" pe FUN D ue. und \ Age EN PO En PNNNOIENE MINI" ‘63 "4 PL ENCYCLOPÉDIE MÉTHODIQUE. HISTOIRE NATURELLE. FO ME.OUAÎTRWEME. LMiS EE CAT E à AN UP: SARRETE Chez PANCKOUCKE, Libraire, hôtel de Thou, rue des F4 AT'IFr biere Chez PLOMTEUXx, Imprimeur des États. FERRER RER ES RE RU MET EE TEE TE EE 7 RESD'C C. EXT AVEC APPROBATION, & PRIVILEecE Du Roi } C4 4 MY PARTIE zh + Anti Re + PI al Nb bibl 6b nl Vs dise 439 ua > L > é Le 1 “ " L : : " . ds ; g LA : Fe PTE (Vel AS - RENE 29b M9 AA MNEUUIR 7 RQ ‘ : à - Le ; F- 2 nur Te stmmgre De rase SU de dire. » Hi “à NES MER D. ile Le gen à" st Re | ÿ à di LASEUIE je NE , 8, « Pr 3 Ü 1 44 ? " 2°, le tems où on la trouve; depuis quelle faifon jufqu'à quelle autre; fe quelle fubftance , fous quel climat elle 2 été Obfers vée ; 32 de quels alimens elle fe nourrit; fes habitudes & ce qui lui arrive pen- dant qu’elle conferve la forme de larve :, ainfi fe cache-r-elle , ou refte-t-elle expofée a la vue, prend elle de la nourriture cout le jour, ou à certaines heures, &c.? 5°. combien de fois, pendant le tems quelle garde fa pre- mière FRE , Change-t elle de peau ; à quels végétaux & à | quels: animaux nuit elle ; quels fonrles dégats qu'elle occafionne, & fa quels objets , fur quelles parties les exerce-t-elle ; à quelle forte de danger & d’ennemis eftelle ex- pofée ? 6°. Quand eft elle prète de quitter la forme delarve , où fe retire-r-elle, quelles font les précautions qu’elle prend? 7 ? 7°. Au bout de combien de tems, après Le préparée à devenir chryfalide, palfe-t-elle à cer étar ? Suivre la chryfalide comme on a fuivi la larve; la décrire de la mème manière; re- marquer ce qui lui arrive , comme chan- sement de couleur, de mollefle dans fes par- ties, &c.; au LOU de combien de tems elle quite fa forme, & quels dangers elle a couru pendant qu'elle l'a conférée ? Par rapport à l'infedte parvenu à fon dernier état, le décrire, remarquer la dif- férence qu'il y a entre le male & la femelle ; obferver les habitudes ; quelle eft alors la nourriture de linfect:; quels dégâts & de quel genre il peut Fire, quels” rifques il court , quels font fes mouvemens, fa recraite; He fon accouplement, en remarquer la durée , obferver ce qui le fuit ; le male périt- il peu après, & au bout de combien de rems, où bien furvit-il jufqu'à la ponte de la femelle, & répand-il une liqueur fur les œufs; en quels endroits, fur quelles fubf- tances & de quelle manière la femelle les d'pofe t elle ; en quel nombre, & quelles précautions prend’ elle, foit pour les œufs, foit pour les vers qui en doivent fortir ? Quelles font la forme, la couleur , la grof- (eur des œufs; la coufiflanee &c la nature de leur enveloppe ; combien fe pañle-r-il de tems de la ponte à la naïffance des larves ? Enhin, retire-t-on quelqu'avantage de l'in- feéte qu'on obferve ? quel eft cet avantage? fert-il en médecine , en économie: HR les arts ; à quoi & de quelle manière à Qu'on n'imagine pas que les objets que nous venons de préfenter , furpaflent la fa- gacité & la patience d’un obfervateur intel- ligent & aflidu, qu'on ne fauroit faifir ces objets en les fuivant fur des infectes qui vi- vent en liberté. La preuve que cette ma- nière d’obferver eft praticable, même par rapport à des infeétes qui ne font pas capufs c’elt qu’elle a été mife en ufage & pratiquée dans tous fes points, par les obfervateurs qui ont écrit le plus utilement & le plus favam- ment fur lesinfectes; telsentr'autres font MM," de Réaumur & de Geer. Certainement quand ils ont fait l’hifloire des Ichneumons, des Oeftres, des Guèpes, des Abeilles folitaires, des Coufins , des Ephémères, &c., ils n'ont pas fait & n’ont pu faire leurs obfervations d’ après des animaux capufs, qui n'autoient mème pas vécu en captivité, ou qui n’y au- roient pas pu fuivre les habitudes de leur efpèce. Ii eft donc très - potlble de faire, par rapport aux infectes en liberté, les dif- férentes obfervations que nous avons pro- pofces. Nous ne prétendons même pas qu’el- les foient les feules qu'on puille faire, nous les préfentons comme les plus frappantes , & nous laiffons aux obfervareurs à fuppléer , faivanc les circonftances, celles que nous aurions pu obmertre, Ce feroit, fans doute , affigner aux voya- geurs une tâche impoflible à remplir, que d'exiger d'eux qu'ils entrent dans tous les détails que nous venons d’expofer ; mais 1ls peuvent les corfulrer, &, fuivant les cit conftances, raflembler & noter le plus grand nombre de faits qu'il leur ef pollible. Ce- PR ÉE T ML N AUTRE, iij _ pendant une attention qu’on ne peut trep is recommander, eft de ne faire mention que des faits donc ils ont été témoins; fi ces faits fonc extraordinaires , de ne les rap- porter qu'aucant qu'ils font sûrs de les avoir bien obfervés , & de citer, pour en con- vaincre , la maniêre dont ils les ont dé- couverts. Quant aux faits que les voyageurs rap- porteroient fur le récit qui leur feroit fait, ces faits font bien rarement dignes d'être crus ; ils ne le font qu'autant qu'ils font pré- fentés par des perfonnes dont la véracité & les talens pour l’obfervation font connus. Cependant les faits conftatés par la noto- riété publique, annoncés par tous les habi- tans d’un canton, méritent d'être rapportés, quoique le voyageur n'en ait pas été témoin. Tels feroient les dégâts, les torts que cer- tains infectes feroient habituellement tous les ans, en un certain tems, ou l’emploi bien conftaté qu’on feroit d’une efpèce, ou de fes productions, foit en économie, foit en médecine, foit dans les arts. Après avoir préfenté nos idées fur les ob- fervations dont le réfultar & le concours doi- vent fervir à l’hifloire des infeétes , nous nous occuperons de la manière de ramailer ces ani- maux dans leurs différens états , & d’en faire une collection. On peut recueillir les œufs , les confer- ver en nature, ou nourrir dans le pays les larves qui en naïflent , ou faire pañler les œufs mème dans des contrées très-éloignées. Si en recueille les œufs à deflein de les conferver comme œufs, il eft convenable de les enlever , adhérens à la matière fur la. quelle ils ont été dépofés , ou contenus dans la fubftance qui les renferme , enfin d’en prendre l'amas complet , en le dérangeant le moins qu'il eft poñible. Le mieux eft enfuite de jeter les œufs, la matièreà laquelle ils font attachés , ou dans laquelle ils font contenus , dans une liqueur fpiritueufe ; ou bien on peut faire périr le germe & deflécher les œufs & leur foutien, foi par l’ardeur du foleil , foit par ia chaleur d’un four. Swam- merdam décrit une manière de vuider les œufs des infectes pour les conferver ; mais c’eft un foin qui exige un tems & une pa- tience au-delà de ce que la plupart des obfervateurs voudroient y employer. Si on ramafle les œufs à deflein de les laif- fer éclorre dans le pays, & de nourrir les lar- ves qui naïtront , 1l faut les enlever encore plus fcrupuleufemet que dans le cas précé- dent, avec des portions de la fubitance fur laquelle , ou parmi laquelle on les à trouvés ; les placer enfuire avec cette fubftance dans une boîte, en ayant égard aux circonftances où l’on a rencontré les œufs, & à leur nature. Je m'explique : fi on les a pris parmi des fubftances en fermentation, & fe pourrif- fant , animales ou végétales, dans un lieu frais , ombragé & humide, il faut enfermer dans la boîte, avec les œufs, un amas de la | même fubftance fur laquelle on les a pis, placer la boïte dans un endroit qui réponde aux circonftances du lieu où la ponte avoit été faite. L'exemple que nous venons de rapportér fufiira pour faire connoître qu'il faut éloigner le moins poflible les œufs qu'on enlève, & qu’on obferve des circonftances où ils fe fe- rojent trouvés naturellement. Ain, fi on coupe une’ branche fur laquelle un amas d'œufs foit dépofé, comme cette branche auroit confervé fa végétation, pour qu'elle la perde le plus tard qu'il fe pourra, 1l faut mettre l'extrémité de cette branche tremper dans l’eau , &c. J’ai dit qu'on peut envoyer des œufs d’un pays dans une autre contrée trés-élgignée, C'eft ce dont j'ai vu un exemple à Amfter- dam, chez M. Jacob l'Admiral , qui a tra- vaillé fur les infectes, comme on le verra dans le difcours fuivant. On lui avoit en- voyé de la Chine des œufs de la Phalène à miroirs ; on lui en avoit envoyé de Suri- nain de différentes Phalènes; ces œufs étoient éclos à Amifterdam, M. l'Admiral avoir nourri les larves, & il éroit né à Amfte:dam les mêmes Papillons qu'à la Chine & à a ij iv Surinam. Voici l'inftruétion que me donna, à cet égard, cet homme patient. Il faut avoir deux tables de liève minces; faire dans une des tables, avec un emporte- pièce, des trous qui pénètrent dela moitié de l'épaifleur ; placer dans chaque trou un œuf , que le trou foit aflez profond pour que l'œuf ne le déborde pas; quand trous les trous foht remplis, on couvre la table, qui les contient , de celle qu’on n'a pas percée ; on les aflujettit toutes deux, & on les con- tient exaétement appliquées l’une à l’autre, pat une ficelle donc on les entoure; on les place dans une boîte où elles foient féche- ment, qu'on conferve à l'ombre, & qu'on embarque par la-plus prochaine occalion : on renferme dans la même boîte une bran- che dela plante , dont les larves de l’efpèce qui a produit les œufs fe nourrit ; cette bran- che ferc à indiquer , dans le lieu où ies œufs font envoyés, une plante analogue à celle qui fert de nourriture aux larves dans le climat où fe trouve l’efpèce dont elles font ; ou bien on met dans la boîte une note qui indique, 1°. l'efpèce d'infecte dont on envoie les œufs ; 2°. le nom dela plante, de l'arbre ou de la fubftance dont les larves font leur aliment. Celui qui recoit les œufs, les retire de la table où ils font enfermés en les ren- verfant fur une feuille de papier; il les raf- femble dans une petite boite, qu'il expofeà une douce chaleur, foit par le moyen de l'étuve , foit en portant la boîte fur lui dans fon fein , comme lun où l’autre fe pratique à l'égard de la graine ou des œufs des Vers à foie : il recherche en même-tems les plan- tes les plus analogues à celle dont on luia envoyé un échantillon, ou cette plante mème fi elle croît dans le pays; il en coupe des branches ,ou en lève des pieds : il a préparé d'avance une caiffle remplie de terre, cou- vèrte par une gaze que des cerceaux fou- tiennent ; il plante les pieds dans cette caille ; il y place les branches dans des vafes rem- plis d'eau; il obferve les œufs, & à mefure qu'il en fort des larves , il les enlève à l’aide | D' 1 SICNOMPANRCS: d'un papier roulé qu'il lear préfente, fui lequel elles montent, & il les p'ace fur la plante qu'il croit leur convenir; elles s'y attachent , où elles cherchent, parmi les les plantes analogues, une efpèce qui foit davantage de leur goùr. : Quand les larves ont une fois fait un choix, il n'y a plus qu’à leur fournir lali- ment qui leur convienr, Ce ne peut guère être qu'au printems ou en été quon fafle la tentative dont nous nousloccnpons ; c'eft pourquoi le mieux eft de laifler la caiïfle à l'air; la gaze défend les larves contre les oifeaux & les infectes qui leur nuirotent, On fent qu'on ne peut efpérer d'élever des larves provenues d'œufs, envoyces d'un pays éloigné , que celles qui font d'efpèces qui n'ont qu'une géncrauon par an ,"& dont les œufs n'éclofent qu'au bout de plufeurs mois : mais c'elt ce qui a lieu parmi un grand nombre de Papillons. L'objet dont nous venons de traiter; peut paroîre fauil, & il le feroit en effet à peu près, s’il ne corfduifoit qu'à l’'amufe- ment d'élever des larves étrangères, d'avoir des infectes plus frais ; mieux confervés que de toute autre manière; mais 1l, peur, ré- fulter des foins qu’on fe donneroit un avan- rage réel :1l eft rrès :poflible qu'un voyageur découvre une Chenille ou plufñeurs Chenilles, dont on retireroit les mèmes avantages que du Ver à foie, dont l'éducation fereit peut- être plus facile & le produit plus grand; fi cette découverte a lieu dans un pays fort éloi- oné, ilne paroît pas qu'il y aît d’autté moyen d'y faire paflèt l'infeéte dont’ on à lieu d'ef pérer des avantages, que d'envoyer des œufs de fon efpèée; & les’inftrüctions de°M. Ad: miral femblent renfermer tout ce. qui peut affürer le tranfport des œufs, leur réuflice après leur arrivée, l'éducation des larves & l'acquifition d'une nouvelle efpèce; ces mè- mes inftructions pourront dofc faisfaire la curiofité de ceux qui n'auront pas d'autre motif, & remplir lés vues d'utilité qu'on pourroit être dans le cas de fe propofer. PRÉLIMINAIRE. y Des larves. On élève les larves nées dans le pays qu'on habite, en leur fourniflanc des ali- mens de mème efpèce que ceux fur lefquels on les a trouvées. La caille dont j'ai parlé plus haut convient très-bien pour ces larves, fi elles vivent de plantes en végétation; mais fi elles fe nourrillent d’autres fubftances, äl faur les leur fournir à chacune fuivant fon goût , les esfermer dans des boites où l'on laife l’accès à l'air par quelques trous fur le couvercle, ou une ouverture couverte d’une gafe ; il faut, fi l'on veut bien réuflir , que les larves caprives foient, autant qu'il eft poflible , dans les mêmes circonftances de toure manière , où elles auroient été en li- berté frais & à l'ombre, ou dans erté , ou au frais & : un lieu fec & chaud, &c. On ne peut faire paller d’un climat à un autre les larves dont l’aliment a befoin d'être renouvellé ou de fe conferver frais; cela feroit cependant pofñlble en embarquant les végéraux enracinés avec les larves, maïs c'eft un foin que mériteroient bien peu d’efpèces, qu'on prendroit bien rarement. Si au con- traire l'aliment des larves n’a befoin n1 d'être frais , ni d’être renouvellé, il n’y a rien de plus facile que d'envoyer de ces larves, même en grand nombre; telles font celles qui fe nourriflent de fubftance végétale ou animale defféchée; celles qui creufent le bois, fe logent & fe nourrilfent à fon intérieur. On n'a pas autre chofe à faire que d’enfermer les larvés dans des boîtes, avec la quantité de-provifion qu'on juge qu’elles pourront con- fommer, comme des graines, fleurs ou herbes sèches, des plumes, du poil , des chairs defféchées ; & les larves qui vivent à l'intérieur du bois, dans une portion de celui qu'elles ont ereufé , où on les a: trou- vées; c'eft ainfi que j'ai vu, chez M. l’ad- miral , des larves du Charanfon palmifle, de divers Leptures , de différens Capricorhes, envoyées , les premières dans des têres de choux palmiftes , les autres dans des bran- ches ou des morceaux de bois: j'ai vu de ces larves venues de différens pays, les unes vivantes , les autres en chryfilide, & des infec?s qui étoient provenus, à Amiterdam, de larves qui avoient précédé celles-ci, Des Chryfalides. Si l'on n’a pour but de ne ramañer les chryfalides que pour les conferver fous leur forme, on peut remplir cette intention de deux manières. 19. Mettre les chryfalides dans l'efprit de vin , ou autre liqueur analogue. 2°. Faire mourir les chryfalides en les expofant à la chaleur d’un four , ou à ceile du foleil fous un récipient de verre. L'une & l’autre méthode ont l'inconvé- nient que les couleurs changent beaucoup & s'altèrent. Ce que je viens de dire pour les chryfa- lides peut également s'appliquer dans fa to- talité aux larves. Mais il y a encore une façon de conferver celles-ci. Prenez une larve entre le pouce & l'in- dex de la main gauche , preflez - la de la tête à la queue , faites, de la main droite, une très-petite incifion au-deflous du dernier anneau, où les inteftins refoulés feront une avance; tirez -les avec une pince , en pref- fant toujours & fucceflivement le corps de haut en bas ; quand vous l’aurez vidé, palez dans l’incifion le bout d’un chalumeau, reti- rez les bords de la peau, & élevez-les le long du chalumeau , tournez une foie autour des rebords de la: peau, arrèrez-la par un demi-tour ou demi-nœud, foufflez dans le chalumeau , & quand la peau eft bien dif- tendue, pofez la Chenille fur une table, fans ceffer de foufiler , retirez le chalumeau pincé entre vos lèvres, & en même tems ferrez le nœud de la foie, arrètez-le en vous fervant des deux mains ; la peau ref- vj D. SCO RU tera gonflée, vous la laifferez fécher, & vous aurez la larve aflez confervée pour la forme, cependant toujours un peu bour- foufflée & trop grofle; mais le pis eft que les couleurs s'altéreront, & que bien peu conferveront leurs nuances véritables. Mais jufqu’à préfent l’on ne connoït rien de mieux que les méthodes que je viens de décrire. Cependant les larves & les chryfalides, con- fervées par ces mêmes moyens, ne peuvent donner qu'une idée incomplette , fouvent faufle , de l’animal qu'on a eu intention de conferver avec toutes les qualités qui lui étoient propres. Ces méthodes font donc infufiifantes, elles peuvent, jufqu'à un cer- fain point , uire la curiofité ; mais elles ne Ben difpenfer de faire ia defcrip- tion des larves & des chryfalides ; c’eft la feule manière d’en conferver une idée con- forme au vrai, & d'en donner une exatte à ceux qui ne les ont pas obfervées vi- vantes. Nous avons vu qu'on peur élever & mème envoyer des larves; on peut encore plus aifément pratiquer lun & l’autre par rapport aux chryfalides ; pour les conferver & les envoyer, de manière que leur chan- gement ait lieu en fon tems, il fufiit de les enfermer dans une boîte , où, autant qu'il fe pourra , elles foient dans les mêmes circonftances où on les a trouvées , & où elles feroient demeurées ; ainfi les a-t-on trouvées en terre, dans des trous, dans du bois, dans de la vermoulure de bois, dans un lieu frais & ombragé, &c. ou fufpen- dues à des plantes, à un corps quelconque, expofées à l’action de l'air & du foleil, &c. rempliflez la boîte d’une cercaine quantité de terre , & placez les chryfalides dans cette terre, mettez-les dans la boîte , contenues dans. les mêmes trous de branches , ou la mème vermoulure dans laquelle vous les avez trouvées; &c, confervez la boîte dans un lieu frais & ombragé , ou laiflez- la expofée à l'air & au foleil , couverte feulement d’une gafe qui arrête l'infeéte au moment où il fe fera uré de fon enveloppe ; la chryfalide tenoit à une branche ; une plante, &c. pofez la portion de la branche de la plante qui LHponS la chryfalide , dans votre boite. Une attention qu'il faut avoir, c’eft que les chryfalides attachées d’une manière fixe à un corps quelconque, ou les coques qui contiennent les chryfalides & qui éroient égalemenr fixées, le foient aufli dans la boîte ainfi colez le fupport de la chryfalide, le bout de branche, le brin d'herbe qui la fou- tient, ou la coque , au fond de la boite , par le moyen d’un peu de gomme arabique, fondie dans de l’eau ; il fufht de fixer ces objets par un point; fans cette attention , l'infeéte , en fortant de l’enveloppe de chryfalide, trai- neroit avec lui cette enveloppe , n’en pour- roit tirer fes membres, & demeureroit dans un état très-imparfait ; il lui faut, pour fe dégager, éprouver de la féliftance de la part de fon enveloppe , qu "elle ne fuive pas fes mou- vemens; vous retirez bien votre main du gant, dont le bout des doiots eft retenu par votre autre main, Mais ñ le gant fuivoic la main qu’on tend à retirer , sil n'étoit pas fixe, on ne pourroit en dégager la main, Faute de la précaution de fixer les chryfa- lides, on les voit périr au moment où l’on croyoit jouir de leur produit. Il en eft des chryfalides , pour les envoyer d’un lieu en un autre, comme des larves; on ne peut envoyer que AE qui ne changenc qu'au bout d’un tems aflez long , pour se la métamorphofe n'arrive qu après le voyage mais beaucoup d’infectes font dans ce ne & alors l'envoi des chryfalides eft un excel- lent moyen 1°, pour qu'on ait des infeétes bien confervés: 2°, pour envoyer & multi- plier, dans le lieu de l'envoi , les efpèces dont la propagation pourroit être utile, Qu'on n'oublie donc pas, fi l'on a ce dernier objet en vue, en envoyant les chryfalides , de faire connoiître la nourriture des infectes qui en fortiront | & deslarves qui naitront de ces infectes, PR EME IMIN AIRE 5 Des infeëtes dans leur dernier état, ou leur érat de perfection. C'eft dans leur état de perfetion qu'on prend le plus grand nombre d'infettes, & ce n'eft que pour les avoir dans cer état que fouvent on les raimafle dans ceux qui le pré- cèdert; cependant, pour en faire lhif- toire, pour en former une collection qui donne de certe hiftoire une idée qui ne laiffe rien à defirer, & qui offre la fuite de la vie des infectes , il faudroit les pofléder dans tous leurs états, à commencer par l'œuf, enfuice la larve, la nymphe ou la chryfalide, & l'infeéte parfait, avec les ouvrages qu'il a exécutés dans fes différens états. Il ny a pas de colleétion de ce genre complette, & on ne trouve dans les cabinets que quelques efpèces pour lefquelles on ait ris ces foins & l’on {oit entré dans ces dé- tails. Il eft aifé de conferver les œufs & les infectes dans leur. dernier état, fans qu'ils perdent que très-peu de leur forme & de leurs couleurs ; mais la forme des larves eft plus difficile à conferver, leurs couleurs & celles des chryfalides changent toujours plus ou moins. Ce font , fans doute, les raifons pour lefquelles on ne fait que rarement entrer les larves & les chryfalides dans les collections : cependant il vaudroit encore mieux les conferver, quoique d'une ma- nière imparfaite, que de ne les pas avoir du tour, elles retiendroient toujours beau- coup des traits qui les dilkinguent, & une note fuppléeroit aux changemens arrivés aux larves, aux chryfalides, dont la forme ou les conleurs fe feroient altérées. Nous exhor- tons donc les perfonnes qui feront des col- lections dans le lieu de leur demeure , & les voyageurs , autant qu'ils le pourront , à ramaller les œufs, les larves , les chryfalides, les infeétes dans leur dernier état & les diffé- ren- ouvrages exécutés pendant leur vie. Nous avons traité de la manière de conferver les Jar ves-& les chryfalides , les ouvrages, fuites des travaux, n'exigent que d'être recueillis ; il ne nous refte quà parler de la manière de ramafler les infeïes dans leur état de feétion, DEC On s'eft, depuis quelques années, livré à ce genre de recherche fi fouvent , avec tant d'ardeur , qu’on ena fait une forte d’art : cha- ? 4 » LA °\ 4 cun l’a exercé à fa manière & fclon des pro- cédés qu'il a cru devoir préférer. Je traite- rai, 1°, des lieux où l'on trouve les infectes; 2°. de la manière de les ramaffer ou de les . / . \ prendre, & des inftrumens néceflaires à ce genre de capture; 3°. de la façon de faire moutir, de conferver , d'envoyer les infectes & de les garantir de ce qui peut ou en dé- truire la collection , ou l'endommager, mème en diminuer l'éclar, Des lieux où l’on trouve les infeites, 1 n’y a pas d’endroit où l’on ne trouve des infectes , comme il n’y a point de fubftance animale ou végétale dont ils ne fe nourrif- fent ; mais ils font plus abondans, plus va- riés dans certains lieux que dans d’autres , & les diverfes claffes , habitent en général, des endroits différens. A C’eft à la campagne , dans les bois ; qu'on trouve les plus grands Coléopières , le plus grand nombre des Capricornes , des Leptures, les efpèces de Papillons de jour ou de nuit les plus variées. On trouve aufli beaucoup d'infeétes dans les prairies, fur-rout dans la faifon où les plantes y font en eur. Les Di- tiques , les Hidrophiles , les Corifes, les Pu- naifes à aviron , & beaucoup d’autres efpèces ne fe trouvent que dans'les eaux ftagnantes où qui ont très-peu de cours. Il y a des efpè- ces qui préfèrent les lieux élevés, expofés au midi, fecs & arides; d’autres qui ne fe rien- nent que dans les endroits bas , frais, om- bragés & humides ; les unes voltigent incef- famment de place en place, de fleur sn fleur, les autres demeurent plus conftamment fur les fleurs ou les feuilles des arbres ou des plantes ; on en trouve beaucoup de cachées fous les pierres , parmi les fubflances corrompues , & qui fermentent , comme les corps morts des vi D SÈC, 040, R 4 animaux , les végétaux amoncelés, les excré- mens qui forment une mafle, Ce fonc, fur- tout des larves qu’on trouve parmi ces der- nières fubfances , mais les infectes parfaits les fréquentent aufli, ou pour s’en nourrir, ou pour y dépofer leurs œufs , fouvent pour l’un & l’autre. Quelques infeétes habitent mème les fouterreins , les caves, les car- rières abandonnées; le tronc des arbres creux, le bois vermoulu , le tan, les couches fer- vent de nids & de retraites à beaucoup d'in- fectes. Il n’y a donc pas d'endroits où l'on n’en puille trouver , de lieux qu'il ne faille fréquenter , de hauteur où l’on ne doive mon- ter, de fouterrein où l’on ne puille defcendre fi on veut découvrir , ramaffer tontes les ‘efpè- ces , & fur tout fe obferver ou les recueil- ir dans leurs différens états. Je n’encrerai pas dans les détails de ce qu'on peur pra- tiquer dans chaque endroit pour y décou- vrir les infectes ani peuvent y être reti- rés ; les circonftances indiquent aflez d’elles- mêmes ce qu'on a à faire ; je ne traiterai que des chofes générales. Des infrumens néceflaires pour prendre les ir feëles | de la manière de s’en fervir. si l’on fe contentoit de prendre les infec- à la main, il y en a beaucoup que leur aeilécé fouftrairoit à la recherche qu'on en feroit ; on ne parviendroit pas à atteindre les uns, on endommageroit un grand nombre des autres ; ces inconvéniens ont fait imagi- ner des inftrumens dont les plus nécelfaires 3 & ceux qui font indifpenfables font : 1°. un filet ; 2°. une nappe; 3°. des pinces ; 4°. une bofce pour y placer les infectes, & un éxui rempli d'épingles pour les fixer. Du filer. Le filet fert à prendre les Papillons , les Demoifelles , beaucoup d'efpèces de mou- ches!! & , en général, tous le infeétes qu'on veur.arrèter pendant leur vol , ou ceux qe étant poiés HER de tres-loin quand on Îles approche &œ avec - beaucoup, d'agilié On a imaciié deux fortes de filecs. Le plus ancien- }» nement en ufac ge, em, loyé & d'écrit par M. de Réaumur, eft fait du même réfeau que les perruquiers emploient pour les cocffes des perruques ; on fair avec une pièce de ce réfeau une forte de chaulle pareille, pour la forme, à celle qui fert à filtrer des liqueurs ; ; onaf- fajétic le contour de ce filet du côté de fon ouverture , autour d’un ample anneau de gros fil de fer ou de laiton ; il y a à l'endroit où les deux bouts du fil de fer coubé fe rencontrent une protubérance formée parde prolongement de ces deux bouts : on les engage dansun tuyau de fer ou d'acier , dans lequel on les maflique & les affujétit à demeure; le. tuyau cft terminé par une vis. On a un bâton ou une canne, longue de trois à quatre pieds ; le bout en ch armé d'un écrou en fer. Quand on veut fe fervir du filet, on le vifle à la canne; on la porte relevée, le filet qui y pend eft férmé par fon extrémité étroite. Si l'on veut prendre un infeéte pofé , on abat deffus le filet par fa large ouverture; fi lon en pourfuit un au vol , ou l'on tâche de l’abattre & de le prendre fous le filets, ou d'un tour de poignet on fait revenir la partie qui pend , fur le bord ou anneau de fil de-fer, elle y CRUE fixée, & l’infecte refte pris dans le filer. Quand il eft arrêté de l’une ou de l’autre manière ; fi c'eft un infecte qu'on puiffe toucher fans le gâter, ou, sil n'y a pas à craindre qu'il échappe quand on ouvre le filet, on pafle la main dedans , on prend l’infeéte & on le place dans la boite deftinée à cer ufage, de la façon qu'il fera expofé plus bas. Si, en maniant l’infeéte qui eft pris, on l'endommageoit, comme cela arrive aux Pa- pillons, où fi on craint qu'il n'échappe en entrouvrant le filer, alors onen laifle le uiflu Botter {ur l'infeéte qui eft pris le compri- mer fur la terre où on le pofe; on obferve lendroir cù l’infeéte fe trouve arrêté, & à travers les mailles du filer on le pique avec ung épingle , on l'enlève enfuite en prenant PRÉLIMINAIRE. ix Pépingle par la the, & on la pique dans la boîte , comme il fera dir. On a, depuis M. de Réaumur, imaginé un autre filer, celui-ci reffemble à an F à frifer ; il eft fair exaétement de même, & il n'en diffère qu'en ce qu'il eft beaucoup plus grand, que la tête du fer, au lieu d’être pleine , eft formée par deux anneaux de fil de fer; ces anneaux font remplis par un filet atta- ché autour de leur bord ; le refte de l'inf- trument eft tout en gros fil de fer avec une poignée double comme le fer à frifer; on Jui donne ordinairement environ un pied & demi à deux pieds de lonoueur, & aux anneaux qui fupportent les filets quatre à cinq pouces de diamètre. Ce genre de filet convient allez pour prendre des infeétes au vol, & on peut aufli s’en fervir pour ceux qui font polés, en prenant entre les deux filets la branche ou la tige en même - tems que l'infete qui y eft pofé; il faut enfuire le percer nécellairement avec une épingle ; & nouvrir le filec qu'après. De la nappe & des pinces. La nappe eft un morceau de toile ou d’é- toffe qu'une perfonne foutient étendu & un peu déprimé dans fon milieu au-deffous de la cime d’un arbre ou de touffes de plantes; une-autre petfonne fecoue l'arbre , en bat les b:anches avec un bâton, on en fait au- tant par rapport aux plantes. Il tombe de cette façon un grand nombre d’infectes fur la nappe, mais de ceux feulement qui ne fauroient fuir en volant ; on les réunit- au centre de la toile en la pliant à demi, & on les prend facilement. Quelques perfonnes fe fervent d’un filet femblable au premier, mais de toile, au lieu d'être de refeau ; elles raclent rapide- ment avec cette forte de poche la fommité des branches ou ceïle des plantes en Beur, & elles trouvent grand nombre d'infectes pris dans la noche, Elles 1:s y cherchent ou Hifloire Naturelle, Infeiles, Tome IF, avec la main, ou elles fecouent la poche fur la nappe étendue à terre. Les pinces fervent à failr les infectes qu’on pourroit écrafer entre fes doigts, ceux qui font fort petits ; elles font de cuivre, fort douces, & celles que les metreursen œuvre appellent des bruxelles. Tandis qu'on tient l'infeéte par la pointe de la pince qui n’em- pèche pas de le voir, au lieu qu’il feroir ca- ché entre les doigts , on le pique avec une épingle. Les pinces fervent encore à fouiller dansles trous des arbres creux, à écarter le bois vermoulu, &c. Mais leur principal ufage eft pour manier les infectes morts, étendre leurs différentes parties , comme nous l’ex- poferons. De la boite & des épingles. Il faut avoir deux fortes de boîtes qui ne diffèrent cependant que de volume, L'une fert pour placer les infeétes à la campagne à mefure qu'on les prend , l’autre pour en conferver la fuite jufqu’à ce qu'on la mette en ordre, ou qu'on l'envoie d'un pays dans un autre. L'une & l’autre boîtes doivent ètre ou d'ur fort carton ou d’un bois léver , avoir un cou- vercle qui ferme exatement; le fond doit néceflairement être d’une matière que les: épingles pénètrent aifément, & dans laquelle cependant elles tiennent folidement une fois qu'elles y font engagées : on farisfaic à ces deux conditions en couvrant le fond de Is boîte d’une tab'e de liése bien unie, qu’on a eu foin d’y fixer folidement, où, au licu de liége, en couvrant le fond de la boîte d’une couche de cire jaune qu'on a coulée étant fondue, & à laque'le on a donné un pouse d’épaitleur au moins, Il faut proportionner les épingles à la groffeur des infeétes ; ainfi 1l faut en avoir une pelorte garnie d'échantillons dif- férens ; je dis une pelotte, parce que dans LAN ! » ‘à - un étui le tout eft mêlé, & fouvent trop long b x DIS COURS à diftinguer. Quelques perfonnes recomman- dent d’avoir, au coin de la boîte, un peut amas de graille, dans laquelle on pique chaque épingle avant de s’en fervir. C'eit pour l'empêcher de rouiller & de s'attacher au corps de l'infete defféché , fi on veut Ja retirer : certe méthode a des avantages, mais nous verrons qu'il eft fort aifé de retirer les épingles rouillées , fans gâter les infectes. Des précautions à obferver en placant dans 4 ï TL \ See la boîte les infeëles à mefure qu'on les prend; de la facon ‘de les faire mourir ; de leur confervation dans la boîte deflinée à raffembler ceux qu’on prend en diffirens tes. Nous avons parlé déjà plufieurs fois de piquer les infectes , maïs nous n'avons pa dit comment on doit les piquer, & en qu Île partie. C eft au milieu du corceler qu'il con- vient d’enfoncer l’épingle & de la faire en- trer de deflus en bas; on la tient par la tête, & l’on tranfporie l'infeéte , que fa pointe traverfe, dans la b îte où on ie fixe en en- fonçant l’é, ingle-aans la table de litge, ou Ja couche de cire : 1l y a deux chofes à ob ferver ; 1°. ne pas placer les infcûtes qui ont des mâchoires allez près les uns des au- tes, ui des divers infeétes , pour qu'ils puif- fenc s’atcéindre & fe toucher en fe remuant autour : l’épingle, car ils fe déchirenr & s'entre-cévorent : 2°, les infectes qui ont les 1e très amples ou couvertes de pouf fière , qui peuvenr fe détacher, comme les Papillons , gatent leurs aîles en fe débattant, en les frottanc les unes contre les autres, ils en brifenc les bords & le bout coutre le couvercle de la boîte. Quand mème elle fe- roit aflez profonde pour quon n’eüt pas ce dernier rifque à courir , les infectes endom- mageroient encore leurs aïîles en les frappant ksunes contre les autres, & enlesrabattant fur le fond de la boite, On p'évient ces inconvé niens en ne plaçant pas l'épinole fur le dellus du coceler, mais de côté, & en aflujettitfant le Papillon fur le fond de la boite latéra lement, & les quaite aïles appliquées les unes contre les autres ; il ne peut les érerfdre que d’un mouvement commun; quand elles font affujettes dun côté, il ne fauroit les remuer de l’autre; dans la pofition indiquée, les aîles, d'un côté, font affujetties & con- traintes par le 5 1d DE lequel elles pofent, les deux autres aîles demeurent néceflaire- ment tamobiles ; j'infecte celle de vivre dans cette dure polton fans s'être gaté, fans avoir rien perdu , mais les aîles Le & appli- quées les unes contre ‘les autres ; il efl fa- cile de les étendre , comme nous lallons dire plus bas. Une plaie tranfverfale à la poitrine feroit, en peu de tems, périr les autres animaux, mails une plaie eft peu pour les infeétes, ils vivent donc long tems, un grand nombre plufieurs jours, percés par | épingle qui les re- tient. On fait peu d'attention à ce long & hor- rible fupplice, dans lequel Ls Ines t éprou- vent le rourment de la douleur que la plaie caufe , celui de la faim, la gène , la con- crainte & l'impolfbilié craie de chercher dans fa mifère une attitude qui foulage; à peine fait-on réflexion que de fi peuts ant- maux puillent fouffrir, & peut-être même y a-t-il des gens qui penfent qu'ils ne fuffrent pas; en eff , ils ne font entendre aucun cri, aucune plainte, ces expreflions JE MEdlenr qui nous re remarquer les animaux pa ar qui nos oreil es en font frappées, & quito: chent de compallion , au moins un certain nombre de ceux qui les cténdene mais les infeêtes font organifes ainfi que les autres animaux , leur oiganifation ne peut donc de même être affectce à fon détriment, fans quils en éprouvent de la douleur ; ils en Aro de: preuves par les eflorts fuper- fus qu ls font pour échapper , pour le fouf- traire à la conrainte douloureufe dans la- quelle ils fonc retenus, & par la virefle avec laquelle ils fuient quand on leur rend la liberté , fi leurs forces n’ont pas été déjà trop épuifées ; ; les infeétes font donc fen- fibles, ils fouffrent comme les autres ani- maux , & ceux dont on compofe une col- leétion périflent d’ün long & cruel fupplice. P RÉENMLIMIVNAIR E.. x) Les animaux naïffent fans doute affujertis à notre empire, deftinés à nos befoins diffé- rens ; mais ne pouvons-nous alléger leur joug , & ne pas chercher, en les employant à nos divers ufages , à diminuer Les maux, les douleurs que nous ne pouvons éviter’ de leur faire fouffrir. Qui ne voudroit dimi- _nuer ou abréger le fupplice de l’animal, qu'il immole fans remords à fes befoins parce qu'il fait que cer animal eft né fous la con- dition d'y fatisfaire ? Qui pourroit fupporter fans horreur les cris , les plaintes, les gémif- femens , les hurlemens que poufleroient au: tour de lui pendant crois ; quatre jours, fans interruption , les animaux qu'il deftineroit à fes befoins différens? & parce queles expreflions de la douleur ne frappent pas nos oreilles de la part des infeétes, nous ne fommes pas fenfbles à leur tourment, nous ne faifons même pas réflexion qu'ils foutfrent ! nous nous délivrerions , par rapport aux autres animaux, de l'horreur de leurs cris, & eux de leur fupplice, en les fai- fant mourir promptement ! pourquoi n’en faifons-nous pas autant pour les infectes & pour les poiflons que nous traitons de même avec le dernier excès de rioueur, par les mêmes raifons & par le manque de réfle- xion à leur fujet ! Eh quoi, me dira quel- qu'un , s'attendrir fur le fort de quel- ques infectes , un plaidoyer fur ce mince fujer, en faveur de ces chétifs animaux homme fans compafñlion , je t'ai prouvé qu'ils font fenfbles, que tu dédaignes de les mé- nager uniquement, parce que leurs plaintes ne t'importunent pas; je ne te dis pas de ne pas les facrifier à ta volonté, mais je t'engage à les faire fouffrir le moins qu’il eft ofible , & tu y réufliras en en formant une collection par les moyens fuivans; la coilec tion , loin d’en fouffrir , n'en fera qu’en meil- leur état, On fera promptement mourir les infectes qu’on aura ramallés dans une courfe, en plaçant la boîte qui les contiendra dans une autre boîte beaucoup plus grande ; on ouvrira la première, on en contiendra le couvercle pour qu'il ne fe ferme pas; on placera au fond de la grande boîte un peut vafe de terre , rempli aux deux tiers de fleur de fonfre; on allumera le foufre & l’on fermera la grande boîte avec exactitude. La quantité de foufre doit fufire pour qu’en brülant il rempliffe la boîte d’une vapeur épaille ; une demie-heure après certe opération , on ou- vrira la boîte au grand air pour lailier dif fiper la vapeur du foufre, Fort peu de tems après, uh quart d'heure environ , on pourra retirer la boîte plus petite & les infeëbes ; ils feront tous morts. Les couleurs n’en feront en aucune manière altérées , & la forme ne peut pas en avoir foufferr. Aulieu d’employerle foufre, on peut, felon les circonftances , placer les infeétes qui font piqués & Ja boîte qui les renferme , qu'on aura ouverte , ou dans un four , ou fous une cloche , un récipient de verre. L'excès de la chaleur fera périr les infedtes en peu de tems. Quelques perfonnes prennent des mor- ceaux de cartes d’une grandeur qui excède celle des infectes , y compris leurs aîles , les piquent l’un après l’autre dans Île milieu d’un des morceaux , tiennent avec les pinces la têre de l’épingle , en préfentent à une bougie allumée la pointe qui rougit, communique à l'épingle une chaleur qui brûle l’intérieur de l’infecte ; c'eft fubftituer un fupplice bien dur à un fupplice qui au- roic été très-long , une mort cruelle à une mort lente. Ce procédé s'emploie avec fuc- cès pour retirer une épingle rouillée du corps d’un infecte defféché. On a dir qu'en faifanr tomber , avec un chalumeau , une goutte d’efprir de vin à la bafe des antennes, on tuoit inftantané- men: les infectes, C'eft un moyen qui réuf- fit raremenr. Si l'on veut faire mourir les infectes promptement , la vapeur du foufre me paroït le moyen le plus fur, celui qui a le moins d’inconvéniens, ou plutot qui n'en a pas. Lorfque les infedtes qu'on a ramaflés ou b ij xi] fonr morts lentement, où qu'on a abrégé leux torture , il convient de les retirer de la boire qu'on peut nommer boite de challe, pour les arranger dans de plus grandes où on les conferve, foit jufqu'à ce qu'on range Ja collection, foit jufqu'à ce qu'on l’en- voie dans le pays pour lequel on la def- tine. 11 faut foire ce changement peu après que les infectes font morts, & avant qu'ils com- mencent à {e deflécher , pendant que leurs membres font encore fouples; il eft bon d'avoir plufeurs boîtes pour placer dans cha- cune les infe@& s qui ont plus de rapport ; l'ordre en fera moins difficile à établir par la fuite. Les différentes boîtes doivent &re, comme celle de chafle, à fond de liège, ou garnies, fur leur fond, d’une couche de cire ; elles doiveur fermer très-exaétemenr, & c'eft une bonne pratique d’en faire le cou- vercie à coulitle & à ra:nure. Les chofes difpofées comme je viens de le dire, on prend un infeéte qu'on enlève avec l'épingle qui le traverfe; on la pique fur le ford de la boîte où font déjà , ou bien, où feront des infeétes de genre ana- logue; quand lépingle eft profondément enfoncce & bien fixée, on étend les mem- bres de linfecte en les maniant avec le bout es pinces; on les rappelle à la polition na- ture.le, & on les y affujecrit par des épingles qui les retiennent & qu'on difpole, qu'on muluiplie fuivant les circonftances, ce qu’on ne peut déterminer précifément. On étend & on contraint de mème les aîles ; on peut dire à leur égard , en général, qu’on les force à demeurer étendues en pla- çant une épingle de chaque côté du corce- ler, encre fes bords & la bafe de la ner- vure des aîles : le refte varie fuivaur les cas. Mais fi l'infeëte a été piqué de côté, il faut retirer l'épingle, ouvrir les ailes, enfoncer une nouvelle épinole fur le deflus du cor- celet, piquer l'infeête au fond de la boîte, érendre & aflujeutir fes ailes & fes mem- D I SNCONURENS bres; tout ceci. fe fair à l’aide des pinces & en touchant , le moins qu'on peut, avec les doigrs auxquels les pouflières des aîles s'actachent. En étendant les membres & les aîles des infectes, on doit fe propoler de les mettre dans une fituation qui réponde, autant qu'il eft poflible , à celle que ces animaux gar- doient étant vivans. Il ne faut donc ni for- cer l'extenfion des aïîles, comme on le fait fouvent, ni plier les membres contre nature : le bur eft que les infeétes paroiffent être vivans , autant que peut le fembler un aui- mal fans mouvement; ce but n'eft rempli que par une potion naturelle. En plaçant chaque infe“te dans la boite deftinée à conferver la collection, i! fauc piquer au-deffous de linfecte, avec la même épingle, un morceau de carte avec un numéro ; porter ce numéro fur une l'ifte qu'on fait de la collection à mefure qu’on l'aug- mente, & écrire à la fuite de ce numéro ce qu'on fait de l'hiftoire de l'infecte auquel 1 elt relatif. Quelques jours après qu’on a étendu les membres des imfectes, & qu'1s ont été con- tenus , on peut & l’on doit enlever routes les épingles , excepté ceile qui fixe le corps; chaqu? partie conferve la pofition dans la- quelle elle s'eft defléchée , ce qui a lieu plus te ou plus tard, fuivant la grofeur des in- fetes , la chaleur, la fécherefle de la fai- fon ou du climar, &c. Il faut donc, avant d’ôter les épingles , examiner fi les articu- lations ont perdu leur flexibilité, ce qu'on reconnoit à la réfiftance que les membres oppofent aux pinces avec lefquelles on effaie de les féchir. Les opérations que nous venons de dé- crire font toutes indifpenfables pour les per- fonnes fédentaires ; mais il en eft dont la difficulté de les mettre en pratique, mème limpoflibilité, difpenfe les voyageurs : rout ce qu'on a droit de leur demander eit de PORRERLI MAIN AIR E. ramaffer les infectes, de les paller de la boîte de chaffe dans les boîtes deftinées à confer- ver la collection. J’ajouterai, par rapport à ces boîtes, & fur-cout en faveur des voya- geurs, qu'il eft crès-commode, & que c’eft üne bonne pratique de les compofer de corps de tiroirs , ou pofés les uns fur les autres, eu à couliffe , enfermées dans une armoire qui contienne tous les tiroirs & qui foit parfaitement clofe, Il eft inutile d'ajouter ici qu'il faut , en ramaflant les infeëtes dans leur état de per- fection, tenir pour chacun, comme pour les larves , les chryfalides , une note des faits qui compofent leur hiftoire. Mais il ne fera pas fuperflu de dire que chaque note peut êcre écrire fur un cayer avec un nu- méro en tête, @& ce numéro écrit fur un morceau de carte piquée au-deflous de chaque infecte. C'eft ce qu'il faut aufli pratiquer pour les larves & les chryfalides, & indi- quer le numéro qui les défigne à l'endroit de la note pour l'infeéte paitair. La méthode de piquer les infectes eft fans contredit la meilleure; c'eft celle qui eit généralement pratiquée : mais il peut y avoir des cas, fur-rout en voyage, où lon n'en puille pas faire ufage. 11 eft donc néceffaire alors de recourir à d’autres moyens, Un voyageur , preffé dans fa route, pent fe contenter de porter fur lui un facon de verre fort & épais, à demi-plein d’efprit de vin ou d'eau-de-vie , mème de tafña ou autre liqueur fpiritueufe, fuivant qu'on en trouve dans le pays ; il jerre dans ce flacon tous les infcétes à étui, même ceux à aîles nues, excepté les Papillons : les infeétes périffenc fort vire , & leurs couleurs ni leur forme ne fonc altérées fi on a l'attention , dans les lieux de féjour, de renouveller la liqueur auf tôt qu'elle devient trouble. On peur, lorfqu’on a du loifir, ou retire: les infeétes du flacon , les piquer & les traiter comme les infectes qu'on a piqués vivans , où on xii] peut les laïffer dans le Aacon, en avoir même un plus grand qui ferve de magaln ; mais il faut ne jamäis perdre de vue qu'il eft néce(faire de changer la liqueur toutes les fois qu’elle fe trouble. Faute de certe atten. tion , les couleurs s’altèrent, la putréfac- tion fe met dans la malle des infeétes, & leur corps putréfié tombe par pièces qui fe féparent : on ne fauroit mettre les Papillons dans un bocal , ni méme les gros infectes à étui, qui n’y pourroient entrer. Îl faut donc, fi l’on ne peur les piquer, étouffer les Papil- lons en les prenant, ce qu’on exécute en leur pinçant le corcelet en deflous, & en l'é- crafaut latéralement avec la pointe des pinces qu'il faut porter fur foi en tout rems. Le Papillon étant mert ou très affoibii, on l'en- ferme, les aîles étendues, entre deux feuillets d’un livre , d’un regrtre , ou enire deux feuilles de papier dont on replie les bords. Quant aux infeêtes à étui qu'on ne peut faire entrer dans le flacon, il faut les en- fermer dans une boîte & y jerter beaucoup de tabac, fubftance dont on ne manque guère, dont l'odeur les engourdit & même les tue. Ces moyens ne conviennent que dans Îles cas de nécelliré , hors defquels la mérhode de piquer les infeëtes doit roujours ètre préférée. De la manière d'envoyer la colleëtion qu'on a formée. On peut envoyer la colleétion dans les mèmes boîtes où on l’a raflemblée, ou on peut y employer une ou plufeurs boîtes fpé- cialement deflinées à cer ufage : il eft avanta- geux pour ménager le local, de fe fervir d’une boëte compofée d’un corps de tiroirs réunis par un fond , un dellus, & des côtés qui ferment bien , qui n’ait qu'une face qui s'ouvre , nous en avons parlé plus haut, De qu? M. de Geer propofe ces queftions fans hafarder d'y répondre. Me feroit-il permis de mécarter de cette fage citconfpection ? pour réfoudre les queftions propofées , il faudroit favoir fi l'analo- gue du Ver ne rampe pas fur les plantes dans les lieux fréquentés par les Che- nilles qu'il attaque; cès-lors ce Ver peut leur confier fes œuis , & les individus qui en naiffent vivre à leurs dépens ; comme plu- fieurs autres Vers qui ont leur analogue dans les eaux , comme les Lombrics , vivent à l'intérieur des divers animaux; mais ne pour- roit-on pas aufl hafarder de croire q'e ce Ver feroir aux Chenilles, ce que le Tœnia eft aux autres animaux ? M. de Geer continue l’énumération des ennémis des Chenilles , parmi lefquels il compte les Punaies des champs , les Vers de plafeurs Coltoptères ; 1l s'attache enfuite à parler des Ichneumons ; il obferve qu'ils font très-variés dans leur forme, qu'ils dif- férent fur-tout par les antennes, & il trou- ve dans les différences qu'elles offrent, des caractères d’après lefquels on peut divifer les Ichneumons en plufeurs clafles ou or- dres. Les uns ont des antennes à filets coni- ques , d’autres des antennes terminées par un bouton ; il y en a de ramifices, & les uns ont de très-longues , les autres de très-cour- tes antenues. Ces caractères pourroient donc être employés dans une divifion placée à la tère d'une hiftoire générale des Ichneumons, mais dans le 13°. mémoire, l’auteur ne trai- tant cette hiftoire que partiellement , il fe contente de*divifer les Ichneumons fuivanc les infectes , aux dépens de qui ils vivent. Il parle donc fucceflivement, & dans différens aruicles , des Ichneumons des Chenilles de grande taille , de ceux des Chenilles mineu- fes ; des Ichneumons des fauffes Chenilles, des Vers mangeurs de Pucerons, &c. Il dé- crit enfuite la forme des Ichneumons en gé- néral ; il note leurs reflemblances avec les Abeilles , les Guèpes’, les Guëpes Ichneumons, & leurs différences d’avec ces infectes. A la fuite de ces généralités , notre auteur rap- xlviij D 1 S\C OMW.RUS porte fa méthode fur les Ichneumons. Il les divife en neuf claffes. Antennes à filets coniques , corceler & corps joints fans in- termède d’un filet , extrémité du corps terminée par une poin- te écailleufe , alongée en forme de queue. Casse I. Czasse IL. Antennes à filets coniques ; corcelet, corps joints par un ñlet court. Corps plus gros vers l'extrémité qu'a l'origine. Casse HI. Corcelet, corps joints par un filer ; corps ovale & alonoé. CLasse IV. Antennes à filets coniques ; corps, corcelet joints par un filer, corps aplati fur les deux côtés , en forme de faux. Casse V. Antennes à filets coniques ; corps & corcelet unis par un filer. Corps fphérique à fon extrémité, & finiffanc en boule alongée. Casse VI. Ventre cffilé à fon origine, implanté dans le deflus du cor. celer, qui excède de beaucoup l’infertion du ventre. Antennes ramifiées. Czasse VII. Czasss VIII. Antennes de groffeur à-peu- près égale dans toute leur lon- gueur. Casse IX. Antennes grenées ou plus groffes vers leur extrémité que vers leur origine, M. de Geer donne enfuite la defcription de quatre Ichneumons qui lui paroiflent , par leur forme , mériter d'èrre remarqués, mais il ignore le lieu où on les trouve. Il fait enfuite l'hifloire 1°. des Ichneumons qui vivent aux dépens des grandes Chenilles ; 2°, de ceux des Chenilles plieufes & rou- leufes de feuilles ; 3°. de ceux des Chenilles mineufes; 4°. de ceux des Chenilles qui vi- vent à l'intérieur des galles & des boutons des arbres ; 5°. de ceux dont les vers vivent dans les œufs des Papillons; 6°. des Ichneu- mons des faufles Chenilles ÿ 7°. de ceux des galinfetes ; 8°. des Ichneumons des Vers mangeurs de Pucerons , enfin de eeux dont les Vers fe nourriflent dans l'intérieur des Pacerons. Ce mémoire eft, en général, inftrudif & très intéreflanc DOME II PREMIERE PARTIS. Le tome fecond , partagé en deux parties, renferme des objets très - curieux; favoir , dans la première partie : 1°. L'expofition des caractères des genres d'infectes dont il eft parlé dans ce tome, aui fonc les infeétes à quatre aîles nues. 2°, Un difcours fur les infeétes en général. 3°. Cingautres difcours, dont le premier fur la génération, le fecond, fur la nour- riture, le troifième, fur la demeure , le qua- ième, fut la refpiration , le cinquième, fur la transformation des infectes. Bnfuite buit mémoires, dont fix fur les différens genres de Papillons; le feptième, fur les Friganes en général ; le huitième, fur plufieurs efpèces de Friganes en particulier. Je ne rapporte pas ici le titre des différens mémoires, parce qu'il fera énoncé en tête de l'analyfe de chacun; mais je crois devoir copier la table des caraëtères des genres. L'ouvrage de M. de Geer elt fi fouvenc cité, il eft fi lumineux & fi rare, que je penfe qu'un grand nombre de leéteurs me faura gré de l'ex- cenfon que je donne à cette analyfe, & de copier PRELIMIN AIR E. copier en entier les tables des genres établis par M. ‘de Geer. Caraëlères des genres des infeëtes dont il eft parlé dans les mémoires du fecond volume. M. de Geer divife les infeétes en c/affes, les claffes, en des divifions fecondaires qu'il indique par des numéros, fans leur donner de nom; j’emploierai celui d'ordres pour ces divilions fecondaires , parce que je crois qu'il en réfulrera plus de clarté; il partage ces mêmes divilions en familles, & les fa- milles en feétions. PREMIERE CLASSE. A ® ! Quatre aïles farineufes, trompe roulée en fpirale. ORDRE I. Le Papillon. Antennes à bouton ou plus grolles vers l'extrémité ; aîle éle- vée perpendiculairement dans l'état de repos. Famizcel. Six pattes ambulantes, aîles IX P qui embraffent le deffous du ventre. II. Six pattes ambulantes, aîles qui embraflent ie deflus du corps. III. Six pattes ambulantes , aîles inclinées vers le derrière. IV. Quatre pattes ambulantes, deux fauffes pattes en pendans de palatine. V. Quatre pattes ambulantes, les deux ferres très-perites & très- courtes. Hifloire Naturelle, Infeles. Tome IV, LA xlix OrDRE II, Le Papillon-bourdon. Antennes en maflue ou bien prifmatiques , plus groffes au milieu; aîles horizontales qui ne couvrent pas le ventre, FAMI&LElL Antennes en maflue, l’ex- trémité du ventre groile & à brolle ; longue trompe en fpi- rale. IL Antennes prifmariques, l’ex- trémité du ventre pointue, lon- gue trompe en fpirale. III. Antennes prifmatiques, l’ex- trémicté du ventre pointue, très- courte trompe. OroRe III Le Papillon phalène. Adi Jéita Lin. | Antennes en maflue, ailes tabattues qui couvrent le ventre, ORDRE IV. Le Phalène tipule , Prero- phorus GEOFrr, Antennes filiformes , aîles compofées de plufeurs branches barbues. ORDRE V. La Phalène, Phalena. Antennes féracées ou qui di- minuent infenfiblement de grof- _feur de la bafe à la pointe; aîles rabattues ou bien horizontales. FAMILLEÏ, Antennes à barbes, point de trompe , ou très-petite, SEcTION Ï, Aïles horifontales. II. Aîles inférieures débordanr les fupérieures. III Aïlesrabattues & corcelet uni, œ 2 IV. Aîles rabattues& corcelerhupé. Antennes à barbes, longue trompe en fpirale. Famiee IL Section. Aîles rabatues, découpées. IL Âîles rabartues égales. III. Aîles horizontales découpées. IV. Aîles horizontales égales. V. Aïîles horizontales, dont les inférieures fonc angulaires. Antennes fliformestrès-cour- tes ; point de trompe. Fami I. IV. Antennes féracées, lonoues , point de trompe. V. Antennes féractes , longue, trompe en fpirale. Les aîles fupérieutes croifées SECTION. aîles & les inférieures phffces. 11. Aîles rabatues & corceler uni. III Aîles rabattues & corceler bupé. JV. Aîles horizontales étendues. V. Aîles roulées embraffanc la Corps. Vel. Ailes courtes & larges en devant. VIL. Aîles pendantes aux côtés du corps. VIIT. Aïlesétroires clevéesen queue vers le derrière. CLAïSIS EN I, Quatre aîles membraneufes , nues ou fans écailles, bouche fans dents ni trompe, D,\1 S'CNORU:R:S Onore V I. La Frigane, Friganea. Antennes fétacées plus lon- gues que le corcelet; bouche fans dents ni trompe, mais ac- compaonée de quatre barbil- lons; ailes rabattues, & les in- férieures plies; trois petits yeux lifles, cinq articles aux tarfes. Famizze Ï, Antennes de la longueur du corps ou environ. II. Antennes plus lonoues que le corps. Orore VII. L’Ephémère, Ephemera. Antennes très-courtes, bou- che fans dents, ni trompe, ni barbillons ; ailes élevées per- pendiculairement, & les infé- rieures plus petites; deux ou trois petits yeux liles, qu ue à filets fécaces, cinq articies aux tarfes. FamiLLEl Queue à trois filets. IT. Queue à deux filets. GE ASS ERA Quatre aîles membraneufes de grandeur égale, à nervures croifées ou à réfeau; bou- che à dents. Onrore VII. La Demoifelle, Libellula. Antennes très courtes , bou- che armée de quatre dents, ailes étendues ou élevé:s per- pendicuiatrement , toures de grandeur égale ; trois petits yeux lifles, crois articles aux tarfes. FAMILLE I. IT. PRÉLIMINAIRE. 1] Tête groffs , arrondie & prefque fphérique; aîles éten- dues horizontalement. Tête large , mais courte; ailes élevées perpendiculairement. ORDRE IX. L'Hemérobe, Hemerobius. X. ZE: Famizze I BE ORDRE XII. Antennes filiformes plus lon- gues que le corcelet, bouche garnie de dents & accompa- gnée de quatre barbillons; ailes rabatues , de grandeur égale, & les inférieures pas pliées ; point de petits yeux liffes , cinq articles aux tarfes. Le Fourmillon ; Myrmeleon. Lin. Antennes en maflue, de la longueur du corceler, bouche garnie de dents & accompa- gnée de quatre barbillons; aîles rabatues, dé grandeur égale, & les inférieures pas pliées ; point de perits yeux liffes , cinq articles aux tarfes. La Fauffe - Frigane, Perla. Gsorr. Antennes féracées plus lon- gues que le corceler, bouche garnie de dents & accompagnée de barbillons; ailes égales , ho- rizontales & croifées, trois ar- ticles aux tarfes. Queue fimple, Queue à deux filets. La Mouche-Scorpion, Panorpa. Antennes filiformes plus lon- gues que le corceler , rète pro- longée en trompe cylindrique, garnie au bout de dents & de barbillons ; ailes égales hori- zontales , trois pecits yeux lifles, cingarricles aux carfes ; la queue du mâle terminée par une pince, XIIL La Raphidie, Raphidia. Antennes filiformes, bouche garnie de dents & de quatre barbillons ; corceler long , étroit & cylindrique ; aîles égales ra- batues, trois petits yeux liffes, quatre articles aux rarfes, tarriè- re recourb£e dans la femelle, CE ASS E TV. Quatre aîles membraneufes, dont les in- férieures fonc plus courtes, à nervures, la plupart longitudinales ; bouche armée de dents, aigwllon ou tarriere dans la femelle. OrorE XIV. L’Abeille, Apis, Antennes brifées ou coudées, dont le premier article eft long, bouche garnie de dents, avec une trompe flexible, coudée, pliée en arrière & couchée en dellous ; aîles étendues, aiguil- lon pointu, caché dans le corps; yeux à réfeau, ovales & unis. XV.LaPro Abeille, Apis-Ichneumon. Antennes ou en maflue ou filiformes, divifées en douze ar- ticles ; bouche garnie de dents, avecunetrompe dirigéeenavant & placée dans un fourreau cy- lindrique écailleux ; ailes éren- dues , ventre atraché au corce- let par un filet ;aiguillon pointu, caché dans le corps; yeux à ré- feau ovales & unis. 81] De N S'ICHOPTERES OroREXVI. La Guépe, Vefpa. Antennes brifées , dont le premier article eft long ; bouche gatnie de dents, avec une trompe membraneufe ca- chée , ailes pliées en deux lon- gitudinalement, ventre attaché au cotcelet par un filet court, aiguillon pointu, caché dans le corps, yeux à réfeau échancrés eu croiflant. XVIL La Guépe-Ichneumon, Sphex. Antennes ou brifées ou fili- formes à douze articles, bou- che garnie de dent:, mais fans trompe ; aîles étendues, ventre attaché au corcelet par un filer, aiguillon pointu , caché dans le corps , yeux à réfeau ovales & unis. FamiLLel. Antennes brifées en maflue, II. Antennes filiformes. Onore XVIII La Guêpe dorée, Chryfis. Antennes filiformes brifées, à douze articies, dont le pre- mier eft le plus long , bouche garnie de dents, mais fans trompe; ailes étendues, ventre concave en deflous, ordinaire- ment avec des pointes roides à l'extrémité, tarrière flexible , membraneule , cachée dans le corps, & qui renferme un ai- guillon, XIX. L’'Ichneumon Bourdon, Sirex, Antennes filiformes à plu- fieurs articles ; bouche garnie de dents, ailes moulées fur le corps, ventre appliqué au corce- let dans toute [a groffeur, & terminé en queue roide & poin- rue, tarrière appliquée en par- tie au-deffous du ventre, & pla- cée entre deux demi fourreaux. OrDrE XX. L’Ichneumon, Ichneumon. Antennes ou fétacées à plu- fieurs articles, ou à males, ou bien branchues; bouche garnie de dents, aîles étendues hori- zontalement, ventre attaché au corcelet par un filer plus ou moins long , tarrière appliquée en partie au-deflous du ventre, & placée entre deux demi-four- reaux, Famizze IL Antennesféracées, ventre cy- lindrique. II. Antennes fétacées, ventre en fufeau. III. Antennes fétacées, ventre en fauciile. IV. Antennes -feéracées , ventre terminé en boule. V. Antennes féracées, le filer du ventre implanté fur le def- fus du corceler. VI. Antennes filiformes, égale- ment grofles partout. VII Antennesenmaflue& brifées. VIIL Antennes branchues ou ra- mifiées. IX. Femelles fans ailes. Onbre XXI Cyrips, Linn. diplolepis. GEop. Antennes filiformes longues ; PUR EVE SMAI NA HR E. at à treize ou quatorze articles; bouche garnie de dents, mais fans trompe; aîles horizontales, ventre prefqu'ovale , applau de côté, aigu en deffous, atra- ché au corcelet par un filet court; tarrière contournce en fpirale dans le corps , & placée entre deux lances ; larves qui vivent dans des galles. XXII. La Mouche à ftie, Tentredo, Bouche garnie de dents, mais fans trompe , ailes chiffonnées & moulées fur le corps, ventre appliqué au corcelet dans toute fa groffeur, tarrière dentelée en fcie , appliquée au-deffous du ventre. Famiczel Antennes à bouton. II. Antennes en maflue à trois articles. III. Antennes filiformes à neuf articles. IV. Antennes à barbes. V. Antennes féracces à plufieurs articles, toujours plus de neuf. Orp.XXIIL. La Fourmi , Formica. Antennes brifées, dont le premier article eft long ; bouche garnie de dents , ailes horizon- tales dans le mâle & dans la fe melle , mais point d'ailes dans le mulet; ventre attaché au corcelet par un filet court. Petite écaille verticale fur le filer du ventre. FamizzeL. IL. Le filer du ventre compofe d'articles ronds & fans écailles. PR AEUMAINE RUEDITS COURS: Sur les infelles en général. À quels animaux convient le nom d’in- fetes ? Quatre carañtères les diflinguent. 19. [ls n'ont pas de fquelette intérieur, mais leur corps elt couvert d'une peau plus ou moins dure, écailleufe, & fouvent cruf- } tacée. 29, Ils onr le corps divifé en différentes parties, par des efpèces d'étranglemens ou d'inafions plus ou moins profondes. 3°. Ils portent des antennes à la tête. 4°. Ils n'ont jamais moins de fix pattes articulées. Déve'oppement & comparaifon de ces caractères avec l'organifation des autres ani- maux, Le premier caraétère paroît, à M. de Geer, le plus diftinéif, en forte qu'il range parmi les infeétes les animaux dans lefquels il fe rencontre, & exclut de leur clafle tous les animaux dans lefquels il ne fe trouve pas. Définition des antennes, leur defciiption, ignorance abfolue de leur ufage, leur difié- rence avec les cornes des .Limaçons, qui peuvent fortir & rentrer. Plufieuts animaux reffemblent aux infectes par le premier caractère, mais ils n’ont pas d'antennes ; tels font les Vers, les Polypes, les Orties, les Etoiles de mer, &c, & par cette raifon , ils doivent être exclus de certe claffe d'animaux. Le premier caractère n’eft donc pas fufhifant pour diftinguer feul les infectes, comme M. de Geer femble f’in- fnuer. Les divifions en clafles, ordres, &c, font fi peu dans la nature, que les plus gé- nérales mêmes deviennent embarraflanres & préfentent des contradictions , des excep- tions ; elles n’en fout pas moins néceflaires pour Ja facilité de l'étude, liv Les pattes font compofées de trois parties articulées. La cuiffe ; elle eft attachée au corps par une partie intermédiaire mobile, qu'on pourroit appeller la anche, La feconde partie eft la jambe, & la troifième, le pied ou le tarfe, fubdivifé en trois, quatre ou cinq articles , & terminé par des crochets, ordinairement au nombre de deux. Divifion du corps en rête, corcelet, corps proprement dit , où ventre, &c. Examen des différentes parties externes. Les infectes font mâles & femelles ;: ceux qui doivent avoir des aîles ne font propres à fe perpétuer que quand leurs ailes font en- tièrement développées. Des transformations on métamorphofes. On trouve des infectes par-tout ; ils ont, comme les autres azimaux, l’inftinét nécef- faire pour leur confervation. Examen de leurs fens. Il eft difficile de déterminer s'ils voient mieux de près que de loin. Leur odorat eft exquis, ils ne man- quent pas non plus de goùt ; il eft incer- tain s'ils jouiflent de l'ouie. M. de Geer penfe que leur taét eft crès-fin. Ce difcours n’effre que des vues générales, peu circonftanciées, fans rien de particulier à l'auteur. SECOND DISCOURS. Sur la génération desinfeiles. Redi , Swammerdam , Leuwenhoeck , ont détruit l'erreur qui attribuoit la géné- ration des infeétes à la pourriture , 1ls fe re- produifent , comme les autres animaux, par le concours des deux fexes; la plupart font ovipares , un petit nombre eft vivipare, Tems, diverfité , durée de l’accouplement. Exemple de ces différens objets dans diffé- rentes efpèces. D 1 S'C'ONCFRYS Tous les infeétes ont befoin de s’accou- pler pour fe reproduire. On n’en connoît pas encore d'hermaphrodires, même à la manière des Limaçons, c'eft-à-dire, qui aienc les deux fexes, mais avec le befoin d’être fécondé par un individu de même efpèce. Les Pucerons, qui fembleroient faire excep- tion , s’accouplent cependant, quoique ra- rement, mais on seu cit affuré par l'obler- vation. Il y a des infectes qui n’ont point de fexe & qu'on nomme des mulets. Des œufs des infeétes & de leurs variétés ; des foins & précautions qu'ils prennent pour leurs œufs. Quatre genres font vivipares, fans con- ter les Pucerons , les Monocles , les Cloportes, les Pro-galles infectes, les Scorpions, Cependant les Monocles & les Cloportes ont des œufs , mais ils éclofenr dans l’inté- rieur des mères; il faut ajouter quelques Mouches qui font vivipares. De la prodigieufe fécondité des infectes ; ce font, après les Poiflons, les animaux qui multiplient le plus. TROISIEME DISCOURS. Sur La nourriture des infeëtes. Les infectes fe nourriflent, en général, de toutes les fubftances animales ou végé- tales. Il n’y en a point qui ne ferve d'ali- ment à quelqu'infecte, Il y en a qui mangent les matières animales & les matières végé- tales , d’autres qui ne font que carnaciers, un grand nombre qui tire fon aliment des matières animales ou végétales en différens états. On a cru fauffement que certains infectes rongentles pierres ; ils vivent des lichens qui couvrent les pierres & non de celles - ci : PURHEMET MI, NA RE, lv quant au terreau que quelques-uns dévorent en effet, ce n’eft qu'un débri de plantes & d'animaux. Il y a des infeétes qui ne peuvent vivre que d’une feule efpèce de nourriture. Les exem- ples en font fur-tout fréquens parmi les Che- nilles, dont plufieurs périffent fi elles ne En pas l’efpèce de feuille qui leur con- vient. Cependant beaucoup d’autres s’accom- modent indifféremment des différentes plan- tes, & quelques-unes fe dévorenr les unes les autres. LesSaurerelles devorent fans choix toutes les plantes, & les Guèpes toute chair crue ou cuire, celie des animaux morts, les animaux vivans eux-mêmes , & les “fruits. murs de toutes efpèces. Plufeurs infees changent d’aliment après leur métamosphofe. Ainfi la Chenille fe nourrit de feuilles, & le Papillon du fuc des fleurs. Coins infetes ont befoin de manger très- fouvent , & d’autres fouffrent re ment une longue abftinence. M de Geer dit que certe FCiRe appartient fur-rout aux infeétes carnaciers, & il les compare aux grands animaux aufli carnaciers qui fuppor- tent plus aifément la faim que les autres. 11 me femble qu'il auroic pu remarquer que c'eft fur-cout dans leur dernier état que les infeétes peuvent refter plus de tems fans man- ger, & qu'alors il y en a qui fupportent des jeûnes auxquels tous les autres animaux fuc- comberoient. Certains infectes mangent à toute heure , & d’autres à des rems marqués feuiement. Toutes les parties des plantes fervent de nourriture à différens infectes ; énumération des efpèces qui attaquent les différentes par- ties, & co rte defcri, rion des organes qui leur fervent à prendre de la nourriture. Détails fur deux efpèces de Chenilles qui rongent les bleds, particulièrement l'orge dans les greniers; MERE mette aufli fait l’hiftoire de ces Chenilles. Semblables détails fur les Charanfons du bled d’après Leuwenhoeck. Les auteurs qui fe font le mieux occupés de la deftruétion deces trois ef- pèces dangereufes, font MM. Leuwenhoeck , lettre 71. 7 mars 1692; Hales, Inftruction pour les mariniers , page 115; Dettes k Recueil de traités de phyfique, page 91; du Hamel, Traité de la confervation des grains ; au far les infeétes qui dévorent le bled dans l’'Angoumois. Il réfulre des travaux de ces favans, que les fumigarions font les meilieurs moyens de détruire les infeétes qui attaquent le bled. De quelques-uns des infeétes qui rongent les racines; de ceux qui vivent des excrémens des autres animaux ; des irfectes qui rongent le bois tant fec qué verd. Des in'ectes qui fe nourriffent de matières animales ; de ceux qui vivent de chair morte, de chair delfléchée; de ceux qui attaquent les animaux vivans 78e fe nourriflent de leur fubftance. Des infectes qui , en piquant les Bœufs , occafionnent des tumeurs dans lef- quelles ils fe nourriffent; des Oeffres qui vivent dans les inceftins des Chavaux ; des Vers qu'on trouve dans leur bouche ; des Vers des finus du Mouton; de ceux qui vi- venc dans les entrailles de l'homme & des animaux. Des infectes de la galle que M. de Geer compare à ceux qui produifent les tumeurs des bères à corne. Enumérarion des infectes qui fe nourrif- fenc da fang de l'homme & des animaux. Les Poux, Puces, Punaifes, Coufins, Krorts, infectes très - perits , ÉAbLbles à des Ti- pules , dont on eft fort incommodé en Suède, Les Taons, les Mouches-Arsionées | aux des Chevaux & du bétail; la Mouche, [em- blable à la commune, mais armée d’une lv} trompe. ( c'eft le Sromox de M. Geoffroi. ) Des infectes qui s’attachent à d'autres in- feêtes ; de leurs Poux, qui font ordinaire ment des Mitres, lefquelles ont huit pattes, tandis que l’Abeille nourrit un véritable Pou qui n’en n’a que fix. Des infeétes qui vivent dans ie corps d’au- tres infectes. Des infectes qui en dévorent d’autres; les uns les attaquent à force ouverte, telles font les Demcifelles , les Afiles , les Carabus , & ce font de véritables infeétes de rapine ; d’au- tres font obligés d'employer la rufe; tels le Fourmilion, les Araignées, les Guépes, qui vivent en fociété ; les Fre/ons, quelques ef- pèces de Guëpes folitaires & de Guépes-Ich- neumons ; ou enlèvent d’autres infeétes pour fervir de proie à leurs petits qui s'en nour- riffent, ou ils dépofent leurs œufs dans des lieux où les jeunes infectes trouvent d’autres infectes dont ils ont befoin pour leur fervir d'aliment. Des infectes qui fe nourrifflent dans nos maifons; les Mitres de différentes efpèces, les Biartes, les Grillons, les Teignes des pellereries & des meubles, certaines fauffes Teignes qui rongent les étoffes, d’autres, la cire, &c. Malgté la longueur affez confidérable de ce mémoire , il ne contient que des généra- lités, mais intéreffantes, inftructives, & qui peuvent tre utiles à quelqu'un qui feroir un travail exprès fur les différens alimens des infeétes; travail qui ne feroit pas feu- lement curieux, mais qui pourroit être fort utile en éclairanr fur les dégâts occafionnés par les infeétes, & les moyens d’y remédier. OUÙUAIRIEME DISCOURS: Sur la demeure des infeëtes. Les infe@&ces habitent tous les endroits qui font à la futface de la terre, & même D,.1:S. CHOME,R ES les premières couches de fon intérieur; ils font très-abondans dans les eaux. On peut, par rapport aux endroits qu’ils habirenc , les divifer en cerreffres & en aquatiques. Les eaux ftagnantes abondenten infeétes ; les uns vivent à la furface & plongent rarement; d’autres vivent conftamment enfoncés fous l’eau ; il ÿ en a qui ne vivent dans cer élément que dans l’état de ver, dans celui de nym- phe, & qui s'élèvent enfuice fur la terre ; plufeurs ,aprèsavoir paflé leurs deux premiers états dans l’eau, peuvent également y vivre & furla cerre dans leur troifième état ; ils font alors de véritables amphibies. Il y en a qui, après avoir vécu dans l’eau, fe retirent daus la terre pour y fubir leur métamorphofe , après laquelle ils peuvent vivre à l'air, quoi- qu'ils habitent l'eau plus fouvent : il y en a enfin qui, dans leurs premiers états, vivent en partie dans l’eau , en partie hors de l'eau , & qui, après leur dernier changement, cellent d'être aquatiques. Quelques Araignces & quelques Punaifes font du premier genre des infectes aqua- tiques. Les infectes qui vivent toujours dans l’eau ne fubiffent pas de métamorphofes; tels fonc les Monocies , les Æcreviffes, les Cloportes & les Mittes aquatiques , &c. Ceux qui quittent les eaux après leur der- nier changement pour n'y plus rentrer font très-nombreux ; tels font les Demoifelles , les Ephémères ; plufeurs efpèces de Tipules & de Mouches. Les infectes qui vivent indifféremment dans l’eau & hors de l’eau , fonc les Voro- neëles, les Scorpions d'eau, &c. mais ils ne fortent de l’eau qu'après avoir pris des ailes. Les Scarabés qui vivent dans l’eau s’y cachent pendant le jour, en fortent le foir, pour s'y replonger le matin. Leurs larves fonc conftamment aquatiques ; mais elles SR eau - PRÉLIMINAIRE. l’eau & elles entrent en terre pour fe méta- morphofer, Ces infectes en larves font donc aquatiques, terreftres en chryfalides, & am- phibies dans leur dernier état. La larve d'une petite Tipule a befoin d'a- voir toujours une partie du corps expolée à l'air, l’autre plongée dans l’eau, Les Jules , les Scolopendres, les Cloportes, habitent dans la terre, & n’en fortent que pour chercher de la nourriture. ( Cette pro- pofition ne doit pas être prife à la rigueur ; car ces infectes ne s’enfouiflent que pour fe cacher, & on les trouve fouvent à la fur- face de la terre, fous les pierres, dans des trous, &c. Elle eft plus exaétement vraie par rapport aux Fourmis). Plufieurs infeétes, comme les larves, qui rongent les racines, ne vivent que pendant un tems en terre. Différens Coléoptères fe plai- fenc à fouiller la cerre & s'y enfoncent ; la larve du Carabus doré refte au fond des grandes fourmilières où elle fe nourrit d’une terre grale, & les Fourmis ne lui font aucun mal. On trouve un grand nombre d’infeétes dans le fumier & dans les boufes. Quelques infeétes creufent la terre pour y conftruire un nid où ils nourriflent leurs petits ; telles font certaines Abeilles, les: Bourdons, &c. Le Fourmilion fe cache dans le fable pour y attendre fa proie; une Araï- gnée , dont M. l'abbé de Sauvages a donné l'hiftoire , fe creufe un vrai terrier d’un ou mème de deux pieds de profondeur, le ta- piffe de fils de foie, le ferme d’un couvercle compofé de brins de terre liés par des fils de foie , attaché au terrier par une forte de pen- ture, & incliné de façon que le couvercle foulevé retombe par fon poids. Il n'y a point d'endroits où l'on trouve autant d'infectes que fur les arbres & les plantes. Enumération des différentes par- Hifloire Naturelle, Infees. Tome IV. lvis ties des plantes habitées par ces infeétes ; expofé des différentes parties des animaux fur lefquelles on en trouve. Il y a des infectes vagabonds, qui, fans demeure fixe & déterminée, courent & ro- dent pour chercher les lieux les plus abondans en nourriture : ce font, en général, ceux qui vivent de proie où qui confomment beau- coup, comme les Sauterelles. Ce mémoire eft terminé par une obfer- vation affez remarquable. Les infe&es qui qui paflent l'hiver fe retirent pendant cette faifon dans des trous, des fentes de rocher, de murs, dans des troncs d'arbres creux, fous l'écorce, &c.Il y avoit quelques années, dans le rems où l’auteur écrivoir, qu'il étoit tombé en Suède , au milieu de l'hiver, pêle- méle avec la neige une grande abondance de plufieurs infectes différens qui couroient fur la neige ; mais une violente tempête avoit précédé & avoit abattu beaucoup d'arbres. C’eft donc avec un fondement très.probable que M. de Geer penfe que ces infectes avoient été emportés par la tempête, jettés hors de leur retraite ,& difperfés parles venes. C’eit de même par des circonftances parti ulières qu'on peut voir des infectes fur la neige, & il ne faut pas, comme Atiftote l’a pente, croire qu’elle foit naturellement la demeure d'aucun infecte. CINQUIEME DISCOURS. Sur la refpiration des infefes. Malpighi & Swammerdam ont prouvé que les infectes refpirent ; ils ont fair leurs obfervations principalement fur des Che- nilles , & ils ont découvert, dans ces ani- maux , deux canaux latéraux , de la longueur du corps , qu'ils ont nommé vaiffeaux aë- riens, d’autres, vaifleaux latéraux qui com- muniquent avec les premiers, & qu'ils ont ap pellés srachées. Enfin, ils ont reconnu que ceux° ci aboutiffent à des ouvertures exrérnes , aux- quelles ils ont donné le nom de ffigmates. Iviij DIR SACIONT RES L'air entre par ces ouvertures , mais fervent- elles auffi à fa fortie? Cette queftion n’eft pas pleinement décidée. M. de Réaumur penfoit que l’air entré par les ftigmares s’é- chappe par uné infinité de pores fitués à la fuperficie de la peau, & M. Bonnet croit au concraire que l'air entre & fort par les trachces, M. de Reéaumur & M, de Geer penfent que dans les chryfalides l'air entre & fort par les trachées ; cependant d'autres naturaliftes ont douté que les chryfalides ref- pirent, & parmi un grand nombre d’expé- riences faites par M. de Geer fur ce fujer, plufieurs rendent à prouver que les chryfa- lides ne refpirent pas; entr'autres, l'épreuve de chryfalides foumifes à la vapeur du mer- cure fans tre tuées; mais d’autres expériences rendent à prouver que les chryfalides ref- pisent, & comme on reconnoît dans ces in- feétes, ainfi que dans tous les infeétes en général & dans tous leurs états, un appareil de vailleaux aériens, M. de Geer en conclut, & j'oferai ajouter que ce me femble être très judicieufement , que les chryfaïides, & rous les infectes, en général , refpirent; mais que le mécanifme de leur refpiration eft peut: être, & vraifemblablement, fort différent de celui de la refpiration des grands animaux; que cette fonétion s'exécute en eux d'une manicre qui ne nous eft pas encore connue. Dans le refte du mémoire, M. de Geer parcourt la pofñtion des fligmates tant dans les différens iniectes que dans leurs diffé- rens C(Ats. SIXIEME DISCOURS. Sur la transformation des infeëles. Malpighi & Swammerdam ont appris les premiers que les changemens ou métamor- phofes des infectes fe réduifenc au fimple développement fuccefif de leurs parties ca- chées & couvertes les unes par les autres ; M. de Geer n'ajoute rien aux preuves que ces auteurs en ont données : 1l admet, d’après Swammerdam, la divifion des infedes, re- lativement aux métamorphefes. 1°. En ceux qui n’en fubiffent pas, qui naif- fent & meurent avec la mème forme , grandiflent feulement & changent de peau. Bb En ceux qui naïffent différens de ce qu'ils feront par la fuite, mais feulement par le manque de patties qu'ils acquérronr. Ces parties font les aïîles; lorfqu'elles ne paroillent pas du tout, l'infete eft en larve, & on l'appelle nimphe lorf- qu'on commence à diftinguer l'écui des aîles. Les larves & les nymphes ne ceflenc pas de prendre de la nourriture & de fe donner du mouvement. Les infeétes qui paffent par l'état de chry. falide, état dans lequel ils ne prennent de nourriture , ni ils ne peuvent agir, & pendant lequel ils font d’une forme différente de la larve &. de l’infecte parfait. LUy 4°. Les infeétes qui ne changent point de peau avant de paller à l'état de chryfa- lide, mais dont la peau de larve s’en- durcic , leur fert d'étui ou de coque, fous laquelle ils acquièrent leur dernière forme, qu’ils percent , & dont ils fortent quand ils ont atteint leur état de per- feétion. Aux notions dont je viens de donner un -précis, & qui étoient connues, M. de Geer ajoute fes obfervations fur les lules. Il à re- marqué qu'ils ne naiflent pas avec le nombre de pieds qu'ils ont par la fuite, mais qu'ils en acquitrent en grandiffant. C'eft une forte de changement dont on lui doit la con- noiflance. La fuite du mémoire eft employée à lé: numération des infeûtes fuivant le genre de changement qu'ils fubiffent, au récit des faits les plus remarquables que préfentent ceschan- gemens dans chaque efpèce, enfin à des généralités trop connues pour en faire l’ex- trait, & il eft terminé par une remarque fur PRÉLIMINAIRE. la Mouche - Araignée. Cet infede pond un œuf dont il fort, au lieu d’un vers, une Mouche femblable à fa mère pour la forme & pour la taille. M. de Réaumur a re- connu que la jeune Mouche avoit vécu dans l'œuf fous la forme de larve, & qu’elle y avoit fubi les changemens qui n'ont lieu qu'hors de l'œuf pour les autres infeétes. PREMIER MÉMorrs. Sur les infetles à quatre aîles farineufes & à crompe roulee en fpirale en général, & fur les Papillons en particulier. M. de Geer reconnoît qu'il a, dans le premier volume, traité le mème fujet qu’an- nonce le titre de ce mémoire; mais il con- tient de nouvelles vues générales & de riou- velles obfervarions particulières. L'auteur commence par la divilion des Papillons en cinq genres, qui font : 1°. Celui des Papillons. 2°. Des Papillons-Bourdons ou Sphynx. 3°. Des Papillons-Phalènes, 49, Des Phalènes-Tipules. 5°. Des Phalènes proprement dites. Les Papillons ont, 1°. les antennes à bouton , ou plus arofles vers le haur, 2°. dans l'état de repos leurs aîles font perpendiculaires au plan de poftion. Les Sphinx ont, 1°. les antennes plus grofles dans le milieu, & à bouton ou prif- matiques. 2°. Leurs aîles font horizontales & lailfenc le ventre à découvert. Les Papillons Phalènes ont, 1°. des an- tennes dont le diamètre augmente depuis leur origine, & qui forme comme une mallue qui finit en pointe: 2°, Leurs ailes pendent des deux côtés du corps, & forment comme lix une forte de toît qui le couvre. Ce font les Sphinx adfcite du ch, Linné, les Sphinx- Beliers de M. Geoffroi. Les Phalènes-Tipules ont, 1°, Les antennes filiformes ou à filets co- niques. 2°, Les aîles rameufes ou branchues & com. pofées de pièces refendues & fembla- bles à des plumes. Ce font les A/ucite du chevalier Linné, les Prérophores de M. Geoffroi. 1°. Les Phalènes proprement dites ont les antennes filiformes,-qui vont en dimi- nuant de la bafe à la pointe. 2°. Les aîles pendantes & inclinées où pa- rallèles au plan de pofition. Suivent quelques généralités fur les Pa- pillons , après lefquelles l'auteur fubdivife chaque genre en familles. Le premier ou celui des Papillons pro- prement dits, en renferme cinq. Ceux de la première famille ont fix pattes égales, far lefquelles ils s'appuient en mar- chant; le bord inférieur de leurs aîles auf inférieures , embrafe le dellous du corps. Les Papillons de la feconde famille ne différent de ceux de la première , qu’en ce que le bord de leurs aîles inférieures fe re- courbe par- deffus le ventre qui en eft re- couvert. * Les Papillons de la troifième famille dif- fèrenc de ceux des deux familles précédentes, en ce que quand leurs ailes font redrefées , elles font toujours dans une fituation in- clinte en-arr.ère; leurs aîles font d'aileurs courtes, & leur corps fort gros. Les Papillons de la quatrième famille ne fe, pofent & ne marchent que fur quatre h ij Îx DISCOURS pattes; ils tiennent leurs deux premières parres replites & appuyces contre la poitrine; elles fonr terminées en pendans de palatine. Les Papillons de la cinqiuème famille ne marchent non plus que fur quatre paues; mais les deux antérieures plus courtes que les quatre autres, font cependant terminées de mêine. Le furplas du mémoire contient cinq paragraphes qui ont pour objet les généra hites relatives aux Papillons des cinq familles 1 LA P . “ . piécédentes, aux Chenilles dont ils pro viennent, &c. & l’uteur rappeile à chaque famille les Papillons dont il a donné Fhui- : b De toire dans le volume précédent ; 1l donne, daus celui ci, l'hftoire de plufcurs Papillons Pre Nr F Ê dont il n’avoit pas parlé. 24, MÉMOIRE. Des Papillons - Bourdons, des Papillons- Phalènes , & des Phalènes- Tipules. Ce mémoire contient, 10. des généralités fur chacun des trois genres de Papillons dont il y eft craité; 2°. la divifion de chacun de ces genres en families. Le genre des Papil- lons Bourdons en contient crois, Des antennes qui vont en auymentant de volume, plus groiles proche de leur extremi- té, qui fe terminent brufque- ment en pointe délice. FamiLze gue trompe, ventre terminé en cône pointu; point de broile au derrière, III Mèmes caraëtères que pour la fecoude famille, à l’excep- on de la trompe qui eft très- CouIte, Antennes prifmatiques, lon- Le genre des Papillons-Phalènes & celui des Phalènes-Tipules font peu nombreux en efpèces, & n'ont pas befoin d’être fubdivifes. 3. MÉMOIRE. Des Phalènes en général. Divifion de ce genre en cinq familles, 1°, Antennes à barbes, point de trompe, ou fi courte, qu'elle n'excède guère la longueur de la rète. 2°. Mèmes antennes, mais la trompe lon- gue & dava: rage que la rète & le corce- ler pris enfemble. Nota. Les mâles de ces deux familles ont les antennes fenfiblement en b:rbe, tandifqu les femelles de plufieurs : fpèces ont les antennes garni s de barbes fi courtes qu'on ne les diffingue qu'a la loupe , & que d’autres ont des antennes en filet ; mais elles font armées de dentelures qui répondent aux barbes &c fervent de caractère. Antennes en filet, fi courtes qu’'lles n'excèdent pas la longueur de la tête, ou celle de la tête & du corcelet pris enfemble. vo Le) 4%. Antennes en filet conique , plus longues que la tête & le corcelet ; point de trompe fenfble. Nota. Ces deux familles, fur-tout la quatrième , fonc peu nombreufes en efpèces. 5°. Antennes filiformes, une longue trompe. Cette famille eft la plus nombreufe en efpèces. Remarques fur les Phalènes dont les fe- melles n'ont pas d'ailes. PRÉLIMINAIRE. Defcription des parties externes des Pha- lènes. Des Chenilles qui deviennent des Phalè- nes; généralités fur ces Chenilles. Généralités fur les Phalènes de chaque famille ; rappel des efpèces déjà décrites par l’auteur, à la famille à laquelle elles appardennent, & l’hiftoire d’efpèces dont l'auteur n’avoit pas encore parlé. Nota. M. de Geer fubdivife la première famille en quatre fections. e 4. MÉMOIRE. > \ Des Phalènes à antennes , à barbes & à trompe, & des Phalènes à antennes filifor- mes , tant “ourtes que longues, & qui n'ont point de trompe. M. de Geer, après quelques généralités fur les Phalènes de la feconde famille , les di- vife en cinq feétions ; 1l décrit enfuite , ou il rappelle en fon leu , les Phalènes de chaque fetion. Il parle après celles-ci des Phalènes de la troifième famiile , & de celles de la quatrième famille. Mais il ne fubdivife pas ces familles en fections. € : MÉMOIRE. Des Phalènes de la cinquième famille. Généralités. Divifon de la famille en huit feñions. Nota. Les caractères des fe@'ons font le plus fouvent urés du port des ailes. Je n'ai pu entrer Jans les détails de ces cariébrres qu'il faut chercher dans l'ouvrage même. Le cinquième mémoire eft , après les ob- jets dont je viens d_ tracer le précis, terminé comme les précédens , mais il ne comprend que l’hiftoire des trois premières feétions. 1x 6, MÉMo:ire. Des Phalènes de la quatrième ft&lion de la cinquième famille. Ce mémoire eft divifé en paragraphes dont les quatre premiers contiennent l’hif- toire des Phalènes des quatre premières fec- tions de la cinquième famille, & ae crois autres paragraphes dans lefquels on trouve l'hiftoire des trois dernières feétions de la cinquième famille. 7 MEMOIRE, Des Friganes en général. Ce font les Mouches papillonacées de M. de Réaumur , nom employé par ce lavinrà caufe des rapports & de la relemblance qui exifle entre les Phalènes & les Friganes dans la manière de porter les aîles , & dans les couleurs dont elles font teintes; mais les Friganes n'ont pas de trompe , & leurs aîles ne fonc pas colorées par des é ailes qui les couvrent, D'ailleurs les Friganes out des caractères qui leur font propres , qui les dif- tinguent, & ce font: 1%. Quatre aîles colorées où opaques en tout ou en parties , pendantes aux deux côtés du corps , dénuées d'écailles ou de pouf- fières , dont les fupérieures couvrent en- tièrement les inférieures | & celles-ci plitlées dans l'état de repos. 2°, Bouche fans dents ni trompe , aCCOmpa- gnée de quatre barbillons mobiles. 3°. Antennes à filets coniques & grenés, toujours plas longues que le corce er, & fouvent deux ou crois fois de la longueur de vout le corps. 4°, Trois petits yeux liffes fur la cète, outre les deux yeux à réfeau, 5°. Cinq articles aux tarfes. Ixij Les larves des Friganes vivent dans l'eau ; elles s'y conftruifent des fourreaux qu'elles tranfportent par-tout avec elles , ce qui les a fait nommer par M. de Réaumur Teignes aquatiques. Ces fourreaux font compofés de diflérens fragmens, mais non pas principale- ment de bois, comme femble l'indiquer la dénomination de ligni perde que les anciens donnoient aux Friganes. Belon dit que les françois les nomment charies 3 on les trouve, ou plutôt ieurs larves, dans les eaux douces & flagnantes. Defcription des différentes forines des four- reaux des larves, & divilion de ces larves d’après la forme de leur fourreau, Defcription très-détaillée de quelques lar- ves, & entr'autres des efpèces les plus coin- munes ; examen des toufles de poils qui cou- vrent le deflus & je deffous du corps. Proba- bilité que ces poils font des vailfeaux aériens, foit qu'ils répondent aux ouies , & fervent à la refpiration, foit qu'ils aient pour ufage de rendre le corps plus leger , d'en faciliter les mouvemens , veflie à air des poiflons. Manière de vivre des larves , précaution qu'elles prennent pour pañer à l'état de nymphe., Conformité entre M. de Réaumur & M. de Geer fur ces objets. Manière dont les nymphes s’éloignent de Jean qui deviendroit funefte à la Frigane dans fon dernier état , & dont celle fe retire de l'enveloppe de nymphe. Defcription de deux efpèces de Friganes. MEMOIRE. Ce mémoire contient l’hiftoire particulière de dix efpèces de Friganes. A l’occafñon de Ja cin qui ième , M. de Gsot fait une digreflion fur le Gordius de Linné, Ver en forme de fit où de crin , dont il avoir déjà parlé dans le tome précédent , & qu'il a vu lortir du & quils répondent à la | { Î | D I S,COURR SE a lement à l’intérieur du corps des nymphes des Friganes , aux dépens defquelles il fe nour-: rit, & quil fair périr. Il eft crès-commun ds les eaux ftagnantes ; 1l y acquiert la lon- gueur d'une aulne de Suède ; il eft dans un. mouvement continuel ; fon {corps efilé eft bifurqué à un bouc, pou cu à l’autre ; il s'a- vance toujours par ce dernier , ce qui < a por- té M. de Geer à le prendre pour la cète du ver. Seconde partie du fécond vol. ou vol, troifième. La feconde partie du fecond volume eft: ronoaiee de 18 mémoires qui completient l'hiftoire des infectes à quatre ailes nues. PIRE MT ER MEMOIRE. Des Ephemères. Caractères des infeétes de ce genre, leur divifion en deux familles. Voyez 1 AU des : genres de la feconde clafe. M. de Réaumur ayant traité en détail de l'hiftoire d-s Ephémères en général., M. de Gzer y renvoie à ce quil en a écrit, & nen FARRÔNE qu un précis très- court. Il remarque ge les Ephémères dont parlent Swammerdam & Blanckaert, qui fortent, en été, pendanr ue ou quatre Jours des rivières.de {a Hol- lande , dans une abondance furprenante , ne vivent que quelques heures ; que les Ephémères plus petites qui fortent des riviè- res de Seine & de la Marne , au coucher du foleil , & qui forment dans l'air des tour- billons femblable à ceux de la neive , fui- vanc la comparaifon que M. de Reine en a faite, meurent toutes dans l'efpace- de deux ou trois heures. Mais qu'en Suède , quoique les Ephe mères )4 {oient en quantité, o n'en voit jamais un aufli grand nombre à la fois, Defcriprion & hifloire de cinq efpèces d’E- phémères. Il faut remarquer dans l’hiftoire corps de certaines Chenilles ; ce Ver vit “hs { de la première e’pèce la defcription des ouies PRELIMINAIRE. de la larve ; fon ventre eft compofé de neuf anneaux , dont les fix premiers foutiennent chacun une paire d’ouies que l’infecte tient dans ure agitation prefque continuelle, qui, dans l'état de repos , couvrent le deflus du dos. En voyant ces ouies 4 microfcope , on diftingue fenfiblement qu'ils fonc cartilagi- neux , compofés d’une infaité de tours dun fil prodigieufement fin , roulé en fpirale au- tour d’un cylindre ou d’un cône, & appli- qués les uns contre les autres. Il faut encore remarquer dans la même defcriprion celle des deux crochets fitués à l’extrémiré du corps du male, dont il eft évi. dent que l’ufage eft de lui fervir à faifr'le ventre de la femelle, & que , par confe- quent, cet Ephémère s’accouple : aufli M. de Géer affure-t-il plus bas qu'ila vu un mâle fe failir , en l'air , d’une femelle , s'attacher à elle, s'envoler rous les deux , & fe pofer fur un mur fans fe féparer ; il en conclut que les Ephémères s’accouplenc, que leur manière de s'accoupler reffemble beaucoup à celle des Demoifelles | que Swammerdam s'eft trompé lorfqu'il a cru qu'ils ne s’accouplent pas ; que M. Geoffroy a fimplement fuivi cette opinion fans en examiner les preuves ; qu'il eft démontré par ce fair, que l’efpèce d'Ephémère donc il s’agit s’accouple | & qu'on peut affurer , d’après l’analogie , que les’ autres efpèces s’accouplent aufli , mais que leur accouplement plus court s'exécute peut-être en volant , comme M. de Réaumur, très-éloigné du fentiment de Swamimerdam, l'avoit préfumé. On trouve encore dans cette même def- cription l’énumération très-intéreffante des différentes parties du mâle & de la femelle. Toute certe defcription eft'riès-curieufe & très-inftructive, 10°. MEmMorRreEs! Des Demoifelles. Caractères des infectes de ce genre; leur divifion en deux familles. Voyez la tablé ci- devant. li} Les larves & les nymphes des Demoifel- les vivent dans l’eau, y marchent, fur les plantes , fur la vafe & le fable ; elles fe tiennent fouvenr dans la vafe ; mais elles fa- vent aufli nager. Elles vivent d'autres infec- es ; elles naïtfent fous la même forme qu’el- les gardent toujours ; mais après un certain tems elles changent de peau ; on leur voit alors fur le dos les quatre étuis des aîles qu’elles auront en devenant habitantes de l'air, & elles font en nymphé dans cet état. Defcription de la larve & de la nymphe, leur hiftoire. Defcriprion & hiftoire de trois efpèces de Demoifelles. On y trouve les preuves que toutes lés Demoilelles mâles n’ont pas les crochets du derrière de même figure , ni de même grandeur. € TISNIN TRE CN ONE. Des Hémérobes , des fauffes Friganes , des Mouches Scorpions & des Raphidies. Des Hémerobes, Le, M. Linné eft le premier qui ait féparé les ; PE Ten (RES PTE ] emerobes des infeétes avec lefquels on les avoit confondus. Caractères de ce genre. M. Linné rangea d'abord les Fourmi-lions par- mi les Hémérobes; mais M. Geoffroy les ayant diftingués avec beaucoup de fondement, d’après, la forme des antennes. M. Linné a fuivi cet exemple, & a fait des Fourmi:lions be ge < j un genre auquel 1l a donné le nom de WMyrme- leon. Les Hémérobes naïffent de larves qui onc beaucoup de rapport avec celles des Four- mu-lions , comme ily en a entre ces deux genres d’infectes dans. leur état de perfec- rion. Ces larves vivent de” Pucerons , & fe dévorent même entrelles; M. de Réaumur les a nommés Lions des Pucerons. Defcription & hiftoire de cinq efpèces d’Hémérobes. La dernière efpèce dont l’hif- toire & la defcription font beaucoup plus xiv détaillées que la defcription & l'hiftoire des précédentes, vit dans l’eau lorfqu'elle eft dans l’état de larve. C’eft à M. Roefel qu'on doit l’hiftoireïde cet infecte , & c’eft en partie d'après cet auteur que M. de Geer la donne lui-même. Defcriprion de certe efpèce d'Hémérobe. La femelle dépofe fur les plantes aquatiques une prodigieufe quantité d'œufs ; il en naît des larves qui ont de la reffemblance avec celles de certaines Ephémères , & entr'autres des filets qui paroiflent être des ouies , comme on en obferve fur les larves des Ephé- mères. Celles des Hémérobes parvenues à leur grandeur , fortent de l'eau , s'enfoncent dans la terre humide du rivage , y creufent une cavité où elles paffent à l’état de nym- phe , & en peu de jours à celui d’infeéte ailé. Des fauffes Friganes. Les faufles Friganes reffemblent beaucoup aux véritables, & M. Linné ne les en a pas difinguées ; mais M. Geoffroy a remarqué , avec raifon , qu’elles en diffèrent aflez, quand on les examine , pour en former un genre à part ; c’eft ce qu'il a fait, & il a donné à ce genre Le nom de Perla. Mais comme certe dénomination a été anciennement appliquée aux Demoifelles, M. de Geer pente qu'il conviendroit mieux de défigner ce genre nou- veau par un nom qui le fütaufli, & il propofe celui de fauffes Friganes. Caraëères de ce genre. Defcription d’une efpèce de faufle Fri- gane. Des Mouches Scorpions. Les Mouches Scorpions, en latin Panorpa , font diflinguées de tous les autres infectes par des caraétères frappans. Enumération de ces caractères. Foyez la table. Defcripuion d'une efpèce de Mouche-Scor- pion. D I1.$51C OUXRES Des Raphidies , Caractères de ce genre. Defcription de l’efpèce commune. 12 MEMO1RS. Des Abeilles & des Pro-Abeilles. M. de Geer avertit que M. de Réaumar ayant traité fort au long l’hiftoire des Abeïl- les tant domeftiques que fauvages , 1] ne con- fidère ces infectes que relativement aux carac- tères génériques qui les diftinguent. Enumé- ration de ces caractères. Divifion des Abeil- les en celles qui vivent en fociété , en Abeil- les folitaires. Sous-divifion de ces dernières en Abeilles Perce- Bois, Maconnes, Cou- peufis de feuilles & Tapiffières. Les premiè- res creufent le bois fec & mort ou à demi- pourri , à peu-près fuivant fon axe vertical, & y creufent un logement pour leurs petits. Les fecondes compofent , pour le même ufa- ge , des cellules faites avec de l’argille ou du gravier qu'elles appliquent ordinairemert contre les murs , & qui acquiert la dureté de la pierre. D'autres creufent, entre les vuides remplis de terre que laiffent entr'elles les pierres des vieilles murailles, des trous ou tuyaux cylindriques deftinés à loger les lar- ves, & tapiflent ces trous d’une efpèce de foie ; ily en a enfin qui creufant en terre de femblables trous , & les revêriflent de morceaux des pétales de certaines fleurs , ce qui a fait nommer ces Abeilles Tapifferies. Defcription d’une petite Abeille maçonne bronzée. Des Pro Abeilles. Ce nom a été donné par M. de Réaumur à une efpèce d'infeéte qui ne diffère des Abeilles que pat la forme de la trompe ; elle eft, en grande partie , renfermée dans un étui écailleux & cylindrique ; le bout de la trom- pe fort de cer étui, & elt accompagné de quatre filets analogues aux quatre demi-four- reaux des autres trompes , mais autrement conftruitss PRÉLIMINAIRE. Ixv conftruits ; ils paroiffent grenés. D'ailleurs | Des Guéëpes qui vivene en fociéré dans un au lieu que la trompe des Abeilles a fon bout tourné vers le col dans l’inaétion , le bout de la trompe des Pro-Abeilles fe trouve fous les dents. : Ces différences obfervées par M. de Réau- mur d’abord , & enfuite pat M. de Geer , ont paru , à ce dernier, fufhre pour former un genre à part des infeétes dans lefquels on les remarque ; 1l décrit deux efpéces de Pro- Abeilles , une qu’il a obfervée en Suède, & l'autre qui avoit été apportée de Surinam. 13% MEMOIRE. Des Guëpes. M. de Geer renvoie, pour l’hiftoire des Guêpes, comme pour celles des Abeiiles , à ce que M. de Réaumur en a écrit. Caractères qui diftinguent les Guêpes des Abeilles. Voyez la table. Il y a des Guêpes qui vivent en fociété, d’autres qui font folicaires. Parmi les premiè- res les mâles font dépourvus d’aiguillon ; ceux-ci & les Mulets ou Guëtpes ouvrières meurent tous avant l'hiver , & il n'ya que quelques femelles qui réfiftenc à cette faifon, & quiréparent au printems les pertes que leur efpèce a fouffertes, Les Guëpes aiment , en général, les fubf- tances fucrées | mais elles vivent aufli de fruits, de viande & mème d’autres infectes. Les femelles qui furvivent à l'hiver , le paf- fenc probablement cachées dans des trous. Il eft certain qu'on ne trouve que des femelles au printems , & qu’elles commencent alors à conitruire des nids pour propager leur efpèce. Il eft de même probable que ces femelles avoient été fécondées l'automne précédent. Chaque nid de Guêpe doit donc fon origine à une feule femelle , qui l'a commencé au printems. Hifloire Nacurelle, Infeites, Tome IV. nid fifpendu au-deffous des tofts des mai. ons. Defcription très - détaillée de la Guèpe noire & jaune, dont les antennes font toutes noires ,; où de /a Guépe commune. Defcription du guêpier qu’elle conftruit. Des Frélons d’une efpèce moyenne qui vivene en focieté dans un nid fi fpendu au-deffous du toit des maifons. Defcriprion d’une Gutpe noire & jaune dont les antennes font roufles en-deflous, ou du moyen Frelon. Defcription du grand Frélon. 14. MÉMOIRE. Des Guëpes ichneumons & des Guépes dorées. Caradères génériques des Guêpes ichneu- mons. Poyez la table. Ce font les infeêtes défignés par M. Linné, fous le nom générique de Sphinx, Divifion de ce genre en deux familles. Defcriprion de trois efpèces de la pre- mière famille. De trois efpèces de la fe- conde. Des Guépes dorées. M. Linné à le premier diftingué les infeétes de ce genre , auquel il a donné le nom de Cryfis , des Abeilies, avec lefquelles on les avoit confondus, & M.Geoffroy lesa nommée Abeilles dorées. Ces infeûes font remarquables par l’éclat de leurs couleurs. Caradtères de ce genre. Defcription de deux efpèces, {xy) 15. MÉMOIRE. Des Ichneumons. M. de Geer a déjà décrit quelques Ichneu- mons dans le premier volume de fes œuvres ; il ne répète pas ce qu'il a dit, il le re&i- fie , il ajonte de nouvelles connoilfances à celles qu'il a déjà énoncées , & 1l décrit de nouvelles efpèces. Caradtères de ce genre & fa divifion en neuf familles. Voyez la table antécé- dente. M. Geer obferve que les antennes des differentes efpèces d'ichneumons varient beau- coup. Il penfe que le Cynips & l’Eulophe de M. Geoffroy doivent être compris, comme ils l’ont toujours été, dans le même genre que les Jchneumons , mais que le Cyrips de M. Linné , qui produit les galles , eft d’un genre différent, Defcriprion de vingt efpèces d'Ichneu- mons des neuf familles, dans lefquelles lau- teur divife ce genre. La feptième efèce mé- rite d'être remarquée par la fingularité de lhiftoire de fa larve ; elle fut trouvée & obfervée fur le corps d’une Araignée qu’elle fuçoit , aux dépens de qui elle vécut, qui, quelques jours avant de périr , fila une toile. La larve forma ; au centre, une coque fous laquelle elle fe transforma, Le mémoire, dont je ne viens de donner qu'une notice très-abrégée , eft fort inré- reflanc , & la leéture en eft indifpenfable aux perfonnes qui defirent connoicre l'hiftoire des Ichneumons en détail, 16, MÉMOIRE. Des Mouches à fée. Les Mouches à fcie, Tentredo enlatin, doi- ve 12 , 4 vent ic nom qu'on leyra donné en françois , D \ISPCOCŒTVRE à ce que les femelles ont au ventre un inf trument en forme de fcie. Caractères de ce genre. Les Mouches à fcie font remarquables par la tarrière des femelles qui leur fert à entamer les corps fur lefquels elles dépofent leurs œufs, par les œufs mêmes qui ont à croître après la ponte , par une conformité & une reffemblance extérieure entre les dit- férentes efpèces : l’auteur renvoie, fur ces objets , aux mémoires de M. de Réaumur; il décrit enfuite les différentes parties des Mouches à fcie. Divifion de ce genre en cinq familles. Voyez la table. Les larves des Mouches à fcie font con- nues fous le nom de fauffes Chenilles. Leur comparaifon avec les Chenilles, & les dif- férences qui les diftinguent, tant par la forme des parties de la larve, que par la manière de fe métamorphofer. Examen des parties incernes des faufles & des vraies Che- nilles ; il en réfulte beaucoup de refflemblance à l'intérieur | & quelques différences comme à l'extérieur, Cet examen eft dû à M. de Geer. L'auteur, en traicant des différentes .ef- èces de Mouches à fcie dont il parle, décrie : d’abord les larves ou les fauffes Chenilles, & ‘enfuire l’efpèce de Mouche qui en pro- vient. Defcriprion & hifloire de douze efpèces de la première famille. 17. M EM O TRUE: Suite des Mouches à fcie. Defcription de 27 efpècgs de la 2°. famille, EE Le ECC dela 4 PRÉLIMINAIRE. 1x8, MÉMOIRE Des Fourmis. Difficulté d’afigner les caraétères dikin@ifs des Fourmis; M. Linné & M. Geoffroy qui la fuivi dans cet objet , ont cru trouver un caraétère diftinctif dans l’écaille polée ver- ticalement fur l’étranglement & le corcelet. M. de Geer remarque que ce caractère fe trouve en effet dans beaucoup d’efpèces de Fourmis, mais que toutes ne l'ont pas. Un fecond caractère , employé par M. Linné, eft l’aiguillon du derrière; mais il manque à beaucoup d’efpèces. Suivant M. de Geer, le vrai caractère diftinif des Fourmis con- fifte en ce que les mâles & les femelles ont quatre aîles, & queles Mulers n'en ont point. Ce caraétère a aufli été employé par M. Linné. Toutes les Fourmis connues en Europe vivent en fociété , dans des nids placés en terre , ou à fa furface; chaque famille eft compofée de mâles & de femelles qui ne fervent qu'à propager l’efpèce , de Mulets chargés de préparer , d'entretenir la fourmi- lière, de nourrir les petits. Toute Fourmi provient d'un œuf; elle paroit d'abord fous la forme d’un Ver fans patres , à rête Ccailleufe , qui devient enfuite nymphe & in'ecte parfaic. Quelques efpèces filent des coques fous lefquelles elles devien- nent nymphes, & d’autres pallent à cet état fans s'enfermer fous une coque. Toutes les Fourmis font engourdies & dans l’inaétion pendant l'hiver. C’eit donc à tort qu'on a cru qu’elles ainaflent, pour cette faifon , des provifions pendant l'été. Leurs aliméns confiftent en fruits, grains, en infectes morts, & quelquefois en infectes vivans ; mais elles aiment de préférence routes les fubftances facrézs. C’eft une pareille fabf- tance qui les attire fur les plantes chargées de Pucerons, & que ces petits animaux y répandent; car pour les Pucerons, en eux- ————_—_—__—_— ee, lxviy mêmes , les Fourmis ne leur font ni bien ni mal. M. de Geer, après ces premières notions, avertit qu'avant de rendre compte de fes pro- pres obfervations fur les Fourmis , il expofera en abrégé celles que quelques auteurs mo- dernes ont faites fur ces infeétes, & il com- mence par l'extrait des remarques de Leu- wenhoeck. Examen des œufs de Fourmis , ou des pro- duits de ces infectes auxquels on donne mal à propos ce nom. Ce font, ou les larves, ou les nymphes incapables, de changer de lieu , de pourvoir à leurs befoins. Les Mulets leur fournillent les alimens donc ils ont be- foin , & les tranfportent lorfqu’il elt nécef- faire de les changer de place. Leuwenho:ck a enfuire décric les vrais œufs des Fourmis; il en a donné la figure & celle des Vers qui en fortent. Ce font les Fourmis rouges & les noires qui vivent dans la térre, qui ont été l’objer des obfervations de Leuwenhoeck ; il a trouvé un aiguillon au ventre des premières, & n’en a pas trouvé aux fecondes; la piquure de celles en qui il a obfervé un aiguillon, caufe de la démangeaifon, & quelquefois de l'enflure à la peau. Une liqueur tranfparente, verfée dans l'endroit piqué, produit ces fymptômes. Swammerdam décrit 1°. l’œuf des Feur-. = À : : à < mis. Ille dit fi petit qu'on a peine à le voir. 2°, Le Ver qui en fort, formé de douze anneaux, & qui fe vient toujours courbé. 3°. La nymphe. 4°. Suivant le même auteur les mâlés ont quatre ailes, & il fe trompe en ajoutaut que les femelles en font dépourvues. 5°. Les mâles font plus granus que Îles ouvrières; leurs denis font plus petites, leurs k at ] CR Levits eux au contraire font plus grands, & le fonc aufli plus que les yeux des femelles. Ils ont en outre trois petits yeux placés en triangle fur le derrière de la têre , que les ouvrières n'ont pas ; celles-ci tuent les mâles quand le tems de la génération eft pailé, comme il arrive parmi les Abeilles. 6°. Les femelles furpaflent les mâles en grandeur , & elles ont de même crois petits yeux lilfés. 7°. Swammerdam parle du foin que les Fourmis ouvrières ont des Vers de leur efpèce ; de la manière dont elles les tranfportent au fond de la fourmi lière quand la terre eftsèche, & dont elles les approchent au contraire du fommet quand la terre eft humide. [Il ne penfe point que les Fourmis faffent de provifions pour lhiver , & il croit qu'elles le pallent dans l’engourdiffement. Extrait de ce qui fe trouve de plus curieux dans un mémoire de M. Linné fur les Four- mis ,inféré dansle deuxième volume des mé- moires de l’académie royale des fciences de Suède , année 1741 , pag. 37 ,; &c. M. Linné diftingue cinq fortes de Four- mis en Suède. Celles de la première efpèce , qu'on trouve difperféss , font les plus grandes , & femblent ne pas former de fociété ; mais M. Linné penfe que ce n’eft qu'une fauffe apparence , & qu’elles ont des fourmilières qu'on ne connoit pas, Elies n'ont pas d’ai- guillon, Celles de la feconde efpèce bâtiffent les fourmilières élevées & coniques qu'on trouve dans les forèts de fapin; elles font formées de feuilles & de menus brins des branches de ces arbres ; le plus fouvent un chemin fort long & battu , par le pafage des Four- mis , conduit de la fourmilière à un arbre qui en eft fort éloigné. Lorfqu'on frappe fur la fourmilière , les Fourimis feringuent une liqueur d’une odeur Sn, OS DISCOURS aigreletre très-pénétrante ; ces Fourmis mâ- chées répandent , dans la bouche, un goût acide fort agréable ; enfin, on fait, avec ces fourmis , des crèmes pour l’entre mets , aux- quelles elles donnent le goût de citron. M. Linné dit que ces Fourmis piquent , mais M. Geer allure qu’elles n’ont pas d’ai- guillon. Les Fourmis de la troifième efpèce , plus petites que les précédentes , font leur nid en terre , y forment en dehors des inégalités, habicent le. jardins & y caufent beaucoup de dommages. Celles de la quatrième efpèce , encore plus petites, & rougcatres , habitent dans la terre, & font des piquures cuilantes comme celles de l’ortie, Enfin , les Fourmis de la cinquième efpèce font les plus petites , elles habitent en terre, & elles ne piquent point. M. Linné, dans la deuxième édition du . \ — LA Fauna , ajoute deux efpèces aux cinq précé- dentes. Ce favant remarque que les mâles & les femelles acquierent , en un certain tems, des aîles ; qu’alors ils quittent la fourmi- lière pour n'y plus rentrer, qu'ils voltigent aux environs , perdent, peu après, leurs aîles, qu'ils courent ça & là, & périflenc à l’approche de l'hiver , que les Mulets paf- fent au contraire engourdis dans la fourmi- lière, qu’au printems ils la difpofenc pour les befoins des petits qui naiffent alors des œufs dépofés l'été précédent par les femelles. M. de Geer remet à examiner ces obferva- tions dans la fuite de fon ouvrage: il obferve que M. Geoffioi dit que les mâles & les femelles voltigent hors de la fourmilière, & ne s’en approchent guère, finon les fe- melles pour y venir dépofer leurs œufs, mais il aflure avoir fouvent trouvé des mâles même dans les fourmilières ; il finit par divifer les Fourmis en deux familles , dont la première PRÉLIMINAIRE. a, fur le filer qui joint le corceler & l’ab- | Genre XX VI. domen , une écaille verticale, & dont la feconde a ce filer dépourvu d’écaille, mais compofé d’une ou deux petires pièces rondes articulées enfemble , & il rermine le mé- moire par la defcription & l'hiftoire très-dé- taillées de cinq efpèces de la première fa- mille & de deux de la feconde, T O"M'E IV. Ce tome à pour objet les infectes de la cinquième, fixième & feprième clafle ; il contient treize mémoires précédés des carac- uères des infectes dont il y eft traité. Ve, CLASSE CA RFANCIT E RES. Quatre aîles membraneufes. Trompe te. courbée fous la poicrine. Genre XXIV. Le Trips, Trips. Anten- nes filiformes , de la lon- gueur du corcelet , bouche en forme de trompe au- deflous de la rêre , aiîles | étroites & horizontales, qui ne couvrent qu'une partie de la largeur du ventre , & ui ont des franges de poils à leurs bords , corps allon- gé , étroit & prefque cy- lindrique , tarfes rerminés par des veflies. XX V. Le Puceron, Aphis. An- tennes plus longues que le corceler, trompe recour- bée en-deffous,, aîles droites élevées , ou point d'ailes, pattes propres à marcher , & non à fauter , extrémité du ventre garnie de deux cornes , ou bien de deux tubercules , un feul article aux carfes. XXVII. FAMILLE E Ixix Le faux Puceron, Cher. mes ; Linn. Pfylla, Geoff, Antennes plus longues que le corceler , trompe placée en deflous de la poitrine, aîles élevées en toit, à vive arrête , pattes propres à fauter , tête cerminée en deux pointes coniques , deux articles aux tarfes. La Cigale, Cicada. An- rennes plus courtes que le corceler , & terminées en poil très-fin , trompe recour- bée fous la poitrine , aîles pendantes & voütées , dont les fupérieures font quel- quefois coriacées & colo- rées , & les inférieures fou- vent pliflées, pattes propres à fauter , tarrière dentelée au derrière de la femelle, trois articles aux tarfes, Tête prolongée en mafle alongée en forme de mu- feau. Corcelet grand , élevé & applati des deux côtés. Corcelet garni de pointes angulaires des deux côtés. Corcelet uni, aîles pen- dantes , formant un toit fur le dos, roures les aîles vi- crées, trois petits yeux lifles. Corcelet uni , aîles pen: dantes & en. toit ; les fupé- rieures colorées prefque de- mi écailleufes , deux petits yeux liffes. xx VE. D, SK CIO: RE Genre XXIX. CLASSE Cduk ACTE R ES. JS: 21j5 re 2.2 161 Genre XXVIII. FAMILLE L. LS IIL LV. MALE: Etuis coriacés & prefque membraneux , qui fe croif- -.fent ; deux aîles membra- neufes, trompe recourbée fous la poitrine. La Punaife, Cimex. An- ternes plus longues que le corceler ; trompe recourbée fous la poitrine , deux étuis moitié! Coriacés ou demi- :écailleux, & moitié mem- -«braneux qui fe croifenr, deux aïîles membraneufes, trois arcicles aux carfes. et Antennes fliformes, ou de groffeur prefque égale ,: divifées en cinq articles. Antennes filiformes ou de “groffeur,prefque égale, di- vifées en quatre articles. Antennes fétacées , termi- nées en pointe fine ; courte trompe courbée en crochet, & gère plus longue que la-rère. s Antennes fétacées, termi. néesen pointe fine; longue trompe droite , toujours au moins de la longueur de la tête, & du corceler. Corpstrès applati & mince 1 du delfus en-deffous, Corpsétroit & très-alongé, ‘prefque cylindrique. Famizze L 11. La Punaife d’eau , Mepa; Notoneila. Antennes plus courres que la tête, & pla“ cées en - deffous des yeux; trompe recourbée en - def- fous du corceler , deux étuis moitié demi-écailleux, & moitié membraneux qui fe croiflent, deux ailes mem- : braneufes, pattesantérieures fouvent en pinces, & pof- térieures fouvent en na- geoires ; un ou deux articles aux tarfes. Pattes antérieures en for< me de pinces. Mepa. Pattes antérieures de f- gure ordinaire, mais faifanc l'ofhce de pinces. ANoco- necla. Mi I € di À SYSSE: Cds RaAiCnLE RE S. GENRE XXX. XX XI. Etuis coriacés ou demi- écailleux, aliformes , deux aîlesmembraneufes, bouche à denis, La Mante Mantis. An: rennes fctacées, bouche gar- nie de dents & de barbil- lons, tête panchée, corce- let allongé & étroit, pattes antérieures plactes loin des autres , qui ne font pas pro- pres à fauter; aïles cou- chées horizontalement fur le corps, cinq articles aux rar{es. La Sauterelle. ZLocufla Geoff. Gry Ulus tetigonia Linn. Antennes féracécs, vrdinai- Genre XXXII. XX XIIL XXKXIV. PRÉLIMINAIRE. rement plus longues que le corps, bouche garnie de dents & de barbillons, rêre placée verticalement , étuis appliqués contre les côtés du: corps, aïles plices en éventail, tarrière en forme de lame au derrière de la femelle, pattes propres à fauter , quatre articles aux tarfes. Le Criquer, Æcrydium Geoff. Gryllus locufta Linn. Antennes filiformes ; plus courtes que le corps, bouche garnie de dents & de bar- billons , tête placée verti- calemenr, étuis appliqués contre (ee côtés du corps , ailes plices en éventail, la femelle point de DrHÈre pattes propres à fauter , trois articles aux tarfes, Güllon Gryllus, Geoff. Gryllus :acheta Linn. An- tennes féracées, plus longues que le corps, LOHeUé garnie de dents & de barbillons $ tte arrondie , étuis placés horizontalement , aîles plices en éventail, & qui: fe pro- Jongent en pointe au + dela de le extrémité des étuis, deux filets au derrière ; pattes or- dinairement propres à fau- ter, crois articles aux carfes. La Blatre B/acra. : Antens nes longues , féracées ; bou- che ‘garnie de dents. &: de barbiilons ; tête inclinée ou baiflée en deffous du corce- lec , écuis placés horizontale- ment ,-ailes pliées, corceler applaun & à rebords, deux pointes coniques divifées ‘en Ixx} articulations au derrière ’ pattes non propres à faurer . cing articles aux tarfes. GENRE XXXV. Le Perce-oreille, Forficula. Antennes filiformes:; bouche . garnie de dents & de barbil-, lons , deux demi-éruis ;au-. deffous defquels les ailes fonc entièrement cachées , deux parties mobiles en Din de pinces au derriège, trois ar- ticles aux tarfes. AA à: MEMOIRE. Des Trips. 1 I. M. de Geer , avant d'entrer en matière, commence par rappeller iles caraétèresodese infectes des quatre premières «lalles , &1 par! remettre, fous les yeux:du lecteur , les ca“ ractères des infectes des:troiseclaffes, dont ce volume contient lhifloire. ‘Son bur.eft, en rapprochant les clafles, de faire voir leurs : rapports, & comment elles fe fuccèdent & fe tiennent dans fa méthode, ainfi que dans l'ordre & la maïche delà narure qui paffe , dit-il ; comme nd vor péhtré id genre à un ns Les Trips, qui fans 4 objet de cé Done font fi.petits qu'on ne:peut bièn les cbier- ver fans le fecours de la loupe où du mi: crofcope. Ils n’avoient pas été remarqués ; onne leur avoit pas ‘donné deshom partich - lier , quoiqu'ils formenteun: genre rrès-dif- tinct , lorfque M. de Géeules fitconnoïtre, & en,en donnant l'biftoire dansles mémoires de l’académie royale desdorences de: Suède; en parla fous le nomvde:PAy/apäs , mor, qui exprime un caractère propre à cés in fectes ; & qui confifte en.des veflies placées fous les pieds. Mais MM. Linné & Gecfrey ont , depuis, fubflitué le nom de Fipsia à celui que M. de Geer avoit employé, & cer auteurmodefe l'adopte, parce qu'il seconndic que des ouvrages des deux auteurs qui Ixxij s'en font fervi en ont rendu l'ufage gé- néral. Caraëlères des Trips. Voyez la table. Ils habitent fur les plantes, &en parti- culier fur quelques efpèces de fleurs. Ce gence eft peu nombreux en efpèces. Defcription de quatre efpèces. 2% MEMOIRE. Des Pucerons. Caraëtères des infeëles de ce genre. Voyez la table. M. de Geer remarque que les Pucerons ont occupé trois habiles obfervateurs Leuwen- hoeck, M. de Réaumur & M. Bonnet, dont le traité fur ces infectes furpaile , en exactitude, tout ce qu'on avoit écrit fur leur hiftoire. Mais, ajoute-t-il, ils préfen- tenc des faits fi extraordinaires, dans leur manière de fe reproduire & de fe conferver d’une année à l’autre, qu'ils ne fauroient être crop obfervés. Mondeffein, continue-t- il, eff donc de détailler ici les obfervations que j'ai faites fur plufieurs efpèces de ces in- feëtes, & dont une bonne partie avoir même déja été écrite avant la publication des mé- moires de M. Réaumur, & avant celle du traité de M. Bonnet. Le projet de M. de Geer peut ètre fatif- faifant pour lui; mais comme nous faifons d’ailleurs connoître les obfervations qui lui font communes avec les deux auteurs qu'il cite, nous ne ferons remarquer que ce qui peut lui être particulier. Defcription tres-détaillée des parties ; 1°. des Pucerons qui ne prennent jamais d'afles ; & 2°, de ceux à qui il en vient. Deux variétés dans les Pucerons relati- vement à leur manière de vivre, Ceux de DISCOURS la première reftent en tout tems à nud fur les plantes; ceux de la feconde donnent naif- fance, par leur piquure, à des galles dans lefquelles ils demeurent , où ils fonr prendre aux feuilles, aux pouces des formes très- varices. Ce n’eft qu'un Puceron non-aîlé, qui, par fa piquure, produit ces dérange- mens d’organifation, & qui prépare un lo- gement à fa nombreufe poftérité. Defiription de douxe efpèces de Pucerons. On peut remarquer dans la defcription de la première efpèce un fait qui prouve que les pucerons , après avoir produit , pen- dant tout l'été, des petits vivans, dépofent à l'automne des œufs qui fe confervent pen- dant l'hiver , & dont il naît des Pucerons au printems. Ce fait étroit connu ; mais l’ob- fervation que nous citons en eft une preuve de plus. On lit dans la defcriprion de la neuvième efpèce des détails très-circonftanciés fur la manière dont un mâle s’accouplât cinq fois de fuite, & fans intervalle, avec cinq femel- les différentes de la même efpèce; on y trouve aufli la defcriprion de l'organe du mâle & des parties de la femelle. Dans la defcriprion de la dixième efpèce, l’auteur prouve contre l'affertion de Leuwen- hoeck, que les Pucerons qui deviennent aîlés ne produifent jamais qu'après qu'ils ont acquis des aîles. L'auteur penfe aufli, & il regarde comme une fuite des faits qu’il rapporte, que les Pucerons ne font ou que vivipares, ou ovipares ; c'eft-à-dire, que ceux qui ont été vivipares pendant l'été, ceffent de produire à l'automne, & que ceux qui , dans cette faifon dépofent des œufs, quoi- qu'ils foient de même efpèce, n'avoient pas auparavant produit de petits vivans. 2 Memoire. Suite des Pucerons. Defcription de cinq efpèces. La PR ÉeL EM IN-A IR E. Ja première vit fur l’orme, dont elle dé- forme les feuilles par fa piquure. La feconde occafonne fur les feuilles du mème arbre des véficules. Comme M. de Réaumur a traité fort au long de cette ef- pèce, & que nous avons donné un extrait de fes obfervations; nous ne nous atrèterons pas à celles de M. de Geer. La dix-feprième efpèce vit fur le fapin, & en piquant le bourgeon, elle occañonne une galle à plufieurs loges d’une conftru&tion fingulière, La defcriprion de cette galle eft un objet quil faut lire dans le mémoire mème, M. de Geer conclut de fes obferva- tions fur cette galle. 1° Qu'elle eft produite par des Pucerons. 2° Que les jeunes Pucerons qu'on y trou- ve , doivent rous leur naïffance à une mère qui les a mis bas au pied de la galle, fous la forme d'œufs dont ils ne tordent guère à fortir. Que la galle eft toute formée avant la naïflance des petits Pucerons, & que, par conféquent, c'eft à la piquure de la mère feule qu'elle doit fon origine, & non aux piquures des petits. Avant de ieur donner l'ère , la mère leur prépare donc un loge- ment nécellaire & cosimode. 4° Que la mère meurt & fe defsèche après avoir achevé fa ponte. La fuite des obfervations apprend, que les Pucerons mères, auteurs des galles au printems, nées en automne dans de pareil- les galles qu'elles ont abandonnées, paflent l'hiver attachées aux branches du fapin ; qu’elles réfiftent à la rigueur du froid; que leur développement ne fe fait qu'au prin- tems, & qu'alors elles occafonnent les galles dont il eft queftion. Hifloire Naturelle, Infeüles | Tome IF. . Ixxiiy 4° M M o!r RE. Des Faux-Pucerons. Ce font les Chermes de M. Linné, les Pjylles de M. Geoffroy; ils ont beaucoup de rapports -par leur forme, leur grandeur, leur lenteur, par les touffes cotonneufes dont ils font fouventr couverts, avec les vrais Pucerons; mais ils en diffèrent par des ca- ractères notables, & en particulier par leur manière de vivre & de fe reproduire. Caradères de ce genre. Tous les faux Pucerons deviennent aîles après avoir changé de peau une dernière fois, ils font où mâles ou femelles. Ils s ’accouplent après avoir acquis des aîles, & les femelles font ovipares ; ils ont les pattes poftérieures propres à fauter , & 1ls exécutent des fauts qui les ont fait nommer par M. de Réau- mut Mouches fauteufes, M. de Geer s'eft afluré qu’une efpèce de aux Pucerons qui vit fur le faule, palle l'hiver fous la forme de Mouche de quel- qu'abri qu'il n’a pu découvrir, que les faux Puacerons en fortent au He du printems pour s'accoupler, & qu'ils dépofent alors leurs œufs fur les branches des arbres dont ils üurent leur nourriture ; il conclut de cer exem- ple particulier pour le genre entier, & fe fonde fur ce qu’à l’automne toutes les ef- pèces font aïlées, circoïftances avant laquelle elles ne fe reproduifent pas. Il penfe que fa fuppofñtion doit être admife, jufqu’à ce que l'obfervation ait appris des faits contraires. Les faux Pucerons font affez nombreux en efpèces , quoiqu'ils ne le fo ent pas au- tant que les vrais Pucerons. On les trouve fur beaucoup d'arbres & de plantes Mais en particu ler fur le buis, le poirier , l’aune, le frène, le bouleau, &c. De‘cription de tiois efpèces, # 1xxiv D AS. € € ss: MEMOIRE. Des Cigales. Caractères de ce genre, La plupart des grandes Cigales, telles que celles qu'on trouve dans les pays chauds, ont les aïles tranfparentes & trois petits yeux lifes, au lieu que les petites Cigales ont les ailes fupérieures colorées, & qu'elles n’ont que deux petits yeux lies ; ces différences les ont fait ranver, par plufeurs auteurs, dans un genre à part, & ils ont donné aux infectes qu'ils y ont compris, le nom de pro-Cigales. M. de Geer n'approuve pas cette fubdi- vifion, il n’admer pas non plus le genre du Fulgora , dans lequel M. Linué a rangé les Cigales portes-lanrernes ; il croit qu'on doit comprendre tous ces infeëtes dans un feul genre, Notre auteur fair l'éloge du mémoire que # y Ne ne . M. de Réaumur à publié fur les Cigales des paÿs chauds de l'Europe ; il renvoie , pour: Pur hiftoire, à ce mémoire, il paille en- fuite aux Cigales de nos contrées ; elles vivent fur plüfieurs arbres & différentes plantes ; elles ne diffèrent, de leur dernier étar, en fortant de l'œuf, qu'en ce qu’elles manquent d’aîles : bientot on apperçoir l'étui qui les con- tienc& qui paroir fur le dos; les Cigales fonc alors en jarves ; au dernier changement de peau, elles rejettent l’étui des aïles qui fe développent & les Cigales font alors dans leur état de perfedion. Les larves de plu- fieurs efpètes vivent dans une forte d'écume dont leur corps eft entouré, & qui eft un fac extravafé des plantes. Divifion des Cigales en cinq familles. Voyez la table. Defcription de neuf efpèces, La première defcription eft fort détaillée, Où y lit, 10,14 manière dene la nymple OMDENRUAS fe couvre d’écume; 2°. que M. Poupatt, &; avant lui, M. Blanckaart, avoient donné des obfervations fur ce fujer, que certe efpèce, qui faute très-leftemenc, eft appellée, par Swammerdam , Saurerelle- puce; enfin la même defcriprion prélente un détail inté- reffant fur les habitudes & l’organifation de | cet infecte. Defcription de vingr-quatre efpèces de Cigales exotiques, fuivant la divifion du genre en cinq famulles. | CONTI EPASIOUIRUE Des Punaifes, Caractères de ce genre. Defcription & hiftoire de la Punaife du génévrier ; ces objets font traités très en dé- rail, d’üne manière propre à donner des notions générales fur lorganifation des Pu- naifes, fur leur manière de vivre & de fe reproduire ; à la fuite de certe première def- cripuion on trouve la divifion du genre des Punaifes en fix familles. Voyez la table. Defcription de trenre-quatre efpèces qui appartiennent aux quatre premières familles. € gra Suite des Punaifes. NLELMO TIR €. Ce mémoire contient la defcription, 1°, de fix Punaifes, trois de la cinquième & trois de la fixième famille. 20, celle de vingt- neuf Punailes exotiques des ciïq différentes familles. L'auteur commence ce mémoire par l'hif- vire de la Punaife des lits : elle ne prend jamais d'ailes, & elle eft roujours dans l’érar de nymphe; elle change plufieurs fois de peau pendant fa vie; fes excrémens, fem- biables à une pulpe liquide, fe deffèchenr | promptement & deviennent friables; elle fe PR cache le jour & n’eft en mouvement ch la nuit; le froid lengourdit, mais il 1 la tue pas, & elle peut vivre très-long rems fans prendre de NOurtitUre ; renverfée fut le des, elle à de la peine à fe retourner, & elle ne le peut pas fur une furface très- polie. M. de Geer parcourt les moyens indiqués par différens auteurs pour fe débarralfer des Punaifes, & il prouve l’infufnfance de ces moyens ; il conclut que , quand un appar tement eft infecté , il n'y a de remède que d’enlever les meubles , de les bien nettoyer, d'enlever les rapifferies , d’enduire les mu- railles & de boucher les trous avec de la chaux ou du plâtre, mêlés d’une lefive de vitriol ; on eft délivré enfuite des Punaifes pour long-tems. La Punaife que M. de Geer décrit en tête de celles de la 6%. famille, eft la Punaife aquatique qu'il nomme Punaife Naïade. Il remarque 1°. qu'elle paroïit à la furface de l'eau au printems , & 1l penfe qu elle pañe lhiver engourdie dans la vafe; 2. il obfer. ve qu'on voit de ces Punaifes qui font beau coup pus grandes les unes que les autres , & il croit que ce font deux efpèces ; 3°.ilre marque qu'il y en a des unes & des aurres d’ailées & de non aïlées, & que ces dernières s accouplent aufii fréqu :emmenr entr'elles que les prem: ères ; il en tire une induction, & il croit que les Me es & les non aïlzes font deux efrèces diftindtes. Il avance certe affertion contre le fentiment de M. Geoffroy SEA fe fonde fur ce que le manque d'ailes, pour un infecte qui en acquiert, eft un état qui fuspofe qu'il n'eft point encore parvenu à fon desré de perfection, Or , ce n'eft jamais avant d'avoir atteint ce deoré, qu'aucun in- fete s’accouple. Il y a donc, ne M. de Geéer , des Punailes naïades : . de gran- des ; 20, de petites ; 3°. de grandes qui font aîlées ; & d'autres non aïlces ; & 4°. de pe tites aîlées & de petites non AMEde Ce qui goniticue quatre 6 pèces, ÉLIMIN ATRE, Îxxv 8 MEMmMorRz. Des Punaifes d’eau. M. Geoffroy , dit norte auteur , a établi quatre genres d'mfectes aquaciques , fons les uoms de Nancore , Punaife à avirons , Co- rile & Scorpion aquatique ; ce lont les mèmes ifectes divifés par M. Linné en deux gen- res, celui du Noroncëla , & celui du Nepa. Après cet expofé , M. de Geer examine les caractères qui ont porté M. SC REUO de à divi- fer ces infectes en quatre genre. ; divilion fondée fur la différence des infe de s de ces quatre genres, & 1] compare en quoi d'ail- leurs tous ces infeûes fe reflétnblent : il en conclut que les différences ne fufnfenc pas pour les féparer, & au contraire il les réunir, d'après leur reflemblance , en un feul 9 ate qu'il défigne par le nom de Punaife xquc rique. Il expofe enfuire les caradtères de ce genre fuivant fa méthode , & il les divife en deux familles. Poyez la table. Defcription de quatre Punaifes d'eru de la première famille ; & de deux de la fe- conde, Suivant M. de Gær , M. Geoffroy s'eft trompé en regardant les pattes antérisures de la première É » comme des an-ennes., comnie tirant leur origine dela tête, &n tic cordant à cette efpèce: que quatre pattes ; elleenafix, & lès deux antérieures ni ME rie du corcelet & non de larête, 9 Memoaunrsz. Des Mantes. ” Li M. de Geer propofe de donner aux infec- tes dont'il parle dans ce mémoire, & les fui- vans de ce tome, le nom de Dermaprères , mot qui exprime que leurs.étuis font coriacés où membraneux. Ces infectes onr donc des ctuis demi-écailleux , & deux mâchoires Jas cérales mobiles. Ils appartitnnenttous, quanrà leur transformation, à la feconde:laffe fuivant k ij Ixxv)j l'ordre de Swammerdam , c’eft à dire, qu'a- près avoir vécu d’abord fans aîles , ils en ac- quèrent , & que dans l'état de nymphe en leur voit far le dos l’étui qui renferme les aîles. Cette clafle contient , fuivant M. de Geer , la Mante, la Sauterelle , le Criquer, Le Gril- lon, la Blatie & le Perce-Oreille. Ce dernier sy trouve placé à caufe que fa transforma- tion, s'opère de la même manière que ceile des autres infectes de cette clafle. Caractères des Mantes. Voyez la table. IYez Les Mantes vivent d’autres infectes , & n'éparonent pas mème leur propre efpèce. Defcriprion de cinq efpèces de Mantes exotiques. 10°. MEMOIRE. Des Sauterelles. Caradtères des infectes de ce genre, M. Geoffroy eft le premier qui ait diftin- gué les Sauterelles des infectes que leur ref- femblance avoir fait confondre avec elles, mais il leur a reconnu des caractères fuf- fifans pour en faire avec raifon , & même indifpenfablement , un genre féparé. Il lai a donné le nom d’Acridium, & en françois ce- lui de Criquer. C’eft le Grillus locufta. Linn Caractères de ce genre. Le même auteur, M. Linné , à nommé les vraies Sauterelles Grillus tetigonia. Defcription très-détaillée d’une fort grande Sauterelle , très-commune dans les prairies de Suède : l’auteur donne cette deicription comme propre à fournir des idées générales fur l'organifation de toutes les Sauterelles. 1l décrit, enfuite plus en abrégé, cinq autres efpèces de ce genre qui fe trouvent en Suède, & il pafle à la defcription de dix-huit efpèces exotiques, DISCOURS 1 PNTSEEMAONTOR Es Des Criguets. Caraétères de ce genre. F'oyez la table, L'auteur fuit , pour les Criquets , le même ordre que pour les Sauterelles ; 1l commence par décrire une efpèce très en détail, enfuire douze autres efpèces plus en abregé ; après quoi il décrit vingt-deux efpèces exotiques. 12 MEMOIRE. Des Grillons , des Blattes & des Perce- Oreilles. De tout tems on avoit regardé les Gril- lons comme d'un genre féparé de celui des Sauterelles & des Criquets, mais M. Linné n’avoit formé qu’un genre de ces infeétes , & l'avoir nommé Grillus , en défignant le Grillon proprement dit par le nom de Gryl- lus-acheta. Caradtères du Grillon proprement dit ’oyez la table. Divifion des Grillons domeftiques , & FRA os Gillons des champs. La Courtillière où Tau- pe-Grillon appartient à ce mème genre. Defcription du Grillon domeftique & du Taupe Grillon , fuivie de la defcripuion de huit Grillons exotiques. Des Blattes Caraétères des infectes de ce genre. Ils ont cinq articles à tous les tarfes: M. Geof- froy s'eft trompé en n'en comptant que qua- tre aux deux dernières pattes. Les Blaires courentavec beaucoup de virefle , maiselles ne fautent point. Leur transformation confifte & comine celle de tous les infectes de cette fec- tion , à acquérir des ailes ; elles fe cachent le jour, & ne paroiflent guère que la nuit, ce qui les avoir fait nommer par les anciens PR ÉLEMIN AIRE, luci fuge ; elles font très-voraces , & s’accom- modent de toutes fortes d’alimens ; elles ron- gent les meubles, les étoffes de laine , le cuir ; elles font plus communes dans les moulins & les boulangeries. 11 y en a de do- meftiques , & d'autres qui vivent dans les bois. Defcription de deux efpèces de ces der- nières , fuivie de celle de dix Blattes exo- tiques. Des Perce- Oreilles. Caradtères qui les diftinguent. Le nom qu’on leur a douné eft fondé fur le vain pre- jugé qu'ils s’introduifent par l'oreille dans le cerveau , & caufent la mort ; on les trouve fous les pierres & l'écorce des arbres dans les lieux humides. Ils vivent de végétaux & principalement de fruits. La femelle dépofe fes œufs en un tas , à la furface de la terre, elle les couvre de (6h corps , & femble , en quelque forte , les couver avec beaucoup d'artachement ; car elle s’en éloigne fort rare- ment : elle rend lesmêmes foins à fes petits en- core jeunes. Ceux-ci changent plufieurs fois de peau, & leur transformation confifte à ac- quérir des étuis & des ailes. Defcription de deux efpèces. 134 MÉMOIRE. Ce mémoire ne contient que des addi- tions à des mémoires précédens, foit de ce volume , foit de volumes antérieurs, & ces additions confiftent dans la defcription d’in- fees exotiques; favoir : | De De De fix Demoifelles , deux hémérobes , deux Fourmilions, De deux faules Friganes, De dix Abeilles, De neuf Guèpes, De huit Guèpes-Ichneumons, D'un Ichneumon-Bourdon , De trois Ichneumons, De trois Mouches à fcie, De huit Fourmis. Ixxvi F'OINTCE A, V: Ce tome contient la defcription des in- fectes de la huitième clafle. Les caractères auxquelles on les reconnoït font ; Etuis durs & écailleux, deux aîles membraneufes , bouche à dents. Cette claffe renferme les genres fuivans divifes en fections. SEC MONT Cing articles a tous les tarfes. GENRE XXXVI. Le Staphylin, Sraphylinus. Antennes filiformes, de- mi-étuis qui couvrent les aîles entièrement ; ventre terminé par deux pointes mobiles. XXXVII. La Lampyre, Lampyris. Antennes filiformes, cor- celet applau, demi-circu- laire qui cache la tère par un large rebord , étuis fle- xibles les côtés du venrre pliés en papilles. XXXVIII. Le Téléphore, Telephorus. ScHAEr. Cantharis, Lin. Cicindela. GEoOFF. Antennes filiformes, cor- celet applati & bordé qui ne cache point la tête. XXXIX. La Colliure, Colliuris. Antennes filiformes, tèce conique & déliée par der- rière , grands yeux brillans, cl long, étroit &c cylindrique, Ixxviij = GENRE XL. PAM reriR all IT. Genre XLI XLII. X LIT. D 1.S CHOEUR Le Carabe, Carabus, Lin. Bupreflis. Georr. Antennes filiformes ou prefque à fibres coniques, corceler tronqué par-devant & par-derrière , convexe au milieu, & à rebords aux côtés , ventte ovale & con- vexe , étuis à rebords étroits, grand= appendice à la bafe des cutiles poftérieures. Point d'ailes fous les étuis. Qui ont des aîles fous les étuis. La Cicindelle, Cicindela. Bupreflis fpecies, Grorr. Antennes filiformes , grande tête plus large que le corcelet, gros yeux fail- lans , dents très- grandes & avancées, garnies de plu- Geurs longues dentelures , corceler arrondi & à petits rebords, grande appendice à la bafe des cuifles pofté- rieures. Le Buprefte, Bupreflis. Lin. Cucujus. GEoOFF, Antennes à filets grenés, dentelées en fcie, delalon- gueur du corceler; la moitié de la tête renfoncée dans le corcelet, corps alonoé ; il ne faute point. Le Taupin, E/ater, Antennes filiformes den- relées, corps alongé & poin- qu au bout, corceler à deux Genre XELIV. XLV XLVI. pointes angulaires par-der= rière; place fur le dos, il fait un faut, Le Bouclier, Si/pha, Lin: Pelris, GEor. Antennes qui grofiflene vers l'extrémité en forme de malle, ordinairement découpée ou verfoliée ; cor- celer couvert par une large plaque en forme de bou- clier à rebords, mais qui ne cache point la tête ; étuis à rebords élevés, qui en deflous, fe replient fur les côtés du corps. Le Dermefte, Dermefles. Antennes qui grofliflenc vers l'extrémité en forme de malle, fouvent découpée tranfverfalement ou perfo- liée, corcelet convexe & élevé fans rebords , étuis également fans reboids , jambes fans dentelures. La Vrillette, Prinus. Lin, Byrrhus. Gror. Antennes filiformes, cor. celer convexe & arrondi en boffle, dans lequel la rête eftenfoncée , dont la plaque écailleufe fe prolonge vers les deux côtés en-deflous, & quia de chaque côté un rebord tranchant & fail- lanc, corps cylindrique & convexe en-deflus. XLVIT. Le Scarabé, Sarabaus. Antennes terminées en bouton, ou en malle feuilz FAMILLE IL. III. I: RÉ LT M letée, ou divifée longitu- dinalement en lames plates en forme de feuillets ; jam- bes garnies de pointes écail- Jeufes en forme d’épines ou de dentelures. Bouche à dents & ventre plus court que la poitrine. Bouche à dents & ventre plus long que la poitrine, Bouche fans dents. Genre XLVIIL Le Cerf-volant, Lucanus. XLIX Linn. Plarycerus. Geor. Antennes terminées en mafle, divifée tranfverfale- ment d’un côté feulerment en lames ou en dents de peignes ; dents ou mâchoires avancees > non Couveites par les lèvres & garnies de dentelures ; trompe velue dans la bouche , jambes garnes d’épines ou de den- telures. L'Efcarbot, Hifler. Lin. Attelabus, GL0r. Antennes coudées, dont le premier article eft long x & qui font terminées par un bouton ovale , qui pa- roït folide, mais qui ce- pendant ef divifé en arti- cles ferrés les uns contre les autres ; tête renfoncée dans le corcelet ; dents or- dinairement avancées en forme de pincettes; jambes larges & applaties, garnies e pointes en it d'épi- nes ou de dentelures. FN AT RE. GENRE JL LI. LIT. Lil. Ixxix L'Attelabe, Arrelabus. Antennes filiformes de la longueur de la tèce & du corceler réunis, dents ou machoires avancées, non couvertes par les lèvres & garnies de dentelures ; yeux ovales , corcel:t tronqué par-devant , & arrondi & plus étroit par - derrière ; jambes garnies d’épines, Le Tourniquet, Gyrinus. ÂAutennes roides , groffes & plus courtes que la tête ; quatre grands yeux a ré- feau, pattes intermédiaires & poftérieures en nagcoires, L'Hydrophile , Hydrophi- lus. Geor. Dytifti fpecies, Lin. Aurennes de la longueur de la tère, terminées par une malle perfolc e; paites intermédiaires & poltérieu- res en nageoires, & garnies de franges de poil. Le Ditique , Dytiftus. Antennes à filets coni- ques & grenés, plus lon- gues que Aa rère & que les baïbililons; pattes intermé- diaires & pofiérieures en nageoires, & garnies de franges Fa poils. SHENCUTL ES OUNL El. Cinq articles aux deux premières paires de tarfes , & quatre feulement à la dernière, EEV, GENRE La Cantharide, Cantharis. Gsor. Meloë. Lin. Antennes filiformes , dont le dernier article efk xxx D. FSMORUE-RES terminé en pointe; tète S'Eescttrenn EIT. groffe & baiflée, corcelet ‘ arrondi , étuis flexibles, qui Quarre articles à tous les tarfes. couvrent le corps en tout ou en partie. GENRE LVIII Le Capricorne, Cerambyx. Antennes à filets coniques Famizze I Demi-étuis qui ne cou- qui vont en diminuant de vrent que la partie anté- Ja bafe à la pointe; yeux en rieure du corps, & point forme de croiffant qui en- d'ailes. tourentla bafe desantennes ; étuis à peu près par-rout de IL Etuisentiers & des ailes. largeur égale, Genre LV.La Cardinale, Pyrochroa. | FAmizze I. Corcelet applati & à re- GEOFF. bords dentelés. Prionus, GEOFF. Antennes longues, fili- formes, fouvent à dents de II. Corcelet arrondi ou pref. peigne ; yeux à échancrure que cylindrique, fans re- en devant, corcelet ordi- bords & à épines. Ceram- nairement 'applati & fans bix. GLOFF. rebords. III. Corcelet à peu près cy- LV I. La Mordelle, Mordella. lindrique , tout uni & fans épines. Leprura. GE or. Antennes filiformes à ar uicles triangulaires ou en IV. Corceler arrondi, de con- dents de fcie, tête grande, tour circulaire , un peu A Ps 04 pi très-baiffée en deflous, & applati en fus & fans prefque de la longueur du épines. Leptura. GEor, corcelet ; corcelet convexe & fans rebords; étuis voûrés & courbés en deffous à leur extrémité qui eft délice ; ventre pointu au bout. GENRE LIX. La Lepture, Leptura. Lin. Stenocorus. GEOFF. Antennes en filets de grolfeur égale, pofées de- vant les yeux qui font ova- les ou fanséchancrure ; cor- celet plus étroit que les étuis, particulièrement en devant; étuis plus étroits par le bour. LVII Le Ténébrion, Tenebrio. Antennes filiformes plus groffes vers l'extrémité ; cor- celer médiocrement con- vexe, avec des rebords tran- chans. FAMILLE Ï. Corcelet à épines. FamMIiLxE Ï Qui n'ont point d'ailes. II. Corcelet uni ou fans IL Qui ont des aîles. Î épines, GENRE ee GENRE LX. AM mL TE le IiTe Genre LXI LT EXT LE PRÉLIMINAIRE. La Nécydale, MNecydalis, Antennes en filets de grof- feur à peu près égale; étuis fort courts, qui n'excèdent point l'étendue de la poi- trine , ou bien très étroits, & qui ne couvrent qu'une partie des ailes, qui fout placées à nu & érendues le long du dos ; yeux courbés en arc & qui-entourenc la bafe des antennes; ventre alongc. Demi-étuis ou pas plus lonos que la poitrine. Etuis entiers , mais très- étroits, & qui ne couvrent qu'une partie de la largeur des ailes. Le Clairon, Clerus. GEor. Artelabi fpec. Lin. Antennes à filets grenés & à male à l'extrémité ; corceler convexe plus dé- lié par derrière, rêre baif- fée, corps alongé. La. Cafide, Caffida. Antennes. plus groffes vers le bout, & terminées en maflue; corcelet applatt à large rebord qui couvre la rère entièrement; étuis à larges marges qui excè- dent le corps. Ips. Dermeflis fpec. Linx. Antennes filiformes bri- fées ou coudées, terminées “par un bouton ; tête ronde Hifioire Naturelle , Infeites, Tome I. E IV: PA Mare le INIÉ LT UV. Ixxx) en forme de boule & un eu baïlfée ; cor:eler grand, cylindrique & élevé en boite en deffus ; ventre cylindri- que; jambes dentelées. Le Charanfon , Curculio. Antennes à bouton; tête prolongée en trompe, fur laquelle les antennes font placées. Longue trompe, antenne coudées , cuifles dencelées, Courte trompe , antennes coudées, cuiffes dentelces. Longue trompe, anten- Le , Fes nes coudées, cuifles fans dentelure. Courte trompe, anten- .nes coudces , cuilles fans \#1E VII, GENRE LXV. dentelure. Longue trompe, anten- nes droites à articles égaux en longueur. Rhinomacer. GEorr. Courte trompe , anten- nes droites à articles égaux en longueur. Ceux qui fautent au moyen de leurs grofles cuilles poltérieures. La Bruche, Bruchus. Lin. Mylabris. G£LoFF. Antennes fliformes en mailue , ou qui augmentent en grolleur de la bafe à l’ex- trémité qui eft arrondie; tête ayancée en cout mu- 4 Ixxxi feau applati & arrondi au bout; yeux à échancrure en devant; corcelet à rebord tranchant; étuis arrondis au bout, plus courts que le que le ventre. EXVIL L'Antribe, Aarribus. Geor. Antennes à bouton ou à malle , compofées de trois articles, pofées fur la tête & non fur une trompe ; corcelet large & bordé, LXVIT La Chryfomèle, Chryfo- mela. Antennes filiformes, plus grofles + leur extrémité, plus courtes que le corps & à articles grenés ; corcelet à petit rebord vers les cô tés ; ventre ovale, plus ou moins alongé, FbmiLxre J Corps ovale, corceler large. Chryfomela & Gale- ruca, GEOF. 11. Corps cylindrique, tête enfoncée dans le corceler boffu. Crypeucephalus & Melolontha. Grorr. III Corps alongé:; corcelet étroit prefque cylindrique. Crioceris. GEorr. IV. Ceux qui fautent au moyen de leurs grofles par- tes poftérieures, Æica, GEOFF, SIC Tr O N EVE Trois articles à tous Les tarfes. Genre LXVIIL La Coccinelle, Coccinella. Antennes à bouton ap platui & comme tEonque ; DUT RSANCRONPRREES, ï barbillons terminés en bou- ton triangulaire affez grand; corps hémifphérique & plat en deflous; corceler & étuis garnis d'un rebord. Etuis rouges ou jaunes à taches noires. FAN IELELE AL, IL. Etuis rouges ou jaunes à taches blanches. Etuis noirs à taches rou- ges, jaunes ou blanchärres. III. pe: WING ÉMM LOoNE aie Des infeiles à étuis écailleux en général, & des Staphylins en particulier. Les infeétes dont il fera parlé dans les mé: moires de ce volume , font ceux qu'on a nommés Coléopières, Coleoptera. Is ont des étuis ou fourreaux écaillenx , plus ou moins durs, qui couvrent le deflus du ventre, deux dents ou mâchoires latérales dures & écail- leufes ; mobiles & placées à droite & à gauche ; leurs aïîles , font membrareufes & couvertes par les étuis. Defcription des parties du corps de ces infectes , parmi lefquelles les moins connues ou les moins remarquées en général fonc les lèvres places en devant de la tête, l’une au-dellüs de l’autre, la fupérieure étant d’une fubftance plus dure que l'inférieure ; quatre barbillons ou antennules , quelquefois fix attachés à la lèvre inferieure , & faifant l’of- fice de mains pour faifir & retenir les ali- mens. M. de Geer divife la patte des Coléop- tères en hanche, immédiatement attachée au corcelet, en cuiffe, qui eft la partie la plus grofle , en jambe ou tibia, & en pied ou rarfe , qui eft fubdivifé en trois, quatre ou cinq arucles , & rerminé par deux ongles ou crochets. C’eft à M. Geoffroy qu'on doit d’avoir remarqué la conformation exacte du pied ou tarfe, & d’y avoir faiñ des carac- PRÉLIMINAIRE. A \ . à or tères propres à faire reconnoître les différens genres d'infectes. Tous les Celéoptères fortent de l'œuf fous la forme de /arve, & palfent enfuite par l’état de nymphe. 11] ÿ en a qui ne deviennent infectes parfaits qu’au bout de trois & quatre ans. La clafle de ces infeétes contient quatre fections. Voyez la table précédente, Des Sraphylins. Caractères de ce genre. Voyez la table. Defcription de la conformation des Sta- phylins en général, & defcriprion particu- lière de quatorze efpèces, Ne MÉMOIRE. Des Lampyres , des Téléphores & des Col- liures Des Lampyres. Ces infectes remarqués de tout tems par la propriété de plufeurs efpèces de ce genre de luire dans l’obfcurité, ont été défignés par les noms Cicindela , Lampyris , noëi- luca terreftris ; ils font connus en fran- çois fous le nom de Ver-luifant. On les a aufli long-rems confondus avec les Cantha- rides, mais M. Geoffroy a , le premier, fait connoître qu'ils forment un genre à part, & il a été fuivi, dans cet objet, par M. Linné & les auteurs qui ont écrit depuis. Caradères des Lampyres. Voyez la table. Defcription des parties de ces infetes en général, & en particulier de quatre efpèces, fuivie de celle de onze Lampyres exo- tiques. La femelle de la première efpèce n'a ni étuis ni ailes; c’eft proprement elle qu'on défigne par le nom de Wer luifant ; elle eft très- commune dans la campagne pendant les mois de juin & juillet; fa defcriprion Ixxxiij rés - détaillée ; la lumière qu’elle répand jaillit des crois derniers anneaux du ventre. I! paroît qu'il dépend du Lampyre de ré- pandre ou de ne pas répandre de lumière. Quoique la femelle ne prenne jamais d’étuis ni d'ailes , lorfqu'’elle a acquis fa grandeur elle change de peau , & c’eft en quoi con- fifte fa transformation. Mais elle refte en- gourdie quelque tems, & alors on peut la regarder comme dans l'état de nymphe; elle devient enfuite plus agile, & quoique peu différente de ce qu’elle éroit, on remar- que quelque changement dans les propor- tiens de fes parties, M. de Geer obferve que l'opinion ordi- naire eft que la femelle jette de la clarté pour avertir & attirer les mâles, mais que dans l’état de larve & celui de nymphe , dans lefquels elle n’eft pas propre à la génération, elle en jette également , & qu’ainfi cette opi- nion eft fans fondement. Des Téléphores. Ce font les mèmes infedtes nommés Can- tharus par Ray , Cantharis par M. Linné, Cicindela par M. Geoffroy; mais M. Schæffer, & après lui M. de Geer , ont cru que le nom de Cicindela , ayant été employé pour dé: figner un autre infee, il convenoit d'en donner un nouveau à celui-ci, & ils ont adopté le nom de Téléphorus. Caraûères des infectes de cegenre. Les Téléphores font carnaciers, ils vivent d’autres infeétes , & fe dévorent mème entre eux ; au moins c'eft ce qui convient à plu- fieurs efpèces , finon à toutes; ils font très- vites à la courfe , on les trouve fur l'herbe & les plantes; leurs larves , qui font hexa- podes , vivent en terre & s'y transforment en nymphes. Defcriprion de onze efpèces dont la der- nière eft exotique, | 1j Dés Colliures. Le nom de Co/liure a été donné par M. de Geer , aux infeétes dont il s’agit, à caufe de la largeur de leur corcelet; on les pren- droit par la forme pour des Raphidies , s’ils n'en différoïient pas par des étuis; M. Linné les a connus & les a placés dans le genre de L’Arrelabus. Cara@tères des Colliures. P’oyez la table. Defcription d'une efpèce. 2. ME MO RE Des Carabes & des Cicindelles. Des Carabes, M. de Geer penfe qu'il convient de con- ferver aux infeétes, dont il eft aueftion, le nom de Carabe en françois, d’après le nom Jarin Carabus, qui leur a été donné par M. Linné, que M. Schæffer a adopté, & il n'eft pas d'avis d'y fubftituer celui de Bz- prefles , employé par M. Geoffroy. Caradères auxquels on reconnoit les Ca rabes, Woyez la table. Ils He tOUS , quand on les touche , une odeur féide ; ils font tourmentés fouvent comme les Scarabés & les Bourdons , par des Mirres qui fe pla- cent fous les étuis. Les plus grands Carabes de nos Pass font lonos de huit ou neuf lignes, les médiocres de > fx , les perits de quatre & au-deffous. Ils font, les ans & les auires, voraces & carnaciers ; ils aiment à fe cacher en terre ou fous les pierres ; les grands ne forrent pas de leur retraite le jour , & font vraiment noûlurnes, mais les petits {e mon- trent fouvent pendant le jour. Leurs larves vivent en terre, & font peu connues. Defcription de huit Carabes de la pre- mire Emile , où de ceux qui n'ont pas d'ailes; de do Re de la feconde, ou de ceux qui ont des aïîles, & de quatre exo- tiques, D RMC RC Des Cicindelles. Les Cicindelles de M. de Geer font les infectes de la feconde famille des Bupreftes, felon M. Geoffroy. Leurs caractères. Voyez la table. Suivant M, Geoffroy, es larves des Ci- cindelles fe tiennent dans des trous en terre , où elles attendent en embufcade les infectes qui paffent fur l’oeuverture du trou, s'en fai- fifterr & fes dévorenr. Dans l’étar d’infee parfai elles font d’une extrème adivité, elles courent & volent avec facilité , elles aimenc le: rerreins fecs & fablonneux , leurs cou- leurs font vives & brillantes ; elles font va- races & fe nourriflent de différens infedes qu’elles attrapent. Defcription de huit Cicindelles dont les deux dernières font exotiques. 4 PME MT ONAR VE. Des Buprefles & des Taupins. Des Buprefles. Cara@tères qui les diftinguent. Defcription de leurs ditférentes parties. Leurs larves ne font pas encore connues ; on et fondé à foupconner qu’elles vivent dans l'intérieur da bois. Defcriprion de dcuze efpè èces dont les quatre dernières font exotiques. Des Taupins. Caractères de ce genre d'infeétes. Die tion des différentes parties des Taupins; lorf- qu'is fon: placés fur le dos, ils s'élancent en l'air, & font un faut qui les remer fur leurs pat- ces. Leurs larves foi pt fort peu connu es, Onfaic feulemenc qu’elles ont à fo: - e dun Ver à fix patres écailleufes, qu’elles fonc cou- vertes d’une peau auff écailleufe , & qu'elles vivent en terre. PRÉLIMIN A 1R E. Defcription'de vingt-huit Taupins, dont les fept derniers tte exotiques. 7 MÉMOIRE. Des Boucliers , des Dermeftes € des Vril- dettes. Des Boucliers. Ce font les n° 125 infe& es que le Sipha de M. Linné , le ee ou Bouclier en fran- çois de M. Ceobroy. Leurs cara@ères, la defcription de leurs différentes parties. Toutes les efpèces de Boucliers fe nour- riffent de cadavres, de fubftances pourries & d’excrémens ; ils exhalenc une odeur fé- tide, & ils rendent pat l'anus, quand on les prend , une goutte de liqueur de la Bi mauvaife odeur. Leurs larves vivent dans ia terre, de fumier, des chairs gâées , & fe transforment où elles ont vécu; elles on fix pattes , le corps alongé, couvert de plaques écailleufes. . Defcription de quatorze efpè ditfch, Mem. de l'académie de Berlin, année 1752, page 53 , nous apprend que les Boucliers de la première efpèce fe réu- niffent en troupes pour crenfer en terre des trous où 1ls entraînent les cadavres des petits animaux , tels que Souris, Mulots , ou les matières excrémentielles ; qu'ils fe nourriffent de ces fubftancesinfeétes , & qu'ils y dépofent leurs œufs ; ce qui les à fai nommer fof- foyeurs: Des Dermeftes. Leurs caraétères. L'auteur rapporte à ce genre l’Antrenne de M. Geoffroy , qui eft le Byrrhus de M. Linné. Il y rapporte éga lement la Ciflelle de M. Gcoftoy, cn ne fes antennes font terminées en malle per- foliée, & que celles de lAntrenne le font aufi, quoique la maffe en paroille folide, & que les incifions qu'on y remarque foient moins profondes, que dans la plupa rc des autres Dérmeltes. es. M. Gie- Ixxxy Les Dermeltes font petits en général; lorf- qu'on les touche ils retirent és antennes & les pattes, & ils reftent lonz-tems fans mou- vement. Leurs larvesont ne pattes écaiileufes; la tère left aufli, & armée de dents a ec deux antennules ou barbillons; le corps eft divifé en anneaux, couvert d’une peau coriacée 8e ouvent velues ; elles fe transforment en nymphes fans faire de coque; elles fe nour- rifleut de fubitance animale defléchée » Chair, tendons, nerfs, peau , cartilage, ce qui rend ces larves très-dangereufes pour les col- lections d'animaux defléchés & pour les pel- lecreries. Car les Dermeftes vivent dans les maifons & par-tout où ils trouvent des ali- mens qui leur conviennent. Notre auteur obferve que les larves des Mouches à deux aîles, celles des Boucliers & des a Étone entles reftes desanimaux que letems & les circonftances ont éparonés. Defeription de quatorze efpèces dont les trois dernieres font exotiques, Des V'r.l'etres. Eiles ont €té confondues tantôt avec les Caffides , rantôc avec les Dermeftes, jufqu'à ce que M. Geoffroy ait reconnu qu’elles for- ment un genre difhinét qu'il a nommé Byr- rhus en PE , Wr:llertes en françois , parce qu’elles percént Et bois , & v font des trous Érablable >s à He vrille; M. Linné lès a aufli placées dans un gcur e féparé , d’a- près le fenciment de M. Geof roy ; mais il a donné à ce genre le nom de Prinus, Caradères qui diftinguent les Vrilletes, Voyez la l'able. Elles retirent les pattes & les anténnés comme les dermeftes quand'onles touche , & reftent de même fans mouvement, Defcriprion de fix efpèces. La première que l'auteur nomme Wrilleste opiniätre , eft remarquable par la conftance avec laquelle elle s’obftine à refter fans mouvement quand plutot que de s'en doriner mutiler , couper on la touche , & aucun , fe laifle déchirer, Ixxxv] par morceaux , bruler à petit feu. La cinquiè- me que M. de Geer appelle Vrillette carna- cière , elt aufli remarquable par les dégâts qu'elle caufe dans les collections de plantes & d'infectes. 6. MEMOIRE. Des Scarabes. Leurs caractères. Ils font plus exprimés en général, que ceux de la plupart des autres infetes, 1l faut remarquer par rappoit aux Scarabes, 19. Que leurs jambes antérieures font conformées de façon à étre propres à fouiller la terre dans laquelle plufeurs doivent en- trer pour y dépofer leurs œufs. 2°, Que la bouche eft ordinairement gar- nie de deux dents ou mâchoires fituées entre une levre fupérieure & une inférieure , & que cependant quelques efpèces , comme l'Emeraudine , n’ont point de dents. 3% Que tandis que la plupart ont un écuffon , d'autres en manquent, comme M. Geoffroy l'a remarque, ce qui l’a détermine à féparer les Scarabés en ceux qui ont un écufon , ceux qui en manquent ; à faire des derniers un genre qu'il a nommé Copris en latin, Boufier en françois. Mais les Scarabés à éculfon ou fans écuflon ont tant de rapports d'ailleurs, que MM. Linné & de Geer n’ont pas cru devoir les féparer. 4°. Plufeurs Scarabés ont fur la tête, ou fur le corceler , ou fur tous les deux des ef- pèces d’appendices où de cornes écailleufes. Les Scarabés vivent de différentes fubf- tances. Les uns dans la terre, de fumier , & des excré mens de toute efçece ; les autres fe nourriffent de feuilles , comme le Haneron , & certains , comme / Emeraudine du miel qu'ils trouvent fur les Aeurs. Leurs larves fe tiennent ordinairement dans la terre grafle & humide ou dans le fu- mier. Leur corps eft long , cylindrique, di- à D'ISNORO IT RS vifé en douze anneaux, couvert d’ane peau molle ; la tête, au contraire , eft dure , écail- leufe, garnie de deux fortes deïts, de deux antennes divifées en articulations, & de quatre barbillons ; les pattes font écail- leufes , au nombre de fix. À l'approche du tems de fe transformer, les larves , au moyen d’une liqueur vifqueufe qu'elles rendent , lient une certaine quantité de terre , & en forment une boule ovale au centre de laquelle elles pañlent à l'état de nymphe, & de celui ci à l’état de Scarabé. Plufeurs de ces larves ne fe transforment qu’au bout de trois & quatre ans; telle eft celle de l’Emeraudine. Swammerdam a don- né une defcription anatomique du Scarabé naficorne, & de fa larvè, d’après laquelle on peut prendre une idée de la conformation des Scarabés & de leurs larves en général. Divifon des Scarabés en familles. Voyez la Table. Defcripuion de trente efpèces , dont celle de la 2j°. ou de l’Emeraudine, & celle de fa larve font très-déraillées ; le mémoire eft terminé par la defcription de dix-huit Scarabés exotiques. 7 MEMOIRE. Des Cerfs-volans ; des Efcarbots & des Aite- labes. Des Cerfs-volans. Ce font les infeétes dont M. Geoffroy, & M. Linné, après ce naturalifte françois, ont fair un genre difinét des Scarabés ; le pre- mier fous le nom de Pl/aricerus ; le fecond fous celui de Eucanus. Quant au mot Cerf- volant il eft dû à ce que les infectes à qui on donne ce nom, portent au devant de la ère des cornes qui ont une forte de reflem- blance avec le bois d’un Cerf. Caractères qui diftinguent les Cerfs-volans. efcription de trois efpèces ; la première, qui ef le plus grand Coléoptère de l'Europe , PR EM M INRA IIR E. eft fuivant M. Roefel le male du Cerf-vo- Jlant nommé par M. Geoffroy grande Biche ; fuivant le même , M. Roefel , leur larve eft un ver hexapode d’un blanc jaunâtre à rête & pattes couleur d’ocre , qui vit en terre, s’y nourrit de boïs à demi pourri, qui y fu- bit fa métamorphofe dans une coque que la larve fe prépare, & qui ne devient infecte aîlé qu'au bout de fix ans. Un ami de M. de Geer lui a affuré avoir vu les Cerfs-volans décrits par M. Rosfel comme mâles & fe- melles , accouplés, Maïs ce quirépand du doute fur ce fair, c’elt qie M. Geoffroy a trouvé plufeurs fois des Biches accouplées, & jamais de Biche unie à un Cerf- volant. Defcription de deux Cerfs-volans exoti- ques. Des Efcarbots On les avoit confondus avec les Scarabés , & même avec les Coccinelles. MM. Linné & Geoffroy en ont fait un genre féparé , le premier fous le nom de Hifler , le fecond fous celui d’Arcelabus | & en françois d'Ef- carbot. Caractères auxquels on reconnoît les Ef- caibots; defcriprion de leurs diflérentes parties. Les Efcarbors fe plaifent dans le fumier ; les efpèces de ce genre font petites , & les larves ne font pas encore connues. Defcription de cinq efpèces. Des Artelabes. Les infectes auxquels M. de Geer donne le nom d’Atrelabes one, dit-il, des caraëlères combinés fi différens de tous les autres infec- tes à étuis , qu’on ne fauroit les placer dans aucun des genres connus jufqu’à préfent , de forte qu'ils doivent néceffairement faire un genre à part. Caractères de ce genre. Defcrip- tion des différentes parties des Attelabes. Ce genre eft peu nombreux en efpèces, Def- IXXXViJ criprion de deux Attelabes. Le premier avoit éré décrit par M. Liané, & placé parmi les Tenebrions ; le fecond n'avoir pas éte décrit, 8. MEMOIRE, Des Tourniquets , des Hydrophiles & des Dirifques. Des Tourniquets. Ce font de petits Scarabés, à peine auñi gros qu'une Mouche commune , qu'on voit courir , ou plutôt nager avec une viteffe extrê- me, & former des cercles à la’ furface des eaux dormantes, Merer en avoit parlé fous le nom de Pulex aquaticus , & M. Linné les avoit rangés parmi les ditifques ; mais M. Geoffroy en ayant fait un genre féparé auquel il a donné le non latin de Gyrinus , & le nom françois de Tourniquet , cet exemp'e a été fuivi par M. Linné qui à adopté le nom de Girinus. Caractères particuliers à ce genre. Les Tourniquets reparoillent aufli -t6r que les glaces font fondues , ce qui rend probable qu'ils paflent l'hiver au fond de l’eau ; ils vivent également dans cet élément & dans l'air dans lequel ils s'élèvent fouvenc en prenant Jeur vol. On n’en connoït en- cor: qu'une efpèce. Sa defcription. Les Tourniquets courent ordinairement en troupes à la furface de l’eau ; leur vireffe eft étonnante; sils font en repos, aufli-tt qu'on les approche, ils s’éloignent avecune prompti- tude incroyable, & ils difparoiflent en pion- geant ; alors une bule d'air fort de l'extrémité de leur corpsà l'inftant oùilss’enfoncent; rofés fimplement fur l'eau, ils n’en font pas mouil- lés , & ils reftent à fec; ils communiquent aux doigts , quand on les touche , une odeur fort défagréable; ilss’accouplent à la furface de Peau ; les femelles dépofent leur œufs fur les feuilles des plantes aquatiques ; ils font alongés en forme de vrès- petits cylindres, RÉ. à aû bi 2 un slt set is AT PP MTS: PTT Ixxxvit] D. \IHS AC de couleur blanche jaunâtre ; il en fort une larve hexapode qui nage aufli tôc ; elle a beaucoup de reffemblance avec une petite Scolopendre. Sa defcriprion rès-détaillée. M. KRoefel & M. de Geer ont tenté d'élever de ces larves dans des-poudriers ; maïs elles fonc toutes mortes au bout de quelques jours; evendant, M. Moedeer , dans les mémoires de l'académie royale des fciences de Suède, année 17 10,pe 224 » fansrapporter Cointmenlt il eft parvenu à obferver les larves des Tour- niquets ; dit qu'au commencement d'août elles montent de l'eau fur les rofeaux , fe fixent fur fes feuilles , s'y entourent d’une coque de fubftance , femblable à du papier gris , qu'elles deviennent nymphes dans certe coque , qu'à la fin du mots elles en forrent fous la forme de Tourniquets qui fe picet- pitent dans l’eau aufli-16t,. Le mème auteur ajoue que les uymphes des Tourniquets fonc fouvent détruites par des Ichneumons. Des Hydrophiles. M. Geoffroy eft le premier qui ait fair un genre diftinét des Hydrophiles, & qui les air, avec raïfon cependant, féparé des Ditifques. { Caractères diftin@ifs des Hydrophiles ; def- 4 PR) es cription de leurs parties difféceutes; lesmale ont, vers l'origine des deux ratfes antérieurs , une pièce applatie, irrégulière & angulaire , garnte en detious d’efpèces de fuçoirs conca- ves & velus ; ces pièces font ordinairement &rculaires dans les dirisques ; elles fervent au mâle pour s'attacher à la femelle, Les Hylrophiles & les Ditifques font car- naciers ; ils fe nourriffenc de tous les infeétes qu'ils peuvent attraper, & ils les faillfenc de leurs deux pattes antérieures dont ils fe fervent comme de mains, LS Li Quoique les E 3 \ < 2 rophiles. & les Dirifques puillent vivre long tems fous l’eau , ils ont befoin de venir de cemms en teins refpirer l'air à fa furface ; pour y parvenir ils fe viennent dans un éar de repos, & comine ils font où OU RES plus legers que l'eau, ils font portés à fa fu= perfiie ; mais leur équilibre eft tel que l'extrémité polterieure du corps furnage & eft plus élevée que l'eau 3 les infeétes écartent alors & baïfent un peu leurs étuis; il fe for- me entre l’eau & le deffons du corps un vuide où l'air eft admis , & duquel il eft. porté à l’orifice des ftigmates placés fur les côtés , au bord & au-deflous des éruis ; à l'inftanc de plonger, les Hydrophiles & les Dirifques ferment leurs étuis & bouchent les fHigmates que l’eau ne roùche jamais. Ces infedes vivent dans toutes les eaux douces , mais en plus grande quantité dans les eaux ftagnantes ; c'eft à l'evrrée de la nuit qu'ils, forcent de l’eau , & qu'ils prennent leur vol pour pailer d’un étang ou d’une marre à une autre. M. Lyoner nous apprend qu’ils favent filer avec leur derrière , une coque où forte’ de nid dans lequel ils pondent , & ils ren- ferment leurs œufs ; qu'ils adaprent à ce nid une efpice de corne dont l’ufage eft de le conferver en équilibre. Les larves des Hy- drophiles & des Ditifques ent à-peu- près la mème forme ; elles fonc hexapodes , alon- des, plus minces vers la queue; leur vère &groffe , écailleufe , garni: de deux fortes its qui leur fervent pour faifir leur proie; elles font très-carnacières | & elles vivent d'infeétes aquatiques ; elles ont befoin de refpirer l'air qu’elles reçoivent en piongeant la rête en bas , la queue élevée hors de l’eau le moyen de denx flocons de poils qui ifenc à l'ouverture par laquelle elles par y aouvUTIUENL pompent où reçoivent l'air. Les larves s'enfoncent en rerre pour deve- nir nymphes ; ces infe@es fonc alors terref- tres, aquatiques dans l'érar de larves, & amphibies daus celui de Coléoprères. : JL y a des efpèces d'Hydrophiles & de Dicifques qui ont plus d’un pouce de long, tandis que d'autres efpèces ne fonc pas plus grandes qu'une mouche commune. Defcriprion de cinq Hydrophiles. . Des PRE L'EMINANIR FE. Des Diisques. Caractères qui les diftinguent ; leur def- criprion & celle de leurs larves. Defcrip- tion particulière de quatorze efpèces. LE OY MESSE Le cinquième volume eft la fuire du pré- cédent ; il contient huit mémoires. il com- mence par l'hiftoire dés infectes à étuis durs de la feconde fection , ou de ceux à cinq arti- - cles aux deux premières paires de tarfes , & quatre feulement à la dernière. PREMIER MEMOIRE. Des Caniharides , des Cardinales , des Mor- delles & des Ténèbrions. Des Cantharides. Caractères qui les diftinguent; M. Linné les a réunies dans le mème genre que le Afe- loë. Mais M.-Geoffroy les en a féparées, & il a établi deux genres, l’un des Canthari- des, Cantharis; Vautre du Meloë, ProMara- bæus ,; & Profcarabé en françois. Divifon des Cantharides en non aîlces , à demi-étuis , & aîlées, à étuis entiers, Suivant M. de Géer, la Cérocome dont M. Geoffroy à fait un genre particulier, Cerocoma, que M. Schacfler nomme Méoë, & que M. Linné a défonce par la phrafe fui- vante : Meloë Scaefféri ; alarus viridis | pe- dibus luteis , antennis mare abbreviatis clava: ris , eft une Cantharide. Defcriprion & hiftoire d’une Cantharide fans aîle , c'eft le Meloë, Profcarabé de M. Geoffroy. Sa larve eft hexapode , d’un jaune d’ocre , avec les yeux noirs , la tête un_peu ovale , garnie de deux antennes & de quatre barbillons. M. de Geer ayant remarqué une reflemblance complette entre cette larve & de petits vers qu'on trouve attachés fur une mouche velue à deux aïles, ( mu/ca intricaria de Linné, fyft. nar. éd. 12, pag.985,n°. 33.) Hifloire Naturelle , Infetes. Tome VI, Ixxxix pour s'aflurer fi les larves étoient de mème efpèce , jetta dans an poudrier où il tenoic enfermés des individus de cette efpèce de mouche , qui furent aufli-tôt affaillis par les larves ; 1l répéta certe expérience plufieurs fois ; mais laflé de fournir aux larves, des mouches qu'il ne trouvoit pas aifément, elles périrent. Il conclud cependant que ces mou- ches , & peut-être d’autres infeétes , fervent de pâture aux larves du Méloë. Quelque vraifemblable que lui paroifle la preuve de cette affertion , il me femble que l'expérience n’eft pas aflez complerte pour être décifve , & conclure que les larves du Méloe fe nour- rilfent en fuçant d’autres infeétes. Defcriprion de quatre autres Cantharides , dont la première elt celle dont on fe ferr en médecine , & les deux dernières font exo- tiques. j Des Cardinales. On les a confonduesou avec les Téléphores, ou avec les Leprures , jufqu'à M. Géeffroy qui en a fait un genre diftiné@t. Voyez les ca- A A ractères à la table. Les larves des Cardinales ne font pas con- nues. Defcription de fix efpèces dont les deux dernières font exotiques. Des Mordelles. Caractères de ce genre. L'auteur avoue qu'il ne les trouve pas affez marqués pour qu'il foit facile de diftinguer les mordelles ; il n’en connoît qu'une efpèce qu'il décrit. Des Ténébrions. Leurs caractères diftinifs. Différence re- marquable des uns qui ent des aïles, aux autres qui n'en ont pas. Plufeurs vivent dans les maifons ; une efpèce fe crouve fréquem- ment dans la farine qui fert de nourriture à fes larves ; d'autres larves du mème genre vivent fous l'écorce des arbres abartus, & rongent l’aubier ou le bois, m XC Defcription dé neuf Ténébrions de nos eontrées , & de cinq exotiques. ,° MEMOIRE, Des infeëles à étuis durs , de la troifième [ec- tion , Ou de ceux à quatre articles à tous les rarfes. Des Capricornes. Caraétères de ce genre. Voyez la table. Divifion des Capricornes en quatre familles. L'auteur appelle antennes courtes , celles qui font moins longues que le corps ; médiocres celles qui fonc environ de la longueur du corps , longues celles qui furpallent la lon- gueur du corps. Defcriprion de trente-une efpèces de Ca- pricornes de nos contrées, & de vingt-deux efpèces exotiques. 3% MEMOIRE. Des Leptures & des Necydales. Des Leptures, Les Leptures de M. de Geer font les Szen- cores de M. Geoffroy , & les Leptures de ce dernier font des Capricornes de la quatrième famille , fuivant l'ordre du premier. Caradtères & defcription des Leptures en général ; leur divifion en deux familles. Def- cription de vingt-cinq efpèces dont la der- nière eft exotique. Des Neécydales. Caractères des Nécydales, & leur divifion en deux familles. Defcriprion de quatre efpèces. 4 MEMOIRE. Des Clairons, des Caffides & des Ips. Des Clairons, Leurs caraëtères. Defcriprion de fix efpè- ces dont la fixième eft exotique, | | D IS COUV RS Des Cuffides. Caradères des Caffides. Ils font bien exprimés & faciles à faifir. Les larves vivent fur les plantes, leur corps eft applati, garni d’épines tout autour , elles fe couvrent de leurs excrémens qu'elles fouriennent par une efpèce de fourche à deux branches ; elles fe transforment fur les feuilles fans former de coque. Defcriprion de trois Caflides qui fe trouvent en Europe, & de feize exotiques. Des Ips, Ce font , fuivant M. Linné , des Dermef- res ; mais , felon M. de Geer , ils forment un genre diftinét , miroyen entre les Scarabés & les Dermeles. Caractères des Ips, Voyez la table. Defcription de huit ps , dont le dernier eft exotique. s. MEMOIRE. Des Charanfons , des Bruches & des Antribes, Des Charanfons. Cara@ères de ce genre. M. Geoffroy la divifé en deux genres , d'après la forme des antennes coudées ou non coudes; favoir en genre du Becmare, rhinomacer , & genre du Charaifon, curculio. Mais M. de Geer pré- fère de ne former qu’un genre , parce que les rapports font complets d’ailleurs entre les Becmures & les Charanfons. Divilion en fept familles. Payez la table, Les larves des Gharanfons ont une tête écailleufe garnie de dents; elles n’ont point de pattes, mais les unes font couvertes d’une matière vifqueufe , qui leur fert à fe coller & fe cramponner , les autres ont des mame- lons enduits de la mème matière, & qui fer- vent au même ufage. Les iarves de différen- tes efpèces vivent les unes fur les feuilles des plantes, les autres dans les boutons , les tiges & les branches des arbres, plufeurs à l'in- térieur de différentes fortes de grains. Les unes fe transforment dans des coques de foie, les autres dans des coques faites d'une matière PR ÉuEISM IL NW A I RE. XC] gommeufe , & il yen a qui entrent en terre pour ÿ fubir leur transformation. Defcriprion de huit Charanfons de la pre- mière famille; de cinq de la feconde ; de treize de la troifième, le dernier eft celui du bled , fi connu par les dégâts qu'il caufe dans les greniers. Leuwenhoeck en a donné l'hiftoire , & nous a appris qu'après l’accou- plement la femelle pique un grain avec fa trompe , dépofe un œuf dont il naît une lar- ve qui perce le grain , fe nourrit de fa fubf- tance , fe transforme en nymphe & en Cha- ranfon dans le vuide qui s’eft formé ; ie Charanfon perce enfuite la coque pour fortir. On s'eft occupé beaucoup des moyens de prévenir les dégâts de cet infede, & l'on doit , à cet égard , confulter en particulier les ouvrages de M. Duhamel fur la confer- vation des grains. Defcription de dix Charanfons de la qua- trième famille ; de huit de la cinquième ; de quatre de la fixième ; de quatre de la feprie- me, de dix Charanfons exotiques. Des Bruches. Ces infectes nommés , par M. Linné, Bru- chi; Mylabres , par M. Geoffroy , paroïflent à M. de Geer, tenir le milieu entre les Cha- ranfons & les Cryfomèles. M. Geoffroy a aufli fait un genre qu'il a nommé Brucke, Mais c’eft , felon de Geer , une Wrillerte. Caratères des Bruches dans le fens de ro- tre auteur. oyez la table. Défcripcion de deux efpèces. Des Antribes. C'eft à M. Geoffroy qu’on doit ce genre nouveau, Ses caractères. Voyez la table, Defcription d'une efpéce. 6. MÉmMornz. Des Cryfomèles. Leurs caradtères. Voyez la table. M. Geoffroy a divifé ce genre nombreux en efpèces , en Mélolonte ; Gribouri, Criocere , Altife, Galeruque , & Cryfomele. [a fait de ces divifions autant de genres; M. de Geer n’en admet qu'un , celui de la Cryfomele, & il le divife en familles du mème genre, d’après les divifions de M. Geoffroy, au lieu de le divifer en genres, Defcription des différentes parties des Cryfomeles. Divifion de ce genre en quatre familles , dont la première renferme ä: Ga- leruque & la Cryfomele de M. Geoffroy ; la feconde fon Gribouri & fon Mélolonte ; la troifième fon Criocere ; la quatrième fon Altife. Defcriprion de trente-une Cryfomeles de la première famille ; de onze de la feconde, de quatre de la troifième , de onze de la qua- trième , & de treize exotiques. 7% MÉMOIRE. Des infeiles à étuis durs de le quatrième lec- tion , ou de ceux à trois articles aux tarfes. Des Coccinelles. Caractères des infectes de ce genre. Voyez la table. Defcription détaillée de leurs diffé- rentes parties. Les larves des Coccinelles font des vers hexapodes, à tête écailleufe armée de dents , leur corps va,en diminuant vers l'extrémité ; elles en appuient fouvent la po‘nte ea mar- _chant , & s’en fervent comme d'une fepruième patte ; elles vivent uniquement de Pucerons, & elles habitent fur les plantes où il s’en trouve ; elles les faififent avec leurs pattes & s'en fervent pour les porter à leur bouche ; m ij XCH 4 elles en détruifent beaucoup ; car elles font très-voraces , & au point de ne fe pas épar- gner entr'elles. Pour fe métamorphofer, elles s’attachent aux plantes par l'extrémité de leur corps dont elles fonc fortir par expref. fion une humeur gluante qui fe deffèche & fert de colle; leur peau fe retire, fe deffé- che, fe fend au bout de peu de jours; elles la font remonter vers le point d'attache où eile fe raffemble en rides , & la nymphe y refte engagée par l'extrémité de fon corps. Les Coccinelles ne demeurent que quelques jours en cet état , & paroillent fous leur der- nière forme , dans l’efpace de fix à onze ou douze jours. Les élytres font mols & blanchi: tres au moment que tombe la dépouille de nymphe, mais ils fe durciffenc & fe colo- rent par l'aétion de lie Tes Coccinelles continuent , dans leur deruier état , à vivre de Pucerons , à les cher. cher {ur différentes pantes ; elles furvivent l'hiver ° & font du nombre des prenners in- fees qui paroiffent au printems. Divifon du genre des Coccinelles en trois familles. , Def ription de trente efpèces , dont les deux dernières font exotiques, 8. MEMOIRE. De quelques efpèces de larves dont les transfor mations font inconnues , mais qui paroif fenc être de la claffe des infeëles à étuis. Defcription de fix de ces larves. C:t objet n'étant pas fufcep'ible d'extrait, nous ren- voyons à l'ouvrage méme. Æ'O'ME .'VEL Le fixième volume a pour obiet les infec- tes de la neuvième & dixième ciafle. Leur hiftoire eft détaillée en huit mémoites précé dés par une table dans laquelle font expofés les caractères des inlectes de ces deux clailes. D), TSNORGAU", RS: C'LPATSISTE MIX Caradères des infeëtes qui la compofenr. Deux aîles membraneufes découvertes, deux balancisrs ou maillets fous les aîles, bouche à trompe fans dents. ORDRE LXIX. La mouche, mufca. Antennes à palettes avec ù un poil latéral , trompe à levres charnues. FAMILLE I Le poil des antennes fim- ple & uni ou fais barbes, le corps couvert de poils rot- des en forme de crins. IL Le poil des anrennes ve- lu où garni de babes, le corps couvert de poils roi- des en forme de crins. HI. Le poil des antennes fim- ple & uni ou fans barbes, le corps couvert de poils fins & comme laincux. IV. Le poil des antennes velu ou garni de barbes , le corps couvert de poils ins & com- me laineux. LXX. Le Straome , Srratio- mis Geof. mufce [p. Lin. ORDRE Antennes cylindriques coudées à trois articles , trompe à lèvres charnues , écuflon armé de pointes dures , aîles croifées. LXXL Ia Némorèle , Nemorelus Jihæf. mufcæ fp. Linx. Antennes cylindriques ou grences à trois mt “plus courtes que la tête , wrompe à lèvres charnues. FAMILLE I, IT, LIL. IV. OrDrELXXI, FAMILLE É Il Onpre LXXIIL. grences à PRELIMINADRE. Antennes cylindriquesou crois articles , terminées par un poil. Antennes cylindriques à trois articles fans poil. Antennes cylindriques à trois articles , terminées en filet droit & vuide, comme ua ftilet. Antennes à p: alertes, avec un long poil près de leur extrémité. Le Taon , Tabanus. Antennes de la longueur de la tète , divifées en trois articles , donc celui de l'extrémité eft encore fub divifé; trowpeà lèvres char- nues couvertes par deux gros baïbillons, ét accompag: ice d’aigui lons apolatis en for me Fe lancertes ; aîles qui ne fe croifent point , trois pelutes aux tares. Antennes en croiflant , ou donc le dernier article eft en forme ue crotffant s terminé par une pièce coni- que diviite en quatie atti- cles. Antennes cylindriques ou donc le dernier arucle eft alongé., prefque QUE que & divifé en plus de quatre articles, L'Afle , Afilus. Antennes cylindriques coudées à trois arucles, dont le dernier eft en mafle alongée, applatie & arondie FAMILLE I. Il. OrprE LXXIV. LXXV. xcii au bout; trompe alongée; roide , écailleufe & dirigée en avant. Antennes fimples ou ter- minées parune palerte alon- gée , qui n'a point de poil au bour. Antennes terminées par un poil roide. L'Empis, Empis. Lin. Antennes à malles coni- ques, divifées en trois arti- cles de la longueur de latère; longue trompe roide & écailleufe, dirigée perpendi- culairement ou en arrière. Le Conops, Conops. Linx. Antennes plus longues que la rêre, très-rappro- chées à leur bafe , & com- pofées de troisarticles, donc . le dernier eft conique & ter- LXXVE miné en crochet ; longue jupe coudee , life, roi- de & dépourvue de barbil- lons ; ventre délié, à fon origine , & gros à fon extré- mité. Le Bombille ; Lin. Bombilius, Antennes de la longueur de la rête-, coudées & com- fées de troisarticles, dont le dernier eft en malle très- alongée; trés- longue troms pe féatée ES & bi- valve ; à valvés horizon- tales , entre lefquellesilya des aiguillons féracés : ; ven- tre court & large ; ailes éren- dues & qui ne LÉ croifent point, Xciv LXXVII. LXXIX. LXXX. FAMILLE IE IT. I DWSCOURS OnvprELXXVIL L'Hippobofque , Hippo- bo/ca. Antennes féracées très- courtes en forme de poils, placées fur des tubercules arrondis ; trompe en filet délié, placée dans un étui à deux valvules. L'Oeftre, Oeflrus. Antennes en globules, di- vifées en anneaux , & ter- minées par un filet délié en forme de poil ; point de trompe , ni de barbillons. Le Coufin, Culex. Antennes à filets coni- ques & hériflées de beau- coup de poils ; longue trom- pe avancée, compofée de plufeurs aiguillons déliés, renfermés dans un fourreau flexible; ventre alongé & cylindrique. La Tipule, Tipula. Antennes féracées ou fili- formes , fouvent barbues dans le mâle, ou bien en malle cylindrique; bouche en mufeau à levres, & ac- compagnée de deux longs barbillons articulés, & re- courbés en deflous ; ventre alongé & cylindrique. Antennes féractes ou fli- formes , fouvent en plumes dans le mâle. Antennes pectinées ou à barbes en dents de peigne. Antennes à nœuds ou compolses de grains très- FAMILLE JV. CL bien féparés les uns des au? tres par un filer délié. Antennes en maflue , ou bien en malle cylindrique divifée en erticles très- courts. AS SE AXE Deux aîles membraneufes découvertes & point de balanciers , de trompe, ni de dents dans le mâle, point d'ailes, mais une trompe à la poitrine dat OrDrE LXXXI. ns la femelle, La Gallinfete, Coccus, Lin. Chermes. GEOFF. La femelle qui eft fans aîles, eit armée d’une trom- pe placée entre les deux pattes antérieures ; le mâle, qui n'a ni dents ni trompe, ” eft pourvu de deux aîles & Le Famiczre L FAMILLE T, 1 & de deux filets féracés au derrière. La femelle reflemble plus à une Galle qu'à un ani- mal, ayant la peau crès- life & tendue. La femelle refflemble plus àuninfecte, confervant fur la peau des incifions , qui divifent le corfs en an- neaux. MÉMOIRE. Des infeëles à deux afleés membraneufes & à deux balanciers en général, & des Mouches en particulier. Les infectes d ont il eft queftion dans ce mémoire & les fuivans , font appellés Dip- tera , en latin, d’où on a fait le mot Dip- cère, en françois. ces,infectes. en d L'auteur divife la clafle de ouze genres, PR ÉPET MIN A LR EF. Examen des parties externes des Diprères. variété de la forme de la trompe , des barbillons , du corcelert mème, dans les dif- férens genres. Nourriture des Diprères. Les uns fucent le miel, d’autres recherchent les viandes, les der trois genres font des Rues de rapine , la Mémorèle, l'Afile & l'Empis. Le Zaon, l'Hippohofque & le Coufin font avides de fang. Les Diprères fortent de l'œuf fous la forme de larves ; il y en a cependant quelques-uns de vivipares. Divers lieux où fe nourriflent & habitent les larves. Lhiverfré de formes des larves; elles n'ont point de pattes ou, ‘ fi elles en ont, elles font conformées fur un modèle particulier ; les unes ont une tête membraneufe, flexible, qui varie fouvent de forme, les autres , au contraire, ont une tère écailleufe : le corps eft divifé en anneaux & couvert d'une peau membraneufe & flexible, Les larves des Mouches parvenues à leur dernier degré d’accroiflement, fe raccour- ciflenc & prennent la figure d'œufs oblongs fans fe défaire de leur peau , qui fe dihert & fous laquelle elles fe changent d’abord en boule alongée & puis en nymphe. Les larves des Stratiomes, des Hippobofques , des Ocftres , ne quittent pas non plus leur peau qui fe durcit fans perdre fa forme, en confervant leur figure primitive, & fous laquelle elles fe transforment en nymphes Les larves des autres genres quittent leur peau & paroiflent fous la forme de nymphes découvertes, Plufieurs de ces nymphes , & ce fout celles Qui vivent dansl’eau , continuent à jouir d'un mouvement de progreffion. Parmi les nymphes terreftres, il y en a «qui, avant de devenir infecte aîle, fortent à moitié de terre. Des Mouches, Leurs caraÿres propres. Voy ex le numéro 69 , ci-deflus, XCV Defcription de leurs parties externes. Le bourdonnement des Mouches eft pro- duic par le frottement de Ja bafe de leurs aîles contre les parois du corceler; preuves inconteftables qu’en donne M. de Gcer. La caufe de ce bourdonneiment avoii été artri- buce au battement des aîles fur les balanciers. Mais M. de Geer a obfervé que les aîles érant coupées près de leur bafe, le bourdonne- ment n'en continuoit pas méins, & cette bafe étant enlevée, il celle abfolument. Incommodité des Mouches, -defcriprion de leurs larves, expoltion des lieux où elles fe uourrillent, de leurs alimens, &c. Divi- fion des Mouches en quatre familles, Nous en avons rapporté les caractères. Defcription de quinze Mouches de la pre- m'ère famille, fubdivifion de cette famille en Mouches tachetces, & dont le corps de la femelle eft terminé par un tuyau écailieux. Les larves de ces Mouches vivent, Îles unes, dans les grains , les autres, dans les noyaux de certains fruits, quelques-unes dans des galles. Defcription de cinq de ces Mouches. € 2 MU BIMO ONMNIRE: Des Mouches de la feconde famille. nr: Défcription & hifloire de vingt Mouches. 3% MÉMOIRE. °. Des Mouches de la troifièime famille. Defcription de dix-neuf efpèces. 2°. Des Mouches de la quatrième famille. Defcription de fept efpèces, 3°. Des Mouches exotiques. Defcriprion de ceux Mouches de Suri- nam , dont la première eft prefqu'enriè- XCV) rement femblable à celle d'Europe, que l'auteur a décrite fous le nom de Mouche des jardins, repréfentée pl. 8, fig. 12, de ce volume. La feconde em Ole beaucoup à nos Mouches dorées com- mures, La AIM EM où RE. Des Stratiomes & des Némoteles. Des Stratiomes. Swammerdam a parlé des Strariomes fous le nom d’ Ailes; M. de Réaumur fous celui de Mouche à corcelet armée; Frich, Rocfel Linné , les ont anff CUNseS , ais ñ les ont regardé comme des Mouche:. M. Geoffroy a reconnu le premier qu ils forment un genre i part; M. de Geer a fuivi cet exemple à ainfi que M. Schaeffer. Caradtères de ce genre. Ils font énoncés dans la table. Les larves des Stratiomes vivent dans l'eau; leur corps elt long ; un peu appla , plus large qu'il n’eft épais : 1l eft compo'é d’an- neaux dont les trois derniers fone plus longs & moins gros, le dernier eft en forme de | tuyau & le plus long. La tête petite, écail- leufe oblongue , eft garnie d’un grand nombre de croche:s en partie charnus, & de i billons dans une agitation conti ruelle, a moyen de laquelle le eau & les très perits in Re. tes microfcopiques qa “elle contient font portés vers la bouche de la Les À l'extrémité du dernier anneau eft un pinceau de poils, il ferc à foutenir l'extrémité du corps à la fur- face de l’eau, les poils aboutitlent en forme de rayons a l'extrémité du dernier anneau qui elt ouvert & qui ferc à la refpiration; l’a- nus ouvert en forme de fente ft placé del fre ce dernier anneau. venue nymphe, ne change , mais elle eft roide & in- monvemens, Lai peau devenue plus folide , fer de coque. Sous La larve s point de fort capable de | ele plus sèche, D 125 C'ONUX RYS: cetre coque s'achève en cinq à fix jours Le changement de la larve en infecte aïlé. Ma: nière donc il fe tire de fa coque. Defcription de trois Stratiomes. Des Nemorèles. Cara@tères rapportés dans la table. Defcription de dix-huit Némorèles qui fe trouvent en Suède, & de cinq Némorèles exotiques. Les larves des Némorèles quittent leur peau avant de devenir nympbes, elles vivent de différentes fubitances; celles de la cinquiè- me efpèce vivent dans le fable fin, y creufent un entonnoir à la manière du Fourmi-lion, & fe nourrifent des infectes entraînés par l'é- boulement au-fable au fond de l’enrtonnoir, M. de Réaumur a décrit certe larve fous le nom de ’er-lion. , se. ME atio RE: Des Taons, des Afiles, des Empis, & des Coiops. Des Taons. Le Taon, Tabanus en latin, eft générale- ment conau par les tourmens qu’il caufe aux chevaux & aux bœufs pendant l’éré. Caractères de ce genre. Voyez la table, 5 per ab fingulière de M. de Get; favoir , qu'il n’y a que les Taors femelles qui piquent les animaux , & que les mâles fucent le fuc des fleurs ; il dir que ce fait et commun aux Taons & aux Coufins. Perfonne n'avoic, avant M. de Geer, connu les larves des Taons: elles vivent en terre, en forrent à moitié pour paifer à l’état de pymphe. Defcriprion d'une larve & de la nymphé, Defcriptions de fe trouvent dans nos Faons exotiques, PREMMM IN ATR E. Des Afiles. Caractères de ce genre, & defcriprion dé- taillée dès différentes parties des Afiles. Les Af'es font des infeétes de rapine’qui vivent d'autres in ectes qu'ils percent avec leur trompe, & dont ils fucent les humeurs; leurs larves vivent en terre, s’y transforment en nymphe après avoit qutté leur peau. Ces larves n'ont pas de pattes, leur corps eft alon- oc, divife en douze anneaux *'éffilé aux deux extrémités ; leur tête eft petite , écailleufe, armée de deux crochets, à l’aide defquels elles fe tranfportenc & {2 traînent d’un lieu à un autre. Defcription de dix Afiles, Des Empis. Caractères de ce genre; reffemblance des Empis avec les Coufins & les Tipules par l'enfemble de leur forme, Les Empis font, comme les Afiles, des infectes de rapinc. : Daefcriprion de deux efpèces. Des Conops Caraétères de ce genre ; defcr pion afez détaillée des différentes parties. Les Concps volent autour des fleurs avec une vivacité extième , ils fe nourrillent de miel. L'auteur ne connoit pas leurs larves. Defcriprion de quatre efpèces. 6°., MYÉNM O) TLRUE. Des Bomkiles, des Hippobolques , des Oeftres & des Coufins. Caraëtères des Bombiles; defcription de quatre efpèces, dont les deux dernières font exotiques. Hifloire Naturelle, Infcëles. Tome 17. XCvi] Les Bombiles volent autour des fleurs à la manière des Papillons-Bourdons, & en pompent de même le miel fans fe pofer. Leurs larves ne font’ pas connues. Des Hippobofques. Caractères des infectes de ce la table, genre. Voyez Defcriprion de deux efpèces; examen dé- taillé, dans la defcription de la première efpèce, des différences parties des Hippobof- -ques; de la manière fingulière dont ces in- fectes fe reproduifenr. La femelle dépofe un œuf prefque auffi gros que le ventre dans le- quel il étoit contenu. {1 renferme une larve qui, en naïflanr,devient nymphefous fa peau qui fe durcit & qui prend une forme ovoïde, Une des plus fortes preuves de cette affer- tion , c'eft que cet œuf a, dans le cômmen- cement, un mouvément de dilatation & de contraction, foit que ce foit un effet de la refpiration ou de la circulation. Au moment de la ponte, l'Hippobofque demeure en re- pos , la peau qui recouvre le ventre fe dilate à fon extrémité , & s'ouvre; mais bientôt l’ouverture fe referme, l'extrémité du ventre reprend fon volume, & l’infeëte fes mouve- mens ordinaires ,. fans paroïtre avoir fouffert d'une opération qu'on jugeroit.devoir lui ètre auf pénible. - Des Oëftres. Caractères qui diftinguent ce genre. Woyey la table. . Les Oeftres de même efpèce font fouvent très-différemment colorés , comme M, de Réaumur l’a remarqué ; ce qui rend les ef- pèces vrès difficiles à diftinguer. Les larves des Oeftres vivent aux dépens des grands animaux. . Defciiprion de l’Oeftre des inteflins.du Cheval, de celui des tumeurs des bœufs. n xcvi} DISC Des Cou Ens. Caraïères de ce genre, & defcription dé- taillée des différentes parties du corps des Coufins. M. de Geer obferve qu’ils ont été décrits par un grand nombre d'auteurs mo- dernes ; que Swammerdam en a donné d’excel- lentes figures ; que cependant celle qu'il donne de la trompe n'eft pas exacte , mais que pour cônnoître parfaitement tout ce qui concérne les Coufins, il fauc ie chercher dans ce que M. de R£Caumura écrit fur ces infeîtes, & qu'en faveur de ceux qui n'ont pas les ou- vrages de ce favanr, il donne l'extrait de fon mémoire fur les Coufins. Comme nou: don- nons la notice des Œuvres de M. de Réaumur fur les Infectes , nous ne nous occuperons pas de l'extrait que préfenteici M, de Geer. Nous remarquerons , comme nous l’avons déjà dit à l’occañon des Taons , qu'il affure avoir obfervé que ce font les Caufins femelles feuls qui nous’ piquent, & que jamais il n'a été piqué par un Coufin male, quoiqu'il fe foit trouvé fouvent au milieu d'un grand nombre, & que les femelles l'alaillitenc. D fcription & hiftoire du Coufin com- mun. 7e 0M cé Éruo Tr RE. Des Tipules. Caraétères des infectes de ce genre. M. de Geer penfe que la Mouche. Sainr- Marc, dont M. Geoffroy a fait un benre particulier fous le nom de Bibion, Bibio, en latin, eft une Tipule ,% qu'on ne doit pas en faire un genre particulier, que la différence qu'on remarque dans les antennes ne fufft que pour fuh- divifer la Mouche Saint Marc en une famille du genre des Tipaltes. Defcription des parties du corps des Ti. pules. Divifion de ce genre en quatre familles d'après la forme des antennes. Subdivifion des Tipules en grandes, petites & moyennes. Les premières ont un pouce & au-delà de | longueur, les fecondes font dela grandeur des Coufins communs, & les moyennes ont une ect iris) lt) 1: tél Mal ju OURS taille entre deux. Plufieursefpèces de petites Tipules s'élèvent en nombre infini.de la fur- -face du terrein , redefcend:nt, remontent & forment des fortes de balancemens en pro- duifant un fon aigu. ; Defcription de trente-fept efpèces de Ti- pules. 4 -M. de Réaumur , des ouvrages duquel nous donnons un extrait, ayant traiic de l’hifloire des Tipules, il eût été fuperflu de ‘de rapporter i@ ce qu'en dit M. de Geer ; mais nous devons remarquer qu'en décrivant plafieurs efpèces ; il a fairdeur hiftoire parti- "| culière. Nous aurions defiré en pouvoit don-. per une notice. Les bornes .prefcrires nous forcent de renvoyer à l'ouvrage même, le lecteur qui defireroit une connoiffance com- ette de l'hiftoire des Tipulss , rant générale plerte de lhiftoire des Tipulss , rant géné que particulière. ; 8°, INT ESMIO TRUE: Des Gallinfeiles. Les Gallinfeites , Coccus de Linné, font, quant aux femelles des infetes aprères , quant-aux males des infedtes à deux ailes, beaucoup plus peurs que leurs femeiles ; celles ci pailent l'hiver attachées aux branches de différens arbres; elles s'y tiennent par une trompe qui leur fert à fucer la féve elles croif- fent au prinrems, & elles font fécondées par les males qui les cherchenr. Ces derniers ent à l'extrémité du corps deux filets entre lefs quels ef une forte d’arguillon, qui eft la par. tie mâle ou fon enveloppe; iis n'ont d'al- leurs ni trompe ni mächoires : la femelle fécondée ; pond des œufs auxquels elle fert de couverture & d’enveloppe en les couvrant de fon corps. Caractères des infectes de ce genre. Voyez la table. ; Les jeunes Gallinfetes nées fous le corps de leur mère au prinrems, en fortenr, fe répandeut fur les feuilles où les tiges, mais fans s'y fixer entièrement; à l'ancomne, elles PUR EG M INCANR E. s’attachent aux branches, les femelles, pour le refte de leur vie, & les mâles pour jufqu' au printems fuivant. Alors CEUX- ci fer métamot- phofent fous leur pean qui leur’fert de coque. Defcriprion & hiftoire de la Ga/linfeëte ovale de l'orme, de la Gallinfeéte ronde du Jaule. Defcription d’une Gallinfecte exotique (la Cochenille ). M. de Geer en a recu de vi- vanres de l'ile de Saint-Euftache, ce qui la mis à portée d'en donner une “defcripion- plus exacle qu'on n'avoir.pu le faire encore, & de décrire les antennes qui font toujours brifées dans les Cochenilles du commerce. Mais il avertit qu'il n'eft pas für que les Gal- linfectes: de l’ifle de Saint Euftache foient les mêmes que celles du Mexique, qui fourniffent la Cochenille, quoique routes deux vivent fur la même plante, Îl n'a non-plus été à por- tée de décrire que des femelles. * TOME dernier. Ce rome eft repardé comme un ou- vrage poltkume, Il paroit cependant que le ner étoit complet avant la mort de l'auteur , & qu'on n'a VAT que le rendre pu- blic. Il contient la _defcription de$. in- fectes Apréres , ou qui n'ont point d'ailes ; il eft divifée en neuf mémoires , fuivis d’un dixième, fervant de fupplémenc, & dans le- quel on trouve la defcription de quelques in- fectes aîlés. Enfin ce volume, & les ‘œuvres de M. de Geer fur les infe@es font terminés par la récapitulation de la diftribution des infectes enclaffes , en ordres ,en genres & en familles, avec une tabl génémle de divifon de ces ani- k maux, CH ASS EU. CEA) R LA CYTINERRLE LS: Point d’aîles, fx pattes, bouche à trompe. Les infectes de cette clafle paflent par l'étar de nymphe. xcix Li Genre LXXXII, La Puce, Pulex. . Six pattes, dont les pof: térieures font.longues &c - propres à:fauter ; He yeux; ; |. courte trompe recourbée : antennes. filiformes ; an- neaux du ventie couverts ‘ de pièces .écailleufes. CG LA $ SENEXEIT, Point d'ailes, fix: pattes ; huit yeux de chaque coté de fa tête ; antennes féracées ; trois filets au derrière; ; corps couvert de pe- uices écailles. Genus LXXXIIL La Forbicine, Forbicina. GEOFF. Lepfma. Lin. Six pattes ; deux yeux compolés ; deux barbillons à la tête ; antennes fétactes; trois filets au derrières corps couvert de petites écailles. LXXXIV.La Podure L Podura. Six pattes ; huît yeux de - $ chaque côté de la tête; an- rennes filiformes ; queue : fourchue repliée fous le ventre, au moyen de la- quelle elle faute. LXXXV. Le Terme, Termes. Lin. A Six pattes; deux yeux à réfeau; antennes féracces ou filiformes, plus longues .que le corcelet; bouche à deux dents au devant de la tèce, & quatre babillons mobiles. ñi & D: ES CNET RES GENRE LXXXVI. Le Pou, Pediculus. x X CI. Le Scorpion, Scorpio. Six pattes; deux yeux; courte trompe à la tête ; an- tennes filiformes de la lon- gueur de la tête; ventre applati. LXXXVIT. Le Ricin, Ricinus,pediculi Jpec. Linx. Six pattes ; deux yeux ; antennes filiformes environ Huic pattes; huit ou fix yeux 5 deux ferres ou te= _nailles aux côtes de la tête; deux autres ferres plus pe- tites au-devant de la tête; longue queue articulée, ter- minée par un aiguillon cour- bé;{deux lames dentelées en-peigne au - deflous du corps. de la longueur de la tête; XCII. Le faux Scorpion, Chelifer. ventre applati; deux ue en deffous de la tête. GE AS'SIE" XVTI Point d'ailes, huit ou dix pattes, la ète confondue avec le corceler , où faifant en- | .: femble une même malle, fans étranglement entre deux. s GEoFr. Phalangii fpec. Lin. Huit pattes; point d’an- tennes; deux ferres ou te- nailles aux cotés de la tère; * deux autres ferres plus pe- tices au devant de la tête; corps oblong fans queue. Genre LXXXVIIL La Mitte, Acarus. X CII. L'Ecreville, Afacus ; Can- Huit pattes; deux yeux ; deux bras en forme de pe- rites pattes, articulés près de la cère ; courte trompe. LXXXIX, Le Faucheur, Phalangium. Huit pattes; deux yeux; deux bras en forme de pe- tites pattes; deux ferres au- devant de la tête, divifées en deux doigts; corps ovale. XC. L’Araignce, Aranea. cer Macrorus. AIN Dix pattes, dont les deux antérieures font gran- des & terminées par des ferres doubles on à deux doigts; antenres féracées longues ; deux yeux placés * far des pédicules mobiles; . deux bras articulés; corce- ler convexe, cylindrique ; longue queue étendue, ter- rhinée par des nageoires plates en forme de feuil- lets. Huit pattes; huit yeux ; XCIV. Le Crabe, Cancer. Cancer. deux bras articulés en forme de petites pattes; deux ferres au-devant de la tête; mamelons charnus & mo- biles au derrière qui font des filières brachyurus. Lin. Dix pattes ( quelquefois huit), dont les deux anté- rieures font grandes & ter- minées par des ferres dou- PRELIMINAIRE. cj bles où à deux doigs ; deux yeux placés fur des pédi cules mobiles ; antennes fé- tacces courtes; deux bras articulés; grand corcelet applati; queue triangulaire ou ovale, recourbée & ap- pliquée fur le deffous du Corps: Genre XCVY.Le Monocle, Monoclus. Pattes branchues & pro- pres à la nage; deux bras articulés ; également bran- chus ; le corps couvert d'une écaillé en forme de coquille bivalve ; les yeux placés fur cette écaille tout près les uns des autres, & formant comme une malle . unique; queue fourchue. CLASS® x1v. int d’aîles , quatorze pattes & d’avan- Point d 5q p tage, la rêre féparée du corps par une incifion ou éiranglement. : Genre XCVL La Squille, Squilla, Cancer manibus adaëtylis & onifci Jpeë. Lin. Quatorze pattes, dont les quatre antérieures font à tenailles fimpies ; quatre antennes féracces ou à filets coniques ; lames minces en . forme, de feuillets fous la queue, ou bien point de queue. si XCVITI. Le Cloporte, Onifcus. Quatorze pattes; deux yeux à réfeau ; «deux an- tennes filiformes coudées ; corps ovale divifé en an- neaux, - Genre XCVIIL, La Scolopendre, Scolo- pendra. - Corps applati divifé en plufieurs anneaux; pattes nombreufes, une paire à chaque anneau du corps; antennes féracées ou à filets coniques ; plufieurs yeux en forme de tubercules hémif- phériques ; deux tenailles en crochets , & deux barbil- é lons en forme: de petits bras en-delfous de la tête. "XCIX. Le lule, Zulus. Corps cylindriddivifé en un très- grand nombre d’anneaux; pattes nombreu- fes, courtes; deux paires à chaque anneau du corps ; antennes courtes filiformes ; deux yeux à réfeau; deux dents. ES MÉMOIRE. Des infeiles fans aîles en général, & en par- ciculier des Puces , des Forbicines, des Po- dures , des Termes , des Poux 6 des Ricins. Les infectes fans aîles ou aptéres ne fonc pas fujers à des métamorpholes , excepté la Puce qui fort de l'œuf fous la forme de larve, & qui pale par l’état de nymphe avant de devenir infeëte parfait. Les Aprères préfentent dans leur forme des différences qui mettent en état de les diftinguer en diverfes clafles. Voyez la table. Quoiqu'ils ne prennent jamais d'ailes, ils changent de peau à mefure qu'ils croillent; plufieurs ont le corps couvert d'une peau die & cruftacée ; la plupart ont des dents, quelques-uns une trompe ; les antennes va. ment beaucoup pour la forme & la gran- deur;les Mirres , les Faucheurs , les Arai- ci “D VASYE gnées, les Scorpions & les faux - Scorpions, n'en ont point’, fuivant M. de Geer, & les parties auxquelles on en a donné le nôm, font des barbillons ou efpèces de bras dont ils fe fervent pour approcher leurs alimens de la bouche; ces parties n’ont aucun rap- port avec les antennes. par leur forme & leur poñtion, Parmi les Aprètes ; les uns n’ont que deux yeux, d'autres en ont huit, & certains feize. Îs font ordinairement lffes & fans facettes, excepté les Æcreviffes & les lules. Dans les Ecrevifles & les Crabes , les yeux , placés fut une lorte de pédicule, font mobiles, Lelllbrceler eft d’une feule pièce, ou de deux ou trois, mais dans quelques efpèces, comme le Cloporte , 11 n'eft pas diftinét du refte du corps. Les parties de la génération font placées ordinairement au bout du corps dans le mâle & dans la femelle; mais dans l’Araignée mâle , elles font renfermées dans le bouton qui termine les bras firués à la tête, & qu'on a regardés comme les antennes ; l'Araignée mâle a donc les parties doubles ; la Fnellé n'en a qu'une placée au- deffous du ventre pe du corcelet, La plupart des Aptères font ovipares , queques uns font vivipares; tous ces infectes fe reprodi gifeot avant d'avoir’ pris tout leur accroiffement, ce qui eft le contraire des autres animaux , & en particulier des in- feûes qui n'engendrent que fous leur der nière forme , ou lorfque leur HR Et eit compler. La nourriture & la demeure des Apières varient felon les efpè ces il y én a de ter- re res & d'aquatiques , de Janguivores 46 carnaciers , de frugivores, où qui fe nour- riflent de végétaux. # Où WIRE h ‘Des. Puces. On n’en connoît qu'une efpèce ; fes ca- raètes ; fa defcription. Elle pond fes œufs au hafard , fuivant M. Roefel , fans les atta- cher , ie me on le croit, aux différents poils ; 3 1l en fort des larves de figure alonsée, avec, une tête écailleufe & de petites an- rennes; le corps eft divifé en anneaux, velu & terminé par deux crochet qui {ervent à le poutler-en avant. Il n'y a point d'autres pattes. Ces larves font fort vives, fe mettent en rond dans l’état. de repos , fortent des œufs environ x j jours après Ja ponte » & ont at- teint leur grandeur onze jours après leur naif- fance ; elles cherchent alors une retraite, s'y cleunenE fous.une coque mince, y pren- nent, la. forme de nymphes ,. & fortent de la toque fous celle de Puce au bout de onzs autres jouts, Cependant les larves qui fe font enfermées en automne, fous une coque , n'en fortent qu'au retou Ë printems. Des Forbicines, , [ M. Linné a nommé ce oeure-d'infectes Lépi ma, Il penfoit que les Forbicinies font originaires d'Amérique , d'où elles ont été apportées en Europe, & y ont multiplié dans es régions chaudes ow tempérées, car on n'en trouve point dans les contrées du nord. Defcriprion de la feule efpèce connue, e | Des Podures. Leurs caraétères. ‘Voyez ! ia table. M de Geer dit qu il Les cbfervar & les fit le pre- mier connoitre én 1737 ; perfonne n "en a ayanc encore parlé. Toutes les. efpèces de Podures font très- petites, &on ne peut les bien examiner qu’au Poicape, ; elles aiment à fe raffembler en grand nombre ; on les srouve en tas , fur les - ass - Fourimis. ) P RE L'IM D'MAMR E. cijj plantes, fur le fable, fur la farface.des eaux dermantes, & même fur la neige en rèms. de degel; elles courent avec beaucoup de A \ fa # 1. vitefle & fautent très- légérement, Elles pré- fèrent les lieux humides, elles ne fubitlent pas de méramorphofe. Leur divifon en deux familles, Defcriprion de fept efpèces. Celles qui font aquatiques ne peuvent vivre que très-peu de tems éloignées de l’eau & à fec. Des Termes. Les Termes ont été appellés en latin Pe- Giculi pulfarorii, & en françois Poux de bois. Ce fonc dertrès- petits infeét:s, d’une ex- ème vivacité; ls habitent les maifons, courent fur les meubles, & fe logent de pré- dilection fur les vieux livres, dans les her- biers & les colleétions d'infectes defléchés, ( I ne faut pas les confondre avec des in- fectes auxquels on a donné le même nom, & qui Hp de rapport avec les parlé dans ce mémoire. Defcription d’une efpèce qui habite nos contrées. Îl paroïcroit, d'après l’hiftoire de cette e'pèce , qu'elle feroit deftinée à prendre des aïles, & qu'il y auroit des Termes aîlés & de non aïlés. Mais ce fait n'eit pas FES avcré. Defcription d'un Teimes du Cap de Boune-Efpérance, Ce Termes fe rapproche beaucoup des Fourmis ; mais fes antennes ne font pas coudées , fon ventre eft couvert d'une peau molle & membraneufe, & il tient au corcelet par toute fa largeur & non par un pédicule. Cerre efpèce habite des nids dans lefquels on trouve d’autres infectes beaucoup plus grands, qui font probable* ment les femelles. Les hottentots mangent avec délices ces Termes. LI > , - Defcription d'une autre efpèce de Termes exotique. Celle-ci fe trouve également en Amérique & dans les pays les plus méri- dionaux de l'ancien continent ; ile eft un araétères des Termes dont il eft. fau affreux par les dégâts qu'elle caufe dans les an fa ‘grandeur £il à peu près la mème que Celle des Fourmis noires les Plus communes en Europe, Sa défcriprion. Les mâles font plus peurs, ont la tête quarrée & les mâchoires très-fortes ; la tête des fe- melles eft alonoée , & leurs mâchoires font courtes. RE APE Ces Termes vivent dans des nids d'où ils fe répandent par des chemins couverts qu'ils: favent conflruire , par-tour où ils veulent pénétrer, Les nids & les chemins font , fui- vaut un obfervareur qui les a vus aux ifles Antilles, conftruits d'une.pâte qu'ils favent étendre. Cette pâre eft le réfultar des ma- uières, fur lefquelles ils bâtiffent, diffoutes par une liqueur qu’ils répandent & qui ré duit en une forte de pulpe toute efpèce. de fubftance. Ces mêmes ouvrages , felon M. Adamlon, qui a vu les Termes en Bfrique, font conftruits avéc de la terre que les Termes aglutinent & lient pour conf- truire Jeur demeure & leur chemin. M. Adamfon les nomme Wugvagues. Quoi qu'il en foit de la nature des matériaux qu’ils em- ploient, & qui peut varier dans les diffé- rens pays , les Termes ne fauroient fouffrir l'air, & ne travaillenr jamais au jour, mais ils pénètrent par-tout à la faveur de leurs 1 Ci e: » \ L a chemins couverts, & rien n’eft à l’abri de leur voracité ; étoffes , meubles, le bois même qui entre dans la conftruétion des édifices , ils congent & détruifent tout, & comme leur nombre eft prodigieux , leurs ravages font So — d © . excefifs, Ces derniers Termes ne paroiffent pas différer des.infeétes auxquels d’autres naturaliftes ont donné le même nom, qui fe trouvent dans les pays chauds de l’ancien _& du nouveaucontinent, Mais ceux ci n'appar- tiennent pas à la clafle des Aprères, & il ft probable que M. de Geer n'a placé dans L e h. cétre claffe les termes que parce quilne les a pas bien connus, Des Poux. Caradtères de ces infectes. Defcription du Pou qui vit aux dépens de Civ de l'homme. M. Linné en a diftingué deux variétés , une qui S'acraçche à À , l’autre aux diff. rentes parties du corps La première variété eft couverte d’une peau plus dure, lus colorée, & elle eft un peu plus petite, elle eft bordée fur les côtés par une raie noire ponctuée ; la feconde variété eft d’un blanc fale fans bordure fur les côtés. Defcription du Pou du Bufñle d'Afrique. Ce Pou diffère du précédent par cinq tu- bercules écailleux , placés fur les côtés du corps. L j Des Ricins. Les Ricins font les infeétes parafires que l’on trouve fur les oifeaux & quelques qua- “ drupèdes , & qu'on a regardés comm: leurs Poux ; mas au lieu d'une trompe ils ont deux dents ou mächoires, caractère allez difinŒtif pour que M. de Geer en ait fait un genre féparé, Leur defcription en général, & en particulier celle du Kicin du Pinçon, du Bruant, de la Corneille, de la Mouëtte, du Plongeon , de la Poule d'eau , du Chien, € 2°: M É M OL RE: Des Mittes & des Faucheurs Des Mittes. Cara@ères de ce genre. Les Mittes ont huit pattes ; mais en naïlfant elies' n’en n'ont que fix, & celles de la croifième paire ne pouffent qu'après qu’elles ont mué, Elles mul- tiplient beaucoup, & on les trouve répan dues par tour. On leur a attribué d’être: la caufe des maladies les plus graves, telles que plufieurs fortes d’épidémies , la dyffenterie, la petire vérole & la gale,, la pefte même. M. de Gcer paroït ne pas douter qu’elles ne foienc la caufe de la gule; M. Geoffroy & b'aucoup d'autres auteurs ont la même opi- nion , qui ne paroït cependant pas prouvée. Car les Mirtes, où Tiques, comme d’autres les nomment, caufent-elles la gale ; ou la D, ES CONOGNT: RS fanie qui cranfude dans cette maladie , les attire - elle? Quant à l'opinion relative aûx autres maladies, elle a fort peu de par- tifans. M. de Geer rapporte au genre des Mitres la Tique d'Amérique, qui s'introduit dans la peau de l’homme.& des animaux ; ainfi que les Tiques ou Cirons qui tourmentent les différens animaux, même les autres in- fectes. Mais indépendamment de ces Mitres, il y en a d’aquatiques qui dépofenc leurs œufs fur les pattes des Diuifques & autres infeétes d’eau. Ces œufs prennent de l'ac- croiffement , ce qui prouve qu'ils pompent de la nourriture, & il en maïît des Mites qui continuent de vivre fur les mêmes in- {ectes. Il arrive la mème chcfe à plufeurs infeétes verreftres, fur lefquels les Miites dé-. pofent également leurs œufs. Il feroi: ‘utile de divifer les @Mittes en familles à caufe de leur grand nombre, & M. de Geer propofe de placer dans la. pre-- mière famille, ceiles qui vivenr fur les pro- vifions- de bouche, dans la feconde , celles qui fe nourrillent aux dépens ‘de l'homamé & des quadrupèdes; dans la troifième , celles des oifeaux ; dans la quatrième, les Mitres des autres infectes; dans la cinqu'ème, celles des arbres & des plantes; dans la fixième, celles qui rodent par- tout fans fe fixer, & dans la feptième , les Mittes aqua- tiques. Des Mirtes qui fe trouvent fur les vivres ou les provifions de bouche, Defcription de l'efpece qui vit fur le fro mage, les viandes fumées & defféchées, le pain, les fruits fecs & gardés, &c. Des Mirtes de l'homme & des quadrupedes, D De‘cription de cinq efpèces. La première eft celle qu’on trouve dans les ulcères caufés par la.gale, & à laquelle MM. de Ge:r , Linné & Geofroy autribuent certe maladie. Des PRÉLIMINAIRE. Des Mirtes des Oifeaux. Defcription de trois efpèces, Des Mittes des infeëtes. Defcription de neuf efpèces, favoir des Müittes des Bourdons , des Mouches, des “Faucheurs , des Demoifelles, des Coufins, des Pucerons, &c. La dernière qui eft la dix-feprième, & que M. de Geer appelle Mirte végérative, exige de nous y arrêter un inftant. Elle eft très-perice; M. de Geer l'a obfervée fur un Scaphylin ; de l'extrémité de fon corps naît un pédicule évafé , enfuite très-délié, puis de nouveau éva'é & adhérent par ce dernier endroit à la peau, du Sta- phylin. C'eft donc, en: quelque forte, un infee paralié attaché à un autre infecte dont il pompe les fucs, comme les plantes qui cro:llènt de cette manière aux dépens d'autres plantes ; mais cette Mitte n'eft jamais feule ; il n’y en a qu'une qui tienne au fta- phylin ; d’autres Mirres tiennent au pédi- cule de la première par le leur elles font rangées au-deffus les unes destautres, & leur affemblage fur différentes parties du corps du Staphiylin, y forme: comme autant de houppes diftinctes Cependant chaque Mirte ne refte pas toujours attachée; mais quand elle veut changer de place, elle le cramponne par le moyen de fes pattes ‘au prernier objet fixe qu'elle rencontre , &-elle fe dégage en faifanc effort , puis elle marche & fe :ranf- porte où elle veut; alors elle ne fe nourrit plus par fon pédicule, mais par le moyen d’une trompe fituée en deflous de fa tête. M. de Geer a obfervé des Mitres de la mème efpèce accumulées fur une Lepture, les unes formant:des houppes & liées par leur pé- dicule , les autres marchant fur la Lepture. M. Frich étoit le feul auteur qui eût parlé de ces Mitres avant M. de Geer. - Defcription de trois efpèces de Mitres de la cinquième famille, de deux de la fixième , & de: cinq de la fsprième, ou de celles qui font aquatiques ; parmi celles ci, la Mie Hiloire Naturelle, Infeëtes. Tome IV. CV que M. de Geer nomme Mirte rouge, dé- pofe fes œufs fur différens infeétes aqua- tiques , & ces œufs y croiflènt, y acquiè- rent du volume avant que les jeunes Mirtes en fortent. Defcriprion de trois Mittes exotiques, dont la première eft la Murce pique ou la Chique, la Tique, le Nigua des américains. Certe Tique eft exceflivement abondante dans les bois où elle vit, fur les feuilles rombées & defféchées. Aufi-tôt qu'un homme ou un animal fe repofe fur ces feuilles, 1l eft cou- vert de Tiques. Elles percent la: peau fans qu'on fente leur piquure qui ne devient fen- fible que quand la Tiques'eft introduite de la moitié de la longueur de fon corps. Alors on éprouve une démangeéaifon fore vive, & fi l’on tente de retirer la Tique , elle tient fi forr-qu'on la’ rompt ; la partie’ du corps | engagée dans la plaie-y réfte; eaufe une vio- | lente inflammation dont les fuites font fort dangereufes ; on eft donc obligé de fcariker la plaie pour retirer la Tique dans fon -eritierq Ellé eft d’abord'aflez petite, mais elle fe renfle! confidérablément en peu de tems par l’abondatrce du fans qu’elte fuce. On ne‘court pas lé rifque d'en être piqué dans les prairies, Elle ne s'y trouve jamais. Des Faucheurs, Leurs caractères. On les'a confondus avec les Araisnées jufqu'à M. Linné, qui d'abord les a regardés comme des M'ttes, & qui enfuite a reconnu qu'on en- devoir faire un genre féparé; ce qu'il a exécuré, & il à donné, à ce genre, le nom°de Phalangium Ees Faucheurs ne filenr pas; leur peau ef prefque cruftacée ; ils n'ont que deux yeux; ils fe nourillent d’infectes qu'ils fucent & qu'ils faififent en courant; ils dépofear leurs œufs dans les cerreins humides où le foleil, LA A CAES peu. Difcription de deux efpèces, o CY) D'T SCORE ,e 3 MÉMorRez. Des Arc ignées Leurs caradères, Les Araignées ont été obfervés par Leu wenhoeck, Lifler , Homberg , de Réaumur , Clerck , Rocjel, &c. Mais M, de Geer dé- clare que, fans s'attacher aux obfervations des auteurs, il ne rapporte que celles qu’il a faites lui-même, & il remarque que les Araignées méritent bien d'être écudiées, fur- tout à caufe de leur firme, de leur manière de vivre & de leur façon de fe propager. La morfure des Araignées, au moins de celles qu'on trouve en Europe , n’eft poiut vénimeufe comme on le croit communément; elle ne produit, au plus, qu'une légère in- flammartion & de la démangeaifon , comme la piquure des Coufins. Le corps des Araignées paroït n'être partagé qu'en corcelet & en ventre. La tête qu'on reconnoïic par la poñtion des yeux, eft comme confondue avec le corcelet; le ventre varie beaucoup dans différentes ef pèces , tanc par la forme que par le volume: les flières font fituées à fa partie poftérieure, & les parties de la génération font placées vers fon milieu en deflous dans les fe- aelles. Les males font beaucoup plus petits, & leur ventre fur-tout cft beaucoup moins con- fidérable; chacun de leurs bras eft furmonté d'un bouton qui contient les parties de la génération ; elles font donc doubles , mais le mäle ne fait ufageque d’une de ces parties dans l'accoupleswat ; il n’approche qu'avec beau- coup de précaution de la femelle, & feulement pour l’accouplement ; quand il fe trouve à fa portée dans d’autrescirconftances ,ileneft fou- vent dévoré, & même lorfqu'il s’en approche trop brufquement pour s’accoupler.Parmiquel- ques petites efpèces, les mâles vivent cependant fur la même toile que les femelles , mais en fe tenant tujours à l’écarc. L'infant de l'accouplement eft précédé de beaucoup de précautions de la part du male, qui s'approche & fe retire piufieurs fois , & s’unit enfin à la femelle, après avoir eu foin de rendre un fil qui lui ferve à fe retirer aufli-tôt que l’accouplement eft fini; il prend alors la faite au plutot, & il n'eft cependant pas rare qu'il foit arrèté & dé- voré par la femelle à laquelle il vient de fe joindre, : Les Araignées ne vivent que de proie; & celle de routes efpèces leur eft bonne, pourvu qu'elles foient affez fortes pour s’en ren- dre maïtreffes : elles ne s'épargnent pas mème entre elles, & elles s’entre dévorent; les unes ne font que fucer le fang , les autres dé- vorent leur proie , ou entière, ou en partie; celles qui rendent des toiles y prennent les infeétes qui donnent dedans, & celles qui ne filenc pas, faififlent leur proie à la courfe. Lorfque deux Ataignées fe rencontrent fur la même toile, celle à qui la toile ap- paruent fe faift de l'Araignée étrangère qui che de fuir, & la tue fi elle eft plus forte; mais fi elles font de grandeur égale, il fe livre un rude combat, dont la fuite ordi- naire eft la mort des deux parties. Cepen- dant ce n’eft que par quelqu'accident que deux Araïignées fe trouvent fur la mème toile; elles ne cherchent point celles qu’elles n'ont pas filées , & elles ne les habitent pas, elles n’en délogent pas les Araïgnées plus foibles. Les Araïgnées mangent beaucoup quand elles en trouvent l’occañon , & fi leur nour- ritüre continue à être abondante, leur ac- croiflement eft rapide ; mais elles ont la fa- culté de fupporter de très-lonss jeünes , quand la néceflité les y contraint ; elles pé- rilent par l’effec de la plus legère bleflure , & font en cela bien différentes des autres in- fedes. Elles rendent des excrémens liquides : & fous la forine d’une efpèce de bouillie. PRELIMINAITRE. M. Clerck croit que les Araignées ne vi vent Ha plus d’un an, & quelles changent trois fois de peau pendant la durée de leur vie ; elles font dans un état d’engourdiile- ment pendant l'hiver ( ces faits peuvent être vrais à l'égard des Araignées qui vivent dans les champs , mais il eft avéré qu'il ne font pas fondés à l’évard des Araignées qui habitent les maifons. De l’arrangement des yeux des Araignées. Des Araignées Loups. Phalanges. Crabes. De la manière dont les Araign£es filent & tendent leurs fils d'un arbre à un autre. Ces objets étant peu fufcepubles d'extrait, & trai- ces d’ailleurs au mot Araignée , l'ouvrage que nous faifons connoître , n'offrant rien de par- ticulier à cet égard , nous ne nous arrêterons pas plus long-tems fur ces mèmes objets. Toutes les Araignées , foit qu'elles ren- dent ou qu'elles ne tendent pas de toiles , filent des coques de foie pour y dépofer leurs œufs. Les unes ,( les Araignées loups, ) tranf- portent par tout avec elles la coque qui con- tient leurs œufs, & qu’elles portent ou fur leur dos , ou atrachée à leur ventre ; les au tres ( les Araignées Crabes ) attachent leur nid ou à une muraille ou à une feuille fèche qu'elles plient & fe tiennent auprès fans le quitter. Les unes & les autres ent pour leurs œufs un attachement tel qu’il eft difcile de leur enlever la coque qui les contient , & qu'elles fe laiffent plutôt tuer que de l'aban- donner : les Araignées des jardins attachent leurs coques à des troncs d'arbres en automne, & périflent peu après ; les œufs n’éclofent qu’au printems fuivant. La coque des œufs des Araignées eft molle & comme palpeufe ; le petit en fort à peu- près de la même manière que, s'opère Le chan- gement de peau des différens infeétes ; c'eit- à-dire , qu'il fe faic fur l'œuf une fente par Cvi] laquelle la jeune Araignée dégage fucceflive ent les différentes parties de fon corps. Les Araignées nouvellement nées font foi- bles, comme engourdies & fans mouvement; elles ne fortent pas, ou fort peu , de la co- que où elles font nées ; les unes au bout de huit jours , les autres plus tard, & quelques- unes au bout de quatre femaines , changent de peau, & après certe opération , elles ont toute l'agilité propre à ce genre d’infeétes Divifion des Araignées en fept familles, Famiccrl. Tendeufes , Retiariæ. Quatre yeux au milieu de la tête , piacés en quarré , & deux de chaque côté, fépares l’un de l’autre ou joints ; pattes antérieures plus longues ; filets réguliers à réfeau tendus verti- calément contre les murailles au-deflous des corniches , &c. Pofition au centre de ces toiles , la rète en bas. II. Les Filandières | Textoriæ. Yeux & pattes antérieures comme dans la première fa- mille; files où toiles irrégu- lières fans forme déterminée, ou feulement par celle du lieu où fe trouve la toile. IL Tapiffières , Vefliariæ. Quatre yeux placés en quarré au milieu , & quatre latéraux fitués deux à deux de chaque côté & féparés ; les partes pofte- rieures plus longues ; toiles hori- zontales , régulières ; dans les angles des murs, o 1j Eviÿ D\1-J.C O VRLS Famisce IV. Les Loups , Lupi. Quatre yeux placés en quarré fur le derrière de la rète, & quatre plus petits en devant, ficués fur une même ligne ;:pat- tes pollérieures plus longues S > p] . Phalanges , Phalangia. Yeux placés fur deux lignes paralèles longitudinales , les deux antérieurs plus ‘grands ; corps convexe & élevé en def- fus ; pattes à-peu-près égales. poftérieures, un peu plus len- gues ; courent fur les murailles, les arbres , &c. , s’élancent fur lear proie par ‘un faut, en tracaut un fil attaché au plan de pofñtion , qui les foucient dans leur faut. V I. Crabes , Cancroides. Quatre yeux fur une ligne courbe en avançant, & quatre autres fur une ligne droite tranf verfale; pattes poitérieures plus courtes; corps applati & reflem blant à celui dés Crabes ; mar- che fouvent.de côté , comme les cruftacés ; capture de la proie à la courfe, VIL Araignées aquatiques, Yeux & pattes comme dans la prémiere famille ; lent fur l'eau quelquesfils ,& dans l'eau mè- me, pour dépofer leurs œufs, une coque defoie qu’elle favent rem- plir d'air, & dans laquelle elles fe tiennent le ventre en haut ; il ne faut pas confündre avec les Araïgnées aquatiques qui plon- gent & viveñr dans l'eau, dont à : ou n€ connoit encore qu'une “éfpèce, celles qui ne forit que courir fur la furface & qui font de la quatrième famille. ‘Les Araionces ont pour ‘ennemis plufieurs efpèces d’oifeaux quien font fort friands , Les Guëpes -Ichneumons dont la piquure les en- gourdit. Ces mouches leur rompent enfuire ordinairement les pattes , & les portent dans les nids qu’elles conftruifent en terre. M. de Geer , pour donner une defcription détaillée des parties différentes ‘des ‘Arai- gnées , fait en particulier celle d'une gran- de Araignée qu'il appelle angulaire. Defcription de dix Araignées de la pre- mière fammi le. 4 MEMOIRE. Suite des Araïgnées. Defcription de huit Araignées de la deuxiè- me famille ; de déux de la troifième , de cinq de la quatrième , de quatre de la cinquième , de trois de la! fixième ; & enfin de l’efpèce qui ef aquatique , & ‘de fept Araignées exo- tiques. $. MÉMOIRE Des Scorpions. Caradtères ‘de ce genre. Defcriprion des différentes parties du' Scorpion. Il eft vivipare, & une femelle produit , fuivanr Redi, de vingt à vingc-fix petits ; fuivant M. de Mau- pertuis , jufqu’à foixante, (certe différence ne feroit-elle pas relative aux efpèces ?) Les par- ties fexuelles ne font encore ni connues ni dé- crites, non plus que l’accouplement. Les Scorpions s’acharnenrt fouvent les ans contrè les autres, ils s'entretuent & ils font aufli la guerre aux Araignées ; ils fe défendent ou ils attaquenr , en piquant avec le dard qui termine leur queue. Leur piquure pafle en général pour venimeufe. Celle des Scorpions qui habitent les pays fort chauds ; paroïr être PRÉLIMINAIRE. en-éffet dangereufe , & celle des Scorpions des pays moins chauds peu à craindre. On ne trouve pas de Scorpions dans les pays fepren- trionaux. Divifion des Scorpions en deux fa- milles. Ceux de la première n'ont que fix yeux , & ceux de la feconde en ont huit. Def- cription de huit Scorpions. Des ‘faux Scorpions. Les auteurs ont beaucoup varié fur la dé- nomination de ces infectes. M. Linné les a d'abord placés parmi les Mirres , & enfuite il les a compris au nombre des Faucheurs, fous le nom de Phalangium cancroïdes. Mais M. Geoffroy & , après lui , M. Schaeffer en ont fait un genre fésaré nommé par le pre- mier Pince en françois, & Chelifer en latin. M. de Geer préfère de les nommer Faux Scorpions à caufe de leurs traits de reflem- blance multipliés avec les vrais Scorpions, & parce que la dénomination de Pince n'in- dique qu’un de leurs attributs. Caractères des Faux-Scorpions. On les trouve dans les maifons peu foi- gnées, parmi la pouflière & près, fur-tout, des vieux papiers; ils marchent avec virefle en tout fens , en avant , en arrière & de A LA L côté. Defcriprion de deux efpèces. 6 MÉmMo1rs. Des Ecreviffes. Caraëtères qui les diftinguent. M. Linné les a réunis dans un mème genre avec les Crabes ; inais la plupart des autres natura- diftes féparent ces animaux en deux genres. Suivant M. de Geer , il n’y a aucun doute que les Ecrevifles & les Crabes ne foient des infectes, puifque leurs parties molles font con- tenues par les parties les plus folides qui font extérieures , que ces animaux ont des anten- 2 Crx nes & des mâchoires latérales. ( maïs ces trois caractères appartienuent-ils feuls & effenriel- lement aux infeétes ; ce qui les caradtérife fpécialement, ce qui leur .eft propre, n'eft.ce pas de fubir un changement de forme , & ce caractère manque aux Ecrevilles & aux' Crabes ? ) C’elt parmi les ‘Ecrevifles & les Crabes qu'on trouve les plus grands infeétes. Les Ecreviffes quoïqu'aquatiques , peuvent vivre quelque-tems hors de l’eau ; elles fonc carnacières & elles mangent aufli les plantes aquatiques ; les parties de la génération fonc doubles dans l’un & l’autre fexe , & fituces en deflous du corps ; la femelle en pondant fes œufs, les attache à des filets placés fous fa queue ; ils y demeurent jufqu’à ke naïflance des petits, & ils augmentent de volume juf- qu'à ce moment. Leur fécondité eft extrème, M. Bafter a compté douze mille œufs fous la queue d'un feul Homard femelle. Les Evrevifles changent de peau une fois paran, & ont la faculté de régénérer leurs pattes à la place de celles qu'elles ont per- dues par accident. Defcription très-déraillée des parties tant externes qu'internes de l'Ecrevifle de rivière, & fon hiftoire aufli détaillée. Sentimens des auteurs fur la nature & l’ufage de ces deux corps qu'on trouve dans l’eftomac des Ecre- vifles prêtes à muer , qu'on ne trouve plus peu après qu'elles ont mué, & qu'on connoît fous le nom impropre d'yeux d'Ecrevifles. Defcription de quatre autres-Ecrevifles. Des Crabes. Leurs caratères. Quoique les Crabes en Là LA ° e x général aient dix pattes , quelques efpèces n'en ont que huit, &, d’autres douze. Les Crabes habitent les eaux de la mer,ilyena peu d'efpèces dans les lacs & les rivières ; CxX DISCOURS quelques-uns vivent fur terre dans des trous | 2°. Bras contenus entre les deux battans de qu'ils creufent dans le fable. Defcription des différentes parties des Crabes. Il y en a de fort finguliers par la for- me de leurs différentes parties. Un entr'au- tres qui a huit pattes, en a quatre placées de façon qu'il peut marcher pofé fur le ventre, & quatre firuées de manière qu'il marche auf bien tourné fur le dos. M. de Geer rap- porte ce fait d'après M. Vofmaer, & il dit que M. Bafter parle d'un Crabe à-peu-près femblable. ( Mais ces deux faits ont-ils été allez examinés?) Hiftoire des Crabes de terre qui vivent fur les montagnes des iles Antilles en Amérique. Defcription de quatre efpèces. 7 MÉMOIRE. Des Monocles. Ce font , en général, de très-petits infec- tes , dont la forme varie beaucoup , ce qui les rend plus difficile à diftinguer ; caractères d’après lefquels on peut cependant les recon- noître. Voyez la table. Les Monocles habitent ies eaux , & prin- cipalement celles des lacs & des marais. Ils font ovipares. M. Godeheu a obfervé au Malabar de très-petits Monocles qui vivent dans l’eau de la mer, & la rendent lumi- neufe , en jettant une liqueur dont la trace s'érend à deux ou trois lignes. Mémoire des favans étrangers,tom. 3, pag. 269. M. Linné a rangé parmi les Monocles l'infeéte que M. Geoffroy en a féparé parce qu'il a deux yeux diftinéts , & qu’il a nommé Binocke, Mais M. de Geer penfe, avec M. Linné, qu'il doit être rapporté au genre du Monocle, à caufe de fes rapports avec les autres infec- tes de ce genre. Divifon des Monocles en quatre familles. 1°. Bras ramifiés attachés en dehors de la coquille, la coquille. 3°. Bras en forme d'antennes fitués près de la cète ; queue fourchue', droite à l’extré- ) k , e l 4 1 mité du corps & à découvert. 4°. Queue fimple à l'extrémité du corps. On trouve fouvent des polypes attachés aux Mo- nocles. Obfervations de l’auteur fur cet objer, Defcriprion de fept efpèces. La tranfpa- rence de la première permet d’appercevoir au microfcope plufeurs de fes parties inter- nes que l’auteur décrit avec beaucoup de foin. La dernière efpèce eft remarauable par deux paquets en forme de grappe , que la femelle porte partout avec elle, & qui tien- nent par un pédicule aux côtés poftérieurs de fon corps. Ce font fes œufs; elle rompt le pé- dicule , & abandonne les grappes quand les petits font nés. 8. MÉMOIRE. Des Squilles. Caraëtères qui leur font propres. Voyez la table. Les Squilles vivent également dans les eaux douces & falées. Defcription de fix efpèces. Celle de la pre- mière eft très-déraillée & curieufe par les obfervations de l’auteur fur les parties de la génération , fur l'accouplement & fes fuites de la part de la femelle. 9. MÉMOIRE. es Cloportes , des Scoloperdres & des Lules. Des Cloportes. Leurs caractères. Les Cloportes n’ont que l'apparence d’être vivipares 3 les femelles portent leurs œufs PRÉLIMINAIRE. dans une poche étendue fous le ventre, d’où les petits fortent après avoir rompu la coque de l'œuf ; M. de Geer dit que c’elt la femelle qui ouvre la poche qui contenoit fes œufs; (il m’a paru que ce font les petits , & on ne voit pas comment la mère exécuteroit cette ne opération. Les Cloportes aiment les lieux fombres, humides , & évitent ceux qui font expofés au foleil. M. Linné a placé les Squilles dans le genre des Cloportes; mais M. de Geer a cru devoir les en féparer , & en former un genre à part qui eft le précédent. Defcription de deux efpèces. Des Scolopendres. Caractères des Scolopendres ; on leur don- ne fouvent les noms de Cent pieds , Mille- pieds. Defcription de leurs différentes parties. Elles vivent dans la terre, les bois pourris, les lieux fombres & humides ; elles fuient la lumière & les rayons du foleil dont la cha- leur eft capable de les faire périr quand elles y font expofées long-rems. Elles vivent d’in- feûtes pour lefquelles leur morfure eft mortelle dans l'inftant, On croit que les grandes Sco- lopendres des pays chauds font venimeufes. Leur morfure caufe au moins , au rapport des voyageurs, des enflures fort douloureufes. Le nombre de leurs pattes varie , fuivant les efpèces, depuis trente jufqu’à deux cents. Defcription de quatre efpèces dont les deux dernières font exotiques. Des Iules. Leurs caractères. On leur donne fouvent , comme aux Scolopendres , le nom de Mille- pieds. Iis habitent dans la terre& dans les lieux frais, fombres & humides. Defcriprion de leurs différentes parties. Ils font ovipares, & ils dépofent leurs œufs dans la rerre. Leslules font très-remarquables en ce que les petits n'ont en fortant de l’œuf ni le nombre d’anneaux , Cxj ni celui de pattes qu'ils auront par la fuite, & qui augmente à mefure qu'ils avancent en âge, Defcription de quatre efpèces dont la der- nière eft exotique. TO MÉMOIRE. Ce mémoire eft un fupplément aux pré- cédens , on y trouve la defcriprion de plu- lieurs infectes d'Europe, & il elt terminé par celle de plufeurs infectes du cap de Bonne- Efpérance. Infeiles d'Europe, Un Papillon Phalène- Bélier, trois Ichneu- mons , deux Phalènes , une fauffe Frigane . à © 9 une Tipule , une Gallinfecte. Infeéles du cap de Bonne-E/fpérance, Six Abeilles , deux Guèpes, une Guêpe- Ichneumon , une Fourmi , deux Cigales , quatre Punaifes , une Mante , un Lampyre, cinq Carabes, deux Cicindèles , huit Bupref- tes, dix-fept Scarabés , cinq Cantharides, trois Ténébrions, cinq Capricornes , un Cha- ranfon, un Antribe, fept Chryfomèles, deux Coccinelles. Les mémoires dont nous venons de rendre compte font fuivis, comme conclufion de tout l’ouvrage , d'une récapitulation de la diftribution des infectes en claffes , ordres , genres & familles, M. de Geer eft perfuadé qu'on ne peut établir de méthode parfaite ; mais il eft con- vaincu que les méthodesn’en font pas moins né- ceffaires pour faciliter la connotffance d'objets auf multipliés & aufli variés que le fonc les infectes; 1l examine fur quels fondemens une mérhode doit être établie , pour approcher de la perfection , le plus qu'il eft poñlible , c'eft à. dire, pour rendre l'étude plus facile. Nous ne pouvons le fuivre dans cer examen qui doitêtre cxij lu en entier ; nous nous contenterons donc de dire qu'il réfulrede fes obfervations que fon opinion eft que les caractères doivent être fondés fur la différence & le rapport des formes , & tels. qu'on puifle reconnoitre les infectes à leur feul afpect, fans favoir leur hiftoire. Ainfi une méçhode fondée fur les métamorphofes eft impa:faite , parce qu'elle fuppofe qu'on connof: l’hiftoire de l’infedte qu'on examine. Les rapports qui appartien- nent à un grand nombre, doivent fervir de bafe aux divifions les plus générales, & les rapports plus circonfcrits , aux divifions qui embraflenr un moins grand nombre d’efpèces. Ces remarques font fuivies de l’expofition des caractères qui appartiennent à chaque or- dre , chaque clafe , chaque genre & chaque famille ; certe expoñition eft précédée des faits généraux relatifs aux infectes compris dans l'ordre , la clafle, &c. Je ne rapporte point ici l’énumération des caractères , parce que la table fuivance la contient , ni les re- D'I'STC "ONE ER à marques générales fur les infeêtes de chaque ordre , de chaque clafle, &c ; parce que ces remarques ont déjà été faites en traitant , dans le cours de l'ouvrage de chaque ordre , de chaque clafle, &c. Cependanr j'invire le lecteur à confulter dans l'ouvrage mème ces remarques qui font une forte d’hiftoire abré- gce & rapprochée des infectes en général; mais cette hiftoire concile n'eft pas fufcepible - d’un extrait; il ne pourroit fournir que des idées incomplettes, L'ouvrage entier eft terminé par une table qui rappelle & mer fous les yeux tous les ca- ractères employés par M. de Geer , pour dit- tinguer & faire connoitre les infectes. L’uti- lité dont peut être cette table , & le befoin qu'on peut avoir d’y recourir fouvent , la con- noiflance précife qu’elle fournit du plan que M. de Geer a fuivi , font les raifons qui m'engagent à la copier. DERHAM. | . a Tome IV, pag. 112: RE | : PRES =J ER. r Le Papillon. de 2e Papillon: Bourdon. | Ne Papiilon-Phalène: 4 La Phalène-Tipule. ç$ La Phalène. ans 6 La Frigane. 7 L'Éphemere. 8 La Demoifelle. ( a L'Hémérobe. 79 L'Oeltre. 80 Le Coufin. 81 La l'ipule. 82 La Gallinfeéte. 83 La Puce. 84 La Forbicine. 85 La Podure. 86 Le Terme. Hu 87 Le Pou. 88 Le Ricin. 89 La Mitte. 90 Le Faucheur. 91 L’Araignée. g2 Le Scorpion. 93 Le Faux-Scorpion. 94 L'Écrevifle. ose Crabe: 96 Le Monocle. 97 La Squille. 93 Le Cloporte. 99 La Scolopendre. 100 Le iule. # PREMIÈRE CLASSE GENERALE. Les infeëtes qui ont des aîles. DEUXIÈME CLASSE GÉNERALE. Les infeétes qui n'ont pointd'ailes. \ TABLEAU DES SUIVANT LA METHODE DE M DE GEER, OnpKre I Quatre aîles découver- tes , ou fans enveloppe ni couverture: ORDRE II. Deux ailes couvertes par deux étuis coriaces ou écailleux. OrpoReE III. Deux ailes découvertes. ORDRE IVY. Qui paffent par des méta- morphofes, ORDRE V. Qui ne fe transforment point. 2°. CLASSE, Ailes très- petites écailles. Tiompe roulée en fpirale, écailles. Bouche fans dents ni trompes Difiours préliminaire , infeles. A 11, CLASSE, Aîles färineufes, ou couvertes de membraneufes, ou fins 3°. CLASSE, Ailes membraneufes, de grandeur égale, à nervures croifées, ou À réfeau. Bouche à dents. Bouche armée de dents. s‘. CLasse, Ailes membraneufes. Trompe recourbée fous Ja poitrine. 6%. CLASsE. Étuis moitié coriacés & moitié membraneux , qui fe croifenr. Deux ailes membraneufes. Bouche à dents. aliformes. Deux ailes membraneufes. Bouche à dents. 4°. CLasse. Ailes membraneufes, dont les infé- rieures {ont plus courtes, à ner- j vures, la plupart longitudinales, Aguillon ou tarrière dans la femelle. 8e, CLasse. Étuis durs ou écailleux: Deux aîles membraneufes, Bouche à dents, 9°. CLAsse. Deux aîles membraneufes. 7°. CLASSE Étuis coriacés, ou demi-écaillkux » Deux balanciers ou maillets fous les ailes. Bouche à trompe, fans dents. 10°. CLASSE. Deux ailes membraneufes & point de balanciers, de trompe, ni de dents dans le mâle. Point d'ailes, mais une trompe À la poitrine dans la femelle. 11, CLasse, Point d'ailes. Six pattes, Bouche à trompe. 12*, CLasse. Point d'ailes. Six pattes. La tête féparée du corceler parun étranglement. 13°. CLasse, Point d'ailes. Huit ou dix pattes. La rête confondue avec le corceler, ou faifane enfemble une même mafle fans écranglement entre- deux. 14°. CLasse. Point d'ailes. Quatorze pattes , & davantage. La têre féparée du corps par Une incifion ou étranglement. l l IV, pag. 112. 1 Le Papillon. 2 Le Papillon-Bourdon, 3 Le Papillon-Phalène. 4 La Phalène-Tipule. $ La Phalène. 6 La Frigane. 7 L'Éphémère. 8 La Demoifelle, 9 L'Hémérobe. 10 Le Fourmilion. 11 La Faufle-Frigane, 12 La Mouche-Scorpion, 13 La Raphidie. 14 L’Abeille, 1f La Pro-Abeille, 16 La Guépe. 17 La Guêpe-Ichneumon. 18 La Guèpe dorée. 19 L’Ichneumon- Bourdon. 20 L'Ichneumon. 21 LeCynips. 22 La Ve à fie, 23 La Fourmi. 24 Le Thrips. 2$ Le Puceron. 26 Le Faux-Puceron, 27 La Cigale. 28 La Punaife. 29 La Punufe d'eau. 30 La Mante. 31 LaSauterelle, 32 Le Criquer. 33 Le Grillon. 34 La Blarte, 35 Le Perce-Orcille, 36 Le Staphylin. Téléphore. 39 La Colliure, 40 Le Carabé. 41 La Cicindelle. 42 Le Buprefte, 43 Le Taupin. 44. Le Bouclier 45 Le Dermete. 46 La Vrillette. 47 Le Scarabé. 48 Le Cerf-volants 49 L'Efcarbot. so L’Attélabe. $1 Le Tourniquet. $2 L'Hydrophyle. $3 Le Dirifque. $4 La Cantharide. $$ La Cardinale, $6 La Mordelle, $7 Le Ténébrion. 58 Le Capricorne. 59 La Leprure. 60 La Nécydale. 61 LeClaïron. 62 La Cafide. 63 Lips. 64 Le Charan(on, 65 La Bruche. 66 L’Antribe. 67 L'Antipe. 68 La Cryfomele. 69 La Coccinelle. 70 La Mouche. 71 LaStratio 72 La Némorèle. 73 LeTaon. 74 L'Afile. 75 L'Empis. 76 Le Conops. 77 Le Bombile. 7$ L'Hippobofque, 79 L'Octtre. $o Le Coulin. 81 La Tipule. 82 La Gallinfeéte. 83 La Puce. 84 La Forbicine, Ss La Podure. 86 Le Terme. 8 Le Pou, 88 Le Ricin. So La Mitte. 90 Le Faucheur, 91 L'Araignée. 92 Le Scorpion. . 93 Le Faux Scorpion. 94 L'Écrevifle. 95 Le Crabe. 96 Le Monocle. 97 La Squille. 98 Le Cloporte. 99 La Scolopendre, 100 Le iule. ti Er on et (TAN VA ÿ) | ne » 7 0 di 4 ei La 1 de 1 D'UESE «à ri 4 wi dl hi ou PRÉLIMINAIRE. Cxii} DAEURT HYA°MS M. Derham , reéteur d'Upminfter, dans le comté d’Eflex, publia en anglois, vers 1720, un volume in-8°, inttulé : Théologie phyfique, &c. Cet ouvrage à été traduit en françois , & imprimé à Rotterdam en 17273 il eft divifé en plufieurs livres. Le hui- tième, page 502, eft confacré aux infeétes. Dans le premier chapitre, l’auteur traite des infeétes en général ; dans le fecond, de leur figure & de leur ffruëlure ; dans le troifième, de leurs yeux & de leurs antennes; dans le quatrième , de leurs divers membres & de leurs mouvemens; dans le cinquième, de leur fagacité à fe précautionner contre la ri- gueur de l’hiver; dans le fixième, qui eft le dernier & le plus étendu, de leurs foins à l'égard de leurs petits. Ces fix chapitres font accompagnés de notes aufli longues & plus longues que le texte. On ne trouve, dans ces deux parties que des généralités extraites, mais avec foin & intelligence , d'ouvrages qui traitent fpécia- lement & plus en dérail des infectes. M. Derham s'attache fur tout à démontrer que chaque membre des infectes , chacune de leur action répond à leurs befoins ; qu'ils font conformés de la façon la plus avan- rageufe , pour la manière de vivre à laquelle ils font deftinés ; que leurs yeux & leurs dif- férens organes font proportionnés à leurs be- foins , & qu'ainf ils font la preuve d’un but que le créateur s’étoit propofé à leur égard. M. Derham n’a rien ajouté à la fcience, mais 1l a recueilli & rapproché les faits, & les perfonnes qui ne fe font pas appliquées à l'écude des infectes, peuvent trouver dans fon ouvrage à s'inftruire , même agréable ment, fur l’organifation & fur les habitudes de ces animaux en général, DROITE On doit à M. Drury , auteur anglois, trois volumes fur les infectes. Le premier parut Hÿftoire Naturelle, Infeites. Tome IF, à Londres en 1770. Les trois volumes font compofés de planches coloriées & d’une ex- plhication de ces planches. L'ouvrage eft de format grand in 4°, Le plus grand nombre des planches repréfente des Papillons auxquels les premières planches de chaque volume font confacrées, & les dernières le fonc à des infedes de différentes clafles. L'explication eft à deux colonnes, ure en anglois, l’autre en françois, & elle eft placée à côté de chaque planche. L'auteur ne fuit point de méthode ftricte dans la rédaction. des planches , mais il a obfervé feulement de féparer les Papil- lons , de raffémbler dans les mêmes planches les infectes qui ont du rapport. L'explication contient une defcription très - détaillée de chaque infecte, détermine fa grandeur ,ce que la plupart des auteurs ont négligé mal à pro- pos; indique le lieu d’où chaque infecte a été apporté , & les ouvrages dans lefquels il en eft parlé. Mais il y a un très-orand nombre d'articles à la fin defquels M. Drury termine les defcriptions par annoncer qu'il n’a trouvé l'infeéte, dont il vient de parler, décrit dans aucun ouvrage. Soit que M. Drury n'ait pas fair beaucoup de recherches à cet égard, foit, comme il le dit dans la préface du fecond volume, que plufeurs ouvrages alent été pu- bliés depuis fon entreprife commencée, M. Drury annonce trèsfouvent, comme n'étant point décrits , des infeétes qui le font par pluñeurs auteurs, mème par des auteurs fort antérieurs à fes travaux, & ce qui eft difficile à concilier avec la fréquente expref- lion d'infeéle non décrit qui termine la plu- part des defcriptions, c’eil qu'à la fin de chaque volume il y a une table pour chaque figure, dans laquelle on trouve les fynonimes des différens auteurs ; en forte qu'on lit à la fin de la defcriprion du même infete, qu'il n'eft point décrit, & qu'on trouve à la table la citation des auteurs qui en ont parlé. Mais il ne faut pas fans doute im- puter à M. Drury cette contradidion; il eft probable que les citations rapporté:s à la fin de l'ouvrage , l'ont été par le traducteur. I CXIV L'exécution des planches eft très belle ; le deflin eft exact, les couleurs font vraies ; quant à l'explication en françois, le ftyle en elt peu correct & fariguant. La tradu&ion paroît être le travail de quelqu'un à qui la langue françoife n’étoic pas familière ; & les défauts de diétion font quelquefois tels, qu'on a peine à fuivre la defcriprion. C’ett une tache à un ouvrage d’ailleurs le plus étendu & l’un des mieux exécutés que nous ayons jufqu'à préfent dans le mêine genre. ! Quoique le nombre des infetes nouveaux que M. Drury a fait connoître ne foit pas aufi confidérable , il s'en faut beaucoup, qu'on autoit à l'inférer des expreflions qui terminent la plupart des defcriptions : on doit cependant à cet auteur la connoiffance de plufieurs infe@es , & fur-rout d’infectes de la côte occidentale d'Afrique, en parti- culier de Serralione , où il paroît qu'il avoit le plus de correfpondance. Le premier volume contient vingt - huit planches de Papillons, treize de Colcoptères, & neuf d'infeétes de différentes clalles. Le fecond , vinet-neuf planches de Papil- Jons , quinze de Coléoptères , quatorze de diférens infetes. Le troifiéme, 39 planches de Papillons, & vingt une autres planches, rant de Coléop- tères que de différens infectes ; ainfñ l'ou- Viage entier comprend cent foixante- huit planches, dont quatre vingt-feize de Papil- lons, & foixante douze de différens infectes. Chidusiqghimel espece bars Jaqu® voiume €! TÊéccac dure pre- face: celle qui cft en 1ère du premier com- mence par quelques dérails fur les avantages que nous retirons des infectes: l’auteur rend compte enfuite de la manière dont il a tra- vaillé, & il termine la préface par la défi niuon des termes employés par les natura- lifles, comme clafle, genre, &C.; de ceux qui expriment les différentes parties des in- fectes , comme tête, corceler, &c. cette’ ex- phcation €lt accompagnée d’une planche au srait, D; PSY COURS Dans la préface du fecond & du troifième volume, beaucoup plus courtes que celle du premier, M. Drury rend compte de la ma- pière dont il continuoit l'exécution de fon travail, & il ajoute quelques obfervations généra'es ; un avis qu'il publia après avoir terminé fon ouvrage, apprend qu'il avoit raffemblé unz colleion de cinq mille foixante - fix efpèces d'infeétes étrangers , & de mille quatre cent foixante-trois elpèces d'infectes ramailés en Angleterre. Certe riche collection éroit le travail de vingr ans. On ne trouve pas, dans louvrage de M. Drury, les noms triviaux qui rendent la fynonimie plus aifée, & abrègent la recher- che des infeétes dans les différens ouvrages où ces noms font employés. ER N ENS Infeëles d'Europe, peints d’après nature, par M. Frnefl, gravés par M. Gerardin & coloriées [aus leur direëtion , &c. A Paris, chez de Laguette, Libraire. L'ouvrage dont nous venons de tranferire le tre, fe diftribue par cahiers ou fafci- cules ; le premier cahier parut à la fin de 1779.11 ya, dans le moment où nous écri- vons , au commencement de 1757, quinze fafcicules. Nous ignorons le nombre de ceux qui reftent à publier. L'ouvrage eft de for- mat in-4°. ; chaque cahier contient douze planches enluminées , & de trente à quarante pages de rexre qui les précède & qui en con- test l'explication. £es planches nous ont paru en général d'une aflez belle exécution; le deffin en eft correct & fidèle, & les cou-. leurs font généralement vraies. Les planches repréfentent la larve, la chryfalide, l'infeéte dans fon dernier état, &c. & à cet éoard elles lailfent pea à defirer. On s’eft fingu- lièremenr atiaché à publier le plus grand nombre d’e‘pèces qu'on a pu receuillir, & il paroit qu’on n'a rien négligé pour fe pro- curer, autant qu'on l’a pu, les efpèces qui fe trouvent dans différentes contrées de l'Eu- PRÉLIMINAIRE. _sope. On en a donc fair connoître un affez grand nombre qu'on n'avoit pas encore re- marqué, & ce lervice, qu ’on à rendu à la fcience , nous paroit mériter la reconnoif- fance des favans & du RE Mais en fui- vanc un très bon principe, celui de ne rien négliger, de remarquer tout, de fairetout con- noitre , 1l nous paroït qu'on a fouvent porté ces vues trop loin Il ne faut pas fans doute négliger les variétés , encore moins les ef- pèces. Mais il faut bien prendre garde de ne pas multiplier les dernières fans fonde- ment, de donner pour efpèce ce qui n’eft ue variété, & évirer de crop s'étendre à à l'égard des dernières, dont les détails ne peuvent être épuifés. Nous regretrons donc que les auteurs aient trop multiplié les def- fins, qu'ils aient établi des efpèces fur des différences trop légères, & qu ils aient donné trop d'attention à F des variétés » qui fouvent ne font qu'individuelles, qu'on n’obferve qu'une fois & qu'on ne rencontre plus, Il eût été à detirer qu'ils euflent diftingué les va- rictés conftantes dans chaque efpèce , foit dans un même pays, foit dans des pays dont la température eft différente, qu ils fe fuflenc bornés à defliner ces feules variétés ; les autres méritoient au plus qu’on en dit un mot dans le texte qui fert d’ explication. Mais ce dé- faut eft une furabondance, qui, à la vérité, appauvric plutot qu’elle Rentichics ;-elle ne doit pas empêcher qu’on ne recherche l'ou- vrage pour ce qu'il contient d’ailleurs, & en particulier pour les efpèces ae qu'il fait connoitre ; peut-être auroit-on pu fe borner à ces feules efpèces, parce que lhif- toire des efpèces connues avoit déja fouvent été traitée, qu on en avoit donné des fivures cgales au mérite de celles de M. Ernel ; mais on à voulu fans doute réunir des oh- jets qui nauroient été qu'épars, & que le favanc & l'amateur pullent les fuivre, les étudier dans un ouvrage qui les fente: roit, & l’on a pris le vrai moyen d’atteinire à de but. L'explicarion des planches eft divifée en trois paragraphes fous le nom d’évar, pre- CXV miet, fecond état, état parfair, & contient la defcription de chaque infecte dns chacun de ces états ou de ceux par lefquels il paie; elle préfente aufli un précis de fes habitudes ; & elle eft fuivie de la citation des auteurs qui ont traité de la même efpèce. Chaque efpèce a un nom, On a confervé ceux qui étoient déjà ufités, & on en a donné aux efpèces nouvelles, Quant à l'ordre dans lequel les infectes font rangés, il paroit qu'en a fuivi pour le fond la méthode de M. Geoffroy, à laquelle on a fait différens changemens ou additions. Il nous refte, pour donner une idée de tout ce qu'il ÿ a de publié de lou- vrage , de dire un mot de, chaque cahier. Le premier commence par un difcours fur les infectes en général, le lecteur Rene du pu qui peut-être lui paroîtra quelquefois lembariaflé & peu clair:nous ne citerons que cetce phrafe : » L'infete en général eft, des habirans » de la terre , la partie la plus confidérable » par le nombre & la variété ». Mais nous ne pouvons nous difpenfer de prévenir le leéteat, qui ne feroit pas inftruic, qu'il doit fire avec précaution le difcours préliminaire fur les infectes; par exemple, la propofition fuivante induiroit un cormmen- | | M. le Boflu , dans fes nouveaux voyages aux Indes occidentales, rapporte des mé- tamorphofes bien plus furprenantes encre. Un ver blanc, qui fe nourrit dans les vieux arbres, & qu'il affure avoir vu; fe tranf- former en un arbiffeau qui prend racine en terre, porte tiges, feuilles, & monte à la Heur d'un pied : : peut-être ,ajoute:t-on , en eft-il. une: infinicé done s. dont Îles changemens font aufli extraordinaires »... Rien ne nous le paroît autant que ce pallage, & qu’on le trouve dans un ouvrag: eftima- ble en génér ral, écrit dans ces dernières an- nées ; & d’après les lumières acquifes devuis lun demi fiècle, Pi CXV] Le difcours préliminaire eft terminé par des généralités fur les Chenilles & les Pa- pillons, & les fix planches que le cahier contient ont pour objet les Papillons de la première clafle felon l’ordre qu'on fuit dans l’ouvrage. J'TE CAN TIE MR): Il commence par une differration fur l'éducation des Chenilles; c’eft-à-dire, fur Ja manière de les nourrir poar avoir des Papillons mieux confervés. Les planches of- frent la fuite des Papillons de la première claite. le ]ule SCORE TS EURE Inftrudion far la chafle & le développe- ment des Papillons, c’eft-à-dire, fur la ma- nière de les prendre, de les conferver dans une polidon avantageufe. Cette inftruction elt accompagnée de planches ; elles repré- fentent les inftrumens néceflaires pour pren- dre les Papillons & les fixer en pofñtion quand on les a pris. Les premières planches font la fuite des précédentes, & à la trentième commencent les Papi:lons de jour de la fe- conde famille. JV Inftrudion fur la manière d'imprimer les Papillons , c’eft-à-dire, de fixer les écailles qui couvrent leurs aîles fur un papier , de manière qu'elles y reftent attachées comme elles éroient fur les ailes, & que pour avoir la figure complère du Papillon, il ny ait plus qu'à en defliner & peindre le corps, les pattes & les antennes. Ce procédé déjà con- nu, comme l'inftrudion l'annonce, & per- feétionné , confifle à couvrir d’eau gomimée un aire de la grandeur des aîles du Papillon , à app»quer les aîles fur cer efpace , & à les enlever quand l'eau efl évaporce. AH LEUR. Suite des Papillons de la feconde famille: VE: GRAMAAREER: Suite des Papillons de la feconde famille, & fupplément aux cahiers précédens. UN 1:58 CHONWTRS CrAon:T ER V Ie. Suite da Supplément. V' 11 CMSrireEtRe Deux cahiers fous ce numéro. Suite du fupplément. Vil LIS: GC A HÎrE Rr4 Généralités fur les Papillons Sphinx. Leur div.ficn en trois claffes. Divifion de la pre- mière clafle en crois familles. Defcription des Sphinx de la première clafle. TuXS CYAMEMIL EURE Suite des Sphinx de la première clafle , & Sphinx de la feconde. y NC IC AMI EMRE Suite des Sphinx de la feconde clafle & Sphinx de la troifième. XUÉs: Clabrertetn: Moyen facile de fe procurer beaucoup de Chenilles , de les deflécher & les conferver. Des Papillons Phalères en général. Leur divifion en fept clafles, Commencement de leur defcripriun. XII, XII, XIV & XVe. Caumier Suite des Papillons Phalènes. FABRICIUS. M. Fabricius a décrit plus d’infeétes qu'au- cun autre auteur, & cependant il a vu tous ceux dont il parle, foit qu'il les ait recueillis lui-même , ou qu'il les ait obfervés à la fa- veur de fes voyages, dans les différens cabi- nets. Ia confervé à la plupartdes infeétes les PRÉLIMINAIRE. noms triviaux de Linné, il en a changé très-peu; il a publié quatre ouvrages , dont je ne donnerai, en fuivant l’ordre des dates. qu'une idée fuccinte, parce que M. Olivier s'elt réfervé de faire connoïître en détail les travaux de M. Fabricius , ainfi que ceux de M. Linné, Tous les ouvrages de M. Fabricius font écrits en latin ; on y retrouve , en plufieurs endroits , la mème obfcurité dépendante des expreflions, & par la même raifon , que dans les écrits de M. Linné, par la néceflité de nommer des objets qui n’ont pas été connus & nommés par les latins. Cependant M, Fa- bricius eft concis, & il excelle fur-cout dans l'arc de décrire. Il publia en 1775 fon premier ouvrage; c'eft un in-8°. de 832 pages ; il porte pour titre : Syflerra entomologiæ fiflens infeélorum claffes , ordines , genera , fpecies, Le fyflème que cet auteur propofe, & dont il a eu le premier l'idée, eft fondé fur les parties de la bouche des infectes , rela- tivement au nombre de ces parties, à leur figure, à leur proportion & à leur fitua- tion. CXviJ Ce fimple expofé fuffit pour qu’on recon- noifle que fila méihode de M. Fabricius a le mérite de la nouveauté, & peur - être celui de convenir à un plus grand nombre d'infectes que les- autres méthodes, elle a le défaut d'être fondée fur des caradères très-peu apparens, difhciles à remarquer dans le plus grand nombre des infectes, d'une extrême difficulté à faifir dans les pe- dits, dans la plupart de ceux qui font def- féchés, que l'œil peut feul rarement décou- vrir , qui exigent prefque toujours le f.cours de la loupe ,:& aifés à confondre dans rous, ou très-difficiles à déterminer à caufe de la peritelle, de la fituation, de l’enfoncemene des parties cachées, environnées , couvertes par d’autres. Quels que foient les avantages d’une pareille méthode, elle manque de deux conditions qui me paroiflent les principales, d’être facile , aifément applicable à routes les circonftances, & d’abréger le tems, en rendane l'étude plus aifée. Je laïfle à d’autres à dé- cider fi cette méthode rend l'étude plus cer- tainc , & fi les différens avantages qu'elle procure l’emportent fur la difficulté qu’elle préfente à la mettre en ufage. Quoi qu'il en foit, M. Fabricius divife les infectes en huit claffes, auxquelles il donne des noms qu'on n'avoir pas employés. Bouche armée de mâchoires & de quatre ou fix antennules. Gr M choire nue & libre. 1. à . © . . .. .'. SiNÉLEUEERATA, Czasse IL. Mâchoire couverte d’un cafque obtus, LCR ls | UBONATA: Crise M aChoire ume avec latlevre. «00 OS Du ENS rNISTATZ. Crassz IVeMPoint de machoire Anférieure 0.27, MU. À AGONATA, Bouche armée de machoires & de deux antennules. Crasse V. Mächoire inférieure fouvent armée d’un onglet. . . . Czasse VI, Bouche munie d’antennules & d’une langue en fpirale. . UNOGATA, GLOSSATA. Czasse VII Bouche munie d’une trompe, renfermée dans une gaîne [era le] ANNEE, 24 LL AIS RYNGOTA., 0 0 , . e , LC] ° cxvii DNS C'OMUNRAS, Ccasse VIT, Bouche munie d’un fuçoir renfermé dans une gaine inartieultente 004 0 0 PUR PNR NET 77 4% La PREMIERE Casse, celle des E/euterata qui font les Coléoprères des autres auteurs, eft divifée en fix ordres. ORDRE I. Antennes en malle feuilletce. OnDre Il. Antennes & malle perfoliées. OnorE III. Antennes & mafle folides, Orore IV. Antenres monilformes. OrprE V. Antennes filiformes, ORDRE VI. Antennes féracées, La Seconne CLasse, celle des Ulonata contient trois ordres. ORDRE |. Antennes filiformes. ORDRE Il. Antennes en forme d'épée, Onrpre II. Antennes féracces. La TroistEME CLAsse, deux ordres. Onvre I. Dénués de langue. ORDRE IL. Munis d’une langue. M. Fabricius n'a pas divifé les claffes IV, V, VI Il a formé de la VIT trois ordres, & deux de la VII. SErTiBME CLASSE , trois ordres. Onrore I. Trompe recourbée, ORoreE Il. Trompe crochue. OrDre MT Trompe renfermée dans une gaine fituce fous la poitrine, Furrieme CLasse , deux ordres. OnprRe L Munis d’une trompe, ORDRE IL —— d’un fuçoir, P RCE M INTANR E. L'ouvrage dont nous venons de rendre compte ne contient que la bafe du fyltêéme, la divifion des infectes en claffes & la fous- divifion de plufears claffes en erdres. L'an- née fuivante, 1776, M. Fabricias mir au jour un nouveau volume in-8°. de 310 pag, & lintitula , gezera infeélorum , genres des infectes, L'auteur en établit 185 d'après le nombre , la figure , la fituauion & la pro- portion de toutes les parties de la bouche. M. Fabricius a dorc plus que doublé le nombre des genres que M. Linné avoit déjà portés plus loin qu'on ne l'avoir fait avant lui. Mais comment trouver dans les parties de la bouche, fi petites , fi difficiles à bien voir, des différences qui caraétirifent les huit clalles & les cent quatre- vingt-cinq genres, fans que ceux qui étudient le fyftème n'aient pas befoin d'une attention, même d'unecontention d’efpric extrème pour ne pas confondre , pour diftinzuer des objets dont les différences ne peuvent être que fi peu marquées; & combien, avec la plus grande application , ne court on pas rifque de fe tromper ? On trouve à Ja fin du genera la defcription de plufeurs efpèces dont il n’efl pas parlé dans le fyftema. En 1778, M. Fabricius donna au public un nouvel ouvrage in-8°. de 178 pages : intitulé , Philofophia entomologica fiftens Jiientie fundamenta , adjeélis definirionibus ,. exemplis , adumbrationibus ; il eft divifé en onze parties. 1 Bibliotheca. 2 Infeélum. 3 Inflrumenta cibaria. 4 Metamorphofis. s Sexus, 6 Difpoftio. 7 Nomina. % 8 Differentia. 9 Adumbraiiones. 10 Œcononia. 11 Ufus. Cet ouvrage eft un compendium des gé- néralités relatives à l’hiftoire des infectes. cxix Le quatrième ouvrage de M. Fabricius, publié en 1781, divifé en deux romes in-8°. lun de 552, l’autre de $17 pages à pour ucre : Species infelorum Jiflens eorum dif- Jerentias fpecificas , fynonima auctorum ; loca ratalia , metamorphofim. C'eft dans cet ou- vrage particulièrement que l'auteur décrit un très-grana nombre d'infectes. La fuite des travaux de M. Fabricius. des connoiïffances qu'il acquerroit, l’a fans doute engagé à publier féparément & confécuti- vement des écrits qui pouvoient ê.re conte- nus en un feul, moyen qui éviteroit au ledeur l’incommodité de parcourir plufieurs volumes pour s'inftruire de tout ce qui con- cerne un infecte; fans doute qu'aujourd'hui , où les connoiflances de M. Fabricius ont atteint à-peu-pres le bat où il eft donné de parvenir en ce g°nre, quil procurera au public Favantage dont je parle, & qu'il ajoutéra ce nouveau fervice à ceux quil a rendus; on lui doit d'avoir décrit avec autant de précifion que de clarté beaucoup plus d'infeétes qu'on n'en connoiffoit, d’en avoir peut-être augmenté la lifte de près de deux fois autant qu'elle en coctenoir. Nous en fommes encore à ce point des connoif- fances, qu’une addition aufi confidérable au catalogue des productions de la nature en général , & des infectes en particulier , eft un fervice crès-fignalé, mais le tems viendra, & peur. étre n'elt 1! pas éloigné , où les obfer- vations , les collections multipliées , les courtes fréquentes & les voyages nombreux, ayant mis à portée de dreller un catalogue des productions naturelles à-peu- près aufli étendu que l’on puifle fe le promettre, les bons efprits fenuiront, & M. Fabricius le premier, qu'un autre travail , d’un genre | diretement oppofé , celui de reftreindre le catalogue ne fera pas moins important. Il ne s'agira plus d'ajouter à une lifte déjà trop longue, mais de la diminuer, d'en effacer les doubles emplois ; de diftinguer les varié- tés dues à des circonftances particulières, à l'influence des climats, à la différence des fexes , à celle de la nourriture, &c, de ie CXX rapporter aux efpèces , de les effacer du ca- ralogue & de n’y comprendre que les ef- pèces variées & déguifées par les caufes que nous venons d’afligner. Ce travail, fruit du tems & de l'obfervation, difficile de les parties de l’hiftoire naturelle, le fera fans doute fur-tout par rapport aux infeétes ; ; mais combien la refflemblance parfaire qui fe trouve entre beaucoup d’infectes de dit- férens climats , donnés pour autant d’efpèces, uniquement parce qu'on les trouve en des lieux très-diftans, & que leur conformité parfaite , quand on Îles compare, ne perinet as de douter qu'ils ne foient les mêmes, fait-elle déjà fentir l'importance de la ré duétion que nous annonçons ? Combien d'in- dividus , qui ne diffèrent que par quelques traits fuperñcils fe trouveront ne former qu'une efpèce ? Je lailfe aux naturaliftes à décider s’il eft tems d’entreprendre ce tra- vail en général, & en particulier pour les infectes , & le foin de lecommencer à ceux ui ont la fagacité & le courage néceflaire ; cartilieftlaifé d'ajouter à la bite , & très- difficile d'en effacer, & ceux qui aiment à paroître dans une ee peu pénible ; S'op- poferont d’abord aux efforts qui rendront Jeur travail inutile & leurs découvertes nulies. Enfin , le catalogue fera moins étendu , mais il fera exact & nos neue plus réelles, Fan, CE, On a, de M. Frich, un volume in-4° fur les infeétes, imprimé en 1730. Cer ouvrage elt nt en allemand. 11 contient des planches, qui fans avoir le mérite d'être bien gravées, fufhfent pour qu'on reconnoiile les infectes qu elles repréfentent ; l'auteur n'a traité que de ceux d'Europe, & les planches ne font foumifes à aucun ordre méthodique. On voit , dans la même, des infeétes des genres fe plus éloignés. Cependant cet ouvrage eft fouvent ciré par les auteurs qui ont écrit depuis fur les in- feétes, parce que les planches font nom- breufe es & les objets reconnoïffables. DITS CA ARE GE © BF:R«O); Ki M. Geoffroi , doéteur-régent de la facuité, &raffocié ordinaire dela: fociéré royale de médecine publia, En 1772; deux volumes in-4®, fous le titre d'Hiffoire abrégée des in- Jeiles qui fe trouvent aux environs de Paris, Le principal but de cet excellent ouvrage eft de ranger les infectes fuivant une méthode qui en comprenne tous les genres, au moyen de laquelle on diftingue aifément Fe efpèces, & on les rapporte à leur genre. Un pareil ouvrage manquoit en françois quand celui de M. Geoffroi parut ; il fuc généralement applaudi & approuvé par tous Les paturaliftes françois & étrangers; ils firent l'éloge de la mérhode en général, de [a clarté en particulier, & de la précifion avec lef- quelles l’auteur a décrit les différentes efpè- ces; mais on reoretta que M. Geoffroi fe für borné aux feuls infectes qui fe trouvent aux environs de Paris, & l’on eût defiré pou- voir étudier & claffer les infectes de tous les pays , d’après une méthode dont il auroit été l’auteur. Ce favant eft le premier ‘qui, dans la defcriprion des infeétes , ait employé la oran- deur individuelle comene caractère de l’ef- pèce. Il note à chaque cefcription la lon- gueur & la largeur de l'individu mefuré à l'origine des ailes pour la largeur ; il omet allez fréquemment cette feconde dimention , mais il indique toujours la première. Cette méthode rend la defcriprion plus précife & l'étude plus facile. Il eft éronnant que per- fonne , avant M. Geoffroy , n’eùt fenti, par rapport aux infectes , que la première a tion à donner pour PE faire connoître , ainfi qu'on l'avoir obfervé pour les autres ani- maux, €ft d'indiquer s'ils font grands ou pe- uts. Il réfulte de l’omiflion de cette indica- tion dans les autres ouvrages, une difhculié qui eft tout d’un coup levée dans l'ouvrage de M. Geoffroy ; j c'eft que fi l'individu qu'on cherche à connoître diffère fenfblement des dimenfious PRÉLIMINAIRE. dimenfions de celui dont on lit la Sefcription. On palle rapidement à un autre objet, & on ne s'arrête quà celui dont les dimenfons conviennent à l'individu dont on cherche à déterminer l'efpèce, Il faut au contraire lire ou les defcriprions enières, ou une grande partie de chaque defcriprion, pour reconnoitre l'identité ou la différence de l'objer qu'on compare aux defcriprions contenues dans l'ouvrage qu’on confulte, M. Geoffroy a donc , ence point, rendu un fervice très-important ;ila, avec fondement, appliqué aux infeétes une manière de décrire dont on avoit fenti la néceflité pour les au- tres animaux , qui n'eft pas moins ellentielle pour les infectes ; & ila donné un exemple qu’on ne peut plus fe difpenfer de fuivre. Mais en fentanc li néceflité de commencer les defcriptions par d‘terminer la grandeur individuelle, on doit obferver qu'il ne faut pas attacher à ce caraëtère une précifion frite & rigoureufe. En effet , ily a dans toutes les efpèces des individus plus grands les uns que les autres, & les fexes différent en général à cet égard ; il ne faut donc em- ployer la grandeur que comme un caractère d’approximation, & qui fixe les idées fur des objets d’une étendue à-peu-près dérerminée. Ne pourroit on pas , par rapport aux infectes dont les dimexfions font fouvent fi difficiles à faifir , fans déterminer risoureufement celles de chaque efpèce, divifer les infeétes en des degrés de gran eur généraux , comme de pouces & de lignes, & rapport:r à ces de grés les efpèces qu'on décriroit? Ainfi les plus grandes dimenfions renfermeroient les degrés. de trois pouces, de deux, d'un pouce ; les moyennes, ceux d un pouce à fix lignes, & es petites | ceuxau-deflous. Il £froit donc en commençant, à décrire un infeéte, d'é- noncer fa grandeur par les expreflions fui- vantes : longueur trois pouces , ou une ligne, &c., & d'avor averti en général qu'il fau- droit toujours fous-entendre le mot 4-per- près, longueur à peu près irois pouces , &c. Par ce moyen on jouiroit de l'avantage qui réfulre de déterminer la grandeur , fans être Hifloire Naturelle , Fnfeites. Tome IP. CXXJ expofé à l'inconvénient de la fixer d’une ma- ière trop flricte ? ! {M. Geoffroÿ n'a pas toujours donné à chaque |efpèce un nom particulier à la manière de Linné, mais très fouvent il a esployé le nom du genre auquel il a ajouté une péri- iphrafe pour caraérifer & diftinguer l'efpè- ice, comme Afouche à corc.let noir tachcte de jaune, & ventre jaune à bandes noires ;tom. 1, p. 507, n°. 29. 11 réfulte de cette méthode une idée prompte de l'objet pour celui qui ne le connoiffoit pas, au lieu qu'un finple mot, un nom n'en préfente pas ; mais pour celui qui voudroir retenir toutes les dénomina- tions , & fe rappeller les infeétes par leur moyen, ce qui eft en partie le but de la no- menclature , les périphrafes ont l'inconvénient de charger la mémoire , & elles ne font qu'une abrégé de la defcriprion qu'on lit en- fuite ; elles*ne femblent pas fixer les idées d’une manière auf p:écife qu'un fimple nom, ; ou qu'un mot. M. Geoffroy ne fe borne pas à nommer & décrire les efpèces ; on trouve dans fon ou- vrage un précis lftorique pour chaqueefpèce ; | & des généralités qui conviennent à tous les lé GE 4 : iinfectes. Elles font comprifes dans cinq cha- | pitres placés au commencement du premier volume. Le premier chapitre a pour objet /a delcription generale des infeëles , ou Pénumé- ration de leurs différentes parties externes. Le fecond , leur génération. Le troifième, leurs métamorphofes ou leur | développement. Le,quatrième, eur nourriture. Le cinquième , leur divifion en feétions. L'auteur en établit fix. ‘19. Les Coléoprères ou infeéles à etuis. Î q CXXi) CARACTERE. Aîles couvertes d’étuis ou de fourreaux ; bouche armée de mâchoires dures. 29, Les Hémiprères ou infèéles à demi-étuis. CARACTERE. ,. } Aîles fupérieures prefque femblables à des étuis ; bouche arme d’une trompe alouë, réplice en deffous le long du corps. 3°. Les Tetrapteres à afles furineufes. CARACTERE, Quatre aîles chargées de pouflière écailleufe. 4°. Les Tétrapreres à afles nues , ou infeëles à quatre ufles nues. g CA: rRA CTER'E Quatre aîles membraneufes nues & fans pouilière, 5°. Les Dipières on infeiles à deux ailes, CARACTERE. Deux aîles ; un petit balancier fous lori. gine de chaque aîle. 6°. Les Aprères ou in/éctes fans aîles. CARACTERE, Corps fans aîles. DIS *EPROPET ARE |. M. Geoffroy divife enfuire les feétions en articles , les articles en ordres , les ordtes en genres ; fous lefquels il range les efpèces. La première feéton contient trois atticles. ASRÉFIT COLE 1H Les infeiles à étuis durs qui couvrent tout le ventre. ART pere . À ë , Infeites à étuis durs qui ne couvrent qu'une partie du ventre. AR TI CT ELLE Infeiles à étuis mols & comme membraneux. Chaque article, chaque genre font précé- dés d’un précis fur les généralités de l’article & du geme ; ce précis contient, outre les caractères diftinétifs de l’article ou du genre, les faits hiftoriques fur la manière de vivre des infectes. Le premier article de la première fetion eft divifé en quatre ordres. . . « \ OrbRE L. Infeëles qui ont cinq articles & routes les paires. OrorE Il. Jn/eëles qui ont quatre articles à toutes les pattes. % . , 4 OnDReE Ill. Infeëles qui ont trois articles & toutes les pattes. OnrDre IV. Infeëles qui ont cing articles aux deux premières paires" de pattes ,. à à n & quatre feulement à la derniere, Le premier ordre reuférime les gentes fuivans. 1°, Plaricerus. Le Cerf.volanr, C'ARA ET ER ES. Antenne in extremo uno verfa peilinate. Antennes en peigne à l'extrémité, d'un feul coté, PRÉLIMINAIRE, Cxxiij Ce genre renferme deux familles. Familia prima. Première famille, Antennis fraélis. j À antennes coudées. Familia fecunda. - Seconde famille, Antennis integris. À antennes entières. La première famille comprend quatre efpèces ; la feconde une feule, le genre en tout cinq efpèces. 29 Prilinus, La Panache. Antenne [ecundum totam longitudinem uno Antennes en peigne tout du long d'un verfu peétinate. feul coté. Ce genre ne contient que deux efpèces. 3° Scarabaus, Le Scarabc. Antenne clavatæ , clavä lamellatä ; ftu- Antennes à mafle en feuillets; écuffon cellum inter elytrorum origines. entre les étuis. Ce genre contient deux familles, Familia prima Première famille. Antennarum lamellis feptem. Sept feuillets aux antennes, Familia fecunda. Seconde famille. Antennarum lamellis tribus. Trois feuillets aux antennes. La première famille n'eft compofée que de trois efpèces, & la feconde en, contient vingt-fept. Le genre en renferme trente en tout. 4° Copris. Le Boufier. Antennes en mafle à feuillets. Antenne clavate, clavä lamellatä. à Point d’écuflon entre les étnis. Scutellum inter elytrorum origines nullum. Dix efpèces font réunies fous ce genre. s° Arrelabus. L'Efcarbot. Antennœ clavatæ, clava integra , in medio Antennes en mafle folide, coud£es dans fraite. leur milieu. Caput intra thoracem. Tête renfoncée dans Île corceler. qi CXxiv Ce genre contient trois efpèces, 6° Dermefles. Antenne clavate perfoliate, ultimo articulo folido gibbo/o. Elytra non marginata. , D\INS CON RS Le Dermefte, Antennnes en maffe perfoliée ( ou compo- fée de lames enfilées dans leur milieu ) & dont le dernier article forme un bouton. Etuis fans rebord. Ce genre réunit vingt-deux efpèces. 7° Byrrhus. Antenne articulis tribus ultimis longiffimis, J'emi clavate. 5 Cinq efpèces. 8° Anthrenus. Antenne clavate , integre, clavä folidä compre/s. Deux efpèces. 9° Ciflela. Antenne extrorfum craffiores, non nihil perfoliate. Thorax conicus non marginatus, Trois efpeces. 10° Peliis. Antenne extrorfum craffiores , non nihil perfoliate. Thorax & elytra marginata. Dix efpeces. 11° Cucujus. Antenne ferratæ breves. Thorax fubtus nudus. Six efpeces. 12° Eater. Antenne [errata vel filiformes intra capicis cavitatem fubius recepta. La Vrillette. Antennes prefqu’en mafle , dont les trois derniers articles font beaucoup plus longs que les autres. L’Anthrène, Antennes droites en mafle folide, un peu applanie. La Ciftele. Antennes plus groffes & un peu perfoliées par le bout, Corcelet conique & fans rebord. Le Bouclier. Antennes plus groffes & un peu perfoliées par le bout. Corcelet & étuis bordés. Le Richard. Antennes courtes en fcie. Corcelet uni & fimple en deflous. Le Taupin. Antennes en fcie ou à lets , qui fe logent dans une rainure formée en-deflous de la tête. PRÉLIMINAIRE. Thorax fubtus aculeo intra cavitatem ab- dominis recepto. Seize efpeces. 13° Bupreflis. Antenne filiformes. Trochanter magnus feu appendix ad bafim femorum pofteriorum. Familiæ tres. Prima. Thorace cerdato , capite latiore, elyris augufliore. . Secunda. Thorace capite elytrifque anguf- £tore. Tertia. Thorace capite latiore , elytrorum latitudine, CXXV Corceler terminé en-delfous par une pointe reçue dans une cavité du ventre. Le Buprefte. Antennes filiformes. Appendice confidérable à la bafe des cuil: fes poftérieures. Trois familles. La première à corcelet en cœur, plus large que la tête, plus étroir que les étuis. La feconde à corceler plus étroit que la tète & les étuis. La troifième , à corcelet plus large que la rère & de la largeur des étuis. La première famille eft compofée de 26 efpèces. Laeconde tree SPA æ La rroïhièmer ie. M 4 re ——— — Le genre de 43 en tout. 14° Bruchus. Antenne filiformes. Thorax fubrotundus gibbus. Corpus fphæroïdeum | dorfo convexo. Deux efpeces. 15° Lampyris. Antenne filiformes. Caput clypeo Thoracis marginato teélam. Abdominis latera plicato -papillofa. Trois efpeces. 16° Cicindela. Antenne filiformes. Thorax planus marginatus Caput deteitum. Elytra flexilia La Bruche. Antennes filiformes. Corcelet arrondi en boffe, Corps fphéroïde , convexe en-deflus. Le Ver - luifant. Antennes filiformes. Tête cachée par un large rebord du corcelet. Côtés du ventre pliés en papilles. La Cicindele. Antennes filiformes. Corcelet applati & bordé. Tête découverte, Etuis flexibles. CXXV) Dix-fept efpeces. 17° Oma!yfus. Antennæ filiformes. Thorax planus tetragonus ,angulis pofferio- ribus in fpinam produilis. Une ef pece. 180 Hÿydrophilus. Antenne clavate perfoliate antennulis bre- yiores. Pedes natatorir. Cinq efpeces, ia Dryricus. Antenne filiformes , capite longiores. Pedes natatorii. Quinze efpeces. 20° Gyrinus. Artenne rigide, capite breviores. Pedes natatorir. Oculi quatuor. Une efpèce. DT L ES OO" RS L'Omalyfe. Antennes filiformes. Corceler applati à quatre angles, dont les deux poftérieurs fimilent en pointes aiguës. L'Hydrophile. Antennes en malle , perfoliées, plus cour- tes que les antennules, Pattes en nageoires. Le Dirique. Antennes filiformes plus longues que. Ja. tète. Pattes en, nageoires. Le Tourniquet. Antennes roides & plus courtes que la tête, Pattes en nageoires, Quatre yeux. Ordre fecond du premier article de la première feion. Caradère de cer ordre : quatre articles à toutes les pattes. Suite des genres. 21° Melolontha. Antenne ferrate, ante oculos pofita. Cinq efpèces. 22° Prionus. Antenne ferrate in oculo pofite. Une efpèce. 23° Cerambix. Antenne à baft ad apicem: decrefcentes , in oculo pofita. La Mélolonthe. Antennes en fcie pofées devant les yeux. Le Prione. Antennes enfcie, dontl'œil entoure la bafe. Le Capricorne. Antennes qui vont en diminuant de. la bafe à la pointe dont l'œil entourela bafe; P RÉ LI SOIN AIRE. ex Avi) Thbräs dés" en iivo à Corcelet armé de pointes, Dix efpèces. 24° Leptura. La Lepture, Antenne à baf ad apicem decreftentes , in Antennes qui vont en diminuant dela bafe oculo polite: es à la pointe, & dont:l'œil entoure la-bafe, Thorax inerrais.ss 215210 Corcelét nud:& fans pointes. Familiæ tres. | Trois familles. Prima, Thorace eylindraceo. La première, à corceler cylindrique. Secunda. Thorace globofd. La feconde, à corcelet globuleux. Tertia Thorace inequali plabro. La rtoifième , À corcéler inégal & raboteux. Premiere : famille : +: :2.......9. Ç efpèces. SBCONTE Rat ere te ele de ne LOTS L 6 Mroifiémentar io er eee ve Génrels NC RUES efpèces en tour. 25° Srenocorus. Le Stenocore. Antenne à bafi ad apicem decreftentes , ante Antennes qui vont en diminuant de la bafe oculos pofite. à la pointe, pofées devant les yeux. Elytra apice anguftiora. Etuis plus étroits par le bout, Familiz duæ Deux familles. Prima. Thorax armatus fpinä vel tuber-. La première, à coicelet armé d’une pointe culo laterali. : ou d’un tubercule latéral. Secunda. Thorax inermis. La feconde, à corcelet nud, Première famille ...,.....,... $ efpèces. Sécande sde PONT GET tee se--s-A12elpeces 26° Cryptocephalus, : Le Gribouri. Anténne filiformes arciculis longis. Antennes filiformes à longs atticles, © Thorax gibbus hemifphaericus. Corcelerhémifphérique & en boffe, Douze efpèces, | à DANCE PUIS E vu Le Criocèré. Cxxvil] Antenne cylindraceæ articulis globofis. Thorax cylindraceus, Sept efpèces. 28° Altica. Antenne ubique æquales. Femora poflica craffa fubglobofa. Dix - neuf efpèces. 29° Galeruca. Antenne ubique æquales , articulis fabglo- bofis. Thorax inequalis, fcaber , marginatus. Six efpèces. 30° Chryfomela. Antenne à bafi ad apicem rejeter arti- culis globofis. Thorax aqualis marginatus. Vingt efpèces. 319 Mylabris. Antenne fenfim crelcentes , articulis hemif- phericis , roféro brevz infidentes. Antennule quatuor in extremo roffri. Trois efpèces. 2° Rkinomacer. Antenne clavatæ integre, roftro longo in- fidentes. Onze efpèces. 23° 33° Curculio. Antenne clavate fraële, roftro corneo longo imfidentes. à Familix duæ. Prima. Femoribus inermibus, D 1 SACOU RES Antennes cylindriques à articles globuleux. Corceler cylindrique. l'Altife. Antennes d’égale groffeur tout du long. Cuilles poltérieures groles, prefque fphé- riques. La Galéruque. Antennes d'épale groffeur, à articles pref- que globuleux. Co Eee raboteux & borde. La Chryfomele. Antennes plus groffes vers le bout, à arti- cles globuleux. Corcelet uni & bordé. Le Mylabre. Antennes plus groffes vers le bout, à arti- cles hémifphériques, pofées fur une trompe courte & large. Quatre antennules à l'extrémité de la trompe. Le PBecmare. Antennes en malle toutes droites, pofées fur une longue trompe. Le Charanfon. Antennes en mafle, coudes dans leur milieu , & pofées fur une longue trompe, Deux familles. La première, à cuilles fimples. Secunda , PRÉLIMINAIRE. Secunda, Femoribus denticulatis. cxxix La feconde , à cuilfes dentelées, Première famille ............. 33 efpèces. Seconde PR En. .e20 — ms CAPE see e soetee or NS MC IPECES ENILOUT. 34° Boffrichus. Antenne clavate , clavä ex articulis tribus compofitä , capiti infidentes. Roftram nullum. Thorax cubicus, caput intra fe recondens. Tarfi nudi fpinofi. Une efpèce. 35° Clerus. Antenne clavatæ, clavä ex articulis tribus compo/fitä , capiti infidentes. Roftrum nullum. Thorax fubcylindraceus , non marginatus. Tarf fpongiofi. Quatre efpèces. 36° Anthribus. Antenne clavate , clav& ex articulis tribus compofitä, capiti infidentes. Roffrum nullum. Thorax latus marginatus. Tarf fpongiof. - Sept efpèces. 37° Scolytus. # Antenna clavate, clav4 folida. + Roftrum nullum. Une efpèce. 38° Caffida. Antenne extrorfum craffiores, nodofe. Thorax & elytra marginata. ) 5 Caput thorace tetum. Hifloire Naturelle, Infeiles , Tome IF. co D Le Boftriche. Antennes en male compofée de trois at- icles, pofées fur la rère. Point de trompe. Corcelet cubique dans lequel eft caché la tête. Tarfes nuds & épineux. Le Clairor. Antennes en malle cempofée de trois ar- ticles, pofées fur la rêre. Point de trompe. Corceler prelque cylindrique, fans rebords. Tarfes garnis de pelorres. L’Antribe. Antennes en malle compofée de trois ar- ticles, pofces fur la tête. Point de trompe. Corceler large & bordé, Tarfes garnis de pelorres, La Scolire. Antennes en mafle folide d’une feule pièce. Fête fans trompe. La Cafide. Antennes plus grofles vers le bout, & à tos. articles. Corceler & cts bordé Corceélet &. ects DOrAES. Tère cachée fous le corceler, CXXX DIS TEA: RTE Cinq efpèces. 30° Anapfis. L’Anafpe, Antenne filiformes, fenfim crefrentes. Antennes filiformes, qui vont en groffiffant vers le bout. Fcutellum vix apparens. Écuflon imperceptible. L'horax planus , levis non marsinatus. Corceler plat , uni & fans rebords. Quatre efpèces. On voit d'après ce qui vient d'être expofé , que M. Geoffroy divife les fe&tions d'après les ailes; les articles d’après les élytres ou étuis; les ordres ‘d’après le nombre des pièces, ou tarfes aux différentes pattes , les genres principalement d’après les antennes & la forme du corceler. Je continue l’expolition de fa méthode, ORDRE IIIe du premier article de la première fection. CARACTEREs..os.re. Lrois aricles à toutes les pattes. 40° Coccinella. La Coccinelle. Antenne extrorfum craffiores, nodofe , an- Antennes à gros articles , plus groffes vers rennulis breviores. le bout, & plus courtes que les antennules. Corpus hemifphæricum. Corps hémifphcrique. mes à Vingt-fept efpèces. 41° Tritoma. . La Tritome. Antenne extrorfum fenfim craffiores , anten- Antennes plus groffes vers le bout, & beau- nulis longiores. coup plus longues que les antennules. Corpus oblongum. Corps alongé. Une efpèce. OnDRE IV° de l'article premier de la première fection. CARACTERE....,..... Cinq articles aux deux premières paires de pattes, & quatre {eulement à la dernière. 42° Diaperis. La Diapère. , . , Va $ A < EE Antenne taxiformes, articulis lentiformibus Antennes en forme d'If, à articles fem per centrum perfoliatis. blables à des lentilles enfilées par leur centre. Thorax convexus marginatus. Corcelet convexe & bordé, Une efpèce, 43° Pyrochroa, La Cardinale. PRÉLIMINAIRE. Antenne uno verfu peélinate. { horax inequalis , fcaber, non marginatus, Une efpèce. 44° Cantharis. Antenne filiformes. Thorax inaqualis , fcaber non maroinatus. Familiæ duæ, Ryima, Tarforum articulis nudis, Secunda. Tarforum articulis fpongiofs. Efpèces. CXXX) Antennes en peigne d'un côté, Corceler raboteux, & non bordé, La Cantharide. Antennes filiformes. Corcelet raboteux , & non bordé. Deux familles. \ La première, à tarfes nuds. La feconde , à rarfes garnis de pelortes, ESTONIE MR EP AL Cut een ocur (2 SCO ER Re VA LAN NN EE CARE tree G — Ge ec cehren-cec-enS Cipeces enitout. 45° Tenebrio. Antenne filiformes. J Thorax planus marginatus. Familiæ du, Prima. Antenne articulis globofis , extror- fum craffiores. . Secunda. Antenne articulis longis , ubique æquales. Efpèces. Le Ténébrion. Antennes filiformes. . , Corceler uni & bordé. Deux familles. LES \ L e La première, à antennes à articles glgbu- leux, un peu plus groifes vers le bout. La feconde, à antennes à articles longs , égales par-tout. PÉÉRIE PM AnUllE y cms males à datcertéaeeue TO SCORE ane D Riad ls date ic 2 oi VUE —— Genre Mr ie des sr TT CIPECESERITONT. 46° Mordella. Antenna fubferratæ, articulis triangularibus. Thorax antice attenuatus , convexus, Cinq efpèces. 47° Notoxus. La Moritelle, Antennes un peu en fcie, à articles trian- gulaires. Corceler convexe, plus étroit en devant. La Cucule. CXXX1] Antenne filiformes. Thorax cucullatus , dente acuto. Une efpèce. 48° Cerocoma. Antenne ultimo articulo clavato : ( mafcu- DS C'ONETR L° Antennes filiformes, Corcelet armé d’une appendice qui revient en devant, en forme de coqueluchon. La Cérocome, Antennes, dont le dernier article plus gros complicate , in medio peétinate.) forme la malle , pliées & pectinées dans leur milieu dans les males, Use efpèce. AnTicze lle de la première feétion. CARACTERE......, Etuis durs, qui ne couvrent qu’une partie du ventre. OnDere !°' du fecond article de la première feétion. CarAcTERE..-,,.. Cinq articles à toutés Les pattes, Suite des genres. 49° Sraphilinus. Le Staphilin. Antennes filiformes. Aïles cachées fous les étuis. Extrémité du ventre nue & fans defenfe. Antenne filiformes, Ale tele. Abdomen inerme. s Tinot -ci -fpèces. Vingt -cinq efpèces OnrpDRe II du fecond article de la première fetion. CARACTERE... .. Quatre articles à toutes les pattes. 50° Mecydalis, La Nécydale. Antennes filiformes. Aïîles nues. Antenne filiformes, Ale nude, Une efpèce. LA OrRDRes IIIe du fecond article de la première fection. CARACTERE..-.... Lois articles à toutes les pattes. Le Perce - oreille. s1° Forficula. Antennes fliformes. Aïles cachées fous les étuis, Antenne filiformes. Ale teile, PR PENRMIIN AIR E. cxXxii Abdomen forficibus armatum. Extrémité du ventre armée de pinces. Deux efpèces, ORDRE IV du fecond article de la première feion. CARACTERES....... Cinq articles aux deux premières paires de pattes, & quatre feulement à la dernière, s2° Meloe. Le Pro - Scarabé. Antenne à medio ad bafim € apicem de- Antennes grofles au milieu, qui vont en crefcentes. diminuant vers La bafe & vers ie bout, Ale nulle. Point d’aîles. Une efpèce. AnTicre III dela première fe&tion. CARACTERE........ Etuis mols & comme membraneux. ORDRE Î du troifième article de la première fection. 53° Blarta. La Blatte. Antenne filiformes. Antennes filiformes. Ad ani latera appendices veficuloft tranfver- Deux longues véficules pofées aux côtés de Jim fulcaui. l'anus , & ridées tranfverfalement. Trois efpèces. ORDRE II du troifième article de la première feétion. CARACTERE:.,:,+,. Deux articles à routes les pattes. 54° Thrips. Le Trips. Antenne filiformes. Antennes fliformes. Os rimulà longitudinali. Bouche formée par une fimple fente longi- % tudinale. Tarfi veficulof. Tarfes gars de véficules, Trois efpèces. ORDRE III du troifième article de la première fection, CARACTERE....... Trois articles à toutes les pattes. 55° Grillus, Le Grillon, CXxXxIv D) J'S CYORD RS Antenne filiformes. Antennes filiformes. Caudä biferd. Deux filets a la queue. Oculi tres. Trois petits yeux Liffés. Deux efpèces. $s6° Acrydium. Le Criquer. Antennæ filiformes corpore dimidio bre Antennes filiformes, plus courtes de moi- viores. tié que le corps. Oculi tres. Trois petits yeux lifles. Six efpeces. OnRpRE IV® du troifieme article de la premiere feétion. 57° Locufla. La Sauterelle. Antenne filiformes , corpore longiores. Antennes filiformes , plus longues que le corps. Oculi tres. Lrois petits yeux lifes, Deux efpeces, ORDRE V° du troifieme article de la premicre feŒion. CARACTERE.#..,.,. Cinq afticles à toutes les pattes. 55° Mantes. La Mante. Antenne filiformes. Autennes filiformes, Une efpece. S ÉC:TTON SE CO'ND'E. CS Cette fe&tion comprend Îles infectes à demi-étuis, ou Hémiptères. L'auteur ne l'a pas divifée, comme la précédente, en articles & en ordres, feulement en genres. Il continue cependant de compter les pieces des rarfes , où les articles des pattes, & il en indique le nombre en rère des caracteres des ventes , ce qui eft une forte de continuation de la divifion de la feétion en ordres, fans faire de certe divifion, comme pour la précédente, des ordres féparés. 59° Cicada. La Cigale. Articuli carforum tres. Trois articles aux tarfes. . . D] Antennæ capite breviores. Ancennes plus courtes que la tère. Ocelli duo. Deux petits yeux liffes. Rofirum inflexum. Trompe courbée en-deffous. PRÉLIMINAIRE. Aa quatuor , inferiores craciate. Vingt-huit efpeces. 6o° Cimex. « Articuli tarforum tres. Antennæ capit: longivres articulis quetuor velquinque. Roffrum inflexum. Alz quatuor , fuperiores femi-elytra, Familiæ duæ. Prima. Antennarum articulis quatuor. Secunda, Antennarum articulis quinque. Efpèces. Quatre aïîless celles de deffous croifées. La Punaife. Trois articles aux tarfes. Antenne: plus longues que la tête, compo- fées de quatre ou cinq articles. Trompe courbée en-detlous, Quarreailes, celles de deflus en partie écail- leufes, en partie membraneufes, Deux familles, La première, quatre articles aux antennes, La feconde , cinq articles aux antennes, Premicrertamille crises men een ee ICO SCORE eee ee die dial ect ee CT 7 ue Gent eee dem cR ee derli77 CIpeCes entout. 61° Naucoris. Articuli tarforum duo. Antenne breviffimæ infra oculos pofite. Roffrum inflexum. Ale quatuor eruciatæ. Pedes [ex , primi cheliformes, Scutellum prefens. Une efpèce. 62° Notonetta. Articuli tarforum duo. Antenne breviffime ante oculos pofite. Roftrum inflexum. Ale quatuor cruciatæ. Pedes fex natatorii. Scutellum præfens. à Deux efpèces. 63° Coriza. La Naucore. Deux articles aux tarfes. Antennes trèscourtes, fituces au-deffous des yeux. Trompe courbée en-deffeus. Quatre aîles croifées. Six pattes , les premières en forme de pin- ces d’écrevilles. Ecuffon. La Punaife à aviron, Deux articles aux tarfes. Antennes très- courtes, firuces au-deffous des yeux. Trompe courbée en deflous, Quatre aîles croilées. Six pattes en forme de nageoires, Ecufon. La Corife, CXXXVy Articulis tarforum unicus. Antennæ breviffimæ infra oculos pofitæ. Roftrum inflexum. Al& juatuor cruciatæ, Pedes fèx , primi cheliformes , poflici natatorii. Scutellum nullum. Une efpèce. 64° Hepa. Articulus tarforum unicus. Antennæ cheliformes. Rofirum inflexum. Alæ quatuor cruciatæ. Pedes quatuor. Deux efpeces. G $ 9 Pfylla. Articuli tarforum duo. Roftrum pectorale inter primum € fecundum par femorum. Alæ quatuor laterales. Pedes faltatorii. Abdomen acuminatum. Oculi tres. Neuf efpeces. 66° Apiis. Articulus tarforum unicus. Roftrum inflexum. Àlæ quatuor ereilæ vel nullæ. Pedes ambulatorit. Abdomen bicorne. Quatorze efpeces. 67° Chermes. Roffrum peëlorale inter primum & fecundum par femorum. D US CONTRE Un feul article aux tarfes. Antennes très courtes, fituces au - deffous des yeux. Trompe courbée en deflous. Quatre aîles croifces. Six pattes, les deux premières en forme de pinces, les dernières en nageoires. Point d’écuflon. Le Scorpion aquatique. Un feul article aux carfes. Antennes en forme de pinces de Crabes. Trompe courbée en dellous. Quatre aîles croifées. Quatre pattes. La Pfylle. Deux articles aux tarfes, Trompe naiffant du corcelet entre la pre- mière & la feconde paire de pattes. Quatre aîles pofées latéralement & formant le toit. Pattes propres à fauter. Ventre terminé en pointe. Trois petits yeux lifles. Le Puceron. , Un feul article aux tarfes. Trompe courb£e en deflous. Quatre ailes droites élevées, où manquant tout-à-fait. Pattes propres à marcher. Extrémité du ventre , garnie de deux poin- tes ou cubercules. Le Kermès. Trompe fortant du corcelet entre la pre- mière & la feconde paire de pattes. Ale PRÉLIMINAIRE. ' Ale due maftulis erecte. Abdomen appendicibus feraceis. Faæmina folliculi forma: induens. Dix-huit efpèces. 689 Coccus, Roffrum petlorale inter primum & fecundum par femorum. Alæe duæ mafculis ereilæ. Abdomen appendicibus fetaceis, Fæmina infeëli formam fervans. Trois efpèces. x 6 CXXxXVI) f ; . Deux aîles droites, élevées , mais dansles mâles feulement. Extrémiré du ventre garnie de filers. Femelle qui preud la figure d'une graine ou gouffre, La Cochenille. Trorape fortant du corcelet entre la pre- mière & la feconde paire de patres. Deux aîles droites élevées dans les mâles feulemenr. Extrémité du ventre garnie de filets, Femelle qui conferve la figure d'infede. Les deux premières fections & Leurs divifions complætent les objets contenus dans le premier volume, Il eft terminé par une table françoife & une table latine alphabétique des noms des infectes, A la fuite de cette table font placées dix planches gravées avec beaucoup de foin & de netteté. Elles repréfentent un infeête de chaque genre, & féparément les parties dong font tirés les caraétères qui diftinguent le genre. Hifloire Naturelle, Infeéles. Tonge [Va cxxxvii) DT STCION ER RTS SEC ON D} 1Va0. L.U:MTE SECRET OMN ISLE Ie TÉTRAPTEÈRES à afles farineufes, ou infeëles à quatre aîles farineufes. Difcours fur les généralités relatives à ces infetes, dans lequel on trouve des chofes fort inftructives fur les Chenilles , leur manière de faire leu coque, les chr; falides, &c, Suit une table méthodique dans laquelle la fetion eft divifée en cinq genres. Les genres en familles. Les familles en paragraphes, Il ya une de ces tables en latin, l’autre en françois. Je ne copierai que celle-ci. T'A BL E M ET H OD 1 O\UME: GENRES, CARAC'TERES. FAMILLES. PARAGRAPHES. © ———— Jr Le Papillon. Antennes en malle, Deux. Trois. Papiäo. Chryfilide nue. lre A quatre pieds.| JA Cheuilles épi- Parces antérieures fans|neufes & aîies anguleu- onglets, faifant fou |es. vent une efpèce de pa- latine, 119 À Chenillesépi- neufes & aîles arron= II° A fix pieds [lies Toutes ls Gx pattes fans onglets. , IIIe A Cheniles Chryfalide hor zon-|fans épines, & parres tale fufpendue par urlantéri ures courtes , fil dans fon milieu. mais qui ne font pas la palaune. PR BL MI NANR E. CXXXIX. GENRES. CARACTÈRES FAMILLES. PARAGRAPHES. IT° Le Sphinx. Antennes prifmati- Trois. ques. Sphinx. ; Chryfalide dansune|l® Sphinx - Bourdons. coque: Antennes prifmati- ques , prefqu égales par - tout. Point de trompe. 11° Sphinx-Eperviers. Antennes prifmari- ques , prelqu'égales, par - tout. Trompe en fpirale. Chenille nue portant une corne fur la queue. IIIe Sphinx - Eperviers. Antennes prifmati- ques plus groiles au milieu, Trompe en fpirale. Chenille velue fans Corne, HE Le Prérophore, Antennes filiformes. Prerophorus. Trompe en fpirale, Aîles compofées de plufieurs branches bar- bues. Chr'falide nue & horizontale. f ij cxl DU ÉEGOURES CDS IS POLE RER RD HT I 2 CES MC ICACN GENRES. 1V° La Phalène, Phaleæna. V° La Teïgne. Tinæa, CARACTERES. Antennes qui vont en décroiflant de la bafe à la pointe. Chryfalide dansune coque. Chenille nue. Antennes filiformes décroiffant de la bafe à la pointe. Toupet de la tête élevé & avancé. Chenille cachée dans un fourreau. Chryfalide dans le fourreau de la Che- nille. FAMILLES. Deux Ie À antennes en p£igne. Ie A antennes fili- formes. PARAGRAPHES, Trois pour chaque famille. Is: Sans trompe. Il‘ Avec une trom- pe, & les aïîles rabata tues. IIIe. Avecunetrom- pe, & les ailes éten- dues. I“ De la feconde famille; avec une trom- pe, & les ailes éren- dues. II Avecune trom- pe, & les aïles rabat- tues. ITIS Sans trompe, PRELIMINAIRE. ex; On pourroit reprocher à M. Geoffroy, de fe fervir, pour diftinguer les divifons de certe fection, de caractères qui ne font pas fenfibles, lorfqu'on n’a en fa puilfance que l'infeéte dans fon état de perfe&tion, de caractères qu'on ne peut même failir tous à la fois & fuivre en mème tems, puifqu’on ne peut avoir le même individu en différens états, que fucceflivement. Ainf , il paroïit que la defcription de la Chenille, de la Chryfalide, &c., ne peuvent fervir à faire connoître le genre du Papillon, dont les caractères doivenr être pris de lui-même, de fon état aétuel. Mais les caractères de cette dernière efpèce que M. Geoffroy indique , font fuffifans, & ceux qu'il ajoute par furabondance, jettent du jour fur l’hiftoire de l’infecte; d’ailleurs il y a une telle réciprocité entre les caractères propres aux infectes indiqués par l’auteur , & les cara@ères accefloires qu'il ajoute , que ces caraères fecondaires peuvent indiquer , lorfqu'on trouve l'infeéte dans un defes premiers états, de quel genre il fera dans fon état de perfection. Certe méthode a donc des avan- tages fans inconvéniens. Il fuffroit, après la table qu’on vient de lire, de rapporter le aombre des efpèces con- tenues dans chaque famille, chaque paragraphe, dans le genre. Mais la répétition des caractères ne tiendra pas une grande place, elle procurera plus d'ordre & de clarté, GENRE 69°. € Papilio. Le Papillon. Antenne clavate. É Antennes en malle, Cryfalis nuda, Chryfalide nue. Familiæ duæ. Deux familles. Prima , tetrapi. La première, quagre pieds. Paragraphi tres. Trois paragraphes. Primus, erucis fpinofis , alis angulofis. Premier, Chenilles épineufes & ailes an- guleufes. Secundus , erucis fpinofis , alis rotundatis. Second , Chenilles épineufes & aîles arron- dies. Tertius , erucis non Jpinofis, pedibus anticis Troifième ; Chenilles fans épines s & pat- breviffimis collare non efficientibus. tes antérieures courtes , qui ne font point la palatine. \ È Familia fesunda , hexapi. Seconde famille , fix pieds. PARAGRAPHE Ï de la première famille..........,. 7 REG Te ANR e URL MTOIHÈME. io din ob e ee LUTO Première famille, en tout.:...... 80... 22 L'auteur divife la feconde famille en cinq paragraphes , qu'il n’a pas énoncés dans ka able, à la tête du genre, & qu'il ne défigne pas en latin. cxlij DISCO R. S ParAcrarHEe |, les grands Portes - queue. Deux efpèces. PARAGRAPHE IL, les petits Portes-queue. Quatre efpeces. Paracrarne Ill, les Arous. Huit efpèces. ParacrArHE IVe, les Ef 5 Lio efpèc: ParAGRArHE Ve, Les Papillons du chou, c: Mcaires. Neuf efpèces. Les cinq paragraphes, ou la feconde famille, ....... 26 La première, soso encres eeeresroe 22 Genre en touts... eee 70° Sphinx. Antenne prifmaticæ. Cr; falis in puppd. Familiæ tres. Prima, antenne prifmaticæ ubique ferè æqua- des. Elinguës. Quatre efpèces. Secunda , antenne prifmaticæ ubique ferè æquales. Spirilingues. Larva levis, cornigera. Huit efpèces. Tertia, antenne prifmatice ; ir medio craf- Jiores. — 43 Le Sphinx. Antennes prifmatiques. Chryfalide dans une coque, Trois familles. Sphinx-Bourdons. Antennes prifmatiques prefqu'égales par- tout. Point de trompe. Sphinx-Eperviers. Antennes prifmatiques prefqu tout. Frompe en fpirale. Chenille nue, portant une corne fur la queue. » Là égales par- Sphinx-Béliers. L Antennes prifmatiques plus oroffes au mi- lieu, ea PRÉLIMINAIRE, Spirilingues. Larya villofa non cornigera. Une efpèce. Les trois familles & le genre. ............. 71° Pterophorus. Antenne filiformes. Lingua fpiralis. Ale ramofe , ramis pilofis. Cryfalis nuda , horigontalis. Trois efpèces. 72° Phalena. Antenne à baft ad apicem decrefcentes. Cryfalis in puppa. Larya nuda. Familiz dux. Farmilia prima. cxlif Trompe en fpirale. Chenille velue fans corne. 13 efpèces en tout. Le Prérophore. Antennes filiformes. Trompe en fpirale. Aîles compofces de plufieurs branches bar- bues. Chryfalide nue & horizontale. La Phalène, Antennes qui vont en décroifflant de la bafe à la pointe. Chryfalide dans une coque, Chenille nue. Deux familles. La première famille, : G'A-R AÏC TE RUE. Peüinicornes. Paragraphi tres, Primus , elingues. Secundus , linguate , alis deflexis. Tertius linguate, alis planis. Familia' fecunda. CARA Antennis fliformibusen or. 51 » { f { 3 Paragraphi tres, Primus , linguaté alis planis Secundus , linguate alifidéflcaks, vi TA Fi À antennes en peigne. Trois paragraphes. Le premier , fans trompe. Le fecond , avec une trompe, & les aïles rabattues. Le troifième, avec une FEMRE » & les aîles étendues, Seconde famille. CAPCEXRNE, À antennes filiformes. Trois paragraphes. Le premier, avec une me , & les aîles étendues. \ Le fecond, avec une trompe & les aîles rabaitues, cxliv DE SCOU. RS Tertius , elingues. Letroifième, fans trompe, 73° Tina. La Teigne. Antenne filiformes à baff ad apicem decref- Antennes filiformes décroiffant de la bafe centes. à la pointe. Frons prominula. Toupet de la tête élevé & avancé. Larva involucro teéa. Chenille cachée dans un fourreau. Cryfalis in involucro larve. Chryfalyde dans le foureau de la Chenille. Cinquante - quatre efpèces. S'E: CTI O'NEFQ U:A'T R IE NE: Tétraprères à aïles nues , ou infectes à quatre ailes nues. Difcours fur les généralités relatives à ces infectes. Hujus fectionis tabula divifa in articulos Table de cette feëlion, divifée en trois tres, articles. Primus , tarforum articulis tribus. Le premier , trois pièces aux tarfes. Secundus, tarforum articulis quatuor, Le fecond , quatre pièces aux tarfes. Tertius ; tarforum articulis quinque. * Le troifiéme, cinq pièces aux rarfes. Articulus primus, genera duo. Article premier , deux genres. Libellule. Le Demoifelle. Perl. La Perle Articulus IT, genus unicun. Article II, un genre. Raphidia. La Raphidie. Articulus TITI, genera quindecim. Article III, quinze genres. Ephemera. L'Ephémère. Phryganea. La Frigane. Hemerobius. | L’Hémerobe. Formicaleo, ._ Le Fourmilion. Panorpa. La Mouche - Scorpion. Crabro. Le Frélon. Urocerus. L’'Urocère. Tenthredo. La Mouche à fcie. Cynips. Le Cinips. Diplolepis. Le Diplolepe. Eulophus. L'Eulophe. Ichneumon. L'Ichneumon, Vefpa. La Guefpe. Apis. L’Abeille.. Formiça, La Fourmi, Nous £ PR KE D MIN AIRE. cxlv Nous allons rapporter les caraétères de chaque genre, en indiquant leur numéro & le nombre d’efpèces décrites dans chacun. 74% Libellula. Antenne breviflime. Os maxillofum. Caudä mafculis forcipata. Ocelli tres ante aut inter oculos. Familiæ duæ. Prima , alis ereütis. Secunda , alis patentibus. Première famille :.::.: Seconde .... 75° Perla. Anténna filiformes. Ale incumbentes, cruciatæ ; æquales. Os tentaculis quatuor. Caudä bifera. Ocelli tres, Quatre efpèces, 76° Raphidia. Antenne filiformes. Ale incumbentes. Os tentaculis quatuor. Caudä rudà. Ocelli tres. Une efpèce. 77° Ephemera. Antenne breviffime. Ale inferiores mulrd breviores. Caudä feto[i. Hifloire Naturelle , Infeëless Tome IF, au-devant. La Demoifelle. a Antennes très-courtes. Bouche armée de mâchoires. Queue armée de pinces dans les mâles. Trois petits yeux liffes dans les yeux, ou Deux familles La première, d ailes relevées. La feconde , à aîles étendues. HeIpécCes: 0. 9 — Gente..:,,.: 14€n tout. La Perle. Antennes filiformes. Aîles égales, couchées & croifées fur le corps. Bouche accompagnée de quatre barbillons. Queue terminée par deux foies. Trois petits yeux lifles. La Raphidie. Antennes filiformes, Aîles couchées fur le corps. Bouche accompagnée de quatre barbillons, Queue fimple & nue. Trois petits yeux lifles. L'Ephemère. Antennes très-couttes. Aîles inférieures beaucoup plus courtes que les fupérieures. Queue terminée ‘pat plufeuts foies. T xlvj Ocelli tres magni ante oculos. Huit efpèces, 73° Phryganea. Antenne filiformes. la latérales, teéliformes, pone a ffurgentes. Os rentaculis quatuor. Caudä nudà, Ocelli tres. Douze efpèces. 79° Hemerobius. Antenne filiformes. Ale fepè aquales. Os prominens tentaculis quatuor. Caudä nudä, O.elli nulli. Trois efpèces. 8o° Formicaleo. Antennæ breves , clavatæ , craffæ. Alæ æqual:s. Os prominens tentaculis quatuor. Caudä nuda. Ocelli nulli. Une efpèce. 81° Panorpa. Antenne longe filiformes. Alæ æquales, Roftrum corneum cylindraceum. Caudä cheliferà forficibus armatä. Ocelli res. Une efpèce. $-° Crabro: Antenne clavata. Âle inferiores breviores, Os maxillofum. Æiculeus ani dentatus, DIF COURS Trois yeux lifes & grands devant le yeux, La Frigane, Antennes filiformes. Ailes pofées latéralment en forme de toi, & relevées à l'extrémité. Bouche accompagnée de quatre barbillons. Queue fimple &K nue. Trois petits yeux liffes, L'Hémerobe. Antennes filiformes. Ailes fouvent égales. Bouche prominente avec quatre barbillons; Queue fimple & nue. Point de petits yeux liffes. “ Le Fourmilion. Antennes grofles, courtes & en mañle. Ailes égales. Bouche prominente avec quatre barbillons: Queue fimple & nue. Point de petits yeux lifles. La Mouche - Scorpion. Antennes longues filiformes. Aïles égales. Trompe dure & cylindrique, Queue en pince de Crabe, rois petits yeux lifles. Le Frelon. Antennes en mafle. Aïles inférieures plus courtes. Bouche armée de mâchoires. Aiguillon du derriere dentelé, FOUR. R LL AT Mi] * Abdomen ubique œquaile thoraci connatum. NAN RE, Ventre de même groffeur par-tout , &in- cxlvi timement joint au corceler. Ocelli tres. Trois efpèces, 8:;° Urocerus, Antenne filiformes. Ale inferiores breviores. Aculeus ani dentatus, prominens corniculo reilus. Trois petits yeux liffes. L'Urocère, ï Antennes filiformes, Aîles inférieures plus courtes. Bouche armée de mâchoires. Aiguillon dentelé, prominent & couvert d'une goutière. Abdomen ubique æquale thoraci connatum. Ventre de mème groffeur par-tout, & in- tumement joint au corcelet. Ocelli tres, Une efpèce, 84° Tenthredo. Antenne filiformes. Al inferiores breviores. Os maxillofum. Aculeus ani denratus non prominens. Abdomen ubique æquale thoraci connatum. Trois petits yeux liffes. La Mouche à fcie. Antennes filiformes. Aïles inférieures plus couttes, Bouche armée de mâchoires, Aiguillon dentelé, caché dans le corps. Ventre de même groffeur par-tout, & in- timement joint au corceler, Ocelli tres. Familiæ tres. Prima, antennis novem nodiis. Trois petits yeux lifles, Trois familles, Le première, à antennes compofées de neuf articles. Secunda , undecim nodits. Tertia , oëlodecim nodiis. DERNIERE EPA PMATL LIEN + 7 4e à STELGIOLNEN HA Late ls tels el loue EÉRMONTIS TUE IMOR let en Ne lS Sete Genres Liu 55° Cynips. Antennæ cylendraceæ fraéte, Al inferiores breviores. Os maxillofum. Aculeus ani intra valyvas abdominis. VENLIES, La feconde, de onze articles. La troifième , de dix-huit. ..33 efpèces. CRSOMONOMENMOUC RE à . . Ve .. 38 efpèces en tout. Le Cinips. Antennes cylindriques brifées. Aïîles inférieures plus courtes. Bouche armée de machoires. Aiguillon conique entre les deux lames du ti) exlvii; Abdomen fubovatum ad latera compreffum, Jubtus acutum ; petiolo choraci connexum. Ocelli tres. Familix tres. Prima | antennarum articulis undecim. Secunda , feptem, Tertia , iredecim. P'REE EL EUR Er EN AUNOIORIE Fee nl en LES DeRS CVONT. K° 5 Ventre prefqu'ovale, applati des côtés, aigu endeflous, attaché au corcélec par un pédicule court, Trois petits yeux liffes, Trois familles. La première à antennes compofées de neuf anneaux. La feconde, de fepr. La troifième, de treize. 26 efpèces. SÉELGOND Rene der Mo ee te Ent: As cite 3 Plus, un Cynips de la première famille, donc l'auteur ne connoît pas la galle; & deux de la feconde famille dans le mème cas ..... Genre emtout 12 M AMIE 86° Diplolepis. _ Antenne filiformes longæ articulis quatuor- decim. Alæ inferiores breviores. Os maxillofum. Aculeus ani conicus minis. Abdomen ovatum, ad latera compreffum , Jubtus acutum, petiolo brevi thoraci connexum. intra valyas abdo- Ocelli tres. Six efpèces. 87° Eulophus. Antennæ ramofe. Alæ inferiores breviores. Os maxi llofum. Aculeus ani conicus. Abdomen fubovatum ; petiolo thoract nexum. Ocellitres. cori- Une efpèce, 83° Ichneumon. 0 e Vs 32 efpèces. >. Le Diplolèpe. Antennes filiformes longues, compofces de quatorze articles. Ailes inférieures plus courtes. , Bouche armée de machoires. Aiguillon conique entre deux lames du ventre. Ventre prefqu'ovale, applati des côtés, aigu en-deflouns, attaché au corcelet par un pédicule court. Trois peuts yeux liffes. . L'Eulophe. Antennes branchues. Aïles inférieures plus courtes. Bouche armée de mâchoires. Aiguillon conique. Ventre prefqu'ovale, attaché au corcelet par un pédicule court. Trois petits yeux liffes. L'Ichneumon. PR ER M IN: AUIMR E. Antenne filiformes, longe, vibratiles, Alæ inferiores breviores. Os maxillofum. Aculeus ani triplex. Abdomen petiolo tenui longo thoraci con- nexum. Ocelii tres. . \ Quatre-vingt-douze efpèces. 89° Vefpa. Antenne fraële articulo primo longiore. Ale inferiores breviores. Os maxillofum, linguä membranaceä in- flexà. Aculeus ani fimplex fubulatus. Abdomen petiolo breviffimo thoraci con- nexum. Ocelli tres. Corpus glabrum. Vingt-quatre efpèces. 209 Apis. < Antenne fraëlæ articulo primo longiore. Ale inferiores breviores. Os maxillofum , lingu® membranaceä in- flexä. Aculeus ani fimplex fubulatus. Abdomen petiolo breviffimo thoraci con- nexurr. Ocelli tres. Corpus villofum. Familiz dux. Prima, corpore villofo , Apis propriè ditta. Secunda, corpore j hirfuciffino , Apis-Bom- bylius. cxlix Antennes filiformes, longues, vibratiles. Aîles inférieures plus courtes. Bouche ärm£e de machoires. Aiguillon dfvifé en trois pièces. Ventre attaché au corcelet par un pédi- cule long & imince, Trois petits yeux liffes. La Guèpe. Antennes brifées, dont le premier anneau eft très- long, Aîles inférieures plus courtes. Bouche armée de machoires, avec une trompe membraneufe en-dellous, Aiguillon fimple en pointe. Ventre attaché au corcelet par un pédicule court. Trois petits yeux liffes. Corps rale. L'Abcille. Antennes brifces , dont le premier anneau eft très-long. Aîles inférieures plus courtes. Bouche armée de mâchoires, avec une trompe membraneufe, couchée en-deflous. Aiïguillon fimple & en pointe. Ventre attaché au corceler par un pédicule court. Trois petits yeux liffes. Corps velu. Deux familles. La première, corps velu, Abeille pro- prement dites. La feconde, corps très - velu, Abeille- Bourdon. PREMAERBÉEAMIEZLE...... 4... @LS efpèces. S IEC OPA DIE Se ere bn al AR CUS Genre cesse 10 a 28 en tout. cl DIT SEC OM RCE 91° Formica. Antennæ fraële, articulo primo longiore. reutris rule, Aæ HI A riores breviores ie mjsiecres brerir € Os maxillofum. Abdornen petiolo brevi thoraci connex um cum fquammä intermedia. Ocelli tres. Six efpèces. La Fourmi. Antennes brifées, dont le premier anneau eft très-long. Aîles inférieures plus courtes, & point d'ailes dans les mulerts, Bouche armée de machoires. Ventre attaché au corcelet par un pédicule court, avec une petite écaille entre deux. Trois petits yeux lifles. SEC TL ON, CIN OAULT'E MPE Diptera. Gensra. Oëftrus. Tabanus. Aflus. Stratiomys. Mujca. Stomoxus, Volucella. Nemotelus. Scatopfe. Hippobofca. ipula, Bibio. Culex. 92° Oeftrus. Antenne fetaces globulo prodeuntes. Os nullum , puntla tancum tria, Ocelli zres. Trois efpèces, 93° Tabanus. Antenna feracecæ conice & quatuor partibus. Os probofcide dentibufque Pr ventibus. Ocelli tres. Onze efpèces: Les Diptères, ou infetes à deux ailes, Genres. L'Oeftre. Le Taon. L'’Afyle. La Mouche - armée. La Mouche. Le Stomoxe. La Volucelle. La Némorèle. Le Scatopfe. L'Hippobofque. La Tipule. Le Bibion. Le Coufin. L'Oeftre. Antennes féracées qui naïffent d'un bouton. Trois points au lieu de bouche, Trois petits yeux liffes. Le Taon. Antennes fétacées coniques, divifées en quatre parties. Bouche compofée d’une trempe & de dents qui fe joignent. Trois petits yeux lifles. PRÉLIMINAIRE, cl 94° Afylus. L'Afyle, Antenne fetaceo-conicæ quadripartite, Antennes féracées, coniques, divifées en . quatre parties, Os roftro fubulato acuto. Bouche formée par une trompe fimple & aigue. Ocelli tres. Trois petits yeux lilfes. » \ Vingt efpèces. 95° Srratiomys, La Mouche - armée, Antennæ fetacee fraile. Antennes féracées & brifées, Os probofcide abfque dentibus. Bouche avec une trompe fans dents, Thoracis apex aculeatus, L'extrémité du corceler armée de pointes. Ocelli tres. Trois petits yeux liffes. Familiæ duæ, Deux familles. Prima, thoracis aculeis duobus. La première , corceler armé de deux pointes, Secunda , aculeis fex. La feconde , corcelet armé de fix pointes, PREMIRRE FAMALLE 46.0... ei. b7 Cfpèces. SISAOINIDIE AE UMA EE LI LAN MER CE | este Alt GÉRÉE Rianensenoekeeee (HUeIpeces, 96° Mufca. La Mouche. Antenne € patellä plan, folidä , ferä, la- Antennes formées par une palette plarte & terali feu pilo. folide , avec une foie ou poil latéral. Os probo/cide abfque dentibus. Bouche , avec une trompe , fans dents, Ocelli tres. Trois peuts yeux lifles, Familiæ quinque. Cing familles. Prima , alis variegatis à La première , à aîles panachées, Secunda, ore larvato, La feconde , à mafque. Tertia , variegate, La troifième , panachées. Quarta , aurate, La quatrième dorces. Quinta , vulgares, fa cinquième ; communes, Û cli D. T6 RIRE NM ERRME CPAM DL ILES De 0 eee SHPIGOMNED EE et, D PLAN TER O TIS MENACE N SE NPNRNNETE D QU ASTIR EME RES RER CiT'N QUTE MEME RS Genre .. 97° Stomoxus. Antenne patellate fet& laterali pilosé. Os roftro fbulato Jimplici aculato. Océlli tres. Une efpèce. 93° Volucella. Antenne patellata fet4 laterali pilosä ca- piti infidentes. Os probofcide vagin acutä feu roftro re- conditum. Ocelli tres, Trois efpèces. 99° Nemotelus. Antenne moniliformes, flylo terminatæ , roftro infidentes. Os probofcide, vagind acutä feu roftro re- conditum. Ocelli tres. Deux efpèces. 100° Scatopfe. Antenne filiformes. Os probofcide abjque dentibus, Ocelli tres, Deux efpèces. goro Hippobo/ca. OURS 18 efpèces, 26 12 24 tt 188 efpèces en tout. Le Stomoxe. Antennes formées par une palette , avec un poil latéral velu. Bouche formée par une trompe fimple & aigue. Trois petits yeux liffes. La Volucelle. Antennes formées par une palette, avec ë P , A un poil latéral velu , & placées fur la vète. Bouche formée par une trompe renfermée dans une gaine, ou bec aigu. Trois petits yeux lifles. La Némorèle. Antennes grenues, terminces par une poin: te, & places fur la gaïne de la trompe. Bouche formée par une trompe, renfermée dans une gaine, ou un bec aigu. Trois petits yeux lifles. Le Scatopfe, Antennes filiformes. Bouche, avec une trompe , fans dents. Trois petits yeux lifles. L’Hippobofque. Antennæ PRÉLIMINAIRE. Antenne [etacee breviflimæ éx unico pilo. Os roftro cylindrico obtufo. Ocelli nulli. Deux efpèces. x02° Tipula. Antenne filiformes , fubpeëlinate, ( mari- bus fepè plumofæ) capite mulrd longiores. Os tentaculis incurvis articularis. Orelli tres. Familiz dux, Prima, alis patentibus. Secunda, alis incumbentibus. PREMIERE FAMILLE. SÉEIC ON D Eu tale db til Genres. Me Un detr 103° Bibio. Antenne taxiformes perfoliate , capite vix dongiores. Os centaculis incurvis articulatis. Ocelli tres. Cinq efpèces. 104 Culex. Antenne peilinata | maribus plumo/fe, ) Os fiphone filiformi, Ocelli tres. Deux efpèces. den a ——— cliij Anteriñes fétacées très couttes, compofées d’un feul poil. Bouche formée par une efpèce de bec cy- lindrique & obtus. Point de petits yeux liffes. La Tipule. Antennes filiformesun peu peétinées ( fou- vent en panache dans les males } beaucoup plus longues que la rèce. Bouglie accompagnée de baïbillons re- courbés & articulés. Trois petits yeux liffes. Deux familles. La première , à aîles étendues. La feconde, à aîles rabartues, ou tipuleé culiciformes. ce ole: Es eipèces 14 se ee, 28 PIPECES ERTONE, Le Bibion, Antennes en 1f{1), perfoliées, prefqu’auff courtes que la rète. Bouche accompagnée de barbillons recouts bés & articulés. : Trois petits veux liffes, Le Coufn, Antennes pectinées ( en pasache dans les mâles. } Bouche formée par un tuyau mince & filis forme. Trois de petits yeux liffes. mes (1) C'eft-à-dire, enfilées par leur milieu, & imitant les ifs qu’on voyoit autrefois dans les jardins, Mais cette indication eft fautive ; puifque les tfs ne prennent pas naturellement cetre forme. Hifleire Naturelle ; Infeïtes. Tome IP, LA MD LE SC O0 RS cliv SE C'TTION SI X:IEMME: Infeéta aptera, Infectes aptères, ou infeétes fans aîles. Pediculus. Le pou. Podura. La Podure, Forbicine, La Foibicine, Pulex, La Puce. Chelifer. La Pince. Acarus. La Tique, Phalangium. Le EFaucheur, Aranea. L Araignée. Monoculus. Le Monocl, Binoculus. Le Binocle. Cancer. Le Crabe. Onifcus. Le Cloporte. Ajellus. L'Afelle. Sco'opendra. La S olopendre. Zulus. L'lule. l r04° Pediculus. Le Pou. Pedes fex. Six pattes. Oculi duo. Deux yeux. Antenne filiformes. Antennes filiformes, Abdomen fimplex. Ventre fimple. Vingt fix efpèces. La Podure. 105° Podura. Pedes fex. Oculi duo. D.ux yeux. Antenne ft iformes. Queue fourchue, repliée à l'extrémité du Aldominis caudd bifurc ,inflex&, faleairix. ventre, & faifauc le reffort pour aiter l'infede à faut: te Corps couvert de perites écailles, Six pattes. Corpus [uamrmis teélum. Familiæ duæ. Deux familles. La première , globuleufes, Prüuna, globulofe. Secunda , longæ. La feconde, alon:ées. PIRE MIT EN ET PAU MIE HÉENEMe dei=aule se 40 2LCIBECES. SRG DIM R Te PE AIO d'A LA 2 PM 7 Génreit 4 sus acte Hilaire efpécestenotout PR LI MIN AUTRE, clv 106° Forbicina. Pedes fex origine lat4 & fquammosi. Oculi duo. Os tentaculis duobus mobilibus. Antenne filiformes. Abdorminis cauda tripilis. Corpus fquarmmis reclum. Deux efpèces. 107° Pulex. Pedes fex faltatorii, Oculi duo. Os inflexum. Antenne filiformes. Abdomen Jimplex fubrotundum. Une efpèce, 108° Chelifer. Pedes oito. Oculi duo. Antenne cheliformes roftro longiores. Deux efpèces. 109° Acarus. Pedes oëlo. Oculi duo. Antenne fimplices roffro breviores. Quatorze efpèces. 110° Phalangium. Pedes octo. Oculi duo. Antenne angulofe. ‘ Tentacula duo longa antenni-formia, Une efpèce. 111° Aranea, Pedes oëto. Oculi octo. La Forbicine. Six pattes, dont l'origine eft large & écail; leufe. Deux yeux. Bouche avec deux batbillons mobiles, Antennes filiformes. Trois filets au bout dela queue. Corps couvert de petites écailles, La Puce. Six pattes propres à fauter. Deux yeux. Bouche recourbée en-defous. Antennes ñliformes. Ventre fimple & arrondi. La Pince, Huit pattes. Deux yeux. Antennes en pince de Crabe ; plus longues que la trompe. La Tique. Huit pattes. Deux yeux. Antennes fimples plus courtesque lattompe. Le Faucheur. Huit pattes. Deux yeux. Antennes formant un angle aigu. Deux longs barbillons femblables à des an- tennes. L’Araignée. Huit pattes. Huit yeux, dj PDK SONO NRLS Familiæ quinque. Prima, oculi in formam lunule difpofi. Secunda , oculi quandrulum efformantes. Tert'a, oculi in duas lineas pofti, Quarta, oculi intres lineas. Quinta, ocul fafticulum reprefentantes. PREMIERE MEAMILIEE.R ne. Cinq fumilles, La première , yeux en lunule, La feconde , yeux en quaïré. La troifième, yeux fur deux lignes. La quatrième, yeux fur trois lignes, La cinquième, yeux en bouquet. = do stetsie ne ce ILISPCIPÈCES SIC OINID Etcle fa ei bt elle EURE es lilas tee CAE 7 FRIC SIDE MUR ST NT TE AN AE EE ere MOT QU TRI EME OR EN Re tn de ec ele Chiniol trames ES, à 200 a ELA GENRE à LAURENAN TA AE INTERNES 12° Monoculus. Pedes fex. Ocuius unus. Ariennæ mulriplices feris plurimis lateralibus. Corpus cruflä teëlum. Cinq efpèces. 113% Binoculus. Pedes fex. Oculi duo. Antenne fimplices [eHaceæ. Caudä bifida. Corpus crufia teélum. Trois efpèces. 114° Cancer. Pedes decem , primi cheliformes. Oculi duo. Antenne filiformes. Caudâ folio[a. Corpus crufla teélum. Deux efpèces, —— .. 17 efpèces entout, 7 €iP Le Monocle. Six pattes. Un feul œil. Antennes branchues, avec pluñeurs poils latéraux. Corps cruftacé. Le Binocle. Six pattes. Deux yeux. Antennes fimples & féracées. Queue fourchue. Corps cruftacé. Le Crabe. Dix pattes , les deux premières en forme dg pinces. Deux yeux. Antennes filiformes. Queue compofée de plufieurs lames. Corps cruftacé. PRÉLIMINAIRE. 115° O'ifcus. Pedes quatuordecim. Antenne due fraite. Deux efpèces. 1162 Afellus: Pedes quatuordecim. clvij Le Cloporte. Quatorze pattes. Deux antennes coudées. L'Afelle. Quatorze pattes. Antenne quatuor frailæ, duæ longiores. Quatre antennes brifées, dont deux font plus longues, Une efpèce. 117° Scolopendra. La Scolopendre. Pedes ad minimum viginti quatuor, fæpè. Vingt-quatte pattes au moins, fouvent da- plus. vantage. Corpus planum. Corps applari. Antenne Jiliformes ; articulis brevibus plu- Antennes filiformes, compofées de plufeurs TUNIS. articles courts. Six efpèces. 118° Julus. L'Iule, Fedes plufquam centum. Corpus teres cylindraceum. Antenne articulis quinque. Plus de cent pattes, Corps arrondi & c;lindrique. Antennes compofées de cinq articles, Deux efpèces. En addirionmant le nombre des genres & des efpèces contenus dans l’ouvrage de M. Geoffroy, il réfulte du total, qu'il a divifé les infectes qui fe trouvent dans les environs de Paris, en 118 genres, & qu'il a décrit 132$ efpèces. Mais depuis la pui lication de fon travail, l’auteur a reconnu lui-même un grand nombre d’efpèces qui avoient échappé à fes re- cherches antérieures , & les perfonnes qui ont fuivi la mème étude, ont évalement trouvé beaucoup d’efpèces nouvelles. Cette partie de l’hiftoire naturelle eft fi féconde , les objers qu’elle préfente font fouvenc fi peu frappans , tant de circonftances en peuvent offrir dans un temps qui manquent dans d'autres, qu'après les recherches les plus exactes & les plus mulri- pliées , il y aura encore des découveries à faire ence genre. On defiroit que quelqu'un réunit & publiât celles qui avoient été faites depuis le travail de M. Geoffroy. Ce fervice a cré rendu au public par M. de Fourcroy, doéteur de la Faculté de Médecine, de l’Académie royale des Sciences, affocié ordinaire de la Société royale de Médecine , démouftra- teur de Chymie au jardin du Roi , &c. Je place la notice de fon ouvrage à la fuire de celle de l'ouvrage de M. Geoffroy, à caufe du rapport & de la connexion qu'il y a entre le wavail de ces deux Naturaliftes, “elviij Di F'SUGOME RE M. de Fourcroy publia, en 1785, deux volumes in-feize, fousle titre d’Entomologia Parihenfis Jive catalogus infelorum que in agro Parifenfi reperiuntur. L'auteur avoit préfenté fon manufcrit à l’Académie royale des Sciences , & à la So- ciété royale de Médecine. On trouve l'appro- bation de ces deux compagnies en tête du premier tome, à la fuite d'un difcours pré liminaire qui contient le plan de tout l'ou- vrage. L'auteur apprend qu'il s’eft concetté avec M. Geoffroy, qu'il a claffé les infeétes fuivant la méthode de ce favanc; quil a ajouté la defcriprion de plus de deux cens cinquante efpèces nouvelles; que, pour met- tre le leéteur à portée de les diftinguer, il les a marquées d'une étoile ; qu'il indique les endroits où fe trouvent les infeétes qu'il décrit; qu'il a ajouté beaucoup de noms tiviaux, qui ne fe trouvent pas dans l’ou- vrage de M. Geoffroy, que _ces noms font la plupart empruntés des écrits de Linné, & il nous apprend encore que M. Geotfroy a fait quelques chingemens à fon propre ouvrage abrégé par M. de Fourcroy; le plus remar- uable eft la fupprellion d’un genre , celui de l'Eulophe. M. Geoffroy a reconnu cet infecte pour un Cynips à antennes branchues, & la réunit à ce genre ; d’où il fuir, qu'au lieu de 118 genres, la méthode de M. Geoffroy n'en contient plus que 117. J'ajouterai à cette notice, fournie par M. Fourcroy lui-même, dans le difcours prélimi naire , que fes defcriptions réuniffent la clarté & la précilion; qu'elles donnent de chaque objet une idée fufhifante, pour qu'on puifle ai- fément lereconnoître, en levoyant pour la première fois, Enfin l'ouvrage de M. de Fourcroy eft un catalogue portatif, clair, étendu autant qu'il eft néceflaire, facile à confulrer, de la même utilité pour l'étude des infectes qui fe trouvent dans nos cam- pagnes, que le Botanicon _de M. Vaillant , pour l'étude des plantes qui croillent aux en- virons de Paris. GLOYE D AE RTL Goedaert publia à Amfterdam , en 1700, trois volumes in-12 fur les infeétes, fous le utre de Métamorphofes naturelles , ou hif- toire des infeiles , Gc. avec figures en taille- douce. Cet ouvrage eft compofé de deux parties, le texte & les planches; celles ci font pla- cée: à la fin de chaque volume; elles re- préfentent la larve, la chryfalide, l’infecte dans fon état de perfection. Elles font grof- fièrement gravées, & cependant elles ne le font pas aflez pour qu'on ne reconnoille pas aifément linfecte parfait, pour peu qu'on ait d'habitude à voir des infectes, & qu'on sen foit déjà occupé; mais pour les larves, comme leur forme eft fouvent plus difficile à rendre , que les détails demandent une expreflion plus correcte, un travail plus fini, les planches en donsent rarement une bonne idée, Le texte eft divifé en articles par nu- méros, & l’auteur a donné à ces articles le nom d'expériences. Ce font plurôtdes ob'ervations furchacun des objets dont il eft queftion dans l'ouvrage. Ces expériences confiftent à rap- porter le lieu & le tems où la larve a ére trouvée , l’efpace de tems qu’elle a véen fous fa première forme , les alimens dont elle s’eft nourrie, le nombre de fois qu’elle a mué, ce qu'elle a fait pour fe difpoler à fe métamorphofer , combien de tems elle a été en chryfalide, quelle a été la durée de la vie de l’infeéte fous fa dernière forme. On voit que Goedaert travailloit d’après un bon plan, que fes obfervations étoient des matériaux pour ceux qui travailleroient! par la fuite à l’hiftoire des infeétes; mais fon exécution eft défeétueufe en plufñeurs’ oints. Ses obfervations font trop courtes en général, inftruifenc fort peu fur les habi- tudes , trmpent même allez fouvent à cet PRÉLIMINAIRE. égard & leut principal mérite, le feul peut- ètre , eft d'apprendre combien de rems chaque larve demeure en chryfalide ; car pour la durée du premier état, comme Goedaert ne prend pas le plus fouvent les larves au fortir de l'œuf, mais au moment où il les a trouvées, le tems qu'il les a ardées fous cette forme n’ap prend pas quel eft celui pendant lequel elles y demeurent en effet; quant à la durée de la vie de l'infecte après fa fortie de la chryfalide , que conclure du tems qu’a vécu un infeéte en- fermé à celui que vit en liberté l'infecte de la mème efpèce ? Un autre défaut des expériences de Goe- daert eft de renvoyer aux planches fins au- cune defcriprion , enforte qu'on ignore ab- folument les couleurs des infeétes dont il parle, & que pour la forme en général & celle des différentes parties, on nen peut juger que d'après des planches trop peu foisnées pour donner , de ces objets, des idées précifes. Goedaert obfervoit en Europe, & il ne pouvoit , d’après fon_plan , traiter que des infectes de certe partie du continent ; c'eft ce quila fait, à un très-perir nombre d'ex- ceprions près. ll écrivoit dans un tems où les méthodes n'éroient pas connues ; il n’en a pas eu l'idée, & 1l traite indifféremment des divers infectes comme ils fe font pré- fencés ; 1l a plus obiervé de Papillons que d’autres infeêtes, Outre les obfervarions particulières , le premier volume en cbntient de fort courtes fur la nature des infeétes en genéral & leurs changemens, On ne doit pas regretter qu'elles ne foseût pas plus écendués ,; car elles ne préfentenc. que les: préjugés anciens qui écoient «encore en vogue. Jar dir que Goe- daert induit en erreur daus pluñeurs obfer vatons particulières. En voici deux exemples. En parlant du Faneton. Tome ,°, expé- rience 70, pag. 1,65. Les Hanetons vivent affez lons-tems quand ils peuvent feulement, clix en été, trouver de la nourriture | & qu'en hiver ils puilfenc feulement fe garantir du grand froid. Il faut remarquer qu'il parle du Haneton dans fon premier état, En traitant du Ver qui a été nommé depuis, Lion des Pucerons, Goedaert, tom. 11, expér, 44, page 198 & fuiv., autri- bue l’origine des Puéerons à une liqueur répandue par les Fourmis, vivifiée par le foleil, & la fréquence des Fourmis aux en- droits où fe tiennent les Pucerons, à l'amour des Fourmis pour eux , & au foin de les défendre contre les Vers qui en font leur piture, Où a joint dans le premier volume, aux obfervations de Goedaert, des remarques d'un M. de Mey fur les généralités rela- üves aux infectes. C’eft l'ouvrage d’un com- pilateur érudit qui a ramallé, extrait, & pu- blié fous une forme nouvelle tous les pré- jugés, les erreurs des auteurs anciens fur l’origine des infeétes , fur leurs habitudes & leurs propriétés. Tour commençant doit s'abftenir de lire ces remarques. On voit que l'ouvrage de Goedaert offroic dans l’origine un bon plan, qu'alors même fon utilité éroit médiocre par les vices de l'exécution ; & aujourd'hui que ce plan’ a été fuivi avec beaucoup plus de fruit par un aflez grand nombre d'obfervateurs, l'ouvrage de Goedaert eft à-peu-près inutile, en même rems que la lecture en peut induire les com- mençans en erreur. | M. Lifter , auteur anglois , publia à Londres , en 168$, les ouvrages de Goe- daert avec quelques changemens. Ils con- fifte:r à avoir rangé les ob'ervarions de Goedaert dans un ordre méchodique , & à avoir ajouté en note quelques ob ervarions a celles de Goedaert, Cet ouvrage de format in-8°. eft écrit en latin, & intitulé, Joan- nes. Goedartiss de infeëlis in methodum re- daëtus ; cum notularum additi ne, Operâ M. Lifler, è regiä fociesate Londinenfi. clx La-méchode de M. Lifter n’eft ni affez lamineufe ; ni aflez étendue , & beaucoup trop incorreéte pour mériter qu? nous la fallions connoître. Il clafle les Papillons d'après la manière dont ils portent leurs aîles dans l'état de repos, la forme de la chryfalide , le nombre des pieds des Che- nilles, Ainli un homme qui trouve un Pa- pillon pour le rappelér à fa claife, a befoin de connoître la chryfalide & fa Chenille. Ajoutons que dans la quatrième fection M. Lifter rapporre aux Papillons les Demoi- {elles & plulieurs autres infeftes qui n’y ont pas plus Le rapport, C'en eft aflez pour faire juger de la méthode. Les notes ne m'ont pas en général paru forc inftruëives, & je crois que ce commentaire, aux œuvres de Goedaert, n’ajoute rien aujourd'hui à leur peu de valeur pour nous. Cet ouvrage eft accompagné de planches qui en font peut- être la meilleure partie, & qui donnent une affez bonne idée des objets qu'elles repré- fenrenc. H AR RTS M. Moïfes Harris, auteur anglois, a enri- chi l'hiftoire naturelle de deuxouvrages fur les infectes ; le premier parut à Londres en 1776, fous formar in 4°, & le fecoud dans la même ville , en 1778, fous format in-folio, L'un & l'autre contient un texte à deux colonnes, une en anglois, l’autre en fran- cois, & eft orné de planches enluminées, Ces planches, la plupaïr exactes, d'un co- loris, d'une exécurion aufli parfaite que puille peut-être en fournir l'art d’enluminer, ne font inférieures à aucunes de celles qu’on connoit jufqu'à préfent en ce genre ; elles nous ont paru mériter d'êcre placées avec les planches de Roefel, de Cramer & de Drury, au-deflus de tous les ouvrages de cette efpèce, Le premier ouvrage eft intitnlé, Expoyt tion des infeêles anglais, avec des obfervations & des remarques curieufes , dans lefquelles chaque infeite eft particulièrement décrit ; [es parties & fes propriétés Jont confidérées à leurs DAS ACrR OU RE Jexes diflingués , 6 leur hifloire naturelle fidel. lement récitée. Le tout enrichi de taille. douces , deflinées , gravées & coloriées par l’auteur. Ce titre annonce beaucoup; auñli l'ouvrage n'y répond-t-1l qu'en partie. Il commence par une incroduétion dans laquelle M. Farris examine les différentes parties externes des infectes , & il renvoie à une planche gravée au trait feulement. C'eft pour les infectes ce que les anatomiftes ont fait pour l'homme, les auteurs qui oat écrit fur l'équitation, pour le cheval. Perfenne n'étoit encore entré dans un détail auf circouftancié des part'es ex- ternes des infectes. M. Harris a été obligé d'employer teaucoup de termes & de noms nouveaux, parce qu'on n'avoit pas diftingué les parties qu'il remarque & qu'il défigne par un nom particulier. En voici quelques exemples, Les bords d'éventail, les bords chdominaux , les cendons en barre, les clous des épaules ; &c. I eft douteux que tous les détails, dans lefquels l’auteur eft entré, foient utiles; mais on ne peut lui refufer d'avoir diftingué avec fondement certaines parties qu'il eft utile de remarquer , donc la connoiflance plus particulière & plus gé- nérale faciliceroit les defcriprions; d'un autre côté , la vue de la table defcriptive des diffe- rentes part.es eft un excellent moyen de les faire bien connoître. Après cette première table, on en trouve une d'un genre plus nouveau encore , car il n’y en a pas d'autre exemple , au moins pour les infeétes; c'elt un tableau circulaire compofé de quatre cercles concentriques , ou circles , comme s'exprime l’auteur. Chicun de ces cercles elt partagé en dix huit quarrés par des lignes ou rayons tendars du centre à la circonfé- rence ; le centre des quatre cercles! eft vide & renferme dans fon milieu trois triangles, un bleu , un rouge, un jaune, Ces trois triangles fe rencontrent par un de leurs an- gles, & paroïllent noirs dans leur juxta- fuperpoñtion, C’eft pour faire voir, dit l’au- teur, que le noir rétulte du mélarge égal des couleurs roug?, bleue & jaune, Toutes ; a PRELIMINAIRE. les autres couleurs , ajoute M. Harris, dé- pendent du mélange différemment propor- ionné de ces trois couleurs/primitives. Nous lailons aux artifles à prononcer fur cette affertion de M, Harris, qui nous paroît pou- voir fouffrit quelques obje&ions. Je conti- nue de rendre compte du tableau. Les foi - xante-douze quarrés dont il eft compofé fonc chacun d’une couleur ou d’une teinte diffé- rente , & chacun eft marqué d'un numéro ae à une table qui indique le nom de la couleur de chaque quarré. L'idée de ce tableau eft certainement in- génieufe , lexécution en eft uule pour la defcriprion des infeétes, & particulièrement pour celle des Papillons. Mais pour tirer de ce tableau tout le profit qu'il promer, il faudroic que les couleurs employées pour fa compofition ne fuffent pas fujetces à changer. C'eft ce dont on peur fe flatter, fur- tout dans le genre de l'enluminure? D'un autre côté, plufeurs perfonnes ne feront-elles pas MATE LE à diftinguer les nuances qui fe rapprochent, fe confondent prefque , & ne font difinétes qu'aux yeux de l'artifte conime left M. Harris. S'il m'eft donc permis de dire mon fentiment fur le tableau des cou- leurs, je le crois utile dans le principe, je penfe qu'un pareil tableau en tête des ou- vrages enluminés , s’il étoit bien fait, fion y avoit employé les couleurs les moins chan- geantes , & fi on n'y avoit diftingué que les nuances les plus frappantes, ie très propre à fournir une gamme qui pourroit devenir générale, & qui facilireroit beaucoup les defcriptions , qui les rendroit plus claires , plus précifes , & fixeroit l’idée”, fi fouvent indéterminée , des expreflions qu'on y em- ploie, On me donc à M. Harris une idée dont l'exécution corrigée deviendroit fort avantageufe. Je foumets au refte ces réfle- xions aux artilles, à qui il appartient par- ticulièrement déns juger , & le rableau qui pourroit être exécuté devroit l'être par leurs confeils réunis aux lumières du naturalifte qui entreprendroit de le faire exécuter. Le refte du volume contient cinquante plan- Hifloire Naturelle, Inféëles. Tome IF. cix} ches de la plus belle exécution & de la plus conforme aux objets qu'elles repréfentent ; ce font des FUNLE R de différens genres Qui fe trouvent en Anolecerre, & fouvent avec l'infeéte parfaic, la larve & fa chryfalide. Rien de plus fini dans fon genre que cette partie de luuvrage; mais les figures font relatives à une defcriprion qui n ele que la répécition de ce que la planche offre à la vue, exprimée pardes mots, à la vérité propres à leur objet, & qui fixent l'attention fur chaque partie en particulier. Ainf celui qui examine chaque planche ne verroit fouvent que l'enfemble de lobjer, & la defcription fixe fon attention fur Re partie, ce qui la rend uule. Mais d’ailleurs on ne trouve point la partie hiftorique des infectes, comme le titre l'annonce ; M. Harris fuic les divi- fions générales, admifes par la plupart des auteurs , & il rapporte , en 1ère de chaque divifion , les caractères qui la diftinguent ; il commence par les Lépidoptères ou Papil- lons, & 1l entre dans ja divilon des cialles en ordres, dont il rapporte aufli les carac- ères. Nous n fentreprendrons pas d'analÿfer fa méthode , qui ne nous a paru ni lumi- neufe, ni fondée fur, des principes aflez ftables ; d’ailleurs M. Harris fernble fouvent la négliger lui-même, puifque parmi les planches appartenantes à une des grandes divifons générales , on en trouve de rela- uives à des ordres d’autres divifions. Mais.ce qui eft parriculier à M. Harris, c’eft qu'il diflingue dans chaque ordre les mâles & les femelles par des caraétères propres à chaque fexe. Cependant ces caractères n'étant pas toujours aufli faciles à faifir que ceux que fournit l'anus en le comprimant , 1l femble qu'il vaut mieux fe borner à cette méthode limple ; aifée , généralement adoptée de difinouer les riâles &-les femelles. EDR M. Harris détermine [a grandeur de chaque infecte. Le fecond ouvrage du même auteur eft intitulc , Hiftoire naturelle des infeites art glois , nommément les Phalénes & Papillons avec les plantes [ur lefquelles ils fe nourriflenr, x clxi] DiR SC 0 LA £ une relation de leurs changemens refpec- ‘ fième pourroit dire que c’efl la Chenille de tifs ; leurs repaires communs dans l'état ailé, & leurs noms vulsaires ou de genre , donnés ë eteblis par la focièté ingénieufe des Au- RELIENS, L'ouvrage commence par une introduc- tion qui contient des généralités fur les Chenilles , les chryfalides, les Papillons leurs œufs & la manière de les dépofer ; fur les caractères qui diflinguent les Phalènes & les Papillons , ainfi que leurs Cheniiles. On trouve enfuite l’énumération des uflenfiles néceflaires pour prendre & préparer les Pa- pillons & Phalènes , & des inflruétions fur les moyens de les conferver. Nous ne ferons point l’analyfe de certe introduction qui ne nous a rien offert de particulier. Le refle de l'ouvrage contient quarante- quatre planches c 1 repréfentent indifférem- ment des Papillons & des Phalènes, en plus où moins grand nombre dans chaque plan- che, & leurs chryfalides, & les plantes dont les Chenilles fe .nourriflenr. Chaque Papillon ou Phalène eit défigné par un nom trivial. Ces noms ne nous ont pas paru plus heureufement appliqués par les membres de la fociété aurélienne, que par les au- teurs qui ont employé de femblables homs; il ne nous a pas femblé non plus que M. Harris air évire l'erreur commune de dérer- miner exclufivement la nourriture d’une Chenille, parce qu'on l'a trouvée fur telle p'ante ou qu'on l'en a nourrie; comme fi elle ne poavoit pas fe rencontrer fur d’au- tres plantes & en vivre, Nous ne citerons qu'un feul exemple à l’appui de ces deux aifertions. C’eft celui du Papillon que M. Gcofltoy a appellé grand Porte-queue du fenouil. M. Harris, planche 36 , pag. 7+, le nomme queue d'Hirondeile , & dit que la Chenille mange la faxifrage des prés; ainfi M. Gcoffroy a appelle le Papillon Porte- queue du fenouil; parce qu'il en a trouvé Ja Chenille fur le fenouil , & M. Haïris dit que cette Chenille vit de faxifrage parce qu'il l'a trouvée fur cette plante; un troi- la carotte ; un quatrième celle du panèt: car elle fe nourrit aufli de ces deux plantes: _ preuve fufhfante de l'abus d'attribuer exclu- fivement telle ou telle Chenille à telle ou telle plante. Quant au nom de queue d'Hi- rondelle , 1l ne donne en rien une idée plus précife du Papillon que celui de grand Porte- queue. Au relle , M. Harris , déjà crès-habile lors de fun premier ouvrage , s'eft furpaffé dans l'exécution des.planches de celui-ci, mais 1l n’y traite pas plus que dans le pre- mier des habitudes des infeftes. J'O:NYS TON: Jonfton à confacré aux infeétes quatre des livres qu'il a écrits fur les animaux ; le pre- mier elt précédé d’une préface dans laquelle ilexpofe quelques généralités fur les infectes , d’après les idées d’Ariftore & de Pline, & il finit cette courte préface par fa méthode fur les infectes ; elle confifte à les divifer en ter- reftres & aquatiques , en infeétes qui ont des pieds & ceux qui n'en ont pas. Cependant, dans la fuite de l'ouvrage il fubdivife les in- feétes. Dans le premier livre il traite des in- . fectes rerreftres , fans élytres & à quatreailes, & 1l fubdivife ces infectes en ceux dont Îes quatre aîles font membraneufes , ceux qui ont quatre ailes farineufes ; 1l traite dans le mime livre des infeête; fans élytres qui n'ont que deux aîles ; 1l parle enfuite des infeétes qui ont des élytres, & 1l commence pur les Sauterelles & les Grillons , après lef- quels il pafle aux Scarabés qu'il divife, d'a- près Moufer , en arands qui ont des cornes, en grands qui n’ont pas de cornes, puis , fans annoncer de divifon , il craice de différens genres de Scarabés; il ne leur afligne pas de caractères , & ne les diftingue que par les noms qui leur ent été donnés. Le livre fecond a pour objet les infeëtes terreftres qui ont des pieds , & qui n'ont pas d'ailes. Jonfton parle d’abord des infeétes de certe divifion qui ont fix pieds, & il com- PRÉLIMINAIRE. mence par les Fourmis; enfuire des infectes de la même divifion à huit pieds ; tels font les Araignces ; fuivent les infectes fans aîles à douze & quatorze pieds, & il place, dans cette divifion, les larves, & en particulier . les Chenilles ; puis il palle aux infectes rer- reftres fans aîles qui ont un grand nombre de pieds, rels que les Cloportes, llule , la Sco- lopendre, Dans le troifième livre , Jonfton traite des infectes terreltres fans pieds, & d'abord des Vers qu'il fubdivife en ceux qui vivent fur les plantes , ceux qui vivent à l'intérieur des au tres animaux ; il fubdivife les premiers en Vers qui rongent les différentes parties des plantes, arborari ; ceux qui produifent des gales , fruricarii ; ceux qui rongent les femen- ces; ceux qui dévorent les plantes; puis en parlant des Vers qui naïlfent à l’intérieur des animaux, de ceux qui fe trouvent dans les vifcères de l’homme, fur lefquelsil dit fort peu de chofe , & il cermine ce livre très-court par l'hiftoire de la limace. Dans le quatrième, qui cft aufli crès-court , Jonfton traite 1°. des infectes aquatiques qui ont des pieds, d’a- bord de ceux qui en ont un petit nombre, puis de ceux qui en ont beaucoup, enfuite de ceux qui n’en ont point , & il finit par quelques pages fur les étoiles de mer, quel- ques alinéas fur le Cheval marin ou Hippo- campe, & fur le raifin de mer ; d’où il eft aifé de conclure que Jonfton confond les objets , & met au nombre des infeftes des animaux qui ne fc it pas le cette clafle; qu'il range le mème infeûle dans des fections différentes , comme il eft aifé de le remarquer à l'égard des Papillons & des Chenilles qui ne font que le même irfeîte , & qu'il place dans le premier livre, en les confidérant comme Papillons, parmi les infectes rerref- tres qui ont des pieds & quatre aîles farineu- fes, & dans le fecond livre , au rang des in- fees rerreftres fans ailes à douze & quatorze pieds. Mais ce n'eft pas le feul défaut de cette divifion des Ckenilles , puifque les deux eclions qu'en forme Jouflon fonc bien éloi- gnées de renfermer routes les efpèces de Che- ne A, oo \ cixii nilles. Il eft inutile de nous arrèter à remar- quer en détail les vices d'une méthode que perfonne ne fuit, nt même n’étudie plus, qui repand plutôt de la confuñon , & de l'obf- curité que de l'ordre & de la clarté fur l'ob- jet qu’elle devroir éclaircir. Il fufit donc de remarquer en général que la méthode de Jonf- ton n'eft ni lumineufe , ni exaéte, ni appli- cable à toutes les efpèces, à tous les genres des infeétes , même de ceux qui préfentent des caraétères les plus propres à les faire dif- unguer. Cependant , cette méthode n’eft pas mème énoncée clairement ; on n'en trouve point le tableau féparé, & on ne la devine qu'en parcourant l'ouvrage entier, Vinoc-huit planches groffierement gravées, dont les fiou- res font toutes incorrectes & méconnoilla- bles , fonc répandues dans les quatre livres qui craitent des infectes ; elles repréfentent un grand nombre d'objets , mais défigurés , dont elles ne peuvent donner l'idée , & elles font abfolument inutiles ; elles n’ont qu'un rapport indirect avec le rexte , puifque l'au- teur ne les cite pâs, & qu'on ne trouve leut relation avec le difcours que par la confor- micé desnoms employésau bas des figures 8 dans le texte. Ajoutons que Jonfton n'eft pas plus heureux dans la defcription que dans la repréfentation des infectes, qu'il n’en parle guères. que d'après Moufer & Aldrorande qu'il copie , que les noms qu’il donne aux in- fectes font très fouvent ceux que les anciens ont employés , que faute de bonnes defcrip- tions , on ue faic à quels individus appliquer , que d’ailleurs il cire beaucoup de faits apo- crifs , qu'il attribue aux infeétes des propric- tés qu'ils n'ont pas, & que fon ouvrage eft une compilation de lérudition & des erreurs de ceux qui l'ont précédé, KR ÆMIP FER, Kæmpfer, pag. 110 & fuiv. de lhifoire du Japon , format in-folio , fait mention de quelques infectes. Ce qu'il en dit eft accom- pagné d’une planche qui en repréfente envi- ron une douzaine ; 1l parle d’abord d’une efnèce de Fourmis qu’il appelle Fourmi blan- x 5 DT SE che ; d’aprés ce qu'il eft dit tant fur fa forme, que fur fes habitudes , il paroît que c’eft un infecte du genre des rermes fi communs fur les côtes de Guinée, genre qui fe trouve éga- lement en Amérique où les européens don- nent le nom de Poux-de-bois en plufeurs endroits, & celui de Fourmi-blanche aux in- fectes qui compofent ce genre. Par-tour ils font fort petits , mais infiniment multipliés, par-tout ils jettent , en cettains tems, des ef- faims qui paflent d’un lieu à un autre , en fe pratiquant des chemins couverts, & qui, par-tout , caufent de grands déoâts dans le tems de ces émigrations , parce que ces in- fetes ne font arrètés par aucune digue, que les bois de charpente même, qu'ils pulvéri- fent, font employes pour les chemins couverts qu'ils fe conftruifent ; ils caufent donc au Japon , comme en Afrique & en Amérique, la chute des édifices, ils ravagent les meubles & ils dévaftent les plantes. Ce même genre fe trouve en Europe , mais les individus y font peu multipliés , ils font peu de mal, & ils ne font pas remarqués par certe raifon. clxiv Kæmpfer décrit enfuire un Mille pied qu'il dit long de deux ou trois pouces , de couleur brune, ayant un grand nombre de picds. Sa piquure n'eft pas dangereufe, au lieu que celle des Mille-pieds des Indes l'eft plus que celle du Scorpion. Mais d'après la figure de cer infecte repréfenté planche 10 n°. 1.,ce n'eft pas un Mille-pied où Iule , mais une Sco., lopendre fort analooue à celle qu'en nomme, trèsimproprement dans quelques-unes de nos provinces’, {a Malfaifante. Kæmpfer appelle infeéles rampans les deux efpèces dont je viens de parler d’après lui, & il nomme les fuivans infeéles volans. Ce font les Abeilles , les Guêpes , les Cou- fins , les Mouches , les Sauterelles | que Kæmpfer ne fait que nommer , & tour ce qu'on peut extraire de ce qu'ilen dir, c'eft qu'il y a peu d'Abeilles au Japon. Il décrit enfuite quelques elpèces d'infectesen particulier ; mais OU RIS d’une manière fi incomplette , qu'il eft im- pofble de fe former une idée des individus dont il parle. Telle eft la defcripion d'un très- grand Papillon appellé jamma tssio ou Papillon de montagne. 12 eff sout-à fait noir, ou de diverfes couleurs qui font un mélange agréable de taches blanches , noires & autres. Je ne m'artècerai pas davantage à des def- criptions dant il ne peut réfulrer aucune idée de lobjer à décrire , & je me bornerai aux feuls infeétes figurés. La planche 10, n°. 6. , repréfente deux efpèces de Cigales & leurs larves ; l’une eft beaucoup plus grande , & l’autre plus petite. La grande paroît la pre- mière, & difparoît vers les jours caniculai- res ; la petite efpèce paroït plus tard, & on la voit jufqu’en automne. Elle ne fe fair en- rendre que depuis le lever du foleil jufqu'à midi ; la graude efpèce ne difcontinue pas de faire recentir les bois du bruir qu'elle y fair. Kæmpfer dit que la dépouille de la larve eft mife, au Japon , au nombre des médicamens , qu'on la vend publiquement; mais il a'apprend pas quelle propriété on lui attribue. Enfin, on voit au n°. 7, planche1o, la repréfentation de deux Buprefles , fuivant Linné, & deux Cucujus , fuivant Geoffroy. Il paroïît que c’eft le Buprefte à bandes de Chandernayor , ou celui qui eft entièrement verd avec deux bandes dorées longitudinales fur les élytres. LEUWENHOEK. On trouve dans les ouvrages de Leuwen- hock qui font écrits en laun, & qui for- ment cinq volumes in-.°, , plufeurs articles fur:les infectes, fur-tout fur les infectes ou ani- maux microlcopiques , foit fpermariques , foi: des infufions. Je ne parlerai que des infetes proprement dits qui font mon feul objet. Ce neft point leur hiftoire qu'il faut chercher dans les œuvres de Leuwenhoek, ni la defcription de leur forme extérieure , mais quelque trait de leur hifloire, & la defcription d’une ou de plufeurs de leurs parues internes, ou de quelques-uns de leurs organes , car Leuwenhock ne donne Æ pas leur anatomie complete, mais celle de quelques parties feulement. Les bornes que je fuis forcé de ne pas paller ne me per- mettent que d'indiquer les objets fur lef- quels on peut coufulrer, Leuwenhoek. Il y a deux volumes imprimés à Delfr, le premier en :697, le fecond en 1719; & trois volumes imprimés à Amfterdam , un en 1719, & deux en 1722. Ces cinq volumes font compofes de differtations adref- fées à différentes perfonnes fous le titre de lertres. Dans le volume imprimé à Delft en 1697, il eft queltion, pag 148, de certains Acarus, qui vivenc fur les fleurs du myrte. Pag. 60 , de l'aiguillon du Pou mâle; pag. 11, des aîles d'une Mouche née d’un Ver qui s'attache au pédicule des rofes; pag, 96, d'un inlecte aîlé qui vir fur les Seurs du myrte ; pag. 9 & faiv., d’une Mouche ob- fervée fur la rofe ; pag. 140 & fuiv., des Crabes; pag. 155, d'une Mouche dont le Ver rend les feuilles des arbres. difformes ; pag. 119, des Fourmis; pag. 8o & 51, réfutation de l'opinion de Jonfton fur la gé- nératuion du Pou; pag. 6o , 70, 71, par- ties génitales de cer infecte ; pag. 12 , fur des Mouches nées de Vers qui piquent lesfeuilles du cerilier ; pag. 152 & fuiv., d’autres Mou- ches qui piqueur les feuilies du tilleul ; pag. 75 & 76, des œufs du Pou; pag. $9 & fuiv. ,une defcription anatomique aflez dérail- lée du Pou mâle & du Pou femelle ; plufeurs traits de leur hiftoire ; pag. 192, de la piqüre du Scorpion. ; Pag. 65 , du volume également imprimé à Delft, mais en 1719 , Leuwenboek s'occupe du Monocle qui vit fur la lenulle deau; pag. 112, épitre 7 de deux efpèces de Coufins & d’une efpèce de tipale , de quel- ques Coléoptères, d’une Mouche, & de quelques fais fur les Abeilles, Pag. NE épitre 35 , de la Mordelle, de fa cornée, des yeux de la Mouche com- ——_—— _—_—_—_—___—_—_—_—__—_——___————_]_]_—___ _—__—__—__—_——— rer PR ÉGDM MEN, A FRE. 2 go clxv. mune , de ceux des infeétes en général, de ceux des Homars, Crabes & Squilles. Des trois volumes imprimés à Amfter- dam, le premier le fut en 1719, & les deux autres en 1722. On trouve dans le volume imprimé en 1719, pag. 245 & fuiv., la defcription anatomique des Abeilles, & des faits fur leur hifloire; pag. ,16 jufqu'à la pag. 342; il eft queftion des Araïgnées ; pag. 411 & fuiv., du Ver à foie. Cet article & le pré- cédent font traités plus au long que Leu- wenhoek ne le pratique ordinairement; pag. 148 & 149, il eft parlé des Coufins ; pag. 79, 8o , 259, des Fourmis; pag. 277, ce que font cesinfeétes; pag. 1 57 & 177, des Mulle- pieds ; pag. 166 , de la Mouche commune; pag. 174 & 175 , des yeux des Mouches; pag. 464 & fuiv. , de différentes fortes de Mouches qui gâtent les arbres ; pag. 39 & fuiv., des Scarabés, des organes de leur vue; pag. 167 & fuiv., du Scorpion, de fon aiguillon , de fon venin; pag. 103, Ver du fromage. Des deux volumes imprimés en 1722, À Amfterdam , le premier ef divifé en crois parties. Dans la première partie , pag. 53, il eft queftion ‘de la lande où œuf du Pou ; dans la feconde partie, pag. $$ , anatomie du Crabe; troifième partie , pag. 47, def- cription anatomique du Ver à foie; pag. 8 & fuiv., differtation allez évendue fur les Fourmis 3 pag. 110 & fuivante, du Mille- peds ou Scoiopendre ; & pag. 70 , du ’ou Enfin , dans l’autre volume imprimé à Amfterdam en 1722, pag. 352 & fuiv. 7223 Page 35 ; traité fur les Acarus ou Ziques ; pag. 137 & fuiv. , defcriptiondel’aiguillon du Coufin; pag. 324 & fuiv., différens articles fur la Puce; page 485 , des aîles des Mouches, Je n'ai pu qu'indiquer les objets dont Leu- wenhock a traité ; ceux qui liront fes ob- fervations repretteront que cer auteur n'ait pas mis. plus d'ordre & de fuite dans fon travail ; 1l leur paroîtra avoir obferve fans plan $ Be vue, mais avec une grande pa- uence & beaucoup d’exactirude. Il feroit pofible de virer beaucoup p'us d'utilité de fes ouvrages , fi quelqu'un prenoïit la peine de raflembler les obfervarions éparfes, de les réunir & de les rapporter à leur objet ; enfin , de Les préfenter dans l'ordre qui de vroit naturellement les lier. Ce travail ren- droit celui de Leuwenhoek plus utile, & je crois qu'il pourroit l'être alors beaucoup plus que dans l'état dans lequel l’auteur l'a publié. LINNE. Le chevalier Linné, fi juftement célèbre, a écric fur les infedes avec plus de mérhode & d’une manière plus étendue qu'on ne l'avoit fait avant lui ; il s’en eft principalement üc- cupé dans fes deux ouvrages, qui ont pour vitre : Sy/lema nature, & Fauna Suecica. I] en traite aufli dans plufeurs de fes autres écrits. On peut le regarder comme ie fon- dateur des méthodes en hiftoire naturelle, & particulièrement pour les infeétes : celles qui avcient été propofées avant la fienne , manquoient de clarté, d'ordre , d’érendue ; elles n'étoient pas fondées fur des caraûères apparens, faciles à reconnoïtre, inhérens aux objets ; mais fur des circonftances de la vie des infectes, fur leurs habitudes, fur les lieux où on les trouve, fur la nature de leurs alimens. Le chevalier Linné a fenti qu'une méthoce devoir avoir pour bafe des carac- tères appatens , Conflans, inhérens aux in- dividus, & ila beaucoup mieux rempli ce bur qu’on ne l'avoit fair. On l’a imité de- puis, on 4 perfeétionné un genre de travail daus lequel 1] a ouvert la carrière. On fait aflez que ce favant à écrit en latin, qu'il a eu fouvent à parler d'objets que les anciens n'avoienr pas obfervés ; ces objets n'avoient pas par conféquent de noms dans la langue latine, il a fallu leur en donner. Linné les a dérivés du grec, & leur a donné une termi- nafon latine : mais la nouveauté des expref- D'INS"E OURS \ fiuns qu'il a employées , leurs racines dans une langue qui n’eft pas familière aujourd'hut à beaucoup de perfonnes, ont fouvent em- barralié les leéteurs. On pourroit peut- ètre lui reprocher de n’avoir pas apporté allez de foins à la formation des expreilions dont il a fair ufage le premier. KE défaut rend à écris trop fouvent obfcurs. Quelqu'un qui donueroit une table explicative, claire, con- cite & bien dreflée des termes-qu il emploie, rendioic un grand fervice aux jeune gens qui étudient fes écrits ingémieux ; il leur épargne- roit la tâche longue & ennuieufe par laquelle il faut commencer de s’habituer à fa lan- gue. Je reviens à fes deux principaux ouvrages fur les infectes. Tous deux font de format in-8°, [| y a treize éditions du Sy/lema na- cure. Elles ont été fucceflivement déterminées par des corrections , des additions aux pré- cédentes. [l n'y en a que deux du Fauna. L'auteur expofe , dans le premier ouvrage, fa méthode; il décrit enfuite, dans chaque édition , un plus ou moins grand nombre d'efpèces , tant européennes qu'étrangères. Chaque efpèce eft déterminée par un numéro, par une phrafe qui exprime les principaux raits de l'efpèce , & dans les dernières édi- tions par un nom #rivial. Ce nom eft celui d’une divinité ou d'un héros de la fable, d'un homme fameux dans l’hiftoire en gé- néral , ou célèbreen paruculier en hiftoire na- turelle, ou de la plante fur laquelle on trouve l'efpèce d'infecte auquel le nom eft appli- qué. Tout le monde convient que les noms iviaux font utiles, que c'eft une forte de gamme commode pour s ‘entendre ; mais quel- ques perfonnes auroisnt voulu que ces noms fuffentr formés exprès , ou , comme on dit, foroés & infignifans , ou qu ils euflent été exprellifs , c'eft-à-dire, qu'ils euflent carac- térifé les objets auxquels ils auroient été impofés, On reproche à Linné d’avoir, par exemple , donné aux Papillons les noms des héros grecs & troyens. Nous PAL dire que ces reproches ne nous paroiflent pas fondés. Des noms forgés, in- fignifians euflent été fort difficiles à ET : 1 P À EM AUIAMAARR E, ils auroient été une furcharge pour la fcience & pour ceux qui l'étudient; de: noms exprel fifs feroient très-avantageux, ils fixeroient les idées, ils aideroienc la memoire. Linne en à fenti l'importance, il les a employés pour les divifens qui , étant peu nombreufss, permeitent qu'on trouve & qu'on emploie de pareils roms, & dans quelques circonf- tances particulières dans lefquelles des carac- tères bien tranchés peuvent être exprimés par un mot. La difficulté de compofer de femblables noms, augmente avec le nombre des objets dont il faut parier, de leurs rap- ports plus grands, de leurs différe ces moins marquées , & leur multitude rend la chofe impoñlble ; car alors les objets fe touchent, fe confondent, fonc diftingués par dés craits fi peu faillans, fi peu fenfñbles, que l'ex- preflion même de ces traits, quand il feroit poffible de la rendre par un mot, ne donne- roit qu'une idée très imparfaite de J'objer, ne le diftingueroït pas de ceux qui lui ref. femblent & qui le touchent daus la férie des êtres ; il n'y a donc plus alors de ref- fource pour faire connoître l'objet que de le décrire dans fon entier, & le nom &ri- vial n’eft qu'un moyen d’en retenir la def- cripion, de fe la rappeller à l'occafñon de ce nom; mais fi la mémoire eft déjà char- gée de ce même nom, on a de moins à l'apprendre & plus de facilité à le retenir, on n'a plus quà fe rappeller l’objet auquel il a été appliqué. Peu de ceux qui étudient Phifloire raturelle ignorent les noms des divinités, des héros, des hommes célèbres, ils ont donc qu’à faite l'application de ces noms, & fe rellouvenir à leur occallon des objets qu'ils défignent dans la méchode où vu les a employés : mais, dira-t-on, un même nom alors rappelle l'idte de deux objers , & d'objets fi difparates? Qu'im- porte ? Car, peut-on fuppofer que celui qui s'occupe pour l2 moment de Papillons, par exemple, confondra au nom d’Agamemron les idées d'un infeéte dont il veur fe rappeller la forme & es couleurs , avec le chef des rois grecs, & quil brouillera deux penfées au éloignées ? Non, fans doute ;& cixvi] les noms d’Ajax, He@or, Andromaque, Ulyffe, &c. donnés à des Papillons peuvent bien ,au premier apperçu, paroitre appliqués d’une manière ridicule, mais en y penfanton reconnoït que cette application eft un moyen de rappeller le fouvenir d'objets très multi- phés fans charger la mémoire de nouveaux noms & fans un rifque réel qu'on confonde les idées : il en réfulte donc de l'utilité fans inconvénient ; l'emploi de ces noms eft donc rai‘onnable,. M. Linné termine enfin l’article de chaque infeéte par l'indication du lieu où il a éré | ou ob'ervé , ou ramallé. À l’occalion de cette indication, je remarquerai qu'elle ne doit jamais être prife à la rigueur , comme trop d'auteurs l'ont fait; quand M. Linné dit d'un infecte, habitat in Europé, In- diâ, inful& Ceylan, &c. il faut entendre, par ces expreflions que l'infeëte dont il vienc de parler a été trouvé en Europe , dans l’Inde, à l'ile de Ceylan, &e. Mais il n’en faut nulle- ment conc'ure qu'il ne fe trouve que dans le lieu ou la contrée, la région, la partie du globe dcfignée ; on peut être für que l’ef- pèce y exifte, fans exclufion d’autres lieux méme trés-éloignés , firués dans différentes parties du monde, où il eft pofible qu’eile vive aufli, Ainfi, par exemple, le Papillon Apollo fe trouve dans les'plaines de la Suède & fur les Alres, les Pyrenées & peut-être far d’autres montagnes , en d'autres régions balles des pays froids. Le Sphinx tête de mort nous eft apporté de la Chine, il eft commun dans nos provinces méridionales, & nous le trouvons; dans nos campagnes. Il feroit facile d’accumuler des exemples de ce senre, Il en réfalte donc que l'indication du lieu où un infecte a été obfervé n’eft qu'une preuve que l’elpèce donc il eft vit en ce lieu, & l’on n’en doit pas ürer , comme on le fait foavent , l'induétion que cette efpèce ne fe trouve pas ailleurs. é M. Linné divife les infeêtes en fept clafles d'après la forme, le nombre, la pofition des ailes, cixvii] Les infe@tes compris dans les cinq pre- mières clafles, ont quatre ailes : ceux de la première clafe, Coleoptera, Coléoprières ,ont les deux ailes fupérieures coriacces; c'eft ce qu'on appelle é/yrres. Seconde. Les ailes fupérieures à demi-co- riacées & en recouvrement. Cette dernière expreflion fignifie que le bord d’une des ailes recouvre celui de l’autre. Hemiptera , Hémiptères. Troifième. Les quatre aî!es membraneufes couvertes de petites écailles. Lepidoptera, Lépidoptères. Ce font les Papillons. Quatrième. Aîles membraneufes; anus fans aiguillon. Neuroptera , Neuroptères, Cinquième. Aîles membraneufes; ventre armé d'un aiguillon. Hymenoptera , Hyménoptères. Les infectes de la fixième n’ont que deux aîles, à la bafe defquelles font placées deux balanciers. Diptera ; Dipières. Les infectesde la feptième n'ont point d'ailes. Aptera, Aprères. La première & la feptième claffes font fous-divifées chacune en trois ordres. Les caractères des trois ordres de la pre- mière clafle font déduits de la forme des antennes. ÉD. D SUP AOAS RÉ Antennes en malle, c’eft- à-dire, dont la pointe eft renfiée & plus groffe que le refte de l'antenne. OfrVDiR EM 11. Antennes filiformes ou de groffeur égale dans toute leur étendue. III. Antennes féracées ou qui vont en diminuant de crof- feur de la bafe à la pointe. Divifion de la feptième claffe. Infectes aprères qui ont fix pattes, donc la tête & le corceler ne font pas joints intimement, OR D RSA IT. Depuis huit jufqu'à qua- torze pattes; la rèce & le corceler joints enfeimble. III Quatorze pattes ou davan- tage ; la rète & le corcelet ne font pas intimement joints. Ces fept clafles, les trois ordres de la pre- mière , & les trois de la dernière, font fous- divifés en quatre-vingt - cinq genres, d’après. la forme des antennes , celle du corceler & du corps, & quelquefois d’après quelques caractères accefloirs, Le Fauna contient l'énumération & la defcription des infeêtes de la Suède ; ils, font préfentés fuivant l'ordre fyflémarique de l’auteur, défionés par des numéros, de courtes phrafes defcriprives , les lieux où on les trouve, & un nom trivial : mais ils font de plus décrits dans le détail de leur enfem- ble & de chacune de leur partie externe. L'auteur décrit auffi leur larve, leur chryfa- lide, & fait une hiftoire abréote de leurs habitudes. Je ne m'écendrai pas divantage fur la méchode de Linné, qui eft la plus connue, fut-tout parmi les étrangers, qui ne PRÉLIMINAIRE. ne left peut-être pas affez parmi nous, & dont on ne femble avoir fenti le mérite en France que. depuis peu d'années. Cependant quoique la méthode de M. Linné l'ait oc. cupé dans tous les cems de fa vie, qu'il l'ait rectifice , étendue, fuivant qu'il y écoit engagé par la connoïilfance de nouveaux infectes , que fon intention fût que tout ce qui en exifte pûc être rangé d'après fa méthode, & enfin qu'il eut pou genre de travail une fagacité peu ordinaire, fa mérhode n'a pas encore l'étendue qu'il défiroit lui don- ner ; les recherches très-mulriplices aujour- d'hui, les voyages fréquens font connoïtre des infectes qu'il eft impofñlible de ranger & de comprendre dans la méchode de M. Lin- né, qui néceflitenr à y faire des additions; mais elles peuvent ètre déduites des mèmes principes , & l'idée de la méthode n'en eft pas moins bonne parce qu’elle manque d'une étendue que l'obfervation & les rems feuls lui peuvent procurer. Si l'on compare la méthode de M. Linné à celles des auteurs qui l'ont précédé, elle eft infiniment préférable par les raifons que j'ai rapportées; fi on la compare à celles des auteurs qui ont écrit depuis, elle eft ou plus étendue ou plus facile, La méthode lumi- neufe de M. Geoffroi , adaptée à fon objet, la defcription des infectes des environs de Paris, eft trop limitée pour être applicable aux infectes étrangers en général. Celle de M. Fabricius, plus étendue que celle de M. Linné, a pour bafe des caraétères très- peu apparens , fort difficiles à faifir, qui exigent la plus grande attention de ceux qui font fort exercés & un travail très-pénible, fouvent infrutueux de ceux qui ne le font pas ; elle ne facilite donc pas l'étude, elle ne l’abrèoe pas autant que celle de M. Lin- né, & ces deux conditions font les pre- mières qu'une méthode doit remplir. C’eft le but qu'il me femble qu'on pourroit attein- dre en faifant feulement à la méthode de. M. Linné des additions dans les principes de cette mème méthode. On fentira, d'après ce que j'en viens de dire, le cas que j'en fais. Hifloire Naturelle, Infe&les. Tome IV, clxix Si je n'en-donne pas le développement , c'eft que M. Olivier, qui seft chargé de l’ordre méthodique & de la partie defcriprive, qui penfe à peu près comme moi fur la mé- thode de M. Linné, qui a compofé prin- cipalement la fienne d'après cer auteur, em empruntant des vues de MM. Geoffroi & Fabricius , s’eft réfervé de faire connoître en détail la méthode de Linné. F’oyez l'expofé du fyfème de M. Olivier, à la fuite des difcougs généraux. Mi: MAÏIRIAN. On doit à Mademoifelle Mairian deux traicés fur les infectes ; lun fur les infectes d'Europe , l’autre fur les infeétes de Surinam: elle obfervoir , & elle a écrit il y a un peu plus d’un fiècle ; après avoir commencé , comme elle nous l’apprend dans une préface qui eft à la rêre de fon ouvrage fur les in- fetes de Surinam , par élever des Vers à foie en Hollande, fa patrie, elle s’occupa à nour- rir des :Chenilles , à fuivre leur meramor- phofes, à les defliner & les peindre dans leurs différens états ; livrée toute entière à ce genre d'occupation , elle fut encouragée par les amateurs qui virent la fuite de fes deflins, à les graver & à les publier avec les obfervarions qui y étoient relatives 3 Mademoifelle Mai- rian exécuta cette entreprife en deux parties ; dont elle publia la première en 1679 , & la feconde en 168 3. Mais après ce premier eflai, la beauté des infeétes qu’elle voyoit apporter des pays étrangers , & le defir de les obfer- ver dans les lieux où ils prennent naifflance la déterminèrent à s’embarquer pour Surinam, où elle continua de fe livrer à fon goût pour l'étude des infedes , & d’où elle rapporta en Europe une fuite de deflins & d’obfervarions qui lui ont fourni la matière du fecond traité {ur les infectes. On a, dans les bibliothèques , l'ouvrage de Mademoifelle Mairian fur les infeétes d'Europe , fous trois formats ; in-4°, , & grand in-folio, ornés de planches fimplement gravées , ou de planches gravées & enlumi- ÿ élxx nées, Les planches ont été tirées pour le for- mat in-4°. Mais on en a réuni quatre pour chaque feuille du format grand in-fol'o. L'ouvrage a été ou écrit ou traduit en latin. Ce texte contient le rems où la larve a été trouvée , celui pendant lequel elle a vécu fous cette forme ; le tems qu’elle à paffé en chryfalide , & le nom de la plante fur la. quelle la larve avoit été trouvée, dont elle avoit €té nourrie. À ces notions Mademoi- felle Mairian ajoute une defcriprion de la larve, & de l'infete , quelques mots fur leurs habitudes ; mais le tour rrop abrégé pour faire reconnoître & cariétérifer ou la larve ou l'in- fee parfait, & pour compléter leur hiftoire, pour en donner même une notion fufhfante. Il faut donc nécellairement , pour recon- noïtre les objets, recourir aux planches ; elles font, en général , bien gravées & exac- tes ; il y a beaucoup de différence entre les exemplaires enluminés, fuivant le tems pro- bablement, où ils l'ont été, & les foins qu'on y a apportés. Les planches repréfentent la larve , la plante dont elle fe nourrit, fa coque , fa chryfalide , linfete parfait. Mademoifelle Mairian n’a donné que les animaux qu'elle a élevés ; elle a nourri & fait connoître beaucoup plus de Papillons que d’autres infeétes ; le tout n’eft cependant pas rrès-érendu , & cer ouvrage très- précieux dans fon tems, a beaucoup perdu de fon mérite aujourd'hui par le nombre d'ouvrages du mè- me genre , qui ont été publiés depuis. Comme Mademoifelle Mairian ne faifoit pas éclorte les infeëtes , mais les prenoir à l'inf tant où elle les trouvoit , & fur la plante où elle les rencontroit , fon ouvrage ; comme tous ceux qui ont été exécutés fur le même lan n'apprend exaétement ni le tems que linfecte palfe dans l'état de larve , m1 les dif. férentes plantes dont il peut fe nourrir; car 1l y a beaucoup de larves qui vivent de diffé- rentes plantes, & c'eft sabufer de nommer un infecte du nom d'une plante , parce qu'on en a trouvé la larve deflus cette mème plante. Cela n'eft exaét que quand la larve ne fe trouve abfolument pas {ur aucune au- re planse. D'J F'CVOUR RS Les infeétes de Surinam font figurés & dé- crits dans un ouvrage grand in folio. I con- tient 72 planches avec un texte qui en donne lexplicarion. Mademoifelle Mairian élevoit les larves des infeëtes ; les planches de fon ouvrage repréfenrent les plantes fur lefquelles elle a trouvé les larves, & doncelleles a nour- ries ; ellea figuré les larves , les chryfalides & les infectes dansyleur état de perfection. Le texte relatif que figure contient la defcription de la plante fur laquelle la larve a été trouvée , le rens quelle a vé-u fous cetie forme, celui qu'elle a paflé fous celle 4e chry- falide , & les précautions qu’elle a prife: en touchant à cer érar. Les defcriptions font clate res , elles préfentent une idée, facile à faifir, de l'objet dont elles traitent, mais il ne faut point chercher dans les defcriptions de Made- moifelle Mairian, de caraétères fpécials ou génériques, tels que les auteurs mérhodiftes en ot employés depuis Mademoifelle Mai- clan ne connotffoit pas certe manière d'envifa- ger la fcience, & d’en faalicer l'étude ; les defcriprions qu'elle fait défignenct leur objet par leur enfemble , & ne le défignent point par un trait différentiel remarqué & indiqué par l'obfervateur. L’exécution des planches eft très-belle; il y en a de deux fortes , les unes fimplement gravée, , & les autres co- lotiées où enluminées. Ces dernières ont plus d'éclat, font plus recherches & fatrenr da- vanrage ; mais quoiqu'en général elles foient fort belles ; il y aplufieurs infectes dont les cou- leurs font plus vives que fur l'infeéte mème, Il y a deux éditions de cet ouvrage , une qui ne contient que le rexte latin , & l’autre ce mème texte avec la traduétion en fran- çois. Mademoifelle Marian a décrit beaucoup de Papillons, & peu d'infectes ; elle a joint à cet objet lhiftoire du Crapau-Pipa , celle da Cayman, d’un très grand Lézard & d’une Marmofe. Son ouvrage eft , en général recher- ché , & mérite de l'être, I eft inftructif & remplit fon objet, celui de faire connoître une partie des infeétes de Surinam , & d'en donner l'hiftoire. PRELIM MOUFET. Moufer, aureur anglois, publia‘à Londres en 1634 un volume in-4°. fur les infectes , écrit en latin, avec des planches; 1l le fit pa- roître fous le titre fuivaut : Infeélorum five minimorum anima- lun theatrum olim ab E DOARDO Worrono, CONRARDO GESNERO, THOMAQUE PENNIO inchoatum tan- dem Tho. Moufert opera vorcinna- tum , auëétum perfedlum : & ad vivum -expreffis iconibus quingentis illuftra- LUITL, On ne connoifloit pas encore , en hiftoire naturelle , Les mérho ‘es ou fyftèmes; Moufer n'en fair point , fon ou rage eit partagé en deux livres ; le preinie: livife en 29 cha- pitres , le fecond 42. Ï des infectes fans aucun ordre, étabir la se: des principes, mais purement arbitrac. L: &emier livre renferme l’hiftoire des Abciles , celle des Guèêpes , des Boxrdons, des Mouches , des Coufns , des Pailons , des Scarabés, Ke. Le fecond livre commence par l’hiftire des Chenilles , en particulier par celle des Vers à foie, & l’auteur continue de s'occuper des Chenilles qu'il divife en rafes & en velues ; il parle , dans la fuire, du livre de différens infectes. Moufer traite l'hiftoire des infectes avec beaucoup de détails & d’érudition. Il recher- che l'étimologie des noms, il rapporte la ma- nière de vivre des infectes, lestorts qu'ils font, les moyens qu’on connoifloit de fon tems pour prévenir ces torts, les avantages qu'on tire! des infectes en médecine & en économie ; mais Moufet montre plus d’érudition que de véritable favoir & de critique ; il cire les opi- nions des anciens fur la produétion des infec- tes , fur les biens & les maux qu'ils leu artri- buoient , fans réfuter leurs erreurs & leurs préjugés : il paroît avoir lu beaucoup & ob- fervé peu. La partie hiftorique eft accompa- clxxj IN ATRE. gnée de figures groflières , incorreëtes , à peine reconnoiffables , qui ne le feroient fou- vent pas fans le fecours du nom qui eft à côté, & qui donnent de l’objet reprefenté une idée faulie & incomplette. Plufieurs des noms cités par Moufet , d’après les anciens , font au- jourd hui inufités, & l’on eft fort embarraflé de favoir à quels infeétes les rapporter. Les articles fur lefquels Moufet s’et le plus étendu font, dans le premier livre , l’hiftoire des Abeilles, celle des Guêpes & des Bour- dons ; dans le fecond livre, l’hiftoire du Ver à foie , celle des Araignées , celle des Vers qu'il diftingue en Vers des minéraux , des vé- gétaux ,,& des animaux ; mais il eft très mal aifé de favoir ce qu'il entend par Vers des minéraux , il ne dit fur cet objer que des oc- néralités qui ne répandent aucun jour fur cette mauère : à l'égard de la plupart des Vers qu'il nomme Vers des vépéraux , ce font des larves de différens infoétes ; & par rapport aux vers des animaux , 1l confond tellement les objets , qu'il mer les Poux en cère de certe fection , qu'il y comprend les reignes des Pel- lereries, & que ce n’eft qu'à la fuice de l'hif- toire de ces inf.ètes ,; qu'il parie des Vers qui vivent dans les inteftins des animaux, tels que les Lombrics , le Tænia, &c. 11 parle fort au long de la genération, des fignes , de la préfence de ces Vers, desremèdes employés ou confeillés par différens auteurs pour leuc lexpulfion , mais toujours à fa manière, avec beaucoup d’érudition , de propention à tout croire , & point de diicernement ni de cri- tique. L'ouvrage de Moufet eft donc refpedté & cité à caufe de fon antiquité , de l’érudition dont il eft rempli, mais 1l n'apprend à ceux qui font inftruits que des citations qui leur évitent la veine de rechercher les fources, & fouvenc l'envie d'y putfer; mais ceux qui n'ont pas affez de lumière courroient beau coup derifque, enlifant l’ouvrage de Mouter, de nerecuetllir que des préjugés & des erreurs, au lieu des connoiflances qu’ils chercheroienr. C'eft un moment qu'il me femble tems de yi cixxi] dépofer dans les bibliothèques , & qui peut fervir à prouver combien , avec une érudi- tion très- valte , on étoic peu éclairé fur l’hif- toire des infectes, il y aunfiècle & demi; combien cent ans d’obfervations ont apprisde faits, & détruit de préjugés , combien lima- gination égare , & l'expérience éclaire ! M-O BIDBYENR M. Muller publia à Leipfic, en 1781 , un volume in-4°, écrit en latin; intitulé: Hydrachne quas in aquis Danie paluftribus detexie , deféripfit , pingi & tabulis 11, æneis incidi curavit , Otho Fredericus Muller , &c. L1 M. Muller appelle Hydrachna des infectes aptères qui vivent dans l'eau, foit dans la vafe , foit fur les feuilles des plantes aquati- ques; il avertit, dans un difcours prélimi- naire que ces infectes éroient fort peu con- nus avant qu'il les eût obfervés , qu'on en diftinguoit qu’un fort petit nombre d'efpèces. Il cite les auteurs qui en avoient parié , & qui les avoient cependant confondus avec des infectes d'autre genre. Tels font Linné, Swammerdam , Roefel. Les Aydrachne ont, par leur forme, de la reffemblance avec les Tiques & les Araïgnées. Mais ils ne vivent que dans l'eau , & 1ls fe nourriflent de proie; ils font ovipares ; ils méritent d’être obfervés particulièrement , parce que les beftiaux en avalent beaucoup en s’abreuvant. A la fuite du difcours préliminaire dont je viens de préfenter le fommaire. On trou- ve un mémoire écrit en françois , adrefle par M. Muller à l'académie ces fciences de Paris, dont ce favant eft correfpondant. En voici l’extraic, Dans ce mémoire, M. Muller appelle les Hydrachnes , Tiques aquatiques. C'eft un genre particulier , participant de celui des Tiques & de celui des Araignées. Même nombre de pieds entre ces trois genres, pa- tité relativement aux barbillons & dans le D ..1..:$r € OU RAA port. L'infertion des pieds, leur anus les rap- prochent des Âraignces ,; dont le nombre des yeux ,-le défaut de pinces, la bouche les éloignent , randis que le nombre des yeux, les barbillons les font reflembler aux Tiques, dont l'infertion des pieds & la tère moins marquée les font différer. Leur ère, leur corcelet , font tellement unis , qu'ils ne pa- roiffent former qu’un tout. Les caraétères dece genre font: Point d'ailes ni d'antennes. Huit pattes inférées au-deffous de la par- tie du devant. ( Il fufhfoit de dire antérieure- ment. ) deux, quatre ou fix yeux. Deux barbillons. Anus papillaire, Ceigenre eft très-nombreux en efpèces. Les parties génitales du mâle font placées à l'extrémité de fon corps, & celles de la femelle au-deffous du ventre. Pendant l’ac- couplement , le mâle nage à fon ordinaire, la femelle s'élève perpendiculairement , & préfente le deffous du ventre à l'extrémité du corps du mâle avec lequel elle sunit. L'ac- couplement a lieu en août. Après le mémoire que je viens d'extraire ;: on.trouve la defcriprion écrite en latin, de 49 efpèces , repréfentées en douze planches placées à la fin de l'ouvrage. PeA LL, AS: M. Pallas mit au jouren 1781 la première partie d’un ouvrage fur les infectes , qu'il pu- blia fous le titre fuivant : Icones infeëlorum prafertim Roffie , Sibi- rig que peculiarium, Erlanga, : le) PRÉLEMEINATRE. Cer ouvrage eft donné par fafcicules. Nous n'avons pu nous procurer que les deux pre- miers. La forme en eft in-4°. Ils contiennent fix planches entuminées ; chaque planche vingt à vingt-cinq efpèces d'infectes envi- ron : le dellin eft exa&, les couleurs font vraies , les caractères fidèlement exprimés, & nous croyons que ces planches font un des meilleurs ouvrages en ce genre qu'on ait encore mis au jour. M. Pallas n’a denné, dans ces fix premières planches, que des deflins de Coléoprères, illes a divifés en Sca- rabés repréfentés dans la première planche, en Scarabes & Charanfons contenus dans la feconde planche ; en Ténébrions, qui rem- pliffent la planche troifième ; en Buprefles de Linné & Richards de Geoffroi, repré- fentés dans la quatrième planche; dans la cinquième , M. Pallas a placé les Co/éopte- res, qu'il appelle Méloïdes, & qui font tant les infectes vulgairement connus fous le nom de Méloë, que ceux dont les autres infeétolooiftes compofent, au moins la plu- part, le cenreydes Cantharides. Enfin, la fixième planche repréfente des Cérambix ou Capricornes, Chaque figure eft accompagne d’un nu- méro relatif à un difcours écrit en latin, qui précède les planches; chaque infette eft défigné par fon nom générique, fuivi d’une épithète qui diflingue l’efpèce ; on lit enfui:e une phrafe qui eft une defcriprion abrégée , puis les fynonymes ou noms ques les auteurs ont donnés à linfete. M. Pallas indique les lieux où il a trouvé les efpèces quil fait connoitre , & il termine chaque article par une, defcription détaillée des parties princi- pales telles que la tère, les mâchoires, les antennes , le corceler, &c. L'ouvrage que nous analyfons eft très in- téreffant, non feulement par la beauté. des planches, la clarté des defcriprions , mais en core & en particulier en ce qu'il contient beau- coup d’efpèces nouvelles, dificiles à fe procu- rer, & qui, par certe raifon, feroient demeu- clxxi} ment de ces efpèces, dont la defcription & la repréfentation font la partie principale ae l'ou- vrage , l'auteur a fait repréfenter & il a décrit plufieurs infectes étrangers à l’Europe, foit qu'ils fuffent remarquables par leur forme , ou par la beauté de leurs couleurs, foit qu'on uen eût donné avant M. Pallas que des defcriprions incomplettes ; ce font ces 1aifons comme 1l l'expofe dans un difcours préli- minaire, qui l'ont déterminé À joindre ces efpèces à celles de la Rufie & de la Sihé- rie; comme ceux-ci fonc, la plupart, de petite taille, M. Pallas a encore eu en vue d'orner les planches par quelques infees plus apparens. Les diflérentes raifons que nous venons d’expofer nous paroillent fufhire pour qu’on foit fondé à placer l'ouvrage de M. Pallas au nombre de ceux qui fixent les connoiffances déjiacquifes, mais imparfaites, & les complettent par des defcriprions claires & des figures exactes, & qui avancent ja fcience par la connoiflance de nouveaux objets. Je remarquerai , en finiffant cette analyfe, que M. Pallas a trouvé en Ruflie & en Sibé- rie plufieurs infeétes que d’autres naturaliftes avoient obfervés dans les Indes & en Amé- rique, Ces rapprochemens fonc très-intéref- fans, & M. Pallas donne , en les faifant, un exemple très-bon à fuivre, que nous imi- tons dans le cours de notre ouvrage, & du- quel nous nous étions occupés avant de con- noître l'ouvrage dont nous venons de faire l’analyfe. DREMDSVAETR, Petiver, A pothicaire à Lonüres, de la focicré royale de la mème ville, écrivoit au com. mencement de ce fiècle : on a de lui une fuite d'ouvrages, publiés par fections fous le titre de Décades, & qui ont pour objet les plantes & les animaux. Les cinq premières décades réunies for- ment un volume in 4°. enrichi d'un grand nombre de planches. Ce volume porte pour rées inconnues fort long-tems ; indépendam. | ditre : Caralogus clafficus & Lopicus omnium clxxiv rerum figuratarum in quinque decadibus feu pri- mo volumine Gazophylacii nature 6 artis fin- gulis ad proprias tabulas & numeros relatis. Cet ouvrage futimprimé à Londres en 1709. IL confilte en un recueil de cent planches , récédé d’une table en latin qui indique la planche, la figure qui repréfente chaque ob- jet ; cette indication eft accompagnée du nom générique de l’objet dont il s'agit, & d'une phrafe qui en contient une très courte defcription ; la table eft compofée de 608 numéros divifés en quatre parties; la pre- mière eft pour les produëtions de l'Europe; Ja feconde , pour celles de l'Afie; la croifième pour celles de l'Afrique, & la quatrième, pour celles de l'Amérique. Il y a pour chaque figure un numéro re- latif à la place qu’elle occupe dans la plan- che, & pour beaucoup de figures un fecond numéro dont le rapport eft avec la table latine placée en tère de l'ouvrage. Ces der niers numéros font d’un caraétère plus petit que les premiers, Quand ils ont lieu , il faut les chercher dans la table latine ; on y trouve le nom générique & la defcription abrégée de l’objet repréfenté ; mais quand il ny a wun numéro, il faut recourir à une table angloife placée à la fin de l'ouvrage, divifee par numéros des planches, & dont chaque divifion contient les différens numéros des divers objets figures. Les planches contiennent indiftinétement des plantes & des animaux de tout geure; Petiver n’a fuivi aucun ordre; 1l a mêlé même aux objets d’hiftoire naturelle plufieurs pro- ductions de l’art, comme le titre de fon ouvrage l'annonce. Les figures, fans être belles relativement à l'art, font cependant affez netres, aflez exactes, elles donnent, de la chofe repréfentée une idée allez com- plette pour qu'en ÿ comparant les objets, il foi communément aifé de les reconnoïtre; Periver a d'ailleurs eu le talent de faifir & d'exprimer fouvent en peu de mots des traits caratteriftiques. Son ouvrage cft donc en gé- néral utile, d’aucant meilleur à confulter que DIS TOC DRE la plupart des auteurs qui ont écrit depuis lui ,l’ontcité, & qu'en recourant aux fioures qu'il a publiées, que les auteurs rappellent, on s'aflure fi les objets dont on croit qu'ils parlent font en effec ce qu'on les croir. Mais eftimé en général de ceux qui érudient l'hif- toire naturelle, l'ouvrage de Petiver n’eft pas fair pour les perfonnes qui n’ont pour objet que de parcourir des planches agréables. Il y a en tout dix décades. Indépendamment de cer ouvrage, Petiver a publié le catalogue de fa colleétion fous le titre de Mufeum Petiverianum. Cet opul- cule, qui forme un petit in-12, précéda les décades ; il eft divifé en dix centuries, & écrit partie en latin, partie en anglois. L'auteur y diftingue chaque objet par un numéro que fuit une courte phrafe defcrip- rive & l'indication des auteurs qui en avoient déjà parle. Etfin on a encore de Petiver un catalogue aoglois des produétions de l'Angleterre, des quatre parties du continent, de diverfes con- trées de chacun des continens; ce catalogue renvoie aux planches & aux figures du grand ouvrage ou du Gazophylacium. Il eft queftion , dans ces différens ouvrages, d’un grand nombre d’infectes, & les écrits de Petiver peuvent être mis au nombre des livres nécellaires à ceux qui étudient cette partie de l'hiftoire naturelle. RAT. M. Rai, de la fociété royale de Londres, laif: fa en mourant un ouvrage latin fur lesinfectes. La fociété royale en ordonna l'impreflion , & il parut fous format in-4°. en 1710. M. Raï eft un des premiers auteurs qui ait trairé des infectes méchodiquement, il les divife En infectes qui ne changent point de forme ou ne fubiflent pas de métamorphofes, PRÉLIMINAIRE. En infeétes qui changent de forme ou qui fubiflent des métamorphofes. Il fub-divife ces deux premières prandes feétions , En infeétes qui n’ont point de pieds, & en-infectes qui ont des pieds, Les infeétes qui ne changent pas de forme, qui n’ont pas de pieds, font ou cerreftres ou aquatiques. Lesterreftres naiffent dans la terre, comme les Lombrics, & font grands ou petits. Les petits font rougeâtres comme les Lom- brics , ou vers, ou ils ont l'extrémité du corps jaunâtre. Les cerreftres naiflent encore dans les intef- tins des animaux ; & d'abord dansles inteftins de l’homme, Il y en a de quatre fortes ou genres, les longs & arrondis, les larges ou Tania, les Cucurbirins, les Afcarides. Les Tania fe divifent en lenia proprement dits, & en Solins ou So’iraires. + : re Les Afcarides occupent principalement Finreftin retum. Les vers ou infectes qui naiffent dans les inteftins des animaux font ou orêles & féri- formes , ou courts & gros. Les infeûtes de la mème feion, font grands ou petits. Les grands font ou arrondis & déliés, ou applacis & larges. Les petits font de même , ou arrondis & déliés, ou applatis & larges. Les infectes qui ne changent pas de forme & qui ont des pieds, fe fous- divifent à clxxv raifon du nombre des pieds en ceux qui en ant Six, Hui, Quatorze, Vingt-quatre, Trente, Au-delà de trente. Je paferois les limites dans lefquelles je fais forcé de me renfermer , fi je fuivois l’auteur dans les fous-divifions de ces fec- tions formées d’après le nombre des pieds. Je continue de donner une idée des prin- cipales diviñons de fa méthode. Il partage les infectes qui changent de forme ou qui fubiffenc des mécamorphofes , en raifon du genre de changement qu'ils fubiflent; & M. Rai admettant trois ordres de change- mens , ils lui fournillent trois fections gé- nérales de fa feconde claffe d'infectes, ou de ceux qui fubifflent un changement de forme. Le premier ordre de changement, füi- vant M. Rai, qui eft le fecond felon Swam- merdam , a lieu de la manière fuivante. L'infecte, après être forti de l’œuf,, dé- pouiile la peau qui le récouvroit, & ou il prend la forme d'une larve dont il fort par la fuire un infecte aîlé d'une forme diffé- rente de la larve, ou le changement qu'il fubit confifte dans le fimple développement de parties qu'il n'avoir pas en fortant de l'œuf, Mais dans l’un ou l’autre cas, l'infeéte parvient à fon érat de perfection fans cefler de fe donner du mouvement & de prendre de la nourriture. clxxv) D, LE SUCNOAUV. RS Cette première divifion contient treize | intermédiaire, dans lequel ils font fans mou- fous-divifons , dans lefquelles font compris, 1°, Les Demoifelles ; 2°, Les Punaifes des jardins; 3°. Les Sauterelles ; 4°? Les Grillons des champs; 5°. Les Grillons des maifons ; 6°. La Courtilière ; 7°. Les Cigales; 8°. Les Blattes ; 9°. Les Tipules aquatiques; 10°. Le Scorpion d’eau ; 11°, Les Mouches aquatiques. 129, Les Ephémères ; 13°. Le Perce oreille. Cette fous-divifion n'eft pas exacte, en effet les Demoifelles , les Ephémères & les Cigales doivent fe rapporter au premier ordre de la fous- divifion , tandis que les Punaifes , les Sauterelles, les Grillons , la Courtilière , les Blattes, le Scorpion aqua- tique, le Perce Oreille, doivent être placés dans le fecond ordre. On ne voit pas non plus pourquoi féparer les Grillons des champs de ceux des maifons & en faire deux or- dres; quant aux Tipules & aux Mouches, auxquelles l’'aureur donne le nom d'aquati- ques, fa divifion peut leur convenir, mais elle feroit trop étendue fi on la rapportoit aux infeétes défignés communément par les noms de Tipules , & à toutes les Mouches dont les Vers vivent dans l’eau , qu'on pour- roit par cette raifon appeller Mouches aqua- tiques. Le fecond ordre de changement eft celui des infeêtes qui , entre leur premier & leur dernier état, paflent par un troifième qui eft vement, & ils ne prennent pas de nourri- ture ; ils font alors en chryfülide. Les infectes de cette fetion peuvent être divifés, à raifon de leurs aîles, en ceux. qui les ont recouvertes d’étuis, & ceux dont les ailes font nues. On donne à ceux qui ont les aîles cou- vertes d’étuis le nom générique de Scarabes. Ceux qui ont les aîles nues, les ont ou farineufes, & ce font les Papillons , ou mem- braneufes ; & ces mèmes infeétes à aîles mem- braneufes en ont deux ou quatre. Après cette première divifion de fa fe- conde fection, M. Rai clafle les Scarabés d'après la forme des cornes ou épines dont leur rère ou leur corcelet eft armé, & il dit qu’on doit auñli les clafler d’après la forme des antennes, mais il propofe plutôt les moyens d'établir un fyftème méthodique qu'il n’en fair un lui-mème ; il prouve feu- lement qu’il a eu en vue & peut-être indiqué ce qui a été exécuté depuis; il pafle enfuire aux Papillons , qu'il divife en diurnes & en nocturnes ; il clafle les derniers d’après le nom- bre des pieds des Chenilles qui leur donnent naïflance , d’après la taille des Papillons, d'a- près les taches, bandes, points, marques ou yeux qu'on remarque fur leurs ailes. On trouve encore ici les rudimens de méthodes qui ont été développées depuis. Des Papillons ou infectes à ailes fari- neufes, M. Rai pañle aux infectes à aîles membraneufes, il clafle d’abord ceux qui n'ont que deux aîles, enfuite ceux qui en ont quatre; mais comme fa méthode n'offre pas à cet égard les avantages que des méthodes plus récentes ont procurés, je n'entrerai pas dans les détails qu’elles contient, je remar- querai feulement que M. Rai partage les Phryganes, dont les larves vivent dans l'eau & fe couvrent d’étuis formés de différens fragmens, à raifon de la forme de ces es : es PUR EME TON. ASE RE. des fubftances dont ils font compofés ou couverts , & qu’il partage les Abeilles, con- fidérées génériquement, en Celles qui vivent en fociéré & qui amaflent du miel, Celles qui vivent en fociété fans amafler de miel. Celles qui vivent folitaires, &c. Le troifième ordre de changement eft eelui dans lequel le ver croît fans changer de peau , acquiert fous fa peau une forme qu'il n’avoit pas, ou devient, fous cette peau, une vfaie chryfalide , demeure quelque tems fans mouvement & fans prendre d’alimens, & dévient enfuite infecte aîlé. Sous cet ordre ont rangées les Mouches des Vers de la viande , enfuire des infectes à l’égard def- quels notre aureur s'explique obfcurément ; en général , cette dernière partie de fon fyf- tème eft peu lumineufe. J'ai cru devoir donner du fyfème mé- thodique de M. Raï une notice allez éten- due pour que le leéteur püt juger du mérite & des défauts de ce fyftème, de ce qu'on en a imité depuis & emprunté, de qu'elle utilité il a été, quoique très-imparfait , pour la rédaction de fyftèmes plus lumineux, plus complets, & qui comprennent les différens infectes dans un ordre plus facile à faifir & à fuivre. Quanc au refte de l'ouvrage, il confifte dans la defcription des infeétes rangés fuivant la méthode de l’auteur. Chaque def- cription eft précédée d’une phrafe qui con- tient le nom générique & une defcription abrégée de l'efpèce, comme la plupart des auteurs méchodiftes l'ont pratiqué depuis. Cette phrafe donne une première idée de l'infecte, en trace un efquille qui eft fini & perfeétionné par la defcription. M. Rai décrit en général avec exaétirude & clarté, mais les phrafes qui précèdent fes defcriptions font fouvent un peu longues. Ce favant, dans la rédaction de l'ouvrage, eft entré dans Hifloire Naturelle, Infeëles, Tome 1F. clxxvi] des fous-divifions dont il n’eft pas fait men- tion dans le tableau de fon fyftème. Ces divifions ont été fouvent faites d’après des caractères heureufement faifis & que les au- teurs ont employés depuis, comme il eft aifé de le remarquer pat rapport à la fec- tion des Papillons. M. Raï a donc le mérite d’avoir un des premiers confidéré les infeétes d'après une méthode , d'en avoir propofé une qui répand du jour fur ce g5nre d'étude, qui l’abrège , d’avoir décrit correétement, clai- rement, d'une manière concife, d'une façon qui ménage le tems du leéteur , à la faveur de la phrafe qui précède la defcription, & d’avoir en tout donné l’exemple. Son ou- vrage contient la defcription d’un grand nom- bre d'infectes Européens & de peu d’infectes écrangers ; On y trouve très- peu d’hiftorique. A la fuite de l'ouvrage de M. Rai eft un appendice par M. Eifter, contenant la def. cription des infeûtes propres à l'Angleterre, précédé d’un tableau fyftématique de cer auteur , dont les deux premières divifons fonc d’après la forme des œufs ronds ou longs, enfuire d'après le nombre des pieds, la préfence où le manque d’élytres, la forme des antennes, &c. RÉAUMUR. L'ouvrage de M. de Réaumur de l'acadé- mis royale des fciences , impriiné à Paris, à Pimprimerie royale en 1734. Comprend fix volumes in-4°. ; 1l eft intitulé MÉMOIRES POUR SERVIR À L'HISTOIRE DES IN- SECTES. C'eft en effet un recueil de mé- moires. L'auteur wa pas eu pour but une méthode à la faveur de laquelle on eut di- vifer & clafer rous les infectes en général, mais il indique pour.les infectes dont il traite, des caractères, au moyen defquels il les claffe , les divife en feétions & en diffé rens genres ; 1l n'indique pas feulemenc ces caractères pour les infeétes dans leur érat de perfection , mais 1l claile mème les /arves & les chryfalides. M. de Réaumur, après s'être occupé des caraëtères des infectes dans leuts Z cixxvii] Jiférens érats & Îles avoir claffés , examine leurs parties tant exrernes qu'internes , l’or- ganifation & les fouctions de ces différentes paruies;il décrit en troifième lieu les habitudes des infeétes , leurs procédés dans leurs diffé rens états ; il fait connoître les avantages que nous retirons de ces animaux , les rorts qu'ils nous caufenc, & les moyens de les prévemr ou d'y remédier. Le plan de M. de Réaumur renferme donc tout ce que doit contenir l'hiftoire d’un animal ; favoir , Les caraiteres qui le diflinguent, [on organifarion , fes habi- tudes , les avantages qu'il nous procure , le tort. qu'il nous fait , le moyen de l'empêcher ou d'y remédier. Ce plan fuivi & exécuté, offriroit une hiftoire complerte des infeétes, M. de Réaumur a fenti que ce ne pouvait être que le produit du tems & de l’obfervation , qu'il falloir amalfer des matériaux , & lailfer a ceux qui vivroient dans les rems où ils fe- roient raflemblés à les mettre en ordre, à donner l'inftoire générale des infectes. L'exé ciion de ce travail exige , pour première condition, qu'on connoitle & qu’ou diftingue eitr'elles les différentes efpèces d’inleéles; on ne peut être conduit à ce but & y attein- dre qu'à la faveur d’une méthode au moyen de laquelle on claffe & on reconnoilfe rous les infectes en general. M. de Réaumur n'a pas rempli cette première condition ; il ne fe d'éroir pas même propofée ; mais depuis fon travail, M. Linné , Geoffroy, Fabricius , ont exccuté cette première partie du plan. La fe- conde feroit la connoïffance de l’organifa- tion des infectes. Swammerdam, Vallifnièry, Malpighi y ont beaucoup donné de foin , & l'ont foit avancée; M. de Réaumur a profité de leurs travaux , & s’en eft beaucoup aidé; on peut regarder cette partie comme fort avancée ; cat la nature de la chofe ne com- porte pas qu'on entre dans des détails pour tous les genres d'infectes ; il fufñc qu'on con- noifle l'orgamiation des infectes qui compo- fent les premières divilions de la méthode géné ale de claffer ces animaux. La troilième condition , néceflaire pour une hiftoire com- letie des infeétes | feroit la connoiïflance des habitudes de routes les efpèces. C’eft en- D: 1,5: GONUXRLS: core une partie pour laquelle les généraiités fufhfentc , parce que les habitudes les plus importantes font Îles mêmes pour toutes les efpèces fubordonnées aux grandes divifions des méchodes. Quoique M. de Réaumur ait profité des obfervations des naturaliftes qui l’avoient précédé , il a beaucoup ajouté à leur cravail fur les habitudes des infeétes ; il a de même augmenté les connoilfances fur les avantages & les rorts dont les infeëtes font les auteurs. J'ajourerai À ce que je viens d'expofer , que la plupart des infeétes dont M. de Réaumur s’eft occupé , font des infec- tes de notre climat , & qu'il a aufli traité de quelques infeétes étrangers. On peut çon- clure de tour ce qui vient d'être obfervé fur fon travail , qu'il eft à la fois méthodique , fans comprendre une méthode générale , anatomique & hikorique , que par conféquent ; il comprend toute l'étendue donc lhif- toire des infectes eft fufceprible ; mais il la comprend d’une manière incomplerte , non pas par la faure de l’auteur , mais par le manque de connoiflances , d'obfervations & de faits recueillis dans le rems où il écrivoit. On lui doit, d’avoir recueilli des faits épars, des obfervations peu connues confignées dans des ouvrages étrangers & peu lus en France ; ce fervice eft particulièrement rela- tif à la patrie de l’auteur ; il a aufli beaucoup contribué à y infpirer le goût de l'étude des infectes, négligée avant lui, & mème mépri- fée par l'effet du préjugé , foit fur l'origine des infectes, foit fur le peu d'influence qu'on leur accordoit fur les autres. productions de la nature, & le peu de place qu’on penfoit qu'ils occupoienr dansfon ouvrage ; M. de Réaumur a fingulièrement au- gmenté les connoiffances relatives aux ha- bitudes des infectes , aux avantages que nous en retirons, au tort quils nous font ; il a cherché les moyens de les rendre plus utiles, ceux de prévenir leurs ravages ou d'y remedier; mais ces derniers objets , qui n'avoient pas été remplis par ceux qui l'avoient précédé , ont aufli échappé à fes eoris, ainfi qu'à ceux des favans qui ont depuis fuivi cerre utile partie de fes travaux, PRÉLIMINAIRE. - Après avoir rendu à M. de Réaumur la juflice que je crois qui lui eft due , je ne dit: fimulerai pas qu'il n'eft pas heureux dans la manière d2 clafler les infectes; qu'il établit un trop grand nombre de divifions & de fous-divifions , ce qui revient, par un excès oppofé , au même que de ne point admettre de méthode; que les caractères qu'il emploie ne font ni aflez précis , ni aflez conftans , ni préfentés dans un ordre allez clair. Quant a la partie anatomique , M. de Réaumur a peu ajouté à ce qu'on connoïfloit avant lui, & par rapport à la partie hiftorique dans la- quelle il a le plus avancé les connoiflances, on lui a reproché des détails trop minutieux, en général trop de prolixité dans les diffé- rentes parties. Les détails fuivans acheveront de faire connoître un ouvrage utile, dont la leure eft indifpenfable à tous ceux qui s’ap- pliquent à l'étude & à l’hiftoire des infectes en prenant cetre étude dans toute fon éten- due , dont les défauts tiennent au rems ou cet ouvrage a été écrit, & au ftyle crop dif- fus de l'auteur. Le premier volume contient quatorze mé- moires. On trouve dansle premier, le plan de l'ouvrage en général. Le Second mémoire a pour objet les Che- nilles en général, & leur divifon en clafles & en genres. L'auteur les divife en fept claf- fes , dont il cire les caractères du nombre & de l’arrangement des jambes intermédiai- res, c'eft à dire, de celles qui font fituées entre les fix jambes écailleufes , & les deux jambes poftérieures. La première clafle comprend les Chenil- les à huit jambes intermédiaires , ou feize jambes en tout, C’eft la claffe la plus nom- breufe dans ce pays-ci. La feconde & la troifième , celles qui ont quatorze jambes ; mais la feconde eft com- pofée des Chenilles qui n’ont pas de jambes, au quatrième , cinquième, ni au fixième, dixième & onzième anneau ; la troifième de clxxix celles qui ont le quatrième & le cinquième anneau dépourvus de jambes, & qui en ont au fixieme , feprième & huitième, mais qui n’en ont pas fur le neuvième , dixième & Æ OnZIEME. La quatrième claffe eft encore compoñce de Chenilles à quatorze jambes , rangées comme dans les Chenilles de la première clafle; mais elles manquent des deux jambes poftérieures, * La cinquième clafle contient les Chenil- les qui n’ont que quatre jambes intermédiai- res ; douze en tout. La fixième , celles qui n’en ont que deux intermédiaires, dix eu tout , & la feprième celles à qui routes les jambes intermédiaires: manquent , qui n'ont que huit jambes. M. de Réaumur obferve enfuite que parmi les Teignes un grand nombre à fix jambes écailleufes , & deux jambes pofté- rieures qui ne fonc que de fimples crochets ; ces teignes appartiennént à la feprième claffe des Chenilles ; d’autres Teignes ont huit jambes intermédiaires, mais fi courtes qu'on ne les reconnoît qu’à l’aide de la louppe ; celles-Ià font de la première claffe des Che- nilles. Notre auteur, après cette première ob- fervation , examine sil convient de laifler au nombre des Chenilles, les larves qui ont moins de huit jambes, & celles qui en ont plus de feize & qui reffemblent d'ailleurs aux Chenilles par la conformation générale ; 1l penfe qu'on doit les exclure de la claile des Chenilles, & la raifon qu'il en donne , eft que ces larves ne fe changent pas en papil- lons, mais en des infectes d’un autre genre. Cette remarque que M. de Réaumur n’avoit ofé regarder de fon rems comme générale , a été confirmée par l'expérience de ceux qui ont fuivi les mèmes obfervations , & l'on paroîc fondé à ne regarder, avec M. de Réau- mur , comme Cheniiles , que les larves qui ont au moins huit jambes , & celles qui en ont au plus feize. Zij clxxx M, de Réaumur fubdivife enfuite les fept claffes des Chenilles en genres dont il tire les caraétères de l'extérieur & de la façon E de vivre de ces infeétes. Je ne le fuivrai pas dans ces fubdivifions , qui font fort multi- pliées , qui font compliquées, & qui n’of- frent pas toujours des caraëtères propres à faire reconnoître l’infecte au fimple afpect , & dans le moment où on l’obferve pour la premiére fois ; en effet , la grandeur des Che- nilles qui eft, fuivant M. de Réaumur , ün des principaux caractères qui fervent à diftin- guer les genres, les habitudes, font des carac- ières infufhfans, puifque la grandeur varie avec l’âge , & que les habitudes n'indiquent les différences que par une obfervarion fui- vie, & qu'au contraire les caractères nécel- faires pour une méthode doivent être tels qu'en les confultant , on diftingue & on-re- connoifle les infeétes à tout âge ; au premier moment, & dans l’inftant où on les voir. Parmi les différences que notre auteur ob- ferve pour divifer les Chenilles en genres, les plus remarquables, celles qui nous pa- roillent les plus propres à caractérifer ces in- fectes fonc les divifons fuivantes. Chenilles rafes. Chenilles épineufes. Chenilles velues. Chenilles rafes dont la peau eft abfolu- ment dégarnie de poils. Chenilles rafes dont Ja peau eft couverte de poils fi fins & fi courts qu'on ne les apper- çoit qu'à l’aide de la louppe. Chenilles rafes dont la peau eft âpre & chagrinée. Chenilles rafes à peau chagrinée , qui portent fur le onzième ahlheal une Corne di- rigte ordinairement en arrière & un peu courbée. œ Chenilles rafes qui portent fur chaque an- DT CNO UE NS neau des tubercules arrondis, d’où fortent des poils rafes , gros & courts. Chenilles épineufes. Ce font celles dont les anneaux font chargés de poils fi gros & fi durs , qu'on peut leur donner le nom d’épi- nes, Ces poils font ou fimples, ou branchus ; leur nombre à chaque anneau , leur couleur fourniffent encore des caractères. Chenilles velues fur tout le corps, ou fur quelques parties feulement , & ce font des Chenilles demi-velues , velues ou demi-ve- lues à poils longs ou courts. Velues à poils courts , durs , preflés , dont le corps eft ap- plati , & reflemble à celui des Cloportes, ce qui les a fait nommer , par M. de Réau- mur, Cheniiles-Cloportes. \ Velues à poils longs & doux que l'auteur nomme Chenilles veloutées. Velues dont les poils font difpofés par houppes ou aigrettes, qu'on peut appeller Chenilles à broffe , dont les poils font diri- gés en arrière. Cherilles hériffennes , dont ils {ont inclinés en bas, & recouvrent les jam- bes, &c. Quant aux habitudes d’après lefquelles l’auteur caracterife les Chenilles. tre Les unes font folitaires toute leur vie, d’autres en pallent une parue en fociété, quelques-unes ne fe féparent en aucuntems, deviennent chryfalides à côté les unes des au- tres, & te rompent leur aflociation qu'au moment où elles paroïfent fous la forme de Papillons. Le plus grand nombre refte expolé à l'air en rout tems , d’autres fe cachent en terre pendant le jour , & ne fortent que la puit ;il y en à qui mangent à route heure, d'autres à certaines héures feulement. Les Chenilles des cinq premières clailes ne fonc que de petits pas & alongent fucceflive+ ment les anneaux de leurs corps ; celles de Ja fixième & feprième clafle , dépourvues de jambes intermédiaires , font de très grands PRÉLIMINAIRE, pas , courbent la partie poftérieure de leur corps en arc pour l'approcher de la partie an- térieure, alongent & portent enfuite celle- ci en avant; ces Chenilles femblent mefurer le serrein qu'elles parcourent, ce qui les a fait nommer Géomètres ou arpenteufes, &c. 3% MEMOIRE, Les différentes parties des Chenilles font l’objet de ce mémoire. Il ne m’eft pas poffi- ble de fuivre l’auteur dans les détails ; je me borne donc À remarquer qu'il traite d'abord des jambes, enfuite de la tête donc il décrit la forme , puis de la bouche par rapport à la- quelle il admer des lèvres , & il décrit Za filière en parlant de la lèvre inférieure. M. de Réaumur continue la defcription de la tête, en examinant fi les Chemilles ont des yeux ; il penfe qu'elles en font pourvues , & il rapporte les raifons de fa manière de pen- fer qui ne font pas affez probatoires pour que le problème foit décidé ; des yeux , no- tre auteur palle aux /£igmates & aux trachées ; de ces parties à la defcription du canal qui tient lieu d'œfophage, d'eftomac, d'inteftins, qui s'étend en ligne droite de la bouche à l'anus ; il parle enfuite du corps graiffeux qui occupe rous les vurdes de la capacité du ven- tre, en remplit la plus grande partie, qu'on apperçoir auffi-tôt qu'on ouvre une Chenille, qui fe fond & s'enflamme à la manière des huiles par le conraët du feu, Ces premiers objets font fuivis de la defcription des ca- naux ou réfervoir de la liqueur qui , en for- rant de la filière , forme la foie ; ces vaifleaux fiués un de chaque côté du corps , font très-amples , & ont dans quelques efpèces de Chenilles , plus de volume que l'eftomac & les inceftins enfemble; l’auteur avertit de les diftinguer de quatre branches formées par d’autres vaiffeaux que Malpighi à nommés vaifleaux variqueux , & dont il n’a pu déter- miner l’ufage. Le cœur eit l'organe dont on trouve enfuxe la defcriprion ; il confifte dans un long vaifleau étendu de la rère à l'extré- mité du corps. Suivant Malpighi Nce vaifleau eft-partagé par des étranglemens en nombre clxxx; égal à celui des anneaux du corps ; M. de Réaumur croit au contraire que ce vailleau eft égal dans toute fa longueur ; il fonde ce fen- ument fur ce qu'après qu'on a injedté ce vaifleau , on n’y apperçoit point d'étrangle- ment , fur ce que lorfqu'on l’a mis à décou- vert dans une Chenille vivante, qu'on en a écarté les parties qui l’avoifinent , il conti- nue quelque tems encore de fe contraéter &e de fe dilater fans qu’on appercoive qu'il foic retréci en certains points , & élaroi en d’au- res ; mais notre auteur n'en regarde pas moins, avee Malpiohi , ce vailleau comme le cœur où l'organe qui en remplit les fonc. tions , tous deux s'accordent à convenir que fa contraction commence à l'extrémité du corps , & fe propage vers la tèce ; qu’on ne diftingue pas, fans doute à caufe de l’extrè- me ténuité des parties , les vaiffeaux qui re- çoivent le fang de cette grande artère ou cœur , & qui l'y rapportent. La dernière obfervation contenue, dans Le mémoire que j'analyfe , eft relative aux mufcles qui fervent aux mouvemens des an- neaux dont le corps ef compofé ; on les dé- couvre lorfqu’on a enlevé toutes les parties qui remplifloient la capacité du corps ; ils confftent en des faifceaux ou paquets de fibres attachés du bord d’un anneau au bord de l’anneau fuivant : indépendamment de ces premiers mufcles auxquels on peut don- ner le nom de zuftles droits, ii y a dans le uiffu de la peau des fbres mufculaires obli- ques qui concourent avee les premiers muf- cles aux différens mouvemens. M. de Réau- mur n'a poiot parlé dans ce mémoire , ni du cerveau n1 de la moelle épinière, e 4. MÉMOIRE. Toutes les Chenilles changent de peau plufieurs fois pendant qu'elles confervenc certe première forme. Ce changement eft le fujer de ce mémoire. Le premier fait remarquable à cet égard, c'eft que la dé- pouille d'une Chenille où la peau qu’elle quitte contient l'enveloppe ou le tiffu exté- clxxxi} voit fur certe dépouille des poils, un crane, des dents , des crochers aux pieds, &c. Mais ces objets ne font que des gaines qui ren fermoient les parties dont elles conlervent la forme & l'apparence. Lorfqu'une Chenille eft prète à changer de peau , fes couleurs s'affoibliffenc , elle eft quelque tems fans prendre de nourriture, {a peau , ou plucôt fon épiderme, fe deflèche; la Chenille gonfle par intervalles quelqu'un de fes annaux ; ce gonflement rompt la * couche externe de la peau qui eft defféchce, & cette rupture commence par une ouvér- ture fur le dos , elle s'étend enfuite en long ; la Chenille fe dégage en retirant d’abord la partie antérieure de fon corps , & enfuire la partie poitérieure de l'enveloppe qu'elle quitre. Cette opération, quoique laborieute, eft crès-courte , & fa durée eft au plus d’une minute. Les couleurs des Chenilles qui ont changé - de peau depuis peu de tems font vives & brillantes , & cet éclat indique l’écac des Che. nilles en qui on le remarque. Cependant , les poils qu'une Chenille quitte avec fa peau ne font pas de fimples étuis où gaines , mais des poils entiers. En voici la preuve ; fi l'on coupe les poils d’une Chenille prète à changer de peau , elle n'en eft pas moins velue après le changement qui artive ; cependant fi les poils qu'elle quitte n’écoient qu'une gaine , en les cou- pant on auroit incifé les poils que cette gaine renfermoit , & la Chenille ne feroit plus ve- lue après fon changement de peau ; les poils dont elle paroït alors couverte font donc de nouveaux poils qui étoient couchés entre la peau qu'elle a quitrée & la nouvelle peau ; l'arrangement des poils entre les lames des peaux que les Chenilles dépouillent eft un objec curieux , auquel netre auteur s'arrête , & qu'il explique avec une fagacité que les bornes qui me font prefcrites ne me permer- tent pas de fuivre. Je remarquerai feulemenc D'UN TA O. DIRES rieur de toutes les parties externes ; ainfi on. qu'on lui ‘doit les vraies notions fur cet objer. Les Chenilles qui viennent de changer de peau font beaucoup plus grandes qu'avant cette opération. Cette augmentation de vo- lume eft fi confidérable , que le nouveau crâne eft quelquefois plus ample que le pré- cédent, des deux tiers ou des crois quarts. Ce changement paroïtra furprenant fur-tout après un tems de diette ; mais on le conce- vra aifément ,en réfléchiffant que l'envelopre quittée par l’infeéte eft defféchée , qu'elle eft incapable de s'étendre ; que c'eft par cette raifou qu'elle fe fend ; que la nouvelle peau eft , au contratre , molle , extenfible & qu’elle fe prête à l’extenfion des parues dontle développement avoit éré retenu les jours pré- cédens par une peau defléchée, s ME M o1.R ' M. de Réaumur commence dans ce mé- moire l’hiftoire des Papillons ; il traite de leurs parties extérieures , & principalement des aîles, des yeux, des antennes & des-trom- pes ; il cbferve d'abord qu'il n’y a aucun rapport entre les couleurs des Chenilles & celles des Papillons ; que les plus belles Che- nilles donnent fouvent des Papillons peu co- lorés , tandis que les Chenilles les moins frappantes par les couleurs , deviennent de très-beaux Papillons. A la fuite de cette remarque, l’auteur re- cherche le caraétère diftinctif des Papillons , & il le trouve dans la ftruéture de leurs ailes , au nombre de quatre, couvertes de pouffières qui adhérent aux doigts quand on les touche. Ces pouflières examinées au mi- crofcope , & en particulier par le père Bon- ami , qui en a décrit un très-grand nombre, ont été comparées à des plumes ; M. de Réau- mur n'eft pas de ce fentiment, felon lui ces pouflières font des écailles avec un court pédicule qui s'engage dans la fubftance de l’aîle ; elles font rangées comme les ardoifes le fonc fur un voir, Ce fentiment étoit auffi PRÉLIMINAIRE. celui du célèbre Linné , qui donne aux aîles des Papillons l'épichète d'émbricate. Lorfqu'on a enlevé les pouflières , on dé- couvre la fubftance de l’aîle ; elle eft foure- nue par des nervures qui en forment la.char- pente; elles fe fubdivifent en des rameaux qui laïtfent des efpaces remplis par une fubf. tance blanche , tranfparente & friable. Il et vraifemblable que cette fubftance eft la mè- me que celle des nervures & de leurs ra- meaux ; inais applatie & érendue-en lame; & le tout paroït à notre auteur de la nature de l’écaille. L’aîle n’eft donc:pas colorée par elle mème, mais elle doit fon éclat & fes nuances aux écailles qui la couvrent. De l'examen des aîles , M. de Réaumur pale à celui de la tère, du corceler &. du corps ; bat rappoit à la tête , il s'occupe des yeux qui prélentent; felon les efpèces , ure portion de fphère plus ou moins complete, qui ont des couleurs variées & irifées , & dont la furface eft fillonnée & rayée. Ces fillons font produits par les lignes entre les cryftallins dont l'œil eft compofé ; car il en eft un affemblage ; ou plutôt chaque point entre les filons eft un cryftallin donc ia mul- tiplicité eft fi grande , qu'il y en a plufeurs milliers fur un œil. Quelques phyfciens ont nié que les corps que nous décrivons fuffent réellement les yeux; M. de Réaumur rap- porte les opinions pour & contre à ce fujet ; mais cet objet eft aujourd'hui fi générale- ment reconnu , qu'il eft inutile de fuivre cette difcufhon, & perfonne ne doute plus que les corps donc il eft queftion ne foient de véritables yeux , du nombre de ceux qu’en a nommés yeux à réfeau. Les antenses placées fur la tète font, par leur forme , des efpèces de cornes mobiles d'une conftruétion fouvent trés-différente ; notre auteur en cire des caractères pour ciaffer les Papillons ; elles lui fourniffent les moyens de les divifer en plufieurs genres. clxxxil Le premier eft celui des Papillons dont les antennes d'égale groffeur de leur origine à leur extrémité , font terminées par un bouton. Les antennes des Papillons du fecond genre angmentenc infenfiblement de dia- mèrre depuis leur origine jufques tout auprès de leur extrémité 3 elles aimninuent rour-i- coup de groffeur , fe terminent par une pointe fituée à leur partie inférieure dont il fort une houppe compofée de filers, & elles reffem- blenc, par leur forme , à une maflue ; ce qui les fait nommer par l'auteur anennes en maffue. - Celles des Papillons du ‘troifième genre conformées comme les antennes des Papil- lons du fecond genre , en différent en ce qu'elles font plus larges qu'épaiiles , en ce que leur extrémité eft'üune pointe ovale dénuée de bouquets de poils ; cés antennes font d’ailleurs contournées , & reffemblent aux cornes des béliers, x 9 Le quatrième genre comprend les Papil- lons dont les antennes prennent fubitemenr, près de leur origine , une augmentation de groffeur qu'elles confervent jufques près de leur bout , où elles fe contournent pour fe terminer en une pointe qui , Guelquefois, en fourienc une feconde compofce de plu- fieurs filets ou poils très-déliés, Le cinquième les Papillons dont les an- tennes font ou plus groflés, on aufli grofles à leur origine que dans le refte de leur lon- gueur , & qui vont en diminuant de dia- mètre pour fe terminer en pointe. L'auteur les nomme antennes à filers coniques & gre- nés , parce qu’elles font compoftes de grains enfilés au bout les uns des autres, Les antennes en plumes qui confiftent en un tuyau où un filer qui décroït de diamètre de la bafe à la poiate , & qui de chaque côté eft chargé de filets difpofés comme les:bar- bes d'une plame, appartiennent aux Papillons elxxxiv D'° 1 SCO. Ur RUE du fixième genre. Ce font ces fortes d’anten- | le jour, & en noëlurnes ou Phalènes qui ne nes qu'on connoît ordinairemeut fous Le nom de pectinées. Après avoir décrit la forme des différen- tes antennes, & en avoir tiré des caractères pour clafler les Papillons. M. de Réaumur recherche quel eft l’ufage de ces mêmes par- ties : il rapporte |les diffcrens fentimens à cet égard ; il les réfure & conclut que l’ufage des antennes nous eft inconnu. Il s'occupe enfuite de la trompe , & il remarque d'a- bord qu’elle manque tour-à-fair à certains Papillons, qu'elle eft rrès-peu apparente & difficile à découvrir dans d’autres ; qu'elle eft fituée au bas de la tête, en devant , entre les deux yeux, & roulée en fpicale quand l'infeûte n'en fait pas ufage ; fa fubftance eft analogue à cel'e de la corne ; elle eft compo. fées de deux portions égales appliquées l'une contre l’autre, & qui laillent entr'elles un, vuide ou canal. Je me borneraï à cette courte analyfe , quoique l’auteurentre, par rapport à la trompe, dans de très-longs détails, qui font intéreflans , mais qui ne font pas {ufcep- tibles d'extrait. On lui doit particulièrement d’avoir prouvé qu’elle eft compofce de deux parties appliquées l’une à l’autre, 6. MÉMOIRE. Ce mémoire a pour objet la divifion des Papillons en claffle & en genres ; il n'y eft parlé que des Papillons diurnes. Je ne peux me difpenfer de remarquer un défaut d'or- dre qui eft frappant en cet endroit ; puifque l'auteur a déjà traité en partie du mème fu- jer, & qu'il a claffé en général les Papillons dans le mémoire précédent , il revient en quelque forte fur fes pas danscelui-ci.Après certe divifion générale, il pale à une divi- fion particulière : il réfulre de cette double manière de procéder de la confufion & del'ob- fcarité , plutôt que de l’ordre & de la clarté. L'auteur commence par la divifñon des P Papillons en diurnes , ou qui ne volent que volent que la nuit ; il obferve que de ces derniers 1l y en a qui fe tiennent abfolument cachés pendant le jour, & d'autres qui vo- lent feulement plus volontiers , où plus fre- quemment la nuit que le jour. Les Papillons du premier genre , du fe- cond & du troifième, d'après le mémoire précédent , font des Papillons diurnes ; les rois autres genres font compofés de Phale- nes. Ceux-ci font en général plus nombreux en efpèces. L'auteur remarque que les Pha- lènes qui fuienten général la clarté du jour, recherchent la nuit celle des lumières que nous allumons , & il obferve que ce font particulièrement les males qui font attirés par l'éclat des lumières. L'auteur entre enfuire en matière ; il aver- tic que les antennes lui ont déjà fervi à claf- fer les Papillons , que les trompes peuvent fervir au méme ufage, mais que la forme, la pofition & le port des aîles fourniflent les caractères les plus nombreux ; il donne en- fuie fa méthode , & d’abord pour les Papil- lons diurnes : ils ont été divifés dans le mé- moire précédent en trois genres où fections ; car un défaut dans la partie dont nous trai- cons , eft que l’auteur n'a pas aflez fixé & dé- terminé fes expreflions, Les Papillons du premier genre , d'après le mémoire précédent , font fubdivifés dans celui ci ; ils ont tous des antennes à bouton , caractère par lequel ils appartiennent au pre- mier genre; ils portent leurs ailes perpen- diculaires au plan de pofition , mais le bord des aîles inférieures des uns embraffe le def- fous du corps , & celui des autres le couvre eu deflus ; d'où réfulre deux fubdivifions ou deux clafles : il eft facile de remarquer que cette diflinétion ne peut ètre remarquée qu'autant que le Papillon eft vivant & libre, qu’elle ne peut être employée pour le clafler après qu'il eft mort, & que par conféquent, elle n'eft d'aucune utilité pour nous appren- re PRÉLIMINAIRE. dre à diftinguet les Papillons dans l'état où nous les voyons le plus fouvent, où nous en recevons le plus grand nombre , où nous les confervons dans les collections ; c’en eft affez pour que nous puflions ne pas fuivre plus loin la méchode de notre auteur , mais pour ne lailler rien ignorer à l'égard d'un homme aufli juftemenc célèbre, Continuons lPanalyfe. Les Papillons diurnes font divifés en fix claffes. Première claffe, Antennes en bouton ; aîles perpendiculaires au plan de pofirion ; deflous du corps embraffé par le bord des ailes inférieures : Papillons pofés & mar- chans fur fix jambes. Deuxième claffe. Mèmes caractères que la première. Mais les Papillons ne fe pofent & ne marchent que fur quatre jambes ; les deux premières n'en font que de faufles qu'ils tiennent replices , & qui fe terminent par des efpèces de cordons femblables aux pen- dans des palatines. Je fouligne ces dernières expreflions comme ne préfentanc pas une idée nette, & fourniffant ; par conféquent un caracière très-Incomplet. Troifième elaffe. Mèmes caractères que les deux précédentes ; différence en ce que les deux premières jambes ne fonc pas térmi- nées de même , mais fi courtes, qu'elles font inutiles, & qu’on a peine à les apper- cevoir. Quatrième claile. Six jambes véritables ; antennes en bouton; aîles perpendiculaires au plan de polition , dont le bord des infé- rieures couvre le deflus du corps , & dont le bord de chaque aïle inférieure eft terminé par un appendice en forme de queue. On donne aux efpèces de cette claffe le nom de Papillons a queue. Cinquième claffe Antennes en mafle ; fix vraies jambes ; ailes parallèles au plan de Hifloire Naturelle , Infeiles. Tome IF, clxxxv fiction dant l’état de repos, où jamais affez relevées pour que les deux fupérisures s’ap- pliquent lune contre l'autre. Sixième claffe, Antennes en malle ou qui de leur origine jufques près de leur exirémité, vont en grofhilant, Septième claffe. Antennes en cornes de Bélier. 7. MEMO:RE. Divifion des Phalènes ou Papillons noc- turnes. Avant d'entrer en matière, M. de Réau- mur obferve que tous les Papillons diurnes ont des trompes , mais qu'il y en a beaucoup de nocturnes qui en manquent , quelques- uns en ont de fi courtes qu'on ne les peut diftinguer qu'à l’aide d'une forte loupe. Comine ce caractère n’eft pas facile à fair, l’aureur le néglige pour l’ordre méthodique, & commence par établir deux grandes divi- fions des Phalènes : celles qui ont des trom- pes ; celles qui en font dépourvues, & ilran- ge dans cet ordre celles dont les trompes ne peuvent être découvertes qu’à l'aide de la loupe. Première claffe. Antennes prifmatiques. Je remarquerai que les Papillons compris dans cette clafle font ceux qu'on a depuis gé- néralement appellés Sphinx , de l'attitude de leur Chenille , ou Bourdons , du bruit qu'ils font en volant , & qu'on les diflingue des Phalènes , parmi lefquelles notre auteur les range. Seconde claffe. Antennes qui décroiflent de la bafe à l'extrémité & finifflenr en pointe, Les Papillons de ces deux premières claffes ont des trompes, Troifième claffe, Antennes comme celles 23 clxxxv] D AS COURS des Papillons de fa feconde claffe ; mais point | & les arrondies, Les reliefs funt bien expri-. de trompe. Quatrième claffe, Antennes à barbe & une trompe. Cinquième clafle. Antennes à barbe, point de trompe. Sixième claffe. Les Phalènes dont les mâles ont des ailes de grandeur ordinaire, & dont les femelles en ont de fi petites qu’el- les paroiflent n’en point avoir. Ce caractère exigeant qu'on connoifle déjà les Papillons pour lefquels on l'emploie ; > ne peut remplir fon objet. Septième claffe. Ailes qui paroifflent com- polées de véritables plames , & femblables aux aîles des oifeaux. Indépendamment des caractères employés pour divifer les Papr'lons en clafles, M. de Réaumur en propole dans les deux mémoi- res précédens pour fubdivifer les clailes en genres ; il les indique feulement pour les Papillons diurnes , fans établir la férie des genres; ce qu'il Le par rapport aux Pha. lènes qu'il divife en dix genres. Les bornes dans lefquelles nous Rare forcés de nous renfermer , ne nous ont pas permis de le fuivre dans ces fubdivifions. 8. MÉMOIRE. Des chryfaiides èn général, & à quoi de réel Je rédusfent les sansformatiôns apparentes des Chenilles en Chryfalides , & des Chry fa: lides en Papillons. L'auteur commence par décrire les chry- falides ; il y dillingne deux faces ; le dos qui eft uni & arrondi, le ventre qui eft cou vert de petits reliefs en formes de'bande lertes ; il appelle vére la partie d'où naiflent ces bandelerres ; il divife enfuite les chryfa- lides en deux clalles générales, les angu/aires més dans les premières , & fi peu fenfib'es dans les fecondes , qu’elles paroiflent unies. Les angulaires deviennent routes des Papil- lons “aire , & il n'y a que peu des arrondies 4 ne deviennent pas des Pha- lènes. M. de Réaumur s'occupe enfuite des éminences ou reliefs qui font fur le ventre des chryfalides ; après avoir parlé de leur configuration , il traite de leurs couleurs ; il y en à qui font dorées entièrement , d’autres par plaques feulemenr; ce font ces variétés qui ont fait employer en général le mot chryfalide uré du grec , & qui exprime la dorure de ces inlettes : tantôt cet un or foncé , tantôt un or verdâtre , mais toujours brillant, & Gui a léclar du poli ; d’autres chryfalides ont des taches d'argent. Les cou- leurs des autres chryfalides font , en général, peu brillantes, & le brun eft lesr couleur la pl us Commune. Les transformations où métamorphofes font le fujer qui occupe enfuite notre auteur ; il remarque que ces expreflions empruntées des métamorphofes aduwifes par la fable, expriment un prétendu changement , une mutauon de forme , qui ne font pas plus réels que les mures phofes décrices par les poëres. Malpighi & Swammerdam ont appris les premiers que les changemens des infec- tes confiftent en de fimples dépouillemens d'enveloppes qui cachoïent' les parties ; que le Papillon eft tout formé, & qu'il croit fous les tégumens de la Chenille & de la chry- falide; mais qu'on ne l’apperçoit fous fa forme que quand il a dépouillé les envelop- pes de Chenille & de chrylalide. Après avoir inftruit le leéteur que le Pa- pillon et enfermé fous l'enveloppe de la chryfalide ; M. de Réaumur examine & de- cric comment ces parties font difpofées & arrangces fous certe enveloppe 5 1l ap prend , d’après les auteurs cités un peu plus faut, que le Papillon eft également contenu re l'enveloppe de Cherille , qui recouvre en outre celle de chryfalide; que PRÉ ETMAN ANURE. La s’en convaincre il fufäe de laïffer quel- ues jours une Chenille tremper dans le vi- naigre où l'efprit de vin:ces liqueurs épaiflif- fent la fubftance de la Chenilie , lui procu- rent de la confiftance ; alors en enlevant les peaux donc la Chenille auroit changé , & - HUE de chryfalide , on découvre le Papillon fous ces tégumens. Après les objets dont nous venons de trai- ter, notre auteur compare la chenille & la chryfalide aux œufs des oifeaux , le Papillon au jeûne oifeau ; ce dernier naît à l'inflant où :l fort bien conformé de l'œuf ; le Papil- lon , qui n’a fa conformation qu’en fortant de la chryfalide, ne naît donc, à proprement parler , que dans ce moment; in jeune oifeau a beaucoup à croître , & a le fortifier après fa naïffance ; mais le Papillon à toute fa croi- fance , & fa vigueur en fortant de la chrj fa lide : l'éeuf d'un oïifeau ne fournit qu'au dé- veloppement de l’embrion , & non au com- plément de grandeur & de force de l'indi- vidu ; il contient la nourriture qu’ il fournir, & n'en prend point au dehors qu'il commu- sis à l'embrion; la Chenille eft une forte d'œuf qui prend de la nourriture, & qui la communique , & la chryfalide en elt un plus conforme à ceux des oifeaux , qui en contient , en communique & n'en reçoit pas da Hu Il feroit très-curieux , ajoute M. de Réau- mur , de connoître toutes les communications entre la Chenille & le Papillon , mais elles dépendent de parties fi fines & fi molles quil nous eft prefqu'impoifble de parvenir, à cet égard , au but que nous’fouhaiterions d'ueitdre. "és cfforts faits jufqu'à M. de Réaumur fe bornent à nous apprendre qu'il ya des parties propres à la Chenille , écran- géres au Papillon, qu'il rejette en Heat chtyfalide , d'autres qui lui font intimement liées, qu'il conferve , mais qui s’oblitèrent , fe defléchent & s’effacent: les janibes mem- braneufes! de la Chenille font du nombre des premières parties , ainfi que les mâchoi- res , les mufcles même qui fervoienr à leur clxxxvi) mouvement ; les parties internes qui apparte- noient à la Chenille, & qui s'obiitèrent, font les réfervoirs de la fie , Le canal inteftinal ; cependant le Papillon a aufli un eftomac & des inteftins ; mais ces vifcères font grofliers dans la Chenille, en comparaifon de ce qu'ils font dans le Papillon. L’eflomac & les inteftins de la Chenille font formés de deux membranes , une externe , une interne plus tenue; quelques jours avant le change- ment en chryfalide , la Chenille rejerre avec \ les excrémens la membrane interne qui y adhère par lambeaux , & en mème-tems la m-mbrane externe fe plifle , s’oblisère , l’œlo- pinces phage fe fépare & fe reuire , &c. Le refte du mémoire eft employé À remar- quer que l'opinion commune eft que les in- fcét:s contenus’ fous l'enveloppe de chryfa- lide n’onc plas befoin de prendre de nouvelle fübftance , mais de fe dépouiller d'une humi- dité fuperlne , dont l’évaporation procure à leurs parties la confiftance & la folidité né- cellaires. M. de Réaumur n’admet pas entiè- rement cette opinion ÿ il prouve que les chryfalidés perdent peu par l'évaporatien ; & il penfe, avec bien de la vraifemblance , que les parties fluides donc tous les membres fonc abreuvés , fe changent en une fubftance qui fortiñe ces pause ; c'eft ainfi que le blanc & le jaune de l'œuf fe converciffènt dans les parties du Pouler. L’évaporation ne diflipe donc qu'une très-petite quantité de l'humi- disé des chryfalides, & la plus forte portion des fluides dont elles font remplies fert au développement , à l’affermillement , à la con- fiftance des parues du Papillon. (4 9. MÉMOIRE. Des précautions € des induftries employees par diverfes éfpèces de Chenilles pour fe mé- camorphofer en chryfatides. Comment les chry JS Je tirent du fourreau de Che- nille ; & de la deftriprion des chryfalides. La fituition de chryfalide efl un état cri- tique, À fon approche routes les Cheuilles aa 2 clxxxvi; agiffent , comme fi elles en connoiffeient le danger. Les unes filent des coques de pure foie: les autres fe cachent fous terre , & sy conftrutfent des coques où mi- parties de foie & de verre, ou de rerre battue & agglutinée feulement ; d’autres Cheniiles ne fe prépa- rent pas de coques, mais elles fe rerirent feulement À l'abri & à l'écart, dans quelque creux darbre , quelque trou de mur , ou fous quelque corps qui faffe faillie ; les unes fe fufperdent par l’extrémité de la queue, d'autres par us lieu cranfverfal au milieu da corps, quelques-ures appliquent feule- ment une partie du dos de la chryfalide au plan de la poftion fur lequel certe partie s'agolutine & y adhère. Ces différentes ma- nœuvres , fimples en apparence, font cepen. dant un travail difficile pour un animal tel qu'une Chenille. L'auteur expofe les opéra- tions diverfes qu’il exige, & que les Chenil. exécutent. Il fauc lire ces détails, peu fufcep- ubles d'extrair, dans le mémoire même, Après avoir détaillé les manœuvres par lefquelles la Chenille fe métamorphofe en chryfalide , ou plutôt paroît fous certe forme, notre auteur examine fi dans cer état l'infecte relpire, & Gi c'eft par les ftigmates qu'on peut reconnoïre fur la chryfalide, ain qu'on les reconnoifloit fur la Chenlle ; des expériences qu'il a faites , en plongeant à di- verfes époques , différentes parties des mè- m3s efpèces de chryfalide dans l'huile, il conclut que les organes de la refpiration né- celfaires à la Cherille , le font de mème à la chryfalide dans les premiers tems ; qu’une partie de ces organes fe bouche par Ja fuite, & que lorfque le Papillon s’eft fortifié juf- qu'à un certain point fous l'enveloppe de chry- fahide , il n'y a plus d'ouvertures qui lui tranfmertent l'air, & par lefquelles il refpire, u'à la partie antérieure de celle-ci ; que lorfque le Papillon a paru fous fa dernicre forme , ce n'eft que par les ouvertures p'a- cées fur fon corcelet qu'il refpire , ouvertu- res qui répondoient, par leur poñirion , à celles firuées à la partie antérieure de la chry- falide. DISCOURS Deux remarques très-importantes qu'om trouve vers la fin du mémoire , font 1°. que les ftigmatres donnent feulement entrée à l'air dans la Chenille , & ne fervent pas à fa for- tie ; 2°. que la circulation commerce dans la Chenille à la queue , & fe propage vers la rte; qu'elle a lieu au contraire dans la chry- falide & dans le Papillon , de la rête a la queue. Mais eft-il aflez prouvé que l'air ne fort pas par les ftigmates de la Chenille ? € 10°. MEMOIRE. De lindufirie des Chenilles qui fe pendent verticalement par le derrière la tête en bas... & de quoi dépend la belle couleur d'or de plufieurs efpèces de chryfalides. M. de Réaumur s’atrache à décrire les ma- nœuvres des Chenilles qui fe fufpendenr, parce que leurs opérations n'ont pas cré vues par ceux qui l’ont précédé , fi ce n'eft Valif- niery qui en a détaillé quelques-unes ; 1l re marque encore que ces manœuvres font dif- fciles à oblerver , parce qu'elles ont lieu dans. des momens fort courts qu’il faut faifir. Ce- pendant, comme ces opérations font plus cu- rieufes qu'inftruétives au fond , qu'un abrégé n'en donneroit qu'une idée incomplerte, & que les détails nécelfaires pour les faire connoître. deviendroient trop longs , je renverrai, fur cet objet , au mémoire mème. Il refte à don- ner une idée de la caufe qui fait paroître cer- taines chryfalides ou dorées entièrement , ou couvertes de taches dorées. Certe appa- rence eft due à la finefle & à la tranfparence de la peau de chryfalide colorée par elle mê- me en brun ou dans cette teinte , appliquée fur une partie mucilagineufe de la chryfalide qui eft d’un blanc éclatant. C’eft ainfi que le mucilage de certains Poiffons , apperçu à travers leurs écailles, les fait paroïître dorés ; c'eft auffi de la même manière qu'en éten- dant un vernis fur un fond brillant & poli , l'art donne aux cuirs la couleur & l'éclat de l'or , fans employer à certe opération ce pré- | cieux métal, / - a ME Mo1iRres, De linduffrie des Chenilles qui fe fufpendent par un lien qui leur embraffe le deffus du corps , & des chryfalides qui Jont fufpendues par le même lien. Je me contenterai , par les raifons rappor- tées dans l'extrait du mémoire précédent , de citer le titre de celui-ci fans en fuivre les décails. 12. MÉMOIRE. De la conftruëlion des coques de formes arron- diis , foi de pure [o:e, foi de foie & poils. Quelques Chenilles entrelacent des fils en différens fens , en occupent le centre, & s’y métamorphofent ; ces fils laïffent appercevoir la chryfalide à travers les efpaces qui les fé- parent ; d’autres fe conftruifent des coques un peu mieux fournies, mais qui laiffent en- core appercevoir la Chenille & la chryfalide; comme ces coques ne couvrent pas fufhifam- ment l'infede , il les place entre des feuilles qu'il rapproche & qui le cachent; les Che- nilles qui emjloient davantage de foie à la formation de leur coque , ne les couvrent pas ordinairement d’autres fubftances com- me les précédentes , mais il y en a qui font entrer des fubltances étrangères dans la texture de leur coque, & qui les emploient concur- remment avec la foie. Les chryfalides de pure foie font les plus communes ; elles font, en général, des efpèces de boules plus ou moins alongées ; les unes font d’égale grof. feur à leurs deux bouts ; les autres plus grof- fes à un bout qu’à l'autre : il y en à de très- minces , & d'autres d’un tiflu plus épais, plus fort. Toutes les coques en général font for- mées par les contours d’un &l de foie plié & replié fur lui-même ; mais ce fil n’eft ferré & preilé que vers l'intérieur de la coque, & à fa furface il n'eft qu'entrelacé d’une ma- nière lâche ; c’eft ce qu'il eft facile d’obfer- ver fur les coques des vers à foie ; il nya PRÉLIMINAIRE. cixxxix que les contours ferrés du fil qu’on puifle dévider , & la couche extérieure n’eft propre qu'à être cardée ; elle neft, par rapport à la Chenille , qu’une forte d’échaffaudase qui lui a été néceflaire pour parvenir à conftruire la coque proprement dite , ou la couche in- térieure. Je regrette de ne pouvoir , avec l’auteur , fuivre la manière dont le fil eft con- tourné fur lui-même; cominent après plu- fieurs zigzags à une extrémité , il pafle au bout oppofé où il en forme de femblables. Je me bornerai à remarquer que Malpighi a d'ftingué fix couches différentes fur la coque du ver à foie, & qu'il a trouvé que la lon- gueur du fil qui peur fe devider de defus une coque , eft de neuf cents trente pie is de Boulogne, Ce fil, vu au microfcope, eft ap- placi ou plus large qu’épais; il eft fourni par les deux réfervoirs, de la foie dont il a été parlé au croifième memoire , & qui abou- tiffent à la filière ; il réfulce donc de deux couches qui s’aniflent en paffant par la filière, & fe collent l’une à l’autre; aufli arrive-t-il quelquefvis que quand par une caufe quel- conque leur adhéfion m'eft pas parfaite, on diftingue les deux couches do:r le fil eft compofé. j Quelques Chenilles, au lieu d’entourer leur coque d’un uiflu lâche, la couvrent d'un ciffu fi ferré qu'il a l'apparence d'une mem- brane. L'auteur foupconne que certe couche eft d’une fubftance différente dela foie; qu’e‘ie n’eft point fournie par la filière , mais que la Chenille la rejette par l'anus près duquel.on trouve, danscerraiues Chenilles , des vailleaux qu'il juge être le réfervoir de cette cfpèce de liqueur gommeule. La Chenille très commune, qu'on a nom- mée la livrée d’après fes couleuts, confraic une coque plus légère que celle des vers à foie : quand certe coque eft achevée, la Che- nille répand entre les fils qui la compofent, une liqueur qui, defféchée, devient une pouf. fière jaunâtre , dont route cette coque elt pé- nétrée ; 1l y a apparence que l’ufage de certe pouflière eft de boucher les pures qui donne- D KS € rolent accès à un.air fuilible à la chryfalide. C'elt un exemple des différences qui fe crou- vent entre les coques des diverles efpèces. Une Chenille qui vic fur le faule pénètre également fa coque d’une liqueur qui fe con vertit en une poudre jaune : mais d'autre; Chenilles, en qui la matière foyeufe n’eft pas aflez abondante, fortifient leur coque en eXC faifaur entrer dans leur compoltion , les” poils dont elles font elles- mèmes cou- vertes. C'eft la praique du plus grand nombre des Chenilles velues , négligée ce- p:ndant par plufieurs efpèces de ces Che- nilles. Celles qui la fuivenr , après avoir commencé leur coque , s’arrachent avec leurs machoires , les poils qui tiennent peu alors, les appliquent fur le tiflu de la coque , & les y fixent en filant par dellus ; elles filent donc alternativement, & mêlent aux cou- ches de foie, des lits de poils pris entre les couches foyeufes, Que'ques autres Chenilles, par les mouvemens qu'elles fe donnent en- gagent leurs poils entre les fils de foie qui les craverfent , & y font retenus par la pref fioa de ces fils. L'auteur cite des exemples de chacune des opérations qu'il détaille, & il décrit la Chenille , la chryfalide ; le Papil- Jon qui lui fournitlent ces exemples. Enfin, une Chenille velue qui vic des jichens qui croiffent fur les pierres, s'arrache les poils, en forme une paliffade qu'elle arrange fur les pierres, & dont elle fixe les pièces à leur bafe ; au centre de cette paliffade la Che- nille file une coque très-peu SURE qu “elle foruñe par quelques fiagwens de la pierre méme, & elle inciine en mème-tems les pieux de la paliffade par des fils attachés à leur pointe vers un centre commun : renfer- mée fous cet abri, la Chenille y eft fous une efpèce de baldaquin ou de berceau qui cou- vre la chryfalide, 13 0MSE M'ONT RE. De la conflruélion des coques de foie de formes Jingulières , & de celles dans la compofirion defquelles il encre d'auires fubflances que la Jexe. Des Chenilles qui n’ont ni affez de ma- OURS tière foyeufe, ni affez de poils pour fe conf truite des coques aufli folides qu'elles en ont befoin , font entrer dans la rexture de ces coques des matières étrangères. Ce font des portions de plantes qu ‘elles coupent & qu'el- les favent adapter à leur coque ; mais d'au- tres y emploient des fubftances dont on fe dou- ceroit encore bien moins qu’elles fe ferviflent ; telles font certaines Chenilles qui forufent leur coque de fiagmens détachés des pierres fur lefquelles elles s’attachent; d’autres de fragmens de l'écorce des arbres {ur lefquels elles fe nourriffent. Jafqu'ici il n'a été quef- tion que des Cheniles qui fe métamorpho- fent à l'air libre , mais plufieurs , pour fubir cette opération , entrent en terre. Les unes fe contentent d'y pénétrer & d’affermir la terre battue autour d'elles ; d'autres, en plus grand nombre , foulèvent la terre, l'écartenc laffermillent autour d’elles en la foulant ; puis elles flent des coques entre les parties defquelles elles prennent & lient des frag- mens du terrein même ; enfin elles rapillent l’intérieur de ces coques, groflières en appa- rence, d’une couche de pure foie. Mais ce n'eft pas feulement en cerre qu'on trouve des coques qui y en font-couftruites en partie; quelques Chenilles qui fe métamorphofenc fur les plantes , font entrer dans la compoñ- tion de leur coque, la terre qu'elles tran{- portent au lien où elles filenr. Je n'ai fait qu'indiquer les généralités ; notre auteut entre dans lee rails ; il réfulte des divertes manœuvres des Chenilles que leurs coques ont des formes difiérentes. L'auteur les dé- crir , 1l leur donne des noms qui expriment ces formes ou les rappellent; mais, je le ré- père encore , ces ohiets ne peuvent être bien connus qu'en les fuivant danse mémoire mème. « 14 MÉMOIïRE De la transformation des chryfalides en Pa- pillons. Les parties molles & abreuvées de férufité ! des Papill ons qui viennent de fe changer ea chryfalide , acquièrent , fous fon envelop ppe PR ÉMHMINIAÏITIR E. la confiftance qui leur eft néceffaire. Ce chan- gement, s'opère en partie par l’évaporation du fluide fuperflu , & beaucoup plus encore par l’uaion des-parties fluides aux parties fo- lides & l'épaifliffement des premières. Il y a des Papillons qui ne reftent en chryfalide que dix , d'autres quinze ou vingt jours; mais il y en a qui paflent dans cet état plufeurs mais, & quelques-uns une annce prefque en- tière, Les Chenilles ne-tardent pas, en général, à fe changer en chryfalide , après qu’elles fe font enfermées fous une coque de forme & de conftruction quelconque ; cependant l’au- teur rapporte l'exemple de deux efpèces de Cheuilles qui confércent leur forme, après s'érreenfermées pendant huit mois, ne de: viennent chryfalide qu'après ce long terme, & peu après Papillons ; il parle enfuire de la manière dont le Papillon fe tir: de l'enve- loppe de chryfalide. Il eit alors couvert d'é- cailles , de poils. Ces parties érotent. molles dans les commencemens, elles éroient min- ces & collées à la furface du Papillon ; elles ont acquis du volume, de la foiidité, ce fonc relevées ; ilen a réfulré un écartemert entre la furface du Papillon, l’intérieur de la chry- falide , une interruption de communication entre ces parties &,le defléchement de l'en- . veloppe de chryfalide devenue friable. Pour pn o, . de fes parties , qu’elles fallenc effort contre la peau de chryfalide , celleci fe fend & s'ouvre, C'eft par ce moyen que le Papillon fe dégage, & fans fuivre en détail la façon dont la peau de chryfalide fe fend & s'ouvre, je me contenterai d'obferver qu'elle fe fépare en deux pièces tranfverlales vers le milieu de la longueur dé la chryfalide, que la pièce fupé- rieure s'ouvre longitudinalement em deux portions. peu donc que le Papillon gonfle quelqu'une Le papillon qui s’eft dégagé de la chryfa- lide ou refte pofe deflusi, où fe place à peu de diftance. Ses aïles font aiors fi petites qu'elles paroiflent feulement comme de fim- CXCJ d'heure où d’une demi-heure , elles ont ac- quis leurs dimenfons en tout fens. Leur peu d'étendue ne dépend pas de ce qu'elles foient pliées & plillées , comme on l’avoit imaginé, Notre auteur a le premier reconnu & dé- montré la caufe de la petiteile des aîles au moment ou le Papillon naît, & comment elles parviennent à leur grandeur en très peu de tems; elles fonr à la naiflance du Papil- lon , crès“épaitles & molles ; elles ont crues en furface , & non en étendue , ce que la chryfa- lide ne leur permettoit pas; mais, dégapées de leur enveloppe , elles s'étendent par l'impul- lion des fluides qui pénètrent leurs vaifleaux , qui y fonc poufiés par les organes de la cir- culation, & elles perdent en épaifleur ce qu'elles acqu'èrent en étendue; elles ne con- fiftoient donc qu'en des vaifleaux froncés qui fe font développés, & elles ont en même- tems perdu une mollelfe qui ne réfulroit que de l’engorgement des vaifleaux. Si on coupe uue aîle à un Papillon qui vient de naître, & qu'on l'étende avec les doigts en tout fens en la tirant par fes bords , elle acquière la même étendue & la même épailfeur que lui eût procuré le mouvement des fluides à travers fes canaux. Le Papillon , pour faciliter le dé- veloppement de fes ailes, & pour procurer probablement plus d'action aux liqueurs ,agire & fecoue les aîles fréquemment : on les voir s'érendre pendant lesmouvemens qu'il fe don- ne, mais en même-tems elles fe pliflenr, fe froncent & fe chiffonnent , pour Hnir cepen- dant par être planes & parfaitement étendues. Les premiers plis viennent de ce que les li- queurs agillent plus fortement plus près du corps & moins puifflamment , fuivant l’éloi- gnement où en font les portions de l’aîle ; fa bafe eft donc déjà érendue , amincie, que fa pointe eft encore pliflée,& épaille, conrrafte qui enproduitle défordre momentané, mais peu-a-peu les fluides-pénétrant dans tous les canaux , & s’y érendant également , toute la furface de l'aile s'applanir. Ce ne font pas feulement les aîles du Pa- pillon naïffant qui font molles & abreuvées, ples moignons ; mais au bout d’un quart | mais toutes {es parties tant externes qu'inters cxœi) nes , le font auffi dans ce moment, & acquè- rent, comme les aîles , leur confiftance par l’évaporation du fluide furabondant , le mou- vemenc de la circulation & l'impreffion de de Pair. Mis fi quelqu’obftacle gène le dé- veloppement des ailes ioumifes à l'action de ces différentes caufes pendant les premiers momens qui fuivent la naïflance, les aîles demeurent difformes : la raifon en eft due à ce qu'elles acquièrent de la rigidité , & qu'elles ne peuvent plus être ccendues par l'effet de ia circulation. Des matières dont on vient de lire l'extrait, M. de Réaumur pafñle à la manière dont les Papillons nés dans des coques, les percent & en fortent, Il remarque , avec tous ceux qui fe font occupés de cer objet , que c’eft par le bout que regardoit la tête de la chryfalide que le Papillon s'ouvre le paflage , qu'il perce ce bout ; mais comment le perce-t-il , dé- pourvu , comme il eft de tout inftrument, propre à divifer ? Les uns ont comparé la tête du Papillon à un Bélier dont il frappe, & avec lequel il romp & enfonce la cloifon de fa coque, les autres ont vu que quelques Papillons jettent une liqueur par la trompe qui amollit la coque au bout où la tête répond , & ils ont penfé qu’ilécarroir enfuite les filsramol- lis, & dont le gluten qui les lioir étoit diffous; mais il y a des Papillons qui ne jettent pas de liqueur en naiflant : M. de Réaumur ob- ferve que les yeux font les parties les plus faillantes de la tête, que les facettes dont ils font compofés produifent , par leur atfembla- ge; un COrps âpre qu'il compare à une lime, & il penfe que les yeux, en imitant cer inf trument , divifent & coupent les fils de foie ar le frottement de la tête contre la coque. Cette fuppoltion ingénieufe me femble con- firmée par un fair analogue dont M. de Réaumur n’a pu appuyer fon opinion, parce u'il éroit ignoré de fon tems ; c’eft la ma- nière dont le Pouflin incife la coque de l'œuf ar le frottement d’une très-perire corne qu'il porte À la pointe du bec fur fa partie {u- périgare, On à comparé les chryfalides aux DISCOURS k œufs, on a trouvé entre ces corps de grands rapports, c'en eft un de plus que la manière dont le Pouflin & le Papillon ouvrent l'un fa coquille , l’autre fa coque. Quelques coques , celle, par exemple, du Papillon Grand-Paon de nuit , font d’un tiflu fi fort que le Papillon ne pourroit les percer; mais les fils font difpofés à l'endroit par où il doic fortir de façon qu'ils ne font que coincider à un point central, fans y adhérer, & que pour qu'ils livrent paflage , il fufhir de les écarter ; cette opération eft aifée de de- daus en dehors , & feroit très-difficile de dehors en dedans; ainfi, dans un fens tout contraire , certains paniers que les pêcheurs nomment verveux dont l’intérieur eft difpo- fé à l'inverfe de celui des chryfalides , of- frent une entrée facile , ferment la forte , & donnent une bonne idée des coques dont nous traitons. Le Papillon forti de la chryfalide , fes ailes étant étendues , fes membres affermis , fa trompe qu'il a fouvent roulée & étendue , étant pliée en fpirale, finit, avant de pren- dre fon effort , par jetrer par l'anus une li- queur limpide ou colorée ordinairement en rouge , plus où moins abondante , & d'une teinte plus ou moins foncée. M. de Réaumur paroit la regarder comme excrémentielle ; il rapporte aux taches dont cette liqueur cou- vre les corps fur lefquels elle a été répandue les pluies de fang dont les hiftoriens ont fait mention, & il fait honneur à M. Pereifc, d’a- voir le premier découvert l’origine de ce prétendu prodige ; il eut lieu à Aix où M. Pereifc faifoit fon féjour : il reinarqua & fit voir que les taches qu'on attribuoit à une pluie de fang , fe trouvoient non pas en- deflus, mais en-deffous de la faillie des bi timens , montra une pareille tache dans uue boîte où étoit né un Papillon de même ef- pèce que ceux qui voloient en grand nombre après la prétendue pluie de fang , dont fes obfervations fisent connoître la caufe. VOLUME PRÉLIMINAIRE. Il, VOLUME, Le fecond volume comprend une préface dans laquelle l’auteur donne une idée gé- nérale des mémoires qui compofent ce fecond tome, & il ajoute quelques fupplémens aux mémoires du volume précédent; le fecond en contient douze, dont les Chenilles & les Papillons continuent d’être l’objet comme ils l'ont été en plus grande partie des mémoires du premier volume, PREMIER MÉMOIRE. De la durée de la vie des chryfalides; des moyens de la prolonger & de l’abréger.…. ainft que la durée de la vie complerte de quantité d'infeiles de différens genres. Le réfulrat de ce mémoire eft que fuivant la faifon où naiflent certains infeétes, iis vivent quatre à cinq fois plus de tems que s'ils étoient nés dans une faifon différente. La belle Chenille du fenouil, par exemple, qui fe change en chryfalide au mois de juiller, ne refte dans cer état que treize jours, & celle de la même efpèce qui n’y parvient qu’en août ou feprembre y demeure jufqu’à l'été fuivanc ; ou l'efpace de neufà dix mois. Cette différence eft due à ce que la chry- falide tranfpire, que l'évaporation du fluide farabondant foruifie les membres du Papil- lon en permettant le rapprochement de leurs parties, & fur-tout en ce que la chaleur & & l’évaporation de l'humeur fuperflue, pro- duifent l’épaiffiflement des fucs qui confoli- denc les membres du Papillon; il eft donc aifé de fentir pourquoi la vie d'une chryfa- lide eft crès bornée au fort de l'été, & d’où vient elle eft très: longue en automne , pen- dant l’hiver & le printems; de ces faits l’auteur conclut qu'il eft en notre pouvoir d’abréger ou de prolonger en général l'exif tence des infectés qui pallent par l'état de Hiftoire Naturelle, Infeëles, Tome LP, cxcii} chryfalide, Le fait fuivant prouve la pre- miére propofirion : des chryfalides qui, de- meurées dans leur retraite à l'automne, ne feroient devenues Papillons que l'été fuivanc placées dans les ferres du jardin du roi, s'y chanzèrent én Papillons au milieu de lhi- ver; les Papillons, dont la naïffance avoit été hârée, nâquirent aufli-bien conditionnés que s'ils ne fullent nés que l'été fuivant , & la durée de leur vie, fous leur dernière forme }! fur la même que celle des Papillons de leur efpèce pour qui le cours de la vie n'eft point abrégé. Du fair précédent, M. de Réaumur infére qu’on peut prolonger la durée de la vie des infectes , en tenant leurs chryfalides dans un lieu frais; il prouve cette feconde propofition par plufieurs expériences; des chryfalides portées dans une cave y font ref- tées fous cette forine toujours beaucoup plus long-tems que des chryfalides de même ef- pèce confervées à la température de l’atmof- phère ; la naïffance des Papillons a été d'au- tant plus retardée, que les chryfalides ont été expofées au froid plus promptement après avoir pris cette forme; trois chryfalides de la belle Chenille du Tirimale étoient encore dans cet étatun an après qu’elles eutfent dû en avoir changé , & ces chryfalides éroient bien vivantes, Si , au lieu de porter les chryfalides dans une cave , on les tenoit dans une gla- cière , il eft évident qu’on rerarderoit encore plus leur développement. Mais quel feroit l'effet de ce long retardement , l'infeéte par- viendroic- il à fon terme , & y atriveroit-il avec la vigueur ordinaire à fon efpèce? Le refte du mémoire eft employé à difcurer fi l'on a rendu un bon office à l’infeéte donc on a prolongé la vie, mais en le retenant daus un état d’inaétion, & à chercher en- fuire s’il y auroitmoyen, par la diminution de la tranfpiration, qui eft la caufe de la vie plus longue des infectes, de prolonger auffi la nôtre. Le leéteur ne me faura pas mauvais gré fans doute de ne pas fuivre l’au- teur dans ces objets de pure fpéculation , donc il appréciera la valeur fur leur fimple expofé. : bb Li L1 CxCiIv, 2 uM MI OSIRAE, nl 1 De l’accouplement des différentes efpèces de Papillons , de leurs parties deflinées à la génération , des figures d2 leurs œufs, des endroits où ils des désofent, & avec quelles | Précautions, L'auteur commence ce mémoire important par avertir que les Papillons femelles font, comme il eft ordinaire à tous les infectes, plus grandes que lés males ; qu’elles ont le COrps "plus renflé , plus arrondi, moins efh- lé. Cependantr.cetre différence sec les fexes eft moindre parmi les Papillons diurnes que parmi les nocturnes; il ÿ a des femelles entre ces derniers qui. ont un volume double de celui des males. Les Papillons diurnes, males & femelles, ont ordinaitrement-les aîles colo- rées de même, à quelques nuances & quel- ques taches de plus ou de moins près, mais fans différence bien fenfible, tandis'qu'il y en a une fi grande dans les couleurs des aîles entre les mâles. & les femelles de cer- taines efpèces de Papillons de nuit, qu'on ne peut les reconnoître qu autant quon les à vus acconplés. De ces prélmi. naires l'auteur. paîle à 1. manière .dowe;les, Papillons s'accouplent ; eng général , les-males font vrès:- ardens,, leurs He let courfes; particuliéremient parmi les efpècès qui ne prennent point de nourriture; n'ont pour bur que. la rencontre des femelles ; celles- ci paroiffent peu emprellées_ de jemirs mais elles y font difpofées,, fans cherche cè en hà ter le moment , &relles:fe prèrent àla pé- rulance des mâles; les, uns: fe: pofene à -COLG de leurs femelles &:s’unilent à eiles, en {e couvrant réciproquement de,leurs aîless d'a tres fe pofenc far: les femelles. quals fécoii- dent. L'indifférence des femelles, dong nous "1 avons dit un mot, n'eit guère relative qu'au: nt Papi!lons denuir; quantà ceux de jopr.; c'eit, dans le milieu de leurs vals que: commence leur accoupléinent, le male. s s'approche de Ja: femel! le, celle-ci, le: fuir l:la pourfui,, fouvent el'e attire plufieurs mâles qui cher. chent à s’écœcter les uns les autres & qui la DNS LLOMIRESR | | ; | ls [in ed faivent. Lorfque Ja femelle après avoir volé long-tems , fe pofe fur quelqu’objer ; fi elle redreffe en mème-rems fes aîles, le mâle n'en peut approcher; mais fi elle les tient étendues, il la faifit auffi-tôt. Il arrive fou- vent qu'une femelle fe refufe long-tems, en. tenant fes ailes relevées, au mâle qui HAL tige à l entour , qui s'écarte quelquefuis très- loin , qui attend l'inftant de jouir. L'union, ef aufli-roc formée, & tous deux redreflant leurs ailes, le corps du mâle fe trouve em- brailé entre celles de la femeile. Si dans cet état les Papillons fonc obligés de prendre la fuice, la femelle feule faic agir fes ailes & emporte avec elle le mâle, dont les mou- vemens,, d’après fa FRE ne feroiens que € btuer ceux de la femelle & leur nuire réciproquement, Queiques autres Papillons fe pofent fur une tige grêle , le male d’un côté , la femelle de le autre, & s’uniflent par été de leur corps. La durée de l’accoup'ement ou de l’ union des fexes vatie felon les efpèces; 1l y'en a pour lefquelles elle ne s'érend pas au- -delà d'une heure; d’autres pour qui elle paile feize heures; les mâles fone en général lan® guiilans après avoir jout , mais ils reprennent! Éresicon des forces S'ils peuvent s'accoupler der nà uveau ; les femelles , au contraire °n6 jouiféént qu'une fois ‘parce que le be: de- la nature, leur fécondation, eft rempli par un-feul ide. Lei Papillor idu WE à foie qui n- tefroim pt, reprend fon iniqn avec la fe-t mBlle, qui peut paler, juiqu'a quatre jours dans ces, akérnarines ; elt peut-être un exem- ple parucalier ;:.qu: au, moins un x cyemple (TÈS-EaL@. | Les parties, de la génération des: Papil- lons mAlés re {ont pa sxtièremeur confor- mées, de la;smème manière dans-toutes les efpèces mais les différences:qu'on reücontre; empéchent! pas.qu'on en pui prendte une 1 açeg ge ncra! les on lacquieur: ei pt refanc entre ls \pouce & l'indes le corps du Papillon vêrs les dgruie: S, ANNEAUX 3, Où faiv forur-uh cro-: cher récailieux qui fe. recourbe en-dellous , P R EM MUNYANR E. 8: deux lances latérales aufli écailleufes, hé- riffées de poils extérieurement & liffes à l'intérieur : ces trois pièces retirées à l’inré- rieur dans l'état de repos, font faillie en- dehors lorfque l’infeéte cherche à s’accou- pler ; il faific l'extrémité du ventte de la fe- melle par le moyen du crochet, & il l’em- brafle avec les deux lames Jarérales; cette première opération affuré fa pofition & fa- cilite lintroduétion de l'organe principal , il eft logé dans un fourreau ebarnu à fa bafe, couvert de cannélures en fpirales, & il con- fifte dans un filet ou tuyau écailleux. En preffant le ventre des femelles, on faic fortir dans plufieurs éfpèces deux lames écailleufes qu'on peur comparer à des pinces & qui en fervent, comme on le verra par Ja fuite. Mais beaucoup d’efpèces manquent de ces premières parties ; ce qui eft plus conf tânt, c'eft qu'à l'extrémité du ventre de toutes les femelles, il y a deux ouvertures, Pune fupérieure , deftinée à la fortie des œufs, par laquelle cependant il fort aufli quelques excrémens , l’autre, inférieuré, deftinée à recevoir l'organe du male ; l’intérieur du ven- tre eft rempli par un prodioieux nombre d'œafs rangés fur huit files , quatre de chaque côté , & chacune femblable à une forte de chapeler; ce fon: les branches de l'ovaire, il conlifte lui-même dans un canal qui fe termine à l'anus, out eft beaucoup plus lar- ge, mais plus coutt que fes branches. Elles naillent par deux rameaux qui fe fubdivi- fent d'abord en deux'parts, & chaque part en deux rameaux ; fur les côtés de l'ovaire font placés deux corps ovales, dont l’ufage n'eft pas bien déterminé; de l’autre côté de l'ovaire, & plus près de l'anus, eft un corps rond creux , aufli gros lui feul que les deux dont nous venons de parler ; de l’intérieur de —, ME naïllent deux caneaux, dont l’unfboutit à l'anus, l’autre, À l'ovaire ; il eft deftiné à recevoir la femence du mâle, ce qui lui a fait donner le nom de "matrice. Cerie précieufe liqueur coule dans l'ovaire par fon fecond canal, & y féconde les œufs à leur pallage : ces détails font d'après Mal- pighi. Enfin l'ovaire communique encore CXCY avec une forte de veflie remplie d’une li- queur dont l’ufege le plus probable eft d'en. duire les œufs d'une humeut propre à les faire adhérer au plan de pofion & à les conferver , en leur communiquant une faveur défagréable aux infectes qui les dévoreroient. De la defcriprion dés organes fexuels , M. de Réaumur pañle à la forme des œufs; la plupart font arrondis, il y en à qui paroif- fent des fsgmens dé fphère, d'autres, de petits cônes très-ccrafés; plufieurs ont une forme pyramidale, &c. La couleur des œufs récemment pondus eft blanche en gé- nérals'il y en a cependant de beaucoup de couleurs & de reintes différentes; les uns font d’une nuance uniforme, les autres tachetés; communément ils confervent leur couleut jufqu’à la naïffance de la Chenille ; mais il y en a qui en changent, & les uns plutôt, les autres plus tard. Leur enveloppe eft ferme & folide; elle n’eft pas fiable & paroît plurôt une corne mince , ou une fubftance de cette nature, qu'une coquille fembl.ble à celle des œufs des oifeaux. Le choix des endroits fur lefquels les Pa- pillons dépofent leurs œufs, & les précautions qu'ils prennent, términent le mémoire. Dans le choix du lieu , le Papillon a égard à la noutrithre qui conviendra à la jeune Che- nille , & dépofe fes œufs fur l'endroit où elle la trouvera , ou fur la plante mème dont elle fe nourtira, &c. Quand aux précautions la plupart des Papillons diurnes dépofent leurs œufs un à un, ifolés , fur les plantes convenables ; d’autres les dépofent fur une même feuille près les uns des autres; ces œufs tiennent par une humeur vifqueufe ui les colle & qui eft peu abondante, mais d'autres œufs font profondément enfoncés dans une couche de colle plus épaifle; tels foñt ces œufs connus par les cultivateurs fous le nom de bague, & qui embraflenc la plante autour de laquelle ils font dépofés ; le dernier exemple par lequel nous finirons cet extrait , eft celui de la Phalène appellée bb ij EXC) la commune. Elle a la faculté d'alonger plus que les autres Papillons femelles l'extrémité de fon anus; fes derniers anneaux font cou- verts de longs peils , les prolongemens de fon anus lui permertent de dépofsr fes œufs à une allez grande diftance, & de les ar- ranger près les uns des autres; ils lui per- mettent encore de réplier la partie faillante de l'anus fur les derniers anneaux; elle faifit les poils dont ils font chargés, avec ces cue- lerons dont nous avons parlé, ou ces pinces qui terminent l'anus des femelles; elle ar- rache fes poils, en forme des couches fur lefquelles elle dépofe des œufs dont la vif cofité attache & les poils & les œufs au! plan de polition, cependant la longueur des poils fair qu'ils débordent les œufs & les recou- vrent ; le nid confifte donc en des plans de poils & d'œufs cachés fous les poils. 3% MEMOIRE, Des Chenilles qui vivent en fociété , mais feulement pendant une partie de l’année, Les Chenilles qui vivent en fociété pro- viennent d'œufs qui ont été dépofés par une même mère à coté les uns des autres, ou reunis en une forte de nid. Comme la ponte s'eft faite en un ou peu de jours, les Che- nilles naïffent à-peu près dans le mème tems ; elles fe trouvent près les unes des autres, & continuent de vivre en fociété : mais les unes fe méramorphofent même fans fe féparer, ne s’écartent qu'en devenant Papillons, tan- dis que d’autres fe quittent & vont chacune de leur côté lorfqu'elles font parvenues à une certaine grandeur. C’eft des habitudes de ces dernières dont l’auteur s'occupe dans ce mémoire Ces différentes familles, pro- duites d’une feule mère, font quelquefois de fix à fept cents, & communément de deux À trois Cents, La Chenille la plus ordinaire dans nos campagnes , que cette raifon a fait nommer la commune, qui caufe le plus de perte par le tort qu'elle fait aux arbres & aux fruits, DAS CINE RM eft du nombre de celles qui né pafent qu’une partie de leur vie en fociété. Elle naît d’un Papillon blanc qui arrange fes œufs en une efpèce de nid , formé de poils qu'il s’arrache de fes derniers anneaux. Les femelles de certe efpèce font leur ponte à-peu-près chacune en quarante-huit heures, & toutes pondent dans l'intervalle d'environ trois femaines. Les jeunes Chenilles naïffent environ quinze jours après la ponte, qui a lieu à la fin de juin où au commencèment de juillet ; c'eft donc du quinze de ce dernier mois au huit d'août à-peu-près que naillent toutes les Che: nilles de cette efpèce. Le nid où le tas d'œufs a été pofé fur une feuille; les Chenilles en naiflant trou- venc des alimens fur cette feuille mème, elles en rongent le deflus & dévorent fa furface fupérieure 4-peu-près dans la demie- Cpailleur de la feuille, fans roucher aux net- vures, La première née commence à man- ger, la feconde fe place à côté de la pre- mière , & les fuivantes forment une file; toutes font tournées du même côté , & avan- cent en mangeant. Unfecond rang fe forme à côté du premier quand celui-ci occupe toute la largeur de feuille, un troifième fuccède au fecond , & biencdt la feuille eft entièrement couverte. La première feuille étant épuifée, les jeunes Chenilles s’arrangent dans le mème ordre fur une feconde; mais leur nombre, qui eft de trois à quatre cents, les oblige de fe ranger fur plufeurs feuilles voifines les unes des autres. À peine les Chenilles qui font nées & qui ont mangé les premières fe font-elles raflafñées, qu’elles fe mettent à filer; d’autres, & toutes fucceflivement, les imicent bientôt : il réfulte de ce travail commun un tiffu , une voile érendue au- deflus des Chenilles & des feuilles qu'elles ont rongées. Ce nid met la famille à |. quelques jours après elles le quittent, fèrren- dent à extrémité d’une branche, y couvrent plufieurs feuilles de fils de foie, les appro- chent, les courbent & les contiennent par ces fils, puis elles enveloppent d’autres fils un ef- pace beaucoup plus grand ; le tour eft une habi- PRELIMINAIRE. tation, un nid , fi l’on veut employer certe exprefion, qui leur fervira de domicile pour l'automne & l’hiver. De jour en jour elles l'agrandiffent pendant un certain tems, en l'enveloppant de nouvelles couches de foie; certe conftruction eft caufe que le nid ef compofé à l'intérieur de cellules & de cloi- fons. Les pommiers & les'pruniers font dans les jardins les arbres le plus communément & le plus abondamment couverts de ces nids; ce font , dans les bois, les chènes , les ormes & les aube -épines. Les jeunes Chenilles occalionnent en automne le defléchement d'un grand nombre de feuilles dont elles ont rongé le paranchime fupcrieur , & fou- vent on attribue à la chaleur, à Ja féche- relle , ce qui n’eft ‘que l'effec de leurs dé- gâts. Elles fe retirent dans les nids lorfqu'il fair de grolles pluies, pendant l’ardeur la plus vive du foleil, & une partie de la nuit & lorfqu’elles ont à changer de peau; mais lorfqu’à la fin du mois de feprembre ou au commencement d’oétobre, les froids com- mencent à fe faire fentir, toutes fe retirent dans le nid pour y paffer l'hiver. Elles y ref- tent engourdies & comme fi elles étoient privées de la vie jufqu’à la fin de mars dans notre climat, ou au commencement d'avril. La chaleur plus hâtive ou plus retardée dé- cide de leur réveil ou de leur première fortie du nid ; quelquefois elle n’a lieu qu'après que les feuilles ont déjà commencé à pouller, quelquefois avant; en forte qu’une chaleur foible & continuée peut produire le dévelop- pement des feuilles , fans mettre les Che- nilles en action , tandis qu’une chaleur vive, mais paflagère , les anime, fans fufhire au dévelopfement de la végétation. Lorfque les Chenilles font ranimées, elles fortent de leur nid , le couvrent, cherchent enfuite de Ja nourriture aux environs ; mais fi elles n'en trouvént pas, elles ne favent pas en ailer chercher au loin , elles reviennent s'ar- ranoer fur leur nid, & meurent d'inanition en peu de jours. Il peut donc arriver que lorfque le froid a duré & qu’il y fuccède une chaleur paflagère allez vive pour animer les Chenilles avant que les feuilles aient pouflé, il cxcvij périffe un grand nombre de Chenilles pendant que toutes font fauvées, lorfque la température a fgalement développé la végétation & la vie active des Chenilles. A leur fortie du nid, au printems, elles font encore très-petices, elles n'ont ni mangé ni accru pendanc l'hiver; auf n'arraquent-elles le premier & le fecond jours que les plus jeunes feuilles , mais elles les rongent dans toute leur épailfeur, en évitant feulemenr les nervures ; c’eft alors que commencent leurs dégâts les plus fenfbles ; elles croiflent promptement & confomment beaucoup. Après s'être raflañées, elles re- viennent s'arranger fur leur nid, & reftenr à l’air sil eft doux; mais s’il eft froid ou qu'il tombe une forte pluie, elles rentrent; cependant , l’entrée du nid, les cloifons qu'il contient deviennent crop étroites, les Che- nilles y remédient par de nouveaux plans de foie dont elies enveloppent leur ancien nid , & entre lefquels elles fe mettent à l'abri. Mais dans les premiers jours du mois de mai elles commencent à fe féparer, à ne plus revenir au nid commun, à vivre feules où par petites bandes ifolces; felon qu’elles fe trouvent alors, elles fe filent un nid parti- culier ou commun pour le nombre qu’elles fonc, & elles fubiffent leur dernier change- ment de peau fous cet abri. Il n’eft pas auf für que le nid fous lequel elles ont pañlé l’hi- ver. Aufli s'il furvient, vers le 10 de mai, tems de leur dernière mue, des pluies froides & abondantes, il en périt un grand nombre; ces pluies, dont on fe piaint à d’autres égards, font donc, relativement à celui ci, très utiles. Elles firent un fi grand bien en 1732, que les Chenilles , qui, au com- mencement de mai avoient donné , par leur nombre les plus vives alarmes, ne furent jamais moins abondantes qu’à la fin de ce mois, & qu'elles le furent peu les deux années fuivantes. M. de Réaumur obferve que le feul moyen en notre pouvoir de nous oppofer aux dé- gats de la Chenille commune eft d'éche- niller, mais que ce moyen feroit pratiqué avec bien plus d'adtivié, sil en réfultois cxcvii} un intérèr immédiat & attaché à l’action même d’écheniller ; il propofe de tenter de carder les nids, & de faire, de la foie qui les compofe, quelqu'ufage qui, par le profit qu'on y trouveroit , engage à ramafler les nids. Il remarque enfuite que les Chardon- nerets ouvrent les nids pendant l'hiver, & qu'ils détruifent une partie des Chenilles. Il eût pu faire la même remarque à l’é- gard des Méfanges. Il fait enfuire la réfle- xion que les Chenilles, à l’abri des pluies, de la neige, dans leur nid, y font peu ga- ranties du froid, mais que le plus rigoureux ne leur porte pas d’atreinte ; il le prouve par l'expérience des Chenilles plongées dans un refroidiflement de dix - neuf devrés au- deffous de la glace, plus de quatre au-def- fous du froid de 1709, qui ne fouffrirent pas de certe épreuve. LesChenilles qui fe font féparées au mois de mai, vivent folitaires jufqu’à la fin du mois de juin, & commencent alors à filer une coque pour fe métamorphofer; elle eft d'un tiffu lâche, faite d’une foie groflière, d'un brun fale, & la Chenille l’attache fouvent à une feuille où une branche ,.& le Papillon naît au bout de dix-huit à vingt jours. Ii dépofe fes œufs de la manière que nous avons exvofé. M. de Réaumur propofe d'enlever les amas d'œufs; ce feroit une opération facile, au moins dans les jardins |, & qui auroit l'avantage de prévenir Îles dégâts que caufent les Chenilles en automne ; il propofe aufli de ramafler les coques & de les carder. Il pale enfuite à l’hiftoire des Chenilles qui vivent fur le pin, qui, comme les précédentes, pallent une partie de leur vie en fociété, dont les nids font plus dignes d'attention par la quantité & la qualité de leur foie. Je ne le fuivrai pas dans les dé: tails relatifs à ces Chenilles; ils ont beau- coup de rapports avec l’hiftoire de la com- mune, Le nom de celle-ci, le tot qu’elle nous fait, m'ont engagé à la faire connoître d'une manière paruculière, & à donner à fon hifloire une étendue plus grande que celle que les limites, que je ne dois pas AD: LS à Gt RNE palfer , me prefcrivent pour la plupart des autres infectes. Le troifième méroire eft terminé par l'hiftoire de la Cherille appeilée Livrée, de l’arrangement de fes couleurs ; c’eft cerre Che. nille dont le Papillon dépofe fes œufs au- tour d’une branche en forme de bague. Les Chenilles , à mefure qu’elles fortent de l'œuf, s'arrangent fur la bague, & quelques heures après elles rongenc les feuilles voifines , puis elles affajettiffent en commun par des fils defoie des feuilles qu'elles dévorent, & de ces feuilles elles pañlent à d’autres qu'elles affujertiffent de même; elles font du nombre de celles qui paflent une partie de leur vieen fociété, amfi qu'une autre efpèce qui vit dans les prairies , & y conftruit, pour s’abriter, un nid de foié blanchâtre attaché à des touffes d'herbe ; les Chenilles de cette cfpèce pañlent l'hiver dansces nids, & en fortent dès la fin de février ou lecommencement de mars. 46 Mif 0 T RE. Des Chenil'es qui vivent en fociété pendant toute leur vie, M. de Réaumur commence ce memoire pat l’hiftoire d’une Chenille à feize jambes qui vit fur le chène, qui forme une répu- blique ou une famille de fix, fept, & même huit cents individus. Les Chenilles ne fe quittent jamais, & deviennent mème chry- falides à côté les unes des autres ; mais l’inf- tant de la féparation eff celui de Ja naïffance des Papillons, Les jeunes Chenilles ne font qu'éténdre des toiles fous lefquelles elles fe mettent à l’abri & elles fe cachent pour chan- ger de peau; elles n'ont point de demeure fixe, elles filent rantôr à une place, rantôc à une autre; mais parvenues à-peu près au tiers de leur grandeur, c’eft-à-dire , vers le commencement de juin , elles fe conftruifenc un nid, qu'elles n'abandonnent qu’en devenant Papillons. Ce nid eft le plus fouvent arta- ché au tronc d’un chêne, quelquefois à une des principales branches ; il eft pofé toujours RUBANS LP RENE M D AINRUE, affez bas & auprès de terre, ou à fept ou huic pieds de hauteur, il eft vafte, n’a pas toujours la mème forme ; tantôt il eft oblons, tantôt il approche d’être fphérique; il a quelquefois dix-huit à vingt pouces de lon- gueur fur cinq à fix de large & quatre de pro- Rue il reffemble à un nœud de l'arbre même, il eft formé par pilufeurs couches de foie appliquées les unes fur les autres, fans cloifon à l’intérieur, en forte que ce n'eft qu'une forte de poche. Les Chenilles reftent dans ce id pendant que le foleil cit fut l'horizon, & enxs n'en fortent guère que le foir. Alors il y a une Chenille qui fe met en marche, une feconde la fuir, une woifième &c. & toutes s’ayancent de file, tant que la première marche; car les autres s'arrêrent en même-tems que celle qui eft en tête. Cette marche a fait nommer par M. de Réaumur cesChenilles proceffionnaires ou évolurionnaires. Lotfque les Chenilles qui marchent les premières ont formé une file d’une certaine longueur, celles qui fui- vent s'arrangent deux à deux & forment une file fur deux rangs, fuivie d’une file fur trois, qui left d'une file fur quatre, &c. Arrivées au lieu où elles veulent manger, la pre- mière Chenille s'arrèêre , les autres doublent les ranys & s'arrangent à côté les unes des autres. -Lorfqu’elles fonc. raflafñées, une. d’entre elles recommence la marche, & toutes la fuivenc en files pour retourner & rentrer au nid; le tems dela métamorphofe arrivé , elles s.y henc à coré les, unes des autres des coques qui forment toutes en{emble une cfpèce de gä- au ; clles fortifient ces coques des poils donc elles étotenr couvertes, &ielles reflent en chry- falides énviron un mois. Notre auteur avertit les obfervateurs .qui peuvent examiner les nids , que ce nelt qu'avec précaution qu'il convient de les ouvrir, -fur-tout lorfque les Chenilles nr fuit leur coque, parce que les poils donc elles étoïent couvertes font mêlésa ces nids, que ces poils pénètrent les potes. de ;a peau, & y caufent.de vives cuif- cxcix fons ; il s'en détache que le vent porte au vifage & aux yeux , qui y caufent de même beaucoup d'incommodité, Envain emploie- t-on Îles lotions de toutes efpèces ; aucune ne foulage ; le rems feul guérit le mal qui dure, felon la quantité des poils qui ont pénétré , deux , trois, & jufqu'à cinq jours. M, de Réaumur amortit cependant les cui[- fons qu'il fouffroit en fe frottant avec du perfl; mais il n’a fait cette épreuve qu’une fois :1l prend occafñon du fait précédent pour avertir qu'il n’y a que les Chenilles velues qui caufent des démangeaifons, que cet cffec n'a pas lieu fi elles n’ont été froiflées; que c’eft lorfqu’elles font prêtes de muer, tems où les poils ont moins d'adhérence, qu'on a plus à en craindre, & qu'il yen a quelques-unes de celles qui vivent en focicté qui, dans les tems voifins de leur mue, fonc comme entourées d’une atmofphère de poils que le vent emporte, qui pénètre comme autant de dards dans les pores, raifon pour laquelle on éprouve des cuiffons quand on a pale près des famille; de ces Chenilles. L'auteur termine ce mémoire par l’hif- toire d’une Chenille qui palle fa vie & le tems de chryfalide en focicté; elle vie fur les pommiers , elle eft petice, rafe , d'un blanc lavé de jaune, rachetée de points noirs, elle a feize jambes. Les Chenilles de cette ef- pècefe conftruifent plufeurs nids dans leur vie, elles en changent fouvent , ils leur fervent de retraite & de lieu où elles prennent leur pâture, car elles ne mangent que dans leur nid ; elles ne rongent jamais que Île parenchime des feuilles, leur nombre eft d’un à deux cents par famille, leur nid confifte en des toiles femblables à celles des Araisnces, dont eiles entourent un certain nombre de feuilles avant de les ronger. Elles conftruifent huit à dix nids différens dans leur vie, filent cha- cune une coque particulière dans le dernier, & y lubilfenc leur changement. s. Ms mMo1iRrez. De la mécanique avec laquelle diverfes efpèces de Chenilles plient, roulent & lient des feuilles de plantes & d'arbres, & fur-tout celles de chêne. Plufieurs efpèces de Chenilles vivent feule à feule fur la mème plante ou le même ar- bre, dans des fortes de coques qu'elles fe forment en roulant, les unes une feuille en tout ou en partie, d’autres en la pliant feu- lement, certaines en rapprochant plufieurs feuilles les unes des autres. Tous ces ou- vrages , au centre defquels ces infeétes vi- vent ifolés, font exécutés par le moyen de fils de foie qui retiennent les feuilles dans Ja poftion convenable aux Chenilles. Le chène eft de trous nos arbres celui fur lequel on voit le plus de feuilles roulées par des Che- nilles. L'auteur fuir & décrit la mécanique employée pour ce travail. On ne peut, par un extrait, en donner une jufte idée, on peur feulement conclure que l'opération confifte à étendre, d'un point à un autre, des fils de foie, à placer à différentes dif- tances , des couches de ces fils : on conçoit que ce font autant de liens qui retiennent les feuilles; mais comment les Chenilles les recourbent-elles ? c’eft qu'il eft beaucoup plus difiicile de fe repréfenter , & ce qu'on ne peut comprendre ou qu'en voyant les Che- nilles travailler” ou en fuivant , comme dans l'ouvrage de l'auteur , auquel je fuis forcé de renvoyer , des planches qui repréfenrent les différentes manœuvres des Chenilles. Heureufement cer objet n'eft que de pure curiofité. J'ajouterai que les Chenilles chan- gent plufeurs fois d'habitation en roulant, pliant ou rapprochant de nouvelles feuilles, & qu'outre celles qui roulent les feuilles du chène, à l'égard defquelles M. de Réaumur s'eft plus écendu , il parle encore de beau- coup d’autres Chenilles remarquables fous le même point de vue, & dont il décrit les opérations avec les détails qui lui font ordinaires, Toutes ces Chenilies font petites en général , elles fubiffenr leur métamor- DÉT'SCCIOMIRAIS \ phofe au centre de leur dernière habitation & deviennent des Papillens peu apparens. 6. MEmMoïtre. De quelques efpèces de Chenilles remarquables ; Joit par leurs attitudes , foit par leurs formes , foit par la figure de quelqu’une de leurs parties. Les premières Chenilles dont il eft fair mention dans ce mémoire font celles qui ; d'après latitude qui leur eft ordinaire, ont été comparées aux Sphinx , & auxquelson en a donné le nom; ce fonc des Chenilles rafes, qui, dans les tems de repos embraffent avec leurs pieds membraneux une tige de la plante dont elles fe nourriflent, & qui tiennent le refte du corps, ou fa partie antérieure, re- levée & un peu recourbée vers la‘tère, tan- dis que le refte du corps eft horizontal ; celle eft une Chenille du troëne. Ces Che- nilles ont une corne fur le dernier anneau, elles en changent en mème-tems que de peau , ou plutôt de l'envelope de la corne qui eft contenue fous les peaux dont la Che- nille doit changer comme dans autant de gaïînes enfermées les unes dans les autres. Il eft queftion enfuire d’une Chenille re- marquable par la ftructure de fes deux der- nières jambes écailleufes qui s'élargiffent à leur bout , font rerminées par deux crochets , & reflemblent , en quelque forte , à un poing fermé; puis d'une autre Chenille à demi- velue , dont les poils font, les uns fem- blables à des cheveux très-fins, les autres terminés en fer de lance, plulieurs par une palette portée fur un long pédicule, Une troifième Chenille fe fair remarquer par fon attitude bizarre dans les :ems de repos; les deux tiers de fon corps font parallèles à l’he- rizon , tandis que le tiers antérieur eft re- levé & replié en-arrière. Sur l'ofier vit une Chenille qui n’a pas, comme les précé- dentes, une pofition conflante, mais qui en varie prefque continuellement, mème en mangeant, / P RVÉGA MAIN M LRE. mangeant, qui tantôc reève {a tête tantôt fa queue , quelquefois le milieu du corps, &c. M. de Réaumur s'occupe enfuite de Che- nilles qui portent à leur derrière une efpèce de queue, les unes fimple, les autres four chue. La plupart de ces Chenilles font en- core remarquables par leurs attirudes ; telle eft une Chenille du faule, qui porte une queue fourchue , qu'eHe relève & baifle à volonté, Cette queue eft formée par deux tuyaux qui contennent une corne que la Cheuille fait fortir & rentrer à fon gré, & qu'elle montre fur-rout lorfqu’on l’inquiète. Il eft probable que cette corne fert à la Che- nille à chaffer les infeétes qui l'incommodent, c'eft un ufage auquel l’auteur l’a vue l'em- ployer. Cette Chenille mérite encore d’être remarquée par la conformation de fa coque. Elle la compofe de bois tendre qu'elle ré- duit en pouffière , dontelle lie les fragmens avec de la foie, & qu’elle entoure de grains de terre liés par la même fubitance ; cette coque eft plus dure que le bois de faule même dont elle eft formée. M. de Réaumur auroit pu rapporter à ce mémoire la Che- nille du fenouil, qui fait fortir & rentrer à fon gré d'entre le premier & le fecond anneau de fon corps en deflus, une corne bifurquée. 7 MEMOIRE. De quelques Papillons finguliers , favoir du Papillon paquet de feuilles sèches, du Papillon à vête de mort, & des petits Papillons de l'éclair & du chou. Le Papillon paquet de feuilles sèches, ain@ nommé de a reflemblance avec l’objet auquel on le compare dans la : dénomina- tion qu'on lui donne, eft fort grand, d’unbrun rougeâtre ou couleur de feuilles sèches. Ses ailes fupérieures , qu'il porte en toit, imi- tent, par leurs nervures & leurs contours , les nervures & les échancrures, qu’on remar- ique» fur la, plupart des feuilles; fa tête eft terminée, par-deux.barbes qui. fe réuniffeut. Hifloire Naturelle, Infeiles. Fome IV, cc] & qui ont l'ait d’une forte de bec; ces barbes & les antennes couchées fur les côtés du cor- celec, refflemblent au pédicule qui foutiennenct les feuilles. Ce Papillon refte immobile pen- dant prefque cout le jour; la Chenille dont il provient file une coque brune mêlée de poils & d’une poullière blanche, ne prend point de précautions pour la cacher, & la conftruit fouvent au pied d’an arbre. C'eft dans le mois de juillet qu'on trouve ce Pa- pillon. Sa Chenille, une des plus grandes de nos pays, a jufqu'à quatre-pouces de iongueur ; elle vit fur le poirier & fur le pêcher ; elle eft à demi velue , a feize jambes, & eft en-deflus d’un gris de fouris , en-def- fous d’un brun fombre; fon pénultième an- peau fupporte une corne charnue fort courte. Le Papillon cêre de mort, ani appellé parce que l’on voit fur fon corcelet la répréfen- ranion aflez paflablement figurée d’une têre de mort , eft une Phalène de la première claffe , fuivant la méchode de notre auteur; c'eft pour la grandeur & la malle du corps , le plus grand de nos Papillons : fes couleurs font mêlées de brun noir & de brun couleur de feuille morte. Ce Papillon, remarquable par la figure repréfentée fur fon corceler, l'eft encore par un cri très- fort, aigu , femblebie à une forte de gro- gnement qu'il fair fouvent entendre, Ces deux caufes réunies our fouvent fufh ‘pour que ce Papillon ait répandu l'effroi, quoi- que la figure repréfentée far le corcelec ne foir due qu'à un bizarre arrangement de poils noirs & de poils jaunâtres & que le cri foic produit par Le frottement de la trompecontre les lames qui en accompagnent l'origine. On le trouve en des pays très-différerens. Albin l’a vu en Angleterre, M. Duhamel l’a trouvé à quelques lieues de Paris, M. de Réaumur l’avoit recu d'Egypte; il eft fur- tout commun en Breragne, & du tems où M. de Réaumur écrivoit , l’abondance des Papillons rêre de mort étoit regardée dans cette province comme un ligne funefte de mortalité. Jajouterai aux remarques fur Les cc eci) lieux où l'on trouve ce Papillon, que je l'ai reçu de la Chine, de l'Allemagne, qu'il étoit en abondance dans une boîte d'infectes ramallés, dans diverfes contrées de l’Inde, par le chirurgien major de l’efcadre de M. le Comte de Suffren. 1l ne paroît donc pas qu'il y ait d’efpèce de Papillonsen gé- ncral plus répandue, La Chenille , qui eft très belle & variée de verd, de jaune, &c. vit de préférence far le jafmin. On la trouvoir rarement aux environs de Paris anciennement , elle n’y eft pas rare depuis quelques années; j’en ai trouvé qui vivoient des feuilles de la pomme de terre. Éft-ce parce que cerre plante eft une nourriture agréable pour ces Chenilles, qu'elles font aujourd’hui plus communes dans nos campagnes ? Da Papillon tèce de mort, un des plus grands de nos contrées, l'auteur pafle aux Papil- lons qu'il appelle de l'éclair & du chou, & qui à peine de la orofeur de la tête d’une épingle , fonc les plus petits qu'il ait con- nus. C’eft l’oppolition de grandeur qui le détermine à en parler en cet endroir. Ces Papillons font blancs , mais pour ies recon- noitre pour ce qu'ils font & détailler leurs parties, il faut avoir recours au microfcope ; on les reconnoit alors pour de véritables Pha- Iènes. Il s'offre cependant une différence dans la trompe , qui cft compofée d’une gaîne & d’un fulec plus court. Auñi le Papillon ne cherche-c-1l pas les fleurs, pour en pomper les fucs, mais 1l fe tienc en - deffous des feuilles de l’éclair , fur lefquelles fur - tout il eft abondant , car on le trouve aufli, mais en moins grand nombre , fous les feuilles de chou, & il enfonce fa trompe dans le parenchime des feuilles M. de Réaumur ayant ifolé de ces Papillons , eft parvenu à voir leurs œufs, à reconnoitre & décrire les Chenilles qui en naïflent. La ponte n’eft au plus que de dix à douze œufs par individu ; exception qui auroit dû frapper notre au- teur, puifqu'en général les animaux font d'autant pus féconds qu'ils font plus pe- tits. Mais il n’y a pas de loi abfolumenc DISCOURS invariable. Il faut lire dans le mémoire mème la defcription de la Chenille, de la Chry- falide , du Papillon, de fes œufs; cependant M. de Réaumur obferve que le défaut de fécondité individuelle eft compenfé par la multiplicité des générations qui fe fuccèdent; en forte que d’après les calculs qu'il fait ,un feul Papillon de l'éclair peut avoir en une année une poftérité de deux cents mille individus, quoique le premier Papillon n’aic produit que dix œufs, tandis que le Papillon qui n’a par an qu'une génération, eft borné pour la poftérité d’une année aux cinq à fix cents individus nés des œufs qu'il a dc- pofés. Ce trait eft un des plus frappans entre les vues qui femblent avoir déterminé ja nature & les effets qui ont lieu. I] faut ajouter que le Papillon & la Chenille fe trouvent fur la plante qui les nourrit pendant toute l’an- née, mème pendant le plus fort de l'hiver. 8. MÉMOIRE. Des arpenteufes à douxe jambes , ou des Chenilles qui ont fait de grands défordres en 1735 dans les légumes du Royaume. Il y a peu d’efpèces d’Arpenteufes à douze jambes dans nos jardins & nos campagnes. Ces Chenilles femblent différer fouvent par leurs couleurs, mais elles deviennent des Pa- pillons fi femblables , que M. de Rcaumur doute qu'il y ait plus d'une efpèce, & penfe que les Chenilles diverfement colorées ne font que des variétés. Ces Chenilles font de médiocre grandeur , on les trouve ordi- pairement fur le chou, la chicorée & la jacobée ; elles ne font pas communément en grand nombre, & l'on en rencontre quel- ques-unes au milieu même de l'hiver. Ce- pendant à la fin de juin & jufqu'à celle de juillec 1735 , il parut un grand nombre de ces Chenilles, femblables à celles qu'on voit ordinairement & qui font toutes vertes; il en parut encore beaucoup plus, qui , avec le mème nombre de jambes, différoient par un fond de couleur plus brune, & par quatre raies longiüdinales de couleur citron. Ces P R EMÆPMNI NAN RE. Chénilles étoient fi nombreufes aux envi- rons de Paris & dans plulieurs provinces qu'ell:s dévaftèrent les poragers & les ma- tais ; elles attaquèrent d’abord les laitues , enfuite les pois, les grofles fèves, les ha- ticots , & n’épargnèrent , après avoir dé- uruit ces premières plantes, aucune de celles de nos jardins, : * Le peuple imagina que pluñeurs perfonnes étoient mortes d'avoir mangé de ces Che- nilles reftées parmi des plantes négligem- ment épluchées. Ce préjngé & la diferre réelle des légumes , furent caufe que les marchés furent dépourvus pendant plufieurs femaines de légumes herbacées. Ces efpèces de Chenilles fe nourriffent en outre d’un grand nombre d’autres plantes, & de plantes très -différentes ; elles occafonnèrent en par- ticulier une perte confidérable dans les chan- vres. Ainfi la déprédarion de ces Chenilles fuc générale. Les bleds furenc les feules plantes qu’elles épargnèrent. Elles filenc des coques minces qu’elles attachent aux tiges des plantes, & elles roulent autour quelques feui!les ; deux jours après elles font en chryfa- lide, & au bout de feize à dix-fept joursen Pa- pillon. C'eft une Phalène brune nuée de rou- geatre, de jaunâtre & de gris, avéc une tache couleur d’or pâle fur les ailes qui ap- proche de la figure de l'Y. Quoique ce Papillon foic une Phalène, il vole conti- nuellement en plein jour. M. de Réaumur recherche enfuite la caufe de la multiplicité extraordinaire de ces Chenilles en 1735, la plus probable eft que l'hiver avoit été crès- eu rigoureux , que comme il y a de ces Chenilles dans les hivers même ordinaires, elles avoient crû plus promptement , s'étoient métamorphofées plus tôt, que les généra- tions avoient été devancées au commence- ment du printems & mulripliées plus que de coutume à la fin de cette faifon. Notre auteur s'efforce de faire voir l'utilité qu'il y auroit de détruire en Aoûc les Papillons qui naïflent de ces Chenilles. I! prouve qu’en tuant alors deux de ces Papillons, ce feroic quatre-vingt mille Chenilles de moins pour cciij le mois de juin fuivant. Mais maloré ce prand avantage il ne perfuadera pas cette forte de challe aux jardiniers & aux agriculteurs : elle n'eft propofable au plus qu'à quelques particuliers qui, s'y livrant feuls, ne pro- duiront pas un grand effer. L'auteur finit par rechercher fi les Chenilles ont pu caufer les ma'adies qu'on leur a attribuées , & il peufe que non; mais 1l ne donne pas une preuve démonftrative & convainquante que des Che- nilles, où certaines Chenilles, qu'on auroit mangées ne puiffent incommoder, quoiqu'il foit bien probable, mais non pas prouvé, qu'il n'en réfulteroit pas de mal. 9. MEMOIRE. Des Arpenteufes à dix jambes, & de quelle manière les Chenilles favent fe defendre & Je remonter par le moyen d'un fil. La claffe des Arpenteufes à dix jambes eft fi nombreufe en efpèces , que pour faire con- noïre toutes celles que notre auteur à ob'er- vées , quoiqu'il ne les ait pas toutes vues aflu- rément , il faudroit un volume entier, Il fe borne donc à donner des idées générales des variétés que cette clafle préfente, & à rap- porter ce qui eft particuliér à quelques ef- pèces. Les Arpenteufes font petites en général, quelques-unes , cependant , ont au- delà d’un pouce, longueur que M. de Réaumur aflione pour caractère des Chenilles de grandeur médiocre, Ces Cbenilles font aufñli plus eff- lées , & elles ont, à proportion de leur grol- feur, le corps plus long que les autres. IL ; y en a qui s’éloignent moins par ces caractères de la forme ordinaire, & c’eft de celles-là dont notre auteur compofe le premier genre des Arpenteufes à dix jambes. Car il divife cette clalle en clafles fecondaires & en genres. Je me difpenferai de le fuivre dans cés dé- tails qui deviendroient trop longs. La plu- part des Arpenteufes du premier genre ap- pliquent deux feuiiles l'une contre l’autre par le moyen de fils de foie 3 & rongens cc ij Eciv ces feuiltes qui fervent en même-tems à les cacher. M. de Réaumur diftingue dans les Ar- penteufes du fecond genre une efpèce re- marquable par le port des aîles du Papillon qu’elle produit; c'eft une Phalène à antennes en barbe, qui, contre la coutume des Pa- pillons de nuit, porte fes ailes relevées à la manière des Papillons diurnes. Cerre Che- nille vit fur le genet; elle eft d’un vert brun, M. de Réaumur comprend dans le troi- fième genre les Arpenteufes qu'il nomme Arpenteufes en béton, expreflion qui donne une idée forc jufte d’une manière d’être qui leur eft très ordinaire, & dans laquelle leur corps cft aufli roide qu'un bâton ; elles ont le plus fouvent une couleur brune; ce qui achève de les faire prendre pour un vérita- ble morceau de bois ; il entre enfuite dans les détails nombreux des variétés de gran- deur, de formes des différentes parties &c. qui peuvent fervir à diftinguer les diverfes efpèces d'Arpenteufes, Les Chenilles de cette nombreufe claffe entrent la plupart en terré , où elles devien- nent chryfalides dans une coque qu'elles fe font préparée. Quelques- unes cependant filent une coque entre des feuilles qu’elles ont pliées, roulées, ou fimplement raffem- blées ; d’autres tendent feulement d’une feuille à une autre des fils qui fufhfent pour retenir la chryfalide; enfin il yen a qui fe fufpendent pour fe métamorphofer. D'une Ch:nille de certe efpèce nâquit un Papil- lon noéturne ; obfervation importante, en ce qu'elle détruit une loi qu’on avoit cru fans exception , favoir que toutes les Che- nilles qui fe fufpendent fe changent en Pa- pillons de jour; mais les exceptions à certe loi font rares. Ce qui eft fort ordinaire c’eft que les femelles nées d’Arpenteufes font depourvues d'ailes, ce qui les rend très-dif. férentes de leurs mâles. DISCOURS Lorfqu'on inquiète une Chenille arpen- teufe, ou qu'on agite feulement les feuilles, | fur lefquelles elle eft pofée, elle cherche à, évirer le danger en fe laifflant defcendre à, la faveur d’un fl de foie qu’elle alonge à fon gré, tantôt plus promptement , tantôt plus lentement, & fouvent à plu- fieurs reprifes ; elleremonte auffi par le moyen du même fil, en le pinçant entre fes mà- choires, en attirant fon corps, & le/recour- banc vers fa rète & en renouvellant cet exercice. 10% MEMOIRE, Des Chenilles aquatiques. M. de Réaumnr penfe qu’on peut trou- ver dans les eaux rous, ou prefque tous les genres d'infeétés qu'on voir fur la terre. Quoiqu'il foit certain qu’on y en trouve beau- coup ; cetie propofirion nous paroîc trop étendue, L'auteur, pour la confirmer , ajoute que les infectes aquatiques font plus difi- ciles à trouver que les terreftres, & que, quoiqu'il n’ait obfervé que deux Chenilles d'eau dont il donne l’hiftoire , il ne s'enfuit pas qu'il n’y en ait un beaucoup plus grand nombre ; que l’hiftoire des deux efpèces dont il parlée au moins une preuve qu'il y a des Chenilles qui vivent dans l’eau. La pre- mière eft une Teigne, c’eft-a-dire, une Che- nille qui vit à l'intérieur d’un fourreau qu’elle fe conftruit; elle vit fur le poramogeron , plante aquatique doncles feuilles , aufli larges & plus épaifles que celles de l'oranger, s'étendent fur la furface de l’eau; elle coupe des pièces d'une feuille, dont elle fe forme un fourreau , compofé de deux parties rou- lées l’une fur Pautre; elle a feize jambes , & elle eft de la première claffe, blanche & rafe. Quoique cette Chenille vive dans l'eau , elle ne refpire pas cet élément à la manière des poiflons, mais l'air, comme les infectes verreltres ; elle et même toujours à fec dans fa coque plongée dans l’eau ; la Chenille alonge fa tère hors du fourreau & de l’eau, la retire fans que l’eau s’introduife dans le fourreau que le corps remplir & PRÉLI M bouche à fon. extrémités. Mais. comme la Chenille change de coque & qu’elle en conf- truit une nouvelle à mefure qu’ellegrandit, la difficulté eft de conftruire une nouvelle coque qui ne contienne, pas d’eau; il faut lire, dans. le mémoire même, les détails de cette opération, Toutes les fois que la Chenille veut man- ger , elle alonge, fa. ère hors du fourreau, & elle ne ronge que le parenchime d'un des côtés de da feuille; elle fe porte d'une place à l'autre en alongeant fes premiers anneaux, en fe cramponnant & en attirant fa coque retenue, pan les pates, membraneufes ; lorf- qu'elle .eft ;prère de, fe: métamorphofer elle, taplile, de’ foie. l’intérieur. de: fa, coque, & après_avoir paifé par l'état de chryfalide , elle devient une Phalène à antennes à, filets gre- nés, tachetce..de brun feuille. morte fur un fond oris de perle , plus colorée en-deflous qu'en:defus : certe, Phalène dépofe fes œufs fus les feuilles du poramogetcn. Cette plante nourrit encore. une feconde efpèce de Che- nille de la grandeur à-peu près, de la préce- dente, mais d’un brun. verdâtre. C’eft auff, une Teigne , mais dons le fourreau. eft beau- coup: plus groflièrement cravaillé. La Zencille d'eau, cette-plante fi commune dans.les eaux! fagnantes, nourrit auf une Chenille; elle eft d'un bran olive, avec quelques teintes: de. biftre, elle a feize jambes, elle s’enferme dans une coque formée de, plufeurs feuilles, rapprochées & liées enfemble; elle devient une Phalène à antennes à filers. grenés. LS ANT E M O,L RE; Des différentes efpèces d'ennemis des Chcnilles, Les Chenilles ontun grand nombre d’enne- mis,dont les uns les dévorenr toutes entières, les autres les dépècent ou les rongent par pat-- ties, plufieurs ne font que les piquer & fu- cer leurs humeurs ; un grand, nombre dépofe à leur intérieur des œufs dont naiffent des larvesqui les dévorenr. Les infeétes fonc de ces EM A KR E. différens ennemis ceux à l’hiftoire. defquels M. de Réaumur s'arrête particulièrement dans ce mémoire, Il obferve d'abordque les Che. nilles trouvent un ennemi dans leur propre efpèce. C’eft une Chenille rafe qui vic fur le chène, elle eft de la première clafle , d'un bran noir, rayée de trois bandes d’un beau jaune fur,le dos, & d’une pareille raie de chaque côté. Cette Cheniile faific celle de fes femblables qui fe trouve à fa portée, la blefle avec les mâchoires vers les premiers anneaux , fuce enfuite fes humeurs &, dévore fes parties. internes; elle laifle la, peau, les dents & les mâchoires. Vingt Chenilles de cette efpèce enfermées dans un poudiier où l'on renouvelloit les feuilles de chène, au befoïn , furent dans peu réduites à une feule qui dévora la dix-neuvième. Cet exemple eft encore unique dans fon genre. Mais fi ce n'eft pas dans leur claffe que les Chenilles rencontrent de nombreux ennemis, c'elt dans celle des autres infectes. EC. Les uns entament la peau & fucent la Chenille, les autres pénètrent à fon inté- rieur & le dévorent. Ce font des vers de différens infectes. On les pêut ; fuivant totre auteur, divifer en folitaires & en Vers qui vivent en fociéré. Les preimiérs ne fe crouvenr qu'au nombre d'un ou deux à l'intérieur d'une Chenille , les feconds y font en grand nombre; les uns & les autres ou fe méta- morphofent fous la’pezu de’la Chenille, où la percent pour fortir avant leur changement, ou ils ne fortent que de la chryfalide : plu- fieurs fe filent des coques à côté les uns des autres, foir à l’intérieur , foït au dehors de la Chenille. Ces Vers font produits par des œufs se des’femelles de leur’efpèce , pourvues d’üne rarrière , dépofent deffous la peau des Chenilles en la piquant. Ils fe nourriflent principalement du corps graiffleux qui occupe la plus grande capacité du corps de la Chenille ; ils épargnent les organes néceflaires à fon exiftence & à fon entre: tient; ainfi ils croiffent à fes dépens fans lui. caufer d’abord la mort, ils périroient eux- mêmes ; mais le. corps sraifleux eft deftiné CCv) au développement ‘des’ parties du Papillon contenu fous l'enveloppe de Chenille, & ce corps étant corfumé par Les Vers, le Papil- lon -périt, quoique les Chenilles aient par- couru la durée de leur première forme. Ce- pendant quelques vers ménagent moins les organes néceflaires à la Chenille, finiffenc par les attaquer & la tuent ; mais ceux-ci font alors à leur terme, & n'ont plus befoin de la Chenille, au lieu que les autres n’ont atteint leur grandeur que quand elle eft elle même à fon terme. Il y a des chry'alides qui font piquées & dévorées par des Vers nés à l’intérieur de la mème manière qu'il vient d’être expofé par rapport aux Chenilles ; je ne fuivrai pas notre auteur dans la defcriprion qu'il fait de plufeurs efpèces de ces Vers, non plus que je ne l'ai pas fuivi dans celle des diffé- rens Vers qui vivent aux dépens des Cheniiles; c’eft dans le mémoire même qu'il faut cher- cher ces détails. Les Vers donc nous venans de donner l'idée ne font pas les feuls ennemis des Che- pilles, elles en ont beaucoup d’autres parmi lefquelles on peut compter les Punaifes des jardins qui les piquent & les fucent, un Ver noir de la grandeur d’une Chenille de moyenne taille, que M. de Réaumur croit fe changer en Scarabé, qui s’introduir dans le nid des Chenilles. proceflionnaires , les y tue & y en dévore un grand nombre. Les Vers de ces efpèces font fi voraces, qu'ils fe goroent de nourriture , tombent dans l’en- ourdiffement , & qu'alors ils font quelque- Pis eux mêmes dévorés par d'autres vers de leur efpèce. Le mémoire eft terminé par la defcription d'un Scarabé qu'on trouve fré- uemment fut le chêne, & qui s'y nourrit e Chenilles. LP 12°, MÉMOIRE. Des Chenilles qui vivent dans les tiges, les branches & les racines des plantes & des arbres , & des Chenilles & de quelques Vers qui vivent dans l'intérieur des fruits. Les Chenilles dont 1l a été queflion dans les mémoires précédens vivenc à l'extérieur D..1-S:G 0 T.R.S des végéraux dont elles rongent les fenilles ; celles qui font l'objet de ce mémoire ha- bitenc à l'intérieur des plantes ou des atbres. elles fe tiennent particulièrement entre l'au- bier & l'écorce , & fe nourriffent des fibres ligneufes ; elles font communément rafes, & leur peau, plus délicate que celle des autres Chenilles feroit bientôt delléchée par le contact de l'air. Cependant elles font , dans leur retraite, expofées aux mêmes enne- mis que celles qui vivent à l'air; il y en a qui ne s’'accommodent que de certaines plan- tes ou de certains arbres, & d’autres qui vi- vent indifféremment à l’intérieur d’arbres ou de plantes d’efpèces différentes. Les unes fe tiennent au-dedans des branches ou des uiges, les autres au dedans des racines. De la def- cripuon de plulieurs efpèces de ces différentes Chenilles, notre auteur palfe aux infeétes qui vivent dans l'intérieur desfruits , & même des grains. Il remarque qu'on appelle com- munément ces infeétes des Vers, & les fruits où grains qu'ils ont attaqués fruits ou grains véreux; il avertit qu'il y a en effet des Vers de béaucoup d’efpèces, c'eft-à-dire, des lar- ves qui doivent fe changer en infectes diffé- rens des Papillons qui rongent l’intérieur des fruits ou des grains, mais qu'il y a aufli beaucoup de ces ' infectes qui font des Che- nilles où des larves qui deviennent Papillons. La piquure de cesanimaux eft une des caufes les plus ordinaires de la chüte des fruits, foic nouvellement noués, foit déja formés & prêts de leur maturité. Car les fruits font également attaqués, mais par différens in- fetes, dès qu'ils font noués, quand ils ap- prochenct d’être mûrs, & pendant tout le tems qu'ils tiennent à l'arbre ; de tous les infectes qui fe nourriffent à l’intérieur foit des fruits, foit des grains, M. de Réaumur ne confidère, dans ce mémoire, que ceux qui font de véritables Chenilles. Il remarque que certains fruits en font fouvent attaqués, randis que d’autres ne le font que très- rarement, ou prefque jamais. Ainfi l'on trouve fouvent des Chenilles, ou des Vers, fuivant l'expreflion commune, dans les pru- nes, les bigarots, les pommes & plufeurs PRÉLIMINAIRE. ecvi variétés de poires : on n’en trouve pas au con- | 1l pas plus naturel de croire qe chaque Chs- traire dans les pêches, les abricots, les rai- fins. On accufe fouvent les Vers d'être la caufe unique de la diferte des fruits. Cette inculpation ne paroït pas fondée en ce que les mêmes caufes contraires à la multiplicité des fruits , le font aufli à la multiplicité des infectes; en forte que les intempéries qui font avorter les fruirs, caufent aufli la mortalité des infeétes ; la proportion entre le nombre total des fruits & les fruits vé- reux dans chaque année, eft toujours la même; lorfque les fruits font abondans, il y ena beaucoup plus de véreux, deux, par exemple , fur fix; & quand il y a moitié moins de fruits, 1l y en a aufli moitié moins de véreux à proportion du nombre rotal. Le Papillon ; dont les Chenilles doivent fe nourrir à l'intérieur d’un fruit, dépofe fes œufs fur les fruits au moment où ils nouent; la Chenille qui naît bientôt, le perce, y pénètre, la plaie fe referme & n'eft pas vifble. Mais on ne trouve communé- ment qu'une Chenille à l'intérieur d'un grain ou d’un fruit, qui, par fon volume, paroïroit. pouvoir en nourrir plufeurs ; le Papillon n’a-t il dépofé qu'un œuf fur cha- que fruit; atil pu reconnoïtre fi le fruit fur lequel il dépofe, n’écoit pas déja chargé d’an autre œuf? Sans doute, il y a une caufe, mais qui n'eft pas connue, par le moyen de laquelle un fruit ou un grain ne contient qu'un Vers ou qu’une Chenille. Cependant cette loi , quoique générale , n'eft pas faus exception ; on trouve quelquefois deux vers dans un même fruit. Les grains, les plus précieux pour nous, ne font pas épargnés par les Chenilles, il y en a qui attaquent les différentes fortes de bleds, & l'orge eft particuliérement fujetre à cer in. convénient. Le Papillon, dont la Chenille dévore ce grain, dépofe fur un feul vingt à trente œufs, cependant on ne trouve qu'une Cheriile dans chaque grain. Suppolera-t- on avec M. de Réaumur des guerres ou des combats ‘meurtriers pour la polfefion du grain où on trouve la Chenille, ou n'eit- nille, en naïffant, s'attache à un orain qui n'a pas encore été piqué, comme les Che- nilles nées d'œufs dépofés fur une feuille, fe répandent fur les feuilles voifines, fans fe difputer toutes la même feuille ? Les Chenilles qui vivent à l'intérieur des grains, y fubiffent aufli leur métamorphofe, & le Papillon fort par le vuide que la Che- nille a formé en fe nourriflant; mais celles qui vivent à l’intérieur des fruits en fortenc pour fe métamorphofer ; elles percent le fruit de dedans en dehors, & c’efl alors qu'il tombe; la folidité de l'écorce la plusdure, n'empêche pas que la Chenille qui seit in- troduite, jeune dans le fruit rendre , ne le perce quand ila acquis fa confiftance & elle fa grandeur; les noiferres, les glands, les noyaux même des dattes, font percées par des Chenilles qui ont vécu à l’intérieur, & qui fe font nourris.de l'amande. Nous n’a- vons préfenté que les généralités contenues dans ce mémoire, fans nous arrêter à la defcription des efpèces fi importantes ce- pendant à connoître. Deux motifs nous ont portés à cette réticence. Il fera queftion de la manière de vivre des infectes dans l’hiftoire de chacun en même tems qu'on emtrouvera la defcription fuivant l'ordre méthodique, K dans le difcours, fur les torts que nous font les infectes , nous parlons de ceux dent il eft queftion dans ce même mémoire. Ce que nous en aurions dit en cet endroit eût été un double emploi. VO: LQU ME; AT Ti Le troifième volume contient douze mc- moires dont l’auteur donne une idée géné- rale dans une préface qui eft à la rère du volume. Ïl nous apprend que les mémoires ont pour objet , le premier les Vers mineurs des feuilles , c'et-à-dire, de très - petites larves qui fe logent dans le parenchime des feuilles , entre les deux membranes qui-le contiennent , & y trouvent la nourriture, i le logement & un abri; le fecond , les ecvii] Teignes , ou les larves qui fe font des étuis qu'elles peuvent tranfborter avec «elles ; le troifième , les moyens de prévenir les ra- vages que les Feignes exercent fur les étoñes & les pellereries auxquelles elles s’artachent; le quatrième , les Teignes aui vivent fur les arbres ou les plantes, & à qui les feuilles fervent pour en faireileurs fourreaux ; le cinquième, la defcriprion d'un grand nombre de fourreaux de ditférentes Teisnes , conl- truirs ou avec des brins de bois & de feuilles, ou avec des matières différentes, & qui le font aufli de celles dont les Teignes qui les conftruilent fe nourriflent; le fixième , les Teignes dont les fourreaux font de foie pure; lé feprième , les Vers ou Teignes qui fe couvrent de leurs excrémens, & que lau- teur nomme Morenrots; le huitième, les faufles Teignes, c'eft-à-dire , les larves qui fe fonc des fourreaux de foie, mais atta- chés & fixés contre un corps folide , qu’elles ne peuvent tranfporter, & qu'elles ne font que prolonger fuivanr le befoin; le neu- vième , les Pucérons ; le dixième , les faux Pucerons ; le onzième , les Vers mangeurs de Pucerons; le douzième, les’ galles des plantes, les productions analowues à ces galles , & les infeétes qui les habitent, JEU M 'É' M'oïr RE Des infeiles nommés Mineurs. des feuilles, 26 7 >f1p y [> » 4 [- où des infeiles qui fe logent dans 1 épaif Jeur des feuilles. Les Chenilles ont occupé le leéteur dans les deux premiers volumes ; leur hiftoire n’a cependant point été épuifce , il en eft en- core queftion dans ce premier mémoire ; il traite des Chénilles & des Vers qui fe logent & vivent entre le parenchime des feuilles; l’auteur nomme les premières, Chenilles mineufes, les feconds , Vers mineurs. Lorfqu'on voit fur une feuille une partie jaunc , blanchâtre, où d’un Vert fort diffé- rent du relte de la feuille; on peut être alfuré qu'elle nourrit, ou qu'elle- a nourti ‘arrondies , les D JS EC O'USRIS une Chenille ou un Ver-mineurs ; ces in- feétes conduifent leurs fouilles désrois façons différentes ; les uns s'ouvrent des routes étroites , longues & tortueufes , Sc cette ma- mère de procéder leur a fait donner pat notre auteur le nom de Mineurs en galerie; d'autrés pratiquent" des ‘ouvertures plus larges , irré- gulières / mais cependant dont:les unés font autres forment-des iquarrés longs ; enfin , il y a des Vers qui, dans leur premier âge, ayant miné en galerie, minent en grand fur la fin de leur vie, c'eft- à-dire , qu'ils s’euvrent un large efpace en tout fens autour d'eux, La claffe des infeétés mineurs eft très- nombreufe , & renferme un très-prand nom- bre d’efpèces ; il y a peu d'arbres & de plantes qui n’en nourriflenr ; mais tous ces infeétes fonr en général fort petits. Il ÿ'a des Vers mineurstqui deviennent Papillons, d’autres Mouches, & il y en a qui fe chan- gent en Scarabés.. La plupart des Vers mi- neurs pallent leur vie dans la plus grande folitude , fans la rencontre d’infeétes d’au- cune efpèce , pas même de la leur; maïs 1l yenaqui, attachés à la même feuille, fe rencontrent vers le rems de devenir chry- ‘falides , qui ouvrent enfemble alors un ef- pace plus grand, & fe métamorphofent près les uns des autres ; il y en a aufli quelques- uns qui dès leur nailfance fe réuniffent vingt ou trente, munent & vivent en- femble. Lorfqu’an infeéte , dont la larve eft un mineur, dépofe fes œufs, il en place un ou plufeurs fur une feuille , fuivant l'efpèce dont il eft ; les larves en fortant des œufs percent la feuille & s'y logent; on recon- noît l'endroit par où elles font entrées , parce que la galerie y eft plus étroite , & qu'elle va ‘en s’élargilfant à mefure que les larves qui croiffent , vont en avant; l'efpace qu'elles lailfent derrière elles eft remplie par leurs excrémens. Les Chenilles mineufes creufent en-ron- geant le P'RSÉNEMUMI NW ACINR E. geant Île parenchime avec leurs mâchoires ; les Vers mineurs qui fe changent en Mouches & à qui un crocher tient lieu de mächoires, s’en fervent comme d'une pioche, pour creu- fer & s'ouvrir un paflage. _ Les différens Vers mineurs deviennent chryfalides fous la peau de Vers qui fe defcè- che & qui leur tient lieu de coque. Mais les uns, avant certe opération, fortenc de la feuille qui les a, nourris, les autres y fubiffent leur changement; les Chenilles mineufes fe conf- truifenc une coque de foie dans l’intérieur de la feuille qu'elles ont creufée. La réac- tion des fibres ou nervures que les Vers & les Chenilles n'atraquent pas, & les foies que les Chenilles tendent pour filer une coque, fon: prendre aux feuiiles différentes formes, occafionnent des plis, des rugofités, des convexités, & donnent lieu à divers ac- cidens de ce gente que l’auteur décrit en détail ; il pale enfuite à l’hiftoire de quel- ques-uns dés Vers mineurs qui deviennent des Scarabés. Il parle d'abord d'un Ver blarc qui vit fur Forme, & qui fe changen un Charanfon , enfuite d’un Ver blanchâtre à èce brune , qui fe nourrit des feuilles de bouillon blanc, & qui devient également un Charanfon , & enfin d'un Ver mineur des feuilles de mauve, qui fe métamorphofe en un infeéte de même genre que les deux premiers, 2, MÉMOIRE. Des Teignes qui rongent les laines € Les pellereries, M. de Réaumur donne le nom de Teignes aux Vers ou larves dont la peau eft rafe, nue & délicate , ce qui leur rend néceflaire un vêtement ou fourreau à l'intérieur duquel elles vivent. Il diftingue les Teignes en vé- ritables & en, fauffes. Les premières fe conf truifent un fourreau mobile qu'elles tranf- portent par-tout avec elles ; les fecondes s s'en font un plus grand , mais attache à un plan fixe, dans lequel eïles vont & viennent, mais Hifloire Naurelle, Infeiles , Tome 17, Ccix qu’elles ne peuvent tranfporter & qu'elles ne quittent pas. ll ne s’attache, dans ce mé- moire, qu'aux Leignes des laines & des pel- leteries. Ce font, à proprement Rabler , de véritables CRÉES qui ne diffèrent que par la manière de vivre à l’intérieur d’un four- reau. M. de Réaumur s'applique parriculiè- rement à décrire l'art avec lequel elles conf- ruifent ce fourreau , & il commence à cet égard par les Teiones qui rongent les étoffes. Elles fe conffruifent un fourreau cylindrique ouvert par les deux bouts, un peu plus-large vers le milieu qu'aux extrémités , propor- tionné à leur taille, & long de quatre à cinq lignes quand elles font parvenues à leur grandeur. Ce fourreau eft uflu de foi: en- dedans, & au dehors de fragmens , de laine que les Feignes détachent du fond fur lequel elles vivent; en forte que le fourreau eft de la couleur de ce fond , & quil eft bigaré , lorfque le fond l'eft ie mème. Les Tignes dont il s'agit naillent d'œufs dépo' és par de très-petits Papillons, d'un gris blanc, qu'on voit voler dans AS appartemens depuis le milieu du printems jufqu'a celui de l'été, {uivant M. de Réaumur. Mais cer obfer- fvateur , fi exact, fe trompe fur ce point; il et vrai que pañlé l2 milieu de l'été, les Papillons de Teignes font beaucoup moins nombreux, mais on en voit encore, & juf- ques dans les derniers j jours de feprembre il en vo:tige quelques- uns. La durée entre la ponte de. Papillons & la naiffance des T' ciguies eft d'environ trois femaines ; mais cetinter- valle doit varier fuivant le degré de chaleur. Aufi-rôc que les Teignes font nées elles tra- vaillenct à fe faire un EE qu'elles agran- diflent à mefure qu'elles croiffent. Pour remplir ce travail elles alongent une partie de leur corps hors d'un des Dabrs ddu four- reau , faififlenc avec leurs mâchoires les poils de l'érofle qui leur conviennent , les arra- chent ou les coupent, & les appliquenc au bout du fourreau en retirant leur cop à Pintériear ; des fils de. foie qu’elles rendent en-dedans lienc les fils de laine qui ont été ajoutés au bout du fourreau ; cependant il et aflez large poyr permettre à la Teigne CEX de s’y retourner ; on la voir, après avoir alongé un bout, faire fortir fa cète par l'autre, & travailler à l’agrandillement de ce fecond bout, de la même manière qu’elle a alongé le bout oppofé. Lorfqu'une Teigne ne fe trouve pas bien à Ja place où elleeft, elle en change, ce quiarrive aflez fouvent ; elle fair fortir le tiers antérieur de fon corps hors du fourreau ; les crochets des pieds de derrière y reitent engagés, & elle le vire après elle, marchant avec aflez de vitefle par la feule contration de les premiers anneaux. Mais le prolonge- ment du fourreau n'eft pas le feul travail nécellarre ; 1l faut auf que la Teigne qui a grofi paille élargir l'enveloppe qui la couvre ; elle y parvient en fendant le four- eau dans la moitié de fa longueur à un de fes bouts, & en mettant une nouvelle pièce entre lécartement, qu'ont laiflé entr'eux les deux côtés ouverts; lorfqu'iis font réunis par certe pièce, la Teigne fend de même Pautre moitié & l'élargic de la même façon; après avoir procédé de cette manière fur un des côtés du fourreau , elle fe comporte de mème par rapport à l'autre co. , en forte quelle fend à quatre reprifes le fourreau , & l'élargit par deux bandes lonoitudinales qu'elle y ajoute. Si on place une Teigne qui a vécu fur une étoffe à fond rouge, fur une autre étoffe à fond blanc, quand elle aura élaroi fon fourreau , on y remarquera deux rayes longitudinales blanches qui font la déimonftrarion de la manière dont elle a travaillé, manœuvre que notre auteur a vu fouvent répéter par des Teignes. Les éroffes ne leur fourniffent pas leulement de quoi fe couvrir, mais elles s’en nourriffent auili, elles tirent des brins de laine une fubftance alimentaire fans que la digeftion alrère les couleurs dont la laine a été empreinte, en forte que les excrémens font de la couleur des crofles que les Teignes sant rongées, & qu'on y peut remarquer les mêmes biga- rures ou les mêmes nuances que fur les étoffes À rmèmes. D'I'SEC'OMAReS Les Teïgnes nées en automne paflent l'hiver fous cette première forme, & elles font fouvent engourdies & fans action dans cette faifon; mais au printems elles s'é- loignent des étoffes ; au moins la plupart, car plufieurs ne les quittent pas, elles em- portent avec elles leur fourreau , le fufpendenct par un bout à quelqu'endroit élevé , fouvent au plancher , en ferment les deux bouts avec un tiffu de foie, & y fubiffent leur change- menten chryfalide & en Papillon. Les Teïgnes des pelleteries & celles qui s'attachent aux plumes vivent de la. mêmé maniere que les Teignes des éroffes de laine; eiles fe nourriffent des poils ou des barbes des plumes , comme les premières des brins de laine , elles en forment de même leur fourreau. Cependant M. de Réaumur croit que les Teignes des étoffes de laine & celles des pelleteries diffèrent , que ce font deux efpèces. Jë ne crois pas cette opinion fondée, elle n'eft pas la plus reçue ; la conformité entre les Papillons , l'identité dans les pro- cédés des Teignes , & fur-tout le dépät que les Papillons qui voltigent dans les appar- temens occalionnent dans les peilereries & dans les colleétions d'animaux, tout indique que les Teignes des éroffes & celles des pel- lereries font les mèmes. Mais M. de Réau- mur paroi avoir ignoré deux faits; favoir que Îles Teignes dont il parle n'attaquenr pas feulementles éroffesêties pellereries; qu'el- les s’atrachent encore aux Papillons defléchés, fur-tour aux Phalènes qui font fort velues, & qu’elles trouvenr, tant fur le corps de ces infectes que fur les poullières qui couvrent "les aîles, de quoi fe nourrir & fe former des fourreaux. Le fecond fait dont M. de Réaumur paroît n'avoir pas eu connoiflance , ceft que les poils & les plumes font encore dévorés par une Teigne différente de celles dont il a fait l'hiftoire, & beaucoup plus grande, qui devient une Phalène très -différente, P R EMEA M 5 MÉMoiRrE. Suite du précédent ; recherches fur les moyens de défendre les étoffes & les pelleteries des dégâts des Teignes. M. de Réaumur obferve que toutes les Teignes font n£es du milieu d'août, au com- mencement de feptembre , qu'il n’en refte plus de vieilles, que les jeunes ne tiennent ni aux érofles , ni aux pellereries ; qu'il eft aifé de les en faire tomber, au lieu que quand elles ont pris de l’accroiflewent elles atta- chent leur fourreau de façon qu'il n’eft pas facile de le détacher; cette obfervation con- duit à confeiller de battre & de fecouer les meubles , de les houfler à la fin du muis d'août ou au commencement de fep- tembre. Je remarquerai que je penfe, d’après ’ob- fervation , avec M. de Réaumur , que l’on détruiroit la plus grande partie des Teignes en pratiquant les opérations qu'il indique dans le remsow illes confeille; mais comme je l'ai dit dans l'extrait du mémoire pré- cédent , M. de Réaumur borne trop la naif- fance des Teignes ; il eft cervain qu'il y a encore des Papillons à la fin d'août , & même en feptembre, Ils font moins nombreux, mais il y en a; ils dépofent des œufs, & les Teignes qui en naiflent échapperoient | aux précautions prifes avant leur naïffance ; il faudroit donc les répéter & en faire ufage 4 . ‘ LS à la fin des mois d'août & de feptembre. » La feconde remarque de l’auteur eft que des Teignes s’attachent plus volontiers aux | | par la préparation des peaux ; que fi après étoffes à proportion que le tiflu en ef plus lâche, parce qu’elles ont plus de facilité à en couper & à en détacher les poils; c’eft ce qui eft caufe que l’ufage de ces étoffes eft fort diminué, Cependant au défaut d'étoiles d’an tiflu lâche , elles saccommodent de celles qui font ferrées & fortement frappées. IL yauroit deux moyens de garantit les unes & les autres. Le premier feroit de faire périr les Teignes fur les éroftes auxquelles elles TONCAGIR'E, fe font attachées ; le fecond , au défaut de ce premier , d'imprégner ces étofles d’une faveur qui les empêchac de les ronger: On ne manque pas de procédés annoncés comme propres à remplir ces objets; les anciens na- turabftes en ont décrit un grand nombre que les modernes ont recueillis & dont ils ont chargé leurs écrits. Mais de ces moyens les uns font évidemment inutiles & même ridicules , les autres ne font pas d’une effi- cacité bien démontrée. Ainfi perfonne ne croira aujourd’hui qu'une éroffe placée fur un cercueil, celle qui eft couverte d’une peau de Lion, font à l’abri des Teignes, & que des Cantharides fufpendues au plancher fufifent pour les éloigner ; mais il neft pas également abfurde de croire avec les an- ciens, que l'odeur de la fabine, du myrte, de l’abfnthe, de l'iris, de l'écorce de citron, de l’anis, éloigne les Teignes, & qu'on ga- rantic les éroffes en Îles chargeant de ces différentes fubftances en poudre. cCx]} Après l’expofé des moyens indiqués par les anciens, M. de Réaumur rend compte des expériences qu'il a fuivies pour en vé- nier la valeur & celle d’autres tentatives uil a faites ; il commence par remarquer que le poil des animaux vivans n’eft jamais rongé par les Teignes , que les roifons des Moutons & les peaux des quadrupèdes qu'on n’a pas pallés, font beaucoup moins atta- quées, & le font plus tard que les peaux qui ont été préparées. Îl en conclut qu'il y l'a donc une faveur dans le poil des ani- maux vivans, qui déplaic aux Tetgnes, que cette faveur fe conferve long-tems après la mort de l'animal & qu’elle eft détruire la fabrication des éroffes on leur rendoit | en partie la faveur que la préparation a détruite , elles en plairoïent moins aux leignes; cette faveur réfide dans une graifle ou Juin que la préparation enlève, & que le frottement des peaux non préparées fur des éroffes fabriquées leur rend en partie fans altérer leur couleur. L’expérience à con- firmé cette conjecture ; car des Teignes en- dd ij ccxi) nées dans des bocaux avec des morceaux de ferge frortés avec une toifonnon préparée y ont pailé plufieurs femaines fans manger, & Je beloin feul les a forcées à attaquer ces morceaux de ferge, tandis que des mor- ceaux non frottés, placés dans les mêmes bocaux, ont été attaqués fur le champ. Ces obfervations conduifent M. de Réau- mur à confeiller de frotter les meubles & ks éroffes avec des toifons non dégraifices, ou à fire bouillir ces toifons dans de l’eau, à tremper dans cette eau des brofles & à en vergetter les meubles on étofles ; il aflure que cela n'altère en aucune manière les cou Jeurs. Conduit par cette première notion, l'auteur a eflayé l’ufage des différentes graifles, des huiles, &c. & il n'a rien trouvé d’auñli efficace que le frottement avec les coifons grafles. Mais il ne paroît pas qu'il ait éprouvé ce moyen en grand ; il ne nous apprend pas ce qu'il auroit produit fur une tenture, il eft diflérent de frotter un morceau de ferge ou une tenture ; l’ap; lication du corps dont on fe fer pour frotter peut ètre com- plerte fur un morceau, & elle peut man- quer en beaucoup d’'endroits fur une éroffe étendue ; le dernier procédé exige un foin, une attention oui peuvent rendre l’ojéra- ion infuffifante. D'autres épreuves, par le moyen defqueiles l'auteur avoit imprégné des morceaux de ferge de l'infufion ou dé- cottion de différentes plantes , dela diffolution de différens fels, dans lefqueillesil avoit chargé l'éroffe de poudres amcres où odorantes , ont eu quelque fuccès, mais trop bornés pour que M. de Réaumur lui-même s’arrète à ces moyens & les regarde comme propres à la confervation des étoffes ; 1l palle enfuire à un autre moyen connu, celui d'envelopper des pornmes de pin dans les étoffes ; il Jui paroîc que ce moyen eft propre à éloigner les Teignes par l'odeur que répandent les pommes de pin, & cetie conjcéture eft for- ufiie, parce que des Teignes miles dans un bocal avec de la ferge frottée de chérébentine d’un côté , furent trouvées mortes le lende: main, Ceute expérience a conduit l’auteur à DANS CON RS chercher la quantité qu'il faut de thérébenz thine en évaporation dans us efpace dérerminé pour faire périr les Teiores , & il a trouvé qu'elles mouroient à un degr* d'odeur , qu'un homme, dont la ère n'eft pas très- foible , peur fupporter; cependant, plus les : armoites , les garde = meubles, feront rem- plis d’une forte odeur , plurôr & plus füre- ment détruira-t-on les Teignes. Si l'odeur eft très- forte & les garde- meubles, ar- moires bien fermés ; les Teignes périront en un feal jour. Pour répandre une pareille odeur , 1l fuftit de placer dans les chambres ou armoires des morceaux de toile, d’étoffe, de papier, fur lefquels on ait étendu de la thérébenchine, Je ne peux me difpenfer de faire deux remaïques. ilabord M. de Réaumur n'a pas déterminé aflez précifement l'étendue entre les furfaces imprégnées de théreben- chine & celle des armoires & garde< meubles. 2°, Malgré l’extrème confiance dans fes obfervations, je fuis forcé de rapporter que jai inuulement employé le moyen quil indique pour des oifeaux enfermés dans des boites vitrées. Les T'eignes n’ont pas fouftert, quoique l'odeur für très-forte dans ces boites. Mais peut - être les Teignes trou- voient-elles fous l'épaifieur des plumes une retraite où l'odeur ne les affeétoit pas, comme elle peur les affecter fur une étoffe, fur une furf ce expofée à toute l’action des vapeurs odorantes, J'ajouterai que le moyen indiqué ‘par norre auteur pour les meubles , dans le tems qu'on les ferre, qu’on les renferme, me paroi mériter d'être vérifié par de nou- velies expériences , & que, comme c'eft au mois d'août & de feptembre que les Teignes natilenc, qu'elles font plus délicates, que c'eft dans ce même tems qu'on fe ferc moins des meubles-ce feroit auflidans cerems qu'il conviendroit de détruire les Teignes en répandant pendant un jour une forte odeur P R É SMSMAWAUIR E. de thérébenthine dans les armoires ou les garde-meubles. L'odeur de l'efprit de vin tue, d’après M. de Réaumur, les Teignes comme l'o- ‘ deur de la thérébenchine ; il. pourroit ètre employé de la mèêmt façon : l’ufage en eroit plus coûteux , mais moins défagréable, & pourroit fervir pour des meubles précieux. Comme l'efprit de vin s’évapore très-promp- tement, il en faudroit beaucoup plus que de chérébenthuine, & fermer les armoires avec encore plus de foin. Des effais précédens M. de Réaumur a pallé à celui des fumées de différentes fub[- tances brülées. Il a trouvé que toute fumée épaille faifoic périr Îes Teignes , mais que l'odeur de Ja fumée de tabac qui refte atta- chée à des fubitances qui ont été expofées à cerre fumée , même après que la fumée eft difipée, fait encore périr les Teignes. Les vapeurs du mercure & du foufre tuent les Teignes ainfi que toutes efpèces d’infettes, mais elles font dangereufes & elles gârent les couleurs. L'auteur finit ce mémoire important par un réfumé fur la manière d'employer les moyens qu'il à fait connoitre. Riende mieux pour conferver les meubles que de les frotter avec une toifon gralle, ou de faire tremper cette toifon dans de l'eau prête à bouillir, de vergetter les imeu- bles avec une broffe trempée dans certe eau. e n'eft qu'un préfervacif pour éloigner les Teignes qui ne fe font pas encore fixées; lorfqu'une étoffe , un meuble, en font at- teints, il faut recourir ou à la fumée du tabac, ou à l'odeur de la thérébenthine. Si on emploie le tabac on en jette des feuilles hachées comme pour fumer, {ur pe ccxii meuble, on en bouche la cheminée, on en ferme les fenêtres , on proportionne le nombre dés réchaux , la quantité de tabac à la grandeur des armoires, des garde- meubles ; de façon que la fumée foit épaille. On fe retire de la pièce après avoir pris les précautions néceffaires pour n'avoir rien à craindre du feu. Je remarquerai encore qu'il eûc été à defiré plus de précilion entre la dofe de tabac & la orandeur des pièces ; on laïfera les armoires | garde - meubles fermés pendant vingt-quatre heures. Mais la fumée de tabac pourroit noircir les ga- lons & altérer les couleurs tendres. 11 fau- dra, dans ces cas, avoir recours à l'odeur de la thérébenthine. Son odeur fera d'autant plus forte que la thérébenthine aura été étendue fur uue plus grande furface, On peut frotrer les meubles mêmes avec un pinceau ou broffe de peintre trempée dans la thérébentiine ; les meubles n’en fouffri- ront pas, on pourra les plier & les enfer- mer enfuite; ils conferveront une forte odeur qu'on leur fera perdre en les expofant à l'air quand on voudra s'en fervir ; fi au lieu de frotter les meubles mêmes on ne veuc que les expofer à l’atmofphère d’une ar- moire ou d'une pièce chargée de l'odeur de la thérébenthine, on fe rappellera que plus l'odeur fera forte, inieux l'opération réuffra, & que l'odeur fera en proporuon des fur- faces qu'on aura impréonées de thérében chine, Le rems de faire l’une ou l’autre de ees opérations eft du quinze août à la fin de feprembre; alors on décruir routes les Teignes en une feule fois. Mais fi l'on a manqué ce moment , On peut opérer en toute faifon, M. de Réaumur conclue que les Teignes des pellerer:es étant les mèmes que celles des étoffes, on les détruira par les mèmes moyens; que pour garantir les pellereries il fufñra de les enfermer dans des étuis ou des boîtes des charbons allumés dans un réchaud; en ? avec des linges impréonés de thérébenthine. place ce réchaud dans une armoire, quon ferme bien, & fi on opère dans un garde- La fumée de tabac & l'odeur de la thé Ccxiv rébenthine peuvent être employés contre les Punaifes comme contre les Teignes 3 mais il eft befoin pour les Punaifes d'une fumée plus épaifle & d’une odeur plus forte. 4. MÉMOIRE. Des Teignes dont les fourreaux font faies de membranes de feuilles , & des Teignes qui fe font leur fourreau d’une efpèce de coton. Les Teïgnes qui ont été le fujer du mé- moire précédent vivent dans nos demeures; celles dont il s'agit dans ce mémoire habitent les jardins & la campagne. Elles font en général peu connues , les auteurs, jufqu’à M. de Réaumur, ne les avoient pas obfervées ; on les trouve fur beaucoup d'arbres, en particulier fur les rofiers, les pommiers, les poiriers , les chênes , & fur-tout fur les ormes, Celles qu'on trouve fur différens arbres différent entre elles d’efpèce , mais elles ont de commun de fe loger dans des efpèces de fourreaux. Ce fonc des Chenilles à peau rafe, dont cependant le premier anneau quelquefois entier, quelquefois en partie feulement, & le dernier font cou- verts d’une plaque écailleufe ; elles fe conf- truifent un fourreau qui approche plus ou moins de la forme cylindrique , dont le bout que regarde la rète de l'infecte eft bordé, courbé , & plus fort que le refte du tuyau; Je bout oppofé elt fermé, & s'ouvre cepen- dant au momentoù la Feigne rend fes excré- mens ; il eft formé par la rencontre de trois pièces triangulaires & mobiles. Le fourreau eft lille dans fa longueur, & il offre une réfiftance aflez forte ; il eft beaucoup plus long & plus ample que ne femble l'exiger la taille de l'infeéte ; mais il lui fert d’une retraite où 1l fe donne des mouvemens & où il a befoin de fe retourner ; fa couleur cft celle des feuilles sèches en général. A la fuite de ces généralités, notre auteur examine comment les Teignes fe fabriquent un fourreau fair de feuilles , comment elles le travaillent de manière qu'il ne devienne DAPSCOU RS pas trop fragile par la deffication des pièces des feuilles dont il eft formé; avant que d'entrer dans ces détails , il parle de la ma- nière dont les Teïignes fe nourriffenr. Elles fufpendent leur fourreau aux feuilles qu’elles | veulent entamer, & elles l’y acrachent par le bout du côté duquel leur tête eft rour- née ; il eft fouvent inclinée & forme diffé- rens angles avec la feuille qui le foutient ; quand il eft fixé, la Teigne entame la membrane inférieure de la feuille, la perce fans pénétrer au-delà de la membrane fu- périeure qu’elle ne perce jamais , maïs elle fe nourrit du parencnime contenu entre tes deux membranes, & pour le détacher en plus grande quantité, elle alonge une partie de fon corps & le replie entre les mem- branes en rongeant le parenchime. Pour parvenir à favoir comment les Teignes tavaillent leur fourreau , l'auteur arracha les fourreaux de Teignes qui s’éroient fort avancées au-dehors entre les membranes d’une feuille ; ces Teignes privées de leur fourreau agrandirent l'ouverture formée entre les deux membranes, la poufsèrent en droi- ture & fe logèrent à l’aife entre ces deux membranes, puis elles les féparècent en deux pièces longitudinales , l’une fupérieure , l’autre inférieure & parallèles ; leurs mà- choires font les inftrumens qui leur fervent pour tailler les deux pièces; quant au pa- renchime qu'elles renferment , il ferc d’a- liment aux Teignes qui n'en laïffenr aucun atome entre les deux pièces ; lorfqu’elles fonc coupées elles tiennent encore à la feuille, parce que leurs bords font chargés d'engre- nures ; mais leurs bouts ont des formes & des échancrures difficiles à décrire , & con- venables à la difpofition que ‘doivent avoir chacune des extrémités du fourreau. Les pièces étant taillées, la Teigne les affujertit & les lie par des fils de foie tendus des bords d'une membrane aux bords de l’autre mem- brane, puis à force de fe tourner , de fe mouvoir en tout fens, elle les moule fur fon corps, leur fait prendre la forme cy- lindrique qu'elles confervent en fe dellé- P R ÉNENMONLAITR E. chant. Ce premier travaille étant achevé ; Ja Teigne life la partie interne du fourreau en {a frottant avec fa tête, & elle en rapille la moitié intérieure d’un uilfu de foie appli- qué comme un vernis. Nous avons vu dans le mémoire précé- dent que les Teignes des fourrures agran- diffenc leur fourreau devena trop petit ; celui des Teignes qui le compofent de feuilles ne peut être agrandi de la même façon , elles le quittent donc & elles s'en fonc un nouveau au befoin, Ce n’eft pas feulemenc fur les arbres, mais fur plufeurs efpèces de plantes que l’on trouve des Teignes. Toutes les Teignes dont il a été queftion dans ce mémoire font de la clafle des Che- nilles , l’auteur ajoute à leur hiftoire celle d'un Ver qui fe transforme en une Mouche à deux aîles. Ce Ver fe nourrit des graines du faule, & fe fait un fourreau des poils cotonneux qui enveloppent cette oraine; il n'a d'autre art pour fe vêtir que de rallem- bler autour de lui ces poils, de les entremèler & d’en former une forte de feutre. $ MÉMOIRE. Des Teignes qui fe font des fourreaux dont PAT meft pas lille, foit av a, des fragmens de feuilles , foit avec des frag- inens de tiges, de plantes ; & de plufieurs autres epèces de Teignes qui je font des fourreaux qui ne finit pas pris des plantes _ ni des matières dont elles fe nourrifjent. Les fourreaux des Teïgnes dont il eft queftion dans ce mémoire ont des formes très - différences , fuivant. les efpèces de Teignes, mais conftantes, comme tous les travaux des animaux des -mêmes ‘efpèces, Une Teigne qui vit fur laftragale fe conf- cruit un éuércat de la forme d'un cornet CCXV courbe, mais chargé d’un wiple rang d’ap- pendices que Peur compare à cet ajuite- ment qu'on nomme falbala. Ariftote & Pline avoient , de leur tems, remarqué une Teigne que le philofophe grec avoit appellé Xxlophthoros, perd - bois. Élle fe fair un fourreau de foie, le renforcit en le couvrant de fragmens dé bois, ou plus fouvent de morceaux de feuilles où de tiges de plantes; d'autres Teignes ne couvrent pas leur fourreau de feuilles , mais de portions de tiges, & c’eft communément le gramen ou chien-dent qu'elles emploient. Cepen- dant il y en a qui y font fervir des por- tions de tiges d’autres plantes & même d’ar- buftes. IT paroïc, d’après les obfervations de notre auteur, que la plupart des Teignes dont il vient d'être parlé fe changent en Papil- lons , donc les femelles font dépourvues d’aîles. C’eft fur - tout dans les eaux qu'il faut chercher jes Teignes que les anciens avoient appellé Perd- Hoel IL a été déja queition de deux efpèces dans le bee mémoire du fecond volume. L’une vit fur le pota- mogeton, & l’autre far la lentille aquatique. Ces efpèces de Teignes beaucoup plus nom- breufes dans les eaux que fur terre dans nos climats, ne méritent pas plus que celles de terre le nom de Perd-bois , puifqu’elles enemploient très-peu , & qu’elles fe fervent de morceaux de feuilles, de fragmens de toute efpèce qui fe trouvent à leur portée. Suivant Belon, les françois nomment les Teignes aquatiques charrées. Elles ne font poing de véritables Chenilles comme les terreftres , mais des Vers qui fe changent en Mouche quatre aîles. Notre aureur auroit donc dû ex- clure decerre claffe les Teignes dont il parle dans le dixième mémoire du fecond volume, dont lune vit fur le poramogeron , AE fur la lentille d’eau; il me femble qu'il au- roit même dû donner un nom différent aux Vers qui , quoique fe vêtitlant à la manière des cexv} : Teignes, ne deviennent pas des Papillons. L'uniformité de nom induit en erreur. Il en faudroit un diférent. Le tuyau des Teignes aquatiques eft a l’intérieur tour de foie, life & uni, fortifié au-dehors par des fragmens de routes fortes, peu importe, pourvu :qu'ils fervent à ren- forcer ie fourreau. Aufli lorfque ces Teignes: viennent à quitter un fourreau devenu trop étroit, & qu'elles s’en font fait un nouveau, le dernier eft1l à l’extérieur rout à fair dif- férent du premier; ce qui dépend. des frag- mens que l'infeéte a trouvés dans le moment à fa portée, Ces fourreaux. four. bigarrés,, irréguliers ; comme déguenillés & compo- {és de chiffons, de haïllons raffemblés, Cerre apparence ne les rend pas moins propres à leur ufage, Sont-ils couverts de portidns platres de feuilles, le fourreau a l'air plat, quoiqu'il foit cylindrique ; font-ils forrifiés par des brins de jonc appliqués les uns contre lesautres,ils ont l'air d’un ouvrage cannelé,&c. Ce ne font ni des feuilles, ni des tiges qui fervent à d’autres Teignes, maiselles chargent leur fourreau de grains de fable, de fragmens de coquilles. I ne paroîit pas que les Teignes s'atta- chent plutôt à une fubftance qu'à une autre pour couvrir leur fourreau , mais à celles qui peuvent en général l’alléger , augmenter fa furface & en rendre les mouvemens plus faciles dans l’eau. Cette reflource étoit né- celfaire À des animaux qui nagent mal, qui marchent dans l’eau, fur le fable , la vale, les plantes, qui traînent leur fourreau après eux. Il faut cependant excepter les Teignes qui fe leftent avec du fable, Dans l’énumération que M. de Réaumur fait des parties de la Teigneaquatique qu'il décrit, on doit remarquer des filets mem- braneux qui fortent en grand nombre de ces anneaux ; ils n'avoient paru, à M. Val- lifnieri , que des liens qui attachent le corps de la Teigne à fon fourreau , mais M. de Réaumur foupçonne qu'ils ont du rapport DiASXC OU ‘RSS avec les ouyes des Poiflons Il les croit inu- ties pour fixer le corps au fourreau, parce que ce befoin eft rempli faffifamment par deux crochets fituês à la partie poftérieure & inférieure du corps , & fon foupçon eft encore fondé fur ce que l’on voit ces filets dans certains momens former des aigrettes & s'agiter. Les Teignes aquatiques ont, ainfi que. les Chenilles, la faculté de filer ; c'eft par le moyen de-cetre faculté qu'elles com- pofenc l'intérieur du ‘fourreau de foie., & qu'elles arrachent en-deffus les différentes par- ties étrangères qui y four nécelfaires; c'eft dans leur fourreau qu'elles fubitiens l’écar de chry- falide ; elles bouchent les deux bouts du. fourreau, quand elles fone prêtes de cer état par des brins de foie qui forment une grille. Au moyen de certe précaution elles font,à l'abri contre les autres infeétes aqua- tiqués qui pourroient s’introduire dans leur fourreau, & cependant l'eau, qu'elles onc befoin de refpirer fous la forme de chry- falide, pénètre & fe renouvelle dans le four- rcau. Le befoin de refpirer l'eau eft démontré pour la chryfalide , en ce qu'on voit alrer- nativement la grille du fourreau foulce en dedans dans l’infpiration, & repouflée en | dehors dans l'expiration. La nymphede la Téigne dont nous fui- vons l’hifloire a , fur le devant de la tête, une touffe de poils que débordent deux cro- chets qui forment une efpèce de bec ; ils fonc différens des mâchoires de la larve, la mouche n'aura point de crochets ni de mà- choiresies crochets que nous examinons appartiennent donc à la nymphe, & il eft probable qu'ils lui fervent à déracher les gtilles qui ferment fon fourreau lorfqu'elle eft prète d'en fortir fous fa dernière forme ou celle de Mouche. Cette Mouche eft du nombre de celles qui ont quatre aîles ; le lecteur la connoîtra mieux en la défignant par le nom de. Frigane qu'on lui donne communément , ” PRÉLIMINAIRE. communément , & fous lequel M. Geoffroy la décrite. M. de Réaumur s'occupe enfuite d’une efpèce de Teigne beaucoup plus petite que la préc:dente dont le fourreau paroît cou- vert d’un ruban veft qui l’entoure. Ce ruban eft compofé de petites pièces de feuilles plaquées avec beaucoup d'art. Notre auteur obferve que les Teignes ont peine à vivre dans trop peu d’eau ou dans de l'eau cor- rompue, & que cependant elles peuvent vivre à l’air & fe pafler d’eau pendant cinq à fix jours ; il continue de parler de diffé- rentes Teignes parmi lefquelles on peut en remarquer de fort petites qu'on a taxé de ronger & d’endommager les pierres, parce qu'on les trouve fur les murs, & que leur fourreau qui eft en-dedans, de foie , eft cou- vert de petits fragmens ou de pouflières de pierre. Mais il eft probable que ces Teignes, comme notre auteur l'a penfé , vivenc des moules & lichens qui croïtlent fur les pierres, & qu'ils fe couvrent des fragmens qui fe délitent par l’aétion de la gelée & cclle de l'humidité ; il y a de ces Teignes dont le fourreau et conique, femblable àune chaufle d'Hippocras, d’autres dont le fourreau eft à crois pans prefque plats. 6. MÉMOIRE. Des Teignes qui fe fonc des fourreaux de pure foie. Les fourreaux des Teignes de pure foie font remarquables par leur forme. Les unes s'en font un qui eft terminé en croffe à fa parue poilérieure ; les autres recouvrent la partie antérieure du leur de deux plaques qui forment une for:e de manteau, Notre auteur nomme les premières Tergnes en croffe , les fecondes Teignes à manteau. On trouve plus de ces Teignes fur le chène que fur aucun autre arbre ; le menifier en nour- rit auf. Celles en ciofle du chène our un fourreau brun, & celles du merifier un four- reau noir. Les unes & les autres rongent Hifloire Naturelle ; Infeïtes. Tome IV, cexvi les feuilles à la manière des Cheuilles , c'eft à- dire, qu'elles en rongent toute la fubf- tance , les membranes & le parenchime. Leur fourreau n’eft que de foie pure , comme les coques de beaucoup de Chenilles, mais le tiffu en eft bien plus ferré, ce qui le fait paroître, en certains endroits, comme couvert de petites écailles. Lorfquil devient trop étroit, les Teignes ne labandonnene pas , comme Je font celles qui fe vêtilient de de feuilles, mais elles l'élargifflent comme les Teignes des érofles, avec ceite difé- rence que celles - ci fendent leur fourreau lonsitudinalement en deux endroits, & que les Teignes qui fe vétifent de pure foie ne fendent le leur qu’en-deflous ; elles y ajoutent une bande intermédiaire qui la- grandit. Le fourreau des jeunes Teignes à man- teau neft point couvert de certe enveloppe, ellesne l’ajoutent qu'en vieilliffant ; ce man- teau elt compolé de deux pièces qui font toujours écartées en-dellus & fouvent rap- prochées en dellous du corps. Les Teignes dont il vient d’ètre queftion deviennent de très petites Phalènes blanches. Il faut fuivre dans le mémoire mème les procédés qu’elles emploient pour la ftruéture de leur fourreau. Cer objet n’eft pas fufcep- tible d'extrait, € T'LOND HOT OUTRE \ Des Vers ou Teignes oui fe couvrent de © À leurs excrémens. Les infees dont il s’agit dans ce mé- moire n'ont de rapport avec les Teignes qu'en ce que leur Ver ou larve:a befoin de fe couvrir , maïs elle ne devient point un Pa- pillon, elle ne fe fait point de fourreau , elle fé couvre de fes excrémens. il femble donc que le nom de Tesgne ne lui convient pas & ne peur qu'en donner de faufles idées; celui d'Horrentor que notre auteur ee CCXv'i] PB ES NONON TRES leur a aufi donné, offte des notions plus | verre de grains de terre, lille & luifante à rapprochées. Le premier des infectes Hort- rentots dont il s'occupe , eft celui qui eft connu depuis M. Geoffroy fous le nom de Criocère du lys. C'eft un très-petit coléoptere dont le corceler & les étuis font d’un rouge de cire d'Efpagne, & dont le deffous du corps eft noir. Il vit fur les.lys; fon Ver, court, gros & ramaflé en mange les feuilles; il eft couvert de fes excrémens qui forment autour de Jui une mafle humide, arrondie, oblongue , informe, de couleur de feuilles macérées & broyées. On ne voir du Ver que la tête qui déborde & fes fix jambes ; fon anus eft à la partie fupérieure du pé- nultième anneau, & les excrémens , à leur fortie , font puuflés fur le dos du côté de la cèce par la direction de l’inteftin recourbé de ce côté ; ils font gluans, mais pas aflez pour fortement adhérer ; le mouvement al- ternatif d'élévation & d’abaiffement des an- neaux du corps fufäit pour les faire oliffer d’ar- rière vers la tête. À mefure que les excré- mens fe defsèchent ils brunifflenc & devien- nent moins humides; dans ce dernier cas, lorfque linfecte en eft trop chargé il fe dé- barrafle par un frottement brufque contre quelque partie de la plante qui le nourrit; il refle alors à découvert , mais pour peu de tems. Si on enlève ‘on tégument & qu'on lui fonrmiile des alimens , on le voir en- viron deux heures après rendre des excre- mens qui fervent à lui former une nouvelle couverture, La femelle de l’infecte qui nous occupe, fait fa ponte par tas de dix à douze œufs les jeunes Vers vivent quelqnes jours près les uns des autres ; ils fe féparent enfuite ; ils ont attettit leur grandeur à-peu près en quinze jours. Îs font très - voraces ; près de leur terme 1ls font couverts de moins d'excrémens, fouvent même 1ls font nuds ; ils font alors plus a@ifs que dans leur pre- mier âge qu'ils paflent à ne changer de place qu'autant qu'il n’y a plus de quoi vivre au- tour d’eux ; ils entrent en terre pour de- venir chryfalide ; ils fe font une coque cou- Pintéricur, tapiffée de foie blanche & fa- tinée. Cependant cet enduit n’eft pas un tiflu de fils de foie, mais un vernis produit par une humeur que le Ver difille de fa bou- che, qui s'étend fur l'intérieur de la coque & s'y defsèche. Sur les feuilles de diférens gramens on trouve aufh des Vers Hotteniots, & les feuilles de lorge & de l’avoine en nour- rilent une e‘pèce qui devient un très-petit Scarabé. Ceux-ci font couverts d’excrémens tantôt prefque fluides & tranfparens, tantôt plus compacts ; ils ne mangent que le pa- reuchime des feuilles ; ils fe retirent en terre pour fe métamorphofer, L’artichaut & quelques chardons des plus grandes efpèces nourriflent aufli un Ver Hottentor. Celui-ci efl couvert d’une mafle de grains noirs ; elle n'eft pas immédiate- ment portée par le corps qu'elle couvre, mais l'infeéte l’y applique ou l'en éloigne , l'élève ou l’abailfe à volonté. Son dernier anneau fe relève & fe recourbe du côté de ja tête ; il donne naiffance à deux appendices membraneux ou écailleux recourbés vers la ère & prefqu'aufi longs que le corps; c'eft fur ces appendices que font reçus les excrémens ; ils y font pouflés par l'anus & portés en avant par le mouvement que lin- fecte donne à des poils qui bordent les deux appendices. Ces grains, collés les uns aux autres, en. fe defféchant & foutenus fur la fourchette qui réfulte des deux appendices, forment un toit que le Ver foulève, abaïffe felon les mouvemens des appendices. Ce Ver fe métamorphofe fur la plante qui Fa nourrit, ne fait point de coque, demeure fous le toit qui la couvert, qu'il fortifie en-deffous de fa dépouille de Ver; en la quittant , il devient un Scarabé du genre de ceux que les nomenclateurs modernes ont appellés Boucliers , ou Caffides. P RÉVE TM IN AMRE, SM EM o 1 RE: Des fauffes Teignes. L'auteur a défini les Teignes des infeétes qui vivent dans un fourreau qu'ils tranfpor- tent par-tout avec eux ; les faufles Teignes en diffèrent en ce que leur fourreau n’eft pas tranfportable , mais qu'il eft attaché au plan de pofñrion. Sous ce point de vue c'eft un logement, une recraite plutôt qu’un four- reau , & les Vers à tuyau , fi communs dans les eaux de la mer, pourroient être regardés comme de faulles Teignes; mais ces Vers différent à tant d’autres égards , qu'ils ne peuvent être confondus avec les faufles Teignes qui, comme les véritables, fubiflent des métamorphofes. L'auteur commence par l'hiftoire de fauffes Teignes qui vivent dans les ruches des Abeilles, s’y mulriplient quel- quefois au point de forcer les Abeilles à chercher elles-mèmes ur. autre afyle ; elles fe noutrillent de la cire préparée par celles-ci. Elles n'ont point de goût pout le miel, n'atraquent que les cellules où il n’y en a pas encore de dépofé, & ne touchent pas à celles qui en contiennent. Ces Teignes, très-anciennement connues, & qui le font do tous ceux qui ont traité des Abeilles ; deviennent des Phalènes ; Virgile & Ariftote en parlent; le premier les appelle durum Tinee genus , & le fecond les confondant avec d’autres infectes, leur donne le nom de Te- rédines. Deux efpèces de fautes Teignes vivent à l'intérieur des ruches. Toutes deux font des Chenilles à feize jambes; leur peau eft blanchätre & rafe. La première efpèce, plus petite que les Chenilles de médiocre gran- deur , eft la plus commune ; la feconde eft un peu plus grande. Toutes deux ont les mêmes habitudes & la même manière de vivre. Elles percent la cire, sy introduifent & y ouvrent des galeries qui leur fervent de retraite; elles n’en fortent point, mais elles alongent ces galeries felon leurs befoins, en portent la longueur communément à cinq CCxiX ou fix pouces, & quelquefois au double, elles y trouvent le logement, un abri contre l’aiguillon des Abeilles & leur nourriture ; lin- térieur du tuyau ou galerie eft tapifé de foie couverte de grains de cire qui font les ex- crémens de la Teigne; ces grains, endurcis par l’action digeftive, paro:flent rendre la galerie plus impénétrable à l'aiouillon des Abeilles. Cependant les rayons font compofés de cellules partagées par descloifons mitoyennes; lorfque les Teignes ont percé ces cloifons, elles fe trouvent à découvert dans le vide des ce:lules; pour y remédier elles divifenr, avec leurs mâchoires , les cloifons en grains très-petits qu'elles pouflent devant elles, ces grains font des matériaux dont elles conti- nuent leur galerie à travers les cellules, & qui les couvrent; elles attaquent enfuite une nouvelle cloifon & fe conduifent de même: l'ouvrage n’eft point pouffé en ligne droite, mais il fuit des contours plus ou moins tor- rueux , & il efl par-tout aflez large pour permettre aux Teignes de fe retourner. Lorf- qu'elles ont atteint le terme de leur gran- deur elles fe font une coque de foie blanche qu'elles recouvrent de leurs excrémens comme elles en ont couvert la galerie. L'auteur ne dit point fi c'eft dehors de cette demeure qu'elles filent leur coque, ou fi c’eft à l'in- térieur de la galerie même ; il n’a pas non plus obfervé combien de rems les faufles Teignes des ruches reftent en chryfalide, mais il dit qu'au mois de juin ou au com- mencement de juiller les Papillons font nés en grand rombre. Ils ont les aîles & le corps d'un gris de fouris, le devant de la tête jaunârre, les yeux d’un rouge de bronze écla- tant. Cependant il y a aufli des Papillons d'un gris de cendre , dont les yeux fonc bruns, & qui ont derrière la tête des poils couleur de feuille morte. Cette différence entre des Papillons nés de faufles Teignes de la première efpèce ou de la plus petite, fait foupçonner à l’auteur qu'il y a deux efpèces de ces Teignes, Quoique la cire foir l'aliment qu'elles préfèrent, elles s’accom- ee ij CCXX modent de beaucoup d’autres fubftances ; renfermées dans des bocaux où la cire leur manquoit , elles ont vécu de bois, de ferge, de peau qui avoit fervi à couvrir des livres È de carton, de feuilies sèches. Des générations noutries dans des bocaux où la cire fembloit épuifée & toute réduite en excrémens s’y font mulupliées & renouvellées pendant plu- ficurs années ; les dernières employcient comme aliment les excrémens rendus par les premières ; mais il eft aifé de fenrir que ces réfidus contenoient encore des fubftances putritives, & que la première digeftion n'avoit extrait qu'une partie de la fibtance alimen- taire de la cire, Enfin, les faufles Teignes n'attaquent vo- Jontiers la cire qu autant qu'elle eft mince, les pains de cire mème bruts & les bougies ne font pas de leur goût, & elles ne s’en nourtiflent que par nécellité, Les Papillons des fauffes Teignes de la plus grande efpèce font des Phalènes fans trompe , dont Îles aïles font d'un pgris- brun, Les nids de ces efpèces d’Abeilles qu'on connoît communément fous l: nom de Bour- dons , qui conftruifent les leurs d'une cire brute qu’ils amoncèlent fous des mortes de gazon font aufh fujers à être dévaltés par une forte de faulle Teigne plus petite que la moins grande des deux précédentes, & qui devient une Phalène d'un gris uni- forme. M. de Réaumur fair une remarque bien fnfée , c'elt que les excrémens d'un animal qui fe nourrit d'une fubftance auf fingu- lière que la cire mériteroient d’être exa- minés , que leurs qualités, leur altération pourraient éclairer fur la nature peu connue de la cire; il a tenté à cer égard des ex- périences qu'il feront trop long de rapporter, & dont le réfulrar eft qu'une parie de la cire eft changée par l’aéion diveftive des Feignes, mais que leurs excrémens con- D'FS"E O"U'RTS? tiengent encore de Îa cire qui n'a pas été dénarurée , qui en a les différentes propric- tés, & quicependant, par fon mêlange avec la partie altérée des excrémens, eft mifhble à l'eau & folubie dans ce Moide. Des Teignes dont il vient d’être parlé, M. de Réaumur pale à d’autres fauffes Teignes dont les unes rongent les éroffes de laine , d’autres le cuir , & particulièrement les peaux cHPIOTES par les relieurs ; & d’autres enfin endommagent les grains & dif- férens alimens dont nous VIvOns. | Les premières, plus grandes que les Teignes communes des RE EEUl mais de mème de la clafle des Chenilles à feize jambes, ne fe font point un fourreau proprement dit; elles creufent Péroffe , y tracent un fillon , fe logent dans fa cavité, & rendent au-deffis d'elles une tente formée en partie de foie qu'elles filenr & de brins de laine; elles attachent la rente à l’éroffe dans toute fa longueur , & ne laïffent d'ouverture que du côté de leur tête , elles fe retournent pour rendre leurs excrémens, Il eft difficile de remarquer les rentes des faufles Teignes dont nous nous occupons ; placées dans l’épaiffeur de l'éroffe , elles : pa- roïfflent feulement dans des PRAE où le uffu eft bourreux & mal travaillé; on ne peut guère non plus faire tomber , ni dé- tacher les rentes en broflant, ou 2 battant les meubles, comme il eft plus aifé de le faire par rap port aux fourreaux des vrares cignes 3 mais heureufement les faufles Teignes ne font pas fort communes. Elles naillent vers le commencement de juillet, & ne deviennent Papillons que vers la fin de mai ou le commenc ément de juin fui- vant ; elles s’attachenr aux éroffes qui dou- blent les voitures par préférence aux meu- bles , & elles font rares dans les appar- temens. Les fauffes Teignes des cuirs font encore des Chenilles de A première claile , &'des P RENEMMAI NA FR E. CCxx} Chenilles de médiocre grandeur ; elles fe ! quelle elle fe couvre d'un tuyau de foie font un long tuyau qu'elles atrachént au corps qu'elles rongent , elles le recoavrent de grains qui ne font prefque que eus excrémens ; elles ne fe nourtiilent pas fewlement de cuir & de la peau qui couvre les livres , toute efpèce de fubftance animale defléchée, elles s’'accommodent des infedtes morts, & : blanche ; c’eft une Cheniite à mais de. lon en trouve fous l'écorce des arbres aux. endroits où il a vécu des infeétes, où ils ont laillé leurs dépouilles , où il en a péri. Elles filenc > pour fe méramorphofer des ae Mariéhes qu ’elles recouvrent de leurs excré mens qui font des grains noirs. Une troifième elpèce de faufle Teigne plus petite que les précédentes, nous fait cependant un beaucoup plus grand tort elle s'attache aux grains qui B bus font les plus néceflaires, particulièrement au froment ! & au feigle; elle lie plufieurs grains en- femble par des fils de foie, & fe fair ,entre | les vuides que latfflent ces grains, un tuyau : de foie blanche d'où elle alonge fa tère pour ronger les grains qui font autour d’elle ; em- ortée avec fon tuyau & à Pabri dedans, elle d'eft point incommodée par le tranfport du grain qu'on remue. Leuwenhoeck à parlé de cetre Teigne & l'a confondiie mal à propos avec celle des éroffes, Le rapport entre les Papillons des deux Teignes a été la fource de cette erreur, Les Papillons des faufles Teignes du bled fonc de fort petites Phalènes à antennes en filer ; elles portent leurs aîles en roc élevé; Kidldes fupérieures eft un gris blanc, terne à l'ombre , argenté au UNE far ce fond fonc diftribuées d’aflez Jrande tâches irrégulières d'un brunclair Le corps, le MERE des aîles fupérieures & les deux faces des inférieures fonc d'un gris-blanchâtre. Ce Papiilon commence à paroïtre vers la fin de mai. La dernière faufle Teigne dont il eft fait mention dans ce mémoire fe nourrit de la pâte de chocolat quelle ceufe, & fur la- | A feize jambes, & le Papillon eft une Phalène d'un gris un peu jaunâtre, tâcheté de queïques poin's bruns. Il eft plus que probable que cette Feigne fe nourrit d’autres fubftances que de Éocolée qui n'eft pas fouvent à fa portée. Mais fon hiftoire n’étoit pas encore bien connue au tems où M. de Réaumur écri- VOIL, e 9 + IMPÉ M'OE LE Bifloire des Pucerons. M. de Réaumur obferve qu'après avoir donné Fluftoire d:s infeêtes qui fe font des Jogemens , des fourreaux, &c. il feroit dans l’ordre de parler de ceux qui, en fuçant les plantes , occalionnent dés extravafarions de facs , des excroiflances qui les couvrent & leur fervent de logement. Fels font les in- fees qui vivent dans Îles gales produites par : leur piqaure; mais l’hiftoire de ces infetes fera plas facile à faire, & fera plus aifément com prife après celle dés Püucerons dont les faits p féparéront la connoilfance de ceux qui appartiénnéntc aux infectes des galles. Ecs Pücerons font non- feulement très- nombreux , ils font encore fi variés que peut-être chaque plante en nourrit une efpèce particulière ; ; toutes au moins en font plus ou moins couvertes en différens rems. Mais ce fercit un travail aufli long qu'inutile de donner l’hiftoire de toutes les efpèces de Pacerons; elle ne doit comprendre pour tous que les faits qui leur font communs, & les obfervations particulières pour chaque efpèce. Leuwenhoek & Hartfoeker , dans l'extrait critique des lettres de cet auteur , ont traité des Pucerons. Mais le premier ef quel- quefois trompé , & le fecond beaucoup plus fouvent. Les Pucerons font en’ général fort petits, lourds & lents dans leur marche ; ce caractère oppofé à celui qu'indique le nom qu'on leur a donné , & qui préfente l’idée d'un infecte D, 1} f € agile, léger , qui tiendroïit par ces qualités de la Puce. Les Pucerons ont fix pattes & d'abord privés d'ailes, la plupart en acquiè- rent quatre par la fuite. Les uns portent leurs ‘antennes en avant, les autres couchées fur le dos , & dans ces derniers elles furpaffent fouvent la longueur du corps ; mais ce qui eft fur-cout remarquable, ce font deux filets, cornes ou tuyaux pofés en-deffus du dos près de l'extrémité du corps. Ils ont une origine commune, dont ils s’écartent à mefure qu'ils fe prolongent. Ces filers font roides, infle- xibles, crès-courts , & fi perits dans plufieurs Pucerons qu’on a peine à les diftinguer ; il y en a dans lefquels ils manquent, & fonc remplacés par deux fimples tubercuies. Il fera parlé de leur ufage. CCXxI] Le vert eft la couleur du plus grand nom- bre des Pucerons ; il y en a cependant de noirs , de blancs, de bronzés , d'un rouge- pâle ; ces derniers ne font de cette couleur qu'enautomne, ils écoient verts pendant l'été. Is vivent en fociété , ils s’attachent aux tiges & aux feuilles des plantes, aux jeunes poules & aux feuilles des arbres ; ils font fouvent fi nombreux, qu'ils cachent les plantes fur lefquelles ils font établis. On les apperçoit au premier coup-d'œil fur certaines plantes, comme le chèvre feuille; fur d’autres, quoi- qu'ils foient nombreux , il faut les chercher pour les voir, parce qu'ils fe cachent ou occafonnent dans la plante des défordres qui les couvrent, De tous les Pucerons, ceux qui s’établiffent fur les jeunes poules du fureau, font les plus autés à obferver. Ils femblenc tenir à la plante; ils y tiennent en effer en quelque forte par leur trompe enfoncée dans l'écorce , & par le moyen de laquelle ils pompent leur mur. riure ; cependant ils la retirent & la plient fous leur ventre pour marcher & changer de place. Elle eft ordinairement de la moitié de la longueur du corps. Très-fouvent les Pu- cerons fonc fi mulcipliés qu'ils forment fur les planres une double couche au-deffusles uns des autres. La fupérieure eft moins ferrée que OU:R:S la couche inférieure, & compofée de Pu: cerons qui ne cherchent pas à fe nourrir, mais à multiplier leur efpèce. Ils fonc en mouvement tandis que les premiers, fur lefquels ils marchent , font dans linac- t10n. Ce qu'il ya de plus remarquable dans l'hiftoire des Pucerons , c’eft la manière dont ils fe reproduifent. Ils font vivipares. Leuvrenhoeck l’avoit appris par le moyen de la diffeion; il avoit trouvé leur ven- tre rempli de Pucerons tout formés. M. de Réaumur a confirmé certe obfervarion , en voyant de jeunes Pucerons fortir du corps des plus gros par l'ouverture de l'anus : l’aétion interne du Puceron adulte poufle au-dehors le jeune Puceron, qui naît en ve- nant en arrière. Quand fes pieds, placés près de la tête, font dégagés, il s'en aide pour fe virer du fein où il a été formé. L'opération eft au plus de fix à fept mi- nutes. Ces infectes font fi féconds, qu'un feul en met au jour quinze à vingt par jour , fans que le volume de fon ventre paroifle diminuer; quand on le prefle & qu'on l’é- crafe , onn’en fait fortir que quelques Pu- cerons tout formés; mais on en apperçoit , pour ainfi dire fans nombre , depuis l’état de conformation complette jufqu'à celui d’embrion, M. de Réaumur obferve avec bien du fondement, que les autres ani- maux vivipares mettent au jour leurs perits en une feule fois, tous formés au même point, fans qu'il en refte à leur intérieur qui foient à différens degrés d’accroiflement. Les Pucerons, nouvellement nés, difiè- rent des vieux, par la couleur & par l’ap- platiffement du corps ; ceux qui font verts, font d’un ton plus pâle, ceux qui deviennent noirs, font verts en naïflant; les Pucerons jaunâtres mettent au monde des petits qui font blancs. Le Puceron qui vient de naître, marche aufi-tôr; il cherche une place où il fe fixe, & il ia choilit à la fuite des autres Puce- PRÉLIMINAIRE. LA rons qui forment une file far la plante ; il fe place immédiatement derrière le dernier Püceron de la file qui s'agrandit à mefure des nouvelles naiffances; elle eft compofée de Pucerons rournés tous les uns la tête du côté inférieur de la tige, les autres du côté fupérieur. La piquure multiplite des Pucerons ne peut manquer de dépenfer une prande quan- tité de sève; aufli beaucoup d'arbres & de plantes en fouffrent-ils, mais cer effet n’eft pas aufli général qu’on le croit. Les Pucerons ne font aucun tort au fureau , au fyco- more, aux abricotiers, &c., mais ils nui- fent beaucoup aux pruniers, aux pêchers, aux chèvre-feuilles, &c. Ils en déforment, ils en defsèchent les feuilles & les poules; ils leur font prendre des formes bizarres; ils occafñonnent fur les feuilles des excroif- fances, fouvent femblables à des fruits, quelquefois de la groffeur d’une noix & même d’une très-petite pomme. Cesexcroif- fances font creufes & fervent de losemens aux Pucerons dont les piquures les ont pro- duites ; on en voit plus communément dans nos climats de plus grofles fur les feuilles d'orme que fur tout autre arbre; lorfque ces excroiffances font encore peu confidéra- bles , elles font exatement fermées de route part, & l’on ne trouve à lintérieur qu'un Paceron parvenu à fa grandeur, mais envi- ronné de jeunes Pacerons auxquels il a donné naiffance, & dont le nombre s’augmente prefque continuellement. L’orme n'eft pas le feul arbre fur les feuilles duquel on voie des excroiflances produites par la piquure des Pucerons ; le peuplier eft fouvent chargé de pareilles tubérofités , ainfi que le tére- binthe & beaucoup d’autres arbres. Ces excroïffances , qui font de vraies galles, font employées pour la teinture dans plu- fieurs contrées, & il y a apparence que nous en retirerions le même avantage fi l’on s’étoir plus appliqué à déterminer l'ufage que nous pourrions faire des galles auxquelles les Pu- cerons donnent naiflance dans nos contrées. Après les obfervarions particulières fur les cÈxxii] Pucerons qui occafionnent des palles, M. de Réaumur revient aux généralités qui leur font communesavec les Pucerons qui vivent à l'air. Par-rout où ces infettes font en grand nom- bre, on voir aufli beaucoup de fourmis; elles pourroient fervir à les faire découvrir fi on y éroir embarraflé : les uns, comme Leuwenhoeck & fon critiquei, ont ctu que les Fourmis étoient ennemis des Pucerons ; les autres ontimaginé avec Goedaert, qu'el- les les protègent , & que mème elles en fonc les mères : cette opinion aufli faufle que l'autre, a prévalu, & eft encore celle de plu- fieurs gens de la campagne. Mais fans lon- ger à ce qui attire les Fourmis près des Pucerons, on attribue communément aux premières les torts que les feconds font aux plantes ; le vrai cependantelt que les Four- mis ne font attirées que par l'épanchement d’une humeur aqueufe & fucrée , qui s’'amalle fur l’endroit couvert de Pucerons, que c’eft ette humeur que les Fourmis cherchent pour s'en nourrir, & non les Pacerons pour lef- quels elles font fort indifférentes; qu’elles profitent de l'épanchement de cette humeur, fans y contribuer , fans participer en rien au rort que les Pucerons font aux plantes & aux. arbres, Cependant cette même humeur weft point une fimple extravafation de la sève, mais elle eft le produit de deux li- queurs que rendent les Pucerons, l’une par l'anus , l'autre par les deux cornes creufes, ou cenduits qui font placés en-deflus du corps; la dernière paroït par fa coufltance, quoique fluide & limpide, analogue aux excrémens , & la feconde à l'urine. Ainfi cette conjecture, fi elle étoit vérifice, four, niroic un fait fingulier de plus dans l’hif- toire déja fi remarquable des Pucerons. Ils changent, ainfi que les autres infectes, plu- leurs fois de peau pendant la durée de leur vie. Mais ce qui eft particulier à la plupart, c'efR d’être plus ou moins couverts d'une forte de duvet, qui paroït compofé de fils. Ce duvet eft plus abondant fur les Puce- rons du hêtre que fur ceux d'aucune autre efpèce. Mais quelle eft fon origine danstous les Pacerons ? Notre auteur avoue qu'il n'a CEXXIV pu la reconnoïtre, & que la conjecture la plus vraifembiable eft que le duvet eft pro- duit par une humeur qui s'échappe par les pores de la peau , qui fe defsèche à l'air, & dont les globules, en s'aglutinant, for- ment une {one de fl. Le plus grand nombre des Pucerons de- vient aîlé en vieillifanr. On reconnoiït ceux qui doivent éprouver ce changement en les examinant à la loupe. Le haut de leur dos eft phifé, & de chaque côté il y a unren- flement produit par l'origine des aîles plies & contournées qu'il renferme. Lorfqu'après avoir € changé plufieurs fois de peau , un Pu- ceron quite fa première dépouille , fes aîles ne paroïfient d’abord que comme un appen- dice, un PAQES de chaque côte, mais cha- que appendice fe fépare en ae portions, & les quatre aïles prennent la forme qui leur efl propre, fans que linfecte y cor- tribue , comme le font au contraire les Pa- pillons païlfans, en les agitant. Il paroït que le développement des ailes du Puceron eft puremens l'efer de la circulation. Mais quel eft le fexe des Pugerons aîlés ? Quel eft leur emploi par rapport à l’efpèce ? Fcich n’a pas héfité à prononcer que les Pucerons aïlés font, les males de leur efpèce. L'analogie portoit à le penfer. Mais Leuwenhoeck , M. Geoffroy père, Celloni; notre auteur, ont prouvé par des obfervations différentes & mulipliées, que des Pucerons aîlés met- tent au jour d’autres Pucerons , comme ceux qui ne font pas aïiés & qu'ils font égale. ment vivipares. Fous les Pucerous nonsailés, ou pourvus d'ailes, rempliflent donc les fonctions de mère ; on n’en connoît pas en- core à qui la nature n'ait confé que celles de male. Ces finguliers infectes réuniflent- ils les deux {exes ? On a: un pareil exemple dans les limaçons : mais ils s’ac- couplent , ils fe fécondent mutuellement ; ils ne faurotent fe paller d'un concours ré- ciproque : : les Pucerons ne paroïfent pas en avoit befoin:on n’en » a pas vus d'accouplés ; ils paroiffent fe fufire, fe féconder chacun ep particulier, & ils femblent des herma- D MCE (ANS phrodites capables de” perpécues leurs efpè- ces, à la manière de Îa plupart des végé- taux , comme Leuwenhoeck & Ceftoni l’on Mince Certe propolition fera plus évidem- ment prouvée dans des mémoires poftérieurs à celui-ci. Le leëteur doit donc ia regarder dès ce moment comme très - Rodee Les Pacerons ont différens ennemis; il eft traité dans un autre mémoire de ceux qui en dé- truifent le plus; l’auteur parle dans celui ci d’un moucheron qui fe pofe fur un Puceron, replie fon anus fous [+ ventre du Puceron, y dépofe un œuf, d'ou nait un Ver qui pénètre dans le ventre du Puceron, ronge fes parues internes, fort par une piquure “-defous de la peau quil n'a pas enta- mée , & fe file auprès une coque ronde dans laquelle il fe métamorphofe. On trouve affez fouvent de ces coques fur les files de Pucerons qui couvrent les plantes. Cerre obfer- vation très bien fuivie par M. Ceftoni, l'a été aull par M, de Réaumur. L'auteur termine ce mémoire par l’hif- toire de Pucerons qui vivent les uns amon: celés à l'intérieur d'un trou dans un arbre Ê les autres fous l’écorce près des endroits où elle eft fendue. I} trouva les premiers dans un tronc d'orme & les feconds fous l’écorce s plufeurs chènes. Les uns & les autres, ais jes derniers fur tout font plus grands eu les autres efpèces de Pucerons % les derniers font eacore remarquables par leur trompe; elle eft placée en-deffons de la tèce, aflez près des deux premières jambes, trois fois longue comme le corps, qu'elle dé- borde à fon extrémité poftérieure vers laquelle elle eft dirigce;fa poinreeft récourbée en-deflus, & l’infecte l’enfonce fort avant dans l'écorce qui le couvre. En devant de l'infertion de cette trompe avec le corps eft place un fi- ler plus court & plus gros que l'infecte. tient appliqué fur la trompe, qui n’y adhère cependant, pas & qu'il eft aifé d'en écar- rer. M. de Réaumur croit que c'eft une feconde trontpe qui reçoit le fuc pompé par la première & qui le tranfmet aux or- gancs digeftifs. Esfin, PRÉLIMINAIRE. Enfin, ce n'eft pas feulement fur les ti- ges, les feuilies, fous l'écorce & dans les trons des arbres qu’on trouve des Pucerons; il y en a qui s’attachent aux racines & l’au- teur cite un aflez grand nombre de ces ef- pèces; il en a vu fur les racines du mille- feuilles, de la cynoglofle, de l’avoine, de l'ofsille à feuilles écroices, de l’arum & d’une elpèce de lichnis. 10°. M£EmMo1ire. Des faux Pucerons du figuier & de ceux du buis. M. de Réaumur donne le nom de faux Pucerons à des vers qui fe tiennent fous les feuilles du figuier, quelquefois lur les figues fans rien changer à l’état de ce fruit : ils reflemblent aux Pacerons par l'extérieur, par leur ina@tion , par la nature de leurs excrémens, par des filets coronneux dont ils fonc fouvent couverts, mais ils en différent effentiellement en ce qu'ils deviennent tous ailés, en ce qu'aucun ne fe propage qu’il n'ait acquis des aîles, que tous fubiflent une vraie métamorphofe & qu'ils devien- nent un moucheron qui a la faculté de fauter; l’auteur d'après cetre faculré nomme ces moucherons, #oucherons fauteurs; ilremer à une partie plus éloignée de fes ouvrages à les diftinguer par des caraëtères plus dé- taillés & plus précis. Dailleurs le ver du Moucheron fauteur fe nourrit , comme les Pucerons,par une trompe qui lui fert à poin- per le fuc de l'arbre fur lequel il vit. C'eft dans les mois de mai & de juin que les faux Pucerons du figuier deviennent des Moucherons où Mouches fauteufes. Lorfqu'on examine au mois de mai les poules du buis, il eft aifé de remarquer à leur extrémité des feuilles contournées en boules. Ces boules font formées par deux feuilles extérieures qui font devenues con- caves & qui fe font rapprochées; on trouve à l'intérieur d’autres feuilles qui ont pris moins de dévelonpement & la mème for- Bifloire Naturelle, Infeëles, Tome 1[/, CCXXV me; toutes ces feuilles feffemblent à des calottes appliquées les unes contre les autres du côté de leur cavité, & elles laïilenc des vides entre elles. La caviré intérieure & les vides entre les différences feuilles font rem- plis de faux Pucerons tantôt au nombre de vingt, tantôt au nombre de deux feu- lement, & dans rous les nombres inrermé- diaires pour chaque boule. On y trouve en même tems des grains ronds, ou oblongs, quelquefois contournés , qui ont une certaine confiftance & qui s’écrafent cependant aifé- ment fous le doigt, ce font les excrémens des faux Pucerons; ils ne préfentent rien de dégoûtant, ajoute M. de Réaumur, & mis fur la langue ils s’y fondent en y laif- fant une faveur fucrée. Si l’on en eùt, ajoute-r-il encore, ramallé une affez grande quantité, ce qui ne feroit pas difhale, on auroit /érement wouvé que c'eft un excel- lent remede à quelque maladie. Cela n'elt pas impoflible ; mais la propolñtion eft aus moins hafardée. Les faux Pucerons du buis fenourriffent comine ceux du figuier par le moyen d’une trompe; ils deviennent de mème des mou- ches fauteufes; on commence à Les trouver dans leurs boules vers le milieu d'avril & ils deviennent des mouches vers le quinze de mai. En vain en chercheroïit-on dans les coques de l'année précédente, on n'en trouve que dans celles des jeunes pouffes. 11 MÉMOIRE. Des Vers mangeurs de Pucerons. Les Vers mangeurs de Pucerons font ou dépourvus de jambes , ou ils en ont. Tous ceux de la première divifion deviennent des mouches à deux aîles , & parmi ceux de la feconde , les uns fe changent en mouches à quatre ailes, Les autres en Scarabés. Goëdaert a connu les vers de la première efpèce ,il en parle en cinq endroits ;, M. de Réaumur ajoute à pluñeurs de fes obferva- ££ ECXXV) tions, & il en confirme d’autres. Ces Vers par- venus à leur grandeur en ont une qui, par rapport aux Pacerons , excède les rap- ports de taille du plus grand lion aux plus pe uts quadrupèdes dont cet animal fait fa proie. Ces vers ont la faculté de s’alonger , de fe raccourcir , & ces mouvemens font caufe qu'ils ne préfentent pas une forme conf cante. [y en a de couleurs & d’efpèces diffé. rentes. Quelle que foit la couleur de ces Vers, ils reffemblent parfaitement , par la conformation , à ceux des Mouches de la viande ; ils font de la mème clafle , & non des Chenilles comme Goëdaerr l'a mal-à- propos écrit & comme on l'a répété d’après lui. [ls ont en-deffous de l'extrémité où fe- roit fituée Ja tête, un dard écailleux armé de deux autres dards moins longs. Les trois repréfentent une forte de fleur de lis ; à leur jonction eft une ouverture qui eft la bouche; le Ver jette, par cette ouverture , une bave dont l'ufage fera déterminé plus bas. L’au- teur, en cet endroit , obferve entre ces Vers des différences d’après lefquelles il les divife en plufieurs genres. Nous renvoyons pour cet objet au mémoire mème, Les Vers mangeurs de Pucerons , placés au milieu des animaux qui leur fervent de pâture, qui font fans défenfe, qui ne favenc pas fuir , n’ont befoin , pour fe raffañer, que de faifir & dévorer ceux qui les environ- nent ; ils n'ont pas même à pourfuivre leur proie , & il ne leur eft nécellaire de changer de place que quand ils ont détruit tout ce qui les environnoir. Ils paroiffent ne pas voir & n'être avertis de la préfence de leur proie que par le toucher ; ils tâtent & n'ont pas d’autres moyens de juger de ce qui les envi. ronne ; c'eft pourquoi ils alongent la par- tie antérieure de leurs corps, & la portent quelquefois très en avant en la tournant de tous côtés : aufli-tôt qu'ils fentent un Puce- ron , ils le faififfent en le perçant de leur tri- ple dard ; ils le retirent aufhi-tôt à l’intérieur chargé de leur proie, & ils font ren- ter l'un & l’autre fous leur premier anneau; alors, comme on peut le voir ,en obfervant D'ESSCONT RTS à la louppe un desVers qui font blancs, & dont les anneaux font tranfparens ; on diftingue un corps femblable au pifton d'une pompe, & qui en fait les fonétions ; il s'élève & s’abaiife à l'interieur du Ver, & pomreles füics & leshu- meurs du Puceron avec lefquels il attire auf des fragmens folides; en forte que le Puceron épuifé n'offre plus qu’une véritable dépouille que le Ver rejette. Un Ver qu'on a privé de nourriture pen- dant quelques heures & auquel on en rend , face plus de cent Pucerons en trois ou quatre heures. Cesinfeétes ne mangent pas continuel- lement, maisles intervalles de leur repas font courts ; aufli deux ou trois vers fufhfent-ils pour détruire en deux ou trois jours la plus grande partie des Pucerons dont une poule fort lon- gue étoit couverte. Il paroït que les Vers de certaines efpèces out un goût de préférence pour des Pucerons aufli de certaines efpèces ; quoiqu'ils s’accommodent de toutes dans le befoin. Ler Vers qui ont pris un ctrtain de- gré de croiflance font d’une force infiniment fupérieute aux Pucerons; mais es Vers naif- fans ont befoin de fuppléer , par leur achar- nement, à leur manque de vigueur ; ils percent done un Puceron qui fouvent leur échappe, qui fuit quoique lentement , auquel ils s'attachent , & qui quelquefois sranf- porte avec lui un eunemi qui l'épuife au moyen de fes armes, & en fait fa proie. Lorfque les Vers mangeurs de Pucerons ont acquis Tout leur accroillement , & qu'ils touchent au moment de leur transformation ils s'éloignent des Pucerons, s’arrècent fous la courbure de quelque feuille ; ils y répan- dent une liqueur vifqueufe qu'ils rendent par la bouche , 1ls étendent cette liqueur en con- cradtant & érendant les anneaux dont ils font compofés , puis ils rampent fur la furface im- bue de la liqueur qu'ils ont répandue; 1lss’arrè- tent à un point qui leur convient ,& y demeu- rent fixés par le defléchement de l'humeur ; alors leur corps fe raccourcit, fe gonfle en avanr, s'applatir & s’éfile en arrière, où il fe PRÉLIMINAIRE. forme une forte de queue , & le Ver devient une chryfalide à laquelle fa peau quilecouvroit & qui fe deflèche, fert d’enveloppe. Le terme le plus ordinaire pour la durée de lé- rar de chryfalide, eft d'environ dix-fept jours, au bout defquels les mouches percent leur coque & en fortent. Une obfervation qui mérite qu'on s’y at- rète, c’eft que les mouches nées des Chryfa. lides des Vers mangeurs de Pucerons du fu- reau & du faule, prennent, en fortant de leur chryfalide , un accroiffement fi fubit, qu’au bout d’un quart d'heure elles ont le double du volume qu’elles avoient en fortant de leur coque. M. de Réaumur penfe que certe crue fubite n’eft pas feulement l'effet des hu- meurs qui, en circulant, érendent des par- ties molles & encore fans confftance ; il re- marque que celles de la Mouche naiflante en ont une affez forte; ilcroit qu’elles fe gon- flent d'air, & que c’eft la quantité qu’elles en afpirent qui les tuméfie; il le prouve en ce qu'en piquant la Mouche , fon corps tu- méfié s'aaille. Quoi qu'il en foit, cette tuméfadtion ne dure que quelque-tems , & au bout d’un quart-d'heure la Mouche qui étoit tuméfiée, dont le corps avoit une fonine arrondie, di. minue de volume , pafle à celui qu’elle con- fervera , & elle prend ia forme alongée pro- pre aux infectes de fon genre. Cette tumé- faétion ; au moment de la naillance , certe réduction qui lui fuccède , font deux faits très-remarquables , mais dont la caufe ne nous paroït pas encore bien connue. Les Vers dont nous venons de parler nont point de jambes , ceux dont il nous refte à extraire l’hiftoire en font pourvus , & deviennent les uns des Mouches à quatre ailes , les autres des Scarabés , & les uns & les autres fe nourriffent aufli de Puce- rons. Îl n’ÿ a que peu d'elpèce des premiers, mais leur force & leur voracité les rendent redoutables aux Pucerons ; elles les ont fait nommer par notre auteur Lions des Pucerons ; CCXXVi} cette dénomination leur convient encore par les rapports de forme qu'ils ont avec l'infecte appellé Fourmilion, & en ce qu'ils devien- nent des infectes aîlés du même genre. Les Vers-Lions des Pucerons ont le corps alongé & applati, terminé par une pointe fur laquelle ils s'appuient , & qui remplit l'office d’une feptième jambe ; leur rête eft terminée par deux crochets aigus, creux, qui font un fuçoir, qui fervent à failir les Pace- rons en les en piquant , & à pomper leurs humeurs. Les Lions des Pucerons prennent un ac- croiffemenr rapide : ils ont atteint leur gran- deur à peu-près en quinze jours, & pendant cer intervalle ils détruifent une grande quan- tité de Pucerons. Leur voracité eft fi grande qu'ils r’épargnent pas leur propre efpèce , qu'ils s’actaquent & fe détruifent mutuelle- ment; parvenus à leur grandeur , ils fe re- tirent fous quelque feuille, y filent une co- que de foie très-blanche, à l'intérieur de la- quelle ils fe métamorphofent. Leur fière eft, comme celle des Araignées , placée à l'extrémité du corps près de l’anus. Les Mou- ches , comme les apselle M, de Réaumur , qui proviennent des Vers-Lions desPucerons, penvent être remarquées par le ver brillant & fouvent doré, qui eit la couleur de leur corps, par la finelle de leurs aîles qui pañle celle de la gaze la plus fine , mais fur-rouc par les œufs qu’elles dépofent ; ce font des filers déliés implantés fur des feuilles , rermi- nés par un bouton qui eft véritabisment l'œuf. De très-perits Vers des Lions des Puce- rons dont Mi. de Réaumur compofe le troi- fième genre de ces Vers, fe forme, avec les dépouilles des Pucerons, une forte de man- tean ou de demi-fourreau dont ils fe cou- vrent en-dellus, depuis leur fecond anneau jufqu’à l'extrémité du corps. Il ne refte à parler que des Vers qui fe- transforment en Scarabés. Ces vers fonc ap- FE ji CCxxviI] platis ; leur corps terminé en pointe s’élargit en rempntant vers la têre ; ils donnent la chaffe aux Pucerons en parcourant les plantes qui en nourrillent , ils les faifillent & les dé- vorent à l’aide de leurs mächoires; lortqu'ils font au rerme de leur accroillemenr , ils fe cramponnent par l'extrémité du corps fur quelque feuille, & ï's y fubilfent leur méta- morphofe. Au bout de quatorze à quinze, jours , ils paroïflent fous la forme de petits Scarabés. Un des Vers-lions des Pucerons qui de- viennent des Scarabés , eft remarquable par un duvet blanc dont il eft couvert , ce qui a porté l’auteur à l'appeller Hériffon blanc. Ce duver eit difpofé par aigrecs , il a quel- que reflemblance avec les piquans du Hérif- {on , il tient fi peu qu’on l’enlève par le plus léger atrouchement , & que la peau refte rafe. Elle paroît alors très- délicate, elle ett de couleur verdâtre. Mais les touffes qu'on a enlevées font remplacées par de nouvelles qui croiflent fi rapidement, qu'un Ver qu'on a dépouillé eft au bout de dix à douze heu- res aufli bien vêtu qu'avant qu’on l’eûr rou- ché. Quelle et la nature de ce duvet ? font-ce des poils , un véritable duvet cotonneux formé par l’exudation d'une humeur qui le deffèche ? C’eft ce qui n'eft pas déterminé , & ce qui elt mis en queftion dans ce mé- moire, 12 MEMOIRE. Des galles des plantes & des arbres, & des produëtions qui leur font analogues. Des infeûles qui habitent ces galles, On donne le nom de gulles a destubérofités, des excroiffances qui naiffenc fur toutes les par- ues des plantes, plus communément fur les feuilles , où au fommer des jeunes poulfes; el- les font occafionnées par des infeétes qui trou- vent la nourriture & l'abri à l'intérieur des galles, & produites par des fucs extravafés, par un changement dans l'arrangement des fibres ; elles ont différentes formes, mais les plus ordinaires font celles d’un fruit ou d’une D'HSICONMURS fleur, à tel point qu'il eft facile de s'y mé: prendre au premier coup-d'œil. Les infeétes qui occafonnenr les galles naiflent d'œufs que Les mères ont dépofes dans l'intérieur de quelque partie d’une plante; la piquure de ce premier infecte , le déchirement qu'ocafionne le Ver qui naît, font fuivis du gonflemenr de l'endroit qui a été piqué, & de la formation d’une oalle. M. de Réaumur en diftingue de trois fortes : les unes n’ont à leur intérieur qu’une cavité, mais grande & remplie de plufeurs infeëtes, ou plufeurs cavités moins vaftes, mais qui communiquent lesunes aux autres. Les galles de la feconde efpèce font compofées de cellules fans communication entr'elles, & le nornbre de ces cellules n’eft quelquefois que de trois ou quatre, quelquefois 1l pale cent; enbn, il y a des galles qui ne ren- ferment qu’une cavité & qu'un feul in- fecte. Les galles diffèrent par leur texture comme par leur forme ; il y en a de rondes & de très-dures, comme celles qu'on connoît fous le nom de noix de galle; de rondes & d’un tiffu pulpeux comme les galles qu'on appelle des pommes de chène; d’alongées , d’autres femblables à des grains de grofalle, & qui ne font qu'une pellicule remplie de fero- fité, &c. Ces différences ont fait diftinguer les galles par les noms de galles en pomme, en grain ou pepin de rain , de gro- feille, &e. Les galles font ou liffes ou couvertes d’af- pérités, elles tiennent immédiarement à la plante , on elles y font attachées par un court pédicule. Mais il y en a beaucoup qui nont point la résularité de forme de celles dont nous venons de parler , & qui ne confiftenc qu'en un épaililfement , uue déformation des parties de la plante, Chaque efpèse de galle eft habitée par une efpèce d'infeéte différent & toujours par un infecte de même efpèce, M. Malpighi a fair voir qu'il ny a pas 4 Éecse PRÉLIMINAIRE, de partie des plantes qui ne ne porte des galles. Lorfqu’une galle eft intacte,qu'en n’y peut découvrir aucune ouverture , on peut être affuré qu’elle renferme l’infeéte ou les infectes qui l'ont produite ; mais fi elle eft percée c'eit une preuve qu'elle n’eft plus habitée où qu'elle ne left plus par tous les individus qu'elle a renfermés. Plufieurs font fi peurs que ce n'eft qu’à l’aide d’une forte louppe qu'on peut appercevoir les trous donc ils percent les galles pour en fortir. Suivant le tems où l’on ouvre ces excroiflances, on y trouve les infectes dans différens états ; car tous ceux qui vivent dans des galles pallent par trois formes différentes, Le plus grand nombre devient des Mouches à quatre, d’autres des Mouches à deux aîles , quelques- uns des Scarabés , d'autres des Papillons, & 1l y a même une Punaie qui prend fon accroiffement dans une forte de galle. M. de Réaumur décrit enfuire différentes galles, d’abord celles qui font habitées par plufieurs infeûes, enfuite celles qui n'en contiennent qu'un; je ne le fuivrai pas dans ces déxails qui deviendroient trop longs. Après avoir décrit la forme des diffé- rentes. galles en général, M. de Réaumur s'occupe de leur formation , de leur accroif- fement, des caufes de la différence de leurs formes. Sa première obfervation eft que les galles croiflent en général fi rapidement qu'il eft très-difficile de les fuivre dans leur crue; que deux à crois jours fufhfent pour que celles qui deviennent les plus groles , qui le deviennent autant & plus qu’une noix aient acquis tout leur volume. Quant à leur ori- gine aucun des modernes ne l’a rapporté avec les anciens à la corruption des parties fur lefquelles elles fe trouvent, mais Redi, qui s'elt fi fort difingué par fon courage à combattre les préjugés, s’eft abandonné lui-même au vain fyftème d’une ame vé- gétative dont il doue les végétaux, & qui CCxxIx veille à la produétion des infedes renfer- més dans les alles. Nous ne fuivrons pas plus loin ces idées chimériques qui ne trou- vent plus de croyance, & nous nous fixe- rons à rapporter l’origine des galles à la piquure d'infectes de l'efpèce de ceux qui les habitent. Malpiohi a prouvé que ce n'eft pas un fyflème, mais un fair. Cependant, eft-ce la feule piquure de l’infeéte qui dé- pofe fes œufs qui occañonne le dévelop- pement de la galle; eft-il indépendant de cette piquure, qui n’en eft que l'occañon, ou ce développement eft-il dû à l’action des Vers fortis des œufs, ou enfin eft-ce & la piquure del’'infeéte qui dépofe, & l'ation des Vers qui naïllent qui produifent des galles ? Jufqu'ici ces queltions ne paroiffent pas bien réfolues. M, de Réaumur croit que la mère en. rame toujours la plante en dépofant fes œufs, & que les plaies qu’elle fair, font la caufe de la produétion des galles; & ce qui paroït le prouver, c'eft qu'on tronve les œufs déja renfermés dans plufieurs galles avant la naiffance des Vers. Ainfi, la feule plaie faire par la mère les a produites. M. de Réaumur entre enfuite dans des détails très-circonftanciés à l'égard de l’ef- pèce de Mouches qui produit à elle feule plus de galles que tous les autres infectes. C’eft une Mouche à quatre ailes, armée d’une tarrière; nous dirons par anticipation, & pour en faciliter la connioiflance , que c’eft un Cynips. Elle occafonne une galle en forme de pgrofeilles & prefque ligneufe. L'auteur s'attache à décrire la rarrière de cette Mouche; il la fuit dans fes opéra- tions & daus les changemens qui arrivent aux Vers nés de fes œufs; il lui compare les autres infeêtes des galles, & il obferve ce qu’elle offre de particulier ; mais les bor- nes qui nous font prefcrites , ne nous per- metrenc pas de le fuivre dans ces détails qui ne font pas fufcepribies d’extrair. Nous nous bornerons à obferver qu'il ECXXX réfulre des faits rapportés par l’auteur, de fes obfervations & de fes raifonemens. 19 Que toute galle eft le produit d'une piquute. 2° Que la piquure occafionne l’extravafa- tion des fucs. 3° Que la tuméfaction eft la fuite de l'extra- vafation. 4° Que la tuméfaétion irrite , ftimule la paitie engorgée & y attire des fucs qui y abondent. 5° Que l'œuf pompe les fucs extravafés , qu'il en acquiert de l'accroiflement, & qué la pgalle eft une forte de marrice dont l'œuf pompe de la nourriture. LIVE TNA OMEAUMRE: Une préface placée à la tête de ce vo- lume, préfente une idée générale des mé- moires qu'il renferme. Ils font au nombre de treize, & ils ont pour objer 1° l'hif- toire des Gallinfectes; 2° celle de diffé- rentes efpèces de Diprères où Mouches à deux aîles, & des Coufins. PREMIER MÉMOIRE. Hifloire des Gallinfeëtes. Ce font des infeétes dont les femelles reffemblent , par leur forme, à de fimples galles, fans avoir aucune apparence d'un être vivant, fans fe donner aucun mouve- ment. M. de Réaumur ayant remarqué que ces êtres finguliers n’avoient pas de nom, leur a donné celui de Ga/{infele, qui exprime leur reflemblance avec les galies, & qui les rapporte à leur véritable claile. Quant aux efpèces , il les diftingue par les végéraux fur lefquels on les trouve. Il n’eft guère d'ar- bres & d’arbrifleanx fur lefquels on n’en obferve , & fouvent plufieurs efpèces. On pourroit les diftinguer & les clafler d’après leur forme & leur couleur ; les unes fonc D 'S'COAULR IN arrondies & fphériques , les autres ne fonc qu'hémifphériques , & les unes & les autres varient entre ces deux formes; leur couleur eft communément rembrunie , maisil y en a qui ont des nuances & même des couleurs différentes. Toutes les Gallinfeétes font petites & l'extrême de la taille des différentes efpè- ces efl à peu près dans la proportion de la groffeur d’un grain de poivre à celle d’un très-oros pois. Elles fe multiplient fouvenc à un point exceflif. Le pècher & l’oranger font les deux arbres qui, dans nos climats, en font le plus fouvenc & le plus abondam- ment couverts , celles du dernier de ces atbres avoient déjà été obfervées par Mef- fieurs de la Hire & Sedileau ; ils les avoient improprement nommées Punaifes des oran- gers. Cette marchandife qu'on détache tous les ans en Provence & en Languedoc de certains arbrifleaux & qui eft connue dans le commerce fous les noms de Kermes, graine d’écarlate , vermillon, coccus de Pline, n’eft autre chofe qu'une Gallinfecte. Elle eft fort employée en teinture & de quelqu'ufage en médecine. M. de Réaumur, pour donfer une idée générale de la manière d’être des Gallin- fectes, s'attache à l’hiftoire de l’efpèce la plus commune , celle du pêcher. Si l’on obferve les pêchers vers la fin de mai, on en trouve les branches couvertes de deux efpèces de Gallinfecte, l’une fphé- rique & l’autre hémifphérique en forme de bateau renverfé. La partie convexe eft le dos de l’infeéte, la partie aplatie fon ven- tre; en le détachant on trouve fous le ven- tre une fubflance cotonneufe fur laquelle 1l repofe, &il adhère en même temsà la bran- che crès-forrement, Si on examine le même infecte un peu lus tard , on le trouve gonflé & -fernblable à une véficule ; quelque tems après il ne rellemble plus qu’à une membrane; mais P'ROBPE LM IN AN,R.E. cette membrane couvre un amas de petits grains. Ce font des œufs dont le volume gonfloit la Gallinfette , qu'elle a dépofes, qu'elle continne de couvrir & dont quelques jours après ils fort de jeunes Galiinfectes. M. de Réaumur croit que les œufs font dix à douze jours à éclorre; que les pe- tits reftent quelques jours à couvert fous le corps de leurs mères. Mais eufuire ils en forcent. Ce font alors des êtres bien diffé- rens de leur mère, & de ce qu’ils devien- dront eux-mêmes ; ils font applatis, ils ont deux antennes, fix pattes, & ils mar- chent avec beaucoup de vicelle ; ils fe fixent fur les feuilles donc ils tirent leur aliment, non en les rongeant , mais en en pompant le fuc par une trompe placée près la pre- mière paire de pattes. Lorfque le tems de la chûte des feuilles approche, où qu’elles tombent dèja, les Gallinfectes les abandon- nent pour fe fixer fur les branches; c'eft alors qu'elles deviennent immobiles, qu’el- les fe fixent à une place pour leur vie; leur accroiflement eft trèslent jufqu’au re- tour du printems ; mais au commencement de Mars il devient prompt, & leur tumé- faction leur ôtre route reliemblance avec un infete. Cependant les Gallinfectes changent alors de peau; elles dépouillent l’ancienne par lambeaux qui tombent, & elles reftent couvertes par la peau que celle-ci cachoit. C'eft vers la fin de Mai, comme nous l'avons déja dic, que les Gallinfectes font leur ponte. On avait cru qu’elles fe fécon- doient elles - mêmes; M. de Réaumur a reconnu qu'elles ont pour mâle une Mouche \ A 9 à deux aîles qui les cherche. Cette Mouche eft d’abord une larve qui vit fur le pêcher, qui enfuite s’y prépare une coque, & de- e = LES L vient une chryfalide d’où fort la Mouche. Ainfi le mâle fubic les changemens ordi- naires aux infectes, tandis que la femelle n’en éprouve pas. Enfin la durée de la vie des Gallinfectes eft d'environ un an. Tels font les principaux faits de l’hiftoire de ces CCXXX) M. de Réaumur a confirmé les faits, il en a ajouté de nouveaux, &il a difiipé lin- certitude qui les accompagncit encore. Le mémoire eft terminé par l’hiftoire du Kermes ou graine d’écarlate , pour laquelle A El] è n r ous renvoyons à l'ouvrage même, ainfique pour les Gallisfectes de différens arbres ou aibuftes donc il y eft parlé. 2 MéÉmorersr. Des Pro-Gallinfeëles, de la Cochenille & de la graine d'écarlate de Pologne, Les Pro Gallinfeétes reffemblent, par la forme & la manière d’exifter , aux Gallinfec- tes; mais elles en diffèrent en ce qu’en tout tems, en les regardant à la loupe, on dif- tingue aifément les anneaux dont leur corps cit compofé; au lieu que les anneaux des Gallinfectes difparoiffent à un certain terme de leur âge, & qu’elles ne femblent plus qu'une peau continue, Notre auteur donne l'hiftoire d’une Pro-Gallinfee qui fe trouve fur l’orme, & dela cochenille qu'il rapporte au même genre d'infecte, C'eft principalement à [a bifurcation des branches d’orme d’un an ou deux qu'on trouve les Pro -Gallinfectes, & c’eft au mois de Juillet qu'elles ont arteint leur grandeur. Ce font alors de petits tubercules convexes, ovales, d’un brun-clair, entourés d'un cordon blanc cotonneux. Ce cordon eft un nid dans lequel on trouve les jeunes Pro- Gallinfectes au commencement de Juiller. Ces petitsanimaux font d’un blanc jaunâtre; ils ont deux antennes diriotes en avant. Ils naillent tout formés, & leur mère eft vivi. pare. Îls marchent fort vite les premiers jours ; ils fe fixent enfuite, & ne perdent cependant que vers le mois d'Avril fuivant la poflibilité de changer de place. L’accroif- fement eft lent pendant l'automne & l'hiver ; & ne devient confidérable qu'au mois d'A- vil; alors on voit commencer autour de la infetes; lle éroit en partie connue, mais | Pro-Gallinfee le nid cotonneux , qui ÊCxxxi) s'accroît & qui paroi formé par une humeur que fournit la tranfpiration de l'infecte. Notre auteur n’a pu parvenir à conuoiître Le mâle des Pro-Gallinfe“tes, ni mème à s'aflurer fi elless’accouplent. L'hiftoire de la Cochenille termine le mémoire ; on apporte certe précieufe mar- chandife du Mexique. On en diftingue deux fortes, la Cochenlle mefleque & la ftlveftre. On prend foin de la première, de laquelle on s'occupe principalement à Mérèque dans la province de Honduras; on ramalle la feconde fur les plantes fur lefquelles la Co- chenille vit naturellement. Ces plantes ap- pellées par les Américains Mopalli, font connues des François fous les noms d’opan- tia, figue d'Inde, raquette, nopal, On cultive autour es habitations les opontiaäs deftinés à nourrir les Cochenilles. On en fair plufeurs récoltes par an; la dernière, lorfque la fai- fon des pluies approche; mais en même tems on coupe des feuilles de nopal couver- tes de jeunes Cocheniles; on les conferve dans l'habitation à l'abri des pluies; les no- pals peuvent reller long-tems fans fe deflé- cher quoiqu'on ne les ait pas plantés ; ils fourniffent affez d’aliment aux Coche- nilles, dont l'accroifflemenc eft fort prompt, pour qu'elles aient atteint prefque tout leur volume, & qu’elles foient prètes de fe re- produire, quand les pluies font paffées. Alors les cultivareurs font de fort petits nids, fem- blables, pour la forme, à ceux des oïfeaux, & aufli compofés de matières analogues, comme moulle, duvet, &c. Dans chacun de ces nids on place douze à quatorze Co- chenilles, & on difperfe les nids fur les opontias dont les épines font favorables pour les retenir : trois à quatre jours après, les nids font remplis de jeunes Cochenilles qui fe diiperfenc bientôt fur les nopals, s'y fixent à différentes places, & s’y nourriflenc en pompant leur aliment par une trompe, & y prennent leur accroiilement. La première récolte eft celle des mères D'IS COURS qu'on avoit difperfées dans les nids; trois à quatre mois après on enlève de deflus les nopals les Cochenilles, dont quelques- unes ont déjà commencé à faire leurs perics, & on obferve cependant d’en laifler un cer- ain nombre pour qu’elles mulriplient; on détache celles qu'on enlève en les faifant tomber avec un pinceau de poil fort doux, & on les fait périr foit en les plongeant dans de l'eau , foit en les plaçant dans un four chauffé à un deoré convenable; quelquefois aufli on les tue en les jettant fur une plaque de pierre chauffce. La pré- paration fait varier la valeur de la co- chenille, felon qu'elle alrère plus ou moins {a qualité. La feconde partie du mémoire eft employée à faire l’huftoire du coccus poloni- nes ; ou graine d'écatlate de Pologne. Cette in- grédient fervic à ceindre en écarlate jufqu'à ce qu'on eut fait la découverte de la Co- chenille. it On trouve le coccus fur les racines du po= ligonum cocciferum , cafp. Bauh., & M. de Réaumur croit, d’après l’hiftoirequeM. Brey- nius en a donnée,qu'on doitle regarder comme une Gallinfeéte, On en fait la récolte vers la fin du mois de juin. Chaque grain de coccus eft alors à-peu près fphérique, d'un pourpre violer, & les uns ne font pas plus grands qu'une graine de pavot, les autres le font autant qu'un grain de poivre. Il fort, de deflous les plus gros grains, de petits Vers, qui fe meuvent pendant quelques jours, qui deviennent enluite immobiles, & qui, quelque tems après, pondent jufqu'à cent cinquante œufs , dont il fort de petits in- fectes, qui croiflent jufques vers la fin de juiller. De ces infeétes les uns pañlent par l'érat de cryfalide & deviennent de très-perites Mouches; les autres ne fubiflenc pas de chan- gement : ces derniers font ceux qui deviennent gros comme des grains depoivre, & ceux-ci, peu après la naiffance des perites Mouches, fe couvrent de duver & font leur ponte On peur inférer de ces faits que les Mouches fonc les mâles, les coccus, plus gros, les femelles ; PRÉLIMINAIRE. femelles, & que ces infectes fe reproduifent comme le Kermès , dont l'hiftoire a été donnée dans le mémoire précédent. 3°.) M EM)O TRE De la difiribution générale des Mouches en claffes , en genres & en cfpèces. M. de Réaumur n’ayant pas été très- heureux dans les divifions clafliques des infeêtes, & ces divifions n'étant pas fort adoptées de nos jours, parce qu'on en a propofé de plus précifes & de plus lu- mineufes, je ne m'arrèterai pas long-rems à l’objet de ce mémofre , je remarquerai feulement que M. de Réaumur fait deux premières divifons générales des Mouches, celle des Mouches à deux & celle des Mouches à quatre aîles; qu'il nomme ces premières divilions les deux premières clalfes des Mouches; qu'il confidère enfuite ces infectes relativement à la bouche ou l'organe qui leur fert à prendre de la noutriture. CLasseL Mouches qui ontune trompe fans dents, CLassell, Qui ont une bouche fans dents fenfbles. Crasss III. Qui ont une bouche munie de dents. CLasse IV. Qui ont une trompe & des dents. Une cinquième claffe eft compofée de Mouches qui ont une tête alongée, & que l'auteur nomme têre en trompe. Indépendamment des cinq claffes précé- dences, l’auteur en établit de fecondaires , fondées fur la forme du corps. Mais certe form: ne peut être déterminée d’une ma- nière précife & fans lailler lieu à des équi- voques , à des doutes; d’ailleurs M. de Réaumur, d’après ces principes , p'ace les Hifloie Naturelle, Infèdes. Tome IP, ECKXXII] Demoifeiles parmi les Mouches; ces re- marques fuffifent pour faire concevoir que fa méthode eft infufhfante , & fi loin de l’écac auel des cunnoiflances qu'on ne peut s'en fervir utilement. Quoi qu'il en foit , notre auteur établit trois clafles fecondaires ; Celles des Mouches à corps court & plus large qu'épais; à corps long ; 4 à corps foit long, foit court. Il divife ces huit claffes en genres caraëté- rifés par le port des aîles, la figure des antennes, le port des trompes, ou pat d'autres parties extérieures; ce qui établit des diffé- rences fi multipliées & ce qui conduit à une méchode fi compliquée qu’il n’en réfulte que très-peu de facilité pour l'étude & la con- noiflance des Mouches en général ; nous nous difpenferons en conféquence de fuivre M. de Réaumur dans la divifion des genres. Il entreprend, dans le mémoire fuivant, qui eft lequatrieme,dedivifer en clafles & en gen- res les Vers qui fe méramorphofeat en Mou- ches , foir à deux , foir à quatre aîles. Il établit d’abord deux clafles générales ; Celles des Vers à vète de figure variable; à têre de figure conftante. Puis il fubdivife ces deux clafles, 1°.en Vers à têre de figure variable, qui ont fur le derrière les fligmates les plus fenfibles, qui n'ont point de jambes écailleules , ni mème de membraneufes bien formées. 1°. Vers à tère de figure variable, pourvus de jambes. 3%. Vers qui ont une tète de figure conf- tante, fans dents, ou plu: exactement fans deux mâchoires mobiles. °, Vers quiont une tête de figure conftanre, & deux dents mobiles découvertes, fans jambes écailleufes, 28 CCXXXIV 5” Mèmes caraëtères & fix jambes écail- leufes. 6°. Vers qui portent en devant de leur A z N ère, qui eft de forme conftante, deux cornes roides & fines par où ils fe nour- riflent, Corps alongé, fix jambes écailleufes, & deux crochets placés à leur partie poftérieure. Les fauffes Chenilles, tète arrondie, fix jambes écailleufes & plus de dix mem- braneufes. Chacune de ces clafles eft fubdivifée en plus où moins de genres. € 4%: M 5m Or°R = Des trompes à lèvres groffes & charnues des Mouches à deux aîles. Les différentes Mouches qui ont des trompes pempent les fluides, les unes en les élevant d’un réfervoir où ils font abon- dans, les autres les tirent des fubflances qui ne font qu'humides, & celles-ci font obligées d'exprimer les fucs, de les raffembler , avant de s'en faturer. Ces divers befoins exigoient des inftrumens ou organes différens; des trompes où fuçoirs dont la ftruure fur variée; c'eft ceue ftructure différente des trompes , relative aux befoins des efpèces, qui fait l'objet de ce mémoire. 11 eft peu fuf. cépuble d'extrait parce que les planches font particulhiérementnécelfaires pour l'intelligence du fujer. Je me bornerai donc aux feuls objets pour l'1 telligence defquels les figures ne font pas abfolument néceflaires. M. de Réaumur commence par examiner les trompes, qui ne font pas renfermées dans un fourreau, qui font prefqu'enric rement charnues & terminées par deux ef pêces de groffes levres. Mais parmi ces trompes il y en a de plus com, ofées les unes que les DER SI ACHNOATERI TE autres. Les crompes des Mouches bleues de la viande & celles qui ont la même ftructure font les plas fimples. Les Mouches qui en font pourvues retirent dans l'état de repos leur trompe dans une fciflure écailleufe fine à la partie antérieure & inférieure de la rère. La trompe couchée & replice dans certe fcif- fure y elt entiérement cachée. Mais pour en faire ufage la Mouche la fait fortir de la cavité où elle étoir engagée & l’alonge ; on reconnoït alors, fi on fait ufage d’une loupe, que la trompe eft compofée de deux pièces a-peu-près égales en longueur, & dont la feconde peut fe courber fur la première, Celle-ci eft en forme d’entonnoir prefqu’en- tiérement membraneufe ; la feconde , plus fine à fon origine que dans le refte de fon étendue , eft du côté interne prefque carti- lagineufe, & elle fe termine par un renfle- mentouempatement, formé par deux lèvres; elles laiffent entre elles une ouverture qu’on peur regarder comme la boucle dela Mouche, Lorfqu’elle fait afage de fa trompe les lèvres en font dans une vive agitation & elles exécutent plufiears mouvemens différens; ils ont pour but de vider l'air contenu dans la trompe; lorfque le vide y eft formé, la liqueur monte par la preflion de l'atmof- phère dans la trompe, dont le bout eft en contaét avec la liqueur. Cependant ce ne font pas feulement des fluides que les Mouches afpirent, mais des fucs épais & même des fubftances concretres, mais folubles comme le fucre. Dans ces cas les Mouches font découler de leur trompe une liqueur qui délaie les fucs épais & qui diflout les matières concrettes , l'agitation des lèvres favorife l'action de cerre liqueur. Mai: les Mouches parviennent à fucer le fac des fruits & même le fang des animaux; il s'en- fait qu'il faut qu'elles foient munies d'un inftrument perforant ; aufi en fonc - elles pourvues, & cet inflrument eft un aiguillon que M. de Réaumur eft parvenu à découvrir & qu’il a fait connoûre ; l’aiguillon eft itué fur la partie antérieure de la feconde pièce de la trompe ; il eft renfermé dans un étui à deux lames écailleufes, & il aboucic à la A P RÉRLUM DNA TIR E, commiflure.des deux lèvres. C'eft av:c cet aiguillon que la Mouche entame |l épiderme & parvient enfuite à pomper les fucs qui font contenus au-deffous. M. de Réaumur a trouvé cet aiguillon à la Mouche commune, fi fré- quente dans les maifons , il ne lui er a trouvé qu'un, & il en a trouvé plufeurs à d’autres Mouches qui ont également une trompe charnue. Les Taons , fi avides du fang des animaux , font du nombre de ces Mouches qui onc plufeurs aiguillons & une trompe charnue. M. de Réaumur décrit leurs ai- guillons faciles à obferver ; tandis que ceux des Mouches communes ne fe découvrent pas ailémenc , & qu'il faut, pour les voir, obferver des Mouches nouvellement forties de l’érac de chryfalide. Cependant M. de Réaumur préfume que ce n'eft pas par les lèvres de la trompe que le Taon afpire; il croit que le fang monte entre les lames des ai- guillons, qui foncoffice de pompes foulantes & afpirantes, que les lèvres ne fervent que d'appui à ces pièces, & à prefler les bords de la plaie, à en exprimer le fluide, Il con- jedture que les Mouches ruminent , & qu'à la faveur de la liqueur qu’elles font couler de leur trompe, elles y ramènent les alimens que ce mouvement élabore ; ces deux con- jectures font appuyces fur des faits. SN MIO ULRAE Des parties extérieures & des parties inté- rieures des Mouches , & principalement des Mouches à deux ailes. M. de Réaumur commence par s'occuper des yeux, & d'abord de ceux à réfeau, il renvoie à ce qu'il a dir à ce fujer en parlant es yeux des papillons; il obferve que ceux des Mouches font à proportion plus grands & que les facettes en font plus petites, d'où 1l fuir que leurs yeux fonr un affem- blage d’un plus grand nombre de faceres; il obferve que quelques Mouches, comme les Ephémeres, ont deux fortes d’yeux à fa- certes, qui diffèrenc par la grandeur, & que les yeux à facettes font diverfement co- CCXXXV lorés dans les différens infeêtes. Des yeux à rézeau l’auteur palle aux yeux lies, don la plupart des Mouches font poutvues, indé- pendamment des yeux à réfeau. Toures les Mouches cependant n’en n’ont pas : ils forment, par leur potion, un triangle dans le plus grand nombre de celles en qui on les peut obferver, Après avoir traité des yeux , M. de Réaumur s'occupe des ftigmares. « Toutes » les Mouches , dit-il, foir à deux, foit à » quatre aîles, qui ont un corcelet fimple » où fans divilion , ont deux ftiomares à » chaque côré de leur corcelet: elles en ont » aufli fur les anneaux de leurs corps, mais » ceux du corcelet font les plus confidétables, » M. de Réaumur décricenfuirelesha/anciers. Îls appartiennent aux feules Mouches à deux aîles. Indépendamment des balanciers ces Mouches ont encore à l’origine des aîles deux appendices membranneux,; un de chaque coté, qui paroillent comme des aîles tron- quees. Ces appendices & les balanciers fup- pléent-ils aux fecondes aîles qui manquent aux Mouches qui n’en ont que deux, ou quel eft leur ufage ? Le corps eft compofé d'anneaux fortifiés par des plaques ou en- velappes écailleufes. L'auteur entre dans le détail des différentes formes de ces écailles. Il pafle enfuire à la defcription des parties dont les jambes ou pattes font compofées, il re- marque que la partie qui répond au pied cft toujours terminée par deux crochets fi fins que l’infeête trouve prife fur les furfaces les plus polies. Plufeurs efpèces ont la plante du pied garnie de pelottes hériflées de poils : elles aident fans doute la Mouche à fe fou- tenir, mais les crochets feuls fufifent, pui£ que les éfpèces privées de ces pelottes, relles que l’Abeille, n'en montrent pas moins le long du verre perpendiculaire. Avant d'examiner les parties internes, M. de Réaumur avertit que certains infectes ont ou le corps entier diaphane ouune portion d1 corps tranfparente, & que fi on regarde ces goru ECXXXv) infeëtes en les oppofant à la lumière & fe tenant derrière eux, on voit diftinctement plufieurs de leurs parties internes. Du nombre de ces infectes eft une Mouche qui nait d'un Ver mangeur des Pucerons. En tenant cette Mouche dans la poñtion qui vient d'être décrite, vers le milieu du fecond anneau, en comptant du corceler, on apperçoit un organe qui paroi être le cœur, & ce vifctre eft dans certe Mouche unique comme dans les grands animaux ; il en part latéralement un vailleau , qui fe dirige en-dellus du corcelet; le cœur fe contracte & fe dilate à intervalles inégaux , 1l darde dans, le vaiffeau latéral, des jets de liqueurs ; après cinq ou lix jets la liqueur revient au cœur par le même vaif feauquil'enavoit éloignée. Ici M. de Réaumur propole plufeurs queltions. Le cœur auroit- t-1i la forcede rappeller par fuccionle Auide qu'il a d’abord fait jaillir; ou ce Auide feroi il renvoyé par un fecond cœur placé à la partie fuvérieure du corcelet ? enfineft-ce bien par le même vailleau que le fluide revient, ou par un valileau collatéral qui fuir le méme trajet? L'auteur ne réfout pas ces queltions , mais il incline, d’après des faits & l'obfervation, à admettre un fecond cœur & un fecond vailleau. Il a reconnu le même mécharifime dans beaucoup d’autres efpèces de Mouches. Faut-il en conclure avec lui que le cœur eft usique dans ces Mouches, & qu'il ne confifte pas en un long vailleau à ctranglement, qui eit une luite de cœurs, comme Swamerdam & Malpigli l'ontreconau dans d'autres infeedtes; mais ces deux cœurs fuppofés par M. de Réaumur détruifenc l’idée d’un cœur unique ; ils préfeutent celle d'un vaifleau dont les écranglemens font plus diftans ; en fecondlieu, il y auroit, ce me femble, une épreuve dc- terminante qui n'eft pas venue à la pentée de M. de Réaumur : ce feroic de bleller ce cœur; sil elt unique, la mortde ces Mouches doit fuivre inftantanément Ja fuic celle du cœur des grands animaux; cependant ces mêmes Mouches plaie du cœur, O1 alle comtine &e1le criblées de plaies vivent encore, & leurs parues léparces coufervent quelque tems la DISC OCR SI vie ; ce qui ne peut fe concilier avec un cœur unique : concluons donc, jufqu’à de nouvelles preuves, que tous les infeétes ont pour cœur un vailleau à étranglemens, plus ou moins fréquens, qui en fait les fonctions. Outre les jets de liqueur dont l’auteur vient de pailer ou apperçoit, dit-il, un nuage , une vapeur qui les précède & qui chemine à travers le vaifleau latéral. Il ne décide pas ce que c’eft que ce nuage; il préfume mème que ce peut être une 1llu- lion d'optique. Il parle enfuite de deux vef- lies fituées à la partie poftérieure du corce- let ; il nomme ces veflies les poulmons des Mouches. Élles font formées par des rami- fications des trachées, elles s'étendent du bas du corcelet jufqu'au trois & quatrième anneau du ventre ; elles font donc très- grandes, & elles occupent plus d'un tiers de la capacité du corps; elles reçoivent l'air par les quatre trachées qui font placées fur le corceler; c’eft à raifon de leur volume que M. de Réaumur les nomme poulron des Mouches : car 1l avertit que les trachées envoient leurs ramifcations dans les parties les plus reculées & les moins confidérables, qu'ainfi, à proprement parler , chaque partie elt fournie d'un poulmon, ou que ce vifcère sérend à toutes les parties. Les Mouches à quatre ailes ont également des poulmons dans le fens que nous venons d'explis quer. M. de Réaumur parle enfuite de l’efto- mac. I] it fitué par-delà les poulmons , & compolé de trois lobes charnus dont le roi. fiéme eft beaucoup plus petit; de l'eftomac nait le canal iuteftinal, & après plufeurs circonvolutions il fe termine à l'anus. L'au- teur remarque que dans les Chenilles & les Papillons l'inteflin eit prefque droit, aulieu qu'il forme beaucoup de circonvolutions dans tes Vers qui fe changent en Mouches, & daus ces deriyers infeëtes, ou ces infectes par- venus à leur dernier étar. EF PRÉUMINMARRE. 16. MEMO:RE. De la première & feconde métaræorphofe des Vers qui fe font une coque de leur propre peau. M. de Réaumur fair fouvenir le leéteur, qu'il a parlé, dans le cours des mémoires précédens, de Vers qui fub'ilent leur chan- gement fous leur peau qui s'endurcit & leur fert de coque : il reproche aux natu- raliftes de ne s'être pas occupé de la manière dont s’exécutent leschangemens que ces Vers fubifent; ils ont penfé , dic-il, qu'ils s'opè- ent comme les changemens des Chenilles en Papillons; & par certe raifon ils ont né- gligé de les obferver. Le fond de ceschan- gemens eft , à la vérité , le même que parmi les Chenilles; mais ceux des Vers, dont il s’agit , offrent des différences qui méritent d’être remarquées : il nous femble que cette féconde partie de la propolition de M. Réau- mur eft crès-fondée, mais qu'il a trop gé- néralement reproché aux naturaliftes de n'a- voir pas parlé des différences propres aux Vers qui fubiflent leur changement fous leur propre peau; 1l auroit dû excepter au moins Swammerdam, qui a traité de ces change- mens en particulier. Les Vers, donc il s'agit, offrent pas feulement des différen- ces avec les autres infecles en géncral, mais entre les Vers même qui fubiflent ce genre de changement. M. ce Réaumur ne s'occupe, dans ce mé- moire, que des Vers dont il a compofe la première & la troiñème clafle de cet ordre ; & par rapport aux Vers de la première, 1l fe borne à ceux de la Mouche bleue de la viande. Leur hiitoite donne l’idée des trans- formations des autres Vers des différens genres de la mème claile. Lorfque les Vers dela Mouche bleue de la viande font parvenus à leur grofleur, ils s'éloiyneut de la viande qui leur avoit fervi de nourriture; ils s’enfoncent à plufeurs pou. ces fous verre, s’its fonc libres de le faire, CCXXX Yi} ou ils fe retirent à l’écarr dans les endroit fecs qu'ils peuvent trouver, & cependant à l'ombre. Là, au bout de deux à trois jours, ces Vers perdent le mouvement, & levr forme, leur peau perd fa mollefle & fa couleur, Îls fe racourcillenr en une forte de bariller oblong , couvert d’une peau dure, cruftacée & friable , d'un brun qui fe fonce de jour en jour. Les Chenilles qui pailent à l'état de chry- falide font dans cet état du moment qu'elles quittenr leur peau; mais les Vers des Mou- ches qui fe transforment fous leur peau ne fonc point en chryfalide , auf tôt que leur peau s'eft defléchée, qu'ils fe font raccourcis & qu'ils ont perdu leur forme & leur mou- vement, Si on examine ces Vers douze, vinat- quatre & même trente fix heures après leur raccoutciflement , qu'ou les dépouille de leur peau, ce n'eft pas une vraie chryfalide qu’on trouve deflous, car on n'y reconguir pas les membres de la Mouche, mais on trouve fim- plement une matière pulpeufe raffemblée fous une forme ellipfoide ou celle d’une boule alongée. Ce n'eit pas la fimple mollefe ou fluidité des parties qui empèche de les re- connoître ; car li l’on fait cuire le Ver dans de l’eau qu'on chauffe jufqu'à l'éballition , la pulpe donc il eft formé fe durcir, fans qu'on reconnoille fur cette pulpe les parties de la nymphe ; cependant ces parties com- mencent à paroitre au bout de quelques jours, & alors l’état de ces Vers eft le mème que celui de tous les infectes qui deviennent chryfalide. M. de Réaumur en infère que les Vers donc il s'agit fubiflent une méta- morphofe de plus que les autres infectes, & 1l appelle cette métamorphofe leur écar de boule alongée où d'ellirfoide. Mais maleré les efforts qu'il fait pour fourenir cette opinion : il paroïtra rojouts que ce n'elt que la mollelle des parties qui empêche d'en reconnoître la forme, que la différence ne confite qu'en ce que certe mollefle eft beaucoup plus grande dans les Vers que dans les autres in- fectes dont les membres fonc aufli très pu peux & à peine réconnoiffables dans les pre D miers tems de l’érat de chryfalide. La coétion eft un moyen brufque de coaguler, qui peut déranger, & qui probablement dérange une orgauifation commençante, qui réunit en une malle des fibres puipeufes , & les con- fond en détruifant leur atrangement ; il ne paroït pas qu'on puille tirer de conféquênce des faits qu'elle préfente, & que l'opinion de M. de Réaumur foit fondée. COXXXVHJ Au bout de quelques jours , les parties de la nymphe deviennent fucceilivement fenli- bles, M. de Réaumur fuir les degrés de leur développement , il expofe fes opinions fur la manière dont ils s’opèrent. Nous ne pou- vons le fuivre dans ces détails; mais nous oblerverons avec lui que le chaud & la féche- relle, le froid & l'humidité accélèrent ou setardent, fur-tout le froid, le tems que le Ver dem e en boule alongée & en nym- phe fous fa propre peau : en forte que les Vers qui ne fe transforment qu’ en automne ne deviennent des Mouches qu'au printems fuivant, M. de Réaumur parle de légères différences que préfentent le changement de quelques Vers de la première cet, & il palle à ce- lui des Vers de la oise Ces Vers font aquatiques ; on les trouve far-rout dans les mares. [l y en a qui , près de fe changer, n'ont que fept à huit lignes de long, & d'autres plus de trois pouces. Ce font ie rentes efpèc s;ces Vers refpirent par lanus qu'ils élèvent en confé quence à la furface de leiu (nous n’entrons pas ici dans plus de dérails, parce que l'extrait que nous donnons de Swammerdam, qui décrit un de ces Vers à l’article du quatrième ordre des méramor- phofes donne une idée fufñfante de ces Vers, & que nous ne ferions que nous répéter ). Nous nous bornerons à remarquer que ces Vers ne fe raccourciflent pas pour fe méta- morphofer, que leur changement fe fait fous une peau qni con ferve on étendue & fa couleur , mais que ces Vers deviennent roides NE © Te AAA 7% MÉMA@IRE, De la dernière métamorphofe ‘des: infeétes qui, fortent des coques faites de la peau du Ver, fous la forme de Mouches à deux ailes. L'objet de ce mémoire eft de décrire com- ment les Mouches fortent de la peau de Ver qui s’elt durcie & leur a fervi de coque. Il y a deux fortes de coques quant à la forme, les unes en forme d'œuf, les autres qui con- fervent la forme alongée du Ver, La fortie des Mouches de ces deux genres de coques ne s'opère pas précifément de la mème ma- nière, Les nymphes dans leur coque font en général revètues d’une double enveloppe , une immédiate , l’autre externe. La pre- mière €ft mince, & non feulemenc elle ceint tout le corps, mais elle fe partage en autant d’étuis qu'il y a de parties; cell un gant en quelque forte ; l'enveloppe externe entoure Éeuléiant cout le corps, l'une elt membraneufe & mince , l'autre coriacée ou comine cruftacée , l'une flexible , l’autre caf- fante. Les membres de la Mouche qui fort de fes enveloppes fontabreuvées de férofité & fans force. Cette circonftance fembleroit devoir empêcher fa fortie, & c'eft cependant ce qui la favorife; toutes les parties de la Mouche font fufceptibles de fe dilater & fe dilarent en eflet par de l'air que l'infecte abforbe en grande quantité ; fa tête fur-tout fe gonfle plus que les autres parties , & elle s'alonge en une vellie très- ample ; les parties fonc Aherdadtement dilatées & contractées; ce mouvement, l'expanfion de la tête He le bout de la coque compofé de deux demi- calottes fPinres par deux cordons qui fe rompent, les calottes tombent, la coque eft ouverte ; l'enveloppe Re fe fend, la Mouche fait fortir fa cèce , fon corcéler, fes deux premières pattes, & fucceMivement les fuivantes qu’elle rire de leur étui & qui & immobiles. C’eft ce qu'ils offrent de par- | lui fervent, en fe cramponnant, à tirer le ne Ê > > #iculer. | refte de fon corps. PREBIMIAN ARE, La Mouche nouvellement forrie de fe enveloppes eft beaucoup moins grolfe qu'elle ne le deviendra; mais l'air qu'elle afpire en plus grande abondance dilaie fes parties éncore molles, diflipe la férofité qui les abreuve , & alors elles fe trouvent , par leur confiftance, hors d'état d'être ampli- fiées, & elles demeurent fixées à la grandeur qu'elles doivent avoir. Les nymphes enfermées dans une coque alongée l'ouvtent , non en faifant romber un des bouts de cette coque, mais en le forçant de s’entrouvrir par la dilatation de leurs membres , & fur-rout de leur tête, & lés Moiches fortent par cètte ouverture comme le Papillon de la peau de chryfa- lide qui fe fend fur ie dos. Cependant les Mouches dont il s’agit fortent de leur coque far l'eau , & ne la quittent que quand toutes leurs parties font développées & affermies. Mais ces Mouches fe foutieonent fur l'eau, pofées fur leur patte fans enfoncer , & mème de quelque manière qu'on les renverfe elles fe remertent toujours fur leurs pattes qui les foutiennenc à la furface de l'eau. 8, MÉMOIRE. Hifloire abrégée de divers genres & de di- verfes efpèces de Mouches à deux afles de la première claffe, & nées de Vers auffi de la première claffe ; de leurs alimens Jous la forme de Ver; de l'accouple- ment de ces Mouches , de leur ponte , de la figure de leurs ‘œufs. Toutes les Mouches à deux aîles de la première clafle ont du goût pour les ma- tières fucrées ; quoiqu'il y en ait qui fonc aufli avides de fang, & quoique les Vers, fous la forme defquels ces Mouches ont d’abord vécu, fe noutriffent d’alimens très- différens. M. de Réaumur entre dans l’énu- mération de ces différentes fortes d’alimens. Les détails fur ces objets deviendroienc crop longs ; ilfaut les chercher dans lé mémoire. De la nourrirure des Vers, l’auteur pañle CCXXXIx à leur accroiffement, il eft fi promt, quand le rems eft favorable , c’eft-à-dire, chaud , que des Vers de la Mouche de la viande pefoient ; quarante - huit heures après leur naïflance , chacun fept grains, tandis que vingt-quatre heures plutôt vingr- cinq n’égaloient pas le poids d’un grain, Chaque efpèce de Mouche ne dépofe fes œufs que fur l'aliment qui conviendra aux Vers; c'eft une erreur de croire que les chairs & les cadavres recouverts de terre à une médiocre épaieur foient la pâture des Vers; fi on y en trouvoit ce ne feroit que parce que des œufs auroient été dépofés fur les chairs avant qu'on les eût enfevelies. Les Mouches bleues de la viande dépo. fent leurs œufs par grouppes ou tas; les Vers naiflent ordinairement en moins de vinot- quatre heures après le ponte ; ils s’enfon- cent dans la viande aufli-tôt après leur naif- fance, & ils croiffent , comme’ il a déjà été dit , avec une rapidité furprenante.' L'auteur parle enfuite d’un Ver qui vie dans les truffes, qui en hâte la putréfac- tion , d'autres Vers qui fe nourriflent de la boufe de Vache, & de Vers qui vivent dans les excrémens humains, Les Vers dont il s’agit fe changent en Mouches; car on trouve dans les mêines fubftances des Vers qui de- viennent d'autres infectes. Leur hiftoire n'offre point de faïts allez particuliers pour les re- cueillir dans cet extrait. Il faut pourtant exceprer celui-ci qui eft très remarquable ; c'eft que la ponte de la plupart des Mouches & peut être de toutes, fe fair a plufeurs reprifes , comme celle des Oifeaux , que daris les intervalles les femelles s’accouplent plu- fieurs fois, & que la ponte dure fouvent quatre à cinq jours. Î[l eft enfuite queftion de la figure des œufs des différentes efpèces de Mouches ; de l’accouplement du mâle & de la femelle; il commence par la pofirion du male fur la femelle dont ïl faifit le dernier anneau en abaïlfant l’extrémiré de fon corps ; dans quelques efpèces cette arti- ccxl tude dure autant que l'accouplement, mais dans d’autres , le male fe pofe apres sètre uni à la femelle , fur le mème plan qu'elle, & alors , leur rète eft rournée de deux côtés oppofés. Tous les mâles des Mouches à deux aîles fonc plus petits que les femelles , excepté dans l’efpèce qui pond des œufs à aïlerons dansles excrémens. Dans cette efpèce c'eft le mâle qui eft le plus grand. Les Mouches mâles agallent les femelles qui d'abord les évitent , & enfuite non- feulement fe rendent , mais différent des autres animaux en un point très-effentiel. En effet, lorfque le mâle s’eft pofé fur la fe- melle, & que celle-ci y a confenti, elle fait fortir hors de fon ventre une parue qu’elle introduit dans le ventre du male. On a cru que c’étoit par l'anus de celui ct, c’eft par une ouverture placée plus bas, & qui en eft différente. Ainfi dans les Mouches a deux aîles c'eft le male qui a une ouver- ture pour l’accouplement , qui reçoit , & c'eft la femelle donc la partie de la génération eft reçue ; ce qui elt directement l'oppofé des autres animaux, Cependant tout ne fe pale pas aufli différemment de l’ordre or- dinaire dans toutes les Mouches , maïs dans quelques - unes feulement, L'auteur entre dans l’énumération & la defcription des pat- ues de l’un & de l’autre fexe. Nous ne pou- vons le fuivre faute de figures nécellaires pour ètre bien entendu, 7 MÉMOIRE, Des Mouches vivipares à deux aîles ; com- ment les petits Vers vivans font placés & arrangés dans le corps de la mère, Les Mouches vivipares dépofent des Vers tout formés, & tels qu'ils focrenr des œufs des autres Mouches, Les efpèces vivipares font en perir nombre en comparaifon des ovipares, fur-rout varmi les Mouches à quatre ailes. On reconnoit fi une Mouche elt vi- ed, S CO EUR vipare ou ovipare en étant témoin de fa ponte ou mife-bas, en preffant fon ventre & eu forçaut des œufs ou des Vers d’en fortir en l'ouvrant ; car les Vers font arran- gés différemment de ce que le font les œufs. Une Mouche de la grofleur de celle de 12 Mouche bleue de la viande, mais facile à reconnoître par fa couleur grife, fournie l'exemple d'une efpèce vivipare. L'auteur ea cite deux autres fournis par des Mouches pe différentes de la précédente; ces Vers vives & fe métamorphofent comme ceux de a Mouche bleue de la viande. Il cite encore deux efpèces de Mouches vivipares qu'on trouve en automne fur le lierre; toutes deux fonc forc groiles; l’une left plus que la Mouche bleue , & l’autre eft à peu près de la mème taille. Les Vers font arrangés dans le ventre de la Mouche le long d’un cordon fitué dans le ventre, roulé en fpirale , & formant or- dinairement cinq circonvolutions. Ce cordon peut être regardé comme une matrice, M. de Réaumur en a trouvé la longueur de plus de deux pouces & demi , & le nombre des Vers qu'il renfermoit de vingt mille. Cependant chaque Ver a des enveloppes particulières qui font des expanfians du cor- don, & une cavité où il eft logé féparé- ment. Il ne paroït pas que les Vers fortent immédiatement de leurs cellules quand la Mouche les met bas; mais qu'ils fe déra- chent d’abord de la matrice ; qu'ils fe ré- pandent dans la capacité du ventre, & qu'ils fe dirigent enfuite vers l'ouverture qui leur donne iflue, Toutes les Mouches vivipares n'ont pas cependant une matriçe roulée en fpirale. Elle eft droite dans quelques-unes. M. de Réaumur conjecture que plufeurs Vers ou animalcules qu’on voit dans l'eau à l’aide du microfcope , font des Vers de Mouches fi petites que nous ne les voyons pas elles mêmes, & qui ont dépofé dans l'eau ou des œufs ou des Vers. 10° Mémoire P'RSERENM EMA TR EF. Lo AMLÉ M oO Nr RES Des Mouches à deux afles qui ont l'air d'À- beilles , & de celles qui ont l'air de Guépes & de Frélons. Les Abeilles , les Guèpes & les Frélons qui four les plus grofles des Guëpes, ont quatre aîles ; cependant il y a plufñeurs ef pèces de Mouches à deux aîles qui d'ail- leurs ont vant de reflemblance avec ces iu- fedtes, qu'au premier coup-d'œil on les confond. Ce fonc ces Mouches qui fonc l'ob- jer de ce mémoire. L'auteur commence par celles qui refemblent aux Abeilles, il dit qu'il y en a plufeurs efpèces, que Redi en a compté fix, & qu'il y en a davantage. Il s'occupe enfuite de l'hiftoire de ces Mouches. Elles proviennent de Vers à ère de figure variable , avec une queue rafe qu'ils alon- gent ou raccourciflent à volonté , qui eft toujours plus longue que le corps, & dont une forte de refflemblance a fait nommer ces Vers, Vers à queue de Rat. Ils vivent dans seau; ils s'y foutiennent la tête en bas, la queue élevée à la farface de l’eau, & c’eft par lextrémité de la queue qu'ils refpirent. Swammerdam & W/allifner ont connu ces Vers, ils en ont donné l’hiftoire; comme nous en avons parlé d’après Swammerdam, & que M. de Réaumur ajoute peu à ce qu'il en a dit , nous ferons courts fur l'extrait de cute partie. Développement de l'organe ee lequel les Vers infpirent & rejettent l'air. xamen de leur bouche, de leur anus. Ils fe nourriflent de feuilles macérées & pour- res, & du détriment de ces feuilles. Ces Vers font du nombre de ceux qui fe méta. morphofent fous leur peau qui s'endurcit. Quatre cornes cependant qui ne paroiflaient pas fur le Ver fe montrenc au- dehors fur la peau de chryfalide. Leur ufage le plus probable eft qu'elles font les organes de Ja gefpiration. Conjectures fur le développe- ment de ces cornes. Vingt - quatre heures après leur développement, ce que M. de Réaumur appelle avec Swammerdan & W/al- lifner la première métamorphofe des Vers, Hiloire Naturelle, Infeäes, Tome IF. efb accompli ; c'eft-a-dire qu'ils font , fous leur peau endurcié , dans l’état de nymphe, à l'égard de laquelle! le changement en Mouche sorère comme par rapport aux autres Vers de Mouches qui fe transforment auffi fous leur peau; au bour de huit à dix jours les Mouches fe virent de l'enveloppe de nymphe & de celle de Ver. Îl y a dif- férences efpèces de Vers à queue de Rat & de Mouches qui en naiffent. On trouve de ces Vers dans les cloaques ou latrines , où il y a de l’hamidité ; ils en fortent & fe retirent fur terre pour fe métamorphofer; ils deviennent une très-orofle Mouche. M. de Réaumur décrit plufieurs autres efpèces de Vers à queue de Rac, & finit par une efpèce très grofle qui vit dans les nids des Bourdons, & qui s'y nourrit des Vers & des nymphes de ces infeétes 11 MÉMOIRE. Des Mouches à deux aîles qui ont l’air de Bourdons Ë de la Mouche du Wer du nez des Moutons. Il y a des Bourdons de différente taille & des Mouches qui leur refflemblent , aufli de différente grandeur; muis toures ces Mouches n'ont que deux aîles , & elles n'ont pas une trompe femblable à celle des Bourdons. Ce- pendant ces Mouches, femblables zux Bour- dons par quelques apparences, diffèrent affez entr'elles pour être non-feulement d'efpèces diverfes, mais même de différens genres & de différentes clafles ; auf leurs Vers fe trouvent-ils dans des endroits très-différens & vivenc-iis de fubftances fort difparates ; en effet, les uns fe nourriflent dans les in- ceftins des Chevaux , les autres fous la peau des bètes à cornes; d’aucres dans les finus du Mouton, & il ÿ en a qui habitenr & qui fe nourriflent à l'intérieur des oignons de certaines efpèces de fleurs. C'eil par l'hif- toire de ces derniers Vers que le mémoire commence. Quant à ceux du nez des Mou- tons, ils ne fe changent pas en Mouches qui aient l'extérieur des Bourdons, mais le kkh ! rapport dans la manière de vivre a engagé lauceur à les placer à la fui e des Vers des inteftins du Cheval & de ceux des rumeurs des bêtes à corne. M. de Réaumur cemimence par décrire un Ver qui fe nourrit en terre à l’intérieur des oignons de narcifles. Ces oïgnons font percés par le ver à leur bafe ; on y rrouve un & queique- fois deuxVers; quand on lesa tirés dehorsonne pourroit diftinguer leur rêce d'avec leur queue; mais ils tâchenr de fuir , & on reconnoît leur têce à deux crochets qu'ils alongent, qui leur fervent à fe cramponner & fe tirer en avant, comme ils s'en fervoient à l’intérieur de Poignon pour le dépécer. Defcriprion de ces Vers. Ils fe métamorphofent fous leur propre peau, & deviennent des Mouches au mois d'avril. Il eft probable que la Mouche fait s'introduire en terre pour dépofer un ou deux œufs fur chaque oignon. Les habitans de la campagne favent que des tumeurs qu'ils voient fur le corps des bètes à corne en certain tems font produites par un Ver qui habire ces rumeurs, que ce Ver fe change en Mouche , & ils appellent & le Ver & la Mouche Taon, parce qu'ils voient les Taons très-acharnés fur les bères à corne. Maïs la Mouche qui produit ces tumeurs eft différence du Taon. M. Vallif ner l’a le premier bien connue , M. de Réau- mur en avertit, & en profitant à cet égard de fes découvertes , il y en ajoute de nou veiles. Les rumeurs ont en dedans une ca- vicé , elles font proportionnées à la eroffeur du Ver qui les habite; ce n'eft guère que vers la mi-mai que les tumeurs font dans toute leur groffeur. Ce font Îes jeunes bèrss ou celles de deux à trois ans fur lefquelles on voit le plus de Tumeurs; il eft rare qu'il y en ait fur les vieilles Lères. Ces Tu- meurs ne paroiflent ni faire fouffrir l’ani- mal, ni altérer fa vigueur, elles fe voient le plus ordinairement fur léchine, les épaules & le haut des cuiffes. On n’en voir pas fur les bêtes qui vivent dans les pays de plaine, DY SRE, ORECRTS mais celles qui pâturent dans des pays boifés y font crès-fujettes. Les Vers des Tumeurs font d’abord blancs, ils deviennent bruns enfuite, & ils finiffenc par être d'un brun ardoifé, Ils n'ont point de pieds, mais à leur place des poils qui leur fervent à fe cramponner & à ramper; ils n’ont pas de mâchoires, & c'eft par cette raifon qu'ils ne caufent pas de douleur à l'animal qui les nourrit; ils ne déchirenr pas fes fibres ; mais ils vivent au milieu du pus qui s'amalle dans les Tumeurs; ils y fonc plongés & ils s’en nourrillenr. L’œuf done ils font nés a été introduit par une plaie ; l'œuf & enfuite le Ver font devenus un corps étranger qui empèche la plaie de fe fermer, qui l'entretient en fuppuration , comme un poids entretient un cautère. Cependant le trou par lequel l'œuf a été introduit ne fe ferme point, il s'agrandit au contraire en proportion que la Tumeur groflit , & quand le Ver eft prèt à fortir, le trou fe rrouve d'une largeur convenable. Une raifon bien fimple entretient le trou-ouvert & fert a l'a- grandir.Le Ver tient fon derrière appliqué fur les bords du trou, & l'empêche de fe fermer ;il s'agrandit à mefure queleVer groflit & celui-ci, dans les derniers jours, y en- gage une portion plus confidérable de fon corps; ai: {1 le pois qui fe dilate élargit l’ou- verture d’un cautère. Les Vers parvenus à leur grandeur fortent de la Tumeur à reculons, cliffent fur le dos de l’animal , roulent à terre & s’y crat- nent fous quelqu’abri , comme ure cavité, fous une pierre , pour s’y méramorphofer; bientôt la Tumeur s’affaifle & Île trou fe ci- catrife. Ainf , en fuivant l’analogie avec le cautère, il fe ferme promptement fi on celle d'y placer un pois. Ne feroit-ce pas parce que ces Tumeurs font véritablement ana- logues au cautèe, que les bères ; loin d’en foutfrir, n’en font que mieux portantes, & qu'on les préfère dans les marchés, parce qu'elles font moins fujettes à des maladies ! P:R EÆRMPINATRE. Je dois avertir que ce rapport, que je crois entrevoir avec le cautère, eft une conjecture que je préfente , & non une idée de M. de Réaumur. Ce ne font pas feulement les bêtes à corne qui font fujettes à des Tumeurs produites par des Vers. Suivant Rédi, les Cerfs , fuivanr M. Vallifner , les Daims & les Chameaux, & d’après Linné , les Rennes, y font auf fujets. Notre auteur rerourne au Ver fixé fous un abri; fa peau, fous laquelle il fe mé- tamorphofe, {e durcit. Je n'ai pu, dit M. de Réaumur , favoir s’il pafle par l’état de boule alongée avant de parvenir à celui de nymphe. Le refte du mémoire eft employé à décrire la nymphe , la manière dont la Mouche fe tire de fes enveloppes, ce qui arrive à la fin de juillec, & à décrire très- en détail la Mouche qui à la plus grande reflemblance avec un Bourdon de moyenne taille, Enfin, M. de Réaumur décrit la rar. rière ou aiguillon qui fert à la Mouche pour dépofer fes œufs dans le tiflu de la peau des bites à corne ; cette tarrière eft compofée de trois pièces fort grofles en comparaifon des aiguillons des autres infectes, de forte. À ne paroît pas cependant à notre auteur de- voir être douloureufe , parce qu’il fuppofe que la Mouche ne verfe pas de liqueur cauftique, & que la peau des bêtes à corne eft en général peu fenfible, qu'il en réfulte une plaie affez grande ; elle Quelques perfonnes penfent cependant que les bères redoutent beaucoup cette piquure, & que le bourdonnement de la Mouche qui l’exécute et caufe des agirations , des mouvemens de fureur dans lefquels cesbètes, qui étoient tranquilles , entrent quelquefois fubitement. Il me femble que ce point n’eft pas bien éclairci. Une autre remarque, par laquelle je finis, c'eft que les Mouches naif- fent à la fin du mois de juillet , & par con- féquent les Vers au commencement d’aoûr, les Tumeurs & les Vers ne font à leur grof- cexlij feur qu'à la mi-mai ; ain, c’eft pendant l'intetvalle entre ces deux termes que fe fair laccroifflement des Vers & des Tu- meurs. Après la partie du mémoire dont on vient de lire l’excrait, M. de Réaumur s'occupe des Vers des inteftins du Cheval. Le Cheval nourrit, dans fes inteftins, deux fortes de Vers; les uns longs & les autres courts. C’eft de ces derniers dont il eft queftion dans ce mémoire; ils dev'ennent des Mouches velues à deux aîles femblables à de petits Bourdons ; beaucoup d'auteurs avoient parlé de ces Vers avant M. Valif- ner, mais 1l eft le premier qui aït reconuu leur métamorphofe & achevé leur hif- toire” Les Mouches qui donnent naïlfance aux Vers dont il eft queftion, n'habiceñc qu'à la campagne, & elles n'approchent ni des villes ni des maifons ; elles font leur ponte en cté, & peut-être encore au commencement de l’automne ; elles s'introduifent fous la queue des Chevaux dans l'anus, & font leur ponte dans le canal inteftinal. Il paroït que les Chevaux redoutentl'approche de ces fortes de Mouches , & qu'un certain inftinct les porte à l’éviter ; ils s'agitent, fe tourmen- tent en entendant le bourdonnement des Mouches, & ils les éloignent par les mou- vemens de leur queue ; les Mouches fort donc obligées de faifir un inftant où elles furprennent un Cheval; alors elles s'infi- nuent dans l’anus, y excitent une déiman- geaifon qui follicite le Cheval à dilater l'anus, à le porter en-dehors ; ces efforts mêmes fa- vorifent l’action de la Mouche qui pénètre plus avant & qui gagne l’inceftin. Sa pré- fence ne paroît être d'abord pour le Cheval qu'incommode , mais l'opération de la ponte devient apparemment fort doulou- reufe , car le Cheval, cet animal fi pa- tient, entre en fureur, rue, fe couche à terre, fe roule, fe relève, hennit & devient intreitable, Cer état dure environ un quait d'heure. hh ij 1 CCXiv On ignore fi la Mouche eft ovipare ou vivip.re. Maisfoirque les Vers naïllenr d'œufs qui ont été depofés, foit que la Mouche les ait mit b s fous la ferme de Vers, ils remon- tent le long du canal inteflinal quetquefois jufqu'à l'eflomac, & fe fixent à différentes refort aufli- tôt aprés fa ponte. De'crin’ion des Vers, dans laquelle il faut remarquer des crochets placés près de leur ire, à ia faveur defquels ils fe cramponnint contre l'inteflin, & réliftent au pallage des matières qui les entraineroient ; il faut égale- ment remarquer que leurs fligmates font couvertes d’une forte de bourfe qui leur per- mec de les fermer, en forte qu'ils ne font pas fufoqués par le chile, ni tués par les fubftances huileufes qu'on pourroit injecter pour les faire périr. Lorfqu'ils font parvenus à leur groffeur, qui elt moyenne .entre celle des Vers des tumeurs des bêtes à cornes & celle des Vers de la Mouches bl:ue de la viane , ils s’approchent de l’anus, fe laiffenc entraîner par les excrémens, cherchent un abri, & s’y métamorphofent d’abord en boule alonute, enfuite en nymphe. Les Mouches dans le‘quellesils fe changent enfin font très- différentes entr'elles par la couleur des poils dont elles font couvertes, en forte qu’on les prenudroit pour des efpèces différentes, fi l'on n’en jugeoit que d’après les couleurs. À la faire des Vers qui vivent dans les anteftins du Cheval, M. de Réaumur parle de ceux donc une Mouche a fu dépofer les germes dans les finus du Mouton, du Daim ou du Chevreuil , qui le nourniffent de la mufcofré qui abreuve ces parties & qui fortent des finus pour fe métamorphofer, Ces Vers fonc plus gros que ceux des inteftinsidu Cheval; on n'en trouve fouvent qu'un, quelquefois deux, & au plus trois par tête de Mouton. La Mouche dans laquelle ils fe métamorphofent eft diprère ou à deux aîles, & elle eft tigrée de jaunâtre & de brun, DT ECOUTER US 13% MÉMOIRE. Hifloire des Coufins, M. de Réaumur commence par avertir que À des Auteurs célèbres rels que Swammerdam, diflances. Il eft inutile, de dire que ia Mouche | Leewenhoeck, &c. ont examinéles Coufias , & donné leur hiftoire ; mais il ajoute qu'ils ont omis des faits intérelfans qu'il a receuillis. C'eit à ces faits que nous nous atracherons principalement dans cet extrair. I ya, aux environs de Paris, fuivant M. de Réaumer, trois fortes de Confins. On pourroir les confondre avec les Tipules, mais les dernières n'ont po'nt d’aiguillon à la ère, & les Coùfins en ont un. }'our s’aflurer de cette différence , on a befoin de la loupe par rapport aux petites efpèces de Coufns & de Tipules, Lesailes des Coufins font chargées d’écail- les noires , non pas prellées & conriguës , com- me celles qui couvrent lesailes des Papillons, mais difperfées & formant des fortes de ra- mihcarions. Ces écailles reffemblent à des pa- lettes oblongues, pointues à un de leur bour. Elles ne fe trouvent pas fur les aïles feule- ment, mais ily ena fur routes les parties du corps, & outre les-écailles, les Coufins font encore revêtus de poi!s lonos, très-hns. Leurs antennes font des panaces plus four- nies dans les mâles ; leurs yeux font à réfeau, ils n’en ont pas de liffes. Mais de toutes les parties de ces infeétes, leur trompe eft la plus remarquable; cile eft en même-rems très-fine & fort compofée, elle réfulte de l’affemblage d’un étui & de pièces qu'il renferme; l'étui eft compofé de deux parties qui peuvent s'é- carter & fe rapprocher à peu près dans toute leur longueur ; les pièces internes four, felon L:uwenboeck, au nombre de quatre, & au nombre de dix, felon Swammerdam. Elles font d’une finefle extréme , terminées en pointe de fer de lance. C’eft à peu près tout ce qu'on en fait en pénéral, & M. de Réau- mur avertit qu'il eft fort diflicile de détermi- PRÉLIMINAIRE. ner précifément leur nombre & leur figure. Ce font çes pièces internes qui pénè rent dans la peau lorfqu'un Coufn nous pique; les parois de l’étui , en s'écartant , permettent aux:pièces internes de s'enfoncer dans la plai: & elles foutiennent en mème rems ces pièces hors dela plaie & en ne s'enécartant qu'ame- fure queceiles ci pénètrent. Lorfquele Coufin retire fa trompe, l’élafticité des pièces de l'étuiles rapproche. Quelque petite que foit la piquure du Coufin , elle elt fort douloureufe & fuivie d'un gonflemenr. Ces effets font dus à ce qu'ils verfenc dans la plaie une féro- fé propre à rendre le fang qu'il a befoin de pomper, plus fluide, Cl apperçoit cette humeur découler de la trompe d'un Coulin qu'on, prefle légèrement entre fes doigts. Les Coufins demeurent tranquilles pendant la journée ; ils fe pofent à l'ombre fur le: feuilles des arbres ; 1l eft probable qu'ils y pompentc Îes fucs nourriciers dont ils ont befoin , & leur nombre eft fi grand, celui des animaux ou des homines qu'ils peuvent piquer fi borné, qu'il eft très. vraitemblable qu un petit ii feulement fe trouve à por- tée de fe raffafier de fang ; que cette nourriture ne leur cft pas néceflaire, & qu'ils peuvent également fe nourrir du fe des végétaux & du fang des animaux, Les larves des Coufns vivent dans les eaux fagnantes & corrompues, jamais dansleseaux vives & courantes. Ce font des Vers apodes où fans pieds, du fixième genre des Vers de la troifième clafle de M. de Réaumur ; ils fe changent en Mouches à deux aîles ; ils refpirent par l'exrrémité de leur corps qu'ils - tiennent à la furface de l’eau; ils vivent de très-pertits infectes ou de détriment de vé- géraux qu'ils trouvent dans l’eau ; 1s font d'une extrème agilité. L'auteur faic de ces Vers uve defcripii ion très- détaillée. Comme nous les avons fait connoître d’ap:ès Swam- merdam, nous renvoyons À ce que nous en avons dit dans l'extrait des ouvrages de cet auteur, cexly Les Veis des Coufins changent plufen:s fois de peau, & c'eft une remarque que les auteurs avoient omife ayant M. de Réaumurs après en avoir changé trois fois, ils patlent à l’état de nymphe, dauslequel leur corps fere- plie de façon que la queue fe rappreche de la tête : ces nymphes' ne ceffent pas d'avis la faculté de fe mouvoir, elles font au cou- traire fort vives; elles reflemblent , par la première faculté, aux nymphes en géné- & elles n’en dRéce qu'en ce que les parties contenues fous la peau de nyn nphe ne font guère plus viñbles que. les parues contenues fous. la peau de chryfalide , mais les chry- falides n’ont pas la puilfance de changer de place. C'éroit par l'extrémité de mr cOïps que le Ver ePHO & la nymphe ref- pite par deux prolongemens placés. aux côtés de fa rère. Lorfque le:Coufin eft prét à à palier à l’érar volatil, la nymphe fe tient à la fur- face de l'eau, Hp fa queue qui avoit (té contoutnée, fes parties internes fe sonflent, la peau de nymphe fe fend fur le corcelet ui fe trouve élévé au-deffus de la furface 2 l’eau , & le Coufin fe dégage en tirant fes différentes partics de l’enx PQPE de nym- phe, 1l s'appuie {ur cette enveloppe qui lui ert de foutent, il élève fon corps autant qu ‘il peut dans une direction perpendiculaire, & pour peu que l'air foir agité , 1l el pouflé Te la lurtace des l'eau laver la dépouille qui le lupporte; lorfqu'il a dégagé tout fon corps il s'appuie td fes pieds di l'eau fans qu'il enfonce, & 1l_ prend fon eflor. Les Coufins multiplient prodigieufement , & M. de AU eftime quil y a fix 3 fept générations de mai en otobre. Les fe. (RS € melles dépofent Îcurs œufs à la furface de l’eau entas, qui ont la forme d’une forte de nacelle. VIE UM Er V. Ce volume commence par une préface, dont le but eft de préfenter une idée géné« rale des mémoires qu'il contient, Ils font au cexlv} nombre de treize ;le premier fur les Tipules, le fecond fur les Mouches Saint- Marc, le troifième fur les Mouches à quatre aîles, les fauffes Chenilles & les Mouches À fcie qui en proviennent; les neuf autres font relatifs ER A à l’hifroire des Abeilles. Premier" Mémoirs. Hifioire des Tipules, Les Tipules font des Mouches à deux aîles dépourvues de trompe, ce qui les difiingue, des Coufiss ; elles n’ont qu'une bouche fimple & point de mâchoires, elles appartiennent à la feconde clafle des Mouches à deux aîles fuivant la méthode adoptée par M. de Réau- mur. Leur genre renferme un grand nombre d'efpèces, routes très-fécondes ; aufi les Ti. pules font-elles très-communes : parmi les efpèces qui compofent ce genre, les unes vivent dans les eaux lorfqu’elles font dans l'état de larve, & les autres vivent ou fous terre ou fur des plantes. L'auteur n'entreprend pas de parler de toutes les Tipules, mais de celles qu'on voit le plus communément ou dont l’hiftoite pré- fente des faits plus remarquables , & il com- mence par les Tipules dont les larves vivenr hors de l’eau. C'eft dans les prairies qu'on voit les plus grandes efpèces de Tipules ; celles-ci ont jufqu'à vingc lignes de long , leur corps eft mince & délié, leurs jambes font très-lon- gues ; on les voit depuis le printems jufqu'au commencement de l'hiver , mais les mois où leur nombre eft le plus grand font ceux de feprembre & d'octobre. Leur vol eft court, quoique leurs aîles foienr amples. Les petites efpèces de Tipules font beaucoup plus agiles, il y en a même qui fe foutiennent prefque continuellement en l'air, & qui y forment des fortes de nuées qu'on prend communé- ment pour des Moucherons ou des Coufns; ces petites Tipules réfiftenr mieux au froid ; clles fe montrent même en hiver dans les D'US CNo U RAS momens où il fait foleil ; elles fe foutiennent en l'air en s’élevant & redefcendant conti- nuellement à un certain degré de hauteur Les larves des Tipules font des Vers fans pieds, à cère de figure conftante; celles des grandes efpèces & de plufeurs efpèces moyennes vivenr fous terre. Defcription de ces larves. Elles fe tiennent à un pouce ou deux de la furface de la terre; on les trouve fur-rout dans les prairies baffes & humides, elles fe nourriflent de terre; celle qui leur convient le mieux eft le ver- reau formé des débris récens des végétaux ; cependant ces Vers ou larves, qui n'attaquent pas les plantes, leur fonc très-nuifbles, & caufent de grands dégats dans les prairies ; ils font dus à ce que les larves labourent , fillonnent la terre, la foulèvent à fa furface, déracinent les jeunes plans, & les expofent à ètre défféchés. : On trouve fouvent des larves des Stipules parmi le terreau qui fe forme & qui s'amafle dans les cavités des arbres creux. Avant de paffer à l’état de Mouche, les larves fubiflent celui de nymphe, dans lequel cependant les formes de la Mouche ne font pas fi exprimées au-dehors que dans plufieurs autres efpèces de nymphes. Avant de fubir cet état , la larve quitte fa peau comme la Chenille qui pale à l'etat de chryfalide dé- pouille la fienne. Defcription des nymphes de difiérentes Tipules. Ces nymphes font hé- riflées de piquans & de crochets ; lorfque le tems de devenir mouche approche, les nymphes, à la faveur de leurs crochets , s'é- lèvent à la furface de la terre & en fortent jufqu'au-deflous du corcelet ; la peau qui les couvre fe fend & la Tipule fe tire de fon enveloppe par cette ouverture. Defcription des parties de la génération & de la manière dont s'opère l'accouplement; il eft long, & fa durée de près de vingt-quatre heures ; quand il eft terminé , la femelle cherche un terrein convenable pour dépofer fes œufs, PR É LMI & à l’aide de fes longues jambes fe tenant le corps prefque perpendiculaire, elle en enfonce l'extrémité dans la terre où elle dé- pole fes œufs. Après avoir parlé des Tipules dont les larves vivent fous terre, M. de Réaumur s'occupe d'autres Tipales doni les larves vivent dans les boules de Vache ; il parle enfuite d'efpèces dont les larves fe nourriflent de dif- féientes fortes de champignons qui com- meucent à fe paller & fe pourrir, & d'une efpèce dont la larve vit de l’agaric du chêne. Celle ci eft furtout remarquable en ce que fa larve enduit Le chemin fur lequel elle paile d’une mufcofité vifqueufe, & en ce que cette même mufcofté lui ferc, quand elle devient nymphe, à former une coque fous laquelle elle s’enferme. À la fuite des efpèces de Tipules terreftres dont M. de Réaumur s'eft occupé, il parle - de plufeurs efpèces aquatiques ou dont les larves vivent dans l’eau, & y pañlent auñfi l’état de nymphe, La première de ces efpèces eft très-petire & celle qu’on a le plus confondu avec les Cou. fins ; fa larve vir dans les eaux croupies ; c’eft un très-petit Ver, d’un aflez beau rouge, à tête écailleufe, n'ayant pas de pieds bien formés , mais des appendices qui lui en tiennent lieu; cette larve fe couvre de la vafe qui s’amafle au fond des eaux croupiflantes | ou de fragmens de plantes, & sen forme un tuyau au centre duquel elle fe tient; elle en fort quelquefois, peut- être pour chercher une place plus à fon gré, & elle nage en repliant fon corps à la manière des ferpens ; elle pafle à l'état de nymphe fous le dernier tuyau qu’elle s'eft formé. Defcription de cette nymphe, dans laquelle il faut remarquer une forte de panache qui s'élève fur fon corceler, & que M de Réaumur paroît bien fondé à comparer aux ouies des poiflons. Ce mémoire eft terminé pat la defcription DONNE RE. | des larves de deux très- petites efpèces de Tipules ; lune de ces larves eft blanche & femblable d’ailleurs aux larves rouges done il a été parlé. Celle-ci eft contenue dans une matière gélatineufe femblable à du frai de Grenouille ; comment cette fubftance eft-elle produire , eft-ce le mucus de l'œuf qui augmente & végete, eft-ce la larve qui produit cette matière & qui s’enveloppe ? L'autre larve eft tranfparente, femblable à un fil de cryftal, elle eft remarquable par deux crochets qui accompagnent fa tète. ccxlvij € 2, MÉMOIRE. Hifloire des Mouches S. Marc, & quelques Jupplémens au neuvième & au douzième mémoire du volume IF. Les Mouches auxquelles on donne, en certains cantons, le nom de Mouches Sr, Marc, font d’une groffeur moyenne , de la feconde clafle générale des Mouches fans dents, fuivant le fyflème de M. de Réaumur ; elles paroïflent des premières au printems, elle. font trèsnombreufes , leur bouche con- fie en une fente accompagnée de deux lèvres recouvertes par deux barbillons elle; leur fuffit pour exprimer des boutons qui ne font pas épanouis des fucs qui les nour- riffent. Peut-èrre en occalionnent - elles le defléchement & le tort que les gens de la campagne les accufent de caufer aux arbres, eft-il réel. Defcripuion de ces Mouches. V. Bibion. Leurs larves vivent fous terre, & s’y nourriflent de terreau, mais elles en fortent lorfqu’elles fentenc au-deflus d'elles des boufes de vaches , & elles pénètrent dans ces boufes, où elles trouvent un aliment qui leur convient. Ces larves changent plufieurs fois de peau , vivent fous la forme de Ver pendant l'automne & l'hiver qui fuivent leur naiffance , palfent à l'état de nymphe dans les premiers jours de mars, & paroitlent fous la forme de Mouches à la fin de ce mois. Après l’hiftoire des Mouches Saint-Marc, M. de Réaumur donne, en fupplément au ccxlvii} neuvième mémoire du volume précédent, celle d'une très-petire Mouche ou Mouche- ron, crès-cowmune prefque dans tous les rems de l’année. Cette Mouche eft attirée par toutes les fubftances qui, ayant été douces, commençent à s’aigrir, comme la lie de vin, le marc de raifin, &c., fon corps & fon cor- celer font jaunâres; fes yeux font à réfeau & rougeâtres; elle n'a que deux ailes; on ignore fille eft vivipare ou ovipare. Les Vers font femblables à ceux de la viande, mais beaucoup plus petits; ils fe méiamor- phorfent fous leur propre peau, & paroilient Lus la forme de Mouche, dix à douze jours après avoir pris celle de nymphes. Ca M. de Réaumur ajoute ici un fupplément À â l'égard des Vers des truffes dont 1l a parlé dans le neuvième mémoire du volume pré- cédent. Ce fupplément confilte dans la def cription d'une Mouche, qui nait d’un Ver des truffes ; l’aureur ne connoifloit alors que les Vers & non les Mouches. Nous nous bor- nerons à remarquer que les Mouches ont quelque reffemblance avec celles qui dépofent leurs œufs fur les excrémens humains. Le fupplément au douzième mémoire du volume précédent a pour ubjer des Vers qui vivent dans l’arriere-bouche des cerfs ; on trouve ces Vers dans deux efpèces de po- ches charnues , fituées près du pharinx ; le mois de Mars eft la faifon où onles trouve. Ils mont point de jambes; ils font de la cafe des Vers à tête de figure variable; ils fe traînent à l’aide de deux crochets pla- cés près de la cèce; ils font blanchatres, & ils reffemblent , par la forme , aux Vers des pazeaux des moutons. M. de Réaumur eftime qu'une poche ou bourfe qu'il examina , en contenoir au-delà de cent ; ils étoient d'une groffeur fort diflérente; il y en avoit de fort petits, & les plus grands l’étoient au- tant que Îles Vers des nazeaux des moutons: ils adhèrent fi fortement aux chairs fur lef- uelles ils fe cramponnent, qu'on ne peut Jes détacher de force fans déchirer ou les Vers ou les chairs. Defcriprion de ces Vers, D SC OŒGUL RAS Les chafleurs leur attribuent la chüte du bois des cerfs ; cette fuppoñition eft ab{olu- ment dénuée de tout fondement. Cependanë il ne faut pas imaginer que les Vers occa- fionnent les bourfes dans lefquelles on les trouve; ces bourfes font des parties propres fau cerf dans lefquelles les Vers vivenr. M. de Réaumur n’a point vu la Mouche dans laquelle ils fe transforment : il fuppole par analogie -que cette Mouche sintroduir par les nazeaux du cerf, qu'elle pénètre juf- qu'aux bourfes, qu’elle y dépofe fes œufs ; que quand les Vers font à leur terme, ils fortent par les nazeaux & fe métamorphofenc en fe retirant fur verre fous quelqu'abri. 3. MÉMOIRE, & le premier fur les Mouches à quatre aîles, Des fauffes Chenilles & des Mouches à ftie dans lefquelles elles fe transforment. Les faufles Chenilles reffemblent affez par leur forme aux véritables pour en impofer, mais les vraies ont au plus dix jambes mem- braneufes, & les faufles en ont au moins douze. Cette différence peut fufhire pour les diftinguer ; on peur ajouter que les jambes membraneufes des faufles Chenilles ou font dépourvues de crochets, ou que ceux dont elles font garnies ne font pas difpofés comme les crochets des jambes membraneufes des véritables Chenilles; que la tèce des fauffes eft fphérique ou approche beaucoup de l'être, au lieu que celle des vraies eft applatie. Le nombre des jambes des fauffesChenilles varie , & pourroit fournir un moyen de les clafler à raifon de leur nombre. Notre auteur n'entre pas dans ce détail, & il sar- tache dansce mémoire à rapporter les faits les plus remarquables de l’hiftoire des faufles Chenilles. Elles changent plufeurs fois de peau comme les vraies Chenilles ; mais celles- ci, à chaque mue, confervent les mêmes couleurs, au lieu que les faufles Chenilles en changent à plufieurs mues, & fur-tout à PUR: FERME AL CR E. à celle qui précède leur changement; elles ont des couleurs plus brillantes dans leur premier âge, & de plus fombres dans le dernier. Il y en a qui, avant leur dernière mue, ont des tubercules, d’autres des épines, & qui les perdent dans cette mue. La plupart des fauffes Chenilles ne font étendues que loriqu’elles mangent , & elles * demeurent roulées {ur elles - mièmes le refte du tems; plufieurs prennent en mangeant des attitudes bizarres, elles relèvent la partiean- térieure de leur corps, faifñtlant avec leurs jambes le bord des feuilles , & elles contour- nent le refte de leu: corps en différens fens ; il y ena qui fe tiennent deflous les feuilles & qui n'en mangent que Île parenchime; celles-ci ont une peau luifante & gluante, elles font d’un vert brun, on les trouve principalement fur les arbres fruitiers. Il y en a qui creufent l'intérieur des tiges, telle eft une efpèce qui s'attache au rofer, d’autres qui pénètrent dans les fruits nouvellement noués, fur-cout les poires, & qui en caufent la chûte au prin- tems. Lorfque les fauffes Chenilles font prètes de leur méramorphofe , elles fe filent une coque life & molle à l'intérieur , mais {o- lide & en état de réfifter à l'extérieur ; elles fe changent en nymphes feus certe coque ; elle cft compofée de deux tiflus, dont l’ex- térieur , quoiqu'à réfeau , eft très-folide, & l'intérieur , quoiqu'il ne foit point à maille, mais continu, ell doux & moller. Il y a des faufles Chenilles, comme celles du rofier, du chèvre-fueille, qui entrent en terre pour fe métamorphofer, d’autres qui filent leur coque dans des trous d’arbres creux, d’autres fur les feuilles, Les coques des différentes ef pèces font plus ou moins folides & travaillées avec plus ou moins de foin. Les faufles Chenilles deviennent des Mou- ches à quatre aïîles, dont la bouche eft ar- mce de mâchoires ; elles fortent de leur co- cexlix où elles s’y font renfermées; car fi c’eft en été , elles en fortent au bout de quinze jours ou trois femaines, & fi c'eft en automne elles n’en fortent qu'au printems fuivanr. Elles ouvrent leur coque à l’aide de leurs mächoires. Toutes les Mouches qui naïffent de faufles Chenilles ont dans leur enfemble une reffem- blance de conformation , qui les rend fa- ciles à recounoître. Elles onc le corps aflez court & fort gros, le corceler & le ven re peu diftinéts , l'air lourd & pefanr. On les approche & on les prend plus aifément que la plupart des autres Mouches. Les femelles font ovipares ; les unes dépofent leurs œufs dans l'intérieur ou fous l'épiderme des plantes, les autres fur les feuilles; cependant toutes font pourvues d'une forte de tarrière dont la conformation à fait donner à ces Mou- ches le nom de Mouches à ftie. Cette tar- rière eft compofce de deux pièces internes & d’un étui fair de deux plaques. Les deux pièces internes font de fubliance cornée, pointues , hériffées fur les côtés de dents comme une fcie, & fur leur furface d’afs pérités ou de dents plus courtes comme un lame; en forte que c’eft en même-tems une fcie & une rape : ces deux pieces jouent, de manière que quand la Mouche en poufle une , elle retire l’autre. Quanc à l’étui , il fert à conferver à ces pièces le foutien dont elles ont befoin. Lorfqu’une Mouche veut dépofer fes œufs elle perce donc le bois, elle le fcie, elle agrandit l'ouverture par l'effet des furfaces femblables à une rape, Mais à quoi fert cer infirument à celles qui dépofe: t leurs œufs à la fuperficie des plantes? Cer objet n'a pas été déterminé. Une autre re- marque importante, c'eft que les œufs des Mouches à fcie font du nombre de ceux qui augmentent de volume du moment de la ponte à celui où les vers fortent des œufs; cette augmentation eft fi confidérable , que des œufs de même efpèce, comparés peu de tems après la ponte, avec d’autres œufs dont les Vers étoient prèts à fortir étoient que plus tôt ou plus tard, fuivant la faifon | moitié plus petits. Hifloire Naturelle, Infeiles, Tome IF. il ccl 4e MÉMOIRE. Sur les Cigales & fur quelques Mouches de genres approchans. M. de Réaumur place les Cigales à la fuite des Mouches à fcie, à caufe du rapport d’induftrie qu’elles ont avec elles dans la ma- nière de placer leurs œufs; il n'y en a pas d'autre , & j'ajoutérai que dans la façon actuelle de confidérer les infeétes , on eft furpris de trouver les Cigales au rang des Mouches. Mais en fe conformant à la mé- thode de M. de Réaumur, les Cigales font du nombre des Mouches qui ont le corceler compofé de deux pièces ou qui paroit double, Les Cigales font des infeétes des pays mé- ridionaux. On en trouve cependant, mais rarement dans nos climats; elles ont été re- marquées de tout rems à caufe du grand bruic qu’elles font ; dans la defcriprion de ces in- fetes, M. de Réaumur s'attache particuliè- rement aux organes qui proauifent ce bruit; ces organes n'appartiennent qu'aux mâles; ils font fitués en-deffous du corps ; mais on doit remarquer fur certe même furface la trompe qui eft commune aux deux fexes , & la rarrière qui fert à la femelle pour dt- pole: fes œufs. La partie antérieure & inferieure de la rète eft rermince par une pièce triangulaire ; de la pointe de cette pièce naît un filet re. courbé fous le corcelet dans l’étar de repos, mais capable d'être redreilé; ce filer eft la trompe ; la Cigale en eft pourvue dans l’état de nymphe comme dans celui de Cigale ; il fert dans l’un & l’autre à piquer les plantes & à en extraire des fucs nourriciers; ce filet ou plutôt cette trompe eft compofée d'un étui qui eft une pièce creufée dans fa longueur & formée de deux lames écailleufes ou cor- nées ; au milieu eft fituée la trompe propre. ment dite ; elle eft rerminée par une pointe fine & courbe, & le rout eft d’une fubftance gornce, De SCOPUS Nous avons déjà dir que les mâles feuls des Cigales rendent un fon, auoiqu'on at- tribue au contraire communément cette fa- culté aux femelles: les organes qui produi- fenc ce bruit, font fitués fous le ventre. Ce font, à l'extérieur , deux plaques mem- braneufes , une de chaque côté, capables de fe foulever & de s’abaiffer; elles couvrent une cavité pratiquée fur les côtés du ventre, partagée en deux portions par une pièce écail-. leufe de forme triangulaire , fur le fond de chaque cellule eft rendue une membrane mince, polie, tranfparente, femblable à une lame crès- fine de talc ou de verre. On peut voir fur une Cigale , fans la dif- féquer , les parties dont nous venons de préfenter une efquifle ; on les a long-rems regardées comme fervant feules au bruit que font ces animaux , & on s’étoir efforcé d'en expliquer le jeu; mais on a été défabulé depuis , & on a reconnu que ces pièces ne font qu'une partie des organes employés au fon des Cigales; que pour découvrir les autres parties , il faut les chercher à l'inté- rieur du corps de ces infectes. La principale des parties internes eft une forte de cimbale fituée au-dellous de chacune des cellules extérieures , formée par une mem- brane très-élaftique , pliffée, ridée & fup- portée par un cercle écailleux ; deux muf- cles dont les tendons fe terminent aux ru- gofités des cimbales , fervenr à les pliffer , & leur reflort les fait relever. Le mouvement de ces cimbales agite donc l'air contenu dans les cellules , en foulevant le miroir ou plaque qui a été comparé à une lame de talc, & les vibrations de ce mème air font modifiées par la forme, la fubftance des parties qui com pofent & qui couvrent les cellules, La partie propre aux femelles eft une tar- rière placée dans une cavité pratiquée à l'ex- rrémité du dernier anneau. Elle elt compote de deux piècesen forme de fer de lance, cou- vzrtes d’afpérirés à leur bout comme unelime; ces deux pièces font renfermées dans un étui; P RÉONAMUN ATRE, elles ont la propriété de fe mouvoir de ma- mière que l’une s'élève quand l’autre s'abaille. Elles fervent à percer & ouvrir le bois dans lequel les Gigales dépofent leurs œufs. Ce qui vient d'être dit n’eft qu’un abrégé très- fuccinét ; M. de Réaumur s'étend aù con- traire dans de très longs détails fur la ftruc- ture de la tarrière ; mais nous n'avons pu le fuivre dans ces détails non plus que dans ceux qui concernent les organes du fon, Les Cigales choififfent, pour dépofer leurs œifs, de perices branches sèches dont le bois foit rempli de beaucoup de moëile ; elles percent le hois jufqu'à la moëile de toute la longueur de leur tarrière , & ordi- nairement de crois à quatre lignes, mais quand elles ont atteint la moëlle, elles di- tige l'ouverture fuivant fa longueur, & n'entament pas le bois qui eft au-delà ; elles ne percent les branches que d'un côté; elles dépofent un œuf dans chaque trou , & une feule Cigale dépofe environ cinq cents œufs; ils font blancs & oblongs ; les bavures du bois referment & bouchent chaque trou à mefure que la Cigale retire fa tarrière. Il fort de ces œufs des Vers à fix pieds ayant à peu près la forme d'une puce; ils fortenr des trous par la mème ouverture par laquelle les œufs y ont été introduits; ils defcendent fur la terre ,ils s’y enfoncent; ils y devien- nent nymphes, c’eft-à-dire qu'il leur poufle des fourreaux qui recouvrent les aîles dont la Cigale fera pourvue; c’eft la feule diffé- rence qu'il y ait entre les Vers & les nym- phes; celles ci font d’un blarcfale, & on dif- cingue à travers la peau qui les couvre , les parties de la Cigale , en forte qu'on peut reconnoître les fexes; ces nymphes, pour- vues, comme les Cigales, de fix jambes & d'une trompe , font agiflantes , & elles pé- nètrent en terre jufqu’à la profondeur de deux à trois pieds ; elles fe tiennent près des raci- nes des arbres; il eft probable qu'elles en tirent leur nourriture; mais le mémoire ne l'exprime pas pofitivement ; il n’apprend pas «on plus précifément dans quel tems les ccl) Vers naïflent & defcendent en terre, com- bien il fe palle de tems avant la dernière méramorphofe; il paroi qu'elle a lieu l'été qui fuit la ponte; les nymphes, pour fe métamorphofer, quittent la terre , fe cram- ponnent fur des branches, leur peau fe fend longitudinalement fur le corcelec, & la Ci- gale fort de fa dépouilie. Les nymphes croient mifes par les anciens au rang des comeftibles ; ils mangeoient aufli les Ci- gales mêmes; les Vers font expofés dans les trous des branches à un ichneumon qui dépofe fes œufs dans les mêm:s trous, & donne naïflance à un ver qui détruit ceux des Cigales, M. de Réaumur parle enfuite de deux infeétes qu’il allocie, à caufe de leur forme, aux Cigales , & le fecond & à caufe de fa forme & de fa maniere de dépofer fes œufs; mais il décric fi peu correîtement ces deux infectes, qu'il r'eft pas aifé de les reconnoitre & de déterminer précifément à quelle clalle ils appartiennent fuivant les méthodes nou- velles ; le fecond, qui n’eft pas plus grand qu’un fort petit Moucheron, fe trouve en trés-grand nombre fur les rofiers depuis le printems jufqu’à l’auromne ; il a une trompe femblable à celle des Cigales, & la feme le a de même une tarrière, à l’aide de laquelle elle dépofe fes œufs fous l'écorce des bran- ches. 11 nait des œufs des Vers qui de- viennent fous l'écorce mème des nymphes qui y vivent & s’y changent en Mouche, Le mémoire eft rerminé par la defcrip- tion de certe grande Cigale qu'on a appelice Porte-Lant.rne , qui fe trouve à Surinam & dans la Guiane; elie eft remarquable par la lumière qu'elle répand dans l'obfcurité ; cerre lumière eft affez confidérable pour qu'en puifle , à fa faveur, lite un papier imprimé d'un cara@ère fort fin. Je n'en dirai pas da- vantage en cer endroit fur cet infeéte, qui fera décrit à fon rang. me =. CR —. cch} s. MEMOIRE. Le premier ur les Abeilles. L'auteur traite dans ce mémoire de la forme des ruches les plus propres à faire des obfervations fur les Abeilles; de ce qu'on doit penfer de la conftitution de leur gouvernement; des moyens dontil s’eft fervi pour voir les faits qu'il rapporte. M. de Rtaumur commence l’hiftoire des Abeilles par prévenir qu’elles ont été célèbres de tout tems, mais qu'on a rapporté à leur égard des faits fans preuve, & qui font fou- vent le produit de l'imagination, jamais, ou prefque jamais celui de l’obfervation; il apprend que M. Maraldi eft le premier qui ait donné une hiftoire des Abeilles donr l'obfervation ait été la bafe; que certe hif. toire eft inférée dans les volumes de l’aca- démie royale des fciences pour l’année 1312: que quelque tems après Boërhaave publia les œuvres de Swanmerdam , dont l’hifloire des Abeilles fait partie. M. de Réaumut témoigne le cas qu'il fait de ces deux traités; mais il ne penfe pas qu'ils duffent l'empêcher de publier fes propres obfervations ; elles feront donc le fujet de ce mémoire & des fui- vans. Les Abeilles ne méritent pas feulement d’être obfervées à caufe des faits curieux que leur hiftoire nous préfente; mais auf à caufe des avantages qu’elles nous procu- rent; ils confiftent, comme tout le monde le.fait , dans la récolre du miel & de la cire. Ce double motif a engagé en tout tems un grand nombre de perfonnes à s'occuper des Abeilles & à écrire fur leur hiftoire. L’énumération des auteurs qui en ont traité feroit très-longue ; les principaux parmi les an- ciens font Carton, Varron , Columelle, Vir- gile ; Palladivs, parmi les modernes tous ceux qui ont publié des livres fur l’économie ru- rale & les auteurs d’un grand nombre de traitée particuliers. Tous ces divers ouvrages ont un défaur qui leur eft commun, c’eft D T° 5. CXO. UV'RS que les auteurs racontent des faits fans dire s'il les oùt vus ou comment ils font parve- nus à fes voir. Or il fufhr d’avoir jeté les yeux fur une ruche & d’avoir remarqué à quel point les Abcilles y fonténrallées, com- ment elles fe couvrent les unes les autres & fe dérobent mutuellement àla vue, pour qu'on fente combien il eft difficile de difcerner ce qui fe pafle au centre de ce peuple dont on n'aperçoit que les lignes extérieures & par qui celles qui agiflenc à l'intérieur font ca- chces. Cependant il eft quelques faits faciles à reconnoître en fe plaçant feulement auprès d'une ruche; tels font les fuivans. On voit fans cefle des Abeilles regagner la ruche chargées de récolte, d’autres Abeil- les fe préfenter à leur arrivée, recevoir des premières leurs charges, & celles-ci rega- gner la campagne ; dans d’autres momens on voit toutes les Abeilles entrer en foule dans la ruche & y demeurer; fi l'on regarde alors en l’air on voit aux environs quelque nuage & bientôril tombe de la pluie; il eftdonc probable que les Abeilles favent la prévoir & qu’elles rentrent pour l’éviter. Quelque- fois on voit une Abeille fortir chargée d’un fardeau qu’elle va dépofer à quelque diftance, & ce fardeau eft le corps d’une Abeille pri- vée de la vie. C'eft certainement un fait remarquable , mais dont perfonne de fenfé ne cherchera à pénétrer l’incention , comme trop de gens l'ont fair. On voir de même ,en certains tems, les Abeilles tranfporter des nymphes & de jeu- nes Abeilles à peine formées hors de la ru- che; dans d’autres momens les mouches fe livrer autour de la ruche des combats tan- tôt plus, tantôt moins acharnés & dans lef- quels ou il ne périt pas d’Abeilles, ou il en péric un plus ou moins grand nombre. Il eft facile d’obferver ces faits dont les caufes nous font encore inconnues malgré les vains eflorts qu'on a faits pour en rendre raïfon. Mais PER E SLORUM LION A I RE. l'intérieur d'une ruche offre un fpedacle bien plus intéreffant encore ; les principaux objets de ce fpeétacle font les rayons que la ruche contient, la cire dont ils font formés, le miel qui y eft dépolé , les grouppes d'Abeilles qui remplillent la ruche, dont les unes font en aüion & diverfement difpofées, formant des fortes de guirlandes en fe tenant acrochées les unes aux autres par les deux pattes de derrière , & les autres font dans un état d'inac- tion & de repos. La vue de ces objets excite une curiofité cifhcileà fatisfaire & qui ne peut guère l’ècre en n'obfervant que les Abeil- les qui vivent dans les ruches ordinaires , quoiqu'il y ait de ces ruches de beaucoup de formes différentes. L'invention des ruches vi- trées allez récente , qui n'eft guère que de ce fiècle, a facilité les obfervations fur les Abeilles , fans avoir diffipé toutes les diffi- culrés. Une ruche eft un aMemblage de gâteaux pofés du haut en bas, à peu près parailè lement au-deflus les uns des autres & rem- plis de cellules; entre ces gâteaux il y a un efpace vide pour le paflage d'au moins deux Abeilles & quelques trous ou ouvertures qui pénètrent d’un gâteau à l’autre perpen- diculairement de haut en bas. Ces efpaces, ces ouverturés font des chemins & des com- munications d’un gateau à l’autre. Cependant la poñtion des gâteaux & le nombre des communications des uns aux au- tres ne font jamais parfaitement femblables ; ilyaà ce double égard des variétés entre les différentes ruches & même dans une feule. Digreffion fur la forme qu'on à donnée aux ruches de verre ; la plus favorable a paru à notre auteur celle d’une boîte plate dans laquelle on renferme un miroir pour l'obferver pofé de champ fur un de fes côtés : celie dont il s’eft fervi éroit haute de vingt-deux pouces, large de vingt quatre, épaille de quatre & demi. CE cchi} Defcriprion d'autres ruches vitrées que l’au- teur a aulli employées. Ces différens objets ne font pas fufcepribles d'extrait, & deinan- dent des détails qu'il faut chercher dans la lecture du mémoire mème. Quand on regarde à travers une ruche vitrée les Abeilles qu’eile renferme ,on n’y en voit pendant la plus grandè parue de l'an- née que de celles qu'on connoît ordinaire- ment & qui font toutes femblables; mais il y a une faifon où parmi celles-ci on en dé- couvre de fenfiblement plus grandes; ce fonc les mâles, qu'onanommés Bourdons à caufe dû bruit qu'ils fonc en volant & que M. de Réaumur aime mieux appeller faux-Bourdons pour les diftinguer des vrais qui font d’une autre efpèce. On ne voit ces faux-Bourdons dans les ruches que depuis le mois de mai jufqu'’à la fin du moisde juiller; on n’y en voit jamais autant que le jour qui précède celui où l’on ceffe d'y en voir. Teur nombre au refte eft toujours très-inférieur à celui des Abeilles ordinaires. Aufli ne font ils pas defti- nés à s'unir à celles-ci qui n'ont point de fexe & dont la charge eft de vaquer aux travaux de la ruche : mais les mâles doivenc féconder une feule femelle qui peuple la ru- che & dont toures les mouches qui y naif- fent tirent leur origine. C’elt certe mouche qu'on avoit appellé roi, & dont le nom de reine qu'on lui donne, depuis qu'on a connu fon emploi, indique au moins le fexe. Certe unique femelle eft deftinée à cent mâles qui eft le plus petit nombre qu'on compte de ceux-ci dans une ruche, & quelquefois à mille. Elle eft plus groñe que les mouches ordi- naires, moins que les mâles, mais elle elt beaucoup plus alongée & fes aîtes ne s’éren- dent qu'à la moitié de la longueur de fon COrps. M. de Réaumur ayant partagé un effaim en deux grouppes qu'il _obligea d'entrer chacun dans une ruche vitrée, l’un de ces grouppes étant beaucoup moins nombreux en individus que l’autre, fe trouva cepen- coliv dant pourvu d'une mère ‘ou femelle & l'autre en refta privé. L'auteur rapporte ce qui atriva à chaque por- tion de cet ellaim. Il diftingua dans Île pre- mier la mère qu'it vit marcher d'abord feule le long des parois du verre, mais bientôt plufieurs mouch s fe rendirent auprès d’elle & la fuivirent ; il s'en forma deux lignes qui ne cefsèrent plus del’accompagner. L'au- teur rapporte enfuite très en dérail les événe- mens qui eurent licu le jour que l’effaim eut été partagé, & les jours fuivans. Ces évé- nemens concourent à prouver qu'il n'y a d’ac- tion & de travail que dans une ruche où il fe trouve une mère; que tout demeure dans l'en- gourdiflement dans ceile qui en eft dépourvue & que les Abeilles qu’elle contient , aufli-tôt qu'elles ont reconnu par un moyen quelconque une autre ruche où 1l y a une mère s’ytranf- portent ; mais que les Mouches en poffeflion de cette ruche reçoivent mal les nouveaux hôtes, fulent-ils mème accompagnés d’une mère, qu'elles leur livrent de rudes combats & leur donnent la mort. Cependant ce n’eft pas à la mère avec la- quelle l’effaim eft forti & qui eft née dans la même ruche qu'il eft individuellement atra- ché, comme on pouvoir le penfer ; car M. de Réaumurayantféparé les Mouches dela mère avec laquelle elles s’écoient établies, les ayant placées dans une ruche où il mit en même tems une mère tirée d’une ruche qui leur étoir étrangère, celles-ci adoptèrent cette nouvelie mère & travaillèrent avec autant d'activité qu'elles avoient fait dans la ruche d’où on les avoit tirées, & avec la mère qui avoit vécu la première avec elles. Je me fuis afluré, dir M. de Réaumur, que les Abeilles s’intéreffent toujours & s’attachent à une mère, même étrangère pour elles. Cette affertion eft con- firmée par le faic fuivant. Parmi des Abeilles fubmergées étroit une mère d’une autre ruche que ces Abeilles, tou- res furent retirées fans mouvement: mais la chaleur leur en rendit; les premières Abeil- DT EC OURS les qui purent fe mouvoir s'aprochèrent de [a mère reftée engourdie, ne cefsèrent de la froc- ter de leur trompe, tandis qu'aucune ne s’a- procha des autres Abeilles également fans mouvement ; le même attachement pour une mère quelconque eft encore prouvé par les faits fuivans ; une , deux & jufqu'a trois méres ayant été introduites dans une ruche qui en avoitune, & dont les travaux étoient en aéti- vité, ces meres furent bien acceuillies. Cepen- dant ce fait eft contradictoire à ce qu'on a de tout tems avancé fur les combats qu'oc- cafonne la préfence de plufieurs meres dans une ruche & ces combats font réels. Mais les circonftances font différentes, & ces faits, quoique contradiétoires en apparence , feront conciliés en faifant l'hiftoire des effaims: l’au- teur remet à ce tems à les expliquer; il con- clud de tout ce qu'il a dit que l’atrachement des Abeilles pour une mère eft le principe de routes leurs actions & que cet attachement a lui-même pour caufe leur amour pour leut poftérité. 6. MÉMOIRE. Des parties extérieures des Abeilles ordis naires. Comment elles font dans les cam- pagnes la récolte de da cire & celle du miel. M. de Réaumur paroît avoir penfé que ce font la forme des Abeilles, la ftruéture de leurs différences parties externes, dont plu- fieurs leur fervent en effect d'inftrumens, qui contribuent à leurs travaux, qui les facili- tent, & on pourroit peut être dire qui en dé- cident. En conféquence il fait avec le plus graud détail la defcription de l'extérieur des Abeilles ; nous le fuivrons dans les principaux articles ; il commence par la tête dont le dé- vanc eft plar & à peu près triangulaire & qui de fa partie fupérieure à fon extrèmité infé- rieure va en s'érréciffant : les yeux a réfeau placés fur les côtés font des efpèces d'ovales, dont un des bouts eft moins ouvert, Ils font féparés par un intervalle qui a quel: PRE RL REIN ANT RE. ques inégalités , & de chaque côté naît une antenne pofée fur une petite éminence; les antennes font de fubftance cornée, formées de pièces articulées bout à bout, & elles peu- vent fe plier en deux ; leur bafe eft un bou- ton oblong, rouge & luifant, cette bafe eft articulée avec une forte de fufeau au-deflus duquel font dix pièces dont la dernière eft une forte de bouton , & dont les neuf autres fonc cylindriques. La tère de l'Abeille eft plus longue qu’é- paille & que large. Sa partie fupérieure eft arrondie & c’eft fur fa portion la plus éle- vée & en arrière que font placés criangulai- rement trois yeux liffes. Les Abeilles ont une trompe & des dents; celles ci contribuent à rendre la figure de la tête triangulaire; elles font couvertes par une lèvre cruftacée qui termine le devant de la tère. Les dents ne fervent pas feulement à l'Abeille pout broyer les alimens; mais fur- tout pour exécuter fes plus grands travaux ; chaque dent agit latéralement & laille en s’a- prochant un efpace vide entre elles deux; cer efpace eft rempli par des poils qui naif- fent des mâchoires & qui fervent à retenir les parcelles qui ont été broyées ; cependant les machoires peuvent s'approcher compleite- ment, & même fe croifer. La tête tient au corceler par un col court, mais charnu & flexible; près de für orioine eit placée la trompe; quand elle eff ‘en repos clle fe dirige en avant, puis elle fe réfléchir en arrière. Les quatre aîles font attachées au-deflis du corceler & fur les côtés, & les fix jarnbes le font en deflous. Les quatre principaux ftioma: tes fonc auf placés fur le corceler; il ne tient au ventre que par une efpèce de filer ; mais ce filer eft crès-courc & Île corcélet étant ter- miné en pointe, & le ventre préfentant à fon origine une cavité, ces deux parties paroïflent ! ordinairement, & hors les cas de mouvemens cciv extraordinaires , comme jointes l'une à l'autre. Le corps ou ventre eft compofé de fix an- neaux, compofés de deux pièces écailleufes, dont l’une couvrele deflus & les côrés & l’au- tre le deffous. Cette ftruéture aflure aux Abeil- les une couverture capable de réfifler & qui fe prête en mème tems aux mouvemens né- ceflaires. Les Abeilles ordinaires ont plufieurs taches rouflàtres; elles font dues à des rouffes de poils de grandeur inégale, rameux & fembla- bles à des tiges couvertes de branches ou à des tiges de moule; les yeux à réfeau en fenc remplis, mais de fi fins qu’on ne les voit qu'à l’aide d’une forte loupe. Ces poils ont fait douter que les yeux à réfeau des Abeilles fuf- fent véritablement de ces fortes d'yeux & les ont fait regarder comme autant d’yeux Hffes; quoiqu'ilen foir , les différens yeux des Abeilles leur fervent à diflinguer les objets; car fi on ne couvre que les uns ou les autres de vernis, elles continuent de voir, & fi on en couvre les uns & les autres, leurs mouve- mens prouvent qu'elles ne voient plus & leurs geftes , leur allure font d'animaux aveugles. M. de Réaumur s'artache à décrire les poils des Abeilles parce que ces poils ont des ufages , autres que de vèuir, dont il fera parlé. "paie ‘enfuite à l’examen des jæmbes; czlles “de Ja première & de la feconde paire diffe- rent peu de longueur ; mais celles: de la troi- feme paire font beaucoup plus longues que celles des deux aucres: elles ont environ cinq lignes de long’; tandis que les autres n'en m'ont guère que trois; chaque jambe eft compofée de cinq pürties principales, d'une fubitance écailleufe , bruné & luifanre. La première par- tie, celle qui eft attachCeau corceler ef la plus courte; ce n’eft qu'une efpèce de bouron co- nique; Ja feconde pièce eft oblongue & un peu contournée ; la troifieme eft plus confi- dérablé & autrement faite dans la rroifieme | paire que dans les deux autres; elle eft dans cclv) cette jambe applatie & triangulaire: on peut appeller cette pièce palette triangulaire, La quatrieme piece dans les jambes de la feconde & troifieme paire eft aufli applatié & M de Réaumur lui-donne le nom de pièce quarree ou roffe. Enfin, la cinquieme partie de cha- que jambe ou! le. pied eft très -déliée & compofée de cinq articles, dont le dernier eft armé de deux crochets recourbés en en bas. Les Abéïlles amallent fur les fleurs, non la cité, mais la matière dont elles la compo- fent;'elles ne trouvent certe matière que fur les fleurs & jamais fur les feuilles des plan- res , comme quelques perfonnes l’ont penfé ; elles ne la rencontrent mème que fur les éra- grande quantité de pouffière qu'elles en font couvertes & qu’elles paroilfent diverfement colorées felon la teinte des pouflères dont elles fe font charges. SELS Les unes retournent-dans cet état à la ru- che; les autres fe nétoient avant de la rega- gner; mais toutes ramallent les pouflières dont elles fe font couvertes par le moyen des brolles don :leuts deux jambes poftèrieures font garnies; elles réunilfent ces pouflières en deux pelotres que celles qui fe néroient avauc de retourner à la ruche, placent dans une cavité que des poils longs & roides for- ment à la partie fupérieure & poftérieure des deux dernières jambes ; elles fent enfuite leur trajet chargées de ce fardeau. L'auteur remet au mémoire fuivant à parler de l'emploi de © Ja matière à cire que les Abeilles ont tranfpor- tée à la ruche , & il pale dans celui-ci à la récolte du miel, DITS C" OCR M. Linné a remarqué mieux qu'on ne l'a- voit fait avant lui, que les fleurs ont des vef- fes remplies d’une liqueur miellée ; il les a nommées reéfairs.Ce font les réfervoirs où les Abeilles puifent le miel. La trompe eff l'inf- trument qui leur fert à le ramaler. M. de Réaumur décrit cette partie dans un très- grand détail; je me contenterai ici, ayant fuivi cet objet dans l’extrait de Swammerdam, de remarquer que la trompe eft compofée d'un étui double, qu’elle eft elle-même for- mée de deux lames, qu'elle paroît coudée dans l’inaétion , qu'elle eft terminée par un mamelon percé accompagné de poils, &c. Cependant M. de Réaumur ajoute beau- coup à la defcriprion faite par Swammerdan, & il faut, pour avoir une idée complette de la trompe des Abeilles, lire ce qui en eft écrit dans le mémoire que les bornes prefcrites ne me permettent pas de copier & dont cette partie n’eft pas fufcepuble d'extrait. Enfin M. de Réaumur ne penfe pas que la trompe agifle en pompant, mais il la compare à une langue qui lappe ou qui lèche, Il faut voir les preu- ves de fon fentiment dans fon propre ou- vrage, s 7. M$éMorRreE. De laiguillon des Abeilles , de leurs com- bats & des différences remarquables entre les parties extérieures des Abeilles ordi- naires & les parties extérieures des mâles 6 des mères. L’aiguillon eft une arme défenfive dont il eft rare que l'Abeille fe ferve quand on ne la provoque pas : routes les efpèces d'Abeil- les, Guèpes, Bourdons en font pourvus & l'aiguillon de tous ces infeétes eft à peu près fair fur le même modèle, Il fuffit pat confe- quent de donner une idée de la conformation de celui des Abeilles. Dans l’état de repos l’aiguillon eft entière: ment caché à l’intérieur du corps ; mais quand l'Abeille s'en fert pour fa défenfe, elle le fait fortis PRÉEFVMINAIRE..- eclvij _ fôrrir de l'extrémité’ de fon corps près de l'anus, elle le darde en avant & le retire en dedans alternativement, en pliant en tous fens les anneaux de fon ventre & en cher- chant à piquer fon ennemi. En même tems que l’aiguillon paroît fous la forme d’un dard aigu , on voit fortir avec lui deux corps blan- - châtres qui l’accompagnent, mais au - delà defquels il s'élance beaucoup : ces corps font deux envelopesentre lefquelles 1l eft contenu à Pintérieur du corps & par le moyen defquelles il ef garanti de l'aétion des parties environ- nances comme ces parties font garanties de la fisnne A l'extrémité de l'aiguillon dardé hors du corps on apperçoit une goutte d’une liqueur crès-limpide, bientôt remplacée par une fecoide goutte, fi la première a été dif- fipée. Les fais qui viennent d’être rapportés peuvear être obfervés à la vue fimple. Mais 3l fauc fe fervir d’une furte loupe pour mieux connoître la ftruéture de l’aiguillon que M. de Réaumur développe dans les termes fuivans. L'aiguillon n’eft pas un inflrument auff fimple qu'il le paroîr. 3a bafe eft folhide, épaif. fe & va en grofliflant; elle diminue cepen- dant à mefure qu’elle s'élève; il y a à fon ex. trémicé une efpèce de talon du côté du dos de la Mouche; & c'eft de là que part l’aiguil- lon proprement dit ou le dard : le tout eft d'un brun châtin & de la fubflance de la çorne ou de l’écaille; le dard s’effile en s’a- longeant, & finit par une pointe très-fine. Ce- pendant ce dard n’eft que l’enveloppe d'un autre dard beaucoup plus fin, ou plütôt de deux dards femblables & égaux. L’aiguillon eft donc compofé d’une gaîne & de deux dards ; ils ont chacun fur un de leurs côtés des dentelures fines; ces dentelu- res produifant un grand frottement quand les dards ont été introduits dans les chairs, font caufe que l’aiguillon y refte fouvent engagé. L’Abeille ne pique pas feulement, mais elle verfe dansla piquure une liqueur lim pide, dont Hifoire Naturelle, Infeiles, Tome IF. le réfervoir eft une veflie fituée à la bafe de laiguillon, entre les deux dar ls; certe veflie eft tranfparente, d’une forme olivaire; elle fe rermine par un vailleau qui s uvie entre les deux dards dans leur étui, & à l'extré- mité oppoféeon voir deux vaiffeaux dont l'in- fertion n'eft pas connue, que Swammerdam regarde cominie des vaifleaux avengles. Lorfqu'ure Abeille a piqué, fi quelqué circonftance lui fait hârer {a retraite, il acri- ve fouvenc qu’elle laille dans les chairs, les dards, leur étui, fes enveloppes, la velüie du venin & des parties mufculaire. ; c'eft pour elle une perte. mortelle. C'eft la liqueur qui coule du dard des Abeilles & de celui des autres infeétes qui en onc un femblable, qui eft la caufe prin- cipale de la douleur que ces piquures font éprouver. Entre les preuves que M. de Réau- mur cite à ce fujet en voici deux qui font couvaincantes. Si l’on fe pique avec une épingle, on n'é- prouve qu’une très-légère douleur, mais fiona chargé la pointe de l'épingle de la liqueur ramallce à l'extrémité du dard d’un Abeille, la douleur eft femblable à ce qu’elle auroie été fi la piquure eût été faite par cet infecte mème. Lorfqu’une Guèpe ou un infeéte à dardana- logue a piqué plufieurs fois de fuite, les der- nières piquures fonc à peine fenfibles & di- minuenc à mefure que la liqueur eft moins abondante. On vante l'huile d’olive comme un born remède contre l'effet de la piquure des Abeilles, L'action de ce médicament eft fouvent fans vertu, felon la feuñbihté des. perfonnes. & des parties qui ont été piquées. L'aiguillon eft à la fois une arme offen- five & défenfive dont les Abeilles fe fervent pour fe defendre & pour attaquer. C'eft par leur piquure qu'elles fe fouftraient fouvene kk cclvii] à la pourfuite de l’homme ou des animaux, qu'elles fe délivrent de l'ennemi qui pille lsur magalin, comme les Bourdors, ou qui renverfe Îeurs demeures |, comme divers animaux, dans différentes occafons ; c’elt par le: moyen de leuraiguiilon qu’elles s’atraquent les unes & les autres, qu'elles tuent, en un certain tems, les mâles, & qu’elles fe livrent des combats à mort, Les mâles n'ont point d’aiguillon, mais les femelles ou mères en ont un; elles paroiffent moins difpofées que les ouvrières à s’en fer- vir, car on peut les manier, les tenir entre fes doigts fans qu’elles piquent, & ce n'eft qu'en les irritanc long-tems qu'on les y détermine. Les ouvrières fortent de la ruche de grand matin dans les beaux jours, au lieu que les mâles ne fortent guère que d'onze heures à cinq heures du foir. Les males ne rapportent jamais rien à la ruche , mais ni leuts partes ni leurs dents ne font conformées comme ces mêmes par- ties des ouvrières , les dents de facon à inci- s fer & ouvrir les capfules des fleurs, les pattes à fe charger des poullières; ainfi ce font les inftrumens qui leur manquent pour le travail, & c'eft un préjugé d’attribuer leur ineétion à un défaut moral. La trompe des mâles eft de mème plus courte ; moins grande & moins propre à ra maller le miel que celle des ouvrières. Les yeux à réfeaux & les antennes font plus amples dans les mâles quedansles ouvr ères. Ces deux dernières loix font aflez générales par rapport à tous les infeûles. Les mâles font plus velus que les onvrières, Les mères font fur-tout remarquables par Ja longueur de leur corps ; leurs dents & leur trompe font, comme celles des mâles, plus petites que celles des ouvrières; leurs ailes fur tout font propres à les faire remar- quer par leur extrême petitefle; les mères D NSACOT. RS enfin font moins velues que les mâles & que les ouvrières. 8. MEMOIRE. Des gä eaux de cire; comment les Abeilles parviennent à les confruire ; comment elles changent en véritable cire la po:fjitre des étamines ; de la récolie & de l'emploi de la propolis ; comment elles rempliffent les alvéoles de miel, & comment elles ly confervent. Les ruches font compofées de gâteaux de cire parallèles, difpofés au-delfus les uns des autres ; ces gâteaux contiennent à chacune de leur furface des cellules ou a/véoles de figure régulière, Les alvéoles font des tuyaux exa- gones, cetteconfiguration procure aux Abeilles l'avantage de faire des ceilulesles plus grandes qu'il fe puifle, en occupant le moins de place & laïflant le moins de vide pofhble ; d'employer à leur confection la moindre quantité de cire, & le rang d’alvéoles qui fe trouve à chaque furface , les double dans le même efpace. Le fond de chaque cellule eft formé par la réunion de trois pièces quadrilatérales. Il faut lire dans le mémoire mème ce que l’auteur dit fur la forme des alvéoles & de leur bafe ; il examine enfuite comment les Abeilles conf- ruifent les alvéoles & les gateaux ou rayons dont la ruche eft compofée ; ce font les dents où mâchoires qui leur fervent d’inftrumens & avec lefquelles elles apoiiquent , étendent, lamincillent & pécriflent la cire; ce font encore des objets qu'il faut chercher dans le mémoire; M. de Réaumur pafle aux ufages des alvéoles. Il y en a de deftinés à fervir de magafin pour le miel, d’autres à l'éducation ou accroilflement des Vers, & à leur change- ment en Mouches, La grandeur des alvéoles eft proportionnée à celle des Vers qui doivent y être elevés,ainfi les alvéoles deftinés aux mâles font plus grands que ceux qui font deflinés aux ou- PRÉLIMINAIRE. vrières, & les alvéoles pour les mères fur- patient tous les autres. Maïs comment les Abeïlles convertiflent- elles en cire la pouffière qu’elles ont amaflce fur les Aeurs & qui en eft la matière? Cette pouflière n’eft point encore de la cire, car fi on l’enlève aux Abeilles qui l'ont recusiilie, qu'on la preffe entre les doigts , elle ne s’y pétrit point à la manière de la cire; au lieu de fe fondre à une chaleur modérce, elle fe defléche, jette de la fumée & fe réduit en charbon ; cette même pouflière , préfentée à la flamme, s'embrâfe, brüle à la manière des végétaux lecs ; enfin cette pouilière, jetrée fur l'eau, fe précipite au fond , au lieu que la cire furnage. Les Abeilles font donc éprou- ver à cette pouflière une préparation qui lui communique les propricrés de la cire qui lui manquoient, Plufeurs naturaliftes ont penfé que les Abeilles, en mêlant le miel aux pouflières des plantes , les convertifloient en cire ; mais par ce mélange on ne change pas l'état des pouflières , ainfi que notre auteur s'en eft alluré ; il ne préfume pas non plus que, comme Swammerdam l'avoit penfé, ce foit la liqueur de l’aiguillon qui change la na- ture des pouflières; des tentatives qu'il a faites à cet égard l'ont éloigné de cette opinion, & il remarque que les Guêpes , les Bourdons qui rendent par leur aiguillon une liqueur analogue à celle de l'aiguillon des Abeilles ne forment pas de gâteaux de cire, La ma- nière dont les pouflières fant converties en cire par les Abeilles ne nous eft donc pas connue, Il feroit utile fans doute de découvrir un procédé d’après lequel on püc exécuter cette opération , parce qu'on pourroit ra- maller beaucoup de pouflières, & rendre la cire infiniment plus commune. Les procé- dés faivans ne réfolvent pas ce problème , mais ils mettent fur la voie des expériences qui pourroient conduire à fa folution. Des pelottes de cire brute enlevées à des Abe Iles ont été mifes davs un tube rempli ; ci ! . . / . » d'efprit de vin, la liqueur chauffée jufqu'à cclix l'ébullition & enfuite évaporée dans une cuiller d'argent ; elle a laïflé un réfidu fem- blable à de la vraie cire, ce réfidu en avoit la couleur, l'odeur , la confiftance ; mais mis dans la bouche, il s’y fondir comme un motr- ceau de fucre, & 1l en avoit le goût, Ce n’étoit donc pas encore de véritable cire? Cependant l’auteur croyant s'être affuré in- conteftablement que c’eft dans l'eftomac même des Abeilles que la cire brute éprouve le changement qui la convertit en vraie cire, ainfi que quelques auteurs l'avoient foupçon- né,il lui a parut dès-lors fuperflu de chercher des moyens qu'il n'eft pas probable que l'art uifle imiter. Swamimerdam nioit que les: Abeilles puffent fe nourrir de cire brure, & il fe fondoit fur ce que l’ouverture de leur trompe elt crop reflerrée pour admettre des molécules folides; M. de Réaumur convient de ce fait, mais il obferve que les Abeilles ont, outre leur trompe , une bouche fituce au bout de la tère à la parue fupérieure de la trompe , au bas des dents, & qu'elle peut admettre des moiécules de cire brute. Non-feulemenc un obfervateur peut voir les Abeilles occupées à mâcher la cire, mais il peut la retrouver dans leur eftomac & leurs inteftins ; il eft donc prouvé qu'elles l'a- valent, Il a déjà été remarqué que les alvéoles fervent à deux ufages, à dépofer le miel, à loger les Vers ; il y en a encore qui fer- vent de magafns pour y dépofer la cire brute dans les tems & les jours où la récolre en eft abondante & excède la confommation qui peut en ètre faite, Les Abeilles rejettent fous la forme d’excre. mens & par l'anus les fœces de la cire & du miel, mais c'eft par la bouche qu'elles re- gorgent la partie de la cire brute qu'elles avoienc avalée, & qui a €té convertie en véritable cire; certe fubftance eft rendue fous la forme & la confiftance d’une pâte humide qui, aufi-tôr qu'elle efl défléchée, a toutes KK ij cel les propriétés de la cire. L'anteur s’eft afluré de ces faits par le moyen des rnches de verre, & il les rapporte avec des circonftances qui ne permettent pas de les révoquer en doute, Il eft donc prouvé que les pouflieres des fleurs font la matière de la cire brute; que les Abeilles avalent la cire brute, qu'elle fubit un changement à leur intérieur, & qu'après ce changement elle eft cenvertie en véritable cire. Deux autres preuves confirment que c’eft de leur intérieur que les Abeilles tirent la véritable cire, ou celle dont elles conftrui- fent les alvéoles. Un effaim forti de la ruche, attaché à une branche ; des Abeï les qu’on fait pailer d’une ruche à une autre, n'ont ni magafin de cire bruce à leur difpolition, ni pelottes de cette cire furleurs palettes aux jambes poftérieures, cependant & l’etlaim & les Abeilles chan- gés de ruche commencent à conftruire des alvéoles avant d’avoir été à la récolte des pouffières ou de la cire brute ; c’eft donc de leur intérieur qu’elles tirent la vraie cire qu’elles mertent en œuvre. On ne trouve point de pouflière dans les intellins des mâles. Ils ne fe nourrilfent que de cire. Le foin de ramafler les pouf- fières, de conftruire les alvéoles , de les ap- piovifionner , occupent & mettent en action un grand nombre d’Abeilles à la fois; ce- pendant il y en a toujours un nombre plus grand qui demeurent en repos & forment des orouppes fans mouvement : il eft probable que ce font des Abeilles qui fe repofent, & que routes travaillent & fe délaffent à leur tour. Indépendamment de la cire & du miel, les Abeilles récolrent une troifième fubftance; elle leur fert à enduire les parois de la ruche, à la fermer exactement, en ne laifaut de libre que l'ouverture pour l'entrée & pour la {orue. Cette fubitance eft généralement connue fous le nom de propolis. C’eft une DISCOURS réfine foluble à l'efprit de vin & à l’huile de thérébenthine, forc extenfible quand elle eft fraîche, qui fe durcit par l'effer du tems & fe ramo'lit à la chaleur; elle diffère pat l’odeur, la couleur & la folidité, non- leulement dans les différentes ruches, mais dans différentes places de la même ruche, Sa couleur en général eft un brun rougeûtre plus ou moins foncé à fa furface, & le jau- nâtre de la cire à fon intérieur; fon odeur eft aromatique, elle a les propriétés des réfines en général. Ce n’eft guère que dans les premiers tems que les Abeilles fe font établies dans une ruche qu’elles ont befoin d’y apporter de la propolis ; aufli eft-il alfez difficile de les en voir charaées dans d’autres tems ; iorfqu'elles la récoltent à la campagne, & qu'elles la tranfportent à la rucie, elle eft molle & extenhble; elles la rapportent fous la forme de deux petites plaques ou deux écailles, fupportées fur leurs pattes de derrière : c'eft fur-cout le foir qu’elles en font la récolte ; celle qui l’a ramaffée ne pourroit la dépofer , elle eft trop tenace ; mais quand l’Abeille eft pofée , quelques-unes de fes compagnes enlèvent avec les mächoires des parcelles de propolis, les appliquent où il eft befoin, & par ce moyen les patres de la première Abeille fonc peu à peu déchargées. On croit que c'eft fur les peupliers , les faules & les bouleaux que les Abeilles ramaffent principalement la propolis ; elle leur fert à enduire les parois de la ruche, à en boucher toutes les fentes, comme il a déjà éré dir; clles en enduifent en- core les matières qui fe trouvent par hafard introduires dans la ruche & qui font trop pe- fantes pour qu’elles puiffent les tranfporter au dehors; ain , lorfqu'un Limaçon , une Limace, pénètrent dans la ruche, comme cela arrive quelquefois, les Abeilles tuent à coup d’aiguillons cer hôte téméraire & in- commode, & le couvrent d’un enduit de propolis. Tout le monde fair que c’eft fur les fleurs que les Abeilles ramaftent le miel, qu'il leur PRÉLIMINAIRE. fert de nourriture , & qu’elles en font pro- vifion dans leur ruche ; elles le pompent avec leur trompe, elles en es leur efto- mac qui peut-être regardé comme double, & dont le fecond eft fortifié par des mufcles circulaires : lorfqu'elles ont fait la récolce du miel , elles retournent à la ruche, s'arrêtent aux alvéoles qui (ont dans l’ordre d'être rem- plis & ce font ceux des gâteaux fupérieurs; el'és y dégorgent le miel qu’eiles ne rendent pas par l’extrémité de la trompe, mais par une ouverture placée au-deflus de fa bafe, & qui eft /a bouche. Ce n'elt que par le rra- vail de plafiours Abeilles qu'un feul al- véole eft rempli de miel. Il arrive fouvenr qu'une Abeille qui en revient chargée eft rencontrée pat d'autres Abeilles qui n'ont pu en alier récolter & qui ont befoin d’aliment, alors elle relève fa trompe , elle dégorye du miel que fes compagnes fucent. Celui qui qui eR dépofé à la ruche y eft verfé dans des alvéoles , dont les uns reftent ouverts & dont les autres font fermés par un couvercle de cire. Le miel des premiers alvéoles eft pour les beloins journaliers, celui des feconds pour les jours & les faifons où la récolte du iiel ne peut avoir lieu à la campagne, Cha- que alvéole fermé eft rempli autant qu'il le peut être. Cependanc le couvercle n’a pu être appliqué qu'après que le miel à été dé- polé , & il fembleroic, d’après la pofñtion horizontale des alvéoles, devoir couler & fe répandre, mais l’étroicelle du vafe, la vif. cofité du miel, une couche d'un miel plus épais dépofé à la furface, empêchent qu'il ne découle : c’eft dons moins à le contenir que fert le couvercle, qu'à le garantir dans les pallages fréquens des Abeilles fur les al- véoles, à empècher que leurs pieds n'y rou- chenr, & à le défendre du covtact de l'air ui le deflécheroit, l'épailliroit trop, état dans lequel 1l n'eft pas un aliment conveua- ble aux Abeilles. 9. MÉMOIRE. De la fécondation & de la ponte de la mère Dole Abeille. M. de Réaumur commence ce mémoire cclxj en remarquant que l'auromite & lhiver font - périr un fi grand nombre d'Abeilles, qu'une ruche très-peuplée à la fn de lété, ell fou- vent prefque déferte à la fn .de l'hivers mais cette dépopulation eft bientôt rcparée au printems, & vers la fin de mai le nombre des habitans eft fi grand ,.que ia ruche ne leur fuffx plus, qu'il faut forcément qu'il en forte de nombreux effaims. Cependant ceire merveilleufe propagation eft le produit de ka feule mère Qui a furvécu à la piupart de fes compagues : c'eft à renouveller l’efpèce dé- périe qu'elle eft deftince; notre auteur borne à ce feul mais important objet, routes fes fonctions | & il réfute toutes les merveilles que les anciens nt débitées fur fes droits, fa vigilance, fur les ordres qu'on prétendoir qu'elle dounoit, & enfin fur le gouvernement qu'on lui attribuoit. Ce n'eft pas fur le moral feui de la mère Abeille que les anciens s’éroient trompés, ils avoient même méconnu fon fexe , ils en avoient fait un roi; Swammerdam eft je premier qui ait reconnu & déterminé le fexe de ce prétendu roi. Cependant Pline & quel- ques anciens avec lui, avoient foupçonné que c'eft une femelle. Tout le monde faic que, fuivant l'opinion ancienne, c’étoit la corruption qui produifoit les infectes , que de la chair de Taureau naifoient les Abeilles, de la cète du Lion les rois de ces courageux animaux, &c. Nous ne nous arréterons pas plus long - tems à ces erreurs auxquelles d’autres erreurs ont fuccédé quelque tems; car on a prérendu que les reines naïfloient des reines, les ouvrières des ouvrières ; d’au- res ont pris les Bourdons qui font les mâles, pour les femeiles , & on a auffi imaginé, même crès-anciennement, que les Abeilles n'avoient point de fexe, mais qu'elies ap- portoient dans leur ruche certaines fubflances d’où naifloient des Vers qui devenoient des Mouches, Si, dans les mois d'avril & de mai, loif- qu'un eflaim n'habite une ruche que depuis huit à dix jours, on en faifit la mère , qu'on cclxi) la facrifie & qu'on l'ouvre, dans le moment où elle eft en pleine ponte, on découvre à la vue fimp!e des grains en grand nombre, & d’autres plus petits, à l'aide d’une loupe ; en quantité innombrable, Il eft aifé de re- connoître qu: ces grains font desœufs, & c'eft déjà une aflez foire preuve que c'eft par des œufs que les Abeilles fe multiplient, que c’eft la mère qui les produit. Si on prelle lextrémisé du corps des Bourdons, on en fair fortir deux appendices ou corps charnus, & fi on ouvre le ventre de ces infectes, on y remarque des vailleaux remplis d’une liqueur blanche. Ces feuls indices fufhifent pour faire prefumer que ce font des mäles deftinés à féconder la mère. Mais en quelque tems au contraire qu'on fafle l'anatomie des Abeilles ordinaires où Mulets, on ne réconnoit en elles que les vifcères qui fervent à l'entre- tien de l'individu , & aucune partie relative à l’un des deux fexes, on eft donc fonde à penfer que Les Muleis n'en ont pas, Lorfque la mére Abeille fait fa ponte, elle parcourt les rayons à certaines heures, & cet ordinairement le matin , de fept à dix heures; elle marche d’un pas lent, ac- compagnce de quelques Moucles rangées au- cour d'elle; elle introduit fa têre dans chaque alvéole ouvert, comme pour lexaminer, & jorfqu’elle la trouvé vide, elle y fait entrer, en fe reraurnant , l’extrémité de fon corps, elle y dépofe vers le haut, au parois qui fait le fond , un œufqu'elle introduit par fa pointe à la furface de la cire. L'œuf eit oblong, il demeure dépofé dans une fituation horizon- tale plus où moins incliné; ceite opération ne demande qu'un inftant & eft fucceflive- ment répétée un très-grand nombre de « 15, car la fécondité de la mère Abeille et fi grande, que dans les commencemens de Pé- rabliffementc d'une ruche, les ouvrières ont bien de la pein® à conftruire un aflez grand ombre d’alvéoles pour fufare à la fécondiré de 1 mère qui ne dépofe cependant qu'un Gaymur évalue à douze en un feul cauai. Ce dernier conduit a 616 D'IESCOU RS mille le nombre des œufs qu'une mère produit . . . . A en moins de deux mois au printems, faifon où la propagation elt dans toute fa force. Les alvtoles deftinés aux Vers qui fe chan- gent en mâles, ceux conftruits pour les Vers qui deviennent des mères ont plus d'étendue que les alvéoles ordinaires. La mère Abeille dépofe dans chacun de ces alvéoles lefpèce d'œuf auquel il eft deftiné ; la relation entre la connoiflance de l’alvéole & de l'œuf qu’elle va y dépofer, font un de ces phénomènes qu'on ne peut ex;liquer que par le mot vague d'inflinët. Un alvéole deftiné pour une mère a une telle capacité , il coûte l’emploi de tant de cire, qu'un feul pèfe autant que cent al- véoles ordirares & même plus. Cependant une mère pond quelquefois de quinze - vingt œufs deflinés à donner naïflance à de nouvelles mères; mais quelquefois elle n'en pond que trois ou quatre, & même aucun ; alors la ruche ne fournit pas d’efaim. Ce n'eft pas (eulement par l'étendue , mais en- core par la forme que les alvéoles ou cellules pour les mères diffèrent des ordinaires; ces alvéoles ne reflemblent pas mal à un gobelee renverfé , attaché au gâteau de cire par un pédicule. Après les fairs dont nous venons de donner un extrait, M. d: Réaumur entre dans dés détails anatomiques fur les parties fexuelles des mères & des mâles ou Faux-Bourdons, L’ovaire de chaque mère Abeille eft dou- ble, & comme celui de plufieurs autres in« feétes , un affemblage de vaitleaux qui, ti- rant leur origine du même point, aboutiflent tous à un canal commun, Ces vailfeaux, dans les tems éloignés de la ponte , comme en hiver, font d’une ténuiré extrême, maïs au printems, dans la faifon de la ponte, ils font gonflés & remplis d’une prodigieufe quantité d'œufs. Les diérens vailleaux des deux ovaires aboutiffent à deux canaux qui fe teriminçne 4 4 PRÉLIMIMWMAIUIRE. regardé par Swammerdam comme la matrice ; c’eft un canal fort court, dans le trajet du- quel les œufs font enduits, felon le même auteur, d'une matière vifqueufe propre à les fixer contre les parois des alvéoles. Swammerdam évalue à cent quarante le nombre des vailleaux de chaque ovaire, & il a compté dix-fept œufs par chaque vaif- feau , fans ceux qui, étant encore loin de pa f ” RE : 1 roître au jour, étoient trop petits pour étre remarqués , ainfi il a pu compter cinq mille cent œufs fur les deux ovaires, & l’on peut, fans fe tromper, fuppofer qu'il y en avoit le double que leur peritefle déroboit à la vue de l’obfervateur. On ne doit donc plus être furpris qu’une feule mère donne nailiance à onze ou douze mille Abeilles, L'ouverture des males ou Faux-Rourdons montre leur corps rempli de vaileaux fper. matiques, & l’on ne trouve aucune partie femblable à ces vailleaux , ni à l’intérieur des mères, ni dans les Abeilles ouvrières. En preflant l'extrémité de leur corps on en fait forur, non du bout du dernier anneau , qui p'eft pas percé à fon extrémité , mais en- defous de cer anneau, différentes pièces dont l'auteur fait la d£fcription, dont on ne peut donner une juite idée fans le fecours des figures , ce qui nous force de renvoyer à l'ouvrage. Ces parties font vifiblement defti- nées pour l'accouplement; cependant perfonne ne dit avoir vu une mère dans cer acte, & beaucoup d'auteurs prétendent qu'il n’a pis lieu. Mais ce n'eft pas une pr:uve que la mère Abeille ne s’accouple pas. L’analogie eft con- traire à certe opinion, Notre auteur a vu des Bourdons s'accoupler, d’autres ont vu des Guèêpes dans l’accouplement, & les familles des Bourdons & des Guèpes font, commecel!es des Ab:illes, compofées de mères, de mâles & d’ouvrières. Il eft donctrès-probable que le mè- me acte a licu de la part des Abeïiles, Les an- ciens penfoient que les mâles répandoieut fur les œufs, après la ponte, une ‘1queur qui les fécondoit, & Swammerdam a imaginé que les œufs étoient fécondés dans les ovaires de celxi} la mère Abeille par les efprits ou odeurs qui émanent des males, faus qu'il für befoin que celles ci s’uniflent aux mâles Le nombre des males, qui monte quelquefois à mille pou une feule mère , eft un argument aflez fort en faveur de ces deux opinions. Mais on a vu des mères Bourdons & des mères Guêpes qui vivent dans les mèmes circonftances par rapport au nombre des mâles, jointes avec un de ceux-ci ; il paroït donc qu'il ne manque ue d'avoir furpris une Abeille mère dans le mème acte, obfervation qui ne peut qu'être fort rare, à caufe des gâteaux de cire, dés grouppes d’Abeilles qui dérobent la mère aux yeux de l’obfervateur hors les tems où elle pale d’une cellule à une autre pour y faire fa ponte. L'auteur termine ce mémoire par des fairs qui paroiflent bien:forts en faveur de l’accouplement des Abeilles : deux mères jeunes & vigoureufes , renfermces dans des poudriers de verre avec des mâles auf vi- gourelix ; Ont fair à ceux-ci les avances, les ont recherchées, leur ont offert du m ont pris à leur égard différentes atnitu des, ont paru chercher à les animer & dans pluñeurs circonftances l'extrmi de leur corps s’eft trouvée en contaét. I] pa- roit donc que ce font les mères qui excitent les Bourduns narurellément froids, & que l'acte ne-confifte que dans une juxta-polinion des parties, un attouchement où une union momentanée, comme la chofe a lieu par rapport aux olfeaux & aux Poiflons. n th 2 ' 1 El, 10°. MéMoïRre. Des moyens de faire palfer les Abeilles d'une ruche dans une autre , @ comment on peuf examiner une une toutes celles d’uneruche. Il eft également utile pour l'obfervareur & pour celui qui entretient des Abeilles par des vues économiques, de connoiître des moyens de les faire palier d'une ruche dans une autre, De certe facon on fe mer eu pofleflion de leurs travaux fans les perdre, comme il arnive par la prarique ufitée de les fuffoquer dans leur ruche pour s'emparer de la cire & du cclxiv miel ; ileft au avantageux aux Abailles de les forcer à changer de logement quand les faufles Teignes ont trop mulsplices dans leur h dbiratior, & qu'elles y détruifenc plus que les Abeïlles ne peuvent réparer. Mais c'eft fur-tout par ce pallage d'une ruche à une autre que l’obfervateur s'affure de certains faits, comme de ce qu':In'ya qu'une meèredans chaque ruche pendant la plus grande par- tie de l’année, du tems où il y en a plufieurs, que pendant neuf mois on n'y trouve pas de males , &c. La manière ordinaire de vider une: ruche pour en remplir une autre, eft de renverfer la première fans deflus deflous, de la fixer dans cette polition , foit par le moyen d’un trou fair en rerre & dans lequel entre fon | fommet, foit par quelques groiles pierres qui l'écaient ; on choitit pour certe Ad le matin ou le foic d'un jour un peu frais, &. les momens où des nuages cachent le foleil ; celui qui renverfe la ruche s’eft auparavant couvert d’une forte de demi- domino de toile de crin, à travers lequel il voit aufli- bien qu'à travers un verre; ce domino eft lié fous les bras autour du corps, les mains font garanties par un gant Couvert d'un fecond gant de laine, & les jambes Le font ou par des botines de cuir ou des ferviertes qui for- ment plufeurs tours; de certe façon on n'a pas à craindre d’être piqué. Par-deflus la ruche pleine & renverfée, on en pofe dans fou fens naturel une vide dé mème diamètre , & l’on bouche les vides entre les deux ruches avec de la terre grafle où de la fienie de vache, puis de deux baguettes que l'on tient une de chaque main, on frappe précipi- ramment fur les côcés de la: ruche renverfée : fa pofñtio:, le bruit, l ébranlement des coups de bagaerte CREME les Abeilles à mon- rer de la ruche inférieure dansla fupérieure ; ; on juge, au bourdonnement qu'on enrend dans cette dernière, du nombre des Mouches qui y ont pailé, & Torfau’ il eft confidérable, on enlève la ruche fupérieure, on la porte à l’endroir où étoit l'inférieure , & on l'y met dans la même poftion, circenftance cffen- DISCOURS tielle : mais fi les Abeilles font lentes à mon- ter dans la ruthe fupérieure, on agite les deux ruches à bras, ce qui Note au moins un petit nombre d'Abeilles à monter dans la fupérieure, effet qui fufht; on étend au- près de la nouvelle ruche un drap, on fe- coue rudement deflus l’ancienne ruche dont l'ouverture eft tournée en bas; on a foin de pofer une planche d'an bout Mr le drap, & de l’autre à l'ouverture de la nouvelle ruche; les Abeilles renverfées de force fur le drap, près d'une habitation qu’elles connoiffenr, s'acheminent vers celle qui en occupe la pus Cependant il yen a qui s ’obitinent à refter dans leur ancienne demeure ; on les néglige ,on les enlève en féparant de fe ruche avec un couteau fair exprès les gâteaux de cire ; on balaie avec les barbes d’une plume les Mouches qui y font reftées cramponnées, M. de Réaumur décrit enfuite la manière de faire pafler lesAbeiiles dans une autre ruche par le moyen de la fumée & par le moyen de l’eau. De ces deux méthodes, la première a linconvénient de faire périr fouvent un affez grand nombre d’Abeilles , & l’exécu- tion en eft aflez difficile. Je ne m'’arrérerai pas par cette raïfon à la décrire; je donnerai uue idée de l’autre méthode qui eft plus fimple, plus commode, & qui entraine moins de perte. Le foir da jour qui precède le changement qu'on médire pour le lendemain , on fait à la ruche qu'on veut dépeupler quelques ou- vertures à fon fommet ; le lendemain de bon matin on la cranfporte près d’un puits, fur le bord duquel on a placé un baquet aufü | profond que la ruche eft haute; on la pofe fur le fond du baquet ; on pofe au - deflus de l'ancienne ruche la nouvelle, par fa bafe qui reçoit le fommer de l'ancienne, on lutte les ouvertures qui peuvent être entre les deux, en fe fervant de terre glaife; on remplit le baquet d’eau qui force les Abeilles à à monter dans la ruche nouvelle, on l’enlève, on la ofe , dans le voifinage , fur un terrein uni & folide qui bouche “fon ouverture , & on la PRÉLIMINAKRE. la porte, quand le tumulrte commence à y diminuer , à la place qu'on lui dettine. Ce- pendant des Mouches en aflez grand nombre tombent dans l’eau par divers accidens ; il faut les pêcher avec une écumoire à la furface où elles font foutenues, les étendre fur un drap près de la nouvelle ruche : bientôt elles reprennent leur vigueur, elles fe relèvent & entrent daus la nouvelle habitation, il en péric fort peu & moins que de toute autre manière. Mais le miel qui fe trouve dans des cellules ouvertes eft endommagé; c’eft une perte fort médiocre, parce que la plus grande partie du miel eft contenue dans des alvéoles fermés, ou il eft garantit par la cire. L'obfervation qu'une Abeille qui paroit noyée & privée de la vie peut la reprendre, conduific M. de Réaumur à fe fervir de l'eau pour obferver les Abeilles d’une ruche une à une, les pouvoir compter, y diftinguer les bourdons, y chercher la mère, &c. Il remarqua & connut par divers effais qu’une Abeille peut refter long-tems fous l'eau, neuf heures & davantage fans y per- dre la vie, qu'en l'effuyanc, ou la rechauf- fant, elle reprend fes forces & fon aivité ; quand il eut fait fes tentatives fur quelques individus ifolés, 1l n'héfita plus à fubmerger les Abeilles d’une ruche entière & par ce procédé il eut un moyen d'examiner l'inté- rieur d’une ruche , l’état de fes habirans fans les faire périr , en tout tems & toutes les fois qu'il le jugea à propos. Il décrit dans le refte du mémoire lés manipulations nécellaires pour fubmerger les Abeilles, les fécher, les réchauffer & les rappeller à la vie; pour fé- cher leur habitation qu'on a inondée, lare- mettre en état de les recevoir ; & il expofe les différentes obfervations qu'on peut fe propo- fer de faire par le moyen de la fubmerfon. Ces divers objets font fort carieux, mais ils font d’un détail qui ne permet pas d'extrait & nous exhortons le leéteur que ces mêmes objets pourroient intéreffer , à lire le mémoire même. Hifloire Naturelle ; Infeites, Tome IP, cclxy xt MÉMOIRE. De ce qui fe paffe dans ehaque alvéole d'une ruche depuis qu'un œuf y a été dépolé, juf- qu'à ce que Le Ver forti de cet œuf parvienne à être une Abeille. Les œufs des Abeilles font oblongs, plus gros à un bout qu’à l’autre, de couleur tirant fur celle de la girafole, ils n'ont pour enveloppe qu'une fimple membrane; la mère n’en dépo- fe qu'un dans chaque cellule &, comme on l'a déjà dir ailleurs, elle l’enfonce par fon bout pointu à l'orifice de la cire; 1l demeure fufpendu & incliné par le moyen d'un gluten qui le retient. Cependant il arrive quelque- fois, lorfque le nombre des alvéoles ne repond pas à la fécondité de la mère, qu’elle dépofe plufieurs œufs dans un même alvéole; le plus grand nombre qu’on y en ait obfervé ef de quatre. C'eft un fentiment qui a long-tems té ac= crédité que les Abeilles convent leurs œufs & certe fondion avoir été adjugte aux mâ- les ; mais on a reconnu par des obfervations plus exactes que les œufs n’ont befoin pour éclorre que du degré de chaleur répandu dns la ruche; ce dégré , roujours confidérable, l’eft fouvent autant que celui de l'incubarion d'une poule. La fortie du Ver hors de l'œuf a lieu deux ou crois jours après la ponte, fes métamor- phofes font promptes & au bout de vingt à vingt & un jour l’Abeille dans laquelle il s’eft transformé prend fon eflor. Le Ver nouveau né eft long; il fe tient en rond ; il pofe fur le fond de ja cellule cou- vert d’une forte de bouillie qui lui fert de couffin & de nouriture; certe bouillie ne 3 on . A . r », 0 fuffiroit pas à fon entretien, fi elle n'éroit fré- quemment renouvellée, c'eft un foin que prennent les ouvrières attentives à vifiter les cellules & à les approvilionner en y dégorgeant la pâtée donc les Vers fe nourtillent. Cerre pâtée ou bouillie à un goûc infipide ou plü- EAN cclxv) I} TS € tôt elle n’en a pas; c’eft comme une forte de colle; il eft probable que c'eft un réfidu de la cire brutte & du miel changés en cette pâtée par lation des vifcères de la mouche qui la dégorge. Mais ce qui doit être remarqué , c'elt que les Abeilles propor- tionnent à l'age des Vers la pâtée dont elles les nouriflent; infipide & plus claire dans les commencemens, elle a plus de confiftance & prend un goùt fucré à mefure qu'ils avancent en âge. (Nous nous interromperons ici un inftant pour remarquer que les oifeaux qui nouriflent leurs petits en dégorgeant comme les Abeilles l'aliment dont ils ont beloin, leur donnent de même dans les premiers jours une nourriture fluide qu’on a regardée dans ces derniers tems comme un véritable lait fourni par des glandes du pharinx, qu'enfuite ils les alimentent d’une patce plus épaifle, & finiflent par les nourrir de grain fimplèment amoli : cette analogie entre des infectes & des oifeaux qui nourrilfent leurs petits par regorgement , nous a paru mériter de fixer un moment l'attention du lecteur ; s'opéreroit-il dans les Abeilles , comme on l’a cru de nos jours pour les oifeaux, une fécrérion laiteufe dans les premiers mo- mens de la naïflance des jeunes ; où f'ali- ment plus fluide n’eft-il que le réfidu d’un grain plus longuement digéré , du miel & de la cire brutte plus élaborés par les vifcères de l’Abeille qui s en eft nourrie ? Les Vers des Abeilles n’ont pas de pieds ; ils palfent leur état de Ver roulés fur eux mèmes ; ils font d’abord d'un blanc bleuâtre & d’un blanc de lait par la fuite; ils font fi mols & fi pulpeux qu'on ne peut guère les toucher fans les blefler : 1l5 ont une tête de figure conftante, une forte de bouche alon- gce & deux dents peu fortes & peu apparen- tes : ils prennent leur accroiflement en moins de fix jours & au bout de huit de Ja ponte, car ce n'eft qu'au bout de deux jours qu'ils fortent de l'œuf. Lorfqu'ils ont atteint leur grandeur & qu'ils nont plus befoin d’ali- mens , des ouvrières ferment la cellule en y appliquant un couvercle de cire. Alors le OUSRES Ver fe déroule, il s'étend, il tapifle fa de- meure de foie ; il refte dans l’inaétion après cette opération & il pañle , environ au bout de vingt-quatre heures , à l’état de nymphe. Lorfque par un accident quelconque un gâteau fe dérache en tout ou en partie & tombe au fond de la ruche, les Abeilles arra- chent les Vers des cellules qui ne font pas fermées, les tuent & les portent hors de la ruche; il arrive quelquefois même qu'elles ufent de ce cruel procédé envers les Vers qui fe trouvent de même dans des cellules ouvertes, quoiqu'il ne foit arrivé aucun dé- rangement daus les gâteaux : nous ne fuivons point l’auteur dans les fuppoftions q vil fait pour expliquer une manière d'agir fi oppofce aux foins que les Abeilles prennent ordinai= rement de leur poftérité : 1l nous paroit trop difficile de pénétrer les caufes de ces con- tradictions apparentes & que c'eft crop hafarder d'en donner des explications mo rales. La cellule pour une mère eft, comme on l’a dit, plus grande; les Abeilles l'approvi- fionnent auffi de plus de nourriture; il n'en refte pas dans les cellules ordinaires après le changement du Ver en nymphe & on ne trouve une portion furabondante après ce changement que dans les cellules des mères. Lorfque Îles parties de l’Abeille ont pris leur confiftance fous la peau de nymphe, cette peau fe fend, l’Abeille en fort; elle fe fert de fes dents pour percer le couvercle de cire qui ferme l'alvéole, pour le rompre par fragmens; lorfque l'ouverture eft allez grande, elle pale au dehors fa têre & fes deux premières pattes qui lui fervent, en fe cramponnant à tirer au dehors le refte du corps; elle fe pofe aux environs de la cellule dont elle vient de fortir; fes aîles achèvent de fe développer , & fes membres de fe forti- fer en perdant l'humidité farabondante qui les mouille encore; certe évaporation eft ac- célérée par d'anciennes mouches qui s'ap« PREND MIN ATRE. prochent de la nouvelle & l'effuient avec leur trompe; l’Abeille nonvellement née a les couleurs moins foncées & le ventre plus gros : fi on l’ouvre on le trouve rempli de miel, & cet aliment entroit en plus grande proportion dans la pâtée dont les Vers ont été alimentés dans les derniers tems : ainf le miel qu'ils ont confommé fur la fin de leur vie seit confervé dans leur vifcère, les a nourris pendant qu'ils étoient en nymphe & c'elt encore leur premier aliment dans l’étar de Mouche. Qu'on me permette de rappeller encore ici l’analogie qui fe trouve entre le Poulet & le Ver des Abeilles: le jaune, aliment le plus confiftant de la nourriture que l'œuf ren- ferme fe conferve plufieurs jours dans les vifcères du Pouflin tout formé , renfermé fous la coquille, état qui répond à celui de nymphe, & il eft encore le premier aliment du Pouflin forti de la coquille : de même le miel, partie plus nourriffante de la pârée fe conferve dans les vifcères du Ver, & il eft la première nourriture de l’Abeille nou- vellement née:auñi-tôr qu’elle fent fes mem- bres affermis elle prend fon eflor, elle fuit les autres Mouches à la campagne, & elle exécute les mèmes travaux ; ii naît quelque- fois plus de cent Mouches par jour dans une feule ruche. 12. Ms moins, Des Effaims. Les ruches font des pertes confidérables pendant l’hiver, mais au retour du printems l'Abeille mère recommence fa ponte. Les œufs qu'elle dépofe d’abord ne produifent que des Abeilles ouvrières qui ne font qu’au bout d'environ trois femaines en état de travail. ler; quelque tems après il nait des mâles ou faux Bourdons , & peu après une & quel- quefois plufeurs jeunes mères; le nombre des ouvrières depuis le printems eft confidé- rable, & alors la ruche fe trouve furchargée. Cependant ce w’eft pas feulement le manque + 1 cclxvi de place, la gène ; qui dérerminent une par- tie des Abeilles à quitrer leur habitation & à en chercher une nouvelle; il faut de plus, & c’eft une condition indifpenfable, qu'il foit né dans la ruche une jeune mère que l’effaim puifle fuivre & qui lui affure une poftérité; fans cette condition il ne fe fait pas d'émigration. Des ruches fi peuplées qu’elles ne fau- roient contenir toutes les mouches, ne don- nent pas d'eflaim parce qu'il ny a pas de jeune mère, & d’autres ruches dans lefquelles il refte encore beaucoup de place à occup- per, en donnent aufli-rôt qu'une jeune mère eft née: elle eft en état de conduire les Abeilles qui la fuivent & auxquelles on donne le nom d’effaim fort peu de jours après fa naïflance, peut-être dés le jour même : mais la férénité du ciel , la tem pérature de l'air accélèrent ou retardent fa fortie, Une ruche effaimera bientôt ou jettera un effaim , lorfqu’on y voit des mâles, quand dans un beau jour il fort peu d’Abeilles; linftanc eft plus proche lorfque le foir & la nuit mème on entend dans la ruche un bruit qui n’y eft pas ordinaire. C’eft de dix heures à trois que les effaims fortent ; dans le moment qui précède leur fortie on entend redoubler le bourdonne- ment dans la ruche, on voit des Mouches en fortic en grand nombre : aufh-côt que la nouvelle mère a prit elle-même l'eflor, les Mouches fe précipitent à fa fuice en fi grand nombre , qu’elles forment dans l'air un tour- billon qui l’obfcurfit aux environs, Il paroït que leur vol a pour objer de découvrir un lieu propre pour une nouvelle habitation & que ce n'eft pas la mère qui en détermine le choix. Car fi quelques Mouches fe ne en un endroir, elles y font b'entôt fuivies par d’autres : la mère ne s'y rend que quand le grouppe eft déjà confidérable; mais auf 11 ij cclxvii tôt qu'elle s’y eft jointe, toutes les Abeilles qui étoient encore en l'air la fuivent & for- ! ment enfemble un grouppe en s'accrochant par les pieds. Lorfque les effaims prennent en fortant un vol élevé, 1l y a à craindre qu'ils ne fe portent au loin & qu'ils ne.foient perdus. On les détermine à baifler leur vol en jettancen l'air à pleines mains du fable fin, & on eft aulli dans l'ufage, peut être inu- tile, de faire da bruit en frappant fur quel- que vaillelle de cuivre; l’expérience a apprit qüe les Abeilles s’abaiffent par ces moyens, dont le premier paroît feul les déterminer, & qu'elles fe fixent promptement fur quel- que branche balle. Quand un effaim s’eft fixé, un homme couvert du camail que nous avons décrit, & les mains couvertes de gands, préfente d’ane main une ruche renverfée au-deffous de l’eflaim & le fait tomber dans la ruche de l’autre main ; cette opération n’eft ni len- gue, ni difhcile ; aufli tôt qu’elle eft achevée, on pofe la ruche à terre dans fa fituation na- turclle en laiflant des ouvertures entre le {ol & la ruche ; les Abeilles rombées à terre aux environs, celles qui étoient encore en l'air s'y rendent en foule; cependant il y en a qui s'obftinent quelquefois à retourner fur la première branche fur laquelle elles s’é- toient fixées; on les en dégoûte en frottant cette branche de feuilles de fureau ou de feuilles de rue ; & fi ces moyens ne fufhfent pas, on déloge ces Abeilles obftinées par de la fumée qu'on dirige fur leur branche fa- vorite; pour les engager au contraire à fe fi. xer dans la ruche, ona eu foin de la froc- ver en dedans avec des feuilles de mélifle ou des fleurs de fève, de la couvrir en quelques endroits d'une légère couche de miel. Si le foleil denne fur la nouvelle ruche & quil foi fort, il faut la garanur par DIRES CO OURS l'ombre , ou d’une feuillée , ou d'un drap qu'on tend au-deffus. Nous venons de parler d'un effaim pofé favorablement ; mais quelquefois il s'attache à l'extrémité d’une très-petice branche fur le haut d'un arbre fort élevé ; alors ou l’on a recours à une Cchelle pour atteindre avec la ruche jufqu'’à l’effaim , ou on attache la ruche au bout d'une perche par le moyen de la- quelle on la préfenre à l'effaim , tandis qu'un homme monté fur l'arbre fair tomber l’ef- faim avec un balet plus ou moins long; les circonftances déterminent les moyens qu'on doit employer. Après avoir décrit la fortie des eflaims & la manière de les recueillir, M. de Réaumur traite plufeurs objets qui leur font relatifs; il examine d’abord s’il ne fe trouve pas plu- fieurs mères dans un mème ellaim; il re- connoît qu'il yen a quelquefois deux , & ; qu'alors l'effaim fe partage en deux bandes, mais incoales, l’une peu nombreufe & l’autre compofée de la plupart des Abeilles, &'celles encore quiont fuivi une des mères en moindre nombre , la quittent -elles bientôc pour fe joindre à la troupe principale. La mère en- fin qui’eft abandonnée fe réunit elle-même à l'elfaim qui fe retrouve avoir deux me- res; il y en a quelquefois jufqu'à quatre, mais quel qu'en foit le nombre , quelque motif qui détermine les Abeilles, elles ne confervent qu’une mère elles donnent promp- tement la mort aux autres , & n'entrepren- nent leurs travaux qu'après cette exécution. Mais ce ne font pas feulement les mères furnuméraires forties avec les eflaims qui font facrifiées, celles qui font reftées dans l'an- cienne ruche y reçoivent également la mort, I eft donc prouvé qu'il naït dans les ruches un nombre de mères plus grand que leur en- treien & le befoin des ellaims ne l'exi- gent, & que les Abeilles qui ne confervent qu’une mère par ruche, donnent la mort à ces mères furabondantes. I! femble naturel de penfer que les mères les plus vigoureufes font celles qui font confervées , & 1] paroït d’ailleurs que cette furabondance a pour objet d’affurer aux ruches & aux effaims une mère en tout tems; car différentes circonftances peuvent faire périr les Vers deftinés à palier à l’état de mères; la ruche & les eflaims en euflent été privés s’il n’éroit né que le nombre de Vers ftritement néceflaire ; la furabon- dance aflure la durée des ruches, la multi- plication de l'efpèce , le foin qu’en prend Ja nature , & eft, au contraire , une de ces preuves fi fréquentes du peu de cas qu'elle fait des individus. On penfe ordinairement qu'il eft défa- vantageux de permettre à une ruche peu peu- plée d'effaimer. Pour l’en empêcher , il fufhit de retourner la ruche, d'en mettre l’ouver- ture du côté oppofé ; les Abeilles travail- lent d'abord fur le devant, & la ruche étant retournée, elles trouvent un vide qui les en- gage à ne pas jetter d’eflaim ; on parvient au même but en ajoutant une haulle à la ruche, Lorfqu’on a un certain nombre de ruches, il arrive quelquefois que deux effaiment en même tems, & que les deux eflaims fe réuniffent; il convient de les partager en les renverfant chacun dans une ruche à-peu près en nombre égal. Mais pour que ce partage réufMiffe, il faut qu'il y ait une mère dans chaque ruche, c’eft ce qu'on reconnoit le lendemain matin à l’activité ou l'inaction des Mouches d’une des deux ruches ; sil y en a une privée de mère, il faut mêler de nou veau les deux eflaims pour tenter un nou- veau partage plus heureux. Les effaims qui fortent les premiers font plus nombreux, & ils fe mettent au travail dans une faifon plus favorable dont l'influence dure plus long - tems; ils fonc meilleurs * de plus de rapport par ces deux rai- ons. On peut demander fi un eflaim eft com- pofé de jeunes Abeilles & d’une mère nou- vellement née. Comme on connoït à la cou- P RÉMMIN ANR E, cclxix leur des Abeilles leur âge, ainfi qu’il a été dit, on peut répondre qu'on en voit de tout âge parmi celles qui compofent un effaim, comme il en refte aufh de tout age dans la ruche. Quant à la feconde queftion , M. de Rcaumur répond feulement qu'il eit très- probable que c'eft toujours une jeune mère qui accompagne un eflaim. L'effaim le plus nombreux que M. de Réau- mur ait vu étoit du poids de huic livres, & contenoit quarante trois mille huit Mou- ches. Un excellent eflaim pèfe , d'après But- ler , environ fix livres angloifes, un bon cinq, an médiocre quarte. On peut connoïre le poids d'un eflaim en ayant fair la tare de la ruche avant de l'y loger. Les Abeilles piacées dans une nouvelle ruche tranfportent dehors les ordures qui peuvent y être , ou ce qui leur déplaîr, elles en bouchent les ouvertures en y étendant de la propoiis, & elles conftruifent des oà- taux en commençant par le haut de la ruche. 13 MÉ£MorRr Er, Des foins qu'on doit prendre des Abeilles pour les conferver & les faire multiplier, & pro- fier de leurs travaux. Le miel & la cire nous font utiles pour l'économie , pour la médecine, & la cire pour les arts L'économie retire du miel une nourriture faine; la médecine l’emploie comme un remède adouciflant & incifif, & la cire entre dans la compofition d'un grand nombre d’onguens ; elle ferr dans les arts de différentes manières, pour en former des grouppes en la modelant, pour couvrir la p'auche fut laquelle on grave, pour étendre, dans des arts plus grofiers , fur différentes éroffes & les rendre imperméables À l’eau ; eafin, On fait quel ufage confidérable on en fait pour nous éclairer. Il nous eft donc très- avantageux de multiplier les Abeilles, fans lefquelles nous ne pouvons avoir ni cire, ni colxx miel. Deux moyens peuvent concourir à ce bur. Le premier de multiplier les ruches en accordant un léger encouragement à ceux qui fe livreroient à ce foin , le fecond d’empè- cher qu'il ne périile tous les ans un auffñ grand nombre d’Abeilles qu'onen perd faute des précautions nécellaires pour prévenir cette perte. La première caufe de la deftruction des ‘Abeilles eft l’ufage beaucoup trop fréquent de ne s'emparer de leur travail qu'en les faifant périr par la vapeur du foufre. On juf- tifie cetre mauvaife pratique en alléguant que les Abeilles eufent péri pendant l'hiver ; mais certe excufe eft fans fondement, puifque communément une ruche fe conferve dix ans & plus; le vrai eft que la mort des Abeilles n'elt déterminée que par le defir de s'em- parer en une fois de la otalité du miel & de la cire qu’elles ont amailés ; mais un in- térér plus éclairé & l'expérience apprennent qu'il vaut mieux ne les en priver qu'en partie & à différens tems de l’année ; que les ré- coltes partielles qu'on en fait furpaffent la récolte unique qui a lieu en les dérruifant. Cependant, fi l'on s'obftine à ne vouloir faire qu'une récolte, il n'eft pas encore né- ceffaire de donner la mort aux Abeilles ; il fuffit de ne pas attendre que la faifon foic trop avancée, de faire paller les Abeilles ou dans une ruche vide, ou dans une ruche peu peuplée, ëc dont le produit feroit d’une très-foible valeur ; les Abeilles amafferont encore de quoi pañler l'hiver, & dédom- mageront amplement au printems du facri- fice qu'on leur aura fair. Cependant, du commencement de l’au- tomne au retour du printenss on perd beau- coup d'Abeilles , fouvent la moitié de leur nombre , mème dans les pays où on eft dans l'ufage de tailler les ruches. Il y a deux caufes de certe perte, le froid & la difette. Le froid au degré de la congellation engourdit les Abeilles & les jette dans une asfixie pendant la durée de laquelle elles n’ont pas befoin d’alimens j le dégel les ranime, & alors elles DIS TCROMRRES confomment le miel & [a cire amalés pen- dant l’automne ; mais fi le froid devient ou très-long , ou très-violenc , il fait périr beau- coup d'Abeilles. Dans les hivers rudes il en périt donc un grand nombre par l’excès du froid , & dans les hivers doux par le manque de vivres. Les hivers qui leur font les plus favo- rables font donc ceux où un froid modéré & d’une durée qui ne devient pas trop longue, les entretient dans un engourdiffement pen- dant lequel elles ne prennent pas d’alimens. Chaque Abeille expofée feule à l'air froid ÿ périroit, mais les Abeilles réunies entre- uennent dans la ruche une chaleur fufifante pour les garantit des effets d’un froid ex- térieur modéré. Le thermomètre qui n’étoic qu'à trois degrés au-deflus de zéro au mois de janvier , placé à l'air près d’une ruche, monta à dix en peu de tems à l'intérieur de cette même ruche. Plus une ruche fera peuplée , plus la chaleur y fera donc grande, & moins les Mouches auront à craindre du froid extérieur : un moyen de prévenir fes ravages eft donc de raffembler pour l'hiver les Abeilles en grand nombre dans les mêmes ruches. M. de Réaumur , après les préliminaires donc on vient de lire un extrait, entre dans des détails pratiqués fur les moyens de con- ferver les Abeilles. Le premier eft de boucher à l'automne routes les iflues des ruches, de les cranf- porter enfuite dans un cellier ; une ferre où elles font moins expofées au froid que fi elles étoient demeurées à l'air libre. Cependant il faudroit placer les ruches peu peuplées dens des endroits plus chauds que les ruches riches en habitans, parce que ces dernières fe ga- rantiflent par elles-mêmes. Mais cette pratique a un grand inconvé- nient , il confifte en ce que l'air s’alrère par la tranfpiration des Abeiles dans les ruches fort peuplées, qu'il fe corrompt par la pu- P ROENEMM IN AM R E, tréfaction des Abeilles qui y meurent, & qu'il en réfulte des maladies aufli funeftes que les effets du froid. Notre auteur confeille donc de ne boucher les iffues que des ruches foibles, de ne mettre que celles-là à l'abri, & de ne point retirer de l'air Libre les ruches très-peuplées. M. de Réaumur rapporte enfuite les foins qu'il fe donna pour placer des ruches foibles, chacune dans un tonneau défoncé ; il Les couvrit les unes de terre, les autres de foin, ou de paille, ou de fable; les Abeilles de ces ruches réfiflèrent au froid de l’hiver qui les eûc fait périr, vu le petit nombre d'A. beilles , fans la précaution de les couvrir ; mais nous infiftons peu fur le dérail de ces opérations, parce que , quoique fimples, il nous paroît qu’elles feroient peu fuivies par les gens de la campagne; il fuffit de les aver- tir qu'on diminue les effets du froid en cou- vrant les ruches avec de la paille ou du foin, foir en les plaçant une à une dans un ton- neau défoncé, foit en les rapprochant à côté les unes des autres fur des planches pofées fur des tréraux : on doit encore obferver qu'il faut laiffer l’entrée de la ruche libre, pour que , quand il y a des jours aflez beaux & où le foleil eft affez fort, les Abeilles qui veulent fortir en aient là liberté. Mais ce n'eft pas aflez de les garantir du froid , il faut les fauver de la difatte ; dans les hivers doux , & pendant les dégels de ceux qui font plus froids , on doit donc vifiter les ruches dé tems en tems pour s'aflurer de l’tat des provifions, & fi le miel eft prèt à man- quer, en fournit aux Mouches pour leur befoin. Les Mulois, lorfqu'ils peuvent pénétrer dans une ruche dont les Abeilles font en- gourdies par le froid, y en détruifent un pro- digieux nombre , d'autant plus grand qu'ils ne mangent que la tête. On prévient ce ra- vage en tenant les ruches élevées fur des appuis auxquels les Mulots ne fauroient mon- ter & en plaçant ces appuis fous les ruches de manière qu'il y ais un rebord entre ces cclxx] appuis & l'entrée de la ruche, & que pour gagner cette entrée les Mulots fuflenr obli- gés de marcher à la renverfe. Chaque pays a des ruches d’une forme ou d'une matière différente ; les ruches dont on fe ferc aux environs de Paris, & donc le tout monde connoît la forme, font d'ofier ; on les revèr en dehors d’un enduit de plâtre, ou de terre & de chaux , ou de cendre , & de boufe de vaches. Cet enduit a pour ob- jer de boucher les ouvertures par où l'air & le vent pourroient pénétrer dans la ruche ; il ferc aufli a garantir de la pluie celles qu'on ne couvre pas d'un toit qui les garantifle a- fez ; mais on eft ou dans l’ufage de les cou- vrir toutes par un toit commun , ou chacune par une chappe de paille qui en embrafle le haut. Les ruches doivent être placées dans un endroit expofé au foleil , fans qu'il les frappe top d'applomb ; c’eft pourquoi 1l eft bon de les couvrir d’un toit qui leur fournifle de l'ombre; on ne doit jamais les placer au nord. L'eau eft abfolument néceffaire aux Abeil- les , ainf les ruches doivent être ou voifines d'un endroit où il s’en trouve, ou il faut y en entretenir ; car la pureté de l’eau n’eft pas né- ceflaire , & celle qui eft croupie convient autant aux Abeilles que l’eau fraîche. Les pays abondans en prairies font ceux qui font les plus favorables aux Abeilles, & ceux quideur conviennent le moins, font au contraire ceux où la campagne eft bientôc découverte & demeure aride après la moifion. Pour tirer des Abeilles tout l'avantage pcfe fible , & augmenter le commerce dont elles font la fource ; il faudroit , quand les fleurs palfent dans une contrée , tranfporter les ru- ches dans une autre où les Abeilles trouve- roient abondamment des fleurs. Les Esyp- tiens faifoienc paller ainfi les ruches d’un pays à un autre ; cet ufage a encore lieu en ilale ; & M. de Réaumur cite l'exemple d’un particulier , en France, près Pichivier ; qui a tiré un grand avantage & beaucoup de profit du tranfport de fes ruches. Les Ecyp- tiens les tranfportoient fur le Nil, & on les tranfporte en Italie fur le P6 ; le particulier voifin de Pithivier , étoit obligé de voiturer fes ruches par terre, Ce tranfport exige de grandes précautions pour prévenir la chüte des gâteaux , par l'effet des cahots , la dé- fertion des Abeilles , &c. Nous pañlerions les bornes , fi nous fuivions l’aureut dans le détail de ces précautions, & fi nous n’en donnions qu'une idée fufhfante pour la cu- riofité , il y auroit à craindre qu’en vou- lance imiter l'habitant des environs de Pichi- vier , en ne fuivant qu'imparfaitement fon exemple , on ne fit beaucoup de tort à fes ru- ches ; il vaut donc mieux renvoyer au mé- moire même ceux qui voudront faire paf- fer les ruches d'un pays à un autre, prati- que qui, quoique fort avantageufe , fera très peu mife en ufage. M. de Reaumnr traite enfuite des enne- mis des Abeilles & de leurs maladies : elles n'ontque peu où point à craindre des Araignées & des Fourmis ; mais certains oifeaux & en particulier les Moineaux Francs en détruifent beaucoup ; c'eft pour eux un mets friand ; les fautes Teignes qui détruilenc les gâteaux de cire ne fon: pas redoutables aux Abeilles pour elles-mêmes, mais c'eft leur plus grand ennemi par les dégâts qu'elles caufent dans leurs travaux. Voyez t. 3 , mémoire 8. Les Ab illes ont une forte de poux qui leur font patticuliers ; ces poux ne font pas plus gros que la têre d’une très-petite épingle , ils font rougeatres , ils fe tiennent fur le corcelet de la mouche , on n’y en voit ordinairement qu'un & ce ne font que les vieilles Abeilles qui font fujettes à certe vermine. La maladie la plus ordinaire aux Abeilles eft le dévoiment qui paroiït leur être caufé par le froid & l'humidité ; 1l meurt de ces infectes un grand nombre à l'automne , dans le temps de la chüte des feuilles, & au re- sour du printems , mais on ne nous apprend DISCOURS pas quelle eft ou quelles font les caufes de cette double mortalité. Le mémoire eft terminé par l’énumération des tems où l’on caille les ruches dans les différentes contrées du royaume , par la def- cription de cette opération qu'on nomme au châtrer. Nous ne fuivrons pas l’auteur dans ce qu'il dit fur cer objet, tant pour n'en pas donner , par un fimple extrait , une idée qui ne fufhroit pas pour certe opération im- portante , que parce que cer objet eft du ref- fort de M. l'abbé Tefler , auteur du diction- naire d'économie ruftique. £ VE" V'OEUNMPE, Ce volume commence par une préface di- vifce en deux parties : dans la première , l’auteur donne une idée générale des objets dont il eft traité dans ce volume , & 1l expofe dans la feconde ce qui étoit nouvellement découvert de fon tems par rapport aux ani- maux qu'on multiplie en les divifant par mor- ceaux. Ce dernier objet n'a point de rapport au fujer que nous fommes chargés de traiter : la première partie de la préface n'eft qu'un abrégé de ce que que nous allons expoler ; ainfi nous paflons rout de fuite à l'extrait des mémoires, 1% MEMOIRE, Hifloire des Bourdons velus dont les nids font de moufe. Les Bourdons font généralement connus ; ils appartiennent , fuivanc la mérhode de notre auteur , au genre Ces Abeilles ; 1ls ré coltent du miel & de la cire ; ils font beau- coup plus gros que les Abeilles, couverts de poils longs & prelés qui les font paroitre plus gros qu'ils ne font ; ils font , en volant, un bruit ou bourdonnement qui a déterminé le nom qu'on leur a donné ; les poils qui les couvrent font noirs ou jaunes , & forment des bandes ; les nuances & la difpolition des bandes varient beaucoup fur les diférens in- dividus LS P RÉE'EMINAUIRE. dividus qui n’en font pas moins de la inème efpèce : ils diffèrent aufli par la grandeur ; les plus gros font des femelles, ceux de gran- deur moyenne des mâles, & les plus petits des ouvriers dépourvus de fexe ; mais toutes ces trois fortes fonc de même efpèce, & le produit de la même mère. Ces infectes fa- vent fe conftruire une habitation à laquelle M. de Réaumur donne le nom de nid. Ces nids font faits de moufle placée à terre , mais qui a été coupée, arrachée & apportée d’ailleurs ; ils ont à l'extérieur l'apparence d'un fimple tas de moule. C'eit dans les prairies , les fainfoins & les luzernes qu'on peut trouver les nids des Bourdons ; ils ont de cinq à fix pouces de diamètre en érendue, & de quatre à cinq en élévation ; il n’eft ce- pendant pas aifé de les découvrir, & on ne les voir bien que quand les champs ont été fauchés ; ils relemblenr à une motte de terre couverte de moufle; un trou pratiqué à un des coins fert de porte , & conduit à un chemin couvert de mouffe, long de plus d’un pied. Il y a cependant des nids dont l'ou- verture fe trouve en deffus, & qui font fans avenue. En découvrant le nid des Bourdons, ce qu’on peut faire fans crainte d’en être piqué, quoiqu'ils aient un aiguillon , on apperçoit à l'intérieur une forte de gâteau mal façonné, compofé d'œufs aglutinés les uns aux au- tres ; 1] n’y a quelquefois qu’un de ces gâ- reaux , quelquefois il y en a deux ou trois au-deffus les uns des autres, Auffi-tôt qu'on laiffe en liberté les Bour- dons dont le nid a été découvert, ils le ré- parent , & rous s’y emploient ; car les plus grands & ceux de taille moyenne, travaillent comme les plus petits. La conftruétion d’un nid fe fair de la façon fuivante : les Bour- dons s'arrangent par files du point cù ils veulent s'établir jufau’à une certaine dif- tance ; ils ont la tête tournée à l’oppofé du lieu où le nid doit être placé ; les Bour- dons les plus avancés coupent de la moufle où larrachent brin à brin avec leurs mâchoi. Hifloire Naturelle, Infetes, Tome IV. cclxxii} res ; ils font pafler les brins qu'ils ont cou- pés fous la première paire de leurs jambes , de cette paire à la feconde , à la troifième : le fecond Bourdon de la file en fait autant , enfuite le troifième, & les brins de moulle font ainf pouflés & amallés jufqu’à l'endroit où f- niflent les files de Bourdons, & où le nid doit ètre conftruir. Les Bourdons qui s’y trouvent arrangent & enlallent les brins en les faifif- fant avec leurs mâchoires, & en les applatif- fant avec les pieds ; au refte, ces infectes n'emploient que la mouffe qu'ils trouvenc près du lieu où ils veulent s’écablir, & ils ne la tranfportent jamais de loin ; ils endui- fent l’intérieur du nid d’une couche de cire brute qui en lie les matériaux , & le rend im- pénétrable à la pluie’, cette couche n'eft épaifle que comme deux feuilles de papier , & n'eft formée que d’une cire brute qui ne fe fond pas à la chaleur comme la vraie cire, mais qui s’enflamme & laiffe une partie char- bonneufe après que la flamme efl éteinte. Suivant qu'on ouvre un nid plus ou moins ancien , on trouve à fon intérieur un feul ou plufieurs gateaux ; leur furface fupérieure eft convexe , l'inférieure eft concave ; ils font formés de corps oblongs , de trois grandeurs & grolfeurs différentes, dont les uns font fer- més & les autres ouverts par un de leurs bouts ; la différence de volume de ces corps rend la furface des pâreaux raboteufe & iné- gale ; ce font des coques que les Vers des Bourdons fe filent pour le tems de leur chan- gement. Sur les coques, dont on vient de parler , s'élèvent en différens points des 9à- teaux des corps de la couleur & de la forme d’une truffe ; ils fonc formées d’une efpèce de pâte; on trouve au centre un vide dans lequel font dépofés des œufs d’un blanc un peu bleuârre ; il y a d: vingt à trente de ces œufs dans chaque mafle de pâre. Au lieu d'œufs , on trouve fouvent des Vers dans les maffes de pâte ; elles fervent à ces Vers de nid & de nourriture ; mais on y en trouve que quelques-uns ou mème un feul ; d'où M. de Réaumur conclut quelesVers fe difperfenc peu après leur naïlance , & que les Bour- mm celxxiv dons les entourent de nouvelle pâtée ; c'eft une forte de miel _aigrelet : l’auteur croit que ce miel eft préparé dans les vifcères des Bour- dous qui le dégoruent ; outre cette parce, on ne manque pas Fa trouver fur chaque gâteau quatre à cinq petits godets en forme de go blets , formés d’une cire brute , & remplis d'un fort bon miel: l’ufage de ce m'el , fe- Jon la conjecture de notre auteur, eft de fervir à humeéter la pâtée quand elle vient à fe deflécher. Les Vers qui ont crû au milieu de la pârée y filent une coque pour le tems de leur métamorphofe; mais alors les Bourdons fe nouttilfenr de ni pâtée, où ils en forment de nouveaux godets pour d’autres œufs, car les coques reftent toujours à découvert. Nous avons déjà dit que les plus grands des Bourdons fonc les femelles, ceux de taille moyenne les males, & les plus perits les mulets. Chaque femelle a unovaire dou- ble chargé d'œufs, mais en bien moindre nombre que les ovaires des Abeilles ; aufli les républiques des Bourdons fontelles très- peu peuplées en comparaifon de celles des Abeilles. M. de Réaumur croit, d’après des obfer- vations qui rendent fa conjecture allez vrai- bad, qu'il n y a que les mères Bour- dons qui réfftent à Fhivers & qu'au prin- ems toute république de ces intcétes eft le es d'une mère qui a commencé par corftruire feule un nid & y dépofer fes œufs. Eu a chercheroit on dans les mulets les orsanes d'un ils en font abfolu- ment privés. Les males n'ont point d'aiguil lon, tandis que les femelles & les mulers en font armés. Louve: 1C 6 Le: Bourdons ont pour ennemis une forte de petits pous dont ils fonc fouvent cou- verts; les Fourmis qu font friandes de ia picée qui fers de nourritare aux Vers; plu- morte POS nt DITS CN ONU RES fieurs_ efpèces de Mouches à deux aîles, dont les Vers fe nourriflent de la parée amallée par les Bourdons, ou des larves mé- mes & des nymphes de ces infectes ; une fautle Teigne qui dévafte leur nid. Mais les Mulots , les Rats, les Fouines, & peut-être d’autres quadrupèdes de ce genre, leur font une rude guerre, dévaftent leurs nids, les mettent en pièce, & dévorent les Bourdons eux-mêmes, Ce qui a été dit de la ftruure de la ompe & de celle de l'aignillon des Abeil- les, peut donner une idée fuffifante des mê= mes objets par rapport aux Bourdons, On ne trouve, pendant l'hiver , aucun Bourdon dans les nids de ces infeûtes ; on n'y voit, au retour du printems , que des femelles; 1l eft probable que celles ci paffenc l'hiver dans quelques trous de murs, dans des arbres creux, peut-être dans des trous en terre; que les mâles & les mulets périf- fent tous en automne. € 2 NT MON TIRE: Des Abeilles Perce - Bois, Les Abeilles qui ont été le fujet des mé- moires précédens, & les Bourdons vivent en fociété; il va être queftion d'Abeilles qui vivent folitaires. Cependant on trouve plu- fieurs de ceiles-ci dans un mème endroit; mais ce neft pas qu'elles y travaillent les unes pour les autres, c’eit parce que le terrain & Île lieu leur conviennent à chacune en particulier. Les travaux de ces Abeilles ont pour but, non elles - mêmes, mais leur potoute; ils font entrepris & exécutés pour lai procurer le logement & la nourriture; l'efpece de ces Abeilles que notre auteur con- fidère la première en et une qui perce & qui creufe le bois. C'eft un des premiers 1n- fectes qu’on voit paroiire au retour du prin- rems, & des derniers qui fréquentent les jar- dins ; cette e efpece n'eft jamais très-commune; mais on voit en cout tems des Abeules Per- P'RAVLAMIUN ADR E. ce-bois, excepté dans la fin de l'automne , & pendaut l'hiver ; elles font remarquables par leur grandeur , par le noir violer qui eft leur couleur , par l'éclat de leurs aïles qui ont de couleur d'acier poli, & qui en ont les reflets. Ces Abeilles ne percent que le bois mort, & Jamais celui qui eft en végétation; elles commencent par ouvrir un trou, & creufer enfuite une gallerie un peu oblique de quinze à vingt pouces de longueur, fuf- fifante pour qu'elles puiflent s'y retourner, ce qui exige une affez grande capacité ; aufli peuton introduire facilement le doigt index dans une pareille galerie. C'eft avec les dents que les Abeilles Perce-bois creufent les trous qui font néceflaires à leur poftérité ; elles coupent les fibres du bois, & les réduifent en grains , femblables à ceux que détache une fcie groflière ; elles jettent ces grains hors du trou à mefure qu’elles en ont détaché une certaine quantité. La gallerie n’eft cependant que le commencement de l'ouvrage , & un vide préparé pour des logemens qui doivent ÿ être conftruits. Une Abeille partage en douze loges environ la gallerie qu’elle a creu- fée ; elle établit ce partage par le moyen de cloifons ou de planchers qu’elle compofe des brins de fciure qu'elle reprend & qu'elle aglu- tine par le moyen d'une liqueur vifqueufe ; elle commence par le fond de la gallerie ; mais avant de pofer le premier plancher, elle amalfe dans la cellule qu'il formera , une pârée propre à nourrir le Ver qui doit y naî tre & y croître ; elle dépofe fur certe patée un œuf, elle conftruit le premier plancher , & elle continue fon travail de cellule en cel- lule. Le Ver qui naît dans chacune, y trouve la nourriture qui lui eft nécellaire ; il pale dans fa prifon à l’état de nymphe , & par- vient à celui de Mouche ; il ouvre alors fa demeure avec fes dents, fans pafler de la cellule où il eft né , dans une des cellules vo.fines , mais en pratiquant une ouverture fur le cié. L’Abeille, dont les travaux viennent d’é- tre décrits, eft la femelle de fon efpèce , le mâle ft un peu plus petit & dépourva d'ai- reponses cclxxv guillon , au lieu que la femelle en a un très- forr. M. de Réaumur n'a pu remarquer fi le mâle concourt aux travaux de la femelle. Les Abeilles Perce-bois font tourm:ntces par une Mitte très-pet te & remarquable par un poil deux fois plus longs que leur corps, placé à fon extrémité. 3% MEMOIRE. Des Abeilles Maconnes. Les Abeilles dont il s’agit dans ce m“- moire conftruifent leur nid d’une forte de mortier , ce qui leur a fait donner Le furnom de Maçonnes : il y en a de toutes noires & de roufles, qui approchent de la couleur des Abeilles. Les noires font munies d'un fort ai- guillon, & font les femelles ; elles fonc char- gées feules de la conitruétion du nid, & de tout le travail qui y eft relatif ; les roulfles n'ont point d’aiguillon & font les males. C'eft fur les murs conftruits de pierres & fans enduit , qu'on peut ebferver les nids des Abeilles Maçonnes, C'eft fur-rout à l'expoli- ion du midi qu'ils font plus nombreux ; on en trouve aufli à l’expofition du levant, & à celle du couchant , mais jamais au nord. Ces nids attachés au corps de la pierre mème , n'offrent , à l’exrérieur, qu'une éminence ra- boteufe ; en dedans ils font partagés en plu- fieurs cellules ; ils acquièrent une dureté fi grande qu'il efl forc difficile de les entamer avec un couteau. Une Abeille qui s’apprère à bâtir un nid, commence par roder le long d’un mur con- venablement conftruit & bien expofé ; après qu’elle a reconnu l'endroit qui lui convient ; elle cherche , aux environs, quelqu'amas d= fable, elle y choifr les grains de la grofleur & de la nature propre à l'exécution de fon ouvrage ; elle mouille chaque grain d'une in- queur vifqueufe qu’elle dégorge, & qui fert à lier un fecond grain au premier ; elle mouille le fecond grain , en attache ua trol- m mi) cclxxv] fième , & fuccellivement un nombre affez grand pour former un amas de la groileur d'un grain de plomb à lièvre, Quand ce pre- mier amas eft formé, la Mouche le faifir en- tre fes mâchoires pour le tranfporter au lieu où elle veur batir. Ce lieu eft fouvent diftant de plus de cent pas de l'endroit où la Mou- che ramafle & prépare le mortier qu’elle em- ploie; aufh le tranfport en dure-t.il cinq à fix jours ; il faut remarquer que le fable em- ployé par les Abeilles eft toujours mélé de verre , ce qui en facilite la liaifon. On fait déjà que le nid eft compofé de cellules ; elles ont la forme d’un dez à cou- dre , & l'ouvrière les conftruir à la fuite les unes des autres, en en laiflant l’entrée ou- verte ; arrivée fur le lieu où elle bâtir , la Mouche pétrit le mortier avec fes pieds, l'applique & le façonne avec fes dents ; elle polit l'intérieur de la cellule aurant qu'il en eft fufcepuble , & elle mouille d'une nouvelle liqueur toute la charge qu’elle vient de metre en œuvre. Chaque cellule à environ un pouce de hauteur & fix lignes de diamètre. Lorf- qu'une cellule eft élevée à peu près aux deux uers de fa hauteur, la Mouche la remplit d’une pâtée femblable à celle dont il a été queftion dans l’hiftoire des Abeilles Perce- bois. Cette pâtée eft compofée de poullières d'étamines de fleurs fur lelquelles l'Abeille dégorge du miel, & avec lequel elle les ré- duit en pâtée , en pétriflant le tout. Quand la cellule , élevée des deux tiers de fa hauteur, a été remplie de patée, la mouche achève de lui donner toute fa hauteur , elle y ajoute de nouvelle pâtée , elle dépofe an œuf, & elle ferme la cellule avec un couvercle conftruic d'un mortier pareil à celui qui en fair le ford & les côtés. C'eft dans les ce'lules que les Vers doi- veur naître, vivre, palier à l'état de nymphe & à celui de Mouche. M. de Réaumur s'eft afluré que les parois des cellules font perméa- bles à l'air & qu’ainfi celui dont les infec- tes qui y font renfermés ont befoin, fe re- nouvelle, DAT SE CVOTANRES Les nids ne font quelquefois compofés que de quatre cellules, quelquefois de nom- bres intermédiaires jafqu'à huit. Elles font placées à côté les unes des autres fans beau- coup de régularité; leur direction ou pof- tion fur le plan qui les foutient varie beau- coup. Lorfque toutes les cellules fonc ache- vées,l'Abeille les couvre d’un enduit commun qui les dérobe toutes à la vue. Cer enduit eft d’un fable plus gros que celui des cellules. Les Abeilles fe difpurent allez fouvent la polleffion des cellules com- mencées & elles fe livrent des combats ou pour les conferver ou pour les ufurper. C'eft du quinze au vingt d'Avril jufqu’à la fin de juin que les Abeilles maçonnes font occu- pées de la conftruétion de leur nid. Ce n’eft que l’année fuivance que les jeunes Abeilles fortent des nids dans lefquels elles ont crû pendant l'été & elles fe font confervées pen- dant l'hiver. Le ver fe file une coque de foie fous laquelle il paie à l’état de nym- phe; ce changement a lieu en novembre, mais ce n'eft au plücôc qu'en avril que la Mouche quitte l’état de nymphe & qu’elle fort de fa cellule. Ce font les jeunes mou- ches qui percent & qui ouvrent le couvercle de leur cellule & l'enduit commun : ce qui ne permet pas d'en douter, c'eft que des Mouches font forties de leurs cellules fous un entonnoir dont elles avoient été couver- tes. Les mâles fonc les premières Môuches qui fortent des cellules : la manière dont fe fait l'accouplement n'eft pas connue : diffé- rentes efpèces d'Ichneumons dépofent leurs œufs dans les cellules ouvertes que les Abeil- les conftruifent, & les Vers qui y naïffent deviennent la parure des Vers des Ichneu- mons. Le Ver d'une efpèce de Scarabé armé de fortes dents eft un ennemi encore plus dangereux pour les Vers des Abeilles maçon- nes, 11 pénètre d’une cellule à une autre & il décruir trois à quatre Vers. Il y a des Abeilles maçonnes en différens pays & la couleur de ieur nid diffère, felon celle des ma- tériaux que les lieux qu’elles habitent leur fourmilenc. PIRIENMAIMIN ANR EF, Il y a quelques autres efpèces d’Aberlles auxquelles le nom de maçonnes convient auf parce. qu’elles bätiffenc de mème des nids; mais ils font fimplement de terre & les unes les placent fous des lieux abrités, les autres dans des'trous qu’elles trouvent dans | du bois & dont elles profirent. 4 MÉMOIRE. Des Abeilles qui creufent la terre pour y faire leur nid & des Abeilles coupeules de feuilles, ox de celles qui font de très- jolis nids avec des morceaux de feuilles. Un aflez grand nombre d’Abeilles folitai- res d’efpèces différentes, au lieu de conftrui- re des nids en maçonnerie, ne font que creufer la terre pour ÿ dépofer leurs œufs & la pâtée néceflaire aux Vers qui en naiflent. Les trous qu'elles ouvrent en terre font du diamètre de leurs corps , mais ils ont quel- quefois jufqu’à un pied de profondeur, quel- quefois ils n'ont que fix pouces; ils font le plus fouvent en ligne droite & quelquefois ils forment des finuofités ; ces trous font d’une exécution très-longue parce que les Abeilles n'enlèvent à la fois que très - peu de terre qu’elles portent à l'entrée du trou qu’elles creufent; les unes les ouvrent à la furface des terres battues, comme celle des allées de jardin, les autres à la furface des terres gralles conpées à pic ou fous un an gle peu incliné, quelques-unes dans la verre qui fert à lier les pierres des murs de jardin. Notre auteur n'entre pas dans l'énumération des différentes Abeilles qui pratiquent des trous en terre; 1l remarque feulement qu'il y en a de toutes grandeurs, depuis de très- petites jufqu’à de plus groffes que les Abeil- les ordinaires ; elles ne diffèrent pas moins par les couleurs. Leurs travaux fe bornent à creufer des trous au fond defquels elles amaf- fenc de la pâtée; elles dépofent un œuf & ferment enfuite le trou qu’elles ont ouvert. Mais il y en a d’autres qui, après avoir également creufé des trous préparent au fond ccixxvi un nid artiftement compofé de morceaux de feuilles, ce font celles-ci qui fixent parricu- lièrement l'attention de notre auteur. Leurs nids ont la forme & la longueur des étuis dans lefquels nous confervons des cure-dents; ils font fort gros, elles les cachent fous terre; ils font formés de plufieurs petits étuis ajuftés & abouchés les uns aux autres ; chaque petit étui eft formé de plafieurs mor- ceaux de feuilles que les Abeilles favent couper, plier & affujettir. Je me couteñterat de certe indication de leur travail, le lec- teur qui voudra le connoître plus en détail, trouvera amplement à fe fatisfaire dans la lecture du mémoire même. M. de Réaumur n'y laifle rien à defirer fur aucune circonf- tance. Cependant l’étui total eft compofé de plus petits étuis, comme on l’a déjà dit; chaque petit étui a la figure d’un dez à coudre & eft une cellule deftinée à recevoir un œuf après qu'elle a été remplie de pâtée. Des cloifons mitoyennes féparent à l'intérieur chaque étui ou chaque cellule ; mais comme la pâtée en conta@ des cloifons à leurs deux furfaces pourroit trop les affoiblir, l’ouvrière laiffe un vide intérieur entre chaque étui. On peut juger par ce qui a été dit des di- mentions de l’étui total, de la capacité du trou néceffaire pour le loger & du travail que ce «rou exige de l’Abealle qui le creufe avant d’y conftruire l'étui. Aufli ces Mouches font-elles en général affez grandes & d’une taille moyenne entre celles des mâles ou beurdons parmi les Abeilles & les ouvrières parmi ces mêmes mouches. Elles on6 toutes une trompe qui diffère peu de celle des Abeilles, M. de Réaumur ne détermine pas fi elles font pourvues d’un aiguilion. Leurs . Vers fe métamorphofent fous une coque de foie très-forte qu'ils fe filent dans leur cel- lule, Malorc les foins de la mère qui leur donne nailance , ils font fouvent viétimes des Vers dont un infecte étranger a fu introduire le germe dans les cellules en l'abfence de celle qui les conftruifoir, ecixxvii 5 MÉMOIRE. Des Aleilles dont les nids font faits d’efpèces de membranes foyeufes, & des Abeilles Lapijlières. Les premières Abeilles dont il eft quef- tion daus ce mémoire conftruifent des nids qui, pat leur forme, ont du rapport avec les précédens, mais qui en diffèrent par la maucre dont ils font compofés ; les Abeilles qui ies conftruifent les placent entre les joints dus pierres, dans des trous qu’el'es y trou- vent, ou qu’elles y favent creufer; elles dif- fèrenc de routes les Abeilles folitaires dont il a été parlé jufqu'ici, en ce qu'elles cher- cheat l’expolition du nord, tandis que les autres cherchent cclie du midi : leur nid elt compofé de cellules, dont chacune a la forme d'un dez à coudre d: deux lignes de diamèicre; l'étui contient de deux à quatre ellules mifes bouc à bour. Chaque cellule & l'écui entier font formés d'une fubftance membraneufe ;-elle parait tre le produit d'un g'ucen que l’Abeiile rejgtte & qui fe deffècne. M. de Réaumur, malaré fa fagacité or- dinaire, n’a pu déterniner d'une façon en- niérement fatisfaifance la nature & la fabri- que de ces nids : 1l paîle à Fhiftoire des Âbzilles qui creufent perpendiculairement la cerre Le long des chemius, 1l en a déjà précédemment parlé , mais feulement de celles qui ne font que creufer des trous fans rien appliquer à leurs parois ; il s’occuppe en cet endroit d'une crès- petite Abeille qui, après avoir creufé en terre un trou, le tapiile de pièces qu'elle coupe fur des Heurs de coquelicot nouvellement épanouies. Au fond de ce trou ainfi tapiflé, qui a uois ouces de lone à peu près, l’Abeille amalle P SE pres, / de la pâtée & y dépole un œuf; quand ce double ouvrage elt achevé elle rabar fur la pâiée les pièces qui rapiflotent le trog; ces jièces forment un couvercle ay-dellus duquel il iefte un vide d'environ deux pouces; Lt VAbelle le remplit ii arciflement de verre | DAT SYCROLU TRES qu'il n'eft plus pofible de reconnoïre len- droit où le trou a été ouvert. 6. MEMoïrres. Hifloire des Guëêpes en général & en parti- culier de cells qui vivent fous terre en fociete. Il y a des Guèpes qui vivent en fociétés nombreufes , d'autres dont les fociétés ne. font compofées que d’un petit nombre d’in- dividus, 1l y en a enfin qui vivent folitai- res : elles font toutes remarquables par leurs travaux, par les foins qu'elles prennent pour leur poftérité; mais elles nous font non- feulement inutiles, felles nous font encore nuifibles par le tort qu’elles font aux fruits & par la perte des Abeilles qu'elles tuent & qu'elles dévorent. De ces généralités M. de Réaumur palle aux caractères qui diftin- guent les Guêpes, & les principaux font le corps attaché au corcelet per un fimple files ; point de trompe & des dents en dehors de la bouche; les aîles füpérieures pliées fuir vant leur longueur dans l'état de pojition à le brun & le noir partagés par anneaux pour couleurs dominantes. Les Guèpes diffèrent beaucoup en grof- feur. La première efpèce, à cer égard, eft ja Guèpe connue en latin fous le nom de Cratro & en françois fous celui de Frelon, Celles qui vivent en fociété bâtiflent, ainfi que les Abeilles, des cellules hexagones; mais elles emploient ponr les conftruire, non de la cire, mais des fibres des végé- taux qu'elles réduifent en une forte de pa- pier. On appelle Guépier l’aflemblage de leurs cellules. Les Guëpes s’établiflent, fui- vaut les efpèces, en différens lieux ; les unes bâtillent à couvert & les autres en plein air; les plus communes en ce pays, habiter fous térre ; ce font celles qui pi- juent les frais en automne, qui entrent dans ss appartemens, & fur-cout dans les pièces où l'odeur des alimens Îles attire, Norr: aucepr s'attache principalement à leur GUENE P'RÉMMUINWI ANR E, hifeire, parce que les faits qui la compo- {ent peuvent en général s'appliquer aux au- tres Guèpes qui vivent en fociétés par rap- port auxquelles il fufht de remarquer les faits qui leur font particuliers. Les Guèpes communes ou celles qui vi- vent fous terre ne fe nouriflent pas feule- ment de fruits, elles font carnacières, elles font une guerre cruelle aux autres Mouches & particulièrement aux différentes efpèces d'Abeilles ; elles fondent deffus, les cerraf- fent, féparent à coups de dents redoublés le corps du corceler, s'envolent en empor- tant entre leurs dents le corps dont elles font principalement avides ; elles le font aufi de viandes plus folides, de celles que nous préparons pour nous; elles fe jettent fur les pièces expofées dans les boucheries, s’y ralafent & coupent en fe retirant un morceau qu'elles emportent à leur guêpier. Mais leur préfence répare leur larcin, par- ce que les Mouches bleues qui dépofent leurs œufs fur la viande & qui en hâtent la corruption, n’ofent pénétrer dans les bou- cheries dont les Guèpes fe font emparces ; en conféquence les bouchers ont coutume de les y foufftir & même de les ÿ attirer en leur abandonnant chaque jour un mor- ceau de rate où de foie, qui font les mets qu'elles préfèrent. On fait déjà que les Guèpes communes habitent fous terre ; leur demeure ou guèpier €ft tantôt à la profondeur de fix pouces feu- lement, tantôt à ceile d’un pied & demi, & dans les proportions entre ces extièmes : : fon entrée, qui n’eft qu'un crou à la furface de laterre , n'a qu’un pouce de diamètre, & conduit à une gallerie tortueufe , de même diamètre excavée en terre ; les bords extérieurs du trou font labourés comme ceux d'un clapier de lapins : le guèpier au quel la gallerie aboutit à une forme aron- die, plus ou moins régulière & plas où moins alongée, il eft couvert d’urie enve loppe commune , femblable à un papi-r trés-épas , d'un gris cendré , quelquefois eclxxix d'un brun jaunâtre; la furface en «ft inégale & raborteufe; elle eft percée de deux trous dont l’un ferr aux Guèvpes d'entrée & lau- tre de fortie; 1l n’en peüt paller qu'une à la fois; mais la combinaifon de leur mar- che empêche qu’elles ne fe nuifenr. L'inté- rieur du guêpier elt occuppé par des gateaux plats, parallèles, placés horizontalement , femblables aux rayons des Abeilles & réfal- tans de l'aflemblage de cellules hexag ones : le papier où une matière analogue au pa- pier eft celle des gateaux ainfi que de la couche extérieure. Îl y a dans un guëpier, fuivant fa grandeur de onze à quinze pà- taux ; il ny a qu’un rang de cellules par gateaux, elles ont toutes leur ouverture rour: née en bas; entre les pâreaux font des vi- des qui fervenc de pallage ou de chemin; ces vides ont environ un demi-pouce d’é- paifleur & ils font traverfés en beaucoup d’endroits par des fibres ou liens de parier plus ferrés , qui lient les gateaux les uns aux autres ; entre les bords des gâteaux & l'en- veloppe, totale du guêpier il y a d.s endroits où les bords des gateaux ne tiennent pas à l'enveloppe, ou ils font flexibles, & ces endroits font des paflages pour aller d'un gâteau ou rayon à un autre. Après cette defcription générale de la forme & de la compofition d’un guépier, M. de Réaumur examine comment les Guèpes le conftruifent & ce qui fe palle enfuite à fon intérieur pour leur population ; il avertit que c'eft en plaçant les Guêpes dans des ruches vi- trées qu'il a pu fe procurer les connoiffan- ces néceffaires pour traiter de ces objets. Il faut remarquer parmi les chofes qu'il dir à cet Cgard que l'attachement des Guëpes pour leurs petits eft fi fort , que quoi qu'on brife, ou divife le guêpier, elles ne les abandon- nent point & les fuivent dans la ruche cù on les place. Elles y entrent d'elles mêmes avec empreliemenc, & fe metrenc aufli tôt à réparer les défordres qu'on a caufé à leur guêprer. La matière dont ii eft. foimé it dans l'origine une pâte que les Guèpes recueillent à la campagne, & qu'elles com- pofenr des fibres ligneutes des plantes qu'elles cclxxx ont brifées & triturces, elles rentrent au guè- pier en tenant entre les mächoires une boule de cette pate; elles lappliquent où il eft befoin , elles l’érendent & la moulent en la foulanc avecleurs pieds de derrière, de de- vant en arrière , tandis qu'elles l’alongent avec leurs dents d’arrière en avant. C’eit du bois fec que les Guëpes tirent la matière dont elles forment leur guêpier ; elles favent écarter , détacher les fibres felon leur lon- gueur & les rompre en fragmens; leurs dents leur fervent d'inftrumens, elles font pailer entre leurs pieds de derrière les fibres qu'elles ont détachées ; elles les humeëtent d’une hu- meur qu'elles rendent qni fert à les lier & elles en compofent des pelotres qu'elles ap- portent à leur guêpier pour les y mettre en œuvre. I n'y a qu'un petit nombre de Guèpes employées à conftruire le guêpier. Ces Mou- ches, comme les Abeilles, fontde trois fortes , les femelles , les mâles & les mulets. Ces derniers font les plus nombreux de beaucoup, & c'eft fur eux que roulent les travaux. Ils bâtiffent , ils nourriffent les mâles , les fe- melles & les perits; quelques-uns font oc cupés à amafler des matériaux pour le guê- pier & à les employer; mais le plus grand nombre donne la chaffe à d’autres infeétes, ou récolte d’autres vivres qu'il apporte au gutpier ; lorfqu’un mulet y entre il diftribue fa charge aux petits, aux femelles, aux mâles, & même aux mulets qui ont travaillé au guê- pier & qui en prennent leur part. Cependant ils n’apportent jamais que des fubftances ani- males, & les inmulets qui ont fucé des fruits reviennent au guèpier à vide en apparence, mais en y entrant ils dégorgent à plufieurs reprifes des gouttes d'une liqueur qui eft avi- dement recueillie par d'autres Guèpes qui éroienc refkées à l’intérieur. Les mulets font les plus petits des Guëêpes, les femelles les plus groffes, & les mâles d'une groffeur moyenne. D IS ACHOu TRES Depuis le mois de juin jufqu'au mois de feptembre , les mères ne fortenteuère des guè- piers où elles font occupéesà pondre & à nour- rir les petits. Ces foins font très-confidcrables & par le nombre des cellules quiexcède quel- quefois feize mille , & qui font prefquetoures remplies , & parce que les œufs même ont befoin d être foignés. Ils font oblongs, poin- tus par un bout , fixés par ce bout fur le fond de la cellule auquel ils adhèrent for- tement. Les mères les examinent fouvent, foit pour les humeëter d’une férofité dont ils peuvent avoir befoin , foit pour s’aflurer de l’inftant où les Vers en forcenc. Il eft cer- tain que les mères en font occupées fans qu’on fache précifément pour quel motif. On connoît mieux les foins qu'elles rendent aux Vers. Ils fortent des œufs au bout de huit jours, & paroillent confidérablement plus gros que l’œuf qui les contenoir. On ignore s'ils changent piufieurs fois de peau; elle eft blanche, liffe & molle. Les mères nourriflent ces Vers à la manière des Oifeaux ; elles leur apportent la becquée, mais elles ne fauroient fuffire feules à ces foins , & les mulets s’en occupent aufli. Notre auteur a remarqué que la becquée pour les jeunes Vers n'eft qu'une goutte d’une liqueur , tandis que c'eft une pâ- tée folide pour les Vers plus âgés. Au relte, c'eft en dégorgeant que les Guëpes nourrit: fenc les Vers, & en rappellant de leur efto- mac les alimensplus ou moins digérés, comme les Oifeaux font remonter de leur jabor les grains plus ou moins amollis & broyés fui- vant l’âge de leurs petits. Ler Vers parvenus à leur groffeur rem- pliflent toute la capacité de leur cellule, alors ils en ferment l'ouverture avec un couvercle de foie ; les Vers des mulets font ce couvercle plat & ceux des mères le font convexe. Cette opération n'eft que de quelques heures, & elle a lieu d-peu-près vingt jours après la nailfance des Vers , elle eft fuivie de leur changement en nymphe , état qu'ils confer- venc environ neuf jours, après lefquels l’in- feéte paroît fous fa dernière forme. La jeune PRÉLIMINAIRE, ° Ia jeune Guèpe ne diffère des vieilles que par des nuañces moins foncées; elle profite bientôt dé la nourriture que celles-ci lui fourniffent & elle ne tarde pds à fe mettre au travail. La cellule d'où elle eft fortie eft aufli-rot nettoyée par une ancienne Guêpe qui la met en état de recevoir un nouvel œuf, Il faut remarquer que les cellules pour les Vers des trois fortes font diftinctes & féparces, en forte qu’un gâteau eft tout compofé de cellules pour des mulers) ou de cellules pour des mères & des mâles, car les cellules de ces deux fortes font réunies fur le même gâteau. ve Le guèpier en entier & tout ce qu'il con- tient eft l’onvrage de quelques mois, & ne fert qu'une année ; il eft prefque défert en hiver, & il eft totalement abandonné au printems. Les mulers périflent tous, même dès les premières gelées; mais quelques mères réfiftent au froid de lhiver ; elles font def- tinées à une nouvelle population, & chacune d'elles devient la fondatrice d’une nouvelle république dont elle eft la mère au fens propte ; elle quitte au printems fon ancienne demeure, elle en creufe une nouvelle fous terre , elle y conftruit des cellules pour re- cevoir fes œufs, elle les foigne & elle nour- rit les Vers qui en fortent; ceux-ci deviennent bientôt une famille, puis un peuple qui l’aide dans fes travaux. Une ou deux mères fuffifent aux befoins du guêpier pendant la belle fai- fon, maïs quand elle ef prère à finir il en maît beaucoup de jeunes; il eft probable que ce font de celles-ci qui réfiftent à l'hiver & qui fondent de nouveaux guèpiers au printems. M. de Réaumur n’aflute pas qu'aucun des males ne pañle l'hiver ; mais il le croit ; il n'en a jamais trouvé dans les guèpiers qu’à la fin d'août. Ce ne font donc que des mu- lets qui naifflenc au printems dans les nou- véaux guêpiers, & à la fin de l'été des fe’ ccixxx} cn automne; ils font dépourvus d’aiguil- lon, dont les mères & les mulets font armés. Il arrive quelquefois qu'il y a des com- bats dans les guèpiers comme dans les ruches, de muülets contre mulets ; de mulets contre des males ; mais ces combats font plus rares & peu fouvent meurtriers; ils font aufli exécu- tés par moins de combattans. Mais au com- mencement d'octobre les mulets arrachent des cellules, qui font encore ouvertes, rousles vers de auelque forte qu'ils foient, & ils les maf- facrent fans exception, comme s'ils vouloient leur épargner une vie languiflante que le froid termineroit bientôt ; à peine fe fait- il fencir qu'il tue les mulets & affoiblic les mères au point de les engourdir. Nous avons déjà dit qu'un petit nombre de celles - ci feulement y réfifté pendant la durée de l'hiver. Dans Pété même, les Guëpes ne’ fortent point pendant les jours de pluie & de grand vent, & elles font alors réduites à fe pafler d'alimens ; car elles ne font pas de provifons. 7, MÉMOIRE. Des Frélons , des Guëpes cartonnières , 6 de quelques autres Guëpes qui vivent en Jociété. Les Frêlons font de véritables Guèpes ; & n'en diffèrent qu'en ce que ce font les plus grands infeêtes de ce genre. La manière dont ils conftruifent leur ruche ou guèpier eft la même que fuivent les Guèpes dont il a été parlé dans le mémoire précédent , la matière qu'ils y emploient eft auñli la mème, mais ils la préparent moinsbien , & le papier de leur guèpier eft plus mauvais ; il réfift-roit moins à l'humidité & à la pluie; le; Frè- lons bâtiffent à l'abri, dans des greniers, dans des trous de murs, dans des arbres creux, &c. [5 ont le vol lourd & font beaucoup de bruit ‘en volant; leurs habitud:s font les mêmes elles qui doiventreproduire au printems fui: | que celles des Guèpes , ainfi nous nous dif- vant, & des mâles deftinés- à lés féconder!/|ipenfons d'en parler; la force de leur aiguil- Hiloire Naturelle, Infeëles. Tome IF. nu ecixxxi) lon eft propottionnée à leur groffeur, & leur piquure fait beaucoup de mal. Cependant 1ls ne font à redouter que quand il faic fort chaud, & par un tems frais on peut les ap- procher fans crainte , parce que le froid les engourdit promptement. L’hiftoire des Frè- lons eft en tout fi conforme à celle des Guêpes que ce que nous en dirions ne feroit qu'une répétition en tous points. Des Frèlons, M. de Réaumur pañle à quelques efpèces de Guèpes qui fufpendent Jeur guêpier à des branches d'arbres en plein air; ces gutpiers ont fouvent la forme d’une rofe ; il y en a d’alongés, ils font d’un aflez mauvais papier , mais qui réfifte apparem- ment fuffifamment à la pluie; notre auteur parle enfuite des guèpiers qu’on apporte d’À- mérique , dont la texture eft beaucoup plus forte , & qui font faits d’un véritable carton, ce qui a fait donner le furnom de carton- nières aux Guèpes qui les conftruifenr. M. de Réaumur décrit la forme tant extérieure qu'intérieure de ces guèpiers & des Guêpes qui les conftruifenr. Ce qu'il y a principa- lement à remarquer à ce double égard , c'eft que les Guèpes qui bâtiffent ces nids fi fo- lides & fouvent fi fpacieux, font fort pe- tites , que le nid eft entouré d’une enveloppe qui l’enferme en entier, au bas de laquelle eft une feule ouverture pour l'entrée & la fortie , en forte que les Vers y font parfai- tement à l'abri, quoique le nid foit en plein air. Le mémoire eft terminé par le defcrip- tion de quelques Guèpes quivivent en fociéré & qui diffèrent des précédentes en ce qu'elles n'entourent pas leur nid d'une enveloppe commune , qu'il n’eft compofé que de deux ou trois gâteaux ; elles fufpendent ces nids verticalement à quelque branche, le pre- mier gâreau fert de toit aux autres & ce qui conferve le nid, c'eft que ces Guëpes ont la faculté d'étendre fur les gâteaux une li- queur dontelles les peignent pour ainfi dire, qui eft une forte de vernis & qui les empêche d'être pénétrés par l'eau. DISCOURS Enfin , M. de Réaumur termine l’hiftoire des Guèpes qui vivent en fociété , en par- lant des moyens de détruire les guèpiers dont la proximité eft nuifible par les dégâts que les Guèpes font dans les jardins & cans les vergers ; de tous les moyens ufités, comme des gluaux au bord du trou du guêpier, de l'eau bouillante qu'on y verle, du feu qu'on allume pour forcer les Guêpes par la cha- leur à fortir & à fe brüler en pallant, &c. aucun ne lui paroït remplir parfaitement fon objet; il confeille par préférence une mèche foufrée dont on fait pénétrer la vapeur dans le guèpier par fon entrée. Ce font fur-tout les Guêpes qui vivent fous terre, & les Frè- lons qui gâtent les fruits. * 8 MÉMOIRE. Des Guëpes folitaires en général, & en parti: culier des Güèpes Ichneumons. Les Guèpes folitaires font pour les infec- tes de ce genre, ce que les Abeilles folitaires font dans le leur ; elles vivent, comme les Guëêpes qui formeut des républiques , d'au- tres infectes auxquels elles donnent la chaffe & de fruits; elles font fur-tout redoutables aux différentes mouches. Les anciens avoient remarqué plufeurs efpèces de Guëtpes foli- taires , ils leur ont donné le .nom de Guépes Ichneumons.Comme à des infectes courageux qui en détruifent de mal-faifans, de mêmeque l’Ichneumon quadrupède détruit les œufs du Crocodile; mais les anciens ont étendu ce nom a des efpèces d'infectes qui ne font pas des Guêpes. M. de Réaumur diftingue les Guépes pro- prement dites, les Guëpes-lchneumons , & les Mouches-Ichneumons : les Guèpes qu'il fur- nomme Ichneumons ; diffèrent des autres Guèpes, en ce que dans l’érar de repos elles ne portent pas leurs deux aïles fupérieures pliées en deux. Notre auteur entre enfuite en matière , il décrit les opérations des Guëpes folitaires en général, & il fait connoitre £n particulier quelques Gutpes Îchneumons. PRELIMINWNAITRE, Il y a des Guèpes folitaires qui dépofent leurs œufs dans un trou cylindrique creufé en terre ; les unes choififfenc un fable gras LU les autres fe contentent de fouiller un terrain. ordinaire ; d’autres préfèrent le mortier em- ployé pour les murs de jardin. C’eft d’une de ces efpèces que M. de Réaumur donne principalement l’hiftoire qui convient à plu- fieurs autres. Elle commence fes travaux à la fin de mai, & les continue pendant tout le mois de juin ; elle creufe dans le mortier un tayau de quelques pouces. de pro- fondeur , du diamètre de fon corps; mais en creufant ce trou, elle fabrique à fon orifice en dehors, un tuyau qu’elle forme du même mortier qu’elle creufe à mefure qu'elle fouille ; ce tuyau eft comme ouil- loché , d’abord droit, il tend enfuite en en bas ; il n’eft pas deftiné à être confervé , & ce n'eft qu’une forte d’échaffaudage. Cepen- dant le mortier que la Guèpe creufe eft très- dur, mais elle fait l’amollir en le mouillanc d'une liqueur qu'elle dégorge ; elle forme, avec les pieds de derrière, des pelottes du fable qu’elle ratifle avec fes mâchoites, & ces pelottes lui fervent à conftruire le tuyau exté- rieur, La liqueur que la Guèpe dégorge eft épuifée en deux ou trois minutes ; elle s’en- vole alors & revient bientot fournie d’une nouvelle provifion qu’elle a pompée ou fur quelque plante dont c’eft le fuc , ou dans quelque marre. Chaque Guèpe cteufe plu- fieurs trous, & conftruit plufeurs tuyaux , fans obfervèx de parité entre la profondeur refpective des trous dont il y en a de plus profonds les uns que les autres, & entre celle des tuyaux qui font également plus longs ou plus courts, ni entre la profondeur des trous & la longueur des tuyaux. Le trou eft deftiné recevoir un œuf que la Guëpe dépofeau fond, ainfiquela pâtée nécef- faire au Ver , & à fervir à ce dernier de loge- ment ; mais ces objets n'occupent qu'une partie de la profondeur du trou ; la Guèpe en bouche le furplus avec les grains de mortier qu’elle a attachés à l’orifice du trou, fous la forme d'un tuyau & qu’elle reprend, Ce qui mérite cclxxxii fut-tout d'être remarqué , c’eft qu'avanrde fer- mer chaque trou , la Guêpe y renferme la nour- ricure nécellaire au Ver qui doit y naître, & cette nourriture confifte en dix à douze Vers d’autres efpèces d’infectes , vivans, roulés fur eux-mêmes , & aflujétis dans le trou , de ma- nière qu'ils ne peuvent fe remuer : ce font des vidimes prêtes pour le Ver qui va naïtre , & qui les dévorera fans peine, fans combat, les uns après les autres, quoiqu’elles foient lus grandes que lui , parce qu'elles font hors d’érat de fe défendre, äcaufe de la gène où elles fontréduites. La provifion du Ver eft confom- mée à-peu-prés en huit jours, au bout de ce terme il tapille le trou de foie ,&pafle à l’étac de nymphe. Tous les Vers qui font facrifiés à fes befoins font femblables , mais M. de Réaumur n’a pu reconnoître à quelle efpèce d’infectes ils appartiennent. Des Guëpes qui travaillent à la manière des précédentes, au lieu de Vers , nourriffent leurs petits d’Araignées qu'elles enferment vivantes dans chaque trou ; il y en a qni leur donnent pour provifion des Mouches à deux aîles. Jufqu’ici il n'a été queftion que des Guèêpes qui creufent la terre, le fable ou le mortier ; mais 1l y en a qui creufent le bois ; comme les Abeilles Perce-bois, & ces diffé rens travaux , à-peu-près éxecutés fur le mê- me plan , ont toujours le même but ; ces Guè- pes nourriffent leurs Vers comme les précéden- tes, d'infeétesoude Versd’infeétes, & il n’y en a jamais que d’une efpèce dans chaque trou, Enfin il ya des Guèpes qui , au lieu de creufer des trous pour y dépofer leurs œufs, conftrui- fent des tuyaux de terre. On peut appeller ces Guèpes, Guêpes Maçonnes ; on n'en trouve pas qui travaillent en ce genre aux environs de Paris; M. de Réaumur en parle d’après des Guèpes & leur nid qui lui avoient été en voyés d'Avignon & de lieux plus éloignés. Ce mémoire eft terminé par la defcription d’une Guêpe d’un coloris très-brillant qui fe trouve à l’Ifle-de-France , & qui y donne la chafle aux Kakerlaks, ces infeétes fi désoüs ans & fi incommodes. : nai cclxxxiv LS C »: MÉMOIRT. Des Mouches Ichneumons. M. de Reaumur traite dans ce mémoire des Ichneumons proprement dits ; il n’en af. figne pas d'abord les caractères diftin@ifs , comme cela fembloit naturel , mais il com- mence par leur hiftoire. Les Ichneumons fonc des infectes dont:les femelles pourvues d’une tarrière , dépofent leurs œufs dans le corps d’autres infetes , les Vers y trouvent à la fois l'abri & la nourriture ; ce n'eft que dans les deux premiers états, celui de larves, de nymphes ou chryfalides que les infeétes font expofés à être percés par les Ichneu- mons femelles; quelques-unes cependant per- cent aufli les œufs, & y dépofent les leurs. Les Ichneumons ont , en général , différen- tes manières de dépofer leurs œufs ; les uns, & c’eft le plus grand nombre , percent la eau des infectes , & dépofent leurs œufs deflous, les autres fe contentent de ies appli. quer fur l’infecte que les Vers fauront per- cer & qu'ils devoreront , il y en a qui piquent les œufs des infeëtes, & y dépofent les leurs; le Ver qui en fort trouve dans le premier œuf ce dont il a befoin : enfin d’autres Ich- neumons pénètrent dans les nids de difiérens infectes & y font leur ponte ; il y en a qui, au lieu de s’introduire dans le nid, en per- cent les parois avec leur rarrière, & qui font leur ponte à côté de celle de l’infecte auteur du nid, M. de Réaumur afligne en cer endroit les caractères qu'il regarde comme propres aux Ichneumons. Il diftingue deux genres de ces infectes. Les femelles de ceux du premier genre ont une longue queue compofée de trois filets qui ne paroiffent que des poils. De ces trois filets, les deux extérieurs, creufés en-dedans, ne font que l’étui du troifième, le filer du milieu, lille , arrondi , s’applatrit à l'extrémité & fe termine en pointe dentelée. Les femelles des Ichneumons du fecond genre ont aufli une tarrière , mais qui eft couchée fous leur ventre & qui ne l'excède pas, ou ne l'excède OURS qüe peu. Le refte du mémoire eft employé à décrire, différentes efpèces d’Ichneumons, parmi lefquels on doit en remarquer une efpèce apportée de Laponie , plus grande qu'aucune des efpèces qui fe trouvent dans nos climats, & qui furpafle même en grandeur les plus gros Frèlons, Comme M. de Réaumur, en parlant des ennemis que les Chenilles ont à redouter , a déjà beaucoup parlé des Ichneumons , il n'entre pas, dans ce mémoire, dans des détails qui devroient naturellement y trouver place, mais qui fe- roient des répétitions, & l’on eft, ce femble, en droit de penfer que l'auteur devoir fup- primer ou ce mémoire, ou ce qu'il a dit des Ichneumons à l'occafion des Chenilles. 10 MEMOIRE. Hifloire du Formica-Leo. Le FormicaLeo n'étoit pas connu des anciens , mais c'eft un des infectes qu’on a le plus obfervé depuis le commencement de ce fiécle; 1l l'a d’abord été par MM. Poupart, Vallifnier , de la Hire, &c. On seft difputé la gloire d’en avoir donné les premières no- uons. M. de Réaumur définitle Fermica-Leo un Ver à fix pieds, deftiné à fe changer en un infecte à quatre aïîles ; il en reconnoît différentes efpèces , mais il n’y en a qu'une dans nos contiées, & c’eft celle qui fixe l'at- tention de notre obfervateur. Le Formica-Leo a une forme remarqua- ble, fon corps, qui ef fort gros à proportion de la tête & du corcelet, eft une efpèce d’el- lipfoïde ; il eft couvert de rugofités tranfver- fales , de houppes de poils & de taches noi- râres für un fond gris ; les figmares font placés au-dellous des houppes de poils. Le corcelereft cour, il a peu de diamètre, il foutient les deux premières jambes; les deux autres paires font attachées au corps. Tantôt le Formica-Leo femble avoir un cou très-long , tantôt n'en pas avoir, parce qu'il le rentre fous le corceler qui paroït donner PRÉLI% MAMA LIUR E, cclxaxv naiffance inmédiate à la tête. Cette dernière! ésabliffenrun nouveau; leur trace efl marquée partie eft plate, fa plus grande largeur eft à fa partie antérieure ; de chaque coté de la tête part une corne d'environ une ligne & demie dans le Formica- Leo parvenu au terme de fa crue. Chacune de ces cornes eft une trompe deftince à pomper le fuc des infectes dont le Formica- Leo fe nourrit; ces trompes par un fillonen zipzag creufé à une nouvelle place, ils tracent d’abord fuperficiellement ua cercle qui détermine la plus grande ouverture de leur nouveau trou, dont la profondeur aura environ les trois quarts du diamètre de la gran- de ouverture ; ilscheminent circulairement & pas à pas en creufant, ils s’arrèrent à chaque font écailieufes , mobiles , & ont un mouve-| pas, chargent leur tête de fable, & en la ment latéral femblable à celui des mächoires| relevant brufquement le'jerrent hors de l'en- de beaucoup d’infectes; elles fe courbent | ceinte du trou. Cependant ce n’eft que dans en-dedans vers leur extrémité, qui va en diminuant de diamètre, Le Formica-Leo ne vit que d’infectss qu'il ne pourfuit pas, mais auxquels il rend un piége, il ne marche qu’à reculons, il attend fa proie au fond d’un trou , creufé dans le fable fin & bien fec, il y demeure caché fous le fible, en ne laillanc paroître au- dehors que que l'extrémité de fes deux cornes ou trompes “qu'il tient écartées , autant qu'elles le peuvent être, S'il paile alors quelqu'infeëte fur le bord du trou , il ne manque pas de tomber au fond avec le fable qui s’éboule & qui l’entraîne; d’ailleurs le Formica-Leo, pour hâter fa chüte , jette en l'air une pluie de fable en enfonçant & relevant alternativement fa tête; l'infecte eft entraîné & faili entre les deux fuçoirs du Formica- Leo qui fe renferment; il quand elle eft épuifée, il l’a rejette, d’un coup de tête, au-delà des bords de fon trou, entraine fa proie fous le fable & l'y He + C'eft communément au pied des,vieilles murailles , ou de quelque gros tronc d’arbre un peu incliné, que les Formica-Leo s’éra- bliffent, dans les endroitsenfin oùils trouvent un fable fin, fec& unabri;ils ne paffent pas leur vie dans le même trou , ils n'y habitent que queiques jours, & 1lsen changent felon que le raius du premier trou eft devenu moins efcarpé parles ctoulemens caufés par les'proies qui y font tombées, ou qu'ils y ont fouffert _la fum faute de proies qui aient donné de- dedans; ils montent alors de leur trou & & cherchent aux environs une place où ils en le fable, qui eft du côté de l'axe du cône, qu'ils creulent, ce n’eft que de ce fable qu'ils chargent leur tête , en pouffant deffus avec la jambe intérieure de la première paire lacharge qu'ils veulent enlever; de cette facon ils n'en- lèvent que le fable qui eft au centre , & non celui qui eft à ia circonférence, comme il ar- riveroit fans cette précaution : après avoir jetté du fable deux ou ttois fois, ie Formica- La fait un nouveau pas, & 1l recommence la même manœuvre; après un certain nome bre de pas, il fe retrouve au lieu d’où il étoit parti; alors il décrit un nouveau cercle, mais plus étroit que le premier, & il trace enfin une vraie fpirale, Un trou eft quelquefois l'ouvrage d'une demi-heure, quelquefois le Formica-Leo mer de longs intervalles de repos entre un de fes pas & les autres. S'il arrive qu'il fe trouve dans le fable un gravier trop pefant pour qu: ie Formica-Leo puifle le lancer avec fa ère, alors il pale deflous ce gravier l’extré- - mité de fon cerps, il le gliffe en-deffous juf- qu'à ce que le gravier foit fur Le milieu de fon dos; enluite il fort de fon trou à reculons, le long des parois, en rerenant le gravier toujours prêt à échapper, par divers mouve- mens des anneaux de fon corps. Cependant il lui échappe fouvent, roule, & linfecte eft contraint de recommencer fa manœuvre, qui exerce fa patience fans la laffer; s’il ne peut réuffir, ou il abandonne le trou qu'il creuloit, ou il range le gravier fur les bords; enfin quand le trou eft achevé, le Formica-Leo fe tient au fond fous le fable, & il n’a plus qu'à attendre qu'il fe préfente une proie; eclxxxv} quelquefois il paffe plufeurs jouts fans qu'il en furvienne, & ces jours en font d’abfti- nence pour l’infeête doué en même tems d’une longue patience & de la faculté de pouvoir fe pafler long-tems d’alimens. Cette dernière fa- culré eft relle qu'on peut conferver desForimica- Leo, mèmeen été, pendant plulieurs moïs,dans des boîtes , fans leur donner de proie & fans qu'ils en périflent. Mais dans l'état na- turel ils font peu expofés à la diferte , parce que toute efpèce d'infectes leur convient, mème leurs femblables, qu'ils n'épargnent pas fi on les jette , ou s'ils rombent dans un trou : au refte, ils ne veulent de proie que vivante, & ils rejettent celle qui eft morte ,ne fit-elle que a’expirer à Pinftanc; ils fucent fi complertement les fucs de leur viétime, que lorfqu'ils abandonnent, ce n'eft plus q'un affemblage de membranes sèches. Certe fuc- cion parfaite eft due à la finefle de leur trom- pe, qui eft une pompe à l'intérieure de laquelle agit une pièce qui eft un véritable pifton. Les Formica- Leo naïffent en été ou en automne , & ne fe transforment jamais la même année ; le mois de juin eft celui où ils paffent à l'état de nymphe; quand ils fe fentent proches de cet éiar, ils s'enfoncent fous le fable ou du dernier trou qu'ils ont creufé, ou ils forrent de ce trou, cherchent ux environs un lieu qui leur convienne, & s’y cachent fous le fable. Ils y eonftruifent une coque ronde, creufe , tapiflée intérieure- ment de foie, & formée par des grains de fable liés par des brins de foie; c'eft au milieu de certe coque qu’ils fubiffent leur changement, La Nymphe du Formica-Leo à une forme alongée, fa couleur eft erifatre; au bout d’en- viron crois femaines le Formica-leo en fort fous la forme d’un infeéte à quatre ailes, qui a été mal à propos rangé dans le genre des Demoi- felles ; M. de Réaumur l'en diftingue, mais 1l n’afione pas les caraëtères qui luiconviennent d’ure manière précife , il fe contente de dire que le corps eft très long , d’une couleur gri- sâtre avec ua peu de jaune qui termine chaque anneau; que les aîles font rrès-amples; que DISCOURS l’infeéte les porte en toit rabattu , que fon - vol eft lourd & pefant ; il ignore qu'elle eft la nourriture du Formica-Leo devenu aîlé, il croit que ce font les fruits, il ignore de même la manière dont il s'accouple, il rap- porte feulement des indices qui lui font pen- fer que l’accouplement a lieu peu après le dernier changement. 11, MÉMOIRE. Des Mouches à quatre ailes nommées Demoifelles. M. de Réaumur femble confondre, au commencement de ce mémoire , les Demoi- felles proprement dires , qui en font l'objet , avec le Formica- Leo qu'il dit, dans le mé- moire précédent , devoir en étre diftingué; il les contond aufñli avec quelques autres infectes. S'il eur mieux affigné les caraétères propres aux uns & aux autres, ilauroir évité cette confuñon Il appelie Demorfelles terreftres le Formica- Leo , & d'autres infectes auxquels il: donne auf lenom de Demoitelles ; il nommeDemoi- [elles aquatiques lesinfeétes dont il eft fpé- cialement queftion dans ce mémoire, parce que dans leur premier état ils vivent daus l'eau. IL diftingue les Demoifelles en trois genres; celles du premier ont le corps court & applati, celles des deux autres genres l'ont grèle, cylindrique, femblable à un baton ; mais celles du fecond genre ont la tète grofle, arrondie, & celles du troifième l’onc plus menue , courte & large. Les, Demoifelles naïffent dans l’eau & y prennent leur accroiflement complet. Elles pa- roiffent d’abord fous la forme d’un Ver hexa- pode , bientôt elles paffent à l'état de nymphe; ce changement confifte dans le développement de quatre petits corps plats; ces petits corps font les étuis des aîles que la Demoifelle aura par la fuite, Les nymphes n'ont qu'une couleur terne d’un vert-gris, fouvent fali par la vafe. Elles infpirent & expirent l'eau par l'extrémité de leur corps. M. de Réaumur dé- crit les organes qui fervent à certe fon&ion, & la manière dont ils l'exécurenr, Ceue del: P RÉLAMINYA DR E. cription n'étant pas fufceprible d'extrait, je renvoie le lecteur au mémoire mème. M. de Réaumur, repaffant des parties in- ternes aux parties externes, dit que chaque nymphe porte une forte de mafque, quatre dents crès-fortes, firuces fur une bouche très- large ; ces parties font recouvertes par celle qui a été nommée le 7afque. Il eft d’une fubftance cartilagineufe; il n’eft qu'appliqué far la tête avec laquelle il n’a pas d’adhéren- ce, & il tire fon origine de la partie qui ré- pond au col à laquelle il eft fixé ; 1l eft com- pofé de deux pièces qui fe réunifflent & s’é- cartent à volonté; la nymphe s’en fert en guife de ferres pour arrèter & contenir les infectes aquatiques dont elle fe nourrit; un petit infecte pris entre les valves ou batrans du mafque , eft aufli-:ôt faifi & broyé par les dents , mais un infecte plus gros eft retenu au dehors par ces mêmes valves, tandis que les dents agiflent fur lui intérieurement. La plupart des nymphes, & peur - être toutes , vivent dans l’eau dix à onze mois. C’eft en été, du mois d'avril à celui d’octo- bre, que les nymphes paflent à l’état de De- moifelles. Ce dernier changement ne s’o- père pas dans l'eau , mais fur cerre ; les nym- phes montent à des tiges de plantes, à des troncs d'arbres ou fur quelqu’autre corps , s'y cramponnent, & en une heure ou deux, quel- uefois beaucoup plus long-rems elles paflent à l’état de Demoifelles. M. de Réaumur décrit ce pañlage dans le plus grand détail; mais commeil n’effrerien de particulier, qu'il fe fait une ouverture fur le dos de la nymphe à la peau qui fe fend; que la Demoifelle dégage fes membres par cette ouverture , nous ne fuivrons pas l’auteur dans ces détails, nous ne le {ui- vrons pas non plus dans ceux où il entre par rapport à la Demoifelle récemment fortie defa dépouille, dont les membres, & fur-tout les aîles, amollis & pulpeux, font contrefaits, raccourcis, puis s'étendent peu à peu, fe sè- chent, prennent de la confiftance &fe colorent. Lorfque les meinbres d'une Demoifelle souvellement urée de l'enveloppe de nym: Cclxxxviÿ phé , ont pris toute leur étendue & leur con- fiftance , elle s'envole pour donner la chafle à d’autres infedtes , dont ceux de ce genre font leur pâture. Les unes cherchent les bois, & ce font les plus grandes, les autres les prairies & les lieux frais & humides. L’accouplement des Demoifelles eft peur- être ce qu'il y a de plus réinarquable dans leur hiftoire. Les parties de la femelle fonc placées à l'extrémité de fon corps, à peu près comme dans les autres infeétes ; mais celles du mâle font fituées en - deflous du corps près de fa jonction avec le corceler. Cette difpoftion eft caufe que dans l’accou- plement la femelle replie fon long corps, pour en appliquer l'extrémité anx parties du mâle qui la tient embraflée, & qu’elle for- me avec lui à peu près un anneau ; tous deux volent dans cette fingulière pofition , car ils ne demeurent pas pofés & en repos pendant l’accouplement, dont la durée eft affez longue. | Les mâles des Demoifelles furpaffent leurs femelles en grandeur contre la loi inverfe prefque générale pour les autres infectes : on doit encore obferver que les deux fexes dif fèrent fouvent de couleur. M. de Réanmur remarque ces deux faits, mais 1l n'en tire pas une application aux oifeaux aquatiques , qui paroît cependant naturelle: c’eft que parmi ceux-ci les mâles font aufii plus orands que les femelles, & le font à proportion plus que les mâles des autres oïfeaux, & les mâles diflèrent toujours des femelles par les couleurs; ce double rapport entre des animaux qui pañlent leur vie en partie au milieu des eaux, en partie dans les airs, m'a paru mériter d’être remarqué, L'accouplement eft précédé par de longs préludes , que notre auteur décrit avec foin. Nous nous bornerons à remarquer que le mâle tend toujours à voler au-deflus de la femelle ; qu'il faifit l’inftant de s’abailler fur elle; de Jui embraffer le col avec fes deux mâchoires; qu'en mème tems il plie fon cclxxxvii} LU Là AR corps, en amène l'extrémitc fur le corcelet de la femelle , pour le ferrer entre deux cro- chets qu'il porte à l'extrémité du corps; 1l s'affure par ce moyen de la potfeition de celle qu'il pourfait, mais il ne jouit pas ; le dernier acte dépend de la femelle, qui s'y refu'e quelquefois plus d’une heure entière, Ce- pendant les deux infeétes volent, & fe po- {eut alternativement ; enfin, la femelle: fe décide à courber fon corps, & à en appli- quer l'extrémité aux parties du mâle. La du- rée de l'accouplement eft d'environ une demi- heure. Cependant les préludes qui devan cent,, ne font pas exactement les mèmes pour. toutes les efpèces; mais cel le même fond avec quelques légères différences pat rapport auxquelles nous renvoyons au mé: moire. Les femelles se rardent pas à dépo- fer leurs œufs après l'accouplement ; routes font leur ponte dans la journée où il a eu lieu, & toutes dépofent leurs œufs fur la furface de l’eau; mais les unes dépofent, en uce feule fois, tous leurs œufs contenus dans une efpèce de poche, les autres font leur ponte à plufieurs reprifes , & 1l eft pro- bable que quelques-unes incifent la furface de certaines plantes aquatiques pour pondre dans les entrailles + cette conjedure et fon- dée fur ce que quelques femelles ont à l'extrémité du corps des parties propres à former les incifions que l’on fuppofe avoir lieu. 12% MÉMOIRE. Des Mouches appellées Ephémères, Le nom d'Ephémères a été donné à plu- fieurs efpèces d'infectes du même genre, d'après la brièveté de leur vie; ce nom, qui femble exprimer que fa durée eft d'un jour, donne une idée trop étendue de l'exif- tence de certaines efpèces dont la vie fe borne à quelques heures. Cependant il ne faut entendre cette courte exiftence que re- Jauvement à la derniére forme fous laquelle vivent les Ephémères, car, quant à leurs deux états primitifs, la durée en eft longue. Je ne peux m'empêcher de regretter que D TS'C'OUR S M. de Réaumur emploie le nom de Moz: ches par rapport aux Ephémères, parce que ces infectes n'ont point d’analogie avec les Mouches fous aucun rapport. Les Ephémères ont quatre aîles membra: neufes , nues, tranfparentes , dont les fu- périeures font fort amples, & les deux in- férieures au contraire fort petites. Dans l'état de repos, ils ont coutume de relever leurs aîles & de les tenir verticalement appliquées les unes contre les autres ; leur corps formé de dix anneaux, alongé , va en diminuant de la tête à la queue; il eft terminé par trois filets, quelquefois tous trois très-longs & égaux , quelquefois par deux longs filers far les côtés, & un plus court au mi- lieu. Toutes les Ephémères commencent par l’étar de Ver, & pallent enfuite à celui de nymphe ; les unes vivent, pendant trois ans, fous ces deux premiers états, d’autres pen- dant deux , & quelques-unes pendant un an feulement. Mais toutes périffent peu de tems après leur dernière métamorphofe , quelques- unes cependant y furvivent plufieurs jours. L'Ephémère , dans l’état de Ver & dans celui de nymphe, ne diffère qu'en ce qu'on voit fur le dos de la nymphe quatre plaques qui font les fourreaux des ailes , dont l'in- feéte fera ufage dans fon dernier état. Des Vers & des larves, les uns vivent dans des trous qu'ils fe creufenc fur le bord des eaux , les autres fous des pierres ou au- tres abris. Les premiers ne changent de place que quand l’eau venant à bailler, ils font obligés de creufer un nouveau trou au-deflous de fa futface, mais les autres marchent fou- vent au fond des eaux. Les uns & les autres refpirent par des ouies qu'ils tiennent dans une continuelle agitatien. Comme nous donnons la defcriprion de ces parties en fai- fanc l'extrait de l'ouvrage deSwammerdam , & que M. de Réaumur n'ajoute rien de bien important à ce que ce premier auteur en à dit, P REX M EN A IR EF. dir, qu'il le fuit dans cette partie, ainf que dans les principaux faits de l’hiltoire des Ephémères , nous abrégerons beaucoup ce que nous aurions à dire ici d'après M. de Réaumur. Ce ne feroit qu’une répétition, & il eft plus jafte de renvoyer à l'extrait des ouvrag:s de Swammerdam. Les différentes efpèces d’Ephémères par- viennent chaque année en un tems à peu près fixe, & avec une forte de régularité, à leur dernier état; mais cette époque de leur dernier changement varie dans les dif- férens pays, foit que certe différence tienne à l'influence du climat ou à la difparité des efpèces. C’eft du dix au vingt Août, tantôt plus tôt, tantôt plus tard , que lefpèce la plus abondante aux environs de Paris, paroiït fous fa dernière forme ; c'eft certe efpèce que M. de Réaumur a obfervée avec le plus de foin. Nous allons recueiilir d'après lui Îles principaux traits de fou hiftoire. C’eft au coucher du foleil que ces éphe- mères commencent à pafler à leur dernier état, & quelque tems après fon coucher, que ce pallage eft dans toute fa force. L'an- nce que M. de Réaumur l’obferva, il eut | [ , A , x 1 1 lieu le ‘19 d'août ; quelques Ephémeres forti- rent de l'état de nymphe au coucher du fo- leil, mais ils ne parurent en quantité que vers neuf heures & demie du foir. Il étroit furvenu dans l’inrervalle ne orage, & peut- | D = e LA ee ] M" ! >"; être avoit-il retardé la fortie des Ephémères ; | lorfqu’elle fut dans fa force , la quantité de | ces infectes fur le bord de l’eau devint fi confidérable que M. de Réaumur dir qu’elle eft inconcevable ; la neige ne tombe jamais à flocons fi preflés que l'étoienc les troupe d'Ephémères ; tout le rivage en étoit couvert à deux pouces d’épailleur, Au bout d'une de- mi-beure la quantité d'Éphémères commença à diminuer , & peu-à-peu il ceffa d'en paroïtre de nouveaux. Le vinot , il y eut une pareille quantité d'Ephémères ; elle fur moins confidérable le vingt-un; il fit froid toute cette journée , & plus froid encore le lende- main ; il parut aufli moins d'Ephémères ; Hifluire Naturelle, Infetles Tome IF. cclxxxix mais Lerems où le nombre desmétamorphofes éroit à-peu-près accompli , devoit être arrivé. Quelle que foir dans un jour la chaleur, quel que foit l'état du ciel , qu'il foit ferein ou nébuleux , c’eft à la mème heure que les Ephémères fubiflent leur changement ; il a lieu pendant deux heures environ , après quoi le changement de celles qu reftenc à fe mé:amorphofer eft pour le lendemain à la mème heure, Au bout des deux heures que dure le changement des Ephémères , l'air qu'ils avoient rempli en eft entièrement dégagé ; il n’y en paroit plus. Que font-elles deve- nues ? Leur exifterce eft terminée ou prête de l'être : le plus grand nombre eft tombé dans la rivière où il a fervi de pature aux Poiffons ; cette pâture eft fi abondante que les pêcheurs lui ont donné le nom de manne ; ils difent qu'elle tombe pendant trois jours , & ils ont raifon , en ce qu’elle efl dans fa plus grande abondance, pendant trois jours ; car pendant quatre ou cinq après , 1l paroi: en- core des Ephémères, maisen petite quantité; celles qui ne tombent pas dans l’eau périflent en un peu plus de tems fur la terre. Mais toutes, pendant les deux heures que dure leur exitence , ont rempli le but de ja na- cure , celui de perpétuer leur efpèce ; à peine les Éphémères ont-elles quitté la dépouille de nymphe , qu'elles font leur ponte. Au refte , aucun infeéte ne pañle aufli prompte- meut & aulli facilement à fon dernier état 5 l’Ephémère fort avec la plus grande facihré de l'enveloppe de nymphe à laquelle demeure atrachées les dents qui ont fervi au Ver. Prefqu'auffi tôt qu’une femelle Ephémère eft née , elle dépofe fes œufs {ur l'eau , mais en les laiffant tomber par-tout ou elle fe rrou- ve , fur la furface de l’eau , fur celle des pierres & autrés corps qu’elle ne couvre pas; il n'eft peur-être.pas d'infcéte aufh fécond ; les œufs de J'Ephémère four difpofés en deux grappes qui. ont jufquà quatre, | gnes de lenigxla femelle dépofe ces deux grdppes à 0 0 : CEXCX la fois, &-en un inftant, mais comment les œufs ont-ils été fécondés ; car à peine une Ephémère eft elle fortie de la dépouille de nymphe & s’eft-elle élevée en l'air , qu'elle fe rabat fur la furface de l'eau , & y fait fa ponte. Îl eft difficile de répondre à cetre quef- tion. Swammerdam penfoit que les mâles ré- pandent fur les œufs, après la ponte, une liqueur qui les féconde. M. de Réaumur croit que les Éphémères s’accouplent ; mais que leur accouplement eft plus court que ce. lui d'aucun autre animal; qu'il confifte dans un fimple attouchement des parties des deux fexes , & que cet artouchement a lieu dans de petites volées que les Ephémères éxecu- tent à la furface de l’eau ; il a cru , & d’au- tres perfonnes avec lui ont penfé être té- moins de ces attouchemens, Il y a des Ephémères difiérentes de l’ef- pèce des précédentes , qui ne fubiffenc pas leur changement toutes à la fois , maïs à des intervalles différents , qu’on voit paroitre pendant un aflez longue efpace de tems. Celles-ci ne font pas bornées à une exiftence de quelques heures , il ÿ en a qui vivent fix à fept jours; elles offrent encore un autre phénomène; c'elt qu'après leur métamorphofe elles ont encore à changer une fois de peau , ce qui n'arrive à aucun autre infecte qui a fu- bit fa dernière métamorphofe ; elles dépouil- lent jufqu'à leurs premières aïles qui n’é- toient que l’étui des dernières , fous lefquel- les elles avoient confervées de l'humidité, & elles étoient demeurées pliflées & réduites en un filet ; mais aufli-tôt qu’elles font tirées de cette gaine elles s'étendent, deviennent lifles & callantes. Parmi ces Ephémères, il y a des efpèces plus grandes, & d’autres plus petites ; les unes fubiflent leur métamorpho- fe le jour avant le coucher du foleil, & les autres Ja nuit. 13 11M ÉIM O1 RE. Addition à l'hifloire des Pucerons donnée dans le sroifième volume. I y a des Pacerons aîlés , d’autres qui ne le font pas ; mais les uns & les autres ap- DEF SPC ONU RTS partiennent à la mème claffe d'infectes , ils ont aufli les uns & les autres la faculté de fe reproduire , & ils font vivipares; ces faits, rappellés dans ce mémoire, ont été prouvés dans les mémoires du troifième volume dont les Pucerons font l'objet , il s’agit dans celui- ci de la manière dont leur fécondation eft opérée ; fait très-remarquable , & par lequel les Pucerons diffèrent de tous les autres ani- maux connus. Il n'ya point de génération fans le con- cours de deux individus ; les hermaphrodites mêmes , tels que les limaçons, qui réunif- fent les deux fexes , ne peuvent fe féconder eux-mêmes, & ne produifent qu'après s'être unis à un individu de leur efpèce. Le con- cours des deux fexes & leur union paroïît donc une loi générale. Cependant les naruraliftes qui avoient obfervé les Pucerons avec le plus de foin & de patience , n'en avoient jamais vu d'accouplés, & ces Pucerons n’en avoient pas moins produit ; les obfervateurs en avoient conclu que les Pucerons , hermaphrodites proprement dits , fe fufhifoient feuls ; & fe fécondoient eux-mêmes; mais cette conclu- fion étroit, hafardée par ce qu’on pouvoit fuppofer que la brièveté de l'accouplement , les parties par lefquelles il avoit lieu , le rems où 1l s'opère, comme la nuit peut-être, & d’autres circonftances inconnués en avoient dérobé la vue à ceux qui cherchoient à en être témoins. Swammerdam , remarque notre auteur ; avoit établi pour loi générale que tout in- fee pour fe reproduire a befoin de s’accom- pler après fa dernière métamorphofe ; mais M. de Réaumur féqueftra un Puceron qui n'avoir pas encore d'ailes , il le renferma de manière qu'il ne pouvoit avoir de commu- nication avec aucun infecte de fon efpèce; ce Puceron fubit fon dernier changement de peau , acquit des aîles & donna bientôt naif- fance à d’autres Pucerons ; il n’avoit pu ce- pendant s’accoupler depuis fon dernier chan- gement , ainfi la loi pofée comme générale par Swammerdam ne left pas; le Puceron dont PUR ÉENE MI N'AMX RE, il s'agit y fait exception, & s'il n’écoit de- venu fécond que par l'effet de l'accouple- ment cet acte avoir eu lieu avant le dernier changement du Puceron. Mais à quel âge de la vie des Pacerons leur accouplement s'opère - t-il, s’il a lieu ? Où ces animaux . font - ils exceptés de la loi même qui né- ceflite tous les autres À s’accoupler? Pour fe déterminer il s’agifloit d’enfermer un Puce- ron à fa naillance , de l’ifoler parfaitement, de l’entrerenir jufqu’à fa dernière méramor- phofe , & d’obferver ce qui arriveroit ; c'eft ce que M. de Réaumur offrit à la fagacité des obfervateurs, & ce qu'exécura M. Bon- net de Genève. Le 20 mai 1740, il ifola un Puceron du Fufain qui venoit de naître, & prit toutes les précautions néceflaires pour que ce Puceron ne püt communiquer avec aucun autre , & qu'il ne manquat pas d'a- liment ; le 31 du mème mois, ce Puceron changea de peau pour la quatrième & der- nière fois: le lendemain il mit fur le foir un petit au monde; il fut donc bien prouvé qu'il étoit devenu en état de produire fans s'être certainement accouplé depuis qu'il étoit né ; M. Bonnet continua de l’obferver , il tint regiftre des petits auxquels il donna naïf fance ; le nombre en fut, en fix jours , de quatre-vingt. quinze. Cette première expérience de M. Bonnet fat communiquée à trois autres obfervateurs; ces Mefieurs & M. Bonnet la répétèrent fur des Pucerons de différentes efpèces, & le réfulrat fut conftlamment le même fous les yeux de quatreobfervareursdifférens.Quelques favans ont cependant penfé qu'il y avoit des accouplemens, mais rares , entre les Pace- rons, & qu'un feul fufhloit pour féconder plufeurs générations contenues au fein de l'individu femelle qui s’accouploit; d’autres ont imaginé que les Pucerons avoient les deux fexes & qu'ils fe fécondoienc eux- mêmes, Ce dernier fentiment pourroic, finon être prouvé , du moins appuyé par l'infpec- tion anatomique ; car ce feroit un pas de fair, fi l'on découvroit les deux fexes dans le mème Puceron; malheureufement ces animaux font CCxC; fi petits que leur anatomie échappe à nos recherches ; cependant les faits fuivans, fans prouver le dernier fentiment, femblent l’au- torifer, M. Bonnet ifola un Puceron du fureau à l'inftant de fa naiffance , huit jouts après il fit des petits & continua d'en faire; M. Bon- net ifola un de ces petits comme fa mère, & il en ifola quatre nés de quatre mères routes ifolées à l'inftant de leur naiffance ; ces Pucerons de quatre générations fubfé- quentes furent féconds fans accouplement. M. Lyonet répéta l'expérience fur des Pu- cerons d’une autre efpèce & elle eut le mème réfulrat. Ÿ Cependant on ne peut douter que les Pu- cerons ne s’accouplent; MM. Lyoner & Bonnet en ont été témoins. Mais ces accou- plemens n'ont lieu qu'aux approches de-l’h1- ver; on ne les a jamais vus dans un autre tems. Au lieu de Pucerons vivans, ceux qui fe font accouplés , dépofent de petits corps ‘oblongs femblables à des œufs ; en feroient.-ce en effet? M. de Réaumur croit que ce ne font que des fœtus avortés, maïs il ne donne fon opinion que comme une conjecture, & il ne décide pas lui-même fi les Pucerons très-fürement vivipares dans la belle faifon, ne font point ovipares aux approches de l'hiver, ce qui feroit une fingularité de plus dans leur hiftoire. Pourquoi d'ailleurs l’ac- couplement feroic-il plus néceffaire pour fé- conder les œufs que les embrions ? On eft donc certain que les Pucerons peuvent fe reproduire jufqu’à quatre générations confé- cutives fans accouplement; mais quel eft le terme de cette fingulière faculté? com- ment les Pucerons deviennent -ils féconds ? ce font encore deux queftions irréfolues. 144 MÉMOIRE. Sur la manière extrémement fingulière dont naiffent quelques Mouches à deux ailes, appellées Mouches-Araignées. Les Mouches-Araignées font de la clafle 00 ij GEXCi) de celles à deux aïîles, du nombre des Mou- ches qui incommodent les Chevaux ; on les connoit en Normandie fous le nom de Mou- ches Bretonnes , ailleurs fous celui de Mou- chestd'Efpagne ; leur raïile eft moyenne entre celle des Taons & dés Mouches communes; elles fe pofent en grand nombre fur les parties des Chevaux les moins garnies de poils, comme entre les cuilles & fous la queue ; elles attaquent auffi les bêtes à corne & même les Chiens, ce qui les a encore fait nommer, Môuches de Chiens ; leur corps eft applati, leurs jambes font- longues, mais elles les pottênt fore écartéés du corps , ce qui fait qu'il touche le plan de poñtion ; elles marchént fort vite , elles évirenc le danger plas volontiers en courant qu'en prenant leur vol; lorfqu’on leur a arraché les aîles, elles réllemblent aux Araignées pac la forme de leur corps & par la longueur de leurs jambes; leur couleur eft le brun râcheté de jaunâtre; on leur trouve de la réfiftance fous les doigts, & on en éprouve à les écrafer ; leurs aîles débordent le corps de la moitié de leur lon- gueur. Eiles n'ont point d’yeux liffes , feu- lement des yeux à réfeau, mais fort grands; leur tête fort petite, triangulaire, fe ter- mine par une forte de bec formé de deux palettes, c'eft l'écui d’une trompe très-dé- lice. On voit quelques-unes de ces Mouches au printems, beaucoup en été; elles fonr fur-tout communes en automne ; la manière dont ces Mouches fe perpétuent eft ce qui mértire dans leur hiftoire une attention parti- culière La Mouche-Araignée qui eft prèce à faire fa ponte à le corps très-renflé , au lieu qu'il eft applati dans les autres tems; elle dépofe bientôt un feul œuf, mais fi gros qu'on a peine à concevoir qu'elle aic pu le produ’re ; 1l eft arrondi, un peu oblono, il reflemble à une graine, & notre auteur le compare à un pois pour le volume ; après cette opération le corps de la Mouche re- devient applatt, M. de Réaumur en examinant l'œuf donc! il vient d'êre queftion en rompit Ja coque, mais par la fuite il eut un pareil œuf pondu D'F SC OURS demême fous fes yeux. Au bout d'un mois, ler vic fortir une Mouche femblable en tout, mème en groffeur, à celle qui lui avoit donné naif- fance. Il eft donc avéré qu'il y a des Mouches dont la génération diffère infiniment de celle des autres Mouches ; 1°. en ce qu'eltts pon- dent un œuf d’un volume auffi gros que leur propre corps; 2°. en ce qu'il fort de cer œuf, non un Ver qui ait à croître & qui ait des changemens à fubir , mais une Mouche en- tièrément formée , au terme de fa crue , en fortant de l’œuf , & femblable à fa mère en tous points. Ce fait avéré par rapport aux Mouches- Araignées qui rourmentent les Chevaux, eft encore confirmé par une autré Mouche- Araignée un peu moins groile qu'en trouvé dans les nids des Hirondelles, où elle dépofe fes œufs; ils ne diffèrent de celui dont il vient d’être parle que par le volume ; Ja Mouche qui les pond les place dans le nid des Hirondelles pour qu’ils y trouvent la cha- leur donc ils ont befoin. Aufi ne fuffe qu’en tenant chaudement l'œuf de la Mouche- Araipnée des Chevaux que M. de Réaumur parvint à en voir fertir une Mouche; il en fort de mème des œufs qu'on trouve dans les nids d'Hirondelles de femblables à tous égards aux Mouches qui les ont pondus. Cependant M. de Réanmur ayant ouvert à différens rems des œufs de Mouches-Arai- gnées, en ayant plongé dans l'eau chaude pour donner de la confiftance aux parties qu'ils contenoient, cer habile obfervateur s’eft aifuré que la Mouche-Araignée eft d'abord dans l'œuf fous l’état de Ver, qu'elle paffe enfuice à celui de boule alongée & de nymphe; la d'férence qu'il y a donc ici c’eft que les autres infectes & les autres Mouche, croif- fent, fubiflenc des chanxemens, prennent dé la nourriture hors de l'œuf, & que les Mouches-Araionées fubitlenc leurs métamor- phofes ; acquierent leur grandeur & trouvent de la nourriture fous la coque de l’œuf mème. M. de Réaumar n’a pu reconnoître en quel liea les Mouches Araïsnces des Chevaux dé: PUR BEM VIA I RE. pofent leurs œufs pour leur procurer la cha- leur néceffaire ; car il paroït que ces œufs en ont hefoin , ainfi que ceux des Mouches qui dépofent les leurs dans les nids des Hi rondelles ; al comprre le corps des Mouches. Araïgnées à une bourfe qui fe: rellerc après la ponte; mais ces Mouches font très com- munes , elles multiplient donc beaucoup, elles ne dépofent qu'un œuf à la fois, il paroïît donc indifpenfable qu'elles atent une vie affez longue pendant laqueile leur ponte fe renouvelle. C’eft fur quoi M, de Réaumur ne s'explique pas. RE D: X, Redi publia, en 1671, un traité latin, imprimé à Amfterdam, fur la génération des infectes. Quoique cet ouvrage ne forme qu'un très-petir volume in-12 & qu'il pür étre ré- duit de peut être plus de moitié, en ne re tranchant que ce qui eft fuperu, il a ac. quit à fan auteur une réputation méritée. Qn avoit cru depuis la plus haute antiquité jufqu'à Redi, que les infeétes éroient le pro duit de la corruption. C'evoit la croyance da vulgaire & le fentiment de tous les phi- Jofophes. Redi eut affez de force d’efprit pour douter de certe opinion générale, degénie pour découvrir & démontrer qu’elle éroit fauife’, de fagacité pour trouver la vérité & de courage pour la faire connoïtre. Il n'employa que des moyens fort fimples & il ne rai- fonna que d'après l'expérience ; il vit que la chair des animaux corrompue à l’air fe couvroit de Vers; il remarqua que ces Vers fe changeoiïent en différentes efpèces de Mou- ches; 1l héfita après cette première obferva. tion à crore que la différence d'efpèce des Mouches dépendit de la différence des chairs, il reconnut par l'expérience le peu de fon- dement de certe opinion; il en fut affermi dans fes dout:s ; il enferma quatre fortes de chairs dans quatre vafes qu'il ferma exac- tement , s'étant bien alluré que les chairs foumifes à l'expérience qu'il alloit tenter n'avoient pas été touchées par aucune ef- -pèce de Moüches, & il plaça des mêmes cCxcii} chairs dans des vaifleaux qu’il laiffa décou- verts ; ces dernières furent bientôt la proie des Vers qui devinrent des Mouches diffé- rentes, tandis que les premières fe pâtèrenct & fe décomposèrent fans qu'il parüt-aucun Vers à l'intérieur des vailieaux qui les ren- ermoient. Cependant Redi penfa que le contat de l’air pouvoit étre caufe de la difiérence des deux réfultats ; il recommenca donc la même expérience en couvrant les vafes, dont il vouloir défendre l'accès aux infeées , avec une gafe ou étoffe analogue qui leur en fer- moit l'entrée & laifloir palage à l'air; le réfultar fur le mème, & 1l ne fe démenrit pas dans les expériences que Redi répéra, & dont il fait l'énumérarion; il placa fous terre différentes chairs qui n'avoient pas été tou- chces par aucun infecte; il les couvrit de terre avec foin, & les retira corrompus , mais fans y trouver de Vers; il en conclut que lorfque des Vers dévorent les chairs recouvertes de terre, ces chairs ont été mi- fes en terre chargées d'œufs que les infeétes ont dépofés avant que ces chairs aient été enfouies, & il le prouva en enterrant des chairs far lefquelles des Mouches s’étoient pofées auparavant, qui furent couvertes de Vers, tandis que les chairs qu'il avoit garan- ues du contaét des Mouches n’en produifi- rent aucun. Ce que je viens d’exvofer fuffit pour den- ner une idée de la manière dont Redi a pro- cédé, comment 1l a reconnu l'erreur & dé- couvert la vérité, ou que tout être vivanr, cotnme il le conclut, & les infe@es, comme les autres animaux , font engendrés & qu'ils font produits par une femence de leur ef- pèce. Mais ce dont on doït le louer c’eft qu'en établiffant cette vérité généralement reconnue depuis, il a la générofité d’aver-. ur qu'Harvé Favoit préfentée avant lui & avoir écrit que tout être vivant eft le produit d’une femence. Sans cette affertion d'Harvé, Redi n'eûs CCXCIV peut-être pas eu de doutes, & l'erreur eût encore fubliflé long-tems. J'ai dic que l'ouvrage de Redi, fort coutt, pouvoir êcre réduit de plus de moitié; en effet il fe borne, pour ce qui eft effentiel à fon objet , à l'expoñtion des expériences dont j'ai donné l'idée; le furplus confifte en cita- tions, en luxe d’érudition , fuivant le goût da fiècle, dont Redi ne fut pas fe défendre en réfutant fur la produftion des infectes l'erreur qui régnoit alors. L'expofition des expériences , telles que j'en ai préfenté l'ap- perçu, ne forme pas la moitié de l'ouvrage; le refte contient des obfervations, remarques ou differtations fur différens infectes & des citations fur ce que les anciens en ont écrit; ainfi Redi difcute les affertions des anciens fur la génération des Abeilles, fur le goût des Guëpes pour la chair des Serpens, qui exhalre leur courage & leur venin, &c. Quelques faits curieux font mêlés aux lon- gues & inutiles citations que ces diflertations renferment : mais comme l’objet de Redi, la production ou génération des infeétes, eft rempli par les expériences dont j'ai parlé d’abord, & qu'à peu de chofe près le fur- plus eft étranger à ce même objet, je me bornerai à l'extrait que je viens de préfen- ter. Un défaut dans l’onvrage de Redi, c'eft qu'il eft écrit de fuite, fans féparation des matières, de façon que c’eft en quel- que forte un feul & long chapitre qu'il faut lire en entier pour favoir ce qu'il contient & en faire foi-même la divifion pour le bien connoitre. On trouve dans le corps de l’ou- vrage & particulièrement à la fin plufieurs planches groflièrement gravées ; le plus grand nombre repréfente diverfes efpèces de Pous ou de Tiques, & fur-tout de Pous de différens oifeaux. RO: ES NE EL L'ouvrage de M, Roefel, compofé de cinq volumes in-4°., petit format, parut à Nu- semberg en 1746; il fur publié par cahiers DETIS .CHOAU RES ou fafcicules, que l'auteur donna au public par intervalles. Il eft formé de planches co- lorées, & d’une explication en Allemand; la belle exécution des planches, leur cor- rection réunirent les fuffrages des amateurs & des naturaliftes aufhi-rtôt que les premiers cahiers eurent paru. La fuite des fafcicules répondit à ce qu’on avoit droit d'attendre d'après les premiers & toutes les planches de ouvrage en général, font parfaitement exécutées, à un petit. nombre près dont les couleurs font exagérées. Cet ouvrage eft fu- périeur, quant aux planches, à ce qui avoit été exécuté antérieurement dans le mème genre, & l’on n'a pas fait mieux depuis à cet égard. Quant au texte, nous ne pouvons en parler, parce qu'il eft écrit dans une lan- gue qui nous eft étrangère, & qu'on n’en a pas encore donné de traduétion. Il pareît par fon étendue, par les planches auxquelles il a rapport que M. Roefel eft entré dans les détails des habitudes des infectes & mème, pat rapport à plufeurs, dans les détails des defcriptions anatomiques. Il eft donc à regret- ter qu'on ne nous ait pas encore fair cor- noître un auteur dont une partie de l’ou- vrage ‘fait autant cfpérer de la partie la plus intéreffante. C’eft un fervice à rendre à la fcience, & auquel nous invitons ceux qui pourroient procurer cet avantage, de faire connoître ce qu'on pouroit attendre de la tradu@ion entière de l’ouvrage, en donnant celle de quelques morceauxr relarifs aux habi- tudes & à l’organifation de quelques infec- tes. Bornés à ne parler que des planches, nous obfervons qu'elles repréfentent beaucoup d’infeétes d'Europe, & un nombre aflez con- fidérable d’infectes étrangers, que l'auteur a le plus fouvent repréfenté, par rapport aux infectes d'Europe , la Larve, la Chryfalide, l'infecte & une feuille ou une branche de la plante qui lui fert de nouriture : la der- nière partie du troifième volume contient une hiftoire des Polypes. SCHMAVE FE ER. M, Schaeffer a publié trois volumes in-4°, P RHENDMIMAIIRE, fur les infeétes qu’on trouve aux environs de Rati:bonne. Ces trois volumes ne contiennent que des planches colorées, avec le nom généri- que de chaque infeéte en latin & en allemand. L'auteur a fuivi la méthode de Linné pour dé- terminer le genre de chaque infeéte. Il ajoute à ce nom générique & à la figure aucune def- cription ; il repréfente indifféremment des in- fectes de divers genres dans la mème planche. On ne peur donc reconnoître les infeétes que par les feules fgures. Elles font la plupart exac- ces & d’un coloris vrai, elles font connoître les infectes à peu près auffi-bien qu’il foir poffible, lorfqu'on ne fait que les defliner & les colo- rer. Le nombre de ceux que M. Schaeffer a repréfentéseft très confidérable, & l’on trouve dans fon ouvrage beaucoup de figures d’infectes qui ne vivent pas dans nos campagnes; on eft étonné d'y en rencontrer qui fe trouvent dans nos provinces méridionales , maloré la diflé- rence des climats. Il paroît qu’en général les environs de Ratisbonne font plus féconds en grands infeétes que ne le font nos campa- gnes des environs de Paris. Indépendamment des trois volumes des lefquels je viens de douner une notice, M. Schaeffer en publia un quatrième en 1776.11 eft également de format in-4°. & le texte en eft de même en latin & en allemand, mais l’objet en eft fort différenr. Celui-ci préfente une méthode ou fyftéme de clafler les in- fectes ; 1l eft divifé en fections. L’auteur traite dans la première de la forme & de l’organi- fation des infeétes. Il les divife en sête, cor- celer , ventre, membres. U fous-divife les par- ties de la tête en antennes, yeux , yeux Liffes , bouche ; les membrés en élytres, aïles, pieds, queue, balanciers, haleteres, peignes , pectines. Les balanciers n'appartiennent , ainfi que les peignes , qu'à certains infectes. Les parties qui viennent d’ètre nommées font repréfentées ou réunies fur l’infeéte vu dans fon entier , ou féparées dans une table placée à côté du texte. M. Schaeffer examine enfuite chaque partie féparément , fes con- nexions avec d’autres parties, fa forme, fon N €CCXCV ufage ; il fuit de certe façon l'examen de la tête en entier, des antennes, des yeux & des yeux liffes, de la bouche, du corceler, du ventre, des élytres, des aïîles, des pieds, de la queue, des balanciers & des peigries. Cha- cun de ces objers eft examiné fous tous fes points de vues, fous toutes les dénominations qui lui conviennent & qui en peuvent dif- unguer les différentes efpèces; ainf la queue, par exemple , eft confidérée comme fraple, en aiguillon ou armée d’un aiguillon, en pince courbée en-deffous, en foie ou fétacée , en pinces de Crabe , en pointe de fer de lance , en lames ou à feuillets. Et ces différentes déno- minations font déterminées par des figures qui y fontrelatives. Ces figures ont le double mérite de l’exactitude & de la netteté. Rien n'eft donc plus propre, que cette première fection , à donner aux commençans une idée jufte de l’enfemble du corps des infectes, de fes différentes parties, de leur dénominarion & des épithères que les auteurs y ont jointes pour exprimer leur conformation différenre, La feconde fection à pour objet la divifon des infectes en clafles & en ordres; celle des claffes ef tirée des aîles, & celle des ordres à des rarfes. M. Schaeffer regarde les élytres comme des aîles; fa divifion générale eft en infedtes ailés & non aîlés, la divifion des infectes aîlés, en ailés à quatre aîles ; AILES à deux ailes. Les infectes aïîlés à quatre aîles, ont les fupérieures cruftacées (ou ce font des élytres), & ces infectes font les Co/éoprères. Les aîles fupérieures font plus longues que la moitié du ventre, & ce font, felon la dénomina- tion que l’auteur leur donne, les Coceop- tero-macroptera. su. D TOTe: Ou lesélytres font moins longs que la moitié du ventre, & ce font les CoZeoprero-mycroprera. T°, Clafle. Ou les aïîles fupérieures ont la pointe membraneufe, & ce ÉCXCV] D'I'SSC OURS font les Heminoptera five He- MP ET A ee ete elle Gate Les infees qui ont quatre aîles membraneufes, les ont ou couvertes d’une pouflière en for- me d'écailles ; ce font les Hyme- 20-lepitoprena, © 0 Ve UN. IVSNChIE Ou nues, & ce font les Gy- ADRIAN lee lee Ve, Clalle. M. Schaeffer conferve aux in- fetes à deux aïles le nom de PRO T CARE EU ES ARE VIe. Clañfe. Aux infeétes non aîlés le nom C'AEPETRE UE SERIE TE VIT. Claffe. Il admet donc fept claffes, & ne diffère guère des autres auteurs méthodiftes que par la manière de regarder les élytres comme des aîles & par quelques changemens dans la dénomination. Les ordres font au nombre de fix. ORDRE LL Cinq articles à tous les tarfes. Onrpre IL Cinq aux premières paires, quatre aux dernières, OnorE II. Quatre à vous les tatfes. Orpre IV. Trois Onpre V,. Deux > à tousles tarfes. OnrpRE VI. Un On voit, par cer expofé, que M. Schaeffer fuir. dans la divifion des ordres , la méthode de M Geofroy , à laquelle il a ajouté deux ordres de plus, qui font le cinquième & le fixième. on 7e : ] : s La oiième f:tion contient l'énumérca- tion des senres au nombre de cent dix-huir, Ts fonc déterminés’par la forme des antennes, & le nombre d'articles des tarfes, deux ca- rattères énoncés pour tous les genres & fui- vantles circonftances, par la forme, la polition de certaines parties, comme la tête, faillante ou enfoncce , le corcelet uni ou épineux, les aîles relevées ou déprimées, &c. En général , M. Schaeffer a tiré les caraëtères génériques d’un plus grand nombre de parties qu’on ne l’avoit fait avanclui ,il'a fouventemployé pour caractère la forme, la ftruéture de la bou- che ; en quoi il a été depuis imité par M. Fabricius, qui l’a furpaflé beaucoup dans cet emploi de la bouche & de fes accelloires. À la tête de la troifième feétion eft une table des cent dix-huit genres, divifée en huit colonnes pour le nom générique, la def- cription des aïles, des pieds, de la bouche, des antennes , du corcelet , du ventre, & pour le numéro de la table qui repréfente un in- fete du genre dont il eft queftion, & les parties qui caractérifent ce genre. Ces huit colonnes ne font pas toutes rem- plies, & ne le font que fuivant les caraëtères employés par l'auteur pour chaque genre. La table dont nous venons de rendre compte eft fuivie de cent trente-deux plan- ches relatives à chaque genre. Chaque plan- che repréfente un ou deux infeétes du genre auquel elle eft confacrée , & les diverfes parties féparées qui caractérifent ce genre; au verfo de cette planche eft une feuille fur laquelle fonc énoncés chacun des caraétères, & le numéro de la figure de la planche contre qui les re- préfente. Il ne nous eft pas poflible de tranfcrire ici la teble ni l'énoncé des caraétères des cent dix-huit genres. Nous nous contenterons de remarquer que les planches font d: la plus beile exécution, que les moyens que M. Schaeer a faivis, font à la vérit: ditpen+ dieux, mais qu'ils rendent l'étude de fa mé- thode aulli facile que cer écude eft ordinaire- ménc na P: RENE M TM A IR E. CEXCVI ment embarraffante & obfcure dans les ouvrages de la plupart des auteurs mé- thodiftes, qui, faute de repréfenter & d’of. frit à l'œil les objets dont ils parlent, qu'ils d'crivent en termes trop fouvent peu ufi- tés, font entendus bien difficilement. Il nous paroît donc que M Schaeffer a donné un exemple utile, dans lequel nous ne pre- tendons pas qu'il n'eût ré devancé, car M. Geoffroy avoit ,avanc M.Schaeffer, gravé un infecte de chacun des genre: qu'il-a établis ; mais M. Schaeffer a de plus repréfenté , outre un infeéte de chaque genre, chaque partie caractériitique féparément. Enfin une quatriéme feétion termine l’ou- vrage que nous venons d’analyfer ; elle con- tient l'énumération & la repréfentation des toftrumens & uftenfiles nécelfaires four ramaf- fer, noutrir, préparer & conferver lesinfectes. On trouve encore , après cette quatrième fection, un appendice qui contient l'énuméra- tion & la repréfentariondes parties caraëtc- riftiques de cinq nouveaux genres qui font appellés par l’auteur Bupreftoïdes, Cléroïdes , Dermeftoïdes, Elatéroïdes, Notoxus. S:G;O0;P O:L I M. Scopoli , médecin allemand publia ,en 1778, un volume in-8°, écrit en latin, im- primé à Prague fur les produ&ions des trois tègnes de la nature. C’eft une méthode de claffer ces productions. L'auteur commence par Île règne minéral, & finit par le règne animal ; ce qui eft l’inverfe de la plupart des autres auteurs méthodiftes; il procède centre leut ufage du plus fimple au plus compofé; il commence le règne animal par les ani- Hifloire Naturelle, Infèites, Torre IF, maux microfcopiques où qu'on ne décou- vre dans les infufons qu'à l’aide du microf- cope , & il le termine par l'homme; il donne aux divifions qu'il adopte les noms de sribu, de nation , tribus ,gens. Cha que tribu ef d£li- gnée par un numéro & par deux épihè.es ; l’ane eft formée du nom de quelqu'auteur celèbre , l’autre d'un caraétère général à la rribu. Ainfi la cinquième tribu efl cara&té- rifée par les mots de Geoffroii & de Gyr- noptera ; & la feptième, par ceux de AReue murii & de Proboffidez. Je me bornerai à parler des feules tribus qui ont rapport aux infectes. L'auteur n'en établit que cinq. La première, qui efl la quatrième tribu du règne animal , eltdéfipgnée par les mots S1v«r Merdammii Lucifuga. Elle eft relauive aux cruftacés , & elle contient deux nations. La cinquième tribu, qui eft la feconde des infectes, Geoffro i Gymnoptera , com- prend les infectes à deux ou quatre ailes nues, membraneules. Elle contient trois nations. La fixième cribu des animaux en général, la troifième des infeétes, Roe/e/ü, Lepidop- cera , a pour objet les Papillons. Elle contient trois nations, La quatrième tribu des infectes , la fep- ième du règne animal, Reamurii, Probof- cidee , a pour objet les infeétes qui ont une trompe. Elle contient deux nations. Enfin, la cinquième tribu des infectes la huitième des animaux, Fabricii Coleoptera, comprend les Coléoprtres , & elle contient deux nations. Mais outre les divifiens de #ribus & de nations. M. Scopoli admer les divifions d'ordres , de diffributions, orde primus , diftri- butio prima, &c. & des fous-divifions qi1 coï- tiennent des numéros relatifs aux genres. Genus primum , genre premier, des animaux monas, 474, homo. Ainf , felon la méthode de M, Scopoli, le règne animal contient 474 PE ccxcvii] genres, depuis les animaux des infufons juf- qu'à l'homme, Il ne m’eft pas poffible de fuivre l’auteur, mème pour les infectes, dans l'énumération des caraëtères qu'il emploie pour fes diffé- rentes divifions. Je me bornerai à remarquer qu'il les tire en général des parties employée: au mème ufage par les autres auteurs mécho- diftes. Sa méthode, très-différente des autres par l'ordre qu'il a fuivi, par les dénomina- tions des divifions qui expriment la même chofe au fond, paroït préfenter une difhiculté de plus à ceux qui ont commencé l'étude ou qui l'ont fuivie felun les routes ordinaires, fans applanit les difficultés qui tiennent, non à la méthole, mais à la nature de la chofe. Le mème auteur avoit publié en 1763 un in. 89, intituié : Encomolopia carniolica , in- feéta carniolie , ce. C’eft une defcriprion des infeûtes de la Carniole, claflés fuivant la méthode de Linné. S Ë B A. Séba, Apothiquaire à Amfterdam , avoit for. mé une collecion d'hiftoire naturelle confi- dérable , fur-reut en animaux ; la defcription de cette colleétion, commencée par le polfef- feur , & continue par fes héritiers , con- tient trois volumes in-folio , grand format. Le texte eft en latin & en françois : l'ou vrage contient un très-grand nombre de plan- ches. On y trouve une explication des figures avec la dénomination des objets qu'elles re- préfentent, le lieu d’où ces objeis ont été ap- portés , & leur hiftoire fort abrégée. La plu- part des exemplaires ne renferment que des planches feulement gravées |, & quelques exemplaires des planches colorces par - del: fus la gravure. Le trait eft fort médiocre , & les couleurs n’ont ni éclat ni ne font vraies, Les objets fe fuccèdent fans ordre & fans mé thode ; tour eft mêlé, ou il n’y a que quelques malles féparées comme les infectes ; dans ces malles mêmes il n’y a pas de méthode ; rien n’eft clailé , ou ne l’eft que groflièremen; onte- D ISCCTO UV ERES trouve des objets de même genre, épars dans le refte de l’ouvrage ; les defcriprions ne por- tent pas fur des caraëtères propres à ditinguer les objets, mais fur l'enfemble vagne de la grandeur, de la forme, des couleurs. L'indica- uon fur les lieux d’où les objets ont été appor- tés, indication de laquelle on devroit con- clure qu’on les trouve dans ces mêmés lieux, eft louvent fautive. On voit d'après, cet expo- fé , que l’ouvrage de Séba eft fort médiocre , de très-peu d'utilité, qu'on ne doit guère compter fur les faits qu'on y trouve ; cepen- danc il eft fort cher , parce qu'il eft d'une malle confidérable , que l'exécution en a été très-difpendieufe , qu'il eft un livre de luxe dans une bibliothèque. Maloré ces défauts , on ne peur guère s’en paller dans les biblio- chèques d’hiftoire naturelle , parce qu'il traite de plufeurs objets qui ne font repréfentés que dans ce feul ouvrage. Je me borneraï à indiquer les planches qui repréfentent des infectes, TROPNME ST: Planches X & XI, un Papillon diurne dans chacune, tous deux de Ceylan. Planche XIV , deux Papillons rares du de cap Bonne Éfpérance. . Planche XXVI, un Papillon d'Amérique. Planche XXVII , un Papillon fans déter- mination de lieu. Planche LXIX , de groffes Araignées de Ceylan , d'Afrique & dAmérique. Planche LXX , onze figures de Scorpions des quatre parties de la terre. Planche LXXXI, cinq Scolopandres de terre , une de mer ; un grand ule. Planche XC , une Scolopandre de mer, PRE LMIN, AIR E; EFONMSE) LL Planche IX , une Chenille épineufe d'A: frique. Planche XV , autre Chenille , idem. Planche XX , une Cigale, un Coléoptère d'Amboine. Planche XXXII, une Chenille velue de Ceylan. MO M'EMILE Ce tome contient beaucoup d'infedes , mais fans » éctode , & rangés feulemenc d'a- près les divifons les plus générales + Les trois premières planches repréfentent des Chenilles , des chryfalides & des Papil- lons diurnes d'Europe. La IV planche, vingt tant Papillons que Phalènes d’Amboine ; la V , treize infectes de ces mêmes genres , de différentes parties des Indes. Les planches VI & VIT, chacune vingt-huit Papilions d'Amérique. La VII, dix-huit Papillons de différens pays. La IX , dix-fept tant Papillons que Pha- lènes de différens pays. La X, dix-huit Papillons d'Amérique. La XI, douze Papillons fur les pays def- quels l’auteur dit n'avoir pas de connoiffances certaines. La XII. Trente Papillons , tant d'Europe qu’exoriques. Cexcix La XIV. Dix huit Papillons des iles Phi- lippines & de la Chine. La XV. Dix d'Amérique. La XVI. Dix de divers pays. La XVIL. Seize de Surinam, La XVIIL. Seize d'Amérique. La XIX. Quatorze , dont le pays n’eft pas bien connu. La XX. Seize d'Amérique. La XXI. Douze idem, La XXII. Dix de divers pays, La XXII. Dix huit idem. La XXIV. Dix de Surinam. La XXV. Onze de divers pays qui ne font pas déteriminés d’une manière certaine, & une Demoijelle. La XXVTI. Quatorze Papillons d’une ori- gine incertaine, La XXVIL Trente-fix d'Amérique. La XXVIIL Vingt cinq de divers pays: La XXIX. Dix-huit de Surinam. La XXX, Vingt-fix d'Amérique. La XXXI. Douze tant des Indes que de l'Amérique. La XXXIL Dix d'Europe, La XXXIIIL Vingt - huit d'Amérique ; parmi lefquels il y a beaucoup de variétés La XII Vingt-fix Papillons d'Amérique. | du Papillon Cupido. PPi &CC La XXXIV. Vingttrois de l'Amérique & des Indes. La XXKV. Dix -huit d’une origine in- certaine. La XXXVI. Vingt-un d'Amérique. La XXXVIL Vingt-un d’une origine in- cer.aine. La XXXVIIL Dix huit tant des Indes que d: l'Amérique. La XXXIX. Dix-huit de différens pays. La XL. Vingt Papillons tirés du livre de Hoilaar. La XLI. Vingt-deux des Indes & d’Amé- rique. 1 Ja XLIL Vingt- cinq d’une origine in- certaine. La XEHI. Vingt Papillons , quelques Ch nilles & Chryfalides d'Amérique. La XLIV, Dix-huit Papillons des Indes. La XLV. Vingrquatre d'Amboine & des lndes. La XLVI. Vingt des Indes. La XELVII. Quatorze d'Amboine , ou d’autres contrées des Indes. La XLVIIL Trente Phalènes d'Europ:, & un Ichneumon. La XLIX, Quatre Papillons & Chenilles d'Eurcre; un Crabro & un Ichreumon. la L. Neuf Phalènes d'Europe. La LI, Trente quatre Phalènes d'Europe. D IS COUV RS ; La LIL. Douze Phalènes avec leurs Che: nilles d'Europe, & un Dipière. La LIT. Quatre Phalènes, quatre Sphinx; leurs Chenilles, leurs Chryfalides. La LIV. Quatorze Sphinx, la plupart d’ori- gine incertaine. La LV. Seize idem. La LVI. Dix idem, La LVII. Seize tant grandes que petites Phalènes exotiques. La LVII. Dix grandes Phalènes vitrées de diférens pays. La LIX, Dix huit tant Papillons que Pha- lènes d'Europe & exvtiques, & un Ichneu- mon, La LX. Vingt Phalènes, tant étrangères que d'Europe. La LXI. Dix- fept tant Papilllons que Phalènes d'Europe, avec les Chenilles & Chryfalides. La LXIL Seize Phalènes & Chenilles d Europe. La LXIHI. Seize idem. La LXIV. Quarante Phalènes d'Europe; voint de Chenilles. La LXV. Des Demoifelles, Sauterelles, Criquets, Ephéuères, Tipules & Grillons, La LXVI & LXVII Douze tant Saure- relles que Mantes étrangères, La LXVIIE, Six Demoifelles, dix Mantes, La LXIX, Quatre Sauterelles, huit Man- tes, PRÉLIMINAIRE. La LXX, Quatorze Mantes. La LXXI Douze Sauterelles érrangère:. La LXXII. Saucerelles & Cigales. La LXXIIL Onze tant S-uterelles que Mantes. La LXXIV, Dix Sauterelles étrangères. La LXXV. Onze tant Sauterelles que Mantes. La LXXVI. Quatorze idem. La LXXVIL Deux grandes Mantes, trois Portes lanrernes La LXXVII, Douze tant Demoifelles que Mantes. La LXXIX. Seize Sauterelles du Cap de Bonne Eipérance, La LXXX. Quinze Sauterelles étrangères. | La LXXXI Trois Mantes, des Népa , un Hydrophile. La LXXXI. Des Mantes, des Punaifes aquaniqu. Se La LXXXIIL Un grand Plarçcere , un Capncome, deux grands Népa, des Sau- ter.lles. La IXXXIV. Dix tant Sauterellés que Coicoptères La EXXXV. Vinot-quatre tant Cigales que Biartes. La IXXXVL Vingt quatre tant Deynoi- fellis que Liémerobes Ccc}j que Celéoptères, les uns d'Europe, les au- Lies CTraNgers, La LXXXIX. Taupe - Gillon, Foulon, Cerf-volanr, Rhinoceros, & plufieurs larves de ces iniectes. La XC, Neuf grands Coléoptères étran- gers. La XCI. Idem. La XCII. Trente - quatre Colcoptères ; tant d'Europe qu’exotiques. La XCHI. Trente idem. La XCIV. Vingt-cinq idem. La XCV. Trente - cing, tant Colcoprères que Punaifes de Pays écrangerts. La XCVI. Infeétes de différens genres, piufeuis Sauterelles ; le vour, foit de Europe, foit exotique. La XCVII Trente-huit tant Abailles que Punaifes. La XCVIIL. Un guêpier cartonnier. La XCIX & dernière. Fourmis cirangè« res, Araignées & Ichneumons. SMEATHM A N. M. Smeathman étoit anglois ; il avoit faic LS * q La . plufieurs voyages fur les côres de Guinée ; 1l s'y étroit appliqué à des obfervations d'hif- toire naturelle; il avoir rédigé celles qu'il avo’t faices fur les Termes : ces obfervations foignées pour la partie du ftyle par M. Ri- gaud, médecin de Montpellier, font le fu- jet d’un ouvrage in-12, contenant 56 pages & 8 planches, inprimé à Paris en 1757, fous le ti re de mémoire pour fervir à l’hif- toire de quelques infeétes connus fous Îles LXXX VII Vingc- fix tant Papillons | roms de Lermes où Fourmis Blanches, ccci) Les Termes, dit M. Smeathman, ont reçu diférens noms ; on les trouve en Améri- que, aux Grandes Indes & fur les côtes du Senégal. Les François les nomment, dans cetre dernière contrée Fagues-Vagues; en Amc- rique Poux de Bois où Fourmis Blanches , aux Indes Caria, M. Linné eft le premier qui ait employé le nom de Termes, & il a placé les infectes auxquels il L'a donné dans la clafle des Aprères. Ce grand homme a été conduit à cetteerreur par les faulles notions qui lui ont été communiquées ; tous les Fer- mes ont des aîles dans leur érat de perfec- tion ; ils en ont quatre qui font nues & mem- braneufes, & ces infeétes n'ont point d’ai- guillon ; ils doivent en conféquence ëtre placés dans la claffe des Neurvprères ; ils y forment un genre nouveau qui comprend plufieurs efpèces. Tous les Termes conftrui- fent des habitätions; mais, felon les efpé- ces , les uns les placent fur la verre , les exhauffent au-deflus & les prolongent au- deffous de la furface du terrain, d'autres les fixent contre le tronc ou les branches des arbres, mème les plus élevées. Chaque efpèce, fe'on M. Smearhman, eft compofée de trois fortes d'individus. Les travailleurs, les foldats , les ufles. Ces derniers ont feuls la faculté d’engendrer ; ils ne tra- vaillent pas; ils quittent leur première habi- tation pour établir ailleurs de nouvelles colo- nies. Four entendre cette propofition 1l faut favoir / comme la fuite de l'ouvrage l'ap- prend, que tous les Termes finiflenc par avoir des aîles, & qu'ils ne font apres à la génération que quandils font devenus aîlés. Les Termes conftruifent fur terre des ha- bitations qui ont la forme d’un dôme, ou plutôt d'une colonne ; ils les élévent à la hauteur de cinq à üx pieds ; le nombre de: ces nids eff fi grand en certains endroits qu'on les prend pour des villages compofés de cafes de nègres ; leur folidicé eft wlle que les bœufs DIS COURS fauvages montent deffus fans y caufer de dom- mage ; la terre dont ces habitations font for- mées fe décompofe pourtant à l'extérieur & devient au bout de quelques années capatle de nourrir des plantes gui y croiffent & qui la couvrent. L'intérieur des habitations eft divifé en galleries , en cellules qui fervent de logement aux Termes. Au centre eft ure loge plus vafte que les autres , elle eft pour la reine & les rois, Ceux- ci y étant une fois enfermés n'en peuvent plus fortir, & la nourriture leur eft apportée par les travailleurs des magalins placés dans des galleries voifines : la cellule royale a des ouvertures aflez larges pour les travailleurs mais crop étroites pour les reines & les rois. M. Smeathman décrit enfuite les cellu- les deftinées aux jeunes Termes. 11 dir que les grands nids donc il vient d’être queftion, {ont prefque les feuls qui aient été remar- qués. Mais on en trouve d’autres, auf firués fur le fol, qui n’ont que trois pieds de haut; & il y en a aufli autour des troncs d’arbres où qui vonr d'une branche à l’autre qui font fphériques & dont les plus gros approchent du volume d’une barique de fucre. Ces der- niers nids font compofés de rapure de bois liée par un gluten, au lieu que l'argile eft la mauère des premiers. © Après avoir fait la defcription des habi- cations , M. Smeathman pañle à celle des habitudes des Termes; il traite, fuivant fes propres expreflions, de leur police intérieure, de leurs combats & des degôts qu'ils font. Il craint qu'on ne le taxe d'exagérauion , & il en appelle au témoignage des voyageurs. Les ouvriers font les plus nombreux. Leur nombre eft à celui des /o/dats comme cent à un. Ils ne font pas plus gros que nos Four- mis, & vingt - cinq péfent enyiron un grain. Je crains qu'on ne trouve déjà la préfomp- tion de M, Smearhman fondée; comment P R'EAEM DNTANM RE, a-t-il pu compter les habitans d'une peu- plade auffi nombreufe, aufli firmidable que le font celles des Termes ; déterminer avec précifion le rapport en nombre d’une efpèce à une autre? Et comment vingt-cinq Ter- mes auili gros que nos Fourmis communes ne .pèfent ils qu'un grain? Les foldais font quinze fois aufli gros que les ouvriers, or vo.t évidemment qu'ils ont fubi une métamor- phofe de plus. Et enfin les aïlés , qui font l'infeële dans fon état de perfeëtion , ont qua- tre grandes ailes portant deux pouces & demi d'envergure; ils fonc auffi gros que deux foi- dats & Jeur corps a de huir à neuf lignes de long. On voit par cet expofé que le fenti- ment de M.Smeathman eft que les ouvriers, les foldats , les ailés font les mêmes infecte, en crois états différens, Ce fait dont on ne connoît pas d'exemple mérite le plus févère examen, & M. Smeathman l’établit comme avéré, fans en donner de preuve, fans faire voir comment il a découvert que les Ter- mes fubiffent trois métamorphofes, com- ment il a reconnu que les ouvriers ne font pas fimplement Mulets, comme parmi les Fourmis ; il eft vrai que l’hiftoire de ces derniers infectes n’eft peut-être pas allez bien examinée ; mais les nouveautés que préfente celle des Termes, qui pourroit conduire à mieux connoitre celle des Four- mis, ne doit pas être admife fans un mûr examen. Lorfque les Termes ont pris des aîles, ils quittent leur’ habitation pour aller fon- der de nouvelles colonies; c’eft ce qui arrive vers la fin de la faifon sèche. Ils font pour- fuivis dans leurs émigrations par les oifeaux, les Fourmis proprement dires, & les nègres même qui s’en nourrillenr. Ils feroient rous détruits, fi n'étant rencontrés par des Ter- mes , qui nont pas pris d'ailes encore, qui font reftés dans des chemins couverts, le! quels font comme des racines des habitations, ils n’y éroient entraînés par ces Termès ; alors ceux-ci enferment dans la cellule royale les nouveaux hôtes qui deviennent rois & reines. Le ventre de ces dernières prend un volime cccii] excefMif, & devient deux mille fois plus gros que le refte du corps; c’eft une fource d'œufs dontil en fort continuellement ; ure ancienne reine en pond foixante par. minute. Que d'obfervations curieufes & piquantes ! Quelle fagacité, quelle patience pour les avoir faites! Comment avoir vu les Termes réfiés dans les chemins couverts y conduire les ailés , les enfermer dans la cellule? Ila falla rompre les habitations , & comment conclure des mouvemens tumultueux dans un Moment de défordre, aux habitudes d’un peuple qui jouit ! Si on détruit une partie de 1 hebita- tion, fi l'on y fair une brèche , c'eft parmi les bellicoft un ou plañeurs foldats qui pa- roiflent, & un plus grand-nomb'e fuivant le befoin; ne paroït-il pas d’enneni , cefont les ouvriers qui remplacent les foldats , & qui réparent la brèche. Voili des faits fore curieux ; mais toujours reftert-il à demander la preuve ; d'où vieur ce om de foldar ? M, Smeathman ne rapporte pas de fair qui le jafifie. Il pale en%ite à la defcription des dégâts que fonc les Termès, contre lef- quels il n'y a que/es métaux & les pierres qui fôient à l'abrx L'ouvrase dont je viens de donner une notice , cunuént des faits qui méritent d'au tant plus ui examen rigoureux que ces faits font plus extraordinaires , qu’ils font excep- tion auy loix que la nature fuit ordinaire- ment, & que M. Smeathman les avance, fans’en fournir de preuves; fans apprendre comment il eft parvenu à obferver ces faits f difficiles à conftater. On doit donc, pour les croire, attendre au moins que d’autres obfervateurs les aient vérifiés, On ne trouve pas d’ailleurs dans cet ou- vrage l’ordre , la netteté , les divifions qui caractérifent le récit des faits qu'on a vus, fuivis , conftatés & reconnus par des obfer- vations exactes & répétées. SI ONErE, On doit à M, Stoll , auteur Hollandois, CCCiv un traité fur les Cigales, les Punaifes , les Scorpions aquatiques , ou infeétes du genre du Mepa; les Punaifes aquatiques, où in {etes du genre du Noroneéta. Ce qui com prend le fecond ordre de la divilion des infectes fuivant la méthode de Linné, ou les infeétes Heémiprères, &c. Cet cuvrage patoit par faicicules ; le premier a été pu. blié, à Amfterdam, en 1750. Il ÿ a dans ce moment, à la fin de 1386, dix fafcicu- les. Chacun eft compofé de deux ou trois planches deftinées aux Cigales, & de quatre ou ciuq qui repréfentent des Punaifes, des Nepu, ou des Notoneëta ; les planches font colorées, & relatives au rvexte qui les pré- Les Portes lanternes. Les Feuilles. Les Croifées. Les Cigale: À aîles fermées. Les Chantanies. Les Sautantes. Les Punaifes en fept familles auxquelles il n'adigne pas de noms, & qu'il diftingue feulement par les caractères qui, felon lui, les différencient. à Les bornes dans lefquelles je dois me ren- fermer ne me perinettent pas de tranfcrire la cable des familles que M. Stoll étab'it pour les Cigales & pour les Punaifes. Je me contentetai d’obferver que fes divifions font allez heureufes, qu’elles facilitent étude des infectes pour lefquels elles font employées, que fans applanir toutes les difiicultés , elles les diminuent. Quant aux Mépa & aux Notoneëla, M. Stoll ne fous-divife pas ces deux genres qui font peu nombreux en efpèces. Les planches m'ont paru d’une très-belle ——_———_—_— ne” 2 DIS COURS cède ; il eft à deux colounes , une en Hol- landoïis, & l’autre en François. Le format eft in-quarto. L'auteur apprend par un avertiffement placé en tête du premier fafcicule, qu'il avoit travaillé avec M. Cramer à l'ouvrage que cet habile homme a publié fur les Pa- pillons ; il entre enfuite eu matière , il rap- orte les caraétères, tirés du fyflème de M. Linné, des quatre genres dont il fe pro- pofe de décrire les efpèces, & 1l divife les deux premiers genres en familles; favoir, celui des Cigales en fix familes. Fulgore, Foliacea. Cruciata. Deflexe. Mannifere tetigonie. Ranatre faltatorie. exécution , très-correctes pour le deflin & les couleurs; les caractères y font bien ob- fervés & bien rendus; les infectes font très- aifés à reconnoitre. " Les defcriptions font en général concifes ; fans manquer de clarté, fans omettre rien d’eflentiel. L'auteur y indique la famille de chaque Cigale & de chaque Punaife, le lieu où l'infeéte fe trouve, & il cite quel- quefois les auteurs qui en ont parlé. Mai: il ne paroît pas, à cet égard, avoir porté loin fes recherches. C’eft la partie par laquelle pèche fon ouvrage , fort eftimable d’ailleurs M. Stoll auroit rendu un grand fervice s'il eût donné une fynonymie. Eu poffédant fes belles planches on eft à peu près dans le cas d'un homme qui auroit les individus, mais qui, sil vouloit favoir quels, auteurs en ont parlé, feroit obligé de lire les diffé- rens D Re OMS L NCA RE. rens ouvrages fur les infectes. Qui ajoute- roit à celui de M. Stoll une fynonymie, offriroit dans ce genre un travail urès-utile au public. Ê Si on place à côté des planches de M. Cramer celles de M. Stoll, on aura fur Îles Papillons & les Hemiprères deux ouvrages très confidcrables qui peuvent en quelque forte , par la beauté & la fidélité de l'exé cation tenir lieu d’une collection des indi- vidus dans ce genre; mais il faudroit ajou- ter aux planches de M. Stoll, ce qui ne manque pas à celles de M..Cramer , une fynonymie. Une fuite de planches aufli bien exécutées pour les différentes clafles d’infec- tes formeroit une forte de collection qui comprendroit un très-grand nombre d'efpe- ces, & à la faveur de laquelle on pourroit établir une méthode plus fuivie, plus exacte que celle qui nous ont été données jufqu’à prefenc : car ce n'eft qu'en pollédant les ef- pêces, en les comparant , ou en en ayant des figures fi exactes qu’elles puiffent en te- nic heu, qu'on peut parvenir à établir une méthode qui approche davantage de la per- fection , c'eft-à-dire, de rendre l'étude plus facile, la connoiffance des objets plus aifée & plus certaine. SWAMMERDAM. Swammerdam , Docteur en Médecine, de lUniverfité de Leyde , obfervoit & écrivoit vers le milieu du fiècle dernier. Ses ouvrages réunis compofent deux volumes in-fol. écrits à deux colonnes , l’une en hollandois, l’autre en latin , ils font intitulés: Biblia nature , &c. imprimés à Amflerdam en 1737 ,& ornés de &lauches en taille-douce. f A la cète du premier volume eft placée la vie de l’auteur, écrite par le célèbre Boerhaave ; il nousapprend , en finiffant l’hiftoire de Swam- merdam , qu'il a rafflemblé fes ouvrages , que Gaubius, dont le nom eft fameux par fes con- notflances en anatomie & en chimie , en a fair CCCY dépofé à l'académie de Leyde tous les ma- nufcrits de ce grand homme, tous les def- fins, les planches qu'il avoit exécutées lui- même , qu'il a été poilible de réunir, & qui ont fervi pour édition de fes œuvres & l’hiftoire de fa vie. Ainfi le favant le plus cé- lèbre du fiècle dernier rafflembloit ies œuvres de Swammerdam, & en a été l'éditeur ; un favanc dont la célébrité approche de celle du premier les traduifoit en latin, pour que les hommes inftruits de toutes les nations putlent en profiter. Ces {euls faits hiltoriques, garans du f-ntiment de Boerhaave &.de celui de Gaubius fur les œuvres de Swammerdam , fuf- fifent pour annoncer au lecteur quelle en eft la valeur. La manière de pen'er de ces deux grands hommes à l'égard de Swammerdam , n'a été depuis contredire par perfonne, & {a céiébrité eft aufli générale qu'elle eft à l'abri des ré- volurions du tems, parce qu’elle eft fondée fur des faits & fur l'oblfervation. Swammerdam a traité de plufeurs infeétes & de quelquesautres animaux ; 1ls’eft particu- lièremenc attaché à faire connoître leur orga- nifarion : il l’a décrire avec une clarté, dans un détail que la nature des objets dont il s'occupoitparoifloit rendre impofhbles.Mais fa patience , fa dextérité, fon ardeur infarigable our le travail, fa fagacité à trouver des moyens & desinftrumens , ont furmonté toutes les dif- ficultés. On-croiroit avoir droit de révoquer en doute ce qu'il dit avoir vu; mais il rap- porte comment il eft parvenu à le voir ; il décrir les moyens, les iuftrumens dont 1l s'eft fervi, il dirige le lecteur, il découvre avec lui les parties les unes après les autres, il le convainc en lui montrant en quelque forte les objets ; 1] lui te le droit de contelter, s'il n'a répété les obfervations avec la mème patience, la même: dextérité, en employant n les mèmes moyens & les mèmes infirumens. Swammerdam, en faifant l'anatomie de différens infeétes apparttenans à des genres cès- éloignés, a donné le droit de conclure pour les “clatles intermédiaires, & il a fait 5 FE ë. a » RES - CL le d 4e Ja traduction en latin; qu'il a, lui Boerhaave, [on notre l'orgauifation des infectes en géne Hiftoire Naturelle; Infeëtes. Tome IP. 44 eccvj ral. À ce premier fervice rendu à la fcience, il en a joint un autre qui n'eft pas moins im- portant & qui n’a pas moins contribué à fa célébrité ; c’elt d’avoir fait connoître en quoi confiftent les changemens ou métamor- phofes des infectes , ce qu’elles font, com- ment elles s'opèrent, de les avoir réduites à leur jufte valeur, & d’avoir fubftitué la con- noiflance du fait au merveilleux qu'il pré- fente en apparence, & que l'imagination avoir encore augmentée. Swammerdam a fait voir que les métamorphofes ne dépendent que d'un développement fucceñif , que l'infecte par- fair, le Papillon, par exemple, eft renfermé & contenu dans la Chenille, qu'il y eft re- couvert par l'enveloppe de la chryfalide, & que ce n'eft qu'après qu'il a dépouillé les tgumens de Ja Chenille & ceux de la chry- falide, qu'il paroït fous la forme de Papillon. Les enveloppes, felon qu’elles font extérieures, croillent , fe développent, & tombent les premières, Ainfi, c'eft la Chenille qui prend la première fon accroiflement, & fous la peau qui la couxre fe développe enfuite la chry- falide ; elle paroïr à l'extérieur quand la peau de la Chenille fe defléche, fe fend & tombe ; à l'intérieur de la chryfalide croît & fe dé- veloppe le Papillon qu'elle contient, qui en fort lorfqu’elle s'ouvre, & qu'il enure fes membres qu'elle enveloppoit. Mais dès Pori- gine le Papillon étoit formé dans la chryfa- Jide ; celle-ci étoit contenue fous la peau de la Chenille ; il ne manquoit à l’un & à l’autre que de fe développer. Les organes. de la Che- nille ont fervi d'abord à fon entretien & à fon accroifiement , & enfuite à l’entretien & à Paccroifiement de la chryfalide, & celle ci a fourni aux mèmes befoins à l'égard du Pa- pillon. Ainf, pour rendre la chofe fenfible par un exemple qu'on a fréquemment fous les yeux, Swammerdam compare le développe- menc fucceflif d'un Papillon à celui d’une fleur. Elle fort de terre couverte d’une enve- loppe qui la cache & fous une forme qui n'a aucun rapport à ce qu'elle deviendra , l’enve- Joppe s'ouvre, tombe, & laïfle paroître le calice DJS: COUV RS fermé ou le bouton qui n’a encore aucun rap: port de reffemblance avec la fleur; elle s’am- plifie , elle croît fous le calice, elle l’ouvre, l'écarte, & l’on découvre la fleur ou les pé- talles, comme le Papillon paroïît en fe tirant de la chyfalide. Mais ce n'eut été rien d’avoir avancé ces faits , ce n’eût été qu'avoir fait une fuppofñtion ingénieufe de ce qu'il eft facile de remarquer dans le règne végétal, à ce qu'il eft bien plus difficile d’obferver dans les infectes. Cette marche n’eft pas celle de Swamn.erdam , il ne forme point de conjec- tures, mais il obferve, il rend compte des faits & de la manière dont il eft parvenu à les reconnoître. Il avoit remarqué que la par- tie graifleufe des infectes eft le pius grand obflacle qu’on a à combattre pour diftin- guer leurs vifcères qu’elle couvre , & reconnoi= tre leur organifation; mais que cette matière fe diffout parfaitement dans l'huile de théré= benthine ; que fi les infeétes y demeurent pion gés quelque rems, qu'on les retire enfuite ; la thérébenthine , venant à s’évaporer , laifle la matière graifleufe qu’elle avoit diffoute en forme d’un fédiment femblable à de la chaux; qu'on enlève totalement ce fédiment par ces lotions d’eau répétées, & qu'’alors les vifcères paroiflent à nud, Ainfi, par ce premier pro= cédé, il mettoic les vifcères des infectes en étar d’être obfervés, & il écarroir le plus grand obftacie à reconnoïtre l'organifation qu'il cherchoit à pénétrer; parle fuivant, il décou= vroit l’infeéte parfait dans la larve, ou le Pa- pillon dans le Chenille, & il les ft fouvene voir à un grand nombre de témoins. Il faifif= {oit la Chenille au moment où elle file , il l’a plongeoit fufpendue à fon fil , dans de l'eau très-chaude, la retiroir & la replongeoit fuc- cefivement, il la dépouilloitenfuite aifément de l'épiderme , & il la plongeoït après dans une liqueur compofée de parties égales de vinaigre diftillé & d’efprit de vin. Par ce pro- cédé la larve ou la Chenille acquérotent une confiftance à la faveur de laqueile Swammer- dam enlevoit fuccellivement, fous les yeux de ceux devant qui il travailloit, les tégu- mens extérieurs, les féparoit des parties in- ternes fans toucher à celles ci, & parvenoig POUR EXERIIMOTNWLA TR E. de cette façon à montrer la chryfalide , après avoir enlevé les tégumens de Chenille ; le Pa- pillon, après avoir de même enlevé l’enve- loppe de chryfalide , & démontroit par con- féquent à l'œil que le Papillon eft contenu dans la Chenille. #. vira auttor. avant-der- nière page. Ce qu'on vient de lire fuffit pour donner une idée de la manière dont Swammerdam procédoit, du degré de croyance que lon doit aux faits qu'il rapporte ; fa découverte fur la manière dont s'opèrent les métamor- phofes , fur ce qu’elles fonc, la defcriprion anatomique qu'il a faite de divers infectes & de plufieurs autresanimaux dont l'organifation n'éroit pas mieux connue ; font les deux parties de fon ouvrage qui lui ont acquis une réputa- tion immortelle, Aucun autre auteur n’a rendu de plus importans fervices à la fcience, & Swammerdam, indépendamment des con- voiffances dont il l’a enrichie , a tracé la route à ceux qui, comme lui, prétendent à des dé- couvertes vraiment inftructives , qui avancent la fcience & qui méritent la reconnoiffance des vrais favans. Cependant il n’a pas négligé la partie hif- torique dans certains cas. S'il m’eft permis d'apprécier ce grand homme, je dirai que la patience, l’exactitude , l'amour du vrai, formoient fon caraère ; qu’il joignoit à ces excellentes qualités une dextériré & une faga- cité rares dans l'exécution & dans la recherche des moyens : mais Swammerdam, né pour obferver & découvrir, manquoir de génie pour conclure d’après fes propresobfervations, pour les généralifer & en tirer de grands réfulrats ; ainf il voit tout en particulier, mais il com- pare peu ;1l mer les autres en érar de tirer des conféquences , & il s’arrère au point le plus fatisfaifant pour un efprit qui réfléchir, En décrivant l'organe de la vue des infeétes diur- nes & des infeétes nocturnes, la manière dont refpirent les infeétes terreftres & les infectes aquatiques , il ne compare pas les premiers "aux oïfeaux de nuit & aux oifeaux diurnes; cecvi} reftres , & il ne découvre pas dans l’organi- fation le principe des habitudes , &c.; il voit tout ce que les yeux peuvent appercevoir, & très-peu de ce que la réflexion peut découvrir eu comparant les faits & en en tirant les ré- fultats qu'ils préfentent. Enfin, pour ne rien diflimuler , on eft fichié , en lifant l'excellence ouvrage de Swammerdam , que des digref- fions longues & trop fréquentes, dictées par un efprit de piété, décournent l’attention de l’objet principal. Quoiqu’on ait donné, dans la colle&iom académique , un précis des ouvrages de Swam- merdam, je crois devoir faire connoître, au moins en abrégé , les objets fur lefquels il a augmenté nos connoiffances en particulier , après avoir rendu compte des fervices qu'il a rendus à la fcience en général. Mais la notice qu’on a déjà donnée de fes obfervations , tant dans l'ouvrage que je viens de citer, que dans beaucoup d'autres, & la néceflicé fur-tout de méditer fes obfervations pour qui veut être réellement inftruit, me difpenfent d'entrer dans de longs détails. Swammerdam commence par définir ce qu’il entend par changement où métamorphofe. Ce n’eft que le développement lent des par- ties ; il expofe enfuite pourquoi ce change- ment a paru fi étonnant & fi merveilleux ; il Crablit quatre fortes de changemens ou de métamorphofes, qui toutes quatre ne con- fiflent que dans le développement fuccefif qui eft la bafe de toute métamorphofe ; il prouve les affertions précédentes par des exemples pris de différens infetes. Tel eff le plan de fon ouvrage expofé par lui même à la fin du chapitre premier. Il differce fort au long , dans le fecond , fur l’affertion que le développement eft le principe de toute métamorphofe ; il examine enfuite comment la larve fe change en chryfalide. Dans le chapitre troifième , il expofe pourquoi les métamorphofes ont été fi mal connues, fi mal expliquées ; il rapporte & réfute les opi- nions des philofophes fur cer obje:, & en les feconds aux Poiffons & aux animaux ter- | particulier ie fentiment d’Harvé, qui com- gq 1) LEE CcCvi] paroit la chryfalide à un œuf, & qui penfoit qu'elle en remplfloit les fonctions. Il diftingue ou établit, dans le chapitre quatrième, quatre fortes ou ordres de métamorphofes. Le premier ordre comprend les infectes qui forrent de l'œuf avec rous leurs membres, qui ne fubilfent d'autre changement que l'ac- croïffement de leurs parties, mais qui, pen- dant que cet accroiflement a lieu , changent ï peau un plus ou moins grand nombre de oIs, Le fecond ordre eft celui dans lequel l'in- fete naît on fort de l'œuf pourvu de fix pieds , mais privé d’aîles qui fe développent pat la fuite ; & cet infecte, pendant que ce développement s'opère, eft en zymphe. Dans le troifième ordre font compris les in- fectes qui fortent de l’œuf fous la forme d’un Ver où d'une Chenille à fix pattes , ou à un plus grand nombre, ou fans pattes, & dont les membres croiffent fous leur première en- veloppe, ou fous la peau de Ver ou de Che- nille, jufqu'à ce qu'ayant dépouillé cette peau, 1ls paroïflent fous la forme de chry- falide. Les infectes du quatrième ordre ne diffé rent de ceux du troifième, qu'en ce qu'ils deviennent chryfalides fous leur première peau qui s'endurcit, &gqu'ils ne quittent pas pour paller à l’étac de chryfalide. Après avoir déterminé les quatre fortes de changemens qui arrivent aux infectes, Swain- merdam reprend chaque ordre, fait l'énumé- ration des infeéte: qui doivent y ètre rappor- tés, & cite pour exemples de chaque forte de chansemens différentes elpèces d’infeétes à l'égard defquels il entre dans les détails les plus circonftanciés. Il ne nr'eft pas poflible de les fuivre, j'indiquerai donc feulement les matières dont il eft traité, & les faits les plus remarquables qu’elles préfentent. Les infectes du premier ordre font, lArai- gnée ; la Tique, le Pou, le Monocke, Pulex D RS ÉCLONT RME arboreftens, Ve Cloporte, la Scolopendre Swammerdam ajoure à la mème life la LF mace & la Sang-fue. Mais ces animaux ne doivent pas être compris parmi les infectes ; d'un autre côté, les genres indiqués par Swam- merdam ne comprennent pas tous les infeétes du premier ordre ; mais il fuffit de favoir que c'eft dans cet ordre qu’on doit placer tous les infectes qui ne fubiffent pas de changement de forme. Au refle, Swammerdam ne fe borne pas à l’énumération sèche que je viens de préfenter ; il traite d’abord de l’accroif- fement des parties dans les infectes du pre- mier & des trois ordres fubféquens;il compare cet accroiflement à celui des végétaux; ik regarde l'œuf dont l’infeéte fort fous fa forme parfaite comme une zymphe, & le nomme nymphe ovoide; il fait enfuite l'énumération des infeétes du premier ordre, & il rapporte des obfervations fur chacun de ces infectes , en particulier fur l’Araionée ; il les appelle en général nymphe animale. Il prend après le Pou pour exemple d'un développement ou accroiflement de parties du premier ordre. Il examine d’abord les parties externes, & il entre enfuite dans un détail très-circonftancié des parties internes, En fendant la peau fur le dos, on voi aufli-1ôt paroïtre des gouttes de fang. En les examinant au microfcope on reconnoit qu’el- les font coumpofées de globules tranfparens. Sous la peau fonc placées des fibres mufcu- laires de trois efpèces qui fervent aux mou- vemens des anneaux dont le ventre eft com- pofé. Defcription de ces fibres. On ne trouve pas defous le cœur comme dans les autres infeétes, ce qui vient peut- être du mouvement continuel de l’eflomac & de l’extrème petitelfe du cœur, deux conditions qui en rendent la vue très-dife ficile. Les trachées forment feules une grande partie de la fubitance du Pou ; elles fe ré- pandent en grand nombre dans tous fes membres , elles pénètrent dans le corps graif-® feux formé par de très petits globules ; les BRÉERMAINMAIRE. trachées font compofées d’anneaux cartila- g'neux, qui forment des fpirales, & d’anneaux membraneux ; ces anneaux deviennent de plus en plus petits dans les dernières ramifications & finifleñt en un filer membraneèux, Swam- merdam n'a pas examiné , il en avertit, fi les crachées fe dépouillent d’un épiderme interne quand le Pou mue , comme il arrive aux infectes des autres ordres; les trachées aboutiffent à l'extérieur à quatorze onfices ou points refpiratoires , fuivant l’expreflion de l’auteur (ce font les ftigmates) leur fiua- tion ; les anaftomofes des trachées & leurira- jet dans toutes les parties fans exception. Ici Swammerdam interroiwpt l'examen des par- ties fuivant qu’elles fe préfenrent, pour les Ç > . . ‘ fuivre felon qu’elles fervent à la digeftion, à la génération , au mouvement vital ou volontaire, comme le cerveau , la moëlle épi- nière , les nerfs, Le Pou a pour bouche on aiguillon creux, fa fituation , fa defcription, fa gaine, &c. L'eftomac eft en partie litué dans le corce- Let ; & en plus grande partie dans l’aédomen. I! eft compofé de deux tuniques ; l’intérieure eft parfemée d’un nombre inexprimable de ramifications des trachées ; l’une & l’autre, & fur-tour l’extérieure , font remplies de globules granuleux |1:. Fontils partie des tuniques, ou ne font-ce que des points graif- feux ? Swammerdam n'ofe le décider. Sous l’eftomac, dans l'abdomen, eft placé un corps compofé d’un amas de globules , d'une texture plus compacte que toutes les autres parties , d'une figure irrégulière, for: tement adhérent à l’eftomac, Swammerdam penfe qu'on doit regarder ce corps comme le pancreas, quoique Hocke l'aiconfidéré comme le foie, cccix À l'extrémité de l’eftomac eft le pylore qui s'ouvre dans un inteftin grêle de la mème rexture que l’eftomac, qui fe reflerre & fe dilate dans fon trajet , qui a la forme de la lertre couchée ; il aboutit à quatre vaif- feaux où appendices qui font quatre inteftins cœcum , qui fe trouvent également dans tous les infectes ; après ces quatre vaifleaux eft fitué le colon qui fe dilare à fon extrémité en une cavité ou c/caque , où les excrémens fe moulenr; au-deflous eft le re&um qui aboutir en-deflus du ventre à fa Jonétion avec la queue. Swammerdam revient à l’eftomac, il dit qu'il eft dans un mouvement continuel, & pour en donner une idée’, il l’a repréfenté dans trois états , deux de contraion & un de dilatation; 1l examine enfuite comment le, Pou fuce le fang dont il fe nourrit, com ment le. fang paile de l’aiguillon dans l’ef: tomac. : La moëlle épinière prend fon origine à la poitrine & s'étend jufqu'à la dernière paire des paries ; elle eft compofée de trois gan- glions où renflemens qui fourniffent de cha- que côté trois nerfs qui fe diftribuent aux pattes; en-dellous elle donne naiffance à fix nerfs qui fe portent aux vifcères ; la mem- brane qui la revèc eft couverre d’un grand nombre de trachées. À fa naïffance la moëlle épinière eft crès-déliée & infiniment tenue ; elle s'unir en cer endroit au cerveau qui a la forme d’une poire, qui eft divifé en deux lobes , & couvert par la dure-mère. I] eft très difficile à reconnoitre & à féparer des parties qui le couvrent, Les nerfs optiques font fort courts, & au deffus font les yeux fi petits que Swam- merdam n’a pu en faire la diffeétion comme il l'eût defiré ; il croit cependant y avoir ———————— (1) Ces globules ne font-ils pas des corps glanduleux qui fourniffent le fuc gaftrique ; & n’eft-ce pas Ja même organifation pour l’eftomac de vous les animaux ? - Èccx reconnu l’uvée & la cornée, qui luia paru à facettes hexagones. Je ne peux, dit Swammerdam, déter- minet fi le Pou doit être divifé en mâle & femelle; s'il a deux fexes diftinäs, ou s'il eft Aermaphrodite; il s’accouple , il eft vrai, mais la Limace s’accouple aufli, &, dans quarante Poux que j'ai difféqués, j'ai trouvé un ovaire , en forte que l'ovaire & le pénil peuvent fe rencontrer dans le même individu. Mais Swammerdam n'a pu dé- couvrir le dernier. Penen nallum animad- verti, quamtumvis ovarium diflinétiffimé vi- derim. L'ovaire s'étend dans toute la capacité du ventre, & remonte par fes appendices juf- qu’au thorax. Les œufs font fi appatens fur l'ovaire, que Swammerdam y en a compté dix grands & quarante-quatre petits. El eft double, & chacune de fes deux portions eft divifée en cinq canaux, ou conduits ovaires, oviduétus, qui fe réuniflent tous dix en un canal, après lequel on trouve la ma- trice ; à l'extrémité du canal eft fitué un fac qui s'ouvre dans la matrice, & quiy verfeun gluten dont les œufs s'imprègnent à leur pallage, par-delà le fac elt le col de la matrice, puis un étranglement qui aboutit à la vulve. Du Pou Swammerdam pafñle au Mono- cle, Putex arboreftens ; il n'entre pas dans d'aufi grands détails; les parries qui lui paroillent les plus dignes de remarque dans cet infecte, font Les bras qu'il porte près de la têre, & qui fervent à fes mouvemens, Hs naiflent chacun d’un tronc qui a quelque rapport avec l'os du bras articulé avec l’omo- plate; ce tronc fe divife en deux rameaux, chacun de ceux-ci en trois, &c. Mais ce qui et fur-tout remarquable, c’eft que, fui- vant les mouvemens que l’infeéte leur com- munique , il fe dirige en avant par une ligne droite, il plonge au fond de l'eau, ou il remonte à fa furface, ou il fait tour- ner toutes les parties de fon cosps enfemble DISCOURS comme autour d’ufñ axe ; & il trace ut cercle fur lui-même. Swammerdam décrit les différens mouvemens des bras qui fer- vent aux trois diflérens mouvemens de l’in- feéte, & il fait voir que le Monocle fe meut dans l'eau par des mouvemens de fes bras analogues aux mouvemens des aîles des oïfeaux , par le moyen defquels ceux-ci exercent les mèmes mouvemens dans l'air. Il décrit enfuite fuccinctement les parties internes du Monocle; il dit qu’étant en France, il vit une fi grande quantité de ces infectes fur l’eau d’un abreuvoir au bois de Vincennes , que l’eau en paroifloit de cou- leur de fang; & à l’occafion de ces mêmes Monocles , il prévient que, pour découvrir les infeëtes qui fe tronvent dans l’eau, au- cun inftrument ne lui a paru aufli commode qu'une urinale de verre. L'eau fe précipite dans ce vale quon y enfonce, entraîne les infeétes ; en regarlant enfuite le ventre du vafe oppofé à la lumière, fi quelqu'infe&e fe meurt dans l’eau, on le découvre & on le retire aifément pour l'obferver. Le troifième & dernier infete queSwame merdam cite pour exemple des changemens dn premier ordre, eft le Scorpion. Il dif- fère des infectes du même ordre ence qu'il eft vivipare, & qu'il dépofe fes œufs dans fon interieur , où le petit fe développe, & oùil fort de l'œuf. On doit divifer le Scorpion encéte, poitrine, ou corcelet & ventre. La tête eft comme réunie avec le corcelet; au mi- lieu font firués deux yeux, & deux autresen- devant, plus vers la partie antérieure; au- deflous font placés deux bras ou pinces qui fervent de machoires. L’infede retire à vo- lonté ces pinces, ou les fait fortir de fa bouche. Au-deffous du corcelet font placées huit pattes divifées en fix articles, dont le dernier finit en un crochet bifurqué. En devant de la rêre eft fitué de chaque côté une forte pince femblable à celle des Crabes. Le ventre feft compofé de fepr anneaux, dont le dernier donne naiffance à une queue aufli compofce PRÉLIMINAIRE. de fept articles, dont le dernier fe termine en aiguillon, à l'égard duquel Swammer- dam na pu reconnoïître , s’il aboutit à un fac où s’'amalle le venin, ce que cependant il foupçonne. Il remarque qu'il y a des différences entre certaines efpèces de Scor- pions dans les parties dont il vient de parler. Par exemple, 1l a compté deux grands yeux & douze petits fur un Scorpion, &c. Il dir qu'on trouve en Hollande de très - petits Scorpions qui ne font pas plus grands qu’une Punaife, & d’après la defcriprion qu'il sen fait , on reconnoîr le Scorpion - Araïgnee , ou l'infecte auquel ce nom a été donné de- puis. Il fe borne à confidérer les parties externes, & il n’examine pas les parues in- ternes. Il traite enfuite de l’Anatomie très- détaillée de diverfes coquilles , ou plurôr des Vers qui les habitent. Mais cet objet m’eft étranger, Je pale donc au fecond ordre de changements Dans ce fecond ordre les infeétes ne cef- fenc pas de fe mouvoir, de prendre de la nourriture. Mais les uns acquièrent leur der- nière forme fous la peau de larve, qui con- ferve , fans interruption , la propriété de fe mouvoir & de fe nourrir, & n’atteignent à l'état parfair qu'en dépouillant la peau de larve, fans avoir cefle de fe mouvoir & de prendre des alimens ; les autres ne ceflent pas non plus de fe mouvoir & de fe nour- tir, mais déjà femblables à ce qu'ils de- viendront, il ne leur manque que des aîles qui pouffent, & fe développent à peu près comine le bouton d’une plante. Difons donc que les infectes du fecond ordre ne ceffenrt point de fe mouvoir & de fe nourrir, & que c'eft ce qui les diftingue des infectes du troifième & quatrième ordre; mais que parmi ceux du fecond , les uns font couverts d’une enveloppe qui cache leur forme vraïe fous laquelle ils ne paroiffent qu’en quittant cette enveloppe; que les autres n’étant pas re- couverts par une enveloppe qui déguife leur forme, mais déjà femblables à ce qu'ils deviendront, n’en diffère que par le manque d'ailes ; que de changement des premiers CCTx)] confifte à acquérir des aîles fous l'enveloppe qui les cache, & à dépouiller cette enve- loppe; celui des feconds, à acquérir fimple- ment des ailes, & à les acquérir à nud. Ce que je viens de dire m'a paru le fens le plus clair & le plus précis d'obfervations aflez longues, & peut-être peu Jumineufes ou difhciles à enrendre, qui commencent l’hife roire des infectes du fecond ordre. D’ail- leurs lénumération de ces infectes confirme le fens fous lequel je préfente ces obferva- tions, Les infedtes que Swammerdam met au rang du fecond ordre de changemens fonc, la Demoifelle , Mordella five Orfodaena } Hadr. Junti. Libella, Mouf. Perla, Aldrov; la Sauterelle , le Grylion , La Cigale , le Taupe-Gryllon , la Blatte, enfuite /es Pu= naifes de terre qui volent, Cimices volantes rerreftres, les Punaifes d’eau volantes, deux efpèces d’infectes que Swammerdam défigne fans donner de nom au premier, dont il appelle le fecond Tipules aquatiques, & qu'il n'eft pas facile de reconnoître: ce dont je ne m'occupe pas dans ce moment. Suivene le Scorpion aquatique, Nepa, le Noëonceëta ou Punaife à avirons & ?’Ephémère. - Premiere exemple du fecond ordre de changement, fig. 1, n°. 1. Le Ver de la Demoifelle renfermé dans l'œuf, & appellé par Swammerdam dans cet état , comme les autres infectes du même ordre avant leur fortie de l'œuf, Nympha- Vermiculus. Point de defcription de la figure qui pré- fente un œuf oblong , au centre duquel & fuivant fon grand axe, eft placé un Ver oblong & cylindrique. Les œufs font atra- chés le long des ovaires qui ont la plus par- faire reffemblance avec ceux des Poiflons & qui fonc de même compolés d'œufs accumu- lés près les uns des autres. N°. 2, L'œuf de groffeur naturelle. N°. 3. Le Ver au forur de l'œuf, mais groffi. Il eft hexapode, / eccxi] AD: RSPENERT URSS ; oblong; & on y reconnoit déjà la forme de | vement. Swammerdam pouvoit ajouter qu’elle la Demoifelle, mais moins alongée, on ne Jui voit encore aucun trait qui rappelle l’idée des ailes. N°. 4. Le mime Ver qui a gran- di, & fur le corcelet duquel on reconnoit les fourreaux des ailes. N°. $. Le Ver par- venu au terme de fon accroiflement, & fes aîles aufli formées , mais pliées fur elles- mêmes, & renfermées fous les étuis qui cou- vient le dos. N°. 6. Le Ver parvenu à fon dernier terme, & ayant quitté l'enveloppe qui le couvroit, ou la nymphe, Fig, 2. Le Ver,ou plutôt la nymphe, dans l'action de fe rirerde fonenveloppe,de déployer fes ailes. Swammerdam afligne pour nourriture aux Vers & aux nymphes, le limon & la vafe des eaux dans lefquelles ils vivent ; il eft Vrai qu'on les trouve dans la vafe; mais elle n'eft pas leur aliment ; ils dévorent d’au- tres infectes aquatiques, Defcription des œufs dépofés par les Demoi- felles dans les eaux où ils doiventéclorre. Lorf. que les Vers ou nymphes ont acquis leur gran- deur ils quittent les eaux, fe fixent fur les tiges de quelque plante, s’y cramponnent à l’aide des crochets de leurs fix pattes, s’y déga- gent de leur enveloppe qui fe fend fur le dos, en tirent leurs différentes parties; les aîles fe déploient, s’affermiflent & la De- moifelle prend l'eflor. Elle eft deftinée à donner la chafle à d’autres infedes qui lui fervent de proie. Elle a deux yeux à réfeau très-gros , qui forment la plus grande partie du volume de Ja tête, & qui jettent un brillant ou éclar forc vif; quatre aïîles membraneufes, très- fortes , à l’aide defquelles, elle fe meur'avec rapidité & en tout fens dans air à la ma- nière de l'hirondelle, frappant comme elle l'air , & le coupant avec fes ailes, comme avec des rames. Au-dedans de la bouche font deux for- tes dents couvertes par une lèvre avec la- quelle la Demoifelle qu'on faifit pince vi- fe ferc aufli àe fes dents pour fe défendre, & que fa lèvre lui fert à retenir, manier, retourner fa proie, Les pieds font très-courts en comparaifon des aîles, aufli les Demoifelles marchent- elles peu fur le terrain uni, & elles fe fixent fur l'extrémité des branches; elles ne peu- vent, comme les Papillons, élever perpen- diculairement leurs aïles, ce qui fair que pofées à terre elles s'envelent difhicilement,; elles ne peuvent fupporter un long jeune & ne vivent pas, fi on ne leur fournit tous les jours quelques infeétes ; elles cherchent le foleil dont la chaleur les anime; elles font au contraire fédentaires dans les jours fom- bres. J'ai rapporté ces faits hiftoriques pour prouver, comme je J'ai avancé, que Swam- merdam n’a pas négligé cette parue de l'hif- toire des infectes. + Le corcelet à l'infertion des aîles eft chargé de fibres mufculaires, qui fervent aux mou- vemens des pieds & des aîles; ces fibres font traver{ces par le cœur, l'œfophage & la moël-" le épinière, dont la plus grande portion , s’é- tend aux reins & le long du ventre. L'eftomac eft pyriforme, & chargé de beaucoup de tra- chées. On voir des fibres mufculaires fur les anneaux du ventre & {ur la queue. La partie du mâle eft fituée à peu prèsa l'o= rifice antérieur du ventre & l’onfice externe des parties génitales dans la femelle eft au contraire placé à l'extrémité de la queue. Le mâle en volant préfente à la femelle l'extré- mité de fa queue que celle ci faifc, place en- tre fes deux yeux , qu’elle embrafle & retient avec fes deux premières patres; elle recourbe en mème tems fon ventre en deflous & pré- fente l'orifice de {a queue , où efl l'entrée des parties génitales, à la partie antérieure & in- férieure du ventre du mâle, où fonc firuces les parties de fon fexe; l'un & l'autre ainfi unis achèvent l'accouplement, après lequel la femeile, s’'approchant des eaux qui n'ont pas ou peu de mouvement, plonge dedans l'extré- mité PRÉLIMINAIRE, _ mité de fa queue, & y dépofe fes œufs. Ils font d’abord mols, & ils s’endurciflent en- faire; Swammerdam penfe, fans laflurer, que le Ver y acquiert fa forme en deux jours; il décrit enfuite les Vers ou Larves de fix ef- pèces de Demoifelles. Mais ces objets ne pré- fentant que des différences de forme, de gran- deur , de coloris, je les palle fous filence. Le Scorpion aquatique ( Nepa ) eft le fecond exemple que propofe Swammerdam. [décrit 2s parties externes & fes pariies internes. Latère eft noire, petite, d’une fubftance fort folide ; on y rémarque les yeux qui font hexagones, à refeau, la bouche qui eft courbée, qui renferme unaiguilloncreux; le corcelet eft de mème fubf- rance & de même couleur que la têre; en- d-ffus font articulées quatre aîles & en deflous quatre pattes, la moitié fupérieure des aïles de dellus eft d'une fubftance beaucoup plus compaéte que le refte de ces aîles; elles fe joignent fi exactement qu'on n'apperçoit pas leur commifure, & que les aîles inférieures qu'elles couvrent ne font jamais mouillées, quoique l’infecte vive dans l’eau. Les aîles inférieures font membraneufes & chargées de beaucoup de trachées; la portion fupé- rieure du ventre qu’elles couvrent eft d’un beau rouge. Chaque patte formée de plufieurs articles, eft rerminée par deux onglets. Outre les quatre pattes 1l y a deux bras comme dans le Scorpion, mais qui manquent de la pièce extérieure & qui ne forment pas une pince. Le ventre finit en une queue bifurquée. Cet infeéte eft fouvent chargé de beaucoup de Zendes , à l'égard defquelles Swammerdam doute fi ce font des /endes en effet ou des mittes qui fucent le fang du Nepa. Il décrit ces lendes, & il dit que les ayant ouvertes il a trouvé à leur intérieur un animal dont il fait la defcriprion. Îl paffe à celle des parties in- ternes du Scorpion aquatique en avertilfant qu'il n'en a examiné aucune avec autant d’at- tention que les parties de la génération qui le méritent. Il vic fur l’eftomac & les intef- tins quelques glandes, il remarqua des appen- dices borgnes dans le ventre ; les trachées étoient en comparaifon moins nombreufes Hifloire Naturelle, Infeëles, Tome IF. CCExii] que dans les autres infectess elles aboutiffene à deux füigmates, un de chaque côté, fous les aîles. La moclle Cpinière offre peu de ganglions. Les parties de la génération du mâle exi- gent la plus grande attention & leur anato- mie préfente les plus grandes difficultés. Le penil qui aboutit à l’auus tire fon origine d'une racine fituée dans l’abdomen , cette racine ou tronc du penil cft nerveufe, de couleur blanche, elle forme quelques plis , après lefquels ce croné fe divife en quatre portions, dont deux font les vailleaux défé. rens, & les deux autres les vélicules fémina- les; celles ci s'ouvrent, comme les canaux déférens dansle penil , & y portent la femence qu’elles ont reçue en dépôt , qui a été élabo rée dans fon léjour ; car les vélicules (émi- nales fonc parfemées de glandes qui filtrent une humeur particulière qui fe mêle à la fe- mence. Les vaifleaux déférens en approchane des tefticules deviennent plus étroits & fe di. vifent chacun en deux canaux qui reçoivent la femence des tefticules. Ceux ci font for més de cinq corps blancs, oblongs, glandu- leux & de cinq vaifleaux unis avec les cinq corps glanduleux & formant un grand nom- bre de contours. Les véficules féminales one un peu moins de longueur & plus d'ampleur que les vailfeaux déférens ; daus ceux - ci dans les vaiffeaux des cefticules & dans les corps glanduleux joints à ces vaifleaux la fe- mence eft d’un clairbrillant, /cido candore nitens , & dans les véfcules féminales elle eft femblable à de l'eau , continens matériam feminalem aqueam. Swammerdam obferve que la defcription qu'il vient de faire, rapproche les parties qu il a décrites des mêmes parties obfervécs dans le Scarabé naficorne, & mème des parties de la génération de l'homme. Les parties de la femelle confiftent en un ovaire diviféten cinq conduits, oviduëlus. Les œufs que ces conduits renferment y font pla- cés avec tant d'art & ils font d'une fabrique ÊRE CCCxiv fi merveilleufe que Swammerdam dit n'avoir « . . . [ si LA jamais rien vu de plus ingénieufement penfé & de plus élégamment exécuté, L'œuf oblong, jaunâtre, arrondi à fon extrémité, eft chargé à fa partie antérieure de fept fibrilles foyeufes placées en rond , rouges à leur bout & blanches dans leur milieu. Ces oies ou poils font dirigées & cou- chées d’an œuf à l’autre, & celles de l'œuf le plus voifin de l'extrémité embraffent le bout de celui-ci, celles du troïfième le bout du fecond, ainfi de fuite. Les Scorpioss aquatiques font forcés de refter dans les eaux , où ils font nés tant que leurs aîles n'ont pas acquit leur volume ; mais quand elles y font parvenues les Scerpions ai- ment à changer de féjour & fe portent en vo- lant de côtés & d’autres. C’eft fur-tout de grand matin & la nuit qu'ils prennent leur eflor. L’éphemère fournit le ttoifième exemple. L'hiftoire & l'anatomie de cer infeéte font pré- fentées dans le plus grand détail. Cependant Boerhaave avertit dans un paragraphe , qui précède certe favante diflertation, qu’il en a retranché les reflexions de l’auteur qui étoient étrangères à l'objet phyfique & qui en détour- noient l'attention. Car Swammerdam avoit donné à l’hifloire de l’éphémère, qui, comme fon nom l'annonce, vit, ou pafle pour vivre un jour , un foin particulier dans l'intention d'en faire la comparaifon à la vie humaine. Quelques foient les rerranchemens faits par Boerhaave , je ne peux queciter les objets qui font traités & m'arrêter fur les plus importans. L’hifoire de l’éphémère eft divifée par cha- pitres dont chacun eft précédé d’un uitre-qui annonce le fujet qui yeft traité, CHAPITRE) PREMIER, L'Ephémère naît d'un œuf. L'Ephémère dont Swammerdam fait par- ticubèrement l’hiftoire, eft l'efpèce qui paroît DJS COUT RAS en fi grand quantité tous les ans pendant trois jours, vers le quinze ou vingt d’Août, fur les rivières d'Europe, un peu plutôt ou plutard, felon la pofition de chaque lieu & la température de l’année, qui eft connu des pècheurs fous le nom de Manne. Ce- pendant les principaux faits de la vie de cette efpèce, & fon anatomie fur-tout , conviennent aux autres efpèces du même genre. Defcription de l’Ephémère; il vit envi- ron cinq heures fous la forme d’infecte parfait; il la revèc le foir & périt le matin ; quoiqu'on voie l’efpèce pendant trois Jours ; ce font chaque jour de nouveaux individus. La femelle, après avoir quitté la dépouille de nymphe, voltige à la furface de l’eau, & y répand fes œufs, que le mâle , après avoir également quitté fa dépouille, féconde en les arrofant de fa laite , ou liqueur fper- matique. ( Tel eft le fentiment de Swam- merdam. ) Les œufs font de forme applatie ; ils de- meurent peu à la furface de l’eau, mais ils s’enfoncent, fe féparent les uns des autres , & font reçus fur la vafe. Swammerdam n’a pas obfervé combien de jours ils y reftent avant que le Ver quis’y forme en forte. CHA Pr TIRNE II]: Is fort de l’œuf de l'Ephémère un Ver à fix pattes , connu fous le nom de Manne riverine , ou de rivage, Efta riparia. On trouve ce Ver en trois états fur la vale. Très-petit, & fans aucun rudiment d’aîle, plus grand & avec des aîles qui com- mencent à poufler, ayant acquis fa gran- deur, & avec le fourreau des ailes ayanr pris tout fon accroiflement. Au refte, le Ver reTemble à l'animal parfait, à la grandeur près & au manque des aïles. Son accroifle- ment eft crès - lent, PRÉLIMINAIRE. Car trne IN Du Ver forti de l'œuf, & de fa nourriture. æ Le Ver fait très-bien nager ,& il nageen fe pliant à la manière des ferpens; cependant on trouve fort peu de Vers au fond des rivières & dans leur milieu, mais ils fe fixent fur le rivage & où l'eau eft la plus tran- quille ; ils habitent des trous dirigés hori- zontalement, & qu'ils creufent dansl'argile, très - rarement dans d'autres couches. Ils agrandilfent & prolongent ces trous, tou- jours fort longs, fuivant leurs befoins ; 1ls font très-agiles dans ces mêmes trous; mais quand on les en expulfe, ils marchent mal fuc la vafe, quoiqu'ils nagent bien, ils fe fatiquent promptement , ils fe renverfent fur le dos & perdent leur agilité avec leurs forces. Swammerdam remarque que tou les Vers à tuyau font agiles dans leur tuyau, mais qu'ils fouffrent & perdent leur mobi- lité quand on les en fait fortir. Les Vers aufli-tôt qu'ils font nés, com- mencent à creufer leurs tuyaux , & ils exé- cutent ce travail à l’aide de leurs deux pre- mières pattes , conformées à peu près comme celles du Taupe-Grillon , & de deux dents en forme de pince, dont leur bouche eft armée. Quoique la plupart ne creufent que des tuyaux droits & horizontaux ; quelques-uns en creufent d'obliques & d’inclinés. Les pêcheurs ont obfervé que, fuivant que les eaux liauffent ou baiffent , les Ephé- mères habitent des trous plus élevés ou plus enfoncés. La multirude de trachées obler- vée daus ces infe@tes, & donc il fera parlé par la fuite, confirme cette obfervation. L'argile eft la feule nourriture des Éphémères , & Swammerdam croit pou- voir affurer ce fait, parce qu'il n’a jamais trouvé d'autre matière dans l’eftomac & les inteltins des Ephémères qu'il a difléqués. a ———— ———— —— ———— CCCXV LV. CHAPITRE Combien de tems le Ver de l'Ephémere eft er nymphe ; pourquoi on lui donne Le nom de Maune. Le Ver de l’Ephémère conferve fa pre- mière forme pendant trois ans, & ne palle à la dernière qu'au bout de ce tems. On l'appelle Manne, parce que ; quand il quitte fon tuyau & qu'il nage, que quand après avoir pris fa dernière forme , il vient périr à la furface de l'eau, il eft avidement dévoré par les poiflons; il eft un excellent apâc pour amorcer les lignes. V. CHAPITRE Defcription des parties externes. VI. CHAPITRE Anatomie des parties internes. Les parties internes font les mèmes dans l'Ephémère, foic lorfqu'il eft en larve, foit après qu’il en a dépouilié l'enveloppe. Swam- merdam , avant de les décrire , rapelle l'é- numération des parties externes du Verou larve. Ce font la cète, le crâne , les antennes Cornicula, les yeux, les dents, la bouche, la langue & fes papilles, les pieds, les on- gles, les aîles, le ventre & fes dépendances, deux rameaux fupérieurs & dix inférieurs , placés fur les côtés, fervant pour nager, la queue qui eft fourchue & fes appendices,enfin l'ouverture des vailleaux pulmonaires en- deflous du ventre, Ces parties appartiennent aux deux fexes. Les parties internes font les tuniques , le fang, les mufcles, la graille , l'eftomac, les inteftins, les trachées, le cœur, la moël'e épinière , les vaifleaux fpermatiques. Ces parties ne diffèrent point dans Îles deux fexes, excepté qu'à la place des laï:es où cri ; &ccxv) vailleaux fpermatiques, qui appartiennent au male, on trouve l’ovaire dans la femelle, Svrammerdam avertit qu'il n’a pu examiner affez bien les parties internes de la tète & les yeux. Qu'à l'égard de la cavité du cor- celer, comme elle eften grande pattie occupée par les inufcles qui pere aux mouvemcens des pattes & des aïles ,il en dira peu de chofe. Il continue de la manière fuivante. Si, ayant fixé par le moyen d’aiguilles les plus he un Ver d'Ephémère , renverfé fur le dos au-detfus d’un fond noir, on ouvie la peau, il en fort une liqueur limpide qui eft le fang. Au-deffous de la peau , écartée par le moyen de la pointe d'une aiouilie très fine, on voit une pellicule qui couvre les mufcles abdominaux, dont les uns font droits, les autres tranfverfes , tous accom- pagnés des espanfons de la pellicule placée fous la peau. Au déffous des mufeles eft une membrane tenue , qui paroït être le péritoine ; elle eft chargée dela graïlle ; celle-ci eft de la con- fitauce d'une huile, & contenue dans des vailleaux très fins. En pouflant plus avant, on découvre l’eflomac & les intellins. À la pañtie antérieure on remarque l' œ'ophage qui defcend, comme un fl fin ; de la bouche , en-travérfant le corcelet ; il fe retrecit en- core en fe joignant à l'eftomac. Ce'vifcère, quoique formé de différentes parties , paroi compofé d’une membrane tenue , Chargée ‘en - dedans de plis ou de yélouré. En-dehors l'eftomac-eft life , Xi eft renflé ou flafque felon qu'il eft plein ou vide; on y découvre un grand nombre de vaifleaux ‘aériens. (1). La larve de l'Ephémère ne fe nourrit que d': D" PAS COMTE RES Les inteflins font de trois fortes. L’in- teftin grêle, qui eft courbé , le gros inteflin ou:colon, & léreétum. : LES À l'intérieur de l’inteftin grêle, à fa partie inférieure , font des plis qui ont du rap- port aux va/ules annulaires des inteftins orèles dans l’homme. À l'endroit où le g'os inteftin fuccède à l’inteflin grêle , font .des fbres oblongues qui paroiflent des expan- fions mufculaires , & qui fe propagent dans la cavité de l'inceflin ; le furplus du canal ee le retum plié tant qu'il eft interne, & qui souvre à l'anus par une-ouverture af te large. L'eftomac occupe avec l'inreftin grêle, depuis le quatrième juiqu'au onzième annçau, & les crois fuivans renferment le colon &. le redum. Lorfque l'eftomac & les inteftins font rem- plis d'argile, l'infeéte qui eft-tranfparent, paroït de différentes couleurs fuivant celles de l'argile, Mais quand il eft prêt de pañler à fon dernier état, come il ne prend plus alors de nourriture, il eftentiérement tranf- parent (1). La trachce-artère eft double , chacun de fes troncs fe diftribue aux deux côtés du corps en faivanc un trajet tortueux, & fe propage dans toutes les parues. Ses divifons forment une fuite d'anneaux fortement unis, qui tranfmertenc l'air à toutes les parties. Swammerdam croit, fans l'affurer, que, quand le Ver quitte fa peau à l'extérieur , la trachée & les vaifleaux aériens fe dépouil- lent auffi de leur êpiderme. Ce fair eft sûr, ditil, par rapport au Ver à foie; mais. il ac l'afhrme pas pour le Verde l'Ephémère. ‘L'orifice des vaiffleaux aëriens , ou des toile ; cet infeête , foible en apparence , a donc la facuité de'convettir ne fubitance minérale en la fienne , fans que cette fubilince ait été atténuée en Kpaflant par Les canaux des fubitances végétales. PRIE L DM IIN\AU R EF. fligmares, eft très-dificile à découvrir; leur ! ronverture eft fort petite , & (d’aurant plus quon approche davantage de la tête, ce qui eft l'oppofé des autres infeétes. Cepen- dant Swammerdam fe regarde comme ;sût d'avoir découvert cet-orifice -én-deflous du corcelet furles côtés , de mèmeà peu près que dans les Sauterelles, Le cœur eft un long vaifleau à plufeurs ‘étranglemens, fitué à la partie fupérieure du dos, comme dans le'Ver à foie , le Ver de lAbeille, &c: Ja molle épinière eft formée de onze ganglions oblongs , ovales. Le premier gan- glion ferr de cerveau, & il eft aifé de re- connoïtre qu'il donne naïiffance aux nerfs opriques , les dix autres ganglions donnent naillance aux ditférens nerfs qui font moins nombreux à mefure qu'on s'approche plus de l'extrémité du corps. On doit encore re- marquer que la moëlle épinière eft fortement retenue par des expanfions tendineufes ou ligamenteufes, fur-tout vers les points qui répondent aux filers qui fervent de nageoires, Les, organes de la génération font auñli vifibles dans le Ver male prèr à quitter fon enveloppe ; que. dans l'infeéte parfair. Ils font fitués .de chaque côté de l'eflomac & des inteftins ; ils font doubles & femblables à la.laie des poiffons , excepté qu'ils for- ment quelques anfraduofirés ;,1ls font com- polés de vaiffeaux d'un tillu membraneux très fin, & remplis d'un fluide blanc comme du lait, qui eft la femence : depuis les deux derniers anneaux.jufqu'à l'anus font placés deux corps oblongs, que Swammerdam apenle-appartenir aux ‘laires .ou vailieaux fpermatiques ,. mais, dont il: ne. dérerminé pas l’ufage. ( Me feroit-il permis de foup{ çonner, que .ces corps fuflent le: membre vinil donc Siwammerdam ne parle pas; qu'il paroic n'avoir pas cherché, préoccupé de l'opinion, quil n'y a pas même, de..canract encre les deux fexes. dans l'£phémère.), COCxyI) L'oyaire.de la femelle eft double, come dans les poiflons; il eft fiué fous la peau aux deux côtés.du ventre, & rempli-d'une prodigicufe quantité :de vaifieaux aériens qui fe diftribuenc aux œufs; fi, ayant enlevé l'ovaire, & rompu avec la peihie d'une aiguille fa membrane, on le place dans de l'eau, alors les œufs fe dérachenc, & ‘il ne réfle qu'un faifceau de vaifleaux les plus tenus. Les œufs font trop petits pour être vus autrement qu'aumicrofcope; ils font blancs, arrondis ,& ‘un peu applaris. GénhA panrtnest VU. Des fignes qui annoncent que le Ver va bien- tôt devemir infeële parfait; de ce qui lui nuit , à quel ordre de changement, le Jen doit étre rapporté, | Les fignes principaux du chaëgement pro- chain-font la forme plus arrondie du four- reau des aîles, fa couleur txanr fur le gris , -&cC. ve Les circonftances fuivantes nuifent à l’ac- croifflement des Vers, en font même péir. Un hiver long & rigoureux, une trop grande sècherelle, à Ce quia été dir précédemment pronve que le changement de l’éphémère eft du {e- cond ordre. ss Un Gap br ne Vel Comment de Ver palle à l'état d'éphémere. Lorfque le Veria-acqnis toute fa grandeur &.fes ailes leur.confiftance & leur volume , il fort de fon tuyau, fe met à la paoe _& gagne la furfase de l'eau. C'elt ce qui a lieu ordinairement le,foir, de fix heures à fix heures & demie , & ce travail eft le. même pour tous Les Veis.qui font: dans la même |écexvii} circonftance.Cependant, tandis qu'ilss'élèvent à la furface , leur changement s'opere , & 1l eft f fubir, que l'Ephémère prend fon vol en artivant à la furface de l’eau; à l’inftant où © il y êft parvenu l'enveloppe du Ver s'eft fen- due fur le dos , les ailes ont inftantanément pris leur étendue, leur confiftance ; Y'Ephé- mère a dégagé toutes fes parties & pris fon effor ; il a laïflé fon enveloppe, & avec elle les filets qui fervoient de nageoires, fes mâ- choires, &c. ‘Après avoir pris fon eflor, l’'Ephémère fe fixe fur le premier corps qu'il rencontre, n'importe lequel. Auf rot qu'il y eft fixé il eft pris d’un tremblement convulfif, au mi- lieu duquel la peau fe fend fur le dos, l'E- phémère dégage par cette onverture fon dos, fa tête, fon corps & tous fes membres, dont il laie l'empreinte ou plutôt le moule exté- rieur adhérent au corps fur lequel il s’éroit fixé ; ce changement a mème lieu pour les ailes, qui, dans l'opération, font retournces comme nous retournons un gant, en forte que la furface fupérieure devient l’inférieure, Pendant ce fecond changement de peau tout le corps, mais les pattes fur-rout & la queue, prennent beaucoup plus de longueur; les poils dont différentes parties étoient recouvertes & le font encore, laiffent une dépouille te- nant à la dépouille commune; car ils étoient auffi enfermés dans une gaine ou enveloppe d'où l’Ephémère les retire, 1ls font alors moins rapprochés, moins adhérens les uus aux autres. L'Ephémère, après l'opération qui vient d'être décrite, retourne en volant à la furface de l’eau ; 1l y voltige rantôr avec vitelle , tan- tôt avec lenteur, il monte, il defcend , il remonte , & enfin s'appuyant fur l'extrémité de fa queue pofée fur l'eau , il fe loutient verticalement en battant des aîles, La femelle répand dans cette pofirion fes œufs qui font difperfés fur fa furface de l’eau, & le mâle les féconde en Îles arrofant de fa laite. 1 Swammerdam eft convaincu-que les Ephé- DiJ'S GO URSS mères ne s’accouplent ni dans l’eau, ni dans l'air, Dans l’eau, parce qu'ils n’y peuvenc relter qu'en nageant , qu'ils la quittenc avane d'avoir fubi leur dernier changement, Dans l'air, parce qu'ils n’y font en repos que pour {ubir leur dernier changement, que l'appa- reil de l’accouplement en volant lui paroic crop difhcile, & que la longueur exceflive des pattes du mâle après fon deritier chan. gement lui femble ajouter à cette difficulté. Mais M. de Réaumur a obfervé que les Ephémères, en voltigeant à la furface de l'eau , s'approchent & fe touchent en palfaut comme plufieurs Poiffons fe jouent également dans. l’eau en pareille cicconftance, & il a fuppofé que ce contaé des deux fexes eft un accouplement; la fuppofition paroït au moins fondée , & l'accouplement de beaucoup d’oi- feaux ne confifte non plus que dans un con- ract momentané : cependant, partagé entre l'opinion de Swammerdam & le fentiment probable de M. de Réaumur , je crois qu’on doit attendre de nouvelles obfervations pour décider le fair. 11 faut remarquer qu'il y a dans le der- nier état des différences notables entre le mâle & la femeile. 1°. Celui-ci change deux fois de peau , ou une fois après avoir quitté l'enveloppe de Ver, & la femelle ne quitte que cette enveloppe; elle ne mue plus après. 2°, Le mâle eft plus alongé, fes pattes fur-rout & fa queue font beaucoup plus longues après le fecond changement de peau. 3°. Le mâle a les yeux beaucoup plus gros. 4°. La couleur des mâles eft plus foncée & vire plus au rouge. Hate: Tin L IX Combien de tems l Ephémère vie dans fon dernier état, & de ce qui hâte fa mort. L'Ephémère qui s’eft rendu à la furface de l'eau , & qui s’y joue en volant, vit de quatre à cinq heures, & c'elt depuis fix heures environ du foir à dix ou onze heures. Aueun ne périt de mort naturelle hors de P REME PMIN AURE, l'eau, mais tous finiflent leur vie à {2 furface quand rien n’en traverfe le cours, car une infinité de circonftances les expofent à perdre la vie depuis l'inftant où ils quittent les eaux jufqu’à celui où ils terminent leur exiftence à leur furface; en nageant pour fortir de l'eau ils font expofés à la voracité des Poif fons qui en font avides ; ils y font de même expofés en retournant à fa furface pour y multiplier, & tandis qu'ils fubiffenc leurs changemens fur la terre, ils font la proie de beaucoup d’oifeaux, aïnfi que pendant qu'ils fe jouent en voltigeant dans l'air. L’Ephémère, de l’inftant où il fort de l'œuf, vit donc trois ans, dont il palle quatre à cinq heures dans l'état d’infecte parfait : il efl crois ans à parvenir à cet étar, qu'il n'atreint que pour fe reproduire & celler d’exifter. Ainfi, fon être, fon accroiffement, fes changemens ne rendent qu’au but où il trouve le terme de fa vie. CHAPITRE X. L'Ephémère continue quelquefois de voltiger trois & quatre jours ; énumération des di- verfes efpèces d Ephémères. Swammerdam obferve qu'il eft connu de tous ceux qui habitenr le bord des rivières ou qui les fréquentent, que la volée des Ephé- mères eft de trois jours; il aflure cependant qu'il en a vu le quatrième jour, mais en bien moins grand nombre, & il penfe que ce font des Ephémères dont le changement a été retardé par quelques circonftänces particu- lières. {Il ne faut pas imaginer que cette obfervation change rien à la courte durée de la vie des Ephémères, car ceux qu'on voit chaque jour ne font pas les mêmes que ceux qu'on a vu la veille.) Notre auteur fait enfuite l'énumération & la defcriprion des différeures efpèces d'Ephémères qu'il a obfervées. Troifième ordre de changement. Pour faire m'eux comprendre ce qui a lieu cecxix dans ce troifième ordre de changement , Swammerdam rappelle ce qui arrive dans les deux autres. Dans le premier, l'infecte naît parfait, & le feul changement qui lui ar- rive confifte dans l’accroifement de fes par- uies ; dans le fecond ordre, l’infeéte naît im- parfait en ce qu’il lui manque des aîles ; fon changement confifte & dans l’accroïflement de fes parties & dans la germination des aîles qui lui pouffent , ou il les acquiert à nud & fans être couvert par une enveloppe fous laquelle elles pouffent & qu’il quitte, comme la Punaife ,\é Népa , ou les aîles croiffent fous une pareille enveloppe, comme celles de Ja Demoifelle, de l'Éphémère; mais foit que l’infecte de cer ordre appartienne à l’une ou à l’autre fection , il ne cefle pas de fe mou- voir, de marcher , de prendre de la nour- riture. Dans le troifième ordre, l’infecte naît plus imparfait que dans les deux précédens , c'eft- à dire, qu'il n'a ni, comme dans le premier , la forme parfaite qu'il aura dans la fuite, ni,comme dans le fecond , certe mème forme, au manque près des aîles; maisil n'a nila forme qu'il prendra, ni on ne découvre à fon extérieur plufieurs des parties qu’il offrira à la vue; tels font fes pieds , fes aîles , fes antennes, fes antennules , fa trompe, &c. Dans ce troi- fième ordre le changement conffte, comme dans le premier , dans l’accroiffement des par- ues, & comme dans le fecond, & dans l’ac- crotffement des parties & däns la germination de parties nouvelles, Mais dans le premier or- dre cer'accroillement fe fair à nud , & dans le fecond, de la même manière ou fous une enveloppe qui ne change pas totalement la forme future, & la laifle au contraire apper- cevoir. Dans le troifième ordre, & l’accroif- fement des parties & la germination de par- ues noavelles ont lieu fous une peau qui couvre les parties , qui en cache la forme, qui n’en laiffe rien appercevoir, & qui donne à linfecte une figure tout - à - fait différente de celle qu'il aura après avoir quitté certe peau. Enfin, dans les deux premiers ordres linfséte ne celle ni de fe mouvoir, ni de CCCXX prendre des alimens;, & dans lo troifieme , après l’accroitlement de fes parties en géné- ral, après la germination de parties. qui ont crues fous une peau qui les cache, l'infeéte perd pour quelque tems le mouvement & celle de prendre des alimens. Enumération des. infetles du troifième ordre divifé.en deux fections. Les infeëtes de la première fection dutroi- fième ordre font les Abeilles , les Guépes (les Bembex de Fabricius , efpèces.d’Abeilles) nommces P/eudophece dans le Biblia nature, les Frélons les Bouréons, le: Coufin. Deux Mouches qui ne fonc pas figurées , & que je n'ai pu reconnoitre par le peu qui en elt dit ; la Mouche bleue de la viande, -& plufeurs autres Mouches. La Fourmi, la Tipule , le Scarabé, dont Swammerdam compte neuf grandes efpèces, vingt-une moyennes, trente- fepr petnes , & plus de cent très-perires. Il s'enfuit qu'il comprend fous le nom de Sca- rabé des Coléoptères qu'on à depuis divifés en différens genres. Le Capricorne, dont il comp:e vingt-une efpèces à grandes antennes, dix-fept à meyennes, neuf à antennes courtes, Éa Cicindelle ,\a Cantharide:, V'Hydrocantha- rus. Swammerdain.cite des exemples de cette première divifion du troifième ordre, avant de paller à l'énumération des infeétes de la feconde divifion du même ordre. à" | ‘ PREMIER EXEMPLE, La Fourmi, La planche XVI du premier volume, en- tièremernt deftince à l'hiftoire de la Fourmi, la repréfente dans fes différens états, tant de grofleur naturelle, que vue au microfcope. On la voir depuis l'œuf qui eft repréfenré & le Ver qui en fort, jufqu'à l'état de nymphe & de Fourmi. Il réfulte de ces différentes figures, que dans le Ver mème vu au microf- cope , on diftingue déjà fous fa peau les par- vies de la Fourmi; maïs confufément ; qu'elles donc bien plus fenfibles dans la nymphe, que | DIN CLONT ROMA par conféquent la Fourmi étoit contenue dans” le Ver, que fes changemens ont confifté dans l’accroillement de f:s parties, la germination de celles qui lui manquoient fous la peau de Ver & fous celle de nymphe, état dans le- quel la Fourmi. n’a ni.eu de mouvements, ni pris de nourtituie, & où elle étoit couverte d'une peau qui laifloit appercevoir fes mem- bres, par conféquent qu’elle appartient à la première divifion du troifième ordre. Outre cet rar progreflif de la Fourmi; Swammer- dam a repréfenté féparément dans l'étar de perfection , une ouvrière, un mâle & une femelle, Quant à la partie biftorique , elle eft peu étendue & n'offre rien de particulier. On peut feulement remarquer que Swam- merdam appelle du préjugé que les Fourmis amaflent & conftruifent des magafins, que les fourmilières ne lui ont paru que des amas confus de matériaux légers , mobiles & per- méables qui permettent une circulation du centre à la fuperficie pour tranfporter, fuivant Îles cas, les œufs & les chryfalides qui ont befoin d'être d'être approchés de la fuperficie quand le ciel eft ferein & que l’air eft doux, d'être retirés à l’intérieur lorfque l'air eft froid ou qu'il tombe beaucoup de pluie, le foir & le matin, &c. Swammerdam parle enfuite de quelques efpèces différentes de Fourmis. La première eft du Cap de Bonne-Efpérance ; il en donne feulement la figure & la defcriprion. La fe- conde , qui eft aufli figurée, {e trouve en Hollande, & eft remarquable en ce que la nymphe eft enfermée fous une coque de foie filée par le Ver. La troifième fe trouve aufli en Europe & eft plus petite que la Fourmi commune , fon Ver ne file pas. La quatrième efpèce efl rouflatre & fort petite, à. corps ra- mal. La cinquième a le corps plus efhlé, La, fixième elt remarquable par fa petitefle, par fa couleur d'acier bruni, par le peu de tems où on la voit, car elle fe trouve comme les précédentes, en Hollande. Elle ne paroit qu'au mois de juin, elle eft alors très -nombreufe; mais dès la fin du mois d'oétobre on ne la voit plus. ss à c-elle P RE LM DN A'LR E. CCCxx]} telle tout l'automne, l'hiver & le prinrems | mois de juin & de juillet. Le pénil du mâle engourdie & fans prendre de nourriture, ou les individus qui fe retirent en oétobre dans leur fourmilière y périflent-ils, & lefpèce qui reparoîc l'été fuivanc n’eft-elle que le produir des œufs dépofés par les premières À l'automne ? Telle eft li queition que propole Swammerdam ; il femble n'avoir pas fait ré- flexion que parmi les Fourinis , les jeunes ou les Vers ont befoin des ouvrières dont ils ne peuvent fe pafler , & qu'ils en attendent des fecours indifpenfables. Un autre fait re- marquable , c'eft que les mâles de cette efpèce ne prennent pas d'ailes, au moins Swammer- dam n'en at-il pas vu d'ailés, quoiqu'il ait obfervé cette efpèce pendant plufeurs années. 2% ExEempPLre, Hifloire du Scarabé naficorne. ( Le Moine de Gcoffroy, tom. !, pag. 68.) Swammerdam a fait l'hiftoire & l’anato- mie de cer infede avec un foin particulier. Il eu avertit lui-même, & il a divifé fon fu- jet en chapitre. CHAPITRE PREMIER, Des endroits où l’on trouve ce Scarabé ; de Ja génération; de fes œufs, de fon Ver de l'aliment dont il fe nourrit, du tems qu'il en ufè; quelques autres faits interpofès parmi ceux-ci, On trouve le Scarabé naficorne parmi les débris du bois pourri & tombé en pouflière; il eft d'autant plus abondant , que ces débris le font aufli davantage, c'eft pourquoi on le trouve dans la terre des endroits où l’on fcie & débite beaucoup de bois, comme les chan- tiers de marine, dans les tanneries , & dans les croncs des arbres creux & tombant de véculté. Le mâle feul a une corne fur la tête, la femelle eft un peu plus petite & n'a point de corne. Leur accouplemenr a lieu dans les Hifloire Naturelle, Infeles, Fome IF, eft cerminé par une portion d'une fubftance mixte encre celle de la corne & des os, l’o- rifice des parties de la femelle eft de la même fubtance ; le mâle faifit la femelle avec les deux crochets qui accompagnent le péml qu'il introduit dans la vulve de la femelle. Il eft fi exceflivement ardent, qu'on voit des mâles faillir des femelles qui ne vivent plus. Après l’accouplement la femelle s'enfonce profondément, ouenterre, ou dans leran ou le bois pourri, & dépofe fes œufs, non en tas, mais féparés & difperfés. Les œufs font oblongs, blancs , couverts d'une peau mince, tendre, membraneufe, molle, exible, qui fe ride aifement par le contact de l'air qui la defsèche. Les jeunes Vers forrent des œufs vers la Gin du mois d’aoûr. Cependant , on ‘uvre un œufavecune pointe crès-fine,1l en fortunfluice vifqueux& blanchätre. Le premierchangement obfervé dans un œut vu fans l'ouvrir eft opté par lachaleur de l'air, il coufifte dans le déve- loppement de deux points rouges accompagnés de quelques autres points femblables de ca que côté ; les deux premers font les rudi- mens des dents, & les autres ceux des tra- chées. C'eft une chofe digne de remarque que l’exceflive dureté des dents, même dans le Ver encore contenu dans l'œuf,& deftiné, en en fortant, à percer & ronser le bois. Du refte , ce Ver eft replié fur lui-même de façon que le bout de fa queue eft en contact de fa tête, & que fes pattes font contour- nées autour de lui. On les voit croître, fe foncer en couleur à travers la coque ou pel- licule de l'œuf, (Remarquons que certe dif- pofition efk la même que celle des autres embrions, dans les œufs parmi les ovipares, & dans la matrice parmi les vivipares. ) Enfin le Ver rompt lui-même & ouvre la peili- cule de l'œuf, comme le Poulet rempt ja coquille & ouvre l'œuf. (Swammerdam fa- voit donc , contre le fentiment reçu de fon ems, que c'eft le Pouflin & non la Pou'e [£ cccxxi] qui ouvre l'œuf, ce qui n’a été bien reconnu que depuis quelques années. ) Le Ver du Scarabé, en fortant de l’œuf s'enfonce ou en terre ou dans le bois à fa portée ; il eft hexapode , couvert d'une peau ridée , qui eft alors très blanche , & chargée de chaque côté de quelques poils ; fa rère eft plus grofle que Je refte du corps. Swam- merdam remarque que cette grofleut de la rère à proportion des autres parties a également lieu dans les nouveaux nés parmi les animaux différens , & mème par rapport à l’homme. La ère prend peu à peu une couleur rouf- sâtre, qui pale par nuances au rougearre; elle eft armée de deux dents qui ont une échan- crure , & qu’on pourroit, à caufe de leur vo- lume , appeller deux mâchoires. Mais fi , avant que le Ver foit forti de l'œuf, on veut exa- miner celui-ci avec plus de détailsqueceux qui viennent d’en être donnés, le premier objet qu'on remaquera ce fera fur le dos du Ver le cœur qu’on reconnoïra à fes battemens, & à l'intérieur de l’œuf, fous fa pellicule externe , d'autres pellicules & des expanfons de fibres neiveules, fur-tout vers la partie qui répond aux paites du Ver. Sivammerdam fait ici une digrefion dans laquelle on peut remarquer ce qu'il dit des œufs du Ver de terre. Ce Ver a le fang coloré en rouge, ce qui fait qu'on en voit aifément la circulation dans le cœur, mème à travers k coque; l’autre objec de l1 digrefion eft fur la manière de conferver les œufs du Sca rabé, & ceux qui fonc, comme les fiens, couverts d’une pellicule. LL faut les percer de part en part avec une aiguille très-fine, en exprimer toute l'humidité, renfler les mem- brapes en foufflant avec un tube délié , & lifler les pellicules renflées fécher à l'ombre, les vernir enfuite avec un peu de réfine diffoute dans de l'huile d'afpic. Swammer- dam dir avoir cunfervé de certe facon des œufs qu'il avoit détachés des ovaires de dific- rentes femmes ; qu'il en conjeétura qu'il pou- voit également en d'cacher des ovaires des E — DYSCGT RES animaux, & que l'expérience confirma fa conjecture. Îl revient à fon fujer. Le Ver du Scarabé forti de l'œuf trouve la nourriture qui lui convient dans le bois pou: ri ou fes débris, dans lefquels l'œuf avoir été dépofé. Swammerdam ne décide pas combien de tems il prend des alimens & il refte fous fa première forme ; il conjecture qu’une année ne lui fufhit pas pour prendre fon accroiffemenc, maïs il ignore comb'en . . \ 1 Le) il en vit avant de pañler à l'état de nymphe. el CgawiTr®e Il: Nom que l’on donne au Ver ;.fes habitudes... Mélange de quelques faits analogues. Le Ver a été appellé, par Mouffer & fes contemporains, Coffus, nom que les anciens, au rapport de Pline, donnotent à un Ver qu'ils mettoient au rang des comeftibles, & qu'ils regardoient comme un mets très- déli- cat, mais depuis cette opinion n'a-pas été fuivie. M. Linné a cru reconnoïtre le Coffus des anciens dans une Chenille qui vit à l'in- térieur du tronc des faules ; M. Geoffroy penfe que Le Coffus des anciens et Le er palmifte qu'on régarde encore aujourd’hui comme un mets délicat aux Indes & dans les Ifles de l'Amérique, déférant cependant au fenti- ment de Linné. 1] a nommé Coffus la Pha- lène qui naît de la Cbhenille qui ronge le buis de fauie. Le Ver du Scarabé naficorne , parvenu à fa grandeur, eft long de quatre pouces, épais d'un pouce , couvert d’une peau ridée, blan- che & luifante. Son corps cit divifé en qua- torze fections annulaires ; fur chaque côté il y a neuf iligmates rougeâtres, un peu ap- platies & eblongues. La rêre eft de couleur d'acier brani; on y remarque des rides, les veux, des antennules, des dents, une lèvre bifurquée, des foies, fituées en-deilous, qui ont quelque retlemblance à des antennes, & qui lervent, quand le ver mange, à failir fes alimens. Il y a de chaque côté, près de la .P R EL #2 2N ARE. ère, trois pattes rougeâcres armées d'ongles ou de crochets, & divifées en cinq articles. La partie poftérieure du cotps eft d’un violer brillant d'acier poli, & vers l'anus il y à quelques poils. Les mouvemens de ce Ver font lents. !Sa force réfide dans fa rèce & fes pieds; lorfqu'on le retire du bois où il étoit enfoncé , il recourbe fon dos, il fe replie prefqu’en un anneau , & fi on le laifle hibte, il fe retire promprement fous le bois dans lequel il s’enfonce précipi- ramment par la force de fes mâchoires, de fa cèce & de fes pieds. Il arrive fouvent que le tan ou le bois ver- moulu férmente & s'échauffe comme il arrive au foin humide. Les Vers, loin d’en fouffur, n'en font que plus vigoureux; ils changent de peau plufeurs fois pendant le temsqu'ils pren- nent leur accroiflement; & à chaque chanve- ment, dont Swammerdam ne fixe pas le nom. bre, ils fe vident de leurs excrémens & ils fe creufent une cavité à l'intérieure de laquelle ils fe dépouillent de leur peau. Mais ce net pas feulemenc de l’épiderme qui les couvre à l'extérieur, mais en même-tems de celui qui revêt l'intérieur de la bouche, de la partie fu- périeure de l’eftomac, du reétum & des ra- mifications des trachées ; les dépouilles de celles-ci fe réuniffenc en dix-huic cordons, gui fe préfenrenc à l'orifice de chaque fiig- mate, qui eft en même cems dilaté, & qui for-ent lentemenc par ces dix-huit ouvertures. Cependant fi onles fépareadroitementony re. trouve toutes les divilions des trachées , &-on diftingue les anneaux donc elles font compo- fCes. Le crâne fefend en crois parties , on voic au milieu les dents qui fe renouvellent , la lèvre qui vient de fe détacher , & des deux côtés les antennules, & derrière la lèvre le cfâne. Îl tombe une pellicu'e des foies qui refemblent à des antennes, & des, yeux mème; enfin il fe fair un dépouillemenc de la pellicule de routes les parties externes. & d'un grand nombre des parties internes. + … ÊÈCCExIUS CARO T FAURE CAT Anatomie du Coffus; manière, de le faire mourir; fon fang, fes trathées , fa graiffe, Jon cœur, fa moëlle épinière, le nerf récu- rent ; jafau'à quel point ce Ver ‘eff un mcts ; manière de le préparer; plufeurs obfersa- tions remarquables. Pour difféquer le Coffus il faut le faire mourir ou dans l’efpric de vin où dans de l’eau un peu plus que tiède, & le retirer au bout de quelques heures. La peau étant fendue fur le dos , on dé- couvre les fibres mufculaires qui fervear aux mouvemens des anneaux du corps. Leur def; cripoon feroir très difficile ; elles vont d'un anneau à un autre en tous. fens & [ous coures, fortes d'angles. On voit au milieu le cœur qui, à fon €x- rieur, n’eft qu'un tube mermbraneux, éteu- du de la-cète au troifième anneau, Ce tube elt crès écroir vers Ja réresil fe réllerre, corime far l’eflec d’un nœud, vers lé’ milieu dé Ta lon- gueur da corps, il fe dilare enfuits, &: 11 ce- vient abfolumenr fermé à l'endroit qui rerond ER A \11f au treizième anneau. Ce mème tule Cu | cœur , eft entouré daus fa longueur de Ebies mufculaires qui, comine autan de cordon: | fervent à le dilarer & à le contracter. Il ; à furles côrés quelques globales où corps noït:- tres qui , par l’oppofition de couleut, font plus aifémeut découvrir le cœur qui ‘ft rranf- parent. - En dilatant l'ouverture on découvre la grailfe ou tiffu adipeux compofé d'une infinité de globules ou de perics grains foutenus par d:s membranes renues , qui fe diftribuenc | fur toutes les partiës, & font obftacle à les' découvrir. Si ayant enlevé une portion ds ce corps oraiffeux on l’expofe au feu il s'y fond, il y brûle àla manière des graillés ; ion pique une des membranes quile contiennent, il en coule une goutte qui, reçue fur de l'eau, far- nage ; s'écend à la manière des hüilés, d'où {Li CCCxxiv Swammerdam conclut que c’eft vraiement de la graille. Les trachées au nombre de dix-huit, neuf de chaque côté, propagent leurs ramifications fur toutes les parties & nuifent, ainfi que la graille, à les découvrir. Parmi les autres parties on diftingue d’abord le ventricule, qu'on ne voit dans fon entier qu'après avoir fendu & rejerté la peau fur les côtés dans toute fa lonsueur. Il y faut remar- quer, 1°. qu'il occuppe la plus grande partie de la longueur du corps: 2°. qu'il eft formé d2 membranes & de fibres mufculaires : qu’à l'endroit où il communique à la bouche il eft très-étroit : 3°, qu'enfuite 1l devient plus am- ple, & au’à l’endroit où il a toute fa largeur commence l’«flomac proprement dit : 4°. qu'il eft chargé d'appendices; 5°. qu’on en compte foixante - dix environ dans fon contour à fa partie antérieure , lefquelles ont la forme d’une dent. Ces appendices s'ouvrent dans l'eftomac, & les uns font dirigés en devant, les aatres en arrière. 6°. Un peu plus en ar+ rière on remarque vingt-deux autres appen- dices qui regardent par leur pointe vers les parties poftérieures; 7°. enfin vers le pylore ou à l'extiémité de l’eftomac on compte en- core trente appendices. Swammerdam a reconnu une organifation à peu près pareille dans des Peiffons & en par- ticulier dans le Saumon. 8°, Outre ces ap- pendices on voit fur les côtés quelques vailfeaux que Malpighi avoit remarqué dans le Ver à ioie: l’eftomacfe refferre à fon extrémité, & aboutit en un inteftin court & éiroit qui fe dilate & forimeun autre inteflin auffi fort court, mais fort ample aiquel Swammerdam donne le nom de co/on & qui eft rempli de beau- coup d'excrémens. La moëlle épinière eft très-différenre dans le Collus de ce qu’elle eft dans d’autres infec- tes; par exemple, dans le Ver à foie en qui che confie en une fuite de panglions joints Dyl SECOURS par des étranglemens, & étendue de la 1ère à l'extrémité du corps; dans le Coflus elle ne s'étend pas au delà du troifième au quatrième anneau, & de ce point elle envoie des nerfs qui fe diftribuent à toutes les parties firuées plus bas. Le cerveau eft compofé de deux hé- mifphères qui donnent naiffance à quatre nerfs, Swammerdam décrit avec beaucoup de foin & un grand détail , le nerf qu'il appelle récu- rent, qui de la bafe du crâne d’où il fort par une double origine qui fe réunit, fe recour- be, paie par - deffus le crâne, forme plu- fieurs ganglions & vient fe diftribuer à l’ef- tomac. En cet endroit Swammerdam dit qu’il a trouvé un moyen de conferver le cerveau, la moëlle épinière & les nerfs dans leur étendue & avec leur couleur. Mais il n'indique pas ce moyen, Il finit ce chapitre enremarquant que les volailles font très-avides du Coffus, ce qui lui fair préfumer que les anciens , comme Pline le rapporte, on:put le mettre au rang de leurs mers, &c. ( Mais les volailles dévo- rent avidement tous les vers.) Cu À PU TRE LIN. Manière dont s'opère le changement du Coffus ; Jon paffage à l'état de nymphe ; comment les trachées ou points refpiratoires [one cranfpolés. Le tems où le Coffus doit palfer à l’érat de nymphe étant prochain, ce qui a lieu vers la fn du mois d’aoûr, il s'enfonce plus profon- dément en terre ou das le tan en compri- mant & battant l’un ou l'autre avec l’extré= miré de fon corps, il fe prépare une loge creufe, ovale, liffe & polie; il y demeure immobile & paroït plus couvert de rides qu'il ne l'a encore été, ce qui vient & de ce qu'il s'elt vidé de fes excrémens & de ce qu'il perd PRÉLIMINAIRE. de fa fubltance par la tranfpiration. Cepen- dant on n'apperçoit point fes différentes par- ües à travers fa peau , comme on les diftin- gue en pareille circonftance à travers celle des Versdes Abeilles , quoique fes membres foient déjà formés, &qu’on les diftingue en écartant la peau. Mais avant de fuivre cet objet, il eft bon de remarquer que fi on fait alors l'anatomie du Coffus, on ne trouve aucun changement à fa bouche; l'eftomac eft beaucoup plus ref- ferré, & les appendices le font au point d'être à peine fenfbles ; les vaifleaux qui accompa- goent l’eftomac y font moins adhérens , quoi- qu'ils n’en foient pas encore féparés : on voit l'infertion de ces vailfeaux autour du pylore & on peut les regarder comme de véritables cæ- cum, Le colon conferve fon étendue & fes cellu!es ou plis fonc plus fenfbles. On peut alors auûi difliiguer & féparer les trois membranes dont leftomac eft formé , ainfi que les fibres qui fervent à fon mou- vement. . Le Verou Coffus ayant acquis fon accroif- fement , les parties qu'il confervera, & celles qu'il acquerra ayant pris leur développe- ment, il en réfulte que le corps eft raccourci, que le fang, plus reflerré dans fes tuyaux , eft por.é plus abondamment vers le crâne, dont l'enveloppe s'ouvre en trois parties; la peau, qui ne peut plus prêter, fe fend aufli fur le dos, & par le mouvement ondulatoire des anneaux du corps, elle eft détachée dela nym- | phe qu'elle couvioit. 1l tranfude en même wms une féroliré qui favorife fa chûte. La première partie qui s'offre à la vue dans la nymphe au moment du dépouillement de la peau de Ver eft la corne qu’on verra dans le Scatabé, &c. Swammerdam décrit fuccef- fivement les parties à mefure que le dépouil- Jement de la pau les découvre, & il renvoie à des figures. Privé de ce fecours , je ferois difcilement entendu, je paile donc cet arti cl: fous filince; je remarqu2 cependant Que des dix-huit ftigmates les cinq premiers de chaque côté confervent leur forme & leur :CCCXXV ampleur , mais des quatre autres les trois pre- miérs deviennent beaucoup plus étroits & le cinquième fe ferme & s’oblitère entiè- rement. Swammerdam , pour donner une id£e plus précife des changemens que l’infeéte fubit en pafant de l'état de Ver à celui de symphe; de l'état de nymphe à celui de Scarabé, re- préfente la nymphe & le Scarabé & remar- que da différence entre chaque partie du Ver & de la nymphe , de la nymphe & du Scarabe. I! faut néceflairement avoir les figures fous les yeux pour fuivre le texte. Je me bornerai donc à remarquer que lorfque la peau du Ver s'ef féparée de la nymphe, celle-ci n'a plus de reflemblance avec le Ver, mais qu'on la voit fous la forme qui lui eft propre; que cette forme a du rapport à celle du Scarabé : que la nymphe ell route blanche’; fi ce n’eft du cinquième au dixième anneau où elle pa- roit en deflus nuce de reflets couleur d'acier poli : jajouterai que fous l'enveloppe de la nympue on découvre plufieurs parties du Sca- rabé; qu'il ell entièrement formé fous cerré enveloppe, mais que fes membres font pu! peux, mois & flexibles; au point que fi on leur fait prendre quelque faux pli, quelque conformation vicieufe, qu'on occafionne en touchant la nymphe, les parties comprimées confervent ces défauts qu’on retrouve enfuite far le Scarabé. Swammerdam le compare dans les premiers tems du changement de Ver en nymphe à un Embrion nouvellement formé dans la matrice, dont les membres délicars ne peuvent réfifler encore aux plus léoèrcs impreflions. CHA Per HR AE VE La nymphe el furchargée d'humeurs qui fe d'fivent par évaporation. Son. anatomie, Comment elle fe dépouille & paffe à l'état de Scarabé, Swammerdam compare la nymphe à um ÉCEXXY) DISCOURS hydropique ; la férofité qui abreuvé tourés fes parties, les amollit & les prive du mouvé- mént auquel el!és deviendront aptes par Ja fuite. Peu à peu & de jours en jours la férofité fuperflue s'évapore , Îles différentes parties prennent plus de confiftance, leur forme eft plus exprimée & leur couleur fe fonce. Notre auteur fuit prefque jour par jour les change- mens qui ont lieu; il nous fufit de les con- noître en généra!; le plus confidér:ble s'opère à l'égard de la fubftance graiffeufe qui, non- feulement fe diffipe entièrement, mais dont les membranes qui la renfermoient satté- nuent au point qu'on ne les retrouve plus; vers les dérniers rems les membres de la nymphe ont beaucoup plus de confiftance, & leurs mouvemens à travers la peau cominencent à être fenfibles, Swammerdam n'a pas obfervé combien il fe paffe de tems du moment où le Ver devient rymphe à celui où le Sca- rabé en quitte l’euveloppe. Ce changement au refle s'opère comme celui du Ver en nymphe, ceft-à-dire, par l'ouverture & la chûte de l'enveloppe extérieure ; celle de la nymphe fe fend, fe détache des par- ties du Scarabé qui paroït fous fa dernière forme. Cia ur Gun VEUT Différence entre le Scarabé male G le Scarabé femelle. Leir añatomie. Le male eft plus petit, fes antennes font plus longues; il a une corne récourb£e fur la tête. Cette cotné qu'on apperçoit fous la peau de nymphe peut d'avance faire reconnoître le fexe. Quant à l'intérieur, le mâle & a fe- melle ne diffèrent, que par les parties de a génération, & fe relfemblent par les autres; Swammerdim commencé pariles parties qui font communes aux deux fexes. Les points refpiratoires, où les trachées , font au nombre de huit à chaque côté ; ces points font fitués, fur chacun des anneaux où ils fe trouvent placés , un peu obliquement Se fupérieurement, les uns à l'égard des autres, c'eft-à dire qu'ils font fitués plus en deflus fur les premtérs anneaux & plus en-delfous fur les anneaux fuivatis; ilsontune forme plus décidément ovale, ls fonr plus creux & plus ouverts que dans le Ver, & les rameaux ve lefquels 1ls s'ouvrent ans l'intérieur fouc plus amples, Les cinq premiers font cachés par les aîles & les élytres &, on ne les apperçoit que quand ces parties fonc étendues ; les trois fuivans fonc forc étroits. Les yeax font diffétens dans le Scarabé ; de ce qu’ils étoient dans le Ver , en nom bre & en grandeur. Il ÿ en a deux , un de chaque côté de la tête ; ils fonc à réfeau où facettes , c’eft-à-dire que la membrane exté- rieure dont ils font formés eft divifée par des intérfections hexagones. Cette membrane eft de confiftance cornée , les portions féparées par les lignes font faillantes ; ces lignes oc- cupent toute l’épaiffeur de la cornée , & pa- rotilent être des expanlions des trachées. Cette difpolition eft la même dans tous les infectes dont les yeux font à réfeau. Cepen- dant les facettes, dans le Scarabé nazicorne, fe rapprochent de la figure fphérique , font moins faillances, & plus déprimées ou plus ap- platies que dans plaleurs autres infectes, comme les Mouches , les Abeilles, & la Cornée n'eft pas, comune dans ces infectess patfemée de poils. Au-deflous de la Cornée , à fa face inter= ne , on trouve une membrane analogue à l’'uvée ; elle eft noiràtre. Dans l’homme & lés quadrupèdes, l’uvée s'étend jufqu'au fond de l’œil , & elle eft percée antérieure- ment; mais dans le Scarabé , elle n’eft point percée, & elle ne tapille que la partie anté- rieure de l'œil. I n'y a donc pas de paflage ouvert aux rayons de lumière qui font reçus feulement fur l’uvée. Au-deflous de cette nembrane eft une fubitance gélatineufe , tenue qui fe divife en filers très déliés qu'on peut regarder comme des fibres de forme py- PRÉLIMINAIRE, ramidale , mais comme des pyramides ren- verfées. Toutes ces fibres , en fe réuniflant, forment une tunique fibreufe , épaifle , d'un blanc éclatant, mais qui s’obfcurcit au point où cetre tunique fe réunit avec le nerf opti- ue. Pour rendre ces objets plus fenfibles , il eft acceflaire de décrire le cerveau. On le de- couvre en enlevant le crâne, après avoir fcié la corne , fi l’on obferve fur un mâle ; il eft compofé de deux globules réunis à leur bafe; il donne naiflance aux nerfs optiques qui font bien plus confidérables que dans le Ver ; ils font très-grèles à leur origine , puis ils s'enforciffent, fe rétréciflent encore, & fe renflent enfuite , en approchant de l'inté- rieur de l'œil , dont les membranes les envi- ronnent à leur extrémité , & les rouchent par la pointe des fibres pyramidales dont il a érè arlé plus haut. Swammerdam remarque que e Scarabé nazicorne voit la nuit , que l'A- beille voit bien au contraire le jour. Que dans cette dernière, le nerf oprique n'efl pas en un contact aufli immédiat avec les mem- branes de l'œil , & qu'il n’eft pas aufi con- fidérable : il laiffe à tirer de cette obferva- tion , telle conféquence que le Icéteur jugera à propos, & il n’exprime pas certe confé- quence , parce que fans doute il l’a trouvée comme indiquée par l’obfervation même. En effet, dans l’infe@te noéturne le nerf eft plus gros, il eft en contaét plus immédiat avec les membranes frappées par une lu- mière plus foible, & dans l'infecte diurne, le nerf eft moins volumineux , il reçoit une smprelion moins vive, par un contaét moius intime avec les parties ébranlées par des rayons de lumiere plus vifs. Dans le Ver on pourroit comparer les tra- chées à des rameaux dépouillés de feuilles , & elles reflemblent dans le Scarabé , à des troncs qui étcendent leur branches ornées de leur feuillage. Leur extrémité fe termine en des vélicules , d’où naillent encore d’autres rameaux plus fins qui, fe fubdivifent enfin en des canaux fi tenus , qu'ils ceflent de pou. voir être apperçus, CCCXXVi) Le cœur efl beaucoup plus court dans le Scarabé que dans le Ver , & on y remarque un plus grand nombre d'étranglemens. Parties propres au mâle. La première partie propre au male eft la corne qu'il porte fur la tête , & qu'on doir regarder comme une excroifflance du crane ; elle eft creufe à fon intérieur , & fa cavité eft remplie par des trachées ou vailleaux aé- riens ; elle eft d’une fubftance aufli dure que celle des os , en farte qu’on peut entamer du bois en s'en fervant; cependant elle n'éroic que pulpeufe dans la nymphe , & dans le Scarabé naiflant elle eft encore flexible , mais elle acquiert fa dureté en deux ou trois jours. q Le membre du mâle eft cylindrique ; il faut y diftinguer deux fubftances , une ner- veufe & une cornée ; la première efl propre. ment le membre, la feconde fon enveloppe ou le prépuce ; c’ell par l’action de ce dernier que le membre fe porte en dehors ou qu’il eft retiré à l'intérieur ; à l'extrémité du pré- puce , il y a deux onglets qui laïffent en- rr'eux une fente ou une ouverture ; à cette fenre aboutiflent des fibres mufeulaires qui defcendent du membre; elles écarcent ou rap- prochent les deux onglets , & les portent en dehors ou lesrerirent; par de-là le prépuceeft le membre ou pénil formé d’une fubftance nerveufe, molle , pulpeufe & fort dilatée ; plus loin _eft la racine du même membre qui n'eft qu'un canal étroit ; à cer endroir abou- tiflenc de chaque côté les vaifeaux déférens , & les véficules féminales ; dans ce même endroit eft un nerf très-remarquable ; comme ily ena un pareil dans l'Ayærocancarus & dans l’ Abeille. Les vaifleaux déférens contiennent une humeur très-blanche , qui eft la femence ; ils font renflés dans leur milieu , & plus étroits à leurs extrémités , tant à celle par la- quelle ils s'abouchent avec la racine du pé- eccxxvii] nil , qu'à celle par laquelle ils fe joignent aux telticules. Les tefticules font formées par un vaiffeau roule fur lui-même , dont les contours font fortement fixés & rerenus par des expan- fions des trachces. Ce vaifleau déroulé eft long de près de vingt-fix pouces. Les véfcules féminales font fituées entre les vaifleaux déférens : mais fans avoir, avec ces vailleaux , aucune! communication. Il y en a une de chaque côté ; elles contiennent une humeur moins blanche que les vaifleaux déférens & urant fur le gris. Swammerdam ne doutoit pas que la fécrétion de l'humeur qu'elles contiennent ne foit l” ffet de leur or- ganifatton, & il avoit la même opinion À l'égard des véficules fminales de l’homme, & des quadr:pèdes. Chaque véficule fe ter- mine à l'extrémité oppofée au pénil, en un filer qu s'épanouir en fix autres filets où ravons chargés de glandes qui, fuivant l’o- inion de Swammerdam , fervent à la fécré. tion de l’humeur contenue dans les véficules féminales. Les parties qui viennent d'être dé crites font fituées à l'extrémité du ventre, elles font toutes d’un très-beau blanc , excep- té les véficules féminales , & leur connexion eft fi intime‘, qu'on a beaucoup de peine à A kes reconnoitre , & à les féparer. Parties propres à la femelle, L'ovaire eft fitué dans la partie inférieure du ventre ; il ct compofé de douze conduits, dont fix font placés de chaque côté ; cha- cun des fix conduits aboutit à un feul, les deux conduits , de chaque côté , fe confon- dent bientôt, & n'en forment qu'un, auquel on peut donner le nom de matrice où de vagin ; ce dernier organe s'étend jufqu'à l'extrémité du dernier anneau du ventre, par l'ouverture duquel les œufs font dépofés, Ce- pendant l'orifice de cer anneau peut être re gardé comme la valve ; on y remarque guelques parties que Swammerdam décrit, DY'RSIC"ONU. RS fans en déterminer l'ufage, & dont la priné cipale eft une forte de fac rempli d’une hu meur jaunâtre. € 2° ExsmPLir Hifloire du Coufin. Le Coufn provient d'un œuf dont il force un Ver qui devient nymphe ; celle-ci cache l'infecte parfait, qui paroît fous fa der- nère forme , en dépouillant la peau de nym- phe ; on apperçoit fous certe peau, les mem- bres de l'infecte parfait ; le Coufin appart tient donc , comme le Scarabé nazicornes l’Abeille, la Fourmi , au troifième ordre de changemens ; cependant il y a une différen- ce ; elle confifte en ce que les nymphes des infectes qui viennent d'être nommés, font privées de mouvement, & que celle du Cou: lin ne le perd pas ; cet infeéte paroït , paf cette raïfon , appartenir au fecond ordre, Mais en examinant la chofe de plus près, dit Swammerdam, on reconnoit qu'il n’y & que la queue de la nymphe du Coufin qui conferve du mouvement; que c'eft à l'aide de ce mouvement qu’elle fe tranfporte par un effort commun & unique d’une place à une autre dans l’eau où elle vit, fans qu'elle ieinue jamais en particulier , fa tête , fes pattes, fes aîles, &c. Er notre auteur penfe, par cette raifon , que cette nymphe doit être placée dans le troifième ordre. De plus, ajoute-t il , les nymphes ne perdent jamais route faculté de mouvoir leur queue, & au moyen du mouvement qu’elles en fonc, elles changent au moin de fituation ; il n’eft donç pas étonnant que ce mouvement fufhfe à un changement de place beaucoup plus confi- dérable dans une nymphe qui vit dans l’eau, & fa mabihité ne change rien au fond à la parité entre fon état & celui des nymphes qui vivant dans un milieu où les mouve- mens fonc plus difficiles , en exécutent de beaucoup moins complets. La femelle du Coufin dépofe fes œufs à la PRÉLIMINAIRE. - la fuperficie des eaux ftagnantes. Peu de jours après il fort des œufs des Vers oblongs , qui fe tiennent ordinairement perpendicu- lairement dans l’eau , la tère en bas , la queue en haut , & fon excrémité à la furface de l’eau. 1 faut, pour fe former une jufte idée du Ver, & de fes parties, Le divifer en tête, corcelet & queue. On remarque fur la tête’, les yeux , les antennes , la partie inférieure de la bouche. Ées yeux font noirs, liffes , un peu en forme de croilfant. Les antennes font oblongues , applaties , un peu coutournées & chargées de quelques poils à leur extrémité, L'ouver- ture de la bouche eft triangulaire & noiratre ; elle eft environnée de faifceaux de poils que Swammerdam décrit, & par rapport aux- quels il nous fuffit de remarquer qu'ils fer- vent à diriger les alimens vers l'ouverture de la bouche, Le thorax eft renflé & partagé comme en diverfes fections ou éminences; elles font produites par les aîles & les pattes qui fe forment en cet endroit , au-deflous de la peau du Ver , & de celle de la nymphe; il y a d’ailleurs des pinceaux de poils fur les côtés du corceler. Le ventre eft compofé de huit anneaux ; mais fi on y ajoute la queue qui le termine, qui eft hériflée de poils, & la partie de certe queue auffi chargée de poils , que l’infete tient au-deffus de l’eau , il faudra alors compter dix anneaux pour le ventre. Il faut remarquer que quoique le Ver enfonce quelquefois fa queue fous l’eau en nageant , elle ne fe mouille jamais ; qu’elle fournit des bulles d’air retenues par les poils qui en écartent l’eau ; que c’eft la légéreté de cette partie qui la dirige toujours à la fur- face ; que le ver a la facilité de fe fufpendre verticalement ; que les bulles d’air font four- Hifloire Naturelle , Infeïles. Tome IF, CCCxxIix nies pat deux expanfons des trachées, & que c'eft par la queue que ie Ver refpire, Lorfque le Ver a acquis toute fa gran- deux , il fe change en nymphe. La première chofe À remarquer , c’eft que les membres de celle ci , pulpeux & abreuvés de férofité , comine les membres de routes les nymphes , n'acquérent leur confiftance que par l'éva- porauon du fluide fuperflu., & que certe évaporation a lieu pour la nymphe du Cou- lin, quo'qu'elle s'opère au milieu de l’eau : la feconde remarque, c'eft que le Ver pot- toit fa cèce pendante vers le fond de l’eau , & foutenoit fa queue à la furface ; la pofition de la nymphe eit direétement contraire ; elle laifle pendre verticalement fa queue vers le fond , & fa rêre eft fourenue à la furface par le moyen de deux tuyaux qui , par leur for- me , reflemblent à deux antennes. Enfin c’eft par ces tuyaux que la nymphe refpire , tan- dis que le Ver refpiroit par la queue. Cette dernière partie a confervé feule la faculté de fe mouvoir , tandis que toutes les autres l’one perdue. Swammerdam fait ici la defcription des parties externes de la nymphe, à travers la peau de laquelle on découvre l'empreinte des membres du Coufin.ll faut remarquer dans cette defcription une mageoire longitudinale fur la queue , laquelle en facilite les mouve- mens. Lorfqu’au bout de quelques jours les mem res de la nymphe ont acquis leur confiftance bres de la nymph quis | fiftance, fa peau fe fend entre les deux cornes ou tuyaux qui la foutiennent à la furface de l'eau ; le Coufn fort de, l’enveloppe de nymphe , & fes aîles ayant acquis leur développement , il s'envole. Ses yeux ,; qui étoient liffes dans le er , font à facettes ou à réfeau ; fes anten- Ver, f facert 7 f fées de d icles , & hé nes font compofées de douze articles , & hé- Les 5 5 fe riffées de poils. Son aïguillon eft compofé de cinq pointes ou dards de la plus grande finefle, contenus dans une gaine où ca- nule , à travers laquelle ils peuvent ètre portés en dehors & retirés en dedans ; outre ceue canule , il y a fur les côtés deux demmi- tt CCCXXX tuyaux qui s'adaptent contre la canule, & l'enveloppent ; lorfque le Coufn fait une pi- quure , les demi-canaux qui fonc flexibles s'écartent , les daïds pouflés hors de la ca- nule ouvrent les vaiffeaux , fraient le paffage à la canule qui pénètre dans l'endroit piqué; le Coufin retire les dards à l’intérieur , & le fang monte dans l'intérieur de la canule, Tel eft le précis de la defcription que Swam- merdam fait de l’aiguillon , & fon fentiment fur la manière dont il agit ; il penfe mème que lorfque le Coufin n'a pasoccafon de fu- cer le {ang des animaux , il pompe par le -même mécanifme , le fuc des fleurs qu'il pi- que. Il compare l'aiguillon à l'inftrument employé en chirurgie pour la ponéion, qu’on nomme troquart , qui confifte en un dard contenu dans une canule. Swammerdam décrit enfaite les pattes , les aîles , les balanciers ; il s’arrèce fur-cout à la defcripuion des aïles qui, vues au microf- cope , offrent une ftructure de la plus grande élégance ; elles font formées d’ane double membrane tranfparente , entre les lames de laquelle les trachtes forment des réfeaux , & une forte d’herborifation. Notre auteur ne iraite point des parties internes. TROISIÈME EXEMPLE. Hifloire de l Abeille, [a naiflance, [es chan- gemens , Ja manière de fe reproduire | fes habitudes , fes travaux ; l'utilite que nous en TetlrTOns. L’hiftoire dont j’entreprends dé donner un extrait ef écrite dans le plus grand détail ; malheureufement elle n’eft point divifée par chapitres , par ordre de matières, ce qui prive de ces momens de repos fi néceffaires pour foutenir l'attention & de ces diftribu- tions méchodiques qui répandent tant de clarté fur l’objet dont on traite. Je ferai donc obligé de fuivre la marche de notre auteur , & de préfenter les faits comme il les a lui mème obfervés & énoncés. Tout le monde fait qu'une ruche contient DISCOURS trois fortes d’Abeilles; que les noms vul- gaires par lefquels on les diftingue , font ceux de Reine, Rois, ou Bourdons & ouvriers ou fimplement 4Leil!es. Swammerdam rejette les trois premières dérominations; il avertit que la prétendue Reine eft l'Abeille femelle; que les Rois ou Bourdons font les mâles; il conferve le nom d'ouvriers aux Abeilles proprement dites qui n’ont point de fexe. C'elt fous ces noms qu'il parle des trois fortes d’Abeilles dans toute la fuire du traité. Une ruche eft compofée de cellules; l'aflemblage des cellules pofées au - deflus les unes des autres, forme des rayons ;il y a des cellules de trois fortes pour les trois fortes d’Abeilies. Les œufs font dépofés un à un dans chaque cellule ; le Ver y éclor, y devient Nymphe & Abeille, Si on ouvre une ruche, fi on examine les cellules , on en trouve d’occupées , foit par un œuf, foit par uo ver, foir par une nymphe; d’autres font remplies de miel, car les Abeilles ne laiffent jamais les cellules vides & à mefure que les jeunes qui y font nés & qui yont été élevés, en fortent, elles s’en fervent à un nouvel ufage. Une ruche renferme donc une famille compofée de femelles, de males, d'ouvriers , & elle contient des cellules qui fervent & pour élever la famille, & de magalñn pour contenir fa nourriture. Les Abeilles confomment pendant l'hiver celle qui a été amaflée dans la partie la plus balle de la ruche, & elies dépenfent fuc- ceflivementc les alimens placés dans les alvéoles plus élevés. À mefure qu'il s'en trouve de vides , la femelle y dépofe des œufs ,un dans chaque alvéole , en forte qu'au printems , vers la fin de Mars il y a une peuplade nouvelle prête à prendre l'ellorr, Les alvéoles font formés de cire , & ils contiennent le miel qui y eft dépofé, tant pour la nourriture des vers, que pout la provifion générale. Mais dans les derniers on trouve le miel difpofé par couche, en le goûtant on diftingue quelque chofe d'étranger à fon goût & il forme des PRÉDGIMIN-.AIRE, gtumeaux fur la langue. On appellecom- munément ce miel parn des Abeilles. Swam- merdam n’adopte pas ce nom , 1l penfe que ce pain des Abeilles et un mélange de miel & decire, qui a befoin d’être élaboré, 1l croit que les Abeilles ne pompent pas le miel cout formé des fleurs, mais qu'il fubit à leur intérieur une préparation ; qu’elles n'emportent pas non plus la matière de la cire toure préparée, mais brute, & que ce qu'on appelle leur pair eft un amas de miel pour leur nourriture , de matière propre à couveitir en cire & à en faire des cellules dans les tems de difette. On appelle auf le pain du nom de propolis. Elle paile pour quelque chofe de différent de la cire & elle fert à enduire les parois de la ruche, à en boucher une partie de l'entrée, à pré- venir par ce moyen le froid , à en garantir; mais ce n'eft , felon Swammerdam qu'une cire brute, qui élaborée , eft employée aux mêmes ufages que la cire proprement dite. Les limites daus lefquelles je fuis forcé de me renfermer ne me permettent pas de rap- porter les. raifonnemens & les expériences fur lefquels Swammerdam établit fon fen- timent, Deftription des cellules. Celles qui font préparées pour les ouvriers font héxagones ; cinq de ces cellules occupent un efpace d’un pouce, & cinquante-cinq. un efpace d'un pied d’Hollande. Les cellules deftinées pour les mâles font d'un peu plus d’un tiers plus grandes que celles des ouvriers & conitruites d’ailleurs fur le mème modèle : elles font commu- nément placées à l’extrémité inférieure des rayons, & elles ne font conftruices qu'après toutes les autres cellules, On trouve de ces cellules depuis trois cens jufqu’à quatre cens dans une ruche. Les cellules des femelles font beancoup Plus grandes que ceiles des ouvriers & des A , mâles; elles.onc une forme alongée, renflce CCCXXX}. vers le. bas, qui approche de celle d’une poire, leur furface extérieure eft inégale , mais l’intérieure eft très-liffe , comme l’eft aufli celle des autres cellu'es ; elles font bien rarement. placées au centre des rayons, mais fur les bords & aux angles de tout lou. vrage, On trouve quelquefois trente de-ces cellules dans une ruche , mais 1l n’y en a qu'un petit nombre ordinairement d'achevées, les autres ne font qu'ébauchées. Vers la fin du mois d'Aoùt les ouvriers tuent les males , quoiqu'au printems ils pren- nent les plus grands foins de ceux qui doivent naître & remplacer ceux qui ont été détruits l'année précédente. Après ces faits généraux fur l'hiftoire des Abeilles, Swammerdam decrir les trois fortes; il examine leurs parties, tant externes qu'in- cernes, il traite d’abord de celles qui leur fonc” communes. On diftingue dans chaque Abeille douze anneaux ; cinq occupent dépuis la tête jufqu’à l’étranglement qui joint le corcelet au ventre, fept annéaux entrent dans la formation de celui ci. La femelle & les ouvriers ont la rète oblongue , arrondie en-deflus, pointue en- deflous, celle des mâles eft arrondie. Les yeux ont la forme d’un croiffant, ils- font du double plus grands dans les males, & feulement un peu plus grands dans les femelles que dans les ouvriers ; ils font dans les trois fortes couverts de poils trois fois plus longs que le diamètre des yeux. Les ouvriers & les femelles ont en outre trois yeux liffés placés derriere les yeux à réfeau & chargés de beaucoup de poils; ces mêmes yeux fonc ficués dans’ les mâles près des antennes. Chaque forte d’Abeilles a deux antennes; celles des ouvriers & des femelles font compofées de quinze articles , celles, des tri) ECCXxXxi} mûles de onze. Le premier article du côté de la tête eft plus court dans les mâles que dans les ouvriers & les femelles. Au-deffus des antennes desouvriers & de celles des fe- melles, il y a un poil qui a très-peu de barbes, & il y en a un dans les males qui a beaucoup de filets ou barbes. Au-deffus des mâchoiïres dans les ouvriers & dans la femelle , eft une forte de lèvre de fubftance cornée beaucoup moins remar- quable dans les males, Les trois fortes ont deux dentsou machoires courtes & petites dans les mâles, un peu plus grandes dans les femelles , & beaucoup plus grandes dans les ouvriers. La trompe des mâles eft de moitié plus courte que celle des ouvriers; Swammerdam a négligé d’obferver celle des femelles. Le corcelet eft dans les trois fortes arondi avec un bourlet ou rebord en-deflus & en arriere ; il eft couvert dans les ouvriers de poils peu ferrés, plus nombreux dans les mâles , rares dans les femelles, à peu près d’égale longueur dans les trois fortes , mais d’un gris plus foncé dans les mâles, Toutes les Abeilles ont quatre ailes, plus longues & plus larges dans les mâles, & qui, quoique plus grandes aufli dans les femelles que dans les ouvriers, paroïllent petites à caufe du volume du ventre. Elles roduifent un fon par leur. mouvement uand les Abeilles volent. Ce fon eft un effet defl’air qui fort des trachées ; qui s’é- chappe par des véficules aériennes qui entrent dans la compofcion des ailes. Il eft aufñli pro- duit par le mouvement de ces parues à leur jonction avec le corps. Les Abeilles ont fix pieds compofés de neuf articles : trois forment la cuifle , deux la jambe, quatre le pied proprement dit ou Je tar!e. Les cuifles poftérieures des ouvriers font beaucoup plus larges que leurs cuilles NT S COURS antérieures. C’eft fur le cinquième anneau ou le premier de la jambe, que les ouvriers chargent & tranfportent la cire; ils la placent fur le côté extérieur de cet anneau , moins velu que le côté interne, & de plus il ya à l'extrémité de la jambe quelques poils roides dans les ouvriers, que n’ont pas les mâles, & qui fonc peu fenfibles dans les femelles. Le quatrième article du pied eft plus ample que les trois autres & il fert d'attache aux mufcles deftinés au mouvement de ce membre. Enfin chaque pied eft ter- miné par deux grands & deux petits ovales qui font comme articulés enfemble. Ils fonc garnis d’un duvet très-doux , entre lequel l’Abeille peut retirer fes ongles ou les faire fortir , comme le chat alonge ou cerire fes griffes. Les fept anneaux du ventre font à leur extrémité d'un noir jaunâtre dans lesouvriers; ils font d’un jaune plus décidé dans les mâles & dans les femelles. Les ouvriers & les femellesont un aïguillon; il eft droit dans les premiers, courbe dans les feconds , & les males n’en ont pas. Le mâle eft du double plus grand que l'ouvrier; il eft plus gros, mais beaucoup moinsalongé que la femelle. Les ouvriers font d’un jaune obfcur , les mâles virent fur le gris, & le ventre de la femelle eft d’un jaune décidé. Les ouvriers n'ont pas de fexe, les mâles ont des organes très-exprimés , & l'ovaire eft la partie des femelles. Des parties internes, & d’abord de celles qui font communes aux trois fortes! Swammerdam faic ici l'énumération de ces parties, puis celle des parties propres ou aux mâles, ou aux femelles, ou aux ou- vriers. Ces deux dernières fortes ont de com- mun d’avoir un aiguillon qui manque aux males ; de ceste conformité & d’autres traits PRÉLIMINAIRE. de reflemblance recueillis, en comparant les femelles & les ouvriers , Swammerdam conclut que les ouvriers approchent beau- coup plus de la nature des femelles que de celle des mâles, & qu’ils ne diffèrent des premières qu'en ce qu'ils n'ont pas d'ovaires. Cependant, comme après cette énumération générale on trouve un examen particulier de chaque partie, je pafle à cer examen. Mais avant d'y venir, notre auteur expofe des généralités qui ne doivent pas être omifes. Les ouvriers font deftinés à ramafler la cire & le miel, à conftruire les alvéoles, à les garnir d’alimens. L’unique objet des mâles & des femelles eft la génération; toutes les Abeilles d’une ruche font fouvent, à la fin de l’été , le produit d'une feule femelle qui exiftoic au printems , & de quelques males, & les ouvrages qui ont lieu , le travail de quelques milliers d'ouvriers. Lorfqu'une femelle a pallé ou qu’elle a été cranfportée dans un lieu propre à établir une ruche, qu’elle s’y eft fixée , les ouvriers commencent à conftruire des cellules, & au bout de fix jours la femelle fe met à pondre, elle dépofe un œuf dans chaque cellule , elle le fait avec beaucoup de promptitude , paf- fant d’une cellule à une autre, foit qu’elle foit achevée ou non, mais pourvu que fon fond foit établi; elle eit fuivie dans certe opération par une grande quantité d'ouvriers qui travaillent avec ardeur à achever les cellules à mefure que la femelle y a dépofé un œuf, tandis que d’autres ouvriers conf- truifent de nouvelles cellules. Cependant fi l'on enlève la femelle, les ouvriers ne con- tinuent pas moins leurs foins pour les œufs & les vers qui en naïflent, contre l’opinion qu’on a ordinairement à ce fujer. Les œufs font oblongs, plus gros à un des deux bouts, un peu courbes & tranfpa- rens; ils tiennent à la cire par le bout poin- tu, & ils demeurent polés verticalement. Mais quelquefois leur potion eft plus ou moins inclinée, & ils fonc dépofes plus ou cccxxxii moins avant fur le fond ou même fur le côté des cellules. Les œufs n’éclofent que par la chaleur de la ruche en général, C’eft une fable que les mâles foieni chargés de les couver. Au refte, la chaleur d'une ruche eft fi grande, que le miel ne s’endurcit pas même pendant l'hiver. Auf les Abeilles continuent-elles d’être en action à l'intérieur , la femeile de pondte, les ouvriers de vaquer aux foins néceffaires pour les petits’ Cette chaleur, que les Abeilles produifent par leur cohabitation eft peut-être une faculté qui leur eft particulière, car les autres infectes , même les Bourdons , les Guêpes, s'engourdiflent & perdent le mou- vement en hiver, Le Ver forti de l’œuf ne trouve point au- tour de lui de nourriture qui ait été dépofée pour fes befoins, comme cela arrive à beau coup d'infectes. Mais l'aliment qui lui eft néceffaire lui eft fourni journellemenr par les ouvriers. Cet aliment eft une pulpe blan- che, fi douce qu’elle ne fait aucune im- preflion fur la langue, de ia confiftance du blanc d'œuf qui commence à s'épaiflir par la cuiflon. Swammerdam penfe que cet ali- ment eft du miel élaboré par l’adion ou de l’eflomac, ou peut-être fimplement de la trompe des ouvriers , qui dégorgent cette fubitance & la dépofent dans chaque cellule où il y a un Ver qui la pompe pour s’en nourrir. Ce foin des ouvriers dure en été à peu près vingt-quatre jours pour chaque ver,tems après lequel le Ver cefle de prendre des alimens, Il occupe alors route la capacité de la cellule , & 1l s’y replie fur lui-même en rond. Avant de pouffer plus loin l'hiftoire du Ver, Swammer- dam en fait ici la defcriprion & l’anaromie. Il eft compofé de quatorze anneaux; on remarque fur fa rête, ls yeux , les lèvres , deux points qui deviennent par la fuite les antennes, & deux autres points qui feront | remplacés par les dents; plus bas un peri CCCXXxXIV corps qui repréfente la trompe & qui en eft le principe. Les yeux font d'un blanc tranfparent. Dix trachées de chaque côté font diftri- buces fur différens anneaux du corps. Ce Ver n’a qu'un mouvement fort lent. En ouvrant le Ver fur le dos, on donne iflue à une férofité qui eft fon#fang ; on voit enfuite fous fa peau les fibres mufculaires qui fervent à fes mouvemens. Au-deilous Le corps graïffeux & au milieu , le cœur qui fait fail- ïe, qui s'étend tout du Jong de la partie fupé- rieure du corps & de qui naiflent des vaifleaux qui fe diftribuent à toutes les parties inter- nes; ce vailleau eft formé par une membrane tenue, tranfparente , garnie d'uve inänité de trachées ; à l’endroic où il finit, font piacés quatre autres vaifleaux fermés à leur extrémité, qui paroiflent quatre cecums & qui centien= . nent une humeur d’un blanc jaunaire. Notre auteur n’a pu poufler plus loin l'anatomie du Ver des Abeilles à caufe de la ténuite des par. ties. Il revient à l’hiftorique du Ver. Quel- que tems après avoir cellé de prendre de la nourriture , il qui la polition en rond où il s'étoit mis, il fe redrelle, & il occupe perpendiculairement toute la capacité de fa loge ou cellule; il la tapüle intérieurement de filets plus lâches vers l'ouverture que dans le refte de fon contour. Cet ouvrage achevé, les ouvriers ferment exaétement la cellule en la bouchant avec une couche de cire. Le Ver enfermé dans fa cellule & y ref- tant fans mouvement, s'enfle vers la partie quirépond au corceler, Licrstiéésiénc vers les parties inférieures ; ce gonflement eft pro- duit par le de éveloppement des parties inté- rieures dont la forme nn LE à être expri- mée , en forte qu'on reconnoit les parties de l'Abeille qui doit naïcre. Le Ver eft alors dans l'état de nymphe. Cependant avant de paller à cer état il fe décharge de tous fes excrémens &. il d:pouille fa peau. Ces ma- Dh SE O U-RNE rières demeurent dans la cellule, ce qui ef caufe que quand plufeurs Vers y ont été élevés, les cellules deviennent trop peutes , que le srl qui y eft dépofé y eft moins pur, & que par ces raifons les Abeilles font obli- gées , au bout d'un certain tems, de quitter les ruches anciennes pour en conftiuire de nouvelles. Le Ver changé en nymphe eft l’affemblage des parties qui ont erû fous la peau deVer, qui dans la nymphe ont leur forme décidée, & qu on peut déjà diflinguer, mais qui , ALP vées de ferofté, ne peuvent encore fe mou- voir, & n’en one E utee que quand cette férofité fera diMfipée ; ou c’eft l'Abeille formée fous la peau de Ver, ayant pris fa forme, mais foible encore & fans action. Ici, Swemmerdam revient au Ver, & faic voir la nymphe enfermée fous la peau du Ver : mais comme ce n'efl qu'à l’aide des figures que certe démonftration peut-être bien fuivie, je renverrai , pour cet objet, à l'ou- vrage mème. Lorfque les membres de la nymphe ont ac- quis par l'évaporation de lPhumidité fuper- flue la confftance qu'ils doivent avoir , elle dépouille fa peau, & l’Abeille paroït dans fon troifième état. Elle perce avec fes dents, elle déchire le tillu qui ferme la cellule, elle brife en fragmens oblongs la cire qui la bou- che & en rejerteles fragmens dans le fond de la cellule, Les ouvriers & les mâles ont les aîles es & chiffonnées en fortant de l’état de nymphe : elles s'étendent & fe développent peu après par l’impulfon du fang & l’action de l'air à travers les trachées ; mais les fe- melles ont les aîles développées en fe tirant de la dépouille de nymphe, ou plutôt elles fe développent dans leur cellule qui a aflez d'ampleur Pour permettre ce développement, & elles n’en fortent que les ailes dépliées. Swammerdam penfe que les Abeilles fa- vent diftinguer le moment où une femelle eft prête de fortic de fa cellule , quoiqu'elle foit encore fermée. Il fonde ce feiioons fur PRÉLIMINAIRE. ce que le devant de certe cellule eft alors occupé par un grand nombre d'Abeilles qui font entendre un bourdonnement continu. Ce bourdonnement lui paroît une expreflion de joie; il croit que les mâles font dans cette circonftance les plus emprellés ; cepen- dant il penfe qu'il n'y a pas d'accouplement, mais que les mâles fécondent les œufs en les arrofant feulement de leur femence. I avertit qu'il examinera de nouveau cet objet plus bas. Il obferve que la femelle nouvelle- ment fortie de fa cellule, eft faivie par un grand nombre d'ouvriers, que ce ne peut être l'influence du fexe qui les aire, mais le defir de travailler pour la famille à laquelle la femelle doit donner naillance. Si on s'empare de celle-ci qu'on la lie à un bâton, & qu’on la tranfporte de cette façon , * les Abeilles qui la fuivoient volent fur le bâton, s’y attachent en grouppe & fe laiffent tranfporter par-tout où l'on veut; fi l’on dérache la femelle, qu'on la cache fous un vafe auquel on laille une ouverture; les Abeilles quittenc le bâton pour pafler dans le vafe, quoiqu’on l'ait pofé aflez loin. Swammerdam penfe qu’elles fonc artirées par une odeur propre à la femelle; fi on la laiffe libre dans je vale & fans lavoir bleflée, bientot les ouvriers fe mettent à conftruire des cellules; mais fi on la mutile fans la faire pé- tic, fi on la rend inepte à multiplier , les ouvriers ne l'abandonnent pas, mais ils réf- tent dans l’inaéion. C’eft donc le prellent1- ment qu'ils ont fur les befoins de la famille qui doit naître qui détermine tous leurs mouvemens. Il »’y a qu'une femelle pour chaque ruche ou pour chaque famille; s'il s'en trouve par hazard deux qui dépofent leurs œufs les unes après les autres dans les cellules, il en pro- vient un grand défordre, par ce que les cel- Jules font trop peu fpacieufes pour pouvoir contenir deux Vers. Il n’y a donc qu’une femelle par famille; mais cette femelle donne chaque année naif- fance à crois ou quatre femelles , à quelques CCCXXX centaines de mâles, & à plufeurs milliers d'ouvriers. Ces jeunes femelles quittent la demeure où elles font nées, & fuivies de mâles & d'ouvriers nés en même tems ou à peu près, elles vont fonder une nouveile colonie. À la fuite de ces détails & de quel ques autres que je fupprime; Swammerdam palle à l’examen anatomique de l’Abeille. Il s'occupe d’abord de la trompe, Elle eft plus grande dans les ouvriers que dans les autres Abeilles. Sept parties entrent dans fa compof:ion; celle qui eft au milieu eft à pronrement parler ia trompe; c'eft un canal creux; des lix autres trois placées de chaque côté, fer- vent en même tems à la couvrir & à la dé- fendre, à fes mouvemens & à introduire le miel. que les Abeilles fucent ; la fubftance : de la trompe eft en partie membraneufe , en partie cornce; elle eft chargée de poiis en plus ou moins grand nombre dans fon 5 à AURAS étendue. Je veudrois pouvoir fuivre la def- cription de ces différentes parties; mais c’eft une entréprife qui feroit inutile fans le fe. cours des fioures; il faut donc pour cet ob- jet recourir à l'ouvrage même. Ên ouvrant l'Abeille en deflous du ven- tre on découvre auffi-rôr la moëlle épinière: elle tire fon origine de deux nerfs & de deux ganglions qui fortent du cerveau; elle eft elle-même compofte de nœuds ou de ganglions & de nerfs qui fortent de ces derniers, elle s'étend jufqu'à l'extrémité du corps. Les autres parties qu’on découvre font l’ef. tomae, les inteftins & des dépendances de la trompe, L’eftomac eft forme d’une membrane très- tenue; on y diftingue cependant des fibres mufculaires , fon entrée eft :rès-étroire ; à fon extrémité oppofée eft le colon formé d'une membrane beaucoup plus forte ; le canal fe récrécit enfuite, & on apperçoit en CCCXXKV] cet endroit une infinité de filets qui y font fortement adhérens; au - delà de ce détroit l'inteltin s’'élargit, il continue d'être mem- braneux , ‘il elt tranfparent & il laifle ap- percevoir à fon intérieur fix corps glan- duleux. Le canal fe rétrécit de nouveau à l’extré- mité du colon, il s'élargit enfuite & il fe termine en une portion qu’on appelle le rectum. Celui-ci aboutit au-deffous de l’aiguillon. Si on enlève l’eftomac & le canal intef- tinal, qu'on les pofe fur un verre mince au - dellus de la flamme d'une lampe, & qu'on les defséche par ce moyen, on y re- connoît non-feulement les fibres circulai- es, mais des valvulves conniventes. Tels font les vifcères qu'on découvre dans l'Abeille, fans que dans l’Abeille ouvrière on apperçoive aucun indice d’organe de l’un ou de l’autre fexe. L'aiguillon eft placé à l'extrémité du corps; fa pointe eft pofée au dellus de l’orifice du rectum ; lorfque l'Abeille en fait ufage, il en dégoutte une liqueur limpide, qui pro- duic rous les effers de la piquure de l'Abeille; le réfervoir de cette liqueur eft une véficule oblongue, d'un tiflu très-folide , placée à l'in- térieur &/à l'extrémité du ventre; un mul- cle circulaire l'environne, & par fa contrac- tion fair couler la liqueur contenue dans la véficule. Elle pale dans un canal très -fin qui naît de l'extrémité de la véficule, & qui, traverfant le centre de l’aiguillon, aboutit à fon extrémité. Cependant des appendices dont il feroic bien dificile de donner l’idée par la feule defcriprion & fans le fecours des figures, font les organes où qui fervent à la fécrétion de la liqueur de l’aiguillon , ou qui la verfent dans la véficule qui en eft le réfervoir. Il feroir beaucoup trop long pour mon plan de fuivre la defcriprion détaillée de l'aiguillon, DISCOURS Je me bornerai donc à dire que c'eft un organe compofé , qu'il eft formé de deux lames intérieures & d'une gaîne; que les lames intérieures font hérilfées de crochets d'où vient la force avec laquelle l’aiguillon tient une fois qu'il eft entré, & l'effort né- ceffaire pour le retirer; ajoutons que de puif- fans & nombreux mufcles fervent à fes mou- vemens. Il arrive fouvent qu'une Abeille qui a fortement piqué, laiffe fon aiguillon engagé dans la plaie; elle en périt parce qu'avec fon aiguillon elle laïffe une plus eu moins grande portion de fon canal inteftinal. Quant à la perfonne qui a été piquée, pour la fou- lager & prévenir les fuites, il faut reurer l'aiguillon ; cependant pour y parvenir , c'eft une mauvaife pratique de faifir ce qui refte de l’aiguillon hors de la plaie & de le reti- rer de cette façon ; on comprime cet excé- dant abreuvé de la liqueur vénéneufe , & on la fait couler dans la plaie ; il faut donc retrancher cet excédant avec des cifeaux, dilater enfuite les bords de la piquure avec une pointe tranchante, mettre à décou- vert la partie de l’aiguilon engagée & la retirer. Swammerdam penfe que la liqueur de l’aiguillon à deux ufages; qu'elle ferc à éla- borer /e pain des Abeilles dont il a été parlé, À le convertir en cire, & qu'elle eft utile pour leur défenfe. ( Comme la piquure fim- ple fuffit pour ce dernier objet, fans que les fuites rendent les Abeilles plus redou- tables à leurs ennemis qui ne connaiffent pas ces fuites, il paroïc probable que la li- queur a plutôt le premier ufage que Swam- merdam lui afligne, ou quelqu’autre ufage inconnu , & qu’elle ne coule qu’accidentel- ! lement dans la plaie par le mécanifme de la p quure.) Anatomie de l'organe propre à la femelle. L'organe particulier À la femelle eft l’o- vaire. Il s'étend depuis le haut du ventre jufques PRÉLIMINAIRE. jufques près de fon extrémité, & il eft fitué audellus des autres vifcères contenus, dans cette cavité ; il eft divifé en deux portions, mais rapprochées & contigués, au lieu que dans beaucoup d’autres in{ectes les deux por- tions de lovaire font féparées ; la membrane dont il eft formé eft fi mince qu'on apper- çoic à travers les œufs qu’elle contient ; cha- que portion de l'ovaire eft divifée en des canaux qu'on peut appeller conduits des œufs ou oviduilus. À l’endroit où l'ovaire appro- che de l'extrémité du ventre, on diflingue deux canaux auxquels abouuflent toutes les divifions de l'ovaire , & dans lefquels ils dépofent les œufs; ces canaux fe réuniffent en un feul qui donne iffue aux œufs; ces deux premiers canaux & celui dans lequel ils fe réuniffent ont une confflance plus ferme que le refte de l’ovaire; ils contien- nent des fibres mufculaires; c’eft par le moyen de ce mécanifme que l'Abeille .dépofe des œufs dans une ficuation perpendiculaire & non pas horizontale, comme la plupart des autres ovipares. À d'extrémité du canal par où fortent les œufs font deux appendices & une véficule. Les appendices féparent une humeur vif- queufe qu'ils verfent dans la velicule , & celle - ci s'ouvrant dans le éonduit ovaire à fon extrémité, les œufs y font à leur paffage imprégnés du gluten qui les attache à la cire fur laquelle ils font reçus. . Aïoutons que les œufs fonc formés fuc- ceflivement dans leur patlage des ovaires à travers ces différens canaux ou conduits, [ls defcendent imparfaits de l'ovaire daus les con- duits où ils acquiérent ce qui leur man- quoi. Cer accroiffement des œufs dans leur trajet fe fait de mème que dans les oifeaux , dont l'ovaire ne contient que le jaune de l'œuf, & dans lefquels le: blanc s'unir au! jaune, la coquille fe forme pendant le pallage des œufs à travers l’oviduflus. à Organes du. male. Swammerdan avant de décrire l2s orga Hifioire Naturelle, Enfeëles. Tome i"”, TCCXKXVi) nes du maie, fait l'énumération des parties qui lui font communes avec les autres Abeil- les ; «mis ‘11 entre à l'égard des yeux dans une defcription détaillée qu'il n'avoir pas donnée en parlant antérieurement des par- ties ou des organes qui appartiennent aux trois fortes d’Abeilles ; au lieu que pour les autres parties communes à toutes les Abeilles 1l fe contente de les rappeler & de les,nommer pour le mâle, comme il le fair aufli pour la femelle, Les yeux font de deux fortes; favoir des yeux à réfeau & des yeux liflés : les pre- miers font au nombre de deux, un de cha- que côté ; les feconds font au nombre de crois ; ils font fitués fur le deffus de la tête & difpofés de façon que de: lignes tracées des uns aux autres repréfenteroienc: la lettre Y. Les deux yeux à réfeau ont la forme d’un croiffant ; ils font couverts de poils qui tien- nent lieu de fourcils & de paupières ; ils font implantés dans la cornée. La cornée eft la première membrane de l'œil ou la plas externe; elle eft dans l’A.- beille, comme dans les autres infeces, fil- lonnée par une infinité de réfeaux; en forte qu'un œil à réfeau eft l’aflemblage d'une infinité d’yeux liffes; les fillons fonc expri- més à l’intérieur comme à l'extérieur , & les poils font implantés fur les fillons exté- ‘rieurs; ils pénètrent dans coute l’épaifleur de la cornée; ils fone très-nombreux, quoi- . . de qu'il n’y en ai: pas autant que de fillons. Sous la cornée eft p'acée l’uvée; elle n’oc- cuppe donc pas le fond, mais la furface e l’æœi n’eft pas perforée, de l'œil , & elle P En féparant la cornée de l’uvée, & en enlevant la première de ces membranes on enlève en même-tems une fubftance adhé- rente à fa furface interne, qui rend la cor- née opaque , qui elt de couleur pou nrée dans les Abeilles, & diverfement ec'oré: cans les divers infeétes, VV eccxxxvii] Au-deffous de luvée on apperçoit autant de fibres qu'il y a de divilions far la cor-- nce ; elles font larges & hexagones à*leur fommet , plus étroites dans leur milieu & pointues à leur bafe ; leur longueur eft à peu rès la mme , excepté les fibres plus près des bords & des angles de la cornée, qui font un peu plus courtes & un peu inclinées ; elles fe terminent routes à leur bafe en une mem- brane à laquelle elles adhèrent foiblement ; l'auteur n'a pu déterminer qu'elle eft leur nature. La membrane à laquelle elles abou- tiffent, quoique très-tenue, l’eft moins encore ue. la feconde membrane fituce fous la pre- mière. Sous ces membranes on apperçoit upe feconde couche de fibres. Swamimerdam penfe s'ècre affuré que celles ci communiquent avec le cerveau. On découvre en effet ce vifcère au- deffous de ces fibres ; il eft compofé de quatre feymens, du milieu defquels naît la muélle épinicre. Les yeux liffes ont la mème organifauion ue les yeux à réfeau & les fibres qu'on y obferve aboutiffent de mème au cerveau. Après la defcriprion des yeux Swammer- dam fair celle de quelques parties qui appar- tiennent encore à la rêce, de celles que reñ- ferme Le corceler, &c. Mais comme c’eft en plus grande partie la répétition de ce qui a été dir au fujec des Abeilles ouvrières, je palle ces objets fous filence pour ne m'occuper que des parties propres au mâle. Ce font deux tefticules , deux vaiffeaux déférens , deux vé- ficules féminales , le pénil, fur celui-ci une membrane de couleur d’acier poli divifée en cinq portions, & deux appendices de cou- leur jaune. Toutes ces parties font d’une grandeur exceflive à proportion de l'animal, & elles occupent la plus grande partie de la capa- cé du venire. Les tefticules font fiués profondément dans le ventre & à la partie qui répond aux DISCOURS Jombes, comme dans les oifeaux ; ils ont la forme d'une olive, ils fonc couverts d’une infinité de vaifleaux acriens dont le nomb:e nuit à l'examen de leur fubftance qui paroic vafculaire ; ils font d’une couleur citrine tirant fur le pourpre. Les vaifleaux déférens font renus , tranf- parens, tortueux, entourés d’un grand nom bre de vaitfeaux aériens. Le fperme qu'ils contiennent les fait paroïre blancs. Ils com- muniquent d’une part avec les cefticules, & de l’autre avec les véficules féminales ; ils fonc d'un diamètre inégal dans leur trajet, & leur fubflance eft glanduleufe. Près des vailleaux déférens font firuces les véficules féminales, elles font très-am- ples , d'une fubftance glandu'eufe. On y re- marque des fibres mufculaires. s Les vaifleaux déférens & les véficules fé- minales abouritlent à l’origine ou à la racige du pénil; celui-ci eft un canal long, courbé, d'autant plus ample qu'il s’avance plus au- dehors jufqu’a ce qu’il s'élaroifle fenfiblèmenr, après quoi il fe retrécit & 1 s'élargit de nou- veau en un tubercule oval. La bafe ou racine du pénil eft d’une fubf- tance toute nerveufe & femblable à un car- tilage qui n’a pas encore acquis toute fa du reté ; on y remarque une portion de fubf- tance cornte du côté interne, Y du côté ex- terne deux portions de même fubltance , mais d’une moindre longueur. Au-deffous eft une membrane couleur d'acier , divifée en ain portions, & un peu plus bas, de l’autre côté, une membrane pareille ,mais fans divihons, fuit le pénil proprement dit , qui eft un canal recourbé à fon extrémité ; il s’y renfle & il eft couvert d’une fubftance cornée terminée par une frange de poils, Au moment d'accomplir l'accouplement le pénil fe gonfle , entre en érection & fe porte hors du venire; on conçoit ce méca- PRELIMIMAIRE, nifme: qui fe rapproche de celui des autres animaux; maisil et difficile de comprendre: ce quentend Swammerdam quand:il dir, que dans l'érection, les parties de la géné- ration du: mâle font retournées, & qu'il fe fer de l'exemple de la: peau qu'on enlève &un animal. Ÿ ail en effetun pareil ren- verfement , où les: parties’ qu’il a examinées &: décrites, contenues dans la capacité dur ventre, ne changent elles pas fintplement dé pofition, & ne: fe: montrent elles: pas à dé- couvert en:paroiffant: au dehors, & ce ren- verfement n'eft:il pas fimplement un effer analogue àlarétraétion de prépace? Au refte, Syammerdam encre dans un détail très cit: conftancié de la manière fucceflive dont‘eha- que partie, à commencer, par les franges de poils, paroiffènt au dehors, fe ruméhent & entrene en érection. Mai: fans l'appareil dss planches il eft comme irpoffible d'être com- pris , ainfi le Ieéteur doit recoutit à l'ouvrage même. On fera fans doute furpris, après avoir pris l’idée des organes dé la génération, tant dans l’Abeille male que dans l’Abeille femelle, de trouver que Swammierdam con- CCCXXXIX Enumération dés infeëlés qui appartiennent: au fecond mode du troifième ordre de chian- gement , & auxquels: on donne: le’ noin' de: chryfalide, Les infeêtes qui appartiennent à'ce croi- fième mode ne diffèrent de ceux du premier qu'en ce que la peau qui les recouvre’ ne’ laiffe pas appercevoir la-fotme de leurs mem bres'aufli diflin®Æement que: dans les pre miers. Ce {ont les Papillons, tant diurnes que noéturnes. | À [a fuite dé cerre introduction, Swame merdam donne des planches accompagnées d'explications, dâns lefquelles’ il repréfenre le-Papillon dépuis l'œuf jufqu'à fon dernier état, & fait voir comment le Papillon étoic originairement contenu fous: fes différenres enveloppes, comment: fés membres fe font formés: ANATOMIE DU PAPILLON. CHAPITRE PREMIER; clut qu'il n’y a pas d'acconplement & que las | femelle n'eft fécondée que’ par l'odeur’ que les mâles répandent dans la ruche; il fe fonde’ fur ce qu'on n’a pas vu l’accouplement, fur ce qu'il ne peut avoir lieu, tant là femelle eft continuellement environnée d'ouvriers ; mais il, avoue que fon opinion répugne à l'appareil des organes, & il la ropofé juf- qu'à ce que la manière dont l’Abeille femelle eft fécondée ait été dérerminée par l’ob'er- yation, , À la fuite de l’hiftoire & de la defcription anatomique" des Abeilles: dont je viens de donner un précis, Swamimerdam reprend plufieurs faits relacifs à leur hiftoire, & il ajoute dés obfervarions: fur le-nonfbre des différentes Abeilles trouvées, dans différens rems, dan® diverfes ruches. Mais ces objers devant fe crouver dans l'hiftoire particulière deces infectes an mor Agrire, ils forme: sient'ici nn double emploi, Deéfcription des parties- externes 6 internes dé la Cherille. La Chenille aui eft le füjer de’ certe def- cription eft la Chenille-épineufe’qui vit far l'ortie, & fe change en ce-Papillon-diarne qu'on connoît fous le nom de perire Tortue. \Geoff. tom. 2, pag. 39, n°. 4. Linn. Faun. n° 774. Jene fuivrai pas la défeription des parties externes de certe Chenille, qui eft très-commune & bien connue. ‘ *Lorfqu'on ouvre la Chenille fur le: dos, il fort de la-plaie‘une liqueur verdâtre: C’eft le fang. On découvre enfuite des fibres muf- culäires qui fervent au mouvemeri des an- neaux du corps; plus profondément le cœur dont on trouvera plus bas la defcriprior ; à: l’extrémité-du corps deux-globules qui appro- chent dé: la forme du rein de l’homme & des quadrupèdes, Mais ces globules ne vv'i) cctxl:- 7 rennent leur entier développement que dans le Papillon, c'elt pourquoi l'examen en elt renvoyé à l'anatomie de cet infecte. Après avoir enlevé les parties qui viennent d'ècre nommées , on déçeuvre l'eftomac qui remplit la plus grande païtie de la capacité du corps de la Chenille; fa partie antérieure elt un canal étroit qui va, en s’élargiflant., il paîle en remontant dans une rainure ou filon imprimée fur la moëlle cpinière , & remon- rant par deflus le cerveau, il aboutir à Ja bouche. Ce canal , que Swammerdam nômme gula ; paroît répondre à. l'œfophage. L'eftomac eft formé de troismembranes, la première eft exceflivement mince & couverte de vailfeaux aériens, la feconde eft mulcu- laire, & la troifième, qui contient immé- diatement les alimens, eft crès-mince. À la partie antérieure de l'eflomac on découvre en deffus des expanfons tendineufes qui s’é- rendent fur tout le vifcère , qui l'entourent & qui naiflent des fibres mufculaires de la feconde membrane. Au-deffus & au-deffous de l’eftomac font fix appendices qui fe propagent vers le gros inceftin , & finiffent en inteftins borgnes ou qui fonc fix cecum ; plus bas un gros intef- un dans lequel les excrémens fe moulenc & qui aboutit au rectum. Des deux côtés de l’eflomac font deux canaux grêles qui remontent jufqu'au cerveau. La première penfée de Swammerdam fur l'ufage de ces canaux fut qu'ils font les ré- fervoirs de la foie; mais 1l crut que cette Chenille filant fort peu, ces canaux peuveñt avoir ün autre ufage, & il ne le détermine pas. Li Lorfqu’on a enlevé toutes les parties dont il vient d’être fait mention, on découvre le corps graifleux érendu fur tout le corps à fon intérieur ; il ne fert dans la Chenille qu'à fourenir les expanfñons des trachées ; elles naillent de deux troncs principaux, un de DIS CD V'RIE chaque côté ; ces troncs communiquent en- treux par des'ramificarions qui répondent. à à à chaque ftigmate. Pour bien voir le cœur , 1l faut étendre la Chénille far le dos, & l'ouvrir fous le ventre, alors on reconnoit que le cœur s'étend, fuivant la longueur du corps, d'une extrémité à l’autre. Il confifle en un canal à plufieurs étrangle- mens, couvert de fibres mufculaires longi- tudinales & circulaires ; il fe contracte par l’action de ces fibres ,& fa dilatation eft opé- rée par celle d’un grand nombre de fibres mufculaires, qui ont d'une part leur infer- tion fur ce vifcère, & de l’autre fur diffé- rentgs parties, Pour découvrir le cerveau & la moëlle épinière, il faut ouvrir fur le dos &. choifir des Chenilles qui aient été malades, parce qu'elles ont moins de graifle. Le cerveau , iplacé fur l’origine de l'œfophage , eft formé de deux globules ; au-deffous eft l'origine de la moëlle épinière , elle commence par deux nerfs qui fe réuniflenr en un, & elle forme, dans fon trajet jufqu'à l’extrémité du corps, des ganglions qui donnent naïflance aux diffe- rens nerfs. “ Gras picers sel Manière dont la Chenille devient chryfalide ÿ. ce que c’efl que la chryfalide ; obfervations anatomiques. Le changement de la Chenille en chry- falide confifle dans le développement des parties de la dernière ; & la chryfalidern'eft autre chofe qu’elle-mème, que cegu'elleéroir, mais ces parties ont acquis un développement & une confiftance qu’elles n’avoient pas fous la peauede Chenille; car elles étoient dès l'origine contenues fous cette peau ; cependant elles étoient infiniment petites , molles & dé- liquefcentes ; au lieu que quand le change- ment a lieu, les parties de la chryfatide ont acquis & le volume & la confftance qui leur, font propres. e PRÉLIMINAIRE. Lorfque la Chenille a ceffé de manger, elle fe fufpend par des fils de foie; elle quitre fa peau, & alors la chryfalide paroît à nud. Swammerdam en décrit les différentes par- tes tant externes qu'internes dans un grand détail. Il ne m’eft pas poñfible de le fuivr dans cer expofé, dont 1l réfalte que la ch falide eft l'aifemblage des parties du Papillo mais molles, refferrées, plices fur elles-me- mes, couvertes par l'enveloppe de chryfalide qui n'en laifle appercevoir qu’une ébauche groffière & imparfaite ; la chiyfalide étoit de même cachée fous la peau de Chenille qui ne permetioit pas de diflinguer aucun de fes-traits , & comme elle-même eft l’aflem- blage des parties du Papillon, 1l s'enfuit que celui-ci étoit déjà exiftant fous la peau de Chenille; enfin, que dans l’état de Chenille, dans celui de chryfalide , c’eft le même ani- mal , ou le Papillon , mais caché fous deux enveloppes, dont la première ne laifle rien appercevoir de fa forme, dont la fecornde permet d’en découvrir une ébauche groffière ,. & que dans l’état de Chenille les membres du Papillon étoient infiniment petits, que dans celui de chryfalide ils ont leur étendue à peu près, mais ils font repliés , & ils font mous & manquent de la confiftance qu'ils doivent acquérir. Après les détails dont je viens de tâcher de donnner au moins le réfultar, Swainmer- dam examine l’état de la chryfalide à diffé. rens jours , depuis le premier où elles a quitté la peau de*Chenille. Etat au J'econd jour. Les yeux fi déliquefcens qu'ils fe fon- doient en les touchant, les pattes & Îles an- tennes ne paroïfent encore que comme une membrane qui commence à prendre quelque confiftance ; les ailes femblables à une ma- uère gélarineufe. À l'intérieur u: changement plus notable, L'eftomac fenfiblement diminué de longueur, l'œfephage au contraire du double plus long , LL cccxip palant à travers le corcelet & pénétrant dans. le ventre; la partie poftérieure de l’eftomae reflerrée & fe changeant en un inteftin vrèle, mais fi peu folide, qu'on ne pouvoir le tou- cher fans le lacérer; cer inreftin, rempli d'une férofité rouge, mélée d’un fédiment Qugearre. Chûte ou féparation d'avec le ven- cule des fix inteftins cœcum. Le cœur & la moëlle-épinière devenus beaucoup plus courts, les canaux qui reflem- blent aux rélervoirs de la foie, rétrécis ; les mufcles du thorax, des pattes, &c.- fans force & fans confiftance ; la graiffé un. peu plus jaune, plus compacte, friable. Les expan- lions des trachées plus étroites , un nœud ou une éminence prefqu’arrondie & de couleur purpurine aux derniers anneaux du ventre. I n'a plus été poffible de découvrir les deux corps réniformes. Etat de la chryfulide au fixième ou huitième Jour. L’enveloppe extérieure moins humide & plus compacte , encore blanchâtre , mais d’un blanc tirant fur le gris; l’eftomac retiré & ne formant prefque plus qu'un point.ou fac, le fluide qu'il contenoit d'un pourpre plas foncé , les mufcles du corcelet plus exprimés & ayant plus de confiftance. Commencement du développement des parties de la génération. F Etat de la chryfalide au douzième jour. La trompe ayant déjà une confiftance marquée; les antennes couvertes de leurs poils; les pattes aufli couvertes des leurs ; les poils & les écailles des ailes très-cecon- noiflables , mais remplis d'humidité, & réu- nis comme les poils d’une peau qui a trempée plufieurs jours dans l’eau; les aîles extenfi- bles en en écendant la membrane. Etat de la chryfulide au feizième ou dix- feptièine jour, tems où le Papillon eft prée d’en rompre l'enveloppe. Les yeux bien formés; la trompe de mème, cccxlij ainf que les appendices entre lefquels elle eft placée à fon origine; les antennes dans leur état parfait; les pieds aufli, & capables d'exercer leurs fonétions fion les dégage de l'enveloppe qui les recouvre; les mufcles du corcelet ayant toute la force qui leur eft propre ; les canaux pris pour les refervoirs dé la foie dans la Chenille, réunis en un: feu fixé près de l'æfophage à fon extrémité antérieure; une véfcüie à furface inégale, placée fur l'eftomiac, & communiquant avec ce vifcère par un canal délié; l’eftomac ré- du'ten-un fac rempli de rugoftés ; au-deffous de ce vifcère les cœcam qui s’en étoient fé: parés ; à l'extrémité de l'eftomac, qui finit par un canal étroit, les gros inteftins plus Jongs, maïs plus étroits que dans la Che- mile, Le cœur & la moëlle épinière retrécis:i& racourcis ; la graifle en très - grande partie diflipée. Les particules réniformes ne fe trouvant plus, & peut être changées dans les organes de la génération, alors complèts & dans. leur. perfeclions, Manière dont la chryfalide palfe à l'état de Papillon. Les changemens dont on vient de lire l'expofé., ont lieu.en dix huit jours dans les mois de juin & de juiller ; mais en automne ils retardent de dix jours &-davantage, fui- vant l'écat de la faifon. Swammercam reprend en partie dans cet arucle ce qui a-cté expofé dans. les précé. dens, & 1l tâche de faire voir que c'eft.par le mouvement du fang, par la circulation de l'air admis en plus:prande. quantité, que fe faicle développement des parties; que c’eft par l'évaporation du fluide furabondant qu’el- les acquièrent leur confiflance, C’eft fur-rout parce que le Papil'on , prêt à naître, sbforbe une plus grande quantité d'air ; &: qu'il s’en gonfle pour ainfi dire, que la peau de chry- falide fe fend & lui permet d'en fortir. Le changement le plus notable eft alois celui DISCOURS des aîles, qu'on voit à vue d'œil s'étendre ; fe développer, & qui prennent en mème: tems plus de: confiftance. Ces effers font en: core la fuite de la circulation & du mouve- ment de l'air admis en plus grande abon- nce. nfin, Swammerdam finit par comparer le Papillon contenu fous la peau de Che: nille à un embrion nouvellement formé ; fous celle de chryfalide à un fœtus encore contenu fous Jés membranes qui l'envelop- pent, mais prè à les rompre; lorfqu'il a brifé & dépouillé toutes les peaux qui l'ont. couvert en différens tems, quand il fort de’ la chryfalide, à‘un nouveau né, mais qui fe trouve en natffant dans l'état de perfection, |&'capable de rontes les fonétions propres à fon efpèce. CuarrrR'e: M Parties internes du Papillon , rant mâle que femelle. |: Le Papillon étant ouvert fur le dos, on idécouvre fur‘le corceler des vaifleaax pliifés, qui fe réuniffent en deux canaux très-déhés | - iqui aboutiffent du fond-de la bouche, ou de l'æfophage, à l’eftomac. Leur-ufage n’eft pas’ ‘conuu ; peucêtre fervent-ils à fournir une humeur: falivaire? Entre ces vaifleaux: eft l'æfophage qui fe: partage à la bale dela’ trompeen deux canaux-quirecoivent & tranf: mettent les fucs pompés par celle-ci, Près: de l'eftomac, à l'extrémité de l’xfophage, eft une véficule dans laquelle l'air qui fe dé- gage des alimens gft recu à leur paffage; cette vélicule a un mouvement périftalcique continuel, L'eftonsac eft très-renflé- &- femblable à l'inteftin colon fouflé; mais à fa partie poftérieure il finir en un canal très-étroir, Enfuire , au-deffous du pylore, font placés fix inteftins cœcum, mais bien plus petits que ceux dela Cherille; par-delà font les inteftins grêles qui , en fe terminant, s’élar- oifent envune cavité qui forme unc/oagues, PRÉLIMINAIRE. après lequel le canal fe rétrécir, s'élargit! enfuire & devient le rectum qui palfe a tra- vers le dernier anneau du corps, & dont l'extrémité forme l'anus. : La trompe eft compofée de deux demi- canaux, appliqués l’un à l’autre ; elle s’é- tend & fe roule à la volonté du Papillon par l'action de fibres mufculaires infiniment tenues. Peut-être fera-t-on furpris que Swam- merdam , auquel on pourroit quelquefois reprocher de la prolixité, ne fe foit pas plus étendu fur lAnatomie du Papillon; mais en faifant celle de la cryfalide, il a fair celle du Papillon, qui n'en diffère guère que par la mollefle de fes membres. Partiës génitales du ma'e. Le pénil firué à l'extrémité du corps, eft chérgé de plufeurs pièces de fubftance cor- née qui entourent lon extrémité , & qui fervent à le fixer avec des crochets de même nature, placés à l’orifice des parties véni- tales dans la femelle. La defcriprion de ces différentes pièces ne peut être bien failie qu'a l’aide de figures. Le pénileft compofe de deux portions, une de fubftance cornée à tra- vers laquelle s’avance une autre portion plus molle , qui entre en érection, & qui s’al'onge dans Paccouplement ; f l’on ouvre la racine ou bafe du pénil, il en fort un fperme blanc & une liqueur brillante, & formant des globules comme le vif argent. Quelle eft la nature de cette feconde liqueur ? Plus intérieurement la portion nerveufe du AE ds : $ pénil fe divife en deux parties, qui fe fub- divifentelles-mèmes en quatre autres. L’ufage des quatre denières n’a pu être reconnu par P P Swammerdam, qui, voyant les premières LT , , q y æ # , remplies d’une humeur blanche, a jugé qu'el- les font les véficules féminales; 1} croit qu'on pourroic regarder les autres comme les vaif- feaux déférens, & un nœud auquel elles aboutiffent comme un tefticule ; en forte que ccexli} le Papillon n'auroitqu'uu tefticule , car il n'y a qu'un nœud; mais çe font, ajeute-t-il, de limples conjeétures; ce nœud ou tellicule eit couvert de deux membranes; 1l it d'une couleur grisatre pale. De l'ovaire de la femelle. ILeft divifé en fx ramifcations, qui fe réu- niffent en un feul canal dans lequel fonc reçus & à cravers lequel paient les œufs formés dans Les fix ramifications; cinq ap- pendices boïgnes s'ouvrent dans ce canal ;. & y verfent un gluten qui imprèune les œufs & fert à les arracher au moment de la ponte; de l’autre côté de ces cinq canaux en eftun plus étroit , terminé par uneefpèce de fac, & defcendant de l'ovaire ; fa partie fupérieure contient une humeur analogue à la graifle, & la partie inférieure une humeur limpide, Du côté extérieur, le conduit qui réfulte de l'union des fix branches de l'ovaire, fe ter- mine en une entrée ou vagin, à l'intérieurdu- quel on voit les crochets qui retiennent l’extré- mité du membre dumäle dans laccouplement, Swammerdam reprend enfuite ce qui vient d'être expolé en plus grande partie, & à l’aide d’un grand nombre de figures 1l faic voir comment le Papillon eft contenu dans la Chenille, &c. Il le fuit depuis l'œuf jafqu’'à fon dernier écar. Les planches pré- fentent une fuite curieufe & inftructive : mais c’eft un fecours que nous ne pouvons avoir , fans lequel les defcriprions feroienr infufffantes ; & d'ailleurs, fi je ne me trompe, on conçoit allez par tout ce quia été dit, comment le Papillon, & tous les infectes en général, font contenus dans la larve dès l’origine , comment leur dévelop- pement s'opère dans la nymphe ou la chryfa- lide, & comment ils en fortent enfin dans état de perfection. Quatrième ordre de changement, Dans ce quatrième ordre , le Ver ou la CCEXXXV] larve palle à l'état de nymphe fans dépouil- ler fa peau , fans perdre complètement fa forme première ; la peau de Ver fe raccour- cit, fe darcic, elle fert d’enveloppe à la nympohe dont elle ne permet pas de, décou- vrir les diflérentes parties , ni rien de fa forme. D'ailleurs la nymphe n’a point de mouvement ; elle étoir originairement con- tenue ‘fous la peau du ver, elle s'eft déve- loppée, & elle a pris fon accroiflement fous certe peau ; elle eft l’infedte qui ne diffère de fon érac de perfeétion , que par la mol- leffe , la foiblefle , l'immobilité de fes par- ties, & quand elles ont acquis leur force, leur confftance, la faculté de fe mouvoir , l'infeéte rompt alors la peau de Ver qui a couvert la nymphe , & patoït au dehors daus fon dernier état , ou dans celui de per- feétion. Le changement du quatrième ordre ne diffère donc de celui du troifième qu’en ce qu'il s'exécute fous la peau de Ver rac- £ourcie & endurcie. Swammerdam , en faifant l’'énumeration d:s infeétes qui appartiennent à ce quatrième ordre ; en cite qu'il feroït long de rappeler à leur efpèce. Il fuir de favoir que ce font des Mouches à deux aîles , ou des Diprères. IL rapporte encore à ce genre, les œufs mème de certains infedes , les nymphes d’autres efpèces, objets dans lefquels il règne une certaine confufon , & vrès-difhciles à faivre , qui jettent pluiôr de l'obfcurité que du jour fur Phiftoire des infeétes , raïfon pour laquelle je ne fais pas l'extrait de cet énoncé. A! parle enfaire de deux Mouches dont les Vers vivent dans le fumier ou Îles latrines , & dont le changement appartient au quatrième ordre. ‘Il les repréfente dans leurs diférens états , à commencer depuis Yœuf, par une longue fuite de fioures , mais il n’en réfulre que le développement fucceMif de ces in!eckes ; objet fur lequel je crois que faffic le précis en rère de-cet article, c'eft-à- dire, en quoi conhitz le changement qui couftitue le quatiième ordre. D' ES RCTON. "KM Hifloire d’une Mouche-Taon , ou plutôt d'une : Mouche- Afile. Je n’entrerai pas dans la difcuflion de fa- voir fi la Mouche dont il s'agir a été appel- Ice Taon ou Afile par les anciens; elle n'eft plus de l'un ni de l'autre de ces genres pour nous. C’eft le Srracyomis de M. Geoffroy, ou fa Mouche armée à ventre plat, chañgé de fix lunules , t. 2, pag. 479, n°. 1. , ocftrus aque ; Linn., Faun., Suec., n°. 1029 Le Ver de la Mouche dont il s'agit, vit dans l'eau , il refpire par le bout de fa queue ; fes pieds font placés dans une force de bec près de fa bouche ; il paile à l'état de nymphe fans dépouiller fa peau ; lin- fecte devenu parfait quitte l’eau dans laguelle il ne fauroic plus vivre. Ces premiers traits fuffifent pour infpirer de l& curioficé à l'é- gard de cer infeête CHA pr, TURN, Déftription du Ver, de la manière dont fes pieds font placés , de celle dont il refpire. Le Ver de la Mouche armée; car je nom- merai ainf la Mouche, fujer de cere obferva. tion , eft alongé, fon corps eft divifé en douze anneaux , il n’eft pas régulièrement rond, mais applati en deflus & en deffous,; il eft renflé vers la partie fupérieure , terminé en pointe à fes deux extrémités, mais l’extrémité fupérieure eft moins longue, moins efilée , & la pofté- rieure ou le côté de la queue eft plus alongé & plus gréle. : Les deux parties de ce Ver, les plus re- L LA Leg ‘4 marquables , font la queue, & extrémité antérieurs terminée en une forte de bec. La queue eft entourée d'une couronne de poils, au moyen defquels le Ver foutient cette partie à [a furface de l’eau , tandis que fon corps pend verticalement vers le fond... Le PRÉLIMINAIRE. Le bec eft armé de trois pointes, dont celle du milieu n’a point de mouvement mais dont les deux latérales en ont un fort vif, femblable au mouvement de la langue des Serpens & des Lzards. C'eft dans ces deax crochets que rélide la plus grande for- ce du Ver ; il s’en ferc hors de l'eau pour fe Cramponner, attirer le refte de fon corps , & cheminer. & Lorfquele Ver veut defcendre dans l'eau, il replie les uns contre les autres les poils qui entourent fa queue , & fon poids l’en- traine; ma's il remonte lorfqu'il épanouit ces mêmes poils ; il fe forme alors à leur centre un entonnoir dans le milieu duquel on apperçow une bulle d'air. Swammerdam repréfente enfuite le Ver‘grofli au microf- cope, & il entre dans une defcription de- taillée à fon égard. Je vais râcher d'indiquer Es objets qui méritent une attention patticu- ière. La peau eft coriacée & couverte d’une in- finité de petits grains qui la font paroitre comme chagrinée. Sur chaque côté du corps il y a neuf ft'g- mates dont la couleur eit noire, La tête eft comme partagée en trois por- tions : ou voit fur la première, les yeux qui font un peu faillans, & deux antennes fort courtes # au-deffous eft le bec qui eft très- pointu , & à l'intérieur duquel font fitués les pieds. Leur place répond à la mâchoire infé- risur: ; ainfi Swammerdam remarqu: que ce Ver ne fe traîne pas feulement à la faveur de. fes crochets, mais qu'ila de véritables pieds. Ils lui fervent éoalement à marcher far un terrain fec, fur le fond des eaux, & quand il fe tient fufpendu , la queue cpa- nouie , à nager ou à paller d’une place à une autre. Au milieu du bout de la queue , eft une ouverture par laquelle l’infeéte infpire & expire. ( Cependant Swammerdam nous dit Hifioire Naturelle, Infeétes, Tome IP, cccxly qu'il y a fur les côtés du corps, neuf points refpiratoires, que j'ai nommés ‘ftigmares , quel eft dont leur ufage ? Il me paroïît dé- montré que le Ver refpire par. la queue , mais de quoi lui fervent les fligmates ? Se GiH APTE TR EN. Hifloire du Ver, manière de le faire mourir pour le difféquer, Le Ver de la Mouche armée vic dans les eaux douces ou falées ; on l'y trouve au com- mencement du mois de juin , un peu plutôt ou plutard, fuivant que la faifon a été plus ou moins chaude ; il n’habite que les eaux flagnantes, & il eft plus abondant dans celles ou il croît des herbes fur lefquelles il aime à ramper ; fouvent il n'eft à l’eau que par l'extrémité de fon corps, & il en laille pen- dre la partie antérieure dans quelque fente qui eftà fec; il fe nourrit du limon des eaux, Des Vers de cette efpèce plongés dans l'efprit-de vin ou le vinaigre, pendant la moitié d'une nuit dans la première de ces li- queurs , & pendant deux jours & demi dans la frconde, à deffein de les y faire mourir , re- tirés au bout de ce tems, & remis dans l’eau, n’en n'étoient pas moins vigoureux; mais jet- tés dans l'efprit de térébentine, ils ÿ périffenc en une heure. C'eft donc le moÿen de les tuer pour en faire l'anatomie, C HiA:P INTIRUE DIT Anatomie du Ver. Swammerdam commence par décrire les dents ; elles font de fubftance moyenne entre celle de la corne & des os ; elles font pla- ces au fond de la bouche ; plus loin eft l'œ- fophage qui confifte en un canal très-étroit, érendu de la bouche à l'eftomac le long d'un filon creufé fur la moëlle épinière. Le cerveau eft placé au-deffus de la portion an- térieure de l’eftomac. Ce dernier vifcère eft membraneux, & ila, avec les inteftins srèles compris, cinq pouces de Hollande de long. x X eccxlv) A l’exrréimiré des inteftins grèles, font quatre cæcum qui forment plufieurs circonvolutions ; fuivent enfuite les gros inteftins dans lef- quels on remarque des renflemens de dif- tance en diflaice. » Swammerdam appelle canaux falivaires , deux vailleaux borgnes quitfe voient dans la partie qui répond à la poitrine. Ces vaifleaux fe réumitlent, en remontant , en un feul ca- nal qui aboutit à la bouche ; cependant À n'a trouvé dans ces vaifleaux qu’une matière blan- che & concrète, & jamais une fubftance fluide, auf avertir-il que ce n'eft que par conjecture qu’il les regarde comme des vaif£- feaux falivaires. Les vaifleaux aériens font en très-grand nombre ; ils tirent leur origine de deux troncs principaux érendus yn de chaque coté dans la longueur du corps ; 1ls fe terminent près de la queue en deux canaux qui abou- tiffent à une fente ou ouverture; c'elt par ces canaux que {e font l'infpiration & Lex- piration. ( Je ne peux m'empêcher de rap- peller que je trouve de l'obfcurité dans le mécanilme de la refpiration de ce Ver tel que Swammerdam le préfente : on fe fouviendra de ce que j'ai dit plus haut.) * Ce Ver eft rempli d'une graifle blanche qui fond & s’enflamme au contact d’une bougie allumée. Le cœur s'étend dans la longueur du corps ; c'eft un, vaiffeau, inégal dans fa capa- cité , rellerré ou élargi en différens points ; fi,son examine le’ Ver prèt à changer , on peut diftinguer à travers la peau les barte- mens du cœur , fur-tut, en l’obfervant , au troifième anneau en comptant du bout de la queue. Le cerveau eft compofé de deux portions firuces au-deflous de l'œfophage ; plusen de- vant four les membranes des yeux, & le prin- cipe des nerfs optiques ; parties qui fe déve- D':2.S5:€ 0:10: Rk lopperont dans la nymphèe , & dont la Mou- che fera fournie. La moëlle épinière eft compofée de onze nœuds ou ganglions , elle eft tortueufe & forme plufeurs plis ; fi on coupe les nerfs qui en naïffent , elle devient encore plus tortueufe ; Swammerdam fait l’énumération des nerfs qui en tirent leur origine, & des parties auxquelles ils fe diftribuent. 2 COHPAGBRUTS TRE; ITVe Changement du Ver en nymphe. Ce changement s'opère fous la peau du Ver qu'il ne dépouille point , mais qui fe fépare des différentes parties qu’elle cou- vroit ; quelques-unes de ces parties , comme le crane , le prolongement en forme de bec, &c. Les derniers anneaux du corps fe déta- chent des autres parties , & reftent joints à la peau féparée du refte du corps ; il flotte en dedans de la peau, & ileft réduit dansfes dif- férentes dimenfons. Mais pour avoir une jufte idée de ce qui s’eft paflé dans le tems du changement , il faur enlever la peau , & obferver la nymphe mife à nud. À fa partie antérieure , on voit les antennes & les yeux qui fe font formés ; au-deffous la trompe & fes appendices ; puis les pieds artiftemenrt repliés, & les aîles pliflées ; enfin les än- neaux dont le corps eft compolé, & Les points refpiratoires. L C H APPEL URP EEE Anatomie de.la nymphe. La nymphe à laquelle on a récemment enlevé fa peau, eft d’un vert à travers lèquel perce la couleur de la graifle , ce qui la rend tachetée de points blancs. La rête , les pieds , les aîles font abreuvés d’une férofité qui les rend fi mous, qu'ils en font comme fluides : les vaifleaux pulmonaires paroiflent fenfiblement diminués dans toutes leurs pro- portions , & la nymphe n'a, en général , que PRELIIRNINATRE. le tiers de la grandeur qu'’avoit le Ver ; de- puis la queue jufqu'aux aîles , on compte fur des côrés neuf ouvertures de vaiileaux refpi- ratoires. Si on pofe la nymphe fur le ventre, on voit fur le dos, faus l'ouvrir , les battemens du cœur; mais ils ceffent en ouvranc la peau, parce que le fans s'écoule. On découvre fous la peau les mafcles , la graiffe abondante dans les premiers jours , en petite quantité dans les derniers, & alurs ramaflée en grains qu'on prendroit pour des œufs. L'eftomac € les inteftins offrent des chan- gemens d'autant plus confidérables que l’âge de la nymphe et plus avancé , que la fero- fité furabondante a été plus évaporée, & ces changemens confiftent principalement dans le raccourciflement & le rétrécillement de ces vifcères ; Swammerdam entre dans un très-long détail, auquel je fuis forcé de ren. voyer le lecteur. Dans la nymphe qui n’a que quelques jours , l'ovaire étoir fans couleur, où tirant foiblemenc fur le blanc , & les œufs qu'il contenoit pouvoient à peine être apperçus ; il eft jaune dans la nymphe plus âgée, vert dans celle qui eft prête à changer. Les parties du mâle , d’abord aqueufes, & prefque fluides , prennent aufli peu-à peu de la confiftance, La moëlle épinière , qui étoit tortueufe dans le Ver, fuit une ligne droite dans la nymphe ; elle eft compofée de onze ganglions diftincts, CH A PITEE,. VI: Comment la nymphe fe tire de [a peau, & paroit fous la forme de Mouche. La durée d'érat de nymphe eft d'environ enze jours ; alors tous les membres de la Mouche ayant acquis leur volume & leur cecxlvi} confiftance , & ne ‘tenant plus ni à la peau de ver, ni à la curicule qui revêtifloit immé- diatement la nymphe, cette double enveloppe fe fend en quatre à peu près au haut du corps ; effet qui eft produit par le raccour- ciflement & le gonflement des parties ; la Mouche fe faic jout par l'ouverture qui a lieu, & elle fort de fon fourreau. Ses aîles s'écendent , fe deffèchent , elle jette alors trois ou quatre gouttes d’une liqueur trou- ble , & elle s'envole; opérations qui ne du- rent que trois minutes. Parties externes & internes tant du mâle que de la femelle. Swammerdam entre dans une defcription très- détaillée des parties externes , & il fnic par remarquer qu'il n'y a de différence à cet égard entre le mâle & la femelle , que dans la grandeur. Le mâle eft d’un tiers plus pe- rit, & certe différence avoit également lieu dans le Ver & dans la nymphe. Ce feroit un double emploi de décrire 1ci l'extérieur du Ssraryomis où Mouchearmée dont la def- cription fe trouvera nécellairement au mot Mouche armée. Voyez ce mot. Je pafle donc à la defcription des parties internes, mais je crois devoir ne remaïquer que ce qui peut être particulier à la Mouche armée , le fur- plus ne feroit qu’une - ‘pétition de ce qu’on connoît déjà par les defcriptions antérieures. Le membre du male eft fitué au-deflous du dernier anneau par l'ouverture duquel s'en fait l'érection, il eft divifé à fon orifice an- térieur en trois portions de fubftance cor- née; celle du milieu conftitue proprement le membre, elle fe joint à une portion molle & nerveufe qui remonte vers l’intérieur ; celle-ci eft contournée, tortueufe & fic en un renflement dans lequel les refticules & Îles véhicules féminales verfent la liqueur prolifique par quatre ouvertures. Les tefticules font compofés d’une infiniré de vailleaux courts, mous, qui n’ont qu’une ouverture, & qui verfent la femence dans XX ij cocxlvii} un canal déférent d’où’ elle pale dans le pénil. Les véficules féminales font petites, elles forment pluñeurs finuofités. L'ovaire eft double, fitué à l'extrémité des derniers anneaux ; il fe ermine à l’orifice du dernier par où la fortie des œufs a lieu; il ne fe réunit pas en un feul conduit, mais deux canaux aboutiffent au dernier anneau & donnent iffue aux œufs. Près de ces ca- naux Swammerdam a obfervé trois gan- glions ou nœuds réunis par une membrane commune , dont il ignore lufage & dont il le] n'a pas mème ofé le foupçonner. Hifloire d’un Ver qui. fe nourrit dans le fro- mage & de la Mouche qui en provient. Defcription du Ver. Il eft compofé de douze anneaux dont on peut regarder le premier comme la tête. La peau qui la recouvre a la folidité du par- chemin. La tête efl comme partagce en deux tubercules qui donnent chacun naïffance à une antenne très-courte ; entre les deux tuber- eules, eftun prolongement de fubftance cornée qui renferme la boue; deux angles crochus s’articulent avec ce tubercule & font l'office de pieds. Sur le fecond anneau font les points refpiratoires ou les ftigmates : Swammerdam m'a pu en découvrir fur d’autres anneaux. A travers le troifième anneau on voit de cha- que côté un tronc principal de vaifleaux ref- piratoires dont l’auteur fuit les divifions en defcendant vers les anneaux fuivans. Sur le feptième & le huitième on apperçoit des tra- ces d'inceftins cœcuni. Ce Ver eft très-fort & très-vivace : il a la aculté de s’élancer par fauts, ce qu'il exécure en fe raccourciflant & s’écendant fubitement avec tant de force qu'il produit un bruit qu’on entend, & qu'il exécute des fauts de fix pouces, DI1ISŒOOURS Pour difféquer le Ver dont il s’agit, Swam= merdam en fic mourir plufieurs dans de l’eaw de pluie; ils n’y moururent qu'au bout de fix ou fept jours, mais au boutde trois ils éroient affez affoiblis& alez macérés pour être pro- pres à être difléqués. Swammerdam n'a point trouvé d’yeux au Ver qu'il décrit; il regarde comme Jui fer- vant de dents, de pieds, d'ongles, des cro- chers fitués à la tête, dont il a été dejà parlé; ils fervent en effet à brifer les alumens, à fe cramponner & à marcher.L'œfophage s'élargic fenfiblement à la partie qui répond au corce- ler, il forme une poche au-deflous de laquelle font quatre appendices borgnes; plus loin on trouve l'effomac qui eft rrès-long , comme dans toutes les larves. Il eft formé d’une membrane; à la fuite on ne trouve que deux inteftins grèies , fur lefqueis on remarque quelques fibres circulaires & mufculaires, ! Swammerdam a reconnu enfin le colon & le rectum. Le cerveau ef fitué vers la partie ou pro- tubérance cornée de la tête; mais comme cette partie rentre & fort à la volonté du Ver, il porte fon cerveau plus en dehors ou plus à l'intérieur fuivant fes mouvemens. Ce vif _cère eft compofé de deux portions & donne naiflance à la moëlle épinière partagée en douze ganglions. Swammerdam décrites nerts qui en uirent leur origine, travail dans lequel je n'ai pu le fuivre, ainf qûe dans d’autres. détails ; n'ayant eu en vue que les objets. principaux , & qui prouvent la parité dans. l’eflentiel du mécanifme entre les différens. infectes. Les Vers donton vient de lire la defcrips tion natffent d'œufs que les Mouches, dans lefquelles fe transforment cesVers dépofent fur le fromage; elles le faliffent en même tems de leurs excrémens, & y répandent une férae lité qui hâte fa putréfaction. PRE LIMINAIRE. Changement du Ver en nymphe & de la nym- wphe en Mouche. Les Vers prêts à devenir nymphes quittent le fromage, & s’en écartent en faïfant des fauts qui durent deux ou ttois jours, après lefquels ils perdent leurs mouvemens, devien- nent roides, fe raccourciflent & fubillent leur méramorphofe fous leur peau qui s’endurcit & fe defsèche. Dans les premiers jours les membres de la nymphe font prefque fluides & d’une couleur lactée, mais au bout d’en- viron douze jours ils ont acquis leur confif- tance & changé de couleur ; alors la nymphe ouvre en deux, du côté de la tête, la peau qui la recouvre , dépouille en mème rems une pellicule dont elle étoit immédiatement re- couverte, & paroît fous la forme d’une Mou- che fans aîle. Cette Mouche en naiflant, court avec célérité, frotte avec fes pieds de devant une tubérofité qui eft remarquable à la partie antérieure de fa tête, frorte aufli, mais léoè- rement , fes aîles quifne paroillent pas encore parce qu’elles font repliées, mais qui bientôt fe développent & s'étendent. Parties de la génération du mâle & de la femelle. Manière dont fe fait l'accou- plement. Le mâle a un pénil, deux tefticules , des 1 / " véficules féminales & des proftates. Les par- ties de la femelle fonc un ovaire, un urerus & fes dépendances. Le pénil.en partie membranneux, en par- tie de fubftance cornée eft très long & forme beaucoup de contours, il eft fitué hors du ventre fur le côté, contourné & replié à fon extrémité; un de fes côtés eft de fubftance cor- née, & l'autre eft membraneux, ce qui fait que dans l'érection , il jouit d'une forte con- fiftance dans toute fa longueur; il eft obrus à fon extrémité, rentrant fur Ini-mêème & for- maot une ouverture dans laqueile eft reçu l’o- rfice da vagin de la femelle dans le moment de l’accouplement; ce qui eft oppofé à ce qui a lieu dans tous les autres animaux, mais ce cecxlix dont Swammerdam dir s'être affiré. La bafe ou racine du pénil eft de fubftance cornée & sconrenue , ainfi que les autres parties de la gé- nétation dans la cavité du ventre, Les teflicu- les, placés à la racine du pénil, font d’un jaune obfcur mêlé de rouge; ils font formés d’ure membranne grénue ; qui contientune femence blanche, fous la forme de petits globules; par delà font les vailleaux déférens & les véficu- les féminales, enfin des parties olobuleufes auxquelles Swammerdam donne Îe nom de proftates. | La valve & la matrice font cachées dans la femelle fous les deux derniers anneaux du ven- tre. On peut diftinguer trois articles dans la vulve; le premier eft oblong & velu, il ren- ferme des ofle'ets ou cornes qui fervent à fa- ciliter fon prolongement en dehors; le fecond contenu fous le premier , qui lui fert d’une forte de prépuce, n’eft pa$ velu, & il eft ter- miné par une fubftance moyenne entre celle des os & celle de la corne; le troifième artie cle, qui fert de vulve& d’anus, ef noir chargé de quelques poils & de fubftance mixte entre celle des os & de la corne, Ces parties conduifent en remontant à ur ovaire bifurqué , dont chaque branche eft for- mée de trente- deux canaux ou cyiduëlus dont chacun contenoit quatre œufs, en forte que le nombre total des œufs étoic de deux cents cinquante fix. La Mouche dont on vient de lire la def. cription anatomique , s’accouple fort peu de tems après avoir paru fous fa dernière forme ; fon acconplement eft long; ranc qu'il a lieu le male eft porté par la femelle qui tient fes aîles érendues ; le mâle la preffe de rems en tems; en commençant l’accouplement la fe- melle fait fortir fa vulve , & en introduit l'extrémité dans la cavité placée à lorifice de la partie du mâle, La femelle dépofe fes œufs dans les gerfures du fromage qui a vieilli, & elle y réuflit aifémenc à ia faveur de la faci- lité qu'elle a d'aionger fa vulve , de l’étendre hors du corps, ceél Le refte de l'ouvrage deSwammerdam con- ent lhiftoire de différens infeétes. Je ne ferai qu’indiquer les titres , parce que ces objets font traités moins en dérail que les précédens; que l’auteur s’y eft beaucoup moins appliqué à l'anatomie des infectes, ce qui eft la partie la plus intéreffante de fes ouvrages , celle qui Jui eft la plus particulière ; & que ce qui a été dit précédemment fufkic pour donner une idée affez complète des fervices que Swammerdam a rendu à l’hiftoire naturelle relativement aux infectes , de ce qu’il a ajouté aux connoillan- ces qu'on avoit fur cer objet. On remarquera donc qu'il a principalement développé & fair connoîrre en quoi confiftent les changemens que les infectes fubillent ; comment ces chan- gemens s opèrent, de quelle manière leur d£- veloppement fucceflif a lieu fous leurs diffé- rentes formes : ce font autant de matières fur lefquelles Swammerdam a procuré des lumié- res qui manquoient avant lui. Il a encore beaucoup contribué à faire connoïtre l'organi- fation des infeêtes , & à faire concevoir les phénomènes que préfente leur hiftoire ; faits ui cellent d'étonner & qui ne font plus des phénomènes, depuis qu'ils font faciles à expli- quer d'après l'organifarion des animaux qui les préfentent. Ainfi la ténacité de vie des infec- tes, fi je peux n'exprimer ainfi, fe conçoit aifément d'après la manière dont les organes qui fervent à entrerenir l’exiftence font répan- dus dans toutes les parties du corps. Les changemens ne paroillent plus des métamorphofes ; mais un fimple développe- ment, &C. Peu d'auteurs ont procuré des connoillan- ces aufli générales, aufli fatisfaifantes , & Swammerdam partage avec ceux qui n'ont pas rendu des fervices aufli importans, l’exac titude, la clarté, la précifion mème à décrire les infeêtes dont il parle, à faifir les traits qui les diftinguent, & à faire connoître leurs pra- tiques ou habitudes. Je finis par l'inumération des objets dont il eft traité dans le refte de fes ouvrages dont je n'ai pas encore parlé, D; I # C'ONU RSA Hifloire des Vers qui habitent Les tubercules des feuilles de faule. Ileft queftion dans cette hiftoire de plufieurs Vers différens. 6 Hifoire des infectes qui vivent dans les fruits, dans les rubercules, entre le par- enchyme des feuilles de différens végétaux. Comparaifon de l’accroiffement & du dé- veloppement d'un œiller, depuis la femence jufqu’a l'épanouiflement de la fleur, avec l’ac- croiffement & 1: développement des infectes qui pallent par l'état de nymphe, depuis l'œuf jufqu’à l’état d’infede parfait. Cette compa- raifon elt fur - tour traitée & rendue f:nfi- ble à la faveur des planches. Il eft d’ailleurs aifé de s’en former une idée d'après ce qai a été dit. Conclufon de l'ouvrage. En, annohçant que 18 titre des objets que je viens de rapporter, complère l:s ouvrages de Swammerdam , je n'ai entendu parler, pour cette parue, comme je l'ai fait pour les autres , que de ce qui eft relatif aux infectes, VrAMRLDSINIENR Les œuvres de Vallifner forment trois volumes in-folio ; ils font écrits en italien & ornés de planches gravées : on y trouve des obfervations fort intéreffantes fur les infeétes ; Vallifner a particulièrement con- tribué à faire connoïtre leur organifarion & les habitudes ou la manière de vivre d'un aflez grand nombre d’efpèces. Les naruralif- tes qui ont fuivi depuis la même carrierre lui ont rendu juftice , ils ont profité de fes obfervations , & il les ont citées ; comme il ont extrait de fes ouvrages ce qu'il ya de plus important, & que le précis que j'en donnerois ne feroit qu'une répétition , je me bornerai à indiquer les infectes que Valifner à fait repréfenter , & à citer les objets les plus intéreflans dont il eft traire P R ÉVLMIMA NUALIRR E. dans le texte. Vallifnez obfervoit au com-\ |; mencemenc de ce fiècle. On lui a l'obligation d’avoir combattu des opinions erronnées qui éroient encore en vogue, mais on peut lui reprocher ure érudition qu'on eflimoit encore alors, donton ne fait guère de cas aujourd’hui & qui eft même blâmée en général. Il ne faut pourtant. pas oublier, que cette érudition éroit nécellaire dans le rems où Vallifner écrivoit pour combattre & détruire d’ancien- nes opinions encore accréditées, tandis que de nos jours elle ne ferviroit qu’à rap- peller des erreurs oubliées ou confignées dans des écrits qu'on ne lit plus VOLUME TS Planche première. Changement de la Che- nille en chryfalide; développement du Pa- pillon en. fortant de la chryfalide. « PI. H. Le Fourmilion, fa coque, fa chry- : falide , l’infecte qui en fort, fon développe- ment. PL. IIT, Guépe - Ichneumon ; : fonover , fon gucpiér. PI. 1V. Développement du gutpier de l'Abeille-ménuifière, : PI, V. Nids de-petites Abeilles, conftruits dans des rofeaux fecs. . PI. VI Fig. 2, 3, un Pilullaire. Dans le texte , page 6 & fuiv. defcriprion & hiftoireé du ver qui vit dans les inceftins du cheval; fa chryfalide , la Mouche dans laquelle il fe transforme. Pag. 13 & fuiv. Defcription & hifloire du Ver des Sinus du Mouton, du Daim , &c. Planche VII. Le Criocère de l’afperge , fon Ver, &c eccly Pas. 196 du texte.Idée d’une divifon méthodique des infectes. Je cire ce para- graphe , parce qu'on n'avoit pas encote alors la penfée des méchodes. Planche XIL Mouche à fée qui vit fur le rofer. Salarve, fa chryfalide, &c. LA PI, XIII, Sa rarrière. PI. XIV Plufieurs de fes parties vues au microfcope. PI. XXV. La Puce, fes œufs, fon Ver; &c. Dans le texte une lettre fur fon origine & fon hiftoire, PI. XXVIL. Le Ver, la Mouche, &c. des finus du mouton, PI. XXVIL. Le Taon des tumeurs du bœuf, fon Ver , &c, PI. XXXIL. Le Criocère du lys, fon Ver, | &c. PL 'XXXIIT. Partie vér , la chryfalide. PL XLV, XLVI, XLVIT, XLVII & XLIX relatives à l’hiftoire de l’infecte ap- pellé Kermès. Dh génitale du mâle ; le La CITE Charanfon. VO L:U:M:E 11. Pag. 1 & fuiv. hiftoire d’une conftitution vermineufe, & d’une épizootie qui en fuc la fuite dans le territoire de Venife. Planche I. Le Ver obfervé dans certe conftitution , la Mouche dans laquelle il fe transforme, C'eft le Ver des inteftins du cheval. _Pag. 6o, De la piquure du Scorpion d'À- frique, eccli Pag. 62. d'une efpèce de Sauterelle rare. ‘VOLUME IIl. Pag. 367 & fuiv. Table alphabétique pour P'Hifoire Naturelle & la Médecine. Cette Table contient la définition: dés objets qui y font compris, & un précis hiftorique de ces mêmes objets. On y trouve les noms de plu- fieurs infeétes. C’eft une forte de récapitu- lation de tout l'ouvrage. Il n’y a rien de relatif aux infe&tes dans k vol. IV. Su 91! . Ouvrages dont l’hifloire des ‘infeëles ne fait qu'une partie. J'ai tâché de donner unie notice, la plus iendue qu'il m'a été pollible , des ouvrages fur les imfeétes, dont les auteûts ne ‘fe font propofé que ces feuls animaux pour but; mais. 1] eft d'autres ouvrages dont les in- fectes ne font qu'une partie, dans lefquels on trouve des mémoires ou des obfervations fur ces animaux, la defcriprion de plufieurs qui n'avoient pas été décrits ,;ou qui ne l'a- voient été qu'incomplèrement, Ces ouvrages qui font très - volumineux, &. dont il me refte à donner une idée au leéteur , font de Eiois genres. Les dictionnaires, Les mémoires des différentes académies, dont les fciences naturelles font l’objet. Plufieurs journaux ou papiers périodi- ques. Enfin ,. la colle@ion académique qui ne peut être rapportée à aucun de ces trois gen- res, & dont l'hiftoire d:s infeétes eft cepen- dant une partie aflez confidérable. Les didionnaires dont les auteurs ce font occupés des infectes, font l'Encyclopédie, à D'IS EC OU RES le dictionnaire des animaux , de M. Des: bois, celui d’hiftoire naturelle de M. Val- mont de Bomare. ENCYCLOPÉDIE On trouve dans l'Encyclopédie, au mot HINSECTE, l'expofé du fyftême de Linné tel que ce favant l'avoir alors publié , un extrait des obfervations & des découvertes de Swam- merdam fur les méramorphofes des infeétes ; on y fait l'énumération de leurs parties ex- cernes, & l’on parle de leurs hab:tudes en général. Quant.aux articles particuliers , on n’en traite qu'un petit nombre , il s’en faut saucoup qu'on entre dans le dérail des ef= pèces , on ne décrit guère que la forme qui appartient à tous les infeétes d'un même genre; on parle de ceux qui font connus le plus univerfellement , tels que les Abeilles , Araignées , Papillons , &c. On expofe les généralités relarives à ces infeétes d'après les auteurs qui en avoient traité lors de la rédacs tion de l'Encyclopédie. On ne doit doné ef- pérer de trouver dans ce grand ouvrage, que des généralités fur les infectes , non le moyen d'en diftinguer les efpèces différen- tes, de connoître ces animaux & leur hif- toire, dans le détail que comporte ce dou- ble objet. La multitude dosfervations , de découvertes , de defcriptions d’efpèces nou- velles qui ont été publiées depuis la rédac- tion de l’Encyclopédie, les fyflèmes où mé- thodes propoftes fur la manière de claffer iesinfeétes pour les diftinguer & les connoître lus aifément, éroient des caufes inévitables qu'il reftât beaucoup à ajouter aujourd’hui à cet ouvrage, qui étoit au niveau des connoif= fances qu'on avoit dans le rems où il a été compolé, DEC T L'ON NAME DE M, DEs Boïs, Dictionnaire raifonné & univerfel des animaux, Paris 4 vol. in 4°, 1759, avec les lettres initiales du nom de l’auteur. M: P RE MMIN AIR E. M. Des Bois n’adopte point de méthode ; il décrit l’enfemble des infeêtes fans remar- quer fpécialement les parties d’après lefquel les on peut les claler ; il indique cependant à quelle claffe d'infedes ceux dont il parle appartiennent fuivant les auteurs méchodif- tes qui l'ont précédé ; ainfi au mot Araignée, par exemple, 1l divife le genre de ces ant- maux felon les méthodes propofées"à leur égard, par Linné, Homberg , Bon, &c. II ne faut guère efpérer de trouver que des gé- néralités dans ce diionnaire, & on y cher- cheroit en vain les détails qui diftinguent les efpèces. La partie hiftorique n'y eft pas toujours allez épurée des fables débitées fur certains infectes ; M. des Bois paroït ne les avoir connu que d’après les livres, & non les avoir obfervé lui mème; j'en citerai l'exemple fuivanr. t. 1. pag 496. M. des Bois, en parlant du Charanfon , le compare , pour la forme, à une Punaife. Le Charanfon, dir-il , eft un petit infecte fait comme une Punaife. C'eft , aflurément , donner une très-fauffe idée de fa forme. #a plus grande utilité qu'il nous paroiffe qu’on puifle reti rer du dictionnaire de M. des Bois, eft l'in- dication de plufieurs des ouvrages dont les infedtes font l’objet. VALMONT DE BOMARE. M. Valmont de Bomare publia, en 1764, fix volumes in 12 , fous le titre de diétion- naire raifonné & univerfel d'hifloire naturelle. Cet ouvrage , alors unique en fon genre , eut un grand fuccès ; 1l en a été fait depuis plu- fieurs éditions avec des corrections & des ad ditions. M. de Bomare n'entre point dans le détail des méthodes; il ne divile guères les infectes que dans ces genres nombreux en efpèces , diftinguées par des noms adop tés par l’ufage , comme Abeilles, Araignées, Guépes ; Papillons , &c. A1 décrit peu d’ef pèces en particulier ; mais les faits généraux fur l'hiftoire des infeêtes confidérés par maf fes , y font puifés dans les meilleures fources , extraits avec exactirude , & préfentés avec clarté. Ce dictionnaire réunit donc, à peu Hiÿfloire Naturelle, Infeiles, Tome IV. cccliy de chofes près, par rappott aux infedles , ce qu'on peut efpérer d'uu ouvrage dont ils ne font qu'une partie , & dont ces animaux n'ont pas €té le but principal de l'auteur. COFLLECTION ACADÉMIQUE. Cet ouvrage eft divifé en partie étrangère & partie Françoife. Il y à treize volumes de la première, & la feconde n’eft pas encore complette. PARTIE ÉTRANGERE. Tom. 1., pag. 288 & fuiv. Trois obler- vations fur les yeux des infectes , extraites du journal des favans, année 1780 & 81. Ces obfervations font courtes , peu inftruétives & fort au deflous de ce qu'on fait aujourd'hui. Elles peuvent fervir à l'hiftoire de la fcience, Tom.21, pag. 381, n°. 94. Extrait des Tranfaétions philofophiques,an. 1673. N°1, très-courtes obfervations microfcopiques fur l'aiguillon de l’Abeille , n°. 2 , fur fa racif= foire, n° 3 , fes bras , n°. 4. fur fes yeux. On {uppofe dans cette dernière obfervation , que la difpoftion de l'œil de l’Abeille eft telle u'il ie peint fur la rétine des cellules , fem- biables à celles des rayons qu’elle conftruit, & que c’eft ce modèle qui lui eft offert qui déter- uune le genre dans lequel elle travaille. Il auroit fufh de faire la rAexion qu’une pa- eille apparence ne pouvoit manquer de trou- bler la vifion , & d'en rendre l’effec principal à-peu-près inutile, Pag. 158, n°. 40. Extrait d’une lettre écrite des Bermudes; il y a dans ce pays, fuivant l’auteur de la lettre, des Araignées qui tendent leur toile entre des arbres éloi- gnés de fept ou huit braffes ; eiles jetient leur fil en l'air , & le vent les porte d’une arbre à un autre; la toile achevée eft affez forte pour arièter un oifeau gros comme uné Grive. » 164 cccliv Pag. 197 & fuiv., n°. $o. Extrait des TFranfa@ions philofophiques , année 1660. Sur les fils d’Araignées qu'on voit étendus dans les campagnes , & volriger en lairen automne. Ces fils font lancés par les Arai- gnées fecondées par le ven. Cer article mé- rite d'être lu. Pag. 328 & fuiv. Queftions fur les Araï- gnées ; énumération de celles qui fe trouvent en Ang'ererre ; on y en compte deux efpèces de celles qui feat pour attraper leur proie ; huit de celles qui filent pour fauter , & fe couvrir peudant le froid feulement; quatre de celles qui ne flent pas. Extrait d’une lettre écrite d'York. Tranfattions philofophiques, année 1671 ,n°. 72, fur une Punaife qu'on trouve fur la jufquiame. Extrait du méme ou- vrage, Pas 138, n°. Les cirons ou chiques cau- Da 7 D ff fent de vives douleurs ; manière don: ils pul- ; P Julenc dans les chairs ; néceflité d'en trer le 1 fac où ils étoient contenus. Extrait des Tran- faétions philofoph. , année 1668 , n°. 41. Pag. 344. Sur quelques infeétes qui per- cent les feuilles des plantes , n°. 30, 40 & so. Tranfa&. philofoph. , année 1671 , nAe17$. é Pag. 81, n°. 1 & fuiv. Sur les Fourmis, leurs œufs, leurs productions , leurs progrès, & fut, l’ufage qu’on en peut faire. Tranfa@. phil. , année 1667, n°.23. Pag. 348. Franf. phil. , année 167t, n°. 76. Extrait d'une lettre de M. Willhougby fur les Ichneumons , & fur leurs différentes manières de fe perpétuer, On ne diftinguoit pas alors les Ichneu- mons proprement dits , d’autres Mouches à quatre aîles. M. Wilihougby parle dans fa lettre de quelques Guëpes, aufli bien que des véritables Ichneumons, US) CONTRE Pag. 354: Tranf. phil. , année 1671; n°. 16, Extrait d’une lettre de M. Lifter. Les Ichneumons font ainfi nommés, parce qu’ils recherchent les œufs des Araignces pour s’en nourrir , comme les Ichneumons quadrupèdes le font à l'égard des œufs des Crocodiles; autres obfervations fur ces in- feêtes sgelles font en général peu inftruétives. Pag. 21 , art 6. Tranf. phil., année 1666. Relauton faite par un colon de la Nouvelle- Angleterre, qu’il fortit de terre dans ce pays, en une certaine année, une prodigieufe quan- uité de Vers armés d’une queue , qu'ils per- cerent les arbres qui en périrent dans l’efpace de deux milles, Pag. 289 , art. 8. Tranf. phil., année 1670., fur des infectes qui fe logent dans de vieux faules. C’eft une efpèce d’abeilie. Ii nait d’autres infectes , des Scarabés , des Miouches , des dépouilles que laiffent les pre- miers , c'eft àggire que d’autres infectes font leur ponte parmi les dépouilles des pre- miers. Pag. 339, 35e,353. De quatre infeétesà odeur de mufc. Un Scarabé, une Abeille, un Ver qui vit fur le caillelait , une-très-perire efpèce de Fourmi noire. Pag. 73, art 7. Tranf. phil. , année 1666, A s, 4 n°, 20, de la nature du kermès , du lieu où on le trouve , du tems de le ramaller , de fon ufage pour la teinture. Pag. 325. Tranf. phil, année 1671 , n°. 71, fur les coques d'infeétes du genre du kermès qui fe trouvent fur des pruniers , fur la vigne, les ceriliers & les lauriers cerifes. Ces coques teignent en un beau pourpre le papier fur lequel on les écrafe. Pas. 3:38, n°. 73. Defcriprion d’une au- ge 359; 73 P tre infeéte qui fe trouve en Angleterre, & qu'on place aufli dans le genre du Kermès. Tems où il fauc cueillir la coque de cer infecte, P RÉGERMIN ANR E, Suite d’obfervarions fur te Kermès, pag. 363, 3704 Pas. 170. Tranf. phil. , année 1668, n°. 41. Très courte notice fur les Miche luifantes. Pag. 328 , art. 3. Très courte defcription d’üne Mouche vivipare envoyée d'Yorck. Pas. 148 , n°. 37. Les Poux quittent à une certaine latitude, les voyageurs , le rexte porte les Efpagnols , qui vont aux Indes, & les reprennent à la mème latitude au re- tour. Perfonne , quelque foit la mlpropreté, na de Poux aux Indes qu'à la tête. De pareils faits méritent plus d'une obferva- tion. Pag. 382, n°. 94, pag. 394, n° TOZ. Bréaietles oblervadons microfcopiques far 1: Poux , par Lewenhoeck favec figures. Pag. 389 , art 4. Un mot fur des Tiques du Brelil, appellés, par l'auteur qui en parle, Poux de Pharaon. Tranf. phil. ,annte 1678, n°. 139. Pag. 332 & fuiv., n° 72. Sur des Punai- fes qui vivent fur la Loue me ; leurs œufs écrafés fur du papier , le teigrent d’une belle couleur de vermillon. RS Pag. 22 , n°. 8. Les Sauterelles font quel- quefois en fi grand nombre dans l’ukraine , w’elles y détruifent toutes les moiffons ; cha- que Sauterelle pond deux à trois cents œufs; les Porcs en font avides , & ils en détruifen: beaucoup. Pag. 542 & fuiv, n°. La femence des Scarabés , des Sauterelles & de plufieurs autres infectes , fourmille d’animalcules come celle des autres animaux. Pag. 353 , n°. 76. Queition fur la nature de la Larentule. ccclv Pag. 6 & 7 sat S. Quelques obferva- tions Fe manière d'élever les Vers à foie en Virginie. Pag- 3335 n°.72,643563n.76. Quel ques notes fur É vers luifans. Pag. 323 & 324. Sur des Vers & des Chenilles rejettés par le vomiffement. On ne peut être trop en garde contre ces faits qui font prefque toujours ou faux à deffein, ou fuppofés par quelque méprife, RO METTET Les obfervations de ce volume font extrai- tes des Ephémérides des curieux de la nature, Pag. 20. Ephem. dec. 1., année 1.1670., obferv. 120. Les Araignées privées d'air dé- périffent , en leur redonnant de lair, tans qu'il puifle s'introduire de proie pour elles., elles reprennent l'embonpoint qu'elles avotent perdu. L'air paroit donc les alimenter. ( fauffe conféquence ). Pag. so, dec. 2., année 2. 1671. Exem- ple de A Perfonnes qui ont , toute ur vie, mangé des Âraignées, fans en être in- neo drecl Cependant leur piquure ne doit pas être négligée. Exemple pag. 660 , Fphém. année 4 168$. D'un homme qui, piqué au cou par une Araïgnée, néglige d'a- bord cette piquure, a enfuite des ‘ympuo- mes inflammatoires , tombe en iyncope , & meurt le fixième jour, Pag. 24 , Ephém. des curieux de la nat.; déc. 1. année 1670. , obf. : 33 Les habitans de la haute Hongrie prennent jufqu'à dix Cantharides pulvérifées dans une potion , ranc pour une maladie qui a du rapport à lhydrophobie, que pour prevenir la morfure des animaux qu'ils crotent enragés. Ils n'en éprouvent aucun accident, ce quon attti- bue à la force de leur tempérèmenr. Mais left bien permis de dourer de ce fair, Yyi ccciv] DCI" CNO TERRES même de le nier , sil eft vrai que ce foit l'ef- | heures, devenoit mortelle , fi on ne fe hâtoit pèce de Cantharides employées en médecine, & l'on doit prévenir qu'on ne fuivroit pas un pareil exemple, même de très-loin , fans en éprouver la mort. Pag. 597 & fuiv. Ephém. déc. 2 an. 3, 1684. Obferv. 42 , obfervarions fur les De- moifelles , fur leurs yeux , les Vers & les nymphes dont elles proviennent. L'auteur croir qu’il y a quelquer efpèces de Demoifeiles dont les nymphes vivent dans les terres hu- mides. Pag. 477. Ephem. déc. 2., année 1. 1682. Obf. 56. Anatomie du Frelon. C’eft plutôt une énumération de fes parties externes, & très-peu de détail fur fes parties internes. Pag 209. Sur un Grillon entré dans l'o- reille d’an homme pendant fon fommeil , rendu par la bouche en morceaux , à la fuite d’un abcès. Les auteurs de la table prouvent avec fondement que ce fait n'a pu avoir lieu. Pag. 479. Ephém. déc. 2. année 1. 1682, obf. 48. Examen anatomique du Grillon, & fyftêème fur la manière dont il fe nourrit, & produit un fon. Cet examen eft très fuperficiel , & lopi- pion propofce eft érronnée ; elle eft détruice, quant à la manière dont ces animaux fe nourriflent, pag. $8 1. où l'on rend un compte vrai du genre de nourriture dont ils vivent, & quant au bruit qu'ils produifent, pas. 654, où l'on trouve une opinion beaucoup plus fondée & vraifemblable fur le même fujer. Pag. 441 & 442. Ephém. déc. 1. , année 9 & 10, 1678 & 1679. Sur un infecte in- connu , qui parut dans l'été de 1779 , dans la petite villede Czierck en Pologne, y canfa la mort à 35 hommes & à beaucoup d’ani- maux. Cec infecte armé d'un aiguillon , fe jeioit fur les hommes & les animaux. Sa pi- de la fcarifier. Defcription de cer infete, d’après laquelie il eft impoñlible de le rap- porter à aucun genrê. Aveu de l’auteur de cette obfervation,, que cer infeéte n’elt décrit par aucun auteur antérieur à l'an 1779. Con- féquence qu'il eft un être nouveau, & conjec- ture fur fa produétion, qu'il a été engendré de la chair corrompue de quelqu'animal. En voilà plus qu'il n'en faur pour que certe ob- fervation n'eûüt pas dû pañler à la poftérité, & pour qu'on la place au rang des fables. Ajou- tons qu'elle eft d’un anonyme. Pag. 462 & fuiv. Ephém. déc. 11. an. 1: 1682, obferv. 30. Sur différentes fortes de Mouches. Defcription très-incomplette de ces Mouches. Lorfque ces infectes , même les Mouches ordinaires, font crès-commu- nes, c'eft un figne de maladie épidémique. La pefte de Lcipfc fut annoncée par une fi grande quantité*de Mouches, qu'on en trou- voit des monceaux en plein champ, fur les chemins, &c. Nous obferverons, furce fait, que de tour tems on a été porté à attribuer les maladies peftilentielles à la multitude des infectes , plus grande qu’elle ne left ordinai- rement ; mais , neft-ce pas parce que les mêmes difpoñicions de larmofphère qui favorifent la multiplication des infectes , l'humidité & la chaleur , difpofent aux mala- dies épidémiques, & en font fuivies, que ces masadies ont lieu les mêmes années où les infectes ont été plus nombreux qu'à l’or- dinaire , & non pas parce que les infcdes y ont donné lieu. Pag. 490. Ephém. déc 11 , année r. 1682, obferv. 64. Anatomie de la Mouche commune par Jean de Muralco. Cette ana- tomie , comme toutes les defcriprions du même genre, par le même , eft une énumé= rauion très-fommaire de différentes parties , fans prefque de détails fur la forme Sal E ftructure , la pofition , la connexlon de ces parties. C’eft un homme qui nomine , pour les infectes , les principales parties reconnues quure étox fuivie d’une rumeur qui , en trois ; dans les autres animaux , les place où l'on PR HUBDIEMET NA TRE. eut fappofer qu'elles font , ne dit print comment 1l les a découvertes, & paroir ou s'être le plus fozvent trompé , où avoir au moins beaucoup donné au hafard. Par exem- ple, par rapport à la Mouche commune , il dir qu’on voit dans l’intérieur de la poitrine différentes côtes bien diftinguées , qne ie cœur eft de figure conique, qu'il n'a qu'un ventricule, &c. Quelles énormes différences avec l’organifation des infeétes en général; quel fond faire fur un homme qui a cru des chofes fi extraordinaires , fans dire com- ment il les a vues, & que fert de perpé- tuer l’'amas de pareilles obfervatiens ? Pag. 543. & 44. Ephém. déc. 2, an. 2 1633. Obferv. 58, fur les Vers qu'on voit dans le vinaigre & la bierre aigrie, & les mouches qui proviennent de ces Vers, Pag. 634. Ephém. déc. 2 , an, 3 , 1684. Obferv. 158, fur un Moucheron qui dé- pofe fes œufs fur le nénuphar, le potamo- geton , &c. L'auteur femble parler des Pu- cerons en général, quoiqu'il ne parle que d'une efpèce. Pag. 475 & 76. Ephém. déc. 2 an. 1, 1682. Oblerv. 53 & $4. Amatomie du Por & celle de la Puce. Par Jean de Muralro, Ce titre annonce beaucoup , & la defcriprion, comme toutes celles du mème auteur, n’eft prefque rien. Obferv. 55, du mème auteur, fur un infecte qu'il appelle Za Puce des fleurs de fcabieufe. W n'eft pas aifé de reconnoïître cet infecte d’après la courte defcription qui en eft donnée, ni de reconnoïre fon organifa- tion d'après l'examen anatomique qui en eft préfenté. Mieux vaudroir rien , que de femblables obfervations. Obferv. 57, par le mème. Pareils defcrip- tion & examen anatomique de deux Punaifes qu'il nomme Punaife des murs & Punaife du bois. ceclvij Pag. 484. Obferv. 60. Même travail du même auteur fur /e Scarabæus majalis folia- ceus ( c'eft le méloë). Il y a, dit l’auteur, » dans la poitrine des chairs poreufes ;'pref- » que rondes, de couleur rouge, je doute f » ce font les poumons». Que connoifloit donc de l’Anatomie des infectes un homme qui doute s'ils ont des poumons , & fi ces poumons font placés il itrine? Qu’ dre d° l obf. dans la poitrine? Qu’attendre d'un cel obfer- vateur, & pourquoi recueillir fes obferva- tions ? Pag. 487, ©8 & 89. Mème travail du mème fur le Taupe-Grillon , & le Scarabé du lys. Pag. 495 & 96. Du même, fur le Scor- pion & fur le Ver-luifant. Tome IV de la partie étrangère, & le premier de l'hifloire naturelle féparée. Pag. 9, Tranfaétion phil. an. 1665 à 1683, n°.68. Elfaim d’Abeilles forti en An- gleterre dès le 14 Mars. Certe fortie pré- maturée avois pour caufe probable la difeite d’alimens. Pag. 19. Notice fur des Abeilles folitaires qui conftruifent leurs nids dans ée vieux faules. Pag. 39 & 40. Defcription d’une ruche très-utile , dont on fait ufage en Ecotfe pour empêcher les eflaims de fortir. Tranf. phil. an. 166$ à 1683, art. 1, n°. 96. Pag. 423 & 424. Sur la véritable origine des Abeilles. Extrait de l’ouvrage de Redi fur la génération des infectes. Pag. 172. Combat d'une Araignée & d'un Scorpion, d’une Araignée & d’un Crapaud. Ephém. déc. 2 an. 6, 1687, obferv. 224. Un Scorpion enfermé avec une Araignée dans un ceclvi} bocal, la tue & én fuce le corps (cela na rien d extraordinaire), Une Araignée tue un Crapaud en le piquant. (Ce fait a befoin de confirmation. ) Fao. 435 Sur le nid des Araignées, les longs” jeunes que ces infectes fapportent, Excraic de, l'ouvrage de Redi fur la généra- uon des infeétes; Ê ur jeur mue, l'origine de leurs fils, la manière dont les Araignées les eppliquent, fur l'erreur où l’on eft à l'égard de leur génération. Pag. 436 , 437, 438. Extrait du même ouvrage. Pig. 167. Ephém. déc. 2, an. 6, 1687, obf, 11 s. Sur des coques de Ver de Cancha- rides trouvées dans des fourimilières. Pag. 80, Tranf, phil. an 1665 à 1683, n°. 127. Courte & incomplerre defeription du Scarabé, Cerf volanr de Virginie, D'après la figure pl. 1, fig. 3,1l diffère | peu où point du nôtre. Pag. 147, Ephém. déc. 2 2, an. 6, 1687. Defcciprion d’une Chenille du ferpoler. Elle avoit été piquée & donna nailfance à des ichneumons, L Pag. 173. Prérendue Chenille trouvée dans le cœur d’une Poule, Ephém. an. 6, 1687, apend, obf, 13. Pag. 159 & 160, Ephém. déc, 2 1687, obferv. 121. Défcriotion ‘d’ nee très- belie. & grande Chenille trouvée fur la ro- quette, & defcription du Papillon quil eft de reconnoitre sais Œ fort difficile P. 2. 4SI. Sur la génération des Chenilles. 452 & fuiv. Sur la Chenille de Iyeufe, du folanum ; fur les Chenilles du chêne, ‘du Pruuier , des HU de rue, du chou, des éxcroiffinces de l’agrius catus ; de ja Che- ile où Ver quif e loz: e dans f’ épañleur des DU 'S TERO OCR #euilles" du faule, & la Chenille ou Ver de la noifette sèche , d’après Redi. Pag. 140, Ephém. déc. 2 , an. 6, 1687, obf. 49. Defcription de quatre Cigales des Indes. Pag. 574 & fuiv. Lertres de Redi & autres favans, fur les Cirons des puftules de la galle. { Cet article eit bien dévalle & fort intéref- fant. ) Pag, 104, Ephém. an. 1670 à 1686, déc. 1, an. 3, obferv. 104. Sur les Kermès de Pologne, , Pag. 143, Ephém. Les Coufins volent en nf grand wombre en Pologne, que l'obferva- teur les prit pour la He d une forêt em- brafce. Pag. 167 & 168, Ephém. Ce qu'on ap- pelle pierres de Por n'eft autre chofe que des chryfalides de Cantharides dont les Vers PRE dans les fourmilières ÉD Tr métamorphofent. Pag. 461. Des infectes ou Poux qui s’atta- cons aux Fourmis, d’après Redi. Pag. 447. Sur l’origine des Galles des vé- géraux, d’après Red: Pag. 322 , Ads de Copenhague, an. 1676, obferv. 2. Defcription & anatomie du Taupe-Grillon ou Courulière. (Cet artic:e elt intérellant,) Pag. 425 & 426. Sur l'origine ou généra- ion des Guëpes , d’après Redi. Pag. 141, Ephém. déc. 2, an. 6, 1687, obferv. so. Sur une Mise qui ronge les i livres. Cer infeéte eft repréfenté pl PRÉ Vs figure V L On reconnoic à la figure , touté gro ère qu'elle ch. une Phalène ; l’auteur dit qu'il, ne couroit ni la nymphe, ni le PR ÉAEMIMNMARFR E, Ver qui produit cet infecte. Ce n'eft donc pas une Mitte; & il eft fort difficile , d’après la defcription, de dire ce que c’eft. L’aureur fait enfuite la defcription de quatre infeétes de nuit, qu'il n'eft pas plus: aifé de recon- noie d'après ce qu'il en dir. Pag. 142, Ephém. Obfervarion très-in- complete fur des Mouches formiciformes & d'autres infeétes qui volent par troupes. Pag. 121, Ephém. Défcription d’un in- fecte qui produit une force de manne dans lifle de Ceylan. Pag. 123. Sur des Vers lumineux très-ra- res , obfervés fur la côte de Coromandel. Ephem. pag. 177. D'un infecte invifible à l’œil nud, obfervés au microfcpe. Journal littéraire de l'abbé Nazari, an. 1668. Pag. 205 & 206, Ates de Copenhague, an. 1671 & 72, oblerv. 54. Defcriprion de deux infeétes trouvés dans le fucre, Pag. 415 & fuiv. Sur la génération des infectes, d'après Redi. Pag. 488. Sur l'odorat des infectes, d’a- près le même. Pag. 92. Sur quel arbre croîc le kermès. Pag. 104. Sur fes ufages. Pag. 351. Ce que devient la graine de kermès. Pag. 460 & 461. Sur les lentes, d’après Redi. Pag. 179 & 180. Sur les yeux des Mou- ches & des infetes en général. Extrait du Journal de l'abbé Nazari, an, 1660. De la page 418 à la page 49, extr. des obferv. très-curieufes de Redis fur. difié- rentes Mouches, ou plutôt fur différens in- fectes à quatre & à deux aîles nues. ceclix Pag. 6o7. Explic. de la pl. XXXIV, qui repréfente le Ver du nez des moutons, la Mouche qui le produit, fa chryfalide, &c, Pag. 422 à 487, fur la génération des Papillons, & defcripr. de différens Papillons, d’après Redi. = Pag. 174. Ephém. déc. 2 , an. 6, 1687. Obferv. $3, defcript. d'un infedte aîlé, emblable d'ailleurs au Pou, & s’attachant aux hommes & aux animaux comme ce: dernier. Pag. 460 & fuiv. Sur les Poux, d'après Rédi. P.331. Ades de Copenhague. An. 1676. Obferv. 521, Puce nourrie par une femme, qui vécut fix ans; cette femme ua des frie- ions mercurielles pendant deux mois, & la Puce qui fe nourrifloit de fon fang n'en foufftit pas. Pag. 598. Corps fpermatiques du Scarabé , d’après Willis. Pag. 123. Ephém. Si l'on comprime les Scorpions de l'ile de Ceylan, Su'ilsren- dent quelque chofe de liquide ;#ce fluide eft lumineux. Leur piquure caufe une vive fenfation de brülure. Pag. 367 & 68. Actes de Copenhague , an. 1677, 78 & 79. Defcripr. & Anar. du Scorpion. De la pag. 427 à 455. Différentes obferv. fur les Scorpions, d’'apiès Rédi. Pag. 463. Tiques de différens animaux ; d’après Redi. Pag, 540 & fuiv. Extr. des obferv. de Rédi, fur les Vers rrouvés dans différentes fubftances, ccclx Tome V. De la partie étrangère, & le fecond de l'hifloire naturelle feparée, contenant les obfervations de Swammerdam fur les in. fééles. Ce volume ne contenant qu'un extrait du biblia naturæ de Swammerdam , & ayant donné un précis de cet ouvrage dans le comp. te que nous avons rendu des écrits de cet au- teur, nous ne ferions que répéter ici ce que nous avons dit ailleurs. C'eft pourquoi nous nous contentons d'indiquer fobjer de ce volume, Tome VI. De la partie étrangère, & le premier de la phyfique expérimentale [éparée. Ce volume contient l'extrait des tranfac- tions philofophiques, du journal des favans, des éphémérides d'Allemagne, des actes de Copenhague, de ceux de Léiplick; des œuvres de Rédi, depuis 1665 jufqu'en 1702. Pag. 428 & 29. Les cantharides vues au microfcope font hérifftes de pointes ; ce font ces pointes qui caufent des véficules, & peut- être en paflant dans la circulation, les effets fur la veflie, Ce fentimenc eft d'Olaus Borri- chius. Actes de Copenhague, an. 1676, ob ferv. nr Pag. 63, Tranf, phil. an. 1671, n°. 70, art. s. On,tire de la Chenille commune de l'aubépine, par le moyen d'une leflive, une couleur de pourpre ou incarnat fixe. Par le mème moyen on extrait la même couleur des têtes des Scarabés & des Four- mis, & la Scolopendre, couleur d’ambre, donne une couleur agréable & fixe d’azur ou d'améchifte. (Il ya tant de différence entre ces deux dernieres couleurs qu'on ne conçoit pas qu'on les obrienne de la même fubftance par le même procédé. ) Pag. 57 & 58, tranf. phil. an. 1670, n°. DA TLS E ÉROURES 63, art. 1. Les Fourmis & les Mites du fro+ mage perdent le mouvement fous le récipient de la machine pneumatique; ces infectes pa- roiflent privés de vie, mais l'air qu'on leur rend les ranime : des nymphes de Coufins au contraire, renfermées fous un récipient vidé d'air, ont continué pendant plufieurs jours de fe mouvoir librement dans l’eau, & leur changement en Coufins s’eft opéré enfuire , pag. 45 & 46, mais ils n’ont point volé fous le récipient & ils ont vécu peu de tems. Pag. 54 & fuiv. cranf. phil. an. 1670 ,n°. 63,art. 1. Expériences faites fur diverfes ef. pèces d'infectes placés dans le vide, Tous y perdent le mouvement promptement, plu- fieurs reviennent à la vie fi on leur rend l'air peu après les en avoir privés, mais tous meu- rent {1 on diffère de plufeurs heures. Les uns réfiftent plus long-tems que les autres. Tome VII. De la partie étrangère, & le pre- mier de la médecine feparée. Ce volume eft compolé des extraits du Journal des favans, depuis 1687 jufques & compris 1699, des Tranfaét. philofoph, de- puis 1679, n°, 42 , jufques & compris 1694, n°. 207. Du journal littéraire de l'abbé Nazari de- puis 1668 à 1670. Des cinq volumes des actes de Copenhague depuis 1671 à 1679. Des actes de Léipfck de 1682 à 1693. Des nouvelles de la république des lettres de Bayle de 1684 à 1687. Des éphémèr. an. 1687 & 1688. Des vingt premières années du mercure de France. Ê Pag. 391. Sur les Crinons, efpèce de Vers qui fe logent fous la peau des enfans. Actes de P R D ECM IN À I RE. de L‘iplc, janvier 1682. pl. 11, figures de ces Vers. Pag. 292. Actes de Copenhague, an. 1674, obfer. 01. Un enfant auquel on avoit fait avaler fepc ou huit poux vivans pour la jau- nifle, remède de charlatan, eft guéri de la jaunile , mais il tombe dans l’atrophie; 1l meurt, on l’ouvre, & l’on trouve dans fon eftomac une prodigieufe quantité de poux qui s’y éroient produits. Ainfi ces animaux pour- roienc vivre & fe mulriplier dans l’eftomac. Mais ce fair auroit befoin d'être prouvé plus sûrement. Nous n'avons trouvé dans ce vo- lame de relatif a l’hiftoire des infectes, que les deux faits que nous venons de citer. Tome VIII. Ce volume eft extrait des mémoires de l’a- cadémie royale de Pruffe; il contient en ou- tre un fupplément & un appendix. Voici les objets relatifs aux infeétes que nous avons trouvés dans le volume & dans les deux parties qui fe trouvent ajoutées à la fin, Pag. 398 & fuiv. Sur des Sauterelles d'O- rient , qui voyagent en troupes, & qui ont fair de grands ravages dans la Marche de Brandebourg, en 1750. Le mémoire commence par une énuméra- tion des infectes quife multiplient prodigieu- fement certaines années, & qui font ou nui- fibles ou incommodes, ou l’un & l’autre en même-tems, Mais continue l’auteur entre les infectes étrangers dont la Marche de Brande-” bourg aeuà fe plaindre, il n'y en a point de comparables aux Saurerelles orientales qui voyagent par troupes. Îl parle enfuite des diff- rentes époques où il parut de ces Saurerelles dans le Brandeboure, & des lieux d’où elles venbient; il pale à lépoquè de 1750. Il dit que quoique ces Sauterelles ayent été décrites, elles ne l'ont pas été avec affez de foin, & pour qu'on les diflingue plus sûrement il rapporte une table des diflérer- Hifloire Naturelle, Infeiles, Tome IF. ccecix j tes Saurerelles; celle dont il eft queftion eft l'avant dernière de la table & yeft nommée locufta orientalis, peregrinans , gregaria , five afiatica, ( Malgré la table & les phrafes ca- radériftiques , 11 nous femble que l'auteur a manqué fon but, & qu'il n'eüt pas dû omettre une defcriprion bien faite de la Sau- erelle, objet de fon travail. ) Il paffe à l’ex- pofirion de l’abondance énorme dans laquelle ces Sauterelles paroïffent quelquefois ; il parle de leurs dégâts,de leur accouplement, de leur ponte, du nombre prodigieux d'œufs qu’elles dépofent, des moyens de s'oppoler à leur multiplication, Pag. 210. Sur un effaim prodigieux de Fourmis qui refflembloit à une aurore borcale, Cette obfervation faite dans la contrée du Havel, le 4 feprembre 1749, eft de M. Gle- ditfch. Sur les cinq heures du foir l'obferva- teur apperçut, le ciel étant ferein, un tour- billon qui lui parut une aurore boréale. Il décrit les apparences de ce phénomène, les colonnes qui fe balançoient dans l'air, l'effet qu'elles y produifoient , &c. Enfin une des colonnes s’abaiffa , l'envi- ronna , & lui laiffa reconnoïtre qu'elle étoit compofée de petites Fourmis noires ; toutes aîlées & femblables entr’elles, Cette efpèce conftruit fa fourmilière dans Les prairies qu'elle gâe confidérablement. L'auteur remarque que toutes les Four- mis de ces colonnes font des mâles ; en font- ce qui font chaflés des Fourmilières & qui périffent ? S'il y avoit des femelles on pour- roit croire que ce font des eflaims. M. Gle- ditfch propole plufieurs conjectures & ne ré- fout pas la queftion. Il parle enfuite des lieux d’où s'élèvent de pareilles volées de Fourmis, Tone IX. Ce tome eft, comme le précédenr, extrait des mémoires de l'académie royale de Prulfe. ZZ ccclxi Il ne contient point d'article relatif aux infectes. Tome X. Ce tome elt extrait des mémoires de l’a- cadémie des Sciences de l’inftitut de Bologne. De la pag. 1917 à la pag. 194. Sur les grandes C'oales ; leur defcription leur pro- pagation, &c. Pas. 194 à 196. Sur les yeux de la De c'eft à peu près ce qu'en a dit Leuwenhoeck. moifelle Pag. 361. Sur un nouveau genre d’infecte. C'eit une galle-infete de la vigne; fa def- on; ton hiftoire. ri} Pag. 60; & Go4. Sur les trous latéraux de l’aigmilon du Scorpion par où fon venin forc. Cerce obfervauon demande à être con- firince. LCOMVNESC NI, Extrait des mémoires de l’Académie des Sciences de Stockho!/m. L'hiftoire des infeétes occupe de la page 61 à la page 90. Pag. 61. Defcriprion d’un Scarabé , auquel on dns le nom d'Efcarbot tireur, déno- mination due à ce que toutes les fe qu'on touche cer infete, 1l rend par l’anus un jet d'une vapeur blanche accompagne d'un décrépitement. Même page. Defcription d’une Cigale qui fe trouve dans les Colon:es angloifes de J' Amérique. Pag. G2. Sur la manière dont les Arabes apprètent les Sauterelles qui leur fervent d’a- himent dans les cas de famine, & dont ils ufent par goût en d’autres tems. D'IS COURS Pag. 63. Defcription de la Cigale, Portez lanterne de [a Chine. Pag. 64. Defcriprion d’une Pro - Cigale d'Europe , & fon hiftoire, Pag. 65 & 66. Defcriprion d’une Punaife du Donteau & de la cochenille de l’arboufier. Pag. 67. Defcription du palais cornu, Cette dénomination eft le nom générique des Phriganes, fuivanc l'auteur de cer article, & l’efpèce , dont il parle, fut obfervée en Moldavie. Même pag. 67. Defcription d'unPapi!lon de la Chine,que l’auteur nomme Papillon violer, & d’une Phalène de Danemarck, qu'il ap- pelle Papillon argenté ,à caufe de quelques taches couleur d'argent. Pag. 68. Sur les aîles des Papillons , fur leurs antennes dans la chryfalide. Pag. 69. Sur leurs ftigmates. Pag. 70 & 71. Defcription d’un Papillon du LE cuplier ,; d’une petite phalène brune des prairies. Pag. 72. D'une Phalène de la bardane. Pag. 63. D'une Phalène du bouleau, & d’une Phalène de l'Amérique feprentrio- me Pag. 74. d’une Phalène de Suede, Pag. 75. De la Phalëne des offices ; c'eft une Teigie qui dans ce premier état s'ac- commode de divers comeitibles, comme beurre , fromage , viande, & aufli des étoffes. Pag. 76. Defcription d'une Phalène, dont la Chenillle ronge la tige du feigie au bas de l'épi prêt a fortir de fon fourreau; elle fait de grands ravages. PRÉLIMLNATRE. Pag. 76 & 77. Phalène du poirier fau- vage & de l'épine, & celle du hètre. ceclxiij ES OUMEE XXE L C’eft le troifième extrait des mémoires Pag. 78. Des faufles Chenilles & Mou- | de l’Académie royale des Sciences de Pruffe, ches à fcie. Pag. 79. Sur un Ichneumon qui pique les Chenilles mineufes des feuilles du fapin. Pag. 80. Remarques fur les Fourmis, Pag. 82. Defcription d'un très-perit in- fete à quatre aïîles, appellé daus les mé- moires Fifapus ou Piébule, Il paroïît que c’eft un Prérophore de M. Geoffroy. Même page & fuiv. Métamorphofe du Taon. ( Ce titre eft bien vague, puifqu'il y a différentes efpèces de Taons. ) Pag. 84. Delcription d’une Abeille défi- gnée fous le nom d’Aéeille à crible, Mème page & fuiv. Defcription de /a Mouche ou Taon du Renne. Les tumeurs que cer infeéte occafñonne épuifent, dit-on, les Rennes , en fonc périr un tiers, & déprécient leur peau. D Pag. 85. Mouche de l'orge; c’eft une Mouche ou un infecte à quatre aîles nues, dont la larve fe nourrit au centre des grains d’erge encore verds. Il commence à l'année 1761. Pag. 107. obfervationsfurun infete qu’on trouve fur les feuilles de la guède , lorfqu’a- près avoir g@é froifées , elles viennenr à fe pourrir ; Gien nourrit, en tire les parties de couleur bleue que certe plante renferme, & prend la même couleur, Defcription d'un Ver trouvé fur les feuil- les de la guède en putréfaction; ce Ver s’en nourrit pendant un mois, devient chryfalide, & une Mouche à deux aïîles de la grolfeur de la Mouche commune. T'OMSEs XII. EE Extrait des mémoires de la Société royale de Turin. Ce volume contient deux articles relatifs à l’hiftoire des infetes. Le premier eft un catalogue des infectes du territoire de Turin, par M. Charles Allioni. Ce favant médecin avertit que ce catalogue a été dreflé par M. Muller, à fon paflage à Turin; que la col- ledion d’après laquelle 1l a été dreflé, n’a été commencée qu'au mois de Juillet: il fuit de cette circonftance que ce catalogue , quoi- -qu'étendu , ne peut être que fort incomplet, Pag. 86. Pou-Sauteur. Il paroit, d’après | puifqu'au mois de Juiller il y a déjà beau- la defcription, que c'eft un Podura. Pag. 88. Defcriprion du Pou. de bois de l'Amérique feptentrionals. Une feule femelle pond plus de mille œufs; ces infeétes font multipliés à un point extrème ; les hommes, ni les befliaux ns peuvent aller dans les bois fans en être couverts, fans qu'ils s’in- troduifent dans les chairs, ce qui devient une incommodité très-vrande & fouvenc fu- nefte. C’eft une tique ou chique. Pag. 90 Ciron des oifeaux. coup d’infeétes qui ont paru, & qu'on ne trouve plus M. Allioni apprend encore qu'on s'eft contenté pour les infeétes qui étoient connus & bien décrits, de les indi- quer par les noms triviaux de Linné , d’après fon fyflema , édit. 10, fon Fauna-Suecica, & le Fauna-Fridrichs-Dalina ; que quant à ceux qui font nouveaux ou peu connus, on les rapporte à leurs genres refpectifs, & qu’on y joint une courte defcription : il aver- tit encore qu'on trouve dans ce catalogue, des infectes de Laponie, d'Egypte & d'A. | mérique. Nous croyons, d’après cetre dernière Zz i) ceclxiv confidération fur-tout, faire une chofe agréa-. ble à nos lecteurs, de copier ce catalogue; ils en apprendront qu'on trouve les mêmes efpèces en des pays b'en différens & les plus éloignés. Ce feroit un travail fort curieux que celui de drefler un catalogue des efpèces qu'on trouve fous différens climats, & de noter les différens pays où on les a trouvées. Le travail de M. Allioni eft ® mmen- cement de ce catalogue, & d’ailleurs il met les perfonnes qui font des collections à portée de demander, à Turin, des infectes quil ne feroit pas aufli aifé de fe procurer de Laponie , de l'Egypte, &c. Colcoprères. Scarabaus, Auratus. Variabils. * Cervus. virens, muticus ; capite thorace- que glabris aneis : elytris ru- gofo-teflaceis : pedibus nigris. Dermefles. Mollis Stercoreus, Sylpha. Arara. Caffida V'iridis, Cocsinella 2 5 7 punilata. 13 22 Paflulata. Cryfomela, Graminis, ph Alni Nympheæ. Staphileæ. Populi. Merdigera. Quatuor punitata, D'LSNCO OURS Taurinenfis | eylindrica , atra : elytris luteis , punétis [ex nigris. * Luteola , oblonga , lutea : tho- race bipunélato : elytris fafcià longitudinali nigrä. * Cu-culio. Scrophularie. Craffus , breviroftris , niger : elytris convexis ftriatis. * Centauree | breviroftris , oblon- gus, grifeus, elytrorum fajciis duabus obliquis fujcis. * Corylli. Apyariuss Cerambix. Cerdo. Textor. Mofchatus, Linearis. Sartor, niger, thorace mutico Jubglobofo ; elytris fufcis, lineolis punétoque albis, * Leptura. Attenuata. Melanura. Necydalea. * Cantharis. Melanura. Sanguinea. Viridiffina. Tomentofa, nigra , thorace tere- riufeulo ; elycris tomentofis fufcis, * Elater, Aterrimus. Ferrugineus. Badius. Cicindela. Ver luifant, Campeftris. Bo Bupreflis. Niridula. _Oëto-maculata, nigra : elytris maculis oëto-aureis. * Mordella, Aculeata. Paradoxa, antennis peélinatis : capice ,chorace, elycrifque luteis." Cimex. Anulator. LÉéPIDOPTERES. Papilio. lo. PRELCIMINAUR E. ccclxv Sraphilinus, Niger. Forficula. Auricularia, Blatta. Lapponica. Grillus. Viridiffimus. Vermivorus, Rufus. V'iridulus. Bifafciatus , thôrace fubcarinaro , : rugofus ; elyrris grifeis , fafciis duabus fufcis, * ANÉMMUT PET IE RMENS: Marpinatus. Haæmorrhoïdalis. Pabulinus. Levigatus. Hyofciami, Equeftris. Grifeus. Baccarum. Icalicus , fanguineus., fcutello lon- gitudine abdominis : [ubtus ma- culis, fuprà faftiis longitudina- libus nigris.* Quatuor Punitatus , eblongus , la- mina thoracis elytrifque luteo- ceffaceis , maculis quatuor nigris.* Segufinus , antennis apice capillari- bus : corpore oblongo , nigro : elyrorum apicibus coccineis.* Ajax. ÎMachaon. Atalanta. Antiopa, Mara. Gälathea. Cardui. Khamni, Braffice. Jurtina. Janira. Calbum. Hyale. Ægeria, Pror/a. Urtice. Lucina. Cinxia. Lathonia. MATLOUA SN Argiolus. Ides. Comma, Dalye, Tages. Linea ,alis integerrimis, divarica- tis fulvis immaculatis : primo* ribus linea nigra. * Populi. Stellatarum. Porcellus. Filipendule, Virginea , alis fuperioribus cya- neis ; maculis quinque , punétif- que totidem rubris albo maroi- natis, * Ligata, alis omnibus nigro ma- culatis , abdominis fafcia lata aurea. * Variegata , abdomine barbato : alis hyalinis, margine ferrugis neis.* Phalæna. Caja. Salicis. Plantaginis. Fpfilon, Paila. Graffulariata. Glaucinalis. V'erticalis. Purpuralis. Atomaria, Viridana. Trigonella, ccelxv; Swamimerdamella, Penta daily la. Nr Un O7 TER ENS: Libellula, quadrifafciata. Fridixhaldenfis. Sanguinea. Frumenti. - Triedra. E. alis omnibus bafi lu- tefcentibus : punéto marginali albido | abdomine triangulari. Pedemontanea, alis hyalinis ma- cula fufca : punélo marginali, corpore fanguineo. B. Alis hyalinis macula fufta : punëlo marginali luteo ; abdo- mine flavo. Virgo. Puella. Ephemera. Bioculata. Hemerobius. Cryfops. Panorpa. Communis. Icalica, lutea alis æqualibus , punilo marginali : abdomine falcato. HYMENOPTERES. Tentredo. pratenfis. Viridis Saltuum. Padi feprentrionalis. Uflulata quadrimaculata, antennis clavatis,, nigra , pilofa : fronte , feutello , abdominifque maculis quatuor: fravis. * Bifafciata , antennis feptem nodiis nigra : abdominis faftiis duo- bus , abifque pollicis albis.* Tchneumon. Extenforius. Compuncior, DISCOURS Manifeftator. Glaucopterus. Appendigafler. L Defértor. Luteus. Cornitator. Punélator, niger , abdomine fx8- tus albido bifariam punétato : pedibus fubfiavis.* «À Sphex. fabulofa. ÆÆgyptia. Vefpa. Catarailata. Quinque fafciata, nigra, thorace ; lineis , punétifque, abdomine faf- ciis quinque , punitifque quatuor luteis.* Horticola nigra , thorace lineola punc- tifque duobus : abdomine fafciis quinque interruptis , pedibusque luteis.* Lei . . ; Sexmaculata , nigra ; thorace imma- culato : abdomine maculis albis , alis bafi fulvis. * Apis. Manicata. Succinéta, Tremorum. ! Hortorum. Ê Pratorum. F Terreftris. Lapidaria. Acervorunt. Mufcorum. Infubrica , nigra , nivida : alis caru- leis nitentibus. * Fulva , hirfuta nigra : thorace abde- mineque fulvis, * Paludofa, hirfuta nigra : thorace antice ac pofficè, abdomine anticè, flavis ; ano albido.* | Formica. Hortulana fufca. PRÉLIM DrrnTERESs, Tipula. Crocata. Mufca. Arbuflorum. Menthaftri. Noitiluca, Ë Carnaria. Domeflica. Cadaverina. Scolopacea. Méllina. Valentina, antennis plumatis gla- 2 bra , thorace ferrugineo ; abdo- “ mine flavo cingulis duobus ni- gris * Cinila, antennis fetariis pilofa ; chorace cærulefcente : abdomine ferrugineo : linea dorfali nigra.* Culex, Pipicus. Afilus. Forcipatus. Tipuloïdes. Arp) TE RES: Termes: Fatidicum. Acarus. Gymnopterorum. Nous avons eu foin d'indiquer par une étoile [:s infectes ,ou nouveaux , ou qui né toient pas allez bien décrits. Outre la phrafe que nous avons rapportée , l'article de ces infectes eu contient dans l’ouviag: une courte defcripaon en françois, que nous n'avons pas copice pour ne pas donner à ce catalogue une trop grande étendue, D'ART. ccelxvij . Pag. 412 à 439, fur la trompe du Cou- | fin & fur celle du Taon, par D. Maurice de Roffredi , abbé de Cafa- Nova. Ce mémoire contient une defcription très= détaillée, & plus circonftanciée qu'on ne l’a- voir donnée, de la trompe du Coufin & de celle du Taon. On y fait connoïtre quelques parties nouvelles de ces organes, & l'on ajoute des remarques fur leur ufage, prin- cipalement pour la fuccion. Mais l'étendue de ce mémoire, la néceflité des planches qui l’ac- compagnent pour fon intelligence , nous em- pèchent d’en donner l'extrait. On voit, par le compte que nous venons de rendre de la partie étrangère de la collec- tion academique, quels fonc les objets re- latifs aux infeétes qu’on trouve dans les mé- moires des différentes Académies, & dans plufieurs journaux. Il nous eût été difficile de nous procurer ces ouvrages, & l'extrait que nous en avons trouvé dans la colleétion aca- démique nous a fourni le moyen de rem- plir également notre but; celui d'indiquer les articles qui concernent les infectes dans les mémoires dés différentes Académies, & dans les papiers périodiques. Il en eft un de ces derniers , publié depuis la réda&tion de la colleétion académique, le journal de Phyfique & d’Hiftoire Naturelle , qui traite allez fouvent des infectes, fur tout dans lés journaux des premières années, Nous nous bornerons à eetre indication, parce qu’il deviendroit trop long d'extraire le journal, & que la table que lon en publie chaque année , facilite le moyen de trouver très-aifé- ment les objets qu'il contient , fur lefquels on veut le confulter. La partie de la colleétion académique , dont il nous refle a rendre compte, eff extraite des mémoires de l'académie royale de [ciences ; elle contient RO ME, KE Page 253 , mémoire de académie , tom, coclxvii X, pag. 10, annte 1692. Mémoire de MM. de Lahire & Sedileau , fur un infecte qui s'attache à quelques plantesétrangères, & principalement aux orangers. C’eft la Gale infecte de l’oranger. Ce que nous en avons dit en rendant compte des ou- vrages de M. de Réaumur, qui a lui-même extrait les principaux articles de ce mémoire, nous difpenfe de nous en occuper plus long- tems. Page 285 & fuiv., obfervation fur un Papillon d’une grandeur extraordinaire & fur quelques autres infeétes, mémoire de l’aca- démie, tom. X, pag. 158, année 1692, par M. Sédileau. Ce Papillon eft le grand Paon de nuit dont l’auteur décrir la Che- nille & en fait l'hiftoire. Les autres infectes paroiflent être une Phrigane & quelques Mouches. Pag. 351, defcription d’une Müitte où Pou de la Mouche, par M. de Lahire. Mé. moire de l'académie , tom. X , pag. 427, année 1693. Pag. 397 , mémoire de l'académie , tom. X. Pag. 610 , nouvelle découverte des yeux de la Mouche & des autres infectes volans , par M. de Lahire. Ce n’eft qu’une note fur la découverte des yeux lifles que l’auteur a cru accompagnés de paupières. Pag. 473 , mémoire de l’académie!, année 1699. Pag. 145 , obfervations anatomiques fur les infectes appellés Demoifelles , par M. Homberg. C'eft une defcription détaillée des parties tant externes qu'internes. TOME: Ii « Pag, 125$ , mémoire de l'académie, ann. 1704. Pag. 45 , nouvelles obfervations fur les infeétes des orangers, par M. de Lahire. Ces obfervations ont pour objet la fécon- dation des Galles-infeêtes de l'oranger ; il D, 1.SVERO0 VAS faut les lire avec précaution ; l'auteur fup- pofe que ces infeétes s’accouplent peu aprés leur naifflance , avant de fe fixer & que cer accouplement , antérieur de huit mois à la ponte, les féconde. On fait aujourd’hui que cette obfervation de M. de Lahire eft fans fondement , & que cet habile homme avoit mal vu cet objet. Pag. 146 & fuiv., mémoire de l’acadé- mie, annce 1704. Pag. 235 , hiftoire du Forimica-leo , par M. Poupart. Cette hiftoire très détaillée eft fort cu- rieufe pour fon tems, mais il y manque des faits reconnus depuis , il y en a d'autres qui ne font pas exaéts, & qui ont été rectifiés par des obfervateurs plus modernes. Pag. 532, mémoire de l'académie, pag: 329, année 1707. Obfervations fur les Araignces, par M. Homberg. Ce mémoire fort détaillé com- mence par la divifion de toutes les Araignées en fix efpèces ; 1°. l’Araionée domeflique, ou qui fait fa toile dans les apparremèns ; 2°, l’Araignée des jardins , ou celle qui faic à J’air une toile à peu près ronde; 5°. l’A- raignée noire des caves ou des trous de murs; 4°. l’Araignée vagabonde ou qui ne demeure pas au même endroit ; 5°. l’'Araignée des champs à longues jambes , ou Faucheur ; 6°. l'Araignée enragée ou la TFarentule. L'auteur fait enfuite la defcription des Ataignées en général, & traite des princi- paux faits de leur hiftoire, puis il décrit en particulier chacune des fix efpèces qu'il a admifes. TOME el 4h Pag. 305, mémoire de l’académie, année 1710. Examen de la foie des Araignées, par M. de Réaumur. L'auteur conimence par avertit que ur out déiidinin te R Mel à à sind de dé dd À LiCi SR AE PRÉLIMINAIRE. que M. le préfident Bou ayant préfenté à l'académie, des bas & des gants faits de toile d’Araignées, il fut chargé de fuivre cette découverte & d'obferver quels avantages il en pourroit réfulrer. La première rentative étroit de nourrir un grand nombre d’Arai- gnées ; divers eflais à cet égard ; le moyen qui céuflic le mieux fut de leur fournir des plumes de jeunes Oifcaux qui font encore en tayau, Mais les Araignées qui , lorfqu’elles quitent le 1r coque ou enveloppe, travaillent de concert à une même toile, ne tardent pas à sentredévorer les unes les autres ; fi l’oa vouloir donc élever des Araignées il fau- droic les ifoler, & des lors l'entreprife de- vienc imipratiquable. De plus , la foie des toiles eft fi fine qu'on ne peut l’employer; il m'y a que celle dont la coque eft formée pour contenir les œufs, dont on puille faire ufage, & toutes les efpèces ne filent pas des coques dont on puille fe fervir. Cepen- dant pour ne rien négliger , M. de Réaumur examine quelles font les différentes efpèces d’Araignées ; il les divife d’abord en deux genres , celui des vagäbundes qui faififlent leur proie & ne l'arrétent pas par une toile; celui des Araignées qui tendent des toiles ; les premières ne filent que pour enfermer leurs œufs. Le fecond genre contient quatre efpèces qui filent des foies qu'on pourroit employer; celles de quelques-unes cependant fonc bien foibles, & parmi les efpèces dont on poutroit employer le produit, il n'y a que les coques ou enveloppes pour les œufs qui aient aflez de force pour être mifes en œuvre. Il réfulre donc de la difficulté d’éle- ver les Araignées, du peu de foie qu’elles fourniroient, que la découverte d'employer Jeur toile n’eft que curieufe , & qu’on ne peut s’en prometre d'utilité, Pag. 316, fur l'infe’te des Limaçons , par M. de Réaumur. Mémoires de l'académie, année 1719. C'elt un très-perit Acarus dont l'auteur décrit la forme , & dont il donne Ja figure. T'anvdc il fe tient à l'extérieur du Limaçon , fur cette partie qu’on nomine le collier ; tantôt 1l fe retire dans fes inreftins. Hifloire Naturelle, Infèites, Tome IF, cccixix Lorfque le Limaçon rend fes excrémens , leur malle qui remplit rout le canal poufle les Acarus au-dehors, ils fe répandent fur le collier, feriennent autour de l'anus pendant l'expulfion des matières qui eft longue, & rentrent par l’anus auffi-tôt qu’elles font for, ties. C’eft fur-rout après une fécherefle que ces infectes font plus multipliés; ils font fi petits qu’il faut un fort microfcope pour en diftin- guer les diverfes parties, Pag. 426 , mémoires de l'académie, ann, 1712. Extrait des obfervations de M. Ma- raldi , fur les Abeilles. Ces eb'ervations font très-bonnes pour leur tems,maiscomme onena fait d'autres depuis, & qu'elles font contenues dans ce qu'on fait aujourd'hui de plus, nous ne croyons pas né- cellaire de les rapporter. TOME FIV Pag. 103 , mémoires de l'académie , ann, 1714, fur le Kermès , par M. Niflole, de la focicté royale de Montpellier. Ce favanc étranger fait l'hifoire du Kermès, de l’in- feite qui occafionne certe excroiffance ; il parle de l’ufage qu'on en fait en médecine & peur les reintures ; 1l ajoute quelques faits à ceux qu'on avoit obfervés. Pag. 279, mémoires de l’académie, ann. 1778. Hifloire des Guèpes, par M. de Réau- mur. Nous avons donné l'extrait de ce mc- moire en faifant celui des ouvrages de l’aca- démicien qui en eft l’auteur; ainfi nous ne répéterons pas ici ce que nous en avons dit, & nous en ferons de même pour les mé- moires de M. de Réaumur, dont nous avons donné l'extrait en faifant celui de fes œuvres. INOMRET V. Pag. 194, mémoires de l'académie, ann, 1724. Obfervarion fur les veflies qui vien- nent aux ormes, & fur une forte d’excroif= aaa ecclxx fance à peu près pareille, qui nous eft ap- portée de la Chine, par M. Geoffroy ie cadet. L’excroiffance dont il s’agit eft celle que la piquure des Pucerons fait naître fur les jeunes pouces des ormes ; l’hiftoire de cette galle de l'orme & des infeétes qui l'habitent a été donnée beaucoup plus circonftanciée depuis par M. de Réaumur. Voyez l'éxtrait de fes ouvrages. Quant aux coques apportées de la Chine, elles fervent à la teinture, mais il ne paroït pas que celles de l'orme, malyré leur reffemblance , y foient propres. TIOME Vi Pag, 283 & fuiv., mémoires de l'aca- démie , année 1728. Hiftoire des Teignes ou infectes qui rongent les laines & les pel- lereries : fuite du mème mémoire, page 297 & fuiv., avec figures, par M. de Réaumur. SOMME Pag. 255 , année 1734. Extrait des mé- moires de M. de Réaumur fur les Chenilles & les Papillons. Pag. 268, mémoires de l'académie, ann. 1731, fur les Scorpions, par M. de Mau- pertuis. Ce favanc obferva deux efpèces de Scor- pion à Montpellier, l’une qui vit dans les maifons , l’autre qui habite les campagnes & qui eft la plus grande. Elle a , étant érendue, deux pouces de long. Un Chien piqué trois à quatre fois, à la pattie du ventre dégarnie de poils, par un Scorpion des champs qu’on avoitirrité, mou- rut cinq heures après ; ayant, peñdant ce tems , éprouvé des alternatives d'enflure & de vomiilement & des meuvemens convullfs. La partie piquée n'enfla point. DJS GŒURS Un autre Chien, :piqué au même éndroit cinq à fix fois, neh éprouva aucun acci- dent. M. de Maupertuis fe procura de nouveaux Scorpions; fept différens Chiens & trois Pou- lers en furent vivement piqués, fans qu'il'en réfultat aucun accident pour ces animaux, M. de Maupertuis parle enfuite ‘de trous où pores qui font au-deflous de la poïnte de l'aigaillon. Ii dit que Redi ne les a pu dé- couvrir, que Leeuwwenhoek en a reconnu deux, & qu'il les a aufli obfervés ; il ajoute qu'en prellant la bafe de l’aiguillon , on voit fuinter deux gouttes de liqueur par es pores qui font au-deflous de la pointe. Il paroïc, d’après les expériences de M. de Maupertuis, que le Scorpion verfe réel- lement une liqueur par fon aiguillon , mais que cette liqueur n'eft pas vénimeufe daris nos contrées, que le premier Chien mourut, parce que probablement quelque membrane des vifcères du canal inteftinal où de l’efto- mac avoient été bleflés, delà le vomiffément, les convulfions, &c. Nous avons donc eu raifon de dire précedemment que les Scor- pions ne font pas vénimeux dans nos con- trées |, & que leur piquure n’eft dangereufe que par la nature des parties qu'elle affecte. Ce favant académicien enferma , dans ufè enceinte formée avec des charbons ardens, plufieurs Scorpions qui paflèrent à travers les charbons , fe brulèrent à demi & ne fe pi- quèrent point comme on le débite. Les Scorpions enfermés enfemble s’entredé- vorent, & les mères, dans ce cas, mangent mème leurs petits naïffans. Ils font la guerre aux Araignées qu'ils tuent à coups d'aiguillons & qu'ils dévorent. T O ME SVITEE Ce tome ne contient aucun article fur les infectes. tait: run à vb afin 17 és PRÉLIMINAIRE. TOME IX. Pag. 74, mémoires de l'académie, année 1-41, fur la manière dont les Pucerons fe propagent , par M. de Réaumur. Pag. 32, année 1742. Extrait du fixième volume des mémoires, pour fervir à l'haf- voire des infectes, par M. de Réaumur. Voyez l'extrait que nous avons, donné des œuvres de cet académicien, TOME x. Pag. 250. Defcriprion de deux nids fin- guliers faits par des Chenilles , par M. Guer- tard , année 1749. Les nids dont il s'agit furent apportés de Madagafcar ; l'un eft l'ouvrage d’une feule Chenille , l’autre celui d’une efpèce qui vit en fociété. Les uns & les autres-tiennent à, des.branches auxquelles.les Chenilles les fuf- pendent. L'auteur entre enfuite dans. une. defcrip- tion très-longue & très-détaillée de-la forme. &: de la conftruétion de chaque nid; il ya été dérerminé par les précautions que les Che- nilles favent prendre pour empècher le ba- lottement d’un .nid qui eft fufpendu , & par la néceflité de faire connoître la difpoñtion, l’arrangement d’un nid qu'une famille nom breufe habite, & àl'intérieur duquel toutes les coques, au moment de lametamorphofe, font placées à côté les unes des autres. Il faut lire dans le mémoire mème cette defcription qui n'offre rien dont on ne voie des exemples, dans des nids de nos Chenilles. Pag. 264, année 1750, fur le Lucciola ou Ver-luifant qui fe trouve en Italie, & fur l'infecte qui jette des traînées de feu &. des étincelles. dans la mer Adriatique, M. l'abbé Nollet compare le premier, pour la grofleur, à une: Abeille, Nous avons fou- ccclxx} vent vu, cet infeéte ; il eft affurément beau- coup moins gros qu'une Abeille. M, l'abbé Noiler dic qu'il répand fa lumière comme par élancement, & qu'écrafe, il répand une traînée de lumière phofphorique. Nous avons été témoins de ces deux faits. On. fait au- jourd'hui que cet infecte eft un Lampyris. Son hiftoire fe trouvera à l’article de ce genre. J'ajouterai feulement ici que, vingt de ces infectes enfermés, dans un cornet de papier répandent aflez.de lumière pour qu’en fuivant les lignes d’an livre imprimé fin avec ce cornet qu'on en tient près, on life aifément; l’infecte perd fa, propriété lumineufe en mou- rant ;.1l nela conferve pas, jerté vivant dans une huile effentielle; mais fi après qu'il eft mort on l’écrafe. entre deux feuilles de pa- pier, & qu'on les frotte, il fe renouvelle une: foible lumière ; un autre fait, c’eft que ces infectes qui rempliffent l’air en quelque forte au coucher du foleil & pendant la nuit, fe retirent de jour en des retraites où il eft comme impoflble de les trouver. J’en ai en vain cherché de jour dansides jardins qui en éroient éclatans la nuit , en vain j’ai faitar- racher des plantes, cherché en terre & dans tous les réduits, je n’ai pu découvrir aucun Lucciola de jour. Tous ceux que j'ai pris la nuic, & j'en ai pris beaucoup de centaines, étoient, des mâles; je n’ai jamais trouvé de femelles. Au refle, je crois que ce Lampyris, eft le mème que le nôtre , qu’il n’en diffère que par une taille plus forte & une lumière plus vive, Notre Lampyris , mèmelle mâie, eft auffi lumineux , lui feul a des aîles ; fa femelle connue fous le nom de Per-luifant n'a:point d’aîles : voilà pourquoi je n'ai ra- maflé que des: Lucioles mâles ; parce que je ln? “ Q AJ! in’en ai pris que d'ailés. L'infeéte qui rendla mer Adriatique étin- cellante, &. dont M, l'abbé Nollet, qui n’a- voit. pas fait fon étude particulière des. in- fectes, ne donne qu’une idée incomplette, eft-une Scolopendre d’une ligne de long au plus ; elle vit par milliers far les plantes qui croiflent dans:la mer; elle jette de tems en aaai) cecixxi} tems des érincelles quand on ne la touche pas, mais quand on vient à l'écrafer elle répand une traînée lumineufe. C’elt par certe raifon que le foir les canaux fonc briilans de lu- mière à Venife, lorfqu'il y a un concours de Gondoles, parce que chaque coup de rame écrafe des centaires de Scolopendres qui ré- pandent autant de traînées de lumière. M. Grifelmini, noble vénitten , eft le premier qui aic fait connoître cet infecte. Il l’a dé crit & faic repréfenter dans un opufcule in 12, imprimé à Venife. M. Fougeroux & moi nous avons très-bien vu cet infeéte dans certe partie de l'Icalie , & nous y avons été témoins des faits queje viens de rapporter, TOME EXT Année 1743, fur le Ver-Lion ou For- mica-Leo , d'après les mémoires de M. de Réauinur. TO M'EST LA SM EXUTUNT: Point d'article fur les infcétes. T'O’M-E XIVe Hiftoire d’une Mouche-maçonne de la Guadeloupe, par M. Barboteau , correfpon- dant de l’académie , année 1776. Suivant les rédadteurs , l'infedte dont il s'agit eit un Îchncumon macon ; genre ob- fervé à la Dominique. La Mouche de la Guadeloupe n’a point de trompe ; elle a , fur Jes deux pieds poftérieurs ; deux palettes qui lui fervent à détremper le mortier qu'elle employe & qu'elle prépare au bord de l’eau, qu’elle emporte chargé fur ces palettes , & qu'elle applique fur le tronc des arbres. Elle fe ferc, pour cette opération , de fes ma- choires, & elle conftruit une forte de tuyau, y pond un œuf, & yenferme des Araignées deftinés à nourrir la larve ; elle ferme en- fuite le tuyau. Elle prépare autant de tuyaux qu'elle pond d'œufs, & elie meurt bientôt après, DISCOURS TOME XV. Pag. 170, année 1771, fur un infcéte de l'Amérique , par M. Fougeroux de Bon- darois. L'infeéte donc il s’agit eft un Coléoptère , fa larve vit à l’intérieur d’un coco qui fert à faire des grains de chapeler. C’eft dans de pareils cocos que M. Fougeroux a vu la larve, la chryfalide, l’infeéte parfait; il le décrit dans ces crois différens étars, &il penfe que , fuivant la méthode de M. Geof- froy, 1l doit former un genre particulier qui feroit le troifième du troifième ordre ; on défigneroit ainfi ce genre: Antenne fili- formes fubfe rate, caput [ub clypeo thoracis i.fl.xum , thorax antice attenuatus fubrriarr. gularis , ta forum articuli tres. Pag. 173, année 1772, par M. Fouge- roux , fur un Ver ou infecte qui vit fur la Chevrerre, Ce Ver a la forme d’un cœur applait; il s'attache, quand il eft jeune , aux pattes des Chevrertes & à leur cafque ; quand il a toute fa grandeur, il fe reproduit; c'elt dénc un Ver paralte, & ce n’eft pas, comme on lavoir imaginé, le produit du frai des foles, qui chargeoient , difoit-on , les Ch:vreites de couver leur frat. Nous re- marquerons feulement , par rapport à certe obfervaron , que le mot d'ir/eële qu'on y emploie n'eft pas exact , & que c'eft plutôr un Ver; mais cet animal n’a pas été affez décrit pour qu'on puille déterminer fon genre. TOME.XVEL .Pag. 165 , année 1776, fur -un infcéte lumineux de Cayenne , appellé Maréchal, par M. Fougeroux. L'infeéte donc il s’agit eft fort grand , du genre du Taupin où Elater. Il à ; fur le cor- celet, deux plaques ovaies , tranfparentes, remplies d’un fluide phofphorique qui ré- pand beaucoup de lamicre ; on l'envoie fou- vent mort & délléché de Cayenne, Il n’efk PIR ÉVEI MUNI N'ARIE. plus lumineux alors. On en trouva un vivant au fauxbourz Saint Antoine , & on le remit à M. Foupgeroux, |] y a toure apparence que cer infecte avoic été apporté en larve ou en chryfalide dans quelque pièce de bois de marqueterie, & qu'il avoit fubi fa métamor- phofe à Paris. Pag. 169 année 1769 , fur des infeëtes fur lefquels on trouve des plantes, par M. Fougeroux. Il s’agit dans ce mémoire de la préten- due , Mouche - végétante , & des excroiffances trouvées fur le corps de plufeurs infectes. L'auteur démontre que ces excroiflances font la plupart des fungus qui croiffent fur le corps des infeëles morts , reflés expofés à l'humi dité, & que c’eft le cas de la Mouche ap- cccixxii pellée fi mal - à - propos Mouche-végétante. Depuis la rédaétion de la notice qu'on vienc de lire, il a paru plufieurs ouvrages fur les infectes; M. Olivier, à qui ils font néceffaires pour la partie dont il eft chargé, les a raffemblés autanc qu'il a pu, ainfi que quelques ouvrages que je n'avois pu me pro- curer, quoiqu'anciens; en empruntant ces différentes produétiens de M. Olivier qui s'en fert journellement, j'aurois retardé fon travail; nous avons mieux aimé lui & moi qu'il fe chargeât de la notice de ces différens ouvrages, & 1l ne la donnera qu’à la fin de fon travail, pour y comprendre les ouvrages qui pourront encore paroïître , avant qu'il ait terminé le fien , & que la notice foit aufñli complete qu'il nous aura été polible: 2guoig = # -hsrrr one remis 0 op ce mr nee mn fi) role æheitiroulett TUE DNS D EN MONNIER, JPNIRFONTS DRE TU J o d + PA a M D 2 ra ‘ri * | . 4 , ' d À . Ca ; Ne à 4 à - + gr. / + 5 " + È À : r 0 À ' î À ' 2 : \ y 4 ; ï + : d 3 û 111 P” ÿ a ‘ ie, > * té » . L * . y 1 La | t svt $ s * s RES 5 “ à x | ré : ""# “ « { ré Z — à lo ts s 2 A è /4 l + Wu À & n in 2 [ , . ss 2 » = ‘ ñ +13 ve 7 Fr: E N fut Û = 3 4 . *. Ls + | i ; 1 ; o . Le à Q SEX ; 1 Ÿ \ 3 ‘ Can 2 ES # 0 k \ d , Ï h ' È 4 i ? : = i RU « \ 1 À k \. Le f 2" t É 4 Sr ' . l ‘4 # > \ Ê - ‘a % ". =! L ’ ; L# 4, 1 k (l di 4 ] \ \ 5 = L + É . 4 « > > : i —_ | . F7 ‘ À . 2 . e ? - 2 ï : : js n : = à: î ' * _ m = N LA C [ 0 f: . »- J j 4 | ea À 2 + IR 4 ( ÿ 2 \ 4 + i " TE F À Fe DENT -ROOPP) = Siemens verge mr PCOPRGR IOPUN > PAR ME:O1 Et Vi I9ELR: C La partie de l'Hiftoire Naturelle | qui a pour objet la connoiffance des infectes , a été nommée Éntomologie , de deux mots grecs, dont l'un érre, qui fign'fie infecte, & l'autre y, difcours. Le nom d’infede vient des mots latins /edus , énterfeélus , qui fignifient coupé, divifé, parce que le corps de prefque tous ces petits animaux , eft com- polé depluleurs anneaux, qui femblent former autant de fections. Les caraétères que nous re- ardons les plus propres à diftinguer les in- Éd de tous les autres animaux, font: 1°. Une liqueur froide, blanchâtre, au lieu de fang. Ce caraclère n'appartient qu'aux anfecles & aux vers. 2°. Point d'os, mais une peau dure , écail- leufe, pour l'attache des mufcles. Tous les infecles & quelques vers, 3°. Des yeux. Ce caraclère commun aux animaux des fix premières clafles , exclut prefque tous Les vers. 4°. Des antennes, efpèces de cornes plus ou moins longues , articulées, mobiles, placées au-devant de la tête. Ceci n'appartient qu'aux infecles, Nous éta- bliffons cependant une divifion dans la claffe des aptères, qui en manque; maïs ces parties font remplacées par des antennules , qui en tiennent lieu , & que prefque tous les Naturalifies avoient regardé comme des antennes. ; 5°. De petites ouvertures latérales, nommées ffigmates, qui font les organes e:térieurs de la refpiration. Les infèées feuts. 6°. Six pattes articulées ou un plus grand nombre. Ce caractère exclut tous les autres animaux. 7°. Le corps, compofé d'anneaux ou de fegmens. Les infeés & quelques 8°. La métamorphole de forme. Hifloire Naturelle, Infees. Tome T, vers, où le changement mm =, Tous les infecles aïlés. 9°. La mue, ou changement de peau. Tous les infectes & quelques reptiles. 10°, Enfin , les mandibules & les mâchoires, placées tranfverfalement dans les efpèces qui en font pourvues. On diftingue dans l'infeéte quatre parties principales , qui font , la cête, le tronc, l'ab- domen & les membres. 1°. Larète prefque toujours diffinéte , quel- quefois attachéeau tronc par un filet mince, rare- ment confondue avec lui, comprendla bouche, les yeux, les antennes, le front & le vertex, On compte dix parties principales dans la bouche des differens infectes, La lèvre fupé- rieure , labium fuperius ; la lèvre inférieure, labium inferius ; les mandibules, r1andibulæ ; les mâchoires, maxillæ ; les galetes, galeæ ; les antennules ,palpi;la langue, ingua ; le bec, roffrum; le fuçoir, haufhellur: ; & la trompe, probofcis. 1°. La lèvre füupérieure elt une pièce membraneufe ou coriace , mince & mobile, placée à la partie la plus antérieure de la têre, au-deflus de la bouche. 2°. La lèvre inférieure termine la bouche en deffous, & donne naiffance aux antennules poftérieures. 3°. Les mandibules , défignées dans prefque tous les Auteurs fous le nom de méchoires, font deux grandes pièces coriaces & rrès- dures, qui {e meuvent latéralement, qu'on diftingue bien dans la plupart des infeétes , & qui fervent à tous à failir & à déchirer leurs ali- mens, 4°, Les méchoires font placées au-deffous les mandibules qui les cachent en tout ou en partie ; elles font{ouvent membraneufes , quel- quefois coriaces, mais toujours d'une confif- tance beaucoup moins folide que les mandi- bules : elles font prefque toujours ciliées in- térieurement , & terminées en pointe aïgué, s”. Les gaktes font deux p'èces larges, plates , membraneufes, placées à la partie externe des mâchoires des oropthères , & qui cachent prefqu'entièrement la bouche de À 2 PENSE R\O'PDUV CC TE OM ces m'ectes. 6°, Les antennules ou barbillons, au nombre de deux , d: quatre ou de fix, reflemblent à de petites antennes : elles font compofees de plufieurs articles, & {ont atta chées, Îles unes à la‘bafe externe des ma choires, & les autres à la lèvre inférieure, 7°. La langue, Fabricius a donné le nom de langue fhirale , léngua fpiralis , à la trompe des lépidoptères. Elle eft compolée de deux pièces , qui, par leur réunion, forment une efpèce de cylindre creux , pour l'in-roduc- tion du fuc’mielleux dont fe nourrit le pa- pillon. 8°. Le fec forme la bouche des infectes hémiptères : il reflemble à une gaine dans laquelle {ont renfermée: deux ou trois foies , feræ , que l'infecte introduit dans le cor»s des animaux où dansle tiflu des plantes qui lui fervent de nourriture, 9°. Le fucorr eft compofé d'un ou de pluñeurs filets minces, déliés, libres ou renfermés dans la trompe des diprères. 1°. La srompe eft la pièce qui fo:me la bouche das diptères ; elle eft ré- tractible , d'une feule pièce, & terminée fou- vent parunedivifion qui repréfente deux lèvres. Il faut oblferver que toutes ces parties ne fe trouvent jamais réunies dans la bouche du mème zafeck, Voy. BOUCHE. Les yeux : prefque tous les infectes n’ont que deux yeux placés à la partie antérieure & latérale de la tète; maïs quelques-uns en ont jufqu'a huit ( les araignées) : d'autres pa- roiffent n’en avoir qu’un feui ( les monocles . Ces yeux font lifles dans les araignées ; ils font tailles à facettes, & ils forment un très-joli réfeau dans prefque tous les autres infectes. Is font nuds , convexes, immobil:s, & re- couverts d’une fubftance dure, cornée , luifante & tranfparente. Ils font portés fur une efpèce de pédicule dans prefque tous les cruftacés. L'infeéte peut, par ce moyen, les mouvoir à volonté, les porter à droite, à gauche, en avant, en arrière, en un mot, dans tous les fens. Outre les yeux dont nous venons de parler , on diftingue très-bien, avec une fimple loupe , dans la plupart des infeSes, tels que les hémiptères, les diprères, &c. , deux ou trois points luilans & convexes, placés à la partie fupérieure de la tête, qui repréfeatent des efpèces de ptits yeux, nommés, parla plupart des Naturalifies, perits yeux liffes. I] paroît cependant encore douteux que ces points b:illans foient de Véritales yeux. Les antennes, au nombwæde deux, & rare- ment de quatre , font des efpèces de cornes mobiles , articulées, plus où moins longues, diverfement figurées , qui partent de la partie antérieure dela tête. Ces pièces manquent en- tièrement dans tous les infectes de la famille des araignées ; mais elles font remplavées par les deux grandes antennules dont i's font pourvus, Nous igno:ons encore le véri- table ufage des antennes : il paroît probable qu'elles leur fervent à tâter Les corps qui pour- roient fe trouver au devant d'eux & leur nuire. Le front eft la partie la plus antérieure dela tère, & celle qui occupe l’efpace qui fe trouve entre les yeux & la bouche. Cette partie a reçu, dans les {carabées’, le nom de c/ypeus, chaperon, feulement à caufe de fa forme; on fçait que dans ces infeétes cette pièce s’a- vance fur la bouche , déborde fouvent de tous ‘es cûrés, & forme une efpèce de chapeau ou de cafque. Dans les autres infectes, Fabri- cius défigne par ce mot, la partie qui termine le front & qui fe trouve au deffus de la bouche. [l ne faut cependant pas confondre le c/ypeus. ou chaperon , avec la lèvre fupérieure , puif- que l’un eft fixe & fait partie de la tête de l'infecte, tandis que la lèvre fupérieure eft une pièce mobile & plus avancée. Fabricius a donné le nom de gula à la partie qui fe trouve fous la bouche des infectes, entre celle ci & le col, & qui eft oppofée au front. Il a nommé ffemma ou vertex, la partie la plus fupérieure de la trète, l’endroit où fe trouvent ordinairement placés les petits yeux lifles. 20, Le tronc comprend le corceler , la poi- trine , le fternum & l’écuflon. On a donné plus particulièrement le nom de corcelet à la partie fupérieure du tronc , celle qui fe trouve entre la tête & la bafe des ailes. Cette pièce, qu'il ne faut pas confondre en- deflous avec la poitrine, dont elle eft très- difincte , donne naiflance aux deux premières pattes, dans prefque tous les infeétes. La partie du tronc, qui donne -naiflance aux quatre pattes poftérieures, & qui fe trouve placée entre la partie inférieure du corce!et & le ventre, a pris le nom de porrrine ; elle aun peu plus de confiftance que le ventre # & elle eft munie laréralem:nt de petites ou- vertures en forme de boutonnières, nommées A'CHISTOLRENNMATURE L LE. 3 fligmates, qui font les organes extérieurs de la refpiration des in'ectes. On déligne, fous le nom de ffernum , la partie du milieu de la poitrine, celle qui fe trouve entre les quatre pattes poftérieures. Crtre pièce eft quelquefois terminée en arrière en une pointe plus ou moins longue & aiguë, (les ditiques), & en devant en une pointe moufle aflez avancée ( la plüpart des cetoines, des bupreftes ). Fa figure & Ja pofition de l’écuffon varient beaucoup. Il eft placé à la partie poitérieure du corcelet, à la bale interne des élytres ou des aîles. On le diftingue facilement dans prefque tous les coléoptères : c’eft cette petite pièce triangulaire qui fe trouve derrière le cor- celet, entre les deux élytres. L'écufflon eft quelquefois fi grand dans les punaifes , qu'il cache entièrem:nt les ailes & qu'il recouvre tout leur ventre, On a donné aufli le nom d'écuflon à la partie poftérieure du corcelet des hyménoptères, des diptères, &c. 3°. L'abdomen, qui vient immédiatement apres la poitrine, & qui fe trouve fouvent caché fous les aîles des infectes , eft com- polé d'anneaux ou de fegmens dont le nom- bre varie. On voit, de chaque côté de ces fegmens , une petite ouverture nommée ftig- mate , & que nous avons déjà dit fe trouver aux parties latéraes de la poitrine On dé- figne quelquefois la partie infrieure de l’ab- domen {ous le nom de ventre, & la partie fupérieure fous celui de dos. On y remar- que l'anus, qui eft cette ouverture placée or- dinairement à {a partie poñérieure , qui donne iflue aux excrémens, & qui renferme, dans prefque tous , les parties de la génération.L’ab domen elt fouvent terminé par des filets, en forme de queue, compofée de plufeurs pie- ces égales , filiformes , ( les ichneumons), d'une pièce longue , articulée & terminée par un aigui lon très-fort (les fcorpions ), d’une ou plulieurs appendices (la raphidie, le myrmé- léon :, d’un aiguillon rétraétible & caché dans l'abdom:n (les guêpes ). Cette queue ou a2 pendice n'eft pr-fque Jamais commine aux deux fexes. Il paroît qu'ell: fert tantôt à la femelle de tarière pour percer le bois , le corps des animaux , & y depofer fes œufs; tantôt au mîle de pince, pour acrocher fa femelle, & faciliter leur accouplement, tantôt à l’un & à l’autre d'arme, pour attaquer & fe défendre. 4%. On divife les membres en pattes & en ailes. Tous les ‘infeftes parfaits ont des pattes compofées de pluliezrs pièces articulées, Pref- que tous en ont fix ; quelques uns cependant en ont un plus grand nombre; mais ceux- ci font prvés d'aîles, ils ne fubiffent point de transformation , ils femblent s'éloigner des vfais infectes, & former un paffage entre cette claffe & celle des vers. Les principales pièces que l'on remarque aux pattes des infectes, font la kancheÿ la cuiffe, la jambe & le tarfe. La hanche eft la pièce qui unit la patte au corps, elle eft ordinairement trés courte, mais tou- jours aflez diftincte. La cuiffe forme la feconde & principale pièce. Elle eft renflée dans quel- ques efpèces, & renferme des rmufcles aflez forts pour faire exécuter un faut très confidé- rable à la plûpart de ces petits animaux. La pièce qui fuit-eft nomme Jamhe : fa forme eft ordinairement cylindrique : el e eft fouvene armée de poils roides, de piquans ou de den- telures fortes & aiguës. Dans les araignées , Ja jambe & la cuifle font jointes l’une à l’au- tre par une petite pièce intermédiaire à laquelle on a donné le nom de genou. Les pièces qui fe trouvent après la jambe portent l: nom de tarfe, On y voit un, deux, trois, quatre, cinq divifons ou articles, & jamais un nom- bre plus confidérable. Ce nombre d'articles ne variant jamais & fe trouvant conftamment le même dans tous les coléoptères de la mê- me famille , fournit un très-bon caractère pour la divifion de cette claffe , la plus nombreule de toutes, en ordres ou fections. Le dernier article destarfes eft armé de deux ou de quatre crochets recourbés , minces & très forts. Indé: pendamment de ces crochets, on apperçoit encore fous les tarfes de Ja plüpart, des ef- pèces de poils courts & très-ferrés, que M. Geoffroi a comparés a de petites brofles ou pelottes fpongieufes , qui foutiennent l'infecte, & le font cramponer fur les corps les plus liffes & les plus polis. Dans prefque tous les infectes qui n'ont que fix pattes, les deux antérieures ont leur attache à la partie infé- rieure du corcelet, & les quat.e poftérieures à la poitrine. Les aîles font attachées à la partie pofté- rieure & latérale du corceler, & font au nom- À 2 4 INTRODUCTION bre de deux ou de quatre. Elles font mem- braneufes & parfemées de veines qui forment queïquefois un joli réfeau : les fupérieures font ou fimplemeut membraneufes, ou plus où moins coriaces : on leur a donné le nom d'élytre , exp, qui fignife étui, lorf qu'elles ont de la confiflance , qu'elles ne fer- vent point à l’infete à voler; & qu'elles font l'office de vérirables étuis. Les élytres font dures & coriaces, dans les coléoptères ; elles font prefque membraneufes dans les orthop tè es; à moitié coriaces & à moitié membra- neufes dans les punaifes ; femblables aux véri tab'es aîles,dans les pucerons & quelques ciga- les. Indépendament des ailes & des élytres, on remarque encore dans la clafle des dip- tères les cueillerons & les balanciers. Les cueil- lerons font deux pièces convexes d’un côté, concaves de l'autre, en forme de petites écail- les ou de cuiller, qui fe trouvent un peu au- deflous de l'origine des aîles, un de chaque côté. Ces pièces manquent dans quelques ef pèces. Les balanciers Aalteres font de petits filets mobiles très-minces , plus où moins alongés, & terminés par une efpèce de bou ton arrondi; ils font placés fous les cueille rons, dans les efpèces qui en font pourvues, ou fe trouvent à nud , dans celles qui n'ont point de cueilleron. On remarque à la partie poftérieure de la poitrine des fcorpions, deux pièces, une de chaque côté, que leur forme a fait nommer peignes , pectines , & qui ont effectivement une rangée de dents difpofées à-peu-près comme celle d’un peigne. Le nombre de ces dents étant différent dans les différentes efpèces, Linné, Fabricius, & plufieurs autres natura- liftes ont tiré de ces parties le caractère dif tinctif de ces infectes. L’accouplement ou le concours du mâle & de la femelle, eft aufli néceffaire aux infectes qu'aux autres animaux pour leur réproduction. On re croit plus aux générations fpontanées depuis les expériences de Rhedi , de Valifnieri, de Leuvenhoek, de Swammerdam, de Réau- mur, & de tant d'autres célèbres naturaliftes. On ne connoît parmi prefque tous les infectes, que des mâles & des femelles; mais parmi quelques-uns qui vivent en fociété, tels que les abeilles , les fourmis , les mutilles , les ther- mès, &c. il y a non feulement des mâles & des femelles , mais encore des mulers, c'eft- à-dire des individus qui ne jouiffent d'aucun fexe, qui ne peuvent pas fe reproduire & s’ac- coupler, & qui prennent cependant ie plus - grand fo'n des œufs & des petits. Il n'y a point d'hermaphrodites parmi les infectes ; les parties males & les parties femelles, propres à la génération, font toujours fur des indivi- dus différens. La prodigieufe fécondité des infectes éton- neroit fans doute, fi nous ne confiderions en même tems qu'ils fervent de nourriture à la plüpart des oifeaux, à plufieurs autres ani- maux, & qu'ils fe détruifent même les uns les autres. La nature attentive aux befoins de tous les êtres organilés , femble avoir ré- pandu avec profufion fur le globe, les efpè- ces Les plus foibles, cellés qui doivent fervir à la nourriture d'un plus grand nombre d'ani- maux; tandis qu'elle a été plus avare des grandes efpèces, & de celles furtout qui font les plus deftrudives. Les parties qui confituent le fexe des in- fectes, font ordinairement fimples , placées au bout de l'abdomen, & cachées dans l’ou- verture nommée anus, qui donne aufli iflue aux excrémens. Il elt aifé de s’aflurer du fexe d'un infecte ; il faut pour cela lui prefler le ventre aflez pour faire fortir ce‘ parties; on reconnoîtra facilement celles du male, aux crochets qui les accompagnent, & celles de la femelle à une efpèce de tarière qui les ter- mine. Tous les infectes n'ont pas les parties de la génération placées à l'extrémité de leurs ventres. l.es araignées mâles les ont doubles, & elles les portent à la dernière pièce de: an- tennules : elles font fimples dans la femelle & placées vers l'origine de leur ventre. Les crabes, les écrévifles, &c. tant mâles que fe- melles, ont asili ces parties doubles , les fe- melles les ont à la bafe de la troifième paire de pattes, & les males à Ja bafe des pofté- rieures. Elles font fimples dans les libellules, & placées à l’origine du ventre dans le mälé, & à l'extrémité dans la femeile. Les infectes. ne vivent ordinairement que quelques mois dans leur dernier état, & fouvent ils n'exif- tent que quelques jours, & même quelques heures. Immédiatement après l’accouplement, la plûgart des mâies périfient; la femelle ne furvit que pour dépoler fes œufs, après quoi elle périt à fon tour. Mais comme la propa- gation des efpèces eft le but de ja nature , les A L'HISTOIRE NATURELLE. s infectes qui, nés à la fin de l'été, n'ont pas eu le tems de s'accoupler, paflent l'hiver en- fermés dans des trous, fous l'écorce des ar bres, o1 même dans la terre : ils n’en fortent qu'au printems fuivant pour fatisfaire au vœu de. la nature & périr enfuite. “Fous les infectes fontovipares. Le cloporte & l’afelle paroiïflent cependant ovipares, parce que les petits fortent vivans des œufs que la mere avoit pondus précédemment, & qui fe trouvoient r2n:ermés dans une efpèce de poche ou fac qu'elle porte fous fon ventre, comme on peut s’en aflurer en ouvrant le corps des femzlles lorfqu'on apperçoit qu'il eft très-gros & très-renfié. Ainf le cloporte & l'afelle font véritablement ovipares, & ils différent peu à cet égard des autres cruftacès qui n'abandon nent pas leurs œufs, mais les emportent aveceux jufqu à ce queles petits en foient for.is. Reau- mur & Bonnet ont oblervé queles pucerons mettoient au monde des petits vivans dans une faifon de l'année, tandis qu'ils pondoient des œufs dans une autre. Leurs obfervations ontété plus lon; ils ont vu que ces petits animaux pouvoient fe reproduire fans qu'ils euffent be- foin de:s’accoupler chaque fois: un feul accou- plement pouvant fervir à plufieurs générations. Quoiqu'il ne foit pas permis de douter des obfervations de ces illuftres auteurs, avant d’avoir obfervé le contraire, ce fait eft fi ex- traordinaire & fi peu-vraifemblable, qu'il femble qu'il auroit été néceflaire que d'autres naturaliftes euflent' fait la même oblervation pour l’admettre. Rhedi a avancé que le fcor- pion étoit vivipare; un autre a cru que les dents des peignes que ces infectes portent au deflous de leurs corps, étoient autant de mamelons deftinés à l'allaitement des petirs. Dès que les femelles des infeites font fé condees , e'les cherchent à dépofer leurs œufs dans un endroit convenab'e , où les petits en naiflant puiflent trouver li nourriture dont ils auront befoin. Les papillons, les phalènes, &c placent leurs œufs fur la plante qui doit fervi: d'aliment aux chenilles. Les libellules retour- nent aux eaux bourbeufes qu’elles avoienr abandonnées depuis quelque tems. On con- noit les foins que prennent les abeilles pour leurs petits. Les fphex & les ichneumons en- foncent leurs aiguiilons dans le corps des che- pilles & des larves de plufeurs coléoptères pour y dépoler leurs œufs. La plüpart des coléoprères percent le bois le plus dûr ; d'au- 2s fouillent la terre pour les placer dans la racine des plantes. L’œftre fuit avec opinià- creté le bœuf, le mouton , le renne ,lz che. val, pour dépoler les fiens dans le cuir, dans les nafeaux, dans les inteltins de ces animaux. Les araignéesles enveloppent d'un tiffufoyeux, les placent à portée de leurs toiles, ou les emportent avec elles. Les œufs des cruftacés font attachés les uns aux autres en forme de grappe de raifin , entre les feuillets membra- neux qui fe trouvent {ous la queue de ces infectes. Tous les infeftes pourvus d'ailes fe mon- trent fous plufieurs formes différentes jufqu'à ce qu'ils parviennent enfin à leur dernier état, qui-eft celui d'infecte parfait, (Imago , Fab.) On a donné |: nom derméramorphofe à ces différentes transformations. Les différents états par lefquel; paflent les-inleétes, font , 1°. ce- lui: d'œuf; 2°. celui de larve; 3° celui de nymphe; 4°. enfin celui d'infecte parfait, 19. L'œuf, ovum. Nous croyons tous les infetes ovipares, Quoique Reaumur femble avoir obfervé le contraire dans les pucerons qui font des œufs en printems & des petits vivans en automne. Si l'obfervation de ce cé- lèbre naturalifte eft exacte, il peut arriver que l'œuf refte dans le corps de la mère juf- qu'à ce que le puceron en forte vivant, ainf qu'on l'apperçoit aux cloportes donc les pe- tits fortent vivants des œufs renfermés dans e fac que ces infectes portent fous leur ventre. Les œufs des infectes, ainfi que ceux de tous ‘es animaux dont le fang eft froid , n’ont pas befoin d’incubation pour éclorre : la chaleur feule de l'atmofphère en fait fortir les petits dans le tems qui leur eft le plus convenable, Ainfi, fi quelques-uns portent leurs œufs avec eux, C'eft moins pour faciliter leur dévelop- pement :que pour.en prendre plus de foin, & afin qu'ils ne foient pas expofés à la voracité des autres animaux. La forme des œufs des infeétes varie dans les différentes efpèces ; ils font globuleux, ovales, allongés ; linéaires, liffes ou velus, hériflés de poils, &c. Iis font tous compofés de deux fubftances, l’une in- terne, liquide ; à-peu-près femblable à celle des autres animaux , l’autre externe, fervant d'enveloppe ,; & formant une efpece de tuni- que molle, membraneufe , élaftique, quelque- tois dure &:folide, Mais indépendamment de 6 INTRODUCTION. cette tunique, la plüpart de ces œufs font recouverts où entourés d'autres 1parties- qui lés défendent, foit des injures du tems, foit desoifeauxou des antresanimaux quiles déteui- roient. Les uns font cachés fous'des efpèces ‘de poils ferrés que l'infecte-portoit au bout du ventre & quil a dérachs dans le tems de la ponte. La phalene zigrac , Geoff. bombix difpar, Fab. La phalene & cul fauve, bombrx chryforrhæa. La phalene du faule les p'ace fous une matiere blanchâtre. Les abeilles. bourdons les cachent dans des alvéoies qu'elles ont fer mé de toute part. Les cénips les dipofent dans une salle formée par l'extravafation des fucs de la plante que l’infeéte a piquée. Quel- ques-uns font portés au bont de très-longs poils : d’autres font cachés dans des feuilles roulées : d'autres fousune matière gluante, &c. 2°, La larve, larva; c'elt le fecond état des infectes, celui par lequel ils paffent au fortir de l'œuf. La forme de ces larves varie beaucoup; on leur a donné le nom de ver, vermis , de larve, larva, qui fignifie mafque, celui de chenille, eruca, confacré feulement à Ja larve des lépidoptères : on a donné en- fin celui de faufle chenille À la larve des ten- trèdesou mouches à-fcie. Parmi ces larves, les unes ont fix pattes où un nombre plus con fidérable ; mais il n'y a que les fix pattes qui répondent à celles que doit avoir l'infecte par- fait , qui foient articulées , dures & écailleufes ; les autres font molles, & fans articulations; la plüpart n'en ont poinr, & reflembient par- faitement à des vers. Quelques unes ont des antennes: le plus grandnombreen manque. Les unes ont des machoires plus ou moins fortes fuivant la rourriture dont elles font ufage; quelques autresn ontque des efpèces de fuçoirs. Prefque toutes font fans yeux , quoiqu’on appercoive la place qu'ils occuperont dans l'infeéte parfait. Ces yeux exiftent, mais ils font cachés fous une double enveloppe , celle de larve, & celle de nymphe, C’eft fous la forme de larve que l'infeéte prend tout fon accroiflement : auili, celle-ci eft-elle ordinaire ment très vorace, & elle groflit d’autant plus promptement & pañle d'autant plutôt à l'état de nymphe, que fa nourriture eft plus abon- dente. Mais, avant d'y parvenir, avant de fubir fa première transformation , elle quitte & change plufgurs fois de peau. On a donné le nom de mue à cette opération qui eft fou- vent farale à l'infeéte. La mue eft toujours une efpèce de maladie : la larve s'y prepare par une abftinence totale, & non feulement ele ne mange pas, mais elle refte prefqu'im- mobile, fes couleurs deviennent pales & li- vides, elle paroïît malade; elle doit l'être en effet puilque fouvent elle y périt. Quel- ques jours après fa dernière mue, parvenue enfin à tout fon accroillement , la larve {ubit une transiormation & pafle à l’état de nymphe. 1°. On a donné le nom de nymphe, chryfa- lide, fève, aurelie, pupa , chryfalis , aurelia, au troifième état par lequel paflent les infec- tes. Leur fo me varie autant dans celui-ci que dans le fecond. Toutes les larves font douées d'un mouvement progreflif ; toutes prennent des alimens , tandis que prefque toutes les nymphes, cachées dans une coque de foie, où dans quelqu'autre matière, ne prennent aucun aliment, reftent immobiles, & paroif- fent dans un érat de mort. On ne prendroit même plus la plüpart d'elles pour des êtres organifés. On a divife ces nymphes en quatre efpèces différentes , relativement à la forme qu’el'es prennent. La première efpèce de nyn- phe eft celle des lépidoptères ‘ métamorphofis obtecta, Faëricius ), elle reflemble peu àun ani: mal vivant; on n2 diftingue prefque pas les parties que linfeéte parfait doit avoir; leu» peau eft dure, prefque coriace; elles ne fe meuvent pas, mais fi on les couche fortement, elles s'agitent & font un léger mouvement que leur permettent les annéaux de leur ventre, Ces nymphes portent plus ordinairement le nom de chryfalides. Les anciens leur ont auffi donné celui d'aurelie, parce que la plüpart font comme dorées. Les chryfalides des pa- pillons font nues & attachées à quelque mur ou au tronc de quelque arbre par un fil qui pañle autour de leur corps comme une efpèce de ceinture; ou elles font fimplement fufpen- dues par le moyen de quelques fils qui f- xent la partie poftérieure de leurs coxps. La plüpart des phalènes filent une coque de foie d'un tiffu plus ou moins ferré, & s’y enfer- ment, Quelques autres entrent dans la terre, y forment une efpèce de logement dont les parois font confolidés par le moyen de quel- ques fils. ( Les fpkinx. ) Les larves de la pre- mière efpèce de nymphes, connues fous le nom de chenille, n’ont point d'antennes , leur bouche eft armée de fortes machoires qui A L'HISTOIREMAAURELLE, ? difparoiffent dans la nymphe & dans l'infeéte parfaitselles n’y voient point, leurs yeu cachés fous la double enveloppe de larve & de nym- phe, ne fauroient leur fervir. Elles ont de puis dix jufqu’à feize pattes , dont les fix pre- mières feulement répondent à celes qu'aura l'infecte parfait. La feconde efpèce de nymphe ( métamor phofis coarctata , Faë. ) eft celle des dipteres. Elle reffemble à un œuf ou à une elpèce de coque ; elle eft entièrement privée de mou- vement; on n'apperçoit aucune partie de {on coips, mais fi on en ève avec précaution la peau dure & folide qui la couvre, on trouve au-deflous la véritable nymphe molle, blan- châre, ayant les parties du corps que doit avoir l'infecte parfait, légérement definées. Mais la principale différence qui fe trouve entre cette efpèce de nymphe & les autres, c'eft que la larve ne quitte point fa peau lorf- qu’elle pafle à l'état de nymphe; c'eft la peau même de la larve qui, en fe di rciilant , forme la coque dans laquelle eft renfermée la nym- phe. Lorfque l'infecte veut en fortir , il ouvre à la partie fupérieure de cette coque, une efpèce de porte faite en forme de calotte, qui fouvent fe divife en deux parties. La larve de cette efpèce de nymphe.eft fans-antennes, fans yeux & fans pattes, & reflemble à un, ver prefque toujours mou, blanchitre, lent à fe mouvoir, & qui vit dans les charognes, dans les fruits, & fouvent dans les racines des plantes. Dans la troifième efpèce de nymphe (mé- tamorphols incompleta, Fab.) on diitingue affez bien toutes les parties que doit avoir l'infeéte parfait : +lles ne font pas recouvertes d’üne peau dure & coriace, comme dans la première efpèce, ni renfermée dans une co que folide formée de la peau même de l'ani- mal, comme dans la feconde ; mais, entou rée d'une pellicule très-mince qui enveloppe les parties féparément. Cette nymphe eft molle & blanchätre ; elle ne prend aucune nourri- ture , elle ne fait aucun mouvement, e'le re- mue feulement l’abdomen lorfqu'on la touche avec force. La larve a ordinairement fix pattes, fouvent très-petites , & difficiles à appercevoir. La plûpart ont des machoires très-fortes avec lefquelies elles rongent le bois le plüs dur. ( Les coléoptères, les kyménoptères & quelques diptères), Les nymphes des coufins & des tipules dont M. Géoffroi a fait une efpèce parricu- lière, rentrent naturellement dans notre trei- fième efpèce qui répond à la feconde de cet illuftre auteur: élles n’en différent que par le mouvement qu'elles peuvent exécuter, & qui leur étoit néceflaire pour fortir de l’eau où vivoit la larve. Elles ne prennent d’ailleurs point de nourriture, ë La quatrième efpèce de nymphe ( métamor- phofis femi completa, Faë.) diffère beaucoup des précédentes ; elle eft pourvue d'antennes, d'yeux , de pattes ; elle marche, elle exécute les mêmes mouvemens, les mêmes fauts , elle prend la méme nourriture que l’infecte par- fait dont elle ne peut être diftinguée que par le défaut d'aîles. Quelques-unes même con- fervent toujours la forme de nymphe, & dans cet état , elles s'accouplent & fe multiplient, comnmie on le voit dans la plüpart des fau- terelles, des criquets, des punaifes, &c. La principale différence que préfentent ces infec- tes dans leurs trois états, c’elt que l'infecte parfait a des atles, la nymphe n’en a prefque point; elle a feulement des moignons d’aîles plus où moins grands , fuivant qu'elle eft plus ou moins avancée.s#La larve enfin n'en a point du tout. Tous les infectes aptères , excepté la puce, ne fubiffent point de transformation ( méta- morphofis completa, Fab.) L'infecte eft au foitir de l'œuf tel qu'il fera toute fa vie, il groflit, mais fans jamais changer de forme; cependant, à mefure que fon corps prend de l'accroiflement, & fe développe, il mue , ül change plufieurs fois de peau, à -peu près comme les chenilles & les autres larves. Nous regrettons qu'on n'ait pas des obfervations aflez fuivies fur ces in'ectes : il feroit très- intéreffant de s’affurer s'ils ne quittent & chan- gent de peau que dans les premiers rems de leur vie, s'ils ne travaillentà {e reproduire que lorfqu'ils ont fubi leur dernière mue , & enfin fi ceux qui furvivent à leur :accouplement changent enfuite de peau, ainfi que plufieurs naturaliftes l'ont avancé. Car fi effectivement les infectes aptères ne changeoient de peau que dans leur jeune âge, s'ils ne s’accouploient & ne pouvoient fe reproduire qu'après leur dernière mue, & enfin s'il étoit bien conftaté que ceux qui fe font déjà accouplés ne chan- gent plus de peau, quoiqu'ils vivent encore 8 :INTRO'D UCTIOW longtems après, on feroit fans douté fondé à regarder Le tems où ces infectes muent comine leur: état de larve, & celui où ils s’ac-. couplent comme leur érat parfait. L'efpace de tems que les in'eétes reftent dans l'etar de nymphe, dépend beaucoup de la faifon dans laquelle ils font foit's de l'œut & ont fubi ler première métamorphofe. Dix, douze, quinze ou vingtjours, plus où moins, fuivant les efpèces , fufhfent en été. Il faut tout l'hiver, lorfque la larve n'a paile à l'érat de nym- phe qu'en automne, Quelques-1nes cependant ne fe montrentin!ecte parfait qu'au bout d’un efpace de tems confdérab'e. [l y a des fphinx qui reftent plus d’uñ an dans l’état de nymphe. Toutes les nymphes font pourvues de ftig- mates; & quoique la plügart paroiflent être dans un état de moït, l'a r doit leur être ab folument néceflaire, puifque fi on les en prive, foit par le moyen de la machine pnetimati- que, foit en mettant La forme d2 ces ftigmates eft quelquefois très fingulière, au lieu d'être à fleur de la peau , figurés comme des points enfoncés , ou formant des elpèces. de boutonnières, tels qu'on les vo't dansatous les infectes parfaits, ils font quelquefois placés, dans la nympbe, au bout de petites élévations, des efpèces de petites cornes, des cornets, ou autres for- mes ,-ainfi que nous les ferons mieux con- noître aux mo’s nzymphes fligmates. 4°. Le quatrième & dernier étar fous lequel fe montrent les in'ectes , eft celui auquel on a donné le nom d'infecte parfait £mago. Nous venons de parcourir rapidement les parties du corps des infectes ; no1s avons dit un mot de leur génération & de leurs méta- morpholes ; il nous refte à parler cle leur nour- riture en général. I n'y a point de végétal qui ne ferve de no rriture à un ou à plufeurs infectes., Quel- ques uns ne {e nourriflent que d'une feule plante & de celles qui lui font analogues ; quelques autres s'accommodent fort bien d’un très- grand nombre d'efpèces, quoiqu'elles loient d'une nature très-différente. Parmi les infectes qui font le plus de tort aux végé taux, on diftingue les fauterelles , les criquecs, les chenilles, la larve des hannetons , dis ca- pricornes , des chryfomeles, &c. les unes & un peu d'huile à l'ou-£ verture des ftigmates , el'es périflent bientôt. dans les provinces méridionales de la France, en Jtalié & dans le Levant, des nuiées de fauterelles que le vent emportoit des pays plus chauds, fe répandre dans les champs, dévorer indiftinctement tous les végétaux, & détruire en peu de jours, lefpoir du culti- varteur. Les chenil'es font fouvent multipliées à un point qu'elles dépouillent entièrement un acbre de fes feuilles: privé pour lors d’une partie abfolument néceffaire pour fa nourri- riture & l'élaboration de fes fucs , cet arbre laiffe tomber fes fruits, où neles donne que d'une mauvaile qualité. Mais les fruits eux- mêmes ne font pas épargnés ; plufeuts tei- gn2s & quelques autres larves y trouvent leur fubfftance , elles les rongent, hîtent leur ma- turité, & leur communiquent un goût bien moins agréable que celui qu'ils auroient eu naturellement. L'orme & le faule font fou- vent attaqués par une chenille nommée coflus, qui fe nourrit de la feconde écorce & du bois mème. Lorfqu'il y a un grand nombre de ces chenilles fur un arbre, il eft b'entôt fil- loné tout autour & couvert de plaies; il perd une quantité confidérable de fucs, il S’affoi- blic, il devient languiffanr, & il périt quel- que tems après. Les larves des hannerons, du profcarabé, le taupe gril'on & plufieurs autres efpèces , fe nourriflent de la racine des vévétaux. Les vril'etes, les fcolites, les ips, les larves des capricornes, &c. rongent nos meubles, endommagent nos arbres, percent le bois le plus dur, Le réduifent en po iflière & s'en nourriifent. Les fleurs , les fruits, Les graines, font rongés par les bruches , les mi- labres, les charentons & la plûpart des lar- ves des diptères. La fourmi eft peut-être l'in- feite le plus nuiñble & le plus deftruéteur. Tout indifféremment lui fert de nourriture; tous les fruits, toutes les graines, prefque rout2s les parties des végétaux, & furtott les fubftances mucilagineu'es & fucrées : elle s'ac- comodede tout, elle enlève rout , & l'emporte dans fon habitation pour en faire fa provi- fion. On fair à quel point cet infeéte eft mul- tiplié dans les pays chauds, & combien il elt dificile de s’en garantir. Les thermès ou fourmis blanches font le fléau des deux In- les par les dégats qu'ils font ; ils entrent dans les maifons ,ravagent & détruifent rout ; pro- vilions , habits, uftenfles , meubles, le bois les autres font très-voraces. On a vu fouvent | même le plus dur, rien, en un met, net era na pargné A P'HISFONRRE M ARUIRE LLE. 9 épargné que Les métaux & les pierres. Il n’eft peut-être point d'animal qui ne foit attaqué par quelques infeétes. Les poux, les puces, les mittes, les cirons: s'introduifent fous les poils & les plumes des quadrupèdes & des oïfeaux , & en fucent le fang. L'efpèce de puce connue en Amérique fous le nom de tique, va fe nicher fous la peau des hom- mes fales, mal-propres, ou qui marchent à pieds nuds dans les champs; elle y groilit prodigieufement, s'y multiplie à l'infini, y caufe une légère démangeaifon à laquelle on fe:o t peu d'attention fi on ne favoit que la cachexie & la mort feroient les terribles fui- tes de la négligence qu'on mettroit à fe dé- livrer de ce dangereux ennemi. Nous ne di- rons rien de la punaife des lits, cet infecte fi dégoûtant par fon odeur, fi incommode par fon aiguillon , & qui fait fe multiplier malgré les foins que nous prenons pour Le détruire. Les poiffons & les cétacès ont aufli leurs poux : les afelles de mer, connues dans quel- ques villes maritimes fous le nom de pives, s’attachent fortement aux corps des poiflons , y font de larges plaies & le font fouvent périr. Le poiflon attaqué par les pives eft maigre, & fa chair eft toujours d'un mau- vais goût. Tout le monde connoît les rufes merveilleufes de l’araignée & de la larve du fourmilion. On a cru pendant longtems que la chaïr des animaux en s’alrérant produifot des vers, jufqu'à ce que les obfervations de Rhedi nous aient appris que ces vers étoient la larve d’une mouche qui y avoit dépolé fes œufs. Ce qui le prouve, c'elt que fi on enferme foigneu- femént de la chair dès que l'animal à qui elle appartient a été tué, elle fe putrefie fans qu'il y ait jamais aucun ver. On furprend d'ailleurs fouvent la mouche au moment qu'elle fait fa ponte. On peut obferver alors que ces œufs éclofent au bout de deux ou trois jours , & même de quelques heures lorf que la chaleur eft un peu forte, que les lar- ves qui en fortent groliffent affez prompte- ment, qu’elles paflent à l'érat de nymphe de la feconde efpèce, & qu'elles devienn-nt en- fuite des mouches femblables à celles qui avoient dépofé leurs œufs fur cette chair. Les vers fauteurs du fromage deviennent aufli de petites mouches au bo::t de quelques jours, Les larves des dermeftes , des nicrophores, Hifioire Naturelle, Infeét:s. Tome. I. des boucliers, des anthrenes, des flaphylins, de la plüpart des mouches, &c. vivent dans les cadavres , hâtent leur putridité & les con- fomment dans peu de tems. Ces infectes font attirés de toute part par l'odeur des viandes en putréfaction. On les voit de même ac- courir en foule fur les Heurs d'une efpèce d'arum qui répand une odeur cadavereufe. Les pelleteries, les draperies, en un mot, toutes les dépouilles d'animaux font dévorées par les larves de ces infeétes, & par celles des teignes. Les naturaliftes & les marchands d'objets d'hiftoire naturelle ne favent que trop combien il eft difficile de s’en garantir. Les boufes des vaches & les fentes des animaux fervent d’aliment à la plüpart des larves des coléoptères & des distères. On y trouve fur- tout des fcarabés & des ftaphylins. Une feule de ces boufes, dit M. Géoffroy, devient une efpèce de tréfor pour un naturalifte cu- rieux. Nous ne finirions pas fi nous voulions faire mention de la nourriture des différens infectes. On trouvera tous les détails que nous aurons cru néceflaires à l’article de cha- cun d'eux. Mais fi plufeurs infe@tes nous font beau- coup de mal, s'ils dévorent nos plantes & nos fruits, s'ils ravagent nos meubles & nos habits; nous en fommes bien dédommagés par les avantages que nous retrons de la plüpart d'entreux. C'eft un infecte qui nous fournit le miel, cette liqueur fi douce & fi agréable : c'eft un infecte qui travaille pour nous la foie, cette précieufe matière : un autre fournit la couleur la plus brillante ; un autre donne à la médecine un remède utile aux maladies les plus graves : quelques-uns nous fervent d'alimens; & fans parier de tant d’au- tres dont les ufages ne font pas moins con- nus , nous devons efpérer que nous retirerons un jour de plus grands avantages des infectes, lorfque nous les connoîtrons mieux, lorf- que nous aurons un peu plus étudié leurs babitades , & lorfque des expériences bien faites nous auront mieux fait connoître leurs vertus médicinales & leurs propriétés écono- miques. La nécefité d’une bonne méthode en hifx toire naturelle, eft trop généra ement recon- nue aujourd'hui pour nous arrêter à en dif- cuter les avantages, Les infectes, d'ailleurs, font fi nombreux qu'il feroit impoflible de fo es étudier & de les connoître, fi on ne les diftribuoit en grandes maffes, & fi on ne faifoit des diviñions & des fubdivifions qui foulagent la mémoire & facilitent la recherche des eipèces. La meilleure méthode feroit fans doute celle qui nous les préfenteroit dans une férie telle que tous les genres & toutes les efpèces fe trouveroïient , autant qu'il eft pof fible, placés à la fuite les uns des autres, & dont l’enfemble formeroit une chaîne non in- terromoue: mais il faudroit pour cela con- noître toutes les efpèces qui fe trouvent répan. dues fur le globe, connoiffance que nous fommes bien loin d'avoir, & à laquelle nous ne parviendrons jamais. Dans le tab'eau mé- thodique des infectes que je vais préfenter, j'ai tâché de me rapprocher, autant que je l'ai pû , de cette férie, que je crois néceflaire pour faciliter l'étude de ces petits animaux. La pre- mière claffe renferme les plus beaux infectes, les plus parfais, ceux qui ont quatre aîles égales, qui réuniffent tous les caractères que nos affignon: aux infectes. Nous paflons in- fenfiblemint à ceux dont les aîles fupérieures ne peuvent plus fervir à voier, & qui font fimplement l'ofhce d'étuis : ceux-ci nous con- duifent aux infectes à deux aîles, & delà nous parvenons à ceux qui nen ont point, mais qui ont fix pattes, ainfi que to:s ceux qui les précèdent, & qui ont des antennes & des figmates, Ceux qui fuivent ont un nombre plus confidérable de pattes, ils n'ont point de ftigmates, ils n'ont point d'antennes, & ils ne fubiflent point de métamorpholes; en un mot, ils s'élo'gnent beaucoup des autres infectes. Notre tableau eft terminé par les cruf- tacès qui forment viib'ement le pailage des infectes aux coquillages & aux vers. À l’imi- tation de MM. Linné, Géoffroy, Degéer, Schaeffer, & de prefque tous les Auteurs mé- thodiftes qui ont écrit fur les infeétes, nous avons tiré les caractères principaux de nos claffes du nombre, de la forme & de la confiflance des aîles & de leurs étuis : les parties de la bouche nous ont fourni un carac- rère fecondaire très bon & très facile à faifir. Nous avons tiré des aîles, de la bouche & des tarfes des caractères pour la fubdivilion des clafles un peu nombieufes. Pe : jaloux de nous ouvrir une roite nouvelle, nous avons préféré d’applanit celle que ces illuftres au- INTRODUCTION teurs nous ont tracée. Nous avons cherché à profiter de leurs travaux en nous permettant cependant toutes les corrections que nous avons jugées néceflaires pour faciliter l'étude d'une des plus fntéreffantes parties de l’hiftoire naturelle. On pourra confulter à l'article ae le tableau des clafles de ces auteurs. Nous aurions defré fuivre dans cet ou- vrage le fyftème entomologique de Fabricius fondé fur les parties de la bouche. Nous avons étudié ce fyftème autant qu'il nous a été pof fible; nous avons difféqué la bouche de plus de deux mille infeétes ; nous avons vu avec plaifir que ce fyftême, en fe perfectionnant, peut devenir très-utile, principalement pour l'établiffement des genres; mais nous dou- tons qu'on puifle jamais tirer, des parties de la bouche, le caractère des clafles, avec plus d'avantage que des aîles. Les reproches que nous croyons être fondés à faire à ce fyfième, c'eft que les parties de la bouche font fouvent crès-difficiles à appercevoir: qu'il eft fouvent impoflible deles féparer affez pour les bien exa- miner; qu’elles font prefqu’entièrement fem- blables dans les infectes de différens genres: & qu'on trouve d’ailleurs des infectes très-diffé- rens entreux par toutes les parties du corps, & fpécialement par celles de la bouche, qui cependant fontrangés , par l'illuftre auteur dont nous venons de parler, dans la mème claffe; tandis que d’autres , qui ne préfentent prelque point de différences, font placés dans des clafles différentes. Ce fyftème auroit donc exigé un plus grand nombre de clafles , dont quelques- unes n’auroient eu que deux ou trois genres, tandis que d’autres en auroient eu un nombre très-confidérable. On ne voit pas, par exem- ple, le rapport qu'il y a entre la bouche d’une libellule & celle d'une araignée : d’un monocle & celle d’un ichneumon , d’un œftre , d’un.bi- bion , d’une mouche , & celle d’un pou, d'une mitte; cependant cesinfectes{ont placés dans les mêmes claffes. N'y a-t-il pas d’ailleurs beau- coup de reffemblance dans la bouche & dans toutes les parties du corps, entre un hémé- robe, un fourmilion & une libellule, un mo- noc'e & un crabe, un ïule & un cloporte, une araignée , un {corpion & une mitte? & malgré cette reflemblance , ces infectes font placés dans des clailes différentes, Voyez Boucns£,. AL HISTOTRE NATURELLE, 11 br -Er-E--A U De la divifion méthodique des infecles. 1. Quatre aïles découvertes. Quatre aîles membraneufes, recouvertes d’une pouflière écailleufe. ORDRE J. Bouche. Trompe roulée en fpirale. Lépidoptères. Papillon, phalène. Quatre ailes nues, membraneufes, réticulées. Bouche munie de mandibules & de mâchoires. SECTION I. Trois articles aux tarfes. ORDRE IL. Libellule. SECT. II. Quatre articles aux tarfæ Rafidie. SECT. III. Cinq articles aux tarfes. Frigane. Névroptères. Quatre aîles nues, membraneufes, veinées, inégales. Bouche munie de mandibules & d'une trompe, è i tible. Orion CU fouvent très courte ,imperceptible SEcTIoN I. Bouche fans trompe apparente. Fourmi, Hymgnoptères. SscrT. 11. Bouche avec uns trompe. Abeille, 2. Deux aîles cachées fous des étuis. Deux aîles croifées fous des étuis mous, à demi membraneux. Bouche. Trompeaiguë, recourbéefous la poitrine. ORDRE IV. SECTION LI. Elytres d’égale confiftance. Cigale. Hémiptires . SECT. IT. Elytres moitié coriaces, moitié mem- braneufes, Punaifes. | = | | B 2 12 ORDRE VW. ORDRE VI ORDRE VIL ORDRE VIII 1INTR:O D UCT FOM Deux aîles pliées longitudinalement fous des étuis mous. prefque membraneux. . n . Bouche munie de mandibules & de mächoires. Mante, fauterelle. Orthoprères. Deux aîles pliées tranfverfalement fous des étuis durs & coriaces, Bouche munie de mandibules & de mâchoires. SECTION. I. Cinq articles aux tarfes. Scarabé. SECT. Il. Cingarticles aux tarles des quatre pattes antérieures , & quatre aux deux poftérieures. Ténébrion. SECT.IIL. Quatre articles aux tarfes. Capricorne. SECT.I V. Trois articles aux tarfes, Coccinelle. Coléoptères. 3. Deux aîles découvertes. Deux aîles nues, membraneufes, veinées. Deux balanciers. Bouche. Trompe droite ou coudée, rétractible. Diptères, Mouche, Afile. 4. Point d'aîles. Point d’aîles dans les deux fexes. Bouche variable. SECTION I. Six pattes. Pou. Sec. II. Huit pattes. Araignée, SecT. III. Dix pattes, où un nombre plus confidérable, Aptères, Crabre, tule, A L'HISTOIRE NATURELLE. ORDRE PREMIER. LÉPIDOPTÈRES, Cette claffe renferme les infeétes qui ont quatre aîles étendues, membraneufes, prel- que égales, veinées , mais couvertes de pe- tites écailles ovales, alongées , coniques, triangulaires , découpées à leurs bords , cif- pofées en recouvrement les unes à la fuite des autres, à peu-près comme les tuiles qui forment le toit d'une maifon. Ces écailles, implantées par une elpèce de pédicule, fe détachent facilement au moindre frottement, & a'ors l'aîie qui étroit opaque & diverfement colorée par le moyen de ces écailles , refte tranfparente & femblable aux aïles membra- neufes des autres infetes. Si on examine à la loupe cette aîle privée de fes écailles, on voit qu’elle n'eft pas lifle, comme elle le paroît au premier afpeét, mais que fes deux furfaces font parlem£es de raies longi- tudinales un peu enfoncées, qui font les endroits auxquels les écailles étoient atta- chées. La bouche de ces infedtes eft un2 efpèce de trompe nommée aufli Zingue, lingua fpi- ralis, qui leur fert à pomper le fuc mielleux des fleurs dont is font leur nourriture. Lorf que l'infecte n’en fait pas ufage , cette langue eft roulée en frirale & placée entre deux an- tennules ou barbillons velus qui la cachent ent'èrement. La longueur de cette trompe varie beaucoup ; ele eft très-longue dans quelques efrèces & principalement dans les fobinx , dans d autres el'e elt teès-courte ; elle eît {ouvent imperceptible dans les efpèces qui ne prennent point de nourriture. La ftruéture de cette trompe eft aflez fingulière, elle eft compofée de deux pièces ou lames convexes d'un côté, & concaves de l’autre, qui, en fe réuniffant, forment un cylindre creux pour laiffer paffer le nectar des fleurs dont fe nour- riflenc les infectes de cet ordre. On fépare fa cilement ces deux lames par le moyen d’une pointe. La tête des lépidoptères eft pourvue de deux antennes de longueur moyenne d’une figure filiforme, fétacée , prifmatique, pec- tinée, en mafle, &c. Les yeux font grands & taillés à facettes : on diftingue difficilement, à, caufe des poils , les trois petits yeux liffes 15 difpofés en triangle & placés au fommet de la tête. Le corcelet donne nailauce, à fa partie roftérieure & latérale, aux quatre aïies dont nous avons déjà parlé. La potrine £: la partie infirieure du corce'et donnent naïffance à fix pattes compofées de plufieurs pièces, f:voir, la hanche, la cuifle, la jambe & le tarte: celui-ci eft toujours divifé en cin pièces donc la dernière eft rerminée par deux onglets très- petits. Il y a quelques papillons qui ne font ufage en marchant que des quatre pattes pol- térieures, quoiqu'ils en aient réellement fix; ils tiennent les deux antérieures collées centre leurs corps : ce qui les a fait nommer papil- lons à quatre pattes, paprliones tetrapi. La poitrine & le ventre des lépidoptères font pourvus latéralement de ftigmates en forme de petites boutonnières, Les parties de la gé- nération font placées, dansles deux fexes, à la partie poftérieure du ventre. Il faut ob'erver que quelques femelles de phalènes n'ont point d'ailes, que quelques autres ont la trompe fi courte, qu'elle eft très-dificile à appercevoir. Ces exceptions ne doivent pas empêcher de les placer dans cette clafle, La larve des lépidoptères eft connue fous le nom de chenille. Sa bouche eft armée de fortes machoires, parle moyen defquelles elle ronge les feuilles, les Aeurs & 1:s fruits d:s p'antes & des arbres, les pellete:ies, &c. On apperçoit à fa partie inféreure, par le moyen du microfcope, un petit trou euquel on a donné le nom de fière, par lequel elle fait paffer Le fl qui lui fert à conftruire fon loge- ment lorfqu'elle veut fe changer en chryla- lide. Le corps des chenilles eft alongé , mou, charnu , glabre ou hériffé de poils, compofé de douze ou treize anneaux. Le nombre ds leurs pattes varie, mais il n'excède jamais celui de feize, On apperçoit très-ciftinétement les ftigmates qui fe trouvent fur chaque an- neau un de chaque côté. Les chenilles en grofiffant , muent trois ou quatre fois, & pér- venues à leur entier accroïflement, elles changent en chryfalide ou nymphe de la pre- mière efpèce. ORDRE . LE. NÉVROPTERES. Les infeêtes compris dans cette claffe ontdes 14 caractères très-diftincts, & qui les font aifé- ment reconnoître. Leurs ailes , au nombre de quatre, font étendues, membraneules , jamais recouvertes par des écailles , mais toujours ciaires & tranfparentes quoique co- lorées : elles font chargées de nervures qui forment une efpèce de réfeau. Ces aïîles font d'une grandeur égale dans prefque toutes les e‘pèces; les genres feuls de l'éphémère & de la panorpe offrent des exceptions. La bouche de ces infectes préfente quel- ques différences : elle eft armée de deux fortes mandibules & de deux mâchoires très-aiguës dans les libellules qui font la guerre aux au- tres infectes ; tandis que ces parties font très- petites & preique imperceptibles dans les éphé mères qui ne pr'nnent aucune nourriture , qui ne paflent à leur dernier état que pour s’ac- coupler , fe reproduire & périr. Les anten- nules des libellules font très-courtes, tandis qu’elles font aflez longues dans le myrmé- léon. La tête des nevroptères eft pourvue de deux antennes diverfement figurées ; elles font très-courres & fubulées dans les libellules , les épi émères ; aflez longues & fétacées , dans les friganes ; longues, filiformes & terminées en mafle, dans l’afcalaphe, &c, Outre les deux grands yeux à facettes, on voit encore fur e vertex, trois petits yeux lifles, difpofés en triangle. La partie inférieure du corcelet & la potrine donnent naiflance à fix pattes compolfées de la hanche , de la cuifle, de la jambe & du tarfe divifé en trois, quatre ou «nq pièces : quoique cette claffe ne foit pas très-nombreule, cette différence du nombre de pièces des tarfes nous a fervi, à l'imita- tion de M. Géoffroy, à divifer ces infectes eu trois fections. Le ventre des névroptères elt très-alongé , compofé de plufieurs anneaux difin@s, & terminé par deux où trois foies en forme de queue dans l'éphémère, & par des efpèces de crochets dans les mâles des libellules & des myrméléons. Les larves de ces infectes font munies de fix pattes. La plipart vivent dans l’eau, & n'en fortent que fous l'état d'infete parfait; les s'itres vivent dans les champs : parmi celles- ci les unes habitent fur les aïbres & font la guerre aux pucerons , quelques autres, cachées dans le fable, font occupées à tendre des pièges aux fourmis, Toutes font carnacières, IENS FR "ORDSCAC'T T'ON & vivent uniquement d’autres infectes: Leur métamorphofe n'eft pas la même dans toutes les efpèces. Quelques nymphes fe rapprochent de la première elpèce, & les autres de la troi- fième. | O'R'DIR'E MAMIE. HYMÉNOPTÈRES. Les infectes de cet ordre ont quatre aîles membraneufes , d'inégale grandeur ; les deux inférieures font conftamment plus courtes & plus petites que les deux fupérieures : les unes & les autres font chargées de nervures longi- tudinales bien marquées , & de quelques-unes tranfverfales, peu élevées & moins fenfibles. Lorfque l'infecte fait ufage de fes ailes, il les étend fur le même plan, l'une à côté de l'autre, & les unit fortement par le moyen de plufieurs petits crochets qui ne font vifi- bles qu'au microfcope, c’eft-à-dire, que le bord interne de l’aîle fupérieure eft joint au bord externe de l'inférieure, Ces aïles ne fe féparent jamais tant que le vol dure, & fem- blent n’en former qu’une feule. Lorfqu’elles font en repos elles font placées parallèlement au corps. Elles ont toutes les quatre leur at- tache à la partie poftérieure & latérale du cor- celer. La bouche de ces infectes eft armée de deux mandibules, & au lieu de mächoires, la plüpart ont une efpèce de trompe aïlez longue, par le moyen de laquelle ils fucent le {uc mielleux des fleurs ou des fruits. Cetre trompe eft courte & imperceptible dans les autres, ce qui nous a fervi à divifer cet ordre en deux fections, dont l’une renferme les genres qui ne paroiflent point avoir de trem- pe, & l’autre ceux qui en ont une très-appa- rente. Indépendamment des deux grands yeux À réfeau , on voit encore à la partie fupérieure de la tête, trois petits yeux lifles difpofés en triangle. Ces infeétes ont fix pattes compo- fées de la hanche, de ka cuifle , de la jambe & du tarfe, divifé, dans toutes les elpè- ces, en cinq pièces ou articles. Les deux pattes de devant font attachées à la partie inférieure du corcelet, & les quatre poftérieures à la poitrine. Le corps de ces infectes elt plus ou moins alongé, & leur ventre eft terminé, fartout dans les femelles, par des filets plus ou moins longs, plus ou moins diftincis, ALU ISDOPRRNES NATUREL LE, 1$ qui leur fervent à placer leurs œufs dans le corps des autres infetes, ou dans la tige dés plantes & des arbres. Quelques-uns ont un aiguillon trés-fort & très pointu qu'elles tien- nent caché dans le ventre & dont elles fe fer- vent au befoin. Il y a parmi la plûpart de ces infectes, outre les mâles & les femelles , des individus qui ne jouiffent d'aucan fexe, & qui femblent feulement definés au travail & au foin des petits. Comme on le remarque dans les abeil- les, les fourmis, &c. Les larves des hyménoptères reffemblent à un ver mol, blanchätre & fans pattes. Il faut cependant en excepter celles des tentrèdes ou mouches à-fcie, que leur forme a fait nom- mer faufles chenilles. Elles ne différent des vraies chenilles que par le nombre de leurs pattes qui eft ordinairement de 18 à 20 , tan- dis que les pattes des chenilles n’excédent ja- mais celui de feize. Ces larves fe transfor- ment en nymphes de la troifième efpèce. Elles s'enferment dans une efpèce de coque légère q'eles filent elles mènes. IL faut obferver qu'on rencontre fouvent des infectes de cet ordre qui n’ont point d’ai- les, & qui n'en obtiennent jamais , comme ar exemple, les fourmis , les mutilles, &c. fais cette exception ne porte que fur les in- dividus qui n'ont po'nt de fexe (les mulets). Les mâles & les femelles en font toujours pourvus, ORDRE IV. HÉMIPTÈRES, Nous voici parvenus aux infectes dont les deux aîles fupérieures ne fervent plus pour le vol & ne font plus que des efpèces d'éruis nommés élytres, fous lefquels les véritables aîles de l'infecte fe trouvent cachées: cepen dant au premier afpect, on prendroit la cigale pour un in ete à quatre ailes , puifque les deux étuis en ont l'apparence: aufli ces in- fectes font ils le paflage des infectes à quatre ailes nues, à ceux qui n’en ont que deux re- couvertes par des étuis. Nous divifons cet ordre en deux fettions , la première comprend les infe@tes dont les élyrres & les aî'es font toutes de la mème confftance, & forment une efpèce de toit à deux égoûts. Nous avons > placé dans la feconde ceux dont les élytres {ont moitié coriaces , moitié membraneufes, & pof£es l’une fur l’autre fur un plan hori- fontal. On voit par ce que nous venons de dire que les élytres des hémiptères différent un peu Jes unes des autre:. Dans les punaifes, par exemple, une partie de ces étuis eft dure & coriace, & reflemble aux étuis des co- léoprères ; l'autre partie eft membraneufe & femb'able à l'aile. Dans les grandes cigales , les pucerons, &c. ils font membraneux , fou- vent clairs & tranfparents; ils ont un peu plus de confiftance dans les tettigones, les membracis, &c. Quoique ces élytres aïent quelqiefois une appar-nce d'ailes, l’infeéte ne s'en lert cependant point pour voler ; il les ouvre feulem:nt & 125 porte.étendues pour ne pas gêner le jeu des véritables aîles, & pour faciliter fon vol. Un caradtère plus facile à faifir & qui n’ap- partient qu'aux infeétes de cet ordre, eft tiré de la forme de la bouche qui eft une efpèce de bec recourbé fous la poitrine, & qui fert de gaine à trois foies très minces, très dé- liées, par le moyen defquelles ces inf-ctes fucent les alimens dont ils fe nou:riflent , en les introduifant dans les corps des ani- maux vivans, ou dans le tiflu des plantes. Le corps des hémiptères eft en général un peu plus renflé que celui des trois ordres pré- cédents. La tête eft munie de deux antennes très courtes & à peine apparentes dans la nèpe, la corife, la ciga'e. Elles font aflez longues dans les punaifes. Outre les deux grands yeux à réieau, on voit à la partie fupérieure de la tête, ide quelques genres feulement, deux ou trois petits yeux lifles. Le corcelet de ces infe@es eft três grand dans quelques efpèces , tandis qu'il eft très-petit dans d'autres ; lorf- que le corce et eft court, l'écuffon eft grand & il occupe alors route la partie fupérieure de la poitrine. Celui des membracis & des punaifes eft quelquefois fi g.and & fi dilaté qu'il couvre prefque tout le cor:s, & qu il cache les aîles & les élytres. Les pattes font au nombre de fix ; les deux antérieures pren- nent naiflance à la partie inférieure du cor- celet, & les quatre pottérieures à la poitrine : elles font compofées de la hanche, de la ciffe, de la jambe & du tarfe, dont le nombre des articles eft depuis un jufqu'à trois. La larve de ces infectes eft pourvue d’an- 16 tennes, d'yeux, d’une bouche femblable à celle d: l'infeéte parfait , de fix pattes, &c. eiles ne différent de l'infecte parfait que par le défaut d’aîles. Eles fe changent en nymph:s de la quatrième efpèce. Il faut obferver que quelques efpèces, telles que la punaile des lits, la puraife aprère, &Kc. reftent toujours dans l'état de nympbe, n'ob- tenant jamais des aies & cependant pouvant fe reproduire. Parni les kermès & ls co- chenilles, les {emelles n’obtiemnent jamais des aîles, les mâles feuls en font pourvus. ORDRE. ORTHOPTÈRES, Le Chevalier Linné avoit placé les infec- tes qui forment cet ordre parmi les hémip- tères. M. Géoffroy en a fait une divifron des coéoptères , il les diftingue feulement des autres par leurs étuis mous & prefque mem- braneux. Ces infectes femblent tenir le milieu entre ces deux claffes ; mais il eft évident qu'ils n'appartiennent ni à l'une ni à l'autre, & qu'ils doivent en former une particulière. Voici les princisales différences que préfentent les aîles &z les é‘ytres. Les aîles des hémiprères ne font point pliées, mais étendues dans toute leur largeur, quoique cachées fous Les élytres. Cel- les des coléoptères font pliées rranfverfalement, c'eft-à dire, repliées fur elles-mêmes , tandis que celles des orthoptères font pliées longi- tudinalement , à peu-près comme un évantail. L'aile eft fouvent entièrement cachée fous l'élytre ; mais, lorfqu’eile la dépañle, elle prend à {on bord extérieur , la confiftance de Pélytre. Ce bord en fait alors la fonétion & tout le refte de l'élytre vient fe plier au- deflous ; ce qui n'arrive jamais dans les deux autres clafles. Indépendamment du caractère tiré de l’aîle , les élytres préfentent encore des différences remarquables ; celles des co léoptères font dures & coriaces , elles fe joi- gnent l’une à l’autre par une future droite : les élytres des orthopières font molles , pref- que membraneufes , & forment à leur bord interne une ligne courbe qui les empêche de s'unir enfemble par leur future, La bouche de ces infectes eft bien diffé- rente de celles des hémiptères. Elle eft munie de deux fortes mandibules , de deux mächoires, INTRODUCTION d’une lèvre fupérieure & de quatre antennules, Fabricius a établi une clafle particulière de ces infectes fous le nom de wlonata, d’après un caractère que lui a préfenté la bouche qui confifte dans une petite pièce membraneufe qu'il nomme galea, placée à la partie extérieure des mâchoires , entre celles-ci &les antennu- les antérieures. Ces infectes ont deux antennes fétacées, f- liformes, enfiformes, &c. deux grands yeux à réfeau & trois petits yeux lifles. Le cor- celet eft affez grand; il eft prolongé, & couvre une partie du corps dans quelqu:s criquers. On ne voit point d'écuflon proprement dir. L’abdomen eft alongé , compofe de plufieurs anneaux, & pourvu, de chaque côté,de ftigma- tes. [l eft terminé, dans les femelles des faute- relles, par une efnèce de queue dont elles fe fervent pour dépofer leurs œufs dansla terre, Les partes font au nombre de fix. Les deux antérieures prennent naiflance à la partie in- férieure du corcelet, & les quatre autres par- tent de la poitrine. Elles font compofées de la hanche, de la cuifle, de la jambe & du tarfe, divifé en trois, quatre ou cinq pièces terminées par deux onglets. Les deux pattes antérieures des mantes ont une pièce de plus qui fe trouve immédiatement après la jambe. Cette pièce eft armée, à fa patrie interne, de p'ufeurs dentelures, & eft terminée parun onglet long, très-fort & très-pointu , à côté duqu:1 le tarle prend naïffance. Les pattes poftérieures des criquets, des fauterelles, &c. font renflées & leur fervent à exécuter des fauts très-confidé:ables. Les larves ne différent de l’infecte parfait que par le défaut d'aîles. Elles fe changent en nymphe de la quatrième elpèce. Il faut obferver que plufeurs infeétes de cet o:dre reltent toujours dans l’état de nym- phe , & n'obtiennent jamais entièrement leurs aîles & leurs élytres, & cependant ces nym- phes s’accouplent & fe reproduifent. OPRSDMRSEMNEAT COLÉOPTÈRES. Les infetes qui compofent ct ordre ont deux aîles cachées fous des élytres dures & coriaces, convexes au-dehors, concaves au- dedans & unies l’une a l’autre par une ligne droite A L'HISTOIRE NATURELLE. droite nommée future. Au deffous -de ces élytres , il y a deux aîles membraneufes , vei- nées & repliées fur elles mêmes. Lorfque l'infecte veut prendie fon vol, il écarte & étend les élytres , & il déploie en même tems les aîles, mais de manière que les unes ne gènent pas le jeu des autres. fon vol fini, il replie les ailes & ferme les élytres. La plü- part des coléoptères s'élèvent & volent dif ficilement; d’autres, au contraire, volent avec la plus grande légéreté ; leur vol, quoique ‘couit , et néanmoins très fréquent , fur tout lorfque la chaleur eft un peu forte. La tête des coléoprères eft pourvue de deux antennes diverfement figurées & compolées de dix ou onze articles aflez diftinäs. La bouche eft armée de deux fortes mandibutes qui fervent à ces infect:s comme de pince pour fair & couper les alimens que les deux mâchoires, qui fe trouvent au-dellous, divi fent & broient pour completter la maftica tion. La forme de cette bouche eft à-peu près ‘Ja même que celle des orthoptères & des né- vroptères. On y voit aufli quatre ou fix an. tennules. Ces infectes ont deux grands yeux à réfeau; mais ils manquent des petits yeux liffes dont la plupart des autres infectes font pourvus. La figure du corcelet varie beau coup, il eft liffe ou raboteux, glabre, velu , épineux, convexe, globuleux, cylindrique , bordé , &c. IL donne naïflance, à fa partie in- férieure , aux deux pattes de devant; & il elt terminé , à fa partie poftérieure & fupérieure, par une pièce triangulaire plus ou moins dif tinéte , nommée écuflon, placée entre la bafe interne des élytres. La poitrine donne naif. fance aux quatre pattes de derrière. Le ventre eft ordinairement conique , aflez dur en deflous, très: mou en deffus à la partie qui fe trouve cachée fous les élytres, compo'é de fix ou fept anneaux, à chaque côté def quels il y a un ftigmate. Les tarfes qui ter- m'nent les fix pattes, font compofés detrois, quatre ou cinq pièces qui nous ont fervi à divifer, à l'imitation de M. Géoffroy , cet ordre très nombreux en plufeurs feions. La larve des coléoptères eft un ver mou, ordinaiaement muni de fix pattes écailleufes , d’une tête écai!/eufe & de mâchoires fouvent très fortes. [a plüpart de ces larves manquent d'antennes, & aucune n’a des yeux; on voit feur- lement la place qu'ils occuperont dans l'infecte Hifloire Naturelle, Infecks, Tome Z, ' 7 parfait. Leur corps eft plus où moins alongé & compofé de douze ou treize anneaux. Elles fe changent en nymphes de la troifième efpèce. L’accouplement de ces infectes eft tel que le mâle eft prefque toujours placé fur le dos de fa femelle. Il faut obferver que quelques efpèces de coléoptères n’ont point d'aîles fous leurs ély- tres : celles-ci fe trouvent alors jointes & réu- nies par leur future, tellement que l'infecte ne peut pas les ouvrir. ORDRE VIT DIPTÈRES, Les infectes de cet ordre différent de touê les précédents en ce qu'is n'ont que deux aîles nues, étendues , membraneufes , veinées, ordinairement polées fur un p'an horifontal, tout le long de la partie fupérieure de l'ab- domen , & jamais cachées fous d:s étuis. Mais outre ces deux aîles, on r:marque encore deux petites pièces mobiles qui repréfentent un petit filet terminé par un bouton arrondi, placé un peu au-deffous de l’origine des aîles, & qui femblent tenir lieu de deux autres aîles. On a donné à ces pièces le nom de balancier , parce qu'on a cru qu'elles fervoient à-peu près aux mêmes ufages que les balan- ciers des danfeurs de corde. Indépendamment des aîles & des balanciers, la plüpart des ef- pèces font encore pourvues de deux autres petites pièces minces , larges , membraneufes, faires en forme de coquille ou de cuiller, placées au-deffus des balanciers qu’elles cachent fouvent en tout ou en partie. On leur a donné le nom de cueilleron à caufe de leur forme. La bouche de ces infectes eft une trompe, dont la figure varie dans les différens genres. Elle forme fouvent une efpèce de gaine , creufée en gautière à fa partie fupérieure, pour recevoir plufieurs filets très-déliés, nommés Jucoirs , que l'infecte plonge dans le cuir des animaux , ou dont il fe fert pour fucer le miel des fl:urs & les matières liquides & fucrées. La têre de ces infetes eft munie de deux antennes ordinairement très-courtes & compofées de quelques articles peu diftinéts. Les deux yeux à réfeau font très grands, & ils occupent, dans la plupart, la majeure par- de de Ja tête. Outre ces grands yeux, on C 18 voit encore deux où trois petits yeux liffes placés au fommet de la têre. Le corceler elt très-grand , & eft terminé, dans prefque tous, par une efpèce d'écuflon. La partie inférieure de ce corcelet , ou la poitrine , à proprement parler, domne naiflance aux fix pattes. {1 faut remarquer que, dans [es diptères , on n’apperçoit point en-deflous la féparation du corcelet d’avec la poitrine, La pièce qui répond a1 corcelst des autres in fetes, manque entièrement dans ceux-ci. L'abdomen eft ordinairement conique, plus ou moins alongé, rarement renflé au bout dans les mâles, & formé de plufieurs anneaux très diftinéts. Les pattes font compofeés de fa hanche , de la cuifle , de la jambe & du tarfe, divifé en cinq article. La larve de ces infectes eft un ver mou, fans pattes, dont la tête n’elt point écailieufe, mais aufli moile que le refte du corps. Leur boucheforme un fuçoir,armé quelquefois d'une e‘pèce de dard ou de tarière. Elles ont des ftigmates & fe changent en aymphes de la feconde efpèce; excepté cependant celles de la tipule & du coufin, que nous rangeons dans la troifième. ORDRE VITE ASP UPYEURAENSS Nous avons rangés dans cet ordre tous les infectes dont les deux fexes n'ont point d'ailes , qui n'en obtiennent jamais, & qui, fi l'on excepte la puce feule , ne fubiflent point de métamorphofe apparente. Nous les divifons en trois fections, qui pourroient former au- tant de clafles, ficesinlectes devenoient beau- coup plus nombreux. La première comprend ceux qui ont fix pattes & deux antennes, La feconde ceux qui ont huit pattes & point d'antennes , mais deux antennules aflez grandes, quelquefois term'nées en forme de pinces. Dans la troifième font placés ceux qui ont huit, dix ou douze pattes, où un nombre plusconfidérable , & qui font pourvus de deux ou de quatre antennes. Ces derniers font dé- fignés plus particulièrement fous le nom de cruffacés. Les infectes de la première fection ont leur corps compofé de plufieurs anneaux diftinéts , fur chacun defquels on apperçoit, de chaque IN TR ODU.E TOM côté, un ftigmate. Leur tête n’eft point con- fondue avec le corcelet; elle eft pourvue de deux antennes. La bouche varie dans les diffé- tens genres, Quelques uns ont des mâchôires aflez foibles , les autres n’ont qu'une efrèce de trompe. Leur accouplement n’a rien de re- marquable. Les parties de la génération font fimples dans les deux feies, & placées à la partie poltérieure de leur corps. Is ne fu- biffent point de transformat'ons ; ils changent feulement plufieurs fois de peau avant d’avoir pris toutleur accroiffement. La puce cependant fubit une métamorphofe complette. Sa larve eft un petit ver alongé, cylindrique, fans pattes, dont la tête écailleufe eft pourvue “e deux antennes. Elle file une coque légère & fe change en nymphe de la trotlième efpèce, Les infectes de'a feconde fe&ion n'ont point d'antennes; mais ces pièces font remplacées par deux antennules longues , articulées & in- férées à la partie latérale des mâchoires. Ces antennules font figurées en forme de pinces dans le fcorsion :elles font fimples, filiformes, & elles renferment les parties de la génération dans les mâles des araignées. Les yeux de cesinfectes varient : ils font lifles & au nombre de fix ou de huit dans l’araignée, le fcorpion. La mitte & le faucheur n’en ont que deux. Leur corps eft diverfement figuré ; il elt com- pofé d'anneaux très-diftinéts danslefcorpion , la pince; on m'en apperçoit aucun dans l’araignée & le faucheur. On n y voit point non plus de ftigmate. 1] pa:oït probable que les organes extérieurs de la refpiration de ces infectes fe trouvent placés à l’anus entre les mamelons. Le nombre des pattes eft conftamment de huit, & elles font compofées de la hanche, de la cuifle, de la jambe & du tarfe, divifé en plufieurs pièces; mais les araignées ont quelques pièces furnuméraires : onen apperçoit une très-petite entre la hanche & la cuifle ; une autre plus grarde, à qui on a donné le nom de genou , qui unit la cuifle à la jambe. Les infectes de cette fection ne fubiflent point de transformations ; ils muent feulement dans leur premier âge, & changenrplufieurs fois de peau , jufqu'à ce que, parvenus à leur entier ac- ‘croiffemenr, ils s'accouplenr & fereproduifent. La troifième feétion comprend Les crufta- cès, que quelques perfonnes regardent comme formant une ciafle particu!ière d'aninaux. Ce- pendant, quoiqu'ils s'éloignent beaucoup des- À L'HISTOIRE NATURELLE. autres infectes ; comme cesanima:x font munis d'antennes, d'yeux, demâichoires tranfverfales, de pattes articulées, & enfin, comme ils muent & changent de peau dans leur premier âge, nous les regardons comme de véritables in fectes , très diftinéts des coquillages & de toute Ja clafle des vers. Leur corps eft couvert d'une croute ofleufe, plus ou moins dure. Leur tête eft pourvue de deux ou de quatre antennes. Leurs yeux, au nombre de deux, font mobiles & pédonculés dans prefque tous. Leur bouche eft armée de fortes mächoir?s, & la tête & l'abdomen ne font point diftinéts, mais confondus avec le corcelet. la pièce ar- ticulée qui termine le corps & qui forme fou- vent la moitie de fa longueur, telle qu'on la voit dans les écrevifles, n’eft qu'une e‘pèce de queue, puifque cettepartiene renferme point les parties de la génération, & qu'elle n'eft traverfée en ligne droite que par le dernier inteftin ; les autres fe trouvant dans le corps de l'animal. Les parties de la géné-etion des crabes, écrevifles, &c. font aflez fingulières : elles font doubles dans les deux fexes, & placées, dansle mâle, à la bafe interne des pattes poftér'eures, & dans la femelle, à la bafe de la troifième paire, à la pièce qui forme la hanche. Ces infectes n'abandonnent pas leurs œufs, mais les portent avec eux , tantôt ara- chés les uns aux autres , en forme de grappe, (les crabes), tantôt dans un fac membra- neux , qui fe trouve fous l'abdomen ( les a‘elles ). Le nombre des patt:s n’eft pas le même dans tous les genres. Les écrevifles en ont dix, les cloportes en ont quatorze, les ïules & les fcolosendres en ont un nombre plus confidérable, mais quivariedans les différentes efpèces. Elles font compofées, comme celles des araignées, de la hanche, de la cuifle, de la jambe & du tarfe , ordinairement coinpof: d'une feule pièce, terminée par un ou deux onglets. Ces parties font jointes l’une à l’aut.e par d’autres pièces courtes, intermédiaires. CARACTERE DES GENRES D'ES INSECTES: ORDRE PREMIER. LÉPIDORTÈRES, 1. Papillon. Papilio, Lin. Geoff. Fab. 19. Antennes filiformes, terminées paï un bouton en forme de maflue. Deux antennules courtes, égales, compri- mées, velues & recourbées. Trompe longue, divifée en deux, roulée en fpirale, & cachée entre les antennules. 2. Sphinx. Sphinx , Lin. Geoff. Fab. Antennes fliformes , prifmatiques , termi- nées en pointe mo ifle. Deux antennules égales, comprimées , ob- tufes, très-velues & recourbées. Trompe très longue , divifée en deux, roulée & cachée entre les antennules. 3. Sefic. Sefia, Fab. Sphinx , Lin. Geoff, Antennes cylindriques , un peu renflées vers le bout, terminées en pointe moufle. Deux antennules égales, aiguës, compri- mées & velues. Trompe longue, filiforme, divifée en deux, roulée & cachée entre Les antennules. 4. Zygene. Zygœna, Fab. Sphinx, Lin. Geoff. Antennes filiformes à leur bale, renflées vers le bout , & terminées en pointe. Deux antennules égales , comprimées & velues. Trompe de longueur moyenne, fétacée, divifée en deux , & cachée entre les anten- nules. s. Bombix. Bombix, Fab. Phalæna, Lin. Geoff. Antennes filiformes, pectinées: aticles courts & grenus. Deux antennules égales , comprimées & velues. Trompe courte, membraneufe, fliforme, divifée en deux, & cachée entie les anten- nulies. 6. Hesiale. Hepialus , Fab. Phalæna. Lin. Geoff. Antennes courtes, filiformes : articles dil- tinéts, égaux & arrondis. Deux antenniles égales, membraneufes, comprimées & velues. Trompe très courte, large , membraneufe, divifée en deux, & cachée entre les anten- nules. 7. Noctueile. Noclua, Fab. Phalæna, Lin, Geof. C2 20 Antennes féracées: articles égaux , cylin- driques, à peine diftinéts. Deuxantennules égales, comprimées, velues, cylindriques à leur extrémité. Trompe fétacée, aiguë, divifés en deux , roulée en fpirale entre les antennules. 8. Pha'ène. Phalæna, Lin. Geoff. Fab. Antennes fliformes , fouvent pectinées dans les mâles : articles très courts, égaux , à peine diftinéts. Deux antennuleségales ,comprimées, mem- braneufes , cylindriques , prefque nues. Trompe membraneufe , divifée en deux, roulée en fpirate, & cachée entre les anten nzles 9. Pyrale. Pyralis Fab. Phalæna, Lin. Geoff. - Antennes filiformes , fimples : articles courts & égaux. . Deux antennules égales, nues, cylindriques à leur bafe, dilatées à eur milieu, féracées à leur pointe, Trome membraneufe, fétacée , divifée en deux, roulée en fpirale & cachée par les an- tennules, 10. Teigne. Tinea, Geoff. Fab. PAalæna, Lin. Antennes fétacées , fimples : articles égaux & très-courts. Quatre antennules , inégales ; les deux an térieures plus longues , droites & avancées en avant. Trompe membraneufe, divifée en deux, soulée & cachée entre les antennules infé- xieures. 11. Alucite. Alucita, Fab. tinea, Geoff. phalæna, Lin. Antennes feracées, fimples: articles très- courts, très nombreux, à peine diltincts. Deux antennules alonzées , nues, égales, membraneufes, po ntues, biñides. Trompe féracée, membraneufe, divifée en deux, & cachée fous les antennules. 12. Ptérophore. Pterophorus, Geoff. Fab. Paalæna , Lin. Antennes fétacées , fimples: articles très courts, égaux, très peu diftinéts. Deux antennules amincies, cylindriques, filifo mes, fub.lées à leur extrémité; nues & m mbraneufes, Trompe alongée, féracée, membraneule, TNT RO DU CT 10» divifée en deux , roulée & cachée entre les antennules, Ë OMRPDARSENMINT: N'ÉVROPTÉERES, SE C:T\1 0 NE Trois articles aux tarfes. 13. Libellule. Demoifelle, Gecf. Libellula, Lin. Geoff. Fab. Agrion. Aeshna , Fab. | Antennes très courtes, fétacées : cinq arti- cles dont le premier beaucoup plus gros que les autres. Deux antennules inférées à la bafe externe des mâchoires : deux articles, dont le pre- mier très conit , le fecond beaucoup plus long, prefque cylindrique. Abdomen terminé, dans les mâles, par deux petits crochets. 14. Perie: Perla, Geoff. Phryganea, Lin. Semblis, Fab. Antennes longues , fétacées : articies nom- breux, très courts ; le premier un peu plus gros. Quatre antennules filiformes , aflez longues ; les antérieurs compofées de quatre articles , ies poftéiieures de trois. Abdornen terminé, dans la plipart des efpè- ces , par deux foies diflantes & fétacées. S'E CT O0 NAT Quatre articles aux tarfèss 15. Rafdie. Rafidia , Lin. Gcoff. Fab. Antennes filiformes, de longueur movenne: aricles égaux , peu diftinéts; le premier un peu plus gros que les autres. Quatre antennules couites, prefqu'égales , fliformes : les antérieures compofés de quatre articles, & les poftérieures de trois, Abdomen terminé, dans la fémelle, par une | appendice fétacée, aflez longue. t Le) SE CT 10 NAT. Cing articles aux tarfes. 16. Hémérob». Hemerobius. Lin. Geoff. Fab. A )L'HISTOIRE NATUREL LE, Anteunes féracées, affez longues : articles très nombreux & peu diftinéts. Quatre antennules inégales , filiformes : les antérieures compofées de quatre articles , les poftérieures de trois. Abdomen fimple. 17. Myrmé éon. Myrmeleon , Vin. Fab.Fourmilion , G eoff, Antennes courtes ,renflées vers l'extrémité: artices très COUrtS. Six antennules inéga'es, filiformes : les pof térieures très longues. Abdomen términé par deux crochets, dans les mâles. 18. Afcalaphe. Afcalaphus, Fab. Myrm:leon, Vin. Antennes longues, filifo:mes , terminées en mafle : aiticles courts ; un peu grenus, les trois derniers renfiés. Six antennules inégales, filiformes. Abdorren terminé par deux crochets , dans les enâles. 19. Panorpe. Panorpa; Lin. Geof. Fab. Mouche fcor- pion, Geoff. Antennes longues, filiformes : articles très- courts # très nombreux. Quatre antennules égales, filiformes; les antérieures compolées de quatre articles, les poftérieures de deux. Abdomen terminé, dans le mâle, par une queue articulée, armée de pinces. 20. Frigane. Phryganea , Lin. Geoff. Fab. Antennes longues & feracées : articles très- nombreux, très-courts , le premier un peu plus gros. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antéiieures plus longues & compofées de cinq aticles; les poftérieures courtes & compofées de quatre. Abdomen fimple. 21. Ephémère. Ephemera, Lin. Geoff, Fab. Antennes très-courtes & fubulées : articles nombreux , à peine diff nés. Quatre antennules très courtes, peu appa- rentes, égales, filiformes; lesantérieire; coni5o fées de quatre art cles , les poftérieures de trois. Abdomen t:rminé par deux ou trois filits longs & fétacés. 22, Thermes. 21 Thermes , Lin. Fab. Pediculus , Geof. Antennes moniliformes , de la longueur du corcelet : quatorze articles arrondis & diftinéts. Quatre antennules égales, filiformes; les antérieures compofées de quatre articles , kes poftérieures de trois. Abdomen fimple. Mulets fans aîles. ORDER EEE HYMÉNOPTÉRES. SENCIT FO NUE Touche fans trompe. 23, Fourmi. Formica, Lin. Geoff. Fab, Antennes filiformes , brifées : premier arti- cle très-long & cylindrique. Quatre antennules courtes, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, compolées de fix articles égaux , les poférieures de quatre, Ventre attaché au corcelet par un pédicyle; petite écaille faillante entre-deux, Point d'ailes dans les mulets, 24. Mutille. Mutilla, Lin. Fab, Antennes courtes, filiformes : premier ar« ticle long. Quatre antennules inégales ; les antérieures un_peu plus longues, compofées de fix ar- ticles , dont le troifième conique & affez gros, le dernier cylindrique & plus mince ; les pof- térieures compofées de quatre articles moni- liformes, dont le dernier plus petit. Aïguillon fimple & très-fort caché dans l'ab- domen. Point d'îles dans les mulits. 24. Frelon. le Crabro , Fab. Vefpa, Lin. Geoff. Spkex , Lin, Antennes courtes, filformes : premier ar- | ticle long & cylindrique, les aut.es-très-courts, Quatre antennules inégales ; les antérieures compôfées de fix articles; dont le fecone, le troifième & le quatrième gros & coniques; | les poftéreures ‘Comoofées de quatrearticles | dont le premier très-mince à fa bae. Aiguillon fiinple pointu, caché dens l'abdomen. 26. Guëpe. D52 Vefpa, Lin. Geoff. Fab. Antennes filiformes, brifées : premier arti- cle long & cylindrique ; le fecond long & prefque conique. Quatre antennules fliformes , inégales ; les antérieures, un peu plus longues, compofée: de fix articles ; les poftérieures de quatre, dont le derner très-cotfrt & très petit. Aiguillon fimple & très - pointu , caché dans l'abdomen. 27. Leucopfis. Leucopfis , Fab. Antennes courtes , droites, un peu plus groffes par le bout: articles courts , peu dif- tinéts. Quatre antennules courtes ; les añrérievres compofées de quatre articles, & les pofté- rieures de trois. Ventre attaché au corcelet par un pédicule court. ENT 'R O'D'UICT TOM plus longues , filiformes , compofées de fix articles ; les poftérieures de quatre, dont le dernier en mafle. Ventre comprimé, prefque triangulaire, at- taché au corcelet par un long pédicule. Aiguillon très petit caché dans l'abdomen, 31. Ichneumon, Ichneumon, Lin. Geoff. Fab. Antennes fétacées , longues, vibratiles: ar- ticles nombreux, très-courts, peu diftin@s. Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures un peu plus longues, compoiées de fix articles ; les poftérieures de quatre. Ventre attaché au corcelet par un pédicule long & mince. Aiguillon flexible, long & divifé en trois pièces, dans la femelle, 32 Urocère. Urocerus , Geoff, Sirex, Lin. Fab. Antennes fiiformes : articles courts, égaux, Aiguillon triple . recourbé, relevé & appliqué | cylindriques & diftinéts. Sur le ventre, dans la femelle. 28. Chryfis. Chryfis, Lin. Fab. Vefpa, Geof. Antennes courtes , filiformes : premier ar- ticle un peu plus long , les autres courts & égaux. Quatre antennules filiformes , inégales ; les antérieures une fois plus longues , compolées de cinq articles; les poftérieures de quatre, dont le piemier à peine diftinét. Ventre attaché au corcelet par ur pédicule cour£. Aiguillon fimple, pointu , caché àans l'ab- domen. 29. Tiphie. Tiphia , Fab. Antennes courtes , filiformes, roulées en fpirale : premier article un peu plus gros & plus long. Quatre anterr es inégales, filiformes : les antérieures un peu plus longues, compofées de fix articles égaux ; les poftérieures de cinq. Ventre attaché au corcelet par un pédicule court. Aiguillon fimple, caché dans l'abdomen. 39. Evanie. Evania , Fab. Sphex, Lin. Antennes filiformes , aflez longues : pre- mier article très-long , prefque cylindrique ; les autres courts, égaux, peu diftints. Quarre antennules inégales ; les antérieures Quatre antennules très courtes , inégales ; les antérieures compofées de deux articles égaux ; Les poftérieures de quatre articles, dont les derniers plus gros. Ventre joint au corcelet, & termine par une pointe forte, un peu aiguë. Aiguillon dentelé,cach£ fousune gaine creufée ca goutière, dans les femelles, 33. Clavellaire. Clavellarius, Crabro, Geoff. Tentredo , Lin. Fab. Antennes en mafle, un peu plus courtes que le corceler. Quatre antennules filiformes ; les deux ane térieures un peu plus longues , compofées de cinq articles, les deux poflérieures de quatre. Ventre joint au corcelet. Aiguillon dentelé, caché dans l'abdomen, dans les femelles. 34. Tentrède. Tentredo , Lin. Fab. Mouche à-fcie, Geoff. Antennes filiformes, plus longues que le corcelet; articles égaux , diftinéts, cylindri- ques. Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures plus longues, compolées de fix articles, les poftérieures de quarre. Ventre joint au corcelet. Aiguillon dentelé, caché dans l'abdomen. 35. Diplolèpe. s A L'HISTOIRE Diplolepis, Geoff. Cinips, Lin. Fab. Antennes filiformes, longues : quatorze ar- ticles cylindriques, égaux, très-diftincts. Quatre antennules courtes ; les antérieures filiformes , compofées de cinq articles égaux ; les poftérieures de trois, dont le dernier en mafle. Ventre un peu comprimé. Aiguillon caché entre deux lames du ventre. 36. Cinips. Cynips, Lin. Geoff. Fab. Antennes filiformes, brifées; premier ar- ticle très long & cylindrique; le fecond petit; les autres courts, égaux , peu diftinéts. Quatre antennules courtes, inégales, pref- que en mafle; les antérieures un peu plus longues, compofées de fix articks; les pof- térieures de cinq. " Ventre un peu comprimé. Aiguillon courbé & caché entre deux lames du ventre. SE GTE0 NN, IT. Bouche avec une trompe. 37. Chalcis. : Chalcis , Fab. Vefpa, Lin. Geoff. Spkex, in. = Antennes courtes, filiformes : un peu plus grofles par le bout; premier article plus long & cylindrique. Quatre antennules filiformes: les antérieures un peu plus longues, compofées de fix ar- ticles prefque égaux: les poftérieures de quatre. Ventre prefque globuleux , attaché au corce- let par un long pédicule. Aïguillon caché dans l'abdomen, Cuifles pofférieures renflées. 38. Sphex. Sphex, Lin. Fab. Ichneumon, Geoff. Antennes un peu plus longues que le cor- celet, filiformes, en fpirale :onze articles égaux, cylindriques , diftinéts. Quatre antennules filiformes, prefque éga- les ; les antérieures un peu plus longues , com- pofées de fix articles ; les poftérieures de quatre, Ventre attaché au corcelet par un pédicule plus ou moins long. Aïguillon pointu, fimple, caché dans l'ab- domen, NATURE:L LE, 39. Scolie. Scolia, Fab. Antennes épaifles, filiformes, un peu ren- flées au milieu : premier article alongé; les. autres à peine diftinéts, courts, égaux & cy- lindriques, Quarre antennules courtes, un peu plus épaitles à leur bale; les antérieures compofées de fix articles , les poftérieures de quatre. Ventre attaché au corcelet par un pédicule court. Aiguillon fimple, très fort, très pointu , caché dans l'abdomen. 40. Thynne. Thynnus, Fab. Antennes courtes, cylindriques : premier article court, gros, prefque rond les autres égaux , peu diftin@s. Quatre antennules égales, filiformes ; les antérieures compofées de quatre articles , Les poltérieures de trois. Ventre attaché au corcelet par un pédicule 23 “Court, Aiguillon petit, fimple , caché dans l'abdomen, 41. Bembex. Bembex , Fab. Vefpa, Lin. Apis, Lin. Antennes filiformes, courtes: premier arti- cle long & cylindrique, les autres courts, égaux. Quatre antennules courtes, inégales , fili- formes ; les antérieures compofées de fix ar- ticles dont Le pénultième très court ; les pof- térieures compolées de quatre dont les deux derniers plus courts que les autres. Ventre attaché au corcelet par un pédicule court. : Aiguillon fimple & pointu, caché dans l'ab- domen. Tarfès antérieurs ciliés. 42. Andrene. Andrena , Fab. Apis, Lin. Geoff, Nomada , Scopoli. Antennes courtes, liformes: premier ar- ticie long, mince à fa bafe; le fecond très- petit; les autres égaux cylindriques. Trompe divifée en trois pièces. Suçoirs en- fermés dans une gaine. Quatre antennules filiformes, inégales ; les antérieures compofées de fix articles ; les pof- térieures de deux. Aiguillon fimple , caché dans Fabdomen. 43. Abeille, 24 Apis, Lin. Geoff. Fab. Antennes filiformes , courtes, brifées : pre- nier article très long; les autres courts , égaux. Trompe divifée en cinq pièces. Suçoirs li- bres , enfermés, à leur bafe , dans une’gaine. Quatre antennules {éracées , très-courtes : les antérieures compofées de fix articles ; les pottérieures de cinq. Aiguillon fimple ; très-pointu, caché dans l'abdomen. 44. Encere. Éncera , Scop. Apis , Lin. Geoff. Fab. Abäille, Geof, Antennes longues, filiformes; articles égaux, prefque cylindriques. Trompe divifée en fept pièces. Suçoirs li- bres. _ Quatre antennules courtes, filiformes, iné- gales : les antérieures un peu plus longues, compofées de fix articles ; les poftérieures de deux. Aiguillon fimple & pointu, caché dans l'ab- domen. 45. Nomade. Nomada , Fab. Apis, Lin, Antennes filiformes, courtes : premier ar- ticie un peu plus long que les autres. Trompe divifée en cinq pièces. Suçoirs li- bres. Quatre antennules filiformes , très courtes : les antérieures compofées de fix articles, & les poftérieures de quatre. Aiguillon fimple, pointu, caché dans l'ab- dornin, ORDR EU TN. HÉMIPTÉRES SRICTHON LE Elytres d'égale confiffances 46. Fulgore. Fulsora , Lin. Fab. Antennes très - courtes , fubulées, polfes fous les yeux : premier article très-gros, glo- buleux, Trompe alongée, filiforme, obtufe, com- polée de-cinq articles, renfermant trois foiss. rois articles aux tarfes, 47: Membracis, JANTR O,D'Ù C T FO Membracis, Fab. Cicada, Ein. Geof. . Antennes très-courtes , fubulées , pofées devant les yeux: premier article plus gros que les autres, prefque arrondi. ; Trompe recourbée , longue, obtufe, com- pofée de trois articles , rentermant trois oies, Trois articles aux tarfes, Corcekt dilaté, 48. Cigale. Cicade, Lin. Geoff. Tettigonia, Fab. Antennes courtes, fétacées , pofées entre les yeux : cinq articles ; dont le premier plus gros que les autres. | Trompe recourbée, longue ,filiforme, com- pofée de deux articles , renfermant trois foies. Trois articles aux tarfes, dont les deux pre- miers tiès-courts. | 49. Tettigone. Tettigonia , Geoff. Cicade, Lin. Fab. Cer- copis, Fab. Antennes très-courtes , minces, fubulées, pafées devant les yeux : premier article glo+ buleux ; les autres à peine diftinés. Trompe courte, recourbée, compofée de trois articles, renfermant trois foies. Tro's articles aux tarfes, so. Pile. Pfilla, Geoff. Chermès, Lin. Fab. Antennes cylin ‘riques : onze articles égauxe Trompe recourbéie, naïflant entre la pre- mière & la feconde paire de pattes. Deux articles aux tarfes, Pattes propres à fauter, st. Puceron. Aphis, Lin. Geoff. Fab. Antennes filiformes , plus longnes que Ie corcelet, polées devant les yeux : premier article un peu plus gros que les autres, Trompe alongée, recourbée, compofée de cinq articles, renfermant une feule foie. Un feul aricle aux tarfes. Abdomen terminé par deux filets droits & difrants. s2. Frips, Thrips, Lin. Geoff. Fab. Antennes filiformes , de la longueur du cor» ce'er: {ept articles, dont le premier plus grand & le dernier plus petit. Trompe cachée dans une fente longitudi- nale, Deux articles aux tarfes, dont le dernier forme une efpèce de vélicule, EI A L'HISTOIRE WATUREZLLE. 53. Kermes. Chermès, Lin. Geof. Fab. ‘ Antennes filiformes , terminées par un filet fetacé. Pa Tlrompe alongée, recourbée, compolée de trois articles, pofée entre la première & la fecon'e paire de pattes. Trois articles aux taries, Femelle aptère. $4. Cochenille. Coccus, Lin. Geoff. Fab. Antennes courtes, filiformes, prefque cy- lindriques. Trompe courte, recourbée, compofée de trois articles , pofée entre la première & la feconde paire de pattes. Patres très-courtes , fouvent imperceptibles. Femelle aptère. SET L'O N IT Elytres, moitié coriaces, moitié membraneufes. ss. Notonecte. Notonedta , Lin. Geoff, Fab. Antennes courtes, pofées au-deffous des yeux : trois artices, dont le premier plus gros & le dernier plus petit. Trompe courte , conique , recourbée , com pofée de trois articles , renfermant trois foies. Deux articles aux rarfes; les poltérieurs larges, applatis & ciliés. 56. Corife. Corixa , Geoff. Notoneda, Lin. Sigara, Fab Antenges très courtes, polées fous jes yeux. trois articles prefqu'égaux. Trompe courte ,recou:bée , compofée d'ur feul article, renfermant trois foies. Un feul article aux tarfes; les poftérieurs applatis , larges & ciliés. s7- Nèpe. Nepa, Lin. Fab. Hepa , Geoff. Antennes très-courtes , peu apparentes , po- fées fous les yeux, cachées dans une fofferte, & compolées de trois aïticles. Trompe courte, recourbée , compofée de trois articles, renfermant trois foies, Un ou deux articles aux tarfes. Pattes antérieures portées en avant. Abdomen terminé par deux filets fétacés, dans da femelle. 53. Naucore. Hiffoire Naturelle, Infeées, Tome I. 25 Naucoris, Geoff. Fab. Nepa, Lin. Antennes très courtes , polées au-deffous des yeux. Tromp: très courte, recourbe , compofée de trois articles, renfermant tiois foies. Deux articles aux tarfes ; les poférieurs appla- tis , larges & ciliés. Pattes antérieures courtes , armées d’un on- glec très fort. s9. Punaife. Cimex , Lin. Geoff. Fab, Acanthia, Fab. Antennes filitormes , compolées de quatre articles très-diftinéts. Trompe recourbée fous la poitrine , ereufée en goutière , & contenant trois foies. Trois articles aux rares. Corps alongé , rarement ovale, fouvent dé, primé. 60. Péntatome. Pentatoma. Cimex , Lin. Geoff. Fab. Antennes filiformes , compofées de cinq articles cylindriques. T'ompe recourbée fous la poitrine , creufée en goucère, & contenant trois {oies. Trois ar:icles aux tarles. Corps fouvent ovale. 6 . Re iuve. Reduvius, Fab. Cimex, Lin. Geoff. Ante nes {érac-es, plus longues que le corce et, compolées de quatre articles Trompe coute , courbée ‘en arc fous la poitrine, cre.fée en goutière, & contenant rois foies. Trois articles aux tarfes, Corps alongé, Téfe étroite & avancée. OLRLDER EN. ORTHOPTÉÈRES, 62. Blatte. Blatta ; Lin. Geoff. Fab. Antennes longues , fetacées , pofées fous les yeux; articles nombreux, très-courts & peu diftinét:, Quatre antenaules filiformes ; les antérieures un peu plus longues, compolées de cinq ar- ticles, dont les deux premiers très-courts; les poftérieures de trois, pre‘qu'égaux. Cinq articles aux tarfes des quatre pattes an- térieures , & quatre à ceux des poftérieures, D 26 Pattes propres à la .courfe. Aëdormen terminé par deux appendices très- courtes, 63: Grillon, Gryllus ,Lin. Geoff. Acheta, Fab, ” Antennes longues, féacées., pofées entre les yeux : articles nombreux , très-courts , peu diftin@s. Quatre antennules filiformes ; les antérieures une fois plus longues, compofées de cinq ar- ticles, dont le dernier très-court; les polté- tieüres de trois. Trois articles aux tarfes, dont lefecond très- court. Abdomen terminé par deux appendiceslongues, J'étacées & diflantes. 64. Sauterelle. Locufla, Geoff. Fab. Gryllus , Lin. Antennes très longues & féracées : articles très-nombreux , courts & peu diftinds. Quatre antennules inégales ; les antérieures un peu plus longues, compofées de cinq ar ticles, prefque cylindriques, dont les deux premiers très courts ; les poftérieures de trois. Quatre articles aux tarfes. Abdomen terminé par uneefpèce de queue tran chante & pointue, dans les femelles. Pattes propres à fauter. 65. Mante. Mantis, Lin. Geoff. Fab. Antennes fétacées, de longueur moyenne, pofées entre les yeux: articles courts, nom- breux & peu diftinéts. Quatre antennules filiformes, prefqu'éga'es; les antérieures compofées de cinq articles, les poftérieures de trois. Cinq articles aux tarfes. Pattes antérieures, armées de piquants & d'un onglet ,très_ fort &très-aigu. Abdomen fimple. 66. Truxa!e. Truxaiis, Fab. Gryllus, Lin. Antennes courtes, enfifotmes : articles courts! & diftin@s. Quatre antenmules inégales, filiformes ; les antérieures compofées de cinq articles, dont fes deux premiers très-courts ; les autres longs, un peu renflés à leur pointe ; les poftérieures compofées de trois. Trois articles aux tarfes. Pattes poftérieures propres à fauter. Abdomen fimple, LPTRO"D D 'ÉMFOMM 67. Criquet. Acrydium, Geoff. Fab. Gryllus, Lin. Fab. Antennes filiformes, plus courtes que la moitié du corps : onze articles. cylindriques, égaux , diftinéts. Quatre antennules prefqu'égales, fliformes ; les antérieures compofées de cinq articles; Les poftérieures de trois. Trois articles aux tarfes. Pattes poflérieures propres à fauter. Abdomen. fimple. 68. Tridactile. Tridactylus. Antennes filiformes , plus longues quelecor- celet : dix articles, done le premier & le fecond un peu plus gros &plus courts ; lesautres alon- gés , égaux , & prefque cylindriques. Six antennules filiformes ; deux antérieures compofées de quatrearticles , inférées à la partie externe des machoires, à côté des galères; quatre poftérieures, inférées à la partie laté- rale de la lèvre inférieure ,compofées, les unes, de trois articles, & les autres , de deux. Trois articles aux quatre pattes antérieures ; trois doigts ou appendices fimples , égales aux pattes polftérieures. Pattes poflérieures propres au faut. OMRADIR EN VUE C:0) L'ANOQNP TE RUES. S'EVCIT TON Cing articles à tous les tarfes, 69. Lucane. Lucanus, Lin. Fab.Degeer. Platicerus, Geoff. Antennes en mafle: dix articles, dont le premier très long , les autres courts & égaux; les quatre derniers en mafle feuilletée d’un feu côté. Quatre antennules filiformes , inégales; les antérieures compofées de quatre articles , dont le fecond & le dernier beaucoup plus longs ; les poftérieures de trois, dont le premier très- court, & le dernier long & renflé. Mandibules alongées & dentées. Jambes antérieures dentées. 70. Léthrus. Lethrus, Fab. Scop. Lucanus , Pallas, Antennes en mafle: douze articles, dont Je fecond , le troifième, le quatrième, Le cin- A L'HISTOTRENNATURELLE. quième & le fixième , prefque cylindriques ; le premier , le feptième, le huitième & le neu- vième, prefque globuleux; les trois deiniers plus gros, obliquement tronqués , formant une mafle feuilletée. Qeœatre antennules : les antérieures compo- fé de quatre articles, & Les poñlérieures de trois. Jarnbes antérieures dentées. 71. Starabe. Scarabœus , Lin. Geoff. Fab. Copris, Boufier, Geoff, Antennes courtes, en mafle: dix articles, dont le premier plus long & plus gros que les autres; les trois derniers en mafle obtufe, feuilletée, Quatre antennules filiformes, courtes; les antérieures compofées de quatrearticles ,dont le premier très-court; les poftcrieures de trois, prefqu'égaux. Jambes antérieures dentées. 72. Trox. l Trox, Fab. Scarabœus, Lin. Geoff. Scarabé, Geo, Antennes. courtes , en mafle : dix articles, dont le premier eft gros & velu; les trois der- niers en mafle ovale, feuilletée. À Quatre antennules courtes, un peuen maffe; les antérieures compofées de quatre articles ; les poflérieures de trois. Jambes antérieures dentées. Tête prefqu'entièrement cachée dans le cor- celet. 73. Hanneton. Melolontha, Fab. Scarabæus, Lin. Geoff. Sca- rabé , Geoff. Antennes en mafle alongée , feuilletée : dix articles, dont le premier gros & prefque fphé- rique. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles, dont le premier très court ; les poftérieures de trois. Jambes antérieures avec deux petites dentelures. 74. Ceroine. Cetonia, Fab. Scarabœus, Lin. Geoff. Tri- chius, Fab. Scarabé, Geoff. Antennes courtes, en mafle: dix articles , dont le premier plus gros; les trois derniers en mafle ovale, feuilletée. Quatre antennules filiformes , prefqu’égales; les antérieures compofées de trois articles, 27 dont le dernie: alongé ;les poftérieures de trois, dont le premier très-couit. Mandibules prefque membraneufes , peu apparentes. Jambes antérieures dentées. Pièce tréangulaire, plusou moëns diffinée, à la bafe extérieure des élytres. 75. Efcarbot. Hifler , Lin.Fab. Artelabus,Geof. Antennes coudé:s , en mafle : onze articles, dont le premier très-long s1les autres courts & globuleux ; Les trois derniers en mafle fo'ide, ovale. Quatre antennules prefque filiformes ; Les an- térieures compofées de quatre articles , dont le -dernier obtus ; les poftérieures de trois. Jambes antérieures dentées, Tête petite, un peu cachée dans le corcelet. 76. Dermefte, Dermifles, Lin. Geoff. Fab. Antennes courtes, enmafle: premier article plus gros, les autres égaux, prefque globu- leux ; les trois derniers en mañle perfoliée. Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures compo'ées de quatre articles égaux; les poftérieures de trois. Jambes fimples, fans. dentelvres. 77. Nicrophore. Nicrophorus , Fab. Silpha, Lin. Dermefles, Geoff. Antennes en mafle: premier article, gros & aflez long; les autres courts & prefque gla- buleux ; les quatre derniers très-gros , applatis, en mafle perfo'iée. Quatre antennules égales,” Gliformes; les antérieures compofées de quatre articles, dent le premier très court;les poftérieures de quatre, dont le premier plus long que les autres. Corcelet bordé, applati. 78. Bouclier. Silpha, Lin: Fab. Peltis, Geoff. Antennes en mafle: premier article aflez long, les autres courts & égaux; les quatre derniers un peu plus gros, en mafñle perfoliée; le dernier, ovale. Quatre antennules inégales, filiformes ; Les antérieures un peu plus longues , compafées de quatre articles , dont le premier très-court & très-perit , & le fcond gros & conique ; les poftérieures detrois , dont le premier plus jonz que les autres. Corcelet & élytres bordés. D 2 28 79. Nitidule, Niridula, Fab. Silpha, Lin. Dermeffes, Geoff. Antennes en mafle : articles courts , prefque égaux ; les trois derniers très-gros, applatis , en ma le perfo ice, Quatre antennules égales , filiformes; les antérieures compofées de quatre articles, pref que égaux, & les pofterieures de trois, Corceler & élytres un peu bordes, 80. Birihe. Byrrhus, Lin. Fab. Ciflela, Geoff. Antennes courtes , en maffe : articles courts & grenus; les fix derniers en maffe perfoïée, applatis, & crofiffant infenfblement. Quatre an’ennules égales, prefqu: en mafñfe, le dernier aitic e ovale & plus gros; les anté- rieures compolées de quatre articles, & les poftérieures de trois. Jambes comprimés. 81. Anthrène. Anthrenus , Geoff. Fab. Byrrhus , Lin. Antennes courtes, en mafle : articles pre que égaux ; le: t.ois derniersen maffe folide, un peu comprimée. Quatre antennules cylindriques, inégales ; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles, & les poftérieures de trois. Corps ovale , prefque arrondi. 82. Sphéridie. Spheridium, Fab. Dermefles, Lin. Geoff. Antennes courtes, en mafle: articles égaux, prefque arrondis ; les quatre derniers plus gros, en mafle pertoliée; le dernier plus petit & ovale. Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures compofées de quatre articles ; les poftérieures très courtes , compofées de trois. Jambes épineufes. Corps ovale, prefque hémifphérique. 83. Vrillette. Anobium, Fab. Ptinus, Dermefls , Lin. Byrrhus, Geoff. Antennes filiformes , légérement en mafle ; des trois derniers articles un peu plus gros & plus longs, prefque ovales, amincis à leur bale, Quatre antennules égales terminées en mafe : les antérieures compofées de quatre articles, & les poftérieures de trois. Tête enfoncée dans le corceler. Corcelet convexe, un peu bordé, 84. Ptine. IN T RO D U'C'T T'ON Ptinus, Lin. Fab, Brüchus, Geoff. Antennes longues , liformes : articles pref- que égaux, un peu coniques. Quatre antennules égales, fililormes; les antérieures com:ofées de quatre articles, & les poltérieures de trois, e Corcelet relevé en bofle. - 8 Se Ips. Tps , Fab. Dermefkes , Geoff. Lin. Antennes droites, en malle: articles pref- que fphériques & égaux ; les trois de niers plus gros, applatis & perfoliés ; le dernier ar- rondi à fa pointe. Quatre anténnules très courtes , égales , fi- liformes , compofées de trois articles prefque égaux ; le dernier ovale, un peu renflé, Corps alongé, prefque parallélipipède. Premier article des tarfés très-court, & plus petit que les autres. d 86. Mélyre. Melyris, Fab. Antennes perfoliées , prefque en {cie , dans toute leur longueur : articles courts & velus, le dernier ovale , obtus. Quatre antennules inégales, filiformes, les antérieures plus longues, compofées de quatre articles prefque égaux, & les poftérieures de trois, dont le dernier Gvale, 7. Lagrie. Lagria, Fab. Cicindela, Geoff. Antennes filiformes : articles grenus, dif- tindts , prefque égaux ; le premier un peu plus gros & renké, le fecond un peu plus petit & arrondi. Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures un peu plus longues , compofées de quatre articles, dont le premier plus petit & plus mince, & les autres égaux ; les pof- térieures compofées de trois, dont le premier très-petit & à peine diftinét. 88. Panache. Prilinus, Geoff. Hifpa , Fab. Antennes pectinées d’un feul côté dans toute leur longueur ; les deux premiers articles fim- ples & arrondis. Quatre antennules courtes, filiformes ; les ‘antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles égaux; les poftérieures de trois, dont les deux premiers globuleux. 89. Omalyle. Omalyfis , Geoff. Cacujus , Fab. Antennes filiformes : articles prefque cylin- 4 L'HISTOIRE NATURELLE. driques ; le fecond & le troifième prefque -globuleux. Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures , un peu plus longues, compolées de trois articles prefque globuleux , le premier aminci à fa bafe; les poftérieures compolées de deux articles égaux. Corcelet un peu applati, terminé poflérieu- rement en deux angles aigus. 90. Lymexylon. L Lymexylon , Fab. Cantharis, Lin. Antennes filiformes : articles prefque globu- Jeux , les trois premiers plus petits , Le dernier terminé en pointe alongée , moule, Quatre antennules inégales , prefque en mafle ; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles, dont le dernier plus gros ; les poftérieures courtes, obtufes, compofées de trois articles. Tarfes filiformes, Corps alongé. 91. Horia. Horia, Fab. Antennes moniliformes : articles... Quatre antennules plus groîles à leur ex- trémité. 92. Téléphore. Telephorus, Schæff. Degeer. Cantharis, Lin. Fab. Cicindela, Geoff. Antennes fliformes : articles cyl'ndriques, égaux , Le fecond beaucoup plus court. Quatre antennules inéga'es, fécuritormes ; les antérieures un peu plus longues, com pofées de quatre articles, & les poftérieures de trois; le dernier article dilaté , compri- mé, triangulaire , en forme de hache. Côtés du ventre pliffés & à papiliesi Corcelet plat, lépérement borde. 91. Malachie. Malachius , Fab. Cantharis , Lin. Cicindela , Geofr. Antennes fi iformes , prefque en fcie : le pre- mier article gros & arrondi. Quatre antennules inégales , filiformes; les antériees un peu plus longues, compofées de quatre articles égaux, pr {que cylindriques; les poltérieures de trois. Véficules cachées de chaque côté de la poitrine & du ventre. 94. Lampyre. Lampyris, Lin, Geoff. Fab, Degeer, Ver luifant, Geoff, \ 29 Antennes filiformes : articles égaux, pref- que cylindriques, le premicr un peu plus gros. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles, & les poilérieures de trois, Corcelet grand, applati , cachant la téte par un large rebord. 95. Lycus. Lycus , Fab. Lampyris, Lin. Geoff, Degeer. Pyrockroa , Fab. Antennes filiformes, comprimées, fouvent en fcie : premier article plus petit & arrondi. Quatre antennu'es inégales , un peu plus grofles à leur extrémité; le dernier articie large, comprimé, prefque triangulaire; les antérieures compofées de quatre ar:icles, & les poftérieures de trois. Téte étroite, plus ou moins alongée. Corcelet applati, un peu bordé, 96. Colliure, Colliuris , Degeer. Antennes filiformes . . Quatre antennules filiformes... Tête conique, déliée par derrière. Grands yeux faillans. Corcelet tres long , étroit & cylindrique. 97. J'aupin. Elater, Lin Geoff. Fab. Antennes fi'iformes , en fcie , fouvent pec- tinées : premier ‘article plus gros, arrondi, le fecond très-perit. Quatre antennules courtes, inégales , fécu- riformes : les antérieures compolées de quatre articles, & les poftérieures de trois; le der- nier article plus gros, dilaté, applati, pref- que triangulaire. Corcelet terminé en-deflous , par une pointe recule dans une cavité de la poitrine. 98. Buprelle. Bupreffis, Lin. Fab. Schxf, Deg. Ri- chard. Cucujus , Geoff. Antennes courtes, fliformes, en feie ; ar- ticles égaux, le premier gros & arrondi. Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures compofées de quatre articles & les poftérieures de trois; le dernier article obtus, prefque tronqué. Tête à moitié enfoncée dans le corcelet. 99. Cicindèle. Cicindela, Lin. Fab. Schxff. Deg. Buprefis, Geoff. Antennes filiformes , prelque fétacées : arti- 30 cles cylindriques, égaux , le fecond très-court. Six antennules filiformes : les antérieures compolées de deux articles alongés, égaux; les moyennes plus longues , compofées de quatre , dont le premier três court & le fecond très-long ; les poftérieures compofées de quatre, dont les deux premiers très-courts. Yeux faillans. Tarfes filiformes. ÆAppendice à la bafè des cuiffès poftérieures. 100. Elaphre. Elaphrus,Fab.Cicindela,Lin.Bupreftis,Geoff. Antennes fétacées : articles courts & égaux, le premier plus gros. Six antennules prefque égales, filiformes; les antérieures compofées de deux articles égaux ; les moyennes compofées de quatre cylindriques & les poftérieures de trois dont le premier plus court. Yeux faillans. Appendice à la bafe des cuiffes pofiéricures. aot. Carabe. Carabus , Lin. Fab. Schæff, Degeer. Bupreite. Bupreflis, Geoff. Antennes filiformes: articles alongés, égaux prelque cylindriques ; Je premier plus gros & arrondi, le fecond très-petit. Six antennules inégales, filiformes : le pre mier article un peu plus gros & tronqué ; les antérieures très-courtes , compofées de deux articles égaux ; les moyennes plus longues, de quatre, & les poltérieures de trois. Corcelet avec un rebord. Appendice à la bafe des cuiffes pofférieures. 102. Scarite. Scarites, Fab. Tenebrio, Lin. Antennes filiformes ; premier article long , gros & prefque cylindrique , les autres plus courts & égaux entr'eux. Six antennules filiformes ; les antérieures courtes, compofées de deux articles alongés ; les moyenpes plus longues, compofées de quatre, dont le premier très-court & le fecond très long ; les poitérieures compofées de deux égaux. Machoires grandes & dentées. Appendice à la bafe des cuifles pofférieures. Pattes antérieures épineufes , prefque palmées. 103. Manticore. Manticora ; Fab, Carabus , Deg. Cicindela , Thunberg. / » INTRODUCTION Antennes filiformes , prefque fétacées, de la longueur du corc:let. Six antennules filiformes : les antérieures plus courtes & plus minces, compoiées de deux articles égaux ; les moyennes comco- fées de quatre, dont le premier très-couit; les poltérieures compofées de trois , dont le premier tres-court & le fecon 1 très-long. Mandibules grandes , foites , dentées à leur bafe. Appendice à la bafè des cuifles poflérieures, Pattes fimples. 104. Elophore. Elophorus, Fab. Dermefles, Geoff. Silpha, Lin. Antennes courtes , en mafle : articles arron- dis, les trois derniers beaucoup plus gros, en maile ovale, perfoliée, prefque folide. Quatre antennules inégales, prefque en mafle, le dernier article ovale & renflé; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles, dont le fecond long & cylindrique ; les poftérieures de trois, dont le premier tiès-court, Farfes filiformes ; premier article très-court & le fecond affez long. 105. Hydrophile. Hydrophilus , Geoff. Fab. Dytifeus, Lin. Antennes en mafle, plus courtes que les antennules : premier article gros & aflez long, les autres courts & globuleux ; les quatre der- niers très-gros , en mafle perfoliée. Quatre antennules inégaies, filiformes ; les antérieures longues & compofées de quaïre articles cylindriques, dont le premier très- court ; les poftérieures compofées de trois. Tarfes des quatre pattes poftérieures larges & ciliés des deux côtés. 1c6. Dytique. Dytifeus, Lin. Geoff. Fab. Antennes filiformes , prefque fétacées, de lalongueur du corcelet ; articles prefque égaux, coniques, le premier aflez long, le fecond très-court, les derniers amincis. Six antennules inéga'es , filiformes ; les an- térieures très-courtes, compofées de deux ar- ticles égaux; les moyennes longues & com- pofées de quatre ; les poftérieures de trois. Tarfés poftérieurs larges, applatis & ciliés. 107. Gyrin. Gyrinus , Lin. Geoff. Fab. Tourniquer, Geoff, A L'HISTOTRE NATURÉLLE. Antennes très-courtes , pédonculées : pre- mier article grand , en forme de cueiller, les autres très-courts, peu diftincs. Quatre antennules égales, filiformes; les antérièures compofées de quatre articles at- rondis , prefque égaux ; les poftérieures com- pofées de trois. Tarès des quatre pattes poftérieures applatis, larges & cilrés. 108. Staphylin. Staphylinus, Lin. Geoff. Fab. Antennes filiformes ; premier article alongé, les autres globuleux ; les fix derniers plus courts, un peu comprimés , le dernier ovale, fouvent coupé obliquement. Quatre antennules courtes, égales, filifor. mes ; les antérieures compofees de quatre articles , dont le premier court & petit, & le fecond plus long & conique; les poité- zieures compofées de trois égaux. Elytres très courtes. 109, Oxypore. L Oxyporus, Fab. Staphylinus, Lin. Geoff. Antennes courtes, moniliformes, prefque en mafle; premiers articles minces, les au- tres renflés , lenticulaires , perfoliés , le dernier arrondi à fa pointe. Quatre antennules courtes, égales; les an- térieures compolées de quatre articles égaux, filiformes ; les poftérieures compofées de qua: tre, dont le dernier en mafle , large, applati, triangulaire , prefque en ciciffant. Elytres courtes. 110. Pœdere. Pœderus , Fab. Staphylinus, Lin. Geof. Antennes moniliformes : premiers articles un peu allongés, les autres égaux, prefque {phériques. Quatre antennules inégales ; les antérieures beaucoup plus longues, compofées de quatre aticles , dont le dernier ovale, un peu plus gros , prefque en maffe ; les poftérieures com polées de trois articles égaux, filiformes. * ÆElytres très-courtes. SE. C T Lo N RL Cing articles aux tarfes des quatre pattes de devant , & quatre feulement à ceux des pattes de derrière, 111. Meloë, 31, Meloe , Lin. Geoff. Fab. Antennes moniliformes : premier article affez long; le fecond court & petit; le dernier féracé. Quatre antennules inégales ; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles, dont le premier très court & très- petit; les poftérieures de trois, dont le der- nier ovale & un peu plus gros. Tarfes terminés par quatre crochets. Elytres courtes , prefque ovales. 112. Cantharide. Cantharis, Geoff. Deg. Schæff. Meloe, Lin. Lytta, Fab. Antennes filiformes, plus longues que le corcelet : articles égaux, prefque cylindriques; le premier aflez gros ‘& le fecond très-court. Quatre-antennules inégales , filiformes ; les antérieures compolées de quatre articles, dont le premier très-court ; les poftérieures com- pofées de tro's. Tarfes terminés par quatre crochets, Elytres molles & flexibles. Tête inclinée. 1:3. Mylabre. Mylabris, Fab. Meloe, Lin. ù Antennes monilitormes , grofliffant vers le bout , de la longueur du corcelet. Quatre antennules filiformes ; les antérieures compofées de quatre articles, dont le premier très-court ; les poftérieures compofées de crois. Tête inclinée: Tarfes terminés par quatre crochets. 114. Cérocome. Cerocoma , Geoff. Fab. Meloe, Lin. Antennes moniliformes , en mafle: articles inégaux , irréguliers, applatis, dilatés, dans les mâles, arrondis dans les femelles ; le der- nier gros ; en mafle , comprimé par les côtés. Quatre antennules égales , filiformes : les antérieures compolées de quatre articles, dont le premier très petit, & le dernier très-alongé, le fecond & le troifième très-renflés, prefque véficuleux dans les mäles ; les polterieures compofées de trois articles égaux. Tarfes terminés par quatre crochets. Elytres molles & flexibles. 115. (Bdemère. Œdemera, Necydalis , Lin, Fab, Cantharis, Geoff, 219 2< Antennes filiformes, prefque de la lonzueur du corps: aiticies égaux, cylindriques; le premier à peine plus gros ; le {econd un peu plus court. Quatre antennules inégales, filiformes ; le anterieures un peu plus longues, compolées de quatre articles, dont le premier très court & tiès petit; les poñérieures compolées de tros articles, dont le premier un peu plus petir. Tarfes terminés par deux crochets ; article pénultième, large , bifide, garnt de houppes. 116. Notoxe. Notoxus, Geoff. Fab. Meloe , Lin, Cuculle, Geoff Cuntharide, Geoff. Antennes fli‘ormes ; articles prefque coni- ques , les derneis arrondis, moniliformes. Quatre an‘ennules moniliformes : Les ante- rieures compoltes de trois articles arrondis, le dernier à peine plus gros & prefque ovale, les poit-rieurés compofces de trois, dont le premier très petit. Pénultième article des tarfes, large , bifide garni de houppes. 117. Apale. Apalas , Fab. Anrennes filiformes plus longues que le corcelet ; articles égaux, prefque coniques. Quatre antennules égales, fiiformes ; le antérieures compo ées de quatre articles pre!- que égaux, les poltérienes compofé:s de trois articles alongés, cylindriques. Tarfes terminés par quatre crochets. Téte. inclinée. 118. Pyrochre. Pyrochroa, Geoff. Fab. Lampyris, Lin. Antennes en {cie ou pectinées : premier ar- ticle gros & un peu alongé, le fecond petit & prefque rond. Quatre anrennules inégales , fliformes ; le: antérieures beaucoup plus longues, compoftes de quatre articles, dont le premier très cour: & très-petit, & le dernier ovale, alongé; les poftérieures compofées de trois. Pénultième article des tarfes court, bifide & garni de houppes. 119. Ciftèle. Cifiela , Fab. Tenebrion , Geoff. CAryfomela, Lin, | Antennes filiformes, un peu plus longues que le corcelet: aticles prefque coniques, EN T'R.O:D-U:C TAN le fecond un peu plus petit que les autres, & arrondi. Quatre antennules inégales , filiformes : les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles, dont le premier très court & les autres prefque égaux & coniqies; les poftérieures compofées de quatre articles très- courts, le dernier un peu plus long & co- nique. 4 - Tarfes filiformes. 120. Diapère. Diaperis, Geoff. Schxff. Chryfomela, Lin. Fab. Tenebrio, Deg. Antennes courtes, renflées : premier & fe- cond articles petits ; les autres courts, applatis, pertoiiés, Q'atre antennules courtes, filiformes ; les antérieures compolées de quatre articles, dont le premier tres-petit & le dernier ovale; les poftérieues très courtes , compofées de trois, dont le premier à peine diftin. Articles des tarfes très-courts, Le dernier très long, 121. Opatre. Opatrum, Fab. Silpha, Lin. Tenebrio, Geof. Antennes filiformes, un peu plus groiles par le bout, plus courtes que le corceiet: fecond article petit & arrondi. Quatre antennules inévales , en mafle; les antérieures un peu plus longues , compofées le quatre articles , dont le dernier gros, ovale, ronqé ; les polérieures compofées de trois articles plus gros à leur extrémité. Corcelet avec un rebord. 122. J'énébrion. Tenebrio, Lin. Geoff. Fab, s Antesnes moniliformes : articles prefque égaux, le troifièm: à peine plus long que es autres, les derniers globuleux, un peu renflés, Quatre anrennules inégales , filiformes ; les antérieurs un peu plus longues, compofées le quatre articles , dont le premier un peu ls petit, & le dernier un peu plus gros & ‘ronqué. Corps alongé. 123. Sepidon. Sepidium , Fab, Antennes filiformes : troilième attic'e , long; les autres courts & cylindriques ; le dernier ovale, aigu. Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures A LHISTOIRE antérieures un peu plus longues, compofées de quatre airicles cylindriques, dont le fecond plus long & le de:nier obrus ; les poftérieures compofées de trois articl:s égaux. Corcelet fouvent inéval. 124. Pimélie. : Pimelia, Fab. Tenebrio , Lin. Geoff. Antennes fliformes à leur bafe , monilifor- mes à leur extrémité: premier & fecond ar ticles très courts, le troifième très-long, pref- que cylindrique, les derniers globuleux. Quatre an:ennules inégales , fliformes ; les antérieures beaucoup plus longues, compo: fées de quatre articles prefque coniques, un peu renflés ; le dernier obtus , prefque tronqué. Corps fouvent renflé, 126. Scaure. Scaurus, Fab. Antennes moniliformes : premiers articles très-longs, prefque coniques ; les autres courts, égaux , moniliformes. Quatre antennul:s inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, compofées de: quatre a:ticles cylindriques, dont le fecond un peu plus long; les poftérieures compofées de trois articles, très-courts & cylindriques. 126. Blaps. Blaps, Fab. Tenebrio, Lin. Geoff. Antennes filiformes, moniliformes à leur extrémité premier articie court & un peu plus gros; le fecond très petit, le troifième très- long, les derniers courts & arrondis. Quatre antennules inégales, en mafle; les antérieures compofées de quatre articles , dont le premier très-petit, & le dernier gros, co- nique, un peu comprimé & tronqué ; lespofté- rieurescompofées de moi: articlesprefqu'égaux; le dernier tronqué. 127. Hélops. Helops, Fab. Tenebrio , Lin. Geof, Antennes filiformes, {ouvent prefque moni- liformes : fecond article un peu plus cout; le troifième à peine plus long que les autres, Quatre antennules inégales ; les antérieures compofées de quatre articles, dontle premier très mince à fa bafe; les autres coniques; le dernier en male, large, comprimé, prefque triangulaire, en forme de hache; les pofté- tieures compofées de trois articles, dont le dernier plus gros & obtus, 128. Erodie. Erodius , Fab. Hifoire Naturelle, Infectes. Tome, Z, NATURELLE. 33 Antennes courtes, moniliformes : articles prefque égaux ; le troifième long & cylin- drique. Quatre antennules égales, fliformes; les an- térieures à peine plus longues, compofées de quatre articles prefque égaux ; les poftérieures compofées de trois, dont le dernier un peu plus gros & globuleux. 129. Mordeile, Mordella, Lin. Geoff. Fab. Antennes fliformes , fouvent un peu en fcie, quelquefois pectinées , de la longueur du cor- celer. Quatre antennules inégales; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles , dont le dernier un peu plus gros & alongé ; les poftérieures fliformes , compofées de trois articles égaux. Corcelet convexe, Abdomen terminé en pointe dans les femellesa Se cr roiN KCT Quatre articles à tous Les tarfes. 130. Spondyle. £ n Spondylis, Fab. Attelabus, Lin. Cerambix, Degeer. Antennes prefque moniliformes , à peine de la longueur du corcelet, pofées devant les yeux : premier article un peu plus long; le fecond un peu plus petit; les autres égaux entr'eux. Quatre antennules prefqu'égales, filiformes ; les antérieures compolées de quatre articles , prefqu'égaux ; les poftérieures de trois, dont le le dernier un peu plus gros. Pénultième article des tarfes, large, bifide, garni de houppes. Corcelet arrondi. 131. Prione. Prionus, Geoff. Fab. Cerambix , Lin. Deg. Antennes longues , fétacées , quelquefois en fcie : premier article renflé; le fecond très- court & arrondi , pofées devant les yeux. Quatre antennules prefque égales, filifor- mes ; les antérieures compofées de quatre ar- ticles, dent le fecond très long & le dernier renflé à fa pointe & comme tronqué; les poftérieures compofées de trois, dontle fecond urèslong, E LU Pénultième article des tarfes , large, bifide, garni de houppes. Corcelet applati , tranchant fur les côtés, dentelé ou épireux. 232. Capricorne. Cerambix , Lin. Geoff. Fab. Lamia , Fab. Antennes fétacées , longues , pofées dans les yeux : premier article, gros & aflez long; le fecond très court & très-petit; les fuivans un peu renflés à leur pointe; les derniers égaux, comprimés, Quatre antennules prefque égales, filifor- mes ; les antérieures compofées de quatre ar- ticles, dont le premier très court & très-petit; les poftérieures compofées de trois, dont le premier court & petit. Pén:ltième article des tarfes large, bifide, garni de houppes Corcelet arrondi, tuberculé ou épineux [ur Les côtés. Yeux en croiffant, entourant la bafe des ax- tennes. 133. Saperde. Saperda, Fab. Cerambix, Lin. Leptura, Geoff. Antennes longues , féracées, pofées dans he yeux : articles prefque cylindriques; le pre mier un peu plus gros, & le fecond très court. Quare antennules égales, fiiformes; les antérieures compofées de quatre articles, dont le premier court & le fecond affez long ; les poftérieures compofées de trois aiticles, pref- que égaux. Pénultième article des tarfes , large , bifide, garni de houppes. Corcelet cylindrique. Veux en crorflant, entourant La bafe des an- tennese 134. Stencore. Stenocorus, Geoff. Fab, Cerambix, Lin. Rha- gium, Fab. Antennes filiformes , pofées devant les yeux : premier article, un peu plus gros; le fecond court & arrondi. Quatre antennules inégales , prefque fili- formes : le dernier article un peu plus gros, prefque ovale , à peine tronqué; les antérieures compofées de quatre articles; & Les poftérieures de trois. Penultième article des tarfes bifide, garni de houppes. Corcelet épineux ou tubercule, 4 EW-T RO: DUC FNO Yeux ovales. 135. Calope,. Calopus , Fab. Cerambix, Lin. Antennes filiformes, fouvent en fcie, pofées dans une échancuie au devant des yeux : articles comprimés ; le premier plus gros & en malle. Quatre antennules inégales ; les antérieures un peu plus longues , compo'ées de quatre articles , dont le fecond aflez long & le der- nier renflé, en mafle, tronqué à fa pointe; les poftérieures compofées de trois articles, égaux , filiformes. Pénuitième article des tar!es, bifide. garni de houppes. 136. Callidre. Callidium, Fab. Cerambix, Lin. Leptura , Lin. Geoff. Antennes filiformes , à peu-près de la lon- gueur du corps, pofées dans une échancrure au-devant des yeux. Quatre antennules égales; les antérieures compoiées de quatre articles, dont le premier petit & le dernier prefque en mafle ; les pofté- rieures compofées de trois, dont le dernier aflez gros. Pénulrième \aticle des tarfes, bifide, & garni de houppes. Corcelet globuleux, ou rond & légèrement applati. 137. Duonacie, Donacia, Fab. Leptura,Lin, Stenocorus Geof. Antennes filiformes , un peu plus courtes que le corps, pofées devant les yeux: pre- mier article affez gros; le fecond à peine plus court que les autres. Quatre antennules égales , filiformes ; les antérieures compoféesde quatre articles égaux; & les poftérieures de trois. Pénultièmearticle des tarfes,bifide, & garni de houpres. Yeux ronds & faillans. 138. Lepture, Leptura , Fab. Lin. Srenocorus, Geoff. Antennes fil'formes , à peine de ja longueur du corps, polées devant les yeux : fecond article très-petir, Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures compofées de quatre aiticles , pref- que égaux; & les poftérieures de trois. Pénultième article des tarfes , bifide & garni de houppes, A L'HISTOIRE NATURELLE. Corcelet un peu plus étroit antérieurement. 139. Nécydale. Necydalis, Lin. Deg. Schxff. Fab. Leptura , Fab. Geoff, Antennes filiformes, un peu plus courtes que le corps, pofées dans une échancrure au- devant des yeux: premier article renflé à {on extrémité, le fecond très petit. Quatre antennules prefque égales, filifor-: mes; les antérieures compofées de quatre ar- ticles, dont le premier petit & le dernier alongé; les poftérisures compofées de trois articles, dont le dernier un peu plus long , & à peire plus gros que les autres. Pénultième article des tarfes, bifide, garni de houppes. Elytres fouvent tris-courtes ou retrécies @ deur pointe. 140. Lupère. Luperus , Goff, Antennes filiformes , de la longueur du corps: articles égaux , cylindriques, alongés. Quatre antennules filiformes ; les antérieures compolées de quatre articles, dont les trois premiers courts & prefque égaux ; le dernier alongé & pointu ; les poltérieures compofées de trois, dont le dernier pointu. Pénultième article des tarfes , large , bifide, garni de houppes, 141. Clairon, é lerus, Geoff. Fab. Attelabus, Lin. Notoxus, Fab. Antennes prefquemoniliformes , plus groffes à leur extrémité : le premier article long & en mafle; le fecond couit, aflez gros & globuleux. Quatre antennules prefque égales ; les anté- rieures à peine plus courtes, compofées de quatre articles, dont le dernier un peu plus gros, comprimé & conique; les poftérieures compofées de trois, dont le dernier, trian- gulaire, prefque en forme de hache. Pénultième article des tarfes, bifide, garni de houppes. Corcelet arrondi , un peu aminci à [a partie poftérieure. 147. Boftriche. Boffrichus , Geoff. Fab. Dermefles, Lin. Apate, Fab. Antennes courtes, en mafle: le premier article aflez gros & un peu alongé ; le fecond f 39: gros & globuleux ; les trois derniers très gros, en mafle perfoliée. Quatre antennules égales, filiformes ; les an- térieures compofées de quatre aiticles, pref- que cylindriques ; & les poftérieures de trois, dont le dernier ovale, un peu plus gros. Tarfes fimples. Corcelet gros & globuleux. 143. Scolite. Scolytus, Geoff. Dermeftes , Lin. Ips, Deg. Boftrichus , Fab. Antennes courtes, en mafle : premier article affez gros ; le fecond globuleux ; les derniers gros , en mafle folide. Quatreantennules courtes , filiformes , pref- que égales ; les antérieures compofées de quatre articles, dont le dernier terminé en pointe ; les poftérieures compofées de trois. Pépultième article des tarfes , large, biñde, garni de houppes. Corcelet gros, prefque cylindrique, un peu renflé. Téte enfoncée dans le corceket, arrondie & terminée en pointe. 144. Bruche. Bruchus, Lin. Fab. Deg. Mylabris, Geoff. Antennes filiformes, prefque en fcie : pre- mierarticle aflez gros ; les trois fuivans fimples, arrondis ; les fept derniers prefque en fcie. Quarre antennules filiformes, inégales ; les antérieures plus longues, compof£es de cinq articles, prefque égaux; les poitérieures de quatre, dont le dernier ovale, Pénultième article des tarfes, large, bifide; garni de houppes. : Tête avancée & penchée. 145. Autribe. Antribus , Geoff. Schxff. Degr. Antennes courtes, en mafle: premier ar- ticle, gros & alongé ; les autres un peu renflés, les quatre derniers en maffe perteliée. Quatre antennules inégales ; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles, dont le dernier en mafle, triangulaire; les poftérieurescompofées de trois articles. Pénultième article des tarfes, bifide, garni de houppes. Corcelet large, un peu bordé, 146. Attelabe, Attelabus , Lin. Fab, Rhinomacer, Geoff. Antennes moniliformes , un peu plus courtes que le corcelet: premier & fecond aiticles, 2 36 un peu plus gros ; les trois derniers en maffe perfoliée. Quatre antennules inégales , fliformes ; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articies égaux , arrondis ; les poftérieures compofées de trois. Bouche placée au bout d’une efpèce de trompe dure & cornée. Pénultième article des tarfes , large , bifide, gaïni de houppes. 147. Brachycère. Brachycèrus. Curculio , Lin. Fab. Antennes très-courtes, grofflantinfenfble- ment : articles très-courts , le dernier plus gros & plus long , prefque en male, Quatre antennules très courtes , à peine apparentes; les antérieures grofles & très- courtes, compofées de trois articles, dont le dernier un peu plus petit, terminé en pointe arrondie ; les poftérieures compofées de deux articles , dont le premier plus gros & le der- ner terminé en pointe arrondie. Bouche placée au bout d’une efpèce de trompe dure & cornée. Mandibules fortes, courtes & dentées. T'arfes fimples. 1438. Charançon. Curculio, Lin. Geoff. Fab. Antennes brilées, prefque en mafle : le premier article lonz & renflé à fon extrémité; les quatre derniers formant une mañle ovale, prefque folide, : Quatreantennules courtes , filiformes , pref- que égales ; les antérieures compofées dequatre articles, dont le dernier terminé en pointe; Les poftérieures compofées de trois, Bouche placée au bout d’une efpèce de trompe dure & cornée. Mandibules fimples. Pénultième article des tarfes , large, bifide, garni de houppes, 149. Brente. Brentus, Fab. Antennes moniliformes, groffiffant infen- fiblement : premier article à peine plus long & plus gros que les autres. Quatre antennules inégales, fétacées; les antérieures compofées de trois articles, dont le premier long & cylindrique, & le dernier court & terminé en pointe; les poftérieures très courtes, à peine diftinétes, compofées de deux articles, dontie dernier terminé en pointe, INTRODUCTION Bouche placée au bout d'une efpèce de trompe , fouvent très-longue , dure & cornée. Mandibules fimples. Pénultième article des tafes , bifide , garni de houppes. 150. Rhinomacer, Rhinomacer, Fab. Antennes filiformes , prefque fétacées : pre- mier & fecond articles , à peine plus gros que les autres. Quatre antennules prefque filiformes, iné- gales; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles, dont le dernier un peu plus gros, tronqué obliquement ; les poftérieures compofées de trois. à Bouche placée au bout d’une efpèce de trompe dure & cornée, Pénulrième article des tarfes , bifide, garni de houppes. 151. Macrocéphale. Macrocephalus. Curculio , Lin. Fab. Antennes filiformes, en mafle, prefque de la longueur du corps dans les mâles, beaucoup plus courtes dans les femelles ; premier aiticle court & globuleux; Les trois derniers un peu plus gros, formant une maffe alongée. Quatre antennules égales, filiformes; les antérieures compofées de trois articles, dont le premier plus gros, & le dernier plus mince, terminé en pointe; les poftérieures compofées de trois, prefque égaux & arrondis. Bouche placée au bout d'une efpèce de trompe dure & cotnée. Pénultième article des tarfes très court, à peine apparent, caché dans le fecond, bifide & garni de houppes. 152. Zonite. Zonitis, Fab. Antennes longues , fétacées : articles cylin- driques, prefque égaux. Quatre antennules inéga'es, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, compoñées de quatrearticles, dont le fecond & le dernier obtus; les poflérieures compofées de trois, dont le fecond très long. 153. Zygie. Zygia , Fab. Antennes moniliformes, groffiflant infenfi- blement : articles prefque égaux ; le premier un peu plus gros ; les autres un peu faillans à leur extrémite. Quatre antennules inégales, fliformes ; les A L'HISTOIRE NATURELLE. antérieures un peu plus longues, compofées de quarre articles, dont le dernier long & fétacé ; les poftérieures compofées de trois, dont le premier très-court & les autres cylin- driques. 154. Erotyle. Erotylus , Fab, Chryfomela, Lin. Antennes filiformes, à-peu-près de la lon- gueur du corcelet: premier article renflé; le fecond court; les trois derniers plus gros & en malle. Quatre antennules inégales ; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre aticles, dont le dernier plus gros, prefque en forme dehache , tronqué obliquement; les poftérieures compolées de trois, dont le der- nier tronqué , prefque en malle. Michoires divifées en deux pièces. Pénultième article des tarfes , bifide , garni de houppes. 1,5. Alurne. Alurnus , Fab. Antennes filiformes, plus longues que le corcelet : articles cylindriques, prelque égaux. Quatre antennules inégales ; les antérieures un peu plus longues & filiformes , compofces de trois articles, prefque égaux; les poftérieures prefque filiformes, compofées de trois, dont le premier très-courr. Mâchoires divifées en-deux pièces. Pénultième article des tarfes, large , bifide, garni de houppes. 156. Chryfomele, Chryfomela, Lin. Geoff. Fab. Antennes moniliformes, plus longues que le corcelet : articles prefque égaux ; le premier un peu plus gros. Quatre antennules inégales ; les antérieures un peu plus longues; compofées de quatre articles, dont le dernier plus gros & en mañle; les poftérieures compofées de trois, dont le premier très petit, & le fecond conique. Mâchoires divifées en deux pièces. Pénultième article des tarfes , large , bifide, garni de houppes. Corcelet large, un peu bordé, 157. Altife. Altica, Geoff. Schæff. Chryfomela, Lin. Fab. Antennes filiformes, prefque de la lon- gueur du corps. sf Quatre antennules filiformes, inégales; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles, dont le premier très-courts le troifième affez gros & arrondi; le quatrième terminé en pointe ; les poftérieures compolées de trois. Michoires divifées en deux pièces, Pénultième article des tarles , large, bifide, garni de houppes. Cuifles poftérieures, renflées. 153. Galeruque. Galeruca. Antennes filiformes , prefque de la longueur du corps : premier article , gros & alongé. Quatre antennules filiformes , inégales ; Les antérieures compofées de quatre articles, pref- que égaux, arrondis ; le dernier terminé en pointe; les poflérieures très courtes, compo- lées de trois, dont le premier à peine diftinét, & les deux autres arrondis. Mâchoires divifées en deux pièces. Cuifles fimples. Corcelet inégal, 159. Criocère. Crioceris , Geoff. Fab. CAryfomela, Lin. Antennes prefque moniliformes, à peine de la longueur de la moitié du corps : le premier article un peu plus gros , & le fecond un peu plus petit. Quatre antennules courtes, égales ; les an- térieures compofées de quatre articles, dont le dernier un peu plus gros , terminé en pointe; les poftérieures compofées de trois articles ; prefque égaux. Pénultièéme article des tarfes, biñde, garni de houppes. Corcelet arrondi , prefque cylindriques 160. Hifpe. Hifpa , Lin. Fab, Crioceris, Geoff. Antennes filiformes , de la M du cor- celet, très-rapprochées à leur bafe: arricles égaux ; le premier feulement un peu plus gros. Quatre antennules courtes, égales , filifor- mes ; Les antérieures compofées de quatre ar- ticlss prefque égaux; & les poftérieures de trois. Pénultième article des tarfes, bifide, garni de houppes. Tête petite, avancée. Corcelet arrondi. 161. Gribouri. Cryptocephalus , Geoff. Fab. Schaff, Cry- 338 Jomela , Lin. Deg, Melolontha , Geoff. Antennes filiformes , quelquefois en fcie : premier article aflez gros; les deux ou trois füuivans plus petits & globuleux ; les derniers prefque cylindriques ou en fcie. Quatre antennules filiformes, égales; les antérieures compofées de quatre articles, pref- que égaux ; le dernier terminé en pointe mouf- fe ; les poftérieures compofées de trois arti- cles égaux. Machoire divifée en deux pièces. Pénultième article des tarfes, bifide, garni de houppes. Tête à moitié enfoncée dans le corcelet. Corcelet convexe , relevé en boffe. 162. Cafide, Coffida, Lin. Geof. Fab. Antennes courtes, prefque filiformes , grof. fiffant infenfiblement vers la pointe, très-rap- prochées à leur bafe. Quatie antennules inégales, prefque filifor- mes ; les antérieures compofées de quatre arti- ticles, dont le dernier eft ovale, alongé, ter- mins en pointe; les poftérieures compo- fées de trois, dont le dernier un peu plus gros & ovale. Pénultième article des tarfes, bifide, garni de houppes. Corcelet & élytres débordant confidérablement de corps. 163. Anafpe. Anafpis, Geoff, Antennes prefque monil formes, groffiffant infenfiblement : premiers articl:s un peu plus petits & un peu plus alongés ; les autres égaux entr'eux & moniliformes, Quatre antennules inégales; les antérieures un peu plus longues, compofées de quatre articles, dont le dernier plus gros, tronqué abliquement, prefque en forme de hache ; les poftérieures compofées de trois. Pénultième article des tarfes des quatre pattes antérieures , court & garni de houppes; tarfes poftérieurs prefque fétacés: articles aflez longs & très-diflinéts, Corps alongé, Tête penchée. SE CUT I) OENYTO VE Troës articles à tous les tarfes. 164. Coccinelle. TNOTR © DT C RE OU Coccinella , Lin, Geoff. Fab. Antennes courtes, prefque en maîle : pre- mier article un peu alongé; les autres prefque globuleux ; les trois derniers plus gros & en mafle. ‘Quatre antennules inégales ; les antérieures un peu plus longues, compofées de trois ar- ticles , dont le dernier plus gros , en forme de hache; les poftérieures compofées de deux articles égaux, Corps hémifphérique, plat en deffous. Corcelet & élytres bordés. 165. Tritome. Tritoma, Geoff, Fab. Antennes très-courtes, en mafle ; Les trois derniers articles gros & perfoliés. Quatre antennules-inegales; les antérieures un peu plus longues & compofées de trois articles, dont le dernier dilaté, applati , aigu de chaque côté; les poftérieures compolées de deux , dont le dernier prefque en male. Corcelet & élytres très-peu bordés. 166. Forfcule, Forficula, Lin. Geoff, Fab. Perce-oreille , Geof, Antennes filiformes , prefque féracées ; pre- mier article gros & alongé; les autres égaux, cylindriques. Quatre antennules inégales, fiiformes ; les antérieures beaucoup plus longues, compo- fées de cinq articles, dont les deux premiers aflezcourts;l:s poftérieures compofées de trois, dont le premier très-court. Elytres très courtes. Abdomen terminé par des pinces longues , cor- nées , très-fortes, CONRIDERVENENART DITPATIEER ES: 167. Oeftre. Ocftrus, Lin. Geoff. Fab. Antennes courtes, fétacées : premier article gros & giobuleux, , Tiompe très courte, rétradible ; féracée, cachée entre deux efpèces de lèvres véficuleufes. . Suçoir compofé de trois foies membraneu- fes, flexibles, courtes, prefque égales, ap- pliqués fur la trompe. 168. Taon. Tabanus , Lin. Geoff. Fab. À L'HISTOIRE WATURELLE. Antennes Courtes, rapprochées : fept arti- cles, dont le troifième grand, dilaté, ayant une efpèce de dent latérale ; les trois derniers courts, peu apparens, terruinés en pointe. rompe coute, bilabiée, cannelée. Suçoir divifé en fept piècts; quatre fupé- rieures , larges, applaties , contenant trois foies dans la cannelure de la trompe. Deux antennules grandes, contournées & appuyées fur la trompe. 169. Némotèle, Némotelns , Degeer. Mufca , Lin. Geoff. Bibio, Fab. Antennes courtes, rapprochées : trois arti- cles grenus, moniliformes ; le dernier terminé en pointe aiguë , alongée. Trompe courte, bilabiée, cannelée. Suçoir divifé en quatre pièces ; une fupé- rieure large , membr:aneufe , applatie, conte- pant trois foies courtes , dans la cannelure de h trompe. Deux antennules filiformes, inférées à la baïfe latérale du fuçoir, & appuyées fur la trompe. 170. Stratiome. Stratiomys , Geoff. Deg. Fab. Mufca, Lin. Antennes cylindriques, brifées , un peu plus longues que la tête: trois articles, le premier & le troifièmetrès-longs ; le fecond très-court. Trompe courte, cannelée, bilabiée. Suçoir libre, formé d’une feule foie, reçue dans la canne!ure de la trompe. Deux antennulescorrtes , en mafle, com- pofées de trois articles dont le dernier gros & ovale, & inférées à la partie latérale de la trompe. Ecuffon fouvent armé de piquants. 171. Syrphe. Syrplus, Fab. Mufca , Lin. Geoff. Antennes courtes : deux articles, dont le premier ovale, comprimé , & le fecond for- mant une foie très-mince, Trompe courte, rétractible , bilabiée , can- nelée. Suçoir divifé en quatre pièces ; la fupérieure plus longue & plus large, contenanttrois foies dans la cannelure de la trompe. Deux antennules minces, articulées, de la longueur des foies , inférées à côté du fuçoir & appliquées fur la trompe, 172. Mouche. Mufca, Lin. Geoff, Fab, 33, Antennes courtes : deux articles, dont le premier ovale, fouvent alongé, comprimé ; & le fecond formant une foie très mince, Trompe courte, rétracüble, biiabiée , cannelée. Suçoir libre , formé d'une feule foie, reçue dans la cannelure de la trompe. Deux antennules filiformes, un peu plus grofles vers la pointe , inférées à la partie latérale un peu fupérieure de la trompe. 173. Stomoxe. Stomoxis, Geoff. Fab. Conops. Lin. Antennes courtes , rapprochées, courbées : deux articles, le premier ovale, alongé, un peu comprimé; & le fecond formant une foie très-mince & velue. Trompe rétractible, alongée, filiforme, Cy- lindrique , bifide, coudés à fa bafe. Suco'r formé de deux foies, renfermées dans la tromoe. Deux antennules courtes, filiformes , infé rées à la bafe fupérieure de la trompe. 174. Rhingie. Rhingia, Scop. Fab. Conops, Lin. Antennes courtes , compofées detrois pièces, dont la troifième plus grande , ovale, munie d'un poil latéral très fin. Trompe rétractible, cannelée , bilabiée, cachée fous une efpèce de bec avancé. Suçoir compofé de quatre foies, reçues dans la cannelure de la tromsçe. Deux antennules minces, filiformes, inférées à la bafe des fuçoirs, & appliquées fur la trompe. 175. Conops. Conops, Lin. Fab. 4filus, Geoff. Antennes plus longues que la tête, prefque en mafle , réunies à leur bafe: dernier arucle renflé, terminé en pointe. Trompe rétraible, cannelée , bilabiée. Suçoir compofé de deux pièces ; la fupé- rieure un peu plus large & applatie, contenant une foie dans la cannelure de la trompe. Deux antennules courtes, filiformes , in- férées à la bafe du fuçoir, & appliquées fur la trompe. 176. Myope. Myopa, Fab. Conops, Lin. Afilus, Geoff, Sicus , Scop. Antennes courtes , courbées : trois articles, dont le fecond prefque conique; le dernier ovale, applati, muni d'un poil latéral, aflez GouIte 40 Trompe rétra@tible, longue, filiforme, brifée & repliée au milieu. ; Sucoir formé d'une feule foie, renfermée dans la trompe. Deux antennules minces, très - courtes, compofées de trois articles prefque égaux, inférées à la bafe latérale un peu fupérieure de la trompe. Partie antérieure de la tête, prefque véi- CHLeUpE, 177. Rhagion. Rhagion , Fab. Nemotelus , Degeer. Afilus , Geoff. Antennes courtes : trois articles, grenus, moniliformes , terminés par un poil al'ongé. Trompe très-courte , bilabiée, cannelée. Suçoir compofé de trois foies, reçues dans la cannelure de la trompe. Deux antennules avancées, de la longueur delatrompe, filiformes, affez groffes & velues. 178. Afile. Afilus , Lin. Geoff, Fab. Erax , Scop. Antennes de la longueur de la tête, rap prochées , prefque filiformes : le dernier article alongé , terminé en pointe. Trompe filiforme , cannelée, Suçoir compo'é de quatre pièces; la jupé- rieure très-cotrte & allez farge, contenant trois foies dans la cannelure de Ja trompe. Deux antennules courtes , très-velues, infé- rées à la bafe latérale de la trompe, 179. Empis. Ernpis, Lin. Fab. Afilus , GeGff. Scop. Antennes prefque de ia longueur de la tête, rapprochées : premier & fecond articles, gre- aus, arrondis ; le troifième terminé en pointe très-alongée. Trompe filiforme, longue, bifide, canne- lée. Suçoir compolé de quatre pièces ; la fupé- sieure aflez sroile, delalongueur de la trompe, contenant trois foies , recues dans la cannelure de latrompe. Deux antennules courtes, fiformes , un peu velues , inférées à la bafe latérale de la trompe. 180. Bombille. Bombylius, Lin. Scop. Fab. Afilus, Geoff Antennes courtes , rapprochées , filiformes : trois articles, dont le premier long’; le fecond court ; le dernier alongé, terminé en pointe. Trompe droite, alongée, féracée , canne lée, bifide, LIMITER O D GCTEOANM Suçoir compofé de quatre piéces ; la fupé- risure un peu plus large, contenant trois foies dans la cannelure de la trompe. Deux antennules courtes, filiformes , infé- rées à la bafe de la trompe. 181. Coufin. Culex , Lin. Geoff, Fab. Antennes féracées , velues, peétinées ou plumeufes, de la longueur du corceler, Trompe longue, fétacée, cannelée , bifide. Suçoir comsofé de cinq pièces égales , très- minces & très-déliées ; reçues dans la canne- lure de la trompe. Deux antennules courtes , fliformes, velues, inférées à la bafe latérale de la trompe. 182. Tipule. Tipula, Lin. Geoff, Fab. Antennes fétacées, fimples ou velues, ou plumeules , où peétinées , beaucoup plus lon- zues que la tête, Trompe courte, bilabiée, cannelée. Sucoir libre, formé d'une feule foie, reçue dans la cannelure de la trompe. Deux antnnules filiformes , beaucoup plus longues que la trompe, compofées de plu- fleurs articies , dont les trois premiers plus gros & plus diftinéts. à 183. Bibion. Bibio'; Geoff. Tipula , Lin. Fab. Aïtennes moniliformes, un peu plus courtes que la tête : articles courts, applatis , perfoliés. Trompe courte, bilabiée , canrelée. Suçoir libre, formé d’une feule foie, reçue dans la cannelure de Ja trompe. Deux antennules filiformes , plus longues que la trompe, compofées de cinq arücles diftincis. Téte groffe & arrondie dans le mâle, petite & applati: dans la femelle, 184. Hipoobofque. Hippobofca., Lin. Geof. Fab, An’ennes très courtes, féracées : deux at- ticles, dont le premier très court, & le fecond plus lony, Tromoe très-cou.te, divifée en deux. Suçoir formé d'une feule fois, forte, pref- que cornée , contenue entre les deux pièces de la trompe. Point d’antennules. Corps un peu applati ORDRE A L'HISTOIRE (WATURE\LLE. 4Y ORDRE VIIL APTÈRES, SECTION L Six pattes. Deux antennes. .135.. Puce. Pulex , Lin. Geoff. Fab. Antennes courtes, filiformes , à peine plus grofles vers le bout: quatre articles prefque coniques. Deux yeux. Trompe alongée, aiguë, recourbée fous la poitrine , articulée, fans antennules. Pattes poftérieures plus longues, propres à fauter. * Abdomen fimple. 186. Pou. Pediculus, Lin. Geoff. Fab. Degeer. Antennes filiformes, de la longueur du cor celet, articles prefque égaux , diltincts. Deux yeux. Trompe courte, droite, inarticulée, fans antennules. Abdomen fimple , un peu aplati. 187. Ricin. Ricinus, Degeer. Pediculus, Lin. Geoff. Fab. : Antennes filiformes, plus court-s que le corcelet : articles prefque égaux, diftinéts. Deux yeux. Bouche munie de mandibules & d'une trompe courte, droite, inarticulée, fans an tennules. Abdomen fimple , un peu aplati. 188. Forbicine. : Forbicina, Geoff. Lepifina, Lin. Fab. Antennes fétacées , longues, comrofées de beaucoup d'articles égaux , à peine diftincts. Deux yeux. | Bouche munie de mâchoires & de quatre antennules inégales , fliformes ; les antérieures compofées de cinq articles; & les poftérieures de trois. Abdomen terminé par trois filets fétacés. 189. Podire. Podura , Lin. Geoff. Fab: Antennes filiformes , compofées de cinq Hifloire Naturelle, Infeckes. Tome I. articles, dont le fecond très-court , & le dernier fétacé. Seize yeux à peine diftinés. Bouche munie de mâchoires & de quatre antennules, prefque en mafle; les antérieures compofees de cinq articles ; & les poftérieures de trois. Queue fourchue, repliée fous le ventre, propre pour fauter. SE CT r'o NII, Huit pattes. Point d'antennes. 190. Mitte. Acarus, Lin. Geoff. Fab. Tique, Geof. Deux antennules droites, courtes, filifor- mes ; compoféés de trois articles diftinéts , in- férées à la partie laterale de la bouche. Trompe courte, droite, dure, prefque cy- lindrique. Deux yeux. Abdomen confondu avec le corcelet. 191. Jrombidion. Trombidium, Fab. Acarus. Lin. Geoff. Deux antennules filiformes, plus longues que la têce, courbées , compofées de quatre articles, dont le dernier terminé en pointe aiguë , inférées à la partie latérale de la trompe. Bouche munie d'une trompe très-courte & de mâchoires latérales, Deux yeux. Abdomen confondu avec Le corcelet. 192. Pycnogonon. Pycnogonum , Fab. Phalangium , Lin. Deux antennules courtes , filiformes, 2 peine de la longueur de la trompe, inférées la bafe latérale de la trompe. Trompe avancée, alongée, droite , prefque conique, obtufe. Deux yeux. Abdomen confondu avec le corcelet. 193. Faucheur. Phalangium, Lin. Geoff. Fab. Deux antennules alongées, filiformes , courbées, compofées de quatre articles , dont le fecond & le quatrième plus longs que les autres , inférées à la bafe externe des mâchoires, Bouche munie de mandibules & de mi- choires. E 42 Mandibules avancées , durs , compo fées de deux pièces , dont la feconde ar- mée d'une dent mobile en forme de pinces. Deux yeux. Abdomen confondu avec le sorcelet, ou très peu diffinct, .194 Araignée. . Aranea, Lin. Geoff. Fab. Deux antennules filiformes, a'ongées, com polées de cinq articles, dont le dernier en male, contenant les partes de la géné ration, dans les mâles, inférées à la bafe latérale des mâchoires. Bouche munie de mandibules & de mi choires, Man‘ibules épaifles, fortes , dures, com- pofées de deux pièces, dont la dernière mince, très-forte & très aiguë, Huit yeux. Abdomen féparé du corcelet par un étran- glement. 195. Scorpion. Scorpio, Lin. Fab. Degeer. Deux antennules longues , très-groffes , ar- ticulées, terminées en pinces, inférées à la bafe latérale de la bouche. Bouche munie de mandibules & de mi- choires. Mandibules courtes, épaifles, terminées en pinces. Six ou huit yeux. Abdomen joint au corcelet, & terminé par une longue queue articulée & armée dun ai- guillon. Deux larmes dentelées, en forme de peigne, au-deflous du corps. 196. Pince. Chelifer , Geoff, Degeer. Phalangium , Lin. Scorpio , Fab. Deux antennules très-longues , aflez groffes, articulées , terminées en pinces , inlérées à la bafe latérale de la bouche. Bouche munie de mandibules & de mi choires. Mandibules courtes, prefque cylindriques , fmples. Deux yeux, Abdomen fimple, joint au corcelt, Pornt de lames fous Le corps. T'W.T:R'O\D V'CT TA S:x ICLTVT GUN: MIT. CRUSTACÉS, Huit , dix, quatorge pattes, ou ur nombre plus confidérable. Deux ou quatre antennes. 197. Monocle. Monoculus , Lin, Geoff. Fab. Binoculus ÿ Geoït. 1e Antennes fimples, fétacées ou branchues articles très nombreux , à peine diftin&s. Bouche munie de mandibules, de mä-« choires & d’antennules, Quatre antennules inégales; les antérieures compo'ées de quare articles , dont le pre- mier petic & le dernier aflez gros; les pofté- rieures de trois , dont le dernier creux, en forme d'oreille, Huit ou dix pattes. Corps terminé par une queue pointue, fimple ou fourchue. 193. Crabe. Cancer , Lin. Geoff. Fab. Quatre antennes très courtes, prefque éga= les; les deux antérieures fétacées ; les: deux poftérieures filiformes. - Deux yeux pétiolés, mobiles. Bouche munie de mandibules & de fix antennules bifides, Corps ovale, quarré , triangulaire, terminé par une queue articulée, recourbee, foliacée appliquée fous le corps. Dix pattes, dont les deux antérieures en forme de pinces. 199. Pagure. Pagurus, Fab. Cancer, Lin, Quatre antennes ; les deux antérieures lor- gues, entières & fetacées ; les deux poftérieures courtes , filiformes ; le dernier article bifide. Deux yeux alongés, pérolés, mobiles. Bouche munie 42 mandibules & de fix an- tennules bifides. Corps alongé; extrémité molle & cachées Dix pattes, donc les deux antérieures em forme de pinces. 2co0. Scyllare. Scyllarus, Fab. Cancer, Ein. Deux antennes très courtes, filiformes, com n A L'HISTOIRE NATURELLE. pre de quatre articles cylindriques, dont e dernier bifide, Deux pièces larges, aplaties, biarticulées , en forme d’aviron, au-devant de la tête. Deux yeux pétiolés, mobiles. Bouche munie de mandibules & de fix antennules bifides. Corps alongé, terminé par une queue arti- culée , garnie de cinq feuillets. Dix pattes , terminées par un ongiet fimple. 201. Hippe. Hippa , Fab. Cancer, Lin. Deux antennes de longueur médiocre , pé- donculées, féracées, couvertes de poils ou de cils très-ferrés, Deux yeux pédonculés, mobiles. Bouche munie de mandibules & de fix an- tennules bifides. Corps alongé, terminé par une queue ar- ticulée , garnie de cinq feuillets. Dix pattes, dont les deux antérieutes fou- vent en forme de pinces. 20°. Ecrevifle. Affacus , Fab. Cancers, Lin. Geoff. Quatre antennes ; 1:s deux fupérieures très longues & fétacées ;les deux inférieures courtes, compofées de quatre articles, dont le dernier double & féracé. | Deux yeux arrondis, pédonculés , mobiles. Bouche munie de mandibules & de fix antennules bifides. Corps alongé, terminé par une queue ar- ticulée, garnie de cinq feuillets. Dix pattes, dont les deux antérieures fou- vent en forme de pinces. 203. Squille, Squilla, Fab. Deg. Cancer, Lin. Quatre antennes prefqu'égales ; les anté rieures filiformes , terminées par deux ou trois filets fétacés ; les poltérieures fimples & fli- formes. Deux yeux pédoncu'és, mobiles. Bouche munie de mandibu'es & de fix antennules bifides. Corps alongé , terminé par une queue ar ticulée, garnie de cinq feuillets. Quatorze pattes, terminées par des onglets fimples. 204. Crevette. * Gammarus , Fab. Cancer, Lin. Geof, Squilla, Deg, 4; Quatre antennes fimples, pédonculées; les antérieures courtes & fubalées; les poltérisures plus longues & fétacées. Deux yeux pédonculés , mobiles. Bouche munie de maadibules & de fix an- tennules bifides, Coïps alongé, fouvent comprimé, terminé par une queue articulée , garnie de cinq feuillets, | Pattes, de dix à feize, terminées par dis onglets fimples, 205$. Afelle. Afellus , Geoff. Syuilla, Degeer. Onifcus, Lin. Fab. Quatre antennes fétacées: les deux anté- rieures plus rapprochées & plus longues que les poftérieures : articles nombreux. Bouche fans mandibules où michoires apparentes. Deux antennules courtes , filiformes : le dernier article court & étroit, Corps comopofé de plufieurs anneaux, & terminé par une queue large, plus ou moias longue, munie de deux filets biñdes. Quatorze pattes, terminées par un onglet fimple, fort & crochu. 206. Cloporte. Onifeus , Lin. Geoff. Fab, Deux antennes féracées, brifées : cinq ar- ticles, dont le dernier féracé, & compofé d'un nombre plus ou moins grand d'articles très-peu diftinds. Bouche munie de mandibules , de mä- choires & de quatre antennules courtes , Gliformes. Corps compofé de plufieurs anneaux, & terminé par deux appendices fimples , féta- cées, fouvent très courtes & à peine vifbles. Quatorze pattes terminées par un onglet fimple. 207. Jule. Iulus , Lin. Geoff. Fab. Deux antennes courtes, filiforme- , pref- que en mafle : fept articles, dont le pénultième un peu plus gros que les autres; & le der- nier petit & arrondi à fon extrémité. Bouche munie de mandibules & de mä- choires très petites, & de deux antennules courtes , filiformes , inférées entre les mandi- bules & les mâchoires. Corps compolé de pluñeurs anneaux, fans appendices, F 2 44 INTRODUCTION À L'HIST. NAT, Deux paires de pattes à chaque anneau; | Deux crochets longs , recourbés ; très- nombre de pattes indéterminé,. aigus , inférés au-deflous de la bouche. 208, Scolopendre. Scolopendra, Lin. Geoff. Fab. Deux antennes fétacées: articles nombreux. - Bouche munie de mandibules & de deux’| Une paire de pattes à chaque anneau, ter- antennules aflez longues, minées par un onglet fimple. Corps compofé de plufieurs anneaux , fans appendices, A BDOMEN , mot latin qui fignifie ventre, & que les entomologiftes ont confervé en françois. L'abdomen eft la partie poftérieure du corps d'un imfee, qui fe trouve unie au corcelet par une ef- pèce de filer plus ou moins long & étroit, où qui €ft intimement joint avec lui: il eft recouvert des aîles & des étuis dans les infe@tes qui en font pourvus. Il eft divifé en plufieurs fegmens ou anneaux , fur les côtés defquels fe trouve une petite ouverture fou- vent imperceptible , nommée ffgmate, par où l'in- fecte refpiïe. Il contient les inteftins & les parties de la génération, excépté dans les crabes , les araignées miles , &c. On divife l'abdomen en partie fupérieüre, qui prend le nom de dos, ou qui conferve plus par- üculièrement celui d’abdomen ; & en partieinférieure à qui on a donné le nom de ventre. Il offre fouvent aux entomolosiftes de très-bons caraétères fpécif- ques. On confidère fes anneaux ou fegmens , fa forme , fa connexion, fa proportion, {a furface, fes bords & fon extrémité, où fe trouve ordi- nairement l'anus, j Le nombre des anneaux varie. Il y en a fix dans les fcarabés & dans prefque tous les coléoptères ; fix ou fept dans les ichneumons , les abeilles; huit ou neuf dans les libellules ; un nombre confidérable dans les ïules, les fcolopendres; il n'y en a point d'apparens dans les araignées & les mitres. La FORME de l'abdomen varie beaucoup. ILeft aplati, depreflum, lorfquele diamètre tran[- verfal ef plus grand que le vertical ; les fcolopendres. Comprimé , compreflum , lor{que le diamètre tranf- verfal eft moindre que le vertical; les criquets, quelques ichneumons. Cylindrique , cylindricum, lorfque le diamètre tanf{verfal eft égal au vertical dans. route fa lon- gueur ; quelques libeilulés. Linéaire, lneare, lor(qu'il.eft mince &;, d’une épañleur égale, dans’ toute fa longueur ; quelques ichneumons: Ovale, ovatum, lorfqu'il prend. la forme. d'un œuf; c'eft-2-dire, lorfque le diamètre tranfver{al eft moindre que Ile lonoitudinal , & qu'il fe termine ar deux pointes émouilées ; quelques araignées. Orbiculé , orbiculatum!, lorfque le diamètre tranf- verfal eft égal au diamètre longitudinal ; quelques araionées,. Sphérique , fpharicum , lor{qu'il eft parfaitement rond ; quelques araignées. | Conique, coricum , lorfque le diamètre tranfver- fal eft égal au vertical, & qu'il diminue d'épaifleur de labafe à la pointe; l'abeïlle rite Terminé énmañle, c/avatum , lorfque le bout eft arrondi & qu'il eft plus gros que Île milieu & fa bale; l'évanie appendigaftre. En forme de faulx, fa/catum , lorfqu'il eft courbé & qu'il paroît comme tranchant; quelques ichneu- mons. Pétiolé , periolatum ;lorfqu'ileft porté fur an filet aminci, comme une feuille dt portée fur fon pétiole ; plufeurs fphex. Courbé en-deflous, ércurvum , ichneumons. Recourbé en-deflus, recurvum. SA conNex1on. Il eft feflile, feffle, lorfqu'il eft attaché immédiatement au ‘corcelet ; les tentrèdes. Pétiolé, periolatum , lorfqu’il eft attaché au cor- celet par un pédicule plus où moins long & aminci 3 les fphex. Adoflé , adnarum , lorfqu'il eft joint, à fa partie inférieure , par un pédicule court; les araignées. :Surpofé, émpofitum, lorfqu'il eft joint par un filet qui part de fa partie fupéricure ; l'évanie appendi- gaftre. SES PROPORTIONS. Il eft long ou court, large ou étroit, ‘en le comparant avec le corceler. Sa surrace. Ileft glabre, glabrum , lorfqu'il eft lifle, fans poils ,ni duver. Tomenteux, cotonneux , romentofum , lorfqu'il eft couvert d’un duvet ferré. Poiléux:, couvert de poils, pilofum, lorfqu'il y à des poils peu nombreux, très-apparens ; quelques mouches. ” Velu, vi{ofum, lorfque les poils font longs & ferrés; les bombilles. 1 Hé, Aïrtum , lorfque les poils font roides. Epineux , fpinofum , lorfqu'ils reffemblent à une épine ; quelques araignées. Fafciculé , fafciculatum , lorfque les poils font ra- maflés en houppes. Cannelé, canaliculatum , Jorfqu’il eft creaf£ pro- fondément. En carêne , carinatum , lorfqu'il'eft taillé de façon qu'il prend la forme du deflous d’un navire. Pointillé , punétatum ; loxfqu’il eft parfemé de petits points enfoncés. A deux cornes, Bicorne , lorfqu'il y a deux ap- pendices mobiles où folides ; les pucerons. Brachiatum : on a donné le nom d'appendices brachiales aux feuillets membraneux, larges , fou- vent divifés en plufieurs parties, tels qu'on les voit dans les écrevifles. { Caneri brachiuri Lin. ) Tranfparenc , pelluceus | pellucidum , lor{que les anneaux font comme de la corne tranfparente; les vers luifans, la: mouche tranfparente, 4 Ses BoRDS. Il cft entier, enregrumes dans quelques 46 ABE En forme de [cie ferratum , lorfqu'il fe termine, dans fon contour, par de petits angles-aigus ; placés les uns à la fuite 5 autres ; la naucore. En lobes, /obatum , lorfqw'ileft divifé en plufieurs parties ; quelques pous. Plié , plicatum , lorfqu'il y a tranfverfalement des plis bien marqués; les pucerons. Folié , foliatum , lorfqu'il déborde de chaque côté des aîles, & qu'il imite une feuille, maniis gongy- lodes. Tentaculé, senraculatum , lorfqu'il y a des parties qui fortent & rentrent dans le corps; Les cicindèles a cocardes , GEor. Malachius , Fas. Marginé, marginatum , lorfque fes bords font un eu relevés. On confidère encore dans l'abdomen l'anus & les parties qui l'avoifinent. Voyez. Anus. Les crabes , écrevifles , &c. n'ont point d'ab- domen apparent, L'eftomac, les parties de la géné- ration, & tous les autres vifcères , fe trouvent placés dans le corps même de ces animaux, dans la partie qui répond à la poitrine des autres infeétes, & qui cft d'une feule pièce: celle qui vient après a reçu improprement le nom d'abdomen, puifque ce n'eft qu'une cfpèce de queue articulée, plus étroite que le corps de l'animal, privée des parties de la géné- ration , de l’eftomac, des inteftins & des fligmares : la feule partie qui s'y trouve, c’eft l'anus, auquel un inteftin aboutit en ligne droite pour y porter les excrémens, ABEILLE , Arrs, Genre d'infeétes de la clafle des hyménoptères. L'Abeille eft un infe&e plus ou moins velu , muni de quatre aîles inévales, membraneufes , veinées , de deux antennes articulées, de deux mandibules, d'une trompe plus ou moins longue, coudée, & d'un aiguillon très-pointu, rétrachble , caché dans Ja partie poftérieure du ventre. Ce genre eft très- nombreux, & les efpèces font fouvent peu diftinctes. D'après la forme de leur trompe , M. Fabricius en a féparé un grand nombre, dont il a établi deux autres genres , fous les noms d'andrene, andrena, & de nomade , nomada. A limitation de M. Scopoli, nous en avons établi un troifième, fous le nom d'encère , encera , qui diffère des véritables abeilles, non-feulement par le nombre des pièces de la bou- che, mais encore par la forme des antennes , qui font longues , filiformes , égales, entières , tandis qu'elles fe courtes, brifées & inégales dans l'a- beïlle, La principale différence qu'il ya de l'abeille à l'andrenne , c'eft que la trompe de la première eft divifée en cinq pièces, & celle de la feconde en trois. On diftingue, au. premier coup - d'œil, une guèpe d'une abeille , parce que la première a Je corps life , tandis que celui de l'abcille eft lus ou moins velu 3 mais la forme de la bou- che les éloigne encore plus l’une de l’autre; la guêpe n'a prefque point de trompe, du moins eft-elle fi courte , qu'on ne peut l'appercevoir qu'avec beau- coup dé peine, Les abeïlles ont encore un caraétere ABE quileur ef propre 3 ilconfifte dans le premier atticle des tarfes, qui eft aplati, erès-large , auli orand que les quatre autres pris enfemble, & garni inté- ricurement de poils courts, roides, très-ferrés, deftinés à NE he & retenir la cire, dont elles fe fervent pour la conftruction de leurs nids. Quel- ques efpèces cependant portent la cire fous leut ventre ; mais le premier article des tarfes n'en eft pas moins plus gros & plus garni de poils que dans les guêpes & les autres genres qui en approchent le plus. Les antennes des abeilles font filiformes , à-peu- près de la longueur de la moitié du corcelet : le premier article eft long & cylindrique ; le fecond eft court & prefque arrondi ; le troifième eft conique 3 les autres font courts, égaux entr'eux & cylindriques. Elles font ordinairement coudées à la jonétion du premier article avec le fecond , & elles forment un angle droit, ou plus ou moins obtus. La rète eft velue, courte, un peu aplatie, & moins large que le corps : clleeft munie, à fa partie latérale, de deux yeux, aflez grands, ovales, oblongs, peu faillans, & de trois petits yeux lifles, pe & difpofés en triangle , & placés fur le vertex. Elle tient au corcelet par un filet très-mince & très-court, La bouche eft compofée d'une lèvre fupérieure , de deux mandibules, d’une trompe coudée, plus ou moins longue, fuivant les efpèces, & de quatre antennules , courtes & filiformes. La lèvre fupérieure eft une pièce mobile, large, plate, aflez dure, prefque cornée, arrondie ou légèrement échancrée , ciliée & placée à la partie antérieure de la tête , au- deflus des mandibules. Celles-ci font grandes, fortes , très-dures , convexes extérieurément , concaves in- térieurement, & terminées par un rebord tranchant, quelquefois légèrement dentelé : elles font mues la- téralement par des mufcles aflez forts. La trompe eft coudée, repliée fur elle-même, & cachée, lorf- que l’infeéte n'en fait pas ufage, dans un enfonce- ment qui fe trouve depuis les mandibules jufqu’au filet qui unit la tête au corcelet. Elle eft compofte de cinq pièces, favoir; deux latérales , grandes, dures , cornées , concaves à leur partie interne, qui enveloppent où fervent de gaine aux trois autres, dans toute leur étendue. Ces pièces font coudées vers leur milieu, & elles fe terminent en pointe. Les trois pièces du milieu paroiïffent réunies depuis leur bafe jufqu’à leur courbure; là, elles fe divifent en trois pièces, dont deux extérieures , larges, aplaties, un peu concaves , prefque membraneufes , fervent d'enveloppe àla pièce du milieu , qui eft filiforme , cylindrique , ou gèrément aplatie, garnie de poils très-fins, & terminée en pointe obtufe. Si on exa- mine au microfcope l'extrémité de-cette pièce , on croit y appercevoir un petit trou, qu'on a regardé comme l'ouverture par le moyen de laquelle l'abei//e fuce le fuc mielleux des fleurs. Les antennules font courtes & filiformes ; lés deux antérieures, compofées de fix arucles prefque égaux & coniques, ont leur infertion à la courbure des deux grandes pièces ex- AIBtE térieures ; & Les poftéricures, compofècs de cinq articles, font inférées à l'extrémité des pièces moyennes. Nous obferverons que lenombre de ces articles n'eft pas conftant : nous n'en avons trouvé ordinairement que deux, tant aux antérieures qu'aux poftérieures , à toutes les abeilles de la première fa- mille. Indépendamment de l'ouverture prefque infenfible que l’on croit appercevoir au bout de la trompe, les abeilles en ontune autre beaucoup plus grande, qui eft leur véritable bouche. Elle eft ficuee à la bafe fupérieure de la trompe , entre celle-ci &c les mandibules. Elle eft. difficile à appercevoir, parce qu'elle eft recouverte par une efpèce de languette charnue,, prefque membraneufe , large à fa bale & terminée en pointe , qui la cache entièrement ; mais fi on tire la trompe en avant, autant qu'il cft poñible de la tirer fans rien déchirer , on ap- percevra la bouche dont nous parlons, que l’on aura ramenée hors de fon opercule. On peut aufli faci- lement la foulever par le moyen d'une pointe fine. Reaumur tâche d'expliquer comment l’abeïlle fait pafler les fucs des plantes dans fa bouche. « Il n'eft pas aifé, dit-il, de bien connoître la manière dont la trompe ‘opère pour faire pañler dans l'intérieur de la bouche la liqueur qu’elle enlève à une fleur. Ce qui femble plus vraifemblable , ce qu'on a penfé jufqu'ici généralement, ce qu'a cru Swammerdam , & ce que j'ai cru pendant long-tems avec lui, c’eft que la trompe eft une efpèce de corps de pompe, que fon bout eft percé d'un trou, par lequel la liqueur peut être afpirée; enfin, è y a dans le corps de la trompe dé piftons, ou des parties équi- valentes propres à faire l'afpiration. On ne s'eft pas même avifé de douter que ce ne füt pas là le vrai jeu de la trompe ; & je n’en eufle pas douté aufli, fi je n'eufle penfé à avoir recours à un expédient très-fimple , pour voir cette partie en aétion plus à l'aife & plus diftinétement qu'on ne la peut voir lorfqu’elle tire d’une fleur le peu’ de liqueur miellée qu'elle ytrouve. Tantôt j'ai fimplement induit , d’une Kgère couche de miel , quelques endroits des parois d’un tube de verre , de quatre à cinq lignes de dia- mètre, & tantôt jy ai mis par-ci par-la quelques ee. de miel, Des abeilles ont été enfuite intro- uites & renfermées dans le tube. En pareil cas, elles oublient prefque fur-le-champ qu'elles font prifounières. On ne tarde pas à voir, d'aufli près qu'il eft pofible, quelqu'une qui fe met à fucér le miel; c'eft en obfervant de celles-ci, que j'ai commencé à douter que la trompe des aberlles düt être regardée comme une pompe; car l'abeille ne femble pas devoir s'y prendre autrement pour tirer le miel de deflus une fleur que de deffus un tube; & dans certe dernière RUES , ilne m'a jamais paru que le miel fut pris par fuccion. La mouche ne m'a jamais paru chercher précifément à pofer le bout de la trompe dans la petite couche de liqueur , comme cela devroit être , fi la liqueur devoir étre afpirée & introduie par le trou qu'on y fuppofe, ABE 47 Dès que l'abeille (e trouve auprès de l'endroit enduit de miel, elle alonge fa trompe , c’eft-a-dire , qu’elle en porte le bout à une ligne ou plus par-dela les bouts des étuis, qui ne cellent pas de la couvrir dans le refte de fon étendue. Sile miel ne fait qu'enduire la fur- face du verre , la portion de la’ partie antérieure de la trompe, qui eft à découvert , fe contourne & fe courbe au point néceflaire, pour que fa furface fapérieure s'applique contre le verre ; la, cette partie fait précilément tout ce que feroit la langue d'un ‘animal occupé à lécher quelque liqueur. Elle frotte le verre à diverfes reprifes ; & fe donne , avec une vitefle merveilleufe , cent & cent inflexions diffé- rentes. Si la couche de liqueur qui à été offerte à l'& berlle eft épaïñle, fi elle rencontre ‘une goutte de miel, alors elle fait entrer la partie antérieure de fa trompe dans la liqueur ; mais il femble encore que ce foit pour l'y faire agir, comine un chien qui lape du lait ou du bouillon, fait ca fa langue. Dans la goutte de mielmème , l’abei//e pliele bout de fa trompe , elle l'alonge & le raccourcir alterra- tivement ; enfin , elle l’én retire d'inftant en inftant 5 alors on lui voit, non-feulement alonger & raécour- cir ce bout alternativement, on voit qu’elle lui fait faire des finuofités , & fur-tout qu’elle rend de tems en tems fa furface fupérieure concave , comme pour donner une pente vers la tête, à la liqueur dore elle s’eft chargée. En un mot , la trompe paroît agir comme une langue , & non comme une pompe. Le bout de la trompe, l’endroit on lon veut que foit l'ouverture, eft fouvent au-deflus de la furface de la liqueur , dans laquelle l'abei/e puife ».( REaum. Mém.tom. $ , pag. 310). Le corcelet eft grand , convexe & couvert de poils fins-&très-ferrés : Il donne naïffance , à fa partie in férieure , aux fix pattes de l'infecte. L'abdomen eft féparé du corcelet par un étran- glement : il eft compofé de fix anneaux diftin&s, & terminé , dans les femelles & les mulers , par un aiouillon très-pointu , caché dans le ventre, | que l'abeille fait fortir à volonté, de le moyen de quelques mufcles, qui y font attachés. La ftruture de cet aiguillon eft très-remarquable ; il eft accom- pagné de deux pièces oblongues, prefque membra- |neufes, arrondies par le bout, creufées en gou- tière à leur partie interne, qui l'enveloppent en- tièrement lorfqu'ill eft dans le corps de linfete. Si on prefle fortement le ventre d’une abeille, on fait fortir l'aiguillon , & on voir ces deux pièces, qui lui fervoient de gaine, fe féparer & s'écarter un peu l'une de l’autre. Si on le tient quelque tems dans cet état , on voit fe former à fon extrémité une petite goutrelerre d'une liqueur chaire, tranf- parente, cauflique, brülante , qui eft le venin que l'infeéte introduit dans les plaies qu’il fait. Un pew au-deflous de ces deux pièces ,il yen a trois aatres de chaque côté , plates, à-peu-près ovales , carti- HS éthes réunies enfemble par une membrane flexible , & auxquelles pluñeuts muicles onc kur tas 438 ABE attache. La bafe de l'aiguillon eft folide, : épaife & aflez grofle, & le corps en eft mince, dur , très-délié , & terminé en une pointe fine. Cependant cet aiguillon, tel qu'il fe montre alors à nos yeux , n'eft point fimple, mais compofé de trois pièces. Si on examine au microfcope ce corps fi délié, qu'on avoit d’abord pris pour un aïguillon, on verra que ce n’eft que la gaine ou le-tuyau de deux autres aiguillons ou dards, incomparablement plus fins, & parfaitement femblables entreux. On pourra re- marquer que la circonférence de la gaine eft ar- rondie & unie à {a partie fupérieure & latérale, mais qu'en deflous, elle a une efpèce de cannelure,, qui va en ligne droite de fa bale à fa pointe, & que certe pointe, qui paroifloit fi fine , eft obtufe & percée, pour donner pailage aux deux aiguillons contenus dans la cannelure. On parvient meme fa- cilement à les détacher , par le moyen d’une pointe très-fine, qu'on peut introduire à l'endroit ou ces filets déliés ne font pas encore reçus dans la can- pelure, ceftà-dire | à leur bafe. Ces dards ont, vers Jeur extrémité , d'un côté feulement , des den- telures fines, dont la pointe eft dirigée vers la bafc de l'aiguillon. Ce font fans doute ces dentelures qui font que l'abeille laifle fon aiguillon lorfqu’elle veut le retirer avec trop de précipitation. La forme de ces dentelures n’empéche pas l'aiguillon de pénétrer dans les corps où l'abeille yeut l'introduire , mais elle dcit l'empêcher de fortir avec la même facilité. Les abeilles ne piquent jamais. fans verfer. en même-tems, dans la plaie , une efpèce de poifon ; qui coule tout le pa de la cannelure de lagaine, & qui accompagne les deux dards. Ce poifon eft fourni par une veflié placée dans l'abdomen, a peu de diftance de la bafe de l'aiguillon , formée d'une membrane mince, aflez folide, tranfparente , oblongue, & rerminée par deux vaifleaux , dont l’un va aboutir à la bafe de l'aiguillon, & l'autre fe dirige dans l'intérieur du corps. Celui-ci eft divifé en deux, fuivant lesobfervations de Swammerdam. Lorfqu'une abeille a enfoncé fon aiguillon dans notre chair ou dans quelque corps un peu folide , & que, preflée de s'enfuir, elle veut le retirer avec trop de précipitation , elle ly laifle ordinairement, & avec lui les plaques cartilagineufes qui fe trouvent à fa bafe, les mufcles qui y ont leur attache, & fouvent encore la véficule du venin. Laibleflure qu'elle fe fait à elle-même , parla perte de ces par- fes, lui fut perdre aufli bientôt la vie: mais cet aiguillon , introduit dans notre chair , paroïc avir & s’'enfoncer plus profondément, quoique déraché du corps de l'abeille. Cette aëtion n'eit pas duc à Ja forme des dards , comme quelques naturaliftes l'ont cru, mais aux mufcles, qui continuent leur jeu, & qui fe contraétent encore. plus d'une minute après qu'ils font féparés du corps de l'infeéte, Les pattes, au nombre de fix, font compofées de la hanche, de la cuifle, de la jambe & du tarfe. La hanche eft la pièce qui unit la parte au corps de linfece ; çlle gft beaucoup plus courte que Ja cuifle, ABE & elle en à à-peu-près l'épaifleur. La cuiffe eft aflez. longue, peu renflée, prefque cylindrique , quel-. quefois anguleufe. La jambe, qui vient après, eft un peu plus courte que la ss : celle pi pattes poftérieures eft aflez longue, comprimée , un peu dilatée & prefque triangulaire. Le tarfe eft divifé en cinq articles; le premier eft large, un peu dc s , auffi long que les quatre qui fuivent pris enfemble ; les trois qui viennent après font petits & de figure conique. Le dernier eft un peu alongé & ternuné par deux crochets recourbés, entre lefquels on voit une efpèce de houppe. Les pattes poitérieures {ont beaucoup plus longties que celles de la feconde paire, &: celles-ci le font un peu plus que les deux antérieures; elles font plustow moins velues, fuivant les efpèces; les poftérieures: le font quelquefois confidérablement. La. première pièce des tarfes de la plupart des efpèces , eft garnie intérieurement de plufieurs rangées de poils courts & uès-ferrés, par le moyen defquels la cire defi- née à Ja conftrudtion des nids, eft fixée & tranf- portée. Lesi aîles font au nombre de quatre; elles font membraneufes & placées horifontalément, deux à deux, les unes à côté des autres, rout le long du dos : elles ont leur infertion à la partie poftérieure | & latérale du corcelet; les fupérieures font ‘plus grandes & plus longues que les inférieures. On dif- tingue , fur chaque , plufieurs nervures faillantes , qui font les vaifleaux deftinés à porter les fucs! qui leur font néceflaires. On fait que les abeilles font entendre en volant .un bruit aflez fort, auquel on a donné Je nom de hourdonnement: ce bruit eft oc- cafonné par un trémouflement, une forte vibra- tion de la partie interne des aîles fupérieures. Voyez AÏLE. ÿ Tout le corps des abeïlles eft plus ou moins cou- vert de poilslongs , fins & ferrés; ce qui fuffit pour diftinguer , au premier coup-d'œil, ce genre de celui des guêpes. Mais toutes les abeï//es ne font pas éga- lement velues ; celles de la première familie le fon beaucoup plus que les autres. La tête, le corceler, la poitrine & les pattes poftérieures , en ont or- dinairement une plus grande quantité. Chaque poil vu au microfcope, reflemble à une petite plante qui n'a qu'une feule tige, de chaque côté de la- quelle partent des feuilles oblongues, étroites & oppofées , qui font avec la tige un angle un peu aigu. Les poils qui fe trouvent à la partie interne des cuiles poftérieures de la plupart des re font fimples, beaucoup plus gros & plus errés ue les autres. Les poils, doncle corps de ces in- fectes et couveit , paroiflent deftinés principalement à détacher les pouilières des étamines. On voir fouvent des abeilles fe-rouler dans les fleurs & en fortir toutes couvertes) de cette pouflière , qu’elles emploient à la conftruétion de leurs nids. On compte parmi la plupart des aber/les connues, des mâles, des femelles, & des individus qui ne jouiflent d'aucun fexe, qui par conféquent, ne peuveat ABE peuvent fe reproduire , & qui font fpécialement def- tinés du travail, c'eft-à-dire, à la conftruétion des nids , à l'approvifionnement de tout ce qui eft né- ceffaire , & enfin à élever les petits, comme on peut l'obferver dans les abeilles à miel, & toutes celles qe vivent en grandes fociétés. Mais quelques abeilles olitaires paroïflent n'avoir point de mulets, car on ne rencontre que des mâles & des femelles ; celles- ci font chargées feules du foin du ménage. Chaque femelle fair fon nid aux approches de la belle faifon ; elle conftruit des alvéoles, dont la figure varie dans les différentes efpèces ; elle pond un œuf dans chaque alvéole , y met la provifion néceflaire à la nourriture de la larve qui doit en fortir , après quoi clle la ferme foigneufement. Quelques-unes enfin conftruifent des bee ifolés, qu'elles rempliflenr également de provilion , & qu’elles ferment , après y avoir dépofé un œuf. Reaumur a donné le nom de pété a cette provifion : c'eft une efpèce de miel, un peu moins liquide quele mielordinaire, que la mère recueille fur les fleurs, & qu’elle, prépare dans fon eftomac , ainfi que le font les bei//es à miel. Avant de pañler à la defcription des différentes efpèces d'aberlles , nous croyons devoir dire un mot de celles qu'il nous importe le plus de con- noître. Perfonne n'ignore que, parmi les abeïlles à miel, il y a des mâles, des femelles & des mulets. On a donné le nom d’ouvrières , operarii, fpadones , aux dernières , celles fur qui roule tout le foin du mé- nage , & quifont privées de fexe : elles font très- nombreufes dans chaque focitté. Les mâles font défignés fous les noms de bourdon , faux-bourdon , Jucr : ils font beaucoup moins nombreux que les ouvrières. Enfin on a donné le nom de reine à la femelle ; celle-ci eft ordinairement feule, & c’eft d'elle que dépend l'exiftence , l'entretien & la mul- üplication de la fociété. Il eft aifé de diftinguer ces trois différentes aberlles. On reconnoît les mâles à la forme du corps, plus velu & plus gros que celui des ouvrières ; leur tête, eft plus roffe & plus arrondie ; leurs yeux font plus grands ; leur trompe eft plus courte ; ils n'ont point d’aiguillon ; les pattes poftérieures n'ont pas les rangées de poils que l’on voit à celles des ouvrières ; enfin, ils font pourvus des parties de la génération. Si on prefle fortement leur ventre on fait fortir un corps charnu , aflez gros, compofé d’une efpèce- de crochet , placé au milieu, & de deux appendices latérales, ter- minées en pointe. Les ouvriciès, privées de fexe, n'ont point les parties fexuelles que l’on apperçoit aux mâles , ni celles que l’on trouve dans le corps des femelles : elles font plus petites, moins velues ; leurs yeux font moins gros; leur trompe eft plus longue ; leurs pattes font garnies de plufieurs rangées de poils courts, ferrés & aflez roides ; enfin , elles ont un aiguillon prefque droit. La femelle eft re- marquable par fa grandeur , qui eft prefque double de celle des mâles; fon corps eft plus alongé ; fa trompe eft plus courte que celle des ouvrières; Hifloire Naturelle, Infeëtes. Tome I. ABE 49 les pattes poftérieures n'ont pas les rangées de poils a l'on voit à celles-ci ; elle a un aiguillon très- ort, un peu coutbé; on remarque enün ,.à a partie poltérieure une petite fente, qui défigne fon fexe, & on trouve dans l'intérieur du corps, les ovaires prefque toujours remplis d'une quantité d'œufs plus ou moins gros & plus ou moins nom- breux, fuivant la faifon. Le lieu où les abeilles habitent naturellement eft un point de leur hiftoire , qui n'a point encore été éclairci par les naturaliftes. Quelques-uns avancent qu'elles étoient toutes fauvages , fixées dans les vaftes forèts de la Mofcovie & du Nord, où elles trouvoient aifément à s'établir dans des creux d’arbres antiques ou de rochers efcarpés. Mais nous avons beaucoup de. répugnance à adopter cette opinion , à moins que par ces déferts de la Mofcovie & du Nord, on ne veuille entendre les parties les plus chaudes de la Sibérie , & les frontières de la Perle, où d'habiles obfervareurs ont retrouvé le type de la plupart des animaux domeftiques. Il ef£ bien cer- tain qu'en Italie, dans prefque toute l'Afie., 1& même dans nos provinces méridiorales , on trouve fouvent des aberlles fauvages. Sæpe etiam effoflis (fi vera eff fama) latebris , Sub terr4 fodére larem ; penitufque reperta Pumicibufque cavis, exefæque arboris antro. VIRG. GEORG. Liv. IV. Souvent même on les voit s'établir fous la terre, Habiter de vieux troncs, fe loger dans la pierre. DELIILE. Mais il refte à décider fi ce font des ceflaims dé- ferteurs devenus fauvages, ou la continuation de la race primordiale. S'il faut en croire les voyageurs , nos abeilles à miel fe retrouvent en Amérique. Don Ulloa ( Mém. Phil. dife. 7. ) rapporte que les eilaims d'aberlles domeftiques fe font beaucoup mulripliés à l'ile de Cuba , dans le voifinage de la Havane, pendant un court cfpace de tems écoulé depuis 1764. Il n'y en avoit pas auparavant dans cette Ifle, finon de fauvages , & d’une efpèce différente. Les familles qui jufqu’alors avoient demeuré à Saint-Auguftin de Floride , s'étant rendues dans l'ifle de Cuba, appor- tèrent avec elles ie ruches , qu'elles placèrent à Guanavacoa & en d'autres lieux, par pure curto- fité. Ces infeétes fe multiplièrent au point qu'il s'en répandit dans les montagnes. Leur fécondité étoit fi grande , qu'une ruche donnoit un eflaim, & quel- quefois deux par mois , fans être foignée avec l'at- tention qu'on y apporte en Europe. Il n'eft cepen- dant pas encore sûr que ces abeilles foient de læ même efpèce que les nôtres. On fait qu'on a vainc- ment tenté de tranfporter des cffaims d'Europe en Amérique. M. Geoffroy de Villeneuve, officier au bataillon d'Afrique ; fils du célèbre auteur de l’hiftoire des in- fetes des environs de Paris, nous dit dans un G so ABE extrait manufcrit d'un voyage qu'il vient de faire au Sénégal, « qu’en remontant du côté de Guif- guis , l'on voit une multitude d'arbres garnis de pa- miers ou ruches en paille fort bien treffée , dont l'ouverture eft fort petire, Les nègres de ce pays n'y touchent que deux fois l'année pour en faire la récolte. La première fe fair vers le mois de mai, & c'eft la plus abondante : la feconde a lieu. au commencement de décembre 3 mais il faut peu compter fur celle-ci, foit à caufe des pluies, foi par la mauvaife méthode desnègres, qui emportent le tour après avoir enfum£ la ruche. On fera peut- être furpris, qu'un pays ou l'on trouve des fleurs en aufli petite quantité pendant la plus grande partie de l'année, puifle fournir à la nourriture de tant d'abeilles ; mais l'étonnement ceflera, lorfque l'on faura que ces infeëtes fe contentert de la gomme qui découle des arbres épineux, & qui en prodiifent tous en plus ou moins grande quantité >. Nous au- rions defiré que M. Gcoffroy eût obfervé, s'il eût ét poflible , fi les abeilles fe trouvent fauvages dans ces contrées, ce que nous fommes très-portés à croire, & fielles font d'une efpèce différente de celle d'Europe. Quelques voyageurs nous ont dit aufi qu'on trouve du miel à Madagafcar, d'une couleur verte, d'un goût très-agréable, beaucoup plus liquide que le miel ordinaire ; mais ils ignorent s'il eft fourni par la mème efpèce d'abeille. Nous avons décrit les diverfités de fexe que nous offrent les aberlles ; il nous refte unc grande tâche à remplir ; il faut détailler l'induftric mer- veilleufe de ces infeêtes dans l'édification de leurs cellules, la colleion de la cire, le foin de tout ce qui a trait au bien général, & à la confervation de leur république. Nous croyens ne pouvoir mieux faire qu'énoncer fimplement & fuccinement les faits. Les abeilles qui compofent une ruche font ordi- nairement très-nombreufes. On y compte une femelle, rarement deux , & prefque jamais trois ; des mâles depuis deux jufqu'a neuf cents & plus 3 des abeïlles fans {exe au nombre de quinze à feize mille; mais celles-ci font quelquefois beaucoup plus nombreufes : un cflaim peut être compofé de trente à quarante mille abeilles. : La feule occupation de la femelle eft de multi- plier fon efpèce : elle ne fort prefque jamais de la ruche. On lui a donné le nom de reine, parce que tous les autres individus de la ruche font: un peuple de fujets empreffés ou à lui faire la cour, où à travailler à tout ce qu’exige le foin de fes en- fans & l'édifice public. Les anciens ont donné le nom de rot à cette femelle. Ils ont débiré à fon fujet beau- coup de contes, que nous nous garderons bien de répéter. L'Hiftoire des abeilles n'a pas befoin d'être embellie. On a douté pendant long-tems fi cette reine avoit un aïguillon ; Ariftote lui en a donnéun, & Columelle a prétendu qu'Ariftote s'éroit trompé , qu'il avoit pris pour un aiguillon un gros poil qu’elle porte dans fon ventre, Cete queflion n'étoit pas ABE décidée du terms d'Aldrovacde. I éreit cependant bien facile de s'aflurer dela vérité : on n'avoir qu'a preller le ventre de la femelle , on auroir yu fortir de fon cozps un aignillon, qui ne difière de celui des ou- vaères, qu'en ce qu'il eft plus gros & un a courbé , au-lieu que celui des autres eft prefque droit, Les mâles ont reçu du peuple le nom dé faux- bourdons. Comme la femclie, ils n'ont d'autre em- ploi que celui de propager l'efpèce. Ils fortent de la ruche vers les dix à onze heurés du matin , y rentrent de-bonne here, & ne retournentjamais char- gés de cire ou de micl. On ne les obferve pas toute l'année dans la ruche. Dès le mois de juin, ou au plus tard au commencement de juillet, la femelle ayant été füffifamment fécondée, les abeilles fans fexe tuent à coups d'aiguillons tous les mâles, qui, dépourvus d'une pareille arme , ne peuvent fe dé- fendre : elles arrachenr mème des cellules ceux qui font encore fous la forme de larve ; elles les dé- chirent avec leurs mâchoires, & n'épargnent pas davantage ceux qui font déjà en nymohes. Les aveilies fans {exe font aufli appellées neutres, mulets & ouvrières. Quelques auteurs allemands ont effayé vainement d'élever des doures fur le: dé- faut d'organes fexuels de ces ouvrières. Etabiies dans une ruche , dans un tronc d'arbre, ou dans un creux de rocher, leur première occupation eft de boucher tous les petits trous &c toutes des fentes avec une matière oluante, tenace, molle d'abord, mais qui durcit bientôt, C'eft cetie marière qu'on nonrne propolis , mor grec qui figniñe fuxbourg. Effechvement, les cellules écant la. ville, la propo- lis forme des ferranchemens extérieurs, auxquels on a pu donner ce nom. On! croyoit queïles abeilles recueilloient la propolis fur les peupliers, les bou- lcaux, les fapins, les ifs, les faules. Reaumur ne les a jamais trouvé occupées à cette récolte, & il en a vu employer la propolis dans les pays ouil n'y avoit aucun de ces arbres. Nous fommes donc portés à croire que cette matière peut être fournie par différentes Plantes, ou qu'elle cft,le réfulrar d'une fécrétion propre. aux-abeilles fans fexe. Cf unc fubitance réfincufe, difloluble dans lefprit de vin & l'huile dé thér‘bentine , d'un bran rougcatre en-dchors, & jaunâtre en-dedans , répandant une odeur aromatique quand elle eft échauftée ; mais clle cft fujette à varier par la confifluce , l'odeur & la couleur. On peut l'employer en médecine comme digeftive ; & Reaumur a fait des expériences. qui apprennent qu'en en tirerois parti dans les arts, fi l'on négligecit moins les matières fimples & communes. : Les ouvrages extérieurs , formés de propolis , étant finis ou prèts à l'êcre , les abeilles commencent à conftruire les rayons on gârcaux de la ruche. Ce font des efpèces de plans de cire, fur lefquels, des deux côtés, font conftruires des cellules hexagones , areillement de cire. Ces gâteaux font ordinairement polés perpegdiculairement , attachés au haut de ja AB E ruche, d'où ils paroiffent pendre, & foutenus d'ef- pace en efpace, par des craverfes auffi de cire. Pour éparpner ce dernier travail aux abeilles domefliques, on a foin de mettre dans l'intérieur de la: ruche, plufieurs bâtons , pofés tranfverfalement, qui fou- tiennent les rayons & les empêchent de fe détacher. Ces gâteaux font placés les uns à coté des autres, de manière qu'il ne-refte entre-deux qu'un .pañlage étroit, par où il ne peur pañfer que deux abeilles à la fois. La régularité & la forme hexagone des alyéoies ou celluies, ont téujours paru admirables. Ce n'eft pas qu'on ait voulu en diminuer le mérite , en di- fant que des cellules qui feroient travaillées pour être rondes, & qui en même-tems feroient appli- quées & preflées les unes auprès des autres, ne peuvent manquer de prendre, par leur compreflion mutuelle, une figure hexagone , fi d’ailleurs la ma- tière dont elles font compolées, eft aflez molle pour céder à la prefion. Mais ce raifonnement n'attaque pas très-folidement l'induftrie de nos infeétes. S'ils failoient quelques gâteaux entièrement compolés de cellules rondes, la compreffion ne pourroit leur donner qu'une figure ansuleufe, confufe & indé- terminée, D'ailleurs , tn n'a peut-être pas encore allez examiné ce qui regarde la conftruétion & la variété des cellules. On fair cependant que la bafe de chaque cellule eft formée de trois pièces , qui font partie des bafes des trois cellules de l'autre côté du rayon, que l'épaiffeur de chacun des rayons eft d’un peu moins d'un pouce ; qu'ainfi la profondeur de chaque cel- Jule hexagone eft d'environ cinq lignes ; que la lar- geur en cit conftamment de deux lignes deux cin- quièmes ; qu'ourre ces cellules, deftinées à recevoir les œufs & les larves des ouviières, il ser trouve quelques-unes de plus grandes confacrées aux mâles ; qu'il en eft même un très-petit nombre diftinguées par leur forme arrondie & oblongue, conftruites avec beaucoup de folidité , & qui ne font deftinées qu'aux femelles. Un feul de ces derniers alvéoles pèfe autant que cent ou cent cinquante autres; les dehors en font comme suillochés. Les cellules ont deux ufages : elles fervent de licu de dépôt pour le miel & la cire brute , & font les berceaux des œufs & des larves. La cire dont elles font formées eft blanche, lorfque le rayon eft récemment conftruit ; elle jaunit par le tems & devient même fouvent d'un brun obfcur. Les abeilles retirent la cire des étamines des fleurs. Quand les anthères font ouvertes & ont répandu leur pollen, les abeilles vont à la récolte de cette poudière. Elles fe rouient dans les fleurs qui en contiennent beaucoup 3 le pollen s'attache à Jéur corps velu ; elles s’en couvrent le plus qu’elles peuvent. Elles fe netroient enfuite avec leurs pattes , raffembient cette poudre, ofdinairementjaune, mais quelquefois verte, blanche ou rougeñtre, fuivant les plantes qui la fourniffenc; celles la pétriffenr & gn forment deux boules, fouvent de la groffeur ABE Su d'un grain de poivre, qu'elles portent attachées aux pattes de derrière. Ainfi charoëes , les abeilles regagnent Ja ruche : 1à, elles dépofent ces boules dans les alvéoles vuides , ou les donnent à d'autres ouvrières, qui viennent les en débarrafler. Pour |changer certe matière brute en véritable cire, tes abeilles l'avalent : après l'avoir élaborée par quel- que digeftion particulière, elles la rendent par la trompe, fous une forme liquide, C’eft la cire, qui fe durcit bientôt ; nos ouvrières fe fervent de fn état: de fluidité pour l'employer aux travaux. On fait que c'eft encore les fleurs qui fourniflent le miel aux abeilles. La plupart des fleurs ont des organes fecrétoires de diverfe forme , dans les diffé- rens genres de plantes, qui fourniflent une liqueur douce, fucrée, épaifle , vifqueufe. Les abeilles la fucent & la reçoivent dans leureftomac. Une partie fert à leur nourriture; elles rejettent par la trompe l'autre partie, qui , après avoir {ubi quelque pré- peration dans le corps de l'infeûte, fe trouve con- vertie en véritable miel. Si l'on tue une aberlle qui vient de recueillir le nectar des fleurs, on trouve à la partie fupérieure de fon ventre une véficule tranfparente , jaune, pleine deliqueur. C'eft l’efto- mac de l'abeille déja rempli du miel le plus doux. Revenue à laruche, l’abeïlle qui vient de récolter le miel, en donne aux ouvrières occupées aux tra- vaux, & qui n'ont pu aller chercher elles-mêmes des vivres. Elle emploie une autre partie de fon miel à donner à manger aux larves renfermées dans les cellules. Enfin, le furplus eft dépofé dans des alvéoles vuides pour les befoins à venir. La plupart des cellules font deftinées à l'éducation des jeunes aberlles. La femelle commence à pondre dès les premières chaleurs du printems : elle va de cellule en cellule, enfonce dans chacune l'extrémité de fon ventre , & y dépofe un feul œuf. Dans un jour , elle en pond plufeurs centaines, Ces œufs fonc oblongs, un peu recourbés, clairs, amincis au bout par lequel ils font attachés à Ja cellule, Quatre ou cinq jours après, il fort de l'œuf une petite larve blanche, fans pattes, à treize annçaux, & à tèce un peu plus dure & plus brune que le refte du corps, munie de chaque côté de dix ftig- mates, par lefquels elle refpire. Les larves font ordinairement recourbtes & ra- maflées en rond dans le fond des alvéoles. Les abeilles fans fexe ont pour elles des foins vraiment furpre- nans. Elles vont fréquemment leur porter à man- ger, Jaiflent, quand elles les quittent, une quan- tité fuffifante de miel dans la cellule, & ne négligent rien de tout ce qui eft néceflaire à leur conferva- tion. Soignées & nourries avec tant de zèle, les larves groflilent promptement. Pendant leur accroiflement, elles changent plufieurs fois de peau, jufqu'a ce que, parvenues à toute leur grandeur, elles fe | préparent à fubir leur métamorphofe, & pañler à l'état de nymphe, La larve, qui jufques-là n'avoit 2 A BE fit aucun ouvrage , commence à travailler s ëlle file par le moyen d'une filière qui eft placée à fa lèvre inférieure ; elle rapifle tour l'intérieur de fon alvéole de fils de foie fins, un peu plus forts dans la partie fupérieure. En même tems, les ouvrières ferment le dehors de la cellule avec un couvercle de cire. Tout-à-fait renfermée , la larve fe vuide de fes excrémens , quitte fa peau, qui fe fend lon- gitudinalement fur le dos, & fe change en une nymphé de la troïfième efpèce. Cette nymphe eft molle , blanchâtre ; en peu de jours elle prend de la force & de la confiftance ; fon enveloppe tombe, & il en fort une abeille parfaite, qui déchire , avec fes mâchoires , le couvercle de cire del’alvéole. Dans ce premier môment, elle paroît toute humide. Les aucres abeilles la léchent avec leur trompe, elle- même s'effuie, prena oientôt fon eflor, & va; fur- le-champ, vaquer aux fonctions auxquelles la nature j'a deftinée. La ponte d'une feule femelle eft fi confidérable, qu'au bout de quelque tems , les habitans de la ruche, devenus trop nombreux, font obligés d'é- migrer. Jls'en fèpare une colonie , nommée effaim , & vulgairement jeton, qui va chercher aïlleurs un nouveau domicile. Chaque efläim a une femelle, far qui roule tout l’efpoir de la république. Dès u'une ruche cft privée de femelles, les abeilles périfflent de découragement & de défefpoir , à moins qu'on ne leur rende une nouvelle mère , ou qu’elles ne trouvent promptement à fe réunir à une autre ruche. L'eforit patriotique & républicain des abeilles eft fi étonnant, les vues qui les animent paroïffent fi réflichics, elles font en même-tems fi peu fujettes à varier, que nous pouvons affurer que la philo- fophie retireroit de grandes lumières de l'approfon- diffement de ce fujet. Cesouvrières, privées de fexe, qui chériflent tant celles qui feules propagent l'ef- pèce, tuent elles-mêmes les femelles quand leur nombre auomente & pourroit caufer quelque préju- dice à la ruche, foit en multipliant trop les émi- grations, foit cn caufant divers défordres par la jaloufic. L'on conçoit aifément la fécondation des abeilles. Dès les premières chaleurs, la femelle s’accouple avec les mâles, & clle pond des œufs féconds, foir de femelles, foit de mâles, foit de neutres. Une marche fi conforme aux loix ordinaires de la na- ture ne fembloit pas pouvoir être révoquée en doute ; mais deux ou trois faits font venus embarrafiér les phyfolosiltes des abeilles. Un membre de la fociété économique de Luface, a d’abord avancé que les ouvrières pouvoient faire éclore une femelle d’une larve fans fexe ; que de trois cellules elles en formoient une feule pour cette larve ; que le feul moyen qu'elles employoient pour faire changer cettelarve de deflination, étoit de la cou- vrir abondamment de la gelée préparée pour nourrir les feules Jarves femelles. D'habiles phyficiens ont foupçonné l’obfervation mal faite. Nous ne pouvons nous empêcher de dire que nous croyons que lob- ABE fervateur a Été trompé par quelque faufle appa= rence. S'il dépendoit des oùvrières de changer le fort des larves , on ne verroit jamais toute une ruche périr de défefpoir. Il sy trouve toujours des larves de neutres, que les autres ne manqueroient pas de changer en femelles, en leur donnant la gelée deftinée à ces dernières. k Un membre de la fociété de Lautern dans le Pa- latinat, prétendit, àä-peu-près dans le même-tems, avoir vu les abeïfles ouvrières, qu'on croyoit fans fexe, pondre des œufs. Ce fait ilolé , & qu'on ne favoit comment apprécier, méritoit bien d'exciter la curiofité des, phyficiens. M. Debraw fe livra avec zèle à l’obfervation des abeilles ; il ft une nouvelle découverte. Outre les abeilles mâles dont nous avons parlé plufeurs fois , il ya, dans chaque ruche , d'autres mâles plus petits, & vrès-faciles à confondre avec les aberlles fans fexe communes. Le premier ou le fecond jour après que la femelle a pondu fes œufs, un grand nombre de ces mâles de petite taille introduifent la partie poftérieure de leur corps dans les cellules, s’y enfoncent, & bientôt après fe retirent. Par cette manœuvre , ils dépofent, dans l'angle de la bafe ce chaque alvéole renfermant un œuf, une petie quantité d'une liqueur blanchâtre , moins liquide & moins douce que le miel. Cette liqueur , à laquelle on ne peut refufer le nom de féminale , eft bientôt abforbée, & Île quatrième jour la larve fort de l'œuf, M. Debraw seft bien afluré du fexe de ces abeilles. Yen faifit deux au moment même qu’elles dépofoient leur fperme , les reconnut pour des mâles à leur défaut d’aiguillon ; & les difléquant au microfcope, il y découvrit les quatre corps cy- lindriques , renfermant la liqueur blanchâtre & glu- tente , déjà obfervée avant lui dans les mâles de taille plus grande, dont rous avons parlé ci-deflus. M. Dcbraw a fait encore une autre expérience, que nous ne pouvons pañer fous filence. Ayant plonsé un effaim dans l'eau froide & engourdi les abeilles | il en exclut tous les mâles de grande taille , prit toutes celles qui reftoient l'une après l'autre , & les prefla entre fes doigts pour re- connoître leur fexe. Par ce moyen, il vit fortir un aiguillon du corps de la plûpart, fut afluré que c'étoicnt des ouvrières ; mais il s’en trouva cin- quante-fept, de la groffeur des neutres, qui, privées d’aiuillon , rendoïent un peu de la liqueur blan- châtre. Il fépara tous ces mâles du refte de l'effaim , qui fortit peu à peu de fon engourdiflement, & s'acquit ainfi une ruche abfolument fans mâles. La rcinc n'en pondi: pas moins fous un rideau formé par les autres abeilles ; mais les œufs ne donnèrent aucun figne de fécondation. Au bout de cinq jours , les abeilles n’ayant aucun efpoir de voir la muiti= plication de leur race, abanconnèrent leur habita» tion. Elles allèrent attaquer une ruche voiline , pour s'emparer fans doute des mâles. Elles furent mal-= heureufement repouflées, & perdirent même leur reine dans le combat. Le couvain refté de cet eflaim ABE fervit à de nouvelles expériences. Une partie fut mufe fous une cloche de verre , avec un rayon de miel, une nouvelle reine , & des ouvrières , fans aucun mâle. L'autre partie fut placée fous une cloche femblable , avec du miel, une reine, des ouvrières, & quelques mâles : dans la première , les œufs ne changèrent point , & l'effaim les abandonna : dans la feconde , les mâles imprégnèrent les œufs, les abeilles n'abandonnèrent poinc la ruche, & vingt Jours après, il fortit des œufs une nouvelle colonie , où fe trouvoient deux reines. D'après ces expériences , on ne peut guères douter qu'il n'y ait une impréonation des œufs par les males, fur-tout ceux de petite taille , à la manière des poiflons, fans accouplement ; mais cette ma- fière empécheroit-elle que les mâles , fur-tout ceux de grande taille , s’acouplaffent avec la femelle ? C’eit ce que nous ne croyons pas encore fufifam- ment démontré. M. Debraw penfe aufhi , comme M. Sclürach, que Îles œufs deftinés à devenir des ouvrières, peuvent être transformées en femelles, lorfque le bien de larépublique le demande. Mais un fait fi contraire à tous les autres nous paroït exiger des preuves encore plus fortes qu'on ne nous en a donné jufqu'ici. Les anciens ont penfé que les œufs des abeilles étoient fécondés comme le font ceux de la plupart des poiflons. Ils croyoïent qu'après avoir été pondus par la reine & placés dans les alvéoles , les mâles venoient les arrofer de leur fperme. Swammerdam a été plus loin 5 il a imaginé que la reine étoit fé- condée par des efprits vivifans, qui sexhaloient du corps des mâles. Les raifons fur lefquelles il fonde fon fentiment, fonc que la partie qui conflitue le fexe des mâles , n'eft point percée à fon extrémité, & que: fon volume eft trop confidérable pour pou- Voir être introduite dans le corps de la femelle. Reaumur paroît être perfuadé que la fécondation de Ja reine s'opère, comme dans les autres ari- maux , par le concours du mäle & de la femelle ; c'eft-a-dire, qu'elle eftla fuite de leur accouple- ment ; & cependant les expériences qu'il a faites à l'effet de s'en aflurer , prouvent qu'il n'y a point d'intromiflion , mais que la femelle eft fécondée par un fimple contaét, Il rapporte fort au long les agaceries qu'une femelle faifoit à un mâle qu'il avoit renfermé avec elle. Au bout d'un quait- d'heure feulement , ce mâle commença à y répondre un peu. Les agaceries redoublèrent alors de la part de la femelle, & elle monta plufieurs fois fur le corps du mâle. Cependant celui-ci devint plus af; il s'anima de plus en plus ; ilfit fortir, de la partie poftérieure de fon corps, les parties de fon fexe ; mais il n'y eut point d'accouplement. Enfin, après bien des alternatives de carefles & de repos , le mâle tomba dans un état de langueur & mourut. On donna aufli-tôt un autre mâle à cette femelle, quire- commença les mêmes agaceries, On ne vit point d’ac- couplement ; le mâle , au bout de quelques heures, ABE $3 avoit hors du corps les parties qui caraétérifent fon fexe. Cet illuftre obfervateur ne s’en tint pas là 3 il mit dans deux poudriers différens, deux femelles, dont l'une étoit celle dont nous venons de parler. Il leur donna un mâle à chacune. Il vit aufli-tôt les mêmes carefles , fes mêmes agaceries de la part des unes, & la même froideur , la même tranquillité de la part des autres. Cependant ces deux mâles s’ani- mèrent peu-à-peu , jufqu'à ce qu'enfin, après bien des careffes préliminaires , celles-ci finirent par mon- ter fur le corps des mâles , & recourbant l'extré- mité de leut ventre, elles cherchèrent à l'appliquer contre l'endroit du derrière du mâle, où fe trouvent les parties de fon fexe. 11 y eut méme des momens où le derrière de la femelle s'apyliqua exactement contre cet endroit; mais il n'y refta qu'un feul inftant, & les parties du mâle ne furent point in- troduites dans celles de la femelle. « La jonction » du mâle avec la femelle fe réduiroir-elle à cela ? » Cet inftant fuffroitl , pour que ce qui eft nécef- » faire de liqueur féminale, pour féconder une partie » des œufs, füt introduit dans le corps de la fe- » melle? Et feroit-ce au moyen de parcilles jonc- » tions, répétées un grand nombre de fois, que » tous les œufs recevroient fucceflivement des em- » bryons en état de fe développer ? C’eft fur quoi » je n'oferois prononcer. Au moins cet accouple- » ment, quoique de courte duite, reffembleroit-il » à d'autres , dont nous avons des exemples dans la » nature», ( REAUM. Mér. tom. $ , pag. 506 ). L'hiftoire des abeilles eft fi intéreffanre & fi étendue, qu'elle feule a fourni des mémoires vo- lumineux à Reaumur, & cependant elle n'a pas encore acquis toute fa perfection. Comme nous fommes forcés d’être courts, nous n’en dirons pas davantage, & nous nous contenterons de renvoyer à MM. Reaumur, Gcoffroy , Valmont de Bomare, & à l’article Agserrze, du Dictionnaire d’Agricul- ture, donné par M. l'abbé Teficr. Licné & M. Gcoffroy ont divilé les abeilles en deux familles; en abeilles très-velues, nommées aufli abeilles bourdons , & en abeïlles proprement dites , ou abeilles moins velues. Nous avons fuivi leur exemple. On diftingue les bourdons au pre- mier coup-d'œil ; ils font plus gros que les autres abeïlles ; leur corps eft couvert de poils plus longs & plus ferrés ; ils volent avec plus de bruit, avec un bourdonnement qui leur a Aie donner le nom qu'ils portent. Les bourdons vivent en fociété peu nombreufe. Ils font ordinairement au nombre de trente à cin- quante, jamais au-deflus de cent. On y trouve, parmi eux, les trois fexes, dont nous avons parlé plus haut. La femelle efl la plus grande, le mâle l'eft un peu moins, & enfin les mulets font beau- coup plus petits que ceux-ci. Les mâles feuls n'ont point d'aiguillon. La plupart des bourdons font leur nid dans laterre, dans des ras de pierre, fous de la moufle, &c. Reaumur nous a donné J'hiftoire de ceux qui em- s4 ABE ploient la mouffe pour la conflruflion extérieure | de leurs nids. Ils choififfent ordiwairement une prairie ou quelque lieu où la mouffe foit abondante ; ils la coupent avec leurs dents, en font des tas; & par le moyen des pattes de derrière , ils la pouflent a reculon jufqu'à l'endroit qu'ils ont choïifñ pour s’y établir, On prendroit d'abord l'extérieur du nid pour unc motte de terre, couverte de moufle ; mais quand on l'examine de près, il paroît mieux façonné que ne fe fcroit une motte de terre. Il y en a de plus ou de moins élevés : quelques-uns ont la con- vexité d'une demi-fphère; & quelques autres font des fegmens bien plus petits que la demi-frhère. Dès qu'on tente de les découvrir, on reconnoît, que ce qu'on prenoit pour une mouffe touffue , eft un aflemblage d'une infinité de petits brins détachés & entafiés les uns fur les autres. Dans les commencemens, la partie fupérieure du nid w’eft qu'un fimple toit de moufic ; mais par la fuite, les bourdons mettent un endui: d’une efpèce de cire brute , noïrâtre , & en tapiffent tout l’inté- rieur du nid. Cette couche n’a pas une demi ligne d'épaifleur; mais outre qu'elle n'eft pas pénétrable à l'eau , elle tient liés tous les brins de moufle , & Jeur donne beaucoup de folidité. Une porte a été ménagée au bas du nid; c’eft-2-dire, qu'il y a un trou qui permet aux plus gros bourdons d'entrer & de fortir. Souvent on découvre un chemin de plus d'un pied de long , par lequel chaque bourdon peut arriver à la porte fans être vu ; ce chemin eft voûté de moufle. Quelque fois pourtant les bour- dons entrent par le deflus du nid; mais ce n'eft guères que lorfqu'il n’eit pas encore en bon étar. On peut aifément voir l'intérieur du nid & l'ordre qui y règne. Si on enlève la partie fupérieure zyle premier objet qui fe préfente, eft une efpèce de äteau irrégulier , mal façonné , compofé d'un affcm- Pre de corps oblongs, comme des œufs, ajuftés les uns contre les autres. Ce gâteau eft plus ou moins srand ; il eft feul ou polé fur un fecond; celui-ci l'eft quelquefois fur un troifième : leur nom- bre varie un peu, fuivant que le nid eft plus ou moins ancien. Les gâteaux des bourdons ne font pas compofés de parties fi réguMèrement arrangées que ceux des abeilles à miel. Ce font des coques de foic ovales , un peu oblongues , qui renferment les nymphes, & qui ont été filées par la larve, au moment qu'elle a voulu fe métamérphofer. Leur coulcur eft d'un jaune pâle ou bjanchätre : il y en a de trois grandeurs différences ; ceux des femelles font les plus grands; ils ont environ quatre lignes & demie de lonss ceux des mâles ont près de quatre Le es que trois lignes. Il cft ailé de juger des inégalités qui doivent fe trouver dans l'épaifeur de ces vâteaux faits dé ces trois fortes de corps pofés les uns contre les autres, & d'ailleurs pofés i trétnent. On trouve, dans chaque nid, des coques percées par un bout, & d'autres entièrès ; ABE | celles-ci renferment encore la nymphe : des autres cft déjà forti l'infeête parfair.. AUX Outre les coques dont nous venons de parler, on remarque , à chaque gâteau , des corps régu=s liers, prefque fphériques, pofés enue Les coques, qui remplifienr, non-feulementles vuides que céllesa ci laiflent entr'elles, mais qui s'élèvent, affez pour, en cacher quelques-unes en grande partie. Les plus confidérables de ces corps DEEE I trouvent fur les bords du gâteau ; il ÿ en a quelquefois d’auffi gros que de petites noix ; leur couleureft d'un brun noiratre , & leur confftance celle d’une pâte molle. C'eft-h le plus grand & le plus important ouvrage, des bourdons; il eft le dépôt de leur poftérité. Si on enlève les couches fupérieures de ces boules juf- qu'aflez près du centre, on trouve un vuide rempli par des œufs oblonos, d'un beau blanc un peu bleuâtre, d’une ligne & demie de long, & d’une demi-ligne de diamètre. Il y en a quelques-unes dans lefquelles on trouve près de trente de ces œufs ; on-.en voit douze ou quinze dans d’autres ; & trois à quatre feulement dans le plus petit nom- bre. Ces boules, que Reaumur a aufli nommées pätée, ne font pas feulement deftinées à contenir l'œuf, elles fervent encore à nourrir la larve, qui en provient. Quand on ouvre certaines mafles de patée, cene font plus des œufs qu’on trouve dans leur intérieur, on y trouve des larves femblables à celles des abeilles à miel, en plus ou moins grand nombre, felon qu’elles font plus où moins grofles. Peu de téems après qu'elles font nées, les larves s'écartent les unes des autres, en mangeant la pâtée se les entoure : les bourdons counoiffant fans oute les endroits où les couches de cette matière font devenues trop minces , où elles feroient expofées à être bientôt à découvert, ont foin d'y apporter de nouvelle pâtéc, qui ferr à les nourrir & à les mettre à l'abri des impreflions de l'air. La matière de cette pätée eft un mélange de cire & de miel, que les bourdons vont recueillir fur les fleurs. On les voit fouvent quitter une fleur avec un gros paquet de cire attaché aux jambes poftérieures; &, en ouvrant leur corps, on leur trouve prefque toujours l'eltomac rempli de miel auffi doux que celui de l'abeille domeftique. Ils mêtent enfemble le miel & la cire, & leur font peut-êcre fubir dans leur effomac une préparation particulière, poux en former la pâtée propre à nourrir les larves. Mais indépendamment de la pâtée deftinée à la nourriture des petits, on touve , dans chaque nid des bourdons, trois à quatre efpèces de petits pots ou alvéoles, ouvertspar leur partie fupérieure , pleins d'un miel très-bon , wès-doux , & evtièrement fem- blable à celui des abeilles à miel. Ces alvéoles ont une figure prefque cylindrique ; leur randeur eft à-peu-près égale à celle des coques deflinées aux larves des femelles. Leur _poñition varie ; ils font placés tantôt vers le milieu & tantôt fur les bords du gâteau. Ils font faits d'une efpèce de cire, ABE d'une couleur femblable 2 celle deleur pâtée , mais de la confiftance dela matière qui tapifle l'intérieur du nid, C’eft toujours par cette cfpèce de pot à micl que les bourdons commencent leurs nids ; ils fongent à faire une petite provifon , avant même d’'amafler la pâtée & de faire leur ponte. Reanmur a cru que ce miel eft defliné à humeéter de rems en tems Ja pate qui fe defléche trop. Mais pourquoi pe feroit-il pas une provifion deflinée à nourrir la fociété en cas de befoin ? Quoiqu'il y ait des fleurs pendant tour le prinrems & tout l'été , feul tems eti les bourdons en ont beloin, il ‘peut furvenir deux ou trois jours de pluie, qui les empêchent de f nourrir fufifamment ; ils ont alors dans leur nid une petite provifion pour ces mauvais tems. Lorfque la larve eft parvenue à fon entier ac- eroiflement & qu’elle veut fe changer en nymphe, elle file une coque de foie, à l'endroit où dlle fe trouve. La coque achevée , les bourdons enlèvent soute la pâtée qui l'entoure & qui feroit inutile. Par ce moyen, la coque reite prefque entièrement à nud ; elle ne tient que par un bout au gäreav, & quelquefois aux autres coques par les côtés. Comme routes les larves doivent être dans une pofition fem- blable pendant qu'elles fe métamorphofent en nym- phe & pendant qu'elles vivent fous cette dernière forme , elles donnent toutes une mème poñirion x leurs coques , &° telle, que leur grand axe eft à-peu-près perpendiculaire à l'horifon. Chaque ceque, d'où l'infete parfait eft forti, eft ouverte par fon bout inférieur; il fuit de-la que chaque nymphe cft placée la tête en bas, comme le font, parmi les abeilles à miel , les feules nymphes qui doivent devenir des femelles. l Nous avons déja dit que dans chaque fociéré de bourdons, il y avoit des males, des femelles & des mulets. Le nombre de ceux-ci éft plus grand que celui des mâles, & les femelles font en plus petit nombre : mais différentes des abeilles à miel. elles vivent enfemble en bonne intelligence. Les mäles & tous les individus de la focifté concourent éga- Icment au travail; tous vont à la récolte de la cire & du miek, tous fourniflent de Ja pâte aux larves qui en ont befoin, tous travaillent à agran- dir ou à réparer leur nid, aucun n’eft oifif : mais chaque année voit fe former & {e difioudre chaque fociété, Dans les climats froids & tempérés , les bourdons abandonnent leurs nids vers la fin de l'été, & périflent prefque tous ala finde l'automne. On ne voit jamais, au commencement du prin- tems , que quelques femelles, qui ont pañé l'hiver enfermées fenles dans quelque trou, ou enfoncées très-profondément dans la terre; elles ont été fé- condées par les mâles avant leur mort, Le bour- don femelle eft donc chargé feul , au commence- ment du printems, de pa un nouveau nid , de faire la proviion d'un poi de miel, de ramaffer de la patte, & d'y pondre fes œufs; mais, bientot aidte par les petits qu'elle aura obtenus, le nid eft agrandi, la provifion de miel angmentée ; la ponte ÀA BE es devenue plus confidérable , & la pât{e ramaffée en plus grande quantité. d I n'y a point d'émigrations parmi les bourdons ; il nefe forme pas chez eux desefliins , conume en le voit parmi quelques efpèces d'abeilles ; tousles indivi- dus de la fociété reftentenfemble pendant tout l'été ; mais cette fociéré fe renouvelle chaqueannée , puif- que tous les mâles & tous les mulets meurent avant l'hiver ; les femelles feules pailenr cerre faifon dans une efpècc d'engourdifflement , la plupart même pé- riflent : celles qui échapnent commencent chacune une nouvelle fociéré. 11 cft probable que ces femell:s périflentelles-mêmes dans le courant de la feconde année, & qu’elles ne pañfent jamais deux hivers. On voir, d’après cela, quelle ‘eft la durée de la vie des bourdons, Reaumur a obfervé déux efpèces difffrenres de raufers ; quelques-uns font auffi srands que les mâles, tandis que les autres font. be “coup plus petits : il croit ceux-ci plus adrois & les premiers plus forts. Les uns & les autres font pourvus d'un aiguilion. Il a encore obfervé l'accouplement d’un mâle nou- vellement né avec une femelle, qu'il avoit placés enfemble dans une boëc. Il n'y avoit pas une heure qu'ils y étoient , lorfqu'il vit monter le male fur le dos de la femelle , & recourber {on ventre, de marière qu'il en appliqua l’extrémicé ère contre l'extrémité de celui de la femelle. Il fe rine conftamment c'amponé fur elle, toujours dans la même attitude, pendant près d'une demi-heure. Les parties qui conftituent le fexe des bourdons mâles ort été bien décrires & bien figurées par Reaumur. Woy. Mém. rom 6, pag. 21, pl. 3 ,fir. à, 5, 6. Si onvprefle, dit cêt illuftre obfervateur, le ventre dés mâles, on fait fortir deux pièces femblables , écailleufes, brunes, folid:s, & pro- presa faïfir le derrière de la femelle ; leur bafe eft mafñive; en s’éloignant elles diminuent de diamètre 5 elles jettent l’une & l’autre , vers les deux tiers de Jeur longueur, une branche chargée de poils, & elles fe terminent par un bout moule & courbe, qui forme une goutière ; celle d'une pièce cit tournée vers celle.d’une autre. Entre ces deux pièces écailleufes, il y en a deux autres ; la tige de celles- ci cit délite, à-peu-près ronde , & porte une lame, dont la figure a une forte de reflemblance avec celle d'un fer de pique. Enfin, la preffion connue fait fortir une cinquième partie d’entre ls quatre précédentes. Cette dernière eft membra- neule, mais toute couverte de poils roux; fa fisure approche de Ja cylindrique ; elle eft pourtant un peu courbe, & n’eft pas auf grofle à fon bont que près de fon origtuc ; elle paroit plus ou moins gonflée, plus on moins longue , & plus ou moins grofle, felon que la preflion qui l'a obligée de {& montrer a ré plus où moins forte , & d’une plus longue ou plus courte durée. » La dernière des partiss que nous venons de faire connoître , eft celle qui eft deftinée à & 22 2 2 1» 2 22 22 22 22 2 L»] » > ü 2 n 22 2 n 2 2 fécon- der les œuüis de la femelle; & on nefk pas auf 6 ABE » embarraflé fur la manière dont elle peut opérer » leur fécondation , qu'on left par rapport à la partie > des mâles des abeilles , qui lui eft anologue. J'ai > appliqué le doigt contre fon bout ; lorfque je l'en s ai retiré, il a été fuivi d'un filet d’une liqueur + vifqueufe, que j'ai rendu très-long quand je l'ai » voulu. Cette liqueur gluante eft probablement la » liqueur féminale ». Nous ne dirons rien des ennemis des aberlles : cet article a été déjà traité au mot ABErzLE du Dictionnaire d'Agriculture ; nous donnerons feule- ment Ja lifte des infeétes qui leur font du tort, afin qu'on puifle confulter chacun de ces articles, Le clairon à bandes rouges. La teigne focielle, 9 9 u y ABÉ La teigne mellonelle. La teigne céréelle, L'araignée calicine. Différentes guépes. Différentes fourmis. La mitte des abeilles, Les genres qui appartiennent à la famille des abeilles font: L'ABEILLE. Apis. Le BEMBEx. Bembex. L'ANDRENE. Andrena, L'ENCERE. Encera. La Nomape. Nomad. Foyez chacun de ces articles, ABEULE æ Suite de l'Inxroduition à lHifloire Naturelle des Infeétes. ANBMErT LULSE, APPRIS ANT ETEN. CAÏR TAÏCNT E RES ANTENNES COURTES, filiformes, coudées : À cylindrique. GE OFr. F 4 2, GÉNÉRIQUES. Bouche munie de mandibules, d’une trompe, divifée en cinq pièces, & de quatre antennules filiformes , d'inégale Jongueur. Abdomen joint au corcelet par un pédicule très court. Aiguillon fimple, pointu, caché dans ie ventre. Cinq articles aux tarfes : le premier très-Jong, très-gros, comprimé, Corps velu. Trois petits yeux liffes, F5: PAC NES a FAMILLE. PREMIERE Abeilles très-veluxs, Bourdons, 1. ABEILLE large patte. Noire , velue; tarfes antérieures jaunes , larges , aplatis , céliés. 2. ABEILLE perce-bois. Toute noire , velue ; aïles d'un noir violet. 3. ABEILLE capucine. Noïre , velue ; corcelet & extrémité du ventre roux. 4. ABEILLE nègre. Noire, velue ; front & côtés de l'abdomen cendrés. Hijoire Naturelle, Infidese Tome s. ABEILLE Mérian. Noire , velue , abdomen avec les anneaux jaunes ; & l'extrémité fauve. 6. ABEILLE frontale. Noire, velue ; abdomen avec quatre bandes Lifles , brunes. 7. ABEILLE bréfilienne. Veluekud'un jaune fauve; bafe des cuiffes obfcure. 8. ABEIL LE,ruftique. Noire, velue ; pattes poftérieures, couvertes de poils longs , férrés, d'un jaune cendré. 9. ABEILLE mi-partie. Velue ; tête, corcelet & pattes antérieures premier article alongé, ‘ ABEILLES. (Infeétes ). ferrugineux ; abdomen noir ; aîles d'un noir violet. 10. ABEILLE caroline. Noire, velue ; abdomen jaune en deflus. 11. ABE1LLE caffre. Noire , velue ; bafe de l'abdomen & extrémité du corcelet jaunes. 12, ABEILLE terreftre. Noire, velue ; corcelet & abdomen avec une bande jaune ; extrémité du ventre blanche. 13. ABEILI.E cäverneufe. Noire, velue; abdomen avec une bande jaune, & l'extrémité blanche. | 14. ABEILLE jardinière, Noire, velue; corcelet & abdormen jaunes a leur bafe ; extrémité du ventre blanche, 14. ABEILLE fibérienne, Jaune, velue ; abdomen .avec une bande & l'extrémité fauves. 16, ABEILLE-fcabreufe. Noire, velue ; corcelet fauve, avec une bande noire ; abdomen jaune à [a bafe , blanc à fon extrémité, 17. ABEILLE tranfverfale. Noire, velue; corcelet jaune, avec une | bande noire ; bande jaune au milieu de l'ab- | domen. 18. ABEILLE lapidaire. Noire, velue ; extrémité du ventre fauve. D Suite de l'Introduétion à l'Hiffoire Naturelle des Infe%es. & 19. ABEILLE des arbrifleaux. Noire, velue; front & partie antérieure du corcelet jaunes; extrémité du ventre fauve. 20. ABEILLE couronnée. Noire, velue ; corcelet & abdormen Jaunes à leur bafe ; extrémité duventre-fauve. 21. ABEILLE f{urinamoife. Noire, velue; abdomen jaune , noir à fa bafe. 22. ABEILLE virginienne. Velue , d'un jaune pâle; abdomen noir, d'un Jaune péle à fa bafe. 23. À BEILLE efpagno'e. Velue \jaunûâtre ; extrémité du ventre noir’, pattes intermédiaires, avec des faifceaux de poils. 24. ABEILLE d'Antigoa. Noire, velue ; corcèlet & abdomen jaunes a leur partie antérieure. 2$. ABEILLE américaine, LS Noïre ,.velue ; corcelet jaune en-devant ; abdoimen jaune: ; avec l'extrémité noire, 26. ABEILLE corcelet jaune. Noire, velie ; corcelet jaune. 27. ABEILLE des tropiques. Noire, velue ; extrémité du ventre couverte de poils jaunes, 28. ABEILLE noire. Toute noire , velue ; pattes poftérieures | rougeätres. AIBE#L L'E S;: (infeétes): #æ 29. ABE 1 L MrMafricaine. Noïre, velue ; corcelet jaune ; abdomen verdätre, avec le premier anneau jaune. 30. ABEILLE olivâtre. Velue , verdâtre ; abdomen en-deflous, & extrémité des quatre pattes poftérieures , noirs. 31: ABEILLE des bois. Noïre , velue; corcelet avec une bande in terrompue, jaune; extrémité du ventre pâle, 32. ABEILLE fauvage. s Velue , toute noire ; extrémité du ventre + blanc. 33. ABEILLE fouterraine, Noïre , velue; extrémité du ventre brun. 34 ÂABEILLE ticolor. à Norre, velue ; chdomen& partie pofférieure du corcelet pâles ; extrémité du ventre fauve, 35- ABEILLE foreftière. Pâle , velue ; corcelet & abdormmen avec une bande noirûtre ; extrémitéidu ventre fauve. 36. ABÉILLE des moufles. Il Fauve, velue ; abdomen jaune. < 37. ABEILLE corcelet fauve. Fauve, velue; abdormen avec une bande noirâtre, & fon extrémité blanche. 38. ABEILLE filveltre. | Jaune, velue ; extrémité du ventre blan- | châtre. ï | 39. ABEILLE champêtre. Noire, très velue ; corcelet & extrémité du ventre ferrugineux, 40. ABEILLE jaune. Jaune, velue ; abdomen. verdätre. 41. ÂBEILLE palmée. Velue, d'un noir blezuâtre sabdomen glabre , d'un vert brillant. 42. ABEILLE grife. Velue, toute couverte de poils gris. 43: ABEILLE des prés. Velue , jaune ; corcelet avec nne bande noire; pattes noires, 44. ABEILLE collier-jaune, Velue, noire ; abdomen glabre ; partie ? à 5 pofférieure du corcelet couverte de poils jaunes. 45. ABEILLE Citron. Velue , d'un jaune citron en d2ffus , noire en deffous ; aîles noirâtres, cuivreufes, lui- fantes. 46 ABEILLE tête bleue, Velue , bleuâtre ; abdomen fauve , cui- vreux, noir à fa bafe, 47. ABEILLE bicorne. Velus ; tête notre, armée de deux petites \À cornes folides ; abdomen fauve, 43. ABEILLE fauve. Velue ; front cendré; corcelet noir ; ab- doinen fauve. 60 ABEILLES. (Infectes ). 49. ABEILLE corcelet-gris. Velue, noire ; corcelet & bafe de l'abdomen d'un gris jaunâtre ; ailes brunes, luifantes. FAN ME IMELSECIRE Abeilles moins velues. $®o. ABEILLE à miel. Brune; tête & corcelet couverts d'un duvet gris fauve ; jambes poftérieures larges, com- primées, avec des rangées de poils fauves. $1. ABEILLE maçonne. Brune ; tête, corcelet & abdomen couverts d'un duvet fauve. s2. ABEÉILLE lagopode. Grisâtre ; tarfes antérieurs jaunes , com- primés, dilatés, ciliés. 53. ABEILLE patte-velue. Grife ; lèvre fupérieure jaune; tarfes inter- médiaires , avec une houppe de poils. $4. ABEILLE mineufe. Corps noirâtre, pubefcent ; corcelet fir- rugineux; pattes velues. $5. ABEILLE patte-plumeufe, Corcelet fauve ; abdomen noir, fauve à fon extrémité ; Jambes pofférieures dilatées, com- primées, noires & velues. s6. ABEILLE demi-nue. Corcelet noir , velu, jaune antérieurement ; abdomen lifle, noir, avec une bande inter- rormpue ; noire, Suite de l'Introduttion à lHifloire Naturelle des Infeites: Re, 57. ABEILLE diifée. Noire, extrémité du corcelet. & bafe de labdomen couverts de poils jaunes ; aîles obfcures. 58%. ABEILLE patte fauve. Noire ; extrémité du corcelet & bafe de l'abdomen couverts de poils férrugineux ; aîles briquetées , obfcures a Leur pointe. $9. ABEILLE corcelet-fauve. Très noire ; corcelet fauve ; aïîles obfcures a leur pointe. 60. ABEILLE front jaune. Corcelet velu , blanchâtre, avec une bande noire ; abdomen bleuâtre, cendré à fon ex- trémité, 61. ABEILLE cendrée, Noire, corcelet couvert de poils gris , avec une bande noire ; abdomen d'un norr bleuâtre. 62 AB ANR ILIFaîre. Très- noire ; corcelet couvert dun duvet cendré , obfcurswabdomen glabre. 63. ABETLLE rétufe. Fr. Très-noire, peu velue ; abdomen lifle ; jambes | 6Y#ABEILLE cul-noir. Corcelet velu, cendré ; abdomen bleuâtre , avec l'extrérnité notre. 65. ABEILLE cul-fauve. Corcelet velu, férrugineux ; abdomen noir , avec des taches glaugues de chaque côté, & l'extrémité ferrugineufe. poflérieures , couvertes de poils jaunes, | -ABÆIL LE S. (Infectes ). 66. ABEILÉE cinq-crochets. Abdomen avec des bandes liffes, interrom- Dues, jaunes , & cinq dentelures à fon ex- trémité. 67. ABEILLE fept-crochets. Abdomen avec des taches jaunes, lifles, de chaque côté, & fept dentelures à fon ex- q ; D trériité, 68. ABEILLE fris. Corcelet velu, ferrugineux ; abdomen noir, avec trois bandes interrompues, blanches; tarfes poflérieurs anguleux , dilatés, 69. ABEILLE tachetée. Corcelet notrâtre , fans taches ; sabdo men noër,avec fix taches fauves de chaque côté. 70. ABEILLE maculée. Noëirâtre, corcelet avec des taches jaunes ; abdomen avec fix taches jaunes de chaque côté; anus entrer. 71. ÂABEILLE interrompue. Noirâtre, pubefcente ; abdomen avec cinq lignes tranfverfales, jaunes, dont deux in terrompues ; anus bidenté. 72 ÂABEILLE bariolée. Noirâtre ; abdornen avec quatre taches jaunes fur chaque anneau. 73. ABEILLE arrondie. Noire , couverte de poils cendrés ; abdomen prefque globuleux , avec le bord des anneaux êlanc. °/ 74. ABEILLE variée. Corps varié de notrâtre & de ferrugineux ; abdomen avec le bord des anneaux noir. 7$. ABEILLE ferrugineufe. Téte & corcelet noirs, avec des taches fer 76. ABEIL Le. triple-épine. Noire; abdomen avec deux points jaunes de chaque côté ; écuflon terminé par trois épines. 77. ABEILLE de Tunis. Noïre, corcelet velu , fauve ; abdomen avecäle bord des anneaux cilié, fauve. 78. ABE1ILLE grofle-cuifle, Noire; pubefcente ; front jaune; cuiffes pof- térieures renflées ; premier article des tarfes , avec une forte épine. 79 ÂABEILLE fafciée. Jaune en-deflus ; bande noire à la bafe des # ailes. So. ABE1LLE laineufe. Corcelet firrugineux ; abdomen noir , avec'|k des bandes blanches ; ventre couvert de poils blancs. 81. ABeizce bicolor. Noïire; abdomen velu, fauve en-deffus , noër en-deffous. 82. ABEILLE velue. Noïre ; corcelet & abdomen velus, cendrés; ventre couvert de poils ferrés, noërs. 83. ABEïLLE pubère. Corps fans tache, tout couvert d’un duvet cendre. 84. ABE1ILLE rouille. Noïre ; abdomen tout firrugineux, 1H 14 {# ABEILLES. ( Infectes). 85. ABEI1LLE coupeufe, Noirâtre ; ventre couvert de poils fauves, très ferrés. 86. ABEïLLE ponctuée, Noire, couverte de poils cendrés ; abdomen noir, prefque lifle, avec un-pornt cendré de chaque côté des anneaux. 87. Aseicre Bombille. st Bieue, luifante ; abdomen bronzé.um 88. ABEerzzEe Mouche. Bleudtre; extrémité de l'abdornen blanchätre. 89. ABE1LLE hémorrhoïdale. Noïre 3 abdomen bronzé, avec l'extrémité rouffe. HSE 90. À BEILLE à ceinture. Corcelet velu, cendré; abdomen obfcur, avec Le bord des anneaux fauve. 91. ABEILLE dence. D'un beau vert luifant ; aîles noires; cuiffes poflérieures dentées. 92. À BEILLE cordiforme, D'un beau vert luifant; ciles "vitrées ; abdo- Inen en cœur ; Jainbes pufférieures déilatées. 93: A BEILLE verficolor. Corcelet velu , cendré; abdomen bleu, avec l'extrémité rouffûtre. 94 A BEILLE quadridentce. Noirêtre ; abdomen avec cinq bandes blan- châtres , & l'extrémité quadridentée. 95 ABEILLE coroneufe. Corcelet cendré ; abdomen roux ; pattes poftérieures très-velues. 96. Aseirre leucéphtalme. Noirâtre ; abdomen life, férrugineux, avec des taches noires de chaqu? côté, 97: À BEILLE tridentée, Ecuflon avec trois dentelures ; abdomen conique , aigu, avec le bord des anneaux blanc. 98. ÂBEILLE conique. Noïiräire ; abdomen conique, aigu, avec le bord des anneaux blanc ; écuflon fimpk. 95. ABEILLE Venrre-jaune. Noire, prefque life; front pubefcent, blanchâtre ; abdomen avec le bord des an neaux blanchatres, & le deffous du ventre jaune & velu. 100. ÂBEILLE glauque, Antennes ferrugineufes, de la longueur du corps; corps velu, glauque. 101. AREILLE bande-fauve. Noïire; abdomen av:c deux bandes jaunes vers la bafe; aîles vitrées. 102. À BE1LLE Amalthée. Noire, fans taches; derniers articles des tarfès d'un brun foncé. A 103. A BE1LLE Aorale. Velue, cendrée; abdomen glabre ; rou- geâtre, avec l'extrémité notre. 104. A BEILLE Emeraude. L Verte ; abdomen life, luifant, avec quatre taches noires. 10$. ÂBEILLE fix-bandes. Cendrée ; abdomen cylindrique, courbé, noir, avec fix bandes blanches : pattes Jaunes. LH MÉGRNE je PREMIERE FAMILLE. … Abeilles tres-velues. Bourdons. Y. ABEILLE large-patte. Apris latipes. Fas. ; Apis Mkirfuta, atra) tarfis anticis explanaris , flavis, intus ciliatis. Fas. Syft. ent. pag. 378. n°. I. — Sp.ins. I. 475.1. DRuRyY. IUuff. tom. 2. pag. 87. pl. 48. fig. 2. Cette efpèce reflemble à l'abeille perce-bois. Sa tête eft noire ; le premier anneau des antennes eft . alongé & terminé en malle ; le corceler cft d'un noi bleuatre & luifant ; l'abdomen eft obfcur & velu fur les côtés & fur le bord des anneaux ; les pattes de devant ontles cuifles glabres & noires, les jambes noires avec deux points fauves , les tarfes jaunes, larges , dilatés, aplatis, & garnis, à leur partie interne , de cils, que M. Drury croit fervir à l'in- feéte, pour la conftruction de fes.nids. Les quatre pattes de derrière font noires & velues. Les aîles font d'un noir violer & brillant. Elle fe trouve dans la Chine. ed 2. ÂBEILLE perce-bois. Ap1s yiolacea. Lin. Apis hirfura , atra, alis violaceis. GEor. Ins. Par. 1.416. 19. REAUM. Mém. des infectes, pl. 6. Apis hirfuta atra, alis cerulefcen*tbus. Tin. Syf. nat. pag. 959. n°. 38. — Muf. Lud, U:- PAg. 415. Apis gigas migra, mitida, oculis fufois, alis violaceo-viridibus , œneo-nitentibus. DEG. tom. 3. pag. 576. pl. 28. fie. 15. S Abeïlle gigantefque noire ; luifarte, à bruns , à aîles violettes , verdätres & bronzées. Scopr. Ent. carn. n°. 812. ScHAEr. Îcon. tom. 1: pl. 102. f. 7.8. FAB ff. ent. pag. 379. n°.2.=6p. ins tom. 1. Pag. 475. n°, 2. ; SCHRANK. Enum. ins. auff. n°, 595. Bombylius lufitanicus à nigro cerulefcens. Per. Gazoph. pl. 12. fig. $. Elle eft velue, & tout fon corps eft d'un noir très-foncé. Ses aîles font d'un noir violet & luifant, très-brillant dans les jeunes. Certe abeille eft pourvue de deux fortes mà- choires , avec lefquelles elle perce le bois, pour y dépofer fes œufs ; c'eft ce qui lui a fait donner, par Reaumur ,le nom d'abei lo perce-bois. Elle choi- Sr oxdisaireméent une pièce de bois fec; & fans autre inftrument que {es mâchoires , elle le perce Jongitudinalement ; elle y pratique un ou plufieurs tuyaux, de fept à huit lignes de diamètre, & d'un pied ou enyiron de longueur : Eve conftruit en- fuite plufieurs cellules les unes à la. fuite des autres, féparées par une cloifon de demi-ligne d’épailieur , formée des brins de. bois qu'elle a détachés & tom. 6. pl. $. & yeux Dec. des AUDE 63 u’clle colle fortement enfemble. Avant de fermer la cellule , elle-la remplit d'une efpèce de miel, qu'elle ramafle fur les fleurs, & y dépofe un œuf, Le miel doit fervir à la nourriture de la larve qui en fortira. Elle fait la même chofe pour chaque cellule, jufqu'a ce qu’elle ait fici (a ponte. Le miel qu'elle a nus avec l'œuf eft fufifanc pour la rour- ; k riture de la larve, & elle eft parvenue à tout fon accroiflement , lorfqu'elle eft à la fin de fa provifon. Elle fe change alors en chryfalide , & bientôt elle en fort fous la forme d'abeille. Il eft à remarquer! que les cellules conftruires les premières font cellest qui contiennent les premiers œufs pondus, ceux ui doivent éclore les premiers, & d'où {ortiront Demon les infeétes parfaits. L'abei/le mère a pourvu à tout: le tuyau qui renferme les cellaics eft percé parles deux bouts ; elle difpofc fans doute les cellules, ou place les œufs de façon, que les abeilles qui doivent en provenir , prennent une route différente dé celle qu'elle prend elle-même ; car elles forten: lés unes après lés autres par l'ouver- ture oppofée à celle où elle a’ fini fa ponte. Chaque abeïlle , par ce moyen , n’a qu'a percer une feule cloifon ; les autres fonr déja vuides. On trouve cette efpèce dans toute l'Europe, en Afrique , aux Indes orientales, en Amérique même. Les individus des pays chauds font feulement un peu plus grands & ont la tête plus grofle & plus large que ceux d'Europe. Ceux des Indes d'aillears reflemblent parfaitement à ceux de l'Amérique. 3. ABEILLE Capucine. Aprs flavo-rufa. DEG. Apis hirfura, nigra, abdomine glabro , thorace abdorinifque arice flavo-rufis , alis violaceo-viridi- bus œneo-nitsiciouss Dec. Mém. tom. 15. pag: 6osi 1. PL NASSRENTe Abeille velue, noire; à ventre lifle, à corcelet & le bout du corps roux, à aîles violettes verdatres & bronzées. Dec. 6. Cette abeille eft velue & de la grandeur de la précédente. Elle eft entièrement noire, à l'exception du corcelet , qui eft tout couvertde poils très-ferrés , d'un roux ardent , prefque capucine, & l'extrémité de l'abdomen qui eft garnie d'une grofle touffe de longs poils de la mème couieur ; le refte, de l'ab- omen , tant en deflus qu'en deflous, eft glabre, noir & luifant. La rète & les pattes font couvertes de beaucoup de poils noirs. Les aîles font d'une couleur violette foncée & verdätre, un peu bronzée. Elle fe trouve au Cap de Bonne-Efpérance. 4. ABEILLE nègre. » Apis migrita. Fag. Apis hirfuta, atra , fronte abdominifque lateribus cinereis. FAB. Syf. ent. pag. 379. n°..3. —Sp. NS. OM. 1: pag. 475, N°. 3. Cette abeille eft grande, & reflemble un peu à l'abeille perce-bois. Elle eft noire : le devant de la tte, la poitrine & les côtés de l'abdomen font cou- 64 ABE verts d'un duvet gris-cendré. Le cercelet & l'abdo- men fonenoirs. Les aîles font noiratres. Elle fe trouve à Sierra-Léon en Afrique. CL s. ABEILLE Mérian. : Apis Mertana. Nos. Apis hirfuta ,nigra , abdomine fegmentorum mar- ginibus pallidè flavis ; ano rufo. Nos. Mierian. Surin. pl. 48. Cette abeille eft une des plus grandes que nous con- noiffions. Ses antennes & {a tète font noires. Les yeux font bruns, & la trompe cft plus longue que la moitié du corps. Le corcelet eft noir & velu. L'ab- domen eft noir , avec le bord des quatre premiers anneaux d'un jaune pâle, & l'anus fauve. Les pattes font noires, & les jambes poftérieures font très- grofles. Les ailes fupérieures font noires, depuis A bafe jufque vers leur milieu ; le refte eft tranf- parent. Les aîlesinférieures font obfcures ; leur pointe feulement eft tranfparente. Cette abeille fe trouve à Cayenne & à Surinam: elle m'a été communiquée ga: M. Renaud , doéteur en Médecine. 6. ABEILLE frontale. Apis frontalis. Nos. Nigra, willofa; abdomine fafciis quatuor bru- neïs , glabris. Nos. Elle eft un peu plus grande que l'abeille perce- bois : elle eft noire & velue. On voit à la parc fupérieure du front, deux petites éminences tran{- verfales, l'une à côté de l'autre , fur lefquelles les petits yeux lifles font placés. L’abdomen à, fur cha- cun des quatre premiers anneaux, une bande d’un rouge brun, qui en occupe la bafe. Les pattes poftérieures font couvertes de poils très-ferrés. Les ailes font noirâtres. Elle fe trouve a Cayenne. 7. ABEILLE bréfilienne. Apris brafilianorum. Lin. Apis hirfuta, helvola, femoribus baff nigris. Lin. Syf. nat. pag. 961. n°. 49. Fas. Syf. Ent.pag. 382.n9. 23.—Sp. ins. tom. 1. pag. 479. n°. 28. Cette abeille eft une des plus grandes : elle eft entièrement couverte de poils d'un jaune fauve. Les antennes font fauves dans celles que nous avons vu, & les yeux bruns. Les pattes font fauves, couvertes de poils de la même couleur ,avec le haut des cuifles feulement , noirâtre. Elle fe trouve à Cayenne , à Surinam, 8. ABerrre ruftique. Ap1s ruflica. Nos. Apis hirfuta, nigra ; pedibus pofficis cinereo- hircis ; alis nigro-violaceis. Nos. Cette efpèce cft prefque de la grandeur de l'a- beille perce-bois : elle eft velue & toute noire, ex- AB E cepté les pattes poftéricures, qui font couvéttes ; à leur-partie extérieure , de longs poils, d'un jaune pâle cendré, très-ferrés , & le deffous de l'abdomen qui eft d'un brun clair. Le premier article des tarfes eft plus grand que la jambe. Les aîles font d'un noir violet. Elle fe trouve à Surinam , fur les fleurs. Elle n'a été communiquée par M. Renaud, D. M. 9. ABEILLE mi-partie. Apis dimidiata. Nos. Apis capite thoraceque ferrugineis ÿ atro ; alis nigro-violaceis ; Nos. Elle eft dela grandeur de l'abeille perce-bois. Les antennes & les mandibules font noires ; la lèvre fupérieure eft grande, ferrugineufe, ciliée &ter- minée en pointe. La tête , le corcelet, la poitrine, & les pattes de devant font couverts de poils de couleur de rouille, plus ou moins foncée. L'abdo- men efttrès-noir. Les pattes de derrière font noires .& couvertes de poils noirs , longs & très-ferrés ; le premier article des tarfes eft aufli long que la jambe. Les aîles font d'un noir violet très-foncé. Elle fe trouve à Cayenne. ‘abdomine N 10. ABEILLE Caroline. Aris carolina. LIN. Apis hirfuta, atra ; abdomine fupra flavefcente. LiN. Syf. nat. pag. 959. n°. 40. Fas. Syff. ent. 379. 4. —Sp.ins.t. 1. 475. 4: Elle reflemble à l'abeille lapidaire : elle eft noire & velue. L'abdomen eft couvert en-deflus de poils jaunâtres. Elle fe trouve dans la. Caroline. = 11. ABEILLE caffre. Apis cafra. Lin. Apis hirfuta, atra, thorace poffice abdominique antice luteis. LIN. Syff. nat. pag. 959. n°. 39. Fas. Mant. ins. 1. 300.15. Cette efpèce eft de la grandeur de l'abeille perce- bois : elle eft noire & vélue ; la pointe ducorcelet feulement & la bafe de l'abdomen , font couverts de poils jaunes. Ses aîles font d'un noir violet. Elle fe trouve au Cap de Bonnc-Efpérance. 12. ABEILLE terreftre. Aris terreffris. Lin. Apis hirfuta , nigra ; thorace abdomineque cin- gulo flavo ; ano albo. Nos. Apis hirfuta , nigra , thoracis cingulo flavo ; ano albo. Lin. Syf. nat. pag. 960. n°. 41.:— Faun. Juec. n°: 1709. Fa. Syf. ent.pag. 379. n°.$.mmSp.ins, tom. 1, pag. 475. n°. $. Scor. Enr. carn. n°. 815$. ScHRANK. Enum. ins. auff. n°. 796. ScHAzr. Elem. pl. 20. fig. 6. — Icon, 151, f. 7. ReaumM. Mém. tom. 6.pl. 3. f.1. FriscH.}lns. o. pl. 13. fig. 1. Suzz. ns. pl, 19. fig. 124.: Abeille ABE Abeille à couronne du corcelet , & haut du ventre citron, & l'extrémité du ventre blanche. Georr. Ans. Par. tom. 2. pag. 418. n°, 24. Cette aveille varie beaucoup pour la grandeur : elle eft noire & velue. On voit une bande jaune à la partie antérieure du corcelet. Le premier anneau de l'abdcmen eft noir ; le fecond eft couvert de poils jaunes, qui forment une bande ; le milieu ft noir, & l'extrémité eft blanche. , à Cette efpèce vit en fociéré : les mâles font unpeu plus petits que les femelles ; mais les mulets Le deux fois plus petits que celles-ci. Elle cft très-commune dans toute l'Europe : elte confiruit fon nid dans la terre, avec de la moufle. 13. ABEILLE caverneufe. Avis cryptarum. Fas. Apis hirfuta, nigra, abdominis fafcia flava, ano albo. Fas. Syff. ent. pag. 379. n°. 6.—1Sp. ins. tom. 1. pa. 476. n°. 6. Cette abeille reflemble beaucoup à l'abeïlle ter- reftre ; mais elle a la tête & vout le corcelet noirs ; en voit feulement une bande jaune fur le ventre. Les derniers anneaux font blancs; les patres font noires, & les tarfes bruns Elle fe trouve en Europe plus rarement que la précédente , dontelle n’eft peut-être qu'une variété : elle fait fon nid dans la terre. 14. ABEILLE jardinière. ps hortorum. Lin. Apis hirfuta, nigra, therace abdomineque antice flavo , ano alëo. Lin. Syff. nat. pag. 960. n°, 42. — Faun. fuéc, n°. 1710: Fas. Syf. ent. 380. 13. — Spi ins, 477. 15. Abeille à couronne du corcelet citron, & extré- mité du ventre mi-partie de citron & de blanc. GEOrr. Îns. tom. 1. pag. 419. 26. Apis nigra , thoracis baff flava , ano füpraflavo, apice albo. GEOFF. Apis hortorum. ScHRANx. Enum. inf. auf. n°. 797. Scor. Ent. carn. n°. 814. Cette abeille n'eft peut-être qu'une variété de l'abeille terreftre : elle n’en diffère qu'en ‘ce que la bande jaune de l'abdomen fe trouveà fa bafe , furle premier anneau, tandis que dans l'autre, elle eft placée fer le fecond anneau. Du réfte, elles fe reflemblent. parfairement. On la trouve plus rarement que l'autre : cile fait fon nid dans la terre. 15. ABFILLE fibérienne. Ap1s fibirica. FAR. pis hirfura, flava , thoracis fafcia anoque ful- vis. FAB. Sp. ins. tom. 1, pag. 478. n°. 22. La tête eft noire ; le corcelcteft couvert de poils jaunes , avec une bande fauve , placée entre la bafe des aîles. L’abdomen cit velu, jaune à fa bafe, & fauve à {on extrémité. Elle fe trouve en Sibérie. Hifioire Naturelie , Infeë&es. Tome I. ABE 16, ABETLLE fcabreufe, Aris ruderata, Vas. Apis hirfute , atre ; thorace flavo, fafcia atra , abdomine antice flavo , ano albo. Fas. Syf. ent, page 380. n°. 7. — Sp. infrtom. Vpag. 476. n°, 7. Apis nigra, thoracis bafi & apice , abdominifque bafi flavis ; ano albo. GEosr. L'ebeille à couronne. & extrémité du coreclet, & haut du ventre citron, & l'extrémité” du ventre blanche. GEorr. Jnf. Par. tom. 2. pag. 418: n°. 25. La grandeur de cette efpèce varie beaucoup: elle eft noire & velue. La partie antérieure & pof- térieure du corcelet cft jaune, & le milieu noir. Le premier anneau de l'abdomen eft couvert de poils jaunes : les deux fuivans font noirs, &. ceux de l'extrémité font blancs. 3 Cette abcille eft très-commune en France, pen- dant l'été, fur-rout dans ies provinces méridionales 4 elle fait fon nid dans la terre. 17. ABEILLE tran(verfale. Apis tranfverfalis. Nos. Apis hirfuta , nigra, thorace -antice pofficeque avo ; abdomine nigro, fafcia flava. Nos. Cette efpèce cft de la-grandeur. de l'aberlle ter- refire: La tête, les pattes, & le deflous du cotps, font noirs. Le corcelet cft jaune , avec une bande noire, qui part de la bafe des aîles. L'abdomen eft noir , & coupé au milieu par une bande jaune. Les aïîles font d'un noir violet, Elle fe trouve à Cayenne, à Surinam : elle fair fon nid dans la terre. mn? 18. ABEILLE lapidaire. Avis lapidaria, Lin. : Apis hirfita, atra, ano fulvo., LIN. Syf. nar. pag. 960. n°, 44. — Faun, fuec. n°. 1712. Fas. Syf. enr. pag. 381. n°. 14. — Sp. inf. tOM. 1. PAg. 477. N°. 17. Scor. Ent. carn. n°813. ScHRANK. Enum inf. axff. n°. 799. ScHAEr, Jcon. 1. pl. 69. f. 9. REAUM. Mém. des inf. tom. 6. pl: 1.2. 3.4. FRISCH. nf. 9. pl. 1. fig. 1-4. L'abeillenoite , avec les derniers anneaux du ventre fauves. GEorr. énf. Par. tom. 2. pag. 417.n°. 2x. La grandeur de cette aberlle varie beaucoup. Les mulets font deux fois plus petits que les femelles. Elle eft toute noire & velue ; les derniers anneaux feuls de l'abdomen font couverts de poils fauves, fouvent rougeâtres : on la trouve communément fur les fleurs. Cette abeille vit en fociété: cette fociéré eft peu nombreufe à la vérité, mais chaque individu con- court au travail. Elle fait fon nid dans des tas de pierres , dans des prairies, & mème dans la verre. Elle conftruit une efpèce de voûte avec de la terre & des morceaux de moufle ; les gateaux fe trouvent dans l’intérieur. Elle fe trouve dans toute l'Europe, - 1 66 ABÊE 19. ABFILLE des arbrifleaux. Arts arbuflorum. Fas. Apis ( pratorum )hirfüta nigra , thorace ‘anrice favo , ano rubro. Lin. Syf. rat. pag. 960. n°, 43. —Faun: fuer: n°5 311. . Apis colleris. Scor. Ent. carn. n°, 818. ÆApis arbufforum. Fa: Gen. irf. mane. pag. 246. —Spec inf. tom. 1: pag. 477) n°) 16. ScHRANx. Enum. inf. auf: 398. L'abeille noire à couronne du corcelet citron, & extrémité du ventre fauve, GEorr. énf. Par. tom. 2. Pas. 417. n°. 22. Cetce efpèce eft plus petite que la précédente; elle eft noire & velue : clle à des poils jaunes fur le front, & d'autres à la bafe du corceler, quil formentune bande jaune plus où moins marquée ; les: derniers anneaux du ventre font fauves. On latrouve fur les fleurs, en Europe. 10, ABEILLE couronnée." Ar1s coronata. FOUR©. Ent. par. tom. 2.pag. 449. n°. 23: Apis nigra , wthoracis abdominifque baff flavis , ano fulyo. GEOFr: nf. tom.» pag. 417. n°. 23. SCHAËR | con. tom 13. pllakçol f. ‘4. L'aberlle noire à couronne du corcelet & haut du ventre citron, &:l'extrémité du ventre fauve. GEOFF. /b. | Sa rêre eft noire, le corcelet eftnoir, & la partie! antérieure eft couverte de poils jaunes. Le ventre a! le premier anneau jaune, les autres noirs, & les} derniers fauves AE Apis flava, ominis medio nigro ; ano fulvo. | GEOFF. 26. * Est ScHaEr. Îcon. tom. 3. pl. 261: $.V6. | On trouve! ume variété de cette abeille, dont! tout le corcelet eft jaune. 21. ABEILLE furinamoife. | Ar1s furinamenfis. LIN. | Apis hirfutes fipra ÿ\abdomine, eXCepto primo fegmento, flavo. Lin. Sÿf.\nat. pép. 961: 1% 52. Eng: Syff ht, pag. 380:h°%95, = Sp. inf rom. 1. FPag. 476. n°. 10. Apis abdomen flavum Azrfuta, nigra, abdormine ,! #xcepto primo fegrento, flavo , tibiis pofticis ‘«ï- atatis. DEGEER ; tom: 3. pag. 574. pl. 28. fig.! 3. ro. | ! Abeille ‘à! ventre jatite velie , noitë, À ventre! jaune , excepté le premier anneau, & à jambes pof-! térieures très-lurees. Drë. 10: ? Drury. É/uff. tom. 1. pl. 43. fig. 4. Cetre abeille elt noire & velue ; fa tête éft noire, mais le devant paroît avoir une teiite de violet. Le corceler tft noir. Le prefnier anneau ‘de lab- donien : cft-noir ; les aurrés fbrit d’un jauñe un peu Cuivreur? Les partés &'le déffbus ‘du cérps’de J'in- “fete font nos. Lés: añes/fofir nn peu obfcurés. Sa trompe dépaile la moitié de la longacur de fon corps. Elle fe trouve à Cäyenne, à Surinam. 22. ABEILLE viroinienhe. ZApriSs virginica. LIN. Apis hirfuta , pallida ; abdomine, excepto primo Jégmento , atro. LiN. Syÿf. nat. mant. 1540. Far. Syff.enr. pag. 380. n°. 10.— Sp. inf. rom. 1. PA. 476.7. 11. DRuRy. L{luff. tom. 1. pl. 43. fig. 1. Lés antennes & la rête de cette abeille font noires; nrais on voit quelques poils jaunes fur le front. Le corceler eft d'un jaune pâle. L'abdomen eft noir, excepté cependant le premier anneau, qui eft cou- vert de poils jaunes. Le deflous du corps de l'in- fecte & les pattes font noirs. Les ailes font tranf- parentes. ï Elle fe trouve en Virginie. 23. ABEILLE efpagnole. Aris hifpanica. Fas. Apis hirfuta Fa. abdomine apice nigro , pedibus intermediis fafcicularo-pilofis, FAB. man, inf. vom. T.\pag.1400.1n°. 12: Cerre efpèce ‘eft grande, & reflemble à l'abe#le virginienne. Les antennes foht noires. La lèvre ft- péneurereft jaunes Le corceletieft velu , jaune , fans taches: L'abdomeneft velu, jaune à fa bafe & noir à fon extrémité. Les .patres font noires ; cells du milieu ont des faifceaux de poils. Elle fe trouve en Efpagne. 24. ABEILLE d'Anticoa. Apis antiguenfis. ÆAB. - \ Apis kirfuta, atra, thorace abdomineque. antice flavis. Fas. Sy ent. pag. -380, «n°, 14. —lSp. inf. tom. 1. pag..A76. n°.) 12. Cette labeïlle a la forme de l'abeille percebois ; fa tête ceft noire: Le corceler eft noir & velu , avec une bande jaune à la partie antérieure. L'abdomen eft noir, mais le premier anneau eft jaune. Les pattes font noires, & les ailés obfeures. Elle fe trouve aux ifles Antilles. 25. ABEILLE afnéricainc. Ars ainericanorum. Fa, . Apis hirfuta , nigra; thorace antice flavo , abdo- mine flavo | año nigro. FaB. Syfl. ent. pag 389, nou — Sp. inf. tomiet, pag. 477e n°. 13: Apis penflvanica hirfuta, nigra , tliorace an- tice pofliceaue luteo abdomine fupra luteo apice mr gro, alis nigro fufcis. Drc. Mémitom, 5..pag, 575- n°. 8. pl. 28. fig. 12. Abeille, de Pénjifvanie velue., noire, à corcelct jaune aux deux extrémités , à ventre jaune en-dcflus, à derrière noi , &à ailesi d'un brun noiratre, D£c 1b. EE È Cette abeille refleblé beañédup à l'abeille ter- reftre. Sa tête eft noire. Le corcéleteft jatine à fa'pat- tie antcricure, & noir à fa partie poftérieure. L'ab- ABE joues eft jaune, avec l'extrémité noire. Les aîles lés pattes font noires. i ( ile fe trouve dans l'Amérique feptentrionale, M. Fabricius n’a point cité Degcer, quoique lin- feéte, dont ce naturalifle nous a donné la def- criprion & a fivure , foit le même que celui,de M: Fabricius: il n'en diffère qu'en ce que la partie poftéricure eft jaune au-lieu d'être noire. Degcer a recu cette abeille de Penflvanie. 26. ABEILLE cçorcelet-jaune, APIs œfluars. Lin. Apis hirfuta , nigra, thorace favo. Lin. Syf. nat. pag. 961. n°.53.— Muf. Lud. Ur. pag. 416. Far, Syff..ent. pag. 382.n°.24.—Sp. inf, tom 1. PAg. 479. n°. 29. : Apis leucotherax hirfuta, nigra ; thorace luteo ; alis nigro violaceis ; abdomine glabro.. DEc. tom. 3. Feg. $73.pl. 28.f.8. Abeille à corceiet jaune velue, noire, à aîles d'un noir violet & à ventre lie. Dec. 46. _REauM. Mem, tom..6. pl. 3. fig: 3. La tête & les antennes font noires. Le. cercelet eft couvert d'un duvet jaune. L'abdomen eft noir & peu velu ; les quatre pattes de devant font brunes; les deux de derrière fontnoires & velues. Les aîles font d'un noir violet. On la trouve en Amérique, en Afrique, & dans Ja Nouveille-Hollande. 27. ABEILLE des tropiques. Ap1s tropica. LiN. #pis hirfuta, nigra ÿ abdomine poftice flavo. LiN. Syf. nat. pag. 961. n°. 54. — Muf. Lud. Ulr. Pag. 416. Fas. Syf. ent. 382. 2$.—Sp. inf. 1. 470. 30. La rète & le corcelet de cette abeille font noirs. L'abdomen eft noir , & l'anus ft couvert de poils jaunes. Les pattes & le deflous du corps font noirs. Elle fe trouve dans les! pays les plus chauds. de l’ancien continent. 28. ABEILLE noire. Ar1s acervorum. Lin. Apis hirfuta, atra ; tibiis peflicis ferragineis. Fas. Syf. enr. pag. 382, n°, 11, — Sp.ins tom. 1. PAa£. 479. n°,32$: ÿ Apis. hirfuta, atra, Lin. Syf. nat. PAS. 96 n°. 150:— Faun, fus. n°1727. 1, M à ScHAEr. Jcon. tom. -12 pl 38. fig si ScHRANK. Enum. inf. auf. n°.18o2, ;,. 21, Cette abeille ef noire & un peu velue. Les pattes font noires ; mais les jambes des quatre pattes pof- térieures font couvertes;;de poils de couleur de rouille. Les aîles font:tranfparentes. ; Elle fe trouve. en Europe ; elle conftruit-fon nid dans la terre, y 5! fn Le 21 ; AU} .-2: 71 é 129. ABEILLE africaine, AP1s ; africana.) FA8. ER . ABÉ 67 Apis hirfuta , rigra ; thoracis dorfo. flavo , ab. domine virefcente , fegmento primo flavo. Faz: 5p. 1nf. torr. 1. pag. 477. n°: 14. La tête de cette abzille efkonaire avec quelques poils de couleur cendrée. Lessantennes fontnoires, & leur extrémité eft de couleur: de rouille. Le cor- celet eft. d'un très-beau jaune; le bord antérieur feulement eft noir! L'abdomen: eft verdâtre avec le premier anpeau jaune, Les ailes fonrobfcures &iles pattes. noires. Elle, fe:trouve én Afrique: : 30. ABEILLE olivatre. Apis olivacea. Fas. ; Apis hirfuta, virefcens ; abdomine fubrus peur bufque quatuor poflicis apice" migris. Fas. Mune. | LS t6mE Pi Ras Mon. VEyE Vs | Cette abeille efb de sprañideur mdÿenne. La tête left velue, verdâtre, avecles antennes & la trompe | noires. Le cafccler teft vélui, verdärre ; fans tâches. | L'abdomen eft couvert en-deflus de poils verdâtres, | & en-defous, de poils fois: Les pattes font cou- vertes de poils! verdätres’, lexcépté l'extrémité des | quatre pattes poftérieures ; qui lé fonc dé poils noirs. Cette abeille fe trouve à Sierra-Léon en Afrique: 31: ABmzte des bois” APIs némorum, FAS. | Apis hirfuta ,\atra ; thorace fafcia interrurta \flava, ano pallido. Fas. Syff. ent. pag. 380. n°. 8. 1 Sp. inf. tom. 1. pag. 476. n°. 8. | Cette efpèce reflemble à l'abeille terreftre! Sa Itéte eft noire, Le corcelet eft noir, avec une bande ljaune à la partie antérieure, inrerrompue dans fon milieu. L'abdomen eft noir, & l'anus d'un blanc pâle, | Elle fe trouve en Europe, 32. ABFILLE fauvage. Aprs forocenfis. FAB: Apis hirfuta , atra ;; aro, albo. Far. Gen. inf. mant. 146, — Spa inf. tom.1.pag. 476. n°. 9. ScHAEEr. Îcon. inf. tab. 251. fig. 6. Cette abeille eft toute noire & velue : elle n que les derniers anneaux du ventre qui foient çou- verts de poils blancs. Elle fe trouve en Europe, dans les bois. 33. ARILLE, fouterraine. Ge | Apis fubterranea. LIN. |, res | Apis hirfuta, latra ÿ ano fufco Lin. Syf. mar, pag.-961, n°. $1.— Faun. fuec. n°. 1718. | Fam. Syf. ent. pag. 382. n°. 22, — Spec. inf. OM. I. PAg. 479. N°. 26. bise | _L'abeille noire à ventre brun vers l'extrémité, IGEOFrr. inf. tom. 2. pag. 416. n°.20. " | Elleefta-peu-près dela grandenr, & de la fgurede i’abelle percebois : tout fon corps eft noir; l'ex- trémité de fon ventre feulèementeft ‘brune à elle a ‘quelques poils jaunes, mais peu apparenss autoux 2 z À 68 ABE du col : fes aîles font noïâtres. Elle fe trouve en Europe. 34. ABEILLE tricolor, Ap1is mniorum.FAB. Apis hirfuta , atra ; feutello abdomineque pallef- centibus ; anorufo. FaB. Gen. inf. mant. pag. 147. — Sp. inf: rom. 1. pag: 459. n°. 27. La têre & le corcelet font velus, noirs, & fans taches. La partie la plus poftérieure du corcelet & l'abdomen font couverts de poils d’un jaune pâle. L'anus eft fauve & les pattes font noires. Elle fe trouve en Europe. 35. ABrIlLE foreflière. Ap:s flvarum. Lin. Apis hirfuta, pallida ; thoracis fafcia nigra, aro rubro. LiN.S; fl. nat pag.960: n°. 4$.—Faun. Juec. n°. 1713. Fas. Syf. ent. pag. 381. n°. 5$5.— Sp.ins.tom. ]. Pa£. 477. 1. 18. Scor. Ent. carn. n°, 822. ScHRANK, ÆEnum. inf. auf. r°., 807. Cetre abeille varie pour la grandeur. La tête & les actennes fent nowes , avec quelques poils d'un jaune pâle fur le front. Le corcelet eft jaure , avec une bande noire dans le milieu. Les deux premiers anneaux de l'abdomen font couverts de quelques poils jaunûtres. Le troifième anneau eft noir & prefque glabre ; il n'a de poils que {ur fes bords. Les derniers anneaux font couverts de poils fauves. Les pattes font noirâtres, & les tarfes bruns. Elle fe trouve en Europe. 36. ABEILLE des moufles. Aris müfcorum. Lin. Apis hirfuta, fulva ; abdomine flavo. Lin. Syf. nat, pag. 960. n°. 46. — Faun. fuec. n°. 1714. Fas. Syf. ent. pag. 381. n°. 17.— Sp. ins. tom. 1. pag. 478. n°. 20. Apis paftuorum. Scor. Ent. carn. n°. S19. : SéHRAKK: nur. inf. auff. n°: 8or. SCHAEF. ‘Écon. ‘Loin: 1. pl, ‘69. fig. 7. L'abeille fauve , à venire jaune & ‘extrémité fauve ; GEOFF. Inf. tom. 2. pag. 419. n°. 28. TREaum. Mém. tom. 6. pl 2. fig. 1. 2. 3. FriscH, nf. ,9. pl 26. fig. 8. Cette abeïlle varie pour la grandeur. Sa tète & fes antennes font noires. Le corcelet cft couvert de poils fauves. L'abdomen eft couvert dé poils jaunes ; mais quelquefois ces poils font de la nième couleur que ceux du corcelet. Le deflons de: linfcéte & fes pattes font noirs, avec quelques poils d'un eus obfcur. Elle conftruitavec de la paille, du fein ou des moufles, un nid, çn forme de voute ; on trouve, au milicu de certe voûte, les cellules qui renferment les œufs & les larves. Elle fe trouve dans toute l'Europe 7, ABFILLE corcelet-fauve, Ar1s kypnorum, Lin, ABE Apis hirfata, fulva; abdominis fafcia nigrag ano albo. Lin. S;ff. nat. pag. aéo n° 47. — Faun, Juec. n°! 17151 ‘+ Fas. 55, ent. pag. 381. n°, 18. —Sp. ins. tom. rt. Pag. 478. n°. 21. Scop. Ent, carn. n°. 307 ” " Cette efpèce eft velue & fauve. La bafc de l'ab- domen cft fauve, le milieu noirätre, fon extré- mité blanche. Elle fe trouve dans toute l'Europe; elle conftruit fon nid dansles prairies avec de la moufle. 38. Aseice {ylveftre. Aprs lucorumr. Ein. Apis hirfuta, flava ; ano albido. Lin. Syff. nat. 961. 48. — Faun.fuec. n°. 1716. ; FAz. Syf.ént. pag. 382. n°. 20. —Sp. ins. tom. 1. pPAg. 478. n°, 24, ScHRANK. Enum. ins. auft. n°. 808. Tout le corps de cette efpèce eft couvert de poils jaunes. À-travers ces poils, on remarque cependant que l'abdomen eft noir. L'anus feulement eft cou- vert de poils blanchâtres. Cette abeille fe trouve en Europe, dansles bois. 39. ABEtzzE champètre, Apis agrorum. FAB. Apis hirfüta, atra; thorace toto anoque ferru- gèneis. FaB. Mant. ins. tom.1. pag. 3o1 n°. 134 Cette abeïlle eft grande & très-velue. Le corce- let cft couvert de poils ferrés, ferrugineux. L’abdo- men eft noir, avec l'extrémité ferrugineule. Elle fe trouve en Europe, fur les fleurs 4©. ABEILLE jaune. Ar1s bryorum. FAB. à Apis hirfura , flava ; abdomine virefcente. Fas. Syf. ent. pag. 381. n°. 16: — Sp. ënf. rom. 1. PAg. 478. n°. T9. Cet efpèce eft grande, velue , & jaune. L'ab- ‘domen feul eft verdatre. Les pattes font jaunes, &e les cuiffes noires. Elle fe trouve dans la Nouvelle-Hollande. 47. ABFILLE palmée. Arrs polmata. Nos. , Apis hirfuta, nigro-cerulefcens ; abdomine fupre glabro , viidi, nisente ; alis violaceis. Nos. Ceite abeïlle eft vrande & yelue. Ses antennes font noires. La tête & le corcelet font couverts de poils, qui paroiflent nous ou bleus, : ou verds , très-brillans , fuivant les reflets de la lumière. L'ab- domen eft glabre & d’un beau verd'brillant. Les pattes font Fa bleu noirâtre trèc-foncé. Les jambes du milieu foncterminées par un crochet 2 cinq dentelures aiguës, palmées: Les paties poltérieures font très-longues : le premier & le dernier article des tarfes font gros, alongés, & garnis de poils longs & ferrés. Les trois articles inicrmédiaires font courts , égaux & petits. Les ‘ailes briicnt d'une ABE belle coufeut violette foncée. Le deffous de l'in- fe&e eft d'un noir de velours. Cette belle efpèce fe trouve à Cayenne: elle a sr été apportée par M. de Laborde, D. M. 41. ABFILLE grife. Aris fenilis. Fas. pis hirfuta cinerea. Fa Syff. ent. 382. 26. — Sp, inf. tom. 1. pag. 479. n°. 31. Cette abeille eft beaucoup plus petite que les précédentes : elle eft toute couverte de poils cendrés, Elle fe trouve dans les bois du Danemarck. 43. ABEILLE des prés. Avis pratorum. FAB. Apis hirfuta flava ; thorace fafcia nigra. Yas. Sp.ins. tom. 1. pag. 478.n°. 23.— Apis nemorum. Syf. ent. pag. 382. n°, 19. Apis fulva Arrfuta, nigra, thorace abdomineque fulvis. Scuranx. Enum. inf. auff, n°, So ? Cette aberlle eft toute couvertes de poils jaunes, à l'exception d’une bande noire , qui fe trouve au milieu du corcelet. Les pattes font noires, Elle fe trouve dans le Danemarck, 44. ABEILLE collier-jaune, Ap1s »rllaris, Nos. Apis flavi-collis hirfuta, nigra, abdomine gla- bro , thorace poffice citreo , alis fufco-violaceis obfcu- ris. Dëc. Mém. tom. 7. pag. 606. f. 45. fig. 2. Abeille à collier-jaune velue, noire, à ventre life, à corcelet jauné-citron par derrière, & à ailes brunes violettes foncées. Dec. 4b. Cette efpèce eft de la grandeur de /'aber/le noire ; elle a feprou huit lignes de long , & trois ou quatre de large. Elle eft toute noire , mais la partie pof- térieure du corcelet eft couverte de poils ferrés, d’un jaune citron. L'abdomen eft ovale , un peu aplau, life & noir. Les aîles font d'un brun obfeur, nuancé de violet. Elle fe trouve au Cap de Bonne-Efpérance. 45. ABEILLE citron. ÆAp1S citronella. DEGEER. Apis hirfuta, flavo-citrea, fubtus rigra , alis fufcis nitidis cupreo-æneis. Dec, Mém. tom. 7. pag. 606: n°, 3. pl 45. fig. 3. Abeille velue, jaune-citron en-deflus, & noire en-deflous, à aîles brunes, luifantes, avec une teinte de cuivre, DEG. 44. Cette jolie aberlle eft un peu plus petite que la précédente. La tète eft noire, mais couverte de poils jaunes. Les antennes font noires. Le corcelet eft couvert de poils ferrés, d’un beau jaune citron. L’abdomen eft de méme couvert de poils jaunes , muins ferrés que fur le corccler, & qui laïflent entrevoir le fend noir de la peau, fur-rout à la féraration des anneaux , ce qui produit des bandes tranfverfalés , noires. Le deffous du corps & les pattes font nous. Les ailes font d'un brun clair, ABE 69 avec une forte nuance de couleur de cuivre luifant, Elle fe trouve au cap de Bonne-Efpérance. 46. ABEILLE tête bleue. Ar1s mujlitans. FAB. Apis cyanea , nigro hirta , abdomine cupreo fulvo : primo Jegmento nigro. Far. Mant. inf. tom. 1.pag. 301.n°. 38. Cette abeille eft grande & velue. Les antennes font noires, & la tête eft bleue. Le corcelet eft bleu , mäis couvert de poils courts, ferrés, noirs. L'abdomen eft fauve , avec un reflet de couleur cuivreufe , brillante ; le premier anneau feulement eft noir. Les ailes font un peu ferrugineufes , avec leur extrémité blanchâtre. Elle fe trouve à Cayenne. 47. ABEILLE bicorné. Ap1s bicornis. Lin. Apis fronte bicornt | capite nigro, abdomine hir- Juto rufo. Fas. Syf. enr. pag. 384. n°. 38. — Sp. INS. 10m. 1. pag. 482. n°. $2. L'Abeille noire, à ventre fauve ; GEOFrF. ns. tort. 2. pag. 419. n°. 27. Apis_ nigra, abdomine fulvo. Gxorr. Lin. Syf. nat, pag. 954. n°. 10.— Faun. fuec. n°. 1691. Apis bicolor. ScHRANK, Enum. ins. aufl. n°. 806. Cette efpèce cft velue, & de grandeur moyenne. Scs antennes, fa tête, fon corcelert & fes pattes font noirs. L'abdomen eft couvert de poils fauves, ou d'un gris jaunâtre. On voit fouvent fur le cor- celet des poils de la couleur de ceux de labéomen, mais en moindre quantité. Ce qui la difliroue le plus, ce font deux petites pointes faillantes, ai- guës, en forme de coines , qu'elle porte fur le front au-deflous des antennes. On la trouve très- fréquemment en printems, fur les Aeurs. 48. ABzILLE fauve. Arts rufa. pis fufca, ahdomine rufefcente, fronte aka. LiN. Syf. nat, pag. 954. n°. 9.— Faun. fuec. n°, 1690. Fas. Syf. ent. pag. 385. n°. 39.—Sp.ins. rom.1. pag. 483. n°. 53. Scor. Ent, carn, n°. 816: ScHRANK. Enum. inf. auf. n. 803. Certe efpèce reflemble beaucoup à la précédente : elle eff velne. Lés antennes font noires, & de fa lonoueur du corcelet. La tête eft nowe , & le front eft couvert de poils blanchâtres. Le corcelet eft noir : on y voit quelques poils orisâtres , entremélés avec des noirs. L’abdomen eft couvert de poils gris , jaunâtres cu fauves. On la trouve fur les fleurs, dans toute l'Europe. 49. ABEILLE ‘corcelet-oris. Apis grifec-collis. DEc. Apis hirfuta, nigra , thorace abdorinifque baf ABE : Abeille à corcelet-cris velue, noire , dont le corcelet & le devant du ventre fozt guis jaunarte , à ailes brunes, Dec. 4, Cette efpèce eft un peu plus grande que les deux précédentes : elle ft mès-vçlue. Sa couleur elt noire; mais le cotcelct, & une partie du de- vant de l'abdomen, font. entièrement couverts de poils d’un gris jaunâtre , ou couleur d'olive claire. Les aîles font brunes &luifantes, & les yeux font d'un brun obfcur, Le male eft a-peu-près de la grandeuf de l'abez/le des arbriffeaux : il a de grands Yeux, qui occupent prefque toute la tête. La lèvre fupéricure çft jaune , & la couleur noire du ventre & des pattes eft luifante & tirant furle bleu foncé. Le mulet ceft beaucoup plus petit que le mâle; la lèvre fupérieure eft noire comme le reîte dela tète , & la couleur noire du ventre & des pattes n'a point de nuance bleue, Elle fe trouve en Penfylvanie, FAMILLE IL Abeilles moins velues, $O. ABEILLE à miel. Apis mellifica.. Lin. Apis pubefcens , thorace fubgrifeo, abdomine füfco, tibiis pofficis ciliatis intus tranfverfo-ffriatis LiN. Syf, nat, pag. 955. n°, 22.— Faun, fuec, a°, 1697. Fan, Syff. ent. pag. 383. n°. 30. —Sp. inf. tom. 1. pag. 480. n°: 37. L'absille domeïtique ou des ruches, GEOFr. Zn. LOTL, 2, pag. 407. 0°, I. Scor. Ent. carn. 811. ScHRANx. Ænum. inf. aufl. 813. Suzz, Inf. pl. 19. fig. 123. REAUM. Mém. tom. $. F?. 22. fg. 1. & fig. 3, l'abeille ouvrière. id. fig, 2, l'abetlle male. id. fig. 4, l'abeille femelle. Swamm, Bibl, nar, pl. 13. fig. 1, l'ouvrière. fig. 3, la femelle. fig. 4, le mâle: Mourrer. Thear, inf. pl. 1. & 2, ALDROV. énf. 20. JONSTON. faf.1. pl. 2. Apis domeffica’, five vulgaris. Raï. inf, 140. Les abeilles à miel font plus ordinairement connues fous le nom de rouches à miel, quileur a été donné dans un tems où l'on défignoit prefque tous les in- feêtes aîlés fous le nom générique de mouche. Mais elles diffèrent efentiellement des mouches propre- ment dites, par la forme de leur corps, par le rombte des aïîles , par leur aiguillon, par leur bouche , par leurs habitudes , &c. Elles ont » ? £ TT Wat été nommées Miezce, par les grecs. Deborah, par les hébreux. Abara nahalea zahar,, par | trouvera vénéneux, le miel que les abeilles auront les ara es. Weyiela, par les efclavons. pis, atins. Ape, api, flicha, mofcatclla , par les ABE italiens. Abeja, parles efpagnols. Ein. ymme bynle js par lesallemands. Bee ,, bees, been , par les anglois. Bie , par les flamands. Honingbye , par les hollan- dois. Bi ,. par les fuédois. Pyrzota , par les polonois. Cxinlij, par les Irlandois, &c. La couleur de l'aberlle à miel eft brune, mais tout le corps eft couvert d'un duvet grisätre , plus ou moins foncé , tirant un peu-fur le roux , beau- coup plus ferré fur le corccler & fur Ja poitrine, Les antennes feules font noires. La femelle, con- nue fous le nom de reine, eft beaucoup plus grande & plus alongée que les mâles; elle cft armée, d'un aiguillon der Ses antennes font compofées de quinze pièces, & fon ventre de fept-anneaux. On n'en trouve ordinairement qu'une feule dans chaque fociéré. Les mâles fuci , au nombre de quinze à feize cents, font plus petits que la fes) melle, & n’ont point d’aiguillon: leurs antennes, font compofées de onze en peu diftinétes , dont la première eft aflez courte, & leurs YEUX font beaucoup plus gros que ceux des mulets ; leur cor- celet eft un peu plus velu & leur ventre plus hfle., Les ouvrières operarie , fpadones, au nombre de vingt à trente mille, font les plus petites; elles font armées d’un aiguillon ; leurs pattes poftérieures font comprimées & couvertes de quelques poils 5 mais la partie interne de la première pièce des carfes eft garnie de plufieurs rangées de poils roux , très- courts & très-ferrés : leurs antennes ont quinze articles peu diftin&s, dont le premier eft beau- coup plus long que les autres. Nous avons dit un mot, au commencement de cet article, des habitudes de l'abeille à miel. Tout le monde fait que c'eft cette efpèce qu'on élève en domefticité , à caufe de la cire & du miel qu'elle nous fournit. Mais cet infecte n’eft pas le feul qui recueille ces précieufes matières : les autres efpèces d'aberlles qui fe trouvent en Europe en, recueillent aufli, quoique en petite quantité 3 & dans les con- crées méridionales , ily en a dont le miel eft pour le moins aufli abondant & d'un goùt auili agréable que le nôtre, Tout le miel des abeilles n'eft pas de. mème qualité : on y trouve beaucoup de différences pour le goût & la couleur, fuivant les plantes qui l'ont fourni. Les plantes labites , en général , font celles, qui le fournifient de la meilleure qualité. & de la, plus belle couleur. j av * x Le miel de Narbonne doit fa qualité fupérieure , aux romarins , aux thims, aux ferpolets, aux Javan- des, &c. M. Bruguière, médecin-naturalifte du roi, auteur du diétionnaire des vers, a obfervé dans fon voyage à Madagafcar , que le miel qu'on trouve dans ce pays eft très-fain dans quelques cantons, tandis qu'il eft vénéneux dans d'autres où les péumeria font tiès-abondans. Il n'eft pas douteux que , lorfque le fuc miclleux contenu dans le nectaire des fleurs, fe recueilli far es plantes feules , ne le foit auffi. Nous n'avons pas d'exemple, en-Europe;, que le miel foit " ABE vénéncux, parceque, fans doute , nos plantes véné- neufes ne le font pas aufli éminemment que celles ‘dés pays chauds, & qu’elles ne font pas d'ailleurs ‘aflez répandues pour que les abeilles'ne faflent léur récolte que fur ces plantes. Ho Un obfervateur rendroit le plus grand fervice à ceux qui élevent des abeilles, s'il leur préfenroit deux tableaux ; l'un, des plantes européennes , “propres à donner le plus de miel, & l'autre, de celles qui le fourniroient de K meilleure qualité. Parmi les dernières , routes les plantes labites’, telles que le romarin, la lavande, le chim, le ferpolet, la feuge , le Zamium , la menthe ,l'hiflope, la betoine, des ceucriumr, le marrube, la melile, &c, auroient le premier rang. Parmi les autres, on compreroit les cucurbitacées, le blé farrañin, le tilleul, Pépine ; Vinette , les pruniers, fes! poiriers, les vrèfles, le cytile , la fève des marais, & prefque toutes les plantes légumineufes proprement dites, les rhammus , -de juubier, le paliure, l'alaterne , la plupart des plantés crucifères , &c. Les plantes liliacées & routes celles dont les ‘étamines font grofles & très-nom- breufes, fourniflent abondamment de la cire. _$1. ABEILLE maçonne, Arrs muraria. Nos. Apis nigra | thorace abdominifque bafi fupernè lana rufa. GEorr. nf tom. 2. pag. 409: m°. 4. L'abeille maçonne, à poils roux. z4. REaum. Jnf. tom. 6: :Mém. 3. pl. 7. fig. 4.4. Apis bryorum , nigra ; thorace abdominijque baf hirfuro-fulvis. ScHranNx. Entm. inf. auf. 39: 812. Cette efpèce eft à-peu-près de la grandeur de. l'abeille à miel. La tête eft couverte de poils d'un gris jaunâtre. Le corcèlet & la partie fupérieure de - l'abdomen font couverts de poils d'un gris rouf- satre, plus ferrés fur le corceler. Les pattes ont auffi dés poils de la même couleur. Le refte du corps eft noirâtre. Elle fe trouve en Europe. Nous devons à Reaumur l'hiftoire des abeilles maçonnes.c Pour conftruire leur fid , elles choïfiilenr un mur expofé au nidi, & ordinairement quelque “angle de ce mur formé par des pierres ou des cor- niches qui débordent. La, elles conftruifent plu- fieurs loges avec de la terre délayéc , à laquelle elles ajoutent une liqueur un peu gluante , & dans chacune des loges elles dépofent un œuf, après l'avoir remplie de miel; enfuite-elles ferment chaque loge. Le groupe de ce nid peut contenir dix, déuze, où quinze de ces loges, femblables les unes aux autres ; & tout cet amas reflemble à un peu de terre que l’on auroir jettée contre le mur dans le rems qu'elle étoit délayée. Lotfque la larve ef fortie de l'œuf, elle fe nourrit du miel contenu dans fa loge , après quoi elle la tapifle de fes fils, elle palle par l'érat de nymphe, & devicnr abeille par- faite, Pour lots, elle fait, avec fes mâchoïres, une ouverture à fon premier logement, & elle en fort; Jaiflant le nid vide ‘& percé de diiféréns cotés, ABE 71 fuivant le nombre d'infectes qui en cf forti. On trouve fouvent ces nids fur les murs des maifons de campagne ». ( GEOFF. fom. 1. pag. 410 ) s2. ABFILLE lagopode. Aprs lagopoda. Lin. ë ; Apis grifefcens , pedibus anticis dilatato ciliatis ; tibiis pofficis clavatis, ano emayginato. Lin. Syf. ati PA. 9$7. R°. 27. =— l'aun. fuec. n°: 1702. Far. Syf. ‘ent. pag. 383. n°. 17. — Sp, inf. tom. 1. pag. 480. n°. 33. SCHRANx. Enurn.. inf. auf. n°. 810. Cette efpèce cit à-peu-prés de la grandeur de l'abeille à miel. Les antennes font noires. La tête et brune, & le devant eft couvert de poils d'un gris cendré. Tour le corps eftbrun, & couvert de poils d'un gris fauve. Les pattes font norrâtres, Les jambes poftérieures font un peu renflées. Les tarfes des pattes de devant ont une couleur jaunâtre, & pa- roiflent comme aplats & dilatés-: ils ont, x leur pattie poftéricure, dés cils très-ferrés, dont l’ex- trémité eft noire. L'anus eft terminé pat deux pe- tites pointes peu apparentes. Cette abeille fe trouve en Europe , fur Jes fleurs. 53. ABFILLE patte-velue, Ar1s pilipes. FAs. Apis grilea, pedibus intermediis fafciculato-ri- lofis. Far. Syf. ent. pag. 383. n°. 18.—Sp. inf. tom. 1. pags, 480. n°. 34. Apis ylumipes. ScHRANx. ÆEnum. inf. auf. 804. SCHAEFF. Îcon. rom. 1. tab. 45. fig. 6. L'abeile grife , à lèvre jaune , & à houppe aux pat- tes dumilieu. GEOFT. 2nf. tom. 1. pag. 412, n°, 9. Apis rigra , hirfutie cinerea , fronte flava, in. cifuris abdominalibus albis. Gxorr. 16. Cette efpèce cft un peu plus groffe & moins alongée que la précédente. Les antennes font noires ; leur bafe & le devant de la cête font jaunes. Tout le corps eft brun & couvert de poils gris, ou un peu fauves. Les pattes du milieu ont le premier & Île dernier articles des tarfes noirs & couverts de poils , difpolés en failceaux , dela couleur despartes. Les trois articles du milieu font égaux, courts, fouvent jaunes , avec quelques poils longs. Où voi fur l'abdomen, des bandes tranfverfales , plus ou moins marquées, formées par des poils cendrés, qui couvrent le bord des anneaux. Cette abeif/e eft aflez commune dans toute l'Europe : elle fair, en volant, un bruit femblableà celui des abeilles bourdbns. On la trouve fréquemment fur les fleurs. $4. ABEILLE mineufc. Aprrs cunicularia. Lin. Apis pubefcens , thorace ferrigineo , abdominée fufco, pedibus ‘unaïque villofis. Lin. Syf. nat, PAE. 957. n° az. — Faun, fuec, °. 1698, 72 ABE Far. Syf. ent. pag. 383. m0, 29, =Sp inf, tom. 1. pag. 480. 11°, 364 ScHRANK, Enum, inf. auff. n°. 811. Cetre efpèce rellemble beaucoup à l'abeille 2 miel. Le corps cit brun. Le corcelet eft couvert d'un duvet fauve, ou de couleur de rouille de fer. Les pattes font un peu velues, Elle fair fon nid dans des terreins {ecs & fabloneux , coupés horifontale- ment. On appercoit extcricurement plufieurs petits trous ronds, peu diftans les uns des autres. Elle fe trouve dans toute l'Europe. 55. ABFiLLE patie-plumeufe. Aris plumipes. FAn. : Aprs thorace falvo , abdomine nigro , apice fulvo, cibiis pofticis compreffo-dilatatis, hirfutis atris. Fas. Sp. inf. tom, 1. pag. 480. n°. 35. Cette elpèce eft un peu plus grande que l'abeilie à mivl. Les antennes font noires. La rète eft cou- vertes de poils fauves en-defus,, & blancs en-deflous. La lèvte fupérieure eft jaune :le front eft noir, avec une ligne jaune. Le corcelet eft couvert de poils fauves: Le premier & fecond anneau du ventre font noirs ; les autres font fauves, avec un point blanc de chaque côté. Les deux pattes de devant font couvertes de poils blancs ; les autres font noires & très-velues. Elle fe trouye aux Indes orientales, $6. ABEILLE demi-nue, Aris fémi-nuda. FAB. Apis thorace hirto atro antice flavo , abdomine nüdo atro, fafcia interrupta atra. Fas. Spec. inf. tom. 1. PAf. 479. 9. 32. Elle çft de grandeur moyenne. Sa tête eft noire, peu velue. Le corcelet eft noir & très-velu : on voit, à la partie antérieure, une bande jaune. L'abdomen eft ovale, noir, luifant , avec une bande interrompue , formée par des poils de la même couleur. Les pattes font noires. Elle fe trouve fur les fleurs ,.en Allemagne. $7- ABEILLE divifee. Avis difjunita. Apis nigra , thorace poflice abdomineque antice tomentois , flavis, alis fufcis. Fas. Sp. inf. rom. J. pag. 481. n°. 38. Cette efpèce eft de la grandeur de l'abeille à micl. Sa tête eft noire, Le corcelet eft noir , prel- que glabre, & couvert, à fa partie poftérieure, d'un duvet jaune. L'abdomen eft bleuâtre , luifant ; le premier anneau feulement eft couvert d'un duvet jaune. Les pattes font noires , peu velues, & les ailes obfcures. Elle fe trouve en Amérique; glle nous vient fré- quemment de Cayenne. 58. ABEILLE patte-fauve. Ap1s rufipes, TAB. Apis nigra, thorace poflice abdomineque antice ABE tomentofo ferrugincis , alis teflacers, , apice fufds.. Fan. Sp. inf. tom. 1. pag. 481. n°. 39. Cette abeille eft grande, Sa têre eft noire, fans taches. Le corcelet cft noir à a partie antérieure 5 il ceft couvert d'un duvet ferrugincux a fa partie oftéricure. L'abdemen eft noir. Le premier anneau & le bord du fecond font couverts d'un duver fer- rugincux, Les aïles font de couleur de brique à leur bafe, & brunes à leur extrémité. Les pattes font ferrugineufes. | Elle fe trouve en Afrique. $9. ABeiLLe corcelet-fauve. Arrs thoracica. LIN. Apis atra, thorace rufo, alis apice fufcis. Fan. Syf. ent. pag. 383. n°, 31. —Sp. inf. tom. 1. pag. 481. n°, 47, Elle eft à-peu-près de la grandeur de l'abeilz à miel. Tout fon coups eft d'un noir foncé ; le cor- celet feulement eft couvert de poils d'un roux foncé. L'abdomen eft noir, un peu aplati, & prefque glabre, Les aïîles font oblcures. Elle fe trouve en Europe, fur les fleurs. 60. ABEILLE front-jaune. Aris flavi-fons. Fas. Apis chorace hirfuto albicante, fafcia nigra abdomine cerulefcente, ano cinereo, Fas. Syff. enr. p.383. n°. 32.—Sp.inf.tom. 1.pag, 481.n°. 41. Les antennes font noires, & le premier article eft jaune en-deflous. La tête eft noire, le front jaune , & la trompe couleur de rouille. Le corcelet eft très-velu, blanchâtre, avec une large bande noire au milieu. L'abdomen eft bleuâtre. On voit, fur le premier anneau feulement, une ligne lon- gitudinale, couleur de rouille; le dernier anneau eft tout gris. Les pattes font noires, mais les jambes antérieures ont une ligne & les autres un point jaune à leur bafe. Les aîles font obfcures. Elle fe trouve au Bréfil. 61. ABEILLE cendrée. Apis cineraria. Lin. Apis nigra, thorace hirfuto alkicante ; faftie nigra, abdomine cerulefcente. Lin. Syf. nat.pag. 953. n°, ç. — Faun. fuec. n°. 1688. Fas. Syfl. ent. pag. 384. n0. 33. == Sp.inf. toin. 1. pag. 481, 119, 42. SCHAEFF. {con. tab. 22. f. $. 6. L'abeille bleuâtre , à aîles nébulcufes. GEOrr. Inf. tom.2.pag. 415. n°. 16. Apis nigro-ceru'efcens , alis rebnlofis, fronte femoribusque poflicis hifurtie flavis. GEOSS. 16. Cette abeille eft noire. La rèêre & le corcelet font couverts de poils gris, moins ferrés fur le milieu du corcelet, ce qui paroît former une bande noire. L'abdomen eft d'un noir bleuätre , un peu luifant fur les côtés : on voir, lorfque ‘l'infcéte eft récem- ment forti de fa nymphe, quelques poils gris, très-courts , & peu apparens. Les pattes font noires, & les aîles obfcures. Cette abeille perd quelquefois prefue ABE prefque tous ces poils, & elle paroît alors entière- ment noire. Ele fe trouve dans toute l'Europe , fur les fleurs. 9 = 62. ABEILLE âtre. Ap1s atra. Scor: Enr, carn. n°. 797. Apis atra , thorace villofo cinerafcente , abdo- mine glabro. Nos. Apis nigra, hirfutie cinerea. GEOrr. énf. tom. 2. PA£. 412.19, 8. . L'abeille grife. GEOFF. 16. Apis tota:nigra ; abdomine nitenti, alis fufcis. SCHRANx. Enum. inf. auff. n°. 814. Cette efpèce cft d’un noir très-foncé,. en quoi clle diffère de la précédente. Le corceler & les pattes font couverts de poils d’un gris obfcur. L'ab- domen eft life, très-noir, luifant, un peu aplati. Les ailes ont à leur extrémité , une égère teinte obfcure , ce qui la diftingue encore de la précédente. On la trouve aux environs de Paris, & dans les provinces méridionales de la France, fur les fleurs. 63. ABEILLE rétufe, Arts retufa. Lin. Apis nigra fubhirta, abdominis bafi retufa , elbiis poflicis extus lanatis. LiN. Syft. nat. pag. 954. n°. 8. — Faun.fuec. n°. 1689. Cette abeille eft un peu plus grande que la pré- cédente : celle eft toute d'un noir foncé, & peu velue. L'abdomen eft noir & luifant. Les jambes poftérieures ont , à leur partie extérieure , des poils courts & ferrés, de couleur fauve , deftinés à tranf- porter la cire dont cette abeëlle fe fert pour la conftruétion de fes nids. Ses aîles font d'un noir violet. 1 Elle fe trouve en Europe, fur les fleurs. 64. ABEILLE cul-noir. Apis analis. FAS. Apis thorace villofo, cinereo, abdomine caru- defcente, ano nigro. Fas. Syfl. ent. pag. 384. n°. 34. —Sp. inf. pag. 481. n°. 43. Elle eft une fois plus grande que l'abezile à miel. Ses antennes font noires. La vère eft noire, & le front jaune. Le corcelet eft couvert d'un duvet gris , aflez ferré. L'abdomen eft bleu ; mais le premier annçau cit couvert de poils gris, & les derniers le font de poils noirs. Les pattes font bleuâtres. On la trouve en Amérique. 65. Agricre cul-fauve. Ars hamorrhoa. Fa». Apis thorace villofo ferrugineo , abdomine atro , dateribus glauco maculatis | ano ferrugineo. FA. Spec. inf. tom. 1. pag. 481. n°, 44. Les antennes {ont noires. La tête eft noire, avec un duvet grisàtre fur le front. Le corcelet:eft noir & couvert d'un duvet ferrugineux. L'abdomen eft ABE 73 8& fon extrémité fauve. Les pattes font noires , mais les jambes poftérieures font couvertes de poils fauves. Cette efpèce fe trouve en Allemagne. 66. AB&ILLE cinq-crochets. Aprs manicata. LIN. Apis abdomine fafciis flavis inrerruptis, apice fpin& quintuplici recurva armato. GEorr. inf. rom, 2. pag. 408 n°. 3. Apis cinerea abdomine nigro : maculis lateralibus flavis ano quinque dentato. Far. Syff. ent. pag. 384, n°, 35.— Sp. inf. tom. 1: pag. 482. n°. 45. Apis nigra , pedibus anticis hirfutiffimis , abdo- mine maculis flavis lateralibus, ano tridentato. Lin. Syff. nat pag. 958. n°. 28, — Faun. fuec. n°4 1701. .SCHAErr. Îcon. tab, 32. f. 11. 12. 13. 14. Sa couleur eft d'un brun clair. Ses antennes font brunes, La tête eft brune, & la lèvre fupérieure jaune. Il y a quelques poils de couleur cendrée fur le derrière de la tête. Le corcelet eft couvert de. poils de la même couleur. L’abdomen a fur chaque anneau deux taches jaunes, une de chaque: côté., qui fe rapprochent toujours davantage, en s'avan- çant vers la pointe , & qui viennent fouvent fe confondre. Il eft terminé par cinq petites pointes courbées en crochets; favoir, trois fur le dernier anneau, & deux fur l'avant-dernier. Les mulets font beaucoup plus petits, & ils n’ont point ces crochets. Leur ventre ch arni en-deflous de poils fauves , très-ferrés, qui ER à tranfporter la pouflière des étamines. Les pattes font noiratres, avec quelques / lignes longitudinales, jaunes fur les jambes & fur les tarfes. Cette abeille eft très-commune en Europe ; on lg trouve pendant tout l'été fur les fleurs, 67. ABEILLE fept-crochets. Aris florentina. Fas. Apis abdomine maculis flavis lateralibus , fubtus hirfutiffimo ; fegmentis tribus ultimis utrinque den- ratis. Fas. Syff. ent. pag. 384. n°. 36. — Sp: inf. tom.1,pag. 482. n°. 46. Cerre abeille reffemble beaucoup à la précédente. Voici en quoi elle en diffère : elle cft un peu. plus grande, Jes taches de l'abdomen font plus diftinétes, & il eft terminé par fept crochets , au- lieu de cinq; il eft glabre en-deflus, & très-velw en-deffous. On voit, à la bafe des cuifles poftérieures, une petite élévation en forme de dent. Elle fe trouve fur les fleurs , en Italie, en Pro< vence. 68. ABFILLE ris. Ap1s Îreos. Fas. Apis thorace hirto ferrugineo',-abdomine atro ; fafciis tribus inrerruptis albis, tarfis poflicis an- noir , Juifant , avec des taches latérales, verdâtres , | gulato-dilataris. Fas. Sp. inf.tom, 1.pag. 482. n°, 47à Hifloire Naturelle , Infeëtes. Tone Z, 74 A BE Cette abeille eft plus grande que la fuivante. La bouche & la ièvre fupérieure font jaunes. Le cor- celet eft couvert de poils ferrugineux. L'abdomen et noir : le premier anneau eit couvert de poils de la mème cou!cur que ceux du corcelet : le fe- cond , le troïfñième & le quatrième , ont une bande blanche interrompue. Les patres font jaunes; les tarfes des pattes poftéricures font très-anguleux à leur bale, 69. ASFILLE tachetée. Aprs flicrica: Fas. Apis chorace nigro immaculato , æbdormine atko; maculis utrinque [ex tranfverfis rufs. Far. Mans. inf. tem. 1. pag. 302. n°. ç3. Elle reflemble beaucoup 2 l'abeille maculée, mais elle ft plus grande, & fes couleurs font différentes. Les antennes font ferrugineufes , avec leur extrémité noire. La tête eft noire, & fon bord poitérieur eft ferrugineux. Le corcelet eft noir & fans taches. L'abdomen eft très-noir; mais on voit , far chaque anneau, deux taches tranfverfles , Féravihotieés Le ventre en-deflous eft couvert de pois ferrés , d'un jaune doré. L'anus eft fimple. Les pates font ferrugineufes ; les:cuifles feulement font noires 2 leur bafe. Les aîles font’obfcures. : Elie fe trouve fur les fleurs, en Barbarie, 70. ÂBEILLE maculée. Aprs maculata. Fas. Apis nigra , thorace maculato, akdomine macu- lis utrinque [ex tranfverfs flavis , ano integro. Fas. Sp. inf. tom. 1. pag. 482. n°. 48. La rète de’ cette efpèce eft noire : la bouche eft jaune : on voi: auf fur le front quelques points jaunes. Le corcelet eft noir, couvert de léger duvet, avec quelques taches latérales jaunes. L'abdomen eft noir , life , luifant , avec fix taches jaunes de chaque côté. L'anus eft fimple; les cuiffes font fauves ; les jambes font jaunes en-deflus, & noires en-deflous. Elle fe trouve en Italie, fur les fleurs. 71. ÂABEILLE interrompue. Aris interrupta. Fas. Apis pubefcens nigra, abdomine ftrigis quinque flavis, anticis duabus interruptis, ano bidentato. Faz. Sp. inf. 1.482. 49. Elle reflemble beaucoup à Ja précédente, mais le corcelet de celle-ci eft velu & fans tache. La rêre eft noire , avec la lèvre fupérieure & un point derrière les yeux , jaunes. L'abdomen eft noir, liffe , avec cinq bandes jaunes , dont les premières font interrompues : il ejt rerminé par deux petits crochess. Hile fe trouve en Iralie, fur les fleurs, 2. ABEILLE bariolée. Ars variegata. Fa3, Apis nigra , abdominis fegmentis maculis qua- ABE tuor favis tranfverfis. Fas. Sp. inf. tm. 1. pag. 483. n°, $o. d Elle reffemble à l'abeil'e maculée. Sa rèce eft noirâtre, avec un point jaune fur chadue côté de la lèvre fupérieure, & un point de la même couleur derrière les veux. Le corcelet eft noirftre, avec une ligne furles bords, & deux poirts fut l'écuflon, jaunes. L’abdomen cft globuleux, reir , aÿec quatre points jaunes fur chaque anneau. Le deffous eft couvert de poils fauves ; il n'eft terminé par aucun crocher. Les pattes font jaunes, & les cuifies noires en-deflus. ’ Elle fe trouve en Italie, fur les feurs. 73: ASEILLE arrondie. PIS Torundata. Apis nigra , cinereo hirta , ckdormine fub-globofo ; fegmentorum marg'nibus albis. Fas. Man. inf. om. I: PAg. 303- n°. $7- Elle reffemble aux précédentes, mais elle eft plus perite. La tère eft noire, & la lèvre fupérieurce eft jaune & cotonneufe. Le corceler eft noir & velu. L'abdomeneft arrondi, noir , avec le bord de chaque anneau blanc. Les pattes font noires. Elle fe trouve en Danemarck. 74. ABEILLE variée. Apis varia. Nos. : Apis rufipes fafco ferrugineoque varia , abdo- mine flevo : fegmentorum marginibus atris. Fas. Mant. inf. tom. 1. pag. 305. n°. 58. J'ai changé à cetre abeille le nom de rufipes , que M. Fabriciuslui a donné , parce qu'il l'a donné auffi à une autre. Il ne faut pas que deux efpèces du même genre portent le mème nom fpécifique. Cette efpèce reflemble, pour la forme & la gran- deur, à l'abeille bariolée. Les antennes font noires. La tète eft ferrugineufe & noire entre les antennes. La lèvre fupérieure eft jaune. Le corcelet eft noir , avec une bordure ferrupineufe tout autour. L'ab- domen eft jaune, mais le bord des anneaux eft noirs Le premier & le fecord arneaux font coupés au milieu par une ligne longitudinale , noire. Les patres font ferrugineufes , avce la bafe des cuifles nowe. Elle fe trouve en Efpagne, fur les fleurs. 75- ASEIELE ferrugineufe. pris ferruginea. FAS. pis capite thoraceque nigris , ferrugineo maëu- latis , abdomine pedibufque ferrugineis. Fas. Manr. inf. tom. 3. pag. 303. n°..59. , Elle reffemble aux précédentes, mais-elle eft une fois plus petite. Ea rête eft noire , avec fon bord pofté- rieur, & toute la bouche , ferrugineux. Le corce- let eft noir , avec deux points ferrugineux fur le bord antérieur, & deux autres fur le bord poftérieur. L'abdomen & les pattes font ferrugineux , fans taches. Les aîles font abfcures. Elle fe trouve en Efpagne , fur les fleurs. ri TAB 'E 7é. ABEILLE triple-épinhe. Ar1s trifpinofa. FA3. Apis nigra, abdomine utrinque punéfis duobus flavis , fcurello trifpinofo. Fas. Mant. inf. tom. 1. P4£.303. n°. 60. Elle eft petite, & elle reflemble aux précédentes. Tout fon corps eft noir & obfcur. La bouche eft couverte d’un léger duvet argenté. Le corcelet eft fans taches. L'écuflon eft rerminé par deux dente- lures ; & , au-deflus de l’écuflon , on voit une troi- fième dentelure avancée , courbée , aiguë , en forme . d'épine. L'abdomen a , de chaque côté , deux points jaunes. Les pattes font noires, ferrugineufes à leur extrémité, & armées d'onglets noirs & très-forts. Elle fe trouve en Saxe. 77: ABEILLE de Tunis. Aprs tunenjis. FAs. Apis nigra, thorate hirfuro rufo , abdominis [eg- mentis margine rafo ciliato. FAB. Mant. inf. tom. 1. pag. 304. n°. 63. " Cette efpèce reflemble pour la forme & la gran- deur à l'aberlle fauve. Ne l'ayant pas fousles yeux , je ne fais fi elle appartient à la première ou 2 la feconde famille. Ses antennes font noires. La tête eft noirâtre & couverte d'un léger duvet cendré. Le corcelet eft couvert de poils fauves très-ferrés. L'abdomen eft noir, mais le bord des anneaux eft couvert de poils fauves , qui font paroître chaque bord comme cilié. Elle fe trouve fur la côte de Barbarie , à Tunis. 78. ABeicre grofle-cuifle. Apis femorata. Nos. Apis nigra , pubefcens ; fronte lutea ; femoribus pofficis incraffatis , tarforum articulo primo dentato Nos. Elle refemble pour la forme & la grandeur à l'abeille patte-velue. Ses antennes font noires, avec un peu de jaune à leur bafe antérieurement. La .téce eft noire, & couverte de quelques poils gris, jaunâtres. Les mandibules font jaunes à leur bale, & noires à leur extrémité. La lèvre fupérieure eft jaune. Le front eft un peu renflé, jaune, avec un point now & orand au milieu. Le corcelet eft cou- vert d'un duvet gris jaunâtre. L'abdomen eft noir, prefque life ; on voit, au bord des anneaux feule- ment , quelques poils courts, blanchâtres , qui for- ment de légères bandes. Les pattes font noires; mais les quatre de devant font couvertes de quelques poils Re celles de derrière font prefque lifles : les cuifles ce celles-ci font très-renflées; les jambes le font un peu moins ; on voit fur le premier article des carfes , une dent ou épine , un peu courbée vers le bas , placée à fa partie antéricure : fa partie poftérieure a quelques poilstrès-courts, fauves. J'ai trouvé cette abeille fus des fleurs , en Provence. 79. ABEILLE falciée. ris fafciata, Li. ABE as Apis fupra lütea , fafcia bafeos alarum atra. LiN. Syf. nat. pag. 958. n°. 30. FaB Syf.. ent. pag. 384. 37. — Sp. inf. com. 1. pag. 483. n°, SI. Elle a la forme de l'abeille cing-érochets. Ses an- rennes font noires. Son corps. et couvert en-deflus d'un duvet jaune, un peu ferrugineux., Toure la poitrine eft couverte d'un duvet blanchâtre, Les deux premiers anneaux de l'abdomen font noirs ax milieu, & blancs de chaque côté : tout le defous du ventre eft noir. Les jambes font très-velues, très- noires, mais pales & moins velues a leur partie an- térieure, On voit , Vers la bafe des aîles , une bande noire. - Certe efpèce fe trouve au Cap de Bonne-Efpe- rance. 80. ABEILLE laineufe. Arts lanata. Fa. Apis chorace ferrugineo , abdomine nigro , plbo fafciato, ventre Lana nivea. Fas. Sÿyf. ent. 385. 40. — Sp. inf. tom: 1. pag. 483. n°. sr. Cette efpèce: reflemble à labeille coupeufc:; mais elle eft plus grande. La rère, le corceler, & les deux premiers anneaux de l'abdomen font cou- verts d'un duvet ferrugineux, Les autres anneaux font liffes, très-nois, avec leurs bords blancs. Le ventre en-deflous eft garni d'un duvet ferré, d'un blanc de coton. Elle fe trouve en Amérique. 81. ABEILLE bicolor. Apris bicolor. Fas. Apis nigra , abdomine hirto , fupra fulvo, fubrug niveo. FaB. Spec. inf. tom: 1.pag.483. n°. gs. Elle reflemble à l'abeille coupeufe , mais elle eft plus grande. Les antennes font noires, courtes & cylindriques. La tête eft noire , & le front eft cou- vert d'un duvet cendré. Le corcelet cft noir; on y voit un pointformé de poils blancs, placé à fa par- tie fupérieure , & un duvet-fauve , placé au-deflous des ailes. L'abdomen eft couvert en-deflus, d’un duvet fauve , & en-deflous, de poils blancs, très- ferrés. Les pattes font velues & cendrées : les carfes font fauves. Les aîles fupérieures fant obfcures. Cette efpèce fe trouve aux Indes orientales. 82. ABEILLE velue. Arrs villofa. Far. Apis atra , thorace abdomineque cinereo hireïs, ventre Lana atra. Fan. Syff. ent. append. pag. 828. — Sp. inf. tom. 1,pag. 483. n°. $6. Cette abeille reflemble aux précédentes. Ses an- tennes font noires, courres & cylindrique:, La rère eft noire. Le corcelet eft noir, & couvert, à fa partie antérieure d'un duvet cendré. L'abdomen cit noir, luifant; ily a fur le prennier anneau feule- ment, des poils cendrés. Les aïles font obfcures. Elle fe trouve aux Indes. orientales, K 2 76 ÀABE 83. Agsritce pubère. Avis pubefcens. Fas. Apis corpore citereo pubefcente immaculato. Fa». Sp. inf. tom. 1. pag. 484. n°. $7. Elle eft petite : tout fon corps eft couvert d'un duvet cendré. Le bord des anneaux de l'abdomen eft blanchätre. Elle fe trouve en Italic. 84. ABEILLE rouillée. Aris myflacea. FAB. Apis nigra', abdormine toto ferrugineo. Far. Syf. ent. pag. 385$. n°. 41, —Sp. inf. rom. 1: pag. 484. n. $8. La rête , le corceler &. les pattes font velus, noirs & fans taches. L'abdomen eft ferrugineux; le premier anneau feulement paroïît noirâtre à fa bafe. Les aîles font obfcures. Elle fe trouve dans ja Nouvelle-Hollande. 85. ABEILLE coupeule. Arrs centuncularis. LiN. Apis nigra ventre lana fulva. Lin. Syf: nat. pag. 953.7. 4. —Faun. fuec. n°. 1687. Fas. Syf. ent. pag. 385. n°, 42. —Sp. inf. tom: 1. pag. 484. n°. 59. L'abeille charpentière à ventre velu & roux en- deffous. GEOFrF. inf. tom. 2. pag. 410. n°, $. Reaum. Mém. tom. 6. pl. 10. fig. 2. 3. 4. 5. 4b. Noire ; corceler velu; extrémité du ventre & jambes fauves. Apis nigra ÿ; thorace hirfuto ; ano ribiisque rufis. Scor. Ent. carn, n°. 795. É Elle eft plus petite que l'abeille à miel. Ses an- tennes font plus courtes que le corceler. Les aïles fupérieures ont une ligne ferrugineufe à leur bord. L'abdomen eft noir , luifant, avecl'extrémité roufle, Les jambes & les tarfes font roux. Elle fe trouve dans la Carniole, province d’Alle- magnc, 10. ABEILLE globuleufe, Avis globofa, Scor. Noire, couverte d'un duvyet rogx ;j abdomen prefque ABÉ PRES globufeux, avec le bord'des anneaux cilié. (pis nigra , rufo-pubeftens ÿ abdomine fub-ro- tundo ; fégmentorum margine. antico .longioribus plis ciliato. Scor, Enr. carn. n°. 798. Apis convexa nigra, rufo-pubefcens ; abdomine cavaro punétato, ScHrANx. Enum.inf. aufl. n°.817t Cette efpèce eft plus petite que la précédente. Ses antennes ont à-peu-près la même longueur que l'abdomen. La trompe elt longue , & les ailes fupé- rieures ont leur bordextérieur d'un brun ferrugineux. Elle fe trouve en Allemagne. 11. ABEtzLE fabulcufe. Aris fabulofa. Scor. Pubefcente ; antennes de la longueur du corcelet ; abdomen elliptique. Apis pubeftens ; antennis longitudine thoracis ; abdomine elliptico. Scor. Ent. carn. n°, 801. Elle a un peu plus de quatre lignes de long. Le mâle a le front couvert de poils jaunes , le corcelet blanchätre, avec un duvet rouffitre de chaque côté. La femelle eft un peu plus grofle que le mâle ; fes mandibules font plus alongées. Le front eft cou- vert de poils noirâtres, & le corcelet d'un duvet toux. Les pattes ont en-deffous des poils longs. Elle fe trouve en Allemagne. Dans le mois d'avril, on voit ces aberlles venir en troupe dans les endroits fabloneux , s’yaccoupler , & voltiger continuellement , avec un léger bour- donnement. Scor. 12. ABEILLE éperonnée. APIs calcarata ScoOr. Noire; tête grofle, pubefcente; cuifles pofté- tieures , avec une dentelure. Apis nigra 3 capite craffo , pubefcente ; femoribus poficis dente inftruëtis. Scor. Ent: carn. n°. 803. Elle eft une fois plus petite que la précédente. Ses antennes font roufles vers leur extrémité, & elles ont la longueur du corcelet. La tête eft velue &c plus groffe que le corcelet. L'abdomen eft ovale. Elle fe trouve en Allemagne. 13. ABEILLE précoce. APIs pracox. Scor. Tête, corcelet& bafe de l'abdomen couverts d'un duvet blanchâtre ; antennes de la longueur de l'ab- domen. Caput thorax , abdomen bafi, albis villis pu- befcentia ; antenna longitudine abdominis elliprice. Scop. Ent. carn. n°. 804. Cette efpèce a environtroislignes de long: elle eft toute noire. Ses mandibules font alongées , avec leur extrémité roufsätre. La tête eft grofle. Les aîles font vitrées , avec leur bord extérieur ferrugineux. Elle a quelquefois le front couvert de poils longs & ferrés. La longueur des antennes eft égale ‘à celle de l'abdomen. On la trouve en Allemagne, fur les fleurs, au commencement du printems. $ Hifloire Naturelle, Infeétes. Tome I. ABE 14. ABEILLE montagnarde, Apis montana, SCOPr, Noire; antennes, abdomen & pattes fauves. Apis. nigra ÿ antennis abdomine pedibufque fulvis. Scor: Enr, carn. n°. 806. ‘ Elle a environ quatre lignes de Jong. Les antennes font fauves & compofées de dix articles , dont le feptième , le huitième & Île neuvième font noirs. On voit un petit tubercule fauve, de chaque côté du corcelet , au-deflus des aïîless & au-deflous , ainfi qu'à fa partie poftérieure , on y voit un duvet prefque argenté. L'écuflon eft d'un fauve obfcur. Les pattes font fauves, avec la bafe des cuifles noire. L'abdomen eft elliptique, luifant, fauve, avec trois taches jaunâtres de chaque côté. Certe efpèce varie quelquefois ; les tubercules du corcelet pour lors font jaunes , iln’y a qu'un pointjaune de chaque côté de l'abdomen, &la bouche , & toutes les antennes, font fauves. Elle fe trouve en Allemagne, fur les fleurs. 81 If. ABEILLE dégénère. Apis degener. Scor. Antennes noires; corcelet couvert d'un duvet fauve ; abdomen avec des bandes noires. Antenne nigra , alarum anticarum longitudine; thorax rufo villo pubefcens ; abdomen nigro fafcia- tum. Scop. Ann. IV. Hiff. nat. apis n°. 10. Elle eft de la grandeur de l'aberlle à miel, mais elle eft un peu plus grofle. La lèvre fupérieure eft jaune. La tête, le corcelet & l'abdomen font couverts d'un duvet rouflätre. Les jambes font armées de deux petites épines rouflâtres, luifantes. Elle fe trouve en Allemagne. 16. ABEILLE guêpe. Aris vefpiformis. Scor. Noire ; antennes ,écuflon & pattes fauves ; abdo- men avec des bandes jaunes. Apis nigra ; antennis, feutello pedibusque fulvis; abdomine fupra cingulis flavis. Scor. Ænrt. carn. n°, 808. Apis ore ,antennis , fcutello , pedibus fulvis ; abdo- mine füpra cingulis flavis tribus , primo énterrupto ÿ fubtus tribus nigris. ScHRANk. Enum. inf. eujt. m°. 825. Cette abeille a environ trois lignes & demie de long. Elle eft noire ; mais ellea les mandibules, le tour des yeux, un point au milieu du front, & le bord de la lèvre fupérieure, fauves. On voit de chaque côté du corceler, une ligne & un point fauves; & deux points contigus, LÉ la même couleur, fur l’'écuflon. Les aîles ue vitrées, mais le bord eft un peu obfcur. L'abdomen eft ovale, fuifant, glabre & coupé par des bandes jaunes & noires ; il eft fauve en-deflous , avec trois bandes noires. Les pattes font briquetées, mais les cuiffes poftéricures font noires. Elle fe trouve en Allemagne , fur les fleurs. L 82 ABÉE 17. ABRILLE agile. Aprs agiliffima. Scor. Noire ; front & corcelet couverts d'un duvet blan- £hâtre ; abdomen oblong, luifar:, je Apis tota nigra; frons & thorax albido vrllo pu- befèéntiæ ; abdomen oblongum lucidum.Scor.: Annus. IV. Hif. nat, n°. 12. Apis nigra, fronte thoraceque villofo pubefcenti- bus, abdomine oblongo lucido. ScHRANK. Enumn. inf. auft.'n°. 821. e Cette ‘efpèce a environ cing ligues de long ; elle varie un peu: on en trouve qui ont le front glabre, le coôrceler couvert d’un duvet roux, l'abdomen nôir, avec quelques pois clair-femés, ferrugineux À plus longs fous le ventre, & les pattes velues, fauves. Les autres ont le front couvert d'un duvet blanchätre, l'abdomen noir , avec des poils chair- #emés , blanchâtres, plus longs fous le ventre, & les pattes velucs & blanchâtres. On voit, fur le premier anneau. de l'abdomen, une double tache €n forme de deux 7 oppofés. ScHRANK. Elle fe trouve en Allemagne. 18. ABrILLE fuligineufce. Aprs fuliginofa. Scor. Ann. IV. Hiff. nat. no. 13. Noiïc ; abdomen noir, prefque rond, avec le bord des anneaux jaune; aîles noirâtres. Elle eft plus petite que la précédente , & toute noire, L'abdomen eft prefque globuleux, & tout le bord des anneaux eft couvert de poils jaunes. Les ailes font d'un noir de fuie. Elle fe trouve en Allemagne. 19. ABFYLLE obfcure. Apis fufca. Scor. Noirâtre , couverte de poils roux ; abdomen avec Ie bord des anneaux roux. Apis fujca, rufis villis adfperfa , abdomine [eg- anentis margine rufis. ScOp. Ent. carn. n°. 810. Elle a environ trois lignes de long. La longueur des antennes eft à-peu-près égale à celle de l'ab- domen; celui-ci eft elliptique & luifint. Les pattes {ont couvertes de poils roux. Elle fe trouve fur les montagnes de l'Allemagne. » 10. ABFILLE argillacée. Ap1S argillacea. Scor. Noire, velue; corcelet roux, avec une bande noire, Apis nigra, thorace rufo ; fafcia nigra. Seor. Ent. carn. n°. 814. Cette efpèce appartient à la famille des bourdons : elle eft de la grandeur de l'abeille perce-bois. Les aîles font d’un brun roufätre. Tout le corps en-deflous sit noir. 21. ABFILLE agraire. AP1S agrorum.. SCHRANK. Noire, velue; corcelet blanchâtre, avec une bande ABE noire ; abdomen ferrugineux, blanchâtre à fa bafe, Apis hirfuta nigra ; thorace cano ; cingulo nigro ÿ ahdomine toto ferrigineo; bafi cano. SCHRANKe Enum. inf. auff. n°. 800. ; Cette efpèce appartient à la famille des bourdons : elle a environ huit lignes de long; elle eft noire & velue. Le corcelet eft couvert de poils blan- chätres ; mais le milieu l'eft de poils noirs, ce qui forme une bande de cette couleur. L'abdomen cft velu , fauve, ‘avec le premier anneau blanchâtre, & le deflous glabre & noir. Elle fe trouve dans les champs de l'Allemagne, 22. ABEILLE bordure-jaune. APIS cetil. SCHRANK. : Noire; abdomen ferrusineux , avec le bord des anneaux jaunc. Apis nigra , abdomine ferrugineo , fegmentorum apicibus flavis. SCHRANK. Enum. inf. auf. n°. 808. Elle a environ quatre lignes & demie de long: elle eft noire; mais le front eft couvert de poils jaunâtres , & la partie poftérieure & inférieure de la tête left de poils cendrés. Le corcelet & la poitrine font noirs. On voit, fur le cor- celet, un duvet d’un blanc fauve. Le premier anneau de l'abdomen eft noir & luifant; les autres font ferrugineux, avec leur bord d’un jaune de foufre, Le ventre eft couvert de poils jaunes plus ferrés fur le bord des anneaux. Les pattes & le bord exté- rieur des aîles font noirs. Elle fe trouve en Allemagne. 23. ABEILLE Îeucozone. AP1S leucozonia SCHRANK. Noire ; abdomen avec a bafe des anneaux blanche. Apis nigra ; abdominis Jegmentis bafi albis, ScHRANK. Enum. inf. auff. n°. 839. Cette efpèce a environ quatre lignes de lons ; elle eft noire & poileufe. L'abdomen cft luifant, compofé de cinq anneaux, dont trois intermédiaires, cou- verts de poils blancs à leur bafe. Les pattes font rouffâtres & pubefcentes. Elle fe trouve dans les forèts, en Allemagne. 14. ABEILLE leucoftome. Avis leucofloma. SCHRANK. Noire , cotonneufe ; abdomen avec le bord des anneaux blanc, cilié; bouche & ventre blancs. Apis nigra, tomentofa ; abdominis fegmentis albo-ciliatis ; ore ventreque albis. ScHRANx. Enum, inf. auff. n°. 820. Elle a près de cinq lignes de long ; fon corps eft noir & coronneux ; mais Le front, la bouche, la partie latérale poftérieure du corcelet, le bord des anneaux de l'abdomen & le ventre font cou- verts d'un duvet blanchâtre. Le duvet du ventre paroît d’un noir de fuie, à un certain jour , & coupé par une ligne interrompue , noire. Les pattes de devant font blanchâtres & pubefcences, ABE Elfe fe trouve en Allemagne, : &25. ABerzre hérifiée. Ar1s hirta. SCHRANK. À Très-noire; aîles fupérieures d'un noir violet; abdomen avec deux bandes jaunes. Alpis nigra; alis anticis violaceo-nigris; abdo- mine cingulo duplici flavo. ScHRANx. Enum. inf. auf. n°. 822. Je ne doute pas, d'après la defcription que! M. Schrank nous donne de cet infecte , qu'il n’ap- païtienne au genre de la fcolie; mais ne l'ayant as vu, j'ai cru devoir le placer ici. Sa longueur. 2 eft d'environ neuf lignes ; & fa forme eft fi fin- gulière, qu'on ne fauroit s'il fautle placer parmi les rentrèdes , les guêpes ou les aberlies, fi on-ne failoit attention. qu'il a une trompe courte. Tout fon corps eft noir. Les antennes ne font pas cou- dées, &elles vont un peu en grofliflant. Les yeux font réniformes , comme ceux des guêpes. L'abdo- men eft noir, un peu poileux, avec le bord des annçaux cilié; on y voit une large bande jaune , entière , furle fecond anneau ; & une autre , bifide ou échancrée à fa partie antérieure , fur le troi- fième. Tout le ventre en-deflous eft noir. Les pattes font poileufes ; lestarfes font hériflés , pref- que épineux ; le premier article eft femblable aux autres : on voit, fur tout le corps de l'infe&te, des points enfoncés. Les aîles fupérieures font d'un noir violet; les inférieures font fans couleur ou très-lécèrement obfcures. Il fe trouve en Allemagne, 26. ABEILLE vefpoide. A?1s vefpoides. SCHRANK. Noire; antennes, bouche, écuflon & pattes fauves ; abdomen noir, avec cinq bandes jaunes. Apis antennis , ore , fcutello pedibufque fulvis , abdomine fupra cingulis flavis nigrisque alternis. SCHRANK. Enum. inf. auf. n°. 813. Cette efpèce a environ quatre lignes de long. La lèvre fupérieure, les mandibules & les antennes font fauves ; le refte de la rête eft noir. Le corce- jet et noir, un peu pubefcent, avec une ligne fauve à fa partie antérieure, un point à l'origine des aïles, & deux points contigus , de la même cou- leur, fur l’écuflon. De chaque côté de la poitrine, il y a une ligne longitudinale , courbe , fauve. Les pattes font fauves, & les cuifles font noires à leur bafc. L'abdomen eft ovale, glabre , luifant, noir, avec cinq bandes jaunes. Le ventre en-deflous eft d'une couleur fauve , obfcure, avec trois bandes jaunes. Les ailes font obfcures à leur extrémité. Elle fe -trouve en Allemagne, 27. ABEILLE fphex. Ar1s fphegoides. SCHRANx. Noire ; antennes & pattes fauves ; abdomen d'un fauve briqueté, avec des bandes jaunes. Apis ore flavo ; antennis pedibufque fulvis ; ab- ABE 83 domine fulvo-teffaceo : cingulis flavis. ScnRanx. Enum. inf. auff. n°. 824. j Elle a environ trois lignes.& un tiers de long. La bouche & les mandibules font jaunes, Les antennes font fauves. La tête eft noire, Le front, le deflous de la: tête & le corcelet, font couverts‘ de poils blanchâtres. On voit un point fauve à l'origine des ailes fupérieures ; un autre jaune, de chaque côté’, vers Ja, poitrine , & deux points fauves, un peu diftans , au milieu du corcelet, entre!les aîles. La poitrine elt noïxe, aplatie , avec un point jaune de chaque côté. Les pattes font fauves, excepté la bafe des cuifles de la feconde paire, & toutes les cuifles de Ja troifième paire. ’abdomen ef glabre , d’un fauve briqueté , avec la bafe du premier anneau noire , & la bafedes autres, jaune, d’ouilréfulte cinq bandes de cette couleur. Le premier anneau du ventre, en-deflous,, aune ligne, les autres ont toute leur bafe jaune. Les aîles font un peu obfcures à leur extrémité. Elle {e trouve en Allemagne, 28. ABEILLE deux-bandes, Ap1s bicinéla. SCHRANK. Noire ; bouche, & deux bandes blanches fur l'abdomen. À L Apis nigra , ore cinpulisque duobus abdominis albrs. ScHRANK. Enum. inf. aufl. n°: 826. Cette efpèce a près de quatre lignes de long : elle eft noire. Ses antennes ne font pas coudées, La bouche eft entourée d'un duvet cotonneux, blanc, argenté.-Le corcelet & la poitrine font cou- verts d'un duvet blancliätre. L'abdomen eft noir, luifant, avec le bord-des anneaux d'un roux pâle. On voit, fur le fecond & le: troifième anneau, une bande blanchâtre fur chaque, formée par des poils. Tous les tarfes & la bal des jambes pofté« ricures font bianchätres. Elle fe trouve en Allemagne, 29. ABEILLE hémifphérique, Ap1s hemifpharica. SCHRANK. Moire ; abdomen hémifphérique , couvert de quelques poils fauves. Apis nigra, rufo fub-hirfuta ; abdomine hemif. pherico. ScHRANK. Enum. inf: auff. n°. 827. Elle eft prefque de la grandeur de la précédente, Son corps eft noir. Le frent & la poitrine font couverts de poils blanchâtres. Le corcelet left de poils blancs. L'abdomen eftnoirâtre , un peu bronzé, & couvert de quelques poils roux, Elle fe trouve en Allemagne. 30. ABEILLE pigmée. APIS minuta. SCHRANK. Noire, luifante ; antennes fauves en-deffous. Apis nigra , nitens ; antennis fubtus fulveften- tibus.ScHRANK. Enum, inf. auff. no. 829. Cette efpèce a environ deux lignes & demie de lons. Elle eft route noire & luifante. Les antennes feules font d'une couleur fauve en-deffous. L 2 84 KES Elle fe touve en Allemagne, 31. ABFILLE fanguinolente. Ap1s fañguinolenta.. SCHRANK. Noire ; corcelét rouge. . Apis. nigra , thorace rubro. ScHRANx. Enum. anf. auff. n°. 830. Elle eft un péu plus petite que la précédente ; tout fon corps eff noïr , & couvert de quelques poils, un peu plus abondans fur l'äbdomen. Le corcelet cit rouge en-deflus, & à peine poileux. Elle fe trouve en Allemagne. me . ABEILLES TAPISSIÈRES. ( REAUM. ) Voyez AN- DRENNE TAPISSIÈRE. ABEILLE BRUNE A VENTRE LISSE ET PATTES VELUES. ( Grorr.) Voyez ANDRENNE FUBÈRE. ABEILLE FAUVE A VENTRE CUIVREUX. { Georr.) Voy. ANDRENNE CUIVREUSE. ABEILLE MINEUSE A CORCELET ROUX ET VELU. (GzEorr.) Woy. ANDRENNE MINEUSE, ABEILLE À LONGUES ANTENNES. ( GEOFF.) Voy. ENCÈRE LONGUE-ANTENNE. ABFILLE A LÈVRE JAUNE ET) ANNEAUX DU VENTRE BLANCHATRES. ( Georr.) Voy. ENCÈRE COURTE-ANTENNE. ABEILLE A LÈVRES ET PATTES JAUNES, ET ANNEAUX DU VENTRE FAUVES. Voy. ANDRENNE LABIÉE. ABEILLE A PATTES JAUNES ET ANNEAUX DU VENTRE BLANCS. (-GEOFF.) Voy. AN- DRENNE ALONGÉE. ABEILLE A PATTES JAUNES ET VENTRE UN PEU CUIVREUX. (GEorr. ) Voy. ANDRENNE PATTE-JAUNE. ABEILLE VERDATRE ET CUIVREUSE. € Gzorr. ) Voy. ANDRENNE VERDATRE. ABEILLE NOIRE, À VENTRE BRUN ET LISSE. ( GEorr.) Voy. ANDRENNE FERRUGINEUSE. ABEILLE NOIRE, A VENTRE BRUN ET ANNEAUX NOIRS. Voy. ANDRENNE ANNULAIRE. ACANTHIA. Genre d'infectes de la clafle des Ryngores de M. Fabricius. Voy. PuNAIsE. ACHET A. Genre d'infeétes de la claffe Ulonates de M. Fabricius. Woy. GRILLON. AESHNA. Genre d'infectes de la claffe des Uno- gates de M. Fabricius. Voy. LIBELLULE. des  GO AGONATES, AconwarA Quatrième clafle du fyftème entomologique de M. Fabricius. Cette clafle comprend tous les infeétes cruftacès , excepté le monocle, l’afelle, le cloporte, l'iule , & la fcolopendre. Le chevalier Linné n'avoir faic qu'un feul genre de tousles infectes de cette clafle , fous le nom de Cancer; mais M. Fabricius les a divifés en ciñq genres, dans fon Genera Enfeéto= rum ; ilen a ajouté un fixième dans fon Specres inf. & un feptième dans fon Manriffa inf. I avoit d'abord placé dans cette clafle le fcorpion ; il l'a enfuite féparé, & l'a fait entrer dans celle des Unopgates. CAR ACTÈRES DE LA CLASSE. Bouche munie de mandibules & d’anten- nules fans mâchoires. Six antennules inégales, fliformes; les quatre antérieures plus longues, bifides depuis leur bafe, recourbées à leur pointe, & couvrant la bouche. Les deux poftérieures placées au dos des mendibules. Chaperon court, de la confiftance de la corne, arrondi, fe prolongeant à peine fur la bouche. Deux mandibules tranfverfa!es, de {a con- fftance de la corne, épaifles, poitant des antennules au dos. Point de mâchoires. Lèvre triple, membraneufe , arrondie, divifée. Quatre antennes placées fous les yeux. CARACTERES DESIGENRES YA GUIR AIT BIME, GANIC'E R. Bouche ayant des mandibules, des an- tennules & point de mâchoires. Six antennules inégales : les quatre anté- rieures comprimées , larges & couvrant toute la bouche, Les deux antérieures font bifides, & les deux divifions font égales en longueur. La divifion in- téricure eft compofée de quatre articles, dont le premier eft le plus long, le fecond prefque arrondi, & le dernier aigu. L'exrérieure n'a que deux articles égaux. È Celles du milieu fontbifides , & les divifions font inégales. La divifion intérieure eft plus large & plus courte que l'autre; elle a trois articles , dont AGO fe fecond eft le plus long. L'extérieure eft plus lon- gue, plus mince ; elle a deux articles égaux, dont le dernier eft recourbé. Les deux poflérieures font courtes, recourbées ; elles ont trois articles évaux , & elles font placées au dos de la mandibule. Mandibule courte, épaifle, dela confiftance e la corne, arrondie au fommet, voutée, obtufe. Lèvre triple. _ L'extérieure eft divifée en huit parties; les di- vifions intérieures font très-courtes & cylindriques : les fecondes & les troifièmes font égales ; leur ex- trémité eft alongée & fubulée ; les quatrièmes font laïges & tronquées ; leur extrémité extérieure cft terminée par une foie tres-longue , mince & très- aiguë. Celle du milieu eft divifée en quatre : les divifions intermédiaires font larges, courtes, ttonquées & fendues. Les extérieures font amincies ; elles portent une foie au dos ; elles font fubulées à leur pointe & alongées. L'intérieure eft petite & quadrifide; les divifions font égales ; lesintérieures grofiflent infenfiblement ; clles fonr voutées & tronquées les extérieures font cylindriques. Quatre antennes courtes & égales. Les extérieures font larges, & portées fur un pédicule fimple, muni d’une dent. Les deux autres , en forme d’antennules, ont quatre articles, dont le fecond eft plus long, & le dernier eft aigu & bifide. 2 RP AR GTRUMRARES PEZIGTUNR US, Bouche ayant des mandibules , des anten- nules & point de mâchoires. Six antennukes prefqu'égales ; les quatre antérieures couvrant toute la bouche. Les deux antérieures font droites , beaucoup plus longues que celles du milieu, bifides : les divifions font inégales ; l’extérieure eft plus courte , & elle a quatre articles, dont le fecond eft comprimé, plus long ; le dernier eft aigu & annulé ; l'intérieure eft pluslongue , & elle a fix articles prefque égaux & velus; le fecond a des dentelures en forme de fcie : elles ont leur infeition fous la bouche. Les deux du milieu font plus courtes que les an- térieures; elles font bifides , & leurs divifons égales ; la divifion extérieure eft très-aigué , & elle a quatre articles , dont Je fecond elt très-long: AGO 85 L'intérieure a cinq articles, comprimés & ciliés. Les poflérieures font petites ; elles ont trois ar- ticles , dont le dernier eft plus gros & comprimé. Elles font placées au dos de la mandibule. Mandibule épaifle & forte , dela confiftance de la corne, arrondie au fommet, obtufe, voûtée. Lèvre triple, L'extérieure eft quadrifide : les divifions intérieures font arrondies, voûtées , ciliées intérieurement : les extérieures font droites , prefqueconiques ; elles ont à leur pointe & à leur bafe internes , une foie fubu- le , aiguë , en forme d’antennule. Celle du milieu eft quadrifide ; les divifions font prefqu'égales , voütées ; les divifions intérieures font découpées & ciliées à la partie interne de leur bafe ; les extérieures, fubulées à leur pointe, ont , à la partie interne de leur bafe, une foie roide & aigue. L'intérieure eft quadrifide ; les divifions inté- rieures font arrondies ; elles adhèrent fortement à lamandibule ; les extérieures plus longues , grofliffent infenfiblement ; elles fonc ciliées, & elles ont à leur dos une foie forte. Quatre antennesinégales , pédonculées. Les exrérieures | plus longues que les poftérieures , font fubulées & compofées de beaucoup d'articles. Le pédoncule eft plus gros, & il a trois articles , dont le fecond eft épineux. Les inrérieures , plus courtes que les antérieures , ont la forme d’antennules ; elles ont trois articles, dont le fecond eft plus long , & le dernier bifide. Le pédoncule n’a qu'un feul article, renflé & épineux. EL D DPANE, Her Pr PA. Bouche ayant des mandibules, des anten- nules & point de machoires. Six antennules. Les exrérieures larges , couvrant la bouche , font compofées de trois articles, dont le premier comprimé , très-large, cilié à tous fes bords; le fecond , implanté fur le premier, eft cylindrique , cilié intérieurement; le troifième eft arqué , fu- bulé, aigu. Les moyennes font biñdes, &les divifions égales 3 la divifionintérieure eft comprimée , ciliée de chagne côté , compolée de trois articles , dont les premiers prefque égaux, & le dernier obtus , tronqué ; la divifion extérieure eft fimple, un peu plus longue que l'autre, fubulée & velue. Les intérieures font courtes , filiformes. 86 AIGAO Mandibules courtes, tronquées, dentées, | Lèvre triple. L'extérieure eft bifide , &les divifions concaves, arrondies, cilites de tous les côtés. Ne l'y La moyenne eft quadrifide, & les divifions iné- gales ; les divifions extérieures font arquées , & les intérieures courtes & ciliées. L'entérieure ,.:., Deux antennes pédonculées , fétacées, très- ciliées, 2e: SI OTNV A LAAD RE AU RES DAC LIL IAIRATNSS Bouche ayant des mandibules, des an- tennules, & point de mâchoires. Six antennules inégales : les quatre anté- rieures droites, avancées ; & couvrant la bouche. Les deux antérieures font les plus longues 3 elles ont quatre articles compfimés & d’inégale gran- deur : le premier & le troifième font les plus courts ; elles font armées, à la partie interne de leur bafe, d'une écaille courte, de la confiftance de la corne, courbée , inarticulée & aiguë, Celles du milieu font biides, & les Civifions pref- qu'égales ; la divifion intérieure compofée de trois une mème malle fans étranglement entre-deux, rlement, tion EEE PE Er à qq TABLEAU DES CLASSES DES INSECTES DE: D'E GEVEER ET IN Te PREMIERE CLASSE GÉNÉRALE. Les infectes qui ont des aîles. DEUXIEME CLASSE GÉNÉRALE. Les infeétes qui n'ont point d'ailes. ( @\r D R'ENTL Quatre aîles dé- couvertes , ou fans enveloppe ni cou- verture, Deux aîles cou- vertes par deux étuis coriaces ouécailleux. OR DIRE TL Deux aïles décou- Vertes, ORDRE IV. Qui paflent par des transformations, ORDRE V. Qui ne fe transior- ment point, CLASSE I CLxsse IL Cr A SR ren Casse IN CAS Sr VI CAL AS TS" ES VAT: C L'ATsEs RL NEICE C'Lass x VIN Craïsts x TES CLS SE X CLasse XL CTeAS SE XIE C LAS SE PP). C'ENA S Sr. PV: AILES farineuies, ou couvertes de très petites écailles, Trompe roulée en fpirale. Aîles membraneufes, nues ou fans écailles, Bouche fans dents ni trompe. Aîles membraneufes , de grandeur égale, à nervures croifées ou à réfeau. Bouche à dents. Aîles membraneufes, dont les inférieures font plus courtes, à nervures, la Bouche armée de dents. Aiguillon ou tarière dans la femelle. Aîles membraneufes. Trompe recourbée fous la poitrine. Etuis moitié coriaces & moitié membraneux, qui fe croifent. Deux aîles membraneufes. Trompe recourbée fous la poitrine. Etuis coriaces ou demi écailleux , aliformes, Deux aîles membraneufes. Bouche à dents. Etuis durs & écailleux. Deux aîles membraneufes, Bouche à dents, Deux aîles membraneufes, Deux balanciers où maillets fous les ailes. Bouche à trompe, fans dents. plupart longitudinales, Deux aîles membraneufes, & point de balanciers, de trompe, ni de dents , dans le mâle. Point d'ailes, mais une trompe à la poitrine, dans ja femelle. Point d'ailes. Six pattes. Bouche à trompe. Ils paffent par l'état de nymphe. Point d'ailes. Six pattes. $ La tête féparée du corcelet par un étranglement, Point d'ailes. Huit ou dix pattes. La tête confondue avec le corcelet, ou faifant enfemble une même mafle fans étranglement entre-deux. Point d'ailes. Quatorze pattes & davantage. La tête féparée du corps par une incifion ou un étranglement. ln ni We & LA at LS al ANORUE 2 La première claffe des infedtes. de :Degeer répond. à celle des Lépidoptères: des: autres auteurs, t i La feconde ne comprend que deux genres: ceux de la frigane & de l’éphémère, La troifième répond à celle des Névroptères de Linné, La quatrième répond à celle des Hyménoptères de Linné, La cinquième comprend quatre genres : le trips, le puceron , le faux puceron & {a cigale. Elle répond à notre première feétion de l'ordre des Hémiptères. La fixième comprend deux genres : la punaife & la punaife d’eau: elle répond À notre feconde fection de l’ordre des Hémiptères. La feptième répond à notre ordre des Orthoptères, excepté le perce-oreille ou forficule , que nous avons rangé dans l'ordre des Coléoptères, & que Degeër place dans cette clalte avec les fauterelles. La huitième répond à celle des Coléoptères de teus les auteurs. Elle eft divifée en quatre fections. SECTION T Cinq articles à tous les tarfes. SECTION IL Cinq articles aux deux premières paires de tartes, & quatre feulement à la dernière, SECTION III Quatre articles à tous les tarfes. SECTION I V. Trois articles à tous les tarfes. La neuvième clafle répond à celle des Diptères des autres auteurs, La dixième clafle ne renferme qu’un feul genre, celui du gallinfecte, La onzième clafle ne renferme qu'un feul genre, celui de la puce. La douzième répond à notre première fection de l’ordre des Aptères: mais on voit ‘le termès ; & cependant Degeer a figuré cet! infecte avec des aîl:s, commela plupart des individus en ont effectivement. La treizième comprend les genres de notre feconde fection de l’ordre des Aprêres: maïs on voit de plus, dans la clafle de Degeer, l’écrevifle , le crabe & le monoclz. La quatorzieme comprend la fquille, le cloporte, la fcolopendre & le ïule. N te 100 A'LPT AILERON. On à donné le nom d'uf/eron ou de cucilleron à une membane três-mince & tranfpa- 1ente , qui fe trouve de chaque côté du corcelet des infectes de l'ordre des Dipières , à la bafe de leurs aîles. L'afleron des mouches , des fyrphes, &c. eft compofé de deux pièces convéxes d'un côté, concaves de l'autre, attachées enfemble par l'un de leurs bords , comme le font les deux battans d'une coquille bivalve : l'une de ces deux pièces eft unie, par l'autre bord, à la bafe interne de l’aîle ; de for- te que quand la mouche étend & agite fes ailes, l'afleron s'étend aufi, les deux valves s'ouvrent & fe trouvent alors fur un même plan quand l'aile repofe & qu’elle eft appliquée fur le corps de l'in- fcéte , les deux pièces fe ferment & fe trouvent placées lune fur l'autre. Il eft quelquefois fimple, comme on peut le voir dans les taons, c'eft-à- dire, compof£ d'une feule membrane très-mince, arrondie, tranfparente , terminée par un bord un peu plus épais. On a cru queles af/erons contribuoient au bour- donnement que la plupart des infeétes font enren- dre. J'ai dir à l’article aîle que pluficars infectes, pue de ces parties, faifoient entendre le même ruit, J'ai rapporté quelques expériences que j'ai faites fur des mouches, à qui j'avois coupé les azZe- rons , & qui, malgré cela, bourdonnoient comme auparavant. Je fuis porté à croire que les ar/erons facilitent le vol des infeétes, & qu'ils contribuent auf à leur faire exécuter divers mouvemens avec plus de facilité. Il ne faut pas confondre les aflerons avec les balanciers, Ahafteres , qui fe trouvent toujours au- deflous ; ceux-ci font amincis , femblables à un petit filet, terminé par un bouton ovale, arrondi ou légèrement aplati. Il n'y a que les infectes à deux ailes nues qui aient des af/erons ; mais tous n’en font cependant pas pourvus; les afiles, les bom- billes, les tipules , les coufins & plufieurs autres nen ont point; mais ces infcétes ont leurs balan- ciers plus grands & plus alongés , comme s'ils de- wotent alors fuppléer aux ar/erons qui manquent. ALTISE, Arrrca. Genre d'infetes de la troi- fième fection de l'ordre des Col£oprères. Les aitifes font de petits infedes ovales, ou an peu alongés, rarement arrondis, pourvus de deux aîles membraneules , veinées , cachées fous des étuis durs ; de deux antennes filiformes , prefque de la longueur du corps , compolées de onze pièces dif- tinétes ; d'une bouche munie de deux mandibules, de deux mâchoires, de quatre antennules & de deux lèvres ; de cuiles grofles , très-renflées , par le moyen defquelles ils exécutent un faut très- vif & aflez confidérable , femblable à celui de la puce; & enfin de fix pattes , terminées par des tarfes compofés de quatre pièces. Les a/rifes appartiennent à la famille des chryfomè- les. Liuné , dans les premières éditions de fes ouvra- ges, avoit placé ces infe@tes avec les mordelles ; il les ALT en a féparés dans les dernières, pour les ranger parmi les chryfomèles, avec lefquelles elles ont effectivement beaucoup de rapports ; il en a feule- ment fait une famille fous le nom de chryfomele Jaltatorie, chryfomèles fauteufes. M. Fabricius avoit confervé dans fon ouvrage intitulé, Syffema ento- mologia, le genre d'alfe , tel que nous l'a donné M. Geoffroy , enlui afhonant pour caraëtère, quatre antennules filiformes, tandis qu'il en donne fix qui groffiflent vers l'extrémité , aux chryfomèles. Il a réuni enfuite ces infedtes aux chrylomèles, à li- Mitation de Linné. MM. Degcer , Schrank , ont auf fuivi l'exemple de Linné. M. Scopoli a donné à ces infeétes le nom de cryfomele faltatorie, & il a placé les véritables chryfomèles parmi les coccinelles. Nous avons cru devoir, à limitation de MM. Gcoffroy & Schaeffer, conferver le genre d'aiife, & le diftinguer de celui de chryfomèle, parce qu'il offre des caraétères fufifans pour le reconnoître facilement, & que ces infeétes font d'ailleurs afflez nombreux pour mériter de faire un genre particulier. Les antennes des chryfomèles font compofées d’ar- ticles globuleux , qui vont un peu en grofliflant de la bafe à la pointe ; celles des a/rifes, à-peu- près d'égale épaifleur dans toute leur longueur, ont leurs articles prefque cylindriques ; elles font d’ailleurs un peu plus longues que celles des SE fomèles. La bouche préfente encore quelques difté- rences remarquables ; les antennules antérieures des afrifes ont le troifième article un peu plus gros que le quatrième , & celui-ci eft terminé en pointe ; celles des chryfomèles ont le dernier article plus gros que des autres, & prefque en mafle; mais le caraétère le plus facile à faifir eft celui des pattes ; les cuifles poftérieures des a/rifes font très-groffes & uès-renflées , & ces infeétes fautent avec la plus grande légèreté, lorfqu'on approche pour les prendre ; c'eft ce qui leur a fait donner en fatin le nom d'altica, qui veut dire fauteur. Le corcelet uni & convexe éloigne ces infectes des chryfomèles & des galeruques. La tête enfoncée dans le corcelet, diftingue, au premier coup-d'œil, les gribouris. Le corcelet cylindrique , auffi étroit que la rête, fait aifément reconnoître les criocères ; enfin , le nombre des pièces des tarfes &les antennes en mafle , em- pêche de confondre les a/rifes avec les cocci- nelles. Les antennes des a/cifes font fiiformes , un peu plus longues que la moitié du corps de l'infecte, compofées de onze pièces ou articles diftinds ; prefque cylindriques, dont le premier eft gros, aflez long & un peu renflé, & le fecond court, petit, preîque clobuleux; elles ont leur infertion à la partie antérieure de la rère , entre les deux yeux. Les yeux font ronds , peu faillans , placés à la partie latérale de la rête : ils touchent au corce- let par leur partie poftérieure. La cète eft petite & plus étroie que le corcelet: A LT J. elle eft un peu inclinée & très- peu avancée, La bouche , comme nous l'avons dit plus haut, eft compofée d’une lèvre fupérieure , d'une lèvre inférieure , de deux mandibules , de deux mâchoires, & de quatre antennules. La lèvre fupérieure eft large , memoraneufe, late ou légèrementconvexe, entière & ciliée à fon Eh antérieur, placée à la partie antérieure de Ja têre, au-deflus de la bouche. La lèvre inférieure fe trouve au-deffous de la bouche: elle eft plus étroite que la fupérieure, membraneufe , entière. Elle donne naïffance aux deux antennules poitérieures. Les mandibules font dures, cornées , tranchantes, placées à la partie latérale & fupérieure dela bouche, au-deflous de la lèvre fupérieure. Les mâchoires qui fe trouvent au-deflous des man- dibules , font bifides : la pièce extérieure eft courte , cornée, prefque cylindrique, terminée en pointe moufle, & couverte, à # partie interne , de poils courts & roides, en forme de cils. La pièce inté- rieure eft courte, prefque membraneufe, compri- mée par les cotés , ciliée à fon bordinterne. M. Fa- bricius avoit d'abord regardé la pièce extérieure comme faifant partie des mâchoires ; il l’a enfuite regardée comme une antennule , quoiqu'elle foit d'une feule pièce, qu'elle ait la confiftance de la corne , & qu'elle ait une figure différente de celle des antennules. Les antennules font au nombre de quatre : les deux antérieures font courtes, prefque filiformes, compofées de quatre articles, dont le premier eft très-court, le fecond un peu long, le troifième plus gros & prefque arrondi, le quatrième mince & terminé en pointe. Les deux poftérieures font un peu plus courtes, & compofées de trois articles filformes, prefque égaux entr'eux. Le corcelet eft convexe , uni , plus large que la tête, plus étroit que les élytres: il eft très-peu bordé , & fouvent ce rebofd eft fi petit, qu'iln'eft pas apparent. Les élytres font dures, convexes, ftriées ou poin- tillées : elles cachent deux aïîles rephées, membra- neufes , veinées , & fouvent colorées. Le corps eft ordinairement ovale, plus ou moins alongé, convexé en-deffus , un peu aglati en- deflous : quelques efpèces cependant font arron- dies , & reflemblent à une denu-fphère. Lés pattes, au nombre de fix, font compoftes de la hanche, de la cuïffle, de la jambe & du tarfe , divifé en quatre pièces. La hanche eft très- courte & très-petite. La cuifle eft de Jongueur moyenne ; elle eft peu renfiée aux quatre pattes antérieures, mais cile eft très-grofle & très-renfée ALT 10ù aux poftérieures ; celles-ci paroiffent quelquefois pref- que fphériques, ce qui fait que ces infedtes marchent aflez lourdement, mais qu’en revanche , ils fautent avec la plus grande légèreté, Les jambes font pref- que cylindriques, ou peu comprimées. Les tarfes {ont compofés de quatre articles ; le premier eft alongé , étroit, conique & un peu aplati ; le fecond eft plus large, plus court & plus aplati; le troi- fième eft le plus large ; il eft terminé paf deux lobes arrondis, & il eft garni en-deflous de poils courts & ferrés, en forme de brofle ; le quatrième eft alongé, prefque linéaire, un peu plus gros à fon extrémité, légèrement arqué, & terminé par deux crochets arqués , aigus & aflez forts. Les alrifes font en général très-petites : les plus grandes d'Europe n’ont guères plus de deux lignes de long, & celles des pays les plus chauds n’en ont guères plus de trois. On les trouve plus com- munément en printems , dans les endroits frais, humides, un peu gras , répandues fouvent en très- grande quantité fur les plantes potagères , dént elles criblent les feuilles, & auxquelles elles font fouvent beaucoup de tort. La plupart brillent des plus belles couleurs ; toutes fontluifantes & entièrement glabres, c’eft-à-dire, lifles, & fans poils ni duvet. Ces infeétes dépofent leurs œufs fur les plantes , dont ils fe nourriflent. Les larves qui en fortent fe nourrifleut des mêmes plantes ; elles font hexa- podes, c’efta-dire , qu'elles ont fix pattes articu- lées & afflez longues : elles reffemblent beaucoup aux larves des chryfomèles & des coccinelles. Leur cotps eft alongé , divilé en douze ou treize anneaux, fur chaque côté defquels il y a un ftigmate. Le dernier anneau eft garni en-deflous d'une efpèce de mamelon charnu, qui fert de quatrième paire de pattes. La tête cft dure, prefque coriacée, & munie de mâchoires fortes, dures , cornées , tran- chantes , & d'efpèces d'antennules : on trouve pref- is toujours un très-grand nombre de ces larves ur la même plante. Lorfqu’elles veulent fe transformer en nymphe, la plupart de ces larves fe fixent fur les feuilles des plantes qui les ont nourries, par le moyen du mamelon de derrière : ainfi fixées , elles fe dépouillent de la peau de larve, qui fe fend longitudinalement fur le dos, & que l'infeéte fait glifler en arrière, où. elle eft bientôt réduite en peloton. Au bout de quinze ou vingt jours, les nymphes fortent de cetétat, & fe montrent fous celui d'infeéte parfair. L'enveloppe de nymphe s'ouvre longitudinalement à la partie fupérieure ; l'infeéte en fort & laifle fa dépouille prefqu'entière ; on n'y voit que la fente qu'il æ& fait en fortant. To» Suite de lIntroduélion à l'Hifloire Naturelle des Infeites: PSNPMRORSARNT SRE ANT OT CEA MN GRENO MEME NO le TNA RUE CHRIS SOMME L 4, L'i1N. F'a8. CHA TRAA CUT E RUE ST IGYÉL NÉE MRAI ORURESS ANTENNES filiformes, prefque de la longueur du corps: articles F| prefque cylindriques ; le premier plus gros que " les autres. Bouche munie de mandibules, de mâchoires bifides , & de quatre fl'antennules inégales , filiformes. Corps ovale , ou prefque arrondi. Cuifles poftérieures groffes , renflées, propres pour fauter. Quatre articles à tous les tarfes; le pénultième large, bifide, garni en-deffous de poils courts &c ferrés. PUSYPUELCHENS: mm 1. ALTISE ponctuée. s- ALTISE quatre-taches, Oblongue, jaune ; corcelet avec fix points Ferrugineufe ; corcelet blanc ; élytres avec noirs; élytres violettes, deux grandes taches blanches fur chaque. 2. ALTISE caroline, 6. ALTI1ISE noble. Jaunâtre; corcelet avec deux points noirs ; Ferrugineufe ; élytres avec le bord & une élytres avec cinq lignes longitudinales, noires. | bande blancs. 3. ALTISE à bandelette, 7. ALTISE quadrifafciée. Oblongue ; corcelet pâle , avec trois points Ferrugineufe ; élytres avec quatre lignes PLOITS 3 él tres noëres, avec deux lignes lon- tranfverfales, blanches: gitudinales ; blanches. e TT = DENT EN EME TERRE PES TETE PARENT RENTREE NT TES 8. ALTISE cercelet-blanc. . ALTISE bhuit-taches. Noire ; corcelet blanc; élytres violettes, À Ferrugineufe ; corcelet blanc; élytres avec | obfcures, avec quatre points blancs, dont | qui ire points blancs fur ÉERRRT AMEE 70" USN l'un interne , linéaire. ALTISE bifafciée, Pâle ;: élytres d'un noir violet, avec deux bandes pâles. 10. ALTISE finuée. Pâle; tête noire; élytres avec une large ligne longitudinale , finuée, d'un noir bleuir Ce 11. ALTISE ‘équeftre. Corcelet & élytres blancs; élytres avec Le bord & une bande ferrugineux. 12. ALTISE bordée. Noire; élytres d'un vert bronzé, avec le bord & deux points blancs. 13. ALTISE famelique. Jaunâtre; élytres vertes , avec le bord pâle. 14. ALTISE bicolor. Rougeâtres. élytres & cuifes poflérieures d'un bleu très luifant. 1$. ALTISE équinoxiale, Corcelet rougeâtre ; élytres violettes, avec quatre taches blanches [ur chaque. 16. ALTISÉ furinamoife, Jaunâtre ; corceletrougeûtre, taché; élytres avec le bord & une bande couleur de fang. 17. ALTISE S blanc. Pâle; élytres noires , avec une ligne Jon: gitudinale blanche, courbée, en PA de S 18. ALTISE potagère. Ovale , d'un bleu noires. verdôtre ; antennes ALES ES. (Infeñes.). 19. ALTISE dorée, Corcelet pâle ; élytres bronzées , avec deux taches & une bande dorées. 20, ALTISE corcelet-fauve. Corcelet fauve; élytres pâles, avec La Juture & deux taches noires. ALTISE dela jufquiame. D'un verd bleuâtre ; pattes fauves ; cuiffes poflérieures violettes ; élÿtres flriées. 22. ALTISE bleue. Bleue ; fauves ; tillées, Jambes élytres poin- 23. ALTISE noire-ovale, 2 Ovale, d'un noir bronzé; pattes noirss ; élytres pointillées. 24. ALTISE noire-alongée, Alongée, d'un noir bronzé ; pattes noires ; élytres pointrllées, 25. ALTISE Rubis. Elytres vertes ou bleuâtres ; tête & corcekt cuivreux , bréllans ; pattes ferrugineufrs. 26, ALTISE Plutus. D'un verd doré; antennes & pattes fauves, 27. ALTISE trifafciée. Blanchätre en-deflus, avec trois bandes obfcures , dont une fur la téte, & deux fur les élytres. 28. ALTISE bronzée, Brongée , luifante ; extrémité des élytres, to EE ae ALTISES. (Infe@es). attes antérieures, & jambes poftérieures P 3 , Jaures. 29. ALTISE tête-roufle, D'un noir bleuâtre, luifant ; tête & articu- lations des pattes, ferrugineufes. 30. ALTISE paillette. Noire; corcelet , élytres 6 pattes d'un ll jaune pâle. 31. ALTISE bordure-jaune, Noîire ; corcelet & élytres noirs, bordés de jaune pale. 32. ALTISE angloile. Très-noire ; élytres & pattes d'un jaune | péle, 33. ALTISE quadrille. Noire; élytres avec quatre points rou- geâtres. 34 ALTISE patte-fauve. Noire ; corcelet & pattesrougeâtres ; élytres bleues , pointillées, 35. ALTISE Bedaud,. Noire; tête, corcelet & pattes rougeâtres ; élytres d'un bleu violet, ffriées, 36. ALTIS'E firiée, Oblongue, toute ferrugineufe ; élytres friées. Suite de l'Introduëlion à l'Hifloire Naturelle des Infeites: 37. ALTISE fauve, Ovale , toute fauve ; élytres finement poin- tillées, 38. ALTISE biponctuée. Noire, luifante; élytres avec un point rougeâtre vers leur extrémité, 39. ALTISE jaune. D'un jaune pâle; yeux noirs. 40. ALTISE des bois. Ovale, noire, luifante; élytres avec une ligne longitudinale jaune. 41. ALTISE bordure-noire. Ovale , noire , corcelst & élytres jaunâtres , avec le bord noir. 42. ALTISE braflicaire. Très-noire ; élytres d'une couleur de briques pâle, avec le bord & une bande norrs. 43. ALTISE noire. Ovale, noire, luifante ; bafe des antennes & jambes fauves. 44 ALTISE hémifphérique. Hémifphérique, noïre ; jambes brunes. 45. ALTISE tête-jaune. Alongée, d'un noër bleuâtre ; tête & pattes antérieures JAUNES. Q A LT 1. ALTISE ponuée. ALTICA thoracica. Fas. : ‘Altica oblorga, fiava ; thorace nigro punélato ; elytris violaceis. FAB. Syf. ent. apperd. pag. 821. Chryfomela thoracica. Fa. Sp. tnf. tom. 1. pag. Mae. 87e . Cette alrife a environ trois lignes de long. Sa tête eft jaune , & les yeux font noirs. Le corcelet eft jaune , avec fix points noirs. Les élytres font lifles , violettes, bordées de jaune, principalement vers leur bafe. Les pattes font jaunes , &les cuifles poftérieures renflées & obfcures. Elle fe trouve dans l'Amérique méridionale. 2. ÂLTISE caroline. ALTIcA caroiiniara. Nos. Chryfomela caroliniana fa/catoria flavefcens , tho- race punéhis duobus , coleoptris vittis quinque ni- gris. Fas. Mant. inf. tom. 1. pag. 75. n°.2. Crioceris caroliniana. Fas. Syff. ent. pag. 12+. n°. 21. Sp. inf. tom. 1. pag. 156.n°. 38. Elle eft de la grandeur du criocère porte-croix. Sa rère eft jaune ; les antennes & les ycux font noirs. Le corceler eft très-peu bordé ; il eft jaune , avec deux points noirs. Les élytres font jaunes, rec une ligne longitudinale, noire, au bord ex- rieur, une autre au milieu, & une troifième commune, ala future. Les cuifles poftérieures font ferrugineufes & renfées. Cette efpèce fe trouve dans la Caroline. 3. ALTISE à bandelettes. AL1TIcA vittata. Nos. . Altica tomentofa oblonga , thorace pallido , purc- 1iS tribus nicris, elytris aïgris , vittis ducbus albis. Fas. Syf. enr. pag. 122. n0. 22. Chryfomela tomentofa oblonga | elytris ftbro- mentofis nigris : Linea longitudinali margineque pal'idis. LIN. Syf. nat. pag. 601. n°. 107. Re to glabrata. Fas. Sp. inf. tom. 1. pag. 156. Chryfomela glabrata.-Far. Manr. inf. com. 1. pag. T'ON TTL TE Cet infecte reflemble au précédent. Sa crête cft noire , & le front blanc. Le corcelec eft pâle, avec trois points noirs. Les élytres font gl:bres dans l'efpèce que décrit M. Fabricius ; elles font légère- ment cotonneufes dans celle de Linné : on y voit deux lignes longitudinales pâles, qui fe réuniflene vers l'extrémité de l'élytre : le bord de celle-ci eft noir. L'abdomen eft brun, avec les côtés blancs. Les cuifies font renflées , noirâtres, avec le bord intérieur pâle. Elle fe trouve en Amérique. 4. ALTISE huit-raches. ALTIcA quatuor guttara. Nos. Chrufornela 4 guttara fulratoria, ferrugirea, thorace elytrortmque purétlis quatuor albis. Fas. Sp. inf. LOFT, 1. pag. 132. n°. 89. Hfoire Naturelle, Infeëtes. Tome I. ALT 10$ Ses antennes , fes pattes, & le deflous du corps font de couleur de marron. Ses yeux font noirs: Le front & le corcelet font blanchâtres. Les élytres font de la même couleur que le deffous du corps ; elles ont huit taches blanches; favoir, fix placées longitudinalement {ur deux lignes, trois de chaque côté dela future, & deux autres vers le bord exté- rieur , entre la première & la feconde. Elle fe trouve à Cayenne. $: ALTISE quatre-tachcs. ALTIcA biguttata. FA3. Alrica ferruginea -thorace elytrorumque maculis duabus albis. Fa. Syff. ent. app. pag. 821. Chryfomela biguttata ful:atoria ferruginea, tho- race elytrorumçue macufs duabus albis. Fas. Sp. inf. tom. 1. pag. 132. n°. 88. Certe efpèce reffemble un peu à la précédente par la forme & la grandeur. Ses antennes font noires, & prelque de la longueur du corps. La rêre eft noire, avec un point blanc au front. Le corceler eft blanc & fans tache. Les éruis font luifans, noi- râtres, avec quatre taches blanches, deux fut chaque ; ui fouvent fe confondent & paroïflent former deux bandes. Le deffous du corps eft de couleur de marron. Elle fe trouve à Cayenne. 6. ALTisE noble. ALTicA nobilitata. Nos. Chryfomela nobilitara falcatoria ferruginea, ely- crorum margine fufciaque albis.Fas. Mant.inf. rom.1. Pag.\76. n°. 120. Elle eft grande: fa cêre eft ferrugineufe , & les yeux font noirs. Le corcelet eft ferrugineux, avec tous les bords blancs. Les élytres font glabres, luifantes, ferrugineufes, avec les bords & une large bande blanche , au milieu. Elle fe trouve à Cayenne. 7- ALTISE quadrifafciée. ArTicA quadrifafciata. Nos. Chryfomela quadrifafciata falratoria ferruginea , elytris ftrigis quatuor albis.Fas. Mant inf. tom. 1. 17 Or OA EE Elle eft grande. Sa tête eft ferrugineufe, avec un point fu: le vertex & les antennes, noirs. Le corcelet eft ferrugineux & varié de blanc peu mar- qué,. Les élytres font glabres, luifantes, ferrugi- neufes , avec quatre lignes tranfverfales blanches , dont la première eft pofée fur la bafe, & la qua- trième cft ondée. Le corps eft d'une couleur ferru- gineufe obfcure. Elle fe trouve à Cayenne. 8. Aztise corcelet-blanc. AzTicA albicollis. Nos. Chryfomeia albicoilis faltatoria nigra, thorace alho, elytris obfeurè vviolaceis ;ÿ puadtis quatucr aïbis ; interiori lineari. Fas. Ment. inf. tom. 1. pag. 76. TL MMECZL. O A LT Cette cfpèce eft plus petite que les précédentes : fa tête cft noire, avec une grande tache blanche farle front. Le corceler eft glabre, luifant , blanc & fans taches. Lcs élyires font luifantes, d'une couicwr violette foncée, avec quarre points blancs, dont l'un vers la future , linéatre & oblique. Elle fe trouve à Cayenne. 106 9. ALTISE bifafciée. ALTicA bifafciata. Nos. Altica pallida , elytris nigro-violaceis , fafeiis duabus pallidis. Nos. Cerre efpèce elt une des plus grandes que nous connoiflions : elle 4 plus de trois lignes de {5ng, & deux de large. Ses antennes funr obfures. Tout fon corps cit d'un jaune pâle ; of voit fealement un peu de noir à la partie poftérieure de la tête, & quelques points irréguliers de cette couleur fur le corceler. Les élÿtres font coupées par cinq bandes, dont trois d'un noir bleuâtre, & deux d’un jaune pâle. Les jambes & les tarfes font un peu obfeurs. Ceric alrife fe trouve à Cayenne. 10. ALTISE finuée. ÆALTICA finuata. Nos. Aliica pallida , capire migro , elytris witra finuata nigro-violucea. Nos. Cette efpèce cft plus alongée que la précédente : elle a trois lignes de long, & une ligne & demie de large. Tout fon corps et d'un jaune pâle. Les antennes font d'un jaune obfcur. La rère eft noi- ratre, Le corcelet eft pale & fansraches. Les élytres font päles, avec une laïge raie longitudinale , finuée, un peu plus large vers Le bour. Elle fe trouve à Cayenne. 11. ALTISE équeftre. ALTicA equefiris. Nos. Chryfome a equeftris fz:ratoria , thorace elytrifque a!Bis : margine bafeos jafciaque media ferrugineis. Fas. Mans, inf. tom. 1. pag. 76. n°. 118. Cette efpèce eft grande. Sa rête & fes antennes font noires, avec un point blanc à la bafe des antennes. Le corceler elt luifant , blanc & fans taches. Les élytres font luifantes, blanches, avec le bord de la bafe, & une large bande, au mi- lieu, ferrugineux, avec un reflet cuivreux, lui- fant. Le corps eft noirätre. Les cuifles poftérieures font renflles. Elle fe sronve en Amérique. 12. ALTISE bordée, née. FAR. {tatoria nigra, elytris viridi aneis rrgiae punitifque duobus albis. F8. Sp. inf: rom. 1. sLAZa re 32. . 90, Cette aleife eft une des plus grandes. Sa tète cit noire. Le corceler eft d’une couleur de bronze, un peu obfcure , avec 18 bord antérieur & pofté- rieur blanc. Les étuis fonc d'un verd cuivreux; üls REL/T ont deux points & leurs bords blancs. Le corps eft très-noir, Les cuifles poftérieures font très-renfées. Elle fe trouve en Portugal. F3. ALTIS5E famélique. ALTICA famelica. Nos. Altica marginata flaveftens , elytris viridibus, margine pallido. Fag. Syf. ent. appeñd. 8x1. Chryfomela marginara. Far, Sp. inf. tom. 1. pag. 132. 720.91. Ciryfomela famelica. Fas. Manr. inf. tom. 1. PAL 76092223: - Ù Cerre efpèce cft une des plus grandes. Les antennes font noires. La rêre & le corceler font jaunatres : on y apperçoit quelquefois des taches obfcures, mais plus fouvent il n’y en a point. Les étuis font verdâtres, luifans, avec leur bord extérieur päle. Le corps eft jaunärre. Les jambes font noires, & les cuifles poftéricures très-renflées. Elle fe trouve en Amérique. 14. ALTisE bicolor. ALTICA bicolor. Fas. Chryfomela ( bicolor ) faltatoria, ovata rufa, ely- tris femoribufque poflicis ceruleis. Lin. Syf. nar. Pag. 593. n°. 52. Aliica. Fas. Syf. ent. pag. 112. n°. 1. Chryfomela. FaB. Sp. inf. tom. 1. pag. TOUT Chryfomèle fauteufe rouge à étui d’un bleu très- luifant. Dec. Mém. 1om. $. pag. 357. pl 16. eo: Elle eft un peu plus petite que les précédentes : clle reflemble par la grandeur & les couleurs à l'alrife patre- fauve. Les yeux & les antennes font noitâtres. Sa rète, fon corceler & fon corps font fauves. Ses étuis font d’une belle couleur bleue , très-luifante. Les cuifles poftérieures font bleues & très-renflées. Elle fe trouve en Amérique. RD If. ALTISE équinoxiale. ALTicAa aquinoétialis. Fa8. L Chryfomela falraroria , thorace rubro, elytris vio- laceis : maculis quatuor albis alternis. Lin. Syf, nat, pag. $96.n . 7I. Altica aquiroüialis. FAB. Syff. ent. pag. 112. n°, 2. — Chryfomela aquinoëlialis. Sp. inf. rom. 1. PA£. 132. n°. 93. L Chrylomèle fauteufe à corcelet couleur de chair, à étuis violers luifans, avec quatre taches blanches far chacun. Dec. Mém. rom. $. pag. 356. n°. 11. PL. 16. fig. 19. Cette efièce eft affez grande. Les antennes font noires , & de la longueur du corps. La tete eft noire , avec une tache jaune fur le front. Le corcelet eft petit , un peu convexe , & d'un rouge pile , pref- que couleur de chair. Les élyrres font d'un beau violer liant, tirant quelquefois fur le bleu ; on voit, fur chaque, quatre taches blanches, arton- ALT dies, Le ventre eft couleur de chair pâle : la pei- trine £it bleuâtre , & les pattes noires. Elle {£ trouve à Surinam, 16, Avrise furiramoife, ALTIS4 furinamenfis. FAB, Chryfomela furisamenfis fz/atoria flavefcens , elytris margiie fefciaque fanguineis. LiN, Syf, nat. 595: 69. Alrica. Far, Sf. ent. pag. 116, n°. 23, Chryfomela, Fas. Sp, inf. tom. 1. pag. 1371 R°. L17: Côryfomèle faureufe à corcelet d'un rouge clair, 4 étuis roux, avec une bande tranfverfe rouge, a antennes &. pattes griles. Dec. Mém tom. $. pag. 3$$, 10. pl. 16. fig. 17. : Cette alrife eft une des plus grandes; elle a trois lignes de long, fur une & demie de large: fes antennes , fes pattes & le deflous du corps font d'un jaune pâle. Le corceler eft d'un rouge clair, avee quelques petites raches obfcures. Les élytres {ont jaunâtres, coupées dans leur milieu par une bande rouve ; elles fonc bordtes d’une rate de la même couleur, qui s'élargit vers leur extrémité, & forme une rache. Elle fe trouve à Surinam. 17. ALTISE S blanc. ALTicA S bittera Fas. Aitrca pallida , elytris nigris, linea longitudinali flexuoa alba. Fas. Syff. ent. pap. 116. n°. 24. Chryfomela S littera. Lin. Syf. nat. pag. 595. A PE7O: CAryfomela $ littera. Fas. Sp. inf. tom. 1. pag. 137- 1°. 118. Chryfomèle fauteufe d'un jaune orifâtre, à étuis bruns , avec une raic longitudinale , ondée, blan- châtte. Dec. Mém. tom. $. pag. 357. n°. 13. Elle eft plus petite que les précédentes : elle a une figure un peu alonoce, Ses antennes font noires, & moins longues que dans les autres efpèces. Ses yeux font noirs. Son çorps eft d'un jaune pâle, Les élytres font d'un brun foncé très-luifant, avec une ligne longitudinale un peu ondée, blanche , & qui repréfente aflez mal la lettre S. Elle fe trouve à Surinam, 18. ALTISE potagère. ALTICA oleracea. FAB, Cryfomela oleracea faltatoria virefcenti-cerulea. LiN. Syff. nat. $93. $1, —Faun, fiec. n. 534. Alrica oleracea. Fas. Syjf. ent. 112, 3. Chryfomela, Fas. Sp. inf. 1.433. 94. * Chryfomela oleracea. Scor. Ent. carn. n°. 212. Chryfomela oleracea. ScHranx. ÆEnum. inf. auf. . 1$9. Chryfomèle ‘auteufe ovale , entièrement d’un bleu verdâtre , à antennes noires. Dsc. Mém. 10m. $. pag. 344. 49. o Les | 2° ALT ue, GEOFP, Fnfe E.FAB, 2dfr 1, Certe alife ct une des plus grandes de celles d'Europe : cle a près de deux lignes de long , fur une de large : elle eft entièrement biesce, excepsé les antennes, qui {one noires, & prefque de da longueur du corps. Le corceler et Life, avec un enfoncement tran{verfal à ‘{a partie poftéricure. Les élytres font lifles, fans ftries, parfemées de peus points irréguliers , qui ne pazoiflent qu'avec la loupe. Les cuiffes poftérieures pie très-grofles, & l'an- fete s'en fert pour fauter vivement, On la trouve en Europe , fur es plantes pota- gères, auxquelles elle fai fouyent beaucoup de tort, 167 L'aleife ble 19. ALTISE dorée, ALTicA aurata. Nos. Alrica thorace pailido , elytris encis : maculis dugbus fafciaque aureis, Fas, Syf. ent, pag, 112. o n°, 4. FL ENT atbicoliis, Fas. Sp. in, tom. 1, pag, 133. 0°. 95. Elle a la forme & la grandeur de l’a/cife pota- gère. La tête eft noire. Les antennes font fliformes , noires , & pales à leur bafe. Le corceler eft pâle & arrondi, Les élytres font glabres, brillantes, cui- vreufes, avec deux points à leur bafe , & une bande au milieu , de couleur d'or. Le yentre eft noir ; les pattes font pâles ; les cuiffes poftérieures font noires & très-renflées. Elle fe trouve dans la Nouvelle-Hollande. 20. ALT1sE corcelet-fauve, AzTicA fulvi-col is. Non. Chryfomela fulvi-collis frltatoria , thorace ru- fefcente , elytris pallidis , futura maculifque duabus rigris. FAB. Sp. inf. tom. 1. pag. 133. n°. 96. Elle eft de grandeur moyenne. Sa rête eft noire & luifante. Le corcelet eft fauve , {ans tache, avec l:s bords pâles. Les élytres font liffes, lurfantes, pâles, avec deux grandes taches noires , l'une à la bafc, & l’autre vers le milicu : la future eft noire. Tout le deflous du corps eft pâle. Les pattes fonc fauves , avec les genoux noirs. Elle fe trouve ..…. 21. ALTISE dela Jufquiame, AzrTic: Hyofciami. Fas. Chryfomela virefcenti-cerulea , pedibus teflaccie , femoribus |pofficis violaceis. Lan. Syff. nat. pag. 594. n°. sa. — Faun. fuec. n°. 536. Altica Hyafciarmi, Fas. Syff. ent, pag. 113. ns Chryfomela. Fas. Sp. inf. tom. 1. pag. 153. 1! 97. Clrylomte fauteule ovale d'un vert bronzé bleuâtre, à étuis pointillés, à pactes roufles & à cuifles poftérieures vertes, bronzées. Dec. Mér, toin. $. pag. 345$. $1. L'alife du choux. GEorr. Jnf. 1. 148. 11. O 2 p2 ALT Chryfomela hyofciami. Scnranx. Enum. inf. auf}. n°, 161. Les antennes font noirâtres, & leur bafe ef fer- ruvineufe. La têre, le corceler & les élytres, font d'uu brau bleu orillant. On voit, fur les élytres, des ftries, fermées par de petits points. Les pattes out ferrugine 1fes, à l'exception des cuifles poité- isw®s, qui font noires. Un nu vuve cet infecte en Europe , en grande quan- ut, fun eschoux ,qu'il ronge & dévore. 103 12. ALTISE oleue. A:Tica carulea.Fourc. Ent. Par. pag. 100. Altica cerulea, elytris punétis fparlis , tibiis fer- rugineïs. GEOFF. Înf. tom. 1. pag. 249. n°. 12. L'alrife bleue fans ftries. GEOFF. 56. Cette efpèce reflemble beaucoup à l'akife de la Jufquiame : elle eft comme elle d'un beau bleu ; mais fes élytres font chargées de petits points en- foncés, placés irrégulièrement, qui ne forment oint de ftries, comme on le voit dans la précédente. La bafe des antennes & les pattes font fauves, excepté la partie inférieure des cuifles poftérieures, qui eft noirâtre. Elle fe trouve aux environs de Paris, fur diffé- rentes plantes. 23. ALTISE noire-ovale. ALTICA nigripes. FAB. Alrica nigro anea, ovata pedibus nigris. GEOFF. Inf. tom. 1. pag. 146. n°. 5 Alrica viridi-anea , pedibus nigris. FaB. Syff. ent. pag. 113. 79.6. Chryfomela. Yas. Sp. inf. tom. 1. pag. 133. n°. 98. Cette efpèce reflemble un peu à la précédente: elle eft partout d'un noir verdätre, un peu brouzé. Les élytres font chargées de points irréguliers. Les antennes & les pattes font noires. Elle fe trouve en Europe, plantes. fur différentes 24. ALTISE noire-alongéc. ALTICA hortenfis. Nos. Alkica nigro-anea , oblonga , pedibus nigris. Grorr. Inf. tom. 1. pag. 246. n°. 6. L'altife noire alongée des crucifères. GEOFF. 26. Cette efpèce eft toute d'un noir verdaire, un peu bronzé : elle eft plus petite & plus alongée que la précédente. Les élytres font parfemées de petits points enfoncés, irréguhers. Les antennes & kes pattes font noires. On la trouve en Europe, fur les plantes, & fur- tout fur les choux. Elle eft très-commune aux en- viuons de Paris. 25. ALTISE Rubis. ALTICA niridula. FaB. Chryfemela niridula Jaltatoria , elytrès carukeis AGE /T capite thoraceque aureis pedibus ferrugineis. Lin. Syff. rat. pag. 594. n°. 60. — Faun. fuec. n°. s42. Altica nitidula. F4as. Syf. ent. pag. 113. n°. 7. Chryfomela. FaB. Sp. inf. tom. 1. pag. 134. n°. 99. SCHAEFF. Îcon. inf. tab. 87. f. 5. Bupreflis chryfocollis. Scop. Enr.’ carn. n°. 198. Chryfomèle fauteufe ovale , à étuis bleus ou verds , à corcelet doré , à antennes & pattes roufles , & à cuifles poftérieures noires. Dec. Mém. tom. $. PAg. 346. n°. $4. Altica nigro-aurata , thorace aureo femoribus, fer- rugineis. GEOFF. Inf. tom. 1. pag. 249. n°. 33. L'alrife Rubis. GEOFF. 4b. Chryfomela nitidula. ScHRANK. Exum. inf. auf. n°, 163. Cet infette eft très-brillanr. Sa tête eft d'un vert doré , ou d’un très-beau bleu. Le corcelet eft d’un ronge doré, vif & éclaranr. Les élytres font d'un beau bleu luifant, & quelquefois d'un vert doré, avec des ftries formées par de petits points enfoncés. Ees pattes & la bafe des antennes font de couleur fauve. £ On trouve communément cette alife fur le aule. 26. ALTISE Plutus. A1Tica Helxines. FAB. Altica aurea pedibus flavis. Grorr. Inf. tom. 1: Pag. 149. n°. 14. Chryfomela Helxines faltatoria viridi-enea, an- tennis pedibufque omnibus teflaceis. LIN. Syff. nat. pag. 594. n°. $8. — Faun. fuec. n°. $40. Aliica Helxines. FaB. Syff. ent. 113. 8. Chryfomela. Far. Sp. inf. tom. 1. pag. 134. H°. 100. Chryfomela Helxines. Suiz. Hifi. inf. pl 3. TOR ER Chryfomela Helxines. ScHRANx. Enum. inf. n°, 158. Chryfomèle fauteufe ovale d'un vert doré très- luifant, à pattes & antennes roufles, & à étuis pointillés. Dec. Mém. rom. $. pag. 345. $2. Tout le deflus de cet infe&te eft d’une belle couleur verte dorée. Les antennes & les pattes font d'un jaune un peu fauve. Les cuifles poftérieures font noires, mais fouvent marquées d’une grande tache fauve. Les élytres font ftriées. On la trouve en Europe dans les jardins, fus différentes plantes. 27. ALTISE trifa{ciée. Azrica trififciota. Fas. Chryfomela faltatoria fupra albida , fafeiis tribus fufcis. Lin. $yf. nat. pag. $94. n°. 61. Altica trifajciata. Fas.: Syf. ent. pag. 71% 9. Chryfomela. Sp, inf. tom. 1. pag. 134. n°. 101, 113, ALT Elle eft de grandeur moyenne. Sa tête eft blan- châtre, avec üne bande obfcure. Les élytres font blanchäues , avec deux bandes obfcures , qui ne vont pas jufqu'au bord extérieur. Les cuiles font de couleur de rouille. Elle fe trouve en Europe , fur différentes plantes. 28. ALTISE bronzte. AzTica Modeeri. Nos. Chryfomela fzlcatoria anea-nitida , elytris apice avis , pedibus anterioribus , tibiisque poficis Lu- zeis. LiN. Syff. nat. pag. 594. n°, $7.— Faun. fuec. n°. 539. Chryfomela Modeeri. FAB. Sp. inf. tom. 1. pag. 134: n°. 102. Elle eft a-peu-près de la grandeur d'une grofle puce ; tour fon corps eft d'une belle couleur bron- zée, luifante. Les élytres font ftriées, de la cou- leur du corps, avec leur extrémité jaune. Les an- tennes font noires, & jaunes à leur bafe. Elle fe trouve en Europe , fur différentes plantes. 29. ALTISE tète-roufle. ALTIcA erithrocephala. Fa. Chryfomela faltatoria atro-cerulea ; capite geni- culifque pedum rufis. Lin. Syf. nat. pag. 594. n°, 56. Altica nigro-anea , elytris ffriatis , pedibus fer- rugineis. GEOFF. Înf. tom. 1. pag. 146. n°. 4. L'alrife noire dorée. GEOFrr. tb. Altica erithrocephala. Fas. Syff. ent. pag. 114. n°, 10. Chyfomela. Sp. inf. tom. 1. pag. 134. n°. 103. Chyfomèle fauteufe ovale , à corcelet pointillé , bleu-verdâtre , à étuis violets, à points alignés & à pattes roufles. Dec. Mém. 1om. $. pag. 344. LICE Chryfomela violaceo-punétata fultatoria , ovata , thorace punétato , virefcenti-ceruleo , elytris violaceis punitato-ffriatis | pedibus rufis. Dec. ib. Elle eft d'un noir bleuâtte & brillant. Ses antennes font noires, & leur bafe eft fauve. Le deflous du corps eft d’une couleur plus foncée. Ses pattes font rougeâtres ; elles font fouvent noires, avec leurs articulations feulement rougeâtres. Les cuifles poftérieures font toujours noires. Cette efpèce fe trouve en Europe, dans les jardins. 30. ALTISE paillette. ALTicA atricilla. Fas. Alrica elytris pallido-flavis | capite nigro. Gxorr Ta. tom. 1. pag. 251. n°. 19. La paillette. GEOFrF. 16. Chryfomela falratoria nigra , capite, elytris ti- biifque teflaceis. Lin. Syf. nat. pag. 594. n°. 55. —Faun, fuec. no. 537. Alrica atricilla, Far. Syf. ent, 114. 11. A LE F Chryfomela. Fas. Sp. inf. rom. R°NTOA: Chryfomela atricilla. Scor. Ent. carn. n°. 217. Chryfomela atricilla. ScHRANK. Enum. inf. auf. n°, 156. Chryfomèle fautenfe, d’un jaune pâle, dont la tête, le ventre, & les cuifles poftérieures font noires. Dec. Mém. tom. $. pag. 348. n. 57. Les antennes, la tête, & le deflous du corps de cette efpèce, font noirs. Le corcelet, les élytres, les patres, & la bafe des antennes, font d’une couleur jaune, pale. Les élytres font chargées de points irréguliers. On la trouve en Europe, dans les jardins. 109 I. pag. 135$. 31. ALTisE bordure-jaune. ALTICA dorfalis. Nos. Chryfometa dorfalis falratoria nigra , thorace ely- trorumque margine pallidis. FAB. Sp. inf. tom. 1. Pag. 135. n°. 105. M. Fabricius , en décrivant cetteefpèce, dit qu'il la foupçonne n'être qu'une variété de la pré- cédente. Elle en diffère feulement en ce que les élytres font noires, avec leurs bords extérieurs d'un jaune pâle. Elle fe trouve en Angleterre , fur différentes plantes. 32. ALTISE angloife. ALTICA anglica. FAB. Alrica atra , elytris tibiifque pallidis. Fas. S fi. ent. pag. 114. n°. 12. Chryfomela anglica. Fas. Sp. inf. 10m. 1 pag. 135 AS TO 6: Cette arife reflemble beaucoup aux précédentes : la principale différence qu'il y a, confifte daas ie corcelet, qui eft noir dans celle-ci, Les élyues & les pattes font d’un jaune pâle. Elle fe trouve en Anglcterre. 33- ALTISE quadrille, ALTICA quatuor puflulata. Fas. /itica nigra , coleoptris punétrs quatuor rubris, GEorr. Înf. tom. 1. pag. 250. no, 15. L'alrife à points rouges. GEorr. 56. Altica nigra , colevptris purtfis quatuor rafis. Fan. Syf. ent. 114. 13. — Chryfomele. Sp. inf: 1. 135. 107. Les antennes de cette a/rife font noires, & leur bafe eft rougeâtre. La tête & le corcelet foat noirs & lutfans. Les élytres fontnoires, avec quatre points rougcs,- un à la bafe, vers la partic extérieure de chaque élytre, & l'autre vers la pointe : elles font finement & irréeulièrement pointillées. Les pattes font rougeatres , & les cuilles poftérieures noires. Cette alrife (e trouve en Europe, fur différentes plantes : elle cft rare aux environs de Paris. 34. ALTISE patte-fauve, ALTICA rufipes, Fas, ALT Aleica rigra, elytris caruleis , thorace pedibufque rubris. GEOFr. Inf, tom, 1, 145. n°, 2. L'alife de la mauve, GEorr, 14.” Chryfomela faltatoria ceruea oboveta , capite thorace, pedibus antennifque rufis. Lix. Syf, na, LEZ. 595$. n°, 65. — Faun, fuec, n°, 545$. "Chrylome a rufiges. Scop. Ent. carn. n°, 214, Chryfomèle faureufe ovale bleue, à rête, cor- celct & pattes roufles, à antennes moitié roufles & brunes, & à étuis lifles. Dre. Mér. inf. tom. 5. Pags 343272. 47. pl. 10. fig. 17. Æltica rifiges. FAB. Syf. ent. pag. 114. n°, 14. Chryfomela. Sp. inf. tom. 1. pag. 135. n°, 1o8. Ses asrernes fontrouges à leur bafe, & obfcures à leur pointe. Ses yeux font noirs. Sa tête, for corcelet & fes pattes, font rougetres, Ses élycres font bleues, luifantes & lJiffes. On trouve certe efpèce en Europe , fur différentes plantes, mais principalement fur la mauve. 110 35. ALTISE Bédaud. ALTICA. fufcires. FaB. Æliica nigra, ecyeris aigro-aneis ffriatis ,thorace rubro , pedibus nigris. GEOFF. 1. 124$, 3. AÂtica violacea , capite thoraceque rufis , pedibus nigris. Fan. Syf. ent. pag. 114. n°. 15. Caryfome.a fifcires. Fa. Sp. inf. tom. 1. pag. 13 fe. 20, TO9. Chryfomèle fautemfe ovale bleue , à tête, cor- celer , antennes & pattes roufles, à étuis cannclés, Dec. Mém. tom. $. pag. 343. n°. 48. Chryfomela ceruco-ffriata. DEG.tb. Cette alrife reflemble beaucoup à la précédente par la forme & les couleurs; mais fes paires font noires : les élytres font d'un bleu très-foncé, & on y voit des ftrics longitudinales, formées par de petits points enfoncée, Elle fe trouve en Europe , fur différentes plantes. 36. ALTISE ftrite. A1TICA exoleta. FAB. Zlrica oblonga ferruginea , elytris flriatis. G£OFrF . x I:f. tom. 1. pag. 250. n°. 16. L'afrife fauve à ftrics. GEorr. 16. Chryfomela faltatoria livida, pedibus teflacers , abdemine carireque fufeis. Lin. Syff. nat. $94. $9. — faur, fuec, $41. filrica exoleta. FAB. Syff. ent. pag. 115. n°. 17. Chryfomela exoleta. Fas. Sp. inf. tom. 1. pag. 136420. a. Chryfomèle cylindrique d'un jaune fauve, à ventre noir & à étuis pointillés. Dec. Mém. tom. 5. Pag. 338. n°. 42: Chryfomela cylindrica, flavo-teflacea , abdomine nigro, elytris punéfatis. Dec. id Chryfomela ferrugivea. Scor. Ent. carn.n°. 116. J Ch'yfomeia ferruginea. ScarANx. Enum. inf. auf. n°. 153. Son corps eft ovale, alongé, & d'une couleur fauve. Les yeux feuls font neirs. Les élytres font AT flriéen , & les frica formées par de peut points. Elle fe trouve en Europe , fur différentes plantés, . Nota, Degecr a placé cette altife parmi les chry= fomèles qui re fautent point, 37- ALTISE fauve, ALTICA teffacea. FAR. Altica ovata ferrugirea , elycris punis fparfis. GEOFF. Jnf. tom. 1. pag, 250, n°16. L'asife fauve fans itrics. GEOFrF. ib, Aitica tejlacea gibba, cytris lavifimis. Fa, Syfl. ent. pag. 114. n°, 16. QHryJomelz, Fas. Sp. inf. tom. 1. pag. 136 R° LEO. Beheit Les couleurs de cette alife font exa@tement les memes que celles de l'efpèce précédente; mais celle-ci a le curps ovale, prelque arrondi, & les élytres fars aucune ftrie; elles ont feulement quelques petits points peu enfoncés, placés irégulièrement. Eile fe trouve en Europe, fur diféreates plantes. - 38. AcTise bi-ponétuée, AiTICA holfatica. Fas. Cr;jomela jaltatoria nigra nitida , elytris apice Funcio rubro. Lin. Syf nat. pag. sys. n°. 67. — Faun. Juec. n°. 544. dltica holfatica. Fas. Syff. cit. pag. 115,R°, 18. Chr,'omela. Fas. Sp. inf. tem. 1. pag. 336. ntite, Cette efpèce eft noire, brillante, un peu plus petice que la précédente. On apperçoir , vers l'ex- trémité de chaque élytre, un point rougeñtre. Elle fe trouve en Europe , fur différentes plantes, 39- ÂLTISE jaune. ÆALTICA trabida, FAB. Aitica pailida , ocu:is nigris. Fas. Syf. ent. Pag. 11$. n°. 19. Chryfomela. Fas. Sp. inf. tom. 1. pag. 136. m9, 113. Alrica flava. Gzorr. nf. tom. 1. pag. 150. R°,-18. L'alrife jaune. GEorr. 16. Tour fon corps cft d'un jaune pâle. Les yeux feuls font noirs. Les pattes & le deffous du corps font moins päles que le corceler & les élytres. Cet infecte fe trouve en Europe , fur différentes plantes. > 40. ALTIsE des bois, ALTICA nemorum. FAB. Chryfomela faltatoria , elyeris dinea flava, pedibus pallidis. Lin. Syf. nat. $ps. 62. — Faur. Juec. $43. Alrica nemorum. Fan. Syf. ent. 115. 20. Chryfomela. Sp. inf. rom. 1.pag. 136. n°. 114. Chryfomèle fauteufe ovale, noire, luifante, à bande jaune, longitudinale fur les étuis. Dec. Mém. rom. $. pag. 347e M°: S$: ALT L'aitife à bandes jaunes. Georr. Înf. tom. 1. PRE ne, DV Altica etra ; elytris longitudinaliter in medio flavefcencibus. Grorr. 16. Chryfomela nemorum. Scor. Ent. carn. n° 215. Chryfomela nemorum. ScurANK. Enum. inf. auf. EMTEC E : La groffeur de cet infeéte varie : les plus grands n'ont guères qu'une ligne de long. Les antennes font noires , & un peu fauves à leur bafe. La réte & le corcelct font d'un beau noir luifant. Les élytres le font aufi; mais elles ont chacune une ligne lon- itudinale jaune, placée dans leur mulieu. Les pattes FN d'un jaune obfceur. Il fe trouve en Europe, fur différentes plantes. 41. ALTisE bordure-noire. ALTicA marginata. Fourc. Altica nigra , thorace elytrifque flavis , oris ni- gris. Georr. Î1f. tom. 1. peg. 248. n°. 10. L'alrife à bordure noire. GEOFF. 6. Altica marginata. FouRcROY. Ent. Par. tom. 1. PA. 99. n°. 10. Cette aleife eft plus grande que la précédente. Les antennes, la tête , les pattes, & le detous du corrs, font noirâtres. Le corceler & les élytres font d'un jaune pâle, mais celles-ci ont un peu de noir à leur bord extérieur , principalement vers la pointe : au refte , le noir eft plus ou moins marqué, & fouvent il ne s’en trouve point. J'ai trouvé cet infecte en quantité aux environs de Paris, fur des titimales , dans le bois de Boulogne. 42. ALTISE braflicaire. AzTica Brajfic:. Nos. Chryfomea Braflicæ faltatoria atra , elyrris pallidè teflaceis : margine omni faftiaque media atris. FaB. ÂMant. inf. rom. 1, pag. 78. n°. 146. Cetre efpèce eit petité & noire ; la bafe des an- tennes eft pâle ; les élytres font briquetées, avec une bordure noire tout autour , & une large bande au nulieu, de la même couleur. Les pattes font très- noires. Elle fe trouve en Europe , fur les choux & autres plantes poragères. 43 ALTISE noire. A1TI-A atra. Fas. . Altica nigra , nitida, antennarum bafi plan- rifque piceis. Far Syff. ent. pag. 114. n°, 21. Chryfomela. Fas. Sp. inf. tom. 1. pag. 137. 2. ITR L'alrife noire à jambes jaunes. GEorr. nf 1. 147. 8. flrica nigra, fub-rotunda , tibiis ferrugineis. GEOFF. 22. Chryfomela pulex. ScHRANx. Enun. inf. auf. no, : 60. Certe alrife n'eft pas plus groffe qu'une puce. Tout fon corps eit lite , & d'un noir un peu lui- A LT 111 fant, Ses antennes font obfcures, & fauves à leur bafe. Les jambes & les tarfes font fauves. On ne voit point de flries fur les élytres. Elle fe trouve fur différentes plantes en Europe. 44. ALTISE kémi(phérique. ALTICA hamifpharica. Fan. Chryfomela feleatoria nigra hemifpharice , tibiis piceis. LiN. Syf. nat. pag. $9$. n°. 68. Alrica hæmifphærica fuborhiculaca, depreffz nigra. Fas. Syf, ent. pag. 115.n°. 22. Chryfomela. Fas. Sp. inf. tom. 1. pag. 137. 2 METUIC Chryfomèle fauteufe arrondie, d'un brun foncé & luifant. Dec. Mém. rom. $. pag. 348. n°. 56, Certe alrife a le corps prefque de forme arcu- laire, noirâtre & brillant. Les pattes feules font brunes : elle eft plus grande que la précédente. Elle fe trouve en Europe ; elle eit rare aux en- virons de Paris. 45. ALTISE tête-jaune. ALTICA chryfocephala. Nos. Crryfomela chryfocephala fatatoria atro-cerulea , capite pedibufque quatuor antericribus \luteis. Lin. Syf. nat. pag. 594. n°. s3. Scopr. Ent. carn. n°. 213. Chryfomèle cylindrique , d'un noir bleuâtre, dont le devant de Ja rète & les quatre premières pattes font jaunes, rouffâtres. Dre. Mém. rom. $. PAag. 337. 1°. 41. Les antennes font de la longueur de la moitié du corps ; elles font fauves à leur bafe, & tout je refte eit obfcur. La rète & les quatre pattes de devant font d’un jaune fauve. Les yeux font noirs. Le corcelet eft lifle, luifant, d'une couleur noi- ratre, Les étuis font d'un noir bleuâtre; ils ont des ftries formées par de petits points. Les pattes pof- térieures font de la couleur du corcelet, Sa groffeur eft a-peu-près celle d’une groffe puce. Elle fe trouve en Europe, fur différentes plantes. Nora. Begcer à placé cette alrife parmi les chryfomèles qui ne fautent point. Efpèces moins connues. 1. ALTISE life. Arricalavis. Fourc. Ert. Par. tom. 1. pag. 98. n°. 7» Noire, ovale ; pattes fauves ; élytres pointillées. Alrica nigra, ovata, pédibus rufis , elytris non firiatis. GEOrr. inf. tom. 1. pag. 146. n°. 7. L'alrife noire à pattes fauves. Elle eft ovale, toute noire, finement chagrinée, fans aucunes ftries , avec les pattes un peu fauves. Si on regarde fes étuis à la loupe, on voit qu'ils font parfemés de petits points , d'où partent de très-petirs poils. A la vue fimple , ces étuis paroiffent lifles. GEoFr. Elle fe trouve aux environs de Paris. 112 AMV) 2. ALTISE ruftique. ALTICA ruffica. Nos. Noire; antennes , pattes & extremité des élytres briqueits. Chryfomela ruftica faltatoria atra, antennis pe- dibus elytrorumque apicibus teffaceis. Lin. Syft. nat. Pag. 595. n°. 63. Elle eft noire, excepté les antennes , les pattes & l'extrémité des élytres, qui font d'un rouge bri- queté. Le corceler et lifle. Les élytres font finement pointillées ; on voit, à leur extrémité, une tache ovale d'un rouge pâle. Elle fe trouve en Europe. 3. ALTISE Puce. ALTICA pulicaria. Nos. Noire ; élytres ‘avec une tache ferrugineufe à leur extrémité. Chryfomela pulicaria falcatoria nigra, elytris macula ferruginea poftica. Lin. Syff. rat. pag. $95. n°. 64. Elle eft à-peu-près de la grandeur d’une puce. Son corps cft ovale , tout noir, avec deux taches en forme de cœur, à leur extrémité. Elle fe trouve en Europe. 4. ALTISE fufcicorne. AzTica fufcicornis. Nos. Bleze, ovale ; tête, corcclet & pattes TOUgEAtres ; autenres nolirat!es. Chr ;formela fufcicornis faltatoria carulea obovata , capite, chorace pedibufque rufis , antennis fufcis. Lin. Syf. nat. pag. $95. n°. 66. Chryfomela fufcicornis. ScHranx. Erum. inf. auff. n°. 162. Ceïre cfpèce n'eft peut-être qu'une variété de l'alrife patte-fauve. Elle n'en diffère qu'en ce que les antennes font toutes noires. Elle fe trouve en Allemagne. $. ALTISE tronquée. AzTicA- trancata. Nos. Noire ; élytres tronquées, avec l'extrémité fer- ruoit cofe ; antennes & pattes fauves. , s Chryfomela truncata nigra ; eyfris truncaris : apice ferrugineis, pedibus antennifque rufis. Scor. Ent: carre 218: Elle cft petite, ovale, noire, luifante ; les élytres ne font ri pointillées, ni ftriées. Elle fe trouve en Allemagne, fur les écorces des arbres, 6. ALTISE luride. ArrticA lurida. Nos. D'an roux obfcur ; abdomen & yeux noirs. Chryfomela lurida fufco-rufa ; abdomine oculif- eue nigris. SCOr.-Ænt. carn. n°, 219. Elle eff de la grandeur de l'akife des bois : elle reffcmble beaucoup à l'akife pailletre, dont elle met peui-étre qu'une variété : cile en diffère en "A LU ce que la tête , les pattes, le corcelet & les élytres font d'une couleur fauve obfcure. L'abdomen & les yeux feulement font noirs. Les élytres font pointillées & un peu luifantes. Elle fe trouve en Allemagne. 7. ALTISE des titimales. Azric4a Euphorbia. Nos. Oblongue, noire; antennes & jambes fauves. Chryfomele Euphorbix falatoria , oblonga, atra ; antennis tibiifque omnibus rufis. SCHRANK. Enum. inf. auf. n°. 155. Cette efpèce n'a pas une ligne de long. Elle eft très-noire & luifante. Les antennes & toutes les jambes font fauves : on ne voit ni point, ni fnies fur les élytres. Elle fe trouve en Allemagne, {ur les titimales. ( Eupkorbia cypariffias. Lin. ) 8. ALTISE tachetée. AzricA maculata: Nos. Noire, luifante; élytres avec une tache fauve; pattes fauves. Chryfomela Altica fultatoria | nigra , nitens , fingulo elytro macula , pedibufque rufis. Sen anx. Enum. inf. aufl. n°. 157. Cette efpèce a un peu pius d'une ligne de long : elle cft noire & luifante, Le front & les paties font fauves; les yeux font noirs. Le corcelct et noir, avec une tache fauve de chaque côté, vers la bafe. Les élytres fons noires , luifantes , finement pointillées, couvertes d'un très-léger duvet, avec un point rouge fur chaque, placé vers la bafe. Elle fe trouve en Allemagne. ALUCITE, AzucrrA. Genre d'infeétes de l’ordre des Lépidoptères. Les alucites font de petits infeétes à quatre aîles membrancufes , couvertes d'une pouflière écailleufe, qui s'enlève au moindre frottement; elles volent plus ordinairement pendant la nuit : on les trouve cependant quelquefois pendant le jour dans les bois, dans les prairies ; &c. Elles viennent d'une petite chenille rafe , à feize pattes, qui fe nourrit de fubftance végétale, & qu'on trouve plus ordinaire- ment fur les feuilles d'arbres & de plantes, qu'elles plient ou rapprochent les unes des autres, pour fe mettre à couvert. Quelques efpèces attaquent le bled & le feigle, après avoir joints enfemble plufieurs grains, & s'y étre faites un fourreau avec de la foie, ou après avoir pénétré dans leur fubftance. Elles diffèrent peu à cet égard des chenilles mi- neufes, qui fe métamorphofent en teigne. Les alucites appartiennent à la famille des teignes. Linné n’a fait qu'un feul genre des phalènes, des noctues , des pyrales , des teignes des a/ucires & des prérophores, qu'il a divifés en. pluficurs familles. Le genre d'afucite répond à une paitie de la di- vifion des phalènes-teignes , phalere-tirez. Ces infeétes ont été confondus avec les teignes , par A LU par M, Geoffroy; il eft vrai qu'ils reffemblent fi Fort aux teignes par leur manière de vivre, & pa leur forme, qu'on ne peut guère les diftingue au premier coup-d'œil ; mais, fi on. fait attention à Jeurs antennules, on:y trouvera des différences re- marquables. Les teignes ont quaire antennules, dont deux fupérieures , très-courtes, & deux inférieures , longues , avancées, droites ou un peu recouxbées. Les alucites n'en ont que deux, dont le fecond arucle. eft garni de poils fouyent en paquets, & affez longs, pour prélenter l'antennule bide ou divifée en deux à fon extrémité. Cependant, malgré Fr - F - cette différence, il eft quelquefois ttès-dificile de diflinguer une teigne d'une alucite , parce que le {zcond article de celle-ci eft fouvent fimple, & qu'on s'affure difficilement , à caufe de leur peti- tcile, s'il y a deux ou quatre antennules. Les pyrales ont deux antennules courtes , pref- que cylindriques à leur bale, un peu renfiées au lieu, & garnies tout autour de poils courts, tandis que celles des alucites ont des poils plus où moins longs , principalement en-deflous. Le dernier article des antennules des pyrales eft court, droit, terminé en pointe émoufle ; celui des alucites eft long , recourbé, féracé, terminé en pointe aficz fine. Les antennes des alicires font fétactes, com- pofées d'une quantité très-confidérable d'articles courts , peu difiinéts, lun peu grenus; elles font “ordinairement plus courtes que le cerps de l'in- -feéte , mais la plupart des efpèces ont des antennes fétacées., très-longues : celics-ci diffèrentgn peu des. autres par leur forme & par leurs anrennules, qui font courtes, filiformes , & très-velues. La trompe cit courte; elle ne dépafie pas pour l'ordinaire la tête , & elle a rarement la longueur 5 2 = ce) de la moitié du corps ; elle eft roulée en fpiraie, ’ ! ÎE & cachée entre les deux antennules : elle eft com- pofée de deux lames convexes d’un côté, coucaves :de l'autre , réunies, & formant , par leur réunion, une efpèce de cylindre creux , propre à laifier pafler le fuc micllé des fleurs, dont fe nourrifient ces infeétes. # La plupart portent leurs aîles en toît arrondi, réunies par leur bord interne ; quelques autres ont leurs aïles penchées de chaque côté, réunies par leur bord interne , recourbées par leur partie pofté- ricure, imitant un peu la queue d'un coq, ce qui leur a fair donner, par Reaumur, le nom d'arles cn queue de cog. La parte interne, tant des fu- périeures que des inférieures , eft terminée par des poils longs & très-fins, qui imitent une frange. Les pattes font minces & aflez lengues : les jambes font garnies d'efpèces d'épines peu folides: les tarfes font compofés de cinq articles filiformes, terminés par deux petits crochets. Reaumur a donné le nom de fauffe teigne aux chenilles des aucites : elles ont feize pates, dont fix aflez folides , un peu plus longues que les autres , nommées pattes écailleufes, placées fur les Elifloire Narurelks | Infeles. Fo I, A LU 113 remets anneaux du coips, trait de chaque 5 huic:plus groffés que celles-ci, plus molles, de chaque côté du fixième , du feptième, du hui- tième & du neuvième anneaux ; & enfin de deux autres , placées au-deflous du dernier anneau, Leur corps eft ordinairement liffe ou fans poils; mais clles favent le mettre à couvert: femblables aux chenilles des teignes, elles fe font un logement, en rapprochant plufieurs feuilles les unes des autres , ou en pliant une feule feuille, par le moyen des fils qu'elles flent à cet effet : elles reftent dans leur loge tant qu'elles y trouvent de quoi man- ger, & elles font rarement obligées d'en confiruire ne feconde : elles ne rongent qu'une partie de l'épaifleur de la feuille. Celles qui plient les feuilles en-deffous épargnent la membrane , qui en fair le deflus; & celles qui les plient en-deffüs épargnent la membrane de délous, Elles n'atraquent aufli ja- mais les principales nervures & les Pres un peu grofles : elles fe contentent ordinairement du pa- renchyme renfermé dans le réfeau fait par l'entre- lacement des fibres. Ea cheuille de l'alucite julianelle, dont Degeer nous a donné Ja defcriprion, l'hiftoire & la figure, vis fur la Julienne; ( Héfperis matronalis. Lin. ) Elle préfère de ronger les jeunes fcuilles , beau- coup plus cendres , du cœur de la plante, qu’el'e réunit fans peine avec de la foie qu'elle file. Quel- quefois elle fe contence d’attacher deux feuilles, l'une contre l'autre , ou elle en plie une feule, pour en occuper l'inrérieur. On trouve fouvent, dans un même paquet de feuilles rapprochées , qt : cinq ou fix chenilles, qui y vivent en fociété; quelquefois on n’y en trouve qu'une feule. La loïgueur de cette chenille eft d'environ cing lignes. Sa couleur eft d’un vert plus où moins foncé ; mais elle devient ordinairement toujours plus claire à mefure qu'elle groflit & qu'elle eft prète à fe méramorphofer. Vu à la loupe, tout le corps patoît parfemé de petits points noirs., élevés en forme de tubercules , entourés chacun , d’un cercle d'un vert clair, & garnis d'un petit poil : c'eft ft-cout le premier anneau qui eft très-chargé de ces points. Ces poils , n'étant vifibles qu'a une forte loupe, ne doivent pas empêcher de regarder cette chenille comme rafe. La tête & les fix pattes écailleufes font d'un brun clair, un peu verdâtre, marquées de points d'un brun obfcur. C'eft ordinairement au commencement du prin- tems qu'on trouve cette chenille fur a Julienne: dans le courant du mois d'avril, parvenue alors à toute fa croiflance , elle s'enferme dans une coque ovale, tranfparente , faire d'une couche de foie peu ferrée , à grandes mailles, à travers de laquelle on voit diftinctement la chryfalide. Ces chenilles ne fubiffent leur métamorphofe que le cinquième ou le fixième jour qu'elles font rerfermées daus P {a 114 AMEL leurs coques, & l'infe@te' parfait en fort enfuire au bout d’une quinzaine de jours après la première métamorphofe. Les chryfahides font d’abord d’un vert clair , mèlé de brun , & leur peau eft alors ès-molle : mais elle devient enfuite plus dure, & fa couleur s'obfcurcit : on y voir, tout le long du dos ,- deux rangées de taches brunes. La manière dont ces chenilles fe mettent à cou- vert cit tout-a-fait fingulière : on conçoit difficile- ment comment un fi petit infecte elt parvenu, fans aucun autre inftrument que fa bouche, & le fil qu'ilen fait fortir , à rapprocher plufeurs feuilles les unes des autres, ou à en plier une; mais fion l'examine avec attention, lorfqu'il travaille, on voit bientôt que le poids de fon corps fufit feul pour cela. Ces chenilles filent plufieurs liens, compofés de fils d'une très-grande finefle, qui paroïflent pa- rallèles lorfqu'on y fair peu d'attention; mais, au moyen de la loupe, on apperçoit, a chaque lien, deux plans de fils qui fe croifent à angles très- aigus. Ceux de deflous , filés les premiers, ont fervi à unir les deux feuilles l’une à l'autre, & à les rapprocher enfuite parle moyen dela courbure, que Îc poids du corps de l'infeéte fair prendre aux fils qui étoient rendus, tandis qu'il eft occupé à filer le plan fupérieur. Par ce moyen, ce font tou- jours les derniers fils qui contiennent les feuilles & qui fervenc enfuite à les rapprocher. La chenille file ainfi de nouveaux liens, jufqu'a ce que les feuilles foient entièrement réunies. Voy. CHENILLE. Les chenilles de la Julienne font d’une très- grande vivacité : dès qu’on les touche, cu qu’on délunit les feuilles encre lefquelles elles fe trouvent, ciles fe donnent des mouvemens très-prompts, crdinairement à reculon ; elles fe laiflenc tomber, & fe trouvent fufpendues par les fils qu’elles filent & qu’elles tiennent toujours prêts ,à-peu-près comme Ja plupart des araignées. Lorfque leur crainte eft pale , elles remontent à l'aide des mèmes fils, & elles réparent le dommage qu'on a fait a leur habitation, ou elles l'abandonnent pour travailler à une nouvelle. La chenille de l'alucite granelle eft une de celles qu'il nous importe le plus de connoître , à caufe du tort qu’elle nous fait : elle ronge & détruit nos grains , & elle s'attache plus particulièrement au froment & au feigle. Chaque chenille ne détruit, à la vérité, guère plus d’un grain, mais, par leur nombre , le tort que ces infeétes nous font eft fouvent très-confidérible. Il n'eft pas rare de voir dans un grenier, un vingtième & même un dixième des grains plus ou moins rongés. Cette chenille a {cize pattes , ainfi que celle de la Julienne. Son corps €#t rafe & blanchâtre, ou d'un gris un peu livide : cile lie enfemble plufieurs grains avec des fils de foie , laiffant entr'eux un petit efpace, dans lequel elle conftruit un tuyau de foie blanchätre, qui contribue à aflujeccir les grains, & qui lui fert de logement. Ainfi logée , elle fort en partie de ce tuyau pour ronger les srains qui fe trouvent à portée. ALU La précaution qu'elle a eu d'en lier plufieurs en- femble , fair qu'elle n'a pointà craindre de manquer de nourriture ; s’il fe fair quelques mouvemens dans le tas de bled, fi beaucoup de grains roulent, elle roule avec ceux dont elle a befoin, elle s’en trouve toujours également à portée. C'eft dans ce même fourreau que la chenille fe change en chryfalide ; celle-ci n'a rien de remar- quable ; la partie poftérieure eft plus brune que le refte, & on voit, de chaque côté du ventre, deux petits crochets perpendiculaires au corps. L'in- feéte parfait fe montre ordinairement au bout de quinze ou vingt jours. Il y a ordinairement plufieurs générations de ces infeétes pendant l'année ; cependant , l'alucire gra- nelle fe montre plus ordinairement dans le courant du printems ; la larve pañle l'hiver dans cet état & ne fe transforme en chryfalide qu'au commen- cement de Ja belle faifon. Reaumur nous a donné flhiftoire d’une autre chenille qui attaque les grains , qui donne une petite aucite, que nous avons nommée céréalelle, & qu'il ne faut pas confondre avec celle dont nous venons de parler. La chenille de l’alucite céréalelle s'in- troduit dans la fubftance même du grain, d’où elle ne fort que dans l'état d'infecte parfait, pour fe répandre dans les champs , s'y accoupler, & établir une nouvelle poftérité fur les épis, avant mème qu'ils foient murs. \ On lit, dans les Mémoires de l’Académie royale des fciences de Paris, année 1761, des obferva- vation® faites dans l'Angoumois, par MM. du Ha- mel & Tiller, fur ces chenilles , qui firent , en 1760, un tort très-confidérable aux bleds de cette province. Il paroît, par les obfervations de ces favans académiciens , que l'infecte dépofe fouvenr fes œufs fur les épis de bled ou d'orge avant leur parfaite maturité ; que ces œufs font d'un beam rouge orangé , que la larve s'introduit dans le grain par un petit efpace, qui fe trouve entre la barbe & les appendices de l'enveloppe : que cette larve groffit infenfiblement fans quitter le grain qui lui fert en même-tems & de nourriture & de loge- ment; qu'elle sy change en chryfalide, & qu’elle n'en fort que fous l'état d’infecte parfait. Mais ces chenilles attaquent , non-feulement les grains dans l'épi, mais encore dans les gremiers, ainfi que MM. de Reaumur, du Hamel & Tiller l'ont obfervé. Lorfqu'une chenille , qui vient de paître, veut percer un grain de bled pour s’y loger, elle commence par s'établir à l'extrémité inférieure de Ja rainure, à l'endroit où l'écorce eft moins dure , & par conféquent plus facile à percer: elle file une petite toile, qui la mer à couvert; elle entame le grain , & elle pénètre peu à peu dans l'intérieur. Reaumur a obfervé, qu'elles attaquent plus particulièrementles grains de froment , d'avoine & d'orge , mais qu'elles préfèrent ce dernier, qu'elles s’y établiflent plus volontiers, lorfqu’elles en ont le choix. Les grains dans lefquels ces che- ALU nilles font renfermées paroiflent rels que les autres , parce que l'écorce n'a point été rengéc, & que l'ouverture par laquelle la chenille s'y eft intro- duite cit impercepuble; mais fi on prefle différens rains, on diftinguera aifément ceux qui font ha- Birés depuis quelques tems, de ceux qui ne le font pas. On reconnoïîtra même , jufqu'a un certain point, l'âge de la chenille qui eft dans le grain. Si le grain cède de toute part fous le doigt qui le preile , il renferme une chenille qui a pris tout fon accroiflement, ou la chryfahde de cette chenille. S'il y a feulement quelque endroit du grain qui fe lafle applatir, la chenille n’a pas encore mangé toute la fubftance intérieure du grain , elle a encore à croître. Un autre moyen plus sûr, plus court, & plus facile de reconnoître les grains it par ces infectes ou par les charenfons, c’eft de laver le bled ou l'orge.: tous les grains rongés furna- geront. Lorfque cette chenille vient de naître, elle eft fi petice , qu'il faut une bonne loupe pour la bien diftinguer : elle n’a ouère plus de trois lignes , lorf- qu'elle eft prête à fe métamorphofer ; elle eft rafe & toute blanche, fa cète feule eft un peu brune ; clle a feize pattes, dont les huit intermédiaires font fi petites, qu'on les apperçoit très-difficilementc : l'extrémité paroît bordée de crochets bruns , dif- pofés en couronne. Un grain de bled ou d'orge contient la jufte provi- fion d'alimens néceflaires pour faire vivre & croître cette chenille jufqu'à fa transformation. Si l’on en ouvre un qui renferme une de ces chenilles prêtea fe métamorphofer, on voit qu'il n'a plus précifément que l'écorce ; toute la fubftance farineufe a été mangée. Mais avant de fe changer en chryfalide, cette chenille a une opération importante à faire: elle a befoin de fe ménager une iflue, qu'elle ne fauroit fe pratiquer lorfqu'elle fera infeéte parfait, A LU NA L'alucire , privée de dents, ne pourroit jamais percer l'écorce du grain pour en fortir. La chenille coupe circulairement une pièce de l'écorce , qu'elle ne laifle tenir au gp que par une portion de fa circon- férence , dont l'étendue eft à-peu-près égale à celle du diamètre d'un cheveu: elle ne dérange pas cependant cette pièce, de forte qu'elle ne paroît pas tant que la chryfalide eft enfermée dans le grain 3 on ne la voit bien que lorfque l'infeéte en Cft forti. Après cette opération, la chenille file, dans l'intérieur du grain, une coque de fois, d'un tiffu très-mince, & elle fe change en chryfalide. Il faut obferver que cette coque n'occupe pas tout le vuide du grain, la chenille ménage un petit ef- pace, dans lequel elle poulle tous Les excrémens u'elle n’a pu jufqu'alors {éparer. MM. du Hamel & Tillet ont obfervé que ces alucites fe montrent communément en deux failons, au printems, dès que le bled commence à paroître en épi, & ce font celles dont les chenillesont pañlé l'hiver dans le grain ; les autres paroiffent en été, aux environs de la moiflon ; celles-ci proviennent des œufs des premiers , dont nous venons de parler , & donnent la naïflance aux chenilles, qui doivent produire les papillons de l'année fuivante : ce n'eft pas qu'il n’en naïfle pendant tout l'été ; mais le plus grand nombre fuit exaétement cette marche, qui fe trouve cependant quelquefois accélérée ou retardée par les différentes températures de l'air. Une chofe digne de remarque, eft que les papillons qui fortent au mois de mai des grains renfermés dans les greniers , fe hâtent de fortir par les fenêtres, & de gagner la campagne ; au lieu que ceux qui fortent immé= diatement après la moiffon , ne font aucune ten- tative pour s'échapper; il femble que leur inftinéæ les avertifle qu'ils ne trouveroient plus alors dans la campagne de quoi pourvoir au bien-être de leur poftérité. 116 Suite de l'Introduëlion à l'Hifloire Naturelle des Infeëtes. APTER PUMAC APARURREE A TANTIE CAIN TEA MNAES 4%r; PLANA XL CNE ALT L'TON:C NT TON EPA CGEENORENr. Gr AURSALCHE LE ERESS Gi NRFURSILO UMENS: ANTENNES fétacces , fimples. Articles très-courts , très-nombreux, |! Poe munie d'une trompe , ou langue fétacée , membraneufe , k courte, divifée en deux pièces. f, Deux antennules alongées, prefque bifides; la divifion fupérieure poin- i tue, recourbée; l'inférieure garnie de poils , plus courte que la fupérieure. |£ Larve rafe , à feize pattes, cachée ordinairement dans une feutlle 4 | pliée , ou entre plufieurs feuilles rapprochees. FRS PP PC NES 1, ALUCITÉ xyloftelle. en pointe recourbée , avec une raie blanche , A k commune, dentée. Ailes fupérieures d'un gris foncé , avec une raie blanche , finué, commune, au |: $. ALUCITE fylveïle, bord interne. : Aîles fupérieures dun jaune doré, avec |} 2. ALUCITE juliane!le. deux bandes brunes , obliques. 6. ALUCITE lucelle. A Grife ; ailes füpérieures grifes, avec une ,, raie obfture, finué , au milieu, & le bord poflérieur noirêtre Ailes fupérieures jaunes ; téte & corcelet Îf d'un blanc de neige. 3. ALUCITE éphippelle. 7. ALUCITE alpelle. Aîles füupérieures pâles, dorées, avec une rale blanche, corrmune , au bord interne, coupé: par une bande dorée. Ailes fupérieures Jaunes » AVEC des taches | olivâtres ; tête & corcelet jaunes. 4. ALUCITE dentéelle, 8. ALU CE TE flavelle. Ailes fupérieures obftures | terminées | A'es [upérieures obfcures , avec une raie STE GE DE Suite de l'Introduëtion à l’Hifloire Naturelle des Infeiles, ALUCITES. (Infectes). courte, commune aux deux aîles, & des taches jaunes. 9. ALUCITE Grandevelle, ni D'un gris foncé; tête jaune ; aîles fupé- rieures dun run roufsâtre , avec une rate & une tache jaunes. 10. ALUCITE vitelle. Ailes fupérieures cendrées ; nébuleufes , avec une raie Commune, au bord énterne, & le bord pofférieur noir. 11: ALU CITE nyctémérelle. Aîles fupérieures blanches, avec une raie noire, dentée, au bord interne, & des taches noires , au bord externe. 12. ALUCITE marginelle. Aîles fupérieures d'un gris très foncé, luifant, avec les bords d'un blanc de neige. 13. ALUCITE bipon@uelle, Aîles fupérieures noërâtres, avec une raie commune , dentée, blanche; corcelet blanc, avec deux points noirs. 14 ALUCITE granelle Aîles mélangées de blanc & de, norrâtre ; téte d'un blanc jaunâtre. 15. ALUCITE céréalelle, Cendrée ; aîles fupérieures planes, ex re- couvrement , d'une couleur briquetée , néle. 16. ALUCITE bétulinelle, Aîles fupérieures blanchätres à. leur Lafe ; & mélangées de blanc & de brun à leur ex- trémité, 17. ALUCITE nivéelle, Aîles fupérieures blanches , avec deux taches marginales & une bande au milieu, noires ; téte blanche: 18. ALUCITE lappelle Aîles fupérieures pâles , avee unpoint noir, relevées a leur extrémité. 19. ALUCITE perficelle, Aîles fupérieures échancrées , jaunes , av2c À des raies: courtes., obfcures, 20. ALUCITE afperelle, Aîles fupérieures échancrées , blanchâtres , avec deux taches noïrâtres, communes. 21. ALUCITE coftelle, Blanche ; aîles fupérieures rouflätres , dorées, avec une tache blanche , vers la bafe, ponéluée de noirâtre. 22 ALUCITE fcabrelle, Ailes fupérieures d'un gris très-foncé , avec des points élevés raboteux, 13. ALUCITE ariftelle, Blanchätre , linéaire ; antennules longues ; ailes fupérieures , avec une ligne d'un blanc argenté, 24. ALUCITE Caudelle, Aîles fupérieures recourbées, prefque en queue, briquetées, avec une raie brune, noi- râtre. 25. ALUCITE Enzenbergelle, Aîles fupérieures échancrées, noirâtres , ete ee AM Eur ALUCITES. {Infectes). avec une raie au milieu, d'un blanc argenté. 26. ALUCITE Swammerdamelle. Ailes d'un jaune pâle, fans taches ; an- tennes très-longues. 27. ALUCITE pilelle. Aîles fupérieures un peu noïrâtres, fans taches ; antennes très-longues. 28. ALUCITE Roberte!le. Aîles fupérieures noirâtres , blanches a leur angle interne ; antennes blanches , très- longues. 29. ALUCITE Frifchelle. Antennes médiocres , noires , avec leur extrémité blanche ; aîles fupérieures bronzéss. 30. ALUCITE Reaumurelle. Noire ; aîles fupérieures d'un noir ver- dâtre, brongé ; antennes très longues. ALUCITE Erxlebelle. Antennes médiocres, pâles ; aïles fupé- rieures d'unnotir doré ; aïlesinférieuresnoires ; téte fauve. 32. ALUCITE calthelle. Noire; aîles fupérieures dorées ; tête jer- rugireufe. 33. ALUCITE promulelle, Antennes médiocres ; aîles fupérieures noi- râtres, dorées ; aîles inférieures jaunes, bor dées de nor. 34 ALU c1TE Degeerelle, Aîles fupérieutés noires , dorées, bande jaune ; antennes très-longues. avec une Suite de L'Introduttion à PHifloire Naturelle des Infeites se ALUCITE Sulzelle, Ailes fupérieures d'un noir doré, avec une bande dorée ; antennes très-longues. 36. ALUCITE viridelle. Noëre ; aîles fupérieures d'un vert dors antennes longues, blanches. 37. ALUCITE cuprelle. Aîles fupérieures cuivreufes , dorées, lui- Jantes ; antennes très-longues. 38. ALUCITE fafcielle. Ailes fupérieures dorées, avec une bande noirûtre; antennes blanches a leur extrémité. 39. ALUCITE Podaelle. Ailes fupérieures noires, avec une ne blanche ; antennes médiocres. 40. ALUCITE. ftriatelle Ailes fupérieures , avec des raies jaunes, & une bande jaune , bordée de couleur de cuivre 4i. ALUCITE fulphurelle. Ailes fupérieures noirâtres, dorées, avec deux taches Jaunes ; oppofées , Jur chaque ; ailes inférieures jaunes. ALUCITE formofelle. Aîles fupérieures d'un jaune férrugineux ; avec deux raies courtes, obliques, blanches , dont l'une poftérieure plus grande. 43. ALUCITE feftinelle. Aîles fupérieures blanches, avec deuxtaches noirâtres, & l'extrémité blanche. 44. ALUCITE oppofitelle. Aîles fupérieures noirâtres, avec deux taches Jaunes, oppofées , fur chaque ; aïles inférieures notrâtres. VAAL:U 1, AzucrTz xyloftelle. AzuciTA Xyloflella. Fas. Alucita alis cinereo fufcis, vitta dorfali com- muni finuata alba. Fa. Syff. ent. pag. 667. n°. 1. —Sp. inf. tom. 2. pag. 306. n°. 1. Phalena Tinea Xyloftella als cinereo-fufcis : vitta dorfali communi albo-flavefcente abbreviata. LiN. Syf. nat. pag. 890. n°. 389. — Faun. fuec. n°., 1390. Rose. Înf. tom. 1.phal. 4. pl. 10. Tinea cinerea, ‘dorfo vitta longitudinali alba. GEOFF. énf. tom. 2. pag. 195$. n°, 35. La teigne à bandelette blanche. G£orr. #6. Tinea fifymbrella, Wien verz. pag. 140. n°. 46. Cette alucite a près de trois lignes & demie de Jong. Elle porte fes aïles réunies par leur bord interne , penchées de chaque côté, en forme de toît , mais un peu relevées en arrière , en queue de coq. Les fupérieures font d’une couleur cendrée , lus ou moins obfcure, avec une ligne blanche, a leur bord intèrieur, qui fe reflerre & s’élarçit alternativement : à côté de cette ligne, la couleur de l'aile eft plus foncée. Le bord poñtérieur ceft frangé. Les aîles inféricures font d’une feule couleur cendrée , un peu ardoifée : tout leur bord eft frangé ; mais la frange interne eft beaucoup plus grande. La partie fupérieure de la rête & du corcelet eit blanche. Les antennes font un peu plus courtes que le corps : clles font d'un gris blanchätre , entrecoupées d'an- neaux cendrés , obfcurs. Elle fe trouve en Europe. La chenille vit fur une cfpèce de Chèvre-feuille. ( Lonicera Xilofteum. Lin. ) £. ALUCITE julianelle. ALuciTA Julianella. Nos. Alucita grifea ; alis anticis grifeis , vitta finuata fufia , margine poftico nigro. Nos. Petite phalène à antennes en filets, à aîles en queue de coq, d’un gris blanchätre , à bande lon- gitinale brune ; d’une chenille plieufe de la ju- liane. Dec. Mém. tom. 1. pag. 700. pl. 16. fig. 15%, 16. Petite chenille à feize jambes, verte, à points noirs, qui mange les feuilles d'une efpèce de ju- liane , qu'elle raflemble en paquet. Dec. Mém. tom. 1. pag. 394. pl. 26. fig. 1. 2. 3. Cette efpèce reflemble à la précédente pour la forme & la grandeur. Les antennes font blanchâtres , un peu plus courtes que le corps, compofées de beau- coup d'articles ceurts, un peu grenus, prefque coniques. La partie fupérieure de la tête & du cor- celet font d'un gris blanchätre; les côtés font bruns. Les aïles fupérieures font grifes ; on y voit, au milieu, une ligne longitudinale , large, finuée, qui s'unit, d'un côté, au brun de la tête & du corceler, & qui, de l'autre, va fe terminer à une bande tranfverfale , qui occupe le bord infé- rieur de l'aîle. Les ailes inférieures font d’une feule couleur grife, un peu ardoifée. Tout le refte du corps cit d'un gris cendré, plus ou moins obfcur. À EU 119 Elle fe trouve en Europe; la chenille vit fur la Julienne , & fur ae Li autres plantes de la fa- mille des Crucifères. Voyez ce que nons en avons dit au commencement de cet arucle. 3. ALUCITE éphippelle. AzucITA ephippella. F3. Alucita alis pallidè auratis , vitre dorfali nivea ; fafcia aurea. Fas. Gen. inf. mant. pag. 197. —Sp. inf. tom. 2. pag. 306. n°9, 2. Tinea pruntella, Wien verg. pag. 141. n° 75. Elle eft petite : elle n’a guère plus de deux lignes & demie de long : tout le corps eft d'une couleur grife argentée. Les antennes font orifes , mais, vues à la loupe , le bout de chaque anneau paroït un peu obfcur. La partie fupérieure de la tête & du corceler eft d’un blanc de neige. Les aîles fupérieures font d’une couleur pâle , un peu dorée : on y voir, à leur bord interne, une large ligne longitudinale , commune aux deux aïles, d’un blanc de neige , contiguë à la couleur blanche du corcelet & de la tête, coupée par une large bande dorée. Les aïîles inférieures font d’une couleur cendrée, obfcurc. Elle fe trouve en Europe, dans les jardins & dans les champs. 4. ALUCITE dentéelle. AzucITA dentella, Fas. Ælucita alis fufcis, apice adfcendentibus , virra dorfali commun: unidentata alba. Fan. Syf. enr. 667. n°. 2. — Sp. inf. tom. 1. pag. 306. n°, ;. Tinea harpella Wien. verz. pag. 136. no. $o. Cette alucise a plis de cinq lignes de long. La partie fupérieure de la tère & du corcelet font d'un blanc de neige, quelquefois un peu jaunes ; es côtés font ferrugineux. Les aîles font brunes, un peu ferrugineufes, en queue de coq, terminées en pointe plus recourbée que dans les autres efpèces ; on voir, à leur réunion , une large ligne longiu- nale, commune, blanche, ou d’un jaune blanc, avec une petite dentelure de chaque côté. Les aîles inférieures fons brunes, fans taches. Tout le corps ft d'un gris blanc. Elle fe trouve en Europe, dans les bois. La larve vit fur le Chèvre-feuille. Elle cft rare aux environs de Paris. s. AzuciTE fylvelle. ALUCITA fylvella. Fas. Alacita alis flavo-auratis , fafciis duabus fufcis obliquis. Fas. Syf. ent. pag. 667. n°. 3. — Sp. inf. tom. 1. pag. 306. no. 4. Phalena Tinea {ylvella alis lutefcentibus : fafti's duabus ferrugineis obliquis. Lin. Syf. nat. pag. 893. n°. 413. Tinea aurata , alis fuperioribus cruce decuffata fufco-rubra. GEOrr. inf. tom. 1. pag. 186. n°. 10? La teigne à croix de St. André. GEOFrr. 18. Elle à à peine trois lignes de long : elle eft alongée, À E U érroite , & cle porte fes ailes réunies, penchées , rele- vées en’arrièrel, en queue de coq. Elle eft toute d'un jaune doré, Les antennes font prefque de la lon- gueur du corps de l'infecte , & compofées d’anneaux obfeurs & jaunâires, Les ailes fupérieures font d'un jaunc dort; on y remarque, fur chaque, deux bandes obliques, d'un rouge. obfcur, qui, par leur réunion au bord interne , femblent former une efpèce de croix de St: ‘André. Elle fe trouve en Europe, dans les bois, 120 6. ALUCITE lucelle. ÆALUcITA lucella. Far. Alacita alis flavis immaculatis ,capite thoraceque niveis. Fab. Syf, ent. pag. 667. n°. 4. —Sp. inf. Tom. 12. pag. 307. n°. 5$. Tinea antennclla. Wien. verz.pag. 135. n°. 19. Elle a environ quatre lignes de lons. Elle porte fes aîles réunies par leur botd' interne, penchées & relevées en arrière en queue de coq. Les an- tennes, les antennules , le corps & Îles pattes font d'un gris jaunâtre. Les antennes font un peu plus courtes que le corps; vues à la loupe, le bout de chaque anneau paroît noirâtre. La tête & Je corcelet font d'un blanc de neige : les yeux feuls font noirs. Les aïles fupéricures font d'un jaune un peu rouf- fâre, fans aucune tache : les inférieures font d'un ris ardoifé , fans tache. Elle fe trouve en Europe, dans es bois, Elle n'éft pas commune aux environs de Paris, 7. ALUCITE alpelle. ALUCiTA alptlla. Far. Alucita alis flavis maculis olivaceis. Kas. Mant. inf. tom. 2. pap. 254. n°. 16. Elle refflemble parfaitement à l'a/vcire lucelle. La tête &'le corcelet fonr jaunes, fans taches. Les aîles fupérieures font jaunes, avec quelques taches olivätres. Les inférieures font cendrées. Elle fe trouve fur les montagnes de l'Autriche. 8. AzUCITE flavelle. ALUcITA flavella. Fas. Alucite alis fufiis , virra communi dorfali abbre- viata maculaque flavis, Fan. Syfl. ent. pag. 667. n°. 5. — Sp: inf. tom. 1.‘pag. 302. n°. 6. Tinca majorelia, Wien verg. paf. 141. n°. 1. Elle a la forme des efpèces précédentes. Les aîles fupérieures fonc d'un brun obfcur ; on y voit, au bord interne , une ligne longitudinale , jaune, qui me va guère qu'au milieu, & une grande tache de la même couleur vers le bord externe. Elle fe trouve au nord de l'Europe, dans les bois. 9. ALUCITE Grandevclle. ALUCITA. Grandevella. Payx. - Alucita fafco cinerea ; alis [uperioribus fufco rufis , vitta raculaque flavis. Nor, Alcita alis feperioribus ‘fufto flavefcentibus ; ’ ALU linea curva , macula avata fulphurea verfus apicens : inferioribus cinereis, Gustaz PAYKULL. Aéta Holm. Juiller, 1486. ï Phalena probofcidella: Surzer. Inf. tab. 25+ fig. 14. Elle a environ cinq lignes de long. Tout le corps en-deflous & les ailes inférieures foft d'un gris cen- dré, un peu foncé. Les yeux font noirs. La rêce & les côtés du corcelet font jaunes. Les aîles-fu- périeures font d'un brun roufsâtre, luifant, avec une raie vers le bord interne, jaune, un peu courbée, plus large à la bafe qu’à l'extrémité , & une tache ovale , oblongue vers le bord extérieur , un peu au- deflous du mulieu de l’aîle, Elle fe trouve en Suède, aux environs de Paris, dans les bois, La chenille a feize pattes ; elle eft légère- ment velue, grife, avéc la tête ferrugineule ; le premier & le dernier anneaux bruns, 10. ALUCITE vitelle, ALUCiTA vitella, FAB. Alucita alis cinereis , vitta dorfali margineqne roffico nigris. FaB. Syff. ent. pag. 568. ne, 6. — Sp. inf: LOL. 22 PAR SO 7e TL Te Phalena Tinea vitella ais cinereis : vitta dorfali communi nigra , margine poffico atro-punétato. AN. Syf. nat. pug. 890. n°. 382.. — Faun. fuec. 1366. Czerc. Îcon. inf. rar. tab. 3. fig. 10. Vivella. Tirea vitella, Wien. verg. pag. 136, no, 42. Cette efpèce varie beaucoup; elle eft d’une cou- leur cendrée , plus ou moins obfcure, avec une ligne longitudinale , noire, plusou moins marquée. Sa longueur cft a-peu-près de cinq lignes. Tout le corps eft gris-cendré, Les aïles font penchées , mais réunies par leur bord interne: on voit, à cette réunion , une large ligne longitudinale, notre, formée par deux ou trois taches en lozange, les unes a la. fuite des autres ; route l'aile eft parfemée de points irréguliers noirs, plus marqués vers le bord pofté- rieur. Les inférieures font d'une couleur cendréc très-foncée, fans aucune tache. 11. ALucITE nyctémérelle. AzucrTA nyctemcrella. FaB, Alucita alrs -anticis ni - vitta communt dor- fali dentata maculifque coffalibus atris. FAB. Mant. inf. tom. 2. pag. 254. n°. 9. Tinca nyitemerella, Wien. verz. pag.136. n°: 38. La tête & le corceler de certe efpèce font blancs. Les aîles fupéicures font d'un blanc de neige ; avec une ligne lonçitudinale , dentée, noire, tout le long du bord interne; quelques taches noires , au bord externe ; une petite raie de la même cou- leur, vers la bafe; une grande tache noire avec un point blanc, vers le milieu; enfuite une tache prefque double, tranfverfale ; & enfin une petite ligne vers l'extrémité. Les aîles inférieures font brunes, obfeures , fans taches. Elle fe crouve em Autriche, 3 124 ALU 12. ALUCITE Marginelle, AzuciTA marginella. Fa. Alucita alis fufco nitidis , margisibus niveis, FAR, Sp.inf. rom. 2. pag. 307. n°. 8. Elle ft de grandeur moyenne. Les antennules font épaifles, bifides, d'un blarc de neige inréricu- rement, noirâtres cextérieurement. La céce eft blar- che, & les antennes font noirârres. Les aîles fupé. rieures font d'une couleur cendrée, noirâtre, lai- fante, avecle bord intérieur & le bord poftéricur d'un blanc de neige. Les aïîles inférieures rs blan- châtres, fans taches. Elle fe trouve en Angleterre , dans les endroits où il y a beaucoup de genevriers. ne st 13. ALUCITE biponétuelle. ALUucITA bipunétellz. FAs. Alucita alis fufcis, vitta communi dentata alba, thorace niveo, punitis duobus atris. Far. Syff. ent. pag. 668. n°. 7. — Sp. inf. tom. 2. pag. 307. 949. Tinea bipunétella. Wien. verg. pag. 140. n°. $4. Elle eft beaucoup plus grande que l'a/ucite vit- telle. La cête & le corcelet font d’un blanc de neige : on voit fur celui-ci deux points noirs, un de chaque côté. L'abdomen eft jaune. Les aîles fupérieures font d'une couleur plombée , avec une ligne longitudinale, commune , dentée, blanche, tout Îe fong du bord interne : vers l'extrémité de l'aile, il y a une ligne tranfverfale , formée de points noirs. Les aîles inférieures font blanches. Elle fe trouve en Saxe. La larve vit du lichen qui fe trouve fur le piunier fauvace. 14. ALUCITE granelle. ALUcITA pranella. Fas. Alucita alis alho nigroque variis , capite niveo. Fas. Syff. ent. pag. 668. n°. 8.— Sp. inf. tom. 2. Pa£. 307. n9. 10. Phalena Tinea granclla «lis albo nigrogue macu- latis , capite albo. Lin. Syf. rat. pag. 889. n°. 377. —Faun. fuec. n°. 1413. Tinea tota fufco-nebulofa , capite albido. GEOrr. Inf. tom. 1. pag. 186. n°, 11. LEUWEN. Epiff. 1692. mart. 7. La teigne brune à tête blanchätre. Grorr. 6. REaum. Mém. tom. 3. pl. 20. fig. 14, 16. ROESEL. inf. phal. 4. tab. 12. Tinea graneile. Wien. verg. pag. 141. n°. 77. Cette efpèce varie pour les couleurs, & fur-rout pour la grandeur. J'en ai qui ont près de fix lignes de long, tandis que le plus grand nombre a un peu moins de quatre lignes. Tout le corps eft d'une couleur cendrée, plus ou moins obfcure. La tète eft couverte de poils fins, longs , d'un blanc jaunâtre. Le corcelet eft cendré , fans taches. Les aîles font grifes , ou cendrées, ou obfcures , avec plufieurs taches & plufieurs points bruns, irrégu- liers, qui les rendent rébuleufes. Les aîles infc- rieures font noirâtres , fans taches. Hifloire Naturelle , Infeëtes, Tome I, Ar LOU 121 Elle fe trouve fréquemment dans fes maifons en Europe, La chenille fe nourrit debled. Voyez ce que nous en avons dir au commencement de cet attirle, 15. ALUCITE céréalclle. AzucrrA cerealeila. Nos. Alucita cincrea , alis planis | incaumbenribes pallidè teffaceis. Nos. REAUM. Mém. tom. 1.pl. 39. fig. 18, 19. Mém. de l'Acad. des Scicn. Paris. ann. 1361e Elle eft un peu plus petite que la précédente : clle porte fes aîles prefque parallèles au plan de pofition, un peu en recouvrement. Tout le corps cft d'une couleur grife cendrée. Les aîles fupérieures feulement font d'une couleur pâle, briquetée, plus ou moins claire & luifante : clles fonc quelquefois d'une couleur päle cendrée. Les inférieures font cendrées , frangées à leur bord interne, Elle fe trouve au midi de l'Europe. La chenille fe nourrit du bled, de l'orge , del’avoine, du mays, &c. Voyez ce que nous en avons dit au commencement de cet article. 2 16. ALUCITE bétulinelle. ALuciTA Betulizella. Fas. Alucita alis albidis apice fufco variis. FAs. Man. inf. tom. 21. pag. 2155. n°. 13. Elle reflemble beaucoup à la pricédente; mais clle eft un peu plus grande. La tère & le corccier font blanchätres. Les aîles poftérieures font ca queue de coq, blanchâtres à leur bale, & variée: de blanc & de brun à leur extrémité. Elle fe trouve en Suède. La larve vit fur les aoa- rics du boulcau. 17. ALUCITE nivéelle. ALucITA niveella. FaB. Alucita alis niveis : macutis duabus marginadibs fafiiaque media nigris , capite albo. Fas. Genera irf mant. pag. 1297. —Sp.inf. tom. 1. peg. 308.n°. 11. Elle eft de la grandeur de l'afucire grarelle. Tout le corps eft d'un gris cendré. La cèête eft blanche. Les aîles fupérieures font d'un blanc de neige, avec une tache oblongue vers la bafe du bord poité- rieur ; on voit encore , vers Le milieu, une bande oblique , qui a une dentelure , & vers l'extrémit une petite tache marginale, noire. Les aïîles infi- ricures font d'un gris cendré. Elle fe trouve en Angleterre, 18. ALUCITE Jappelle. AzucrTA Leppella. Fas, Alucitæ alis pallidis , puréfo nigro apice adfcen- dentibus. Fay. Syff.ent. pag. 668. n°. 9. —Sp, inf. tom. 2. pag. 308. n°. 12. Phalana Tinea Lappella, afis pallidis punéfo nigro : apice adfcendentibus. Li. Syff. nat. pag. 889, ne. 378. — Faun. fuec. n°. 1425. CLerk. Îcon. inf. rar. pl. 11. fig. 15 ? Tinea lappella. Wien. verz. pag. 141. n°, 6. Elle ef un peu plus grande que la précédente, Q ALU 222 arte poftérreure , en queue de coq, de couleur de - LA . ñ 4 “ briques, pale ou jaunäre, avec un ou deux petits i ont courtes, & Îles an- tennules recourbées. Elle fe trouve en Europe. La chenille vit dans les fleurs de la bardanne. { rifium Lappa Lin.) 19. ALUCITE perficelle. AzuciTA Perficella. Fas. Alucita alis anticis emarei: £is abbreviatis oËfeurioribus. X 2. pag: 255.710. 16. Tiiea perficelia. Wien, verz. pag. 319. n°. 67. Elle eft de grandeur moyenne, La rère & le cor- celet font jaunes. L’abdomen cft cendré. Les ailes fapérieures font d'un jaune de foufre, avec deux lignes tranfverfales , courtes, plus obfcures que le bord interne : leur extrémité eft échancrée. Les poitérieures font cendrées & cilices de blanc. fatrhureis flri- A A o o ant. inf. tom. Elle fe trouve en Autriche. La chenille fe nourrit des feuilles du pécher. 20. ALUCITE afrerelle. ALvCITA afperella Yas. Alucita alis anticis alhidis : maculis duabus com- munibus nigrica :tibus apice emarciratis. Fa. Manr. TR LOL PART 25e NN el Te Phalena Tinea afperclla alis alhidis : macula com- muni fufca : apicibus nigro punéetis retufis. Lin. Syf. nar. pag. 891. n°. 397.—Faun. fuec. no. 1447. Tinca afpereila. Wien. verg. pag. 136 n°. 46. Elle eft de la grandeur de la précédente. Les ailes fupérieures font blanchâtres; leur extrémité eft échan- crée, & toute l'échancrure eft noirâtre : on voit auf, fur le bord interne, deux taches noirâtres, communes aux deux aiîles. Les inférieures font cendrées. Elle fe trouve en Europe. 21. ALUGCITE coftelle. ÆALUCITA coffela. Fas. La rère & le corcclet de certe efpèce font d'un blanc de neige. Les ailes fupéricures font luifantes , d'une beile couleur rouffätre un peu dorée, avec une grande tache obloneue , noirätre , fur laquelle on re- marque quelques points Elanes, placée vers le bord extérieur de la bafe, & une petite raie blanche vers l'angle poftérieur interne. Les aîles inférieures font cendrées, fans taches. Elle fe trouve en Angleterre, dans les bois. 22. AzueiTE fcabrelle. > jcabre lla. Fas. Alucita aïis fufco cinereis : punélis nigris eleva- sis fcabris. Fan. Mant. inf. pag. 297. — Sp. inf. tom. 2. pag. 308. R°, 14. ALU Phalena Ti:ea fcabrella alis albis : dorfo nigro firia- tis exafperatis , paipis fpinofis. LIN. Syf. nat. pag. 891. n°. 396. — Faun. fuec. n°. 1446. Tinea bififle!l:. Wien. ver. pag. 319. n°. 68. Elle reflemble beaucoup bar afperelle : fes antennes font blanches , de longueur médiocre. Les an‘ennules font avancées, bifides ; elles parciflent avoir une efpèce d’épine à leur partie fupérieure. Les aïîles fupérieures font oblongues, blanches, frites ; les ftries font noires vers le bord interne, de forte que tout ce bord eft prefque noir; mais on y remarque des ftries formées par de petires écailes relevées , qui font paroître cette partie très- raboteufe. Les aîles inférieures font prefque neirâcrés. Elie fe trouve au nord de l’Europe. 23. ALUCITE ariftelle. ALUCITA ariffella. FA. Alucita albida ,'alis linea argentea.Fas. Syf. ent. pag. 669. n°. 11. — Sp. inf. tom. 2. pag. 308. LORS 10 ; Phalena Tinea ariftella albida , alis linea argen- tea, pa-pis porreëlis capite longioribus ariffatis. Lin. Syf. nat. pag. 894. n°. 416. Cette efpèce diffère un peu des autres : elle eft mince, prelque linéaire, toute blanchäâtre : elle porte fes aîles roulées; on voit au milieu des fupérieures une ligne longitudinale d’un blanc argenté. Les an- tennules font plus longues que la tête & le corcelet pris enfemble; elles font grofles, velues , avancées, bifides à leyr pointe. : Elle fe trouve en Europe. / 24. ALUCITE caudelle. ALUCITA caudella. FAB. Alucita alis fub caudatis tefhaceis , linea poflica fuftar Fas. Syfl. ent. pag. 669. n°. 12. — Spec. inf. tom. 2. pag. 308. n°. 16. , Pha!ana Tinea caudella ais teflaceis caudali linca fufta, palpis porrcëlis. Lin. Syf. nat. pag. 894. n°. 417. ; 5 Elle eft de grandeur moyenne. Son corps eft amin- ci. Les aîles fupéricures font briquetées ; elles ont une ligne longitudinale noirâtre, & fe terminent pof- térieurement en pointe alongée, formant prefque une efpèce de queue. Elle fe trouve en Europe. 25. AzucitrE Enzenbergelle. AzuciTA Enyenbergella. Fas. Alucita alis emarginatis fufcis : vitta media ar- gentea. Fas. Mant: inf. tom. 2. pag. 256. n°. 22. Elle eft de grandeur moyenne. Les ancennules font avancées. Les aîles font étroites, noiratres , avec une large raie longitudinale , argentée, placée au milieu, qui ne va pas jufqu'au bord poftérieur ; fur cette raie on apperçoit quelques petites lignes noirâtres : le bord poltérieur de chaque aile cft échancré. Les aîles inférieures font cendrées, fans taches, ro | ATL U: ‘Elle {e' trouve en Aurriche. 26. ALUCITE Swammerdamelle. ALUCITA Sirammerdamella. Faz. Alucita alis pallidis immaculatis , antennis lon- géffimis. FAB. Syf. enr. pag. 669. n°. 13. — Spec. inf. tom. 2. pag. 308. n°, 17. Phalena Tinea Swammerdamella antennis longif- fimis , alis flavefcentibus pallidis immaculatis. Lin. Syf. rat. pag. 895. n°. 414.—Faun. fuec. no. 1391. CLerx. Icon. inf.rar. tab. 12.fig. 1. Swammer- darnella. Tiiea Swrammerdamella. Wien. very. pag. 141. FEMrrs Cette efpèce a environ cinq lignes de long : elle eff route d'un gris jaunâtre luifant. Les antennes font prefque deux fois plus longues que le corps. Les ailes fupérieures font luifantes, d'un jaune pâle, cendré, fans aucune tache. Les inférieures font grifàtres , très-frangées. Elle fe trouve en Europe. Elle n'eft pas rare aux environs de Paris, dans les bois, en avril & mai. 27. ALUGITE pilelle. ArucrrA pilella. Fas. Alucita ais fufcefcertibus immaculatis, anten- nis lonpifimis. Fas. Mant. inf. tom. 2. pag. 256. n°. 24. Tinea pilella. Wien. verz. pag. 142. n°. 6. Elle reflemble à la précédente pour la forme & la grandeur ; fes antennes font très-longues, blanchi- tres, jaunâtres à leur bafe. Les aîles font noirâtres fans taches. Elle fe trouve en Autriche. 28. ArucrrEe Robertelle. AruciTrA Robertel!a. Fa. Alucit: antennis longifimis albis', alis fufèis, anglo ant albo, Fas. Syft. enr. pag. 669. n°. 14.) — Sp. inf. tom. 21. pag. 308. n°. 18. Phalena T'inea Kobertella antennis longiffmis al- bis , alis fuféis. Lin. Syf. nat. pag. 896. n°. 420. | —Faun. fuec. n°. 1394. Cette efpèce refflemble beaucoup aux deux précé- | : elle eft feulement un peu plus petites fes À É ; : ; aïîles font noirâtres , avec une légère teinte cendrée, | dentes un peu dorée , & une tache blanche à l'angle polté- rieur interne de chaque aîle. Elle fe trouve en Suède, fur les arbres fruitiers. 29. AruciTEe Frifchelle. AzucrTA Frifchella. Fas. Alucita antennis mediocribus, apice albis, alis fufco auratis. Fas. Sp. inf. tom. 2. pag. 309. nv. 10. Phalana Tinea Frifchella antennès mediocribus apice albis:, alis fufco auratis. LiN. Syff. nat. pag. 896. n°. 433. — Faun. fuec. n°. 1396. Tinea Frifchella. Fas. Syff.ent. pap. 663. n°. 48. | Tinea aneella. Wien. ver. pag. 319. n°.40 , 82. Je crois que cet infecte n'eft point une efpèce dif férente de l'alucide Reaumureile, puifqu'il n'y a A) L'UN 123 point d'autre différence que celle des antennes, & que d'ailleurs on les trouve conftammient enfemble. Celle-ci a les antennes à peine plus longues que le corps, noires à leur bafe, blanchâtres a leur extré: mité. Tout le corps eft d'un noir bronzé, luifant. Les aîles fupérieures font brenzées, très-luifantes, quelquefois un peu verdâtres, & plus fouvent noi- ratres. Les inférieures font d’un noir violet. Eile fe trouve dans toute l'Europe. Cet infecte eft très-commun , en printems, aux environs de Paris, on le voit fouvent volriger en très-orand nombre ,-vers le foir , avec l’afucire Reau- murelle. 30. ALUCITE Reaumurelle. AzuciTA Reaumurella. F5. Alucita alis nigris extorfum deauratis antennis lorgiffimis. Fas. Syfl. ent. pag. 670. n°. 17. — Sp. inf. tom. 2. pag. 309. n°. 22. Phalena Tinsa Reaumurella antennis longiffimis , als nigris extrorfum deauratis, Lin. Syf. nat. pag. 895. n%.425. — Faun.fuec. no. 1392. CLerx. {con. inf. rar. tab. 12.fig. 2. Reaumurella. Tinea nigra , alis extcrioribus deauratis ,antennis corpore dupio longioribus. GEOrr. Inf. tom. 2. pag. 193. n°. 28. La teigne noire bronzée. GEOFTr. #2. Tinea Reaumurella. Wien. verg. pag. 143. n°. 26. Cette efpèce reflemble parfaitement à la précé- dente ; elle a environ trois lignes & demie de long. Tour le corps eft noir & velu. Les antennes font fé- tacées, deux ou trois fois plus longues que le corps, & blanchôtres. M. Geoffroy obferve qu'elles font le double de Ja loncueur du corps dans les mâles, & qu’elles font encore plus longues dans les femelles : il paroit, d'après cela, que cet illufère auteur re- garde certe efpèce-ci & la précédente comme la même. Les anrennules font courtes, noires & très- velues. La trompe eft à peine de Ja longueur du corcelet; elle eft garnie , jufques vers fon milieu, de poils fins, longs & noirs. Les aîles fupérieures font noirâtres, avec un reflet bronzé , fouvent ver- dätre. Les inférieures font d'un noit violer, avec une grande frange bronzée. Elle fe trouve dans toute l'Europe. Elle eft très- commune aux environs de Paris. On la voit volriger cn troupe autour des arbres en mai. La chenille vit {ar le faule , le bouleau. 31. ALUCITE Erxlcbelle. AzuciTA Erxlebella: Fas. Âlucita antennis mediocribus unicoloribus , alis anticis fufco aureis, pofiicis nigris , capite fulvo. Exs. Mant, inf.tom. 2. pag. 256. n°. 27. Les antennes de cette efpèce font de lonsxeur moyenne & d'ane couleur un peu pâle. La rète eft fauve. Le corcelet & les aîles fupéricures font d'une couleur noirâtec, bronzée ou dorée, avec le bord Oz 124 AS L'OÙ (PRE Ben » + : poitérieur plus obfcur. Les pattes poftérieures font 9r L longues Êt jauves. Eliz fe trouve en Allemagne. 32. ALUCITE calthelle. A:ucirA Caithella. Far. ta atra, alis anticis totis aureis capite ustreo, Fas. Marnt. inf. com. 1. pag. 256. n°. 28. l’éalana Tire: Calkhella atra , alis fuperioribus Otis aureis, capite ferrugineo. LIN. Syfl. nat. pag. 895$. 2°. 422. — Faun, Juec. n°. 1432. Tinrea rifimicrella. Wien. VETZ. PAS. 142. N°. IS. Phalana rufimitrella. Scor. Ent. carn. n°. 649. Elle refflemble parfaicement à la précédente. Elle cft noire ; fa cère feule eft ferrugiveufe. Les aïîles fupérieures font entièrement dorées, ce qui la dif- unçuc le plus de la précédenre. Elle fe trouve en Alle re, prie 35. ALUCITE promuleile. AzuUCITA promulelia. FaB. ; AUucita Elle reflemble beaucoup, pour la forme & Ja qu'en ce que les férieares de cells-ci font jauncs , bordées ce noir. Elle fe trouve en Autriche. 34. ÂLUCITE Deotérelle. ALzuciTAa Degeere. la. Fa: Alucite alis atro aureis : fafcia flava , antennis doïgis. Fan. Syfl. ent. pag. 669. 15. — Sp. inf. Tor. 1. pag. 309. n°. 10. Piaiena Tinea Degeerella antennis longiffimis , afis atris : fafcia argenrea. Lin. Svff.nat. pag. 895. 2°, 426. — Faun. fuec. n°. 1393. CLERK. Icon. inf. rar. tab. 12. fig. 3: Degeerclle. i'halena Degeerella. Scor. Ent. carn.n°, 647. Peut papillon à antennes extrèémement longues &: à trompe, dont les aîles font noirâtres, variées d'un jaune doré & garnies d’une bande tranfverfale du même jaune. Dec. Mém. tom. 1. pag. $41. pl. CRAN LI PNR CE Petite phalène à antennes en filets, extrèmement longues ; à aïîles dorées 8 traverfées d'une large bande d'un jaune luifant. Dec. Mém. tom. 1. pag. 701. pl 320 fige 13: Tinea nigra , alis fuperioribus lineis longitudina'i- us, fafcia data rranfverfa, inferneque radiis plurimis aureis , anternis corpore tripio dorgioribus. GEOFF. dif som. 2. pag. 193. n°. 29. La coquiile d’or. Grorr. 28. Tinex Degcerella. Wien. verg. pag. 143. no. 25. Certe belle efpèce a environ cinq lignes de long. Elle eft remarquable par Ja loncueur des antennes qu cft ordinairement de quinze à vingt lignes es auennes font noires à leur bafe, & blanches ALU dans tout Je refte de leur étendue. La tête & Île corcelet font d'un roir brorzé, verdâtre, Les aîles fupéricures font d'un jaure brun, doré, brillant , avec quelques peikes lignes longitudinales BOIrCS , & une large barde d'ün beau jaune, bordte de chaque côté d'une ligne bruse , violette, argentée, dent Ja couleur change fuivant les reflets de la lumière. Les aîles inféneures font violetres noirètres. Le corps cit norätre, bronzé. Ees paties fent Jaumatres, Ca trouve communément cet infeéte dans les bois, dans toute | Europe. 3$. ALUCITE Suizelle. . ALucira Sulgella. Fas. Alucica antenris longiorihus ; dis nigro aureis : fafcia aurea. Fas. Mart. irf. tom. 2. pag. 257. 492 : Phalera Tinca Sulzella ertennis mediocribus , alis nigris : fupericribus fafiia aurez. Lin. Syf. nat. pag. 896. n°. 417. Tirea Sulyelia. Wien. verg. peg. 143. -n0. 24. Elle reffemble beaucoxp à l'alucire Degéerelle , dont elle n'eft peut-être qu'une variété : mais les antennes font un peu plus courtes ; celles du mäle, plus courtes que celles de la femelle, font épaifles : la couleur des aïles fupérieures cft d'un noir ua peu purparin, avec une bande dorée. Elle fe trouve en Europe. 36. ALUCITE viridelic. ÆALUCITA Véridella FAB. Alucita alis viridi-aureis , corpore atro , antenris longis albis. FaB. Mant. inf. tom. 2. pag. 257. 710: 33° Phalena viridella. Scor. Ent. carn. no. 645. Linea viridella. Wien. verg. pag. 142. n0. 4. M. Fabricius remarque que cette efpèce eft peu diflinte de l’alucire Reaumurelle. Quant à nous, nous n'y voyons pas de différences. Celie-ci a le corps noir, les aîles fupérieures d'un verd deré, & les antennes longues & blanches. Elle fe trouve en Autriche. 37. ALUCITE cuprelle. ALucrrAcuprelra. Fas. Alucita alis curreo-aureis nitidis | antennis longif- finis. Far. Manc. inf. tom. 1. pag. 157. no. 35, Tinca cupreila. Wien. very. pag. 320. 10. 44. Voici encore une aducite qui n’eft peut-être qu'une variété de la Reaumurelie, dont elle ne diffère que par la ceulcur des aîles, qui eft, dans eette efpèce- ci, d'une belle couleur rouge cuivreufe. Elle fe trouve en Autriche. 38. AEUCITE fafciclle. ALucITA fafciella. YAB. - Alucita alis avratis , fafcia fufca , antennis apice albis. Fas. Syf. ent. pag. 670. n°. 18, — Sp. inf. tom. 2, pag. 310, 1°, 234 ALU Tinea Schifermillerella, Wien, verg. pag. 14%. n°, 20. Elle reffemble à l'alicice Reaumurelle pour la forme & la grandeur, M. Fabricius obferve qu'elle vante : tanrot elle a les antennes très-longues , avec la tête & le corceler noirs ; tantôt les antennes médiocres avec la rèce ferrugineute & Je corceler doré. Dans les unes & dans les autres, les aîles fupérieures font dorées, luifantes, avec une large bande noi- râtre au milieu, Les inférieures font d'un brun doré. Elle fe trouve en Angleterre. 39. ALUCITE Podaclle. ALUCITA Podaella. Fas, Alucita antennis mediocribus, alis nigris : fafc'a alba, Fas. Syff. ent. pag. 670. n°, 16. — Spes. 1nf. for. 2.pafg. 309. n°. 21. Phalene Tinea Podaclla antennis mediocribus , lis nigris fafcia albida. Lin. Syf. nat, pag. 496. CÉPE Linea nigra , fafcia tranfverfa alba. Grorr. Inf. TOM. 21. PAG. 194.1. 321. La teigne cordelière. GEOFF. i. Elle a environ deux lignes & demie de long. Elle eft toute d’un noir bronzé, luifant. Les aîles {n- périeures font coupées d'une bande blanche : on y remarque encore quelquefois un point blanc vers Je bord extérieur. Elle fe trouve en Europe dans les bois. 40. ALUCITE ftriatelle. ALucrTA ffriatella. Fas. Alucita alis auratis flavo ffriatis : fafcia media flava cugro marginata. Far. Sp. if. tom. 1. pag. 310. 10. 24. Elle varie beaucoup : elle a la tête noire ou fauve, les antennes très-longues, blanchâtres, ou feulement un peu plus longues que le corps, velues & noires à leur bafe, & blanches à leur extrémité. Les aîles fupérieures font dorées, avec des ftries jaunes, fur-tout vers leur extrémité ; le milieu brille d'uve belle couleur cuivreufe, dans laquelle il y a une bande jaune. Les aîles inférieures fonc d’un brun doré , luifant. Elle fe trouve dans les jardins, en Angleterre. 41. ALUCITE fulphurelle. AzuciTA fulphurella, Fas. Alucita alis anticis auratis : maculis duabus fulphureis orpolitis, pofficis flavis. Fas. Syft. enr. pag. 670. n°. 19.— Spec. inf. tom. 1. pag. 310. HOLEZe Tinea alis fuperioribus nigris, fafcia longirudi- nai, maculifque duabus aureis | antennis medio albis. GEorr. Inf. tom. :. pag. 198. n°. 42. La teigne à bande dorée, & anneau blanc aux antennes, GEOFF. 8. Elle a un peu plus de trois lignes de long. Les antennes font noires avec un peu de blanc vers leur extrémité ; elles font un peu plus courtes que le ALU oïps, & afflez épaifles à leur bafe, Les antenaules 125 On la wouve dans toute l'Europe. Elle c{t afiez commune dans les bois, aux environs de Paric, 42. ALUCITE formofclle. ALUcITA formofella. Fan, Alucira alis enticis ferrugireo flavis : frigis du r- ôus abbrevietis obliquis aitis ; pofferiore Fas. Man:. inf. tom. 1, pag. 257. n°. 39. Tinee formofella. Wien. verg. pag. 140. n°. 47. Elle eit de grandeur moyenne, Les antennes ont des anneaux blancs. Les aîles fupérieures font varites de jaune & de ferrugineux; on y voit deux raies blanches, courtes, obliques, placées vers le bord extérieur, dont l'une, poftérieure , eft plus grande que l'autre. Les aïles inférieures font noirâtres, Eile fe trouve en Autriche, 24j0i “je L2 43. AruciTe. feftinelle. AzUVCITA feffinella. Fa. Aiucira alis anticis alsis : maculis duabus fufcis apice favis. Fas. Man. inf. tom. 1. pag. 258. n°. 40, Tinea feflinella. Wien, verg. pag. 319. n°. 80. Elle eft petite. Les antennules font blanches & roi râtres à leur bafe. La tête eft d’un blanc de neige. Les aïles fupérieures, prefque linéaires, font blanches à leur bafe, & jaunes à leur extrémité : elles ont au milieu , deux taches noirâtres, entourées d’un cercle blanc, placées l’une derrière l'autre. Les aîles infé- rieures font noirâtres. Elle fe trouve en Autriche, 44. ALUCITE oppofirelle, ALuCrTA oppofrelle, FaB. Alucita alis fufeis : maculis duabus oprofitis fla- VIS , poflicis fufcis. Fas. Syf. ent. pag, 670. n°, 20, — Sp. inf. rom. 2. pag. 318. n0. 26. Elle reflemble à l'afucite fulphurelle : elle ef toute nojrâtre , point du tout luifante. Les antennes font a peine de la lonçeur de la moitié du corps. Les aîles fupérieures ont chacune deux taches jaunes ; l'une, plus grande, prefque triangulaire , au bord internc ; l'autre, plus petite au bord externe. Les inférieures font noirâtres.. On la rrouve ea Europe. Elle n’eft pas rare dans les bois, aux environs de Paris. Favi cr114. On a donné le nom & plus oxdinairement celui de ce/luie, Le s 126 À LV aux petires loges dans lefquelles les abeilles domefti- ques élèvent leurs larves où dépafent leur miel, Ces aïvéoles font des tubes hexagones , dont le fond eft piramidal & formé de trois lofanges ou de wrois rhombes, dont chacun eft une partie des trois alvéoles qui fe trouvent à l'autre côté du rayon. Lorfque l'a- beille veutconftruire un a/véode , elle commence d’a- sbord , par en jetter, pour ainf dire, les fondemens; cile façonne groflièrement un rhombe ; elle élève enfuire, fur deux des côtés exrérieurs, deux des plans de l'afvéo!e; elle façonne un fecond rhombe & Funit au premier, en Jui donnant l'inclinaifon qu'il doit avoir, &, fur les deux côtés extérieurs, elle élève deux autres plans de l'hexagone; enfin, elle conftruit le troifième rhombe auquel elle donne la même inclinailon qu'aux deux autres, & elle élève les deux derniers plans : l'alvéo'e fe trouve alors, entièrement ébauché ; il n’a plus befoin que d'être poli, façonné & aminci. Il ya, dans chaque ruche d'abeilles, beaucoup d'oaviières occupées à ce tra- vail, qui pañleht ainfi faccoffivement à la conftruc- non d'un grand nombre de cellules ; & tandis que les œnes font occupées à en former une nouvelle, les autres façonnent & perfetionnent les autres. On a donné le nom de cellule aux loges dans lefquelles les guèpes élèvent leurs larves : al femble que le mot alvéole ait été plus particuhèrement affe@é aux loges des abeilles , quoique celles-ci foient plus ordinairement nommces cellules. Voyez GATEAU , CELLULE. Les abeilles conftruifent des grandeurs différentes. Les plus alvéoles de trois grands, nommés ALU cellules royales, deftinés feulement à loger les larves qui donnent des femelles, n'ont point une figure hexagonc; elles reffemblent un peu à une poire ; elles font très-mafives; la matière femble y être employée avec profufion. Reaumur a calculé, an la cire qui entre dans la compofition d'une cule de ces cellules , fufiroit à la conftrudion de cent cinquante cellules ordinaires. Elles diffèrent encore des autres en ce qu'elles font perpendicu- laires, au lieu que ‘celles des mâles & celles des mulets font horizontales, Les alvéoles , deftinés aux males , font hexagones, & ne diffèrent, de-ceux deftinés aux mulets, que parce qu'ils font un peu plus grands. ALURNE, Azurnus, Genre d'infectes de la troifième fection de l’ordre des Coléoptères. 1 Les Alurnes appartiennent à la famille des Chry- fomèles, avec lefquelles ils ont beaucoup de rap- ports, mais ils en diffèrent par la forme des an tennes , qui font filiformes, d'égale épaïfleur dans toute leur longueur, & compofées d'articles cy- lindriques , au lieu que celles des Chryfemèles vont un peu en grofliflant, & font compofées d'articles grenus , prefque arrondis. Les A/urnes reflemblent aufli aux Erotyles, mais les antennes de ceux-ci font terminées par trois articles plus gros que les autres, & prefque en mañle. Le nombre & la figure des pièces des tarles les diftingue fuffifamment de la famille des Ténébrions. Ces infectes font exotiques ; & très-rares dans les colleétions de Paris. Suite de PIntroduition à l’Hifloire Naturelle des Infeëtes. 127 ARR TU) | RC INSEE; ANEPTURNT US Fa TAEUNIE CDR + Te LO SES TU CENT CHAR ACTA RUES! GEIN EUR LOUE S. ANTENNES filiformes , plus longues que le corcelet : articles cylindriques , prefque égaux , très-ailtin@s. H Bouche avec deux mandibules, deux mâchoirés , & quatre an- f| tennules. Mächoires bifides. | Antennules inégales; Îes deux antérieures un peu plus longues, l filiformes , compofées de trois articles prefque égaux ; les poftérieures | prefque filiformes , compofées de trois articles, dont le premier plus |! court, plus petit que les autres. il Tarfes divifés en quatre articles; pénultième article large, bifide , A] garni de houppes, en-deffous. ; AS NPA AE CES: I. ALURNE tricolor. 3. ALURNE denté. Tout noir ; cuifles poflérieures greffes & |à Noir ; corcelet rouge, inégal; élytres 2 É dé dentées. M) jaunes. , . ALURNE violet, 2. ALURNE grofle-cuifle. î - Violet foncé; corcelet prefque cylindrique ; [à Vert bronzé ; cuifles pofférieures groffès & | cuiffles poftérieures groffes, avec une légère | dentées. dentelure. 4 oO, 128 À LU Y. ALURKNE tricolor. ArbrNus groflus. Fas. Alurnus ater, thorace coccineo, elyrris flavis. Far, Syf, ent. pag. 94e HA I, ESP, inf. tom. 1. IIS NZ UUTe Le corps de cet infeéte eft noir. Les antennes font noires, filiformes, de la longueur de la moitié du corps. Le corcelet eft raboteux , un peu aplati, terminé en pointe 2igué de chaque côté de fa baie; il eft rouge , avec le bord poftérieur noir. L'écuflon eft noir & p: refque rond. Les élytres, plus pue Ez plus longues que le corps, font jaunes, [uère- IMCHt ponétu êc un peu relevées en boite sa bafe. Les pattes font noires : les tarfes font larges, & très-garnis, en-deflous, de houppes. On trouve cette efpèce aux Indes orientales, / À Ton CUT ALURNE grofle-cuifle. ACGANUS femoratus. Fas. Alurnus viridi-eneus , femoribus tibiifque paf ticis dentatis. FAB. Srec. inf. tom. 1. pag. 11$.n°. 2. Drurv. [luf. tom. 2. pl. 34. fig. s. Tencbrio-viridis. Suzz. Inf. tab. 7. fig. 8. Cerinfecte a environ un pouce de long , & quatre lignes de large. Tour fon corps eft d'üne couleur verre bronzée. Les antennes , compofées de cnze articles égaux & prefque cylindriques, font noires a leur extrémité , & de la longueur de la moitié du corps. Le corcelet eit plus étroit que les élytres & un peu plus large à fa partie antérieure qu'a a partie poitérieure. L'écuflon eft petit. Les cuifles poftérieures font longues & renflées ; ; ciles ont, à la partie inférieure, ‘Vers leur articulation avec Îa jambe, une dent groffc & très-forte. La jambe eft alongée , & terminée par trois dents, dont deux petit CS , & une beaucoup plus groffe. ll fe trouve aux Indes orientales, 3: ALURNE denté, ALURNUS dentires. FAB. Alurnus riger ju tibiisque poflicis dentatis. Fas. Manr. inf. (OM. 1. pag. 66. n°. 3. Cette efpèce ROUE beaucoup à la précédente ; mais elle eft toute noire. Les cuiffes poltérieures font grofles, & munies, à leur partie inféricure , de deux fortes dents. Les j jambes font longues, un peu ar- quées , & terminées par trois denis. On trouve cet infeéte au cap de Bonne - Ef- pérance, ALURNE violet. ALURNUSs violaceus. Nos. Alurnus nigro violaceus ; thorace Levi Jubcy- lindrico ; femorièus dentatis , tibiis fimplici- bus. Nos. l'reflemble beaucoup aux précédens ; il a en- viron dix lignes de long & quatre de large. Tout fon corps ‘ft d'une couleur Note foncée. Les antennes font d'un noir violet, & de la longueur de ja moitié du corps. Le corcelet cit d'unc épaif- AM Y feur égale dans toute fa lonpneur. On y voit une ligne lngitudinale peu enfoncée, L'écuffon eft très- pecir. Les élytres fonc lifles & finement: pointil llécs. Les cuifles {ont longues, renflées, & munies en- deflous d'une petite dent. Les jambes font longues, légèrement coutbées & fimples. M. Mauduit m'a dit avoir recu cet infete de Cayenne. AMYMONE , Amymonr. M. Othon Frédéric Muller a établi une claffe d'infectes micro IEMPIANES fous le nom de Enromoffraca, feu infeëla tefiacea, infeites teflacés , compolée de pluficurs genres , dont celui de l'Amymone fait partie, #oyez Exromos TRACA, CARACTÈRES DU GENRE. Deux antennes. Qatre pattes. Un feui œil. Teft univalve, Par la figure que M. Muller donne de ces infectes, il paroîit qu'ils ont fix pattes &: point d’an- tenncs : je dis fix pattes, parce que les deux an- térieures font femblables aux quatre autres. Si ces animaux microfcopiques méritenr d'etre placés parmi les infeétes, pourquoi auroient-ils plurôt quatre pattes & deux antennes que fix pates & point d'antennes? Quant à l'œil, ces infeétes fonc fi petits , que le microfcope peut bien n'avoir montré qu'un Cenl œil, & y en avoir réellement deux très- rapproc chés. On fait à préfent que les Monocles , qu'on avoit regardes cemine n'ayant qu'un œil, en ont réellement deux. E S'PNÉMCGAENS I. AMYMONE. Satyre. AMYMONE Satyra. MULL. Teff ovale ; antennes obrufes, étendues verti- calement. Amymone tefla ovate antennis obtufrs verticaliter extenfis. Muzr. Enrom. pag. 42. tab. 2. fig. 1-4. — Zoolog. den. prodr. 2579. BAKER. Microfcop. pag. 408. tab. 12. fig. 23, 25. Satyr. EicHH. Microfcop. pag. 41. tab. 3. fig. P. NaATURF. 10. Seiik. f. 104. 1ab. 2. fm io, Il a environ une demi-ligne de long. Antennes roides, cylindriques , compofées de deux articles, débordant un peu le teft per- pendiculairement, & terminées par trois poils très- courts. Œi/ placé en-deflous, entre les antennes , comme un point noir, tranfparent au milieu. Pattes antérieures grofks , bifides ; la jambe fupérieure. A M Y fupérieute, plus grande que l'autre, eft rerminée par trois foies où poils auffi longs que toute la patte, dont deux droits, étendus, & le troifième plus long que les deux autres, articulé & fléchi vers le corps, felon la volonté de l'infette. Ea jambe inférieure, plus petite que l’autre, eft terminée par deux poils très-courts : l’une & l'autre ont leur cuifle aflez crofe. » Païtes poftérieures plus courtes que les antérieures , fimples, mais bifides dans quelques individus , & paroiflant former une troifième paire de pattes , plus petites que les autres: elles débordent: à peine le teft, & font terminées par deux poils. Les cuifles font un peu velues. Queue aiguë, tronquée, fendue jufqu'au milieu , terminée par un aiouillon & un paquet de poils. Teff ovale, plat, membraneux & tranfparent, de forte que tout l'animal paroît tranfparent. Le corps, au-deffous des antennes , a un feoment de cercle, enfuite un triangle à angle très-aisu, qui s'avance & qui paroît partager le corps en deux lobes ovales, noirâtres : le tout fe meut enfemble d'un mouvement périftaltique. M. Muller donne aufi la figure d'une variété, qu'il foupçonne être l’autre fexe, dont le teft n'eft point aigu poftérieurement , mais eft comme échan- cré , & terminé par deux poils. Il fe trouve fréquemment dans les eaux douces & pures du Danemarck & de la Norwège. 2. AMYMONE Silène. AMYMONE Silena. MULL. Teft ovale, un peu large , antennes étendues obli- quement. Amymone teffa ovalt latiufeula antennis oblique extenfis. MULLER. Entom. pag. 44. tab. 1 fig. 11— 15. — Zoolog. dan. prodr. 1380. ; Il eft plus petit que le précédent. Antennes Ænpbiee de deux articles, portées obliquement de chaque côté, & terminées par deux poils. Œ:l placé entre les antennes , paroiflant dans quelques efpèces comme un point carré , diftinét. Vers le bord antérieur du teft ,- on voit deux petits points diftans, très-noirs, qui font peut-être les véritables yeux ou d’autres petits yeux : dans quelques efpèces, c’eft le grand, dans d'autres, ce font les petits qui ne font point apparens. Pattes fimples, compoltes de deux articles, & terminées par deux ou trois poils : au-deflous des an- térieures, on voit une appendice ovale, fans poils. ; Teft large ; prefque opaque, quelquefois jaunätre, échancré poftérieurement, & terminé , à chaque angle de l’échancrure, par un poil inégal. On voit fur le derrière, vers la-queue, un point eïbiculaire, tranfparent, muni, au centre, d'une efpèce de prunelle mobile; & la’queue eft términée, à l'endroit de l’échancrure, par deux verrues garnies de poils. Il fe trouve moins fréquemment que Îe précé- Hifioire Naturelle, Infeétes. Tome I. AM Y 129 dent, dans les caux douces du Danemarck & de’ [a Norwège. M. Hermann l'a trouvé aufli à Strasbourg. 3. AMYMONE Ménade. AMYMONE Manas. MuLz. Teft ovale; antennes étendues horizontalement 3 corps tronqué à fa bafe. Amymone tefla ovali , antennis horizontaliter extenfis , corpore bafi truncato. Mu. Entom. pag. 45. tab. 2, fig. 18, 19. Il eft plus petit que les précédens. Antennes vibrant horizontalement , inférées fous le bord antérieur du teft, ayant un feul article oblong , aminci vers l'extrémité, & terminé par deux poils. Œl placé au milieu, au-deflus des antennes, comme un point très-petir. “Pattes fimples, un peu plus courtes que les an- rennes inférées à la poitrine, & ‘terminées par un poil qui dépafle un peu le bord du teft. - Te? fauve ovale, convexe fupérieurement; corrs débordant le teft poftérieurement, tronqué, muni d'ua poil à chaque angle de la troncature. Tout le corps de ce petit animal paroît comine reflerré. On voit une tache fphérique au milieu du ventre, vers {a partie poftérieure , qui eft peut-être fa vulve. Ce petit animal fe plaît a nager fur le dos. On le trouve rarement dans la mer, en Danemarck & en Norwège. 4. AMYMONE Faune. AMYMONE Fauna. MuLt. Teft oblong ; antennes étendues , relevées. Amymone tefla oblonga , antennis furfum extenfis. Mu. Entom, pag. 46. tab. 2. fig: 5-8. — Zoolog. dan. prodr. 2381. Heft figuré de la grandeur de l'Amymone Silène. Antennes mobiles , compofées de deux articles, & terminées par trois poils. ï Pattes égales, fimples, terminées pat quatre poils longs. eff ovale, oblong , tranfparent, terminé pof- térieurement par une queue prefque carrée , un peu échanerée, à angles faillans avec quatre poils courts à chaque angle. Le deflous du teft eft aplati: le deflus eft convexe & prefque boflu. On le trouve dans les eaux douces du Danemarck & de la Norwège, parmi la lentille d’eau, Lena. $. AMYMONE Bacchante. AMYMONE Baccha, Mur, Teft'orbiculaire ; antennes étendues horizontale- ment ; queue denrelée de chaque côté. Armymone teffz orbiculart, antennis horizonta- liter extenfis, cauda utrinque denticulata. Murr. Entom, pag. 46. tab. 2. fig. 9-11. Il eft figuré de la grandeur du précédenr. Antennes articulées, portées horizontalement, & garnies de poils à leur articulation & à leur extrémiré. * Pattes antérieures dépañlant le teft, terminées par quatre poils, dont le fupérieur très-court , mu- R * 130 A NA vies, en defleus; d'une appendice terminée par un onglet. 3 actes poftérieures , tefminées par trois poils pa- ralèles à la queue, dont celui du milieu eft ciès- ong. On aperçoit, dans la dépouille du petit ani- mal, que ces poils partent d’une bafe ovale. Teff prefque .orbiculaire, muni antéricufeinent d’un point en forme d'œil": poftérieurement, un peu au-delà du milieu, il ft convexe & paroïr‘ comme coupé, formant, de. chaque:côté, un angle qu une dent. Le refte du corps ou la quete, débordant le teft, paroït êrre formé de trois fégmens, dont les deux antérieurs fontarmés, de chaque côté, d’une dent terminée par un poil ; le fesment pofrérieur eft fendu, & chaque divifion eft terminée par un poil long. ‘ Il fe trouve fatement dans lés eaux de rivières, en Danemarck & en Norwègc. ï Î in in 6. AMYMONE Thyas. 151 AMYMonNE Thyas. Mur. | Teft dilaté; anrennes horizontales, en recouvrement. Amymone refia dilatata, antennis incurbentibus. MUuLL. pag: 47. tab. n. fig. N6. 17. : Il reflemble à l'Amymone Silène.; maisil eft beau- coup plus large , & il vit dans Peau ‘de: mer: : Antennes horizontales ou: appuyées fur le bord antérieur du teft ; xerminéëès ‘par deux poils: >) | Œildiftin&, placé au milieu, vers le bord antérieur. | Pattes antéricures dichoromes : pattes poftérieures | fimples. Left large , comme tronqué antéricurement, ref-, ferré & obtus poftérieurement, ; ! Il a été troûvé, en Dänemarck, dans l’éan de mer corrompuie, confervée dans un vafe pendant quelques mois PER CES ! ! | ANASPE, Axaäsrrs: J'ai établi ; 4 limitation de M. Geoffroy , dans l'Intreduétion à ce Diétionnaire, un genre d'infectes fous le nom d'Anafpe ; mais après un examen plus attentif, j'ai reconnu qu’il apparte- soit à celui de la Mordelle, dont il ne diffère qu’en ce que-les troifième & quatrième articles des tarfes | des quatre pattes antérieures , font, très - courts, | très-peu diftinéts, & paroiflent n'en former qu'un :! mais fi on examine cés petits infectes avec un bon microfcope , on voit que ce qu’on prend d'abord pour un feul article, en forme réellement deux ; on doit donc les ranger dans la feconde Section de l'Ordre des Colfoprères, & non pas dans la troifième. D’ail- leurs les Mordelles ont,-en:-général, le troifième| & le quatrième articles des tarfes aflez courts; &1 il y a dés efpècés-parmi elles qui les ont plus courts les unes que les antres. Ainfi nous ne croyons pas, d'après certe feule différence, devoir établir deux genres de ces infectes, qui fe reflemblent fi fort par toutes les autres parties. Voy. MORDELLE. ANASPE NOIRE. (Georr.) Voyez MORDELLE NOIRE. ANASPE À TACHES JAUNES. (GEorr.) Woy. MORDELLE HUMSRALE. . AND , « ANASPE À CORCELET JAUNE. (GEOrr. ) : Voy. MORDELLE CORGELET-JAUNE. | ANASPE FAUVE. (Grorë. ) Voy..Monnetre JAUNE. : ANDRENE, ANDrEN4. Genre d'infectes de la | feconde Seûtion de l'Ordre des Hyménoptères, | Les Andrènes font des infeétes à quatre aîles nues, | membraneufes, veinées, inégales , dont l'anus. eft | armé d'un aiguillon retradible , caché dans le ven- tre, & qui reflemblent beaucoup aux Abeilles , avec lefquelles ;on les avoir confondus jufqu'à ce que MM. Scopoli & Fabricius les en aient féparés poux en faire un genre ; l'un, fousle nom de Nomade, Norzada ,\& l'autre , fous celui d'Ardrène , Andrenas Les-caraélères que M, Scopoli afigne au genre de Nomade. qui répond,à celui de l'Azdrène, font, une, trompe, faire d'une efpèce, de fiphon ou de tuyau (fphurculus); & deux valves portant des antennules. Ÿoy. Annus IV. kifior. natur. Leipfic. 1770. Les caraétères que M. Fabricius afligne à ce genre font une langue ou trompe ( Zingua ). trifide &phée. ,(;Woyez Syf.' ent. pag. 376. —\gen. nf. pag..125.) Keaumur ayant remarqué que trompe de ces infe@es différoit de celle des Abcilles , leur ayoit donné le nom de Proabeille. Joy. rom. 6... Mém, 4 & 5. Les Andrènes ont beaucoup de rapports avec les SET OCT Abeilles & les Nomades : elles diffèrent des unes & des . autres par la forme & le nombre des pièces, de leur trompe, La trompe de l'Azdrène eft:divifée en trois pièces, & celle.de l'Abcille & dela Nomade eftdivifée en cinq. Une différence encore très-remarquable qu'on trouve, c'eft que le premier article des tarfes des Andrènes n'eft point aufli.grand , ni aufli;gros que celui des Abcilles ; aufli ne fert-il point à ces in- feétes pour le tranfport de leur cire. La plupart fe feryent de cette matière pour la. conftruétion de de leurs nids ou la nourriture de leurs larves ; mais cles lemportent au-deffous de leur ventre , ou parmi les poils: dont leur corps eft couvert. Les Andrènes font en général plus alongées que les Abeilles, & leur manière de vivre eft différente. Elles font leur nid dans la terre où dans de vieux murs : elles vivent folitaires ; la femelle feule conftruir fon nid’, fait fa ponte, amañle la provifion néceflaire à la larve, &c l’'abandonne enfuite. RSS Lesantennes des Andrères diffèrent peu de celles des Abeilles ; elles font. compoftes de douze treize articles, dont le premier eft un peu plus long que les autres, & prefque cylindrique ;. le fecond eft court & prefque arrondi; le troifiéme eft conique, & les autres font égaux enu’eux & cylindriques. Elles ont leur infertion à la partie antérieure de la tète, & clles fonr affez rapprochées l'une de l'autre à leur bafe. ' La rête elt prefque de la largeur du corcelet : clle eft aplatie en avant, & elle porte, à fa par- tie fupéricure, trois petits yeux Jifles , ordinaire- ns A N D. ment difpofés en ligne courbe. Les grands yeux à ‘réfeat font ovales, alongés, peu faillans. Il ne pa- roît pas qu'il y ait autant de différences entre ceux du male & ceux de la femelle, qu'il y en a entre ceux des Abeilles, | La bouche eft compofée d'une lèvre fupérieure, de deux mandibules, d'une trompe"divifée en trois pièces, & de quatre antennules. La lèvre fupéricure cft dure, prefque coriacée, aplatie 2, étréite, alan-« gée, arrondie antérieurement, & ciliée tout autour. Les maudibules font rrès-dures, de la confiftance de la corne, un peu alongées, & termmnées par qu'el- ques dentelures. La trompe cft divifée en trois pièces ; celle düfmilieu/paroïit former une efpèce de cylndre un peu applati, portant, au bout, deux an- tennules filiformes, compolées de quatre articles, & une langue courte, très-velue, pointue, placée entre les deux antennules. Les deux pièces latérales, font mincés, plates, où convexes d'un côté , ‘& concaves de l’autre, appliquées contre la pièce du milieu qu’elles femblent défendre : elles fonc cour- bées vers leur extrémité, & elles: portent ; chacune, à l'endroit de la courbure, une antennule compo- fée de fix articles. La langue, qu'on ‘remarque: entre les deux antennules poftérienres, peut s’avancer plus ou moins en avant, ou fe retirer dans l'efpèce de. cylindre qui lui fert de gaïîne. Il faut remarquer que la flexion de la trompe des Anarènes eft diffé- rente de celle des Abeilles & des Nomades : celles-ci ont l'extrémité de leur trompe dirigée en arrière , lorfqu’elle eften repos; celle des Ardrènes eft diri- gée en avant; fon extrémité cft cachée fous la lèvre fupérieure, entre les deux mandibeles. Le corps de ces infectes diffère peu de celui des Abeilles : il eft,-en général, un peu plus alongé ; il cit léoèrement velu, & la plupart des efpèces ont leur abdomen garni en-deffous de poils pret un peu roides, qui leur fervent à emporter la .pouflière des étamines pour la conftruétion de leurs nids, ou la nourriture de leurs larves. L'abdomen tient au corcelet par un pédicule très-court; il eft compofé de fix anneaux, & terminé par l'anus , d'où fortenr | les excrémens, l’aiguillon, les parties de la géné- | ration du mâle, & les œufs de la femelle. Les pattes font compofées de la hanche, de la cuifle, de-la jambe, & du tarfe; celui-ci eft divifé en cinq pièces, dont la première eft beaucoup plus longue que les autres ; le dernier article eft terminé par deux onglets recourbés, au milieu defquels on voit une efpèce de pelotte. : Nous ne dirons rien de l'xiguillon ; il eft parfai- tement femblable à celui de l'Abcille, dont nous avons déjà parlé. Voyez ABgILLE, AIGUILLON. Il paroît que le male eft privé de cette arme, puifqu'on rencontre fouvent la plupart de ces infectes fans aiguillon. Les larves des Andrènes font des vers mols, blan- châtres , fans pattes , dont le corps eft compoft de treize anneaux, & dont la tête, plus dure que le refte du corps, eft pourvue de deux mâchoires aflez sa ASIN D ; 124 fortes. Elles ont dix figmares de chaque côté PSY ps mes 7 L'ARYE Le PERD | fe moyen défquets elles -retprrent.- ” On ne trouye poiut, parmi les Andrèmes , des mu- lets ou: des ouvrières ; comme on en remarque parmi les Abeilles & les Guêpes : tout le travail eft fair par la femelles ceft elle feule qui creufe la terre, qui conféruit plufieurs cellules, qui ramafñle la provi- fion néceflaire à la larve, & qui ferme chaque celz lüle. Le nid'eftenfuire abandonn4 par la mère; mais avant de l'abandonner , elle a pourvu à tout; elleia foigné, lesœufs ; elle a mis à côté la pâtée qui doit fufhre à la larve, & celle’ a fermé exactement lé nid pour le garantir des Fourmis, & des autres in= feétes qui (oct très = friatds de fa larve & de la pâtée. . Il y à ordinairement deux générations dé ces infectes par an; la première a lieu en printems, & l'autre: la fin de l'été. Leslarves de la feconde génération paflent l'hiver dans cer état de larve où de nymphe ; elles confument peu-2-peu leur pro- .Nifon ; leur croiflance fe fair lentement, & elles ne fe montrent fousla forme d'infe@te parfait qu'au commencement du printems fuivant. À peine nées, ces Andrènes s'accouplent, travaillent à la cenftruc: tion, des nids, .&. font leur ponte. En juia ou en juillec , il doit en fortir les infeétes parfaits qui don- neront tout de fuite la feconde génération, defti- née à pañler l'hiver fous l'état de larve & de ny1R= phe. Il eft probable que les infe@es parfaits meurent quelque tems après leur accouplement ou leur ponte. D'après cela , la durée de la vie des Arndrènes ne feroit jamais {d'un an. Nous ävons déjà dit que les Andrènes vivoient folitaires, & que Les femelles éroienc chargées feules de la conftruétion du nid: Plufieurs efpèces fe con- tentent de creufer dans la terre de petits trous : elles choififlent plus volontiers des murs élevés en pierres & renbterre , ou‘ urt'terreih coupé verticalement, Quelques autres choifflent unterrein fablonneux, & fouvent du fable pur ; elles y creufent, dans une direction horizontale ou verticale, des trous cylin- driques , droits ou rarement coudés ; ces trous n'ont guère que le diamètre qu'il faut pour laifler pañler l'infe@e ; leur profondeur varie ; celle eft ordinaire- ment depuis quatre jufqu'a huit pouces. C'eft au fond dece nid que les Andrènes conftruifent leurs cellules avec une matière qu’ellès vont recueillir fur les fleurs, qu'elles pétriflent, & qui reflemble à de la cire noirâtre ; elles emploient auf différentes matières, comme , par exemple, des feuilles d'arbres, ou même les pétales de certaines fleurs. Chaque cel- lule eft exactement fermée, & contient un œuf & la nourriture néceflaire à la larve qui en fortira. Cette nourriture eft un mélange de miel & de cire, que l’Andrène recueille aufli fur les fleurs, & auquel elle fait vraifemblablement fubir quelque prépara- tion dans fon eftomac ; elle ef plus ou moins liquide, fuivant les efpèces ; elle a plus ordinairement la confiftance d'une pâte molle. KR 2 AN EDR ENN AN EE AR: N:0;,.M. :An.Dr4,;n 28,040 -r96 APS, LIN. (GE CEF, C'AR'ATC T'ÉRES LIGHÉ NÉ OIUDES ANTENNES courtes, filiformes , compofées de douze articles; le premier long & cylindrique ; le fecond prefque globuleux , & le troifième conique, . Bouche munie de deux mandibules , d’une trompe divifée en trois pièces, & de quatre antennules filiformes. Abdomen joint au corcelet par un pédicule très-court. Aïguillon fimple , pointu , caché dans l'abdomen. Cinq articles aux tarfes ; le premier long & prefque cylindrique. Corps velu, Trois petits yeux liffes. ES PAÉ CES 1. ANDRÈNE bleuûtre. 4 ANDRÈNE Cornue. Noire ; abdomen avec Le bord des anneaux blanc en-deflus , très velu en deffous ; corne courte, droite , ohtufe , au devant de la tére. Noïrâtre ; légèrement velue ; abdomen \l bleuâtre, avec le bord des anneaux blan- | châtre. s. ANDRÈNE labite, 2. ANDRÈNE laineufe- 1 ce Noire, peu velue ; fècond & trorfième an- Noire, couverte d'un duvet gris ; abdo- | "aux de l'abdomen roux. men avec le bord des anneaux blanchätre, N LA & Le ventre fauve, très-velu. 6. ANDRÈNE verddtre, Verte, brongée, couverte d'un duvet grisätre. 3. ANDRÈNE fpirale. : : ? l 7. ANDRÈNE cuivreufe. Noire, couverte d'un léger duvet gris ; abdo- |‘ Noire; corcelet velu, rouffâtre ; abdomen men courbé; extrémité des antennes en fpirale. | Life, cuivreux. ANDRÈNE. (Infees). 8. ANDRÈNE bordée. 17. ANDREÈNE à zones. Noîre; corcelet pubefcent ; abdomen ftrru- Noirëtre , pubefcente; abdomen avec quatr gineux , avec le premier anneau noir, & de e bandes bleues. bord des autres cendrée. E - 18. ANDRÈNE patte-velue, 9. ANDRÈNE rouille, à Noire, life; pattes pofférieures couvertes Noirâtre ; corcelet vela , férrugineux 5 ab- | de poils blancs ; aîles obftures. dormen cendré. « 19. ANDRÈNE velue. 10. ANDRÈNE mineufe. Velue, férrugineufe ; pattes poflérieures Noïiratre ; corcelet velu, rouflätre; abdo | alongées , très velues à leur extrémité. men avec quatre. bandes blanchätres. | : raie 20. ANDRÈNE hémorrhoïdale. 11. ANDRÈNE bicolor. Norre; anus fèrrugineux ; jambes pofté Noirâtre : corcelet velu, fèrrugineux; | rieures rouffes. abdomen noir & fans taches. : 21. ANDRÈNE longue-trompe. 12. ANDRÈNE pubère. Noire; abdomen jaune, noir à fa bafe; Brune , noirâtre; corcelet velu, rouffätre ; | trompe très-longue. abdomen luifant, prefque lifle. . , 22. ANDRÈNE bident. 13. ANDRÈNE tricolor. Noire; abdomen notrâtre , avec céng bandes : : blanchâtres ; anus bidenté, Corcelet noir, velu & férrugineux poffé- d ñ ent ; € ir , avec le des x rieurement ; abdomen noir ,a bord & 23. ANDRE NES VEre. anneaux blanc. 2 Tête & corcelet verts, bronzés ;abdomennoir. 14 ÂNDRÈNE nègre. ee ER 24. ANDRÈNE à bandes, Très-noire ; abdomen avec le bord des an- “ neaux blanc. Corcelet roux ; abdomen noir , avec quatre bandes bleuâtres. « ! À 15. ANDRÈNE rayée. 25. ANDRÈNE alongce, Norrûtre ; tête & corcelet couverts d'un duvet verdûtre ; abdomen noir ; avec le bord Noirâtre, alongée; abdomen avec fix bandes des anneaux bleu. blanchätres ; pattes Jaunes, 16. ANDRÈNE fafciée, 26. ANDRÈNE maxilleufe, Pubefcente, cendrée ; abdomen noir, avic Noïre ; mandibules avancées ; abdomen quatre bandes blanches. prefque cylindrique , velu & jaune en deffous. EN AP EDP ADP D DRE 3 ANDRÈNE. (Infe&es). 27. ANDRÈNE fomniflore. Un peu velue ; abdomen prefque cylin drique, courbé ; anus bidenté. 28. ANDRÈNE porte-anneau. Noire , glabre ; front & anneaux aux jambes d'un blanc Jaune, 29. ANDRÈRNE patte-jaune. Noïre, luifante, un peu bronzée ; pattes B| jaunes. Suite de l'Introduétion a l’Hifloire Naturelle des Infectes. 39. ANDRÈNE annulaire. Noirâtre; lèvre & jaribes d'un blanc jaunâtre. 31. ANDRÈNE variée. Noirâtre, brongée ; lèvre jaune, avec deux |h pornts noîrs ; abdomen avec des bandes jaunes. 32. ANDRÈNE ferrugineufe. Noire ; abdomen d'un brun férrugineux , avec l'extrémité notre. 33: ANDRÈNE rougeñtre Noîre ; téte & corcelet couverts d'un duvet rouflâtre ; abdomen rougeâtre à [a bafe. HOLD AND 1. ANDRÈNE bleuâtre. AnprenNA carulefcens. FAB. Andreza fufca fusvillofa ; abdomine cerulefcente, incifurarum marginious albicantibus. Fas. Syff. ent. pag. 376. n°. 1. —Spec. inf. rom. 1.,pag. 472. LE EUR à Apis carulefcens. Lin. Syff. nat. pag. 955.10. 21. — Faun.. fuec. n°, 1696. Ceite Andrène varie pour la grandeur : elle a depuis trois jufqu'à cinq lignes de long. Tour fon coïps cft d'un noir foncé, bleuatré, légèrement couvert d'un duvet blanchâtre. L'abdomen eft lui- fañt, pointillé, avec quelques poils blanchätres fur le bord de chaque anneau. Lesailes font légère- ment lavées de brun. Elle fe trouve dans toute l'Europe, fur les fleurs : elle fait fan nid dans la terre. 2. ANDRÈNE laineufe. ANDRENA lanata. Nos. Andrenanigra , grifeo pubefcens : abdominis [eg- mentorum marginibus albicantibus , ventre laña rufa. Nos. Ë Elle. reflemble beaucoup à la précédente : elle eft route noire, & lésèrement couverte d'un duvet ris blanchâtre. L'abdomen eft d'un noir bleuâtre, EE Te avec le bord des anneaux blanchâtre: le “deflous eft couvert de poils fauves , qui fervent à cer fnfccte à tranfporter la pouflière des étamines. Je l'ai trouvée aflez commune fur les fleurs, aux £uyirons de Paris & en Provence. 3. ANDRÈNE fpirale. ANDRENA fpirelis, Nos. Nigra , grifeo pubefcens ; abdomine ircurvo, an- tennis apice convolutis. Nos. Certe efpèce a environ cing lignes de long. Tout fon: corps eft noir & légèrement couvert d'un duvet cendré, tirant fur le fauve, fur l'abdomen. La tête cft plus perite que celle, des autres efpèces. Le premier article des antennes cft plus -gros & plus long que les autres ; les trois derniers font roulés &-forment un triangle. L'abdomen eft très-courbé , & armé, en-deflous, de deux ou trois Cpines, de chaque côté. Les aîles font tranfparentes & fans couleur. Elle fe trouve fur fes fleurs , en Provence : elle m'a été communiquée par M. Danthoine , médecin a Manofque. 4. ANDRÈNE cornue. ANDRENA cornuta. FAB. Andrena nigra ; abdomine fegmentorum maroi- nibus albidis fubrus pilofis , ‘clypeo elevato , gibbo obtufo. Fas Mant. inf. tom. 1. pag. 298. n°. 2. La vêre, de .cette efpèce cft noire, & couverte d'un duvet épais cendr£: on apperçoit un peu au- deflous de la bafe des antennes une corne courte A droite, aplatie, obtufe & prefque échancrée. Le corcelet eft noir , & couvert, en deflous, de poils A N D 135$ cendrés. L'abdomen eft noir , avec le bord des an- | neaux cihés de-blanc en-deflus, & très-velus en defious. Les pattes font cilites de noix, Elle fe trouve fur les fleurs, en Batbarie. $- ANDRÈNE labiée, ANDRENA labiata: Fag, | Andrena vil'ofa nigra; abdorminis fegmento [e- { curdo tertioque rufis. Fas. Sp. inf. tom. 1. pag. 472: NON Apis hirfutie cinerca, pedibus labioque fuxericre | flavefcentibus ; abdomine glabro nigro incifuris rujis. | GEOrr. Jnf. tom. 2. pag. 414, n°. 12 ? L’Abeille à lèvres &pattes jaunes, & anneaux du ventre fauves. Grorr. 56. ? Je crois que l'efpèce que décrit M. Geoffroy cft la même que celle de M: Fabricius. Voici la defcriptien de celle de M. Fabricius. Tout le corps cft noir & velu; la ièvreeft jaune, & l'abdomen à deux anneaux ferrugineux; elle varie rarement: alors lextrémiré de l'abdomen eft d'un brun. fer- rugineux au lica d’ètre noir. La defcriprion de M. Geoffroy diffère peu de celle-ci. « Elle eft noire. Sa rète & fon corcelet font couverts ‘de poils un peu gris. Sa lèvre fupérieure & fes patres, à l'exception ceperdant des cuifles, font d’un jaune un peu citron. Les cuifles font noires. Le ventre ct lille , d'un brun foncé & noirâtre, & le bord » de chaque anneau eft d’un brun clair, tirant fur le fauve. Ses antennes fonr noires, & s'érendent pref- que jufqu'au bas du corcclet ». Elle fe trouve cn Europe , fur les fleurs. 2 32 22 22 22 3» 2 6. AMDRÈNE vetdatre. ANDRENA area. Fa. Andrena anea grifefiente pubefcens. Fas. Syfl. ent. PAg. 376. n°., 2. — Sp. inf. tom. 1. pag. 473. PE Apis anea. Lin. Syff. nat. pag. 9655. n°. 10. — Faun. fuec. n°. 1695. pis tota viridi cuprea. GEOFrr. Inf. tom. 2. pag. ASTRA fe L'Abaille verdâtre & cuivreufe. GEorr. 16. Apis enea. Scor. Enr. carn. n°, 8oo, Elle a environ trois lignes de Jong. Tout fon corps eft d’une couleur verdätre bronzée , luifante, & très-légèrement couvert de poils cendrés , un peu rouffatres. On voit quelques poils grisatres fur le bord des anneaux de l'abdomen. Les pattes font peu velues, & les poils font rouffatres. Elle fe trouve aflez communément fur les fleurs, dans route l'Europe. Elle fait fon nid dans la terre. 7. ANDRÈNE cuivreufe. ANDRENA cuprea. Nos. Andrena nigra, thorace rufo villofo ; abdomine Jupra glabro nitente cupreo. Nos. Apis. nigra , hirfutie flava ; abdomine fupra gla- bro nitente cupreo, GEOFF. Apis, n°, 6. AND L'Abeille fauve à ventre euivreux. Grorr. énf 107. 1. pag. AIT. R°: 6. Elle eft un peu plus grande que la précédente. Les antennes font noires, un peu plus longues que la tète, & aflez fines. La cête , le corceletr, les pattes & le deflous du ventre font couverts de poils roux afez ferrés. L'abdomen eft life, un peu bril- lant & cuivreux. Elle fe trouve aux environs de Paris, fur les fleurs. 136 8. ANDRÈNE bordée. ANDRENA marginata. FAS. Ændrena thorace pubefcente ; abdomine ferrugineo, fegmentorum marginibus cinereis, primo fègmento atro. Fas. Gen. inf. mant. pag. 246. — Sp. inf. tom. 1. PAg. 473. N°. 4. Elle eft petite, & elle reffemble un peu à la fui- vante. La tête & le corceler font noirs & couverts d'un duvet cendré. Le premier anmeau de l'abdo- men eft noir : les autres font ferrugineux avec feur bord cendré. Elle fe trouve en Allemagne. 9. ANDRÈNE rouillée. AnDreNA helvola. Far. Andrena thorace ferruginco ÿ abdomine cineraf- cente. Fas. Syff. ent. pag. 376. n°. 3. — Sp. inf. rom. 2. pag. 473. n°, 5. Apis helvola rufa, villofa, oblonga, fubtus albida. Lin. Syf. nar. pag. 955. n°. 16. — Faun. fuec. n°. 1693. La tête eft noire. Le corcelet eft velu, ferrugi- neux. L'abdomen elft noirâtre & moins velu que Je corcelet. Les pattes poftérieures font couvertes d'un duvet ferrugineux. Elle fe trouve en Suède, fur les fleurs. ro. ANDRÈNE mineufe. ANDRENA fuccinita. FAB. Andrena thorace hirfuto , fulvo ; abdomine ni- gro, cingu:is quauor albis. FAB. Syf. entom. pag. 378. n°. 14. — Sp. inf. rom. 1. pag. 474. n°. 18. Apis fuccinéta horace flavefcente, fubvillofo ; ab- domine nigro : cingulis quatuor albis. Lin. ff. nat. pag. 955. n°. 18. — Faun. fuec. n°. 1694. Reaum. Mém. tom. 6. pl. 12. fig. 9. Apis nigra , thorace hirfuto fulvo ; abdomine gla- bro incifuris albis. GEorr. Înf. tom. 2. pag. 411. DE À L'Abeille mineufe à corcelet roux & velu. GEorr. 26. ScHAErr. con. inf. tab. 32. fig. 5. Elle eft de grandeur moyenne. Tout fon corps eft noirâtre , mais la têre & le corcelet font cou- verts d'un duvet gris fauve. L'abdomen a quatre bandes d’un b'anc jaunâtre , formées par des poils courts & ferr's qui fe trouvent fur le bord des anseaux. Les pattès ont des poils fauves. Cette Andrine fe trouve dans tou:e l'Europe, fur les Aeurs, Ellé fait fon nid dans la terre. AND 11. ANDRÈNE bicolor. ZÆANDRENA bicolor. Fas. Andrena thorace villofo férrugineo ; abdomine atro immaculato, Fas. Syf. ent. pag. 376. n°. 4. — Spec. inf. tom. 1. pag. 473. n°. 6. Cette efpèce reflemble beaucoup àla précédente : elle en diffère en ce que l'abdomen eft noir & fans bandes ni taches. Elle fe trouve en Danemarck. - 12. ANDRÈNE pubère, ARDRENA pubefcens. Nog. Andrena fufea , capite choraceque villofis rufs ; abdomine nitido. Nos. Apis fubhirfuta fufca ; abdomine nitido , pedibus véillofis. GEOFFr. Inf. rom. 2. pag. 407. n°. 2. L'Abeïlle brune à ventre life & pattes velues. GEOFF. 1b. Elle a environ cinq lignes de long. Elle reffemble beaucoup , pour les couleurs, à l'Abeille à miel : elle eft plus alongée, tout fon corps eft d’une cou- leur brune, mais la rêre & le corceler font couverts d'un duvet rouffàtre. L'abdomen eft luifant & très- peu velu. Les pattes font couvertes de poils rouf- fâtres. Elle fe trouve en Europe, fur les fleurs. Elle fair fon nid dans la terre. 13. ANDRÈNE tricolor. ANDRENA tricolor. FAB. Andrena thorace nigro poftice villofo ferrugineo ; abdomine atro, fegmentorum marginibus niveis. Fas. Syf. entom. pag. 377. n°. $. — Spec. inf. tom. 1. pag. 473. N°. 7. Elle eft de grandeur moyenne. Les antennes font cylindriques, noires, avec le premier anneau jaune en-detfous. La bouche eft jaune ; le corcelet eft glabre & noir à la partie antérieure ; il eft velu & ferrugineux à la partie poftérieure. L'abdomen eft noir, avec le bord de chaque anneau d'un blanc de neige. Elle fe trouve en Amérique. 14. ANDRÈNE nègre. ANDRENA nigrita. FAB. Andrena atra , fegmentorum marginibus niveis, Fas. Syft. ent. pag. 377. n°. 6. — Spec. inf. tom. 1. pag. 173. 1° 9. 42 : Elle reflemble beaucoup à la précédente; mais celle-ci eft toute noire, avec le bord des anneaux de l'abdomen blanc. Elle fe trouve en Amérique. 15. ANDRÈNE rayée. ANDRENA.cinéta. FAB. Andrena capite thoraceque viridi pubefcentibus ; abdomine atro , fegmentorum marginibus cyaneis. : FaB. Spec. inf. tom. 1. pag: 473. n°. 8. Elle eff grande. Les antennes font noires. La têre ft noirâtre & couverte d'un duvet verre; la beuche AND bouche eft pâle ; le corcelet eft couvert d'un du- vec verdatre. L'abdomen elt n@ir, avec une bande bleue fur le bord de châque anneau. Les pattes font noires , & les jambes ont des poils ferrugineux à leur partie extérieure. Elle fe trouve fur la côte de Malabar. 16. ANDRÈNE fafcite. ANPRENA fafcrata. FA3. Andrena cinereo pubefcens ; abdomine'atro , fafcits quatuor albis. Fas. Syff. ent. pag. 377. n°.7.—Spec. inf. tom. 1. pag. 473. 1°. 10. Le corcelet de cetre efpèce eft couvert d'un duvet cendré, L'abdomen eft glabre, noir, avec le bord des anveaux blanc. Les pattes font noires, & les jambes poltéricures font couvertes de poils cendrés. Elle fe trouve en Amérique, 17. ANDRÈNE à ZOnes. ANDRENA zonata. Fas. Andrena fubpubefcens fufea ; abdomine fafciis quatuor caruleis. Far. Syff. ent. pag. 377. n°. 8. — Sec. inf. tom: 1. pag. 473. n°. 11. Apis zonata fubpubefcens fufca ; abdomine cin- gulis quatuor ceruteis. LIN. Syff. nat. pag. 955. n°. 19. — Muf. Lud, Ulr. pag. 415. Elle eft J= grandeur moyenne : les antennes font noires. La tête eft noirâtre, peu -velue ; les yeux font pâles ; la trompe cft ferrugineufe & de la lon- gueur du corcelet; celui-ci eft velu , noir , avec quel- ques poils pâles. L'abdomen eft ovale, glabre, très-noir, avec quatre bandes bleues, placées au bord des anneaux. Les pattes poftérieures font très- velues & cendrées. Elle fe trouve aux Indes orientales. 18. ANDRÈNE patte-velue. ANDRENA pilipes. Fa8. Arndrena atra glabra , pedibus pofficis albo ciliatis , alis fufcis. FAs. Spec. 2nf. tom. 1. pag. 474, r°, 12. Elle reflemble à la fuivante pour la forme & la grandeur. Elle eft noire & glatre ; le corceler eft d'un noir obfeur, & l'abdomen d'un noir luifant. Les aîles font noirâtres. Les pattes font noires, & les poftérieures font couvertes de poils blancs. Elle fe trouve en Itañe. 19. ANDRÈNE velue. ANDRENA hürfuta. FA. Andrena ferrugineo hirta , pedibus pofficis elonga- sis apice hr'futiffimis. Fas. Mane. inf. tom. 1. pag. 299. n°. 14. | Elle a la forme des précédentes. Les antennes font d'un noir de poix , avec leur bafe noire. La têre, Je corcelet, & l'abdomen font couverts de poils fer rés, dune couleur cendrée, ferruginenfe : le def- fous de l'abdomen eft glabre & très-noir. Les pattes font velues ; les poftérieures font alongées ; les cuifles fout arquées , noires & velues; les jambes & les tarfes fout roux & très-velus. Ælle fe trouve en Efpagne, fur les fleurs. Hifloire Narurelle, Infe#es, Tome I, LEO NND 137 20. ANDRÈNE hémorrhoïdale. ANDRENA hamorrotdalis. Far. Andrena nigra, ano ferrégineo. Fas. Syff. entom. ag. 377. n°, 9. — Épec. inf. tom. 1. pag. 474. LORS Elle ef de grandeur moyenne. Tout fon corps eft noir. La lèvre {upéricure eft couverte d'un duvet cendré. L'extrémité de l'abdomen eft ferrupineux , & les jambes poftérieures font rouffes. Elle fe trouve dans les bois, en Suède, Pa 21. ANDRÈNE longue-trompe. ANDRENA gulofa. Fas. Andrena nigra ÿ abdomine flavo, b:f rigro, lin- gua longiffima. Fa. Syff. ent. pag. 3774 H°. 10. — Sp. inf. pag. 434. n°. 14. Elle eft noire. La tête & le corcelet font couverts de poils courts, noirs. La trompe eft de la longueur du corps. Les pattes font noires; {es jambes pofté- rieures font comprimées, & leur partie exiériçure c très-aiqué. Elle fe trouve au Cap de Ponne-Efpérance. 22. ANDRÈNE bident. ANDRENA bidentata. FAB. Andrena abdomine fufco , cingulis quinque albidis , ano bilentato. FAB. Syff. entom. pag. 377.n°. 11. — Spec. inf. tom. 1. pag. 474. n°. 15. Les antennes font noires & de Ja lonoueur du corceler. La lèvre fupérieure cft jaune, velue, & échancrée. Le corcelet eft noir & couvert d'un duver cendré. Les aîles font tranfparentes. L'abdomen cit noir, avec cinq bandes blanches, & terminé par deux dents. Les pattes font noirâtres ; les antérieures font alongées, jaunes, avec les tarfes ciliés. Elle fe trouve en Amérique, dans la Nouvelle- Hollande. Elle conftruit {on nid contre les muus, avec des feuilles d'arbres roulées, 23. ANDRÈNE Verte. ANDRENA Virefcens. FAB. Andrena capite thoraceque viridi aneis ; al domine nigro. Fas. Syff. ent. pag. 378. n°, 11. — Spec. inf. tom. 1. pag. 474. n°, 16. Elle refflemble a la précédente : la trompe eft courte, courbée , noirâtre. Les antennes font noi- râtres. La têre & le corcelet font d'un verd bron- zé, luifant, L'abdomen efl ovale, noir, luifant, très - légèrement velu & noirâtre en - deflous, Les ailes font obfcures & les pattes noïxâtres, Elle fe trouve en Amérique, 24. ANDRÈNE à bandes. ANDRENA cineulato. Fa8. Andrena thorace rufo ; abdomine atro, fafeus quatuor cerulefcentibus. Fas. Syÿff. catom. pag. 378. n°, 13. —— Spec. inf. tom. 1. pag. 474. n°. 17. EHe reffemble à l'Andrène bident ; elle en diffère | en ce que le corcelet & les jambes font rouffâtres ; la tête eft noire, avec Ja lèvre & une ligne fur Je 5 438 À N D front jaunes : l'abdomen eft noir, chaque anneau bleu. Elle fe wouve dans la Nouvelle. Hollande. avec le bord de 15. ANDRÈNE alongée ANDRENA quadricinita. - Nos. Andrena nigra ;. abdomine cylindrico, fafciis fex albis , pedibus flavis. Nos. _ Alpis quadricinéta nigra ; abdomine cylindrico, fifciis quatuor albis, pedibus flavis. Fas. Gen. inf. mant, pag. 247. — Spec. inf. tom. 1. pag. 486. R°, 74. Apis hirfuta, pedibus croceis ; abdomine nigro, incifuris. albis. GEOrr, Inf. tom. 2. pag. 414. D. L'Abcille à pattes jaunes & anneaux du ventre blancs. GEOFF. ib. Elle a de fix à fept lignes de long. Son corps eft noir & alongé, Les antennes font noires, ou noires en-deflus & jaunes en-deflous, & quelquefois pref- que toutes d'un jaune obfcur; elles font filiformes & prefque de la longueur de la moitié du corps. La èvre fupérieure eft jaune. La .ète & le corceler font couverts d'un duvet cendré, rouflätre. L'abdomen eft alongé, noir, prefque life, avec le bord de chaque anneau couvert de poils courts, ferrés, blanchätres, qui forment autant de bandes. Les paires font d'un jaune un peu fauve ; la bafe des cuilles feulement eft noire. On la trouve en Europe, fur les Aeurs : elle fait fon nid dans la terre. 26. ANDRÈNE. maxilleufe. ANDREN A maxillofa. Nos. Andrena mgra , maxillis proninentibus ; abdo- mine fubcylindrico ”fubeus luteo hirfuto. Nos. Apis maxillofa zigra , maxillis prominentibus , antennis thorace bretior bus à abdomine cylindrico Jubtus luteo hirfuto. Lin. Syff. nar. pag. 954. n°, II Apis maxillof[a. Fan. Sp. inf. tom. 1. pag. 486. OS Nomada nafuta. Scor. Ann. IV. Hift. n°. 8. Elle eft un plus petire que la précédente ; selle eft toute noire & prefque glabre. La rète eft aufli grofle que le corcelet. Les mandibules font gra: ides, avancées & terminées par deux dentelures. La RE cft grande, avancée, obtufe, ordinairement pla- cée entre les mandibules. Pabdoues eft glabre en- deflus, d’un noir luifant , avec quelques poils blancs, rés ouits, far le bord EE anneaux, qui difparoiflent fouvent ; le deffous eft couveri de poils jaunatres , aflez longs. Les pattes font couvertes d'un léger duvet gris fauve. Elle fe trouve en Europe, fur les fleurs. Elle fait {on nid dans la terrc. rai. 17. ANDRÈNE fomnifiore. ANDRENA florifomnis. Nos, ‘AND Andrena kirfuta ; abdomine fubcylindrico incurvo; ano bidentato. Nos. , Apis florifomms nigra ; abdomine Jübey lindrico incurvo , ano bidentaro , tibiis pofhicis apice fpino- fs. Lin. Sp. nat, pag. 954. n°, 13. —aun. fuec. n°. 1704. Apis florifomnis. Fas. S’yf. ent. PaE- AS ML 55. — Spec. inf. tom. 1. pag. 486. n°276. Apis | orifomnis. Scor. Entom. can. n°. 796, Elle ft noire, étroite , alongée, & de la gran- deur de Ja précédente. Le ne eft couvert d'un duvet cendré, & le corcelet, d’un duvet pâle. L'ab- domen eft courbé , prefque cylindrique ; prefque glabre , & terminé par deux efpèces de dentelures courbes. Elle fe trouve en Europe, fur Îes fleuts, où elle pafle la nuit, 23. ANDRENE portc-anñcau. ANDRENA annulata. Nos. Andrena nigra glabra, fronte annulifque pedum albo luteis. Nos. Apis annulata nigra, fronte annulifque fedum albis. LiN. Syff. nat. pag. 958. n°. 33. — Faun. Juec. n°. 1706. Apis annulata. FAB. S’yf. ent. pag 387: A0.2S 6" — Spec. inf. tom. 1. pag. 486. n°. 77. Vefpa nigra, fronte, choracifque bafi flavis. GEorr. {nfect. tom. 2. pag. 379. n°. 14. La Gütpe noire, à lèvre fupéricure & bafe du corcelet jaunes. GEOrr. 58. Elle a environ trois lignes de long ; elle eft noire, prefque glabre, & elle reffemble un peu a une Guèpe; mais elle a la trompe des Andrènes , & les aîles inférieures ne font point pliées. Ees an- tennes font noires; elles ont rarement un peu de blanc à leur bafe inférieure. Le front eft d’un blanc jaunâtre ou noir, avec deux lignes d'un blanc jau- natre. Le corcelet elt noir avec un point jaunêtre , élevé, à la bafe des aîles, & quelquetois une ligne de la même couleur à la partie antérieure du cor- celer. Les quatre patres poftérieures ont un cercle d'un blanc jaune, à la bafe des jambesi& du pre- mier article des tarfes. J'ai une variété de cetre cfpèce, qui m'a éré envoyée de Provence par M. Danthoine, D. M., dont la bafe de l'abdomen eft d'un brun ferrugineux. Elle fe trouve en Europe, fur les fleurs. Elle fait fon nid dass la terre. 29. ANDRÈNE patte-jaune, ANDREN- 1 flavipes. N os. Andrena nigra anco nitida , pedibus flavis. Nos. Apis favipes nigra -aneo nitida, pedibus flavis. Fas. Mans. DE tom. l. pag. 30$- 7°. 89. Apis nigra , pedibus croceis ; abdomine deviter cupreo. GEO. If. tom. 2. p. 414. n°. 14. L'Abcille à pattes jaunes & ventre un peu cui- vreux. GEOFT. c. Elle à de trois à quatre lignes de long. Sa tête 4 AND eft noire, avec la lèvre feulement jaune. Le cor- celec eft noir & fans taches. L'abdomen eft prefque cylindrique , & d'un noir un peu bronzé. Les pattes font jaunes. Elle fe trouve cn Europe, fur les fleurs. 30. ANDRÈNE annulaire. ANDRENA albipes. Nos. Andrena fufea, lubio ribiifque albo luteis, ab- domine medio rufo. No. Apis albipes fufca ; abdomine medio rufo , tibiis albis. FA: Spec. inf. tom. 1. pag. 486. n°. 78. Apis nigra ; abdomine rufo nitido , incifuris ni- gris. GEOFr. Înf. tum. 2. pag. 416. n°. 18. L’Abeille noire, à ventre brun & anneaux noirs. GEOFF. 19. Cette efpèce varie beaucoup par la grandeur & par les couleurs : ellé a depuis deux lignes & demie jufqu'à quatre lignes de long ; elle eft noire & rrès- peu velue. La lèvre fupérieure a un point d'un jaune blanc, L'abdomen eft norâtre, luifant, un peu bronzé , avec le bord des anncaux plus ou moins brun, & quelquefois rougeatre , Mais le plus fou- vent entièrement noirâtre, bronzé. Les jambes font d'un jaune blanchätre. Elle fe trouve en Europe, fur les fleurs. 31. ANDRÈNE variée. ANDRENA vartegata. Nos. . Andrena nigro enea , labio flavo ntgro punéfato; abdomine fafciis flavis: Nos. Cette jolie Aadrène n'a guère plus de deux lignes de long : elle eft d'une couleur noirätre, bronzéc, luifante. Ses antennes font d'un fauve obfcur. La lèvre fupéricure cft jaune , avec deux points noirs. ‘Les mandibules font jaunes à leur extrémité, & noires à leur bafe. On voit à la partie antérieure du corcelet une raie jaune peu marquée. L'abdo- men a un point jaune, de chaque coté du premier anneau , peu marqué, une bande de la même couleur à la bafe des trois anneaux qui fuivent; & enfin Jes derniers anneaux ont leur bord d'un jaune fauve. Les pattes font fauves, avec une tache noire fur chaque cuiffe , & une tache de la même couleur aux jambes poftérieures feulement. Les aîles font blanches & tranfparentes. Elle fe trouve dans les provinces méridionales de la France. Elle m'a été envoyée de Provence par M. Danthoine, doéteur en médecine, à Manofque. 32. ANDREÈNE ferrugineufe. ANDRENA ferruginea. Nos. Andrena nigra ; abdomine ferrugineo apice nigro. Nos. Nomada pibba nigra; abdomine rufo apice nigro. FA. Syf. entom. pag. 389. n°. $ ? — Spec. inf. tom. 1. pag. 488. n°. 6? k pis nigra ; abdomine rufo nitido , apice nigro. GEOFF. Înf. tom. 1. pag. 415. n°. 17. L'Abcille noire à ventre brun & life. Grorr. ib. AND 139 Apis fulviventris. Scor. Entom. cart. n°. 807. Apis fulviventris. ScHRANK. ÆEnum. inf. auf. n°. 828. s Elle varie beaucoup pour la grandeur. Les plus grandes ont cinq lignes & demie de long. Les ati- tennes font noires. La tête & le corcelet font noirs, pointillés , & prefque glabres, ou très-légèrement couverts d'un duvet cendré. L'abdomen eft luifant, prefque glabre , d'une couleur brune ferrugineufe, avec l'extrémité noire, où cntièrement d'un brun ferrugineux. Les paires font noires, les aîles font un peu lavées de brun. Elle fe trouve en Europe, fur les fleurs. La trompe de cette efpèce ne diffère pas de celle des précédentes. u ; 33- ANDRÈNE roupeâtre. ANDRENA rubida. Nos. Andrena nigra, capite thoraceque villofis ; ahdo- mine nigro bafi rufo. Nos. Nomada fuccinéta. Scor. Annus. IV. Hifi. nat. pag. ASe-n°. 2% ScHAErr. Îcon. inf. tom.2. pl.112. fig. $. Cette efpèce eft prefque de la grandenr de l'Abeille ouvrière. Elle eft noire. La rète & le corcelet font couverts d’un duvet rouflatre. L'abdomen a les deux premiers anneaux liffles & fauves, & les autres noirs, avec Jeur bord légèrement couvert de poils rouf- fatres. Les pattes font noirés , avec des poils courts, rouffätres. Les aîles font claires, tranfparentes. Je. crois que c'eft cette efpèce que M. Scopoli a décrite dans l'A. IW, kiff. nar. où il dir .que l'ab- domen eft éliprique , noir, & fauve à fa bafe., avec le bord des trois derniers anneaux d'un roux pâle. Elle fe trouve. dans les provinces méridionales de la France & de l'Allemagne. Efpèces moins connues. r. "ANDRÈNE triveraine. ANDREN A riparia. Très-noire ; tête & corcelet pubefcens ; abdo- men Juifant, elliptique. Apis riparia nigerrima totaÿ capite thoraceque pubefcentibus ; abdomine lucido elliptico. Scor. Ent. carn. n°. 802. , Nomada riparia, Scor. Ann. IV. Hiff. nat. ro Elle eft toute noire; l'abdomen eft luifant; les aîles font d’une couleur brune, ferrugineufe, un peu obfcure au milieu. Les mandibules fonc terui- nées par deux dentelures, Elle fe trouve en Allemagne, 2. ANDRÈNE dentelée. ANDRENA fqualida. Noire ; cuifles poftérieures dentelées ; aîles avoc un point noir au bord extérieut Nomada fquelida nigra, punétum - rigrum ?# : S 2 APN medio marginis alarumanticarum, Scor.. Ann, IV. Hifi. xat. n°, 3, Elle eft plus grande que la précédente. L'abdomen eft également luifant, mais plus velu. Les antennes fonc plus longues. Les cuilles poftérieures ont leur bord extérieur dentelé. Elle fe trouve en Allemagne. 140 3. ANDRÈNE rouflâtre. ANDREN A rufefcens. Neirâtre ; corcelet couvert de poils rouffàtres ; abdsmen noir, avec le bord des anneaux blanc. Nonada rufefcens abdominis elliptici nigri feg- menta margine alba. Scor. Ann. IV. Hifi. nat. ñ. 4. Elle reffemble à l Andrène riveraine ; mais elleen diffère en ce que le dos eft recouvert de poils roux. Le bord extérieur des aîles fupérieures eft rouflätre ; & la majeure partie des pattes eft roufle. Elle fe trouve fur les montasnes de la partie moyenne de la Carniole. 4. ANDRÈNE roufle-antenne, ANDRENA raficornis. Noire ; antennes, bouche, abdomen & extré- mité des pattes roux. Nomada ruficornis. Scor. Ann. IV. Hiÿ. nat. THOSE Elle eft plus petite que les précédentes : elle eft noire, mais les antennes, la bouche, l'abdomen, Je milieu Sc l’extrémiré des pattes font roux. On voit aufli un point roux de chaque côté du cor- ccler. La trompe de cette efpèce eft plus mince vers l'extrémié , au lieu qu'elle eft plus groffe dans les autres efpèces. Elle fe trouve dans la parte la plus chaude de la Carniole. $. ANDRÈNE des Renoncules, ANDRENA Ranuncu. Noire ; abdomen avec le bord des anneaux roux de chaque côté. Nomada Ranunculi nigra ; fegmentz abdominis margine utrinque rufa. Scor. Ann. IV. Hif. nat. n°, 6. % Elle reffemble àla précédente , mais les antennes de celle-ci font noires. Tout le corps eft noir. Le front eft velu, & le bord des aïîles eft roux. M. Scopohi dit avoir trouvé une feule fois cette efpèce fur les feurs d'une Renoncule , ( Ranuneulus scris ) en Carniole. ANDRÈNE TAPISSIÈRE. REAUMUR , om. 6. MÉTEEES Parmile grand nombre des infeétes donr Reaumur nous à donné l’hiftoire, il en eft plufieurs que nous ne pouvons reconnoitre , parce qu'il a négligé de des décrire, & parce que les figures qui accompa- gnent leur hiftoire font fouvent infufifantes , &e quelquefois peu exactes ; de ce nombre font les AND Abeilles tapiffières, qui appartiennent fans doute au gcure de l'Andrène ; mais que nous n'avons pu rapporter à aucune efpèce connue. Nous avons été plufieurs fois dans les champs à la recherche de ces infcétes , fans avoir jamais eu l’occafion d'en trouver : une pareille rencontre étant plus fouvent l'effet du halard que d'une exaéte recher- che. Il eft fans doute à resrecter que la plupart des obfervations de ce favant naturalifte foient perdues , ou qu'on ne puifie pas en faire une applica- tion convenable, Ne feroit-il pas bien plus avantageux pour les naturaliftes & les curieux, fi, toutes les fois qu'ils rencontrent un infcéte, ils pouvoient, en confulrant les ouvrages de ce célèbre auteur, connoîrre l'hiftoire de cetinifete , fans avoir befoin de le fuivre foi-mème dans fes sravaux? Combien d'excellentes obfervations, éparfes dans différens ouvrages, font-elles perdues, faute d’une bonne & exacte defcription! L'Andrène tapiffière conftruit fon nid dans la terre : elle creufe un trou de quelques pouces de profondeur , dont elle tapiffe les parois avec des morceaux de fleurs de Coquelicot. Reaumur dit que le corps de cer infcéte ne lui a rien offert qui méritat d'être décrir. Il eft plus velu que celui des Abeilles à miel ouvrières ; il eft proportionnellement plus court, mais fa couleur approche fort de la leur. La faifon oùles Mndrènes tapiffières commencent leurs travaux ne précède pas celle où les premières fleurs de Coquelicot s'épanouiflent. Le fort de lou- vrage pour elles, eft le rems où ces plantes font en pleine fleur. Elles choififfent ordinairement, dans un terrein fablonneux , les bords des chemins & des fentiers qui paffent entre des champs de bled. Elles creufent, dans cer endroit, un trou cylindrique, dioit, perpendiculaire , de trois pouces de pro- fondeur , évalé, & prefque hémifphérique au fond : après quoi , elles vont {ur les fleurs de Coquelicor couper , avec leurs dents, des morceaux de pétales, à-peu-près de la figure d’un demi-ovale, avec une adrefle femblable à celle des Abeilles coupeufes. La rapiffire entre dans fon trou en tenant, entre fes pattes, la pièce qu'elle vient de couper, pliée en deux; malgré cela, cette pièce ne peut manquer de fe chiffonner, en frottant contre les parois d’une cavité étroite 3 mais l'Andrène ne l’a pas plutôt con- duite jufqu'à la profondeur où elle veut la placer, qu'elle la déplie, l'étend & l'applique uniment fur les parois. Les premières pièces qu’elle emploie font miles fur le fond du trou ; au-deflus de celles-ci clle en place d'autres, & cela fucceflivement juf- qu'a ce qu'elle foit parvenue à couvrir entièrement la furface intérieure du trou, & méme une étendue de quelques lignes , qui déborde tout autour de fon ouverture. Chaque pièce ne peut guère occuper que le tiers de la circonférence du trou, &, dans la hauteur, il y en a cinq à fixles unes au-deflus des autres. La grandeur de ces pièces n’eft pas tou- jours Ja mème: il y en a de beaucoup plus grandes #° AND les unes que les autres. Chaque morceau, de fleur, ne donne pas aux parois du cylindre une cotvyerrure ailez épaifie au gré de l'infeéte;, on y en découvre plufñeurs placées en recouvrement les unes fur les autres ; le fond du nid où doivenc être placées la larve & la pâtée, a ordinairement quatre ou cinq pièces les unes fur les anses; le refte du tuyau en a: deux ou trois. Les morceaux..qui débordenc le trou font partie d'une grande pièce appliquée fur les parois intérieures , & ajuftée d'abord, de façon , qu'elle s'élevoit de quelqueslignes au-deflus de l'entrée du‘trou; mais la portion excédente a été enfuite replite fur le bord, & étendue fur le terrein , de forte qu'il y a tout autour du trou, une bordure d'un crès-beau romge, qui le feroit facilement découvrir, fi l'infee le laifloit quelque tems dans cer érar. La tapilerie qui recouvre les parois intérieures du nid des capifhères | n'eft donc, à proprement parler, qu'un étui de fleur de Coquelicor, qui a unc folidité qui fuffroit pour lui conferver faforme, indpendamment de l'appui extérieur. Sa furface intérieure eit crès-hile & rrès-polie : il n'en eft pas de mème de l’extérieure , elle a des inégalités, produites, pour la plupart, par la furface graveleufe des parois du trou. d Ce n'eft que lorfque l'intérieur du nid a été revêtu d'un nombre fufñfanr de couches de fleurs, que l'Andrène porte dans le fond & y accumule de la pâtée, jufqu'a ce qu'elle s'élève à fepr à huit lignes ; quantité {ufffante à la larve qui fortira du feul œuf dépofé dans le nid. On voit que cetre pâtée eft tenue plus proprement, & eft moins ex- polée à être mélée avec des grains de terre, que ne l’eft celle, de la plupart des Andrènes | dont l'intérieur du nid n'eft pas tapiflé. On voit auf que les zapifières | creufant .leurs nids plus vo- lontiers dans des cerres fablonneufes, où les éboule- mens doivent être fréquens, la pâtée n’auroic pu être confervée long-rems propre , & la larve même eûc éré expole , fi les parois du nid n’a- voient été confolidés. Dès que V’'Andrène a porté dans le nid la quan- tité de provifion néceflaire, & qu'elle a pondu un œuf, elle dérend toute la tapiferie qui fe trouve depuis le bord du trou jufqu'à la pâtée 3; & , à mefure qu’elle la détend , elle la poufle vers le fond du trou, & l'y plie, de manière que la partie fupérieure de la mafle de la pâtée, qui ul n'éroit pas enveloppée de Aeurs de Coquelicot, en devient bien mieux recouverte que tour le refte. Le tuyau , qui ayuit auparavant trois pouces de haut, eft réduit feulement à un pouce ; & l'œuf & la pâtée fe trouvent alors renfermés dans une efpèce de fac fermé de toute part. Ce qui refte à faire à l’infe&e , & à quoi il s'occupe bientôt, c’eft de remplir de terre l'efpace qui fe trouve entre le fac & l’ouver- ture du trou: il le remplir fi bien, que quand l'ouvrage eft achevé, on ne fauroit plus reconnviître . endroit où Ja terre avoir été percée, AN N 141 Quoiquetout. cela, foic un.-très-grand ouvrage pour un! petit infeéte .qui n’a pas d'autre inftrument pour l'exécurer que fa-bouche , le tems qu'il emploie n’elt pas cependant bien counfidérable, Deux ouxrois jours lui fufñlent pour creufer un trou dans la terre, en rapifler les païcis, ramañler la pârée., & le boucher exactement. Auñi n'en a-r-elle pas un feul à faire;. chaque œuf qu'elle a,à pondre exige, le mème trayail, Onne [ais pas -précifémenc le nombre des œufs que chaque femelle doirpondre, mais fi on en juge par analogie’, il dois ètre à-peus près de Vigt-cinq a trente. ANNEAU, Srcmextrum. On a donné le nom d'anneau ou de fegment aux pièces qui formene, par Jeur réunion , la paztie extérieure de l'abdomen ou ventre des infectes, Ces azeauxfont joints l'un à l’autre par une membrane {olide , mais añez flexible poux leur permettre de gliffer les uns fur-les auxres, ou de, s'étendre en s’Écartant. Ils font difpofés en recouvrement , de façon que le fecond eft enchafé fous le premier, le croilième fous le fecond, & ainfi des autres. Par le moyen des mufeles qui ont leur attache au-deflous des anreaux, l'infeéte peur les mouvoir à vo'onté; il peur alonger où raccourcir fon vence:, en porter l'extrémité à droite ou à gauche , la-relever ou l'abaïffer. On voir de chaque côté de ces anneaux , dans prefque vous les infectes, un petit point enfoncé, en forme de boutonnière , par où s'introduit l'air néceflaire à la refpiration de l'animal. Quelques infectes , tels queles Cloportes, les Tules, les Scolopendres, &c. ont, rout leur corps compofé d'anneaux , tandis que prefque tous les autres n’en ont qu'a leur ventre. Les Crabes., les Ecrevifles, &c. n'ont des anneaux qu'a leur efpèce de queue. Les Araignées & les Mittes n’en ont point d’apparens, ANNEAU, Annuzus. On nomme anneau, en Entomolooie , les taches circulaires | imitant en quelque forte un anneau, qui fe trouvent aux antennes , aux pattes, au coïcelet,,& aux diffé- rentes parties du corps d'un infecte. Ces taches peuvent être de toutes fortes de couleurs. Il ne faut pas les confondre avec celles qui fe trouvent fur les aîles des Papillons, qu'on a nommées plus particu ièrement yeux ou taches oculées. ANTENNE, AnNTENNu. Les antennes {ont des efpèces de petites cornes mobiles, articulées, ordi- pairement au nombre de deux , & très-rarement de quatre, qui fe trouvent placées à la partie anté- rieure ou latérale de la tére des infetes. De tous les animaux, les Infeétes font les feuls qui foient pourvus d'antennes. Les autres n’ont rien qu'on paie comparer à ces parties ; il eft vrai que, dans la claffe des Vers, on pourroit prendre pour des antennes les cornes où centacules des Li- maçons , & de la plupart des Coquillages , fi on nc faifoit attention que les esveznes des Infc@es . 142 ANT font articulées & compofées d'un nombre plus ou moins grand d'articles diftinéts, tandis que Îles cornes des Limaçons font toujours d'une-feule pièce. Quel- ques infeétes font cependant privés de ces parties ; mais elles font alors remplacées parles antennules qui {ontordinairement plus longues que dans les autres in- feétes ,&‘ qui paroïflent-ervir aux mêmes ufages. La! plupart des naturaliftes ayant régardé les an tennes comme le caractère effentriel de Ja clafle ‘des Infedtes ; ontipris les antennules des Scorpions , ‘des! Ataignées , des Mictes, &cc. & les pattes anté- rieures & chéliformes dés Nèpes, comme de vé- ritables aztennes , fans faire attention que les pièces qu'ils regardoient comme des antennes. dans -les Scorpions ; les Araionées, &\ dans tous les in- fetes de la feconde feélion de l’ordre des Aprères, font partie de la bouche-de ces'inféétes , qu'elles ont leur infertion fur les mâchoires , & qu'elles! font par conféquent plurôt des anténntiles que des! atennes : &'d'ailleurs-rous les inféétes ayant pour le moins fix pattes ; la Nepe n’en auroit que quatre fi les deux antérieures éroient des anterznés. Mais la Nèpe a réellement deux antennes : on-peut fa- eilement s’afluter de leur exiftence quoiqu’elles aïent échappé par leur petireffe à MM. Linné, Geoffroy , Schaeffer, & à plufieurs autres éntomologiftes ; elles - font très - courtes & cachées dans une efpècé de foffète qui fe trouve entre lès yeux & lès pattes FE antérieures. 2 Tous les infeëtes parfaits qui ont fix pattes font aufi pourvus de deux antennes : ceux qui mont péine d'antennes; tels que les Araignées, les Scor- pions, &c. au qui en ont plus de deux, tels que les Crabes, les Ecrevifles, &c. ont aufli conftam- ment plus de fix pattes Ceux-ci manquent de ftig- nates, du moins né font-ils pas apparens ; tandis que tous les autres, qui n'ont que fix pattes en font Ioujours pourvus. Nous avons dit plus haut que quélques natura- liltes avoient regardé les axrenres comme le carac- tère eflentiel de ja claffe des Infeétes. Nous voyons cependant que quelques-uns en manquent éntière- ment, & qu'on avoit pris pour des antennes des pièces qui n'en font point, puilqu'elles font partie de la bouche, tandis que les anrenres partent toujours de la partie antérieure ou latérale de la tête. Mais les autennes font-elles abfolument néceflaires pour con!tituer la clafle des Infectes ? Doir-on en exclure toûs” ceux qui n'en ont point? Mais tous les Cruf- racts en ont, & ils font peut-ètré moins infeétes, s'ifeft permis de parler ainfi ; que les Araignées & les Mitres qui n'en ont point. Les anrennes ne font donc Fe un caradére propre à tous les it fectes , puifque quelques-uns en manquent. Si nous voulions chercher un caraëtère qui füt propre à tous les infeétes, & qui ne püt convenir qu'a eux feuls, nous le trouverions dans lé nombre de pattes articulées qui eft au moins defix. Les efpèces de pattes des animaux, rangés dans la clafle des Vers, font toujours fans artioulation ; & l'on fait qu'au- MONT : cun Quadrupède, aucun Oifeau , aucun Amphi- bie, aucun Reptile, &c.'n'a fix pieds. La plupart des larves n'ont point d'ertennes, & celles qui en font pourvues, les ont bien différentes de ce qu'elles feront dans l'infeéte parfait. Il faut en excepter cependant les Orthoptères & la pluparc des Hémiptères auxquels ces parties ne préfenrent aucune différence dans les deux états. Voyez LARVE. On ne connoît point encore le véritable ufage des antennes. Serviroient-elles à fonder le terrein , à palper ou odorer les alimens ? feroient-elles propres à un fens qui ne fe trouve pas en nous, & dont nous ne pouvons pas par conféquent avoir l’idée ? ou enfin ne feroient-elles qu'un fimple ornement ? M: Bonnet foupçonne qu'elles font le fiége de l'o- dorat. » Divers infectes ont l'odorat très-exquis, » mais on en ignore le fiége. Scroit-il dans ces deux >» petites {cornes mobiles qui portent le nom d'ar- » tennes | dont en fe connoît pôint encore lufage L » & dont les formes font fi multipliées » ? ( Œuwr. compl. éd. in-8°. form. 7. pag. 1214.) Il eft très-dif- ficile de fe convaincre du véritable ufâige des an- tennes , puifqu'én ne voit rien deconftant dans ces parties. La plupart des infeétes les ‘portent en avañt lorfqu'ils marchent ou qu'ils prennent! des alimens ;_ d’autres au contraire les poftent fouvent en‘arrière, où appliquées tout le long de la partie fupérieure de leur corps (les Capricotnes) , où cach£es dans une rainure qui fe trouve à la partie inférieure & latérale du corceler (les Taupins ). Les Sphex & ‘les’ Ichneumons és -portent'en avant, & les agiteht continuellement lorfqu'ils fe‘repofent ou qu'ils fai- fiffent leur proie. Les uns ont leurs antennes très- longues, les autres les ont très-courtes & à pein fenfibles , quelques-uns n’en ont point. vl Il fmble que fi les antennes -éroient deftinéés à fonder & râter le terrein , tous les infectes les por- teroient en avant, lorfqu’ils marchent. Si elles fer- voient à reconnoïîtte , palper ou'odorer les alimeñs qu'ilsiprenneñt, ils les y-porteroient toujours deffus , ils ne les tiendroient jamais en atrière. Enfin! l'or- gane ‘du tact où de l'odorat, feroit-il fuppléé par les antennules dans ceux à qui les antenries man- quent? Mais les antennules doivent auffi avoir leurs ufages ; celles-ci font partie de la bouche, ’ellés font toujours portées fur les alimens, elles les râtent, elles les palpent avant que l'infeéte les dévore; elles paroïflent donc plus fpécialement deftinées à palper. Les antennes alors feroient-elles l'organe ‘de l'odo- rat, comme M. Bonnet l'a foupcçonné, & les anten- nules celui du ta? Voy. ANTENNULE. Il ne paroît pas probable que les antennes des infectes ne foient qu'un fimple ornement dont la nature ait voulut les parer. Il eft vrai qu'elles ont fouvent des formes fingulières & bizarres : quel- ques-unes font figurées en peignes ou aigrettes , en plumets ou en panache. Cependant, quelqu'en foit l'ufage, ces parties ne font pas abfolument né- ceflaires à la vie de l'infeéte , puifque fi on les lui CN BONE R goupes, ou s'il les-perd par une caufe quelconque, il vit néanmoins , & ne paroît pas fouitrir de leur privation. Les antennes des mâles diffèrent fouvent beau- coup de celles de la femelle : c’eft principalement dans ceux-là qu'elles font figurées en peigne , en aigrerte , en plumet , ou en panache, tandis que celles. de la femelle ont feulement la forme. d’un filer mince & délié. Les lames des antennes du Foulon font très- grandes. dans le mâle, & crès-courtes dans la fe- melle-: celles de la Cérocome ont une figure irrégu- lière, très-bizarre dans le mâle ; elles font fimples & en filer dans la femelle. Nous ferons mention de la différence des antennes à l'article. de chaque genre. MM. Linné, Geoffroy, Degcer, Scopoli, Schaeïter, & prefque tous les entomologiites après eux, fe font astachés plus ou moins à tirer des anrennes un des principaux caractères pour la formation des genres. Mais Linné les a quelquefois'négligés dans les Dip- tères, par exemple, 1l les a tirés feulement de la forme de la bouche, &, dans les Aptères., il les a tirés du nombre des pattes & des yeux, de Ja forme du corps, &c. Les antennes étant la pare des infeëtes la moins fujette à varier, celle qui préfente des différences les. plus remarquables , & çelle qui eft la plus facile à appercevoir, je m'y fuis principalement attaché, & je m'en fuis fervi con- Jointement avec les antennules & les autres parties les plus apparentes de la bouche: pour établir les principaux caraétères des genres, ayant regardé comme fecondaires ceux que j'ai tirés des autres parties du corps. Les antennes doivent étre confidérées {ous tous les points de vue. On doit faire attention à leur nom- bre, à leur fituation , à leur proportion, à leur figure, à leurs articles, à leur direétion, à leur pointe & à leur connexion. ! S LEUR NOMBRE. Les Araignées & tous les infectes de la feconde feétion des Aprères, n'ont point d'anrennes. Prefque: tous les infeétes en ont: deux. La plupart des Cruftacés en ont quatre. LEUR SITUATION. Elles font placées fur le front , 22 fronte pofite ; le Stratiome , le Conops ,. & prefque tous les Diprères. Au-devant des yeux, anre oculos ; la Tettigone , la Punaile & la plupart des Coléoptères, Derrière les yeux , pone oculos ; la Biatte, Sous les yeux, infra oculos ; La Fuloore. Entre les yeux, 2iter ocu'os ; la Cigale. Au-deflus des yeux, fupra oculos. Sur les yeux, dans les yeux, 27 oculis ; lorfque l'œil entoure une partie de leur bale ; les Capricornes. LEUR PROPORTION. Elles font plus ou moins longues entr'elles, Les fupérieures font beaucoup plus longues que les inférieures ; l'Ecrevifle, ANT Elles font plus courtes ; la Creverte. | Elles font de la longueur corps , longirudire sor- poris ; la Saperde. CHATS: Plus longues qué le corps, corpore longiores ; quelques Capricornes. TT Plus courtes que le-corps, corpore breviores ÿ la Cantharide, la Chryfomèle. Elles font plus longues ou plus courtes que la tête ou le corcelet, les antennules, &c. Ï En-les comparantaveclde corps , elles font courtes, breves , lorfqu’elles font plus courtes que le corps; quelques Capricornes. Médiocres, mediocres , lorfqu’elles’ font de Ha longueur du. corps ; quelques Capricornes. Longues., longe, lorfqu’elles :font_ plus longues que le corps ; quelques Capricornes. t Très-longues ,. longifime, lorfqu’elles ont deux ou tiois fois la longueur. du :corps; quelques €a- pricornés. 345 LEUR FIGURE. Elles font filiformes, filiformes ; c'eft-à-dire , d'une épaffeur égale dans toute leur longueurs .Îe Criquet, la Cantharide. Séracées , fetacea lorfqu'elles vont en. diminuant d’épaifleur de la bale à la pointe ; le Capricorne ; la Sauterclle. Morniliformes, moniliformes , lor{que chaque. ar- ticle eft arrondi, & qu'elles imitent la figure d'un collier de/perle.; le Ténébrion, la Chryfomèle. ; Cylindriques, cylindrice , lorfqu'elles font égales dans; toute leur longueur, &- que les articles font peu diflinds.; le Criquer. Prifimatiques , bus lotfqu’elles paroïffent anguleufes , & qu’elles ont un peu la figure d'un prifme ; le Sphinx. Enfiformes , enfiformes , lorfqu'elles font. angu- leufes , larges à leur bafe , terminées en ponte, & ihirant la lame d'une\épée ; le Truxale. 1 Subulées, fbulare , lorfqu'elles font courtes un peu- roides, & pointues ; la Libellule, la Cigale. Elles vont.en grofliflant , exsrorfum, craffiores x le Bouclier, l'Opatre, la Mylabre. ! EE. Elles font plus grofles dans le milieu, arrenuare , in medio craffiores ; la Zygène. É Elles font en mafle , c/avata, lorfqr’elles font terminées par un bouton ou mafle plus ou moins grofle ; le Papillon, le Scarabé: En fcie, ferratai, lorfque chaque aiticle a une figure triangulaire , & qu'il fe termine latéralement par une pointe ; Je. Taupin, le Buprefte, Elles font peétinées, peéfinare , lorfque chaque article fe termine latéralement en pointe alongeé 5 le Bombix, plufieurs Phalènes. Rameufes, branchues, ramofe , lorfqu'il part du corps, de l’antenre plufieurs branches. ou rameaux pinnés ; J’Eulophe.. GEoFrr. Perfoliées, perfoliate, lorfqueles articles paroiflenc cnfilés dans leur milieu ; la Lagrie, le Mélyre. Ambriquées, zmbricate, lorfque les articles font 144 AN F convexes d'un côté & concaves de l'autre, & qu'ils païoiflent enfilés l'un à la fuite de l'autre, la Diapère. lrréoulières , érregulares, lorfque les articles font inégaux en grandeur & fans aucun efpèce d'ordre; la Cérocome, LEURS ARTICEES. Les articles font cylindriques | cylindrici, lorf- qu'ils fent d’une épaifleur égale dans toute leur lon- gueut ; la Cicindéle. Coniques, conici, lorfqu'ils diminuent depuis la pointe jufqu'à leur bafe; le Dytique. Grenus, moniliformes , granulztt, moniliformes ; lorfqu'ils fonc renflés, prefque arrondis; l'Alucite, la Chryfomèle, Sphériques, clobuleux, fphartct, globuloff , lorf- v'ils font en formé de boule ; le Ténébrion. Velus, vi/ofi; poileux, pilofi ; hifoides, kifpidi ; cotonneux , tomentoff, lorfqu'ils font couverts de poils fins, ferrés, ou de poils diftans un peu forts, ou de poils très-roides, ou d'un duvet cotonneux, doux au toucher, Hs font en fcie, ferrati ; épineux, fpinof ; armés d'aiguillons, acieati, &cc. lorfqu'ils font figurés en dent de fçie , qu'ils font aumés d'épines droites, ou d'épines crochues. Elles ont un nombre plus où moins confidérable d'articles, mulri articulate , lorfqu'elles ont beau- coup d'articles ; pauci articulate, lorfqu'elles en ont peu, o! Les articles font apparens , arriculi confpicui, lorfqu'on les diftingue facilement ; ils ne le font point | énconfpicui, lorfqu'on les diflingue avec peine. 1 LEUR DIRFETION. Elles font droites, reéfa ; le Criquet, Roides ; rigides ? : Penchées, rwrentes, Spiiformes , en fpirale, fpériformes ; le Sphex. Elles {ont reçues dans une rainure au-defous de Ja tête ; le Taupin, Elles font dirigées en avant, en arrière, ou par les côtés, LEUR POINTE. ï Elles font lamellées , feuilletées, lamellate , ff- files , lorfque les derniers articles font divifés en plufiears feuillets ; le Scarabé, la Mélolonthe, è Pcrfolites , lorfque les derniers articles paroiffent gcfités ; le Dermelte. Solides, folide , lorfqu'elles font terminées en mañle, qui paroît entière on fans articles ; l'Efcar- bot, l'Anthrène, Séeuriformes, en forme de Hâche , fécuriformes , Jorfque le dernier article a la forme d'un triangle, qu'il eft comprimé, large à fon extrémité, & pointu 4 fa bafe; le Syrphe. £rochues , en forme de crochet, uncénate, lorf- EN T qu'elles font srecourbées à leur extrémité, & ter-= minées en pointe; le Papillon Protée. Bifides, fifa , lorfque le dernier article eft divifé en deux ; l'Ecrevifie. Aigués, acuminata , aculeate | lorfqu'clles font terminées par une pointe fine un peu roide; le Taon. Pointues, acute, lorfque la pointe eft fine fans être roide. Dentées, dentate , lorfque le dernier article a une efpèce de dent latérale; le Taon. Obrufes, obtufa, lorfqu'elles font rerminées en pointe émoufl£e ; la Cantharide. Fronquées, rruncare, lorfque la pointe paroît comme coupée ; quelques Staphylins. Garnies d’un poil, ariffate, lorfque le dernier, article eft garni latéralement d'un Eu poil aflez gtos ; la Mouche, le Syrphe. Garnies d'un poil fimple , erarie ; quelques Mou- ches. Plumeufes, garnies d'un poil plumeux , p{u= mofe, plumate , lorfque le poil eften forme de plume, garni de chaque côté d'autres poils très-fins ; quel- ques Mouches, LEUR CONNEXION. Elles font jointes , réunies à leur bafe , 6aff con nate, coadunate , cohkerentes ; le Conops. Rapprochées , approximate ; le Statiome. Elles font diftantes, diffantes , remote ; la plupart des Colcoptères, ANTENNULE. On a donné le nom d'anten= nules, pa!pi, tentacula, à de petits filets mobiles, articulés , reflemblant en quelque forte à de petites antennes qui fe trouvent fur les côtés de la bouche de la plus grande partie des infeétes. Elles font au nombre de deux, de quatre ou de fix, & la plu part, tels que les Hémiptères & quelques Aprères, n en ont point. Les antennules font partie de la bouche des in- feétes : elles ont leur infertion à la partie externe des mâchoires inférieures, & à côté de la lèvre infé- rieure ; clles accompagnent aufli la trompe de la plupart des Diptères, où elles font inffrées à leur bale. On a donné pareillement le nom d'anrennules , & plus particulièrement celui de barbillons aux deux pièces aflez grofles & velues qui fe trouvent à côté de la trompe des Papillons , & qui la cachententiè- rement lorfqu'elle eft roulée en fpirale. Ces parties ne font point abfolument néceflaires à la vie de l'infeéte, puifque s'il perd fes enrennules par quelque caufe que ce foic, il vit néanmoins & ne paroit pas fouffrir beaucoup de leur privation. L'ufage des antennules, ainfi que celaides antennes, n'eft pas encore aflez bien connu. Elles femblene deftinées à palper & à reconnoître les alimens, comme les mots latins de pa/pi & de tentacu'a Ie défignent 3 car lorfque Finfeéte mange, il paroît faire ufage de ces parties ; il les agire, il les porte detlus fes ali= mens , 1l les palpe, il femble vouloir les reconnoître, Mai RUN Æ Mais fi les infectes font doués à-peu-près des mèmes fens que les autres animaux, s'ils jouiflent du fens de l'odorat, pourquoi les antennules n'en feroient- elles pas le fiège, puifque nous ne pouvons dé- couvrir à ces petits animaux aucun autre organe où ce fens puile réfider ? Les infectes doivent avoir le fens de d’odorat aflez exquis. Ils {ont attirés de crès-loin par l'odeur des chairs en putréfaétion , par les fientes des ani- maux , &c. Queiques-uns accourent en foule fur une efpèce d’arum , dont l'odeur approche beaucoup de celle des chairs putréfiées. On fait aufli que l'odeur que répand le miel expolé au feu attire les Abeilles de toute part. Degcer regarde aufli les infeétes comme doués d'un odorat très-fin. « Pour ce qui eft de l'odorat, » dit ce célèbre obfervateur , les infectes l'ont des » plus exquis ; on en a des preuves fans nombre : » un cadavre eft d'abord fenti par les Mouches, » elles s'y rendent en foule de tous les côtés. Dès » qe animal, un Cheval, par exemple, vient e fe décharger d'un tas d'excrémens , d'abord » une quantité de Mouches ou de Scarabés viepnent » s'y pofer, ils y font dans le moment attirés par » l'odeur qui s’en exhale «, (Méëm. tom. 2.pag. 15.) Et qui fair fi Les femelles des infeétes n’exhaleroient pas une odeur aufli propre à attirer les mâles que celle des animaux en rut? On n'a qu'à mettre & fixer une Phalène , un Papillon , ou tout autre in- feéte femelle avant qu'il ait pu s'accoupler , on verra bientôt accourir quelque mâle ; c'eft un moyen que j'ai quelquefois employé avec fuccès à la campa- gne, pour prendre des Papillons de nuit, des Bombix fur-tout, & des No@uelles. Il y a des femelles à la vérité qui ont d’autres moyens pour attirer leurs mâles , comme nous le verrons à l’article LAMPYRE ; mais ces moyens particuliers font indépendans des | autres , puifque très-peu de femelles peuvent les employer. Si donc les infeétes ont l’odorat très-exquis, & fi nous ne voyons aucun autre organe dans lequel ce fens puifle réfider , ne fommes-nous pas fondés à foupconner les anrennules ou les antennes comme le fiège de ce fens ? Tous les infectes font pourvus ou d'anrennes fans antennules , ou d'anrennules fans antennes , ou enfin, & ceux-ci fonten plus grand nombre , d’'an- tennes & d’antennules en mème-tems : aucun ne manque à la fois de ces deux parties. Ceux qui ont des antennes & point d'antennules font les Hé- miptères , l'Hippobofque , parmi les Diptères ; la Puce, le Pou, le Ricin , parmi les Aprères: tous font pourvus d'une trompe, & tous vivent ou du fang des animaux, ou du fuc même des plantes. Geux qui ont des antennules & point d'antennes, font l'Araignée , le Faucheur, le Scorpion, la Mitte, &c. Ceux-ci fe nourriflent d’infeétes ou d’autres animaux , dont ils fucent le fang ou même qu'ils dévorent; un très-petit nombre de Mattes retirent le fuc de différentes fubftances , foit difioire Naturelle , Infeétes. Tome 1. ANT 145 animales, foit végétales. Parmi fes infeGes qui font pourvus & d'antennes & d'anrennules, on tIOUVE cCux ui vivent de plufiéurs fubftances différentes, qui fréquentent prefque toutés les fleurs, qui rongent les feuilles, les fleurs , les fruits, l'écorce, le Le de différens végétaux, qui retirent indifféremment les fucs mielleux contenus dans toutes les fleurs , &c. mais PR RE , occupés feulement à s’accouplet & à fe reproduire, ne prennent aucune nourriture dans leur dernier état. On remarque beaucoup de différence dans la manière de vivre, entre les infeétes qui font pourvus d'antennes & d’antennules en même tems, & ceux qui mangent de l'une de ces deux parties, tandis qu'il y a beau- coup de rapports , & qu'on voit la plus grande ana- logie parmi les derniers. Ceux-ci vivent plus long- tems , dans leur dernier état , que les autres ; ils furvivent quelque tems à leur accouplement , tous prennent de nourriture, prefque tous font carna- ciers, dévorant ou fuçant d’autres animaux. Le plus petit nombre fe contente du fuc des plantes. Les uns & les autres font prefque toujours fixés aux mêmes lieux ; ils n’abandonnent pas les plantes & les animaux fur lefquels ils font nés, & qui leur fervent de nourriture ; ils ne paroiflent pas attirés par les mets qu'ils aiment le plus ; ils font en peine de les retrouver lorfqu'ils en font éloignés par quel- que caufe ; rien n'indique en eux le fens de l’odorat dont les autres infectes paroiflent doués. L'Araignée , par exemple, attend patiemment que fa proie vienne fe prendre à fes filets, ou fi elle court après elle, c'eft qu'ayant la vue très-bonne & très-perçante , elle eft avertie de fort loin de fa préfence. Les Pu- cerons ne craignent, nin'évitent, nines’apperçoivent jamais de l'approche de leurs ennemis : ils paroiflent vivre tranquillement & fans inquiétude , RES ait parmi eux des larves d'Hémérobe, de Coc- cinelle , &c. qui les dévorent à leur aife. Cependant la Punaife des lits quitte bientôt fa retraite , & vient fe repaître du fang de la perfonne qui eft couchée à fa portée; cet infecte ne voit pourtant pas la perfonne couchée; comment donc eft-il averti de l'approche de fa proie? Nous croyons que la cha- leur que nous répandons autour de nous fuffc pour faire fortir cet infecte, le faire répandre fur le lit, & le porter à venir à nous. Il y a très-peu de larves qui aient des antennes & des antennules , aufli n'ont-elles befoin ni de palper, ni de fentir leurs alimens. La chenille, par exemple, attachée à la plante qui l'a vue naître , ne l’'abandonne pas tant qu'elle lui fournit de quoi manger, ou fi elle l'abandonne , elle cherche quei- quefois , pendant très-long-tems , pour retrouver la nogrriture qui lui convient: il n’y a que quel- ques chenilles qui s’accommodent indifféremment de plufieurs plantes différentes, qui aiment à courir. Il en eft de même des larves des Coléoprères ; elles font fixées à la plante, aux racines , aux bois, aux pelleteries, dont elles fe nourriflent. Celle des Hyménoptères, ou vivent à-peu-près impr les 146 À N°'I chenilles (les Tentrèdes); où font nourries par les infe@es patfairs (les Abcilles }; ou trouvent dans leur nid la provifion que la mère y a faire ( les Andrènes ); ouen£n vivent au dépend d'ure autre larve (les Ichneumons ). Les larves des Mouches, des Syrphes-& de la plupaït des Diptères ne quittent pas les fruits ou les cadavres où elles font nées. Celles des Geftres reftent toujours dans le cuir ou dans Je fondement des Bœufs & des Chevaux. Celle da Fourmilion , en un mot, attend, au fond dé fa fofle, qu'une Fourmi s'y précipite. Toutes ces larves : dis-je n n'avoient pas befoin d'odorer ni de palper leurs alimens, & toutes font privées d'antennes & d'antennules. Mais celles des Hydrophiles, des Diiques, des Libellules & de quelques autres, ebligées de courir çà & là pour attraper leur proie, obligées de faire a guerre aux autres infectes, obligées de fe nourrir d'une proie qui fuit, évite, & fair échavper à l'ennemi, fontaufh pourvues d’an- tennes , d'axtennules | ou.de toutc autre partie qui eu tient lieu, comme on peut s'en aflurer par l'exa- men de ces infedtes. Je ne parlerai point de celles des Orthoptères, qui fe nourriflenr & de plantes & d'autres infcétes, & qui, femblables à l'infecte parfait, font munies des mêmes parties. Les infetes donc qui manquent d'anrennules paroiflent privés du fens de l'odorat. Et nous voyons que ceux qui n'ont point d'antennes n’ont aufli que deux anrennu'es | qui font l’ofice d'antennes , comme on peur le voir dans l'Araignée, le Scorpion, &c. chez lefquels ces parties femblent plus fpécialement deftinées au tact. D'après cela, ne pourrions-nous pas foupçonner avec quelque fondement , que les antennes des infectes font le fiège du tract, & les antrnules celui de l'odorat. Poy. ANTENNE. Les antennu'es font compofées de plufieurs articles, & Je nombre de ces articles varie dans les diffé- rentes efpèces : il eft le plus fouvent de deux, de trois , de quatre ou de cinq, rarement de fix, & jamais d’un nombre au-deflus. M. Fabricius a tiré de ces parties un des principaux caractères pour Vétabliflement de fes genres. Nous l'avons aufli employé conjointement avec les antennes , avec lefquelles les antennules ont la plus grande analogie & la plus grande reffemblance. On les divife en antérieures, moyennes ou intermédiaires , & en pofté- rieures , lorfqu'elles font au nombre de fix , & feulement en antérieures & en poftérieures, lorfqu'il n# en a que quatre. Les premières font inférées à la partie extérieure des mâchoires dans ceux qui en ont, ou aux pièces extérieures ce la trompe dans ceux qui n’ont point de ma- choires. Les poftérieures prennent naiflance à la lèvre inférieure où aux pièces moyennes de la trompe. Il faut confidérer les antennules relativement à leur nombre, à leur fituation, à leur figure, à leurs articles, à leur pointe & à leur proportion. LEUR NOMBRE. H n'y en a point dans les Hniptères, | AN F I y en a deux dans l’Araignée, le Scorpion , le Papillon. Quatre dans les Hyménoptères & prefque trous les Coléoprères. ’ Six dans la Cicindèle , le Carabe, ; Huit dans le Crabe, l'Ecrevifie. ? : LEUR SITUATION. mn 1 Elles ont leur infertion au doë de la mâchoire ; inferti maxille dorfo ; le Scarabé. Au dos des mandibules ; le Crabe, l’Ecrevifle. A l'infiexion des pièces extérieures de la trompe; l'Abcille. { A l'extrémité de la lèvre inférieure ; l'Efcarbot. Au milieu de la lèvre inférieure ; la Cétoine. A la bafe de la lèvre inférieure ; le Nicrophore. À l'extrémité des pièces moyennes de la trompe ; | l'Abeille, la Nomade. Elles fonc inférées entre la bouche & deux grands crochets ; la Scolopendre. À la bafe latérale de la trompe ou langue ; le Papillon , le Sphinx. À gôté des fuçoirs : le Syrphe. Ala bafe latérale inférieure de la trompe ;le Taon, LEUR FIGURE. Elles font filiformes, f{formes , lorfqu'elles ont une épaifleur égale dans toute leur longueur ; le Capricorne, l’Abeille. Moïiliformes , monisiformes , lorfque chaque article eft arrondi & globuleux: le Notoxe, Sétactes , fetacee , lorfqu'elles diminuent d'épaif- feur de la bafe à la pointe ; le Brente. Cyindriques, cylindrici , loifque tous les articles font égaux & cylindriques; l'Ichneumon. En mafle, c'avati, lorfque le dernier article eft beaucoup plus gros & plus renflé que les autres; le Trox, la Villette. Sécuriformes, en hache, fécuriformes , lorfque le dernier article eft comprimé, large à fon extré- mité, pointu à fa bafe, qu'il eft triangulaire, & repréfente en quelque forte le fer d'une hache ; le Taupin, le Téléphore. Elles font courbées, incurvi, lorfqu'elles ont Ja figure d'une courbe, & que la pointe eft dirigée en bas; la Tipule , le Bibion. Recourbées, recurvi, lorfque l'extrémité eft dirigée en haut ; l'Alucite. Chéliformes , en forme de pince, cheliformes, cheliferi , lorfque le dernier aïticle eft divifé en deux pièces, dont l'une fe meut fur l'autre; le Scorpion , la Pince. Bifides , bifidi, lorfque le dernier article eft divifé en deux ; l'Ecrevifie. Véficuleufes, veficuloff, lorfque les articles font mols & renflés ; quelques Grillons , quelques Criquets, Etoupeufes , ffupoff , lorfqw’elles font couvertes de poils fins, ferrés, mols au toucher; les Papillons, Elles font longues , courtes , ou médiocres , comparées avec celles des autres infectes, AN TT . Elles font velues , poileufes , cotonneufes ou fimples. Elles font glabres ou liffes , glabri, lorfqu'elles n'ont ni poils, ni”duvet. Les ARTICLES. … Les articles fonc égaux entreux, aguales, lotf- u'ils Ont tous la même longueur, la même grof- ue Ja même, figure; là Donacie. Inégaux , ixequales lorfqu'il y a des articles plus grands les uns que les autres ; le Ténebrion » Le Scorpion. | é Rhomboïdaux, rhomboïdes , rhomboïdales , lorf- qu'ils fonc aplatis & qu'ils ont quatre angles plus 6u moins aigus & obtus; le Crabe. Triangulawes , triangulares , lorfqu'elles font aplaties, & qu'elles ont crois angles aigus ; l'E- crevifle. : ” Cunciformes , cuneiformes, lorfqu'ils font compri- més & plus gros à la pointe qu'a la bafe ; lé Carabe. Coniques , conierz , lorfqu'ils font arrondis, & plus gros à la pointe qu'a la bafe; qu'ils ont la ure d'un cône renverfé ; le Lucane. Ils font velus, hériflés , poileux , cotonneux ou fimples. LEUR POINTE. Elles font pointues, acuti , lorfqu'’elles font ter- minées en pointe plus ou moins fine , mais flexible. Subulées, fubulart , lorfque cette pointe eft longue. Aiguës, acerées, acuminate , lorfque la poiate elt un peu roide. Onglées, armées d'un ongle, d’un onglet, un- guiculati, lorfqu'elles font terminées en pointe forte, aiguë & recourbée ; le Trombidion. Elles font tronquées, sruncati , lorfque la pointe à ? paroît comme coupée. Obtufes, obtufr , lorfque la pointe paroît fimple- ment émouflée. Elles font enflées , renfles , ‘rurgidi , lorfque le dernier article cft très-gros & renflé ; l’Araignée male. LEUR PROPORTION. Elles font plus ou moins longues, où égales, comparées entrelles. Les antérieures font plus longues que les pofté- rieurés ; le Lucane , le Ténébrion. _ : Les antérieures font beaucoup plus courtes que les autres, dans le Carabe, le Manticore. ? Les moycanes font IS plus’ longues, dans la Cicindèle. É Elles font toutés d'écale longueur dans/le Ni- crophore. Les poftérieures font un peu plus longues, dans le Clairon. ANTHRAX. M. Scopoli a établi dans un ou- rage intitulé, Encomologia carniolita, &c.ün genre d'infectes fous lé nom d'Anrirax, auque'il allione gour caraétère une trompe formée dé deux foics, ANT 147 & une gaine univalve, retractible, charnue à fa bafe , dilatée à fa pointe, & fans lèvres, portant des antennules au dos. Woy. NÉMOTELE MoR1O. ANTHRÈNE, Axrmrenus.Gentc d'infe@es de la première Se@tion de l'Ordre dés Coltoptères. Les An:hrères font de petits infe@tes à deux aîles membraneufes, cachées fous des étuis durs ; dont le corps cft ovale, prefque globuleux; donc les antennes font terminées par une efpèce de mafte ovale, folide ; dont la bouche eft armée de man- dibules & de mâchoires ; & enfin dont les tarfes ont cinq articles prefque coniques, terminés par deux pe- its crochets. Ils viennent d'une larve hexapode, I- gèrement velue , qui a une tête écailleufe , une bouche munie de deux mâchoirés afflez fortes, & le cotps compofé de douze ou treize anneaux peu diftinéts. Ces infeétes appartiennent à [a famille des Der- meftes. Ils ont beaucoup de rapportsavec les genres du Dermefte, du Byrrhe & du Sphéridie : ils dif- fèrent du premier par la forme des antennes qui fe terminent, dans le Dermefte, en mafle compofée de trois articles diftinéts, perfoliés , tandis que, dans les Anthrènes, la mafle paroît folide, quoiqu'elle foit réellement de plufieurs pièces : il dre du fe- cond, en ce quela malle des anteñnes des Byrxhes cft'compofée de fix articles enfilés par leur mieu, un peu comprimés, & qui vont en groflifiant ; &c enfin il diffère du dernier, en ce que la mafñle des antennes du Sphéridie eft perfoiée & compofée de quatre articles ; d’ailleurs les jambes de ces infectes font épineufes & très-comprimées ; elles font fimples & prefque cyindriques dans les Anthrènes. Les an- tennules préfentent encore quelques différences , mais difficiles à appercevoir , à caufe de la pctitefle de ces infectes. Les Anthrènes avoient été confondus avec les Coccinelles par le chevalier Linné , quoique là forme du corps, celle des antennes & des antennules, & fur-tout le nombre des pièces des tarfes les diftin- guent beaucoup. M. Gcofroy eft le premier qui en ait fait un genre particulier, fous le nom d'Ax- thrène. Linné, dans les dernières éditions de fes Ouvrages, a imité M. Geoffroy ; mais il en a changé le nom, & leur a donné ce'ui de Byrrhus , nom que M. Geoffroy avoit affeété à un autre genre. M. Fa- bricius a confervé à ces infectes le nom d’Anthrène, & il a donné celui de Byrrhus à quelques efpèces que Linné avoit p'acées dans le mème genre. Les antennes de ces infectes ne font ouère plus longues que la tête, elles’ font compofées de cix articles, dont le premier eft beaucoup plus gros que Îes autres ; les fuivans font courts, prefque arrondis, les trois derniers forment une mafie ovale, qui paroît prefque folide , parce que les arcles ne font pas diftinéts. Elles font ordinairement logées dans une cavité qui fe trouve à la partie latérale un peu inférieure du corcejet ; cetté cavité a la même forme & la à ab AND même grandeur que l'antenne , de forte que celle-ci s'y trouve comme enchaflée. La bouche eft compoffe d'une lèvre fupérieure, de deux mandibules, de deux mâchoires, d'une lèvre inférieure & de quatre antennules. La lèvre fu- périeure eft petite, arrondie & ciliée antéricurement, aplatie & prefque coriacée. Les Dee petites, courtes, un peu arquées , tranchantés & pointues à leur extrémité, Les mâchoires font pe- tites & à peine fenfibles ; elles paroïflent avoir des cils & quelques dentelures à leur partie interne. La lèvre inférieure & petite, aplatie, arron- die antéricurement. Les anrennules antérieures, un peu plus longues que les poftérieures , font filiformes & compolées de quatre articles dont le premier eft da peu plus petit que les autres. Elles ont leur infertion à la partie extérieure des mâchoires. Les antennules poftérieures fonc très-petites, très-courtes, & compofées de trois articles qui paroiflent égaux & prefque cylindriques. Elles ont leur infertion à la partie latérale de la lèvre inférieure. Le corps eft ovale, convexe en-deflus & en- deflous ce qui diftingue , au premier coup d'œil, les Anchrènes de prefque tous les autres Coléoptères, dont le corps n'eft point convexe en-defilous. La sète eft petite & cenfoncée dans le corceler. Celui- ci cit plus large que long ; il n'a point de rebord, & paroît coupé à fa partie antérieure & poitérieure. Les élytres font convexes ; elles couvrent tout le corps , & celles cacheñt deux aïîles membraneufes. Les pattes font courtes & l'infeéte les tient reti- rées & appliquées contre le corps , lorfqu'on le prend : elles confervent cette pofition lorfqu'il eû mort. Les tarfes fons compofés de cinq articles plu: minces à leur bafe qu'à leur extrémité : le dernier article eft un peu plus long que les autres, & il eft terminé par deux ongles ou crochets arqués & pointus. On trouve les Anthrènes fouvent en grande quan- cité fur les fleurs , occupés à fucer la liqueur micl- leufe qui y eft contenue : onles rencontre auffi quel- quefois dans les maifons. La larve habite les cadavres dépouillés de leurs chairs, les pelleteries & toutes les matières animales defléchées. Elles attaquent les infectes morts, les oïfeaux , & les autres animaux préparés ; clles détruifent tôt ou tard les collec- tions qui ne font pas exactement fermées : elles fe nourrilent du corps même de l'animal, ou elles rongent les plumes & les poils, & les réduifent en poufhière : elles mangent & confument prefque en- tièrement les infectes , ne laiffant que les aîles , les élytres & les pattes. Ces larves fonttrès-petites ; les plus grandes n'ont guère plus de deux lignes lorfqu'elles ont pris toute leur croïflance. Leur corps eft court, aflez gros, & tour couvert de poils, fur-tout vers les côtés & au derrière : 1l eft divifé en douze ou treize anneaux , dont les trois premiers donnent naiflance ai fix pattes écailleufes. 11 eft mol & couvert d’une pcou membraneufe prefque coriacée, peu folide. 143 RUN T La tête eft arrondie , dure, écailleufe ; elle eft gar- nie de deux efpèces d'antennes coniques , très-courtes , compofées feulement de deux ou trois articles 3 & elle a deux mâchoires de la confiftance de la corne, tranchantes, aflez fortes, qui fervent à couper, divifer & hacher , pour ainfi dire , les matières dont la larve fe nourrit. Les pattes font dures , écail- leufes , aflez longues, garnics de petits poils courts, & terminées par un crochet courbé. Tout le corps de ces larves eft plus ou moins couvert de poils, difpofés en faifceaux , en paquets, ou en aigrettes , principalement fur les côtés. Il eft cerminé, de chaque côté, par deux ou plufeurs ef- pèces de houppes couchées fur le cotps, alongées, formées par des poils ferrés, lefquelles vont fe réu- nir à leur extrémité & former une efpèce de V : mais quand on touche la larve un peu rudement, elle redrefle , foulève & écarte ces houppes les unes des autres, & elle en hérifle les poils : elle les applique de nouveau fur le corps dès qu’on cefle de l'in- quiéter. Degcer a donné la figure de la larve de lAn- thrène deftruéteur, & il a repréfenté les poils groffis au microfcope. ( Vey. rom. 4. pl. 8. fig. 1-10.)3 il fuit de l'obfervation de ce célèbre naturahfte , que tous les poils du corps & de la tête ne font pas fimples , mais comme hériflés, dans toute leur étendue ; de petites pointes courtes, en forme d’é- pines, a-peu-près comme les poils de quelques chenilles velues. Ceux qui forment les aigrettes où houppes ne reffemblent point à ceux qui couvrent les autres parties du corps. chaque poil eft com- pofé d'une fuite de petites parties coniques ou trian- gulaires ; mifes bout à bout , dont la bafe de chaque pièce cft extrèmement déhée. Le poil eft terminé par un g10s bouton , par une efpèce de mafle ovale , alongée, prefque conique, portée fur un filet très- nunce. « Ileft dificile, ajoute ce favant, de favoir » l’ufage de ces jolies aigrettes, & pour quelle rai- » fon les larves les redreflent & les étalent quand » on les touche. Eft-ce que leur but feroit d’eftrayer » leurs ennemis, ou de leur caufer quelque mal à nous » inconnu ? Elles femblent élever les poils , à-peu- » près comme les Porcs-épics redreflent leurs pi- » quans, quand on les fâche ou qu'on les ap- » proche ». k < Les larves des Anthrènes reffemblent un peu à celles des Dermeftes , mais elles en font fufhfam- ment diftinctes par les houppes qu’elles ont à la partie poftérieure de leur corps, & qu'on n'apperçoit point à celles des Dermeftes. Ç Ces larves pañlent près d'un an dans cet état, rongeant & détruifant infenfiblement les ligamens qui attachent enfemble les os des animaux, les peaux, les poils, les plumes, en un mot, toutes les matières animales qui ne font point en fermen- tation, & qui font un peu defléchées. Elles fe mon- trent indifféremment dans toutes les faifons de lan- née ; mais le cems où elles font en plus grand nom- ANT bre, & où elles font le plus de dégâts, c'eft vers la à fin de l'été, lorfqu'elles ont acquis prefque route leur groffeur. Elles pañlent l'hiver ou dans l’état de larve, ou dans celui de nymphe ; & l'infeéte par- fair ne fe montre ordinairement qu'en printems : on en voit cependant dans toutes les faifonsy, mais en moindre quantité. La larve , en grofHlant , chance plufeurs fois de peau; mais ce qui cft fort fingulier , elle ne quitte pas fa peau de larve lorf- welle pañle à l'état de nymphe : la peau fe fend ne tout le long du dos, les bords de la fente s'éloignent l'un de l'autre, & laiflent une ou- verture qui doit faciliter la fortie de l'infeéte par- fair. IL faut néanmoins obferver que cette peau de larve n'eft plus adhérente à celle de nymphe : celle- ci eft dégagée de toute part de fa peau de larve ; & lorfqu'elle fubit fa dernière métamorphofe , & qu'elle fe montre infecte parfait, Li Mes de nymphe s'ouvre tout le long du dos, à l'endroit où cft déja | ouverte la peau de larve : l'infecte fort par cette | ouverture, laiflant l’une dans l'autre les deux peaux : qu'il quitte, celle de nymphe & celle de larve. On obferve dans la nymphe toutes les parties de l'infecte aîlé : on voit comme moulées fous la peau routes les parties qu'il doit avoir. On diftingue aflez bien les antennes, les élytres, les pattes, &c. cette ANT 129 nymphe appartient à la troifième efpèce. Woyez NYMPHE. Degcer a obfervé que les larves des Anthrènes éroient quelquefois attaquées par une petite efpèce d’Ichneumon , qui les pique & y dépofeun œuf, d’où fort bientôt une petite larve qui fe nourrit au dépend de l’autre. La larve de l’Anthrène continue à vivre; clle pañle même à l’état de nymphe; mais elle périt toujours fous cet état, & au lieu de voir fortir ün Coléoptère , on voit paroître un Ichneumon aïîlé qui a fubi toutes fes transforma- tions , fans quitter le lieu qui l’a vu naître & qui l'a nourri. Nous obferverons , avant de pafler à la defcrip- tion des Anthrènes , que leur couleur eft due à une efpèce de pouflière colorée, très-facile à détacher. cette pouflière n'eft autre chofe que de petites écailles triangulaires , à-peu-près femblables à celles qui couvrent les aîles des Papillons , implantées fur tout le corps de ces infectes par le fommet ou læ pointe du triangle : le haut eft arrondi ou légèrement dentelé. Le moindre frottement fufñit pour les faire difparoître ; aufli arrive-t-il fouvent que lorfqu'on prend l'infeéte, on emporte ces petites écailles, on le décolore, & il paroît alors très-lifle & en- tièrement noir. 150 Suite de L’Introduëtion à l’Hifloire Naturelle des Infectes. AU UNN CRUE | PROMEN LAN ANTHRE NUS: Geo rr, Fans, BYRRHUS. Lin DERMESTES. Dre. CA RIAS COTE RES! 1Gù EAN E RaMOAUMENS: H ANTENNES courtes, droites , en mafle: articles très-courts , || À 2 , s prefque égaux ; les trois derniers formant une mafle ovaie, folide , {|} un peu comprimée, Bouche munie de deux mandibules , de deux mâchoires, & de | quatre antennules inégales , filiformes. Tête un peu cachée dans le corcelet, . Corps ovale. Tarfes compofés de cinq articles filiformes. É4yS, PL GES 1. ANFHRÈNE brodé. avec trois bandes cendrées , peu marquées. ; Noir; élytres avec une bandeË deux points 4. ANTHRÈNE ondé, &| Slancs, & l'extrémité ferrugineufe. Très-noir ; élytres avec des taches ondées , || blanchätres, & la future ferrugineufe, $ 2. ANTHRÈNE fafcié. 5 Noirûtre ; élytres avec trois bandes on- . A| dées, d'un gris cendré, ; $e ANTHRÈNE obfcur. 3. ANTHR ÈNE deftructeur. Noir; antennes & pattes brunes : corcelet & élytres avec des taches irrégulières, ferru- Noirâtre; élytres oëbfcures ÿ nébuleufès , ] gineufès ; obfcures. g ANT x. ANTHRÈNE brodé. AxTHRENUS Pimpinelle. Fa. : Anthrenus niger, elytris fafcia alba, apice fer- vugineis , léttura alba. Fas. Syf. ent. pag. 61. n°. 1. — Sp. inf. tom. 1. pag. 70. n°. 1. ‘ _ Anthrenus fquamofus niger, fufeiarunéifque Co- deoptrorum albis, futuris fufcis. Geoxr. Laf. tom, 1. Pag. 114.79. 1. L'Anthrène à brodefie, GEOFTr. 16. Anthrenus fcrophularia. Fourc. Ent. par. pag. LME Ce petit infeéte n’a guère plus d’une ligne de lon- gueur , & il a une Dre ovale, prefque ronde. Les antennes font noires, courtes & en mafle. La tête eft petite, noire & enfoncte dans le corcelet : celui-ci eft noir, avec un mélange de blanc & quel- quefois de rouflâtre. Les élytres font noires, avec une large bande , un peu ondée, placée vers leur bafe : on diftingue , vers la pointe, deux points blancs , un de chaque côté de la future : la pointe eft ferrugineufe ; mais cette dernière couleur cft peu fenfble, & elle ne s’apperçoit fouvent point. Le deflous du corps eft blanchâtre. 11 faut remar- quer que la couleur blanche ou ferrugineufe de cet infeéte & des fuivans, eft due à des petites écailles ou poils qui s'enlèvent facilement : il n’eft pas rare de Îc trouver prefque tout noir, il arrive aulli très- fouvent qu'on lui enlève fes couleurs en le prenanr, On le trouve, en Europe, {ur différentes fleurs, - mais principalement fur ceiles de la Pimprenelle fa larve vit das les cadavres defléchés, ou les plantes à demi-pourries. Nora. Toutes les fynonimies de M. Gcoffroy ne fe rapportent point à l'infeéte qu'il décrit, mais à l'Arrürène de la Scrophulaire, 2. ANTHRÈNE fafcié. ANTHRENUS Verbafci. Fas. Anthrenus niger, elytris fafciis tribus undatis albis. FaB. Syff. ent. pag. 61. n°. 4. — Sp. inf. tom. 1. pag. 70. n°. 4: Byrraus Nerbafci fufcus, elytris fafciis tribus undalatis pallidis. LIN. Syff. nat. pag. 568. n°. 3. Certe efpèce eft un peu plus grande & un peu plus alongée que la précédente. La rére & les antennes font noires. Le corceler ef noir, avec un peu de blanc fur le derrière & fur les côtés. Les élycres ent trois bandes blanches, ondées, fépartes par des bandes noires, de la même forme & de la même épaifleur ; elles font difpofées de façon que la bafe & la pointe font noires. Le deflous de cet infe@e uit noirâcre : le ventre feulement eft un peu blan- ehâtre. On le trouve en Europe, fur les fleurs. Sa larve vit, comme celle de l’efpèce précédente , dans les plantes à demi-pourries, & dans les charognes. Nota. MM. Linné & Fabricius ont cité, mal à propos , M. Geoffroy. ASIN: TH 3. ANTHRÈNE deftruéteur. ANTHRENUS mufeorum. FA8. Anthrenus nebulofus , elytris fubncbulofs. Fas, Syf.enr, pag. 61.19. 3.—Spec. inf. tom. 1. pag. 70, 7n°.3. Byrrhus mufcorum nebu'ofus , elytris fubnebulo- lis. punélo albo. Lin. Syff. nat. pag. 568. n°. 2. —#Faun. fuec. n°. 430. Anthrenus fuamofus niger, elytris fufcis fefcia criplici undulara alba. GEOT. inf. tom. 1. pag. 1154 n°9. 21.d L'Amourette. GEOFF. 16. Anthrenus florileeus. Fowrc. Entom. par. tom. ISNPA PL Te Tr 2 Dermefte des cabiners , ovale, d'un brun obfceur ; à mouchetures orifes formées par des écailles. Dec. Mém. tom. 4. pag. 203. n°. 7. pl. 8. fig. 11 & 12. Dermefles ovatus fufcus obfcurus, maculis fqua- mofis grifeis. Dec. 16. Cette efpèce reflemble à la précédente : elle ef un peu plus petite & un peu moins alongée. Les antennes & la tère font noires. Le corcelet eft noir avec un peu de gris fur les côtés. Les élyerès ont trois bandes on- dées, griles , moins difiinctes que dans l'efpèce précé= dente , & coupées par autant de bandes noïrâtres. On voit, parmi ces bandes , un peu de couleur ferrugi- neufe, claire, plus ou moins marquée. La bafe eft noi- râcre : mais il y a un peu de blanc de chaque côté de l'écuflon. Le deffous du ventre eft d’un gris cendré. On trouve communément cet infeête, en Europe, far les fleurs, & dans les colledtions d'animaux. géa La larve de cet infeéte cit un peu velue; clle a fix petites pattes, & l'extrémité du corps cft garnie, de chaque côté, d'une efpèce de houppe alengée, formée par de petits poils. C’eft l'ennemi je plus re- doutable qu’aienr à craindre les naturaliftes qui veulent conferver des infeétes, des oïifeaux, où d'autres animaux. Ces larves détruilent tôt ou tard les colleétions qui ne font pas exa@tement fermées. Leur petitefle leur permet de s'infinuer par les plus petites ouvertures. Elles fe nourriflent du corps même de l'animal , ou elles attaquent les plumes & les poils, & les réduifent en poufière. Les fu- migations de tabac , la vapeur de foufre, le cam- phre, & les préparations arfenicales les éloignent, mais les font rarement périr, fur-tout lorfqu'elles font dans le corps de l'animal où ces vapeurs pé- nètrent difficilement & en petite quantité. Une chaleur aflez confidérable, telle que celle de cinquante de- grés fufit pour les faire périr, mais’le plus für c'eft de fermer, avec 1e plus grand foin , les collections que l’on eft bien aile de conferver. 4. ANTHRÈNE ondé. AXTHRENUS Scrophularie. FA. Anthrenus niger, elytris albo maculatis, futura fanguirea. Fa. Syff. ent, pag. 61. n°, 2. — Sp, inf. tom. 1. pag: 722n°. 2. Byrrhus Scrophularix iger, elytris albo macule- 152 RUN æis futura fanguinea. Lin. S'yff. nat. pag. 568 n°. 1. — Fauna, fuec. n°. 429. Scarabeus parvus corpore fubrotundo , col/o oblon- go, alarum elytris nigris , binis punétis albicantibus notatis .Raï. Inf. 85. 37. Dermefles ovatus niger, maculis fquamofis albis, futura elytrorum rubra. Dec. Mém. tom. 4. P&g- 200. n°. 6. pl. 7. fig. 20. Dermefte de la Scrophulaire ovale noir, à mouche- tures blanches formées par des écailles, & dont la future des étuis eft rouge. Dec. 14. Suzz. Hiff. inf. tab. 2. fig. 11. h. BERGSTRAESS. Nomenc. 1. tab. 11. fig. 9, 10. ScHAEFrr. Elem. inf. tab. 17. — Icon. inf. tab. 176. fig. 4. Ce petitinfecte a une figure ovale, préfque arrondie: il reflemble au précédent, mais il eft prefque une fois plus grand. La partie fupérieure du corps ef d’un noir foncé , avec les côtés, & un peu de la partie poftérieure du corcelet d’un gris blanchâtre ou rouflatre , ce qui fait paroître le corceler gris ou roux, avec une rande tache noire au milieu. Les élytres ont leur Lu rouffatre ou ferrugineufe , & quelquefois d'un beau rouge, d'où partent trois bandes ondées, rifes, mieux marquées & un peu plus larges vers É bords extérieurs. La pointe de l'élytre eft de la couleur de la future. Le deflous du corps eft d’un gris cendré, un peu ferrugineux. Cet infcéte fe trouve, en Europe, fur les fleurs ; il eft rare aux environs de Paris. Sa larve eft d’un brun prefque noir & très-velue. Elle vit à peu près comme celle de l'Anthrène deftruéteur. ANTHRÈNE obfcur. AXTHRENUS fufcus. Nos. Anthrenus niger, antennis tibiifque fufco rufs ; thorace elytrifque maculis obfoletis ferrugineis. Nos. Il eft plus petit que les précédens, n'ayant guère qu'une ligne de long, & trois quarts de ligne de large. Les antennes font d'une couleur brune fauve. La vète eft noire. Le corceleteft noir , avec un mé- lange de gris & de ferrugineux foncés. Les élytres font noires & parfemées de taches irrégulières , plus ou moins marquées, d'une couleur ferrugineufe foncée. Tout le deflous du corps eft d’un gris cen- dré, très-foncé. Les cuiffes font noires & les jambes font de la couleur des antennes. J'ai trouvé çer infeéte en quantité aux environs de Paris, fur les plantes liliacées. ANTIPE, Anripus. Dans le feptième volume des Mémoires pour fervir à l’hiftoire des infcétes par M. Dcgeer, on trouve un genre d’infeétes fous le nom d'Antipe , que cet illuftre auteur croit fuf- famment diftinét de tous les autres. « Il paroît, » dit-il, avoir d'abord quelque conformité avec les »> Carabes par la figure de la tête & des dents, qui » font grandes & très-ayancées 5 mais les tarfes AN T » font compofés de quatrearticles , gatnis de pelottes » en-deflous , en quoi il eft conforme anx Chry- » fomèles, en y ajoutant la figure de fon corps » & des antennes, qui, dans plufieurs véritables » Chryfomèles ( quelques Gribouris ) , ont leurs ar- > ticles découpés en ae de fcie , comme dans cet »infeéte. Il n'eft pas non plus une Cardinale > (Pyrochre), parceque tous les tarfes n'ont que » quatre articles, & que les yeux font ronds & > nullement échancrés », D'après la defcription & la figure que Degeer donne de l’Antipe , nous croyons ou qu'il doit former un nouveau genre, ainfi que le penfe cet auteur , ou qu'il appartient au genre du Gribouri , car c'eft celui avec qui il nous paroît avoir le plus de rap- ports. Au refte, n'ayant pas vu cet infecte, nous ne pouvons rien dire de certain. Nous allons feule- ment donner les caraétères du genre & la defcrip- tion de l’efpèce, tels que nous de. trouvons dans l'ouvrage de Degeer. y y y y CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Antennes dentelées, en fcie. Grande têt: aplatie, avec des dents très- avancées, Corce'er large & peu convexe, avec un petit rebord relevé. Corps alongé , prefque cylindrique. Pattes antérieures plus longues que les autres. Quatre articles à pelottes à tous les tarfes. E SAPECRENS: I. ANTIPE roux. ANTIPUSs rufus. DEG. Antipus oblongus \capite thoraceque marginato= rufis , elytris grifeo-flavis : antice punéto nigro, dentibus prominentibus , antennis ferratise DEG. Mém. tom. 7. pag. 659.pl. 49. fig. 10, 11. Artipe alongé, à tète & corcelet bordé roux, à étuis jaunes , grisatres ; avec un point noir en- devant , à dents très-avancées , & à antennes den- telées. DEG. 46. Cetinfeéte eft long de quatre & large d’une ligne & demie, enforte qu'il a le corps alongé. La tête, le corcelet & les cuifles font d’une couleur roufle & luifante , mais ces dernières parties font noires à leur extrémité. Les jambes & les tarfes font égale- ment de couleur noire, & c'eft aufli celle des an- tennes, excepté des trois premiers articles , qui font roux, & qui n'ont point de dentelures comme les huit autres. Les deux yeux font ronds , noirs & très- faillans, placés immédiatement derrière les an tennes. Les étuis font d'un jaune grisâtre, ou cou- leur d'ocre pâle , ayant chacun à fon origine un point où une petite tache ronde, noire , placée comme ANT comme fur les épaules, % qui a un peu de rclicf, La poitrine & le ventre font en-deffous d'un noir un peu cendré ; & les aîles, qui, quand elles font déployées , font plus loñgues que les étuis, font noirâtres. Le corceler eft garni tout autour d'un petit rebord. Les dents ou inâchoires font grandes & très-avancées ; leurs pointes font brunes & très- -courbées, & elles font placées entre deux grandes lèvres, dont l'inférieure eft garnie de quatre bar- billons rouflätres , affez longs. Cet infecte ajencore cela de particulier, que les deux pattes antérieures font beaucoup plus longues que les quatre autres, au lieu que dans les autres infeétes à étui, les deux premières font ordinairement plus courtes que celles de la feéconde, & fur-tout de la troïfième paire. Le premier article des antennes, à compter de la tère, cft cylindrique, les deux fuivans font ronds, en forme de grains , & les huit reftans font de figure triangulaire , en forte qu'ils repréfentent comme des dents de fcice. Enfin, les quatre articles des tarfes font faits comme dans les Chryfomèles ; c’eft-à- dire, que les trois premiers font garnis de pelotres en-deflous , & que le dernier de ces trois eft divifé en deux lobes. ( Dec. Mém. tom. 7. pag. 660 ). Il aéré trouvé au cap de Bonnc-Efpérance. ANTLIATES, AnTrr4Ta. Huitième Clafle du Syftème entomolosique de M. Fabricius. Cette clafle comprend tous les infectes à deux aîles nues , membraneufes, veinées , que nous avons placés dans l'Ordre des Diptères : mais on y trouve encorc trois genres de l'Ordre des Aptères , celui du Pou, Pediculus , celuidela Mitte, Acarus, An D: : & celui du Pycnovonon , Pycrogonum. CARACTERES DE LA CLASSE, Bouche munie d'un fuçoir, fans mâchoires ni mandibules, Sucoir fouvent avancé, renfermé dans une gaine cylindrique, inférée dans une fente lon- gitudinale de la bouche. Gaine aiguë, inarticulée, tantôt univalve, tantôt bivalve, & renfermant des foies. Soies fouvent au nombre de trois , fétacées, aiguës , inégales ; celle du milieu étant un peu plus longue queles autres. Trompe courte dans plufieurs, membraneufe, inférée fous le fuçoir; tige cylindrique , rétrac- tible; dos cannelé; tête terminée par deux lèvres. Antennules quelquefois au nombre de deux, inférées à la bafe de la trompe. Antennes courtes, {ouvent cylindriques, plus fouvent munies d'une foie. Hifioire Naturelle, Infedes, Tome L ANT 153 CARACTERES DES GENRES. TNNONENSULIURTE, OErsTrus, Bouche munie d'un fuçoir, fans trompe ni antennules. Sucoir caché entre deux lèvres véficuleufes , renflées , jointes enfemble, percées d'un petit ou arrondi, à l'endroit d’où fort le fucoir. Gafne membraneufe , cylindrique , obtufe , inférée au palais, renfermant des foies. Trois foies membraneufes , flexibles, courtes , prefque égales, inférées à l'extrémité de la lèvre. Point d’antennules. Antennes courtes , filiformes : premier article globuleux & plus gros, inférées au front, CARTIER PAUMETRE TRUC A Douche munie d'une trompe , d'un fuçoir & d’antennules. Trompe très-courte, à peine découverte, membraneule. Tige cylindrique , rétradible, cannelée en-defus pour recevoir une foie; sére à deux lèvres égales, Sucoir cout, nud, fans gaîne. Une feule fofe mince , de la longueur de la trompe, roide , féracée, aiguë, pouvant fe cacher dans le canal de la trompe. Deux antennules avancées, égales , courbées, filiformes , compolées de plufeurs articles, dont les trois antérieurs plus gros, prelque coniques ; les autres plus courts, cylindriques, inférées, de chaque côté, à la bafe de la trompe. Antennes filiformes , compofées de pluféurs articles, dont le premier eft plus grand & plus gros que les autres. 20 B BIT ON: D TNB T0: Bouche munie d'une trompe, d’un & d’antennules. Trompe membraneufe, découverte, M {uçoix 1e ANT Tige cylindrique , recourbée, cannelee en-deffüs pour recevoir les fois; rére à deux lèvres égales. Sucoir ...…. Gaïne univaive , de la confiftance de la corne, recourbée , tronquée à fa pointe, obtufe, couvrant fupérieurement les foies. Trois foies féracées , pre(qu'égales ; celle du milieu plus roide , celles des côtés diftantes, plus courtes que les antennules. Deux antennules alongées , filiformes , com- pofées de quatre articles , dont le fecond très long, le quatrième prefque rond, inférées , de chaque côté, à la bafe de la trompe. Antennes courtes, cylindriques, rapprochées. 4. SVT R A MTATMORME: SITIRVAÎTIIIO MIT S: Bouche munie d'une t'ompe, d’un fuçoir & d’antennules. Trompe courte, découveite. Tige prefque de la confiftance de la corne, cy- lindrique , recourbée , cannelée en-deflus pour re- cevoir les foies; rêre membraneufe, épaifle, à deux lèvres égales. Sucoir fans gaîne. Une feule foie forte, avancée, de a longueur de la trompe , cylindrique , creufe , obtufe , inférée au milieu du dos de la trompe, & cachée dans la cannelure. Deux antennules courtes , terminées pref- que en tête, compotées de trois articles cy- lindriques , dont le dernier plus gros, inférées latéralement au milieu de la trompe. Antennes avancées , rapprochées , cylin- driques, pointues : le premier article plus gros, Les autres égaux entr'eux. s..R H À G.ILO-N. R'#/A1G r'0. Bouche munie d'une trompe , d'un fuçoir, & d'anrennules, Trompe membraneufe, découverte. Tige très-courte , cylindrique , cannelée en-deflus pour recevoir les foies; réte dilatée, élevée, ter- minéce par deux lèvres égales, ciliées. ANT Sucoir court, fans gaîne. Trois oies filiformes, cylindriques, pointues, un peu plus courtes que la trompe , inégales ; celle du milieu un peu plus longue & plus forte que les autres , inférées à l'origine du dos de la trompe. Deux antennules avancées, de la longueur de la trompe, filiformes, velues, compofes de cinq ar:icles, dont le fecond eft très- long, les autres courts & aflez minces ; in- férées latéralement à la bafe de la trompe. Antennes courtes ,rapprochées ,cytindriques, aiguës à leur fommet & portant une foie. GS NE RPPRETRE, SÉÉRAPHQULS: Bouche munie d'une trompe, d'un fuçoir & d'antennules. Trompeavancée, découverte, membraneufe. Tige longue , cylindrique , cannelée en-deflus pour recevoir les foies ; réce à deux lèvres égales, aiguës. Sucoir avancé , fans gaine. Quatre fortes inégales ; les latérales font un peu plus courtes & fubulées; les deux du milieu he inégales , l'intérieure étant plus petite , plus pointue & fubulée, & l'extérieure plus grofle, obtufe, & arquée ; elles font inférées au dos de la trompe. Deux antennules filiformes , un peu plus courtes que les foies ; articles égaux, inferées à la bafe des foies extérieures. Antennes courtes; le dernier article com- primé & muni d'une foie. 7: MC ONU CIE M vs c 4. Bouche munie d’une trompe, d'un fuçoir & d’antennules. Trompe décoiverte, brifée à fa bafe. Tige de la confiftance de la corne, avancée, cylindrique, cannelée en-deflus pour recevoir les foies ; rére ovale, véficuleufe , à deux lèvres égales, pointues. Sucoir court, fans gaine. Une feule foie beaucoup plus courte que la trompe , cylindrique , aiguë à fon fommet, & inférée à ba courbure de la trompe. ANT Deux antennules comprimées, avancées , plus groffes vers le bout ; articles égaux , peu diftinéts , inférées latéralement à la bafe de la trompe. Antennes courtes , courbées ; le dernier ar- ticle comprimé , portant une foie. SP ATOENS Tais 04 Lys: Bouche munie d’une trompe, d'un fuçoir & d'antennules. Trompe droite, découverte, membraneufe. Tige courte, épaifle, cylindrique , cannelée en- deflus pour recevoir le fuçoir; rête ovale, à deux lèvres égales. Sucoir avancé, découvert, de la long':eur de la trompe. Gaïne trivalve , concave, aiguë, de la longueur des foies , & fermanr au-deflus & par les côtés la cannelure de la trompe. Trois fores égales, comprimées , pointues , infé- rées à la bafe du dos de la trompe. Deux antennules égales, compofées de trois articles, dont le dernier eft plus gros, courbé, étoupeux & obtus; les autres plus courts & veius , inférées fur la trompe, à côté des foies. Antennes courtes, rapprochées, cylindriques pointues, compofées de fept articles , dont le troifième eft fouvent plus grand que les autres, & muni d'une dent latérale, D MRSENTENNGNIME RuHiInct1A. Bouche munie d’une trompe, d’un fuçoir & d'antennules. Trompe droite, avancée, membraneufe, Tige cylindrique, rétractible , cannelée en-deflus pour recevoir les foies; tête ovale, à deux lèvres égales. Suçoir droit & avancé. Gaîne univalve ; valvule de fa confiftance de la corne, voütée , tranchante , roulée , aiguë au fom- met, renfermant les foies, {a trompe, & couvrant toute la bouche. Quatre Joies fubulées , pointues, de la confif- tance de la corne , prefqu'égales ; les deux latérales font un peu plus courtes & plus pointues que celles ANT 156 du milieu , & la moyenne intérieute eft plus longue, plus forte, & fert de fourreau à l'extérieure , qui cft très-pointue. Deux antennules courtes, filiformes , com- pofées de trois articles égaux , inférées fous l'extrémité des foies latérales. Antennes courtes , rapprochées , compri- mées, plus grofles vers le bout, & portant une foie. Los AIM LE: ASIE AUS: Bouche munie d'un fuçoir, d’anteanules, fans trompe. Sucoir droit & avancé. Gaîne bivalve: valvules inégales ; l'inférieure eft plus longue quela fupérieure , de la confiftance de la corne, cylindrique, boflue à la bafe, obtufe à la pointe, fendue, & contient les foies ; & la fu- périeure , beaucoup plus courte que l'autre, eft concave, très-aiguë, & couvre le bafe des foies. Trois foies avancées, filiformes, pointues, iné- gales ; celle du milieu eft plus longue, plus forte & plus pointue que les deux autres. Deux antennules courtes , filiformes , velues, compofées de trois aticles égaux, cylin- driques, inférées latéralement à la bafe du fuçoir. Antennes courtes , rapprochées , filiformes les articles antérieurs plus longs que les autres ; le dernier, un peu plus gros, terminé en filet pointu. . > LE LE CONOPS. Conor's. Bouche munie d'une trompe, d’un fuçoir & d’antennules. Trompe droite, avancée. Tige de la confiftance de la corne, cylindrique, nouée un peu au-deflus de la bafe , cannelée en- deflus pour recevoir une foie ; réte ovale, à deux lèvres égales & arrondies. Suçoir univalve : valvule courte, concave, aiguë , fermant la cannelure de ia troiripe. Une feule foce cylindrique , roiïde, pointue, de la longueur de la trompe , au nœud de laquelle elle eft inférée. V 2 156 ANT Deux antennules très courtes, filiformes, compofées de trois articles égaux, adhérens aux côtés du nœud de la trompe. Antennes rapprochées, terminées en mafle a‘quëé, compofées de quatre articles, dont le fecond eft le plus long. 12, 5 SOIN OPXVE: SUTNOL MIO NANTES Boäche munie d’un fuçoir, d’antennules, fans trompe. Sucoir avancé , alongé, noué un peu au- deflus de la bafe, Gaine univalve ; valvule de la confiftance de la corne , roulée, comprimée à fa bafe, cylindrique à fa pointe , obtufe , fehdue, & contenant les foies. Deux oies égales, filiformes, très-aigués, dont Ja fupérieure, plus épaifle , engaine l'inférieure beau- coup plus mince. Deux antennules courtes, filiformes, com- pofées de trois articles égaux, cylindriques, inférées à la bafe du fucoir. Antennes courtes, rapprochées, courbeées , plus grofles à leur fommet, obtufes , portant une foie, 13. MYOPE. MYroprs4. Bouche munie d’un fuçoir, d’antennules , fans tronipe. Sucoir avancé , alongé, noué à la bafe & au milieu. Gaîne bivalve 3 valvules inégales ; l’inférieure longue, cylindrique, nouée, obtufe & fendue au fom- met ; la ion plus courte, concave & aiguë, Une feule foie roide, fubulée, mince , aiguë, de la longueur de la valvule inférieure , & inférée aunœud de la gaîne. Deux antennules courtes, velues , plus groffes par le bout , compofées de trois articles prefqu'égaux , & inférées à la bafe du fucoir. Antennes courbées , en mafle, & portant une foie, 14 1C OL US NE Cv re %x, Bouche munie d'un fuçoir, d'antennules, fans trompe. ANT Suçoir droit & avancé. Gaïne univalve ; valvule alongée , cylindrique, flexible , roulée , aiguë à fa pointe, percée , & ren fermant les foics. & Cinq Joies prefqu'égales, de la longueur de la gaine, prefque en mafle, mucronées & pointues a leur fommet. Deux antennules égales, filiformes , velues, compolées de trois articles cylindriques , dont le premier eft le plus long, & inférées fur les côtés du fuçoir. Antennes filiformes , compofées de plufeurs articles globuleux , courts, & fouvent pectinés. 15. E MPIS. Fate rrise Bouche munie d'une trompe, d'un fucoir & d’'antennules, Trompe alongée , découverte, courbée ,en forme de fuçoir. Tige cylindrique , mince ; cannckée en-deffus pour recevoir le fuçoir : sére alongée, oblongue, à deux lèvres égales , ciliées, pointues. Sucoir plus court que la trompe , & courbé. Gaine univalve; valvule de la confiftance de 1 corne, cylindrique , aiguë à fa pointe, fendue, ren fermant les foics. Trois foies roïdes , fliformes , aiguës à leur pointe , inégales , les deux latérales étant plus courtes , plus minces, & moins fortes que celle du milieu. Deux antennules courtes, velues,recourbées, filiformes, compolées de trois articles prefque égaux , & inférées à la bafe de la trompe. Antennes rapprochées , courtes, filiformes , compofees de, trois articles , dont le premiez eft gros & velu, & le dernier terminé em pointe. F6. BrO)M,B'INT CL E- Bousrzriuvs. Bouche munie d'un fuçoir, d’antennules , fans trompe. Sucoir alongé, droit & fetacé. Gaîne bivalve; valvules inégaless l'inférieure ; renfermant les foies, eft fétacée , roulée, plus longue que l'autre , fenduc & terminée en une pointe aiguë ÿ ANT la fupérieure eft avancée, filiforme & très-pointue. Trois foies fubulées, inégales, celle du milieu eft de la longueur de la gaîne; les latérales font aiguës, roides & plus courtes que l'autre. . Deux antennules courtes , velues, compofées de trois articles égaux, cylindriques, & in- férées latéralement à la bafe du fuçoir. Antennes courtes, rapprochées , filiformes , terminées en pointe aigué. 17 HIPPOBOSQUE H\r PP. an 0 sc. A4, Bouche munie d’un fuçoir, fans trompe ni antennules, Sucoir couit, droit, porté en avant, cy- lindrique & roide. Gafne bivalve; valvules égales, à demi cylin- driques , ciliées , obtufes, échancrées , & renfermant unc foie. Unc feule foie fubulée , roide , & de la longueur de la gaîne. Antennes vapprochées, très-courtes, fili- formes, compofées de deux articles, dont le premier eft très-court, & le fecond très- mince, 18. PS CAN IONGIONNIONNE PYrcroconu x. Bouche munie d'un fuçoir , d’antennules, fans trompe. Sucoir avancé, droit, tubuleux, prefque conique, percé à fon extrémité d’un trou arrondi, entier. Point de foies. Deux antennules filiformes, prefque de la longueur du fuçoir, inférées à la bafe du fuçoir. ANTENNES ve 19. PAOQUr D EVE DV INC DEDMONSE Bouche munie d'un fuçoir, fans trompe ni antennules. ï Sucoir court , cylindrique, rétractible, droit & roide, ANT lf? Gaine cylindrique , bivalve ; valvules égales, à demi-cylindriques , annulées, coupées, obrufes, & renfermant une foie. Une feule foie recourbée , fubulée, roide, très- aiguë, & de la Jongueur de la gaîne. Antennes courtes, fouvent moniliformes , articles égaux. Los ME ES TIRE LANG AIR NU 5: Bouche munie d'un fuçoir, d’antennules, fans trompe. . Suçoir court, avancé, droit, cylindrique & ‘roide. Gaine bivalve ; valvules égales, à demi cylin- driques, obtufes , horizontales ; la fupérieure eft fendue jufqu’à la bafe, & les divifions font égales & cylindriques ; l'inférieure eft plate & unie. Soies ..., Deux antennules comprimées , égales , avan- cées, de la longueur du fuçoir, obtuies, roides, compofées de trois articles égaux, & inférées latéralement à la bafe du fuçoir, Antennes filiformes, comprimées, femblab!es aux pattes; articles prefque égaux entr’eux. ANTRIBE , AnrTurisus. Genre d'infectes de la troifième Section de l'Ordre des Coloptères. Les Antribes font de petits infectes ovales, où prefque arrondis , convexes en-deflus, aplatis en- deflous , qui ont deux aîles cachées fous des étuis durs , deux antennes courtes, en mañle , les tarfes compofés de quatre articles, garnis en-deflous de pelottes ; enfin dont la bouche eft pourvue de man- dibules, de mâchoires, de lèvres & d’antennules. On les trouve fur la plupart des plantes , vivant de leur fubftance ou du fuc miellé contenu dans les fleurs. Les Antribes paroïflent appartenir à fa famille des Chryfomèles : ils ont quelques rapports , par le nombre des articles des tarfes & par leur manière de vivre , avec les Altifes, les Galeruques, les Chryfomèles , les Erotyles , &c. mais les antennes en mafle fufifent pour le diftinguer au premier coup-d'œil des trois premières , & la forme des an- tennules empêche de les confondre avec les Erotyles, qui les ont terminées en forme de hache. On ne peut pas les confondre non plus avec les Sphéridies & les Nitidules, ft on fair attention au nombre des pièces des tarfes, qui font au nombre de cinq & prefque filiformes dans ces infe@es, tandis qu& les Antribes n'ont que quatre articles plats & garnis de pelottes en-deffous. Une différence encore aflez remarquable, c'eft que les jambes des 158 ANT Sphéridies font plus ou moins épineufes, & celles des Antribes font toujours fimples ; cependant , mal- gré ces différences & celles que préfente la bouche, ainfi qu'on peut le remarquer d'après la defcrip- tion que nous en donnerons bientôt, la plupart des efpèces de ce genre fontrangées , par M. Fabricius , parmi les Sphéridics & les Nitidules. Linné a décrit & placé quelques efpèces de ce genre parmi les Dermeftes & les Boucliers, trompé fans doute par quelque reflemblance qui fe trouve dans les an- tennes & Ja forme du corps. M. Geofroy eft le premier qui a établi ce genre, & qui lui a donné le noi d’Antribe , de deux mots grecs , qui fignifient rongeur de fleurs, en lui aflignant les caraétères fuivans : Antennes en malle compofée de trois articles, pofées [ur la tête. Point de trompe. Corcelet larse & bordé. Tarfes garnis de pelortes. Nous obferverons que d'après la defcription & la figure ue cet illuftre auteur donne de ces infeétes, nous ME cbr que l'efpèce n°. 3. diffère eflentielle- ment des autres, & qu'elle doit former peut-être un autre. genre ; Mais n'ayant pas VU cet infecte, qui eft très-rare & qui n'exifte plus dans les collec- uons de Paris, nous ne pouvons rien en dire de ertain. M. Schaeffer à aufli établi un genre d'in- fectes fons le nom d'Anthribus , qui paroît différer de celui de M. Geoffroy , & qui diffère certaine- ment beaucoup du nôtre. La figure qu'il en donne femble repréfenter une femelle de quelque efpèce voifine du Curculio albinus. Lin. Macrocéphale al- binos. Voici quels font les caraétères que M. Schaefter alligne à ce genre : Tarfes compofés de quatre articles fpongieux ( fpongiofi ). Antennes entières , en malfe compofée de trois articles. Bouche pourvue de mä- choires & d'anrennules. Enfin Degeer a également établiun genre d'infeétes fousle mème nom , auquel il affigne pour caraétères : Des antennes en malle ou groffles à leur extrémité, un corcelet large & bordé. L'infete que cet auteur a décri & figuré fous ce nom appartient au genre de l'Erocyle : il a été décrit par Linné & M. Fabricius fous le nom de Silpha ruffica. Les antennes des Antribes (ont en mañle, & ont à peine la longueur du corcelet. Elles font com- pofées de onze articles , donc le premier eft très- gros , le fecond eft beaucoup plus petit que le pre- mier , mais un peu plus gros que les fuivans ; ceux-ci font petits ,grenus, égaux entr'eux. Les trois derniers font en male perfolite ; le dernier un peu plus long que les autres , eft légèrement aplati à fabale, & terminé en pointe obtufe à fon fommer. ANT La tête eft très-petite, peu avancée & nn pew inclinée. Les yeux font petits, ronds & un peu faillans. La bouche eft compofée d'une lèvre [u- périeure , d'une lèvre inférieure, de deux mandi- bules, de deux mâchoires & de quatre antennules. La lèvre fupérieure eft petite, plate, prefque coriacée, arrondie, & un peu ciliée antérieurement. Les mandibules font pertes, dures , de la confif- trance de la corne, arquées, fimples , pointues &c tranchantes à leur extrémité. Les mâchoires font fimples , très-petites, prefque membraneufes , cou- vertes intérieurement de poils ou cils très-courts. Lalèvre inférieure eft très-petite , coriacée , arrondie. Les antennules antérieures fonc plus longues que les poftérieures. Elles font petites, & compofées de quatre articles peuapparens , dont le premier eft très-petir & prelque globuleux ; le fecond alongé & conique; le troifième un peu ovale, prefque conique; le dermer alongé , un peu renflé, & pointu à fes deux extrémités. Les antennules poftérieures font com- polées de trois articles, dont le premier eft très- petit & à peine fenfble ; le fecond eft prefque conique, & le dernier eft ovale, un peu renfé. IL faut obferver que ces parties font très-difficiles à appercevoir , à caufe de la petirefle de toutes les efpèces de ce genre. Le corps eft convexeen-deflus, & plat en-deflous. Le corcelet eft large , convexe, & terminé de chaque côté par un léger rebord. Les élytres font con- vexes, & ont un rebord femblable à celui du corcelet, Les pattes font de longueur moyenne. Les cuifles font aflez grofles. Les jambes ne font point épi- neufes comme celles des Sphéridies, mais fimples & feulement un peu comprimées. Les tarfes font compolés de quatre articles aflez diftinés , relarive- ment à la petitefle de l'infeéte ; les trois premiers font tiangulaires, un peu aplatis, & garnis en- deffous de pelortes ; le dernier eft alongé, un peu arqué, mince à {a bafe, aflez gros à fon ex- trémité , & terminé par deux petits crochets. Les Aarribes fréquentent les plantes, & fur-tout les fleurs. On les trouve fouvent en très-grande quantité fur les fleurs compofées & fur plufieurs autres : ce qui diftingue encore ce genre de celui du Sphéridie & de la Nitidule, dont les efpèces ne fe trouvent que dans les boufes , les fientes des animaux , les cadavres , les agarics décompofés , & fous l'écorce des bois pourris. Nous ne connoiflons pas les larves des Antribes : ces infeétes font fi petits , que leurs larves auront facilement échappé à la recherche des entomolagiftes, Lo Suite de l’Introduttion à l'Hifloire Naturelle des Infeües. 159 A NNOEMRS R I TRUE. AUNTEHUR I BUMS. -G2zO0FF DERMESTES, SYLPHÂ, Lin. SPHERIDIUM,NITIDUL A. Fun. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.S ANTENNES courtes, en mafle : premier article très-gros, alongé ; Ê les autres grenus , arrondis ; les trois derniers en mafle perfoliée. k Bouche munie de mandibules, de mâchoires & de quatre anten- || {| nules, inégales, filiformes. Corps ovale, ou prefque arrondi. Corceler & élytres avec un léger rebord. f| Quatre articles à tous les tarfes : les trois premiers courts, prefque triangulaires , garnis en-deflous de poils ferrés; le troifième prefque |} [| bifide ; le quatrième alongé, un peu arqué. EUSAHPME CES: I. ANTRIBE unicolor. 7. ANTRISE fric. Ovale, briqueté, pubefcent ;.élytres lé- Ovale, d'un gris briqueté, luifant ; élytres : El gèrement pointrillées. légèrement firiées. 2. ANTRIBE teftacé. 3 Ovale , oblong, briqueté, prefque pubef- B| cent ; yeux noirs, un peu faillans. Ovale, noir ; élytres firiées verres de rougeâtre & de noir. 8. ANTRIBE marbre. 3. ANTR1BE bronzé. El Ovale, oblong , d'un vert brongé ; antennes 9. ANTRIBE minime, | & pattes norres. RQ HAL ARS Ovale » Pubeftent, brun ; élytres variées Àe © de noirâtre & de cendré, Noir, oblong ; élytres courtes. C ë à ; 10. ANTRIBE tacheté, $: ANTRI8E bimaculé. ; ; Ovale, fauve; é 1 Noir, ovale ; élytres avec une tache d'un > fauve élytres avec cing tac@s À noires, | rouge brun vers leur extrémité. 6. ÂANTRIBE pédiculaire, 11, ANTRIBE livide. ; Ovale, noir, fans taches; élytres liffes Ovale, teflacé, obfcur ; corcelet & élytres b| & luifantes, avec des taches irrégulières, noirâtres. 160 ANT. "A 3 1: "ANTRIBE unicolor. : ! ? a AXTEARISUS unicolor. Nos. Anthribus ovatus , teflacets}, pubéfcens ; 1 elytriss Levier punitatis. Non. à . Cer infe@e à un peu la figure d'une Coccinelle : il a environ unc lime & deux tièrs de‘long , & une ligne & un tiers de large; il eft très-convexe en- deflus ,: plat en deflous, & toutefon corps cit d'une couleur briquetée; les yeux feuls font noirs. Le corcelet & les élytres fonrl poñarillés & conveirs de poils fins ; l'un & l’autre font terminés par un Kger rebord. Les cuifles font :afez .grofles. Les. jambes font un peu comprimées , largés à leur extrémité, & aflez minces à leur bafe , avec quel-: ques cils à leur partie antérieure & poftérieure. Le derniès article des tarfes eft aflez alongé. Il fe trouve fur différentes plantes, aux environs de Paris, : 2. ANTRISE teftacé, ANTERIsvS téflaceus. Nos. Anthribus oblongo-ovatus, teflaceus, fubpubef- gens ; oculis nigris. Nos. Silpha æfliva reflacea fubromentofa , thnrace emar- ginato ÿ oculis nigris. LiN. Syf. nat. pag. $74. R°, 32.—Faun. fuec. n°. 465. Niridula afliva. Far, Syfl. ent. pag. 77. n°. 2. w—Spec. inf. tom. 1. pag. 91. n°, 5. Nrcidula aftiva. FursLy. tab. 10. fig. 14. Cette efpèce reflemble à la précédente par les couleurs, mais elle eft plus petite, plus alongée , moins convexe en-deflus. Le corcelet & les élytres out un rebord un peu plus grand, & ont un peu moins de poils. Tout le corps cft d'une couleur fauve briquetée. Les yeux {culs font noirs. On trouve cet infecte en grande quantité fur Îles fleurs , aux environs de Paris, 3. ANTRI8E bronzé. ANTHRISUS eneus. NOB. Anthribus oblongo-ovatus , viridi-aneus ; antennis Pedibufque nigris. Nos. Nitidula ænca thorace marginato , viridi-anea ; antennis pedibufque nigris. Fa. Syff. enr. pag. 78. n°, 7. —Spec. inf. tom. 1. pag. 93. n°, 13. Scarabeus nigro-carulefcers. GEO%r. Inf. tom. 1. pag. 86. n°. 30. Le petit Scarabé des fleurs. GEOrr. z6. Il eft très-petit , & n’a pas une ligne de long. Il eft ovale, alongé, convexe en-deflus, d'une couleur verdâtre bronzée , ou quelquefois d'un noir bleuâtre. Le corcelet & les élytres font finement pointillés, & terminés par un rebord bien marqué. L'écuflon eft un peu plus grand que dans les deux cfpèces précédentes. Le deflous du corps eft d'une couleur noirâtre, un peu luifante. Les antennes & les sattes font noires. On trouve cet infeéte en très-grande quantité fur les fleurs, dans toute l'Europe, 4; ANTRIBE, Puce, ANT - Anthribus pulicarius: Fourc. Anthribus niger, oblongus ; elytris abbreviatis ; abdbviine acuto. Noë. Dérmefles pulicarius oblongus niger ;eltris abbre- viatis ; abdornine acuto. LiN. Sÿf. nat. pag. 564. 19,24, —%aun. fuec. n°. 435. : M ti nigra oblonga ; elytris abbrevia- tis ; abdoïMine acuto. LIN. Sf, nat. pags 74. n°. 33. Spharidium pulicarium. Kas. Syf. ent. pag. 68 RO 9. = Spec. inf. tof. A1. DRE. 79. 1°. 0. Scarabœus antennis clavatis , clavis in annulos divifis, Raï. Inf pag. 108. n°, 219. H Anthribus niger; elytris abdomine brevioribus, GzoFrr. nf. tom. 1. pag. 308. n°. 4. 5 L'Antribe des fleurs. GEOrr. éb. Anthribus pulicarius. Fourc, Ent. par. pag 137. n°, 4. ‘ Il a environ une ligne de long. Son corps eft ovale, un peu alongé & cnrtiérement noir. Ce qui [le rend très-aifé à reconnoître, c’eft queles élytres font plus courtes que l'abdomen, & n'en recouvrent que les deux tiers. L'écuflon eft un peu plus large que celui de l'Ancribe bronzé. Les jambes {one fimples & fans épines ; le dernier article des tarfes cit aflez long. On trouve cet infeéte en très-grande quantité fur les Aeurs, & fur-tout fur les £eurs en ombelles, dans toute l'Europe, $. ANTR188 bimaculé. Anthribus bimaculatus. FOUR. Anthribus niger ovatus ; elytris apice punis duobus rubris, GEOFrr. Inf. tom. 1. pag. 308. 719.05. L'Antribe à deux points rouges au bout des étuis. GEOFF. 26. Anthribus bimaculatus, Fourc. Ent, par. pag, 137. 19. $. 7 Dermeftes Caltha. Scor. Ent. carn. n°. 49, Dermefles Caltha. ScHRANx. Enum, inf. auf, n°, ço. Il a environ une ligne de long : il eft ovale, convexe en-deflus, plat en-deflous, noir, crès- luifant , avec une tache d'un rouge bryn vers l'extrémité de chaque élytre. Les antennes & les pattes font fauves, & quelquefois d’un fauve brun. Le corcelet & les élytres ont un léger rebord, un peu mieux marqué fur les élytres. Cet infedte fe trouve en Europe, für les fleurs, & fur-tout fur les fleurs des plantes chicoracées , en grande quantité, Nota. Nous croyons que le Spharidium hemorrhkoë- date de M. Fabricius eft une efpèce différente de celle-ci. 6. ANTRIBE pédiculaire. Anthribus pedicularius. Nos. ; Anthribus ovatus | niger, immaculatus ; elytris lavibus, NoB ie Agthribus ANT Anthribus’niger , ovatus ; elytris abdomen tegen- eïbus, GEOFr. Inf. tom. 1. pag. 308. n°. 6. L’Antribe noir, lifle. GEorr. 1. + Dermefles pfyllius ovatus , niger; abdomine ob- tufo, thorace elytrifque marginatis. Lin. Syff. nar. PAg. $64. n°. 15. — Faun. fuec. n°. 436. Silpha pedicularia igra; elytris Levibus , thorace Mmarginato. LiN. Syff. nat.pag. 574. n°. 34. — Faun, Juec. n°. 466. Nitidula pedicularia nigra, elytris levibus , tho- race marpinato. Fa. Syff. ent. pag. 78: n°. 6. — Spec. ins. tom. 1. pag. 92. n°. 12. Dermefles pfyllus. ScHRANKk. Enum. inf. auf. n°. $I. Anthribus levis. Fourc. Ent. par. pag. 137. n°, 6. Cette efpèce diffère peu de la précédente : elle eft à-peu-près dela même grandeur ; elle eft ovale, convexe en-deflus, lifle, luifante, & entièrement noire. Elle fe trouve dans toute l'Europe , fur les fleurs. 7. ANTRIBE ftrié. ANTHRISUS ffriatus, Nos. Anthribus ovatus, grifeo-teflaceus ; elytris leviter friatis. Nos. Cet infecte reflemble aux deux précédens par la forme du corps ; mais il en diffère par les couleurs & par les élytres, qui, dans cette efpèce, font légérement ftriées. Il eft ovale, convexe en-deflus, d'une couleur briquetée, plus ou moins obfcure & srisätre. Le die du corps eft d'une couleur briquetée , fauve, un peu foncée. On le trouve en Europe, fur les fleurs. 8. ANTRIBE marbré. ANTHRIBUS marmoratus, FOURC. : Anthribus ovatus , nigers elytris ffriatis , rubro Rigroque marmorätis. GEOFF. Înf. tom. 1. pag. 306. n°. 1 pl. is \fg. 3. L'Antribe marbré. GEOFrF. 16. Anthribus marmoratus. Fourc. Ent. par. pag. x 36. V202NTe Il a environ une ligne & demie de long, & un peu plus d’une ligne de large. La cère & le corcelet font noirs, avec quelques petits poils gris, fans points ni ftries, du moins bien marqués. Les élytres ont des ftries longitudinales , formées par des points. Leur fond eft d'un rouge brun, fur lequel on voit des points & des marques noires, les unes plus grandes , les autres plus petites , rangées en long , fuivant la direction des ftries. Le long de ces bandes font quelques taches grisätres entre les points noirs. Au milieu de chaque élytre , le noir domine & forme une tache carrée plus grande. La future des élytres eft aufli de couleur noire. Les pattes font noires, variées d’un peu de gris, & le deflous du ventre eft aufli noir , avec un peu de rouge brun, fem- blable à celui des élytres. Le corcelet de cet ani- mal eft aflez large, renflé & bordé; & fes an- Hifioire Naturelle, Infeites, Tome I, ANT 161 tennes, comme celles de tous ceux de ce genre, font bien formées en maflue, ayant les trois der- niers articles beaucoup plus gros que les autres. Gzorr. On trouve cet infecte [ur la Jacée, aux environs de Paris. 9. ANTRIBE minime. ANTHRIBUS Variegatus. FOURC. Anthribus ovatus fubvillofus , à fufco cinereoque Variegatus, GEOFF. nf. tom. 1. pag. 307. n°, 2. L'Antrible minime. Grorr. 46. Anthribus variegatus. Fourc. Ent. par. pag. 19/6. 042, Il a une ligne & un t'ers de long , & deux tiers de ligne de large. Il eft brun, mais couvert par endroits de petits poils gris, qui le rendent bi- garré, principalement fur les élytres, où l'on voit prefque alternativement des taches brunes & orifes. Ces élytres font ftriées. GEOr+. On trouve cet infecte aux environs de Paris, fur les fleurs. 10. ANTRIBE tacheté. ANTzRIBUS bipunilatus. Nos. Anthribus teflaceus , coleoptris maculis quinque aigris. Nos, Nitidula bipun@ata teffacea , coleoptris maculis guinque nipris. FAB. Mant. inf. tom. 1. pag. 52, n°216: Chryfomela fcurellata. Hers. Arch. $8. 32. tab. 23. fig. 20. Ce joli infeéte reffemble un peu à l'Azéribe teflacé. Il a, comme lui, une ligne & un tiers de Jong,, & environ une ligne de large. Il eft d'une couleur fauve teftacée. Les antennes font fauves, avec les trois derniers articles noirâtres. Les yeux font noirs. Le corcelet eft fans taches. Les élytres ont trois ou cinq taches noires , une grande, prefque triangulaire , autour de l’écuflon , deux circulaiges , un peu au- deflous du milieu , une de chaque côté de la future, & enfin deux autres de forme irrégulière , vers le bord extérieur , une de chaque côté ; celles-ci man- quent quelquefois. L'écuflon eft new & petit. La poitrine eft noire, & l'abdomen teitacé. Les pattes font de la couleur du corps. On le trouve en Europe, fur différentes plantes. Je l'ai trouvé aflez fréquemment aux environs de Paris , fur différentes plantes aquatiques des étangs de Meudon. 11. ANTRIBE livide. ANTHRISUS lividus. Nos. Anthribus fufco ceflaceus ; thorace elytrifque fufce maculatis. Nos. Il reflemble au précédent pour la forme & la grandeur. Sa couleur eft brune, briquetée , livide. Les yeux font noirs. Le corcelet a une tache irré- gulière, noirâtre , placée fur le milieu. Les élytres font pointillées , avec une grande tache irrégulière X 162 ANT au milieu de chaque , plus ou moins marquée, noi- ratre. L'écuflon eft peur & briqueté. Le deflous du corps eft obfcur. Les pattes font briquetées. On le trouve aux environs de Paris, fur diffé- rentes plantes. Efpèces douteufes ou moins connues. 1. ANTRIBE noir. ANTHRIBUS ater. FOURC. Noir; élytres ftriées, noires, avec leur extré- mité cendrée. Anthribus ater elytris apice cinerafcentibus. GEOrr. Inf. tom. 1. pag. 307. n°. 3. pl. 5. fig. 2. L'Antribe noir ftrié. GEOFF. 2b. Anthribus ater, Fourc. Ent. par. tom. 1. pag. 137. 1°, 3. Il a de fix à fept lignes de long , & deux lignes & un tiers de large. Il n'y a aucune des parties de cet infeéte qui ne foit noire, à l'exception de l'extrémité de fes étuis. Sa tête eft longue & plate, depuis les yeux jufqu'à fon extrémité, ou elle eft armée de deux fortes mâchoires. Les yeux font fort faillans, & placés fur les côtés. Le corceler eft plus large dans le milieu qu'à fes extrémités. Deux éminences fur fes côtés, avec quelques inégalités en forme de rides fur le dos, lui donnent la figure du corceler d'un Capricorne. Sa partie antérieure cit relevée d’un peut bourrelet. Les étuis ont cha- cun des ftries, formées par des points creux, fé- parés les uns des autres. Entre la feconde & la troifième ftrie, eft une côte relevée , principale- ment dans une petite inflexion, qu'elle fait proche le corceler. Les étuis , à leur extrémité poftérieure, font un peu cendrés , & fe recourbent pour couvrirle ventre. Dans les dix ftries des étuis, je n'en ai point compris une, qui eft proche la future, & qui n’eft compofée que de huit ou dix points. (GEorr. Pag. 307 ). 2. ANTRIBE fauve. ANTHRIBUS fulvus. FOURC. Oblong , alongé, d'un brun fauve; corceler & élytres pointillés. Anchribus oblongus totus rufus.GEOFrr. Inf. tom. 1. Pag. 309. n°. 7. L’Antribe fauve. GEorr. 16. Anthribus fulvus. Fourc. Ent. par. rom. 1. Pag. 138. n°. 7. Il a environ une ligne de long. Sa couleur eft par-tout d’un brun fauve. La forme de fon corps eft aflez étroite & alongée. Ses antennes font auf Jongues que fa tête & fon corcelet pris enfemble ; & leurs trois derniers articles font plus gros , très- difüin&@s , & forment la mafle. Le corcelet & les étuis font pointillés irrégulièrement. ( GEOrFr). On trouve cette efpèce fur le vieux bois, aux environs de Paris. 3. AMTKIBE panaché, ANU ANTHRIBUS connexus. FOURC. Oblong , noir, prefque velu; élytres avec des taches contiguës, jaunes. Anthribus ‘oblongus , niger, fubvillofus ; elytris maculis connexis luteis. FoURC. Ent. par. tom. 1e Pag. 138. n°. 8. Il fe trouve aux environs de Paris, fur les fleurs, Il a une ligne de long, & un tiers de ligne de large. 4. ANTRIBE perlé. ANTHRIBUS nitidus. FOURC. Ovale , noirâtre. Anthribus ovatus, totus fufcus. Fourc. Enr, Par. 10m. 1. pag. 138: n°, 9. Il a une ligne de long, & deux tiers large. IL fe trouve aux environs de Paris, fleurs. de ligne de fur les 5. ANTRIBE à bandes. ANTHRIBUS vittatus. FOURC. Ovale , noirâtre ; élytres avec la future noire. Anthribus ovatus , fufius, futurä lorgitudinali nigra. Fourc. Ent. par. tom. 1. pag. 138. n°. 10. Il a deux tiers de ligne de long , & une demi- ligne de large. On le trouve aux environs de Paris, fleurs, fur les 6. ANTRIBE paillet. ANTHRISUS pallidus. FOURC. Ovale, pâle en-deflous , noïrâtre & prefque velu en-deflus. Anthribus ovatus , fubtus pallidus ; fupra fufcus Jubvillofus. Fourc. Ent. par. tom. 1. pag. 139. n°, 11. Il a une ligne de long , & un tiers de ligne de large. On le trouve aux environs de Paris, fur les fleurs. 7. ANTRISE bigarré. ANTHRIBUS interfeétus. FOURC. Oblong , très-noir ; élytres avec des traits, pattes avec des anneaux, blancs. Anthribus oblongus , ater ; elytris fignaturis albis, pedibufque annulis albis interfeélis Fourc. Ent. Par. (Om. I. pag. 139. n°. 12. ; Il a deux lignes de long & une ligne de large. On le trouve aux environs de Paris, fur les fleurs. ANUS. Axvws. C'eit le nom qu'on a donné , en -Entomologie , à l'ouverture placée à la partie pof- térieure du corps des infeétes, & deftinée à la fortie des excrémens , des parties de la génération , des œufs, de l'aiguillon , &c. Dans prefque trous les infeétes, il n'y a qu'une feule ouverture pour les excrémens & les parties de la génération. Lorfque le male s'accouple avec fa femelle , il introduit dans l'anus de celle-ci, la ANU partie qui conftitue fon fexe: mais à peu de diftance de l'ouverture, il y a intérieurement deux efpèces de canaux, dont l'un aboutit auxinteftins, & l’autre aux ovaires. Quelques infectes cependant, tels que les Crabes , les Araignées & les Libellules, ont leurs parties génitales à d’autres endroits du corps. Voyez CRABE, ARAIGNÉE , LIBELLULE. Îl y a des Ataignées dont l'anus , placé à fa partie inférieure du ventre, forme une faillie de plus d'une ligne , figurée en cône tronqué. On entend quelquefois par le nom d'anus les parties qui lui font voifines, comme , par exemple, tout ce qui eft à l'extrémité du ventre. Il a reçu alors divers noms dans les defcriptions que les en- tomologiftes ont faites des infeétes. L'anus ou l'extrémité du corps des infeétes eft pointu , aigu, acutus, acuminatus , lorfqu'il eft terminé en pointe aflez forte, & qui diminue in- fenfiblement ; la Mordelle. Mucroné, mucronatus , lorfque cette pointe eft très-forte , de la confiftance de la corne , & qu’elle n'eft point l'effet d’une diminution infenfible ; l’'U- socère , le Scarabé à tarière, Georr. Trichius he- miprerus , FAB. II eft terminé en queue, caudatus ; la Saute- telle. Il eft appendiculé, terminé par quelque appen- dice, appendiculatus ; la Perle, le Grillon. En filet , féracé, filiforme , ferofus, feraceus , filiformis ; la Rafidie, le Puceron. En filer fimple, double, triple, unifetus , biferus, trifetus ; la Rafidie, l'Ephémère, l'Ichneumon. Lamellé , /amellatus , lorfque l’appendice eft comme lamellée , compofée de deux ou de plufieurs feuillets ou lames réunies ; la Sauterelle. Foliacé , foliaceus , lorfque les lames & font grandes, déprimées, aplaties ; l'Ecrevifle. Mameloné , papillofus , lorfqu'il y a des corps faillans, arrondis, en forme de mamelons; lA- raignée. Barbu , barbatus , lorfqu'il eft entouré de poils longs & ferrés ; quelques Sefies, quelques Sphinx. Laineux, cotonneux , velu, &c. lanatus , to- mentofus , villofus, lorfqu'il y a des poils crepus, doux au toucher , ou des poils droits, ferrés. Il eft terminé en aigrette, pappofus, lorfqu'il y a une ou plufeurs touffes de poils fins qui partent tous du même endroit ; quelques Papillons , la larve wf” quelques Tipules. \ Il eft échancré, emarginatus , lorfquil y a une efpèce d'incifion ou d’entaille peu profonde ; quel- ques Punaifes. Il eft denté , dentatus , lorfau'il fe termine par plufieurs efpèces de dents ; l'Abeille cinq-crochets. En fcie , dentelé, férratus , denticularus , lot{- que ce font des dentelures qui imitent une fcie; quelques Bupreftes. Il eft fimple , muricus , lorfqu'il n'y a ni queue, ni aiguillon, ni dentelures. APA x63 APALE , Apazus. Genre d'infectes de la feconde Section de l'Ordre des Coléoptères. Les Apales font des infectes un peu alongés, qui ont la tête inclinée, les antennes filiformes, plus courtes que le corps, les aîles cachées fous des étuis coriaces, mais flexibles ; enfin les tarfes des pattes antérieures , compofés de cinq articles , & ceux. des poftérieures de quatre , tous filiforntes & terminés par quatre crochets. Les Apales appartiennent à la famille des Can- tharides ; ils ont même beaucoup de rapports avec ce genre, foit par la forme de leur corps, foic par leurs habitudes : ils ont feulement les antennes un peu plus minces par le bout & les antennules plus longues & plus minces; ils portent d'ailleurs la tête inclinée comme les Cantharides ; ils ont les élytres flexibies, & ils vivent, comme elles, fur les plantes & les arbres. Linné ayant fait un feul genre de toute la famille des Cantharides, fous le nom de Meloe, y avoit placé l'Apale bi- maculé, feule efpèce de ce genre connue jufqu'à préfent. Degcer en afait une Cardinale ( Pyrochre ), quoique les antennes, les antennules , les tarfes & routes les parties du corps en foient différentes. Enfin, M. Fabricius a fait de cet infeéte un fe “ous le nom qne nous lui confervons. La forme des antennes fuffit, au premier coup-d'œil, pour dif- inguer ce genre de ceux du Meloé, de la My- labre & de la Cérocome. Les tarfes, dont le pé- nultième article eft large, bifide , & garni de houppes en-deflous, fait aifément reconnoïtre l'Œ- demère & le Notoxe. Les antennes des Apales font à peine plus longues que la moitié du corps; elles font filiformes, pref- que fétacées , c'eft-à-dire, qu'elles diminuent un peu d'épaifleur à leur extrémité. Elles font com- pofées de onze articles, dont le premier, à peine plus gros que les autres , & à-peu-près aufli long , eft mince à fa bafe & renflé à fon extrémité; le fecond eft un peu plus court & un peu plus petit que le premier ; les autres font prefque égaux entr'eux, mais les premiers approchent de la figure conique & les derniers de la cylindrique; ceux-ci font un peu plus longs que les autres. La tête eft inclinée, un peu aplatie, prefque triarioulaire, ou plus large à fa partie poftérieure qu'à {a partie antérieure , & à-peu-près de la largeur du corcelet. Les yeux font ovales, peu faillans, prefque figurés en croiffant ; on y voit, à leur partie antérieure, à côté de l'infertion de l’antenne , une petite entaille pour faciliter les divers mouvemens de l'antenne. La bouche eft compofée d’une lèvre fupérieure , d'unelèvre inférieure , de deuxmandibules , de deux mâchoires & de quatre antennules. La lèvre fupé- rieurce eft aflez longue ; elle eft plate, prefque mem- braneufe, coupée ou prefque arrondie & cili‘e an- térieurement. Les mandibules font dures, de la confiftance de la corne , arquées, un peu alongées, aflez minces , fimples &très-pointues. Les mächoires X 2 +64 APA font arrondies à leur fommet, & garnies , tout au- tour, de cils ou poils longs: on voir, à leur bafe interne, une autre petite pièce prefque membraneufe, comprimée , garnie intérieurement de cils tres-courts , & réunie à l’autre. La lèvre inférieure eft petite, prefque bifide, ou profondément échancrée dans les efpèces que j'ai vues. Les antennules font filiformes, & 2-peu-près de la même longueur : les antérieures , un peu plus grofles que les poftérieures , font com- pofées de quatre articles, dont le premier eft très- court & à peine diftin@; le fecond eft long & prefque conique ; le troifième eft un peu plus court & plus conique que le fecond ; le dernier eftalongé, prefque ovale , terminé, par les deux bouts, en pointe arrondie : elles ont leur infertion à la partie extérieure des mâchoires. Les poftérieures font com- pofées de trois articles, dont le premier eft très- court & aflez gros ; le fecond eft alongé & conique ; le dern'er eft alongé , prefque ovale, terminé, par l2s deux bouts, en pointe arrondie : elles ont leur lifertion au milieu de la partie latérale, un peu a térieure de la lèvre inféricure. Le corcelet n'a prefque point de rebord ; il eft lé zérement convexe ou prefque aplau, plus étroit que les élytres, & il fuic un peu l'inclinaifon de la tête A P A Les élytres font lécérement convexes ; elles font flexibles comme celles des Cantharides. L’écuflon eft petic & triangulaire. Le corps eft alongé , & la poitrine eft un peu figurée en carêne, Les pattes font aflez longues : elles font com- ofées de la hanche, de la cuifle, de la jambe & du tarfe. La hanche eft très -courte. La cuifle eft fimple , peu renflée : la jambe eft fimple, prefque cylindrique , ou un peu comprimée : à peine plus grofle par le bout, & terminée par uelques dentelures peu marquées. Les tarfes font AH en ceux des que pattes antérieures ont cinq articles prefque cylindriques , & ceux des pofté- rieures n'en ont que quatre : les uns & les autres font terminés par quatre crochets, dont deux font aplatis, & cachés fous les deux autres. Les Apales vivent de fubftance végétale; ils fréquentent les plantes &les arbres dontils rongent les feuilles & les fleurs. On les voit aufli fur les fleurs compofées occupés à retirer les fucs qui y font contenus. ; Nous ne connoiflons pas les larves de ces infeétes ; mais il eft probable qu'elles vivent dans la tetre , a- peu-près comme celles du Meloé & de la Cantharides PARU A D E APALUS, F«r, MÈLOE Lis PYROCHRO 4. Dé, CARREAICUT EE AUIE S LG É N'É RL QU: E:s. ANTENNES filiformes, plus courtes que le corps, plus longues |f x P f PRES b que le corcelet : onze articles prefque égaux , les premiers un peu coniques, & les derniers prefque cylindriques. Bouche munie de mandibules, de mâchoires & de quatre antennules. || Antennules affez longues , égales, filiformes; les antérieures com- || pofées de quatre articles, dont le premier court & petit , & les pofté- rieures de trois , dont le premier très-court. Tête affez grande , avancée , inclinée. À | Tarfes filiformes , terminés par quatre crochets ; les quatre antérieurs |f | compofés de cinq articles , & les poñtérieurs de quatre. $ _——— F'SVP EMGUE,S 1. APALE bimaculé, 3. APALE briqueté, Noir ; élytres jaunes , avec une tache noire ne: Noir ; tête & corcelet fauves , fans taches ; Al vers leur extrémité, élytres briquetées, avec l'extrémité noire. 2. APALE tacheté. ; 4. APALE immaculé., « Noir ,téte & corcelet fauves, avec des taches À | noires ; élytres briquetées, avec deux taëhes Noir ; corcelet & élytres jaunes ou brique- \& | & l'extrémité noires, tés, fans taches. Li 5 fs 166 A.P.,A 1. APALE bimaculé, APALUS bimaculatus. Fa». Apalus niger, elytris luteis macula poflica nigra. Nos. Meloe bimaculatus alatus, niger; elytris luteis macula nigra poftica. LiN. Syff. nat. pag. 680. n°, 9. — Faun. fuec. n°. 828. Pyrochroa bimaculata nigra , thorace orbiculato depreffo ; elytris fulvis punélo nigro ; antennis fim- plicibus. Dec. Mém.tom $. pag. 23. n°. 1 pl. fig. 18. Cardinale noire , à cercelet artondi & aplati, à étuis fauves avec un point noir, & à antennes urmes. DEG. 26. Apaius bimaculatus. Fa. Sy. ent. pag. 127. n°, 1. —Spec. inf. tom. 1. pag. 161. n°. 1. Cet infecte a un peu plus de cinq lignes de long. Tout fon corps eit noir; le ventre feulement eit quelquefois fauve. La tête & le corcelet font finement pointillés ; celui-ci eft un peu aplati & prefque arrondi. L'écuflon eft noir & triangulaire, Les élytres font d'un jaune fauve ; on y voit, vers leur extrémité, une tache noirâtre, prefque ronde, de chaque côté de la future : elles font flexibles, & vues à la loupe , elles paroïflent un peu rabo- teufes. On le trouve rarement au nord de l'Europe, au commencement du printems. 2. APALE tacheté. A»azes fexmaculatus. Nos. Apalus niger, capite thoraceque fulvis nigro macularis ; elytris refhaceis maculis [ex flavis. Nos. Parras. Inf. Sib. ruff. tab. E. fig. 16. Il eft un peu plus grand que le précédent. Son corps eff noir , excepté l'extrémité du ventre , qui eft fauve. Les antennes & la bouche font noires. La tête eft fauve , avec les yeux & une tache au vertex noirs. Le corcelereft fauve , avec une tache noire au milieu, plus ou moins marquée , & quelquefois avec deux points noirs feulement. L'écuflon eft noir ou jaune. Les élytres font d'un jaune briqueté, avec quatre taches noires, plus ou moins grandes, &c l’extré- mité noire ; elles font flexibles & finement poin- tillées. Les pattes font fauves, avec l'extrémité des jambes & les garfes noirs. J'ai trouvé cet infete en Provence, ur difft- rentes fleurs , dans les endroits fecs & ftériles, en Juin & Juillet. 3. AraLe briqueté. APALUS teflaceus. NO. Apalus niger, capite thoraceque fulsis , imma- culatis ; elytris teflaceis apice nigris. Nos. Il reffemble au précédent, mais il eft plus petit, ayant à peine cinq lignes de long. Les antennes, les yeux & la bouche font noirs. La tère & le cor- celet font d'un fauve obfeur. L'écuflon eft fauve. Les élytres font d'un fauve briqueté, avec leur extrémité noire : elles font flexibles , très-finement A P A pointillées & légérement pubefcentes , vues à Îæ loupe. Le deflous du corps eft noir , mais l'extré- mité de l'abdomen eft d’un fauve foncé. Les pattes font d'un fauve obfeur, avec la bafe des cuifles , l'extrémité des jambes & les tarfes noirs. J'ai trouvé cet infecte en Provence , fur les fleurs de Scabieufe, dans le mois de Juin. + 4. APALE immaculé. APALUSs immaculatus. Nos. Apalus niger , thorace elytrifque flavis immacu- latis. Nos. Il a environ cinq lignes de long. Ses antennes, fa tère, fon corps & fes pattes font d'un noir luifant très-foncé. L'écuflon eft jaunâtre. Le corcelet & les élytres font jaunes, fans taches. Les aïles foat obfcures. J'ai trouvé cet infc@e en Provence, fur diffé- rentes fleurs, dans les mois de Juin & de Juillet. J'ai une variété de cet infeéte qui eft un peu plus grande, & qui a le corceler & les élytres d'un jaune briqueté,. APATE. Genre d'infectes de la clafle des Eléu- terates de M. Fabricius. Voyez BOsTRICHE. APHIDIVORE, ArxIDIVORUS , où mangeur de Pucerons. C'eft le nom qu'on a donné à quel- ques infectes qui fe nourriflent de Pucerons , tels ge les larves des Coccinelles, des :Hémérobes. loÿez PUCERON. | APODE , ou fans pattes. Tous les infectes par- faits ont fix pattes ou un plus grand nombre ; mais la plupart des larves n’en ont point; c’eft à celles-ci qu'on a donné le nom d’apode, Prefque toutes les larves des Diprères, la plupart de celles des Coléoptères & des Hyménoptères n'ont point de pattes , & reflemblent à des Vers, avec lefquels on les confondroit, fi on ne faifoit attention a-la bouche & aux ftigmates. Woyez LARVvE. APPENDICE, APrenprx. On a donné, en Entomologie, ce nom à des pièces qui paroiflent comme furnuméraires, qui femblent jointes ou implantées fur le corps des infeétes. Il y a une appen- dice à la bafe des cuifles poftérieures des Carabes, des Cicindèles; il y en a deux à l'extrémité du ventre du Grillon, de la Perle, du Cloporte. Foy, QUEUE. APTÈRE , Arrrrus. Mot tiré du grec qui fignific fans afles. On a donné en général le nom d'apière à tous les infeétes qui n'ont point d'aîles , foit que ce défaut d'ailes ne foit qu'accidentel, foit qu'il foit particulier à quelques efpèces d’un genre qui en eft pourvu , comme par exemple , les Carabes, les Charenfons , les Mantes, les Punaifes, dont quelques efpèces font privées d’aîles ; foit enfin qu'il foit conftant dans les individus d'un feul & même fexe , comme les Fourmis , les Abeilles ou- PAAPT vrieres, Îes mulets des Mutiles, des Termès, la femelle du Lampyre ou Ver luifant, &c. Le nom d'aprere ne convient point aux larves proprement dites ; il a été cependant donné à quel- ques infeétes, qui, quoique parfaits, paroïlent refter dans l’état de larve, ou mieux encore , dans celui de nymphe, tels que la Punaife des lits, la plupart des Sauterelles, &c. mais ces infeétes font confidérés alors comme parfaits, puifqu'ils ne changent plus de forme & qu'ils peuvent ra repro- duire, Ce n'eft donc qu’en comparant les infectes parfaits les uns aux autres qu'on a donné le nom d'aptère à quelques-uns, à ceux qui n'ont point d'ailes. Toutes les larves étant conftamment privées d'ailes, il n’étoit pas néceflaire de les défigner par ce mot; mais il y a des infeétes dont les deux fexes n'ont point d'ailes, & dont tous les individus qui ont enfemble des rapports n'ont aufli point d'ailes ; ceux-ci forment une grande famille, une claffe ET. nérale , & tous les infectes qui la compofent {ont défignés fous le nom d'Apreres. Voyez ce mot. APTÈRES, Arrer4. Huitième Ordre de la Clafle des Infeétes. Nous devons à l’immortel Linné, la première borne divifion méthodique des infectes. Raj & Lifter avant Jui, comprenant fous le nom générique d’In- Jeites , non-feulement les Infeétes proprement dits, mais les Coquillages & prefque tous les Vers, avoient fait des méthodes très-imparfaites: ils avoient divilé ces petits animaux d'après leurs métamor- phoies, la forme de leurs œufs, le nombre de leurs pattes, le lieu de leur habitation, &c. Linné , après avoir féparé de la clañle des Infectes trous les petits animaux qui appartenoient évidemment à celle des Vers, divila tous les infe@tes en fépt Ordres ou Clafles , d’après le nombre, la forme & la confif- tance des aïîles; il nomma Æptères, Aptera, tous ceux qui w'avoient point d’aîles dans les deux fexes, & qui n’en obtenoient jamais. MM. Gcoffroy , Scopoli , Schaeffer , & prefque tous les entomolo- giftes , fuivirent la méthode de Linné, en y faifant quelquefois de très-légers changemens. Woy. AILE, INsEcTEz. Let aïles font les parties du corps des infectes qui offrent les caractères les plus conftans & les plus faciles à faifir pour la divifion méthodique de ces petits animaux : ces caractères font d’ailleurs aflez naturels pour que tous ceux qui ont entr'eux des rapports fe trouvent conftamment placés dans le même Ordre , la mème Section , la même famille : mais nous avons établi fept Clafles ou Ordres des infeétes aïlés, & une feule de tous ceux qui n'ont point d’aîles; celle-ci renferme cependant des infectes très-différens entr'eux, foit par la forme du corps, foit par les habitudes. D’après ces confidérarions, nous l'avons divifée en trois Sections , qui peuvent former trois Ordres ou Clafles trés-diftinétes. La première comprendroit tous les infcétes qui n’ont que fix pattes & deux antennes, APT 167 qui ne diffèrent des infeétes aîlés que par le dé- faut d’aîles , qui ont des ftigmates, mais qui ne fubiflent pas des métamorphofes comme les autres. Dans la feconde feroient placés tous les infectes qui ont huit pattes , qui n'ont point de ftig- mates apparens , qui n'ont point d'antennes , mais deux grandes antennules qui en tiennent lieu , & femblent deftinées aux : mêmes ufages. Cette Clafle feroit très-nombreufe en individus. Enfin on verroit dans la troifième tous les Cruf- tacés , qui ont deux ou quatre antennes, un nombre de pattes au-deflus de huit, & dont le corps eft couvert d'un teft ofleux, plus ou moins folide. Ainfi, quoique nous nous foyons contentés de di- vifer les Aptères en trois Seétions , nous penfons néanmoins , ainfi que nous venons de Île dire, qu'ils neuvent être divifés en trois Ordres ou Claffes ; & alors, au lieu de huit Ordres que j'ai établis dans lIntrodu&ion , on en auroit dix auf naturels qu'il eft poflible de les avoir dans un arrangement mé- thodique. Le chevalier Linné a divifé les Apières en trois Sections : la première comprend ceux qui ont fix attes , & dont la tête eft diftinéte du corcelet; la feconde renferme ceux qui ont de huit à qua- torze pattes, & la têre unie au corcelet; enfin la troifième comprend ceux qui ont un grand nombre de pattes , & dont la tête eft diflinéte du corcelet. Mais par cette divifion , la Müitte, le Faucheur, & l'Araignée, fe trouvent placés avec le Crabe, l'Ecrevifle & le Monocle, tandis que dans la divifion que j'ai propoféte, ces infectes font féparés ; tous les Cruftacés fe trouvent placés enfemble ; tous les infeétes qui n’ont point d'antennes , tels que le Scorpion, la Pince, la Mitte, le Faucheur , l’Araignée, &c. qui ont enfemble les plus grands rapports, qui {e reflemblent par les formes exté- tieures , par les parties de Ja bouche, par leur manière de vivre, & qui préfentent enfin des pañlages infenfibles des uns aux autres; tous ces infectes , dis-je, font placés dans la même Section. Les infe@tes à fix pattes, tels que la Puce, le Pou, le Ricin , la Podure , la Forbicine, qui s’éloignenr moins que les autres des infeétes aïlés, qui ont des antennes & des ftigmates , forment la première Section de l'Ordre des Aptères, & viennent immé- diatement après l'Hippobofque. La feconde Sec- on comprend les Mittes , les Araignées , les Scor- pions, &c. qui s’éloignent déja beaucoup des vé- ritables infeétes ; enfin, la dernière renferme tous les Cruftacés , qui s’éloignent encore plus des in- fectes aîlés. Nous regardons , comme on voit, les Afelles, les Cloportes , les Iules & les Scolopendres , comme de vérirables Cruftacés, fondés fur les rap- ports qui fe trouvent entre ces infectes &les Crabes, les Ecrevifles , les Crevettes , les Squilles , &c. & fur le paflage infenfible qu'il y a des uns aux autres: car tous ont le corps recouvert d’une peau offeufe plus ou moins dure ; & fi on les confidère atten- tivement, on vo la plus grande aualogic entre les 168 APT Afelles , les Squilles & les Crevettes, qui font, comme on fait, de vrais Cruftacés; ces genres même ont été confondus enfemble par Degeer. Les Afelles & les Cloportes ne forment qu'un feul genre dans les ouvrages de MM. Linné, Fabricius , Scopoli, &c. & ces deux derniers auteurs ont placé, parmi les Cloportes, quelques lules, trompés fans doute par la parfaite reflemblance'qu'ils leur ont trouvée. (Woy. Onifcus puflulatus. Fas.& Onifius Armadillo. Scor. Les Iules ne diffèrent des Cloportes qu'en ce que les uns ont quatre pattes à chaque anneau, & les antennes courtes , prefque en mañle, & les autres feulement quatorze pattes, les antennes filiformes , & le corps terminé par deux petites appendices. La plupart des Cloportes & ar tous les Iules, fe roulent & forment une efpèce de boule; tous vivent a-peu-près de la même façon ; leur bouche eft figurée de même ; ils ont donc entr'eux la plus grande conformité, De l’Tule à la Scolopendre iln'ya, comme on fait, qu'un pas, la différence ef très- peu de chofe. Degcer a divifé les Aprères en quatre Clafes ; mais la première ne renferme qu'un feul genre , celui de la Puce, que cet auteur a jugé à propos de féparer des autres, parce que cet infecte fubit des transformations, & que les autres n’en fubiflent point. Dans les deux dernières clafles, Degeer a confondu enfemble la plupart des Cruftacés avec la Müitte & l'Araignée, tandis qu'il fait une clafle de la Squille, du Cloporte , de la Scolopendre & de l'Iule, parce que la tète eft un peu diftinéte, & qu'elle left très-peu dans les autres. Nous allons maintenant examiner les parties du corps des Aprères , leurs métamorphofes , leurs mues, leur génération , leurs habitudes , leur ma- pière de vivre, & le lieu où ils fe trouvent ordi- nairement, Des parties du corps des Apières. On peut divifer le corps des Aprères en corps proprement dit, & en membres ou pattes. Le corps eft compofé de la tête, du corcelet & de l'abdomen. La céte eft diftincte ou confondue avec le cor- celet. Elle eft diftincte dans tous les infectes de Ja remière Section & dans quelques-uns de la troi- fième. Elle eft confondue avec le corcelet, & n’eft point du tout diftinéte dans tous les Aprères de la feconde Section, & dars quelques-uns de la troifième. Elle comprend les antennes, la bouche & les yeux. Les antennes : tous les infectes de la première Section de l'Ordre des Aptères ont deux antennes fimples , courtes ou aflez longues, filiformes, fétacées, moniliformes, &c, Ceux de la feconde Section n'en ont point ; mais ils ont deux anten- aules longues , fouvent en forme de pinces, qui paroillent tenir lieu d'antennes , & que la plupart des naturaliftes avoient regardées comme de véritables APT antennes , n'ayant pas fait attention qu'elles faifoiene partie de la bouche deces infectes. Ceux de la troi- fième Section ont deux ou quatre antennes fimples, ou divifées en deux , quelquefois branchues ou ra- meufes. Il faut remarquer qu'on ne trouve dans aucun autre Ordre, des infeétes qui aient plus de deux antennes ; il y en a, àla vérité, qui les ont bifides , rameufes, panachées, figurées en plumes , en aigrettes, &c. mais les divifions aboutiflent à une tige commune, implantée fur la tête ; dans les Crabes , au contraire , les Ecrevifles , les Afelles, &c. il y a réellement quatre antennes im- plantées fur la tête, & dont deux même font quel- quefois divifées prefque jufqu'à leur bafe , telle- ment que ces imfectes paroiflent , au premier regard , avoir fix antennes. La plupart les ont beaucoup plus longues que leur corps, d’autres les ont très- courtes. La bouche des Aprères offre des différences re- marquables. Ces infeétes fe nourriflent, comme tous les autres, de fubftance végétale ou animale ; ils prennent des alimens folides ou liquides ; ils ne font que fucer, ou ils dévorent leur proie. On peut, jufqu'à un certain point , à l'infpeétion feule de la bouche , deviner qu'elle eft la manière de vivre de chacun d'eux, Ceux qui ont une trompe accom- pagnée d’un fuçoir ou d’une efpèce de dard aflez fort & très-aigu, font en état de percer la peau des animaux ou l'écorce des plantes , afin d'en re- tirer les fucs propres à les nourrir ; tels font les Poux, les Puces, les Mittes. Ceux qui ont des pinces & des griffes très-fortes & très-aigués peuvent faifr & tuer d'autres infectes, & les dévorer ou les fucer fuivant qu'ils ont des mâchoires ou des fuçoirs ; tels font l’Araignée, le one , latPince, la Scolopendre.Ceux qui ont des mâchoires très-dures & offleufes, tels que les Ecrevifles , les Crabes, &c. fe nourriflent d’alimens plus folides que les autres : ils font la guerre , faififfent & dévorent des infedtes & des Vers marins. Le Pou eft fimplement pourvu d'une trompe, qui contient un fuçoir très fort , très-aigu ; au lieu que le Ricin qui lui reffemble fi fort a des mandibules aflez folides, & propres à percer la peau des animaux auxquels il s'attache ; il a une trompe , mais fon don n'eft pas aflez fort pour percer la peau , il n'eit propre qu'à retirer les fucs ; il faut que les mandibules onvrent un paflage à celui-ci. La Mütre, le Trombidion & le Pycno- gonon, qui fe nourriffent fimplement du fuc des animaux ou des végétaux, & ne prennent aucun aliment folide, n'avoient befoin que de fuçoirs aflez forts pour pénétrer dans la chair des animaux ou dans le tiflu des plantes. Il falloit au Faucheur , à l'Araignée, au Scorpion , à la Pince, qui fe nour- riflent d'autres infectes, des inftrumens propres à les faifr ; auffi leur bouche eft-elle munie de pinces , de griffes, de tenailles longues , fortes & aiguës. Les Araïgnées vagabondes , qui courent après leur proie, ont leurs mandibules bien plus grandes, bien plus fortes & bien plus aiguës que celles qui &lene APT. filent pour l’attraper ; & celles-ci, qui la fucent, ont une efpèce de fuçoir, qui manque ou qui cft bien moins apparent aux autres qui dévorent leur proic fans la fucer. Quelques Afelles s’attachent fi fortement avec leurs pattes fur les Poiflons & les Cétacés, qu'il eft prefque impoflible de leur faire lâcher prife fans les déchirer ou leur arracher les pattes ; leur bouche eft compofée de parties pref- que membraneufes & très-peu folides , qu’elles appliquent fur la peau des Poiflons, & avec lef- uelles elles font peu-à-peu une large plaie , qui leur LEE abondamment de quoi fe nourrir, en fuçant les fucs qui viennent s'y répandre. Le Cloperte & le Iule, vivant de fubftance végétale , ont les mà- choires peu folides, & leur bouche n'a ni fuçoir, nigriffes, ni pinces, tandis que la Scolopendre qui vit d’autres infectes, a deux grands crochets au- deflous de fa bouche. Les yeux. Les infectes aîlés n’ont que deux yeux , placés à la partie latérale de la tête; la plupart, a la vérité, ont deux ou trois autres petits points faillans, arrondis , lies, placés au fommet de la tête, qu'on a foupçonné être d’autres petits yeux, mais dont on a point encore de certitude : la plu- part des Aptères en ont un nombre aflez confidé- rable & crès-diftin@s, mais aucun d'eux n'a ces petits yeux liffes qu'on remarque aux autres. Les cux des infeétes aîlés font raillés à facettes, c’eft- -a-dire, qu'ils ne font pas liffes, mais qu'ils pa- roiflent, au microfcope , compofés d'une prodigieufe quantité de petites facettes plates, de figure hexa- gone , placées à côté les unes des autres. Parmi les Apreres, il n'y a que les Cruftacés qui aient leurs yeux à facetres ; ceux des autres fonr lifles, ainfi qu'on peutle voir daus les Poux, les Puces , les Podures , les Araignées , les Scorpions, &c. Le nombre des yeux eft de deux dañs le Pou, la Puce, le Ricin , la Forbicine ; il eft de feize dans la Po- dure. La Mitte , le Eaucheur & la Pince n’en ont que deux. Le Scorpion en a fix, & l'Araignée huit: quelques Monocles ont deux yeux très-diftans ; quelques autres en ont deux fi rapprochés & fi confondus enfemble, que ces infectes paroiflent n'en avoir qu'un feul. Les yeux des infectes font fixes & immobiles; mais ceux du Crabe, du Pa- gure , du Scyllaré, de l'Hippe, de l'Ecrevifle, de la Squille & de la Crevette font avancés, & portés fur une efpèce de pédicule mobile. Ces infectes peuvent, parce moyen, porter leurs yeux dans tous les {ens, fuivant le befoin qu'ils ont de s'en fervir. Le corceler n'oftre rien de remarquable. 11 eft diftinét de la tête, mais confondu avec l'abdomen dans tous les infeétes de la première Se&tion : il . ef diftin de l'abdomen , mais confondu avec Ja tête dans l'Araignée : il eft confondu avec la tête & l'abdomen dans la Muitte, le Trombidion, le Pycnogonon, le Faucheur, le Scorpion , la Pince. Le Monocle, le Crabe, l'Ecreviffe , &c. ontla tête, fe corcelet & l'abdomen confondus enfemble, & recouverts d'une peau très-dure, offeufe, convexe, Hiftoire Naturelle | Infeétes. Tome L, A PT 169 Le Cloporte, l'Afelle, l'Iule & la Scolopendre, ont la tête diftinéte 3 mais le corcelet & l'abdomen font confondus. Le corps de ces derniers eft com- pofé d'anneaux ou de fegmens , en recouvrement, Jes uns à la fuite des autres. On n'y voit ni divi- fions ni étranglement, qui marquent la féparation du corceler & de l'abdomen. L'abdomen cit très-diftinét dans l'Araignée ; il ef féparé du corcelet par un étranglement, & il n'y tient que par un filet mince & très-court ; on voit, feulement dans les autres la place qu'il doit occu- per ; mais il eft joint au corcelet & n’en eft nullement diftin&. Le Monocle , le Crabe, l'Ecrevifle, n'ont point d'abdomen apparent : tous les vifcères fe trou- vent enfermés fous une boëte ofleufe , folide, qui répond à la tète & au corcelet des autres infe@es. On ne peut pas prendre pour abdomen la pièce qui y cft jointe , & qui eft compofée d'anneaux liés les uns aux autres par une membrane mince , flexible : nous la regardons comme une efpèce de queue, puifqu'elle eft privée de tous les vifcères, des in- teftins, & des parties de la génération. L'abdomen cft divifé en plufieurs anneaux dans le Scorpicn, la Pince , & tous les infeétes de la première Section ; il paroît d’une feule pièce dans la Mitte , l'Araionée, le Faucheur. Tout le corps eft divifé en anneaux femblables les uns aux autres dans l’Afelle , le Clo- porte, l'Iule, la Scolopendre. Un caractère eflentiel aux infectes, c'eft d'avoir des ftigmates , organes extérieurs de la refpiration : tous les infectes aïlés en font pourvus ; mais parmi les Aprères , il n'y a que ceux dela première Scélion qui en aient. On ne peut pas en appercevoir ni à ceux de la feconde , ni à ceux de la troifième ; du moins ne font-ils pas placés comme dans les aujres infeétes. On ne fait pas encore par où s'introduit l'air néceflaire à la refpiration de ces derniers : nous foupçonnons, avec Degeer, que c'eft par l'anus que s'introduit celui qui eft néccflaire à l'Araignée ; maïs nous n'avons pas à ce fujec des preuves fufi- fantes. Je foupçonne aufli que de petites ouvertures ue j'ai remarques à la partie latérale de Ja tête Le Crabes & des Ecrevifles font des efpèces d'ouies pour l'introduction de l'air, a-peu-près femblables a celles des Poifions ; mais je n'ai encore, à cet égard, que des conjeétures. e Le corps de la plupart des Aprères eft terminé par une efpèce de queue, par une ou plufieurs appendices. La Forbicine a pluficurs filets fimples, fétacés. La Podure a une queue fourchue , mobile, élaftique, appliquée fous fon corps, au moyen de laquelle elle peut exécuter un faut très-confidérable. Le Scorpion a une longue queue articulée , rérminée par un aïguillon recourbé, très-fort & très aigu, à la bafe duquel ily a une petite véficule de venin , que l'infecte introduit dans la plaie lorfqu'il pique, par deux petits trous imperceptibles, placés un de chaque côté de l'aiguillon. Les Crabes, les Ecre- villes , &c. ont une queue grofle , articulée , termine é H D par cinq feuillets grands, larges, membrancux , 70 APT aflez folides. Les Cloportes & les Afeles ont deux appendices plusou moins Jongues & bifides. Les pasres desinfcétes de Ja première Scétion des Agtères ne diffèrent pas de celles des infeétes aîlés : clles font compofées de la hanche , de la cuifle, de la jambe & du tarfe, divifé en plufieurs articles, & terminé par deux onglets. Ces pattes n’ont rien de remarquable ; leur bafe eft couverte d’une lame ou écaille affez grande dans la Forbicine ; les pofté- rieures fonc longues , & propres pour le faut, dans la Puce. Les infectes de la feconde Se&tion ont leurs pattes un peu différentes : elles font, à la vérité , compofées des mèmes pièces, c’eft-a-dire, qu'on ÿ voit la hanche , la cuifle , la jambe & le tarfe ; mais il y a, entre ces parties, d’autres pièces fur- numéraires; on y voit cinq à fix pièces principales, fans compter le tarfe, qui eft divifé en deux ar- ticles dans l’Araignée , & en un nombre très-con- fidérable dans le Faucheur. Les pattes des Crabes, des Ecrevifles, font aufli compofées de plufieurs pièces : les deux antérieures, nommées pinces & Jêrres , font quelquefois très-grandes, très-grofles , & en forme de pinces ; les autres font terminées par un onglet fimple , aflez gros ; dans quelques efpèces elles font prefque toutes en forme de pinces, mais beaucoup plus petites que les antérieures. Celles des Afelles fent terminées par des ongles ou croc hets arqués , fimples , longs , très-forts & très-alous. La plupart des Scolopendres ont leurs pattes longues & terminées par un nombre prodigieux d'articles. Leslules au contraire, ontleurs pattes très-courtes , & fi rapprochées à leur bafe , que, malgré le nombre confidirable qu'ils en ont , ils peuvent à peine ; marcher. . Les Crabes, les Ecrevifles ont prefque toujours Icuis ferres de grandeur & même de forme diffé- rente ; ilelt rare qu’elles foient parfaitement égales : la droite eft ordinatrement plus groffe que la gauche, tandis que les autres paires de pattes font égales entr'elles. Quelques naturaliftes ont regardé cette con- formarien comme un jeu de la nature; d'autres ont cru qu'elle venoit de la fingulière faculté qu'ont ces in- feétes de recouvrer les pattes qu'ils ont perdues par quelque accidenr. Quoiqu'il en foit, Reaumur a donné un Mémoire qui prouve , par des obfervations & des expériences faites avec la plus grande exadtitude, que fi on retranche à ces animaux une ou plu- fieurs pattes , une ou plufieurs antennes , ou feule- ment une partie des pattes & des antennes, routes ces parties reviennent ; il en repouffe d'autres qui fe développent peu-a-peu , & que reproduit le moi- gnon attaché au corps. Cette nouvelle patte eft d'a- bord plus petite que les autres, mais elle acquiert infenfiblement toute fa groifeur. Woy. CRABE. Des métamorphofes & mues des Apitres. Tous les infeétes pourvus d’aîles, avant de par- venir a leur état de perfection, paflent par ceux de larve & de nymphe ; ils ont, au fortir de l'œuf, 4 PT une forme bien différente de ceile qu'ils prendront un jour. La pluparc reflemblenr à des vers (ans pattes, fans antennes, fans yeux; quelques-uns font privés de mouvement , & aucun n'a des aîles.. Il n’en cit pas de méme des Aprères ; fi nous en ‘exceptons la Puce feule, qui pafle, comme les in- feétes aïlés, par les deux états de larve & de nymphe , avant de devenir infeéte parfait, tous les autres confervent, route leur vie, la forme u'ils ont au fortir de l'œuf. Le Pou, l'Araignée, le Cloporte, le Crabe, &c. ne font fujets à aucune métamorphofe : ils ont, en naïflant, la forme qu'ils auront toute leur vie ; tous leurs membres font dé- veloppés ; le feul changement qui s'opère en eux confifte dans l'accroiflement fuccellif de toutes les | parties de leur corps. Cependant , quoique les Aprères s’éloignent beaucoup à cer égard des autres infeëtes , nous croyons pouvoir les regarder comme foumis aux mêmes loix. Ces petits animaux paroiflent, à la vérité, au fortir de l'œuf, fous la forme qu'ils auront toute leur vie; ils ne fubiffent point de transformations complettes, comme les Lépidop- tères , les Coléoptères, les Diptères ; mais ils chan- gent plufeurs fois de peau , ils muent trois ou quatre fois, & ils n’ent acquis toute leur croiflance, ils ne font infedtes parfaits, & en état de fe re- produire, qu'après leur dernière mue. Ne fommes-#ous pas fondés à regarder les mues & le changement de peau du Pou, de la Mitte, de l’Araignée , comme analogue aux métamorphofes des autresinfe@tes? On fait d’ailleurs que les Sau- rcrelles, les Blattes, les Punaifes, &c. ne changent pas de forme en pañlant de l’état de larve à celui de nymphe, & de celui de Rs à celui d’infecte parfait ; on faitque la feule différence qui fe trouve entre les différens états de ces infeées, c’'eft que la larve n’a point d'aîles, & que la nympheen a feule- ment des moignons. Mais quoi qu'il en foit des mues des Aprères , cetre opération les rapproche des autres infectes , & les diftingue fufflamment des coe lages & de tous les Vers, puifqu’on ne voit rien dans ceux-ci qu'on puifle comparer à ces mues. Mais quelques naturalftes ont remarqué des ef- pèces de métamorphofes dans quelques Aprères. Degcer a vu fortir de leurs œufs des lules qui n'a- voient que fix pates , & le corps compofé feulement de fept anneaux, fur les trois premiers defquels il avoit une patte de chaque côté , & cependant . linfecte parfait a conftamment deux paires de pattes à tous les anneaux. Ce céitbre obfervateur a vu les anneaux & les pattes auementer en nombre, à mefure que le petit Jule avançoit en âge; mais il n'a pu remarquer fi cette augmentation de partie s'opéroit par une mue, ou fi c'étoit par un accroifflement fucceflif. Sinous en croyons le même auteur, quel- ques Mittes , telles que celles du vieux fromage , du vieux lard, & celles qui s'attachent au corps des Coufins, des Tipules , des Libellules & de quelques autres infe@es, ne naiflent qu'avec trois paires de paties 5 elles reftent quelque tems dans cet état, APT & la quatrième pairene leur vient que dans la fuite, & lorfqu'elles ont acquis prefque toute leur croil- fance. Suivant le même auteur , une efpèce de Monocle, Mornoculus quadricornis, LiN. a, au fortir de l'œuf, une figure très-différente de celle de la mère , & par :conféquent de celle qu'il aura un jour; cette figure refflemble beaucoup à celle des Amymones de M. Muller. Woyez MoNoctE. Leuwenhoeck a aufi remarqué la différence qu'il y a de la figure de felques petits Monocles à celle de leur mère. } : On voit, d'après ce que nous venons de dire , que les Aptères muent & changent plufieurs fois de peau dans leur jeune âge, amfi qu'on le remarque dans les infectes aîlés ; que la plupart changent de forme, & que la Puce fubit des métamorphofes complettes. Si nous confidérons les Cruftacés en par- ticulier , nous verrons que ceux-ci s'éloignent encore plus des autres infeétes ; nous verrons, dis-je , qu'ils forment vifiblement les derniers chaïînons de la chaîne qui lie les Infeëtes aux Vers. Les infeétes des deux premières Scétions de l'Ordre des Aptères ne muent & ne croïflent que pendant un certain tems de leur vie; parvenus à leur état de perfection, ils ne croïflent, ne muent, & ne changent plus de peau ; ils fe reproduifent & reftent dansle même état tout le refte de leur vie. Les Crabes, les Ecrevilles, au contraire , croiflent & muent pendant toute la durée de leur vie ; ils s’'accouplent & fe reproduifent tous les ans; &, femblables aux Poiflons, aux Coquil- lages & à la plupart des Vers, ils font en état de fe Re avant d’avoir acquis la moitié de leur grofleur. De la génération des Aprères. - Tous les Aprères font ou mâles on femelles ; on ne voit point parmi eux des individus privés de fexe, ainfi qu'on le remarque parmi quelque: infeétes aîlés. Tous s'accouplent, & la femelle après avoir été fécondée parle mâle , pond, quelques rems après, un nombre plus ou moins confidérable d'œufs, qui éclofenr dans un efpace de tems plus ou moins grard, par la feule chaleur de Bonus Prefque tous ne s'accouplent & ne pondent qu'une feule fois , comme les Pous, les Puces , les Âraignées : d’autres s'ac- couplent & fe reproduifent une fois l'an, pendant toute la durée de leur vie, fi nous en croyons les naturaliftes qui ontécrit fur les Crabes & les Ecre- villes. Ë Swammerdam n'ayant pu découvrir aucun mâle parmi plufieurs Poux qu'il a examinés, & ayant au contraire trouvé un ovaire dans le corps de tous, a foupçonné que ces infeétes étoient hermaphrodites, c'eft-2-dire , que les deux fexces toient réunis dans le même individu. Maïs Leuwenl:oeck a clairement démontré le contraire , il a trouvé parmi ceux qu'il a exarminés , des mâles & des femdlles , dont !es parties de la génération étoient difiinctes & très- différentes ; il a découvert dans le mâle routes les APBUT 11 parties propres à fon fexe , dont il-a donné les figures groflies au microfcope. L'accouplement de la plupart des Aprères n'a rien de remarquable, & ne diffère en rien de celui des infectes aiîlés. Le Pou, la Puce, la Podure, la For- bicine & plufieurs autres , ont leurs parties génitales fimples & placées au bout de l'abdomen; mais la forme & la poftion de celles des Araignées , des Crabes & des Ecrevifles eft rout-à-fait fineulière , & leur accouplement s'exécute d'une manière diffé- rente de celle des autres infeétes. Les parties qui caraétérifent le fexe des Araignées font fimples dans la femelle ; c’eft une efpèce de fente, placée à la partie inférieure du ventre , vers fon origine, & à quelque diftance de l'anus. Celles du mâle font dou- bles , & placées à la dernière pièce des antennules. Lorfque ces infectes s’accouplent, le mâle porte alternativement & à plufieurs reprifes l'extrémité de chaque antennule fur les parties de la femelle, il fort alors de la partie latérale du dernier article, un corps charnu, roide, que le mâle introduit dans la fente de la femelle. Les parties fexuelles des Crabes, Ecrevifles , Pa- gures, Scyllares , &c. en un mot, de toute la fa- mille des Crabes, font doubles dans les deux fexes , au lieu qu’elles ne le font que dans le mäle de l'Araignée. Le mâle de ces infeétes les porte à la bafe des deux pattes poftérieures , & ja femelle les a à la bafe des deux pattes du milieu. On voit au mâle une cavité arrondie , remplie d’une maffe char- nue , en forme de mamelon, percée d’une très-petite ouverture. Rocfel a obfervé dans le corps de l’a- rimal deux vaifleaux fpermatiques, ‘tortueux , qui aboutiflent & portent aux deux ouvertures la liqueur fpermatique. Swammerdam a obfervé la même chofe dans le Pagure Bernard l'Hermite. On voit , à à l'origine de la troifième paire de pattes de la femelle, une ouverture ovale , aflez grande, mais bouchée en partie par des corps charnus , deftinée a recevoir la femence du mâle ,:& donner enfuite iflue aux œuf; il y a dans le corps deux grands ovaires , remplis d’une prodisieufe quantité d'œufs , qui aboutiflent l'un de chaque côté aux ouvertures dont nous venons de parler. Rocfel a même vu les œufs fortir par ces ouvertures, & aller s’atta- cher en grappe fous la queue de l'infcéte. On n’a point encore obfervé l'accouplement de ces infectes aquatiques , mais 1l y a lieu de croire, par la po- fition des parties, que les ventres font collés l’un contre l'autre lors de laccouplement , & que le mâle introduit en même-tems les deux parties qui conftituent fon fexe dans celles de la femelle. Tous les Ayrères font ovipares, c’eft-a-dire, que la femelle après avoir été fécondée par le mâle, pond, au bout de quelque tems, des œufs, d'où fortent enfuite les petits. Les Cloportes, les Afelles & les Scorpions paroïflent cependant vivipares, parce que les periss fortent tous vivans du corps de [a mère, M. Gcoffroy regarde les Cloportes & les Afelles comme de véritables vivipares. « On peut mème d'aes 172 APT æ faciliter & pour ainfi dire accélérer l'efpèce d’ac- # couchement de ces infeétes. Si on prend une » femelle de Cloporte, dont le ventre eft gros & » rempli de petits, & que l’on étende un peu fortement » cet animal, de façon que la peau de fon ventre » s'entrouvre , on voit fortir du corps de cette » mère une foule de petits Cloportes vivans, qui æ courent légérement, qui, dans leur efpèce , font » de petits animaux ee , & ne diffèrent des gros » Cloportes que par leur petitefle. ( GEOFF. com. 2. »> pag. 382.» ) Cependant ces infectes font de véritables ovipares , ainfi qu'on peuts’en convaincre. Quelques tems après leur accouplement , les Afelles & les Cloportes pondent des œufs qui n’éclofent qu'au bout de quelque tems ; mais au lieu de les porter à découvert , attachés fou: la queue comme font la plupart des autres Cruftacés , les Afelles & les Cloportes les ont dans un fac membraneux, placé tout le long de la partie inférieure de leur corps. Les œufs reftent dans ce fac tout le tems néceflaire a leur efpèce d'incubation , après quoi les petits fortent de l'œuf & percent le fac qui les en- veloppoit tous. Les œufs de l’Araignée font de même enfermés fous une enveloppe commune, & au lieu que l'enveloppe ou fac de l'Afelle eft une peau qui a fait partie du corps de la mère ; l'Araignée a filé une coque , dans laquelle elle a enfermé les fiens. Ceux des Crabes font nuds & attachés au corps de la mère, qui ne les abandonne jamais, & d'où fortent les petits vivans ; il ne manque donc à ceux des Crabes, pour reflembler à ceux des Afelles, que l'enveloppe commune. Et puifque les petits ne fortent vivans que du fac dans lequel les œufs avoient été pondus & dépofés, nous croyons être fondés à resarder les Afelles & les Cloportes comme de véritables ovipaïes. Les femelles des Scorpions ne peuvent guère fe diftinguer des mâles que par leur grofleur. Ni Redi, ni Maupertuis, qui ont beaucoup obfervé ces in- feites, ni Swammerdam, ni aucun naturalifte n’a parlé des parties fexuelles des Scorpions : ils fe font contentés de nous dire qu’ils font vivipares, qu’en ouvrant leur corpsils y ont trouvés des petits vivans, dont le nombre éroit de vingt-fix à quarante. Redi a' vu que chaque petit étoit enfermé dans une membrane particuhère , & qu'ils étoient tous comme enfilés ou fufpendus à un long fil. Degcer a exa- miné plufieurs Scorpions confervés dans l’eau-de- vie, fans avoir pu découvrir aucune différence de fixe, ni avoir rien vu qui eût de la reffemblance avec les parties de la génération. Mais il trouva dans lc ventre de l’un d'eux un grand nombre d'œufs de figure un peu oblongue, & de couleur jauntre , placés en trois ranos à la file Jes uns des autres : « d’où à paroît , ajoute-t-il, que la propagation » de ces infeétes fe fait d’abord par des œufs , mais æ qui enfuire éclofent dans le ventre mème de la » mère, quiles met tout vivans au monde. ( Mérm. ÉOM, 7, PAZ. 337.) APPUT Des habitudes & du lieu où fe trouvent ordinairement Les Aptères. La nourriture des Aprères varie dans les diffé rens genres, fuivant les inftrumens, la configura- tion de leur bouche, & les lieux qu'ils habitenr. Nous avons dit plus haut que les uns avoient des mandibules, des mâchoires, des pinces, des te- nailles , des griffes , & que les autres n’en avoient point ; que les uns avoient @ fuçoir, fort, très- aigu , & que le fuçoir des autres étoit foible, in- capable de percer la peau des animaux , mais accom- pagné de mandibules propres à lui frayer une route. Parmi ces infectes, les uns fe nourrifient du fang de l'homme & de différens animaux, tels font le Pou, la Puce, le Ricin, & quelques Mittes ; les autres fe contentent de différentes fubftances vé- gétales, rels font la Podure, le Cloporte , l’Iule & quelques efpèces de Mittes. L’Araignée , le Fau- cheur, Ja Pince , la Scolopendre , dévorent d’autres infectes. Enfin les Crabes , les Ecrevifles vivent de poiflons, de vers, d'infeétes marins, de plantes marines , &c. On peut divifer les Aprères en aquatiques & en cerreftres. Les Pycnogonons, la plupart des Trom- bidions , les Monocles , les Crabes , les Pagures , les Scyllares, les Hippes , les Ecrevifles, les Squilles , les Crevettes, les Afelles & quelques Cloportes vivent dans la mer & les eaux falées ; très-peu fe trouvent dans les eaux douces. Les Aprères de la première Scétion, les Mittes , les Faucheurs, les Araignées , les Scorpions , les Pinces , prefque tous les Cloportes , les Jules & les Scolopendres font terreftres ; le plus grand nombre eft atraché au corps des autres ani- maux ; quelques-uns feulement font cachés dans la terre. On ne doit pas regarder comme des infectes aqua tiques quelques Araignées Loups, qui courent fur la furface des eaux fans jamais y entrer. Mais il y a une efpèce d'Araignée qui fe fait une habitation au milieu des eaux douces, peu profondes. Elle conftruit & remplit d'air une petite loge dans laquelle elle fe tient, & d'où elle ne fort que pour aller à la chafie, lorfqu’elle a befcin de manger , après quoi elle revient à fon logement. La plupart des Crabes fortent de l’eau & fe répandent fur le rivage de la mer ; mais ces infeétes font obligés d'y retourner bientôt : ils ne pourroient vivre long-tems hors de l'eau fans périr ; c’eft ce qu'on voitarriver lorfqu'on veutles tranfporter vivans d'un pays à un autre. Il y a cependant des efpèces qui vivent aflez long-tems dans le fable, au bord de la mer : & fi nous en croyons les voyageurs, il y a en Amérique des Crabes vraiment terreitres , qui habitent les montagnes & qui defcendent une fois l'an en grandes troupes pour fe rendre a Ja mer, afin d'y pondre leurs œufs, après quoi is IYCtournent encore aux montagnes. Quelques cfpèces fe tiennent aux pieds des aëbres, vers les bords de la mer, & font en terre des trous femblablee ACT à ceux des Lapins, & affez profonds pour que le fond foit rempli d'eau de mer qui fe filtre dans le trou à travers les fables. Le Crabe fe tient pendant le jour .à moitié enfoncé dans l’eau , il en fort la nuit pour fe répandre- dans les champs. ( Woy. Rochefort, Hift. Nat. des Antilles. ). Catesbi & plufieurs autres voyageurs ont aufli parlé d'une efpèce de Crabe terreltre , Cancer ruri- cola , Lin. qui fait des trous profonds dans un terrein fabloncux des ifles montagneufes de l'Amérique, & qui defcend tous les ans en ligne dtoite & en fran- chifflant tous les obftacles qui s'oppofent à fon paf- fage pour venir dépofer LE œufs à la mer. Cette efpèce eft vraifemblablement la même dont parle Rochefort. On connoît une petite efpèce de Crabe qui vit dans la coquille des huitres & de la plupart des bivalves, & qui a donné lieu à plufieurs fables auffi fingulières les unes que les autres , dont nous ferons mention à l’article CRABE. Les Pagures font remarquables par leur manière de vivre. On les trouve toujours logés dans d’autres coquillages , c'eft ce qui leur a fait donner vulgaire- ment le nom de Bernard l'Hermite, La partie pofté- rieure de leur corps , cachée dans la dépouille d’un Limacçon, n’eft recouverte que d'une peau mem- braneufe ; mais la partie qui refte à découvert a une peau offeufe , très-dure , femblable à celle des autres Ecrevifles. A mefure que le Pagure groflit, la co- quille dont il s’eft emparé fe trouve trop petite, il la quitte alors pour en reprendre une autre , & cela autant de fois qu'il en a befoin. La plupart des Aptères font parañtes, c'eft-à- dire, qu'ils fe nourriffent des fucs ou dela fubftance des autres animaux vivans, étant continuellement attachés à leur co:ps. Aucun animal peut-être n’eft exempt de Poux, de Puces, de Mittes. L'homme , cs quadrupèdes & les oifeaux en font fouvent in- feftés. Les infe@tes eux-mêmes font attaqués par des Mittes. Les cétacés & les poiflons ont aufli leurs efpèces de Poux: les Afelles leur font de larges plaies, & les font fouvent périr. Il eft peu de mé- decins & de naturaliftes fur-tout, qui ne foient convaincus aujourd'hui que la gale eft occafionnée par une efpèce de Müitte, qui s'introduit fous l'é- piderme , y caufe un léger prurit, & attire en cet endroit une liqueur qui forme un petit bouton. Cette Mitte que j'ai vu moi-même s’apperçoit à peine à l'œil nud, mais on la diftingue bien avec une fimple loupe. Et qui fair fi la plupart de nos maladies cutanées ne font pas de même caufées “par des infectes d’une petitefle prefque infinie , & que l'œil ne peut appercevoir ? Homberg a obfervé , dans le royaume de Naples, fur les Araignées domeftiques , une maladie très- fingulière , occafionnée fans doute par des Mitres. « Il leur vient, dit cet obfervateur , une maladie qui les fait paroître horribles ; l'Araignée paroît comme hériflée de petites écailles , parmi lefquelles il fe trouve une grande quantité de petits En, ARA 173 approchans de la figure des Poux des Mouches , mais beaucoup plus petits. L'Araisnée malade nerefte pas long-rems dans.la mème place , & lorfqu'elle court un peu vite, elle jette à bas une partie de ces écailles & de ces petits infedtes : fi on l'enferme dans cetétat, elle meurt promptement ». ( éme. de l'académie des fciences, anneë 1707 ). Reaumur a vu un autre efpèce de Müitte, qui s’'introduit par l'anus danslesinteftins des Limaçons , & chaque fois que le coquillage rend fes excré- mens, la Mitte eft entraînée au-dehors avec eux; elle fe place alors fur le collet de l'animal , & elle épie le moment favorable pour entrer de nouveau dans fon corps. ( Mém. de l'acad., des fcienc. ann. 1710 ). Les animaux terreftres ne font pas les feuls atta- qués par de petits infeétes apreres. Les Afelles s'at- tachent aux cétacés & à tous les poiflons ; elles fe collent fortement fur leur corps par le moyen de leurs griffes , longues, arquées & très-aigués : elles leur font peu-a-peu une large plaie, dans laquelle elles fe nourriflent ou des fucs de l'animal, ou de fes chairs devenues plus tendres à cet endroit. Elles enlèvent aufli peu-a-peu la chair des poiflons morts. Il n'eft pas rare de trouver dans la mer, en pè- chant, des fquelettes de poiflons recouverts de leur peau, & aflez bien confervés pour qu'ils foient très-reconnoiflables : j'en poflède qui ont confervé non-feulement la même forme qu'avoit le poiflon , mais dont les couleurs aufli n’ont pas été altérées. ARAIGNÉE, Aranr4. Genre d'infectes de Ia feconde Setion de l'Ordre des Aptères. Les Araignées font des infeétes fans aîles & fans antennes , qui ont huit yeux , huit pattes compolées de fix pièces très-diftinétes, deux cfpèces de bras ou antennules au lieu d'antennes , la bouche armée de deux fortes tenailles o1 pinces, & enfin le ventre féparé du corcelet par un étranglement. Ces infectes, très. communs & très- répandus, aufli remarquables par leur figure que par leurs tra- vaux & leurs manœuvres, ont dû de tous les tems attirer l'attention du philofophe & du naturalifte. On trouve aufli beaucoup d’obfervations fur les Araignées dans Ariftote & Pline, chez les anciens, Dans Mouffer, Aldovandre, Jonfton,Leuwenhoeck, pattes font terminées par un nombre confidérable d'articles très-peu diftinds; enfin les mandibules 174 ARA font en forme de pinces , tandis qu'elles font termi- nées par un onglet fimple dans l'Araïgnée. La peau qui recouvre le corps des Araïgnées eft dure & épaifle fur la tête , le corceler & les pattes ; elle eft molle & mince fur le ventre : elle n’eit pref- que jamais glabre ; car on voit fur les unes un léger duvet (LS LP & très-fin, quelquefois cotonneux & ferré ; fur quelques autres ce font des poils fins, longs & aflez ferrés ; d'autres enfin ont des poils plus ou moins roidés qui reflemblenc à des piquans. La durée de la vic des Araignées paroït encore incertaine. Clerck aflure que les Araïgnées de Suède ne vivent pas au-delà d’une année. Il paroît cependant, d'après les obfervations de tous Îes na- turalifles , qu'elles vivent au-dela de ce terme; s'il en eft plufeurs qui périllent aux approches de l'hy- ver, il eft en eft auffi qui, pour fe garantir des impreflions du froid, toujours très-dangereux pour elles, favent fe cacher fous des écorces d'arbres, dans des trous qu'elles ferment exaétement par le moyen d'une toile forte &- ferrée qu'elles filent. La Tarentule pañle l'hyver dans le trou qu'elle a habité pendant l'été, après l'avoir exaétement fermé, Mais, maloré les précautions que ces infeétes prennent, il n'eft pas douteux qu'il n’en périfle un nombre très- confidérable pendant cette faifon, puifqu'on ne voit que très-peu de urofles Araïgnées au printems. Nous ne favons rien de certain touchant celles qui babitenc les pays les plus chauds. On fait que les Araignées quittent & changent plufieurs fois de peau avant de parvenir à leur entier accroiflement ; mais , bien différentes de prefque tous les autres infedtes, elles ne changent pas de forme. La petite Araignée, au fortir de l'œuf, eft pourvue de toutes fes parties ; elle reffemble exaéte- ment à la vieille Arzignée ; & fon corps, en fe dé- veloppant, refte toujours le même. Il feroit peut- être très-curieux de s'aflurer fi elle ne change plus de peau lorfqu elle eft parvenue à fon entier accroif- fement, & fi elle ne peut fe reproduire qu'après fa dernière mue ; car s’il n’y avoit que les jeunes Arar- grées qui fuflent fujettes à ce changement de peau, comme rous fommes portés à le croire , malgré l'aflertion de quelques naturaliftes qui veulent que ces infectes changent de peau toutes les années ; ne feroit-on pas fondé à regarder ce premier temps, lcur enfance en un mot, comme un état de larve & de chryfalide? & leur dernier feulement comme celui d'infeéte parfait ? Tous les infeétes fournis alors a la mème loi, ne pourroient travailler à leur repro- dud@ion que lorfqu'ils feroient enfin parvenus à ce dernier état. Degeer a obfervé la manière dont s’y prend l'Araignée pour changer de peau : « J'ai eu un jour » occañon, dit-il, de voir une petite Araïgnée oc- » cupée à fe défüire de fa vicille peau, étant fuf- * pendue par Îe derrière à un fil de foie, comme > clles le font alors toujours: j'obfervai d'abord, » que Ja vicille peau s'étoit fendue tout le long du æ pilicu du corcelet, & que le corps fut d'abord ARA » tiré hors de l'ouverture de cette fente, après quoi » l'Araignée tenoit fes pattes élevées en haut & » étendues en ligne droite, les unes tout près des » autres en paquet, ayant le dos dirigé en deffous » ou tourné en bas. Enfuite elle tira peu-a-peu & » lentement toutes les pattes à la fois de leurs en- » veloppes, continuant toujours de les tenir dirigéés » en haut & en ligne droite, & parallèles les unes » auprès des autres, parce qu'alors elles étoient » encore trop foibles pour être mifes en mouvement. » Quelques inftans après, elle les plioit & les appli- » quoit contre le corps , reftant cependant longrems » dans cette dernière pofture, & toujours fufpen- » due au fil qui partoit de fon derrière ; mais enfin » elle commencoit à fe donner du mouvement & à » marcher. D'abord après la mue toutss les parties » de l’Araignée font fi molles & fi foibles, qu'elle » ne fauroit prefque les remuer ; mais peu-a-peu la » nouvelle peau qui les couvre prend de la confif- » tance pat l'action & l’impreflion de l'air extérieur, » qui la durcit par degrés. La vieille peau du cor- » celet & de toutes les parties qui y font attachées , » conferve à l'extérieur la même figure qu'elle avoit » fur l'Araïgnée ; mais celle du ventre , comme plus: » molle & plus mince, fe chifonne & fe réduit en » un petit paquet informe ». ( Mem. tom. 7, page re) Les mâles, qu'on rencontre beaucoup plus rare- ment que les femelles, fonc très-aifés à diftinguer : leur ventre eft beaucoup plus petit que cclui de la femelle, & fouvent mème plus petit que leur cor- celet. Mais ce qui les fait encore mieux reconnoître, c'eft que le dernier articie de leurs antennules eft figuré en maffe ou en forme de bouton plys ou moins arrondi, Des parties du corps des Araignées. Les Araïgnées n'ont point d'antennes; elles diffèrent en cela de prefque rousles autres infectes ; mais les antennes font remplacées par deux autres pièces nommées bras par quelques naturaliftes, & anten- nules par d’autres, qui partent de la partie pofté- rieure & latérale de la tête, & qui font compofées de cinq articles, dont le derniér, dans les mâles feule- ment, un peu plus renflé que les autres, renferme les parties de la génération. Ces bras, plus longs dans les femelles, & d'égale épaifleur par-tout , ont leur infertion à la bafe latérale externe des mâchoiï- res, a côté des pattes de l'animal dont ils ne paroil- fent pas différer beaucoup au premier coup-d'œil ; mais , fi on y fait attention ,on veit qu'ils font beau- coup plus courts que les pattes , qu'ils n'ont que cinq pièces tandis que les pattes en ont fix, & qu'enfin ils ne font terminés que par un onglet impercep- tible dans la femelle feulemenrt. L'infeéte, d'ailleurs, Ics porte toujour: en avant, il les remue & les agite prefque continuellement lorfqu’il marche, comme s'il vouloit tâter le rerrein ou les objets qui fe trou- | vent devant lui. C'elt ée qui leur a fair donner le n'ou A R A nom de tertacula par les naturaliftes qui ont écrit en latin. M. Geoffroy a regardé ces parties comme de vraies antennes , fondé fans doute fur leur ufage a-peu-près femblable à celui des antennes de rous les infeétes qui en font pourvus, & d'après le carac- rère que cet auteur alligne à la clafle générale des infectes qui eft d’avoir des antennes. La crête eft confondue avec le corcelet ; on apper- çoit feulement deux impreffions obliques plus ou moins marquées en forme de V, qui paroïllent les féparer l’un de l'autre. Ces impreflions partent de la partie latérale antérieure du corps de l'infe&e , & vont fe joindre vers le milieu de fa partie fupé- rieure. ; Les yeux font au nombre de huit: ils font lies , brillans , durs, immobiles & toujours placés fur Ja tête, c'eft-a-dire , en avant des deux lignes obliques qui fe trouvent entre la rèêre & le corcelet. La po- fition & la grandeur de ces yeux varient fouvent dans les différentes efpèces; mais elles font toujours à- peu-près les mêmes dans les Araignées qui travaillent & qui vivent de la même façon. On eft porté à croire que l'arrangement des yeux de ces infeétes eft inféparable de leur manière de vivre ; car il eft fi conftant qu’en examinant de près une Araïgnée, on peut, à l'infpection feule de fes yeux, favoir à quelle famille elle appartient. Nous en parlerons bientôt avec plus de dérail. Quelques efpèces , parmi celles des caves, paroïiflent n'avoir que fix yeux, parce que les deux latéraux font fi rapprochés l’un de l'autre, qu’ils femblentfe confondre , & de deux n’en former qu'un. La bouche des Araïgnées a une figure bien diffé- rente de celle des autres infeétes : elle eft compofée ée deux mandibules , de deux mâchoires , d’une lèvre inférieure & de deux antennules, qui font ces deux pièces qui fe trouvent à la partie latérale un peu poftérieure de la bouche, & que nous avons aufli nommées bras, à l’imitation de Clerck& Degeer. Les mandibules , nommées renaïlles , griffes , ferres , par MM. Geoffroy & Degcer : tea par Lifter, & retinacula par Clerck, font placées à la partie la lus antérieure de la bouche, perpendiculairement à la tête, elles font compofées de deux pièces, dont la première eft très-grofle , dure, plus ou moins velue, prefque hote mais coupée oblique- ment à fon extrémité, du côté de fa partie interne, & armée , a cet endroit, d’un double rang de dents. L'autre pièce, en forme de crochet, eft très-mince, très-dure , entièrement-glabre, courbée & terminée en une pointe très-fine. Ce crochet eft ordinaire- ment appliqué, lorfque lAraignée n'en fait pas ufage, entre les dents de la première pièce ; il n’a qu'un mouvement de flexion & d’extenfion tandis que la première pièce fe meut dans tous les fens. L'Araignée avance fes mandibules en avant, les ouvre de côté & leur fait exécuter divers mouve- mens ; & cependant celles des autres infeétes n’ont qu'un mouvement Jatéral. C’eft avec les mandibules A RA 17ç que les Araignées faififent leurs proies & qu'elles piquent. - Les mâchoires placées au-deflous des mandibules, entre les deux bras ou añtennules, font courtes , dures , larges & cili£es intérieurement. Il pèroit que c’eit par le moyen de ces deux pièces que l'Arai- gnée mange ou fuce fa proie. La lèvre eft une pièce qui termine Ja bouche pof- térieurement. Elle eft un peu plus courte que les mâchoires , aflez mince, prefque membraneufe , ciliée , arrondie ou un peu échancrée à fon extré- mité, Le corcelet eft convexe ou un peu aplati, ovale ou en cœur, & plus ou moins gros dans les diffé- rentes efpèces. Les Araignées Loups & les Phalanges l'ont toujours beaucoup plus gros que les Fileufes & les Crabes. Il eft couvert d'une peau comme cruftacée., moins velue que celle du venue. Sa partie inférieure ou la poitrine eft plate & donne: naiflance aux huit pattes. L'abdomen ne tient au corcelet que par un filet mince, ce qui fufit pour diflinguer au premier coup d'œil ce genre d'infeétes de trous ceux avec qui il paroît avoir quelques rapports. Il eft toujours beau- coup plus petit dans les mâles que dans les femelles. Sa figure varie ; il eft ovale, globuleux , triançu- laire ) &C., fouvent armé d'épines très-longues & très-fortes. IL eft couvert d'une peau fine, molle, plus ou moins cotonneufe & quelquefois velue. On y voit à {a partie antérieure & inférieure, dans les femelles feulement, une fente qui caractérife leur fexe. Nous en parlerons en traitant de la génération des Araïgnées. Les pattes font au nombre de huit; elles partent toutes de la poitrine & elles font com- pofées de fix pièces. La première, qui tient au corps, eft nommée /a hanche ; Ja feconde , la cuiffe ( celle- ci tient à la hanche par une très-petite pièce ); on a donné le nom de genou à la troifième, celui de jambe à la quatrième ; enfin, les deux autres for- ment le rarfe , dont le dernier article eft terminé par deux crochets petits & courbés. Ces pattes font couvertes d'une peau dure & comme cruftacée & garnies de poils plus rares, mais plus longs que fur le corps : on y voit aufli très-fouvent des piquans min- ces & aflez longs. La longueur refpe&ive des pattes & leur épaifleur varient : les Araïgnées tendeules & les Araïgnées Crabes les ont ordinairement plus longues que les Araignées Loups & les Araïgnées Phalanges 3 mais celles-ci les ont pius fortes & plus épaïlles. Cette différence dans les pattes fournit un des caractères que nous employons pour la divifion des Araïgnées en familles. Avant de pañler à l'examen du travail des Arai- gnées , de leur manière de vivre , de Icur généra- tion & de leur venin, nous croyons devoir préfenter les Tableaux de leur divifion méchodique que Lifter, Clerck & Degcer nous en ont donnés. Ces divifens font fondées {ur la forme du çorps & la manière de vivre de çes infectes, 176 TA EP EE" 2e DE IL ADI IRIS NTIONN D'E"S: "AR PAST GAIN ÉNSENRS? D ANP RS AIS TUEUR, ( | | | | | a | | | | | TENDEUSES, AMEAUIDOBVÉEUEX CHASSEUSES, À DEUX YEUXx. 1678. Qui tendent, pour at- traper des mouches, Des réfeaux orbiculés. Reticu!a orbiculata. Des réfeaux irréguliers. Reticula conglobata. Des toiles ferrées. Telas linteoformes Quine filent pas pour attraper des mouches, . mais qui conftruifent feulement un logement pour pañler l'hiver. Araïgnées Loups pro- prement dites. Lupi. Araignées Crabes, Cancriformes. Araignées Phalanges, ou qui fautent fur leur proie. Phalangia, Araignées à longues pattes, nommées Faucheurs . armes de pinces comme les Crabes marins. Woy. TABLEAU 177 4, A Per Er À. U DER LE" A42 D 414" IST ON D'ENSTPMMANTCG N É ES. D'APRÈS CLERCK, EN :757 4 Dont la toile eft à réfeau vertical, Aranei verticales. Retibus orbiculatis, Lis. à réfeau irrégulier. Aranei trrepulares. HAL ROERS Retibus conglobatis, LaxsT. Aucupes. LIST, A à réfeau ferré, /Araneï textores, Telis linteoformibus. LisT. O&onoculi. LisT. Qui ne filent pas & qui attrapentleur proie à la courfe, à | Loups. | | ARAIGNÉES Aranei Lupi. id. LisrT, Phalanges. SAUTEUSES, Arancei, Phalangié, Venatorer. LIST. Phalangia. LisT. Crabes, Aran.Cancriformes. id, Lis+. | | N Le É Qui vivent dans l’eau. j Aquatiques. Aranrëi aquatici} , Jnfeëles. Tome I, Z | AQUATIQUES Hifloire Naturelle D TE Ve IS L'ON D_ ES) A R/ANMI@L NUEIENSE D'APRÈS DEGEER, EN 1777. A'RVA D N É ES PILE UNSS DARNE NI TE R EUEVA M UNLNDIE; AR AVI GMN)ÉLE SAUCIN ES N'DFELUISNENS) ANRVANNTE Æ PRIE NIIAUR 11%; Araignées qui filent des toiles circulaires & régulières en réfeau, qu'elles tendent ver- ticalement. Aran, ret, orbiculatis. YAST. Aran. verticales. CLERCK. DE U ENI EM EC FA MTL UENE À RAT GUN ET ENS O0 FLO ANIN MD AIMER LENS: ANRIANN E LE MINE XE TT ONRUINZÆ Araignées qui filent des toiles irrégulières & fans figure déterminée. Aran, ret, conglobatis. LiST. Aran. irregulares. CLERCK. MARIO: I SUINE MPEME ANIUL LE: A RAT GNT É LENS TAN PETES ES LINE NRINERNS: ANR IN VE A UPMENS IT UTIMAIRUT I Æ. Araïgnées qui filent des toiles ferrées, horizontales, régulières. Aran. telis linteoformibus. LiST. Aran. textores. CLERCK. ABRIA TG NÉE BIS GA A SSEIU SENS! Q'U'ATRILE ME .F A MU LTL'E; À: R° ANT GINTÉ/EtS'UL ONU PIS An A in ete LR DpPr, Araignées vagabondes, qui-ne filent point de toiles, mais qui courent fur leur proie, Aran. Lupi. Last, CLERCK. CINQUIEME FAMILLE. AR SA CLIN GENNAME DeEn SE LPC mA om A ON GE 5 & Anar AT ANG, 1124, Araignées fauteufes qui ne filent point de toile, mais fautent fur leur proie, Aran, Phalangia. LisT. CLERCK. i SIXIEME FAMILLE. AnRuAntiiGo NesËoiE | S5:2C dRao/A::B;x ES; ARANEZÆ CANCROIDES. Araignées qui ne filent point de toile, qui marchent de côté, & qui reffemblent un peu à des Crabes, Aran. Cancroïides. LiST. CLERCK. ARAIGNÉES AOeUr AT MOUUME:S SEP T'LEMETF'AM IL L.E AR AIGNÉES AQUATIQUES. ARANBÆ AQuaATicz. Araignées qui vivent dans l’eau. Aran, aguaticæ. CLERCK. NS & 180 ARA De La nourricure & du travail des Araignées, Les Araïgnées font très-carnacières ; elles ne vivent que de rapine & elles font une guerre con- tinuelle à prefque tous les autres infeëtes, Mou- ches, Coufins, ‘Tipules, Friganes , Ephémères, Chenilles, Papillons, Coléoptères même, tout eft bon, tout ce qu'elles.peuvent attraper leur ,fert in- différemment de nourriture. Les unes fucent fimple- ment les infeétes qui fe trouvent pris à leurs filets ; les autres les dévorent prefque entiérement , ne laif- fant que les parties les plus dures, les pattes, les ailes & les élytres. Leur cruauté va bien plus loin, elles fe dévorent les unes les autres Jorfqu'elles en ont l'occafion, ce qui arrive cependant très-rare- ment ; car elles n’habitent enfemble que les premiers jours de leur vic; une fois féparées, chacune vit ifolée dans fa toile, &ne la quitte pas à moins que ce ne foit pour aller s'établir ailleurs. Les Zraignées vagabondes , quicourent ça & là pour chercher leur proie, fe rencontrent plus fouvent, mais la pius foible des deux prend la fuite, & l'aurre ne la pourfuit prefque jamais ; lor{qu'il arrive qu'elles s'attaquent, le combat ne finit que par la mort de l’une qui elt dévorée ou fucée aufli-tôt par l'autre. J'ai mis dans le mois d'Août , fous une cloche de verre , l'Araignée fafciée & la Tarentule, que je gardois féparément depuis un mois , fans leur avoir donné à mauger ; c'étoient deux femelles , toutes les deux parvenues à leur entier accroiflement: dès qu'elles furent en- femble, je les vis s'éloigner l’une de l’autre à recu- lons en paroiflant fe regarder fixément. Comme elles ne firent enduite aucun mouvement pendant plus d'une heure que je voulus les obferver, croyant que ma préfence les incommodoit , je les laïflai pour ne les revoir qu'au bout de deux heures: la Taren- tule étoit alors occupée à manger 2 fafciée. Le lendemain il n’en reftoit plus que de foibles dé- bris ; excepté Ie bout des pattes , tout avoit été dévoré. Mais je fus furpris de trouver à côté de ces débris la Tarentule morte fans avoir recu cependant aucune bleilure apparente. Je ne fais fi fa mort fut cauffe par quelque piqüre que l’autre lui, eût faite avant de fuccomber , ou f cet aliment lui avoit été contraire après le lon jeune qu'elle avoit fait. La même chofe ariive jorfqu'on jetre une Araignée dans la toile d’une autre : ja propriétaire l'attaque à Pinflant , s’en empare, la tue & la marge lorfqu’elle eit beaucoup plus forte , ou elle prend la fuite lor£- qu'elle eft beaucoup plus petite. Elles fe livrent quel- quefois un combar cruel & opiniâtre qui ne finit que par la mort de l'une, & fouvent de toutesles deux, jorfqu'elles fe font bleflées mutuellement. | M. Geoffroy a obfervé qu'il arrive fouvent que les viciiles Araîgnées vont s'emparer de force de la toile de quelque jeune. Avec l'âge, le réfervoir de Ja liqueur qui leur fournit des fils s'épuife , «Îles ne peuvent plus faire de toile, qui cependant leur eft néceflaire pour attraper leur proie : il faut donc s'em- parer de l'ouvrage de quelqu'autre plus foible, Sou- AR A vent cette dernière n'attend pas qu'elle foit atta- quée, elle s'enfuit, elle abandonne fa toile & va en confiruire une autre ailleurs. Cependant M. Degeer dit dans fes Mémoires fur les Mnfeîtes , qu'il ne lui eft jamais arrivé de voir les Araïgnées {e chafler naturellement de leurs toiles pour s'en em- parer, elles ne femblent pas aimer les ouvrages de leurs femblables pour s'y établir , ls font fans doute pour elles des pays étrangers où elles n'aiment pas a demeurer. Quoique la plupart des Araignées ne tendent pas de toile pour attraper leur proie, toutes cependant filent plus ou moins & font pourvues d'organes propres à cet ufage. La firuéture extérieure de ces orgaues auxquels on a donné les noms de mame- Tons & de filières, eft rrès-curieufe & très-fingulière, Les mamelons, ainfi nommésà caufe deleur forme, font ay nombre de quatre, & placés à l'anuside linfe@e; ils fe montrent plus où moins au-dehors dans les différentes efpèces, & ont un mouvement fort libre en tour fens ; ils font beaucoup plus gros & plus faillans dans les Araigrées fileufes que dans les chafeufes : leur extrémité tit arrondie &, vue au microfcope, elle paroît criblée de petits trous selle à-peu-près que latête d’un arrofoir. Leuv/en- hock & Degcer difent qu'elle eft hériflée dans les Araïgnées de la première famille, d'une infinité de petites parties alongées , de figure conique, percées chacune, à leur extrémité , d’un très-petit trou. Ce font là les filières d'ou fort cette prodigieufe uantité de fils très-fins & très - déliés , dont l’en- Émble , qui va quelquefois au-delà de mille, ne forme cependant qu'un fil encore très-mince & très- fin. Ces favans ajoutent que ces parties alongées & coniques ne font pas toujours vifibles , que ouvent la tête ou extrémité du mamelon ne paroît avoir que de très-petits points ; mais qu’en preflant un peu le corps du mamelon, on oblige les parties coni- ques qui s’y étoient retirées à fe montrer au-dehors. Ces filières ont une figure qui leur eft particulière & qui empêche de les confondre avec les poils dont le mamelon eft quelquefois hériffé : car ceux- ci font plus éfilés & plus alongés, tandis que les filières ont toujours une figure conique. Réaumur a découvert encore deux autres petits mamelons placés au milieu des quatre grands ; mais comme leur figure eft différente, Degcer doute que ce foient de véritables mamelons ; il les foupçonne d’être plu- tôt les organes extérieurs de la refpiration de ces infe@tes. « Que les Araïgnées aient befoin de refpirer l'air, dit-il, c'eit ce que nous démontrent far-tout celles qui vivent dans l'eau, & qui de temps en temps s'élèvent à la furface & en font fortir le der- rière où fe trouvent les mamelons qu'elles remuenr alors en tout fens. Cette manœuvre ne femble def- tine que pour la refpiration de l'ais, comme le font les Ditiques , les larves des Coufins & d’autres infectes aquatiques. Peut-être donc que les deux petits mamelons coniques font les organes de la refpira- tion dans l'Araignée». ( Mém. tom. 7, p. 211 ). ARA Les réfervoirs de la matière à foie qui fe trou- vent dans l'intérieur du corps font au nombre de fix grands & deux petits. Pour les examiner facilement, il eft néceflaire de faire bouillir auparavant l'infeéte, ou de le laiffer quelques heures dans l'efprit de vin. Après cette opération , les parties les plus eflen- ticlles ont acquis aflez de folidité pour être très- fenfibles , dans les grofles efpèces, même fans le {ecours du microfcope. Si on ouvre alors le ventre d'une Araignée, on voit diftinétement fix grands réfervoirs en forme d’inteftins placés les uns à côté des autres & recoudés fix ou fept fois , qui partent d’un peu au-deflous de l'origine du ventre, & yiennent aboutir en ferpentant aux mamelons. Ils font prefque de groffeur égale dans toute leur éten- due, mais ils ras vers les mamelons en un filet très-mince. À la bafe de ces fix réfervoirs, il y en a deux autres un peu plus petits & de la figure d’une larme de verre, placés un deschaque côté, fur une ligne oblique. Ces deux petits réfer- voirs communiquent aux fix grands par des branches qui fe recoudent un grand nombre de fois, & forment enfuite divers lacis. Il paroït que c’eft dans les deux réfervoirs en forme de larmes que fe ramañle & fe prépare d’abord la matière vifqueufe qui doit fournir Ja foie ; les fix autres ne font peut-être deftinés qu'a Ja contenir ou à lui faire fubir un dernier degré de perfeétion. Voici ce que Reaumur dit à ce fujet: « Les larmes font les premiers réfervoirs où on trouve afflemblée la matière vifqueufe qui doit former les fils de foie, & ceux où cette manière a le moins de confiftance ; elle en a beaucoup davantage dans les fix grands réfervoirs où les canaux des précédens la ortent ; elle en acquiert en chemin faifant ; une partie de l'humidité ou de la liqueur aqueufe qui y éroit mélce, s'en diflipe pendant fa route , ou en eit féparée par des parties deftinées à cet ufage. Enfin cette liqueur , en allant aux mamelons par des tuyaux particuliers , fe sèche encore davantage , elle devient fl. Au fortir de la filiere, ces fils font cependant encore gluans; ceux qui font fortis de différens trous fe collent enfemble à quelque diftance de la. Cette matière n'eft parfaitement sèche que lorfque le refte de l'humidité s'eft évaporée. Tout cela fe prouve parfaitement fi l'on fait fécher près du feu, ou fi l’on fait bouillir dans l’eau une grofle Araïgnée. Lorfqu'on ne l’a pas fait cuire pendant lons-temps, ou qu'on ne l'a pas beaucoup fait fécher , on trouve que les larmes ont plus de confiftance , elles fe tirent en fils, & la matière des grands réfervoirs ne peut plus s’y tirer. Le même degré de chaleur qui a fuff pour cher la première matière ne fuffit pas pour fécher la feconde. Enfin fi on fair cuire l'Arei- gnée jufques à un certain point, la matière des larmes ne peut plus fe retirer en fils, elle paroït use efpèce de colle dure ; d'où il eft clair que c’eft pr£- cilément en féchant, ou parce que l'humidité inu- tile s'évapore , que la matière dela foie devient foie .(REAUM.Mém. de l'Acad, an. 1713,p. 218 ). Les toiles des Araïgnées n'ont pas toutes la mème AR A 181 figure ni la même folidité , quoiqu'elles foient éga- lement propres à arrêter les infectes qui s’y laiflenc prendre. Les unes font une efpèce de filet très- lâche , d'une figure fpirale ps quelques autres ne font compoftes que de fils tendus dans tous les fens & fans aucun ordre apparent ; d'autres enfin reflemblent à une efpèce de tapis d’un uflu ferré, étendu fur un plan vertical. Nous allons examiner la manière dont les différentes efpèces d'Araïgnées s'y prennent pour conftruire leurs toiles. Nous commencerons par celles de la première famille dont les toiles forment un réfeau en fpirale. Ces Araï- gnées tendent leurs toiles verticalement entre les rameaux des arbres & quelquefois au-deffus d'un fofié ou d'un ruifleau. Pour expliquer comment elles parvenoient à attacher leurs fils de l’un à l’autre bord , Lifter a prétendu qu'elles éjaculoient & lan- çoient leurs fils de la même façon, dit-il, que les Porcs-épics lancent leurs piquans 3 avec cette diffé- rence cependant que les piquans du Porc-épic fe détachent entièrement de fon corps, tandis que les fils des Araignées , quoique pouflés au loin, reftenc attachés au corps de l'infecte. Cette étrange opi=« nion de Lifter n’a pas befoin d’être réfutée : on fent bien qu'un fil compofé d’une quantité très- confidérable d’autres fils d'une finefle prodigieu- fe , ne peut étre lancé au loin fans que la ré- fiflance de l'air ne le forçàt de fe replier. Il faudroit d’ailleurs des mufcles bien plus forts & bien plus vigoureux que ceux des mamelons pour les lancer même à une très-petite diftance. La plus grande difficulté que doit éprouver l’Araignée pour conf- truire {a toile au-deilus d'un foffé, c’eft de tendre des fils qui communiquent d’un bord à l’autre; car lorfqu’elle eft parvenue à avoir un pont de commu- nication , fon ouvrage devient très-facile ; elle peut pañler alors librement de l'un à l’autre bord & tendre tous les fils dont elle a befoin pour fon ouvrage. Lorfqu'elle veut placer fa toile entre des branches ou des rameaux d'arbres , fouvent un feul fil de communication lui fuffit; mais il lui en faut nécef- fairement un fecond beaucoup plus bas & a-peu- près parallèle au premier , lorfque c'eft fur un ruif- feau ou un foflé qu'elle veut s'établir. L'Araïgnée choifit pour cela un temps calme ; elle fe tient fur les fix pattes de devant, & par le moyen des deux pattes de derrière elle tire de fes mamelons un fil plus ou moins long fuivant la diftance qu'il y a d'une branche à l'autre, ou fuivant la largeur du foffé ; elle laifle flotter au gré du vent ce fil qui ne tarde pas à fe coller contre quelque branche par fon gluten naturel. L'Arcignée le tire à elle de remps en temps pour reconnoître sil eft attaché à quelque part : elle bande alors ce fil & elle le fixe à l'endroit ou elle fe trouve ; elle répète la même opération lorfqu'elle à befoin d'en tendre un autre un peu plus bas ; après quoi elle pañle à autre bord par le moyen de ces fils qu'elle attache alors aux endroits qui lui parciffent les plus convenables & qu’elle dou- ble & triple pour leur donner plus de folidité. Lorf- 152 ARA ue ces deux fils font tendus parallèlement, l'Arai- gnée en file plufieurs autres dans tous les fens à l'un & à l'autre bord, qui partent des branches & viennent aboutir à chacun de ces fils ; quelques- uns font deftinés à donner de la folidité au fil fupé- rieur qui doit foutenir prefque tout l'ouvrage. Les fils font tendus de façon qu'ils laiffent à leur centre un efpace à-peu-près circulaire pour les rayons & la ligne fpirale. Lorfque le plan extérieur de la toile cit tracé, l'Araignée conftruit les rayons : pour ccla elle tend un #l qui coupe diamétralement l'ef- pace circulaire dont nous venons de parler ; après quoi elle vient fe placer au milieu de ce premier fil, & y en attacher un autre qu'elle va fixer à la cir- conférence , à une petite diftance de l'endroit ou elle a fixé la ligne diamétrale ; elle revient enfuite attache: un nouveau fil au centre qu'elle va fixer de La mène manière à la circonférence , en donnant à celui-ci le même efpace qu'elle a donné au pre- micr. Elle répète cette manœuvre jufqu'à ce qu'elle ait achevé tous les rayons. Il faut obferver que l'Araisnée ne manque jamais de remonter & de def- cendre par le dernier fil qu'elle vient d’attacher. Lorfque tous les rayons font finis, il refte en- corc à l'Araïgnée un grand travail; elle tend fur ces rayons un fil qui part en ligne fpirale , de la circonférence, & va aboutis au centre: ce fil f£erc de trame , il confolide & termine la toile. Dès que les rayons font achevés , l'infeéte fe place or- dinairement au haut de la toile, & il pañle fucceflive- ment d'un rayon à l'autre, en devidant fon fil, & le fixant, par le moyen des pattes poftéricures , à chaque rayon , parallèlement au fil fupérieur. Mais l'efpace qui fe trouve entre chaque rayon étant trop graad ,- vers la circonférence , l'Araignée fe fert du fi fupérieur pour pañler de l'un à l’autre. La toile achevée , l’Araignée conftruit à l’une des extrémités fupérieures, entre plufieurs feuilles rap- prochées, ou tont autre endroit convenable , une petite loge , qui lui fert d'abri contre la pluie, le foleil ou le mauvais tems. Elle s'y tient ordinaire- ment toute la journée , & ne defcend guère au centre de la toile quele matin & 1e foir. Elle choifi: lchaut de la toile afin de s'y refugier plus prompte- ment en cas de befoin, car ces infeétes montent bien plus facilement qu'ils ne defcendenr. Nous ne dirons rien des Araignées de la feconde famille nommées flanditres , dont les unes attachent feulemenc fur les arbres, dans les buifflons, dansles coins des mars, dans les caves ou dans les greniers, quelques fils qui fe croifent dans tous les fens & qui n'ont aucune figure déterminée ; mais qui ne font pas moins très- propres à arrêter les infectes qui viennent s’y engager. Tous ces fils communiquent à une efpèce de nid a-peu-près cylindrique dans lequel l'Araïgnée {e place en attendant fa proie. Les autres conftruifent dans quelque trou d'un mur ou la fente d'une porte & d'une fenêtre un nid cylindrique, d'un tiflu très-ferré, d'ou partent des fils plus ou moins longs, conme autant de rayons attachés & fixés au- a ———_—_—_—_—_—————_—_—_—_—— ARA tour de ce nid & deftinés à avertir l'Araionée lorf- que quelque infeéte vient y marcher deflus. Ces dernières ont été placées par Lifter parmi les Arai- gnées tapiflières. c Les Araïgnées de H troifième famille , nommées tapiffières , placent ordinairement leurs toiles dans les coins des murs, derrière des portes ou des fe- nèêtres ; quelques efpèces les conftruifent fur des arbres ou des arbrifleaux. Homberg a décri la ma- nière dont s'y prend l'Araignée mette pour tendre fa oil: « Lorfqu'une Araignée, dit cet 1l- » Juftre obfervateur, veut placer fa toile dans quel- » que coin d’une chambre & qu'elle peut aller aifé- ment dans tous les endroits où elle veut attacher fes fils, elle écarte les quatre mamelons qu’elle a à fon derrière, & en même-temps il paroît à l'ouverture de la filière une très-petite goutte de cette liqueur gluante qui eft la matière de fes fils. Elle prefle avec effort cette petite goutte contre le mur, qui s'y attache par fon gluten naturel, & l'Araignée , en s'élognant de cet endroit, laifle échapper par le trou de fa filière le premier fil de la toile qu'elle vent faire. Etant arrivée à l'endroit du mur où elle veut terminer la grandeur de fa toile, elle y preffe avec fon anus l’autre bout de ce fil, qui s’y colle de même comme elle avoit attaché le premier bout, puis elle s'éloigne en- viron l'efpace d'une demie ligne de ce premier fil tiré : elle y attache un fecond fil qu'elle tire pa- rallèlement au premier. Etant arrivée à l'autre bout du premier fil, elle achève d’attacher le fe- cond contre le mur, ce qu'elle continue de même pendant toute la largeur qu'elle veut donner à fa toile. ( L'on pourroit appeller tous ces fils paral- lèles, la chaine de cette toile }. Après quoi elle traverfe en croix ces rangs de fils parallèles , attachant de même l'un des deux bouts contre le mur, & l'autre bout perpendiculairement fur. le premier fil qu'elle avoit tiré , laïflant ainfi tout- a-fait ouvert l'un des côtés de fa toile, pour donner une entrée libre aux Mouches qu'elle veut y attraper. ( L'on pourroit appeller la trame de la toile, ces fils qui traverfent en croix les pre micrs fils parallèles, que nous avons appellés ia chaine.)...... Afin que les fils qui fe croifent fe collent enfemble avec plus de Re , l'A- raïgnée manie avec les quatre mamelons de fon anus, & elle comprime en différens fens tous les endroits ou les fils fe croifent à mefure qu'elle les couche les uns fur les autres : elle triple ou quadruple les fils qui bordent fa toile pour les fortifier & pour les empêcher de fe déchirer » atfément ». ( Mém. del'Acad. des Sciences , ann. 1707, Pag: 343: ) Les Araïgnées des autres familles ne conftruifent point de toiles. Woyez ce que nous en difons au commencement de chaque divifion. Dans les beaux jours de l'automne , on voit fou- vent voltiger dans l'air une quantité aflez confidé- rable de fils de foie, que le vent emporte quelque- 2 ARA fois à une très-ctande hauteur. €cs fils font l'ou- vrage des jeunes Araïgnées de la première famille : il eft aifé de s’en convaincre en examinant de près ces fils; on ne manquera pas de trouver à Fun ou à l'autre bout les petites Araignées occupées à pro- duire de nouveaux fils ou à alonger ceux qui ont déja été filés, jufqu'à ce qu'ils foient fixés au loin à quelque endroit folide où elles puiffent fe tranfpor- ter. Degeer a obfervé plus particulièrement l'ef- pèce nommée patte-érendue. Vers la fin de Septem- bre, un jour qu'il failoit très-beau & que Pair n'étoit agité que par un vent très-doux, ce célèbre obfervateur vit voltiger dans l'air une grande quan- tité de fils très-fins, au bout defquels il y avoit de petites Araïgnées , qui fe laifloient emporter au gré du vent. Le fil de foie qui fe trouvoit attaché a leur derrière s’alongeoit peu à peu, & étoit tiré de leurs mamelons , tandis qu'elles fe tenoient fuf- pendues au fil fans. fe donner prefque aucun mou- vement, ne fe foutenant que par la feule agitation de l'air. Pour expliquer comment ce fil fe devidoit, cet auteur penfe que l'air par fon mouvement eft Je feul agent qui alonge le fil, l’Araïgnée n'ayant befoin que de tenir les filières ouvertes pour donner une libre fortie au fil, qui femble alors comme dé- couler du derrière. Cette opération fe fait d'autant plus facilemenr, que l’autre bout du fil fe trouvant attaché à quelque objet folide , le fil eft néceflaire- ment alongé & tiré des filières de l'Araigaée, à melure que l'agitation du vent, quoique des plus foibles , l'emporte & la poufle en avant. De la génération des Araignées. Les Araïgnées font ovipares : la femelle peu de tems après avoir été fécondée par le male pond une quantité plus ou moins confidérable d'œufs, d'ou ortent enfuite les petites Araignées. L'acouplement de ces infeétes eft abfolument néceflaire pour la fé- condation des œufs ; pour s'en convaincre , on n’a qu'a enfermer dans une boëre une femelle avant fa ‘dernière mue. Si on la nourrit bien, elle groflira promptement, & lorfque le tems de la ponte fera vent , elle filera une coque, dans laquelle elle en- fermera fes œufs; mais ces œufs n'ayant pas été fécondés parle mâle, fe deflécheront peu à peu, fans qu'il en éclofe un feul, comme j'ai fouvent eu occafion de l'obferver dans les efpèces que j'ai long-tems gardées. Les parties qui fervent à la sénération de ces infectes font doubles dans le mâle , & fimples dans la femelle ; elles font placées, dans les mâles, au dernier article des antennules , & vers la bale in- férieure du ventre, dans la femelle. Les deux an- tennules du male font terminées par une efpèce de bouton, d'ou l'on voit fortir , au moment de l'accouplement, un petit corps charnu, blanchätre , roide. On ne diftingue dans la femelle qu’une fimple fente tranfverfale, dont les bords fe féparent un peu pour faciliter l'introduétion du petit corps charnu AR A du mâle. L'introduétion de ce membre eft fi prompte & fi courte, qu'elle ne paroït étre qu’un fimple attouchement. Nous avons dit plus baut que les Araïonées vi- voient folitaires, qu’elles étoient carnacières & fé- roces, au point de fe dévorer lorfqu’elles en avoienc l'occafion. L'accouplement parmi des infeûtes fi cruels doit néceflairement fe faire avec une forte de méfiance. Le mâle , obfgé de fure les avances , court le rifque de perdre la vie lorfqu'il approche de ja femelle, & fi celle-ci ne fe prètoir à fes defirs, fi clle s’étoit pas foumife elle-même à une loi impé- nicufe, fi les agaceries du male ne l’excitoient à l'amour, celui-ci feroit infailliblement dévoré. Les pinces de la femelle font plus grandes, plus fortes, elles font mues par des mufcles plus vigoureux que celles des mâles; fon corps cft une ou deux fois plus gros que le corps du mâle. Celui-ci donc ne fauroit être trop circonfpeét, une démarche hafar- dée lui coûteroit certainement la vie. L'accouplement des Araignées fileufes eft celui que les naturaliftes ont eu le plus fouvent occafon d'obferver. Vers la fin de l'été, les mâles rôdent quelque tems autour de la toile des femelles ; ils s'en approchent enfuite un peu plus, mais avec la plus grande circonfpettion ; ils montent fur la toile, & s'avancent infenfiblement de la femelle, qui refte tranquille au milieu de fa toile, la tête eu bas, fans faire aucun mouvement. Enfin Île mâle devenu plus hardi ferifque de venir tâtonner la femelle avec unc des pattes antérieures, après quoi il recule avec précipitation, felaifle tomber , & demeure fuf- pendu par un fil qu'il avoit attaché à la toile : ce- pendant la femelle refte toujours tranquille. Quel- ques momens après , le maie remonte par le moyen du fil, & vient râtonner de nouveau la femelle, qui fait alors quelques légers mouvemens , & paroir répondre aux carefles du mâle. Dès-lors toute crainte cefle, le mâle devient de plus en plus hardi, & bientôt il porte une des antennules fous le ventre de la femelle : le dernier article s'ouvre comme par une efpèce de reflort: il en fort un petit corps blanc, charnu & roide , que le mâle introduit dans la fente de la femelle. Cette opération finie, le mâle s'éloigne de nouveau, & fe laifle fufpendre à fon. fl, mais il revient au bout d'un inftant avec plus de courage & de hardiefle 3 il fait fortir le corps charnu de l’autre antennule, le porte fous le ventre de Ja femelle, & lintroduir de nouveau dans la fente. Le mâle s'éloigne encore après cette feconde opération , mais il revient bientôt , & il introduit enfuite alternativement plufieurs fois les deux parties qui conftituent fon fexe. Lesmäles des Araïgnées Crabes & des vagabondes prennent a-peu-près les mêmes précautions que ceux des fileufes. Obligés de même à faire les avances , ils n'approchent qu'avec méfiance & précaution de leurs femelles, qui font encore plus méchantes & plus cruelles que les autres. J'ai quelquefois vu rôder , dans les mois de Juin & Juillet, autour du 183 184 ARA trou d'une Tarentule femelle, un mâle qui n'ofoit approcher de quelque tems ; celle-ci venoit fe placer à l'ouverture de fon trou, & y reftoit immobile; cependant le mâle s’approchoit de plus en plus, jufqu'à ce qu’enfin il failoic un effort & fe rifquoit de toucher la femelle , qui continuoit à refter tran- quille, après quoi il reculoit avec précipitation : devenu enfuire plus hardi , il s'approchoit dé plus près, & la râtonnoit plufieurs fois avec moins de méfiance. La femelle paroifloit alors fe prèter à fes delirs, elle s'éloignoit un peu de fon trou & l'accouplement s’enfuivoit. Mais comme les Arai- gnées Loups ont la vue plus perçante que les autres efpèces, j'étois obligé, pour ne pas les effrayer, de me tenir à une diftance aflez grande ; aufli n'aije jamais pu voir diftinétement l'introduétion des parties fexuelles du mâle dans celles de la femelle. L'accouplement des Araïgnées a licu , en Europe, depuis la fin de Juin jufque vers la fin de Septembre, les Araignées Loups. s'accouplent plutôt que les Crabes, & celles-ci plutôt que les Fileufes. Quel- ques femaines après leur accouplement , les femelles pondent une quantité d'œufs aflez confidérable. La plupart en pondent des milliers, & quelque-unes en pondent à peine une centaine. La figure de ces œufs , eften général, parfaitement ronde, & leur groffeur eft a-peu-près égale à celle des graines de Pavot blanc ; on fent cependant que leur groffeur doit un peu varier fuivant les efpèces, que ceux des groffes Araïgnées doivent être , en général, plus gros que ceux des petites. Toutes les dépofent dans une coque de foie , d'un tiflu ferré, que la mère file à ce fujer. Cette coque a deux enveloppes, une mince, folide & ferrée, & une autre, plus che , moins folide, & beaucoup plus épaifle. Ces enveloppes garantiflent les œufs de la pluie, & les défendent non-feulement des impreflions de l'air, mais des animaux qui les dévoreroient. L'œuf eft formé de deux fubftances, une interne, liquide x femblable à celle des œufs de tous les infectes ; l'autre externe, membraneufe , flexible , mais aflez folide. Cette coque eft dépofée par les Fileufes çontre un mur, le tronc d’un arbre, ou autre en- droit à portée de leur toile ; elle eft placée par les Crabes, entre plufeurs feuilles roulées où rappro- chées les unes des autres, & fixées à l'arbre par le moyen de RÉ TAILe fils : enfin les Araïgnées Loups les attachent à leur anus , & les emportentavec clles fans jamais les abandonner. La manière dont fa petite Araïgnée quitte l'œuf eft bien digne de remarque; elle en fort a-peu-près comme la plupart des larves changent de peau ou fortent, de leur nymphe. Quand le tems approche ou la petite Araïgnée doit paroître aujour , on voit l'œuf s'alonger, changer de forme , & prendre peu- ä-peu celle de l'infecte. La membrane de l'œufmolle , flexible & capable d'extenfion , fe moule fur les parties du corps de la petite Araignée , en forte qu'on commence à appercevoir toutes les parties de fon corps à-peu-près coïnme on apperçoit à travers la AR A peau de nympheles parties que doivent avoir la plu- part des infectes parfaits. On diftingue très-bien les pattes, on voit l'étranglement qui fépare le corcelet de l'abdomen : cependant de jour en jour toutes les parties fe trouvent mieux marquées & plus relevées, on finit même par diftinguer les poils & les piquans, a traversla membrane mince & tranf- parente qui les recouvre ; & l’Araignée grofliffant tous les jours davantage , oblige enfin cette mem- brane à fe fendre tout le long du dos: elleen fort peu à peu, & retire infenfiblement toutes les pattes les unes après les autres. Les œuis des Araignées éclofent ordinairement vers la fin de l'été , deux ou trois femaines après qu'ils ontété pondus : quelques-uns cependant pallent l'hiver & n'éclofent que le printems fuivant. Dès que les petits des Araïgnées fileufes font éclos , ils fe mettent à filer, & bientôt ils conftruifent une petite toile ; ils grofliflent aflez promptement, quoique fouvent ils ne mangent point , ne pouvant encore attraper des mouches. Ils vivent en fociété les premiers jours de leur vie, mais au bout de fept à huitjours , ils changent de peau , & après cette première mue, ils fe féparent, & chaque Araignée vit dès-lors ifolée, jufquà ce que le befoin de s'accoupler force les mâles à rechercher les femelles. Dans tous les autres tems, ces infectes fe fuient & s'évitent avec le plus grand foin. Lorfque les œufs des Araignées Loups font éclos , la mère déchire la coque qui les enfermoit & en fait fortir les petits ; ceux-ci montent fur fon dos, & elle les emporte avec elle, les premiers jours de leur vie. C’eft un fpectacle fingulier que de voir courir dans les champs une pareille Araignée , le dos chargé d'un millier de petits, qui la font pa- roître d'une groffeur demefurée & comme hériflée, Lorfqu'elle faifit quelque infeéte , elle le dépèce pour ainfi dire , & le partage à fes petits. Ceux-ci reftent avec leur mère jufqu'à ce qu'ils aient fait leur première mue, & qu'ils foicnt aflez forts pour pourvoir eux-mêmes à leur fubfiftance. Hs vivent entr'eux en bonne intelligence tout le rems qu'ils reftent avec la mère ; mais dès que la fociété eft diffoure, dès que la mère les a abandonnés, |'ils deviennenr des ennemis irréconciliables, ils ne fe connoiffent plus, du moins ils fe dévorent les uns les autres, lorfqu'ils en ont l’occafion. C'eft ordi- nairement vers fa fin de l'été qu'on rencontre les Araïgnées Loups le dos chargé de petits: il cft très-rare qu'on en vole, au printems. Les Araignées , ainfi que tous les autresinfeétes , ne s’accouplent & ne fe reproduifent qu'uné feule fois. La mère, après avoir donné rous fes foins à fes petits, péric lorfque ceux-ci n'ont plus befoin d'elle. Le mâle péritle premier , peu de tems après fon accouplement ; Ha femelle ne lui furvit que le tems néceflaire à la ponte & au foin des perits. On trouve cependant en hiver des Araignées affèz groffes , cachées dans des trous, fous l'écorce dès arbres, ou fous des pierres, c’eft* peut-ètre pe a fair ARA a fair croire que ces infeétes vivoient long-rems, Mais il eft probable que les grofles Araignées qu'on voit au commencement du printems font celles qui n’étoient point encore en état de s’accou- pler en automne, & qui, n'ayant point encore fatisfait au vœu de la nature, en & pailent l'hiver engourdies, en attendant le printems, qui les ranime & les excite à fe reproduire. Les Araïgnées prennent le plus grand foin de leurs œufs & de leurs petits : elles ne craignent même pas de s’expofer à tous les dangers lorf qu'il s'agit de les défendre. Ces infeétes font très- craintifs, & ils fuient avec précipitation, dans tous les tems, lorfqu’on les approche, Cependant, lorf- qu'une Araïgnée Loup porte fes petits fur fon dos, f1 on les lui fait tomber , elle aime mieux périr que de les abandonner : elle attend avec fermeté que le danger foit paflé , après quoi les petits remontent fur fon dos, & elle continue de les porter. Si on lui arrache le fac de fes œufs, elle fait d’abord quelques pas, mais elle revient aufli-tôt le cher- cher , elle s'en faifit, l’attache de nouveau à {es mamelons , & s'enfuit. Si on répète la même opé- ration plufieurs fois, on ne verra jamais fuir cet infette & abandonner entièrement fes œufs. Mais ce qu'il y a de plus fingulier, c'eft fon inquiétude & les mouvemens rapides qu'elle fait pour les cher- cher , fi on les lui enlève; elle fait cent tours & retours, elle marche de tous les côtés , fans ce- pendant s'éloigner beaucoup du lieu où ils devroient être ; enfin fi on les lui rend , elle s’en empare avec ” précipitation, & elle fuit a toutés jambes. Cet amour des Araïgnées pour leurs petits eft d'autant plus ré- marquable , que ces inf{eétes paroifent s'éviter & Le haïr, &: qu'ils fe dévérent mème lorfqu'ils en ont l'occafion. Les Filenfes, les Crabes ; &c. prennent le même foin de leurs œufs ; elles ne les emportent pasavec elles , parce qu’elles ne menent pas une vie errante & vagabonde , comme les Araïgnées Loups, mais elles fixent la coque qui les contient à portée de leurs toiles, elles s'y tiennent auprès , & fouvent mème elles s’y placent deflus. Quelques Araignées Cxrabes s'enferment avec leurs œufs entre plufieurs feuilles rapprochées ou roulées , & elles y reftent jufqu’a ce que les petits foient éclos. Du venin des Araignécs. Les Araïgnées font en général desinfectes fi hideux, qu'elles infpirentla plus grande frayeur aux femmes, aux enfans , & à la plupart deshommes ; bien des perfonnes ne fauroïent vaincrela répugnance qu'elles en ont. Mais cette répugnance ou cette frayeur vient-elle de la laideur de cet infete ou de Fidée que nous avons qu'il cft dangéreux ? On prend tous les jours des infeétes plus hideux que l’'Arai- gnée , fans crainte ni méfiance , on touche le Ver à foie & routes les chenilles, on prend un Crabe, une Ecrevifle, perfonne ne redoute un Scarabé, un Hanneton ;en un mot, onne fe fait aucune peine Ïifioire Naturelle , Infetes. Tome I, AR A 185 de faifir des infectes que l'on fait n'être pas veni- meux. Notre frayeur n’eft donc point occafonnée par la laideur de ce petit animal , mais par l'idée que nous avons qu'il eft venimeux , & que fa mor- fure eft dangéreufe. Examinons fi cette frayeur, eft fondée , & files Araïgnées font réellement des in- feétes dangéreux. La plupart des voyageurs font mention de quel- ques efpèces d'ÆAraignées venimeufes. L’Arargnée aviculatre | cette grande efpèce de Cayenne & de Surinam, eft, {clon eux, très-dangéreufe pour l'homme. Sa morfure eft toujours fuivie d’accidens facheux ; mais elle l’eft bien davantage pour les Colibris & les Oifeaux-Mouches ; la moindre blef- fure “qu’elle leur fait, en les faiflifflant , les fait périr en un inftant. Baglivi, célèbre médecin italien , aécrit fort au long fur la Tarentule, efpèce d’Araïgnée Loup , qui fe trouve au midi de l'Europe. La Tarentule occafionne ; felon cet auteur, une maladie plus ou moins grave , plusou moins aiguë , & dont les fymptômes diffèrent fouvent dans les différentes perfonnes. Cette Araïgnée weit dangt- reufe qu'en été, & fur-tout pendant le tems de la copulation , elle pique alorsnon-feulement l'homme, mais les différens animaux qu'elle rencontre, & cette piqûre , femblable à celle d'une Abeille ou d’une Guëpe, eft aufli-tôt fuivie, à l'endroit piqué , d'un cerclelivide , ou jaunâtre, ou noirâtre, accompagné d'une douleur violente , & de différens fymptômes, fuivant l'efpèce de Tarentule, fuivant fa grofieur , la qualité de fon venin, le tempérament du ma- lade , la faifon , &c. Cet auteur diftingue trois fortes de Tarentules ; 1°. une blanchâtre ( fubalbida) , moins dangtreufe que les autres , dont la morfure occafionne feulement une léeère douleur à l'endroit piqué ; accompagnée d’une douleur de ventre aiguë &d’une diarrhée. 2°, La Tarentule étoilée ( ffe//ata ) caufe une douleur plus aiguë, la ftupeur, une douleur de tête, un friflon partout le corps, &c. 3°. Enfin la Tarentuie uvée ( uvea ),. outre les fymprômes énoncés ci-deffus , caufe encore une douleur très-cenfidérable à la partie mordue , fpafme & fueur froide univerfelle , vomiflement , tenfion de la verge , gonfiement du ventre & de la poitrine , &c. Les {ymptômes qui furviennent après la morfure de cet infeéte prennent fouvent le caraétère d'une fièvre maligne, au point que le plus habile mé- decin peut s'y méprendre. Énfin le malade meurt; ou fi les fymprômes fe calment, il tombe dans une mélancolie d'un genre particulier. La plupart recherchent les tombeaux & les lieux folitaires, quelques-uns fe placent dans des cercueils comme s'ils éroient morts , d’autres défefpérés fe précipitent dans des puits, fe traînent dans la boue , &c. les - uns defirent qu'on leur donne des coups de fouets à différentes parties du corps ; quelques autres trouvent du plaifir à courir, ils font agréablement ou dé- fagréablement affectés de différentes couleurs, &c. & cette maladie, felon l'auteur, ne peut être guéric que par la mufique. Voy. UE EE a 186 A R A Le tarentifme éoit, du tems de Baglivi, une malsdie très-commune en Italie; mais il a difparu depuis qu'on n’y croit plus , & perfonne à pré- fent n'eft mordu de la Tarentule. On fait depuis long-tems que le tarentifme étoit ou une maladie fimulée , ou une maladie ordinaire très-grave, qu'on prenoit pour le tarentifme, mais qui n'étoit jamais occalonnée par la morfure d'un infeéte. 11 eft très-rare qu'un homme foit mordu par une Arai- gnée: cet infeéte eft très-crainrif, & il fuir avee précipitation dès qu’on approche de lui, il ne mord jamais , à moins qu'il ne veuille fe défendre ou faifir fa proie. L'auteur de l'hAifloire naturelie de la France équi- xoxiale, fait mention de quelques Araignées monf- trueufes, qui fe trouvent dans l'ifle de Ceylan, & dont la piqure cft mortelle fi on n'y remédie aufli-tot. Quelques voyageurs parlent aufli d'une petite Araïg.ée qui fe trouve à St.-Domingue , nommée vulgairement Araignée à cul rouge , dont la piqüre caufe une douleur infupportable, qui dure aflez long-tems, mais qui ne caufe pas la mort. On trouve aufh fuivant les voyageurs, en Guinée, à Madagafcar, au cap de Bonne-Efpérance, & dans toute l'Afrique, aux Antilles, &c. &c. des Alraignées, dont la morfure eft très-dangéreufe. ( Voy. Voyage de l'Amérique par le Pere Labat, hifloire nat. des Antilles par le P. du Tertre, Seba mafeum, Gc. Clerck , céièbre naturalifte fuédois , qui a fouvent eu occafion d'obferver les Araignées de Suéde, dit qu'il a été fouvenr mordu fans qu'il en foit réfulté rien de fàcheux. « Meos fapè digiros irtentius & » prehenderunt & pupugerunt , nullo tarmen malo » znfequente ». CLERCK. Aran. fuec. pag. 6. Degcer penfe aufli que les Araignées de l'Europe, & cn particulier celles de Suéde . ne font pas ve- nimeufes, & qu'elles ne font redoutables qu'aux Mouches & aux autres infeétes qui ont le malheur de tomber dans leurs filets, & il ajoute : « cepen- » dant, j'ai eu des preuves que la morfure ou la » piqure de certaines Araïgnées eft venimeule, » ou au moins mortelle, dans l'inftant , aux Mou- » ches : une grande Mouche qu'une Araignée avoit » fimplement faifie par une de fes pattes qu'elle æ avoit percée de fes tenailles, mourut en fort » peu de tems fans avoir reçu aucune autre blef- » fure, & cependantles Mouches vivent lons-tems » après qu'on ait bleflé ou coupé plus d'une de » leurs pattes. Il paroït donc certain que l Arargrée » verfe dans la: plaie une efpèce de poifon, qui » caufe la prompte mort de la Mouche, mais la » piqure de routes les cfpèces d'Araignées n’a pas » cette mauvaife qualité ». ( Mém. rom. 7. pag. 177 ). La plupart des naturaliftes & des médecins ne croient plus au venin de la Tarentule & d'aucune autre Araiïgnée : mais avant de fe décider, il fau- droit, je crois, avoir fait un grand nombre d'ex- "À UK À périences fur ces infeétes, il faudroit avoir fait mordre plufieurs fois des animaux dans des tems £c des pays différens , par un grand nombre d'efpèces : car files Araignées des pays froids ne font pas du rout venimeufes , il ne s'enfuit pas qu'aucune efpèce ne puifle l'être; il peut y en avoir dans les pays chauds de plus ou moins dangéreufes , & fur-tout parmi celles rangées dans la famille des Loups. La Tarentule elle-même peut être venimeufe jufqu’a un certain point, fans cependant occafionner trous les fymptômes rapportés par Baglivi. Voici deux obfervations qui prouvent que la moïfure des Araignées eft quelquefois fuivie d'ac- ciden: plus ou moins ficheux. er Dans la partie méridionale de la Provence, à trois lieues de Fréjus , une jeune payfanne , aflife par terre au mois de Juin, & veruc fculement de fa chemife & d'un jupon, fe fentir piquée à la cuifle droite lorfqu'elle voulut fe relever : elle porta auffi-rôt la main à l'endroit où elle avoit reflenti la douleur ; elle fecoua enfuite fa chemife, & vit tomber une grofle Araignée, que la forte prefion de fa main avoit tuée, elle l'écrafa à l'inftant fur la bleilure, d'après le préjugé établi chezle peuple , que !'Arar- grée & le Scorpion font le feul fpécifique de leur venin. Cette femme n'a reflenti qu'une petite en- fure autour de l'endroit piqué, femblable a celle qui furvient après la piqure d'une grofle Guêpe, & de légères crampes, dans la cuifle & dans le jambe, que le rems & une boiffon fudorifique ont difipé. M. Brouflonet, de l'Académie des Sciences , M. Sibthorp , profefleur de Botanique à Oxford & moi, arrivames en Avril 1783 à l'une des ifles d'Hyères, nommée iffe du Levant ou de Titan. Les fermiers de l'ile chez qui nous logeämes nous dirent que leur père, âgé de plus de foixante ans ; fat mordu au bras, au commencement du mois de Juillet de l'année précédente, par une grofle Araï- gnée, enramaflant des gerbes de bled. Cette mor- fure n'occafionna d'abord qu'une légère inflamma- tion, à laquelle cet homme fit peu d'attention ; mais bientôt l’inflammation augmenta à un point tès-confidérable, & elle fe termina a tems après par la gangrenne & la mort, fans que l'on- guent de la mère & les cataplafmes émolliens , qui furentles feuls remèdes employés, puflent empècher les progrès du mal. ; Nous ne favons pas quelle eft l’efpèce d'Arar- grée qui a mordu les deux perfonnes dont je viens de parler ; mais il eft probable que c’eft la Taren- tule , très-commune aux ifles d'Hyères & dans toute la partie méridionale de la Provence. J'ai cherché plufieurs fois avec la plus grande attention , foir dans les Æraïgnées mortes depuis quelque tems, & confervées dans les _colleétions, foit dans celles que je venois de tuer ,fije ne trou- verois pas quetque véficule pleine de venin, & fije ne découvrirois pas en mème-tems, aux mandibules ou crochets, quelque petite ouverture , par où € A R À venin, fi toutefois il exiftoic, pûr fortir & être in- troduit dans la plaie lorfque l'infeéte mord, Les mandibules, ainfi que nous l'avons dit plus haut, font compolées de deux pièces , dont la première cft grofle, aflez dure , cruitacée , & vuide en-dedans ; a dernière eft mince, dure, dela confiftance dela corne, arquée , très-pointue & creufée en gourière tout le long de fa partie inférieure. Je n’ai pu ap- percevoir ni à l’une ni à l’autre de ces pièces aucune ouverture par où le venin püt fortir. La première pièce eft creufe en-dedans, & contient les mufcles qui font mouvoir la feconde ; ces mufcies fontaflez diftin&s; ils font charnus, renflés & terminés par des tendons, qui ont leur attache à la bafe interne de la feconde pièce. Ils font mous, humides, dans l'animal vivant ou récemment mort , comme le doi- vent être des parties charnues ; mais il ny a rien parmi eux qui reflemble à une véficule. J'ai cher- ché au- deflous des mandibules &: jeu’ai rien trouvé: je n'ai même pu découvrir aucun canal, aucun petit tuyau qui y communique. Si j'ai bien vu, S'il n’exifte effe“ivement aucune véficule dans les mandibules ou aux environs , aucun canal qui communique à ces mandibules , comment l’Araïgnée introduiroit-elle fon venin dans la plaie, au moment de la piqûre? Y auroit-il quelque ouverture qui m'eüt échappée ; & la pointe du crochet feroit-clle elle-même percée d'un trou imperceptible ? Mais d'ou viendroit alors ce venin ? l’Araignée lerendroit- clle par la bouche lorfqu’elle mord ? Et ce venin, en fe répandant fur l’endroit bleflé & non dans la plaie même, fufiroitil pour occafionner prompte- ment la mort d’un iafeéte mordu , ou les fymprômes qu'on a cru réfulter de la morfure des Araïgnées ? SwWammerdam a examiné aufli les crochets qui terminent les mandibules de cesinfetes, fans avoir pu y découvrir aucune ouverture. « Diligente autem horum fpiculorum inffituto examine , hand potui in lis vel minimas detegere operturas, quibus vene- ratus quidam humor excerni poffer ».Ce célèbre ob- fervateur n’a jamais vu non plus fortir de ces crochets aucune liqueur virulente « Praterea numquam vidi Araneos , a me irritatos , quidquam ideo liquoris virulenti excrevifle , ut ur quam attentiffimus in rem fucrim. Biblia nat. pag. 49 ». Quoi qu'il en foit du venin des Araïgnées , nous croyons avec Clerck & Degecr que dans les pays froids aucun de ces infeétes n'eit dangéreux pour l'homme ; mais il feroit très-poflible que lanta rentule & la plupart des Araignées des pays chauds le fuflent plus ou moins. Nous regrettons de n'être pas à portée, dans ce moment, de faire des expé- riences à ce fujet, & nous iavitons les perfonnes qui peuvent fe procurer la Tarentule ou quelqu'autre groflc Araïgnée vivante des pays chauds, (ur-tout ARA 187 parmi celles quenous avons rangées dans la famille des Loups , à tenter quelques expériences pour s’aflir- rer d'un fait qu'il fcroit très-important de vérifier. IL paroïc qu'on peut avaler des Araignées fans qu'il en réfulte aucun inconvénient. On fait que les Poules & la plupart des oifeaux les recherchent & les dévorent avec avidité. Il n’eft pas rare qu'on en avale de petites dans certaine liqueur où avec des fruits. On rapporte même qu'il ya des Renosss qu'un goût dépravé a portées à avaler de groffes Araïignées vivantes, & cependant il n'eft jamais réfulté rien de fachcux. Des ennemis des Araignées. La multiplication de la plupart des Araïgnées feroit innombrable fi elles n’étoient détruites par différentes caufes, Sans rien dire de l'hiver , qui dans nos climats en fait périr un très-grand nombre, ces infeétes font encore dévorés par la plupart des oifeaux ,. par les Sphex & les Ichneumons , & elles fe détruifent même quelquefois les unes les autres. La plupart des oifeaux fonttrès-friands des Arai- gnées , ils en mangent une quantité confidérable lor{- qu'elles font encore petites , & dans le tems fur- tout qu'ils nourriflent leurs petits : ce font princi- palement les efpèces qui vivenc fur les arbres & fur les fleurs , telles que les Araignées Crabes & les Fileufes, qui font le plus expofées à être dévorées par les oifeaux. Les Sphex fondent fur les Araignées , les fai- fiflent au milieu de leurs toiles , les piquent avec leur aiguillon , & les emportent pour fervir de pâture à leurs larves. L'Araignée a beau fe dé- battre, faifie fortement par la partie fupérieure de fon corps , elle ne peut mordre l'infeéte, tandis que celui-ci lui enfonce fon aiguillon dans le corps & la tue. Quelques Ichneumons faififient de même ces infectes & en nourriflent leurs petits. c Il vient aux Araïgnées domeftiques, fuivant » lobfervation de Homberg , une maladie qui les » fait paroître horribles ; c'eft qu'elles deviennent » toutes pleines d'écailles , qui ne font pas couchées » à plat les unes fur les autres, mais elles en font » hériflées, & parmi ces écailles il fe trouve une » grande quantité de petits infeétes, approchans » de la figure des Pous des Mouches, mais beau- » coup plus petits. Lorfque cette Araigiée malade » court un peu vite, elle fecoue & elle jette à bas » une partie de ces écailles & de ces petits infeétes. » Cette maladie cft rare dans nos pays froids ; je ne » l'ai obfervée que dans le royaume de Naples. » L'Araignée en cet état ne demeure pas long-temns » en la même place, & érant enfermée elle meurt promptement ». ( Mém. de l Acad, des Science ai, 1707, pag, 348 ). ? 5 188 Suite de l'Introduétion à PHifloire Naturelle des Infeëtes: TENTE Era Rl AR AU TL |G'NNÈPE, AIR AUN.EXA: L'in. «Gr 0)rlrs UF 4e: AR AN E ÙU S,1 Lisrt COLE nRCxk; CA R AlCUT EUR ES IGIMIN EMR TA OADIALS Point d'antennes. Bouche pourvue de deux mandibules , de deux mâchoires, d’une lèvre || P , ) inférieure , & de deux antennules. | Mandibules grandes, terminées par un crochet fimple, arqué , pointu , mobile. Antennules longues, filiformes, compofées de cinq articles, dont |! le dernier en mafle, dans les mâles. Huit yeux liffes, convexes. Abdomen joint au corcelet par un petit filet. Tarfes compofés de deux pieces. ENS PME AICHENS me PRE MI ER Eu :F ACME HALLE fauve, avec une triple croix formée par des | points argentés. ARAIGNÉES TENDEUSES. L 4 ARAIGNÉE marbrée, 1. ARAIGNÉE fafciée. 3 Brune ; abdomen ovale , mélangé de blanc \# Corcelet argenté ; abdomen avec des bandes | & de brun clair. Jaures & norres; pattes avec des anneaux norrätres. se ARAIGNÉE angilaire, . ARAIGNÉ ne 2 . foyeufe. Noirâtre ; abdomen ovale, avec un tuber- Argentée ; abdomen rond , mameloné tout cule conique de chaque côté de fa bafe. utour ; pattes mélanoées de fauve livide & c s de noir. 6. ARAIGNÉE pale, 3. ARAIGNÉE porte-croix. D'un fauve péle ; abdomen prefque trian- gulaire, avec quatre pornts enfoncés, & une | Abdomen prefque globuleux, d'un brun | croix argentée a [a bafe. © Suite de l'Introduéion à l'Hifloire Naturelle des Infiêtes. ARAIGNÉES. {Infeétes). 7. ARAI GNÉE orangée, D'un gris cendré ; abdomen globulsux re , Jaune, avec des veines noirâtres, & deux larges raies longitudinales | orangées. 0 © D] D 8 ARAIGNÉE quadrille. D'un gris cendré; abdomen ovale, d'an Jaune plus ou moins fauve ou verdâtre | avec des pornts & quatre taches blanches. 9. ARAIGNÉE à cicatrices. Oëfture ; abdomen ovale, pointillé de gris, avec des taches noires, concaves, 10. ARAIGNÉE ombrée. Livide , cendrée , obfcure ; abdomen ovale, avec une grande tache en forme de feuille découpée , & quelques points jaunâtres. 11. ARAIGNÉÈE porte-feuille. Päle; abdomen avec une grande tache noi- râtre en forme de feuille. 12. ARAIGNÉE découpée. Cendrée, livide ; abdomen jaunâtre , obf- cur,avec une grande tache en forme de feuille découpée. 13. ARAIGNÉE à brofles. Abdormenalongé , avec des taches blanches ; | pattes longues, renflées & velues vers Leur | extrémité, 14 ARAIGNÉE mamelonée. Soyeufe, argentée; abdomen moitié ar gente, moitié fauve , avec trois tubercules arrondis de chaque côté. 15. ARAIGNÉE faflueufe. Argentée ; abdomen ovale, oblong, ar- genté, avec fix bandes jaunes , & des lignes rouges, tranfverfales. 16. ARAIGNEE variable. Roufsâtre; abdomen globuleux , Jaurâtre ou brun, avec. des bandes obfcures , arquées, | énterrompues par une grande tache oblongue, blanche. 17. ARAIGNÉE tuberculée, Abdomen obfcur , mélangé de noir & de blanc , avec deux tubercules mamelonés. 18, ARAITGNÈE conique, Corcelet noirâtre; abdomen cendré, avec deux taches brunes , & terminé en pointe conique. 19. ARAIGNÉE cucurbitine. D'un vert péle ; abdomen ovale , avec quel- ques pornts noirs. 20. ARAIGNÉE brune. Brune , norrâtre, tachetée de noir ; abdo- men ovale ; pattes velues , noträtres, avec des anneaux d'un brun clair. 21, ARAIGNÉE patte-étendue. Abdomen alon É d ur rz verdaire »- 41 CE) s s : / > erité attes antérieures longues & étendues. 22. ARAIGNÉE militaire. Brune ; abdomen fauve, avec quatre épines dont deux verticales & deux horizontales. 23: ARAIGNÉE épineufe, Brune , luifante; abdomen CERN armé de huit épines, dont deux antérieures} | horizontales , avancées , deux poftérieures longues & divergentes. 24. ARAIGNÉE fourchue. Brune, lurfante ; abdomen aplati , bardé, ponclué ; armé de quatre épines, dont deux latérales très-courtes , deux poflérieures très- 4 longues , arquées. fl ARAIGNÉES. (Infectes ). 2$. ARAIGNÉE Cancre, Brune , fauve, luifante ; abdomen large, prefque hémifphérique , armé de fix épines horizontales. 26. ARAIGNÉE armée, Brune, glabre, luifante ; abdomen alongé, prefque triangulaire, armé de fix, huit ou dix épines , dont deux poftérieures longues , horizontales, divergentes. 27. AÂRAIGNÉBE tétracanthe. Ferrugineufe ; abdomen prefque en croif- fant , armé de quatre épines latérales. 28. ARAIGNÉE voûtée. Noire ; abdomen briqueté, voité & armé de chaque côté de deux épines, dont la pofté- rieure eft beaucoup plus longue. 29. ARAIGNÉE pyramidale, Abdomen ovale, obftur, avec une grande tache pyramidale, entourée d'une large raie Jaune. 30. ARAIGNÉE alphabétique. Abdomen ovale, prefque globuleux , obfcur, avec une tache blanchätre, en forme de X. 31 ARAIGNÉE purpurine. Cendrée, obfcure ; abdomen ovale, pref- que pourpré, avec deux larges raïes jaunes. 32. ARAIGNÉE ondée, Cendré:, obfcure ; abdomen ovale, noir, avec deux raies & des traits blancs ; pattes mélangées de noirâtre & de blanc. Suite de l'Introduftion à l'Hifloire Naturelle des Infeéles: S'E:C:O 'N:D'E MR ANNE L E! ARAIGNÉES FILANDIÉÈRES. 33. ARAIG NÉE couronnée. Abdomen ovale, d'un jaune clair , avec un cercle rouge. 54 ARAIGNÉE triangulaire. Abdomen ovale, blanchâtre fur les côtés, avec une fuite de taches triangulaires, [ur le milieu, d'un brun rougeâtre. 35: ÂRAIGNÉE montagnarde, Abdomen ovak , blanchâtre, avec des taches cendrées ; pattes tachetées de norr. 3€ ARAIGNÉE atroce. Noirâtre ; abdomen ovale, avec une tache noire, bordée de jaune paille. 37. ARAIGNÉE biponctuée: Abdomen noir, fphérique , avec deux points enfoncés. 38. ARAIGNÉE tachetce. Noëirâtre ; abdomen fphérique, noirâtre, avec huit taches blanches. 39; ARAIGNÉE à fix yeux. Abdomen ovale, alongé, d'un gris jau- nâtre, fur les côtés, avec une raie longitu- dinale, découpée, au milieu. 40. ARAIGNÉE phalangifte. Brune, livide ; abdomen ovale, oblong ; pattes très-longues & très minces. Suite de l’Introduëtion à l'Hifloire Naturelle des Infectes. Ne à: ARAIGNÉES. ( Infectes ). 4t. ARAIGNÉE à nervures. Noirâtre ; abdomen prefque globuleux, avec une tache obfcure, en forme de feuille, & des nervures blanches. 42. ARAIGNÉE lunulée. Roufsätre ; abdomen renflé à fa bafe , ter- miné en cône, avec quelques taches jaunes, en lunules. « 43: ARAIGNÉE marron. Abdomen ovale, châtain, avec trois ran- gés longitudinales de points , & deux bandes blanches. 44. A RAIGNÉE crochue. Abdomen prefque globuleux , avec une ligne longitudinale, blanche, & quatre latérales, crocAuXS. 45. ARAIGNÉE formofe, Abdom:n ovale , retréci vers La pointe, & mélangé de noir, de rouge, de blanc & de ll Jaune. 46. ARAIGNÉE ovale. Roufsâtre ; abdomen ovale, oBong , jeu nâtre , avec une grande tache rouge, ovale. 47. ARAIGNÉE rayée, Abdomen ovale , oblong , d'un blanc jaune , avec une petite ligne & deux rangées de points noërs. 48. ARAIGNÉE cellerière. Abdomen ovale, jaune, couvert de quel- ques poils noirs, avec des taches jaunes, claires & luifantes. 49. ARAIGNEE bourfoufiée. Brune, roufsâtre ; abdomen prefque glo- buleux, grisâtre, avec une raie & des points irréguliers, noirâtres, T'RO:LSlEME. FA MILLE. ARAIGNÉES TAPISSIERES. so. ARAIGNÉE domeftique. Abdomen ovale, noirêtre , avec une fuite de taches noires, dont la grandeur va en diminuant. $1. ARAIGNÉE fatinée. Abdomen ovale, oblong, dun gris nébu- Lux, avec deux points jaunâtr2s en-deffous. ÿ2. ARAIGNÉE labyrinthe. Abdomen ovale, noïrâtre , avec urie raie longitudinale, blanchätre , pinnée. 53: ARAIGNÉE aviculaire. Noirâtre, très velue ; extrémité des pattes large & veloitée en-deffous. $4 ARAIGNÉE roulle. Rouffe ; abdomen ovale, d'un gris jaunâtre, avec des nuances cendrées. $s: ARAIGNÉE renverfée. Brune, noirêtre ; abdomen prefque orbi- culé, avec quelques lignes & Les côtés blan- || châtres. 56. ARAIGNÉE dentelce. Couleur de fuie; abdomen alongé, avec une grande tache blanchätre, dentelée. LA e / 57. ARAIGNÉE geniculée D'un gris cendré; abdomen ovale ; pattes 4 étendues, grifes ; avec leurs articulations ïà norres, ë ARAIGNÉES. ! Infedes ). QU A P'RA IE ME PAM ELR'E. ARAIGNÉES Lours. 53. ARAIGNÉE TFatentule. D'un gris cendré, trèsnoire en-deffous ; abdoinen avec des taches triangulaires , obfcures. s : 59. ARAIGNÉE agraire. Abdornen alongé , de couleur cendrée, avec une raie longitudinale, ondée, roufsätre. 60. ARAIGNÉE frangée. Noire; corcelet & akdomen avec une raie latérale , blanchätre. 61. ARAIGNÉE httérale. Corcelet obfcur , avec trois raies lonpitu- dinales, céndrées ; abdomen ovale, norrâtre. 62. ARAIGNÉE bordée. Brune, alongée ; corcelet & abdomen avec une raie blanchäâtre; pattes d'un vert tendré. 63. ARAIGNÉE campagnarde. Cendrée , obfcure ; abdomen ovale; avec une grande tache cuneiforme, bordée d'un gris fauve. 64. ARAIGNÉE porte-fac, Abdomen ovale, d'un: couleur ferrugi- neufe, obfcure. \ 6. ARAIGNÉE enfamcée. Abdomen ovale , noirâtre , avec deux points blancs vers la bafe. l'Introduëtion à l'Hifloire Naturelle des Infeiles. 66. ARAIGNÉE vagabonde, Abdomen ovale ; corps noirâtre , fans taches. 67. ARAIGNÉE alongée. Jaunêtre;. abdomen ovale, alongé & fon extrémité. 63. ÀÂRAIGNÉE ouviière. Abdomen ovale, oblong , obfcur , avec une tache longitudinale, noire, anguleufe. 69. ARAIGNÉE locataire. Abdomen ovale , d'un brun rougeâtre , avec plufieurs lignes tranfverfales, noires, ondées, 70. ARAIGNÉE foreftière. D'un gris obfcur ; corcelet & abdoïnen avec une raie longitudinal, rouffe, obfcure. 71: ARAIGNÈE carence, Noire; corcelet étroit, relevé en caréne antérieurement, large & aplati poftéréeurement. 2. ARAIGNÉE lugubre, avec une rare obfcure dans le Noire; abdormen ovale, longitudinale, roufsâtre, mêle. 75. ARAIGNÉE obfcure. Noirâtre, poileufe ; abdomen ovale, cer- celet avec une raie & les bords bruns, 74. ARAIGNÉE à taches b'anches. Obfcure ; corcelet & abdomen avec une grande tache oblongue , blanche & deux points | TOITS. 73 ARAIGNÉES. (Infectes ). 75 ARAIGNÉE corfaite. Abdomen ovale, noirâtre, avec fix points & une lione longitudinale de chaque côté; blan- châtres. 76. ARAIGNÉE pêcheur. Noire ; corcelet prefque rond , très-aplati ; abdomen ovale, velu. 77. ARAIGNÉE minime. Noirâtre; fans taches ; corcelet prefque ovale ; abdormen prefque rond, foyeux. 78. ARAIGNÈE pointillée. Abdomen oblone, verdâtre, avec vinet : Cr 2 © quatre points blanchätres, 79. ARAIGNÉE cendrée, Cendrée ; abdomen noirâtre en-deffus , avec | AuÎt points. cendrés, CINQUIEME: F AMI LL E. ÂARAIGNEES PHALANGES. 80. ARAIGNÉE du Pin. D'un gris noirâtre ; abdomen ovale, alongé, avec deux taches cendrées. 81. ARAIGNÉE chevronncée. Noirâtre ; abdomen ovale, alongé, avec trois bandes demi-circulaires , blanches. 82. ARAIGNÈE demi-circulaire, Noire; abdornen, avec trois bandes demi- A] cérculaires, fauves. ERA Hifloire Naturelle , Infeëtes. Tome I. 83. ARAIGNÉE grofle-patte. Noïire, avec des lignes tranfverfales., blan- ches , au devant de la tête ; jambes antérieures grofles & renflées. ; 84 ARAIGNÉE fanguinolente. Corcelet élevé, très noir ; abdomen ovale, rouge , avec des taches norres. 85. AÂRAIGNÉE rouge. Noîre ; pattes pofférieures rouges ; abdo- menrouge en deffus , avec quatre points noirs. 86. ARAIGNÉE luride. Corcelet brun, bordé de gris ; abdomen alongé, avec une grande tache oblongue, découpée. 87. ARAIGNÉE Fourmi. Alongée, noïrâtre ; abdomen oblong, avec une tache blanchë de chaque côté; pattes brunes, 88. ARAIGNÉE des troncs. Noïrâtre ; abdomen ovale, avec quelques points blancs peu marqués. 89. ARAIGNÉE des rochers, Abdomen avec une tache noire, dont ‘les bords font rouges & le centre blanc. 90. ARAIGNÉE mouflue, Glauque ; abdomen ovale, alongé, avec deux raies longitudinales , noirâtres,, peu Inarquées, 91. ARAIGNÉE ftriée. Abdomen ovale, obfcur , avec une tache Bb $ ee ARAIGNÉES. ( Infectes ). cuneiforme, d'où partent d:s rayons blan- châtres, 92. ÂRAIGNÉE à tarière. Norrûtre ; abdomen ovale, avec une raie longitudinale, droite, & fix tranfverfales , crochues. 93. ARAIGNÉE marquée. Corcelet noirâtre, avec une tache blan châtre , en forme de V ; abdomen ovale. 94. ARAIGNÉE ponctuée, Corcelet roufsâtre ,avec cing points blancs ; abdomen ovale, brun, avec deux rangées de points blancs, 95: ARAIGNÉE cordiforme, Abdomen er cœur, noir, avec des raies obliques, norrâtres, luifantes , formées par des poils. 96. ARAIGNÉE faucille. Corcelet rhomboïdal, aplati, avec deux points & deux taches en faucille, noirâtres. 97. AR AIGNÉE frontale. Noëre ; abdornen ovale , avec deux points enfoncés ; front blanchâtre. SEX I EME) FA M ILAL:E. ARAIGNÉES. CRiAB-ES. 983. ARAIGNÉE verdâtre. D'un vert clair ; abdomen ovale, alongé , d'un vert jaunâtre , avec une lignë latérale, blanchätre, Suite de l'Introduëtion à lHifloire Naturelle des Infeites. 96. ARAIGNÉE citron. D'un jaune citron ; abdom:n circulaire, aplati, avec une raie rouge de chaque côté. 100. ARAIGNÉE rurale. Grisâtre ou brune; abdomen d'un jaune obfeur, aplati, prefque triangulaire , un peu plus large a fa partie poflérieure. 101. ARAIG NÉE tigrée. Abdomen mince à fa bafe, large à fon extrémité, aplaté, cendré, avec des taches irrégulières , noïrâtres, 102. ARAIGNÉE calicine. Fauve pâle ; abdomen prefque rond, avec quelques impreflions au milieu , & quelques rides fur Les côtés. 105. ARAIGNÉE hideufe. Noirûtre ; corcelet argenté, bordé de blanc ; abdomen prefque triangulaire. 104 AÂRAIGNÉE Scorpion Xoire ; abdomen ovale, blanchâtre , avec deux lignes longitudinales, noires, courtes & Jinuées. 105. ARAIGNÉE jardinière. Brune ; abdomen prefque globuleux, avec trois bandes blanches. 106. ARAIGNÉE arlequine. Noire ; abdomen d'un fauve jaunâtre , avec trois bandes noires ; pattes avec des taches annulaires, férrugineufes & noirâtres. 107. ARAIGNÉBE dorée. avec fon extrémité notrâtre. Suite de l'Introduëtion à l'Hifloire Naturelle des Infeëtes: 195 ARAIGNÉES. {Infedes ). 103. ARAIGNÉE flamboyante. fureux ; pattes longues, pâles, avec leur ex trémité noire. Abdomen ovale, foyeux , avec une tache es d' A ÉE bicolor noire, & deux raies d'un jaune doré. 11$. ARAIGNEE Dico:or. 109. ARAIGNÈE fourmillière. Corcelet rourz, couvert depoils grisâtres ; abdomen ovale, roux, avec quatre points noirs, Jaunûtre ; abdomen ovale , avec une grande | enfonces. tache alongée , noïre, bordée de blanc. ; 116. ARAIGNÉE chaffeufe. 110. ARAIGNÉE hupée. | ne Légérement velue, noirâtre ; corcelet con vexe , orbiculé; abdomen ovale, pubefcent ; bdorn refque mboï. étréci à [a FAR Abdomen prefque rhomboïdal, rétréci à nord lenes. }| bafè, obfcur, raboteux, avec une tache lut- B| fante, en forme de créte. e : TE NOERS 117. ARAIGNÉE réticulée. AIGNE ; 4 : iculé itI. ARAIGNÉE rofe Blanñchâtre ; abdomen fphérique, réticulé, | - ; . | d'une couleur purpurine [ur les côtés, Abdomen ovale, jaune, avec trois raïes ee J longitudinales, rouges. ; FE AE 118. ARAIGNÉE mouchetée. T 7 n à j SEPTIEME FAMILLE. Abdomen prefque globuleux , jaune, avec quatre points noirs de chague côté, & l'anus ARAIGNÉES ÂAÂQUATIQUES. Frieuane 112. ARAIGNÈE aquatique. > Ant 119. AÂRAITGNÉE des rofeaux. Brune, Llivide ; abdomen ovale , noirâtre, h| avec deux lignes tranfverfales & deux potnts Abdomen prefque globuleux , blanc, avec nez foncés. des taches noirâtres. H'OUANRLE ME FA MTL EE: 120. ARAIGNÉE à trois lignes. ARAIGNÉES MiINEUSESs. Abdomen ovale, blanchätre , avec trois ran- gées longitudinales de points norrs. 113. ARAIGNEE réclufe. eau: : 121. ARAIGNÉE à rales purpurines, Très noire, luifante; abdomen ovale, velu, | | noir ; pattes courtes, prefque égales. Abdomen prefque gloëuleux » Jaune, avec | deux lignes longitudinales, & quatre points Efpices dont la manière de vivre eff | purpurins. inconnue. | 122. ARAIGNEÉE patte-fauve 114. ARAIGNÉE fulfureufe. Corcelet noir; abdomen obfèur ; pattes Ro/fe-pâle; abdomen ovale, d'un jaune [ul- ‘ fauves. o 2 ARAIGNÉES. ! Infeëtes ). 123. ARAIGNÉE Hibou. Noîre ; abdomen avec deux points blancs & une tache blanche en forme de croiflant. ’ \ ° LA 124. ARAIGNÉE à poin:s enfoncés. Cendrée ; abdomen oblong, couvert de poils glauques, avec fix points enfoncés. 12$. ARAIGNÉE jaune. _Corcelet fauve; abdomen oblong, Life, d'un beau jaune. 126. ARAIGNÉE bimaculée. Abdomen ovale, prefque globuleux , chä- tain, avec deux petites taches blanches. 127. ARAIGNÉE oculée. Péle ; abdomen avec une tache annulaire noire ; cuifles avec trois taches doubles , blan ches , oculécs. 1284 AR A TGN-EE épine-mobite. Abdomen prefque arrondi, d'un brun jau- nêtre ; cuifles ferrugineufes , avec des éprnes mobiles. 129. ARAIGNÉE longimane. Abdomen cylindrique , alongé, noirâtre ; || pattes antérieures très-longues. / LA 130. ARAIGNÉE lobée. Abdomen prefque ovale, un peu aplati, lobé , blauc , avec deux païres de lignes tranf- L] , s I 2 e verfales vers l'extrémité, 131. ARAIGNÉE cachce, Noire; abdomen cendré, avec une ligne longitudinale, noire, interrompue. 132. ARAIGNÉE notce, Verdâtre ; corcelet ‘& abdomen avec deux lignes longitudinales, noires, 133. AR AIGNÉE €enfanplantée. Abdomen ovale , noîr, avec une raïe lon- gitudinale, rouge. } \ 154 ARAIGNÉE nègre. Noire ; abdomen avec deux points bri- quetés à fa partie fupérieure. 134. ARAIGNÉE globuleufe. Noire ; abdomen globuleux, rouge de chaque côté, 136. ARAIGNÉE larronefe. -Corcelet velu, cendré; abdomen ovale, noir, avec des taches férrugineufes. 137. ARAIGNÉE dorfale. Verte ; abdomen ovale , pêle en-defus, noirâtre en-deffous, 138. ARAIGNÉE trident. Verdâtre ; abdomen ovale, blanc: anus roufsâtre. 139. ÀARAIG NÉE argentce. Abdomen blanc, noirétre poflérieurernent, ariné de trois épines de chaque côté. 140. ÂARAIGNÉE trimouchette. Jaunûtre ; abdomen noir, avec trois taches blanches. 141, ARAIGNÉE bourreau. Ferrugineufe ; abdomen prefque globuleux , 1 ARAIGNÉES, (Infectes). cendré, avec une ligne longitudinale, noï- râtre. 142. ARAIGNÉE comprimée. Noire; corcelet comprimé, avec une ligne longitudinale , blanche ; pattes livides. 143. ARAIGNÉE pubère. Noirätre, pubefcente ; abdomen ovale, obfeur , avec quatre taches cendrées , dont les deux poflérieures font les plus grandes. 144. ARAIGNÉE myope. Verdätre; abdomen d'un rouge de [ang en-deffus , avec quelques points noirs. 145. ARAIGNÉE longue-patte. Noire; abdomen cylindrique, noirâtre, avec fix points enfoncés ; pattes très-longues, 146. ARAIGNÉE pinnée, Abdomen notrâtre, avec une ligne longi- tudinale blanche , pinnée. 147. ARAIGNÉE rameule. Päle ; abdormen oblong, argenté, avec des lignes rameufes , noires. 148. ARAIGNÉE fanplante. Noire ; abdomen ovale, avec üne bande jaune à fa bafe; poitrine d'un rouge de fang. 149. ARAIGNÉE patte-velue. Noire ; antennules & pattes teflacées, très- velues, 150. ARAIGNÉE Hériffon, Téte avec troës dents à [a partie antérieure ; abdomen hériffé, couvert d'épines. 198 A R A PREMIÈRE FAMILLE. AURA UTNGNNELELS IMIMEUNKDIELUNSIENS! ARANEZÆ RETIARIÆ. CN AURAI CR EN RCE: Toiles circulaires & régulières, en réfeau vertical. Longueur refpective des pattes : les pre- mières, les fcondes, les quatrièmes & les noifièmes. ., Yeux, *< * quatre au milieu en quarré, de:ix de chaque côté fur une ligne oblique. Ces Araignées (ont aufli nommées , par quelques auteurs, Araignées des Jardins , parce qu'on ren- contre fouvent dans les jardins la plupart des efpèces de cette famille. Elles ont huit yeux , dont quatre au milicu de la partie antérieure de la rète , formant un quarré; & deux de chaque côté, placis fur une ligne oblique, féparés l'un de l'autre , ou rarc- menc joints enfemble. La longueur refpe@ive des pattes et conftamment ja méine dans toutes les efpèces de cette famille. Les deux antérieures font les plus longues:les fecondes le font un peu mo ns: les quatrièmes font un peu plus courtes que celles- ci; enfin, les troifièmes font les plus courtes de toutes. Ces Araïgnées conftruifent des filets circu- laices , réguliers , a maille, qu’elles tendent verticale- ment entre des branches & des rameaux d'arbres, d'arbrifleaux ou de plantes, {ur des ruiffeaux , dans des endroits humides, fréquentés par des infectes. On en voit aufi quelquefois contre les murs des maifons. L'Araignée (e place ordinairement au milieu de la toile, la tête en bas. Elle fe tient aufli entre deux ou trois Æuilles qui Le trouvent le plus à portée de fa toile, & qu'elle a rapprochées & uries l’une a l'autre par le moyen de quelques fils. Les Arar- gnrées de cette famiile s’accouplent, en Europe, vers la fin de l'été : elles placent leurs œufs dans une coque de foie, qu'elles attachent contre un rameau, contre un mur , où à quelque endroit à portée de leur voile. Les petites Araïgaées ne doi- vent éclorre qu'au printems fuivant. La mère meurt fouvent avant l'hiver, maïs quelques-unes pañlent cette faifon enfermées dans des trous , fous l'écorce des arbres ou autres endroits femblables. E SIPIÉ CIENS, 1. ARAIGNÉE fafciée. AvansA fejtiaa. Fan. Arereca thorace argerteo ; abdomine nigre flavo- que, fefciato , pedibus fufco annulatis. Nos. Aranea argensea ; abdomine fafciis flavefcenti- pedibus fufco annulatis. Fas. Syfl. ent. pag. ! bus, AR A 433. 20, 11. Sp. inf. tom. 1. pag. $39. n°. 19% Journal de Phyfique. Août 1787. pag. 114. pl. 1. fig. 3. Cetre Araïgnée eft une des plus grandes & des plus belles de l'Europe. Ses yeux font petits , égaux, noirs, & figurés comme tous ceux de cette famille, c'eft-à-dire, que les quatre du milieu forment un quarré, & que les deux latéraux font placés fur une hgne oblique. Le corcelet eft aplati, un peu bordé, & couvert d'un duver cotonneux d'un blanc argenté. La tête, bien marquée dans cette efpèce par les deux lignes obliques qui forment un V, eft plus étroite que le corcelet. L'abdomen eft ovale : on y voiten-deflus un mélange de bandes d’un très-beau jaune , & de bandes d'un noir de velours 3 celles- ci font plus étroites & fouvent marquées d'une ligne jaune qui les coupe tranfverfaiement. Vers la bafe, la bande jaune eft plus claire :: plus large que les autres, & fouvent d'une couleur argentée. Les pattes font très-longues ; leur longueur refpeétive eft telle que nous l'avons indiquée en donnant le caractère des Araïgnées de cette famille. Leur couleur eft d’un jaune fauve, avec des bandes ou annçaux d’un noir moins foncé que celui de l'abdomen. L’extrémité des pattes eft mince & noire. $ Je douterois que cette efpèce fur l’Aranea faf- ciata de M. Fabricius , parce qu'il ne fait pas men- tion des bandes noires qui fe trouvent fur l'abdo- men, fi d’ailleurs la defcription & la place qu’elle occupe dans les ouvrages de 'ce favant ne con- veroient à l’efpèce que je viens de décrire. Elle conftruit de grandes toiles verticales a réfeau , dans les endroits humides, fur le bord des ruifleaux ou fur les ruifleaux mèmes , lorfque fes bords font couverts d’arbrifleaux. Elle fait fa ponte à la fin de l'été, & je crois qu'elle périt après, parce que je n'en ai jamais trouvé en hiver, ni jamais vu de roffes au commencement du printems. Elle fe trouveà Madère ,en Afrique , en Italie ; elle eft très-commune en Provence. 2. ARAIGNÉE foyeufc. ARANEA fericea. Nos. Aranea corpore argenteo; abdomine mammato , pedibus rufo. nigroque annularis. Nos. Cette efpèce ft pour le moins aufli grande que la précédente. Ses yeux font écaux & noirâtres. Le corcelet eft peut ; proportionnellement à la grandeur de l'abdomen , un peu aplati, & couvert d'un duvet cotonneux , blanchâtre , argenté. L'abdomen eft orand & couvert du même duvet ; fon contour eft pref- que circulaire, mais feftonné ; on y voit huit tu- bercules ou élévations mamelonntes, arrondies ; dont quatre de chaque côté ; le deflous cft obfcur : avec un mélange de noir & de janne au milieu, Les pattes reflemblent à celles de l'efpèce précédente ; elles font très-longues , & annulées de roux livide & de noir; le noir cependant domine. Cette cfpèce conftruit , dans les bois, de grandes ARA toiles verticales à réfeau , un peu plus forres que celles de ’Araïgnée falciée. Je l'ai trouvée fréquemment en Provence. Elle a été aufli rapportée du Sénégal par M. Geoffroy de Villeneuve. 3. ARAIGNÉE porte-croix. ÆARANFA diadema. LiN. Aranea abdomine fubglobofo rubro-fufce : cruce albo punitata. Lin. Syf. nat. pag. 1030. n°, 1. —Faun, fuec. n°. 1993. Aranea diadema.Fas. Syff. ent. pag. 434. n°. 13. — Sp. inf. tom. 1. pag. $40. n°4 21. L'Araïgnée à croix papale. Grorr. nf. 2. pag. 647. 19. Aranea livido-rufa ; abdomine cruce triplici lutea. GEOFF. cb. Araignée à croix tendeufe , à ventre arrondi, d'un brun cbfeur ou roux, à deux tubercules, avec des taches blanches fur le dos, placées ea triple croix. Dec. Âém. tom. 7. pag. 218. 1. pl. 11. fig. 3. Mourr. Theat. inf. pag. 233. fig. 1. Lisr. Aran. angl. pag. 28. tit. 2. fig. 2. ÆAranea Linnei. Scor. Ent: carn. n°. 1077. Aranea diadema. ScHRANK. Enum. inf. auft. n°. 1o91. RoOzsEL. Inf. rom. 4. pl. 35, 36. Araneus diadematus. CLERCK. Aran. fuec. pag. 2$: p!. 1. tab. 4. SCHAEFF. Elem. inf. tab. 21. fig: 2. —Icon. inf. tab. 19. fig. 9 3 Cette Araignée varie beaucoup pour les couleurs & pour la grandeur : ue femelles, à la fin de l'été, ont l'abdomen prefque auffi gros qu'une noïfette. Les pattes font beaucoup plus courtes que celles des efpèces précédentes. Ses yeux font petits, noiratres , & tous d’égale groffeur. Le corceler eft petit, un peu aplati, & d’une couleur brune, rouf- fâtre ou cendrée. L'abdomen eft prefque globuleux ; mais on voit de chaque côté, vers la bafe de fa partie fupérieure , une efpèce de rubercule ou élé- vation arrondie, Sa couleur eft d’un brun plus ou moins obfeur, quelquefois rouffâtre & rarement d’un jaune fauve. Il y a fur la partie fupérieure unc grande tache brune, en forme de feuille, dont les bords découpés font beaucoup plus obfcurs que le milieu. Cette tache s'étend depuis la bafe jufqu'à la pointe ; & on y voit, au milieu, une ligne longitudinale, formée par des points d'un très- béau blanc , & coupée par trois lignes tranfver- fales de femblables points. Les pattes font velues & chargées de beaucoup de piquans. Leur couleur eft brune, cendrée, avec des bandes circulaires noires. Cette efpèce conftruit fa toile fur des arbres ou des arbriflcaux, dans les champs , dans les jardins, & quelquefois contre le mur des maifons. La fe- melle pond fes œufs à la fin de l'été, & les en- ferme dans uneceque de foie, d’un tiffu très-ferré , d'une belle couleur jayne, & de la grofieur d'un A R A 199 pois , qu'elle attache contre un mur ox l'écorce d'un arbre. Elle la recouvre erfuire d'une fecendé enÿeloppe d'un tiflu beaucoup plus lâche que la première, telle à - peu - près que ceile qu'on voit autouf du cocon du Ver à foie. Cerre feconde en- veloppe paroît deftinée à défendre la première du froid & fur-tout de l’humidité. Cette coque ren- ferme un nombre très-confidérable d'œufs fphé- riques , de la grofleur des graines de Pavot blanc, d'une belle couleur jaune, qui n'éclofent qu'au prinrems fuivant. La petite Ayaignée au fortir de la coque diffère beaucoup par les couleurs des vieilles Araignées ; elle eft jaune , avec une grande tache noire fur le ventre 3; & on n’apperçoit la triple croix blanche que lorfqu'elle eft parvenue à fon entier accrotflement. Elle fe trouve dans toute l'Europe. 4. ARAIGNÉE marbrte. ARANEA marmorea. Fa. Ararea fufca ; abdomine ovato fufco alboque va- riegato. Far. Syff. ent. pag. 434. n°. 14: —Sp. inf. tom. 1. pag. $40. n°, 22. raneus marmoreus. CLEeRcK. Aran. fuec. pag. 129, hd ihrece d Cette efpèce reflemble beaucoup à la précédente pour la forme & la grandeur. Les yeux font noirs. Le corcelet eft petit, un peu aplati, & couvert d'un léger duvet gris blanchâtre. L’abdomen eft grand, dans les femelles, ovale, obfcur , mais parfemé de points blanchâtres & de points d'un brun plus clairs que le fond , ce qui le fait paroître comme marbré. Les patres font d'un brun obfcur , avec les articu- lations noirâtres. Cette Araignée conftruit une toile verticale à réfeau dans les champs, & plus fouvent fur les arbres fruiriers des jardins. Elle fe trouve en Europe. $. ARAIGNÉE angulaire. ARANEA angulata. Lin. Aranea angulata abdomine ovato, anrict late- teribus angulato acuto, thoracis centro excavato. Fas. Syf. ent. Sag: 434. n°. 12. —Sp. inf. tom. 1. pag. $39. n°, 10. Aranea angu/ata. LiN. Syff. nat. peg. 1531. n°.8, —Faun. fuec. n°, 1990. Araneus angulatus. CLERCK. Aran. füec. pag. 22. F1 CETTE CR CRC ADR Aranea angulata. ScHRANx. Enum. inf. auf, n°. 1094. Araïgnée angulaire tendeufe, à ventre ovale, roir, avec deux gros tuberculés coniques en-déflus. DE, Mém. tom. 7. pag. 221. pl. 12. fig. 1. Cette Araïgnée eft à-peu-piès de la crändeur dés précédentes ; elle varie beaucoup pour les couleurs. Le mâle eft plus petit & d’une couleur plus obfcure que la femelle. Les yeux de cer infeéte font noirs , de grandeur égale, & placés comme dans toutes kKs cfpècés de cette famille. Le corcelet eft per, ARA aplati, d'une couleur plus ou moins obfcure, avec une ligne longitudinale, dans le mulieu , fauve ou rougeatre , mais fouvent très-peu marquée. Le ventre eft noirâtre & de figure ovale, avec un tu- bercule élevé, conique, à fa partie latérale, an- térieure & fupérieure , ce qui le fait paroître comme triangulaire, On y appersoit, au-defius, la figure d’une feuille découpée, d'une couleur plus cbfcure que le refte, beaucoup mieux marquée vers la pointe que vers la bafe. Les bords de certe feuille font féparés par une ligne d’un gris blanchätre, qui règne tout autour. Il y a encore quelques taches blanchâtres & quelques autres brunes placées fi rré- gulièrement. / ,. Cette efpèce conftruit fa toile fur les arbres & dans les buiffons : fon accouplement a lieu ala fin de l'été, & le nid où celle renferme fes œufs ref- femble à celui de l'Araignée porte-croix. Elle fe trouve en Europe. 200 6. ARAIGNÉE pâle. ARANEA pallida. Nos. Aranea pallide fulva ; abdomine fubtriangulari , punis quatuor impreffis , bafr cruce argentea. Nos. Cette Araignée eft grande, velue, toute de cou- leur fauve claire, un peu pâle. Ses yeux font obfeurs & de grandeur égale. Les mandibules ou pinces font fauves avec leur crochet noir. Le corcelet eft petit & un peu aplati. L'abdomen eft joint au corcelet par un étranglement très-court ; il eft grand, très-relevé de chaque côté vers fa bafe, ce qui lui donne une figure à-peu-près triangulaire. On y apperçoit dans le milieu quatre points enfoncés formant ADI un quarré , & à la bafe une croix formée par des points argentés très-brillans. Les pattes font aflez courtes, d'une couleur plus pâle, que le corps, avec des an- neaux d'un fauve obfcur. Elle file une toile verticale régulière fur les arbres fruitiers, les arbrifleaux & les buiflons. Elle conftruit à côté de fa toile , entre deux ou trois feuilles qu’elle rapproche & qu’elle joint enfemble par le moyen de fils aflez forts, un logement où elle fe tient ordinairement cachée. On la voit rarement au milieu de fa toile. Elle fe trouve en Provence, dans les jardins & dans les champs. ARAIGNÉE orangée, ARANEA aurantia, Nos. Aranea cinerea j abdomine globofo flavo venis fafcis vittifque duabus aurantiis. Nos. Araignée tachetée d'orange tendenfe , à ventre arrondi , jaune, à veines brunes, & à grandes taches découpées , d’un rouge orangé. Dec. Mém, tom. 7. pag. 221. pl. 12.,fig. 16. Aranea aurantio-maculata retiaria ; abdomine glo- bofo flavo : venis fufcis maculifque aurantiis magnis foliaceis. Dec. tb. CLerck. Aran. fuec. pag. 30. pl. 1. tab. 6. Cette efpèce eft prefque aufli grofle que l'Arai- grée porte-croix, Ses yeux font noirâtres & de AR A grandeur égale, La tête, le corcelet, les pattes & les bras ou antennules font d'un blanc {ale grisâtre, avec des anneaux obfcurs. L'abdomen et gros, d'un jaune clair , avec quelques petires lignes brunes , irrégulières , en forme de veines, & deux raies très-larges, longitudinales ; d'une belle couleur d'orange, qui partent de la bafe de l'abdomen, & defcendent , une de chaque côté, jufques vers la pointe. La poitrine eft noiratre. Clerck regarde cette efpèce comme une variété de l'Araignée marbrée , quoique la figure & la def- cription qu'il donne deces deux infcétes foient très- différentes. 1 Elle file une toile régulière verticale fur les arbres , en Europe. 8. ARAIGNÉE quadrille, ARANEA quadrimaculata. DEc. Aranea cinerea ; abdomine globofo rufo-virefcente ; maculis quatuor punétifque plurimis aïbis. Nos. Aranea retiarfa ; abdomine globofo virefcente feu rufo, dorfo maculis quatuor magnis plurimifque minoribus niveis. DEc. Mém. tom. 7. pag: 224. n°. 4, pl. 12, fig: 18: Araignée à quatre taches blanches tendeufe, à ventre arrondi, verdâtre ou roux, avec quatre grandes & une fuite de petites taches blanches le long du dos, Dec. 6. Araneus flavus , quatuor infignibus maculis albis , aliifque multis exiguis ejufdem coloris in piélure clunium foliacea notatus. List. Aran. angl, pag. 42. tit. 8. fig. 8. Araneus quadratus. CLERCK. Aran. fuec. pag. dr UbLNT Lab + Cette efpèce eft dela grandeur des précédentes. Les yeux font noirs, égaux & placés comme dans toutes les efpèces de certe famille ; les deux latéraux ce- pendant font un peu plus rapprochés l’un de l'autre, La tête , le corceler & les pattes font de couleur cendrée ; celles-ci ont des anneaux noirâtres. La couleur de l'abdomen varie , 1l eft d’un gris cendré, jaunâtre ou fauve, auelquetois d'un jaune ver- dâtre , mais on y remarque toujours plufieurs points blancs irréguliérement placés , & quatre taches bianches, difpofées en quarré, dont les deux qui font vers la bafe font les plus petites. On la trouve en Europe, dans les champs, fur les arbres, les arbrifleaux , & plus ordinairement fer les jeunes Pins. 9. ARAIGNÉE à cicatrices, ARANEA cicatricofa. DEc. Aranea fufca ; abdomine globofo , fufco punétato ; dorfo maculis excavatis nigris. Nos. Araignée à cicatrices tendeufe, à ventre arrondi, d'un brun obfcur , pointillé de gris , avec des taches noires, concaves fur le dos. Dec. Mém. rom. 7. pag. 225$. $. pl. 12. fig. 19. Aranea cicatricofa retiaria ; abdomine globofo nigro fufco , punélis grifeis , dorfo maculis excava- tis nigris, DEG. Ellk A R A Elle eft grande, Ses yeux font noirâtres & égaux, es deux latéraux, placés fur une ligne oblique, font rapprochés l'un de l’autre. Le corcelet eft obf cur ; l'abdomen eft ovale, très-gros dans les fe- melles, noirâtre, avec de petites raches cendrées, irrégulières. On apperçoit, vers la bafe, une bande blanchâtre peu marquée, & deux rangées longitu- dinales de taches noires, un peu enfoncées, à côté defquelles il y a une ligne ondée, peu marquée, qui repréfente une feuille, dont les bords font dé- coupés. Cette efpèce conftruit contre les murailles une toile régulière verticale , femblab'e à celle des précé- dentes : eile fe tient cachée pendant le jour dans un nid de foie blanche , qu'ehe fe ménage fous quelque partie faillante du mur. Elle fe trouve en Europe. 10. ARAIGNÉE ombrée. ARANEA umbratica. Nos. Aranea livido-rufa ; abdominis piéfura foliacea nigra , luteo interfeëta, pedum annulis albis. GEOFF. Inf. tom. 2. pag. 647. n°. 9. pl..21. fig. 2. L’Araiïgnée à feuille coupée. GEorr. 46. Aranea dumetorum. FOURC. Entom. par. pag. $34: n°. 9. Araneus fubflavus , alvo pracipuë in fummä fui parte & circa larera albicante, plena ; oculis ni- gris pellucidis in capite albicante. List. Aran. angl. PAg. 24. tit. I. fie. I. Araneus umbraticus. CLErck. Aran. fuec. pag. 3. PLNT. tab. 7. Cette efpèce eft prefque auñli groffe que l’Araïgnée porte-croix. Les yeux font petits, égaux & noi- râtres ; les deux latéraux font très-rapprochés l'un de l’autre. Le corcelet eft aplati, obfcur , avec un léger duvet cendré. L'abdomen eft ovale, d'une couleur roufle , pale ou livide en-deflus, avec une très-grande tache obfcure fur le milieu , repréfen- tant une feuille, dont les bords font découpes. Au baut de cette feuille, 6n voit quelques points jau- natres , irrégulièrement placés. Le deffous du ventre eft noir, avec deux taches jaunes en lunules, qui fe rapprochent vers le bas. Les pattes font d’une couleur cendrée, pale, livide , quelquefois obfcure, avec des anneaux noirâtres & couvertes de piquans. On trouve cette efpèce dans les bois, où elle conftruit des toiles verticales à réfeau régulier. Je l'ai trouvée aux environs de Paris, dans le mois d'Avril , fous l'écorce pourrie d’un Saule, où elle avoit fans doute pañlé l'hiver. 11. ARAIGNÉE porte-feuille. ARANEA foliata. FOURC. s Aranea paliida ; abdomine macula magna fufca foliacea. Nos. Aranea pallida ; abdomine folium longitudinaliter extenfum pallidenigrum referente. GEOKr. Inf. tom. 2. pag. 646. n°. 8. L'Araignée porte-feuille. GEOFF. 46. Hifloire Naturelle, Infeëtes. Tome I. A R A ot Aranea foliata, Fourc. Ent. par. 533. 8. Araneus cinereus , capite leviter rotundo , piéura clunium foliacea , ad margines undata. List, Aran. angl, pag. 47. tit. 10. fig. 10. Cette Araïgnée n’eft peut-être qu'une variété de la précédente. Voici la defcription qu'en donne M.Geoffroy. «Sa couleur eft pâle & claire, & fon corps » eft un peu velu. Sn corceler eftiplus pâle & plus » lifle que le refte. Le ventre eff plus brun , & chargé » en-deflus d'une bande longitudinale , noirätre, on- » dée fur fes bords, repréfentant une efpèce de » feuille. Les yeux & le deffous du cercelet font » noirs , & le ventre a en-deflous une raie noire, » longitudinale, avec une ligne jaune de chaque » côté. Les quatre pattes de devant font les plus » longues, & celles de la troifième paire font les » plus courtes de toutes ». ( pag. 646 ). On trouve cette Araïgnée dans les prés, aux environs de Paris. 12. ARAIGNÉE découpée. ARANEA lacera. Nos. s Aranea livido-rufa ; abdominis pitfura foliacea Jepius interrupta, pedibus nigro-maculatis. GEorr. Bif. tom. 2. pag. 649. n°. 13. L'Araignée à feuille découpée & déchiquetée. GEOFF. 16. Aranea marmorata. Fourc. Entom. par. tom. 2. pag. 535: n°. 14. Araneus cinereus alvo admodum plena , ejufque piélurä in plures partes quai divulsä. List. Aran. angl. pag. 36. tit. 6. fig. 6. Cette efpèce reffemble un peu aux précédentes , pour la forme & la grandeur, mais fes yeux en diffèrent un peu ; les deux latéraux, au lieu d’étre placés fur une ligne oblique, forment prefque une ligne droite , avec les deux antérieurs du quarré. Le corcelet eft d’une couleur cendrée, jaunâtre, un peu livide, L'abdomen, dans les femelles, eft grand, ovale , d'un jaune obfcur fur les côtés, avec une très-grande tache noirâtre à la partie fu- périeure, repréfentant une feuille, très-peu appa- rente vers la bafe , & qui paroît comme coupée ou déchirée de chaque côté vers la pointe. L'abdomen du mâle eft beaucoup plus petit que celui de la femelle, la tache eft mieux marquée , & elle eft féparée par une bordure jaune. Les pattes font livides, avec des anneaux noirâtres dans les deux fexes. Elle fe trouve en Europe, dans les champs , fur différentes plantes, où elle conftruit des toiles à réfeau. 13. ARAIGNÉE à brofles. ARANEA clavipes. LIN. Aranea abdomine oblongo, tibiis excepto tertio pari clavatis villofis. LiN. Syff. nat. pag. 1034. n°. 27. Aranea clavipes. Fas: Syft. ent. pag. 437. n°. 27, — Spec. inf. tom. 1. pag: $43.n°, 37. c 202 A R A Aranea fafciculata retiaria ; abdomine oblongo antice giobo , thoracis medio fpinis duabus ercëis Lu trbiis extremitate villofis. Dec. Mém. tom. 'FRÉNIRE: Pl 39. fig. 1. Araïgnée a broffes rendeufe , à ventre alongé, & boflu en-devant , à deux épines noires, élevées fur le corceler, & à jambes velues à l'extrémité, Dec. ib. Tarantula oblonga luteo vuriegata , pedibus lon- g'Aimis , articulis inferioribus tumidis hirfuris. BROWN. Jar. pag. 419. tab. 44. fig. 4. Aranca cornuta. ParLas. Spicié, gool. fafc. 9. Pag. 44. tab. 3. fig. 13. Cerre Araigaée , plus grande que celles d'Europe, aunc forme très “alongé e. Ses yeux font placés comme dans toutes les efpèces de certe familles c'eft-à- dire , quatre aunuleu en quarré , & deux de chaque côté [ur une ligne oblique. Sa rète eft bien marquée , uès-diftiné@te & un peu avancée ; derrière cetie téte on voit deux petites pointes élevées , coniques , écailleufes, noires & luifantes, un peu inclinées en avant, Lecorcelerelt aflez grand , aplati , de cou- leur gnife cendrée. L'abdomen eft gros, alongé, élevé à fa partie antérieure, vers “a Palo ’un jaure obfcur, avec des points blancs jrrépulière- ment placés. Ses s pattes font très- longues , fur-tout les quatre anté ricures & les deux poflérieures, dont l'extrémité des jambes feulement it un peu Fentée & très-velue. Celles de la troifième pate font beau- coup plus courtes que les autrès, & leurs jambes n'ont point le même renflement ni les mêmes poils. Elle fe trouve à Cayenne, à Surinam, à la Ja- maique, où elle conftruir , felon Degeer, des toiles verticales, régulières. 14. ARAIGNÉE mamclonéc. ARANEA marnmata. DEG. Aranea reriaria rufo-fufca ; NA 60 , tuberculis lateralibus mollibus , fubtus fufca : fafcia tranfverfa albida. Dec. Mém. fOM. 7. pag. 318. AM 3e pl ao Peche Araïgnée à mamelons tendeufe, d'un brun rouf- fâtre , à ventre gxis en-deflus, avec des mamelons latéraux , charnus , & bruns En delfause a bande tran{verfe, blanchatre, Dec. 4. Araneus cancriformis major, reticulum fpirale texens , & flavo & nigro varius abdomine fpiniculis objrto. SLOANE. Hijé. of jam. tom. 2. pag. 196. n°. 44. tab. 235. fig. Cette cfpèce reffemble , nor la forme & Ja gran- deur , à l'Araignée foyeuf Ses yeux font noirs, exc repré les deux antérieurs du quarré, qui one d'un Fate très-bnillant ; ; les deux latéraux font rapp roch: is l’un de l'autre. La rêce & le corcelct font d'un brun fauve ; & couverts d’ un duvet blanchâtre, arsenté. L'abdome n cft couvert d'un duvet argenté à fa partie antérieure, & il eft d'un beau jaune à fa partie PORANE re. Il eft grand, ovale, garni de rugofités & d'élévarions irrégulières , ge de trois ma- melons charnus , arrondis , de chaque côté. Les pattes AR A font longues : les quatre antérieures & les deux pofitrieures le font beaucoup plus que celles de la rroifième paire. Elles font d'une couleur fauve obf- cure, avec un large anneau d'un gris blanchâtre a la partie fupéricure des jambes. Les bras ou an- tennules font d'un jaune clair , un peu grisätre. Elle fe trouve à la Jamaïque, à la Guadeloupe, en Penfylvanie. Elle con ruit des toiles verticales à réfeau. ARAIGNÉE faftueufe. ARANEA faftuofa. Nos. Aranea argentea ; abdomine ovato oblongo, fafciis fee ffrig [que plurimis rubris. Nos. Elle reffemble un peu ‘a l'Araignée fafciée pour la forme & la grandeur, Le corcelet eft couvert d'un duvet argenté , luifanr. L'abdomen eft ovale, oblong , avec “dix rene ou fegmens aflez mar- qués 3 îles quatre premiers font d’ un blanc argenté, {emblable à celui du corceler ; le cinquième cftjaune, avec trois petites taches argentées : le fixième eft argenté , & les autres font jaunes. Il faut remarquer ‘que les bandes jaunes font terminées par des lignes tranf{verfales | d'un rouge d'ocre , qui les féparent les unes des Eee & que la troifième eft inter- rompue par une cle argentée. Les pattes font ‘pales , avec des anneaux bruns, & les antennules fonc d'un jaune très-clair. Le "dcflous du ventre a une tache noire , placée au milicu, & une raie jaune de chaque côté, marquée de quelques points argentés “lle ré trouve à la Guadeloupe, où elle conf- truit des toiles à réfeau circulaire. Elle a été ob- fervée par M. de Badier, naturalifte très- in fruit, qui a bien voulu me la communiquer. 16. ARAIGNÉE Variable. ARANEA varia. Nos. Aranea rufa ; abdomine globofo obfeuro, fafciis arcuatis fufcis, macula magna oblonga finuata alba. Nos. Elle reffemble, pour la forme & la grandeur , à l’Araignée porte roix. Le corcelet eft rouffàtre, petit. L'abdomen eft globuleux , brun , ou de jaune oblcur > avec fix bandes arques, noirâtres , ou brunes, interrompues par une grande tache oblongue , blanche , avec dénne légers traits noirâtres, & dontles bords font finués ; on y dif- iingue quelquefois quatre petits points noirs enfoncés. Les pastes (ont obfcures. Elle a été trouvée à la Guadeloupe, par M. de Ba- dier, entre pluficurs feuilles d'arbres. Je la crois de la première famille. 17. ARAIGNÉE tuberculée. ARANEA tuberculata. DEc. Arañea retiaria ; abdomine fufco : nigro alboque variegato , tuberculis binis dorfalibus convexis. Des. Araïpnée à tubercules tendeufe , à ventre d’un brun obfcur, mêlé de noir & de blanc, & a deux ARA ; tn en mamelons fur le dos. Dec. Mérm, tom. Te PRENL26, 100 6. pl. 13. fig. LE 2. Nous devons à Degcer la defcription, l'hiftoire, & la figure de cette petite Araignée. Voici la del- cription qu'il en Rte La rêre & le corceler de cette Araïgnée font d'un brun clair & luifant , avec guclques raies obfcures. Le ventre eft cn-deffous d'un brun clait, mais en deffus d'un brun obfeur, mêlé d'un peu de RE ea & varié de quelques raies noires & de quel ques points blancs. Les huit pattes, dont les deux antcrieures font fort longues, font, de même que les bras, d'un blanc fale, a taches brunes, & garnies de beaucoup de poils. Les huit yeux, qui font d'un brun obfeur, luifant, ÿ prefque noir , font arrangés comme dansles autres Araïgrées de cette famille, c'eft-à-dire , qu'il 5 en a quatre au milieu placés en quarré , & deux de chaque coté qui fe trouvent fi près l'un de l'autre , qu'ils le touchent ; mais c’eft le ventre qui eft fur-tout re- marquable. Regardé de côté, il femble avoir une figure triangulaire ; il eft gari en-deflus de deux gros tubercules, en forme de mamelons charnus, & à côté dcus encore de deux autres petites émi- nences en pointes moufles. Ertre les tubercules & le derrière, le deflus du corps eft marqué de plu- ficurs rides cranfverfales. Degcer trouva, pendant l'hiver, de petits nids de foie remplis d'œufs, attachés ou fufpendus à la charpente d'un grenier à foin, & dans d'autres en- droits femblables. Ces nids, dit-il, compofés de foie d'un blanc fale, font en forme de petits facs ovales , fufpendus à à la pièce de charpente par un long fil délié , mais néanmoins très-fort, parce qu'il et compofé & doublé de plufieurs £ls de foie collés enfemble. Aux endroits où le cordon de foie tient par un bout à la charpente, & par l’autre à la coque ov le nid , les fils de foie font écartés les uns des autres, formant là comme un entonnoïrou un cône, & le nid mème eft couvert à l'extérieur d’une couche de foie lâche en forme de bourre. Ces nids font ou de figure ronde, ou de la forme des œufs de Poule, & leurs parois font très-minces, en forte qu'en voit les œufs diflinétement au travers, quand on les regarde vis-à-vis du grand jour. Chaque nid renferme neuf, dix ou onze œufs très- petits, de figure parfaitement fphérique, & de couleur d’a- gathe, ou gris-brune très-luifante. Au commen- cement de Mai, de petites Araïgnées {ortirent de ces œufs & percèrent la a du nid. Deux ou trois jours de fuite, elles reltoient fort tranquilles, faus prefque fe remuer ; mais enfuite elles com- mençoient à marcher avec beaucoup de vivacité, & filoient plufieurs fils de foie qu'elles tendoient irrégulièrement & fans ordre , & fur lefquels elles fe promenoient continuellemeut. ( Dec. Mérm. tom. 7. Pag. 216 ). 18. ARAIGNÉE conique. ARANEA conica. Dec. » AR A Aranea retiaria grifea , thorace nigro ; abdomire poftice conico : maculis Binis laciniatis fufeis. Dec. Mém. tom. 7. pag. 231. n°. 7. pl. 13. fig. 16. Araïgnée à ventre comique tendeufe, grife ,-à corceler noir, dont le ventre eft prolongé en pointé conique mouffe ; & orné de deux taches découpées brunes. Dec. ib. Araneus cinereus fylvaticus , 203 alvo in mucronem fefligiata, feu triquetra. List. "Arat. angl. pag. 32. Lit. 4. fig. 4. Aranea conica. PaLLAS. Spic. zool. fafc. 9. pag. 48. tab, 1. fig. Cette PH eft petite. Ses yeux font noirs, luifans, & de grandeur égale. Les quatre du milieu Érnene un quarré, mais es latéraux, placés fur une- ligne oblique , font un peu diftans l'un de l'au- tre. Le corcelct eft d'un noir luifant. L'abdomen eft d’un gris cendré en-deflus, & vers les côtés, mêlé de taches & d'ondes brunes , dont deux allez grandes, bien marquées , alongées & découpées comme des feuilles, au-devant Pdefquelles on voit une autre tache d'un brun clair; & vers les =ôtés il y a un peu de roux. Le deflous du ventre eft noir , orné de bandes & de taches grisätres. La re de l'abdomen eft fingulière ,il fe prolonge par derrière en une efpèce de longue pointe co- te horifontale, mais arrondie au bout, qu lui donne prefque une figure trianoulaire. Le dev vanc s'avance en boïle aflez élevée vers le corcelet. L'a- nus eft placé au-deflous du ventre, à quelque dif- tance du bout de la pointe conique. Les pattes font aflez courtes, griles, avec des taches biunes. Elle conftruit de grandes toiles verticales à ré- feau , entre les branches & les rameaux des arbres. L'Araïgnée Le place, fuivaut l'obfervarion de Lifter, au centre ,&Sy tient à l'affur des infectes, qui vien- nent fe prendre : à fes filets. Mais ce qu'il y a de fore fingulier , c'eit qu’elle attache & fufpend at in feéte qu’elle prend , à une maille e fa toile, tou- jours en ligne droite au-deflus & en- -deffous du centre ou elle eit placée. On la trouve en Europe , dans les bois. 19. ARAIGNÉE cucurbitine, ARANEA cucurbitina. Lin. Aranea abdomine fubglobofo flavo , punis qui- bufdam nigris. LiN. Syf. nat. pag. 1030. n°. 3, —Faun. fuec. n°. 1995. Aranea viridis punétata reriaria ; abdomine [ub- globofo viridi ; punitis aliquot nigris , poflice ma- cula rufa. Dec. Mém. tom. 7. pag. 233. n°. 8. PINTANTEIN EE) 2 Araignée verte à points noirs tendeule , à ventre arrondi, vert , à quelqires points noirs, & une tache roufle au derrière. Dec. 6. Aranea pallido-rufa ; abdomiie flavefcente punétis nigris. GEOFF. inf. tom. 2. pag. 648. n°. 11. L'Araignée rougetre à ventre jaune , ponétute de noir, GEOFF. 20. C cz 204 ARA Arneus viridis , cauda nigris punilis utrinque ; ad marginem fuperne notata, ipfo ano croceo. LisT. Aran. angl. pag. 34. tit. $. fig. $. Aranea cucurbitina. ScHRANK. Enum. inf. auf. n°, 1092. Araneus cucurbirinus. CLERCK. Aran. Juec. pag. 44. pl. 2. tab. 4. ScHAErF. Icon. inf. tab. 124. fig. 6. & tab. 196. fig. 6. Elle eft de grandeur moyenne. Ses yeux font noirs, de grandeur égale, & placés tels que nous l'avons indiqué en donnant le caraëtère des Arai- grées de cette famille. Le corcclet eft aflez petit, légérement aplati, d'une couleur fauve pale , quel- quefois d’un jaune verdâtre, & rarement brun. L'ab- domen eft ovale, d'un jaune citron ou d'un jaune verdâtre, avec plufieurs points noirs un peu en- foncés , placés irrégulièrement, qui font le carac- ière diftinctif de cette efpèce. On y voit aufi deux raies longitudinales , jaunes , plus ou moins mar- quées, une de chaque côté. Les pattes font longues, de la couleur de l'abdomen & chargées d'épines. Dee dit que les pattes des mâles font grifes , tachetées de noir, avec des poils noirs, maïs que les cuifles font d'un rouge aflez vif. Cette Araignée conftruit fur les arbres une toile régulière à réfeau, très-petite à proportion de fon corps ; car fouvent la cavité d’une feule feuille de grandeur moyenne, telle que celle du Noifetier, lui fufht. Cette’ manière d'étendre fa toile ft par- ticulière à cette efpèce. La femelle, fuivant l'ob- fervation de Degcer , pond fes œufs au mois de Juillet; elle les renferme dans une coque de foie jaune & ferrée , à laquelle elle met une enveloppe beaucoup plus lâche. Elle place cette coque dans une feuille de l'arbre, à portée de fa toile, après en avoir rapproché les bords par le moyen de quelques fils de foie. Elle fe rrouve en Europe, dans les champs & dans les bois. 20. ARAIGNÉE brune. ARANEA fufca. DEc. Aranea retiaria , fufca , maculis nebulofo nigris ; abdomine.ovato , pedibus longiffimis maculatis. Drc. Mém. tom. 7. pag. 235.n°.9. pl. 11. fig. 9. Araignée tendeufe brune , tachetée & nuancée de noir , à ventre ovale & à longues pattes tachettées. Dec. 26. Cette Araïgnée eft de grandeur moyenne. Ses yeux font noirs & égaux, les deux latéraux font rapprochés l'un de l’autre. Le corcelet eft de couleur brune obfcure, avec une ligne & des bandes lon- gitudinales , noirâtres ,-peu marquées. L'’abdomen elt ovale, d'une couleur brune plus foncée que celle du corcelet, avec quelques taches peu marquées, fauves & noires. Les pattes font noirätres, velues, avec des anneaux d'une couleur brune claire. On trouve cette efpèce en Europe, dans les mai- foss , ou elle conftruit des toiles à réfeau , à grandes ARA mailles , dans les angles des murs. Lorfqu'on la touche rudement, elle applique fes pattes contre fon corps & contrefait la morte. Son accouplement a lieu à la fin du printems. 21. ARAIGNÉE patte-étendue. ARANEA extenfa. Lin. Aranea abdomine longo argenteo-virefcente , pe- dibus longitudinaliter extenfis. LiN. Syf}. nar. pag. 1033. 20, 22. —Faun. fuec. n°. 201%. Aranea extenfa. FaB. Syff. ent. pag. 431. n°. 1. —Sp. inf. tom. 1. pag. 536. n°. 1. L'Araigaée à ventre cylindrique , & pattes de de- vant étendues. GEOFrr. Înf. tom. 2. pag. 642. 3. Araïgnée patte-étendue rendeule, à ventre très- alongé, d'un brun grisätre , & à pattes étendues en avant en ligne droite. Dac. Mém. tom. 7. pag. 236% 10. pl. 19. fig. 1. Aranea retiaria ; abdomine elongato grifeo fufco, pedibus longitudinaliter extenfis. Dec. 16. Raï, inf. 19. n°. 3. Araneus ex wiridi inauratus, alvo longiufcula, pratenui. List. Aran. angl. pag. 30. tit. 3. fig. 3. Aranea extenfa. SCHRANK. ÆEnum. inf. auf. n°, 1097. Les yeux de cette fingulière Araïgnée fontnoirs , de grandeur égale, & placés un peu différemment de ceux des efpéces précédentes. Les quatre du milieu forment un quarré ; mais les latéraux, un peu diftans l'un de l’autre, font parallèles, & un peu plus bas que ceux du milieu; ce qui les rap- proche des yeux en lunules. La rète & le corceler font d'un gris cendré. L'abdomen eft alongé, pref- que cylindrique, d'une couleur grife argentée, quelquefois un peu verdâtre, avec des mouche- tures blanchâtres. On voit en-deflous une large raie longitudinale , obfcure, qui fépare de chaque côté une autre raie d’un jaune verdatre. Les pattes font longues, un peu velues, grisätres , avec une petite tache obfcure aux articulations. L’attitude de cette Araïignée , lorfqu’elle eft en repos, eft très-fingu- lière : foit qu'elle foit placée au centre de fa toile, foit qu'elle foit collée contre la tige de quelque plante , elle a fes quatre pattes antérieures très- rapprochées l’une de l'autre, & étendues en avant, en ligne droite. Les deux poftérieures font de même très-rapprochées & portées en arrière. Il n'y a que les deux pattes de la troifième paire qui foient di- rigées & étendues de côté. Elle conftruit de grandes toiles verticales à réfeau , dans les champs , fur les plantes & les aïbriffieaux , principalement dans les endrons ua peu humides. Elle fe trouve dans toute l'Europe. 22. ARAIGNÉE militaire. ARANEA militaris. FAB. Aranea fpinis dorfalibus quatuor , pofficis longio- ribus patentibus.FAs. Syff.ent. p. 434. n°. 16. —Sp. inf. tom. 1. pag. $40.. n°4 24. ARA Cette Araignée a une forme fingulière. Elle ref- femble à la fuivante , dont elle ne diffère peut-être que parle fexe. Les quatre yeux du milieu forment un quarré ; les deux latéraux font un, peu diftans de ceux-ci, & très-rapprochés l’un de l’autre. Le. corcelet eft de couleur brune foncée , luifante ; il! eft petit, convexe , avec un léger rebord. L'abdo- | 4 men cit glabre & triangulaire ; il paroît d'un jaune fauve, quelquefois obfcur : on y voit quatre épines très-fortes, très-de :s , d’une couleur brune, lui- fante , beaucoup plus foncée à leur extrémité 3 fa- voir , deux verticales , rapprochées l’une de l'autre, placées à la partie antérieure & fupérieure , & deux horizontales , plus longues, divergentes, placées à la partie poftérieure & latérale. L’anus fe trouve vers le milieu de la partie inférieure de l'abdomen ; il eft alongé , & terminé en cône tronqué. Les pattes font obfcures , & de longueur moyenne, .… Elle fe trouve dans toute l'Amérique méridionale a Cayenne, à Surinam. 23. ARAIGNEE épineufe. ARANEA fpinofa. Lin. Arañea fpinis dorfalibus oétonis : poflicis duabus patentibus; abdomine fubtus conico : Lin. Syf. fat. pag. 1037. n°. 47. Aranea fpinofa. Fa. Syf. ent. pag. 435.n°. 17. —$Sp. sr T. pag. $41. n°. 25. Aranea criangulari fpnofa retiaria ; abdomine triangulari : fpinis cétonts , binis anticis horizonta- libus , poflicis duabus magnis divergentibus. Dec. Mém. tom. 7. pag. 3211. n°, 6. pl 39. fig. 9 & 10. Araignée épineufe triangulaire tendeufe, à ventre triangulaire , à huit épines , dont les deux antérieures font horizontales , & les deux poftérieures grandes & divergentes. Dec. 6. Cette efpèce eft petite. Ses yeux font arrangés comme dans les Araïgnées de certe famille : les quatre du milieu forment un quarré , & les deux latéraux font rapprochés l’un de l'autre. Le cor- celet eft petit, légérement convexe , d'un brun obfcur & luifant. L'abdomen eft glabre, triangu- laire, brun, avec quelques points enfoncés, & armé de huitépines , dont deux antérieures, longues , horizontales , & avancées en partie fur le corcelet ; | deux latérales , petites, courtes & perpendiculaires ; deux poftérieures très-fortes, longues, horizontales & divergentes ; enfin deux pètires au-deflous de celles-ci, qui ne paroiflent que lorfqu'on retourne l'Araignée. L'anus eft placé & figuré comme dans l'efpèce précé- dente. Les pattes font d'un brun plus obfcur que le corps. Elle varie , felon Degeer , pour le nombre des épines. Elle fe trouve à Cayenne , à Surinam. 24. ÂARAIGNÉE fourchue, ARANEA armata. Nos. A R A 20$ Aranea abdomine plano punëtato marsinato ; fpinis quatuor, poflicis longiffimis arcuatis. Nos. Cette Araïgnée eft de grandeur mediocre : elle a les yeux difpofés comme les efpèces précédentes. Le corceler eft petit , d'un brun foncé , luifant. L'abdomen eft brun, aplati , bordé, & armé de uatre épines , dont deux horizontales, courbées en-dedans , deux fois plus longues que le corps, & placées à la partie latérale poftérieure de l'abdomen ; Les deux autres très-courtes, très-petites, à peine apparentes , font placées une de chaque côté. On voit, tout autour du rebord , une ligne circulaire de points enfoncés , d’une couleur violette obfcure, & quatre autres de la même couleur formant un quarré au milieu de la partie fupérieure. Elle eft au cabinet de M. Gigot d'Orcy. ENEretouve ee 25. ARAIGNÉE Cancre. ARANEA cancriformis. LIN. ARANEA abdomine femi orbiculato : ambitu [ex dentato. LiN. Syff. nat. pag. 1037. n°. 46. Aranea cancriformis ; abdomine globofo gibbo, ambitu [ex dentato. Fas. Syf. ent. p. 431. n°. 2. —Sp. inf. tom. 1. p. 537. n°. 4. Aranea hexacantha abdomine tranfverfo , ambitu Jex dentato. FAB. Sp. inf. tom, 1. p. $41. n°. 28. Araneus cancriformis minor campeffris , reticulum fpirale texens ; abdomine fupina parte albo , & [ex Jpinulis ad Latera obfito, quafi encauflo abduëto , maculis nigris notato. SLOANE. Jam. tom. 2. p. 197. tab, 235$. fig. 4. Aranea nigra cancriformis , fcuta dorfi majore ambitu aculeata. BROWN. Jam. p. 419. tab. 44. fes. Les yeux de cette Araïgnée font placés comme ceux des efpèces précédentes. Le corcelet eft petit & d’un fauve brun. L'abdomen a large que long, prefque aplati, d’un jaune fatve , & armé de fix épines, dont deux placées de chaque côté & deux poftérieurement. Ces épines font deux à deux, ho- rizontales , de longueur moyenne, jaunes à leur bafe , brunes & luifantes à leur pointe. On voit au milieu de la partie fupérieure de l'abdomen quatre petits points enfoncés , noiratres, difpofés en quarré. Les pattes font brunes & aflez courtes. Elle fe trouve à la Jamaïque , à Sr. - Domingue & aux Antilles. 26. ARAIGNÉE armée. ARANEA aculeata. FAB. Aranea fpinis dorfalibus [ex , poflicis patentibus Fas. Syf. ent. pag. 435. n°. 18. —Spec. inf. tom. 1. pag. $41. n°. 26. Aranea clongato - fpinofa retiaria ; abdo- mine oblongo fupra rugofo: fpinis oëlonis ma- anticis fex ereëlis, poflicis binis patentibus OnIS , ET TT Pret ele Ro arvergentibus, EG. AE, IC. 7. P. GLL, N°, 7: fe. 11 GE 12, 206 A RAP Araignée épineufe alongée tendeufe , à ventre alonpé , raboteux en-deflus, & à huit grandes épines , dont les fix antérieures font perpendiculaires , & les deux poftérieures horizontales & divergentes. Dec. 16. \ Cetre Araïgnée a une forme plus alongée que les précédentes. Tour fon corps eft d'un brun glabre & luifanr. Le corcelet et petit, un peu convexe, avec un rebord aflez bien marqué. L’ab- domen ceft alongé, de figure triangulaire, d'un brun fauve ou pale, & armé de fix, de huit, ou de dix épines. On voit, à la bafe, deux épines courtes, horizontales, qui s'avancent un peu fur le corceler, & qui manquent quelquefois; deux autres, un peu plus bas, perpendiculaires & aflez longues ; deux en arrière, un peu plus courtes ; enfin deux très-longucs , très-fortes, horizontales & divergentes, à la partie poftérieure & latérale : au-deflous de celles-ci, ou en voit deux autres beaucoup plus petites, qui ne paroitlent que lor{- qu'on retourne l'infeéte. Les côtés de l'abdomen paroïffent ridés. L'anus eft placé au milieu de la partie inférieure ; il eft alongé & figuré en cône tronqué, Cette fingulière Araignée fe trouve à Cayenne & à Surinam. 27. ARAIGNÉE tétracanthe. ARANEA tetracantha. Lin. Aranea abdomine lunato : ambitu quadridentato. LIN. Syf. nat. pag. 1037. n°. 45. Aranea tetracantha ; abdomine globofo : ambiru guadridentato. FAB. Syff. ent. pag. 435$. n°. 9. —Sp. inf. tom. 1. p. sat. n°. 27. Aranea tetracuntha. Parras. Syicil. Zool. fafc. 9. pag. 49. tab. 3. fig. 16. 17. Cette cfpèce reflemble à l'Araïgnée Cancre Elle eft ferrugineufe. La tête eft roufle. On voit quatre yeux au milieu de la tête & un feul de chaque côté, Les pattes font d’un rouge de fang. L'abdomen cft prefque figuré en croiflant ; il eft ferrugineux , lat en-deflus , avec plufieurs points noirs enfoncés. Le bord eft terminé par quatre épines, dont. deux grandes , placées une de chaque côté, & deux pe- ttes, placées à la partie poltérieure, Elle fe trouve à l'ifie St- Thomas. 28. ARAIGNÉE voûte. ARANEA fornicata. FAB. Aranea formicata, abdomire utrinque fornicato, bifpirofo : pofterioribas longioribus. FaB. Syf. ent. 43). 20.:— Sp. inf. 1. $4t. 29. Cette efpèce eft de grandeur moyenne. La tête & le corcelct font noirs & fans taches. La poitrine elt jaunâtre, Les côtés de l'abdomen font dilatés, fipuiés en voute & armés de deux épines, dont l'une placec vers la bafe, courte & aiguë, & l’autre pof- téricure , plus longue , très-forte , avancée & aiguë. Le bord poftérieur cft armé de même de deux épines égales , fubulées , ferrugineufes. L'abdomen eft bri- queté, mais la bafe & la pointe font d'une couleur plus obfcure , avec des taches annulaires , élevées , noiratres. Les pattes font d'un brun @oiratre. Elle fe trouve dans la Nouvelle-Hollande. 29. ARAIGNÉE pyramidale. ARANEA pyramidata. CLERCK. Aranea grifea ; abdomine ovato obfcuro , macula fufca pyramidali lineaque fas à Nos. Arareus pyramidatus. CLerck. Aran. fuec. pag. 34. pl. 1. fig. 8. Cette Araignée eft aflez grande. Le corceler eft petit, ovale , aplati, & recouvert d'un duvet blan- ‘châtre, plus ferré vers les yeux. L'abdomen elt ovale , obfcur fur les côtés , avec une grande tache alongée, en forme de pyramide renverfée , dont les côtés & la bafe font entourés d'une raie jaunätre. Elle fe trouve en Suède, Nota. Cette efpèce & les trois qui fuivent font décrites & figurées dans l'ouvrage de Clerck. 30. ARAIGNEE alphabétique. ARANEA litterata. Nos. Aranea abdomine ovato fuëg'obofo fufco , littera X alba notrro. Nos. Araneus ittera X notatus. Crercrk. Aran. fuec, Pag. 46. pl. 2. tab. $. Les yeux de cette Araïgnée font noirs. Le cor- celet eft ovale, prefque rond , d’ane couleur cen- dréc, noirâtre , avec une tache blanchâtre, en forme de V. L'abdomen eft refque globuleux , noi- ratre & foyeux. On voit, à ee une petite tache blanchâtre , en forme de X. è Elle file des réfeaux rouliers, & lorfqu'on touche rudement fa toile, elle retire fes pattes & contre- fait la morte. CLrrcx. Elle fe trouve en Suède. 31. ARAIGNÉE purpurine. ARANEA fegrentata. CLERCK. Aranea cinerea ; abdomine ovato purpurafcente | vittis duabus lureis. Nos. Araneus fegmentatus. CLErck. Aran. fuec. p. 45. pl. 2. tab. 64 fig. 1 & 2. Cette Araignée elt de grandeur moyenne. Sa cou- leur eft cendrée, obfcurc. L'äbdomen' eft ovale, plus étroit, plus alongé dans le mäle que dans la femelle, & d'une couleur rouge bleuâtre. On voit fur celui de la femelle deux larges raies longitu- dinales, jaunes, & quatre petits points noirâtres vers la bafe. Elle fe trouve en Suède. 32. ARAIGNÉE onde. ARANEA undata. NO. Ê : Aranea fufca ; abdomine ovato nigro, victis dua- bus undatis albis : pedibus albo fifcoque variega- is, Nos. AR A Araneus felopetarius. CLErcx. Arun. fuec. pag. 43- pl. 2. tab. 3 Cette cfpèce eft à-peu-près de la grandeur dela précédente. Les Fe latéraux font prefque joints enfemble. Le corceler et apla, cendré, obfcur, avec une bordure blanche tout autour, formée par un duvet cotonneux, plus épais & plus ferré à l'en- droit où font placés les yeux. L'abdomen ceft ovale, cotonneux ,-noirâtre ; on y voit de chaque coté, une raie longitudinale, blanche, ondée, & quelques traits blancs à la partie fupérieure. Les p pattes font de longueur moyenne , d’une couleur cendrée , obf- eure , avec des ne & des anneaux blanchâtres. Elle fe trouve en Suède. - SYÉLGIONN/ DE EPA MIT ELLE M NE s FAMENAENADEINE RUES: ARANEÆ RETIARIE. ChAUR MAS CO TS EMR LE Toiles irrégulières & fans figure détermi- née. Longueur refpective des pattes. Les pre- mières, les quatrièmes, les fecondes & les troifièmes, Yeux, +: quatre au milieu en quarr'; deix de chaque côré fur une ligne oblique, très- rapprochés l’un de l'autre. Ces Araïgnées. diffèrent peu de celles de la pre- mière famille. Elles ont huit yeux, dont quatre au milieu de la partie antérieure de la tête, formant un quarré, & deux de chaque côté fur une ligne oblique , rapprochés l'un de l'autre, & quelque- fois joints enfemble. La longueur refpedive des pates ès rapproche auf beauceup des précédentes. Les deux antérieures font les plus longues ; les quatrièmes le font un peu moins ; les fecondes ont, à peu de chofe près, la longueur des quatrièmes ; enfin , les troifièmes font les plus courtes de toutes. Parmi ces Araignées , les unes conftruifent une toile très-lâche, très-irrégulière, quelquefois horizontale , d’autres fois oblique , compofée de fils rendus irré- gulièrement & fans ordre apparent , fur les arbres, les plantes, & fouvent dans les angles des es derrière les fenêtres ou dans les greniers. La K orme de certe voile dépend beaucoup de l'endroit où elle a été placée. Quelques autres, nomméespar Hom- berg Araïgnées des caves, conftruifenr une toile ferrée en forme de cylindre, dans le trou de quel- que mur, ou la fente d’une porte ou d'une fe- nêtre ; site tendent au-dehors des fils de tous les côtés , qui vont aboutir à leur toile, & qui les eee lorfque quelque mouche on s'y arrè- ter. Ces Araignées fe rencontrent plus ordinairement AR A 207 dans les maifons & dans les greniers , dans les caves & autres endroits fombres & humides. Leur accouplement a licu, en ne dans le courant de l'été : les femelles envel SRE leurs œufs dans une coque de foie d'un tiflu affez ferré, qu'el'es fixent à quelque endroit à portée de | leur nid. Les petites Araïgnées éclofent quelquefois la mème année, mais plus fouvent au printems fuivant. Il paroït que les Araignées de cettefamille ne meurent pas aufli-tôt après leur ponte ; mais qu'elles vivent plus d’une année, puifqu'’on en rencontre fréquem- ment en hiver, & qu'on en voit de grofles au com- mencement du printems. ESPÈCES, 33. ARAIGNÉE couronnée. ARANEA redimita. LIN. Ararea abdomire oblongo ovato flavo : ovali dorfali rubro. LIN. Syf. rat. pag. 1032 14. — Faun. fucc. n°. 2004. Aranea corcrata rextorta 3 chdemine oh'ongo- ovaro ado ; aïnulo dorfali rubro. Dre. Mém. tom. + PAg. 142. RTL NP TA MIE NA Tia gnée à couronne rouge file dire à ventte ovale, ‘blanc , avec un cercle couleur de rofe. Dec. 18. Araneus albicans, List. Aran, angl. pag. anrulo Te corona coccinca in alvo ovalr. SI 20. 12. fige 12, Araneus redimitus. CLercx. Aran. fue $9: PL. 3. tab. 9. Cette jolie Araïgnée a les yeux bruns & luilans; on en voit de placés en quarré au milieu de la tête, & deux de chaque côté fi rapprochés l'un l'autre, qu'ils fe confondent & paroiffent n’en former qu'un gros; “mais fi on les regarde avecune loupe, on les diftingue bien. Le corcelet eft petit & pâle. L Ho cit ovale, prefque de la ercf- feur d'an petit pois dans les femelles , d'un jaune clair , avec deux raies longitudinales rouges , Un peu ondées , qui fe joignent à la bafe & à la pointe de l'abdomen, & fiaurent un anneau ovale. Le milieu ÿ maison y voit une ligne de cer anneau cft jaune, longitudinale , obfcure. Le deffous du ventre a fes obfcur, & coupé par & ie mieu Les patres font . pag. bords jaunes, & une ligne longitudinale , noiic. päles. Cette efpèce conftruit une toile irrégulière entre plufeurs feuilles d'arbres, qu’elle rapproche par le moyen de quelques fils. Lorfque les feuilles de l'arbre font un peu grandes , une feule lui fuffit ; & alors elle en rapproche un peu les bords pour Jui donner plus de concavité; elle en tapilfe toujours l'inté- rieur d'une légère couche de foie. Elle pond fes œufs pendant Técé, & les enferme dans une coque de foie d'un Die azuré, qu'elle n’abandonne ja- mais. Dee les petits font éclos, la mère dé- chire la roïle pour les en fire forue , car ils font incapables de la percer eux-mêmes. AR A Elle fe trouve en Europe , fur les arbres, dans les jardins & dans les champs. 530$ 34. ÂRAIGNEE triangulaire, ARANEA triangularts. CLERCK. Aranea abdomine ovato fupra albicante , dorfo maculis trigonis bruneis. Nos. Araïgnée renverfée fauvage filandière, à ventre ovale, avec des taches& des bandes découpées, brunes & blanches , à pattes fans taches. Dec. Mém. tom. 7. Pe 244.12. pl. 142 fig. 13. Aranea relupina fylveitris rextoria ; abdomine ovato : maculis fafciifque angulatis fufiis albisque pedibus immaculatis. DEG. 16. Araneus triangularis. CLERCK. Aran. fuec. p.71. pli3: tab 12: Cette Araignée eft de grandeur moyenne. L'ar- rangement de fes yeux eft cel que les quatre du milleu forment un quarré inégal; les deux pofté- rieurs font plus grands , ce diftans l'un de l'autre que les deux antérieurs, & placés chacun fur une tache noire. Les deux antérieurs font plus peuts, plus rapprochés que les autrgs, & placés fur une même tache noire, Les latéraux font petits, très-rapprochés l’un de l'autre, & placés aufi fur une méme tache noire. Le corcelct eft d’une cou- leur brune, claire , un peu roufsâtre, avec une ligne longitudinale, noire, placée au milieu, & divifée en deux branches antérieurement. L'abdomen eft ovale, aflez gros dans les femelles, & orné de plufeurs taches triangulaires, brunes , réunies & difpofées à la fuite l'une de l'autre; elles re- préfentent aflez mal une feuille qui auroit des in- cifions profondes. Les côtés font d'un blanc cendré ou jaunätre, avec des taches irrégulières, brunes. Cette efpèce conftruit fur les buiflons , les Pins, les Gencvriers, &c. une grande toile horizontale, foutenue par des fils verticaux & obliques, arrangés confufément & fans ordre. Son accouplement a lieu à la fin de l'été. Degeer ayant enfermé dans une boëte deux femelles & un male , vit celui- ei approcher les femelles fans méfiance , & s'accou- pler alternativement avec elles plufieurs fois, dans l'efpace de trois heures qu'il les obferva. Il les croit moins cruelles que les autres efpèces. Elle fe trouve en Europe, dans les bois. 35. ARAIGNÉE montagnarde. ARANEA montana. Lin. Aranea abdomine ovato albo masulis cinereis. LiN. Syff. nat. 1032. 17. —Faun. fucc. 1006. Araïgnée renverfée domeftique filandière, à ventre ovale, avec des mouchetures d'un blanc jaunâtre aux côtés, a pattes tachetées de noir. Dec. Mém. 10m. 7. p, 2$1. 13. Aranea refupina domeftica textoria ; abdomine ovato ; maculis lateralibus flavo-albidis , pedibus nigro maculatis. DEc. tb. Araneus montanus. CLERCK, Aran. fuec, p. 64. pl. 3. tab, 1. ARA Cette Araïgnée ne diffère pas besucoup de la précédente. Les quatre yeux du milieu forment un quarré irrégulier , les deux antérieurs font beaucoup plus petits, & plus rapprochés que les deux pof- térieurs. Les latéraux font très-rapprochés l’un de l’autre , & celui de devant eft le double plus grand que l'autre. Le corcelet ft obfcur , étroit & relevé en carène à fa partie antérieure , un peu plus large & aplati à fa partie poftérieure. L'abdomen eft ovale, plus ou moins obfcur, blanchâtre fur les côtés, & pointillé de brun, avec une raie ondée, noirâtre, au milicu. Le ventreien-deflous & la poitrine font noirâtres. Les pattes font aflez longues ; elles font d’un brun pâle, avec quelques anneaux lus obfcurs. É Elle habite les anoles des murs, des fenêtres , ou autres lieux femblables. Degeer a obfervé qu’elle conftruit une toile horizontale, fufpendue & en- tourée d'un grand nombre de fils perpendiculaires & obliques, arrangés fans ordre, au-deflous de laquelle elle court avec vitefle dans une pofition renverfée , ainfi que l'efpèce précédente; & lorf- qu'une Mouche fe trouve prife , l'Araignée l'attaque toujours au travers de la toile. Elle marche ctrès- rarement fur le plan fupéricur. Elle fe trouve en Europe. 36. ARAIGNÉE atroce. Aranea atrox. Dec. Aranea textoria ; abdomine ovato fufco fupra ma- cula nigra oblonga flavedine cinéta. Dec. Mém. tom. 7. p.253. n°. 15. pl. 14.fig. 24. Araignée filandière à ventre ovale, brun , avec une tache ovale, noire en-deflus , bordée de paille. Dec. 8. Araneus nigricans pregrandi maculà nigrâ in fum- nis clunibus , uterum iifdem imis oblique virgatis. List. Aran. angl. p. 68. tit 21. fig. 21. Elle eft de grandeur moyenne. L'arrangement des yeux eft tel, que les quatre du milieu forment un quarré, & les deux latéraux font placés fur une ligne oblique ; ils font noirs, & à-peu-près d'égale grandeur ; cependant , les deux poftérieures du quarré paroïflent un-peu plus gros & plus dif- tans l’un de l'autre que les deux antérieurs. Le cor- celet eft brun. L'abdomen eft d'une couleur noi- ratre, avec une grande tache noire, de la ee d'un quarré long , qui part de fa bafe , & defcend jufques vers fon milieu. Cette tache eft entourée d'une couleur jaunâtre. Les pattes font de lon- gueur moyenne, de couleur brune, avec des an- neaux noirs. Cette efpèce conftruit , dans les trous des vieux murs & dans les fentes des portes & des fenètres, un nid cylindrique, dans lequel elle fe tient cachée ; elle tapifle les environs de ce nid de plufieurs fils qui fervent à arrèter les Mouchgs qui viennent y roucher & à l’avertir ; elle accourt aufli-tôt & s’en fat. On la trouve en Europe. Fit 43 APR A 37, ARAIGNEE biponduée, ARANEA bipunélata) LIN. - Aranea abdomine globofo atro, punis duobus excavaris. LiN. Syfi. rat. pag. 1031. n°, 6. —Faun. Jfuec. n° 1997: Ararea punctata textoria , nigro fufca' nitida ; abdomine globofo ; pundis excavatis, anterius faf-, cia grifea! Dec. Mém. tom: 7. (pag. 255. n°. 16. PL 15. fig. 1. Araisnée à points concaves filandière , à ventre fohérique, d'un brun noirâtre, luifant, à points concaves & bordé en devant de gris. Dec. #6. Araneus pullus glaber domeflicus List. Aran. angl. pag. 49. tit. Li. fig. 11. ; Araneà bipunétata. ScHRANK. Enum. inf. auff. CUBE CET Cette efpèce eft de la grandeur de la précédente. Ses yeux ci noirs & d'égale grandeur ; les” deux poftérieurs du quarr£ feulement font clairs & brillans. Le corcelet h petit & noirâtre. L'abdomen eft fphérique , aflez gros, noirâtre , avec deux points enfoncés, très-diftinéts , placés vers le milieu de la partie fupérieure, & deux autres plus petits, peu apparens, vers la bafe. On voit depuis la réte jufqu'à l'anus une ligne d’un noir plus foncé que celui du corps. Les pattes font aflez courtes & d'une couleur brune claire. Elle fe trouve en Europe, dans les maifons , dans les greniers & les lieux inhabités où mal propres. Elle conftruit une toile lâche très-irrégulière, com- pofée de fils qui fe croifent en tout fens & fans ‘aucun ordre, 33. ARAIGNÉE tachette, ARANEA maculata. Nos. Aranea fufca ; abdomïne globofo fufco ; lateribus maculifque oo albidis. Nos. Araïgnée tachetée de blanc filandière, à ventre fphérique, brun-noirâtre, à bande découpée, & huit taches blanches. Dec. Mém. tom. 7. pag. 257. 17 DUNUSe NE 02: . Araneaalbo maculata texroria, nigro fufca ; ab- domine globofo : fafciaangulara maculifque oéto albis. Dec. 20. Elle reflemble à la précédente, mais elleeft pluspetite. Sa couleur eft d’un brun noir. L'abdomen eft fphé- rique, noiratre en-deflus , avec huit taches blanches, & les côtés bordés d’une large raie blanchätre, ondée. Degcer dit avoir trouvé cette efpèce en Suède , ‘fous une pierre , fur le rivage de la mer Baltique. Il la renferma & la garda dans une boîte ; elle y pondit bientôt une vingtaine d'œufs parfaitement …fphériques , d’une couleur de chair jaunâtre , qu’elle enferma dans une coque ronde de foie très-blan- che & crès-ferrée, au travers de laquelle on pouvoit cependant voir les œufs ; elle fila autour de cette coque une feconde enveloppe de foie plus lâche où moins ferrée que la première. 39+ ÂRAIGNÉE à fix yeux. ARANEA fenoculata. Lin. Hifloire Naturelle, Infeëtes. Tome I. A RAA 569 Aranez (énoculata oculis rantum fexis. Lin. Sfr. nat. 1034.30. —Faun. fuec. 2016. Aranea fenoculata abdorrine virefcente lateribus flavis. Far. Syf ent. 439. 36. — Sp. inf. 1. 546. 49. ; Araïgnée à fix yeux flandière , à ventre oblang , gris , avec une bande longitudinale, découpée, brune, & à corcelet-brun. Dec. Mém. tom. 7. p. 28 ro MB PTS TE 5. Aranea fenoculata rextoria ; abdomine ovato- oblongo grifeo : fafcia longitudinali laciniofa fufca , thorace fufco. Dec. 16. Araneus fubflavus , alvo quaff cylindracea maculis quadratis infignita ; item cui ad alvi latera fingula oblique virgule flavefcentes. List. Ar. angl. p. 74. tit. 24. fig. 24: RAT In 24e Cette Araïgnée diffère des autres efpèces en ce qu'elle n’a réellement que fix yeux, à-peu-près de grandeur égale. On en voit quatre placés antérieure- ment {ur une même ligne, & deux poftérieurement derrière ceux des extrémités. Elle eft de grandeur moyenne. La tête, le corceler & les tenailles font d'un brun obfcur, prefque noir & luifanr. L'ab- domen eft ovale , alongé, d'un gris cendré , quel- quefois jaunâtre , fur lescôtés, avec quelques petits points bruns noirâtres : il y a au milieu une raie longitudinale , large, compofée de taches prefque quarrées, ou en lofanges, placées les unes à la fuite des autres. Les pattes font d'une longueur moyenne dans les femelles , mais un peu plus longues dans les mâles : elles font velues, brunes, avec quel- ques taches plusobfcures. Les tenailles font grolfes , longues & très-fortes ; l’Araignée s'en fert pour attaquer & faïfirles plus gtofles Mouches & même les Guèpes. Elle fait fa demeure dans les cavités des vieux murs , les fentes des portes & des fenêtres. ‘Elle conftruit un tuyau cylindrique, d'une texture aflez ferrée | & ouvert par les deux bouts; elle tend enfuite extéricufement , à l’une des ouvertures , des fils qui fe croifent en tout fens & fans ordre. Elle fe trouve dans toute l'Europe. 40. ARAIGNÉE phalangifte. ARANEA phalangioides. FOURC. Aranea fufca livida ; abdomine ovato-oblongo, pedibus hirfutis lorgifimis. Nos. L'Araignée domeftique à longues pattes. GEOFrr. Inf. tom. 2. p.651. 17. Ararea longipes , thorace pedibufque pallidis ; abdomine plurrbeo fufco. GEOFF. 4. Aranca phalangiodes. FOURC. Ent. par. tom: 2. P: 535: 70:13. Aranea Pluchii. Scor. Ent. carn. n°. 1120. Aranca Opilionoides pedibus longiffimis exilibus gregaria. SCHRANK. Enum. inf. auff. n°. 1103. Cette Araïgnée a le corcelet de couleur pale & livide. Ses pattes font de la même couleur ; elle font fort longues & très-fincs , prefquecemnie celles D d 210 AR 'IA du Faucheur; la troifième paire eft 14 plus courte. Son ventre eft ovale, un peu oblong, & de cou- leur plombée. On trouve cette Araïgnée dans les endroits in- habités des mafons, ou elle fait des toiles läches & irrégulières. ( GEOFF.) L'arrangement des yeux de cette Araignée differe de celui des efpèces précédentes; on en voit deux au-devant de la tête, fur une ligne tranfver{ale. & trois de chaque côté , formant un triangle. M. Gcoffroy les nomme yeux en bouquets. Elle fe trouve dans prefque toute l'Europe. 41. AÂRAIGNÉE à nervures. ARANEA nervofa. Nos. Aranea fufca abdomine fubglobofo cinerafcente macula foliacea fufta albo lineata. Nos. Arañeus fere fubfufcus , interdum varie colorarus , alvo foliacea piéfura infignita , globata. Lisr. Aran. angl. pag. S1. tit. 13. fig. 13. Araneus fifyphius. CLEerck. Aran. fuec. p. 54. pl. 3. tabàs. Les yeux de cette petite Araignée font fi petits, SI ne peut les bien appercevoir qu'à l’aide d'une orte loupe. Les quatre du milieu forment un quarré 3 les deux latéraux font prefque joints enfemble. Tour fon corps eft d'une couleur oblcure , noirâtre, avec un reflet brillant, & plus clair lorfqu'elle eft au foleil. L'abdomen eft prefque globuleux : on y voit au-deflus comme une tache en forme de feuille , dont les nervures feroient blanches. Les pattes font minces, de longueur moyenne, avec quelques taches plus obfcures. Elle fe trouve en Suède, en Angleterre ; elle file, fur les Genets, les Génévriers & autres arbrif- feaux, une toile fiche , aflez grande & très-irrégulière. > 2. ARAIGNÉE Junulée. ARANrA lunata. CLErcx. Aranea rufa ; abdomine bai globofo , apiceconico, dorfo maculis lunatis luteis. Nos. Araneus rufus , clunium globatorum fafligio, in modurn ffella radiato, fyÿlvicola. List. Aran. angl. D: 53e [2E, HA, Ji. ls Araneus lunatus, CLERcK. Aran. fuec. p. $2. pl. 3. 1ab. 7. La couleur de cette petite Araignée eft roufsätre. Son ventre eft très-gros à proportion des autres parties ; il eft crès-renflé & prefque globuleux à ‘fa partie fupérieure ; il eft aplatien-deflous, & ter- miné en pointe à l'anus. On voit au-deffus un léger duvet blanchâtre en différens endroits, & quelques lignes courbes, jaunâtres, en forme de croiflant. ‘Les pattes font minces , de longueur moyenne , rouf- sâtres & fans taches. Elle fe trouve en Angleterre, en. Suède , fur les arbres fruitiers. 43. ARAIGNÉE marron. ARANEA éaflanea, CLERCKX. AR A AÂranca abdomine ovato , caflaneo , lineis tribus punilorum fafciisque duabus albis. Nos. Araneus caflaneus. CLEerck. Aran. fuec. p. 49. pl. 3. £ab: 13 Nota. Clerck a donné la defcription & la figure de cette Araignée & des fix qui fuivent. Elle eft de grandeur moyenne. Le corceler eft petit, ovale , aplat, roufsätre , luifant, avec un léger duvet noirâtre vers les yeux. L'abdomen eft ovale, châtain, foyeux , luifant , avectrois rangées longitudinales de points blancs , terminées vers l'anus par deux lignes tranfverfales, parallèles , blanches. Elie fe trouve en Suède. 44. ARAIGNÉE crochue, ARANEA hamata. CLERCK. Aranea fufca ; abdomine globofo cinerco-cerulef- cente , vitta ffrigifque quatuor hamatis albis. Nos. Araneus hamatus, CLERCK. Aran. fuec. pag. 51. 3. tab. 4. Les yeux decette Araïgnée font très-petits & diff- ciles à appercevoir. Le corcelet eft ovale, un peu relevé, noir & légérement cotonneux. L'abdomen eft ovale , prefque globuleux, bleuätre, luifanr, foyeux, avec une ligne longitudinale, blanche, & quatre latérales, courbées, en forme de crochet, Elle fe trouve en Suéde , fur les Génévriers. } Pi. 45, ARAIGNÉE formofe. ARANEA formofa. CLERCK. Aranea abdomine fubovato , baff nigro, apice luteo, dorfo albo luteoque vario. Nos. Araneus formofus. CLERcK. Aran. fuec. p. $6. BL Nan Re: . Les yeux de cetre jolie petite Araïgnée font noirs ; les deux latéraux font peu apparens. Le corcelet et ovale, aplati, un peu enfoncé au milieu, & lé- gérement velu. L'abdomen feroit globuleux , s'ilne fe retréciffoit vers l'anus : fa couleur eft noire à la bafe, fur les côtés & en-deflous, & jaunâtre vers l'anus : on voit enfuire, vers le milieu , des taches en lunules & des points blancs, & deux pe- tites taches rouges. Elle fe trouve en Suède: 46. ARAIGNÉE ovale. ARANEA OVata. CLERCK. Aranea rufa ; abdomine oblongo-ovato dutea ; dorfo macula magna rubra. Nos. Araneus ovatus. Cerck. Aran. fuec. p.58. pl. 3. tab. 8. j Les yeux de cette efpèce font noirs & très-petits 3 les deux latéraux font très-rapprochés. Le corceler eft ovale, aplati, d'une couleur roufsätre , foncée , luifante, avec une ligne longitudinale ,; glauque, au milieu. L'abdomen eft ovale, oblong, velu , jaunâtre, avec une grande tache rouge, ovale, tcrminée en pointe. Elle fe trouve en Suède, fur les arbres, gt eue AR A 47. ARAIGNÉE rayée. ARANEA lineata. CLERCK. Aranea rufa ; abdomine oblongo ovato luteo , dorfo linea punétifque fex albis. Nos. Araneus lineatus. Crercx. Aran. fuec. p. 60. pl. 3. Y110: Les yeux de cette jolie Araîgnée font noirs & aflez apparens. Le corcelet eft ovale, roufsärre, luifant, avec une ligne longitudinale , obfeure. L'abdomen eft ovale, alongé, d'un blanc jaune, avec une très-perice ligne longitudinale , noire, & fix peuts points de la même couleur, de chaque côté : on voit aufli quatre taches noires , qui en- tourent l'anus Elle fe trouve en Suède, fur l'Aubépine. 48. ARAIGNÉE cellerière. ARANEA cel'ulana. CLERCK. Aranea abdomine ovaro luteo , pilofo ; pilis nigris ÿ dorjo maculis quatuor luteis nitidis. Nos. Araneus cellulanus. CLrErcx. Aran. fuec. p. 62. pl. 4. tab. 12. Les yeux de cette Araïgnée font noirs & difi- ciles à diflinguer. Le corcelet eft ovale , roufsätre, obfcur fur les côtés, & noirätre au milieu. L’ab- eomen eft ovale, jaune, & couvert de quelques poils noirs : on y voit une tache ovale, d'un jaune clair & luifant, de chaque côté , & deux autres vers l'anus. Les pattes font longues , minces, d'un roux cendré, obfeur, & couvertes de poils longs & noirs. Elle fe trouve en Suède, dans les angles des murs, derrière des uftenciles, 49. ARAIGNEE bourfouffle, ARANEA bucculenta, CLERCx. Aranea fufco-rufa ; abdomine fubglobofo cinereo , dorfo liïea punétifque nigrisi Nos. Araneus bucculentus. CLERcx. Aran. fucc. p. 63. pl. 4. tab. 1. Les yeux latéraux de cette Araïgnée font pref- que joints enfemble. Le corcelet eft ovale, aplati, velu, & d’un roux cendré , obfcur. L'abdomen.eit prefque arrondi, luifant, & couvert de tubercules obtus; on y voit, au milieu, une ligne longitudi- pale , noïratre, Jarge a labafe, prefque impercep- tible vers l'extrémité, & des raies & des points irréguliers de la même couleur , fur les côtés. Elle fe trouve en Suède, fur les arbres. FT 'ROIS'REM'E'SR'AMMT L'L'E: AR À 1 G N'ÉVE US TNAND rs IS OT DURE". ARANEXÆ V'ESTr ARTE. GREC A ICONE ME; ferré, Toiles horizontales , régulières, d'un üffu | ARA Longueur refpedive des pattes : Les qua- trièmes , les premières, les fecondes & les troilièmes. Anus avec deux mamelons plus grands & plus longs que les autres, ” © 5% as quatre au milieu en 211 Yeux, . * quarré inégal ; deux de chaque côté fur une igne oblique, féparés & un peu en arrière. Les Araignées tapifières, nommées auf Araignées domefliques, ne diffèrent pas beaucoup de celles des deux familles précédentes. Elles ont huit yeux, dont quatre placés au milien de la partie anté- rieure de la tère, forment un quarté inégal, les deux de devant étant toujours un peu plus rappro- chés l'un de l’autre que les deux de derrière : les latéraux font {ur une ligne oblique , féparés, & même aflez diftans l'un de l’autre, & placés un peu plus en arrière que ceux des Araignées ten- deufes & des Araignées tapiflières. La longueur ref- pective des, pattes eft auffi un peu :différente ; les deux poftérieures font toujours les plus longues; les premières le font un peu moins; les fecondes font à peu près de la longueur des premières ; enfin les troifièmes font les plus courtes de toutes, Ces Araignées conftruifent des toiles régulières , d'un tiflu ferré, qu'elles placent, horizontalement, comme des tapis étendus , dansles angles des murs, derrière des portes & des fenêtres, &-mêéme, dans les champs. Écur fisure dépend de l'endroit ou elles ont été placées : elle eft triangulaire, lorfqu'elles font au coin du mur ; irreguhère ou à plufieurs an- gles , derrière une porte ou une fenêtre ; enfin elle elt prefque ronde lorfqu’elles font placées au milieu d'un champ. L'Araignée pratique à l'angle du mur ou à l'une des extrémités , une loge cvlindrique avec deux ouvertures, l'une aflez grande ‘au de- vant de {a toile , & une autre plus petite en-deflous contre l'angle du mur ; elle s'ÿ tient cachée. la tête toujours tournée vers la toile , & lorfque quel- que mouche ou quelqu'autre petit infecte fe trouve pris , l'Araignée fort à l'inftant de fa retraite, court fur fa proie avec beaucoup de vicefle, s’en faifit avec fes tenailles & l'emporte dans fa loge pour la fucer à fon aife. Mais lorfqu’on touche trop ru- dement à fa toile, ou lorfqu'elle eft effrayée par la préfence de quelque redoutable Ichneumon ou de quelque gros infeéte , elle, fe fauve alors à re- culon. par l'ouverture inférieure, & ne revient dans fa loge qu'au bout de quelque tems. L'accouple- ment de ces efpèces a lieu dans Le courant de l'été, La femelle pond enfuite plufieurs œufs qu'elle en- veloppe dans une coque , & qu'elle place à côté de fa loge. R FOS:PIENGNENS = so. ARAIGNÉE domeitique. ARANEA, domefiica, Lin. ; Ù Didiz ARA Aranea abdomine ovæ:o fufco ; maculis nigris quinque fubcontinuis ; anterioribus majoribus. Lin. Syf. nat. pag. 1031. n°. 9.—Faun. fuec. n°. 2000. Aranea domeflica.Fas. Syff. ent. pag. 433. n°. 8. — Spec. inf. tom. 1. pag. 538. n°. 13. Aranea domeftica veffiaria grifco-fufca ; abdo- mine ovato, tomentofo : maculis migris marmorato. Dec. Mém. tom. 7. pag. 264. n°. 19.,pl 15. fig. 11. Araignée domefique tapiffière , d'un brun gri- sâtre, à ventre ovale, velu, moucheté de noir. Decerr cb. L'Araignée brune domeltique. Grorr. nf. 2. Pag. 644: 6. Araneus fubflavus, hirfucus, pralongis pedibus , domefficus. Li$T. Aran. angl.pag. $o. tit. 17. fig. 17. Araneus domeflicus, CLERCK. Aran. fuec. p. 76. pl. 2. tab. 9. Aranea domeflica: ScHRANK. Enuin. inf. auf. n°, 109$, - Aranea. Dèrhamii. Scor: Ent. carn. n°. 1104! + Les yéux de cette efpèce font noirs & de gran- deur égale. Les quatre du milieu forment un quatré plus large’ én arrière. Les latéraux font un peu diftans l'un dé l’autre. Le corcelet eft d'un gris né- buleux & obfcur. L'abdomen eft ovale, alongé ; oû voit à fa partie fupérieure , depuis la bale jufqu’à la pointe ; cinq à fix taches contigues, à la fuite l'une dé l'autre, dont Ja: grandeur di- minue en avançañr vers la pointe. Les pattes font velues , afféz longues, obfcures, avec des anneaux noirâtres. Cette Araignée eft de moyenne grandeur. Elle fe trouve en Europe, dans lés' maifons & les ore- fiers où elle conftruit dans les angles des murs, derrière les volets des fenêtres où autres endroits femblables, une toile horizontale , régulière, d'un üiflu ferré, étendue , mais un peu concave à fa partie fupérieure par fon propre poids. 212 | fre ARAIGNÉE fatinée. ÎARANE A holoféricéa! Lin. Aranea abdomine ovato-oblongo holofericeo ; bafr Jubts punitis duobus flavis. Lin. Syf. nat. p. 1034. n°, 29. — Faun., fuec. n°. 2015. Aranea holofericea grifeo murina; abdomine ova- to-oblongo , villofo, bafi fubtus maculis binis fia- veffentibus. DEc. Mém. tom. 7. pag. 266. n°: 20. pl Hp Tfo.r 3. à! Araignée farinée ‘tapiMière, d'un gris de fouris, à ventre velu, ovale & alongé , avec deux taches jaunâtres en-deflous à fa bale. DEGEER. 42. Araneus plerumque lividus, 10n raro tarren fub- flavus , fire ulla piura. List. Aran angl. pag. 71. tir. D: 23. Araneus pailidulus, CzErrck. Aran. fuec. p. 81. Îg: 7 Aranea holofericea. SCHRANK Enum. inf. auf. 1101. 25] io C F ZA 2. PE, 7. | 1 à a, l Cetre cfpèce eft de grandeur moyenne. Ses yeux AVR A ne diffèrent pas de ceux de l'Araignée domef- tique. Les renailles font grofles & fortes. La tête, le corceler & l'abdomen font d'un gris nébuleux : celui-ci eft terminé par des mamelons grands & alongés qui forment deux efpèces d'appendices. Tour le corps eft couvert d'un duvet fin qui le rend comme fatiné. Les pattes font d'une longueur moyenne & de la couleur du corps : les deux de derrière font les plus longues, & celles de la troi- fième paire les plus courtes de toutes. On la trouve en Europe fur les plantes & les arbres , où elle conftruit une toile horizontale d'un tiflu ferré. Elle enferme fes œufs dans une coque de foie blanchätre très-forte & très-ferrée , qu'elle place àportée de fa toile; entre deux feuilles d'un arbre , qu'elle rapproche & qu’elle joint l'une à l'autre par le moyen de fes fils, en y ménageanr cependant une cavité capable de contenir fa coque ; elle plie quelquefois une feuille en deux , après en avoir rapproché & fortemenc lié les bords. 52. ARAIGNÉE labyrinthe. ARANEA labyrinthicä. Lin. Aranea abdomine ovato fufco : linea exalbida pinnata , ano bifurco. LIN. Syf. nat p. 1031. n°. 12. — Faun. fuec. n°. 2003. Aranca labyrinthica. Fas. Syf. ent. p. 435. n°, 21.— Sp. inf. tom. 1. p. $41. n°. 30. Araneus cinereus maximus , ani appendicibus infigniter prominentibus. List. éran. angl. p. 60. tir. 18: fig. 18. Araneus labyrinthicus. CLERCx. Aran. pl. 2. tab. 8. ScHArFr. Icon. tab: 19. fig. 8. Elle eft un peu plus grande que les deux précédentes L'arrangement de fes yeux eft à peu-près le même. La cète &le corcelet font d'une couleur cendrée , obfcure , prefque noirâtre. L'abdomen elt ovale , noirâtre, avec une raie blanchätre , pinnée , placée tout le long de fa partie fupérieure. On voit fortir de l’anus deux mamelons très-alongés en forme d'appendices. Les pattes font longues , cendrées , avec quelques taches obfcures , & couvertes de quel- ques piquants. On trouve cette efpèce dans prefque toute l’Eu- rope. Elle conitruit une grande toile horizontale, ferrée, far Jes chardons, les ronces, les Genets & diffé- rens arbrifleaux. Lifter a obfervé qu'elle pañle l'hi- ver däns une fénte de quelque mur ou fous l'é- corce d'un arbre, après s'être bien enfermée fous une. toile épaiile. à Juec. p.79: $3 ARAIGNÉE aviculaire. ARANEA avicularia. LIN. Aranea thorace orbiculate cenvexo ; centro trerf- verfe excavato. Lin. Syf. nat. p. 1034. — Muf. Lud. Ülric. 4284 ? : nca aviculeria FaB. Sÿff ent. p. 438. n°..3$. — Spec, Inf. tom. 1. p. $45. n°. 46. FR ARA ** Aranea veffiaria hirfutifima nigro-fufca feu ru- füfcens , plantis amplis tomentofis. Dec. Mém. tom. 7. p. 313. n°. 1. pl. 38. fig. 8. Araignée des oifeaux tapifhère , extrèmement velue , d'un brun noiràtre ou roufsätre, à pieds larges & veloutés. DrGrer. 24. MERIAN. Surin. pl. 18. SeBA. Thef. tom. 1. rab. 69. fig. 2. 3. ROESEL. /nf. rom. $. pl. 11. © OLEAR. Mu. tab. 17. fig. 3. Worm. Muf. tab. 244. Cette Araignée eft la plus grande des efpèces connues. Ses yeux diffèrent un peu de ceux des efpèces précédentes. On en voit deux au milieu de la païtie fupérieure & antérieure de la tête, fur une ligne tranfverfale, grands , ronds & fail- lans ; deux autres, un de chaque coté de ja partie latérale antérieure, un peu plus peuts, ovales & moins fallans ; enfinil y en a deux de chaque côté de la partie latérale poftérieure encore plus petits, oblongs & très-rapprochés l’un de l’autre. Le cor- celer eft grand , brun, prefque lifle , avec quelques enfoncemens qui fe dirigent du centre à la cir- conférence. L'abdomen eft grand , ovale, très-velu, noirâtre , & terminé par deux appendices ou mame- lons alongés & velus. Les pattes font longues , rofles , très-velues , noires , avec leur exirémité Fes les tarfes font larges, très-velus en-deflus, veloutés en-deffous & armés de deux crochets ai- gus , courbés & très-forts. Elle fe trouve à Cayenne & à Surinam. Nous ne connoiflons pas encore aflez bien Ja maniere de vivre de cette Araignée, quoiqu’elle ait été obfervée par beaucoup de voyageurs. Nous ignorons fi elle conftruit une toile horizontale ferrée , quoique nous foyons très-portés à le croire. Quelques auteurs difent feulement que ces grotfes Araïgnées habitent le Gayave & autres arbres, où elles conftruifent un grand nid en forme de coque ovale dans lequel el'es fe tiennent à l'affût des in- fectes. Elles fe nourrifient, non-feulement de Four- mis, de Mouches & d'attres infectes ; mais elles attaquent même les Oifeaux Mouches & les Co- libris. Mademoifelle Mérian rapporte qu'eles er- évent fouvent de leurs nids, les petits de ces oi- feaux , les tuent & les emportent par le moyen de leurs groffes & fortes tenailles, pour les fucer a leur aile. Elle ajoute auffi qu'elles font toujours en guerre avec une grofle efpèce de Fourmi (la Fourmi groffe tête ) dont elles fe nourrifflent, & qu'elles attrapent fouvent {ur les arbres où elles habitent ; mais il arrive auf quelquefois qu'elles en font elles-mêmes dévorées à leur tour, car ces Fourmis fe jettent fur elles en fi grand nombre, que les lus grofles Araignées ne peuvent s'en défendre. 54. ARMIGNÈE roufe. ARANEAMrufa. Dec. Araïcavefliaria ferruginea ; abdomine ovaro, A7 RFF A1 flavo-grifeo , cinereo nebulofo ; pedibus macularis. Dec. Mém. tom. 7. pag. 319. n°. 4. pl. 39. fo. 6. Araïgnée rouffe tapillière , roufle , à ventre ovale, gris, jaunâtre , à nuances cendrées & à pattes ta- chetées. Dec. i6. Araneus domeflicus reticulum tenue texens , me- dius fufcus. SLoANE. Hiff. of Jam. tom. 2. p. 198. n°. 18 tab. 235. fig. 7. Cete efpèce eft affez grande. Ses yeux font grands, d'un noir Juifant , & arrangés de façon qu'il y en a quatre au milieu en quarré, & deux de chaque côté très-diftans l’un de l’autre. Les te- nailles font grandes & noires ;ja tête, le corcelet & les pattes font roufles, celles-ci feulement onc quel- ques taches brunes. L'abdomen eft ovale, d’un gris jaunâtre , avec quelques nuances nébuleufes, cen- drées, & terminé par deux petites appendices. Les pattes font longues & couvertes de poils courts. Elle fe trouve dans l'Amérique feptentriosale & à la Jamaïque. 21 S$. ARAIGNÉE renverfée. AÂRANEA reJupinata. Nos. Aranea fufca , abdomine fukglobofo ; dorfo lineis lateribufque albicantibus. Non. Araneus niger aut caflaneus , giaber , clunibus Jüumimo candorc interflinétis. Lis. Aran. angl. p. 64. Lit. 19. fig. 19. Cette Araignée eft de grandeur moyenne. Ses yeux font petits & difficiles à appercevoir. L'abdo- men cft prefque orbiculé, mais un peu retréci & terminé en pointe à l'anus. Sa couleur eft d'un brun noirâtre plus foncé en-deflous. On voir quel- ques lignes blanchâtres à la partie fupérieure. Les côtés {ont de mème blanchärres. Les mamelons qui fortent du derrière font très-apparens. Elie fe trouve en Angleterre dans les prés & dans les champs, & quelquefois fur les arbres. Lifter a obfervé que cette Aruig-ée conftruit une toile lâche, étendue en forme de tapis , à l’extré- mité de laquelle on ne voit point de nid cylin- drique. L’Araignée fe place, dans une fituation renverfée, au-defous de la toile, & la perce pour faifir les infe@tes qui s'y laïflent attraper. 56. ARAIGNÉE dentelée. ARANEA denticulata. Nos. Aranea fuligirofa, abdomine ovato-oblongo , dorfo macula magna derticulata. Nos. Arareus fuligineus , & humerorum fefligio, & clunium piélura candida , ad margines denticulata. Ersr. Aran. angl. p. 67. tit. 20. fig. 20. Cette efpèce ceft de grandeur moyenne. Sa cou- leur eft d’un noir de fuie. Le corcelet cft élevé & blanchätre à fa partie fupérieure. L'abdomen eft ovale, alongé ; on y voit une grande tache blan- châtre , dont les bords de chaque côté font den- telés. Elle fe trouve en Angleterre , & aux environs de Paris. 214 A RA $7. ARAIGN&E peniculée. ARANEA geniculata. Nos. Aranea cinerea ; abdomine ovato , pedibus exten- fs grifeis , articulis nigris. Elle eft de la grandeur de l'Araignée patte-tren- due, & elle porte comme elle fes pattes réunies & (tendues , quatre en avant & deux en arrière. Tout fon corps eft gris , foycux ; mais les articu- lacions des pattes font noires. L'abdomen eft ovale S un peu relevé à {a partie fupéricure , vers la bac. Elle fe trouve dansies mailons, à la Guadeloupe. M. de Badier a obfervé qu’elle file une toile hori- zontale, & qu'elle fe tient au-deflous dans une poftion renverf‘e. Elle place fes œufs dans une coque angulaire , foutenue , à chacun des angles , par un fil trés-fort. ; QUATRIÈME FAMILEE. ÂARATGNÉES EG vPS ASRÉAIN NE AN NUE (T C''ANR A GT PURE Vagabondes, ne filant point, mais attra pant leur proie à la courfe. Pattes groffes. Longueur refpedtive, les quatrièmes, les premières, les fecondes & les troifièmes. Yeux ® Juatr ré à » $ 9 quatre gros en quarré à la par- tie faupéricuie de la tête; quatre en ligne tranfverfale à la parte antérieure. La manière de vivre des Araïonées de cette famille feur a fait donner, par les anciens naturaliftes, le nom de Loups. Elies font très-aifécs à rcconnoître non- feulement parce qu'elles ne filent point, mais en- core par la forme de leur corps, différente de celle des autres familles. Leurs yeux font conftamment au nombre de huit; il y en a quatre affez oxos, formant un quatré plus ou moins régulier , à la partie fupérisure de la tére, & quatre beaucoup plus petits {ur une ligne tran{verfale , au-devant de la tére, un peu au-deflus des renailles. Les pattes font grofles & d’une longueur moyenne : Les qua- trièmes font les plus longues ; les premières le font un peu moins ; les fecon que les premières ; enfin les troifièmes font les plus courtes de routes. Ces es font cr- rantes & vagabordes: elles Gint de toiles pour attraper leur proie; mais elles vont la cher- cher dans les champs : elles attrapent à Ja courfe diférens infcëtes qu'elles ne fucent pas , mais qu'elles dévorent prefqu'entièrement. Leur accou- plement a lieu dans le courant de l'été, La femelle .rable d'œufs A R' A pond vers la fin de l'été | une quantité confidé- qu'elle renferme dans une coque, d'un tiflu très-ferré, qu'elle file à cer eficr. Elle attache cetre coque à fon derrière, & la traîne tou- jours après elle Fe jamais l'abandonner. Lorfque les œufs font éclos, la mère déchire la coque, les petites Araïgnées fortent & fe placent fur le - corps de la mère qui les porte fur elle & les nourrit pendant quelque tems, jufqu'a ce qu'elles foient en état de pourvoir elles-mêmes à leur nourriture. ENS ÉTORELS. $$. ARAIGNÉE Tarcntule. ARANEA Tarantula. LiN. Aranea fubrus atra, pedibus fuhtus atro fafciaris. LiN. Sÿf. nat. 1035. 35. FN) Aranea Tarantula do:fo maculis trigonis nigris , pedibus nigro maculatis. Fas. Syf. ent. 438. 34. Sp. inf. 1. $4s. 45. ALBÉN. Aran. 64. tab. 38. Baczivi. Diff. de Terentula. pl. 1. fig. 2 & 3. Boccon. Muf. 1. p. 101. tab. 2. OLEAR. Muf. 21. tab. 12. fig. 4. Cette Araignée eft une des plus groffes d'Europe : on luia donné le nom de Tarentule, du mot Ta- rente, ville d'Italie dans la Pouille ou elle eft plus commune , & où on la croyoit plus venimeufe qu'ailleurs. Ses yeux font au nombre de huit, dont quatre petits placés antérieurement, fur une ligne tranfverfale , & quatre beaucoup plus gros formant un quarré parfait, au-deflus de la véte, vers le corcelet. Lorfque l'infeéte eft vivant, ces derniers brillent & paroïflent rougeñâtres. Les tenailles font fauves , très-crofles & terminées par une poinre longue, un peu crochue , noire & très-forte. Le corcelet eft grand, convexe , d'une couleur obfcure, avec Jes bords & une ligne longitudinale au milieu d'un gris cendré. L'abdomen ceft ovale, de gran- deur moyenne , grisètre , avec quelques taches obfcures, triançgulaires & contiguës, qui partent de la bafe , & defcencen: tout le long du dos jufques vers la pointe. La poitrine, le ventre en- defious & la première pièce des pattes font d'un très-beau noir. Le noir du ventre feulement eft bordé de fauve. Les pattes font grofles, de lon- gueur moyenne, d'un gris nébuleux à leur partie fupérieure , avec quelques poils roïdes , d’un gris plus clair en-deflous, avec des bandes noires. On trouve cette Araïgnée dans prefque toute l'Italie, dans le royaume de Naples, en Sicile, en Sardaigne , en Corfe & dans la partie méridionale de la Provence. La Tarentule ne file point de toile; elle creufe, dans un terrcin fec & inculte, un trou perpendi- culaire, cylindrique, de quatre, fix, huit & dix lignes de diamètre, de trois, quatre, cinq & fix pouces de profondeur; elle en confolide les parois avec quelques fils gluans qu'elle ure de fon der- ridre, & qui fervent à empêcher l'éboulement de F NRA fa terre; c'eft-là le nid ou l'habitation de la Ta- rentule» La grandeur de ce trou eft toujours pro- portionnée à la grofleur de l'infecte ; il eft étroit & peu profond, lorfque l'Araignée eft encore petite ; elle l'agrandit enfuite à mefure qu’elle grolli. Elle fe place ordinairement à l'ouverture de fon nid, & lorfqu’elle apperçoit un infeéte à portée, elle court ou s'élance deflus avec une vitefle prodi- gieufe, clle le faifit avec fes tenailles, l'emporte dans fon habitation & le dévore prefqu’entièrement, ne Jaiffant que les parties les plus ‘éures , comme les pattes & les ailes. Elle va fouvent courir dans les champs & y chercher fa proie; mais elle re- vient toujours a fon nid. Son accouplement a lieu dans le rems des plus fortes chaleurs de l'été, c’eft- a-dire, depuis la fin de juin jufqu’a la nu-juiller. Vers la fin du mois d'août la femelle pond une quan- tité crès-confidérable d'œufs, parfaitement femblables aux graines de Pavot blanc: elle les enferme dans une coque de foie blanche , d'un tiflu très-ferré qu'elle tient fortement attachée à fon anus , & qu'elle emporte toujours avec elle. Lorfque les pe- tres Araignées font éclofes, la mère déchire l'en- veloppe pour les faire fortir ; elle les porte en- fuite {ur fon dos, & les nourrir jufqu’a ce qu'elles aïent changé de peau pour la première fois , & qu'elles foient aflez fortes pour fe creufer un nid, & pourvoir elles-mêmes à leur nourriture. La Ta- rentule meurt à la fin del'été, ou elle païfe l'hiver, dans un état d’engourdiffement , enfermée dans fon nid , après l'avoir exaétement bouché pour fe ga- rantir du froid & de l’eau : elle n'en fort que lorfqueles chaleurs du printems ont été aflez fortes pour la ranimer. On a cru, pendant long-tems , que toutes les Araignées éroient plus ou moins venuneufes ; mais la Tarentule entr'autres eft devenue fameufe par les effets que l’on a attribués à fon venin, qui cau- foi, à ce qu'on prétendoit, une maladie auffi fin- gulière dans fes fymptômes, qu’extraordinaire dans les moyens de curation que l’on employoit. Je veux parler du tarentifme guéri par la mufique. { Foy. TaRENTISME.)Il eft reconnu aujourd'hui que la Ta- rentule n’eft que peu ou point venimeufe , & qu'il eft très-facile , par les moyens qu'emploie la Mé- decine, de prévenir les effets de fou venin. ( Woy. VENIN. ) $9. ARAIGNÉE agraire. ARANEA agraria. Nos. /lranea-lupus rufo fafciata abdomine elongato grifeo fufco, fafcia longitudinali undata rufa ; pe- dibus longiffimis. DEGEER. Mém. tom. 7. p. 2609. AV CU TRE Araïgnée-Loup à bande rouffe, à ventre alongé, d'un brun grisâtre, avec une bande longitudinale, ondte, roufle & des pattes très-longues. Dec. 46. Aranea mirabilis, CLerck. Aran. fuec. p. 108. S. tab. nxo. SCHAEFrF. Îcon. inf. tab. 172. fig. 6, pl. AR A Cette efpèce eft de grandeur moyenne. Ses yeux font noirs & luifans. Il y en a quatre petits placés fur une ligne tranfverfale au-devant de la tête, & quatre autres au-deflus , formant un quarré inégal ; les deux poftérieurs font plus grands & plus dif tans que les deux antérieurs. Le corceier cft grand, un peu relevé, d'une couleur cendrée, avec une raie longitudinale au milieu, d'un jaune fauve ob- feur, bordée de noir. L'abdomen eft alongé & terminé en cône : on y voit une raie ou tache longitudinale, ondée, d'un jaune fauve obfcur , bordée de brun. En-deflous , & de chaque côté, il eft d’une couleur cendrée, mêlé de petits traits noirâtres. Les pattes font longues , brunes & ve- lues. On y diftinguc quelques piquans noirs & aflez longs. Elle fe trouve en Europe, dans les champs. Elle ne file point de toile .pour attraper fa proie, mais elle va àla chafle, & clle s'élance fur les infeétes qu’elle rencontre. Elle file une coque ronde d'un uiflu très-faré , dans laquelle elle renferme fes œufs, & elle l'emporte toujours avec elle. 215$ 60. ARAIGNÉE françée. ARANEA fimbriata. LIN. Æranea abdomine ob'ongo nigro ; linea utrinque laterali aloa , pedibus fufcis. Lin. Syf. nar. P: 1034: n°. 23. == Faun. fuec. n°. 2012. Aranea finbriata. FAB. Syff.ent. p.437. n°, 30, — Sp. inf. rom. 1. p. $43. n°. 40. L'Araïgnée cendrée à trois lignes blanches fur le corcelet. GEOFFr. Înf. tom. 2. p. 650. n°. 15. Aranea tota cinereo-villofa , thoracis lLinca criplict albida. GEOFF. ib. Araignée-Loup des marais , à corps alongé , brus, dont le corceler & le ventre font bordés d’une bande blanche , à pattes brunes. Decrer. Men. tom. DD A8 Na NP LT Ge EN NCRTO: Zraneus fimbriatus. CLERCK. Aran. fuec. p. 106. PL Ntab alor Aranea fimbriata. ScHRaANK. Enum. inf. axff, 710, 1099. L Cette Araignée eft aflez grande. Ses yeux font placés comme ceux de l'efpèce précédente. Le cor- celet eft grand, convexe, plus ou moins obfeur. L'abdomen eft ovale, alongé , plus obicur que le corcelet; on voit, fur les côtés du corcelet & de l'abdomen , une raie longitudinale blanchatre. Les pattes font grofles , d’une longueur moyenne, brunes , avec quelques piquans noirs. Le male eft plus petit & d'une couleur moins obfcure que la femelle. Cette efpèce fe trouve dans toute l'Eu- rope, fur les bords des ruifleaux & des marais, parmi les plantes aquatiques. Elle court avec beau- coup de vicefle fur la furface de l’eau fans fe mouiller & fans jamais entrer dans l'eau. Elle vit d'infectes aquatiques & de ceux qui fréquentent les plantes qui fe trouvent fur le bord de l'eau. La fe- melle enferme fes œufs dans une coque de foie 13 216 A R A d'un tif trés-ferré , & après l'avoir entourée de quelques fils crès-lâches , elle l'attache à quelque plante ou à quelque arbrifleau qui fe trouve à portée. Elle fe tient auprès de fes œufs, & nc les abandonne jamais. 61. ARAIGNÉE littorale, ARAXEA littoralis. DEc. Aranea fufca , abdomine ovato ; thorace lineis tribus cinereis. NoOs. Aranea-Lupus , abdomine ovato , nigro , pedi- bufque grifeo maculatis. Dec. Mém. tom. 7. p. 274. RO N22 PLIS NE I7ICC T8. Araïgnée-Loup des rivages. , à ventre ovale noir , à nuances griles , & à pattes tachetées de gris. DEGLER. 1b. Araneus niser. List. Aran. angl. tit. 25. fig. 25. Araneus paludicola. CLExrcx. Aran. fuec. p. 94. pl. 4. tab. 7. Elle eft de grandeur moyenne. Ses yeux font noirs & luifans; il en à quatre petits, fur une ligne tranfverfale, au-devant de la tête , & quatre plus gros en arière, formant un quarré parfait. Le cor- celet eft convexe , obfcur, avec trois raies longi- tudinales cendrées , dont l’une au milieu, & une de chaque côté. L'abdomen eft ovale, noirâtre, avec quelques taches moins obfcures , mais peu! marquées. On trouve cette efpèce en Suède & en Angle- terre , dans les licux humides & marécageux. Elle ne conftruit point de toile. Elle enferme fes œufs dans une coque de foie qu’elle porte attachée à fon derrière. 62. ARAIGNÉE bordée. ARANEA marginata. DEG. Aranea-Lupus corpore oblongo fufco , pedibus vi- ridibus , thorace abdomineque fafcia utrinque La- terali alba, Dec. Mem. tom. 7. p. 281. n°. 24. pli16. fig. A3N8& 14: . Araigrée-Loup bordée, à corps alongé, brun: & à pattes vertes , dont le corcelet & le ventre font bordés d'une bande blanche. DEGEER. 6. Araneus undatus. CLeRcx. Aran. fuec. p. 100. pl. ÿs £a 1e Cette efpèce reflemble beaucoup à l'Araigrée frangée , mais elle eft une fois plus petite. Ses yeux font placés de la mème façon. Tour fon corps en-deflus c% d'une couleur brune & comme ve- Jouté ; il eft d'un gris cendré en-deflous. Le corcelct cft ailez grand, un peu convexe, une raic blanchâtre de chaque côté. L'abdomen eft ovale- alongé , avec une raie un peu ondé£e fur les côtés, de la couleur de celle du corcelet. Gn voit auili à fa partie fapéricure deux rangées de points blancs très-peu marqués. Les pattes font grofics, de lon- gueur moyenne & d'un verd un peu cendré-obfeur., avec des piquans noirs. avic À R A On la trouve en Suède dans les champs & ur les plantes. “ 63. ARAIGNÉE campagnarde. ARANEA ruricola. DEc. Aranea-Lupus corpore ovato grifeo, fufco obfeuro, thorace abdomineque antice faftia longituainair rufefcente. Dec. Mém. tom. 7. p. 282. n°. 25, PÉNVXTA Me. Le Araignée- Loup de terre à corps ovale, d'un brun obfcur grisätre , à bande longitudinale feuille- morte fur le corceler & la moitié du ventre. DEGEER. ibid, Araneus cuneatus. CLErcx. Aran. fuec. p. 99. pl, 4. tab. 11. Cette efpèce eft un peu plus grande que la précédente. Ses yeux font placés comme ceux de l'Araignée agraire. La couleur de tout le cotps eft fombre & obfcure. Le corcelet cft grand, un peu relevé , avec fes bords & une large raie lon- gitudinale au milieu, roufsatres. L'abdomen eft. ovale ; il a à fa partie fupérieure une grande tache noire terminée en pointe, & entourée d'une ligne blanchätre. Les pattes font brunes, obfcures , avec quelques anneaux d’un brun clair, d'une longueur moyenne & couvertes de quelques piquans. Elle fe trouve en Suède, dans les champs. 64. ARAIGNÉE porte-fac. ARANEA faccata. Lin. Aranea abdomine ovato ferrugineo fufco. Lin. Syff. nat. 1036. 40. — Faun. fuec. 2021. Aranea faccata. FAB. Syfl. ent. 437. 28. — Sp. inf. 1. 543. 38. Araneus fublividus, alvo undatim piëla, pro- duéliori , acuminata. List. Aran. angl. p. 82. tit. 28. fig. 28. Araneus monticola. CLERCK. Aran. fuec. p. 91. pl. 4. tab. s. Aranea faccata. ScHRANK. ÆErnum. inf. auff. RO Te Æranea Lyonetti. Scor. Enr. carn. n°. 1116: Cetre efpèce eft de grandeur moyenne. Ses yeux font figurés comme ceux de l'Araignée Tarentule. Le corcelet eft noirâtre, avec une ligne longitudi- nale, grifatre, & les bords un peu cendrés. L'ab- domen eft ovale alongé , d'une couleur brune ferrugineufe , obfcure en-deflus, un peu plus claire en-deflous. Les pattes font afez longues, livides , avec des taches & des piquans noirs. Elle fe trouve en Europe dans les jardins & dans les champs. La femelle traîne roujours après elle la coque qui renferme fes œufs, ainfi que toutes celles de cette famille. 65. ARAIGNÉE enfumée. ARANEA fumigata. Lin." Aranea abdomine ovato fufco ; bafi purélis duo- bus albis. LiN. Syfi. nat. p. 1032. n°. 16.— Faur, fuec, °, 2006, Aranca ARA, Araïea fumigata. Fas. Syff. ent. p. 437. n°. 29. œ——— Sp. inf. tom. 1. p. 543. n°. 39. Araneus fumigatus. CreRck. Aran. fuec. p. 104. Pl $. tab. 6. Aranea fumigata. ScHRANK. Enum. inf. auff. n°, 1098. Cetre Araïgnée eft plus courte , plus ramaflée & un peu plus grofle que l’efpèce précédente. Ses yeux font placés de là même façon. Le corcelet cit noirâtre avec quelques nuances blanchätres. L'abdomen eft ovale, d'un noir plus foncé vers la bafc. On y voit à fa partie fupérieure deux pots blancs, un de chaque côté. Les pattes font d'une couleur moins foncée que celle du corps ; elles font aflez grofles & couvertes de piquans noirs. ; Elle fe trouve en Europe , dans les champs. Elle établit fa demeure à portée du nid des chenilles qui vivent en fociété, & lorfqu’elles fortent elle les faifit les unes après les autres , les tue & s'en nourrit, jufqu'a ce qu'il n'en refte plus aucune. 66. ARAIGNÉE vagabonde. ARANEA erratica. Nos. Aranea tota fufco-fuliginea abdomine ovato im- maculato. Nos. L'Araignée-Loup. GEorr. Inf. tom. 2. p. 649. n°. 114: Aranea tota fufca fuliginea. GEOFF. 16. Araneus fufcus a!vo oblique virgata. List. Aran. angl. p. 78. tit. 16. fig. 26. ranea Lupus. Fourc. ZLPNAINSe Arancus Aculeatus. Crerck. Aran. fuec. p. 8. pl. 4. fig. 3°? Cette Araïgnée eft de grandeur moyenne. Ses yeux font figurés comme ceux de la Tarentule. La couleur de tout Ton corps eft d’un brun de fuie. Le corcelet eft aflez grand & un peu relevé. L'abdomen eft ovale. Les pattes font aflez grofles, de longueur moyenne , d'une couleur moins fon- cée que celle du corps , & couvertes de piquans noirs. Elle court dans les champs pour y chercher fa proie. On la trouve dans toute l'Europe. Ent. Par. pP. S$S26. LA 67. ARAIGNEE alongée. Aranea elongata. Nos. Aranea fiavefcens immaculata ; abdomine ovato apice conico. Nos. Araneus flavus unicolor , alvo produétiori acu- minata. List. aran. angl. p. 80. tit. 27. fig. 27. Cette Araïgnée dont Lifter nous donne la def- cription & la figure, eft la plus grande , dit cet auteur, des Araignées-Loups d'An ne La cou- leur de tout fon corps eft jaunätre. Les yeux, au nombre de huit, font placés, favoir ; quatre petits fur une ligne tranfverfale à la partie anté- ricure de la tête, & quatre beaucoup plus grands Hifoire Naturelle, Infeites. Tome L, À R A 217 formant ün quarré inégal à Ta partie fupérieure. Les deux du quarré qui fe trouvent placés vers le corceler font un peu plus petits & un peu plus diftans que les deux autres. Le corceler eft grand, relevé, avec une ligne longitudinale peu marquée , formée par un duvet blanchätre. L'abdomen eft long , un peu renflé vers fa bafe, retréci & aïongé à fon extrémité. Les pattes font longues & grofes. Tout fon corps eft couvert de poils très-courts, très-ferrés & très-fins. On la trouve à la partie méridionale de l’An- gleterre. La femelle emporte toujours avec elle fes œufs enfermés dans une coque. 68. ARAIGNÉE ouvrière. Aranea fabrilis. CLerck. Aranea abdomine ovato-oblongo fufco , dorfo macula nigra angulofa. Nos. Araneus fabrilis. Crercx. Aran. fuec. p. 86. pl. 4. fig. 2. Nous avons trouvé cette Araïgnée & les dix fuivantes , décrites & figurées dans l'ouvrage de M. Clerck. Ses yeux font noirs & placés comme ceux des e‘pèces précédentes. Le corcelet eft alongé , un peu plus étroit vers la tête qu'a fa partie pofté- rieure, d'une couleur obfcure, avec le milieu & les bords blanchätres. L'abdomen eft ovale, alongé, foyeux , noir en-deflous , obfeur en-deflus ; on y voit une tache alengée, dont les côtés ont quel- ques angles, & qui eft entourée d'une ligne blan- châtre. Il y a vers la bafe une tache triangulaire, blanchâtre , entourée de noir , ce qui forme une, efpèce de V. Les pattes font glauques , longues, grofles , & couvertes de poils de différente longueur, parmi lefquels on voit quelques piquans noirs. Elle fe trouve en Subde. 69. ARAIGNÉE locataire. ARANEA inquilina. CLERCK. Aranea abdomine ovato bruneo , dorfo ffrigis plurimis undatis nigris. Nos. Araneus inquilinus. CLERCK. Aran. fuec. p. 8. pl. ç. tab. 2. M. Clerck dit avoir trouvé cette Araignée fous le bord d'une toile conftruite par l'Arargnée labyrinthe. Il la garda long-tems fans qu’elle ait jamais filé : elle fautoir fur les Mouches qu'elle faififloit au vol , ainfi que font toutesles Araïgiées de cette famille, à qui elle reffemble d’ailleurs par- fairement. Ses yeux font placés comme ceux des efpèces précédentes. Le corcelet eft velu , obfcur, un peu rougeâtré, avec deux lignes courbes , noi- râtres. L'abdomen eft ovale, foyeux, d'un rouge brun, obfcur, avec plufieurs lignes tranfverfales, noirâtres, ondées , & une tache noire en forme de V, vers la bafe. ” Elle fe trouve en Suède. 70. ARAIGNÉE foreftière. ARANEA lignaria, CLERCK. 218 A R A Araneus lignarius. C1. Aran. fuec p. 90. pl. 4. fg. tab. a. M. Clerck ne dit point qu'elle eft la couleur de cette Araignée | nous la croyons d'un gris cendré, cbfeur , d’après la figure enluminée que nous avons fous les yeux. Nous croyons cependant devoir aver- tir que ces figures ne font pas toujours conformes à Ja defcription. Ses yeux font noirs. La poitrine eft ovale, le- gérement aplati®, avec une efpèce de raie longi- tudinale, ( facula ) d’un roux obfcur , qui s'étend fur l'abdomen ; celui-ci eft d'une figure ovale, alongée. Les pattes font couvertes de poils & de piquans noirs. Elle fe trouve en Suède, dans les forêts, parmi les bois abattus. 71. ARAIGNÉE carenée. ARANEA carinata. Nos. Aranea nigra, thorace antice elevato carinato , poflice lato depreffo. Nos. Araneus puiverulentus. CLErCK. Aran. füec. p.93. pl. 4. tab. 6. Cette Araigrée eft noire. Le corcelet eft ovale, retréci, & relevé en carène à fa partie antérieure , large & aplat à fa partie poftéricure. L'abdomen cit ovale & foyeux. Elle fe trouve en Suède. 72. ARAIGNÉE lugubre. ARANEA amentata. CLERCK. Aranea nigra ÿ abdomine ovato , dorfo linea bra- nea, Nos. Araneus amentatus. CLERCK. Aran. fuec. 96. pl. 4. tab. 8.fig. 1. 2. Cette efpèce ceft entièrement d'une couleur noiräre. Le mâle diffère de la femelle en ce qu'il a fur le corcelet & fur l'abdomen une raie longitu- dinale, d'un roux obfeur. On voit vers la bafe de l'abdomen de la femelle quelaues poils blan- châtres. Elle fe trouve-en Suède , dans les champs. 73. ARAIGNÉE obfcure. Aranea obfcura. Nos. Aranea nigra pilofa : abdomine ovato, thorace dinea marginibusque bruneis. Nos. Araneus trabalis. CLERCK. Aran. fuec. p. 97. pl. 4. tab. 9. La couleur de cette Araignée eft noiratre. Tout fon corps eft parfemé de poils aflez longs. Le corcelet a une raie longitudinale, au milieu, & les bords de chaque côté de couleur rouffâtre , obfeure un peu cendrée. L'abdomen eft ovale, avec uneef- pèce de V noirâtre vers la bafe , entouré d'une couleur plus claire. Elle fe trouve en Suède, dans les champs. 74. ARAIGNÉE à taches blanches. ARANEA nivalis. CLERCK. ARA Aranea fufca, thorace abdomineque maculis oblon- gis niveis nigro bipunétatis. Nos. Araneus nivalis. CLerck. Aran. fuec. p. plis. frabalse La couleur de cette Araignée eftobfcure. Le corce- let eft élevé, & approche un peu de la figure rhom- boïdale. Il a au milieu une large raie longitudinale, blanche, fur laquelle on voit antérieurement deux petits points noirs. Les bords font blanchätres. L'abdomen eft ovale; on y voit une grande tache oblongue, blanche , fur laquelle on diftingue aufli deux petits points noirs. Elle fe trouve en Suède. 1004 Nota. Clerck remarque qu'il n'a vu que le male de cette cfpèce. 75. ARAIGNÉE corfaire. ARANEA piratica. CLERCK. Aranea abdomine ovato nigro ; dorfo pundlis [ex lineifque duabus lateralibus albicantibus. Nos. Araneus piraticus. CLERCK. Aran. fuec. p. 102. pl. $. tab. 4. La couleur de cette Araignée eft noirâtre. Le corcelet approche de la figure rhomboïdale ; fes bords font blanchâtres. L'abdomen eft ovale : on y voit deux rangées de points blanchätres, & une raie longitudinale de chaque côté, de la couieur des points. Elle fe trouve en Suède, parmi les jones ; elle court fur l'eau. 76. ARAIGNÉE pêcheur. Aranea pifcatoria. CLERCK. Aranea nigra , thorace fubrotundato depreffo ; abdomine ovato villofo. Nos. Araneus pifcatorius. CLERCK. Aran. fuec. 103. PL eNTab NES Cette efpèce eft noire. Son corcelet eft aplati, & prelque rond dans fon contour, avec les bords blanchâtres. L'’abdomen eft ovale & rrès-velu. Elle fe trouve en Suède , fur les eaux des marais. 77: ARAIGNÉE minime. ARANEA pul/ata. CLERCK. Aranea fufca Mimmaculata, thorace fubovato, abdomine fubrotundato fericeo. Nos. Arareus puilatus. CLERCK. Aran. fuec. p. 104. pl. tab. \7e Cerre Araignée eft noirâtre. Le corcelet eft pref- que ovale , & couvert de poils courts, ferrés & luifans. L'abdomen eft ovale , prefque rond, cou- vert de poils courts & luifans , & d’autres plus longs. Elle fe trouve en Suède, dans les champs. 78. ARAIGNÉE pointillée. Aränea plantaria. CLERCK. A R A Aranea abdomire oblongo virefcente , dorfo punc- tis Viginti quatuor albis. Nos. Araneus plantarius. CLercx. Aran.fuec.p. 105$. pl. 5. tab. 8. Le corcelet de cette Araïgnée efttrès-velu , pref- due rhomboïdal, noirâtre au milieu, & verdâtre ur les côtés. L'abdomen eft verdatre , oblong , avec vingt-quatre petits points blanchâtres, difpofés fur quatre rangées. Les pattes fonc verdàtres, avec des taches noires. Elle fe trouve en Suède. 79: ARAIGNEE cendrée. ARANEA cinerea. FAB. Aranea cinerca ; abdominis dorfo fufco : punc- 25 oëlo cinereis. Fas. Gen. inf. pag. 249. —Sp. nf. tom. 1:p. 544. n°. 44. Cette Araignée eft de grandeur moyenne, Les mandibules font cendrées, avec les crochets noirs. Les quatre yeux, placés à la partie antérieure de la tête, font très-petits ; les quatre autres, placés à la partie fupérieure jyfont beaucoup plus grands. Le corcelet eft cendré & fans taches. L'abdomen eft ovale ; la partie fupérieure eft obfcure, avec quatre paires de petits points cendrés. Les pattes font cendrées , avec des anneaux noirâtres. Les cuifles font cendrées , fans taches.’ Elle fe trouve vers les bords du golfe de Kicll. CIN OULENPES F'AM PLUBES AR AUTAGINNE ES NE PAEUAUT AINAGLE ARANEÆ PHALANGIA. CLAIR IANC AM "ETRRME: V'agabondes , ne flant joïnt de toiles, mais fautant fur leur proie, toujours attachses par un fil. Partes affez grofles, de longueur pre'qu’é. ga'e entrelles. Yeux en ligne parabolique re Les Araïgnées de cette famille, nommées Pha- langes par les anciens , Jauteufes & vagabondes par :q quelques modernes , diffèrent beaucoup des pré- cédentes par la forme de leurs corps & par leur anivre de vivre, Leurs yeux , au nombre de huit m x à > font placés far une ligne parabolique, ou {ur deux lignes longitudinales , prefque parallèles : La grandeur de ces yeux varie, mais ceux de devant font ordi- nairementles plus grands. Le corceiet eit en général relevé & un peu aplati; il a ke plus fouvent la figure d'un quarré long , tandis que celui des Arai- gnées Loups eft ovale & convexe. Les pattes font ez courtes, & prefque d'éœale longueur entr'elles, ai » D o ARA 219 Les Araignées de cette famille fréquentent les murs, les troncs d'arbres, les plantes & autres en- droits. Elles ne font pas fi vagabondes que les Araignées Loups, mais elles font fixées à un petit cfpace; elles font la guerre aux Mouches, aux Tipules & autres petits infeétes à deux aîles. Elles les apperçoivent d'aflez lein , s'en approchent à petits pas, & lorfqu'elles font à portée elles leur fautent deflus avec beaucoup d’agilité, les faififflent avec leurs pinces, les tuent & les fucent enfuite ; elles manquent rarement Îeur coup. En cas d'accident, clles font toujours attachées par un fil aflez fort, qui fort de leurs mamelons, & qu’elles devident en marchant: ce fil les foutient & les empêche de tomber. Leur accouplement a lieu dans le courant de l'eté. La femelle pond, quelques tems après , un nombre peu confidérable d'œufs , qu’elle en- ferme dans une coque de foie, qu’elle attache eontre un mur ou Îe tronc d'un arbre. EASIDRE CAES: 80. ARAIGNÉE du Pin, ARANEA Pini. Dec. Aranea füufco-cinerea ; abdomine punëis duobus albis , pedibus fufcis nigro maculatis. Nos. Aranea-Phalangium grifeo-nigra ; abdomine pune- ts duobus albis , pedibus, fufcis nigro macularis. Dec. Mém, tom. 7. p. 128$. n°, 26. pl. 19. fig 3 & 6. Araïgnée-Phalange du Pin, d'un noir grisätre, avec deux points blancs fur le ventre , à pattes brunes tachetées de noir. Dre. 58. Araneus ex rufo fubfufcus , fuper clunes prater maculas duas albas , foiiacea quadam piétura ; obf- cure licet delincata, infignitus. List. Aran. angl. PASONNEL 3 APS: Araneus haffatus, Crerck. Aran. fuec. p. 115. Ds tab. 1e. Les yeux de cette jolie Araïgnée font très-noirs, & placés en ligne parabolique. Les quatre antérieurs font les plus grands ; les deux fuivans fonc petits, les deux qui viennent après, un peu plus grands que ceux-c1 , le font cependant moins que les quatre antérieurs. La rète & le corcelet font d'un gris noi- râre, & ont la figure d'un quarré long. L'abdo- men eft ovale, alongé, noirâtre, avec deux petites taches cendrées, placées une de chaque côté , vers la pointe. Les pattes font courtes, d'un brun obfeur, avec des taches noirâtres : les deux poftérieures , qui font les plus longues , n’excèdent œuères la lon- gueur du corps de cer infecte. Elle fe trouve en Suède. Deveer a trouvé en Suède , Le 16 Juillet , fur une branche de Pin, une grande coque ovale, faite de foie blanche , placée autour de la branche, & entrelacée avec les feuilles ; on y voyoit une ou- verture cylindrique , qui étoit comme une porte, qui donnoit entrée & fortie à l’Arar ; & où elle fe renoit fouvent à l’affüc des infeftes 3; mais ÉeNz A R A oxdinairement elle demeuroit avec fes petits au fond ou au milieu du nid , tout près de la branche qui le traverfoit. 11 y avoit à l'entrée de cette porte des débris d’infeétes , dévorés par l'Araigrée. Les peurs qui l'accompagnoient & qui vivoient entreux en bonne intelligence, étoient alors longs d’une Hgue ; leur corps étoir noir, & leurs pattes brunes ; ils étoient d'ailleurs de même figure que leur mère. Ces peti:s furent nourris en comimun par lAraignée mère , jufqu'à ce qu'ils fuffent en état de pourvoir eux-mêmes à leur nourriture. 220Q 81. ARAIGNÉE chevronnée. ARANEA fcenica. Lin. Aranea [aliens lineis femicireularibus tribus albis tranfverfis. LiN. Syf. nat. pag. 1035. n°. 39. —Faun. fuec. n°. 2017. Aranea fcenica. Fas.Syff. ent. p. 438. n°. 32. — Sp. inf. tom. 1. pe ÿ4dan". 42. Araignée {fauteufe à trois chevrons blancs. Grorr. Taj: om ap 6 ot nor 6. Araïgnée-Phalange à bandes blanches noire, à ventre ovale , avec trois bandes tranfverfales, demi- circulaires , blanches. Dec. Mém. tom. 7. p. 287. n°, 27 pl tr. fe NE 9. Araneus cinereus , alvo cireiter fenis fufciis tranf- verfis , in angulos acutos in medio ere&is , argen- teis & nigris aiternatim difpofitis infignira. List. Aran. angl. p. 87. tit. 31. fig. 31. ALB. Aran. angl. pl. 1. n°. 2. Araneus fcenicus. CLERCK. p. 117, pl. $. tab. 13. ScHAErF. Îcon. inf. tab. 44. fig. 11.. Aranea fcenica. SCHRANK. Enum. inf. auft. n°. 1104. Cette efpèce cft petite. Ses yeux font noirs, & placés comme dans l’efpèce précédente : les deux antérieurs font très-grands ; les deux fuivans le font la moitié moins; ceux de la troifième paire font très-petirs ; les deux derniers enfin font dela grandeur des deux feconds. Le corcelet eft grand , relevé, un peu aplati, quarré, noirâtre , avec unreflet ris, luifant. L'abdomen eft ovale, noir , avec trois Éaniee argentées , qui forment, dans leur milieu , un angle, dont le fommer eft tourné vers la bafe. Ces bandes refemblent à trois chevrons blancs, fur un fond noir. La couleur des pattes varie ; elles font noirâtres , avec des taches cendrées , ou grisatres, avec des taches obfcures. Tout le defious du corps ef: d’un gris cendre, Cette Araïgnée ne file point de toile. trouve fréquemment dans toute l’Europe , dès le premier printems , fur les murs expofés au folcil, fur le tronc des arbres, &c. Elle marche dans tous les fens, & lorfqu'elle apperçoit quelque Mouche- ron , elle s'en approche doucement , fait quelques pas & s'arrête de tems en tems, jufqu'a ce que parvenue à portée de‘l'infe@e, elle s’élance fur lui avec une agilité étonnante, le faifit avec fes te- nailles & le fuce bientôt. Elle attache au mur ou au wonc d'arbre fur lequel elle fe tyouve, un nigra : On la LA, A RA fil qu'elle fait fortir de fes mamelons, qu'elle de- vide toujours en marchant, & qui doit la fcurenir, & l'empêcher de tomber lorfqu'elle faute fur fa proie. Elle file, aux approches de l'hiver, une petite toile très-forte & très-ferrée, dans laquelle elle fe renferme , & d'ou elle fort dès la fin de Février, lorfque la chaleur du foleil commence a fe faire fentir. 82. ARAIGNÉE demi-circulaire. Aranea fulvara. FA. Aranea-nigra , thoracis ambitu poffico abdominif- | que fafciis tiibus fulvis. Fas. Mant. inf. tom. 1. lP. 345. n°. 44 Cette Araïgnée reflemble beaucoup à la précé- dente pour la forme & la grandeur. Les yeux an- térieurs font très-grands & brillans. La tête & le corcelet font noirs, mais le corcelet eft bordé de fauve à fa partie poftéricure feulement. L'abdomen eft noir , avec trois bandes demi-circulaires , fauves. Les pattes fonc briquetées , & les cuifles cendrées. Elle fe trouve à Cayenne, 83. ARAIGNFE groffe- patte. ARANEA groffipes. DEc. Aranea-Phalangium nigra , capite antice lineis cranfverfis aibidis pilofis , pedibus anticis craffio- ribus. Dec. Mém. tom. 7. p. 190. n°. 28. pl. 17. fig. 11. | Araïgnée-Phalange à groffes-pattes noire, à lignes tran{verfales , blanchätres, velues au-devant de la tête, & à pattes antérieures grofles. Dec. 20. Araneus fubflavus, oculis fmaragdinis | irem cui Jecundum clunes très virgule crocea. Last. Aran. angl. p. 90. tit. 33. Araneus arcuatus, CLERCK. Aran. fuec. p. 125. PL. 6. LADA Elle eft un peu plus grande que l’Araignée chevronnée, & fes yeux fonc placés & figurés de la même façon : leur couleur, dans cette ef- pèce, eft verte & luifante. Le devant de la tête eft garni de poils très-courts, d’un gris blanchâtre , & , au-deffous des quatre yeux antérieurs , on voit des lignes tranfverfales , formées par des poils blan- châtres. Le corceler eft gros , élevé, prefque ovale, & un peu aplati. L'abdomen eft ovale, alongé, d'un brun obfcur; les côtés feulement font Le brun rouflâtre. La longueur des pattes eft dans la proportion furvante : la première paire , la qua- trième , la troifième & la feconde ; Ieur couleur cft brune , obfcure ; les deux antérieures ont leurs jambes courtes, grofies & renflées à leur extré- mite, On la trouve en Suède & en Angjeterre. 84. ARAIGNÉE fanguinolente. ARANEA fanguinoienta. LiN. éranea abdomine ovato coccineo ; linea longi- tudinali atra. LiN. Syff. nat. p. 1032. n°. 18. Ceïte jolie Araïgnée eft à-peu-près de la gran- deur de ka préc#dente, Elle a, de la réte à l'anus, AR A environ trois lignes & demie de long. Ses yeux font bruns, & placés en ligne parabolique ; Les deux antérieurs font les plus grands ; les deux troifièmes fonc fi petits, qu'ils ne peuvent être apperçus qu’à Faide d'une forte loupe. On voit, entre les quatre antérieurs , un duvet blanchätre, qui s'étend quel- uefois fur les côtés du corceler. Celui-ci et grand L très-relevé , d'un très-beau noir & prefque life. L'abdomen elt ovale, d’un rouge de cinabre , tant en-deffus qu'en deflsus , avec quatre taches d'un noir de velours , une grande, alongée, de chaque côté de la partie fupérieure, & une autre à l'anus. Les antennules font couvertes de poils gris. Les pattes font noirâtres , mais plus ou moins couvertes de poils fins & très-courts, fauves & cendrés. On y voit aufli quelques longs poils noirs. Cette Araignée fe trouve en Efpagne , en Pro- vence. On la voir courir & fauter perdant rout l'été fur les murs des jardins ou le tronc des arbres. 85. ARAIGNÉE rouge. ARANEA cinnaberina, Nos. Aranea nigra, pedibus pofticis rubris ; abdomine fupra rubro punitis quatuor nigris. N'os. Cette efpèce cft de la grandeur de la précédente. Ses yeux font placés de façon que les quatre de devant forment prefque un quarré ; les deux fu- périeurs font beaucoup plus grands que les infé- rieurs. La tête , le corceler, la poitrine & le deflous du ventre font d'un très-beau noir. Les pattes an- térieures font noires , avec quelques anneaux blancs , plus ou moins marqués. Les poftérieures font cou- vertes de poils rouges. L’abdomen eft d'un beau rouge de cinnabre , en-deflus , avec quatre points noirs, difpofés en quarré. : Elle fe trouve en Italie ; elle a été pnfe a Flo- rence, furles murs des jardins, par M: Towfon, qui a bien voulu me la communiquer. 86. ARAIGNEE luride. ARANEA lurida. No3. Aranea-Phalangium undata nigro fufca , thorace margine. grifeo ; abdomine oblongo : fafcia lara longitudènali undata cinerea , pedibus anticis craffio- ribus. Dec. Mém. tom. 7. p. 320. n°, 5. Araignée-Phalange à bande découpée d'un brun noirâtre , à corcelet bordé de cris, à ventre alongé , avec une large bande découpée, cendrée , & a groiles pattes antérieures. Drc. 16. - Cette efpèce eft alongée & de grandeur moyenne. Ses yeux font noirs, luifans, & placés en ligne pa rabolique : les deux de devant font beaucoup plus grands que les autres. Le corcelet eft d’un brun noirâtre, avecun bord gris tout autour. L'ab- domen eft ovale, alongé, brun, avec une grande tache oblongue , à bords découpés & d’un gris cendré. Les antennules font couvertes de poils blan- châtres. Les pattes font brunes , roufsätres & courtes ; AR A 221 les quatre antérieures font plus sroffes que les autres. Elle fe trouve en Penfylvanie. 87. ARAIGNEÉE Fourmi. ÆRANEA formicaria, Dre. Aranea corpore clongato fufco; abdomèine oblongo latericus macula alba. Nos. À Aranea-Pha'angium rufa ; capite magno nigro ; abdomine oblongo rufo : fafciis nigris maculifque binis albis. Dec. Mém. tom. 7. p: 293. n°: 29. pl. 18. fig. 1 6 2. Araignée-Phalange Fourmi roufle, à grofle tête noire, à ventre oblong roux, avec des bandes noires & deux taches blanches. Dec. 8. Araneus fubrufus , ericeris five in rupibus desens. List. Aran. angl. p. 91. tit. 34. Cette Araignée eft petite, aiongée , & reffemble au premier coup d'œil à une Fourmi. Ses yeux font en ligne parabolique ; les deux antérieurs font très- gros ; les deux fuivans le font beaucoup moins ; les deux troifièmes font hors de la ligne , ils ren- trent un peu en-dedans & font crès-pcrits ; enfin les deux quatrièmes font très-reculés & de la gran- deur des feconds. La tête eft groffe , brune ou noi- ratre & bien marquée : le corcelet eft un peu moins large, un peu plus abaïffé que la tête , & fe re- trécit poftérieurement. L’abdomen tient au corceler par un filet plus long que dans les autres efpèces : il eft ovale, très-alongé , pointu par les deux bouts, prefque en fufeau , d'un brun plus ou moins foncé, avec quelques bandes noirâtres & deux ta- ches blanches , une de chaque côté, formant en- femble comme une bande interrompue. Les pattes font rouflâtres avec leurs cuifles brunes. Elle fe trouve en Angleterre, en Suède & aux environs de Paris. Elle eit afflez commune à l'ifle Louvier. On la voit courir & fauter au printems fur le bois. 88. ARAIGNÉE des troncs. ARANEA truncorum. Lin, Aranea [aliens nipra ; dorfo punéfis albis. Lin. Syf. nat. p. 1036. n°. 37. — Faun. fuec. n°. 1018. Araneus [aliens niger, pundis albis notatus, a&. Upf. 1736. p. 38. n°. 13. . Aranea Olearii. Scor. Ent. carn. n°. 1115. Aranea truncorum. ScHRANK. Enum. inf. auff. n°. 1105. Elle eft petite. Ses yeux. font en ligne parabo- lique ; les quatre antérieurs font grands , & les deux qui fuivent font très-petits. Tout font corps eft d’une couleur cendrée noiratre. L'abdomen eft ovale, & on y remarque quelques points blancs, peu marqués. Les pattes La de la couleur du corps , celles de devant font un peu plus grofles que les autres. Elle fe trouve en Europe. 89. ARAIGNÉE des rochers, ARANEA rupeftris. LIN, AR A Aranea faliens ; abdominis macula nigra mar- gine rubra : medio alba. LiN. Syff. naï. p. 1036. n°, 38. — Faun. fuec. 2019. Aranea rupejfris. ScHRANK. Enum. inf. auf. x°. 1106. Elle eft petite. Tout fon corps eft d’une couleur cendrée obfcure. L'abdomen a une tache ovale, noire, bordée de rouge, avec un peu de blanc au centre. Elle fe trouve au nerd de l'Europe. 222 #0. ARAIGNÉE mouflue. ARANEA mufcofa. CLERCK. _ Aranea glauca, abdomine ovato-oblongo , derfo lineis duabus fufcis obfokeris. Nos. Araneus mufcofus. CLERCK. Aran. fuec. p. 116. pl. $. tab. 12. Cette efpèce, & les fix qui fuivent, font dé- erites & figurées dans l'ouvrage de Clerck. Ses yeux brillent comme de l'acier poli. Ils forment une ligne parabolique : les deux antérieurs font beaucoup pius grands que les autres. Le corcelet a une figure rhomboïdale ; il eft glauque & couvert de poils ferrés, d'inésale longueur. L'abdomen eft ovale , alongé, velu & glauque, comme le cor- celet, avec deux raies longitudinales , fuligineufes. Les pattes font courtes , aflez grofles & cou- vertes de quelques piquans. Elle fe trouve en Suéde. 91. ARAIGNÉE ftriée. ARANEA ffriata. CLERCK. Aranea abdomine ovato obfeuro , dorfo macula cuneiformi grifea radiata. Nos. Araneus ffriatus. CLERCK. Aran. fuec. p. 119. pl. s. tab. 14. Cette Araïgnée a fes yeux figurés comme ceux de la précédente. Le corcelet eft rhomboïdal , velu, d'une couleur obfcure, avee une petite croix noire peu apparente, à fa partie antérieure, auprès de laquelle on voit une tache blanchätre, & en- fuite une tache en croiflant, noire. L'abdomen eft ovale, velu, obfeur , noirätre à fa bafe , avec une tache longitudinale , d'où partent des lignes obli- ques, blanchàârres. Les pattes font obfcures , avec des taches noirâtres : elles font couvertes de poils d'intgale longueur , parmi lefquels il y a quelques piquans noirs. Elle fe trouve en Suède, 92. ARAIGNÉE à tarière. ARANzA terebrata. CLERCK. Aranea nigra akdomine ovato, derfo linea ffri- gifque fèx arcuatis. Nos. Araneus terebratus. CLERCK. Aran, fuec. p. 120. pl, 5. tab. 15. Ses yeux font figurés comme ceux des efpèces précédentes. Le corcclet eft rhormboïdal , foyeux , noir, avec des taches qui repréfentent une efpèce de tarière , en-deflous , & un cefpèce de croix, A RA en-deffus , dont les extrémités font blanchâtres. L'abdomen eft ovale, noir, avec une ligne longi- tudinale, mince, d'où partent latéralement deux lignes blanches qui remontent en haut vers la bafe , & quatre autres de la mème couleur qui defcendent en bas, vers la pointe. Elle fe trouve en Suède. 93. ARAIGNÉE marquée. . ARANEA infignita. Nos. Aranea thorace fufco littera W alba infignite. Nos. Araneus littere W infignivus. Cuercx. Aran. Juec. p. 121 pl. $. tab. 16. Le corcelet de cette Araïgnée eft noir, velu, avec une tache blanchätre en forme de double W , lacée entre les yeux. Les bords du corcelet font auffi de la même couleur. L'abdomen eft ovale, velu, noir, avec une ligne longitudinale, jaunatre & rougeâtre ; le deflous eit entièrement blanchätre. Elle fe trouve en Suède, 94. ARAIGNÉE ponctuée, ARANEA punélata. CLEREK. Aranea thorace rufo punétis quinque albis , ab- domine ovato fuliginofo, dorfo punclis allis fe- r'atis. Nos. j Araneus littera V notatus. CLERCK. Aran. fuec. DAT BU DENS. CAPE tEr. Certe efpèce a les yeux noirs & luifans. Le cor- celer eft ovale , plat, velu, roufsâtre , avec cinq points blancs & une tache blanchâtre entre les yeux, en forme de V. L'abdomen eft ovale, fu- hgineux ou brun, foyeux , avec dix points blancs en deux rangées longitudinales, dont les premiers , vers la bale, font plus grands que les autres. Elle fe trouve çn Suède. 9$. ARAIGNÉE cordiforme, ARANEA flammata. CLERCK. Aranea ahdomine cordiformi nigro, dorfo lineis obliquis fericeis fufcis. Nos. Araneus flammatus. CLErcx. Aran.fuec. p. 114. pl. $. tab, 18. Le corcelet de cette Araignée eft rhomboïdal , plat , noirâtre & foycux. L'abdomen eft figuré en cœur, légérement aplati, noir & foyeux. On y voit des cfpèces de raies obliques , neirâtres, formées par des poils; fon contour eft blanchätre à fa bafe ; & d'un gris cendré ou obfcur à la pointe. Cette efpèce fe trouve en Suède. 96. ARAIGNÉE faucille. AÂRANEA falcata. CLERCGK. Ararca abcomire rhombeo depreffo , purétis due- bus maculisque falcatis fufcis. Nos. s Araneus falcatus. Crrrex. Aran. fuec. p. 1254 F1 Hope SO ER CCE Ses yeux font noirâtres & très-brillans. Le cor- AR A celet eft rhomboïdal, aplati, velu , avec deux points noirâtres à la partie antérieure , & deux taches de la même couleur , courbées en forme de faucilles , à la partie poftérieure. L'abdomen eft ovale , velu, obfcur, avec des bords blan- châtres, & une couleur noire à fa bafe. Elle fe trouve en Suède. 97. ARAIGNÉE frontale. ARANEA frontalis. Nos. Aranea Goezenii faltatoria nigra , abdomine ovato, fronte alba. ScHRANK. Enum. inf. auf. n°, 1112. 1 Elle eft noire, mais la partie antérieure de la têce cft blanche. L'abdomen eft ovale , & on y remarque deux points enfoncés. Les pattes anté- rieures font un peu plus grofles.& plus longues que les autres. Celles-ci vont en diminuant fuc- ceflivement de groffeur & de longueur. Elle fe trouve en Allemagne fur les arbuftes. SUECXAEE, MORE ANMATUENL'E: AR ANTNG NNÉMENS, AC: RU AN BIENS. ARANEÆ CANCROIDES. CRANRNEAN GUTUIENMRIE Ne filant point de toiles, mais attendant leur proie, cachées fous des fleurs ou des feuilles. a Les quatre pattes antérieures beaucoup plus longues que les autres. Yeux °°° ‘25: en lunules, ou fur deux lignes tran{vertales , dont l'antérieure eft plus ou moins courbe. Corps fouvent aplati. On a donné le nom de Crabe aux Arargnées de cette famille, parce qu'elles ont dans leur f- gure & dans leur démarche quelque reflemblance avec les infeétes marins , connus fous le nom de Crabes. Leurs yeux nommés par M. Geoffroy , yeux en lunules , font prefque figurés en croiflant : il y en a quatre au-devant de la tête , formant une ligne tranfverfale un peu courbe , & quatre der- rière ceux-ci en ligne droite. Ces yeux font quel- quefois fur deux lignes parallèles prefque droites. La longueur des pattes diftinguent encore ces Araignées de toutes les autres; les quatre anté- rieures font les plus longues , & l'infeéte les tient prefque toujours étendues de côté dans une po- fition horizontale. Leur corps eft plus ou moins aplati , & la plupart des efpèces ont leur abdo- men plat & triangulaire. La démarche de ces Araïgnées eft fort fingulière ; elles ne marchent 223 AR A pas droit en avant, mais prefque toujours de côté, a la manière des Crabes. Lorfqu’elles avancent ou qu'elles reculent, c'eft toujours fur une ligne plus ou moins oblique. Elles ne conftruifent point de toile pour attraper leur proie, &, incapables de la faifir à la courfe, comme font les Araignées- Loups , ou de s’élancer deflus comme les Araignées- Phalanges , elles font obligées d'employer la rufe pour fe la procurer. Elles fréquentent les arbres & les plantes; & elles {e tiennent ordinairement cachées fous les fleurs ; lor{qu'un petit infeéte vient s'y repofer pour y prendre fa nourriture , il ÿ trouve fouvent la mort : l'Arafgnée fort avec célérité de fon embufcade , faifit fa proie & Ja fuce à l'inftant. Ces Araïgrées filent toujours quel- ques fils deftinés à les foutenir, lorfqu'alarmées par la préfence de quelque oifeau ou de quelque redoutable Ichneumon , elles fe laifflenr tomber avec précipitation pour éviter le danger dont elles font menacées. Elles renferment leurs œuf dans une coque de foic qu'elles piacent dans une feuille d'arbre ou de plante qu'elles roulent enfuite & con- tiennent par le moyen de quelques fils aflez forts. L’Araignée refte toujours à portée de fes œufs & ne les abandonne jamais, E'SMPPEICIE S. 98. ARAIGNÉE verdâtre. ARANEA virefcens. LiN. Aranea abdomine oblongo flavo-viridi, lineis La- teralibus albis. Lin. Syf. nat. p. 1036. n°, 42. — Faun.fuec. n°. 1022. Aranea flavo-viridis , lateribus linea alba cinitis. AG. Upf. 1736. p. 38.1n°. 8. JONSTON. Inf. tab. 18. fig. 42. Araïgnée filandière toute verte d'un beau verd de gramen , à ventre alongé , jaunâtre. DEGEER. Mém. tom. 7. p. 252. n9. 14. pl. 18. fig. 6. Arenea viridiflima zextoria viridis , abdomine oblongo flavefcente. Dec. ib. Araneus viridefcens. CLERCK. Aran. fuec. p. 138. pl. 6. tab. 4. Aranea virefcens. SCHRANK. ÆEnum. inf. auf. n°. 1108. : Cette Araïgnée eft un peu au-deflus de Ja gran- deur moyenne. Ses yeux font placés fur deux lignes tranfverfales , parallèles | mais dont l’antérieure eft un peu courbe. Le corcelet eft verd , un peu aplati & bordé d'un jaune plus ou moins oblcur. L'abdomen eft ovale , d’un jaune verdâtre , avec une raie longitudinale jaune fur les côtés, qui efl une continuation de celle du corcelet. On voit au milieu de la partie fupérieure & antérieure de l’ab- domen, une tache obfcure triangulaire formée par des poils. Les pattes font vertes avec leur extré- mité brune ; elles ont quelques poils roides & noirs. Degcer place cetre Araïgnée parmi les filandières ; il doute cependant qu'elle appartienne à cette fa- 224 AR A n'ayant pas eu occafion de voir fi elle file une toile. Elle fe trouve en Europe fur les arbres & les plantes : elle renferme fes œufs dans une coque de foie qu'elle place entre plufieurs feuilles qu'elle a rapprochées & jointes par le moyen de quelques fils aflez forts. 99. ARAIGNÉE citron. ARANEA citrea, Drc. Aranea citrino lutea , pedibus ‘quatuor pofticis breviffimis +. abdomine utrinque fafcia ferruginea. GEOrr. nf. tom. 2. pag. 642.n°. 2. pl. 21. fig. 1. L'Araignée cixon. GEOFF. 6. Araïgnée-Crabe jaune citron jaune , à ventre aplati & circulaire | avec une raic rouge de chaque côté, & à quatre pattes poltérieures plus courtes. Drc. Mém. 1om. 7.p. 198. 30. pl. 18. fig. 17. Araneus vatius, CLERCK. Aran. Juec. p. 128. rl. 6. tab. s. 1 SCHAEFr. con. inf. tab. 19. fig. 13. Cette Araïgnée et de grandeur moyenne. Ses yeux, placés comme dans l'efpèce précédente, font petits, & paroiffent d’un rouge de feu dans l'infede vivant. Le corcelet eft d'un jaune verdàtre, bordé d'un jaune fauve. L'abdomen eft grand , large, aplati, prefque circulaire, d'un beau jaune citron , avec une raie longitudinale , rougeâtre , de chaque côté. On voit au milieu de la parue fupérieure , quelques petits points enfoncés. Le mâle, felon Degcer, diffère beaucoup de la femelle que nous venons de décrire. Voici la def- cription que ce célèbre naturalifte en donne. « Le ventre, qui cft ovale , & un peu aplati en-deflus , cit d'un vert clair jaunâtre, marqué en-deflus de deux bandes longitudinales découpées d'un brun obfcur, & fes deux côtés font bordés tout autour d'une bande de Ja même couleur brune noi- râtre. Le corcelet eft encore du même brun, ayanten-deflus une tache d'un vert clair ; l'endroit de la rète où fe trouvent les yeux, eft couleur de briques : les bras, qui font terminés par un gros bouton ovale & conique au bout, font encore du même brun que le corcelet, & c’eft aufi la couleur des pattes des deux premières paires, qui cependant ont des taches d'un brun clair 3 mais celles des deux dernières paires font d'un vert livide , & elles font très-courtes , au lieu que les quatre premières pattes font fort longues , grofles & mallives , ce qui donne un air firgulier à cet infe&e. Quand al eft effrayé , il retire & replie fes pattes vers le corps & fe met comme en peloton ; mais d’ailleurs , quand il repofe , il tient fes pattes antéricures très-éten- dues vers les côtés ». ( Dec. }) Cette efpèce fe trouve fur les arbres & les plantes, sans route l'Europe. 100. ARAIGNÉE rurale. ARANEA Viatica, LIN. Aranea abdomine fubrotuncdo plano obtufo, peailus quatuor poflicis breviffimis. Lin. Syff. nur. 1056. A 43, mæFaun, fuec, 2027, À R À Arañea viatica, Fans. Spec. inf. 1. 538. 12. Araignée à pattes de devant longues & arle- quines. GEOFr. nf. tom. 2. p. 641. 1. Araignée-Crabe brune bordée, grife ou brune , à ventre ovale & aplati, bordé d’une bande brune obfcure, & d’une ligne blanche. Dec. Mém. tom. 7. P: 301. 31. pl. 18. fig. 23. Araneus fubfufcus , minurifimis oculis è viola purpurafcentibus ; tardipes & greffu & figura cancro marino non adeo diffimilis. List. Aran. angl. p. 83. cit. 19. fig. 29. FRISCH. Inf. 7. p. 1o.tab, $. SCHAEFF. Îcon. inf. tab. 189. fig. 7. Aranea viatica. SCHRANK. Enum. inf. aufl. n°. 1109. Cette Araignée eft à-peu-près de la grandeur de la précédente, Ses yeux, placés fur deux lignes tranfverfales, dont l'antérieure eft un peu courbe, font noirs, petits, & de grandeur égale. Le cor- celet eft d’un gris obfcur, rond & un peu aplati. L'abdomen eft prefque ovale , un peu plus large a la partie poftérieure que vers la bafe, les côtés poitieurement formant deux angles obtus. Sa couleur €ft d'un jaune brun, obfeur , avec quelques taches tran{verfales plus obfcures. Il y a , de chaque côté, une ligne blanchätre , au-deffous de laquelle on en voit une noiratre , un peu plus large. Les pattes font noirâtres, avec des taches où anneaux jau- nâtres, obfcurs ; celles de la feconde paire font longues, celles de la première & de la troifième le font un peu moins; celles de la quatrième fonc aflez courtes. On trouve cette efpèce dans toute l’Europe, fur les arbres & les plantes. On la voit märcher avec aflez de vitefle fur les côtés, ou enavant, & en arrière, fur une ligne oblique. 101. ARAIGNEE tigrée. ARANEA lavipes. Lin. Aranea abdomine rhombeo depreffo : pedibus tranf- verfalibus extenfis variegatis. LiN. Syf. nat. 1031. 44. —Faun. fuec. 1025. Aranea lævipes. Fa. Sp. inf. 1. $39. 16. Araïgnée-Crabe tigrée à ventre court & aplati, d'un blanc fale , à raches noires, à quatre pattes poftérieures courtes. Dec. Mém. rom. 7. p. 301.n°. 32.1PL ITS fige 25. Araneus margaritatus. CLErck. Aran. fuec p. 130. pl. 6. tab. 3. F Cette efpèce reffemble à la précédente pour la forme & la grandeur. Ses yeux font noirs. Le cor- celet eft prefque rond, un peu aplati, de couleur verdatre obfcure , avec deux taches latérales , cr- culaires, noirâtres. L'abdomen eft aminci à fa bafe , & aflez large vers la pointe; il eft aplati, & de couleur cendrée , avec des points & des taches irré- gulières , noirâtres, qui le font paroître comme tigré, Les pattes fonc d'une couleur cendrée, ver- dâtre , avec des taches noirâtres. Leur Nr: cf aus ARA dans les mêmes proportions de celles de f'efpèce précédente. Elle fe trouve en Europe. 102. ARAIGNEE calicine. ARANEA calicina, LIN. Aranea abdomine globofo , pallido-flavefcente. LIN. Syfl. nat. 1030. 4. —Faun. fuec. 1996. . Aranea Kleinit. Scor. Ent. carn. 1099. Elle cft de grandeur moyenne. Tout fon corps cft d'une couleur fauve pâle. L'abdomen eft pref- que aufli large que long , arrondi à fon extrémité, un peu plus étreit à fa bafe , & d'une couleur plus obfcure que le corps. Elle fe trouve en Europe, cachée fous diffé- rentes fleurs, d'ou elle faifit les Mouches, quel- ques cfpèces d’Abeilles & autres petits infeétes qui viennent y chercher leur nourriture. 103. ARAIGNÉE hideufe. ARANEA horrida. FAs. Ararea abdomine fubtriangulart , apice truncato retufo ; pedibus quatuor anticis longioribus. Fas.Syf. ent. pag. 432. n°, 7.—%5p. inf. tom. 1.p. $38.n°. 10. Cette Araïgnée elt plus grande que les précé- dentes. Ses yeux font figurés en lunule. Son corps eft noirâtre. Le corcelct eft argenté, & terminé tout autour par une ligne blanche. L'abdomen eft triangulaire, étroit à fa bafe, large vers fon ex- trémiré , avec la pointe comme coupée. L'anus, placé fous l'abdomen , eft élevé & blanc. Les côtés de l’abdemen font un peu raboteux. Les quatre pattes antérieures {ont une fois plus longues que les autres , d'une couleur noirâtre , avec des an- neaux blancs fur les jambes. Les quatre pattes poftérieures font verdätres. Elle fe trouve dans les jardins de Léipfic. 104. ARAIGNÉE Scorpion. ARANEA fcorpiformis. Fas. Aranea nigra , abdomine albicante : lineis duabus nigris : pedibus quatuor anticis longiffimis. Fas. S'yff. tent. p. 436. n°. 124. — Sp. inf. tom. 1. p. 542. n°. 34. Elle eft noire & petite. La partie antérieure de Ja cète eft un peu rouffâtre. L'abdomen eft ovale, glabre, blanchäre, avec deux lignes longitudi- nales, noires , courtes & finuées. Les quatre pattes antérieures font une fois plus longues que les autres , noires , avec des anneaux blancs. Les quatre poité- rieures font très-courtes & vertes. Cette Araignée marche de côté. Elle fe trouve dans les jardins de Léipfic. 106$. ÂARAIGNÉE jardinière. ARANEA horticola. Nos. Aranea fufca , thorace lineis quatuor obiiquis fafcis ; abdomine tribus tranfverfis albis. Georxr, Inf. tom. 2. p. 643. n°. 4. L'Araignée brune à trois raies tranfverfes blanches fur le ventre. Grorr. 14. Hifloire Naturelle, Infetes. Tome IV. Le] n * j- « Son corcelet eft noir ; la couleur de fon ventre , A R A 22$ Aranca fafciata. Fourc. Ent. par. pag. 532. LAAr Te « Les quatre pattes de devant de cet infeéte font du double plus longues que les poftérieures. Son corps €ft brun & un peu velu. Son corcelet a quatre lignes, qui naiflenc de fa pointe: les deux du mi- lica montent fur le milieu du corcelet, & s'é- loignent l’une de l'autre proche la rête ,- & les deux latérales vont obliquement chacune vers Île bord du corcelet. Le ventre cft brun, & depuis fon milieu jufqu'a fa pointe , 1l eft orné de trois lignes blanches tranfverfes & ondées. En-deflous , l'infecte eft tour brun ; fon ventre eft prefque fphérique , & Les quatre pattes poitérieures font moins brunes que celles de devant ». ( GEOFF. ) On trouve cette Araïgnée dans les jardins , aux cavirons de Paris. 106. ARAIGNSE arlequine. ARANEA variegata. Nos. Aranea nigra ; abdomine ferrugineo flavo, lineis tranfverfis contiguis nigris , pedibus fifco ferrugirec- ge interfeëlis. GEOFr. Inf. tom. 2.p: 644. 5. L'Araïgnée à ventre roux rayé de noir & pattes arlequinées. GEOFFr. 16. Aranea interfeta. Fourc. Ent. par. pag. $32. cft d'un roux mêlé de jaune , & en-deffous 1! eft couvert de bandes noires tranfverfes, fort preches lune de l'autre, & qui fe touchent au milieu. Ses pattes , dont la troifième paire cft a plus courte, font entrecoupées d’anneaux bruns & roügeätres , comme un habit d'arlequin ». Georr. On trouve certe Araïgnée dans les champs , aux environs de Paris 107. ARAIGNÉE doréc. ARANEA inaurata. NoOs. Æranea rufo-aurata; abdamine deprello , lariuf- culo , apice fufco. Nos. Araneus parvus , fubrufus velut inauratus | ipfa alvi apice infufcata , lavipes. List. Aran. ang! p. 85. tit 30. fig. 30. Cette efpèce et petite ; elle eft d'une couleur roux foncé, avec un reflet doré, luifant. Ses yeux font placés en ligne parabolique. L'abdomen cit large , aplati, plus étroit à la bafe que vers la pointe. Il elt terminé vers l'anus par une couleur neirâtre, Les pattes font velues, pales , avec quelques taches obfeures ; elles font de longueur moyenne ; les fe- condes font les plus longues ; les premières le font un peu moins; les troifièmes font un peu plus courtes que les premières; & enfin les quatrièmes font les plus courtes. On trouve cette Araïgnée, pendant l'été, cachée“ fous des feuilles, dans les buiflons , & fur les { plantes. FÉ 226 À: RYA 108. ARAIGNEE flamboyante. ARANEA aureolu. CLERCK. Arenea abdomire ovato fériceo , dorfo macula Tireïfque duabus rufo-auratis, Nos. Araneus aureofus. CLerck. Aran. flec. p. 133. PE, 4. tab. 9. Clerck à donné la figure & la defcription de cetre efpèce d'Araigrée & des trois fuivantes. Ses yeux font placés fur deux lignes, dont l'antérieure cit courbe. Les quatre veux de la ligne courbe font un peu plus petits que les autres. Le corcelec eft ovalc, légérement convexe, foyeux, d'un jaune de: feu au milicu, & un peu blanchâtre vers les bords. L'abdomen eft ovale , foyeux, avec une tache noirâtre , cuneiforme , terminée tout autour par une fravge brillante, qui s'obfcurcit ut peu vers l'anus. On voir enfuite deux raies d’un beau jaune, dont les bords extérieurs prennent un rouge écarlatte, L’abdomen en-deflous eft blan- châtre, avec une ligne longitudinale , cendrée. Elle fe trouve en Suède , au fommer des arbres , cachée fous des feuilles, dans une efpèce de nid, fait avec quelques fils Jâches. 109. ARAIGNÉE fourmillière. ARANEA formicira. CLERCK. Aranea favefcens ; abdomine ovato, dorfo ma- cula nigra albo cintta, Nos. Æraneus formicinus. CLERCK. Aran. fuec.p. 134: PLNE fie. 2.(008 Les yeux de cette efpèce font placés comme ceux de la précédente ; mais les deux de l'extrémité de la ligne antérieure {ont très-crands. Le corcelet eft ovale , plat, d'un jaune de feu, avec quelques poils blanchâtres. L'abdomen eft ovale, foyeux, à-peu- près de la couleur du eorcelct, avec une grande tache noire, alongée, terminée en pointe des deux cotés, & qui s'étend depuis la bafe jufqu'au milieu de l'abdomen. Cette tache eft entourée d’une raie blarche.Certe Araïgnée pondenviron centœufs, petits, ronds & jaunes, qu'elle enferme dans une coque. Elle fe trouve en Suède. 110. ARAIGNEE hupée. ARANEA criflata. CLERCK. Aranea abdomine fubrhombeo rugofo fufco, dorfo macula nitidu criflata. Nos. ÆArañeus criflarus. Cuercx. Aran. fuec. p.136. pl. 6. tab. 6. Cette Araignée a fes yeux à-peu-près comme l'efpèce. précédente. Le corcelet a une figure rhom boïdale ; il eft aplaui, d'un rouge obfcur, avec deux rates blanchâtres , qui fe réuniflent à {a partie poltéricure. Ii'eft couvert d’un duvet ferré, parmi lequel on apperçoit quelques poils noirs. L’abdomen ef arrondi, retréci à fa bafe , obfcur, raboteux , & couvert d'un léger duvet. On y voit au milieu une grande tache d’une. couleur jaunâtre , luifante , ex forme de crètede coq ;les côtés font rougcatres. Elie fe trouve en Suède, ARA III. ARAIGNÉE role. ARANEA -rofea. CLERCK. : Aranea abdomine ovato luteo, dorfo lineis tribus rubris. Nos. Araneus rofeus. CLErcx. Aran. fuec. p. 137. pl. 6. tab. 7. Cette jolie Araïgnée a fes yeux placés fur deux lignes parallèles; les deux de l'extrémité de la ligne antérieure font beaucoup plus grauds que les fix autres. Le corceler eft ovale, aplati, velu, d’un jaune verdâtre, avec les bords jaunes. L'ab- domen eft ovale, velu, d'un jaune de foufre, avec trois lignes longitudinales, rofes, dont l’une. au milieu, & une de chaque côté. Les antennules & les pattes font verdâtres & couvertes de quelques piquans noirs. Elle fe trouve en Suède, S EPIT I EM ELFIAMELL LES ARAIGNÉES AQUATIQUES. ARANEZÆ ÂAQUATICÆ. CG ALRMZTICON TIREUR ae Loge hémifphérique, arrêtée & fixée au milieu des eaux. Yeux da8s prefque fur deux lignes pa- rallèles. Longueur refseétive des pattes. Les pre- mieres, les quatrièmes, les feconces & les tro:fièmes. Nous ne connoiflons qu’une feule Araïgnée de cette famille, que l’on trouve dans les marais &c les eaux dormantes de l'Europe. Peut-être qu'un jour Jes pays étrangers nous en fourniront quelques autres efpèces. Cette Araïgnée diffère fingu ière- ment des autres par fa manière de vivre : bien diffé - rente de quelques efpèces d’Araignées-Loups qui courent fur la furface del’cau fans jamais y entrer, celle-ci conftruit, au milieu des eaux, un loge- ment rempli d'air, fait la chafle aux infees aqua tiques, qu'elle faifir à la nage, & pañle l'hiver enfermée dans certe loge. Ses yeux font placés fur deux lignes prefque parallèles. La longueur refpec- tive des pattes eit dans l'ordre fuivant : les pre- mières , les quatrièmes, les fecondes & les trot- fièmes. ES. P ÈLCLE S. 112. ARAIGNÉE aquatique. ARANEA aquatica. LiN. Aranea livida ; abdomine ovato : Linea tranf- ARA verfz punétifque duobus excevatis. Lin. Sÿf. nat. 1036. 39. —Faun. fuec. 2010. Aranea aquatica fufca ; abdomine ovaio , cinereo : dorfo fufco , punctis duabus impreffis. Fas. Syff. ent. 436: 22. —Sp. inf. 1. $42. 32. Ararea aquatica tota fufca. GeOrr. Inf. tom. 2.p. 644.79. 7. É L'Araignée brune domeftique. GEorr. 46. Araignée aquatique noire, ou d'un brun obfeur. DEc. Mém. tom. 7. pag. 303. n°.'33. pl. 19. fig. 5. Aranea aguatica nigra feu nigro fufca. Dec. 1b. _ CLERCK. aran, fuec. p. 143. pl. 6. tab. 8. Cette Araïgnée cit aflez grande. Ses yeux, au nombre de huit, font noirätres, & placés fur deux lignes trmfverfales. On en voit quatre au milieu de la partie antérieure de la tête, formant un quarré inégal , les deux poftérieurs étant une fois plus gros & un peu plus diftans l’un de l’autre que les deux antérieurs; il y en a deux autres de chaque côté fur une ligne un peu oblique , dont l'antérieur cft une fois plus petit que le poftérieur. Le corce- let eft brun, un peu élevé, & prefque femblable à celui des Araignées Loups. L'abdomen eft noiratre , ovale, avec quelques rides aflez profondes, longi- tudinales , tranfverfales & courbes. On veit à l’a- nus quatre mamelons , faillans & alongés , comme dans les Araignées tapiflières. Les renailles font gran- des & très-fortes. Les pattes font aflez longues. La forme de certe Arzignée ne préfente rien de fingulier; parfaitement femblable à la plupart des autres efpèces , elle n'eft remarquable que par fa manière devivre ; c’eft la feule Éraignée parmi celles que nous connoiflons qui foit aquatique, c'elt-à dire qui vive dans l'eau, & non pointa la furface , comme font quelques efpèces d'Araïgnées Loups. Cependant, quoiqu’elle habite au milieu des eaux, juoique l’eau paroiffe d'abord étre fon véritable élément, clle ne peut fe pañler d'air, & elle pé- riroit même bientôt, fi elle en étroit entiérement privée. Les Araignées aquatiques conftruifent dans Îles marais & dans les eaux dormantes, à une plusou moins grande profondeur , une toile prefque hémif- phérique , de la groffeur & de la forme de la moitié d'un œufde Piscon, d'un tiffu affez ferré, par le moyer des fils de foie qu'elles fonc fortir de leur dernière. Cette toile eft fufpendue, mais cependant, fixée de tous les côtés par des fils longs & crès-forts, GE l'Araïgnée attache aux plantes aquatiques qui € trouvent à portée. Elle laifle une ouverture en. deflous, par ou elle peut entrer & fortir facilement. C'eft la le logement que ces Araïgnées habitent, & d'où elles fortent de tems en tems pour aller à la chafle des infeétes aquatiques , dont elles font leur unique nourriture , & pour venir quelquefois à la furface de l'eau faire ‘une nouvelle provifion d'air. Lorfque l'Araignée a conftruit fa loge, il lui refte encore quelque chofe à faire, c’eft de la emplir d'air, qui lui eft fans doute abfolument AR A nécefaire pour refpirer. Voici comment elle ex£- cute ce travail. Lorfqu'elle elt plongée dans l'eau, elle eft roujours entourée d'une léoère couche d'air qui fe trouve arrêté par le duvet cotonneux qui couvre fon corps, & qu'on apperçoît écalement fur toutes les autres cfpèces d’Arazgnées fi on les plonge dans l'eau. Lorfque fa loge eft achevée, elle d<- tache, par le moyen de fes pattes, üne partie de cet air, &, elle parvient à cn former une pctie bulle, qui gagne aufi-tôt la voûte de fa loge ; elle vient enfuite à la furface de l’eau faire une nouvelle provifon d'air, qu'elle porte dansfa loge, ê& donrellcfe débarraffe encore par le moyen de fes pattes; elle répète Ja même opération jufqu'à ce qu'il y air fufilamment d'air pour déplacer en- tiérement l’eau qui occupait l'intérieur de cette loge. L'Aruïgiée s'y place la tête en bas , plonge dans l'eau & le ventre hors de l’eau : lorfqu'elle fort, foit qu'elle vis: faire provilion d'air, foir qu'elle aille à la chaffe des infeétes, elle nage rou- jours dans une pofñition renverfée ; fon corps, dont la couleur eft d'un brun noïratre , paroït alors d'use belle couleur afgentée, comme sil étoit enduit de vif argenr. Ceite couleur Left due qu'a la couche d'air que nous avons dit entourer fon corps. 227 Il n'eft pas douteux que l'air dont l'Araiznée aquatique rémplit fa loge ne ferve à fa refpiration ; mais nous ignorons quels font les organes extérieurs par où cet air s'introduit dans fon corps. On fair que prefque tous les autres infeétes ont de petites ouvertures latérales, nommées /fgmates , qui {ont les organes extérieurs de la refpiration de ces pe- tits animaux, ainfi que le prouvent les expériences de Swammerdam , de Reaurmur , &c. mais les Araï- gnées en font entiérement privées; on ne voit point de ftigmates à ces infectés : on ne fait donc pas précifément par où ils refpirent. Clerck & De- gecr ont foupçonné que la refpiration des Arar- gnéés £e faifoit par l'anus « J'ai fouvent vu, dit Degcer, que ces Araignées fe placent à la fu- perficie de l'eau, qu'elles y reftent comme fuf- pendues , & qu'alors elles tiennent une partie du derrière hors de l’eau. Il y a apparence qu’elles font cela pour refpirer l'air extérieur ; il fe peut qu'il y ait des ftigmates ou des ouvertures de ref- piration au derrière , mais difficiles à découvrir. M. Clerck a fait la même remarque, il les a vucs avancer le derrière de tems en tems hors de l’eau pour refpirer l'air ; il croit même que les mamelons ou filières font également 1es organes de [a refpiration ; mais comme il n’en donne aucune preuve décifive , on ne peut regarder fon opinion que comme une fimple conjedure, fondée fur les apparences. Te ne doute pas que l'Araignée ne refpire l'air uand elle tient ainfi le derrière au-deflus de la Pia de l'eau , mais j'ai peine à, croire que l'air feroit introduit dans les mamelous, qui femblent uniquement deftinés a faire pañler les fils de foie que l'Araignée file; je ne faurois ar que 2 228 A R A ce froicnten même-tems des filières & des organes de la refpiration », (10m. 7. pag. 309.) Mais les organes extérieurs de la refpiration des Araignées ne peuvent-ils pas être placés à côté ou entre les filières ? Nous favons qu'il n’eft aucun infcéte qui refpire par la bouche. L'Araignée n'a point de fligmates. L'efpèce aquatique tient conftam- ment la rète plongée dans l'eau , tandis que l’abdo- men feul eft placé dans la bulle d'air : n’eft-on pas fondé à croire que l'Araignée introduit dans fon corps l'air qui lui eft néceffaire par la feule ou- verture qui {e tronve à l'abdomen ? Nous avons déja dit que les Araïgnées terreftres s'attaquent, fe tuenr , & fe dévorent lorfqu'elles fe rencontrent. On connoît aufli les précautions que prend le male lorfqu’il veut approcher fa femelle. L'aureur anonyme du Mémoire pour fervir à L'hif- toire des Araïgnées aquatiques, dit que les Arai- gnées aquatiques font aufli cruelles que les autres, qu'il les a vucs s’entretuer étant enfermées enfemble dans la même boîte. Cependant, Clerck & Degcer nous aflurent le contraire. « Je renfermai, dit le prenuer, dans un vafe 1empü d'eau, dix femelles, avec un mâle , le feul que je pus me procurer : je m'attendois à le voir accoupler avec quelque femelle , ou a étre témoin du combat que ces petits animaux fe livreroient entr'eux. Cependant, ils vé- curent en paix, ans fe faire aucun mal, pendant huit jours que je les laiflai enfemble fans leur donner aucune nourriture ». ( Aran. fuec. 148. ) Degeer a obfervé la mêmé chofe. « Jamais, dit- il, je ne les ai vues fe tuer les unes les autres, quoique j'en euile raflemblé plufeurs , tant mâles que femelles , dans un même poudrier rempli d'eau ; j'ai feulement remarqué que quand elles fe ren- controient dans l'eau, elles fe ratèrent mutuelle- ment de leurs pattes , s'embraflant en quelque forte, & cela de mâle à mäle, ou de femelle à femelle ; elles ouvrirent bien en méme tems leurs redoutables ferres, de forte qu’à tout mo- ment je m’attendai a les voir fe donner des coups meurtriers , mais elles n'en firent rien: car après s'être long-tems râtées, elles fe féparèrent & pagèrent chacune de fon côté ; au contraire , dès que j'eus placé auprès d'elles quelqu’autre infeéte aquatique, elles s'en faifirent dans l'inftant & le fücèrent. Elles paroïflent donc moins cruelles que les Araignées rerreflres ». ( Mérz. tom, 7. p. 308. ) H'UTTTÉÈMEMFAMILILE. AGROA TG INSEE SEM ATIN FAUSSES CAR: AT CUPMBEARME; Nid cylindrique, creufé dans la terre, ta- piflé d'une légère tole, & fermé par un opercule qui s'ouvre par un des côtés. ARA Pattes courtes, prefqu'égales : longueur refpective; les quatrièmes, les premiè.es, les fecondes & les troifièmes, Yeux M. l'abbé Sauvages a trouvé en Languedoc une Araignée dont ja manière de vivre eft tout-à-fait fingulière : elle ne file point de toile pour attraper fa proie; mais elle fe fait une efpèce de terrier, ainfi que les Araignées-Loups | avec cette diffé- rence que le nid des Araignées. Loups eft ouvert, & que celui de l’efpèce qu'a découverte M. l'abbé Sauvages, eft fermée par une efpèce d’opercule, Brown, célèbre naturabfte anglois, avoit fait la. même découverte en Amérique. Il a décrit & f- guré une cfpèce d'Araïgnée qui conftruit parcille- ment fon nid dans la terre, en tapifle & confo- Jide les parois avec une role, & en bouche lou- verture par Île moyen d'une porte ee fe ferme d'elle-même comme par une efpèce de reflort. J'ai eu deux fois occafion de voir. dans la partie méri- diorialce de la Provence , aux ifles d'Hières & à Saint-Tropès , un pareil nid dont la porte, faite en terre , reflembloit à un cercle auquel on auroit retranché une petite portion , elle éroit attachée à l'un des côtés de l'ouverture du nid , & elle s’ou- vroit & fe ferimoit comme une véritable porte. Elle étoit ouverte lorfque je la vis, & je n'y trou- vai point l'Araignée ; elle éroit fans doute fortie pour aller à la chafle. Cette efpèce ne ferme vrai- femblablement la porte que lorfqu'elle eft dans fon terrier, & la laifle ouverte lorfqu'elle ea fort 3 au lieu que celle que M. l'abbé Sauvages a eu oc- cafion d'obferver avoit toujours fa porte fermée. L'Araignée du Languedoc diffère enccre de celle de la Provence , en ce que l’une conftruir fon nid dans un terrain en pente ou coupé verticalement, & l'autre dans un terrain horizontal. Celle que Brown a trouvée en Amérique paroît aufli dif- férer de celles d'Europe : voila donc trois efpèces différentes d’Araignées - Mineufes. Mais , n'ayant vu que le nid de l’une, & M. Sauvages s'étant plus attaché à faire connoître les manœuvres de celle qu'il a obfervée qu'a la décrire , nous ne pouvons donner la defcription que de celle que Brown a fait connoître. Cependant avant de pañler à la defcription de celle de l'Amérique , nous croyons devoir rapporter les obfervarions de M. l'abbé Sau- vages, touchant celle du Languedoc. Selon la defcription que M. l'abbé Sauvages a donnée à l’Académie Royale des Sciences, de l'A- raignée qu'il a obfervée, il paroît qu’elle reffemble beaucoup à celles des caves, elle en a la forme, la couleur & le velouté; fa tête eft de même ar-. mée de deux fortes pinces qui paroïflent être les feuls inftrumens dontselle puifle fe fervir pour creufer fon terrier ou fon habitation , & pour en fabriquer la porte. Elle choïfit ordinairement pour établir cette habitation , un endroit où il ne fe ARA encontre aucune herbe , un terrein en pente ou à pic, pour que l'eau de la pluie ne puifle pas s'y arrêter , & une terre forte, exempte de rochers & de petites pierres, C’eft-la qu’elle fe creufe un terrier ou boyau, d'un ou de deux pieds de pro- fondeur , du même diamêtre par-tour, & aflez large pour qu'elle puifle s'y mouvoir en liberté : elle le tapifle d'une toile adhérente à la terre, foit pour éviter les éboulemens , ou pour avoir des prifes pour grimper plus facilement, foit peut-être encore pour fentir du fond de fon trou , comme on le verra dans la fuite , ce qui fe pañe à l'entrée. , Mais où l’induftrie de cette Araignée brille par- ticulièrement, c'eft dans la fermeture qu'elle con£ truit à l'entrée de fon terrier, & auquel elle fert tout-a-la-fois de porte & de couverture ; cette porte où trappe eft peut-être unique chez les in- fectes; elle eft formée de différentes couches de terre détrempées & liées’ entr'elles par des fils, pour empêcher vraifemblablement qu'elle ne fe gerce, & que fes parties ne fe féparent 3 fon contour eft parfairement rond ; le deflus, qui eft à fleur de terre , cft plat & raboteux , le deffous convexe & uni ; de plus, il eft recouvert d’une toile dont les fils font très-torts & le tiflu ferré 3 ce font ces fils qui prolongés d'un côté du trou, y attachent fortement la porte , & forment une cef- pèce de penture, au moyen de laquelle elle s’ou- vre & fe ferme. Ce qu'il y a d'admiable, c'eft que cette penture ou charnière eft toujours fixée au bord le plus élevé de l'entrée, afin que la porte retombe & fe ferme par fa propre pefanteur, effet qui eft encore facilité par l'inclinaifon du terrein qu'elle choifit. Telle elt encore l’adrefle avec la- quelle tout ceci eft fabriqué, que l'entrée forme par fon évafement une efpèce de feuillure , contre laquelle la porte vient battre, n'ayant que le jeu néceflaire pour y entrer & s'y appliquer exaéte- ment ; enfin le contour de la feuillure & la par- ue intérieure de la porte font fi bien formés, qu'on diroit qu'ils ont été arrondis au compas. Tant de précaution pour fermer l'entrée de fon habitation , paroît indiquer que cette Araïgnée craint la furprife de quelque ennemi; il femble encore qu'elle ait voulu cacher fa demeure, car fa porte n’a rien qui puifle la faire diftinguer des en- virons ; elle eft couverte d’un enduit de terre d’une couleur femblable, & que l'infeéte a laifé rabo- teux , à deflein fans doute, car il auroit pu l’unir comme l'intérieur ; le contour de la porte ne dé- borde dans aucun endroit, & les joints en font fi ferrés, quils ne donnent point de prife pour la faifir & pour la foulever. A tant de foins & de travaux pour cacher fon habitation & pour en fermer l'entrée, cette Araignée joint encore une adrefle & üne force fingulières ; pour empêcher qu'on en ouvre la porte. - Au premier inftant où M. l'abbé Sauvages la découvrit , il n'eut rien de plus preflé que d'en- ARA 229 foncer une épingle fous la porte de fon habita- tion pour Ja foulever, mais il y trouva une réfif- tance qui léronna , c'étoit l'Araignée qui rete- noit cette porte avec une force qui le furprit extré- mement dans un fi- petit animal; il ne fit qu’en- tr'ouvrir Ja porte , il la vit le corps renverfé, ac- crochée par les jambes , d'un côté aux parois de l'entrée En rrou , de l’autre à la toile qui recouvre le derrière de la porte 3 dans cette attitude qui augmentoit fa force, l'Araignée tiroit la porte à elle le plus qu’elle pouvoit , pendant que M. l'abbé Sauvages tiroit aufli de fon côté, de facon que dans cette efpèce de combat , la porte s'ouvroit & fe refcrmoit alternativement : l'Araigrée bien déterminée à ne pas céder, ne lâcha prile qu'a la dernière extrémité , & lorfque M. Sauvages cut entièrement foulevé la trappe 3 alors elle Le pré- cipita au fond de fon trou. 11 a fouvent répété ce jeu, & il a toujours obfervé que l’Araïgnée ac- couroit fur le champ pour tenir tout fermé. Cette promptitude à arriver à cette porte, ne montre-t-elle pas, comme nous l'avons dit, que par le moyen de la toile qui tapifle fon habi- tation, elle fent ou connoît du fond de fa de- meure, tout ce qui fe pañle vers l'entrée, comme l'Araignée-Fileufe qui, par le moyen de fa toile, prolonge , fi cela fe peut di:e , fon fentiment à une grande diftance d'elle ? Quoi qu'il en foit, elle necefle de faire lagarde à cette porte, dès qu’elle y entend ou fent la moindre chofe , & ce qui eft vraiment fingulier , c'eft que, pourvu qu’elle fur fermée , M. l'abbé Sauvages pouvoit travailler aux environs , cerner la terre pour enlever une partie du trou , fans que l'Araignée | frappée de cet ébranlement ou du fracas qu'elle entendoit, & qui la menaçoit d'une ruine prochaine , fongeât à aban- donner fon pofte ; elle fe tenoit toujours collée fur le derrière de la porte, & M. Sauvages l'en- levoir avec, fans prendre aucune précaution pour l'empêcher de fuir. Mais fi cette Arafgnée montre tant de force & d'adrefle pour défendre fes foyers, il n’en eft pas de même quand on l'en a tirée, elle ne paroît plus que langniffante , engourdie ; & fi elle fait quelques pas, ce n'eft qu'en chancelant. Cette circonftanec ; & quelques autres, ont fair penfer à M. l'abbé Sauvages qu’elle pourroit bien être un infe&e roc- turne que la clarté du jour blefle, au moins re l'a-t1l jamais vu fortir de fon trou d'elle-même ; & lorfqu'on l’expofe au jour, elle paroît être dans un élément étranger. La manière fingulière dont cet infedte, fi dif- férent des autres Araignées , fe loge , infpire ratu- rellement la curiofité d'en favoir davantage {ur fes autres actions, comment il vit, comment il vient à bout de fe fabriquer cette demeure, &c. mais il faut attendre de nouvelles obfervations : jufqu'ici quelques efforts qu'ait fait M. l'abbé Sauvages pour conferver ces Araignées vivantes , il n’a pu y réuflir , elles font toutes mortes malgré fes foins, 230 À KR A7 ce quila empèché de pouffer plus loin fes décou- vertes fur Jeur manitre de vivre ; il faudroit peut- être pour parvenir à les mieux connoître, enlever unc portion confidérable de la terre qu'elles ha- bitent , qu'on placercit dans un jardin ; alors, comme on les aurcit fous les yeux, on pourroir plutot découvrir leurs différentes manœuvres : au relie , on trouve cette Araïgnée fur les bords des chemins aux cavirens de Montpellier, & c'eft-là où M. l'abbé Sauvages l'a vue pour la première fois;_on la trouve aufli fur les berges de la pe- tite rivière du Lez qui pafle auprès de la méme ville; mais nous n'avons jufqu'a préfent aucune connoïflance qu'on l'ait découverte ailleurs, peut- gcre cet infcéte n'habite-t-il que les pays chauds, eu ce cas il faudroit le chercher en Italie, en Ef- page, &c. M. l'abbé Sauvages l’a appellée Arai- grée Magonne, & ce nom lut convient affez , mà- g'hnant en quelque façon fa-porte ; on pourroit gucore l'appeller Æraignée- Mireufz , à caule du terrier ou boyau qu'elle fait fe creufer. Hiff. de l'Acud, pag. 16. ESP ENGEESS. 113. ARAIGNEE reclufe. ARANzA nidulans. Far. Ararea atra nitida | abdomine hirto nigro. Fas. Mant. inf. tom. 1. pag. 343. n°. «. Tarastula major fubhirfuta, fxb terra ridulans. BROWN. H'f. nat, of jam. tab. 44. fig. 3. Cette efpèce eft aflez grande, elle eft très-noire & luifante. Les yeux font placés fur deux lignes arallèles, mais les deux du milieu de la rangée inférieure font un peu plus diftans que dans les autres efpèces. Le corceler eft aflez grand; on y remarque au mieu une impreflion en forme de croiflaut. L'abdomen eft ovale , renflé, velu, d'un noir moins luiant que le corcelet. La longueur des huit partes eft prefque écale. Elle fe trouve à la Jamaïque, aux Antilles & dans les ifles de l'Amérique méridionale. Cetre Araignée creufe dans les endroits pierreux, fuivant les cbfervations de Brown, un trou cylin- drique qu'elle tapiffe intérieurement de fils |, & dont elle bouche l’ouverture par une efpèce d'o- percule ou de porte qui ticnt fi fortement à ces ils que toutes les fois qu'elle eft forcée de s'ou- vrir, elle ft auflitôt remife dans fa pofition ordi- paire par les liens qui la fixent. La piquure de cet infecte canfe une douleur très-vive pendant plu- ficurs heures , accompagnée même quelquefois de la fièvre & du délire; mais on eft bientôt foulagé, foic par les fudorifiques ordinaires , foit par les liqueurs fpiritueules, telles que le taña, Je rum, ainfi que le pratiquent les nègres qui en font fou- vent mordus. Ils s'endorment, fuent un peu & fe trouvent entièrement remis à leur réveil. M. de Badier, habitaat de la Guadeloupe, natura- ie crès-infiruit, a eu fouvent occafion de voir ; ———— oo AR A dans ce pays l'Araignée que nous verons de dé- crire; mais {es obfervations ne font point conformes a celles de Brown. Il l'a trouvée dans les rerreins argilleux , en pente très-douce. L'opercule étoit fixée à la partie la plus élevée du trou , par une efpèce de charnière en foie, & elle fe fermoit par fon propre poids. L'Araignée retirée de fon nid ne faifoit aucun mouvement, & femblable à celle du Langucdoc, celle paroïfcit languiflante & comme engourdie. M. de Badier l'a tenue très-long-tems dans fa main fans jamais avoir Été mordu. Efpeces dont nous 1inorons la manière de vivre. 114. ARATGNÉE {ulfureufe. ÂrANEA fulshurea. Nos. Aranea paëlide rofea ; aïdomine ovato fulphu- reo : pedibus elongatis , apice fuftis. Nos. ) Certe efpèce eft aflez grande. Ses yeux font placés prefque fur deux lignes. On en voit quatre au riicu , formant un quarré inégal, & deux latératix * fur unc ligne oblique. Ee corcclet eft d'une cou leur rofe très-pâle ; il ef un peu aplati & figuré en cœur. L’abdomen eftovale, d'un jaune clair& foyeux. Les pattes font longues, de la couleur du corcelet, avec leur extrémité obfcure. Elle a été trouvée à la Guadeloupe par M. de Badier. 11$. ARAIGNEE bicolor. ARANEA bicolor. Nos. Ararea thorace rubro fericeo ;, abdomine ovato rufo , dorfo punétis quatuor nigris imprejfis. Nos. Eile eft de grandeur moyenne. Ses yeux, au nombre de huit, font placés comme ceux des deux premières familles ; il y en a quatre au milieu en quarré, & deux latéraux fur une ligne oblique. Le corcelet cft rouge, mais couvert d’un léger duvet blanchätre, foyeux. L'abdomen eft ovale, rouf- fâte, avec quatre points noirs au milieu de fa partie fupérieure , difpofés en nr Les anten- nules font verdâtres. Les pattes font aflez longues , d'un jaune pâle , avec la bafe des cuifles & les rarfes x noirâtres. : Elle a été trouvée à la Guadeloupe, par M: de Badier , entre plufieurs feuilles rapprochées. Je la crois de la première ou de la feconde famille. Efpèces décrites par Le chevalier Linné, dont nous ignorons la maniere de vivre. 116. ARAIGNÉE chafleufe. ARANEA wenatoria. LiN. Aranca fubhirfuta , thorace orbiculato convexo ÿ abdomine ovato magnitudine thoracis. LiN. Syf. La \pMAOGSN RNB Aranea venatoriathorace orbiculato glabro , atro ; abdomine ovato pubefrente fufco. Fas. Syf. ent. P. 459. n°. 39. —Spec. inf. tom. 1. pag. 546. n°253. ARA | GRONOY. Zooph, 2. p. 117. n°. 938. MERIAN. Surin. tab. 18. fig. 1. 2. Tarantula rufefcens major ventre minori, arti- culis penultimis ungulatis. BROWN. Hiff. of jem. tab. 44. fig. 2. Les yeux font grands; le corcelet eft prefque rond , convexe , grand, lifle , finué longitudinale- ment, prefque tronqué à fa partie antérieure, & un peu plus large à fa partie poftérieure. L'abdo- men eft ovale, légérement velu, de la grandeur du corceler. Les antennules font aflez grofles, & de Ja longueur du corceler. Les pattes fout minces, prelque trois fois pluslongues que le corps , prefque Cgales , couvertes de. quelques poils, & terminées par deux ongles. La couleur de tout le corps eft noirâtre, Elle fe trouve dans l'Amérique méridionale. Nous la croyons de la première famille. , 117. ARAIGNÉE réticulée. ARANEA reticulata. Lin. Aranea exalbida ; abdomine globofo retieularo Supra purpurafcenre fufco nebulofo. LiN. Faun. fuec. ed. 1. p. 352. n°. 1221. ed. 2. n°. 1995. —Syf. Jul. P. 1030. n°. 2. Le corps de cette Arargnée eft blanchätre. Le corcelet eft livide, avec une tache oblongue noi- râtre, à la partie poftérieure, & un point ée Ja mème couleur de chaque côté. L'abdomen eft glo- buleux , légérement réticulé, blanchätre, avec des veines noiratres. Les côtés font d'une couleur pur- purine , obfcure. Les pattes ont des taches noires. Elle fe trouve dans les jardins de Suède. . 118. ARAIGNEE mouchetée. ARANEA oëlo punétata. Lin. Arcnea abdomine fubrotundo flavo ; fligmatibus utrinque quatuor nigris , ano rufo. LiN. Syf. nat. Pr AGO: 70e « Aranea oëlo punétata. ScHRANx. Enum. inf. auf. n°. 1102. Le corps de certe Araïpnée eft pâle. L’abdomen eft prefque rond, de couleur jaune, avec quatre points noirs de chaque côté, comme quatre flig- mates. L'anus eft roux. Linné dit que certe efpèce conftruit une toile horizontale; & celle que M. Schrank a obfervée conftruit une toile perpendicu- laire contre les fenêtres. Elle fe trouve en Suède, en Allemagne. 119. ARAIGNYE des rofeaux. ÆARANEA arundinacea. Lin. Aranea abdomine {ubglobofo albo ; maculis dilute fafcrs. Lin. Faun., fuec. ed: 1. 1243. ed. 2. 1998. Syf., nat. p. 1031.-n°.7. Cette efpèce eft une des plus petites de fon g5 [a genre. L'abdomen eft prefque globuleux, blanc, avec | des taches. nairärres | wès-diltintes. Le corceler cit livide ou grisatre. La tête ca-deflus eft b'an- chaätre. À Rif pe Elle fe trouve en Suède, dans les pannicules deS rofeaux. 23T 120. ARAIGNÉE à trois lignes. ARANEA trilineata. Lin. Aranea abdomine ovato albido : lineis tribus lon- gitudinalibis punétorum nigricantium. LiN. Faun. Juec. ed. 1. n°. 1220. ed, 2. n° 2001. Syfl. nar.. PATIO TA AS TO Nous fupsonnons que cette efpèce cft la même de celle que nous avons déja rapportée dans la econde famille , fous le nom d'Araignée-raiée. Le corcelet de eette efpèce eft livide avec une ligne longitudinale & les côtés noirs. L'abdomen cf ovale , blanchâtre , avec crois rangées longiruci- nales de points noirs. Elle fe trouve en Suède, dans les bois humides. 121. ARAIGNÉE à raies purpurines. ARANEA quadrilireata. Lin. Ararea abdomine fub rorundo flavo : punélis quatuor lineaque utrinque purpurafcentibus, LIN. S'fi. TLal. pag. 1032. N°. 13. Elle eft de grandeur moyenne. Son corps cit livide , tranfparent. La partie antérieure de la tête eft jaune. L'abdomen cft d'un jaune päle; on y voir au milieu de la partie fupérieure quatre points purpurins, formant un quarré, & une raie fcrru- gineufe purpurine de chaque côté qui ne va pas d'un bout à l’autre de l'abdomen. Elle fe trouve en Suède. 122. ARAIGNÉE patte-fauve. ARANEA rufipes. Lin. Aranea thorace nigro , abdomine fufco , pcdibus rufis. LiN. Fauh. fuec. ed. 1. n°. 1230. ed. 2. n°. 2009. Syff. nat. p. 1034. n°. 10. Elle eft de grandeur moyenne. Le corceler eft noir ; l'abdomen eft noirâtre , & les pattes font fauves. Elle fe trouve en Europe , fur l'Ortie. 123. ARAIGNÉE Hibou. ARÂREA noëlurna. LiN. 2 Arenea nigra : abdomine punétis duobus albis : baji lunula alba. Lin. Faun. fuec. ed. 1. 123$. ed. 2. 1010. Syf. nat. p. 1034. 21. ScHRANx. Enum. inf. aufl. n°. 1096. Cette efpèce eft de grandeur moyenne. Tout fon corps cft noir, on voir à la partie fupérieure de Fabdomen, un point blanchâire de chaque côté, ‘peu apparent, & une tache en croifflant à la partie antéricure. L'anus ef failanr & comprimé Linné aobfervé que cette efpèce eff agile pendant la nuir , tandis qu'elle refte tranquille pendant le jour. , ’ Elle fe trouve en Europe. 124. ARAIGNÉE à points enfoncés. ÆARANEA fex punélata Lin. Æranca abdomine cblonço : punilorum excava- AR À torum paribus tribus. LIN. Syff. nat, 1034. n°.24. — Faun. fuec. ed. 1. n°. 1233. ed. 2. n°, 1013. Aranea fex punélata. FAB. Syff. ent. p. 436. n°, 25. —Sp. inf. tom. 1. p: $4e, n°. 35. Aranea fex punélata. ScHRANCK«. ÆEnum. inf. auft. n°. 1100. Cette Araïgnée eft aflez grande. Son corcelet eft cendré. L'abdomen eft ovale-oblong, aminci, couvert de poils glauques, & de RE autres noirs. On apperçoit à fa partie fupérieure trois paires de points enfoncés. Elle fe trouve en Europe, dans les bois, entre l'écorce des pins. 232 125. ARAIGNÉE jaune. ARANEA flaviffima. Lin. Ararea abdomine oblongo flaviffimo lavi. Lin. Syfi. nat. p. 1034. n°. 25. — Muf. Lud. Ur. 428. 2. Les yeux de cette jolie Araïgnée font très-rap- prochés. Le corcelet eft glabre & fauve. L'abdo- men cft jaune, alongé & lifle. Les pattes fontlongues, glabres & jaunes. Elle fe trouve en Egypte. 126. ARAIGNÉE bimaculée. ARANEA bimaculata. Lin. Aranea abdomire fubrotundo caflaneo : punétis duobus albis. LiN. Syff. nat. p. 1034. n°. 26. Elle eft très-petite, Tout fon corps eft d'une couleur brune ou briquetée-obfcure. L'abdomen eft ovale, un peu aplati , inégal, avec deux taches blanches, dont l'antérieure un peu plus grande que l'autre, eit #rméc de deux points joints enfemble ; la feconde , un peu plus petite , eft également formée par la réunion de deux points blancs. Elle fe trouve en Europe. 127. ARAIGNÉE Ocule. ARANEA ocellata. LIN. Aranea femoribus ocellis tribus geminutis. Lin. Syff. nat. 1035. 34. Cette Araignée cft à peu-près de la grandeur de la Tarentule. Tout fon corps eft pâle. Le mi- lieu de la partic fupéricure du corcelet eft mar- qué d’une double tache noire aflez grande. On voit une tache de la mème couleur à l'endroit où font placés les yeux. L'abdomen eft pâle, nébu- leux , avec une tache annulaire noire. On voit fur chaque cuiffe trois taches doubles, blanches , ocu- lées, & quelques-unes fur les jambes. Elle fe trouve à la Chine. 128. ARAIGNÉE épine-mobile. ARANEA fvinimobrlis. Lin. Aranca crurum fpinis mobilibus nigris. Lin. Syf. nat. p. 1034. 4°. 3e. ALBIN. Aran. fig. 169. Elle eft de la grandeur de l'Araignée Aviculaire. Le corcelet eft ferrugineux , prefque ovale, un peu AR A. plas large à fa partie poftérieure ; il eft convexe & nud à la partie fupéricure. L'abdomen cft prefque arrondi, d'un jaune brun, avec quatre rangées de points noirs en-deflous. Les jambes & les tarfes font fimples, mais les cuifles font couvertes de quelques piquans droits, noirs, luifans, mobiles. La couleur des cuifles eft ferrugineufe. Elle fe trouve à Surinam. Efpèces décrites par M. Fabrictus , doxt nous igno< rans la manière de vivre. Veux :::: 129. ARAIGNÉE longimane. ARANEA longimana. Fas. Aranea abdomine longo cylindrico fufco , pedi- bus anticis longiffimis. Fas. Spec. inf. tom. 1. PEL TE e Elle cft d’une couleur ferrugineufe , noirâtre. L'abdomen eft cylindrique , alongé , légérement velu, noirâtre. Les mandibules font alongées , cy- lindriques, armées d’un fort crochet. Les pattes antérieures font très-longues, & celles de la troi- fième paire font très-courtes. Elle fe trouve à Cayenne. Nota. Je crois que certe efpèce appartient a fa première ou à la feconde famille. 130. ARAIGNÉE lobée, ARANEA lobata. VaALLAS. Aranea abdomine ovato lobato albo, apice kr. neis geminatis fufcis. Fas. Spec. inf. tom. 1. FOTO Pazras. Spicil. Zoolog. fafc. 9. p. 46. tab, 3. fig. 14. & 15. Arancoides capenfis. PETiv. Gazoph. tab. 12. fig. 11? Elle cft à pei-près de la grandeur de l'Araïgnée Porte-croix. Les yeux font noirs & placés comme ceux des deux premières familles ; c’eft-à-dire , qu'il y en a quatre au milieu formant un quarré & deux latéraux fur une ligne un peu oblique. La pre- mière pièce des mandibules eft prefque ovale, gri- sâtre , coupée obliquement à fon extrémité, & mu- nie de deux rangées de dents noires; la feconde piéce eft noire, & vient s'enchäfler entre les deux rangées de dents. Le corcelet eft aplati, ovale, velu poftérieurement ; il eft noirâtre , mais les côtés & la partie voifine des yeux font gris. L'ab- domen a la figure d'un fphéroïde aplati ; il paroït feflile, fa baie étant relevée & s'avançant fur le corcelet ; les côtés ont trois élévations aflez grofles & arrondies : on voit à fa partie fupérieure trois impreflions tranfverfales ou fillons larges, qui ré- pondent à chaque lobe , & qui font marqués chacun de trois points enfoncés. Sa couleur eft blanche entre les fillons, mais il y a vers l'extré- mité deux paires de lignes noirattes : le deffous eft tacheté de blanc au milieu. Les pattes font noi- râtres avec des anneaux grisätres, Elle AR A Elle fe trouve. ......,Flle a été décrite par M. Pallas , d’après un individu confervé au Mu- feum de l'Académie de Saint-Pétersbourg: Je crois qu'elle eft de la première famille. 131: ÂRAIGNÉE cachée. ARANEA latens. FAB Aränea atra abdormine cinerafcente : Linea dor- Jali atra, interrupta. Fan. Syff. ent. p. 432. n°. 3. —Sp. inf. tom. 1. p. 537. n°. $. Cette Araïgnée eft petite. La rête & le corcelet font noirs & lévérement velus. L'abdomen eft ovale , relevé en bofle vers la bafe , couvert d'un duvet cotoncux cendré , ayec une ligne longitudi- nale!roire, interrompue, un peu plus large en ar- rière qu'en devant. Les pattes font noires. On la trouve en Angleterre. Elle fe rient ca- chée fous un petit réfeau tendu à la partie fupé- rieure d'une feuille. Nous croyons que cette efpèce appartient à la première ou à [a feconde famille. 132. ÂRAIGNÉE notéc. ARANEA fignata. FAB. Aranca wvirefcens , thoracis lateribus abdomi- nifque lineis duabus nigris. Fas. Gen. inf. p! 149. Sp: inf. tom. 1. p.$37. n°. 6. Cette efpèce eft petite; fa tête eft verdâtre & parfemée de points impercepribles, noirs. Le cor- celet eft verdätre, & bordé d'une large raie noire. L'abdomen eft globuleux , verdâtre, avec une raie noire de chaque côté, qui ne parvient ni à la bafe , ni à l'extrémité de l'abdomen. Les mamelons font faillans. Les pattes font verdâtres , avec quel- ques points noirs. Elle fe trouve dans les bois, à Kicll. Nota. Cette Araïgnée appartient peut-être à la troifième famille. 133- ARAIGNEE enfanglantec. ARANEA maélans. Fan. Aranea abdomine ovato, atro ; linea dorfali coc- cinca. Fas. Syff. ent. p. 431.n°. 4.—Sp. inf. tom. 2 370 LT Cette Araïgnée eft petite. La tête, le corcelet & les pattes font noirâtres. L'abdomen eft très- noir , prefque globuleux, avec une ligne longitu- dinale, d'un rouge d’écarlate , au milieu de fa partie fupérieure. M. Fabricius dit en avoir vu une autre parfaitement femblable, un peu plus grande, & dont l'abdomen avoit deux paires de points & l'anus rouges , au lieu de la ligne longitudinale. Elle fe trouve en Amérique. M. de Badier m'en a communiqué une, trouvée à la Guadeloupe, dont tout le corps étoir d'un beau noir. L'abdomen étoit globuléux , avec quatre taches d’un beau rouge ; favos , une petite au milieu, une oblonguc vers f'extrémité , & deux autres vers l'anus. | * Hifloire Naturelle, Infeëtes, Tome IV. ARA 134. ARAIGNÉE nègre, ARANEA nigrita, FaB. Aranea atra ; abdomine fubtus punélis duobus tefcceis. Far. Syff. ent. p. 432. n°. 5. — Sp. inf. tom. 1, p. S3747°.8. Elle eft de grandeur moyenne. Son, corps eft noir, glabre & luifants on voit, à la partie in- féricure de l'abdomen, vers la bafe , deux points d’un rouge briqueté. L’extrémité des pattes eft pâle, Elle fe trouve à Drefde. 235 135. ARAIGNÉE globuleufe. ARANEA globulofa. FAs. Arañnea nigra ;ÿ' abdominis Lateribus fanguineis. Fas. Syf. ent. p. 432. n°. 6: —Sp. inf. rom. 1. p. 537.299. Tout le corps de cette petite Araignée eft noir. L'abdomen eft Fa les côtés font d’un rouge fancuin ; le milieu eft noir & coupé par une bande interrompue , blanche, Elle fe trouve dans les prairies de Léipfc. Veux 2:17 136. ARAIGNÉE larronnefle. ARANEA latro. FAB. Aranea thorace villofo cinereo ; abdormine ovate atro ferrugineo maculato. Fas. Sp. inf. tom. p. 1. SAS ENTZSNTT à Cette Araïgnée eft grande. Sa bouche eft pâle, Le corceler eft pale, ovale, légérement velu & cendré. L'abdomen eft ovale , noir, avec des taches ferrugineufes. Les pattes font noires & les cuifles pales. Elic fe trouve en Amérique. 137. ARAIGNÉE dorfale. . ARANEA dorfata. Fa. Aranea abdomine dorfo fufco.Fas. Gen. inf. manr. P: 249. —Sp. inf. tom. 1.p. $39.n°. 14. Elle eft petire. La tête, le corcelet & les pattes font verts & fans taches. L'abdomen eft ovale âle en-deflous, noirâtre en-deflus. Elle fe trouve à Kiell , dans les bois. » 138. AÂRAIGNÉE trident. ARANEAtricufpidata. Fas. Aranea virefcens ; abdomine albo : ano rufefcente. FAB. Syf. ent. p. 433. n°. 9. —Sp. inf. rom. 1. p. 539. n°. 17. La tête, le corcelet & les pattes de cette Arar- gnée font verdâtres. Les yeux, & [ur-tourles la- téraux font faillans. L'abdomen eft ovale, blanc, avec l'anus raboteux & roufsâtre : on voit, à la partie fupérieure de l'abdomen, une ligne longiru ainale , courte , & deux latérales , cbliques, rouiles, qui fe réuniflent prefque au milieu de l'abdomen, Elle fe trouve à Léipfc. Gg 254 Veux : 1,9. ARAIGNÉE argentée, ARANEA argentata. FA. Aranea abdomine albo, poflice fufco ; ambitu fex dentato. TAB. Syff. ent. p. 433. n°. 10. —Sp. enf. tom. 1. p. 39. n°. 18. Cetre cfpèce cit grande. Le corceler eft légére- ment cotoneux & d'un blanc argenté. L'abdomen eft prefque ovale, blanc à fa partie antérieure, poiratre, avec deux points blancs à fa partie pof- téricure, Le bord eft armé de chaque côté de trois fortes dents. Les pattes font pâles, avec des anneaux noirâtres. Elle fe trouve aux Indes orientales. Veux *.::,. 140. ÂRAIGNÉE trimouchete, ARANrA triguttata. FA. Araïea flavefcens ; abdomine nigro : maculis tri- bus albis, Fas, Syf. ent. pag. 436. n°. 23. —Sp. 2nf. L0mh Te pe SAZ.LR°r 33e Cette Araïgnée eft petite. La tête & le corcelet font jaunâtres & fans taches. L'&bdomen eft ovale, un peu retréci à fa pointe, prefque foyeux, noi- râtre, avec trois points blancs vers le milieu de fa partic fupérieure , qui forment comme une bande. Les pattes font jaunes ; celles de la troifième paire font les plus courtes. Elle a été prife, en Alface, pendant l'automne , fur les feuilles du Laurier-Tin. ( Viburnum-Tin- aus ). _. 141. ARAIGNEE bourreau. ARANEA Carnifex. Fas. Aranca ferruginea ; abdomine cinereo : linca dorfili fufca. FAas. Syf. ent.p. 436. n°. 26. Sp, inf. tom. 1. p. 543. n°36. Cette efpèce eft de grandeur moyenne. La tête cit ferrugineufe, avec Îles mandibules noires. Le corcelet cit glabre, life, ferrugincux, avec les bords jaunäzres. L'abdamen eft prefque globuleux , cendré, avec uné reie longitudinale, noirâtre, à fa partie fupéricure : on voit en-deflous, vers la baie, une tache jaune de chaque sôté. Les pattes font pâles. Elle fe trouve en Angleterre, Veux : 142. ARAIGNÉE compriméec. ARANEA dorfalis. Fas. Aranea atra, thorace Linea dorfali alba. Fas. Syf. ent. p. 437. n°. 31. —Sp. inf. tom. 1. pag. f44. 1°, 41. Elle eit petite & noire. Le corcelet eft comprim£, & on y voit une ligne longitudinale , blanehe, L'ab- ARA domen eft ovale ,-noir, un peu blanchätre à {a bafe. Les pattes fonc livides. Elle fe trouve en Angleterre. 143. ARAIGNÉE pubère. ARANEA pubefcens. Fa. Aranea abdomine ovato, fufco : maculis quatuor cénereis ; pofficis. majoribus. Faæ. Syfl. ent. p. 438. n°, 33. —Sp. inf. tom. 1: p. 544. n°. 45. à Elie eft de orandeur moyenne. Son corps eft noï- râtre, couvert d'un léger duvet, & mélangé de couleur cendrée. nee eft ovale, noirâtre en-deflus , avec quatre taches cendrées , diftinétes , dont les deux poflérieures font les plus grandes. Les antennules font velues. Les yeux de la feconde paire font très-petits. Elle fe trouve à Léipfic. Nota. Je foupçonne que cette efpèce & la pré- cédente appartiennent à la cinquième familles & que la dernière ne diffère pas peut-être de l'Araignée des troncs. Yeux :::°e 144. ARAIGNÉE myope. ARANEA myopa. FAB. Aranea virefcens : abdominis dorfo Late [angai- neo. FAB. Gen. inf. mant. p. 250. —Sp. inf. tom. 1. P+ ÿ4$. n°. 47. M. Fabricius place cette Araïgnée dans la famille de celles qui n’ont que fix yeux; ce qui joint aux mamelons , qui font très-apparens , nous porte à croire qu’elle appartient à la troifième famille. La tère & le corcelet font d'un vert pâle. Le bout des mandibules eft noir , & le corcelet a deux lignes longitudinales , obfcures. L'abdomen eft ovale, couvert d'un léger duvet, d'un rouge de fang, avec quelques points noirs en-deflus, & les côrés jaunâtres, fans points. Le bout des mameélons eft noir. Les pattes font longues, verdàtres. L'extré- mité des jambes antérieures feulement eft noire. Elle fe trouve à Kiell. 145. ARAIGNÉE lonoue-patte. ARANEA longipes. Fas. Aranea atra abdomine cylindrico fufco, punétis fex impreffis , pedibus longiflimis. FAS. Sp. inf. tom. 1. P. 545. 79, 4Aû. Le corps de cette Araipnée eft grand & noir. Les mandibules {ont dentées, & terminées par un ongler.. Les antennules fonc ferrugineufes à leur bafe, & noires à leur poinre. L'abdomen eft cy- lindrique , noirâtre , avec trois paires de points en- foncés , à fa partie fupérieure. Les pattes, & fur- tout les antérieures, font alongées & noires, Elle fe trouve aux terres auftrales. 146. ARAIGNEE pinnée, ARANEA fcopulorum, Fa3. 2 PR A Aranea abdorine fufeo , linea dorfali pinnafa alba. Fas. er. norw. d. 3. auguft. —Sp. inf. 1. 46. $0. Elle eft de grandeur moyenne. La têre cit noire, luifante , fans taches. Les mandibules font grandes & très-noires. Les yeux font feulement au nombre de fix, & très-rapprochés les uns des autres. L'ab- domen eft terminé en pointe : on y voit tout le long de fa partie fupérieure une ligne blanche, pinnéc. Les pattes font d’un rouge de briques, avec quelques bandes noirâtres. Elle a été trouvée en Norwève. 147. ÂRAIGNÉE rameufe. ABANEA lufca. Fas. Aranea pallida ; abdomine argenteo, ineis ra- mofis nigris. FAB. Syff. ent. p. 439. n°, 37. Sp. 2RISENTA D VS LOI ANST à La rère & le corcelet de cette Araignée font d’une couleur briquetée, pale. L'abdomen eft oblong, argenté , avec uneligne longitudinale, noire ; bran- chue , à fa partie fapérieure , & une plus grande à trois crochets, & dela même couleur , de chaque côté. L'anus cft faillant , conique & noir. Les pattes font aflez longues , & d'une couleur briquetée, pâle. Elle fe trouve fur la côte de Coromandel. Veux... 148. ARAIGNÉE fanglante: ARANEA cruentata. FAB. Aranea atra ; abdomine fafcia bafeos flava , pec- core fanguineo. Fas. Syf. entom. pag. 439. n°. 38. —Spec. inf. tom. 1. pag. 546. n°, $1.. Elle eft grande & très-noire. Le corcelet eft fans taches. L’abdomen elles font compofées d’une grande quantité d'articles cylindriques, un peu renflés à leur extrémité pour receveir J’article fui- vanrt. Les trois ou quatre derniers font plus courts & plus larges que les autres , & forment un bouton comprimé par les côtés. La tète eft'aufli large que le corceler ; elle eft difinéte & portée fur un filet large & très-court. Les yeux font grands, faillans, arrondis , prefque ovales & à réfeau. Ils font traverfés l’un & l'autre dans leur milicu par un fillon , qui paroît les di- viler en deux. La bouche eft compofée d'une lèvre fupérieure , de deux mandibules, de deux mâchoires, d’une lèvre mféricure & de fix antennules. La lèvre fupérieure eft petite , peu avancée, échan- crée , & cilite antérieurement, Les mandibules font très-dures , un peu arquées, terminées en pointe aiguë , & munies d’une dent interne , vers la bafe, & d’une autre latérale, vers la pointe. Les mâchoires font petites, affez dures, un peu arquées , larges, comprimées , munies intéricurement de cils courts & roides. La lèvre inférieure eft de la largeur de de la fupérieure, mais elle eft un peu plus longue ; elle eft arrondie & prefque échancrée à fa partie antérieure. Les antennules antérieures , un peu plus longues que les mâchoirss, & un peu plus courtes que les antennules moyennes , font filiformes, & compofées de deux pièces, dont la première cft très- courte, & la feconde très-longue. Elles ont leur infertion au dos des mâchoires. Les moyennes font filiformes , & compoftes de cinq pièces, dont les deux premières font les plus courtes; la troifième cit la plus longue & de figure conique ; les deux qui fuivent font d'égale longueur , mais de figure différente ; la dernière eft terminée en pointe émouf- fée. Les poftéricures font de la longueur des moyen- nes, & compofées de trois pièces, dont la pre- mière eft courte & cylindrique ; la feconde eft longue & mince à fa bafe ; la troifième eft termi- ùée en pointe. 242 É A SC M. Fabricius compte trois articles à l’antennute antérieure , & quatre aux moyennes & aux pofté- rieures, J'en at cependant conftamment trouvé deux aux unes, cinq aux autres, & trois aux dernièics Le corcelet eft aflez gros, & donne naliance à quatre ailes prefque égales , colorées ou fans ‘couleur : mais centre la rêre & Je corcelet il y a une partie intimement jointe à celui-ci, courte & à peine fenfible, qui eft fans doute le véritable corcelet de l'infeéte, puifqu'il donne raif- fance en-deflous aux deux pattes antérieures. La partie qui donne naiflance aux ailes répond a celles qui donne aufli raïflance aux ailes des Coloprères 5 la partie inférieure de celle-ci, ou la pourine, denne faïflance, comme dans prefque tous les in- fectes, aux quatre pattes poftérieures. We L'abdomen eft alongé , prefque cylindrique, compolé de plufieurs anneaux, & terminé, dans les mâles, par deux crochets arqués, filiformes. Ces crochets fervent aux mâles à faifir leurs fe- melles & à faciliter leur accouplemenr. Les pattes font de longueur moyenne : elles {ons compoltes de la hanche, de la cuile, de la jambe & du rarfe. La hanche eft très-courte & à peine fenfible. La cuifle eft prefque cylindrique , ou trés- peu renfléc. La jambe cft cylindrique , & le rarfe eft compolé de cinq pièces, dont les quatre premières font très-courtes, & la dernière eft aflez longuc; celle- ci eft terminte par deux crochets fimples , arqués, très-pointus. j ave Tout le corps de ces infedtes eft ordinairement couvert de poils longs, ferrés , très-fins, ce qui les fait au premier afpeét reffembler aux.Papillons , mais les aïles en diffèrent beaucoup ; outre qu’elles font chargées de nervures rériculées , elles fonc nues & femblables à celles des Libellules. Les Aftalaphes volent avec plus de facilité que les Myrméléons & les Hémérobes. Leur vol eft vif & léger, & femblable à celui de la plupart des Libellüles. Ils portent ordinairement leurs aîles dans une pofition horizontale. Ceux que j'ai eu occafon d'obferver fréquentoient des lieux fecs & arides : ils fe plaifoient piimcipalement dans Îes endroits fablonneux & abrités. “48 Je ne connois pasleurs larves , maisje crois qu el= les ne doivent pas ditivrer de celles des Myrméléonss S2 ENTER, | OUR CROP IE Suice de l'Introduëtion à l'Hifloire Naturelle des Infe&es. ° L'eh3 EE AS CA EL, A;,P LE, AUS SCUANNE VA P) HU UV SEM a ne TAPER VMIN EL TENOPNON EUTUN, CARACTERE SUIGIÉ NUÉPRATIQUTE?S, ANTENNES longues, filiformes, terminées par un bouton tronqué, comprimé, Bouche munie de mandibules , de mâchoires, de deux lèvres & de fix antennules filiformes, inégales. Antennules antérieures compofées de deux articles; moyennes, de || cinq , & poftérieures , de trois: 1 Abdomen prefque cylindrique , terminé dans le mâle par deux cro- chets fimples , filiformes. Tarfes filiformes , compofés de cinq articles , dont les quatre pre- | miers très-courts. E SP ÊÈ CE 8. ns 1. ASCALAPHE barbare. les nervures noires , & des tach:s noires, |È au bord extérieur. M No’r, veu; aîles fupérieures obfeures, El avec deux ?aches jaunes à leur bafe, 4 ASCALAPHE auftral. 2. ÂSCALAPME italien. Corps velu, mélangé de noirâtre & de jaune ; aîles tranfparentes , avec une tacñe |à Nofr, velu ; corcelet avec des taches jaunes ; | noire au bord extérieur. ll ailes inférieures Jaun:s , noires à leur il dafe , avec une tache noire en croiflant h » LEE « HE cayennois, b| vers l'extrémité, 5: ASCALAP Y Corcelet cendré ; aîles tranfparentes , avec une tache d'un blanc de neige au bord extérieur. 3, ASCALAPIHE hottentot, Noir, velu;-aîles- tranfparentes, avec Hz 244 Suite de l'Introduttion à P'Hifloiré Naturelle des Infeëtes: ASCALAPHES. (Infe@es). 6. ASCALAPHE maculc. 7. ASCALAPHE immaculé. Noir , couvert de poils fins, cendrés ; Tête & corcelet d'un roux obfcur ; poitrine ailes fupérieures avec un point, aîles infé- | cendrée ; aîles tranfparentes , avec un point rieures avec plufieurs taches brunes. obfcur , placé fur le bord extérieur. ASC T. ASGALADHE barbare. . AScAzArHUS barbarus. FAB. Afcalaphus alis reticulatis flavefcente kyalinis , maculis duabus fufcis. Fas. Syff. ent. p. 313. n°. 1. —Spec. inf. tom. 1. p. 399. n°, 1. à Myrmeleon barbarum ads hyalinis : antennis dongitudine corporis : clava fuborbiculata. Lin. Syff. Pat. p.914. n°. $. Libelluloides feu libellula fpuria. Scmarrr. Mo- nogr. 1763. . Libelluloides. Scmarrr. Elem. inf. tab. 37.—Icon. inf. tab. jo. fig. 1, 2, 3. upilio macaronius. Scor. Entom. carn. n°. 446. SEBA. Mufeum. 3. tab. 86. fig. 2. SULZ. Hifi. inf. Lab. 25. fig. 4. : PEtTac. Spec. inf. Calab. pag. 30. fig. 22. Tout le corps de ce bel infeéte eft noir & velu ; en voit feulement quelques petites taches jaunes , plus où moins diftinctes fur le corcelet, & au- defous de l'origine des aîles fupérieures. Le vertex eft couvert de poils noirs, longs & ferrés, & le front a des poils fauves, moins longs & moins ferrés. Les yeux font noirs, avec une tache jaune à leur bord interne. Les pattes font noires |, & les jambes jaunes. Les aïîles font étroites & alongées: les fupérieures font tranfparentes , ou légérement lavées de jaune, avec les nervures noirâtres , & deux taches d’un beau jaune à leur bafe , l'une au bord externe, & l’autre au bord interne. Les inférieures fontjaunes , avec une grande tache noire, irrégulière , à leur bafe , & une autre obfcure , à leur extrémité ; celle-ci eft quelquefois marquée de jaune. L'abdomen eft un peu renflé dars les femelles; il eft prefque cylindrique, & terminé par deux crochets fimples dans le mâle. Il fe trouve {ur les côtes de Batbarie, en Italie, & dans les provinces méridionales de la France. 2. ASCALAPHE italien. ASCArzArnuS italicus. FA». Afcalaphus alis flavis hyalinis , anticis maculis duabus fufcis, flavo reticulatis ; pofficis maculis duabus nigris. Nos. Myrmekon longicorne alis flavis : maculis dua- Bus nègris difformibus ; antennis longitudine cor- poris. LIN. Syff. nar. p. 914. n°. 2. Hererobius longicernis. Lin. Muf. Lud. Ulr. p. 402. Aftalaphus alis anticis hyalinis , macula duplici bafeos Jj'ava, pofficis flavis baff atris. Fas. Spec. inf. tom. 1. p. 400. n°. 2. Cet infecte reflemble beaucoup au précédent ; il eft un peu plus petit, & la couieur des aîles eft différente. Tour le corps eft noir & velu ; on voit - feulement quelques taches jaunes fur le corcelet, un, peu au-défious de l'origine des aïîles. Tout le devant de rete eft couvert de poils fauves , aflez longs & ferrés. Les yeux font noirs ; avec une tache jaune à leur bord interne. Les pattes font jaunes , mais les tarfes & la bafe des cuifles font noirs. Les aïles fonr tranfparentes , lavées de jaune, . "ASC 545 teprot EN les nervures d'un jaune um peu fauve ; les fupèrieures ont deux taches noires, l’une grande, irrégulière, à la bafe, & l’autre longue & étroite, vers le bord extérieur : ces deux taches ont leurs nervures jaunes. Les poftérieures ont auflideux taches, lune grande, très-nore, À la bafe, & l’autre en croiflant, vers l'extrémité : les nervures de celles- ci font noires, ce qui les fait paroître d'un noir plus foncé que les deux autres. L’abdomen des fe- melles eft un peu renflé, & celui des mâles eft cylindrique, & terminé par deux crochets fimples , filiformes. Les femelles diffèrent des mâles en ce que les taches des aîles font d'un noir moins foncé que celles des males. On le trouve en Italie, & dans les provinces méridionales de la France. 3. ASCALADHE hottentot. AsCALAPHUS capenfis. FAB. Afcalaphus alis albis nigro reticulatis, cauda forcipata. FAB. Spec. inf. tom. 1. p. 400. n°. 3. Il reffemble au précédent pour la forme & la grandeur. Les antennes font longues, obfcures , & terminées par un bouton noir , ovale, comprimé. La têre eft noire & velue. Le corps eft noir & fans taches. L’abdomen des mâles eft terminé par deux crochets forts & ciliés. Toutes les aïles font tranfparentes , avec leurs nervures obfcures, & des taches noires fur les bords extérieurs. Les pattes font noires. Il fe trouve au cap de Bonne-Efpérance. 4. ASCALAPHE auftral. ASCALzArHUS auftralis, Fas. Afcalaphus alis albis : macula marginali nigra, corpore variegato, Far. Mant. inf. tom. 1. pwg. 250. 10.4. Il a la forme des précédens. Les antennes fonr noires & de la longueur du Corps ; le bouron qui les termine eft un peu oblong. La rête eft jaune, avec le front & les yeux noirâtres. Le corceler & l'abdomen font mélangés de jaune & de noirâtre. | Les quatre aïles font tranfparentes , réticulées , avec une tache noirâtre au bord extérieur. Les pattes font jaunes , avec leur extrémité noiratre. Il fe trouve au midi de l'Europe. $. ASCALADHE Cayennois. AscAzArHus cayennenfis. FAB. Afcalaphus alis albis ; macula marginali nivea. Fas. Mant. inf. tom. 1. pag. 250. n°. 5. Il a tout-à-fait la forme des précédens. Les an- rennes font de la longueur du corps; le bouton qui les termine eft oblong & tronqué ; la rête eft noi- | râtre & le front eft couvert de poils cendrés. Le corcelet eft cendré; les quatre aîles font tranfpa- rentes & marquées d'une tache d'un blanc de neige fur le bord extérieur. Ji fe trouve à Cayenne. 246 A SE 6. ASCALAPHE maculé. AscAararnus macularus. Non. Afcalaphus niger, cinereo villofus., alis albis, anricis punëlo marginali, pofticis maculis plurimis fufeis. Nos. s Cer infeéte ft un peu plus petit que l'Afcala- phe italien. Tout le corps cit noir & couvert de poils fins, longs & cendrés, principalement au - devant de la tête, a fa poitrine & fous Je ventre ; mais on voit à celui-ci, de chaque côté, quelques touffes de poils noirs parmi les gris. Les antennes font pref- que de la longueur du corps : elles font d'un jaune rouflacre & terminées par un bouton large, com- primé ; Ovale, comme tronqué , moitié noirâtre & moitié jaunâtre. Les yeux fent grands, faillans & noiratres , & divifés par un fillon çnfoncé, qui lestra- verfe. Les ailes fupérieures font tranfparentes, ré- ticulées, fans couleur, avec un poiat noirâtre fur le bord extérieur , vers leur extrémité, & une petite tache d'un brun roufsätre, ala bafe. Les inférieures four blanches, avec une petite tache brune à leur bafc , € plufieurs autres irrégulières , plagées depuis la bafe julqu'a leur extrémité. Les pattes font noires &.les jambes font d'un roux brun. Cezte cfpèce fe trouve dans les provinces méridio- pales de la Frauce. Il a été pris aux environs d’A- _Yignon , & envoyé à M. Giget d'Orcy. 7. ÉscaLarHes immaculé, Afcalephis obfeure rufus, pubefens, peétere cinereo; alis albis rericulatis , puntio marginali fafco. Nos. Les aîles de cet infeéte lui donnent un peu law d'une libeïiuie : elles font un peu plus longues que dans ler autres cfpèces ; cilçs font révisulées, tranfparentes & fans couicur ; on voit feulement, fur le bord ex- téricur, vers leur extrémité , un point obfeur, formé par les nervures plus rapprochées. Les antennes font prefque de la longueur du corps, elles font d'un & terminées par un bouton ovale, coinprimé, noiracre. Les yeux font crands, faillans, ariondis, bruns & entiers. La tête & Le corcelet font couverts d'un duvet ferré d'un roux foncé. La poi- œinc efl couverte d'un duvet cendré, un peu roul- sâtre. Les pattes font brunes. Cet infecte fe trouve dans la colle@ion de M. Gi- got d'Orcy, qui l'a recu de l'Amérique méridionale. bruu roufsiure, : ASELLE, Asrzrus, Gente d'infedtes de fa tro ù ifième Section de l'Ordre des Aprères. Les Afelles font des infectes aquatiques, dont le corps ce ovale ou un peu alongé, compofé d'an- neaux dittinéls, terminé par une queuc large, {o- liacéc , & deux apnendices bifides, uni de qua- torze pates, armées d'un crochet fimple, fort & arqu< , cnfin dont la cête, didinéte du corceler, cf munie de quatre autennes fracées, Les Afelles ont été corfondns avec les Clopertes par la plupart des naturalifées. Il e® vrai que ces infedtes Le reficmblent un peu par la forme du corps; ASE mais les Afeles ont quatre antennes, & {es Clo- portes n’en ont que deux : d'ailleurs la queue de ces infeétes eft différente , celle de l'Afe//e eft large & terminée par deux appendices plus où moins longues & bifides, tandis que ces appendices font ordinairement fimples & courtes dans le Cloporte. M. Gcoffroy cit le premier auteur entomologi- que qui ait diftingué ce genre de celui du Cloporte. Degccer, quelque tems après, les a féparés,. mais il a réuni les Afèlles à la plupart des Squilles & des Crevettes qui en diffèrent effentiellement, non- feulement par la forme des antennes, mais par le nombre & la polition des pattes, par la forme du corps, & plus particulièrement de la bouche. Les antennes font au nombre de quatre & placées fur une même ligne, ce qui les diftingue de rous les renres de la famille des Crabes , dontles antennes fonc au-deflus les unes des autres, celles font féra- cées & compolées d'articles plus ou moins nombreux. La cère eft diitiséte quoiqu'unie au corceler. Les yeux font arrondis, peu Étee & a réfeau; la bouche eft pere & compofée de plufeurs, pièces qu'on diftisque difficilement. Un peu au-deflous des antennes on aperçoit de chaque côté deux efpèces d'antennules couites, prefque égales , compoifes de plufieurs pièces peu difinctes ; Les antérieures ont leur dernier article plus peur que les autres, & ter- miné en poiate afez fine. Entre ces antennules on voir qaclques perites pièces membrareufes, & la bouche eff terminée en-acfÎous par deux ou plufieurs grandes pièces arrondies , plattes & membraneufes ; Je n'ai pu voir difinéemenc ni maudibules , ni mâchoires, ni lèvres fupérieures, dans les efpèces qui s'attachert a1 corps des poiflons; mais dans l'Afelle d'eau douce & dans les efpèces qui vivent parmi Les plantes maines, on diftingue un peu micux les mandibules ; elles font prefque coriactes & rerminces par trois denteiures un peu plus fortes que le corps de la mandibule, Les mâchoires qui {e trouvent à la bafc inrerne des mandibuics font très- petites, à pcine diftinétes & membra- neufes. La lèvre inférieure ft formée de pluficurs feuillets membrancux. Le corps eft ordinairement ovale, plus ou moins alpngé, rarement linéaire ; il eft compofé de fept anneaux, faris compter la têre 8: laquene, quidonnenf naiflance à fept paires de partes. Il eft terminé par une queuc larçe, plus où moins longue, compoite cé plufeurs anacaux ,& munie, en-deflous, de deux appendices latérales, bifides, Les pattes font au nombre de quatorze; elles font compoféces de pluficurs piéces. La hanche cft courte, imperceptible & cachée fous un évalement qui fe trouve de chaque côté des anneaux ; la cuifie cit groffe & courte: la jambe elt courte & prefque cylindrique 3 le tarfe eft compolé de trois pièces , dent la dervière, plus l'orgue que les autres, eft cer- mince par un crochez fi iple, arqué ; très-fort. Les Afèlles fenr des infeétes aquatiques ; ils vivent ou dans les çaux douces , ou dans ASE me’. Nous ne connoifons en Europe qu'une feule cfpèce d'4fé/le qui vive dans les eaux douces; mais la mer en fournit un nombre aflez contidérable : la plupart attaquent les poiflons, s’introduifent dans leurs nawcoires | les fucent & les font fcuvent périr lorfqu'ils y font en grand nombre. Écs pècheurs retirent quelquefois du fond de l’eau des fquelerres de poiflons recouverts de leur peau & très - bien confervés ; leur chair a été dévore par ces infeétes. On trouve fouvent plufieurs de ces Æfèlles fur le . corps des poiflons vivans, auxquels ils ont fait une plaie plus ou moins grande, fuivant le nombre de ces infedes & le teims qu'ils y font. Le poiflon cit maigre & fa chair n’eft pas favoureufe. Il vient fur le corps des Baleines une efpèce d’A- Jelle aflez grofle, qui s'y rourrir, comme les Pous & les Mictes fe nourrillent {ur différens animaux. Elle s'y cramponne fi fortement ,’ par le moyen des griffes fortes & crochues qu’elle à au bout de jes pattes, que, lorfqu'on veut l'enlever, on re peut Y parvenir fans emporter en mème-tems la por- tion de la peau de la Baleine à laquelle cile ef attachée. Mais trous les Afelles ne font pas des infe@tes parafices ; on en trouve aufli parmi les plantes ma- rines qui fe nourriflent de petiss infeétes marins ou de Pohpes : ceux-ci ont leurs mandibules d'une con- fiftance un peu plus folide que les autres. On ne conroît jufqu'a préfent qu'une feule ef- pèce d'Afélie qui vive dans les eaux doucee. On la trouve fouvent en grand nombre dans les rivières, dans les ruifleaux, & plus particulièrement dans les mares. Ces Afe!les fe cachent, en hiver davs la vafe ; ils en fortent au commencement du printems pour fe répandre fur les plantes aquariques & fur les pierres qui fe trouvent dans l'eau. Ilsne nageut point, on les voit feulement courir d’un côté & d'autre fans jamais fortir de i'eau. Les Afélles ne fubiflent point de transformations ; ils ont, au fortir de l'œuf, la forme qu'ils conferve- ront toute leur vie 3 mais ils muent, & leur corps, en fe développant, change plufieurs fois de peau. Ces infeétes n’ont point de fligmates; ils diffèrenr en cela de tous les infeétes aïl£s & de ceux que neus avons placés dans la première fection de l’ordre des Aprères : on ne voit pas d'abord par ow peut s’in- rroduire l'air néceflaire à leur refpiration. Degeer a foupçonné que les organes extérieures de la refpira- tion de ces infectes éroient placés à l'extrémité de leur corps, fous les feuillets membraneux de leur queue. La queue eft, comme nous l'avons dit plus haut, garnie en-deflous de deux feuillets minces & mem- brancux, convexes en-dehors , concaves en-dedars, attachés à l'extrémité du corps par leur bafe, mais libre dans le refte de leur érendue, L’A/fEe/e remue prefque continuellement ces deux feuillets, en les hauflant & les baifant alternativement. On peut remarquer qu'is font formés de deux membra- nes , ,coikes l’une à l'autre, done l'extérieure eft ASE 24 plus folide que l'intérieure. 1 y a entr'elles une cavité prefque toujours remplie d'air, & plufcurs autres petites parties qui ont l'air. d’être des ouies ou les organes de la refpiration. Pour mieux dé- couvrit leur véritable ftruéture, ce célèbre obfet- vateur Jaifla tremper dans de lefprit- de vin quel- ques-uns de ces infectes pendant deux ou trois jours, après quoi il vit Que les deux feuillets s’étoient un peu écartés du corps, en forte qu’alors les différentes parties qu’elles couvroient fe monuèrerr beaucoup mieux ; ces parties étoientblanches, & quelques-unes étoient renfées comme de petites veflies. Quand l'in- fecte eftvivanr, ces parties , ainfi que les feuillets, fonc dans un mouvement prefque continuel. Sion enlèveles feuillets, onmet à découvert deux paquets de parties minces, très-tranfparentes ,compolées de deux mem- branesquilaiflententr'ellesurecavité,fouvencremplie d'air ; c'eft alors que chaque partie a la figure d'une veflie ou d’une bourfe aplatie ; Degeer les a nemmées vefffes à air. Chaque paquet de veflies, placé entre chaque feuiller & le corps, eft compofé de cinq de ces parties, de figure a peu près ovale, & arrangées les unes fur les autres : la veilie inférieure & la fupé- rieure font l’une & l’autre de même figure, & les trois autres, placées enire celles-la, fe retiembienc aufli entr'elles. La fupérieure, vue au microfcope , paroît tranfparente f& toute parfemée de poists & de taches opaques, brunes ; elle eft unie au corps par une efpèce de pédicule , & on voit, a lun de fes cotts, quelques poils placts {ur une nervure qui Ja borde dans cer endroir : enfin elle a au milieu un c{pace triangulaire, garni de plus de taches obfcures & de taches plus grandes que le refte de fa furface, La veflieinférieure eft toute pareille à la fupérieure ; mais les trois autres, placées entre ces derrières , font d'une figure üun peu différente. Chacune de ces trois veffies intermédiaires eft de figure ovale, un peu irréguliére, attach£e au corps pat un petit pédi- cule, ayant tout le long de fes bords de petites dé- coupures & une petite tache dans chaque décou- pure ; elle eft tranfparente & garnie, fur route fa furface, de points & de petites taches opaques comme les deux veflies précédentes. Quand toutes ces vellies ne font point remplies d'air ,.elles font en forme de lames très-minces & trés-flexibles comme des pellicules tranfparentes, c'eft ce qui a fait croire à Degcer qu'eiles f:rvent à la refpiration , ou qu'elles font les véritables ouies de ces infeétes aquatiques. Il a de plus obfervé que ceux qu'ilgardoit dans un vale rempli d'eau, 1âchoient de tems en rems de fortir de l'eau , en grimpant fur les bords du vafe, comme s'ils vouioient refpirer l'air ; mais ils rentroient tout de fuite, parce qu'ils ne pourroient vivre long-tems hors de l'eau. Les Afelles, ainfi que tous les cruftacés, s'accouplent & {e rer roduifeut avartd’être parvenus à Îcur entier accroïfiemenr , & b'en différens de tous les autres infetes , ils ont la faculté de s’accoupler & de fe reproduire plufeurs fois pendant la durée de leur vie. Leur accouplement dure plulieurs jours, & pendant 248 ASE ce tems, le mâle porte fa femelle dans une pofition telle, que le dos de celle-ci cft appliqué contre le ventre de l'autre. Degeer a obfervé que le mâle de l'Afelle d'eau douce étoit une fois plus grand que la femelle. J'ai cependant trouvé plufieurs fois parmi des plantes marines des A/fe//es d'une autre efpèce accouplés enfemble; l'un trois fois plus gros que l’autre, renoit le petit le dos collé contre fon ventre. à l'inftant que jeles pris ils fe féparèrent, & e ne us voir comment ils étoient accouplés, mais celui de deflus me parut être la femelle. Degéer rapporte, dans fes mémoires pour fervir à l'hiftoire des infeëtes , l’accouplement de l'Afelle d'eau douce; ce que nous allons en äire ne fera qu'un extrait de ce que ce naturalifte a écrit la- deflus. : \ + Le feprième anneau du corps du mâle eft garni en-deflous de deux paires de pièces mobiles, en forme de lames minces , tranfparentes & crufta- cées, un peu concaves en-deflous eu du côté du corps, auquel elles font articulées par leur bafe ; chaque pièce eft divifée en deux parties par un étranglement profond, dont la première eft moins large que la feconde, & le bord poftérieur de cette dernière, qui a une petite incifion au côté extérieur, cft circulaire & garni d'une frange de très-longs poils. En-deffous de ces pièces, ou entre elles & le corps il y en a'deux autres, également plates ou en forme de lames minces , mais d’une figure très- irrégulière, & couchées en partie fur les ouïes du huitième anneau ; elles font égalementmobiles & de contour prefque circulaire , ayant au bour deux parties irrégulières ,-qui y font articulées, & dont l'extérieure a des découpures, & eft garnie de poils, mais l'autre partie ou l'intérieure , qui cft large au milieu & terminée en pointe , un peu cour- bée, eft garnie à fa bafe, du côté intérieur, d'une sipece de fier ou de crochet, dont la pointe ef dirigée vers le corps de l'infeéte. Pour voir en entier ces deux dernières lames , 1l faut foulever les deux précédentes , qui les couvrent, quoiqu'imparfa- rement , parce qu'elles font moins larges que les deux intérieures. Comme ces quatre pièces très-compofées ne fe trouvent uniquement que fur le mâle, il y a appa- rence qu’elles font les parties du fexe. La femelle a dans le même endroit du corps, c’eft-à“dire en-deflous du feptième anneau, deux petites par- ties ovales, en forme de lames plates, bordéés en partie de longs poils, attachées au corps par un court pédicule , & pofées fur les ouïes ou les veflies à air du huitième anneau. Tout ce que cer obfer- vateur a pu découvrir fous ces deux lames fe réduit à une petite ouverture que le corps a dans cetendroit, & dans laquelle il introduifoit facilement une épin- gle qui patloit jufques dans l'ovaire , fans qu’il fen- tit la moindre réfiftance. Cette ouverture étant l'iffue d'un canal qui communique avec l'ovaire ; il y a apparence que la Ifqueur fécondante: du mâle eft introduite par cle dans le corps de la femelle, ASE d'où elle eft enfuite portée par le canal de commu. nication juiques dans l'ovaire, pour y féconder les œufs. ‘ ( Dès que les glaces dés marais font fondues , on voit les Afclles d'eau douce , occupés àl'œuvre de la. UE An ,; & ils continuent de s’accoupler pendant tout le prinrems, & même rour l'été. Le mâle , toujours plus grand que la femelle, fe faific d'elle & la porte fous fon corps, la retenafñit avec les deux pattes de la quatrième paire, dont il Jui embraffe le corps dans l'endroit où fe trouve la troïlième ou la quatrième paire de pattes de celle-ci. C'eft ainfi qu'il la tient ferme & qu'il la porte par- tout où il marche, fans que cette femelle foit ca- pable de lui échapper ; étant obligée de fuivre &c de fe laiffer emporter par fon mâle, jufqu'a ce que celui-ci trouve à propos de l'abandonner , ce qu'il ne fait ordinairement qu’au bout de fix ou de huit jours que dure l’accouplement. Mais eft-ce en cela que confifte l'accouplement, ou fe fait-il d’une autre manière ? Nous avons déja parlé de certaines parties mobiles & très-compofées qui fe trouvent en deffous du feptième anneau du corps du male, & qui paroillent celles qui confti- tuent fon fexe ; nous ayons encore vu au ventre de la femelle une petite ouverture , qui cemmumique par un canal à l'ovaire, & par ou s'introduit fans doute la liqueur fécondante du mâle. Tout cela fuppofé , il eft clair que dans l'attitude où le mâle porte fa femelle, il eft impoñble que les parties du mâle puiflent atteindre à l'ouverture du veurre de la femelle. Il y a donc apparence, que pour fe joindre intimement , la femelle doit fe retour- ner, loir de gré, foit de force, afin que leurs ventres puiflent s'approcher l’un de l'autre, & que c'eft dans cet inftant que le véritable accouplemeut s'achève. Peut-être le mâle eft-il obligé de porter fa femelle, & de ne l'abandonner qu'après qu'elle s’eft prètée à fes defirs, qu'il doit, par fa perfévé- rance , la forcer, pour ainfi-dire , à l'accouplement, « . 3 / ‘ comme on l’obferve à l'égard des Libellules. Quand le mâle quitte fa femelle , celle-ci fe trouve chargée en-deflous du ventre d’une poche où fac membraneux , qui s'étend depuis la rête jufqu'au milieu du corps , dont elle égale la largeur. Ce fac eft rempli d'œufs ronds, un peu luifans, d’un jaune pâle & plus où moins grands dans les différentes efpèces; ceux des plus grands A/e/les ne font guère plus gros que les graines de pavot blanc. Degeer a obfervé, au mois d'Avril , dans le pou- drier où il gardoit des Afelles d’eau douce , un grand nombre de petits nouvellement nés qui couroient dans l’eau avec beaucoup de vitefle ; il examina les femelles qui les avoient produits , & ayant ouvert leur fac membraneux, 1l le trouva entière- ment vuide dans les unes , parce que les petits en étoient fortis ; il trouva dans d'autres encore des œufs jaunes , au lieu.que dans quelques autres les œufs avoiçnt changé de couleur & de figure ; ils étoient ANSE étoient devenus d'un gris-brun, & d'une forme an- gulaire & irrégulière, au lieu qu'ils érotent jaunes & globuleux auparavant. On voyoit dans ces œufs un “corps opaque au travers de leur coque : c'étoit le petit infecte qui commençoit a S'y former & à fe développer. Quelques Afc/les portoïent alors dans leurs ovaires de petits corps irréguliers & immo- biles, qui étoient des œufs développe s ou des em- LrGrE qui avoient commencé de poufler quelques pattes ; enfin l'ovaire d’autres Ajfelles renfermoit des petits bien formés pleins de vie & de vivacité. Pour voir la manière dont les); jeunes Afelles naif- fent & quittent l'ovaire de leur mère 3 il faut ren= verfer celle-ci, parvenue à terme, & la mettre à fec fur le dos re quelque plan uni, & l'on verra alors que le fac membraneux qui contient les œufs , s'ouvre dans fa longueur, ayant naturelle- ment tbe cet endroit une fente longitudinale Aifoire Naturelle, Infectes, Tome IF, : AUS 249 enfuite chaque moitié fe divife tranfverfalement en trois portions , en forte qu’alors la membrane de l'ovaire fe trouve fendue en fix parties, ou en fix cfpèces de lames minces qui laïlent entrelles une ouverture très- -fpacieufe , par laquelle les pe- tits Afelles fortent dans l'inftant , abandonnant leur mère & fe difperfant de tous côtés , après quoi celle-ci renferme fon ovaire & le remet dans {on premier état, Les Afélles perdent quelquefois leurs an- rennes , & plus fouvent encore les appendices qui fe trouvent au-deffous de la queue ; mais femblables aux Crabes & aux Ecrevilles , ils ont lagfingulière faculté de les recouvrer, Ces parties fe repr oduifent , il en vient d’autres à leur place, parfaitement fee blables aux premières , qui croiflent peu-a-peu & fortent du moignon qui étoit refté attaché au corps. 250 Suite de l’Introduttion à FHifloire Naturelle des Infeëtes. AS "SUB CE NRE VUE ANSE LENEQURSON G:E 0 FF. ON SC, Ù SJ LIN UP AB SNQ UCI LE) A; DAC: CA RU CT ENRAENS AIG LÉ IN ÉPR UDAOMUINNE Quatre antennes inégales, fétacées, pofées fur une ligne tranfver- fale, au- devant de la tête: articles nombreux, les derniers à peine h diftin@s. Bouche munie de mandibules & de mâchoiïres peu apparentes, | petites, fouvent prefque membraneufes , & terminée en-deffous par | olufieurs feuillets membraneux. Quatre antennules courtes , fétacées ; le dernier article terminé en pointe. Corps compofé d’anneaux, & terminé par une queue large, plus ou moins longue, & par deux appendices bifides. Pattes munies d’un ongle fimple, arqué, très-fort, E SE CES. 1. ASELLE d'eau douce. 4. ASELLE imbriqué. +. dE a te 12 CAPES Pâle, oblong ; cuifles poftérieures en ca- par deux filets longs, bifides & fétacés. rêne ; queue large , obtufe , prefque échancrés. 2. ÂSELLE paradoxe. s. Asezre Afile. ; LE : PE | 1 \ Corps darge aplati + ANIROGIS or de Antennes très-courtes ; corps oyale-oblong ; $ à D F4 # , £ i| chaque côté d'une épine aiguë, recourbée queue formant ur demi-ovale. J 3. ASELLE recourbé. É A SET Le Oble, | Anneaux du corps armés de chaque côté de deux épines aïguës , recourbées ; queue Oblong ; abdomen couvert de fix feuillers; ovale, obtufe. queue prefque coupée. ASELLES. ’ Infectes ). 7. A SsELLE Entomon. Ovale-cblong ; abdomen nud ; queue longue, conique. 8. ASELLE marin. À demi-cylindrique; queue ovale, oblongue, errinée en pointe. 9. ÂSELLE linéaire, Corps alongé, à demi-cylindrique ; queue 10, ASELLE armé. Oblong; queue tridentée; pattes prefque en forme de pinces. 11. ASELLE Phyfode. Oëblong ; abdomern nud en deffous ; queue ovale. 12. ASELLE quadricorne, Oblong ; queue terminé: par fix filets ; an- tennes extérieures prefque de la longueur du corps. 13. ÀÂSELLE rique. Linsaire, aplati ; antennes extérieures pref- que de la longueur du corps. 14 A SELLE de la Baleine. Ovale; corps compo/é de fix anneaux dif- tincs ; troifième & quatrième paires de pattes filiformes, fans ongles. 15. Asezzce globuleux. Ovale , queue courte , arrondie ; appendices bifides, avec les divifions ovales-lancéolées, 16. ASELLE trifafcié. Oblong, d'un noir bleuâtre, avec trois bandes blanches ; queue tridentée. e ) AD Et 1. ASELLE d'eau douce. ASELLUS aquaticus. FOURC. fellus oblonso-ovatus , cauda ro ata dis Alellus oblong , cauda rotundata , ffyll longis bifurcis. Nos. Onifcus aquaricus lanceolatus, cauda rotundata, fiylis bifurcis. Lin. Sÿff. nat. p. 1061. n°. 11. — Faun. [uec. n°. 2061. Afellus cauda bifida , ffylis bifurcis , articulis Jercem. GEorr. nf. tom. 2. p. RATE L'Afeile d'eau douce. Grorr. 46. , Onifeus aquaticus cauda rotunata , fiyls bi- breis , antennis quaternis. Fa. Syff. ent. p. 297. A0, 6. —— Spec. inf. tom. 1. p. 376. n°. 6. Squille d'eau douce , à queue arrondie avec deux tiges fourchues. Dsc. Mém. rom. 7. pag. 496. n°, 14 2,2 Ve 672. Squilla Afellus aqguerica, cauda rotundata : ffylis biris bifurcis. Ds. tb. Afellus aquaticus. Fourc. Eniom. par. p. jar. o 720. Le Afellus aquaticus Gefneri. Raï. inf. p. 43. 1. FRISCH. £nf. 10. tab. $. ScHAErr. ÆElem. inf. tab. 12. Afedlus Onifius aquaticus. ScHRANK. Enum. inf. auf. LE LE TOR n°, Cetinfete varie pour la grandeur; les plus grands ent de fix a fept lignes de long, & environ deux & demie de large. Les antennes extérieures font lon-: gues & fétacées : elles font compofées de quatre articles, dont le dernier plus long que les autres, cit lui-même compofé d'un nombre confidérable d'articles qu’on ne peut bien appercevoir qu'a l’aide du microfcope. Elles ont à peu-près les deux tiers de la longueur du corps de l'infeëte. Les deux autres font courtes & féracées ; elles ont leur in- fertion au côté interne des extérieures, La tête eft aplatie en-deflus & convexe en-deflous. Le corps cit compolé de huit anneaux, dont le dernier besu- coup plus grand que les autres & arrondi, fert de queue, & porte en-deflous deux appendices , de la Jongucatr de la moitié du corps, qui fe divifent chacune en deux filers féracés. Les pattes font au nombre de fept de chaque côté; elles vont en croiflant pour la longueur , les dernières étant conf- tamment un peu plus longues que les premières. Les deux pattes antérieures , les plus courtes de toutes, ont cinq pièces, dont la dernière eft ar- mée d'un crochet arqué, très-fort, Toutes Îes autres ont fix pièces également terminées par un crochet; mais moins gros & moins fort que celui des pattes antérieures. La couleur du corps eft livide, cen- drée, plus ou n#tas nébuleufe. Il fe trouve en Europe dans les eaux des ri- vières , des ruifleaux & des mares. L'hiver il fe tient caché au fond de l'eau dans la vafe ou fous des pierres. 2. ASELLE paradoxe. ASsEILUS paradoxus. NGs. PE, ASE Afellus corpore lato derrefo , fesmentorum la- ceribus falcato fpinofis. Nos. Onifcus paradoxus antennis quaternis , fègmex- torum lateribus falcato fpirofis. FAB.Syf. ent.p,196. n°. 1. Spec. inf. tom. 1.p. 375. n°. 1. Cet Afelle eft grand , & il a la figure large &c aplatie des Monocles. Ses antennes font au nom- bre de quatre. Le premier & le fecond articles font fongs & comprimés ; les autres font courts & (éracés. Les deux yeux font diftinds & placés de chaque côté de la rêre. Les fix premiers anneaux du corps font très-laroes & armés, fur les côtés, d'épines aigues, courbes en arrière en forme de faux : le feptième , le huitième & le neuvième font plus courts que les autres ; ils fenc étroits [ur fes côtés , & point du tout prolongés. La queue eft grande & ovale; on y voit, au-deflus , trois li- gnes longitudinales, élevées ; l'extrémité eft ter- minée, de chaque côté, par une appendice courte & obtufe. Les quatorze pattes font armées cha- cune d'un crochet arqué. Cette efpèce a beaucoup de rapport avec les Mo- nocles, Il fe trouve à la Terre de Feu. 3. ASELLE recourbé. Asezzus falcatus. Nos. Afèllus fegmentorum Lateribus falcato bifpinofis , cauda ovata obtufa. Nos. Onifcus falcatus antennis quaternis fegmenrorum lateribus falcato bifpinofis. Fas. Mant. inf. tom. [. pe 240. n°, 2, Il eft de grandeur moyenne. Les antennes font courtes & comprimées. La tête eft lifle, glabre, luifante, blanche , arrondie antérieurement , & trilobée poftéricurement. Le corps eft compofé de fept anneaux jaunes, luifans, terminés de chaque côté par une foliole arme de deux épines , dont l'antérieure eft la plus graade ; le premier anneau n'a qu'une feule épine. L'abdomen a cinq anneaux paretilement armés d'une épine crochue , dentée, La queue eft ovale & cbtufe. Il fe trouve dans la mer de la Chine. 4. ASELLE imbriqué. AsEzLUSs imbricatus. Nos. Afellus oblongus, paliidus, femoribus pofticis carinatis , cauda lata obtufa fubemarginata. Onifcus imbricatus antennis quaternis , com- preffis ; pedibus unguiculatis ; femoribus pofhicis carinatis. FAB. Syff. enr. pag. 196. n°. 2. —Spec. inf. tom. 1. pag. 375.1. 2. Son corps eft grand, oblong & de couleur päle. Les antennes font courtes & comprimées.Les fept premiers anneaux du corps font prefque égaux entr'eux ; le huitième eft court & étroit 3 le neuvième, le dixième, le onzième & le douzième font courts & imbriqués, La queue cft large, obtufe, quelquefois échancrée; elle a, de chaque côté, deux appen- dices courtes & fubulées, Les quatorze pattes fonc ANSE terminées par un ongle crochu, aigu & très-fort. Les huit cuilles poltéricures font relevées en forme de carène. Cette elpèce fe trouve dans la Nouvelle-Zélande. 5. ASELLE Afile. Asezrus Afjilus. Nos. Afe!lus antennis breviffimis, corpore ovato oblongo, cauda fem: ovali, Nos. Onifcus Afilus abdomine foliis duobus obteilo, cauda femiovali. LIN. Syff. nat. pag. 1059. n°. 1. — Muf. Adolph. Frid. pag. 88. — Faun. fuec. n°. 2052. Onifcus Afilus. FaB. Syfl. ent. p. 196. n°. 3. —Spec. inf. rom. 1.p. 373, n°. 3. Afilus feu Oeftrum. BELLON. Aquar. 443. Pediculus marinus. RONDEL. Pife. 576. GRONOV. Zooph. 997. PEriv. Gazoph. tab. 155. fig. 1. PLranc. de Conch. minus notis. tab. $. fig. A. B. Onifcus Afilus. ParLas. Spicil. Zoolog. fafc. 9. pag. 71. tab. 4. fig. 12. À. B. a. b. Cet Afelle eft connu dans les provinces méri- dionales de la France fous le nom de Pive , dérivé vraifemblablement du mot Pou. Il varie beaucoup pour la grandeur. J'en ai vu d’accouplés qui avoient depuis cinq jufqu'a quinze lignes de long. La couleur de tout le corps eft cen- drée , obfcure , un peu livide, dans l'animal vivant ; elle devient quelquefois d’un jaune paille ou fauve, dans l'infecte confervé dans les collections. Il eft ovale, alongé , convexe en-deflus ; on y compte fept anneaux, fans y comprendre la rête & ceux de la queue. Les antennes font à peine de la longueur de la tête. Les antérieures, un peu plus courtes que les poftérieures, font un peu plus épaifles à leur bafe; l'infecte les porte collées contre les parties latérales de la vête. La queue eft large, mas plus étroite que le corps ; elle eft compofée de cinq anneaux, étroits, & d'un fixième aflez grand, arrondi à fon extrémité. On voit au-def- fous de la queue plufeurs feuillets membraneux, larges, & deux appendices latérales, bifurquées , à-peu-près de la longueur de la queue. Les pattes font aflez pue les antérieures font plus petites que les poftérieures ; les unes & les autres font terminées par un ongle arqué, grand & très-fort ; leur couleur eft d'un jaune paille blanchätre, un peu livide. Cer infeéte fe trouve dans l'Océan & dans la Méditerranée ; il s'attache aux poiflons & les fait fouvent périr. 6. AsELLE Ocftre. Asezzus Oeffrum. Nos. Afellus oblongus ; abdomine foliis fex obteëto, cauda rerufa. Nos. Onifcus Oeftrum abdomine foliis [ex obte&to , cauda retufa. LIN. Syff. nat. p.10$9. n°*2.— Faun. fuec, n°, 2053. —Muf. Adolph. Frid. 89. ASE 253 ‘Onifcus Oeffrum. Fan. Syf. ent. p. 297. n°. 4. —Spec. inf. tom. 1. p. 37$4 n°. 4. Animalculum cruflaceum. Marcr. Braf. 155. fig. 3 , 4. STROEM. Sundm,. 16j. 2. tab, 1. fig. 2, 3. SEBA. Mufeum. 1. tab. 90. Onifeus Oeftrum. Pazras. Spicil. Zooiog. fafc. 9. pag. 74. tab. 4 fig. 13. À. B, Cet Afelle eft un peu plus grand que le pré- cédent. Son corps eft alongé, plus large, plus épais & plus mol vers la queue que vers la tête. Les antennes font courtes, de la longueur de la tête ; les antérieures font compofées de fepr articles & les poftérieures de huit; l'infeéte les porte recourbées en arrière , de chaque côté de la tère, comme le précédent. Les cing premiers anneaux du corps font aflez longs, les deux derniers font beaucoup plus courts. Les ‘premiers anneaux de la queue font courts & étroits, le dernier , beaucoup plus long & plus large que les autres , paroît comme tronqué ou prefque échancré. Les deux appendices latérales qui fe trouvent au-deflous, font courtes & bifur- quées. Les pattes font courtes, aflez grofles & ter- minées par un onglet arqué, fort & aigu. La cou- leur de tout l'infecte eft pâle; on voit feulement deux petites raies longitudinales, obfcures, fur la queue. Ii fe trouve dans l'Océan Atlantique & dans la mer des deux Indes. Il attaque, comme le précé- dent, les poiflons, & leur fait fouvent une large plaie qui les fait périr. 7. ÂSsELLE Entomon. AsEzzus Enromon. Nos. Afellus oblongo-ovatus ; abdomine fubtus nude, cauda longa fubulata. Nos. Onifeus Entomon abdomine fubtus nudo , cauda Jubulata. Lin. Syff. nar. pag. 1060. n°. $. —Faun. Juec. n°, 2055. Onifcus Entomon antennis quaternis , caudæ oblonga acuta. Fas. Syff. ent. p.197. n°. $.—Spec, inf. tom. 1. p. 375. n0. $. Onifeus corpore ovato , cauda fubulata utrinque appendiculata , pedibus natatoriis. GRONOY. Zooph. n°. 992. Squille Enromon marine, à longue queue conique & écailleufe. Dec. Mém. tom, 7. p. $14. n°. 2. Squilla marina, cauda longa fubulata teflacea. Dec. 18. Afellus marinus cornubienfrs, alius. Ray, Inf, 43: Entomon pyramidale. KLEIN. Dub. tab. 38. fig, 1 EN, Periv. Gazoph. tab. 1. fig. 4. BAST. Subs. 2. 143. tab. 13. fig, 2, Onifcus ÆEntomon. Parzas. Sprcil. 7001. fafc. 9. pag. 64. tab. $. fig. 1 & 2. Cet Afelle cft très-grand ; il a quelquefois deux ou trois pouces de longueur , & plus d'un pouce de largeur, Son corps a une figure ovale, un peu 2$4 ASE alongée, & une couleur d'un blanc fale, un peu jaunatre. Les antennes antérieures font courtes & compofées de quatre articles diitinéts. Les poité- rieures, deux fois plus longues que les autres, font {étacées & compolées de cinq anneaux très-diftinéts , cylindriques, a-peu-près d'égale longueur entr'eux : le dernier eft long , féracé & compoté d'un nombre très-confidérable d'articles , qu'on ne peut bien voir qu'au microfcope. La tête, beaucoup moins large que le corps, eft arrondie poitérieurement à fa jonction avec le premier anneau du corps : on y voit, de chaque côté, deux perits yeux noirs, chagrinés , peu faillans. Le ee eft convexe en- delle , aplati en-deffous, divi é en dix anneaux, dont les fepr premiers beaucoup plus larges que les trois autres, font terminés de chaque côté par une appendice plate, triangulaire & pointue, qui déborde le corps : les trois derniers anneaux font partie de la queue ; ils ont aufli une appendice, mais très-petire & à peine difrinéte. Le dernier an- neau de la queue eft alongé , de figure conique, & terminé en pointe émouile : elle eft compote de plufieurs lames placées au-deflous les unes des autres, qui fervent à l'infeéte, felon l'obfervation de Descer, comme d'efpèces d'avirons, lorfqu'il veut nager. Les pattes font compolées de fix pièces , dont la dernière eft armée d’un ongle crochu, grand & aflez fort; les huit poftérieures font de Jongueur moyenne ; mais les fix antérieures font beaucoup plus courtes que celles-ci, & entiérement cachées fous le corps. Il fe trouve dans l'Océan. Il nage avec aflez de vireile, en battant l'eau par le moyen des lames qui compofent fa queue. Il fe nourrit d'infectes & de Polypes marins ; il attaque même les Grabes & la plupart des poiflons. 8. ASELLE marin. AsEzzvs marinus. Nos. Afelius femicylindricus , cauda ovato - oblonga acuminata. Nos. Onijius marinus férmicylindricus , cauda ovato- oblonga , integra. LIN. Syff. nat. p. 1060. nf, 7. —Faun. fuec. 2057. —lIter Weflrogoth. 190. Onifeus marinus femicylindricus , cauda ovato- oblonga acuminata. Fam. Syfl. ent. pag. 297. n°. 7. —Spec. inf. tom. 1. p. 376. n°, 7. Squiila marina coxpore elongato femicylindrico , cauda oblonga eguali ; apice truncata. Dec. Mém. tom. 7. p. $22. n°,3. pl. 32. fig. 11. Squille marine à corps alongé , demt-cylindrique , a queue oblongue, égale & tronquée au bou. Dec. ib Onifcus corpore anguflo tereti, cauda truncata aquali , pedibus natatoriis ; antenris dongioribus. GRONOV. Zooph. pag. 233. n°. 996. tab. 17. Eu 3. Onifeus balticus. Pairas. Spicil, 7ool. fafe. 9. p. 66. tab. 4. fig. 6. À. B.C. D; Cet Afille eft aflez grand, Ila environ un pouce ASE de long. Les antennes antérieures font longues & fétacées ; les deux poftérieures , beaucoup plus courtes que es autres, onr leur premier article plus large que les antérieures. La tête eft prefque auf large que le corps; elle-eft aplatie en-deflus, & les deux yeux y paroiïflent à demi-enfoncés. Le corps eft alongé, convexe en-deflus , aplati en- deflous , & de largeur prefque égale de la tête à la queue. Il eft divifé en dix anneaux, dont fept grands donnent naiflance aux pattes , & trois petits , qui font partie de la queue. Les pattes font courtes & placées en-deflous , une de chaque côté des fept grands anneaux : elles font compolées de fix pièces, dont la dernière eft armée d'un petit ongle crochu; les deux poftérieures feulemeut font un pe plus longues que les autres. Le queue eft pretque auf longue que la moitié du corps ; elle cft terminée en pointe, & quelquefois elle paroit coupée au bout , & former une échancrure. On voit, au-deflous, plufieurs lames ou feuillets membraneux. Il fe trouve dans l'Océan, dans la mer Bal- tique. 9. ASELLE linéaire. AsEzLus linearis. Nos. Afellus corpore elongato, femicylindrico , cauda apice quadridentata. Nos. Onifeus lincaris cauda quadridentata. LIN. S;f. nat, p. 1060. n°. 9. —Aman. acad. tom. 6. pag. ADN TOO: Onifcus linearis. Fas. Gener.inf. p.245. —Spec. inf. tom. 1. p. 376. n°. 8. Onifeus ungulatus. PazLas. Spicil. zool. fafe. 9. P- 62. tab. 4. fig. 11. À. B. À Il a depuis un pouce jufqu'a un pouce & demi de long. Son corps eft d'épaifleur prefque égale dans toute fa longueur. La tête eft un peu plus étroite, & la bouche eft pointue & un peu avan- cée. Les yeux font noirs. Les antennes antérieures font courtes, fétacées; les extérieures font beau- coup plus longues que les autres , & fétacées. Le corps eft compofé de fept anneaux , dont Les trois premiers font plus grands que les quatre autres. La queue eft RE de la longueur de la moitié du corps ; elle eft comme coupée à fon extrémité , & armée à cet endroit de quatre dentelures. Les pattes font prefque égales ; les poftérieures font à peine plus grandes que les antérieures : elles font terminées par un onglet fimple , crochu. La couleur de rout l'infeéte cft cendrée, obfcure. Il fe trouve dans la mer des deux Indes. 10. ASELLE armé. Asezzus chelipes. Nos. Afellus oblongus | cauxa tridentata , pedibus fub- cheliformibus. Nos. Onifcus chcelipes oblongus , cauda tridentata ; pedibus fubcheliformibus. Fas. Syf. ent. p. 197. n°, 8. —Spec. inf. tom. 1. p. 376. n°. 9. Onifeus depreflus oblongus pedibus omnibus fubche+ AS E diformibus. Parzas. Mifcell.194.tab.14. fig.16, 17. nifeus inearis. PaLLas. Spicil. zoo. fafc. 9. F: 68. tab. 4. fig. 17 & 18. * Il n'a guères plus d'un demi pouce de long. Son corps eft prefque d'épaifleur égale dans toute fa longueur ; il eft un peu aplati & compofé de fepr anneaux, dont le premier & le dernier font un peu plus courts que les autres. La cète cft un peu plus étroite que le corps. Les antennes extérieures font de la longueur de la moitié du corps; elles font compofées de quatre articles, fans compter le dernier, qui cft féracé , & compofé lui-même d'un grand nombre d'articles tès-peu diflinéts ; les deux an- térieures font très-courtes. La queue eft peu alon- éc & arrondie à fon extrémité. Les pattes vont infenfiblement en groffiflant , de forte que les pofté- rieures font un peu plus grandes que les antérieures. Le dernier article qui les termine eft prefque en forme de pinces. La couleur de tout le corps eft obfcure , & plus ou moins lavée de couleur cendrée. On voit fouvent tout le long du dos une raie pale. Il fe trouve parmi les plantes marines de l'O. céan Atlantique. 11. ASELLE Phyfode. Asrzzus Phyfodes. Nos. Afellus oblongus , abdomine fubtus nudo , cauda ovata. Nos. Onifeus Phyfodes abdomine fubtus nudo , cauda ovata. Lin. Syf. nat. p. 1060. n°. 4. Onifeus Phyfodes abdomine fubtus nudo, cauda ovata, antennis quaternis: FaB. Syff. ent. p. 298. n°, 12. —Spec. inf. tom. 1. p. 377. n°. 15. Suzz. Hiff. inf. tab. 30. fig. 11. Le corps de cet Afelle ct compofé de douxe anneaux , dont les cinq derniers font partie de la queue. Les antennes , au nombre de quatre , dont deux recourbées de chaque côté, font courtes & fétacées ; la dernière pièce de la queue eft ovale ; elle aen-deffous, de chaque côté, deux appendices bifides, donr les divifions font lancéolées, obtufes, plus courtes que la queue : les premiers articles de la queue donnent naïflance à un graud nombre de petites véficules auf longues qu'elle. Il fe trouve dans l'Océan. 12. ASELLE quadricorne. AsEezLus quadricornis. Nos. Afeilus oblongus, ffylis caudalibus fenis, an- cennis longitudine corporis. Nos. Onifeus quadricornis oblongus , flylis caudalibus fenis , antennis quaternis. Fa. Syfl. ent. p. 299. n°. 1$. —Spec. inf. tom. 1. p. 378. n°. 16. Cet Afelle eft remarquable par la longueur de fes antennes ; elles font féracées & de la iongueur du corps, Son corps eft petit, convexe, & com- pofé de douze anneaux, dont le dernier eft uni, ovale & entier. La queue eft terminée par fix filers pointus & entiers. Le ventre ceft feuilleté, & les quatorze pattes font a-peu-près égales entr'elles, On le trouve dans l'Océan Atlantique. ASE 13. ASELLE érique. AsELzzus heëticus. Nos. Afellus cornore lineari depreffo , antennis pofficis longitudine corvoris. Nos. Onifcus heëicus. Pazras. Spicil. zool. fafc. 9. P. 61: fig. 10. À. B. C. D. Cer infeéte a environ un pouce & demi de long. Son corps eft prefque d’épaifleur égale dans route £a longueur ; il eft linéaire, aplati, avec une lé- gère arète tout le long du dos. La tête eft aflez grande. Les antennes extérieures font fétacées & de la longueur du corps; elles font compoftes de cinq articles, dont le premier eft gros & court, & les trois fuivans cylindriques ; le cinquième eft long, fétacé, & divifé lui-mème en vingt-quatre petits articles. Lesantennes antérieures font courtes, fétacées & compolées de quatre articles , dont le premier eft court & aflez gros , & le dernier fétacé. Le corps eft compofé de fept anneaux prefque quarrés & aflez grands , & de trois, plus étroits, qui font partie de la queue ; celle-ci eft de la largeur du corps ; elle eft aflez longue & coupée en croiffant a fon extrémité. Les feuillets qui fe trouvent au- deflous font un peu plus courts & un peu plus étroits, Les appendices latérales font bifides, & à 255 a peine de la longueur de la queue. Les pattes font minces, prefque égales, compofées de fix pièces, & terminées par un ongle fimple , crochu, aflez fort. La couleur de tout le corps cft prefque cendrée. Il fe trouve dans l'Océan. 14. ASELLE de la Baleine. AsEzius Ceti. Nos. Afellus ovalis ; fegmentis difinéis, pedibus tertii guartique paris linearibus muricis. Nos. Onifcus ovalis ; fegmentis diffinétis , pedious tertii guartique paris linearibus muticis. LiN. Syff. nat. pag. 1060. n°. 6. —Faun. fuec. n°. 2056. —Muf. Adolph. Frid. 1. p. 8e. Onifcus Ceti. FaB. Syff. entom. p. 199. n°. 16. —Spec. inf. tom. 1. p. 378. n°. 17. Squille de La Baleine à corps ovale, aplati, avec des incifions diftinétes , à pattes en tenailles ; mais celles de latroifième & quatrième paire filiformes, non armées. Dec. Mém. tom. 7. p. $40. n°. 6. pl. 42. fig. 6 E 7. Squilla Balæni corpore ovali depreffo : fegmentis diffinétis pedibus cheliferis : tertii quartique paris linearibus muticis. Dec. tb. Pediculus Ceri. MARTENS. Spitzd. tab. 8. fig. D, SEBa. Muf. tom. 1. tab. 90. fig. s. Onifeus Ceti. PaLLas. Spicil. 7oolog. fafc. 9. pag. 76: tab. 14. fig. 14. À. B. C. Ce fingulier infecte a environ fix ou huit lignes de long, & trois ou quatre de large; 1l eft ovale, & fon corps n’eft compofé que de fix anneaux trés-diftinéts. Ses antennes diffèrent beaucoup de celles des efpèces précédentes ; elles font au nombre de quatre : y en a deux plus longues que les 266 ASE autres, filiformes, prefque de Ja longueur de la moitié du corps , compofées de quatre articles , dont les trois premiers font coniques & égaux entreux, & dont le dernier eft rrès-court. Les deux autres antennes font courtes , petites , cachées fous les grandes, & compoftes de crois articles. La tête eft diftinéte, un peu avancée, & beaucoup plus étroite que le corps. Le dernier anneau de celui-ci eft moins large que les autres, & n’eft point terminé par une queue comme dans toutes les autres efpèces. Les pattes font au nombre de quatorze , felon Degcer , quoique l'infeéte : paroifle n'en avoir que douze. Il y en a deux très-petites, cachées fous Ja tête , à la bafe de laquelle elles ont leur infer- tion. Celles de la troifième & quatrième paire font filiformes, & ne font point terminées par des crochets ; l'infeéte les porte, Éon l'obfervation de Martens, sollées fun fan dos, tandis qu'il fuce la peau de la Baleine, de forte que celles d'un côté viennent rencontrer & croifer celles de l'autre. Degeer dit en avoir dans fa colleétion qui ont confervé cette prätion. Les autres pattes, beaucoup plus grofles que celles-ci, font terminées par un ongle fimple, arqué, fort & aigu. Cet Afelle s'attache au corps des Baleines, & s'y tient fi fortement cramponné, au moyen de fes pattes, que pour le prendre il faut ou lui arracher les pattes, ou couper une portion de la peau de l’a- nimal. Lorfque ces infeétes fe trouvent en grande quantité, ils rongent la peau de la Baleine & y font de larges plaies. Il fe trouve dans l'Océan, 15. ASELLE globuleux. ASEzLUS globaror. Nos. Aféllus ovatus, cauda brevi rotundata, fylis bifidis, daciniis ovato-lanceolaris. Nos. Onifeus afimilis ovalis , cauda obrufa mutica. Lin. Syfl. nat. p. 1061. n°. 13. Onifeus aflinilis, ovalis , cauda obtufa mutica, corpore cinereo. Fas. Gener. inf. mant.p. 243.—Spec. inf. tom. 1. p. 378. n°. 19. Oxifcus globator. Pazras. Spicil. zoo. fafe. 9. PAag. 70. 4. fig. 18-18. BAsT. Subjec. 2. 144. tab, 13. fig. 3. Il a environ cunq lignes de long & trois de large; fon corps eit ovale, convexe en-deflus, & un peu concave en-deflous. La tête eft arrondie an- téricurement. Les antennes font courtes & féracées : les fupérieures font à peine de la longueur de la tête ; elles font compofées de trois articles, dont le der- mer , plus long que les autres, eft ]ui-même com- polé de pluñeurs perits articles ; les poftérieures , use fois plus langues que celles-ci, font compoftes de quarre articles, dont le dernier long & féracé , ef divifé en plufieurs autres courts, à peine difhnés. Les deux yeux font ronds, peu faillans & noirâtres. Le corps eft compolé de fept anneaux. La queue eft a-peu-près de la largeur du corps; elle eft courte, convexe en-deflus , & arrondie à fon extrémité. ASI . Les deux appendices latérales , qui fe trouvent au-deflous, font de la longueur de la queue ; elles font bifides, & chaque divifion a une figure ovale- Jlanctolée, ù Cet Afelle fe trouve dans l'Océan & dans la Méditerranée, parmi les plantes marines. 16. ASELLE trifafcié. AsELLus trifafciatus. Nos. A Afellus oblongus , nigro-carulefcens , fafciis tribus albis ; cauda apice tridentata. Nos. Cet Afelle eft alongé : celui que j'ai fous les yeux a près de huit lignes de long , de la rêteà l'extrémité de la queue, & environ deux lignes de large, au milieu du corps. Il eft plat en-deflous , & un peu convexe en-deflus. Le corps eft divifé en fept bandes , dont trois blanches & quatre d un noir un peu bleuâtre, en y comprenant la tête & l'extrémité de la queue, qui font noires. Les an- rennes font noirâtres : les extérieures ont RÉgte la longueur du tiers du corps : elles font compofées de cinq articles, dont le dernier eft lui-même com- pofé de plufieurs autres petits, peu diftinéts. Les an- tennes antérieures font petites & très - courtes. La queue a une ligne élevée, tout le long du milieu de fa partie fupérieure : elle eft terminée par trois petites dentelures, dont celle du milieu eft la plus faillante. Le deflous du corps eft femblable au-deflus pour les couleurs. ; Il eft confervé au cabinet de M. Gigot d'Orcy , qui l'a recu du cap de Bonne-Efpérance. ASILE, Asrzus. Genre d'infectes de l'Ordre des Pipières. Les Afiles font des infectes qui ont deux ailes nues, veinées , placées horizontalement , & en recouvrement fur l'abdomen ; deux balanciers longs, minces, terminés par un bouton arrondi, tronqué obliquement ; le corps alongé ; la tête munie de deux antennes covrtes, filiformes , fouvent termi- nées par un petit filet féracé ; la trompe courte, portée en avant; enfin les pattes longues, aflez fortes , fouvent épineules , terminées par deux crochets forts , & deux pelottes plus grandes que dans les autres Diprères L'Af!e a des rapportsavecle Conops , Le Myope, le Bombille , & fur-tout avec l'Empis ; mais , in- dépendamment de la forme de la trompe, les an- rennes prefque en mafle & réunies à Jeur bafe, fufifent pour diftinguer ,au premier coup-d’œil, ke Conops. La trompe mince , longue , coudée , ne renfermant qu'une feule foie, & les antennes courtes , terminées pat un article ovale, comprimé , & muni d'un petit poil latéral, font aifément reconnoître le Myope. La trompe longue , féracée, compotée de cinq pièces, dont l'inferieure eft bifide, carac- rérifent le Bombille ; enfin, la trompe longue, in- chnée , compofée de cinq pièces , dont quatre pref- que égales en longueur , -diftingue fufñfamment l'Empis de l'Afüe. Les j 4 ASI Les antennes des 4f/es ne diffèrent pas beaucoup, au premier afpeét, de celles des Pombilles ; cependant, fi ony fait bien attention , on les trouve res Elles fontcompofées de trois pièces , dont la première paroït cylindrique, plus longue & un peu plus épaifle que la feconde. La troifième eft la plus longue ; elle eit prefque cylindrique, ou très-peu renflée , & elle cft terminée, dans quelques efpèces, par un filet mince , fin & alongé. Les yeux font ovales, grands, aflez faillans, à réfeau, & placés à la partie latérale, un peu an- térieure de la tète. Au-deflus delarète, il y a trois petits yeux lifles, qu'on apperçoit difficilement à caufe des poils qui fe trouvent tout autour. La trompe eft à-peu-près de la longueur de la tête ; elle eft roide , écailleufe , de grofleur prefque égale dans toute fon étendue, & dirigée en avant: -Elle eft compofée de cinq pièces, dont l'une grande, tronquée ou arrondie à fon extrémité , un peu renflée vers fa bafe , creufée en goutière à fa partie fupérieure , reçoit trois foies ou flets min- ces, fétacés, contenus fuperieurement par une cin- quième pièce ,. qui fait l'office de lèvre. Lorfque Sinfeéte ne fait pas ufage de fa trompe , on n'ap- perçoit que le fourreau , qui paroït alors d'une feule pièce ; mais il eft très-facile de mettre toutes les parties en évidence, avec la pointe d'une ai- guille ou d’uneépingle. La pièce fupérieure , la plus courte de toutes, a à peine la longueur dela moitié des autres ; clle eft large, plate, écailleufe, ter- minée en pointe déliée : elle fert à contenir les foies ou le fuçoir dans la cannelure de la trompe. Au- deflous de cette pièce, on en voit trois autres de longueur prefque égale , mais de figure & de confiftance différentes : les deux extérieures font minces , déliées, plates, de fubftance écailleufe , mais moins folide que celle du milieu : ce font deux efpèces de demi-fourreaux, qui embraflent des deux côtés la pièce du milieu. Celle-ci, un peu plus grofle & un peu plus longue que les latérales, eft arrondie, terminée en pointe aigué, en forme deftilet, garnie en-deflus , dans la moitié de fon étendue, d'une fuite de poils recourbés, dirigés vers fa bafe. C’eft-la le véritable aiguillon , par le moyen duquel l'Afile pique & tue les in- fectes qu'il faifit & dont il fe nourrit. Les trois pièces que nous venons d'examiner reftent, lorfque l'in- fête n'en fait pasufage , dans la cannelure creufée tout le long de la partie fupérieure de la cinquième pièce ; elles y font contenues par la languette placée au-deffus. À la bafe Jatérale de la trompe, on ap- perçoit, de chaque côté, deux petites antennules courtes , filiformes, compofées de plufieurs articles grenus & un peu velus, Le corcelet eft convexe, relevé en bofle. La poi- trine qui fe trouve au-deflous donne naïflance aux fix pattes de l'infecte. L'abdomen cft compofé de fix ou fept anneaux ; il eft alongé, prefque conique, & terminé en pointe dans les femelles. Il elt cylindrique & terminé en mafle dans Hifloire Naturelle, Infeëles. Tome IF, ASI 257 les mâles ; ceux - ci portent à leur derrière une grofe partie écailleufe, noire, fendue en trois lames , en- tre lefquelles on voit deux grands crochets mo- biles, écailleux, dontils fe fervent pour s'accrocher au derrière de la femelle dans l'accouplement. On peut en voir la figure dans les Mémoires pour l'Hift. Nat. des Infectes , par M. DEGEER , rom. 6. pl. 13. fig. 14. Cette groffe partie écailleufe eft proprement faite d'une feulepièce,qui a en-dedans une cavité fpacicufe, de façon qu’elle forme comme une efpèce d'étui ou de boîte; mais elle eft refendue dans {a lon- gueur & jufques près de fa bafe, en trois pièces ou lames diftinétes, un peu féparées les unes des autres. La piéce inférieure eft très-convexe en-de- hors , & concave en-dedans ; mais les deux autres pièces latérales qui forment les côtés & le deilus de l'étui, & qui font également concaves, s’élargiflent vers l'extrémité en forme de feuille applatie , & lai£- fent entrelles un vide alongé : en -deflous elles font garnies chacune d'un gros crochet écailleux, de couleur brune & fait en demi- cercle , qui a dans fa longueur une efpèce de rainure, & qui eft terminé par quatre pointes de longueur inégale , entre lefquelles on voit une cavité. Dans l'inaétion , ces deux crochets font mobiles, font cachés en partie deflous les deux pièces auxquelles ils tien- nent , & c'eft proprement avec eux que l'infecte s'accroche au ventre de la femelle. DEGEER. Mém, tom. 6. P. 234 Les pattes des files font longues & affez groffes : elles font garnies, dans la plupart des efpèces, de poils longs, peu ferrés, & de quelques piquans. Elles font compofées de la hanche , de la cuifle, de la jambe & du tarfe. La hanche eft aflez grofle. La cuifle eft longue , affez groffle & tès-peu ren- fée. La jambe cft longue & cylindrique. Le tarfe eft compofé de cinq articles, dont le premier eft le plus loug , prefque cylindrique, rarement renflé; les trois qui fuivent font égaux entr'eux : le der- nier eft alongé, prefque en mafle , terminé par deux crochets arqués , aflez forts, & par deux pelottes garnies , à leur furface inférieure , de très - petits oils courts & ferrés. Les ailes font veinées , étroites, à peu-près de a longueur du corps. L'infete les porte, lorfqu'il eft en repos, en recouvrement & fur un plan ho- rizontal , tout le long de la partie fupérieure de Babdomen. Lorfqu'il vole il fait entendre ur bour- dünnement aflez confidérable , par le moyen de la artie interne de chaque aile Woy. Arrr. Les balanciers font très-apparens ; ils forment un petit bouton arrondi, tronqué obliquement, & porté fur un filet mince & alongé. On ne voit point d’ailerons entre ceux-ci & la bafe des ailes. Tout le corps des Affles eft plus où moins cou- vert de poils fins & aflez longs : quelques efpèces font rrès-velues, tandis que d'autres le font très- peu. Le devant de la tête eft en général garni de poils longs & plus roides que ceux du corps, Kk 258 A ONE Les Afiles ne vivent que de rapine; ils font une guerre continuelle aux autres infeétes , & les ar- trapent en volant : ils attaquent non - feulement les Mouches, les Tipules & tous les Diprères , mais même les Abeilles, les Ichneumons, & quelquefois Jes Coléoptères. Ils les faififlent avec leurs longues pattes, les tuent avec leur trompe & les fucent en- fuite. La pluparc des efpèces fréquentent les bois & les endroits les plus fecs , on les voit voler fur-tour lorfqu'il fait chaud & que le foleil eft ardent; mais quelques autres habitent les prés bas & hu- mides, & incommodent les troupeaux qui y paiflent. Les larves des Afiles vivent dans la terre ; ce | font des efpèces de vers blanchâtres, fans patres, dont le corps elt mou, rafe, cylindrique, un peu alongé, terminé en pointe aux deux extrémités, & compofé de douze anneaux peu diftinéts. La tête eft quelquefois garnie de poils clair-femés ; elle eft armée de deux crochets mobiles , courbés en-defleus, qui tiennent intérieurement à une efpèce de tige unie au premier anneau, & divifée en deux branches : ces crochets font d’une couleur obfeure qu'on apper- çoit a travers la peau tranfparente qui les recouvre. Quand la larve les remue , la double tige fe meut en A S'T même-tems, ce qui démontre que ces parties tien- nent enfemble, Ces crochets lui fervent à fe frayer une route dans la terre, & à faciliter {a marche en les cramponnant au plan de pofñtion. Ces larves fe transforment en nymphes äans la terre, & , femblables à celles des ripules , elles chan- gent entièrement de peau. La nympheeft alongée , & fon ventre eft figuré en cône. La rête eft grofle , arrondie , garnie en-devant de deux pointes écail- leufes, courbées en-deflous en forme d'épines , & de chaque côté de trois autres épines prefque fem- blables ; celles-c1 font un peu plus courtes que les deux autres, & elles partent toutes les trois d’une bafe commune. Le deflus du corcelet eft arrondi, mais on y voit de chaque côté quelques pointes très-courtes. La poitrine, fur laquelle on voir les ailes & les pattes appliquées, eft convexe , & mu- nie de chaque côté de fa partie antérieure d’une petite éminence fur laquelle il paroît y avoir un ftigmate. L'abdomen eft divifé en neuf anneaux , garnis chacun, tant en-deflus qu’en deffous, d'une rangée d’épines écailleufes , courbées en arrière, & de plufeurs petits poils : enfin l'extrémité eft ter- minée par quatre épines aflez longues. Suite de l'Introduétion à l’Hifloire Naturelle des Infeëtes: 259 ANS AR AE STE ASC LEUNS MI IN NC Et 2ENNEtAE»; BRU PANRN SE CHONr. CHAPREA CUIVE RES G ÉNEUR L'OUES. ANTENNES de la longueur de la tête, rapprochées à leur bafe » prefque filiformes , compofées de quatre articles , dont le troifième eft |À le plus long, & le dernier eft fétacé. Trompe droite en avant , filiforme , de la longueur de la tête, can- || | nelée , compofée de cinq pièces. Suçoir compofé de quatre pièces; la fupérieure très-courte & affez || large, contenant trois foies dans la cannelure de la gaine. Deux antennules courtes, velues , filiformes, inférées à la bafe la- |} térale du fuçoir. ) E' S'APMEMOME LS. sac 1. As1LE bifafcié. 4. Asrce à bandelettes. Velu, noir ; abdomen noir » avec deux Corcelet férrugineux , avec des raies noires ; bandes cendrées & l'extrémité fauve. abdomen jaune, noir à fa bafe. LA ; éant à 2. ASILE 8 RE se As1Le ferrugineux. Velu, noir ;corcelet & bafe de l'abdomen Très-noir ; tête couverte de poils fauves; cendrés. $ ne : aîles ferrugineufes. . ASILE maure, ù j 6. AstLe algérien. Ferrugineux ; côtés de la poitrine avec des points noirs corcelet avec trois raies Tout férrugineux, & couvert de quelques FT poils d'un jaune pâle. Kk 2 260 Suite de l'Introduëlion à l'Hifloire Naturelle des Infeiles ASILES. (Infe@es ) 7. Asics barbare. 16. A s1LE roufsâtre. Front, corcelt & pattes férrugineux ; Velu, roufsâtre ; corcelet noirûtre ; abdo- aîles roufsätres, avec le bord interne & l'ex- | men noir, avec le bord des anneaux blanc. trémité notrâtres. 17. ASILE jaune, 8. Asie Frelon. Velu, noir ; corcelet couvert de poils d'un Ferrugineux, peu velu ; abdomen noir à | jaune gris; abdomen couvert de poils d'un 2 ? £ la bafe, & jaune à l'extrémité. Jaune roux. 9. Asie velu. 18. As1iLE violer. Velu, noir; bafe du corcelet couverte de Velu, très-noir ; abdormen violet. poils d'un jaune cendré. 19. ÂSILE roux. 10. AÂs1LE Bourdon. Noir, peu velu ; abdomen d'un rouge brun Velu , noir; front & abdomen couverts | en-deflus. de poils d'un gris blanchâtre. 20. ÂsiLE ponctué. xI. Asie baïDi Velu, noir; corcelet avec un très-léger Velu, noir ; front , extrémité de l'abdo- | duvet cendré; abdomen très-noir , avec trois men & jambes couverts de poils blancs. bandes blanchätres , de châque côté, & deux taches d'un rouge brun. 12. As1LeE fafcié. 21. ÂsiLE bordé, Velu, noir; abdomen avec deux bandes d'un blanc de neige à fa bafe. Peu velu, noirâtre ; balanciers & bord des anneaux jaunes ; cuiffes noires. 13. Asie cul-blanc. \ L 22. As1LE plomb. Cendré; abdomen avec Les trois derniers P anneaux blancs, Entiérement d'une couleur cendrée , fans l tâches ; trompe courte & noire, 14 ASILE noir, 23. ASILE cendré, Velu , tout noir ; front avec de longs poils l&éinchâtres. Peu velu, cendré ; extrémité de l'abdomen: L & pattes noires. 15. As1LE diadème. 24. Asie germanique. Noir; front couvert d'un duvet blanchâtre; ailes noires. Peu velu , noirâtre ; jambes d'un rouge Suite de l'Introduétion à l'Hifloiré Naturelle des Infeites, oo ASILES, (Infectes). brun ; aîles obfcures , blanchätres à leur bafe interne, 2$. ASILE bicolor. Noirâtre; abdomen , pattes & bafe des antennes d'un rouge de briques. 26. ÂsiLeE rufpède. Noirâtre ; abdomen cendré , avec des bandes & l'extrémité noires ; jambes fauves, 27. ÀÂS1LE tacheté. Cendré, tache quarrée, noire, fur chaque anneau de l'abdomen; pattes brunes, avec leur extrémité notre. 28. ASILE maroiné. Cendré-noirâtre; pattes rouffes, avec leur extrémité noire; bord des aîles très-norr. 29. ÂSILE porte-anneau. Cendré; extrémité de l'abdomen noire ; cuiffes d’un rouge de briques , avec ur anneau noir, 30. ÂASILE armé. Peu velu, cendré; coréelet & abdomen avec des taches noirâtres ; jambes roufles; anus terminé par un long ffilet norr. EL 31. As1Le nioripède. : Velu, noir ; corcelet avec quatre raies ; abdomen avec trois bandes blanches ; pattes très-noires. 32. AsiLE fanglé. des anneaux noërs. Cendré, fans taches ; jambes rouffes , avec 33. ASILE teuton, Noir ; corcelet avec un reflet de taches d'un roux doré; abdomen avec cing taches de chaque côté, blanches. 34. As1iLe Tipule, Life, cendré; corcelet avec trois rates noires; pattes longues. & fauves. , 35. ASILE cayennois. Noir; corcelet avec une large ligne blan- che , rayée de noir ; tête. & écuffon blancs. , 36. ÀSILE rayé. D'un rouge briqueté ; corcelet & abdomen avec des lignes noires ; aîles obfcures , avec une tache briquetée, au milieu. 37. ASILE à ceinture. Cendré ; abdomen très-noir, avec le bord des anneaux blanc. 38. As1Le bleuer. Noirêtre ; abdomen & afles d'un beau bleu très luifant. 39. AstLe cylindrique. Lifle , très-noir ; pattes & balanciers d'un |à jaune fauve; aëles obfcures. 40 As1Le des prés. Life, très-noir ; front cendré ; pattes an- térieures roufsâtres ; aîles tranfparentes, 41. AsiLE Conops. 4 Corcelet noir , avec des taches jaunes ; abdo- men très-noir , avec des bandes rouffes. 262 Suite de l’Introduttion à l'Hifloire Naturelle des Infectes: TRIER BE SRI NP RAR DE EE ER EPP PÉTER ASILES. (Infedtes)j. 42. AstLe linéaire, 45. Asie eftival. Nofr ; corcelet cendré, avec des raies noires ; abdomen linéaire , avec Le bord des anneaux jaune. Noir, couvert d'un duvet cendré; corcelet avec trois rares très -noires ; jambes d'un rouge briqueté. 43. ASILE filiforme. Ù 46. AsSILE morio. Ë D'une couleur cendrée-roufsâtre ; front & SQUTe poitrine argentés ; abdomen filiforme; pattes Velu, noir ; aîles mélangées de blanc & pofférieures très-longues. de noir. 44. ASILE culiciforme, 47. ASILE portugais. Noir, life ; balanciers jaunes ; cuiffes pof- Noïirâtre; abdomen jaune, avec trois rangées térieures de la longueur de l'abdomen, de taches noires ; atles tachetées de blanc, A SI 3. As1rE bifalcié, Asizus bifafciatus. Nos. Afilus hirfutus niger ; abdomine nigro , fafciis duabus cinereis, apice fulvo. Nos. Cet Afle a environ quinze pouces de long. Il eft noir & velu. L'abdomen a: noir à fa bafe, on y apperçoit enfaite deux bandes grisätres, fé- parées l'une de l'autre par une bande noire. Les derniers anneaux font d'une belle couleur fauve , ferrugineufe. Les pattes font noires & couvertes de poils. Les tarfes font larges ; les deux houppes qui les terminent font de couleur fauve-brune. Il ÿ a au haut des jambes poftérieures une tache grisâtre formée par des poils. La bafe & l'extré- nuté des ailes font obfcures , le milieu eft blan- châtre & tranfparent. 11 eft au cabinet de M. Gigot d'Orcy. On le trouve aux Indes orientales, 2. ASILE géant. le] AsiLus groffus. FAB. .Afilus hirfutus niger, thorace abdominifque bafi cinereis, FAB. Syf. entom. p. 791. n°. 1. — Spec. inf. tom, 2. p. 460. n°. 1. Il eft très-grand. Sa tête eft noire, & couverte fur les côtés & fur le front, de poils fins, longs, d'un gris cendré. La trompe eft épaifle , noire & comprimée. Le corceler eft noir, couvert en-deflus d'un duvet ferré, d’un gris cendré. Les ailes font cendrées avec des veines noirâtres. On apperçoit deux points jaunes fous l'écuflon. L'abdomen eft court , ovale ; le premier anneau eft noir & life; le fecond & le troifième font d'un gris cendré & ve- lus ; les autres font noirs. Les pattes font noires & fans piquans. x On le trouve en Amérique, 3. ASILE maure. ASILUS maurus. LIN. Afilus fubferrugineus | peétoris lateribus punis thoracifque dorfo lineis tribus nigris. LiN. Syf. nat. Pr LCO6 ne Te Afilus maurus. Fas. Syff. entom. p. 792. n°. 2. — Spec. inf. tom. 2.p. 460. n°, 2. Il eft à peu-près de la grandeur de l 4fle-Frelon. Les antennes font ferrugineufes. Le corcelet eft fer- rugineux, avec des points noirs fur les côtés, & trois lignes Hands noires. L'abdomen eft ferrugineux , avec le bord des anneaux obfcur. ‘1 On le trouve en Afrique, fur les côtes de Bar- aric. 4. AsizEe à bandelettes, Asizus vitatus. Nos. Afilus thorace ferrugineo nigro lineate ; abdomine flavo, bafi nigro. Nos. Il reflemble pour la forme & la grandeur à l’A- file-Frelon. Les antennes font noires. Le front eft couvert de poils fins, longs, d’un jaune pale. Le corcelet eft ferrugineux, avec quatre lignes longi- ASI 263 tudinales, noires , dontles deux latérales font quel- quefois interrompues. L'abdomen eft jaune , noir a fa bafe, & terminé en pointe dans les femelles, Les pattes font jaunâtres , & les tarfes obfcurs. Il eft au cabinet de M. Gigot d'Orcy. On le trouve à St. Dominguc. $. As11E ferrugineux. Asizus ferrugineus. Noz. Afilus ater, capite villofo , villis fulyis ; alis ferruginers. Nos. Il eft un peu plus grand que l'Af/e-Frelon, I] eft tout noir, fa rête feule eft couverte de poils de couleur fauve obfcure. Les aies font ferrugi- neufes , principalement à leur bord extérieur. Il eft confervé au cabinet de M. Gigot d'Orcy. On le trouve ..,... 6. ASILE algérien. AsIzus algirus. LIN. Afilus corpore toto fetrugineo: LiN. Syf. nat, P. 1006. n°, 2. Afus algirus. Fas. Syf. entom. p. 792.n°. 3, — Spec. inf. tom. 2. p. 460. n°, 3. Il eft de la grandeur de l'Af2e- Frelon. Tout fon corps eft ferrugineux & couvert de quelques poils pales. Les ailes font ttanfparentes & veinées. L'ab- domen eft prefque cylindrique, mais aminci vers l'extrémité : le bord de fes anneaux eft d’une cou- leur ferrugineufe , plus foncée & plus luifante que le refte. On le trouve en Afrique, fur la côte de Bar- barie. 7. ASILE barbare. AsiLUS barbarus. LIN. Afilus fronte , thorace pedibufque ferruginets , alis flavis ; apice margineque tenuiore nigris. LiN. Syfi. Rat. p. 1007. n°. 3. Afilus barbarus. Fas. Syf. entom. p. 792. n°. 4. — Spec. inf. tom. 1. p. 461. n°. 4. Il eft un peu plus grand que lA4f/e-Frelon. Sa longueur eft à peu-près de treize à quatorze lignes. Les antennes, le front, le corcelet, les jambes & les tarfes font fauves. La trempe, les yeux, la poi- trine, l'abdomen & les cuifles font noms. Le front eft couvert de poils longs , d’une belle couleur fauve. Les ailes font de la longucur de l'abdomen ; leur couleur eft fauve, maïs l'extrémité & le bord in- terne font noirâtres. Les balanciers font noirs. Les pattes font couvertes de quelques piquans. On trouve cet file [ur la côte de Barbarie , en Provence , en Languedoc. 8. Asie Frelon. Asizus crabroniformis. Li. Afiius abdomine tomentofo antice fegmentis tribus nigris , poflice flavo inflexo. LIN. Syf, nat, p, 1007, n$,4. = Faun, fuec, n°, 1908, 264 ASI Afilus crabroniformis. Far. Syf. ent. p. 792. n°, $. — Spec. inf. tom. 1. p. 461. n°. $. Afflus ferrugineus ; abdominis articulis tribus , prioribus atris , poflerioribus quatuor flavis. GEOFF. Inf. tom. 2. p. 468. n°. 3. pl. 17. fig. 3. L'Afile brun à ventre à deux couleurs. GEOFr. ibid. Afile demi-velu , à antennes à poil , dont le venrre ft noir par devant & jaune fauve par derrière. Dec. Mém.tom. 6. p. 244. n°. 7. pl. 14. fig. 3. Afilus fubhirfutus | antennis fetigeris ; abdomine antice nigro , poftice flavo-fulvo. Dec. 1b. Mufca maxima crabroniformis. Raï. Inf. p. 267. FriscH. nf. tom. 3. pl. 3. tab. 8. REaAuM. Mém. tom. 4. pl. 8. fig. 3. Mourr. T'heat. inf. p. 46. fig. exter. Mufca boaria Aldov. JONSTON. tab. 9. fig. 2. Erax crabroniformis. Scor. Ent, carn. n°. 974. Afilus crabroniformis. ScHRANx. Enum. inf. auff. n°, 9912. Afilus crabroniformis.Fource. Entom. par. p.459. He 2 ScHAEFF. Elemt entom. tab. 13.== Icon. inf. tab. 8. fig. 15. Cet Afile eft un des plus grands de ceux d'Eu- rope. Il a environ un pouce ke long. Les deux pre- micrs articles des antennes font fauves ; le troi- fième eft noir & terminé par un filet féracé. La trompe & les yeux font noirs. La tête eft couverte de poils fauves. Le corcelet & les pattes font fauves. La poitrine & les cuiffes font un peu obfcures. L'ab- domen eft alongé & terminé en pointe : il eft com- pofé de huit anneaux, dont les trois premiers font noirs , les quatre fuivans d'un jaune fauve & le dernier brun. Les ailes font un peu fauves, avec quelques taches obfcures au bord interne. Il {e trouve en Europe dans les champs & dans les bois ; on le voit voler principalement lorfqu'il fait chaud & que le foleil eft ardent, fur prefque gous les infeétes qu’il apperçoit. 9, Asire velu. Asizus epiphium,. Fas. Afilus hirfutus ater, thorace bafi albo. Fas. Gen. inf. mant, p. 308. — Spec.'inf. tom. 2. pag. 461. REC Afilus dorfalis hïrfutrs niger, antennis mutïcis, thorace poffice villis viridi-flavis. Dec. Mem. r. 6. D 239, 20.2. pl. 13. fig 9. Afile à doffier verdätre, velu, noir, à antennes fimples, dont le derriere du corceler eft couvert de poils d’un jaune verdâtre, Dec. 4. ll eft plus petit que le précédent, Les antennes font noires , très-rapprochées l'une de l’autre, & ne font pas terminées par un filer. La tête & tout le corps font noirs. On voit à la partie pofté- rieure du corcelet des poils fins, ferrés , d’un gris jaune ou verdatre & des poils noirs à la partie antérieure. L'abdomen ef noir & luifant. Les pattes font noires & les ailes un peu obfcures, Les balau- A SI ciers font noirs. L'abdomen de la femelle eftlarge, prefque ovale, un peu aplari & concave en-defious ; celui du mâic eft prefque cylindrique & peu concave en-deffous. On le trouve en + dans les bois. 10. AsILE Bourdon. ASIzUSs gibbofus. Lin Afilus hirfutus niger, abdomine poftice albo. Lin. Syjt. nat. pag. 1007. n°. 6. — Faun. ue. n°, 1909. Afilus gibbofus. FaB. Syf. entom. p. 793. n°. G. — Spec. inf. tom. 2. p. 461. n°. 7. Afilus Bombilius Airfutus niger , antennis mu- ticis , abdomine poffice albido grifeo, capire villis grifeis. Dec. Mem. tom. 6. p. 238. n°. 1. Afile Bourdon , velu , noir, à antennes fimples, à ventre d'un gris blanchâtre par derrière & a tête couverte de poils du même gris. Dec. 56. ScHAEFrF. Îcon. inf. tab. 8. fig. 11. Il ceft prefque auffi grand que l’Af/e-Frelon, mais fon ventre eft un peu plus gros. Il eft noir & très-velu , & il refflemble au premier regard à une Abeille Bourdon. Les antennes ne font point terminées par un petit filer. Les trois derniers an- neaux de l'abdomen font couverts d’un duvet ferré, d'un gris blanchätre. On le trouve en Europe, dans les champs. 11. AsILE barbu. Asizus barbatus. FAB. + Afilus hirfutus niger, barba , abdomine poffice ti- brifque pofficis albis. FaB. Mant. inf. tom. 2.p. 358. GATE ; Il reflemble au précédent pour la forme & la grandeur, La tête eft noire, avec de longs poils ferrés , blancs, autour de la trompe. Le corcelet eft noir , fans tache. L'écuffon eft noir & trèse velu. L'abdomen eft court, velu-., avec les: deux premiers anneaux noirs & les autres blancs. Les pattes font noires , couvertes de poils ; les jambes poftérieures feulement font blanches. Il fe trouve à Cayenne, 12. ASILE fafcié. Asizus fafciatus. FAB. | Afilus hirtus, niger, abdomine bafi fafciis dua- bus niveis, FAB. Syfl. ent. p. 793. n°. 7. ---- Spec. | infyrom. DPI ODNTES LB Il eft de la grandeur de l'Afile-Frelon. La tête eft noire & couverte de poils ferrugineux. Le cor- celet eft noir, avec les côtés & l’écuflon un peu ferrugineux. L'abdomen eft noir 3 on voit à fa bafe deux bandes formées par des poils d'un blanc de neige. Les ailes font obfeures. Les pattes font noires, & celles ont des poils ferrugincux. Il £e trouve à Sierra-Léon, en Afrique. 4 13. Asize cul-blanc. | Afdas effluans, Lin, Afilus D ee ASI Afilus cinereus, ultimis tribus fegmentis albis, LIN, Swf. nat. p. 1007. n°. 8. --- Amœænit. acad. P: 413. n°. 96. . Afilus, affuans. Fas. Syf. ent. p. 793. n°. 8. ---- Spec. inf. tom. 2. p.h462. n°. 9. ; Dec. Mém. tom. 6: pl. 14. fig. 10 & 11. Il reflemble beaucoup à l'Æf/e cendré. La tête eft noirâtre. Le corcelet & l'abdomen font d'un gris cendré, avec quelques taches & raies noirâtres peu marquées : mais ce qui diftingue cette efpèce, c'eft que les trois derniers anneaux de l'abdomen font blancs & luifans, Celui de la femelle eft ter- miné en pointe : om voit à celui du mâle la pièce écailleufe , comprimée, garnie de crochets , qu’on remarque dans les autres Afiles. Il fe trouve en Penfylvanie , à Surinam. 14. ASILE noir. AsrLus ater. Lin. É Afilus hirfutus totus niger, barba albida. Lin. Syff. fat. p. 1007, n°. 7.—Faun, fuec. n°. 1910. . Afilus ater hirfutus ater , barba albida. Fas. Syft. Entap. 793. n°. 9. --- Spec. inf. tom. 2. p. 462. n°. 10. Afilus totus niger fubhirfutus , alis atris. GEO. Inf. tom. 2. p. 469. n°. 5. L'Afile tout noir. GEOFF. cb. Erax proffratus. Scor. Entom. carn. n°, 973. filus ater. ScHRANK. Enum. inf. auff. n°, 993. Afilus ater.. Fourc. Entom. par. p. 460. n°, 5. Ilreffemble un peu à l4/f/e Bourdon , mais il eft plus petit. Il eft tout noir & velu ; on apperçoit feu- lement quelques poils blanchâtres fur le devant de la tête. Les antennes ne font point terminées par un filer. Les ailes font obfeures & les balanciers jaunes. Lorfque cet Aile eft pofé à quelque part, il ap- puie fa poitrine fur le plan de pofition, en tenant fes pattes étendues. On le trouve en Europe, dans les champs. 1$. ÂsiLE diadème. Asizus diadema. FA. Afilus ater, alis nigris, fronte alba. Fas. Spec. inf. tom. 2: p. 462. n°.11. Cet Afile n'eft peut-être qu'une variété du pré- cédent. Il a de huit à dix lignes de long. Tout fon corps cft très-noir & prefque glabre. Le front eft gris , & la trompe eît entourée de poils lonss, ferrés , noirs. Les ailes & les balancicrs font noirs. Il fe trouve en Italie, en Provence, en Lan- gucdoc. 16. AsiLE roufsatre. Asizus calidus. FAB. Afilus hirtus gilvus , thorace fufto , abdomine nigro, fegmentotum marginibus albis. Fas. Man. inf. tom. 2. p. 358. n°. 13. Il reffemble aux précédens pour la forme & la grandeur, La tère ceft couverte de poils ferrés , roufsätres. Les antennes font noires. Le corcelct Hifioire Naturelle , Infeites. Tome IF, ————_—_—_—_—— 00 ASI 265$ eft noirâtre & fans tache en-deflus , il eft couvert de poils roufsâtres en-deflous. L'abdomer elt court, très-noir, avec le bord des anneaux blanc. Les ailes font-blanchâtres. Les cuifles font nonâtres ; les jambes font velues & briquetées , & les tarfes font noirs. Il fe trouve à Cayenne. 17. ASILE jaune. AsiL Us flavus. Lin. Âfilus flavus hirfutus niger, thorace poflice ci- nereo , abdomine fupra hifuto fulvo. Far. Syf. ent. p. 793. n°. 10. — Spec. inf. tom. 1. pag. 462. FLOUE 24 Afilus niger hirfutus , thorace poflice flavo ; abdomine fupra fulvo, plantis ferrugineis. Lin, Syf. nat. p. 1007. n°. 8: — Faun. fuec. n°. 1911. — lrer. Gottl. 3217. Afilus hirfutus niger , antennis muticis ; tho- race villis albidis ; abdomine ovato villis flavo- rufis Jplendentibus. Dec. Mém. tom. 6.p. 240. n°. 3. pl. 13. fig. 10. Afle velu , noir, à antennes fimples, à poils blanchâtres fur le corcelet , À ventre ovale cou- vert de poils d'un roux jaunâtre ardent. Dec. ibid, Afilus hirfutus ferrugineus , alis fulvis , femo- ribus nigris. GEOFrr. Inf. tom. 2. pag. 467. LM L'Afile velu, de couleur fauve. GEorr. 16. Erax conopfoides. Scop. Entom. carn. n°. 978. Afilus fulvus. Fourc. Entom. par. pag, 4$94 AAUZ, Cet Afle a environ dix lignes de long. Les antennes font noires, de la longueur de la tête, & ne font pas terminées par un filet. La trompe eft noire & un peu plus longue que la tête. Il eft tout velu , & le fond de la couleur de tout le corps eft noir 3 mais la tête & le corcelet font couverts de poils d'un gris cendré, quelquefois jaunâtre. L’abdomen eft ovale, con- cave en-deflous, convexe en-deflus , & couvert de poils fins , ferrés , d’un roux jaunâtre. Les nervures des ailes_font brunes, & les balanciers font jaunes. Les cuifles font renflées & couvertes d'un duvet cendré, jaunâtre ; les jambes font cou- vertes d'un duvet roufsâtre. Les tarfes font noi-- râtres. Il fe trouve en Europe. 18. ASILE violes. Asizus violaceus. FAB. Afilus hirfutus ater abdomine violaceo. Far. Gen. rnf..mant. p. 308..---— Spec. inf. tom. 2. PA ACT: N°18. Il eft noir & couvert de poils roides. L’abdo- men eft ovale , violer & luifant. Les ailes font obfcures. Il fe trouve en Allemagne, Li 266 ASI 19: ÂSILE LOUX, AsILUS gilvus. Lin. Afilus niger ; abdomine füpra fulvo. Fas. Syf. eñtom. p. 793. n°. 11.---Spec. inf. tom. 2. P. 462. n°. ï4. Aflus abdomire pubefcente nigro , fupra rufo. LIN. Syf. nar. p. 1007. n°. 9. ---- Faun. fuec. LES T912. Afilus niger, abdominis fepmentis tribus à tergo rufis. GEOFF. Inf. tom. 2. p. 468. n°. 4. L'Afile noir à tache fauve fur le ventre. GrOrr. abid, Afilus rufus hirfutus niger , antennis muticis ; alis nigricantibus ; abdomine fupra wvillis rufs fplendentibus. Dre. Mém. tom. 6. p. 241. n°. 4. pl. 13. fig. 15. rax ferox. Scor. ÆEntom. carn. n°, 977. Afilus giivus. ScHRanNx. ÆEnum. inf. auf. a°. 99L. ScHazrr. Îcon. inf. tab. 78. fig. 6. Afilus gilvus. Fourc. Entom. par. pag. 460. n°. 4. Il a environ neuf ou dix lignes de long; il eft noir & peu velu. Les antennes font noires, & ne font pas wrminées par un petit filet. Le front eft couvert de poils d'un gris un peu fauve. Le cor- celer eft prefque glabre au milieu. On y voir quel- ques poils fauves à fa partie poftérieure & fur les côtés. L'abdomen eft noir , avec une tache fauve rougeâtre qui s'étend fur plufieurs anneaux. Les pattes font d'un fauve obfeur. Les ailes font un peu obf- cures, & les balanciers font jaunes. On le trouve en Europe, dans les bois. ] 20. ASILE ponctué. AsILUs punétlatus. FAB. Afilus hirtus, thorace cinereo pubefcente ; abdo- mine atro , punéfis tribus marginalibus albis ma- culisque duabus dorfalibus rufis. Fas. Spec. inf. #om. 21. p. 463. U7. 15. 11 reflemble au précédent pour la forme & la grandeur. Les antennes font noires. Tout le corps cft d'une couleur noire très-foncée , mais le front eft cendré , avec des poils longs , de la même couleur , au-deflus de la trompe. Le corcelet eft couvert d'un ‘duvet grisâtre que l'infeéte perd peu- a-peu. On voir fur le quatrième & le cinquième anneaux de l'abdomen une grande tache d’un rouge brun, & un point blanc formé par des poils très- courts , de chaque côté des quatre premiers anneaux. Les pattes font très-noires , & les ailes font un peu brunes , avec les nervures d'un brun plus foncé. 11 fe trouve en Italie, en Provence , dans les bois & dans les champs. 21. AsILE bordé. Asizvs marpinatus. LIN. Afilus halteribus abdominifque incifuris flavis , ASI femoribus nigris. LiN. Syff, nat. p. 1608. n° 10. --- Faun, fuec. no. 1913, HAT Afilus marginatus. FAB. Syfi. ent. p. 793. n°, 124 ---- Spec. a à tom. 2. p. 463. n°. 16, Afilas fubhirfucus niger; antennis muticis : alis fufcis, halteribus flavis ; abdominis incifuris wil- lofo fiavefcentibus, Drc. Mém. tom. 6, p. 242. APS Afile demi-velu noir , à antennes fimples, à ailes brunes & balanciers jaunes, dont les incifions des anneaux du ventre fonc bordées de poils jaunärres. Dec. 46. ScHAErr. Elem. inf. tab. 23. fig, 1. Il a environ fix lignes de long ; il eft un peu velu & moins alongé que les efpèces précédentes. Les antennes font noires , & ne font pas terminées par un petit filet. La tête eft noire, mais le front cit couvert de poils d’un roux doré, luifant, Le corcelet eft noir. L'abdomen eft large, prefque ovale, noir , avec le bord des anneaux couvert de poils courts & jaunârtres qui le font paroître comme bordé. Les ailes font un peu plus longues que le corps ; elles font lifantes, avec une forte teinte de brun. Les balanciers font d'un jaune citron. On le trouve en Europe, dans les champs. 22. AsILE plombé. Asiivs plumbeus. Fa8. Afilus corpore cinereo immaculato. Far. Syf.- entom. p. 793. n°. 13. == Spéc. inf. 10m, 2. p. 463. LAN GA Il eft un peu plus petit que l'Af/ cendré. Tout fon corps eft d'une couleur cendrée , fans taches. La trompe eft courte & trèsmnoire. L’extrémité des balanciers eft jaune. Il fe trouve à la Nouvelle-Hoilande. 23. ASILE cendré, 21. p., 463. n°. 18. Afilus cinereus hirfutus. Gxorr. Inf. tom. 2. PNATANUP NC: L'Afile cendré. GEorr. 1. L Afilus cinereus fubhirfutus grifeo-fufco-nigricans | antennis fetigeris, thorace fafcia longitudinali ni- gra , pedibus fufeis ; abdomine elongato cylin- drico. Dec. Mém. tom. 6. p. 246. n°. 8. pl. 14. fig. ». Afile demi-velu , d'un gris-brun, noirâtre , à an- tennes à poil , à bande longitudinale noire fur le corcelet , à pattes brunes & à ventre alongé cy- lindrique. Dec. 16. FriscH. Inf. em. 3. tab. 7. Erax forcipatus. Scor, Entom. carn, n°. 97$% Lu dite a j Aflas forcipatus. Scuranx. Enum. inf. auf. n°. 997. Afilus forcipatus. Fourc. Entom. par. p. 464. n°. 16. F Il a environ huit lignes de long. Tout lé corps eft d'une couleur cendrée plus ou moins foncée. Les antenges font noires & terminées par un filet féracé. La trompe eft coutte & noire. Les yeux font bruns, & la tête cft couverte de poils cendrés. Le corcelet , &.fans aucune tache. On le trouve au cap de Bonne-Efpérance. LR & les ailes font luifans , d'un très- 59 A Ss1LE.cylindrique, AsIzus.ælandicus. Lin. Ajilus ater rudus,pedibus halteribus que ferrugineis. LiN. Syff nat. pag. 1008. n°. 15. — Faun. fuec. 20 LOG: Afilus œlandicus. Fas. Syf. entom. pag. 795. n°., 22. — Spec inf. tom. 1. pag. 46$. n°. 31. Afilus niger, glaber ,. femoribus halteribusque errugineis, alis nigris. GEOr5. af. tom. 2..p. 4704 n°, 8. L'Afile noir lle, à pattes & balanciers fauves, & ailes toutes noires. GEOFF. 20. Afilus cylindricus glaber niger, antennis fecigeris , abdormine elongato cylindrico apice clavato , pedibus flavis , alis corpore brevioribus. Dxc. Mém. tom. 6. P- 249. n°. 10. pl. 14. fig 13. Affle cylindrique Jifle noix, à antennes à poil, à ventre long , cylindrique, , & gros au bout, à pattes jaunes & à, ailes plus courtes que le ventre, DEG 14. Alfflus œlandicus. ScHRANx. Enum. inf. auf}. no. sas lus æœlandi F, LUS ŒLardicus, FOURC. 10m. Par. PA, . 720 à * ; Ce nt 1 Tout le corps de cet infeéte eft noir, life & luifant. Les antennes font un peu plus longues que la tère , & ne font pas terminées par un filet f- tracé. On voit fur le front un duvet cendré, lui- fant. Le corceler eft. un peu élevé. L'abdomen.eft aongé , prefque linéaire, un peu plus étroit vers fa bale qu'a fa extrémité. Les pattes font fauves, avec le bas des jambes poftérieuxes , & les tarfes noirs. Les ailes font noires, & les balanciers jau- nes. On le trouve en Europe dans les prés & les bois humides. | 40. AS1LE des prés. Asicus pratenfis. Nos. . Afilus niger glaber fronte cinere& , pedibus anti- cis fulvis, alis albis. Nos. Afilus niger glaber, femoribus halteribusque fer- rugineis , alis albis , venis nigris. Geovrr. Inf, 18m. 1: p. 47041n°., 9. L’Afile noir life. à pattes & balanciers fauves, & ailes blanches veinées. GEorr. zh. Afilus rufipes riger glaber nitidus., antennis mu- ticis,, fronte alba, halreribus fiavis, pedibus qua- tuor anticis fulvis. Drc. Mém. tom. 6. .p. 243. HS NC NP TA 2 Afile à pattes rouffes , noir life & Juifant, à } antennes fimples 3 à front blanc & à balanciers j jaunes , dont les: quatre pattes antérieures fone roufles. Dec. 16. Afilus venofus. Fourc. ÆEntom. par. pag. 462, 2 AOR a 270 ASI Cet Afile reflemble beaucoup au précédent pour la forme & la grandeur. Il eft noir, lifle & lui- fant , avec un très-Kper reflet cendré à la pei- trine & aux côtés du corcelet, qui difparoït avec l'âge. Les antennes font un peu plus longues que la tête, & ne font pas terminees par un filet {e- tacé. Le front eft cerdré , luifant. Le corcelcc eft an peu relévé. L'abdomen cft alongé , étroit , prelque cylindrique. Les quatre pattes antérieures font fauves , avec les tarfes quelquefois obfcurs. Les patces de derrière font noirâtres avec un peu de fauve à la bafe des cuifles & aux genoux. Les balanciers font jaunes & les ailes font tranfpa- rentes , avec des nervures noirâtres. Il eft très-commun aux environs de Paris, dans les prés & dans les bois humides. On le trouve aufñli en Suède. 41. AsILE Conops. Asrzus conopfoides. FAs. « Afilus thorace nigro , flavo maculato ; abdomine atro; fafcits rufis. Fa. Syff. ent. p. 795. n°.23. æ— Spec. inf. tom. 1. p. 466. n°. 32. : Cet infeéte eft petit. Les anrenries & la tromp font noires & la rête eft jaune. Le corcelec eit noir, avéc quelques taches & le bord jaunes, vus à un cértain jour. L'écuflon eft jaunâtre. L'abdo- men eft cylindrique. Le fecond & le troifième an- neaux font fauves, & noirs à leur bafe ; le qua- trième & le cinquième font noirs, avec leur bord fauve ; le fixième eft entièrement fauve. Les pattes fout fauves & les rarfes noirâtres. Il fe trouve à la Nouvelle-Hollande. 42. AsILE linéaire. Asrzus linearts. Fat. Afilus ater, thoracis dorfo cirereo atro lineato, abdomine lineari ; fegmenrorum marginibus flavis. Fas. Mant. inf. tom. 2. p. 361. n°. 38. Cet Afile eft petit. La rère cit noire, mais le front eft couvert d'un duvet argenté. Le corceler eft noir, luifant, la partie fupérieure eft cendrée, avec quatre lignes noires, dont les latérales font les plus courtes, L'abdomen eft alongé, linéaire, noir, luifant , avec le bord des anneaux jaunes. Les aïîles font tranfparentes, fans taches. Les ba- lanciers & les pattes font jaunes. Il fe trouve dans les ifles du Danemarck. 43. Asics filiforme. Asrzus filiformis. Nos. Afilus cinerco rufefcens , fronre peëloreque ar- genteis ; abdomine filiformi , pedibus poflicis lon- x'orious. Nos. 11 varie beaucoup pour la grandeur. Ceux que j'ai trouvés en Proyence ont énviron fix ligres de & ceux des environs de Paris n’en ont que il eft remarquable par fa forme linéaire. La couleur de tout le corps eft d'un roux cendré, lus obfcur fur l'abdomen que fur le corceler. Les ASTI antennes font noires, excepté le fecond article qui eit roux ; elles fonc terminées par un filer féracéi Le front & la poitrine font couverts d'un duvet argenté. L'abdemen cit plus long que les ailes ; il eft mince & linéaire. Les pattes antérieures font un peu fauves, avec l'extrémité des tarfes ob[- cure. Les -poftéricures font eblcures & beaucoup plus longues que les autres. Les balanciers ont leur filet jaunâtre & leur bouton obfcur. J'ai trouvé ce joliinfeéte en Provence & aux en« virons de Paris, dans les bois. » 44. ASILE culiciforme. Asizus culiciformis, FA3. Afilus ater, glaber, femoribus pojticis Llongitu- dine abdominis, Fan. Syf. entom. p. 796. n°. 24: — Spec. inf. tom. 1, p. 466. n°. 33. M. fabricius obferve que cet infecte reflemble un peu à un Conops, mais que {a trompe doir le faire placer parmi les files. Il eft petit. Les antennes font courtes, & terminées par une foie droite , avancée, L'abdomen eit ptefque cylindrique, com+ primé , courbé. Les ailes font grandes, tranfpa+ rentes , avec les balanciers jaunes. Les cuifles pof- térieures font de la longueur de l'abdomen ; elles ont en-deffous quelques petites denrelures. Il fe trouve en Angleterre , aux environs de Paris. 45. Asire cftival. ASILUS affivus. SCHRANK. Affus niger cinerco pubefcens ; thorace lines trie bus atris ; tibiis teflaceis. Afilus cinereus , rhorace lineis tribus | pedibufque mipris : tibiis teflaceis. ScuRANK. Enum. inf. auf. 1°. 996. Afius aflivus. Scor. Enrom. carn. n°. 996 ? Il refflemble un peu à l’Affle cendré , mais il eft plus petit. Les antennes font noires & terminées par un filet long, féracé. Le front eft couvert de poils longs, d'un roux cendré. Le corceler eft noir, & couvert d'un duvet cendré : on voit à {a partie fupérieure, trois raies longitudinales , très-noires , dont celle du milieu, un peu plus longue que les deux autres, eft divifée, dans toute fa longueur, parure petite ligne cendrée. L'abdomen eft cylindrique , noir , avec le bord des anneaux cendré. Les pattes font noires , mais les jambes font d’un rouge bri- queté, avec leur extrémité noirâtre. Les ailes font tranfparentes & veinées-de noir. Les balanciers font jaunes. Ontrouvecette efpèce, en Franc:, en Allemagné ; dans les champs & dans les bois. 46. ASILE morio. As1zus morio. Lin. Afilus hirtus niger , alis albo nigroque Ÿarris, LIN. Syf. nat. p. 1008. n°. 16. — Faun. fuec. n°. 1917. Aflus morie romentofus niger, alis fufcis : maré - ASI gine interiere macula hyalina ; willo fulvo ante alas, SCHRANK, Enum, inf. auff.n®, 1001. M. Schrank oblerve que cet infeéte a le port d'une moche, & qu'il reflemble d’ailleurs beau- coup au Taon maritime. ( Tabanus marisimus. SCcHRANK. ScOp. — Tabanus. no. 11. GEOFF.) Il a un peu plus de quatre lignes de long. Tout fon corps eft noir & velu. Les antennes font com- pofées de trois articles, & terminées par un filet tubulé. Le corcelet eft noir & couvert, de chaque côté , de poils fauyes-jaunâtres, L'abdomen cft ovale, noir, avec une bande , au milieu, prefe blanche. Les pattes font brunes. Les ailes font un peu plus longues que le corps , & mélangées de noir & de blanc. ñ Il fe trouve au nord del'Europe , en Allemagne, 47- ASILE portugais. As1zus lufiranius. Lin, Afilus rigricans , alis albo maculutis , abdormine \ flavo, trifariam nigro macularo. LIN. Syf. nar. P. 1009. n°. 17. 3 Il reffemble pour la forme & la grandeur à une moucke ordinaire. La trompe eft courte , obtufe, noire. La tête & le corcelet font noirs & pubef- gens. L'abdomen eft jaune » PrEfRE conique , un peu aplati : on y voit au bord du milieu & des côtés de chaque anneau , une tache noire , transver- fale. Les ailes font obfcures, quelquefois rachetées de blanc. We On le trouve au midi de l'Europe. Efpèces moins connues, 1. AsILE tarfe-noir. AsILUs tarfofus. FOURC. Afilus niger glaber , femoribus tibiifque rufis. GEOrr. If. tom. 1. p. 471. n°. 10. L’Afile noir life, à pattes fauves & tarfes noirs. Afilus tarfofus. Fourc. Entom. par. pag. 461. n°.10. ‘ Le corps de cet infeéte eft noir & life. Ses pattes feules font de couleur fauve , à l'exception des pieds ou tarfes qui font noirs. Ses ailes font blanches, & ont un point marginal noir & long. Le caractère de certe efpèce eit, d'avoir la pre- mière pièce des tarfes poftérieurs aufli longue que les quatre autres & beaucoup plus grofle qu'elles. GEOFF. | Il fe trouve aux environs de Paris. Il a environ deux lignes de long. 2. AsILE olabre, ASILUS glaber. Afilus niger glaber, halteribus albis alis fubro- tundis obfcuris margine nigro. GEOrr. Înf. tom. 2. PLAT SRP TT L'Afile noir life, à balanciers blancs & ailes bordées de noir. GEorr. 16. ASI 274 Afilus marginatus, Fourc. Entont, pari p. 462. noNrxe Certe petite efpèce eft toute noire , lifle & peu alongée. Les balanciers de fes ailes font blancs , & les ailes font d'une teinte un peu obfcure , bordées d'un point marginal long & noir. Ses ailes font larges & ovales. Grorr. On le trouve aux environs de Paris. Il a environ trois lignes de long. 31 ASILE yert-doré. ASILUS wiridis. FOURG, D'un vert brillant, doré ; pattes blanchàtres. Afilus viridis nitens , pedibus albidis. Gsorr, Inf. tom. 2.pag. 475. n°. 19. . L'Afile vert-doré. GEOFrr. 46. Afilus viridis. Fourc. Entom. par, pag. 465. n°. 19. Tout le corps de cette efpèce eft d'un vert- doré : les pattes feules font pâles , blanchâtres , tirant un peu fur le jaune. Les ailes font un peu brunes. GEOFr. On le trouve aux environs de Paris, fur les fleurs, Il a environ deux lignes & demie de long. 4. As1LE frental. Asizus fronralis. Cendré-noirâtre, barbe blanche ; ailes avec un point noirâtre & l'extrémité obfcure. Erax barbatus fufco cinereus ; barba alba ; aëis punélo fufco, apicé fucefcentibus. Scor. Enrom. carn. n°, 976. Cet infeéte reflemble beaucoup à l'Æ4ffe-cenaré ; il n’en diffère qu'en ce que le front eit plus poi- leux, & que les poils qui fe trouvent en-deflus de la trompe font blancs. L’extrémité de la trompe eft roufle. Le corcelet eft marqué d’une raie lon- gitudinale , plus obfcure , fans taches. L'abdomen a trois rangées de points noirâtres. Les pattes fon brunes. Les ailes ont un point noir au milieu & leur extrémité obfcure. Le bouton des balanciert eft obfcur. Il fe trouve en Carniole. $- ASILE patte-fauve. ASILUS ruficornis. Tout noir ; front couvert de poils ; & pattes ferrugineufes. rax rufipes niger 1otus , fronte barbata : an tennis pedibufque ferrugineis. Scop. Entom. earr. n°. 980. s aug” Il a environ fix lignes de long. Les antennes font ferrugineufes & terminées par un filer {éracé. Le corcelet & l'abdomen font noirs & fans raches. Les pattes font entièrement ferrugineufes. Les aikes font tranfparentes , fans couleur, avec leur exue mité un peu obfcure & les nervures noirâtres. Les balanciers font ferrugineux. On le trouve dans les champs , en Carniole, antenne 27% ASI 6. Asizz dofé. ASILUS aureus. a Noir; front, balanciers & bords des anneaux de l'abdomen dorés. Erax niger niger, fronte, halteribus, abdomi- nifque Énbiférée margine aureis. ScOP. Entem. carn. A°, 981. “ae Il a environ quatre lignes & demie de long. Les antennes font en malle; & ne font pas ter- minées par un filet fétacé. Tout le corps eit noir. mais le front & le bord des anneaux de l'abdomen ont une belle couleur dorée qui ne paroît qu'à un certain jour. L'abdomen eft à demi-cylindrique. Les yeux font d’un vertnoir. Les ailes font un peu violettes , mais tranfparentes & fans couleur à leur bafe, 7: ASILE aquatique. ASILUS, aquaticus. : Noir ;:balanciers & bord des anneaux-de. l’ab- domen blancs. . Erax aquaticus niger ; halteribus abdominifque éncifuris margine albis. Scor. Entom. carn. n°. 992. Il a environ quatre lignes de long. Il eft tout noir , excepté le bord des anneaux 5 l'abdomen qui eft blanc. Les ailes font tranfparentes & fans taches, Les balanciers font blancs & leur bouton ft comprimé. L'abdomen eft à demi-cylindrique. Il fe trouve dans les endroits humides de Ja Carniole, 8. Asrce pufille. AsILUS pufillus. Noirätre ; corcelet cendré : avec des lignes noires ; balanciers blancs. Erax pufllus nigricans , thorace cineraftente. ; lineis nigris , halteribus albis. Scor. Entom. carn. n°. 983, H a environ trois lignes de long. Les yeux font marrons. Les ailes font tranfparentes & fans taches, avec les nervures noirâtres & le bord extérieur noir. Le bord des anneaux de l'abdomen eft blanc. I] fe trouve dans les bois, en Carniole. 9. ASizE moucheté, ASILUS guttatus. | Corcelet noiratre avec des lignes pâles | abdo- men ferrugineux, avec deux lignes & des taches noires. ÆErax maculatus —Oculr fubvirides ; thorax fuf- cus : lineis pallidioribus. Abdomen ferrugineum : linea laterali maculifque dorfalibus nigris. Scor. Entom. carn. n°. 984. , Il a environ fix/lignes de Jong. Le dernier article des antennes eft'prefqu'arrondi & terminé par un filet féracé, Les yeux font d'un vert noiïrâtre. La poitrine eft cendrée. Le bord extérieur des ailes eft ferrugineux ; & les nervures font noirâtres. Les gares font ferrugineufes , avec les tarfes & l'ex- ADSL trémité des jambes noirâtres. Le fecond, le troï= fième , le quatrième & le cinquième anneaux de l'abdomen des mâles ont chacun une tache noire quadrangulaire, Les autres font tous noirs; ces anneaux dans les femelles ont leurs taches coniques & contiguës en - deflus & quadrangulaires en-def- fous. Le bord de tous les anneaux eft ferrugineux. On le trouve en Carniole dans les bois. 10. AsiLE maculé. ASILUS inquinatus. SA Ailes tranfparentes, avec l'extrémité & les ner- vures noirâtres, & une ligne, au bord extérieur, noire. Erax inquinatus — 4/4 hyalina ; apice venifque fufcis ; linea coftali nigra. Scor. Entom. carn. n°, 985. Il a quatre ou cinq lignes de long. Les antennes , l'abdomen & les pattes font ferrugineux. Le corce- | ler eft cendré avec des lignes noïrätres. L’abdomien a à fa partie fupérieure des taches triangulaires, Les ailes ont vers Le milieu un point noirâtre tran{verfal ; une ligne tran{verfale ondée vers la bafe & leur extrémité obfcure. * On le trouve dans les prés de la Carniole. Nota. Je crois que cette efpèce & la précédente appartiennent au genre du Rhagion. 11. ASILE fauve. AsiLUS rufus. Fauve , corcelet avec ‘trois lignes longitudinales, noirâtres ; abdomen avec quatre points noirs. Erax rufus totus rufus : thorax lineis dorfalibus fufcis tribus longitudinalibus ; ab&omen dorfo punc- tis quatuor nigris. Scor. Entom. carn. n°. 986. Il a environ quatre lignes & demie de long. Il reflemble à l’Afile ré , mais il en diffère en ce que les ailes n’ont point de ligne noirâtre à leut bord extérieur , & qu'elles ont ce bord roux, & les yeux verdâtres. Il fe trouve dans les champs de la Carniole. Il appartient peut-être au genre du Rhagion. 12. ASILE très-noir ASILUS nigerrimus SCHRANK. $ Lifle , tout noir, ailes noires , avec le bord exté- rieur ; très-noir. 0) Afilus ater totus, glaber , alis nigris : cofha atra. ScHRANK. Enum. inf. auf. n°. 998. Il a environ cing lignes de long. On ne remarque fur le corps de cet infeéte aucune autre couleur que le noir. Il fe trouve en Allemagne, 13. ASILE goutteux. j ASILUS podagricus. SCHRANK. Noir ; corcelet jaune , avec des raies noires ; pat- tes pâles ; prémier article des carfes poftérieurslong & renflé, Afilus » . ETAT LS Aftus niger ; thorace flavo : nigro lineato ; pedi° | bus pallidis ; tarforum pofticorum arriculo primo incraffato, SCHRANx. Enum. inf. auf. n°. 1000! Il a environ cinq lignes de long. Il)eft noir & Juifant. Le front eft couvert d’un duvet argenté. Le corcelet eft jaune avec deux lignes lonoitudi- nales , rapprochées , & deux points noirs fur des côtés. L'abdomen eft noir, luifant, avec le bord des anneaux , & trois taches de chaque côté ferrugi- heux. Les pattes font ferrugineufes ; mais on voit à la partie antérieure des cuifles & des jambes une ligne noire. Les ailes fonc tranfparentes & veinées de noir. Les balanciers font ferrugineux. Les tarfes poftérieurs font remarquables par leur premier ar- ticle beaucoup plus long & plus gros que les autres. Il fe trouve dans les bois en Autriche. ATTELABE , ATrerasus. Genre d'infe@tes de la troifiéme Se@ion de l'Ordre des Coléoptères. Les Artelabes ont ordinairement le corps prefque ovale ; la tète alongée en forme de trompe ; la bouche placée à l'extrémité de cette trompe , & pourvue de mandibules, de mâchoires & d’antennu- les ; les antennes courtes , droites , moniiformes, un peu en mafle ; les tarfes compofés de, quatre pièces, dont la troifième eft large & prefque bifide; À Du, à enfin deux ailes cachées fous des éuus durs , folides & convexes. Le chevalier Linné avoit placé parmi les Arrela- Bes des infectes qui en diffèrent eflentiellement, tels que les Clairons, le Spondyle. M. Geoffroy eft le premier auteur qui a bien diftingué ce genre en le féparant de tous ceux avec qui il a quelqu’ana- logie. Il lui a donné le nom de Becmare, en latin Rhinomacer , nom qui n'a point été confervé par les enromolosgiftes qui ont écrit après lui, mais que M. Fabricius a enfuite reftitué à quelques autres infetes de cette famille. Le baron de Gcer , n'ayant pas jugé à propos de conferver le genre d’Arre- labe , l'a réuni à celui de Charanfon, & en a feu- lement fait une famille. Ces infeétes appartiennent à la famille des Cha- ranfons ; & ils ont les plus grands rapports avec les Charanfons proprement dits, les Brachicères , les Brentes , les Rhinomacers , les Macrocéphales & les Bruches. Mais les antennes brifées des Charan- fons ; les antennes courtes , qui groflifient infenf- blement , & qui font comme tronquées à leur ex- trémité dans les Brachicères ; Jes antennes droites, moniliformes , prefqu'égales des Brentes ; les anten- nes aflez longues , droites, filiformes , & prefque fétacées des Rhinomacers ; les antennes longues , droites, filiformes , terminées par une petite mafle dans les Macroctphales, enfin les antennes un peu comprimées , prefque perfolites, & qui ne font pas pofées fur une trompe dans les Bruches , diftinguent fufifamment les Arrelabes dont les antennes, plus courtes que le corcelet, font droites , un peu en mafle: \ Les antennes des Arrelabes font compofées de Hifloire Naturelle , Infeëtes. Tome IV. ACTE 273 onze articles ; dont le) premier & le fecond font un peu plus gros que les autres , & prefqu'arron- dis ;les fix! qui fuivent vonc un peu er grofliffant ; les - tois derniers , un peu plus gros que ceux-ci, forment une efpèce del mañfle ; mais le dernier eft arrondi & prefque pointu à fon extrémité : elles font plus courtes que le corcelér, & pofées au milieu d'une cipèce de trompe plus où moins longue. La tête eft petite, un peu arrondie à fa bafe, & alongée ie en forme de trompe. Les yeux font ronds, un peu faillans , 8e placés un de chaque côté de la bafe de Ia tête. La Bob eft placée à l'extrémité de la trompe; elle eft très-perire & très-difficile à diftinguer. Elle eft compoféc de deux mandibules , de de ma- choires , d'une lèvre inrérieure & de quatre anten- nules. On n’apperçoit point de lèvre fupérieure ; le chaperon eft un peu avancé fur la bouche , & il eft arrondi ou obtus à fa partie antérieure. Les mandibules font petites, courtes, aflez larges, cor- nées , très-dures, creufées en cuiller à leur partie interne , & un peu convexes à leur partie externe. Les mâchoires font petites , aflez larges , bifides , prefque membraneufes & garnies de poils ou cils courts ; à leur partie interne. La lèvre inférieure cft difficile à diftinguer ; elle paroir entière , arron= die ou légèrement échancrée & ciliée. Les anten- nules antérieures , un peu plus longues que les pof- téricures , font courtes , de la longueur des mä- choires & compofées de quatre articles, dont les trois premiers ne égaux & arrondis, & le qua- trième eft plus mince que les autres & terminé en pointe. Les poftérieures font très-courtes & com- pofées de trois articles , dont les deux premiers font arrondis , mais un peu comprimés à leur extrémité, & le dernier eft terminé en pointe. Le corcelet eft ordinairement arrondi, fans re- bord , plus large que la tête, pius étroit que les élytres. Le corps eft plus ou moins ovale. Les élyt:es font dures & convexes ; elles cachent les deux ailes membraneufes , minces & repliées Les pattes font de longueur moyenne. Les tarfes font compolés de quatre pièces : le première eft aflez longue & conique ; la feconde eft plus large & plus courte ; la troifième eft large, bi- lobée , & elle reçoit, au milieu, la quatrième pièce qui cft mince , un peu arquée , & terminée par deux petits crochets. Les trois premières pièces font un peu aplaties & garnies en - deflous de poils courts, roides & ferrés. Les larves des Artelabes font des vers mous , blan- châtres , fans pattes, dont le corps eft aflez gros & compofé de treize anneaux peu diftinéts , & dont la tête cft dure, écalleufe & armée de deux ma- choircs aflez folides. Elles vivent routes de fubftance végétale ; elles attaquent les feuilles, les fleurs , les fruits & les tiges des plantes : elles fe nourriflent dans leur fübitance ou elles roulent les feuilles & en rongent le parenchyme. Elles changent M m 274 NT plufieurs fois de peau, &, parventes à toute leur groffeur , elles filenr une coque de foie , ou la conftruifent d'une efpèce de manière réfineufe aflez folide, & s'y transforment en nymphe , d'où elles fortent au bout de quelque tems fous la forme d'infee parfair. Lorfque ces larves font un peu nombreufes , elles font fouvent beaucoup de tort aux végétaux, foit en les privant de leurs feuilles, foit en attaquant les jeunes poufles , foit enfin en rongeant les fleurs & les fruirs. Et il eft d'autant plus difficile de s’en garantir , qu'elles ne fe montrent que par les ra- Yases au’elles font : elles ne travaillent point à dé- ASTA\T couvert ; mais, enfermées au milieu d'une tige où au centre d’un fruir qu'elles rongent infenfiblement ,® on n'eit averti de leur préfence que lorfque le mal eft fans remède. C'eft ordinairement fur les plantes qui ont nourri les larves que l’on trouve les infeétes parfaits ; on les trouve quelquefois fur différentes fleurs, occupés à retirer de la liqueur miclleufe qui y eft con- tenue : quelques-uns fe nourriflent aufli du pa- renchyme des feuilles 3 mais , moins dangereux & beaucoup moins voraces que leurs larves , les corts qu'ils caufent aux végétaux font bien moins confidérables, Suite de l'Ineroduftion à l'Hifloire Naturelle des Infeiles, 275$ ECTEUTE] Ai Re ELU AS BUE, ATTELABUS. Lin. F48. BECMARE RHINOMACER. Georr. CURCULI. DEcxenr. C'APRAANCOTUE RE SGEN ER JO U ES. ANTENNES droites, plus courtes que le corcelet, un peu en | | mafle : onze articles ; le premier gros, prefqu’arrondi; les trois derniers |! fl en mafle ovale, alongée. 1 re Tête alongée en forme de trompe. | Bouche placée à l’extrémité de la trompe, & pourvue de mandi- || | bules, de mâchoires & d’antennules, H Quatre antennules: les deux antérieures courtes , compofées de quatre || larticles , dont les trois premiers égaux, arrondis , moniliformes, & le | dernier terminé en pointe ; les poftérieures très-courtes , compoñées de trois articles. dont les deux premiers arrondis , & ie troifième terminé |} en .pointe. j Quatre articles à tous les tarfes : les trois premiers courts, trian- |} | gulaires, garnis en-deflous de poils courts. & ferrés; le troifième large j| & bilobé, - ENS IPNE CES 1. ATTELABE longimane. 3. ATTELABE mouchetc. Brun ; pattes antérieures très - longues ; Noïr ; :élytres avec une tache d'un rouge cuifles renflées &.épineufes.versleur extrémité. | fauve à leur bat. 2. ATTELABE tète-écorchée. 4. ÂATTELABE tout noit. Noîr ; élytres rouges ; tête amincie a fa Noir , arrondi ; trompe courte, élytres A TIT'EL ABLE St infectes): s. ATTELABE penfylvain. Noir ; élytres rouges, avec une bande au milieu & l'extrémité noire. 6. ATTELASBE furinamois. Noir ; antennes avec des anneaux blancs & noirâtres ; élytres terminées par deux den- telures. | {1 7. ATTELABAR perlé. Ferrugineux , avec des tubercules élevés, noirs, à la partie fupérieure du corps. 8. ATTELABE indien. Ferrugineux; tête bleue; élytres avec leur bafe & une bande au milieu bleues, 9. ATTELABE laque. Noir ; corcelet & élytres rouges ; trompe Jimple, de la longueur de la tête, 10. ATTELABE anguleux. Ferrugineux; élytres ffriées, noîres , avec le bord férrugineux, & un angle aigu à leur bafe. 11. ATTELABE Corcelet-roux. Roux ; partie fupérieure de la tête noire ; élytres bleues, luifantes. 12. ATTELASE pubefcent. Velu , violet ; trompe noire, fillonnée, 13. ATTELABE fémoral. Noir ; élytres pubefcentes , firiées ; cuiffes pofiérieures groffes & renflées. 14, ATTELABE vert, D'un vert doré; trompe & pattes eui- | vreufes, 15. AÂTTELABE doré. D'un vert doré bleuêtre en deffus, d'un bleu violet noirâtre en deffous, 16. ATTELABE Culvreux, Pubefcent, tout cuivreux ; antennes & ex- trémité de la trompe noires. 17. ATTELABE cramoif. Pubefcent, d'un noir bronzé; élytres rouges, firiées ; tête & corcelet cuivreux. 18. ATTELABE violet. Pubefcent , tout violet; élytres firiées, 19, ÂTTELABE rouge. Corps ovale, oblong, tout rouge; élytres ffriées. 20. ATTELABE bleuet. Corps ovale, oblong , noirs élytres vio- lettes, ffriées ; pattes noires. 11. ATTELABE flavipède. Corps ovale, oblong, tout noir ; cuiffles d'un jaune fauve. 12. ATTELABE Puce. 0 1 Corps ovale, oblong, noir, couvert d'un Suite de l'Introduétion à l’Hiflaire Naturelle des Infoites. 277 CCE ATTELABES. (Infeëtes). duvet cendré; élytres & pattes d'un rouge 24. ATTÉALABE à muieau, briqueté. g, roux; tête & élytres d'un vert bleuâtre , luifant. Corps oblong 23. ÂATTELABE fafcic. 25. ATTELABE de la Vefle, Brun, couvert dun duvet cendré; élytres avec dèux bandes brunes , ondées , peu mar- Corps ovale, pubefcent,noir en-deffus, cendré |h quées. en deffous’; trompe amincie à fon extrémité. \É 278 ATT 1. ATTELABE Jongimane, Z ATTELASUS long'manus. Nos. Attelabxs brunaeus ; pedibus anticis longiffimis , fémoribus apice incraflatis fpinofis. Nos. Cet infecte eft remarquable par la longueur de fes pattes antérieures. Il a environ quatre lignes de long. Tout fon corps eft d'une couleur brüne , iui- fante. Les antennes ont à-peu-près la longueur de la tête; celle-ci eft un peu plus large à fon ex- trémité qu'à l'endroit de l'infertion des antennes. Les yeux font bruns, arrondis & peu faillans. Le corcelet eft life & arrondi. L'écuflon eft petit , mais pe large que long , & prefque quarré. Les élytres ont prefque plates en-deflus ; elles ont de petites élévations irrégulières, & des ftries peu marquées, formées par des points. Ces élytres fe courbent à Icur partie poftérieure en angle droit , & on apper- oir à l'endroit de leur courbure quelques élévations peu faillantes. Les pattes antérieures font très-longues : les cuifles font minces depuis leur bafe jufqu'au milieu ; elles font enfuite renflées , & armées d’une épine aflez longue , un peu crochue , & d’une autre très-perite : les jambes font minces, longues, un peu arquées. Le tarfe manquoit à cinq ou fix efpèces que j'ai eu occafon d'obferver ; les autres pattes font de longueur moyenne. Cet infeëte varie un peu. J'en ai vu dontiles” paties de devant étoient moins longues , & des * 4! épines moins marquées que celles que.je viens de; décrire. On le trouve à Cayenne. 2. ATTELABE tête-écorchée, LATTEzABUSs Coryli. Lin. « Atrelabus niger , elytris rubris , capitepoflice atte-" nuato. NOs. Atrelabus niger, elytris rubris. Lin. Syf. nat. pag. 619. n°. 1. —Faun. fuec. n°. 638. Curculio niger ; elytris rubris capite poffice elon- gato. Lin. À. Oeland. 153. —Faun. Juec. ed. 1. n°. 476. Artelabus Avellanx niger ; elytris thorace pedi- bufque rubris. LiN. Syf. nat. p. 619. n°. 2. Attelabus Coryl niger ; elytris rufis reticulatis. Fas. Syfl. entom. pag, 156. n°. 1. —Spec. inf. Tom. I. p. 199.N°. Le Rhinomacer niger thorace elytrifque rubris , capire pone e:ongato. GEOFr. Înf. tom. 1. pag. 273. ne it. La tère écorchée. GEOFF. c6. Curculio excoriato-ruber breviroffris ; artennis reëtis corpore brevi fubquadrato nigro; elytris rubris, capite ovato poflice atcenuato. Dec. Mém. tom. $. pag. 257. n°. 46. pl. 8. fig. 3. Charanfon rêre écorchée rouge à courte trompe & à-antennes droites, à corps court &quarré noir , à étuis rouges & à tête ovale , effilée vers le dcrrière. Dec. tb. Curculio collaris. Scor. Entom. carn, n°. 71. AT T Bruchus Aveillans. Scuranx, Enum, inf, auf: n°. 194. Suzz. Hifi. inf. tab. 4. fig. 1. Ponror. Ar. dan, 120$. 1. tab. 16. . Scmarrr. Îcon. inf. tab. 56. fig. s, 6 — Id. tab: 75. fig. 8. Cctinfcûe , remarquable par la forme de la tête, varic un peu pour fes couleurs, ce qui a engagé Linné à en faire deux efpèces différentes. Il a en- viron trois lignes de long, & une ligne & demie, de large, au milieu des élytres. Les antennes , la tête, l'écuflon & le deflous du corps font d'un beau noir Juifant., Le corcelet eft noir, ou entiére- ment rouge , Où rouge avec un peu de foir à fa partie antérieure. Les éiytres font rouges , avec des tries formées par des points enfoncés. Les pattes font noires, mais les individus dont le corcelet eft rouge ont prefque toujours une grande partie des cuiles rouge. La trompe eft courte, & n'égale pas la moitié de la longueur de la tère. Les yeux (ont noirs, faillans & arrondis. La rête eft prefque ovale , & amincie poftérieurement à fa jonétion avec le cor- ceiet : celui-ci cit pareillement aminci à fa partie antérieure , de forte qu'on voit entreux une efpèce d’étranglemenat. Les élytres paroiffent comme quarrées. . On trouve communément en Europe cet infeéte fur ie Charme ; le Bouleau , l'Orme, le Noiferier. La larve vic fur les mêmes arbres , dans des feuilles qu'elle roule «en cylindre , qu'elle ferme par les deux bouts, & dans l'intérieur defquelles clle fe nouftit & fe métamorphofe. 3. ATTELABE moucheté. ArTEvasus lipuflulatus. FAB. Atrélabus éater, clytris macula bafeos rufa. FAB. Geñ. inf. app. p. 219. —Spec. inf. tom. 1. page 200./1°.22 Il refiemble pour la forme & la grandeur à l'Air telabe laque. Le corps eft noir & luifant. Les élytres feulement ont une tache d'un rouge fauve à leur bafe ; les pattes font très-noires , & les cuifles font armées d'une épine à leur partie interne. Il fe trouve dans l'Amérique fepteatrionale. 4. ATTELABE tout noir. ATTELABUS ater. Nos. , Attelabus corpore nigro rotundato , roffro breviffi- mo , elytris firiatis. Nos. : 12 Le corps de cet infede eft prefque aufli M à que long , & très-convexe ; il a deux lignes de longueur, depuis la partie antérieure du corcel t jufqu'à l'extrémité des élytres, & deux lignes de largeur au milieu de celles-ci ; il eft tout noir & luifant. les antennes font courtes & pofées au milieu de la trompe. La tête eft petite, peu avan- cée. Les yeux font ronds & peu faillans. La trompe eft très-courre. Le corcelet eft life & aflez large, Les élytres font très-convexes & flriées. Les cuifles font fimples, fans épines m dentelures. Il fe trouve à Cayenne. QAUT - ÿ. ATTELABE penfylvain. ATTELASUS perfylvanicus. LIN. Aitelabus riger , elytris rubris : fafcia media apicifque nigra. Lin. Syff. nat. p. 620.n9. $. Attelabus penfylvanicus. Fas. Manc. inf. com. 1. PaAg. 124. 1°. 3. Il cft un peu plus petit que lArte/abe tére-écor- chée. La tête eft noire , aplatie, alongée & amin- cie à fa partie poftérieure. Les mandibules font roufles : les antennes {ont filiformes , obrufes, jau- nâtres à leur bafe. Le corcelet eft oblong, noir & lifle. Les élytres font d'un rouge fauve, avec deux bandes noires, l'une au mieu & l’autre à l'extrémité. Les pattes font de la couleur des élytres. Il fe trouve dans l'Amérique feptentrionale. 6. ATTELABE {urinamois. ATTELABUS furinamenfis. Lin. Attelabus elytris apice bidentatis. LIN. Syff. nat. P4$. 619. A°. 4. Il reffemble au précédent, mais il eft un peu plus grand. La tête & le corcelet font noirs. Les antennes ont alternativement des anneaux blancs & noirâtres. Les élyires font noirares, ilriées & terminés par deux dentelures. Les pattes font fer- rugineufes , & les cuiles ont à leur bafe un an- neau blanc. Il fe trouve à Surinam, 7. ATTELABE perlé. ATTELARUS gemmatus. THUNS. Attelabus ferrugineus , fupra cuberculis nigris ele- watis. THuns. Nov. frec, inf. diff. 3. pag. 68. fig. 80. Atielabus gemmatus ferrugineus , tuberculis nigris fparfis. Fas. (Mant inf. tom. 1. p. 124. n°. 4. Il reflemble pour la forme & la grandeur à l’Arrelabe rére-écorchée. Tout fon corps eft glabre & ferrugineux. Les antennes font noires. La rète eft triangulaire, amincie à fa partie poltérieure, avec quatre points noirs. Les yeux font noirs & faillans. Le corcelet eft convexe , inégal, avec fix points noirs, donc quatre antérieurs & deux pofté- ricurs. Les élytres forment une angle aigu de chaque côté de leur bafe ; elles font plus larmes que de corcelet | convexes , obtufes , couvertes de points profondément enfoncés. On y voit une tache noire au bord extérieur & à l'extrémité , & treize points noirs élevés , donc fix à chaque élytre, & un commun en deux. Il fe trouve au cap de Bonne-Efpérance. 8. ATTELABE indicn. ATTELABUS indicus, THUNS. Artelabus ferrugineus, capite elytrorum baf faf- claque media cyaneis. THUNS. Nov. frec. inf. aiff. 3, p. 68. jig. 81. Artelabus indicus, Fas. Mant, inf. tom, 1, peg.\ F4. 00, 54 AY 279 Cet infedte diffère des précédens, & je doute, d'après la figure & la defcriprion que M. Than- berg a données de cer infe@e , qu'il appartienne à ce genre. Il reffemble pour la forme & la grandeur à l”.4e- relabe melanure. ( Arteiabus melanurus. Lin. ) La rère cft bleue, prefque quarrée, amincie poltérieure- ment. Les antennes font fliformes, roufsâtres. Les mandibules & les antennules font roufsàtres. Le corcclet eft ferrugineux , alongé , cylindrique, aminci à fes deux extrémités, mais principalement à l’antérieure. Les élytres font ferrugincufes, lies, finement ftriées, tronquées obliquement, avec la bafe & une bande en delà du milieu , bleues. L’ab- domen eft rouge , avec une tache rouge placée au milieu. Les pattes font ferrugineufes , avec les gesoux bleus, ILfe trouve au cap de Bonne-Efpérance. 9. ATTELABE laque. ATTELABSUS curcu/ionoïdes. Lin. Attelabus niger, thorace eiytrifque rubris. Lin. Syf. nat. p. G19. n°. 3. Attelabus curculionoïdes. FAB. S'/f. ent. p. 157. n°. 2.—Spec. inf. tom. 1. p.100. n°. 3. Rhinomacer niger , thorace elytrifque rubris , pro- bofcide longitudine capitis. Georr. Inf. rom. 1. P. 2780 RM. Le Becmare laque. GEorr. cb. Curcuito nitens. Scop. Entom. carn. n°. 72. Suzzer. Hiff. inf. tab. 4. fig. 12. SCHAErF. Îcon. inf. tab. 75. fig. 8. Bruchus curculionoïdes. SCHRANK. auff. n°, 193. Rhixomacer coccineus. Fourc. Ent. par. p. 115. n°. 10. Il a environ trois lignes de long , depuis le bout de la trompe jufqu’à l'extrémité des élyrres. Les antennes , la tête , les pattes & tout le deffous du corps font d'un beau noir luifant 3 le corcelet & les élytres fonc d’un rouge de laque. Les antennes font a-peu-près de la longueur de la téte. La trompe ct courte : les yeux font ronds & faillans. La rete eft petite, & d'une largeur égale dans toute fon étendue, Le corcelet cftarrondi& rrès-liffe. Les ély- tres ont des points irréguliers, peu enfoncts. Les cuifles font fimples , fans épines ni dentelures. On trouve ‘cet infecte en Europe, fur ditférens arbres; 1l eft beaucoup plus commun dans les provinces méridionales de la France qu'aux environs de Paris, Enum. inf. 10, ATTELABE anguleux. ÂTTELA8US angulatus. FAB, Attelabus ferragineus , coleoptris angulatis : difce nigro. FaB. Mant. inf. tom. 1. p. 124. n°. 7. Il reflemble beaucoup au précédent. Les antennes font noires & ferrugineufes à leur bafe. La rère eft ferrucineufe , avec les yeux noirs. Le corcelet eft fcrrugineux, avec une grande tache noire à fa 280 À "ET bafe. Les élytres font ftriées, noires , avec tout le bord ferrugineux : on voit un angle aigu. de chaque côté, vers la bafe. Le corps eft f errugineux, avec la poitrine noire. Il fe trouve à Cayenne. 11. ATTELABE corcelet-roux. ATTezasus ruficollis. FAB. Attelabus rufus, capitis ventice nigro, elytris ceruleis nitidis. Far. Spec. inf. tom. 1. p. 200. CALE Il refflemble à l'Are/abe tète-écorchée. La tête eft roufle, avec une grande tache noire fur le vertex. Les antennes font cendrées à leur extrémité. Le corceler eft élevé en bofle, roux & fans taches. Les élycres font bleues , luifantes & fans taches. L'abdomen eft roux, noir en - deflous, avec le bord roux. Les pattes font roufles. il fe trouve en Sibérie. 12. ATTELABE pubefcent. ATTELASUS pubefcens. FA3. Artelabus violaceus hirtus , roftro atro. Far. Spec. inf. tom. 1. p.200. n°, $. Curculio pubefcens longiroffris , violaceus , hirtus, rofro atro. FaB. Syff. ent. p. 131. n°. 19. H reflemble pour ja forme & la grandeur aux Atcelabes vert & doré. La trompe eft noire & de la longueur du corcelet : on y ASS deux lignes longitudinales enfoncées. Les yeux font jaunâtres. Le corceler eft cylindrique, un peu re- levé fur les côtés, comme dans l'Actelabe vert ; it eft violet, ainfi que les élytres, & couverts l'un & l'autre de poils droits, noiratres. Il fe trouve en Allemagne. 13. ATTELABE fémoral. ATTELAasUs femoratus, Nos. Artelabus ater, elytris pubefcentibus ftriato punc- tatis , femoribus pofticis inçraflutis. Nos. Attelabus Betulx pedibus faltatoriis , corpore toto atro. Lin. Syff. nat. p. 610. n°. 7. =Faun. fuec. n°. 640. Atteladus Betulæ ater, pedibus faltatoriis. FA. Syf. entom. p. 157. n°. —Spec. inf. tom® 1. p. 201. n°. 6. Curculio excoriato-niger breviroffris ; antennis reélis , corpore brevi fubquadrato nigro nitido, capite ovato poffice attenuato , femoribus poflicis maximis. Dec. Mém. tom. $. p. 259. n°. 47. Charanfon réte écorchée noir , a courte trompe, & à antennes droites , à corps court & quarré, noir , luifant, à tête ovale, effilée par derrière, & à cuifles poftérieures, grofles. Dec. i6. Curculio fagi. Scor. Entom., carn. n°. 73. Bruchus Betule, Scnranx, ÆEnum. inf. auf. mm. 192. Cet infeéte a près de deux lignes de long ; left tout noir & luilnt , &, vu à la loupe, il paroît couvert d'un très-léger duvet noijrätre, La trompe 3+ ot ATT cf un peu plus large vers fon extrémité qu'à l'in fertion des antennes. | es’yeux font ronds, peu faillans & bruns. La tère eft égale & pointillée. Le corceler eft arrondi & poinillé. Les clytres font prefque quarrées , & chargées de ftries très-marquées, formées par des points enfoncés. Les cuifles poité- rieures du male feulement font grofles & renfées. On trouve cet infectce fur différens arbres. JL n'eft pas rare aux environs de Paris. 14. ATTELABE Vert. ATTeLAsUs Betule. Nos. Atte'abus viridi-auratus ; roffre pedibufque cu- preis. Nos. Curculio Berulæ longiroftris, thorace antrorfum fepe.fpinofo, corpore viridi aurato , fubtus con- colore, Lin. Svff. nat. p. 611. n°. 39. —Faun. Juec. n°. 605. Curculio ceruleo-viridis nitens ; antennis atris. Lin. Faun. fuec. édit, 1. n°. 486. Curculio Betulæ longirofiris | corpore viridi-aurato fubtus concolore Fas. Syff. entom. p. 130. n°. 16. —Spec. inf. tom, 1. p. 165. n°. 23. S Curculio Betulæ longiroftris ; aNtennis reëlis ni- gris , corpore fubquadrato viridi-aurato nitidiffimo, pedibus purpureo-enets. Dec. Mém. tom. $. p. 248. 19,13 62 pl MEL Chaïanfon à longue trompe & à antennes droites, noires, à corps court & prefque quarré , d'un vert doré très-luifant , à pattes couleur de pourpre dorée. Dec. ib. Rhinomacer totus viridi-fericeus. GEOr+r. Inf. tom, 1.P. 270 19° 2. Le Becmare vert. GEOFF. 16. Curculio auratus. Scor. Entom. carn. n©. 77. Curculio Betuls. ScHRANK. ÆEnum. inf. auf. A, 197. Rhinomacer viridis. Fowrc. Ent. par. pag. 1134 JL 2e Friscx. Inf. 12. 17. tab. 8. fig. 2. Suzz. Hiff. inf. tab. 4. fig. 5. ScHArrr. Jcon. inf. tab. 6. fig. 4. Cet infecte & les fuivans appartienneat évidem- ment à ce genre, puifque les antennes, toutes les parties de la bouche, la forme du corps & leur manière de vivre, ne diffèrent pas de celles des efpèces précédentes. Il n'a guëres plus de trois lignes de long. Tout fon corps eft d'une belle couleur verte , un peu bleuâtre, très-luifante & dorée, mais la trompe & les pattes font d'une couleur cuivreufe dorée. Les antennes font noirätres. La trompe eft aflez longue & un peu plus large vers fon extrémité qu'a l'infertion des antennes. Les yeux font ronds, bruns & peu faillans. La tête eft un peu plus étroite que le corcelet, & pointillée. Le corcelet elt arrondi & poinullé : on y voit dans quelques efpèces une épine de chaque côté , dirigée en avant. Les élytres font larges, quarrées, irréguliérement pointillées, & prelque ATT prefque raboteufes. Les cuifles font fimples , fans épines ni dentelures. On le trouve dans toute l'Europe, fur le Bou- leau, le Saule , la vigne, &c. il en roule Les feuilles & y dépofe fes œufs. 15: ATTELABE doré. ATTELASUS Populi. Nos. Artelabus viridi-cæruleus nitidus | corpore fubtus pedibufque nigro-violaceis. Nos. Curculio Populi longiroftris , thorace antrorfurm fpinofo , corpore viridi ignito : fubtus atro cœru- leféente. Lin. Syf. nat. p. 611. n°. 40. — Faun. £C, 10, 606. Curculio Populi.Fas. Syf.entom.pag.131.n°.17. =—Spec. inf. om. 1. p. 166. n°, 24. Rhinomacer -viridi-auratus , fubtus nigre-viola- éEas. GEOF. nf. tom. 1.p. 270. n°, 3. Le Becmare doré. Grorr. 4. Curculio Populi longiroffris ; antennis reétis nigris , Corpore fubquadrato fupra viridi-aurato nitido, fubtus Violaceo, pedibus violaceis. DEc. Mém. tom. $. Pag. 249. n°, 37. Charanfon du Tremble à longue trompe & à an- tcnnes droites , noires , à corps court & prefque quarré , d’un vert doré luifant en-deflus , & violet en-deflous, à pattes violettes. Dec. 462 Cet infeête reflemble beaucoup au précédent , mais il eft un peu plus petit. Les antennes font noires, La trompe À aflez longue , & d'un vert doré. Le corcelet eft vert-doré, arrondi & poin- tillé. Les élytres font quarrées, d’un beau vert doré, & chargées de points enfoncés , qui forment prefque des ftries régulières. Le deflous du corps & les pattes font d'un noir violet, luifant. On voit de chaque côté du corcelet de ta plupart des efpèces , une épine dirigée en avant. Ÿ On Ile trouve en Europe, fur le Peupler, le Tremble, le Bouleau, 16% ATTELABE cuiyreux. ATTELzAsUSs Bacehus. Nos. Artelabus pubefcens, cupreus ; ante#nis roffrique apice nigris. Nos. ; Curculio Bacchus longiroftris aureus , roffro plan- tifque nigris. Lin. Syf. nat. p. 611. n°. 38. Curculio Bacchus. Fas. Syf. entom. p. 130. n°. 55.—Spec. inf. tom. 1. p. 165. n°. 22. Curculio Bacchus. ScHRANx. Enum. inf. auff. n°. 199. Suzzer. Hifi. inf. tab. 4. fig. 4. ScHAEFF. Îcon. inf. Lab. 37. fig. 13. Il reflemble beaucoup aux précédens , mais il eft un peu plus grand, & tout fon corps eft couvert d'un léger duvet, tandis qu'il eft toujours glabre dans les deux autres. Il varie pour la grandeur ; il a depuis trois jufqu'à fi lignes de long. Tout fon corps eft d’une belle couleur de cuivre, un peu plus rouge en-deflous qu'en deflus. La trompe eft! longue , cuivreufe depuis la tête jufqu’à l'infertion Hifioire Naturelle, Infe&es. Tome IV. ATT 231 des antennes , & noirâtre à fon extrémité, Le cor- celet eft fortement & irréguliérement pointillé. Les élytres font. prefque traboteufes. Les pattes font cuivreufes , & les tarfes font un peu noirâtres. Cn voit de chaque côté du corcelet de la plupart, une épine, dont la pointe eft dirigée en avant. On trouve cet infecte fur différens arbres & diffé- rentes plantes, en Provence & en Languedoc. On le trouve aufli quelquefois aux environs de Paris, mais beaucoup plus petit que ceux des provinces méridionales. ù e 17. ÂTTELABE Cramoili. ATTELABUS purpureus. NOB8. Attelabus pubefcens nigro-aneus * elytris rubris firiatis , capite thoraceque aureis. Nos. Curculio purpureus longiroffris purpureus nitens, roftro longiffimo. Lin. Syff. nat. p. 607. n°. 14. —Faun. fuec. n°. 585. Curculio purpureus. FaB. Spec. inf. tom: 1. p. 169. 79148 Rkinomacer niger ; elytris rubris, capite rhora- ceque aureis , probofcide longitudine fere corporis. GEOFF. Înf. tom. 1. p. 270. n°. 4. Le Becmare doré à étuis rouges. GEOFF. 26. Curculio purpureus roffro-longifimo ; antennis: reëtis , corpore villofo fubquadrato purpureo-aurato nicidiffimo, Dec. Mem. tom. $. p.250. n°. 38. Charanfon à très-longue trompe & à antennes droites , à corps velu, court & prefque quarré, d'un rouge cramoifi, doré & luifant. Dec. 56. Curculio purpureus. Scor: Entom. carn. n°. 86. Scarabeus miniatus minimus. PETIv. Gazoph. tab. 12. fig. S$. Bercsrr. Nomencl. 1. 16. 12. tab. 2. fig. 12. Rhinomacer ruber. Fourc. Entom. par, p. 113. TOTAS Il reffemble aux précédens , mais il eft- beaucoup plus petit ; il a à peine deux hgnes depuis la rête jufqu’à l'extrémité des élytres. Toutle corps, vu à la loupe, paroît pubefcent. La trompe eft noire , luifante, & prefque de la longueur du corps. Les antennes font noires. La tête & le corcelet font d'une couleur cuivreufe, dorée, plus ou moins brillante. Les élytres font rougeätres & réguliére- ment ftriées. Le corps en-deflous & les pattes font d'un noir bronzé. Les tarfes font noirätres. On le trouve en Europe , fur différens arbres, Il eft commun , en printems , aux envirens de Paris, fur l'Aubépine, 18. ATTELABE Violet. ATTELASUS Alliarie, Nos. Attelabus pubefcens violaceus totus ; elytris fria- is. Nos. Curculio Alliariæ longiroftris violaceus totus. Lin, Syff. nat. p. 606. n°. 4. —Faun. fuec. n°. $80. Curculio Alliaria. FaB. Syff. entom. p. 132. n°, 27, — Spec. inf. tom. 1, p. 168.n°. 40. Na 282 ATT Rhinomacer fubvillofus cœruleus, GEOSr. inf.t, 1, P=271.0R°.1 Le Becmare bleu à poil. GEorr. #4. Curculio cœruleus Longiroffris : antennis reétis, corpore obtufo villofo cœruleo violaceo nitido. DEc. DMém. tom. $. p. 251. n°. 39. Charanfon bleu velu à longue trompe & à an- tennes droites, à corps court & velu, d’un bleu violet, luifant. DEG. 10: Curculio icofandrie. Scor. Entom. carn. n°. 85. FRiscH. nf. tom. 9. tab. 18. Curculio Alliaria. ScHRANK. ÆEnum. inf. auf. 2°, 100. Rhiromacer cœrulcus. Fourc. Entom. par. p. SANTE I! reflemble aux précédens ; maisileft beaucoup plas petit ; il n’a pas une ligne & demie de lon, depuis la tête jufqu'à l'extrémité ides élytres. Tout ion cerps eit d’un bleu violet ; plus ou moins foncé, & légérement couvert de poils noirâtres ; qui ne paroiflent bien qu'à une forte loupe. La trompe eft noire & aflez longue. Les antennes font noires. Les yeux font noirs, arrondis & faillans. La tête & le corcelet font pointillés. Les élytres font quarrées & fortement ftrifes ; on apperçoit une rangée de points enfoncés dans chaque ftrie. Les pattes font d’un bleu noirâtre, & les tarfes {ont noirs. Cet infecte fe trouve en Europe, fur différentes plantes ; 1l eft aflez commun aux environs de Paris. Rhinomacer rigro-fufeus, glaber, punétato-ffriatus, GEorr. Înf. tom. 1. p. 271. n°. 6. Le Becmare noir ftrié. GEOFF, 26. Rhinomacer niger. FOURC. entom. par. p. 114. 72°. 6: Nous le regardons comme une variété du précé- dent, dont il ne diffère que parce qu'il eft entiére- ment glabre, & que fa couleur eft d’un bleu très- foncé, prefque noir. On le trouve d’ailleurs avec le précédent, mais plus rarement que lui. 39, ATTELABE rouge, ATTELASUS frurentarius. Nos. Attelabus corpore oblongo fanguineo ; elytris ffria- tis. Nos. Curculio frumentarius longiroffris fanguineus. Lin. Syfftnat. p. 608. n°. 15. —Faun. fuec. n°. 586. Curculio frumentarius. FAB. Syf. entom. p. 133. n°. 34. —Spec. inf. tom. 1. p. 169. n°. 49. Curculio fanguineus longiroffris ; antennis reélis , corpore oblongo fanguineo. Des. Mém.tom. $.p. 251. n°. 40: Charanfon à longue trompe & à antennes droites , à corps alongé , d'un rouge de cinnabre. Dec. 46. Rhinomacer fanguineus ; elytris riuto punétaris. A&. nidros. 3. 391. Aëta: Stockh. 1750, p. 186. n°. 1. LEUvVENH. Are. 168. aug. 6. p. 83. fig. 1. Ia environ uneligne & demie de long: Son corps ft alongé , mais Le venue eft afkez gros. Il et | énf. tom. 1. p. 168. n°. 141. A'ET : entiérement d'un rouge de cinnabre. Les yeux feuls font noirs, arrondis & un peu faillans. La trompe eft déliée & de la longucur du corcelet, Lesélytres font ovales, & chargées de ftries bien marquées , dans lefquelles on apperçoit des points enfoncés. On trouve cer infeéte au nord de l’Europe , fur les grains trop long-tems confervés. Il eft rare | aux environs de Paris. ! - 20. ATTELABE bleuet. ATTELzARUS cyaneus. NOB. Aitelabus corpore oblongo nigro ; elytri violaceis , pedibus nigris. Nos. Curculio cyaneus Longirofiris ater: elyeris viola=, ceis. FAB: Syff. entom. p. 131. n°. 28. —Spec. s firatis. Curculio cyaneus longiroftris ater : elytris. vio- | laceis feutello alba. Lin. Syfl: nat. p. 606:n°, 5. Faun. fuec. n°. $8x ? Rhinomacer nigro-viridefcens , oblongus, ffria- tus. GEOFF. Înf. tom. 1. p. 272. n°, 7. Le Becmare alongé. GEorr. 18. Curcuiio cyaneus longiroftris, antemnis reëtis >. corpore oblongo nigro ,elytris nigro-cæruleis nitidis, Dec. Mém:tom. $: p… 252. n°. 47, Charanfon noir violet à longue trompe & à an tennes droites , à corps noir alongé, & à étuis d’un bleu foncé , luifant. Dec. cb. Curculio violaceus. ScHRANK. ÆEnum. inf. auffs n°. 101. Rhinomacer chlongus. Fourc. Entom. par. pags 11407047. ! ‘Il a une forme alongée , & fes élytres , au lieu de paroîne quarrées, comme dans la plupart des efpèces précédentes , ont une figure ovale, un peu alongée. Toutle corps eff noir , les élytres feules font d'un bleu foncé. La trompe eft aflez longue. La tete eft petite , avancée, & les yeux font ronds & un peu faillans. Le corcelet eft étroit, alongé & poinullé. Les élyrres ont des ftries bien marquées, & où voit dans chaque ftrie une rangée de points en- foncés. Les pattes fant noirés, € qui nous porte a,croire que. c'eft l'efpèce fuivante que Linné æ. décrite. ;: Cet infecte varie un peu pour: la grandeur; il a environ une ligne & un quart depuis la tête juf= qu'a l’extrémité des élytres. On le trouve dans toute l'Europe , fur différentes plantes, mais plus particuliérement fur les Chardons, 21. ATTELABE flavipède. ATTELA8VSs flavipes. Nos. Attelabus corpore oblongo, nigro , femoribus lu- teis. Nos. ; Curculio flavipes longiroftris ater , femoribus lu- teis, Fag. Syff. entom. p. 133. n°. 33 —Spec. L'inf. tam. 1. p. 169, n°. 47. Rhinomacer fubglobofus , niger, fériatus ; femo- ribus, rufis. Georr. nf. tom.,1. p.172. n°. 8. Le Becmare noir à pattes fauves. GEO. 48. AT T! Rhinomacer fulvipes. Fourc. Entom. par. pag. 114. n°. 8 EI reffemble au précédent , mais il eft plus petit, & fes élytres font plus Gyélés Toùt le corps eft noir &luifant. La trompe eft fine, déliée, & pref- que de la longueur du corps. ee tête eft petite, & les yeux ne font prefque pas faillans. Le cor- celet de étroit & poinuillé. Les élytres ont des ftries bien marquées. Les pattes font d'un jaune fauve , mais les tarfes & les jambes font quelquefois noirâtres. On trouve cet infecte aux environs de Paris, fur différentes fleurs , mais principalement fur Les Aeurs compofées. 22. ATTELABE Puce. ATTELABUS Malve. Nos. Artelabus corpore oblongo nigro cinereo pubefcente ; elytris pedibufque teffaceis. Nos. Curculio Malvæ longiroftris grifeus; elytris pe- dibufque teflaceis. FAB. Syfl. entom. p. 132. n°. 30. —Spec. inf. tom. 1. p. 168. n°. 43. Rhinomacer fubglobofus , villofus , niger ; pedibus elytrifque rufis. GEorr. Inf. tom. 1. p. 272. n°, 9. Le Becmare Puce. GEOFF. cb. Rhinomacer minutus. FOURC. Entom. par. pag. HALL RON Il refflemble au précédent, mais il eft un peu plus petit. Sa trompe eft moins alongée RESTE élytres font moins renflées. La tête, le corcelet, fouvent la bafe des élytres & tout “Je corps en- deflous font noirs , mais couverts d'un duvet gris 3 les antennes, fs élytres & les pattes font de couleur de re cuite , plus ou moins foncée. La trompe eft de la lon “fre du corcelet. Les bp font noirs, ronds & un peu faillans. Le corceler eft Er rondi Les élytres ont des ftries bien marquées, & elles font couvertes d'un léger ‘duvet. On le trouve en France , en Angleterre, (ur différentes plantes; il n'eft pas rare aux environs de Paris. 23. ATTELABE fafcie. ATTELA3US fafciatus. Nos. Attelubus grifeo pubefcens ; elytris fafciis dua- bus undatis fufcis ; antennis “pedibufque palli- dis. Nos. Cet infete reffemble entiérement au précédent our la forme & la orandeur. I1 a environ une ligne de long. Tout fon corps eft d'un brun plus ou moins clair, & couvert d'un duvet gris. La trompe et allez longue. Les yeux font noirs & un peu faillans. Le corcelet eft poinuil ilé , & on y voit une ligne longitudinale , peu enfoncée , au milieu de fa partie fupéricure. Les élytres font tri es, & elles ont deux bandes brunes, peu marquées , un peu ond£es , qui font dues aux poils qui manquent a ctt ÉtAtoie, Les antennes & les pattes font d'une couleur rouffe pâle. On trouve cetinfecte fur les fleurs , aux environs de Paris. AITYT 283 24. ATTELABE à mufeau. ATTELABUS roffratus. Nos. Attelabus corpore ob!orgo rufo , viridi.cæruleis nitidis. Nos. Curculio toftratus longiroffris; antennis reëtis ; corpore oblongo rufo , capite elytrifque LEUR -CŒru- . re Dec. Mém. ‘iom. sp: lupr: h. 41e . 27 & 28. Re à mufea , à longue trompe & à antennes droites | à corps alongé foux , à tête & étuis d’un bleu verdätre, capite elytrifque luifant. Dec. 56. Il a environ deux lignes de long , depuis le bout de la trompe jufqu'a l'extrémité des élytres. La trompe, le corceler, les pattes & le deflous du corps font d'un brun jaunâtre & luifant ; mais la têre & les élytres font d'un bleu verdâtre très- luifant. Les yeux font noirs, & les antennes font moitié roufles & moitié brunes. La trompe eft un peu plus longue que le corceler; elle eft légére- ment aplatie, & un peu plus large que celle des autres cfpèces. Les yeux font ronds & affez faillans. Le corcelet eft arrondi & pointillé, Les élytres font pointillées. Of le trouve au nord de l'Europe. 2$. ATTELABE de la Vefe. ÂATTEzA8Us Cräcca. Nos. Attelabus corpore ovato pubefcente, fupra atre fubrus cinereo. Nos. Curculio Craccas longiroftris niger ovatus , roffre fübulato ; abdomine pallido. LiN. Syff. nat. ». 696. no 6. Curculio Craccæ longiroftris gibbus fupra ater [ub- tus cinereus. FAB. Syff. entom. p. 132. n°. 210. —Spec. inf. tom. 1. p. 168. n°. 42. Curculio Niciæ longiroffris ; antennis reélis , cor- pore oblongo villofo cinereo-nigro ; elÿtris fulcatis. Dec. Mém. tom. $. p.253. n°. 43. Charanfon de a Vefle à longue trompe & à an- tennés droites, à corps alongé , velu , couleur d'ar- doife , à étuis cannelés. Il a environ une ligne de long. Son corps eft ovale os , Noir en- “deffus , & cendré en-deflous , mais entiérement couvert d'un duvet cendré. La Eos eft un peu plus longue que le corcelet ; elle eft mince & délite à fon extrémité. Le cor- celet eft très-finement chagriné. Les élytres, dont la figure eft parfaitement ovale, font chargtes de fries bien marquées. Cer infeéte fe trouve aû nord de l'Europe; il eft crès-rare aux environs de Paris. Sa larve vit dans les gouffes d’une efpèce de Veile. ( Vicia Cracca. Lin.) Les larves de cet Artelabe font petites ; ieur corps eft renflé, & ordinairement roulé en cercle, de façon que la tête touche à l'extrémité du corps : elles fonc d'un blanc de lait jaunâtre. Leur rète eft écai!- leufe, d’un jaune d'ocre, & munie de deux mi- choires brunes. Elles n'ont point de pattes, & leur peau cit toute garnie de rucofités & de plis, Nn'z LA A VI Elles fubiffent leur métamorphofe dans les femences même de la Vefle, qu’elles rongent peu-a-peu. 284 AVIRON. On a donné, en Entomologie, le nom d’aviron aux pattes de quelques infeétes aqua- tiques, tels que la Notonecte, la Corife, &c. Les pattes de ces infectes font larges , aplaties , & fervent comme d’efpèces de rames ou d'avirons propres à battre l'eau , & faire avancer l'infeéte avec plus de célérité, Les auteurs latins les ont nommées AUR pedes matatorii, pieds nageurs, pieds propres à la nage. . AVIRON. (Punaifea) Voy. NOTONECTE. AURELIE , AurezrA.Les anciens Entomologiftes avoient donné ce nom aux nymphes de la plupart des infeétes, mais plus ordinairement à celles des Lépidoptères , à caufe de leurs couleurs brillantes ; dorées, Voy. NYMPHE, CHRYSALIDE. Baranorens , Hazrerrs. Les balanciers font deux petits filets mobiles ,très-minces, plus ou moins Jongs , terminés par une efpèce de bouton arrondi, ovale, tronqué, fouvent comprimé, & placé fous l'ori- gine des ailes de tous les Diptères, un de chaque côté. Les balanciers font placés, dans quelques genres , au-deflous des ailerons , efpèces de petites écailles, en forme de coquille , qu'on voit au- deffous de l’origine des ailes, mais les ailerons manquent à pluñeurs genres, & alors les ba/an- ciers fe trouvent a nud. Le véritable ufage des balanciers w’eft pas encore affez connu. Quelques naturaliftes ont cru qu'ils fervoient de contrepoids à l'infeéte lorfqu'il voloit, à-peu-près comme les bâtons armés de poids par les deux bouts, fervent de contrepoids aux danfeurs de corde , pour fe foutenir & garder l'équilibre. M. Fabricius paroît être de ce fentiment. « Ha/re- res ufus ad aquilibrium melius obfervandum videtur ». ( Philof. entom. pag. 36. ) mais leur petitefle ne femble pas permettre de s'arrêter à ce fentiment. D'autres, comparant l’aileron à une efpèce de tam- bour , & le balancier à une efpèce de baguette, ont cru qu'ils fervoient à produire le bourdonne- ment que la plupart des infeétes font entendre en volant ; mais il eft bien facile de fe convaincre du contraire. La plupart des infectes qui n’ont ni balanciers ni ailerons, tels que les Abcilles, les Guëpes ; & ceux qui ont des balanciers fans aile- rons, tels que les Afiles, les Bombilles , bourdonnent & font entendre un bruit plus fort que la plupart de ceux quiont ces deux parties. Quelques Mouches, pourvues de balanciers &d’ailerons , ne bourdonnent que très-peu , & quelques-unes même ne bour- donnent pas du tout : enfin, fi on coupe les ba- lanciers aux Diptères , on les entendra bourdonner tout comme auparavant; le fon qu'ils feront en- tendre fera exaétement le même , comme j'ai eu fouvent occafion de l'obferver. Je regarde donc le balancier comme concourant avec les ailerons à faciliter le vol de ces infeétes, & avec d'autant plus de fondement, que ceux qui manquent d'aile- rons ent leurs balanciers beaucoup plus grands que ceux qui font en mème-tems pourvus de ces deux parties. L'infecte met fouvent en aétion les halanciers , & il les agite avec beaucoup de vitefle, Lorfqu'il vele, on les voit dans un mouvement très-vif & très-rapide. Ils font d’une longueur aflez confidé- rable dans les Tipules, les Coufins & les Afiles. Ils font moins grands dans les Mouches , les Syrphes, B. rl Enfin , ils font à peine apparens dans la plupart des Mouches ; ils font recouverts de l’aileron dans les Syrphes, les Mouches ; ils font à nud dans les Afiles , les Coufins, les Bombilles. Linné, & après lui prefque tous les naturaliftes, ont fait entrer les balanciers comme un des ca- raétères de l'Ordre des Diptères, avec d'autant plus deraifon, que ces parties n’exiftent que dans les infeétes de cet Ordre , & qu’elles femblent leur tenir lieu des deux ailes qui leur manquent, Voy. AILERON. BANDE, Fascra. On donne, en Entomologie ; le nom de bande, en latin fafcia , à une large raie tranfverfale, d’une couleur différente de celle du fond , qui fe trouve fur les élytres, les ailes, le corcelet ou la tète des infectes. Lorfque cette raie eft étroite & ne forme qu'une ligne , elle a pris le nom de f#riga. La bande eft droite, reéfa, ou oblique , obliqua , fuivant qu’elle coupe à angles droits ou obliquement , les élytres ou les ailes ; elle eft fimple, ffmplex, ondée, undata, anguleufe, angu- lata , irrégulière, irregularis, fuivant qu’elle eft égale dans toute fa largeur , ou qu’elle forme des ondula- tions , des angles faillans, ou qu’elle prend une forme irrégulière ; elle eft interrompue , zncerrupta , lorf- qu'au milieu de l’élytre ou du corcelet, ou de la tête, elle forme une interruption plus ou moins marquée. BARBE, Bars4. On a donné le nom de barbe aux poils longs & aflez roides , qui fe trouvent au front des Afiles & de la plupart des Diptères , & qui entourent la bafe de la trompe. BARBILLON , Pazrus. TenTacurum. On donne le nom de barbillon à des filets articulés , de forme & de confiftance différentes, quiaccompagnent la bouche de [a plupart desinfectes. Ces parties font plus ordinairement défigntes fous le nom d’anten- nules. Voy. ANTENNULE. BARBU , BARBUE, BarsATus. Le front des Afiles & de quelques Diptères eft barbu, ou garni de poils longs & roides. On en yoit encore à la bouche de quelques Coléoptères , vels que les Carabes, &c. BASE , Basrs. L'origine des ailes, des élytres, des balanciers, des antennes ; le haut des cuifles, des jambes ; la partie fupérieure du ventre, &c. ont e56 BE M été nommés bafe, & l'extrémité eppoléc a été nommée pointe Où extrémité, aPpeXs BEC, Rosrrum. Les infectes n'ont point de Bec proprement dir, mais la plupart ont leur tête avancée en forme de bec dur, aminci, de la con- fiftance de la corne , au bout duquel font placées Jes parties dela bouche, tels font les Charanfons, les Brentes, les Brachycères , les Arttelabes, les Rhinomacers, &c. On a auffi donné le nom de rof- truri à la trompe des Funaifes, des Cigales, des Fulgores, en un mot , detous les Hémiptères. C'eft auil à la bouche de ceux-ci à qui le nom de bec convient le micux; la bouche des Charanfons ne diflèrant pas de celle des autres Coléoptères , & étant munie de lèvres, de mandibules, de mächoi- res & .d'antennules , le nom de roffrum ne leur convient pas. Woy, CHARANSON. BECMARE. M. Gcoffroy a établi un genre d'in- fectes fous le nom de Becmare, en françois, & de Rhinomacer en latin, auquel il afigne pour caraétères génériquef , des antennes en majfe toutes aroïtes, pofées fur une longue trompe, Ce genre avoit été confondu, avant ce célèbre naturahifle, avec celui de Charanfon & celui de lAttelabe. Ila été enfuite féparé du premier genre, & donné, par prefque tous les auteurs, fous le nom d'Arrc- ahus , nom que nous avons été forcés de con- ferver, Voy. ATTELARE, PBEMBEX. Brarse x. Genre d'infectes dela feconde Section de l'Ordre des Hyménoprères, Les Bembex femblent tenir le miliey entre les Abeilles & les Guêpes. Leur bouche les rapproche des Abeilles, & les couleurs & la forme du corps les font un peu reflembler aux Guèêpes. Ils diffèrent encore des Abeilles par leur corps moins velu, par par leur langue courte & cachée fous la lèvre fu- périeure , par leur tarfes filiformes , & dont les an- téricurs font cilits: Ils différent des Guèpes en ce que celles-ci n'ont paint une langue avancée & di- vifée en cinq pièces, comme on le remarque dans les autres ; Le corps des Guèpes d’ailleurs eft entire. mers olabre, & celui des. Bemrbex cft lgérement œ : D vciu, Cesiafedtes avoient été confondus avec les Abeilles & Jcs Gutpes, jufqu'à ce que M. Fabricius en ait fait un genre, auquel il cflenucls, 1°, Une’ langue pièces. 2°, Une livre avanc 3°, Deux antenñes fliforme p. 361. & Mant. à caratères en, cinq LA 6e. ,,cachant. a langue. F2C pour s..( Foy. Syf. entom. if. tom. 1.p, 285 ). Les antennes des Bemnbex font filiformes, & un é > peu plus courtes que le corcelé®; elles font: com- atticles, dont ie premier eft un pofe es de douze BEM le fecond eft court & arrondi; le troifième eft le plus long de tous; celui-ci eft mince à fa bafe, & il augmente un peu en groffeur en avançant vers fon extrémité; les autres font à-peu-près égaux entr'eux. Les yeux font grands , prefque ovales & à réfean. On apperçoit au fommer de la tête trois petits yeux lifles , difpofés en triangle. La bouche eft compofée d’une lèvre fupérieure ÿ de deux mandibules , d'une trompe courte , divifée en cinq pièces , & de quatre antennules filiformes. La èvre fupérieure eft alongée , aflez large à fa bafe , terminée en pointe, ou légérement arrondie : à fon extrémité. Les mandibules font minces, aflez longues , prefque droites, un peu courbées & prefque dentées vers leur extrémité : elles font placées un peu au-deflous de là bafe latérale de la lèvre. La trompe eft prefque entiérement cachée par la lèvre : elle cft courte, coudée vers fon milieu , placée entre les mandibules , & divifée en cinq pièces, dont deux extéricures minces , larges, coriases, coudées, & terminées en pointes deux minces , déliées, prefque fétacées, un peu pluscourtes & moins folides que les deux latérales ; celles-ci font cachées fous une cinquième pièce mince ,. large , bifide à fon extrémité ,- prefque de la lon- gueur des deux pièces latérales, mais moins large & moins folide qu'elles, Les deux antennules antérieures font filiformes ; & compofées de fix pièces, dont la première eft courte, un peu plus groflc que les autres; la fe- conde eft longue & cylindrique ; la troifième eft la plus longue ; la quatrième l'eft beaucoup moins ; enfin les deux dernières font aflez courtes: elles font inferées à la courbure des deux piéces exté- rieures de la trompe. Les antennules poñérigures un peu plus courtes que les antérieures , font filiformes , & compolées de quatre articles cylin- driques , dont les deux premiers font aflez longs , & les deux derricrs très-courts : elles font infé- rées à la bafe inférieure des trois pièces du milieu, Le corps ne diffère guères de celui de la plupart des Gutpes ; il eft prefque glabre dans quelques efpèces , & légèrement velu dans d'autres; mais la partie fupéricure de l'abdomen paroît lifle dans toutes, «+ Les ailes font veinées & de grandeur inégale : clles font toutes les quatre étendues, à-peu-près comme celles des Abeilles, ce qui fair diftinguer au, premier coup-d'œil les Bembex des Guèpes, qui ont les inférieures pliflées. Les pattes font de longueur moyenne, & toutes atrachées à la poitrine : elles font compoftes de ka hanche, de Ja cuifle, de la*jambe & du'rarfe; peu plus:cros & un. peu plus long que les autres; l'celui-ci eft divif£ en cinq pièces , dont la pres 2 BEM mière, plus longue queles autres, efta-peu-près cylin- drique ; les trois fuivantes fonc couries & prefque en cœur : la dernière, un peuplus longue que celle- ci eft rcrminée par un .double crochet. Jai remarqué dans toutes les efpèces que j'ai eu oc- cafion de voir , des cils longs, plus ou moins ferrés, placés a la partie latérale externe des tarfes an- térieurs. … In'ya point, parmilés Bembex, de mulets chargés dc tout le travail, comme on en remarque parmi BEM 289 les Guèpes & les Abeilles, Ces infetes vivent fo- litaires , & après leur accouplement , la femelle conf- truit plufieurs logesifolées , foit dans la terre 4 foit contre quelque tronc d'arbre ou la tige de quelque plante, dépofe un œuf dans chaque , y met la provifion néceflaire à la larve qui en duif fortir , les bouche & les abandonne. La larve ne diffère pas de celles des Abeilles & des Guëpes; c'eft unver mol, fans pattes, dont le corps eft com- pofé de douze à treize annçaux, & dont la tête ft écailleufe, 288 Suite de l'Introduttion à l'Hifloire Naturelle des Infectes! B E M BEI BE M B'E'X; F 4'r. A PIISSHMEETINe CHAR VA PC SEMEMRAENS DEG. VIFS OP) AOL AIN: G'É 'N'É'R:I QUES, fl ANTENNES courtes, filiformes , compofées de douzearticles: le pre- |] | mier long & aflez gros; le fecond prefque globuleux; le troifième long || | & aminci à fa bafe, Bouche munie de deux mandibules ; d’une trompe divifée en cinq [| pièces, & de quatre antennnules filiformes. Abdomen joint au corcelet par un pédicule courte Aiguiilon fimple, pointu , caché dans l'abdomen. Cinq articles aux tarfes; le premier long & cylindrique; les trois | | fuivans prefque trianguluires, Tarfes antérieurs ciliés, El Trois petits yeux lies, 1. BEMBEx tacheté, Très-noir , lurfant; corcelet avec des lignes Sizaunes , tranfverfales ; abdomen avec quatre Élraches jaunes [ur chaque anneau. 2. BEMBEXx vefpiforme. Noir ; corcelet avec quatre liones lon- [-- Q . n o . B| g'tudinales , & deux tranfverfales, jaunes ; abdoïnen avec des bandes finuées | interrom- BI pues ; antennes & pattes fauves. ES PC ES: 3. Bemer x pubefcent: Lièvre fupérieure alongée, conique, fen- due ; abdomen noir, avec des bandes finuées, d'un jaune verdâtre. 4 BemMBex rufcorne. Noir, pubefcent ; abdomen glabre, luifant , avec de larges bandes jaunes , interrompues ; antennes & pattes fauves, $. BEMBEX C BEMBEX. s. Bempex olivâtre. Lèvre conique, avancée, Jaune ; abdomen d'un jaune :vert, avec le bord des anneaux noir & l'anus tridenté. 6. BrmBE x glauque. Lèvre conique , avancée, jaune ; abdomen d'un jaune vert, cvec deux points noirs [ur chaque ann:au. 7. BEMBEx finue. Lèvre conique, jaune, avancée ; abdomen avec des bandes noires , finuées. 8. BemBex fafcic. Noir; lèvre arrondie; abdomen avec Jix bandes jaunes , dont cinq interrompues. { Infectes ) 9. BEMBEX interrompu. Noir ; lèvre arrondie, entière ; corcélet avec à des lignes & des points jaunes ; abdomen avec \à cing bandes jaunes , interrompues. 7 10. BEMBEx frontal. Mélangé de noir & de jaune ; abdomen à Jaune, avec une bande noire à la bafe de chaque anneau ; front un peu avancé, 11. BEMBE x bariolé. Noir ; corcelet avec des lignes longitudi- nales & tranfverfales jaunes ; abdomen avec des bandes étroites, interrompues. 12. BEMBEx rufpède. Noïr ; abdomen avec trois bandes jaunes ; ailes notrâtres ; bafe des antennes & pattes rouffes, Hifoire Naturelle 290 ‘BE M 1. BEMBEXx tachcté, Brxsex punétara, FAB. Bembex labio fuperiort integro; abdominis [eg- mentis atris, punélis quatuor flavis. Fas. Syf.: entom. p. 361. n°. 2.— Spec. inf. rom. 1. p. 458. n°, 2. Ce Bembex n'eft pas fi stand que la Guèpe Frèlon : il a environ dix à onze lignes de lona. Tour.le corps eft labre. Les antennes font noï- res, avec une petite ligne jaune, à la partie infé- ricure du premier article. Le front eft “noir, avec une ligne jaune au milieu. La lèvre -fupéricure eft jaune & coupée par une large ligne noire. Les mandibules font jaunes à leur bafe,:& noires à leur extrémité. Tour le refte de la tête eft noir. Le corcelet cft noir, & on voit une ligne noire tran{verfaie qui s'élargit fur les côtés , placée au bord antérieur, une petite tache jaune à la bafei fupérieure de l'aile, & trois lignes jaunes tranfver- fales entre les ailes, dont deux droites, & une courbe 3. celle-ci eft placée à l'extrémité du cor- cclet. On yoit encore de chaque côté, au-deflous des ailes, quelques petites taches jaunes , oblon- gues. L'abdomen ef noir & luifant; il a à fa partie fupéricure quatre taches jaunes trasfyerfales, dont deux latérales, plus grandes, & deux petites pla- cées au milieu, Ces deux dernières. taches «manquent au cinquième anneau , & le fixième n'en a point. Le deflous de l'infeéte eft noir, mais on remarque fur lc fecond, le troifième & le quatrième änneaux du ventre une tache jaune de chaque côté; de forte que ces trois anneaux ont fix taches jaunes en y comprenant les quatre qui fe trouvent à leur partie fupérieure & dont j'ai déjà parlé. Les pates font noires avec un peu de jaune aux cuites. Les tarfes font noirätres & les antérieurs ont des cils noirs. Cer infeéte fe trouve dans l'Amérique méridio- nale. 11 nous vient aflez fréquemment de Cayenne. 2. BEMSEX vefpiforme. Bemsrx fignata. Fas. è Bembex thorace fupra nigro lineis quatuor faf- cioifque duabus flavis; abdomine flavo nigroque vario. Nos. Bemhex labio fuperiori rotundato integro | cor- pore nigro flavoque vério. Fas. Syf. entom. p. 361. n°... 1. — Spec. inf. tom. 1. p.4$7. n°. 1: Vefpa fignata chorace fupra nigro, lineis qua- tuor fafciolifque duabus flavis. LIN. Syfl. nat. p. 952. n°, 24. — Muf. Lud. Ur. pag. 410. Apis Velpiformis glabra lutea , capite poflice nigro, thorace nigro : lineis quatuor longitudina- dibus luteis ; abdomine maculis lobatis nigris. Dxc. Mém. tom. 3.p. 570. n°. 2. pl. 28. fig. 3. Abeille Guépe liflc jaune, à tête noire par der- rière, à corcelct noir, avec ‘quatre raies lonpiru- dinales jaunes & à taches noires “découpées fur le enue. DEGsib, | BE M Vefra fignata. Suzz. Hifl.inf. tab. 17. fig. 6. Il rellemble au précédent pour la forme & la grandeur. Son corps çft entièrement glabre. Les antennes font noires, avec un peu de jaune à la partie inférieure du premier article. Le front & la lèvre fupérieure font jaunes , avec deux petits points noirs irréguliers fur le front, vers l'infer- tion des antennes. La bafe des mandibules & le derrière des yeux eft jaune. Le corcelet eft noir, & on y voit, à la partie fupérieure, quatre ie longitudinales , jaunes, parallèles, &, au-deflous de celles-ci, trois lignes tranfverfales, jaunes, dont la dernière ; placée à l'extrémité, eft courbe. Il y a encore une ligne jaune un peu élevée à la partie antérieure du corceler. L'abdomen eft noit, avec des taches ondées , jaunes , difpo- fées de façon que toute la partie latérale de l'anneau eft jaune , & que ‘ces taches fe rap- prochent l'üne de l'autre vers le bas de cha- que anneau , & ne font féparées que par un peu de noir. Les pattes font jaunes , avec un peu de noir fur la partie fupérieure des cuifles, & quel- quefois des jambes. Les cils des tarfes_ antérieurs font jaunes. Le deflous du corps eft jaune : on voit feulement fur le ventre trois points noirs tiangulaires , un fur le milieu du fecond , du croifième & du quatrième anneaux. Le cinquième, outre le point triangulaire, a encore tout le bord fupéricur noir. Enfin le dernier cit tout noir en- deflous. à Dée Il fe trouve à Cayenne, à Surinam. Li 3. BEMBEx pubefcent. | BEmsex roftrata. Fas. : Bembex labio fuperiori conico fiffo ; abdomine atro, fafciis glaucis repandis. Fas. Syf. entom. p. 362, n°. 3. = Spec. inf. tom. 1. p. 458. n°. 3. Apis toftrata labio fuperiore conico inflexo ; ab- dominis fafciis glaucis repandis. Lin. Syfi. nat. p. 957. n°. 2ç. — Faun. fuec n°. 1700. Icer, gotl. 336. Vefpa armata. Su1z. Hiff. inf. tab. 27. fig. 10. Il eft un peu plus petit que les deux précé- dens : il a environ huit à neuf lignes de loxg: [es antennes font noires & fouvent brunes en acte fous, avec du jaune à la partie irfirieure du premier anneau. Le front & la lèvre füupérieure font jaunes : on apperçoit feulement deux très- petits points noirs fur le front , vers l'infertion des antennes. Les mandibules font jaunes à leur bafe & noires à leur extrémité. Le refte de la tête & le corcclet font obfcurs & couverts d’un léger duver qui paroît grifatre fuivant le reflet de la lumière. L'abdomen eft noir, avec des bandes on- dées , d'unjaune verdàtre , interrompues : mais l'in- terruption étant beaucoup plus confidérable fur le premier anneau , celui-ci ‘paroît n'avoir que deux taches. jaunes, une- de. chaque côté. Tour’ le def- BEM fous du corps eff noirâtre & très-léoèrement velu. Ees pattes font jaunesg mais la bale & la partie fupérieure des cuifles fonc noires. Les cils des tar{es font fauves. s On le trouve au nord de l'Europe. Il eft rare aux environs de Paris. 4. BEMBEx ruficofne, BrMsex rufcornis. Fas. Bembex niger, pubefcens ; abdomine fafciis fla- VIS Interruptis j antennis pedibufque -fulvis. Nos. Bembex labio fubconico , thorace fufco flavo.ma- culato ;ÿ abdomine nigro fafciisfex flavis ; antennis Pedibufque ferrugineis. Fas. Mant. inf. tom. 1. pag. 286. n°, 9. Il réflemble au précédent pour la forme & la grandeur. Les antennes font fauves. Le front eft jaune, avec une tache noirâtre. La lèvre fupérieure eft laïge , peu avancée & jaune : on voit une ligne de la même couleur derrière les yeux ; le refte de la tête eft noirâtre & pubefcent. Le corcelet eft pubefcent , noirâtre, avec une ligne jaune fur le bord antérieur, une tache tranfverfale, jaune, fur l'écuflon, & un point d'un jaune fauve à la bafe de l'aile. L'abdomen eft noir , luifant, glabre, avec de fee bandes interrompues, jaunes. Les pattes font d’un jaune fauve : la bafe & la partie fupérieure des cuifles font noires. La poitrine eft noire & pubefcente , & le deflous du ventre eft glabre & jaune, avec un peu de noir au bord des anneaux , & une ligne noire, longitudinale, au milieu. Les ailes ont une très-légère teinte fauve 2 leur bafe. J'atrouvé cet infecteen Provence, fur les fleurs, dans les endroits fecs & ftériles. On le trouve auf çn Efpagne. $: BEMBEx olivâtre. Bembex olivacea. Fas. Bembex labio conico flavo; abdomine glauco, fegmentorum marginibus nigris , ano tridentato. Fas. Marc. inf. tom. 1. p.285. n°.4. Il reflemble entiérement à l’efpèce qui fuit. Les antennes font noites & jaunes à leur bafe. La tête eft d'une couleur cendrée-noirâtre, avec la lèvre jaune. Le corcelet eft noirâtre , couvert d'un léger duvet cendré, avec une ligne jaunâtre fur les bords. L'addomen eft d'un jaune verdatre, luifant , avec le bord des anneaux très-noir. On diftingue deux points de la même couleur fur le fecond anneau. L'anus eft terminé par trois dentelures. Les pattes font jaunes. : Il a été trouvé fur différentes plantes, en Bar- arie. 6. BEMBEX glauque. Brusrx plauca. Fas. Bembex labio conico ; abdomine glanco : fegmen- tis pundhis duobus nigris, Fas. Mant, inf. tom. 1. Pe 285. n°. $, BEM: 2914- Il reffeinbleau Bembex pabefcent. La lèvre (u- périeuré eft jaune & avancée: Le front! ft noi- râtre, Le corcelet eft jaune , mais la partie fupé- rieure eft noirâtre , avec deux lignes jaunes. L'ab- domen eft glauque , avec deux points noirs fur chaque anneau. Les pattes font jaunes. | Il fe trouve à Tranquebar. . 7: BEMSEx finué. BrmsEx. repanda:Fas. Bembex labio conico; abdomire glauçco fafciis atris repandis. Fas. Mant. inf. tom. 1, p. 286. n°. 6. Il reffemble au Bembex pubefcent, mais il eft un peu plus perit. Les antennes ; guères plus 1on- gues que la tête, fonr noires en-deflus & jaunes en-deflous. La rère eft jaune , & Je vertex oblcur. La lèvre fupérieure eft jaune, avancée, conique, terminée en pointe allez fine. Les yeux font bruns. La partie fupéricure du corceler eft noire , avec deux lignes jaunes , courtes , longitudinales , pla- cées au milieu. On voit deux ou trois lignes courtes , jauñes, fur l'écuffon , & une autre de chaque côté du corceler, au-deflus de la bafe des ailes. La poi- trine & les pattes font jaunes. L'abdomen eft jaune ; avec des bandes finuées , noires, & deux points noirs {ur les premiers anneaux. Le ventre cit jaune, avec un peu de noir vers l'extrémité, 11 fe trouve aux Indes orientales, 8. BEMBEX fafcié. Brnmsex fafciata.Fas. we Bembex labio rotundato , nigra ; abdomine fafciis Jex flavis, anterioribus quinque interruptis. Fas. Spec.inf.rom. 1. p. 458. n°.4.—Mant. inf, tom, 1. P286.0n0.1.7: Il eft de la grandeur du Bembex pubefcene. Les .antennes font noires : maisle premier article eft jaune à fa partie inférieure, & le dernier eft fouvent fer- tugineux, La tète eft couverte d’un duvet grisätre. La lèvre fupérieure eft arrondie & jaune. Le cor- celet eft obfcur , fans taches, & couvert d'un "duvet grisätre. L'abdomen eft noir , luifanr, avec fix bandes jaunes, dont les cinq premières font interrompues. Les pattes font jaunes, & les cuifies noires. On trouve cette efpèce en Italie, 9. BEMBEX. interrompu. BrmsEx.interrupta. FAB. Bembex labio rotundato integro nigra , thorace maculato ; abdomine fafciis quinque interruptis flavis, Fas. Mant. inf. tom, 1:p. 286. n°.8, Il eft petit. Les mandibules font d’un rouge bri- queté, avec leur extrémité noire. La bouche eft jaune. Les antennes font noires. Le corceler cft noir , avec une petite ligne tranfverfale jaune, à la partie antérieure , un point au devant des ailes, deux petites lignes Jongitudinales fur le dos ; enfin, deux points & le bord de l'écuflon de la même O 02 202 BEM couleur jaune. L’abdomen eft glabre, très-noir ; avec cinq bandes interrompues , jaunes. Les patres font un peu briquetées , avec les cuitles noires, il fe trouve aux Indes orientales, 10. BEMSEx frontal. Brmrex frontalis. Nos. Bembex fluvo nrigrogre vario; abdominre flavo Jegmentorum bafi nigra , fronte prominula. Nos. Il a environ cinq lignes de long. La tête eft noire , aflkz large, avec une très-petiteligne jaune derrière les yeux. Ceux-ci font bruns, ovales & faïllans. Le front eft un peu é'evé, noir , avec une Jigne jaune, finuée , à fa partie inférieure. La lèvre eft jaune, avancée, large & arrondie à, fa bafe, & terminée en pointe.. Les mandibules font jaunes à leur bafe , & noires à leur extrémité. Le corcelet ef noir, avec deux points longitudinaux à la bafe, un autre à l'origine de chaque aïe, deux quarrés au-deflus de l'écuflen ,enfin , ure pe- tite ligne tranfverfale, courte, fur l'écuflon, & ure astre arquée, à fon extrémité. L'abdomen eft jaune en-deflus, avec la bafe de chaque anneau noie, ce qui forme autant de bandes ncires : on voit de plus un pointe quarré fur le premier anneau, qui fe confond avec le nai de læ bafe. Tout le deflous du ventre eft noir aw milieu, avec un peu de jaune fur le bord des anneaux. Les pattes fonc jaunes , avec une partie des cuifles noirc. Il fe trouve aux Indes orientales. 11. BEMBEX bariolé. Bembex variegata. Nos. Bembex nigra, rhorace fupra lneelis ffrigifque flavrs, interrupris. Nos. Il eft de la grandeur du Bembex pubefcerr Les vis ; abdomine fafciis antennes font noires, avec un peu de jaune à Ja partie antérieure du premier article. Le vertex eft noir. Le front & la bouche font jaunes , & les mâchoires {ônr jaunes à leur bafe, & noires a leur extrémité. La lèvre ef avancée & arrondie a fon exrrérairé. Le corceler eft noir, avec me ligue tranfverfale, jaune , à fa partie antérieure; deux hynes longitudinales, droites , courres, au mieu; une autre de chaque côté, un peu courbe, au- dsflus de l'origine des ailes ; deux tranfverfales, droites, fur l'écufion , & enfin une courbe à fon ex- trémité. Les côtés & la poitrine font mélangés de noir & de jaune. L’abdomen eft noir , lifant , avec une bande étroite, un pet interrompue, an mi ieu de chaque anncatr. Les pattes font jaunes , avec la bafe & la partic fupérieure des cuiffes noires. Le vente cit jaune, avec une tache triangulaae au mieu des anneaux; le dernier eft tout noir. H fe trouve à Cayenne. 12. BEMBEX rufipède, Brnsex rufipes. Nor. Bembex atra ; abdomine fafciis cribus alis fufcis. Nos avis ; BIB I diffère un peu des. précédens pour la forme; & fa grandeur eft environgde fept lignes. Les an- tennes font roufles à leur bafe, & noires à leur: extrémité. La tête eft noire; la lèvre eft noire, arrondie 8 peu avancée, Le-corceler:efb noir , avec un point roux à la bafe des ailes, & un autre ua. peu au-deflous. L’abdomen eft noir , lfant , avec trois bandes jaunes. Les pattes font routles: ;:& les cils des tarfes font de la même couleur. Les ailes font noirâtres. J'aitrouvé cer infete en Provence , {ur différentes. fleurs. BIBION , Brs1o. Genre d'infeétes de l'Ordre des Diptères. Les Bikions font des infeétes qui ent deux ailes membraneufes veintes ; deux petits .balan- cicrs ; deux antennes, grenues , perfolices , plus courtes que les antennules ; la tête petite & aplatie dans les femelles ; grofle & arrondie dans les mâles ; le corceler convexe, élevé 5 en- fin les jambes antérieures terminées par un où- gler. Ce genre a été confondu; avec celui des Ti- pules par Linné ,, Degeer , Fäbricius , &c. M. Geoffroy cft le feul qui l'en ait féparé & donné. fous le nom que nous lui confervons, rem: qui a été cependant donné à un autre genre d’infec- res, par M. Fabricius. Voy. NemorTeLr. Quoique les Bihions reflemblent aux Tipules par la conformation de la bouehe, nous croyons cependant que la différence qu'il y à dans les. antennes, dans les antennules & dans. la forme. extérieure du corps de toutés les efpèces, fuffit ‘pour difimguer facilement ces deux genres. Les antennes des Tipules font longues, filifor- mes , rarement fimples, & prefque toujours peéti- nées ou plumeufes , dans les mâles 5 tandis que celles des Bibions font courtes ; fimples , compo- fées d'articles courts , grenus , perfoltés au enflés les uns à la fuiredesaurres par le milieu , repréfentane. en quelque forte, comme dit M. Geoffroy ; ces. ifs découpés dont on ernoit autrefois les jardins. Les antennules des Bib“o1s {ons plus longues que: les: antennes. Quoique ces deux caractères fufh- fent pour diftmguer facilement ces derniers des. Tipules, on peut y joindre encore la forme dœ@ corps ; les Bzbiors font plus courts , plus gros. moins éfilés, & les pattes font plus courtés que celles des Tipales; de plus la jambe cit armée, à fa jonéion avec le tarfe, d’un ongle plus où moins long & un peu crochu. Les antennes des Bibions font à peine de la longueur de la tête : elles font compoltes de fepe à huit articles courts, grenus, un peu aplatis par les deux bouts & enfilés les uns dans les autres : le premier & le dernier font arrondis. Ces arti- cles: font plus ou moins diftméts, fuivant les ef- pèces : on apperçoir dass la plupart le peur fee qui unit chaque article lun à l'autre, £ FEB Les antennules, placées: au-deffous des antennes & inférées une de chaque côté de la bafe de Ja trompe. font compofées de cinq articles, prefque cylindriques. Elles font un peu. plus longues que les antennes & l'infece Les porte un peu courbées, La bouche eft une efpèce de trompe très-courre, compofée de deux pièces aflez groiles | convexes en dehors , aplaties en dedans, qui s'ouvrent laté- ralemert, & qui, par leur écarrement, laiflent appercevoir deux filers :très-courts , wrès-petiss , prelque membraneux. La tête diffère dans les deux fexes; celle du mâle eft beaucoup plus grofle que celle de la fe- melle ; elle eft arrondie dans l’un & un peu apla- tic dans l’autre. Cette différence femble ne venir que des yeux qui font très-grands, & qui embral- fent prefque toute la tête dans le mâle, au lieu que ceux de ja femelle font petits, ovales & un peu faillans. On apperçoit dans les deux fexes, au fommet de la tête, entre les deux grands yeux à réfeaux, trois autres petits yeux lifles, difpofés en triangle. k EE Le corcelet eft convexe & relevé principalement dans la femelle. Il donne naïflance à fa partie latérale & poftérieure aux deux ailes & aux deux balanciers. Le corps n'eft point aufli long que celui des Tipules : l'abdomen eft prefque cylindrique dans les mâles, il eft un peu renflé dans les femelles. Les pattes, quoique longues , ne le font cepen- dant pas autant que celles des Tipules; elles re font pas non plus fi minces, ni fi déliées : tou- tes les cuifles , & fur-rour les antérieures | font un peu renflées , & les jambes du plus grand nombre font terminées par un ongle long, pref- que droit, peu crochu. Les rarfes font compolés de cinq articles prefque cylindriques , qui vont en diminuant de longueur, celui de la bafe étant un peu plus long que les autres. Le dernier eït terminé par deux ongles petits , crochus, & par deux petites pelottes fpongieufes. Les larves des Bibions diffèrent de celles des Tipules & de la plupart des Diptères. Elles ref- femblent à des efpèces de vers alongés : elles ont, fuivant l'obfervation de Réaumur & de M. Gcof- froy , une perite rête écailleufe; & une bouche munie de deux crochets : elles font dépourvues de pattes ; leur corps eft compofé de douze à treize anneaux , & il eft hérflé de quelques poils, ce qui leur donne l'air de petites chenilles. Les ftigmates de ces larves font femblables à cenx des chénil'es; ils font fimples, peu apparens & pofés fur les côtés des anneaux. Elles r'ont point les deux grands ftismates poftérieurs qu'on remarque aux larves des Mouches & des Tipules. Ces illuf- tres obfervateurs n’ont point vu fi ces larves, en groffiffant , changent plufieurs fois de peau , comme les chenilles & Îles autres larves , mais Jorfqu'elles veulent [e métamorphofer , elles la qui- tent entièrement, BIB 293 Ces larves fe défont de leur peau à peu près comme la plüpart des chenilles fe défont de la Icur. La. peau des premiers anneaux fe fend Jon- gitadinalement für Ja partie fupérieure du corps qui répond au corcelet de l'infecte pafair 3 des parties charnues s'élèvent dans l'inffant: au-deflus de la fente, & en s'y élevant contribuent à l'a- grandir, La peau qui recouvre la têre fe détache cn forme de calotte. La symple décage infe:.f+ blemert tous fes anneaux en les conflit &, les amenant en avant, €h même tems qu'elle pouile en arrière la peau. La nymphe des Bibions diffère donc de celle de prefque tous les Diprères qui fonr enferm/cs dans une coque formée de la peau même de la larve. Elle en diffère encore en ce que les parties que doit avoir linfeéte parfait parcifflenc à travers l'enve-- loppe commune qui les recouvre. On voit diftinc- tement la tête, les pattes, les ailes , le ventre A en un mot toutes les parties. Ces nymphes fort de la troifième efpèce. Woy. Large, NyMrHr. Les larves des Bibions vivent dans la terre, dans le fumier & la fente des animaux. C’eft à Réaumur à qui nous devons les premières oblcrva- tions qu'on à faites fur elles. « J'ai vu , dit-il , en octobre de ces vers ( de ces larves ) à mil- liers, & encore petits, dans de bouzes de va- che médiocrement fraîches , & pendant lhiver j'ai trouvé des mêmes vers fous terre, dans le bois de Boulogne. Si la faifon où j'ai rencontré des beuzes de vache peurlées de vers de ce genre, étoit celle où leurs mouches paroïffenc, il feroit naturel de penfer que des mères avoient fait leurs œufs fur ces excrémens ; mais dans le mois d'octobre, on ne voit poirt les Mo ches dans lefquelles fe transforment les vers done, il s'agit 3 d'où il fuit qu'ils n'avoient pu naître dans des excrémens dont un grand ani- mal ne s’éroit vidé que depuis peu de jours ; qu'il faut penfer que ces vers qui Cicieur fous terre, ayant fenti que la matière qui avoir été dépofée fur fa furface, & qui l'avoir humetée étoit propre à leur fournir de la nourriwe, s'étoient rendus au milieu de cette matière. » ( Mém. tom. 5. p. 58. ) Quelques efpeces de ces infeûtes fe montrent de très-bonne heure : on les voir voler cn très- grand nombre dans les jardins, & fe pofer fur les arbres fruitiers & fur les fleurs indiftin@ement ; ce qui a fouvent allarmé les cultivateurs. & leur à fait croire que ces infectes éroient malfaifuns qu'ils rongeotent & détruiloient les feurs &e les fruits : mais leur crainte elt mal fondée. Les B'- bions ne caufent aucun dommave : leur bouche, munie fimplement d’une trompe , n’eft guères pre- pre qu'a retirer les fucs répandus fur les plantes & les arbres : elle feroit incapable de percer les fruits , les feuilles ou les fleurs. Le tems de leur apparition leur a fait donner le nom de Movches de S. Marc, de Mouches de 5. Jean, &c., parce » 2 294 BIB que que cfpèces fe montrent en grand nom- bre vers [a fin de Mars, & d'autres vers la mi- Juin. Leur vol eft lourd & pelant, & ils font très-ailés à prendre. L'accouplement des Bibions n'offre remarquable. On voit le mâle & la femelle unis enfemble des heures entières, par l'extrémité de leurs corps, de façon que leurs têtes font oppo- fées : ilsymarchent & ils volent dans cette polfi- tion lande féparer ; la femelle ordinairement trai- nant ou emportant le mâle après elle. Celui-ci porte à l'extrémité de fon ventre deux petits cro- chcts qu'on ne peut bien appercevoir que lorf- rien de BIB De preffe un peu l'abdomen pour les obliger e fortir. Entre ces deux crochets, il y a un petit corps charnu , qui eft la partie qui caraétérife fon fexe , & qu'il introduit dans la fente de la femelle, randis que les crochets le tiennent forte- ment attaché à elle, Cet accouplement dure des journées entières , après quoi ils fe féparent; la femelle refte fécondée ; elle dépofe fes œufs & elle périt bientôt après. Les Bibions vivent peu de tems dans leur dernier état; car dès qu'ils font devenus infeétes ailés, ils s’accouplent, fe repro- duifent & meurent, On ne les voir guères paroïtre | & fe fuccéder que pendant deux ou trois femaines Suive de. l'Incroduétion à l'Hifloire Naturelle des Infeétes. SA 2 CARS EP à neufes, a 1. BIBION printanier. ll Mâle noir, avec Les cuiffes férrugineufes ; Él ailes tranfparentes ; avec un point noir, A z2arginal. Femelle noire ; abdomen & pattes ferru- | grreufes ; arles tran/parentes , avec un point noir , marginal. [A 2. BiB1ON précoce, Li . Û Müle sout noir, un peu velu ; ailes tranf- À parentes , avec Le bord extérieur obfcur. Femelle : corcelet & abdomen rouges ; ailes | ur peu obfcures, avee le bord extérieur noir. 3. BIBION noir. ° Mâle noir, velu; ailes blanches, avec le fl éord extérieur noirâtre. DIN AMIO! CAR GC DD Ra SIIGRÉ NeËiR I ONU: ELS. ANTENNES courtes, fimples, filiformes, grenues, perfoliées : |f articles un peu aplatis par les bouts , enfilés les uns à la fuite des autres. |h Trompe courte, charnue , s’ouvrant latéralement, x À Suçoir formé de plufeurs pièces courtes, petites, prefque membra- Deux antennules longues, filiformes , compofées de cinq articles || | cylindriques , & inférées à la bafe latérale de la trompe. Pattes affez groffes; jambes antérieures fouvent armées d’un onglet. |À EMSHP LE G'EPS. GEOFE. TUIUN NA ANR, Femelle noire, peu velue; ailes obfcures; || avec le bord extérieur noir. 4. Bistro N caniculaire. Noir, prefque glabre ; ailes aranfparentes, | avec un point marginal noir ; pattes roufles. |} se BiBroN Pomone. Noir , prefque glabre; ailes tranfparentes , \À avec un point noir marginal; cuifles fer- rugineufes. 6. Bigron floral. Noir , glabre ; ailes norres ; abdomen avec |À une ligne jaune de chaque côté. 7. BiBron corcelet fauve. Noir, glabre; corcelet d'un rouge fauve. |} BIBIONS. (Infe&es). 8. Biron rufpèd:, Norr ; velu ; pattes férrugineufes., les deux Sl poftérieures alongées, il | 9 BIB1ON nègre. Mâle noir , prefque glabre ; ailes tranf parentes, avec un point noir marginal ; yeux bruns. Femelle noîre ; glabre ; ailes obfeures,, avec un port noir marginal; yeux -nvirs. 10. Biron 'ordurier. Noir , glabre ; tête arrondie ; ailes tranf- parentes , avec deux nervures noires , paral- lèles, vers Le bord extérieur. 11. BIBION tète-rouge. Noir, téte rouge; corcelet cendré, avec une grande tache noire. 12. Bis1on phalenoïde. Noiräâtre, couvert de poils cendrés ;saëles |} ovales, penchées, vcendrées , fans taches , ciliées tout autour. 13. BiB1oN hériffé. à Noirâtre, couvert de poils cendrés; ailes ovales , penchées, ciliées tout autour, gré- sâtres, avec des taches noirâtres. BIB 1. BIBION printanier. Brsro brevicornis. Nos. Bibio atro-fufcus , pedibus lividis alarum pun&lo marginali fufco. GEorr. Inf. tom. 1. pag. ÿ70. n°. I. Le Bibion noir à pattes jaunâtres & point mar- ginal. GEOFF. 44. Tipula brevicornis nigra glabra, alis margine nigricantibus , tibiis anticis fpina terminatis. LiN. Sy. nat. p. 976. n°. 42.—Faun. fucc. n°. 1766. Ma. Tipula ferrugata atra, glabra , alis fufeis ; ab- domine fufco ferrugineo. Lin. Syff. nat. p. 976. 2°. 40. Femina. Tipula brevicornis nigra glabra , alis margine aigricantibus ; abdomine fufco, cibiis ancicis fpi- nofis. FAB. S;f. entom. p. 753. n°. 37. —Spec. inf. tom. 2. p. 408. n°. 49. Tipula flavicaudis nigra ; antennis brevibus fu- bulatis ÿ abdomine fœmine flavo , alis ofeuris , cibiis anticis (pina terminatis. Dec. Mém. tom. 6. D 419. n°.135$. Zpule à ventre jaune , noire, à courtes antennes en maflue , à ventre jaune dans la femelle, à ailes obfcures , & à longue épine aux jambes antérieures. Dec. 26. Bibio marginalis. Fourc. Entom. par. p. $14. Hs le F Cet infedte n'a guères plus de trois lignes de long. Sa forme & fes couleurs diffèrent un peu dans les deux fexes, ce qui eft caufe que le che- valier Linné, qui ne les avoit point vu accouplés , en a fait deux efpèces différentes. Le mâle eft noir & nullement brillant. Ses an- tennes font noires, de la longueur de la tête, & un peu plus courtes que les antennules : elles font compofées d'articles courts & grenus , enfilés les uns à la fuite des autres. La tête eft grofle & ar- rondie. L'abdomen eft prefque cylindrique. Les ailes font tranfparentes, avec une petite teinte de brun le long du bord extérieur, & un point noirâtre vers le milieu de ce bord. Les cuifles font d’une couleur ferrugineufe foncée, & les jambes font brunes, Les antennes de la femelle font femblables à celles du mäle. La tête eft petite, un peu aplatie & noire. Le corcelet eft noir & convexe. L'ab- domen eft un peu renflé, & d'une couleur ferru- gineufe, avec une ligne longitudinale, noirâtre , tout Je long de fa partie füpérieure. Les pattes font d'une couleur ferrugineufe , plus clure que celles du mäle : elles font d’une longueur moyenne dans les deux fexes. Les cuifles font un peu renflées, & les jambes antérieures font terminées par deux épines, dont l’extérieure eft plus longue & plus crochue que l’autre. La larve de ce Bibion vit dans la terre. On trouve, en Europe , cet infeéte fur les fleurs & les arbres fruitiers , dans les jardins & dans les champs. Hifloire Naturelle , Infeëtes. Tome IV, BIB 2. BIBION précoce. Bisio hortulanus. Fourc. Bibio niger, alis albis marpine exteriori nigri- cante. Mal. Nos. Bibio alis fufcis margine exteriort nigro, tho- race abdomineque rubro. Femina. Nos. Tipula marci nigra glabra, alis nigricantibus, femortbus anvicis introrfum fulcatis. Lin. Syf. nar. Pag. 976. n°, 38. —Faun. fuec. n°. 1765. Tipula hortulana alis albis margine exteriore nigro, thorace abdomineque rubro. Lin. Syff. nat. P- 977. n°. 46. —Faun. f[uec, n°, 1770. Tipula hortulana , abs hyalinis, margine ex- teriore nigro. FAB. Swyff. entom. p. 753. n°. 38. —Spec. nf. tom. 2. p. 409. n°. jo. Bibio alis aibis margine extertore nigro, tho- race abdornineque rubris. GEorr. Înf. rom. 2. p. MEN AO LATE Le Bibion de St.-Marc, rouge. Grorr. 1. Tipula hortulana. ScHRANx. Enum. inf. auf. n°, 876. Bibio hortulanus. Fourc. Entom. par. p. $14. TRS REauM. Mém. énf. tom. 5. pl. 7. fig. 7, 8 9, 10. ScHAEFrF. Icon. inf. pl. 104. fig. 8, 9, 10, 11. Ce Bibion a environ quatre lignes de long. Le mâle diffère tellement de la femelle , qu'on feroit porté à les resarder comme deux efpèces ditfé- rentes, ainfi que l'a fait le chevalier Linné , fi on n’avoit fouvent occafion de les voir accouplés en- femble. Le mâle eft tout noir, luifant & un peu velu. Les antennes font prefque de moitié plus courtes que les antennules. La tête eft grofle & arrondie, Le corcelet eft relevé. L'abdomen eft prefque cy- lindrique. Les ailes font blanches & tranfparentes. Le bord extérieur feulement eft un peu obfcur, avec les nervures noires. La femelle eft un peu luifante , & eft prefque glabre. La tête eft noire, petite, un peu apla- ie. Le corcelet eft très-élevé, & d'un aflez beau rouge luifant, dans l'animal vivant, mais d'un rouge pâle lorfqu'il eft mort. L'abdomen eft un peu renflé, & d’une couleur femblable à celle du corcelet. La poitrine & les pattes font noires. Les cuilles des pattes antérieures fonc un peu plus grofles que celles des autres pattes , & la jambe eft armée d'un ongle aflez long. Les ailes font plus obfcures que celles du mâle, & la couleur noirâtre du bord extérieur eft plus foncée. On trouve ces infeétes en Europe, en très-orand nombre, fur différentes plantes , dans les jardins & dans les champs. Les larves reffemblent à un ver mol, un peu alcngé. Leur corps eft compofé de douze anneaux difiinéts , & couvert de quelques poils : elles n’ont point de pattes. Leur tête eft dure & écail- leufe , & leur bouche eft armée de deux perires ma- choires. On les trouve dans les bouzes de vache, Pop 297 » 298 où elles fe nourriflent. Parvenues à leur entier ac- croïflement, elles entrent dans la terre pour fe transformer en nymyhe. La nymphe eft nue & alongée; la partie qui correfpond au corcelet de l'infeéte parfait eft un peu relevée en bofle, & on diftingue toutes les parties que doit avoir l'infecte parfait. 3. BIBION noir. Brs1o febrilis. Foure. Bibio ater hirfutus , alis albis margine exteriore rigro. GEOFF. JInf. tom. 2. p. ÿ70. n° 2. Ma. ; Bjbio ater, fubhirfutus ; alis fufcis margine ex- reriore nigro. Nos. Femina. Le Bibion de St.-Marc , noir. GEOFF. 26. T'ipula febrilis atra , oblonga , hirta , alis nigri- cantibus. Lin. Syff. nat. p. 976. n°. 44. —Faun. fuec. n°. 1768. Tipula febrilis atra, oblonga, hirta , alis coffa nigricante. FAs. Syfl.entom. p.754. n°. 42. —Spec. inf. tom. 2. p. 410. n°, $5. Tipula Marci-nigra atra tota ; antennis bre- vibus fubulatis, alis margine exteriore nigro , tibiis anticis fpina terminatis. Dec. Mém. tom. 6. pag. 428. n°, 33. Tipule noire de St.-Marc, toute noire, à an- tennes courtes, en maflue, à ailes bordées exté- ricurement de noir, à longue épine aux jambes antérieures. DEG. cb. SCHAEFrr. Jcon. inf. tab. 15. fig. 1 , 2.( Femelle ). Le mâle de cette efpèce ne diffère pas de celui de lefpèce précédente : il eft feulenent un peu plus gros , & le bord extérieur des ailes un peu plus obfcur ; mais la femelle diffère beaucoup de la précédente, celle-ci eft plus grande & toute noire. La tête , beaucoup plus petite que celle du mâle, eft étroite & un peu aplatie. Les antennes font un peu plus courtes que les antennules. Le corceler eft relevé en bofle, & l'abdomen eft aflez gros. Les cuifles des pattes antérieures fontun peu renflées , & les jambes terminées par un onglet. Les ailes font obfcures, avec le bord extérieur noir: elles font d'un tiers plus longues que le ventre. Tout le corps du mâle eft un peu plus velu que celui de la femelle. JI fe trouve en Europe; il et très-commun au printems aux environs de Paris. 4. BIBION caniculaire. Bisro Joannis. Nos. Bibio niger glaber ; alis albis, punélo mar- ginali nigro ; pedibus rufis. Nos. Tipula Joannis atra glabra ; alis punëlo nigro, tibiis pallidis , poflicis clavatis, Lin. Syff. nar. Pan97 GS LI UAIE Tipula Joannis nigra glabra ÿ alis albis , punto nigro ; antennis brevibus , pedtbus nigris. Far. Syf. “iLOM. p. 7$4 N° 39. =h9pec, inf. 10m. 2. pag. 409, n°4 Sir BIB ; é BIB Tipula atra ; antennis brevibus fubulatis , pedibus fœemine rufis ; alis punëlo nigro, tibiis anticis frina rerminatis. Dec. Mém. tom. 6. p.425. n°. 32. pl. 27. lg. 7. Tipule de Sr.-Jean noire, à antennes courtes, en maflue , à jambes roufles dans la femelle, à point noir fur les ailes, & à longue épine fur les jambes antérieures. Dec. 18. Il a environ trois lignes de long. Les antennes font plus courtes que la rête, & ie de quel- ques poils courts. La tête du male eft arrondie, & beaucoup plus grofle que celle de la femelle. Le corce'er eit élevé en bofle, & l'abdomen du mâle , un peu plus étroit que celui de la femelle , eft terminé par deux ‘petits crochets en forme de pinces. Les ailes font tranfparentes. On voit au bord extérieur un point noir, beaucoup plus ap- parent dans le mâle que dans la femelle. Les pattes font d’une couleur fauve obfcure dans la femelle, & fouvent noirâtre dans le mâle. Les cuifles font un peu renflées, & les jambes antérieures font terminées par deux onglets, dont l’un eft une fois plus long que l’autre. Tout le corps du male eft noir & peu velu, & celui de la femelle eft noir & prefque glabre. Le Baron De Geer a donné la figure & la def- cription de la larve de cet infeéte. Voy. Mém. des inf. tom. 6. pag. 425. pl. 27. fig. 12,13, 16. Ce célèbre entomologifte trouva, au mois da Mai, dans du fumier & des bouzes de Vache, une grande quantité de petites larves fans pattes qui y vivoient en fociété, & qui fe nourrifloient de leur fubftance. Elles avoient un peu plus de trois lignes de long , & leur corps étoit délié & cylindrique. Leur couleur étoir d'un blanc fale ; un peu grisâtre ; mais leur tête écailleufe, & à-peu-près femblable à celle des chenilles, étoir roufle , luifante, & munie de deux mâchoires. aflez grandes, avec lefquelles elles hachoient le fumier pour en tirer leur nourriture. Quand elles étoient bien raflafiées, on voyoit dans l'intérieur du corps, à travers leur peau tranfparente, le grand inteftin , qui étoit fort gros, & qui paroïfloit alors le long du corps comme une laroe raie noire. Les anneaux du corps étoient garnis de quelques filets courts , membraneux & coniques, dirigés avec leur pointe vers le derrière : ceux qui fe trouvoient fur le dernier anneau étoient plus longs que les autres , & en plus grand nombre. On voyoit encore fur ce dernier anneau , deux taches rondes, brunes élevées , entourées d’un cercle gaudronné , en forme de cordon , au milieu duquel il y avoit deux petites éminences noires, qui font les vrais ftigmates ou les ouvertures de la refpiration, & l’on voyoit, au travers de la peau , les deux principales tra- chées qui s’y rendoient, & qui prenoient leur oti= gine de deux autres fligmates, qui fe trouvent à côté du premier anneau, près de la rète, & qui paroïflenr comme deux petits points bruns. Quand la larve marche, elle pouffe hors du derrière deux BIB mamelons :coniques & membraneux , qui femblent l'aider dans fa marche, qui ne fe fait qu'en gliflant fur le fumier : mais lorfqu’elle eft en repos , ces ma- melons font entièrement retirés dans le corps. Ces larves ne peuvent pas vivre long-tems hors du fumier : fi on les en retire, elles meurent & fe deflechent alors aflez vite. Celles que le Baron De Geer obferva fe transformèrent vers la fin de Mai, en nymphes d’un blanc fale, qui n'avoient rien de particulier dans leur figure. Leur corps étroit alongé, prefque cylindrique, un peu courbé en- deflous. La tête éroit ronde, & le corcelet étoit gros & comme boflu. Cet obfervateur ne fait pas précifément en quel tems parurent les infectes parfaits ; il les trouva morts au milieu du mois de Juiliet, dans le pou-. drier qui avoit fervi à renfermer les nymphes. - B8I0ON Pomonc. 1510 Pomona. Nos. - Bibio niger glaber, alis kÿalinis , punéto nigro , femoribus ferrugineis. Nos. T'ipula Pomonz nigra glabra , alis hyalinis, punéto nigro , femoribus ferrugineis. FAB. Syft. entom. p. 754. n°. 40. —Spec. inf. tom. 2.p, 410. n°. $2. Tipula Marci fulvipes 1igra ; antennis brevibus fubulacis , femoribus rufis, alis albis , tibiis anticis fpina terminatis. Dec. Mém. tom. 6. pag. 419. 29. 34. Tipule de St.-Marc à cuiffles roufles noire , à antennes en mañlue , à cuifles roufles , à ailes blanches , & à longue épine aux jambes anté- ricures. Dec: 46. : Il refflemble beaucoup au précédent pour Ja forme & la grandeur : il eft prefque glabre, entiérement noire & fans taches , à l'exception des cuifles, qui font d'un rouge brun dans les deux fexes. Les ailes font tranfparentes, fans couleur, avec un point noir au bord extérieur. La tête du mâle eft grofle & arrondie, & celle de la femelle eft petite & un peu aplatie. Les jambes antérieures font terminces par un long crochet. 11 fe trouve en Europe, 6. BIBION floral. Bisio Thome. Nos. Bibio ater glaber, alis nigris ; abdominis late- _rious Linea crocea. Nos. Tipula Thomæ atra glabra, alis nigris ; abdo- minis lateribus linea crocea. Lin. Syfi. nat. p.975. HN. Tipula Thoma. Fas. Syff. ent. p. 754. n°. 4. —Spec. inf. rom. 2. p. 410. n°. 54. eft un peu plus grand que les deux précé- deus ; il refflemble au Bibion noir; mais fes an- rennes font un plus longues , & J'abdomen.a de chaque côté une Jigne d'un rouge fafrané, il fe wouve en Europe, fur les fleurs. B: LB 7. BistON corcelet-fayve. Bisro ruficolits. Nos. Bibio ater glaber thorace rufo. No. Tipula ruficollis atra glabra , thorace rufo. Fa. Spec. inf. tom. 2. p. 410. n°. $3. Il reflemble aux précèdens. Le corps eft noir & glabre. Le corcelet feul eft fauve & relevé en bof, Les ailes font obfcures, principalement fur le bord extérieur. Il fe trouve au cap de Bonne-Efpérance. 299 8. BiBION rufipède. Bis1o rufipes. Nos. Bibio ater, hirtus , pedibus ferrugineis , pofficis elongaris. Nos. Tipula rufpes atra hirta , pedibus ferrugineis, policis elongatis. Fas. Sp. inf. tom. 2. p.410. n°. 56. Il reflemble aux précédens. Son corps eft noir & velu. L'orbite des yeux eft ferrugineufe. L'abdomen eft aplati en-deflus. Toutes les pattes font ferru- gineufes, & les poftérieures font plus longues que les autres. Les cuifles font un peu renflées, & le bas des jambes paroît un peu comprimé. Il fe trouve à l'ifle de Terre-neuve. 9. BIBION nègre. Bis10 nigrita. Nos. Bibio ater, glaber ; alis albis, pundlo marginali fufco ; oculis brunneis. Nos. Maf. Bibio ater, glaber; alis fufcis , pun&o mar- girali nigro. Nos. Femina. inf. auf. Tipula Marci. ScHRANK, n°, 877. Il reffemble au Bibion noir | mais il eft deux fois plus petit, n'ayant guères plus de deux lignes de long, L à Le mâle eft noir & très-légérement velu. La tête eft grofle & arrondie. Les yeux font d'un brun foncé. Le corcelet eft relevé en bofic , ua peu luifant & moins velu que le corps. Les pattes font noires, & les jambes antérieures font terminées par plufieurs dentelures courtes & éca- les. On voit au milieu de la jambe deux peti- ces dents placées à la partie latérale externe. Les ailes font tranfparentes ; les nervures du bord extérieur feulement font noirâtres | & vers le milieu de ce bord il y a un point noir La femelle eft un peu plus grofle que le mâles elle eft noire & prefque glabre. La tére eft petite , étroite & aplatice. Les antennes font un peu plus longues que les antennules. Le corce- Jet cft relevé & luifant. Les pattes font fembla- bles à celles du mâle. Les ailes font obfcures ; Je bord extérieur eft noirâtre, & le point mar- ginal, noir, eft plus grand que celui du mâle. Cer infecte ft commun aux environs de Paris. On le trouve dans lé mois d'Avril fur les arbros & fur les fleurs, Enum. Ppz 300 BIB 10. BiBION Ordurier, Brs1o latrinarum. Nos. Bibio niger , glaber , capite rotundato ; alis albis , margine |exteriori venis duabus nigris. Nos. Scathopfe nigra. Gxorr. Înf. tom. 2. pag. $45. TLOCNNT Le Scatopfe. Grorr. 1b. Tipula latrmarum nigra ; antennis brevibus fubu- latis ; abdomine ovato , alis albis ; coffis duabus nigris, tibiis muticis. Dec. Mém. tom. 6. pag. 430. n°. 36. pl. 28. fig. 1 @ 2. Tipula Scathopfe. ScHRAN«. Enum. inf. auf. n°. 881. Cet infeéte que je n'ai pas encore eu occafion de bien examiner, diffère un peu des précédens, & mérite peut-être , ainfi que l'a penfé M. Gcofkroy, de former un genre ; mais il eff fi petit qu'on ne peut diftinguerles parties de fa bouche. Ila environ une ligne de long. Tout fon corps eft noir & glabre. Les antennes compolées de dix articles grenus , arrondis & égaux entreux , font un peu plus longues que la vête. Célle-ci eit petire , arron- die & d'egale grandeur dans les deux fexes. Le corceler elt relevé en bofle & il paroît luifanr. L'abdomen eft large, coutt & aplati dans les deux fexes. Les pattes n'ont ni épines ni dente- lures. Les ailes font tranfparentes , en recouvre- ment & prefqu'une fois plus longues que l'abdo- men : elles ont au boid extérieur, deux nervu- res noires , à peu près parallèles , qui ne vont pas jufqu’a leur extrémité. Ces nervures font réu- nies vers la bafe de l'aile par une autre nervure noire & oblique. On trouve ce Bibion en Europe, fur les fu- miers , fes fientes des animaux , vers les eaux croupiflantes & les latrines, & très-rarement fur les fleurs. 11 eft aflez commun aux environs de Paris. 31. BIBION tète-rouge. Bis1o erythrocephalus. Nos. Bibio niger , capite rubro ; dorfo macula nigra. Nos. Tipu!a erythrocephala nigra cinereo-albido macu- lata , antennis brevibus fubulatis, corpore brevi, capite magno rubro. Drc. Mém. tom. 6. p. 431. n°, 37. pl. 28. fig. 5 & 6. Tipule à grande tête rouge, noire, tachetée de cendré blancliâtre , à courtes antennes en maf- fue , à corps court & à grofle téte rouge. Dre. tb. Ii w'eft guères plus grand qu'une Puce ordi- naire. Les antennes font noires, cylindriques , divifées en plufñeurs articles tres-courts , & à peu près de la longueur de la tête. Celle-ci eft grofle & arrondie; elle eft garnie de deux grands yeux à réfeau, d'un rouge foncé , qui en occupent prefque toute la furface. Le corps eft court & noir, avec des taches cendrées. Le deflus du cor- thorace cinereo , B:I1 BP celet eft marqué d'une grande tache noire , bordée tout autour de la mème couleur cendrée. Dans quelques individus, les côtés & le deflous du corcelet fort parcillement cendrés. Les balan- ciers font jaunes. Les ailes qui fe croifent fur le corps, font larges , tranfparentes & ornées à un certain jour , des couleurs de l'iris; on y voit quel- ques nervures brunes au bord extérieur. De Geer, à qui nous devons la defcription & la figure de ce petit infeéte , trouva en Suède, au mois de Juillet, fur les joncs qui croifflent dans l'eau , une telle quantité de ces Bibions ; que ces joncs en étoient tout couverts : « Je » n'ai guéres vu, ajoute-t1l, d'infectes raflemblés » en plus grand nombre dans un même endroit. » Pour peu que je touchai aux joncs , il s’envo- » loient , mais pour y retourner tout de fuite 3 » car ils font très-vifs, marchant & volant avec » agilité. Il y a toute apparence qu'ils viennent » de larves aquatiques , puifqu'ils fe tiennent fi près » de l'eau ». 12. BIBION phalénoïde. Brsio phalenoides. Fourc. Bibio alis deflexis cinereis , ovato-lanceolatis , ciliatis | immaculaiis. GEOFrr. Inf. tom. 2. pag. 572: n°9. 4. Le Bibion à ailes frangées & fans taches, GEOFF. 4. L Tipula phalaenoïdes alis deflexis cinereis , ovaro lanceolatis , ciliatis. LiN. Syf. nat. p. 977. n°. 47. — Faun. fuec. n°, 1771. Tipula phalenoïdes. Fas. Syf. 755. n°. 49. — Spec, inf. tom. LED MEPE Tipula hirfutifima cinerea ÿ antennis nodofis, alis deflexis ovato-lanceolatis hirfutiffimis ciliaris immaculatis. DEc. Mém. tom. 6. p. 422. n°. 30. pl 27. fig. 6. LÀ Tipule très-velue , cendrée, à antennes à nœuds, à ailes pendantes, ovales, très-velues , frangées & fans taches. Dec. 44. Culex parvus cinereus alis pendulis. FriscH. IR EL ANT LUE Tipula phalanoïdes. Scor. Entom carn. n°. 864. Tipula phalenoïdes. znf. auff. n°. 883. Bibio phalanoïdes Fourc. Entom. part. p. $15. RSA: Cet infecte & le fuivant diffèrent des efpèces précédentes , & méritent peut-être de former un genre diftinét 3 mais leur petitefle ne nous a pas encore permis d'examiner les parties de leur bouche. Ce Bibion a environ une ligne de long : tout fon corps eft noirâtre & couvert de poils cendrés. Les antennes, un peu plus longues que la tête, font compofées de onze articles, courts, velus, grenus & comme enfilés les uns à la fuite des entom. pag. 2. pag. 411. ScHRANK. ÆErnum. BTF autres par un filet tès-mince : leur cou'eur eft livide , de mème que celle des patres. Les ailes font grandes , ovales & pointues par les deux bouts : elles font blanchâtres ou grifâtres , fans taches, & couvertes fur leurs nervures, de poils gris. Les bords font garnis de poils longs, de la même couleur, qui les font paroître comme fran- ées. L'infeéte les porte pendantes des deux côtés “ corps , ce qui lui donne l'air d'une petite Phalène. On le trouve en Europe , pendant tout l'été, dans les lieux humides & ombragés , fur les murs des maifons, vers les latrines, &c. 13. BrB1ON hériffe. Brsro hirtus. Nos. Bibio hirfutus, alis, deflexis ovatis ciliatis , albo fufcoque teffelatis. Nos. Bibio alis deflexis cinereis , ovato-lanceolatis , ciliatis, nebulofo-macularis. GEorr. Inf. tom. 2. PS7 naiss Le Bibion à ailes frangées & couvertes de taches nébuleufes. GEOYFr. cb. Tipula hirta hirfuta, alis deflexis ovatis , cilia- tis albo nigroque teflelatis. Lin. Syff. nat. pag. 977. n°. 48. —— -Faun. fuec. n°. 1772. Tipula hirta. Far. Syff. entom. pag. 755. n°. 48. ——— Spec. inf. tom. 2. pag. 411. n°. 61. T'ipula hirfutifima nigro-cinerea , antennis nodo- fs, alis deflexis ovatis hirfutiffimis ciliatis nigro maculatis. Dec. Mém. tom. 6. pag. 414. n°. 31. Tipule hériffée très - velue , cendrée, noirâtre, à antennes à nœuds, à ailes pendantes, ovales, très - velues , frangées, avec des taches noires, Dec. 16. LEUWENH. Epiff. 24. jun. 1692. fig. 2, 3, 4. Il reflemble beaucoup au précédent , mais il eft un peu plus grand. Tout le corps eft norrâtre & couvert de poils cendrés. Les antennes font noirâtres, de la longueur du corcelct & compo- fées d'articles grenus, arrondis & velus. Le cor- celet eft arrondi & relevé. Les ailes femblables à celles de l'efpèce précédente, font un peu obf- cures & couvertes de poils cendrés & noiratres, ce qui les fait paroître comme nébuleufes. Tour leur bord eit francé. Les poils qui fe trouvent fur les ailes de cet infecte & du precédent, reflemblent, comme l'a très - bien obfervé M. Geoffroy , à de peties écailles femblables à celles qui couvrent les ailes des Papillons ; elles fe détachent auf facilement au moindre frottement, On trouve cer infeéte en Europe, fur les arbres & dans les bois touffus & ombragés. Il n'eft pas fi commun aux environs de Paris que le pré- cédent. BIFIDE, Brrrous. C'eft-a-dire , fendu ou di- vifé en deux. Les antennes d'une efpèce de Ten- uède & de la plupart des Cruftacés, les appen- BIR 303 dices qui fe trouvent à l'extrémité de l'abdomen des Afelles, &c. font bifides ou divifés en deux portions. On donne éncore en Entomologie le nom de bifidé aux bandes ou aux raies colorées dont une des extrémités fe divife en deux : on en a plufieurs exemples dans les ailes des Papillons. BINOCLE, Binocurus. M. Geoffroy a éta- bli un genre d'infeétes fous le nom de Binocke, auquel 1l afligne pour caraétères , 1°. fix pattes; 2°. deux yeux; 3°. antennes fimples & fétacées; 4°. queue fourchue ; 5°. corps cruftacé. Neus croyons avec Linné , De Geer , M. Fabricius & beaucoup d’autres entomologiftes que les Bino- cles ne diffèrent pas aflez des Monocles pour for- mer un genre : ces infeétes d’ailleurs n’ont pas éré encore aflez bien obfervés. Woy. Monocze & ENTOMosTzAcA. - BIRRHE , Byrraus. Genre d'infectes de la première Section de l'Ordre des Coléoptères. Les Birrhes font des infe@tes ovales, prefque globuleux , dont les deux ailes font cachées fous des étuis durs , convexes & fans rebords , dont les antennes font courtes & terminées en mañle perfoliée , dont la bouche eft munie de deux lèvres , de deux mandibules, de deux mächoires & de quatre antennules filiformes , prefque en mafle ; enfin dont les jambes font comprimées & les tarfes compofes de cinq pièces. Ces infectes font de la famille des Dermeftes. Le chevalier Linné les avoit d’abord rangés dans le genre des Dermeftes : il les en a enfuite féparés & rangés avec les Anthrènes , fous le nom de Byrrhus. M. Geoffroy avoit déjà établi ce genre fous le nom de Ciffela , nom que Linné n'a pas con- fervé, & que M. Fabricius a enfuite donné à un autre genre bien différent de celui-ci. Les Birrhes ont beaucoup de rapports avec les Dermeftes, les Anthrènès & les Sphéridies. Mais les antennes du premier font terminées par une mafle perfoliée , compofée feulement de trois arti- cles ; celles du fecond ont leur mafle qui paroît folide ; le troifième a fes antennes dont la mañle eft compofée de quatre articles , & celles des Birrhes ont leur male moins grofle que celles des autres, & compofée de cinq à fix articles per- foliés, très-diftincts, un peu aplatis par les deux bouts, enfilés par leur milieu. Les antennes des Birr'es font plus longues que la} tête & plus courtes que le corceler ; elles font compofées de onze articles très-diftin@s, dont le premier eft gros & renflé, le fecond petit & prefque globuleux , le troifième un peu plus long & conique, les fuivans un peu grenus & augmen- tant infenfiblement en grofileur. Les cinq à fix derniers forment une mafle perfolite ; ils font grenus , arrondis, um peu aplatis par les deux bouts , crès-diftinéts , & conuue enflés par leur BIR milieu les uns à la fuite des autres; le dernier eft arrondi à fon extrémité. La tère cft inclinée & prefque entièrement ca- chée dans le corcelet. Les yeux font petits, ova- les, peu faillans. La bouche eft compofée de deux levres, de deux mandibules , de deux mi- choires & de quatre anteunules. La lèvre fupérieure efk avancée, plate, pref- que coriacée , entière, un, peu ciliée à fa partie antéricure. Les mandibules font très- dures, de grandeur moyenne, arquées , tranchantes , pref- que dentées & terminées par deux petites dents égales. Les mâchoires font aflez groffes , peu foli- des, très-peu arquées , divifées en deux pièces , dont l'extérieure eft la plus grande & arrondie, & l'intérieure eft un peu pointue. La levre infé- ricure eft un peu plus étroite que la fupéricure; elle ef prefque membraneufe & prefque bifide. On y voit a fa partie antérieure une incifion peu profonde. Les antennules antérieures font compofées de quatre articles, dont le premier eft très-petit ; les deux fuivants font coniques & prefque égaux entr'eux. Le quatiième efl un peu plus gros que ceux-ci, & de figure prefque ovale: elles ont leur infertion au dos des mächoires. Les antennules poftérieures font compofées de trois articles, dont le premier eft très-petit , le fecond prefque coni- que & le dernier un peu plus gros que celui-ci, de figure ovale , prefque tronqué à fon extré- mité. Elles ont leur infertion vers la bafe laté- rale de la lèvre inférieure. Le corcelet eft arrondi fupérieurement , fans rebords par les côtés, prefque conique, c’eft-a- dire , plus étroit à fa partie antérieure qu'à fa jonétion avec les élytres. L'écuflon eft très-petit & à peine fenfble. Les élytres font dures, con- ycxes, fans rebords. 502 BIR Le corps a ordinairement une figure ovale , pref- que globuleufe ; il eft un peu convexe en-deflous , & très-convexe en-deflus. Les pattes font aflez courtes & remarquables par la manière dont l'infeéte les applique contre le corps lorfqu'on Ir touche & qu'il cortrefait le mort. La hanche eft petite; la cuifle eft large & aplatie; elle afen-deflous une cavité ou efpèce de rainure, dans laquelle la jambe fe place. La jambe eft large & très-aplatie; on y voit aufli une petite rainure au bas de fa partie poftérieure interne , dans laquelle le tarfe vient fe placer & fe cacher de façon qu'on croit au premier afpeét que ces infectes n'ont point de tarfes ou qu'ils les ont perdus. Les tarfes font filiformes & compofés de cinq pièces, dont les quatre premières font courtes, ae cntr'elles & garnies , en-deflous, de poils aflez longs. La cinquième pièce eft prefque aufli longue que Îles quatre autres prifes enfemble ; elle eft arquée, prefque cylindrique , un peu ren- fée à fon extrémité & munie de deux crochets arqués & pointus. Lorfqu'on touche ces infeétes ils retirent leur tête dans le corcelet , appliquent leurs pattes & ieurs antennes contre le corps, & contrefont les morts. Ils demeurent quelque tems dans cette pofition , après quoi ils continuent de marcher. On. les rencontre dans les champs , aux bords des chemins ou autres endroits femblables. Ils font rarement ufage de leurs ailes quoiqu'ils en foient pourvus. On ne connoît point encore leurs larves: mais il eft probable qu'elles doivent reflembler à celles des Dermeftes & des Anthrènes, & qu'elles doi- vent fe nourrir de fubftances végétales ou ani- males en putréfaétion ou prêtes à fe décom- pofer, Sidis= LL AT TIIS Suite de l’Introduëtion à l’Hifloire Naturelle des Infeêtes. 303 BRNEEER ALU R®S EPUSE, BICTSRRRSAMUIS ONLINE ALES CIS TEL AMGE&O0rrN DERMESTES DE6. G'AMRPANG RIENRUENS || GE NÉ R 1 OUU ES | ANTENNES courtes, droites ,en mafle : premier article très-gros ; |} le fecond globuleux; les autres grenus; les cinq à fix derniers diftin&s , l'en mafle perfoliée. | Bouche munie de deux lèvres, de deux mandibules, de deux mâ- || | choires bifides & de quatre antennules prefque en malle, Tête cachée dans le corcelet. Corps ovale, prefque globuleux. Pattes comprimées. Tarfes compofés de cinq articles filiformes ; les |! f| quatre premiers très-courts , garnis en-deffous de poils longs. ES PI'RIQUE S. 1. BIRRHE géant. s. BIRRHE dorfal, Noir ; élytres poëntillés, férrugineufs. Noirâtre ; élytres avec une tache tranfver- |h À Jale, commune , ferrugineufe. 2. BIRRHE pilule. ; 6. BIRRHE vari. D Noir en-defflous, d'un brun fauve bronzé l'en deflus ; élytres avec des raies noirâtres, De Noir ; corcelet brongé ; élytres notrâtres, È avec trois raies courtes, verdätres, tache- |à 3. BIRRHE fafcié. tées de noir. 4 Noir; élytres avec une bande peu mar- B b è É| quée , large , ondée, fauve. 7. DIRRHE Dronzé, . BrIRRHE tout noir. 5 4 Noirâtre, luifant en-deffous, entiérement |à Entiérement noir, luifant , fans taches. bronzé en-deflus. 304 BIR 1. BIRRHE géant. Byrrruus gigas. Fas. Byrrhus niger ; elytris punélatis ferrugireis. Fas. Mant. inf. tom. 3. p. 38. n°. 1. Il cft plus grand que le Birrhe pilule. Tout fon corps eft noir, les élytres feules font ferru- gineufes, fans taches, pointillées. Les pattes font noires ; les jambes font comprimées & arquées. L’anus de la femelle eit terminé en pointe. 2. BIRRHE pilule. Byrraus pilula. Lin. Byrrhus fufcus ; elyrris ffriis atris interruptis. LIN. Syf. nat. p. 568. n°. 4. Dermefles tomentofus ovatus fufco nebulofus. Lin. Faun. fuéc. n°, 427. Byrrhus pilula. Fas. Syff. ent. p. 60. n°. 1. — Spec. inf. tom. 1. p. 69. n°. 1. Ciflela fubviliofa viridefcens , fafciis longitudi- nalibus fafcis interruptis. GEorr. Inf. tom. 1. p. LLC LT. Piel. 8e La Ciftele fatinée. GEOFF. 4. Dermefles pilula ovatus fupra nigro-eneus , fubtus totus niger; elytris fafciis interruptis aneis. Dec. Mém. tom. 4. pag. 213. n°. 8. pl. 7. fig. 23 Ë 24. Dermefte pilule ovale noir-bronzé en - deflus & tout noir en-deflous , à raies interrompues , cuivreufes fur les étuis. Dec. é4. ScHAEFF. Elem. inf. tab. 45. = Icon. inf. tab, os. fige 5, Ciffela ornata. Suzz. Hiff. inf. tom. 21. tab. 2. fig. 12. Ciffela viridefcens. Fourc. Ent. par. p. 28. n°. 1. Cet infeéte a environ quatre lignes de long & deux & demie dans fa plus grande largeur. Il eft ovale, très-convexe en-deflus & couvert de poils très-courts & très-ferrés, qui fe détachent par le frottement & qui font paroître alors l’infeéte tout noir. Le corcelet eft fatiné , noirâtre, bronzé, un peu fauve & d’une feule couleur. Les élytres font fatinées, d'un brun bronzé, un peu fauve, avec des raies longitudinales , plus claires , lui- fantes, interrompues par de petites taches noi- rares, Les pattes , les antennes & le deffous du corps font noirs. L'écuflon eft petit & à peine vifble. Il faut obferver que lorfque les petits poils qui couvrent la partie fupérieure du corps de cer infeéte & qui lui donnent fa couleur | ont été enlevés par le frottement , alors tout le corps paroît noir. Il n'eft pas rare de le trouver de cette couleur. On trouve cet infcéte en Europe , dans les champs , fur les bords des chemins , dans les endroits fabloneux , &c, : 3. BIRRHE falcié. Brrraus fafciatus. Nos. Byrrhus ater, elytris fafcia, u leta, Nos. da’ nai a, rufa , obfo- : BIR Ciflela fubvillofa atra, fafcia elytrorum tranf- verfa aurato-fufca. GEOFr. Inf. tom. 1. p. 116, TNT, Ciflela atra.Fourc. Entom. par. p. 28. n°. 2. Cette cfpèce eft plus petite que la précédente & un peu plus ovale. Tout fon corps cit no , un peu luifant en-deflous, & matté & velouté en-deflus. Le corcelet eft noir, fatiné, avec quel- ques nuances roufles. Les élytres font noires, fatinées, avec une bande peu marquée, large, un peu ondée, d'une couleur fauve foncée. On le trouve rarement courant dans les champs, aux environs de Paris. 4. BIRRHE tout noir. Byrraus ater. FAB. Ë Byrrhus niger immaculatus. Far. Spec. inf. tom. I. pag. 69. n°. 2. Cijtela nigra nitens , glabra. Gsorr. Inf. tom. NN TT ANS Cifiela nitens. Fourc, Entom. par. pag. 28. RON Cet infeéte varie pour la grandeur. Celui que M. Fabricius a décrit eft de la grandeur du Birrhe pilule. Il n'en diffère que parce que la tre & le corcelet font très-noirs, glabres, lifles & peu luifans; & les élytres ont des ftries peu marquées. Celui qui fe trouve aux environs de Paris, décrit par M. Gcoffroy , n’a guères que! deux lignes de long. Sa ceuleur eft noire par tout. Le corcelert & les élytres font très-lifles & lui- fans, & en les regardant avec une loupe , on voit qu'ils font finement & irrégulièrement poin- ullés. L'un fe trouve en Allemagne & l'autre aux environs de Paris, dans les champs. $. BIRRHE dorfal. Byrruus Jorfalis. FAB. * Byrrhus nigricans , coleoptris macula tranf- verfa ferruginea. FaB. Mant. inf. tom. 1. pag. 384 Pa 7 Il reffemble parfaitement au précédent pour la forme , mais il eft un peu plus petit. Il eft noir & obfcur : on voit fur le corcelet quelques taches peu marquées. Les élytres font fans ftries, noi- res , avec une tache tranfverfale ; commune , ferrugineufc. M. Fabricius remarque que cet infeéte n'eft peut-être qu'une variété du précédent. : 6. BIRRHE varié. Byrrnus varius. Fas. Byrrhus niger , thorace anco ÿ elstris fufcis , ftriis tribus abbreviatis viridibus nigro maculatis. Fas. Syff. entom. p. 60, n°. 2. — Spec. inf. rom. TDR 00 72e Il reflemble pour la forme & la grandeur au Birrhe vBLA Bivrbe pilule, Le corps ceft noir en-deffous. La tèrecftbronzée & les antennes fonrnoires. Le corce- Jet eft ovale, d'une couleur bronzée obfeure. Les élytres font noiratres, avec trois ftries luifantes , Vérdâtres , rachetées dé noirâtre , qui ne vont pas jufqu’à leur extrémité. Les pattes fe noires & les jambes comprimées. On le trouve en Angleterre. Cet infeéte n'eft peut-être qu'une variété du Birrhe pilule. 7. BIRRHE bronzé. Byrrruus aneus. Fa8. Byrrhus totus aneus. Far. Syf. entom. pag. 60. n°, 3. = Spec. inf. 10m. I. pag. 70. Me T. Cette efpèce reffemble au Birrhe pilule, mais äl cft beaucoup plus petit , ayant à peine deux ignes de long ; il eft entièrement d'une couleur bronzée en-deflus , & d'une couleur noirâtre en- deflous. On le trouve à Upfal, & rarement aux envi- En de Paris , dans les endroits fabloneux des orêts. BLAPS. Braps. Genre d'infectes de la feconde Section de l'Ordre des Coléoprères. Les Blaps font des infeétes oblongs ou ovales, qui ont deux ailes cachées fous des étuis durs, coriaces, convexes , qui embraflent le corps de chaque côté ; deux antennes filiformes , plus courtes que la moitié du corps 3 unebouche munie de deux lèvres , de mandibules , de mâchoires & de quatre antennules, dont le dernier article eft triangulaire ; enfin dont les tarfes des quatre pattes antérieures font compoiés de cinq arucles, & les poftéricurs de quatre. La plupart de ces infeétes manquent d'ailes, & alors les étuis font réunis l'un à l’autre par leur future. ? Ces infectes font de la famille des Ténébrions, & ils ont les plus grands rapports avec les Pimé- lies, les Hélops & les Ténébrions. Les antennes des Pimélies 7 parfaitement femblables à celles des Blaps ; la feule différence qui fe treuve entre ces deux genres d'infeétes, c'eft que les antennules des Pimélies font prefque filiformes, & que celles des Blaps ont leur dernier article un peu plus gros que les autres, de figure triangulaire , un peu comprimé & comme tronqué à fon extrémité. Ces deux genres d’ailleurs ne nous paroiflent pas aflez diftinéts, & nous croyons qu'ils devroient être réu- nis ; la différence des antennules des Blaps avec celle des Hélops eft plus fenfible ; celles de ces derniers fe terminent par un article large, com- primé, figuré en croiflant, & les antennes font compofées d'articles prefque coniques. Les Téné- brions fe diftinguent des Baps, en ce que le troi- &ème article des antennes n'eft pas fi long que le Hifoire Naturelle, Infedes. Tome IV5 B E À 30$ troifième article de celles des Baps , & les anten- nules d'ailleurs font prefque filiformes. Les antennes des Blaps font plus courtes que la moitié du corps : elles font filiformes, c'eft-à- dire, d'épaiffeur égale dans toute leur longueur : on y compreonze articles , dostle premier eft court & aflez gros ; le fecond très-court & prefque arrondi ; le troifième. long & prefque cylindrique ; les fui- vans un peu coniques, & les derniers globuleux, moniliformes. La tête eft diftin@te, avancée, plus étroite que le corceler. Les yeux font ovales, oblongs, peu faillans. La bouche eft compofée d'une lèvre {u- périeure, d'une lèvre inférieure, de deux mandibules , de deux mâchoires & de quatre antennules. La lèvre fupérieure eft aflez grande, avancée , échancrée & ciliée à fa partie antérieure. Les man- dibules font dures, aflez épaifles , arquées , garnies de dentelures peu marquées. Les mâchoires font bifides , & les divifions inégales : l'extérieure eft un peu plus grande que l’autre; elle eft un peu comprimée ; & garnie de poils ferrés 3 l'inté- rieure eft plus courte & plus étroire que l'exté- rieure : elle eftun peu arquée, terminée par plu- ficurs dents minces & pointues, & garnie de poils ferrés. La lèvre inférieure eft courte, plus étroite & moins ayancée que la lèvre fupérieure ; elle eft prefque membraneufe , échancrée ou prefque fendue a fa partie antérieure. Les antennules antérieures font un peu plus longues & plus épaifles que les poftérieures : elles font compofées de quatre articles , dont le premier eft tès-petit, & à peine fenfible ; le fecond cft aflez long & conique; le troifième eft conique & & un peu plus court que le fecond; le qua- trième eft comprimé, plus large que les aures , de figure prefque triangulaire , & paroît comme coupé à fon extrémité. Elles ont leur infertion à la partie extérieure des mâchoires. Les antennules poftérieures font compoftes de trois articles, dont le premier eft le plus petit ; le fecond arrondi, prefque conique, & le troi- fième tronqué à fon extrémité : elles ont leur in-; fertion à la bafe latérale de la lèvre inférieure. Le corcelet eft ordinairement convexe, terminé latéralement par un léger rebord, arrondi par les côtés, & coupé antérieurement & poftérieurement ; il eft toujours plus étroit que les élytres. Les élytres font dures , grandes , convexes, fou- vent réunies enfemble à leur future, & prefque toujours terminées en pointe plus où moins avan- cée. Elles ont une ligne faillante fur les côtés, & elles embraffent une partie de l'abdomen. Les partes font aflez longues. La hanche eft petite. Les cuifles font longues , peu renflées & anguleufes. Les jambes font longues, prefque cy- lindriques, terminées pär deux petites épines. Les tarfes des quatre pattes antérieures font compofés de cinq pièces, dont la première : un peu plus q BLA Jongue que les autres ; les trois qui fuivent font courtes & prefque triangulaires ; la dernière eft plus longue que la première, & terminée par deux crochets. Les tarfes des pattes poftérieures n'ont que quatre articles , dont le premier & le dernier font aflez longs, & les deux intermédiaires crès- courts. 306 Les Biaps n'ont en général point d'ailes, & ils ne courent pas avec beaucoup de célérité. La plu- part fe tiennent cachés pendant le jour fous des pierres ou dans des trous ; ils en fortent la nuit pour courir ça & la, & chercher leur nourriture : B LA on les trouve quelquefois dans des caves, dans des endroits humides & inhabités. Ils répandent une odeur très-fétide , beaucoup plus forte, mais à-peu-près femblable à celle de la plupart des Ca- rabes , ou à celle des Blattes des cuifines, ce qui les avoit fait ranger parmi ces derniers infeétes , par quelques naturaliftes anciens. On ne connoît point les larves des Bleps , il eft probable qu’elles font cachées dans la terre, & qu'elles diffèrent peu de celles des Téne- brions. Bi Ex Ar: B:S 4; DL APS NUE EE ANR, TORUN EP B RUN ONNETIN IG) E ONE, PEL G. CHASRIA? CPP URMES) GÉNIE RQ ES. ANTENNES filiformes , moniliformes à leur extrémité , plus courtes |} que la moitié du corps : troifième article long, prefque cylindrique ; |ÿ es fuivans coniques; les derniers globuleux. Bouche munie de lèvres , de mandibules, de mächoires & de quatre |# antennules. Mächoires bifides, $ = enr ASE PRE UE EU TUTO TIRE TI OISE EN ELE SE EME ro op 28 Antennules antérieures, compofées de quatre articles ; le premier |} très-petit; le fecond long ; le dernier gros, aplati, prefque triangulaire | | & tronqué. Antennules poftérieures, compofées de trois articles : Le |# | premier petit, le fecond prefque conique, & le dernier tronqué. Tarfes des quatre pattes antérieures, compofés de cinq articles : ar- |} ticles fecond, troifième & quatrième très-courts. Tarfes poftérieurs || compofés de quatre articles: fecond & troifième très-courts. ESS CPE JOHEAS: 1. Braves liffe. 4. Brars ponctué, Noëïr, luifant ; corcelet arrondi, légére- Noir ; corcelet anguleux poftérieurement ; ment convexe ; élytres difles, prefque ob | élytres avec des ffries formées par des points {| tufes. enfoncés. 2. BLap»s filloné. s. Brars fric. Noir ; élytres mucronées, chargées de neuf Noir ; corcelet anguleux pofférieurement lignes élevées. élytres obtufes ; flriées; ftries prefque Liffes: 3. BLAPS mucroné. 6. BLaAps crenelc. Noir, peu luifant ; élytres liffes, mucro- D'un gris noirâtre ; élytres obtufes, ffriées ; nées ; corcelet prefque aplati. firies crenelées. 308 B LA 1. BLaps life. Bzars gigas. Far. Blaps nigra , thorace rotundato; elytris : lavibus obtufis. FAB Syff. entom. p. 2$4. n°. 1. — Spec. inf. tom. 1. p. 321. 2°. 1. Tenebrio gigas apterus niger, thorace aquali, coleoprris lavibus truncatis. LIN. Syf. nat.p. 676. n°. 14. Suzz. Hiff. inf. 64. tab. 7. fig. 9, Cet infecte'n'eit peut-être qu'une variété du B/aps mucroné : il eft beaucoup plus grand , ayant feize à dix-fepr lignes de long; il a le corcelet plus convexe , fes” élytres plus lifles & moins pointues. Ileft enuérement noir & luifant. On voit un petit rebord au corcelet , & une ligne élevée de chaque eôté des élytres. On le trouve dans les’ caves , dans les endroits humides &e inhabités des maifons, dans lés chaïps, fous des tas de pierres, &c. en Efpagne en Jralie, fur la côte de Barbarie. Il eft commun en Provence & en Languedoc. 2. Brars filloné. Braps fulbata. Fas. Blaps coleoprris mucronatis fulcatis. Fas. Syf. entom. p: 254. n°. 2. —Spec. inf. tom. 1. pag. 321. 242. Tenebrio polychreftes aprerus : elytris mucrona- tis , fingu.is ffriis novem elevaris. FORsSk. Defc:ip. anim. 79. KO. Il reflemble au fuivant pour la forme & les cou- leurs, mais il eft prefque une fois plus grand. Les élytres font réunies, mucronées & marquées de huit ou neuf fillons élevés, lifles. Il fe trouve dans les jardins & dans Les champs, en Egypte. M. Fabricius rapporte que les femmes turques mangent cer infeéte cuit avec du beurre, dans l'ihten tion d'engraifler. On fe fert aufli de cer in- fééte en Egy pre & dans le Levant , contre les dou- Kurs d'orcilles & la morfuré des Séorpions. 3: BLAFS mueroné. Biavs mortifaga. Far. Blaps atra, coleoptris mucronatis lavibus, F\3. Syf. entom. p. 254. n°. 3. — Spec. inf. rom. 1. Put ROM COR Tenebrio Mortifagus apterus ; thorace aquali, coleoptris lavibus frucronatis. LIN. $ÿf: nat pag. 676. n° 15. —Faunsfuec: n°} 812. Tenebrio «tra, aptera , coleoptris lavibus , pone acuminatis. GEOFF. a 10m. 1. pp. 346. n°. 1. Le Ténébrion life à prolongement. Grorr. 16. Ténebrio acuminatus aprérus , ater, coléoptris one acuminatis. Dec. Mém. tom. $: ns sb Se DE Ténébrion à étuis en pointe non ail, noir, dont les étuis finiflent en pointe: Dec. 16. Scarabaus major totus niger; abdomine longo elytris veluti caugatis. Raï. Inf. 90, 12. BL A Scarabaus ex toto niger, minute nitens , fœtiduss LisT. Scarab. angl. 388. 21. Scarabeus impennis tardipes. PEriv. Gazoph. tab. 24. fig. 7. Blarta fœtida rertia. Mourr. Theat. inf. p.139. g. 1. ALDROv. nf. p.499. Blarta- ferida. CHARLET. Exercit. p. 48. Blarta fœtida. MERRET. Pin. p. 102. Scarabaus terreffris & flercorarius niger, fœti= dus. FRISCH. Inf. 13. tab. 25. 4 Blatta officinarum Darr. Pharm. p, 91. ScHAErr. Elem. inf. tab. 124. fie. 1. — Icon. tab. 6. fig. 13: T'enebrio mor if gus. Scor. Entors. carn. n°. 2524 Terebrio mortifgis. SCHRANX. Entm. 1, [. aufi. n°. 415. QTetebrio mortifaga. Fourc. Ent. par. p. 156. HT. I. Cet infeûte varie un peu pour la grandeur; il a depuis dix lignes jufqu'a un pouce de long. Il I c& entiérement noir & un peu luifane. Les antennes font un peu plus longues que le corceler : celui-ci cft like, prefque aplati, terminé de chaque côté par un petit rebord; il ef iégérement échancré anté- F rieurement, & coupé droit poftériéurement. L'écuflon eit très- Pt a peine apparent , plus large que long , & couvert de poils très-courts. Les élytres font lifles, réunies 4 leur future, très-convexes, terminées en arrière par un prolongement ; clles ont de chaque côté une ligne lonçiru dinalé, élevée, & celles embraflent une-partié de RC On ne gr point d'ailes au-deflous des élytres. rt infecte eff très puañt. On le trouve dans toute € l'Euro ope, dans les champs, dans les jardins, dans les caves, les endroits humides , mal propres, fous des tas de pierres & autres lieux femblables. 4. BLars pondué. Bzrars cxcayata, Fas. Bdaps thorace poflice arg:ato , elyrris: excavato: sa ea Syft. enton. p. 154. n°. 4 —Spece inf. AP: 3226/1004: LR PE. CS tab. 02. fig. 14 AG: angl. 271: 861. 13: Il eft plus petit & moins convexe que le pré- cédenr. Le corcelet eft noir, liffe , bordé de chaque côté, prefque finué poitérieurement , & terminé RE deux angles aigus. Les élytres font noires, & clles ont des fries formées pat des points très= enfoncés. Il fe trouve fur Ja côte de CÉromantiel s- BLaps-ftrié. Bzrars firtata. Fàs. Biars chorace poffice argulato , atra ; elÿtris: obtufis firiatis. Fa. Spec. inf. tom. 1. p. 322 Le) LATTES Il reffemble entiérement au précédent pour le forme & la grandeur. La tête & le corcelet font Re | B LA très-noirs , lifles | & point du toutluifans. Le bord poltérieur da corceler forme une angle de chaque côt<, Lesélytres ont réunies , très-noires, luifantes., & chargées de ftries prefque lifles. On le trouve fr la côte de Coromandel, 6. BLapPs crenelé. Bzrars crenata. Fan. Blaps thorace pojlice angulato , grifeo-fufca ; ébjtris crenato ffriatis obtuffs. Fas. Spec. inf. rom. 1. P: 312. n°. 6. I reflemble au précédent, mais il eff une fois plus petit. La tête & le corcelét font liffes, d’un gris noirâtre , fans taches. Les élytres font ftriées, & les flics crenelées. Il fe trouve fur la côte de Coromandel. BLATTE, Brarru. Genre d'infeétes de l'Ordre des Orthoprères. Les Blartes font des infeftes qui ont deux ailes membraneufes , plites jongitudinalement & cachées fous deux étuis prefque coriaces ; deux antennes longues, féracées, compoftes d’un grand nombre d'articles 3 la tête inclinée 3 la bouche munie de levres , de mandibules , de mâchoires & d’antennules 3 le corcelet large , plat, bordé ; enfin dont les pattes ne font point propres à fau- ter , & dont les tarfes font compolés de cinq ärticles , & quelquefois de quatre feulement aux parres poftéricures. Ce genre a été placé dans l'Ordre des Coltop- tères par MM. Geoffroy, Scopoli, & dans celui des Hémiptères pat Linné, mais il a été f£paré de ces deux Ordres par le Baron de Geer & M. Fabricius , qui ont reuni enfemble la Bfarce , le Forficule & la nombreufe famille des Saure- relles. Les Barres font très-facil:s à reconneître, & né peuvent être confondues avec aucun autre genre d'infeêtes. Les paîtes qui ne fonc propres qua la tourfe les diflinguent au premier coup d'œil des Sauterelles, des Grillons , des Truxales , des Cri- duets, & les antennes placées au-deffons des yeux, la ‘têre inclinée, le corceler large & bordé, leur dénnent une forme qui leur eft particulière. Les antennes des Piartes font féracées , c’eft- à-dire, qu'elles reflemblenc à un fl qui diminue infenfblerient d'épaiflèur & va fc terminer en pointe très fine. Elles font aflez longues & com- polées d'un nombre très-confidérable d'articles, dont le premier eft très diftin& & beaucoup plus gros que les dutres, M. Gcoffroy en a compté jufqu'a quatre - vingt- quatorze dans celles de la Blarte des cuifines , B/arta oriental s. Ce nombre d'anneaux rend les antennes très-fouples & très- flexibles : l'infecte les porte en avant lorfqu'il marche ; il les agite fouvent , & paroît vouloir tâter & reconnoitre les objets qui fe trouvent au-devant de lui. Elles ont leur infertion au-def- fous des yeux, a! 1 * B L A 30% La tête eft de grandeur médiocre, prefqu'en- tiérement cachée fous le corcelet , & tellement inclinée que la bouche touche prefqu'à la poi- trine. Les yeux font à réfeau, oblongs , un peu fiourés en croilfant & placés un de chaque côté de la tête, prefqu'au-deffas des anrenres. La bouche eft compolÿe d’une lèvre fupéricure, d’une lèvre inférieure, de denx mandibules, de deux mâchoires, de deux galères & de quatre autennules, La lèvre fupéieure eft large , peu avancée, aplatie, prefque membrancufe, arrondie ou pret qu'échancrée antérieurement. Les mandibules font aflez larges, comprimées latéralement, tibe-durcs & armées de pluñcurs dents lolides , dinégale grandeur, très-pointues. Les mâchoires font allez durès, un peu comprimées latéralement , ciliécs, intérieurement & términées en pointe longue , arquée, affez forte. La lèvre inf'rieure eft à-peu- près de la largeur de la fupérieure : elle eft pref- que membraneufe, aplatie, échancrée à fa partie antérieure. Les oalères font membraneufes, pla- tes, peu larges & de {a longueur des mâchoires, au dos defquelles.elles {ont inférées. Les anren- nulces antérieures ‘ont filiformes, plus longues que les poftérieures & compol'es de cinq articles , dent les deux premiers font wès-courts , le troifitme affez long & cylindrique, le quatrième aflez long & prefque conique, & le dernier affez long & pointu par les deux bouts : elles ont leur infer- tion au dos des mâchoires, à côté des galères. Les antennules poftérieures font filiformes & com- pofées de trois articles , dont le premier eft à peine plus court que les deux autres : elles ont leur infertion à la bafe latérale de la lèvre infé- rieurc. Le corceler eft ordinairement plus large que long ; il eft peu convexe, prefqu'aplati ; il déborde par les côrés, le corps de l'infeéte, & il cache prefqu’entiérement la rête. Au-deffous de l’attaäche des ailes & des élytres , depuis le corceler.ju- qu'à l'abdomen , il y a un efpace que de. Gecr nomme la poitrine : elle a, dit-il, peu d'épaif feur, & fe trouve couverre en- defius par une partie, des étuis & des ailes. On ne voit point d’écuflon fur cette poitrine , & c'efl à elle que fe trouvent unis les étuis, les ailes & les deux dernières paires de pattes. Le corps des Blartes ‘et , en Général , d'une figure alongée , rarement ovale & toujours un peu aplane. L'abdomen eft large , anlant en-defius & légérement convexe en-deflous. 11 ft compet de plufieurs anneaux & terminé par deux petites appendices coniques, articulées, mobiles. L'ufage de ces deux pièces n'elt pas -connu ; le mâle & la femelle en font également pourvus. Mais le male en a deux autres un peu plus courtes & plus minces que celles-ci , fituées entre deux lames tranfverfales, qui fe trouvent au bout de B LA craier anneau , & d'ou fortent les parties qui conf- tituent fon fexe!” Les pattes font aflez longues. Les poftérieures font plus longues que les. intèrmédiaires , & celles-ci le font un peu plus que les antérieures. Les cuifles font larges, aplaties & attachées au corps par une large & grande pièce nommée hanche. Les jambes font longues, un peu apla- ties, à-peuprès d’égale épaifleur dans toute leur longueur & garnies de beaucoup de piquants. On voit aufli quelques piquants moins longs & moins forts que ceux des jambes, à la partie poftérieure des cuifles. Les tarfes font plus minces & plus déliés que les jambes : ils fort compofés de cinq articles, dont le premier eft aufli long que les trois qui fuivent, pris enfemble ; le dernier eft long & terminé par deux petits crochets. Ce qu'il y a de bien fingulier , c’eft que quelques efpèces n'ont que quatre articles aux tarfes des pattes poltérieures, €’eft ce qui a fait placer ces iufeétes, par M. Geoffroy, dans la divifion qu'il a faite des infetes dont les quatre paires anté- rieures ont cinq articles & les poflérieures quatre feulement. J'ai une femelle de la B/arte des cui- Jines qui a cinq articles à une des patces pofté- rieures & quatre feulement à l'autre. Cetre diffé- rence €ft d'autant plus remarquable qu'il n'y a aucun infecte Si je connoïic où ces parties varient comme dans ce genre. Les élytres, qui fervent à couvrir & à défen- dre les ailes , font d'une confiftance moyenne entre l'écailleufe & la membraneufe, c’eft-à-dire, velles font coriaces comme du parchemin fin & mince. Elles font un peu en recouvrement, & elles fe terminent en pointe arrondie ; elles font alongées & garnies de nervures longitudi- nales : on y en diftingue trois principales qui partent de la bafe de l'élytre & qui donnent nai fance à plufieurs autres. Celle du milieu eft rele- vée, & va de la bafe à l'extrémité de l’élytre, prefque en ligne droite ou en ferpentant légé- rement, L'intérieure cit creufée & courbée ; elle va fe terminer vers le milieu du bord interne de l'élytre, de forte qu'elle forme prefque une figure ovale avec la nervure oppofée de l'autre élytre. L'extérieure eft moins marquée que les deux dont sous venons de parler, & elle va fe terminer au bord externe. Les ailes, au nombre de deux, font pliées lon- gitudinalement en évartail, & jamais tranfverfa- lement comme le font celles des Coléoptéres. Leur longueur ceft prefque toujours égale à celle des élytres : elles font membrancufes , & garnies 310 d A ———_— B L A de beaucoup de nervures tant longitudinales que tran(vetfales : mais les principales fuivenr une dircétion longitudinale. Les ailes & les élyrres manquent à la femelle de la Blatte des cuifines; on apperçoit feulement un moignon d'élytres & point d'ailes La Blarre de Petiver a les-ailes plus courtes & plus petites que les élytres, & celles-ci font plus larges que dans les autres efpèces. Les larves des B/attes ne diffèrent de l'infc&te parfait que par le défaut d'ailes. La nymphe n’en diffère non plus que parce qu'on lui voit le com- mencement des ailes & des élytres qui croiffent & fe développent peu à peu. Celle-ci d'ailleurs court avec la même -agilité & fait ufage des mêmes alimens que la larve & l'infecte parfait. Les Blattes font fort agiles; elles courent avec beaucoup de virefle & fonc plus ordinairement ufage de Jeurs pattes que de leurs ailes, quoique quelques-unes volent très-bien. La plupart fuyent la lumière & ne’ paroïflent que la nuit, ce qui leur a fait donner, par les anciens naturaliftes , le nom de /ucifuge , infectes qui fuyent la clarté. Quelques efpèces vivent dans les maifons où elles font très-incommodes, mangeant & rongeant tout ce qu'elles trouvent, mais principalement le pain, la farine, le cuir, le fucre, le fromage & diffé- rentes provifions. Elles, fe cachent pendant le jour dans les trous & les fentes des murs, der- rière les tapifleries, dans les angles des armoires, &c. Elles fortent la nuit & fe répandent partout, mais la clarté d'une lampe fuffit pour les écarter & les faire fuir. : Scopoli rapporte que la racine de Nymphea ou Nenuphar, cuite avec le lait, tue les Blartes & les Grillons, & que la vapeur du charbon de pierre qu'on brüle les fait parcillement périr. | L'accoupiement de ces infeétes qui évitent la clarté & fc fauvent au moindre bruit, a été peu obfervé ; on fait feulement que Ja femelle pond un ou deux œufs très-gros, prefque de la gran< deur de la moitié de fon ventre, cylindrique , mais arrondi par les deux bouts & relevé d'un côté en carène. Dès qu'elle eft éclofe, la larve court , & vit avec les infectes parfaits; on en voit fouvent plufieurs enfeimnble de grandeur dif- férente , fuivant leur âge. Frifch rapporte que la femelle de la Blarte des cuifines ( Blarta ortenta- lis. ) garde pendant quelques jours, à l'orifice de la partie qui caractérife fon fexe , l'œuf qu’elle eft prête à pondre, & qui eft d’une grofleur con- fidérable. Il fe pañle , dit-il, plus d'unç femaine avant qu'elle le quitte entiérement, to Suite de l'Introduëlion à l'Hiffoire Naturelle des Infèêtes. 311 BL) ANTIT. A. Diane "GReVoyr EF 4 2: CAR À CUT ER E SNG'ENER NOUS" ANTENNES longues , fétacées : articles courts, nombreux, pref- que égaux , peu diftinéts : le premier beaucoup plus gros que les autres. Bouche munie de mandibules , de mâchoires ; de deux lèvres & de | quatre antennules filiformes. Tête penchée, cachée fous la partie antérieure du corcelet, Abdomen terminé , dans les deux fexes, par deux appendices mobiles, |} coniques , articulées. Pattes propres pour la courfe, Tarfes compofés de cinq articles, dont le premier très-long; les trois fuivans très-courts, & le dernier alongé & terminé par deux crochets. [| Vorz. Quelques efpèces n'ont que quatre articles aux tarfes poñté- ll rieurs. ESP EPCLE"S. es 1, BLATTE géant. 4. BLATTE égyptienne. F Livide ; corcelet avec une grande tache Noire ; bord antérieur du corcelet blanc. là H| quarrée, notrâtre. . BLATT: occidentale. 2. BLATTE de Madère. 5 Corcelet noir , bordé de péle, avec | deux points fauves à [a bafe; élytres oli- | vâtres. Noïirûtre ; corcelet & élytres livides, avec des taches & des points notrâtres, irrégu- H| Zzers. Bu ne terre 6. BrarTTe furinamoife. Livide ; corcelet noir , avec Le bord anté- |} rcelet mélangé dl à É L 4 rieur d'un jaune pâle ; pattes fauves. âtre ; élytres cendrées, ROAD NP ES RE CAT NT BE ACTE E San Infedes). 7. BLarTe Kakkerlac. Ferrugineufe; corcelet fauve, roufsâtre , avec deux grandes taches obftures , & le | bord pefférieur pâle. 8. BLATTE auftrale. Ferrugineufe ; corcelet noir , avec une tache annulaire , blanche ; élytres avec une petite raie blanche, à leur bafe, 9, BLATTE bordée. Noirâtre ; tête & bords du corcelet & des élytres férrugineux. 10. BLATTE érychrocephale. Noire; tête & pattes férrugineufes, 11. BLATTE hottentote. Norrâtre , fans taches ; tête & pattes rOUpeS 12. BLATTE indienne. Grife ; tête noire ; corcelet noïr, avec le bord antérieur blanc, 13. BLATT E blanche. D'un blanc verdâtre ; antennes jaunes. 14. BLATTE ponctuée. Pâle ; corcelet & élytres par/emés de points noirâtres; difque des élytres noir. 15. BLATTE, verte. D'un vert pâle ; bords latéraux du cor- l-celet & antennes jaunes ; ailes blanches, AL EL 16. BraATre breflienne. Pâle, obfcure ; abdomen noir ; tarfes jau- nâtres. Là 17. BLATTE rayce. Très-noire ; bords du corcelet & des élytres blancs ; élytres avec deux raies longitudi- nales , parallèles, blanches, 18. BLarrTe de Penfylvanie. Noirûtre; corcelet blanchâtre fur fes bords, & noirâtre aw milieu; bafe des élytres blanche. 19. BLATTE africaine. Noire en-deffous, cendrée en deflus ; cor: celet velu , avec Les bords extérieurs Jaunes, 20. BLATTE de Petiver. Noire, prefque circulaire ; élytres avec || quatre taches d'un blanc jaune, fur chaque. | 21. BLATTE des cuifines. D'un brun ferrugineux ; élytres courtes, avec une ligne enfoncée. 22. BLATTE à ceinture. Jaunâtre en-deflus, noirâtre en-deffous ; bords du corcelet & des élytres blancs. 23. BLATTE livide. Noirûtre en-deffus, d'un gris fauve, livide en deffous , ailes de La longueur du corps. 24. BLATTE roufle. Roufle, alongée; pattes d'un rouge bri-|N queté; ailes plus longues que Le corps. 25. BLATTS BLATTES. {Infe&es ) 25. BLATTE prie. Alongée, d'un gris cendré; corcelet & élytres parfèmés de petits poinfsnoirätres, 26. BLATTre à bandelettes. Ovale, très-noire; élytres avec une raïe longitudinale, rouge. 27. BrATTE varie. Corcelet jaunâtre ; élytres teflacées , noires à deur extrérnité. 28. BLATTE laponne, Noirâtre en-deffous, d'un jaune livide, cendré en-deffus, avec des points & taches norrâtres. 29. BLATrE pâle, Toute d'un jaune pâle, fans taches ; yeux noirs. 30. BLATTE germanique. Livide ; corps jaunâtre; corcelet avec deux raies noires , parallèles, 31. BrATTEe fuligineufe. Noirâtre ; tête & bafe des élytres roufsâtres. 2. BLATTE corcelet-roux. Corcelet ferrugineux ; corps d'une couleur o P de briques , pâle. 33. BLATTE tachetce, Corcelet noir, bordé de blanc ; élytres pâles, avec des. taches noires. 34. BLATTE margince. Noire ; corcelet roux, bordé de blanc ; élytres noires, avec le bord blanc, 35: BLATTE alongée. Alongée, livide ;corcelet avec deux points & une tache en croiflant, noërs. 36. BLATTE nitidule. Corcelet ferrugineux , avec une tache noire; élytres bleues, fans taches. Q / 37: BLATTE pigmée. Ovale, d'un brunnoirâtre; antennes courtes ; orcelet bordé de blanc tranfparent. H ifloire Naturelle , ‘Infeées. Tome I . 314 B L À 1. _BLATTE Q(ant. BLATTA gigantea. Lin. Blatta livida , thoracis clypeo macula quadrata Jufca. Lin. Syf nat. p. 687. n°. 1. —" Muf. Lud. Ur. p. 106. n°. 1. Blarta gigantea. Far. Syff.entom. page 271. n°. 1. —— Spec. inf. tom. 1. pag. 341. n°. 1. GRONOV. Zooph. 633. tab. 16. fig. 3. SEBA. Muf. 3. tab 77. fig. 1. 2. DRruRY. Îluff..tomi. 2. pl. 36. fig. 2. Cette Blatte eft. très-grande : elle a près de deux pouces de long. Tout fon corps eft d'ane couleur cendrée pâle ou livide. Les antennes font fitacées & de la longueur de la moitié du corps. Le corceler confidéré tranfverfalement , paroît avoir une figure ovale : il eft pâle avec une grande tache obfcure au milieu, qui touche au bord poftérieur , mais non pas à celui des côtés. Les élytres font livides, aflez grandes ffriées & obtufes. L'abdomen eft pâle & terminé de chaque côté par une appendice cenique ,. aflez grande, Les jambes font armées d'épines affez fortes. 4 Elle fe trouve dans toute l'Amérique méridio- nale, Elle nous vient rarement de Cayenne. 2. BLATTE de Madère. BLzaTTAa Madera. FA8.! d Blatia fufca , thorace elytrifaue lividis fufco variegatis. FAB., Spec.. inf, tom. , 1. pag. 341: F'RPRRETE Elle reflemble à la; précédente , mais elle n’eft pas fi grande. La tête eft olivätre & les antennes obfcures. Le corceler eft livide , obfcur , avec quelques points noirâtres , irréguliers , plus ou moins marqués. Les. élytres font grifatres , avec deux lignes noirâtres , dont l’une droite & éle- vée, defcend de la bafe jufques vers le milieu de l'élytre; L'autre arquée & creufée, va aboutir vers le milieu du bord inrerne. Vers l'extrémité de l’élytre on apperçoit les nervures plus élevées & formant des flries réoulières ; il y a aufli des points réguliers , obfcurs. Le corps eft d’une couleur olivätre, foncée. Les pattes font obfcures & épineufes. Elle fe trouve à Madère, aux Antilles & dans * Amérique méridionale. 3. BLATTE cendrée. BzATTA cinerea. Nos. Blatta fufco-livida ; thorace rigro cinereoque vartegato ; elytris- cinereis. NoOs- Les couleurs, & fur-tout la forme du æorceler, diftinguent cette efpèce des deux précédentes, aux- quelles elle refflemble d’ailleurs un peu : elle a environ un pouce de long. Les antennes font obfcures & prefque de la lorgueur du corps. Celui-ci eft livide , & un peu obfeur vers les bords de l'abdomen & fur la poitrine. La tête eft noire avec la #bouche livide & une bande jau- BL A nâtre entre les deux antennes & une autre à fa partie poftérieure de la tête. Le corcelet eft plus large à fa partic poftérieure qu'à fa partie anté- rieure : il eft d'un gris PA livide avec des taches irrégulières, noires. Les élytres font d'un gris nébuleux ; on y remarque les deux lignes noires , l’une droite & lautre arquée, dont nous avons parlé en decrivant la Blarte de Madère. Les pattes font livides & épineufes. J'ai trouvé cette efpèce en grande quantité dans des caifles pleines de graines & de plantes envoyées à M. Thouin de l'ile de France. Ces Blatres y étoient vivantes dans l’état de larve & d'infecte parfait. 4. BLATTE égyptienne. BLATTA apyptiaca. LiN. Blat'a atra thoraëis margine antico albo. Lin. Syf. nat. pag. 687. n°. 2. = Muf. Lüd. Ulr. pIVLo7- Ÿ Blarta agyptiaca. FAB. Syff. entom. p. 271« LOMNE Spec inf. tom. 1: p1342: 19953. 548 GRONOv. Zooph. 637. tab. 15. fig. 2. DruRY. Îl/uff. rom. 2. tab. 36. fig. 3. Elle eft de la grandeur de la Blarte des cur- fines. Tout fon corps eft noir. Les antennes font noites & de la longueur de la moitié du corps. La tête eft noire & la bouche blanchâtre. Le corcelet, confidéré tranfverfalement, paroît avoir une figure ovale ; il eft noir, & fur le bord antérieur , il y a une large bande blanche. Les élytres font noires , avec un fillon tranfverfal , oblique , blanc à la bafe & des ftries élevées vers l'extrémité. Les ailes font pliées Jongitudina- lement , noirâtres dans toute leur étendue , & blanches à leur bafe. Les pattes font obfcures & les jambes armées d’épines aflez fortes, Elle fe trouve en Egypte. $. BLATTE occidentale, BLATTA occidentalis. FAB. Blatta thorace atro : margine omni pallido punitifque duobus bafeos fulvis ; elytris oliva- ceës. Fas. Mant. inf. tom. 1. pag. 215. n°9. & Elle eft plus grande que la précédente. Les anténnes font d’un noir de poix avec le premier article ferrugincux. La tête eft noire , luifante, avéc la bouche & une ligne entre les antennes, d'un rouge briqueré. Le corcelet eft noir , lui fant, avec tout le bord pâle & deux petits points linéaires, rouges, à la bafe. Les élytres font oli- vâtres & parfcmées de très-petits points cendrés. L'abdomen a des taches rouges au milieu & quel- ques-unes plus petites fur les bords. Les pattes font d'un rouge de briques. g Elle fe trouve en Amérique. 6. BLATTE. furinamoife. BrartrA furiñamenfis. Lin. B L A Blatta livida , thoracis margine antico albo. LIN. Syff. nat. p. 687. n°. 3. Blatta furinamenfis. YaB. Syf. entom. pag. 27/20. HS 4. Blatca fufca , thorace atro nitido : margine antico flevo, pedibus teflaceis. Drc. Mém. tom. 3- pag. $39. no. 6. pl. 44. fig. 8. Blatte de Surinam brune, à corcelet noir, luifant, dont le bord antérieur cft jaune pâle, a pattes fauves. Dec. 6. Suzz. Inf. tab. 8. fig. r. Elle a environ neuf lignes de long & quatre lignes & demie de large. Les antennes font obf cures; les yeux font jaunâtres & la rète eft noire. Le corceler eft d'un noir très-luifant & fon bord antérieur eft d’un jaune pâle , ce qui forme à cet endroit une efpèce de bande. Les élytres font d'un brun obfcur, noirâtre, & bordées de brun très-clair à leur partie antérieure & externe : elles font un peu plus convexes que dans les autres epèces , & elles dépailent un peu l'abdomen. Elles font un peu moins larges , à leur bafe , que le corcelet. Les pattes font d’une couleur rouflàtre, & les jambes font garnies d’épines brunes. Elle fe trouve à Surinam. 3. m— Spec. inf. tom. 1. pag. 342. 7. BLATTE Kakkerlac. BLATTA americana. Li. Blatta ferruginea , thoracis clypeo poflice exal- bido. LiN. Syff. nat. p. 687, n°. 4. Blitta americana. Fa. Syff. entom. pag. 171. n°, 4. — Spec. inf. tom. 1. p. 342. n°. $. Blatta fufco flavefcens , elytris fulco ovato émpreffis ; abdomine longioribus. GEOFr. Inf. tom. AMP. 81. 70.025 La grande Blarte. Grorr. 16. Blatta Kakkerlac ferruginea , thoracis clypeo flavefcente : maculis binis margineque poflico fuf- cis ÿ abdomine rufo; anténnis longifimis. DEc. Mém. tom. 3.up: 535.1n0.1. pl 44. fe T2, Ge . Blatte Kakkerlac rouffle , à corcelet jaunatre, avec deux taches & une bordure brunes, à ven- tre roux & à antennes très-longues. Dec. c8. Blatta molendinaria ab infula Jamaica allata major. Raï. Inf. 68. MERIAN. Surin. 1. tab. 1. Blaita aurelianenfis. Fourc. Ent. par, p. 177. AP, 2: Cette Blaite, connue en Amérique fous Je nom de Kakkerlac où Kakkerlaque , fe trouve depuis long- rems en Europe, où elle a été apportée par les vaif- feaux qui reviennent de ce pays là. Elles font un peu plus grandes en Amérique qu'elles ne le font en Europe. Un climat beaucoup plus chaud & une nourriture beaucoup plus abondante font fans doute plus favorables au développement & à l’accroiflement de cet infecte; leur couleur pa- roit aufli s'être un peu altérée ; celles de l'Amé- ‘extérieur ferrugineux. Les ailes font obfcures B L A zuS rique font d'une belle couleur de rouille ,:tan- dis que celles de l'Europe font brunes. Les Kak- kerlacs ne font que trop connus dans toute l'Amé- rique méridionale par les dégâts qu'ils font dans les maifons, dans les champs & fur-tout dans les fucreriés. Ils rongent les étoffes de laine, de coton , de chanvre ; ils détruifent la plupart des meubles mal foignés ; ils gâtent, les provifions de bouche, & ils attaquent fur-tout le fucre & routes les fubftances douces & fucrées. Il eft très- difficile de fe garantir de cet infeîte puant, incommode & nuifible. Tout le corps de cer infecte eft d'une couleur roufle, ferrugincufe , plus ou moins claire. Les antennes font de la longueur du corps. Le cor- celet eft aflez large, prefque ovale, confidéré tranfverfalement, d’une couleur jaune d'ocre obf- cur, avec deux taches au milieu plus obfeures. Les élytres ont une, ligne longitudinale élevée , placée vers le milieu, une autre arquée & cnfon- cée, qui va aboutir vers le milieu du bord in- terne ; enfin une autre moins enfoncée, placée vers le bord externe. Les pattes font ferrugi- neufes & armées de piquants noirâtres. Elle fe trouve en Europe & dans toute l'Amé- rique méridionale. 8. BLATTE auftrale, BzatTra auffralafis. Fas. Blatta ferruginea, thorace atro , annulo allo ; elytris bafr lineola alba. Far. Syfl. entom. pag. 271.77. $. œ— Spec. inf. tom. 1. pag. 342. 1.46: Elle refflemble pour la forme & la grandeur à la Blatte Kakkerlac. La tête eft noire , avec le bord poftérieur blanc. Le corcelet eft noir, lui- fat, avec un grand anneau blanc, au milieu. Les élytres font ferrugineufes , flriées & marquées d'une ligne longitudinale blanche, placée au bord extérieur , vers Ja bafe. Elle a été prife fréquemment fur les vaifleaux qui revenoient de la mer pacifique & des terres auftrales. 9. BLATTE bordée. BLATTA fufca. THUNS. Blatta fufca , capite, thoracis elytrorumque marginibus ferruginers. Nos. Blatta fufca , immaculata, capite , antennis, pedibus , thoracis keme/ytrorumque marginibus fer- rugineis. THUNS. Nov. fpec. inf. dif. 4. p. 77. Elle eft de la grandeur de la Blarte Kakkerlacs La tère eft ferrugineufe. Les antennes font féta- cées , roufles , de la longueur de la moitié du corps. Le corcelet eft” convexe, d’un brun noi- rare , avec tout le bord ferrugineux , quel- ques petits points enfoncés. Les élytres font réti- culées , un peu plus longues que l'abdomen , d'une couleur brune, noïrâtre , avec tout le bord ? Rtrz 316 B LA avec le bord extérieur rouge. L'abdomen eft très- soir & glabre en-deflous ; il eft noir en-deflus , avec Le bord des anneaux & tout le tour jau- nâcres. Les pattes font ferrugineufes. La femelle eft aptère , ovale, plus large que le mâle , noirâtre en-deflus , avec le bord du corcelet & des anneaux de l'abdomen rougeare. Les antennes, les pattes & la tête font roufles, Elle fe trouve au cap de Bonne - Efpérance. Elle eft commune dans les champs fous les pierres. 10. BLATTE érythroctphale. BLaATrA erythrocephala. Fan. Blatta atra , capire pedibufque ferrugineis. Fas. Spec. inf. tom. 1. p. 342. n°9. 7. Son corps eft grand & très-noir. Les antennes & les yeux font noirs, & Ja crête eft ferrugineufe. Le corce'er eft rond, très - noir & fans taches. Les élytres & l'abdomen font trésnoirs. Les pattes font ferrugineufes. FIISNETOUVENE. ER Elle a été décrite, par M. Fabricius, dans le Mufeurm de M. Banks. 11. BLATTE hottentote. BzartTa capenfis. THUNS: Biatta fufca , immaculata capite pedisiQque rubris. THuns. Nov. Spec. inf. differt. 4. p 77. Blatta SE al fufca, capite pedibufque rue. Fas. Mant.\üinf. tom. 1. p. 225. n°. 0. Elle reflemble , pour la forme & la grandeur, à la Blarte Kakkerlac ; la couleur de tout lecorps, excepté de la tête & des partes', eft d'un brun noirâtre , luifant. Les antennes font noires. La tête cft rougeâtre. Le corcelet eft life & plus étroit que les élytres. Les élytres font fillonées & font plus longues que l'abdomen. Les pattes font rougeatres. Elle fe trouve au cap de Bonne-Efpérance. 12. BLATTE indienne. BLzATTA indica. FAB. Blatta grifea , thorece atro margine antice albo. Far. Syf. entom. p. 272. n°. 6, — Spec. inf. tom. 1. p. 343.,n°. 8. La tête eft noire. La bouche & le bord des eux font blancs. Le corcelet eft très-noir, gla- bre, luifant, avec le bord antérieur blanc, Les élytres font frites, grifes , avec une petite ligne à la bafe, noire. L'abdomen eft brun & les pattes font grifatres. Elle fe trouve aux Indes orientales, 13. BLATTE blanche. BLATTA nivea. Lin. Blatta alba ; antennis flavis. LiN. Syff. nat. p. 688. n°.°5. Blatta nivea. Fas. Syf. entom. p. 172. n°, 7. — Spec. inf. tom. 1, p. 343. n°. 9, BE A Blatta livida pallida , thoracis c!ypeo elytrif- que hyalinis albo - virefcentibus ; antennis flavis. Dec. Mém. tom. 3. pag. 540. n°. 8. pl. 44. fig. 10. Blatte blanche livide pâle , à corceler & à étuis tranfparens, d'un blanc un peu verdâtre, à antennes jaunes. DEG. cb. Drury. Îiluff. tom. 2. tab. 36. fig. 1. Elle varie pour la grandeur ; celle a ordinaire- ment depuis fix jufqu'à huit lignes de long. Tout le corps cft d'une couleur jaune, livide. Le corcelet & les élytres font blanchätres, légé- rement lavés de vert. Les antennes font jaurcs & un peu pins courtes que le corps. Les patres font un peu épineufes & de la couleur du def- fous du corps. - Elle fe trouve à Cayenne , à Surinam , aux Antilles. . 14. BLATTE ponctuce, BLrATTA rrorta. Fas. Blatta pallida, thorace elytrifque fufco irro- ratis , als difco nigro. FaB. Syff. entom. pag. 272. 19. 8, == Spec. irf. tom ï1.-pag. 343. T0. LLO® Blatta ïrrorata : pallida thorace elytrifque fufco trroratis | alis bafi nigris. Thuns. Nov. Jpec. inf. diff 4. p. 76. Elle cft aïfez grande & de couleur pâle. Le front eft ferrugineux avec le bord poftérieur brun. Le corcelet eft rond , entier , pâle , avec ; une tache au milieu & piufieurs points noirs répandus fur toute fa furface. Les élytres font grifes, avec une ligne courte à la bafe & plu- feurs points très-perits, noirs. Les ailes font noi- res, mais leur extrémité eft pâle. Elle fe trouve à la nouvelle Hollande, au cap de Bonne-Efpérance. 15. BLATTE verte. BLATTA wiridis. FA. Blatta antennis thoracifque lirea laterali flavis ; alis albis. FaB. Syfl. entom. pag. 172. n°. 9. — Spec. inf. tom. 1. p. 343. n°. 17. Elle refflemble un peu à la Barre blanche dont elle n’eft peut-être qu'une variété. Elle eft route d'un vert pâle. Les antennes font jaunâtres & un peu plus courtes que le corps. Les yeux font noirs , & on apperçoit entr'eux un point fauve. Le cor- celet eft vert, avec une ligne jaune de chaque côté. Les ailes font blanches & fans tache. On trouve cette efpèce dans l'Amérique méri- dionale. Elle nous vient de Cayenne. 16. BLATTE brefilienne. BLATTA brafilienfis. Fa3. Biatta pallida ; abdomine nigro. Far. Syf. entom. p. 272. n°. 10.— Spec. inf. tom. 1. p. 343 NT0 NT. Blatta abdomen nigrum obfcure fufta ; abdo- B L A mine nigro, tarfis flavis , alis longitudine abdo- minis. Dec. Mém. tom. 3. p. 538. n°. 3. tte à ventre noir brune cblcure , à ven- 1oir & à tarfes jaunâtres, dont les ailes ne t pas plus longues que le corps. Dec. 50. ctre Blarre doit beaucoup varier pour la gran- deur puifque celle que De Geer a décrite a un pouce de longueur , tandis que celle que M. Fabricius décrit, n'eft guères plus grande que la Blarte laponne , qui n'a jamais plus de fix lignes de long. Sa couleur eft par-tout d'un brun obfcur, mêlé d'un peu de noir fur la tète & fur les pattes; mais le ventre eft tout noir en-deffus comme en- deflous. Les antennes font longues, déliées & un peu obfcures. Le bord poltérieur du corcelet s'étend en pointe; & fes bords extérieurs , ainfi que ceux des élytres font uu peu plus clairs que le refte. Les élytres & les ailes ne font pas tour- a-fair auñi longues que le ventre : elles en laif- fent une petite portion à découvert. Les jambes ont une quantité d'épines brunes & les tarfes font d'un jaune fauve. Elle fe trouve à Surinam, au Brefil. 17. BLATTE rayée. BrATTA lineata. Nos. Blatta atra , thorace antice elytrifque liners duabus albis parallelis. Nos. Elie a environ fept lignes de long. Elle cft toute d'un beau noir luifani. Les antennes font de la longueur du corps. Le corcelet eft noir avec une large ligne blanche vers le bord antérieur & les deux latéraux. Les élytres {ont noires & ont une large ligne blanche, qui s’écend tout le long du bord extérieur , depuis la bafe jufqu'à l'extrémité, & une ligne longitudinale blanche , qui defcend depuis la bafe jufqu’au deux tiers de l'élytre & forme, avec celle de l'autre élytre, deux lignes parallèles. Les ailes font noires, de la longueur des élytres, & un peu plus longues que le corps. Elle fe trouve .. Cette Blarte eft confervée dans le cabinet de M. Pàris. 18. BLATTE de Penfylvanie. BzartA Penfylvanica. Drc. Blatta fufca , thoracis clypeo albido , medio fufco ; elytris bafi albidis. Nos. Blatta fufca , thoracis clypeo albido : medio nigro-fufco , elytris flavo-fufcis antice albidis. Dec. Mém. tom. 3. pag. $37. n°. 2. pl, 44. De . D rutre de Penfylvanie , brune, à corcelet blan- châtre , mais noirâtre au milieu , à étuis d'un brun jaunätre , mais blanchätre à leur origine. Dec. 6. Elle a environ un pouce de long & fix lignes de large. Les antennes font d’un brun obfeur & de la longueur de tout le corps, La tête & le n° B L A 317 corps font bruns ; le ventre a une bordure pâle, & les pattes font d'un brun clair. La plaque du corcelet, qui n’eft pas fort grande , eft d'un blanc fa'e , avec une grande tache irrégulière , d'un brun noirätre , placée au milieu. }es élytres & les ailes dépallent un peu l'abdomen ; clies font d'un brun jaunâtre , avec des nervures obfcures. Mais les élytres {ont d'un blanc fale à leur bafe & au bord extérieur. Elle fe trouve en Penfylvanie. 19. BLATTE africaine, BLATTA-africana. Ian. Blatta cinerea | thoracis clypeo villofo. Lin. Syf. nat. p.688. n°. 6 — Muf. Lud, Ur. P- 108. 19 132 Elle refflemble à la Blacte ésyprienre | mais elle eft un peu plus petite, plus arrondie, & ellé n'eft pas glabre comme elle. [es antennes font prefque de la longueur du corps. Le corcclet eft de couleur de cendres & tout couvert de poils très-courts. Le bord extérieur eft d'un blanc jau+ nâtre. Tout le corps eff noir & les pattes font épineufes. Elle fe trouve en Afrique. 20. BLATTE de Petiver. BzATTA petiveriana. Fas. Blatra nigra, elÿtris maculis quatuor flavefcen+ cibus. FAB) Syff. ent. p. 172. n°. 11. — Spec. 2) CON NT. APS A3 TNT) Caffida petiveriana nigra ; elytris maculis qua- tuor flavefcentibus. Lin. Syff. nat. pag. 578, 28. Blatta heteroclita. PArras. Spicil. Zoolog. fufc. 9. tab. 1. fig. S$. Cimici affinis niger. PEriv. Gazoph. tab. 71. fig. 1. SULZ.. Hiff. inf: tab rtf. A..B. SEB. Muf. 4. tab. 95. fig. 21. SCHROET. Abhandl. 1. tab. 1. fig. 7. 8. Cette efpèce refflemble, au premier regard, à une Caflide, mais elle a tous les caractères des Blartes. Elle eft de grandeur moyenne, plus large & moins alongée que les efpéces précédentes. Eïle eft prefque ronde , légérement convexe, toure d'un noir foncé, point du tout luifant. Les antennes font de la longueur de la moitié du corps. Elles font prefque filiformes , & compofées d'un nombre confidérable d'articles. Le corcelet, beaucoup plus large que long, couvre enuérement la tête. On apperçoit un petit écuflon triangulaire , tel que celui des Coléoprères. Les élytres font en recouvrement : la fupérieure a quatre grandes taches d’un jaune blanchätre , dont trois ctes longitudinalement vers le bord extérieur , & la quatrième, un peu moins grande , cft placée vers le bord interne. L’élycre inférieme a les trois premières taches figurées de même ; la- » B L A mais , au lieu-de la quatrième, on trouve toute la partie cachée par l'élytre fupérieure d’un beau faune fauve, Je n'ai trouvé à plufieurs efpèces que J'ai examinées que des ailes très-courtes, qui ne peuvent fervir à l’infeéte pour voler. L'abdomen ef un peu pluë court que les élytress il eft plus large que long , & terminé par deux appen- dices latérales , rrès-courtes. Les jambes font armées d'épines comme dans toutes les efpèces, Elle fe trouve aux Indes orientales. 313 21. BLATTE des cuifines. ÊLATTA ortentalis. Lin. ÿ Blarta ferrugineo-fufca ; elytris abbreviatis fulco oblongo impreffo. LIN. Syff. nat. p. 688. n°. 7. —Faun. fuec. n°. 862. Dlarta orientalis ferrugineo-fufca immaculata ; elgtris fulco oblongo. Far. Syffl.ent. D. 272. n°. 12. —Spec. inf, tom. 1. p. 343. n°. 14. Elarte ferrugineo-fufca ; elyeris fulco ovato im- prefis ; abdomine brevioribus. GEorr.inf. tom. 1. P.0380.:19. 1e UplaT. Meuse La Blatte des cuifines. GEOFF. 5. Blatra culinaris ferrugineo-fufca , alis maris aÿ- domine brevioribus, fœmina aptera. Dec. Mém. LOI 3-0 NS SONO NEe PLNES MR Ts 2e Blatte des cuiffnes d'un brun de marron rouf- sâtre, dont le mâle feul a des ailes plus courtes que le ventre. Dec. 16. Blarta orientalis. Scov. Entom. carn. n°. 313. Blatta molendinaria. Mourr. Theat, inf. pag. 135 Mig. 01. Eva. Blarta prima feu mollis Mouffeti. Raï. Inf. pag. 68. n°. 1. Scarabeus alter tefludinarius minor atque alatus. Cor. Ecphr. 1. 407 tab. 36. Gry!li. Jonsr. Inf. tab. 13. fig. À. Blarta lucifuga feu molendiraria. FriscH, Inf. SPP Cape ie Suzz. Inf, tab. 7. fig. 47, —Hiff. inf. tab. 8. feat SCHAErF. Jcon. tab. 155. fig. 6, 7. Blatta ortentalis. ScHRANx. Enum. inf. auff. n°. 457: Blatra orientalis. Fourc. Ent. pag. 177. n°. 1. Elle a environ dix lignes de long & cinq de large. Elle eft par-tout de couleur brune , plus ou moins foncée. Les antennes font féracées , & un peu plus longues que le corps : elles font compoftes d'un nombre confidérable d'articles courts, peu dif- tindts. M. Gcoffroy en a compté jufqu'à quatre- vingt-quatorze. La tête eft comme dans routes les autres efpèces , petite & prefqu'entiérement cachée fous le corcelet. Les élytres font d'une couleur un peu plus claire que le refte du corps : elles font d'un tiers plus courtes que l'abdomen, dans les mâles ; mais les femelles n'ont ni ailes, niélytres ; on leur apperçoit feulement les moignons de celles-ci, lorfqu'elles font dans leur état parfait. Les pattes poftérieures, & fur-out les jambes , font beau- B L A coup plus longues que les antérieures , & elles font wès-épincufes, L'abdomen cft terminé par deux ap- pendices , de plus d’une ligne de longueur , une comprimées, compofées de pluficurs anneaux LE terminées ei pointe. Ces Blartes fe fervent peu de leurs ailes Mais clies courent avec beaucoup de célérité ; elles ha bitent les maifons, & fur-tout les cuifines & les boulangeries : elles fe cachent pendant le jour dans les fentes des murs & des planchers, fous des hardes , derrière des meubles, &c. Elles fortent pendant la nuit de leur retraice & fe répandent. par-tout., Elles rongent & dévorent routes fortes de provifion, mais principalement le pain, la farine, & les fubftances douces & fucrées. Elles attaquent quelquefois les vieux fouliers & les ha- bits de laine. J'ai dit plus haut que Scopoli rap- porte que la fumée de charbon de pierre & la racine de Nymphea, cuite avec du kit, les fait périr au les éloigne. Elle fe trouve dans le Levant & prefque toute l'Europe. 22. BLATTE à ceinture. BLraATrA cinéla. FAs. Blatta flavefcens thoracis elytrorumque margiri- bus alsis. Fas. Mant. inf. tom. 1. p. 226. n°. 17. Elle reflemble beaucoup à la précédente pour la forme & la grandeur. Son corps eft jaunätre en- deflus & noirätre en-deflous. Le corcelet eft arrondi avec le bord antérieur & les deux latéraux blancs. Les élytres ont leur bord également blanc, à leur bafe. Les pattes font blanchätres. Elle varie; clie a quelquefois les élytres plus longues que le corps, & d’autres fois plus courtes que lui. Elle fe trouve en Amérique. 23. BLATTE livide. BzarTra livida. Dec. Blatta fufca , corpore fubtus pedibufque fulvo- grifeis, alis longitudine abdominis. Dec. Mém, tom. 3. pe 538. n°. 4. pl. 44. fig. €. 7 Blarte brune, à pattes & le deffous du corps d'un gris roufsatre , à ailes de la longueur du corps. Dec: 56. Elle a huit lignes de long, & quatre de large. Sa fisure eft ovale-alongte. Les antennes font dé- liées & prefque de la longueur de tout de corps. Le corcelet, dont le bord poftérieur fe termineien pointe , eft de la même largeur que ie devant du corps. La couleur de cer infecte eft brune, un peu roufsâtre, fur le corcelet & les élytres ; elle eft pâle ou d'un gris roufsätre , fur la,tête, le deflous du corps & les pattes ; mais celle du ventre eft un peu plus obfcure , & les épines des jambes font d'un brun foncé. Elle fe trouve à Surinam, B L A 24. BLATTE roufle. . BrarTrTA rufa. Dec. … Blatta oblonga rufa, pedibus teflaceis ÿ alis ab- domine longioribus. Dec. Mém. tom. 3. P. $39- n° $. pl. 44. fig. 7. Blatte oblongue roufle, à pattes fauves, dont les ailes font plus longues que le corps. Dec. 8. Cette Blatte weft pas difficile à diftinguer; fa figure eft oblongue, & delargeur prefqu'égale par- tout. Elle eft longue de neuf & large detrois lignes ; mais dans cette mefure font comprifes les élytres & les ailes, qui ont le double de la longueur de l'abdomen. Le corcelet eft prefque arrondi , & de même largeur que la bafe des élytres. Tout le deflus du corps et roux, & le deflous eft roirâtre. Les ailes font d’un roux très-clair, & les pattes font fauves. Les appendices de l'abdomen font nôires, Elle fe trouve à Surinam. 2$. BLATTE corife. BLrATrA grifea. Dec. Blatta oblonga cinereo-grifea, punétis aliquor fufcis minuriffimis. Dec. Mém. tom. 3. p. $40. n°. 7. pl. 44. fig. CE Blatte oblongue d'un gris cendre, à quelques petits points bruns. DEc. cb. Elle a environ dix lignes de Jons & quatre de large. Les antennes {ont d'un brun jaunâtre , & un peu plus courtes que le corps. Le corcelet eft prefque arrondi, d'une couleur grife-cendrée , avec deux points obfcurs, placés vers fa partie poftérieure. Les élytres font plus longues que l'abdomen & di- minuent de largeur vers leur extrémité ; elles font grifes & parfemées de petits pointsbruns. Le ventre a tout le long des côtés deux rangées de points obfcurs. Elle fe trouve à Surinam. 26. BLATTE àbandelettes. BLATTA piéla. Fas. Blaita atra , elytris vitta fanguinea. Fas. Mant. inf. tom. 1. p. 226. n°. 18. Drury. I{/uff. inf. rom. 3. tab. so. fig. 3. Elle eft petite & de figure ovale. Les antennes font noires. La tère eft brune & cachée fous. le corceler. Le corcelet eft orbiculaire , avec le bord antérieur jaunâtre. Les élytres font noires, avec une raic d'un rouge de fang , qui defcend depuis leur bafe jufqu’à leur extrémité. Les pattes font noires & épineufes. Elle fe trouve au Brefil. 27. BLATTE variée. BLATTA variegata. Fa. Blatta thorace flavefcente, elyrris teflaceis apice nigris. FAB. Syff. entom. p. 273. n°. 13. —Spec. “nf. ton. 1. p. 344. n°. 15. É Elle eft de la grandeur de la Blatte laponne. Les antennes font noires. La tête eft noire, avec la page poftérieure jaune, Le corcelet eft jau- B'L A 319 nâtre. Les élytres & les ailes font‘ d'un rouge de briques , & leur extrémité eft noire. La poitrine eft crès-noirc. L'abdomen eft noir , avec le bord & quatre bandes jaunes , RU ne vont pas atteindre le bord. Les pattes font très-noires, & les jambes fauves. Elle fe trouve dans la Nouvelle-Hollande. 28. BLATTE laponne. BLATTA laponica. Lin. Blatta flavefcens elytris nigro maculatis. Lin, Syff. nat. pe 688. n°. 8. —Faun. fuec nr: 863. Blatta laponica. Fas. Syffl. entom. pag. 273. n°, 14. Sgec. nf. tom. 1. pag. 344. TD AIG Blatta flavefcens , elytris ad anpulum açuaum firiatis. Gsorr. Inf. tom. 1. p. 381. n°. 3. La Blatte jaune. GEOFrr. 20. Blatta nigro-fufca , thoracis margine elytrifque dilite grifeis nigro maculatis. Dec. Mém. tom. MEN O2 NPA RLSENIEe LÉ OMC: Blaite de Laponie d'un brun noirâtre, à cor- celet bordé de gris clair , & à étuis du même gris , tachetés de noir. Dec. ‘6. Blatta fylveftris. Scor. Entom. carn. n°. 314. Suzz. Hift. inf. tab. 8. fig. 3. ScHAEFr. Elem, inf. tab. 26. fig. 2. — Icon. inf. tab. 88. fig. 2, 3. : Blatta laponica. ScHRANKk. Enum. inf. auff. CPI Blatta laponica. Fourc. Ent. par. pag. 178, LEE * Elle a environ cinq lignes de lono & deux de larve. Le corps eft noir & luifant. Les anten- nes font noires & de la longueur du corps. Le corcelet eft noir, avec les bords d'un jaune gu- fâtre, un peu livide : il eft rarement enuérement d'un jaune grifätre. Les élytres font d'un gris brun , plus où moins foncé, avec quelques points ou taches noires. On y apperçoit au milieu une ftrie longitudinale, élevée , de laquelle partent , de chaque côté , plufeurs ftries élevées , obli- ques, repréfentant, en quelque forte, comme le remarque M. Geoffroy, les barbes d’une plume. Les ailes font noirâtres & de la longueur des élytres. L'abdomen eft plus cour- que les ailes & les élytres, & Al y a quelquefois. une très-légère bordure jaunâtre. Les pattes font brunes, un peu livides. Flle fe trouve en Europe, dans les bois. Linné remarque que cet infete fe trouve dans les cabanes des Lapons , en fi grand nombre, qu'il dévore fouvent, dans un feul jour, les poil- fons que ce peuple fair fécher pour lui fervir de nourriture. M. Gcoffroy dit auf qu'il {e trouve à Paris, dans les boulangeries, où il mange très- bien la farine. 29. BLATTE pâle. B1ATTA pallida. No, B L A Blarta pallide-lutea 1mmaculara , oculis nigris. Nos. Il ne faut pas confondre cette Blatre avec la précédente, quoiqu'elle lui reflemble un peu pour la forme & la grandeur. Celle-ci eft un peu moins alongée. Tour le corps eft d'une couleur jaune, pâle , fans aucune tache; les yeux feuls font noirs ; les antennes font un peu plus longues que le corps. Elle fe trouve très communément dans les bois aux environs de Paris & dans les provinces méri- dionales de la France, Elle coutt avec la plus grande célérité. 320 30. BLATTE germanique. BLATTA gerimanica. Lin. Blatta livida, corpore flavefcente thorace line's duabus nigris parallelis. Lin. Syf. nat. p. 688. n°, 9 Blatca germanica. FaB. Sy. ent. pag. 273. n°. 15. = Spec, inf. tom. 1. pag. 344. Ke Elle eft de Ia grandeur de la Blatte laponne. Son corps: elt jaunârre ; le corceler & les élytres font d'un jaune livide. On voit fur le corcelet deux lignes longitudinales, larges, noires & paral- Ièles ; ce qui la diftingue de la précédente, dont le corcelet eft roujours fans taches. Elle fe trouve en Allemagne, 21. BLATTE fuligincufe. BrATTA deufla. THUNG. Blatta fufca , capite elytrorumque bafi rufis. Nos. Blarta fufca, immaculata , capitis hemelytro- rumque bafibus rufis. THUNs. Nov. fpec. inf. 2 AP Te Elle eft un peu plus grande que la Blarte ger- manique. La tère & les mandibules font rouges, avec la lèvre fupérieure très-noire. Les antennes font noiratres & un peu plus courtes que le corps. Le corcelet eft noir & aflez plat. Les élytres font roufsatres à leur bafe & à leur bord extérieur, vers la bafe; elles font enfuite noirâtres, comme brülées ; elles font réticulées & un peu plus lon- gues que le corps. L'abdomen eft noir , glabre, avec le bord des anneaux légérement roufsätre. Les pattes font noires & garnies de poils & d'épi- nes roufsâtres, Elle fe trouve au cap de Bonne-Efpérance. 32. BLATTE corcelet roux. BzaTrA ruficollis. Fas. Blarta thorace ferrugineo , corpore pallide tefta- ceo. Fa. Mant. inf. tom. 1. p. 226. n°. 22. Elle reflemble, pour la forme & la grandeur, à la Blutte germanique} Tout le corps eft d'un rouge de briques :pâle. Les yeux font noirs. Le corcelet it glabre , lile., ferrugineux , fans taches. oo, ml BE A Elle fe trouve aux Indes orientales. 33. BLATTE tachetée. BLA1TA maculata. FA. Blatta thorace nigro, margine albido ; elytris pallidis nigro maculatis. Fas. Spec. inf. apperd. FA. SOI. œm…— ant. inf. tom, 1. pag. 226. n°, 23 Blatta maculata. Naturf. 15 , 89. tab. 3. fig. SET Cet infe@te n'eft peut-être qu'une variété de la Blatte laponne. Elle cf un peu plus grande A corceler eft noir & bordé de blanc, & les élytres font pâles avec des taches noires. Eilc fe trouve en Allemagne. 34. BLATTE marginée. BLATTA marginata. Fa. Platta nigra , thorace rufo clho marginato ÿ elytris nigris , limbo alho. Fas. Syec. inf. append. Pag. 501. = Mant. inf. tom. 1. pag. 226. n° ind. Blaita marginata. Naturf. 15 , 88. tab. fig. 16. Elle eft de la grandeur de la Blurte germa- nique. Tout le corps eft noir en-deflous. Le cor- celer eft roux & bordé de blanc. Les élytres font noires avec le bord blanc. Elle fe trouve en Italie. 3° 35: BLATTE alongée. BLATTA oblongata. Lin. Blatta oblonga , livida | thorace punétis duo- bus lunulaque nigris. Lin. Syff. nat. pag. 689. MT oO: Blatta oblongata. Fa. Spec. inf. tom. PDP: 345. 10018. Blatra ob'onga flavo-teflacea , thorace fafcia punélifque duobus lunulaque nigris. Dec. Mém, tomes 3. p. $AI. 10.19 pl. AA ME. DIT: Blatte alorgée, d'un jaune fauve , deux points noirs fur le corcelet , & noires, très-velues. DEG. 24. Elle eft étroite & alongée ; elle a cinq lignes de long & un peu moins de deux lignes de large. Les antennes font noires, avec l'extrémité jaune, très-velues & de la longueur de la moitié du corps; elles paroiflent en mafñle , mais cette grofleur, felon De Geer, n'eft produite que par un grand nombre de peils noirs, arrangés en broffe ou en bouquet autour de l'antenne , à quelque diftance de je extrémité , qui eft life ou fans poils. La couleur de cet infecte eft d'un jaune d'ocre, un peu fauve, fur le corcelet, le corps & les pattes. La tête eft noire, avec des yeux jaunes. On voit fur le corcelet deux points noirs, placés à côté lun de l'autre, & par derrière , tout près du bord poférieur , une raie un peu courbée , éga— lement noire. Dans quelques individus ces deux points noirs font un peu plus grands 8: comme Jomnts 1, raie , & à. à antennes le - 4 BOM joints enfemble. À la partie inféricute des quatre cuiffes poftérieures, on voit une tache noire. Les appendices de l'abdomen font grandes , larges & d'un brun obfcur. Elle fe trouve à Surinam. 36. BLATTE nitidule. BrATTA niridula. Fas. Blatta thorace ferrugineo ; elytris cyaneis. Fas. Spec. inf. com. 1. p. 34ç n°, 19. Elle ef petite & luifante ; les antennes font noires depuis la bafe jufqu'au milieu, & enfuite blanches jufques vers leur extrémité. La tête eft très-noire, avec une bande blanche à la bouche. Le corcelec eft luifant , ferrugineux , avec une tache noire à la bafe. Les élycres font bleues & fans taches. L’abdomen eft obfcur, & les pattes pales. Elle fe trouve à Surinam. 37. BLATTE pygmée. BLzATTA minutiffima. Dec. Blatta ovata nigro fufca ; antennis breviori- bus , thoracis lateribus albis hyalinis. Dec. Mém, tom. 3. pag. ÿ42. n°. 10. pl. 44. fig. 13 GTA Blatte très-perite ovale d'un brun noirâtre, à courtes antennes , & dont les bords du corcelet font blancs & tranfparens. Dec. 46. Ceric Blatte eft très - petite elle n’a guères uc deux lignes de long & une ligne de large. Elle eft ovale & d'une couleur brune , luifante. Les antennes font noïrâtres, filiformes , compofées de plufieurs articles grenus, légérement velus. La plaque du corcelet eft circulaire , & fes bords Jatéraux font blancs & tranfparens. Les élytres font aflez dures & les ailes font pliées, & d’une couleur brune claire. Les pattes font brunes & épineufes. Elle fe trouve à Cayenne, à Surinam. BOMBILLE , Bozsyrius. Genre d'infectes de Ordre des Diptères. Les Bombilles font des infe&es qui ont deux ailes nues, veinées ; deux balanciers ; deux an- tennes courtes , filiformes ; le corps ordinairement très-velu, aflez courts enfin les pattes longues & très-minces. ’ Ce genre a été confondu avec celui de l'Afile par M. Geoffroy , qui n’en a décrit qu'une {eule efpèce ; mais il a été féparé par tous les autres auteurs, & donné fous le nom de Bombille, Bombylius. Ces infetes ont beaucoup de rapports avec les Afiles & avec les Empis; mais indépendamment des caraétères diftinétifs qu'offrenr les antennes, la trompe & les pattes, les Boméilles ont un air qui leur eft propre, & qui les fait aifément recon- noître. Leur corps elt couvert de poils longs , fins & très-ferrés, qui le font paroître bien plus gros qu'il nell'eft effeétivement. Leur bouche cft pourvue Hifioire Naturelle , Infeites, Tome I, BOM 321 d'une. trompe mince, deliée, très-longue, portée droite en ayanr, & telle qu'on ne la voit dans aucun autre infeéte; & les patres font longues, déliées , comme celles des Coufins & des Tipules. Les antennes des Bombiiles reflemblent beaucoup à celles des Afiles; mais fi on y fait attention, : on y trouvera des différences remarquables. Celles des Bombilies, à-peu-près de la longueur de la tête , font compofées de trois articles, dont le premier cft gros, aflez long, ou prefque cylindrique ; le fecond eft court & prefque globuleux, & le troi- fième, aufli long, & même un peu plus long que le premier , eft un peu plus mince & va en diminuant d'épaifleur jufqu'a foa extrémité. Il n’eft point en mafle, ni terminé par un filet long & fétacé , comme dans la plupart des Afiles. La tête eft courte, large, a-peu-près femblable à celle des Taons & des Mouches: elle a deux grands yeux à réfeau , très-rapprochés l'unde l’autre a fa partie fupérieure. Les trois petits yeux lifles font placés à l'angle poftérieur des grands yeux à réfeau. La trompe , dans la plus grande partie de ces infeces , eft prefque de la longueur de leur corps. L'infeéte la porte droite en avant, & elle paroît comme un filet mince, délié & pointu : elle eft im- plantée dans une cavité qui fe trouve au-devant de la tête, un peu au-deffous des antennes. Elle eft compolée de cinq pièces, qu'on peut féparer facilement lorfque l'infe&e ef vivant ou fufifam- ment ramolli àla vapeur de l’eau. On y voit deux pièces afflez grandes, dont l'une fert de gaine, & l’autre contient croishlets très-déliés. La plus grande & la plus longue eft celle qui fe trouve en-deflous, c'eft la feule qui paroît lorfque l'infee ne far pas ufage de fa trempe; elle eff creufée en gouc- tière tout le long de fa partie fupérieure, & elle cft bifide ou divifée en deux à fon extrémité, ce qui diftingue ce genre de ceux de l'Empis & de PAfle , dont la pièce inférieure eft entière. L'autre pièce , placée furcelle-ci, eft beaucoup plus courte ; clle eft mince, aplatie, déliée, & terminée en pointe très-fine ; elle fait l'office de lèvre, & fert a contenir les foies dans la gouttière ou cannelure de la pièce inférieure. Les foies qui forment, à proprement parler , le fuçoir , font au nombre de trois; ce font des filets très-minces & très fins, d'inégale longueur ; les deux latéraux font un peu plus courts que la pièce fupérieure ; celui du milieu eft ordinairement un peu pluslong qu'elle, mais il cft coujours plus court que la pièce inférieure, De chaque côté de la bafe de la trompe, on remarque deux petites antennules très-velues , très- courtes , & compofées de trois articles peu diftins. Le corps elten général large, raccourci, & cou- vert, dans prefque toutes les efpèces , de poils très-lonos , très-fins & très-ferrés. Les ailes dépaflent le corps ; elles font aflez lon- gues, étroites & chargées de MDP AS fines, S 322 BOOM Lorfqu'il eft en repos , l'infeéte les tient étendues & un peu éloignées du corps. * Les balancieïrs font deux petits filets très-minces, & terininés par un petit bouton, placés à une petite diftance de la bafe infirieure & poftérieure de l'aile, & cachés parmi les poils, dont le corps de l'infete eft couvert. Les pattes font longues , minces & déliées , fou- vent garzies de poils fongs & roides. Les tarfes font compolés de cinq articles cylindriques , dont Je premier eft très-long ; le troifième eft plus court 4 le fecond, & le quatrième eft le plus court e tous; le dernier , un peu plus long que celui-ci , cft terminé par deux petits crochets , au-deflous defquels il y a deux petites pelottes qui fervent à l'infeéte à fe cramponner fur les corps les plus lifles & les plus polis. Les larves des Bombilles ont échappé jufqu'a prélent à la recherche des entomologiltes. Nous ne connoiffons point encore leur forme & leur ma- nière de vivre. Les Bombilles [ont très-vifs & très-agiles : ils prennent prefque toujours leur nourriture en volant & fans fe pofer. On les voit planer & introduire dans les fleurs leur longue trompe, afin d'en retirer les fucs nuelleux qui y font contenus, & dontils font leur unique nourriture, Ils pañlent fucceflive- BOOM ment & avec la plus grande rapidité d’une fleur a l'autre fans s’y arrêter, faifant entendre par le moyen de leurs ailes, un bruit pareil à celui des Abecilles-Bourdons & de la plupart des Diprères. C'eft fans doute ce bourdonnement qui leur a fait donner, par les entomolugiftes anciens, le nom de Bombylius, Nous avons divifé ce genre en deux familles. La première comprend toutes les efpèces dont le corps eft plus ou moins couvert de poils longs & très-fins. Nous avons placé dans la feconde les efpèces dont le corps eft fimplement recouvert d'un duvet court & ferré. La forme du corps de ces dernières paroît, au premier coup-d'œil, différer un peu de celle des autres Bombilles , & les rap- precher au contraire des Taons : mais avec un peu d'attention, on verra que la feule différence qui fe trouve entr'eux, c’eft que les uns font très- velus , & que les autres ont le corps prefque lille. D'ailleurs, Ja trompe a la même forme, la mème direction , & le même nombre de pièces ; les an- tengules font les mêmes; les antennes ne diffèrent pas ; enfin, leur manière de vivre eft tout à fait femblable : tous fe nourriflent du fuc mielleux con- tenu dans les fleurs; aucun n’attaque les animaux pour les piquer & leur fucer le fang , comme le pratiquent les Taons. Suite de l’Introduttion à l’Hifloire Naturelle des Infeétes. 323 BC MB F'ETRE BMNOMMOAIR EL ENQUSS AN ETIINS UE FAN) AS LELUS. :GEO'FF. CAR MAIC ME ELRIENS GE NÉ RIT OU ES ANTENNES de la longueur de latête , compofées de trois articles , dont ie premier eft prefque cylindrique , le fecond globuleux , & le |} troifième alongé & terminé en pointe, Trompe longue, mince , déliée, portée droite en avant , compofée de cinq pièces, dont l'inférieure eft bifide. Deux antennules courtes, compofées de trois articles, & inferées |} à la bafe latérale de la trompe. l Pattes minces & déliées. Corps fouvent très-velu. E SPÉCES. PREMIERE FAMILLE 3. BOMBILLE ponctuc. Corps velu. Corps couvert de poils roufsâtres ; ailes |} avec des taches & des points noërs. 1. Boms1irce Bichon. ; 4. BoMBILLE mouchetc. Corps couvert de poils fins, gris-fauves ; ailes moitié noires, moitié tranfparentes, Corps cendré, noir poftérieurement ; ailes |f finuées, tachetées de noir. 2. BoMBILLE mi-parti, s- BomB1iLLe immaculé. Corps couvert de poils cendrés ; ailes mor- Corps couvert de poils roufsâtres; ailes |* tié noires, moitié tranfparentes , égales. tranfparentes, fans taches. S[2 6. BomB1iLze cul-blanc. Corps roux-cendré ; extrémité de l'abdo men blanchâtre ; ailes obfcures à Leur bafe. 7. Bonm8siLre dorfal. Roux cendré ; abdomen brun, avec une petite croix & deux taches blanches. | 8. BomMBiLe£s roufsatre. Corps éntiérement couvert de poils roux ; ailes avec une tache rouffe à leur bafe, bordée de brun. 9. BOMBILLE nain. Corps couvert de poils jaunâtres ; trompe & patres noires ; ailes obfcures à leur bafe. 10. BoOMBILLE cuivreux, Noir, peu velu; lobe antérieur du cor- celet fauve; abdomen cuivreux , avec une rangée de points fauves. 11. BOMBILLE noir. Très-noir, peu velu ; abdomen avec trois rangées de points blancs; aiks noirâtres à leur bafe. 12. BoMBiLrLe racheté. Noir ; partieantérieure du corcelet & partie poflérieure de l'abdomen blanches ; ailes noires à leur bafe. 13. BoMBiLLeE obfcur, Noir, fans taches ; ailes obfcures , notres a leur bafe. 14. BOMB1LLE courte trompe, Noir & couvert de poils roufsâtres ; tête obfcure ; trompe plus courte que le corcelet. BOMBILLES, (Ines). poileufes ; trompe de la longueur de La téte. 15. BOMBILLE maure. Noir & couvert de poils obfcurs ; antennes 16. BomBiLre agile. Corps couvert de poils gris ; ailes blanches , tranfparentes , de la longueur de l'abdomen, 17. BOMBILLE oris. LA Corps couvert de poils gris ; corcelet avec deux lignes blanches ; ailes tranfparentes, avec deux points & la bafe noïrâtres. 18. BomMBIiLLe verdatre. Corps couvert de poils verdätres ; trompe courte ; ailes tranfparentes , fanstaches. 19 BOMBILLE cendré,. Corps couvert de poils cendrés ; ailes obf- cures ; trompe à peine de la longueur du corcelet. 20. BOMBILLE morio. Noir, entiérement couvert de poils obf curs; ailes moitié noires, moitié tranfparentes. | 21. BomsiLzzEe bofu. Corps couvert d'un duvet cotonneux, gris , argenté ; corcelet élevé; ailes tranfparentes. 22, Bo MB1LLE pygmée. Corcelet noïrâtre, blanc à [a partie anté- rieure & poflérieure ; ailes moitié noires , moi- tié tranfparentes, avec quelques points noërs, # 23. BomMsirzr verfcolor. 8 Corps couvert de poils cendrés; tête & pattes noires ; ailes blanches ,tranfparentes. Suite de L'Introduëtion à l'Hiffoire Naturelle dès Infeiles. BOMBILLES. (Inféétes ). DEUXIEME FAMILLE, Corps pubefcent. 24. BoMBgizE tabaniforme. Brun, couvert d'un léger duvet roufsâtre ; abdomen avec une large raie grife, peu mar- quée ; trompe de la longueur du corcelet, 2$. BOMBILLE trompette. Noirâtre ; abdomen avec le bord des an- neaux eéndré; trompe mince, déliée, de La longueur du corps. 26. BOMBILLE mauritanique. Noir, couvert d'un léger duvet férrugi- neux ; abdormen avec une tache noire [ur le fecondanneau; trompe de la longueur du corps. 27. BomgiLLe barbu. Brun ; ahdomen roux à fa bafe, avee deux taches noires, & une bande blanche inter- rompue ; trompe de la longueur du corcelet. 326 BOM PREMIÈRE FAMILLE. Corps velu. 2. BOMBiLLE Bichon. Bomseyzius major. Lin. ! Bombylius alis dimidiato nigris. LIN. Syff. nar. P: 1009. n°, 1. —Faun. fuec. n°%, 1918. Bombylius major alis dimidiato nigris finuaris. Fas. Syff. entomt. p. 802. n°. 1. —Spec. inf. rom. 2. DHA7L- MIS ait Afilus lanigerus , alarum bafi fufca. Gxorr. Inf. [@m. 2. p. 466. n°, I. Le Bichon. Grorr. 46. Bombylius variegatus niger, villis grifeis , alis dimidiato-fufcis & hyalinis. Dec. Mém. tom. 6.p. 468..n9, 1. pl. Is. fig. 10. Bombille à ailes parachées noir, à poils gris, dünt-les ailes font moitié brunes & moitié dia- phanés. Deé. 16. Mufca bombyliformis denfe pilofa nigra; abdo- mine obtufo ad latera rufo. Raï. Inf. p. 273. Mourr. Theat. inf. p. 65. fig. 5. Resum. Mém. inf. tom. 4.pl. 8. fig. 11 ,12,13. ScHArFr. Îcon. inf. tab. 79. fig. 5. Bombylius major. ScHranNx. ÆEnum. inf. auf. n°% 1002. Afilus lanigerus. Fourc. Ent. par. p.458. n0. 1. Il a de cinq à fix lignes de long. Son corps eft court, large, noir, & couvert poils d'un ris roufsâtre, longs , fins & ferrés. Les antennes Bo noires, & un peu plus longues que la tête. La trompe ceft noire , prefque de la longueur du corps, & un peu recourbée à fon extrémité. Lés ailes font longues & aflez étroites : elles font moitié noires & moitié tranfparentes : le noir fe trouve à la partie extérieure : il ne s'étend pas juf- qu'à l'extrémité de l'aile, & il paroît un peu ondé. Les nervures de toute l'aile font noïres. Les ba- lanciers font petits, noirâtres, & cachés parmi Les poils. Les pattes font longues, minces, déliées , d'une couleur cendrée , & ee d’épines longues très-fines & noires. Les tarfes font noirs. Cet infeéte fe trouve aflez communément dans toute l'Europe. 2. BOMBILLE mi-parti. Bomsyzius aqualis. FAs. Bombylius alis dimidiato nigris aqualibus. Fas. Spec. inf. tom. 1. p. 473. n°. 2. Il reflemble un peu au précédent , mais il eft une fois plus petit. Tout fon corps eft couvert de poils cendrés. Les ailes font tranfparentes, & ont une large raie noire, droite, égale, & non pas ondée comme dans le Bichon , qui part de la bafe & defcend tout le long du bord extérieur. On le trouve dans l'Amérique feptentrionale. 3, BOMBILLE ponctué. Bomeyzius medius. LIN. Bombylius alis fufco punétatis , corpore fluvefcente poflice aibo. Lin. Syff. nat. p. 1009. n°. 2, BOM Bombylius medius. Fa. Syff. enr. p. 802, n°. 2j —Spec. inf. tom. 2. p.473. n°. 3. Bombylius punétatus niger, villis fulvis , alis fufco punétatis. Drc. Mém. tom. 6.p. 269. n°. 2. P'. 15. fig. 12. Bombiile à ailes ponéfuées noir à poils fauves, dont les ailes font piquées de points bruns. Dec. 58. PETIV. Gazoph. tb. 36. fig. s. Bombylius medius. Scov. Entom. carn. n°. 1019. Bombylius medius. ScHRANK. Enum. inf. auf}. n°. 1003. SCHAEFF. Elem. entom. tab. 27. fig. 1. —Icon. infeét. tab, 78. fig. 3. Cet infeéte reflemble.au Bombille Bichon , mais il eft un peu plus grand, & les poils qui couvrent tout le corps font d'une couleur roufsâtre. Les antennes & la trompe font noires, & les pattes brunes. Les ailes font moitié obfcures , moitié tranf= parentes , & parfemées de points obfcurs, de diffé- rente grandeur, placés à la jonétion des nervures , ce qui les fait paroître tachertes ou poinullées. Il fe trouve en Europe. 4. BOMBILLE moucheté. BomsYzrivs capenfis. Lin. Bombylius alis nigro maculatis , corpore cineraf- cente; police nigro. Lin. Syfl. nat. p. 1009. n°, 3e —Muf. Lud, Ulr. p. 413. n°, 1. Bombylius eapenfis. Fas. Syff. entom. p. 803. n°, 3. —Spec. inf. tom. 1. p. 473. n°. 4. Ileft un peu plus petit que le Bombille ponctué à qui il reilemble d’ailleurs un peu. Son corps eft couvert de poils gris3 mais la partie poftérieure de l'abdomen eft couverte de poils noirâtres. La trompe eft à-peu-près de la longueur de la moitié du corps. Les ailes reflemblent à celles du Bom- bille HMS , mais les points noirâtres qu'on y voit font beaucoup plus gros, & ils y forment autant de taches. On le trouve au cap de Bonne-Efpérance. 6. BOMBiLLt immaculé. BomsYzius minor. LIN. Bombylius alis immaculatis. LAN. Syf. nat. p: 1009. n°, 4. —Faun. fuec. n°. 1920. Bombylius minor alis immaculatis , corpore fla- vefcente hirto , pedibus teflaceis. Fa». Syf. entom. p. 803. n°. 4. —Spec. inf. tom. 2. p. 473+ 1°. $e PEriv. Gazoph. tab. 42. fig. 9. ScHarrr. Îcon. inf. tab. 46. fig. 9. Bombylius major. Scor. Entom. carn. n°. 1018. Bombylius minor. Scuranr. ÆEnum. inf. auf. n°, 1004. : Il varie beaucoup pour la grandeur ; mais il eft néanmoins toujours plus petit que le Bombille Bichon. Son corps eft noir , & tout couvert de poils longs , ferrés , de couleur un peu roule. La trompe eft noire & prefque de la longueur du corps. Les ailes font tranfparentes, fans taches, mais très-léé gérement favées de brun à leur bafc. Il fe trouve en Europe. BOM 6. Bo»giLe Cul-blanc. Bomgsyzrius analis. Nos. Bombylius rufefcens , uno albo, alis bafi fuf- cis. Nos. | Il diffère du Bombille Bichon! auquel il ref- femble beaucoup pour la forme & la grandeur , en ce que l'extrémité de l'abdomen eft couverte de poils blanchâtres, tandis que tout le corps eft couvert de poils roufsätres; & les ailes ne font noirâtres qu'à leur bafe. La trompe eft noire, de la longueur du corps, un peu recourbée à fon extrémité. Les pattes font brunes & les tarfes noirs. J'ai trouvé cet infete en Provence. 7. BOM3ILLE dorfal. BomsYzivs dorfalis. Nos. Bombylius rufefcens ; abdomine fufco , albo ma- culato, alis bafi fufcefcentibus. Nos. Il reffemble au Bombille Bichon pour la forme & la grandeur. Les antennes fontnoires. La trompe eft noire, prefque de la longueur du corps & peu recourbée à fon extrémité. Le corcelet eft couvert d'un duvet gris roufsâtre. L'abdomen eft d’un brun roufsätre & peu velu. On y voit au milieu une ligne blanche , tranfverfale, & une autre ligne longitudinale , courte, qui vient de l'extrémité de l'abdomen, couper la première à angles droits, & former une efpèce de croix blanche , plus ou moins diftinéte. Vers l'extrémité de l'abdomen , on re- marque encore de chaque côté une tache blanche, forinèe par une touffe de poils. Les ailes font tranf- parentes, mais un peu obfcures à leur bafe, prin- cipalement fur le bord extérieur. Les pattes font brunes & les tarfes noirâtres. J'ai trouvé cet infedte en Provence & en Lan- gucdoc. 8. BOMBILLE roufsâtre. BomByzius rufus. Nos. Bombylius rufus, alis albis , bafi rufis. Nos. Il eft un peu plus petit que les précédens : fa longueur eft d'environ quatre lignes. Tout le corps eft couvert d'un duvet court , roufsatre. Les antennes font noires. La trompe eft noire, un peu recourbée à fon extrémité, & un peu plus courte que le corps. Les ailes font es , mais elles ont une tache roufle à leur bafe, entourée de brun. Les pattes font roufsâtres , & les tarfes obfcurs. Cet infeéte fe trouve aux Antilles. Il m'a été communiqué par M. de Badier. 9. BOMBILLE nain. BozfsY1ius minimus. FA. Bombylius alis bafi fufcefcentibus , corpore fa- wefcente hirto , roffro pedthufque nigris. Fas. Mant. inf. tom. 1. p. 366. n°. 6. Bombylius minor. Scor. Ertom. carn. n°. 1010. Il a environ deux lignes & demie de long. Tout fon corps eft couvert de poils fins, d'un gris jau- aâtre. Les antennes & la trompe font noires. celle-ci BOM 327 cit prefque de la longueur du cerps. Les yeux font bruns. Les pattes font noirâttes. Les ailes font tranfparentes, fans taches, mais très-légérement lavées de brun à leur bafe. On le trouve en Allemagne , en France. Il eft très-commun en Provence, en Langucdoc. 10. BOMBILLE cuivreux. BomsYzriuvs cupreus. FAB, Bombylius nudiufeulus niger , thoracis lobo antico fulvo ; abdomine cupreo , linea dorfali ‘punétorum fulvorum. Fas. Mant. inf. tom. 1. p. 266. n°, 7. Il eft de grandeur moyenne. Les antennes font noires, alongées, réunies à leur bafe, La trompe eft plus courte que les antennes ; elle eft fétacée & avancée en avant. Le corcelet eft noir, mais les côtés brillent d’une couleur cuivreufe, & la partie antérieure eft couverte de poils fauves. L’abdomen cft cuivreux, mais il paroît vert dans une certaine pofition : on y voit une rangée de points fauves tout le long de fa partie fupérieure. Les pattes font noires , & les cuifles font pales ca-deflous. Les ailes font obfcures. Il fe trouve à Cayenne. 11. BOMSYLLE noir. BomsYzius ater. Lin. Bombylius alis bafi femi-nigris ater ; abdomine albo maculato. Lin. Syf. nat. p. 1010. n°, 5. Bombylius ater. Far. Syf. entom.p. 803. no. 5. ——-Spec. inf. tom. 2. p. 473. n°. 6. Bombylius aier. Scor. Entom. carn. n°. 1o211x. Bombylius ater. ScHRANK. Enum. inf. auft. n°. 1006. SCHAEFF. Îcon. inf. tab. 59. fig. 6. Il a environ trois lignes de Jens. Les antenñes font noires & dela longueur de la tête. La trompe eft noire, & à peine de la longueur de la moitié du corps. Le corcelet eft très-noir, un peu velu & fans taches. L’abdomen eft très-noir, plus velu fur fes bords qu'à fa partie fupérieure. On y voir deux points aflez grands , un de chaque côté, vers la bale, & trois rangées longitudinales de points blancs, vers l'extrémité. Tout le corps en-deflous eft noir. Les ailes font noires à leur bafe, prin- cipalement vers le bord externe, tout le refte eft tranfparent. Ontrouve cet infecte en Allemagne & dans les provinces méridionales de la France. 12. BOMSILLE tacheté. Bousyzius maculatus. Fas. Bombylius alis bafi nigris , ater, thorace antice abdomineque pofiice albis. Far. Syfl. entom. pag. 803. n°. 6. —Spec. inf. tom. 2.p. 474. n°. 7. Il reffemble au précédent pour la forme & la grandeur. Les antennes & la trompe font noires. Le front eft couvert de poils blanchâtres. Le cor- celet eft noir, & fa partie antérieure eft couverte de poils blancs , très-ferrés. L'abdomen eft noir, 328 BOM & on voit à fa partie poftérieure des poils blancs, a travers lefquels brillent quelques points d'un blanc de neige. Les pattes font noires. Cetie efpèce fe trouve fur la côte de Malabar. 13. BOoMBiLre obfcur. Bosssyzivs fufeus. Fas. Bombylius ater immaculatus, alisÿ fufcis. Fas. Spec. inf, tom. 2. p. 474 n°.8, Ce Bombille reflemble parfairement au précédent, mais il eft tout noir & fans taches. Les ailes font noires à leur bafe & obfcures à leur extrémicé, On le trouve en Italie. 14. BOMBILLE courte-trompe. Bozrsyzrus breviroftris. Nos. Bombylius niger rufo hirfutus, capite nigro villofo, roffro rkorace breviore. Nos. Il a environ trois lignes de long, mais il varie un peu pour la grandeur. Son corps eft noir & cou- vert de poils fins, ferrés , d'une couleur roufle très- foncée. Les antennes font noires & prefque de la longueur de la tête. Le front eft couvert de poils longs & noiratres. La trompe eftnoire, & n'a guères qu'une ligne de Jongteur ; l'infeéte la porte droite en avant, ainfi que routes les efpèces de ce genre. Les ailes font obfcures, principalement à leur bafc. Les balanciers fonc fauves. Les pattes font noirà- tres , & les tarfes bruns. Ce Bombille eft aflez commun en Provence & en Languedoc : on le trouve aufli quelquefois aux environs de Paris, 15. BOMBILLE maure. BomsyYzius maurus. Noz. Bomby.ius niger, fufco hirfutus ; antennis pil- lofis , roffro breviffimo. Nos. Il n'eft guères plus grand que l’efpèce précédente. Tout fon corps eft d'un noir mat, & peu velu : on voit feulement quelques poils longs & d'un roux noirâtre à la poitrine & aux parties latérales du corcelet & de l’abdomen. Les antennes font noires : le premier article eft gros, un peu renflé & cou- vert de poils noirâtres, aflez longs; le fecond eft très-perit & arrondi; le dernier eft mince & peu alongé. La trompe eft droite en avant , & elle n'excède guères la longueur des antennes. Les ailes foat un peu obfeures, principalement à leur bafe, Les pattes & les balanciers font noirs. J'aitrouvé cet efpèce très-commune en Provence. On la rencontre aufli quelquefois aux environs de Paris. 16. BOMBILLE agile. Bomsvzius agilis. Nos. Bombylius hirfutus fulvo grifeus , alis albidis longitudine corporis. Nos. Ce Bombille, long environ de quatre lignes, eft remarquable par la petitefle de fes ailes. Les gntennes font noires & un peu plus courtes que BOM la tête. La trompe cft noire & prefque de fa fon gueur du corps. Les yeux font bruns. la tête &e tout le corps font couverts de poils longs, fins, très-ferrés | d’un gris clair, un peu fauve. Les pattes font un peu cendrées, avec l'extrémité des jambes & les tarfes noirâtres. Les ailes font peti- tes, de la longueur de l'abdomen, tranfparentes, avec les nervures très-fines & noirâtres. J'ai trouvé plufieurs fois cet infeéte en Pro- vence ; il n'y eft pas rare, mais il eft très-difh- cile à attraper, parce qu'il vole avec la plus grande légéreté , qu'il fe pofe rarement & qu'il ne fe laïfle point approcher. 17. BOMBILLE gris, Bomsvziivs grifeus. FAB. Bomb;lius alis albis bafi fufcis hirtus , tho- race nigro, albo lineato, abdomine grifeo. Far. Mant. inf. tom. 2. p. 366. n°. 11. Il reflemble beaucoup au fuivant. Tout fon corps ef couvert de poils gris, mais moins ferrés que ceux du Bombille verdatre. Le corcelet eft noir , avec deux lignes longitudinales blanches, Les ailes font tranfparentes, mais noirâtres fur le bord extérieur de leur bafe, avec deux points noiratres au milieu de chaque. On le trouve en Efpagne, fur les fleurs com- pofées. 18. BOMBILLE verdâtre. Bozrsyzius virefcens. Fa. Bombylius alis albis oimmacularis , corpore hirto virefcente, roffro abbreviato. Fas. Mant. inf. 10m. 2. Ps 366: 1° 12: La trompe de cette efpèce eft à peine de la longueur de la tête. Tout le corps eft couvert de poils, fins, très-ferrés, verdâtres. On le trouve en Efpagne, fur les fleurs. 19. BOMBILLE cendré. Bomsyzius cinereus. Nos. Bombylius niger, cinereo hirtus, alis fafcis ; roftro thorace breviori. Nos. Il a environ quatre lignes de long. Tout fon corps cft noir & couvert de poils longs, fins & ferrés , de couleur cendrée , un peu fauve. La trompe eft noire , droite en avant, un peu plus courte que le corcelct. Les yeux font bruns. Les ailes font obfeures , principalement depuis leur bafe jufqu'au milieu du bord externe. Je l'ai trouvé en Provence, volant de fleurs en fleurs, È 20. BOMBILLE morio. BomsYzius morio. Nos. Bombylius niger fufco hirfutus , alis dimidiato nigris. Nos. Il eft court & aflez large : il a à peine trois lignes & demie de long. Tout fon corps eft noir & couvert de poils bruns , obfcurs, longs & ferrés. La BOM BOM tés. La trompe eft noire & un peu plus fongue que la moitié du corps. Les antennes font noires & un peu plus longues aue la tête. Les ailes font obfcures tout le long du bord extérieur, depuis leur bafe jufque vers leur extrémité. Cette cou- leur obfcure eft large à la bafe , & va en dimi- nuant d'épaifleur, Le refte de l'aile eft tranfparent. Les pattes font noirâtres. Cet infete fe trouve en Provence , fur les fleurs. 329 femelles , & avec une grande tache ferrugineufe , placée à fa partie fupérieure , dans les mâles. -IL fe trouve à la côte de Barbasie fur les fleurs compofées. DEUXIÈME FAMILLE. Corps pubefcent. 24. BOMBILLE tabaniforme. Bomsyzivs hauflellatus. Bombylius fufeus , rufo pubefcens ; abdominis dorfo vita obfoleta grifea, roftro thoracis longi- tudine. Nos. Tabanus hauftellatus eculis fufcefcentibus , abdo- mine atro , marpine fulvo pubefcente | hauftello corpore dimidio breviore. FaB. Spec. inf. tom. 2, P- 455. n°. 2. Cet infecte & les fuivans ont une forme uñ peu différente , au premier afpet , de celle des autres Bombilles. Ils reflemblent un peu aux Taons par la forme de leur corps , ce qui a fans doute engagé Linné & M. Fabricius à les placer parmi ces infectes. Mais leurs antennes , leur bouche & leurs habitudes diffèrent effentiellement de celles des Taons, & les rapprochent au contraire beau- coup de celles des Bombilles. Il a depuis fept jufqu'àa neuf lignes de long. Tout fon corps eft brun, aflez large & couvert d'un duvet rouflâtre , plus épais & un peu plus long fous la tète & fur la poitrine. Les antennes font compofées de trois articles, dont le premier eft court, prefque cylindrique & un peu courbé ; le fecond cft très-court, prefque arrondi, un peu comprimé par les deux bouts; le troifième, plus long que les deux premiers pris enfemble, eft un peu renflé à fa bafe, & il va en diminuant d'épaifleur, jufqu'a fon extrémité ; vu à la loupe, il paroît compofé de fept à huit articles. La trompe eft noire & prefque de la longueur du corceler ; elle reflemble parfaitement à celles des autres Bom- billes ; elle eft compofée de cinq pièces, dont l'in- férieure, plus longue que les autres , eft bifide à fon -extrémité, & creufée en goutitre, rout le long de fa partie fupérieure , pour y recevoir trois foies. La pièce fupérieure, deftinéc à contenir les foies, eft à-peu-près de Ia longueur de celles-ci ; elle eft plus large à fa bafe qu'a fon extrémité, & elle fe termine en pointe très-fine. A la bafe de la trompe on voit de chaque côté une petite antennule , compofée de trois articles , dont le dernier, un peu plus long que les autres, eft terminée en pointe. Le devant de la tête eft cen- dré. Les yeux font bruns. Le corcelet eft couvert d'un duvet court, rouflâtre. L'abdomen eft ovale, un peu aplati, prefque glabre ; on y voit tout autour un duvet très-court, rouffètre, & une raie longitudinale au milieu, d'une couleur grife, rouf- font tranfparentes & fans taches. L'abdomen eft | fâätre, formée par des poils très-courts. Cette raie prefque arrondi , cendré , fans taches dans Les À eft peu marquée & ne paroît diftinétement qu'à un Hifloire Naturelle , Infcütes. Tome IF, Te 21. Bomgice boflu. Bomsyzivs gibbofus, Nos. Bombylius tomentofus grifeus , thorace elevato gibbo , alis albis. Nos. Ce petit Bombille, long environ de deux lignes & un tiers , fe fait diftimguer de tous les précé- dents par l'élévation de re corcelet. Tout fon corps eft couvert d'un duvet cotonneux , gris, argenté fur le devant de la tête & fur la poitrine. Les antennes font noires & de la longueur de la tête. La trompe eft noire & prefque de la longueur du corps : l’infeéte ne la porte pas droite en avant mais prefque perpendiculaire au plan de pofition. Le corcelet eft convexe, relevé en bofle, & la tête eft un peu penchée, comme dans la plupart des Empis. Les ailes font blanches , tranfpa- rentes. Les balanciers font plus gros que dans les autres efpèces 3 leur couleur eft d'un jaune paille. Les pattes font grifes , & les tarfes noirs. J'ai trouvé plufeurs fois cet infeéte en Pro- vence, vers la mer. Il eft très agile & très-difii- cile à attraper ; il vole continuellement de fleurs en fleurs, fans prefque jamais s'y arrêter. 22. BOMBILLE pigmée, Bomsyzius pigmaus. FAR. Bombylius alis dinidiato punäifque nigris , chorace fufco bafi apiceque albo. Fas. Spec. inf. 10m. 2. P. 474. 9. Il eft très-petit. La tête eft noire. Le corcelet eft velu, obfcur , mais blanc à fa partie anté- rieure & poftérieure. L'abdomen eft couvert de poils ferrugineux. Les ailes font noires tout le long du bord extérieur, & elles ont en outre quelques points noirs. Les pattes font ferrugineufes. On le trouve dans l'Amérique Septentrionale, 23. BOMBILLE verfcolor. Bomsyzivs verficolor, Fas. Bombylius alis albis hirtus cinerafcens, capite pedibufque atris. Fas. Mant, inf. tom. 1. p. 367. LED PA IL eft très-petit. Tout le corps eft couvert de rs peu ferrés. La trompe eft noire & avancée, e corcelet eft cendré ,| fans taches. Les ailes 330 BOM certain jour. Les pattes font noirâtres. Les ailes font un peu étendues comme dans les autres Bombil'es , & elles dépañlent le corps; elles font cranfparentes & légérement lavées de rouflàtre, avec leurs nervures brunes. J'ai wouvé aflez fréquemment cet infecte en Provence. Il vole, avec la plus grande agilité, de fleurs en fleurs, en retire avec Ê longue trompe, Je neétar qui y eft contenu, s’y arrête un inftant & pañle bientôt à une autre. Je ne lui ai jamais vu atraquer des animaux ainfi que le pratiquent les Taons. 2$. BOMBILLE trompette. Bomsyzivs roftratus. Bombhylius fufcus , abdominis fegmentis apice cinereis ; roftro longitudine corporis. Nos. Tabanus roftratus oculis fufcefcentibus , roffro longitudine corporis. Lin. Syf. nat. p. 999. n°. 1. — Muf. Lud. Ulr. p. 421. n°. 1. Tabanus roffratus. Fas. Spec. inf. tom. 2. p, AFS: 270, I, Bombylius tabaniformis - grifeus grifeo - niger , ronte conico grifeo , roftro longitudine corporis, abdomine fafciis grifeis. Dec. Mém. tom. 6. pag. 270. n°, 1. pl. 30. fig. 9. Bombille noir , grifatre , à mufeau conique gris & à trompe de la longueur du corps, avec des bandes grifes fur le ventre. Dec. 16. I! reffemble au précédent pour la forme & la grandeur. Sa trompe cft noire, mince, déliée, avancée en avant & de la longueur du corps. Le devant de la rère eft gris & un peu avancé fur la bafe de la trompe. Les antennes font noires, un peu plus courtes que la tête & compofées de trois articles, dont le dernicr eft terminé en pointe. Le corcelet eft noir, avec des raies longitudinales, cendrées, peu marquées. La poitrine & le deflous de la tête font couverts de poils courts, ferrés, grifatres. L'abdomen eft ovale, aflez large , un peu aplati, noirâtre , avec le bord des anneaux gris & pubefcens. Les pattes font noirätres. Les ailes font tranfparentes , mais légérement lavées de brun, avec les nervures brunes. ; On le trouve, au cap de Bonne-Efpérance, 26. BOMBILLE mMauritanique. BomsyLius mauritanus. Bombylius niger , teflaceo pubefcente, abdomi- nis fegmento fecundo macula nigra, rofiro longitu- dire corporis. NOB. BOM Tabanus rauritanus oculis nigricantibus , abdoi minis fecundo fezmento macula nigra, roftro cor pus æquante. LiN. Syff. nat. p. 999. n°. 3. Il eft un peu plus petit que les précédens. La trompe eft noire, mince, déliée, prefque de la longueur du corps. Les yeux font d’un noir bleuâtre. Les antennes font ferrugineufes. Le corceler eft noir & couvert de poils d’un rouge briqueté. Le premier anneau de l'abdomen eft petit & noir; le fecond eft ferrugineux , avec une tache noire au milieu; les fuivans font noirs, avec leur bord d'un rouge briqueté. Ées pattes font ferrugineufes. Les ailes font tranfparentes , avec quelques taches noirâtres. On le trouve fur la côte de Barbarie. 27. BomBizce barbu. Bomsyziuvs barbatus. Bombylius abdomine baff rufo , ‘apice nigro dorfo maculis nigris ; roftro thoracis longitudine, Nos. Tabanus barbatus oculis nigris, roftro corpore dimidio breviore. Lin. Syf. nat. p. 999. n°. 2. — Muf. Lud, Ur. p. 422. n°. 2. Bombylius tabaniformis-rufus fronte conico gri- Jeo, roftro longitudine thoracis , abdomine rufo : fufciis binis albis apiceque nigro. Dxc. Mém, tom. 6. p. 272. n°, 2. pl. 30. fige NT. Il a environ fepr lignes de long , & il reffemble aux précédents. Les antennes font noires & plus courtes que la tête. Celle-ci eft un peu avancée fur la bafe de la trompe; elle eft grile & garnie en-deffous de poils aflez longs & blanchâtres. La trompe eft noire & de la longueur de la moitié du corps de l'infete. On y voit de chaque côté de fa bafe deux petites antennules brunes, un peu velues. Les yeux font noirs. Le corceler eft brun & couvert de poils courts, ferrés, fauves. La poitrine eft couverte de poils plus longs que ceux du corcelet & d'une couleur grifatre. L'abdo- men eft court, large, un peu aplati : les trois premiers anneaux font ferrugineux , avec une tache noire au milieu ; le bord du fecond anneau eft marqué d'une petite bande blanchätre , inter- rompue : le quatrième eft noir & on y voit at bord une petite bande blanche, mieux marquée & non interrompue. Les autres font tout-à-fait noirs, Les cuifles font noires, & les jambes & les tarfes font bruns. Les ailes ont une légère Cu teinte de brun principalement tout le long du bord # extérieur. ; On le trouve an cap de Bonne-Elpérance, FIN du quatrième volume, DE: SAP OMS COIN TEYNUVU Sa D'AUNS CE A. Heu: biL.E EAST MUN S A BDOMEN. Voyez Abdomen, Aculeus. Acuminatus, Agonata, Aa. Altica. Alucita, Alurnus, Amymone, Anafpis. Andrena, Annulus, Antenna. Anthrenus, Antipus. Antliata, AnuS. Apalus. Aphidivorus, Apis. Apodus. Appendix, Aptera. Apterus. Aranea. Argulus. Articulatio, Articulatus, Articulus, Aiguillon. Aigu. Agonates, Aile. Altife. Alucite, Alurne. Amymonc, Anafpe. Andrène, Anneau. Antenne, Anthrène, Antipe. Antliates, Anus, Apale. Aphidivore, Abeille. Apode. Appendice, Aptères. Aptère. Araignée, Argule. Articulation, Articulé, Article, A/calaphus. Afellus. Afilus. Attelabus, Aurelia. Barba. Barbatus, Bafis. Bembex. Bibio. Bifidus. Binoculus. Bombylius, Byrrhus. Favi-cella, Fafcia. Haïreres. Palpus. Idem. Pappus, Roftrum. Seginentum, Tentaculum, Voyez VOLUME Afcalaphe, Afelle, Afile. Attelabe. Aurelie, Barbe. Barbu, Bafe. Bembex, Bibion, Bifide. Bnocle, Bombille, Birrhe, Alvéole, Bande. Balanciers. Antennule, Barbillon, Aigrette, Bec. Anneau: Antennule, #7 Av. SG: QL Olivier, Guillaume 463 Antoine, 1756-1814. O0 4 Insectes. Ve Ent. 4 Ÿ ? Wet : ll j ns, An pene 0 ‘ f ' ï CN) û [a j } Î Je ht 4 \ RAR HA " PAIN, ñ [l ïl eh Re al! 5% ! 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