ERP RER ER Li ar ae ie RTE SLT AIS 4 p CA pr def NS tt di tt . ie pi LAN RUE “ee RS AT à red den APE dy ris à el FAT AE AUCH ste an Lara 1 DCE LA Er! DUPTET TS AA 4 LA] uote CICR EN CET À dei à 4 ARAATRENN ASE “ (PCR 4 gets PU MERE hist Vngls La 1.4 4 PRIOR AT AMEN E cf CARRE ES Î.e “ist “es pi #44 % 4 lg à LE : An ‘ Hi ï. nie a at ban A etat JF où HAN [HR di à, PARLE TPE M: ï oo À srl post CPE pt ere MEL be ons a à dr ns end U 4 Ca # RE) Ve Age LAS PRIOR HR ju? DEPOT AU TE] Pa E s 3 HN HO ox M Sat SES aa 46 ours un DEP MAN V4 dan WA L one mais PARENTS LM Htc ee sil Me ( ne à KA RU ut HD ri dis nt * ii sou % ñ HD Rs n RE HAS TO ae mit an ie BA Î ul 1" # bia mé 4 CEA DÉSERT ES DR SH 41 AA mo fi SERE ET SR # BE £ car a g? 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INSECTA Revue Tllustrée d'Entomologie Publication mensuelle de la Station Entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes CG IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES Ÿ 1913 | 12838618 © / biena| Muse evue Jlustrée d'Entomologie < qi ® aa un Z R INSECTA Revue lTllustrée d'Entomologie Publication mensuelle de la Station Entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes ie a —— TROISIÈME ANNÉE EE IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 1913 ENTOMOLOGIE GENERALE NORMES POUE SERVIR A LA Classification des JAMWONUS, coléoptères longicornes de la tribu des Prioninæ Par C. HOULBERT, Professeur à l’Université de Rennes. Ayant eu l’occasion d'étudier récemment, dans la collection de M. René Oberthür, un. certain nombre de /amwonus provenant de l’Afrique centrale (Congo belge et Afrique orien- tale allemande), nous croyons utile de faire connaître ici quel- ques particularités qui contri- bueront, il faut l’espérer, à établir sur des bases solides la systéma- tique de ce groupe remarquable et encore si peu connu. Le genre /amwonus (FIG. 1) fut établi en 1870 par le baron von Harold (1), pour deux exem- plaires d' et Q, d’une espèce (J. subcostatus), recueillie par Pogge au cours de son voyage à travers la région de Lounda; la désignation de Jamwonus EE Fi. 1. — Jamwonus Oberthürt Houlb. (Grand. natur.). pelle le nom d’un chef indigène, le mouata Jamwo, qui résidait à Moussoumba. (1) HarozD (E. von). — Bericht über die von den Herren À. LE Homeyer und P. Pogge in Angola und im Lunda-Reiche gesamelten Coleopteren. (Coleopterologische Hefte, München, 1870, t. XVI p: 150) IxsEcrA, Janvier 1913. D ee Vingt ans plus tard (1000), J. Kolbe, étudiant, au Musée de Berlin, les exemplaires de Harold, ainsi qu'un nouveau lot de Jamwonus récoltés au Congo et dans l'Afrique orientale alle- mande, crut devoir établir une deuxième espèce (7. S/cheli) qu'il dédia à M. H. Stichel (!). La description de Kolbe est très claire, très explicite et accompagnée d'une planche en photo- gravure donnant le facies général et la taille exacte de la nouvelle (Fig. 10). En 1003, M. le Prof. Lameere, examinant à son tour les Jamwonus, fut amené à comparer les exemplaires de Kolbe et de von Harold ®); le résultat de cette comparaison fut que, à son avis, tous les exemplaires du Musée de Berlin ne repré- sentaient que des variations individuelles d’une seule et même espèce; 1l fit alors tomber S/zcheli en synonymie de subcos- Zatus. Quoiqu’elle nous paraisse bien peu vraisemblable, il nous est impossible, cela va sans dire, de nous prononcer sur l’exacti- tude ou l'inexactitude de cette manière de voir, puisque nous n'avons pas les documents sous les yeux; mais, dans le but d'apporter un peu de clarté dans ce débat, nous tenons à pré- senter quelques remarques que l'étude anatomique de plusieurs Jamwonus, provenant des mêmes régions, nous a suggérées. La morphologie externe des /amwonus est très uniforme; à part la taille, les six exemplaires que nous avons sous les yeux se ressemblent tellement que, sans les indications si en- courageantes et si précises de M. René Oberthür, nous n’aurions peut-être pas songé à chercher les différences qui permettent de les séparer. Il convient de dire tout d’abord que c'est l'épistome qui (1) KOLBE (H.-].). — Ucber einige Cerambyciden aus Mhonda in Deutsch- Ost-Afrika. (Berliner Entomol. Zeitschrift. t. XIV, 21000, D12072 Tate le fig. 1.) (2) LAMEERE (A.). — Faune entomol. de l'Afrique tropicale, Longicornes, PRIONINÆ. (Ann. Mus. Congo, 1903, t. IT, p. 97, pl. III, fig. 7, p. 97.) Id. — Révision des Prionides (Callipogonines). (Ann. de la Soc. entomol. de Belgique, 1904, t. XLVIII, p. 42.) sd 1 — 3 — montre Les variations Les plus nombreuses, et par suite les plus utiles pour la distinction des espèces; voici les différences que nous avons observées, sur quatre mâles, petite et grande tailles, ainsi que sur deux femelles. Structure comparée des épistomes, vus en dessus (figures supérieures) et de face (figures inférieures). F1G. 2, — Jamwonus subcostatus Harold. Fic. 3. — Jamuwonus Oberthüri Houlb. F1G. 4. — Jamiwonus tuberculatus Houlb. Fi. 5. -— Jamwonus Uongolensis Houlb. La Fig. 2 représente l'épistome d'un exemplaire O' #edius étiqueté sxécostatus Harold, et provenant de la collection Que- denfeld; les Fig. 3, 4 et 5 donnent l'aspect de l’épistome de trois Œ #ajor, reçus directement de l'Afrique centrale. Tous ces épistomes, ainsi qu’on peut le voir, ne sont pas du tout construits sur le même type; aussi, jusqu'à ce qu'on nous ait prouvé le contraire, nous nous refusons à croire que de telles différences de formes puissent se rencontrer chez les divers — 4 —— individus d'une même espèce. Nous sommes alors convaincu que nous nous trouvons en présence de quatre espèces distinctes, dont l’une, d'après Quedenfeld (FIG. 2), serait sôcostatus Harold (1). Au début, nous étions également porté à croire que, parmi les trois autres espèces restantes, l’une aurait pu être S#chelr, notamment celle dont l'épistome est représenté par la FIG. 3, car l'insecte qui nous a montré ce caractère, provient précisé- ment des mêmes régions; il a été recueilli à M’Pala, sur les bords du lac Tanganika, par le R. P. Guillemé. Aujourd'hui, un F1@. 6. Fi. fx F1. 8. Pronotum de ; Jamwonus subcostatus Harold. Pronotum de Jamwonus Sticheli Croquis d'après A. Lemeere Jamuwonus Oberthürt (Grand. nat.). (Ann. Mus. Congo, 1903, PI. IIL, fig. 7). (Grand. nat.). grand doute nous reste, car, si nous comparons notre exemplaire à la photogravure donnée par Kelbe, nous trouvons que les angles antérieurs du pronotum n'ont pas du tout le mênie aspect; ces angles sont nettement arrondis chez S/ickeli (FIG. 6), tandis qu'ils sont très prononcés dans les insectes que nous possédons (FIG. 8); nous ajouterons même que, dans s0cos- tatus Harold, Œ #7a7or (teste Lameere), les angles antérieurs du pronotum sont également très prononcés (FIG. 7), nouveau motif pour ne pas admettre la synonymie proposée par M. Lameere. (1) Cette détermination est exacte d’après la comparaison que nous avons pu faire au Muséum de Paris. a 5 —— En présence de ces incertitudes, nous prions nos collègues allemands de vouloir bien examiner, par comparaison avec l’exemplaire type du Musée de Berlin, lequel de nos dessins pourrait correspondre à l'espèce de Kolbe. Cette vérification faite, il nous sera possible d'identifier définitivement nos es- pèces; mais, dès à présent, la conformation si différente des épistomes établit, selon nous, très nettement, que szôcostatus et Sticheli sont deux espèces bien distinctes. À la lumière des faits qui précèdent, nous allons maintenant décrire les trois /amwonus que nous considérons comme nou- veaux, en insistant plus particulièrement sur certains détails de structure Jusqu'ici trop négligés. Auparavant, toutefois, 1l nous paraît utile de mettre sous les yeux des entomologistes les descriptions d'Harold et de J. Kolbe, ainsi qu'un tableau analytique des espèces établi d’après nos propres observations; notre travail constituera ainsi une monographie complète du genre /amwonus, dans l’état actuel de nos connaissances. JAMWONUS Nov. gen. ?rionimi. (Description d’après E. von HAROLD.) Corpus deplanatum. Oculi fortiter granulatli, emarginatr, distantes. Thorax lateribus bidentatis, dente uno medio, altero postico. Antennae dimidium elytrorum vix superantes, articulis angustis, hliformibus. Prosternum postice subtuberosum. Tibiae smplices. Mandibulae in S porrectae, capite lLongiores, reflexae, supra hirsutae, apice bidentatae, in Q breves, trian gulares. Kürper gestreckt und ziemlich verflacht, an #/allodon erinnernd Augen grob gegittert, mässig tief ausgebuchtet, weit getrennt. Fi1G. 276 Mandibeln in beiden Geschlechtern, sehr verschieden : beim © stark vorragend, länger als der Kopf, nach aufwärts bogig gekrümmt und an der Spitze mit zwei Zähnen, einem oberen und einem unteren, versehen, die Oberfläche lang wollig behaart; beim Q, kurz und einfach, jede ein Dreieck darstellend, mit stumpf gezahnten Innenrande. Thorax mit zwei Randzähnen, einer in der Mitte, * 9. — Orthomegas Rostainei Buq., Gr. nat. F1G. 10. — Callipogon barbatum Oliv., Gr. nat. (Coll. de M. R. Oberthür) (Coll. de M. R. Oberthür), der andere am Hintereck, der Seitenrand vorn beim © glatt und an den Vorderecken einen stumpfen Lappen bildend. Flügel- decken hinten stumpf abgestutzt, mit kurz gezahntem Nahtende. Das Prosternum hinten schwach längbeulig. Die Schienen einfach, ungedornt. Metatarsus der Hinterfüsse unten dicht filzig, länglich dreieckig. Die Fühler beim © die Mitte der Flügeldecken wenig überragend, beim Q noch kürzer, die Glieder dünn, cyhndrisch, Glied 3 so lang wie 4 und 5 zusammen. (Coleopterologische Hefte, 1879, p. 158.) so gomme ns Les caractères, très spéciaux de ce nouveau genre, ne permet- taient pas de le faire rentrer dans l’une quelconque des vingt- deux subdivisions établies par Lacor- daire pour ses Prio- nides normaux. A cause des mandibu- les, courbées en des- sus et abondamment velues, Harold l’au- rait volontiers rap- proché des genres Callipogon (FIG. 10) et Orthomegas (FIG. 9); mais le protho- rax, orné de dents latérales, indiquait aussi une certaine analogie avec les Macrodontides. Bref, la création d’un nou- veau groupe S'impo- sait; et, dans la pen- sée de von Harold ce nouveau groupe devait prendre place immédiatement à la suite des Acantho- phorides (FIG. 11). F1G. 11. — Acanthophorus serraticornis Oliv., Gr. nat. (Coll. de M. R. Oberthür) LR TABLEAU ANALYTIQUE DES ESPÈCES (D'après les caractères des Œ medius ct major). Angles antérieurs du prothorax arrondis (fig. 6); \ sous-menton ni. Ééchancté ni. velu:...:.2.1# Sticheli. I Angles antérieurs du prothorax bien marqués | (fig. 7); sous-menton plus ou moins profondé- nent -66hAncré et VOL... TERRES 2 Epistome, vu de face, échancré en son milicu 4 OEM POP NET ER RE ne LU Te. 3 Epistome, vu de face, prolongé par une pointe \ triangulaire en son milieu (fig. 4 et 5)............ 4 Saillies du bord épistomal anguleuses, avec une \ protubérance arrondie et ciliée au fond de l’é- 3 chancrure (fo). SR RO ER RR EE subcostatus. | Saillies du bord épistomal arrondies et garnies de lonps aus manates (fe) CR RENE AR Oberthürt. { Un tubercule conique très gros et très saillant au \ milieu -de épistome {fp: 4)..:.:5,,7 083 tuberculatus. 4 Epistome sans tubercule saillant en son milieu SR A AR Tr RS EPA El ra à Congolensis. I. Jamwonus subcostatus Harold. Piceus, nitidus, fronte media impressa, thorace Llaevi, elytris laevibus utrinque tricostatis, costis bast minus distinctis. — Long. 50-58 null. (FIG. 12 et 13). Aus dem Innerem (Pogge !). Pechschwarz, die Flügeldecken zuweilen rôthlichbraun, glänzend, ohne Punktirung. Die Stirne in der Mitte grubenartig eingedrückt. Thorax quer. Schildchen halbkreisfôrmig. Die Flügeldecken mit je drei etwas flachen Rippen, die sich vor der Spitze, vereinigen, an der Basis aber nur schwach ausgeprägt sind (1). Unterseite und Beinc dunkel rôthlichbraun. Bei dem Männchen sind die Mandibeln oben rothbraun wollig behaart, ihr Innenrand von der Mitte an bis zum unteren Endzahne mit drei stumpfen Kerbzähnen versehen. Die Kehle ist tief hufcisen- fürmig ausgehôhlt, die Vertiefung sowie das Kinn rothbraun bchaart. Résumé d’après E. v. HAROLD (loc. cit., p. 158-159). (1) D'où, sans doute, le nom spécifique de subcostatus. = O = D'après Lameere , le mâle type de von Harold (F1G. 13), de l'intérieur de l’Angola, est de taille médiocre (42 millim., man- dibules comprises); il a le sous-menton creusé et très velu; par ailleurs, « la longueur et la forme de ses mandibules permet- traient de le considérer comme un © #z2n0r7. » F1G. 12. — Jamwonus subcostalus Harold. Fi. 13. — Jamwonus subeostatus Harold. d medius (Grand. nat.). minor (Grand. nat.). Coll. R. Oberthür. D'apr. A. Lameere. Il ne nous paraît pas possible d'accepter cette manière de voir; car, si la figure donnée par M. Lameere dans les Awrales du Muséum du Congo, 1003, PI. IT, fig. 7, représente bien le type de von Harold, on ne peut pas dire que ce soit celle d'un très grand exemplaire, mais elle correspond certainement déjà à un © #medius. Chez le Œ edius du Congo français, que nous avons pu examiner au Muséum de Paris, les mandibules sont assez allongées et le sous-menton, notablement impressionné, est orné de cils roussätres à sa partie antérieure. PATRIE : Congo belge, Kassaï (Coll. de M. René Oberthür); Moukenghe (Muséum de Berlin); Bena-Bendi, sur le Sankourou (Muséum de Bruxelles); Congo français, environs de Brazza- ville (Muséum de Paris); Intérieur de l'Angola (Muséum de Berlin). (1) LAMEERE (A.). — Faune entomol. de l'Afrique tropicale, p. 98. 2. Jamwonus Sticheli Kolbe. Cette espèce (1) est la deuxième, du genre établi en 1879 par le baron de Harold, à l’aide des échantillons (/. subcostatus) FrG. 10, — Jamwonus Sticheli Kolbe, reprod. d'après Berl. entom. Zeit., 1900 (Grand: nat.) tt. XDLV, Pl eIV/ fr. 1. découverts dans l’intérieur de l'Afrique occidentale. Le genre Jamwonus appartient au groupe des Orthoméginés, dont les représentants typiques habitent l'Amérique tropicale; Harold le rapprochait plus volontiers des Acanthophorinés; mais, d'après ce qu'il nous a été donné de voir sur un couple du Musée Royal, provenant de Mukenge (Congo), la denture du prothorax est absolument la même dans les deux sexes, et, lorsqu'il existe des différences sous ce rapport, elles ne doivent être considérées, contrairement à l'opinion du créateur de (1) KOLBE (J.-H.). — Ueber einige Cerambycident aus Mhonda in Deutsch- Ost-Afrika. (Berliner Entomol, Zeitschrift, 1900, Bd. XLV, p. 297.) NT ee l’espèce que comme des accidents de variations individuelles. L’analogie des /amwonus et des Orthomegas n'est pas seu- lement fondée sur l'aspect général du corps, mais principale- ment sur la forme toute particulière des mandibules des c qui sont très apparentes vues de haut, parallèles l’une à l’autre dans la direction de l’axe du corps et recourbées en dessus vers le sommet (FIG. 10). Le grand exemplaire de Mhonda, constituant une deuxième espèce, Jamwonus Sticheli, se distingue de /. subcostatus ainsi qu'il suit : Der Kopf ist auf der ganzen Oberseite zerstreut punktirt, am ganzen Hinterkopf und Scheitel aber dicht punktirt. An den Antennen ist der Scapus etwas länger. Die langen Mandibeln sind von der Basis bis zur Spitze allmählich aufwärts gebogen, ähnlich wie bei O7tho- megas sericeus L.; am Ende sind sie zweispitzig, wie bei Oréthomegas und /amwonus subcostatus, im dletzten Drittel unregelmässig kerbzähnig, von hier bis zum Grunde einfach. Die ganze Innen- und Oberseite vom Grunde bis zur Doppelspitze, ist dicht fuchsroth und abstehend behaart, wie bei /. subcostatus. Ein bemerkenswerther Unterschied liegt in der Bildung der Kehle; diese ist bei der west- afrikanischen Art vorn schr tief ausgerandet und in der ganzen Ausrandung mit fuchsroten Haaren besetzt. Bei /. séicheli ist die Kehle weder ausgerandet noch mit Haaren bekleidet ; am Vorderrande sicht man voneinander entfernt zwei kleine Hôcher. Die Fläche der Kehle ist beiderseits gewôülbt, glatt, in der Mitte aber etwas eingedrückt. Der Prothorax ist, wie der Kopf. zerstreut punktirt; der Hinterrand desselben zeigt. vor dem Scutellum einen deutlichen Winkel in der Mitte. Das Scutellum ist etwas punktirt. Die Flügel- decken sind weniger glänzend, da sie äusserst dicht nud fein punktirt sind, ausser an den glatten Basis. Die deutlichen Rippen sind der Quere nach gestrichelt. Bei /. subcostatus sind die Flügeldecken glatt, unpunktirt und mit stumpfen Rippen versehen. Le grand exemplaire de Mhonda, y compris les mandibules, atteint une longueur de 80 millimètres. M. Kolbe a pu également étudier un certain nombre d'exem- plaires plus petits (O' et Q), reçus de l'Afrique orientale alle- mande par M. de Bennigsen; 1l a constaté que ies petits mâles 2 ti9 4 avaient des mandibules beaucoup plus courtes; chez l’un d’eux par exemple, de 40 millim., les mandibules étaient aussi courtes que chez les femelles, mais elles étaient cependant toujours re- couvertes d'un abondant duvet brun jaunâtre. La Q de 7. SAchel: se distingue de celle de /. subcostatus par la ponctuation très apparente des téguments et des élytres, par ses palpes plus courts, par deux petits tubercules en avant du menton et par son prothorax plus grand; enfin, après avoir déclaré qu'il lui était agréable de donner à cette espèce le nom de M. Stichel, Kolbe conclut ainsi. La comparaison des genres /amwonus et Crlhomegas nous montre donc que les caractères morphologiques les plus fixes, de cet important phylum, ceux par exemple se rapportant à la structure et la forme courbée des mandibules, se sont conservés sans modifications sensibles aussi bien en Afrique qu'en Amé- rique; tandis qu'au contraire, les caractères plus fugaces des espèces, doivent être cherchés dans l’ornementation des tégu- ments, ainsi que dans la longueur relative des membres et des . appendices. Résumé et traduit d’après H. ]. KOLBE (/oc. cit., p. 207-200). PATRIE : Afrique orientale allemande, Mhonda, Kilossa (Muséum de Berlin). C. HOULBERT. (A suivre). me D + —— — 13 — ENTOMOLOGIE RÉTROSPECTIVE ++ CLASSIFICATION DES ESPÈCES du genre IPS et genres voisins Par FABRICIUS. La Société d'Histoire naturelle de Paris fit paraître, en 1702, le premier volume de ses Actes, composé de mémoires signés par les naturalistes les plus éminents de l’époque. Fabricius, auquel ses ouvrages avaient déjà acquis une grande notoriété, y publia une Monographie des Coléoptères des genres 7ps et voisins (1), dans laquelle il décrit, pour la première fois, un certain nombre d’espèces. Ce travail important est resté presque inconnu et nous devons savoir gré à la direction d'/#secta d'en donner la repro- duction, d'autant que le premier volume des Actes de la Société d'Histoire natureile de Paris, où il à paru, est aujourd’hui impossible à se procurer. Nous avons traduit l'introduction dont Fabricius à fait précéder son mémoire et nous avons placé en notes, quand nous avons pu en établir la synonymie, les noms sous lesquels sont désignés aujourd’hui les espèces fabriciennes. Ernest OLIVIER. De toutes les sciences naturelles, c’est la Botanique qui a été la mieux étudiée; depuis plusieurs siècles déjà, les plantes examinées dans toutes leurs parties et dans les stations les plus diverses ont fourni le sujet d'un grand nombre de travaux et on est parvenu à établir sur des fondements solides une classification du règne végétal. II n'en est pas de même de l’'Entomologie qui ne date guère que d'un demi-siècle et qui, avant l’immortel Linné, n'était qu'un tissu incohérent de fables et de superstitions. Le premier, Linné a séparé les insectes des poissons, des vers et autres animaux, 1l a créé et caractérisé (1) Kagricrus (J.). — Peterminatio generis 1ps affiniumque. (Actes de la Société d'Histoire naturelle de Paris, 17092, t. II, 1" partie, p. 27, in-folio.) d'une façon précise des classes et des genres et il a décrit les différences de toutes les espèces qu'il faisait entrer dans ses genres : c'est à lui, incontestablement, que l'on doit la science de l'Entomologie. Mettant à profit les travaux de cet illustre savant, J'ai établi, en la basant sur les parties de la bouche, une nouvelle classification qui me paraît plus rationnelle. Mais le besoin se fait encore sentir d’un troisième système qui énonce d'une façon plus précise les caractères essentiels des genres. Car J'avoue que mon œuvre n’est pas parfaite. Seul et sans aide pour mener à bien ce travail énorme de systématique, écrasé sous le nombre infini des espèces, distrait forcément par d’autres occupations et, en plus, avec cette cause d'erreurs pro- venant de la difaculté de bien voir les minuscules organes de tout petits animaux, 1l n'est pas étonnant si J'ai adopté parfois des caractères génériques trop peu précis et si J'ai placé dans certains genres des espèces qui doivent en être très séparées. C’est avec le plus grand plaisir que j'ai constaté combien l'Entomologie systématique est actuellement en honneur à Paris. J'ai applaudi aux genres si bien caractérisés qu'a établis Olivier avec une remarquable perspicacité, j'ai approuvé Bosc et autres entomologistes qui en ont créé et modifié quelques autres, j'ai fait avec satisfaction la connaissance de plusieurs débutants qui entrent dans la carrière et la science entomolo- gique me paraît n'avoir plus rien à envier à la Botanique, comme clarté, précision et importance. Cependant plusieurs genres doivent encore être remaniés, entre autres celui que J'ai donné dans Mantissa sous le nom de /ps. Les caractères que j'en ai énoncés dans Genera insectorum sont bien suffisamment précis, mais 1ls$ ne s'appliquent pas à plusieurs espèces qu'on y a fait entrer depuis. Mon excellent ami Olivier a bien reconnu le peu de solidité et les défauts de ce genre; 1l l’a démoli à peu près totalement et, sous le même nom, en a reconstitué, sur de nouvelles bases, un autre qui n’est guère plus valable. ai donc étudié les espèces qui faisaient partie de ces genres et Je les ai réparties dans un nouveau genre /ps et dans d’autres qui viennent se placer dans son voisinage. — 15 — Determinatio genus IPS affiniumque IPS Palpi quatuor æquales brevissimi, articulo ultimo ovato. — Maxilla bifida. — Labium membranaceum, conicum, emargi- natum. — Antennæ perfoliatæ. I. Le) I. FASCIATA atra, elytris fasciis duabus rufis, anteriore nigro maculata. Habitat in America boreali. — Magna, oblonga. Antennæ per- foliatæ, nigræ. Caput et thorax atra, nitida, immaculata. Co- leoptra fasciis duabus dentatis rufis, anteriore baseos maculis tribus atris, intermedia majori, communi. I. GRANDIS glabra, atra, elytris maculis duabus rufis. Habitat in Africa æquinoxiali, Dom. Lee. — Magna in hoc genere. Caput et thorax atra, lævia, immaculata. Elytra lævia, atra maculis duabus rufis. Pedes atri. 3. I. PUNCTATA atra, elytris rufis, macula magna atra. Habitat in Europa australiori, Dom. Saldomer. — Magna. Corpus atrum. Elytris rufis, macula magna atra. Anus rufus. 4. I. BIPUSTULATA atra, elytris macula baseos rufa. Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Antennæ rufæ. Corpus nigrum. Elytris macula magna baseos rufa. Pedes rufi. 5. I. DORSALIS pallida, coleoptris macula media nigra. Habitat in Europa australi, Dom. Vahl. — Paulo major I. quadripustulata. Caput et thorax pallida, immaculata. Elytra striata, pallida. Macula magna communi lunata nigra. 6. I. 4-PUSTULATA nigra, elytris punctis duobus ferrugineis. Natur. hist., 24-12, tab. 1, fig. 18. Sylpha quadripustulata oblonga, nigra, elytris punctis duo- bus ferrugineis. Linn., System. nat., 2, 570, 5. Fauna suec., 446. 1. ps fasciatus Oliv. — Kabricius ne cite pas Olivier, mais sa description est identique à celle qu'avait donnée antérieurement (1790) ce dernier de sa Nitidula fasciata (Ent. IL, 12, p. 7, pl. 2, fig. 13). La patrie concorde aussi. 2. Cette grande espèce, de l'Afrique équatoriale, m'est inconnue et je ne sais à quél genre la rapporter. D’après Motschulsky, elle serait du groupe des Erotylides. 3. Peut-être 7'riphyllus punctatus Hellw. auquel s'applique bien la des- cription, mais la qualification #»agna laisse cette synonymie douteuse. 4. Cyrtotriplax bipustulata Fabr. 5. Phaleria cadaverina Fabr. 6. Zps quadripustulatus L. Sylpha nigra, oblonga, depressa, elytris singulis maculis duabus nigris. Deg., Ins., 4, 185, 12, tab. 6, fig. 20, 21. Nitidula quadripustulata Oliv., Ent., 2, 12, n° 9, tab. 3, fig: 22, Habitat in Europa boreali. — Palpi quatuor breves, æquales, filiformes, articulo ultimo ovato. Anteriores quadriarticulati adherentes maxillæ dorso. Posteriores triarticulati adnati ante labii apicem. Mandibula brevis, cornea, arcuata, acuta. Maxilla longitudine palporum, membranacea, apice rotundata, bifida, laciniis æqualibus. Labium breve, membranaceum, rotundatum, emarginatum. Antennæ articulis tribus ultimis clavatæ, clava perfoliata. 7. I. 6-PUSTULATA nigra, elytris striatis maculis tribus rufis. Habitat in Europa'boreali, Mus. Dom. de Sheftedt. — Statura et magnitudo precedentis ; caput nigrum, antennis piceis ; thorax niger, margine ferrugineo ; elytra striata, nigra, maculs tribus rufis ; prima baseos sinuata ; secunda in medio reniformi; tertia ante apicem minori orbiculata. Corpus subtus rufum. 8. |. QUADRIGUTTATA atra, nitida, elytris maculis duabus albis, anteriore sinuata. Nitidula quadriguttata Oliv., Ins., 2, 12, 10, 11, tab. 3, fig. 26. Habitat in Europa. — Macula elytrorum baseos, sinuata, medii orbiculata. 9. Î. FERRUGINEA ferruginea, elytris testaceis. Habitat in Germania, Mus. Dom. de Lewens Kiold. — Statura et magnitudo I. quatuorpustulatæ. Antennæ ferrugincæ, arti- culis tribus majoribus perfoliatis, ultimo ovato majori. Caput ct thorax glabra, lævia, ferruginea, immaculata. Elytra vix striata, pallidiora. Pedes ferruginei. 10. Î. NIGRIPENNIS rufa, antennis, elytris, pectoreque nigris. Sylpha russica Mant. Ins., 1, 18. — Linn., Syst. nat., 2. Anthribus ruber Deg., Ins., 5, 28, 30, tab. 8, fig. 12. Erotylus russicus Oliv., Ins., 80, tab. 1, fig. 1. — Herbst Arch., tab. 43, fig. 0. Habitat in Germaniæ arboribus. Dom. Lmith. 7. Carpophilus sextustulatus Fabr. 8. ps quadriguttatus Oliv. — Le catalogue de Harold attribue à tort à Fabricius la priorité de ce nom et, du reste, dans toutes ses références il fait passer la nomenclature du Sys/ema eleutheralorum de 1801 avant celle de l’Æntomologie dont tous les volumes, sauf les deux derniers (5° et 6€) ont été publiés antérieurement. S 0. Zps ferrugineus V. 10, Zriplax russica T.. 11. le 15. 10, I. HÆMORROÏDALIS rufa, elytris nigris, apice rufs. Habitat in Suecia, Dom. de Paykull. — Statura omniro pre- cedentis at corpus totum rufum, elytris solis nigris, apice rufis. Mas. Cornubus duobus erectis capitis, Dom. Schneider. An /lispa cornigera antennis serratis, thorace rufo, elytris cæruleis, capite bicorni, Mantiss. Ins., 1, 47, 5. . RUFIPES atra, capite, thorace, pedibusque ferrugineis. Habitat in Norwegiæ fungis. -— Vix differt ab I. nigripenni, at abdomen totum rufum. ÆNEA coccinea, elytris æneis, immaculatis. Sylpha ænea, Act. Hall.; 1, 254. Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Corpus medium, totum coccineum, immaculatum, antennæ nigræ, elytra lævia, ænea nitida, immaculata. HUMERALIS nigra, capite, thorace, elytrorum puncto baseos, pedibusque rufis. LDermestes bipustulatus Thunb., nov. sp. Habitat in Suecia, Dom. de Paykull. — Media, caput cum antennis rufum, obscurum, thorax lævis, rufus, nitidus, elytra nigra, nitida, puncto baseos rufo. Corpus nigrum, pedibus rufñs. . LUNATA nigra, elytris puncto baseos lunulaque postica ferru- gineis. Habitat Kiliæ Holsatorum. — Corpus parvum, antennæ per- foliatæ, nigræ, thorax niger margine parum ferrugineo. Elytra glabra, nigra, puncto parvo baseos lunulaque versus apicem ferrugineis. Pedes ferruginei. . RUFIFRONS atra, fronte, maculis duabus elytrorum, pedibusque ferrugineis. Tritoma rufifrons, Syst. Ent., Go, 5. Habitat in Anglia, Mus. Dom. Bancks. — Parva, antennæ nigræ, clava perfoliata, rufa. Caput nigrum, fronte ferruginea. Thorax lævis, immaculatus. Elytra lævia, nigra, punctis duobus ferrugineis, altera ad basin, altero ad apicem. 11. loplocephala hæemorrhoïidalis Fabr. — ÆHispa cornigera du Mantissa et du Species ayant l'Angleterre pour habitat est peut-être ÆZoplocephala bituberculata Oliv.? 1122 15 14 15 16 . Triplax rufipes Fabr. . Triplax œnea Schall. . Dacne bipustulata Thunb. . Diphyllus lunatus Fabr. . Dacne rufifrons Fabr. Toi MYCETOPHAGUS Palpi quatuor inæquales. — Maxilla membranacea uniden- tata. — Labium rotundatum integrum. — Antennæ extrorsum Crassiores. 17. M. QUADRIMACULATUS rufus, thorace, elytrisque nigris : his ma- culis duabus rufis. 1ps quadrimaculata, Mant. insect., 1, 45, 8. Sylpha quadrimaculata, Act., 1, 256. Süphoïdes boleti Herbst Arch., tab. 61, fig. 10. Habitat in Germaniæ boletis. — Antennæ ferrugineæ, ante apicem fuscæ, elytra striata, nigra, macula baseos, aliaque ante apicem rufis. Corpus rufum. 18. M. BICOLOR niger subtus, antennis pedibusque ferrugineis. Habitat in Americæ meridionalis insulis, Dom. Pflui. — Medius oblongus, supra totus glaber niger, subtus ferrugineus. 19. M. DERMESTOIDES fuscus, abdomine pedibusque testaceis. Habitat in Germaniæ boletis, Dom. Smidt. — Statura et summa affinitas Dermestis tricoloris, at omnino hujus genceris ; thorax et elytra vix striata, fusca, immaculata. Abdomen ct pedes testacea. 20. M. ATOMARIUS niger, elytris punctis fasciaque postica fulvis. Tps atomaria, Mant. insect., 1, 46, 0. Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Elytra striata, nigra, macula majori ad basin, punctis quinque in medio, fascia postica undata punctoque apicis fulvis. Pedes nigri. 21. NM. MULTIPUNCTATUS rufus elytris substriatis, punctis rufis nume- rosis. Habitat in Sueciæ boletis, Dom. Paykull. — Medius, antennæ et pedes picei. Caput et thorax nigra immaculata. Elytra sub- striata, punctis plurimis distinctis rufis. Puncta elytrorum baseos interdum connata in maculam majorem lunatam. 17. Mycetophagus quadripustulatus L. 18. Æustrophus bicolor Fabr. 19. Æustrophus dermestoïdes. Fabr. 20. Mycelophagus atomarius Fabr. 21. Mycetophagus multipunctatus Hellw. — 19 — 22. M. PICICORNIS ater, elytris striatis, antennis pedibusque piceis. Habitat in Americæ meridionalis insulis, Dom. Smidt. — Medius, antennæ piceæ, caput et thorax lævia, atra, immaculata. Elytra striata. Corpus atrum, pedibus obscure piceis. 23. M. SANGUINICOLLIS ater thorace elytrorumque maculis duabus pedibusque rufis. Tps sanguinicollis, Mant. insect., 1, 46, 10 Sylpha glabra, Act. Hall, 1, 255. Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Media. Caput atrum antennis apice cinerescentibus. Thorax glaber, rufus, nitidus, immaculatus. Elytra glabra, lævia, nigra, maculis duabus rufis. Corpus nigrum. Pedes rufi. 24. M. PICEUS. Piceus, elytris striatis nigris, basi fasciaque postica ferrugineis. Tps picea, Mant. insect., 1, 46, 11 Habitat in Germania, Dom. Naltorf. — Minor M. quadrima- culato. Caput nigricans, ore antennisque piceis. Thorax utrinque puncto bascos impresso. Corpus et pedes picei. 25. M. PUNCTATUS piceus, elytris subpunctatis nigris, basi ferrugineis. Habitat in Germaniæ fungis, Dom. Helwig. — Statura omnino M. picei at paulo minor. Thorax obscure piceus. 26. M. NIGRICORNIS flavus, antennis nigris. Tps nigricornis, Mant. insect., 1, 46, 12 Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Antennæ extrorsum crassiores, nigræ; corpus flavescens, immaculatum. 27. M. CASTANEUS ater, elytris striatis, antennis pedibusque castaneïis. Habitat in Germania, Dom. Helwig. — Parvus, antennæ cas- taneæ, caput et thorax atra, nitida, immaculata, elytra striata castanea. Corpus atrum, pedibus castaneis. 28. M. METALLICUS æneus, pedibus ferrugineis. Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Antennæ nigræ, basi rufescentes, corpus obscure æneum, elytris substriatis. Pedes rufescentes. 22. Espèce de Diapéride, d’après Motschulsky. 23. Combocerus glaber Schall. 24. Mycetophagus variabilis Hellw. 253. Mycetophagus variabilis Hellw., var. à base seulement des élytres fauve. 26. Antherophagus nigricornis Fabr. 27. Agyrles castaneus Payk. 28. Scaphidema metallicum Fabr. TOI 29. M. TESTACEUS testaceus immacvulatus. Habitat in Germaniæ boletis, Dom. Helwig. — Parvus, Iævis, nitidus. 30. N. BIFASCIATUS niger clytris, fasciis duabus punctoque apicis ferrugineis. Îps bifasciata, Mant. insect., 1, 47, 17. Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Minutus. Corpus totum nigrum, elytra concolora fasciis duabus punctoque apicis rufis. Pedes nigri. (A suivre.) Ernest OLIVIER. NOTRE COUVERTURE LATREILLE (PreRRE-ANDRÉ) NÉ A BRIVE EN 1762, MORT A PARIS EN 1833. Latreille peut être considéré comme le plus grand des entomolo- gistes qui aient jamais paru, car, depuis quatre-vingts ans quil a été ravi à la science, la gloire qu’il s'était acquise n’a fait que grandir . À 2 ILAUT RAI L 8, ? et s'affirmer ; aujourd'hui, comme au siècle dernier, 1l reste pour tous le « Prince de l’'Entomologie », titre qui lui fut décerné, dit-on, par illustre Fabricius. (1). (1) Consulter le travail, si riche en documents originaux, du savant historien de Latreille, M. Louis DE NussAC, sous-bibliothécaire au Muséum d'histoire naturelle de Paris : Les Débuts d'un savant Naturaliste; Paris, Steinheil, 1907. — 22 — Le premier, Latreille eut Pidée de grouper les Insectes dans « leur ordre naturel » et de les ranger par familles (Précis des caract. géné- riques); plus tard, il donna à ces premiers groupements des noms correspondant à leur origine : acrydiens, asyliques, bombyliers, bos- trichiens, etc., voulant, dit-il, s'assurer par là la priorité exclusive de l'établissement des principales familles (Gener. Crust. et Insect., 1806-1800). La vie de Latreille ne fut pas exempte de vicissitudes. En 17093, alors qu’il habitait encore Brive-la-Gaillarde, il fut arrêté avec les autres prêtres du Limousin qui n'avaient pas prêté serment, et devait être déporté à la Guyane ; il ne dut son salut qu’à la découverte d’un insecte nouveau, la VMécrobie à collier roux. Lui-même a rapporté l'événement en ces termes « À l’époque de ces jours affreux .… je trouvai linsecte que je viens de décrire, à Bordeaux, sur les murs de la prison où j'étais détenu. Renfermé dans un bouchon de liège cacheté, et envoyé à Bory de Saint-Vincent, jeune homme plein de talent, connu par son voyage aux îles Fortunées et à celle de la Réunion, aujourd’hui aide-de-camp du générale Andréossi, cet insecte devint l’occasion de ma déli- vrance. » Grâce à des démarches pressantes, M. Bory de Saint-Vincent parvint à obtenir la mise en liberté de Latreille ; circonstance heureuse car on apprenait en effet, quelques temps après, que le navire qui emportait vers la Guyane les ecclésiastiques condamnés avait sombré en vue de Cordouan ; tous les passagers furent noyés dans la Gironde. Entré au Muséum vers 1709 en qualité d’auxilliaire, Latreille y créa de toutes pièces, le service de l’entomologie ; plus tard, à la mort de Lamarck, il devint lui-même professeur, mais il n'occupa cette haute situation que pendant cinq ans. Il était membre de l’Académie des Sciences depuis 1810. Latreille avait réuni de fort belles collections d’insectes qui furent dispersées après sa mort; les Coléoptères notamment furent acquis par M. Norris de Manchester. (1). Sur l’un des côtés du buste en bronze qui surmonte le monument de Latreille, au cimetière du Père-Lachaise, on peut voir la Nécrobie libératrice avec ces mots : NECROBIA RUFICOLLIS LATREILLEI SALUS ANNO M. DCC. XCIII. (1) Annales de la Société entomologique de France, 1834, Bull., p. LxIX. er Die “ LES VIEUX AUTEURS ” HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite) ( Par Jean SWAMMERDAM. Nous remarquons encore dans d’autres sortes d'insectes qu'il se trouve une grande diversité entre les aiguillons et le museau des uns, et entre ces mêmes parties dans les autres : car dans les uns nous voyons que ces petits membres sont non seulement huit fois plus longs dans les uns que dans les autres, mais que même la figure en est fort differente; mais quand nous viendrons à parler des (@) Taons, et des experiences que nous avons faites sur leurs museaux et sur leurs aiguillons, alors nous ferons voir la raison pourquoi les insectes, qui vivent de sang, ne laissent pas de rester envie, apres méme qu’ils sont privez de cet aliment : on pourroit encore demander la même raison au sujet des punaises, des puces et des moucherons mais il est temps de retourner à l'explication de nos figures. Nous voyons sortir de la poitrine du moucheron des jambes, des ailes et deux autres petites parties, qui nous paroissent comme de petits warleaux de figure ovale : les jambes, qui sont d’une couleur brune, sont encore composéez de sept parties, qui dans les jambes de derriere sont un peu plus grandes que dans celles de devant : outre cela nous découvrons encore à l’extremité de chaque jambe deux espéces de petits ongles. De plus nous trouvons que les petits pieds de cet insecte sont revêtus par tout de petites plumes, qui ressemblent assez à des écailles de poisson : et c’est d’entre ces plumes que nous voyons sortir quantité de petits poils noirs, qui paroissent fermes et roides comme de la soye de pourceau. Pourcequi est des ailes, nous avons remarqué qu’elles sont environnées tout autour de (x) Voir Znsecta, 14, Pp. 22. (a) Un’espéce de mouches dont les bœufs et Les vaches sont ordinairement attaguées. RG petites plumes un peu longues, et que même les petites veines ou les petits nerfs, dont elles sont tissuëés, sont aussi couverts de petites plumes ou de petites écailles noires : au reste le fond de ces ailes est d’une substance membraneuse et transpa- rente. Ces petits w#arleaux, dont nous avons parlé au commen- cement de cet article, sont d’une couleur blanchâtre et d’une structure fort irreguliére : leurs extremitez sont fort tenduës et la superficie en est fort unie et fort égale : nous croyons que leur usage est de rendre quelque son; nous trouvons ces parties presque dans toutes les mouches à deux ailes. Au reste la poi- trine paroît en quelque façon luisante; sa couleur tire sur le châtain brun, et au lieu de plumes, elle n’est revetuëé que de petits poils roides, qui sont de la même couleur. Nous representons le ventre comme divisé en huit anneaux, ainsi que dans le ver et dans la #ymphe dont ils se forme toutes ces parties sont transparentes : de plus le ventre, ou la queüe (qui n’est qu'une même chose) est revetuëé par tout de petites plumes, qui sont noires en quelques endroits; cequi fait paroître sans doute ces petites taches, que nous représentons sur la queüe : les autres petites plumes sont d’une couleur blanche, mais qui tire un peu sur le Jaune; et cependant elles ne laissent pas d’être tout à fait transparentes. Au reste tout le ventre est tout autour environné de poils fort déliez, dont les extremitez se croisent si recinroquement et se mêlent en quelque façon les unes avec les autres, mais pourtant sans la moindre confusion. Nous representons encore en grand à la lettre C. la tête de la femelle qui differe de celle du mâle, en ceque ses cornes sont d’une autre structure : Et les autres petites parties, entre lesquelles l'éfui de l’aiguillon est situé, sont beaucoup plus petites et moins perceptibles : de plus ces petites cornes se divisent en douze parties et chaque separation est environnée de six poils fort deliez : au reste les cornes, qui sont de couleur Tab. JIT. 25 brune, nous paroissent velües par tout, toutes les autres petites parties aussibien que ce petit é/42, dont nous venons de parler sont tout de même dans le male. Enfin à la lettre D, on peut voir au vif ou au naturel la femelle du moucheron. Nous gardons encore un’espece de mouche, que l’on pourroit nommer la (2 mouche aux yeux dorez, et dont Goudart a fait la description; nous en pouvons montrer de deux sortes. Nous avons encore une sorte de (Pb) mouches noires qui font beaucoup de dégât dans les jardins, car elles s’y jettent en un instant comme par legions, et se ruënt sur les fleurs avec une avidité extraordinaire : on dit que cette espéce de mouche provient de l’eau, ceque nous n'oserions pas nier, à cause que nous connoissons plusieurs sortes d'insectes, qui apres avoir demeuré quelque temps souz l’eau en forme de vers, viennent ensuite à en sortir tout d’un coup d’un maniére sur prenante : c'est ceque nous voyons arriver non seulement aux (‘ mouches ephemeres (c'est une sorte d’insecte, qui naît et finit en un jour) mais aussi aux moucherons et à un’infinité d’autres, que nous voyons tout d’un coup s'élever de l’eau par millions; cequi à donné lieu à plusieurs de s'imaginer que ces sortes d'insectes naissent plutôt dans l’air que dans l’eau. Mais ceque Je trouve ici d’admirable, c'est que cette mouche ep%emere, dont nous venons de parler meurt incontinent apres sa naissance, et que les autres insectes, qui ont la même origine peuvent encore ensuite vivre long temps sur la terre. Mais parceque nous avons presentement dessein d’abreger, nous nous reserverons à rendre raison de toutes ces choses, quand nous exposerons les expe- riences que nous avons faites sur ces sortes d'animaux. Nous pouvons encore faire voir une sorte de (4) mouches, dont la figure approche de celle du papillon. Nous avons aussi (a) CArysofgis. (b) Musca jflorilega nigra. (c) Musca ophemera, vel diaria, kemerobius. (d) Musca papilioni amula : et en flamand Xappelgelijk vlieg. LÉ 2 le mâle et la femelle d’un’espéce de (® mouche qui ressemble assez au Scorpion. Nous gardons encore cinq sortes de mouches, à qui on donne en flamand le nom de ) Wo/fukeg, c'est à dire une mouche, qui approche de la nature du loup. Nous pouvons aussi faire voir une espéce de (?) mouche qui s'attache ordinai- rement à la chair, et à qui pour ce sujet on peut donner le nom de carnaciere. Nous gardons aussi quaterze espéces de mouches ordinaires, avec encore vingt et quatre sortes d’autres, dont la figure est plus étrange et plus rare. De plus nous trou- vons dans les figures de Æoefnagel vingt et cinq sortes de mouches ordinaires, avec encore trente sortes d’autres, qui sont fort rares et fort extraordinaires : Et le Sieur Goudart, dont nous estimons les soins et la diligence, nous en represente de quarante et huit sortes. Mais lorsque nous considerons le travail de cet homme et la peine qu’il a prise de faire des experiences sur plusieurs sortes d'insectes, nous sommes extrémement sur- pris de cequ'il n’a pas eu la moindre connoissance de la nature de ces animaux. Mais, à dire le vrai, 1l y a bien de l'apparence que ce n'a pas été sa faute, et que son malheur vient, de ceque ses pensées et ses découvertes ont été mises au jour par des gens, à qui la matiére, qu'il troitoit, étoit non seulement in- connuë ; mais qui même l'ont obscurcie et renduê inintelligible par leurs fausses imaginations et par les prejugez dont leur esprit étoit imbu. Nous pouvons encore faire voir la fourmi : mais parceque nous avons resolu d'en parler quand nous traiterons de nos expériences particulhéres, nous dirons seulement ici en passant, que nous en gardons le mâle, qui à des ailes, et la femelle, qui n'en à point, mais dont le corps est un peu plus gros : nous en avons encore une autre sorte, qui n'a point d'ailes; on la nomme en flamand Werkmier (laborieuse;) à cause des soins qu'ell’'a d'amasser des provisions : 1l nous est inpossible de (e) Musca. Scorpio : et en flamand, Scorpioenvlieg. (a) Musca lupus. (b) Ausca carnivora : et en flamand, v/eesvlieg. 87 discerner s1 elle est mâle ou femelle. Ceque nous trouvons de remarquable dans ce petit animal, c'est que d’abord que ses petits sont naus, il les porte dans des lieux ou 1l les laisse eux mêmes chercher leur nourriture : mais 1l y en d’autres qui vont chercher à leurs petits l’aliment propre pour leur subsistance. Nous avons au contraire d’autres insectes, qui abandonnent leurs petits incontinent apres leur naissance, et les laissent chercher leur vie sibienque l’on peut dire que la premiere sorte de ces animaux est soigneuse et diligente, que la seconde est liberale, mais que la troiziéme est impitoyable, et merite plûtot le nom de marâtre, que de pere ou de mere. Mais quoiqu'il en soit nous voyons que le createur, qui prermd même le soin des corbeaux, fournit aussi à ces petites creatures toutes les choses necessaires pour leur subsistance. Nous pouvons encore montrer des (@) escarbots : nous en gardons sept sortes des plus grands, vingt et huit de moïenne taille, et cent vingt et sept des plus petits; entre lesquels on en trouve vingt espéces, qui nous sort venuës des pais étran- gers, comme de France, du Bresil, d'Egipte et des Indes orien- tales : de plus nous remarquons que Æ/oefnagel nous a dépeint dans ses figures vingt sortes d’escarbots ordinaires avec encore sept outres espéces, dont la figure est plus rare et plus extraor- dinaire : et le Sieur Goudart, qui à eté si laborieux, et qui a employé tous ses soins pour faire de nouvelles découvertes, nous fait voir dix et neuf sortes de petits escarbots avec encore cinq #ymphes, qu'il nous represente assez au naturel. Nous pouvons aussi faire voir sept #y»phes d’'escarbots entre les- quelles se trouve celle de (© l’escarbot w#2corne. Ceque nous trouvons de curieux et de remarquable dans les escarbots (ainsi que fabritius ab aqua pendente à tres bien observé) c'est que les os, qui dans les grands animaux sont: renfermez au dedans, se voyent au contrair extérieurement dans (a) Scarabœus. (b) Wymfha. (c) Scarabœus monoceros, vel nañfcornis. ER D cette sorte d'insectes ; et que la chair, qui paroït toujours dehors dans les animaux, qui ont du sang, se trouve dans les insectes revêtuëé de leurs os, ou bien d’une substance, qui ressemble assez à de la corne. Mais, cequi merite encore d’être remarqué dans ces petits animaux, c'est que la structure de leurs muscles est toute semblable à celle que ce grand Anatomiste Wzcolas Slenon nous à découverte dans les muscles des grands ani- maux, qui ont du sang. Et ce que nous trouvons encore d’admi- rable dans les muscles des jambes des sauterelles, c'est que ces insectes peuvent par leur moiïen sauter en l'air deux cent fois plus haut que n’est la longueur de leur corps. Mais si la nature'fait paroître les merveilles dans la confor- mité qui se trouve entre la structure des muscles de ces petits animaux, et la fabrique des muscles de ceux qui ont du sang; elle ne merite pas moins aussi nôtre admiration dans cette différence inexprimable, qui se rencontre entre les os des ani- maux, qui ont du sang, et ceux des insectes, dont la substance ressemble à de la corne. Or nous remarquons une grande diversité entre les cornes de ces petits animaux, car elles sont construites et disposées d’une maniére fort differente et fort plaisante. Et c'est proprement dans la difference qui se trouve entre les cornes des escarbots, que l’on doit juger de leurs di- verses espéces. (À suivre). Le Gérant, F. GUITEL. Sommaire du Numéro 25 d'INSECTA Entomologie générale : Pages Houlbert (G.). — Notes pour servir à la classification des JAMWONUS, coléoptères longicornes de la tribu des Prioninæ (14 fig)... l Entomologie rétrospective : Olivier (E.). — Classiñcation des Espèces du genre Zps et genres voisins, de FABRIGIUS D... ess tesnne vases rs ee URL NS EDR Len Ps o Rent N ester LA De à Notre couverture. — Notice biographique sur LATREILLE (Portrait). àl « Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par J. SWan- ABRDAMAE ((iSaafe)t sn se eee TR ana LES RTS SR SNS RTS 83 Echanges et rédaction d'INSECTA CEE. en, Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais nous adresser leurs publications sous la suscription suivante : Monsieur le Directeur d'INSECTA Station entomologique de la Faculté des Sciences Rennes (France) ——— LL LS —— Abonnements annuels : MARCE EN RNA RE COST RER 18! » ETAT ue ce 20! » Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier, mais on peut s'abonner à toute époque de l’année. Ua Numéro (d'A CRE RR R 1:50 Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur C. HOULBERT, Station entomologique, Université de Rennes (France). TROISIÈME ANNÉE FÉVRIER 1913 NUMÉRO 26 INSECTA Revue Tllusitrée d'Entomologie Publication mensuelle de la Station Entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes CG IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 1913 Fanian Institez: AS Là MAR241913 | Vationai Musev® — 20 — ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE MONOGRAPHIE du genre AMPHIONTHE Bates Par J. ACHARD. En décrivant le genre Amphionthe, Bates lui assignait les caractères suivants (1) Gen. Polyschisis Serv. affinis; differt antennis Œ valde elongatis, 11-articulatis. Corpus elongatum postice six angustatum, supra plana- tum. Mandibule modice elongate. Epistomate a fronte sutura arcuata diviso. Palpi longitudine subæquales, maxillarum lobo haud elongato. T'horax latus, transversus, tuberculo laterali antice currato. Scutelluin lanceolatum. Elytra apice truncata. Prosternum processu marginato, apice verticali : mesosterno medic subtuberculato. Abdomen S seg- mentis 5 ventralibus, quinto lato apice truncato. Antenne S corpore fere duplo longiores, velutine, opacæe, scapo gradalim clavato simplici; articulo quarto quam tertio vel quinto paulo breviori; 3-11 carinatis, 5-7 apice extus acute spinosis. Pedes modice elongati : breviter pilosi : femora gradatim paulo incrassata : tibie ‘postice à basi usque ad apicem recte modice compresso-dilatate longius et densius pilosis. L'étude que j'ai pu faire, grâce à l’amabilité de M. René Oberthür, des types de Bates et de plusieurs autres Awphionthe me permet de compléter ainsi cette diagnose d. Tête modérément allongée, assez large. Jeues courtes. Epistome séparé du front par un sillon arqué profond, limitant une plaque fron- tale très apparente. Front traversé par un sillon longitudinal bien marqué, plus ou moins prolongé en arrière. Bourrelet interantennaire concave, peu saillant. Mandibules modérément allongées, droites, un (1) Cf, Cistula. Entomologica, 11, XXI, 1870, p. 395. — Je crois intéressant de reproduire ici, in extenso, les descriptions publiées par Bates in Crs/ula entomologica et in Biologia centrali-americana, ces deux publications étant généralement d’un accès difficile. IxsectrA, Février 1913, 3 — 30 — peu coudées au sommet ct non dentées au côté interne; leur moitié basilaire fortement ponctuée, subridée longitudinalement, marquée d’une dépression longitudinale profonde et carénée extérieurement. Palpes subégaux ; leur dernier article orné d’une fossette. Menton assez grand, transverse. Lobe des mâchoires non allongé. Thorax transverse, rétréci et sillonné à la base et au sommet, disque inégal, mamelonné, tubercule latéral plus ou moins prononcé, jamais épineux, en général réduit à une grosse gibbosité. Prosternum et épisternums prothoraci- ques couverts d'une ponctuation sexuelle dense. Cavités cotyloïdes antérieures et intermédiaires largement ouvertes. Elytres allongés, amples, presque parallèles, tronqués et même subéchancrés à leur sommet. Saillie prosternale large, rebordée sur son pourtour. Meso- sternum portant un tubercule médian quelquefois à peine sensible. Abdomen de cinq segments, atténué de la base au sommet, le cinquième segment assez large, tronqué ct généralement légèrement échancré à son sommet. Antennes de onze articles, atteignant une fois et demie ou deux fois la longueur du corps ; légèrement pubescentes, ciliées en dessous de quelques soies courtes et espacées ; scape non épineux, ar- ticles cinq à dix épineux ou fortement angulés à leur sommet, le on- zième appendiculé. Pattes assez allongées ; fémurs légèrement renflés de la base au sommet ; tibias postérieurs comprimés, dilatés, frangés sur leurs tranches de cils longs, raides et très serrés ; tarses antérieurs ayant leurs trois premiers articles subégaux, intermédiaires et posté- rieurs ayant leur premier article subégal aux deuxième et troisième réunis. Q. Relicfs du pronotum plus accentués ; tubercules latéraux épineux. Prosternum dépourvu de ponctuation sexuelle. Abdomen large, paral- lèle ; le cinquième segment très transverse, aussi large que le premier, tronqué et légèrement bisinué à son sommet; celui-ci orné de poils serrés, longs, courbés et terminés par un renflement. Antennes environ de la longueur du corps. Fémurs postérieurs un peu plus courts que chez le mâle. Parmi les caractères qui viennent d’être énumérés on en re- marquera un certain nombre dont l'importance est capitale. Au premier rang figure l'ouverture très large des cavités cotyloïdes antérieures, fait qui, à lui seul, rend impossible le maintien des Amphionthe parmi les Caïllichromines; on notera ensuite le dimorphisme sexuel considérable du thorax et de l’abdomen, la troncature des élytres, la forme du scape, tous caractères abso- lument étrangers au groupe des Callichromines. L’abdomen, de cinq segments chez le G comme chez la ©, ne se trouve pas chez les Callichromines d'Amérique, mais s’observe dans quelques — 31 — genres africains. L'allongement des lobes maxillaires, remar- quable en général chez les Callichromines, souffre quelques exceptions dans le genre Callichroma lui-même); ces deux derniers caractères ne sont donc que d'importance secondaire. M. E. Gounelle, qui a décrit récemment ?) une espèce d’Aw- Pphionthe, a, avec raison, rapproché ce genre du groupe des Sténaspides de Lacordaire. On retrouve, en effet, dans ce groupe tous les caractères qui font des Azzphionthe une anomalie parmi les Callichromines. La structure de l'abdomen offre une frappante analogie avec celle de l'abdomen des 7 ragidion; mais c'est avec les genres Galissus et Dellaspis que les Amphionthe semblent présenter le plus grand nombre de caractères communs. Dans ces genres, en effet, on remarque, ccmme chez les Awgphionthe, les quatre cavités cotyloides antérieures ouvertes, les palpes subégaux, les lobes maxillaires non allongés, le sillon arqué limitant un: plaque frontale très apparente, le scape arrondi au sommet, les élytres tronqués, l'abdomen de cinq segments chez le ©, le mésosternum tuberculé, les fémurs progressivement renflés, les postérieurs tout au plus un peu plus longs que les élytres. Les Galissus ont les tibias postérieurs comprimés, droits et légère- ment dilatés, frangés sur leurs deux tranches de cils longs et très serrés; les Deltaspis offrent la même ponctuation alvéolée que Aphionthe Doris et ont le même dimorphisme sexuel du thorax et de l'abdomen. Cet ensemble est plus que suffisant pour établir l'étroite parenté de ces genres et fixer par conséquent la place qui convient réellement aux Awmphionthe. F2 * * Deux espèces seulement du genre Amphionthe ont été décrites par Bates : A. Doris(#), de Colombie, et À. bresicollist#), du (1x) Cf. Lacordaire, Genera des Coléoptires, t. IX, I, p. 15, note. (2) Cf. Pulletin de la Socriété entaomologique de France, 1912, p. 115. (3) Crstula entomologica, II, XXI, 1879, p. 396. (4) Piologia centrali-americana, Col. V, suppl., p. 291, t. XX, f. 23. — 32 — Mexique. Une troisième existe dans les collections de M. René Oberthür et du British Museum sous le nom de Callichroma aulicum Dej. : c'est celle que M. Gounelle a décrite sous le nom de À. Dejeani. Enfin deux autres espèces, dont on trouvera plus loin les descriptions, se trouvaient parmi les matériaux d'étude communiqués par M. René Oberthür. C'est donc un total de cinq espèces, parfaitement distinctes par leur structure, leur coloration et leur habitat, qui sont étudiées ci-dessous. J'ai, en effet, pensé qu'il serait utile de donner, à côté de celles des espèces nouvelles, les descriptions détaillées des deux espèces de Bates, les dia- gnoses de cet auteur étant devenues insuffisantes pour séparer les espèces qu'elles visent et les nouvelles. TABLEAU ANALYTIQUE DES ESPÈCES 1’. Pattes unicolores. Elytres à ponctuation très dense, alvéolée, Epipleures ridés transversa- lement. 2'. Pattes noires. Taches veloutées du prono- tum contiguës sur la ligne médiane... /oris Bates. 2. Pattes bleues ou bleu vert. Taches veloutées du pronotum petites et très écartées......... Oberthürin. sp. 1. Pattes bicolores, fémurs au moins en partie TOUX. 3. Elytres à ponctuation dense, profonde, légè- rement alvéolée. Epipleures ridés. 4!. Ecusson très étroit, allongé en pointe aiguë, brillant, presque lisse. Fémurs postérieurs marqués de noir bleu aux penoux Seulement "La" rte Dejeani Goun. 4. Ecusson subruguleux, assez large, en triangle subéquilatéral, pubescent. Fémurs postérieurs noir bleu sur leur moitié ou leur tiers apical, les quatre antérieurs marqués de noir bleu aux RONOUXES Le terre nr TE Chiriquina n. sp. 5. Elytres finement rugueux, non alvéolés. EpipleurespointiMNés etre Brevicollis Bates. DESCRIPTION DES ESPÈCES 1. Amphicnthe Doris. Bates, Cistula Entomologica, U, XXI, 1870, p. 300. C’est le type du genre et voici la diagnose de Bates, donnée d'après un unique individu GO. Varidi-aurata, thorace disco elytrisque vittis duabus (altera lata dis- coidali altera angustiori submarginali) nigro-velutinis,; antennis pedi- busque nigris : capite minute punctato : thorace antice et postice sulcato-constricto, dorso postice et in sulco lævi, lateribus et prosterno confertim punctatis : elytris conferlissime sub alzeolato-punctatis, pilis brevibus erectis nigris vestitis, villis nigris opacts. Pour compléter cette diagnose, J'ai eu en mains le type de Bates, provenant de la collection de M. René Oberthür (FIG. 1). C'est, je crois, l’unique spécimen connu de cette espèce. d. Entièrement vert doré, sauf les antennes et les pattes qui sont noires. Tête peu allongée, couverte sur le front et le vertex d'une pubescence assez longue et clairsemée; sillon frontal longitudinal bien marqué et prolongé presque jusqu'au bord postérieur des yeux, ac- compagné de chaque côté, après le bourrelet in- terantennaire, d’une légère dépression. Ponctua- tion du front assez serrée et profonde, les points assez réguliers. Plaque frontale assez dégagée, lisse. Labre brun foncé. Mandibules vertes, noirâtres vers le sommet. Palpes brun noir, leur dernier article tronqué, marqué d'une petite fossette ovale. Lobe temporal lisse ; joues ponc- tuées; dessous de la tête ridé latéralement. Menton assez grand, légèrement échancré en avant, marqué d’une dépression transversale élargie à ses extrémités. Fi. 1. Prothcrax orné sur le disque d'une grande ,4#phionthe Doris Bates. = : Coll. de M. René Oberthür tache de pubescence noire, arrondie et plus ou ee. moins divisée longitudinalement en son milieu; couvert de points serrés, sauf dans le sillon basilaire qui est large et lisse ; disque assez convexe ; base relevée de chaque côté en un mame- lon assez peu prononcé. Tubercules latéraux larges à leur base, ar- rondis, légèrement dirigés en haut et en avant, entièrement couverts de ponctuation dense. Un espace brillant, presque lisse, étroit et allongé, un peu ondulé, bien délimité par un fin rebord, prend nais- sance à la partie supérieure du tubercule latéral et se dirige oblique- ment vers l’angle antérieur, où il englobe une petite saillie subhémi- sphérique marquée de quelques points écartés. Prosternum couvert d'une ponctuation sexuelle très dense, limitée en avant par une fine ride en forme d’accolade ; quelques rides transversales existent entre cette accolade et le bord antérieur. Saillie prosternale couverte d’une ponctuation extrêmement fine. Epimère prothoracique portant quelques grosses rides, sans ponctuation. Ecusson vert très brillant, allongé en pointe aiguë, déprimé et lisse en son milieu, marqué latéralement de quelques points et orné de quelques poils noirs. Elytres ornés chacun d’une bande dorsale de très courte pubescence noire, n’atteignant pas tout à fait la base, se terminant en pointe avant le sommet, et d’une seconde bande marginale semblable, plus étroite. Ponctuation très dense et profonde, formant en quelque sorte de petites alvéoles subcontiguës. Troncature du sommet légèrement sinuée. Epi- pleures larges, s’'atténuant insensiblement vers le sommet, marqués de petites rides transverses très serrées, un peu plus grosses à la base. Mésosternum très légèrement tuberculé, finement pointillé, ainsi que les épimères et les épisternes mésothoraciques. Métasternum déprimé et sillonné en son milieu, le sillon n'atteignant pas le sommet. Abdomen de cinq segments, les deux premiers à ponctuation très fine et très serrée, les trois autres lisses et brillants, ayant seulement quel- ques petits points espacés, le cinquième large, avec une petite échan- crure semi-circulaire au milieu du bord postérieur et une vague dépres- sion transversale au milieu de sa longueur. Antennes noires, pubescentes, environ deux fois aussi longues que le corps. Premier article obconique, légèrement coudé, renflé et non épi- neux au sommet, lequel est marqué d’une tache d’un beau violet que l’on retrouve également au sommet des articles 3, 4, 5 et 6. Deuxième article assez grand; quatrième un peu plus petit que le troisième et le cinquième ; 5-10° subégaux et épineux à leur sommet; 11° nettement appendiculé. Pattes noires; fémurs postérieurs ponctués, ruguleux, atteignant le sommet des élytres. Tibias droits, les postérieurs légèrement élargis de la base au sommet et frangés de cils noirs. Tarses noirs, couverts de pubescence noire, longue ; les antérieurs non allongés, ayant leurs trois premiers articles sensiblement égaux et le cinquième égal aux deuxième et troisième réunis; les intermédiaires et les postérieurs un peu allongés, l'allongement portant surtout sur le premier article dont la longueur dépasse légèrement celle des deuxième et troisième réunis. Longueur, 24 millim. ; largeur aux épaules, 7 millim. Patrie : Nouvelle-Grenade (Colombie). Q. Inconnue. a Lè es 2. Amphionthe Oberthüri, 7. sZ Q. Tête couverte sur le front et [e vertex d'une pubescence assez longue et peu dense. Sillon longitudinal peu profond, très élargi sur le front et raccourci en arrière de façon à ne pas dépasser le bourrelet interantennaire. Ponctuation du front serrée, mélangée de points irré- guliers plus gros. Plaque frontale très apparente, portant quelques gros points irrégulièrement espacés sur ses bords. Mandibules vertes à la base, noirâtres sur leur moitié apicale. Palpes brun noir, leur dernier article moins allongé, plus arrondi que chez A. Doris, marqué d’une fossette oblongue, disposée. obliquement. Tempes lisses. Joues ponctuées (FIG. 2). Pronotum orné de deux taches de pubescence noire, rondes, très écartées l’une de l’autre et séparées par une ligne médiane glabre, brillante, parsemée de quelques gros points irrégulièrement espacés. Base du pronotum relevée de chaque côté en un mamelon peu sensible. Tubercules latéraux aigus, presque épineux, prolongés horizonta- lement. Angles antérieurs non gibbeux, mar- qués par un tubercule oblong prononcé. Flancs du prothorax lisses et très brillants, marqués seulement de quelques petits points épars. Prosternum dépourvu de ponctuation sexuelle, vaguement ridulé en travers, mais sans indication d’une ride antérieure en forme d’accolade. Saillie prosternale lisse, avec quel. 3 ques points disposés longitudinalement sur Fic.2._— Amphionthe Ober- thürr Achard. — Coll. de M. René Oberthür (Grand. natur.). deux rangs, fortement rebordée sur son pour- tour et tuberculée à son sommet. Elytres ornés, chacun, de deux bandes ve- loutées, noires, l’une marginale l’autre dorsale, cette dernière plus large que celle de À. Doris. Ponctuation dense, subalvéolée. Tronca- ture du sommet légèrement sinuée. Epipleures violacés dans la région humérale, couverts de petites rides ou hachures transverses. Tubercule du mésosternum très peu saillant. Mésosternum, méta- sternum et leurs épimères et épisternes très finement pointillés. Métasternum sillonné dans toute sa longueur. Abdomen large, parallèle, son premier segment pointillé sur toute sa surface, le cinquième ponctué à son sommet, les autres lisses. Cin- quième segment environ deux fois aussi large que long et une fois et demie aussi long que le quatrième, légèrement bisinué et échancré à son sommet. Antennes noires, pubescentes, de la longueur du corps. Premier article en cône renversé, renflé au sommet, non épineux, très légère- ment caréné dans sa longueur, bleu plus ou moins violacé. Deuxième article assez grand, quatrième plus petit que le troisième, les suivants subégaux et fortement épineux à leur sommet, le onzième un peu plus grand que les précédents et appendiculé. Pattes bleues passant par places au vert ou au violet; fémurs pos- térieurs un peu plus courts que les élytres; tibias postérieurs noir violacé, droits, comprimés, légèrement dilatés et densément ciliés de noir ; tarses noirs, pubescents. - Longueur, 26 millim.; largeur aux épaules, 8 millim. Un seul individu étiqueté « Paramba, 3.500, IV-07, dry season (Rosenberg), » faisant partie de la collection de M. René Oberthür. d. Inconnu. 3. Amphionthe Dejeani. Gounelle, Bull. Soc. Ent. Fr, 1912, p. 115, fig. 1 [Callz- chroma aulicum Dej. in litt.]. 9. Tête peu allongée, couverte sur le front et le vertex d’une pu- bescence noire assez longue et très espacée. Sillon longitudinal pro- fond, prolongé sur le vertex et accompagné de chaque côté, après la saillie interantennaire, d’une dépression bien marquée. Ponctuation frontale très serrée, un peu irrégulière. Plaque frontale très apparente, Fic.3.— Amphionthe Dejeani Goun. Coll. de M. René Oberthür (Gr. nat.). lisse. Bourrelet interantennaire concave, très peu élevé, finement ponctuée. Labre brun. Mandibules semblables à celles des espèces précédentes. Palpes brun noir, leur dernier article un peu allongé, tronqué, marqué d’une fossette ovale. Joues ponctuées ; tempes lisses. Dessous de la tête ponctué, non ridé latéralement (FIG. 3). Prothorax un peu moins transverse que chez les espèces précédentes ; son disque inégal, portant de vagues reliefs qui correspondent aux tubercules de À. brezicollis, couvert de pubescence noire un peu plus ‘dense de chaque côté de la ligne médiane et formant deux taches mal limitées. Sillon transversal postérieur pubescent dans la partie qui avoisine l’écusson. Tuhercules latéraux réduits à de grosses gibbo- sités. L'espace lisse qui chez À. Doris se trouve entre le tubercule latéral et l’angle antérieur n’existe pas ici. Prosternum couvert de ponctuation sexuelle très serrée, limitée en avant par une ride en forme d’accolade. Entre cette accolade et le bord antérieur existent quelques fines et courtes ridulations. La ponctuation sexuelle s'étend sur les flancs du prothorax et remonte assez haut pour entourer complètement le tubercule latéral même en arrière. Saillie proster- nale rebordée sur son pourtour, très légèrement tuberculée à son sommet, tantôt déprimée, tantôt carénée sur sa ligne médiane, cou- verte d'un fin pointillé auquel se mélangent quelques gros points. Epimères prothoraciques grossement ridés en travers et très finement pointillés. Ecusson très aigu, largement déprimé en son milieu, presque com- plètement lisse et brillant. Elytres ornés de deux bandes longitudinales noires, veloutées, l’une dorsale assez large, l’autre marginale plus étroite. Ponctuation très forte, subalvéolée. Troncature du sommet nettement bisinuée, limitée extérieurement par un angle sensible. Epipleures vert bleu, assez larges à la base, se rétrécissant progressivement et couverts de hachures transverses. Saillie mésosternale assez variable de forme, tantôt échancrée en arc à son sommet, tantôt échancrée en angle vif; tubercule médian plus ou moins saillant selon les individus. Métasternum légèrement .déprimé et sillonné en son milieu. Abdomen finement pointillé, sauf au milieu des trois derniers articles; le cinquième marqué d’une grande dépression transverse, bisinué à son sommet qui, en outre, a sur la ligne médiane une échancrure large et peu profonde. Antennes pubescentes, ayant un peu plus de une fois et demie la longueur du corps, les deux premiers articles violacés, les suivants noirs. Premier article renflé au sommet, non épineux, portant l’indi- cation d’une carène dans presque toute sa longueur; articles suivants analogues à ceux de À. Doris. Fémurs entièrement roux, sauf à leur base où ils sont enfumés sur une petite étendue; les quatre postérieurs marqués de noir bleu aux genoux; les postérieurs de la longueur des élytres. Tibias et tarses noirs. Q. La femelle diffère du G' par les caractères suivants : tubercules du pronotum plus distincts, les latéraux aigus et épineux. Prosternum dépourvu de ponctuation sexuelle, marqué seulement de points épars. Abdomen large, parallèle, son cinquième segment bisinué au sommet et légèrement échancré sur la ligne médiane. Antennes un peu plus, longues que le corps. Fémurs postéreurs un peu plus courts que les élytres. Longueur, 23-25 millim. ; largeur aux épaules, 6 1/2-7 millim. Cette espèce paraît être la plus répandue dans les collections. Celle de M. René Oberthür en contient deux mâles, l’un prove- nant de Cayenne et portant l'étiquette Azwlicum Dej. (ex musæo James Thomson), l’autre étiqueté Muzo (x musæo E. Stemheil). Plusieurs femelles existent au British Museum et l’une d'elles porte également l'étiquette À wlicum Dej. M. Gounelle a décrit l'espèce sur un © et deux Q provenant de Nouveau-Chantier (Guyane française); il a bien voulu faciliter mon travail en me faisant don de l’une de ces dernières. 4. Amphionthe Chiriquina, %. sp. Q. Tête couverte sur le front et le vertex d’une pubescence noire, clairsemée, assez courte. Sillon longitudinal bien marqué, étroit dans toute sa longueur, non accompagné de dépressions sur le vertex et ne dépassant guère le bourrelet interantennaire qui est à peine saillant. ;, Sillon arqué séparant le front de l’épistome pro- fond, angulé de chaque côté. Plaque frontale ponctuée de points espacés assez gros. Ponctuation frontale fine et très äense. Labre brun foncé. Man- dibules semblables à celles des espèces précédentes. Palpes brun noir, leur dernier article large, plutôt arrondi que tronqué au sommet, marqué d’une fossette grande et large. Menton assez grand, pro- fondément sillonné transversalement. Joues ponc- tuées. Tempes lisses. Dessous de la tête ridé sur les côtés (FIG. 4). Pronotum couvert sur toute sa surface d’une F1G. 4. Amplionthe Chirt- quina Achard. Coll. de M. R. Oberthür pubescence noire clairsemée, un peu plus dense de tot chaque côté de la ligne médiane, mais ne formant pas de taches délimitées. Ponctuation dense s'étendant dans la partie médiane du sillon transversal antérieur; sillon basilaire marqué en face de l’écusson de quelques points espacés et orné de quelques poils. Disque peu convexe, portant des reliefs peu accusés. Tubercules latéraux grands mais non aigus, lisses et brillants, un peu relevés, non dirigés vers l’avant et portant sur leur partie antérieure quelques petits points très espacés. Angles antérieurs bien marqués par un relief oblong. Prosternum parsemé de petits points très fins, portant quelques courtes ridulations près de son bord antérieur. Saillie prosternale tuberculée à son sommet, légèrement pointillée. Epimères prothora- ciques portant de grosses rides transversales. Ecusson en triangle subéquilatéral, ponctué sur toute sa surface, un peu ruguleux, légèrement déprimé en son milieu, pubescent. Elytres ornés chacun de deux bandes veloutées, noires : la pre- mière, dorsale, très large et formée d’une pubescence très dense; la seconde, marginale, se prolongeant seulement sur ïes deux premicrs tiers de l’élytre. Sommet très largement arrondi, à peine tronqué. Ponctuation dense et profonde, subalvéolée. Mésosternum fortement tuberculé, finement pointillé et parsemé de points plus gros. Abdomen large, parallèle, couvert d’un pointillé fin, plus serré sur les deux premiers segments que sur les suivants. Cinquième segment à peine sensiblement bisinué à son sommet, dont les poils courbes et renflés sont très longs. Antennes noires, légèrement pubescentes, un peu plus longues que le corps. Premier article assez fortement renflé à son sommet, sans indication de carène longitudinale, couvert d’une ponctuation plus dense du côté extérieur et surtout à la base. Quatrième article égal au cinquième et un peu plus court que le troisième ; onzième appen- diculé, d’un quart plus long que le dixième. Fémurs épaissis graduellement, roux, légèrement enfumés près des hanches, les quatre antérieurs teintés de bleu métallique au genou, les postérieurs bleus sur leur moitié ou leur tiers apical. Tibias noirs, droits ; les postérieurs comprimés, dilatés et hirsutes comme dans les autres espèces. Tarses noirs à pubescence noire, les antérieurs ayant leurs trois premiers articles sensiblement égaux et le cinquième du double plus long; les intermédiaires et les postérieurs analogues à ceux de A. Doris. Longueur, 23-27 millim. ; largeur aux épaules, 7-8 millim. Deux femelles provenant de Chiriqui (Panama), l’une de la collection de M. René Oberthür, l’autre de ma collection. 5. Amphionthe Brevicollis. Bates, Biologia centrali-americana, Col. V, suppl, p. 291, EEXX ho.23 — 40 — Voici la diagnose que donne Bates de cette espèce que, je ne sais pourquoi, 1] compare à Callichroma cosmicum, avec lequel elle n'a aucun rapport. Callichroma cosmicæ similis; hostice vix angustata, viridi-metallica, thorace elytrisque nigro-velutinis, his sutura nitide, lineisque utrinque obscurius, viridi-metallicis; antennis nigris; pedibus nigris, femoribus 4 anticis totis, 2 posticis dimidio basali, rufs; thorace transversim quadrato, laleribus medio late et obtuse tuberculato, dorso inæqgualiter tuberoso; elytris apice late flexuoso-truncatis angulo exteriori pro- ducto; corpore subtus tenuiter argenteo-sericeo. d. Tête peu allongée couverte d’une pubescence noire peu dense. Front séparé de l’épistome par un sillon arqué très profond. Sillon Li Ÿ: F1G. 5. — Amphionthe brevicollis Bates. Coll. de M. René Oberthür (Gr. nat.). longitudinal bien marqué, prolongé sur le vertex où 1l est accom- pagné, de chaque côté, après le bourrelet interantennaire, d'une dépression parallèle. Bourrelet interantennaire peu élevé, concave. Ponctuation du front très dense et serrée, un peu plus grosse et un peu plus espacée au milieu que sur les bords, et s'étendant sur l’occi- put. Plaque frontale très apparente, lisse en son milieu. Labre brun ferrugineux. Mandibules vert doré avec leur tiers apical noirûtre, fortement ponctuées, ridulées longitudinalement à la base et creusées d'un sillon latéral large, comme dans les autres espèces. Palpes sem- blables à ceux de À. Doris. Joues courtes, finement et densément ponctuées. Lobe temporal lisse. Cou ponctué et ridé. Menton grand, déprimé transversalement au milieu (FIG. 5). Prothorax transverse, couvert sur le disque d’une pubescence noire clairsemée .et d'une ponctuation fine et dense qui s'étend même dans les sillons antérieur et postérieur. Disque convexe, inégal ; base re- levée en trois mamelons : deux latéraux faibles et un médian plus élevé. Tubercules latéraux réduits à de simples gibbosités, lisses en arrière. Angle antérieur non indiqué. Un espace longitudinal à peine ponctué, limité par un fin rebord doré, s'étend, comme chez 4. Doris, de la partie antérieure du tubercule latéral vers l’angle antérieur du prothorax, mais il n’englobe pas de petite saillie hémisphérique comme dans cette espèce. Ponctuation sexuelle couvrant le prosternum, mais interrompue sur la ligne médiane, non limitée en ‘avant par une ride en forme d’accolade. Saillie prosternale légèrement tuberculée à son sommet, finement pointillée, avec quelques points plus gros. Epi- mères lisses, sans grosses rides transversales. Ecusson légèrement déprimé en son milieu, entièrement ponctué et pubescent. Elytres couverts de fine pubescence noire condensée en une bande longitudinale dorsale, qui a tendance à se subdiviser en deux bandes contiguës, et une bande marginale. Ponctuation dense, rugueuse, non alvéolée. Epipleures larges, d’un beau violet à leur base, ponctués, non ridés. Troncature du sommet fortement bisinuée et limitée exté- rieurement par un angle très apparent. Mésosternum et métasternum finement pointillés, le dernier par- semé de points aciculés ct traversé dans sa longueur par un sillon médian abrégé en avant. Abdomen pointillé ; les articles trois et quatre presque lisses sur la ligne médiane, le cinquième bisinué au sommet et marqué d’une im- pression transverse peu profonde. Antennes entièrement noires, ayant environ une fois et demie la longueur du corps. Premier article légèrement ponctué, marqué d'une dépression vague à la base et portant l'indication d’une carène longi- tudinale; cinquième article un peu plus grand que le quatrième, épineux à son sommet de même que les suivants ; onzième très nette- ment appendiculé, ayant une fois et demie la longueur du prétédent. Fémurs très graduellement renflés, les postérieurs sensiblement de la longueur des élytres; les quatre antérieurs roux, légèrement rem- brunis à la base et au genou, les postérieurs rembrunis à la base et sur leur moitié apicale. Tibias noirs, droits, les postérieurs comprimés, dilatés et hirsutes. Tarses noirs à pubescence noire; les antérieurs ayant leurs trois premiers articles sensiblement égaux et le cinquième du double plus long ; les intermédiaires et les postérieurs ayant Îles articles un et cinq égaux. Q. Tubercules latéraux du prothorax aigus et légèrement relevés. Tubercule médian de la base obsolète. Angles antérieurs indiqués par un mamelon oblong. Prosternum et épisternums prothoraciques sans ponctuation sexuelle, couverts d’un fin pointillé mêlé de gros points ronds. Abdomen large et parallèle, pointillé, les deux premiers articles mats, les trois suivants brillants; le cinquième tronqué droit, non échancré. Fémurs postérieurs plus courts que les élytres. Antennes à peine de la longueur du corps, leur premier article nettement caréné dans sa longueur. Longueur, 23-25 millim. ; largeur aux épaules, 6 1/2-7 millim. Le © type de Bates, dont je me suis servi pour la description ci-dessus provient de Mexico; 1l fait partie de la collection de M. René Oberthür. Dans la même collection est une femelle éti- quetée « Breuicolle Chevrolat, Mexique », qui provient de la collection James Thomson; cette Q est analogue à celle citée par Bates dans sa description et que le British Museum possède aujourd'hui. Description d’un CÉTONIDE formant un genre nouveau et une espèce nouvelle du groupe des HETERORRHINIDÆ Par I. POUILLAUDE. Monsieur René Oberthür m'a signalé, parmi d’autres éléments intéressants réunis par le regretté M. P. Lemée au cours de son premier voyage au Tonkin, un Cétonide voisin du genre 772g0- nophorus (Hope) mais présentant des caractères que le distin- guent parfaitement de ce genre. J'ai trouvé d'autre part dans À. Mâle. B. Femelle. F1G. 1. — Jrigonophorinus Lemeei Pouillaude, grandeur naturelle. la collection de M. R. Oberthür un exemplaire qui ne diffère de celui rapporté par M. Lemée que par des variations du même ordre que celles qui caractérisent les sexes dans les genres voisins. Ces deux seuls exemplaires me paraissent être les mâle et femelle d’une même espèce. M. R. Oberthür a désiré voir dédier cette espèce à M. Lemée dont les explorations entomo- logiques au Tonkin nous permettront de rappeler fréquemment le nom en regrettant sa fin prématurée. Trigonophorinus 7. £. (FIG. 1). Couleur brillante, métallique. Tête déprimée; bords latéraux du clypeus nettement relevés; bord frontal portant perpendiculairement une corne trapézoï- dale élargie vers l'extrémité; à l'insertion de la tête sur le pro- thorax une deuxième corne prolongeant la ligne supérieure du ‘thorax. Pronotum ayant les bords latéraux arrondis et nettement rebordés; la base échancrée en avant du scutellum. Scutellum triangulaire; la base antérieure arrondie. Fi. 2. A.— Partie postérieure de l'abdomen de Trigonophorinus Lemeei Pouillaude. B. — Partie postérieure de l'abdomen de Trigonoyhorus scintillans Arrow. Elytres finement ponctués et présentant des côtes longitu- dinales ; échancrures latérales très nettes et laissant bien aperce- voir, de dessus, les bords de l'abdomen ; bords ciliés; extrémités incurvées; angles apicaux saillants en une petite dent (FIG. 2). Fra. 3. Patte antérieure droi.e de Trigonophorinus Lemeei Q (Grossis. 4 diam.). Dessous du corps à reflets métalliques. Pubescence très dense dans la région basi- laire de la tête et des hanches antérieures. Salle sternale longue et oblique. Bords extérieurs des tibias antérieurs tri- dentés (FIG. 3). Ce genre nouveau est très voisin du genre T'rigonophorus (Hope), c'est pour cela que nous avons adopté le nom générique 7 72gon0- phorinus; 11 s'en distingue cependant très nettement par les caractères suivants : couleur brillante métallique, présence de trois dents aux tibias antérieurs (fig. 3); extrémités des élytres incurvées avec angle apical saillant (fig. 2 A). — Dans le genre 772gonophorus (Hope), on trouve, il est vrai, une couleur brillante mais sans reflets métalliques; deux dents seulement sur les tibias antérieurs des femelles et l'extrémité des élytres sensible- ment rectiligne, les angles apicaux n'étant pas saillants en une petite dent (fig. 2 B). Trigonophorinus Lemeei, #. s7. (fig. 1-5). Dessus du corps vert brillant métallique; bords latéraux du clypeus nette- ment relevés; corne postérieure ovale et finement ponctuée. Pronotum à ponctuation très fine, plus marquée vers les bords latéraux. Scutellum très peu ponctué. Elytres finement ponctués; la ponctua- tion, répartie en lignes plus ou moins dense, marque des côtes longitudinales dont deux nettement visibles sur chaque élytre, surtout dans la moitié apicale. Ces côtes dispa- raissent vers l'extrémité où la ponctuation devient irrégulière. Bords des élytres pré- sentant des cils Jaunâtres. F1G. 4. 1 - Trigonophorinus Lemeei Dessous du corps vert. Pubescence Jaune (femelle). dans la région basilaire de la tête et sur les hanches antérieures, clairsemée sur le mésothorax et le méta- thorax. Saillie sternale longue, oblique et légèrement incurvée. Pattes vertes; les tarses d’un vert plus foncé; fémurs et tibias finement ponctués, les fémurs portant quelques poils Jaunâtres. Tibias antérieurs tridentés. Caractères du mâle. * — La corne céphalique antérieure courte, pres- que rectangulaire, son bord distal sinueux. La corne postérieure #2 très courte est cachée F1@. 5. — Trigonophorinus Lemeei Pouillaude. Femelle vue de profil (Gross. 2 diam.). (Coll. de M. René Oberthür). par les bords relevés du clypeus quand on regarde la tête de profil. Pronotum subtrapézoïidal, ses bords latéraux arrondis dans leur région moyenne. La face ventrale et les pattes sont d'un vert métallique sans reflet jaune ou rouge. La dent proximale des tibias antérieurs est extrêmement ré- duite et à peine visible. Caractère de La femelle. — Forme un peu plus élargie. La corne céphalique antérieure est bien détachée et trapézoi- dale. La corne postérieure est grande et bien visible de profil au-dessus des bords du clypeus (FIG. 5). Pronotum arrondi sur les bords antérieurs et latéraux; ces derniers échancrés près de la base. La face ventrale et les pattes présentent des reflets métalliques d'un rouge cuivreux. Les trois dents des tibias antérieurs sont également bien marquées. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Mâle. Femelle. Écngténr totale Eee en ESP 30 30 L'onpueur-du prono ere Te 8 (e] Loniptueurdles él ITS AS EE RER Est 19 19 Laroéur at épaules rer Re 14 15 Types dans la collection de M. René Oberthür : le male provenant de la région de Kouy-Tcheou (R. P. J. R. Chaffan- gon), la femelle du Tonkin (P. Lemée). I. POUILLAUDE. Notes pour servir à la classification des JAMWONUS (Suite) 3. Jamwonus tuberculatus, 52. zov. (Afrique centrale. Région de M’Pala, lac Tanganika). Insecte de grande taille, complètement glabre en dessus, sauf la région du labre et la surface supérieure des mandibules; élytres et pronotum luisants, d’un noir couleur de poix uniforme; tête un peu moins brillante que le pronotum; antennes des g égales aux 3/4 de la longueur du corps; celles des Q un peu plus courtes. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES (1) Long. totale. Elytres. Pronotum. : Mandibules. g 62 35 7,5 11,5 Q 46 30 6 4 DESCRIPTION DU MALE (FIG. 15). Tête. — Tête légèrement transverse, rétrécie en arrière et en avant, ayant sa plus grande largeur au niveau des yeux. Le bord antérieur de la tête forme un bourrelet légèrement concave qui n’est autre chose que l'épistome replié verticalement ; le labre, en forme de pointe triangulaire, très court, élargi à sa base, est soudé avec l’épistome ; il se distingue néanmoins très bien par sa surface rugueuse, recou- verte de gros points enfoncés. L'épistome porte lui-même, en son milieu, #n fort tubercule conique garni de cils et dont la pointe, bien visible (FIG. 18) dépasse le bord antérieur du front ; ce tubercule est, à notre avis, l’un des caractères essentiels de cette espèce, c’est pourquoi nous avons choisi l’épithète : fuberculatus; à droite et à gauche du tubercule central, on distingue, en outre, deux petites saillies obtuses qui achèvent de donner à cet organe son caractère particulier. En arrière de l’épistome, la tête porte une dépression triangulaire assez profonde, s'étendant jusque vers le milieu du disque; ## fin sillon médian prolonge cette dépression jusqu’à la partie occipitale. Le disque céphalique est médiocrement brillant, il est couvert, en avant, de points en creux assez espacés ; en arrière, au contraire, dans la région occipitale, il est recouvert de granulations saillantes très serrées. Veux. — Les yeux sont transverses, granuleux, très développés et légèrement échancrés en arrière de l'insertion des antennes. (1) Par « longueur totale » il faut entendre le corps tout entier, y compris les mandibules. Antennes. — Tes antennes, de onze articles, sont insérées en avant des yeux, sur un bourrelcet saillant des angles céphaliques ; elles sont grèles, sauf le premier article qui est très sensiblement globuleux ; le deuxième article est très court, sphérique ; le troisième, qui est le plus long de tous, est cylindrique ; les articles 4 à 8 sont également cylindriques, lisses, ornés d'une ponctuation espacée, seuls les trois derniers (9, 10 et 11) sont com- primés latéralement et très nette- ment carénés sur les côtés; ils sont en outre couverts, en dedans surtout, dune ponctuation très serrée et garnis de cils le long de la carène. Mandibules. — C'est dans la structure des mandibules que ré- side le caractère principal des Jamwonus; celles-ci présentent, en cffet, un développement bien différent suivant les sexes. Beaucoup plus longues que la tête chez les mâles (deux fois environ), les mandibules sont cou- vertes de longs poils laineux, jau- nâtres, en dessus et à leur côté F1G. 15.— Jamwonus tubercutatus Houlb. interne (1) ; elles sont élargies et Coll. de M. René Oberthür (Gr.nat.). bifurquées en deux pointes diver- gentes à leur extrémité (FIG. 17); le bord de la carène interne est garni de lobes dentiformes dans sa moitié distale et forme une sorte de dent obtuse vers le milieu de la mandibule; au-dessous de cette dent, la carène mandi- bulaire est inerme et simple- ment ciliée. En dessous, les mandibules sont lisses et glabres, avec une ponctua- ton eéparse de points men Fi@. 16. — Jamionus tuberculatus ; épistome, vu de face, pour montrer le tubercule médian (Gross. 30 diam). foncés. Thorax. -- Le pronotum, légèrement transverse, nettement rchordé en avant et en arrière, a la forme générale d'un trapèze ; il est un peu plus large que la tête à (1) Ces poils, que nous avons examinés au microscope, sont simples dans toute leur étendue, 20 fon son bord antérieur et à peu près de la même largeur que les élytres en arrière. Sur les côtés, comme chez tous les Prioniens, il présente un rebord horizontal crénelé, mais ici, en outre, on observe deux dents épineuses, l’une un peu après le milieu, l’autre vers l'angle postérieur. F1G. 17.— 2amwonus tuberculatus Houlb., vu de côté, pour montrer la courbure et la pointe des mandibules (Grand. nat.) Le disque du pronotum est lisse avec deux mamelons latéraux plus brillants ; il est orné de points espacés, très fins (FIG. 18). Elytres. — Les élytres, subdéprimés et légèrement élargis en arrière, sont parcourus par trois fortes carènes longitudinales; ces carènes, plus ou moins effacées à la partie antérieure, tendent, au (XX Ko à CON x à : k Qi y A La) ns Fi. 18.— Tête de J. tuberculatus, vue en dessus, pour montrer la ponctuation de l’épistome et du disque céphalique (Gr. 6 diam.). contraire, à se réunir à la région postérieure par des nervures trans verses. Le long de leurs côtés, les élytres portent un rebord horizontal qui part de l'angle huméral et se termine, à l'angle sutural, par une — 50 — petite pointe obtuse; le disque élytral est médiocrement brillant; il existe des stries transversales sur les carènes et des points enfoncés très fins, assez serrés, dans les trois interstries externes. L'écusson est plan, semi-circulaire, incliné en avant et ne montre que quelques points en creux. Dessous du corps (!). — La tête est lisse en dessous et offre la même ponctuation qu’en dessus; le sous-menton — dont les carac- téres ne sont peut-être pas aussi variables qu'on l’avait pensé — est creusé, en avant, d'une dépression profonde, bordée de deux carènes élevées et divergentes (2). La forte villosité qui recouvre les diverses parties de la bouche, empêche malheureu- sement de bien apprécier les caractères de cette région F1G. 19. — Lèvre inférieure du importante ; cependant, nous Ra ne pouvons voir très distincte- (Gross. 60 diam.), ment les palpes maxillaires ; ils sont formés de quatre articles subégaux, allongés et très velus ; le quatrième article est tronqué en creux à son extrémité. Les palpes labiaux (FIG. 19), de trois articles, possèdent les mêmes caractères. Sternum. — Dans son ensemble, le sternum est lisse ou avec quelques rares points enfoncés; la saillie prosternale, qui sépare les hanches antérieures, est élargie en spatule à son extrémité. Au mésosternum, la pièce médiane, bilobée, s'arrête F16. 20. au bord postérieur des hanches ; elle porte des sillons Patte ou rides longitudinaux fortement accentués. js Rene Le métasternum est large, brillant avec une ligne "mt a médiane déprimée, très fine ; les épisternes mésotho- . des tarses raciques, ainsi que l’a signalé A. Lameere, ont leurs CR bords parallèles et sont coupés rectangulairement en arrière; ils sont de plus très velus et fortement ponctués, ainsi que les parties latérales du métathorax. (1) En dessous, la coloration du corps est la même qu’en dessus. (2) La pièce prébasilaire (#en{on) existe; elle est triangulaire, repliée verticalement, de sorte que sa pointe arrive au contact de l’épistome; comme ces deux pièces sont très fixes, il est probable que l'ouverture buccale se trouve occluse. Cette disposition permet de penser que les /amwonuis ne prennent que très peu de nourriture à l’état adulte; la structure de leurs mâchoires, dont le lobe externe est en forme de pinceau, indique qu'ils peuvent, tout au plus, pomper quelques sucs liquides, à la façon des Hyménoptères. mb omtsmamiitti sa} Un.” ho Cinq anneaux abdominaux, lisses et brillants, sont bien visibles : le dernier est légèrement tronqué. Pattes (FIG. 20). — Les caractères des pattes ne semblent pas avoir retenu d’une façon spéciale l'attention des auteurs. Aux trois paires de pattes, les cuisses sont nettement articulées sur les trochanters, caractère d’ailleurs commun à tous les ?rionine. Hanches transverses ; cuisses allongées, fai- blement comprimées et légèrement élargies en leur milieu. Tibias légèrement ciliés et ponctués à leur côté interne ; tous sont iner- mes, sauf à leur extrémité où se voient deux éperons noirs, courts, placés côte à côte. Tous les articles des tarses sont garnis, en dessous, de brosses serrées; les deux pre- miers sont triangulaires, le troisième est fortement bilobé, le quatrième, allongé et fixé au fond de l’échancrure du troisième, est terminé par deux griffes courtes, mais com- primées et élargies à leur base. DESCRIPTION DE LA FEMELLE Dénsiliensembie dlesetearactéres de la le Ro TOmionus tuber: melle sont à peu près les mêmes que ceux culatus Q. Coll. de M. René x œ2 = Oberthür (Gr. nat.). des mâles; les différences les plus notables se trouvent dans la taille, dans le développement et la vestiture des mandibules, dans la constitution du sous-menton (FIG. 21). Les mandibules des Q sont courtes, triangulaires et garnies de trois lobes dentiformes à leur bord interne; quelques soies rousses, ana- logues à celles qui s’observent chez les ©, mais beaucoup moins nombreuses, existent à la base du disque mandibulaire. PROVENANCE. — Région de M'Pala, Tanganika (À. P. Guil- lemé). Coll. de M. René Oberthür. En somme, la présence d'un tubercule au milieu de l'épis- tome, l’ornementation des élytres, le sous-menton fortement creusé et velu, tels sont les caractères qui séparent notre espèce de 7. SAcheli. Notre collègue Lameere émit autrefois l'opinion (1) qu'un mâle maximus « réunissant des mandibules très grandes à un sous- menton creux et velu, n'existait probablement pas. » (1) LAM&ERE (Aug.). — Annales de La Soc. entomol. de Belgique, 1904, É SUENVAUTONGEE — 52 — Nous ne savons évidemment pas sil se trouve, quelque part, une forme #aximus supérieure en taille à S/icheli, mais ce qui est certain c'est qu'il existe encore, dans la collection de M. René Oberthür, en plus de la forme que nous venons de décrire, deux exemplaires de grande taille possédant ces caractères à un très haut degré (1). Si Szicheli n'a pas le sous-menton « échancré et velu » ainsi que Kolbe l’affirme « bez ]. Sticheli ist die Kehle weder ausge- randet noch mit Haaren bekleidet ® », mais seulement « im- pressionné » (eëngedrückt), il ne peut pas être, à notre avis, considéré comme une forme major de subcostatus. Chez subcostatus Harold (SG winor), et nous parlons ici d'un exemplaire provenant de la collection Quedenfeld, le sous-menton est un peu creusé et velu (FIG. 22), surtout en avant. Supposons que ces caractères s’accentuent, nous passons gra- duellement aux formes Œ medius et aux formes © "major que nous décrivons ici. Je ne crois pas qu'il y ait compensation entre les caractères sexuels secondaires et la taille, ainsi que le veut Lameere, d'après la considération de ce qui existe chez Stichel: (3) : l'accroissement des man- dibules et le creusement du sous-menton doivent s'acentuer en même temps, et Je suis convaincu que, Si nous pouvons un Jour étudier de nombreuses séries de ces F16. 22. — Jamw. subcostatus insectes, Jusqu'à présent très rares dans Harold, vu en dessous, pour montrer le creusement du les collections, nous verrons ces prévisions sous-menton (Gr. nat.). ce fe se réaliser. Quoi qu'il en soit, par l’ensemble de ses caractères, /. /ubercu- latus s'éloigne très nettement de S/ckeli; en revanche, la forme (x) Séicheli est incontestablement, jusqu'ici, le plus grand des /amwonus connus. (2) Et il faut bien le croire, puisque M. Lameere l’a vérifié sur les exem- plaires du Musée de Berlin. (3) L'erreur de M. Lameere provient évidemment de ce qu’il considère Sticheli Kolbe comme une forme major de subcostatus Harold. des mandibuies et le sous-menton, fortement creusé, tendent à le rapprocher des formes #aÿor de subcostatus W). Je sais que chez beaucoup de Coléoptères les tubercules cépha- liques ne sont que des attributs sexuels et n'ont pas une très grande valeur taxinomique; cependant chez les Longicornes il n'a Jamais été démontré que leur présence ou leur absence puisse être tenue pour négligeable. 4. Jamwonus Oberthüri, z07. sp. (Afrique centrale. Région de M’Pala, lac Tanganika). Insecte de grande taille (FIG. 23); complètement glabre en F1G. 23. — Jamiconus Oberthürr g' major, vu en dessus et en dessous. Coll. de M. René Oberthür (Gr. nat.). dessus, sauf la région du labre et la surface supérieure des man- dibules; élytres et pronotum luisants, d’un brun châtain rous- (1) Harold dit formellement : Bei dem Männchen... die Kehle ist tief hufeisenfürmig ausgehôlt, die Vertiefung, sowie das Kinn rothbraun behaart (Zoc. cit., p. 150). sâtre, plus clair sur les élytres; antennes des C' dépassant l'in- sertion des cuisses postérieures. Femelle inconnue. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Long. totale. Elytres. Pronotum. Mandibules. J major. 70 39 8 16 Tête. —- Tête sensiblement carrée, possédant sa plus grande largeur au niveau des yeux. Front paraissant coupé droit lorsqu'on regarde l'insecte en dessus; disque céphalique avec des points écartés, les uns gros, les autres très fins, portant, en avant, un sillon médian très accentué, s’avançant jusqu’au rebord frontal; la région occipitale ne montre pas de sillon médian comme dans l'espèce précédente. L'épistome est échancré en son milieu et les deux mamelons saillants situés de chaque côté de l’échancrure sont fortement ponctués et ornés de cils rous- sâtres allongés (FIG. 24). Les mandibules allongées, presque droites vues en dessus, portent à leur bord interne et près de leur extrémité, une carène tranchante ; leur sommet est bifurqué, leur face supérieure est couverte de longs poils roussâtres plus serrés que dans /amwonus tuberculatus; leur base est aussi beaucoup plus rugueuse près de l’ar- ticulation (FIG. 25). Les antennes ne présentent pas de caractères spéciaux. F16G. 24, — Epistome de JZamwonus Oberthüri, vu de face (Gr. 30 diam.). Prothorax. — Le pronotum est carré, nettement rebordé en avant et en arrière; ses angles antérieurs, quoique arrondis, sont bien mar- qués; son bord latéral tranchant porte deux épines saillantes, l’une un peu après le milieu, l’autre à l'angle postérieur. Le disque pro- toracique ne porte que des points très fins et assez espacés ; il présente en outre un certain nombre d'impressions symétriques dont deux ovales surtout sont bien marquées au niviau de la première épine latérale ; une impression médiane transverse existe de même à la partie antérieure. L’écusson est en ogive allongé légèrement anguleux. Eytres. — Les élytres sont lisses, luisants, surtout dans leur partie antérieure ; leur rebord horizontal est moins large que dans l'espèce précédente; leur coloration est d’un châtain roux uniforme, sauf à l'angle huméral et autour de l’écusson où ils sont légèrement rem- brunis. Chaque élytre porte trois côtes saillantes bien marquées entre # le bord latéral et la suture; les interstries sont finement ponctués et les stries si apparentes qui, recoupent transversalement les côtes dans l'espèce précédente, existent à peine ici et ne sont guère visibles que dans la région scutellaire. Dessous du corps. — En dessous, les caractères sont à peu près les mêmes que dans l'espèce précédente (FIG. 26); le sous-menton, notamment, est profondément échancré ; le fond de l’échancrure est peu velu, mais le bord antérieur, ainsi que les deux talus latéraux, saillants, sont garnis de longues soies roussâtres. IN eee PR ae ie AE NEA F1G. 25. — Tête de Jamwonus Oberthüri, vue F1G@. 26. — Jamwonus Oberthüri; tête en dessus, pour montrer la ponctuation de . vue en dessous pour montrer le l’épistome et du disque céphalique (Gross. creusement du sous-menton (Gross. 6 diam.). ÿ 5 diam.). Chaque segment abdominal porte, le long de son bord postérieur, une bordure rouge orangée tout à fait caractéristique, qui existe aussi dans quelques autres espèces, mais que nous n'avons retrouvée nulle part aussi développée. Les épimères mésothoraciques sont très larges, pubescents, et la pubescence envahit un peu les plaques méso- sternales sur les côtés. Les caractères des pattes sont les mêmes que dans l’espèce précédente. En résumé, cette espèce se distingue très nettement de 56- costatus et de {uberculatus par ses élytres roux presque lisses dans la région scutellaire; par ses mandibules plus rugueuses et couvertes d'une pubescence beaucoup plus serrée; enfin par son épistome échancré au milieu et portant latéralement deux mamelons ciliés. PROVENANCE. — Région de M'Pala, Tanganika (R. P. Gwil- lemé). Coll. de M. René Oberthür. — 50 _— 5. Jamwonus congolensis, 702. sp. (Afrique centrale. Congo belge, région de Kassai). Insecte de grande taille (FIG. 27), complètement d’un noir de poix et très brillant en dessus, surtout sur les élytres; cet aspect brillant et comme verni permet de le distinguer à première vue des espèces précédentes, quoique l’ensemble des autres caractères extérieurs soit à peu près identique. Antennes grèles et relati- vement courtes, atteignant à peine le niveau des cuisses posté- rieures. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Long. totale. Elvytres. Pronotum. Mandibules. Œ major. 65 36 8,5 13,5 Q 43 31 752 4 DESCRIPTION DÜ MALE. Tête. — Tête transverse, rétrécie en arrière et possédant sa plus grande lar- geur au niveau des yeux; offrant, en son milieu, une large dépression, peu pro- fonde, inclinée vers l’avant et limitée par le rebord frontal. Rebord frontal épaissi en une sorte de bourrelet faible- ment arqué qui n’est autre que la base de l'épistome ; un sillon médian très fin s'avance, en arrière de la dépression épicranienne, dans la région occipitale, jusqu'au bord du pronotum. Le disque céphalique est presque lisse, cependant il porte, comme dans les espèces pré- cédentes, deux sortes de points enfoncés peu profonds, les uns assez grands, les antres beaucoup plus fins. L'épistome qui, au point de vue anato- mique, caractérise nettement cette espèce F16. 27. — Jamuwonus congolensis - (F1G. 28), est prolongé verticalement à Houlb., cg! major. Collect, de MR I ODeCTe naToi son bord antérieur par une pointe mousse arrondie, fortement ponctuée et garnis de longs cils roussâtres ; vers le bord supérieur, on aperçoit deux petits tubercules triangulaires dirigés en avant et dont la pointe porte éga- lement quelques cils roussâtres, mais ici, il n’y à pas de tubercule médian sur le disque épistomal, ainsi que cela se voit dans {uber- culatus. Mandibules allongées et légèrement courbées vers le dessus ; mêmes caractères que dans les espèces précédentes ; leur face supérieure est aussi couverte d’une villosité longue et dense, dont la coloration est fauve plutôt que roussâtre (FIG. 27). Les antennes ne présentent aucun caractère spécial. Prothorax. — Le pronotum est transverse, faiblement rétréci en arrière ; 1l porte latéralement deux épines, disposées comme dans les espèces précédentes; l'aspect et la ponctuation du disque prothoracique sont les mêmes que sur la tête. L'écusson est en ogive arrondi, mais 1l est très fortement excavé en son milieu, caractère qui existe par- 28. — Jamuwonus Congolensis ; fois chez les femelles, mais qu'on ne Fi6- épistome vu de face trouve Jamais aussi prononcé chez Or los are) les mâles des autres espèces. Elytres. — Au point de vue de la forme, les élytres ont l'aspect ordinaire mais ils sont lisses, très brillants et comme vernis; chaque élytre porte trois côtes saillantes bien mar- quées en arrière, mais plus ou moins effacées dans la région scutello-humérale; il existe encore ici un réseau irrégulier de sillons transversaux, mais 1l est très fin et peu mar- qué; il faut, pour le distinguer, recourir à un assez fort grossissement (1). Dessous du corps. — Dans l’ensemble, les caractères sont les mêmes que chez /amwonus tubcrculatus, cependant l’échancrure du sous- menton est revêtue de cils plus abondants et la région métasternale est couverte d’une pu- bescence aussi serrée mais beaucoup plus courte. Jig.29. — Jamnivonus congo- Les pattes sont construites comme dans les lensis @. Coll. fe M. René Ÿ espèces £cédentes : ; pourrait-07 Oberthür (Gr. nat.). espèces précédentes, tout au plus pourrait-on signaler l'élargissement anguleux qui se trouve à la base des griffes du dernier article. (1) Microscope binoculaire de Zeiss, objectif K. gs, oculaire 4. — 58 — DESCRIPTION DE LA FEMELLE. La femelle ne se distingue guère des petits mâles que par ses man- dibules qui sont courtes, triangulaires, très jonctuées, armées de trois denticules émoussés à leur bord interne et pourvues seulement de quelques cils dressés vers leur base (FIG. 29). Les élytres sont un peu moins lisses que chez les G', mais cependant plus brillants que chez tuberculatus, surtout à la base; le réseau des sillons est un peu plus accentué et il existe une ponctuation excessi- vement fine dans les interstries. On trouve aussi, à l'extrémité des tibias, deux éperons épineux qui, toutes proportions gardées, m'ont paru aussi développés que ceux qui existent chez les mâles. PROVENANCE. — Congo belge central, Kassai (Ed. Tay- mans). Coll. de M. René Oberthür. Comme conclusion à ce qui précède, nous pensons que la liste des /amwonus actuellement connus peut s'établir ainsi qu’il suit : JAMWONUS Harold. (Harold, Coleopterologische Iefte, t. XNI, 1870, p. 158). 1. Jamwonus subcostatus Harold. Coleoptero- Congo belge. logische Hefte, t. XVI, 1879, p. 158-159. Congo français. — KOLBE. Berliner Entomol. Zeitschr., Rég. de Lounda. t. XLV, 1900, p. 297, Taf. I, fig. 1. — Angola. LAMEERE. Ann. Mus. Congo, t. II, 1903, p. 97, pl. III, fig. 7. Ann. de la Soc. Entom. de Belgique, t. XLVIII, p. 42. — HOULBERT. Insecta, t. 111, 1013, p. 8, Hp2 etre 2. J. congolensis Houlb. Insecta, t. III, 1913, Congo belge. p. 56, fig. 27 et 20. Kassaï. [8%] J. tuberculatus Houlb. Insecta, t. III, 1913, Afrique orient. P. 47, fig. 15 et 21. Rég. de M’Pala. 4. J. Oberthüri Houlb. Insecta, t. III, 1913, Afrique orient. p. 53, fig. 1, 23 et 26. Rég. de M’Pala. 5. J. Sticheli Kolbe. Berliner Entomol. Zcitschr., CEXEV-CI006, pr 107, Taf- 1; fig. 2. — LAMEERE, Ann. Mus. Congo, t. II, 1903, Pb 92 D NE R#o 7 "Ann. dela Soc: entom. de Belgique, t. XLVIII, 1904, p- 42. — HOULBERT. Insecta, t. III, 1918; D: 10,- fig: 10. Afriq. orient. all. Mhonda. Kilossa. CrÉAOULRERT ERRATUM Une erreur de typographie, heureusement sans grande importance, s’est glissée dans la numérotation des figures de notre premier article, à propos de /amwonus Sticheli, pp. 2 et 10. On a écrit FIG. 10; il faut lire FIG. 14. M. Ernest Olivier nous fait également remarquer que Latreille fut élu membre de l’Académie des Sciences le 21 novembre 1814. La date de 1810 que nous avons donnée dans le n° 25 d’/nsecta, sous la foi d'un discours prononcé aux funérailles de Latreille par Geoffroy Saint- Hilaire et inséré dans les Annales de la Soc. entomologique de France, t. II, 1833, Ball. p. XXII, ligne 18, est donc à rectifier. HO — ENTOMOLOGIE RÉTROSPECTIVE Determinatio generis IPS affiniumque (Suite) CYLONIUM Palpi quatuor clavati articulo ultimo maJori. — Labium mem- branaceum, emarginatum. — Antennæ perfoliatæ. 31. C. SULCATUM ferrugineum, thorace sulcato. Îps sulcata Oliv., 2, 18, 4, 1, tah. 1, fig. 1. Habitat in Germania sub arborum corticibus. — Os maxillis palpisque. Palpi quatuor breves clavati. Anteriores vix maxilla longiores, quadriarticulati, articulo ultimo ovato majori cras- siori, adhcrentes maxillæ dorso. Posteriores vix labio longiores, triarticulati, articulo ultimo ovato majori, adnati labii medio. Mandibula cornca crassa, incurva, acuta, edentula. Maxilla membranacea bifida, laciniis rotundatis. Labium porrectum membranaceum cordato emarginatum. Thorax sulcis duobus exaratus, elytra lævia. C. ELONGATUM atrum pedibus ferrugineis. Bostrichus elongatus Mant. insect., 1, 36, 3. Tps linearis Oliv., 2, 18, 53, tab. 2, fig. 17. Îps lincaris Rossi, Ins. etrusc., 50, 123, tab. 2, fig. 45. Habitat in Europæ ligne antico, Dom. de Paykull. — Corpus medium filiforme. Antennæ breves, perfoliatæ. Thorax glaber, ater, nitidus, lincis tribus impressis intermedia altiori. Elytra crenato striata. Pedes ferrugineis. 33. C. FILIFORME atrum,. elytris sulcatis basi pedibusque ferrugineis. Habitat Halæ Saxonum in truncis quercus, Dom. Hybner. — Summa affinitas precedentis et forte mera varietas differt in primis elytris basi ferrugineis. 20. Pentaphyllus testaceus Hellw. 30. Zilargus bifasciatus Fabr. 31. Aulonium sulcatum Oliv. 32. Colydium elongatum Kabr. 33. Colydium filiforme Fabr. "OT == 34. C. UNIDENTATUM testaceum, thorace utrinque angulato. Îps unidentata Oliv., Ins., 2, 18, 10, 12, tab. 1, fig. 4. Habitat sub arborum corticibus. — Minutum. Antennæ per- foliatæ, thorax utrinque angulatus sive obtuse unidentatus. EÉlytra punctata. 35: C. CELLARE nigricans antennarum clava testacea, thorace crenato. {ps cellaris. Testacea immaculata, thorace subdentato. — ON ss 2,18, 10,13, tab:c1 fige 2: Dermestes cellaris Scop., Carn., 16, 42. — Herbst Arch., tab. 20, fig. 15. Habitat in Europæ quisquiliis, Dom. Lund. — Minutum. Antennæ nigræ, clava perfoliata, testacea. Thorax lævis, nitidus, elytra lævia, immaculata. Variat colore fusco et testaceo. 36. C. FRUMENTARIUM testaceum, thorace crenato, dorso tricarinato. Anobium frumentarium Mant. insect., 1, 30, 5. 1ps frumentaria fusca, thorace crenato, dorso tricarinato OS ins 2/18/1014, tab. 2 fer 1. Dermestes surinamensis testaceus, elytris striatis, thorace striis tribus elevatis marginibusque denticulato. Linn., Syst. nat., 2, 562, 20. T'encbrio surinamensis alatus, elongatus, testaceo fuscus, elytris striatis, thorace striis tribus elevatis marginibusque denuculato-Des-ins., 554,05 tabitis, Mg. 12. Habitat in Americæ meridionalis farina diutius conservata. Mus. Dom. Banks. — Elytra striata. Variat corpore fusco. LYGDUS Palpi quatuor brevissimi, filliformes. — Maxilla brevis, mem- branacea, bifida. — Labium integrum. — Antennæ clava solida. — Antennarum articulo unico crassior1. 37. L. POLITUS niger, antennis pedibusque ferrugineis, thorace plano, oblongo, punctato. Scarites clavicornis piceus, antennis clavatis. Mant. Insect., R207: 0; Tosncipes OlivA'Inss 2; 28,77; tab..2; fig. 12: Habitat in Boletis arboreis Europæ. -— Varietatem duplo ma- jorem ex Saxonia misit Dom. Hybner. 34. Sivanus unidentatus Oliv. 35. Cryplophagus cellaris Scop. 36. Silvanus surinamensis 1. 37. Rhisophagus politus Hellw. [æl 38. L. DEPRESSUS brunneus, pectore abdomineque nigricantibus, thorace chlongo plano. T'encbrio brunnipes ater, glaber, nitidus, elytris striatis, antennis pedibusque ferrugineis. Mant. Insect., 1, 212, 20. Habitat Dresdæ, Dom. Hesse. — Parvus, antennæ clavatæ ferrugineæ, elytra striata, nitida, immaculata. 39: L. BIPUSTULATUS glaber, ater, elytris puncto ferrugineo. Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Parvus. Caput ct thorax lævia, depressa, atra, immaculata. Elytra vix striata, atra puncto parvo rufo ante apicem. Corpus nigrum, pedibus ferru- gineis. 40. L. DENTATUS niger, thorace ovato, plano, utrinque dentato. Habitat in America meridionali. Mus. Dom. Lund. — Statura omnino precedentium. Antennæ clavatæ, brunneæ. Caput et thorax ovata, plana, nigra, nitida, thoracis margine utrinque sexdentato. Elytra striata, picea. Pedes brunneï. 41. L. BRUNNEUS ferrugineus, elytris lævibus testaceis. Habitat in Americæ insulis, Dom. Pflug. — Præcedentibus minor et brevior, antennæ clavatæ, brunneæ. Caput et thorax lævia, glabra, brunnea, nitida. Elytra haud striata, testacea. 42. L. TEREBRANS oblongus, ferrugineus, elytris punctato striatis. 1ps terebrans fusco ferruginca, immaculata, elytris striato crenatis Olv.; Ins.,72,:18,-6,14. ta Gp Habitat in Germania, sub arborum corticibus, Dom. Helwig. — Antennæ crassæ, moniliformes, articulo ultimo crassiori, thorax punctatus, planus, margine parum reflexo. 43. L. JUGLANDIS obscurus, elytris striatis, antennis pedibusque tes- taceis. Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Antennæ testaceæ. Caput ct thorax fusca, obscura, immacgulata. Elytra crenato- striata, fusca, basi interdum tota interdum puncto testacea. 44. L. HYSTEROÏDES ater, nitidus, antennis pedibusque piceis. Habitat in Dania, sub arborum corticibus, Dom. Lund. — Corpus parvum, oblongum, depressum. Antennæ piceæ, clara 38. Rhizophagus depressus Fabr. 39. Rhizophagus bipustulatus Fabr. 40. Silvanus dentatus Fabr. ar. Silvanus advena Kunze. 42. Pycnomerus terebrans Oliv. 43. Synchita juglandis Fabr. 44. Cerylon histeroides Vabr. solida. Elytra striata, nigra. Corpus nigrum, pedibus piceis. Antennarum articulis duobus ultimis crassioribus. 45. L. CRENATUS niger, thorace rugoso, elytris striato-crenatis, ma- culis duabus rufs. Tps crenata Mant. Insect., 1, 46, 15. Tps crenata Oliv., Ins., 2, 18, 6, 6, tab. 2, fig. 0. — Herbst Arch. 4, tab. 20, fig. 20. Habitat in Europa, sub arborum corticibus. — Variat elytris totis rufis. 46. L. NAVALIS ferrugineo-fuscus, elytris atris. Dermestes navalis elongatus, ferrugineo-fuscus, oculis atris. Nnk "Insects,: 1,208 14. Habitat in Nova Zelandia, Dom. Banks. —— Parvus, totus ferruginco-fuscus, elytris parum dilutioribus, antennarum ultimi duo articuli crassiores. 47. L. CANALICULATUS obscurus, thorace canaliculato, elytris striatis brunneis. Dermestes oblongus, fuscus, elytris striatis. Gcoff., Ins., 1102 Tps oblonga Oliv., Ins., 2, 18, 7, 8, tab. 1, fig. 5. Habitat sub arborum corticibus, Dom. Lund. — Corpus me- dium, elongatum, cvlindricum, mox testaceum, mox fuscum. Antennæ articulis duobus crassioribus, testaceæ. Caput et thorax vix pubescentia, fusca, thoracis medio impresso, canaliculato. Elytra striata fusca. 48. L. NITIDUS ater, glaber, nitidus, antennis pedibusque ferrugineis. Habitat in Germania, Dom. Helwig. — Precedente duplo major, cylindricus. Antennæ ferrugineæ. Caput, thorax, elytra atra, nitida, immaculata. Pedes breves ferruginei. 49. L. CONTRACTUS oblongus, ferrugineus, elytris punctato-striatis, sutura nigra. Dermestes oblongus, ferrugineus Geoffr., Ins., 1, 103. 1ps contracta Oliv., Ins., 2, 18, 6, 5, tab. 2, fig. 10. Habitat in Galliæ arboribus sub cortice. 45. Ditoma crenata Fabr. 46. Tribolium ferrugineum Kabr. 47. Lyctus canaliculatus Fabr. 48. Teredus nitidus Fabr. 49. Bothrideres contractus Oliv. — 64 — HYPOPHLÆUS Palpi quatuor æquales clavati. — Labium elongatum mem- branaceum integrum. — Antennæ extrorsum crassiores utrinque serratæ. 50. H. CASTANEUS lævis, nitidus, castancus, antennis nigris. Hyspa picipes antennis fusiformibus, atra elytris pedibusque piceis. Mant. insect., “1,14; 7,18. 1ps taxicornis fusco-ferruginea, nitida, antennis perfoliatis. OMS PINS, 2, 18, Ti TS tab r'fpe: 1ps taxicornis Roesel, Ins. etr., 49, 122, tab. 4, fig. 2. Cimeterius Herbst Arch., tab. 21, fig. 6. Habitat sub cortice ulmi, Dom. Helwig. -— Os, mandibulis, palpisque, palpi quatuor æquales, breves, clavati. Anteriores quadriarticulati, articulo ultimo ovato, crassiori adhærentes maxillæ dorso. Posteriores triarticulati, articulo ultimo ovato crassiori, adnati labii inferioris medio exteriori. Mandibula brevis, crassa, cornea, vix arcuata, acuta. Maxilla membranacea, medio unidentata, apice rotundata. Labium elongatum, fili- forme, membranaceum, integrum. 51. H. LINEARIS lævis, ater, clytris antennis pedibusque testaceis. Habitat sub Pini sylvestris cortice Germaniæ, Dom. de Helwig. — Præcedente minor. Antennæ testaceæ. Caput et thorax lævia, atra, nitida, immaculata. Elytra lævia, nitida, testacea. Corpus nigrum, pedibus brevibus, testaceis. 52. H. FASCIATUS lævis, ater, elytris testaceis, fascia atra. Habitat sub cortice quercus Germaniæ, Dom. Helwig. — Nimis præcedenti affinis : differt tantum loco fasciaque elytro- rum tota atra. 3. H. DEPRESSUS lævis, ferrugineus, elytris substriatis. 1ps unicolor fusco-ferruginca, thorace lævi, antennis bre- vibus perfoliatis, Oliv., Ins., 2, 18, 12, 16, tab. 2, fig. 8. Melinus Herbst Arch., tab. 21, fig. 13. Habitat sub cortice quercus Germaniæ, Dom. Helwig. — Corpus parvum, depressum, totum ferrugineum. PA: 50. /Zlypophlæus cimeterius Hbst. si. Zlypophleus linearis Fabr. 52. Æypophlæus fasciatus Fabr. 53. /lypophleus melinus Hbst. — 65 — 54. H. BICOLOR oblongus, rufus, elytris testaceis, apice atris. Tpshbicolor OV. ns.;v2, 18,412; 16; tab. 2, fig. 14. Habitat in Gallia sub arborum corticibus. —— Statura omnino præcedentium, caput et thorax Iævia. glabra, rufa, nitida. Elytra testacea postice ultra medium atra. Abdomen testaceum apice atrum. Pedes testacei. Comme on peut le constater, par la concordance des noms de Fabricius avec ceux qui sont adoptés dans la classification actuelle et que J'ai notés en renvoi au bas des pages, l’illustre entomologiste de Kiel n’est pas encore parvenu, dans ce travail, à un arrangement parfait de son genre /ps. Il y a compris les Crotylides, qui sont certainement mieux placés dans son voisi- nage qu'a côté des Coccinellides, où les ont mis Jacquelin du Val, Lacordaire, de Marseul et autres, quoiqu'ils exigent cepen- dant un groupement spécial. Mais, n'ayant considére que les caractères tirés de la forme des parties de la bouche et des an- tennes, sans tenir compte des différences offertes par les tarses dans le nombre de leurs articulations, il a rompu l'homogénéité de son genre en y faisant entrer Phaleria cadaverina (1ps dor- salis) et Hoplocephala hemorrhoidalis qui sont Hétéromères. Il en est de même de ses genres Wycetophagus etLygdus où se trouvent aussi de ses espèces ayant un article de moins aux tarses postérieurs. En revanche, le genre Cylonium renferme uniquement des Clavicornes, et le genre Aypophlæus ne contient que des Hété- romères. La synonymie a été, pour certaines espèces, assez difficile à établir. Motschulsky, qui avait examiné les collections de Fabricius 54. Hypophlœus bicolor Oliv. O0 conservées au Musée de l'Université à Kiel #), a rendu compte du résultat de l'étude qu'il en a faite (E£. ent., VI, 1857, p. 134) et a pu identifier la plupart des espèces; J'ai mis à profit son travail, et d'autre part, M. A. Grouvelle, le savant monographe des Clavicornes, a bien voulu me donner quelques renseigne- ments qui m'ont été également utiles. Ernest OLIVIER. ERRATUM Un certain nombre d’erreurs typographiques, que nos lecteurs ont sûrement déjà rectifiées, se sont glissées dans l’article de notre colla- borateur, M. E. Olivier, Znsecta n° 25. P. 13. — La Note, au has de la page, doit être ainsi rectifiée (Actes de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, 1792, t. I, p. 27, in-folio). P. 15. —Par suite d'un lapsus regrettable, le titre est incorrect et doit être ainsi rétabli Determinatio generis IPS affiniumque P. 20. — Les notes synonymiques, concernant les espèces 29 et 30, se trouvent au bas de la page 60. “ Toutes ces erreurs sont imputables à la direction d'/nsecta; nous tenons à dire que le texte, qui nous a été fourni par le savant ento- mologiste qu'est M. Ernest Olivier, était parfaitement correct. (1) La collection de Fabricius fut, après sa mort, incorporée au Musée de l’Université de Kiel, où elle est conservée complètement dans le même état que du temps du fameux entomologiste de l’Holstein. Toutes les étiquettes ne sont que des lambeaux de papier déchirés avec les doigts; les noms spéci- fiques sont écrits en grosses lettres de la propre main de Fabricius; quant aux noms génériques, ils manquent partout. La conservation des insectes est encore suffisante pour reconnaître la majeure partie des espèces, grâce à l’armoire d’acajou, faite aux Indes avec le plus grand soin, qui renferme cette précieuse collection (Motsch. Et. Ent., IV, 1855, p. 26). — 67 — “ LES VIEUX AUTEURS ” HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite) ( Par Jean SWAMMERDAM. Nous gardons encore dans nos boëtes six sortes de ces escarbots, que l’on peut nommer (® escarbots Unicornes ou escarbots licornes à cause d’une corne qu'ils ont sur le nez entre ces six sortes nous en trouvons une, dont la corne du nez se courbant en forme d’arc se va rendre vers le dos ou vers les épaules : nous pouvons non seulement vous representer cet escarbot, mais nous pouvons même faire voir les petits pous qui s’attachent à son corps : nous avons remarqué que cet animal se forme de la grosse sorte de ce (a) vers, qui s’engen- drent dans le bois, et qui au bout de deux ou trois ans viennent enfin à prendre la forme des () xymphe. Outre la corne, que cet escarbot a sur le nez, nous en découvrons encore deux autres, qui lui sortent tout proche des yeux, et qui vers leurs extrémitez semblent former un’espéce de boutons. Nous avons encore deux sortes de ces escarbots, dont la corne est fort petite, nous voyons qu'elle fourche et se divise en deux dés son ori- gine. Nous pouvons aussi en faire voir un’autre sorte, dont la corne se courbet vers la poitrine en forme d’arc; dans la partie concave on apperçoit quatre petites dents; l'os, qui fait la poitrine les épaules et les reins de cet animal, forme encore une corne fort longue, qui dans sa courbure interieure est revêtuë de petits poils jaunes, qui paroissent assez roides. Nous en avons encore de deux sortes, dont les cornes sont simples vers la racine, mais qui vers leurs extremitez fourchent (1) Voir Znsecfa, 14, p. 22. (a) Scarabœus monoceros si vel nacornis. (a) Cossus. (b) VympAa. De A et se partagent en deux branches, l'Os de la poitrine de ces animaux, qui est noir et qui se divise aussi en deux, est d'une substance, qui approche assez de la corne. Il y en a pourtant un sorte, dont l’os de la poitrine forme une corne, à l’extremité de laquelle on découvre quelque espéce d’entaillures ou d'in- cisions : mais 1l y en a d’autres, d’ont l'os de la poitrine des reins et des épaules se partage en deux cornes, dont les extre- mitez paroissent émoussées : Et ces derniers ont encore aupres des yeux d'autre petites cornes composées de petits boutons. De plus nous avons encore des (0 cerfs volants. Le mâle a des cornes, mais on dit que la femelle n’en a point. Cequ'il y a de remarquable dans ces insectes aussi bien que dans plusieurs autres, c'est que leurs ailes sont pliées et renfermées dans une ècaille, comme dans une espéce d’étui; ce qui est cause qu’en flamand on leur a donné le nom de (a) Koker-gevleugelde- dieren; c'est à dire des animaux, dont les ailes sont reuêtues d'un’espéce d’étui. Nous remarquons encore que lorsque ces insectes volent, les écailles qui couvrent leurs ailes, s'ouvrent aussitôt pour en faciliter le battement, et qu’elles demeurent dans le même état sans le moindre mouvement, tout autant de tems que ces animaux volent. Maïs ceque nous trouvons de plus curieux dans le cerf volant est, cette espéce de petite ®) 7rompe ou de langue qui lui sert d’instrument pour prendre sa nourri- ture. Or tout son aliment n’est autre chose qu’une humidité, qui découle des chesnes et qui approche assez de la substance du miel liquide. Nous voyons cette petite /rompe ou cette petite langue tres bien et fort ingenieusement representée dans les figures de Æoefnagel, qui sont assûrément les plus faciles et les plus reguliéres que nous ayons vûës jusques ici. Nous fai- sons voir encore dans cet insecte la maniére étrange dont ses ailes sont pliées et ramassées ensemble sous écailles, dont elles sont revêtues : nous découvrons encore à l’extremité des ailes (c) Cervus volans. Laurus volans Lucanus. (a) Vaginipennia, animalia. (b) Proboscis. et des Jointures ou nous appercevons de petits muscles, qui leur donnent le mouvement : c'est pourquoi, lorsque leurs ailes sont blessées, on en voit sortir de l'humidité, cequi n'arrive Jamais aux ailes, dont toute la substance est membraneuse. Nous pouvons encore faire voir vingt et une sortes de (c) boucs ou de chevres rolantes. Les cornes de ces insectes sont fort longues, et il y en a qui les ont branchuës et par semées de petites pointes et comme d’une espéce de petits pointes et comme d’une espéce de petits boutons : mais 11 y en a d’autres, dont les cornes sont composées de plusieurs parties longues et unies, qui s’insinuent et s’'emboëtent les unes dans les autres, et dans les endroits, ou ces mêmes parties se joignent, on re- marque de petits neuds. Nous avons une autre sorte de chevres volantes, dont les cornes et les jambes som extrémement tendres et délicates, mais qui dans les jointures, ou les muscles sont enfermez, sont d’une grosseur extraordinaire. Nous avons aussi une espéce de guêpe, dont les jointures des membres paroissent comme des neuds. Nous gardons encore, outre cela, dix et sept sortes de chevres volantes, mais dont les cornes sont beaucoup plus courtes. Entre celles cy on en trouve une espéce, qui bat des ailes avec une vitesse incroïable : ce qui fait qu’en flamand on lui donne le nom de (@) Kever-vlieg : c’est à dire #n escarbot qui approche de la nature des mouches. Cequ'il y a d’extraordinaire dans cet escarbot, et ce qui le fait differer de tous les autres, c’est qu'on remarque que ses dents ont en dedans diverses branches : cet insecte vole de jour. Nous avons encore neuf sortes de chevres volantes, qui ont les cornes encore plus courtes que celles, dont nous venons de parler. Enfin entre les escarbots, que nous avons, il s’en trouve trente et deux sortes, dont les cornes sont parsémées de petits neuds d’une structure fort étrange : car il y en a qui ressemblent a des grains de raïsin, d’autres qui s'ouvrent comme les fueilles (c) Capricorni volantes. (a) Scarabœus musca. — 70 — d'un livre, et enfin il y en a d’autres, dont la figure est fort differente : il est tres facile par le moyen des cornes de dis- cerner le mâle de ces insectes d'avec la femelle : ce qui à lieu aussi dans les papillons qui volent de nuit ou les cornes nous servent à distinguer le mâle d'avec la femelle. Entre toutes ces sortes d’escarbots, dont les uns sont un peu longs, d’autres courts, d'autres ronds, d’autres découpez ou fendus, d’autres colorez, velus, farineux comme les papillons, d’autres, dont la superficie du corps est inégale et parsémée d’yeux et de petites taches, entre toutes ces sortes, disje, nous en pouvons faire voir une, que nous avons trouvée dans des nids d’abeilles sauvages. La plus part de ces escarbots, dont nous venons de parler, ne volent que de nuit. Nous pouvons encore faire voir quatre sortes de ces (a) escar- bots verds et dorez, qui rendent une vapeur fort desagreable, et dont les cornes ressemblent fort bien à celles des ckevres volantes. Les mâles sont plus petits que les femelles. Nous gardons encore quatre sortes de (P) cantharides, dont nous croyons que la nature et les proprietez ne différent point de celles des escarbots dorez, dont nous venons de parler. Nous avons aussi des œufs d’escarbots dorez, qui ressemblent assez à des perles. Quelques uns de ces insectes ont des cornes par- semées de nœuds ou de petits boutons, et d’autres les ont toutes semblables à celles des chevres volantes. Nous pouvons montrer une sorte de ces escarbots, dont le corps est tout couvert de petits trous qui ressemblent à ceux que l’on voit sur les déz à coudre : Nous avons eu cette derniere sorte de Monsieur Guillaume Piso autrefois Medecin du Prince Maurice de Nassau, et tres habile dans sa profession. Nous avons encore six sortes d’escarbots dont le nez res- semble en quelque façon à celui d’un pourceau; c'est pourquoi en flamand on les nomme (© v/5egende Verkens, c'est à dire pourceaux volants. (a) Buprestis. (b) Cantharis. (c) Porcelli volatiles. = 71 — Nous gardons encore une espéce d’escarbots, que nous pou- vons bien mettre au rang de ceux dont nous venons de parler : On les nomme en latin proscarabæus, où vermiculus maïalis. Nous en pouvons montrer de.trois sortes, dont les deux pré- mieres ont les cornes comme les cketres volantes; et la troi- siéme les a persémées de petits boutons. Goudart nous en a fait la description, mais 1l les represente tresmal. Ensuite nous pouvons faire voir une autre sorte d’escarbot, à qui on donne en flamand le nom de (@) Verffender, c'est à dire devorant : cet animal se ruëé d'ordinaire sur les vers de terre, et apres les avoir tuez par le moïen de deux dents qu’ila, il en suce la substance. Le Sieur Goudart est tombé dans trois erreurs au sujet de cet insecte; ceque peutêtre nous montrerons quelque part ailleurs. Nous trouvons que Wouset nous a non seulement donné la description de cet animal, mais que même il nous represente le ver et la #ymple, dont il se forme. Nous en avons de cinq sortes outre leurs vers et leurs nymphes dans lesquelles on n'appercoit pas les membres si distinctement que dans l’insecte même : ces animaux ont les cornes semblables à celles des chévres volantes, et leurs ailes se plient d’une ma- niere fort étrange. Outre ceuxcy nous en avons encore quatre autres sortes, qui se mettent tantôt sur le dos et tantôt sur le ventre, et qui res- serrant où ramassant ensemble la tête et la poitrine, et les pressant contre la terre, font un saut en l’air en allongeant leur corps. C’est cequi fait qu’en flamand on leur donne le nom de ®) SHring-haen-T'orren, c'est à dire des escarbots qui tiennent du naturel des sauterelles. Nous gardons encore un’autre sorte d’escarbot, qui se tenant ferme sur ses jambes de devant et courbant sa tête entre deux fait entendre un son sourd des vieilles murailles ou des vieilles piéces de boïs, ou il se tient d'ordinaire : Et ce son, qu'il rend (a) Séaphilinus. (b) Scarabæus locusta. est quelquefois si clair, que quelques superstitieux l’entendans de nuit, se sont imaginez que cétoit la voix de quelques lutins ou de quelques esprits folets. Or parceque ce son vient appa- remment de l'agitation de sa tête 1l semble qu'on lui pourroit fort bien donner le nom de Sow-cephalus c'est à dire un animal, qui rend un son par le mouvement de sa tête. Nous trouvons aussi d’autres sortes d’escarbots, qui rendent leur son en frottant leur tête contre leur poitrine, ou bien aussi en pressant et frottant leur ventre ou leur queüe contre les écailles, dont leurs ailes sont revêtuës. Nous pouvons encore faire voir quatre sortes d’escarbots, que les Hollandois nomment () Scxzld-pad-Torren, cela veut dire des escarbots, qui ont quelque conformite ou quelque res- semblance avec les Tortuës : nous gardons aussi les vers et les Nymphes, dont ces insectes proviennent. Goudart nous fait la description de denx sortes de ces escarbots. Nous avons encore un’autre sorte (© d’escarbot, dont la queüe est faite comme un aiguillon; cequi ne nous à encore jamais paru dans aucun autre. Nous avons de plus un escarbot tres petit avec la #y"m%4e, dont 1l provient. Cet insecte se forme de ces petits vers sans pieds, qui se trouvent renfermés sous cette prémiére peau deli- cate, dont les feueilles des saules sont revêtuës et ce ver trouve là un aliment convenable, jusqu'aceque ses membres ayent atteint leur perfection et leur juste grandeur, il vienne en suite à prendre la forme de (d »ymphe. Outre celui dont nous venons de parler, nous en avons encore un autre, qui est aussi tres petit, et qui s’engendre d’un petit ver qui mange et qui demeure dans cette racine, jusqu'a ce qu'enfin 1l vienne à se changer en #ymphe, cet animal se trouve aussi dans de vieilles piéces de bois. Enfin nous pouvons encore faire voir des escarbots, qui pro- (b) Scarabœus Testudinatus. (c) Scarabœus aculeatus. (d) VNympha. viennent de ces vers, qui mangent de la chair séche : nous avons aussi les zyphes, dont ces insectes se forment immediate- ment. Nous pouvons aussi par le moiïen de ces petis vers faire décharner et nettoyer les os de la chair dont ils sont revêtus. Denombrement des insectes, qui sont compris sous la troyziéme espéce, ou dans le troisiéme rang des changemens naturels, et auxquels on donne le nom de (® nymphe dorée pendant qu'ils souffrent ce changement. Pource qui regarde les imsectes qui souffrent la troiziéme espéce des changemens, et dont les membres venans à s’enfler et à croître, forcent enfin la peau ou ils étoient renfermez, et prennent la forme de ) #ymphe dorée, qui à la verité ne repre- sente pas les parties de l'animal. si distinctement que la (8 zymphe même prémierement nous mettons dans ce rang (h) les papilions, qui volent de Jour. Entre ces papillons 1l s'en trouve dont le mouvement est fort lent, et d'autres au contraire, qui se meuvent dans l'air en une infinité de manieres et avec une vitesse incroyable nous en avons de cinquante et quatre sortes, entre lesquelles il s'en trouve, qui nous sont venus des pais étrangers, comme de France, du Bresil et d’autres lieux. Entre ces papillons qui volent de jour, nous en pouvons faire voir vingt et quatre sortes des plus grands, seize de moiïenne taille, et quinze des plus petits. Nous en gardons encore quelques vers ou quelques chenilles et quelques M) zymphes dorées de ces papillons, avec encore des vers, qui sont demichemilles et demi papillons. Nous pou- vons encore representer au vif la mamiére dont les papillons sont situez dans leur derniére peau, dans lequel temps on leur (e) CArysalis. (f) CArysalis. (g) VNympha. (h) CArysalis. donne le nom de (à) xymphe dorée. Nous faisons voir aussi en petit comment 1ls sont colorez, et comment leurs ailes com- mencent à pousser apres qu'ils se sont dépoüillez de la men- brane dont 1ls étoient revêtus. Nous conservons encore la petite (b) Zrompe, les petits fourchons et l’estomach des papillons. Et nous pouvons aussi montrer comment toutes les couleurs de leurs ailes paroissent au travers de la membrane qui les couvre, lorsque le papillon est sur le point de se dépoüiller pour la derniére fois. Nous pouvons même faire discerner tous les membres du papillon dans la chenille, dont 1l se doit former; outre cela nous pourrions encore vous apprendre beaucoup de particularitez curieuses touchant ces insectes, si le temps nous le permettoit presentement. Nous enseignerons aussi en temps et lieu la maniére. de peindre les papillons en se servant seulement des couleurs de leurs ailes, sans y en ajouter aucun’autre; et nous ferons voir de plus comment on les pourroit représenter en relief par le moiïen du plâtre : Cequi assürément peut passer pour un secret fort rare, puisque nous ne croyons pas que personne avant nous ait Jamais fait cette découverte. Nous ferons voir encore com- ment on peut conserver les ckenilles en les remplissant de cire, de plâtre, d'air ou de suif de chandelle : cequi pourtant a principalement lieu dans les chenilles velües. Nous montrerons encore comment on peut étendre les ailes des insectes en un'infinité de façons et les remettre, pour ainsi dire dans leur état naturel. Nous enseignerons aussi le moïen de découvrir et de faire paroître les ailes dans le tems même qu'elles sont encore cachées, et nous ferons voir comment en les étendant, on les peut sécher de la maniére qu'on veut. Nous vous apprendrons encore (si le temps et la commodité nous le permettent le moïen de faire croître leurs ailes d’une maniere monstrueuse et tout à fait extraordinaire : qui plus (a) CArysalis. (b) Proboscis. est nous rapporterons dans la suite beaucoup de particularitez touchant l'accroissement de ces ailes, et touchant cette humidité qui se meut dans les arteres, dont elles sont parsémees. Enfin nous ferons voir comment on peut exciter de petites vessies et de petites ampoulles sur ces ailes, et nous proposerons encore quantité de découvertes, qui seront d’un grand usage et de grande utilité tant dans la physique, que dans la Medecine. Ainsi nous remarquons que Fabius Columna en considerant l'aliment que prennent les ckemelles, qui doivent se changer en papillons, en a tiré cet avantage, qui est que par là 1l a reconnu la conformité qui se trouve entre les vertus et les proprietez de diverses parties. Car 1l assûre que, lorsqu'une ckenille mange de plusieurs plantes, c’est une marque certaine qu’elles ont la même vertu. Nous trouvons encore d’autres naturalistes, qui disent que chaque cenille a son aliment particulier; si bien que de cette maniere il faudroit dire que chaque plante auroit sa chenille particuliere. Mais, si cela est vrai, 1l s'ensuit neces- sairement que toutes les plantes, dont une même cerille tire son aliment, conviennent en vertu et en proprietez,; et ainsi que diverses plantes ne doivent être considérées que comme une seule. Pourcequi est des papillons, il s'en trouve de plusieurs sortes : Car A/drovandus nous en décrit de cent dix et huit sortes tant de ceux, qui volent de Jour, que de ceux, qui volent de nuit Mouset nous en represente de quatre vingt six sortes : et nous en trouvons cinquante dans les figures de Zoef-nagel. Le Sieur Goudart nous a aussi dépeint septante et sept sortes de ceux qui volent de Jour, et huit de ceux qui volent de nuit. Mais, outre le changement ordinaire qui arrive à ces insectes, nous ne voyons pas que ces auteurs nous ayent rien découvert de fort particulier; et }oef-nagel même ne nous en a rien laissé que les figures ; bienque de cependant nous ayons observé dans les changemens de ces animaux des merveilles inexpri- mabies. Et certes 1l auroit bien mieux valu exposer le change- ment tout simple d’une chenille seule, afin de servir d'exemple — 76 — pour les autres, que s'amuser à raporter tous le changemens, qui leur arrivent, et à dépeindre leurs diverses couleurs et leurs nymphes et ainsi de manquer au plus utile et au plus nécessaire. Or nous esperons faire voir ceque nous pouvons, dans cette matiére, quand nous parlerons de la (4) mouche ephemere (c’est une sorte d’insecte, qui nait et qui meurt en un Jour, ainsique nous avons déja dit cy dessus.) Nous montrerons encore par un seul exemple toutes les particularitez, que nous avons remar- quées dans les changemens des chenilles ; et c'est alors que nous tàächerons de découvrir les mysteres inexprimables de la nature, et de montrer par ce moiïen la sagesse adorable de son Auteur. Et en vérité lorsque nous examinons serieusement les choses rares et curieuses qui se trouvent dans ces sortes d'animaux, et quand nous considerons comment la nature y fait paroître sa netteté, sa beauté et sa diligence, et comment elle se montre réglée dans l’irregularité même de ces changemens; quand nous considerons, disje, toutes ces choses, nous avons du penchant à croire qu'elle a voulu déployer dans ces petites creatures toute la force et tous les secrets de sa sagesse, et exposer ainsi ses merveilles impénétrables à ceux qui s'appliquent avec soin à la recherche des veritez naturelles. (À suivre). Le Gérant, RGUPDDIE (a) Æphemera, dia vel hemerobius. Sommaire du Numéro 26 d'INSECTA Entomologie générale : Pages Achard:{(J.). — Monographie du genre Azphionthe Bates (6 fig.) 29 Pouillaude (1). — Description d'un Cétonide formant un genre nouveau et une espèce nouvelle du groupe des ÆZe{erorrhinidæ...................… 43 Houlbert (G.). — Notes pour servir à la classification des JAMWoONUS, coléoptères longicornes de la tribu des Prionine! (ffin\..................... 47 Entomologie rétrospective : Olivier (E.). — Classification des Espèces du genre Z#s et genres voisins, TeRRABRICITS Men aie nee Nes DEA RS se nn NN Re AE OR EN AN TRE ER 50 « Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par |. Swau- NERDANAL ((S22LR)E 20: creuser ns eemeereenesenene see OU UNS Rene 67 Échanges et rédaction d'INSECTA +. Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais nous adresser leurs publications sous la suscription suivante : Direction d'INSECTA Station entomologique, Faculté des Sciences Rennes (France) “SI IS I Abonnements annuels : Rrancer M ne sde D NS ET RE ONE PR PU 18! » Étraneerenr ee ei CUS CR ARR encor dE 20! » Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier, mais on peut s'abonner à toute époque de l’année. Un “Numéro dASECARN ES TR RE NES 1:60 PRET DUR 9: “nf Re Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur C. HOULBERT, Station entomologique, Université de Rennes (France). TROISIÈME ANNÉE MARS 1913 NUMÉRO 27 INSECTA Revue lllustrée d'Entomologie Publication mensuelle de la Station Entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes À IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 1913 APR 17 1918 ] ational use” ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE CONTRIBUTION A LÉTUDE DES THYSANOPTÈRES DE FRANCE I. — Description d’une nouvelle espèce et d'un nouveau genre de la famille des Phlæothripidæ. Rem ENUILLET, Préparateur à la Station entomologique de Paris. Les thysanoptères de notre pays sont encore relativement très peu connus. J'en ai entrepris l'étude et serai très reconnaissant à tous les entomologistes qui voudront bien m'en- voyer des matériaux à examiner. Je décris ci- dessous une forme très intéressante que M. E.-]. Cotte, chef des travaux zoologiques à la Faculté des Sciences de Mar- seille, a découvert aux environs de cette ville, dans les calices déformés de fleurs du Dianthus Caryophyllus CPI): Cette espèce, qui appar- tient à la famille des Phlæœothripidæ, ne peut entrer dans aucun des FiG. 1. — Fleurs de Dianthus Caryophyllus var. virgineus L. déformées par Porphyrothrips Cottei Vuil. — Allauch (H.-J. Cotte). Un peu grossi. genres qui y sont actuellement décrits. Il est bien certain que INSECTA, Mars 1913. 6 PAST RME les limites entre les coupes génériques, dans l’ordre des thysa- noptères, sont encore très mal définies et devront être modifiées; mais cela ne pourra se faire que lorsque l’on connaîtra un plus grand nombre de formes. Pour celle que je décris ici je dois donc créer un nouveau genre : Genre Porphyrothrips, genre nouveau. Tête plus longue que large et plus longue que le prothorax. Trois ocelles dans les deux sexes. Antennes de huit articles. Cône buccal obtus, arrivant au niveau des hanches antérieures; palpes maxillaires à deux articles, le premier beaucoup plus court. Prothorax élargi postérieurement; plus large que la tête. Abdomen sans appendices spéciaux autres que les soies et les épines. Fémurs inermes. Tarses antérieurs munis d’une dent dans les deux sexes. Ailes bien développées dans les deux sexes, non rétrécies au milieu. Longueur du tube égale environ aux 3/5 de celle de la tête. Différenciation sexuelle secondaire peu marquée. Ce genre nouveau est voisin des genres C7yplothrips Uzel et Phlæothrips Haliday dont il se distingue surtout par la pré- sence d'ailes chez le mâle et d'une dent aux tarses antérieurs chez la femelle et par ses joues non verruqueuses. Espèce type : Porphyrothrips Cottei, nouvelle espèce. FEMELLE : Dimensions (en millimètres, sauf les longueurs des articles d'antenne qui sont en microns). — Longueur de la tête, 0,25 (0,22 à 0,29) ; largeur 0,19 (0,18 à 0,20); longueur du ptothorax, 0,16 (0,15 à 0,17), largeur, 0,27; largeur du mésothorax, 0,32 (0,31 à 0,34); largeur de l'abdomen, 0,36 (0,34 à 0,38); longueur du tube, 0,14 (0,13 à 0,15). Antenne : I, 20 u; 2, 40; 3, 57u:; 4, 61m; 5, 61m; 6, 57m; 7, 49m; 8, 34u; longueur totale, 0,38 (0,36 à 0,40). Coloration générale. — Tête, thorax et abdomen marbrés de pourpre et de jaune clair (d’où le nom générique). Pattes et antennes d’un jaune clair plus ou moins enfumé. Tête (FIG. 2). — Longueur égale aux 6/5 de la largeur. Côtés à peu près parallèles (à hauteur de la base des yeux lar- geur 0,180, à l'insertion du thorax 0,172, plus grande largeur 0,188). Distance séparant les articles basilaires des antennes F1G. 2. — Tête et prothorax de F1G. 3. — Cône buccal de Porphyrothrips Cottei Porphyrothrips Cottei Vuill., Q. Vuill., ©. Gross. = 190. Gross. = 65. égale au tiers de leur diamètre. Vus à un grossissement de 380 diamètres, les côtés du contour de la tête paraissent dentés en scie. Une assez forte épine en arrière de chaque œ1l et quel- ques soies épineuses, plus petites, entre les yeux et sur le dessus de la tête; douze soies épineuses sur la face intérieure de la tête, au-dessus du cône buccal. Yeux. — Longueur 76; largeur 57 u. Situés à la partie anté- rieure de la tête, séparés par une distance égale à leur largeur ou plus grande. Facettes elliptiques, de 104 de longueur. Pas de soies entre les facettes. Ocelles. — Au nombre de trois. Placés entre les yeux, aux trois sommets d'un triangle équilatéral, les deux postérieurs tout près des yeux. Marbrés de rouge avec croissant d’un brun rou- geatre foncé. D Cône buccal. — Plus large que long; à sommet obtus (FIG. 3). Portant sept soies sur sa face antérieure; quatre soies près de la base du palpe maxillaire qui est composé de deux articles, le premier incolore, beaucoup plus court, le second brun clair, cylin- drique, muni de cinq soies. Palpe labial de deux articles très courts. Antennes (FIG. 4). — Plus longues que la tête vue en dessus, à peu près de même longueur que la tête y compris le cône F1G. 4. — Antenne de P. Cottei Vuil- let, ®. Vue dorsa- lement. Gr.—190, Mésothorax. buccal. Premier article cylindrique, 2-5 ovoides ou piriformes, 6 parallèle, 7 subparallèle, un peu atténué distalement, 8 en pointe, presque aussi large à la base que 7. Une aire sensorielle sur le deuxième article. Sur chacun des articles 3-5, deux cônes sensoriels accompagnés chacun d’une forte soie. Sur l’article 6 un cône sensoriel et une forte soie. Un certain nombre de soies plus fines sur tous les articles (voir fig. 4). Coloration générale de l'antenne Jaune clair; articles 1 et 2 enfumés, 3 bien transparent, 4-7 de plus en plus enfumés, 8 comme 7. Prothorax (fig. 2). — Contour en trapèze dont la petite base (bord antérieur) mesure 0,18, la grande base 9,27 et la hauteur (longueur du pro- thorax) 0,16. Deux petites épines courbes, laté- rales, près de l'angle antérieur et deux épines plus fortes à l'angle postérieur; deux très petites épines en arrière du bord antérieur et une autre, de chaque côté, au milieu du bord latéral. — Côtés parallèles. Longueur 0,16, largeur 0,32. Métathorax. — À côtés parallèles mais rétréci à la base. Largeur 0,30, longueur 0,14. Pattes. — Antérieures d’un jaune clair; hanches tachées de rouge; fémur taché de rouge à la base et enfumé surtout à l'ex- Re trémité; tibia en fumé surtout à la base; tarse clair avec une tache d'un brun foncé à l'extrémité Courtes soies dispersées sur la surface du fémur et du tibia; une soie spiniforme à la hanche; fémur inerme; tarse avec une dent peu développée (fig. 2). Intermédiaires et postérieures colorées de même sans les taches rouges des hanches et bases des fémurs; pareillement garnies de soies, sauf la soie spiniforme des hanches. Longueur des tibias antérieur et intermédiaire, 0,13; du postérieur, O,17. Fi. 5. FrG. 6. F1G. 7. Fra. 8. F1&. 9. FrG. 5-9. — Segments abdominaux 1 à 9 de Porphyrothrips Cottei, Q. Les chiffres romains indiquent l’ordre des segments. La figure 6 correspond à chacun des segments 3 à 6. La moitié gauche de chaque figure indique la disposition des soies dorsales et latérales, la moitié droite celle des soies ventrales quand il y en a. — Figures schématiques. Ailes. — Non rétrécies au milieu. Longueur de l’ensemble replié sur le corps : 0,91. Abdomen. — Segments 1 à 5 à peu près d'égale largeur. Les segments 2 à 7 portent dorsalement et de chaque côté deux fortes épines transversales disposées comme chez 77ichothrips — 82 — ruber Moulton. Les figures 5 à 9 indiquent d’ailleurs schémati- quement la disposition des épines sur chacun des segments abdo- minaux (la figure 5 pour les segments 1 et 2, la figure 6 pour les segments 3-6, etc.); la moitié gauche de chaque schéma repré- sente la disposition des soies spiniformes dorsales ou latérales, la partie droite les soies ventrales. Longueur du tube, 0,14 (0,13 à 0,15); largeur à la base, 0,07 (0,06 à 0,07); largeur au sommet, 0,03 (FIG. 10 et 11). MALE : Dimensions (en millimètres, sauf les longueurs des articles d'antennes qui sont en microns). — Longueur de la tête, 0,25; largeur (au tiers antérieur), 0,19; longueur du prothorax, 0,16; largeur, 0,26; largeur du méso- thorax, 0,20; largeur de l’abdo- men, 0,27. Antenne : x, 20 u; 2, 424; 3, 53u; 4, 57; 5, 574; 6,57: 7,534; 8,31 u; longueur totale, 0,38. Coloration gé- nérale.— Comme la femelle. Téle NU peu rétrécie en F1G. 10. — Extrémité du neuvième seg- ment abdominal et tube de Porphy- arrière, sa plus Rue. 11. — Extré- rothrips Cottei Vuill., 9. Vue dorsale. mité än ne de Gross. = 190. grande largeur p, Cottei Vuill, , ; g'. Vue ventrale. au tiers anté- Gross. = 190. térieur; appendices, yeux et ocelles semblables à ceux de la femelle. Pattes. — Dent du tarse antérieur plus développée que chez la femelle. Ailes. — Un peu plus courtes que chez la femelle; longueur de l’ensemble replié sur le corps, 0,88. LARVE : De même coloration générale que les adultes. Cependant la teinte rouge est plus concentrée sur le prothorax, le mésothorax et les derniers segments abdominaux. Tête. — Atténuée en avant et en arrière, sa plus grande lar- geur vers le milieu de la partie visible dorsalement. Antenne (FIG. 12) à articles 1 et 2 courts, subégaux; ar- ticles 3-7 décroissants, une aire sensorielle sur le deuxième article et un cône sensoriel sur le qua- trième. Prothorax. — Plus large et moins long que la tête. Mésothorax. — Plus large que le prothorax. Métathorax. — À peine plus large que le méso- thorax. Abdomen. — Les cinq premiers segments de même largeur, les autres régulièrement décroissants. Longueur du tube, 0,07; largeur à la base, 0,05; largeur au sommet, 0,03. Longueur totale de la larve : 1,55. F1G. 12. Nombre d'exemplaires étudiés : Onze femelles, un ns e la larve mâle, une larve (Collection de la Station ento- de : : : Porphyrothrips mologique de Paris). Cottei Vuill. Gross. = 190. Habitat. — Tous les exemplaires étudiés ont été capturés par M. H.-J.Cotte,à Allauch (Bouches-du-Rhône), dans les fleurs de Dianthus Caryophyllus L. (s.-esp. vérgineus L.); on doit d’ailleurs attribuer à Porphyrothrips Cottei la formation d'une cécidie de cette plante signalée par M. Cotte (Recherches sur les Galles de Provence, 1912, p. 18) et qui consiste en une déformation du calice. Ce dernier est brusquement courbé en angle obtus (fig. 1). Dans un premier envoi de ces cécidies qui nous a été fait le 3 Juin 1912, nous n'avons trouvé que des larves; sur notre de- mande, M. Cotte a bien voulu faire une seconde récolte de calices déformés le 16 juin; c'est dans ce second envoi que nous avons trouvé les exemplaires décrits plus haut. Description d’une espèce nouvelle appartenant au genre COPTOMIA Burm. (Col. Cetonidæ) Par I.. POUILLAUDE. Coptomia Lambertoni, . sp. (FIG. 1-4). — Vert à reflets rougeûtres, les parties vues normalement paraissant rouges et les parties vues obliquement paraissant vertes. Hérissé de poils noirs. Tête. — Clypeus fortement échancré, ses bords externes arrondis vers l'extrémité; ponctuation fine; le front seul hérissé de quelques poils noirs. Pronotum trapézoidal; ses bords latéraux arrondis, très fine- ment rebordés et portant une rangée de cils extérieurement à la bordure. Base, légèrement, | mais nettement échancrée. Ponc- tuation sétigère irrégulière, éga- lement répartie. À chaque angle antérieur et visible sous toutes les incidences, une tache rouge d'étendue variable, non délimi- tée, la couleur s'atténuant dans de ed , Coptomia Lambertoni (Gr. nat.). les reflets rouges du disque. (Coll. de M. René Oberthür). Scutellum à base arrondie, les côtés légèrement sinués; ponc- tuation semblable à celle du pronotum. Elytres profondément échancrés, se rétrécissant brusquement derrière les épaules qui sont nettement sællantes. Angles api- caux légèrement arrondis. Ponctuation sétigère répartie en lignes longitudinales formant des sillons fortement marqués (environ 13 sillons sur chaque élytre). Quatre taches rouges visibles sous toutes les incidences : les antérieures petites, irrégulières sur le sommet de la partie saillante de l'épaule; les autres allongées 80 — sur les bords latéraux, depuis l’échancrure jusqu'à l'angle posté- rieur externe des élytres. Pygidium de même couleur que le dessus du corps, marqué | de petites stries sétigères dirigées trans- versalement à la base, puis prenant peu à peu, vers l'extrémité apicale, une dis- position circulaire et concentrique de façon à entourer deux petites rosaces de stries très voisines l’une de l’autre et quelquefois confluentes à 1 mm. de , p. # LA A A es SOL amter: l'extrémité du pygidium. toni. Tête vue de face (Gr.: ; 6 diam.). Dessous du corps de fond vert à reflets bleus présentant de nombreuses plages rouges. Saillie sternale très courte, arrondie à l'extrémité. Région des coxæ antérieures et moyennes couverte d'une villosité jaunâtre, les autres parties portant, avec quelques poils Fig. 3. — Coptomia Lambertoni. (Gross. : 2 diam.) Jaunâtres, des poils noirs comme le dessus du corps, mais dans une ponctuation beaucoup plus clairsemée. — 87 — Arceaux abdominaux verts à bords plus foncés, marqués de rouge à leur partie moyenne, le dernier de couleur bleue, son bord libre cilié. Paites. — Fémurs verts, les nioyens et postérieurs marqués de rouge; tibias et tarses verts. Bords externes des tibias antérieurs tridentés chez la femelle, la dent proximale à peine visible; les tibias antérieurs du mâle présentent seulement la dent ter- 2=°- Fi +. minale voisine de l'articulation. Il n'y a Fic. 4. pas d'autre différence sexuelle notable. Coptomia Lambertoni Pouill. Dimensions en millimètres : Longueur totale, la tête non comprise... 18 mm. PFoneteundes élire enr re 12 MM. 5. Largeur du prethorax à la base... 8 mm. 5. Éarreuraucépaules "0." TONNES. Une remarque s'impose au sujet de la répartition des cou- leurs, qui varie avec les individus de cette espèce dichroïque. Les taches et les reîlets rouges du dessus du corps ont une étendue et une intensité très variables. J'ai notamment cons- taté sur un individu que l'élytre droit ne présente pas de tache marginale rouge, la couleur y étant d’un vert bleuâtre sans aucun reflet rouge, tandis que l'élytre gauche est très visible- ment rougeûtre dans la même région. Pour le dessous du corps, les variations sont analogues et de plus le bleu apparaît souvent sur les bords des arceaux abdo- minaux et toujours sur le dernier arceau. Type dans la collection de M. René Oberthür, ainsi que plusieurs exemplaires mâles et femelles provenant de Mada- gascar : Tananarive (M. Lamberton), Antsianaka et lac Alaotra (Perrot frères). I. POUILLAUDE. ER Des ÉTUDES ENTOMOLOGIQUES Panorpa communis L. et germanica !. (Ins. Névr.) de la faune française. Variations dans les taches des ailes. Par J. LACROIX, Membre de la Société Entomologique de France et de la Sociedad Aragonera de Ciencias Naturales. Nous avons pu examiner un nombre assez respectable de Panorpa communis 1. et germanica L. de la faune française et, principalement pour la première, nous avons reconnu une très grande variabilité dans les taches des ailes. Nous pensons que la connaissance de ces différences est utile. Il est bon de montrer dans quelles limites ces deux espèces peuvent varier. On nous pardonnera d'entrer dans des questions de détails pouvant paraître très inutiles à quelques-uns, mais qui se jus- tifient à nos yeux. Nous ferons ainsi mieux connaïître deux espèces très répandues et communes en France, et nous suppri- merons, par ce petit travail, certaines difficultés et hésitations. Nous accompagnons cet article de quatorze dessins —- on voudra bien ne pas nous tenir rigueur de leurs imperfections — qui feront mieux voir que le texte les différenciations sur lesquelles nous voulons insister. a) Panorpa communis L. Ne faisant pas ici un travail de description, nous ne présen- terons pas en détail l'espèce communis 1ype et nous nous conten- terons de simplement étudier les taches qui ornent ses ailes. La Panorpa communs type — nous entendrons ainsi la plus fréquente, celle qui donune véritablement les autres — présente une /ache basale placée au-dessous de la zervure cubitale. Elle nous semble bien limitée par cette dernière, d’une part, et le rameau placé immédiatement au-dessous, d'autre part (FIG. 1). En largeur elle peut être plus ou moins variable, mais n’acquiert pas des dimensions exagérées. Elle fait défaut à l'aile infé- rieure. Nous trouvons ensuite, un peu avant le milieu des deux ailes, trois taches qu'il est possible de nommer #édianes (groupe médian). Chacune d'elles peut, à son tour, être désignée d’une façon spéciale. Plus près de la région costale, deux d’entre elles occupent surtout l'aire radiale, c'est-à-dire celle parcourue par la nervure du même nom et ses différents rameaux. Elles peuvent néanmoins s’é- tendre jusque dans les champs sous-costal et méme costal. Quoique ces deux ta- ches occupent une même région, 1l est encore très facile de leur assigner des noms spéciaux les ; F1G. 1. — Panorpa rade L. différenciant une fois pour toutes : la plus interne, celle, par conséquent, la plus rapprochée de la base de l'aile, est placée non loin de la naissance du sec{eur radial où même sur son origine; ce sera la /ache radiale. Dans le type elle est générale- ment irrégulièrement arrondie et ne dépasse guère, en haut, la nervure sous-costale, en bas, la nervure procubitale qu’elle ne touche pas toujours (F1G. 1). En tout cas elle est isolée. L'autre tache de la région radiale est située au-dessus, ou à peu près, du {Ayridium 1). Elle pourrait, pour cette raison, porter le nom \ (1) Le fAyridium est cet espace clair que l’on peut voir à la naissance du premier rameau procubital. À cet endroit la nervure procubitale et son premier rameau sont un peu effacés. —— 90 — de Zache thyridiale. Sa forme est assez variable et aussi son étendue. Dans notre figure 1, elle est très longue, peu large, comme une bande qui remonte jusqu’à la région costale et des- cend assez bas dans l'aire radiale. Elle a ce faciès dans un grand nombre d'individus que nous considérons comme appar- tenant au type. La troisième /ache médiane occupe un certain espace des &res procubitales (très peu) et cubitale et va assez souvent toucher le bord marginal postérieur de l'aile antérieure (quelquefois aussi de la postérieure). Sa forme est assez irré- gulière. Nous l’appellerons /ache cubitale où encore ar ginale postérieure. On voit, d’après la figure 1, l'aspect que peut prendre chacune des Zaches médianes à l'aile postérieure; 1l varie beaucoup sui- vant les individus. Mais les positions occupées sont les mêmes et les noms employés pour ce même groupe à l'aile antérieure sont 1c1 parfaitement utilisables. Après les Zaches médianes on rencontre, partant du ptéro- stigma pour aller se terminer sur le bord postérieur de l'aile, une bande sinueuse assez large, puis dans le bas, plus à droite, une petite tache arrondie (FIG. 1) à l'aile supérieure et en triangle allongé à l'aile inférieure (1). Ce nouveau groupe, à cause de sa position, peut être dénommé /ache plérostigmale (nous employons le singulier car le groupe ptérostigmal peut ne former qu'une seule tache, comme nous le verrons). Dans la figure 1, elle est incomplète; dans quelques cas, même dans le type, elle peut être complète : elle affecte alors la forme du Y renversé (ou mieux d’un À grec), ayant les deux branches plus ou moins entières et plus ou moins élargies —— la bifurcation se produit au niveau de la deuxième branche de la nervure pro- cubitale — La tache ptérostigmale peut être complète à l'aile antérieure et incomplète à la postérieure ou réciproquement. (1) Il est bien entendu que la forme type représentée par la figure 1 n’est pas exclusive. Toutes les variations sont possibles. Nous voulons simplement exprimer ici que le type communis reste dans une certaine limite. — O1 — Enfin, dans les régions préapicale et apicale on voit (FIG. 1) une large tache touchant l'extrémité de l’aiie. Nous la nomme- rons aprcale. Sa forme et son étendue sont assez variables. Néanmoins, pour ce qui concerne son étendue, nous dirons qu'elle est le plus souvent assez large, pleine, c'est-à-dire sans aréoles claires enfermées dans sa masse ou présentant, au contraire, quelques cellules hyalines isolées. Toutefois, dans ce que nous considérons comme le type de communs, elle est assez homogène, formant une masse véritable, et ne consiste pas en des taches plus ou moins épaisses à peine réunies entre elles par des traînées simplement estompées. Pour ce qui est de sa forme, il est à peu près impossible de la fixer. À côté de ce type dont nous n'avons présenté qu’une partie (les ailes) 1l existe une variété déjà établie (1) : Panorpa com- mums L., var. vulgaris Imhoff. On voit immé- diatement la différence qui existe entre elle et celle précédemment étu- diée (FIG. 2). Les taches sont beaucoup plus lar- ges et certaines d’entre elles, séparées dans le F1G. 2. — Panorpa communis L., type, sont ici réunies. var. vulgaris Imhofr. Tout d'abord la zache basale déborde les limites que nous lui connaissons. De plus, dans le groupe médian, les 7adiale et marginale postérieure forment, par leur union, une bande irré- gulière, élargie ou rétrécie suivant les points examinés. Sa forme est d’ailleurs très capricieuse et son étendue assez variable. (1) Nous avons profité de cette description partielle du type de communs pour donner aux différentes taches des ailes des noms particuliers. Nous l’avons fait sans aucune prétention espérant tout simplement simplifier notre tâche. — 02 — Cette disposition particulière, dans le groupe médian, est accompagnée d’une sorte d’exagération dans les dimensions des autres taches. La /4vridiale est plus large et la p/érostigmale est assez souvent complète aux deux ailes. Néanmoins (la figure 2 en fournit un exemple), cette dernière n'est pas forcément complète dans cette variété et elle est sujette à des irrégularités assez fréquentes. Souvent la /ache aficale est plus étendue, moins découpée sur ses bords et émet peu de prolongements limitant des espaces clairs. La variété vulgaris se rencontre avec le type et ne semble pas habiter de préférence certaines zones. Maintenant que nous connaissons le /ype et la variété vul- garis, 11 nous reste à voir les autres formes qu'il est encore possible de rencontrer. 1. Nous avons pu exa- miner des exemplaires de communis capturés dans le Nord et l'Est de la France, qui se font remarquer par la réduc- tion très sensible des Re LA OUETIAE ES taches. La basale, les Ailes avec taches plus réduites ; échantillon du nord à de la France. trois du groupe médian sont petites, occupant une place très restreinte et dépassant à peine, quelquefois, l'espace de deux nervures (FIG 3). La /ache apicale est aussi moins étendue, mais elle conserve une réelle homogénéité. Quant à la p/érostigmale, elle est doublement incomplète : la fourche externe est simplement représentée par un véritable point arrondi et l’interne est très visiblement séparée de la partie basilaire {il y a alors trois taches ptérostigmales). Nous avons vu plusieurs spécimens de cette forme venant du Nord, et notre collègue M. Gelin en a rapporté de CAälons- sur-Marne, d'une excursion qu'il y fit le 23 mai 1912. Malgré nos recherches personnelles dans l'Ouest et la grande quantité d'échantillons pris et examinés par nous, nous n'avons encore pas trouvé cette forme dans cette dernière région. : Elle appartient évidemment au type Il s’agit ic1 d’une diminution dans l'étendue des taches, qui sont au complet; de plus, ia /ache apicale est pleine et constitue une masse uniforme. 2. Notre très sympathique correspondant, 47. /osse, nous a envoyé du lac de Saint-Point (Doubs) quelques exemplaires de Panorpa communis à étudier. Parmi eux se trouvait un échan- tillon qui a retenu notre attention et que nous signalons 1c1 (FIG. 4). Les taches sont assez réduites et l’une d'elles, la radiale du groupe médian, fait totalement défaut à l’asle supé- rieure. De plus, la basale est beaucoup moins fon- cée et très petite. Nous ne voulons pas prétendre que cette par- F1@. 4. — Panorpa communs 1. ticularité doive nous ar- Aile supérieure gauche. Une tache médiane manque rêter trop longtemps et Echantillon du lac de Saint-Point (Doubs). qu'elle justifie, pour cet insecte, une place spéciale dans la nomenclature, mais nous la considérons comme très intéressante et mdispensable à connaître. Bien des aberrations et même des variétés nommées ne sont pas aussi tranchées que cette forme; nous n'insisterons cependant pas outre mesure, car la particula- rité qu’elle présente ne s'observe que sur les ailes antérieures. Aux ailes postérieures, en effet, il n'y a qu'une forte réduction des taches. 3. La troisième forme, que nous représentons dans la figure 5, fait partie du Musée d’'Elbeuf et a été prise en Seine-Infé- rieure. Elle est véritablement intéressante et nous la caractéri- serons ainsi : —— 94. ss À l'aile supérieure la lache basale est absente et la thyridiale à peine estompée, Landis que Les radiale et cubitale sont réduites. La plérostigmale très incomplète, avec absence réelle de La fourche externe, l'inierne étant détachée de La base (FIG. 5). A l'aile inférieure Les taches radiale et marginale postérieure font défaut, la thyridiale est à peine estompée; la ptérostig- male comme dans l'aile supérieure. Dans Les deux ailes la tache apicale est réduite. Nous ne saurions trop insister sur cette forme absolument remarquable et ax moins aussi mtéressant que la variété v#/garis dont nous avons parlé plus haut. Elle s'éloigne franchement du type non seulement par la diminution sensible des taches, mais encore et surtout par la disparition de quelques- unes d'entre elles. On pourrait peut-être objecter que cette ab- sence de certaines taches provient plutôt de l'2#2- maturité de la bête et , , e A 2 , F1G. 5.— Panorpa communis L., ab.? Couloni Lacroix. qu ilnes agit là n1 d'un Some du Musée d’Elbeuf, pris dans la Seine- accident, ni d'une varia- iférieure. ton. Nous ne le croyons pas : 1l nous à été, en effet, permis de voir, parmi les nombreux sujets examinés, des échantillons non encore adultes et nous avons constaté que chez eux les taches, à peine marquées quelquefois, étaient cependant au complet. Aussi dans cet exemplaire du Musée d'Elbeuf, que nous avons pu étudier grâce à l’obligeance de M. Coulon, les taches absentes le sont véritablement, à notre avis, et la bête constitue au moins une aberration assez remarquable. Nous proposons, à cause de son intérêt qui nous semble réel, de la nommer Panorpa communis L., ab.? Couloni n. nov. la dédiant à A. Coulon qui a bien voulu nous la confier. Ici peut se placer une observation qu'on pourrait ne pas manquer de nous faire. — Notre aberration? Couloni, repré- sentée dans la figure 5, ne serait autre chose que l’exagération de la forme illustrée par la figure 4. Elle serait reliée au type non seulement par le spécimen du lac de Saint-Point (FIG. 4), mais encore par d'autres sujets du Nord et de l'Est de la France (FIG. 3). Il ne faudrait donc pas considérer ab.? Couloni comme pouvant constituer une forme réelle, en raison même de ces liens. À cela nous répondrons simplement que s'il nous fallait tenir compte des intermédiaires existaht entre communis type et variété vulgaris, et nous baser sur l'existence de ces chaînons pour ne pas admettre cette dernière forme unanimement Acesptée, «nous ne. la prendrions pas en consi- dération. Nous pourrions, en effet, si nous le vou- hons, représenter toute une série de formes qui nous feraient insensible- ment passer du type de COMMUNS, même très F1a. 6. — Panorpa communis L. ; ; Echantillon de l'Ouest (Deux-Sèvres). peu marqué, aux échan- tillons les plus tachés de la variété vulgaris. Et d’ailleurs, pour quelles raisons n’en serait-il pas ainsi? Il s’agit là d'une espèce dont la variabilité est grande; nous ne nous étonnerons pas alors de rencontrer quelques formes parmi de nombreux sujets et, entre elles, des transitions manifestes. 4. Nous représentons, dans la figure 6, un exemplaire de Panorpa communis L. assez curieux. Les taches sont très déve- loppées : à l’aile inférieure même, dans Le groupe médian, la radiale et la cubitale sont unies par un mince trait d'union. A l'aile antérieure elles sont libres quoique assez étendues. —_— 06 _— Cet exemplaire, à ce point de vue, est déjà intéressant : il montre un passage entre communs type et var. vulgaris; et, en étudiant d’ailleurs, comme nous l'avons fait, sur beaucoup d'échantillons, on trouve nombre de sujets qui, sous le rapport de l'étendue des taches, présentent autant d'intérêt. La /ache ptérostigmale est, dans la figure 6, incomplète, la fourche externe, dans les deux ailes, n'étant représentée que par une tache assez réduite. Nous ne devons pas d’ailleurs trouver ce fait extraordinaire, car la même tache est très variable et souvent incomplète dans v#/garis même. Mais ce qui, 1c1, nous semble le plus curieux, est bien certaine- ment la physionomie assez spéciale de la Zache apicale. Nous avons déja dit que celle-ci, dans communis, formait une masse compacte, sans aucun espace hyalin, ou pou- vait présenter, dans son corps même, une ou plu- sieurs cellules (une dans l'aile supérieure de notre figure) transparentes, gé- néralement isolées et en nombre restreint — un à _ Fig. 7. — Panorpa communis L. Echantillon du Musée d'Elbeuf, pris dans la Seine- Quatre —. Elles se trou- Inférieure. vent dans la masse de la tache et ne se disposent pas en série régulière touchant le bord apical. Or nous voyons, dans la figure 6, des espaces clairs assez sem- blables entre eux et en nombre assez grand (6 à l’aile supérieure, 4 à l'aile inférieure), disposés le long du bord apical et donnant à la tache du même nom une physionomie que l’on ne rencontre pas habituellement dans l'espèce que nous étudions (il est bien entendu que nous ne parlons pas ici d'anomalies frappant un seul côté du corps, mais de particularités existant sur les quatre ailes). La figure 6 est celle d’un cas très accentué de cette forme; il faut toutefois ajouter qu’elle peut ne pas être toujours aussi caractérisée. La figure 7 représente un autre exemplaire s'y ratta- chant très étroitement. Il est originaire de la Seine-Inférieure et fait partie de la collection du Musée d'Elbeuf. Les taches sont, en général, plus étendues et la #/érostigmale est complète à l'aile supérieure. Nous nous contentons, pour le moment, de simplement signaler cette forme, sans nous demander si elle est justifiable d'un nom nouveau. 5. Parmi les échantillons envoyés par M. Coulon se trouvait également celui reproduit par la figure 8. Il nous a paru assez nettement caractérisé et se séparer suffisamment de tout ce que nous avons vu Jusqu'à maintenant pour justifier une appel- lation nouvelle. Et au risque de faire dire que nous voulons encombrer la nomenclature, nous la nommons Panorpa com- munis L., ab? aperta n. nov. Nous la caractérise- rons ainsi : Zaches, en F1G. 8. — Panorpa communis L., ab.? aperta Lacroix. LA 4 LA + général, réduites : la ra- Echantillon du Musée d’Elbeuf, pris dans la Seine- diale, à l'aile inférieure, Yférieure. très peu marquée; la ptérostigmale est incomplète avec la fourche externe nullement représentée aux deux ailes. Tache apicale incomplète, divisée, sans homogénéité avec ses diverses parties peu reliées entre elles par des traînées plutôt estompées. Cette tache apicale ne touche pas, ou très imparfaitement et sur in faible espace, Le bord agpical (FIG. 8). On nous dira peut-être que, dans l'individu représenté figure 8, le peu d’étendue et surtout le peu d’homogénéité de la zache apicale sont en rapport avec une diminution des autres taches. Nous ne pouvons pas admettre cette objection comme définitivement concluante : nous avons pu nous rendre compte, à maintes reprises, en effet, que la petitesse de celles-ci (FIG. 4 et 5) n’entrainait pas forcément une forte régression de la tache apicale, ni la véritable dissociation observée dans ab.? aperta; pas plus qu'une exagération des marques des ailes (FIG. 6 et 7) coïincidait forcément avec une grande homogénéité de la même tache. Et nous pouvons d'autant plus le dire que nous nous sommes donné la peine d'examiner un grand nombre de suJets. Cette aberration? aperla comme celle déja nommée (Cou- lon) et celle innommée mais représentée figures 6 et 7, sont certes, à nos yeux, au moins aussi caractéristiques que la variété vulgaris. Tout ce qu'on peut dire à leur sujet, c’est qu'elles ne présentent Zewt-être pas la fréquence et la pério- dicité de celie-ci. Aussi les considérons-nous, pour le moment, comme des aberrations. 6. Pour en finir avec Panorpa communis 1. nous signalerons encore un faciès spécial que peuvent affecter les ailes de cette espèce. La f- F1G. 9. — Panorpa communis L. gure (®) pourrait nous CARO dei OUESE dispenser d'insister. Nous dirons tout d'abord que, par l'étendue des taches, le spécimen de la figure Oo se place à côté de var. vlgaris. Mais ces mêmes taches, qui sont uniformément teintées, présentent ici une particularité curieuse : elles sont d’un noir foncé le long des nervures et aussi des nervules apicales (FIG. 9), tandis que cette coloration diminue très sensiblement d'intensité entre celles-ci. Il y a comme des rayons longitudinaux d'un effet absolument spécial (forme 7adiata si elle était justifiable d'un nom). Nous hésitons à l’inscrire sous un nom spécial. L’exemplaire que nous représentons (FIG. 0), si caractéristique, se place, =— O9 — comme nous l'avons déjà dit, à côté de var. zwlgaris, tandis que d’autres examinés par nous et qui seraient suffisamment radiés s'en éloignent par les taches bien moins étendues et sur- tout isolées. À vrai dire, notre opinion n'est pas faite sur cette forme, cependant bien intéressante, et toutes nos hésitations viennent de là. Nous espérons, par des trouvailles futures, avoir un Jour sur elle une idée définitive. b) Panorpa germanica [. Panorpa germanica L. est, en France, aussi commune et peut- être aussi répandue que cor:munts L. Ces deux espèces ne semblent pas affectionner des localités déterminées; communis est peut-être plus généralement commune. LA Nous prendrons comme type, si on le veut bien, l'exemplaire représenté dans la figure 10. On voit immédiatement com- bien il s'éloigne de communs (en prenant même les individus les moins tachés de cette der- nière espèce). La différence la plus apparente, celle qui saute Fi. 10. immédiatement aux yeux, est la DenOpermoraCR LEGO division excessive de la tache ptérostigmale : celle-ci, même à sa base, c'est-à-dire tout près du ptérostigma, n’a plus, à propre- ment parler, l'aspect d’un bande allongée allant au moins jus- qu'à la deuxième bifurcation procubitale. Elle s'arrête à la deuxième fourche radiale. La /ache apicale est réellement moins large mais très homo gène et touche le bord du même nom. La figure 10 représente le Œ' tel qu'on le rencontre presque toujours dans l'Ouest de la France et aussi ailleurs. Un grand nombre de Q ont des ailes aussi peu tachées mais, comme nous —— 100 — le verrons plus loin, ces dernières prennent quelquefois une livrée plus sombre. A côté de ce type nous rencontrons quelques € qui sont beau- coup plus clairs, presque sans marques. La figure 11 en donne l'aspect. Comme on peut ie voir, les taches basale et médianes ont disparu aux quatre ailes. Seule la /Lyridiale est représentée par ; un très léger point. Le groupe PP pra ion LC Er Dr re PCSI DICRILC EIRE Echantillon du Musée d’Elbeuf, pris en Seine- Inférieure. beaucoup plus à la deuxième paire d’ailes —. Enfin, la /ache apicale constitue une bande assez étroite Zouchant cependant le bord du même nom . Nous n'avons pas encore trouvé cette forme dans notre région de l'Ouest (celle représentée figure 11 fait partie des collections du Musée d'Elbeuf et a été pris en Seine-Inférieure) et nous ne connaissons, Jusqu'à mainte- rant, que des ©! Germanica type est donc peu marquée; elle a généralement l'aspect que donne la figure 10. Mais avec cette forme à taches F6. 12. divisées que nous considérons Panorpa germanica L. - et ©. comme typique, on peut voir des exemplaires (et ils sont assez nombreux au moins dans l'Ouest) plus marqués. La figure 12 nous en donne déjà un exemple. On voit tout de suite en quoi consiste la différence. Les ailes sont visiblement plus tachées : la fzérostzgmale, à l'aile supérieure, ne consiste plus en un groupe de quatre marques bien séparées et plus ou (1)La diminution excessive des taches, la disparition même de quelques- unes ne correspond pas forcément à une moins grande dimension des ailes. Nous avons rencontré, en effet, des individus de très petite taille avec dessins aussi grands que dans figure 10. MES moins grandes, mais forme un ensemble véritable dont la base est cependant encore isolée. Cette dernière partie touchant la marge costale s'arrête à la deuxième fourche du secteur radial; on voit ensuite, en descendant jusqu'au premier rameau de ce même secteur, un espace clair, et la /ache ptérostigmale reprend à ce point pour se ternuner, complète, jusqu'a la marge posté- rieure. A l'aile inférieure elle est encore divisée, mais les différentes parties qui la composent sont plus développées. Enfin, la /ache añicale est sensiblement plus large aux deux ailes. Cette livrée est assez souvent celle qu'ont les Q rencontrées dans la région de l'Ouest. Mais nous avons capturé aussi, dans cette même zone, des © aussi marqués qui sont bien, par l'organisation générale et principalement par les organes sexuels, des germantca. Nous connaissons encore une forme (seulement © Jusqu'à maintenant) bien plus accu- sée et véritablement différente (FIG. 13). Elle est toutefois reliée au type (FIG. IO et II) F1G. 13. — Panorpa germanica L. Q. par des intermédiaires. Mais c'est, à notre avis, l’histoire de toutes les variations lorsqu'il est possible d'étudier un très grand nombre d'exemplaires : les deux extrêmes, bien éloignées l’une de l’autre, paraissent l'être beaucoup moins quand on peut inter- caler entre elles toute une série de formes intermédiaires. Qu'on place, en effet, le dessin de la figure 11 à côté de celui de la figure 13 et qu'on tienne uniquement compte de l’impres- sion qui se dégage du premier coup d'œil, sans étudier les carac- tères tirés des autres parties du corps, on est tenté d'affirmer qu'il s’agit là de deux espèces. Qu'on place ensuite (comme nous l'avons fait) entre eux toute une série d’autres dessins représentant des intermédiaires et on finit, en passant ainsi insensiblement de la figure 11 à la figure 13, par s’habituer à cette différence. O2 I faut néanmoins reconnaître que cette forme Q (car nous n'avons pas encore trouvé de O' aussi marqué), représentée dans la figure 13, se place un peu à part. Nous ne sommes pas habitué, dans l'espèce germanica, à voir des taches aussi accusées, des ptéroshismales aussi complètes et enfin, dans le groupe médian, des radiale et marginale postérieure aussi bien réunies à l’aile antérieure (1), Lorsque germanica © affecte cette physionomie (FIG. 13), 1l devient peut-être possible de la confondre avec certains exem- plaires de communis. Mais la tache p/érostigmale n'a pas la même forme que dans communis. Dans germanica, les fourches sont plus en arc, plus arrondies, limitant un espace clair ressemblant assez à un O majuscule ouvert en bas. De plus, cette même tache, dans son ensemble, est plus grêle, sensiblement moins large, ainsi que la fourche interne. À côté de œ caractère, qui prend une réelle valeur pour un Fi6. 14. — Panorpa germanica I... œil exercé, nous nous permet- var. secrela Lacroix. 3 trons de signaler deux autres moyens de séparer germantica : très souvent (peu d'exemplaires nous ont paru ne pas présenter cette particularité), la première nervule cubitale, celle placée à droite de la tache basale, à l'aile supérieure, est bordée —— d’un seul côté quelquefois — de brun pale ou même de noir, simulant alors comme une seconde petite tache plus ou moins nette. Dans tous les exemplaires de com- munis que nous avons pu examiner, nous n'avons encore pas observé cette particularité. Très souvent encore, dans germanica, la tache thyridiale à l’aile supérieure est double, c’est--à-dire qu’elle est coupée à la (x) Nous aurons à étudier un jour si ces différentes formes — dans communis et germanica — affectionnent plus particulièrement certaines régions. — 103 — fourche formée par le premier rameau du secteur radial. Nous n'avons pas pu observer ce fait dans l’autre espèce (1). Enfin nous signalerons, pour terminer cet article, une der- nière forme que nous avons rencontrée plusieurs fois déjà dans l'Ouest de la France. Nous la séparons nettement du type, en raison de ses caractères véritablement tranchés, sous le nom de Panor ja germanica L.. variété secreta, var. nov., et nous la carac- tériserons ainsi : /aches des ailes très réduites; base des ptéro- stigmales, aux deux ailes, ne dépassant pas la nervure radiale et ne touchant pas Le bord costal. Tache apicale assez étroite, isolée, c'est-à-dire ne touchant pas le bord du même nor: (FIG. 14). Nous avons examiné très attentivement cette forme et nous devons la rapporter indubitablement à l'espèce germanica. Nous ne connaissons Jusqu'à maintenant que des ©. Nous avons pris cette variété à V’ouhé-en-Gätine et dans la forêt de l'Hermitain (Deux-Sèvres). Niort, février 1913. (1) Après les observations que nous ferons sur l’aire d'expansion de ces diverses formes, nous verrons s’il y aura lieu de les séparer définitivement dans la nomenclature. ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE Le Phénomène des Gouttières à Madagascar Par C. HOULBERT Professeur à l'Université de Rennes. Notre collaborateur, M. C. Lamberton, a publié, l’année dernière, dans /#secta (n° 15, p. 44-49) quelques détails fort intéressants sur les Cicadelles (Pytelus Goudoti Benn.), qui attaquent les Mimosas à Madagascar. L'une des particularités les plus curieuses de la vie de ces Insectes, c'est la propriété qu'ils possèdent, lorsqu'ils sont réunis en grand nombre sur les arbres, de produire des « gouttières ». Ce phénomène a été fort bien observé et fort bien décrit par M. Lamberton, cependant, il ne nous paraît pas inutile d’in- diquer, ici, à titre documéntaire, la relation qui en fut faite, il y a déjà bien longtemps, par M. J. Goudot, l’un des natura- listes qui ont exploré avec le plus de soin notre grande île africaine. Le document auquel nous faisons allusion est le résumé d’une lettre, datée de Tamatave (20 avril 1832) et publiée dans les Proceedings de la Société zoologique de Londres en 1833. Part. I, p. 11. Le volume I des Proceedings étant rare, le résumé lui-même est fort peu connu; comme 1l est susceptible d’inté- resser quelques lecteurs d’/#secta nous le reproduisons tel qu'il a été inséré dans le célèbre périodique anglais. GOUDOT (M.). — On a remarkable Phænomenon (connected with a tree of the genus Morus) observed in Madagascar. From the branches of this tree, which are covered with a thick coriaceous foliage, there is seen to fall, more especially towards mid-day. and under the influence of à burning and almost vertical sun, à copious and refreshing supply of limpid dew, or rather rain. On ascending the tree an explanation of this singular property is at once obtained. A round the vigorous shoots, loaded with leaves, and particularly at their ramifications, are found large clusters of larve, covered by a whitish froth, in constant agitation, and pressing eagerly upon each other in their attempts to apply themselves to the surface of the bark, from which they extract the sap in such quantity as to maintain their bodies in a state of saturated humidity. This sap is afterwards poured out, either through particular organs scattered over the surface of the body, or by means of the common excretory ducts, and forms drops of small size, which are gradually collected into larger drops, and appear to M. Goudot to escape from the bodies of the larvæ with a rapidity proportioned to the action of the solar rays. The activity of the larzæ is, in fact, increased in a correspon- ding degree with the increase in the atmospheric température. Towards evening, and when the influence of the solar rays is sensibly diminished, the production of the fluid, thus singularly secreted, is partialiv suspended, and the drops fall slowly ; as night advances, a few rare and tardy drops are heard at distant intervals, until at last the altogether cease, to be again renewed with the £ = Fic. 1. — Larves du Pytelus first rays of the morning sun. When Goudoti Benn., à divers stades fifty or à hundred such clusters RD rire of larvæ are placed, as often happens, on the same tree, it may well be imagined that the secretion may become sufficiently copious to assume the appearance of actual rain. Some idea of the rapidity with which it falls may be obtained from the mode in which M. Goudot collected a bottleful for transmission to the Natural History Society of the Mauritius. He states that in the beginning of February, he placed under one of the trees in question a vessel capable of holding about a litre (nearly to an English quart). The mass of /arvæ selected as purveyors consisted of from sixty to seventy individuals, about half grown; and the sun being powerful, the drops were very large, and fell in quick succession. He estimates that setting aside the loss by evaporation, and by the animals, which drank from the vessel, he could have filled the bottle in an hour and a half. The limpid character of the water encouraging the belief that it was free from any pernicious qualities, M. Goudot tasted it, and found no unpleasant flavour : he also gave it to some fowls, without producing any inconvenience. When exposed to the air, however, it speedily loses its transparency, and assumes a lemon- coloured tinge. =UOÛr— The insect by whose Zarva the fluid is secreted, is described at length by M. Goudot as a species of the genus Cercopis of Latreille, and nearly related to the Cercopis spumaria (Cicada Linn.) of Europe; which latter recalls in miniature what takes places in the large Mada- gascar larva, secreting, like it, large quantities of white froth, and suspending itself, with its foamy mantle, from the blades of grass | FiG. 2. — Pytelus Goudoti adultes, vus en dessus; à droite et à gauche, les ailes fermées; au milieu, les ailes étendues (Grand. nat.). on whichit feeds. It appears to be entirely new, and as M. Goudot had neglected to name it, Mr. Bennett stated that he embraced with plea- sure the opportunity of dedicating it to its discoverer, under the name of Aphrophora Goudoti, the former name having been generically applied by M. Germar to that subdivision of Latreille’s genus Cercopis, to which the insect in question belongs. Ile characterized it as follows : APHROPHORA GOUDOTI (1). — Aph. nigra ; thorace flavescente, punctis 4 nigris anticis transversim positis, duobus intermediis impressis ; capite scutelloque flavis, hoc punctis 4 (2-2). Long. Corp-*r:unc. 71 «lin: The size above given 1s that of the specimens communicated to the Society by Mr. Telfair; but M. Goudot stated that the insect attains a length of 36 millimetres, which is little short of an inch and a half. He adds, that even after having attained its perfect states, it remains upon the tree, fixed to the small branches, but in a state of isolation; and that, having, observed several individuals in this condition, he perceived that they continued to emit, from time to time, minute drops of clear and limpid water. He describes the Zarza (1) Le nom générique plus ancien de P/yelus à été créé par LEPELETIER DE SAINT-FARGEAU et SERVILLE en 1825. as being about 30 millimetres in length at its full period of growth, its colour consisting of an irregular mixture of dull grey, yellowish and black. The legs are entirely black, and the claws, which termi- nate the {arsi, very strong. It emits a disagreeable scent. On voit que le phénomène des « goutfières » a attiré depuis longtemps l'attention des naturalistes, à Madagascar li). M. Lamberton l’a observé sur des Mimosas aux environs de Tananarive, alors que c'étaient les Müriers qui étaient attaqués à Tamatave. La Cicadelle de Goudot n’a peut-être pas de pré- férence bien marquée pour une essence ou pour une autre; 1l est probable qu’elle se comporte comme notre Ap#rophore écumeuse et qu'elle peut vivre indifféremment sur presque tous les arbres. C. HOULBERT. (1) Voir une Notice d'AUDOUIN sur le phénomène observé par M. Goudot : Ann. de la Soc. entomol. de France, 1832. Bull. entomol., p. XXXVI. — 108 — “ LES VIEUX AUTEURS ” HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suile) () Par Jean SWAMMERDAM. Pendantque cet ouvrage est sous la presse Monsieur 7 ke- venot, dont le merite et le zéle pour l'avancement des sciences naturelles, sont suffisamment connus à ceux qui ont entendu dans les conférences, qui se tiennent à Paris toutes les semaines, nous a envoie fort civilement les experiences curieuses, que Monsieur Malpigius Professeur en medecine à Bologne a faites en dissequant des vers à soye ; et ces mêmes expériences on été mises au Jour par les soins de la societé Royale de Londres en l’an mil six cens soixante et neuf. Or outre que cet Auteur Celebre Semble être parvenu à son but, il a encore été le prémier et le seul apres Axdré Libavius, qui a rejetté cette transformation chimerique, et qui nous a découvert en quelque façon la verité des changemens, qui arrivent aux vers à soye. Nous allons raporter ici ses propres termes en latin. /#/ra qua- triduum, dit il, guo tempore bombycis cor tardè movetur, corporisque moles angustior redditur, discusso exteriori corto, (Senecte instar) Aurelia quasi novum animal emergit. Expo- liation completur spatio minuti unius hore com decem secundis, hacque ratione (ut sorte mih1 videre contigit) pr2mo, celerrimus est cordis motus, totius corporis habitus convellitur, ita ut sin- gulæ circulares segmentorum plice emergant, et ex transversali laterum constrictione externum corium ab interiori separetur; unde impetu facto, propulla infigni corporis crassite versus caput, senium deorsum repellitur, et tacheæ portiones à proprits (1) Voir Znsecta, 14, P. 22. — 109 — exlertoribus orihictis divulsæ rapiuntur unà cum senio, quod tunc deponitur. Intern: ex motu scissura excilaltur in dorso prope capui, per quam religuum corpus erit, retracla Sensim deorsum Ssenecla versus anum, juvante non parum flave guodam core, è crany cavitalibus erumpente, ta ut libera appareat Aurelia, sex nympha. Dum exit animal, antenne crassiores et mucosiores à reliquo Aurelie corpore sejuncle, preter implantationem, à binis crany caivtalibus eruuntur, ubr revoluta 1psarum productio eundem silum occupait, qualemn mandibularum bin: olim musculi. Ale pariler, él crura, suis lerminmis circumscripla apparent, hæc à sita anteriorum in Bombyce pedum extrabuntur, illæ verd à lateralibus dorsi partibus, que olim purpuree florebant He verd exaratæ parses, quoniani adhuc mucolæ sunt, hinc est, quod invicem de facili hæerent, et sensiim siccescentes 11a arctè uniun- lur, ul unum videatur indumentum, quod Aurelie speciem exhibet. Quare cum he partes sint Papilionum propriæ, 1p50- rumque usibus destinatæ, ivdetur papilionum natura citius, ac vulgd credilur emergere, altiusque radicari; cum in Bombyce ante follioul: texturam, alarum inchoamenta, seb secundo et terlio annulo latitent; antennarum eliam delincattones in cranio fhant, el expleto folliculo, proprio gaudeant termino nec incongruum ertl dubilare, novum Aureliæ vilæ genus non nisi jam geniti Papilionis larvam et velamen esse, ut nequa- quam excilatus vel percussus externorum in; urus fictè fismetur, et adolescat, quasi fœtus in utero. C'est ainsi que Malpigius s'exprime; et nous voyons que ses dernieres paroles s'accordent parfaitement bien avec les experiences certaines, que nous avons fait voir autrefois à Monsieur Laurens Magalotti, lorsqu'il étoit à la suite du Grand Duc de Toscane. Entre les papillons que nous gardons, et que nous avons trouvé dans des bôcages, dans des campagnes, sur des arbres, parmi des fleurs et sur des herbes, il y en a plusieurs, dont Aldrovandus, Mouset et Goudart nous ont donné la descrip- tion; mais nous n’en dirons rien à present, non plus que des 8 Ch — chenilles qu’ils nous representent, entre lesquelles il s'en ren- contre, dont le corps est raboteux, et d’autres, dont 1l est umi et égal, quelques unes avec une queüe, quelques autres avec des cornes, et enfin d’autres d’une forme et d’une structure fort differente, et dont les couleurs sont si rares, qu'il n’est pas possible de les dépeindre. Certainement lorsque nous venons à contempler la beauté des papillons, nous nous sentons obligez d’avoüer, que dans les belles plumes des Paons et des Autruches il ne se voit rien d'approchant : Car leurs ailes sont parsémées comme de perles et de diamants, qui sont disposez dans un ordre regulier, et dont l'éclat et le brillant surpasse infiniment celui des couleurs de l’Arc en ciel. Enfin la nature voulant donner à ces insectes la derniere beauté, les a pourvüs de quatre ailes, qui semblent se regarder reciproquement comme dans des miroirs : Et une preuve certaine qu'une partie de ces ailes ne leur sert que d’or- nement, c'est que si on leur coupe les deux de derriére, 1ls ne laissent pas ensuite de voler et de se tourner dans l'air avec une facilité et une vitesse incroyable. Or 1l est temps de parler des papillons qui volent de nuit. Nous mettons aussi dans le même rang les (4) papillons de nuit. Nous en gardons cent quatorze espéce, avec dix ou douze sortes de () zymphes dorées, dont quelques unes ont la super- ficie du corps tout unie, d’autres sont velües, quelques unes sont colorées, d’autres sont transparentes et d’autres enfin, qui sont environnées d’une envelope. Nous pouvons encore faire, voir les œufs dont ces insectes se forment, et dont quelques uns sont couverts de poils, d’autres sont comme ensevelis dans l’'écume, et d’autres enfin sont envelopez diversement. Nous avons mêmes des membranes et des toiles, qui sont tissuës d’une maniére fort plaisante, dans lesquelles ces petits animaux se cachent avec une précaution admirable : Et ceque nous trou- (a) Papilio nocturnus ou palæna. (b) CArysalis ou Aurelia. CII vons encore d’étrange, c'est que bien qu'ils soient dans une prison fort étroite, ou leur corps est comme plié et ramassé ensemble, il ne laissent pas neantmoins de faire la toile, qui leur doit servir d’envelope. Outre trois sortes de papillons de nuit, qui nous sont venus des pais étrangers, nous en pouvons encore faire voir vingt et une sortes des plus grands, trente de moiïenne taille, et cin- quante et cinq sortes des plus petits. De plus nous remarquons que le Sieur Goudart nous dépeint cinquante et sept sortes de (©) xymgphes dorées, entre quelles à peine s’en trouve t'1l une, qui soit bien representée au naturel, comme nous ferons voir dans la suite par un ou deux exemples; si bien que pour rendre les figures parfaites, il faudroit y changer beaucoup. Ceque nous trouvons ici de remarquable, cest que tant de nuit que de jour on entend comme le bourdonnement d’un'in- finité de petits animaux vivants; et ce murmure ou ce son confus est non seulement ordinaire aux papillons qui volent de nuit; mais 1l est même commun à un nombre infini d’escarbots, et à quantité d'insectes aquatiques, qui apres le coucher du soleil sortent de l’eau pour s'élever dans l'air : sibienque tant pen- dant la nuit que durant le jour nous trouvons un'infinité d’in- sectes, qui se jettent dans les Jardins et dans les campagnes, pour chercher sur les fleurs et sur les arbres l'aliment, qui leur est propre. Notre Dieu et Createur, qui ne dort, ni ne sommeille jamais, ayant fait du jour la nuit et de la nuit le jour pour ces petits animaux. Nous pouvons attirer plusieurs de ces insectes à la lumiere d’un flambeau, et ainsi les prendre faci- lement apres les avoir assemblez par cette surprise. Entre les papillons de nuit, qui se trouvent dans nôtre cabinet, nous faisons voir le plus gros de tous, dont Mowuset nous à fait la description, et du quel il assüre contre toute sorte d'experience, qu'apres avoir tué les plus petits par le (c) CArysalis Aurelia. - — 112: battement de ses ailes, 1l les engloutit en suite. Et qui plus est ous remarquons que la pluspart de ces petits animaux ayans atteint l’âge, au quel il sont propres à la generation de leur semblable, ne nuisent ni ne font plus de mal à rien, mais que sans prendre aucun aliment, ils semblent n'aspirer plus qu'a perpetuer leur espéce : ceque quelques uns font plütôt ou plus tard, selon que leurs œufs sont parvenus à une plus grande ou à une moindre maturité : et ces œufs croissent avec eux, lors même qu'ils ont encore la forme de (4) xymphes ou de vers. Or si quelques uns de ces Insectes mangent et vivent plus long temps, ce n’est qu'a cause de leur petits, aux quels ils sont obligez de fournir de l’aliment; car ceux qui ne nourrissent point les leurs, meurent incontinent apres les avoir engendrez sibienque tout le changement, qui arrive naturellement a ces animaux, ne se fait qu'au regard de ja generation : ceque nous ferons voir en parlant des expériences, que nous avons faites sur les abeilles, ou nous montrerons aussi que ce pretendu gouvernement, qu'on leur attribuë, est entierement chimerique, aussibien que ces loix tant civiles que domestiques que l’on établit entr'elles : car en effet tout cela n’est fondé que sur la passion et sur les mouvemens, qui les portent à perpetuer leur espéce : et 1l est impossible de remarquer parmi ces petits ani- maux la moindre marque de domination n1 de superiorité. Il est bien vrai que Ja Reine (à qui on donne faussement le nom de Roy) est suivie des autres abeilles; mais cela ne se fait nullement par quelque droit de préémince : cela arrive seule- ment de la même maniere qu'entre les chiens, qui suivent par troupe une chienne, lorsqu'elle vient en chaleur, et cherchent tous les moyens imaginables de l’approcher. Pour cequi regarde la mouche (a) ephemere (c’est à dire qui nait et qui meurt en un Jour) la nature a tres sagement pourvû à sa propagation, car si on l'empêche de s’accoupler, elle jette (d) Wympha. (a) Æphemera hemerobius. Diaria. nn sa semence tout comme les poissons et c'est dans ce temps là qu'on la voit se remuer et s’agiter sur la superficie de l’eau. Nous avons encore une sorte de papillons, dont Bauhin parle dans son livre des animaux qui volent, qu'il a écrit en François et qui est imprimé en l’an mul cinq cents quatre vingt tre1ze. De plus nous pouvons faire voir plusieurs papillons de nuit, qui se forment ordinairement de (M) ces vers, qui mangent le papier, les étoffes et les fueiiles des arbres. Entre ces vers il sen trouve, qui portent continuellement avec leurs petites maisons, de même que les Tortuës, comme on pourra voir plus bas dans nos expériences particulieres. Entre ces papillons, dont nous parlons, et les autres papillons il y a cette difference, que les premiers s’elancent tout d’un coup en l’air, au lieu que les derniers battent quelque temps de leurs ailes et les font trembler, avant que de voler et de s'élever en haut : et c’est ceque nous voyons aussi arriver à d’autres insectes, qui apres s'être reposez quelque temps veulent voler derechef. Nous avons encore cette sorte de papillons, dont le mâle a des ailes mais dont la femelle n’en a point. Nous voyons aussi que le mâle de la fourmi a cet avantage, qu'outre qu'il est exempt du travail de la maison, la nature la encore enrichi de quatre ailes. Ainsi nous voyons que le mâle des (© abeilles n’a aucun soin de la nourriture des petits, et qu'il semble n'être destiné qu'a la propagation de son espéce: et c’est peut être la raison, pourquoy il vit si peu de temps. Car nous remarquons que les femelles le tuent incontinent, apres que la chaleur de l’accouplement est passée. Nous gardons deux sortes de ces papillons tant mâles que femelles, mais le mâle, a les yeux plus gros que la femelle; cequi a lieu aussi entre les abeilles. et les mouches (à) ep%emeres, aussi bien qu'entre les fourmis et plusieurs autres Insectes. (b) Tirea. (c) Afei. (a) Æphemera, hemerobius. Diaria. Nous avons aussi quelques papillons, dont les ailes ressem- blent à des plumes : Et nous voyons que les couleurs et les marques, que l’on apperçoit sur les ailes des papillons en general, ne viennent que des petites plumes, dont elles sont couvertes, et dont les couleurs et la structure sont également inexprimables à cause de leur diversité : C’est ceque nous ferons voir quand nous parlerons de la maniere, dont leurs ailes pous- sent et s'étendent tout d’un coup. Alors nous rapporterons aussi plusieurs choses tres curieuses, et qui meritent l'attention de ceux qui s'appliquent à rechercher les mysteres de la nature. Nous pouvons encore faire voir une sorte de papillons qui volent toujours tout droit; c’est pourquoy la nature les a pourvû d’une queüe un peu longue; ce mouvement égal et uni1- forme les distingue des autre papillons qui volent d'ordinaire obliquement et en biaisant. Le Docte Arnauld Senguerd dans ses reflexions naturelles nous propose la queüe de ces insectes comme la cause de l'égalité ou de l’ingalité de leur mouvement. Enfin nous gardons encore une sorte de (P) mouches qu'A/dro- vandus met au nombre des plus gros moucherons. Nous en avons de cinq sortes, Hoef-nagel nous en a dépeint de seize sortes. Cet insecte s’engendre d’un ver qui se trouve ordinaire- ment sous l'herbe. Nous pouvons même voir deux (a) 7ymphes dorées, dont ces mouches se forment, où les parties nous pa- roissent assez distinctement : C’est pour cela que nous les pouvons bien mettre au nombre des ) #ymphes mêmes. De plus nous remarquons que le sieur Gouwdart nous a donné la des- cription d’une de ces #7mphes. De la quatriéme sorte des changemens naturels des Insectes, c'est à dire de laccroissement lent et presqu'insensible de leurs membres. Apres avoir exposé les changemens simples, qui arrivent aux Insectes, nous allons passer à d’autres, qui sont plus composez, (b) Zipula Terrestris, ou culex maximus. (a) CArysalis, ou Aurelia. (b) Wympha. — 115 — et qui se font d’une maniere si obscure et si difficile à com- prendre, que les termes mêmes manquans pour les exprimer, nous avons été contraints de donner le nom d'œufs aux Insectes, lors qu'ils sont en un tel état, qu'a les regarder exterieurement, on n y peut découvrir aucunes parties perceptibles. Mais neant- moins 1l est certain que ces changemens n’ont pas la moindre affinité, n1 la moindre ressemblance avec ceux, qui se font dans les œufs. Mais pour faire une description plus juste et plus exacte de nôtre quatriéme espéce de changemens; nous dirons premiere- ment que dans cet état l’insecte est effectivement une veritable (@) xymphe, qui à la verité ne nous paroît pas telle, à cause qu'elle est environnée d’une peau ou d’une membrane qui la cache à nos yeux, et qui nous empêche d’en découvrir les parties. Si bien que nous ne ferons aucune difficulté de faire compa- raison de cette #y##/%e avec celles dont nous avons parlé en traitant de la seconde et de la troiziéme sorte des changemens; seulement avec cette precaution que nous exposerons aupara- vant la difference, qui la distingue en quelque façon des deux autres; afin d’en avoir par ce moeïen une idée plus claire et plus distincte, et de mieux comprendre en quoi cette quatrieme sorte de changemens (ou la nymphe est renfermée dans une membrane) differe de la prémiere, où nous avons considéré (a) l'animal comme ayant la forme de #ymphe. Or avant que d’entrer en matiére, nous remarquerons en passant que l’animal, avant que de souffrir les changemens de la seconde et troiziéme espéce, a eû déja la forme d’un œuf ou d’un ver renfermé dans une membrane, sous laquelle il a la forme de #ymphe sans avoir aucun aliment : et c’est cequi à lieu aussi dans cette quatriéme sorte de changemens. Si bien que comme les changemens de la seconde et de la troiziéme espéce different de la premiere en ce que dans celles là on ne (a) Wympha. (a) Wymph-animal — T0 — découvre qu’un ver, au lieu dans celle-cy on apperçoit l'animal même, dont les membres viennent en-suite à croître avec le temps; de même aussi la quatrieme sorte des changemens dif- fere de la premiere pour la même raison. Et comme il arrive dans la seconde espéce des changemens que les vers étans sortis de leurs œufs deviennent ensuite nymphæe-vermiculi c'est à dire des vers sous la forme de nymphes; nous voyons de même que dans les changemens de la troiziéme et de la quatriéme espéce les vers prennent la forme de #ymphe, apres s'être dépoüillez de la membrane, dont ils étoient revêtus : mais 1l n’en est pas ainsi des chan- gemens de la prémiére, car alors l’animal sort tout parfait hors de l'œuf; et il ne luy arrive plus d'autre changement dans la suite, si ce n’est que ses membres, qui étoient déja tout formez, croissent et s'étendent avec le temps; c’est pourquoy 1l me semble qu'on luy pourroit donner avec raison le nom de nymph'animal. Or la #ymphe, que nous rangeons sous la quatriême sorte des changemens, convient parfaitement bien avec celle, que nous avons proposée au commencement du Chapître que nous avons fait de la troiziéme espéce des changemens naturels. C’est pourquoy les membres de l’animal nous y paroissent plus distincts que dans la (a) xymphe dorée; mais nous les décou- vrons aussi facilement que ceux des vers, qui ont déja pris la forme de #ymphes. Si bien qu'au commencement du Chapitre, dont nous venons de parler, nous pourrions bien inserer ces mots. Puisqu'en considerant cette nymphe, nous y découvrons une difference fort notable (dont nous parlerons tantôt) sous nous sentons obligez de proposer une quatrième espece de chan- gements pour la distinguer des autres : quoique cependant la nymphe, dont nous parlons dans la quatriéme espéce des chan- gemens semble avoir beaucoup de conformité avec celle, que nous avons proposée au commencement du troisieme chapitre des changemens naturels. (a) CArysalis ou Aurelia. Mais pour traiter cette matiére le plus clairement qu'il est possible; 1l faut premierement sçavoir que quoique dans les vers, qui sont compris sous cette quatriéme espéce, de change- mens, les membres croissent de même que ceux des #y7mphes et soient disposez de la même maniere sous la peau, qui les couvre; cependant ils ne paroissent jamais au jour. Car Les vers, qui en se changeans en nymphes se dépotillent d'une peau qui nous cachoit tous leurs membres, ne la quittent pas pour Lors. Et Les nymphes qui sont comprises sous cette quatriéme espéce des changemens venans a prendre la forme de l'animal, se dépoüillent tout d'un coup de deux peaux, ou de deux mem- branes dont l'exterieure est sa plus epaisse, au lieu que les autres n'en quittent quune. Et ceque je trouve d’admirable dans les vers, qui souffrent les changemens de la quatriéme espece, est qu'ils conservent fort souvent la forme, qu'ils avoient auparavant; et quoiqu'ils s'en éloignent un peu quelquefois, il y reste pourtant toujours quelques traces de vers et ils demeurent sans mouvemnt sous la membrane dont ils sont revêtus : et c’est au dedans de cette membrane que leurs membres commencans à pousser et à s'etendre, ils prennent la forme de ) xymphes. : Or puisque le ver, qui se change en #ymphe sous la peau qui l’environnoit, ne laisse pas pourtant de conserver sa prémiére forme, nous jugeons à propos de luy donner le nom de #y"mpha vermiformis c’est à dire un 2er, qui a la forme de #ymphe : et nous en usons de cette maniére afin de le distinguer des autres nymphes. Mais avant que de passer plus loin, nous trouvons qu'il est necessaire de remarquer que dans cette sorte de changemens il y a une difference considerable; car il y a de ces vers, qui sont revêtus d’une peau dure, et d’autres, qui sont seulement envi- ronnez d’une membrane fort délicate et fort flexible. Or cette difference de peau rend ce changement non seulement plus (b) Wymfha AIO — grand ou moindre; mais même elle fait qu’il est tellement obscur et confus, qu'il nous paroît comme inconcevable. Et il faut remarquer ici que lorsque les vers, dont la peau est delicate, viennent à se changer en nymphes, cette peau s'’accommode à la figure ovale du corps de l'animal : Mais il arrive tout le contraire aux vers, qui sont revêtus d’une peau dure, car cette peau à cause de sa roideur ne pouvant se plier, ni s’accommoder à la forme du corps, qui se change, garde la même figure qu’el l’avoit, lorsque le ver en étoit encore environné. Or cette peau dure, dont nous venons de parler, nous donne cet avantage, que par son moïen nous découvrons facilement la transpiration insensible qui se fait dans les #ymphes. Et dans ces sortes de vers nous remarquons que lorsqu'ils prennent la forme de #ymgles, ils remplissent entierement la peau qui les environne, mais qu'ensuite changeans insensiblement de couleur, ils se resserrent peu à peu et s’éloignans des extrémitez de la membrane, dont ils étoient revêtus ne la remplissent plus qu'à demi. Enfin cette #y"mphe ou ce ver, qui en a la forme, venant à se resserrer à cause des humiditez superflües, qui s’éva- porent, noûs fait découvrir dans la peau du ver deux cavitez ou deux vuides l’un vers la tête et l’autre vers la queüe. Et ces vuides s’accroissent continuellement, jusqu'a ce qu’enfin l’ani- mal ait atteint sa force et sa perfection requise. C’est ce qui arrive aussi dans les œufs frais, ou Harvé (dont l'expérience et le merite sont connus à tout le monde) remarque qu'il se fait un vuide ou une cavité, qui s’augmente avec le temps à cause des humiditez, qui transpirent. Bienque tous les vers, qui souffrent les changemens de la quatriéme espéce ne conservent pas également leur prémiére forme, mais qu'ils semblent s’en éloigner quelquefois et prendre la forme d'œufs : Cependant à cause qu’il leur en reste tou- jours plusieurs marques, il nous semble qu’on les doit ranger sous cette quatriéme espéce, et qu'on leur peut donner fort à propos le nom de .rymphe-vermiculi; c'est à dire des vers, qui ont la forme de #ymphes. Et quoiqu'il y ait plusieurs gens tres habiles, qui les prennent pour des œufs, comme Entr’autres — 119 — Goudart, Mouset, Redi et ces Messieurs Azglois, qui nous ont décrit les plantes, qui croissent aux environs de Canbrige; Neantmoins nonobstant toutes ces Autoritez nous soûtenons que ce ne sont que des vers, qui prennent la forme de nymphes, lorsque leurs imnembres viennent à pousser et à s'étendre et que c'est sans fondement que ces Messieurs leur ont donné le nom d'œufs. De plus les trois auteurs, que nous venons de citer ne consi- derent pas cet œuf pretendu comme renfermant l’animal, mais comme rempli d’une humeur, dont l’animal s’engendre ensuite par transformation. Mais ces Messieurs Anglois en jugent plus sainement; car dans leur livre des plantes ils doutent avec raison si ce nest pas une (à yymphe dorée, qui est renfermée dans l’œuf, et ils avoüent franchement qu’ils n’ont point de termes pour exprimer ce changement. Mais ils se méprennent fort en ce qu'ils disent que ces œufs sont à l'égard des mouches ce que Les nymphes dorées sont à l'égard des papil- lons : Car leur #ymphe dorée est effectivement l’animal même; et leurs œufs ne sont autre chose que la peau du 7er dans la- quelle nous découvrons non pas une #ymphe dorée, mais une veritable (©) yymphe, qui nous represente fort distinctement et au naturel toutes les parties de la mouche même comme nous pouvons faire voir à toute heure : outre que cette transformation est absolument fausse et chimerique. Cependant apres avoir exposé cette matiere, sans nous amuser a faire des disputes de mots, nous laisserons à un chacun la liberté de ses opinions; et nous nous contenterons seulement de raporter ces œufs pre- tendus à la quatriéme espéce des changemens, car c’est en cela seul que consiste toute l'utilité qu'on en peut tirer. Mais afin d'expliquer plus particuliérement ces changemens confus et embarassez, nous dirons encore une fois que bien que (a) CArysalis ou Aurelia. (b) Siguidem eodem modo se habent hec ova ad muscas, quo Aurelie ad Papiliones. (c) VNympha. Re Ge les vers se changent, ils gardent pourtant la peau, sous laquelle leurs membres se sont accrus. Et si la membrane est molle et flexible, elle s’accommode à la figure de la Nymphe, qu'elle renferme. On peut voir les mêmes anneaux, qui divisent le corps du ver, marquez sur sa peau; mais ils semblent quelquefois s'effacer et disparoïître dans la suite; particuliérement lors- qu'auparavant on avoit de la peine à les discerner dans le ver; ou bien que la peau delicate, dont il est revêtu, venant à s'étendre, nous rend ces incisions ou ces anneaux entierement imperceptibles. Nous avons remarqué dans quelques uns de ces œufs pre- tendus que cette membrane, qui les environne, est étendüe sur le corps de la #ymphe d’une maniére, qu’elle nous en fait pa- roître distinctement la tête la poîtrine et la queüe. C’est pourquoi il y a de ces #ymphes, qui nous paroissent composées de petits anneaux, et d’autres, qui semblent n’en avoir point, comme ces Messieurs Anglois ont tres bien re- marqué. Mais quoique les vers, dont la peau se durcit, de- viennent en croissant une #7"m#phe, ils ne perdent pourtant jamais la forme qu'ils avoient auparavant. C’est ce que nous ferons voir Ensuite par nos figures, et que nous ferons encore mieux comprendre, si le Dieu tout Puissant, dont nous implo- rons le secours, nous donne le temps de mettre au jour les expe- riences que nous avons faites, et que nous faisons encore tous les jours avec tout le soin et toute l’application, dont nous sommes capables. C’est alors que nous exposerons aux yeux de tout le monde les œuvres admirables du Createur, qui à nôtre confusion, nous ont été si peu connuës jusques ici afin que nous le considerions avec toute la veneration et tout le respect, que nôtre ignorance nous empêche de lui rendre. Nous glorifions encore nôtre Dieu et lui rendons graces de ce qu’il lui a pleu éclairer nôtre esprit de cette lumiere naturelle, qui nous sert à découvrir la providence et sa toute puissance, par laquelle il soutient toutes ses creatures. Nous avoüons cependant que ni nous ni personne n'avons pu vous representer que l’ombre des ouvrages merveilleux de notre Dieu. Cequi certes nous = Al devroit rendre infatigables dans la recherche des causes et des efiets des choses naturelles, et nous porter plutôt à faire des expériences, qu’à lire les livres de nôtre Cabinet. Nous voyons presentement que la plupart des gens sont aveuglez jusqu’à ce point que de croire qu'ils doivent trouver toutes les veritez du monde dans leur cerveau, même celles qui sont surnaturelles, et qui surpassent la portée de nos esprits. Or 1l est certain que nous ne connoissons les choses naturelles que par leurs effets, et que nous sommes entiérement incapables d'en connoître les veritables causes. Mais pour venir à nôtre but, nous vous dirons que la qua- triéme sorte des changemens consiste 64 ce que Le ver ayant quitté La prémiére forme, qu'il avoit dans l'œuf, ou il etoit ren- fermé comme une nymphe sans avoir aucun aliment, vient en suite à croître peu à peu par Le moïen de l'aliment qu'il tire du dehors, jusqwa ce gw'enhn il prenne sous sa peau la forme d'une seconde nymphe, et qu'il perde son mouvement comme la pre- miere fois. Maïs 1l reprend son mouvement en peu de jours apres que Les humiditez superflües, dont 1l étoit rempli, se sont dis- sipées par transpiration. Et apres que ce ver s'est dépouille tout d'un coup de deux peaux, on le voit revêtu de plus beaux ornemens, et étant devenu en &äge de se marier, il ne s'applique plus qu'à perpetuer son espéce. Dénombrement des insectes qui sont compris sous Les changemens de la quutriéme sorte. Apres avoir expose le plus clairement, qu’il nous a été pos- sible, les quatre sortes de changemens, et avoir designé les animaux, qui sont compris sous la prémiere, la seconde et la troiziéme : nous Jugeons à propos de faire le dénombrement de quantité d'insectes, qui appartiennent à cette quatriéme espéce de changemens. Prémierement nous y raportons les œufs des Insectes tant ceux, qui contiennent un ver simplement, ou nr LÉ Pier un (@ ver sous la forme de #ymphe, que ceux, qui renferment l'animal tout parfait. Or nous trouvons que les vers sont situez dans leurs membranes de même que les insectes parfaits, et de même que la #ymphe dont nous avons fait la description dans cette quatriéme espéce de changemens. Et soit que les animaux sortent tout parfaits hors de leurs œufs, soit qu’ils en sortent imparfaits, ils se depoüillent également de deux membranes tout d'un temps : comme nous avons vü fort clairement dans quelques uns? Qui plus est nous pouvons même separer la membrane exterieure de l’autre, comme nous ferons voir plus bas dans nos figures. Or c’est cette raison qui fait que les animaux, que nous avons dit être renfermez dans leurs œufs en forme de #y»es, sont aussi imperceptibles à nos yeux, que ceux dont nous avons fait la description dans le quatriéme chapitre des changemens. C’est la peau exterieure qui nous dérobe la vüë et la connoissance de la #ymphe. Mais nous ex- poserons ceci plus au long dans la seconde partie, si le temps et la commodité nous le permettent. Nous avons diverses sortes de ces œufs, dont nous avons parlé dans la prémiere sorte des changemens sous le nom de nympha-animal-oviformis, et de nympha-vermiculus ovi formis. Nous rangeons encore sous la quatriéme espéce des chan- gemens ces vers, qui ont la forme de nymphes avec ceux qui ont la forme d'œufs et qui proviennent de ces vers qui se sont resserrez, que l’on prétend s’engendrer de la chair gâtée et corrompuë. Lorsque ces vers ont perdu leur mouvement sous leur peau exterieure, et qu'ils se sont changez en un ver, qui a la forme de #y#phe, nous en voyons sortir alors en peu de temps diverses sortes de mouches. Toutes ces sortes de vers laissent leurs excremens dans la chair, dont ils se nourrissent, ce qui en rend la puanteur beau- coup plus insupportable. Monsieur Red: nous a donné la des- cription de plusieurs de ces 77mphes. (a) VWympha vermiformis. — 123 — Nous raportons aussi à cette quatriéme espece de changemens certains 7ers, qui ont la forme de nymphes, et qui s'engendrent de ces vers, qui se sont resserrez, et que nous voyons tirer leur origine et leur nourriture du corps des chenilles et des vers. Et c'est de ces vers que nous voyons se former en peu de temps diverses sortes de mouches, lorsqu'étans devenus immobiles dans leur peau exterieure ils ont pris la forme de #ympAe. Apresque ces vers sont sortis de leurs chenilles, 1ls ne jettent plus aucuns excremens, et 1ls commencent aussitôt à se resserrer et à perdre leur mouvement; jusqu'a ce qu'enfin sous la peau, qui leur reste, 1ls viennent à prendre la forme de #ymphe. Nous n'avons Jamais vû cette sorte de changemens décrite dans aucun Auteur. Nous exposerons en son lieu comment les vers viennent dans les ckemlles et comment ils en tirent leur principe inte- rieur : et Cependant nous ferons connoitre aux philosophes naturels , qu'il n'est pas possible de découvrir bien la nature et les changemens des cLerlles à moins que d’en avoir un grand nombre d’une même sorte, à qui on donne de l'aliment tout d'un temps. De plus nous rangeons sous cette quatriéme espéce de chan- gemens ces vers, qui ont la forme de zymphes ou la forme d'œufs; et qui prennent leur commencement de ces vers, qu’on dit s'engendrer de la pourriture du corps des (à) 7ymp4es dorées. Apres que ces vers ont perdu leur mouvement sous leur peau exterieure, et qu'ils ont pris la forme de #y"p4e, nous en voyons sortir en peu de jours diverses sortes de mouches. Nous re- marquons que Mouset et Goudart ont été les premiers qui ont proposé cette mamiere de changement. Nous mettons encore dans le même rang certains 7e7s, qui ont la forme de zymphes : et qui s’engendrent de ces vers quon trouve resserrez dans les ( zymphes dorées et qu prennent en suite la forme d'œufs. Mais cela arrive rarement. Car lorsque les vers ont atteint leur juste grandeur, ils sortent (a) Chrysalis ou Aurelia. (b) CArysalis ou Aurelia. ordinairement hors de leurs #ymphes dorées. C'est dont nous parlerons dans la suite, quand nous mettrons au jour les expé- riences particuliéres, que nous avons faites. Toutes ces #y7m9kes, dont nous venons de parler, se changent, comme nous avons dit en de veritables mouches, dont nous avons encore plusieurs sortes. Nous raportons encore ici ces #ymphes, qui s'engendrent de vers, qui sous la peau des #ymphes dorées prennent la forme de veritables #y#pAes, comme nous avons dit en parlant de la troiziéme espéce des changemens. Mais il ne se trouve Jamais plus d’une de ces nymphes dans chaque #ymphe dorée. Nous trouvons plusieus sortes de ces #ymphes entre les- quelles il se trouve un si grande différence qu'il est tres diffi- cile de la remarquer à moins que de la representer par des figures. Mais ce qu'il y a ici de remarquable est que lorsque ces vers prennent la forme de #ymphes nous pouvons apper- cevoir ce changement, et regarder de nos yeux l’ordre admirable que la nature observe en cette occasion. Et nous voyons sensi- blement un ver se changer en un animal volant. Or on a tou- jours cru cy-devant que ce changement se faisoit par trans- formation. (À suivre). Le Gérant, F. GUITEL. Sommaire du Numéro 27 d'INSECTA Entomologie générale : . a . , . s, ES Pages Vuillet (A.). — Contribution à l'étude des Thysanoptères de France. — Description d’une nouvelle espèce et d’un nouveau genre de la famille DES DIEOmIpile TA nee ee ee ee y Pouillaude (1). — Description d’une espèce nouvelle appartenant au rentre oo rmicA|COlMCÉEONIAE)P RER AR ER re ee 85 Lacroix (J.). — Etudes entomologiques. — Panorpa communis L. et germarica L. de la Faune française. — Variations dans les taches des alles rare deuineiecnenes ne Dee Die nee ce D OIL ON PANNE AE ss Entomologie économique : Houlbert (G.). — Le phénomène des vouttières à Madagascar... 104 « Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par J. Swam- AERD AM 72216) Mnesene amener men see DSL encore ee 20 COLA ee En 198 Échanges et rédaction d'INSECTA ES Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais nous adresser leurs publications sous la suscription suivante : Direction. dINSECTA Station entomologique, Faculté des Sciences Rennes (France) Abonnements annuels : Hrançees. MP CET De PP RS ANS ES 18° » Prangenies ee RE an ES RS 20! » Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier, mais on peut s'abonner à toute époque de l’année. UneNtmeéro AA MSCCLRI RER RE NRC ER ee 160 Pour.tout ce qui concerne l’administration et la rédaction d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur C. ;HOULBERT, Station entomologique, Université de Rennes (France). ROISIÈME ANNÉE AVRIL 1913 NUMÉRO 28 INSECTA Revue Tllustrée d'Entomologie Publication mensuelle de la Station Entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES Listitups + Ut A ? 2 s ES MA: # p2 1918 1913 NY National Mu Fe F def MANS NIONTES wi É ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE Description de deux espèces nouvelles appartenant au genre TRICHIUS Fabr. (Col. Trichides) Par I. POUILLAUDE. Trichius Ferriei, #. 52. (FIG. 1-3). — Noir, avec les élytres Jaunes marqués de bandes noires. Poils jaunes. Tête noire. — Clypeus concave, portant une ponctuation sétigère à poils Jaunes, disposée longitudinalement de manière a former une striation très fine; bord frontal fortement échancré. Antennes brunes (FIG. 2). Pronotum à apparence cir- culaire, mais présentant nette- ment quatre angles : les‘angles antérieurs obtus, les postérieurs ; aigus et prolongés en pointe; Î FE ET bords latéraux finement rebor- |! \ dés, arrondis et un peu sinués » paies Fix. 1. — Zrichius Frrriei Pouillaude. vers l'angle postérieur; bord postérieur arrondi, un peu sinué vers les angles et finement rebordé sauf à-la hauteur de l’écusson; ponctuation à poils jaunes plus visibles dans la région du bord et des angles pos- térieurs où ils sont plus longs et couchés. Le pronotum est notablement séparé du scutellum et de la base des élytres, laissant apercevoir l'articulation des élytres, IxsEcTrA, Avril, 1913. 9 — 126 — ae | + les épimères mésothoraciques, et la partie antérieure du tergum mésothoracique portant une ponctuation à poils Jaunes. Ecusson cordiforme à ponctuation sétigèere. Élytres. — Leurs bases et le bord antérieur de l’écusson forment une ligne régulièrement incurvée; les bords latéraux et postérieurs ainsi que les angles sont arrondis; 1ls présentent des côtes longitudinales peu nettes entièrement noir; F1G. 2. — Trichius Ferriei. Tête vue de face. deux bandes transversales noires, à ainsi qu'une ponctuation sétigère très rare et disposée en lignes très distantes et peu visibles (FIG. 3). Les bords basilaires, latéraux et suturaux présentent une fine bordure noire; le quart apical de l’élytre est il y a, en outre, bords irréguliers, liées à la bordure marginale, l'une médiane, séparée de la bordure suturale par une ligne jaune; l’autre basilaire ne rejoignant pas la suture, cou- vrant l'épaule et confluant avec la bordure dans toute la région de l’angle antérieur. Pygidinm noir couvert de poils jaunes. Dessous du corps entièrement couvert de poils jaunes. Ces poils ne sont pas insérés dans une ponctuation, mais dans un sys- tème irrégulier de fine striation transver- sale. Pattes notres. — Fémurs et tibias pré- sentant une fine striation sétigère oblique. Les articles des tarses présentent, à leur partie interne, des brosses de poils particu- S# —# Fi. 2. — Trichius Ferriei, (Gross. 2 diam }) lhièrement développées sur les trois derniers articles des tarses postérieurs. Dimensions en millimètres ISERE Etre ANR PR ENTER ES 13 mm. Ébnsneuredu pronotum..i:. ri. 4 mm. Ésrseur daspronotum.\i.c ti... 4 MM. 5. Ponseurides litres: mm re 7 mm. 5. Patéeurac épanles es... ie. 6 mm. Type dans la collection de M. René Oberthür, provenant de l’île d'Oschima, archipel Liou-Kiou (Ferrié). Trichius thibetanus, 7. sg. (FIG. 4-6). — Noir. Les élytres Jaunes, marqués de taches noires. Tête. — Clypeus quadrangu- laire à angles arrondis; ses bords relevés; le bord frontal légère- ment incurvé. La surface du vertex présente un aspect chagriné par la confluence de grosses ponctua- Hi. 4,— Zrichius Wuveturus Pouillaude tions; sur le clypeus un réseau en relief enfermant des dépres- sions irrégulières. Antennes d’un brun clair. F1G.5, — Trichius thibetanus. (Gross. 2 diam) T'horax arrondi. Angles antérieurs un peu saillants; angles postérieurs obtus. Les bords sont rebordés : le bord antérieur dans sa partie médiane, les bords latéraux dans la région des an- gles antérieurs, le bord postérieur dans la région de l’écusson. Vu à un fort grossissement, le tégument présente de fines stries très serrées, parsemées d'une forte ponctuation ; chaque point est constitué par une dépression circulaire bordée par un canal étroit entourant une plus petite ponctuation munie d'un poil jaune. La région médiane du disque est marquée par une ligne moins brillante due à une plus grande — 128 — densité de la ponctuation. Ecusson noir brillant à ponctuation sétigère peu dense. Elytres jaunes brillants portant quelques poils jaunes très rares; marqués de trois taches noires irrégulières : la première, la plus petite en arrière du calus huméral, près du bord latéral, mais ne le touchant pas, n’atteint pas la ligne médiane du disque; la deuxième dans la région moyenne de l'élytre est liée au bord externe et se termine au milieu du disque; la troisième tache en avant du calus sous-apical, liée à la bordure marginale, s'étend vers la suture jusqu'aux deux tiers en- viron de l'élytre. La bordure margi- FiG. PE Trichius thibetanus. nale noire s'élargit dans la région Tête vue de dessous. : j ; : apicale, mais elle reste séparée dans cette partie de la troisième tache par une bande jaune qui s'étend Jusqu'au calus sous-apical. Pygidium arrondi. Dessous du corps noir, à poils jaunes. Pattes noires. La face externe ou supérieure du fémur et le bord interne du tibia antérieur présentent une tache d'un brun clair tirant sur le jaune. Dimensions en millimètres LONGUEUR REA RSR ES ES 14 mm. Longueur.dispronotom: rm 4 mm. Larceur/du :Pronotunn MEANS ER 5 mm. onetetr des Elyse 8 mm. Éonpueur au épaules rer 6 mm. Type provenant de Ta-tsien-Loû et un exemplaire de Su- Tchuen dans la collection de M. René Oberthür. I. POUILLAUDE. — 129 — Notes sur quelques NÉVROPTÈRES Par le R. P. LONGIN NAVAS, So le ÿ Quelques observations sur l'HYPOCHRYSA NOBILIS Schn. (Névr.) Les observations qui vont suivre m'ont été suggérées par l'examen d’un échantillon de Blain (Loire-Inférieure), capturé le 3 mai par M. G. Révelière, de Saint-Nazaire, et envoyé par lui. C’est le premier de cette espèce qui parvient dans ma col- lection, d’ailleurs très riche en Chrysopides, voire l’une des plus riches. L'espèce est très rare; je ne l’ai vue que très rarement dans les plus riches collections, et encore représentée par très peu d'échantillons ou par un th seul, chétif et en mau- vais état. L'échantillon que J'ai sous les yeux possède quelques particularités dignes d'être constatées. Fi. 1. — Hypochrysa nobilhis Schn. D'abord, contrairement Aile antérieure x 5. th. Thiridium. (Col. m.) à ce qu'on fait d'ordinaire, je l'ai appelé Æypochrysa nobis Schn., en faisant suivre le nom de Schneider, parce que c'est lui et non von Heyden qui a décrit et figuré l'espèce. (Sy. ad monogr. gen. Chrys, 1851, p. 142, t. 51). Le stigme, aux deux ailes, est sensiblement dilaté au milieu, à la marge costale. Sa couleur est d’un jaune sale ou obscur. Les rameaux du secteur du radius sont flexueux au disque plus que d'ordinaire. — 130 — La cellule première procubitale est très courte (FIG. 1), la deuxième (2) très allongée, la troisième (3) oblique, et ce qui est plus étonnant, elle est simple ou indivise, la veinule divisoire faisant défaut. La quatrième commence avant la première des deux veinules intermédiaires. C'est que la veinule limitant exté- rieurement la cellule troisième marche obliquement au cubitus, sans s'infléchir intérieurement vers le procubitus ou sans rece- voir la veinule divisoire, qui n'existe pas. Donc la cellule pro- cubitale lypique manque aux deux ailes antérieures. Le reste de la réticulation est tout à fait normal; seulement une veinule costale est également fourchue aux deux ailes de la première paire. Un autre caractère, qui n'est pas une simple anomalie, comme l'est le précédent, mais essentiel à l’espèce et sans doute aussi au genre /ypochrysa Hag., non observé jusqu’à présent, c'est la présence du thyridium ou tache pâle précisément au point d'insertion sur le procubitus (FIG. 1, th) de la première veinule intermédiaire, qui va du secteur du radius au procubitus. C'est la troisième espèce de Chrysopides chez laquelle j'ai observé ce caractère s1 curieux, si connu chez les Trichoptères et chez quelques autres familles de Névroptères; 1l mérite bien d'être constaté. Saragosse, 20 janvier 1013. — 131 — Examen critique de quelques espèces rares appartenant au genre BEMBIDIUM (Col. Carabidæ) Par C. HOULBERT, 4 : sr LS Professeur à l’Université de Rennes. Deux raisons, tous les entomologistes le savent, font que la classification des Bembidium est toujours hérissée de difficultés : ces Coléoptères sont presque tous de petite taille et leurs innom- brables espèces, quoique bien différentes pour l'œil exercé d'un entomologiste, ne diffèrent quelquefois les unes des autres que par des nuances fort difficiles à exprimer. Ajoutons à cela qu’un certain nombre d'espèces, décrites par les auteurs sur des échantillons uniques ou en très petit nombre, ont parfois passé dans tant de mains, qu'il est à peu près impos- sible de les retrouver; on comprendra que, si, pour une cause ou pour une autre, ces exemplaires types venaient à disparaitre, il serait à tout jamais impossible de remonter aux sources de la documentation à laquelle 1ls ont donné lieu. Il importe donc, lorsque l’occasion s'en présente, de fixer nos connaissances par le dessin et par la photographie; c'est le seul moyen qui nous permettra d'apporter à la systématique de ce genre difficile la précision qui convient à la plus modeste des «æuvres scientifiques, et ce sera aussi le moyen, dans le cas qui nous occupe, de faire connaître avec exactitude une espèce de Bembidium tellement rare qu'il n’en existe peut-être prs, à — 132 — l'heure actuelle, deux échantillons bien déterminés dans toutes les collections européennes. Nous avons été amené à nous occuper de ces recherches cri- tiques à la demande de notre collègue M. le D' Fritz Netolitzky, professeur à l'Université de Czernowitz (Bukowina), qui ex- plore avec tant de succès depuis quelques années les régions balkaniques et qui s'est si utilement spécialisé dans l'étude des microcarabiques de la faune européenne. Personne n'ignore que les descriptions écrites, même les mieux faites, ne sont pas toujours suffisantes pour nous ren- seigner exactement sur l'identité des espèces; ici, en particulier, il s'agissait de savoir si les deux Bembidium : B. signatipenne et B. parnassicum décrits, le premier par Jacquelin du Val en 1852, le second par L. Miller en 1883 (1), appartenaient à deux phylums différents ou bien ne constituaient qu'une seule et même espèce ? Pour nous permettre de résoudre cette épineuse question à l'aide de documents précis, M. le D' Netolitzky voulut bien nous adresser l’un des trois exemplaires authentiques du Bem- bidium parnassicum Mill. qui existaient dans sa collection; 1l ne nous restait donc plus, pour avoir tous les éléments de la cause, qu'à rechercher le Bembidium signatipenne Duv. dans les collections françaises. Dans l’importante Monographie qu'il a consacrée au genre Bembidium (A. de la Soc. entomol. de France, 1852, p. 151), Jacquelin du Val dit qu'il n’a vu que deux échantillons de B. signatipernne : l'un lui avait été communiqué par M. de la Ferté-Sénectère, l’autre faisait partie des collections de M. Reiche; aucun exemplaire ne fut probablement jamais sa propriété personnelle car, dans sa collection, conservée au Museum d'Histoire naturelle de Paris, l’espèce en question n'existe pas. (1) Nous écrivons ici parnassicum pour nous conformer aux habitudes reçues; mais nous rétablissons plus loin la véritable orthographe de Miller (Den) Heureusement que nous avons là, tout près de nous, à Rennes même, la source de toute documentation. M. René Oberthür ayant acquis, en 1880, la célèbre collection Chaudoir, qui ren- fermait les Carabiques du comte Dejean et ceux de M. de La Ferté, nous avions donc chance de trouver là, s'ils existaient quelque part, les points de comparaison qui nous étaient néces- saires. Consulté à ce sujet, M. René Oberthür, avec sa bien- veillance habituelle, mit immédiatement à notre disposition un exemplaire du B. signatipenne Duv. provenant de Turquie et dont l'étiquette indiquait précisément qu'il avait appartenu à la collection La Ferté. Nous étions donc en présence de l’un des types qui avaient servi à la description de Jacquelin du Val. Il convient de dire que cet échantillon authentique de B. signatipenne Duv. est le seul que nous ayons pu découvrir dans l’ensemble des maté- riaux, pourtant très nombreux, qui constituent actuellement la collection René Oberthür. Nous avons pensé qu'il était utile de rappeler ces considéra- tions historiques et de réunir, pendant qu'il en est encore temps, tous les renseignements pouvant être utiles à la définition exacte de cet exemplaire précieux. En premier lieu nous reproduisons ici la description origi- nale de Jacquelin du Val. 80. Bemb. signatipenne Duv. (FIG. 1) : Supra viridi-æneum, subdefressum; thorace subquadrato, postice parum coarctato, basi pauiulum tunciulato, profonde foveolato; elytris oblongo- ovatis, fortuis punctato-striaris, striis postice obsoletis macula postica transversa rufo-lestacea; antennarum articulis tribus basalibus pedibusque rufo-testaceis. Long. 0,0045-0,005. Larg. 0.0016-0,001 7. — 134 — « Dessous du corps d'un vert bronzé. Palpes presque en entier d'un roux testacé, l'extrémité du pénultième article légèrement brunâtre, celui-ci plus court et proportionnellement plus renflé L que dans le Z. bisignatum. Antennes un peu plus courtes, à articles proportionnellement moins allongés, d'un brun roussâtre, les trois premiers articles et la base du suivant d’un roux testacé. Prothorax déprimé, à peine un peu plus large que la tête, un peu ou parfois à peine plus large que long, peu rétréci en arrière, Fig. 1. Bembidium signatipenne Duv. presque carré; impressions transverses bien dis- Co Reré Oterthar, tnctes, ligne longitudinale médiane bien mar- (Gr. 2 diam.) quée, atteignant à peu près la base; celle-ci coupée carrément, offrant en dessus quelques petits points enfoncés distincts; fossettes des angles postérieurs fortes, arrondies et profondes, ceux-ci droits, saillants. Elytres ovales oblongs, peu allongés, légèrement convexes, offrant, au tiers di liq. 2. Bembidium signatipenne Duv. (Gross. 18 diam.) postérieur, une tache d'un testacé rous- sâtre (FIG. 2) transverse et à peine oblique; stries bien marquées, fortement ponctuées, un peu cffacées en arrière, la ‘septième obsolète ou peu marquée; deux points enfoncés sur le troisième intervalle. Dessous d’un noir un peu bronzé, l'abdomen légèrement brunatre. Pattes en entier d’un roux testacé. » « Je n'ai vu que deux exemplaires de cette espèce : l'un d'eux m'a été commu- niqué par M. de La Ferté-Sénectaire comme provenant de Turquie, le second se trouvait, sans indication de localité, dans la collection de M. Reiche. » « Il est bien distinct du PB. bisignatum ; sa taille est plus petite; son prothorax de forme différente, bien moins large, moins rétréci en arrière, plus carré, les fossettes plus profondes, — 135 — leur pli élevé externe bien distinct, etc.; les stries des élytres plus fortement ponctuées, la tache transverse au lieu d’être presque longitudinale, la couleur des pattes et des antennes différente, etc. » De Bembidiis Europaeis (Ann. de la Société entomol. de France, PERSÉT O2 IE ED TE). Voici maintenant la description de Miller, extraite du travail intitulé : Meue Colcopteren aus Griechenland gesammelt von E. v. Uertzen. (Verh. k. K. zool. bot. Gesell.) 3. Bembidion parnassium (4) M. (FIG. 3) : Veridi-æneum, antennarum bast palpisque rufs, pedibus testacers, palporum arliculo penultimo nigro-piceo, capite levigato, prothorace bre- vtzusculo, cordato, elytris lenuiler punctato-striatis, Strus extus el pone medium obsoletis, ante apicem macula majori rubro- lestacea. Long. 5 mm. Metallisch grün. Die Taster sind rôthlich, mit schwarzem vorletzten Gliede. Die Fühler schwarzbraun, das erste und zweite Glied und die Wurzel der | zwei folgenden roth. Der Kopf unpunktirt. | Das Halsschild ist massig gewôlbt, breiter als lang, vorne stark gerundet, hinten eingezogen, _ | mit rechtwinkeligen Hinterecken, auf der Basis, besonders in den beiderseitigen tiefen Gruben |, punktirt. Die Flügeldecken sind doppelt s0 ne Bembidium breit als das Halsschild, flach gewôlbt, an den parnassium Min. Coll. René Oberthür. Seiten schwach gerundet, fein punktirt ges- (Gr. 2 diam.) treift, die Streifen verschwinden bald hinter der Mitte und 3. (r) Müller écrit parnassium; cet adjectif étant suffisamment correct au point de vue des règles de la Nomenclature, c’est donc à tort que les auteurs modernes l'ont transformé en parnassicum. S 136 — werden auch nach aussem sehr schwach, vor der Spitze mit einer grossen, gelbrothen Makel, welche weder die Naht noch den Seitenrand erreicht (FIG. 4). Die Beine mit den Hüften ganz gelb. Diese Art gehôrt im die Verwand- schaft des Bemb. nitidulum Marsh; von diesem unterscheidet er sich. durch die viel feiner punktirt gestreiften Flügeldecken und die ganz hellgelben Beine; von brunnicorne Dej. und Miller Duv. durch breitere Gestalt und das schwarze vorletzte Palpen- ghed, von allen durch die gelbrothe Makel der Flügeldecken. Von Be». modestum F. und seinen Verwandten weicht es durch den unpunktirten Kopf u. s. w. ab. F1G. 4. Bembidrum parnassium Mill. Arachova im Parnass (Gross. 18 diam.) S Verhandlungen der kaiserlich-küniglichen zoologisch. botanischen Gesellschaft in Wien. Jahrgang 1883, XXXIII Band., p. 264-265. Les descriptions qui précèdent, chacune en ce qui les concerne, sont parfaitement exactes; cependant, à simple lecture, il est tout à fait impossible de se faire une opinion précise : sommes: nous en présence de deux espèces voisines, mais néanmoins dis- tinctes; ou bien, ainsi: qu'on pourrait aussi le penser, les noms de Bembidium signatipenne et parnassium ne s'appliquent-ils qu'à un seul et même organisme? On aperçoit de suite le point faible des descriptions. Sauf en ce qui concerne la coloration des pattes, les auteurs ne se sont occcupés que de là surface supérieure du corps; ils ont sans doute considéré comme peu importants ou inutiles les caractères présentés par la face inférieure de la tête, du thorax, etc. C’est là pourtant, et là seulement, qu'il faut chercher les particularités distinctes des deux espèces qui nous occupent. Disons tout de suite que B. signatipenne Duv. et B. parnas- sium Mill. représentent bien deux espèces distinctes; l'étude minutieuse à laquelle nous nous sommes livré ne laisse aucun doute à ce sujet. Chez la première, en effet, le menton est nota- blement rétréci en avant; il présente, au milieu de son échan- crure (FIG. 5), une dent obtuse un peu plus courte que les lobes latéraux et sa jonction avec la pièce basilaire est marquée par F1G. 6. — Bembidium signatipenne Duv. Fig. 5. — Bembidium parnassium Mill. Tête vue en dessous pour montrer la Tête vue en dessous pour montrer la forme du menton. (Gross. 30 diam.) forme du menton. (Gross. 30 diam.) une carène transversale très accentnée. Chez la seconde (B. par- nassium), le menton est, dans l’ensemble, élargi en avant (FIG. 6) et la dent médiane de l’échancrure est aussi longue que les lobes latéraux; de plus, la suture avec la pièce basilaire se fait le long d’un bourrelet transversal arrondi, peu convexe, très différent de la carène de l'espèce précédente. En dehors des différences morphologiques très importantes que nous venons de signaler, les deux espèces ne diffèrent que par des caractères de second ordre; une description, même détaillée, serait tout à fait insuffisante pour préciser les autres petites nuances que nous avons pu observer, mais sur lesquelles == 138 — nous n'insisterons pas ici, laissant ce soin aux spécialistes de ce groupe difficile; signalons cependant que le labre, en dessus, nous à paru rugueux et très finement ponctué chez B. par- nassium, tandis qu'il est lisse et brillant chez 8. sgnati- penne. Enfin, les différences de taille peuvent aussi entrer en ligne de compte car elles dépassent, à notre avis, les variations ordi- naires que l’on peut observer, dans ce genre, entre les individus d'une même espèce : la longueur de Z. signatipenne est infé- rieure de 1,2 mill. environ à celle de 8. parnassium. Les types, très bien préparés, que M. le D" Netolitzky a bien voulu nous oïfrir, et qui ont servi à la rédaction de ce travail, ont été réumis au rare B. signatipenne Duv. dans la collection de M. René Oberthür. C. HOULBERT. = titine ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE QUELQUES TYSANOPTÈRES NUISIBLES Par I. POUILLAUDE. Les minuscules insectes qui constituent l'ordre des Thysa- noptères sont loin d être tous connus; ils comprennent cependant un certain nombre d'espèces dont les dégâts sur les plantes cultivées ont attiré depuis longtemps l'attention. Je donnerai FiG. 1. — Heliothrips hæmorrhoïdalis (gross. 25 diam.), d'après Russell. seulement ici quelques notes sur les plus fréquentes de ces espèces nuisibles et sur les traitements qu'il convient d’appli- quer aux plantes attaquées. L'espèce la plus universellement répandue est le Thrips des serres (Æeliothrips hæemorrhoïdalis Bouché). Il me servira de type pour indiquer les caractères les plus intéressants des Thysanoptères au point de vue pratique. L'adulte mesure 1 mm. $ environ, il a le corps finement réticulé et paraît d'aspect noirâtre; mais en réalité 1l a la tête et le thorax brun foncé avec l'abdomen d’un brun plus Jau- nâtre et les ailes blanchâtres. Ces ailes sont étroites et lon- guement ciliées; les pattes sont terminées par une ventouse adhésive. Mais le point le plus mtéressant est la disposition des pièces buccales en un appareil perforant et suceur. L’ou- verture de la bouche, entourée de petites pointes chitineuses, se trouve au sommet d’une sorte de cône constitué par le labre, les mâchoires et le menton avec la ligule. Le rostre conique, dirigé verticalement sous la tête, renferme trois stylets sur l’homologie desquels les. auteurs ne sont pas d'accord (1). La présence sur le rostre de palpes maxillaires et labiaux donne à l'appareil buccal une composition particulière assez caractéristique pour expli- quer la séparation des Thysanoptères en un Ne ordre distinct de ceux des Hémiptères, des one Te Orthoptères où des Pseudonévroptères aux- (d’après Uzel.) ; quels on les a quelquefois rattachés. Pour s’alimenter, le Thrips perce l’épiderme de la feuille au moyen des ses stylets. Il fait alors pénétrer son rostre conique dans l'ouverture ainsi pratiquée, qu'il agrandit par un mouve- ment de va et vient, grace aux pointes chitineuses qui garnissent L le sommet du rostre. Il peut alors aspirer les sucs de la plante. Les mâles des thrips sont moins connus que les femelles et même inconnus dans certaines espèces. Il semble qu'il puisse y avoir reproduction parthénogénétique pendant plusieurs géné- rations. L'œuf est pondu dans un petit sillon ouvert dans le tissu de la plante nourricière, généralement à la face inférieure (1) Ces pièces perforantes représenteraient, d’après Uzel, les mandibules et l’épipharynx, et, d'après Garman, les lobes internes des mâchoires et une mandibule, la disposition étant asymétrique. d'une feuille. La larve qui en naît après quelques jours se dégage péniblement de ce sillon; elle est aptère, d’une teinte claire, translucide; sa forme rappelle celle de ladulte; la bouche est semblable et l'alimentation se fait de la même manière. La larve porte à l’anus une gouttelette rougeâtre qui tombe de temps à autre et se dessèche en devenant noire, ce qui donne à la plante atteinte un aspect caractéristique quand les insectes sont très nombreux. Fia. 3. — Œufs et larve de H, hemorrhoïda'is F1G. 4. — Nymphe de H. hæmorrhoïdalis d'après Russell (très grossis.) d’après Russell (très grossie.) La métamorphose est incomplète; après une période nym- phale pendant laquelle l’insecte ne se nourrit pas et ne remue que difficilement, l’imago apparaît. Le cycle a duré de 20 à 30 Jours. Les larves et les adultes se déplacent sur les feuilles avec une très grande agilité. Ils s’attaquent de préférence à la face inférieure des feuilles où ils multiplient leurs piqûres. La trace de ces piqûres est marquée par de petits points blancs, bientôt confluents en pustules qui, avec les points noirs excrémentiels des larves caractérisent l'attaque du Thrips des serres. Les feuilles se froissent bientôt, se dessèchent et peuvent finir par tomber. 10 — 142 — Heliothrips hœmorrhoïdalis s'attaque aux feuilles et même aux fleurs et aux fruits de la plupart des plantes de serres. On le rencontre également en plein air sur les vignes, les poiriers, les plantes d’ornements; mais c’est surtout dans les serres qu'il se multiplie et prolifère en raison des conditions favorables de température et de l’abri des grandes pluies. Heliothrips cestrr Pergaude a des mœurs analogues, mais 1l est beaucoup plus rare. Il est brun foncé avec la tête et l'extrémité de l'abdomen rougeûtre, les ailes sont marquées d’une bande plus pâle vers la base. Parthenothrips dracene Meeger se ren- contre fréquemment dans les serres, bien qu'il soit moins commun que À. æmor- rhoïidalis. 11 est brun Jaunâtre et se dis- tingue facilement par la présence d’une bande brune au tiers basal de l'aile et de deux points bruns vers le milieu. Il paraît limiter ses attaques aux plantes des genres Dracæna, Kentia et Ficus. Quelques espèces s’attaquent aux plantes de grande culture. Le 7'Ærips cerealium Halday se rencontre sur le blé et le seigle où ses piqûres répétées épuisent les Jeunes grains qui deviennent racornis. La femelle est ailée mais le mâle aptère, les antennes Fi@. 5, — Feuille attaquée : 1 et les pattes sont alternativement cerclées par le Thrips des serres, de pale et de brun. La larve est Jaune. Thrips decora Hal. est très voisin du précédent; 1l a les mêmes mœurs, se tenant de préférence dans le sillon des grains encore laiteux où il trouve une nourriture facile et abondante. Sa larve est rouge. T'hnips'lini qui s'attaque aux feuilles et aux fleurs du lin, peut vivre également sur les graminées. Il est brun foncé. Les deux sexes sont ailés. T'rips tabac Lindeman est jaune pâle avec les yeux et l’ex- trémité de la trompe noirs. Décrit par Lindeman comme un parasite du tabac dans la Russie méridionale en 1888, il n'a plus été signalé depuis comme s’attaquant à cette plante. Il a, au contraire, commis des dégâts considérables sur les planta- tions d'oignons et s'est montré en Amérique un véritable fléau à ce point de vue. Les feuilles attaquées sont marquées d’un grand nombre de points Jaunes bientôt confluents, la pointe de la feuille brunit et la plante entière palit et dépérit. Phlæothrips olew Costa s'attaque à l'olivier. L'Amérique du Nord est la patrie de plusieurs espèces de thrips nuisibles. Les plus remarquables sont Æuthrips pyri Daniel, qui s'attaque aux arbres fruitiers et /7eliothrips fascialus Pergaude dont les dégâts sont surtout sensibles sur les pois et haricots. Les Thysanoptères ont quelques ennemis naturels. Webster (/nsect Life, VIT, p. 200) signale une larve de Syrphide comme se nourrissant de Thrips. Certaines petites araignées en détrui- raient une grande quantité. Parmi les parasites, quelques Chal- cidides pondent dans les larves de Thysanoptères, notamment Tetrastichus Gentilii Del Guercio, parasite de PAlæothrips oleæ et Z'Aripoctenus Russelli Crawford, parasite d’Æeliothrips fas- ciatus. On a pu avec ce dernier parasiter d’autres Thysanoptères, notamment 7’ 4r1ps tabaci, et, à ce sujet, il est curieux de noter que la gouttelette rougeâtre que porte à l'anus la larve de H. hæmorrhoïdalis lui sert de protection contre ce genre d'ennemi. Par la rapidité de leur multiplication et par leurs dégâts, les Thrips rappellent beaucoup les pucerons. Comme ces der- niers, ils échappent aux insecticides plutôt par leur nombre que par leur résistance individuelle à l’action des toxiques. C'est dire que dans les espaces clos il est facile de s’en débarrasser. C’est le cas pour les Thrips qui s’attaquent aux plantes d'orne- ment et vivent dans les serres. Les meilleurs résultats sont obtenu, par des fumigations faites le soir en brûlant des feuilles de tabac salpètrées ou en évaporant une solution étendue de nicotine. On peut aussi employer avantageusement le traitement par le gaz cyanhydrique en faisant agir l'acide sulfurique sur du cyanure de potassium à raison de o gr. 30 à I gr. 30 par mètre cube du local à traiter. Il est prudent dans ce cas de faire un essai préalable pour éviter de nuire aux plantes et déterminer la durée la plus favorable de l’action de l’insecticide qui peut varier de deux heures à une nuit. En plein air, la nicotine s'emploie en pulvérisations en mélange aqueux dans la proportion de 1,50 % avec 1,25 % de savon noir. Dans ce même mélange on peut remplacer la nico- tine par 2,50 % de fleur de soufre. Ces pulvérisations se font de préférence le soir ou de grand matin quand les insectes engourdis se déplacent lentement ; elles conviennent bien pour les arbustes et les plantes potagères. Quant aux piantes de grande culture, on ne peut les traiter; on peut seulement essayer de mettre l’insecte dans les conditions vitales les plus difficiles en utilisant suivant les cas la des- truction par le feu des chaumes et plantes adventices après la récolte, l'alternance des cultures et les semis précoces qui, notamment pour les céréales, permettent d'obtenir des grains déjà résistants avant que les Thrips se soient multipliés d’une façon dangereuse. Je donne ci-dessous quelques notes bibliographiques relatives aux espèces que J'ai mentionnées au point de vue économique. I. POUILLAUDE. set BIBLIOGRAPHIE FOSTER et JONES. — How to Control the Pear thrips. U. S. Dept. Agr. CArC: 231-1011: FROGGATT. — Thrips or Black Fly. Agr. Gaz. N. S. W. Misc. Publica- tions, n° 1025, oct. 1906. JORDAN. — Zeitschrift für Wiss. Zool., XLVII, p. 541, 1888. MOULTON-DUDLEY. — A Contribution to our knowledge of the Thysa- noptera of California. U. S. Dept. Agr., part. III, n° 12, 1907. ID. — The pear Thrips. U. S. Dept. Agr. Bull. 68, part I, 1907. PERGAUDE. — Insect Life, vol. VII, p. 390, 1805. RUSSELL. — The greenhouse Thrips. U. S. Dept. Agr. Bull. 64, part VI. ID. — The bean Thrips. U. S. Dept. Agr. Bull. 118, 1912. ID. — An internal parasite of Thysanoptera. U. S. Dept. Agr. Tech- nical series, n° 23, part. Il, 1912. UZEL. — Monographie der Ordnung Thysanoptera, 1805. — 146 — “ LES VIEUX AUTEURS ” HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite) Q Par Jean SWAMMERDAM. Je ne sçaurois assez m'étonner de ce qu'aucun des écrivains que J'ai Iù ne nous ait rien dit de ces vers, et ne nous ait pas representé aucune de leurs #ymphes. Il est pourtant vrai que Goudart a non seulement connu les mouches qui se forment de ces vers, mais que même 1l nous les a dépeintes assez au naturel. Or pour dire en un mot quelles sortes de mouches ce sont, 1l faut sçavoir que ce sont les mêmes à qui nous avons donné le nom de guépes bâtardes en parlant de la troiziéme espece des changemens, la où nous avons aussi proposé cette mouche que Goudart appelle en flamand verflinder c'est à dire devorant, avec encore un’autre qu’il nomme Spznne-dooder c'est à dire, qui luë les araignes. S1 on veut voir ces changemens rares et importans, 1l faut avoir soin de crever la peau, dont la #ymphe dorée est revêtuë, lorsqu'elle vient à se roidir et à changer de couleur : et aprés en avoir tiré le ver 1l le faut mettre dans une boëtte ouverte; alors on verra fort distinctement comment en croissant il prend la forme d’une mouche. Si Dieu nous fait la grace de continuer . nos Jours, nous exposerons fort nettement dans nos expériences particuliéres Ja maniere de ce changement et comment ce ver file quelquefois : Nous parlerons aussi de cette quantité prodi- gieuse d'excremens, qu'il jette, et de plusieurs autres choses curieuses : le tout à la gloire du Createur. Nous raportons encore à cette quatriéme espece de change- mens ces 2y#phes, qui se forment de certains vers, qui sont disposez dans le corps d'une #ymphe dorée de la même maniere que ceux dont nous avons parlé incontinent, et qui se changent quelquefois en cinquante, quelquefois en cent ou deux cents (1) Voir Znsecta, 14, p. 22. — 14] — nymples, et ensuite en autant de mouches. Ces mouches ont été à la verité connuës du sieur Goudart : Mais 1l est entiérement ignorant du principal, c’est à dire de la verité de ce change- ment : Et nous mêmes ne serions pas plus sçavans, si ce n’étoit les frequentes dissections que nous avons faites par tout; et que suivant l'exemple du celebre /7arvé nous avons toujours eû une passion et une curiosité fort grande de découvrir visible- ment les principes des changemens, qui arrivent aux Insectes. Car autrement, si les experiences nous manquent, et que nous voulions trouver la verité ailleurs que dans la nature même, il est certain que toutes lies connoissances, que nous prétendons puiser de notre raison, ne sont que des productions chimeriques de nôtre Cerveau : aussi, lorsque nous venons à les examiner, nous en découvrons presque toujours la fausseté. C’est aussi ce qui à fait dire au Celebre des Cartes, qu'il faisoit plus de cas des experiences des artisans, que de toutes les speculations des doctes, qui souvent ne produisent aucun fruit. Pour cequi est de ces insectes, nous pouvons facilement découvrir le change- ment qui leur arrive, lors même qu'ils n’ont encore que la forme de vers : ce qui sans doute doit donner un grand contentement à ceux qui s’attachent à rechercher les mysteres de la nature. Or nous croyons par nos travaux infinis et par nôtre diligence leur avoir frayé le chemin et avoir Ôôté tous les obstacles, qui les empêchoient de découvrir la verité. Nous mettons encore dans le même rang ces (@) #ymphes, qui prennent leur forme dans le corps de ces () vers, qui ont la forme de nymphes, de meme que ces petits vers dont nous avons parlé au commencement du troiziéme chapitre des changemens naturels : mais nous étendrons ceci d'avantage lorsque nous y joindrons nos figures, et que nous exposerons plus particulié- rement la nature de ces changemens. Nous raportons aussi à la quatriéme espéce des changemens (a) Mympra. (b) Wympha vermiformis. — 148 — les #ymphes ou les vers, qui en ont la forme, que nous trouvons cachez dans la peau des chenilles, et qui se font engendrer de ces petits vers, qui ont consumé les entrailles des chenilles. Or il arrive souvent que les vers ou les chenilles n’ayans pas la force de se dépoüiller de leur peau se durcissent sans prendre une nouvelle forme. Si bien que dans ce temps là nous remar- quons qu'il arrive à ces petits animaux le même changement, qui s'étoit fait dans leurs #ymphes. C'est pourquoi cette sorte de changement convient parfaitement bien avec ceux, dont nous avons parlé dans le cinquiéme et sixiéme article de ce chapitre. Mais cequi nous paroît encore plus étrange, est qu’il se trouve des vers, qui quittent quelquefois la peau de la chenille, dans laquelle ils avoient trouvé leur nourriture; et en étans sortis ils se renferment dans un tissu d’une figure ovale, dans lequel ils viennent en suite à prendre la forme de #ymphe : apres quoi ils se changent en de veritables mouches. Or nous ne traitons ici cette matiére qu'en passant, à cause que nous avons resolu d'en parler plus à fond dans le traité que nous avons fait de nos experiences particuliéres. De plus nous pouvons raporter ici tout ce qui se trouve re- vêtu d’un tissu ou d’un’envelope; comme particulierement ces nymphes où ces vers dont la membrane est si delicate, qu’il n'est pas possible de l'ouvrir à moins que d’être consommé dans ces sortes d'expériences. Nous mettons encore dans le même rang les mouches de Goudart, qui se forment de ces #ymphes ou de ces vers, dont 1l parle dans l’onziéme espérience de la premiere partie de son livre : et dont il assûre quapres être sortis du corps de ces chenilles, qui mangent les choux, ils se font une maison ou une envelope de soye jaune, dans laquelle ils se renferment, Mais n1 Goudart, ni ces Messieurs Anglois, qui ont vü ses expériences, n’ont Jamais eu de veritable Idée de ces #ymphes : Car ils s’imaginent tous qu’elles sont renfer- mées dans leur tissu en forme d'œufs. Ils ne se méprennent pas moins aussi, quand ils disent que les æwfs, qui sont composez d'anneaux, sont les 77mphes mêmes, et qu'ils different de ces EL Lo œufs, qui sont transparents et d’une figure un peu longue. Car il est evident que la veritable #y"phe est renfermée dans ces deux sortes d'œufs, dont ils parlent. Nous raportons encore à cette niême espéce de changemens les zymphes des vers où des chenilles, qu'on trouve sur les fuëilles des saules, environnées d’un tissu tres fin et tres délié, et dont se forme en suite une mouche fort tendre et fort deli- cate : nous en gardons une avec son envelope. Nous mettons aussi dans le même rang les #ymphes de ces petits vers, qui apres avoir crevé la peau de la ckemzlle se ren- ferment non seulement dans un tissu de soye, mais encore outre cela, se couvrent d’une espéce de coton velu; d'ou venans ensuite à sortir quelques jours apres, ils prennent la forme de mouches. Nous pouvons faire voir toutes ces diverses mouches avec les peaux ou les toiles dont elles sont revêtuës : Nous avons encore d’autres sortes de tissus ou d’envelopes, que nous ne jJugeons pas necessaire de marquer 1c1 à cause que le temps nous presse. Or il n’y a rien de tout ce que nous avons avancé, que nous ne puissions démontrer sensiblement. Nous pouvons aussi comprendre sous cette même sorte de changemens toutes les #ym#es, qui proviennent de ces petits vers, qui se changent dans de petites loges, qu'ils portent avec eux de même que les Tortuës, et qui viennent en suite à paroître sous la forme de mouches. Nous pouvons faire voir plusieurs de ces mouches et de ces vers d’une forme étrange, et nous gardons méme plusieurs de leurs #ymples, et des écailles, où elles sont renfermées. Nous en avons même, qui se proménent également tant dans l’eau que sur la terre. Aldrovandus nous a fait la description de quelques uns de ces vers sous le nom de Evlifôo ou ligniperde, c'est à dire des vers, qui gâtent et qui corrompent le bois. Nous gardons encore quelques unes de leurs mouches, que nous avons déja décrites sous le nom de a) mouche ephemere. Nous pouvons raporter à la troiziéme sorte (a) Æemerobius, ou musca ephemera ou diaria. « des changemens toutes les »ym#phes de la quatriéme espéce, si on les considere sans cette peau qu'elles ne quittent pas, ou sans ces tissus ou ces envelopes dans lesquelles elles se ren- ferment. On pourroit même ranger sous cette quatriéme espéce toutes les 2ymphes, que nous trouvons renfermées dans les fruits; et dans ces sortes de verües, qui se trouvent sur l'écorce des plantes et des arbres, dans le bois pourri, dans les entrailles des ani- maux et dans d’autres lieux cachez. Nous gardons quelques unes de ces zymphes et de ces mouches et des écroissances d'arbres qui sont fort étranges et fort extraordinaires, et qui montrent clairement combien les ouvrages et les productions de la nature sont admirables. Nous avons encore des mouches, qui se forment de ce ver, que Redi a trouvé dans les rejettons des saules, et dont 1l n’a jamais pû découvrir le changement. Nous trouvons dans le corps de ces mouches les mêmes œufs que nous avons vû renfermez dans les plantes. Sibien que tant par ces expériences, que par d’autres que nous avons faites, nous trouvons que les vers, qui se renconttent dans les plantes, y ont été portez en forme d'œufs par les animaux mêmes. Nous mettons encore dans le même rang ces sortes de 7y»- phes, qui perdent tant soit peu de leur premiere forme, et à qui dans la quatriéme espéce des changemens nous avons donné le nom de #ympha vermiculus, c'est à dire un ver sous la forme d'une #ymphe. Nous en gardons une espéce dont se forment les mouches, que l’on trouve dans les latrines. Or dans les figures qui representent les animaux, qui sont compris sous Îa quatriéme espéce des changemens nous dépeindrons premiere- ment le ver, secondement la #ymphe et en suite la mouche même qui s’en est formée. Nous raportons encore ici la #ymp%e des (& Taons, qui sont un’espéce de mouches, dont les chevaux et les vaches sont ordi- nairement attaquées. Aristote a tres bien remarqué que cette (a) Tabanus. Éidguis cn nymphe s'engendre de certains petits animaux, qui vivent dans les riviéres. Nous remarquons aussi que le docte Aldrovandus a connu ces animaux sous le nom de ‘) vers aquatiques, et qu'il nous en a representé la figure : mais il n'a pourtant pas sçu que cette mouche en tiroit son origine. Ceque je trouve de Curieux dans ces mouches, est que la nature les a pourvüs d’une (© 77ompe et d'un aiguillon tout en semble. C’est par le moïen de cette petite /ompe qu’elles (4) tirent l'humidité des herbes, aussibien que le miel et la rozée : mais elles se servent de leur aiguillon pour sucer le sang des animaux : si bien que lorsqu'une sorte d’aliment leur manque, elles soutiennent et conservent leur vie avec un autre. Nous n'avons pas encore d'expériences suffisantes pour pouvoir juger sûrement si la même chose a lieu dans les punaises dans les puces et dans les woucherons. Nous croïons cependant avoir éprouvé la même chose dans les Moucherons. Mais ceque nous trouvons de plus admirable et de plus surprenant dans ces mouches, est que lors qu’elles attirent de l'humidité par leur trompe, air s’insinuë en même temps dans leur corps : c’est ce que nous avons remarqué dans les petites (a) /rompes des pa- pillons; et nous exposerons en son lieu la maniere dont nous avons fait cette expérience, lorsque nous representerons en grand cette /rompe, dont nous parlons. Or parceque les vers, dont se forment les Taons, sont fort étranges, nous les peindrons ici au naturel, et nous y Joindrons ensuite l'explication necessaire. [Il faut donc sçavoir que nous avons representé ce 2er dans la () Table IV, à la lettre À, comme flottant sur l'eau par le moïen de certains poils, dont l’extremité de sa queüe est environnée. De plus nous pouvons non seulement voir dans ce ver comment la tête, la poîtrine et (b) Zutestina aque. (c) Proboscis. (d) Aculeus. (a) Probascis. (b) Tab. IV. li l "4 ’ E fi { \ à { DHTIRS (0 {2 tj fie Ï El Et NL Ji pet EE HE fun NM l A LAS) q l SR A LABS HA UT { “Y : ss le ventre sont separez les uns des autres, mais mêmes nous découvrons fort distinctement les douze petits anneaux, qui divisent son corps comme en autant de parties. Son bec se separe encore en trois parties, qui durant que l’animal vit se meuvent continuellement de même que la langue des Serpens. Or c’est dans ce bec que consiste la plus grande force de ce ver; car n'ayant dans l’eau qu'un mouvement fort lent 1l se sert de ce bec pour ramper, lorsqu'il veut prendre quelque chose. Nous avons encore dépeint à la lettre B un’autre sorte de ces vers, que nous representons comme descendans de la surface de l’eau vers le fond. Or c’est dans ce temps là que nous voyons les poils de l’extrémité de la queüe se courber tous également vers le milieu et vers l’éxtremité; cequi fait qu'ils renferment d’or- dinaire une petite bouteille d’air de la figure d’une perle, Et c'est le moïen de cet aïr que nageans lentement 1ls peuvent s'élever de rechef vers la surface de l’eau, et y demeurer en suite suspendus, comme les vers dont se forment les mouche- rons. Mais s'il arrive que cet air s’'échape des petits poils, ou il étoit contenu, 1l exprime d’abord de son corps la même quantité d'air, qui s’'étoit dissipée : c’est ce que nous ferons voir dans nos experiences particuliéres, lors qu'entre’autres curiositez nous ferons la description des parties ou cet air est renfermé, et que nous exposerons quel est le mouvement de ces vers. Nous gardons quatre sortes de ces vers et de ces mouches, avec encore une #ymphe, que nous avons tirée hors du ver apres qu'il s’étoit durci et qu'il s’étoit resserré. Nous avons aussi quelques @) rou- ches de chevaux, que l’on nomme ainsi sans raison; à cause quelles ne different point des autres. Enfin nous rangeons sous cette quatriéme espéce les #7mp4es, dont se forment ces mouches, à qui Goudart donne le nom de mouches de fiente, et qui s’engendrent de ces vers à longue queüe, qui se trouvent dans les latrines. Ce ver se durcit peu à peu comme les autres, et prend en croissant la forme d’une (a) Musca Lquina. nymphe sous la peau, dont il est revêtu : Et Goudart nous l’a dépeint aussi sous la même forme, lorsqu'il vient à se resserrer. Mais comme 1l n’a pas ouvert la membrane, ou 1l étoit ren- fermé, aussi n’a t'il pas pu avoir une idée distincte de la #ym?he, ni nous la representer comme elle est dans son état naturel. Cet Auteur se méprend aussi non seulement dans la pensée qu'il à que ce ver s'engendre de corruption, mais 1l est encore bien plus inexcusable, lorsqu'il donne le nom d'abeille à la mouche, dont nous parlons; vû principalement qu'Augerius Clutius dans son livre des abeilles nous avertit expressément, que ce nom ne lui convient pas. Celui même, qui a fait des remarques sur les belles expériences du Sieur Goudart se trompe sur le même sujet, car toutes ses notes ne sont que des fictions et des productions chimeriques, qu'il a tirées tant de son cerveau que de celui des autres. Et qui plus est dans la traduction latine, qu'i a faite du livre de Goudart il suppose que ce ver n’a point de pieds, cequi pourtant ne se trouve nullement dans l'original flamand : Et c’est tant pour cette raison, que pour plusieurs autres, que nous estimons infiniment plus les oeuvres de Goudart en Fla- mand, que nous en faisons la version Latine. Or avant que de conclurre, nous Jugeons à propos de faire reflexion sur les moiïens, dont ces mouches, aussi bien que les autres insectes se servent pour se mettre à couvert de la rigueur de l’hiver, ceque ces petits animaux font en quatre maniéres. Prémiérement nous remarquons que les Insectes restent tout l'hiver sans aucun mouvement; si bien que si on les Jette hors des lieux, où 1ls s'étoient cachez dans l’arriere-saison, 1ls n’ont pas la force de s’y transporter derechef. Cependant si on leur fait sentir la chaleur d’une main, ou si on les expose au feu, ils reprennent non seulement le mouvement, qu'ils avoient au- paravant, mais ils se transportent de lieu en lieu, et n’ont point de repos jusqu'a ce que leur corps se soit durci dans l'air, qui l’environne, ou qu'ils ayent trouvé quelque lieu, où ils puissent demeurer en süreté. Or cette cessation de mouvement, ou ce repos n'est pas commun à tous les Insectes, comme il paroît TN « dans les abeilles, qui ferment et ouvrent non seulement les portes de leurs maisons pendant l'hiver, mais qui dans le plus grand froid ne laissent pas de faire paroître l’amour qu'elles ont pour leurs petits par les soins qu’elles ont de leur chercher de l'aliment. Et c'est pour cette raison que nous voyons leurs petits au commencement du printemps, ce qui a fait dire à ceux qui les gardent que les petits des abeilles paroissent en même temps que les hirondelles. Les abeïlles aussi bien que plusieurs autres insectes servent d'aliment aux hirondelles, qui ont l’adresse de les prendre en volant : C’est pourquoi lorsqu'il pleut, et qu'il se trouve fort peu de ces petits animaux dans l’air, elles descendent vers la terre pour chercher dans cette chasse la nourriture, qui leur est la plus propre. Et c'est de là qu'est venuë cette opinion fausse où on est que les hirondelles peuvent predire le mauvais temps ou l’orage. Mais la verité est, comme nous avons déja dit, quelles ne volent bas qu’à cause que les insectes se trouvent d'ordinaire dans, un air épais et agité du vent. Nous remarquons aussi que les hirondelles suivent d'ordinaire le cours du soleil et qu’elles cherchent toujours quelque climat ou le printemps et l’automne sont temperez, et ou l'été est fertile, parceque c'est là quelles peuvent trouver l’aliment, qui leur est convenable. Nous trouvons encore que les Insectes demeurent en forme de vers non seulement dessus et dessous la terre, dans des arbres creux, entre les fuerlles, qui sont attachées ensemble et dans les fruits; mais même dans l’eau, sous laquelle on les trouve fort souvent gelez et sans aucun mouvement. Mais ce qu'il y a ici de remarquable est que la plupart des Insectes sont d’une constitution bien plus forte, lorsqu'ils n’ont que la forme de vers, qu'apres qu'ils se sont changez, et qu'ils sont devenus propres à la generation. C’est ainsi que nous voyons que le ver aquatique dont la mouche @) ép%emere s'engendre, est si vigou- reux, qu'apres avoir été transpercé d’une épingle, il ne laisse (a) Æemerobius, musca ephemera, ou diaria. ee 150 — pas de rester encore en vie quelques jours; au lieu qu’apres son changement, sans avoir receu aucune blessüre, il ne peut pas vivre seulement quatre heures. Nous remarquons aussi que lorsque les Insectes ne peuvent pas trouver de lieu, qui s'accom- mode à leur constitution naturelle, quelque force qu'ils ayent, ils ne laisse pas de mourir facilement : c’est ceque nous voyons arriver aux ve7s, qui se trouvent dans les noisettes; car à moins que de les garder dans du sable humide, où 1ls se cachent pen- dant l’hyver, ils meurent non seulement peu de temps apres, mais dans une seule nuit ils se durcissent et se séchent tellement dans l'air, qu'on les peut facilement reduire en poussiere. Il arrive la même chose aux vers qu'on trouve sur les fueilles mais 1ls filent seulement un certain tissu, qui leur sert d’enve- lope, et qui les met à couvert de la rigueur de l'hiver. Nous remarquons aussi que ces petits animaux subsistent encore apres avoir pris la forme de @ #ymphes : nous les trou- vons non seulement dessus et dessous la terre, mais aussi dans l’eau même, ou 1ls subsistent des mois entiers sans prendre aucun aliment. Mais s'ils ne sont pas capables de prendre de la nourriture cela vient où de ce que leurs membres sont trop foibles ou bien de l'humidité superfluë dans laquelle ils nagent pour lors. C’est pour cette raison que la pluspart des Insectes, qui restent pendant l'hiver, peuvent subsister sans aliment Et cela vient sans doute de ce que l'humidité qui les environne n'est pas assez agitée, ou bien de ce que la froideur de l’air les congele : C'est ce qui fait aussi qu'à la moindre chaleur 1ls recommencent à se mouvoir et à reprendre le sentiment, qu'ils avoient auparavant perdu avec leur mouvement : Et on ne doit pas trouver étrange si-ces petits animaux ne rejettent aucuns excremens, puisque ne prenant point de nourriture il ne leur peut rester aucune superfluité. (À suivre). Le Gérant, F. GUITEL. (a) Wympha. Sommaire du Numéro 28 d'INSECTA Entomologie générale : Pages Pouillaude (I). — Description de deux espèces nouvelles appartenant augenre TRICHIUS Fabr. (Col. 7richides) PR ne OL ACER 11 425 Longin Naväs (R. P.). — Quelques observations sur l'Zypochrysa nobilis SCAN MINÉVIODE) ne in cree: ces beetle en DE eee ee 129 Houlbert (C.) — Examen critique de quelques espèces rares apparte- nant au genre BEMBIDIUM‘(Col. Carabidæ):.......................,.,.û 131 Entomologie économique : Pouillaude (I). — Quelques Thysanoptères nuisibles... 159 « Les Vieux Auteurs » :. Histoire générale des Insectes, par |]. Swau- MR AM M (227) ere Re cation een ee a 2 Er en A de Se +. EG Échanges et rédaction d'INSECTA — de - — — Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais nous adresser leurs publications sous la suscription suivante : Direction d'INSECTA Station entomologique, Faculté des Sciences Rennes (France) Abonnements annuels : ETANCE 2 MON PR Pen See TS RER 0 Se NE En 18! » Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier, mais on peut s'abonner à toute époque de l’année. Un ANMErO IA AMS EC LA RENN RPONRRIENRRERSR EE RERRREE 1°60 #44 — Pour tout ce qui concerne l’administration et la rédaction d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur C. HOULBERT, Station entomologique, Université de Rennes (France). y; OISE ANNÉE MAI 1913 NUMÉRO 29 INSECTA Revue Tllustrée d'Entomologie Publication mensuelle de la Station Entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes sonia ste a To, à IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES \ Vs: _— Naiona VOA Pa | Museu T7 ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE Description de deux espèces nouvelles appartenant au genre TRICHIUS Fabr. (Col. Trichides) Par I. POUILLAUDE. Trichius Dubernardi, #. 59. (FIG. 1-3). Vert, marqué de petites taches blanches. Tête. — Clypeus entièrement vert, allongé, légèrement caréné; son bord antérieur fortement échancré; ses bords laté- raux légèrement sinués et relevés en deux bordures étroites. Ponctuation régulièrement répartie, mais de disposition irré- gulière. Antennes brun clair. Pronotum globuleux, trapézoiïidal; ses bords latéraux à peine arrondis, rebor- dés; son bord postérieur circulaire à sa partie moyenne; angles postérieurs droits et bien détachés. Grosse ponctua- A. FER B. tion irrégulière. Une bande blanche par- DS RENE court chaque bord latéral et se continue A: Femelle. — B. Mâle. A: ; - (Grandeur naturelle.) sur le bord postérieur en s'atténuant vers la région de l’écusson; cette bande est interrompue vers le milieu de sa partie latérale laissant un espace plus ou moins étendu contenant parfois une ou deux petites taches blanches. Il y a en outre deux points blancs sur le disque, situés chacun au tiers du pronotum à partir du bord antérieur et au quart à partir du bord latéräl. INSECTA, Mai, 1913. 11 mr 158 — Scutellum triangulaire à côtés rectilignes, ponctué comme le pronotum. Elytres à bords latéraux et angles postérieurs arrondis; ponctués longitudinalement et présentant des côtes : la pre- mière le long du bord sutural et deux autres sur le milieu du disque. Chaque élytre porte dix taches ainsi disposées : une au milieu de la base, deux taches divisant le bord latéral en trois parties à peu près égales, une à l'angle apical, une contre le Lord postérieur près de l'angle sutural, deux le long de la suture, la postérieure étant très petite; enfin sur le disque une tache isolée à la partie antérieure et deux taches voisines de part et d'autre de la deuxième côte. Toutes ces taches sont de grandeur et de forme variables; quelques-unes sont très voisines des bords, mais elle ne les touchent Jamais. Pygidium vert foncé, pouvant pa- raitre presque noir sous certains éclai- rages. Il est marqué de taches blanches au nombre de 4 ou 6 selon le sexe : les deux plus grandes basales, les autres le long du bord postérieur. Ces taches sont irrégulières, isolées ou plus ou moins confluentes. Les extrémités latérales du tergite qui précède le pygidium portent également une petite tache blanche. em RE Dessous du corps vert brillant métal- (Gross. : 2 diam.) $ ; : lique marqué de taches blanches. La région thoracique et le dessous de la tête sont couverts de poils jaunâtres. Chaque segment abdominal porte une bande blanche présentant trois interruptions. Pattes. — Les hanches de la première paire portent une tache blanche. Les fémurs et tibias sont de même teinte que le dessous du corps sauf pour la première paire de pattes dont ‘ Bihan : -« la couleur varie avec le sexe. Tarses de teinte plus foncée. La dernière paire a les trois premiers articles des tarses noirs et les deux derniers jaunes. Différences sexuelles. — Chez le mâle le blanc domine dans ja couieur du dessous du corps; le pygidium porte six taches blanches: les tibias antérieurs ne sont pas dentés extérieu- rement; les tibias moyens ne portent pas d'épine à l'articulation des tarses ; les deux premiers articles des tarses, aux pattes antérieures, sont élargis (FIG. 3). Enfin les pattes antérieures sont brun clair avec le bord externe des tibias plus foncé. Chez la femelle le blanc et le vert sont en égale proportion sur le des- B. T'1G. 3. — Pattes antérieures de T, Dubernardi. A. Femelle. — B. Mâle. sous du corps; le pygidium ne porte que quatre taches parfois confluentes deux à deux: les tibias antérieurs sont verts avec le bord interne brun clair, le bord externe porte une dent; tous les tarses ont une forme normale. Dimensions PONSUCURAONIES RS en 12 mm. 5 Longueur du pronotum...............…. 4 mm. Plus grande largeur du pronotum.… 5 MM. 5 Bonpneuraites ÉlTÉres x 2 res 8 mm. Paru Auxeépaules 2 ce 6 mm. Patrie : Vunnan, Tse-kou (P. Dubernard), Lou-tse-Kiang (P. Genestier). Type dans la collection de M. René Oberthür, ainsi que plusieurs exemplaires mâles et femelles et notamment deux exemplaires 27 copula. — 1060 — Cette espèce se rapproche de 7 richius Dombrowsky Nonfr. dont elle se distingue par sa taille plus petite, la forme du corps moins élargie à la partie postérieure et la présence d'une tache blanche en plus, pres de la suture dans la région pos- térieure au 4/5 de l'élytre à partir de la base. Trichius sinensis, 7. sp. (FIG. 4). — Cette espèce res- semble beaucoup à Z7ichivs Duberuardi, n. sp., décrit ci-dessus, aussi n'en donnerai-je qu'une brève description, en insistant seulement sur les caractères différentiels. Fa Couleur verte, taches blanches. Tête. — Clypeus allongé, couvert de ponctuations, ses bords latéraux forte- ment rebordés, le bord antérieur bien : E échancré. La partie antérieure du cly- F1G. 4. peus est très foncée presque noire avec Trichius sinensis Pouillaude. À tonans Ru * unéclat Cuivreux, la- partie amsi1tolose devient verte à hauteur des yeux, mais se prolonge en une pointe sur la petite carène médiané. An- tenne d'un brun très clair. Pronotum trapézoïdal, le bord postérieur arrondi; 1l porte de chaque côté une bande latérale avec une à trois interruptions. Ponctuation irrégulière. Elytres ponctués longitudinalement et présentant au-dessus trois côtes bien visibles. Répartition des taches comme chez Trichius Dubernardi (1-3-3-1-2). Les deux taches très voisines de part et d'autre de la deuxième côte aux deux tiers de l’élytre à partir de la base sont généralement ‘confluentes. Pygidium noir portant six taches dans les deux sexes. Dessous du corps noir à reflets cuivreux marqué de taches blanches; abdomen à bandes blanches présentant chacune trois interruptions. Pattes de même couleur que le dessous du corps. Les trois derniers articles des tarses postérieurs Jaunes. de OR Différences sexuelles. — Couleur blanche plus étendue sur le dessous du corps chez le mâle; les deux premiers tarses de la patte antérieure élargis. Chez la femelle, tibia antérieur pré- sentant une dent à son bord externe. Dimensions : FénphET ADS Ie HR re dutiulée 12 mm. ÉonSueuridu prono... 3 mm. 5 Éonoténr rides élytres: heros. 8 mi. DROEUE AUS ÉDAMIES ES 2. ec 6 mm. Patrie : Su-Tchuen, Siao-Lou et Ta-tsien-Loû (chasseurs indigènes). Type dans la collection de M. René Oberthür, ainsi que plusieurs exemplaires males et femelles. Cette espèce diffère de 7 72chius Dubernardi principalement par la couleur du dessous du corps et les trois tarses postérieurs Jaunes. Dans l’ensemble elle paraît un peu plus large. PÉPOUILEAUDE: —. 162 — ÉTUDES ENTOMOLOGIQUES Quelques anomalies chez les Psocides (Ins. névr.) Par J. LACROIX, Membre de la Société Entomologique de France et de la Sociedad Aragonesa de Ciencias Naturales. L'étude des anomalies a toujours eu pour nous un intérêt réel ; aussi cherchons-nous sans cesse à nous procurer des maté- riaux à leur sujet. Nous avons déjà publié deux notes les concernant (1); nous en donnons une troisième aujourd'hui. La famille des Psocides (Copéognathes), qui va retenir un instant notre attention, dans le présent travail, comprend des insectes névroptères très petits, assez difficiles peut-être à étu- dier, mais véritablement intéressants. À part l’exiguité de leur taille ils se font également remarquer par la réduction du sys- tème de nervulation des ailes. Avec les Conoptérygides et lés Termitides (ces derniers 2soptères) ils sont Les plus dégradés à ce point de Vue. On pourrait croire que ce peu de complication, dans le sys- tème de nervulation, entraine une certaine fixité, mais l'examen d'un grand nombre d'exemplaires nous montre le contraire et il sera important, dans la suite, de relever toutes les anomalies susceptibles de frapper un point quelconque des ailes de ces très intéressants névroptères. Pour aujourd’hui, nous en ferons déjà connaître quelques-unes, nous promettant de poursuivre très activement nos recherches. (x) J. Lacroix. — Etudes entomologiques. — Quelques anomalies chez les Chrysopides, In : Feuille des Jeunes Naturalistes, 1913. Id. Etudes entomologiques. — Particularités el anomalies chez quelques Odonales, 1n : Soc. des Sc. Nat. d’Elbeuf, 1913. base — 163 — Nous établirons ici, si on veut bien nous le permettre, une sorte de classification suivant les différentes régions de l'aile faciles à délimiter. Cette méthode, qui n’est peut-être pas celle que nous adopterons définitivement, facilitera, pour l'instant, notre tâche. Nous l’avons déjà employée, d’ailleurs, dans une note antérieure (Azomalies chez les Chrysopides). Nous reconnaitrons aujourd’hui deux catégories d'anomalies: 1° Anomalies frappant la nervure procubitale et ses dépen- dances; 2° Anomalies frappant plus particulièrement la cellule pos- térieure. 1° Anomalies frappant la nervure procubitale et ses dépendances. Parmi celles que nous présentons aujourd'hui, quelques-unes ont une véritable importance; d’autres sont de second ordre et peuvent moins nous intéresser. Néanmoins, nous désirons signaler toutes les anomalies observées, et nous ne croyons pas devoir en négliger aucune. Il est bien entendu que nous pro- cédons ainsi pour être complet et qu'il sera toujours facile de distinguer celles présentant un intérêt réel. Nous indiquons tout d’abord un cas nl FiG. 1. — Stenopsocus très curieux de Ozfurcalion de la deu- immaculatus Steph. xième branche procubitale à l'aile supé- Aile supérieure droite . : : anormale. rieure droite chez un S/enopsocus imma- culatus Steph. (FIG. 1). Cette branche doit être simple dans cette espèce. On voit très bien l'intérêt de cette anomalie. Cette bifurca- tion, complète d’ailleurs, et se produisant assez près de la procubitale, limite un espace triangulaire très net qui figure assez bien une seconde cellule postérieure située à droite de la cellule normale. Cette dernière est évidemment plus large ici. — 164 — L’aile prend alors un facies absolument particulier qui l'éloigne totalement de ce que nous voyons habituellement. Nous noterons que la fourche ainsi produite n’est pas tou- Jours aussi grande. Quelquefois la bifurcation a lieu tout à fait à l'extrémité de la deuxième branche procubitale comme on peut le voir dans les figures 2, 3 et 7 (1). Une deuxième anomalie, assez intéressante, est celle repré- sentée dans la FIG. 2, encore chez un S/enopsocus èmmaculatus Steph. : Za première branche procubitale est absente aux deux ailes Fig. 2, — Stenopsocus immaculatus Steph. Supérieures, seul un Ailes supérieures anormales. vestige se voit sur le bord.apical de l'aile supérieure droite. L'aspect est également ici un peu spécial, comparativement au facies habituel. Et cette anomalie nous semble présenter d'autant plus d'intérêt qu'elle frappe les deux ailes en même temps (sauf le vestige indiqué à l’aile droite). Quelquefois la ner- vure procubitale elle- même peut être 1in- complète, interrompue Fie. 3. — Stenopsocus immaculatus Steph. (FIG. 3) (aile supé- Ailes supérieures frappées d'anomalies. rieure gauche) avant son extrémité. Cette anomalie est d’ailleurs assez insigmihante. Il est néanmoins nécessaire, croyons-nous, de l'enregistrer, car si, dans le cas qui nous occupe ici (fig. 3) elle est très faible, elle peut devenir plus importante comme nous le verrons dans une note ultérieure. 2° Anomalies frappant plus spécialement La cellule postérieure. La cellule postérieure, chez les Psocides, affecte une forme assez fixe pour chaque espèce. Dans S/enopsocus immaculatus (x) Nous avons également vu des fourches peu étendues chez Graphopsocus cruciatus L. ES Le — 165 — Steph. elle ressemble à un triangle, relié à la nervure procubitale par une nervule. Cette cellule est, dans cette espèce, assez haute, occupant environ les deux tiers de l’espace compris entre le bord marginal et la procubitale. Mais cette forme peut varier et la figure 3 nous en donne un exemple (aile supérieure gauche). On voit le peu de hauteur de la cellule postérieure, dans cette aile, hauteur anormale —- ‘ la moitié de l’espace, à peu près. — De plus, le côté externe est plus droit et va aboutir, sur le bord marginal postérieur, plus près de l'extrémité de la deuxième branche procubitale. En dehors de cette différence de forme de la cellule posté- rieure très intéressante et peut-être importante à connaître, on peut encore constater quelques autres faits moins essentiels. Nous en citerons deux pour l'instant. On voit, dans la FIG. 4, une nervule oblique intra-cellulaire prenant naissance sur le côté interne de la cellule. Cette nervule est 1c1 incomplète. Fi&. 4. — Stenopsocus F1G. 5. immaculatus Steph. Graphopsocus cruciatus L. Aile supérieure gauche Aile supérieure gauche anormale. anormale. Dans la FIG. 6 nous représentons une aile supérieure gauche de Graphopsocus cruciatus L. présentant une nervule oblique extra-cellulaire unissant la cellule postérieure à la deuxième branche procubitale. Le côté externe de la cellule est un peu modifié par la pré- sence de cette nervule surnuinéraire. On pourrait peut-être dire qu'il y a également là deux cellules postérieures, mais l’ano- malie ne se présente pas, à notre avis, dans la figure 5, sous Île même aspect que dans la figure 1. C’est pourquoi nous ne les avons pas étudiées ensemble. — 106 — Il nous reste, pour terminer cette courte note, à signaler deux anomalies curieuses et présentant — la dernière surtout — un intérêt tres grand. La FIG. ; donne une aile supérieure gauche de Graphopsocus cruciatus L. Elle a une physionomie véritablement à part. On peut décrire l’anomalie qu'elle présente en disant que l’insecte n'a pas, à cette aile, de cellule posté- rieure, De fait 1l n'y en a pas et l'examen le plus attentif n’a pu nous en faire Fa. 6. trouver une. Graphopsocus cruciatus L. AE Copé ee On voit combien le facies de cette anormale. aile est spécial. Le côté interne seul de la cellule existe, l’externe fait totalement défaut. De plus, la deuxième branche procubitale prend naissance très près de la nervule du même nom (celle unissant d'ordinaire la cellule à la nervure procubitale), si bien qu’en se laissant aller à une première impression, à la suite d’un examen insuffisant, on croirait voir une cellule postérieure ouverte sur la nervure pro- cubitale. Mais il n’en est rien et 1l s’agit bien ici de la dispa- rition du côté externe. Enfin la FIG. 7 représente une très inté- ressante anomalie frappant la cellule pos- térieure chez Cæœcilius flavidus Steph. On a sait que celle-ci, dans le genre Cæcilius, est Cucilius flaridus Steph. ; ; Aile supérieure gauche isolée où libre, c'est-à-dire qu'elle n'est pas anormale, unie à la nervure procubitale par une nervule. C'est là un caractère, sinon spécial à ce genre, du moins nécessaire. Nous avons pris un certam nombre de Caæcilius flavidus Steph., espèce assez commune dans l’ouest de la France, et nous avons déjà rencontré deux fois cette anomalie. Dans l'échan- tillon représenté figure 7 elle s'observe sur l'aile supérieure gauche, mais dans un autre exemplaire, capturé près Mort le 7 septembre 1912, la même anomalie se retrouve sur l’atle supérieure droite. Nous ne l'avons encore pas observée à la fois dans les deux ailes chez un même sujet. es 167 EE On voit en quoi elle consiste : la cellule postérieure est unie à la nervure procubitale par une nervule et on comprend l'in- térêt réel de cette singulière anomalie. Elle donne à l'aile qu'elle frappe une physionomie propre qui étonne. Nous ne voulons pas pour l'instant insister davantage, il était déjà intéressant de la signaler. Nous dirons, en terminant, que toutes les anomalies signalées ici font partie de notre collection. Niort, Février 1013. J. LACROIX. = 108 — UN NOUVEAU LYMEXYLONIDE AMÉRICAIN Atractocerus antillarum, nov. sp. (Ins. COLÉOPT.) Longueur : 30 millim. — Largeur : millim. J Partie DEL VITRAC. Couleur générale : d'un brun testacé avec les pattes jaunâtres. l'éle : un petit peu moins large que le corselet, arrondie, en- chassée dans le corselet par un cou assez distinct, presque entièrement envahie par les veux arrondis, ovales, très finement réticulés et séparés par une ligne fine qui s’élargit en arrière. Mandibules : fortes, courtes, arrondies, poilues, bidentées en croissant au sommet, la dent externe plus longue que l’interne, un peu élargies au-dessus de la base par une dent aplatie, obtuse et externe. Paipes : courts, robustes, poilus, testacés, avec le deuxième article cylhindro-conique,'le troisième aplati, ovale allongé. Antennes : de onze articles robustes, courtes, atteignant à peine le bord du corselet, insérées à la base externe des mandi- bules, au-dessous des veux; d'un brun roussâtre, avec les deux premiers articles beaucoup plus clairs, légèrement pubescentes dans toute leur longueur, les deux premiers articles munis, au côté externe, d'une petite touffe conique de poils plus longs et roussatres. Ces deux premiers articles cylindriques, à peu près de même grosseur et de même longueur; les suivants sont un peu aplatis, vont en s’élargissant jusqu'au cinquième qui est le plus large et diminuent ensuite de largeur jusqu'au septième inclus; les huitième, neuvième, dixième presque cylindriques ; le dixième plus court que les huitième et neuvième; le onzième allongé, ovale, terminé en pointe biseautée. — 109 — Corselet : arrondi, finement rebordé, plus large que long, coupé carrément en avant, légèrement sinueux de chaque côté, Atractocerus antillarum Vitrac. L'insecte parfait vu en d2ssus. — A gauche, en haut, la tête vue en dessous. — A gauche, en bas, extrémité de l'abdomen vue par dessous. Longs. 30 millimètres. (Coll. de M. le D' Vitrac.) en arrière couleur générale du corps, avec un sillon longitudinal médian et le rebord postérieur un peu jaunâtres. Finement ridé transversalement au milieu, de chaque côté du sillon, plus for- tement sur les côtés où les rides forment de petites côtes irré- gulières, garnis de poils couchés, allongés, dépassant un peu le bord latéral. Le sillon médian est profond, s'arrête avant d'atteindre le bord antérieur dans une dépression transversale parallèle à ce bord sur presque toute sa longueur. En arrière le sillon franchit une carène transversale du bord postérieur qu'elle atteint par un trait’fin. Elytres : très courts, rectangulaires, avec les angles arrondis, légèrement convexes, atteignant à peine 20 mm. de long. Ailes inférieures : transparentes avec un léger reflet 1risé, plissées longitudinalement, couvrant en longueur les deux tiers de l'abdomen. Sept nervures. La costale composée de deux nervures Juxtaposées a peu près parallèlement; l’interne plus forte et plus colorée unie à la sous-costale vers les 2/3 de leur longueur par une transversale en zig-zag. Ces ailes ont 17 mm. de longueur, laissant à découvert les trois derniers segments de l’abdomen. Abdomen : allongé, étroit, mince, aplati, creusé en gouttière par la dessiccation, composé de huit segments en comptant le segment anal de moitié plus court et plus étroit; le septième plus large que les autres et arrondi en arrière. Pattes grêles. T'arses : premier article aussi long que les trois suivants réunis, le cinquième presque aussi long ; tous les onglets bifides, à pointes recourbées, très aigus. Cet insecte a le facies d’un Aolorchus. Trouvé à la Pointe-à-Pitre, Guadeloupe, dans une maison, le soir, attiré par la lumière. L’unique exemplaire connu fait partie de la collection du D' L. Vitrac de la Guadeloupe. PDP VATRAG — 171 — QUELQUES: LUCANIDES : NOUVEAUX Contribution à l'étude de la Faune asiatique Par C. HOULBERT, Professeur à l’Université de Rennes. I. Neolucanus Leuthneri Poil. Lorsque M. H. Boileau décrivit cette espèce, parfaitement valable et très spécialisée parmi tous les autres Neolucanus (Bull. de la Soc. entom. de France, 1800), 11 ne possédait, ainsi qu'il le dit lui-même, qu'un seul mâle; la femelle n’a donc jamais été décrite, du moins à notre connaissance. Nous profitons de l’occasion qui nous a été donnée d'étudier un certain nombre d'exemplaires de ce joli Lucanide dans la collection de M. René Oberthür pour combler cette lacune. Afin que ces observations réunies fassent un document com- plet, nous reproduisons tout d’abord la description originale de M. H. Boileau. Neolucanus Leuthneri Boil. — « Appartient à la 2° section de Leuthner. Les mandibules sont aiguës et ne portent aucune dent supérieure. Les canthus sont légèrement anguleux. La tête et le pro- notum sont noirs, très finement ponctués; les élytres sont jaunes avec la suture couverte par une tache noire qui se prolonge à l’apex de façon à rejoindre la marge élvtrale, très étroite et également noire. Cette tache, nettement limitée par une ligne concave, s’élargit en avant et atteint l’angle huméral. L’écusson est noir. Le menton est entièrement barbu, la saillie du prosternum est conique, dirigée vers le bas, le mésosternum n’est pas saillant. » « Le mâle unique que je possède, ajoute M. Boileau, a été récolté à Tuyen-Kan (Tonkin), par M. le D' Pirot; M. Valéry-Mayet a bien voulu me le céder. (Description sommaire de quelques Lucanides nouveaux. Bull. Soc. ent. Fr., 1899, p. 175). » Quoique un peu brève, cette description est très exacte, elle suffit incontestablement à caractériser l'espèce en question; et, bien que nous n’ayons pas vu l’exemplaire type de M. Boileau, nous n'hésitons pas à lui assimiler les douze exemplaires que nous avons sous les yeux (8 d'et 4 Q). Les localités de provenance concordent d’ailleurs suffisam- ment; Veolucanus Leuthneri G type est originaire de Tuyen- Kan, c’est-à-dire de la vallée de la Rivière Claire, d’un des principaux affluents du Fleuve Rouge. Les ‘exemplaires de la collection R. Oberthür proviennent également du Tonkin et de trois localités différentes : les uns ont été recueillis en 1807-1808 par M. le D' Battarel et pro- viennent des environs de Bao-Lac; un autre a été récolté à - Neolucanus Leuthneri Boil. '. Grandeur naturelle, (Coll. de M. René Oberthür.) Chiem-Hoa par M. H. Früh- storfer; enfin les derniers ont été rapportés par P. Lemée en 1906 (FIG. 1). Toute cette région est par- faitement homogène au point de vue géographique, et la faune ne saurait y subir de grandes variations; les locali- tés explorées sont situées sur des affluents de la Rivière Claire et à peine éloignées Îles unes des autres de 100 à 150 kilomètres. Voici maintenant la description de Veolucanus Leuthnert Q. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES d' Longueur totale (y compris les mandibules)..... 32-33 Q Long. totale les males (FIG. 2). Tête transverse, légèrement échancrée à son bord antérieur Q. Même coloration et, dans l’ensemble, même aspect que avec un bourrelet médian qui n'est autre que l'épistome. Les angles antérieurs, coupés obliquement, se raccordent avec les canthus latéraux. Disque céphalique finement chagriné dans la région occipitale, grossièrement ponctué en avant et sur les canthus; deux petites carènes tuberculiformes limitent le bord antérieur interne des orbites oculaires. Les mandibules sont très aiguës, rugueuses en dessus et garnies de trois denticules soudés, vers le milieu de leur bord interne. Pronotum transverse, à côtés presque parallèles, plus large en arrière qu'en avant, le disque pro- thoracique est mat et finement chagriné sur les côtés; dans son milieu 1l est plus lisse, un peu bril- RARE ÿ j Ncolucanus Leuthneri Boil. 9. lant et orné de ponctuations fines . Grandeur naturelle. 2 2S / (Coll. de M, René, Oberthür.) régulièrement espacees. Elytres ovales allongés, jaunes sur les côtés, avec, le long de la suture, une tache noire très étroite à l'angle apical, s’élar- gissant ensuite graduellement de manière à former une courbe rentrante jusqu’à l'épaule où elle occupe toute la largeur de la base. Les élytres sont assez brillants, finement et régulière- ment ponctués dans toute leur étendue. Menton rectangulaire, légèrement arrondi sur les côtés et en avant, grossièrement ponctué et hérissé de longs cils roussâtres peu fournis M), avec deux légères carènes saillantes sensiblement parallèles aux côtés. Saillie prosternale courte, obtuse: rotule des hanches anté- rieures carénées transversalement. Tibias antérieurs avec quatre ou cinq denticules larges et inégaux à leur bord externe; tibias médians et postérieurs inermes. Dessous du corps noir, brillant. PROVENANCE : Haut Tonkin, N.-O. de Bao-Lac, D' Bat- tarel, 1807- 1898. Types dans la collection de M. René Oberthür. CAHOULBERT. (1) C’est là un caractère qui paraît général chez les Neolucanus ; alors que le menton des & est toujours couvert d’une villosité abondante et trés serrée, il n’existe, chez les ® , que des cils isolés et peu nombreux. = 12 ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE La Station entomoiogique de la Faculté des Sciences de Rennes en 1912. Par F: GUITEL, Professeur à l'Université de Rennes. RAPPORT du Directeur de la Station entomologique, à Mon- sieur le Doyen de la Faculté des Sciences, sur le fonction- nement de cette Station pendant l’année 1972. MONSIEUR LE DOYEN, J'ai l'honneur de vous adresser le compte rendu des travaux de la Station entomologique de l'Université de Rennes pendant l’année 1072. I. -_ Services rendus. Le fonctionnement de la Station continue à être satisfaisant ; notre service de correspondance, toujours le plus chargé, montre que les agriculteurs et les industriels, aussi bien que les parti- culiers, recherchent et apprécient comme 1l convient les rensei- gnements que nous sommes à même de leur fournir. 1° En 1912 la Station entomologique a répondu à 512 lettres ou consultations verbales; elle a, de ce fait, fourni 860 rensei- gnements économiques, agricoles ou biologiques, auxquels :1l faut ajouter environ 350 déterminations d'insectes. Le nombre des renseignements fournis gratuitement est donc de 1.210. La première série de ces renseignements n’est inférieure qu’à celle de 1010 (873). Quant à la seconde, si elle est de moindre importance que OUUONT-AUTUS 00v1d e7 16d oomug ‘juowmreq 00 ap 9101P ITU] SUBP ‘958 NUU9-0p-z01 ne seoard 9. adno0o onbrsopomoque UOIJUJS UT ‘o18d np 9309 np osr1d on4 SENNEY 4 ŒUISHAAIN NT HŒ LIOH( AŒ HLTOOVH — ‘T "HI — 176 — celles des exercices précédents, c'est que le temps nous a manqué cette année pour faire suffisamment connaître notre service de déterminations. 2° L'organisation du service phytopathologique du Minis- tère de l'Agriculture étant maintenant centralisée à Paris, nous avons cessé de collaborer à l'inspection des produits d'expor- F1G. 2. — Lr LABORATOIRE CENTRAL de la Station entomologique; vue intérieure, sy tation, mais nous avons orienté notre service de renseignements du côté des parasites cryptogamiques dont M. Léopold LE MOULT, ingénieur des Ponts et Chaussées à Nevers, poursuit avec succès la solution. Nous n'ignorons pas que les procédés de destruction mécaniques et chimiques, employés actuellement contre certains insectes sont presque sans efficacité et que seules, les maladies parasitaires, opportunément inoculées et propagées, pourront donner des résultats appréciables; aussi, toutes les fois qu'on nous consulte sur la destruction des Vers blancs, — 177 — des Courtilières, du Puceron lanigère, etc. signalons-nous les procédés de M. LE MOULT qui nous a d'ailleurs très aima- blement assuré de son concours pour ceux de nos correspon- dants qui désirent profiter de son expérience. ==" Locaux. Les locaux de la Station sont maintenant pourvus des appareils de recherches les plus indispensables pour la Biologie des Insectes et les diverses pièces ont reçu l'aménagement qui leur était destiné (FIG. 1). Notre matériel de produits insecticides et d'instruments s’est également augmenté et, parmi les personnes qui ont le plus contribué à enrichir nos collections, nous devons citer en pre- miere ligne MM. JULLIAN frères, constructeurs à Béziers, à qui nous adressons tous nos remerciements. Nous connaissons maintenant le montant total des dépenses qu'a entraîné l'installation actuelle de notre Station entomo- logique et de ses différentes annexes (serre, Jardin d’expé- riences, etc.) (FIG. 2, 3 et 4), à l’ancien archevêché. Conthbubhon de PEtat cures 2,500! » —— de l’Université de Rennes... 2,240 » —- deHANaHE désRennes:.::, 8,305 35 — du Laboratoire de zoolagie. 4,122 20 TOR SE.-SONUA a POV III. -_ Collections. Notre salle d’entomologie reste toujours avec la plupart de ses casiers vides, les ressources nous ayant manqué jusqu'ici pour l'achat des boîtes; cependant un progrès important a été 6pn39,[ R FUBAIOS OUIOE CATFOUT CT CPEBOPE IST COUT TUNIS EE PO ER ER RE TR OR ne ——_—_—_————— De" 00 réalisé, grâce à la générosité de M. René OBERTHÜR, qui a mis à notre disposition les doubles de la collection BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. Cette collection, renfermant un grand nombre de Coléoptères F1G. 4. — STATION ENTOMOLOGIQUE DE L'UNIVERSITÉ DE RENNES. Une vue du jardin d’expériences. français, correctement déterminés, nous sera d'une très grande utilité pour notre service de déterminations. Nous tenons à adresser ici à M. René OBERTHÜR nos remer- ciements les plus vifs pour les marques d'intérêt qu’il veut bien témoigner à notre Station. IV. -— Notre Revue périodique « Insecta ». Le succès de notre Revue /r$secta ne cesse d'aller en gran- dissant ; ce résultat est dû, incontestablement, à l'importance des travaux publiés, mais aussi aux sacrifices éclairés qui sont — 180 — faits pour maintenir ce Recueil au niveau des plus beaux et des plus élégants périodiques entomologiques. Parmi les principaux articles d'application publiés cette année, nous pouvons citer la Note sur le S pheno ptera Gossy pri, buprestide nuisible aux Cotonniers du Soudan, par MM. An- drieu et Vuillet ; la Czcadelle des Mimosas, de M. Lamberton; l'importation et l'élevage des « Insectes utiles aux Etats-Unis », par M. J. Péneau et enfin les « Dégäts produits dans Les bois de construction », par M. C. Houlbert. Cet article, où sont mentionnés des insectes capables de percer des lames de zine a attiré l'attention de la presse scientifique; un résumé en a été donné par La Nature, et le Journal des Architectes nous a demandé l'autorisation de le reproduire. Le service des échanges est aussi en voie d’accroissement 68 Sociétés scientifiques reçoivent /#secta et nous envoient régulièrement leurs publications; nous sommes ainsi en relation d'études avec toutes les parties du monde. V. -— Faune entomologique armoriçaine. M. Charles OBERTHÜR, le savant auteur des Æ£/udes de Lépidoptérologie comparée, a tenu encore cette année à témoi- gner d'une façon toute particulière sa bienveillance à la Faune entomologique armoricaine. Il a bien voulu accepter de rédiger, en collaboration avec notre sous-directeur, M. Constant HOULBERT, le fascicule des Rhopalocères, qui parait actuellement dans le Bwllelin de la Société scientihique et médicale de l'Ouest; et, pour nous per- mettre de donner à ce travail, par l'illustration photographique, tout l'intérêt qu'il comporte, nous est en outre venu en aide par une généreuse souscription. Nous tenons à exprimer ici, une fois de plus, à M. Charles OBERTHÜR, toute notre reconnaissance pour l’encouragement si précieux qu'il veut bien nous donner. TENTE A — En plus des fascicules spéciaux de la Faune entomologique armoricaine, la Station a aussi commencé cette année la publi- cation d'un Genera analytique des Coléoptères de France, illustré d’un grand nombre de dessins au trait, dû à la plume autorisée de M. Houlbert. Ce travail rend maintenant facile et rapide la détermination toujours si délicate des Coléoptères, même pour les personnes les moins préparées à ce genre de recherches. VI. —— Personnel. La nomination de M. Vuillet à la Station entomologique de Paris, annoncée l'année dernière comme une possibilité, est maintenant un fait accompli M. Paul Lester, qui lui avait succédé, a dû lui-même nous quitter, appelé par le service mili- taire. Mais, depuis le mois de décembre dernier, la Station a pu s'attacher, comme Préparateur, M. [ POUILLAUDE, Ingénieur agronome, qui va pouvoir reprendre les expériences interrom- pues par le départ de M. Vuillet. VII. -_ Documents annexes. Comme de coutume, je joins au présent Rapport le détail des renseignements que nous avons été appelés à fournir en 1912. Les diverses régions de la France, ainsi qu'on peut le voir, se trouvent toujours en présence des mêmes problèmes et des mêmes difficuités. Les nombreuses demandes de renseigne- ments qui nous sont adressées montrent bien que l’Université de Rennes s’est attachée à wxe œuvre d'intérêt général. Les renseignements qui nous ont été demandés proviennent de 84 départements français, en y comprenant l’Algérie; 14 autres émanent de nos colonies et de l'étranger : Italie, Autriche, Espagne, Belgique, Portugal et Suisse. Veuillez agréer, Monsieur le Doyen, l'assurance de mon entier dévouement. F. GUITEL. —. 102 — PIÈCES ANNEXES Nombre de lettres reçues en 1912 : 312. Nombre derenseignements TOUFDIS.:.2672 Mirrors Pepe ee 869 Nombre d'insectes déterminés 7. 0 el OR RM ve 350 TOPAL EL See near Re US HUB 1,219 I. — Répartition des lettres par départements, Colonies et Pays étrangers : PE AR A TE RE Dr Pen I INOTE TA ENTER US 3 AISNE LEE PA RTE 4 Indre-etoOIres. 2e 6 ARTE EE PET ee 2 LSOTC PR NE PE tee : AIT EE Re to 13 UT sen à dev ER RP PÉTER AA s Alpes Hasses-) rer 2 Landes es SERRES 3 ANpES Alanfes ANS 1 LOLEAR Er ES RENE) 4 Alpes Maritimes ne 5 LOi-EECRhEr Ps te) ATUECHES La Re ere t I boire -(Hante-) AS 1 AFTeNNeS RES M nr 1 Loire-Inférieure ............... 12 ATIÉDES EE R RE T ALUR eANEEe 2 LOITOR Er ER EE AS CNE 9 AUDE RES MEN re AE RENE 6 DES SR PS PER RUE re 1 AMOR. RS Re et En 2 EEE Garonne Er I AVE Eur iens 4 LOZÈRE NS RE PEN 1 Bouches-du-Rhône ..........…. 2 Maint-et-Loire 770% 16 Calvados ke. Le ser na 12 Manthe ie ten 7 Cantal AE Re M re I Mate ER REC RERE 10 Charentee "re nsir renss 3 Maÿenne: fs En RerE sv 6 Charente-Inférieure ........…… A Meurthe-et-Moselle .........…. S CET ERA MERS EN ts tee 4 MEUSE CR RER ee 4 COTE RL SL AR UT RTE 4 Morbihan PARA SRE 8 Cote MO EREES TANT 10 N'IÈVRE FRE TR 4 Côtes-du-Nord ..…...:.......: 11 NO: ES ete eue 7 CTÉUS OR ARR RMI NE RER I OSEO RER 4 D'OLD EE SENTE NUE I Orne TR MIRE LE Ô D'OUDS AREA Eee Sa A Pas-de-Calais ere mer 4 D Le 6 OR ME A PRO TE Re Pay-dé Dôme Re 3 RARE Sa eh ne LMI NES 6 Pyrénées (Basses-).......... RARE Eure et Do: PE 4 Pyrénées-Orientales .......... 4 PADISIÈTE DRAP rise 3 Haut RNIR Re 2 ET ARS. PT PO RE I RDONE HR ER a ana eee 12 COS RE A RS CRE ue net 4 Saone (Haute-) 2-52 $ Garonne Haute); re 7 Sarthe Li A Marcos tas 6 GHOST ET D hote 6 SAVOLE “2. TES 3 ÉRIC Ur rudf dne 5 Savoie (Eaute-)#..52.2%: 2 Ille-et-Vilaine"... 55. 22 SIREN ane care sr o 63 See Intérieure. F2. ice 9 NE PR RC OP EE Er Seine-et-Marne... +20 V'AUCIUSES Er mener reset Seme-et- Oise. EN E24 VENTES ER ne Aie Sevres (DEUX) eee 3 NACRE aan SOMPIE MENT Set Ms trier 8 Viennen (Haute)... Tarn-et-Garonne 4... I NOTES OPERA PRE AU En ner eu Te A MONN EME RER AR SEE ETRANGER AUTRICHE M een deu age I BelS QUES. NA re ESA ne mea U 2 LE EN OR LP TE MES ARE PTS es PORUOAIE ES RMS pee 1 SRISCO La LM Ra Le Orivimerinconnues- ri Arcs. 14 ORALE EUR EE sieste 512 IT. — Parasites ayant provoqué plus de dix demandes : PuCeSetipa ASE Tres Mere dreniidonts 87 Blattes HOUSSE ET Ts ee UE nd NES des laa geste et M essieu Rats campasnols SOUFIS FRS Lee, Hécargotsnlimaces et ts Ps is Nitaee Puceronsies tiges et des feuilles. :2...2:::" Courtilières NTOHCRE SE ne em Les ae seu one ces MOUSQUES Re Re RTS nt ec POCÉTORAIANIP ETES. eee rende Chen ru ChOUTEARTE AN nn cree Hanneton, ver blanc Q Ne) CU ua E JO ND ON D V1 NI © D HR 4 D D NN ND D. à mm Cl III. — Nombre de renseignements par mois de l’année 1912 :. PÉRV TE TRE EN ee ee AR PSE en re 14 RÉVÉIE TS REA SE RARE done Me 17 MES RE A ER M LE ce de a ton rues 2 AN ne RÉ I D CR CE RAS 33 NÉ CES Pr AT CE RS 03 TR ES RE RO EE Pc LS 83 ROUE SRE Re PR RP PAR tes 169 AO SRE er iue dard der ie men tac dames des gens 172 S'ÉHLÉMDES RS MR CRU es A ee 140 OCT CAS SR EN RE ER LR RENE RE 76 NIGVEMREO PATES MR DU Eau r. 23 DÉCÉMOEER TRI TR NME en aies dont ouai 22 — D © — 184 — “ LES VIEUX AUTEURS ” HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite) Q) Par Jean SWAMMERDAM. Enfin ces petits animaux demeurent renfermez dans leurs œufs, dans lesquels 1ls retiennent la forme de zy"/4e, comme nous avons déja dit plusieurs fois. Or nous dirons dans la suite l'utilité qu'on peut tirer des remarques que nous avons faites sur les insectes, qui restent tout l’hiver, lorsque nous viendrons à parler de la maniere dont ils renferment leurs œufs au printemps dans les rejettons des plantes, et dans les fuerlles des arbres : ceque nous souhai- terons et que nous esperons en même temps pouvoir rendre palpable et sensible. Nous parlerons ici de quelques Insectes que nous ne pouvons pas ranger sous aucune espece des changemens dont nous avons parlé. Apres avoir fait le dénombrement des Insectes, qui sont compris sous la quatriéme espece des changemens; nous pro- poserons encore avant que de finir, quelques petits animaux, que nous n'oserions pas ranger sous aucune des quatre especes, à cause que nous n'avons pas encore fait d’experiences suffi- santes pour en pouvoir Juger sûrement. Nous trouvons pre- mierement les (à) vers luisans, mais nous ne les avons jamais vus. Nous mettons encore dans le même rang le ver ou la celle, que les Grecs appellent scolopendra, et les latins w/lepeda, c'est à dire un ver à mille pieds; nous en avons de deux sortes, l’une grande, et l’autre petite. . L’Insecte, à qui les Latins donnent le nom de Cyrculio, nous (x) Voir Znsecta, 14, p. 23. (a) Cicindula, ou — 195 — est inconnu, aussi bien que plusieurs sortes d’'escarbots, comme entr'autre celui, que les philosophes nomment scarabœus pilu- larius. Nous ne pouvons pas non plus ranger sous aucune espéce des changemens les (a) Escarbots d’eau sur lesquels nous avons fait plusieurs experiences tres curieuses. Nous en avons de cinq sortes, entre lesquelles se trouve celle, qu'on peut appeller D) Puce aquatique. Cet animal venant à se plonger dans l’eau, peut renfermer de l’air dans sa queüe d’une maniere fort plai- sante. Il y a encore un’Infinité d'insectes, que nous ne connoissons pas, et 1l nous est absolument impossible de les connoître tous, puisque plusieurs siecles même n’y pourroient pas suffire, non plus qu’à découvrir tous les changemens, qui leur arrivent : Et nous sommes .fort persuadez, qu'il n’y a personne, qui nous puisse prouver le contraire, comme on pourra voir avec le temps. Et nous prions les Lecteurs de ne rien croire de tout ce que nous avons avancé, à moins que les experiences, que nous avons faites ne leur paroissent claires et distinctes. Nous ne pouvons pas non plus raporter les scorpions à au- cune des quatre, espéces des changemens, qui arrivent aux Insectes. Mais à cause que personne jusques ici nous les à Jamais bien dépeints, nous les representerons au naturel, et ferons én peu de mots une description de leurs parties : Et pour cet effet nous les diviserons en trois parties à sçavoir la tête, la poitrine et le ventre. Nous avons remarqué dans tous les scorpions que leur tête, que nous avons representée dans nos () figures à la lettre À, paroit Jointe et continuë avec la poitrine. En suite nous faisons voir environ au milieu de la tête ou de poitrine deux yeux, avec encore deux autres, entre lesquels nous voyons sortir comme deux bras, qui se divisent en deux comme les peinces ou les serres des écrevissez. Or Nous ne croyons pas que ces bras ou ces pinces aussi bien que les yeux de devant ayent jamais été remarquez ni décrits par (a) Æydrocantharus. (b) ÆZydrocantharus minimus. ( a) Tab. V. 100 — A av EL — 187 — —. 188 — personne : et cela vient peut être de ce que le scorpion peut retirer tellement ces bras en dedans, qu'ils sont entierement imperceptibles. En suite nous faisons voir huit jambes, qui sortent de sa poitrine, dont chacune se divise derechef en six parties, dont les extremitez sont pourvûüês de petits ongles ou de petites serres : ces Jambes sont aussi parsemées de poil. Nous representons encore au devant de la poitrine deux autres bras ou deux pinces, qui sont composées chacune de quatre autres membres. Le ventre se divise en sept anneaux, du dernier desquels, on voit sortir la queüe de l'animal, qui se divise encore en sept petits boutons dont le dernier est armé d'un aiguillon : cette queüe est revêtuë de poil. Le scorpion, qu'on voit representé à la lettre B ressemble assez bien à celui, dont nous venons de parler : Il y a seule- ment cette difference que les deux pinces de devant sont d'une toute autre structure et extrement pointuës, et qu'outre ces pinces, qu'il cache et retire en dedans, nous y trouvons encore deux yeux plus que dans l’autre si bien que dans le scorpion, qui est dépeint à la lettre À. nous ne voyons que six yeux, au lieu que dans celui ci nous en découvrons huit fort visiblement. Mais parceque tant plus les animaux sont grands, nous pou- vons aussi d'autant mieux en connoitre les parties; aussi est 1l certain que dans ce scorpion, que l’on voit dépeint dans la (& sixieme table on peut bien plus distinctement discerner tous les membres, que dans les deux autres, dont nous venons de parler. Car nous y découvrons bien plus clairement les bras ou les pinces, qui sortent de dessous les yeux de devant, aussi bien que les yeux mêmes, que cet animal a situez de chaque côté, et dont les uns sont plus gros que les autres : ses yeux sont au nombre de six. Qui plus est, la tête, la poitrine, et le ventre de ce scorpion, aussi bien que les jambes, ses pinces ou les serres et tout le reste de ses parties se découvrent bien plus visible- ment, que dans les autres, dont nous avons parlé. Nous remar- quons encore que les six petits membres, dont ses jambes sont (a) Tab. VI. — 189 — composées, aussi bien que ses bras, qui se divisent en quatre, ressemblent fort bien à ces mêmes parties quand on les consi- dere dans les petits scorpions : Au reste leurs pinces ou leurs serres, qui se ferment et s'ouvrent avec beaucoup de justesse, sont revêtuëés de petits poils : Mais nous remarquons une plus grande difference entre la queüe des grands scorpions, et celle des petits, à cause que dans les premiers elle n’est divisée qu’en trois parties, au lieu que dans ceux-cy elle est composée de six. Nous pouvons encore faire voir un’autre sorte de scorpions à peu pres aussi grande que celle dont nous venons de parler, dont la queüe est divisée en six parties. Cette espéce nous est venue de l’Amerique, et l’autre, que nous avons dépeinte incon- tinent nous a été apportée des Indes Orientales. Or nous pourrions prouver par le témoignage de plusieurs personnes considerables que nous gardons encore non seule- ment tous les Insectes, dont nous avons parlé, qui sont au nombre de douze cents pour le moins, mais que nous avons mêmes les (à #ymphes, les W) nymphes dorées et les vers en forme de #ymphe, d'ou ces animaux se forment : mais nous n’apporterons ici seulement pour témoins de ce que nous avan- çons Monsieur l’Abbe Boucaud. Et Monsieur Olaus Borr: Pro- fesseur en Medecine ” Copenhague ; tous deux fort celebres pour leur profond sçavoir, qui nous ont fait l'honneur de nous rendre quelquefois visite, et de considerer souvent avec application les merveilles, que nous avons découvertes dans la nature. Nous sommes encore obligez de celebrer la gloire et les loüanges de l'illustre et du tres docte Paul Falconieri, qui nous a fait l'honneur depuis peu de nous venir voir, et d’examiner nos travaux et nos experiences. FIN Ou on a exposé Les veritables changemens, qui arrivent aux Insectes. (a) Vympha. (b) CArysalis on Aurelia. 15 SUPPLEMENT Pour Les Lecteurs, qui s'appliquent serieusement à £a recherche de La verité. Cher lecteur, apres avoir exposé (comme nous croyons) tous les changemens, qui arrivent aux Insectes, nous avions resolu ensuite, suivant le Zéle, que nous avons pour la verité, de parler particuliérement des œufs, des vers et des 77mplhes, dont ces animaux se forment. Mais comme cette matiére demande, qu'on la traite à fond, et que des experiences suffisantes nous man- quent pour cet effet, nous attendrons que nous en ayons fait davantage, avant que d’assembler et de mettre en ordre les remarques, que nous avons faites et de composer ce traité, que nous ferons passer pour la seconde partie de nôtre histoire generale des Insectes. Cependant nous tàcherons au plutôt de faire part au public de nos expériences particulieres, si le temps et la commodité nous le permettent. Mais nous avons dessein de ne mettre au Jour ce grand ouvrage qu'en partie, tant pour satisfaire d'autant plütôt à l’empressement de plusieurs de nos amis, que parce qu'il y a encore quantité de nos remarques, qui sont encore Imparfaites et peu certaines : Et si nous voulions attendre jusqu'a ce que cet ouvrage fût accomph, et que nous eussions découvert distinctement toutes choses, nous aurions besoin non seulement de plusieurs années mais nous croyons assürement que tout le cours de nôtre vie n’y suffiroit pas. C'est pour cette raison que nous Jugeons plus à propos de n’exposer nos experiences qu'en partie et les unes apres les autres : ce qu'ayant montré par deux ou trois exemples, on trouvera par ce moiïen un chemin frayé pour poursuivre facilement plusieurs autres expériences. Cependant, à cause que nous avons remarqué, que plusieurs —— IOTI = personnes tres doctes et de grande consideration sont de ce sentiment qu'il y a certains animaux, qui s'engendrent des plantes et des fruits, de même que ces mêmes plantes produisent leurs fruits et leurs semences; nous Insererons ici une lettre, que nous avons écrite sur ce sujet à un de nos meilleurs amis en l'an soixante et six. En voici le contenu. » » » Nous croyons absolument qu’il n’est pas possible de prouver par expérience que les Insectes s'engendrent des plantes; Mais au contraire nous sommes tres bien Informez que ces petits animaux ne s’y renferment que pour en tirer leur nour- riture, et il y a même bien de l’apparence que ces mêmes plantes ou on les trouve ne sont crées que pour cet effet. Il est bien vrai que par un ordre constant et immuable de la nature, nous voyons réglément tous les plusieurs sortes d’In- sectes de certaines plantes, et certains fruits, aux quel ils s'attachent particuliérement comme par un Instinct de la na- ture; mais 1l faut sçavoir qu'ils proviennent de la semence des animaux de leur espéce, qui s’y étoient mis auparavant. Ces Insectes Insinuent leur semence ou leurs œufs si avant dans les plantes, qu'ils s'unissent en suite avec elles et que l'ouverture venant à se refermer. Ces œufs se nourrissent dessous. Or il en est ici à peu pres de même comme des citroüilles et des autres fruits sur lesquels on imprime des caracteres; car ces incisions ou ces entailleures viennent en- suite à s’enfler s1 extraordinairement par le moïen de l’humi- dité, qu'elles s’elevent extremement au dessus de la superficie de l’ecorce. Nous avons aussi trouvé fort souvent œufs d’In- sectes enfoncez si avant dans les tendres rejettons des arbres, qu'à moins que de les blesser, il n’étoit pas possible de les en tirer. Nous remarquons aussi qu’il y a de certains Insectes, qui ayant Jjetté leurs œufs sur le bout des saules, d’ou on voit pousser des rejettons comme des artichaux, nous en voyons sortir six ou sept mois apres comme un’espece de mouche. Nous sçavons encore par expérience que les plus gros de ces papillons de nuit, qui se forment des vers, qu’on ss 102 trouve dans le bois, laissent leurs œufs sur les saules, d'ou sortent ensuite des vers, qui ont des dents s1 fortes et si per- çantes, que par leur moiïen 1ls s'ouvrent un passage dans l'écorce. Nous avons aussi découvert l’hyver passé sur des naveaux comme des especes de verües de differente grosseur : dans les plus petites nous n'avons trouvé qu'un œuf, et dans les plus grosses nous avons apperceu un ver sans Jambes d'une substance tendre et molle, mais dont les dents étoient extremement fortes. De plus ce qui nous paroît rare dans les vers sans pieds, qui se trouvent dans les écroissances ou dans ces sortes de verües, que nous voyons sur les fruits est, que si on les Ôte des cavitez, qu'ils se sont creusées à proportion de la grandeur de leur corps et ou ils prenoient leur nourri. ture : Car ils faut bien remarquer ici, que tous ces petits animaux prennent leur aliment par la bouche) 1l ne peuvent plus rester en vie. Nous voyons que la cavité, ou se renferme le ver, qui se trouve dans ce petit fruit, qui croît à l'extrémité des branches de saules, est fort bien proportionnée à la gran- deur de son corps. La cavité, ou se renferme le ver, qui se trouve dans les naveaux, est plus grande et plus étenduë que son corps. Nous trouvons encore que la cavité, que les vers, qui se trouvent dans le bois, y creusent d’une maniere fort plaisante, est de la grandeur de leur corps; nous les voyons cependant s'y mouvoir facilement en resserrant leurs parties de derriére et en étendant celles de devant. Mais si on chasse ces petits animaux des lieux ou ils étoient ren- fermez, et ou ils prenoient leur nourriture, ils perdent non seulement leur mouvement et se séchent à la chaleur de l'air et du soleil, mais ils meurent outre cela d’une infinité de maniéres. De même nous remarquons qu'il y a quantité de ces petits animaux sans pieds, qui vivent tout de même dans l'eau et sous la terre : ceux qui vivent dans l’eau, et qui n'ont point de pieds, se meuvent d’un lieu en une autre par le moiïen de leur queüe pour aller chercher leur aliments. Or il y a quelques uns de ces vers sans pieds, qui vivent sous ns à » » » » » » > la terre et qui cherchent leur aliment d’une maniére fort étrange. Nous vous allons aussi faire part de quelques obser- vations, que nous avons faites sur les œufs des fourmis, qui sont effectivement l’animal même. » Les œufs des fourmis dans les premiers jours sont fort unis et fort luisans. Mais lorsqu'ils sont dépoüillez de la membrane, dant 1ls étoient revêtus, ils paroissent tout vivans comme des vers sans pieds, et leur corps est alors divisé par anneaux et par incisions, qui sont assez visibles; si bien que c'est à tort que les physiciens leur ont donné le nom d'œufs. Nous remarquons que les fourmis ont un amour incroyable pour leurs petits, ce qu’ils font paroître par les soins, qu'ils ont de leurs porter, à manger et de les transporter dans les lieux, ou 1ls peuvent trouver l'aliment propre pour leur sub- sistance. Si bien qu'ils n’oublient rien de tout ce qui peut servir a les nourrir et à les élever. J'ai dans mon cabinet plusieurs sortes de ces fourmis avec leurs vers que J'avois en fermé dans un verre avec de la terre, que J'avois mise de- dans : et J'ai remarqué que lorsque la terre devenoit trop séche, elles portoient incontinent leurs petits plus bas pour y trouver de l'humidité : Mais quand nous venions à verser de l’eau dans ce verre en trop grande quantité; alors c'étoit un plaisir de voir avec quel zéle et avec quelle diligence elles les transportoient derechef sur la terre séche, pour empêcher qu'ils ne se noayssent. l'ai consideré, aussi plusieurs fois, que si lorsque la terre étoit trop séche nous venions a l'arroser, elles y portoient au même instant leurs petits, dont nous avons và fort distinctement sucer l'humidité. J'ai tâché plu- sieurs fois de les élever moi même, mais cela ne m'a Jamais reussi. Je n'ai pas jamais pü non plus faire éclorre les 7y»- phes des fourmis, que par le moïen des fourmis mêmes. » Or les chenilles et plusieurs autres petits animaux, qui ont des pieds ne se trouvent pas renfermez dans les fruits ou dans les plantes de même que ceux dont nous avons parlé cy-dessus. Nous souhaiterions bien de pouvoir exposer la » maniere dont ces petits animaux, vivent, quel aliment ils » prennent avec encore plusieurs autres particularitez, mais » nous n'avons pas Jusques ici d'expériences suffisantes pour » en pouvoir Juger sûrement. Cependant nous ne croyons pas » que cela choque nôtre sentiment de ceque nous avons vü » mêmes apres quelques années plusieurs Insectes sortir du bois » vermoulu : car outre que leurs œufs se conservent longtemps » avant que déclorre, le vers même restent bien souvent quel- » ques années dans un même état avantque de souffrir aucun » changement. Pour ce qui regarde la pluspart des Insectes, qui se trouvent dans les entrailles des animaux, qui sont douez de sentiment, nous croyons, que pour les bien connoître, il faut observer les mêmes règles, dont nous avons parlé cy-dessus. Outre qu'ils semble que le hazard ait quelque part en ceci; cequi se doit entendre de sémences ou des Insectes, qu'on availe quelque- fois : mais nous exposerons toutes ces choses plus bas avec toute la netteté et toute l’éxactitude possible. Or ce seroit assu- rément un’affaire considerable, si on pouvoit prouver qu'un animal ou un ver pourroit rester en vie, apresqu'on l'aurait privé de l'aliment, qui lui est propre, et qu’on l’auroit transporté dans un qui fust contraire à sa constitution naturelle, et qui lui fournit un’autre nourriture. Cependant nous remarquons que le Createur est si uniforme dans ses ouvrages que le hazard n'y a pas la moindre part. Or 1l est certain que les ouvrages de Dieu sont fondez sur des règles constantes et uniformes, et que nous ne sçavons nul- lement les veritables causes des effets que nous voyons. Et puisque nous ne connoissons que l’ombre de ses merveilles; nous croyons assurément que la vraye connoissance des Philo- sophes ne consiste que dans l’idée distincte, qu'ils peuvent avoir des effets, qui leur frappent les yeux. C’est pourquoi pour les bien connoître, et pour former des régles certaines et tirer de consequences, Justes, nous avons besoin d'employer tous les soms et toute la diligence Imaginable. Car autrement, comme nous avons dit dans nôtre preface, la nature étant inépuisable, si nous n'avons pas fait d'expériences suffisantes; nôtre propre raison ne nous servira qu'à nous Jetter dans les tenebres et dans l'obscurité. Et certes nous sommes cause nous mêmes que les choses naturelles nous sont non seulement difficiles à connoitre, mais que même elles nous sont entiérement impenetrables : Et il n’est pas besoin d'autre exemple, que de celui de Goudart pour prouver cette verité : car cet homme, manque d’experiences, s’est allé faussement imaginer que les chemilles se changeoïent d’abord qu’elles cessoient de prendre de l'aliment avant leur temps ordinaire, et qu’ensuite elles ne produisoient que des animaux imparfaits et d’un autre nature : mais cette fausse proposition a rendu non seulement ses autres experiences inu- tiles et confuses, mais 1l s’est même rendu par là incapable de faire des observations fort curieuses sur des choses, qu'il voyoit devant ses yeux. Or il est certain que, sans parler de cet Auteur, nous aurions honte de citer un'infinité de Philosophes, qui ne- gligeans les experiences et suivant leur raison aveugle et les productions vaines de leur cerveau, ont jugé des changemens, qui arrivent aux Insectes, comme un Aveugle fait des couleurs. Et comment peuvent ils s’excuser d’avoir été si hardis, que de raisonner sur les principes de ces choses, dont ils ne connois- soient pas seulement n1 les effets, ni l’exterieur. Mais, pour parler franchement, si nôtre raison est foible et sujette à se méprendre, lorsque l’experience nous manque; il nous semble qu'on ne peut pas trouver de raisons ni d'arguments plus forts, que ceux qui sont tirez des expériences mêmes. Et il est indubi- table qu’on doit à tout le moins tenir pour suspectes toutes les conclusions, qui ne sont pas tirées de ce principe, et qu’on les doit rejetter absolument, lorsqu'elles ne s'accordent pas avec l'experience : c’est aussi le sentiment du Celebre Monsieur des Cartes, qui parle ainsi dans sa Methode. Car (dit il) je croyoëis rencontrer beaucoup plus de verité dans les raisonnemens que les hommes font pour leurs affaires particuliéres, et dont Le mauvais succez Leur cause du déplaisir, lorsqu'ils se sont trom- me pez, que non pas dans ceux, que forme quelque docteur otsif dans son étude sur des êtres de raison, ou sur de semblables bagatelles, qui ne concernent point du tout l'usage de la vie, et dont il ne peut esperer autre avantage, si ce n'est que plus ses speculations sont éloignées de La verité et du sens commun; d'autant plus en remportera lil de vaine gloire, à cause qu'il aura aussi dù emploier d'autant plus de subtilité pour Les rendre vraisemblables. Lorsque nous pesons ces raisons avec Mr. Descartes et que nous considerons avec lui l'importance et la necessité des expe- riences, 1] nous semble qu'on pourroit donner le nom de raison à cette faculté de nôtre esprit, qui nous sert à former des idées distinctes des choses, apres que nos sens lui ont fait un fidelée raport des experiences, qu'ils ont faites. Enfin il est certain que les expériences sont la lumiere, qui éclaire nôtre esprit, et que sans elles nous ne pouvons pas être assürez des veritez que nous pretendons connoître. Il est bien vrai qu'il peut y avoir des choses dans nôtre esprit, que les sens n’ont jamais apperceües auparavant : mais il est certain aussi que nous ne les pouvons pas concevoir dis- tinctement, à moins qu’elles ne se terminent aux mesmes sens : quoique cependant apres avoir fait quantité d’experiences, nôtre esprit se puisse rendre capable de determiner ensuite quelque chose de certain d'autres choses, sur lesquelles 1l n’en a jamais fait. Et c'est apparemment cequi a fait dire à (8) Aristote. Qw2l faut aussi croire la raison, si ce qu'elle nous démontre s'accorde avec Les choses qu'on apperçoit par Les sens. C’est pour cette raison, qu’en considerant bien toutes choses, il nous semble, que si nous avions une parfaite connoissance tant de la structure du corps de l’homme, que de ses humeurs et du reste; nous pourrions non seulement le rétablir en santé, mais que même surpassant la nature nous le pourrions rebâtir entierement, apres sa totale destruction : Car il est constant (a) Æïb. nt. cap. X. de Gen. anim. mat Dee qu'a proportion que les idées, que nous avons des choses sont plus ou moins distinctes, aussi nos operations sont plus ou moins huüreuses. Mais comme 1l ne nous est pas possible de faire des expé- riences certaines sur toutes choses, et qu’ainsi nous ne pouvons pas en avoir connoissance distincte (comme par exemple 1l y à des choses, qui à cause de leur petitesse sont imperceptibles a nos yeux d’autres à cause de leur éloignement) aussi seroit ce une grande folie de nous aller imaginer que nous pourrions penetrer les veritables causes de ces choses, je ne dis rien de leurs operations. Car nôtre plus grande sagesse ne consiste pas à connoître les causes des choses, mais seulement dans l’idée distincte qu'on à de leurs veritables effets, qui nous servent enfin comme d'échelle pour monter à la cause prémiere, et nous font découvrir un'infinité d’autres causes qui sont d’une grande utilité pour nôtre vie. Mais cela n'arrive qu'entant que toutes ces choses sont conceües par nos sens, lorsque nous nous en servons avec circonspection. Nous trouvons que Harvé parle raisonnablement dans la preface, qui est audevant du livre de la generation des ani- maux, en parlant de la maniere dont on doit de chercher la verite voici ses propres termes : gware (inquit) 22epta prorsus el erronea est usita hodiè veritatis Indagende methodus : dum plurima seduld inquirunt, non quid res sint, sed quid ab als dicatur : deductaque ex singularibus premissis universali con- clusione, factoque inde sæpè perperam analogismo, verisimilia plerumque ad nos pro veris transmittunt : hinc factum, ut scioli mule, et sophiste, aliorum inventa expilantes, eadem passim (ordine solummodo, verbisque immutatis, paucisque nullius moment: adjectis) pro suis audacter venditent, philosophiam- que (quam certam, el perspicuaim esse oportuit) obscuram, intri- catam et confusam reddant : qui enim autorem verba legentes, rerum 1psarum imagines (eorum verbis comprehensas) sensibus Droprus non abstrahunt, hi non veras ideas, sed falsa idola, et Phantasmata inania mente concipiunt : unde umbras quasdam — 198 — et chimeras sibi fingant; totaque ipsorum T'heoria sive contem- platio (quam tamen scientiam arbitrantur) vigilantium insom- nia, aut ægrolantis animi diliria representat et un peu plus haut. Nempe (inquit) ex sensu permanet sensalum : ex perma- nentia sensati, sit memortia : ex multiplici memoria, ex pertentia : ab expertentia, ratio universalis, defnitiones, el maxima, sive axiomata communia, cognilionts cerlissima principia. Et ensuite dans un autre lieu. Quare haud mirum est (inquit), plurimos errores ab ullima antiquitate, unanimi consensu traditos, ad nostra usque tempora descendisse : virosque, alias ingentosos, egregiè hallucinatos esse; dum sibi abundè satisfactum arbi- trantur, st ex aliorum, si ex aliorum libris sapiant, et doctorum virorum sententias in memorta habeant. Æquidem, qui hoc pacto, veluti ex traduce (ut sic dicam), Plalosophantur,; haud melius saprunt, quam eorum libri, quos penes se servant. Nour remarquons encore que le grand Descartes avoit fait dessein d'employer toute sa vie à reduire en pratique les specu- lations de la Philosophie, afin par ce moïen de découvrir plu- sieurs arts et particuliérement ceux qui sont necessaires pour la conservation de la vie et de la santé; mais que considerant que la vie et les experiences lui pourroient manquer, il exhorte pour ce sujet tous les grands hommes à faire tout autant d’ex- periences qu'ils pourroient : voici comment il parle dans sa methode. O7, dit il, m'étant proposé d'employer toute ma vie à la recherche d'une science si necessaire, et ayant rencontré un chemin, qui me sembloit tel, que si quelqu'un Le suivoit, il arri- veroit sans doute au but, ou 2l vouloit tendre; à moins qu'il n'en fût empêché par la brieveté de sa vie, ou bien par faute d'expé- riences : je ne trouvois point de meilleur remede contre ces Inconveniens, que de faire part au public de ce peu, que j'avois découvert, et d'exhorter Les bons esprits à tächer d'aller plus loin : añn qu'un chacun s'appliquât de toutes ses forces à fatre des experiences, et qu'il communiquät ses découvertes au public : et que Les derniers commenceans, où Les premiers avoient fini, et joignans La vie et les travaux de plusieurs, nous pussions par biaens… — 109 — ce moïen aller plus loin tous ensemble, qu'un chacun en parti- culier. De plus J'observois que d'autant plus on est avancé en connoissance, d'autant plus aussi les experiences sont elles necessaires. Nous voyons aussi que Monsieur Boyle (qui n’est pas moins illustre par son sçavoir, que par sa naissance) a non seulement employé tous ses travaux et tous ses soins à faire des expe- riences, d'ou il tire ensuite des conclusions certaines ; mais que même 1l en établit la necessité par des raisons convainquantes : voici ses propres termes. Æ£/ profecto (inquit) s2 Aomines sese exorart paterentur, ut naturalis Philosopie instaurationt 1m- pensius, quam nominis claritati studerent, opinor eos facrilè intellecturos, se de humano genere preclarius merert non posse, quam st experimentis moliendis, et observationibus accumulan- dis, operam serid et seduld impenderent; neque principia et axiomata sancirent tam intempestiva libidine,; temerarium rati- tales theorias stabilire, que ad omnium naturalium phenome- num explicationem accommodentur, priusquam, vel decimam eorum partem, que explicanda sunt, observatione assequutt fuerint. Non quod Intereà de experimentis ratiocinart, aut rerum fædera, differentias, et schematismos quam maturrimè inda- gari, ullomodo prohibeam. Quippe tam religiosè à rations usu abstinere molestum admodum foret, si non prorsus Impossibile. Mais afin de poursuivre nôtre discours nous vous dirons, que nous ne sçaurions assez nous étonner, que des choses, que nous avons découvertes par nos expériences ayant été ignorées plus de deux mille ans et cela non par des gens mediocres, mais par des esprits des plus subtils et des plus pénétrans, et qui nous surpassent infiniment en sçavair. Et certes 1l nous semble, que c'est une preuve bien convainquante, que, ceque nous avons avancé cy dessus, est entierement incontestable. Aussi n’avons nous point besoin d'Orateurs, pour exalter avec des termes choisis et des expressions élégantes, la necessité de rechercher la verité par des expériences : Car puisque c’est en elles que les raisonnements les plus justes se doivent terminer, et que — 200 — c'est sur elles qu'ils doivent être fondez; pourquoi ne nous ser- viroient elles pas plutôt de Guide, que les imaginations chi- meriques de nôtre cerveau, ou que nôtre raison même, qui est toujours chancellante et sujette à se méprendre. J’avoüe certes qu'il faut être extremement enflé d’orgueil, de vouloir soûtenir que nos raisonnemens nous puissent fournir toutes les veritez du monde : puisque nous voyons au contraire qu'en nous ser- vant à propos de nos sens, nous pouvons, par la connoissance que nous avons des choses visibles, comprendre la verité des choses qu’on ne voit pas. EXPLICATION Des quatrespeces des changemens par des figures. Apres avoir suffisamment décrit dans le livre precedent les quatre especes des changemens, qui arrivent aux Insectes; nous donnerons un exemple de chaque espéce, que nous represente- rons dans nos figures : et suivant cet exemple, on pourra juger de même des Insectes, qui seront compris sous la même espéce : quoique cependant on remarque quelque peu de difference dans la maniere, dont 1ls se changent : comme on pourra voir par les experiences particulieres, que nous avons faites sur les chan- gemens de la quatriéme espéce, et sur les (a) yymphes dorées, dont se forment les chenilles, que Goudart nous represente dans les figures. Dans la premiere espece des changemens, nous prendrons (a) CArysalis, ou Aurelia. 0 — seulement le poux : dans la seconde, nous prendrons cet In- secte, que les latins appellent Mordella parla, ou libella : à qui le peuple donne le nom de demoiselle : dans la troiziéme espéce, qui en contient encore deux autres, nous ferons voir la fourmi se changeant de la premiere maniere, et le paprllon de nuit, qui se change de la seconde. Enfin dans la quatrieme espece, nous representerons une mouche. Or dans la suite nous ferons com- paraison de ces changemens avec l’accroissement des membres dans une grenoüiile, et avec la maniere, dont les fleurs poussent dans leurs boutons. . Mais afin de representer plus distinctement tous ces chan- gemens, et comment ils conviennent ensemble; nous garderons toujours le même nombre, et observerons continuellement la même régle : quoique cependant cela ne soit pas absolument necessaire dans toutes les Tables, comme par exemple dans celle ou le poux est representé, car nous ne remarquons aucuns chan- gemens dans cet animal, si ce n'est qu'il devient plus gros. Or nous appercevons fort distinctement cinq ou six sortes de chan- gemens dans ces animaux, que nous allons representer, avant qu'ils perviennent a leur perfection, et qu’ils deviennent propres a la propagation de leur espéce. C’est ce que nous voyons aussi dans les fleurs et dans les grenoüilles, afin de rendre la com- paraison plus juste. Tout ce que l’on trouve dans nos Tables marqué de chiffre, est representé au naturel; et les insectes qui sont designez par des lettres sant dépeints en grand de la même maniere que nous les avons vûüs avec le microscope, excepté quelques animaux, qui, quoique representez au vif, ne laissent pas d’être marquez par des lettres. Or nous en avons usé de cette maniére, à cause qu'entre ces Insectes, 1l s’en trouvoit de si gros, que nous n'avions pas besoin de microscope pour les voir distinctement. Or afin de representer mieux au naturel toutes ces sortes d'animaux, nous avons mis les blancs sur un fond noir, et les autres sur le blanc ou sur d’autres couleurs : ceque nous faisons pour eviter l’inconvenient ou est tombé le Sieur Goudart, qui — 202 — dépeint sans poils les chenilles velües, que nous representons dans la troiziéme Table; cequi vient sans doute deceque ne les ayant pas mis sur un fond noir, il n'a pas pü decouvrir les petits poils blancs, dont elles sont couvertes. Il y a encore quelques Insectes, que nous n’avons point peints avec des couleurs : mais nous croyons que nos figures sont si Justes, qu'on les rendoit plus confuses en leur donnant des couleurs. EXP EICATTON De la Table VIT ou on décrit les changemens de la premiere Espéce Dans cette Table nous faisons voir (1) Le poux en forme de lente avec La membrane, dont il est revêtu pour Lors. (2.) la même peau, ou La même membrane, dont il s'est depoille. (3.) Le poux étant sorti de la membrane. (4.) Le même poux, lorsqu'il est devenu plus gros. (5.) Le même poux, lorsqu'il a la forme de nymphe. Enfin nous Le representons dans ce état, lorsqu'il est propre à la generation. Ce premier nombre I. nous represente au naturel une /eute, ou bien le poux même revêtu de sa premiere peau. Tout proche de là, nous avons dépeint la même /ente en grand, à la lettre A. de la même maniere,, que nous l'avons vüë avec le microscope. En faisant voir la structure étrange du corps de la Zente, nous representons en même temps proche de sa tête comme un cercle ovale, qui contient de petites écailles, qui ont quelque ressem- blance avec des raisins, mais dont la figure n’est pas fort regu- liere. Nous dépeignons ces écailles comme étans en quelque façon courbée en dedans; et dans le milieu nous faisons voir bios, — 203 — un petit point blanc, qui paroît un peu élevé. Nous trouvons aussi que ces écailles ne remplissent pas tout l’espace que ce cercle termine, comme on peut voir dans la même figure à la lettre A. Un peu au dessous de ce cercle, nous faisons voir des deux côtez deux petites éminences de couleur blanche, qui semblent s'avancer un peu, ou les yeux du poux sont placez, lorsque ses membres étans encore humides, il est revêtu d’une membrane, c'est à dire lorsqu'il a la forme de /Zente. Ces yeux prenans peu à peu la couleur brune, deviennent à la fin tout noirs. De plus nous representons sur le milieu du corps de lente une petite partie transparente, que nous avons souvent vüë battre avec mesure comme le cœur des animaux. C’est peut être la même partie, que nous avons marquée sur le poux à la lettre Au nombre Il. nous dépeignons au naturel la Zente ou la membrane, dont le poux s’est dépoüillé. C’est la même que nous faisons voir en grand à la lettre B. nous y dépeignons aussi le cercle dont nous avons parlé avec ces écailles, qu'il contient : 1l est separé de sa peau et paroit comme un pot découvert, dont le couvercle pend à l'envers. Ensuite nous representons le poux même comme un animal parfait, avec la maniere dont il est sorti de sa peau. Apres il: ne lui arrive plus aucun changement s1 ce n’est qu'en croissant il renouvelle encore quelque-fois sa peau. C’est aussi pour cette raison que nous lui donnons le nom de #ymph'-animal-ovifor- ms, à cause qu'ii sort tout parfait hors de l’œf ou de la membrane dont 1l avoit été revêtu. Nous faisons voir en suite au nombre IV. ce même poux apresqu'il est devenu un peu plus gros, et dans le temps qu'il doit quitter sa peau pour la troiziéme ou quatriéme fois. Nous le representons encore au nombre V. lorsqu'il est par- venu à sa juste grandeur. Or à cause qu’alors il se doit dé- potiller de sa peau pour la derniere fois, nous lui donnons dans cet état le nom de #ymph'-animal, c'est à dire un animal mr CN sous la forme d’une #ymphe. Nous remarquons qu'il y a plu- sieurs Insectes de la premiere sorte des changemerns, qui souf- frent encore quelque changement, lorsqu'il sont sur le point de quitter leur derniere peau : apresquoi ils ne croissent plus, mais 1ls restent dans le même état. C’est ce qu'on pourra voir facilement dans les tables suivantes, ou nous representerons les animaux, qui sont compris sous les autres espéces des chan- gemens. Nous dépeignons enfin au nombre VI. le même poux, lorsqu'il a atteint son âge parfait, et qu'il est devenu propre à la gene- ration : tout vis à vis nous le faisons voir en grand à la lettre C. Et pour rendre la figure plus Intelligible, nous le divisons non seulement en trois, à sçavoir la tête la poitrine et le ventre, mais nous y décrivons même en particulier tout ce qu’on y peut dé- couvrir. Premierement dans la tête (dont la peau nous paroit luisante et sur laquelle nous voyons comme de petits trous, et quelques separations) nous faisons voir les yeux, avec les cornes, qui se divisent en cinq membres, et qui sont environnées de poil. A l’extremité de son bec, nous representons une petite éminence, qui pourroit bien lui servir d’étui pour cacher son aiguillon, à cause qu'il n’a point de bouche, qui s'ouvre. (À suivre). Le Gérant, FeCUPAE Sommaire du Numéro 29 d'INSECTA Entomologie générale : Pages Pouillaude (I.). — Description de deux espèces nouvelles appartenant au TENTE MLRIGHIUS AEADre (CO MNTIC HIS DE eee 157 Lacroix (J.). — ÉTUDES ENTOMOLOGIQUES. — Quelques anomalies chez les PSOGIDES VON EUrE) Rene da ee mean n men ee de ne ide rene a 0e Te Lo ie ee 162 Vitrac (D' L.). — Un nouveau Lymexylonide américain, Afractocerus ANA (COL) RER ee can Dane one ete nn ee Eee PU 168 Houlbert (C.). — Quelques LucaniDes nouveaux. — Contribution à l'étude de li NerTASIAtIqUeE ne ete cer convenant eec era 171 Entomologie économique : Guitel (Æ.). — La Station entomologique de la Faculté des Sciences de RENNEMENLTIN ere ee een eee ME nee ter 17% « Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par J. Swan- MERD SM (UD D) dense access een Een een» AL AR ee en nee RU 184 Échanges et rédaction d'INSECTA +. Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions Îles Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais nous adresser leurs publications sous la suscription suivante : Direction d'INSECTA Station entomologique, Faculté des Sciences Rennes (France) SE Abonnements annuels : FraAnCer uen nn andre rend nee OL ee 18! » EMTADDOR sait tee RÉ et er ee On 20! » Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier, mais on peut s'abonner à toute époque de l’année. Un Numéro id ZA2S ELA MER RE LR ER eee 1:60 ———————— 44 — Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur C. HOULBERT, Station entomologique, Université de Rennes (France). TROISIÈME ANNÉE JUIN 1913 NUMÉRO 30 INSECTA Revue lTllustrée d'Entomologie Publication mensuelle de la Station Entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 1913 FAUNE ANALYTIQUE ILLUSTRÉE FERA RRIES DE TANA FAUNE ANALYTIQUE ILLUSTRÉE DES PICANIDES Dia Et PAR René OBERTHUÜR Membre de la Société entomologique Constant HOULBERT Professeur à l'Université de France. de Rennes. RENNES — IMPRIMERIE OBERTHÜR — 1913 — 200 — EBÉSNEDES DE" JAVA INTRODUCTION L'un des plus grands obstacles aux progrès de l’entomologie coloniale, est certainement l’absence d'ouvrages élémentaires, analytiques et descriptifs; tous nos correspondants nous ont signalé ce fâcheux état de choses et l'ont déploré. La plupart des faunes exctiques sont cependant presque aussi bien connues que la faune d'Europe; 1l existe même des Catalogues, très complets et très bien faits mais dans lesquels on discute surtout les questions d’affinités, de synonymie et d'habitat; rarement s’y révèle la préoccupation de faciliter au grand public la connaissance et la détermination des espèces. INSECTA, 1l y a deux ans, avait annoncé son intention de combler une parte de ces lacunes, dans la mesure de ses moyens; nous ne sommes pas encore en mesure de tenir cette promesse, en ce qui concerne les colonies françaises, parce que les travaux de ce genre exigent une lcngue mise au point et une documen- tation souvent fort difficile à réaliser; mais nous offrons au- jourd'hui, à titre de plan, aux explorateurs et aux nombreux adeptes de l’entomologie exotique, un premier travail sur la faune des Lucanides de Java. * Le nombre des Lucanides, observés à Java et décrits jusqu’à ce Jour, ne dépasse probabiement guère la trentaine; malheu- reusement, la plupart des descriptions sont éparses dans les ouvrages anciens ou dans des périodiques coûteux que seuls NU e— possèdent quelques entomologistes spécialisés et les grandes bibliothèques; en outre, presque toutes les descriptions un peu complètes ont été rédigées en langues étrangères (/atin, anglais, allernand, italien); trois ou quatre seulement ont été publiées en français, l’une par Westwood, 1l y a 80 ans, les autres par Olivier, Guérin-Méneville et le comte Laporte de Castelnau (1). Il nous a paru indispensable de reviser toutes ces descrip- tions, qui sont loin d’avoir la même valeur et la même étendue; nous les avons traduites, et, celles que nous avons jugées insuffisantes ou trop peu claires, nous les avons rectifñées et complétées. Il va sans dire que, pour cela, nous nous sommes servi des insectes eux-mêmes; ce n'est donc pas une simple réunion de documents plus ou moins connus que nous présentons aux lecteurs d’/nsecla, mais un travail de réadaptation entiè- rement nouveau, aussi sincère que possible et reposant sur des éléments que bien peu d'entomologistes ont été à même de réunir. Nous avions eu l'intention, au début, de reproduire tout sim- plement les descriptions originales des auteurs 22 exlenso, mais notre travail, ainsi présenté, se serait trouvé disparate et sans homogénéité; certaines descriptions tiennent, en effet, en quatre ou cinq lignes, tandis que d’autres auraient pu remplir plusieurs pages de notre Revue. C'est cette dernière considération qui nous a amené à refaire toutes les descriptions sur le même plan, en leur donnant, autant que possible, la même importance. À moins d'indications contraires, toutes les espèces repré- sentées dans cet ouvrage ont été directement photographiées sur des échantillons appartenant à la collection de M. René Oberthür. Nous avons tenu à donner ainsi une documentation iconographique très complète, car c'est, d'après nous, le moyen le plus pratique d'arriver à l'identification rapide des espèces, lorsqu'on n'a pas, à sa disposition, les conseils éclairés d'un spécialiste ou les ressources d’une collection déjà classée. {x) Voir le Catalogue bibliographique et synonymigue placé à la fin de ce travail. ‘PSSICITE JUAUIJUOD 929 92Pp Sjatutuos SInty Sa, Juos 1edryore 199 9p Sat SISN9IQUUOU S9/T ‘ar t1]Ssn E A[BJUAUIJUON 91S SIOT91)nt Jiv1791 mb onbisspanl UDUTJUOD PUIS ND S2)S91 s9 ‘apurmsu 9P S9II Sorjne ! «H € L Vel SI0F DELHI L L D l « T S3[ 994% ‘aquasordor 2I[9 :SIejutu Tedruory. | 9p arnivd JIP7 “JOUE ] ET 2P 97199 9p yrenb 9T UOITAUS sa 219y1adns VI Ju0p ‘At [ 2P AIT 000 0€9°9 : F ep BILAUOE SPdIPO. ciseaux cette partie creuse de la peau, dont elle est revêtue, on remarque visiblement que ses yeux, qui sont situez tout au devant changent de blancs qu'ils étoient en une couleur de pourpre. Nous avons observé dans ce ver, aussi bien que dans tous les autres, que la poitrine ne souffre aucun changement, non plus que les pieds des autres vers, qui ne se déplacent aussi jamais : et 1l se trouve même un grand nombre d'insectes dans les pieds desquels on ne remarque pas le moindre changement. De plus nous representons en grand à la lettre F. la nymphe, qui étoit peinte en petit à la lettre D. premierement dans la tête nous découvrons deux yeux dont la peau est distinguée par mailles comme celles des filets. Nous y faisons voir encore les cornes, qui sont entrelacées ensemble, et la petite (a) rompe. Sur la poitrine, nous dépeignons les jambes, qui s'étendent le long du corps sans s'éloigner les unes des autres, et on y de- couvre encore les ailes, qui sont pliées ensemble : Et sur le ventre nous representons de petits anneaux, et d’autres petites parties, qui semblent n'être que des traces des petites plumes, que la #ymphe a eües auparavant, mais qui s’effacent avec le temps à cause de la transpiration insensible des humeurs. Il est extremement difficile de separer la membrane delicate et interieure de la #ymphe de la peau de dehors, à moins que de la rompre ou de la plier. En s2xiéme lieu nous faisons voir la mouche même dans l’état ou elle est, apres qu'elle s’est dépoüillée des deux peaux, dont elle étoit revêtuë, et qu'étant ornée d’un appareil maignifique, elle est devenuë propre à la generation. Et pour mieux faire discerner tous ses ornemens et la structure de son corps, nous le representons en grand à la lettre G. ou on peut bien mieux en distinguer toutes les parties. Premierement dans la tête nous découvrons des yeux, dont les tuniques paroissent distinguées par mailles, comme un filé : ils sont de couleur de pourpre, et entre deux on voit deux petites lignes, qui en font la separa- (a) Proboscis. tion : d’entre l’extremité de ces deux signes nous voyons sortir les deux cornes. Nous representons dans sa poitrine ses ailes membraneuses et ses jambes, qui sont velües et distinguées chacune en quatre membres, dont celui de l’extremité, qui se divise encore en plusieurs parties, est armé de deux ongles ou de deux pinces entre lesquelles nous appercevons de petits poils : sur le ventre nous faisons voir quelques petites incisions en forme d’anneaux, et vers la queüe ou vers l’extremité du ventre nous representons des poils, qui paroissent assez roides, quoique pourtant fort déliez. Au reste tout le corps est velu d’un gris, qui tire un peu sur le noir. Tous les animaux, dont nous avons fait le dénombrement, en parlant de la quatriéme espéce des changemens, renouvellent leur peau, et se changent de même que cette mouche, qui est representée dans cette Table XI. suivant les divers degrez de sa formation. Explication de la Table dousiéme. Ou on fait comparaison des changemens de la Grenoüille avec ceux qui arrivent aux Insectes. Dans cette Table nous representons (1.) Le ver d’une grenotille dans son œuf ou dans la premiere peau, dont il est revêtu. (2.) Cette même peau un peu l'äché, apresqu'il s'en est de- pouillé. (3.) Le même ver un feu plus grand, que lorsqu'il venoit de quitter sa peau. (4.) Le même ver encore, lorsquil est devenu plus grand. (5.) Nous le representons encore comme ayant la forme de nymphe. Enfin nous faisons voir la grenotille même dans sa force et dans un état où elle est propre à la generation. Apres avoir décrit dans nôtre premiere partie la conformité, qui se trouve entre les Insectes, et les animaux, qui ont du sang : TAB. XI]. nous l’allons representer 1c1 par des figures afin d'en donner une idée plus distincte. Premierement nous representons l'œuf d’une grenoüille dans son principe; ou nous ne voyons pour lors que comme un petit point noir revêtu d’une membrane fort delicate, qui renferme avec lui un aliment fort visqueux. Secondement nous faisons voir la maniere dont les petits des grenoüilles se dépouillent de cette membrane, ou 1ls étoient renfermez à la maniere des Insectes, que nous avons compris sous la quatriéme espéce des changemens : ce petit animal, qui à la forme d'un ver noir, dont la tête semble fort grosse, est placé au milieu de son aliment, qui paroit gonflé ou dilaté à cause de l’eau, qui s’y est insinué: : mais il faut remarquer 1c1 que ce qu'on prend d'ordinaire pour la tête, est le corps tout entier, comme //arvé a tres bien observé. En /roisiéme lieu nous representons au naturel, la maniere, dont les petits des grenoüilles nagent avec leur quete au milieu de leur aliment, qui paroït dans l’eau comme un nuage fort rarefé. Et il faut bien remarquer ici que les petits des grenoüilles ne consument jamais tout leur aliment : mais lorsque les parties sont separées les unes des autres par le moiïen de l’eau, qui s'y est insinuée, et que cet aliment n’a plus que la forme d’un nuage, qui flotte sur l’eau, il ne s’en sert plus que pour se reposer. Aussi nous voyons que lorsqu'il est las de nager, 1l se renferme incontinent dans ce nuage pour se reposer doucement. De plus on doit observer que, de même que les Insectes, qu'on trouve renfermez dans les fruits, dans le fromage et dans la chair qui se gâte, prennent leur aliment par la bouche, et jamais par quelque veine wmbilicale : de même aussi les petits des grenoüilles ne sont point joints n1 unis à leur aliment par aucune sorte de veine; mais ils prennent de même leur nourri- ture par la bouche : et à la maniere des autres Insectes, 1ls ne commencent à manger, qu'apres qu'ils se sont dépoüillez de la membrane, dont ils étoient revêtus. “— 300 — En guatriéme lieu nous faisons voir comment les jambes commencent à croître et à pousser au dehors de même que les boutons des fleurs hors de leurs tiges, ou comme les ailes des Insectes, que nous avons compris sous la seconde espéce des changemens. C’est en ce temps là, que nous remarquons que les pieds de devant de la jeune grenoüille croissent fort lentement sous leur membrane; comme il arrive aussi aux vers et aux chenilles, que nous avons proposées en parlant de la troiziéme espéce des changemens : lorsqu'on ouvre la peau de ce petit animal, on découvre facilement le principe de ses pieds, de même que dans les chenilles : mais tout cela se comprendra mieux par la /res- stéme Table. En cncqutéme lieu nous faisons voir au naturel la jeune grenoüille, lorsqu'elle est parvenuë à sa juste grandeur, dans lequel temps nous trouvons quelques uns de ses membres tout parfaits sous la peau, et d’autres, qui en sont déja sortis. Mais les doigts des pieds de derriere sont encore revêtus d’une mem- brane fort mince; si bien qu'à proprement parler, on ne peut pas dire, qu'ils soient hors de la peau. Et c’est ceque nous avons aussi remarqué dans plusieurs Insectes. Or puisque quelques uns des membres des grenoüilles pous- sent et s'étendent hors de la peau, et que d’autres croissent dessous à la maniere des Insectes : nous jugeons à propos de leur donner le nom de z#ym%e, lors qu’elle a la forme que nous avons dépeinte au nombre V. et que s'étant dépoüillées de leur peau, elles nous font voir tous leurs membres. (A suivre). Le Gérant, F. GUITEL. Sommaire du Numéro 31 d'INSECTA Pages Entomologie générale : Kieffer (J.-J. — Serphides des Iles Philippines {à saiure) 1... 253 Houlbert (C.). — Je Criquet d'Egypte (Acridium eœgyptium L.) en BIT Eee NES RS RUE RO ARR ME de 261 Id. — Bibliographie lÉPIdOPÉÉIOlOSIQUE.. ne 263 Longin Naväs (R. P.) — Notes sur quelques" N'évroptères............ 265 Oberthür (R.) et Houlbert (C.). — Faune analytique illustrée des Luca- nides de AE A7 LA ÉOPEN ER Rs CN RE CRD SE 213 Pouillaude (L). —- Description de deux nouvelles espèces du genre GyMmNeTis Mac Lea (Col. Getonidé)e ts. 2 Re PRE n 251 Entomologie rétrospective : « Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par I. Swam- MER DAME) ER RER re On O EDR er PO 5 eo TRES 25 Échanges et rédaction d'INSECTA 08e Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais nous adresser leurs publications sous la suscription suivante : Direction d'INSECTA Station entomologique, Faculté des Sciences Rennes (France) = — ——CLSLSST- Abonnements annuels : Les abonnements, payables d'avance, romptent à partir du mois de janvier, mais on peut s'abonner à toute époque de l’année. A NOM d'/Asecta.:.5 ANNEE SR ERNST 160 Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur C. HOULBERT, Station entomologique, Université de Rennes (France). TROISIÈME ANNÉE AOÛT 1913 NUMÉRO 32 INSECTA Revue lTllustrée d'Entomologie Publication mensuelle de la Station Entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes À IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 1913 sonian Pnstit Pt AS C7 \ SEP24 198 |, — 301 — ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE EE ÊES MOUCHES et la santé publique Les Mouches communes, longtemps considérées comme des êtres simplement gènants et importuns, tendent, à la suite des observations faites dans ces dernières années, à se placer au rang des Insectes les plus redoutables et les plus nuisibles. La Station entomologique de Rennes n’a pas été la dernière à signaler les dangers que ces infatigables propagateurs de maladies microbiennes font courir à la santé publique et à indi- quer les mesures à prendre pour combattre des ennemis aussi dangereux par leur nombre que par l’insoucieuse indifférence avec laquelle on les tolère. Il ne sera sans doute pas inutile, dans ces conditions, de réunir, pour les lecteurs d'/nsecta, les résultats des recherches entreprises de tous les côtés par les hygiénistes et les entomo- logistes sur un sujet d’une portée si étendue et si générale. Nous ne pouvions mieux commencer cette publication qu'en repro- duisant le remarquable Rapport présenté au Conseil d'Hygiène publique et de Salubrité du département de la Seine par M. le D’ Vaillard et où la question des Mouches est exposée avec une compétence et une clarté que les lecteurs d’/#secla apprécieront. Au sujet des mesures à prendre POUR LA DESTRUCTION DES MOUCIIES Par M. le D' VAILLARD, Rapporteur Paris, le 4 février 1913. MoNSIEUR LE PRÉFET, Vous avez transmis au Conseil d'Hygiène l'expression d’un vœu émis par la Commission d'Hygiène du XVII® arrondis- sement, sur la proposition d’un de ses membres, M. le D' Hi- tier, tendant à l’étude des moyens à employer pour organiser INSECTA, Août 1913. 20 — 302 — la destruction méthodique des mouches, en raison du danger que ces insectes font courir à la santé publique. Le Conseil a bien voulu me confier l'étude de cette question. J'ai l'honneur de vous en présenter aujourd'hui les résultats. * * * Aux âges les plus reculés, les mouches constituaient déjà un fléau des lieux habités; elles figurent, en effet, parmi les sept plaies d'Egypte. Pour se préserver de leurs méfaits, les peuples anciens de l'Orient invoquaient Belzébuth ou Beal- Zéboud (littéralement le seigneur des mouches), lequel avait le pouvoir de les chasser (Brehm) (1). Au dire de Pline l’An- cien, lorsque la multitude des mouches apportait au peuple des maladies pestilentielles, les Eléens, dans la Grande Grèce, sacrifiaient au dieu Myagre (Muiagros, qui prend les mouches), et les insectes périssaient dès le sacrifice accom- pli (2). Au Moyen-Age, saint Bernard les excommuniait, et les bestioles mouraient en foule; tel le miracle de Foigny (1121) (3). Les choses et les mouches ne semblent guère avoir changé depuis ces époques lointaines, sauf le recours aux divinités contre la gent ailée! Des fléaux jadis enracinés ont graduelle- ment reculé, puis disparu. Des espèces animales nuisibles à l'homme ont presque cessé de se maintenir sur notre vieux monde. Seules, les mouches résistent à travers les siècles, aussi importunes et malfaisantes qu'au temps des Pharaons. Il est vrai que l’insouciance et l’incurie ne cessent de prêter leur compheité au foisonnement annuel de ces dangereux persécuteurs. Mais peut-être cette résignation séculaire à un fléau évitable trouvera-t-elle enfin un terme. Le rôle des insectes dans la propagation des maladies infectieuses de l’homme ou des animaux s'est imposé avec une importance que l'observation grandit chaque jour. Des faits épidémiologiques, confirmés par l'expérimentation, démontrent que la mouche domestique, hôte habituel de nos maisons, représente le véhicule fréquent de multiples maladies (1) BREHM. — Merveilles de la Nature, Les Insectes. (2) Plinei secundi historiarum mundi Liber X. (3) « Saint Bernard était allé à Foigny, sur le territoire de Laon. Comme LL on y préparait la dédicace d’un nouvel oratoire, une multitude incroyable de mouches fit irruption dans ce lieu, Leur bruit et leur bourdonnement incom- modaient excessivement ceux qui entraient. Le saint, voyant qu'il ne pouvait les chasser autrement, s’écria: « Je les excommunie! » Et le matin on les trouva mortes et couvrant le pavé, en sorte qu'on les enleva avec des pelles ». — Vie de saint Bernard, par Guillaume, abbé de Saint-Thierry-de-Reims, citée par Brehm. parmi les plus répandues. Les médecins et les hygiénistes ne cessent de dénoncer les dangers journaliers qui en résultent ; leurs efforts commencent à ne plus rester stériles. En Angle- terre, dans l'Amérique du Nord, les pouvoirs sanitaires se préoccupent de la question des mouches, et ils agissent, comme en témoignent les nombreux rapports présentés au Local Government Board depuis 1909, et la croisade entre- prise, avec un admirable entrain, aux Etats-Unis, par les autorités et le publie lui-même. En France, jusqu'ici, l'indif- férence paraît dominer. (C‘ependant, quelques initiatives indi- viduelles ont essayé de réagir contre cet abandon (1) et la Commission d'Hygiène d’un arrondissement de Paris solli- citait récemment de notre Assemblée un avis sur les mesures à prendre à l’égard des mouches. Cet appel et cet éveil de bonnes volontés sont trop favorables à la cause de la salubrité publique pour n'être pas entendus. L'occasion m'a done paru propice de traiter ici ce sujet avec tous les développements qu'il comporte, au risque de dépasser les limites de la ques- tion posée: telle sera l’excuse du présent rapport, trop long à mon gré, que vous m'avez fait l'honneur de me confier. I. = Mœurs ET REPRODUCTION DFS MOUCHES. Les mouches qui fréquentent les habitations comprennent plusieurs espèces d’inégal intérêt au point de vue de leur répartition numérique : 1° La mouche domestique (Musca domestica), de beaucoup la plus commune, car elle représente 97 % des mouches des maisons ; 2° La petite mouche domestique (Æomalomya canicularis), qui apparaît plus tôt que la précédente et s'en distingue par ses moindres dimensions ; 9° La grosse mouche bleue de la viande (Calliphora vomi- toria), qui flaire la viande de si loin et dont on a tant de peine à l’éloigner ; 4 La mouche d’un beau vert doré (Lucilia Cæœsar) tou- jours en quête des matières en décomposition où elle se com- plaît ; (1) La presse quotidienne, par des articles de vulgarisation, a plusieurs fois fait connaître les moyens usuels de défense contre les mouches. — L'Office international d'hygiène publique insère dans ses bulletins mensuels 1es travaux étrangers sur le sujet ou des analyses très documentées et d'un grand intérêt. — M. Guitel, professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Rennes, a pris l'heureuse initiative de rédiger et de répandre en Bretagne une notice élémentaire sur les moyens de s'opposer à la pullulation des mouches. — L'hygiène et la mouche domestique, par M. Vaillard : L’Hygiène, avril 1910. 9° La mouche rayée, vivipare, que l’on voit voltiger à la campagne et déposer des vers tout formés sur les matières en putréfaction. Il est exceptionnel de rencontrer à l’intérieur des maisons le Stomoxys calcitrans où Musca stabulans, grosse mouche grise piquante qui harcèle les animaux domestiques pour se nourrir de leur sang. Les mouches domestiques, la Éoehe bleue et la mouche vert-doré présentent un ensemble de caracteres communs qu'il ne sera pas inutile de rappeler. Toutes sont inermes, c'est-à-dire non pourvues d'organes piquants; leur lèvre inférieure, infléchie en trompe, est uni- quement disposée pour la succion des matières fluides. L’extrémité des pattes ou tarse est hérissée de poils micros- copiques; elle comporte, en outre, des palettes où semelles dont la face inférieure est recouverte d'une infinité de poils très ténus que termine, d'après certains auteurs, une façon de cupule. Ces cupules faisant office de ventouses permet- traient à l'insecte d'adhérer aux objets sur lesquels 1l se pose. Tous ces insectes ont les mêmes mœurs, et surtout la même appétence pour les matières en décomposition. La mouche domestique qui nous intéresse plus particuhière- ment recherche le voisinage de l’homme ; elle vit à son entour, passe alternativement de l'intérieur à l'extérieur des habita- tions, en quête d'une nourriture, et s’eloigne facilement de 7 à 800 mètres. Au cours de ses migrations, l’insecte s'arrête sur toutes les substances qui le sollicitent, butinant suecessi- vement sur les déjections, les fumiers, les détritus de ménage, les ordures de la rue, la fange des ruisseaux, puis sur nos ali- ments qu'il souille aux étalages de la rue et des marchés ou à l’intérieur des maisons. On suppose aisément ce qui peut résulter du va-et-vient continuel de ces insectes malpropres. Les selles fraîches et humides les attirent beaucoup plus que les selles anciennes et sèches; leur avidité est plus grande encore pour les segments de vers plats qu’ils peuvent y ren- contrer. Les femelles sont particulièrement attirées par les odeurs de putréfaction qui leur signale le substratum favorable à la ponte. La mouche domestique affectionne dans ce but les fumiers, surtout celui de cheval, les écuries, étables et por- cheries mal tenues, les fosses d’aisance, les dépôts d’ordures et, d’une manière générale, toutes les matières en décompo- sition ; c’est là qu’elle dépose ses œufs, car les larves y seront assurées de leur nourriture. On trouve aussi des œufs de mouche dans la vieille paille en fermentation, les vieux papiers et chiffons, ete. La larve présente Ja forme bien Sat CL Due connue de l’asticot, longue de 0""010 à 0”"012, de teinte blanche et sans pattes; celle-ci devient nymplie ou pupe, de couleur rouge foncé (0""005 à 0*"006), puis entin insecte ailé. Chaque mouche peut pondre plus de cent œufs. Entre la ponte et l’éclosion de l’insecte parfait, il s'écoule un inter- valle moyen de 8 Iours dans les circonstances favorables : éclosion de l'œuf, 8 à 24 heures; stade larvaire, 4 à 5 jours; F1G. 1. — Dernier article ou tarse de la patte d’une mouche domestique. stade nymphal, 3 à 5 jours. De telle sorte que du début de l'été aux premiers froids de l’automne, une seule mouche peut faire souche de millions d'individus. Packart estime à 125 millions le nombre probable de ces descendants. D'après Howard, dans les conditions du climat de Washington, une seule mouche commençant à pondre 120 œufs vers le 15 avril pourrait, de cette date à la fin de septembre et par la proli- fération des générations successives, donner naissance à = 306 —_ 9.998.720.000.000 d'individus ! A ce taux de fécondité, on comprend aisément l’extraordinaire pullulation de ces dip- tères dans les milieux qui leur sont propices. Les mouches domestiques deviennent communes dans les maisons de juin à septembre, diminuent en octobre pour devenir très rares dès les premiers froids; elles peuvent F16. 2. — Partie terminale du tarse vue à un plus fort grossissement. Les petites taches noires sont les grains de poussière que les mouches transportent. vivre de six semaines à quatre mois. On croit communément que ces diptères meurent en hiver; l'opinion n'est pas exacte. De ses intéressantes études sur l'élevage des mouches en hiver, à la température du laboratoire (18° à 24°), Japson a déduit les conclusions suivantes (1) : 1° Contrairement à l'opinion vulgaire, les mouches ne dis- (1) Rapport au Local Government Board 1909 (Office international d'Hygiène, 1911). F1G. 3. — Œufs de mouche domestique à un fort grossissement. (D’après Newstead.) F1G. 4. — Larve de mouche domestique à un fort grossissement (D'après Newstead.) + 308 Le paraissent pas en hiver et trouvent des endroits où sont réalisées les conditions de température favorables à leur survie ; 2° Les mouches s'accouplent en grand nombre au cours de l'hiver; ce fait semble démontrer qu'elles peuvent se repro- duire en cette saison, dans certaines conditions de température et si elles ne sont pas troublées en leurs gîtes pendant le stade larvaire ; 3° Les mouches capturées en hiver sont plus résistantes et présentent une plus grande longévité que celles capturées en été; ce fait confirme la conception que les premières peuvent persister pendant l'hiver à l’état adulte ; 4 Si, comme il paraît probable, les mouches d'hiver ne se rencontrent que dans certains endroits chauds, et à l’état de colonies isolées, on peut espérer réduire leur nombre d'une manière appréciable, et peut-être les exterminer. II. —— LES MOUCHES VECTEURS DH PARASITES ET DE GERMES INFECTIEUX. Les mœurs et les habitudes des mouches suffisent déjà à faire comprendre comment elles peuvent nuire à l’homme en introduisant des germes de maladie dans nos maisons et, même mieux, sur nos aliments. Cette notion instinctive est fort ancienne, mais ce sont les recherches des contemporains qui ont fourni à ce sujet des précisions démonstratives. Donner l'historique et le développement de nos connaissances sur ce sujet serait ici hors de propos. Du moins, convient-il de signaler les mémoires fondamentaux de Nuttal, la série des remarquables rapports présentés depuis 1909 au Local Government Board (i), le travail de Galli-Valerio (2), les articles et nombreuses analyses publiés dans les Bulletins de l'Office international d'Hygiène publique, enfin, le livre récent de Howard (5) sur la mouche domestique, Je me hbor- nerai à déduire de ces documents les acquisitions qui s’en dégagent. Les mouches peuvent véhiculer les œufs de certains para- sites et les microbes recueillis sur les makères où elles se (1) Reproduits ou analysés in Bulletin de l'Office international d'Hygiène publique, 1910, 1911, 1912. (2) GALLI-VALERIO. — Etat actuel de nos connaissances sur le rôle des mouches dans la dissémination des maladies parasitaires et sur les moyens de lutte à employer. Centralbl. f. Bakteriologie, 1910. (3) La Mouche domestique, NeW-York, par HOWARD, chef du Bureau ento- mologique du Département de l'Agriculture aux Etats-Unis, posent pour s'en nourrir. Ce transport s'effectue soit par les pattes, les ailes et les pièces buccales de l’insecte, soit par le contenu de son tube digestif. Les pattes, par leur structure même et les poils microseopiques qui les hérissent, se prêtent aisément au recueil et à la conservation de toutes les souil- lures dont elles se chargent. Les déjections ne sont pas moins dangereuses. Les observations suivantes de Graham Smith sont intéressantes à cet égard. Les mouches ingèrent les matières fluides avec une grande rapidité. Leur estomac fonc- tionne à la facon d'un réservoir dilatable où s’accumule en quelques secondes une nourriture suffisante pour plusieurs Jours. Le processus digestif est relativement lent; les maté- rIaux ingérés séjournent assez longtemps dans les cavités et peuvent ainsi être transportés au loin. Apres les repas, les mouches régurgitent fréquemment une partie des matieres qu'elles ont absorbées; le surplus passe dans l'intestin, puis dans les déjections. Les mouches nourries au laboratoire avec des substances additionnées de microbes déterminés, patho- gènes où non, peuvent, pendant 14 heures au moins après le repas infectant, contaminer le lait dans lequel on les place; les germes ingérés sont retrouvés dans leur corps pendant le même laps de temps. Ces faits impliquent que des microbes pathogènes, de vitalité suffisante, peuvent être véhiculés pendant plusieurs jours, à la condition qu'ils aient pénétré dans la cavité digestive de la mouche. Les détails qui vont suivre en fournissent la preuve. A. — Dissémination des œufs de vers parasites. Grassi avait déjà montré (1883) que la mouche ingere des œufs de vers parasites et les rejette ensuite sans que ce pas- sage à travers l'intestin ait altéré leur structure. Calandruccio (1906) complète l'observation en établissant que les œufs expulsés gardaient leur pouvoir infectant. Les recherches très précises de W. Nicoll et E. Hart (Local Gov. Board) confirment le fait en lui donnant d’utiles commen- taires. Les seuls parasites que la mouche puisse transmettre à l’homme sont ceux qui n’'exigent pas un hôte intermédiaire et dont l’œuf n'excède pas la dimension des particules suscep- tibles d’être ingérées par Musca domestica, soit 0""045. Les œufs de l’'oxyure, du tricocéphale , du tæuia echinococcus du chien, du tænia nana rentrent précisément dans le cas. Les mouches sont aussi capables de disséminer les œufs d'autres cestodes, Dypylidium caninum, Tania marginata, Tania serrata, mais ces parasites n'intéressent pas l'homme. — 310 — B. -— Dissémination des microbes pathogènes. 1° Choléra. — Pendant l'épidémie cholérique qui atteignit l'Angleterre en 1853, Moore avait remarqué un rapport étroit entre la marche de la maladie et l'apparition ou la disparition des mouches; dès ce moment il attirait l'attention sur la nécessité de protéger les aliments contre ces diptères qu’il supposait capables de propager le choléra. « En Orient, ajoutait-1l, les mouches n’ont pas long trajet à fournir pour passer des déjections des malades ou des objets souillés par ces matières aux aliments crus ou cuits ». La corrélation signalée par Moore apparut rationnelle du jour où Koch eut découvert le vibrion spécifique dans l’intestin des cholériques et, par cela même, donné corps au rôle des mouches dans la dissémination du choléra au milieu des villages hindous. La bactériologie confirme presque aussitôt que la mouche peut charrier non seulement le vibrion cholérique, mais nombre d'autres bactéries pathogènes pour l’homme. En 1886, Tizzoni et Cattani obtiennent des cultures carac- téristiques de bacille virgule en opérant sur des mouches capturées dans des chambres de cholériques. Sawtchenko (1892) nourrit des mouches avec une culture de vibrion et retrouve le microbe en abondance dans leurs déjections. Pendant le choléra de Hambourg (1892), Simmonds extrait le vibrion de mouches capturées dans les salles d’autopsies ; il en déduit le rôle important de ces insectes dans la propa- gation de la maladie, la nécessité de couvrir les déjections des cholériques jusqu'à leur désinfection et de protéger les aliments contre les mouches. Tzuzucki (1904) capture des mouches dans une maison infectée de choléra à Tien-Tsin et n'a point de peine à extraire des vibrions de leur corps. Ces faits sont déjà signi- ficatifs. Mais les mouches infectées peuvent-elles contaminer les aliments ? Uffelmann l’établit en déposant dans du lait stérilisé une mouche nourrie avec une culture de vibrion; ce lait, placé à la température de 20 degrés, donnait un abon- dant développement du vibrion. Un intérêt plus grand s'attache aux résultats suivants obtenus par Macrae et Buchanan dans l'Inde (1894). Ces auteurs exposent du lait bouilli en différents points de la prison de Gaya très éprouvée par le choléra et où les mouches étaient nombreuses. Ce lait fut rapidement infecté par le vibrion, même le lait placé dans les étables, bien qu'il n'y eût pas de malades parmi le personnel de cette section de l’éta- blissement; 1l est certain que les mouches avaient été les intermédiaires de cette contamination. Je rappellerai que, en 1905, MM. Chantemesse et Borrel ont communiqué à l’Académie de Médecine les résultats de recherches destinées à établir, non pas que la mouche peut se charger de vibrions cholériques (le fait était déjà démontré), mais par quels organes de l’insecte s'effectue le transport des germes et pendant combien de temps ceux-ci s'y conservent vivants. Des mouches étaient mises au contact de cultures cholériques. Dix-sept heures plus tard, les pattes, la trompe et le contenu intestinal de ces insectes donnaient des cultures vivaces de bacilles virgules. D'après (anon (1908), c'est même plus de vingt-quatre heures au moins après leur contamination que les mouches émettent encore le vibrion. Des mouches domestiques peuvent done recueillir des sermes cholériques dans les matières vomies, les déjections, sur les linges souillés, et les déposer après plusieurs heures sur le lait, le pain et d'autres aliments. Ces diptères cons- tituent dès lors des agents actifs d'infection et permettent parfois d'expliquer la marche erratique du choléra dans le méme lieu. 2° Fièvre typhoide. -— Les mêmes considérations s’ap- phiquent à la fièvre typhoiïde dont l'agent pathogène se ren- contre dans les urines, l’expectoration, les déjections des malades alités, parfois aussi dans les selles de sujets guéris depuis des mois et des années. Aussi n'est-on point surpris que les médecins américains attribuent à l'intervention des mouches l'extraordinaire diffusion de la fiévre typhoïde (plus de 20.000 cas) parmi les troupes réunies dans les camps de la Floride pendant la guerre hispano-américaine. La même explication s'est imposée aux médecins anglais lors des graves épidémies qui ont sévi dans les camps de Ladysmith, Bloem- fontein, Modder-River, ete., au cours de la guerre du Trans- vaal. Sous l’action de la chaleur, grâce à l'abondance des matières putrides, les mouches foisonnaient en ces camps improvisés ; elles y avaient toute facilité pour disperser dans les cuisines, sur les aliments et les boissons, les germes empruntés aux déjections répandues sur le sol avoisinant les tentes ou accumulées chaque jour dans des tranchées à ciel ouvert. Il en peut être certainement ainsi dans les villages et les habitations rurales où les déjections sont déversées dans des latrines primitives qui se réduisent à un simple trou béant, sur le fumier voisin, le sol des jardins, parfois même devant — 312 — la porte. Qui n'a vu à la campagne, pendant l'été, des essaims de mouches butiner sur les fumiers où chaque jour, et par une sorte d'obligation rituelle, la ménagère projette toutes les ordures de la maisonnée? S'il y a des malades, des typhoi- diques dans la famille, rien n’est changé aux coutumes, et les mouches rapportent à l’intérieur du logis, dans les habi- tations proches ou distantes, les matières dangereuses dont elles sont souillées. De là de nouveaux cas de la maladie sans relation apparente entre eux. Des faits de même ordre sont réalisables dans les villes. Certains oublis fâächeux autour des typhoïsants peuvent per- mettre aux mouches commensales de prendre contact avec des matières nocives provenant des malades. Hamilton (1903) à Chicago capture 18 mouches dans des chambres et des maisons occupées par des typhoïdiques et trouve le bacille typhique dans à de ces insectes. Ficker (1905) recueille des mouches dans une maison de Leipzig où s'étaient déclarés huit cas de fièvre typhoïde et peut en extraire Te bacille tÿphique. L'ob- servation faite par Klein au cours d’une épidémie de quartier est suggestive (1): « Après l’apparition d'un cas dans une maison, un certain nombre d’autres furent signalés dans le voisinage. Tous les modes de transmission connus, contact direct, drainage défectueux, eau ou lait contaminés devaient être exclus. La seule condition commune à toutes les maisons du quartier touché résidait dans l’abondance des mouches; toutes les habitations en étaient infestées. » Douze de ces insectes furent capturés, broyés et ensemencés dans les milieux de culture appropriés; parmi les colonies microbiennes obte- nues, deux ou trois étaient formées par le bacille typhique. Acrissworth (2) constate que dans deux localités des Indes, Poona et Kerkée, la proportion saisonnière des cas de fièvre tvphoïde croit en raison directe du nombre des mouches; il en infère que les insectes peuvent être une des causes de sa pro- pagation. L'hypothèse devient plausible lorsqu'on rapproche des faits ci-dessus les recherches de Nuttall en Angleterre. Nuttall saupoudre les mouches avec une poudre colorée, de facon à suivre leurs pérégrinations qui peuvent aller jusqu'à 1.700 mètres du point de départ; de ses constatations il déduit des données assez précises sur le rôle éventuel de ces insectes dans la transmission des maladies infectieuses. Aussi les médecins anglais estiment-1ils que les autorités sanitaires devront désormais s'occuper plus activement de ces diptères ; on ne peut que partager leur avis. (1) British. medic. journal, 1908. (2) Journal of the Royal Army Corps, 1909. — 313 — 3° Diarrhée infantile. —— L'importance des mouches dans la dissémination de la diarrhée infantile semble s'imposer à l'attention des médecins anglais et américains, tant leur paraît fréquente la relation entre la pullulation de ces insectes et le développement de la maladie. Les années où les mouches foisonnent sont aussi celles où la diarrhée estivale est parti- culièrement répandue. Les maisons atteintes sont toujours envahies par des légions de mouches qui recouvrent littéra- lement les aliments abandonnés à leurs entreprises. La diarrhée sévit surtout dans les quartiers pauvres et c'est là aussi que ces insectes sont toujours en plus grand nombre. Dans un épisode épidémique relaté au Local Government Board par Capeman, 1l à paru qu'un lot de maisons très éprouvé par la diarrhée devait peut-être ce privilège à la proximité d’un dépôt de gadoues sans cesse envahi par des myriades de mouches. Les statistiques de plusieurs années ont permis à Niven et Climens (1) d'établir que, dans la ville de Manchester, les districts contenant des fumiers fournis- saient le plus grand nombre des cas de diarrhée infantile ; aussi insistent-ils sur la nécessité d’éloigner des centres habités tout amas d'ordures où de fumiers pouvant favoriser l’éclosion des larves de mouches. Aux Etats-Unis, Jackson (2), a constaté l’étroit parallélisme qui existe à Brooklyn entre le chiffre des décès par diarrhée cholérifornie aux cours des étés 1907, 1908 et le nombre des mouches capturées pendant les semaines correspondantes. D'après Nash (5), ces insectes cons- titueraient le facteur le plus important des épidémies de diarrhée estivale. Cette opinion parait très plausible depuis que Metchnikoft à montré que le microbe habituel des enté- rites de l’enfance était le Z. proteus, particulièrement com- mun en été dans les déjections des animaux, surtout du cheval; on conçoit ainsi le transport du proteus dans les habitations, sur les aliments, la contamination des personnes et secondairement celle des nourrissons. 4 Autres maladies. —— NSpillmann et Haushalter (de Nancy) nous ont appris depuis longtemps que les mouches qui se posent sur l’expectoration des phtisiques pouvaient servir à la dispersion du virus tubereuleux ; celui-c1, en effet, traverse sans dommage le tube digestif de l’insecte et se retrouve dans ses excréments. Nombre d'auteurs ont vérifié le fait. (1) The Lancet, i910. (2) Publ. Heath, Michigan, 1909. (3) Journal of Hygiene, 1909. — 314 — Il paraïit certain encore que dans les régions où se main- tient l’ophtalmie granuleuse, les mouches prennent une part à la transmission de cette grave affection. Qui n’a vu dans le nord de l'Afrique les mouches se complaire sur les yeux des jeunes enfants atteints de la maladie, se repaître de la sécré- tion qui s'écoule de leurs paupières et se poser ensuite sur la figure d'enfants voisins; le spectacle est répugnant et triste. Rosenau, de Harward, a récemment fait connaître au Congrès d'Hygiène de Washington (septembre 1912) qu'il a pu transmettre la poliomyélite du singe malade au singe sain par la piqûre de Stomoxys calcitrans. Cette mouche piquante se rencontre fréquemment autour des étables, mais ne visite guère les maisons; elle attaque les animaux et l’homme. Il semblerait que le virus subit une évolution dans le corps de la mouche. Des expériences ultérieures de Flexner et Clark ont établi que la mouche domestique peut aussi véhiculer et propager le germe de la poliomyélite; le virus se conserve pendant plusieurs jours à la surface des téguments de lin- secte. Enfin, Lebœuf à récemment confirmé l'opinion plusieurs fois émise que la mouche domestique pouvait servir à la dissé- mination du virus de la lèpre. En se nourrissant sur des ulcères lépreux, l’insecte absorbe, en effet, d'énormes quan- tités de bacilles spécifiques qui se retrouvent en abondante dans ses déjections. La mouche peut donc alors propager la lèpre en déposant ses déjections sur une plaie des muqueuses ou de la peau. (Bulletin de la Société de Pathologie exotique, décembre 1912). On ne saurait done plus douter aujourd'hui que la mouche domestique véhicule des germes de maladie. Le fait est avéré pour le choléra, la fièvre typhoïde, la diarrhée infantile; l'avenir y ajoutera sans doute encore d'autres maladies à siège intestinal, comme la dysenterie. Il n'est pas inutile de faire remarquer avec Nuttall et Jepson « qu'une mouche peut être la cause d’une infection relativement considérable des aliments sur lesquels elle se pose après s'être nourrie des déjections de malades atteints de choléra, fièvre typhoïde ou diarrhée. Non seulement ses téguments sont souillés, mais son intestin est chargé de matieres infectantes sous une forme concentrée. Par conséquent, les excréments d'une seule mouche peuvent contenir une plus grande quantité d'agents infectieux qu'un échantillon d’eau contaminée. Comme pou- voir infectant, les déjections d'une mouche peuvent équiva- = A loir, en certaines circonstances, à des seaux d’eau ou de lait! »-(1). III. = LA LUTTE CONTRE.LES MOUCHES. La lutte contre le$ mouches doit désormais trouver une place parmi les moyens prophylactiques destinés à prévenir la dissémination des maladies infectieuses. Le succès appa- raît assurément difficile, mais 1l est possible si, l'éducation du public étant faite à ce sujet, les efforts de tous viennent seconder les mesures administratives que l’on peut envisager. Dans cette lutte, il ne suffira pas de protéger nos logis contre l’incursion des mouches; il faut les détruire par tous les moyens et, plus encore, s'opposer partout à leur repro- duction en supprimant au voisinage des habitations les milieux favorables à la ponte de ces insectes et au dévelop- pement de leurs larves. A. —— Se défendre contre l'entrée des mouches dans les appartements est chose relativement facile; du moins, les moyens ne manquent pas. Le plus nécessaire consiste dans l'entretien d’une rigoureuse propreté, surtout pour les cui- sines, laveries, éviers, cabinets d'’aisance, etc., car les mouches flairent de loin ce qui leur convient et ne fréquentent que les lieux sales. L'insecte aime la vive lumière et fuit les endroits sombres ; il faudra done ne laisser pénétrer que très peu de lumière dans les pièces que l’on veut préserver. — Les filets, même à larges mailles, disposés à l’extérieur des ouver- tures, opposent un obstacle efficace à l'accès des mouches; 1l en est fait un large usage dans les pays chauds. Le moyen est excellent : 1l permet l’aération; les mouches se posent sur le filet et ne le franchissent pas. Mais, pour en assurer le succès, 11 faut que la lumière ne pénètre que du côté protégé, car si la pièce est éclairée par deux fenêtres opposées, les mouches passent aisément à travers les mailles du filet. Cette mesure ou d’autres analogues, pourrait s'appliquer aux magasins de comestibles de nos pays qui, par la fâcheuse habitude de cer- tains étalages, exposent sans protection aux poussières comme (1) Par des recherches récentes « sur Le nombre et les variétés de bactéries transportées par la mouche commune suivant Le degré de salubrité des lieux ». Lissant Clox, Lewis et Glynn ont établi plusieurs faits intéressants. A Liverpool, les mouches provenant des quartiers surpeuplés et insalubres véhiculent toujours une plus grande quantité de bactéries que celles des quartiers propres. — Les mouches capturées dans les locaux du service de destruction des immondices, situés dans la zone des industries insalubres, contenaient et transportaient un nombre énorme de bactéries (500 millions) et celles provenant de la chambre d'’abatage d’un équarrisseur 100 milliards de bactéries. — Journal of Hygiene, octobre 1912. — Analysé par Office Intern. d'hyg. publique, janvier 1913. — 316 — aux mouches de la rue des substances alimentaires altérables. Il n’en est plus ainsi à l'étranger, et des mesures devraient être prises en France pour interdire l'exposition à l'extérieur de tout aliment altérable susceptible d’être souillé par les poussières et les mouches (1). B. - Destruction des mouches. —— Nombreux sont les moyens pour détruire les mouches dans les locaux où elles ont pénétré. Plusieurs sont d’un usage courant : pièges en verre et en forme de nasse où les insectes viennent se noyer dans de l’eau de savon; papier à la glu; papier dit fue-mouches, empoisonné avec une solution arsenicale, antimoniale ou une macération de quassia amara et que l’on dispose, en l'humec- tant, sur le fond d'une assiette (2). La poudre de pyrèthre est un insecticide dont l'emploi est assez répandu. On l'utilise de deux manières difiérentes : 1° en faisant agir les fumées qui se dégagent de sa combustion lente (5 grammes environ de poudre par mètre cube); 2° en répandant la poudre elle- même, à l’aide de soufflets appropriés, dans les locaux que fréquentent les mouches. Cet insecticide est assez coûteux et son activité se lie étroitement à la fraîcheur et à la bonne qualité du produit. Les mouches ne sont pas toujours tuées, mais simplement engourdies, et 1l est nécessaire de les recueillir pour les brüler ou les noyer. (A suivre). (1) A l'occasion du Congrès international de médecine tenu à Rome en 1912, une ordonnance spéciale a prescrit ce qui suit, immédiatement exécutoire dans toute l'Italie : « 19 Le pain et les pätisseries devront être protégés contre toute contami- nation dans les magasins par des vitrines ou des voiles empêchant les mouches de s'y poser. » 20 Il sera défendu aux acheteurs de toucher le pain et les produits simi- laires pour se rendre compte de leur cuisson ou de leur fraicheur. Des avis, à cet effet, seront placés dans le magasin. Le pain touché par des mains étrangères sera exclu de la vente. » Le choléra régnait à ce moment. (2) Les mouches intoxiquées par les papiers {ue-mouches tombent souvent en dehors des récipients où elles ont absorbé le poison, ce qui n’est pas sans inconvénients pour les cuisines et les magasins de comestibles. SERPHIDES DES ILES PHILIPPINES Par J.-J. Kirrer, Dr. phil. nat., Bitche. (Suite) 5° GENRE : RHABDEPYRIS Kieff. 1. Pronotum, mésonotum et scutellum fortement SÉHÉSENNIOnp ii léte SUbEAETÉE. +... 1. À. exaratus. — Pronotum, mésonotum et scutellum finement Doté tete allongée 7e en 2. R. longiceps. 1. — R. exaratus n. sp. Q. Noir; clypeus, mandibules, palpes, lobes frontaux, an- tennes, écaillettes, hanches, pattes et segment anal roux, massue des fémurs brun noir. Tête subcarrée, plus large que le thorax, finement pointillée et à peine luisante. Yeux velus, circulaires, distants du bord occipital de presque deux fois leur diamètre; ocelles postérieurs distants du bord occipital de deux fois leur diamètre. Clypeus caréné; front bilobé en avant; joues subnulles; mandibules graduellement élargies, à 2 ou 3 dents. Antennes pubescentes; scape presque trois fois aussi long que gros, 2° ar- ticle un peu plus long que gros, 3° pas plus long que gros, 4-12 transversaux, 13° allongé. Pronotum allongé, graduellement et faiblement élargi en arrière, mat, strié densément en long, deux fois aussi long que le mésonotum, celui-ci strié longitudi- nalement dans sa moitié postérieure, sillons parapsidaux paral- lèles, fins et percurrents; scutellum strié en long, avec un sillon basal transversal et arqué. Segment médian horizontal, allongé, quadrangulaire,. strié densément en travers, avec une arête mé- diane longitudinale et percurrente, marginé latéralement, partie déclive finement chagrinée. Ailes jaunâtres, nervures et stigma d'un jaune pâle, sous-costale située contre le bord, épaissie à partir de sa réunion avec la basale, celle-ci distante du stigma de ses deux tiers, oblique, un peu plus courte que la transversale qui continue la direction de la médiane, en se courbant faible- ment en arc par en bas; radius quatre fois aussi long que la basale, stigma linéaire, étroit, deux fois aussi long que large. Fémurs antérieurs et postérieurs fortement grossis. Abdomen comme d'ordinaire. — Long. 3,5 mm. — Los Banos. — 318 — 2. — R. longiceps n. sp. Q. Noir; mandibules, palpes, tibias et tarses d'un roux clair, antennes roux brun, fémurs brun noir. Tête allongée, graduelle- ment rétrécie en avant, finement pointillée et mate; joues sub- nulles; yeux velus, un peu allongés, aussi longs que leur dis- tance du bord occipital; ocelles postérieurs aussi distants du bord occipital que l'un de l’autre; front bilobé au bord antérieur. Palpes maxillaires ayant au moins quatre articles, les labiaux au moins deux. Scape presque trois fois aussi long que gros, 2° ar- ticle un peu plus long que le 3°, 3-12 aussi longs que gros, 13° allongé. Thorax moins large que la tête, mat et finement pointillé; pronotum allongé, graduellement élargi en arrière, de moitié plus long que le mésonotum; sillons parapsidaux fins et parallèles; sillon basal du scutellim arqué; segment médian horizontal, allongé, quadrangulaire, chagriné, marginé, avec cinq arêtes parallèles, percurrentes et rapprochées, partie déclive chagrinée, avec une arête médiane. Nervures et stigma d’un jaune pâle, basale oblique, distante de ses deux tiers du stigma, trans- versale aussi oblique et aussi longue que la basale, radius triple de la basale, stigma petit. Fémurs antérieurs et postérieurs for- tement grossis. Abdomen de conformation ordinaire. — Long. 3,5 mm. — Los Banos. 5° GENRE : GONIOZUS Fôrst. 1. — G. depressus n. sp. Q. Noir brillant et lisse; mandibules, antennes, tibias et tarses jaunes. Tête fortement déprimée, plane, subcircülaire; yeux plus longs que leur distance du bord occipital, ocelles postérieurs touchant le bord occipital. Articles du flagellum subglobuleux. Pronotum de moitié plus long que le mésonotum; sillons parap- sidaux nuls; scutellum aussi long que le mésonotum, à sillon basal transversal et très fin; segment médian marginé latérale- ment. Nervation ordinaire et jaune, stigma et prostigma d’un brun noir. Crochets tarsaux bifides et conformés comme d’ordi- naire dans ce groupe. — Long. 3-3,5 mm. — Los Banos. hs À de. IT. — Sous-FAM. : SCELIONIDZÆ 1* GENRE : SCELIO Latr. Flo StrÉéS enétental re Pb ea 3. 9. 4raligena. — Joues réticulées comme le reste de la tête... 2 2. Articles antennaires 3-5 rouges chez le mâle, scape de la femelle noir, hanches rousses... 1. S. variicornis. — Antennes noires en entier chez le mâle, scape de la femelle roux, hanches noiïres.............…. 2. S. consobrinus. 1. — $. variicornis n. sp. Q. Noir; mandibules rousses; hanches, pattes et, chez le mâle, les articles antennaires 3-5 roux Jaune. Tête et côtés du pronotum à poils écailleux blancs, courts, appliqués et peu denses, métapleures à pubescence blanche et dense. Tête en entier et dessus du thorax mats et grossièrement réticulés; une arête relie l’œ1l à la base de la mandibule; fossette frontale très petite, triangulaire, distante des yeux de plus de sa largeur. Article 3° des antennes du mâle plus long et plus gros que le 2°, obconique, allongé, 4° et 5° à peine aussi longs que gros, 4° aussi gros que le 3°, 5° plus gros que le 3°, 6-0 plus minces et un peu transversaux, 10° allongé. Chez la femelle, le 3° article est au moins deux fois aussi long que gros, plus long que le 2°. Sillons parapsidaux nuls. Thorax inerme. Pleures à points denses, ridées en partie. Ailes blanchâtres dans la moitié basale, assombries dans la moitié distale, dépassant peu le 5° tergite chez le mâle, nervures et stigma pâles, ce dernier transversal, stigmatique courte, un peu oblique, nodiforme au bout. Métatarse postérieur égalant les quatre articles suivants réunis. Abdomen fusiforme (S' Q), de moitié plus long que le reste du corps; tergites striés en long, sauf le dernier qui est chagriné et aussi long que gros, intervalles des stries chagrinés, 3° tergite égal au 4°, plus long que le 1° ou que le 2°, 5° plus court que le 4°. — Long. 4,5-5 mm. — Los Banos. 2. — $. consobrinus n. sp. , d Q. Semblable au précédent, dont il diffère par les carac- tères suivants : hanches noires ou brun noir, antennes noires en entier chez le mâle, scape roux chez la femelle. Articles anten- naires 3 et 4 du mâle plus minces que 6-10, 5° seul grossi. Poils — 320 — écailleux blancs situés non seulement sur la tête et le pronotum mais encore sur le mésonotum. —- Long. 4-5 mm. — Los Banos. 3. — S. aratigena n. sp. O Q. Semblable à S. variicornis sauf les caractères suivants : antennes noires en entier, chez le mâle le scape et les hanches sont d'un brun noir, les fémurs un peu assombris, les articles antennaires 3 et 4 ainsi que 6-10 également minces, un peu trans- versaux sauf le 10°, 5° grossi; chez la femelle les hanches et la massue des fémurs sont d’un brun noir et le 3° article antennaire à peine de moitié plus long que gros. Joues et côtés du front Jusqu'au milieu des yeux striés en éventail. Tête, mésonotum et scutellum à réticulation plus superficielle. Poils écailleux blancs plus denses et situés sur la tête, le dessus et les côtés du thorax et sur les côtés de l'abdomen. — Long. 3-5 mm. — Los Banos. 2° GENRE : SPARASION Latr. 1. — S. philippinense n. sp. (Hg. 5). d Q. Bleu métallique; chez le mâle, la tête et le thorax sont d'un vert métallique; mandibules, genoux et tarses bruns, reste des pattes brun noir. Tête irrégulièrement réticulée, vertex à réticulation formant des cellules ombiliquées, bord des yeux à gros points alignés, front avec une seule carène transversale arquée. Mandibules bifides, à lobes pointus. Antennes du mâle filiformes, 2° article pas plus long que gros, 3° deux fois aussi long que gros, 4-11 à peine plus longs que gros; chez la femelle, l’article 3° est très mince à la base, aussi long que les 3 suivants réunis, 4-12 grossis, subégaux, aussi longs que gros. Mésonotum brillant, parsemé de petits points; scutellum grossièrement ponctué en dé; segment médian divisé par deux arêtes partant du milieu de sa base et divergeant en arrière; propleures gros- sièrement ponctuées, mésopleures et métapleures lisses et bril- lantes au milieu, grossièrement ponctuées près des bords. Ailes hyalines jusqu’au stigma, brunâtrés depuis le stigma jusqu'à l'extrémité; sous-costale éloignée du bord, stigma formant une tache subcirculaire brune qui relie la sous-costale au bord, stig- matique continuant presque la direction de la sous-costale, à peine arquée, récurrente aussi longue que le radius, celui-ci — 321 — 3-4 fois aussi long que la stigmatique, postmarginale atteignant la demi-longueur du radius, cubitus et anale brun noir comme les autres nervures. Tibias postérieurs à longs poils dressés. Abdomen subfusiforme, les $ premiers tergites sont d'égale lon- Fig 5. — Sparasion philippinense Kieffer (gross. 9 diam.). gueur, 2-4 ayant à leur base une rangée transversale de fossettes, 1-5 striés en long comme les sternites, les premiers plus forte- ment, 6° deux fois aussi long que le 7°, tous deux finement ponc- tués. — Long. 5,5-6 mm. — Los Banos. Une variété (O' Q) a la tête et le thorax d’un noir métallique, l'abdomen bleu métallique. 3° GENRE : PLATYSCELIO Kieff. 1. — P. punctatus n. sp. d. Noir; mandibules, scape et pattes sauf les hanches d’un jaune pâle, flagellum brun noir ou brun roux, 5° article antennaire plus clair. Tête très aplatie comme le thorax, subairculaire, lisse et brillante, traversée par un sillon médian, longitudinal, bifur- qué en avant, aboutissant en arrière à une dépression triangulaire, striée et renfermant un ocelle; yeux glabres, deux fois aussi — 322 — longs que les joues, trois fois aussi longs que leur distance du bord occipital. Mandibules assez longues, minces et pointues. Palpes non proéminents. Scape très déprimé, graduellement élargi, extrémité aussi large que la demi-longueur, 2° article pas plus long que gros, les dix suivants deux fois aussi longs que gros, flagellum filiforme et subglabre. Pronotum mat et ponctué comme le mésonotum, largement découpé en arc postérieurement ; lobe médian du mésonotumn et partie antérieure des lobes laté- raux à points allongés et denses, formant de petits traits, sillons parapsidaux parallèles, lobes latéraux n'ayant que le tiers de la largeur du lobe médian, avec un petit sillon médian. Scutellum aussi large que le mésonotum, formant une large bande trans- versale, lisse, brillant, ayant en arrière du milieu une ligne ponctuée, interrompue au milieu. Segment médian deux fois aussi long que le scutellum, mais dans le même plan que lui, lisse, brillant, à sillon médian, percurrent et bifurqué en arrière. Ailes dépassant le 4° tergite, faiblement teintées; sous-costale éloignée du bord, marginale longue, double de la stigmatique qui est oblique, courte, 2-3 fois aussi longue que large, terminée en nœud, radius faiblement marqué, double de la marginale, pa- rallèle au bord; récurrente égalant la marginale et faiblement indiquée. Abdomen long, linéaire, caréné latéralement, composé de 7 segments mats et densément ponctués, les cinq premiers tergites ont de chaque côté une arête longitudinale et presque percurrente, le 1° un peu plus court que le 2° et un peu plus étroit, 2-5 égaux, un peu transversaux, 6° un peu plus court que le 5°, plus long que le 7°, celui-ci tronqué en arrière. — Long. 4,8 mm. — Los Banos. 4 GENRE : CALLISCELIO Ashm. 1. — C. philippinensis n. sp. d. Roux clair et brillant; tête sauf les mandibules, antennes sauf le dessous du scape et tiers postérieur de l'abdomen noirs. Tête lisse et brillante, mate et finement ponctuée en arrière des ocelles, presque tronquée postérieurement; front fortement con- vexe, sans dépression, yeux glabres, deux fois aussi longs que les joues, réunis aux mandibules par un sillon très mince ; ocelles postérieurs distants des yeux de leur diamètre, trois fois plus — 323 — distants du bord occipital. Antennes filiformes, scape égalant les trois articles suivants réunis, 2° article un peu plus court que le 3°, 5° grossi au milieu, 3-12 cylindriques, presque deux fois aussi longs que gros. Thorax un peu plus long que haut, forte- ment convexe; pronotum à peine visible d'en haut, découpé en arc postérieurement, si!lons parapsidaux parallèles, lobe médian plus large; scutellum transversal, arqué en arrière; segment médian graduellement déclive. Ailes assombries, ciliées longue- ment au bord antérieur jusqu’à la postmarginale, qui est de moitié plus longue que la marginale, celle-ci un peu plus longue que la stigmatique qui est oblique, longue, noueuse au He basale, oblique, faible, aboutissant à la base de la marginale. Métatarse postérieur égalant les trois articles suivants réunis. Abdomen spatuliforme, déprimé, de moitié plus long que le reste du corps; pétiole très étroit, linéaire, deux fois aussi long que large, strié comme la partie antérieure du 2° tergite, celui-ci graduellement élargi, le plus long de tous; 3° Le ae plus long que le 4°; 5° et 6° courts, lisses et brillants. — Long. 2,5mm. — Los Banos. 5° GENRE : MACROTELEIA Westw. 1. Tergite 5° de la femelle plus de deux fois aussi long que large, le 6° comprimé et Dis one quete Den Lin Nr 1. A1. striativentris. — Tergite 5° de la femelle plus long que le 6®, tonsEdeus déprime." he 2. M. philippinensis. 1. — M. striativentris Crawf. Œ Q. Noir; scape, hanches et pattes d’un roux jaune, mandi- bules roux brun, articles antennaires 2-6 de la femelle brun noir. Tête et thorax assez densément ponctués. Tête un peu transver- sale, dépression frontale lisse et un peu moins large que sa distance des yeux, ceux-c1 glabres, réunis aux mandibules par un profond sillon, ocelles postérieurs distants des yeux de leur diamètre. Scape cylindrique, articles 2 et 3 allongés chez le mâle, 4° et 6-11 pas plus longs que gros, 5° grossi, 12° conique; chez la femelle, le 2° article est à peine plus court que le 3° mais plus gros, 3° le plus mince, cylindrique, trois fois aussi long que gros, 4° un peu plus long que gros, 5° pas plus long que gros, les sept suivants forment une massue fusiforme, dont les cinq articles — 324 — médians sont très transversaux. Pronotum découpé en arc pos- térieurement; mésonotum allongé, sillons parapsidaux diver- gents en avant, bord postérieur du scutellum à gros points alignés, propleures à deux arêtes. Ailes n’atteignant pas l’extré- mité du 4° tergite (S Q), marginale de moitié plus longue que la stigmatique, qui est oblique et noueuse au bout, postmarginale double de la marginale. Abdomen de la femelle trois fois aussi long que le reste du corps, fusiforme, à arêtes longitudinales reliées par des arêtes transversales plus faibles, les deux derniers sternites faiblement striés ou chagrinés, pétiole allongé, 2° tergite au moins d'un tiers plus long que le 1”, presque deux fois aussi long que large, 3° à peine plus long que le 2°, 4° égal au 2°, 5° gra- duellement aminci, plus de deux fois aussi long que large, 6° en forme de queue, comprimé, plus long que le 5°, ligne dorsale droite. Chez le mâle, le 2° tergite est de moitié plus long que le 1°, égal au 3°, 4° un peu plus court que le 3°, plus long que le 5°, 5-7 graduellement plus étroits, déprimés. — Long. © 5 mm. Q 5,8 mm. — Los Banos. J.-J. KIEFFER. (À suivre). — 325 — ÉTEANFOES DE JAVA R. OBERTHÜR et C. HOULBERT. (Suite) 2 TRIBU : ODONTOLABINÆ *, Massue antennaire de trois articles. Yeux entièrement divisés en deux parties par le canthus latéral. TABLEAU ANALYTIQUE DES GENRES des paires postérieurs ; joues ornées d’un lobe très \ Tibias antérieurs notablement plus longs que ceux sallant en arrière des. yeux chez les .O'.!......... Odontolabis. ceux des paires postérieures; joues simplement Tibias antérieurs élargis, mais pas plus longs que S1S, pas p ss q genflées en arrière des yeux chez les ©... Neolucanus. 3° GENRE : NEOLUCANUS Thomsor. (Ann. de la Soc. entom. de France, 1862, p. 415). Tête élargie et déprimée largement échancrée à son bord an- térieur;, canthus latéraux séparant complètement les yeux en deux parties; les joues sont quelquefois gonflées mais ne forment pas de protubérance en arrière des yeux chez les mâles. Mandi- bules dentées à leur bord interne, recourbées en dessus et souvent bifide à leur extrémité. Paites de longueur uniforme; tibias antérieurs dentés à leur bord externe, les intermédiaires et les postérieurs inermes. Une seule espèce javanaise Jusqu'ici connue. 4. N. laticollis Thunb. Mém. Soc. nat. Moscou, 1806 p. 163 (Ag. 25, T). — Insectes de taille moyenne (20 à 45 millimètres), d’un noir de poix uniforme en dessus, très brillants, un peu plus ternes en dessous; pronotum transverse, plus large que la tête et que la base des élytres, arrondi sur les côtés. Males. — Tête quadrangulaire légèrement ponctuée sur un fond finement granuleux, aplatie, surtout en avant, avec une forte dépression semi-circulare sur le front; en arrière des yeux les côtés sont arrondis; canthus horizontaux à bords arrondis, divisant entièrement les yeux en deux moitiés; partie inférieure des joues briilante avec des ponctuations grossières: menton arrondi en avant, ruguleux, et pourvu d’un revêtement peu abon- dant de poils brun jaunâtre. Pronotum ayant son bord antérieur largement échancré avec une convexité médiane, nettement rebordé sur les côtés et en arrière; bordure postérieure presque droite; saillie prosternale arrondie. Elytres courts, en ovale allongé, fortement convexes et voûtés lorsqu'on les regarde de profil. Fig. 25. Fig. 26. Neolucamus laticollis Thunb., Neolucanus laticoths Thunb., Deux go gr. nat. Deux 9 9 gr. nat. (Coll, R. Oberthür). (Coll. R. Oberthür). Tibias antérieurs comprimés, élargis et grossièrement ponc- tués, portant, le long de leur bord externe quatre épines courtes et, à l’apex, deux crochets courbés; dernier article des tarses aussi long que les trois qui le précèdent. Antennes à scape épais, légèrement courbé en arc; massue antennaire peu développée. Mandibules plus courtes que la tête, avec, chacune, quatre ou cinq petites dents irrégulières à leur bord interne. Femelles (fig. 26, Q). — Couleur noire assez terne sur la tête et sur le pronotum; élytres sensiblement plus longs que la partie antérieure du corps, c'est-à-dire que la tête et le prono- tum réunis, mois luisants que chez les mâles. Tête large, beaucoup plus large que longue, légèrement convexe et déclive à sa partie antérieure qui est grossièrement ponctuée; la partie occipitale est presque lisse avec des points plus espacés; mandibules planes en dessus et fortement granu- leuses; canthus larges, arrondis, divisant complètement les yeux; menton légèrement déprimé et grossièrement ponctué, glabre. Pronotum conformé comme chez les d'; saillie prosternale canaliculée; tibias antérieurs larges, comprimés, avec trois ou quatre épines à leur bord externe, avant la fourche terminale; tibias moyens et postérieurs inermes, simplement munis, du côté interne, d'une petite épine mobile à leur extrémité. PROVENANCE : Cette espèce paraît spéciale à l’île de Java et ne se rencontre pas en Assam, ainsi que Île croyait Hope; les mâles varient peu au pont de vue des dimensions; leurs man- dibules sont toujours simples et du type priodonte. Les exemplaires que nous avons sous les yeux, au nombre de quinze, proviennent tous de la partie occidentale de l’île : Pengalengan (4. Frühstorfer, 18903); Toegoe, Mont Gedeh (Ledru, 1808); Mont Salak, Java occidental (Va Lansberge). In Coll. R. Oberthür. 4° GENRE : ODONTOLABIS Hope. (Catalogue of the Lucanoiïid Coleoptera, 1845, p. 13). Tête large, quadrangulaire, déprimée en avant et générale- ment échancrée le long de son bord frontal; angles antérieurs arrondis; canthus séparant complètement le globe oculaire en deux parties; joues prolongées en arrière des yeux par un tuber- cule très saillant chez les Œ (%z. 27); épistome soudé au labre et formant une saillie triangulaire rabattue entre les mandibules. Pronotum ordinairement épineux sur les côtés (A2. 27). Tibias antérieurs droits ou courbés, mais toujours nettement plus longs que ceux des pattes intermédiaires et postérieures, armés d’épines A en nombre variable à leur bord externe. — 328 — Chez les ©, les mandibules sont courtes et les joues simple- ment gonflées en arrière des yeux. Une seule espèce javanaise. 5. O. bellicosus Cast. A254. nat. t. I], 1837, p. 171 (Ag. 27). — Insectes de grande taille (48 à 87 millimètres), d’un noir profond umiforme; tête et pronotum mats, granulés (0) ou ponctués (Q); élytres très brillants, comme vernis. Mäles (fig. 27). — Tête et pronotum peu brillants, finement granulés; la tête est large, quadrangulaire, fortement échancrée en son milieu et arrondie aux angles antérieurs; en arrière des yeux, se trouve le prolongement épineux qui caractérise les mâles du genre Odontolabrs; le disque céphalique est déprimé en avant; canthus très étroits divisant les yeux en deux moitiés très brillantes. Le pronotum est large, triépineux, en comptant les angles postérieurs, avec deux larges échancrures rabattues sur les côtés au niveau de l’épine médiane. En dessous la surface inférieure du prosternum est lisse, mais les bords latéraux sont grossière- ment ridés; saillie prosternale arrondie terminée par une pointe mousse entre les hanches antérieures. Tibias antérieurs comprimés, faiblement élargis, portant, à leur bord externe, deux épines bien développées avant la fourche terminale, tibias intermédiaires et postérieurs subcylindriques, inermes; le dernier article des tarses allongé en forme de massue et terminé par deux fortes griffes. Suivant le degré de développement des mandibules, les au- teurs ont distingué trois formes principales, auxquelles Hope avait donné, bien à tort, des noms spéciaux. 1. Forme priodonte. — Mandibules à peine plus longues que la tête, courbées vers le dedans seulement à leur pointe, portant le long du bord interne 8 à 10 dents isodontes, serrées, sans aucun vide entre elles; surface inférieure des bords du pro- thorax simplement granulée mais non ridée (Q. serrifer Hope). 2. Forme amphiodonte. — Mandibules plus longues que la tête et faiblement courbées en dedans, avec les côtés externes presque droits; 1l existe, le long du bord interne, quatre ou cinq petites dents subapicales, séparées des trois dents basales par un vide (O0. Vishnu Hope). — 329 — 3. Forme télodonte. — Mandibules aussi longues que la tête et le pronotum réunis, comprimées et élargies à leur base, avec deux ou trois dents cardinales obtuses; elles se courbent Fig. 27. — Odontolabis bellicosus Cast., G' major, gr. nat. (Coll. R. Oberthür). ensuite faiblement en dedans et portent à leur extrémité trois ou quatre petites dents à pointe obtuse; la surface des mandi- bules porte la même granulation que la tête (O. bellicosus str. s.). Femelles. — Les élytres sont très brillants, comme ceux des mâles ; la tête est large, convexe en dessus et très grossièrement ponctuée; les mandibules sont courtes, planes en dessus et for- tement rugueuses avec une carène bien marquée à leur bord externe; canthus larges, dilatés au niveau des yeux qui sont très brillants (Ag. 28). Pronotum très con- vexe, aussi large que les élytres, chagriné sur les côtés, lisse et ponctué en son milieu; ses angles antérieurs sont arrondis, mais l’épine médiane est cependant bien dévelop- pée; élytres ovales, très finement ponctués; ti- bias antérieurs élargis et comprimés, portant, le long de leur bord ex- terne, quatre ou cinq Fig. 28. — Odontolabis bellicosus Cast. épines avant la fourche Deux 99 gr. nat. (Coll. R. Oberthür). ni nnle La description de cette espèce remarquable fut donnée pour la première fois en 1840, par le comte Laporte de Castelnau, dans lAustoire naturelle et iconographique des Coléoptères (t I, p. 171, pl. XVI, fig. 1); cette description se rapporte à un mâle (#ajor) de grande taille; elle est accompagnée d’une figure très inexacte mais cependant reconnaissable; la femelle fut décrite dans le même ouvrage sous le nom de Zucanus ursus (PirXNE ho: 2). Cinq ans après, Hope enrichit la science de deux formes nou- velles considérées, à tort, comme des espèces (Luc. Vishnu et Luc. serrifer) dont les types sont actuellement au musée d'Oxford (1). Le major Parry, qui les a examinés, en 1864, a conclu que ce sont simplement les formes priodontes et amphiodontes de bellicosus ®), (1) Hope (EF. W.). — À Catalogue of the Lucanoi& Coleoptera. Lonûäon, 1845, P. 17, in-80. (2) PARKY (S.). — À Catalogue of Lucanoid Coleoptera with descriptions of new and interesting Species (Trans. entom. Soc London, 1864, t. IT, p. 76). D’après Leuthner (onograph. p. 141) cette espèce se rencon- trerait aussi très fréquemment dans les collections sous le nom d’Odontolabis carinatus L., mais c’est là une erreur, car le véritable O. carinatus de Linné est une espèce de Ceylan, tout à fait différente du phylum Jjavanais. PROVENANCE : Java, mont Ardjoeno (Leuthner, Monogr, p. 142); monts Kawie (/.-B. Ledru, 1808), in coll. Oberthür. ODONTOLABIS AERATUS Hope, Z'rans. Zool. Soc., 1835, p. 99. — M. le D' R. Gestro a signalé Odont. (Chalcodes) acratus comme pro- venant du mont Ardjoeno d'après un spécimen reçu avec cette indi- cation du baron van Lansberge, alors qu'il était gouverneur général des Indes néerlandaises à Batavia (1). Tout porte à croire qu’il y a eu erreur, de la part de van Lansberge, relativement à la localité mentionnée par lui pour cet insecte, d'autant plus que la collection Lansberge ne renfermait aucun exemplaire d'aeratus de cette provenance. D'un autre côté, les nombreuses récoltes d'insectes qui ont été faites depuis cette époque à Java, n’ont procuré aucun exemplaire de ce Lucanide. Cependant la collection R. Oberthür renferme trois exem- plaires d'Odontolabis aeratus, provenant de la collection Nonfricd, avec la mention Java; mais, les insectes de la collection Nonfried portent parfois des indications de localités tellement fantaisistes qu’il n'est pas possible d’attacher une grande importance à ces aeratus soi-disant javanais. Nous pouvons ajouter que le facies de cette espèce, si remarquable par ses jambes sétigères et ses couleurs métalliques, est tout à fait différent de celui des autres Lucanides de Java. Les collections Mniszech et Thorey renfermaient des Odontolabis aeratus avec la mention Tenasserim; il nous a été impossible de vérifier l’exactitude de cette provenance ; mais, Ce qui est certain, c'est que l’espèce a été authentiquement rapportée de Malacca (Pérak et mont Tengah), de Sumatra (Siboga et Bandar) et de Bornéo (rivière Sambeh). ODONTOLABIS STRIATUS Deyr., Ann. Soc. entom. Fr., 1864, p. 313. — La collection René Oberthür renferme bien encore un exem- plaire O' de l'Odont. striatus portant une étiquette Java, Frühstorfer, mais cette indication est vraisemblablement inexacte. M. Frühstorfer tenait, en effet, ce Lucanide d’un soldat de l’armée hollandaise momentanément en résidence dans l’île de Java; mais ce soldat l’avait certainement récolté à Bornéo ou l’avait reçu d’un cama- ‘rade. Jusqu'à présent cette belle espèce n’a point été signalée à Java et semble bien, du reste, avoir des caractères tout à fait étrangers à la faune javanaise. (1) GESTRO (R.). — Ænumerazione dei Lucanidi raccolti nell' Arcipelago malese e nella Papuasia dai signori G. Doria, ©. Beccari e L. M. d’'Albertis (Annali del Mus. Civ. di Genova, 1881, t. XVI, p. 313). Note sur quelques LUCANIDÆ d’Indo-Chine Par £ POUILLAUDE. Les Lucanides dont on trouvera ici la liste, proviennent des riches matériaux entomologiques recueillis en Indo-Chine par M. Vitalis de Salvaza. Ces exemplaires, envoyés à M. A. Vuillet, ont été offerts par lui à M. René Oberthür. En attendant que des matériaux plus importants puissent permettre de compléter les descriptions d’une façon plus détaillée, nous donnons ici les diagnoses des nouvelles espèces. Lucanus Vitalisi n. sp. — Tonkin. Neolucanus Champroni Parry. — Tonkin. Neolucanus vicinus n. sp. — Tonkin. Odontolabis Salvazæ n. sp. — Tonkin. Odontolabis Siva Hope. — Tonkin. Prosopocælus tonkinensis n. sp. — Tonkin. Cyciommatus Vitalisi n. sp. — Tonkin. Hemisodorcus rufonotatus n. sp. — Tonkin. Eurytrachelus afhnis n. sp. — Tonkin, Lao-Kay. Eurytrachelus cervulus Boileau. — Tonkin. Eurytrachelus platymelus Saund. — Laos (Song-Khom); Annam (Keng-Trap, près Cuarao). Ægus taurus Boileau. — Tonkin. Lucanus Vitalisi n. sp. (/g. 7). — Rubro-fuscus, dense villosus ; capite carinis tribus productis"transversisque; mandi- bulis gracilibus, apicibus furcatis, intus spinis acutis dentatis. Longitudo, mandibulis conclusis : 64 mm.; mandibulæ : 26 mm. Habitat : Tonkin (Vitalis de Salvaza). FHROD DE re Du groupe de Z. Planeti Planet. Il en diffère par la saillie intermandibulaire qui, longue et bifide chez ZL. Planeti, est ici courte, avec le bord distal à peine élargi et légèrement échancré. Les carènes de la tête sont plus élevées et plus rapprochées entre elles; la carène frontale s’allonge en une lame verticale à sommet arrondi; les carènes postérieures sont également plus verticales. Fig. 1. — Lucanus Vitalisi n. sp. Fig. 2. — Neolucanus vicinus n. sp. (Gr. nat.). (Gr. nat.). Neolucanus vicinus n. sp. (#g. 2). — Niger; elytris flavis teñuiter nigro marginatis, ovatis; sutura nigra fumosa; capite transverso, antice emarginato; pronoto antice et lateribus rotundato. Longitudo, mandibulis conclusis : 21 mm. Habitat : Tonkin (Vitalis de Salvaza). Voisin de N. castanopterus Hope, il paraît plus court que celui-ci avec la tête plus transversale et les élytres plus arrondis. Il s'en distingue surtout par la couleur des élytres qui sont ici jaunes, bordés de noir; la suture est marquée d’une bande noire à bords enfumés; les angles apicaux sont également noirs. Lie) Le) DIRE Odontolabis Salvazæ n. sp. (Ag. 3). — Niger; elytris cas- taneis, plaga magna nigra, supra discum rotundata, juxta sutu- ram prolongata; mandibulis brevibus, capiti æqualibus, intus irregulariter et fortiter dentatis; pronoto lateribus rotundatis, posterioribus angulis acutis, base sinuata. Femina capite mandibulisque fortiter punctatis. Longitudo, mandibulis conclusis : CG 62 mm.;, © 44 mm. Habitat : Tonkin (Vitalis de Salvaza). Mas duo, femina una. Lig. 3. — Odontolabis Salvazae n. sp. (Gr. nat.) Les deux exemplaires mâles qui servent de modèle à cette diagnose ont les mandibules courtes. Par l’aspect général et la conformation, cette espèce se rapproche de ©. cuvera Hope et O. fallaciosus Boileau et surtout de ce dernier par la coloration. Toutefois, la tache des élytres, trapézoïdale chez ©. fallaciosus, est ici ogivale avec un prolongement qui, suivant la suture, rejoint le bord finement noir de l’élytre. Les bords de la tache sont irréguliers. La femelle présente les mêmes caractères. FR 0 Den Prosopocælus tonkinensis n. sp. (Ag. 4). — Nicer: elytris fuscis obscuris ; capito antice dilatato; mandibulis apice fur- catis, ad basim dente bifidata intus armatis. Longitudo, mandibulis conclu- SiS : 48 mm. Habitat : Tonkin (Vitalis de Salvaza). Specimen unum mas, in museo R. Oberthür. Il se rapproche de 2. cilipes Thomson par la denticulation des mandibules et notamment la dent double de la base. Les mandibules sont, chez P. fonkinensis, un peu plus allongées et retombantes. Le prothorax et la tête sont plus larges en proportion de l’ensemble que chez P. ciliges. De plus, la tête Hg: 4: — Prosopocoelus tonkinensis n. Sp. (Gr. nat.). est élargie en avant. Enfin la saillie latérale du prothorax est moins aiguë et plus rapprochée de la base. Cyclommatus Vitalisi n s . (Ag. 5). — Rubro-cu rascens : y DEEE 1 elytris flavis, tenuiter nigro Marginatis etiam ad suturam; capite carinis tribus : antica alia circulare, aliis Fig. 5. Cyclommatus Vitalisi n. sp. (Gr. nat.). rectis ad basim concommittentibus:; mandi- bula apice furcata, spinis duabus intus ar- Mata : alia ad basim, alia minore ad me- dium; pronoto nigro Marginato, maculis nigris duabus. Longitudo, mandibulis conclusis : 36 mm. Habitat : Tonkin (Vitalis de Salvaza). Voisin de C. strigiceps Westwood, il n’a pas sur la tête les stries caractéristiques de celui-ci. La tête porte ici trois carènes bien marquées et disposées en triangle : une carène antérieure constituée par le bord frontal circulairement échancré et deux carènes latérales con- vergent vers la base, sans toutefois se réunir. Hemisodorcus rufonotatus n. sp. (4. 6). — Niger; elytris nitidis, apice fulvo-maculatis; mandibulis apice furcatis, dent: ante apicali lacinia denticulata emarginatæ; pronoto antice coarctato. Subtus niger, femoribus in medio fulvis. Longitudo, mandibulis conclusis : 34 mm. Habitat : Tonkin (Vitalis de Saïivaza). Cette espèce est voisine de A. fulvo- notatus Parry. Elle s’en distingue nette- ment par la forme du prothorax; les bords latéraux sont arrondis avec des angles peu nettement définis, dans le prothorax de À. fulvonotatus qui paraît d’ailleurs plus large à la partie anté- rieure; ici, au contraire, les angles postérieurs sont bien marqués et le pro- notum est rétréci en avant. La dent anté-apicale de la mandibule de Æ. ful- Fig. 6. vonotatus est un peu élargie et légère- Hemisodorcus rufonotatus DAS (BRANRE) ment échancrée; celle de Æ. rufonotatus, fortement élargie, offre une denticulation secondaire dans une forte échancrure. Enfin les taches claires n'apparaissent que sur la région apicale des élytres. Il est intéressant de noter que M. R. Oberthür possède deux exemplaires qui présentent les mêmes caractères, provenant de Pedong, British Bootang (A. Desgodins). Eurytrachelus affinis n. sp. (#g. 7). — Niger; capite mar- gine antica quasi recta; mandibulis dente post-media obsolete, ante-media robusta; pronoto transverso. Longitudo, mandibulis conclusis : G' 61 mm.; © 32 mm. Habitat : Tonkin, Lao-Kay (Vitalis de Salvaza). PR 6) Pme Ressemble beaucoup à Æ. Castelnaudi Deyrolle. Il en diffère surtout par les mandibules plus efñlées, plus fortement recour- bées vers l'extrémité. La dent la plus voisine de la base est forte et prolongée sur la mandibule en une carène qui va rejoindre le bord externe; les autres dents sont beaucoup plus réduites que chez Æ. Castelnam: et l’avant-dernière est à peine visible. Fig. 7. — Eurytrachelus affinis n. sp. (Gr. nat.). L'exemplaire représenté ici et que je suppose être la femelle de E. affinis ressemble à la femelle de Æ. Castelnaudi, mais la ponctuation centrale du pronotum est à peine indiquée et les côtes des élytres sont plus lisses et plus nettement limitées dans la région suturale. I. POUILLAUDE. ENTOMOLOGIE RÉTROSPECTIVE “ LES VIEUX AUTEURS ” HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite) () Par Jean SWAMMERDAM. En szviéme lieu nous faisons voir comment cette grenoüille, apres avoir quitté la forme d'œuf de ver et de #ymphe, devient enfin un animal parfait, et capable de produire de la semence, aussi bien que les insectes, les plantes et les fleurs. Mais avant que de finir nous avertirons ici le lecteur que les naturalistes se sont trompez touchant la difference, qui se trouve entre le mâle et la femelle des grenoüilles. Car ces petites vessies, qui paroissent proche de la tête de la grenoüille, que nous avons representée ici un peu plus grande qu’apres qu’elle s’est immediatement dépoüillée de sa peau, sont particulieres au male et le distinguent Infailliblement de la femelle. Outre que cette partie interieure des pieds de devant, qui repond au muscle du pouce d’une de nos mains, est bien quatre fois plus grosse dans le mâle, que dans la femelle : tellement que voila les deux marques, qui nous font connoître le mâle de la femelle. Or nous ferons voir dans nos experiences particulieres, la raison pour- quoi cette partie interieure des pieds de devant est plus grosse dans le mâle, que dans la femelle. | Explication de la douziéme Table. Où on expose la conformité, qui se trouve entre les nymphes des Insectes, et Les oeillets dans la maniere dont ces fleurs croissent et poussent leurs boutons. Au côté droit de cette Table, nous representons premierement l’oerllet dans sa prémiere peau, dans lequel temps on lui donne le nom de semence. Secondement nous dépeignons cette peau (1) Voir Znsecta, 14, p. 23. Rd ou cette membrane, dont on l’a dépoüillé. En /rotziéme lieu nous le dépeignons dans l’état où il est, lorsqu'il commence à pousser. En guatriéme lieu nous foisons voir le bouton entre quelques fueilles. En c#cqwêéme lieu nous dépeignons le même bouton tout formé, comme les Vymples des Insectes. En s2r1éme et dernier lieu, nous le faisons tout ouvert et tout prêt à jetter sa semence. Apres avoir montré dans la prémiere partie de ce livre, la conformité, qui se trouve entre les changemens des plantes, et ceux, qui arrivent aux [Insectes : nous ferons voir ici dans cette Table toutes les formes, que prennent les œillets selon les divers dégrez de leur accroissement, afin de donner par la plus de lumiere au lecteur. Premierement nous representons au naturel la sémence de l'œillet ; que nous dépeignons en suite en grand à la lettre A. Nous découvrons dans le milieu une bosse ou une eminence blanche, au dedans de laquelle il croît et se nourrit de même que font les semences ou les œufs des insectes dans le corps de leur mere. Nous pouvons, bien prendre cette partie pour le nombril de l’œillet, detaché et qui se relâche. De plus on dé- couvre sur cette semence, des points et de petites inegalitez noires, qui en rendent la superficie raboteuse, comme du cuir de chagrin. En second lieu nous faisons voir comment cette semence venant à bourgonner et à pousser ses boutons fait crever cette membrane, de même que les insectes. Apres avoir representé la forme exterieure de l’œillet à la lettre I. et à la lettre A. et la membrane, dont il s’est dépoüillé au nombre II. Nous faisons voir ensuite au naturel à la lettre B, la vraye forme interieure de la semence, laquelle nous avons encore dépeinte en grand à la lettre C. afin d’en donner une idée plus distincte. Ceque nous trouvons ici de plus remar- quable, est cette pointe qui s’avance en dehors, et cette separa- tion, qu’on découvre sur le corps de la semence : C’est pourquoi lorsqu'on la jette en terre, cette pointe, dont nous parlons se TRADE TS courbant en bas et poussant ses boutons forme cette racine, qu'on voit au nombre III. Et le reste du corps de la semence se fendant et s’ouvrant de plus en plus et se depotillant de la membrane exterieure, que nous avons marquée au nombre Il. produit ces fueilles que nous representons au nombre III. Ainsi nous faisons voir au naturel au nombre III. les deux fueilles que la semence à poussée avec les fibres de la racine et nous representons assez distinctement l’œillet tout entier lorsqu'il commence a se former, et qu'il se dépouille de sa premiere peau, comme font les insectes. En guatriéme lieu nous representons l’œillet lorsqu'il est devenu un peu plus grand. Et nous faisons des fueilles qui poussent tout autour, qu'on pourroit en quelque façon comparer avec ces especes de bouquets de plumes, qu'on remarque sur le corps des chexilles. En cincquiéme lieu nous representons le rejetton de l’œillet apres qu'il a déja pris la forme d’un bouton, qui contient la fleur même imparfaite et pliée ensemble : cequi convient assez bien avec la mamiere, dont les #ympAes, ou les Nymphes dorées renferment l’animal même. Il y a seulement cette difference que l’œillet est environné d’une peau par tout égale, comme un poussin de son écaille, au lieu que dans les zymples et dans les 2yr1phes dorées chaque membre est particulierement revêtu de sa peau, mais Jamais d’une écaille fort unie; si ce n'est, lorsqu'elles se dépotillent de leur peau pour la derniere fois. Enfin nous faisons voir l’oeillet même, qui apres avoir poussé peu à peu hors de son bouton (comme font les papillons hors de leurs #ymes, ou de leurs zymphes dorées) souvre ensuite tout à fait et devient capable de jetter sa semence, aussi bien que les Insectes. Et comme l’Auteur de la nature ne leur a pas donner la faculté de se mouvoir localement, n1 celle de l’accou- plement; ils terminent leur vie en rendant des odeurs tres agreables, qui sont comme leurs soupirs, et ne montrent leur fecondité, que par leur mort et leur destruction. Or si la nature leur a dénié l’accouplement, 1l y a bien des RCE Insectes à qui elle a refusé la même grace; car nous en voyons (comme par exemple la (8 mouche ephemere) qui, quoiquils participent des deux natures, manquent pourtant du même pri- vilége. Enfin il y a même des animaux, qui ont du sang (comme les poissons) à qui la copulation a été refusée. C’est pourquoi, si nous considerons avec attention l’ordre des changemens des Insectes et l’accroissement de leurs membres, aussibien que celui des plantes et des animaux, qui ont du sang ; nous reconnoîtrons sans doute que tous les ouvrages du Crea- teur sont fondez sur de mêmes loix, et qu'il observe toujours les mêmes régles. C’est pourquoi aussi nous remarquons une tres grande conformité entre toutes les creatures : Et lorsque nous faisons là dessus une reflêxion serieuse, nous croyons assüré- ment qu'il ne se trouvera personne, qui ose soûtenir, qu'il y ait sous le ciel, ou qu'il s’y fasse quelque chose par hazard ou par accident. Or puisque la Generation, l’accroissement, et les changemens des Insectes (que nous venons de representer dans nos Tables) se font toujours regulierement; qui est ce qui pourroît nier que toutes les parties de l’univers ne soient gouvernées de même ? Qui est ce qui ne se reposera pas en toute sûreté sous la garde du Tout puissant ? Et qui est ce enfin, qui ne sera pas satisfait de l’état ou 1l se trouve, qui ne regardera pas ses œuvres mer- veilleuses avec tout le respect et toute la soumission imaginable. Explication de la treziime Table Où on represente le papillon renfermé dans la chenille. Nous representons dans cette Table : (1.) Le papillon dans son œuf, ou dans sa premiere membrane, dans laquelle il a La forme d'une chenille : (2.) cette membrane apres qu'il en est dépoüillé : (3) Le papillon même sous la forme d'une che- nille : (4.) /a même chenille dans l'état où ell'est apres avoir quitté sa peau, qui renfermoit le papillon marqué à la lettre (a) npspoËx9, où musca ephemexa, odiaria. — 342 — À. ou B. (5.) nous faisons voir ce papillon en forme de che- nille apres qu'il s'est dépoüillé de sa peau, et qu'il a pris La forme de W) nymphe dorée, qui nous represente tous Les membres du papillon un peu moins distinctement, qu'il ne sont dépeints à la lettre À. ou à la lettre B. On peut voir aussi à la Lettre C. toutes Les parties du papillon dans la nymphe, #ais on Le voit un peu plus distinctement à La lettre B. lorsqu'il est dépoullé de toutes Les membranes, dont il étoit revêtu : (6.) nous representons Le papillon même avec ses ailes étenduës, qu'on découvre assez bien au travers de La peau transparente. À la lettre F nous faisons voir La maniere, dont le papillon marqué à la lettre À. ou B. se depotille de sa peau. Et La lettre G. nous represente le patillon sorti de sa derniere peau; et à La lettre X on peut voir plus distinc- tement comment Les petites ailes du papillon, qui sont mar- quées à La lettre D. et G. crorssent ef s'étendent peu à peu, jusqu'a ce qu'enfin elles soient parvenuës à leur juste gran- deur, comme on Les voit representées au nombre VI. Apres avoir expliqué suffisamment les changemens des In- sectes et la conformité qui s’y rencontre, (comme on peut voir dans la douziéme Table, où nous faisons comparaison d’une grenoüille avec un œillet dans la maniere, dont ses membres croissent, et poussent leurs boutons) nous representerons encore ici le papillon caché dans la chenille, comme nous avons fait voir autrefois à Monsieur 7'Zevenot et à Monsieur Magalotfi : et c'est aussi ceque nous avions promis d'exposer au public il y a deux ans. Or avant que d'entrer en matiere, il est necessaire de sçavoir que la chenille, la nymphe et le papillon même; qu’on voit representez dans la /rez2éme Table, sont les mêmes, que Goe- daert nous a dépeints dans l’onziéme Table de la premiere partie de son livre, et que ces Messieurs Anglois, qui nous ont donné la description des plantes, qui croissent aux environs de (b) CArysaris ou Aulelie. SR Camblige, nous ont dépeints dans la cent trente et quatriéme fueille de leur livre. Mais afin de poursuivre nôtre explication, nous faisons voir ici fremierement l'œuf d'un de ces papillons, qui volent de jour: mais nous n’en ferons pas ici un’explication fort ample à cause que nous avons déja dit en divers lieux que cet œuf est l’animal même, et que nous voulons montrer que la chenille est le pa- pillon même. Au nombre second nous representons la peau, qui renfermoit, comme nous avons dit l’animal même, ou la chenille, dont il se forme. En /roisiéme lieu nous depeignons le papillon même, lorsqu'il a encore la forme de chenille. Mais afin d’agir avec circonspec- tion ; nous representerons ici la figure exterieure de la ckenzlle, qui renferme le papillon : Et parceque ces Messieurs Anglois, dont nous venons de parler, nous en ont fait la description, nous traduirons ici leurs propres termes : s2 on considere, (disent ils) la grandeur de ces chenilles, qui mangent des choux, on trouvera qu'elles sont de moïenne taille, et qw'elle sont cou- vertes de petits poils courts et blancs assez éloignez les uns des autres, et disposez dans un ordre regulier sans se confondre ni se mêler ensemble. On découvre sur leur corps, du noir, du Jaune et du bleu mêlez ensemble; et on voit trois lignes jaunes, qui s'étendent tout le long de leur corps, l’une sur le milieu du dos et les deux autres de chaque côté vis avis l’une de l’autre : le bleu et le noir paroissent entre ces lignes jaunes; on voit le bleu sans aucun mêlange, mais le noir est distingué en plusieurs points, qui sont assez élevez et assez perceptibles. Du centre de chacun de ces points, qui est plus noir, que le reste, on voit sortir un de ces poils, dont nous avons parlé : la tête à toutes les mêmes couleurs mêlées ensemble assez distinc- tement, et est couverte de semblables poils : ses pieds sont au nombre de seize distinguez en trois rangs assez distinctement : dans le premier rang, qui est situé proche de la tête, on en voit six; vers le milieu du corps, on en découvre huit, et les deux AUS LE RES derniers sont placez tout proche de la queüe : voila tout ce que nous pouvons dire de la figure exterieure de la cAermille. Quand on plonge de temps en temps cette cLezzlle dans de l’eau boüillante et qu’on le retire incontinent, la peau de dessus se separe de l’interieure; à cause que l'humidité, qui étoit entre deux venant à se dilater, rompt la haison, qui étoit entr'elles, et les empêche de se coller ensemble. Et on peut facilement voir la forme interieure de la chenille, en ôtant cette peau exterieure, dont elle étoit revêtuë, et alors on apperçoit distinctement le papillon tout formé. C'est pourquoi cette peau est comme un habit de dessus sous lequel tous les membres du papillon sont cachez, et croissent lentement de même que les plantes et ani- maux, qui sont douéz de sentiment. ” Mais parceque les menbres du papillon, qui sont cachez sous la peau, ne se découvrent qu'avec beaucoup de difficulté, (à moins qu'on ne soit consommé dans ces sortes d’experiences) à cause qu'ils sont encore tres petits et fort tendres, et qu'ils sont enfrelacez ensemble; il faut necessairement attendre que les parties croissent par l'humidité qui s’y insinué, et qu'elles de- viennent plus perceptibles. Et c’est ce qu’on peut sçavoir infail- liblement, lorsque les membres venans à croître, font crever la peau, qu'ils avoient fait enfler. Or pour montrer en quel temps cela se fait; nous allons passer à l'explication de la guatriéme Table; où nous voyons, environ la seconde ou la troiziéme incision du corps de la chemlle, que les membres s’enflent et poussent leurs boutons : au lieu que son corps même devient plus petit et plus resserré. Car il faut remarquer que ce corps diminué, et se retire à proportion qu'il fait enfler et croître les membres du papillon, par l'humeur, qu'il leur communique. | Mais afin de faire voir avec plus d'ordre le papillon caché dans la cZenille, ou plûtôt afin de montrer qu’elle est le papillon même; nous faisons remarquer que, lorsque les membres de la chenille se sont suffisamment accrûs sous la peau exterieure, alors elle cherche une retraite ou se transporte dans un lieu de Eat. ne sûreté, pour s'y changer et pour s'y dépoüiller de sa peau de dessus. Apres que la chenille à fait cela, elle environne d’un tissu cette partie de son corps, où la peau est restée, lorsqu'elle s’est dépoüillée. Ensuite elle à l'adresse de se filer un lien ou une bande autour de son corps; et elle fait cela avec tant de pre- caution, que lorsqu'elle se dépotille de sa peau; ce lien ou cette bande reste justement vers le milieu de son corps, qu’elle envi- ronne : apresquoi elle demeure dans un profond repos; et prin- cipalement vers la deux où troizieme incision de son corps, ses membres venans à s’enfler par humidité, qui s'y insinue insen-. siblement, et le corps se resserrant ils commencent à devenir perceptibles, et font soulever cette peau luisante, dont ils étoient revêtus. Enfin les membres venans à s’enfler, et se divisans comme par boutons font prendre a l'animal la forme de (#) #ympAe dorée; et apres qu'ils ont fait crever la peau prémierement sur le dos, et ensuite sur la tête, en trois endroits differents, elle se dépoüille comme en tremblant, et avec un mouvement, qui se fait à diverses reprises : apres quoi on voit tous les membres du papillon assez visiblement : Et l’animal suivant l’ordre constant de la nature, prend la forme de la #ymphe dorée, que nous representons au nombre V. Et ses membres perdans alors leur mouvement, à cause de l’humidité, qui s’y est insinuée, nous paroissent moins distinctement, que dans la ) Nymphe. Apres qu'on a dépoüillé la chenille de sa peau en la plon- geant dans l’eau bouillante, avant que ses membres soient enflez d'humiditez, et que son corps s'étant reserré, prenne la forme de la #ymphe dorée, qu'on voit dépeinte au nombre V. alors elle prend tout un’autre forme, que celle, que nous representons à la lettre À. où nous la faisons voir couchée sur le ventre, ou bien à la lettre B, ou elle paroît renversée sur le dos : si bien (a) CArysalis, ou Aurelia. (b) Wympha. pe 7 Sue que les jambes, les ailes, les cornes, et cette double (©) rome, (que nous representons courbée en dedans) du papillon À. ou B, que nous avons tiré hors de la chenille, en la plongeant dans l’eau bouillante, sont tout autrement disposez, et paroissent bien plus confus dans la (4 xymphe dorée du nombre V. C’est pourquoi toute la difference, qu’ y a entre le papillon A. ou B. et la symgphe dorée V. consiste en ce que les mêmes parties, qui dans cette #y»#he sont autrement disposez et pliez ensemble sur son corps, paroissent dans le papillon A. ou B. comme courbez en dehors, et dans une autre situation, que celle qu'ils avoient sous la peau, dont ils étoient revêtus. Si bien que le papillon À ou B. ne différe de la zymphe V. qu’en ce que les membres sont autrement disposez dans l’un que dans l’autre. Il faut bien remarquer ici que les membres du papillon À. ou B. que nous trouvons fort petits dans la chenille III. sont fort visibles dans la chenille quatre, d’où nous les avons tirez; comme on peut voir aussi à la lettre À ou B. où le papillon est revêtu de sa peau : les mêmes parties paroissent encore plus grandes et plus distinctes à la lettre V, Or il faut considerer, que ce ne sont que les mêmes membres, et que tout le change- ment, qui leur arrive, ne consiste qu’en ce qu'ils croissent et s'étendent autant qu’il se peut par le moïene de l'humidité qui s’y insinue, et qu'ainsi ils prennent une forme differente. Enfin le papillon perd le mouvement, qu’il avoit dans la chenille, et ne le reprend qu’apres que toutes ses humiditez se sont dissipées par une transpiration Insensible. Mais comme il est indubitable, que nous trouvons ici 07 seulement un animal dans l'autre, mais de plus que la chenille est le patillon même revêtu d'une membrane, qui nous cachoit tous ses membres : il ne nous reste plus rien à present que de faire la description des parties, qui sont renfermées sous la peau. (c) Proboscis. (d) CArysalis ou aurelia. SP Si la disposition des membres est admirable dans la #ymhe dorée V. elle ne l’est pas moins dans le papillon, lorsqu'il est renfermé dans la ckenille IV. Car premierement les jambes du papillon A. ou B, qui au nombre V. a la forme de #ymphe dorée : sont situées entre ses cornes, tout proche de sa petite @) /7ompe : au lieu que dans la chenille ils sont en quelque façon pliez ensemble, et renfermez sous la même peau : dont ses pieds de devant sont revêtus. C’est pourquoi aussi lorsque la peau se détache des pieds, et qu'ils se sont enflez par l'humi- dité, qui s'y est insinuée, ils se courbent et se plient ensemble jusquà ce qu'enfin, étans tout à fait dépoüillez de leur peau, ils s'étendent derechef, et deviennent plus secs et plus forts apresque leur humidité superfluë s’est dissipée par une trans. piration insensible. Les ailes, qui dans le papillon A ou B sont situées proche des cornes, et sont assez étenduës, se trouvent sous la peau de la chenille IV. placées tout proche des quatre pieds de derriere, sous la peau desquels leurs extrémitez sont renfermées. Et c'est ou on doit bien prendre garde; à cause que c’est là la raison pourquoi les membres sont disposez de cette maniere dans la nymphe dorée, comme nous exposerons ailleurs. Les Cornes du papillon A. ou B. (que nous representons au nombre V. sous la forme de nymphe dorée) et qui sont situées dans cette xymphe, proche de ses jambes entre les ailes, où elles paroissent fort etenduës et qui touchent la petite /70ompe avec leurs extrémitez : Ces mêmes cornes, dis Je, sont dans la che- nille IV. renfermées sous la peau qui couvre cette partie, qui peut passer pour le crane : elles sont à leur origine, pliées et resserrées ensemble, Ensuite ils s'entortillent ensemble comme des serpens, et se courbent derechef ensemble vers leurs extré- mitez. (À suivre). (a) Probescis. Le Gérant, F. GUITEL. Sommaire du Numéro 32 d'INSECTA Entomologie générale : HS Dr Varllardi— "Destruction des MOUCRES 27. eee... 301 Kieffer (J.-J. — Serphides des Iles Philippines (swz/e)..................... 317 Oberthür (R.) et Houlbert (G.). — Faune analytique illustrée des Luca- DITES TER] A VAN 2222) eee en ee een ee eee eee ee ete 325 Pouillaude (1). — Note sur quelques Lucanides d'Indo-Chine.........….. 392 Entomologie rétrospective : « Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par I. Swau- D ENT AE oe onca een a CR nono ob RP ee 338 Échanges et rédaction d'INSECTA EE Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions Îles Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais nous adresser leurs publications sous la suscription suivante : Direction d'INSECT A Station entomologique, Faculté des Sciences Rennes (France) Abonnements annuels : HAT CE RIM STORE RE RE ee RTE 18! » TAN E Res ANUS ERA Ce Re 20° » Les abonnements, payables d'avance, romptent à partir du mois de janvier, mais on peut s'abonner à toute époque de l’année. ML Pc Pc 1:60 Un Numéro d’/nsecta ———— 44 ———— Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur C. HOULBERT, Station entomologique, Université de Rennes (France). 'ROISIÈME ANNÉE SEPTEMBRE 1913 NUMÉRO 39 INSECTA Revue lllustrée d'Entomologie Publication mensuelle de la Station Entomologique de Ja Faculté des Sciences de Rennes À IMPRIMERIE OBERTMHUR, RENNES LAS TO ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE DESTRUCTION DES MOUCHES D' VAILLARD (Su ile) D'autres moyens, peu ou point connus, méritent d’être vulgarisés. Le formol agissant par ingestion est très toxique pour les mouches; on l'offre à leur gourmandise dans une substance alléchante comme le lait. Le meilleur mode d'emploi consiste, suivant les indications de Trillat et Legendre, à disposer dans des récipients larges et plats un mélange de 15 % de formol commercial, 25 % de lait et 65 % d’eau; on peut l’additionner d'un peu de sucre. Les mouches, friandes de lait, ingèrent le breuvage et périssent après quelques minutes de son action ; leurs cadavres tombent en grand nombre, non pas dans les récipients, mais autour et parfois assez loin. Le mélange ainsi préparé peut servir pendant plusieurs jours et donne invaria- blement d'excellents résultats, sauf à l’approche de l'hiver, lorsque les mouches sont engourdies et ne se nourrissent plus. D’après Pottevin (1), il peut être indiqué, pour quelques cas particuliers, d’arroser le sol des écuries, étables, fromageries, laiteries avec une solution de lait ou de petit lait formolée à 10 %. Le formol empêche la putréfaction du lait répandu, et la présence de la matière grasse ralentit l’évaporation du liquide; aussi les mêmes solutions peuvent-elles servir pen- dant plusieurs jours. Dans les instructions données pour la lutte stégomicide en Afrique occidentale (2), Bouet et Roubaud recommandent un moyen simple, facile, remarquahlement efficace et peu coû- teux, de détruire à la fois les moustiques et les mouches dans les habitations. Ce moven dont l’agent, à la suite de nom- breuses expériences comparatives, leur a paru mériter le premier rang parmi les substances insecticides d'usage cou- rant, consiste dans l'emploi de fumigations au Crésol. Evaporé à la chaleur sur un réchaud, une lampe à alcool, ete., le Crésol (1) Pottevin. — La lutte contre les invertébrés. Office Intern. d'Hygiène, juillet 1909. (2) Journal officiel de l'Afrique Occidentale Française, 6 juillet 1912; analysé in Office Int. d'Hyg., août 1912. INsEcTA, Septembre 1913, 23 émet des vapeurs abondantes, d’abord blanches, puis bleuâtres qui sont 2rvmédiatement toxiques pour les mouches et les moustiques. « Ces insectes, dès qu’ils sont exposés aux vapeurs crésyliques, tournent sur eux-mêmes, s'abattent et meurent rapidement s1 l’action du toxique est maintenue. Si l’action n’est prolongée qu'un temps très court, suffisant néanmoins pour déterminer l’étourdissement de l’insecte, ce dernier peut se ranimer, mais le plus souvent les lésions produites sont définitives et le rendent désormais incapable de nuire. » Le Crésol peut être évaporé pur, sans mélange d’eau; la dose de D grammes par mètre cube assure d’une façon complète la mort des moustiques et des mouches. À la dose indiquée, les rapeurs crésyliques sont absolument inoffensives et ne pro- duisent aucune détérioration aux objets, métaux, dorures,ete., si on a soin d'éviter l'inflammation des produits goudronneux résultant de l’évaporation. Leur odeur n’est point désagréable, et on peut pénétrer dans les locaux au cours de J’opération sans éprouver d'autre inconvénient qu’une légère irritation des yeux (1). Ce procédé est applicable non seulement aux habitations privées, mais encore et surtout aux écuries, étables et dans tous les endroits où les mouches peuvent trouver des gîtes d'hiver; la suppression de ces derniers est particulièrement importante puisque les insectes qui y trouvent refuge assu- reront les nouvelles générations de l’été prochain. C. —— Protéger les locaux habités contre l’invasion des mouches, détruire celles qui y pénètrent est évidemment chose nécessaire, mais ne constitue qu’un simple palliatif ; la mesure essentielle consistera à les empêcher de naître en obviant aux facilités qu’elles rencontrent pour leur entretien indéfini. Si les mouches pullulent si abondamment dans les milieux ruraux, les camps occupés, les villages et villes malpropres et à la périphérie de nos cités, c’est qu’elles y trouvent les matières putrescibles ou putréfiées qui conviennent à leur ponte et au développement des larves. Les amas d’ordures (1) Mode d'emploi du Crésol. — I'’évaporation du Crésol à la chaleur nécessite de légères précautions : les résidus goudronneux qui se forment pendant l'opération peuvent, en effet, brüler si la flamme vient à leur contact et produire une abondante émission de noir de fumée. Aussi convient-il de recourir à des récipients dont les bords présentent une hauteur suffisante pour protéger le Crésyl contre le léchage des flammes. L'appareil de chauffe peut être un réchaud à charbon de bois, une lampe à alcool, un fourneau Primus, etc. Lorsque la masse crésylique est en ébullition, elle émet d'abord des vapeurs blanches, d'odeur non désagréable et très abondantes; lorsque la masse commence à devenir goudronneuse, aux vapeurs blanches succèdent des vapeurs grises ou bleuätres, légèrement empyreumatiques, irritantes pour la conjonctive. Ces vapeurs et fumées sont les éléments essentiels de la fumi- gation; lorsqu'elles ont rempli la pièce d’une atmosphère bleuâtre, on arrête l'opération en pénétrant dans la salle et éteignant la flamme. On laissera agir les vapeurs pendant 3 à 6 heures avant d'aérer le local (Bouet et Roubaud). ménageres ou de fumiers tolérés à l’intérieur et au voisinage des villes, les fosses d’aisance, les abattoirs et marchés mal tenus, les installations d'épuration d’eaux vannes, etc., constituent des foyers privilégiés pour la reproduction des mouches. Supprimer ces milieux de culture aboutirait à sup- primer les insectes eux-mêmes. Aussi doit-on affirmer que toutes les mesures de propreté générale représentent, pour les centres habités, le meilleur moyen de lutter contre les mouches. L’éloignement continuel et bien réglementé des immondices et fumiers; l’enlèvement rapide, ou, mieux, l’incinération des ordures ménagères; le nettoyage fréquent et minutieux de tous les lieux et établissements qui exposent à la stagnation des matières putrescibles, le lavage répété du sol des rues, des ruisseaux qui les bordent, des caniveaux, etc., sont des mesures d'ordre administratif qui, jointes à l'éducation du publie, serviront le plus utilement à préserver contre l’incom- modité dangereuse des mouches. Certaines villes de l’Amé- rique du Nord provoquent, paraît-il l’étonnement satisfait des visiteurs par la rareté, sinon l’absence des mouches. Ces villes se distinguent aussi par leur souci vigilant de la propreté générale, par les mesures d’édilité, de voirie, d'hygiène ur- baine ou privée destinées à l’obtenir. En vérité, les agglomé- rations subissent les mouches qu’elles méritent et qu’elles s’'infligent; ces insectes deviennent l’indice de leur propreté ou de leur malpropreté. Dans les expioitations rurales, comme partout où existent des étables et écuries, 1l serait nécessaire, pendant la saison chaude, de procéder fréquemment, au moins deux fois par semaine, à l'enlèvement des fumiers et à leur transport au loin, sur le sol. On doit admettre, en effet, d’une manière générale, qu'un intervalle de six à sept jours s'écoule entre la ponte des mouches et l’éclosion des insectes ailés. L'usage des fosses à fumier couvertes est recommandable. Dans les écuries, après l'enlèvement des fumiers, on voit souvent d'innombrables larves grouiller dans le purin qui séjourne à la surface du sol ou entre les pavés; les oiseaux de basse- cour, très friands de ces larves dont ils se nourrissent avide- ment, sont des auxiliaires qu'il ne faut point négliger. Mais 1l est des amas d’immondices (fumiers, dépôts de gadoues, fosses d’aisance) que l’on ne peut toujours enlever fréquemment, ou supprimer sans inconvénient, ou protéger efficacement contre la visite des mouches. Dans ce cas, on aura recours aux substances larvicides. Les essais expérimentaux pratiqués dans les stations entomologiques des Etats-Unis et rapportés par Howard fournisseut d’utiles indications à ce sujet. Le chlorure de chaux s’est montré un agent très efficace pour la destruction des larves : aussi est-ce avec raison que le pro- fesseur Gruitel, de Rennes, recommande d'en saupoudrer la surface des fumiers après chaque apport nouveau. La chaux hydratée, le pétrole, le sulfate de fer en solution forte (20 %) ou en poudre, sont également doués d’un pouvoir larvicide très puissant; le sulfate de fer est, en outre, déso- dorisant, et ne semble pas nuire aux cultures. La solution d’un mélange de horax et d’arséniate de soude est particulièrement toxique pour les larves (Howard); mais son emploi ne serait peut-être pas sans danger pour ceux qui le manipulent. L'arrosage abondant des dépôts de gadoues et de fumiers avec un lait de chaux fraîchement préparé constitue un moyen simple, peu coûteux et facile à réaliser; le même liquide servirait utilement à l’aspersion du sol des écuries et étables après l'enlèvement des fumiers. La projection de chaux vive dans les fosses d’aisance est recommandée aux Etats-Unis pour les habitations rurales. Gruitel conseille de déverser tous les six mois dans les fosses un litre de pétrole par mètre carré. Des expériences faites sur divers points ont établi que l'huile verte de schiste donnait de très bons résultats, peut-être même les meilleurs (1). En arrosant les fumiers et les dépôts d’or- dures avec ce produit, on détruit les larves et on écarte les femelles pondeuses. Le même traitement s’appliquera aux latrines rudimentaires des habitations rurales. A ces moyens actuellement recommandés, l’avenir viendra peut-être en ajouter d’autres, d’un ordre différent : le recours aux ennemis naturels de l'être nuisible qu’il importe de dé- truire. Pareil espoir ne saurait plus être tenu pour vain devant les résultats déjà obtenus dans cette voie par l’agriculture, soit que l’on fasse agir des microbes ou des champignons patho- genes pour l’espèce considérée, soit que l’on répande dans le milieu à protéger des insectes prédateurs qui détruisent l’in- secte nuisible. Un virus déterminant une maladie infectieuse, transmis- sible entre les individus de l’espèce murine, est aujourd’hui d’un usage courant pour la destruction des rats et des cam- pagnols. Un champignon, Zsaria densa, pathogène pour la larve du ver blanc, est employé dans la lutte contre les hannetons; la (1) Mélanger, en agitant fortement, parties égales d'huile de schiste brute et d’eau, puis répandre le tout sur la surface à protéger. Le procédé est peu dispendieux, l'huile de schiste ne coûtant que 0 fr. 30 c. le litre. Fi. 5. — Œufs de mouche domestique, de grandeur à peu près naturelle, photographiés à la surface d’un tas de fumier. (Newstead.) F1@. 6. — Larves de mouche domestique sur du fumier de cheval, (Newstead,) cn culture artificielle en est possible. Ses spores, mélangées à de la terre, sont répandues sur les surfaces à protéger; les larves contaminées périssent, et les résultats obtenus ne sont pas négligeables. Les agriculteurs de Californie préservent aujourl’hui leurs arbres fruitiers et les cultures de melon contre les ravages des pucerons au moyen d’un coléoptère voisin de nos coccinelles, F1G. 7. Nymphes ou pupes de mouche domestique sur un vieux tissu pourri. (Newstead.) Hippodamia convergens; ces coléoptères sent recueillis pen- dant la saison froide dans les montagnes où ils hivernent et répandus au printemps dans les piantations. C’est aussi à une coccinelle exotique, Vovius cardinalis, que la Provence vient de confier avec succès la défense de certains arbres ou arbustes contre les inquiétants ravages d’une cochenille, Zcerya Pur- chast, récemment introduite d'Italie dans le Sud-Est; cette coccinelle est élevée par les stations entomologiques et dis- persée ensuite dans les exploitations menacées. La mouche ne manque certes pas d’ennemis naturels : l’araignée, dont les toiles sont des pièges à ménager dans les écuries; le scolopendre des maisons; certains scarabées; le bembezx (guèpe), qui la capture pour en nourrir ses larves; Te LÉ cet hyménoptère qui pond ses œufs dans le corps même des pupes dout le développement est ainsi arrêté, ete. Mais le rôle de ces insectes demeure, hélas! insuffisant. [es mouches sont, en outre, sujettes au parasitisme de divers organismes infé- rieurs (protozoaires, champignon, nématodes) dont l’un a déjà fixé l’attention et mérite de la retenir : tel est Zmpusa musceæ, champignon déerii par F. Cohn et qui constitue pour l’insecte un redoutable ennemi. Les mouches parasitées sont facilement reconnaissables. On les voit fixées aux murs ou aux vitres, les pattes étendues, l’abdomen grisâtre et gonflé par les végéta- tions du champignon. Les fructifications aériennes du parasite émergent du corps de l’insecte et projettent des fusées de spores dans une gangue mucilagineuse qui produit les liens pulvérulents encerclant le cadavre, La maladie se transmet d’un animal à l’autre lorsque la spore se dépose au bon endroit sur le corps de l’insecte. La culture artificielle de l'£mpusa n’a pu encore être réalisée. Après avoir étudié le parasite, sa résistance d’une année à l’autre, la maladie qu'il engendre et les modes d'infection possible, J. Bernstein suggère, dans un rapport au Local Government Board (1910), que le cham- pignon pourrait être utilisé contre les mouches le jour où l’on sera parvenu à le cultiver en milieux artificiels. Cet intéres- sant problème, dont la solution pourrait être si profitable à l'hygiène générale, mérite de solliciter l’attention des myco- logues ; je me permets 1e1 de faire appel à leurs recherches. Mais quels que soient les moyens à employer, la lutte contre les mouches ne sera réellement efficace que si le publie parti- cipe de toute sa bonne volonté, et avec conviction, aux mesures de défense, Faire l’éducation et l’opinion du peuple apparaît dès lors une nécessite absolue. À cet égard, l’exemple des Etats-Unis mérite d'être cité. Une véritable croisade s’orga- nise dans ce pays à laquelle prennent part officiers de santé, médecins, associations médicales ou autres, autorités sani- taires, stations entomologiques, presse périodique et aussi le publie lui-même. On crée des ligues, des comités régionaux et locaux qui, par des conférences populaires, des notices, des articles de journaux s'efforcent de vulgariser le danger des mouches et les moyens de s’en protéger. Des clubs de femmes s’enrôlent dans la croisade et ne semblent pas les moins actifs; la ligue municipale des femmes de Boston s’est saisie de la question des mouches et poursuit une campagne active contre ces insectes. Des notices illustrées et très suggestives sont répandues dans tous les milieux. Les sociétés d’entomologie publient des instructions sur les mœurs, le développement des mouches et ies moyens de les détruire. Enfn, on commence par l'enfant l'éducation du peuple : dans les écoles, les maîtres font des leçons de choses, des démonstrations pratiques sur le danger des mouches, leurs modes de vie, de reproduc- tion, etc. ; des prix sont attribués aux meilleurs types d’ensei- gnement à ce sujet (Howard). Ne devrait-on pas s'inspirer de l'effort développé aux Etats- Unis pour faire connaître au publie de notre pays tous les méfaits de la mouche et lui inculquer ainsi, avec l'horreur de cet insecte, le besoin instinctif de le détruire? Les autorités administratives et sanitaires, les Conseils d'hygiène auraient, semble-t-1i, un rôle utile à jouer pour entreprendre à ce sujet l'éducation du peuple par telle voie et sous telle forme qu'iis jugeraient opportunes. Il y aurait lieu encore d’intéresser les instituteurs à une campagne aussi nécessaire ; parmi les leçons d'hygiène prévues dans les écoles, une petite place pourrait être donnée à la question des mouches qui, par ailleurs, cons- tituerait pour de dévoués zélateurs un intéressant sujet de conférences populaires. CONCLUSIONS 1° La mouche commune peut transmettre et disséminer des maladies infectieuses (fièvre typhoïde, choléra, diarrhée in- fantile, dysenterie, tuberculose, etce.). L'hygiène privée et l’'hvgiene publique ne sauraient se désintéresser plus long- temps de cette notion définitivement acquise ; 2° Il est nécessaire de faire l'éducation du public sur les dangers que présentent les mouches, les moyens de les éviter et l'obligation de détruire l’insecte par tous les moyens pos- sibles; l'éducation du publie devrait commencer par celle de l'enfant à l’école; 3° Les mouches propagent des maladies graves par la conta- mination des aliments. Il importe done de protéger efficace- ment tous les aliments contre le contact de ces insectes, aussi bien dans les habitations privées que dans les magasins et marchés où les comestibles sont présentés en étalage. Des règlements de police devraient intervenir au sujet des étalages qui exposent des aliments altérables aux poussières de la rue et aux souillures des mouches ; 4° La pénétration des mouches dans les habitations privées, les écuries ou les étables peut et doit être évitée. Il faut détruire celles qui s'y introduisent; pour cette destruction, et en outre des moyens usuels, on peut recommander le lait formolé et les fumigations de crésyl dans les conditions indi- quées ci-dessus, (À suivre). Re EUESNTDES- BE 6 » 48 27 15 1/4 page... 3 » 24 14 8 1/8 page... 1 50 12 7 4 +++ + + + + + + + + + + ++ Indispensable à tous les Collectionneurs ! S à ai PA A LES MACROLÉPIDOPTÈRES DU GLOBE L'ouvrage complet se composera d'environ 485 livraisons ou 16 volumes ÏJ. PARTIE PRINCIPALE Faune Paléarctique, 118 livraisons environ à Fr. 1.25 II. PARTIE PRINCIPALE Faune Américaine, 130 livraisons environ à Fr. 1.90 Faune Indo-Australienne, 155 livraisons environ à Fr. 1.90 Faune Africaine, 85 livraisons environ à Fr. 1.90 Dans les deux parties il y aura environ 1,000 planches d'un Coloris parfait reproduisant près de 40,000 papillons Les Volumes I et II sont parus Pour tous renseignements ou demandes de planches spécimens, s'adresser à la Librairie H. LE SOUDIER, Paris, 174-176, Boulevard Saint-Germain. Sommaire du Numéro 35 d'INSECTA ; PR Pages Entomologie générale : Vuillet (A.). — Description de la femelle d’Auwtocrates Vitalisi A. Vuill. (COM rcten0LoMmIAE) M eee RE ANR here es nie se M ET . 138 Oberthür (R.) et Houlhbert (G.). — Faune analytique illustrée des Luca- DITES DE MTANA (HAE) nes eme see rence eee eee de 416 Pouillaude (I.). — Description de trois nouvelles espèces de Cétonides.....… 421 Kieffer (J.-J. — Serphides des Iles Philippines (s#2/e)..................... 425 Entomologie économique : Pouillaude (1). — Les mouches communes. (s#2/e).............................. 444 Echanges et rédaction d'INSECTA ee een Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais nous adresser leurs publications sous la suscription suivante : Direction d'INSECTA Station entomologique, Faculté des Sciences Rennes (France) Abonnements annuels : France mes: ASE ee RE Re 18 » fe 7e SR REP OR Ie Là DL 20! » Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier, mais on peut s'abonner à toute époque de l’année. Un Numéro dANSECLR ea NU eee 160 Pour tout ce qui concerne l’administration et la rédaction d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur C. HOULBERT, Station entomologique, Université de Rennes (France). ‘4 TROISIÈME ANNÉE DÉCEMBRE 1913 NUMÉRO 36 INSECTA Revue lTllustrée d'Entomologie Publication mensuelle de la Station Entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes IMPRIMERIE OBERTHMHUR, RENNES 191 0 ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE ÉDÉSNIDES:; DERTAV A R. OBERTHÜR et C. HOULBERT. (Suite) *%%, Epicrane avec deux carènes courbées en demi-cercle et se rejoignant en avant. S.-g. : CYCLOTROPUS. ( M. occiriTALIS Hope (fig. 37-38). — Nous nous trouvons ici en présence d’une espèce, si sommairement étudiée par les anciens auteurs, qu'il est impossible de s’en faire une idée nette à l’aide des seules descriptions de Hope (1) et de Thomson (2). I1 nous semble même que la forme (Q) nommée par ce dernier Cla- dognathus astericus ne peut pas être acceptée comme synonyme d’occipitälis Hope (8) : cette assimilation, primitivement suggérée par M. le major Parry (Catal., 1864, p. 80), n’a, en effet, pas été maintenue dans l'édition de 1875; Parry se rallie d’ailleurs, plus tard, à l'opinion de Waterhouse, car, dans le Catalogue annoté de sa main qu> nous avons sous les yeux, nous lisons « Â/. occipitalis et astericus distinct. Waterhouse ». La notice de M. Waterhouse à laquelle 1l est fait allusion ici a paru dans Fig. 37.—. Exemplaire pré- Annals and Magaz. of Nat. History, 1890 (6), sumé de Metopodontus V, p. 35; il y est dit que, dans les collections ee OCR 22 ; . nat. (Coll. R.Oberthür). du British Museum, il existe quelques exem- Provenance : îles Phi- plaires de femelles provenant de Bornéo, aux- popines, quels la description de Thomson peut convenir, mais que ces exem- (1) Hope (F. W.). — (A Catalogue of the Lucanoid Coleoptera in the Collection of the Rev. Hope, with descriptions of the new species therein contained. London, 1845, 21 pp. in-80). (2) THOMSON (J.). — Catalogue des Lucanides suivi d'un Appendix ren- fermant la description des coupes génériques el spécifiques nouvelles (Ann. Soc. entom. France, 1862 (4), 2, p. 417). (3) L’orthographe asteriscus donnée dans le Coleopterorum Catalogus Pars. 8, p. 24, est erronée, car nous avons sous les yeux l’exemplaire-type étiqueté de la main de Thomson. INSECTA, Décembre 1913, s 2 ÉERN FES JAN 27 1914 DT FEONAN Inst », D 1? + \ — 450 — plaires sont tout à fait différents de ceux du même sexe provenant des Iles Philippines. Burmeister lui-même, en 1847 (/andbuch. NV. p. 528), croyait pouvoir assimiler occipitalis à son Cladognathus . marginatus; or, d'après le Coleopterum Catalogus, LUCANIDÆ, 1910, Cladogna- thus marginatus Burm. serait synonyme de Prosopocælus lateralis Hope. On voit que les auteurs sont loin d’être d'accord en ce qui concerne les variations assez notables des insectes de ce phylum ; la figure donnée par Westwood est celle d’un © medius; elle est bien conforme aux exemplaires provenant des Iles Phi- Fig. 38. lippines; mais, pour connaître le véri- Exemplaires présumés table occipitalis, il faudrait une descrip- a D en tion complète, précise, avec figure à Pro ne MR Eee l'appui, des exemplaires de Hope qui sont sans doute toujours au Musée d'Oxford. En présence de ces incertitudes, nous décrivons ici l’espèce authentique de Java sous le nom de preangerensis; elle nous paraît très distincte de la forme correspondante des Ph1lip- pines, la seule qui puisse être considérée comme étant le véri- table occiprlalis de Hope. Il y a d’ailleurs, à notre avis, au moins trois espèces bien distinctes, dans l’ensemble des formes qu’on a désignées jus- qu'ici sous le nom de Metopodontus occipitalis; mais, comme nous avons l'intention de reprendre prochainement, et à un autre point de vue, l’étude de cette question, nous n’insisterons pas davantage ici sur ce point épineux de la systématique. 0. M. preangerensis n. sp. (Ag. 39). — Insectes de taille variable (S, 30-52; ©, 23-25 millim.), d’un Jaune rougeàtre ocreux plus ou moins brillant; élytres avec une fine bordure noire sur tout leur pourtour et le long de la suture; pattes d’un rouge brun avec les genoux, les tarses, le dessous des fémurs médians et postérieurs noirs. (1) WESTWOOD. — Cabinet of oriental Entomology, London, 1848, p. 22, pl. 10, fig. 4. ir o, partie antérieure de la tête déclive, suivant un plan in- cliné en avant et limité, sur les côtés par deux carènes obtuses de couleur noire. Q. Tête arrondie et grossièrement ponctuée; tache noire suturale des élytres en général plus développée que chez les Œ et s’élargissant d’une façon très variable. Mäle (fig. 39). — Tête grosse, anguleuse, très fortement échancrée en demi-cercle en avant, un peu plus large et plus longue que le pronotum, finement granulée dans toute son étendue, ce qui lui donne un aspect plus ou moins mat; la partie frontale plane, limitée, ainsi que nous l’avons dit par deux carènes saillantes, arquées, de couleur noire (de plus en LA ? 2 A plus réduites chez les petits mâles). Fig. 39. — Metopodontus preangerensis R. Obth-HIb. Trois go grand. nat. (Coll. R. Oberthür). Epistome en pointe triangulaire très allongée, infléchi ver- ticalement entre les mandibules; angles antérieurs coupés obliquement; canthus très étroits, mais prolongés jusque vers la moitié de la lentille oculaire; joues dilatées latéralement en une pointe courte, obtuse, fortement tuberculée en arrière au contact des yeux. Mandibules de la même couleur que la tête, de longueur très variable, peu courbées, portant, près de leur base, au côté interne, deux tubercules arrondis, et, vers leur milieu, une forte dent transversale dirigée perpendiculairement à l’axe de la nn mandibule (1); à l’extrémité, deux ou trois pointes obtuses; on observe en outre chez les © #1ajor, avant l’extrémité, une dent interne, bifide, à pointes divariquées. Prothcrax rectangulaire, bisinué en avant, entier sur les côtés et à base postérieure droite; le disque du pronotum est finement granuleux ou ponctué et alors, suivant les cas, plus ou moins lisse; 1l porte en son milieu une petite tache noire, ovalaire, losangique ou pentagonale et, sur ses côtés rabattus, un peu en avant des angles postérieurs, une tache de même couleur plus ou moins développée (très rarement absente). Elytres d’un jaune orangé ocreux, plus ou moins lisses, avec une bordure noire très fine le long de leur pourtour et à la suture; écusson ogival, également bordé de noir. Menton trapézoidal, d’un jaune pâle, glabre, faiblement échancré en avant et largement bordé de noir. Tibias antérieurs étroits, comprimés, irréguhèrement crénelés à leur bord externe et prolongés, à l’apex, en un appendice bifide; tarses médians et postérieurs inermes. Femelle (fig. 40). — Tête de talle ordinaire, arrondie, très grossièrement ponc- tuée, mais sans carènes noires; mandibules courtes, noires. Pronotum transverse, ovalaire, bordé de noir, arrondi sur les côtés; sa bordure antérieure, fortement échancrée, embrasse la base de la tête; le disque prothoracique | Ù porte aussi trois points noirs, l’un au milieu, is les deux autres sur les côtés. Fig. 40. — Metopodontus Elytres très sensiblement rétrécis en EE arrière, finement ponctués, le plus souvent (Coll. R. Oherthür). lisses, avec la tache noire suturale plus ou moins développée (dans certains cas cette tache peut envahir la moitié du disque, et alors la tache correspondante du pronotum est elle-même plus large et de forme losangique). Les caractères des tarses antérieurs sont les mêmes que chez les G'; mais les tibias médians et postérieurs portent un petit tubercule où une épine noire vers le milieu à Ieur bord externe. (1) La dent transversale de la mandibule droite est placée plus en avant que celle de la mandibule gauche. er ŒN En résumé, les caractères les plus marquants qui distinguent cette espèce, sont : la présence d’une longue dent transverse vers le milieu des mandibules, l’échancrure très profonde, en demi-cercle, qui affecte le bord antérieur de la tête, et le menton, excavé sur les côtés et assez fortement échancré à son bord antérieur. PROVENANCE : Il existe dans la collection R. Oberthür six exemplaires portant les indications suivantes : Preanger (J.-B. Ledru, 1809); Java (Ed. Brown); Mont Ardjoeno (Var Lansberge). 10. M. sericeus Hope (Westw.), Trans. Entom. Soc. Lond. 1847, p. 274). — Insectes de petite taille [18 (Q), 22 (O' #in0r) et 33 millim. (SO #ajor)]; d’un brun châtain couleur de poix, pubescents en dessus et en dessous; tête et prothorax plus sombres. d, front fortement déprimé en avant; mandibules peu courbées ; armées dans leur tiers terminal de deux groupes de dents obtuses, bigéminées et trigéminées. ©, front arrondi en avant; mandibules plus courtes que la ete. Mäle (fig. 41). — Tête pres- que carrée, fortement échancrée en avant et sinueuse sur les côtés; la partie centrale anté- rieure du disque céphalique est largement déprimée, granu - leuse; l’épistome s’infléchit verticalement entre les mandi- bules; angles antérieurs ar- rondis; canthus courts, n’en- tamant guère que le tiers an- térieur des yeux. Mandibules grêles, faiblement courbées en dedans, portant, un peu au Fig.41.— Metopodontus sericeus Hope. delà du milieu un tubercule ne D bigéminé; et, un peu plus loin, vers le sommet, un autre tubercule bigéminé du côté droit, trigéminé du côté gauche. ie Pronotum rectangulaire à côtés parallèles; les angles anté- rieurs sont arrondis; les postérieurs légèrement prolongés en pointe à l’origine de l’échancrure qui les relie à la base pos- térieure ; le disque du pronotum est densément ponctué et très pubescent sur les côtés. Elytres de même largeur que le pronotum, d’un brun châtain foncé, ovales allongées et à côtés subparallèles; la surface des élytres est finement ponctuée et couverte, dans toute son étendue d’une pubescence fauve couchée. Dessous du corps ayant la même co- loration que le dessus. Pattes brunes; tibias antérieurs carénés avec deux épines internes, noires, et un prolonge- ment bi ou tri-épineux à leur extrémité; tibias médians et postérieurs inermes sur les côtés mais avec les prolongements épineux habituels. Femelle (fig. 42). — Tête médiocre, Fig. 12.— Metopodontus se- arrondie en avant, grossièrement et den- riceus Hope. Deux 99 gr. _ ; nat. (Coll. R. Oberthür). sément ponctuée en dessus. Elytres fine- ment ponctués, rembrunis à la suture et couverts d’une pubescence fauve, couchée. Tibias antérieurs LA terminés par un prolongement trituberculé; les médians et les postérieurs inermes sur les côtés. PROVENANCE : La collection R. Oberthür renferme le type O' Met. pulverosus Parry (= sericeus Westw.) décrit en 1862 (Proceed. Ent. Soc. Lond., p. 110) et portant, Java, sur son étiquette comme indication de provenance. Un deuxième exemplaire ©, ayant appartenu à la collection du comte Dejean, porte également une étiquette Java, écrite de la main du D' Boisduval. Malgré l’autorité de ces témoignages, nous ne sommes pas absolument sûrs que Metopodontus sericeus soit une espèce réellement javanaise; de fait, nous n’avons vu aucun exemplaire provenant authentiquement de Java, mais l’espèce se rencontre sûrement à Bornéo et à Sumatra. (A suivre). = Ar SERPHIDES DES ILES PHILIPPINES Par J.-J. KiErFERr, Dr. phil. nat., Bitche. (Fin). 7° GENRE : PHÆNOPRIA Ashm. 1. Tête, thorax et tiers postérieur de l'abdomen roux, pétiole deux fois aussi long que gros. 1. ?. rufa. — Tête et abdomen noirs, thorax et pétiole roux, le pétiole guère plus long que gros... 2. P. nigriceps. — Tête, thorax et abdomen noirs, pétiole roux et UN HEUMPDIUS ONE QUE SFOS....2:.... cree DL CRILESS 1. — P. rufa n. sp. Q. Roux marron; antennes, pattes et un peu plus du tiers postérieur de l'abdomen jaune roussâtre, reste de l'abdomen ‘sauf le pétiole noir. Tête globuleuse, yeux allongés, petits, moins larges que leur distance du bord postérieur de la tête. Scape subcylindrique, un peu arqué, égalant les trois articles suivants réunis, articles 3-8 obconiques, deux fois aussi longs que gros, 0-12 graduellement et faiblement grossis, subglobu- leux sauf le 12°. Tempes et devant du prothorax à pubescence blanche. Thorax convexe, de moitié plus long que haut; scu- . tellum très convexe; segment médian à lamelle triangulaire. Nervation ordinaire. Tibia postérieur grossi subitement au tiers distal. Pétiole strié, deux fois aussi long que gros, abdomen déprimé, subfusiforme, grand tergite relevé en avant comme chez Spilomicrus, occupant les trois quarts antérieurs. — Long. 1,8 mm. — Los Banos. 2.. — P. nigriceps n. sp. Œ. Noir; deux premiers articles antennaires, thorax, hanches, pattes et pétiole roux. Tête globuleuse. Article 2° des antennes à peine plus long que gros, 3° cylindrique, deux fois aussi long que gros, 4° égalant le 3°, fortement courbé en arc, les suivants ellipsoidaux, poils peu longs et disposés sans ordre. Pétiole guère plus long que gros, abdomen plus ceurt que le thorax. Pour le reste semblable au précédent. — Long. 0,8 mm. — Los Banos. — 456 — 3. — P. exilis n. sp. d. Noir; deux premiers articles antennaires, hanches et pattes roussâtres, pétiole roux. Article 4° des antennes égalant le 3° mais arqué, les suivants subglobuleux et pubescents, le 2° ovoidal. Ailes dépassant de beaucoup l'abdomen, une ligne brunâtre, transversale et droite aboutit à l'extrémité de la marginale. Pétiole un peu plus long que gros, abdomen égalant le thorax. Pour le reste, semblable à P. 7ufa. — Long. 1 mm. — Los Banos. 8° GENRE : LOXOTROPA Fôrst. 1. — L. philippinensis n. sp. d. Noir; antennes brunes, hanches et pattes d’un jaune rous- sâtre. Tête globuleuse, tempes et devant du prothorax à feu- trage blanc. Antennes pubescentes, 2° article subglobuleux, plus court que le 3° qui est un peu plus long que gros, les suivants égalant le 3°. Scutellum convexe, à fossette unique. Segment médian avec une lamelle triangulaire. Nervation ordinaire, marginale dépassant le tiers. Pétiole à peine aussi iong que gros; abdomen déprimé, arrondi en arrière, égalant le thorax. — Long. 1,5 mm. — Los Banos. 0° GENRE : TRICHOPRIA Ashm. L':Thoras ONE. LR ET EU ee Pa Tes 2 — Thorax noir comme la tête et l'abdomen, sauf lePpétipleté.:.. {Lits ere TR CURE ER 1. 7°. caudata. 2. Tête et quart postérieur de l’abdomen roux... 2. T. analis. — Tête et abdomen noirs, sauf le pétiole.............. 3. TL. semirufa. 1. — T. caudata n. sp. ©. Noir; antennes sauf les trois derniers articles, hanches, pattes et pétiolé roux sombre. Tête globuleuse ; tempes et devant du prothorax à feutrage blanc. Scape subcylindrique, 2° article ne | = de plus gros que le 3° mais pas plus long, 3-7 également minces, obconiques, de moitié plus longs que gros, 8° et 0° un peu plus gros, les trois derniers forment une massue graduelle, dont les deux premiers sont à peine plus longs que gros. Scutellum à fossette unique et traversé par une carène longitudinale peu aiguë. Segment médian à lamelle triangulaire. Ailes atteignant à peine l'extrémité de l’abdomen, par suite la marginale dépasse un peu le tiers basal de l’aile. Tibia postérieur subitement grossi au tiers distal. Pétiole de moitié plus long que gros; abdomen un peu déprimé, plus long que le reste du corps, grand tergite dépassant à peine le milieu, les 3 ou 4 tergites suivants formant des lignes transversales, le dernier comprimé comme chez Diapria conica, en queue aiguë, plus long que les 3 ou 4 précédents réunis. — Long. 2 mm. — Los Banos. - 2. — T. analis n. sp. Q. Roux marron; deux derniers articles antennaires, pétiole et les trois quarts antérieurs de l’abdomen noirs, reste de l'antenne, pattes et quart postérieur de l'abdomen roussâtres. Tête globuleuse; tempes et devant du prothorax à pubescence blanche. Articles antennaires 2 et 3 deux fois aussi longs que gros, 4-6 trois fois, 7° égalant le 3°, un peu plus long que le 8, 2-8 obconiques, 90-12 graduellement grossis, aussi gros que longs, sauf le 12° qui est allongé. Scutellum comprimé en une carène qui, vue de côté, paraît fortement arquée, avec deux ‘petites fossettes à sa base. Segment médian à lamelle triangu- laire. Ailes dépassant de beaucoup l'abdomen. Pétiole strié, trois fois aussi long que gros; abdomen comme chez Sprlo- micrus, déprimé jusqu’à l'extrémité, subfusiforme. —— Long. 1,8 mm. — Los Banos. 3. — T. semirufa n. sp. d. Tête noire et globuleuse, antennes brun noir, les deux premiers articles roux, thorax, hanches, pattes et pétiole roux, abdomen noir. Article 2° des antennes égal au 3°, un peu plus long que gros, 4° égal au 3°, pas distinctement sinueux, suivants subglobuleux, tous pubescents. Scutellum convexe, non caréné, avec une fossette basale. Ailes dépassant l'abdomen. Pétiole pas plus long que gros, abdomen plus court que le thorax. — Long. 1 mm. — Los Banos Es 4. — T. insulæ n. sp. d. Noir brillant; deux premiers articles antennaires, hanches et pattes Jaune roussâtre. Tête subglobuleuse, un peu amincie en avant. Scape faiblement rétréc1 basalement, 2° article le plus court, 3° le plus long, cylindrique, plus de deux fois aussi long que gros, 4° fortement grossi et très arqué, un peu plus long que le 5°, 5-13 de moitié plus longs que gros, rétrécis à leur base, à poils courts et épars, 14° plus long. Mésonotum convexe, sans sillons. Scutellum avec une seule fossette basale, surface faiblement convexe. Ailes longues, nervation ordinaire. Tibia postérieur subitement grossi au tiers distal. Pétiole aussi gros que long, abdomen plus court que le thorax, très déprimé, presque d’égale largeur, arrondi en arrière. — Long. 1,5 mm. — Los Banos. 10° GENRE : ASHMEADOPRIA Kieff. 1: Scutellum convexe, /non Carénés.." 47. 2 — Scutellum traversé par une carène médiane... 1. À. Bakeri. 2. Tête, thorax et pétiole roux; scutellum. à à Fe - sette UAIQUE 1 mere AILe Niro MAN UMOREte 2. À. nigriventris. — Tête, thorax et pétiole noirs ; scutellum à deux LOSSÉTHE SES Nm eme mena tt he RE ee 3. À. bipunctata. 1. — À. Bakeri n. sp. d. Noir; antennes rousses, 3° article et nodosité des autres articles du flagellum d’un noir brillant, hanches et pattes roux jaune. Tête globuleuse, tempes et devant du prothorax avec un feutrage blanchâtre. Antennes un peu plus longues que le corps, 2° article subglobuleux, 3° cylindrique, à peine plus court que le 4°, orné de deux verticilles de poils, 4-14 subellipsoi- daux avec un verticilie peu long, atteignant l'extrémité de l'article suivant, pétiole plus court que la nodosité. Mésonotum allongé, pronotum profondément découpé en angle postérieu- rement; scutellum traversé par une carène médiane et longitu- dinale, avec une fossette grande et unique; segment médian à carène triangulaire. Ailes blanchâtres, dépassant de beaucoup le corps. Pétiole pubescent, pas plus long que gros, abdomen déprimé, elliptique, un peu plus long que le thorax. — Long. 1,8 mm. —- Los Banos. 2 dore 2. — À. nigriventris n. sp. d. Roux; 3° article antennaire et nodosité des articles 4-14 d’un noir brillant, hanches et pattes jaunes, abdomen noir sauf le pétiole. Antennes presque deux fois aussi longues que le corps, 2° article guère plus long que gros, 3° un peu plus long que gros, beaucoup plus court que le 4°, 4-13 en ellipse, à ver- ticille très long, dépassant l'extrémité du second article suivant, pétiole plus long que la nodosité, sauf au 14° article qui est fusiforme. Scutellum convexe, à fossette unique. Pétiole deux fois aussi long que gros. Pour le reste, semblable au précédent. — Long. 1 mm. —— Los Banos. 3. — À. bipunctata n. sp. d. Noir; 2° article antennaire roux, hanches et pattes Jaunes. Antennes guère plus longues que le corps, 2° article subglo- buleux, 3° cylindrique, à peine plus court que le 4°, avec deux verticilles de poils, 4-14 en ellipse, verticille peu long, attei- gnant l'extrémité de l’article suivant, pétiole plus’ court que la nodosité. Scutellum convexe, avec deux fossettes basales en forme de deux points très distants l’un de l’autre. Pétiole deux fois aussi long que gros, pubescent de gris. Quant au reste, semblable à A. Baker: —— Long. 2 mm. — Los Banos. IV. — Sous-FAM. : BELYTIDES 1 GENRE : ACLISTA Fôrst. 1. —'A. punctulata n. sp. (Ag. 77). \ Œ Q. Noir; flagellum et pattes bruns. Articles du flagellum chez le mâle cylindriques, graduellement amincis et raccourcis, les premiers trois fois aussi longs que gros, les derniers encore deux fois, le 1° avec une dent avant le milieu. Scape de la femelle égalant les articles 2 et 3 réunis, 2° article subglobuleux, 3° cylindrique, double du 4° qui est un peu plus long que le 2°, 5° égal au 4°, 6-8 subglobuleux, les suivants un peu transversaux mais non grossis. Marginale plus courte que la stigmatique, — 460 — celle-ci très oblique, postmarginale plus longue que la stigma- tique, radius double de la postmarginale, n’atteignant pas le bord, récurrente courte et continuant la direction du radius. Pétiole densément strié, pas plus long que gros, base du grand PR LS QU Fig. 11. — Aclista punctulata Kieffer (gross. 15 diam.). tergite avec un sillon long et large, et des stries denses et plus courtes, milieu du grand tergite à points épars et assez gros (O' Q). — Long. 3,5 mm. — Los Banos. 2° GENRE : XENOTOMA Fôrst. " Q@. Noir; mandibules, deux premiers articles antennaires et pattes blanchâtres, hanches brunes. Antennes filiformes, 2° ar- ticle globuleux, 3° presque trois fois aussi long que gros, les suivants graduellement raccourcis, avant-dernier à peine plus long que gros. Basale arquée, distante de la marginale de plus de sa longueur, marginale 2-3 fois aussi longue que la stig- matique, celle-c1 pas plus longue que large, cellule radiale fermée, étroite, presque deux fois aussi longue que large, récur- rente fortement arquée, égalant le radius, dirigée par en bas. Pétiole 2 1/2 fois aussi long que gros, finement strié; abdomen déprimé, fusiforme, tergites 3-6 très courts, 7° pointu, égalant les quatre précédents réunis. — Long. 2,5 mm. — Los Banos. 1. — X. philippinensis n. sp. Se 3° GENRE : PROCINETUS Kieff. 1. — P. rectinervis n. sp. d. Noir; thorax roux brun, deux premiers articles anten- naires, hanches et pattes roux clair. Article 2° des antennes globuleux, 3° fliforme, au moins aussi long que le scape mais plus mince, 4° double du 2°, les suivants graduellement amincis a peine plus courts, poils dressés, 3-4 fois aussi longs que la grosseur des articles. Basale arquée, distante de la marginale de sa longueur, marginale trois fois aussi longue que la stig- matique, celle-ci à peine plus longue que large et perpendicu- laire, cellule radiale fermée, aiguë, étroite, un peu plus longue que la nervure marginale, ou que la postmarginale qui la dé- passe, récurrente plus courte que la marginale, droite et conti- nuant la direction du radius. Pétiole deux fois aussi long que gros, strié cylindrique ; abdomen subfusiforme, un peu incurvé à l’extrémité. — Long. 3 mm. — Los Banos. V. — Sous-FAM. : PLATYGASTERIDÆ 1% GENRE : CERASTOPSILUS 2. g. Ce genre est voisin de /xostemma Walk. (Psilus Tur.), dont il diffère par la forme du scape, qui est fortement dilaté, sa surface dorsale étant élargie au côté médian en une lamelle un peu convexe, servant ainsi à couvrir les cinq articles suivants, quand l’insecte replie ses antennes. Le type est C. ruñpes n. sp, auquel 1l faut adjoimäre encore un insecte d'Afrique Orientale, que J'ai décrit récemment sous le nom de /uostemma laminata K. 1. — C. rufipes n. sp. (Ag. 22). ©. Noir; deux premiers articies antennaires et pattes sauf les hanches d’un roux jaune. Tête mate, très finement chagrinée. Ocelles postérieurs situés contre le bord oculaire. Joues sans sillon, atteignant au moins la demi-longueur des yeux. Front avec une trace de ligne médiane enfoncée. Scape à partie — 462 — élargie en lamelle transparente, 2° article plus long que gros, 3-6 pas plus longs que gros, 5° et 6° plus minces que le 3° et le 4°, les quatre derniers grossis et formant une massue, 7-0 transversaux, 10° ovoidal. Thorax presque deux fois aussi long Fig. 12. — Ceratopsilus rufipes Kieffer (gross. 22 diam.). que haut, peu convexe, luisant et finement chagriné. Pronotum visible d’en haut, fortement découpé en arc postérieurement. Mésonotum allongé, sillons parapsidaux percurrents, à peine convergents en arrière. Scutellum plan, à peine de niveau avec le mésonotum. Ailes hyalines, nervure sous-costale comme chez /nostemma, droite et ter- minée en nœud sans attemdre le bord. Abdomen plus long Fig. 13. — Le même, vu de côté et très que le reste du COrps, un peu MOIS bé en eéant 0) #bdo- fusiforme, déprimé, brillant et presque lisse, premier segment court, avec une corne recourbée en avant ({g. 73) et dépassant à peine le bord postérieur du mésonotum, second tergite allongé, atteignant le milieu de l’abdomen, les cinq suivants graduelle- ment raccourcis et formant une pointe qui dépasse l'extrémité de l’aile, tous les cinq transversaux sauf l’avant-dernier, le 7° à peine perceptible. — Long. 2 mm. — Los Banos. J.-J. KIEFFER. Note sur les EUCHEIRIN Æ avec description d'espèces nouvelles Par I. POVILLAUDE, La tribu des Æucheirinæ est formée d’insectes de grande taille, caractérisés surtout par le développement considérable des pattes antérieures chez les males. Les autres particularités de leur anatomie leur ont assigné longtemps une place équi- voque parmi les Lamellicornes. Hope les considérait comme rehant les Dynastides aux Gohathides; Burmeister les rap- prochait des Trichides dont 1ls rappellent quelques-uns par la tête et le prothorax. Mais d’autres caractères et notamment le dédoubiement des ongles les placent au voisinage des Mélolonthides; c’est la place que leur ont assignée Klug et Erichson et qui est généralement admise. Les trois genres qui composent la tribu ont été l’objet de réunions. La plus remarquable est celle du genre Ckezrotonus au genre Æucheirus par Burmeister. Cette réunion de deux genres à caractères si nettement tranchés est d'autant plus étonnante que Burmeister laisse son individualité au genre Propomacrus. Si des affinités existaient entre des groupes d’espèces d’Æucheirine, c'est bien plutôt entre le genre Chet- rotonus et le genre Propomacrus qu’on les trouverait. H. Devyrolle fait même disparaitre le genre Cherrotonus en décrivant son Propomacrus Davidi dont les caractères sont évidemment voisins de ceux des Cherrotonus. Tout en recon- naissant la ressemblance ainsi établie par H. Deyrolle, nous concluons, d’un examen d'ensemble de nombreux individus, qu'il semble y avoir deux groupes distingués par les caractères que l’on trouvera ci-dessous. Nous conservons donc provisoi- rement aux trois genres leurs individualités. La rareté de ces insectes, due probablement à quelque particularité biologique, nous fait espérer que la découverte de nouvelles espèces dans une région commune aux deux derniers genres, permettra de fixer les idées. L’examen des figures 5 et 6 illustrant les varia- tions de quelques caractères spécifiques selon les régions, montre l’intérêt que peut présenter la découverte de nouvelles formes. DIVISION DES GENRES A. — Pronotum finement chagriné, non ponctué, ni denticulé sur les bords. Tibias des S'inermes.. Æucheirus. B. — Pronotum fortement ponctué, denticulé sur les bords. Tibias des O' garnis de dents : a) Couleur du fond verte. Bord antérieur du prothorax saillant en son milieu. Tibias an- téreurs des ChBlADrES 7 nr eee Cheirotonus. b) Couleur testacé cu brun plus ou moins foncé. Bord antérieur du prothorax non saillant. Tibias antérieurs des C' ayant une brossesde poilS roux 2. RNCS Propomacrus. Gen. Eucheirus. Kirby. Introd. Ent., 1818, III, p. 332. — Westwood. The Cab. Of ‘orient*.Ent.; "1848 4p.427 Scarabæus Linné. Syst. Nat. Ed. Gmelin, I, 4, p. 1540, et les anciens auteurs. WMacrochirus Perty. Obs. Col. Ind. orient., 1831, p. XV. Porropus Castelnau. Hist. Nat. Col., II, p. 113. Euchirus Burmeister. Germ. Zeit., 1840, Il, p. 372; Handb. d. Ent; 1842; ITT, p.600: On trouve 1c1 deux espèces dont les mâles présentent le plus grand développement des pattes antérieures dans la tribu. L’allongement porte également sur les fémurs et les tibias, mais pas sur les tarses. Le chaperon est souvent bidenté sur son bord antérieur, mais ce caractère n’est pas constant. Le pronotum est finement granuleux, le milieu du disque est marqué par une très légère dépression longitudinale faible- ment ponctuée. Les tibias antérieurs du mâle sont inermes: {| chez la femelle ils portent à leur bord externe cinq ou six fortes dents. Les tibias des autres pattes sont irrégulièrement épineux dans les deux sexes. DIVISION DES ESPÈCES Ai Couleununiorme testacée:..::...i8.,.uleec E. longimanus. B. — Couleur verte, élytres à bandes testacées .… Æ. Dupontianus. E. longimanus Linné. Syst. Nat. Ed. Gmelin, I, 4, Inde. D: 164 Burmeister. Handb. d. Ent., III, p. 700. Indes orient. (Java ?) COMM APBE ST D 220,1 4, f 27 Burmeister. Gen. Ins., 8, f. 2. Moluques. La collection R. Oberthür possède environ vingt-cinq exemplaires de cette espèce, quel- ques-uns provenant d’anciennes collections ne portent pas d’étiquettes d’origine obrex NantEansperse (ex Castelnau); Célèbes, Makassar; ex Thomson; ex Sharp, Ceram (Wallace), Moluques; Amboine (Bec- cari, 1873 et Ledru 1809). Burmeister, en donnant l’origine « Indes orientales et probablement Java », s’en est rapporté aux dires des anciens auteurs et à sa propre hypothèse en ce qui concerne Java. Nous n’avons vu aucun exemplaire ayant authenti- quement cette origine. Cette espèce est d’un roux testacé avec l’écusson et la suture plus foncés. Le dessous du corps est de la même couleur. Les pattes sont de teinte très foncée et presque noire en dessus. Il y a chez les mâles deux formes. — Use Forme A : le prothorax est Fig. 2.— Pronotum Patte antérieure de , de Æ. longimanus L. DCE ec Jesez répulièrement :-circu- gr. nat.). (gr. nat.). 30 laire en avant (abstraction faite des angles antérieurs). Les pattes antérieures sont plus développées et leurs tibias sont terminés par une touffe de poils roux. — Var. B : le prothorax est plus rapidement rétréci en avant et son contour affecte la forme d’une ogive à sommet coupé; 1l paraït, par suite, pro- portionnellement plus petit; les pattes antérieures sont plus grêles et leurs tibias ne portent pas de poils terminaux U). Dimensions en millimètres : Exemplaire maximum : longueur, tête et Q DaltES NO COMPASES Le rune ZE Exemplaire maximum : longueur des pattes antérientes en. Antenne 120 Exemplaire minimum : longueur du corps. 49 44 E. Dupontianus Burmeister. Germ. Zt., 1841, III, 227; Philippines. Gens Ins,,8, £: 16 Handb:°d, Entomol AT p. 701. — Westwood. The Cab. of Orient. Ent., D'27 013 vf 0270; Q quadruineatus Waterhouse. Proc. Ent. Soc., Philippines. 1841, 1p.. XXITS Ann Nat" Eist AVI rer P- 539: Quatre exemplaires dans la collection R. Oberthür, ex Van Lansberge et ex Thomson, sans indication d’origine. Le Ca/a- logus Coleopterorum de Gemminger et B. de Harold donne par erreur Java comme patrie à Æ. guadrilineatus Waterh. L'espèce est bien caractérisée par sa coloration d’un vert foncé avec, sur chaque élytre, deux bandes testacées longitu- dinales. Le dessous du corps et les pattes sont d’un vert cuivreux. Les tibias antérieurs des males ne portent pas de (1) Cette dernière forme a été décrite pendant la composition de cet article par le Dr F. Ohaus (Æntlom. Rundschau, 27 déc. 1913, p. 142) sous le nom de Æ. longimanus subsp. celebicus de N.-Celebes. Les caractères semblent assez nets pour en faire une espèce distincte. poils. Le pygidium de la femelle présente deux touffes de poils roux que l’on ne trouve pas dans l’espèce précédente. Dimensions en millimètres : g Q Longueur, tête et pattes non comprises. 52à685 51 Longueur dés pattes antérieures (max.). 06 Gen. Cheirotonus. Hope. Trans. Linn. Soc., XVIII, p. 594; Ann. Nat. Hist., 1840, p. 300. Euchirus Burmeister. Gen. Ins., I; Handb. d. Ent., III, p. 690. Eucheirus Westwood. Cab. of Orient. Ent., 1848, p. 3. Propomacrus H. Deyrolle. Ann. Soc. Ent. Fr., 1874, p. 445. Les espèces de ce genre se distinguent très nettement de celles du groupe précédent. Le thorax se rétrécit vers l’arrière, ses bords latéraux sont dentés, le milieu du disque est marqué par une forte dépression longitudinale; la ponctuation en est forte, mais irrégulièrement répartie. Les pattes antérieures du mâle sont encore très développées, mais d’une manière diffé- rente de celle des Æuchezrus. Ici, relativement aux tibias, les fémurs sont moins développés, tandis que les tarses participent à l’allongement; les tibias sont toujours armés de deux fortes dents internes, ils sont toujours glabres. Les tibias des autres pattes sont dans les deux sexes garnis d’épines, dont parfois quelques-unes se réunissent par leur base, vers le milieu externe des tibias postérieurs. Toutes ces espèces sont de couleur verte avec, sur les élytres, des taches testacées de nombre et de disposition variable. Les poils fauves qui garnissent en partie le dessous du corps débordent chez les mâles autour du prothorax et sont visibles de dessus. DIVISION DES ESPÈCES A. — Elytres à nombreuses taches testacées sur le disque a. Bord antérieur du pronotum seulement dé- formé angulairement . Dent terminale du tibia antérieur © plus pétite que le dent médidne:; 240 C. Mac Leau. £. Dent terminale du tibia antérieur O' plus grande que la dent médiane 1. Saillie médiane du fémur antérieur © à angle MONS TON AN MR CHRIS C. Battareli. 2. Saillie médiane du fémur antérieur O' à angle aigu : ! Taches testacées des élytres nombreuses souvent conftuentes.: .:.................. C. Gestroi. /! Taches des élytres non très nom- breuses, petcontluentes 24700 C. Henrici. b. Bord antérieur du pronotum présentant une petite proéminence. 20. C. Parryt. B. — Elytres à disque concolore avec quelques taches testacées Sur les DOS a RS SPEARS C. Jansoni. C. Mac Leaii Hope, Trans. Linn. Soc., XVIII, 1840, Assam. p.' 504, 0, 1.40, f- 35 "Ann Nat ise MI (1840), p. 300. Parry. Ann. Nat. Hist., VI (1846), t. 3, O'; Himalaya. Gray. Trans. Ent. Soc., V, 1848, p. 59. Westw. Cab: of:Orient-Ænt tp 5/4 0% 2/04 Assam'et Himalaya. Mac Leajanus Burmeister. Handb. d. Ent., III, Assam. p- 702! Mac Leayi. La plupart des auteurs. Vingt et un exemplaires dans la collection R. Oberthür : Œ Q : ex Van Lansberge (ex Castelnau), Himalaya; ex Thomson; ex Sharp, Himalaya; Darjeeling (Desgodins); Kurseong (KR. P. Bretaudeau); British-Bootan, Padong (EL. Durel, 1913). Le pronotum et l’écusson sont d’un vert métallique; les élytres ont une teinte plus foncée et moins brillante; les taches testacées arrondies et isolées y sont disposées en séries ‘({NUHGO ‘H ‘1109) S9SNUSI] S01QH U9 sanboo sino sUBp & Jo © ‘ado 299] 2nJÿ snuojours 409 — 470 — longitudinales interrompues. Le dessous du corps est vert métallique. Le pronotum est globuleux, fortement déprimé en son milieu ; dans les deux sexes son bord antérieur est légèrement déformé au mi- lieu en un angle peu saillant. Chez le male le fémur antérieur présente sur son bord interne une forte saillie angulaire, Fig. 4. — Pronotum de C. Mac Leaii Hope (GE ma partir de la dent médiane et la dent ter- le tibia de la même patte est dévié à minale se trouve dans le prolongement du tibia dont elle continue la courbure; le tarse paraît se détacher latéralement; la dent terminale est plus courte que la dent médiane. Les dents externes du tibia sont parfois obsolètes. La figure 3 représente deux exemplaires, mâle et femelle, tels qu’ils ont été trouvés dans la région de Kurseong par le R. P. Bretaudeau. Les coques lisses à l’intérieur sont faites de grosses fibres ligneuses et possèdent une région de contact très adhérente, bien qu'ayant chacune leur paroi propre. Dimensions en millimètres : . o Longueur, tête et pattes non comprises. 42à 60 46 à 51 Longueur des pattes antérieures... 55à07 C. Battareli n. sp. Type dans la collection R. Oberthür : un mâle et une femelle du Haut-Tonkin, N.-W. de Bao-Lac (D' Battarel, 1807-08). Vert brillant avec les extrémités des pattes passant au noir; élytres de couleur plus sombre, marqués de jaune testacé. Cette espèce, très voisine de C. Mac Lea Hope, s’en distingue par les caractères suivants : prothorax plus transversal, le rétrécissement postérieur étant par conséquent plus marqué; le disque du pronotum moins globuleux et moins fortement déprimé dans sa partie médiane; sa ponctuation moins étendue. Les fémurs antérieurs du mâle présentent une saillie subtrian- Fe AU gulaire à base très étendue et à sommet émoussé. Les tibias antérieurs ne sont pas nettement déviés à partir de la dent médiane interne; cette dent est plus courte que la terminale. Chez le type le bord externe des tibias antérieurs porte à © D (O] Ra? Ÿ — © © Cure Le) ob g ‘ o : (os À © 0 Cl Le] Se + mms ais mem cms mm 0e (=) O ae O: Le} Fig. 5. — Elytres gauches pour montrer la disposition des taches chez quelques Cheirotonus. A, C. Mac Lea; B, C. Battareli; C, C. Henrici; D, C. Gestroi. droite quatre dents, à gauche cinq, la première étant de ce côté très petite. Dimensions en millimètres : a 0 Longueur tête et pattes non comprises... GCozt50 Longueur des pattes antérieures... 03 C. Gestroi n. sp. Trois exemplaires dont le type dans la collection R. Ober- thür : O' Monts Carians (D. Tornatore, 1808); Müssur-hills Chieng-Sen (ex Bates). Entièrement vert briilant, les élytres marqués de jaune testacé. Cette espèce, parmi celle du même groupe, peut se caractériser ainsi : fémur antérieur du mâle présentant une saillie à base très étendue, mais brusquement détachée vers le milieu de sa hauteur en un angle aigu; dent terminale interne du tibia plus longue que la médiane; le tibia peu dévié à partir de cette dent; bord externe du tibia garni de cinq dents très wA7è nettes aiguës. Pronotum transversal fortement rétréci à l’arrière. Les taches jaune testacé des élytres sont plus abondantes que chez les espèces précédentes; elles sont nettement disposées en A B Fig. 6. — Pattes antérieures gauches de mäles du genre Cheirotonus. A, C. Mac Leaïü; B, C. Battareli; C, C. Henrici; D, C. Gestroi. séries longitudinales dans lesquelles elles sont parfois con- fluentes, ce qui augmente l’apparence linéaire de quelques- unes ; le bord sutural notamment est souligné, de chaque côté d’un trait interrompu testacé. Dimensions en millimètres : Longueur, tête et pattes non comprises... CARRE: Longueur des pattes antérieures.…........... 90 Cette espèce est dédiée à M. le D’ Gestro, de qui M. René Oberthür tient le spécimen choisi comme type. C. Henrici n. sp. Deux exemplaires G' © dans la collection R Oberthür : d, Bassin supérieur de l’Iraouaddy, montagnes boisées à RER 20 jours environ dans l’W. de Tsé-kou (Prince Henri d’Or- léans, 1895). Q, Tsé-kou (R. P. Dubernard, 1893). Vert brillant avec les élytres à taches jaunes. Cette espèce appartient encore au groupe très homogène de C. Mac Leaii. Ses caractères distinctifs sont les suivants : saillie du fémur antérieur aiguë; bord antérieur de cette saillie irrégulier; tibias non déviés en leur milieu; leur dent médiane interne un peu plus courte que la terminale; pronotum peu transversal, mais fortement rétréci à l'arrière; taches jaunes des élytres nettement disposées en séries longitudinales, mais bien moins nombreuses que Chez C. Gestroi Pllde; la ligne suturale inter- rompue cependant bien visible. Chez la femelle la ponctuation du pronotum est bien pius forte, les taches testacées sont très confluentes aux angles suturaux et sur les bords latéraux (1). Dimensions en millimètres Q Longueur, tête et pattes non comprises... 52 43 Fonsaeur-des pattes antérieures... "7.1... 83 C. Parryi Gray. Trans. Ent. Soc., V, 1848, p. 50. N. Inde. Mac Leayi, var. sec. Schaum. Wi gm. Archiv., 1849, Simlah- p: 156. Inde. Spedist He Meyrollé. Ann. Soc. Ent.; Er; 1874; p. 446. Neuf exemplaires Get © dans la collection R. Oberthür : d ex Van Lansberge; ex Thomson; ex Sharp, Himalaya; Sikkim (chasseurs indigènes, R. P. Bretaudeau, 1894). Malgré la description comparée donnée par Gray, Schaum, puis Gemmniger et B. de Haroïd ont rattaché cette espèce à C. Mac Leau. Elle est cependant bien distincte des espèces (1) Au même groupe de €. Mac Leaïi qui montre si clairement les chan- gements d’espèces avec les différentes régions, il faut ajouter la forme de Formose (Polisha) tout récemment décrite : Chirotonus Mac Leayi Hope subsp. formosanus Ohaus, Ent. Rundschau, 27 déc. 1913, p. 142. DR 4 ar précédentes du groupe de C. Mac Leaïr par les caractères suivants : le bord antérieur du pronotum, dans les deux sexes, présente en son milieu une saillie très nettement visible de profil. Dans les pattes antérieures du mâle, la saillie du fémur est une dent aiguë; le tibia n’est pas dévié dans sa partie moyenne et la dent terminale est insérée latéralement; cette dent terminale présente souvent et surtout chez les grands exemplaires une déformation en harpon a son extrémité. La répartition du jaune sur les élytres est analogue à celle rencontrée chez C. Henrici et C. Gestroi (fig. 4, C et D), mais cette couleur testacée prédomine toujours dans l’angle sutural où elle forme une nappe continue parsemée de nombreuses taches vert foncé, de la couleur du fond. Fig. 7. Patte antérieure auch & . S : Ç AC Pme Dimensions en millimètres Gray G!. d O Longueur tête et pattes non comprises. 47 a 61 42à Longueur des pattes antérieures... 68 à 02 C. Jansoni Jordan. Nov. Zool., V, 1898, p. 419, O' Kin- Chang, Tse-kiang, Chine; Q Chia-ting-Fu (Pratt). Chine. W. Parryi Bates. Entom., XXIII, 1890, p. 244. Dans la collection R. Oberthür, un exemplaire male de Dong-Van, Haut-Tonkin (Cap. Gadel, 1898) (1). La coloration est encore verte, mais elle est caractérisée par une notable diminution de la teinte claire sur les élytres; le brun rougeâtre n’apparaît pas sur le disque noir verdâtre et (1) Les caractères de cet exemplaire sont bien ceux donnés dans la descrip- tion originale de C. 7ansoni Jordan; cependant, n'ayant vu ni le type ni une figure de cette espèce, c’est sous toutes réserves que nous lui rattachons cet individu. L ' RL bi se montre seulement en taches plus ou moins étendues sur le bord basal, le bord latéral et le long de la suture. Le pro- thorax est plus transversal que dans les deux autres espèces du genre, la dépression médiane est moins profonde et la ponctuation plus fine; les bords latéraux sont fortement échan- crés contre les angles postérieurs ; la région immédiate des angles ne porte pas d’épines. Le fémur antérieur du mâle présente une Fig. . déonmamon anoulaire secon- |; PAPA de 0: Jrer one daire à côté de la saillie médiane; le tibia est du type de C. Parryi, mais avec une denticulation interne plus abondante et plus forte; la dent terminale interne a une longueur double de celle de la médiane et est terminée en forme de harpon. Dimensions en millimètres : (@j Longueur tête et pattes non comprises... 66 Poncueurides pattes dntémeures 0. eu (efe) Gen. Propomacrus. Newman. Ent. Mag., IV, 1837, p. 255. — Burmeister, Handb. d. Ent., TIE, p. 702. — Jacq. du Val: Gen. Col., III, 1859, p. 63. Scarabæus Pallas. Icon. Ins., 13. Porropus Castelnau. Hist. Nat. Col., p. 113. Protomacrus Newm. sec. Hope. Trans. Linn. Soc., XVIIT, 1840, Po Euchirus Burmeister. Germ. Zt., II, p. 377. — Schaum. Cat. Col. Eur., 1862, p. 53. Si Les insectes appartenant à ce genre sont plus petits, en général, que ceux des autres genres. Les plus grands spécimens de Propomacrus atteignent seuls la tailie des plus petits CAet- rotonus. La couleur est roux testacé ou marron plus ou moins foncé. Le prothorax est très rétréci à l'arrière et parfois échancré; sa dépression médiane est très réduite; la ponctua- "470 — tion est régulièrement répartie; le bord antérieur ne présente pas de saillie. Les pattes antérieures des mâles ressemblent à celles des CAeirotonus, mais sont toujours garnies de poils roux. Dans les deux sexes les tibias postérieurs présentent dans leur partie médiane externe une carène transversale. DIVISION DES ESPÈCES A. — Pronotum ne présentant pas sur le bord latéral une. forte PORTER "Pre P. Daridi. B. — Pronotum présentant sur le bord latéral une forte pointe TRE NN ES ere P. bimucronatus. P. Davidi H. Deyrolle. Ann. Soc. Ent. Fr., 1874, p. 448, t. 0, f. 1 ©, 2: Q, Est de la prov. de Kiang-Si. Chine centr. Quatre exemplaires dans la collection KR. Oberthür : d Q :ex Van Lansberge (ex Mniszech), Chine (David). La couleur rappelle absolument celle de Æ. longimanus. Elle est roux testacé avec le thorax et les pattes plus foncées ; l’écusson, la suture et les bords des élytres Ar SFr CUS . + A LA ASE PÉTER sontnoirs. [ee prothorarestitres rétréceners f ÿ NOTE) N a À ; ; / RTC } l'arrière, mais ses angles postérieurs ne sont ÉCRRS d pas échancrés; les bords latéraux sont den- à üiculés jusqu’à la base. Les fémurs anté- Fig. 9.— Pronotum P de C. Davidi H. Deyr. rieurs du mâle présentent une saillie angu- laire; la dent terminale des tibias est grêle, allongée et insérée latéralement; les tibias antérieurs sont garnis de poils roux peu serrés. # Dimensions en millimètres : ë o Longueur, tête et pattes non comprises... AA R30 Longueur des pattes antérieures............. 59 P. bimucronatus Pallas. Icon. Ins., 13,t. A,f.13. Amboine. Castelnau. *Hist. nat. Col.,-IT/*p. 113. Heyden. Stett. Zt., 1844, p. 14. SAR Te Burn Hand.°d. Ent.,: IIl, p. 703. Moluques. Jacq. du Val. Gen. Col., III, p. 63, t. 17, Asie mineure et MONCTON environs de Constantinople. H- Deyrolle. Ann. Soc. Ent. Fr., 1874, Turquie. P- 447. arbaces Newman. Ent. Mag., IV, p. 256, Smyrne? EN TAS TT. Une vingtaine d’exemplaires dans la collection R. Oberthür : d'Q :ex Van Lansberge (ex Mniszech) ; ex Thomson ; Akbès, Syrie (Delagrange, 1800-1801-1804). L’étiquette d’espèce dans la collection Thomson porte « I. Chypra. Oriens. » P. bimucronatus est marron foncé, parfois presque noir. Il se distingue facilement de l'espèce précédente par le pro- thorax dont les angles postérieurs présentent une grande échancrure circulaire précédée d’une forte Ps e LÈN dent aiguë; l’échancrure ne présente pas de denticulation. Les tibias antérieurs des / mâles sont garnis d’une abondante brosse de poils roux; la dent terminale ‘est courte ar et se trouve dans le prolongement de la Pronotum de be C. bimucronatus Pallas. courbure du tibia. Pallas lui donne comme patrie Amboine et Burmeister les Moluques ; Newman, tout en indiquant Smyrne, pense que cette espèce est brésilienne. Aucun spécimen n'ayant été reçu au- thentiquement de ces origines, il est définitivement admis que l’espèce est propre à la région de l’Asie mineure. Dimensions en millimètres : d e Longueur tête et pattes non comprises. 36à45 25 à 36 Longueur des pattes antérieures... 44 à 60 Pendant l'impression de cet article, M. René Oberthür a reçu de la région des sauvages Bahnar (Annam) un Chetrotonus qui nous paraît appartenir à une espèce nouvelle. VE En voici les caractères distinctifs LE Nelv) > = CO'20S 20 7 2-2 4 4 ( E <" et Fig. 11. Elytre gauche de C. Corompti. Cheirotonus Corompti n. sp. Un exemplaire S de Kon-Tum, Annam (REP: GC Ccrompt 1913); Cette espèce est voisine de C. Battareli Pllde. Elle a la même teinte générale verte, plus brillante sur le pronotum et plus foncée sur les élytres; ceux-ci sont marqués de taches testacées plus confluentes en lignes dans les régions latérales. Les angles postérieurs du pronotum sont nettement échancrés; la dépres- sion médiane du pronotum est plus forte et profondément Fig. 13. Patte antérieure gauche €. Corompti d'. marquée en avant; elle s’étend en arrière vers la base en une aire triangulaire for- tement ponctuée. Le fémur antérieur du mâle présente une Fig. 12. CURTE Pronotum de C. Corompti. forte saillle angu- laire; le tibia ne porte extérieurement que deux Re e dents nettement visibles. Dessous du corps d’un vert cuivreux avec des poils fauves. Dimensions en millimètres (e Longueur, tête et pygidium non compris... 58 Longueur des pattes antérieures... 18204 I. POUILLAUDE. = AO ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE LES MOUCHES COMMUNES Par I. POUILLAUDE. (Suite) Toutes ces espèces de la famille des Muscidæ sont bien caractérisées par le coude que fait vers le bord antérieur la nervure médiane dans la partie terminale de l’aile. Fig. 17. Tête de Muscina stabulans Fig. 16. Muscina stabulans Fall. (Long. 7-9 mm.). Ce coude n’existe plus chez l’espèce suivante pourtant très voisine de la mouche domestique, mais la médiane s’infléchit encore vers le bord antérieur de l'aile sans faire un coude brusque. Muscina stabulans Fall. (#2. 16-17) est un peu plus grande que la mouche domestique; de teinte générale plus grisâtre, elle s’en distingue facilement par la nervation de l’aile. Son corselet est gris avec quatre bandes longitudinales noires; l’abdomen gris est marqué de taches soyeuses obscures et * blanches; les pattes sont en grande partie rousses. La larve vit dans les matières végétales et animales en décomposition; je l’ai élevée facilement dans des pommes de terre cuites où — 480 — je l’avais vu venir pondre librement; on la trouve aussi dans les champignons. D’un élevage où avaient pondu à la fois la mouche commune et Muscina stabulans, j'obtins un nombre insignifiant de Musca domestica. Ce fait est très probablement dû aux habitudes prédatrices des larves de Muscina stabulans, Fig. 18.— Scatophaga ste; coraria Linné (5-12 mm.). mises en lumière récemment par Portchinsky (1913). Cet auteur a constaté que les larves de Muscina stabulans s’attaquent aux larves de M. domestica et de quelques autres diptères, pour Fig. 19. Tète de Scatephaga stercoraria. . s’en nourrir. Taschenberg (1870) 1es a signalées également comme s’attaquant aux larves de Lophyrus pini et Howard (1911) aux premiers états de Galerucella luteola. Cette mouche est aussi dangereuse au point de vue hygiénique que la mouche domestique, mais moins commune. Lt? us 481 ns Avec les Scatophagides commence la série des diptères dont les premiers états se trouvent dans les excréments. Scatoghaga stercoraria Linné (Ag. 18-10), une des plus communes, peut être citée comme type. C’est une mouche d’un gris Jaunàâtre, hirsute de poils jaunes; ses antennes sont noires. C’est la mouche que l’on voit très communément d’avril à octobre sur les excréments où sa larve se développe, elle apparaît quelquefois dans les maisons, mais irrégulièrement. Heteromyza fliformis Rob.-Desv. est une petite mouche de 3 à 4 mm. que l’on trouve assez souvent sur les vitres; elle est Fig. 21. — Piophila casei L. Fig. 20.— Nemopoda cylindrica Fab. (4-5 mm.). d’un gris bleuâtre avec l'abdomen roux, les pattes rousses à tarses noirs. Themira putris Tinné vole l'été, de juin à septembre, au voisinage des égouts et des fosses d’aisances, sa larve vit dans les eaux corrompues et les liquides des lieux où vole l’adulte. C’est une mouche noire avec une grande tache soyeuse blanche sur les côtés de la poitrine au-dessus de la hanche intermédiaire. L’abdomen porte de part et d’autre à l’extrémité un fascicule de longs poils. Sa longueur est d’environ 5 mm. Nemopoda cylindrica Fab. (fig. 20) hante les mêmes lieux; sa larve vit dans les excréments humains. Elle mesure 5 à 6 mm, est d’un noir métallique avec les pattes rousses. Ses ailes sont un peu rembrunies vers l’extrémité. 31 «— 482 — Pioplhila casei Linné (Ag. 27) ressemble beaucoup à l’espèce précédente. Elle est d’un noir métallique avec la face rousse; la couleur rousse domine sur les pattes. Elle fréquente les excréments d’où elle peut porter des germes dangereux sur les fromages et les viandes fumées qu’elle recherche pour y pondre. On trouvera perfois sa larve dans le fromage ou la graisse de jambon et on la reconnaîtra facilement aux sauts qu’elle fait en rapprochant les extrémités de son corps et en les déten- dant brusquement. L’adulte vole dans les maisons, mais n’est pas commune partout. (A suivre). ee Er 453 LRES TABLE DES MATIÈRES LISTE ALPHABÉTIQUE FAR NOMS D'AUTEURS DES ARTICLES CONTENUS DANS: LA TROISIÈME ANNÉE D'INSECTA 1913 Les indications précédées d’un (*) se rappoitent à des réimpressions de travaux anciens ou rares. ACHARD (J.).— Monographie du genre Amphionthe Bates (Gfig.). 29 — Description de deux variétés nouvelles de /onthodes OO SSN (COCA) RE en en Meier. reel GUITEL (F.). — La Station entomologique de la Faculté des Seiences de Rennes ençl012"(Æifie eee 17% HOULBERT (C.). — Notes pour servir à la classification des Jamwonus, coléoptères longicornes de la tribu des PÉTCOLE VE DANS PNR RE TV DIS TE LE TARA — Le phénomène des gouttières à Madagascar (2 fig.) 10% Examen critique de quelques espèces rares apparte- nant au genre Bembidium (Col. Carabide) (5fig.). 131 — Quelques Lucanides nouveaux. Contribution à l'étude dela hareasafique (2 fe) ee di 171 — Faune analytique illustrée des Lucanides de Java (En collaboration avec M. René OBERTHÜR), 209, 273, 329, 397, 381, 416, 44 — Le Criquet d'Egypte (Acridium ægyptium L.) en Bréa ne nlees AA N te reaese os 261 — Bibliographie tlépidotérologique. "2,7... 263 INSECTA. — Notre couverture. — Notice biographique sur k TER ME UN ARR RE EE RER RE RP EE PA | KIEFFER (J. J.). — Serphides des Iles Philippines (/yménopt.) CORAB DEN REP RS PE tre 259, 317, 307, 387, 459 LACROIX (J.).-— Etudes entomologiques.— fanorpa communis L. et germanica L. de la Faunc française (14 fig.)...….. — Etudes entomologiques. — Quelques anomalies chez les Psocides (Néon) (GR) er ee — Etudes entomologiques. -— Quelques anomalies chez les Pânorpides, (94e; )r. ee CR 361, LONGIN NAVAS (R. P.). — Quelques observations sur l’/ypo- Chrysa nobilis SChn. CNédro pt) (HP — Notes sur quelques Névroptères nouveaux de la faune africaine (9 He: 22e Re RE PR EE MoNNOT (E.). — Notes pour servir à l'étude des espèces fran- çaises du genre Phylloireta et description d’une nou- Yelle -espèce (P4. CarretiMonn') (4 fg.)..2 OBERTHÜR (R.). — Faune analytique illustrée des Lucanides de Java (nombreuses figures. Voir C. HCULBERT). 209, 273, 325, 357, 381, 416, OLIVIER (E.). — Classification des espèces du genre /ps et genres voisins de ABTICIASET. NS PER AE 13 POUILLAUDE (I.). — Description d'un Cétonide formant un genre nouveau et une espèce nouvelle du groupe des /7e- terorrhinide:, (OR) RG RER Eee -- Description d'une cespèce nouvelle appartenant au genre Coptomia (col. Cetonide) (4 fig.).........…...……. — Description de quatre espèces nouvelles appartenant au genre 7 richius Fabr. (col. Trichide) (10 fig.) 125, — Quelques Thysanoptères nuisibles (5 fig.)...............…. — Description de deux nouvelles espèces du genre Gym- netis Mac Leay (col. Cetonide) (8 fig.).......… 230, — Note sur quelques Lucanides d’Indo-Chine (7 fig.) = Description de trois nouvelles espèces de Cétonides (D BBD RS TE ARE — Description de trcis nouvelles espèces du genre Gy"- nétis. M. Leay (col Cetonide)(Grhe)es e2e — Description de deux nouvelles espèces du genre Gy"- netis M. Leay (col. Cetonide) (4 fig)... — Les Mouches communes {nombr. figures). 410, 4%4, _- Note sur les Æuchcirinæ, avec description d’espèces nonvelles (139 fo): te at ARR ie 88 43 *SWAMMERDAM (J.). — Histoire générale des Insectes. 23, 67, 108, 146, 18%, 240, 284, 338, 370 (fn). Supplément pour les Lecteurs, qui s'appliquent sérieusement ANA ETECheL Che de l'A VÉMTE MR TEA EE Explication des quatre espèces de changements par des Explication de la Table VII, où on décrit les changements DUR DRE MÉLANIE DÉCE Rue era à dan rence dons Table VIII où on représente les changements de la seccnde CSD Tran ete eee A ve Dre ne Te AU ee tie e SEE Enlicucetde dan EXe Tables M encre iru eee Rxplicahomded@aPable, Kerr tn TNST nmee roisrepe Explication de dl'onzième TableeX1.15.2. mesures. Explication de la Table douzième où on fait comparaison des changements de la Grenouille avec ceux qui arrivent du EnSeCtESM 2... PARLE er à re RSS LES RE O9 RE o EE € Explication de la trèzième Table où on représente le papillon enierme dans li creme (fin). 25e VAILLARD (D'). — Rapport de M. le D' Vaillard au sujet des mesures à prendre pour la destruction des Mouches DR PR Ur ed pi ASE 301, 349, VITRAC (D' L.). — Un nouveau Lymexylonide américain Afrac- loceras annilarumn (Col) (Este. ) ERREUR VUILLET (A.). — Contribution à l'étude des 7'ysanoptères de France. Description d’une nouvelle espèce et d’un nouveau genre de la famille des PAlæothripide RS Rd ere dede rièns nie cat ad — Description de la femelle d’Autocrates Vitalisi À. Vuill. (col rrCrenpomite) le). RE Ritter 168 LISTE DES GENRES, ESPÈCES ET VARIÉTÉS DÉCRITS DANS LA TROISIÈME ANNÉE D'INSECTA 1913 Os. — Les noms indiqués en caractères gras (é tiennes) s'appliquent aux D genres nouveaux; les genres anciens sont en caractères courants ; les espèces, les variétés nouvelles et les synonymes, en ifaliques. I. — Coléoptères. Allotopus Rosenbergi Vollenh. (Lucanides), p. 277. Amphionte brevicolle Bates (Longic.), p. 39. — Chiriquinum Ach. (Longic.), p. 38. -- Dejeani Gounelle (Longic.), p. 36. — Doris Bates {Longic.), p. 33. — Oberthüri Ach. (Long.), p. 3. Atractocerus antillarum Vitrac (Lymexyl.), p. 168. Autocrates Vitalisi À. Vuill. (Tricten.), p. 413. Bembidium parnassium Mill. {Carab.), p. 135. -—- signatipenne Duv. (Carab.), p. 133. Cetonia Esquircli Pllde (Ceton.), p. 426. Cheirotonus Hope (Lamell.), p. 467. Cheirotonus Battareli Pllde (Lameïl.), p. 470. — Ccrompti Pllde (Lamell.), p. 418. mes Gestroi Pllde (Lamell.), p. #71. — Henrici Pllde (Lamell.), p. 472. Jansoni Jordan (Lamell.), p. 4 = Mac Leaiïi Hope (Lamell.), p. 468. — Parryi Gray (Lamell.), p. 473. Cladognathus giraffa Fab. (Lucan.), p. 598. Coptomia Lambertoni Pllde (Ceton.), p. 85. Cyclommatus Vitalisi Pllde (Lucan.), p. 939. Cylonium cellare Fab. = Cryptophagus cellaris Scop., p. 61. — clongatum Fab. = Colydium elongatum Fab., p. 60. — filiforme Kab. = Colydium filiforme Fab., p. 60. — frumentarum Fab. = Sÿvanus surinamensis L., p. 61. —— sulcatum Fab. = Aulonium sulcatum Oliv., p. 60. —— unidentatum Fab. = Sizanus unidentatus Oliv., p. 61. Eucheirus Kirby (Lamell.), p. 464. — Dupontianus Burm. (Lamell.), p. 466. — longimanus Linné (Lamell.), p. 465. — = sbsp. celebicus Ohaus (Lamell.), p. 466. Eurytrachelus affinis Pllde (Lucan.), p. 336. Golathopsis Esquiroli Pllde (Ceton.), p. 421. -- velutinus Pllde (Ceton.), p. 423. Gymnetis bogotensis Pllde (Ceton.), p. 236. — chanchamayensis Pllde (Ceton.), p. 393. — colombiana Plide (Ceton.), p. 281. — distinct Pllde (Ceton.), p. 391. — ecuadorensis Pllde (Ceton.), p. 374. == limbata Pllde (Ceton.), p. 282. — limbolaniata Pllde (Ceton.), p. 371. _ Mathani Pllde (Ceton.), p. 237. — olivina Pllde (Ceton.), p. 372. Hemisodorcus rufonctatus Pllde (Lucan.), p. 336. Hexarthrius Buqueti Hope (Lucan.), p. 273. --- rhinoceros Oliv. (Lucan.), p. 218. Hypophlœus bicolor Fab. = Æypophlœus bicolor Oliv., p. 65. — castaneus Fab. = /ps taxicornis Rœsel, p. 64. — depressus Fab. = #ypophlœus melinus Fab., p. 64. — fasciatus Fab. = /ps fasciatus Fab., p. 64. —— linearis Fab. = /ps linearis Oliv., p. 64. Ips ænea Fab. = 7'riplax ænea Schall., p. 17. —- bipustulata Fab. = Cyriotriplax bipustulcta Fab., p. 15. — dorsalis Fab. = Phaleria cadaverina Fab., p. 15. — fasciata Fab. = Nitidula fasciata Oliv., p. 15. - — ferruginea Fab. = 795 ferruginea L., p. 16. — grandis Fab. = Ærotylide sp. ?, p. 15. — hæmorroidalis Fab. = Æoplocephala hæmorroidalis Fab., p. 17. — humeralis Fab. = //iphyllus lunatus Fab., 17. — lunata Fab. = Ængis humeralis Fab., p. 17. — nigripennis Fab = 7riplax russica L., p. 16. — punctata Fab. = 7Zr'phyllus punctatus Hellw., p. 15. — quadriguttata Fab. = Nitidula quadriguttata Oliv., p. 16. — quadripustulata Fab. = Nitidula quadripustulata Oliv., p. 15. — rufifrons Fab. = Dacne rufifrons Fab., p. 17. — rufipes Fab. = 7Z'riplax rufipes Fab., p. 17. — sexpustulata Fab. = Carpophilus sexpustulatus Fab., p. 16. ‘Jamwonus congolensis Houlb. (Prion.), p 96. _ Oberthüri Houlb. (Prion.), p. 99. — Sticheli Kolbe (Prion.), p. 10. — subcostatus Houlb. (Prion.), p. $. — tuberculatus Ifculb. (Prion.), p. #7. Jonthodes formosa var. chrysima Ach. (Ceramb.), p. 222. _ var. speciosa Ach. (Ceramb.}, p. 222. Lucanus Vitalisi Pllde (Lucan.), p. 332. Lygdus bipustulatus Fab. = Rhisophagus bipustilaius Fab., p. [er] 419 brunneus Fab. — Si/vanus adrena Kunze, p. 62. canaliculatus Fab. = Zyctus canaliculatus Fab., p. 63. contractus Fab. = Bothrideres contractus Oliv., p. 63. crenatus Fab. = Ditonia crenata Fab., p. 63. dentatus Fab. = SYvanus dentatus Fab., p. 62. depressus Fab. = Ahizophagus depressus Fab., p. 62. hysteroides Fab. = Cerylon histeroides Fab., p. 62. juglandis Fab. = Synchita juglandis Fab., p. 62. navalis Fab. = 7'ribolium ferrugincum Fab., p. 6. nitidus Fab. = T'eredus nitidus Fab., p. 63. politus Fab. = hizophagus poliius Hellw., p. 61. terebrans Fab. = Pycnomerus terebrans Oliv., p. 62. Metopodontus cinnamomeus Guér. (Lucan.), p. 582. — javanus Früb. (Lucan.), p. 384. —- Mohnikei Parry (Lucan.), p. #16. — occipitalis Hope (Lucan.), p. 44). Æ preangerensis R. Obth-HIb (Lucan.), p. 450. -- sericeus (Lucan.}), p. 453. Mycetophagus atomarius Fab. =-/Mycet. atomarius Oliv., p. 18. —— bicolor Fab. = Æustrophus bicolor Fab., p. 18. — bifasciatus Fab. — Ziargus bifasciatus Fab., p. 20. nn castaneus Fab. — Agyrtes casianeus Payk., p. 19. — dermestoides Fab. = Æustrophus dermestoides Fab., p- 18. -- multipunctatus Fab. = A/ycetophagus multipunctatus Hellw., p. 18. metallicus Fab. = Scaphidema metallica Fab., p. 19. —- nigricornis Fab. = Antherofhagis nigricornis Fab., p.19; —- piceus Fab. = A/ycet. variabilis Hellw., p. 19. — picicornis Fab. = /japeride sp.7, p. 19. -- punctatus Fab. = Mycet. variabilis Hellw., var., p. 19. — quadrimaculatus Fab. = A/ycet. quadripustulatus L., p. 18. _- sanguinicollis Fab. = Combocerus glaber Schall., p. 19. —- testaceus Fab. = Pentaphyllus testaceus Hellw., p. 20. Neolucanus laticollis Thunb. (Lucan.), p. 325. —— Leuthneri Poil. Q-(Lucan.), p. 171. — vicinus Pllde (Lucan.), p. 333. Odontolabis æratus Hope (Lucan.), p. 331. - belliccsus Cast. (Lucan.), p. 328. Odontolabis Salzazæe Pllde (Lucan.), p. 334. — striatus Deyr. (Lucan.), p. 331. ASE ærea All. (Chrysom.), p. 227. —- atra Fab. (Chrysom.), p. 228. — Carreti Monnot (Chrysom.), p. 233. — consobrina Curtis (Chrysom.), p. 231. _- corrugata -Reiche (Chrysom.), p. 230. —- crassicornis All. (Chrysom.), p. 226. — cruciferæ Weise (Chrysom.), p. 227. — diademata Foudr. (Chryvsom.), p. 228. _ Foudrasi Bris. (Chrysom.), p. 229. — nigripes Fabr. (Chrysom.), p. 231. — nodicornis Marhs. (Chrysom.), p. 229. — procera Redt. (Chrysom.), p. 232. Propomacrus Newm. {Lamell.), p. 475. — bimucronatus Pallas (Lamell.), p. 476. —— Davidi Deyr. (Lamell.), p. 476. Prosopocælus tonkinensis Pllde (Lucan.), p. 339. Trichius Dubernardi Plide (Ceton.), p. 157. — Ferriei Pllde (Ceton.), p. 125. — sinensis Pllde (Ceton.), p. 160. — thibetanus Pllde (Ceton.), p. 127. Trigonophorinus Pllde (nov. gen.) (Ceton.), p. 43. Trigonophorinus Lemeei Pllde (Ceton.), p. 45. II. -— Diptères. Calliphora erythrocephala Meig. (Musc.), -- vomitoria Lin. (Musc.), p. 305, 447. Chiromyia flava L. (Scat.), p. 482. Drosophila funebris F. (Scat.), p. 482. Heteromyza filiformis R.-D. (Scat.), p. 481. Homalomyia canicularis L. (Anth.), p. 303, 412. Lucilia Cæsar Lin. (Musc.), p. 303, 447. Musca corvina Fab. (Musc.), p. 445. — domestica L. (Musc.); p. 303, 445 Muscina stabulans Fall. (Musc.), Rae 479. Nemopoda cylindrica F. (Scat.), p. 481. Phora rufipes Meig. (Phor.), p. 411. Piophila casei L. (Scat.), p. 482. Pollenia rudis Fab. (Musc.), p. 446. Psychoda alternata Say (Culic.), p. 483. - phalænoïides L. (Culic.), p. 483. Sarcophaga carnaria Lin. (Musc.), p. 448. Scatophaga stercoraria L. (Scat.), p. 481. — 490 — Scenopinus fenestralis L. (Sc.), p. Fa Stomoxys calcitrans Lin. (Musc.), p. 4#4. Themira putris L. (Scat.), p. 481. III. Hémiptères. Ptyelus Goudoti Benn. (fig.), p. 104. IV. —_ Hyménoptères. Acidopria Kieff. (nov. gen.), p. 442. Acidopria varücornis Kieff. (Serph.), p. 442. — tetratoma Kieff. (Serph.), p. 443. Aclista punctulata Kieff. (Serph.), p. 4 Anteris atriceps Kicff. (Scrphides), p. 428. Aparamesius Kieff (nov. gen.), p. 43 ÂAparamesius depressus Kicff. (Serph.), p. 4 — filicornis Kieff. (Serph.), p. 437. — Levistilus Kieff. (Serph.), p. 437. Ashmeadopria Bakeri Kieff. (Serph.), p. 48. bipunctata Kieff. (Serph.), p _e nigriventris Kieff. (Serph.), p. 459. Calliscelio philippinensis Kie. (Serph.), p. 322. Camptoteleia Kiefi. (nov. gen.), p. 387. Camptoteleia carinata Kieff. (Serph.), p. 987. — excavata Kicff. (Serph.), p. 388. Cerastopsilus rufipes Kicff. (Serph.), p. 461. Chrestoteleia Kicff. (nov. gen.), p. 388 Chrestoteleia Bakeri Kieff. (Serph.), p. 389. Cleistepyris minimus Kieff. (Scrph.), p. 297. — minor Kieff. (fig.) (Serph.), p. 256. — philiphinensis Kieff. (Serph.). p. 254. Epyris philippinensis Kieff. (fig.) (Serph.), p. 298. Fœnobethylus Kieff. (ncv. gen.), p. 257. Fœnobethylus gracilis Kieff. (Serph.), p. 298. Galesus clavaticornis Kieff. (Serph.), p. #30. — Crawfordi Kieff. (Serph.), p. 432. — curticeps Kieff. (Serph:), p. 432. — philippinensis Kieff. (Serph.), p. 431. Goniozus depressus Kieff. (Serph.), p. 318. Hemigalesus Kieff. (nov. gen.), p. 433. Hemigalesus brevicornis Kieff. (Serph.), p. 434. — gracili Kieff. (Serph.), p. 439. — niger Kieff. (Serph.), p. 434. — rufus Kieff. (Serph.), p. 434. ue Hoplogryon longispina Kieff. (Serph.), p. 429. Hoploteleia carinata Kieff. (Serph.), p. 308. _ philippinensis Kieff. (fig.), p. 367. — unidens Kieff. (Serph.), p. 370. Loxotropa philippinensis Kieft. (Serph.), p. 456. Macroteleia philippinensis Kieff. (Serph.), p. 367. _ striativentris Crawf. (Serph.), p. 323. Neurocacus Kieff. (nov. gen.), p. 428. Neurocacus philippinensis Kieff. (Serph.), p. 429. Phænopria exiis Kieff. (Serph.), p. 456. == nicriceps Kieff. (Serph.), p. 455. — rufa Kieff. (Serph.), p. 455. Platyscelio punctatus Kicff. (Serph.), p. 321. Procinetus rectinerais Kieff. (Serph.), p. 461. Rhabdepyris exaratus Kieff. (Serph.), p. 317. — longiceps Kieff. (Serph.), p. 318. Scapopria Kieff. (nov. gen.), p. 441. Scapopria atriceps Kieff. (Serph.), p. 441. Scellio aratigena Kieff. (Serph.), p. 320. — consobrinus Kieff. (Serph.), p. 319. — varücornis Kieff. (Serph.), p. 319. S'harassion philippinensis Kieff. (fig.) (Serph.), p. 320. Spilomicrus carinifrons Kieff. (Serph.), p. 438. —— dispansus Kieff. (Serph.), p. 440. _ nitidicornis Kieff. (Serph.), p. 4#1. = opertus Kieff. (Serph.), p. 444. —- variicornis Kieff. (Serph.), p. 439. Trichopria analis Kieff. (Serph.), p. 457. — caudata Kieff. (Serph.), p. 456. == insulæ Kieff. (Serph.), p. 458. se semirufa Kieff. (Serph.), p. 497. Xenepyris Kieff. (nov. gen.), p. 259. Xenepyris compressiformis Kieff. (fig.), p. 299. Xenotoma philippinensis Kieff. (Serph.), p. 460. Xenoteleia Kieff. (nov. gen.), p. 390. Xenoteleia flavipennis Kieff. (Serph.), p. 390. ’ Es V. — Névroptères. Cecilius flavidus Steph. (Psoc.), p. 166. Cueta dissimulata Nav. (Myrmel.), p. 269. Formicaleo fictus Nav. (Myrmel.), p. 270. Graphopsocus cruciatus L. (Psoc.), p. 165. Hypochrysa nobilis Schn., p. 129. Macronemurus nuncius Nav. (Myrmel.), p. 270. 7 Nemopistha regina Nav. (Némopt.) (Myrmel.), p. Nora longicollis, var. flagellata Nav. (Myrmel.), p. Palpares carli Nav. (Mvrmel.), p. 265. Panorpa annexa Sélvs, p. 399. — communis L., p. 88, 364, 396. _ germanica L., p. 99, 398. _ meridionalis Ramb., p. 400. Stenopsocus immaculatus Steph. (Psoc.), p. 163. VI. —— Orthoptères. Acridium ægyptium L. (Acrid.), p. 261. VII. —— Thysanoptères. Heliothrips hæmorroidalis Bouché, p. 139. _— cestri Perg., p. 142. Parthenothrips dracæne Heeg., p. 142. Phlæothrips oleæ Costa, p. 143. Porphyrothrips Vuill. (nov. gen.), p. 48. Porphyrothrips Ccttei Vuill., p. 45. Thrips cerealium Hal., p. 142. —-#decora Hal., p. 142: —$; lin Hal; p.14. — tabaci Hal., p. 143. con CL INDEX ALPHABÉTIQUE A Acidopria Kieff. (nov. gen.), 442. Acidopria variicornis Kieff., 442. —- Letratoma Kieff., 443. Aclista punctulata Kieff., 459. Acridium ægyptium L., 261. Agyrtes castaneus Payk., 19. Atlotopus Rosenbergi Noll., 277. Amphionte brevicolle Bates, 29. — Chiriquinum Ach., 38. —- Dejeani Goun., 36. — Doris Bates, 33. — Oberthüri Ach., 35. Anteris atriceps Kieff., 428. Antherophagus maricornis Fab., 19. Aparamesius Kieff. (nov. gen.), 436. Aparamesius depressus Kieff., 437. — filicornis Kieff., 437. — levistulus Kieff., 437. Ashmeadopria Bakeri Kieff., 45. — bipunctata Kieff., 499. — nigriventris Kieff., 459. Atractocerus antillarum Nitrac., 168. Aulonium sulcatum Oliv., 60. Autocrates Vitalisi A. Vuill., 413. B Bembidium parnassium Müill., 135. — signatipenne Duv., 133. Bibliographia lepidopterologica, 263. Bothrideres contractus Oliv., 63. C Calliphora erythrocephala Meig., 446. — vomitoria L., 303, 447. Calliscelio philippinensis Kieff., 322. Camptoteleia Kieff. (nov. gen.), 387. Camptoteleia carinata Kieff., 387. — excavata Kieff., 388. Carpophilus sexpustulatus Fab., 16. Cectilius flavidus Steph., 166. Ceratopsilus rufipes Kieff., 461. Cerylon histeroides Fab., 62. Cetonia Esquiroli Pllde, 426. Cheirotonus Hope, #61. Chetrotonus Battareli Plide, 410. — Corompti Pllde, 418. — Gestroi Pllde, 471. -— Henrici Pllde, #7), — Jansoni Jordan, 474 — Mac Lea Hope, 468 - Parryi Gray, #73. Chiromyia flava L., 482. C'holera, 310. Chrestoteleia Kieff. (nov. gen.), 388. Chrestoteleia Bakeri Kieff., 389. Cladognaihus giraffa Fab., 358. Cleistopyris minimus Kieff., 257. — minor Kieff., 256. — Philippinensis Kieff., 254. Colydium elongatum Fab., 60. — filiforme Fab., 60. Combocerus glaber Schall., 19. Coplomia Lambertoni Plide, 85. Cryptophagus cellaris Scop., 61. Cueta dissimulala Nav., 269. Cyclommatus Vitalisi Pllde, 335. Cylonium cellare Fab., 61. — elongatum Fab., 60. — filiforme Kab., 60. — frumentarum Fab., 61. — frumentarium Kab., 61. — sulcatum Fab, 60. Cyrtotriplax bipustulata Fab., 15. Cylonium unidentatum Fab., 61. D Dacne rufifrons Kab., 17. Diphyllus lunatus Fab., 17. Ditoma crenata Fab., 63. Drosophila funebris Fab. 462. E Engis humeralis Fab., 17. Epyris philippinensis Kieff., 858. Erratum, 59, GG. — 494 — Etat de la Floride (Mouches), 407, 408. Eucheirus Kirby, 40%. Eucheirus Dupontianus Burm., 465. — longimanus L., 465. Lurythrachelus affinis Plide, 336. Lustrophus bicolor Fab., 18. — dermestoides Fab., 18. Euthrips pyri Dan., 143. F Faune entomol. armoricaine, 180. Fièvre typhoide, 311. Fœnobethylus Kieff. (nov. gen.), 257. Fœnobethylus gracilis Kieff., 258. Formicaleo fictus Nav., 270. G Galesus clavaticornis Kieff., 430. — Crawfordi Kieff., 432. — curliceps Kieff., 432. — philipfinensis Kieff., 431. Goliathopsis Esquiroli Plide, 481. — velutinus Pllde, 423. Goniozus detressus Kieff., 318. Gouttières (Phénomène des), 104. Graphopsocus cruciatus L., 165. Gymnetis bogotensis Pllde, 236. — chanchamayensis Pllde, 393. —— colombiana Pllide, 281. — distincta Pllde, 391. — ecuadorensis Pllde, 374. == limbata Pllde, 282. — limbolaniata Plide, 371. — Mathani Pllde, 237. — Olivina Pllde, 372 H Heliothrips hæmorroidalis Bouché, 139. ce cestri Perg., 142. Hemigalesus Kieff. (nov. gen.), 433. Hemigalesus brevicornis Kieff., 434. _ gracilis Kieff., 435. — niger Kieff., 434. —- rufus Kieff., 434. Hemisodorcus rufonotatus Pllde, 336. Heteromysa filiformis R.-D., 481. Hexarthrius Buqueti Hope, 873. — rhinoceros Oliv., 218. Homalomya canicularis L., 303, 412. Hoplocephala hemorroidalis Fab., 17. Hoploleleia carmata Kieff., 368. — Philippinensis Kieff., 367. — unidens Kieff., 370. Hypochrysa nobilis Schn., 129. Hypophlœus bicolor Fab., 65. — castaneus Fab., 64. —— depressus Fab., 64. —- fasciatus Fab., 64. — linearis Fab., 64. — melinus Kab., 64. I Insecta (2evue périodique), 179. Ips æna Fab., 17. — bipustulata Fab., 15. — dorsalis Fab., 15. — jasciata Fab., 15. — jJasciatus Fab., 64. — jferruginea L., 16. — grandis Fab., 15. — hæmorroidalis Kab., 17. — humeralis Fab., 17. — linearis Oliv., 64. — Junata Kab., 17. — nigripennis Fab., 16. — junctata Fab., 15. — guadriguttata Fab., 16. — quadripustulata Fab., 15. — rufifrons Fab., 17. — rufipes Fab., 17. — sexpustulata Fab., 16. — taxicornis Rœsel, 64. J Jamwonus Harold (Gen.), 5. Jamwonus congolensis Houlb., 56. — Oberthiri Houlb., 53. = Sticheli Kolbe, 10. — subcostatus Houlb., S. — tuberculatus Houlb., 47. Java (Lucanides de), 209. Jonthodes formosa, var. chrysina Ach., 2RR. Jonthodes formosa, var. speciosa Ach., Lee. JuLLIAN (Constructeurs), 177. RD er L LATREILLE (Biographie), 21. Litargus bifasciatus Fab., 20. Lucilia Caæsar Lain., 303, 447. Loxotropa philippinensis Kieff., 456. Lutte contre les Mouches, 815, #10 Lyctus canaliculatus Fab., 63. Lygdus bipustulatus Fab., 62. — brunneus Fab., 62. — canaliculatus Kab., 63. — contractus Fab., 63. — crenatus Fab., 63. — dentatus Fab., 62. — depressus Fab., 62. — Aysteroides Fab., 62. — juglandis Fab., 62. — navalis Fab., 63. — nilidus Fab., 63. un poruus Hab, 61, — terebrans Fab., 62. M Macronemurus nuncius Nav., 210. Macroteleia philippinensis Kieff., 367. — siriativentris Kieff., Crawf., 323. Metopodontus cinnamomeus Guér., 382. _ javanus Fruh., 384. — occipitalis Hope, 449. — Mohnikei Parry, 416. — Preangerensis R. Obth., HI1b., 450. — sericeus Hope, 453. Mouches (Rapport Dr Vaillard), 301. Mouches communes, 410. Musca corvina Fab., 445. — domestica L., 303, 445. Muscina stabulans Fall., 419. Mycetophagus atomarius Fab., 18. — bicolor Fab., 18. — bifasciatus Fab., 20. —— castaneus Fab., 19. — derymestoides Fab., 18. — multipunctatus Fab., 18. —— metallicus Kab., 19. — migricornis Fab., 19. —— Piceus Kab., 19. — picicornis Fab., 19. — punciatus Fab., 19. — guodrimaculatus, 18. — . sanguinicollis, 19. — testaceus Fab., 20. — variabilis Hellw., 19. N Nemopistha regina Nav., 271. Nemopoda cylindrica Fab., 481. Neolucanus laticollis Thunb., 395. — Leuthneri Boil., 171. — vicinus Pllde, 333. Neurocacus Kief. (nov. gen.), 428. Neurocacus philippinensis Kieff., 499. Nitidula fasciata Oliv., 15. — quadripuslulata Oliv., 15. — guadriguttata Oliv., 16. Nora longicollis var. flagellata Nav., 268. O Odontolabis æratus Hope, 331. _ bellicosus Cast., 328. — Salvaze Pllide, 334. — striatus Devr., 331. 12 Palpares Carli Nav., 265. Panorta annexa Selys., 399. — communis Lin., 88, 364, 396. nu LOTO AE RO EURE — meridionalis Ramb., 400. Parthenothrips dracene Heeg., 142. Pectinicornes, 213. Pentaphyllus testaceus Hellw., 20. Phænopria exilis Kieff., p.456. — nigriceps Kieff., 455. — rufa Kieff., p. 455. Phaleria cadaverina Fab., 15. Phlæothrips olee Costa, 143. Phora rufipes Meic., 411. Phylloireta ærea All., 227. — atra Fab., 228. — Carreti Monnot, 233. — consobrina Curtis, 231. -- corrugala Reiche, 230. — crassicornis All., 226. — crucifere Weise, 227. — diademata Foudr., 228. — Foudrasi Bris., 229. — nigripes Fabr., 231. = nodicornis Marhs., 229. — pæcilicornis Comm., 227. — : procera Redt., 232. — punctulata Foudr., 227. Piophila caser L., 482. Platycérides, 213, —+ 406 — Platyscelio punctatus Kieff., 321. Pollenia rudis Fab., 440. Porphyrothrips A. Vuill.(nov. gen.), 43. Porphyrothrips Cotiei. A. Vuill., 45. Procinetus rectinervis Kieff., p. 461. Prosopocælus tonkinensis Pllde, 335. Psychoda alternata Say, #35. — thalænoïdes 1, 483. Ptyelus Goudoti Benn., 104. Pycnomerus terebrans O., 62. R Rhabdepyris exaratus Kieff., 317. — longiceps Kieff., 318. Rhizophagus bipustulatus Fab., 62. — depressus Fab., 62. — politus Hellw., 61. S Sarcophaga carnaria L., 448. Scaphidema metallica Tab., 19. Scapopria Kieff. (nov. gen.), 4#1. Scapopria atriceps Kieff., 441. Scatophaga stercoraria L., 451. Scellio aratigena Kieff., 320. — consobrinus Kieff., 319. — vartücornis Kieff., 319. Scenopinus fenestralis L., 411. Silvanus advena Kunze, 62. — depressus Fab., 62. ——- surinamensis L., 61. — uridentatus Oliv., 61. Sparassion philippinensis Kieff., 320. Spilomicrus carnifrons Kieff., 438. — dispansus Kieff., 440. — nilidicornis Kieff., 441. —— opertus Kieff., 444. — variicornis Kieff., 439. Station entomologique (Collections) ,177. (Rapport), 174. (Laboratoires), 176. (Mouches), 405. Stenopsocus immaculatus Steph., 163. Stomoxys calcitrans L., 444. Synchita juglandis Fab., 62. T Teredus niiidus Fab., G3. Tetrastichus Gentilii Del Guerc., 143. Themira putris L., 481. Thripoctenus Russelli Crawf., 143. T'hrips cerealium Hal., 142. — decora Hal., 142. — Jini Hal., 143. —1abact Hal:, 143: Tribolium ferrugineum Fab., 63. Trichius Dubernardi Vlide, 157. — Ferriei Pllde, 185. — sinensis Pllde, 160. — thibetanus Pllde, 127. Trichopria analis Kieff., 451. — caudata Kieff., 456. — insule Kieff., 455. — semirufa Kieff., 451. Trigonophorinus Pllde(nov.gen.), 43. Trigonophorinus Lemeei Plide, 45. Triphyllus punctatus Hellw., 15. Triplax ænea Schall., 17. — rufipes Fab., 17. — russica L., 16. X Xenepyris Kieff. (nov. gen.), 259. Xenepyris comtressiformis Kieff., 259. Xenotheleia Kieff. (nov. gen.), 390. Xenotheleia flavipennis Kieff., 390. Xenotoma philippinensis Kieff., 460. Le Gérant, F. GUITEL. Annonces-insertions d'INSECTA (Anzeigen in INSECTA — Advertising Rates in INSECTA) UNE ANNONCE A L'ANNÉE SEMESTRIELLES [TRIMESTRIELLES | ISOLÉE (12 insertions) | (6 insertions) | (3 insertions) | Page entière. 12150 96! | D4i 30! 12 page - 2, à 6 ur 48 97 | 15 PApase Sa 24 14 8 1/8 page... 1 50 12 7 l +64 4 + + + $$$ + + $$$ + À $$$ LÀ 25 $ Y HS + $$$ $ + + $$$ + + + + + + + + Indispensable à tous les Collectionneurs ! SEITZ LES MACROLÉPIDOPTÈRES DU GLOBE L'ouvrage complet se composera d'environ 485 livraisons ou 16 volumes [: PARTIE PRINCIPALE Faune Paléarctique, 118 livraisons environ à Fr. 1.25 IT. PARTIE PRINCIPALE Faune Américaine, 130 livraisons environ à Fr. 1.90 Faune Indo-Australienne, 155 livraisons environ à Fr. 1.90 Faune Africaine, 85 livraisons environ à Fr. 1.90 Dans les deux parties il y aura environ 1,000 planches d'un coloris parfait reproduisant prês de 40,000 papillons Les Volumes I et II sont parus Pour tous renséignements ou demandes de planches spécimens, s'adresser à la Librairie H. LE SOUDIER, Paris, 174-176, Boulevard Saint-Germain. Sommaire du Numéro 36 d'INSECTA Entomologie générale : Pages Oberthür (R.) et Houlhert (C.). — Faune analytique illustrée des Luca- Titles ce JAVA EE... ER ANS Re cn 449 Kieffer (J3.-J.). — Serphides des Iles Philippines (fn)....................... 499 Pouillaude (I). — Note sur les Zucheirine avec description d'espèces nouvelles 463 Entomologie économique : Pouillaude (I). — Les mouches communes. (s72/e).....:........................ #79 TABLE DES MATIÈRES, — Liste alphabétique par noms d'auteurs des articles contenus dans la troisième année d'INSECTA (1913). .................. 4S3 Liste des Genres, Espèceset Variétés décrits dans la troisième année d'INSECTA (LOTa) Mt EME TR MN RE es Ste RE PS TE 480 Inde AIDANT ANR ER MR OC ba er UE 193 d Échanges et rédaction d'INSECTA LE 2 Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais nous adresser leurs publications sous la suscription suivante : Direction d'INSECTA Station entomologique, Faculté des Sciences Rennes (France) Re EN ne Abonnements annuels : Hrance:As48;8 . 10e PT PRE TT de PAL 18! » trame RM AMI Les en SR RE TA 20! » Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier, mais on peut s'abonner à toute époque de l’année. UMANUMÉrO AS ECLZ. Len ee ee RE 1:60 Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur C. HOULBERT, Station entomologique, Université de Rennes (France). HU n L un U iv f AN Pacs 7 Le ER À — FT FPS 2 — Cane a . ke SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES (L LULU 9088 01268 579 3