avant de se terminer, au lieu de descendre au-dessous de la circonférence, comme cela a lieu dans un grand nombre de Bulimes et d’Hélices, il remonte, au contraire , jusqu’au milieu de la largeur de Tavant-dernier tour, La base est très convexe, et percée au centre d’une fente ombilicale assez profonde. L’ouverture est petite : son étendue ne répond pas à la grandeur de la coquille. Elle est d’un t'auve pâle en dedans. Elle est presque circulaire, perpendiculaire, et tout à fait au niveau de la surface ventrale de la coquille. Son péristome est épais , arrondi , faiblement renversé en de- hors. Un bord gauche, étroit, épais et calleux, complète l’ouverture en comblant l’intervalle que laissent entre eux les deux parties princi- pales du bord. Assez fréquemment, s’élève sur le milieu du bord gauche un pli profond qui forme la base de la columelle. Chez d’autres in- dividus, on remarque vers l’entrée de l’ouver- ture un autre pli dentiforme ; il divise en deux parties inégales la callosité du bord gauche. Toute la surface de cette coquille présente de nombreuses côtes longitudinales, épaisses, écar- tées, assez régulières, se succédant assez fré- quemment d’un tour à l’autre , dans toute la longueurde la coquille. Ces côtes sont au nombre de dix-huit ou dix-neuf. Les plus grands individus de cette espèce ont 25 millimètres de longueur, et leur plus grand diamètre est de 11 millimètres. Férussac rapportait au Piipa uua, à titre de variété, une coquille plus grande, plus ventrue, dont les côtes sont plus étroites et plus écartées et qui portent constamment dans l’ouverture une dent assez saillante. M. Pfeiffer a très bien com- pris que cette coquille ne pouvait rester comme variété du Papa upa ; aussi il la rapporte au Pupa glans de M. Kuster. Cependant, si nous mettons en regard la figure donnée par ce naturaliste et celle de Férussac, nous y remarquons une dif- férence si considérable, que nous avons de la peine à admettre l’opinion de JL Pfeiffer, et nous préférons faire de cette coquille une espèce distincte sous le nom de Pupa tumidula, Vl. MAILLOT GONFLÉ. Pupa tumidula J Deshayes. (PI. 153, f. 8.) P. testa ovato-acuminataj inflataj brevi^grisea^ apice obtusUy longitudinaliter pKcato-costata; spira apice conica; anfractibus decem angustiSy ultimo basi convexo ^ profunde rimato^ ad aper- turam ascendente; apertura subcirculari^ intus rufescente ; peristomate incrassato^reflexo^ mar- ginibus eontinuis; columellabasiunipUcatajmar- gine sinistro uuideutato. Habite Cuba. Description. Cette coquille se distingue par- faitement du Pupa uua avec lequel Férussac l’avait confondue. Elle est ovale-cylindracée ; sa spire, plus pointue que dans la plupart des au- tres espèces de la même section , forme un cône court, à base large. Les tours suivants sont cy- lindracés; ils sont étroits, et leur accroissement est plus rapide que dans le Pupa upa : ils sont au nombre de dix. Leur suture, superficielle, est simple, et cependant forme une légère sail- lie , décrivant une rampe étroite jusque près du sommet. Le dernier tour est court, à peu près aussi long que large : sa hauteur égale le tiers de la longueurtotale. 11 est percé à la base d’une fente omlnlicale étroite et peu profonde. Avant de se terminer, il remonte doucement jusqu’au milieu de la hauteur de l’avant-dernier tour. L’ouverture est petite , obronde , circonscrite par un bord très épais , faiblement renversé en de- hors. Le bord gauche est épais et calleux, et com- plète l’ouverture comme celle des Cyclostomes. La columelle est courte et épaisse; elle porte à la base un pli oblique, presque transverse, et le bord gauche est partagé en deux parties presque égales par une dent obtuse et intrante. La surface de cette coquille est chargée de pe- tites côtes longitudinales écartées en forme de plis, beaucoup moins larges et moins épaisses que dans le Pupa uua» Sur le dernier tour, elles convergent vers le centre en diminuant encore 2o8 PULMONES sans OPERCULE. d*épaisseur. Toute cette coquille est d*une cou- leur uniforme d’un blanc grisâtre. Elle est longue de 30 millimètres, elle en a 14 de diamètre. VII. MAILLOT MOMIE. Pupa mumia^ Bruguière. (PI. 153, f. 4-6.) P, testa breviter et profunde rimata, cylin- drica^ solida^ costis validis, remotisy œqxiidis- tantibus miinila^ albida, apice attenuata, acu- tiusculaj anfractibus 10 - 12 subplanulatis^ lente accrescentibus ^ uUimo aiUice subadscendente ^ basijuxta rimam compressa^ subexcavato ; plica columellari profunda^ magis niinusve distincta^ demi for mi ; aperlura obliqua subovali^ intus fulva; peristomate subincrassatOy laie expanso ; dente parietis aperturalis profundoj distincto, BuUmus mnmia , BnuiîuitRE, in EncycL méth.^ t. 1, p. 348 , n® 87. Pupa murnia, Lamarck, p. 105 , n® 1, édit. Des- iiAYES, p. 168, n® 1. /rf., Crouch, p. 28, pl. 15, f. 2. Beck , /W., p. 82, n° 11. Id,y PoTiEz et Michaud, GaL du musée de Douai, t. 1, p.l69, pl. 17, fig. 1, 2? LL y Kusteu, dans Martim et Chemnitz, 2® édit., p. 4,pl. 1, f. 1, 2. Pupa mumia, Deshayes, EncycL méth,, t. 2, p. 401. Pupa striata , Schumacker, Essai, p. 230. Pupa sidcatUy Sowerby , Généra of shells, p. 41, Pupa , f. 4. Pupa sulcata, Reeve , Conch, syst», t. 2, pl. 170, f. 4. Hélix mumia [Cochlodonta), Férussac, Prod,, n° 459. Hélix chrysalis, var., Férussac {olim), Turbo mumia , Dïllwyn , Descr, cat,, t. 2, p. 861, n® 109. Turbo mumia, Wood, Ind,, pl, 32, f. 111. Martini, t. 4, pl. 153, f. 1439 {monstrosap), a , b t Lister, pl. 588, f. 48. 49? De Roissy , Bufjfbn, MolL, t. 5, p. 360, n® 2. Bowdich, Elem. oj conch,, pl. 6, f. 37. Blainville , Malac,, pl. 38, f. 5. Reeve, Conch, syst,, p. 170, f. 2, Anton , Verzeich, , p. 47, n® 1723. Catlow , Conch, nom,, p. 142, n® 86. Pfeiffer, Monog, helic, vio,, t. 2, p. 321, n° 60. Habite Cuba, les Indes occidentales. Description. Cette coquille a des rapports avec le Pupa uva; mais elle en a davantage avec le Pupa chry^salis : elle en a à peu près la forme et la taille, mais non la coloration. Elle est al- longée, cylindracée; sa spire est assez aiguë au sommet. Elle est formée de dix à douze tours étroits, dont l’accroissement est lent, moins ce- pendant que dans les deux espèces précédentes. Leur suture est superficielle, légèrement ondu- leuse : le dernier tour est très court, à peu près aussi large que haut. Avant de se terminer, il remonte un peu sur l’avant-dernier tour. Il est très convexe à la base, et il présente de ce côté une dépression au pourtour de l’ombilic. 11 se teimine par une ouverture ovale-oblique, cir- conscrite par un péristome fort épais, évasé en dehors , quelquefois disjoint, le plus souvent réuni par un bord gauche , épais et calleux , qui lui donne la forme de l’ouverture des Cyclosto- mes. Cette ouverture est fauve à l’intérieur. Le pé- ristome est d’un blanc jaunâtre très pâle. On re- marque deux dents presque égales à l’intérieur de l’ouverture : l’une, columellaire, et peu obli- que : elle est près de la base; l’autre s’appuie sur le milieu de l’avant-demicr tour : elle est éloignée du bord; elle est à égale distance de la première et de l’extrémité supérieure du pé- ristome. Les deux premiers tours de cette co- quille sont lisses ; le troisième est chargé de plis très fins et fort réguliers; le quatrième et souvent une partie du cinquième montrent ordinaire- ment des stries d’accroissement régulières et médiocrement saillantes, auxquelles succèdent sur les derniers tours de petites côtes longitudi- nales, étroites et écartées, un peu obliques, au nombre de 19 à 22 sur chaque tour. Au lieu de diminuer d’épaisseur vers la base du dernier tour, ces côtes deviennent, au contraire, plus proéminentes, et elles viennent pour ainsi dire s’accumuler sur le bord de l’ombilic , en arrière du péristome. Cette coquille est d’une couleur uniforme, d’un gris très pâle, quelquefois elle est d’un blanc jaunâtre. Elle a 35 millimètres de longueur et 10 à 11 millimètres de diamètre. genre maillot. YllI. MAILLOT STRIATELLE. Pnpa striatellaj Férüssac. (PI. lo6, f. 11-13.) P. testa profimde rimata^ oblongo-ovata^ solida^ candida^ strigis sparsis longitiidinalibus fuscisj interruptis^ ornataj confertim costata; costis fiUformtbus^ rectis; spira apice obtuse co- nicaj lœvigataypalUde cornea; anfractibus novem ad decem planiuscuHs^ angustis^ ultimo anlice ascendentej basi vix compressa ; apertura semi- ovali, intus alba vel fulvida^ dentibus duobus pro- fundisj altero in pariete aperturali^ altero ad columellam^ coarctata; peristomate incrassatOj brevissime reflexo^ marginibus callo junctis^ co- lumellari patente. Hélix striatella , FiflUSSAC , Mus. ? Papa striatella, Guérin, Icon. molL. p. 16, pl. 6, f. 12. Pupa striatella, Deshayes, EncycL méth,, t. 2, p. 404, n° 9, Pupa striatella, Lamarck, An. s. vert., édit. Deshayes, p. 182, n** 30. Pupa striatella, Gray, in Griffith, anim, Kingd,, t. 27, f. 3. Pupa striatella. Rester, p. 91, pl. 10, f. 14, 15;pl. 11, f. 13 à 15. Pupa variegata, Ziegler? (Becr, ïnd., p. 82). Catlow, Conch. nom., p. 144, 135. PoTiEZ et Michaud , GaL du musée de Douai, p. 174, 36. Pfeiffer , Monog. helic. vio., t. 2 , p, 323 , 56. Habite les Antilles, Haïti, Porto-Rico, etc. Le Pupa striatella de Férüssac est une jolie coquille , voisine des précédentes par sa forme générale. Cependant elle est de moindre taille , et ses côtes sont beaucoup plus nombreuses. Description. Cette coquille est ovale-subcy- lindracée; sa spire, obtuse au sommet, s’élargit d’abord rapidement en un cône court; les der- niers tours sont presque égaux en diamètre. Leur accroissement est plus rapide, et, un peu avant de se terminer, le dernier remonte un peu sur l’avant-dernier tour. La suture est simple et superficielle; le dernier tour est très court, aussi haut que large , très convexe à la base : il T. Il, Q® partie. Q09 est percé de ce côté d’une fente ombilicale pro- fonde. L’ouverture est petite , ovale-obronde , quelquefois un peu surbaissée, le plus ordinai- rement un peu plus haute que large. Elle est d’un brun pâle à l’intérieur; son péristome est blanc, presque perpendiculaire, assez épais, subcylindracé. Le bord gauche est presque trans- verse : il devient li'ès épais et calleux avec l’âge. La columelle, très courte, porte un pli obsolète vers le milieu de sa hauteur. Plus bas s’élève une dent intérieure, s’appuyant sur l’avant-dernier tour, et se prolongeant assez loin dans l’inté- rieur de la coquille, La surface des deux pre- miers tours est absolument lisse; les suivants se chargent d’un grand nombre de côtes longitu- dinales un peu obliques , étx'oites et serrées. La coloration est peu variable : sur un fond d’un blanc de lait, quelquefois lavé de jaunâtre, se dessinent un assez grand nombre de fascies étroites, longitudinales, d’un brun corné assez foncé ; les fascies sont quelquefois interrompues, et elles laissent dans leur intervalle des linéoles ou des ponctuations de la même couleur. Cette coquille a 20 millimètres de longueur et 9 de diamètre. IX. MAILLOT CYCLOSTOME. Pupa cyclostomay Kuster. (Pl. 156, f. 11-13.) P. testa profunde rimatay ovato-cylindricaj apice conica^ acutiuscula^ tenuiuscula^ costulis confertisy filiforniibus^ rectis munita^ albidüj pal- lide fulvo variegata/ anfractibus decem vix con- vexiusculisj ultimo 2/5 longitudinis subœquantej antice ascendente/ plica columellari profunda, obsoleta; apertura subrotundatay dente mediocri (interdum parvulo) parietis aperturalis coarc- tata; peristomate expamo, reflexo^ incrassato^ marginibus callo continua junctis. Pupa cyclostoma, Kuster dans Chemnitz, 2® édit. , Pupa, p. 6, pl. 1, f. 5, 6. Habite l’île de Cuba. Description. Cette espèce a les plus grands rapports avec le Pupa striatella de Férüssac. Elle lui ressemble, non seulement par la forme gé- nérale , mais encore par le nombre et la finesse 27 210 PULMONÉS SANS OPERCULE. des côtes dont elle est ornée. Oblongue, ovale, cylindracée , elle est obtuse en avant, et sa spire, terminée en cône court, est elle-même peu pointue. Elle est formée de dix ou dix tours et demi à peine convexes : ils sont très étroits, s’ac- croissent très lentement. Leur suture est simple et superficielle. Le dernier tour est court, aussi haut que large; très peu avant de se terminer, il remonte sur Favant-dernier tour. 11 est con- vexe à la base , et il montre de ce côté une petite fente ombilicale, étroite et peu profonde. L’ou- verture est petite, ovale-obronde, jaunâtre en dedans; son péristome est de la même couleur. Ce péristome est épais, cylindracé, peu renversé en dehors ; il devient quelquefois calleux avec Fâge , surtout vers Fangle interne. Le bord gauche est court; il devient quelquefois calleux, et complète l’ouverture en la rendant circulaire. Ainsi que dans la plupart des autres Pupa de la même section, on trouve deux dents à l’intérieur de l’ouverture :Fune, columellaire, peu proé- minente; l’autre, inférieure, est située vers le fond de l’ouverture, s’enfonce fort loin dans l’intérieur , et n’est pas encore terminée lorsque Fœil ne peut plus la suivre. La surface extérieure est chargée d’un très grand nombre de côtes fines, rapprochées, régulières, et légèrement obliques. La coloration est peu variable. Sur un fond d’un brun jaunâtre ou grisâtre , se mon- trent, en petit nombre, quelques flammules très pâles de jaune fauve; d’autres fois les côtes sont blanchâtres et ressortent agréablement sur leurs interstices qui sont d’un brun corné peu foncé. Cette coquille a 24 millimètres de longueur et 10 de diamètre. X. MAILLOT GLAND. Pupa glansj Küstek. (PI. 156, f. 9, 10.) P, testa rimata^ ovato-acuminata^i'oseo-albay fortiter costala^ coslis confertisj albis ; anfracii- bus decem convexiusculis ^ anguslis^ ultimo (m- terdum) fusco subfasciato ; apertura semiovata ^ intus nitiduj pallide flava; perislomate recurvo^ pariete aperturali uniplicato. Pupa glans , Kuster dans Chemnitz, 2® édit., Pupa , p. 74, pl. 11, f. 1, 2. Pfeiffer, Monog. helic, viu, , t. 2, p. 316, n“ 41. Habite? Nous conservons des doutes sur l’identité de notre coquille avec celle nommée Pupa glans par M. Küster; nos doutes se sont surtout aug- mentés lorsque nous avons vu M. Pfeiffer attri- buer au Pupa glans une coquille confondue par Férussac parmi les variétés du Pupa et pour laquelle nous avons proposé le Pupa tumidula* Pour nous, et en nous appuyant de la figure et de la description de M. Küster, le Pupa glans est très voisin du Cyclosioma ; seulement il est plus court et plus large en proportion. Description. Cette coquille, en effet, est ovale, subcylindracée ; sa spire, courte, peu obtuse , se termine en un cône court. Elle compte dix tours étroits, à peine convexes , dont l’ac- croissement est très lent; cependant l’avant-der- nier tour est en proportion plus large que celui qui pi’écède. Leur suture est simple et superfi- cielle. Le dernier tour est très court; il est plus large que haut : sa longueur égale le tiers de la hauteur totale. Avant de se terminer, il remonte un peu sur l’avant-dernier tour. L’ouverture est petite , perpendiculaire , fauve à l’intérieur; son péristome, cylindracé, assez épais, médiocre- ment renversé en dehors , est d’un fauve très pâle. Derrière le bord columellaire , il existe une fente ombilicale étroite, au fond de laquelle on trouve une très petite perforation ombilicale. Le bord gauche est plus large que dans la plupart des autres espèces; il s’épaissit avec Fâge, et complète l’ouverture. Deux dents inégales se montrent à l’intérieur de l’ouverture : Fune, co- lumellaire , courte et obsolète; l’autre, plus proéminente, s’appuie sur l’avant-dernier tour, se continue à l’intérieur sans qu’on puisse aper- cevoir son extrémité interne. La coloration de cette coquille est d’un brun rougeâtre , quelque- fois rosâtre, sur lequel se détachent en blanc un grand nombre de petites côtes longitudinales, serrées, régulières, un peu arquées dans leur longueur. Cette coquille a 22 millimètres de longueur et 10 de diamètre. 21 1 GENRE MAILLOT. XL MAILLOT RUBICOND. Ptipa alvearia^ Dillwyn. (PI. 156, f. 3, 4.) . P. testa rimata^ subcylindrica j apice aite- nuata^ obtusiuscula^ purpurascenti-nigro et albo irregulariter strigata^ valide costata; costispla- niusciiHs^ subremolis aZ6tsy anfractibus decem vix convexiusculis J uUimo 1/3 longüudinis sw6- œquatite ; plica columellari obsoleta; apertura semi-ovaliy intus nitidaj saturate livido rnfuj dente parvulo intrante parietis aperluralis coarc- tata; peristomate subincrassato^ alboy breviter expanso ; marginibus caJlo nitido subjuncHs^ co- lumellari dilatatOj intus concavo^ patente, Turbo aheariay Dillwyn, Descr, cat, , t. 2, p, 862, n° 110, Hélix alvearia {^Cochlodonta') ^ Fèrussac , Prod,^ p, 460. Papa ahearia, Beck, Ind,, p. 82, n® 1. Pupa alvearia , Pfeiffer , Symh,^ t. 1, p. 45. Pupa alvearia^ Kuster, p. 80, pï. 11, f. 18? Bulimus fusus, Bruguiîîre , EîicycL méth,y l. 1, p. 348 (Dillwyn). Llster , pl. 588, f, 49 P Var. S. Pupa rubicunda^ Menke , Cat,Malsb,, p, 8. Pupa rubicunda^ Kuster, p. 76, pl. 9, f. 8, 9; pl. 10, f. 3,4. Pfeiffer, Monog, helic, viv,, t. 2, p. 315, n®38. Habite aux Antilles. Très jolie coquille, voisine des deux précé- dentes espèces, mais facilement reconnaissable par une spire plus allongée et par une forme plus cylindrique. Description. Cette coquille , en effet, est al- longée, subcylindrique ; son sommet, peu obtus, se termine moins brusquement : il est plus atté- nué que dans la plupart des autres Maillots. La spire compte onze à douze tours, aplatis, con- joints, à suture superficielle. Ces tours s’élar- gissent d’abord lentement, et. vers le huitième, l’accroissement devient un peu plus rapide; de cette manière les trois derniers tours sont pro- portionnellement plus larges que les précédents. Le dernier tour est très court ; sa hauteur égale à peu près le tiers de la longueur totale. 11 est très convexe à la base, percé de ce côté d’une fente ombilicale, étroite et sans profondeur. L’ouverture est ovale-obronde , d’un beau brun rougeâtre à l’intérieur; son péristome est blanc, ou légèrement nuancé de fauve. Ce péristome est assez épais , cylindracé , peu renversé en de- hors ; il s’élargit principalement dans sa partie columellaire. La columelle porte vers le milieu de sa longueur un pli transverse; une dent ob- tuse, située en dedans de l’ouverture, se pro- longe fort loin sur le plancher de l’avant-dernier tour. Un grand nombre de côtes peu pi'oémi- nentes , légèrement obliques , couvrent toute la surface de la coquille , et s’y dessinent nettement en blanc grisâtre, sur un fond rosâtre vers le sommet, et d’un brun rougeâtre sur les derniers tours. Les grands individus de cette coquille ont 30 millimètres de longueur et 11 de diamètre. XIL MAILLOT VERSIPOLIS. Pupa versipolis^ Férüssac. (PI. 156, f. 29-31.) p, testa profunde rimata, ovato-cylindracea j tenui oblique confertim costulata^ sordide fla- vida ; spira apice acuminata^' anfractibus 7-8 convexiusculisj ultimo 1/3 longitudinis paulo su- perante; pKca columellari nulla; apertura lu- nato-subcircularij intus nitida ; peristomate sub- labiato y expanso ^ reflexiusculo ^ marginibus callo obsoleto interdum junclis ^ dente parietis aperturalis mediocri. Hélix versipolis [Cochlodonta) , Férüssac, Prod., n° 468 , et Mus. P Gibbnlma uersipolis^ Beck, Ind.^ p. 81, n® 12. Pupa versipolis, Pfeiffer, Symb.y t. 1, p, 45. Pupa versipolis^ Kuster, p. 79, pl. 11, f. 10. Pupa modioliLS ,*Potiez et Michaud , Gai. du mit^ sée de Douais p. 169, pl. 16, f. 23, 24. Var. p.) Minore, spira rnagis conoidea. Pitpa versipolis Kuster, pl. 11, f. 11, 1^. Pfeiffer, Monog. helic. viv., U 2, p. 319, n® 47. Habite l’île de France. PULMONES SANS OPERCULE. Description. Jolie petite coquille, voisine par ses caractères du Papa Jusus ^ et surtout du Mo- (liolus qui tous deux vivent avec lui à Tlle de France. Il se distingue par une taille beaucoup plus petite; il est allongé, subcylindracé. Sa spire, obtuse au sommet, est formée de sept tours à peine convexes , mais à suture déprimée et subcanaliculée. Leur accroissement est assez rapide. Le dernier tour est très court, plus large que haut : sa hauteur est un peu plus du quart de la hauteur totale. Très convexe à la hase , il est percé de ce côté d’une fente ombilicale assez large et peu profonde. Avant de se terminer, il remonte assez rapidement sur l’avant-dernier tour, et il s’arrête vers le milieu de sa largeur. L’ouverture est petite, ovale-oblongue, plus haute que large, un peu oblique de gauche à droite , oblique aussi lorsqu’on la regarde de profil. Son péristome est mince, médiocrement renversé en dehors, et à peine épaissi en dedans. Le bord columellaire est large et plus évasé que le reste du péristome. Un bord gauche, court et étroit, s’applique sur l’avant-dernier tour. Il n’est point calleux, mais un peu en dedans de l’ouverture; il donne naissance à une petite dent obtuse et oblongue , qui partage en deux parties presque égales la longueur de ce bord gauche. La surface extérieure est couverte de fines côtes étroites et fort obliques, d’une grande régularité, et qui souvent se succèdent d’un tour à l’autre. La co- loration de cette coquille est peu vai'iable : elle est blanche sous un épiderme d’un jaune fauve pâle. Les grands individus ont 14 à 15 millimètres de longueur et 7 millimètres de diamètre. XIII. MAILLOT DE TOURNEFORT. P-wpa Tourne fortiana^ Férussac. (PI. 156, f. 16, 17.) P. lesta sinistrorsa^ rimata^ fusiformi^ cre- tacea; anfractibus undecim planulatis^ ultimo ^Ijl longitudinis viæ superante/ apertura trisi- nuato-coarciala^ inlus fulva; peristomate patulo^ intus labiato; marginibus callo junctisj dextro et sinistro unideniatis^ dente tertio ïamelliforfnij inlrante in pariete aperturali. Tournefort, au Levant^ t. 3, lettre 21, p. 308 (FiiRUssAc). Hélix Tournefortiana [Cochlogena) , Ferussac , Prod., p. 58, n® 457. Pupa tridentata , Lamarck , édit. Deshayes , Æ, s, vert, y t. 7, p, 172. Pupa tridentata y Blainvilliî , Dict.se. nat.yX. 28, p. 96. Pupa tridentata , Deshayes, EncjcL méth., t. 2, p. 403, no 7. Pupa Tournefortiana y Potiez et Michaud , Gai. du musée de Douai y t. 1 , p, 174, pl. 17, f. 9, 10. Pupa Tournefortiana y Jay, Cat,, 1839, p, 53. Clausilia lœ\>is y Blaikville , Malac.^ p. 457, pl. 39, f. 6. Brephulus T ournefortii y Beck, Ind.y p. 73 , n® 9. Bulimus Tournefortianus y Rossmaessler , t. 10, p. 31, f. 652. BuUmus TournefortianuSy Pfeiffer, Monog, helic. vio, y t. 2, p, 135 , no 353. Bulimus TournefortianuSy Reeve, Conch. icoiUy pl. 61 , f. 417 et 421. Bulimus Tournefortianus y Catlow, Conch. nom.y p. 144, n° 138. Habite en Turquie, à Natolia, près de Con- stantinople. La plupart des auteurs récents ont rapporté cette espèce au genre Bulime; cependant elle conserve les caractères des Pupa, aussi bien que plusieurs autres espèces que lesconchyliologues admettent sans difficultés dans ce genre. Son ouverture est un peu plus allongée , un peu plus ovalaire , et sa fente ombilicale est moins trans- versalement oblongue que dans les Pupa, Quoi- que Férussac eût nommé cette coquille depuis quelques années , Lamarck , en la mentionnant dans son Histoire des animaux sans vertèbres, avait proposé pour elle un nom nouveau , celui de Pupa tridentata ;xsiûs> la priorité étant acquise à la dénomination de Férussac, elle a dû être préférée. Description. Cette coquille est allongée , sub- fusiforme 5 et toujours sénestre; sa spire, longue, subturriculée , pointue au sommet, est formée de onze tours étroits, à peine convexes, à suture simple et superficielle. Leur accroissement est très lent; le dernier est fort court, atténué en avant : sa longueur est des deux cinquièmes ou des deux septièmes de la longueur totale. Con- vexe à la base , il est percé d’une fente ombili- GENRE MAILLOT. ai3 cale , étroite et peu profonde. L’ouverture est ovale-oblongue , étroite , plus longue que large, atténuée en arrière , d’un fauve brunâtre en de- dans. Son péristonie, peu épais, d’un beau blanc, est à peine réfléchi en dehors; il est muni à l’in- térieur de trois dents égales, assez saillantes, obtuses au sommet, et qui semblent converger vers le point central de l’ouverture. L’une de ces dents est à la partie supérieure de la columelle ; la seconde s’élève sur le milieu du bord gauche ; elle pénètre dans l’intérieur de l’ouverture; la troisième partage le bord droit en deux parties égales. La surface extérieure est lisse, brillante; on y remarque des stries irrégulières d’accrois- sement, et souvent aussi de très fines stries transverses, obsolètes et finement granuleuses. Cette coquille a 26 millimètres de longueur et 8 de diamètre. XIV. MAILLOT ZÉBRÉ. Pupa zébra y. Lamauck. (PI. 156, f. 23-25.) P. testa rimata^ fusiformi cylindracea^ ohtU' siuscula^. albùj plermnque fusco-strigata; an- fractibus novemplamusculisyuJtimo IJh longitu- dinis subœqmnte; apertura trisinuato-coarctata; peristomate patuloj inlus labiatOj callo connexo^ tridentatOj' singulis dentibus in pariete apertu- ralij in columella plicata et in margine dextro. Bulimus zébra , Olivier, 1. 1, p. 225, pl, 17, f. 10 {riec Muller), Id.y Roth, Dissert, ^ p. 18. Id,y Rossmaessler, 1. 10, p. 31, f. 653. Hélix zebriola {Cochlogena), Férussac , Prod., n“ 455. Hélix zebrula , FènussAO , Prod, , p. 70. Pupa zébra, Lamarck, jin, s, 'vert,, p. 107,^ édit. Deshayes , p. 173 , n° 9. Id,y Deshayes, EncycL rnéth,, t. 2, p. â03, n° 6. /. 417, pl. 17, f. 3 , h. GENRE CLAUSILIE. 287 Cochlodina injlata ^ FÉnussAC, Prod,^ n® 521. Lamakck, édit. Deshayes, An. s. vert.,i. 8, p. 199, n® 6. Guérin , Icon, molL, pl. 6, f. 13. Beck , Ind,^ p. 91, n° 32. Cochlodinn inflata^ Kuster, pl. 8, f. 26-29. Vai'. (3.) Minor. Claiisilia inflata, Rüssmaessler,!. 4,p. 12, f. 250. ClauslUa tumens^ Beck, Ind.^ p. 91, n° 29. Catlow, Conch, nom,^ p. 1A7, n° 77. ScACCHi, Conch. neap.^ p. 16. Gray, in Griff, anirn, Kingd,., pl. 27, f. 6. Pfeiffer, Monog. helic, viv., t. 2, p. 417, n® 53. Habite File de Candie , la var. |3 en Sicile? Rapportée pour la première fois par Olivier, cette coquille a été fidèlement représentée par lui dans les planches de son Voyage au Lemni. Elle n’est guère plus enflée que la plupart des autres espèces du même genre. D’autres ont été découvertes depuis qui méi'iteraient mieux son nom spécifique. Description. Elle est allongée, fusiforme, en- flée dans le milieu, atténuée à ses extrémités; sa spire, formée de dix à quatorze tours, est obtuse au sommet. Les tours sont étroits : ils s’accroissent lentement. L’avant-dernier est en proportion plus large que les précédents ; la su- ture est simple et superficielle. Le dernier tour est court; il se termine en avant par une petite crête obtuse, oblique, limitant une fente om- bilicale assez large, mais peu profonde. L’ouver- ture est ovale-subpiriforme , un peu oblique ; elle est complètement détachée de l’avant-der- nier tour : son angle supérieur est proéminent, et il est creusé d’une gouttière étroite et assez profonde, Lepéristome est d’un blanc jaunâtre; il est mince et assez fortement dilaté, A l’inté- rieur, l’ouverture est d’un jaune fauve ; la colu- melle porte deux plis peu proéminents s’avan- çant en divergeant vers le bord. Deux autres plis appartiennent au côté droit : ils sont petits, pa- rallèles; le supérieur s’avance un peu plus que son congénère, et il s’aperçoit plus facilement. La surface extérieure est couverte de stries nom- breuses , régulières, fines, étroites, blanches au sommet, ce qui les fait ressortir sur le fond un peu fauve du reste du test. Sur l’avant-dernier tour, ces stries sont plus écartées et conservent moins de régularité ; mais sur le dernier , et surtout vers l’ouverture, elles se changent en grosses rides irrégulières souvent bifurquées. Les grands individus ont jusqu’à 20 ou 21 mil- limètres de largeur; leur sommet est ordinaire- ment d’un brun noirâtre. Dans une petite va- riété, celle que nous avons fait figurer, le sommet est d’un brun corné assez foncé, V. CLAUSÏLIE RÉTUSE. Claiisilià l'etusa^ Olivier. (Pl. 165, f. 6.) G. testa rimatay fusiformi-cylindracea^ decol- lata, longitudinaliter coslulaio-pUcata^in inter- stitiis longitudinaliter striata y albido-cinerea; anfractibus 6-7 vix convexiusculis^ ultimo vali- dius rugoso-plicatOj basi striato-costato; aper- tura angusta, oblonga^ corneo-fusca ; lamellis exiguis^ superafere obsoleta; plica lunata et sub- columellari inconspicuisj palatali una valida; peristomate continuoy libéra , breviter expanso. Bulimus retiisus ^ OhiMm , Vo)\, t. 1 , p. 416, pl. 17, f. 2,0, 4, Cochlodina Férussag , Prod.^ n" 514. Lamarck, édit. Desuayes, An. s. vert,, t, 8, p. 198 , n° 13. Beck , Ind., p. 90, n” J 3. PoTiEZ et Micuaud, Moll, du musée de Douai, t. 1, p. 190, pl. 19, f, 15, 16. Deshayes, Expéd, de Marée, Zool,, p, 166, n® 255. Catlow, Conch. nom., p. 149, n“ 124. Pfeiffer, Monog. helic. vio., t. 2, p. 418, n® 56. Habite l’île de Crète. Description. Cette coquille est allongée, cylin- dracée , souvent tronquée au sommet, ce qui lui a sans doute valu le nom que lui a donné Olivier. Lorsqu’elle est entière, elle a treize à quatorze tours; mais tronquée, elle est réduite à six ou sept. Ces tours s’accroissent lentement ; les dei'niers cependant s’élargissent plus rapide- ment: ils sont aplatis, et leur suture est fine- ment crénelée. Le dernier tour est plus étroit que le précédent; il est atténué en avant, et il 238 PULMONES SANS OPERCULE. porte deux crêtes obtuses séparées entre elles par une légère dépression : la plus grosse borde ronibilic. L’ouverture est entièrement détachée; elle est peu oblique. Fauve en dedans, son pé- ristome est blanchâtre; son angle supérieur est peu profond, et il est creusé d’une gouttière large , limitée en dedans par le premier pli co- Igmellaire. La columelle porte, en effet, deux plis très inégaux : l’un, supérieur, fort gros, remonte en avant; l’autre, inférieur, s’avance jusqu’au bord du péristome. Un seul pli se montre dans le fond de l’ouverture appliqué sur le côté droit : il s’avance obliquement, et il reste parallèle à la suture de l’avant-dernier tour. Une linéole blanchâtre , que l’on voit au dehors , in- dique la position de ce pli. Toute la surface extérieure est d’un beau brun corné transparent ; elle est ornée d’un très grand nombre de fines stries dont le sommet est blanc. Cesphsne sont pas d’une parfaite régularité; mais ils sont bien plus Irréguliers sur le dernier tour : ils sont beaucoup plus écartés , ils se transforment en grosses rides entre lesquelles s’interposent un ou deux très petits plis très courts. Ceux qui sont sur le côté droit se terminent brusquement en tubercules assez gros, par lesquels une des rides du sommet devient presque aussi proéminente que l’autre. Toute cette coquille est d’un brun corné ; les plis sont d’un blanc opaque. Entière , elle a 20 millimètres de longueur et 3 de diamètre. VI. CLAUSILIE SILLONNÉE. Clausilia exarataj Zïegler. (PI. 165, f. 5.) C. testa cyKndrico-fusiformi^ gracili ^ viola- scenti-cinerea^f longitudinaüter ai'giUe albo costu- lata; spira elongata^ aciitiuscula; anfractibus 11 - 13^ supremis convexis^ 4-5 ultimis planisy idtimo medio sulcato-impresso^ basi bicrislatOj antice protractOj superne carinato; aperlura pi- riformi-rotundatay inius pallide fiiscescenti; la- mellis conniventibus^ compressis^ inféra vali- diore; lunella inconspicua; plicis palatalibus 2 pai'allelis^ antice evanescentibusj subcoliimel- lari emersa; peristoinate continuoy soluto^ un- digue expanso. Rossmaessler , t. 2 , p. 2 , p. 13 , f. 108, Beck, Ind.^ p. 90, n° 15. Lamarck, édit. Deshaves, Jn, s. vert., t. 8, p. 213, n° 37. PoTiEZ et Michaud, Gai. du musée de Douai^X. 1, p. 162, pi. 19, f. 19, 20. Clausilia caUosa, Mühlfeld. Catlow, Cofich. nom., p. 147, n'* 57. Pfeiffer, Monog. helic. vw., t. 2 , p. 419, no 59. Var. j3.) Minor, anfractibus apice et nper- tura fuscis. Clausilia denegabilis, Ziegler Parreys). Habite la Dalmatie, aux environs de Macarsca ; la var. p dans l’île de Corzzola. Description, Cette espèce a la plus grande analogie avec le retusa de Lamarck. Elle est un peu plus fusiforme; elle a la même taille et à peu près la même couleur. Sa spire, obtuse, est cependant subulée au sommet; elle se com- pose de douze à treize tours à peine convexes , réunis par une suture superficielle et finement crénelée. Le dernier tour est court, plus étroit que les précédents ; il se termine en avant par une surface plane ou légèrement concave, qui est hmitée de chaque côté par un bourrelet as- sez épais; mais il y a cette différence avec l’es- pèce précédente , que le bourrelet externe est le plus gros , tandis qu’il est le plus petit dans le Clausilia j'etusa. L’ouverture est entièrement dé- tachée et plus proéminente que dans toute autre espèce. Elle est un peu oblique; sa forme est ovalaire, fauve en dedans. Son péristome est plus pâle : il est élargi , renversé en dehors , et cependant toujours mince. L’angle supérieur de l’ouverture est étroit et creusé en gouttière. La columelle porte deux très gros plis : le supérieur est le plus gros ; l’inférieur vient aboutir à la partie supérieure du péristome, et il continue à former la gouttière qui se trouve dans l’angle. Un pli obsolète existe sur le bord droit; il cor- respond à une dépression oblique que l’on re- marque sur ce point en dehors de la coquille. A l’exception des deux ou trois premiers tours, qui sont lisses, tout le reste de la surface est couvert de fines côtes assez épaisses qui tom- bent perpendiculairement sur la surface du test. D’abord fort régulières, ces côtes, sur le dernier GENRE CLAUSILIE. sSq tour, deviennent plus grosses, se transforment en rides irrégulières , et produisent des tuber- cules aplatis en passant sur les bourrelets anté- rieurs. La coloration de cette coquille a la plus grande analogie avec celle de l’espèce précé- dente : sur un fond d’un brun corné un peu grisâtre , les côtes se détachent en blanc opaque. Cette coquille a 20 millimètres de longueur et 3 et demi de diamètre. Vil. CLAUSILIE DALMATINE. Clausilia Dalmatina, Partsch. (PI. 166, f. 5.) C. testa rimatay cylindraceo-fusiformiy soliday sublœvigatüy cinereo-lacteaj punctis et maculis corneis conspersa; spira reguiariler attenaala^ apice acutkisciila^ cornea, sutura smpUci; an- fractibus 10-11 plants, ultimo contracto, an- tice irregulariter rugoso, basi vix gibboso; aper- tara ()mli,pallide hepatica; lamellis medi()cribu&, inféra obliqua asccndente; lunslla distincta; pUcis palalalibus trilms, superis dnabus, longis, tertia inféra, filari, juxta sub^umellarem vix conspi- cuam subemersa; peristomate continuo, breviter soluio, marginibiis subparallelis, breviter ex- pansis, Partsch, 'in 31us. Cœs, Vitidob. Rossmaessler , t. 2, p. 7, f, 98. Beck, Ind,^ p. 92, n° 39. Deshayes , dans Lamarck, An, s. vert.^ 2® édit., t. 8, p. 20â, n“ 17. Philippi, Enum, molL Sicile, t. 2, p. 117. Kuster, p. 29 , pl, 3 , f. 1-11. Catlow, Conch, fwm., p. 140, n° 46, Pfeiffer, Monog, helic, t. 2, p. 432, n® 92. Habite la Dalmatie , aux environs de Vergo- raz, dans Pile de Corzzola , etc.; dans le royaume de Naples, près de Piedimonte d’Alife (Scaccbi). Description. Celle-ci est l’une des grandes espèces du genre connue en Europe. Elle est al- longée, fusiforme, subcylindracée , un peu plus ventrue que les espèces précédemment décrites. Obtuse au sommet, la spire se compose de dix à onze tours dont les deux premiers sont con- vexes ; les suivants sont aplatis : ils s’accroissent assez rapidement , et se réunissent par une su- ture simple et superficielle. Le dernier tour est plus étroit que les précédents, quoiqu’il reste beaucoup plus large que dans d’autres espèces. Il montre à la base une petite fente ombilicale , et il se termine par une ouverture proportion- nellement grande, et à peine détachée de l’avant- dernier tour. Celte ouverture est d’un fauve pâle dans toutes ses parties, plus foncé dans le fond. Son péristome est mince, continu, médiocre- ment renversé en dehors : dans son ensemble , il est un peu piriforme. Elle porte sur la colu- melle deux gros plis presque également sail- lants : le supérieur cependant est plus gros que son congénère. Ce dernier s’avance un peu plus au dehors, et contribue à former la gouttière creusée dans l’angle supérieur de l’ouverture. Le côté droit porte habituellement trois plis d’une médiocre grosseur; l’un, supérieur, se dresse deri'ière le premier pli columellaire , et les deux autres ne sont pas éloignés de la su- ture; l’un d’eux est filiforme, et ne s’aperçoit que dans le fond de l’ouverture, La surface de cette coquille est lisse ; on y remarque seulement des stries irrégulières d’accroissement. Vers la fin du dernier tour apparaissent de grosses rides irrégulières, tourmentées sur la convexité en arrière du péristome. La coloration est peu va- riable : sûr un fond d’un blanc grisâtre très fai- blement lavé de fauve, des ponctuations ou des linéoles d’un brun corné un peu bleuâtre sont irrégulièrement disséminées. Il existe plusieurs variétés , particulièrement dans la forme , dont les proportions changent en longueur par rap- port à la largeur. Les grands individus ont 24 millimètres de longueur et 6 de diamètre. VIII. CLAUSILIE DE CANTRAINE. Clausilia Cantrainei^ Deshayes. (Pl. 166, f. 3.) C, testa subcylindrico-fusiformi, tenuissime obsolète striata, striis ad suturas proftmdioribus; spira obtusa, attenuata, sœpe truncata; anfrac- 24o pulmones sans opercule. tibus octo ad decem planulatis^ sutura regulari- ter crenulata junctisj ultimo anfractu basi pro- funde rimaiOy antice confertim rugosoj uni-cari~ nato; aperlura ovataj peristomate continua^ taie reflexoy apice subemarginato; lamellis columel- laribus tribus^ mediana elatiore^in lateredexlro lamellis tribus inferioribus parallelis. Habite la Sicile. Nous sommes étonné de ne pas rencontrer cette espèce parmi celles mentionnées par M. Pliilippi dans son Enumeratio moli. Siciliœ ; nous ne la trouvons pas non plus , ni dans Tou- vage de M. Rossmaessler , ni dans celui de M. Pfeiffer. M. Cantraine ne Ta point non plus connue ; nous avions cru cependant la recon- naître dans la figure 15 de la planche 5 de sa Malac, Médit, et littorale. Mais en consultant la description du Clausilia elegans ^ nous avons reconnu des différences assez considérables pour nous décider à donner un nom nouveau à l’es- pèce que nous allons décrire. 11 était naturel de saisir avec empressement celte occasion d’atta- cher à cette espèce le nom d’un savant plein de mérite, qui a consacré la plus grande partie de sa vie à llnstolre naturelle, et qui a entrepris dans sa jeunesse un voyage important sur les points principaux de la Méditerranée. DEScniPTiON. Par sa forme et par sa taille , le Clausilia Cantrainei se rapproche beaucoup du Dalrnatina. Cette coquille est allongée, fusiforme, atténuée à ses extrémités ; la spire est obtuse au sommet lorsqu’elle est entière, souvent tronquée au sommet; elle compte dix à douze tours à peine convexes, et dontl’accroissement est assezrapide. Leur suture, superficielle, est très régulièrement crénelée; les crénelures sont courtes et blan- châtres. Le dernier tour est court; il porte en avant une côte obtuse , limitée de chaque côté par une dépression notable. L’ouverture est grande, oblique, ovale-oblongue ; sonpéristome est blanc. Elle est d’un fauve très pâle à l’inté- rieur : elle est entièrement détachée de l’avant- dernier tour, et néanmoins peu saillante. Elle porte en dedans trois plis columellaires ; le mé- dian est le plus gros, le plus petit s’avance jusque sur le bord et contribue à former la gouttière creusée dans l’angle supérieur. Trois plis se montrent sur le côté droit : l’un , antérieur , dressé presque perpendiculairement den'ière le pli columellairc; les deux autres sont inégaux, éloignés de la suture et parallèles entre eux. La surface extérieure est toute couverte destries fines et obsolètes qui ont une tendance à s’effa- cer sur les derniers tours , mais deviennent plus saillants au voisinage de la suture. Sur le der- nier tour, ces stries se transforment en rides très inégales et très irrégulières , souvent ondu- leuses et bifurquées , et prenant plus d’épaisseur au moment où elles passent sur le bourrelet an- térieur. La coloration est assez remarquable : le sommet de la spire est jaunâtre; sur les tours suivants, une ponctuation brune se place dans les intervalles des crénelures, et enfin sur la surface d’un blanc légèrement fauve, sont dis- séminées irrégulièrement des taches souvent nuageuses, des ponctuations, des linéoles, d’un brun fauve ou bleuâtre plus ou moins foncé, se- lon les individus. Les grands individus de cette espèce ont 25 millimètres de longueur et 6 de diamètre. IX. CLÂUSILIE DE CATTARO. Clausilia Catta^ensisj Ziegleiî. C. testa rmatüy cylindrico-altenualay lœvigatay cornco-albiday pelluciday nitidiuscula; anfracti- bus 12-13 vix convexiusculis^ uhinio antice confertim rugoso-siriatOy basi subgibboso; aper- tura subsemi-ovali; lamellis mediocribus^ infei'a slricta^ oblique ascendente; lunella distincla; plicis palatalibiis quatuor [superis tribus elon- gatis^ approximatis^ quarta inféra), subcolu- mellari eversa; perislomale expanso, sublabiato, marginibus suhparallelis , disjunctis , externo sinuoso, ZiEGLER , Mus, Rossmaessler, t. 2, p. 8, pl. 7, f. 100. Beck, Ind,, p. 92, n° 45. PoTiEZ et Michaud, Gai, du musée de Douai, t. 1, p. 179, pl, 18, f. 3, 4. Cantraine, Malac, Med,,p, 146. Kuster, pl. 4, f. 14-17. Clausilia Catatroerisis , Lamarck, édit. Deshayes, t. 8, p. 203, n“ 15. GENRE CLAUSILIE. sii Clausilia lœvigata y Beck, IncL, p. 92, n® /i7? Clausilia lesinacensis , Parreys, in Scheed. Var. (3.) GracilioVy violascenti-fusca. Clausilia cnttaroensis y var. (3 Jusca , Kutsch. ( Teste Schmidt.) Catlow, Conch. //o^w.,p. 14*3, n° 24. Pfeiffer, Monog, helic, via, y t. 2, p. 437, n® 104. Habite les environs de Cattaro, en Dalmatie. Description. On distingue avec facilité cette espèce parmi ses congénères elle est cornée, transparente et toute lisse , ce qui ne permet pas de la confondre avec aucune autre ; elle est allongée, subcylindracée. Sa spire, très longue, turriculée , compte douze a treize tours , dont les premiers sont très étroits et convexes. Les suivants s’élargissent plus rapidement; ils sont aplatis, etleur suture estsimple. Le dernier tour est extrêmement court : il porte sur le dos et en avant une gibbosité blanche. L’ouverture est médiocre , ovale-subquadrangulaire ; elle n’est point détachée de l’avant-dernier tour. Son bord droit et son bord gaucho sont parallèles, fort écartés entre eux, presque de la même longueur. La columelle porte deux gros plis : le supérieur est très épais, mais il s’arrête avant d’atteindre le péristomc; l’autre s’avance jusque sur le bord, et il limite la gouttière creusée dans l’angle su- périeur. Il y a quatre plis sur le bord droit : le |)remier se dresse obliquement derrière les plis columellaires; les trois autres sont plus rappro- chés : ils sont voisins de la suture. Le médian est le plus saillant : il s’avance plus loin que les deux autres. Toute la surface extérieure de cette coquille est lisse, à l'exception du dernier tour qui , dans le voisinage de l’ouverture , est chargé de fines rides irrégulières. Toute cette coquille est mince, transparente, et d’une couleur cor- née blanchâtre. Elle est longue de 25 millimètres ; elle a 5 mil- limètres et demi de diamètre. X. CLAUSILIE A GROS VENTRE. Clausilia pachygaslrisj Partsch. (P!. 165, f. 2.) C. lesta rimala^ ventroso-fusiformi^ apiceat- termatay tenuiy pelluciduj glabriuscula^ cinereo- T. n, 2® partie. lutescenti; aufractibus norem ad decem p/a- niusculisj ultimo anlice strialuloj jnxta rimam obsolète cristato; sutura linearij subinarg inata; apertura magnaj rotundato-pyriformi ; lameîla supera compressa^ tenui^ inféra obliqua^ obtu- siuscida; lunella dislincta^ leviter arcuata; plicis palatalibus duobus fmferiore longiorej^subcolu- mellari breviter porrecta; peristomate continuo, albo, breviter expanso reflexiiisculo^ margine exlerno repandoy intus incrassato. Partsch, in Mus, caes, Findob, Rossmaessler, t. 2, p. 10, f. 103. Desiiayes dans Laaiargk , An, s, vert,, 2« édit., t. 8, p. 207, n° 23. Kustkr , pi. 4 , f. 18-20. Clausilia pachygastra , Beck, Ind,, p. 92, n° 42. Var. |3.) Var. y.) Spirn paido elongata, KrsTER, pl. fi, f. 21, 22. Clausilia huila , Parreys, in Scheed, Pfeiffer, Monog, helic, vio,, t. 2, p. 438, n° 106. Catlow, Conch, noni,,p, 148, n^ 109. Habite Tîle deMeleda, en Dalmatie. Description. Cette coquille mérite bien le nom que M. Partsch lui a imposé; elle est l’une des plus ventrues, et dont la spire est laplus courte proportionnellement. Elle est allongée, subfu- siforme, atténuée à ses extrémités , ventrue dans le milieu. Sa spire, subulée au sommet, est néanmoins obtuse; elle compte dix tours, dont les premiers sont éti'oils : les deux derniers s’élargissent plus rapidement. Tous sont aplatis et réunis par une suture très fine et superfi- cielle. Le dernier tour est plus étroit que les précédents; il est déprimé en avant. Il porte à droite une petite gibbosité, au-dessous de la- quelle se voit la fente ombilicale. L’ouverture est à peine détachée de l’avant-dernier tour : elle est un peu oblique, d’un fauve corné très pâle â l’intérieur. Elle est ovale-subpyriforme. Son péristome, blanc, reste mince; il est mé- diocrement renversé en dehors : il est continu La columelle porte trois plis inégaux : le pi'e- mier est presque déguisé derrière le bord gauche, le moyen est le plus épais et le plus saillant, le dernier s’avance jusque sur le bord :il contribue ' 3 1 PULMONES SANS OPERCULE. à former la gouttière qui occupe Tangle supé- rieur de Touverture. On voit deux plis sur le bord droit. Ils sont très rapprochés de la suture ; parallèles entre eux, ils sont égaux en longueur. On reconnaît la position de l’un d’eux par une ligne blanche tracée sur le dernier tour : elle indique son point d’adhérence avec le test. Toute la surface de cette coquille est lisse, polie, bril- lante ; c’est à peine si l’on y remarque des stries obsolètes d’accroissement. Sur le dernier tour, et dans le voisinage de l’ouverture , se montrent de fines stries obliques et assez régulières. Toute cette coquille est d’une couleur uniforme, d’un brun grisâtre peu foncé et demi -transpa- rente. Elle a 21 millimètres de longueur et tout près de 6 millimètres de diamètre. XL CLAUSILIE DE BRAUN. Clausilia Brauniiy Charpentier. {PI. 166, f. 8.) C. testa rimata^ subventroso-fusiformij strio- lata^ vix nitidulaj diaphana^ saturate fusca; spU'a superne attenuatay obtusiuscula; sutura papillis albis^ stricefonnibus^ niagis minusve con- fertis ornata; anfractibus decem ad undechn con- vexisj ultimo anlice paulo distinctius siriato; lunella perfecta^ mlida; pHca palatali 1 supera^ elongataj subcolumellari laminatim emersa^ pe- rislomate connexo^ superne appresso^ undique expansOj albido. Clausilia Braunii J Chaupentier, Mss, Clausilia Braunii, Rossmaessler , t. 3, p. 9, f. 162. Clausilia Braunii^ Bkcr, /«c/., p. 93, n® 70. Clausilia coltimellaris , Muiilfeld , Mus, Catlow, Conch. nom,j p. 145, n° 17. Pfeiffer, Monog. kelic, viu,, t. 2, p. 444, n® 121. Habite aux environs de Weinheim, duché de Bade J sur les murs? la Sicile ? Cette coquille ne manque pas d’analogie avec le Clausilia 'ventricosa de Draparnaud. Elle est plus grande, et se reconnaît d’ailleurs par quelques bons caractères. Description. Elle est allongée , subfusiforme, atténuée à ses extrémités, sa spire, obtuse, compte onze à douze tours étroits, à peine con- vexes, réunis par une suture superficielle et as- sez régulièrement crénelée par la saillie de petits plis blanchâtres et quelquefois prolongée jus- qu’au milieu de la hauteur des tours. Ces plis sont blancs et très étroits. Le dernier tour est convexe en avant; il porte à la base une fente ombilicale peu profonde. L’ouverture qui le ter- mine est à peine détachée de l’avant-dernier tour. Elle est régulièrement ovalaire, un peu oblique, brune en dedans. Son péristome , continu , mince , étroit , reste d’un blanc jaunâtre. La co- lumelle porte trois plis inégaux ; l’antérieur se contourne fortement sur le bord gauche; le mé- dian est le plus saillant et le plus épais; le troisième est étroit, sublamelliforme; il est placé non loin de l’angle supérieur de l’ouver- ture, et concourt à changer cet angle en gout- tière. Deux autres plis sont dans l’intérieur de l’ouverture : l’un, situé tout près de la suture, appartient au bord droit; l’autre s’appuie sur le plancher de l’ouverture : il est beaucoup plus mince , et s’avance un peu plus loin. La surface extérieure est presque lisse ; le sommet montre des stries assez régulières , obsolètes , entre les- quelles se distinguent facilement celles qui pro- duisent les crénelures de la suture. Les derniers tours sont lisses, et c’est à peine si quelques rides obsolètes existent sur le dernier tour dans le voisinage de l’ouverture. Cette coquille a 20 millimètres de longueur et 5 millimètres de diamètre. XII. CLAUSILIE A SEPT PLIS. Clausilia septemplicata^ Phïlippi. (PI. 166, r. 4.) C, testa rimata^ fusiformiy soUdiuscuIa, mi- nute et confertim striata^ diaphana^ sericina^ rufo-cornea; spira sursum attenuata^ apice ob- tusiuscula; sutura papillis albis punctiformibus munita; anfractibus undecimplaniusculiSy ultimo antice rugosiore^ basi suhcristato; apertura ob- longo-ovali; lamella supera munita^ inféra va- liduy subhorizontali ; lunella leviter arcuata; plicis palatalibus 4 (supera longa^ media antice GENRE CLAUSILIE. 243 callo junctis^ quarta perohliquaj emersqjy subco- lumellari breviter emersa; perislomate conlinuo^ solutOj albidoj undique expanso, Philipi»! , Enum, rnolL StciL^ t. 1, p. 139, n® 4, pl. 8 , f. , et t. 2, p, 116. BiiCK , //irf., p. 94, n"75, Clausilia sublœ{>is , Ziegler (Anton, Verzeich.^ p. 45). Clausilia sublœ^is , Jay , Cat»^ 1839 , p. 54 ? Clausilia sericina , Rossmaessler , t. 3 , p. 7 , f. 161. Clausilia lœvigata ^ Ziegler, olim^ Calcara, Cenno topog, deidint, di Term,,p, 24, Ti° 25. Pfeiffer, Monog» helic. t. 2, p. 452, n“ 138. Habite la Sicile. Cette coquille n*a pas constamment sept plis à Touverture , ainsi que son nom semblerait rindiquer. Parmi les individus que nous avons sous les yeux, nous en avons un plus grand nombre à six plis; quelques uns seulement ont tous ceux indiqués par la description. Description. Cette coquille est allongée, fusi- forme , assez solide ; sa spire est très atténuée au sommet, quoique toujours un peu obtuse comme chez toutes les 3iQtres 'Claiisilies, Elle est formée de 11 tours, étroits, aplatis, à suture superfi- cielle et très régulièrement crénelée par de pe- tites papilles blanches. Le dernier tour est dé- primé en avant, plus étroit que Tavant-dernier. Il porte à droite un bourrelet très obtus, séparé du reste par une légèredépressionmédiane. L*ou- verture est assez régulièrement ovalaire , un peu contractée du côté droit. Elle est d’unbrun fauve à l’intérieur : son péristome est blanchâtre. Ce péristome est mince, étroit, renversé en dehors, et toujours continu. La columelle porte trois gros plis très inégaux : le premier se dérobe presque entièrement derrière la columelle. Le médian est le plus épais et le plus saillant. Le dernier s’avance sur le bord; il forme la gout- tière située dans Tangle supérieur. Quatre plis occupent le bord droit; le plus gros et l’anté- rieur se dirige presque perpendiculairement en avant ; deux autres sont rapprochés à la suture , ils sont parallèles, et aboutissent tous deux à une callosité commune Le dernier, enfin, est étroit, laraelleux; il est situé sur le plancher de l’ou- verture. Les stries obsolètes, un peu onduleuses, très serrées, couvrent toute la surface extérieure du test. Sur le dernier tour elles se changent en rides assez grosses, assez régulières , souvent bi- furquées. La couleur est uniformément d’un brun corné demi-transparent. Cette coquille a 23 ou 24 millimètres de lon- gueur et près de 6 millimètres de diamètre. Xlll. CLAUSILIE GRISE. Clausilia grisea^ Deshayes. (PI. 165, f. 3.) C. testa rimataj subventroso-fusiformij niti- dula^ cinereaj corneo-nebtdosaj spira superne atienualaj apice obtusiuscula^anfraclibtis novem^ primis quinque convexiusculisj slriatis^ sequenti- bus duobus subplanulalisj lœvigatis^ uJtimo an- tice rugoso^ basi lumido^ jnxta rimain gibbo; apertura subrolundata ; laniella supera com- pressa^ inféra (lexuosa^ subramosay htnella dis- tincia; pKcis palatalibus sub duobus superis^sub- columellari emersa; perislomate conlinuoj, vix^ sohtOy alboj undique expanso- Deshayes, Expéd, de Marée, t. 3, p. 168, pl. 19, f. 52-54. Deshayes dans Lamarck, An, s, uert,, t. 8, p, 205, n” 18. Beck, Ind., p. 91, n° 27. Roth, Diss,, p. 21, pl, 2, f. 6. Pfeiffer, Monog. helic, dlo,, t. 2, p. 457, n° 148. Catlow , Candi, nam,, p. 147 , n® 75. Habite la Morée, Jolie espèce que nous avons décrite pour la première fois dans V Expédition scientifique de Morée, M. Pfeiffer conserve à son sujet quelques doutes ; cependant elle se distingue parfaitement de toutes les autres espèces du même genre. Description. Elle est allongée , fusiforme, ven- true, épaisse, assez solide; la spire, atténuée au sommet, est un peu subulée. Elle compte neuf à onze tours; les premiers sont convexes, les derniers sont presque plats. Leur suture est simple et superficielle; le dernier tour, très 244 PULMONÉS SANS OPERCULE. court, plus étroit que les précédents, porte en avant, et un peu à droite, un assez gros bour- relet arrondi, séparé du reste par une dépression médiane. L’ouverture est à peine détachée de l’avant-dernier tour. Elle est blanche, ovalaire, subpiriforme; son péristome est continu, mince et largement renversé en dehoi's. L’ouverture présente quatre plis, deux coluinellaircs , fort grands ; le supérieur surtout, fort saillant, et se terminant quelquefois par une ondulation; l’autre s’avance jusque sur le bord, il est près de l’angle supérieur : il complète la gouttière qui y est creusée. Un seul pli appartient au bord droit; il est très près de la suture, et lui est constamment parallèle. L’autre, situé tout près de ce dernier, s’appuie sur le plancher de l’ou- verture : il foi’me avec lui un canal étroit et pro- fond. La surface des premiers tours est assez régulièrement striée ; les stries sont plus sail- lantes vers les sutures; mais les derniers tours deviennent lisses. Des stries fines et assez régu- lières se présentent de nouveau sur la partie du dernier tour qui avoisine l’ouverture. La colora- tion est peu variable : sur un fond d’un blanc grisâtre , se montrent des taches nuageuses d’un iauve pâle , longitudinales et assez régulièrement distribuées. Les grands individus ont 19 millimètres de longueur et 5 de diamètre. XIV. CLAUSILIE SORDIDE. Clausilia sordida^ Ziegler. (PI. 16,5, f. A.) C. lesta elongatO'fusiformi^ solidiusculay vix rimataj cornea^ diaphana^ confertim costulata^ coslulis majoribus distantibus albidis : spira elongato-acuminataj apice atienmta; anfractibiis angustisy convexiusculis Iredecim; itUimo an- fractu anlice unicrislalo in medio depresso; aper- tnra proniinula y piriformi y quadridenlala y plicis dtiobus colwmllaribasy duobus in latere dexlro. Habite l’Italie. M. Pfeiffer, dans sa Monographie clos Hélices, a réuni sous le nom de hipiicata de Montagu, un ti'ès grand nombre de variétés , parmi les- quelles nous trouvons le Clausilia sordida de Ziegler, et plusieurs autres espèces admises par la plupart des auteurs. Nous ne prétendons pas décider si M. Pfeiffer a eu raison de réunir des formes qui paraissent si différentes les unes des autres. Ce savant conchyliologue étaie son opi- nion sur l’observation de centaines d’individus recueillis dans un grand nombre de localités, et il a vu se fondre les unes dans les autres les espèces et les variétés qu’il mentionne dans sa synonymie. Nous n’avons pas à notre disposition une assez grande abondance de matériaux pour répéter les observations de M, Pfeiffer , et nous nous contentons de déciûre l’espèce de Ziegler telle que nous la connaissons. Description. Cette coquille, par sa forme et son volume , se rapproche assez du ventricosa de Draparnaud; elle est allongée, fusiforme, atté- nuée à ses extrémités. Sa spire est subulée vers le sommet : elle compte douze à treize tours qui sont médiocrement convexes. Leur accroisse- ment est lent; leur suture est légèrement dépri- mée. Le dernier tour est plus étroit que le pré- cédent; il montre en avant un bourrelet obtus assez saillant, séparé par une dépression mé- diane ; ce bourrelet circonscrit une fente ombi- licale, large et peu profonde. L’ouverture, petite , à peine oblique, piriforme, se détache de l’avant-dernier tour. Son péristome est continu, mince, peu élargi; l’angle supérieur est étroit et fort saillant. 11 est creusé d’une gouttière peu profonde. Deux plis se montrent sur la colu- inelle : le premier est peu oblique, souvent il se bifurque en ari'ivant dans le voisinage du pé- ristome; le deuxième s’avance davantage au de- hors : il est situé tout près de l’angle supérieur, et il complète la gouttière qui y est creusée. Deux plis sont sur le bord droit : l’antérieur se voit facilement ; il est très allongé, et s’avance sur le milieu du bord droit. L’autre est au-dessous de lui , et il s’ai'rète au fond de l’ouverture. La sur- face extérieure est toute couverte de nombreuses stries assez épaisses, arrondies et serrées les unes contre les autres. Parmi elles , et à des distances égales, il y en a d’un peu plus sail- lantes, et qui sont blanches dans la plus grande partie de leur longueur. Vers la lin du dernier tour, ces stries se changent en de véritables rides qui deviennent plus épaisses en passant sur le GENRE CLAUSILIE. 245 bourrelet antérieur. Toute cette coquille estd un brun corné pâle, demi-transparent. Les grands individus ont 18 millimètres de longueur et 3 de diamètre. XV. CLAUSILIE BIFURQUÉE. Clausilia bifurcata^ Deshayes. (PL 165, f. 1.) C. testa elongalO'fus{fo7'mi, siiblœvigataj cœ- ruJescenti-albida^ apice atrocœrulea j sparsim punctalay Wregulatdtei' strigata; spira elongato- acuminataj anuiiiscula j anfraclibus duodecim planulalisypi'imis la^vigaliSy sequeiilibus substria- lisy aUeris lœvigatis^ siUiira simpHci jtmctis ; ultiino brevi^ ad aperturam corrugato^ antice bicristatoy cristis ad aperturam coufluentibusy una majore^ rimam umbüicatem circumdante ; apertura ovato-piriformi ; peristomate continuoj teniii, latOy expanso; columella, bipUcata^ pücis ad margineyn divaricatis latere dexU^o imiplicato. Habite la Morée. Nous avions pensé d’abord rapporter cette espèce au Clausilia Boissyeriy Charpentier; mais, en lisant attentivement la description qu’en donne M. Pfeiffer , et en consultant la figure de M. Küster, nous apercevons des différences assez considérables pour séparer l’espèce que nous allons décrire. Au reste, cette séparation , nous ne la proposons qu’avec beaucoup de circonspec- tion , car il nous paraît peu probable qu’une espèce, très commune en Morée, ait échappé aux recherches d’un grand nombre de natura- listes, dont les explorations ont été du reste si fécondes par la découverte d’un grand nombre d’espèces du même genre. ÜEsciupTiON. Celle coquille est allongée, fusi- forme ; elle ne manque pas de rapports , par l’ensemble de ses caractères, avec le Clausilia cœndescens de Férussac; mais elle est toujours plus ventrue et plus courte en proportion. Sa spire, allongée, est subulée au sommet; néan- moins elle est obtuse : elle est formée de onze à douze tours. Les premiers sont convexes; tous les suivants sont aplatis, conjoints : leur suture est simple, superficielle, et, dans quelques in- dividus elle est accompagnée d’une ligne blan- châtre. Le dernier tour est fort court : il présente à la base une fente ombilicale peu profonde mais large; l’ouverture est toujours détachée de l’avant-dernier tour. Elle est d’une médiocre étendue, ovale-oblongue , très peu oblique, d’un beau lauve foncé en dedans. Le péristome est d’un fauve blanchâtre; il est mince, continu , assez large , et renversé en dehors. La columelle porte deux plis inégaux ; l’inférieur est très court : il contribue à changer en gouttière l’angle supérieur. Un seul pli existe sur le côté droit ; il est peu éloigné de la suture : il s’avance OvSsez près du péristome. Les deux premiers tours de celte coquille sont lisses; les deux ou trois sui- vants sont couverts de fines stries obliques, sou- vent obsolètes. Tous les suivants sont lisses, et montrent seulement des stries irrégulières et presque effacées d’accroissement. Mais le dernier tour, à commencer au-dessous de l’ouverture, présente des stries d’abord fines , qui se trans- forment rapidement en de grosses rides plici- formes irrégulières. Deux gros bourrelets existent sur l’extrémité antérieure de ce dernier tour. Presque égaux en grosseur, ils sont séparés en arrière par une dépression médiane assez pro- fonde , et ils viennent se réunir en avant , immé- diatement derrière le j^éristome. Des rides dont nous avons parlé , en passant sur les bourrelets , les chargent de gros plis irréguliers. La colora- tion de cette coquille se rapproche beaucoup de celle du Clausilia cœruiea : sur un fond d’un gris bleuâtre sont irrégulièrement dispersées des ponctuations d’un brun bleuâtre semblables à des piqûres de mouches. Le sommet de la co- quille est d’un bleu noirâtre très intense , et sou- vent les tours sont parcourus dans leur hauteur par quelques fascies irrégulières noires comme les ponctuations. Les grands individus de cette espèce ont 20 millimètres de longueur et 5 de diamètre. FIN DU LA SECONDE PAIITIE DU DEUXlkxME VOLUME. TABLE ALPHABÉTIQUE 4 DES MATIÈRES. NOTA. Tous les noms synonymiques sont en italique. — Le premier chiffre indique le tome, le deuxième la partie, et le troisième la page. ACAVUS. — hcBmastomus t Beck I . 274 aghâtina — acula, Lamk Il 2 158 — adixsta, Gould II 2 188 — æquatoria , Reeve II 2 151 — alabastcr, Rang II 2 150 — albolineaiaf Lamk..... II 2 178 — algira, Brug. 11 2 184 — Auaïs, teson II 2 148 — bacierionides, d’Orb. . . . 11 2 116 — balteata, Reeve II 2 164 — bicarinatat Lister II 2 154 — bicolor, Jay II 2 188 — boholensis, Rrod U 2 58 — Boreti, Gray II 2 184 — carminensis, Moreîet. .. 11 2 182 — castana, Lamk U 2 162 — cincinna, Pfr II 2 44 — cincinnifomis , Pfr. .... II 2 45 — colurana, Müller II 2 168 — colwnnaris, Dlainv.... II 2 168 — cofïcinna, Pfr II 2 55 — comea, Brumati II 2 184 — couroupa, Lesson II 2 162 — crenafa , Swaios II 2 148 — Daudebarti, Desh II 2 183 — décora. Fer II 2 191 — decussata , Des/l II 2 182 — dilatala, Pfr II 2 184 — dominicensis? var. Desh, Il 2 187 — Downesii, Gray II 2 190 — eloti(/aïa , Swains U 2 110 — exarala, Desh. U 2 163 — fasciata, Müller II 2 148 — fastigiala , Morelet II 2 188 — - flammigera, Desh II 2 147 — flogera , Pot. et Mivh ... II 2 145 — folliculus, GronoüÎMS. . . II 2 170 — frumenlum , Reeve II 2 169 — fuHca, Fer H 2 162 — fulva , Brug II 2 157 — fulvescens, Gray II 2 157 — fusiforniis , P/r II 2 181 Achatina glans, Lamk Il 2 177 — • gravida, Fer II 2 192 — immaculala, Lamk..,, 11 2 158 — lamellata, Pot. et Mich. II 2 170 — Leaiana , Grat II 2 190 — leucozonias, Walch.... Il 2 178 — Lindoni, Pfr II 2 174 — lineafa, Val II 2 148 — iorata, Fer Il 2 193 — lothaphaga, A/oreleï. . . . II 2 189 — lugubris, Chemn II 2 194 — lutea, Anton II 2 148 — luteola, Fe'r Il 2 195 — maculata, Desh II 2 157 • — mawriiiana, var. Bcck. II 2 159 — maurUiana, Lamk.... Il 2 162 — wielanosfoma, Wagner. . II 2 145 — moreleliana, Desh II 2 146 — nigricans, Pfr II 2 179 — nilens, Gray II 2 165 — novenariat Anton II 2 167 — nympha, Pfr II 2 60 — oa/twnsis, Green. .... . U 2 196 — obtusa, Pfr II 2 173 — octona, Chemn II 2 167 — oleacea, Fer II 2 172 — palliday Swains II 2 148 — |ïanaf»ensts , Muhlfeld.. n 2 167 — panthera, Fér II 2 159 — pavonicaf Wagn II 2 95 — perdiic , Kuster II 2 155 — peruviana, Lamk Il 2 185 — perversUf Swains II 2 145 — Petili, Desh II 2 175 — Poireti, Rossm II 2 184 — Priamus , Lam/c II 2 176 — purpurea, Chemn II 2 161 — Reeveana, Pfr II 2 150 — regina, Fer Il 2 145 — reticulata, Pfr II 2 160 — /iie/iiî , Reeve II 2 147 — rosea, Fer II 2 180 — rosea, Desh II 2 180 — Saulcydi, Joannis II 2 144 Achatina semi-sulcata, Desh.. Il 2 186 — Sillimani, J/orelc( II 2 152 — sinislrorsa, Chemn II 2 154 — solidula , Pfr il 2 174 — spirizona, Fér II 2 196 — Stewarli, Green II 2 193 — straininea, Desh II 2 172 — striata, Lamk II 2 180 — subemarginata, Des/l. . . II 2 187 — suîtana, Swains Il 2 95 — sylvatica , Spû? II 2 166 — terebraster, Feruss II 2 166 — truncata, Gmeîin II 2 179 — turris, Pfr II 2 186 — turrilella II 2 196 — turritellata, Desh II 2 167 — ustulata, Lamk n 2 164 — variegata, Fa6. Coîumna. II 2 155 — variegata, de Roissy... II 2 155 — vexillum, KUster H 2 148 — virginea, Lamk II 2 152 — Virginiœ, B1 Il 2 153 — de Virginie, Blainv. ... H 2 153 — vittata, Swains Il 2 153 — Yoluta , Chemnitz II 2 177 — vulpina II 2 193 — zébra , Blainv U 2 155 — zébra, Lamk II 2 156 ACHATINELLA. — acuta, Swains II 2 158 — acuta, Swains II 2 196 — bicolor, Pfr II 2 188 — hulimoides, Swains 11 2 194 — g'ravida , Pfeif II 2 192 — «noî'nala, Migh II 2 196 — livida, Swains II 2 193 — lorata, Pfeif II 2 194 — luteola , Pfeif II 2 195 — muslelma, Mighels n 2 194 — peruersa , Swains II 2 191 — pica , Swains II 2 194 — spirizona, Jay II 2 196 — turritella, Pfeif II 2 196 — vestita, Migh.- Il 2 191 • TABLE ALPHABÉTIQUE. 2, 47 Achatinella vuïpina, Pfeif. . . Il 2 193 AURISMÏDEA H 2 125 BuUmus bootis, Menke II 2 118 ÆGOPÎS. — fasciata , Chemn II 2 125 — &ocmus , Brug II 2 118 — verticillus, Fitzing. .... I . 92 BALÆA. — brachiodon, Soîü H 2 102 — V ambrée, Geoff II 2 136 — elalior, Fér II 2 221 — calcareus , Born II 2j 112 — l’ambrée ou Vamphibie, — truncatula. Villa U 2 229 — calcareus, Brug Il 2 111 Geoffroy II 2 136 BRACHYPODELLA, — caledonicus, Petit 11 2 117 AMPELITA. — aniiperversa II 2 231 — calista, Brod 11 2 58 — clotho , Bcck I . 57 — coUaris, Beck II 2 231 — calobaptus, Jonus II 2 57 — labrella, Bcck I . 51 — perpUcata , Beck II 2 230 — candidus, Desh II 2 77 — zodiaca , Bcck. ....... I . 45 — ^6uia, Beck II 2 230 — Cantagallamus , Rang.. II 2 30 — l’amphibie , Geoff II 2 136 BRADYBÆNA. — capucira, Lamk II 2 75 — l’amphibie ou l’ambrée. — hicincta , Bcck I . 135 — caribœorum , Lamk. . . . II 2 91 Geoffroy II 2 136 — carlhusiana, Beck I . 202 — castancus, Pfr II 2 53 AMPHIBINA. — incar'nata , Bcck I . 199 — ceylanicus, Pfr Il 2 70 — putris , Hartm II 2 137 — limbaia , Beck I . 201 — Chiliensis, var. a, Sow. II 2 36 AMPHIBÜLIMA. — similans , Bcck I . 172 — chrysalidiformis , Sow.. II 2 56 — cucullata , Lamk II 2 140 — suliîosa, Beck I . 203 — chrysalis, Pfr II 2 71 — oblonga , Hartm II 2 132 BREPHÜLÜS. — cincinnatus, Pfr II 2 44 — patula , Beck H 2 140 — fasciolatus, Bcek II 2 81 — cincinniformis , Sow . . . II 2 43 — pufn's, var. Hartm II 2 133 — Toumefortiiy Bcck II 2 212 — cincinnus , Sow 11 2 44 — rubescens, Beck II 2 139 — zebrula, Beck II 2 213 — citrinus, Brug Il 2 20 — tigrina, Beck II 2 141 BUCCINUM. — citrinus, var. /3, Brug. . H 2 22 ANGYSTOMA, — ackatinum, Müller II 2 155 — columna, Brug II 2 168 — resupinata , Schüm I . 399 — achatinum, var. D. Mûll. U 2 156 — concinnus, Sow Il 2 55 ANOSTOMA I . 398 — coîumna, Müller, II 2 168 — contrarias , Müller 11 1 19 — depressa , Lamk I . 398 — exarutum, Müller .... II 2 163 — cnquimbensis , Brod. . . . H 2 92 — globulosuoa , Lamk .... I . 399 — fascialum, Müller II 2 148 — corrugatus, Wagu II 2 35 — riogens, Linné I . 398 — parvum , Gualtieri II 2 155 — costeni, Eydoux II 2 41 A DT A ATT A — stercus puîicum , Chemn. H 2 176 — coturnix, Sow H 2 93 AtilALyiA, — striatum, Chemn II 2 179 crassilabris , Gray Il 2 92 — arbuslorum , Leach .... I . 206 — variegalum exolicim , Daphnis , Brod II 2 9 — prunmi, Beck I • 255 Fab. Columria II 2 155 decollatus , Linné. . . . . . 11 2 114 ARION. — virgineum, Müller II 2 152 — décora tus, Fer 11 2 13 — albus, Mülîer II 1 64 — zébra, Müller II 2 96 decoinis, Pfr Il 2 191 et 96x BULIMINUS. dentatus, Pfeif U 2 218 — empiricorum , Fer II 1 60 — elatior, Pfeif. 11 2 221 derclictus, Brod . II 2 68 et 96* — Maugeri, Beck Il 2 223 détritus, Müll , II 2 79 — flavus, Müller U 1 96/1 — truncatula, Villa ; H 2 229 dexter, Müll Il 2 09 — fuscatus , Fer H 1 64 ^BULIMÜS II 2 155 Downesii, Gray Il 2 190 et 96or- — achatinus , Brug II 2 155 Dryas , Brod II 2 61 — hortensis , Fer U 1 65 — Adansoni, Pfr II 2 109 Dufresoii, Leach , U 2 76 et 96a — Adansoni, Müller II 2 145 egregius, Pfr , II 2 lOi — melanocephalus , Faure — adwstws, Sow H 2 103 -, eurizonus, Pfr 11 2 44 Bxguet . II 1 96/3 — albatus , Fer II 2 85 _ exaratus, Brug , H 2 163 — sub fuscus , Drap II 1 96* — algirus, Brug II 2 184 - exesus, Spix 11 2 120 ABIOPHANTA. — angioslomus, Wagn... II 2 75 — faba , Martyn 11 2 123 — lævipes , Desmoul II 1 178 — aspersus, Grat 11 2 56 — fascialatus, Olw . Il 2 SI ARTEMON. — astrapoides , Jonas 11 2 43 — fibratus, Martyn . II 2 118 — hounobœnus, Beck I . 87 — atricalîosus, Gould II 2 51 — fictilis , Brod . Il 2 59 — contusus , Beck . I . 391 — aureus , Swains II 2 22 — flammeus, Müller . II 2 110 — candidus, Bcck I . 177 — auriculatus, Pfr Il 2 126 /logerus? d’Orb . II 2 145 — deformis, Beck ■ I . 392 — auns bovinus , Recve . . . II 2 118 — folliculus, Calcara , Il 2 171 — hyîephilus, Beck . I . 99 - — auris leporis , Brug . . . . II 2 107 — folUculus, Morelel , 11 2 171 AÜRICÜLA. — auris mûris, Moric H 2 106 — formosus, Wood . II 2 101 — aurantiaca, Sclmm . II 2 118 — australis, Brug II 2 125 — ForskaUi, Pfr . II 2 78 — auris leporis, Lamk.. . II 2 107 — bacterionidcs , d’Orb. . . . II 2 116 — fragllis, Lamk . II 2 73 — bovina , Jay . II 2 118 — bellulus , Jonas II 2 49 f rater, Fer . II 2 15 — signala, Waga . U 2 64 — bicarinatus, Brug II 2 154 — fulgelrum , var. Brod. . . . II 2 98 — Sileni {Encycl.) Lamk. , . U 2 63 — hicinclus, Uccluz Il 2 83 — fulguratus, Val . II 2 28 AURIS. — bilabiatus , Brod ...... , II 2 65 fulminans , Nyst . 11 2 49 — meîanostoma , Spix. . . . . Il 2 67 — Boholensis, Brod . II 2 58 — fuîvus, Brug , Il 2 157 148 TABLE ALPHABÉTIQUE. Bulimus Funckii, Nyst 11 2 51 Bulimus malleatus , Jay II 2 47 Bulimus pseudo-succinus, Mor. 11 2 90 — fusust Brug II 2 2M — manoeli, Morte II 2 54 — pudicus, Mülïer 11 2 30 — gallina-sultaua , Chemti, II 2 95 — marüimus, Lamk II 2 112 — pulicarius, Beeve II 2 26 — gibbus, Fer n 2 122 — marmoratus , Dunker. . . U 2 43 — puDCtatus, Anton 11 2 86 — gilvus, Sow II 2 6 — Maugeri, Gray II 2 223 — pupoides, Pfcif. ....... II 2 216 — glaber, Desh II 2 63 — melanostomus, Stoams. n 2 66 — purpurascens, Brug. . . . 11 2 161 — glandirormis , Lea U 2 40 — melanostomus, var. Sow. 11 2 66 — quinquedcntalus , Pfeif. . 11 2 216 — glans^ Brug Il 2 177 — melo , var. /3, Menkc. . . II 2 84 — Quoyi , Pfr 11 1 332 — gooiostoma, Fer II 2 105 — metaformis. Val 11 1 321 — radiatus, Brug II 2 79 — graciliSy Lea II 2 44 — Miersii, Sow II 2 53 — Reevii, Brod 11 2 10 — grandis, Pfr II 2 101 — miltocheilus , Beeve. . - . U 2 105 — regina, Fér 11 2 145 — granulosus, Bang II 2 29 — Mindoroensis , Brod. . . . II 2 15 — relusus, Olivier II 2 237 — Gravesii , King II 2 75 — Morelcti , Desh 11 2 114 — Bichii, Lamk II 2 147 — graviduSf Pfr II 2 192 — Moritzianus, Pfr 11 2 26 — rosaceus, King II 2 36 — Guamensîs, Pfr II 2 124 muUicoIor, Bang II 2 40 — rufogaster, Lesson II 2 11 — Guerini, Pfr 11 2 52 ■ — muUicoîor, var. P, Pfr. . II 2 53 — rugulosus, Soio II 2 99 — Guinîarusctists , Pfr. . . . II 2 13 — mumia, Brug n 2 208 — Sandwicensis, Pfr II 2 99 — Guimaraseusis, Brod. . . II 2 46 — mus, Brod II 2 7 — sarcinosus II 1 316 — heterotriclms , Moric,.» II 2 16 — navicula, Wagn U 2 108 scalariformis , Brod. . . . II 2 87 — hœmastomus, Lcss II 2 29 — nigrofasciatus , Pfr. . • . II 2 81 — seminiger, Menke II 2 194 — hœmastomus granulosus, — nimbosus, Brod II 2 15 — septum, Hartm II 2 79 Pot. et Mich II 2 29 — nucléus , Sow II 2 37 — septemdentatus, Pfcif. . . II 2 219 — hœmastomus, Scopoli.. . a 2 34 — nympha, Pfr II 2 60 — signatus, Wagn 11 2 64 — Hohennackcri,K’ri/n. . . . II 2 77 — .obeliscus, Pot II 2 112 — sinistrorsus, Desh II 2 24 — huascensis, Beeve II 2 85 — obeliscus, Morte II 2 113 — smaragdiuus, Reeve. . . . n 2 12 — inflatus, Sow II 2 89 — oblongus, Brug II 2 34 — socotorensis, Pfr II 2 88 — inflalus, Spix II 2 90 — obtusatus, Gmel U 2 111 — soluius, Bur II 2 86 — inflatus, Fér Il 2 237 — obtusus , Drap 11 2 78 — sordidus, Lamk. II 2 68 — interruptus , Lamk 11 2 19 — octonus, Brug Il 2 167 — spretus , Beeve II 2 55 — in versus , Brug 11 2 23 — odontostoma, Sow n 2 204 — spirizona, Pfeif II 2 196 l\ 2 25 nlivAPPiifi Pfr .... . . II 2 100 U 2 17 — irroratus , Beeve U 2 50 — onager, Beck II 2 73 __ strialulus, Sow. ....... II 2 82 — Jonasi, Pfr II 2 83 — olaheilanus , Brug II 2 126 — striatus, Brug. ........ II 2 179 — Kambeul , Brug II 2 109 — ovatus, Brug II 2 35 — succinea, Poiret II 2 136 — Kambeul, Küst II 2 110 — ovoideus, Brug II 2 41 — succineus, Brug II 2 136 — lahiozonalis, Grat II 2 44 — ovoideus, var., Sow. . . . n 2 44 — succinoides, Petit, ..... II 2 46 — îahro-purpureus, Grat.. n 2 27 — pantagruelinus , Moric. II 2 119 — superbus, Jouas II 2 51 — lævus , Brug II 2 18 — papyraceus, Gray II 2 90 — Swainsoni, Pfr II 2 66 — îagotis, Menkc II 2 107 — paradoxus, Pfr II 2 61 — sylvanus, Brod II 2 62 — Largillierli , Phil II 2 33 — pardalis, Fer II 2 43 — sylvaticus, Wagn U 2 166 — Lattrei , Pfr 11 2 48 — partuloidcs , Brod II 2 60 — Taunaisii, Fér !.. II 2 32 — Laurentii, Sow U 2 86 — patulus , Brug U 2 140 — tenuissimus, Fér. ..... II 2 72 — Libcriaiius , Lea II 2 102 — peruvianus , Brug . . . . II 2 75 — terebrasler, Fér II 2 166 - lignarius, Pfr U 2 8 — penJ(îrsm,GmeL, var. Ç. II 2 18 — Thersites, Pfr II 2 123 — liliaceus , Fer II 2 83 — perversus , var. y , .Pfr. - Il 2 19 — Ticaonicus II 0 6 — limnoides , Fer II 2 71 — perversus, .Linn. II 2 20 — Tourne fortianus, Rossm. II 2 212 — limnoides, var., Fer. . . . 11 2 72 — penjersMS , var. tî , Pfr . . 11 2 22 — trilîueatus, Quoy II 2 84 — liUuratus, Spix II 2 89 — perversus, var. ê, Pfr. . 11 2 23 — tumidulus, Pfr 11 2 89 — litus, Fer II 2 89 — perversus, var. y, Pfr.. . II 2 51 — turj'Hella, Antou 11 2 196 — loralus, ÀQtou II 2 194 — phasianella, Val II 2 24 — umbilicaris, Souleyet. . . n 2 74 — lucidus, Reeve 11 2 73 — Philippii, Pfr U 2 82 — undatus, Brug U 2 96 — lugubris, Pfcif II 2 194 — philippinensis, Reeve. . • II 2 10 — unidentatus, Sow II 2 39 — îuteolus, Pfeif 11 2 195 — pithogasler, Fér H 2 14 — ustuîalus, Jay II 2 56 — lutescens , King II 2 38 — pictor, Brod H 2 27 — uva, Brug II 2 206 — luteus , ZiegI II 2 80 — planidens, Mich U 2 38 . — Valcnciennesii, Pfr. . . . U 2 28 — luteus, Less U 2 123 — Poireti, Pfr 11 2 184 — Venezuelmsis, Nyst. . . . II 2 43 iwsonï(^us, Sow II 2 41 — porraceus , Sow II 2 61 — rentricosus, var., Phil. . II 2 13 — Lyonetiantis, Brug II 2 202 — Powisianus, Petit II 2 48 — uawincosws, var. (3, Pfr. n 2 14 — magniücus, Grat II 2 31 — Priamus, Brug II 2 176 — ventricosus, Brug U 2 98 — magnus , Wagn ....... U 2 90 — princeps. Pot. et Mich. . U 2 95 versicolor, Brod. II 2 70 — major, Desh 11 2 121 — Proteus, Brod 11 2 68 — vexillum, Brug II 2 148 â / TABLE ALPHABÉTIQUE É 249 Bulimus Yirgatus, Jay Il 2 62 Carocolla angulata, Gray. . . . I . 343 CHERS INA. — vïVgftneus, Brug II 2 31 — angystoma. Desh. ..... I . 352 — alabaster, Beck H 2 151 153 — bicoloTy Lamk I . 353 — crenata, Beck II 2 148 — virgulatus, Fér. .... . . II 2 91 — bifasciaXay Lea I . 136 — fasciata, Beck Il 2 148 — vilreus, Bom II 2 94 — bifasciatay Gray 1 . 336 — virginea, Beck II 2 153 — vitreus, Spix Il 2 216 — bifasciatay Scbüm 1 . 342 CHEILOSTOMA. — Wagneri, Pfeif II 2 214 — bifurcatay Callow I . 386 — zonatrim, Fitzinger. ..... I . 25 — Woodianus, Lea II 2 8 — carmelitay Beck I . 193 CHILOTREMA. — vtdpmus, Menk II 2 193 — Dry ope y Broder I . 349 — lapicida, Beck I . 370 — œanthostomus , Hohenn. n 2 77 — flbulay Phil I . 348 CHONDRUS. — zébra, Muller n 2 96 — grata, Mich I . 335 — major, Kryn II 2 215 — zebrUf d'Orb II 2 148 — Gualtieriana I . 345 — quinqueplicatus, Jan . . . Il 2 215 — zebrUf Brug II 2 156 — hispidulay Lamk I . 372 — zébra , Villa II 2 213 — zebrUf Olivier. ........ II 2 213 — hydianOy Lea I . 387 CHONDRULi. — zebrioluSf Pfeif. ....... 11 2 213 — indiscretay var. d, Beck. 1 . 68 — quinqueplicata, Beck . . . II 2 215 BÜLLA. — inflatay Lamk I . 343 CHROMOCOCHLEA. — achatina, Linné n 2 155 — JuUay Gray I . 380 — mindorana, Hartm I . 315 — achatina sinistrorsa, Ch. Il 2 154 — IdbyriniuSy pars, Lamk. . I . 387 — takitana, Hartm. ...... I . 155 — ambigua, Gmcl I . 331 — labyrinthus, pars, Lamk. I . 388 — turbinoidesy Hartm 1 . 315 — bicarinata, Dillwyn. . . . Il 2 154 — Lamarckii, Sow I . 374 CïONELLA. — bifasciatay Gmel I . 331 — LamarcJciiy Villa I . 381 — folliculus, Beck 11 2 171 — exaraUx, Dillw II 2 163 — lampaSy Gray 1 . 341 CIRC2NARIA. — exarata, Gmel n 2 163 — lapicida, Charp I . 370 — planorboides, Beck I . 87 — fasciatay var. e, Gmel. . . n 2 98 — lenticula, Menke I . 361 — skiaphiîay Beck 1 . 86 — fasciatay Chemnitz n 2 148 — Listeriy Gray I . 359 CINGULIFERA . — heîicoideSy Brocchi U 2 176 — lueema, Gmel I . 380 — intermedia, Held I . 43 — lœva, Schrœter. . . . . . . Il 2 18 — lychnuchus. Desh I . 377 — strigata, Held I . 44 — ohlongay Chemn II 2 34 — Madagascariensis, Lamk. I . 401 CLAUSILIA. — ovata, Chemn n 2 35 — magna, Schüm I . — antiperversa, Lamk . . . . II 2 231 — purpurea, Chemn II 2 161 — marginata, Rang 1 . 337 — bicanaliculata, Jay II 2 234 — stercus pulicum II 2 176 — marginata, Desh ï , 374 — bifurcata, Desh U 2 245 — truncata , Gmel ....... II 2 179 — mauritiana, Lamk I . 353 — Braunii, Sharpe II 2 242 — ventricosay Chemn II 2 98 — otthiana, Forbes I . 227 — bulla, Parreys II 2 241 — virgineCf Linné U 2 152 — parmula, Brod I . 356 — callosa, Mûhlf II 2 238 — volutUy Chemn Il 2 177 — pHeoîus, Gray.. I . 334 — Gantrainei, Desh . II 2 239 — zébra, Gmel n 2 96 — planaria, Lamk I . 372 — cattaroensis, Ziegl,,,,. . 11 2 240 — zébra, Chemn Il 2 156 — plamata, Desh I . 346 — cattaroensis, var. fusca » BULLE A, — pUcata, Jay I . 387 Kuttsch . II 2 241 — fiammea, Chemn n 2 HO — pyrosloma, Gray I . 341 — catarvensis, Lamk II 2 240 CAMPYLEA. — quadridentata, Menke.. . I . 379 — cærulea, Fér . Il 2 236 — Audouiniy Beck I , 67 — Bangiana, Beck l . 384 — collaris, Lamk , 11 2 231 — carascateneis , Beck . . . . I . 105 — reginœ, Reeve... I . 350 — columellaris n 2 2^2 — cœrulans, Beck I . 107 — rota, Brod I . 357 — costulala, Lamk II 2 234 — intermediay Beck I . 43 — sagemon, Beck I . 337 — dalraatina, Partsch, . . . U 2 239 — macrostoma, Beck I . 108 — scabrosa, Gray I . 375 — denegabilis, ZiegI II 2 238 — oresigenay Beck I . 67 — siquijorensis I . 355 — didyma, Parreys H 2 235 — planorbellay Beck I . 45 — solarium, Beck I . 367 — elegans, Pfeif 11 2 228 — Porto-sanclanay Beck . . . 1 . 112 — soror, Wood I . 379 — exarata, Ziegl.*, 11 2 238 — Pouzolziy Beck I . 59 — subplanata, Petit I . 388 — exculpla, Crist. et Jan . H 2 235 — pyrenaica, Beck I . 41 — tripoîitana, Gray I . 339 — exesa, Spix II 2 121 — RaspaiUiy Beck I , 118 — Turcica, Gray I . 368 — Gargantua, Lamk U 2 204 strigatUy Beck I . 44 — turrita, Phil I . 337 — gracilicosta, Ziegl U 2 235 — trigrammephora, Beck . . I . 47 — uncigera, Petit I . 385 — gracilicollis, Desh Il 2 229 CANTAREUS. — zebuensis, Broder I . 3S4 — grisea, Dhsh II 2 243 — neritoideSy Risso I . 279 CAROCOLLINA. — inflata, Olivier II 2 236 CAP RI NUS. — afficta, Beck I . 372 — labiata, Sow 11 2 234 — recognitusy Montf I . 330 CAROCOLLUS. — lœvigata, Ziegl H 2 243 CAROCOLLA. — carocolla, Beck.. I . 351 — lœvigata, Bock II 2 241 — acutimargoy Menke. . . . I . 366 — oculatus, Montf I . 351 — lœvis, Blainv ......... II 2 212 — acutissimay Lamarck. . . I . 381 CEP ACE A. — lesinacensis, Parreys. . . . Il 2 241 — albilabriSy Bowd , I . 351 — sylvatica, Held ï . 222 — perplicata, Lamk 11 2 230 T, U, 2® partie. 3^ q6o TABLE ALPHABÉTIQUE. Clausilia lidiChjgàslris, Partsch. II 2 241 — porcata, Ziegl II 2 235 — pupoides, Spix II 2 216 — ravida^ Ziegl Il 2 233 — retusa, Olivier,.. Il 2 237 — inflata, Olivier II 2 236 — septemplicata, Phiîippi. 11 2 242 — sericina, Rossm II 2 243 — sordiday Ziegl II 2 244 — siriaïa, Spix.- U 2 214 — swblœm, Ziegl II 2 243 — subulüj Lamk. ........ Il 2 230 — tortieolUs , Croach Il 2 225 — tremeniulay Lamk U 2 229 — tridens, Chemn II 2 234 — lumens, Beck Il 2 237 — jsebriola, Jay II 2 213 COBRESIA, — helicoides vitrea, Hubn.. Il 1 96*^ — Umacoides paiera, Hübtt. II 1 96*® COCHLEÂ. — pulla. Lister... I . 277 — neriloides, Gualt I . 279 virginiana. Lister I . 137 COCHLICELLA. — calcarea, Fér Il 2 111 COCHLICOPA. — ■ Algira, Phil II 2 184 — columna, Fér II 2 168 — glans, Fér II 2 177 — leucosoniaSy Fér Il 2 178 — oleacea, Fér II 2 172 — Poireiiy Fér II 2 184 — rosea, Fér U 2 180 COCHLITOMA. — achatina, Fér,.... II 2 155 — follicula, Fér. ........ II 2 170 — fuUca, Fér II 2 162 — fulvescens, GrdY 2 157 — ustulata,Yér Il 2 164 — zehrinayYér Il 2 162 COCHLODINA. — cœrulea, Fér Il 2 236^ — coUaris, Lamk 11 2 231 — inhala, Fér II 2 237 — refusa, Fér II 2 237 — gracilicollis , Fér Il 2 229 — perpUcata, Fér Il 2 230 — subula, Fér U 2 230 COCHLODIUM. — bicanalicula, Fér II 2 234 COCHLÙDON. — • elatior, d'Orh. Il 2 221 — Sovoerbyana, d’Orb.... II 2 218 COCHLODONTA. — Soverbyana, Fér Il 2 218 COCHLOGENA. — décora, Fér Il 2 191 — goniostoma, Fér II 2 105 — radiata, Fér II 2 79 COCHLOHYDRA. — aHg'uIarts, Fér II 1 96^1 Cochlohydra australis, Fér. ... II 2 1 38 — campestris, Fér II 2 139 — obtusa, Fér. II l 96^3 — ouaîis, Fér Il 2 138 — patula, Fér. II 2 140 — putris, var. x, Fér II 2 133 — ri^escews, Fér II 2 139 — sulculosa, Fér II 1 96^3 — tigrina, Fér n 2 141 COCHLOSTYLÀ. “ metaformis, Beck I . 321 — ventricosa, Fér II 2 98 CŒNATORIA. — cincta, Held I . 264 — ligala, Held I . 261 — lucana, Held I . 251 — îufescens, Held 1 , 247 — meîanosloma, Held.... I . 263 — pomatia, Held I . 257 COLUMNA. — columna, Beck II 2 168 — flammea, Schumac.... H 2 168 — folliculus, Jan.. H 2 171 — grisea, Perry II 2 168 — maritima, Spix II 2 112 — marmorea, Perry II 2 168 — obeiiscws, Villa II 2 113 — ocfo-p'î/rafa, Spix II 2 112 — octona, Jan H 2 167 — sylvatica, Spix U 2 166 COLÜMPLICATA. — doîium, Hartm I . 313 — uniplicata, Hartm I . 214 CORNEOLA. — Porto-saniana, Held. ... 1 , 42 — pyrenaica, Held I . 41 CYCLODONTINA. — Listeri, Beck II 2 216 — patagoniea, Beck II 2 218 — pupoides, Beck H 2 216 — Sowerbyana, Beck U 2 218 — striata, Beck U 2 215 CYLINDRELLA. — abbreviata, Desh Il 2 226 — brevis Pfeif II 2 226 — collaris, Fér II 2 231 — concisa, Morelet II 2 224 — cylindrus, Chemn II 2 224 — elegans, Pfeif. II 2 228 — gracilicollis, Fér II 2 229 — Maugeri, Wood II 2 223 — Morelcti, Desh II 2 227 — nobilis, Steatz Il 2 228 — ovata, Desh Il 2 227 — perpUcata, Fer U 2 229 — pruinosa, Morelet II 2 228 — rosea, Pfeif. U 2 225 — subula Fer II 2 230 CYLINDRICÜS. — obtusus, Fitziog II 2 79 DAUDEBARDIA. — brevipes, Drap II 1 96*® Daudebardia rufa , Drap II 1 96** DÆDALOCHILA. — auriculata, Beck I . 76 — avara, Beck I. 78 DELOMPHAIÜS. — rupestris, Hartm I . 254 DENTELL4RIA. — a^era, Beck I . 195 — badia , Beck I . 150 — barbadensis, Beck I . 148 — dec»p*ens, Beck I . 117 — discolor, Beck I . 134 — denfiens , Beck I . 148 — dolata,Becfc I . 143 — /brmosa, Beck I . 147 — fuliginea, Beck I . 146 — hippocastwneum, Beck.. • 1 . 330 — nigrescens I . 146 — obesa , Beck 1 . 148 — orbicwZafa , Beck ï . 117 — partZts, Gratel. I . 149 — punctata, Beck I . 330 DISCODOMA, — aZbilobn's , Swains I . 351 — angystoma I . 352 — gigas, Swaius I . 341 — gualtieriana I . 345 — inflata, Swains I . 343 DREPANOSTOMA. I — nautUiformis, Porro. . . . ït 2 14 EPISTYHA. — conica, Swains I . 327 EÜMELÜS. — lividus, Rafln U 1 ROy — nebulosus, Rafln II 1 963 EÜRYCRATERA, — cceZafura, Beck I . 162 — extensa, Beck.. I . 246 — trt/la(a, var. P, Beck, . . . 1 . 342 — inflaia I • 343 — ZfneoZafa, Beck I . 252 — muUilineata , Beck I . 113 — otaheitana, Beck I . 156 — simplex, Beck......... I . 162 — • sfolœp/wra, Beck I . 160 — zonulata, Beck I . 138 EURYOMPHALA. — altemata, Beck I . 90 — perspectiva, Beck I . 81 — rotundata, Held I . 79 — ruàerata, Held I . 81 FERUSSACIA. — gronoviana , Risso . II 2 171 FRUTICOLA. — incarnaZa, Held ï . 199 — limbata, Held ï • 201 GALAXIAS. — argilacea, Beck I • 203 — Bowdichiana, Beck I • 226 — globulus, Beck I • 251 — lucana , Beck I . 166 — punctulata, Beck I • 226 Gaîaxias semirugata^ Beck. . . I . 247 GÂLUNA. — ro^a, Hartm I . 357 GEOTROCHUS. — papttensis, Beck I . 175 — pileolus, Beck I . 334 — pileus , I . 331 — pyramidella, Beck I . 336 — Touffeti, Beck I . 322 — vitracea, Beck I . 340 — Webbiana I • 344 GIBBULINA, — Jüyonetiana, Beck II 2 202 — pagoda, Bec^k Il 2 203 — verstpoiw, Beck II 2 211 GIBBÜS. — Lyoneti, Montf II 2 202 — LyonetimuSj'Pkiîî II 2 202 GLANDINA, — aîgirüj Beck II 2 184 — Ctmingii^ Beck II 2 180 — dilatata , Beck. ....... Il 2 184 — folliculus, Pfeiff II 2 171 — glans, Beck n 2 177 — leucozoni2 — bossu, Blainv 11 2 202 — annularis, Studer II 1 96'6 96<î MASTUS. — elongala, Studer II 1 96*9 — faba, Martyn 11 2 125 — obtusus, Beck II 2 79 — pellucida, Stud — vUredt Stud f DE RUS. — pociniana, Pfr — segestanay Beck ISOGNOMOSTOMA. — personalumy Held LABYRINTHES. — ofts, Beck — plicata, Beck LAMPE (ia), ou le planorbe terrestre, Geoff LATOMUS. — lapicida, Fitz T. U, 2® partie. Il 1 96*5 II 1 96*8 128 128 I . 142 — 389 387 I . 370 I . 370 — fasciatus, Raioum II 1 65 96x fîbratus, Martyn II 2 118 filans, Say Il 1 73 flammeus, Marlyn Il 2 168 flavus maculatus , Linn. II 1 71 fuscus, Müll II 1 96>ï gagates , Drap II 1 75 96^ geographicus , Renieri. , II 1 96 0 gracilis, /?«/■ II 1 96») hyalinus, II 1 96 infuniatus, Fér II I 962 lævis, Müll II 1 96 >9 MEGASPIRA. — Buschenhergiana,hca.,. II 2 221 — eîatior, Pfeif II 2 221 MEÜHIMATIUM II 1 96< — cylindraccum, Fér II 1 96“* — reticulatum, v. Hasselt. II 1 965 — strigatum, V. /^asseil. . . II 1 96^ MESOMPinx. — olivetorum, Beck I . 93 MICROCISTIS. — oniafeWa , Beck ...... . I . 165 — peîlicula, BqcU U 1 9620 MONACHA. — carthusianella, Pli?.. . I . 202 33 258 TABLE ALPHABÉTIQUE. }fONODONTA. — semtnig^ra, Lamk II 2 194 — exiliSy var., Beck H 1 96 NA NINA. — bicolor J Pfr I . 160 — cïïrtna, Beck. ^ . I . 189 — clair villiana, Gray I . 182 — exilis, Ind I . 186 — exiliSf Beck I . 364 — exiliSj var. Beck U 1 96'* — • javanensis^ Gray I . 187 — Korelcouke, Beck I . 180 — ligulata f Bc-ck I . 180 — mono:?o»aiîs, Gray I . 183 — Stuartij Beck I . 185 NERITA. — Guaîtierianay Chema. » . I . 345 NERITOSTOMA. — vetulay Klein II 2 136 OBBA. — niamillay Beck I . 323 — planulalayBeck I . 48 OBELISCUS. — caicareus , Beck II 2 112 — ofceZiscus, Beck. II 2 113 — ohtusatus , Beck II 2 111 — sylvaliciiSy Beck II 2 166 OCHTEPHÎLA. — marligena y Bcvk I . 69 ODONTOSTOMA. — allognotum yVîr I . 192 — exestis, Beck Il 2 121 — Gargantulay Beck II 2 204 — îeucotremay Beck II 2 119 ONCHYDIUM. — Sloani II 1 32 — typhæy Buchann II l 81 ORTHOLICUS. — gaîlina suUana y Beck. . II 2 95 — reæ, Beck II 2 145 ORTHOSTYLUS. — awm*s,Bcck II 2 22 — contrarias y Beck II 2 19 — decorcUus , Beck ....... II 2 13 — Dufresniiy Beck II 2 77 — f nuer^us , Beck II 2 23 — metafonnis, Beck I . 321 — pithogastery Beck II 2 14 — rufogaslory Beck II 2 11 — uenlricosus, Bcek. II 2 98 OTALA. — diaphanCy Beck I . 222 — Groyanay Beck — ftœmasïonia, Schum . . . . I . 274 — incerta y Beck I . 221 — iîidtsîincfa, Beck. . . . . . I . 140 ■ — microsiowa, Beck I . 218 — pHcatula y Beck I . 112 — Pouchety Beck I.1I6 — ^ puncti fer a y Beck I . 211 OTOSTOMUS. — lateralis , Beck II 2 108 — naviculay Beck Il 2 108 OXYCHILÜS. — en'celorum, var. cespiturriy Fitzing I . 100 PACHYOTUS. — tosZoma, Beck II 2 25 PARMACELLA. — calyculata , Stmi II 1 961 — mesopotamiŒy Oken.... II 1 79 — Olivieri II l 79 — palliolum, Fer II 1 96 1 PARTULA. — auriculalay Brod II 2 126 — australiSy Bowd Il 2 31 — ausZraZw, Brug II 2 125 — 6uZimoides, Lesson.... Il 2 125 — fabay Sow II 2 125 — gibba. Fer Il 2 122 — inflata y Bce\e II 2 124 — ZatreïZa , G ralel II 2 62 “ mauray Muhlf II 2 126 — olaheitanay Fer Il 2 126 — pudicaj Fer II 2 31 — tahuîanay Anton II 2 126 — unidenîatay Sow II 2 39 PATÜLA. — alternatayUeld I . 90 — perspecZiüa, Held I . 82 — rotmdatay Held 1 . 79 — ruderatOy Hcid I . 81 PHYLOMYCÜS. — caroUnieusis, Bosc -7. . . II 1 96p — flexuolaris, Rcf/ïnesîwe. . Il 1 96v — fuscusj/îapi II 1 96ÿ — oxyurus, Rafin II l 96y — quadrilus , Rafin II i 963/ PHYSA. — scaturiginum, Drap.,.. II 2 171 PLACOSTYLUS. — bootis, Beck II 2 118 PLANISPIRA. ^ — bigonîay Beck I . 49 — colubery Beck I . 54 — excepliuncula y Beck. ... I . 155 — zonaliSy Beck I . 50 — aronarict. Beck I . 52 PLANORBE. — terrestre ou la Lampe, Geoffr I . 370 PLATYSTOMA. — fascialum, Klein. ...... I . 277 PLECTROPUORUS. — corninus, Fer.. II 1 86 — coslatm. Fer II 1 86 — Orbignüy Fer II i 87 PLEVRODQNTÂ. — acutissima, Beck I . 381 — cepa, Beck 1 . 154 — granifera I . 378 Pleurodonta Josephinœ, Beck.. I . 131 — Lamarckiiy Beck I . 381 — lucernayBeck I . 379 — lychnuchus y Beck. , I . 377 POLYDONTES. — tmpemtor, Monf I , 383 POLYGYRA. — auriculata, Say I . 76 — avara, Say I , 78 — fastigiala, Say i I . 74 — plicata, Say I . 73 — septemvolva , Say I . 5 — troostiana, Lea I . 76 POLYMITA. — carnicolor, Beck I . 205 — globulosa, Beck I . 225 — versicolor I . 266 POLYPHEMUS. — ai^'irus, Jan II 2 184 — dilatatus, Jan II 2 184 — folliculus, Villa II 2 171 — glans, Say Il 2 180 — glansy Montf II 2 177 — leucozoniaSy Jan Il 2 178 — oleaceus, Pfeif Il 2 172 — so/*duZus, Pfeif 11 2 175 — slriatusy Montf II 2 184 — tumidusy V'illa 11 2 184 POMATIÂ. — antiquorumy Leach.... I . 257 — cincta, Beck I . 264 — ligata, Beck I . 261 — lutescensy Beck I . 247 — melanostoma, Beck,... I . 263 — pomatia, Beck I . 237 — ïca/ans, Dupuy, Müller.. I . 257 — siibpîicatay Beck I . 272 PRIAMES. — stercus pidicuwt, Beck.. . Il 2 176 PROSERPINA. — allognota, Jonas I . 192 PÜPA. — alvearia, Dilwyn Il 2 211 — auris bovina, Gray.... II 2 118 — auî’is leporiSy Gray..., Il 2 107 — 6m>iS, d’Orb II 2 226 — chrysalLs , Fer. II 2 205 — conspersa, Pat. ei Mich. II 2 215 — cyclostoma» Kuster.... II 2 209 — cylindray Gray II 2 225 — dædalea, Desh II 2 217 — dentata, Wood II 2 21 S — elatior, Spix.- Il 2 220 — eleganSy Gould H 2 228 — erystrostoma, Menke. .. Il 2 204 — exesay Wagn U 2 121 — fasciata, Pot. et Midi.. II 2 216 — fasciolatOy Lanik II 2 81 — fonticola, Desh Il 2 220 — glans, Kuster U 2 210 — germanicay Lamk II 2 79 TABLE ALPHABÉTIQUE. P a pa gon iostotna , G ray II 2 105 Stenostoma capucira, Beck. . . . , II 2 75 TESTACELLUS II 1 95 — grandis, Pfeif 11 2 101 STENOTHEMA. amhiguus, Fér II 1 95 — idolum, Menke II 2 203 — convexa, Rafm I . 141 96 X — inflaiüy Wagner II 2 216 STREPTAXIS. — Europœus, de Roissy. . . II 1 94 — lahyrinlhus, Anton.... II 2 218 — conZusws , Phil ........ I . 391 — Galliœ, Ocken 11 1 94 — lituus, Gould 11 2 229 — deformis, Gray I . 392 — Germa7iiœ, Oken II I 96*9 — Listeri, Gray Il 2 216 — pagodus? Gray Il 2 203 — haliotoides, Lamk 11 1 94 — Lyonctiana, Pallus II 2 202 — Reclaziana, Pfeif. . . . . . I . 393 — haliotideus, Faure-Big., 11 1 94 — Maugeri, Sow II 2 223 — Souieyetiana, Pfeif I . 393 96 X — modioZiiS, Pot, et Mich. . Il 2 211 STROPHOCKEILUS. — Maugeri, Fér H 1 94 — modiolinus, Bowdioh. . . II 2 202 — almeida, Spis II 2 31 — mumia, Bnig Il 2 208 STYLODON, — orrnier, Faure- JHguet.. . H I 94 — obesa, Adams II 2 226 — Studeriana, Beck I . 215 T HER A, — obtorta, Menke II 2 228 SüBVLINA. — C07ispu)'cata, Risso I 106 — obtusa^ Drap n 2 79 — ocfo?ja,, Villa, II 2 167 — eurythrostoma. Bock.. . . I 347 — odonlostoma, Sow, ... . . II 2 204 — terebrasler, Beck U 2 166 — fallaciosa, Beck I 54 — pagoda, Lesson ........ Il 2 203 — ttm'üellala, Beck ...... 11 2 168 — intersecta, Beck I 103 — pupoides, Spix II 2 216 SÜCCINEA. — lecta, Bock I . 173 — purpu7'ea, Gray II 2 225 — amphibia, var. |3, Nils.. II 2 133 — ? planata, Beck I 347 — pusiformis, Adams . . . . . II 2 223 — ampkibia, Drap II 2 136 i::- I 127 — quîaquedenlata, Muhlf. . II 2 215 — angularis, Pfeif. ...... Il 1 96» — subde7itata, Bock I 245 — quinqueplicatus, P. etM. II 2 213 — australis, Fér II 2 137 THELIDOMUS. — Recvii, Desh II 2 214 — Barbadensis ? Guilding. . II 2 133 — slriolata, Swains I . 22 1 — ringens, Jay Il 2 121 — hxiîimoides, Pfeif II 2 46 — asper, Swains I J 195 — rubella, Adam.s II 2 223 — bullina, Fér II 2 134 TOMOGERUS. — rubicmda, Menke Il 2 211 — calycina, Menke II 2 133 — depressa, Blain I 398 — septcmdenlata, Roth,,, Il 2 219 — campeslris, Say II 2 139 — globulosus, Pfeif. 1 400 — Sowerbiana, d’Orb. .... II 2 218 — chilocnsis, Phil II 2 135 — rmgens, Montf ï 398 — splendens, Menke II 2 223 — cucullata, Lamk II 2 140 TORQÜILLA. — Spixii, d'Orb Il 2 213 — elegans, Risso II 2 137 — Ho7'nheckii, Villa II 2 223 — striatclia, Fér II 2 209 — gallina-sultana, Pfeif... U 2 95 * — quinquedentata. Villa.. . II 2 216 — striata, Wagner II 2 215 — graciîis. Aider II 2 133 — zébra, Villa 1! 2 213 — striata, Schurn II 2 208 — intermedia, Beau II 2 133 TRAGEMMA. — sulcata, Sow. . II 2 208 — îevantina. Desh II 2 133 — acies, Held... I 366 — Tournefortiana, Fér, . . . Il 2 212 — major, Risso... ...... II 2 137 — algirurn, Held I , 91 — tridentaia, Lamk. ..... II 2 212 — ^nembranacea, Mich. . . . Il I 96» — croatica, Held I 365 — truncatula, Sow II 2 231 — Moricaiidl, Pfeif. II 2 90 — verlicillus, Held I . 92 — lumidula, Desh Il 2 207 — Mulîeri, Lea II 2 137 TRIDOPSIS. — uva, Latnk II 2 206 — oblouga, Drap II 2 132 — albolabris, Beck I • 137 — variegata, Zieg! II 2 209 — oblonga, Turt II 2 133 — app7'ecsa, Beck I • 142 — versipolis, Fér II 2 211 — obtusa, Sow Il 1 96» — clausa, Beck I » 143 — ■ Wagneri, Pfeif II 2 214 — ovalis, Say II 2 138 — C07wexa, Beck I • 144 zébra 11 2 213 pacifica, Beck Il 2 135 PUSIODOlSf, — patula, Rrug II 2 140 — frate7'na, Bock 1 I 329 144 — auriculata, Swaîns.... I . 48 — Pfeifferi, Rossm II 2 133 — hh'suta, Beck I 141 — sonaria, Swains I . 52 — pulrîs Linné II 2 136 — inflecta, Beck I • 143 PYRGELIX. — rubescens.. » II 2 139 — lunula, Beck I # 73 elata, Beck II 2 221 — sulcuîosa, Fér Il 1 9623 — patliata, Beck. I 145 RUMINA. — sulculosa, Beck ....... Il 1 ! 96» — personata, Beck. 1 142 — decollata, Risso Il 2 115 — Tahitensis , Pfeif. ...... II 2 135 — tridontata, Beck I • 73 SAGDA. — ligrina, Lesueur II 2 140 — tridonta, Beck.., I • 74 — alveolata, Beck I . 323 SIMPULOPSIS. TRIGONOSTOMA. australis, Beck I . 327 — angularis, Beck 11 1 962< — holose7'icea, Fitz I 17 SCAHABUS. — oUusa, Beck II 1 96» TROCHUS. — labrosus, Menke . . . . 2 119 T AC HE A. — aust7'alis, Chemn I . 327 SOLARIUM. — montana , Hartm I . 222 — bifascialus, Burrow. . . . I . 335 — candidum, Spix I . 177 — nemoralis, Hartm I , 237 — distortus, Ginel 11 2 202 — crafera, Schum .. I • 368 TAPADA. — monst7'uosus lyonetianus — se7'pens, Spix I . 66 — oblonga, Stud Il 2 132 Gbcmn 11 2 202 STENOSTOMA. — putris, Stud II 2 137 — pupilla, Gbcmn. I . 324 — auritum, Spix 2 107 — succinea, Stud II 2 133 — pileus, Ghemu I . 331 a(io TABLE ALPHABÉTIQUE. Trochus iurcicus 1 . 368 VFDIANTWS. Vili'ina pclhiciday Draparnaiid TURBO. — erislalius, Risso Il 2 171 (n. Müller) H 1 96'’ — alvearia, Dilw 11 2 211 VEROXICELLÜS. — pellucida^ ’Woiglh Il 1 96'» — cosiulatuSf Wood 11 2 23 i / lævis, lUainv II 1 *83 — pyrenaica, Fér II 1 66'6 — cylindrus, Chemn 11 2 224 VKSTIGA. — sitftg'îo&osa, Mich H 1 96*® — fusuSf Ginel 11 2 206 — septcmdentatuSf SchoUz.. II 2 219 — sulculosa, F'r II 1 962» — hæmastomuSf Gmcl II 2 34 VITRJNA. ■ — Tenerifæ, Q.etGaym.. Il 1 9620 — lubriatuSy Dilw II 2 234 — albida, ZiégI II 1 96'8 — transparente (la), Geoffr. Il 1 96'® — lugubris sinislrorsitSf Ch. n 2 191 — angularis. Fér II 1 9G2< rOLUTA. — îugubriSt Cliemn II 2 194 — annularis, Sluder 11 1 96*6 — auris Judeej \ or. B, Gme\. II 2 63 — mumia, Dilw il 2 208 — Aüéeba7'diaf Beck 11 1 96*’ — aurisMalchi B, Gmel... Il 2 118 — terebra, Schrœt II 2 112 — Auslralasiœ? Blainv... . 11 1 9622 — awris Malchi, var. y, Ginel. 2 123 — trianfracluSf Da Costa. . II 2 136 — beryllinay ZiegI II 1 96^6 — auris virginiSy Dillw. ... U 2 31 tridens^ Chcraii II 2 234 — beryllim, C. Pfeif II 1 96*6 — awsiraiis, DÜlw H 2 118 — uva^ Liuué U 2 206 — ' hrasiliensiSy Pfeifr 11 1 9623 — fascialay Dillw,. H 2 123 TURRICVLA. _ breviSy Gray 11 1 96'S — gîabra,- Gmel H 2 63 — CaroniSy Beck I « 337 — citrintty Quoy et Gaim.. l . 189 — /eucosoaia^/Wach Il 2 173 VROCOPTIS. — Cuvieri, Fer n 1 962' XEROPHILA. — cyîindrusy Bcck II 2 223 — Cuvieri, Sow II 1 9622 — striatüy Heid I . 103 — truncaiula , Bcck 11 2 229 — depressay JefTreys U 1 96” ZEBRA. ^ VAGINULA. — diaphantty Jeffreys II 1 96'’ — tKUÏ/eri, Chem H 2 96 _ alte, Fer II I 96* — diaphana, Drap..^ .... II 1 96'’ ZEBRINA. — Krausii, Fer. II 1 96* — Dillwynii, Jeffreys 11 I 96*^ — fasciatay Held II 2 81 — lævigata. Cuvier II I 96* — Draparnaldi , Cuvier. . . a 1 96*® — radiataj Hcid II 2 80 Langsdorû , Fér II i 96^' elongala, Drap II 1 96*» ZEXOBIA. Limaiana, Lesson II i 966 — fasciolata, F& a 1 9621 — himargwata y Gray I . 202 — inaculüsa, v. llassell» . . . II 1 96 « — Frcycincli, Fér U 1 962^ ZÜXITES. mollis, V. Ila^selt H 1 96» — Lamarckii, Fér II 1 962» — acies, Bcck I . 366 -r— occidentalis, Ouiîding*^ II i 96 6 — inajovy Pfeif II 1 96'’ — .dlgfireiis, Montf. Beek. . . 1 . 91 — porulosa, Fér II i 96 7 — Mulleri, Jeffreys. ...... 11 1 96*® — cellariusy Gray I . 96 — punciala, v. JlasseU. . . . n I 96» — oblusa, Sow 11 1 9623 — citrinUy Swains I .^89 — Sloanii, Fér II 1 96* — pellicula, Fér a 1 9620 — croaticay Partsch I . 365 — Taunaisii, Fer II 1 967 pellucida , MiiUcr ( n. — unizonaliSy Swains ... . I . 183 — viridi-alba, Fér II 1 96’ Draparnaxid ) U 1 96*4 — verticillus Beck.. ...... I . 92 1 rm tu- U.A TABLK .\I.PH ABjb'iQL K DES MATIÈBF.S, / l N » f * / « Jll % « 4 • • 6 i:- > % \ 4 •> é.- \ . ,-i 1 • S v 'V m * s 'K. ' M y / » % a « « ■ 1 a « 4= •we ( .‘i « k