im^ THE LIBRARY THE UNIVERSITY OF BRITISH COLUMBIA Gtft J>ir. L. D. Mallory INSTRUCTION POUR LES BERGERS ET POUR LES PROPRIETAIRES DE TROUPEAUX. Cet ouvrage se trouve dans la Librairie de M."^^ HuzARD, rue de l'Eperon-Saint- André-des-Arcs , N.° i i . INSTRUCTION POUR LES BERGERS E T POUR LES PROPRIÉTAIRES, DE TROUPEAUX; Avec d'autres Ouvrages sur les Moutons et sur les Laines ; Par D a UB E N T 0 N. TROISIÈME ÉDITION, PUBLIÉE PAR ORDRE DU GOUVERNEMENT; AVEC DES NOTES, A PARIS , DE L'IMPRIMERIE DE LA RÉPUBLIQUE. AN X. Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Britisii Columbia Library littp://www.arcliive.org/details/instructionpoulOOdaub DISCOURS Sur la Vie et les Ouvrages de Da ubenton. Par le C" LACÉPÈDE *. JLiORSQUE, i'annce dernière (an/), ma faible voix se faisait entendre dans cette en- ceinte ; lorsqu'entoLiré de plusieurs amis de la vérité , je tâchais avec eux de soulever quel- ques-uns àes voiles qui nous dérobent la face auguste de la nature, Daubenton vivait encore. Le froid de la vieillesse avait modéré mais non pas suspendu ses travaux; ses débiles mains venaient encore fréquemment orner ces galeries, de nouveaux trophées; et ses accens octogénaires , recueillis par l'attention recon- naissante et le respect religieux , redisaient encore sous ces voûtes les leçons de l'expé- rience et les oracles de la science. Un coup imprévu l'a frappé au milieu du triomphe dont l'admiration de ses concitoyens honorait sa iongue carrière. Il est tombé au milieu de ses * Ce discours a été prononcé à l'ouverture du cours d'histoire naturelle, donné dans le Muséum national d'histoire naturelle, l'an 8 de la République. vj Discours sur la Vie lauriers. Non, je n'offrirai pas à l'indulgence publique, de nouvelles réflexions sur cette his- toire (\es êtres organises dont il m'a si souvent entretenu ; je ne les présenterai pas dans ce temple de la nature, où j'ai si souvent accom- pagné ses pas, dans cette place même où je crois le voir nous montrer de sa main trem- blante la route la plus sûre pour arriver au terme de nos travaux , sans consacrer à sa mémoire mes premiers sentimens et mes pre- mières idées. Buffon , MonîbeUiard , Dau- BENTON, VOUS qui daignâtes associer ma eunesse à votre grande et glorieuse entreprise, e vous ai successivement perdus; j'étais destiné à vous offrir successivement un hommage de douleur, de regrets et de tendresse! Et vous qui m'avez été enlevé le dernier , vous avec qui j'ai goûté, pendant seize ans, la touchante douceur de l'intimité la plus flatteuse et de la conflance la plus honorable, que je vous adresse \es premières paroles de mon nouveau cours, dans ce Muséum où votre cendre repose, et où votre nom sera à jamais béni. Un àes savans de l'Europe dont l'amitié m'est la plus utile et la plus chère *, un àes hommes \es plus dignes d'être l'organe du génie, et d'élever en l'honneur de l'anatomie comparée l'immense * Le C.«" C uyier. et les Ouvrasses de Dmibentoîi. vij édifice dont vous avez posé les fondemens , a. prononce à votre gloire , et dans une de nos solennités littéraires * , un éloge que la pos- térité répétera. Au milieu de vos émules, de vos amis, de vos disciples, de vos enfans, je vous décerne un tribut de famille; et pour que les expressions de l'attachement et de la gratitude rappellent la vertu que vous chérissiez le plus, je ne parlerai de vous , je ne dévoilerai aux yeux de ceux qui vénèrent votre mémoire, les honorables secrets de votre ame et de votre esprit , que pour offrir de grands exemples à ceux qui veulent suivre la route cjue vous avez illustrée. Vous êtes entré si jeune dans votre immense carrière ! vous n'avez cessé de la parcourir qu'aussi comblé d'années que sur- chargé de palmes. Le récit fidèle que je vais tâcher de présenter à vos amis, sera donc utile à tous les âges ; et si ma mémoire ne trahit pas mon cœur , vous aurez encore, pour ainsi dire , donné une grande leçon dans cette en- ceinte. Daubent ON avait à peine atteint lei premières années de la jeunesse, que Aqs essais heureux, dont il eut le mérite de ne pas laisser * Dans la séance publique de l'Institut national, du 1 5 germinal an 8. viij Discours sur la Vie échapper i'occasion fugitive, lui firent sentir combien est grand l'empire de l'habitude sur celui même qui croit se dérober le plus à son influence , et combien cependant le courage d'une persévérance même assez courte, peut, en s'imposant la répétition fréquente àç:s mêmes actes, faire un choix, pour ainsi dire, parmi \qs habitudes dontlapuissance est près de soumettre les penchans, échapper aux funestes , et s'aban- donner à celles que la raison approuve. C'est dans le développement de cette faculté que consiste tout le secret de l'éducation ; et c'est en l'exerçant queDAUBENTON montra de bonne heure ce caractère particulier de son esprit , auquel il dut ses succès et sa félicité. 11 se donna le besoin de la réflexion. De ce besoin naquirent et cet amour d'une occupa- tion paisible , qui chaque jour acquérait une ]iouvelle force par le souvenir du charme que cette affection avait répandu sur la veille ; et cette attention continuelle de fuir les orages des passions vives , auxquels il est si difficile de ne pas voir succomber le bonheur , et aux- quels cependant tant d'hommes s'exposent , parce qu'ils sont éblouis par leur éclat ; et ce soin de ne confondre aucune des parties à^s objets de ï>^s méditations , qui produit la jus- tesse des idées ; et cette rectitude dans la vo- lonté, ou cette justice dans l'intention, qui et les Ouvrages de Daiilenton, ix dépendent pins qn'on ne le croit, de la justesse àç.s pensées ; et cette préférence que fait ac- corder à l'observation la nécessité de n'ad- mettre quelles notions \qs plus précises; et cet emploi régulier du temps, qui , en plaçant les instans dans une série non interrompue , accumule dans chacun \çiS effets féconds de tous ceux qui l'ont précédé. Lors donc que Daubenton eut terminé, à Paris , les études qu'il avait commencées à Dijon , et que , rentré dans sa patrie , il crut devoir consacrer les connaissances qu'il avait acquises , à cet art consolateur qui , fils de l'expérience et guidé par le sentiment, prévient tant de maux par la prudence , dissipe tant d'effets funestes par la modération , soulage tant de douleurs par l'espoir , il était bien difficile qu'il ne s'annonçât pas par à^s succès; et àç:s résultats bien satisfaisans pour son cœur couronnèrent les efforts qu'il opposa à une contagion qui , bientôt après son retour à Montbard, répandit dans le pays qui l'avait vu naître, les alarmes et la mort. Mais Biiffoii , qui venait de succéder au cé- lèbre Dufay , avait déjà conçu deux grands projets : l'agrandissement ou plutôt une seconde création du Muséum dont la direction lui était \ X Discours sur la Vie confiée , et l'érection d'un monument plus durable encore , sur lequel il voulait graver les fastes de la nature. En réunissant sous les yeux de ses contemporains, des exemplaires choisis et bien ordonnés de tous les ouvrages sortis ^Qs mains de cette nature admirable , il voulut laisser à la postérité un modèle unique de ce que peut l'art de l'homme pour mani- fester la puissance de la nature : en léguant l'histoire naturelle aux siècles à venir, il voulut faire plus pour la France qu'Aristote pour les Grecs et Pline pour les Romains. Son géjiie cependant était trop élevé pour ne pas s'a- percevoir de l'immensité de son entreprise; il ne songea pas à limiter ses vues , son audace s'y serait refusée : toujours avide de conquérir le domaine entier de la science , il ne pensa qu'à multiplier ses forces en complétant toutes ses ressources. Il connaissait Daubenton ; il avait eu l'habileté de le bien juger ; il eut l'heureux discernement et le noble orgueil de voir que Daubenton et lui, ne faisant qu'un, renverseraient tous les obstacles et comman- deraient tous les triomphes : il proposa à son ami cette association qui devait les illustrer tous ies deux; et tous les deux, répondant à leur appel mutuel vers la gloire et l'immor- talité, présentèrent ce singulier phénomène de deux hommes doués de qualités supérieures. \ et les Ouvrages de Dauhenton. xj mais diverses, qui, combinant leurs mouvemens sans perdre de leur énergie , réunissant leurs efforts sans confondre leurs facultés, ne mêlant leurs lumières que pour en augmenter l'éclat, s'aidant sans se nuire, acquérant sans perdre, se donnant l'un à l'autre ce que chacun d'eux aurait pu désirer séparément , formaient un ensemble merveilleux, jusque-là sans modèle comme jusqu'à présent sans copie , un être composé , mais unique , un tout au-dessus de ce que l'on aurait cru pouvoir attendre de la perfection humaine; et, par ce premier acte de leurs volontés intimement liées, surpassaient, pour ainsi dire , la nature , dont ils allaient dé- voiler et le pouvoir et les merveilles. Daubenton commença donc à recher- cher, reconnaître, rapprocher, classer, nommer c^s innombrables séries de morceaux bruts et d'êtres organisés, qui, répandus sur la surface du globe suivant les rapports à^s causes qui \qs produisent, et non pas d'après les relations àiÇ.s qualités qui les distinguent , échappaient presque autant à l'esprit par la difficulté de comparer leurs différences , qu'à l'œil par l'im- possibilité de franchir de grandes distances. II traça les premiers linéamens de ce tableau du monde , dont \Q'h objets ne sont pas les effets fantastiques de l'art magique de combiner les xîj Discours sur la Vie ombres et les lumières , mais les vrais produits de la puissance créatrice , et qui , destiné à montrer les véritables relations des êtres , ins- truit l'esprit en même temps qu'il charme les regards , et réalise , en le rendant visible et palpable , celui que l'intelligence et la science dessinent dans une mémoire fidèle. Il s'attacha sur-tout à rassembler les dépouilles àçs êtres les plus voisins de l'homme par leurs qualités , celles des animaux les plus rapprochés , par leurs attributs , de l'espèce la plus favorisée. Désirant de les disposer avec ordre, il voulut les connaître avec précision; et pour s'en oc- cuper avec plus de persévérance , il allait souvent s'enfermer au milieu de plusieurs sujets de SQs études, dans une retraite philosophique que sa prévoyance attentive lui avait préparée sur la colline de Montbard. Doublant le temps par la manière constante d'eji disposer , il le multiplia encore par l'unité du plan sur lequel il travaillait; et retirant d'ailleurs, de l'adoption d'une sorte de modèle idéal , auquel il ne cessait de rapporter \çs résultats de toutes ses opéra- tions , le précieux avantage d'une exactitude rigoureuse qui n'oublie aucun détail, il eut bientôt réalisé la grande vue qu'il venait de concevoir. De nombreux, de solides, de riches matériaux parurent , pour ainsi dire , s'éle- vèrent , s'arrangèrent autour de lui , formèrent et les Ouvrages de Dauhenton. xiij l'immense base du magnifique édifice de l'ana- tomie comparée ; et cette sorte d'enchantement opéré par l'attention soutenue et bien dirigée, expliqua la fameuse réponse du grand Newton , qui, consulté sur le secret de son génie, ne rapporta sqs immortels ouvrages qu'à une longue réflexion. L'architecte de ce vaste édifice méritait àes couronnes. Daubenton fut admis dans l'Aca- démie des sciences ; des lauriers littéraires lui furent décernés par presque toutes les sociétés savantes de France et de l'Europe; et \qs tributs de sa reconnaissance furent des mémoires utiles dont il enrichit leurs recueils. Cependant la renommée ne cessait de pro- clamer la gloire de Biiffon et de Daubenton : elle annonçait aux Français et aux étrangers que pendant que Buffon, retiré dans sqs jardins élevés de Montbard , s'abandonnant à de su- blimes conceptions, isolé , pour ainsi dire, sur 5a montagne , seul avec la nature , l'interro- geant sur le passé , le présent et l'avenir , traçait de grands tableaux pour son siècle et pour la postérité, Daubenton, ministre du temple que sts mains continuaient d'ériger , médiateur attentif et prévenant entre la science et ceux qui la chérissaient , aplanissait toutes xiv Discours sur la Vie les avenues du sanctuaire, écartait les obstacles, éclairait la route , encourageait toutes les ten- tatives , applaudissait à tous les succès. La voix publique se lit entendre à ceux qui gou- vernaient alors notre patrie : elle leur apprit que le temps était venu de chercher à faire naître la félicité publique, de la culture à^s sciences naturelles : elle leur montra Dauben- TON ; et deux chaires importantes , établies , l'une dans le célèbre collège de France pour la propagation de l'histoire naturelle considérée dans toute son étendue, et l'autre à l'école vé- térinaire d' Ai fort pour l'enseignement de l'éco- ]iomie rurale, furent pour Daubenton la plus douce des récompenses , puisqu'elles devaient être d'abondantes sources d'instruction et de bonheur public. Bientôt il eut indiqué un nouvel ordre pour l'étude des minéraux , observé les organes des plantes , développé leur structure , recherché \ç:s causes du mouvement de leurs fluides , examiné les mœurs des animaux, exposé une jiouvelle méthode de montrer les rapports de leurs espèces, et de les distribuer en genres et en familles. Mais son esprit très-réfléchi n'ayant jamais voulu admettre que des intuitions nettes, à^s idées claires , à^s aperçus précis , il fut conduit, par une pente insensible et cependant irrésistible , à préférer dans ^^^ travaux les et les Ouvrages de Dauhenîon. xv réalités aux suppositions , les objets sensibles aux abstractions , des notions circonscrites aux vues vagues et incertaines , et par consé- quent à diriger principalement ses efforts vers i'accroissement des commodités de la vie, des douceurs de la société , des jouissances de ses semblables , du bonheur de l'espèce hu- maine. Aussi, s'il traite des minéraux, se plaît-il à montrer aux agriculteurs les diverses terres qui peuvent fertiliser leurs champs , aux archi- tectes les matériaux de la demeure modeste du citoyen peu fortuné , et les blocs de marbre ou de granit qui rendent immortels les mo- numens conservateurs de la gloire des peuples, aux joailliers les propriétés diverses de ces pierres rares et brillantes dans lesquelles la nature a réuni, pour ainsi dire, toute sa magni- ficence , et l'art de l'homme la représentation de ses richesses. S'il s'occupe des végétaux , il aime à dire quels sont ceux qui conviennent à la nourriture de l'homme , à celle des ani- maux compagnons de ses voyages , de ses labeurs , de ses dangers , de ses triomphes , de ses plaisirs; quels rapports lient les vertus ac- tives des plantes avec les divers tempéramens, ies divers âges , les diverses saisons , les diverses maladies ; quelles fleurs peuvent, en ornant nos demeures, porter dans nos sens ce calme xvj Discours sur la Vie suave et cette sérénité douce qui, se répandant jusqu'à i'ame , suspendent les peines > dissipent le trouble, et charment les soucis; quels grands arbres semés par la nature, ou transportés par l'art dans nos climats, donnent au navigateur, au charpentier, au menuisier, à l'ébéniste, au teinturier, les plus belles tiges , les poutres \qs plus solides , les bois \qs plus dociles , les planches les plus satinées , les substances les plus précieuses ; quels arbustes, par l'accord de leurs feuillages ou de leurs bouquets avec \^s différentes températures , peuvent peupler CÇ.S bosquets destinés à ne pas laisser écouler un seul mois de l'année sans donner aux amis de la nature végétale, des jouissances nouvelles, et qu'un de nos collègues *, si digne d'imposer à^s noms aux merveilles de la culture dont if dévoile les mystères, a nommés les bosquets de DaU BENTON. Si enfin il considère les animaux , c'est pour les rendre plus utiles. C'est ainsi que nous avons vu sts dernières années s'écouler paisi- blement au milieu des ^oins qu'il donnait au perfectionnement des races des animaux domes- tiques; et c'est ainsi sur-tout que, pendant plus de trente ans, il avait constamment amélioré l'heureux fruit d'une tentative hardie , qui^ * Le C.*" Thouïn l'aîné. donnant et les O.uvrdges de Dauhenton. xvij donnant au poil jusque-là trop grossier de la brebis de nos contrées , la finesse de celui que l'on n'avait encore tondu que dans \es champs fortunés de l'Espagne, répétée ensuite par des savans habiles , et imitée chaque jour par de nouveaux cultivateurs , commence à délivrer nos importantes manufactures du joug pesant d'une industrie étrangère. Et quelles ont été les causes secxhies de cet heureux affranchissement ^ l'emploi du temps et des forces de l'esprit. Et voici ce qu'il m'a révélé lui-même de la manière de procéder à laquelle il a toujours été fidèle. Il n'avait jamais négligé d'examiner avec un soin scrupuleux l'état de la question qu'il devait résoudre ; de la débarrasser de toutes les idées secondaires qui n'y étaient pas inti- mement liées; de réduire le problème à l'ex- pression la plus simple , de circonscrire le but de sa recherche, de donner, par ces précautions, à son sujet, la plus grande clarté ; d'employer sans cesse à son avantage l'empire que its sens exercent sur l'imagination ; d'éveiller perpétuellement sa pensée par la présence de l'objet dont il voulait dévoiler quelque qua- lité , de le placer dans le lieu le plus apparent de sa retraite de tous les jours , de forcer ainsi 5es yeux à recevoir et transmettre son image h xviij Discours sur la Vie dans tous les momens où une volonté très- déterminée ne les fixait pas sur quelque autre point; de ne laisser échapper aucun (\qs hasards qui pouvaient éclairer une de cts faces diffi- ciles à distinguer, et sur laquelle cependant se trouve la solution deladifficultc; de ne présenter qu'avec la retenue la plus circonspecte un ré- sultat général; de modérer, sans relâche, la marche de son esprit, de passer toujours d'une tentative à une autre, mais de ne s'avancer, pour ainsi dire, que par àts nuances de succès; d'assurer ainsi ses pas , de conserver ses forces, de prolonger sa poursuite, et d'imiter cette nature au culte de laquelle il s'était voué, et qui a surchargé tant d'énormes montagnes de cimes sourcilleuses , en étendant \çs unes au- dessus iSas autres , (\ts myriades de couches insensibles. On aurait dit que, comme pour cette nature créatrice, le temps n'était rien pour Dau- BENTON , tant était grand son art de multiplier les instans. Cette réserve extraordinaire avait trompé quelques hommes médiocres. Ils s'étaient mé- pris sur Daubenton , au point de lui refuser \es qualités supérieures dont il était doué. Mais combien de fois Buffbn , si digne de le juger, ne lui a-t-il pas décerné un éloge que très-peu et les Ouvrages de Daiibenîon. xîx Je savans ou de littérateurs illustres auraient pu mériter , en disant que Daubenton n'avait jamais ni plus ni moins d'esprit que n'en exigeait le sujet de sa pensée ! C'est de cette heureuse et si rare proportion entre la force et la résistance, que découlèrent non-seulement une extrême netteté dans ses idées, et par conséquent une simplicité lumi- neuse dans son style, mais encore la paix de son ame et le calme de son caractère. £t voilà comment , n'ayant jamais de défé- rence aveugle pour aucune autorité, ne jugeant chaque homme ni chaque chose que ce qu'ils valaient , ne faisant jamais céder les avantages d'un silence discret à la vaine satisfaction d'une passion inconsidérée , voyant du même œii philosophique et l'essai couronné et la tentative infructueuse , attendant tout de la persévérance, ayant su dès sa jeunesse repousser la domina- tion de quelques savans en faveur par la consr- tance de la raison , la hauteur des hommes en crédit par le sang-froid , la protection de la vanité par une fierté grave, la familiarité de l'orgueil par une dignité simple mais impo- sante, l'ennui par le travail, le vide des in- somnies par les souvenirs et la réflexion , \qs maladies par la tempérance et la régularité du régime, la douleur par la force de ses pensées, le chagrin par l'espérance, et la crainte par une b 2 XX Discours sur la Vie vue SLipcrieure au danger , chérissant la traii-^ qui'lité plus encore que la renommée, et plus heureux (^we Newton , c]ui se plaignait d'avoir perdu le repos en acquérant la gloire , il obtint la gloire sans perdre le repos. Fatigué par la joie bruyante , il était agréa- blement délassé de sqs longs travaux par la gaieté douce. Il l'était encore plus par l'amitié. £t pour ne parler que de ceux des sqs amis que la mort a enlevés aux sciences ou aux lettres, quels plaisirs tranquilles , quelles jouis- sances paisibles de l'esprit et du cœur ne goûtait- il pas et ne faisait- il pas naître dans la société intime de A4ontmirail , de Truchiine , de Cré- hillon , de Jussieu , de Diderot , de Monîhel- l'uird, de Beiput , de Malesherhes , de la Roche- foucauld l Quels noms pour \qs admirateurs du génie et les adorateurs de la vertu \ Quels choix auraient mieux prouvé combien Dau- BENTON savait apprécier le charme du plus aimable Aqs scniimens \ Combien de fois Buffon ne m'a-t-il pas dit : « Dauiîenton n'a jamais refusé à ceux qu'il » aime , le plus grand àes bienfaits, un conseil '■> utile. Je l'ai éprouvé souvent. Je n'oublierai » jamais que je lui dois une résolution qui n'a »> pas peu contribué au bonheur de ma vie. " J'allais abandonner le projet que j'avais forme et les Ouvrages de Daubenton. xxj. '>'> de corriger mes ouvrages d'après \iis bonnes '5 critiques que l'on en ferait , et de ne pas " répondre aux mauvaises. Un libelle m'avait " justement offensé. Je venais de préparer une " réponse. Je la montre à Daubenton. N'est- 3' elle pas victorieuse ! lui dis-je. Oui ; mais '> vous allei commencer la guerre que vous ave'^ '» toujours évitée: et quelle victoire vaut la paix! •» La gratitude était, comme l'amitié, une des vertus favorites de Daubenton. Lorsque, daiis ces momens d'épanchement où l'ame ne se réserve aucun de sqs secrets, il daignait m'en- tretenir des événemens qui avaient marqué le cours de sa vie , il se plaisait à me répéter combien il était reconnaissant envers Buffon. Sans lui , me disait-il, yV n'aurais pas eu dans ce jardin cinquante ans de bonheur. Et comment n'aurait pas été sensible celui qui conservait avec tant de soin le souvenir des dons de l'amitié , et qui s en parait encore, lors même que l'objet de son affection n'existait plus que dans la mémoire des hommes! Com- ment n'aurait pas été sensible celui qui quel- quefois, sans doute, redoutait pour la vérité les prestiges de l'éloquence , mais que j'ai vu si souvent admirer, louer, rechercher les chefs- d'œuvres de nos orateurs et de nos poètes ^ et citer les plus beaux morceaux de Voltaire l'3 XX ij Discours sur la Vie et de Buffoti ; qui pendant vingt-ans ne revînt jamais du Louvre dans ce Muséum, sans s'ar- rêter sous ces portiques où la muse des Racine a fait verser tant de douces larmes; qui dans un âge plus avancé , condamné par des infir- mités nombreuses à une sorte de retraite, et n'osant plus lutter contre l'espèce de fatigue qui accompagne presque toujours la recherche des plaisirs du théâtre, ne termina jamais sa journée sans lire , avec sa digne et respectable épouse , quelque acte de ces tragédies qu'il ne pouvait plus voir représenter , ou sans s'at- tendrir avec Clarisse, Estelle, l'Héloïse <\^s rives du Léman, la Zélie du désert; et qui avait choisi pour la compagne de toute sa vie, ia femme dont X^^s vertus et les talens portent ia touchante empreinte d'une ame à^s plus aimantes \ Aussi a-t-il été toujours heureux, malgré les maux physiques qui l'ont fréquemment assailli , malgré les ans qui ont pesé sur sa tête, parce qu'il a toujours aimé \ts objets de sts goûts et ceux de S'cs affections , sans trouble, sans excès, sans inquiétude, san5 orages ; parce qu'il n'a laissé aux passions que leur douceur ; parce qu'il a toujours travaillé avec la mcine constance ; parce qu'il a toujours projeté de travailler jusqu'à sa dernière heure ; parce que le passé et l'avenir ont toujours pour et les Ouvrages de Dauhenîon. xxiij lui embelli le présent; et tous ces av'antages, il les a possédés, parce que, jeune encore, il voulut fortement que la réflexion fût la première de sts facultés. Ce caractère réfléchi de son esprit , la soli- dité de principes qui en résulta, la modération qui en fut la suite , lui donnèrent le goût, l'habitude et le besoin d'une grande indépen- dance. Et voilà pourquoi, ne recevant d'in- fluence que de son propre gré , n'étant entraîné que par sa volonté , n'obéissant qu'à son assen- timent intime, il ne cessa d'ctre //// dans aucune circonstance de sa vie. Mais s'il fut toujours ferme, on ne le vit jamais obstiné, parce que, s'il ne consentit à céder qu'à la raison , même en suivant \^s plus doux de sç^s penchans, il ne résista jamais volontairement à sa lumière. Il ne faut donc pas être étonné que même vers la fin de sts jours, il se soit empressé d'encourager , d'étudier , d'adopter , de pro- pager toutes les découvertes dont les sciences naturelles s'enrichissaient. Avec quel air de satisfaction ne l'entendit-on pas , par exemple, exposer les premières expériences sur lesquelles un de nos plus célèbres confrères *, élevait une vaste théorie des formes des cristaux, ou '^ Le C.«" Hauy. XX iv Discours sur la Vie plutôt de la véritable structure àQs substances minérales , et répéter : // va changer la face de la minéralogie ! 'O' \\ saisit avec la même facilité, et conserva avec le même plaisir , \ts principes de liberté, de justice et d'humanité , que la philosophie proclama dans \it'i beaux jours de la révolution française. Et si son dévouement à Aç.s maximes qui n'appelaient \ç.s premiers hommages que sur ]es talens et \^s vertus , avait pu parahre en Daubenton un assentiment intéressé, plutôt qu'un sacrifice généreux , il aurait bientôt re- poussé cette honorable accusation par la viva- cité sincère avec laquelle il provoqua auprès à^i législateurs de la France , occupés alors de donner une nouvelle existence à ce Muséum , la suppression de toutes les places privilégiées auxquelles la vénération publique l'auraitélevé, la cessation des fonctions qu'il avait remplies avec tant d'honneur , mais qu'il croyait con- traires à l'unité du plan adopté , comme le plus mile, par ses collègues, et la diminution du traitement que sa patrie lui avait décerné, comme une faible marque de la recoimaissance nationale. A cette époque, l'une à.QS plus remarquables de l'histoire du Muséum , où de nouvelles et les Ouvrages de Dauhenton. xxv galeries furent construites, de nouveaux jardins plantés, de nouvelles serres fondées , de grandes ménageries projetées , .d'immenses collections réunies, de nouvelles chaires inaugurées, une instruction et des rapprochemens d'un nouveau genre imaginés, réalisés et développés, Dau- BENTON crut assister à une nouvelle création de l'établissement qui lui était si cher. Son cœur échauffant satcte octogénaire, il rassembla toutes ses forces , entreprit et termina dans ces galeries des arrangemens importans, se chargea de fonc- tions que deux professeurs dans la vigueur de l'âgeauraient pu trouver trop pesantes, entreprit deux cours; ets'ouvrant, pour ainsi dire, une carrière nouvelle , comme si la vie eût été pour lui sans limites, il recueillit de nouvelles couronnes que la tendre admiration des amis des sciences se plaisait à offrir à ses efforts en quelque sorte surnaturels, et que, malgré la vue de ses cheveux blanchis , de son corps courbé et de ses pas chancelans, on ne croyait pas destinées à orner sitôt son urne funéraire. Mais le terme de ses glorieuses années était arrivé. Un événement où son zèle s'est encore manifesté, une de ces combinaisons de petites causes que l'on dédaigne , parce que chacune d'elles est faible, et qui ont cependant tant de puissance, parce qu'elles forment un faisceau, xxvj Discours sur la Vie je ravit à la science , au moment mcme oh. ie reipeci de ses confrères , iadmiration du peuple Français , l'estime du sénat , l'amiiic d'un héros, venaient de faire flotter au-dessus de son front vénérable la palme civique et rémunératrice ; et pour rapprocher i\ids talens et àts vertus qui ont également droit à nos hommages, il tomba dans sa gloire , comme autrefois Turenne , et de nos jours Desaix. O mort digne d'envie, ô noble fin de ses travaux, que celle que l'on trouve dans le dévouement à s^s devoirs , dans la récompense de i^s sacri- fices, dans le triomphe décerné par un peuple généreux ! Mais nous qui n'entendrons plus sa voix patriarcale , qui ne serons plus l'objet de ses soins paternels, qu'il n'encouragera plus par son touchant suffrage; mais moi qui ne retrouverai plus ctlui qui me restait à^s illustres amis , des illustres soutiens de ma jeunesse . . . ah ! rendons à sa mémoire l'hommage que son cœur aurait préféré ; comme lui , servons la science , comme lui servons l'humanité , comme lui servons la patrie. Et vous , jeunes amis de la nature , qui mêlez vos regrets aux iriiens , vous avec les- quels j'ai encore quelques vérités à chercher, consacrez vos efforts , en venant avec moi graver d'uiie main pieuse , sur un monument et les Ouvrages de Dauhenton. xxvîj élevé à la gloire de Daubenton : Attention , réflexion , persévérûnce , distribution du temps , emploi des forces. Mes collègues vous donnent la leçon et l'exemple du génie. Bientôt (du moins mon cœur l'espère) le digne succes- seur de Daubenton , le savant et infortuné Dolomieu , délivré de ses horribles et hono- rables fers, rendu à l'Europe savante qui le réclame , et à l'amitié éplorée qui l'appelle , interprétera devant vous le livre de la nature *: puissiez - vous accueillir avec bienveillance l'exemple que je trouverai tant de douceur à donner , de regrets profonds pour les grands maîtres que le sort nous a enlevés, d'une tendre admiration pour ceux qui honorent encore leur patrie, d'une sollicitude constante * Nous n'avons pas joui long-temps des enibrasscniens de notre Dolomieu. A peine la victoire et la paix l'avaient- elîes ramené parmi ses collègues; à peine avait-il com- mencé de faire entendre sa voix dans notre Muséum, que son zèle , sans cesse renaissant , a porté de nouveau ses pas vers nos Alpes antiques. ]1 revenait vers nous , chargé de nouveaux trophées, lorsque la mort l'a frappé sous les yeux d'une famille qu'il chérissait aussi tendrement qu'il en était chéri. Ainsi sont tombés , pour ainsi dire , dans la même tombe , deux célèbres natu- ralistes, laissant la place qu'ils avaient illustrée, à leur digne ami (i) , à leur digne émule, qui l'ornera de nouveaux lauriers. (i) le C." Hiiii/, xxviij Discours sur la Vie &c. pour les émules courageux qui cherchent à marcher sur leurs traces , d'un empressement toujours égal à tâcher d'ccarter les obstacles qui pourraient embarrasser vos pas , d'une vive affection pour vous , et d'un dévouement sans bornes à la science , qui , unie à la vertu , unie à l'amitié, fait naître la seule puissance durable et la vraie félicité ! EXTRAIT Du Procès-verhal de la séance de la Convention nationale , du //'' nivôse an j. \J N membre fait le rapport suivant : « Je viens vous parler , au nom de vos comités réunis d'ins- truction publique , d'agriculture et des arts , du patriarche des sciences , du vénérable Daubenton. . 3) Cet infatigable physicien , qui a formé les col- lections immenses du muséum d'histoire naturelle , qui les a soignées et démontrées au public pendant cinquante-trois ans , a employé une partie de sa fortune et plusieurs années de sa vie, à faire croître, sur le sol de la France , des laines aussi fines que celles d'Espagne , dont l'importation coûte chaque année plusieurs millions. 35 Ces moyens d'amélioration soiit prouvés et con- firmés par vingt-cinq années d'expérience; grand nombre de citoyens ont mis en pratique avec succès le Traité des moutons donné par ce naturaliste célèbre. 35 Cet ouvrage important vient d'être retouché par l'auteur et enrichi de nouvelles expériences faîtes à sa bergerie de Montbard. 3> Appauvri par le bien même qu'il a fait aux; sciences et aux arts , réduit par la révolution à une fortune très-bornée , Daubenton ne peut pas faire la dépense de l'impression de son ouvrage : cependant l'intérêt de l'agriculture la réclame , et la justice demande de la faire tourner au profit de l'auteur. Il est en efiet digne d'une nation qui couvre d'une protection éclairée les savans utiles à leur pays , XXX Décret de la Convention nationale, de leur faire trouver le prix de leurs travaux dans leurs travaux mêines. 5> Nous vous proposons, en conséquence, le projet de décret suivant : ce La Convention nationale, ouï le rapport de j> ses comités réunis d'instruction publique, d'agri- J5 culture et des arts , D> Décrète que le Traité sur les moutons, parle 5> C'" Daubenton , sera imprimé et tiré à deux 3> mille exemplaires , au profit de l'auteur , et aux frais 53 de la nation , sur les fonds mis à la disposition de 35 la commission executive de l'instruction publique , 33 qui demeure chargée de l'exécution du présent 33 décret. 33 Ce projet de décret est adopté. NOTICE HISTORIQUE ET BIBLIOGRAPHIQUE Sur les Editions et les Traductions de /Instruction pour les Bergers. Par J. B. HUZARD. J E ne donnerai point ici l'histoire de l'amélioration de nos laines ; on la trouvera dans l'avertissement que Daubenton a placé à la tête de cette nouvelle édition , et dans tout le cours de son ouvrage : je me bornerai à faire connaître ses travaux littéraires sur cette partie importante de l'économie publique. C'est en 1766 que Daubenton commença, sous les auspices de Trudaine , à s'occuper des moyens d'ajnéliorer cette branche de l'agriculture. Les deux premières années employées en préparatifs et en importations d'animaux , ne peuvent entrer en compte pour l'amélioration , qui ne date réellement que de I 768 ; mais ces deux années ne furent pas perdues pour l'observation. Dès 1768 , Daubenton lut à l'académie royale des sciences un Aiémoïre sur la rumi- nation et sur le tempérament des bêtes a laine , et il en lut un second , à la fin de i j6^ , sur des bêtes a laine parquées toute l'année. En i jjj , il lut à la même académie le résultat de ses observations sur l'amé- lioration des bêtes à laine. En 1778 et 1779, il lut à la société royale de médecine deux Alémoires sur les remèdes les plus nécessaires aux troupeaux , et sur le régime qui leur convient le mieux, La même xxxij Notice histonqm année 1 779 , il lut à i'acadcmie royale des sciences un Âlémoire sur les laines de France comparées aux laines étranglres. Ces mémoires présentés dans des séances publiques, étaient destinés à faire connaître les améliorations dans l'éducation de nos troupeaux ; ils furent bien reçus : les journaux du temps en donnèrent des extraits ; et la preuve qu'on s'en occupa et qu'on les lut , c'est qu'on écrivit contre les principes qu'ils contenaient , que beaucoup de gens regardaient comme dangereux ou impraticables. En 1^82, Daubenton publia la première édition de son Instruction pour les bergers et pour les proprié- taires de troupeaux ; à Paris, de l'imprimerie de Ph. D. Pierres, imprimeur ordinaire du roi, rue Saint- Jacques , in-8." de xvj pages pour les titres, l'avertissement , la table des leçons et celle des plan- ches, 4i4 pages pour le texte et la table des matières , un feuillet non chiiîré pour les appro- bations de l'académie des sciences et de la société de médecifie , avec XX il planches dessinées pat Fossier, et gravées par Patas et Queverdo. Cette instruction est divisée en quinze leçons; et Daubenton y ajouta les mémoires qu'il avait lus précédemment à l'académie des sciences et à la société de médecine : ces mémoires , qui faisaient partie du recueil de ces sociétés, se trouvèrent ainsi beaucoup plus à la portée de ceux auxquels ils étaient plus particulièrement destinés. La publication de cet ouvrage réveilla les contra- dicteurs et les critiques ; mais elle éveilla aussi l'atten- tion des propriétaires , et l'amélioration fit des progrès assez rapides. MM. de Charost , d' Amour, d'Isjonval , Leblanc f l'archevêque de Bourges [ Philipeaux ] , de et hihlïogrûpJiîque &c. xxxiij de Guerchy et plusieurs autres , s'empressèrent de suivre les préceptes qu'il contenait, et en obtinrent des succès bien capables d'encourager. Le dernier publia même , en 1788 , une Instruction sur la manière de soigner les bêtes h laine , suivant les principes de Daubenton , à l'usage des cultivateurs ; in- 8." de 22 pages , approuvée par la société royale d'agriculture de Paris. L'abbé Carlier et M. de Lormoy furent, parmi les contradicteurs , ceux qui se distinguèrent Je plus par ia quantité de mémoires qu'ils communiquèrent au Gouvernement sur cet objet, et qu'ils firent imprimer séparément ou dans les journaux. Plusieurs de ces mémoires éclaircirent difFérens points contestés , et ne furent pas sans utilité. M. de Toloian , intendant du commerce , fit réunir les observations les plus importantes , et les communiqua à Daubenton , qui donna les explications qu'on lui demandait : j'ai cru devoir imprimer cette pièce, qu'on trouvera à la suite de cette notice. La critique s'acharna à toutes les parties de sou ouvrage. On reprocha à Daubenton la forme de catéchisme qu'il lui avait donnée , \e'=> caractères au'il avait employés pour l'impression , et jusqu'aux planches qu'il y avait mises. Il ne répondit point : les critiques furent bientôt oubliées et l'ouvrage ne le fut point ; l'édition fut même assez rapidement enlevée , et les exemplaires acquirent plus du double de leur valeur , malgré les ouvrages qui parurent depuis sur les bêtes à laine. Ces derniers motifs déterminèrent Daubenton à en faire imprimer une édition sous le titre d'extrait, a Paris, de V imprimerie de Didot jeune, l'an 2 delà. République , 1794» petit in- 12 de xij pages pour c xxxiv Notice historique les titres , l'avertissement , la table des leçons et l'errata , et 2o4 pages de texte. H supprima les planches et les jnemoires ; il n'y conserva que les treize premières leçons , auxquelles il en ajouta une quatorzième qui n'était point dans l'édition de 1782 , sur les remèdes les plus nécessaires aux troupeaux , et il annonça dans la préface la réim- pression de la première édition. Cet extrait , bien plus à la portée du grand nombre , fut d'autant plus rapidement enlevé , que la commission d'agriculture et des arts , qui s'occupait alors de l'amélioiation de nos bètes à laine , le fit connaître et distribuer dans les départemens , en en prenant un assez grand nombre d'exemplaires aux frais du Gouvernement. On le réimprima deux fois en l'an 3 [1795] , d'abord chez Didot jeune , du même nombre de pages ; et ensuite dans l'imprimerie de Dupont, de 202 pages de texte, le carac- tère étant mi peu plus petit. L'errata de l'édition précédente fut corrigé ; et Daubenton ajouta à la suite de l'avertissement, le rapport fait à la commission d'acrriculture et des arts , et la lettre de cette com- mission aux administrations de district pour le répandre. * C'est à cette même époque que la commission d'apriculture obtint de la Convention nationale le décret pour la réimpression de l'édition originale aux frais du Gouvernement , et qu'elle obtint aussi deux autres objeis également importans à l'amélio- ration de nos bêtes à laine , la conservadon du * On trouvera des exemplaires de cet extrait dans la librairie de M."^'^ Hmjird , rue de i'£[>eron ^aint-Andrc-des- Arcs, n." i i , au prix d'un iranc , et d'un franc 25 centimes par la poste. et bibliographique &c. xxxv beau troupeau national de Rambouillet et celle du troupeau de Dauhenton , que les circonstances le forçaient à vendre : une légère gratification annuelle le mit à portée de conserver le fruit de ses expé- riences , et de \t?, continuer jusqu'à sa mort. La publication du décret de la Convention natio- nale dans les journaux , fit croire aux étrangers qu'on avait effectivement imprimé alors cette nouvelle édition ; mais différentes circonstances s'y opposèrent dans le temps. Elles furent les mêmes en l'an 7 [1798] , lorsque le ministre de l'intérieur (François de ^ Neuf château ) ordonna l'exécution du décret. Daubenton ne jouit point du plaisir de voir son ouvrage réimprimé avec les augmentations qu'il y avait faites ; c'est au profit de sa veuve , sous le ministère et par les ordres du C.*^" Chaptal, que cette édition a été exécutée à l'Imprimerie de la République , avec tous les soins qui caractérisent les ouvrages confiés au C.*^" Duboy- Laver ne, directeur de cette imprimerie. Mais les étrangers qui s'occupaient de l'amélio- ration des troupeaux et des laines , n'avaient pas négligé de s'approprier la première édition de cet ouvrage , en le traduisant dans leur langue , et tous lui conservèrent la forme de catéchisme que lui avait donnée Daubenton, M. Wichmann en publia une version allemande, in-8.°., en 1784 , à Leipsic et Dessau , dont M. Beckmann rendit compte, la même année, dans sa Bibliothèque physico - économique , tome XIII , 3.^ partie, page 44- î et suivantes. La seconde édition, que j'ai sous les yeux , est intitulée : Katechismus der schaaf^ucht ^um unter- richtefûr schœfer und schœferey-herren , nach anleitung c 2. xxxvj Notice historique fines Fran-^œsischen werkes von Ludwig-Johanii-Maria Daubenton , -^um bcsten der schœfcrcyen Deiitsch- lands bcarbeïut iind hcrausgegeben von Christiaii- August WlCHxMANN . Neue , durchgchcnds bcrkhtigte und stark vermehrte auflage : mit 22 kupfer-tafeln. Liegnit:^^ und LeipTJg , bey David Siegert , ijp)- Elle est in- 8." , comme ia première : elle a lij pages pour la préface de la première édition , pour celle de la seconde , pour la table des leçons , des mémoires et des planches ; 648 pages pour le texte et la table des matières, et xxil planches. Dans la préface de la première édition, M. Wichmnnn fait l'historique de l'amélioration des laines de France et l'éloge de Trudaine ; il rend compte des travaux de Daubenton , d'après l'avertissement mis en tête de l'édition française, et des motifs qui l'ont déterminé à publier cette traduction. Il avait interrogé le public allemand dès la même année où parut l'ouvrage en France; les réponses encourageantes qu'il reçut, et la liste des souscripteurs insérée dans cette première édition , prouvent tout le cas que faisait de cet ouvrage un pays où le produit des troupeaux a été depuis long-temps un objet considérable de com- merce. M. W'ichwann a cru devoir supprimer dans sa traduction , ce qui ne pouvait être applicable à son pays , comme aussi il a cru devoir ajouter et refondre dans chaque leçon les observations et les expériences qui sont particulières à l'Allemagne , et que Daubenton ne pouvait ni connaître ni employer: quelques-unes de ces observations pourraient être utiles à l'amélioration et sur-tout au régime de nos bêtes à laine. Enfin , il fait des vœux pour ia destruction du droit de pâturage et des jachères forcées , qui existent encore dans toute l'Allemagne, en général , et hihUogrûph'irjue &c. xxxvlj et dans ïa Saxe en particulier , et qui s'opposent également à l'établissement des prairies artificielles , an parcage des troupeaux et à leur nourriture à l'ctable. Dans la préface de la seconde édition, ii dit un mot des progrès que l'amélioration de nos laines a faits en France après la publication de V Instruction pour les Bergers ; progrès qu'il croit avoir été inter- rompus par notre révolution. II fait connaître ensuite le bien qu'a produit Touvrage de Dauhcnton en Allemagne : c'est principalement dans le duché de Saxe-Cobourg , dans le margraviat d'Anspach et de Baireuth , en Franconie et dans i'évéché de Wiirtzbourg , que la réforme des abus dans le régime des troupeaux , l'abolition du droit de pacage et l'introduction des béliers d'Espagne à iaine line, ont le plus contribué à l'amélioration des bétes à laine. En Bohème, en Silésie, en Bavière et en Saxe , quelques particuliers éclairés , possesseurs de grands troupeaux , en ont également proiité , sans que le gouvernement y ait contribué par aucune amélioration dans les lois rurales. ce M. Arthur Young , ajoute M. Wichmann , en 3î parlant du Catéchisme pour les Bergers , prétend 5> qu'une instruction verbale de peu de minutes , 35 donnée par un vieux berger à un apprenti , ins- 3î truira ce dernier plus sûrement que la lecture de 3> ce livre. Cette décision de' M. Arthur Young , 33 continue M. Wichmann , est un de ces grands 33 mots de peu de sens , que l'on trouve sur presque 33 toutes les pages des écrits nombreux de ce demi- 33 savant en matière d'économie politique; et il n'est J3 pas plus difficile de répondre à M. Arthur Young 33 sur cet objet , que sur beaucoup d'autres. » ( Pré^ face de h seconde édition alleirmnde , page xxxvj.^ C 3 b xxxviij Notice historique Les figures de cette seconde édition de la tra- duction de JM. Wichmann paraissent iisties par le tirage ; et elles ne préviennent ni j)ar le dessin , ni par la gravure. Il y a ajouté quatre mémoires pu- bliés par Daubenton dejniis l'impression de son ouvrage. Un de ces mémoires , sur les remcdes pur- gatifs bons pour les bêtes à laine , avait déjà été traduit en allemand et inséré dans le premier volume du recueil publié par AI. Ludwig sous le titre de Auserlesene beytrœge ^nr t/iierar^ney kunst. Leipiig , ijS6 , in-8.° Les Italiens en publièrent une traduction sous ce titre : Instru^ione per pastori e proprietar) di greggc ; per ben allevar pécore , custodirle , condurle , pascerle , ûlloggiarle , tenerle monde e sane , guarïrne le malattie , m'igliorarne la lana , castrarle , tosarle ; governar l'ovile , chiuderlo , coprn-lo ; stabbiare , ec. Operà uti- lissima , fondata in replicate sperien^e , di AI/ Da U- BENTON , délia regia ace ademia dclle sciernx , délia regia societa di mcdicina ; lettor e prof essore di storia naturale nel real collegio di Francia , custode e dimos- tratore del gabinetto di storia naturale del Giardino del re ; délie accademie di Londra, Berlino , Pietroburgo, Vergara , Dijon e Nancy. Tradotta dal francese. In Vcneiia , mdcclxxxvii. Apresso Gio. An- tonio Pezzana ; con licen^a de^ superiori, e privilégia. In-8.° de viij pages pour le titre , l'avis , la table des leçons et les approbations ; 228 pages pour le texte , la table des matières et celle des planches , avec XXII planches meilleures que celles de la tra- duction allemande. Cette traduction italienne est littcrale et sans aucune augmentation à l'édition française. J'ignore le nom du traducteur. M. Goni^leT^ , professeur à l'école royale et bibliographique &c, xxxix vétérinaire de Madrid, en publia une traduction espa- gnole sous ce titre : Instriiccion para pastores y gana- deros escritta en Frances por el C. Da u BEN TON , profesor de historia natural en el museo de Paris. Traducida de orden del rey y adicionada por Don Francisco Goi^zalez , maestro de la real escuela de veterinaria de Aladrid ; cou superior permiso. A'Iadrid en la Imprenta real , por D. Pedro Pereyra , impresor de camara de S. M, Aho de ijpS. Pttit in-8/ de quatre feuillets non chiffrés pour le titre , l'épitre dédicatoire au prince de la Paix , et la préface ; 3 3 > P^g^s de texte , une page pour l'errata et deux planches : la première représente un bélier et une brebis d'Espagne à laine fine ; la seconde est celle de la saignée du mouton , planche XXI de Daubenton. Cette traduction , qui , comme on le voit dans le titre , a été faite par ordre du roi , contient seulement les quatorze leçons de l'extrait ; et M. GonTaleT^ a mis à la suite de chacune , des additions qui en rendent l'application bien plus utile à l'Espagne. Quelques-unes de ces additions , celles sur les maladies des bêtes à laine entre autres , ne seraient point étrangères à la France ; et je me propose de les faire connaître plus particulièrement. Il ne me reste plus qu'à dire un mot sur l'édition que je publie aujourd'hui. Depuis 1782 jusqu'à Fan 4> Daubenton a lu ù l'académie royale des sciences , à la société royale de médecine , à la société royale d'agriculture et à l'institut national , plusieurs mémoires sur les draps fabriqués avec nos laines fines , sur la comparaison de ces laines avec les plus belles d'Espagne , sur le parcage des bêtes à laine et sur la suppression c 4 xi Notice historique des Jachères , sur l'amélioration des troupeaux dans les environs de Paris , sur les expériences qui se font sur les moutons au Jardin des plantes , &c. Ces mémoires ont été insérés dans les recueils ])ubliés par ces sociétés ; quelques - uns ont été im})rimés et publiés séparément par ordre du Gou- vernement ; mais , comme je l'ai déjà dit des pre- miers, ils ne sont pas, dans ces volumineux recueils, à la portée de ceux qui doivent les lire , et ils dis- paraissent et se perdent promptement après leur publication isolée. II faut donc , pour qu'ils soient constamment utiles , les réunir en un seul corps , comme je l'ai fait , à la suite des autres et dans l'ordre que Daubenton leur avait assigné lui-même en arrangeant les matériaux de cette nouvelle édition qui m'ont été remis par M.'"" Daubenton avec les corrections , les changemens et les addi- tions quil avait jugé nécessaire d'y faire. On y trouvera une leçon de plus que dans la première ; c'est la xiv,'' sur les rmicdes les plus vécessa'ircs aux troupeaux : elle est une des plus importantes de l'ouvrage , sur-tout par la nouvelle méthode de saigner les moutons que Daubenton y indique ; méthode qui réunit la commodité à la simplicité. Daubenton pensait au surplus , avec raison , qu'il était bien plus facile et bien plus avantageux aux propriétaires et à l'Etat , de prévenir les maladies que de les guérir ; et il m'a répété plusieurs fois que le vétérinaire le plus tuile n'est pas toujours celui qui guérit , niais bien au contraire celui qui sait prévenir le mal. Le Ministre de l'intérieur , en me chargeant de mettre des notes à i'ouvraoe de Daubenton , m'a donné à remplir une lâche peut-ctre au-dessus de et bibliogrûphi^ue &c. xîj mes forces ; deux de mes collègues avec lesquels je m'occupe successivement, depuis iong-temps, de l'ad- ministration économique du troupeau de Rambouillet ; lesC/"' Gilbert ^iTessier, auraient sans doute rempli les vues du Ministre beaucoup mieux que moi. Mais la perte irréparable du premier, dans une mission uni- quement destinée à accroître nos connaissances et nos richesses en ce genre ; et l'historique de l'importation des bêtes à laine fine , en France, dont le Ministre a chargé le second , m'ont laissé seul cette tâche importante : l'ouvrage de Dauhenton est un bois sacré dans lequel on n'entre qu'avec respect; et j'ai cru devoir me borner aux notes qui m'ont paru indis- pensables. J'ai conservé les noms des mois de l'ancien calendrier à côté de ceux du nouveau , et les anciens poids et mesures à côté de ceux qui sont actuellement en usage : \es uns et les autres ne pourront de long- temps encore être à la portée des habitans des cam- pagnes. J'ai aussi, comme l'avait déjà iait ]M. W'ichmann dans sa traduction , ajouté aux noms français et tri- viaux des plantes , les noms latins de Linné , pour qu'elles puissent être reconnues par tous ceux qui liront l'ouvrage , dans quelque pays que ce soit. Les corrections , les additions et les augmenta- tions m'ont forcé à refondre entièrement et à aug- menter de beaucoup la table générale des matières. Cette table formera un répertoire d'autant plus complet , que j'ai retrouvé dans les papiers de Daubenton quelques notes qu'il n'était })lus possible de taire entrer dans l'ouvrage , et que j'ai placées, dans la table , aux articles Agneaux , Brebis , Chiens, Laine , &c. Paris, le i.<=f pluviôse an lO. LETTRE RÉPONSE De M. DE TOLOZAN à Daubenton, Du 4 Juin 1784. J *AI examiné avec atten- tion , Monsieur , les diffé- rens mémoires que vous avez publiés sur la manière d'améliorer les troupeaux et de perfectionner les iaines, ainsi que \oue Ins- truction pour les Bergers. II m'a paru qu'il y avait des objets sur lesquels vous ne vous expliquez pas assez clairement. J'ai même cru apercevoir des contradic- tions dans les différentes parties de vos ouvrages. pour vous mettre plus à portée d'éclairer mes dou- tes , je vais vous exposer les objets sur lesquels ils portent , et je vous prie de m'expliquer positivement votre manière de penser sur ces mêmes objets. De Daubepiton, Du 16 Juin 1784. J E vous suis bien obligé de l'attention que vous avez donnée à la lecture de mes ouvrages sur les bêtes à laine , et des remar- ques que vous avez faites sur des articles qui ne vous ont pas paru ctre expliqués assez clairement ; et sur des contradictions que vous avez cru apercevoir dans les différentes parties de mes ouvrages. Je vais éclaircir vos doutes sur les différens objets énoncés dans la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire. Vous annoncez,/?, 722(1) J'ai proposé quatre (1) Première édition; — page 1 1 6 àQ celle-ci. Lettre de M. Toloian &c, xliij de votre Instruction aux Bergers , que j:)ar un choix suivi de béliers et de brebis , il est possible d'améliorer \.\\\Q race de bêtes à laine , mais comme ce moyen exige beaucoup de temps , vous conseillez de recourir aux béliers des meilleures races connues , et même à ceux des races étrangères. En partant de ce point , Je vous demande , i .° si malgré la dépense considé- rable que l'importation des races étrangères occasion- nera au Gouvernement , vous pensez qu'il con- vienne de préférer ce parti à celui de chercher à amé- liorer les races que nous avons ! 2.° De quel pays croyez - vous qu'il faille tirer les races étrangères ! 3.° Ne convient-il pas de diversifier les races suivant les différentes provinces du royaume î Dans le cas où vous croiriez qu'il est à propos d'importer de l'é- tranger différentes races , ditférens moyens d'amélio- rer les troupeaux , afin que chaque propriétaire employât celui qui lui conviendrait le mieux , suivant les circonstances où il se trouverait : il n'y a pas là d'équivoque, ni de contradiction. Comme administrateur, vous savez mieux que moi , Monsieur , que dans un État aussi florissant que la France , il convient de racheter le temps par la dépense : d'ailleurs il y a beaucoup à gagner par l'a- mélioration des laines ; j'en ai donné des preuves bien claires par l'augmen- tation du prix et de la quantité de la laine. N'importe de quel pays viennent les béliers , pourvu que leur laine soit de meilleure qualité que celle des troupeaux qu'on veut améliorer. J'ai dit que les béliers du Rous- sillon seraient bons pour faire des laines superfines, et ceux de Flandre pour des laines longues *. * ^cj'^Z' relativement à cette assertion de Daubentou , là note que j'ai insérée yage ^22 (Huzard). xiiv Lettre de M. dans quelle province pro- posericz-vous d'ctablir cha- cune d'elle î Je passe ensuite à un autre genre de questions ; et je demande si , en se bornant à fliire venir des beîiers pour croiser les races , ce moyen vous paraît suffisant pour perfectionner nos laines. Je demande encore s'il n'y a rien à changer au loge- ment et au régime qui sont en usage dans les différentes provinces du royaume. Si vous pensez qu'il y ait des changemens à faire, quels sont ceux que vous propo- seriez de faire les premiers î Vous conseillez , pag. p et ^4 (i), de ne donner aucun abri aux moutons dans aucune saison. Vous ile Toloinn , Je ne considère les dif- férences qu'il y a entre les provinces du royaume que par rapport aux cantons montueux et aux plaines , et je n'ai en vue que l'anié- lloration de deux races de bêtes à laine, pour pro- duire des laines fines et des laines longues : entre ces deux extrêmes on aura tontes sortes de laines de qualités intermédiaires. Le moyen lé plus sûr pour améliorer une race de bêtes à laine, est d'allier les brebis de cette race avec des béliers de qualité su- périeure. Plus les bêtes à laine auront d'air, mieux elles seront dans toutes les pro- vinces , avec de bonnes nourritures ; ces deux cho- ses sont les plus néces- saires pour l'amélioration des troupeaux. 11 ne faut pas faire sortir les troupeaux dans les très-mauvais temps ; si on les menait au pâturage on les fatiguerait en vain : il (i) Prcmicrc cduion , —pages zS et ^o ds celle-ci. Daubcnîon. civ et Réponse de insistez sur ce parti dans vos Mémo?i^es lus à l'a- cadémie des sciences le 1 5 avril 1768 et le 19 no- vembre 1769. Cependant, dans la page 62 (i) de \oue Instruction , vous dites que lorsque les vents sont très-grands et les pluies très- abondantes , il ne faut pas faire sortir les troupeaux pendant le fort de l'orage , ce qui suppose un abri et même sa nécessite. Vous recommandez , pages 6^ , 6j , 66 , 6j (2) de ne pas faire paître ies troupeaux quand l'herbe est mouillée par la rosée , le brouillard et le serein que vous regar- dez comme nuisibles par leur humidité froide ; mais ies fourrages exposés à l'air dans le parc domestique , ne contracteront - ils pas cette humidité froide que vous regardez comme dan- gereuse î Vous cherchez à détruire Sur certains moutons, ies craintes que pourraient les filamens de la laine vaut mieuK les laisser dans le parc domestique, où ils sont moins exposés aux grands vents , et où ils peuvent trouver l'abri d'un mur ou d'une claie , ou au moins ils s'abritent les uns les autres. L'herbe mouillée des pâturages est nuisible aux bêtes à laine ; mais les four- rages qu'on leur donne au râtelier sont trop tôt man- gés pour qu'ils aient le temps d'être mouillés : d'ailleurs on est maître de ne les donner que dans des intervalles où la pluie cesse ou se ralentit. (1) Première t'clition; — page /,5'tîe celle ci. (i) Idem; — pag1>^' MÉMOIRE sur le premier drap de laine super- jine du cru de la France 3 5^* Addition à ce Mémoire -3^66, Observât I ON s sur la comparaison de la nouvelle laine superfine de France avec la plus belle laine d'Espagne , dans la fabri- cation du drap 37^' Addition à ce Mémoire 3^3* Instruction sur le parcage des bêtes à laine 39 5' Mémoire sur l'amélioration des troupeaux dans la généralité de Paris et dans les autres provinces dé France 412. Extrait d'un mémoire contenant le plan des expériences qui se font au Jardin des Plantes sur les moutons et d'autres animaux domestiques 4^5* Mémoire sur les moyens d'augmenter la TABLE. ixj production du Lié sur le sol de la République française, par le parcage des moutons et par la suppression des jachères 43 5* JïdÉAioiRE sur les remèdes purgatifs bons pour les bêtes à laine 447' Suite de l'explication des Planches. . . .4^3. XVI.^ Leçon. Sur la manière de trouver dans /'Instruction pour les Bçrgers les choses qu'ils voudront y chercher 479» Table générale et alphabétique des matières, ...483. Fin Je la Table. TABLE DES PLANCHES. Planche I. LJ ^ Berger avec ses vétemens, sa houlette, sa panetière et son chien. » .P. 217. Planche II. La charpente d'un hangar couvert pour mettre les moutons à l'abri de la pluie aux moindres frais possibles 219. Planche III. Un Berger qui visite les dents d'un mouton pour connaître son âge 221. Planche IV. Un Berger qui visite la veine de l'œil dun mouton pour savoir si ï animal est en bonne santé 22:^. Planche V. La bonne et les mauvaises situations des agneaux lorsque les brebis sont en travail pour mettre bas leur portée 225. Flanche VI. Deux brebis en travail pour mettre bas 227. Planche VU: Un Berger qui secourt une brebis en travail pour mettre bas 229. Planche VIII. La castration des agneaux mâles pour faire des moutons 231. Planche IX. La castration des agneaux fe- melles pour faire des moutonnes '^1>1' Planche X. Le lavage des moutons à dos 235. Planche XI. La tonte des moutons , . .237, TABLE DES PLANCHES. Ixiij Planche XII. Un râtelier et une auge , une claie en bois , une crosse , un maillet , deux chevilles , et une clef pour la construction dun parc ■ ^JP- Planche XlII.L^î construction d'un parc formé par des claies en bois 24,1. Planche XIV. Un parc dressé , la cabane du Berger et la loge du chien 2,43. Planche XV. Les estomacs d'un mouton vus par-dessous et par-dessus , en supposant l'ani- mal debout sur ses jambes 4'^]- Planche XVI. Les estomacs d'un mouton débarrassés des liens qui les réunissaient en grouppe , et les parois intérieures du bonnet en état de resserrement 4^5* Planche XVII. Les parois intérieures du bonnet en état de relâchement 4*^7- Planche X.VIH. Les parois intérieures de la panse 4'^5>- Planche XIX. Les estomacs d'un mouton ouverts , à l'exception du bonnet , et les estomacs d'un agneau avec une gobbe dans la caillette 4,7 i . Planche XX. Un Berger qui compare des échantillons de laine , avec une loupe , pour connaître leurs différens degrés de grosseur ou de finesse 473* Planche XXI. Un Berger qui saigne un :2 PREMIERE LEÇON. presque continueUemeiit à le bien conduire pendant le jour , à le faire parquer pendant la nuit , à le nourrir dans la mauvaise saison , à le tenir proprement , à traiter ses mala- dies , Sec. : aussi les Bergers ont de bons gages dans les pays où l'on a soin des bctes à laine ; ils sont bien payés , lorsqu'ils savent leur métier, et qu'ils l'exercent soigneusement. D. Faut-il savoir beaucoup de choses pour êlre bon Berger ! R. Il faut savoir plus de choses pour le métier de Berger que pour la plupart des autres emplois de la campagne. Un bon Berger doit connaître la meilleure manière de loger son troupeau , de le nourrir , de l'abreuver , de le faire pâturer , de le traiter dans ses maladies , de l'améliorer , et de faire ie lavage et la tonte de la laine. Il doit savoir conduire son troupeau et le faire parquer, élever ses chiens , les goti- verner et écarter les loups. D. Comment peut-on connaître qu'un Jeune homme pourra devenir un bon Berger ! R. On peut espérer d'en faire un bon Ber- ger , s'il entend et s'il retient ce qu'on lui a Sur les Bergers. 3 dit, aussi bien que les autres jeunes gens de la campagne ; s'il est soigneux et patient ; s'il n'a aucune infirmité qui l'empêche de marcher et de rester debout pendant long-temps. D. Est-il nécessaire qu'un Berger sache lire! R. Un Berger qui sait lire , a plus de facilité pour s'instruire; mais cela n'est pas absolument nécessaire : cependant un Berger en vaudra mieux s'il sait lire , écrire et compter. D, Quelles sont les choses nécessaires à un Berger pour conduire son troupeau dans la campagne \ R. Un Berger doit être assez bien vêtu pour rester toute la journée dans la campagne sans souffrir beaucoup du froid , et pour s'exposer pendant très-long-temps à la pluie sans être mouillé jusqu'à la peau. Un Berger doit avoir une houlette , un fouet , un grattoir, un cou- teau , une lancette , de l'onguent pour la gale, dans une petite boîte de fer -blanc, et une paiTetière. D. Que doit faire le Berger , s'il avait les pieds , les mains, ou quelque autre partie du corps engourdie par le froid \ A z 4 PREMIERE LEÇON. R. II fîiut prendre (les précautions pour empêcher la gangrène qui pourrait survenir à ces parties ; elle fait ^qs progrès rapides. La partie refroidie pâlit et rougit avec une forte démangeaison ; ensuite elle devient pourprée et noire. Alors elle ne tarde pas à se détacher et à tomber. Pour empêcher cette gangrène , il faut couvrir ou frotter la partie gelée avec dé la neige, ou mettre dessus àts linges trempés dans i'eau la plus froide; ensuite on frotte cette partie avec des linges pour la réchauffer ; enfin on peut la plonger dans l'eau dégourdie ou l'en bassiner: mais il ne faut pas l'approcher du feu. D. Qu'est-ce que la houlette, et à quoi sert-elle ! R. La houlette est un bâton de deux mètres environ [cinq à six pieds] de hauteur, terminé au-dessus par un fer qui a la forme d'une petite bêche, et au-dessous par un crochet recourbé en haut. On peut mettre le crochet à côté du fer plat , et alors il doit être recourbé en bas. Le fer plat de la houlette sert à lancer de la terre près àes moutons qui s'écartent du troupeau , pour les faire retourner. Le crochet sert pour Sur les Bergers. j saisir les moutons en les accrochant , et en les arrêtant par une àes jambes de derrière. D. Qu'est-ce que la panetière, et à quoi sert- elle ? R. La panetière du Berger est une poche attachée à une courroie qu'il porte en bandou- lière. Il met dans sa panetière une provision pour la journée , une boîte d'onguent pour frotter les moutons qu'il voit se gratter dans la campagne, un grattoir pour enlever les croûtes de la gale avant d'appliquer l'onguent ; une lancette pour saigner les moutons qui pour- raient en avoir besoin; un petit couteau pour les écorcher et pour les ouvrir, s'il en mourait dans les champs, &c. D. Faut-il avoir trois instrumens pour servir de grattoir, de couteau et de lancette! R. Il suffit d'un seul instrument; c'est un petit couteau qui se ferme sur son manche. Le bout du manche étant aplati et aigu fait un grattoir ; la lame est un couteau ; cette lame étant pointue et tranchante dts deux côtés près de la pointe, sert de lancette. Z). Que faut -il croire des sortilèges que A 3 6 I/'^ L E ç o N. Sur les Bergers. Ton soupçonne des Bergers d'employer pour nuire aux troupeaux ! R. C'est très-mal fait de soupçonner injus- tement des Bergers de vouloir faire àes sor- celleries ; mais s'il s'en trouve qui se disent sorciers ou qui tâchent de le faire croire par à^s menaces, ou qui promettent de guérir (^Qs troupeaux par des paroles ou par l{qs moyens extraordinaires , il faut regarder ces Bergers comme de malhonnêtes gens qui veulent trom- per ou se faire craindre, ou comme àçs gens trop crédules qui croient pouvoir faire plus qu'il ne leur est possible. Lorsqu'on a un troupeau languissant ou attaqué de maladie , au lieu de se décourager en croyant que ce mal est Tt-fFet d'un sort jeté sur ce troupeau ou mis dans la bergerie , au lieu de recourir à Aqs gens qui promettraient de le guérir par i^Qs paroles, &c. , au lieu d'être la dupe de tout cela, il faut redoubler sts soins, et tâcher de guérir le mai par de bonnes nourritures ou de bons remèdes *. * Daiibenton a fait quelques élèves Bergers dans sa bergerie de Monibard ; mais ses noiubreuies et 11/ LEÇON. Sur Us Chiens des Bergers et sur les Loups. D. Est-il nécessah-e que les Bergen aient à&s chiens pour la conduite de leurs troupeaux? R. II serait à souhaiter que les Bergers pussent se passer de chiens , parce que ces animaux font souvent beaucoup de mal aux troupeaux ; mais ils sont nécessaires dans les cantons où l'on rencontre souvent à^s terres emblavées et exposées au dégât. Quand à^s moutons s'écartent du troupeau , le Berger ne importantes occupations ne lui permettant pas de suivre cet objet comme il méritait de iètre , ii nous engagea, Gilbert et moi , à proposer à la Commission executive d'agriculture, déformer des élèves à l'établissement rural de Rambouillet, où est placé le troupeau de bêtes à laine fine d'Espagne, venu en France en 1786. Cette propo- sition fut acceptée; des Bergers de Montbard vinrent s'y perfectionner, et sont actuellement répandus chez les principaux cultivateurs français qui s'occupent de l'amé- lioration de nos bêtes à laine. Rambouillet continue d'être une excellente école pratique de Bergers , où les propriétaires de troupeaux peuvent envoyer des élèves à peu de frais ( Huzard ). A 4 8 SECONDE LEÇON. peut retenir que ceux qui sont près de lui , et à la distance où il peut jeter avec sa houlette de la terre contre eux. Les chiens aident ie Berger pour la conduite du troupeau , et défendent les moutons contre les loups, s'ils sont assez forts. D. Quels sont les cantons où le Berger peut conduire son troupeau sans le secours à.Q$ chiens ! R. Dans les pays où les terres sont divisées par grandes soies , il y a toujours beaucoup de terrain en jachère, c'est-à-dire, non emblavé; on peut y conduire un troupeau nombreux sans le secours des chiens. Les moutons vont naturellement tous ensemble; ils ne s'écartent du troupeau que lorsqu'ils aperçoivent une pâture qui leur paraît meilleure que celle où ils sont : cet appât est ordinairement trop éloigné (\^^s grandes jachères pour les attirer; mais si le troupeau se trouve à l'un A^s bouts de la jachère près à^s terres sujettes au dégât, le Berger se tient du côté de ces terres pour \ts défendre. D. Quel mal les chiens peuvent-ils faire aux moutons, et comment l'empêcher! Sur les Chiens des Bergers , &c. p R. Les chiens trop ardens et mal disciplinés se jettent sur les moutons, les mordent, les blessent et leur causent des abcès. Ils épou- vantent les brebis pleines , et en \q^ heurtant ils \ç:s font quelquefois avorter ; ils renversent les bêtes languissantes qui ont peine à suivre le trou- peau ; ils X^i fatiguent toutes, et les échauffent en les menant trop vite et trop durement. Pour empêcher tous ces inconvéniens , il ne faut employer à la conduite ôi^s troupeaux que ^Qs chiens d'un naturel doux , bien appris à ne montrer les dents qu'aux loups et jamais aux moutons. Un bon chien, bien dressé, \ts fait obéir, sans leur nuire; ils s'accoutument à faire d'eux - mêmes ce que le chien leur ferait faire de force. Ils se retirent lorsqu'il s'approche ; ils n'avancent pas du côté où ils le voient en sentinelle sur ie bord d'un terrain défendu. D. Comment les chiens servent-ils à diriger la marche d'un troupeau ! R. Lorsqu'un Berger conduit son troupeau devant lui , il peut bien hâter la marche du troupeau , et celle des bêtes qui restent en 10 SECONDE LEÇON. arrière ; mais il ne peut pas empêcher que le troupeau n'aille trop vite , ou que des bêtes ne s'en éloignent en le devançant , ou en s'écartant à droite ou à gauche ; ii faut qu'il se fasse aider par des chiens. Il les place autour du troupeau , ou ii les y envoie pour y faire rentrer les bêtes qui vont trop vite en avant, qui restent en arrière , ou qui s'écartent à droite ou à gauche. D. Comment un Berger peut-il faire exé- cuter ces différentes manœuvres par ses chiens ! R. Il faut qu'il les dresse de jeunesse , et qu'il les accoutume à obéir à sa voix. Le chien part à chaque signe et va en avant du trou- peau pour l'arrêter , en arrière pour le faire avancer , sur les côtés pour l'empêcher de s'écarter ; il reste dans son poste , ou il revient au Berger, suivant les signes qu'il entend. D. Que faut-il faire pour dresser un chien de Berger ! R. Il faut apprendre au chien à s'arrêter , à se coucher , à aboyer , à cesser d'aboyer , à se tenir à côté du troupeau , à en faire le tour et à saisir un mouton par i'oreilie au Sur les Chiens des Bergers, &c. i r commandement que le Berger iui fait de la voix ou de la main. D. Comment apprend - on à un chien à s'arrêter , ou à se coucher suivant la volonté du Berger ! R. En prononçant le mot arrête , on pré- sente au chien un morceau de pain ou d'autre aliment qui le fait arrêter , ou on l'arrête de force ; en répétant cette manœuvre , on l'ac- coutume à s'arrêter à la voix du Berger. Pour dresser un chien à se coucher lorsqu'on le voudra, il faut le caresser lorsqu'il s'est couché de lui-même , ou après l'avoir fait coucher de force en le prenant par les jambes , et prononcer le mot couche ; s'il veut se relever trop tôt , on le frappe pour le faire rester. Lorsqu'il est tranquille on lui donne à manger, et on parvient à le faire obéir en prononçant le mot couche, D, Comment fait-on aboyer un chien lors- qu'on le veut , et comment l'empêche - t - on d'aboyer ! R. On imite l'aboiement du chien , en lui montrant un morceau de pain qu'on lui donne 12 SECONDE LEÇON. lorsqu'il a aboyé ; ensuite on prononce le mot tihoie. On l'accoutume aussi à cesser d'aboyer, lorsqu'on prononce le mot paix-là. On menace le chien , et on le châtie lorsqu'il n'obéit pas; on le caresse et on le récompense lorsqu'il a obéi. D. A quel âge faut-il dresser les chienspour les Bergers? R. On commence à dresser les chiens à l'âge de six mois , s'ils ont été bien nourris, et s'ils sont forts ; mais s'ils ont peu de force, il faut attendre qu'ils aient neuf mois. D. Comment apprend-on à un chien à faire le tour d'un troupeau , à le côtoyer, à marcher en avant , à revenir sur ses pas et à rester en place î R. Pour apprendre à un chien à tourner autour du troupeau , il faut jeter en avant du chien une pierre pour le faire courir après , et la jeter encore successivement de place en place jusqu'à ce qu'on ait fait avec le chien le tour du troupeau , toujours en prononçant le mot tourne. C'est aussi en jetant une pierre en avant et ensuite en arrière que l'on dresse le chien à Sur les Chiens des Bergers , &c. i 3 côtoyer le troupeau en prononçant ie mot côtoie : on dit va, pour ie faire aller en avant; reviens , pour le faire revenir ; et arrête , pour le faire rester en place : on emploiera d'autres mots pour faire obéir \gs chiens, dans les pays où \es Bergers auront un autre langage. D. Comment apprend -on à un chien à saisir un mouton par l'oreille pour le ramener lorsqu'il s'égare , ou pour l'arrêter au milieu du troupeau en attendant le Berger ! R. On fait tourner un chien autour d'un mouton qui est seul dans un enclos ; ensuite on met l'oreille du mouton dans la gueule du chien pour l'accoutumer à saisir le mouton par l'oreille, ou on attache un morceau de pain à l'oreille du mouton qui est au milieu d'un troupeau ; alors on anime le chien à courir à l'oreille du mouton : il s'accoutume ainsi à la saisir. Par cette manœuvre on apprend au chien à arrêter le mouton que le Berger lui montrera dans un troupeau. Les chiens peuvent aussi arrêter les moutons en les saisissant avec la gueule par une jambe de devant ou par une jambe de derrière au-dessus du jarret ; mais ce 14 SECONDE LEÇON. dernier moyen n'est pas sans inconvénient ; souvent le jarret reste engourdi, et le mouton boîte pendant quelque temps. D. Commentlechien fait-il obeirletroupeau! R. En courant dessus il fait fuir devant iui X^às premières bêtes qu'il rencontre, et de proche en proche tout le troupeau prend la même route, si le chien continue de le presser. Lorsqu'une bcte n'obcit pas assez vite à son gré, il l'approche et la menace de la voix. D. Lorsqu'un chien est bien instruit , ne peut-il pas en instruire \\\\ autre! R. Il faut moins de temps et de peine pour instruire un jeune chien , lorsqu'il en voit un qui sait conduire le troupeau ; le jeune chien veut prendre les mêmes allures : mais il se trompe souvent; il ne serait peut-être jamais bien instruit, si le Berger ne lui apprenait pas les choses que l'exemple de l'autre chien ne peut pas lui faire entendre. D. Quels chiens faut- il prendre pour le service à^s troupeaux, et combien en faut- il ! R. Tous les chiens alertes et dociles sont bons peur être dressés au service ài^i troupeaux. Sur les Chiens des Bergers , &c. i 5 On appelle chiens de race ceux dont le père et ia mère sont bien exercés à conduire les troupeaux : on croit que ces chiens de race deviennent plus flicilement que les autres de bons chiens de Berger. Dans les cantons où les terres exposées aux dégâts des moutons ne se rencontrent que rarement, un seul chien suffit pour cent moutons ; mais lorsque ces terres sont près \^s unes à^s autres, et que le troupeau en approche souvent , il faut deux chiens , et même trois ou quatre , parce que deux ne pourraient pas résister toute la journée ou pendant plusieurs jours de suite aux courses presque continuelles qu'ils sont obligés de faire, pour détourner les moutons qui s'approchent des terres défendues. II faut donc avoir assez de chiens pour les relayer, et leur donner le temps de se reposer lorsqu'ils sont trop fatigués. Dans \qs cantons où les loups sont à craindre, il faut que les chiens àiÇ.s Bergers soient assez forts pour leur résister, et assez aguerris pour leur donner la chasse. Les chiens bien garnis de poil , supportent mieux le froid et la pluie que les autres. l6 SECONDE LEÇON. D. Quelle race de chiens préfère-t-on aux autres dans les cantons où les loups sont peu à craindre ! R. La race des chiens que l'on appelle chiens de Bercer , parce que ce sont ceux que l'on emploie le plus communément pour le service des troupeaux ; ils sont naturellement fort actifs , et on les rend aisément très-dociles. On peut aussi dresser des chiens de toute autre race. D. Quelle est la meilleure race de chiens pour la garde des troupeaux dans \es cantons où ks loups sont à craindre ! R. Celle des mâtins. Ces chiens sont forts et courageux ; mais il faut les armer d'un collier de fer hérissé de longues pointes , et les animer contre le loup les premières fois qu'ils ont à ie combattre, ou les mettre de compagnie avec d'autres chiens déjà aguerris. D. Quelle précaution faut-il prendre lors- qu'on est obligé d'employer un chien mal discipliné , qui blesse \qs moutons l R. 11 faut lui casser les dents canines, que l'on appelle les crochets , et qui entreraient profondément Sur les Chiens des Bergers, &c. \j profondément dans la chair du mouton , lors- qu'il le mordrait. D. Comment faut- il nourrir les chiens à.Q% Bergers ! R. Il en coûte très-peu pour les nourrir ; lorsqu'on est près des grandes villes , où il meurt souvent à^^ chevaux , et où l'on fond beaucoup de suif, on donne aux chiens de la chair de cheval , ou ce qui reste après la fonte àsi suifs : au défaut de ces denrées, on leur fait du gros pain. Il ne faur jamais leur donner à manger de la chair à^s bêtes à laine : si on les accoutumait à cette nourriture, ils prendraient aussi l'habitude de mordre les bêtes du trou- peau, par avidité pour leur sang. On dresse les mâtins comme \q^ autres chiens pour la conduite ^qs moutons. D. Les Bergers n'ont-ils pas quelque moyen qui leur facilite la conduite ài^s troupeaux lorsqu'ils manquent de chiens ! R. Us apprivoisent quelques bêtes du trou- peau; ils leur donnent à^s noms particuliers, çt les accoutument à venir à eux lorsqu'ils ies appellent. Pour leur faire prendre cette B iS SECONDE LEÇON. habitude , ils les font suivre en leur présentant un morceau de pain. Lorsque le Berger veut faire passer le troupeau par un défilé, le faire changer de route ou le rassembler, il fait venir à lui los bêtes apprivoisées ; celles qui se trouvent auprès d'elles les accompagnent , les autres viennent après, et bientôt tout le troupeau se trouve disposé à suivre les pas du Berger. D. Quelles précautions y a-t-il à prendre contre les loups ! R. i.° On attache au cou d'un certain nombre de moutons, des sonnettes , dont le son fait retrouver les bètes qui se sont écartées dans les bois et dans quelques endroits où le Berger ne peut pas les apercevoir. Lorsque le ioup approche du parc, ou de la bergerie, les betes à laine sont ordinairement les premières à ie sentir; elles s'effraient et s'agitent de manière à faire bien entendre leurs sonnettes, qui aver- tissent du danger les chiens et le Berger. Les sonnettes appellent aussi le Berger, lorsqu'il arrive dans la bergerie quelque chpse d'extraor- dinaire qui met les bêtes à laine en mouvement, le jour ou la nuit. Sur les Chiens Aes Bergers, &c. ip 2.^ Le Berger fait accompagner son troupeau par des chiens assez forts et assez courageux pour faire face au loup, le mettre en fuite, le poursuivre et même le tuer. 3 .° Le Berger veille attentivement sur son troupeau lorsqu'il le conduit près des bois , ou dans des cantons fréquentés par les loups. 11 doit avoir la même attention lorsqu'il se trouve près des champs où l'herbe est assez haute pour que les loups puissent y rester cachés. Ils sont par-tout à craindre dans les jours de brouillard, et à l'entrée delà nuit, et sur-tout près des haies et des buissons, où ils se tiennent en embuscade. 4.° On fait des feux , ou au moins de la fumée , près des troupeaux. D. Que doit faire le Berger lorsque les loups approchent du troupeau , ou lorsqu'ils ont déjà saisi quelque bête à laine ! R, Lorsque le loup paraît, le Berger ras- semble son troupeau et met ses chiens à la poursuite du loup. Il reste auprès de son trou- peau ; il observe s'il ne verra point . paraître d'autres loups de quelque autre côté ; il crie ûu B 2 20 11.^ LEÇON. Sur les Chiens &c. loup ; il encourage sqs chiens. Mais si le loup a déjà saisi sa proie, le Berger court dessus, sans cependant perdre de vue le troupeau ; ii anime les chiens au combat ; ii s'efforce de faire lâcher prise au loup, ce qui arrive souvent *. * Dans les pays où les loups sont communs , et ou les troupeaux parquent, le Berger aura un fusil dans sa cabane (Huzard). III.* LEÇON. Sur le Logement y la Litière et le Fumier des Moutons, D. Paut-il loger les moutons dans er pour retenir long-temps son troupeau duiu un endroit où la pâture est bonne ! B. II engage son troupeau à rester en place, j s'il y reste lui-même avec ses chiens, et s'il Sur la conduite des Troupeaux &c. 6^ joue de quelque instrument, tel que le flageolet, la flûte , le hautbois , la musette, &c. Les bêtes à laine se plaisent à entendre le son à^s instru- mens ; elles paissent tranquillement tandis que le Berger en joue. VI.* LEÇON. Sur les différentes choses qui petiveîit servir de nourriture aux Moutons. D. V^u E L L E est la meilleure nourriture pour les moutons ! R. La meilleure de toutes les nourritures pour les moutons , est l'herbe àts pâturages , broutée sur pied : mais tous les pâturages ne sont pas également bons. D. De quoi dépend la bonté àes pâturages! R. Elle dépend de la situation et de la qualité du terrain , de l'état et de la propriété dçs herbes. D. Quels sont \qs meilleurs pâturages pour la situation et la qualité du terrain î R. Les terrains les plus é\Q\és ^ les plus en pente, les plus légers et les plus secs, sont \gs meilleurs pour les pâturages des moutons. D. En quel état doivent être les herbes pour faire les meilleurs pâturages l R. Les meilleures herbes sont celles qui ont déjà pris de l'accroissement, qui approchent de Sur la nourriture des Moutons, 7 1 la floraison , ou qui commencent à fleurir. Les herbes trop jeunes n'ont pas été assez nourries par l'air et par le soleil , pour faire une bonne nourriture ; elles sont trop aqueuses , et pour ainsi dire trop crues. Celles qui ont pris tout leur accroissement, qui portent graine, ou qui sont trop vieilles , n'ont pas assez de suc et sont trop dures. D. Peut-on avoir à^s pâturages dans la mauvaise saison , après la gelée \ 7?. Il y a des herbes qui résistent à la gelée, et qui sont presque aussi fraîches dans le fort de l'hiver que dans la bonne saison : telles sont la pimprenelle ( i ) et le pastel ( 2 ) : on peut en faire àts pâturages pour l'hiver. D. Lorsque l'herbe àes pâturages manque, ne peut-on pas donner une bonne nourriture aux moutons en fourrages secs ! R, Les meilleurs fourrages secs font dépérir les moutons, et sur-tout les brebis pleines, celles qui allaitent, et leurs agneaux. Ce mau- vais effet de la nourriture sèche sur les bêtes ( 1 ) Sangu'isorba ojfici- ( 2 ) Isatis t'inctoria. L. Isatis, L. E 4 J1 SIXIEME LEÇON. à laine, vient de ce qu'elles sont accoutumées à vivre d'herbes fraîches pendant la bonne saison. Les fourrages secs ne sont pas aussi convenables à leur tempérament ; ils les échauffent , les nourrissent moins , et nuisent à l'accroissement et aux bonnes qualités de la laine. D. Comment peut-on empêcher le mauvais effet ans fourrages sqcs\ R. Lorsque les bctes à laine restent pendant plusieurs jours de suite sans aller au pâturage, il faut tâcher d'avoir quelques nourritures fraîches à leur donner, seulement une fois dans la journée; cela suflit pour empccher le mauvais eflet ans nourritures sèches. D. Quelles sont les nourritures fraîches que l'on peut avoir pour les moutons , dans la mauvaise saison \ R. On peut avoir du colza (i), des choux de bouture (2 ) , des choux cavaliers (3 ) et ans choux frisés (4); ils résistent à la gelée, et (1) Brassicacainpestris.L. sempervirens. J. (2) B'-assica perennis. L. (^) Brassica oleracea sa- {'^) Brassica oleracea s'il- be/licû.h. Brassicajîm' vestris. L. Brassica brïata, B, Sur la nourriture des Moutons. y -^ bn peut cueillir les feuilles de ces plantes, qui sont hautes, et que la neige laisse à découvert dans les temps où elle couvre le pastel et la pimprenelie. D. Le colza et les choux, qui sont des plantes grasses et aqueuses , ne peuvent-ils pas faire du mal aux moutons! R. Ces plantes seraient mauvaises pour les moutons, dans la bonne saison, lorsqu'ils ne mangent que de l'herbe fraîche ; mais , dans l'hiver, lorsqu'ils n'ont, soir et matin, que du fourrage sec, les colzas et les choux qu'on leur donne dans le milieu du jour, ne peuvent que leur faire du bien. D. Qu'est-ce que le chou de bouture! R. C'est une variété de l'espèce du chou, inconnue aux botanistes ; je l'ai vue dans de petits jardins de la commune de Montbard, Ce chou jette à^s branches latérales : les plus basses de ces branches se courbent en bas jusqu'à terre , et se dirigent en haut dans le reste de leur étendue; la partie qui touche la terre, y prend racine et produit de nouveaux choux qui se perpétuent chaque année, et qui forment 74 SIXIEME LEÇON. un si gros massif, que l'on est obligé d'en détruire une partie. On l'a nommé chou de bouture , parce qu'on le plante de cette manière sa.ns l'avoir semé. On en détache des branches que l'on donne aux moutons: il ne pomme pas; mais il produit beaucoup de feuillage lorsqu'il est dans un bon terrain bien fumé *. D. N'y a-t-il pas , en hiver, des nourritures fraîches meilleures que le colza et les choux ! /?. On peut avoir des racines de carottes ( i ), de panais (2) , de salsifis (3 ) et de chervis (4) ; des raves (5) et des navets [6); des pommes de terre (7) et des topinambours (8). Ces racines sont plus nourrissantes que les feuilles * Cette dénomination de chou de bouture est incer- taine. Diverses espèces de choux, même bisannuelles , se reproduisent de bouture. Le chou frisé du nord [Brassica oleracea sabellïca. L. ] qui résiste aux grands froids , est un de ceux qu'on doit préférer pour ce genre de culture (HuzARD). (i) Daucus carotta. L. (5) Brassica râpa, h. (2.) Pastinaca saliva. L. (6) Brassica napus. L. {3) Tragopogon porrifo- (7) Solanumtuberoswn.L, iium. L. (8) Helïatithus tuberosus» (^) Sium sisurum, L. L. Sur la nourriture des Moutons. 7 5 Jes choux et du colza. On peut encore leur donner des racines de disette ou betterave champêtre ( i ). D. Ne peut - on pas donner aux bêtes à iaine , dans la mauvaise saison , à.^s choses plus nourrissantes que des racines ! R. Les grains , les graines et les légumes , sont plus nourrissans que les racines. D. Quels grains donne-t-on aux moutons ! /?, L'avoine ( 2 ) , l'orge et le son de froment leur profitent beaucoup. Une petite poignée d'orge ou d'avoine donnée chaque jour à un mouton , suffirait poT le préserver du mauvais effet à^^ fourrages d'hiver. D. Quelles graines donne-t-on aux moutons? R. De la bourre de foin , du chenevis (3), de la graine de genêt (4), des glands, des pains ou tourteaux de chenevis , de navette ( 5 ) et de colza. D. Qu'est-ce que la bourre de foin! R. C'est le résidu qu'on ramasse au pied àiQ% { I ) Beta cïcla ahisshna. L. (4,) Ulex eiiropœus, L. (2) Avenu sativa. L. (5) Ncipus silvestris, L, (3) Cannabis sativa, L. j6 SIXIÈME LEÇON. meules et dans \qs greniers , lorsqu'on a enlevé le foin. Z). Qu'est-ee qu'il y a de bon dans la bourre de foin ! R. Les graines de plusieurs sortes de plantes: ces graines sont nourrissantes, et il sqw trouve qui fortifient l'estomac et qui aident la di- gestion. D. Quel est l'effet du chenevis ! R. Il réchauffe, et il donne des forces aux bêtes à laine ; il les anime pour l'accouplement. D. Comment fait-on pour avoir et pour pré- parer la graine de genêt que l'on veut donner aux bêtes à laine \ R. Lorsque la graine à^s genêts est bien mûre , on secoue les branches pour la faire tomber sur des draps. On donne, , en hiver , quelques poignées de cette graine avec d'autres nourritures. On peut aussi couper, en prairiai et en messidor [juin et juillet] , de petites branches de genêt , avec leurs cosses et leurs graines ; on les fait sécher au soleil , et on \qs^ garde pour les donner , en hiver , aux bêtes à iaine; elles s'accoutument bientôt au goût amer Sur la nourriture des Ajoutons, yj de cette graine. On pourrait la mettre tremper dans l'eau , ou même l'y faire bouillir un mo- ment, p©ur lui ôter son amertume. D. Quel est l'effet àQs glands! R. Ils sont nourrissans , mais ils donnent le dévoiement aux bêtes à laine , et ils les altèrent lorsqu'elles en mangent beaucoup ; il ne faut leur en donner qu'une fois par jour et en petite quantité. D. Qu'est-ce que les pains ou tourteaux de chenevis, de navette, de colza, de noix et de lin ! R. C'est le marc qui reste après que l'on a tiré l'huile du chenevis, de la navette, du colza , àQs noix et du lin. On fait , avec ce marc, des pains qui servent à la nourriture du bétail. D. Quel est l'effet de ces pains sur \qs bêtes à laine! R. Le pain de chenevis nourrit, réchauffe et anime les bêtes à laine ; mais il les akère et leur donne le dévoiement , lorsqu'elles en mangent en trop grande quantité. Le pain de navette et de colza les échauffe et \qs altère yS SIXIÈME LEÇON". moins. Le pain de graine de lin et de noix Ie5 nourrit et les engraisse plus que les autres pains. D. Quels sont les légumes que l'on donne aux bétes à laine î R. Les féveroles (i) et les vesces (2) : ou pourrait aussi leur donner des lentilles (3) , des pois (4) et des haricots ( 5 ) , s'il y en avait de trop pour la nourriture des hommes. D. Les moutons ne mangent -ils pas des lupins [6] l R. Les moutons mangent les lupins après qu'on les a fait tremper dans de l'eau pour en ôter l'amertume. Z). Qu'est-ce que les gerbées que l'on donne aux hctes à laine dans la mauvaise saison ! R. Ce sont des bottes de paille battue , dans laquelle on a laissé du grain ; ce qui fait que les gerbées sont une très-bonne nourriture. D. Quelles sont les meilleures gerbées pour les bêtes à laine ! ( I ) Faf'd niinor s'ivc equ'ma. (4.) Pisum sativwn. L. C.B. {•-)) Phaseolus vulgaris, {z) Vicia sativa. L. L. (3) Ervuin l'eus, h. (6) Lupinus albiis. L. Sur la nourriture des Moutons. /p R. La gerbée d'avoine , parce que le grain et la paille y sont plus tendres, et par eonsé- cjuent meilleurs que dans les gerbées de seigle, d'orge , et des grains mêlés que l'on appelle hrelée. Dans quelques pays , \qs gerbées de froment et de méteil, ou conseau ou conseigle , qui est un mélange de froment et de seigle , seraient les meilleures de toutes : mais ces grains sont trop chers ; ils doivent ctre réservés pour la nourriture àçs hommes. D. Ne fait -on pas àQs gerbées avec des lé- gumes \ R. On en fait avec àes vesces, des len- tilles , àçs pois et des haricots. On recueille ces plantes avant que le fruit soit mûr ou après sa maturité ; mais ces fourrages sont plus ten- dres et plus nourrissans , lorsqu'ils ont été re- cueillis avant leur maturité. D. Qu'est-ce que les gerbées de maucorne ou moncorne , et de dragée ou dranie ! R. Le maucorne est un mélange de pois et de vesce semés ensemble. La dragée est un mé- lange d'avoine et de vesce d'été ou de pois. On appelle aussi dragée le mélange de l'avoine 8o SIXIÈME LEÇON avec des pois, de la vesce, des lentilles ^d^s lupins ou du fenugrec ( i ). D. Qu'est-ce que les feuillées que l'on donne aux bêtes à laine ! R. Ce sont des branches d'arbres garnies de leurs feuilles : on coupe ces branches après la sève de thermidor (août) , avant que les feuilles se dessèchent; on les laisse un peu faner, et ensuite on en fait des fagots. D. Quelles sont les meilleures feuillées ! i?. Les feuillées d'aunes (2) , de bouleaux (3 ), de charmes (4) , de frênes (5) , de peupliers [6), de saules (7) , &:c. On en peut faire de presque toutes les sortes d'arbres et d'arbrisseaux '''. (i) Trigonelld/œ/wjn gra'- (^) Carp'inus betvlus. L. cinn. L. {5) Fraxinus excelsior. L. (2) Betiila al nus. L. (6) Popidi. L. (3j Betulaalba.L. (7) Salïces. L, * Dans les pays à bois, où on cultive peu de grains et où on récolte peu de paille , on ramasse avec soin les feuilles, au moment où elles tombent; on les fait sécher rapide- ment, lorsqu'elles en ont besoin , soit au soleil, soit derrière le four; on les serre dans le grenier pour l'hiver. Elles ménagent les pailles pour les grands animaux (Huzard). D. Quels Sur la noumture cîes Moutons. 8 i D. Quels sont les meilleurs foins ! R. Les foins àts prés où l'eau de la mer monte , et que l'on appelle prés salés, sont \qs îîieiileurs pour les bêtes à laine , parce que l'eau de la mer y laisse du sq\. Les foins des prés 5ecs , où l'eau ne croupit jamais , sont aussi très -bons, parce qu'ils sont fins, délicats et agréables au bétail. Les foins qui ont été fau- chés avant d'être trop mûrs, et qui ont été peu fanés , sont les plus friands pour les bêtes à laine. D. Quels sont les plus mauvais foins! R. Les prés bas et marécageux donnent d^s foins grossiers , parce que leurs herbes sont rudes et désagréables aux moutons. Les herbes qui croissent au bord àes étangs et àes rivières,- \ts joncs des marais , les roseaux, &:c. sont encore plus mauvais pour faire du foin. Celui qui a été fauché lorsqu'il était trop mûr , ou qui a été trop fané , a perdu son suc ; il est peu îiourrissant. Le foin qui a été mouillé pendant la fenaison , perd sa couleur et sçs bonnes qualités ; il ne se garde pas ; il Qst sujet à s'échauffer et à se pourrir dans le fenil. Le foin qui a reçu quelque mauvaise odeur àç^ F Si SIXIEME LEÇON. étables, ou qtii aétc mouilléet moisî, cicgoûte les bêtes à iaine. Celui qui a été rouillé est très-mauvais , parce qu'il donne à ces animaux des maladies de poitrine; ils ne le mangent que lorsqu'ils y sont forcés par la faim. D. N'y a-t-il pas des prés dont les herbes sont meilleures pour faire de bon foin , que celles d'autres prés l R. Les herbes bonnes à faire du foin pour les bêtes à laine , se trouvent en plus grand nombre dans les prés hauts et secs , que dans les prés bas et humides , et les autres herbes y sont moins mauvaises ; mais il y a toujours du mélange d'herbes de différentes qualités. D. Ne peut-on pas avoir du foin de bonnes herbes , sans mélange de mauvaises ! R. Pour avoir une prairie qui ne porte que des herbes de bonne qualité et d'un bon rap- port, il faut nécessairement commencer par détruire, par la culture, toutes les herbes qui y sont, et ensuite en semer d'autres bien choisies pour le terrain où on les met et pour l'emploi que l'on en veut faire. C'est par ce moyen que l'on a des prairies arlificitlles. Sur la nourriture des Moutons. 8 3 D. Quelles sont les herbes dont on fait des prairies artificielles pour les moutons ! R. On fait àts prairies artificielles avec le fromentai ( i ) , la coquiole ( 2 ) , le ray- grass (3 ) , &c. On donne le nom de graminées à ces herbes et à toutes celles qui ont des feuilles longues et étroites, qui poussent un long tuyau , et qui portent un épi. On fait aussi des prairies artificielles avec la luzerne» les trèfles, le sainfoin, la pimprenelle , &c. On sème ces herbes séparément les unes Aqs autres , ou plusieurs mêlées ensemble. D. Quelles sont les qualités du fromentai ! R. Le fromentai s'élève à une plus grande hauteur que toute autre herbe des pâturages ; il vient dans toutes sortes de terrains ; mais il produit plus d'herbes dans les bonnes terres que dans les mauvaises. On le fauche de bonne heure; son herbe et son foin sont très -bons pour les moutons. D. Quelles sont les qualités delà coquiole? R. Les terrains légers conviennent à cette (i) Avenu elatior. L. (3) Loliuin perenne. L. (2) Festuca ov'ina, L, F 2 84 SIXIÈME LEÇON. herbe. Elle est fine et très-bonne pour les mou- tons , tant en vert qu'en sec. D, Quelles sont les qualités du ray-grass ! R, Le ray-grass vient dans les terres fortes et dans les terres froides. Il fait une très -bonne nourriture pour les moutons ; mais ses tuyaux 5ont sujets à se durcir, lorsqu'on ne le fauche pas assez tôt. D, Quelles sont les qualités de la luzerne! /?, La luzerne est d'un très -grand rapport dans les bons terrains en plaine ; les terres humides ne lui conviennent pas. L'herbe et le foin de la luzerne sont très - nourrissans ; mai? l'herbe, prise en trop grande quantité ou lors-^ qu'elle est mouillée , fait enfler les moutons , et le foin peut les faire périr de gras -fondu ou d'autres maladies : il faut le mêler avec du foin ordinaire , du sainfoin ou de la paille. D. Quelles sont les qualités du trèfle ! R, Les terres douces , grasses et humides ; et sur-tout celles que l'on peut arroser , con- viennent au trèfle. Il est très- nourrissant, et 1 sujet a-peu-pres aux mêmes inconveniens que. ia luzerne , tant en herbe qu'en foin. Sur la îionrnture des Moutons, 8 5 D. Quelles sont les qualités du sainfoin! R* Le sainfoin vient dans les plaines , sur îes coteaux et en montagne ; mais il est d'un meilleur rapport dans les terrains qui ont du fond et dans les bonnes terres. ïi est très-sain, mais trop nourrissant si on ne le mêle avec de la paille pour le donner aux moutons. Ses tiges sont trop dures lorsqu'on le fauche tard» D. Quelles sontles qualités de la pimprenelle! R. La pimprenelle vient dans toutes sortes de terrains ; mais elle est d'un meilleur rapport dans les bonnes terres fraîches. Cette herbe fortifie les moutons. Elle est toujours verte ; on peut la faire pâturer en hiver , et la couper pour la donner aux agneaux dans dts auges. D. Les moutons ne mangent - ils pas àts écorces d'arbres l R. On enlève l'écorce àes peupliers , des sapins ( i ) et d'autres arbres; on la fait sécher et on la brise pour la donner aux m.outons dans les auges; mais on ne fait usage de cette nour- riture que lorsqu'il n'y en a point de meilleure. (i) Pi nus pîcca, L. F 3 S6 SIXIÈME LEÇON. D. Ne peut -on pas nourrir les moutons avec des marrons d'inde [i)l R. Les moutons mangent non-seulement les marrons d'inde, lorsqu'ils sont coupés en deux ou trois parties, mais aussi l'écorce qui les enveloppe , quoiqu'elle ait des pointes dures et piquantes. D, Qu'est-ce que les cîiaillûts! R. Les chailiats sont les tiges, les feuilles et les gousses des pois , àes haricots , des vesces, àes lentilles et des féveroles , après que ces plantes ont été battues. Lorsqu'on \qs bat , il s'en casse des parcelles que l'on ramasse , et que l'on appelle de la bourre. Les bêtes à laine aiment mieux le chaillat que la paille ; il est plus nourrissant. Le chaillat de pois a moins d'humidité que celui des haricots. On a aussi donné au chaillat de pois le nom de pesât , et au chaillat de ïéves le nom defavat. D. Quelles sont les meilleurs pailles ! R. La paille d'avoine est la meilleure, parce qu'elle est la plus tendre. La paille de seigle (i) /Esculus Hippocastaniim. L. Sur la nourriture des Moutons. %j vaut mieux que celle de froment, parce qu'elle n'est pas si dure , et qu'il reste dans \^s épis quelques grains que l'on appelle des éperons* La paille d'orge barbue ( i ) peut être nuisible, à cause <\ti barbes qui s'attachent à la laine lors- qu'elles tombent dessus. Les moutons ne man- gent que l'épi , le bout du tuyau et \q% feuilles de la paille. Cette nourriture ne suffit pas pour entretenir un troupeau en bon état ; il faut y ajouter quelque chose de plus nourrissant. D. Quel usage peut-on faire , pour les mou- tons , de la balle à^s grains , que l'on appelle aussi menue paille , bouffe ou paille de van ! R. Les moutons mangent les balles d'avoine, de froment et de seigle ; mais ils ne mangent pas la balle d'orge ! D. Qu'est-ce que la paille du lin (2)! R. C'est ce qui reste de la tige du lin , après qu'elle a été teiliée : les moutons mangent cette paille de lin ; mais c'est la plus mauvaise de toutes \qs pailles. ( I ) Hordeinn hexasti- ( 2. ) Liniim usitatîssi^ chon, L. mum. L. F4 VII.^ LEÇON. Sur la manière de donner à manger mix Montons, de les faire boire, et de leur donner du sel. D. t^N quel temps est- on obligé de donner à manger aux moutons \ R. Lorsque \qs moutons ne trouvent plus assez de pâture dans ia campagne ni dans \qs enclos , ou iorsque les mauvais temps les em- pêchent de sortir , il faut leur donner des fourrages au râtelier ou dans les auges. D. En quel mois commence- 1- on à donner des fourrages aux moutons î R. Dans les départemens où l'hiver est rude, on commence à donner du fourrage aux mou- tons en vendémiaire et en brumaire [octobre et novembre]. D. En quel temps du jour faut- il donner le fourrage ! R. Le matin , lorsque la gelée blanche em- pêche , pendant quelques heures , le troupeau d'aller paître dans la campagne; et le soir, Mdnière de tiourrir Us Moutons, Sp lorsqu'il revient du pâturage sans être assez rempli. D. Que fant-il faire lorsque la neige em- pêche, pendant toute la journée, le troupeau de sortir ! R. On lui donne, le matin et le soir, du fourrage s^q ; mais il faut tâcher d'avoir à lui donner , dans le milieu du jour , une nourriture fraîche, telle que Aqs feuilles de chou, des racines de carottes, de panais, de cher vis, 6.qs raves , des navets , des pommes de terre, Aqs topinambours, (\qs betteraves, à^s marrons d'inde , du gland , &c. D. Quelle quantité de feuilles de chou faut-il donner à un mouton pour un repas \ R. On a éprouvé qu'un mouton de taille médiocre mange environ deux kilogrammes cinq hectogrammes [cinq livres] de feuilles de chou en un jour/ ainsi il faut en donner au moins sept hectogrammes [une livre et demie ] pour un repas. Lorsque \es feu illes sont tendres , comme celles des choux cabus ( i ) , il les mange (i) Brassica oleracea capitata. L. po SEPTIEME LEÇON. en entiers mais lorsqu'elles sont dures , comme celles du chou de bouture , il laisse des côtes qui font près d'un tiers du poids des feuilles : pour y suppléer , il faut donner au moins un kilogramme [deux livres] de ces feuilles pour un repas. D. Pourquoi faut- il donner aux moutons de la nourriture fraîche, au moins une fois chaque jour! R. C'est parce que la nourriture fraîche des herbes et des racines est l'aliment naturel des moutons ; ils s'y sont accoutumés pendant toute ia bonne saison. Lorsqu'on change entièrement cette nourriture en ne leur donnant que de la paille, ils ne sont plus assez nourris; ils mai- grissent peu à peu. Les Bergers disent alors qu'ils perdent leur graisse, leur suif, c'est-à-dire, qu'ils dépérissent. La nourriture sèche les altère; ils boivent beaucoup d'eau qui peut leur donner plusieurs maladies, sur-tout celle de la pourri- ture. Un repas , chaque jour, de nourriture fraî- che, les empêche de dépérir et d'être trop altérés. D. Lorsqu'on n'a point de nourriture fraîche à donner aux moutons , dans la mauvaise saison , Aîamère de nourrir les Moutons, p i t|uel[e autre nourriture peut les empêcher de dépérir \ R. Des grains , àes légumes , àçs gerbées , une poignée d'avoine ou d'autre grain , suffisent pour empêcher les moutons de dépérir. , D. Au mois de vendémiaire ou de brumaire [octobre ou novembre], lorsque les moutons commencent à avoir besoin de mancer au râte- I lier, quelle nourriture faut- il leur donner la première ! R. \\ faut leur donner les choses qui ne se gardent pas long-temps , ou qui se gâteraient parce qu'elles ne sont pas bien conditionnées. On commence par celles qui leur sont le moins agréables , comme la paille de froment, de seigle et de conseau *; parce que , si l'on commençait par leur donner de la paille d'avoine, qu'ils aiment le mieux, ils répugneraient dans la suite à manger les autres. D. Quelle quantité de paille faut-il donner aux moutons ! * On a vu ci-devant que le conseau ou conseigle ^ est un mélange de froment et de seigle (Huzard }, 5)2 SEPTIEME LEÇON. B. La quantité de paille nécessaire pour h nourriture d'un mouton, dépend delà hau- teur de la taille de l'animal et de la qualité de la paille. Il faut donner , chaque jour , à un mouton de taille médiocre, douze hecto- grammes [deux livres et demie] de paille d'a- voine, si l'on a soin de remettre au râtelier celle qui en est tombée. Le mouton mange chaque jour, suivant les épreuves qui en ont été faites, un peu plus d'un kilogramme [deux livres] de cette paille, et il en reste près de trois hectogrammes [une demi -livre] qu'il ne trouve pas bonne à manger , et qui se mêle avec la litière. Il reste encore plus des pailles qui sont plus dures que celle de l'avoine. On peut compter qu'il ne faut, par jour , qu'un fagot de paille d'avoine , pesant vingt-cinq kilogrammes [cinquante livres], pour vingt moutons de taille médiocre, si on relève, après chaque repas, celle qui est tombée du râtelier. D. Quelle quantité de foin faut-il donner aux moutons? R, La quantité de foin nécessaire à un mou- ton , dépend , comme la quantité de la paille , Manière de nonrnr les Moutons. p^- Je la hauteur de la taiile de l'animal et de la qualité du foin. Il faut donner chaque jour , à un mouton de taille médiocre, un kilogramme [deux livres] de foin commun, tiré d'une bonne prairie. Cette quantité suffit, si l'on a soin de remettre au râtelier le foin qui en est tombé. Le mouton mange chaque jour, suivant les épreuves qui ont été faites près de Mont-, bard , un kilogramme [deux livres] de foin, moins environ neuf décagrammes [trois onces] qu'il ne trouve pas bons à manger. Il en, resterait plus ou moins , si le foin était plus gros ou plus fin que celui qui a été employé pour cette épreuve. Ainsi , on peut compter qu'il faut une botte de foin du poids de cinq kilogrammes [dix livres] , tirée d'une bonne prairie, pour cinq moutons, si on relève, après chaque repas , celui qui est tombé du râtelier* D. Dans les hivers où il n'y a point de neige qui empêche les bétes à laine d'aller pâturer dans la campagne , suffit-il de leur donner de la paille l R. Cette nourriture ne leur suffirait que Jus- qu'au mois de nivôse [janvier] , dans les pays ^4 SEPTIEME LEÇON. où riiiver est rude, parce qu'alors il n'y a plus guère de bonnes herbes dans la campagne. H faut y Suppléer, en mêlant avec ia paille un peu de foin ou d'autres bonnes nourritures , telles que les chaiilats de pois, de haricots, de vesce ou de lentilles. On a remarqué , depuis iong-temps , que le chaillat de {éves est plus sec que le chaillat de pois , et qu'il faut le donner aux bêtes à laine, le soir, dans les temps humides et pluvieux. D. En quel temps cesse- 1- on de donner à mander aux moutons! R. On cesse de donner du fourrage aux moutons dans le printemps, lorsqu'ils com- mencent à trouver dans la campagne une suf- fisante quantité d'herbes pour leur nourriture, et lorsqu'ils sont bien ronds, c'est-à-dire, bien remplis , en revenant, le soir, à la bergerie; mais tant que l'on voit qu'ils n'ont pris à la cam- pagne qu'une partie de la nourriture qui leur est nécessaire , il faut suppléer à ce qui leur manque, - en leur donnant du tourrage au râtelier. D. Quelle quantité d'herbe un mouton mange-t-il en un jourî Manière de nourrir les Aioutons, p 5 R. Un mouton de taille médiocre a mangé chaque jour , suivant l'épreuve qui en a été feite,près de quatre kilogrammes [huit livres] d'herbe tirée d'un bon pré. On a fait perdre à celte herbe environ les trois quarts de son poids en la faisant faner ; quatre kilogrammes [huit livres] d'herbe se sont réduites à environ un kilogramme [deux livres] de foin. Ainsi, à^s moutons de taille médiocre mangent à-peu-près quatre kilogrammes [huit livres] d'herbe en lin jour , ou environ un kilogramme [ deux livres ] de foin dans le même espace de temps. Mais lorsqu'ils ne mangent que de l'herbe, ils ne boivent que peu ou point du tout ; et lors- qu'ils sont au sec , ils boivent une plus grande quantité d'eau. D. Quelle est la meilleure eau pour les moutons \ R. L'eau des rivières et des ruisseaux qui coulent continuellement, est la meilleure. L'eau des lacs et des étangs coule en partie ; elle est préférable à l'eau des marais, qui ne coule point du tout : il n'y faut abreuver les moutons que lorsqu'il est impossible d'avoir de meilleure c)6 SEPTIÈME LEÇON. eau. La plus mauvaise est celle qui croupît dans les marais , dans les mares , dans ies fossés , les sillons , Slc. Lorsqu'on est oblige de donner aux moutons de l'eau de puits ou de citerne, il faut l'exposer à l'air pendant quel- que temps avant de la leur donner. Les eaux croupies et corrompues sont très-nuisibles aux moutons , et peuvent les faire mourir. D. Quelle quantité d'eau les moutons boivent- ils! R. Ils boivent peu quand ils sont en bonne santé. Lorsqu'on voit un mouton courir à feau avec trop d'avidité , c'est signe qu'il est ma- lade ou qu'il le deviendra bientôt. Les mou- tons ne boivent que très-peu dans les temps où les herbes sont le plus succulentes ; ils boivent davantage dans les grandes séche- resses , les grandes chaleurs , les grands froids, et lorsqu'on ne leur donne que des nourritures sèches. Alors un mouton d'environ cinquante- quatre centimètres [vingt pouces] de hauteur, boit depuis cinq hectogrammes [ une livre ] jusqu'à deux kilogrammes [ quatre livres ] d'eau par jour ; mais il y a des jours où il n'en | boirait ii I Manière Ae nourrir les Moutons: p7 boirait point, quoiqu'on lui en présentât. On sait , par à^s expériences faites près de Mont- tard , que plusieurs moutons nourris d'un mé- lange de paille et de foin , au fort de l'hiver , sont restés dans une étabie fermée , pendant trente jours, sans boire, et qu'on ne leur a reconnu d'autre incommodité que la soif. D. En quel temps fait-on boire les moutons! R. Il y a , sur cela, àes pratiques bien diffé- rentes les unes des autres : dans plusieurs pays on les fait boire deux fois le jour; dans d'autres pays , on les abreuve une fois chaque jour ; dans d'autres, une fois en deux jours , ou en quatre jours , ou en six, huit, dix ou quinze jours , &c. : ces pratiques changent suivant les saisons et les différentes nourritures; mais i[ n'y a point de règle établie sur de bonnes raisons. Cependant on a reconnu , par des expériences, qu'il ne fallait pas abreuver les moutons deux fois le jour , parce qu'ils boivent plus d'eau chaque jour , en plusieurs fois , qu'en une seule. Lorsqu'il y a de l'eau dans le voisinage , et lorsque le troupeau est sain , ^ eonduisez-le à l'eau une fois chaque jour ; mais G C)8 SEPriÈME LEÇON. lie l'arrctez pas ; menez-le doucement, hes b^tes i]ui auront besoin de boire s'arrêteront ; les autres passeront sans boire. Moins une bcte à laine boit , mieux elle se porte. D. Comment faut- il faire lorsque l'eau est 51 loin que l'on ne peut pas y conduire le trou- peau sans le fatiguer ! R, Il suffit d'y conduire le troupeau une fois en deux ou trois jours , suivant la nourri- ture et la saison. Mais il ne faut jamais trop tarder à abreuver les moutons , parce qu'ils boivent en un jour presque autant d'eau qu'ils en auraient bu dans les jours prccédens qu'ils ont passés sans boire. Cette grande quantité d'eau prise tout-à-la-fois leur fait plus de mal que s'ils l'avaient prise en plusieurs fois et à dif- fcrens jours. Cet excès cause les épanchemens d'eau auxquels les bêtes à laine sont très- sujettes par leur tempérament. D. La neige que mangent les moutons leur fait -elle du mal l R. Non; On l'a éprouvé de la manière sui- vante. On a gardé i\es moutons , près de Montbard, pendant plusieurs jours de suite, \ Manière de nourrir les Alùutons. pp dans une ciable fermée , sans les laisser sortir : on ne les a nourris, pendant ce temps, que de paille et de foin, sans leur donner à boire j ensuite on les a menés dans la campagne pen- dant plusieurs jours , lorsqu'elle était couverte de neige. Ils en ont mangé beaucoup , parce qu'ils étaient fort altérés ; ils n'en ont eu aucun mal. D. Pourquoi la rosée ou la gelée blanche, qui sont sur l'herbe, font-elles du mal aux moutons , tandis que la neige ne leur en fait point! R. Il paraît que la neige ne fait point de mal aux moutons , parce qu'ils n'en trouvent que dans les temps où ils sont altérés et échauffés par àes nourritures sèches. Au con- traire , il n'y a de rosées et de gelées blanches que dans les temps où \qs bêtes à laine , se nourrissant d'herbes fraîches , ne sont ni alté- rées ni échauffées : alors les herbes chargées de rosée ou de gelée blanche, les refroidissent , leur causent des indigestions, ou leur donnent Je dévoiement; ils répugnent à les manger, mais ils mangent la neige avec avidité. G 2 100 SEPTIEME LEÇON. D, Faut-il donner du sel aux moutons ! R. Les moutons qui sont dans un pays s^c^ et qui se portent bien , peuvent se passer de 5el. On voit àts troupeaux en très -bon ét^t dans, les pays où on ne donne point de sel aux moutons. Mais dans les pays marécageux, où ils sont sujets à la pourriture et aux autres maladies causées par l'eau , et dans tous \qs pays , lorsque les bêtes à laine sont attaquées de ces maladies, le sel pourrait peut-être les en préserver ou les guérir. D, Quels sont les effets du sel sur les moutons! R. Le sel leur donne de l'appéiit et de la vigueur; il les réchauffe et il les fait digérer; il empêche les obstructions , et il fait couler \^s eaux superflues, qui sont la cause de la plupart de leurs maladies. D, En quel temps faut-il donner du sel aux moutons ! R, Lorsqu'ils sont languissans et dégoûtés; ce qui arrive le plus souvent dans les temps de, i brouillard, de pluie, de neige ou de grands froids , et lorsqu'ils n'ont que des nourritures j sèches. Manière de nourrir les Moutons. i o i D. Faut - ii donner souvent du sel aux ipoutons \ R. Dans quelques pays on leur donne du sel tous les quinze jours ; dans d'autres , tous les huit jours pendant l'hiver ; mais ii vaut mieux ne leur en donner que lorsqu'on voit qu'ils en ont besoin. D. Combien donne-t-on de sel chaque fois! R. Une petite poignée^ à chaque bête tous les quinze jours, cinq hectogrammes [une livre] pour vingt, tous les huit jours; c*est environ deux décagrammés [ six gros ] pour chaque bête. Si l'on en donnait tous les jours, ce serait assez de la moitié; trop de sel pourrait les échauffer et leur faire du mal. D. Comment donne-t-on le su aux mou- tons \ R. On l'étend dans les auges , après l'avoir un peu broyé. Dans quelques pays , on le met sur à^.s pierres plates , dans la campagne où l'on mène pahre le troupeau. On répand le séi. sur le fourrage, ou l'on arrose ce fourrage avec de la saumure , ou de l'eau dans laquelle on a fait fondre du sç\. G 3 VIII/ LEÇON. Sur les alliances des Bêtes à laine , et sur leur aniélioration, /). CRUELLES précautions faut-il prendre pour tirer un bon produit i}i^s alliances àQï> bêtes à laine ! R. 11 ne faut donner le bélier aux brebis ^ que dans le temps qui est le plus favorable pour l'accouplement, et qui répond le mieux à la saison où les agneaux prennent un bon accroissement. On doit choisir les béliers et les brebis les plus propres à perfectionner l'espèce, soit pour la taille, soit pour la laine. 11 faut séparer les béliers des brebis , lorsqu'il est à craindre qu'ils ne s'accouplent trop tôt. D. Quel est le temps le plus favorable pour l'accouplement des bêtes à laine , et qui répond le mieux à la saison où les agneaux prennent un bon accroissement! R. Ce temps n'est pas le même par-tout; if dépend du froid des hivers et de la chaleur à^s étés dans les différens pays où sont les troupeaux. Alliances des Bêtes à laine. i 03 D. Quelles règles faut -il suivre dans ces différens pays pour le temps à^s alliances ! R. Plus \es hivers sont rigoureux , plus il faut retarder le temps àts accouplemens. On ne doit les permettre , dans nos départemens septentrionaux , qu'en fructidor ou vendé- miaire [septembre ou octobre], afin que les agneaux ne naissent qu'aux mois de pluviôse et ventôse [février et mars], et ne soient pas 'exposés aux grands froids, qui retarderaient leur accroissement dans le premier âge, parce qu'ils n'auraient que de mauvaises nourritures s'ils étaient nés plutôt. Au contraire , dans les pays où \qs hivers sont doux et \qs étés fort chauds, il faut avancer \çs accouplemens en donnant les béliers aux brebis dhs le mois de prairial ou de messidor [juin ou juillet] , afin d'avoir des agneaux dans le mois de vendé- miaire ou de brumaire [octobre ou novembre]. lis n'ont rien à craindre de l'hiver; ils trouvent une bonne nourriture dans cette saison, et ils deviennent assez forts pour résister aiLx grandes chaleurs de l'été. Ils ont beaucoup plus de laine dans le temps de la tonte , et ils sont beaucoup G 4 104 HUITIEME LEÇON. plus grands à la iiii de l'année, que s'ils n'claienî venus qu'après l'hiver. D. Peut-on faire accoupler les béliers et les brebis quand on veut, pour avoir Aqs agneaux plutôt ou plus tard en différens pays ! R. Les approches du bélier disposent les brebis à le recevoir ; elles y sont disposées d'elles-mêmes beaucoup pkitôt dans les pays chauds que dans les pays froids. Quoique les béliers soient toujours dans les troupeaux , il est rare, dans \^s départemens septentrionaux, de voir des agneaux au mois de nivôse [janvier] : ia plupart ne viennent qu'au mois de pluviôse [février]. Dans les départemens méridionaux, il y en a àts le mois de vendémiaire [octobre], et ils sont presque tous nés avant le mois de nivôse [février]. D. Lequel de ces usages, qui sont bons , les uns pour les pays chauds , et les autres pour ies pays froids, faut-il suivre dans les pays tempérés où l'hiver est doux dans quelques années , et ttès-froid dans d'autres ! R. Le plus sûr est d'attendre le mois de ven- 'démiaire [octobre] pour donner le bélier aux AlUûtîces des Bêtes à laine. 105 brebis , parce que l'on courrait le risque de perdre beaucoup d'agneëux, si l'hiver était très -froid , et qu'ils vinssent à naître dans les mois de fri- maire ou de nivôse [décembre pu janvier]. D. Les béliers qui n'ont point de cornes sont -ils aussi bons que ceux qui en ont! R. On doit préférer \qs béliers qui n'ont point de cornes , parce qu'ils tiennent moins de place au râtelier , et qu'on a moins à craindre qu'ils ne blessent quelqu'un, qu'ils ne soient blessés eux-mêmes en se battant à coups de tête les uns contre \qs autres , et qu'ils ne fassent du mal aux autres bêtes du troupeau , sur-tout aux brebis pleines. D'ailleurs , les agneau?^ qu'ils produisent ont la tête moins grosse que ceux qui viennent des béliers cornus, et fa- tiguent moins la mère lorsqu'elle met bas. Mais dans \es pays où l'on enferme les mou- tons par des clôtures de haies , on préfère ceux qui ont àts cornes, parce qu'elles les empêchent de passer à travers les haies , et de perdre de leur laine en les traversant. D. A quel âge les béliers sont -ils en état de produire de bons agneaux \ 10 (S HUITIÈME LEÇON. A'. Depuis l'âge de dix-huit mois jusqiKÎ sept ou huit ans; c'est à trois ans qu'ils sont le plus vigoureux. Lorsqu'on fait accoupler des béliers de dix-huit mois ou deux ans, il faut choisir les plus forts. Dès l'âge de six mois ils pourraient saillir les brebis ; mais n'ayant pas encore pris assez d'accroissement, ils ne pro- duiraient que de faibles agneaux : passe huit ans, ils sont trop vieux. D. Combien faut-il donner de brebis à un bélier l R. Il faut donner plus de brebis aux béliers jeunes et vigoureux qu'à ceux qui sont vieux et faibles. On dit qu'un bon bélier peut servir cinquante ou soixante brebis : mais pour con- server un bélier sans l'affaiblir , et pour avoir de forts agneaux qui ne dégénèrent pas de l'espèce du bélier, il ne lui faut donner que quinze ou vingt brebis *. * Ce nombre estwop peu considérable. On a l'exemple d'un bélier qui , enfermé par hasard dans une bergerie de soixante brebis , les féconda toutes en une seule nuit ; ainsi , en prenant un terme moyen , on peut au moins donner trt nte, ou quarante brebis à chaque bélier (HuzARD }. AHidtices des Bêtes à laine. i 07 D. Quelles précautions faut-il prendre pour que le bélier ne donne point de mauvaises qualités aux agneaux qu'il produit \ R. Il faut n'employer que des béliers de bonne taille , bien sains et couverts de bonne laine. D. A quel âge faut -il faire saillir les brebis! R. Depuis l'âge de dix-huit mois jusqu'à huit ans. Dès l'âge de six mois elles donnent àes signes de chaleur et elles peuvent recevoir le mâle; mais elles sont trop jeunes pour produire de bons agneaux , et passé huit ans elles sont trop vieilles; cependant on en voit qui font de bons agneaux dans un âge plus avancé *. Les brebis sont dans leur plus grande force à quatre ans. D. Quels défauts et quels vices la brebis peut -elle communiquer à son agneau! R. Ceux de sa taille et de sa laine, et plu- sieurs maladies. L'agneau participe aux mau- vaises qualités de la brebis et du bélier dont * Nous avons vu, à la bergerie de Kambouiilet , des brebis venues d'Espagne en 1786 , et qui avaient alors au moins deux ans , donner encore des agneaux de bonne qualité en l'an 6 et 7 : elles axaient alors au moins seize À dix-sept ans (HuzaRD). Io8 HUITIÈME LEÇON. îl vient. II faut choisir pour l'accouplement les bêtes blanches, ou celles qui n'ont que la face et les pieds taches. D. Que faut -il faire pour relever la taille des bêtes à laine ! R. Il faut choisir les brebis les plus grandes du troupeau , et leur donner à^s béliers qui soient encore plus grands qu'elles. Dès la pre- mière génération les agneaux deviendront plus grands que les mères , presqu'aussi grands que les pères , et quelquefois plus grands. D. Quelles preuves a- 1- on de cet accroissc- sement de la taille àts bêtes à laine ! R. On a fait accoupler à^s béliers de soixante* dix-sept centimètres [vingt-huit pouces] de hauteur avec des brebis de cinquante- quatre centimètres [vingt pouces ] ; les agneaux qu'ils ont produits sont parvenus en grandissant jus- qu'à soixante-quatorze centimètres [vingt-sept pouces] de hauteur. D. Comment peut- on améliorer la laine! R. II y a deux sortes d'améliorations pour les laines : on peut les rendre plus longues ou plus fines. Alliances des Bêtes a laine. i op D. Que faut- il faire pour rendre ies laines d'un troupeau plus longues \ R. 11 faut choisir dans le troupeau les brebis qui ont la plus longue laine , et les faire accou- pler avec éi^s béliers qui aient la laine encore plus longue; celle des agneaux qu'ils produiront, deviendra plus longue que la laine à^^ mères, et quelquefois plus longue que celle àç:s pères. D. Quelle preuve a-t-on de cet accroisse- ment de la laine en longueur \ R. On a donné des béliers dont la laine avait seize centimètres cinq millimètres [six pouces] de longueur, à des brebis dont la laine n'était longue que de huit centimètres [trois pouces ]: celle des bêtes qui sont venues de qqs alliances, avait jusqu'à quinze centimètres [cinq pouces et demi] de longueur. En donnant aux brebis, à toutes \ç:s générations, à^s béliers dont la laine était plus longue que la leur , on ^st parvenu, en Angleterre, à avoir à^s laines longues de soixante centimètres [vingt-deux pouces]. On aurait peine à croire cette grande amélioration , si l'on n'avait vu cette laine et mesuré la longueur de %qs lilamcns. 110 HUITIÈME LEÇON. D. Comment peut -on rendre la laine plus fine î R. II faut choisir dans le troupeau que l'on veut améliorer , les brebis qui ont la laine la moins grosse , et leur donner à^s béliers qui aient une laine plus fine. Les bêtes qu'ils pro- duisent ont la laine moins grosse que celle à^s mcres , et quelquefois aussi fine et mcme plus fine que la laine à^s pères. D. Quelle preuve a-t-on de celte amélio- ration de la laine , en finesse! R. On a donné àçs béliers qui avaient une laine fine à des brebis à laine grosse : celle Ats agneaux qu'ils ont produits, est devenue de qualité moyenne entre le fin et le gros. Des brebis à laine moyenne ayant été alliées avec ôi^% béliers à laine superfine, leurs agneaux ont eu \\\\ç: laine Çiwç^. Quelquefois la laine des agneaux a surpassé en finesse celle à^% béliers qui les avaient produits. D. Quelles races de betes à laine a-t-on amc* liorées par ces alliances, età quel degré de finesse!' R. On a amélioré au degré de superfin , des races d'Angleterre, à^^ départemens du Nord , Alliances des Bêtès à hiîne. i i i de ia Côte-d'Or , des Pyrénées -orientales et du royaume de Maroc , par i\QS béliers du dé- partement des Pyrénées - orientales , sans avoir àQs béliers d'Espagne* D, Peut- on faire voir \qs preuves d'une amélioration si importante \ R. II y en a des preuves convaincantes dans un troupeau de trois cents bêtes de difTérenies races qui ont des laines superhnes, quoiqu'elles viennent de brebis à grosses laines, la plupart jarreuses : ces brebis ont été accouplées avec des béliers du département des Pyrénées-orien- tales. Le troupeau ainsi amélioré est dans le département de la Côte-d'Or, près de la ville de Monibard. D, Les agneaux améliorés avaient donc été mieux nourris et mieux soignés que leurs pères ! R. Ils n'avaient pas été mieux nourris ; mais on les avait laissés à l'air, nuit et jour, pendant toute l'année, au lieu de les renfermer dans àçs étables. D. Comment peut -on rendre la production préserve du dévoiement auquel ils sont sujets et qui \qs empêcherait d'engraisser. Lorsque les agneaux mâles que l'on engraisse ont quinze jours , il faut les couper , c'est- à-dire, les châtrer, comme il sera expliqué en parlant des moutons : les agneaux mâles coupés ont la chair aussi bonne que celle des agneaux femelles ; mais ils ne deviennent pas si gros que ceux qui n'ont pas été coupés. La. plupart àQs gens qui engraissent des agneaux pour \^% vendre , aiment mieux ne les pas 142 DIXIEME LEÇON, couperet qu'ils soient plus gros; quoique leur chair n'ait pas si bon goût , il les vendent mieux. D. A quel âge les agneaux peuvent - ils prendre d'autres nourritures que le lait ! /?. Il y a àçis agneaux qui commencent à jnanger dans l'auge et au râtelier, et à brouter l'herbe, à l'âge de dix-huit jours. Alors on peut leur donner les choses suivantes dans àts auges : De la farine d'avoine seule ou mêlce avec du son : on dit que le son leur donnerait trop de ventre, s'il n'était pas mêlé avec d'autres nourritures ; Des pois ; les bleus sont plus tendres et plus nourrissans que les blancs et les gris. Si l'on fait crever les pois dans l'eau bouillante , et si on \ ^ au bout du champ , après avoir placé à^s parcs à la file ies uns àç.s autres, il en fait un nouveau à côté du dernier, et il suit une nouvelle file en revenant jusqu'à l'autre bout du champ; et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucun espace qu'il n'ait parqué. D. Comment le Berger peut-il faire un nouveau parc la nuit lorsqu'elle est obscure! R. Il faut qu'il ait eu la précaution de mesurer le nouveau parc dans le jour, et de placer à chaque coin un piquet avec à^s chifîbns blancs attachés au bout, afin tju'ii puisse les apercevoir dans la nuit, et qu'ils lui servent de guides pour placer \^s claies du nouveau parc. On peut éviter cette difficulté en faisant de jour un parc qui ait le double d'étendue, et en le divisant en deux parties par une cloison de claies. Le Berger n'a qu'à faire passer les moutons de l'une dans l'autre pour les changer de parc. D. Dans les champs qui ont de profondes raies , comment le Berger peut-il ranger \qs claies sur les côtés du parc qui traversent ces raies ! R. Il Jie le pourrait pas si l'on n'avait eu la N 1^4 TREIZIEME LEÇON. précaution tie faire passer la charrue pour égaler le terrain, en creusant un double sillon en travers aux endroits où doivent se trouver les côtés des parcs. On peut tracer ainsi un grand nombre de parcs en un jour. D. Comment doit être faite la cabane d'un Berger pour le parc ! R. Elle doit avoir deux mètres [six pieds] de longueur sur un mètre trente-quatre cen- timètres [quatre pieds] de largeur et de hauteur. Elfe doit ctre couverte par un toit de paille ou de bardeau. On la pose sur quatre petites roues. Elle a de chaque côté une porte qui ferme à clef On met dans cette cabane im matelas, des draps et des couvertures pour coucher le Berger , et une tablette, pour placer quelques hardes et des provisions de bouche. D. Où cette cabane doit-elle ctre placée! R, Près du parc , afin que le Berger puisse le voir de son lit en ouvrant l'une ou l'autre des portes. Lorsqu'un nouveau parc s'éloigne trop , le Berger en approche sa cabane en la faisant rouler lui seul, si le terrain est aisé, ou en prenant l'aide d'un second. Sur le Parcage des Bétes à laine, i p 5 D. Pendant combien de temps fait-on par- quer les bctes à laine chaque nuit ! R. On les fait entrer dans le parc sur la fin du jour, ou à neuf heures du soir lorsque les jours sont bien longs » et qu'il n'y a point Je serein. On les fait sortir du parc à neuf heures du malin lorsque l'air et le soleil ont séché les herbes , ou à huit heures lorsqu'il n'y a point de rosée. D. A quelles heures fiut-il changer dépare dans la nuit et dans la matinée \ R. Dans la saison où les bêtes à laine rendent beaucoup de fiente et d'urine , parce que \&s herbes qu'elles mangent ont beaucoup de suc, chaque parc ne doit durer qu'environ quatre heures. Ainsi le premier parc commence à neuf heures du soir; il doit finir à une heure du matin ; le second à cinq heures , et le troisième à neuf heures. Ce dernier parc se faisant de jour , les loups ne sont point tant à craindre ; c'est pourquoi le Berger peut se dispenser de l'enclore de claies, il suffit de placer les chiens de manière qu'ils retiennent les bctes à iaine dans l'espace destiné au N z I X)G T R E 1 Z I È M E L E Ç O N. troisième parc : c'est ce qui s'appelle parquer en blanc. Lorsque les nuits sont longues et que Je premier parc commence avant neuf heures du soir, on fait durer d'autant plus long-temps chacun des parcs. Dans les saisons où les herbes ont moins de suc et où les bêtes à laine rendent moins de fiente et d'urine , le Berger ne change le parc qu'une fois. 11 lâche de doinier à-peu- près autant de temps pour le premier que pour le second. Si l'on parquait en hiver, on pourrait ne faire qu'un parc chaque jour, parce que dans cette saison les bêtes à laine rendent peu de fiente et d'urine , et que le froid ne permet pas au Berger de changer son parc dans la nuit. D. Peut-on faire parquer les bêtes à laine dans l'hiver ! R. On peut faire parquer pendant l'hiver sur les terrains secs , tant que le Berger n'est pas incommodé du froid en couchant dans sa cabane. Mais en hiver, lorsque les bêtes à laine n'ont que Aes fourrages secs , elles ne rendent que peu d'urine et de fiente. D, Peut-on mettre le chien à l'abri de la pluie et du froid \ Sur le Parcage des Eûtes à laine, i^j R. II faut avoir une petite loge que le Berger puisse transporter aisément. Le chitn i'y couche dans du foin : elle doit toujours être placée près du parc , au côté opposé à celui où est la cabane du Berger. La porte de la loge doit regarder le parc , elle sera toujours exposée au vent , puisque la porte de la cabane du Berger, qui regarde le parc, doit être à l'abri du vent. Pour donner aussi un abri au chien , il faut mettre au bas de la porte de sa loge une planche qui soit au moins aussi haute que le corps di> chien lorsqu'il est couché. En le- vant la tête il verra par-dessus cette planche , et il sautera aussi par- dessus pour entrer dans sa loge et pour en sortir. Si l'on a plusieurs chiens, la loge doit être à proportion plus grande. D. Comment mène-t-on les bctes à laine aux pâturages lorsqu'elles parquent dans lesahamps! R. On les conduit aux pâturages le matin et le soir , et on les met à l'ombre pour les préserver de la chaleur du soleil dans le milieu du jour.» D. Combien faut-il de temps pour fertiliser trente- quatre ares [ un arpent] de terre en y faisant parquer àts bctes à laine ! N3 Ip8 TREIZIEME LEÇON. R, Cela dépend du nombre des bêtes qui parquent, et de la saison où se fait le parcage. Une bcte à laine peut fertiliser dans un parc l'espace d'environ cent cinq décimètres carrés [ dix pieds carres] ; trois cents bêles fertiliseront trois cent quinze mètres carrés [trois mille pieds carrés J en un parc, et elles fertiliseront trois mille cent cinquante mètres carrés [trente mille pieds carrés] en dix parcs ; ce qui fait à-peu- près l'étendue de trente-quatre ares [un arpent]. Lorsqu'on fait trois parcs dans la même nuit, îl ne faut que trois à quatre jours pour lertiliser trente -quatre ares [un arpent] de terre, en y faisant parquer trois cents bétes. Suivant le même calcul , deux cent soixante - dix mou- tons parqueront trente-quatre ares [un arpent] en douze parcs; deux cents bêtes en dix -sept parcs; cent bêtes en trente-deux parcs, &c. D. Quel est le moindre nombre de bêtes à laine que l'on puisse faire parquer! R. On pourrait n'en faire parquer qu'un très-petit nombre; mais il faudrait beaucoup de temps pour fertiliser un cham.p ; cela n'en vaudrait peut-être pas la peine. Il faut avoir Sur le Parcage des Bêtes à laine, ipp au moins cinquante à soixante bêtes pour faire un parc ; encore est-ce lorsque le Berger étant un enfant de la maison , ne coûte rien de plus pour le parcage. Cinquante bctes à laine ferti-» lisent dans un parc l'espace de cinquante-deux mètres carrés [environ cinq cents pieds carrés] : ainsi il faut soixante -cinq parcs pour trente- quatre ares [ un arpent ] de terre. Si l'on fait trois parcs chaque jour , il faudra vingt- deux jours pour fertiliser trente-quatre ares [ un ar- pent]; trente- deux jours si l'on ne fait que deux parcs en un jour, soixante-cinq jours si l'on ne fait qu'un parc. D. Comment faut-il cultiver la terre pour le parcage ! R. Avant de faire parquer les bétes à laine, on donne deux labours, afin que l'urine entre plus facilement dans la terre. Aussitôt que le parcage est fiiii dans un champ , on le laboure afin de mêler la fiente et l'urine avec la terre avant qu'il y ait du dessèchement ou de l'évaporation. D, Ne peut-on pas faire le parcage dans d'autres temps ! N 4 2 00 TREIZIEME LEÇON. R. Lorsqu'un champ est semé et que le grain est levé, on peut , dit-on, parquer dans i\es jours secs jusqu'à ce que le blé ou l'orge ait trois centimètres [un pouce] de hauteur. On dit aussi que les moutons dédommagent, parce qu'ils font du bien aux racines en foulant les terres légères, et qu'ils écartent les vers par leur odeur. D. Combien d'années dure l'engrais du parcage \ R. Le parcage est un meilleur engrais que ie fumier de mouton. Il produit un effet très - sensible pendant deux ans sur la production du froment que l'on recueille dans la première année , et sur celle de l'avoine dans la seconde année. Un demi-parcage fait sur la même terre dans la troisième année, qui est celle de la jachère, sera un assez bon engrais pour d'autres années. D. Comment fiit-on un demi-parcage? R. On donne au parc le double de l'espace qu'il aurait pour un parcage entier. Mais beaucoup de cultivateurs ne font pas le demi- parcage qu'ils devraient faire deux ans après Sur le Parcage des Bêtes a laine. 2 o r le parcage entier , parce qu'ils n'auraient pas assez de moutons pour parquer ainsi deux fois toutes leurs terres. De cette manière, ils ne retirent pas tout le profit que leparcage pourrait leur donner. D. Ces cultivateurs pourraient-ils avoir un moyen de nourrir assez de moutons pour parquer une plus grande étendue de terres ? R. Il faudrait ensemencer des terres dans l'année de jachère , au lieu de \^s laisser effriter par \qs mauvaises herbes qui croissent sur \qs guérets. D. N'épuiserait- on pas les terres de mé- diocre qualité , si on \qs faisait porter toutes \qs années sans leur donner un an de repos nprès deux années de récolte! R. On dit que les herbes qui croissent dans les jachères , et dont \^s racines s'étendent en rampant près de la surface de la terre, nuisent a la production du froment que l'on sème dans cette même terre , parce qu'il a aussi à^i racines qui tracent. Mais si elle était ense- mencée de bonnes plantes dont les racines pi- votent en descendant profondément dans le 202 TRElZIEiME LEÇON. terrain , ces plantes pivotantes ne luiiraîent pas à la production du froment dans l'année suivante; au contraire, elles empêcheraient qu'il ne vînt dans les guerets des plantes qui tracent. Ainsi on aurait tous les trois ans une. récolte qui pourrait être employée pour la nourriture des moutons. D. Quelles sont les plantes pivotantes qui peuvent venir dans les guerets sans nuire à la production du froment dans l'année suivante! R. Les pois , les ïcvQS , les haricots , ies pommes de terre, les navets, le trèfle , Sec. D. Peut -on connaître les terres qui pour- raient porter toutes les années sans jachère , et savoir combien il faudrait de parcages pour ies engraisser suffisamment ! R. Il n'y a que l'expérience qui soit nn bon guide ; il faut faire di^s essais sur une petite étendue de terrain. Chaque cultivateur pour- rait espérer de trouver presque sans dépense une manière de cultiver ses terres qui serait meil- leure que celle qui est usitée dans le pays. 11 y a des terrains fort différens les uns des autres , et Sur le PdVLû^e des Bêtes à hûne. 203 qui demandent chacun une culture particulière: cet objet est d'une assez grande importance pour mériter l'attention (\^s propriétaires et - Fjj-j-ier ,/'/. Pafa^r >fcii/r ■ Explication des Planches, 237 PLANCHE XI. C^ E T T E Planche représente des Bergers occupés à la tonte des moutons ; ils sont assis autour d'une table A. Les moutons sont étendus sur cette table , et attachés par des cordons qui passent au travers de la table, et qui arrêtent les jambes B , B , B , B , ou les cornes C , pour reteiyr les moutons sans les gêner au point de les faire uriner ou fienter , comme il arrive lorsqu'on a lié les quatre jambes ensemble. Les Bergers coupent la laine avec des forces D, D, D; ils sont placés assez commodément pour tondre tout près de la peau sans blesser ie mouton. La toison E est pliée , et liée par àes mèches de sa laine , que l'on alonge et que l'on noue les unes avec les autres. On a représenté au bas de la Planche, les ci- seaux F des tondeurs , que l'on appelle des forces. Les poux G, H, ^qs moutons. Le pou G 2 3 s Explication des Planches. est un vrai pou (i); l'autre, H, est une tique (2), que l'on appelle vulgairement dans le département de la Côte-d'Or une lâche. On y a représenté aussi le papillon de nuit nommé teigne , K, qui pond sur les toisons et sur les étoffes de laine. Il sort de l'œuf de la teigne un ver L, qui coupe la laine et qui s^n fait un fourreau : on a aussi donné le nom de teigne à ce ver revêtu de son fourreau ; il en a été question dans la douzième Leçon (pages ly () et suivantes). (i) Pediculus cvis. L. (2) Acarus. L. P/.XII PiU/. ^.'V Fu/.I. EcU/c Je 81'ieJ^. sf: Fo,ysier, i/el . Qiiei^rra^ . *-* ail. Explication des Planches. 23^ PLANCHE XII. Il y a sur cette Planche un râtelier, Fi§. i. Une auge, Fig, 2. Une claie en bois , Fig. j. Une crosse, Fig. ^. Un maillet , Fig, j. Deux chevilles , Fig. 6. Une clef, Fig. y. La Fig. 8 est partagée en huit parties égales , par à^s lignes numérotées en bas , i , 2, 3 , 4,5,^,7, 8 ; chacune de ces huit parties indique la longueur de trente-trois centimètres [un pied] sur les sept Figures représentées dans la Planche. Ainsi la claie , Fig. ^ , a deux mètres soixante-huit centimètres [huit pieds] de lon- gueur , parce qu'elle est aussi longue que la Fig. 8. Lauge , Fig. 2. , n'a que deux mètres trente-cinq centimètres [ sept pieds ] , parce que sa longueur ne contient que sept parties de la Fig. 8. On donne à cette Fig. 8 , le nom dV- chelle. Sa première partie est sous-divisée par ia ligne marquée en haut par le chif&e (> , en 240 Esplicdtioii des Planches. deux parties égales , qui indiquent chacune seize centimètres cinq millimètres [un demi-pied] sur les sept autres Figures de la Planche. Les pouces de chaque demi-pied sont indi- qués par àes points, dont le nombre est marqué au bout du premier demi-pied par le chiffre 6 y et au bout du pied entier par le chiffre i 2 , parce qu'un pied contient douze pouces ou trente- trois centimètres. Ainsi les montans A , A , A , A , de la claie, Fig. j , n'ont que trois centimètres [un pouce] de chaque face, parce que la lar- geur de leur face n'est que l'espace de trois centim.ètres [un pouce] sur l'échelle. L'auge, Fig. 2, est traversée dans le milieu par une cloison A , B , pour retenir les planches àiQs deux grands côtés, et pour séparer l'auge en deux parties C, D, où l'on puisse mettre <\qs nourritures différentes. La crosse , Fig. ^ , est percée de deux trous A , près de son extrémité supérieure, pour recevoir les deux chevilles, Fig. 6, et d'un grand trou B, près de l'extrémité inférieure, pour recevoir la clef, Fig. y, que l'on enfonce en terre à travers le trou, jusqu'au menton A, avec le maillet, Fig. ^. PLANCHE PL XJU. Fag . 24.1. //y. 1 Fas^-net-, r/r/ . Q.,.,.rJo..U. Explication des Planches. 2.^1 PLANCHE XII I. KJ n voit sur cette Planche, Fig. i , la manière dont un Berger doit porter une claie de bois , en passant son bras entre la quatrième et la cinquième volige , pour mettre la claie sur son épaule. La Fig. 2 représente un parc en partie dressé. Les deux claies A, B, qui forment le coin C , sont attachées l'une à l'autre par une petite corde D , qui embrasse le premier mon- tant de la claie A, et celui de la claie B. Ces deux montans E, F, doivent se toucher chacun par une de leurs faces. On a représenté, Fig, j , la partie inférieure des claies comme elle est placée sur la terre : on voit la situation des deux miOntans E, F, qui forment un coin C du parc. Le dernier montant de la claie E G, anticipe sur la claie H I, de manière que le premier montant H de la claie H I , est placé derrière le dernier montant G de la claie E G, et 242 ExpUcation des Planches, qu'il reste assez d'intervalle entre fes Jeux montans , pour passer ia crosse K L. On voit la cheville K, qui les empêche de tomber en dedans du parc , la cheville M , qui ies relient par dehors, et la clef N, qui passe à travers la crosse , et qui est enfoncée en terre pour affermir cette crosse. La F'ig. 2 représente les claies dressées et retenues par les crosses. /'/ X/l J\uj ^^r .%s:>*fl'Sif. f^"* llllill I I I I C^ j'i transporte dans les maisons. EUis , dans son livre qui a pour litre le Guide des Bergers *, * Cet ouvrage, qui a paru à Londres en 17^9, est peu connu en France , et mériterait de l'être; il contient beaucoup d'observations sur l'éducation des bêtes à laine , sur leur nourriture , leurs maladies , les moyens de les en préserver, &c. Nous avons des traductions d'ouvrages étrangers sur cette matière , auprès desquelles cellç 6'£liis tiendrait une place avantageuse (HuzARD). S 4. iSo Jiir le Pwcûi'e o rapporte que les agneaux qui naissent dans les champs , lorsque la saison est bien rigoureuse et qu'il y a l:)eaucoup de neige, en souffrent quelquefois à un tel point, qu'à peine donnent- ils quelque signe de vie. Alors on les enve- ioppe ; on les réchauffe à un feu doux ; on leur donne une petite cuillerée d'eau de genièvre. Quelquefois on \çs met dans un four qui a été un peu chauffé avec de la paille; on \qs y laisse jusqu'à ce qu'ils soient ranimés ; ensuite on leur donne une cuillerée de lait chaud. On continue de les nourrir ainsi pendant quelques jours près du feu , jusqu'à ce qu'ils aient assez de force pour être rendus à leurs mères, et pour les teter , dans une grange ou sous un appentis , &c. Ce petit récit peut fiîre juger du soin que l'on a des bêtes à laine en Angleterre. Nous ne savons que trop combien elles sont négligées en France ; aussi nous sentons de plus en plus ia nécessité de multiplier ces animaux et de relever leurs races dégénérées. On commence à revenir du faux préjugé qui a fait croire que le sol et le climat de la France n'étaient pas des Bêtes à laine. 281 aussi favorables pour les bonnes qualités àes laines , que ceux à^s royaumes voisins , dont les laines sont si recherchées pour les manu- factures. Cette erreur ne s'est soutenue qu'au- tant que l'on a négligé en France de faire à^s tentatives pour perfectionner les laines. Pour- quoi n'aurait-on pas d'aussi bonnes laines en France qu'en Espagne et en Angleterre! Le climat de la France qs^, moins chaud que celui de l'Espagne; et l'on sait que la grande chaleur est nuisible aux hitx.Qs à laine : le climat de la France est moins humide que celui de l'An- gleterre ; et l'on sait aussi que l'humidité ^sX, encore plus nuisible aux bétes à laine que la grande chaleur. On peut donc espérer de faire en France à^s laines aussi bonnes et peut-être meilleures qu'en Espagne et en Angleterre; je me le persuade de plus en plus, depuis deux ans que je fais àt^ expériences dans cette vue fur àts troupeaux parqués en plein air pendant toute l'année. J'ai allié à^s brebis du pays avec à^s béliers de race supérieure; et dès la pre- mière génération , j'ai vu sur des bctes de qua- torze à quinze mois, des progrès plus sensibles 282 Sur le Piircûge ({es Bcics à laine. que je ne i'espcrais pour la quantité et Ja qualité de la laine. Ces progrès devant aug- menter avec l'âge des bêtes à laine, il n'est pas encore temps de juger du plein eftet de ces expériences ; mais j'en suis déjà assez satisfait pour exhorter les bons citoyens qui s'occupent de l'économie rustique, à faire dts tentatives pour l'amélioration des troupeaux : ils feront leur propre bien en tai.^ant celui de la patrie. EXTRAIT D'UN MEMOIRE Sur r Amélioration des Bêtes h laine. Lu à la rentrée publique de l'Académie royale des Sciences, le 9 avril 1777. vJn sait que les bêtes à laîne sont un objet d'utilité et de profit; mais il faudrait connaître les détails du commerce , pour savoir combien il est important à la France d'améliorer sts laines : aussi le Gouvernement desire-t-il depuis long-temps à'tn augmenter la quantité, et d'en perfectionner les qualités , pour fournir \es manufactures du royaume, sans faire venir àçs laines étrangères. Colùert a.vait conçu ce projet; d'autres Ministres ont fait quelques tentatives pour en procurer l'exécution; mais feu Triidaine et son fils , ont employé le seul moyen qu'il y eût d'assurer le succès de cette entreprise : c'était de rechercher , par une suite d'expé- riences bien conçues et exécutées avec soin, la disposition la plus favorable de la nature pour l'amélioration des laines. MM. Tniddïne iS^ Sur t Amélioration me firent part de ce dessein en \y66 , et me proposèrent de faire toutes les expériences que je croirais nécessaires pour trouver un bon moyen de perfectionner les laines. Je me sentis disposé à me charger de ce travail , par son importance, et par la confiance que j'avais depuis très-long- temps en MM. Trudcime : j'y fus encouragé par les observations que j'avais faites pendant vingt ans sur la conformation à^s animaux ; j'espérai que je ne serais pas au-dessous de mon entreprise , et j'en com- mençai l'exécution sur la fin de \-j66. Ma première réflexion fut que l'état de la laine dépendait de celui de la santé de l'animai» et que par conséquent je devais faire des expé- riences sur les différentes manières de loger les bêtes à laine, et de les nourrir au râtelier; sur le traitement de leurs maladies, sur leurs diverses nourritures , et sur tout ce qui peut contribuer à conserver leur santé. Je me proposai en même temps d'ailier en- semble des béliers et des brebis de différentes races , pour connaître les effets de ces mélanges sur les agneaux qui en viendraient. des Bêtes à laine. 2 B 5 II y a tant de ces races , qu'il ne serait pas possible de les nombrer , parce qu'une race ne diffère d'une autre que par des caractères qui sont presque insensibles , et que diverses causes les font varier en différens lieux , et en diffcrens temps dans le même lieu. Si l'on n'avait en vue que de perfectionner (\es troupeaux dont la laine aurait dcjà un certain degré de finesse , il est bien certain qu'il ne faudrait employer que \es béliers et \qs brebis qui auraient la laine la plus fine que l'on pourrait trouver : pour améliorer ces trou- peaux en les perpétuant , ce serait sans doute le moyen le plus sûr et le plus prompt. Mais si je n'avais suivi que cette méthode, mes expériences auraient été incomplètes ; tW^s n'auraient pu servir que pour l'amélioration des troupeaux à laine fine : c'est la moindre partie de ceux qui sont en France *. M'étani * Le nombre des bêtes à laine fine est beaucoup aug- menté en France depuis l'époque de ce Mémoire, et oa peut compter aujourd'hui un million de bêtes à laine ea amélioration , sur tous les points de la. République, Les expériences dé Daubenîon sont la source de cette 2^6 Sur l'Amélioration proposé de travailler pour tous , mcme pour ceux qui ont plus de poil que de laine, je me déterminai à mêler par l'accouplement les races Jes plus difTcrentes ; par exemple, ies races à laine fine avec les races à grosse laine et à gros poil. J'ai cru pouvoir espérer que je trou- verais par ces mélanges les moyens d'améliorer toutes [es laines de France , et d'en donner des preuves convaincantes : ces conjectures ont été confirmées par mes expériences. Je les commençai en îj6y , avec toute sorte de précautions pour leur donner de la certitude et de la précision. Il fallait être assuré d'une sorte de légitimité dans le produit des accouplemens que je ferais faire pour mes expé- riences : quoique l'on fût obligé d'employer plusieurs béliers dans le mélange de différentes races , il était nécessaire de connaître le père de chaque agneau avec autant de certitude que la mère. Cet objet demandait beaucoup d'atten- tion , sur- tout dans le temps de leurs an:ours, amélioration , dont les progrés ne peuvent être que très- rapides (Huzard). des Bétes à laine. 287 et un 5oin continuel pour avoir de plusieurs races , trois générations dont la descendance lût certaine. Je n'ai rien négligé de tout ce qui était nécessaire pour ces expériences : un troupeau nombreux y est employé; les observations ont été faites sur i^s bétes vivantes, à tout âge, en tous états, et même après leur mort, par l'ou- verture du corps pour rechercher les causes de leurs maladie*. Enfin, ce troupeau est dévoué aux expériences depuis dix ans : on y a fait venir des moutons <\çs races du Roussillon , de Flandre, d'Angleterre, de Maroc et du Thibet. MiVl. Trudaïiie ne m'ont rien laissé à désirer de tout ce qui pouvait m'être utile pour remplir mon objet. Avant de faire connaître les différens degréi d'amélioration que le mélange des races a pro- duits par rapport à la finesse de la laine, qui est le principal objet de mon Mémoire , il faut nécessairement indiquer différens degrés de finesse dans la laine et de grosseur dans le poil , qui ne se trouve que trop souvent mêlé avec la laine. 288 Sur l' Amélioration On Jonne à ce poil le nom àe jarre daiii ies manufactures : il est blanchâtre , dur et cassant ; son écorce lisse ne prend point de teinture. Il y a toujours quelques filamens de jarre dans les toisons \qs plus fines; j'en ai vu dans les laines d'Espagne \es mieux choisies : cependant ils sont rares , et ils ont si peu de longueur, qu'on les sépare aisément de la laine dans l'emploi que l'on en fait pour les manu- factures. Mais il se trouve souvent tant de poil dans les grosses laines , qu'elles ne peuvent servir qu'aux ouvrages les plus grossiers. Entre le jarre le plus gros et la laine la plus fine , il y a une infinité de grosseurs intermé- diaires ; on a tâché de distinguer dans les ma- nufactures , les principales différences de gros- seur par les sept dénominations suivantes : i.° Laine superflue ou refin. 2.*^ Laine fine ou fin. 3.^ Laine demi-fine ou mi-fin. 4.*^ Grosse laine ou gros. 5.° Poil fin ou jarre fin. 6." Poil moyen ou jarre moyen. j° Gros poil ou gros jarre* Ces ^€S Bêtes à lûînù. iSc^ Ces dcnomiiiations ne sont fondées sur aucun principe certain ; elles ne dépendent que du coup d'œii; leurs différentes significations ne suivent aucune règle sûre. Le commerçant et le manufacturier n'ont qu'une routine acquise par leur expérience, dans l'inspection et dans l'emploi àts laines. Cette routine varie en dif^ férens lieux ; la laine qui passe pour fine dans un pays, serait regardée comme demi -fine dans un autre. La signification de ces noms est très-vague : aussi j'ai trouvé beaucoup d'in- certitude et de différences dans le jugement que plusieurs personnes avaient porté sur le degré de finesse de divers échantillons de laine. En comparant deux flocons de laine fine, l'un avec l'autre, il tsi souvent très-difîîcile et peut-être impossible de connaître à l'œil nu s'ils sont au même degré de finesse , ou s'il y a de la différence entre eux. Pour mettre dai:s mes observations toute l'exactitude dont elles sont susceptibles , j'ai pris le parti de me servir du microscope , et de mesurer les diamètres â'4 "^^^^ l'Amélioration leurs mères. Mais toutes ces améliorations sont sujettes à manquer par plusieurs circonstances, dont \es principales dépendent de l'état de la santé du bélier, <^qs brebis ou des agneaux : c'est une loi générale pour toutes les produc- tions des animaux. Je ne puis rapporter ici le détail àts preuves de toutes les sortes d'améliorations que j'ai faites dans mes troupeaux par le choix des béliers : c'est le sujet d'un Livre et non pas d'un Mé- moire. Je ne me suis proposé dans celui-ci, que d'indiquer les moyens de rendre \qs laines plus fines, et de faire croître en France les plus belles laines, même dans nos provinces septen- trionales. La laine superfine de ma bergerie en est une preuve : elle a un degré de finesse supérieur à celui des béliers du Roussillon , dont elle a tiré son origine. Je l'ai comparée à la laine d'Espagne que l'on fait venir de l'Escurial , en grosses balles, pour la manufacture de Julienne et pour d'autres manufactures. Quoique cette laine soit.superfine ou refin , on fait un triage de la plus fine pour la trame ^es Bêtes à laine. 25)5 du drap ; la moins fine Çisx employée pour la chaîne •: ma laine superfine a un degré de finesse au-dessous de la plus fine laine venue de l'Escurial , et au-dessus de la moins fine : je distingue ces deux degrés de finesse de la laine superfine d'Espagne , pour donner une idée plus juste de celle de ma bergerie. M. Desmarets , de cette académie *, inspec- teur des manufactures de la généralité de Cham- pagne , et M. Holker , inspecteur général à^s manufactures de France, avaient jugé, en pré- sence de MM. Trudaïne , que la laine de ma bergerie était au moins très-approchante du superflu , les épreuves du microscope et du triage de la laine de l'Escurial ont confirmé leur jugement. J'ai constaté ces faits avec le plus grand soin: je ne puis trop le répéter , j'ai consulté tous les meilleurs connaisseurs que j'ai pu trouver; j'ai observé cent et cent fois ces laines de mes propres yeux, et à l'aide à^i loupes et du mi- croscope , sans prévention pour celles de ma * Aujourd'hui membre de l'institut national. T 4 2^6 Sur l'Amélioration bergerie : au contraire je les ai examinées avec d'autant plus de rigueur , que je n'avais pas espéré d'en faire d'aussi belles , n'ayant eu ni béliers ni brebis dont la iaine fût à ce degré de finesse. Cette belle production n'a pas été favorisée par le choix des fourrages : les métis mfdes et femelles de ma bergerie, n'ont presque aucune autre nourriture au râtelier que àes pailles de toutes les sortes. Mes troupeaux vont au parcours sur un terrain montueux , sec et maigre, aux environs de la ville de Montbard en Bourgogne; ils passent toute l'année en plein air sans aucun couvert , même dans les temps les plus rigoureux. Parmi toutes ces circonstances, je ne puis discuter ici celles qui m'ont paru les plus favo- rables pour l'amélioration d^s laines : il me suffit d'avoir prouvé qu'elles se sont prompte- inent améliorées par le moyen dts béliers de qualité supérieure à celle àes brebis. J'ajou- terai se ulement que la race Aqs bêtes à laine du Roussillon, conservée et perpétuée sans mé* lange pendant dix ans , s'est aussi améliorée dans ma bergerie , par rapport à la finesse de des Bêtes ci laine. 2^7 la laine. On a estimé cette amélioration à un quart en sus ; mais pour en faire l'estimation, il a fallu garder, pendant plusieurs années, des laines de béliers et de brebis importes du Roussillon et morts a leur terme dans ma bergerie , et les comparer avec celles de leurs descendans, La laine perd de sa qualité avec le temps : d'ailleurs j'ai pour principe de ne jamais évaluer au plus fort le produit de mes expériences ; ainsi je me restreins à dire que la race à^s bêtes à laine du Roussillon s'est sensiblement améliorée dans ma bergerie. Je dois conclure de tous ces résultats d'expé- riences , qu'avec un peu de soin et sans aucune dépense, on pourrait améliorer toutes les laines , en choisissant les meilleurs agneaux de chaque troupeau pour le perpétuer ; mais il faudrait beaucoup detemps, pour arriver, par ce moyen , à un certain point de perfection. On peut abréger le temps en faisant une petite -dépense pour tirer yS^^s béliers de lieux peu éloignés où ils seraient de qualité supé- rieure à celles des brebis du troupeau que l'on voudrait améliorer. Ce moyen sufîirait 2p 8 Sur l'Amélioration des Bctes a laine, lorsqu'on n'aurait en vue que de convertir àçs laines jarreuses en grosses laines ou en laines demi-fines. Si l'on augmente la dépense, on pourra faire une amélioration meilleure et plus prompte, et parvenir à avoir des laines fines et superfines, en fiiisant venir de loin des béliers en état de produire de ces laines avec àçs brebis de qua- lité inférieure. La laine superfine peut croître en France dans \qs cantons sqcs et maigres , puisque j'ai amélioré des laines dans ma bergerie, au point de les rendre superfines au second degré , sans avoir eu àes béliers à laine superfine au premier degré; je ne puis guère douter qu'avec ces béliers , je n'améliore des laines de France au premier degré de superfin. En assortissant la qualité des béliers à celle des troupeaux , des terrains et des pâturages, et aux besoins des manufactures, on aurait une suffisante quantité de laines pour toutes sortes d'ouvrages : le terrain de la France est aussi varié que l'industrie de la nation. MÉMOIRE Sur les Remèdes les -plus nécessaires aux Troupeaux. Lu à l'Assemblée publique de la Société royale de Médecine le 27 janvier 1778. l_iES moutons résistent à toutes \ts intempéries de l'air dans notre climat , excepté à la grande ardeur du soleil ; leur laine \qs défend contre le plus grand froid. J'ai depuis dix ans , dans la partie septentrionale de la Bourgogne, àçs troupeaux exposés en plein air , jour et nuit pendant toute l'année ; les grandes gelées de 1768 et de i77<^ ne leur ont fait aucun mal , quoique la liqueur du thermomètre de Rédiimur soit descendue à quatorze degrés et demi , et à dix-huit degrés au-dessous de zéro. Les pluies les plus abondantes et les plus longues, la neige dont ils ont été couverts et qu'ils ont avalée pour toute boisson , les glaçons qui se sont formés sur leur laine et qui y sont restés suspendus , ne leur ont causé aucune maladie; mais l'ardeur du soleil en a fait périr plusieurs 300 Sur les Remèdes dans la campagne, et en aurait fait périr un plus grand nombre s'ils n'avaient pas été prompte- ment secourus. Le mai que la trop grande chaleur cause aux mjoutons , a été nommé du même nom , la chaleur. Les plus sanguins, les mieux nourris et \qs plus forts sont les plus sujets à la maladie de la chaleur. Ceux qui en sont attaqués y tiennent la gueule ouverte pour respirer ; ils écument , ils rendent le sang par le nez ; ils râlent et ils battent du flanc. Le globe de l'œil devient rouge; l'animal baisse la tête, il chan- celé et bientôt il tombe mort. Après la mort, les yeux , le bas à^s joues , la ganache , la gorge , le cou , le dedans de la gueule et du nez , ont une couleur mêlée de rouge et de noirâtre : à l'ouverture de l'animal on trouve \(ts vaisseaux sanguins gonflés dans toutes les parties qui viennent d'être dénommées , et dans la tête. Tous cç:s signes indiquent évidemment le besoin de la saignée; aussi fait-elle cesser le mal très-promptement , lorsqu'elle est faite à temps. Ce remède est donc un des plus né- cessaires pour les troupeaux dans les climats les plus nécessaires aux Troupeaux. 305 chauds , dansles climats tempérés comme le nôtre , et même dans les climats froids , où le soleil a beaucoup d'ardeur en été. Il çst un autre remède absolument nécessaire aux moutons, dans tous les pays et dans tous les temps , c'est le remède contre la gale; ils sont plus sujets à cette maladie qu'à aucune autre. Les troupeaux placés sur les terrains les plus convenables à leur espèce et même à leur race , n'en sont pas exempts ; les moutons les mieux soignés , \es mieux nourris et les plus vigoureux , peuvent devenir galeux. Lorsque l'humeur grasse du suint se rancit , elle affecte ia peau et lui donne une disposition à la gale. Si l'on n'arrête pas cette maladie à sa première apparition , elle gâte la laine et la fait tomber: si rien ne s'oppose aux progrès de la gale , elle ulcère les chairs , carie les os et fait périr l'animal. Le remède d'un mai si fréquent et si dangereux, est encore plus nécessaire pour les troupeaux que la saignée, parce que les mou- tons ont plus souvent la gale que le mal de la chaleur. Les observations que j'ai faites sur ces deux remèdes font l'objet de ce Mémoire. 302 Sur les Remèdes On saigne Ivs moulons sur différentes parties du corps , au front, au-dessus et au-dessous. des yeux , à l'oreille, à la jugulaire ou à ia veine du cou, au bras, à la queue, au-dessus du jarret et au pied. Avant de discuter ces difîerentes sortes de saignées , il est à propos de faire quelques ré- flexions sur le traiiement des maladies à^s moutons. 11 doit être proportionné à la valeur de l'animai , et aux connaissances dont les Ber- gers sont susceptibles par rapport à la méde- cine et à la chirurgie vétérinaire. Un mouton attaqué d'une longue maladie est de peu de valeur ; on ne lui doit faire que dus remèdes peu dispendieux. Dans les maladies d'accident qui peuvent être guéries par un prompt remède , le mouton ne perd rien de sa valeur , si le remède est facile , et s'il ne gâte pas la laine. 11 faut donc que la saignée àes moutons puisse être faite promptement et par un seul homme , et que le vaisseau qui est ouvert par cette opération , soit assez grand pour donner une suffisante quantité de sang , et situé sur les plus nécessaires éiux Troupeaux. 3 03 une partie du corps où il n'y ait point de laine. Je crois que dans la plupart <^es maladies àes moutons , il n'est pas nécessaire de choisir la partie du corps où la saignée semblerait être le plus favorable. Les plus habiles médecins ne sont pas d'accord sur \qs divers effets de la saignée faite en différentes parties du corps de l'homme , quoique l'on ait une longue expé- rience à ce sujet : que feraient des Bergers avec \ts faibles lumières que l'on pourrait leur donner sur un objet qui n'est pas connu par rapport aux animaux! il vaut mieux les dispenser d'une pratique où ils feraient des fautes grossières , et qui paraît inutile pour les moutons dans les cas les plus fréquens. Mais lorsqu'une maladie attaque plusieurs troupeaux , s'étend d'un canton à un autre, se répand dans plusieurs provinces, c'est un objet de la plus grande importance, qui devient une affaire d'état. Dans ces cas malheureux, il faut employer toutes les ressources de la médecine, et entre autres celles des différentes saignées. Les plus grands médecins doivent rechercher 0 o^ Sur les Remèdes avec soin la caii^e et le remède d'un mai quî menace de de'truire >\Qi> animaux utiles à toutes les nations, et principalement à celles qui savent employer la laine pour \qs plus beaux ouvrages. C'est dans cette vue que la société royale de médecine a établi une correspondance tou- jours subsistante entre elle et le simple Berger pour l'instruire ; àts membres de la société iront eux-mêmes, dans à^s cas pressans, con- duire la main du Berger pour le traitement des troupeaux. Mes observations sur la saignée des moutons ne s'étendent pas à Aqs circons- tances rares et compliquées. Je pense que dans \qs cas ordinaires, il suffit aux Bergers de savoir saigner sur une partie du corps du mouton, favorable t?ut à la fois pour le volume de la veine, pour la facilité de l'opération et pour la conservation de la laine. D'après ces condi- tions , je vais discuter les différentes saignées que l'on fait sur diverses parties du corps ^^.s moutons. Les veines du front sont petites , et par con- séquent ne donnent que très-peu de sang ; elles ne peuvent être sensibles au doigt. On h\s plus nécessaires aux Troupeaux. ^05 On ne saigne au-dessus ou au-dessous de l'œil, ou entre les deux yeux , que sur la portion de la veine angulaire qui s'étend depuis le trou sourcilier jusque sur la partie supérieure de la joue. Ainsi , quoique ces trois saignées aient trois dénominations , elles peuvent se réduire à une seule qui se fait cà différens endroits d'une por- tion de la veine angulaire d'environ un pouce et demi [quatre à cinq centimètres] de lon- gueur. Cette saignée donne assez de sang, parce que la veine est grosse ; mais il est difficile de la sentir au doigt quoique gonflée; par consé- quent on risque souvent de faire des saignées blanches. On ne peut pas comprimer les veines des tempes pour \qs faire gonfîer ; elles sont trop petites. La tempe est couverte de laine dans plusieurs races de moutons , principalement dans ceux à laine fine ; il est difficile d'y faire une saignée sur ceux qui ont des cornes. Cepen- dant j'en ai fait saigner plusieurs; mais le santr n'a que suinté sans couler. Lorsqu'on tire d\\ sang des oreilles, c'est par une plaie, parce que les veines sont si petites , V . ^o6 Sur les Remèdes qu'il faut en ouvrir plusieurs tout à la fois. On incise i'oreille et l'on frappe dessus pour en faire sortir du sang : c'est un mauvais procédé; l'on ne peut le tolérer que pour ài^s cas Ircs-pressans , où il ne serait pas possible de faire mieux. Les saignées à la jugulaire ou au cou , au bras et au-dessus du jarret, sont trop difliciles pour la plupart Aqs Bergers ; et un homme seid ne pourrait pas en faire aisément l'opération : d'ail- leurs celles du cou et du bras gâteraient la laine. On fait deux sortes de saignées -sur la queue du mouton , l'une sur la partie qui est dénuée de laine, et l'autre à l'extrémité. F.a première de ces deux saignées ne donne que peu de sang. Pour en tirer du bout de la queue , il faut couper au moins la dernière fausse-vertèbre ; cette opération ne peut se faire avec une lan- cette. On coupe l'extrémité de la queue , par ce moyen on tranche les veines et les artères avec i'os : les chairs se retirent et laissent l'os à nu; il reste une plaie. On fait Aqs saignées sur différentes parties <\çs pieds du mouton ; mais il n'y a dans ces parties que de petites veines. D'ailleurs il est les plus nécessaires aux Troupeaux, 3 07 à craindre que \qs ordures qui entrent souvent dans \qs ouvertures de ces saignées, n'y causent une inflammation et un dcpôt, qui non-seule- ment faitboîter l'animal, mais qui peuts'étendre jusque dans les sabots : ces saignées ont aussi l'inconvénient de ne pouvoir être faites aisément par une seule personne. J'ai trouvé une autre manière de saigner \qs moutons, qui me paraît préférableà toutes celles qui sont en usage, parce qu'elle n'est sujette à aucun des inconvéniens dont je viens de faire mention , et qu'elle est plus facile. Cette saignée se fait sur le bas de la joue du mouton, à l'en- droit de la racine de la quatrième dent mâche- iière, qui est la plus épaisse de toutes; sa racine est aussi la plus grosse. L'espace qu'elle occupe est marqué sur la face externe de l'os de la mâchoire de dessus, par un tubercule assez saillant pour être très-sensible au doigt, lors- qu'on touche la peau de la joue. Ce tubercule est un indice très-certain pour trouver la veine angulaire qui passe au-dessous. Cette veine s'étend depuis le bord inférieur de la mâchoire de dessous, près de son angle, jusqu'au-dessous V a ^oS Sur les Remèdes du tubercule, qui est à l'endroit de la racine de ia quatrième dent mâcheiière ; plus loin la veine se recourbe et se prolonge jusqu'au trou sourcilier. Pour faire la saignée à la joue , le Berger commence par mettre entre ses dents une lan- cette ouverte; ensuite il place le mouton entre ses jambes , et il le serre pour l'arrêter. Il tient son genou gauche un peu plus avancé que le droit. li passe la main gauche sous la tête de i'animal , et il empoigne la mâchoire de des- sous de manière que ses doigts se trouvent sur Ja branche droite de cette mâchoire près de son extrémité postérieure, pour comprim.er la veine angulaire qui passe dans cet endroit, et pour la faire gonfler. Le Berger touche de l'autre main ja joue droite du mouton à l'endroit qui est à- peu-près à égale distance de l'œil et de la gueule. Il y trouve le tubercule qui doit le guider ; il peut aussi sentir ia veine angulaire gonflée au- dessous de ce tubercule. Alors il prend de la inain droite la lancette qu'il tient dans sa bouche, et il fait l'ouverture de la saignée de bas en haut , à un demi-travers de doigt au-dessous du les plus nécessaires aux Troupeaux, ^op milieu de l'éminence qui iui sert de guide. Je puis dire sans exagérer, que de cette ma- nière un aveugle serait en état de saigner un mouton, parce qu'il sentirait avec l'un de se^ doigts le tubercule qui lui servirait de guide, tandis qu'il ferait l'incision, I.a saignée à la joue est donc aussi sûre que facile , puisqu'on ne peut pas se méprendre à la situation du vaisseau , et qu'il est assez gros pour fournir une suffisante quantité de sang, car il reçoit celui des veines frontale , sour- cilière , nasale et labiale supérieure , &:c. Le sang y est retenu par la main du Berger qui fait l'effet d'une ligature à l'angle de la mâr choire. On ne risque pas d'ouvrir l'artère , car j'ai toujours trouvé de la distance entre elle et la veine à l'endroit de la saignée. Un homme seul peut faire cette opération. Tous ces avantages m'ont déterminé à pré- férer cette saignée de la joue à toute autre, après les avoir comparées par la pratique. Ayant donné une manière de saigner les moutons plus sûre et plus facile que celles qui sont en usage , il me reste à indiquer im remède V J 3 I o Sur les R en taie s pour la gale , qui soit préférable à ceux que l'on emploie contre cette maladie. La gale des moutons fait des progrès conti- nuels ; elle est d'autant plus difficile à guérir, qu'elle a duré plus long-temps. Le Berger doit donc être très-attentif à en découvrir les pre- miers indices. Il faut qu'il observe soigneuse- ment son troupeau , pour voir si quelque mou- ton se gratte avec les pieds ou les dents , ou s'il se frotte contre les râteliers, les arbres, les murs , &c.; si la laine est tachée de boue sur îes parties du corps que l'animal peut atteindre avec les pieds ; s'il y a des flocons de laine dérangés, que le mouton aurait tirés avec les dents ou frottés avec le pied. Ces signes an- noncent àes démangeaisons causées par Aqs poux , par la gale ou d'autres maladies. Il faut que le Berger visite le mouton en écartant les flocons de la laine dans les endroits suspects, pour voir s'il y a de vrais symptômes de gale. Ils consistent en ce que la peau esi plus dure dans les parties galeuses que dans les autres ; on sent des grains qui résistent sous le doigt. Elle est couverte d'écaillés blanches, de croûtes, les plus nécessaires aux Troupeaux. 5 i i ou (.le petits boutons qui sont d'abord rouges et enrtammés , et qui prennent ensuite une couleur blanche ou verte. Tous qç.s symptômes causent de la démangeaison : mais il y a une autre sorte de gale qui ne démange pas ; elle s'étend promptement sous la laine, et, au lieu de la faire tomber , elle la roussit et la feutre, comme si elle avait été foulée. Lorsqu'on a reconnu quelques-uns de cès symptômes , il faut faire promptement le remède contre la gale. Cependant, si l'on pré- sume que cette maladie vienne de fatigue ou de mal-propreté, du mauvais air ou de la cha- leur des étables , de la di.-ette de la nourriture ou de sa mauvaise qualité , il est nécessaire de faire cesser la cause du mal, parce qu'elle s'op- poserait au bon effet du remède. Si la gale est causée par une autre maladie , il faut les traiter toutes deux en même-temps *. Lorsque la gale n'est pas invétérée ni ulcé- rée, on peut la guérir par à^s topiques sans * J'invite à lire ce que j'ai dit des causes de la gale dans !a note de la page 213 ( HuzARD ) . V 4 3 I 2 Sur les RcfiièJes remèdes internes. On a employé pour cette maladie un très -grand nombre de topiques diftcrens , qu'il serait trop long et fort inutile de rapporter tous dans ce Mémoire : je ne ferai mention que des principaux. Les plus usités sont l'infusion de feuilles de tabac (i), l'huile de cade (2) , la dissolution de vitriol vert [sulfate de fer], d'alun [sul- fate d'alumine], de sel commun [muriate de soude], les fleurs de soufre [soufre su- blimé], l'onguent gris ou l'onguent mer- curiel , &c. Tous ces remèdes peuvent guérir la gale; mais ils ont chacun de grands incon- véniens. L'infusion de feuilles de tabac, l'huile de cade et les dissolutions de sels sont contraires à l'état de la peau galeuse; ils augmentent et font durer son épaississe ment, sa sécheresse et sa dureté; ils nu^ent par cet effet à l'accroisse- ment et aux bonnes qualités de la laine; d'ail- leurs le tabac, et sur-tout l'huile de cade , don- nent à la laine des teintes rousses et noirâtres qui la gâtent. Le soufre lui communique une (i) N'icetïcna Tabacv.m, L. (2) Cedrxhum. B. les plus nécessaires aux Troupeaux. 3 i 3 mauvaise odeur qui reste dans la toison après la tonte. Le mercure de l'onguent gris peut causer au Berger et aux moutons galeux une salivation dangereuse, qui oblige d'employer <\çs remèdes internes pour la faire cesser : d'ailleurs on ne doit employer sur les animaux destinés à nos boucheries, que des remèdes qui ne puissent produire aucun mauvais effet. Après avoir éprouvé sur mes moutons tous ces remèdes et beaucoup d'autres , j'ai vu qu'il était nécessaire d'en chercher un meilleur qui fût peu coûteux, facile, et qui ne communiquât aucune mauvaise qualité à la laine ni à la chair de l'animal. Un mélange de suif ou de graisse avec de l'huile essentielle de térébenthine , remplit toutes ces conditions. La graisse est préférable au suif en hiver, parce qu'elle s'é- tend plus aisément sur la peau du mouton; m.ais le suif est meilleur en été, parce qu'il ne se liquéfie pas sitôt que la graisse par la chaleur. La composition de ce remède est très- facile. Faites fondre une livre [cinq hectogrammes] de suif ou de graisse. 3 ï 4 Sur les Rcrncc/es Retirez du feu et mclez avec le suif ou ia graisse, lui quarteron [douze dccagrammes] d'huile de icrchcnthine. Cet onguent coiite peu ; ii ne produit aucua mauvais effet sur la laine ; il adoucit la peau du mouton durcie par la gale, et ii guérit cette maladie. On peut le rendre plus actif en aug- mentant la do^e de l'huile de térébenthine. Il est fltcile de l'employer sans couper la laine à l'endroit de la gale; il sufîit d'en écarter les flocons pour miettre la partie galeuse à dé- couvert. Alors le Berger frotte la peau avec le grattoir, seulement pour enlever les croûtes, et il applique l'onguent en Tétendani avec le doigt. On est dans le mauvais usage de frotter la peau des moutons galeux avec un tesson, ou DU morceau de brique, jusqu'au point de la faire saigner : on fait une petite plaie qui est un mal de plus. J'ai donné à mes Bergers un seul instrument qui leur suffit pour les opéra- tions qu'ils ont à faire sur les moutons; c'est une sorte de bistouri dont la pointe a deux tranchans , et sert de lancette ; le manche est les plus nécessaires aux Troupeaux. 3 i 5 iterminé par une lame d'os ou d'ivoire qui fait mi grattoir. EUis , l'un d^s meilleurs auteurs anglais qui aient écrit sur le traitenrent des moulons , a donné pour la gale diliérentes recettes , où t'huile de térébenthine est mêlée avec de la bière , ou avec une décoction de tabac , de savon, d'urine, de saumure, &:c. Mais je ne crois pas que l'on ait jamais employé l'huile de térébenthine comme elle l'est dans l'onguent que je propose , et d'une manière aussi con- venable à toutes les circonstances *. L'efficacité de cet onguent m'est prouvée par une longue expérience sur mes troupeaux ; je ne rapporterai ici qu'une des épreuves les plus décisives. On fit partir un troupeau de béliers et de brebis pour ma bergerie, l'hiver dernier, à mon insçu , dans les plus mauvaises circonstances. Il avait deux centslieucs [cent myriamèires] à faire; les brebis étaient pleines, la saison très-rigoureuse * Ce remède était connu et employé dans la ci-devant Beauce , aujourd'hui département d'Eure-et-Loir, long- temps avant que Djubenton l'cûr publié (Huzakd). ^ i6 Sur les Remèdes ô c. et la terre couverte de neige. Dès que je firs iufonné de ce voyage, j'écrivis pour faire j arrêter le troupeau. Il se trouvait alors à cin- quante lieues [vingt -cinq myriamètres] de ma bergerie ; les brebis avaient mis bas en chemin ; les agneaux et plusieurs mères étaient morts ; les béliers et \ç.s brebis avaient perdu presque toute leur laine; ils étaient exténués et couverts de gale. On les guérit parfaitement avec l'onguent dont je viens de donner la recette : ils sont à présent en très - bon état. Ce troupeau est précieux par les excellentes qualités de ^^s toisons. Je le fais servir à mes expériences^ sur l'amélioration des laines. La bonne santé des brebis et principalement à marchands. On ne peut se passer du microscope, lors- qu'on veut déterminer avec précision tous les degrés de finesse de la laine par les différentes grosseurs de ^ts filamens , pour limiter les différentes sortes de laines , pour les faire connaître dans leur état actuel , et montrer à îa postérité les changemens qu'elles auront éprouvés par succession de temps; mais je comparées aux Laines étrangères. 347 SUIS fort éloigné de proposer à tous les mar- chands, à tous les propriétaires de troupeaux et aux Bergers , d'avoir <[qs microscopes pour reconnaître les différentes sortes de laines. II n'y a que les commerçans et les grands ma- nufacturiers qui doivent se servir de cet instru- ment : il leur sera très-utile, et même absolu- ment nécessaire , toutes les fois qu'ils seront obligés de connaître exactement le degré de la finesse de leur laine, dans àçs cas importans pour leur commerce ou leurs fabriques. Pour l'usage ordinaire, il suffirait d'avoir àçs échantillons à^s cinq sortes de laines qui auraient été vérifiés au microscope, et auxquels on com- parerait les laines dont on voudrait connaître le degré de finesse ou de grosseur. Une seule per- sonne pourrait, en peu de temps, choisir et éprouver au microscope un très-grand nombre de ces échantillons pour les distribuer par-tout où il serait nécessaire. De petits flocons de ces laines étant épars, et appliqués sur un velours ou sur un drap noir , on voit leurs rapports avec les laines dont on veut connaître la finesse ou la grosseur. 34^ "^^^^ ^^^ Lûhies de France On pourrait aussi avoir pour objet Je comparaison , des fils d'argent trait de la même grosseur que les fiiamens des cinq sortes de laines : le métal aurait bientôt perdu son éclat, et prendrait une couleur approchante de celle de la laine. Je crois qu'il se fliit du fil d'argent aussi fm que les fiiamens de la laine superflue au premier degré, car M. 77//^/, actuellement directeur de l'académie , m'a donné un échan- tillon de fil d'or , qui n'a en grosseur que la soixante- dixième partie d'une ligne [ la trente-cinquième partie d'un millimètre] , et qui QsX. par conséquent d'une grosseur égale à celle de la laine superfine de la dernière qualité. On pourrait sans doute faire du fil d'argent plus délié , et avoir àts échantillons qui correspondraient aux différentes sortes de laines. Ces échantillons ne seraient pas sujets aux accidens qui détruisent la laine : mais je ne \qs ai pas essayés ; je ne sais s'ils rempliraient mes vues. Il y aurait encore un autre moyen de recon- naître les difîerentes sortes de laines , qui serait plus simple pour les gens de la campagne ; comparées aux Laines étrangères, j^p on pourrait leur indiquer sur différentes parties du corps d'un animai qui se trouverait dans tous les pays , le poil qui aurait à peu-près la même grosseur que les filameiis de chaque sorte de laine. Le duvet de la fouine est aussi fin que la laine superfine au premier degré; le gros poil est à peu-près de même grosseur que la laine supergrosse. J'ai trouvé aussi des rap- ports entre le poil qui est sur d'autres parties du corps de cet animal et \qs autres sortes de laines ; mais ces observations ne sont pas assez confirmées. Je m'en tiens, pour le présent, aux échantillons réels d.Qs cinq sortes de laines. Ces échantillons étant appliqués, à deux pouces [ six centimètres ] de distance les uns des autres, sur une étofl^e noire exposée au grand jour , on place la laine que f on veut coFiiparer , entre les deux échantillons qui pa- raissent au premier coup-d'œil y avoir le plus de rapport. Supposons qu'elle soit entre le fin et le superfin ; en examinant attentivement ces trois objets, on reconnaît si la laine mise à l'épreuve ressemble plus à l'échantillon du fin qu'à celui du superfin ; dans ce cas elle 350 '^i^^ J^^ Laines de France est fine de première qualité : au contraire, si elle a plus de rapport avec l'échantillon du superfin qu'avec celui du fin , elle est super- fine de seconde qualité. Par ce moyen on saura de quelle sorte seront les laines, et de quelle qualité dans chaque sorte ; on en connaîtra mieux la valeur et le prix. On pourra choisir les béliers les plus convenables pour améliorer les laines d'un troupeau par leurs alliances avec les brebis, ou au moins pour les empêcher de dégénérer , comme il n'arrive que trop souvent par le défaut d'intelligence pour le choix des béliers. Ces objets n'étaient pas les seuls que j'avais en vue, lorsque j'ai recherché les moyens de constater cinq sortes de laines et de les faire connaître ; je me suis aussi proposé de com- parer exactement \qs laines de France, sur-tout \^s plus fines , avec celles àits pays étrangers, et de reconnaître à quel point de perfection j'étais parvenu par mes expériences pour l'amélioration // et dans l'extrait précédent. Après m'étre assuré que mes laines étaient parvenues au degré de superfin , il fallait encore les éprouver dans la fabrication du de Laine superjine du cru de la France. 3 6 1 drap, et comparer celui qui en serait fait, avec le drap de laine d'Espagne. L'année dernière [ 1783 ] , j'ai envoyé à l'entrepre- neur de la manufacture de draps de Château- du-Parc près Châteauroux en Berry , huit cent vingt -huit livres [quatre cent quatre kilogrammes ] de mes laines lavées à dos. Avant d'en faire le prix , il en a fabriqué à^s draps de différentes couleurs. Après ces épreuves, il s'est engagé à les payer au plus haut prix Ôlqs laines d'Espagne transportées en France , et à un moindre terme pour l'échéance , parce qu'il a reconnu dans les laines que j'ai améliorées, plus de force et de nerf, avec la même finesse à l'œil , la même douceur au toucher ; parce que non- seulement elles se sont tirées aussi fin à la filature , mais qu'elles ont souffert un tors beaucoup plus considérable sans se casser , et parce que les ouvriers ont trouvé que la chaîne des draps fabriqués avec ces laines, était plus nerveuse et plus forte qu'avec les laines d'Es- pagne. Quoique les miennes aient été filées et tissues dans le fort de l'hiver, les draps 3 6^2 Sur le premier Drap ont pris un foulage très-ferme, et sont devenus plus forts que les draps de laine d'Espagne faits en France : ils ont plus de rapports avec ceux que les Anglais fabriquent. Le manufac- turier s'est empressé de faire de ces draps forts avec \ts laines que je lui ai envoyées, parce qu'il croit qu'ils seront plus durables , qu'ils résisteront mieux à la pluie , et qu'ils auront un meilleur débit dans le commerce du Nord. A présent il va travailler à faire avec ces laines ^ts draps souples et moelleux , comme ceux que nous faisons avec les laines d'Espagne. La fabrique du premier drap de laine superflue du cru de la France , est un évé- nement important pour les manufactures et pour le commerce. Les moyens que j'ai donnés pour faire croître des laines superflues, d'après de longues expériences , dans plusieurs des Alémoires précédens et dans l'Instruction pour les Bergers , sont faciles et peu dispendieux; si nous \es mettons à exécution , nous pour- rons faire àes draps fins avec nos laines. La durée de cette amélioration est déjà prouvée par seize ans d'expériences sur les laines du de Laine superf/ie du cru de la France. ^6^ Roussillon, et par huit ans sur les laines d'Espigne. Il y a en France plusieurs exemples de l'amélioration des laines à un grand degré €le finesse : les propriétaires de troupeaux qui ont acquis des béliers dont la laine était plus fine que celle des brebis du pays , ont eu la satisfaction de voir leurs laines se perfec- tionner et augmenter de prix. Des béliers et des brebis d'Espagne se sont déjà perpétués pendant nombre d'années, dans plusieurs de nos provinces , sans avoir dégénéré : je suis très-convaincu , par ma propre expérience et par celle de beaucoup d'autres , que tous les pays montueux de la France penvent produire des laines superflues , et que nous aurons des laines très-longues dans les pâturages abondans de nos plaines *. * Je rappellerai ici les notes relatives à cet objet, que j'ai insérées aux pages 113, 166, 172., 285, 3 5:4 ; la Pratique Je l'éducation des moutons et de l'amé- lioration des laines, par tlandiin ; V Instruction sur la ■propagation des bêtes à laine fine , rédigée par Gilbert ; les comptes rendus à l'Institut national, et que j'ai déjà 3 ^4 ^^'' ^^ premier Drap J'ai vu avec plaisir les sages règlemens que l'administration provinciale du Berry a faits pour rétablissement d'une école de bergerie et de parcage , et je me suis empressé de donner un de mes Bergers pour en être le maître : j'enverrai aussi àts béliers de ma bergerie , qui m'ont été demandés pour cette province. Les bêtes à laine étrangères ne sont pas nécessaires pour multiplier en France les laines superfines et les laines longues * : des béliers cités, sur l'amélioration de nos laines; le Mémoire du C.*-'" Chanor'ier , sur un drap fabriqué avec des laines fines de son troupeau, &c. &c. (HuzARd). * Cette assertion est plus vraie aujourd'hui qu'à l'époque où Daubenton l'écrivait ; mais on ne peut cependant disconvenir que l'amélioration marchera d'au- tant plus vite , que nous introduirons davantage de bêtes à laine fine en France. Quant aux laines longues , si les expériences que nous suivons , continuent à avoir le même succès; si en laissant les bêtes à laine fine deux années sans les tondre, nous avons le double de longueur et de quan- tité, sans inconvéniens pour les animaux; nous n'aurons rien à désirer à cet égard ; nous réunirons en même temps la finesse et la longueur (Huzard). de Laine superjiiie du cru de la France. 3^5 choisis dans le Roussillon et dans ia Flandre, en produiront bientôt, si nous prenons de l'émulation comme les Anglais pour faire valoir nos troupeaux, et si le Gouvernement ia favorise. Peut-être le besoin nous rendrait- il encore plus actifs : si l'étranger refusait de nous vendre des laines superflues , nous ferions promptement des efforts pour faire croître de ces laines en France , plutôt que de renoncer à la fabrication et au commerce à^s draps fins. L'heureux succès à^s épreuves que j'ai faites avec soin sur les troupeaux et sur les pâturages, pendant dix-huit ans , m'encourage à les con- tinuer avec la même exactitude , dans tout ce qui peut contribuer à l'amélioration à^^ \>è.its à laine. ADDITION AU MÉMOIRE Sur le pre?nicr Drap de Laine superfuie du cru de la France. Lue à l'Académie royale des Sciences , le 2 3 août 178^. j_.ORSQUE j'ai lu un Mémoire à lAcadémie 5i]r le premier drap de laine superfine du cru de la France, on n'avait encore fabriqué que du drap fort avec les laines que j'ai améliorées. La mauvaise saison de l'hiver n'avait pas permis de les filer assez fin , et de \q% fouler assez pour avoir à^s draps souples. On vient de faire de cts draps avec mes laines , à la manufacture de Château -du-Parc. Le manufacturier a jugé qu'ils étaient aussi doux que ceux qui sont faits avec la plus belle laine d'Espagne ; et il a remarqué, dans chacune des opérations suc- cessives de la fabrique, que la laine améliorée avait un nerf particulier , c'est-à-dire, plus fort et plus sensible que celui de la laine d'Espagne. On avait déjà observé la même Sur le premier Drap de Laine &c, 3 67 qualité de laine , en fabriquant le drap fort dont il s'agit dans le Mémoire précédent. Ces observations donnent lieu de présumer que les laines qui seront améliorées dans l'in- térieur de la France, pourront être non -seule- ment aussi ivwQs , mais encore plus fortes et plus nerveuses que les laines superflues d'Es- pagne; et que cette force sera d'autant moindre avec la même finesse, que \qs troupeaux se trouveront dans les provinces de France \^s plus méridionales. Cette présomption est fon- dée sur mes propres expériences; et de plus, sur le produit de la grande importation de bêtes à laine qui fut faite, dans le quinzième siècle , d'Espagne en Angleterre. Les Anglais distribuèrent mille béliers et deux mille brebis de Castille dans leurs pro- vinces , chez difFérens particuliers : c'est là l'époque principale de l'amélioration des laines anglaises. Quel a été le produit de cette im- portation \ Qu'est devenue la laine superflue de Castille dans les provinces d'Angleterre î Elle a dégénéré de sa qualité de superflue ; mais elle a acquis une autre qualité; elle s'est j 6 8 Sur le prcmiei Drap accrue en longueur, 5ur un sol frais et fertile , dont les pâturages abondans sont entretenus par l'humidité àes brouillards. En considérant l'état actuel à^s laines de France , nous voyons que les plus fines se trouvent naturellement dans des lieux élevés, tels que le Roussillon , qui est au pied des Pyrénées , la Bourgogne près de la source de la Seine , le Berry près des sources de l'Indre et du Théols. Au contraire , les plus longues laines sont dans les plaines àçiS provinces les plus basses , sur-tout dans la Flandre. Ce fut dans ce pays et dans le Brabant, qu'il y eut au qua- torzième siècle une récolte de laine si abon- dante et si avantageuse aux habitans , que leur souverain, Philippe -le- Bon , duc de Bour- gogne , voulut, dit-on , en perpétuer la mémoire par l'institution de l'ordre de la Toison-d'Or. On dit que dans le dernier siècle on intro- duisit en Flandre une nouvelle race de bêtes à laine , que les Hollandais avaient tirée des grandes Indes et établie sur les bords du Texel. Cette race est encore aujourd'hui fort abon- dante en laine longue. A en juger par les indivivlus ëe Làhie superjine du cru de la France. 3 (0^ încIivrJiJS que j'ai dissèques, elle m'a paru différer des autres races par la conformaiion, car j'y ai trouvé sept vertèbres dans les lombes , tandis que je n'en ai vu que six dans les indi- vidus à^s autres races. Cette conformation annonce que la race des bêtes à laine de Flandre est susceptible d'une grande amélioration pour la taille de l'animal et pour la qualité et la longueur de sa laine. 11 est à croire qu'elle sur- passerait les meilleures races anglaises , quoi- qu'il y ait déjà quelques-uns de leurs individus dont la laine a jusqu'à vingt-deux pouces [soixante centimètres] de longueur. La nature se modifie de mille manières dans ies animaux domestiques , par \^s alliances ; nous en voyons tous les jours des exemples aussi incontestables qu'évidens. Les naturalistes conviennent que tous les chiens sont de même race; on en a de bonnes preuves. Cependant le grand danois est de très-haute taille en com- paraison des chiens les plus petits. Le poil du iévrier est court, tandis que celui du chien- loup est beaucoup plus long. Le mâtin a un poil gros et fort; au contraire, celui du Aa -^^-jQ Sur le premier Drap chien- bouffe , est lui et souple. Toutes ces diffcrentes races d'une même espèce, viennent principalement des alliances de difTcrens indi- vidus. L'espèce des moutons doit cire sujette aux mêmes variétés. Nous avons déjà beaucoup de races de ces animaux; nous en ferons autant que nous le voudrons, comme il ^'^w est fait, et comme il ^'t\\ fait tous les jours parmi les chevaux , les boeufs, les chèvres, les cochons, les lapins , les chats, &:c. C'est une loi géné- rale dans la nature ; tous les caractères des ani- maux, qui ne sont pas essentiels à leur espèce, peuvent changer , et former , pour ainsi dire , une infinité de races. Ces races se maintiennent aisément, si l'on a soin d'ailier leurs individus bien caractérisés, sans aucun mélange d'autres races. Nous avons des exemples toujours subsistans de cette suc- cession dans \^s races soignées des chiens de chasse , et même dans à^s races peu soignées, telles que les cochons de Siam , les chiens de Berger , les chats d'Espagne , &c. Une preuve encore plus convaincante, c'est mon expérience sur les races de moutons de Roussiilon et de Laine superjine du cru de la France. 371 d'Espagne , que j'ai maintenues pendant plu- sieurs années à une grande distance à^s pays dont elles sont originaires , et dans un ciiinat différent *. Je suis persuadé que le Gouvernement dis- cutera , avec autant de discernement que d'attention , les meilleurs moyens de favoriser l'amélioration ^Ç:s laines, et qu'ils seront exé- cutés avec cette sagesse, et cette prudence d'ad- ministration, si nécessaires pour faire réussir," dans un grand Etat, à^s pratiques d'agriculture nouvelles et importantes. * Le troupeau venu d'Espagne à Rambouillet, en I786 , s'est conservé parfaitement pur, sans aucun mélange , et les animaux ont acquis de la taille. J'ai déjà fait observer que le peu de jarre qu'ils avaient à leur arrivée est disparu. Cette expérience, faite dans un pays en général peu con- venable à l'espèce des bêtes à laine, est sans réplique, et vient à l'appui de celles citées par Daubenton. On peut y ajouter encore la conservation de la race des bêtes à laine pure d'Espagne , depuis près d'un siècle, en Suéde, en Dannemarck et dans quelques autres parties du Nord de l'Europe (Huzard). a 2 OBSERVATIONS Si/r Id coinpûYd'îson de la nouvelle Laine siijerfine de France , avec la plus belle Laine d'Espagne, dans la fabrication du Drap. Lues à la rentrée publique de l'Académie royale des Sciences, le \6 novembre 1785. X^OUR constater un fait de physique dans les arts, il faut observer long-temps et multiplier les épreuves ; c'est d'après ces principes que j'ai travaillé à l'amélioration àes laines de France au degré du superfin. J'ai commencé pur bien m'assurer que j'avais amélioré des trou- peaux de laines grossières au degré de finesse dv\ superfin , et que j'avais maintenu dans cet état les laines d'une race de moutons du Rous- sillon penciant dix-huit ans, et celles d'une race de moutons d'Espagne pendant neuf ans. Ensuite j'ai fait faire plusieurs essais de ces laines dans la fabrication au drap aux manu- factures de Châîeau-du-Parc , d'Abbeviile et de Louviers, pour savoir si eljes pourraient Laine superflue de France &i\ 373 suppléer \&s laines d'Espagne, qui, jusqu'à présent, ont été absolument nécessaires pour faire âi^s draps fins. J'ai déjà rendu compte à l'Académie, de la fabrication d'un drap fait à la manufacture de Château-du-Parc en Berry y avec la laine que j'ai améliorée dans ma bergerie en Bourgogne. Le manufacturier a reconnu que cette laine avait plus de force et de nerf que la laine d'Espagne, avec la même finesse à l'œil et la même douceur au toucher ; non-seulement elle s'était tirée plus fin à la filature, mais aussi elle avait souffert un tors beaucoup plus con- sidérable sans se casser , et la chaîne du drap s'était trouvée plus nerveuse et plus forte. Quoique la laine eût été filée et tissue au fort de l'hiver, le drap avait pris un foulage très- ferme, et était devenu plus fort que les draps de laine d'Espagne faits en France dans l'été. Le même manufacturier fabriqua avec la même laine améliorée dans ma bergerie , un drap plus souple et aussi doux que ceux qui sont faits avec la laine d'Espagne. On a fabriqué d'autres draps avec la même Aa 3 3 74 Lûîne superfne Ae France iaine, à Abbeville et à Louviers. M. Berner, intendant de la géiiéraliié de Pari^ , qui s'oc- cupe à réunir dans l'ccole vétérinaire d'Alfort, toutes les parties de l'art vétérinaire et de l'économie rurale, me demanda, sur la fin de 1783, à^s bêles à laine de ma bergerie , pour faire à^s expériences à cette école, sur i'amélioration (^^s troupeaux. Indépendamment de l'intérêt que je prends au succès de l'art vétérinaire, et du désir que j'ai de pouvoir y contribuer , je souhaitais qu'il y eût près de Paris un petit troupeau à^s bctes à laine que j'ai améliorées au point du superfin , et que j'y ai maintenues. J'ai cité pour preuves de ces deux faits , dans l'instruction pour les Bergers, les troupeaux de ma bergerie ; mais comme elle est à cinquante lieues [vingt -cinq myria- inètres] de Paris, je desirais que l'on pût voir plus près de cette ville, au moins une petite partie de ces troupeaux. Je lis venir à la ménagerie de l'école vétérinaire quatre béliers et neuf brebis de ma bergerie *. * A celte époque, Dauhenlon occupait une chaire d'économie rurale à i'école vétérinaire d'Alfort. 11 lu comparée à celle d' Espagne. 375 Ce petit troupeau ayant été tondu en 1784, M. Bertier désira d'en faire une épreuve pour la fabrication du drap, et envoya chez M. Van- Rohais , à Abbeville, le produit de cette tonte, qui était de trente-sept livres [dix-huit kilo- grammes] de laine en toisons entières lavées à dos. On en fabriqua une pièce de royale de vingt-six aunes un quart [trente mètres cent dix-sept centimètres] , sur cinq huitièmes [soixante-quatorze centimètres] de large; elle fut remise à M. Bertier , qui la fît voir à la So- ciété royale d'agriculture de Pa^^is. Ce drap fut présenté au roi par M. de Calonne , contrô- leur général àes finances , comme un drap de construire dans le parc de cette école, une bergerie semblable à celle qui est décrite dans l'Instruction pour les Bergers , et gravée Planche II ; elle subsiste encore aujourd'hui. Alors l'école vétérinaire pouvait s'enorgueillir déposséder aussi pour professeurs Vicq-d' A'^yr ^ Fourcroy , Brous- sonet ; mais toutes ces chaires, à l'existence desquelles nous devons , malgré leur peu de durée , d'excellens ouvrages, furent comprises, ainsi que le troupeau d'expé- riences de Daubenton , dans les réformes nombreuses qui suivirent la retraite de M. ih Culcniie du ministère des finances (Huzard). Aa 4 7y6 Laine superflue de France iaiiie superfine Jli cru de ia France. M. Van- Robais avait écrit à M. Berîier , que le déchet de cette iaine avait été à-peu-près le même que celui de la laine d'Espagne, et le filage et l'ap- prêt absolument les mêmes, et qu'en comparant ia royale qu'il avait faite, avec une royale sem- blable fabriquée avec la laine d'Espagne , il faudrait être connaisseur pour en constater ia difîtrence. Toujours est-il certain , ajoute M. Van-Rohais , qu'il n'y en a aucune tant sur le filage que sur i'apprêt. J'ai envoyé à M. Jean- Baptiste Decretot , manufacturier à Louviers, soixante-deux livres [trente kilogrammes] de laine de ma bergerie. M. Décrétât voulant faire, avec la plus grande attention , un essai de cette laine, pour la fabri- cation du drap , s'est proposé de la comparer à ia laine d'Espagne , dans toutes les opérations nécessaires pour cette fabrique; afin de donner à cette expérience la plus grande authenticité, il a appelé l'inspecteur et \ts gardes-jurés de la manufacture de Louviers, pour en être té- moins. On a pris trois échantillons de la laine de ma bergerie, en suint : l'un a été remis à comparée à celle d'Espagne. 377: l'inspecteur , i'autre au bureau de la munufac- ture, et le troisième à M. Décrétât, Les mêmes opérations ont été faites sur fa plus belle des laines d'Espagne, que l'on ap- pelle Léonaise impériale , et qui s'est vendue cette année 5 livres i 5 sous [ 5 francs 68 centimes] ia livre [cinq hectogrammes], et sur une autre laine d'Espagne , de qualité inférieure , que l'on appelle Moline , et qui se vend i livre 10 sous [ I franc 49 centimes] la livre [cinq hectogrammes] moins que l'impériale. On a pris de chacune de ces deux laines d'Espagne , à.^s quantités égales à celles de ia laine de ma bergerie; elles ont été traitées toutes les trois séparément par les mêmes procédés , avec les mêmes quantités à^s mêmes drogues , par les mêmes ouvriers et dans le même temps , afin, qu'il n'y eût aucune différence dans la main- d'œuvre, ni aucun changement dans la tem- pérature de l'air , qui pût influer sur ia prépa- ration de ces laines. La laine de ma bergerie a eu plus de déchet au dégrais que celle d'Espagne ; elle a très- bien pris la teinture ; elle s'est très-bien filée '^y'è Lûine superfine t^c France et même un peu plus fin que la léonaise impé- riale. La laine moline d'Espagne s'est plus mal filée que la mienne et que l'impériale. On a fait une pièce de drap avec chacune âes trois laines mises en expérience. Ces trois draps ont été foulés dans la même foulerie et dans la même pile , c'est-à-dire dans le même vase , à la suite les uns ^qs autres , pour ne pas risquer qu'un changement de température causât dans la manière de iouler, d'autres varia- tions que celles qui viendraient de la différence des laines et àes filatures. Le drap fait avec la iaine de ma bergerie a foulé aussi facilement et a mis le même temps à fouler que le drap fait avec la laine léonaise impériale ; celui-ci avait, après cette opération , une demi -aune [cinquante-neuf centimètres] déplus que le mien. L'expérience dont il s'agit n'est pas en- core terminée , comme M. Décrétât me l'avait promis ,pour l'apprêt des draps; mais il vient . de m'écrire qu'il peut m'annoncer dès-à-présent que mon drap prend un bel apprêt. Il résulte de cet exposé , que la laine de ma bergerie a foulé aussi facilement , et dans le comparée à celle d'Espagne. 3 75? même temps que la plus belle laine d'Espagne, qui est la léonaise impériale , et qu'elle l'a surpassée pour la filature , puisqu'elle a file plus fin ; elle a pris un aussi bel apprêt. Son déchet a été à peu-près le même, suivant M. Van-Rohaïs ; mais elle a plus perdu, sui- vant M. Décrétât : je vais faire voir les causes de cette difitrence. Les laines sont lavées avec l'eau simple, dans ^es corbeilles , après la tonte , ou sur le corps du mouton avant qu'il soit tondu ; ensuite le manufacturier dégraisse \qs laines avec l'urine pour en ôter le suint , parce que l'eau ne peut le dissoudre. En même temps que le dégrais emporte le suint , il enlève aussi ce qui peut être resté de matières étrangères dans la laine après le lavage : par conséquent si la laine im- périale a été mieux lavée que celle de ma bergerie , elle a dû perdre moins de son poids par le dégrais, sans être de meilleure qualité. Cette différence de poids , après le dégrais , doit donc varier comme le lavage , et comme la quantité et la qualité du suint dont la laine était chargée. Aussi M. Van-Robais a-t-il 3 s o Lûine superfine de France observé que la laine du petit troupeau que j aï fait venir pour l'école vétérinaire, avait eu à- peu-près le même déchet que la laine d'Espagne. Il m'a paru que le suint était plus abondant sur les laines superflues que sur les laines grossières; et je crois que cette graisse rend la laine plus onctueuse , plus douce et peut- être plus hne : mais je ne sais quelle influence elle peut avoir dans la fabrication à^s draps ; je n'ai point fait d'expériences à ce sujet , ainsi je n'ai point d'opinion. Il y a encore une autre cause de la différence de poids qui s'est trouvée entre les deux laines dont il s'agit , après le dégrais ; c'est que la laine de ma bergerie n'avait point été triée; les toisons étaient entières. On n'en avait pas ôté , comme on le fait en Espagne, la seconde laine et la tierce, qui sont \ts plus grosses, pour ne laisser que la prime, que l'on appelle vière-laine , parce que c'est la plus belle et la plus fine. La laine la plus grossière d'un mouton est aussi la plus sale , parce qu'elle se trouve sur les parties de son corps qui portent sur la terre et sur le fumier lorsqu'il se comparée à celle d'Espagne. 3 31 couche, et qui sont salies par ses excrémens. Cette laine doit perdre au dégrais plus de son poids que la prime ; il ne faut donc pas être surpris que la laine de ma bergerie, qui avait la seconde et la tierce, ait plus perdu que l'impériale dans une épreuve qui en a été faite, et que son déchet ait été à peu-près le même dans une autre épreuve. M. Décrétât m'a prévenu pour cette explication ; il ajoute que le défaut du triage dans ma laine , a aussi été cause que le drap qui en a été fait , avait une demi-aune [cinquante-neuf centimètres ] de moins que celui de la laine impériale ; mais il y a lieu d'être surpris de ce que Li laine de ma bergerie , sans avoir été triée , ait filé plus fin que la plus belle prime d'Espagne. Les soins que j'ai mis pendant nombre d'années à l'amélioration des troupeaux, m'ont toujours donné de la satisfaction. J'en ai beau- coup aujourd'hui par les preuves authentiques que je viens de rapporter, et qui constatent que la laine de ma bergerie a égalé, et même surpassé à quelques égards , la plus belle 382 L{i'iiie superflue fie France &c. laine d'Espagne dans la fabrication à^s draps. Ce succès de mes expériences m'encourage à continuer mes soins pour l'amélioration des troupeaux de la France. On trouve toujours quelque opposition mal fondée, lorsqu'on pro- pose au public èiÇis choses nouvelles , quoi- qu'elles soient fort miles et bien prouvées : mais dans le genre dont il s'agit, les raisonne- mens sont superflus ; il me suffit de montrer les troupeaux à laine superflue que j'ai améliorés, et les draps que l'on a faits avec cette laine. Je vois avec plaisir que beaucoup de par- ticuliers s'occupent de cette amélioration. J'exhorte les propriétaires de terres et les fermiers , à donner de l'attention à leurs troupeaux ; le soin qu'ils y mettront leur profitera beaucoup, par la valeur des moutons , par le prix éits laines, par le produit du parcage et par les fumiers faits en plein air, dont l'activité pour fertiliser les terres est plus grande que celle èiÇ^s fumiers qui se font dans des étables. ADDITION Aux Observations sur la comparaison de la nouvelle Laine superflue de France , avec la plus belle Laine d'Espagne , dans la fabrication du Drap. Lue à l'Académie royale des Sciences, le 29 mars 1786^. iVl. Decretot , manufacturier à Louviers , ayant terminé toutes \ç:s opérations et \qs ob- servations qu'il se proposait de faire , pour comparer le drap fabriqué avec la laine de ma bergerie aux laines d'Espagne , moline et iéonaise impériale, m'a écrit, le 14 novembre 1785 , la lettre suivante : « Monsieur , j'ai différé de quelques jours à » vous faire passer le résumé que je vous avais " annoncé, parce que je voulais voir, avant de » le faire , l'effet de la presse sur le drap « d'impériale et sur celui de la moline. Vous " aurez vu facilement par vous-même, qu'il » résultait de tous les détails de mes deux >» lettres , i .° que votre laine dégraissait bien , 384 Ldi/ie superfine de France » c'est-à-dire qu'elle lâchait facilement son '> suint; " 2.° Qu'après le dégrais , le battage et le » triage , elle tombe environ aussi près du î> tiers, que la laine d'Espagne tombe piès du- » quart ; ce qui fait une différence d'environ '> un dixième à l'avantage de l'impériale. Cette » différence doit provenir, au moins en très- » grande partie , à^s secondes et à^s tierces , » qui n'ont point été retirées dans votre ber- » gerie , comme elles le sont en Espagne , » dans la proportion du quart au cinquième; " 3.° Que votre laine a bien pris la teinture; " 4.^ Qu'elle s'est très-bien filée , et même « d'environ un vingt-cinquième plus fin que " l'impériale ; » 5.° Que le tisserand en a fait une très- >' belle toile; « 6.° Qu'elle s'est foulée aussi facilement " et dans le même temps , mais moins fort que » celle d'Espagne ; ce qui n'est pas étonnant , » vu que les secondes et tierces , lorsqu'elles » sont grossières, ne foulent pas aussi fort , et » ne garnissent pas autant que les primes ; /•" comparée à celle cf Espagne. 385 îï 7'° Qlic votre demi-pièce s'est très-bien »> apprêtée , mais qu'il a fallu la ménager au M tondeur, un peu plus .que l'impériale, qui w ayant feutré davantage , a fourni plus de »' laine dans les apprêts. " Les nuances de ces trois draps diffèrent " un peu, et cependant ils sont teints sur la " même dose: cela vient, ou d'un peu plus » ou moins de chaleur , ou d'un peu plus ou » moins d'eau dans la chaudière, ou de ce " que les laines y sont restées un peu plus »> ou moins de temps. « II est bon d'observer que la teinture de »' cette couleur (olive légère) àes trois draps » ne fatigue pas les laines , mais qu'elle en laisse » aussi beaucoup plus voir les défauts de qua- » lité et de fabrication , que les couleurs »> très-foncées qui les couvrent , et qui , en >» attendrissant les laines fortes ou sèches, les " raffinent et leur font rendre le même effet » que celles qui sont plus fines. La vôtre a » très-bien supporté cette épreuve , et peut w être assimilée aux laines d'Espagne de 1.^ » première classe. Bb 3 8 (> Laine superjine Je France '> Comme vous le voyez par votre coupon »> que je vous envole , votre drap est très-fin »> et bien beau : comme il a fouie moins fort » que celui de la laine de l'impériale, il est »» un peu dans le genre des royales , ou draps » d'été. 11 était question d'un essai comparatif, >> et non pas d'une opération particulière sur »> votre laine : mais je vois par l'expérience , » que , pour en faire des draps forts et garnis, »> il faudrait, i.° en retirer les secondes et w tierces , opération qui se ferait plus faci- « lement sur la toison entière dans votre » bergerie , que dans notre manufacture , M puisqu'elle consiste à mettre de côté les » laines du ventre, 6.QS pattes, du dessous de *> la croupe , du dessous à^s cuisses et des » épaules. « 2.° 11 faudrait faire fouler les draps plus » lonor-temps et plus fort ; c'est ce que je ferai ->* sur la pièceque jedois mettre en fabrication. » Ayant fait fabriquer des draps avec la laine de ma bergerie, dans les manufactures duBerry, d'Abbeville et de Louviers , pour savoir si elle en ferait d'aussi fins que la laine d'Espagne, j'ai comparée à celle d Espagne. 387 encore voulu savoir si elle était susceptible d'une aussi belle teinture que celle de i'écar- late. Pour en faire l'essai , j'ai remis à MM. <^e Julienne , Oger et compagnie , propriétaires des manufactures royales de draps et teintures des Gobeiins, cent livres [cinquante kilogrammes] de la laine de ma bergerie. M. Oger , après en avoir fabriqué une pièce de drap écarlate, m'a fait part de ses observations par la lettre sui- vante, du i,^'' mars 178 d: écarlates , avait étc triée et lavée par prime, " seconde et tierce , comme on le fait en » Espagne, la diOcrence n'aurait pu être qu'en » faveur de votre laine de première qualité. 5^ Nous sommes persuadés que si vous " voulez prendre la peine de faire faire ce » triage et lavage à l'avenir , nous n'éprou- 5> verons pas plus de déchet que celui que " nous avons sur les laines d'Espagne, qui « perdent dix livres [cinq kilogrammes] sur >' cent livres [cinquante kilogrammes] , au lieu " de vingt livres [dix kilogrammes] que les « vôtres ont perdues , ce que nous attribuons " aux tierces et secondes particulièrement , qui »' se trouvant beaucoup plus courtes, et s'é- '> chappant au battage , nous ont fait une » différence d'environ un vingtième de moins :» sur la longueur delà pièce, quoique nous » ayons mis autant de trame et de chaîne que » dans nos autres draps fabriqués en laine » prime léonaise , dont la finesse contribue V à faire entrer plus de trame. '» Quoi qu'il en soit , i]ous vous payons cette comparée à celle A' Espagne. 385; » laine le même prix que celle d'Espagne, " et nous vous retenons toutes celles que vous »> pourrez avoir par la suite , dont nous vous " aurions obligation de nous donner la préfé- >' rence. »> Nous desirons bien sincèrement que tous " les propriétaires de troupeaux aient connais- » sance de cette épreuve , et fassent leur pos- » sibie pour vous imiter dans les soins que vous '> avez pris pour arriver à ce point de perfec- '» tion. Ce sera payer , en quelque sorte, le tri- » but d'éloges qui vous en est dû , et dont toutes " \çs manufactures vous seront éternellement » reconnaissantes ; d'autant plus que même en » se soumettant à payer les droits énormes que >^ l'on impose tous les jours en Espagne, elles » ne sont pas sûres d'en avoir long- temps pou]: » leur consommation. » Les toisons employées pour la fabrication (\es draps dan5 les manufactures du Berry , d'Abbe- ville, de Louvîers et àes Gobelins, venaient de béliers et de brebis du E^oussillon et d'Es- pagne, et de ces races alliées avec des brebis de t'Auxois ,. de Flandre, d'Angleterre , de Marox. Bb 3 3po Laine superfine de France et du Thibet , dont les laines ont été améliorées dans ma bergerie, au degré de siiperfin du Roussillon et d'Espagne. La race du Roussillou s'est maintenue à ce degré depuis 1767 jus- qu'à présent , et la race d'Espagne depuis I yyji sans que pour les soutenir j'aie introduit dans ma bergerie aucun nouveau bélier , ni aucune nouvelle brebis du Roussillon ni d'Es- pagne, afin que l'on ne puisse attribuer la durée de l'état de superfin des laines , au renouvel- lement des races primitives tirées du Roussillon et d'Espagne. Quoique la laine de ma bergerie, dont on a fait àes draps , n'ait pas été triée, ni aussi bien lavée que la laine d'Espagne , cependant elle a filé plus fin dans la manufacture de M. Décrétât n Louviers , et elle a pris un aussi beau blanc au dégrais , et ensuite une aussi belle teinture d'é- carlate à la manufacture de MM. de Julienne et Oger aux Gobelins. Les manufacturiers, au premier coup d'œil , en la recevant, n'en avaient pas de si belles espérances, parce qu'ils n'y voyaient pas les mêmes apparences que dans la laine d'Espagne : en effet , ce n'était pas de iomparée à celle d Espagne. 391 la laine d'Espagne, mais de la laine de France, recueillie en Bourgogne, au milieu du royaume. Ces fausses apparences venaient de ce que cette laine n'était pas triée : on avait laissé dans \qs toisons la laine la plus grossière et la plus sale, que l'on appelle seconde et tierce , qui ont été supprimées des toisons de laine que l'on ne reçoit d'Espagne qu'en prime , qui est la plus fine et la plus blanche de chaque toison. Dans les manufactures où l'on ne fabrique que (\qs draps fins , comme celles d'Abbevilie, de Louviers et des Gobelins , on n'est pas exercé à faire le triage à^^ laines ; aussi a-t-on employé , contre mon intention, celles de ma bergerie, sans les avoir triées. Cependant elles ont filé plus fin ; elles sont devenues aussi blanches , et elles ont pris une aussi bonne teinture que \q% laines d'Espagne les mieux triées. J'ai donc lieu de présumer qu'elles auront encore de meilleures qualités lorsque je \qs aurai fait trier à ma ber- gerie, à la tonte prochaine, au lieu de m'en rapporter aux manufacturiers pour cette opé-, ration. En faisant laver les laines de ma bergerie Bb 4 5 0 2 Laine super fine de France avec autant de soin qu'elles le sont en Espagne, j'empccherai certainement, de l'aveu même des manufacturiers , qu'elles n'éprouvent plus de déchet au dégrais que les laines d'Espagne , comme le disent MM. Décrétât et Oger ; cependant M. Van-Robais a assuré que leur déchet était à-peu-près le même que celui àt^ laines d'Espagne , et qu'il n'y avait eu aucune différence , tant sur leiilageque sur l'apprêt. Au fond , la différence de déchet a moins de rapport aux qualités essentielles à^s laines, qu'àl'intérêt pécuniaire, parce cjue le manufacturier perd sur les laines qu'il a achetées , le poids àes ma- tières étrangères à cette marchandise , qui au- raient dû être emportées par le lavage avant que la laine eut été vendue. Je ne pouvais prévoir les petits inconvéniens dont j'ai fait mention , qu'après avoir été instruit par les observations des manufacturiers, dans les épreuves qu'ils ont faites de ma laine pour ia fabrication du drap. Je ne négligerai pas de prévenir ces inconvéniens ; mais je ne suis pas filché qu'ils soient arrivés , puisqu'ils prouvent que cette laine mal lavée et sans aucun triage, comparée à celle J Espagne. ^()^ s'çst soutenue dans la comparaison qui en a été faite avec la plus belie laine d'Espagne , qui est la léonaise impériale ; qu'elle l'a même surpassée pour la finesse , ayant filé plus fin d'un vingt-cinquième , et enfin puisqu'elle a été estimée et payée au même prix que la laine d'Espagne. Nous avons confirmé toutes les observations de Daubenton sur la fabrication des draps, par celle» que nous avons fait faire à la manufacture des C.*^"* Leroy et Roui , de Sedan , avec des laines fines et améliorces , les C.'^"5 Chauorier , Tessïer , G//^^rf et moi. On peut voir a ce sujet le mémoire du C.'" Chauoriër , sur le drap labriqué avec la laine de son troupeau, et les différens comptes que nous avons rendus à l'Institut national sur le troupeau de Rambouillet, Mais il est une autre observation importante au com- merce et aux manufactures de France , que je crois devoir faire connaître ici. Si nous avons un million de bêtes à laine fine et en amélioration , comme nous" sommes fondés à le croire d'après les relevés qui nous ont été fournis ; si ce ■Hiiilion de bêtes dépouille cinq livres [ vingt-cinq hecto- grammes ] de laine par bête, ce qui est basé au pius bas , nous avons cinq millions de livres [ deux cent quarante- trois mi!Ie neuf cent deux myriagrammes ] pesant de laine en suint, qui produisent deux millions de livres [ cent qua- rante-six mille trois cent quarante myriagrammes] pesant 3 p4 Laine super jiiie de France &c. de laine lavée , en estimant le déchet du lavage aux trois cinquièmes; ce qui n'a pas lieu pour les laines métisses. Ces deux millions de livres [ cent qnarante-six mille trois cent quarante myriagrammes ] de laine lavée donnent A la fabrication un million d'aunes [ un million cent quatre-vingt-huit mille mètres] de drap, avec lequel on peut habiller cinq cent mille hommes , à deux aunes [ deux mètres trente-six centimètres ] par habit. Voilà une masse déjà assez considérable de laine fine et amé- liorée, pour laquelle il n'y a eu aucune exportation de numéraire, et qui est toute entière du cru de la France : il est à désirer qu'elle augmente et se perfectionne au point de nous mettre à portée de nous passer entièrement des laines de l'étranger pour la fabrication de nos draps (HUZARD). INSTRUCTION Sur le Parcage des Bêtes à laine , Publiée par ordre du Gouvernement, en 1785. 01 l'usage de faire parquer les bêtes à laine sur les terres destinées à la culture du froment et même de beaucoup d'autres plantes , est avantageux dans \qs années ordinaires , il devient indispensable cette année , pour sup- pléer à la disette des pailles , et pour empêcher que les désastres de la sécheresse n'influent sur les récoltes suivantes *, C'est dans la vue de répandre de plus en plus cette pratique importante , de l'introduire dans \qs provinces où elle n'a pas lieu, d'engager dans les autres les cultivateurs à mettre plus de bêtes à laine au parc ; enfin pour leur donner des principes * Le printemps et l'été de 1785 furent excessivement secs ; les pâturages furent brûlés , et il périt beaucoup de bestiaux faute de nourriture. La Société d'agriculture de Paris et le Gouvernement publièrent et répandirent plusieurs instructions qui, comme celle-ci, tendaient à rendre les effets de la sécheresse moins funestes (Huzard). 35>^ ^'^ir le Parcage certaiiis qui puissent leur servir de règle, que la présente instruction a été rédigée. De l'étendue du Parc , et de la inan'tèrc de le former. Faire parquer les moutons , c'est les reiT- fermer dans une enceinte de claies , sur la portion de terrain qu'on veut fertiliser. Une bète à laine peut fumer, dans un parc, environ dix pieds carrés [ cent cinq décimètres carrés ] de surface : un troupeau de trois cents bêtes féconderait par conséquent trois mille pieds carrés [trois cent quinze mètres carrés] eu lin seul parc ; et si on le change de place trois fois dans \^s vingt-quatre heures, il ne faudra guère plus de cinq jours pour fumer un arpent , mesure de roi , c'est-à-dire , un espace de cent perches carrées , de vingt-deux pieds chacune [ cinquante ares * ] : on fumera donc avec trois cents bêtes , environ six arpens [trois hectares] par mois ; et comme le parc peut durer trois à quatre mois , un fermier qui a * Voyez la note que j'ai ïmérée page i<)i (HuZARDJ. Je s Bel es à Ldine. 3^7 trois cents bétes à laine fumera facilement vingt arpens [dix hectares]. Les claies qui forment le parc , doivent réunir deux qualités ; il faut qu'elles soient assez hautes pour que \qs loups ne puissent pas sauter par -dessus , et en mcme temps qu'elles soient assez légères pour que le Berger puisse \es transporter facilement. La proportion la plus ordinaire est de quatre pieds et demi à cinq pieds [ un mètre cinquante centimètres à un iliètre soixante-sept centimètres ] de hau- teur, et de sept, huit ou neuf pieds [deux ou trois mètres] de longueur : on les construit de baguettes de coudrier, ou de tout autre bois léger et flexible , entrelacées entre àQs mon- tans un peu plus gros que les baguettes. On en fait aussi avec d^s voiiges assemblées ou clouées sur des montans. On laisse aux claies faites avec le coudrier trois ouvertures placées à la hauteur de quatre pieds [un mètre trente- quatre centimètres]; l'une au milieu, de six pouces [seize centimètres] de largeur sur un pied [trente-trois centimètres] de longueur; les deux autres aux deiix bouts : ces deux 3^8 Sur le Parcage dernières de trois pouces [huit centimètres] seulement de largeur, sur un pied [trente-trois centimètres] de longueur, servent à passer ie bout Aqs crosses destinées à soutenir les claies. On donne le nom de crosses à des bâtons de sept, huit à neuf pieds [deux à trois mètres] de longueur , ayant au gros bout une cour- bure qui forme patte, qui est percée d'un trou , et qu'on fixe en terre avec un piquet ; le bout le plus menu , destiné à passer dans les ouver- tures des claies , est percé de deux trous où l'on place i\Qs chevilles de neuf à dix pouces [vingt-quatre à vingt-sept centimètres] de long : ces chevilles sont espacées et disposées de manière qu'en faisant anticiper deux claies l'une sur l'autre, au point que l'ouverture de ia droite de l'une réponde à celle de la gauche de l'autre , les deux claies se trouvent serrées l'une sur l'autre par les deux chevilles lorsque le gros bout de la crosse touche à terre. Lorsqu'un Berger veut former un parc, il ie commence communément au coin du champ; il y dispose ses claies carrément, en attachant celles de l'angle avec d^s ficelles ; il soutient des Bêtes à Laine, ^^p toutes les autres par le moyen à^^s crosses. La crosse entre aisément , toute armée de %^s che- villes , dans les ouvertures correspondantes àts deux claies, en présentant les chevilles selon la longueur ; on ne fait passer que la première cheville, et, retournant la crosse à l'équerre , on tient les deux claies prises entre \t^ deux chevilles qui débordent de trois à quatre pouces [huit à onze centimètres] de chaque côté \qs deux montans , l'ouverture étant moins large que longue : l'une de qqs chevilles se trouve ainsi derrière le montant, et l'autre devant; ensuite on abaisse contre terre le gros bout de la crosse , et l'on enfonce avec un maillet la clef ou le piquet qui, traversant la patte de la crosse, assure tout l'édifice. Pour transporter chaque claie , le Berger passe le bout de sa houlette, ou souvent même le bout d'une crosse , lorsqu'elles sont assez fortes , dans l'ouverture qui est au milieu de la claie ; il appuie son dos contre cette claie; il la soulève et la porte en faisant passer la houlette sur son épaule, et en la tenant ferme avec \qs deux mains. On peut aussi transporter 40 0 Sur le Parcage ies claies en passant ie bras droit à travers la voie du milieu. Lorsque le parc a été une fois commencé au coin du champ , on le cpntinue de proche en proche dans toute son étendue , en ne rele- vant jamais à chaque changement que trois côtés de claies ; le quatrième sert pour le nou- ■ veau parc. Le Berger doit toujours avoir soin de tracer son parc pendant le jour, et d'en marquer les extrémités avec àcs piquets garnis de chiffons blancs , afin qu'il les puisse aper- cevoir pendant la nuit lorsqu'il changera le parc , et qu'ils lui servent de guide. On peut éviter cette difficulté , et ménager la peine du Berger , en faisant le jour un parc divisé en deux parties par une cloison de claies; le Berger n'a qu'à faire passer les moutons de l'une dans l'autre pour changer le parc : cette pratique est indispensable dans quelques provinces , pour éviter que les bctes à laine ne soient exposées à devenir la proie àes loups pendant qu'on • change le parc ; elle a un autre avantage, c'est de fumer avec plus d'égalité. On a observé^ que les bêles à laine fument beaucoup plus abondamment des Béîcs à Laine. 40 r abondamment dans la première moitié de la nuit que dans la seconde : on dispose donc la rancçce intérieure des claies qui sépare le parc du soir de celui du matin, de façon que la surface de celui-ci soit à celle du premier dans la proportion de deux à trois; alors \^ fumure se trouve très-égale. C'est la méthode d'An- gleterre et celle du pays de Caux [département de la Seine-inférieure] : elle exige un plus grand nombre de claies ; mais la répartition plus égaie de l'engrais, la sûreté des moutons d?!n5 les pays exposés aux loups , et en tout pays la diminution de la peine du Berger, qui n'a qu'une claie intérieure à lever pour changer ses moutons de parc , et qui, par conséquent, fliit son devoir avec plus d'exactitude, doivent faire préférer généralement cette méthode. La grandeur du parc doit être proportionnée au nombre de bêtes à laine que l'on veut faire parquer , et à la quantité de terre que chaque bête fertilise. On a vu plus haut que chaque bête à laine pouvait fertiliser une éten- due de dix pieds carrés [cent cinq décimètres carrés]; ce calcul est relatif au parc du soir. Ce 40 2 Sur le Parcage Il ti,i aise , d'après cela , de proporuonner le nombre des claies à la force du troupeau : par exemple , il faut pour un parc de cinquante bêtes, douze claies de sept à huit pieds [deux mètres trente-cinq centimètres à deux mètres soixante-huit centimètres] de long, ou de neuf à dix pieds [trois mètres à trois mètres trente- six centimètres] : et pour un parc de quatre- vingt-dix bètes , douze claies de dix pieds [trois mètres trente-six centimètres] ; il en faut deux de plus si les claies n'ont que neuf pieds [trois mètres] , et quatre de plus si elles n'ont que huit pieds [deux mètres soixante-huit ccjiti- mètres]. Il est aisé de calculer de même ce qu'il faut de claies pour un parc double, quand on veut éviter au Berger la peine de le changer pendant la nuit. Ces calculs sont encore susceptibles de quelques variations, selon la taille et la force A^$ bctes à laine : il faut ww plus grand espace pour la haute et longue race anglaise et fla- mande; il en faut un moindre pour la petite race berrichone ou espagnole. L'intelligence du propriétaire doit suppléer à ce qu'on ne r (les Betes à Laine, ^05 peut lui dire avec précision , faute Je con- naître de quelle race sont ses moutons. Le parc le plus petit que l'on puisse faire est de cinquante bêtes ; autrement la dépense nécessaire pour l'entretien du Berger excéderait le bénéfice : mais plusieurs cultivateurs peuvent réunir leurs troupeaux pour les faire parquer ensemble sous la conduite d'un même Berger; de même un cultivateur industrieux peut louer des moutons pour le temps du parc seulement, -et réunir plusieurs petits troupeaux pour former un parc plus considérable. De la inanïh'C de gouverner un Parc, La manière de gouverner le parc n'est pas la même dans toutes les saisons : dans \qs longs jours , on y fait entrer le troupeau une heure après le soleil couché, c'est-à-dire, vers neuf heures; alors, comme les herbes ont beau- coup de suc , comme la fiente et \es urines sont très-abondantes , un parc de quatre heures suffit pour amender la terre , et on le chancre trois fois depuis le soir jusqu'au matin ; la première à une heure du matin , la seconde Ce 2 404 Sur le Parcage à cinq heures , et la troisième à neuf heures du miuiii. Les derniers parcs 5e font de jour ; et on peut même se dispenser de \qs eniermer de claies , parce qu'on n'a point également à craindre d'clre surpris par les loups : il suffit de placer \es chiens de manière qu'ils con- tiennent les moulons dans l'espace destiné au parc; c'est ce qu'on nomme parquer en blanc. On peut au surplus avancer ou reculer le clian- gemeiit des parcs lorsqu'on le juge à propos; mais il faut alors les faire de grandeurs inégales, et leur donner d'auîani plus d'étendue que les hêîes doivent y séjourner plus long-temps. Lorsque le mois de septembre [fructidor et vendémiaire] arrive, les nuits sont plus lon- gues ; les bêtes à laine ont moins de temps pour pâturer; les herbes ont moins de suc; les urines et la fiente sont moins abondantes : il faut alors ne faire que deux parcs par nuit ; et si l'on continuait à parquer pendant l'hiver, on n'en ferait qu'un par vingt-quatre heures. La cabane du Berger doit toujoui's ctre à côté du parc , afin qu'en ouvrant l'une àts deux portes , il puisse voir le troupeau : qWq doit à des Bêtes h Laine. "40 5 eet effet être très-légère, et posée sur des roues pour éire d'un transport iacile ; on il cons- truit eji bois , et il suliit qu'eile ait six pieds [deux mètres] de long, trois pieds et demi [ u!i mètre dix-sept centimètres] de large, et qu'elle soit couverte en paille ou en bardeau : elle doit contenir im matelas , à^i draps, waq couver- ture , et \\\\Q tablette pour placer quelques bardes et àQs provisions de bouclie ; Vts portes en doivent fermer ta clé. Les Bergers sont dans l'usage de faire cou- cher les chiens à l'air dans le parc, ou en dehors près de leur cabane : ces animaux, que la nature n'a point prémunis, comme les moutons, contre les intempéries àes saisons, en sont quelquefois incommodés ; et cet inconvénient deviendrait d'autant plus grand qu'on prolongerait le parc plus avant dans l'hiver. Userait possible d'avoir une petite loge extrêmement légère, qu'on pla- cerait à l'angle opposé à celui où serait la ca- bane du Berger , de l'autre coté du parc. On fait sortir \qs moutons du parc le matin pour les mener au pâturage lorsque la rosée est passée , et on les gouverne au surplus de la Ce 3 40^ Sur le Parcage même manière que s'ils vivaient dans les étables. On doit avoir soin en cté de \^s mettre à l'ombre dans le milieu du jour pour les préserver de la chaleur du soleil. De la prcparatioii des Terres avant et après le Parcaire. o Comme les terres que l'on se propose de parquer sont en général destinées à recevoir du blé, il fautcommencer,avant d'y mettre le parc, par leur donner au moins deux bons labours à plat, afin que l'urine pénètre plus facilement la terre. Il est important de labourer promp- tement le champ après que le parc y a passé, afin de mêler la fiente et l'urine avec la terre avant qu'il y ait évaporation; d'ailleurs, pour peu que le terrain soit en pente, s'il vient des averses avant que le champ ait été labouré , ime partie du crottin est emporté. Des agricul- teiu's dont l'autorité est d'un grand poids , assurent qu'on peut parquer ies terres à blé même après que la plante a poussé, et jusqu'à ce qu'elle ait atteint un pouce [trois centi- mètres] de hauteur, pourvu que ce soit par (!es Bêtes à Laine. ' 407^ iin temps stc ; on l'a essayé en Angleterre ; les moutons broutent l'herbe; mais on assure qu'ils font bien à la racine en foulant \es terres, et qu'ils écartent les vers par leur odeur. Ce n'est qu'avec beaucoup de réserve, et d'abord sur de petites portions de terrain , qu'on doit tenter cette méthode ; il en résulterait de si grands avantages , qu'il serait à souhaiter que l'expérience en confirmât la bonté , et que quelques personnes riches en voulussent faire l'essai sur de petites parties : si elle réussissait, la facilité de continuer à faire parquer [qs hèiçs à laine sur les terres à blé pendant presque tout l'hiver, offrirait un profit de ia plus grande importance. Il est bien prouvé aujourd'hui que ces animaux supportent sans inconvénient [qs rigueurs du froid et l'intempérie <\ts saisons. Du Parcage des Prairies naturelles et artificielles. Le parcage dans \qs prés hauts ^si très- avantageux , sur -tout pour leur rendre de la vigueur lorsqu'ils sont épuisés ; mais il faut que la durée du parc soit beaucoup plus longue Ce 4. ^oS Sur le Parcage sur les prés que sur \qs terres labourables. Dans les temps s^C'S , on peut laisser le trou- peau dans le même parc pendant deux ou trois nuits; mais dans les temps humides, il faut le changer tous les jours , parce que les excrémens de la veille saliraient les moutons : cette mé- thode fertilise admirablement \qs prairies , et on peut l'appliquer avec succès aux luzernes, au ray-grass, aux trèfles, au fromental ; toutes ces plantes conservent leur verdure l'hiver, lors- qu'elles ont été parquées : il n'en est pas de même pour le sainfoin ; les moutons sont \ç^s ennemis de cette plante , et le parcage la dé- truit au lieu de l'améliorer. On doit éviter d'établir le parcage dans \^^ prés bas ; leur hu- midité serait nuisible aux bctes à laine. Des avantages du Parcage dans l'exploitation d'une Ferme. L'avantage du parcage est de fumer les terres sans consommer de paille; et cet avantage est inappréciable , parce que c'est la paille qui 'manque presque toujours dans l'exploitation Aes Bêtes a Lmiis. 4op d'une ferme. En supposant qu'un cultivateur fasse valoir uwq ferme de deux charrues, ou de cinquante arpens par sole, mesure de roi [vingt-cinq hectares]; qu'il ait tm troupeau de trois cents bctes à laine et dix à donze vaches, il peut espérer dans une année ordi- naire, et dans des terres de fertilité commune, d'obtenir deux cents voitures de fumier , cha- cune de quarante à cinquante pieds cubes [treize cent soixante -onze à dix -sept cent treize décimètres cubes]; cette quantité répandue sur les cinquante arpens [vingt-cinq hectares] destinés à être ensemencés en blé , ne donnera pour chacun que quatre voitures de fumier ; et avec aussi peu d'engrais il ne peut espérer que de très-médiocres récoltes : mais si ce mêm.e cultivateur envoie son troupeau au parc pen- dant quatre mois de l'année , d'après les calculs qui ont été présentés ci-dessus, il fumera en- viron vingt arpens [dix hectares]; il ne lui restera plus, par conséquent, que trente arpens [quinze hectares] à fumer, sur chacun des- quels il pourra répandre six cà sept voitures de fumier , en sorte que 5on industrie aura produit 4 1 o Sur le Parcage des Bêtes a Lame, sans augmentation de dépense , le même effet que si s^s pailles eussent été augmentées de plus d'un tiers. Indépendamment de ces avantages, le par- cage a celui de donner aux terres une fumure plus durable , et les avoines qu'on sème la seconde année s'en ressentent encore sensible- ment. II serait à souhaiter qu'on pût parquer de nouveau les mêmes terres au bout de trois ans , et on prétend qu'elles seraient améliorées pour long-temps ; mais la plupart à,^s culti- vateurs n'ont pas assez de bestiaux pour par- quer ainsi toutes leurs terres , et sur-tout pour les parquer deux fois de suite. MEMOIRE Sur l'amélioration des Troupeaux dans la Généralité de Paris et dans les autres Provinces de France, Lu à la séance publique de la Société royale d'Agriculture de Paris, le 30 mars 1786. Il est rare qu'une amélioration en économie rurale puisse se faire sans dépense ; mais il arrive toujours que le produit en est plus ou moins grand , suivant les circonstances où l'on se trouve. L'amélioration que je propose depuis long -temps pour les troupeaux de bétes à laine , est une épargne, au lieu d'une dépense, dans toutes \qî> provinces de la France; et son produit sera plus grand dans la généralité de Paris que dans les autres, à cause du voisinage de la capitale. J'ai dix-sept ans d'expérience qui prouvent que des troupeaux tenus en plein air, jour et nuit , sans aucun abri, dans toutes les saisons de l'année , ont été plus forts et plus vigoureux que ceux qui étaient dans à^^s établcs. Cette 4 I 2 Sur l'Améliorûtlon expérience n'a pas ctc faite clans la partie m ■ ridionale de la France , mais au milieu J royaume, près de la ville de Montbard t Bourgogne, où mes troupeaux ont éprouve le 3 o janvier 1776 , ù cinq heures et deni du matin , dix-huit degrés de froid au thc momètre de Réaiimiir , et quinze degrés 4 janvier dernier , sans en avoir ressenti aucii mal réel; au contraire, ils ont toujoiu's c luie meilleure santé que ceux du voisinage c ma bergerie, qui étaient renfermés dans cl( étables. Cette différence dans la santé, est preuve d'une boniie amélioration qui se ia avec épargne , puisqu'on est dispensé de . construction â^s étables et de leur entrelien. Si l'on profite de ce bon état à^s troupeau pour relever leur taille , pour rendre la laiii plus abondante, et pour en perfectionner 1 qualité , on augmentera le produit au troi peau , relativement cà ces trois objets , et Toi y parviendra par un seul moyen. Ce moyen est peu dispendieux en comp: raison du profit que l'on en tirera très-prompit ment : il suffit , comme je l'ai proposé dan des Troupeaux. 4 i 3 plusieurs Mémoires , Je se procurer un bélier qui soit de plus forte taille que les brebis du troupeau que l'on veut auiéliorer , et dont la laine soit de meilleure qualité et en plus grande quantité. Si on choisit ce bélier dans le canton où l'on se trouve, ou à quelques iieues [ myriamètres ] de distance , il ne sera pas de beaucoup plus cher que celui qu'il remplacera. Le surplus du prix rentrera au double dès la première année, par la vente de sa toison et de celle d'une trentaine d'ac^neaux qu'il produira, et par la valeur de ces agneaux, si l'on juge à propos de les vendre; car tous ces objets seront plus profitables qu'ils ne l'auraieiu été avec le bélier que l'on a rebuté. Mais si l'on compte le profit que l'on retirera dans les années suivantes , on le trouvera au double , au centuple de ce que pourrait coûter un bélier qui viendrait du Roussilloii ou d'Espagne, ou de Flandre, ou d'Angle- terre. Ces profits seraient toujours plus considé- rables dans la généralité de Paris que dans les autres , à cause de Timmense consommation de 414 "^^'^ ï Amélioration toutes choses qui se fait dans cette granc ville, dont les richesses refluent de toutes parti et en plus grande quantité dans les lieux qi en sont le plus près. J'ai fait sur les toisons, des observations qu peuvent être utiles pour tous les propriétaire de troupeaux dans tout le royaume. On dis tingue communément , dans une toison , troii sortes de laines par leurs différens degrés d finesse. La plus fine est nommée prime , c'est à-dire , première laine : on l'appelle aussi mère laine , parce que sts qualités surpassent celk| des deux autres sortes de laines ; la seconde\ j moins fine que la prime, est plus fine quelj troisième sorte de laine, que l'on appelle tierce] et qui est d'une qualité inférieure à tout le restej La prime est autour du cou , sur le do|i jusqu'à la croupe, sur le haut des épaules; des côtés du corps et des cuisses. Dans toutes les toisons , l'on recjarde comm<| seconde laine , celle qui est sur la croupe , sui ie haut à^s cuisses, sur le bas des côtés dii corps , et sur le vejitre. La laine tierce est sur le bas àQs épaules eldç;! ^es Troupeaux, 41c cuisses , sur les fesses , sur la queue et autour de son origine. On évalue la seconde laine et la tierce à un cinquième de la toison, en comptant un ving- tième pour la tierce , et près d'un septième i pour la seconde laine. Ainsi la prime ferait les quatre cinquièmes de la toison : il y a même des gens qui n'en comptent que les trois quarts pour la prime. Ces estimations peuvent être justes pour les toisons qui ne sont pas superfrnes ; mais elles sont fausses à plusieurs e'gards , pour les toisons 5uperfines. J'ai observé avec grande attention la laine d'un bon bélier de race d'Espagne , sur \es différentes parties de son corps : j'ai trouvé de la laine superfine sur tout le corps , excepté sur le bas de l'avant-bras et de la jambe pro- prement dite, sur les fesses et sur les parties moyennes et inférieures de la queue , et , dans certains moutons, sur le bord du fanon , depuis Ja poitrine jusqu'au garrot. En Espagne , on tond séparément la laine du ventre , et l'on en fait un second triage , pour en mettre une partie avec la prime. J'ai 4 I ^ Sur l'Amélïorcit'ion observe que la laine du ventre était aussi fii^.e que celle élu clos, des côtes du corps, &c. ; niais elle est plus sujette à être salie , parce que le mouton se couche sm- le ventre : c'est pourquoi les Espagnols lavent \qs laines avec grand soin; ils emploient même de l'eau tiède pour faire un premier lavage dans des baquets; ensuite on jette la laine dans i\Qs ruisseaux bien clairs , où elle est encore lave'e successivement dans trois retenues d'eau. C'est ainsi que \qs Espagnols rendent leurs laines parfaitement blanches , tandis que les nôtres ont , en com- paraison , une teinte jaunâtre. Nous ne les la- vons pas à l'eau tiède, mais seulement dans, àes corbeilles , en pleine eau , ou sur le corps du mouton , dans une rivière ou dans un étang. Comme les laines de ma bergerie n'ont cte' jusqu'à présent lavées que sur le corps du mouton , et qu'elles n'ont pas été triées , M. Deere tôt , manufacturier à Louviers , M. Oger , diiecteur de la manufacture des Gobe- lins , les ont trouvées , après le dégrais , un peu moins blanches que les laines léonaises impéiiales , qui sont les plus belles primes d'Espagne ; ^es Troupeaux. Ai y d'Espagne ; mais elles sont devenues très- blanches à la foulerie. Ces observations prou- vent la nécessité de laver nos laines avec autant de soin que le font les Espagnols. Nous devons aussi être très-attentifs à tenir la laine propre sur le corps du mouton , et à ne le tondre qu'au temps de sa maturité. Les anciens agriculteurs prenaient, à ce sujet, des précautions singulières. Feu M. Grosley , de l'Académie des inscriptions , m'a écrit , peu de temps avant sa mort , une lettre où il rapporte des passages de Columelle , de Varron , à^yElien , de Pline , d' Horace et de leurs com- mentateurs , qui ne permettent pas de douter que les Tareniins et les Mégariens n'aient cou- vert leurs moutons avec des peaux qu'ils fai- saient venir d'Arabie. On donnait à ces moutons ia dénomination à'oves pellit^. On les couvrait ainsi , suivant Varron, pour empêcher que leur laine ne se gâtât et qu'elle ne fût dans le cas de ne pouvoir être bien nettoyée , bien lavée et bien teinte. Les laines de Tarente et de l'Attique étaient les plus belles que l'on connût alors. Les Romains donnaient dans un grand luxe Dd 4 1 8 Sur r AméHoratîort et avaient beaucoup d'esclaves : la soie leur manquait ; il n'est pas surprenant qu'ils em- ployassent des moyens très -recherches pour avoir les laines dont on faisait des robes de sénateurs , de consuls et d'empereurs. Nous ne savons pas ce que nous ferions nous-mêmes pour nous procurer de très-belles laines , si nous n'avions pas de soie pour nos vètemens. On ne peut prévoir ce que deviendrait la iained'un mouton , si elle était continuellement couverte sur le corps de cet animal par une peau. Il y a Aqs gens qui mettent sur {\qs che- vaux de prix une couverture de toile blanche de lessive , et par-dessus uwq couvertiu'e de iaine que l'on ôte le soir , le cheval couche avec sa couverture de toile , que l'on est obligé de changer chaque jour, parce qu'elle se salit pendant la nuit. On prétend que cqs couvertures maintiennent le poil du cheval lisse et uni , et qu'elles contribuent à la bonne santé de l'animal , en le préservant de la pous- sière, qui boucherait les pores de la peau , et ralentirait la transpiration. Quelques auteurs modernes ont cru que les des Troupeaux. 4ip anciens habîtans de Tarente et de l'Attîque ne couvraient leurs moutons que pour empêcher qu'ils ne perdissent leur laine en passant dans des broussailles. Cette précaution marquerait que l'on attendait, pour tondre la laine, le temps de sa parfaite maturité. Quoi qu'il en soit , l'autorité de Varron mérite assez de confiance pour que l'on fasse l'expé- rience des moutons couverts : je la tenterai sur quelques-uns dans ma bergerie , qui est vouée depuis long-temps aux expériences sur les trou- peaux. C'est au moins un objet de curiosité. Il y en a un plus important sur lequel les Fermiers ont une prévention bien mal fondée ; ils croient que le fumier des étables leur est plus utile que ne le seraient le parcage àes mou- tons dans les champs , et le fumier qui se ferais dans le parc domestique^ en plein air : ils sont dans une erreur très-nuisible à leurs intérêts. Pour se détromper par leurs propres obser- vations , je ne leur demande que de faire de petits essais sur ces deux objets : c'est le moyen le plus facile , le plus sûr et le moins dispendieux, pour se déterminer sur différentes Dd z ^2 0 Sur f Amélioration pratiques d'agriculture. Si l'on trouve Je la difficulté à faire des essais par soi-même , il faut consulter les fermiers qui font parquer leurs terres. Ils diront qu'ayant uwe fois comui ies bons effets du parcage, ils ont fait le plus grand cas de cette pratique. ' Quant à la différence qui est entre les fu- miers des étables et ceux qui se font en plein air , dans un parc domestique , il y a trente ans que la comparaison en a éic faite par M. Dallly, à la ferme du Trou-d'Enfer , dans la forêt de iMarly. Cet habile fermier tenait sts moutons sans abri , dans la cour de sa ferme : il reconnut bientôt que leur fumier, fait en plein air, produisait plus d'effet sur les terres pour \qs fertiliser , que le fumier renfermé dans (\qs étables , où il est sujet à s'échauffer , au point de perdre sa propriété fécondante , en prenant une couleur blanche. Par le moyen d'amélioration que je propose pour les troupeaux , les fermiers auront non- seulement de meilleurs fumiers, dansunequan- tité proportionnée à leurs pailles , et des récoltes que le parcage rendra plus abondantes , mais des Troupeaux, 421 îîs auront aussi de meilleures laines. Celles de ma bergerie, et celles d'un petit troupeau qui est venu de ma bergerie ta l'école vétérinaire d'Alfort , se sont vendues aux prix des laines d'Espagne : \qs draps qui en ont été faits dans plusieurs manuflictures, sont aussi beaux que [çs draps des plus belles laines d'Espagne , comme il est bien prouvé par les observations que M. Décrétât , manufacturier à Louviers, a faites en fabriquant un drap avec la laine de ma ber- gerie , et en le comparant à un drap qu'il fabriquait en même temps avec la plus belle laiiie d'Espagne , qui est la léonaise impériale. Que faut-il donc faire pour se procurer tous ces avantages \ il suffit de mettre de bons béliers dans les troupeaux. L'amélioration des laines sera proportionnée à la qualité des béliers , et par conséquent au prix qu'ils auront coûi^. Si on \>^s prend dans ie voisinage , ils coûteront peu ; mais l'amélio- ration qu'ils produiront sera médiocre : si on \es fait venir du Roussillon pour avoir d^s laines superfines, ou de Flandre pour avoir des laines longues, ils seront plus chers; mais Dd 3 42 2 Sur ï Amélioration l'amélioration sera plus profitable * : s\ l'on tire (\qs troupeaux entiers de béliers et de brebis du Roussillon ou d'Espagne , de Flandre ou d'Angleterre, on aura lieu d'espérer im plus grand profit; mais il y aura plus de risques à courir et il en coûtera beaucoup. J'ai propose tous ces différens moyens -dans l'Instruction que j'ai publiée pour les Bergers et pour les propriétaires de troupeaux. En Angleterre , ies entreprises qui ont àes améliorations pour objet, doivent être combinées de manière que * 11 a été prouvé par un grand nombre d'expériences , que les béliers de Flandre et d'Angleterre transportés dans des parties de la France placées méridiohalement à celles où ils avaient pris naissance, non-seulement n'amélio- raient pas d'une manière constante les races avec les- quelles on les croisait , mais que cette amélioration disparaissait promptement , et que les animaux eux-mêmes dégénéraient assez vite par cette transplantation. Ces expériences confirment une vérité déjà connue en his- toire naturelle, c'est que les races, transportées du nord au midi, dégénèrent et n'améliorent que momentanément seulement celles avec lesquelles on les allie, tandis que les races du midi, transportées au nord , non-seulement peuvent être conservées pures , mais améliorent celles avec lesquelles on les croise; et cette vérité n'est pas particulière à l'espèce du mouton seulement ( Huzakd ). ^es Troupeaux. 423 l'une ne nuise pas aux autres , par rapport à l'argent dont on peut disposer : c'est ce qui m'a déterminé à présenter l'amélioration à^s troupeaux à difTérens prix , afin que l'on pût choisir les moyens ies plus convenables à sa fortune ou à ses intentions. M. Berîier , intendant de la généralité de Paris , se propose de procurer de bons béliers aux habitans de sa généralité qui ne pourraient faire aucune dépense pour l'amélioration de leurs petits troupeaux. H fera venir du Rous- sillon et de Flandre un nombre de béliers qui seront placés dans les troupeaux àes commu- nautés , et chez àes fermiers qui auront donne àes preuves de leur intelligence et, de leur zèle pour l'amélioration. Les béliers du Rous- sillon seront mis dans les cantons où le terrain maigre et sec produit l'herbe convenable aux moutons à laine superfine. Les béliers de Flan- dre seront distribués dans les plaines dont le terrain fertile produit àes pâturages assez abon- dans pour \ts moutons de haute taille qui portent des laines longues. Par ces moyens et par toutes les précautions nécessaires que Dd 4. 424 Sur l'Amélioration des Troupeaux. prendra M. Bertier pour en assurer ie produit dans \qs troupeaux , on aura A^i laines super- fines et à^^ laines longues pour suppléer celles que nous lirons de l'éiranger. Les propriétaires qui n'ont que de petits troupeaux, \ts amé- lioreront sans être obligés d'avoir d'autres béliers que ceux du troupeau général de leur communauté ; et de cette manière ils partici- peront aux secours accordés par le Gouverne- ment , en ce qu'ils auront des agneaux plus gros, à^s moutons plus grands, qui se ven- dront plus cher. Les toisons seront plus pesante^ et de meilleure qualité , et par conséquent d'un plus grand prix. EXTRAIT D'UN MEMOIRE Contefiant le -plan des Expériences qui se font nu Jardin des Plantes sur les Ajoutons et d'autres Animaux domestiques. Lu à la classe àç.% Sciences j)hysiques et mathé- matiques de l'Institut national, le 2i Floréal an 4. J_jES professeurs administrateurs du Muséum national d'histoire naturelle ont Jaissé à ma disposition, pour faire àiÇ.s expériences sur les moutons , une partie de terrain et des bâtimens dont j'ai fait une bergerie; j'y ai mis des mou- tons et d'autres animaux domestiques , sur lesquels j'avais déjà tenté des épreuves qui donnent des faits d'expérience toujours certains et souvent utiles pour l'avancement de nos con- naissances. Mon âge et mes infirmités m'ayant empêché , depuis plusieurs années , d'aller à Montbard, j'avais interrompu ce travail; mais les facilités que mes confrères m'ont procurées au Muséum m'engagent à le continuer. Depuis vingt-huit ans que je m'occupe de ^i6 Expériences sur les Afoutons l'amélioration des troupeaux , j'ai toujours vu avec regret que l'on n'employait pas les remèdes qui ont été indiqués pour le traitement des moutons dans leurs maladies , parce qu'ils sont trop coûteux. En effet, on ne se résoudra pas à faire plus de dépense pour guérir un mouton malade, qu'il ne vaudrait en santé : il faut donc que le traitement coûte beaucoup moins ; car tous les malades ne guérissent pas. J'ai trouvé des moyens de traiter, à très-peu de frais, les maladies les plus communes dans les troupeaux. Ce travail est près de sa fin *. * Il n'est pas terminé, et il est resté trop incomplet pour pouvoir être livré à l'impression. Daubenton nous avait chargés ( Gilbert et moi ) de faire et de répéter àes expériences qu'il nous avait tracées, ou qu'il avait déjà tentées : plusieurs ont été suivies à l'établissement rural de Sceaux , et à la ménagerie de Versailles où il fut transféré. La mort de Daubenton ; le voyage de Gilbert en Espagr-e , pour amener un troupeau de bêtes à laine fine; la fin prématurée de ce véritable ami de son pays, à la suite des fatigues de ce voyage, et du dénuement absolu où le Gouvernement l'a laissé trop long-temps ; et enfin la destruction de l'établissement rural de la ménagerie , empêchèrent de terminer ces expériences. On trouvera ci -après le seul mémoire sur cet objet auquel Daubenton ait mis la dernière main (HuzARD ). et d'autres Animaux domestiques. 427 On dit que le bouc s'accouple volontiers avec la brebis, et le bélier avec la chèvre : cepen- dant une chèvre a éié dans ma bergerie près de Montbard, pendant plusieurs années, dans un troupeau de béliers , sans qu'elle ait fait de chevreaux. Si le bouc et le bélier étaient de même espèce, s'ils s'accouplaient, si leur accou- plement était fécond , on verrait de grandes variétés dans les produits de ces espèces : il sç:\\ trouverait quelques-uns dont les cornes au- raient à^s rapports avec celles du bélier et celles du bouc, ou qui seraient couverts de poil de chèvre et de laine. Cependant \qs caractères distinctifs de ces deux animaux ne sont jamais équivoques sur aucun individu : mais tant de gens assurent qu'ils produisent ensemble, cette opinion est si répandue , qu'il est intéressant pour l'histoire naturelle de constater le fait de cet accouplement, et de savoir , au cas qu'il ait lieu , quel est son produit. Pour cet effet je mettrai une chèvre avec un bélier et une brebis avec un bouc *. * Nous avons eu constamment dans le troupeau de bêtes à laine fine de Rambouillet, et dans celui de bctes 42.8 Expériences sur les Afoutons Je rendis compte à l'Académie des sciences, en 1779, ^^Gs expériences que j'avais déjà faites pour connaître les alimens qui ne feraient point de mal aux moutons, et ceux qui leur seraient nuisibles. Je suis à portée, au Muséum, d'étendre ces épreuves sur un très-grand nombVe de plantes que je n'aurais pu trouver dans le canton du département de la Côie-d'Or où j'ai travaillé pendant une longue suite d'années à l'amélioration des troupeaux. On a de bonnes preuves que le parcage âes moutons sur les terres à blé et sur les prairies augmente beaucoup leur rapport ; cependant le parcage n'est pas encore en usage dans la plupart des départemens de la République française. Si l'on parquait toutes les terres, on l| parviendrait peut-être à recueillir assez de blé pour la consommation de la République, ou au moins on ne serait plus obligé d'en tirer à laine métisses du Rainci , de Sceaux et delà ménagerie de Versailles , des boucs et des chèvres ; et jamais , jus- qu'à présent, nous n'avons vu de productions résultant du croisement des deux espèces (HuzARD). et cf autres Animaux domestiques. 42 p une si grande quantité de l'étranger *. J'ai pensé que l'on répandrait l'usage du parcage des moutons , si ion en faisait parquer un petit troupeau au Jardin des Plantes : il y vient des gens de tous \qs départemens , qui verraient la manière dont on construit un parc et dont on le change de place, la cabane où couche le Berger qui le garde, la loge du chien, &c. Ils veri'aient aussi l'effet que produit le par* cage sur des pièces de terres en rapport, dont une partie aurait été parquée et l'autre ne l'aurait pas été. Pour étendre l'usage d'une pratique aussi utile , aussi importante , aussi nécessaire que le parcage des moutons sur les terres à blé et sur les prairies , il fiut employer tous les moyens qui peuvent y contribuer. Je fais faire dans [qs enclos de ma bergerie , près de Montbard , des expériences bien circons- tanciées sur le produit du parcage , je compare les récoltes des champs et i\es prés qui ont été parqués, avec les récoUes des terres voisines qui * II est bon, en lisant ceci , de se rappeler l'époque «ù ce Mémoire a été écrit ( HuzARd). 430 Expéricntes sur les Moutons ne l'ont pas été , avec celles des terres qui n'ont été ni parquées ni fumées , et des terres qui n'ont été que fumées sans parcage. 11 faut nécessai- rement donner des preuves incontestables des avantages du parcage, pour le faire employer par les gens qui ne seraient pas convaincus du grand profil que l'on en peut tirer. Je ne puis trop répéter que si l'on faisait parquer tous \çs troupeaux qui sont sur le sol de la Répu- blique , ils augmenteraient considérablement la quantité de la première de nos subsistances. Cette considération mérite une attention par- ticulière du Gouvernement. On pourra voir, au Jardin d^s plantes , un petit troupeau en partie de race espagnole, à laine superflue, coniiiiuellcment en plein air, sans aucun abri, qui y a toujours éié depuis qu'il est né , et qui a été produit par àts béliers et ans brebis continuellement à l'air , de génération en génération depuis vingt-sept ans. On pourra voir (\ts, agneaux naître en plein air, et y mieux prospérer que dans i\t;s éiables, quelle que soit la rigueur de la saison. Cet exemple pourra déterminer les propriétaires de troupeaux à et d autres Animaux domestiques. 431 supprimer les étables : la dépense de l'entretien de cts bâiimens , au lieu d'être utile aux bêtes à laine, leur est nuisible. Lorsqu'il n'y a point d'etable dans une ferme , et que l'on n'est pas disposé à en faire construire, on ne met point de moutons dans cette ferme : on ne sait pas qu'ils seraient mieux en plein air que dans <\çs étables ; le petit troupeau du Jardin des plantes peut le prouver évidemment. Ce sera un bien, non-seulement pour à^s particuliers, mais pour la République entière, puisque les troupeaux sont une de ses principales richesses. Dans les expériences que j'ai faites, à ma bergerie près de Montbard, sur les moutons, pour connaître les herbes qui leur sont conve- nables et celles qui leur seraient nuisibles, je mettais deux moutons dans un petit parc ; ces animaux sont si fort accoutumés à être plusieurs ensemble, qu'un mouton qui se trouve seul est toujours inquiet et occupé à en chercher d'autres au lieu de manger. Je faisais donner aux deux moutons renfermés dans le petit parc une seule espèce de plante dans un râtelier , pour toute nourriture pendant huit jours. Je 43 2 ExpeYicnccs sur les Moutons puis essayer au Jardin des plantes un nombre de végétaux beaucoup plus grand que dans le canton du département de la Côte-d'Or où ma bergerie est située; mais la plupart de ces plantes n'y sont pas assez abondantes pour les essayer pendant plusieurs jours sur deux mou- tons. J'ai été obligé de diviser de petits parcs en deux , et de ne meilre qu'un seul moiiton dans chacun : n'étant séparés que par une claie, ils se croient réunis, et ils mangent .^ans s'in- quiéter pour avoir compagnie. 11 parait que Linné est le premier qui ait conçu le projet de faire àes essais pour coji- naîire \qs plantes que \es animaux mangent et celles dont ils s'abstiennent. Linné a fait de ces expériences par lui-même et \çs a conseillées à ses disciples. Elles ont été publiées dans l'ou- vrage iiiiitulé P^2/i Siieciis ; on y trouve aussi Je procédé que l'on a suivi pour faire ces essais. J'ai cru devoir m'en écarter, parce que j'y ai vu de grands inconvéniens. On a posé des herbes devant des animaux, et l'on a conclu trop tôt, pour l'avenir, qu'elles leur seraient toujours agréables ou qu'ils les refuseraient et Vautres Animaux /domestiques. 433 refuseraient toujours , parce qu'ils les avaient mangées ou qu'ils sqw étaient abstenus lors- qu'elles leur avaient été présentées. Je crois que ces essais doivent être prolongés pendant plu- sieurs jours de suite , quand on a une assez grande quantité d'herbes de même espèce pour y suffire ; car j'ai vu Aqs moutons refuser opi- niâtrement de l'avoine la première fois qu'on leur en présentait, et la manger dans la suite avec avidité lorsqu'ils en avaient goûté. Lïnné ne veut pas que l'on fasse àç:s essais d'herbes pour la nourriture à^s moutons , lors- qu'ils sont à jeun , au sortir de i'étable ; mais au retour du pâturage, lorsqu'ils sont presque rassasiés. Je crois que ce procédé serait bon sî l'on voulait savoir quelles sont \^s herbei que les moutons aiment le mieux : mais ce n'est pas là ce que je cherche ; je voudrais connaître les plantes dont les moutons peuvent se nourrir, quoiqu'ils ne les mangent qu'au défaut de celles auxquelles ils sont accoutumés. La manière dont je fais des essais de plantes sur les moutons, fera distinguer : I .° Les plantes dont ils mangent de bon appétit; Ee«- 434 Expériences sur les Moutons &c. 2.° Celles qu'iis ne mangent que malgré eux , pour apaiser ia faim ; 3." Celles qu'ils refusent absolument Je manger ; 4.° Celles qui les font boire plus qu'à l'orcli- naire, ce qui est un mauvais symptôme pour ies moutons ; 5.° Celles qui les font beaucoup uriner ; 6.° Celles qui leur donnent lacolique de panse; y P Celles qui leur donnent le dév^oiement; 8.° Celles qui causent le piisement de sang; ^.° Celles qui leur sont mortelles. MÉMOIRE Sur les Moyens d' auginenter la -production du Blé sur le sol de la République française , par le Parcage des moutons et par la, suppression des Jachères. Lu à la classe des Sciences mathématiques et physiques de l'Institut national, le 26 nivôse an 5 *. Ue toutes les opérations de l'agriculture, une à^s plus importantes est ie parcage à.Qs trou- peaux , parce qu'il augmente la fécondité de la terre pour produire en plus grande quan- tité la première de nos subsistances , et celle ^i&s animaux qui vivent d'herbes , et dont nous tirons une grande utilité. ^ Je me suis déterminé à insért^r ce Mémoire à la suite des autres, quoiqu'il contienne quelques répétitions de ce qu'on trouve dans les précédons , parce qu'il renferme aussi des observations qui peuvent être utiles aux pro- priétaires déterres et de troupeaux, eî que d'ailleurs il com- plète le recueil des travaux économiques de Dauuenton , qui se trouveront tous rassemblés dans ce volume (HUZARD). Ee 2 43 ^ Suppression des Jachères La fiente et sur-tout l'urine des moutons sont un à^s engrais \ts plus actifs pour les champs et pour les prés. Lorsque les déjections restent mêlées avec la litière pour faire du fumier, elles perdent de leur force fécondante; mais cette force a toute son activité lorsque l'animal répand sa fiente et son urine immé- diatement sur la terre qu'il doit fertiliser. C'est ce qui se fait par le moyen du parcage. Le troupeau est retenu pendant toute la nuit, ou partie de la nuit , sur un espace de terre pro- portionné au nombre des moutons qui le composent. On donne ordinairement dix pieds carrés [cent cinq décimètres carrés] pour chaque mouton. Afin que tout profile, on n'établit le parc qu'après un ou deux labours, pour que l'urine et même la transpiration du corps de l'animal couché sur la terre , et la vapeur de son suint , la pénètrent plus faci- lement. Après le parcage, on donne un dernier coup de labour , le plutôt qu'il est possible , afin de prévenir le dessèchement de la fiente. Quoiqu'il soit bien certain que le parcage point est le meilleur des engrais , on n'en fait par le Parcage. 43/ usage dans la plupart des départemens de la République française, et même on ne le connaît pas : il est donc nécessaire de ie faire connaître. J'ai pensé que l'on répandrait l'usage du par- cage des moutons, si l'on en faisait parquer un petit troupeau au Jardin des plantes : il y vient d^s gens de tous les départemens, qui verraient la manière dont on construit un parc et dont on le change, la cabane où couche le Berger qui le garde , la loge du chien , &c. Mais il ne suffit pas de dire que le parcage augmente de beaucoup la récolte des grains et des fourrages ; les promesses vagues ne portent pas la conviction , pas même la per- suasion : il faut àes preuves circonstanciées de la quantité de cette augmentation , pour que les gens qui ne connaissent pas tous les avan- tages du parcage , se déterminent à en faire usage. Je ne sache pas que l'on ait fait dçs expé- riences pour découvrir quelle est cette quantité; c'est sans doute parce qu'elle doit être sujette à beaucoup de variétés qui dépendent des dif- férentes sortes de grains que l'on a semés, des Ee 3 43 <^ Suppression des Jachères terrains qui les ont produits , de la taille des moutons , de la saison où ils ont parqué , et du temps que chaque parc a duré , parce que la quantité des excrémens des moutons, et par conséquent celle de l'engrais , varie par toutes ces circonstances. On pourrait se convaincre des bons effets du parcage en voyant au Jardin àes plantes, 6.QS pièces de terre en rapport, dont une partie aurait été parquée, et l'autre ne l'aurait pas été. Pour étendre l'usage d'une pratique aussi utile , aussi importante , aussi nécessaire que le parcage ^qs moutons sur les terres à blé et sur les prairies, il faut employer tous les moyens qui peuvent y contribuer. Je fais parquer depuis un grand nombre d'années , Aqs prairies artificielles qui produisent d'abondantes récoltes , sur des coteaux où il n'y aurait que très-peu d'herbes sans le par- cage. Je ferai faire dans les enclos de ma ber- gerie, près de Montbard , au département de la CÔLe-d'Or, àes expériences bien circons- tanciées, dans un grand espace, sur le produit du parcage. Je comparerai les récoltes àes par le Parcage. 43 p champs qui auront été parqués , avec les récoltes à^s terres voisines qui ne l'auraient pas été , avec celle des terres qui n'auraient été ni par- quées ni fumées , et des terres qui n'auraient été que fumées sans parcage. Les résultats de ces expériences prouveront évidemment à quel degré le parcage est profitable. On verrait aisément l'avantage qui résulterait, pour l'Etat, de ce grand produit du parcage : mais encore il serait suivi d'une réforme qui n'aurait pas moins d'importance ; ce serait la suppression à^i jachères. De trois récoltes annuelles et consécutives, la jachère en fait perdre une. Au lieu de semer des plantes utiles, on laisse croître sur la terre des herbes de différentes espèces qui y viennene d'elles-mêmes, et qui ne donnent ordinairement qu'une maigre pâture au bétail ; tandis que si l'on avait ensemencé la terre d'herbes utiles , elle aurait produit un pâturage abondant ou une récolte de bons grains , &c. Le plus grand abus que l'on puisse faire d'une terre cultivée, bonne ou médiocre , est de la laisser en jachère. On trouve beaucoup de résistance de la Ee 4. 440 Suppression {les Jachères part àçs gens de la campagne, quand on veut introduire une bonne pratique en agriculture, ou en supprimer une mauvaise ; ils suivent d'anciens usages avec une opiniâtreté qui n'est pas sans fondement, quoiqu'on leur en propose de meilleurs. La plupart des cultivateurs ne sont pas assez instruits pour entendre les raisons que l'on pourrait leur donner d'une nouvelle pratique qui leur serait profitable : n'étant pas convaincus àes avantages qu'ils pourraient en tirer , il ne faut pas les blâmer de s'en tenir à l'ancien usage. D'ailleurs il y a de mauvais préceptes dans les instructions qu'on leur a données : la plupart de ces ouvrages n'ont pas été faits d'après l'expérience ; on a copié d'an- ciens livres pour en faire de nouveaux; on a répété àes ouï-dires , au lieu de les vérifier , et l'on a fait des instructions fautives : les cul- tivateurs qui leur ont donné trop de confiance, ont été trompés et les ont décriées ; à présent ils veulent voir pour croire. Il faut donc leur montrer ce que l'on veut leur persuader ; il n'y a que l'évidence réelle qui puisse les convaincre du profit qu'ils feraient en par le Parcage. 441 changeant leur routine contre une bonne pratique. N'espérons donc pas de faire supprimer l'année de jachère par de bonnes raisons qui prouvent ie tort qu'elle nous fait : il faut néces- sairement àes preuves palpables au doicrt et à l'œil. Tous les cultivateurs assez instruits pour être convaincus àes avantages de cette suppres- sion, devraient en donner l'exemple. Ces avan- ^ tages sont si grands, si profitables et si évidens, que \gs autres cultivateurs n'hésiteraient pas à suivre ce bon exemple. On met en jachère toute sorte de terres , les bonnes , les médiocres et les mauvaises. Les bonnes terres peuvent rapporter tous les ans , pour peu qu'on y mette d'engrais ; il faudrait être bien mal avisé pour les laisser en jachère. Il faut plus d'engrais pour les terres mé- diocres , et un choix par rapport à la qualité des plantes que l'on y sème successivement deux années de suite. Il y a une grande différence dans la direction des racines qui tracent et celle (ies racines qui pivotent : les racines qui tracent 44- Suppression des Jachères s'étendent à-peu-près horizontalement » et à peu de profondeur dans la terre ; celles qui pivotent pénètrent verticalement, et à une plus grande profondeur. Soit que \qs plantes ne tirent de ia terre que de l'humidité , comme plusieurs expériences semblent le faire soupçonner, soit qu'elles en reçoivent d'autres substances , ii est certain que hs racines à^s plantes qui pivotent, n'agissent pas sur la même portion de terre que les racines des plantes qui tracent. Si l'on sème alternativement ces deux sortes de plantes , on ne risquera pas de fatiguer ou d'épuiser la mêmeportion déterre. Par exemple, en semant àes pois , des haricots ou des len- tilles , qui pivotent, dans l'année que l'on aban- donnait aux jachères , on ne peut nuire à la production du froment , qui trace , et que l'on sèmera l'année suivante dans le même champ. 11 faut encore plus d'engrais pour les mau- vaises terres que pour les médiocres , et cet engrais doit être différent. Le parcage, ni même le fumier de mouton , ne leur seraient pas les plus convenables , parce que la plupart de ces terres sont situées en montagne , out peu de par le Parcage. 443 profondeur, ou sont légères. Le fumier de mouton , et encore plus le parcage les dessé- cheraient : au contraire , le fumier de vache favorise les productions à^ces mauvaises terres, en y entretenant de l'humidité plus long-temps. Quoique le parcage ne contribue pas immé- diatement à l'engrais des mauvaises terres , il y influe beaucoup , en ce qu'il augmente la quantité à^s engrais tirés àes animaux , et qu'il a le plus d'activité. Un mouton fertilise par le parcage une plus grande étendue de terre qu'i[ ne le ferait par son fumier , et l'engrais du par- cage est plus actif Ces différences viennent de ce qu'il n'y a rien de perdu des excrémens d'un mouton qui parque; ils sont immédia- tement déposés sur la terre, et bientôt recou- verts par la charrue , avant que le dessèchement ait diminué leur activité. Au contraire, l'urine perd de sa force d'engrais en pénétrant la litière dans un fumier ; la liente s'y échauffe et s'y brûle , ou se refroidit , et peu-à-peu ensuite , se pourrit et se convertit en terre : dans ces deux cas , la vertu fécondante est presque nulle; il n'y a plus d'engrais. Le parcage conserve 444 Suppression des Jachères donc une plus grande quaniité de la substance de l'engrais , et ie met à portée d'être employé dans sa plus grande activité; par conséquent, les mêmes moutons fertiliseraient une plus grande étendue de terre par le parcage que par leur fumier. Quant à l'emploi 6.ts litières, à^s pailles et des autres matières végétales et animales dont on fait des engrais, on les mettra dans les fosses à fumier. La quantité et l'activité des engrais destinés r aux bonnes terres et aux médiocres , étant | augmentées par le moyen du parcage , il res- terait pour les mauvaises terres, du fumier de vache, qui leur est le plus convenable. L'abon- dance des engrais produirait celle des récoltes tant en grains qu'en fourrages; les cultivateurs et les propriétaires pourraient nourrir un plus grand nombre de moutons, et y seraient en- gagés par l'espérance d'un gain assuré; la terre étant de plus en plus fécondée, on n'hési- terait pas à l'ensemencer tous les ans; les ja- chères seraient supprimées , au moins dans \ts bonnes terres et dans les médiocres , par l'effet du parcage. par le Parcage. 44,5 Cette opération de l'agriculture est si profitable , qu'elle s'établirait par-tout avec le temps ; mais il nous importe de jouir au plutôt de son riche produit. Cette affaire mérite bien la sollicitude du Gouvernement : il pourrait engager la section de l'économie rurale de l'Institut national , à rechercher ce qui a été écrit de bon au sujet du parcage et des jachères, tant en France que dans les pays étrangers , et en faire un recueil qui serait imprimé et en- voyé dans tous les départemens de I9. Répu- blique française. Il faudrait aussi inviter chacun à^s membres de la section de l'économie rurale, à faire, lorsqu'ils en auraient l'occasion, des observations et des expériences sur le produit du parcage, sur la durée de ses engrais, et sur ses effets relativement aux différentes sortes de terres et aux plantes qui y ont été ensemencées. La même invitation devrait être faite aux cul- tivateurs qui sont en état de conduire une expérience et à!e\\ rendre compte. X^utes ces observations ne pourraient pas manquer de donner de la confiance aux bons effets du parcage àhs le temps où on les ferait ; ensuite 44^ Suppression des Jachères &c, elles seraient envoyées de toutes parts à fa section de l'économie rurale, qui les rédigerait, et en ferait une instruction que l'on distri- buerait dans tous les dcpartemens. On ne trouvera rien de superflu dans toutes ces précautions , si l'on fait attention que le par- cage doit augmenter nos récoltes, et les mul- tiplier par la suppression de la jachère. V« MÉMOIRE Sur les Remèdes purgatifs bons pour les Bêtes a Laine» Lu à la Société royale de Médecine , le 12 septembre 1780 *. vJn a cru jusqu'à présent qu'il suffisait, pour ie traitement des maladies à&s animaux domes- tiques, de proportionner les doses des remèdes qui sont en usage pour l'homme, à la grandeur Aç^s animaux, sans avoir appris par des expé- riences si l'effet à^s remèdes est le même sur chaque espèce d'animal que sur le corps humain. Il y a certainement de grandes différences dan< * Ce Mémoire était destiné, -çzx Dauhenton , à faire partie de l'ouvrage qu'il se proposait de publier sur la médecine des bêtes à laine , à laquelle il est entièrement relatif; mais comme cet ouvrage n'est pas terminé, j'ai cru d'autant m.oins pouvoir priver les propriétaires de bêtes à laine de la lecture de ce Mémoire, qu'il peut leur être utile , et que d'ailleurs le traducteur allemand > de l'Instruction pour les Bergers (M. ]VicIi?nann ), l'a déjà inséré dans la seconde édition de sa traduction (HUZARD). 44 5 ^^^^ t^^ Remèdes purgatifs ces effets ; il y a même des remèdes très- puissans sur l'homme, qui n'agissent en aucune manière sensible sur les animaux. L'opium , suivant les expériences de M. Vit et * , n'est pas somnifère pour le mouton, le bœuf ni le cheval. J'ai fait prendre à un mouton une once [trois décagrammes] d'opium, poids de marc, dé- layée dans un verre de vin , le matin à jeun. On garda ce mouton à vue : il s'agita dans la nuit suivante , et il parut souffrir quelques douleurs de colique; mais au reste, l'opium ne produisit aucun autre effet sensible. Cette observation me détermina à faire des expériences , pour reconnaître les effets de plusieurs remèdes sur les moutons. J'ai cru ces expériences d'autant plus nécessaires , que les moutons et tous les ruminans diffèrent beau- coup des autres animaux. Tous les animaux qui ruminent ont plusieurs estomacs, dont le dernier est proprement un ventricule; il est nommé la caillette ; il a une forme de cornemuse , comme l'estomac des * Alédecïne •vétérinaire , tome III, page 99. autres bons pour les Bêtes à Laine. 44^ autres animaux et de l'homme : la sécrétion du suc gastrique , et par conséquent ia principale digjestion , se font dans la caillette. Ce dernier estomac d^s moutons est précédé de trois autres viscères , qui sont , le feuillet , la panse et le bonnet. On les a long-temps regardés comme trois estomacs ; mais le premier n'est qu'un réservoir d'eau : je l'ai prouvé par les obser- vations que j'ai données dans le Mémoire sur le mécanisme de la rumination ( ci -devant page 245 ). Cette fonction , particulière aux moutons et aux autres ruminans , paraît devoir influer sur les effets des remèdes purgatifs ; il y a tout lieu de le présumer lorsque l'on considère la manière dont les moutons ruminent. Lorsqu'ils broutent l'herbe , ils la brisent seulement entre leurs dents , pour la mettre en état d'être avalée : par cette première déglu- tition, l'herbe passe dans l'œsophage pour ar- river dans la panse, où elle reste en macération sans .être digérée. Dans le temps de la rumi- nation , la masse d'herbe qui est dans la panse revient successivement par petites pelotes dans Ff 450 Sur les Rcmcdes purgatifs la gueule de l'animai , en repassant par l'œso- phage. Pour cet efiet, il faut uwii seconde dcujlutiiion c[uî est iiiverse de la première, et qui se fait dans le bonnet : l'herbe qui a déjà été macérée dans la panse, est broyée dans la gueule, et ensuite avalée une seconde fois par une troisième déglutition ; mais au lieu d'arriver dans la panse comme la première fois , elle est conduite dans le feuillet, où elle éprouve une seconde macération : en^n elle passe dans la caillette pour y être digérée. Les remèdes purgatifs que l'on donne aux moutons, restent en digestion avec une masse d'herbes dans la panse; ils sont ensuite broyés dans la gueule avec cette herbe macérée lorsque l'animal rumine ; ils passent encore avec les mcmes herbes dans le leuiiiet , et y éprouvent une seconde macération avant d'entrer dans la caillette, qui est le véritable estomac, où ils commencent à être digé/és et à exercer leur action purgative, comme daiis l'estomac de l'homme et à^s animaux qui ne sont pas ruminans. 11 y a lien de croire que ^qs remèdes Lons pour les Bêtes a Laine. 451 purgatifs qui sont en digestion avec différentes sortes d herbes dans ia panse et dans le feuillet, et qui sont broyés avec cç:s mêmes herbes dans la gueule des moutons, peuvent avoir un effet différent de celui qu'ils produisent sur \qs ani- maux qui ne sont pas sujets à la rumination *. Les fluides peuvent passer de l'œsophage dans la caillette par le moyen d'un canal en forme de gouttière, dont les bords longitudinaux s'approchent et ferment le canal , suivant \ç.s besoins de l'animal. '*' Non-seulement les moutons malades ne ruminent Das , puisque la cessation de cette fonction est wn des premiers s}Mnptômes de leurs maladies ; mais encore les remèdes qu'on Ie;ir administre , en santé , pour faire des expériences , interrompent souvent la rumination , lorsqu'ils ont une odeur ou une action un peu forte , comme quelques purgatifs. Ainsi ils ne repassent pas tous dans ia gueule pour y être remâchés une seconde fois ; et on ne peut calculer leurs effets d'après cette marche, qu'ils ne suivent pas toujours. Tel est, au moins , le résultat d'un assez grand nombre d'expé- riences que j'ai faites à l'École vétérinaire d'Alfort , avec diiférens remèdes donnés à des ruminans, et qui paraissent confirmées par celles que Daubtnton rapporte dan» ce Mémoire (Huzard). - Ff 2 45 2. Sur les Remettes purgatifs Je me suis d'abord proposé de voir de mes yeux \es remèdes purgatifs, solides ou liquides, que j'aurais fait prendre à <\qs moutons , et de tâcher de reconnaître ces remèdes dans les routes où ils auraient passe', et dans les vis- cères où ils seraient parvenus. Le 24 avril i 770 , on a fait avaler, en ma présence, à un mouton anténois , c'est-à-dire, dans la seconde année de son âge , un gros [quatre grammes] de gomme gutte, dissoute dans deux verres d'eau , trois bols de mie de pain , et une balle de plomb de trois lignes et demie [sept millimètres] de diamètre; en- suite sans perdre de temps , on a tué ce mou- ton , en soutenant son corps dans la direction verticale ; on l'a ouvert ; on a enlevé les quatre estomacs , en les maintenant dans leurs situa- tions respectives. Le bonnet était plein d'alimens comme la panse ; la balle de plomb s'est trouvée parmi les alimens contenus dans le bonnet : ils étaient imbibés et teints en jaune par la disso- lution de la gomme gutte , et j'y ai vu distinc- tement à^s parcelles de cette gomme; il y avait aussi des parcelles d^s bols de mie de pain bons pour les Betes à laine. 453 ramollies, parmi les alimens renfermés dans la panse ; la gouttière était humectée et teinte par la dissolution de gomme gutte. Cette liqueur se trouvait en abondance et sans mélange dans la caillette , et avait pénétré dans les intestins grêles sur la longueur de plus d'une aune [un mètre dix-huit centimètres]. Cette expérience prouve que \qs remèdes fluides que l'on fait avaler à un mouton coulent en petite partie dans la panse, et en très-grande partie dans la caillette, et que \ts remèdes de consistance solide tombent dans la panse. La balle de plomb et la portion d'alimens qui se sont trouvés dans le bonnet, étaient certainement sorties de la panse par les mouvemens convulsifs que le mouton avait éprouvés en mourant. Pour éviter ce dérangement et pour confirmer la première épreuve par rapport aux routes que prennent les remèdes liquides et solides , j'ai fait une seconde expérience. J'ai donné à un mouton anténois la dissolution d'un gros [quatre grammes] de gomme gutte dans un verred'eau, deux bols de charbon pilé, deux bols de poix noire et quatre balles de plomb qui avaient , Ff 3 454 •^^^^' ^^'-^ Remèdes purgatifs las unes six lignes [douze millimètres] de dia- mètre , et les autres quatre à cinq lignes [huit à dix millimètres]. On a tenu ce mouton dans ime attitude naturelle ; quatre minutes après la déglutition de ces différentes substances , on a appuyé sa tcte sur un billot , et on l'a coupée d'un coup de hache pour prévenir les convul- sions qui pourraient faire refluer des matières de la panse dans le bonnet. Malgré cette pré- caution , il s(t\\ est trouvé dans le bomiet avec ies deux plus petites balles de plomb; mais \qs deux plus grosses , les bols de charbon et de poix , étaient au milieu de la panse et àçs alimens qu'elle contenait : j'ai vu la dissolution de gomme gutte dans la caillette et dans les intestins grêles, sur la longueur de trois ou quatre pieds [un mètre ou un mètre trente- quatre centiniètres ]. Une petite partie de cette dissolution restée dans le bonnet, avait teint \(is alimens qui avaient passé de la panse dans le bonnet. Cette seconde expérience prouve encore qu'il ne passe aucun remède solide immédia- tement de l'œsophage à la caillette par le canal bons pour les Bêtes à Lmne. 455 qui s'étend depuis l'œsophage jusqu'à cet estomac. La même expérience prouve aussi qu'il entre aisément dans le bonnet quelque partie Ôlqs matières contenues dans la panse, lorsqu'un mouton est dans un état violent. Par une troisième expérience, on a fait avaler à un mouton anténois deux gros [huit grammes] de gomme gutte délayée dans un verre d'eau ; on l'a tué trois heures après. J'ai vu la tein- ture de gomme gutte et sa poudre dans la caillette , sans en apercevoir aucun vestige dans la panse ni dans le feuillet ; mais il eu était resté dans la gouttière du feuillet. C'est une preuve décisive que \qs remèdes liquides et les poudres qu'ils charrient , passent en grande partie immédiateinent de l'œsophage dans la caillette , par le canal qui communique de l'un à l'autre. Ce mécanisme rapproche la conformation ôiQs animaux ruminans de celle de l'homme et du cheval , relativement à l'elTet des remèdes purgatifs liquides , puisque la plus grande partie de ces remèdes n'entre pas dans la panse ni dans le feuillet : mais les remèdes solides qui Ff 4 45^ ^^^f J^^ Remèdes purgatifs passent successivement dans ces deux e5iomac5 , qui y restent quelque temps , et qui sont broyés dans la gueuie avant d'arriver dans la caillette , agissent-ils plus lentement , et sont-ils plus ou moins efficaces que les remèdes liquides! Cette question est très -importante pour le traitement àes maladies àçs animaux ruminans. J'ai tâché de la résoudre par les expériences suivantes. On a donné à un mouton , le matin à jeun, quatre grains [deux décigrammes] d'émétique en bol, et à un autre mouton la même dose en lavage. J'ai augmenté la dose, de deux jours l'un, de quatre grains [deux décigrammes]. L'émétique en bol n'a produit aucun effet sen- sible, même à la dose de trente-six grains [dix-huit décigrammes] , tandis que l'émétique en lavage a causé des symptômes très-graves, à la dose de trente-deux grains [seize déci- grammes] : le mouton fut enflé , et il grinça ies dents jusqu'au soir du premier jour; il eut . aussi un dévoiement qui dura deux jours. Cette expérience confirme ce que l'on savait déjà des mauvais effets de l'émétique sur ies moutons ; bons pour les Bêtes à Laine, 45/ elle prouve encore que ce remède peut agir plus vite en iavage qu'en bol. J'ai fait donner à un mouton un gros [quatre grammes] de gonuTie gutte en bol , et un gros [quatre grammes] de la même drogue , dissoute dans de l'eau, à un autre mouton : le premier a été purgé après vingt-quatre heures , et le second après vingt- trois heures, tous les deux sans aucun signe de douleur. Cette expérience prouve que les remèdes sous forme solide peuvent purger les moutons , et vraisemblablement les autres animaux rumi- nans , au moins aussitôt que \qs remèdes liquides ; mais il arrive aussi que ceux-ci font ieur effet beaucoup plutôt que les autres. Deux scrupules [vingt-quatredécigrammes] de gomme gutte , et quatre gros [quinze grammes ] de jalap en poudre , donnés dans de l'eau à un mouton , ont commencé à le purger après dix heures , et sans douleur. Le même remède donné en bol à un autre mouton ne l'a purgé qu'en près de vingt-quatre heures , et avec beaucoup de douleur ; l'effet de ces remèdes a duré pendant trois jours. 4 5 s Sur les Remèdes purgatifs Il paraît , par ces expériences , que les pur- gatifs sous forme liquide , sont préférables pour \çs moutons. La gomme gutîe , prise à la dose de i\ç\.\x scrupules [ vingt -quatre décigrammes] , est quelque fois sans effet sur les moutons ; je ne l'ai pas vu manquer à un gros [quatre grammes] ; son effet est riiôrtelàdeuxgros [huit grammes]. Un mouton ayant pris cette dose de gomme gutte, incorporée dans du miel , à sept heures du matiji , mourut à quatre heures du soir , après avoir beaucoup souffert, et sans avoir pu prendre de nourriture : mais la gomme gutte à la dose d'un gros [quatre grammes ] n'a pro- duit aucun changement dans la bonne santé des moutons qui en ont pris. Je n'ai employé ce remède que parce qu'il est très-violent, et que, dans les expériences, il faut aller aux extrêmes pour mieux juger des termes moyens. On a cru pendant long-temps que la gomme gutte était un remède spécifique contre l'hydro- pisie : à cet égard , elle serait bonne , dans cer- tains cas, contre la maladie des moutons appelée la pourriture , qui est une sorte d'hydropisie bons pour les Bctcs a Laine. 459 assez rebelle pour exiger uii remède très-aciif. Touies les expériences rapportées dans ce Mémoire ont été laites sur des moutons de taille médiocre , qui avaient environ vingt pouces [cinquante -cinq centimètres] de hauteur , mesurée à l'endroit du garrot, ou trente pouces [quatre-vingt-deux centimètres J de longueur, depuis l'oreiile jusqu'à l'origine de la queue. Je vais rapporter les résultats des expériences que j'ai faites avec à^'s purgatifs qui ne sont pas à redouter dans leurs effets. Le jalap en poudre n'en produit pas de sensibles sur les moutons jusqu'à la dose de trois gros [ douze grammes] \ et même à cette dose et à celle de quatre gros [ quinze grammes ] , son effet manque souvent ; il est plus sûr à cinq gros [ dix-neuf grammes ]. Dans \^s expériences que j'ai faites avec lé jalap ; il a commencé à purger après huit ou neuf heures, sans cjue les moutons aient paru souffrir et sans qu'ils aient cessé de mianger. A la dose de deux onces [six décagrammes] , la manne fondue dans de l'eau n'a fait aucun effet sur les moutons à qui j'ai fait prendre 4<^o Sur les RewèJes purgatifs ce remède. A la dose de trois onces [neuf décagrammes] , et à celle de quatre onces [ douze décagrammes] , elle a produit des éva- cuations après neuf heures , sans que les mou- tons aient paru souftir , et sans qu'ils aient cessé de manger. L'effet de la manne a été le même à la dose de cinq onces [ quinze déca- grammes]; cependant elle a paru causer un peu de douleur. La manne et le jalap sont de bons purgatifs pour les moutons : mais le premier est trop cher; il ne peut être employé que pour des béliers , qui vaudraient beaucoup plus que le prix courant des bètes à laine. Jusqu'à présent on a conseillé pour les moutons des remèdes à-peu-près aussi chers que pour ies chevaux, les bœufs, les cochons, &:c, ; on n'a pas prévu que la dépense du traitement devait ctre proportionnée à la valeur de la hète malade , et au risque de ne la pas guérir. Il faut donc que la dépense soit fort au-dessous du prix qu'aurait la bcte si elle était guérie : or , je suppose en général que des moutons, dans leur convalescence , vaillent chacun 6 francs ; bons pour les Bel es a Laine. 4(31 on n'a dû risquer que le quart de leur prix pour leur guérison. Si l'on eût risqué la moitié de ce prix , et que de quatre moutons il en fût mort deux , \^s frais du traitement eussent absorbé la valeur des deux moutons qui seraient restés. ; Ces considérations m'ont déterminé à recher- cher les remèdes \ç:s moins coûteux pour le traitement à^s maladies les plus communes dans les troupeaux : j'en ai fait ime liste que je me propose de publier , avec un essai sur les maladies qui me sont connues. , II résulte encore des expériences contenues dans ce Mémoire, quelques autres observations générales, impor- tantes pour le traitement des maladies des bêtes à laine et des autres animaux ruminans , dont les médecins vétérinaires et les propriétaires instruits feront facilement l'application. I .° Les remèdes liquides ne s'arrétant que peu ou point dans les premiers estomacs , et passant immédia- tement dans le quatrième , ils ne produisent aucun effet sur CCS estoniacs et sur les alimens qu'ils contiennent. 2.° Lorsqu'on veut agir sur ces estomacs ou sur les alimens qui y sont renfermés , il ne faut donc pas se bornera donner des remèdes liquides à petites doses ; mais , au contraire, les faire prendre en grande quantité à la fois, pour vaincre l'obstacle delà gouttière; ou donner des 4<^2 Sur les Remèdes purgatifs &c. substances solides , plus ou moins humectées , qui , en y séjournant, opéreront les effets qu'on en attend. 3.° Lorsqu'on ne veut que purger ce qu'on appelle les humeurs , comme dans le cas d'hydropisie ou de la maladie appelée pourriture , on peut se borner aux pur- gatifs sous forme liquide. 4..<' Lorsqu'on veut débarrasser les estomacs de la trop grande quantité d'alimens qu'ils contiennent , on doit, de préférence , employer les purgatifs sous forme solide. j.° Dans la météorisation ou enflure de la panse , les remèdes liquides n'y pénétrant que peu ou point , et passant outre dans la caillette, il faut, de préférence, employer des remèdes qui , pouvant y entrer et y sé- journer , agiront sur le gaz ou l'air, qui, en se dégageant des alimens, donne lieu à la maladie, et en détruiront les effets. 6." Cette facilité des liquides à traverser les premiers estomacs sans s'y arrêter, est une des causes de l'en- durcissement dfs alimens dans le feuillet , dont il a été parlé dans le Mémoire sur le régime le plus nécessaire aux troupeaux (pages ^^ i , j>j'2 ). 7.° Enfin, cette organisation de l'appareil alimentaire dans les ruminans , appareil qu'on n'a pas encore assez, étudié, est peut-être un des obstacles qui s'opposent à la réussite du traitement employé jusqu'à présent pour un assez grand nombre de maladies aiguës qui affectent ce» animaux ( HuzARD ). /y. 17 /',;./ ^0\l /;./ y. A\.-..7.v, ./•/. /',//.! J- ,1 ',////■ EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE XV. v_>.ETTE Planche représente les quatre esto- macs d'un mouton, grouppés et unis les uns aux: autres par difFérens liens , comme dans i'ciat naturel. Ces quatre estomacs sont vus par-dessous Fig, I , et par-dessus Fig. 2 , en supposant l'animal debout sur 'î^s quatre pieds. Ces esto- macs sont renflés, parce qu'on \Qi a remplis d'air après qu'ils ont été vidés de toutes \ç.s matières qu'ils contenaient. On voit dans la Fïg. i , une partie A de l'herbière , le bonnet B , la panse C, D, E, F, le feuillet G, la caillette H, et une portion I du premier boyau. On a aussi donné à la panse les noms à' herbier ou de double , au bonnet le nom de réseau , au feuillet les noms de millet , mellier ou pseautier , et à la caillette le nom de franche -mul le. 4^4 Explication Acs Planches. On aperçoit, à travers les parois du bonnet B, \qs mailles du reseau qui est exprimé en relief au-dedans de cet estomac. On voit cà l'extré- mité de la panse C, D, E, F, s^i deux con- vexités D, E; la convexité droite E est plus grosse et plus arrondie que la gauche D. On distingue sur les parois de la caillette H, diÇ.s indices de 'i^s plis intérieurs. Les quatre estomacs sont plus distincts dans la Fî^. 2 , parce qu'ils y sont vus par leur face supérieure. L'insertion A de l'herbière B, dans la panse C, est apparente. Les deux convexités D, E de la panse sont plus évidentes. Le feuillet F paraît en entier. Au reste on aperçoit le réseau du bonnet G , et les plis de la caillette H, comme sur la Fig. i. PLANCHE /y. xî7. Pa sur les parois intérieures F'ig. 2. Il n'y a plus que de petites fentes irrégulières A, B, C, D. On a aussi représenté, Fig. 2 , l'orifice E de l'herbière , l'orifice F du feufilet , et la Gg /^66 Explication Jes Planches. gouttière E, F , qui s'étend depuis l'un de ces oriiices jusqu'à l'autre. Les bords G, H, de cette gouttière peuvent s'approcher , se toucher, la fermer dans sa longueur, et en faire un canal. ri xru. IKii^.^ô'-, K'jsit-f Ji'l l'.il.w Ki\itly- Explication des Planches. /^6j PLANCHE XVII. vJn voit dans cette Planche une portion A de i'herbière, ies parois intérieures B, C,D, E du bonnet , et les parois intérieures de la partie F, G de la panse, qui tient au bonnet B, E. Le bonnet est représenté en état de relâche- ment; on voit sur sqs parois intérieures un réseau dont les mailles H, H, sont séparées les unes Aqs autres par (Iqs cloisons I, I, qui ont environ deux millimètres [ une ligne] de hau- teur dans un mouton de taille médiocre; les plus grandes mailles ont vingt millimètres [dix lignes] de largeur. Les cloisons se croisent de façon que les mailles ont quatre ou cinq côtés, et la plupart six, comme \qs alvéoles d'un gâteau de cire. La gouttière E, F, indiquée Planche XVI, Fîg. 2 , avec les parois intérieures du bonnet en état de resserrement, est représentée Plan- che XVII, K, L, dans sa position naturelle, avec la portion F , G de la panse , et avec ies parois intérieures B , E du bonnet , en état Gg 2 4-68 Explication des Planches. de relâchement. La gouttière a sept centimètres [deux pouces et demi] de longueur dans un mouton de moyenne taille. La panse a été coupée à l'endroit M, N, et cette coupe se rapporte à la coupe A, B, de la Planche XVIII. P/ Xi 'III r.t./.^oo. r' ^ ifW' ^^^f<^ ;ff I %j^/ru^ Av.v-v ./.■/ lUt.w Sriil/J- Explication des Planches. ^6^ PLANCHE XVIIL i^ETTE Planche représente la plus grande partie des parois extérieures de la panse d'un mouton , qui avait été coupée à l'endroit A , B : cette coupe se rapporte à la coupe M, N de la Planche XVIÎ. La panse , Planche XVIII , a été ouverte en commençant la coupe sur la grosse con- vexité E, Fig. I , de la Planche XV, en pas- sant sur la petite convexité D, et en la conti- nuant jusqu'và l'endroit E. Par conséquent la portion C, D, E, F, G, Planche XVIII, for- mait la partie inférieure de la panse entière , et le reste de la figure était la partie supérieure. On voit sur les parois intérieures de la panse la grosse convexité H, H, la petite I, et les rebords K, L, qui sont épais et d'une consis- tance plus ferme que le reste de la panse. Ils sont revêtus d'une membrane nue, qui a une couleur de blanc sale et jaunâtre, tandis que les autres parties des parois intérieures de la panse sont revêtues d'un très-grand nombre de papilles Gg 3 470 Explication des Planches, obiongues et fort minces; ies plus grandes ont quatre millimètres [deux lignes] de longueur et deux millimètres [une ligne ] de largeur dans ini mouton détaille médiocre. Ces papilles sont placées fort près les unes des autres ; elles couvrent presque entièrement la membrane dont elles sortent; elles sont revêtues, de mcme que la membrane , d'une sorte de velouté fort mince qui leur sert de gaine. Lorsque cette gaine se détache, les papilles en sortent fort étroites et fort souples. // A7X Pa.; .^-j. Fuj. / l'kcs-h'r .M , l'.if.r^- ,f\-i' 7u:r,/7 Esplïcûîloti des Planches. 473 PLANCHE XX. vJn voit sur cette Planche une bande de drap ou de velours noir A, B, C, D, attachée à un mur près d'une fenêtre pour qu'il y ait plus de jour. On a placé sur cette bande dçs échantillons de laine supergrosse E, de grosse laine F , de laine moyenne G , de laine fine H , et de laine superfine I. Un Berger examine ces échantillons avec une loupe K; c'est un verre convexe qui grossit les objets à la vue. Lorsque l'on veut savoir si une laine est fine ou superfine , on la place à l'endroit L. On l'examine à la vue simple, ou avec la loupe; on la compare avec les échantillons H et I. Sî l'échantillon L a plus de rapport avec la laine H qu'avec la laine I, il est fin de première qualité : mais s'il ressemble plus à la laine ï qu'à la laine H, il est superfin de seconde qualité. Si l'échantillon L est plus fin que la laine I, il est surperfin de première qualité. Supposé que l'on veuille savoir si une laine est grosse ou fine, on en place un échantillon 474 Explication des Planches. à 1\ droit M; on l'examine et on le compare avec la laine moyenne G, et avec la laine fine H : si l'échantillon M a plus de rapport avec la laine G qu'avec la laine H, il est moyen de première qualité; mais s'il ressemble plus à la laine H, qu'à la laine G, il est iin de seconde qualité. On fera de même pour savoir si une laine est grosse ou moyenne, supergrosse ou grosse; mais il est aisé de distinguer ces difFérens degrés de grosseur, et ils ne sont pas si importans que ies difîcrens degrés de finesse. /y .\.\/ l-'iuj-^/â. Explication des Planches. 475 PLANCHE XXI. v^ETTE Planche représente un Berger saignant un mouton , ia veine que l'on ouvre pour faire ia saignée, et l'instrument qui sert de lancette, de bistouri et de grattoir. Le Berger , Fig. i , tient un mouton A, B, entre ^^s jambes , et appuie la croupe A de ce mouton dans l'angle d'un mur pour l'em- pêcher de reculer. II passe la main gauche sous la XhXo. du mouton , et il empoigne la inâchoire de dessous de manière que ses doigts se trouvent sur la branche droite de cette mâchoire près de son extrémité postérieure, pour comprimer la veine qui passe dans cet endroit. Le Berger tient la lancette de la main droite, et ouvre la veine au-dessous du tubercule formé sur le bas de la joue du mouton , par la racine de la quatrième dent mâchelière qui est la plus grosse de la mâ- choire de dessus. Ce tubercule indique la place de la veine, et même le Berger peut ia sentir avant de l'ouvrir, puisqu'il l'a fait gonfler en la comprimant. 47^ Explication des Planches, La Fig. j représente le tubercule A , et la veine B, sur la tête d'un mouton. On voit les mêmes parties A et B, sur la tête d'un agneau Fig. 2 , et sur une tête décharnée Fig. ^. L'instrument, Fig. y , est afFdé des deux côtés de son extrémité A , pour servir de lan- cette. On peut l'employer comme un couteati ou un bistouri par son tranchant A , B. Le bout C du manche est aminci et fait un grattoir. p/.xxir. ^V ■^~'7- KKVwr .ù( Hi/ny .'lit/f. Explication des Planches. 477 PLANCHE XXII. Un voit sur ia Fig. i de cette Planche, un Berger qui gratte un mouton pour le frotter ensuite avec l'onguent contre la gale. La boîte de l'onguent est représentée Fig. ^, et le grat- toir Fi g. j. Le Berger, Fig, 1 , passe la tête du mouton entre sts jambes pour le retenir en le serrant à l'endroit du cou. Si le mouton s'agite, il faut l'appuyer contre \\\\ mur ou contre un arbre , pour l'empêcher de reculer. Lorsqu'ê le Berger i^sx ainsi assuré du mouton , il a les deux mains libres pour écarter les filamens de la laine à l'endroit A, où il voit à^s signes de gale. Les boutons qui causent cette maladie étant à découvert, le Berger enlève les croûtes par le moyen du grattoir B. Ensuite il prend ia boîte , Fig. j> , et il en tire de l'onguent avec le doigt pour en mettre à la place à^i croûtes, et pour l'étendre tout autour. Le suif qui entre dans cet onguent lorsqu'il doit être employé en été , lui donne assez de 47 s Explication des Planches. consistance pour l'empêcher de couler au-delà ^ts parties galeuses. La graisse que l'on y met en hiver au lieu de suif, lui donne assez de consistance pour que i'on puisse l'étendre aisé- ment. Voyez la composition de cet onguent dans la douzième Leçon, ^lage ly^. L'instrument /v«".j, ne sert de grattoir que par l'extrémiié A de son manche A, B, C; ia lame D, E, qui en fait un couteau et une lancette, est repliée sur le manche. XVI.^ LEÇON. Sur la manicre de trouver dans l'Instruction ■pour les Bergers les choses qu'ils voudront y chercher. Z), U N Berger qui saura lire , pourra- t-il trouver dans son Instruction Xqs choses dont \\ aura besoin , sans feuilleter le livre pendant long-temps ! R. Pour que les Bergers aient cette facilité, il faut qu'ils sachent bien quelle place doit occuper chaque lettre de l'alphabet dans l'ordre suivant \A,B,C,p,E,F,G,H, I, J, K, L, M, N,0,P,Q_,R,S, T, U, V, X, Y, Z. D. La connaissance de l'ordre que doivent suivre les lettres de l'alphabet, suffit-elle aux Bergers pour pouvoir se servir de l'Instruction \ R. Il faut aussi qu'ils comprennent qu'une table alphabétique est une liste de mots rangés suivant l'ordre alphabétique des lettres dont ils sont composés. Par exemple, le mot Berger sera. placé avant le mot Aloutoii , parce que le B, qui est la première lettre du mot Berger, précède 480 SEIZIÈME LEÇON. dans l'alphabet la lettre A4, qui est la première du mot Afouto/i. D. N'y a-t-il pas encore quelques autres observations à faire pour que \qs Bergers puissent trouver plus facilement les mots dont ils ont besoin \ R. Oui : par exemple, lorsque deux mots commencent par la même lettre , c'est la seconde lettre de chacun de ces mots qui in- dique leurs places ; ainsi le mot Balle doit être mis avant le mot Berger , parce que la seconde lettre du premier mot est un a , et celle du second un e. Lorsque les deux premières lettres de deux fnots sont les mêmes , c'est la troisième qui décide les places qu'ils doivent occuper dans la liste alphabétique ; par exemple, le mot Bélier sera placé avant le mot Berger, parce que la lettre / précède la lettre r dans l'alphabet. On suit le même ordre pour toutes \cs lettres de chaque mot. Si les lettres d'un mot, tel que Berger, sont les mêmes et placées dans le même ordre que les premières lettres d'un autre mot, tel que Bergerie , Sur l' Instruction des Bergers. 48 i Bergerie , qui est terminé par d'autres lettres , le premier mot doit précéder le second. D. Comment une liste de mots rangés par ordre alphabétique fera-t-elle trouver facile- ment dans l'Instruction pour les Bergers, les choses dont ils auront besoin ! R. Supposé qu'un Berger veuille trouver dans son Instruction les endroits où il s'agit des étables, il cherchera dans la liste alphabé- tique les mots qui commencent par un E. En les parcourant il verra parmi les derniers le mot Etahle , parce que le t qui est la seconde lettre de ce mot , est une à^s dernières de l'al- phabet. Après le mot Étahle il y a à^s chiffi-es qui renvoient aux numéros ^qs pages de l'Ins- truction , où il est fait mention àes étables en général. Ensuite le Berger trouvera sur la liste \qs mots Étables fermées , Étables ouvertes, avec des chiffres qui renvoient aux pages où il s'agit de ces étables en particulier. Par ce moyen les Bergers trouveront promptement les choses dont ils auront besoin. D. Quel nom donne-t-on à ces listes alpha- bétiques , et où sont-elles placées ! Hh 482 xvi.^ LEÇON. Sur FInsîructîoji &c. R, On \es appelle tables des matières , parce que l'on y voit comme sur un tableau les dif- férentes matières, c'est-à-dire, les différens sujets qui sont traités dans un livre. On place ces tables à la fin à.es livres, parce qu'elles ne peuvent être faites qu'après que le livre çsi fini , à cause des renvois des chiffres qu'elles contiennent , aux numéros dQs pages. C'est pourquoi la table de l'Instruction pour hs Bergers se trouve ici dans la seizième et der- nière Leçon. Fi N. TABLE GÉNÉRALE ET ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Nota, Les chiffres romains indiquent les feuilles qui précèdent l'Instruction. A. JHLB 0 N D N C E des alimens. Est nécessaire aux moutons, page 322 et suivantes. Abris. Anecdote à ce sujet, reLitive au troupeau de Daubenton, liv. — Sont quelquefois nécessaires aux bêtes à laine, 32. Accouplement. Quel est le temps le plus favorable pour le permettre aux bêtes à laine, 102 et suiv, 278 , 27C). — Précautions à prendre pour l'accou- plement , 123. — Quel soin on doit prendre des brebis après l'accouplement, 123. Accroissement des agneaux. Est retardé par les grands froids, 103. — Delà taille des bêtes à laine, 108. Adoption d'agneaux par d'autres brebis que leurs mères; moyen d'y réussir, 136. Age des bêtes à laine. Moyens pour le reconnaître, ^2 et suiv. — A quel âge il faut prendre les bêtes à laine pour former un troupeau , 49- — A quel âge les béliers sont en état de produire, 105. — A quel âge il faut faire saillir les brebis , 107, 404- TABLE — A quel âge il faut les faire voyager, 120, — A quel âge il faut engraisser les moutons , i 64- Agneau. Quelle doit être sa situation -dans le ventre de la mère, \z6 , 12^. — Quelles sont les mauvaises situations, et les moyens d'y remédier, 1^27 et suiv. — Ce qu'il faut faire pour que la brebis allaite son agneau et le soigne , j 29 , 130. — Combien une brel:>is fait d'agneaux d'une jnême portée , 131. — Ce qu'il faut faire lors- qu'un agneau est nouveau-né , 135. — Quand la mère n'a point ou pas assez de lait ,135. — Moyen pour faire adopter à une brebis un agneau qui ne vient pas d'elle, 136. — Comment on peut nourrir soi-même un agneau, 136 et suiv. — Ce que doit faire le berger quand il s'aper- çoit qu'un agneau est triste , faible ou maigre , 1 37. — Preuves que beaucoup d'agneaux meurent de fiim , 138. — Moyens de les ranimer lors- qu'ils sont engourdis par le froid, 139 , 280. •Ce qu'on doit faire des agneaux qui sont venus tard , i4o. — Comment on engraisse les agneaux , 1^1. — A quel âge les agneaux peuvent prendre ^'autre nourriture que le lait, 142. — A quel âge ils sont bons à manger, i4)' — Quelles précautions demandent Jes agneaux , jusqu'à ce qu'ils soient sevrés , 143. — Quand il faut les sevrer, i44- — Manière de les sevrer, 145. — Faut-il leur raccourcir la queue, i4^' — Com- ment on la leur coupe , i/iy. — A quel âge on les châtre, i48- — Différentes manières de faire cette opération, 149 et suiv. — S'il faut tondre tous les agneaux, 171 . — Expériences à ce sujet, 172. • — Les agneaux nouveau - nés peuvent résister à DES MATIÈRES. 48 J un froid très-vif, et n'en deviennent même que plus vigoureux , 272 et suiv. — Précautions à prendre pour qu'ils ne périssent point par le froid, 30. — Quand on donne ce nom aux bêtes à laine, 38. — Il faut donner peu et souvent aux agneaux faibles. Agnelage. Ce que le berger doit fiire dans ce cas , 125 et suïv. — Les Planches VI et VII repré- sentent des brebis qui agnclent. Ail. Il faut en donner aux brebis et aux béliers qui ne sont pas assez ardens , 123. Air. Le grand air est nécessaire aux moutons, 22. — Ils résistent aux injures de l'air , 28 , 29 , 2.59 , 260 et suiv. 2^^ , 4i !• — li f^'^t mettre à couvert les bêtes malades et les agneaux lan- guissans , 31. — L'air paraît influer sur l'amélio- ration des laines, 354» A^^ > 4i2. Air froid. Ses mauvais eifets sur les moutons qui sortent des étables chaudes , 21. Allaitement. Ce qu'il faut faire pour que la brebis allaite son agneau, 129, 130. — L'allaitement trop long est nuisible, 133. Allemagne. Bien qu'y a fait la traduction de {'Ins- truction pour les bergers, xxxvij. Alliances des bêtes à laine. Moyens d'en tirer ua bon produit , \oz et suiv. — But de ces alliances , 284 ^^ suiv. Amélioration des bêt^s h laine , 101 et suiv. — Moyen de ia conserver et de la continuer, 118 , 285 et suiv. — Mémoire sur ce sujet , 4' ^' — Elle est une épargne plutôt qu'une dépense, 4' 2.. Amélioration des laines. Son histoire , xlix et suiv. 283 ^f suiv, — Elle a déjà été tentée en Fradice Hh3 ^S6 TABLE dans le milieu du siècle dernier , 354* — Ouvrages qui ont paru à ce sujet , 363. — Elle ira d'autant plus vite que nous introduirons davantage de bêtes à laine fine , 364- — Expériences à ce sujet , 3 5 2 f f suiv. 357 et suiv. Voyez Laine, Amourettes f Les ). Ce que c'est , 234. Angleterre. Les bêtes à laine y restent en plein champ tout l'hiver, 30. — Retirées saines et sauves de dessous la neige après y avoir été enfoncées plusieurs jours, 30. — Moyens qu'on y emploie pour réchauffer les agneaux, i4o'j 280. — Im- portation de bêtes à laine d'Espagne en Angle- terre , 367. — Les laines y ont dégénéré , 367. — Ont perdu en finesse et gagné en longueur, 368. Animaux ruminans, En quoi ils diffèrent des autres , 24J. Antenois. Ce que c'est, 38. Apoplexie. Voyez Chaleur. Appentis. Ce que c'est , et s'ils sont un bon loge- ment pour les moutons , 23. Arbres. On f^iit manger l'écorce et les feuilles de plusieurs aux moutons , 85. Arpent. Ses différences ; sa conversion en mesures nouvelles , i p i . — Temps nécessaire pour le fer- tiliser , 198. — Combien il faut de bêtes à laine , 198, 396, 398, 409, 436. Aiiges. Comment on doit les placer dans le parc domestique , et de quelle manière on les cons- truit ,35. — Leur figure , Planche XIL Aune. Ses feuilles sont très-bonnes pour les mou- tons , 80. DES MATIÈRES. 487 Avertissement de Daubenton sur cette nouvelle édi- tion , xlix. Avoine. Sert à nourrir les moutons en hiver, 75. . — On la leur donne aussi en gerbées, 79. — On peut donner de ces gerbées aux agneaux , 14.3. -— Sa paille est la meilleure de toutes pour nourrir les bêtes à laine ,86. — Elles en mangent aussi la balle, 87. — L'avoine empêche les mou- tons de dépérir en hiver ,91. — Elle est bonne pour faire venir du lait aux mères brebis, 132. — Sa farine est très - bonne pour nourrir les agneaux , 142. — On leur donne aussi de l'avoine en grains, \^i. — C'est la nourriture qu'ils aiment le mieux, i43' — EUe sert pour l'engrais de pouture , 161. — Le parcage influe encore la seconde année sur les avoines, ^\o. Avortement. Causes auxquelles on peut l'attribuer , 9, 122, 124. — Moyens de prévenir les acci- dens qu'il peut causer aux brebis , 1 24. B. Balle des grains. Quel usage on en fait pour les moutons, 87. — La. balle de l'orge s'at- tache quelquefois à la langue , et toujours à la laine, 87. Baromètre. Description succincte de cet instrument, avec la manière de s'en servir, 170. Bélier. Quelles sont les proportions du corps qui font reconnaître un bon bélier, 46- — En quel temps faut-il donner le bélier aux brebis! 102. — Les béliers qui n'ont pas de cornes , sont-ils aussi bons que ceux qui en ont î 105. — A quel Hh4 488 TABLE âge il faut prendre les béliers pour les faire entrer dans un troupeau, 49- — A quel âge ils sont en état de produire de bons agneaux, 105. — Combien il faut donner de brebis à un bélier , 106. — Les bons béliers sont plus nécessaires que ies bonnes brebis pour l'amélioration ,115, 413. — Choix qu'il faut faire des béliers pour améliorer les races, 123, 4i3- — La méthode de ies laisser toute l'année dans le troupeau est vicieuse ,122. Berger. A quel âge on doit le choisir, i. — Son état suffit pour le faire vivre, i , 2. — Connais- sances qu'il doit avoir, 2. — Quelles choses lui sont nécessaires pour conduire son troupeau, 3. — Comment il doit le conduire et le gouverner , 65 et suiv. — Il doit savoir saigner, 3o4' Bergers allemands. Sèvrent les agneaux à un mois et demi ,132, 133. Bergerie construite dans le parc de l'école vétéri- naire à.' AMoït d'd.^ï es Daube nton , 375. — Voyez Etable. Bêtes a laine. Restent tout l'hiver en plein champ en Angleterre , 30. — Quelles sont ies princi- pales différences que l'on remarque entre elles , 38. — Comment on connaît leur âge , 3 8 ^r suiv . — Leurs diverses races, 39.' — Différences de leur taille, l\.o. — Moyens de la relever, 108 , 293. — Diverses qualités de leur laine, l\\ et suiv. — Signes pour reconnaître leur mauvaise santé, 46. — Choix qu'on doit en faire, l\j. — Description de leurs maladies les plus ordi- naires , avec les moyens d'y remédier , 300 et suiv. — Réflexions sur le traitement de ces maladies , DES MATIERES. 48^ 301. — Quelles sont les différentes sortes de saignées que l'on fait aux bêtes à laine , et quelle est celle qui mérite la préférence, 302 et suiv. — Quel choix il faut faire pour avoir de bonnes- bêtes à laine , 47- — Si l'on doit préférer dans tous les pays , celles qui sont de la plus grande race , 49. — A quel âge il les faut prendre pour for- mer un troupeau , 49- — Attention que l'on doit avoir par rapport au terrain , lorsqu'on les fait passer d'un pays dans un autre ,51. — Règles que l'on doit suivre pour les faire paître , 5 3 ^t suiv. — Alliances des bêtes à laine; moyens d'en tirer un bon produit, 102 et suiv. 284 et suiv. — A quel âge et en quelle saison il faut les faire voyager, 120. — Précautions à prendre lors- qu'on les établit dans un pays nouveau pour elles , 121. — En quel temps il faut les tondre, 165. — Comment on les lave avant de les tondre , 167. — Comment doit se faire la tonte, 170. — Quels sont les soins qu'exigent les bêtes à laine après la tonte , 173 f'f suiv. — Parcage des bêtes à laine , i 86 ff suiv. 395 ff suiv, — Ce que chaque bête à laine peut fertilis2r de terrain par le parcage, 198, 398 , 4o9> 4-3 <3. — Le parcage dans les prés humides leur est nuisible, 4o8. — Leur rumination , 59, 245 ^^ suiv. — Elles peuvent rester sans boire plus long-temps que les chameaux., 257. — Il faut les abreuver avec circonspection , 255. — Celles d'Espagne donnent long - temps des agneaux , 107. — Se conservent parfaitement pures , en France et dans le nord de l'Europe , 371. — Nombre présumé de bêtes à laine fine en France , 393. — Grande importation de 4^0 TABLE bêtes à laine d'Espagne en Angleterre , 36-^. • — Bêtes à laine des grandes Indes introduites en Flandre, 368. — Les bêtes à laine de Flandre dif- fèrent des autres races par la conformation ,369. Betterave champêtre. Peut être donnée pour nourrir les moutons en hiver , 75. Biberon. On s'en sert pour faire boire les agneaux qui n'ont pas de mère , 136, 137. Billonner. Ce que c'est , 151. Bise. Voyez Vent. Bistouri. Description d'un instrument de cette sorte, qui suffit seul au berger pour toutes ses opéra- tions , 314. — Représenté Planche XXII. Bistourner. Ce que c'est , 151. — Les béliers bis- tournés s'engraissent dans les pâturages humides , Boisson. Nuit aux bêtes a laine , lorsqu'elle est trop fréquente , 90 , 256. — Elles peuvent s'en passer pendant long - temps , 97. — Plus long- temps que les chameaux , 257. — En quel temps il faut abreuver les moutons, 97, 326. — Expériences faites à ce sujet , 97, 326. — Moins une bête à Liine boit, mieux elle se porte, 98. — Boisson à donner à la brebis quand elle ne peut mettre bas par faiblesse, 125, — Boisson à substituer au lait pour les agneaux , 137. — Nécessaire aux bêtes à l'engrais, 157. Boite de fer-blanc , pour mettre de i'orfguent , 3 . — Doit être dans la panetière, 5. Bonnet, l'un des quatre estomacs que l'on attribue aux animaux ruminans, 246, 449» — Ses fonc- tions dans la rumination , 248 et suiv. Boucs et Chèvres , dans les troupeaux de bêtes à DES MATIERES. 4pi ïaine , n'ont point encore donné de productions croisées de ces deux espèces , 42.7 , 42.8. 'Bouffe. Voyez Balle des grains. Bouleau. Ses feuilles sont très-bonnes pour nourrir les bêtes à laine, 80. Bourre de chaîllats. Ce que c'est, 86. Bourre de foin. Ce que c'est, 75 , 'j6. — On en nourrit les moutons en hiver, 75. — Ce qu'il y a de bon , 76. Bouteille {La). Ce que c'est, 227. Branches d'arbres. Avec leurs feuilles servent à la nourriture des moutons l'hiver, 80. Brebis. Quelles sont les proportions du corps qui font reconnaître les bonnes, /^.y. — A quel âge on doit les prendre lorsqu'on veut composer un troupeau, 49- — Combien il faut en donner à un bélier, 106. — A quel âge il faut les faire saillir, 107. — Précautions à prendre pour leur accouplement , 123. — Quel soin on doit en prendre après l'accouplement , 123.- — Combien de temps elles portent , 124. — Comment on connaît qu'une brebis est près de mettre bas , i 24. — Divers soulagemens que le berger doit procu- rer aux brebis , lorsqu'elles agnèlent , 125 et suiv. ■ — Ce qu'il faut faire à une brebis après qu'elle a mis bas, 129. — Comment on l'engage à allai- ter et à soigner son agneau, 130. — Combien une brebis fait d'agneaux d'une même portée , ^ I 3 I. — Ce qu'il faut fure lorsqu'une brebis fait plus d'un agneau d'une seule portée ,131 . — Ce qui arrive à celles qui allaitent trop long-temps , 133. — Quelles sont celles que l'on peut traire , 45? 2. TABLE 134- — Ce qu'il faut fnire à celles qui ne veulent pas allaiter , 136. Brebis châtrices. Voyez Aloutonnes. Brebis du Pérou, Voyez Paco. Brelée. Ce que c'est , 79. Brionne. Les moutons ne veulent pas manger da cette herbe , 319. Brouillard. Dégoûte les moutons, 100. c. Cabane du Berger. Sa description , sa situation , i94> 4o4 > 405- — Représentée Planche XIV. Caillette , l'un des estomacs des bêtes à laine ,245. — Ses fonctions dans la digestion , 332 , 44^. Camphre. Son odeur est-elle un préservatif j)Our la laine contre les teignes , 1 84 , i 8 5 . Cantons où l'on peut se passer de chiens pour la conduite des troupeaux , 8. Carottes. Sont préférables au colza et aux choux pour nourrir les moutons en hiver, 74. — Bonnes pour donner du lait aux brebis, 132. Castration des agneaux. A quel âge elle se fait , 1 4 1 , i48. — Différentes manières de la faire , i49 et suiv. — Précautions à prendre, 1 50. — Accident qui en est quelquefois la suite , 150. — Repré- sentée Planche VIII. Cavesson. Voyez Afuselihe. Cfr/^ Boit rarement , 256. Chaillats. Ce que c'est , 86. Chaleur. Est plus à craindre pour les moutons , lors- qu'elle est forte, que le grand froid, 56, 300, DES MATIERES. 45)3 — Danger de la situation que les moutons pren- nent d'eux-mêmes pour se garantir de la grande chaleur , 57. Chaleur , maladie des moutons , 57. — Ses divers symptômes, 208 , 300. — On y remédie par la saignée, 57, 208 , 300. — Quels sont ceux qui y sont les plus sujets , 208 , 300. — Ou- verture à^'i animaux morts , 209 , 300. Chambord. Expériences qui y ont été faites pour l'amélioration des iaines , 354. Chameau. II a un réservoir d'eau , 249. — Peut se passer de boire pendant long-temps, 256. — Moins long-temps que les moutons, 2,57. Chancellement. Voyez Chaleur. Chanorier s'est occupé avec succès de l'améliora- tion des iaines ,355, 393- Charme. S&s feuilles sont très-bonnes pour les mou- tons ,80. Châtrer en agneau. Ce que c'est , 149. Châtrer en veau. Ce que c'est, i49« Châtrices. Voyez /Moutonnes. Chaumes. Peuvent servir dans certains pays pour l'engrais des moutons , 159. Chêne. Ses fruits servent à la nourriture des moutons. Voyez Glands. Chenevi. On en donne aux moutons pendant l'hiver, 7 5 . — Quel est son effet , 'j6. — On en fait des î;ourteaux , 75 , yy — Leurs mauvais effets, y^. Chenilles-teignes. Ne sont pas des vers, 179. — £n quoi elles en diffèrent , 179. — Leur des- cription , 180. — Leur figure , Planche XL — Dommage qu'elles causent à la laine , 180 ff suiv. — Leur changement en papillons , 182. — ^^4 TABLE Moyen d'en garantir en grande partie les laines , 183 , 184. Chervi. Ses racines sont propres à nourrir les mou- ions en hiver, •j/^.. Chèvre. Peut nourrir un agneau , 135. — Boit peu , 256. — Voyez Boucs. C//^vrm/. Boit rarement , 256. Chiens de Berger. Sont-ils nécessaires pour la con- duite des troupeaux , 7. — Quels sont les can- tons où l'on peut s'en passer, 8. — Quel mal ils peuvent faire aux moutons , et comment l'em- pêcher , 8 , 9. — Comment ils servent à régler la marche d'un troupeau , 9. — Manière de les dresser , 10 et suiv. — A quel âge on doit les prendre , 12, — Quelle race de chiens on doit prendre pour le service des troupeaux, et copi- bien il en faut , i4« — Quels sont ceux qu'on préfère dans les cantons où les louj)s sont peu à craindre , et quels sont les meilleurs pour les endroits où les loups peuvent faire du ravage , 16. — Quelles précautions il faut prendre lors- que l'on est obligé de se servir d'un chien ma! discipliné qui blesse les moutons , 16. — Com- ment il faut nourrir les chiens de Berger , 17. — Comment le Berger peut suppléer à leur défaut , 17 , 68. — Description de la loge du chien de Berger , 197 , 405. — Les chiens de Berger ont deux ongles aux pieds de derrière ; ils aiment l'ouvrage , les moutons , et même l'odeur de leur fumier. Choix des béliers. Pour améliorer les races, 123. — Des bêtes à laine , 47* Choux, nourriture fraîche dans la mauvaise saison. DES MATIERES. 4^5 72. — Peuvent-ils nuire aux moutons, 73. — Combien il en faut -donner à un mouton pour un repas , 8^. — Bons pour donner du lait aux brebis, i 32. — lis peuvent servir pour l'engrais de pouture , 161 et suiv. Chou cavalier et Chou frisé , nourriture fraîche dans la mauvaise saison , 72. — Peuvent faire du mal aux moutons , 73. — Sont bons pour empêciier ies mauvais effets du fourrage sec, 73, 3 34-- — Résistent à la gelée, 333. — Difficulté de les cultiver , 3 34- Chou de bouture , espèce inconnue aux botanistes , 73 , 74. — Cette dénomination est incertaine, 74. — La culture en est très-facile , et on peut en tirer un grand avantage pour la nourriture des moutons , 3 34- — li résiste à la gelée , 3 34' Chou cabus. Les moutons mangent ses feuilles en entier, 89 , 90. Chou frisé du Nord. 1L%\ à préférer, parce qu'il résiste au froid , 74. Chrysalide de la chenille-teigne , 182. Chute de la laine , 166. — N'a pas lieu dans les bêtes à laine fine , 167. Ciseaux des tondeurs. Voyez Forces. Claies d'un parc. Manière de les faire , 186. — Comment on les dresse, 187 , 397. — Repré- sentées Planche XIL Climat. Combien celui de la France est favorable pour l'amélioration des laines, 281 , 357. Clôture. Hauteur à donner à celle d'un parc do-* mestique , 33 , 397- Colique., occasionnée par l'humidité , 55. 45? A-- — Les couleurs fortes en teinture cachent les défauts de qualité et de fabrication, que les cou- leurs légères laissent mieux voir , 385. Culture de la terre. Propre pour le parcage , 19Q , 4o6, 43<^« — Après le parcage , 43<^' D. Da u benton. Discours sur sa vie et ses ouvrages, V. — Extrait du procès-verbal de la Convention li 4-9 s. TABLE iK;ti(;naIe . qui ordonne l'impression de son ou- vrage aur les inoiuons , xxix. — Notice iiisto- rique et bibliograj)hique de YInstruction pour ks . Bergers , xxxj. — Ses différentes éditions, xxxij et Miiv. — Traduction allemande, xxxv ; — italienne , , xxxviij ; — espagnole , xxxix. — Avertissement sur cette nouvelle édition , xlix. — Réponse à M. de Toioran , xlij. — Histoire de l'améliora- tion de nos laines , xlix et suiv. — Du troupeau d'expériences à Montbard , i et suiv, Dédiât des laines.- Van - Rvbciis dit que celui de la laine hne de I rance est à peu j^rès le même que celui de la laine d'Espagne , 376 i 379, 392.. — ^■•l. Décrétât dit qu'il est plus considérable, 3~"^-> 379» 3^4* — Causes de cette différence, 3.'"9 ' 3^^ ' 3^4 , 3^^- Décret qui ordonne l'impression de l'ouvrage de Daubenton aux irais de la nation , xxx. Décrétât ( M. ). Sa lettre à Dauhenton sur la fabri- cation du drap avec les laines de son troupeau , 383. — Expériences à ce sujet , 377 et suiv. Défiic. Comment un Berger. y fait passer spn trou- peau, C'y. Dégoût des bêtes à laine. Quelles en sont les causes , - joG.' — Le sel y remédie, 100. — Est occasionné jjar la saveur et l'odeur désagréables des four- t rages , 3 2. i . Dégraissage de la laine. Comment il se fait, ijC. — La laine fine de France se dégraisse bien, 3 84- Délivre. Ce que c'est, et ses foncuons , 129. — Ce , qu'il faut faire pour l'extraire, 129, Dérrtiiv(rcûiscv.s.hi:u\-> c:anQî>, 31c. 1 DES MATIERES. 4p^ Demi -fn , dénomination de laine supprimée par Daubenton , ^^/l. Demi -gros. Voyez Demi -^n. Demi-parcage. Comment il se fait, 200. Dents des bêtes à. laine. Leurs différentes pousses , leurs formes , leur dépérissement et leur chute , 38. — Indices qu'elles fournissent pour en faire . connaître l'âge , 38, 3p. — Représentées Plan- che III. Dépense nécessaire pour l'amélioration des races , 116. — Moyens de l'éviter , 116. Description d'un instrument qui sert à gratter la peau des moutons galeux, 3 i4- — Représenté PI. XXII. Dévoiement. La rosée et la gelée blanche que man- gent \es bêtes à laine, en sont une à^s causes, 59. — Moyen d'en préserver les agneaux, i4i. — Est funeste pendant l'engrais , 157. Discours sur la vie et les ouvrages de Daubenton , \, Disette. Voyez Betterave champêtre. Double, Voyez Panse. Dragée que l'on donne aux moutons ; ce que c'est , 79. Dragoneau. Voyez Crinon. Dranie. Voyez Dragée. Drap. \^a. laine la plus fine est employée pour la trame, 394* — La moins fine pour. la chaîne, 395. — De laine superfine du cru de la France , : 3 56 ^f suiv. ^66 et suiv. — Fabriqué à la manu- facture de Château - du - Parc , 361 , 372. — , ,D'AbbeviHe, 372, 375. — De Louviers , 372, 376, 383 et suiv. — Comparé avec celui de laine d'Espagne ,361. — Jugé aussi doux , aussi souple que .celui fabriqué ^vec la plus belle , 1 i 2 JOO TABLE 3^5 , 575 , 42- 1- — Drap roya! , fabriqué avec les laines du troupeau de l'école vétérinaire d'Altort , 375. — Difficile à en constater la différence , 376. — Foule aussi bien que celui fait avec la laine d'Espagne, 378, 384.. — Drap écarlate fait aux Gobelins avec des laines françaises , comparé à celui fait avec des laines léonaises, 387, — A pris la teinture aussi bien, 388. — Toutes les expériences de Daubenton , sur les draps , confirmées à la manufacture des C.'"' Leroy et Roui àe Sedan, 393. — Quan- tités présumées de drap fabriqué avec les laines fines de France, 394- Dromadaire. Voyez Chanuau. E. Eau. Quelles sont les bonnes ou les mauvaises eaux pour les moutons, 95 , 96. — Quelle quantité d'eau ils boivent , ^6 , 326. — En quel temps on les fait boire , 97 , 325. — En trop grande abondance leur est nuisible, 257. Eau froide. Empêche la gangrène des parties gelées , 4- Eaux de pluie. Ne doivent pas séjourner dans le ^ parc , 32. Écarlate. Voyez Drap. Echantillons , pour reconnaître les différentes sortes de laine, 43 » 44» 343» 347> 348 et suiv. Ecole pratique de Bergers , établie à Rambouillet , 7. — Dans le Berry, 364. École vétérinaire d'Alfort. Bêtes à laine envoyées à cette école pour faire des expériences, 374. — DES MATIERES. 5OI Drap fabriqué par Vûn-Robais avec les laines- de ce troupeau , 375. — Présenté à la Société royale d'agriculture de Paris ,375. — Daubenton fait construire dans le parc de cette école le hangar vu Planche II , 375. Ecorces d'arbres. On en fait manger aux moutons, 85. — Manière de les préparer ,85. Ecouffure. Voyez Colicjue de panse. Editions de V Instruction pour les Bergers , xxxij et suiv. Education ( L' ) des bêtes a laine , à l'air libre , a déjà ^ été tentée en France avec succès, 3 54- Égagropiles. Ce que c'est , et combien ils sont dan- gereux pour les moutons, 138, 276. Ellis , auteur du Guide des Bergers , 279. — Indique ^ beaucoup de remèdes pour la gale , 315. Emétique. Ses effets sur les moutons, l\')G, Enflure , maladie des bêtes à laine : plantes qui l'occasionnent , 84-, 158, 317, 318. — ' Remèdes qu'il faut y employer de préférence, 4-^2. — Voyez Colique de panse. Enflure de vents. Voyez Colique de panse. Enfourcher une bête à laine. Ce qu'on appelle ainsi, 51. — La Planche III représente un mouton enfourché. Engobbée. Bête à laine engobbée; ce qu'on entend par-là, 138. Engourdissement par le froid ; ce que le Berger doit faire dans ce cas , 3, 4. — Des agneaux : moyens d'y remédier, 139, 280. Engrais des agneaux. Comment on y parvient, i4i ♦ Engrais des bêtes à laine. De combien de sortes il y en a, 156. 502 TABLE Engrais de pouture , 156.^ — Manière dont il se fait , 159. — Quelles sont les meilleures nourritures pour cette espèce d'engrais, 161. Engrais d'herbes. Voyez Herbes. Engrais du parcage. Sa durée, 200. — L'urine des ^ moutons en est un puissant, 43 <^' Epanchement d'eau ou de sérosité. Les moutons y sont sujets ,98. — La trop grande quantité de boisson en est la cause, 98 , 328. — Voyez Pourriture. Eperons du seigle. Ce que c'est, 87. Errata, ou fautes à corriger, Ixiv. Espagne. On tire quatre sortes de laines sur la même toison en Espagne, 178, /j-i^. — Fournit ies laines les plus fines , 351. — Les bêtes à laine fine de ce pays se conservent pures en France et ailleurs , 370 , 371 . — Laine de France comparée avec la plus belle d'Espai);ne , 372. Esprit de térébenthine. Son odeur est-elle un préser- vatif pour la laine contre les teignes ! 1 84 , '^'- ,, . - Essence de térébenthine. Voyez Huile essentielle de térébenthine. Estomacs des bêtes a laine , 245 , 44 8. — Repré- ^ semés Planches XV - XIX. Etab le fermée. C'est le plus mauvais logement que l'on puisse donner aux moutons, 21 , 259. — Ses inconvéniens dans les temps chauds, 59. Etable ouverte. Quel bien et quel mal elle fait aux moutons . 22. Expériences faites sur le temps où il faut abreuver les moutons, 326. — Sur les herbes qui leur sont nuisibles , 318. — Sur les diiférens flimiers , DES M A T I E R E S. 503 42.0. — Faites au Jardin des Plantes sur les moutons , 425. Expositions. Quelles sont les meilleures pour un parc domestique, 32. Extrait du procès-verbal de la Canveniion natio- nale, relatif à V Instruction pour les Bergers , xxix. F  I M. Beaucoup d'agneaux meurent de iaim , 138, 276. Farine d'avoine. Voyez Avoine. Farine d'orge. Dégoûte les agneaux , reste entre leurs dents , 1 4.2 , 161. — Mêlce avec l'avoine , sert à l'engrais de pouture , 161. Fautes h corriger. Voyez Errata, Favat. Voyez Chaillat. Fécondité extraordinaire d'un bélier, io(j. — Celle des brebis leur est quelquefois nuisible, 131. — - Elle ne doit pas être excitée dans les troupeaux à laine fine , 131. Femigrec. Sert de nourriture aux moutons, 80. Feuillées , que l'on donne aux moutons ; ce que c'est, 80. — Quelles sont les meilleures, 80. Feuilles des arbres. Manière de les ramasser et de les conserver pour l'hiver, 80. — On les fiit manger aux moutons , 80, 85. Feuillet, l'un des estomacs des bêtes à laine, 2(9, 250, 4-49 ^^ •^"'^' — ^^ mauvais efîeî du four- rage sec est sensible dans le feuillet , 331. — L'état des alimens dans cet estomac est l'effet et non la cause de plusieurs maladies, 332, Feux ou Fumée près des troupeaux. Nécessaires contre les loups, \^. I i 4 504 TABLE F^verolles. Servent à nourrir les moutons, 78. — Oir en fait des gerbées après avoir etc battues, 86. Fèves. Cuites donnent du lait aux brebis , 132. — Bonnes pour l'engrais de pouture, 161. Fiente des moutons (La) est un des engrais les plus actifs, 43 <^- Fïlamens de la laine. Leur variation pour la grosseur dans une même laine, 43 » -5)0 > 339- Fin , ou laine fine, :288 , 7^6^z. Flandre. Epoque où on y donne le bélier aux brebis, 279. — Produit des laines longues, 368. Races de bêtes à laine tirées des grandes Indes, introduites par les Hollandais, 368. Foie pourri. Vo) ez Pourriture. Foins. Quels sont les meilleurs et les plus mauvais , 81 , 82. — Quelles sont les circonstances où îes foins nuisent le plus aux moutons , 321. — Quelle quantité de foin il faut donner aux mou- tons, 92. — Comparaison de la quantité d'herbes fraîches avec celle de foin qu'un mouton mange en un jour, 325 , 329. — Le plus fin est une bonne nourriture pour les agneaux, 143. Forces. Ce que c'est, 237. Fouet. Nécessaire à un berger, 3. — A quoi il sert, 65. Fouine. Son duvet est aussi fin que la laine super- fine, et peut servir de comparaison, 349- Fourhure, Voyez Colique de panse. Fourrages. En quel mois commence -t-on à en don- ner aux moutons ,88. — En quel temps du jour faut-il leur en donner, 88. — En quelle saison cesse-t-ondeleur en donner, 94' — Les moutons DES MATIERES. 505 s'en dégoûtent lorsqu'ils contractent une saveur ou une odeur désagréables , 321. Fourrages secs. Les meilleurs font dépérir les mou- tons , xlvij ,71. — Moyen d'en empêcher le mauvais cfiet , 72. — Quand ii faut en donner, 8^. — Quels soins exigent les fourrages secs, 320 et suiv. — Diffèrent beaucoup de l'herbe fraîche , 328. Franche-7nulle. Voyez Caillette. Frayeur. Occasionne l'avortement des bêtes à laine, 124. Frêne. Ses feuilles sont bonnes pour les bêtes à laine , 80. Froid. Comment le berçfer doit remédier à l'eno-our- dissement qu'il peut causer , lorsqu'il est excessif, 3 . — Comment les moutons savent garantir du froid les parties de leur corps où il n'y a point de laine, 28 , 29. — Expériences faites pour prouver que les moutons , étant en plein air , peuvent résister au froid des hivers , 29 , 260 , 299. — Les très-grands froids peuvent faire périr beaucoup d'agneaux , 105. — Moyens de rani- mer les agneaux engourdis par le froid , 139, 280. — Les agneaux nouveau - nés peuvent résis- ter à un froid très-vif, 272 et suiv. Fromage. Le lait de brebis en fait d'excellent, 134. Froment. Peut taire jnal aux moutons ,61. — Ses gerbées sont les meilleures de toutes pour les bêtes à laine, yt^. — Sa paille est moins bonne cepen- dant pour les nourrir que celle du seigle , 87. — Ils en mangent aussi la balle , 87. — Son herbe peut être mortelle lorqu'ils en mangent eix trop grande quantité, 317. : ^o6 TABLE Frornental. On le fait entrer dans les prairies arti- ficielles, 83. — Ses qualités, 83. — II peut servir à i'engrais des moutons , 159. — Le parcage lui est très-avantageux , 4^8. Fumée. Voyez Feux. Fumier. Celui d'un parc domestique est-il aussi bon que celui d'une étable ! 36 , 4i9> — Le parcage économise la paille dans le fumage des terres , 4o8. — Quantité de fumier à espérer dans une ferme de deux charrues , 409- Fumure. Ce que c'est , 4o'« — Le parcage écono- mise les pailles dans la fumure , 4o^- — ^his durable par le parcage, 4iO' Fusil. Nécessaire au berger dans les pays à loups, 2,0. G. Gale, maladie des moutons, 209 et suiv. 301 et suiv. — Soins que doit prendre le Berger pour découvrir si son troupeau en est attaqué , 209 , 310. — Ses symptômes , 210, 310. — Gale qui ne démange pas, 210. — Quel est le meilleur onguent pour la gale , 211. — Quels sont les topiques les plus usités pour la guérir , 3 i 2. — In- convéniens de ces topiques , 3 1 2 f f suiv. — Com- position d'un topique préférable à tous les autres ,' 173, 313, 31 4- — Manière de l'appliquer ,211^ 3 1 4. — Exemple notable de ses bons effets ,31^. — Description d'un instrument qui sert en par- tie à racler la peau des moutons galeux ,212, 314. — Causes véritables de cette maladie ,213. Galerne. Voyez Vent. Gamer, Voyez Pourriture. DES MATIERES. 2.9 1 et suiv. — Mesure du diamètre de ses fila- mens , 341- Jarret. Comment il sert d'indice pour connaître la bonne ou la mauvaise santé des moutons, 5 1. 5 12 TABLE Joncs des nuirrùs ( Les ) font de très- mauvais foin pour les moutons , 8 1 . L. LacépÈde ( Le C" ). Discours sur la vie et les ouvrages de Daubenton , v. Lâche. Voyez Tique. Laine. De quel secours elle est aux moutons pour les garantir des injures de i'air, 28. — Quelles en sont les principales différences , 4' • — Mèches de la laine ; ce que c'est , et quelles en sont les différentes longueurs , ^2.. — Combien on distingue de sortes de laine , 43 > -88. — Diffé- rentes qualités des laines , 44 et suiv. — Comment on connaît la laine sur le corps de l'animal , 48. — Laines de France comparées aux laines étran- gères , 536 et suiv. 372 et suiv. 383 et suiv. — Lâchent bien leur suint, 384, 387, 4ï4' — Nécessité d'un moyen sûr pour en distinguer les différens degrés de finesse, 337. — Incon- véniens qui résultent du peu de connaissance que l'on a eu jusqu'ici à cet égard, 337 <'f suiv. — Moyen de reconnaître ces diverses sortes pour l'usage ordinaire, 43 ^'^ -^^'v. 347* — Manière de com.parer les laines entre elles, 349 » 47 3* — Moyens de déterminer ces mêmes sortes avec tovite la précision possible, 340 et suiv. — Varia- lion des filamens , pour la grosseur, dans une même laine, 43 > 2.90, 3 39. — Laine superfine, 43 » 3 4 2-. — Moyen d'en déterminer le diamètre avec précision , 339 et suiv. — Laine fine , 43, 2.88 , 343- — Laine moyenne, 43 » 2:88, 344» — " Laine grossière, 43 ' 288. — Largeur de ses filamens , DES MATIÈRES. 51^ îilamens , 344- — Laine supergrosse, 4? ? 344» — Laine jarreuse ; ce que c'est, et à quel usage elle est bonne, /\6 , 288. — Moyens d'amé- liorer îa laine , soit pour la longueur , soit pour la finesse, 108 tt suiv. 283 et su'iv, 4:^ S' — Moyens de la rendre plus abondante , i i i , 293, 4i 3* — Moyens d'empêcher que la qualité jarreuse de la laine ne se transmette des mères à leurs agneaux , 113, 29 1 - — Comment on peut rendre l'amélioration plus prompte et plus profitable, 114^"^ suiv. 4i3' — Moyens de continuer l'amélioration de race en race, 118. — Moyen de maintenir l'amélioration à son plus haut point, 118. — Moyen de répandre l'amé- lioration dans les cantons voisins , 119. — Laines de France comparées aux laines étrangères , 2^4 et suiv. ^:^6 et suiv. — Les laines les plus fines viennent d'Espagne, 351. — On est parvenu à produire en France des laines superfines, 352. — Exemple singulier d'amélioration dans les laines de France , 3 ^2 f^ suiv. — Laines superfines de France , éprouvées dans la fabrication du drap , 360, 361 . — Payées au plus haut prix des laines d'Espagne, 361 , 389. — Ont plus de nerf que celles d'Espagne, 366, 373. — Laines superfines d'Espagne dégénérées en Angleterre, 367. — Ont acquis en longueur , 368. — Les laines fines de France se trouvent dans les lieux élevés et les longues dans les plaines, 368. — Filent plus fin que celles d'Espagne , 381 , 384, 390. — Prennent bien la teinture, 384. — Font une très-belle toile , 384. — Les secondes et les tierces doivent être retirées pour la fabrication des draps Kk 514 TABLE forts et draps ccarlate , ^^6 , 388. — Quantité présumée de laines fines en France, 393. — Récolte de laine abondante dai» le Brabant , origine de l'ordre de la Toison d'or, 368. — La laine que les agneaux avalent est souvent la cause de leur mort , 138. — Moyen de prévenir ce mal, 138. — En quel temps il faut tondre, j6). — Les bêtes à laine fine ne renouvellent j)as leur toison annuellement en France, 167. — En les laissant deux années sans être tondues, elles donnent le double en poids et en longueur , 172, 364- — Lavage des laines avant la tonte, 167, ^16. — Précaution à prendre après le lavage, 169. — Manière de faire la tonte préfé- rable à celle qui est en usage, 170. —Traitement qui doit suivre la tonte, 173. — Précautions à prendre pour les moulons après la tonte, 173. — En quel temps et comment on lave la laine , 175. — Manière de dégraisser la laine à fond , 176. — Différentes qualités des laines dans une même toison, 17H. — Insectes qui gâtent le plus la laine , ly^ et suiv. — Moyens d'éviter au moins en partie le dommage qu'ils causent , 1 S3 et suiv. ■ — Les laines en suini y sont moins expo- sées , I 84. I.aine jarreuse. Ce que c'est, 4<^ > 288, 291. Laine en suint. Ce que c'est, 175. Laine surge. Ce que c'est, 175. Lait. Comment on eiT fait venir aux mères brebis qui n'en ont pas assez , i 3 2. — En quel temps on peut traire les brebis, 132. — Quelles sont les brebis que l'on peut traire , 134. — Usages du lait de breljis, iji- — Fait d'exceliens fromages, DES MATIERES. 51c I 34« — Moyen de reconnaître si le lait est bon , 135. — Quelle boisson on peut substituer au fait, lorsqu'il manque à un agneau, 137. Lancette. Nécessaire à un berger, 3. — Ne forme qu'un instrument avec le grattoir et le couteau , 5 . Lavage a dos ou sur pied. Comment il se fait, 167, 4 '6. — Précaution à prendre après ce lavage, 169. — Ne peut être d'un usage général en France, 169. — Représenté Planche X. Lavage des laines aprcs la tonte. En quel teinps et comment on le fait ,175. — II serait bien impor- tant que les cultivateurs le pratiquassent eux- mêmes , 169. — La manière de le faire influe sur le déchet des laines, 379, 392. Légumes. Quels sont ceux que l'on donne au^ bêtes à laine, 78. — On leur en fait des ger- bées , 79. Lentilles. On pourrait en faire manger aux mou- tons ,78. — On les leur donne en gerbées , 79, %6. ^ Léonaise impériale. Ce que c'est , 377. — Sa com- paraison avec la laine fine de France , 377 et suiv. — • Drap écarlate fait avec cette laine et comparé à celui fait avec la laine de France , 387. Leroy et Roui ( M M.) . manufacturiers à Sedan , ont confirmé toutes les expériences de Dauben- ton sur les draps, 393. Lierre. Donne du lait aux brebis, 132. Lin. Tourteaux de lin dont on nourrit les mou- tons, yj. — lis mangent la paille du lin; mais c'est la plus mauvaise de toutes , 87. Litière. Faut-il toujours en donner aux moutons Kk2 5 r(j TABLE dans le parc domestique, ]6. — On en donne aux agneaux qu'on engraisse , i4i. Livret. Voyez Feuillet. Loçre du chien de Berger , i 97. — Représentée Plan- che XIV. Logement des jnoutons. De combien de sortes on en a imaginé ; quelle est celle qui mérite la préfé- rence , 21 f^ suiv. J^oups. Quelles précautions on doit prendre contre eux , I 8. — Ce que doit faire le Berger, lorsqu'un de ces animaux approche du troupeau , ou a ■déjà saisi quelque bête, 19. — La peur qu'il occasionne provoque l'avonement , 1 2.4. Lupins. Les moutons en mangent ,78. — Comment il faut les préparer, 78. LuTçrne. Peu^ faire mal aux moutons , 61 , 84 , 3 1 7. — On en fait des prairies artificielles , 83. — Ses qualités, 84- — Est bonne pour engraisser promp- tement les moutons , 158. — Le parcage lui est mile, 408. M. AÎALADJE ckance/ûnte. \oyez Chaleur, Maladie du foie. Voyez Pourriture. Maladies des moutons. Que fait- on de ceux qui en sont attaqués , ou qui sont raibles , dans un trou- peau logé en plein air ! 31. — Description des plus ordinaires de ces maladies , avec les moyens d'v remédier, 300 n suiv. — Réflexions sur leur tfâitement , 302 ^f suiv. — Sur les effets des re- mèdes , 4^1 ' 4<^-- Alannc. Ses effets sur les moutons , 45î?« — Est un bon purgatif, 4^o- D E s- M A T 1 E R E s. y. yr Af(inufûctU7-es de draps. Voyez Drap. Aîarais. Les joncs qui y croissent sont un mauA ais- toin pour les moutons , 8 ». Alaràîres, Ce que c'est, \l^\. Marrons d'Inde. On en nourrit les moutons, 8<5, Aiâtins. Les chiens de cette race sont les meilleurs pour la garde des troupeaux , dans Ics cantons à loups , 16. JMaton. Ce que c'est, et quel usage on en fait pour l'engrais de pouture, 160. Alaturité de la laine , 165,417» ^'p* Aiaucorne. Ce que c'est , 7-9. Mcches de la laine. Quelles en sont les diverses longueurs , 4- , 340. Médecine des bêtes à laine [ La) doit être très-simple, 426. — Mémoire qui y est relatif, 447- Mélilot. Bon pour les agneaux sevrés, i45- Mellier. Voyez Feuillet. Menue paille. Voyez Balle des grains. Mercure. Voyez Onguent gris. Mm laine. Ce que c'est , 17S, 38o,4i4--7- S^a situation sur le corps de l'animal , 4i4' — Eva- luée aux quatre cinquièmes de la toison, 4i5* — Cette évaluation n'est pas juste pour les bétes à laine d'Espagne , 4 1 5 • Mères brebis. Comment on fait venir du lait à celles. qui n'en ont pas assez , 132,^ Méteil. Ce que c'est ; ses gerbées sont les meil- leures , 79. Mesures. \ oyez Poids. Mctéorisation. Voyez Enfure. Mettre bas. Voyez Agnelage. Micromètre. Ce que c'est , et de quelle utilité il est K k ^ ^ I 8 TABLE. pour mesurer avec précision les grosseurs des dif- férentes sortes de laines , 285? , 338 , 355, 360. Aiicroscopc. Son usage pour observer les laines , 289 , 360. — Ce que c'est , 358. — On ne peut s'en passer dans les expériences, 34^- Mï-jîn , ou laine demi-fine , 288, 342. — Voyez Laine, A^i-grosse. Voyez Laine. Aïigration des bêtes a laine (La) est un des moyens de prévenir ou de guérir la pourriture, 52. Millet. Voyez Feuillet. Aioline. Ce que c'est , 377. — Sa comparaison avec les laines iines de France , 377. JVIoncorne. Voyez Adaucorne. ALontbard , lieu où Daubenton a fait ses expériences sur l'amélioration des laines , Iv et suiv. 6 et suiv. Alouchcs. Comment les moutons se mettent à L'abri de leurs persécutions , 57, 58. Mouillures des brebis. Ce que c'est , et combien de temps elles durent , 125. Moutonnes. Quelles sont les bêtes à laine auxquelles on donne ce nom , 151. — Pourquoi et à quel âge on en fait , 152^/ suiv, — Comment on les fait, I 52. — Manière de faire l'opération, repré- sentée Planche IX. Moutons. Pourquoi et comment on fait des mou- tons , \/^% et suiv. — A quels signes on reconnaît les bons moutons, 47- — -^ quel âge on les prend pour les faire entrer dans un troupeau, 49- • — Quel est le terrain qui leur convient le mieux , 1 54 et suiv, — Quand trouve-t-on des moutons gras dans les troupeaux , i 5 5 • ■ — Différentes manières d'engraisser les moutons , 1 '^6 et suiv. DES MATIERES. 51^ — A quels signes on reconnaît qu'un mouton est gras , 163. — Les moutons gras peuvent-ils vivre long-temps , 163. — A quel âge faut-il les engraisser , 1 64» — Peuvent se paser de boisson- plus long - temps que les chameaux, 257. — Couverts , par les anciens , pour conserver la laine , f\.\j et suiv. — La longueur des jambes et du cou varie dans les moutons. Moyens de reconnaître l'âge des bêtes à laine , 38 et suiv.; — d'empêcher les mauvais effets des four- rages secs , 72 ; — de ranimer les agneaux en- gourdis par le froid , 139 , 280 ; — de faire disparaître le jarre dans les toisons, 291 et suiv.; — de reconnaître si le lait est bon , 134. Afoyenne, Voyez Laine. /Muselière , pour empêcher les agneaux de teter , i45 , i4<^- Aîusique. Les bêtes à laine se plaisent à l'entendre , 6<). — Instrumens de musique propres au Berger , 69. N. Navets (Les) sont une assez bonne nourriture pour les moutons en hiver, 74. — Donnent du lait aux brebis , 132. — Peuvent servir pour l'en- grais de pouture , 161, — Comment on engraisse les moutons avec les navets , 161. Navette. On en fait des tourteaux pour les mou- tons, 75^, 77. Neige. Empêche la gangrène des parties gelées , 4- — Comment les moutons s'en débarrassent quand ils en sont couverts , 28. — Peuvent y rester enfouis quelque temps sans y périr , 28 , 30. — Kk4 520 TABLE Celle que mangent les moutons leur est-elle nuisible î p8. — Expérience à ce sujet , 5^ . 299. Noix. On en donne les tourteaux aux moutons , 77- Nombre de bêtes à laine fine présumé en France , 2.8 5 . — C'est à Daubcnton que nous devons cette amélioration , 286. Notice historique et bibliographique sur Vlnstruction pour les Bergers , xxxj. Nourriture des agneaux. Comment on peut les nour- rir sans brebis , ii^G et suiv. — A quel âge ils peuvent prendre d'autre nourriture que le lait , 142. — Il faut donner peu de nourriture aux agneaux faibles, mais leur en donner souvent. Nourriture des chiens de Berger, 17. Nourriture des rnoutons. Quelle est en général la meilleure pour eux , et quelles sont les propriétés des différentes sortes d'herbes dont elle est com- posée, 70 et suiv. — Quelles sont les nourritures fraîches que l'on peut avoir pour les moutons dans la mauvaise saison, 72. — En quel temps on est obligé de leur domier de la nourriture, 88. — En quoi doit consister cette nourriture lorsque la neige empêche le troupeau de sortir , 89. — Quelles sont les quantités de nourriture que l'on donne à un mouton pour un repas , 89 et suiv. — Quels sont les avantages de la nourriture fraîche , 90. — Quelle est la première nourriture qu'il faut donner aux moutons lors- qu'ils commencent à avoir besoin de manger au râtelier , 91. ■ — Quelle règle on doit suivre pour ne garder qu'autant de moutons que l'on en peut DES MATIERES. 52I nourrir , 323. — Expériences faites à ce sujet , 324 ^^ suiv. o. dEsiPE. Ce que c'est, iy6. Oignon. II faut en donner aux brebis et aux béliers qui ne sont pas assez ardens , 123. Onguent pour la gale. Le Berger doit en avoir toujours , 3 . — Propre pour les moutons après la tonte , 173. — Manière de ie faire , 173 , 313. — Un des remèdes les plus nécessaires ,205. — Le meilleur pour ia gale , 211. — Manière de l'employer ,211, — Circonstances dans les- quelles il faut l'employer, 212. Onguent gris. Le mercure qui entre dans sa com- position le rend dangereux dans la gale des moutons , 313. Orge. Peut faire mal aux moutons ,62. — Sert à les nourrir pendant l'hiver, 75. — La paille d'orge barbue peut leur être nuisible , 87. — Ils n'en mangent point la balle ,87. — L'orge est bonne pour donner du lait aux brebis , 132. — L'orge en grain ou en farine peut servir à nourrir les agneaux, 142. — On l'emploie aussi pour l'engrais de pouture , 161. — Voyez Farine d'orge. Ouvrages publiés sur l'amélioration des laines, 5 6 5 , 3 64- Oves pellitœ. Ce que les Anciens appelaient ainsi , 417. P. Pa CO ou Brebis du Pérou. Peut se passer de boire pendant quatre ou cinq jours , malgré la chaleur et la fatigue auxquelles elle est exposée, 256. '5 22 TABLR Paille. Quelles sont les meilleures pour la nourri- ture des moutons, 86. — Quelle quantité il faut leur en donner , ^z. — A quel point cette nour- riture leur suffit -elle, 93. — La paille battue deux fois peut être donnée aux agneaux, i43' — Celle d'orge s'attache quelquefois à la langue , et toujours à la laine, 87. — Le parcage écono- mise la paille , 4o8. Paille de van. Voyez Balle des grains. Pains. Voyez Tourteaux. Panais. Sont préférables aux choux pour la nour- riture des moutons en hiver , 74- — Donnent du lait aux brebis, 132. Panetière. Nécessaire au Berger, 3. — Ce que c'est et à quoi elle sert , 5. — Sa figure Planche L Panse. Ce que c'est , 246, 449- — Ses fonctions dans la rumination, 247» 4)0' Papillons-teignes. Voyez Chenilles-teignes. Parc. Ce que c'est, 186. — Quelle doit en être i'étendue , 188 , 396, ^o\. — Manière d'en faire les claies et de les dresser, 187, 397. — Comment le Berger fait un parc, 191 , 308. • — Comment il en fait un à la suite d'un autre, 192. — Comment il en fait un nouveau la nuit , 193. — Manière de gouverner un parc, 4o3« — Représenté Planches XIII et XIV. Parc domestique. Ce que c'est , 24. — Son éten- due , 31. — Sa situation , 32. — Sa description , 2.66. — Est le logement que l'on doit préférer pour les moutons, 28, 268. — Quelle étendue il doit avoir , 31. — Quelle est sa situation la plus favorable, 32. — Quelle hauteur il faut donner à sa cl(>ture, 33. DES MATIERES. 523 Parcnge. Ce que c'est, 186. — Comment on fait parquer les bêtes à laine, 186. — Combien de temps elles doivent rester dans un parc, i8p. ■ — Durée du parcage pendant la nuit , 195. — A quelles heures on doit changer de parc dans ia nuit et dans la matinée , 195. — Si l'on peut faire parquer les bêtes à laine dans l'hiver, 196. — Temps nécessaire pour fertiliser un arpent de terre par le parcage , 198. — Ce que chaque bête à laine peut fertiliser de terrain par le par- cage, 198, 396. — Quel est le moindre nombre de bêtes à laine que l'on puisse faire parquer , 198 , 405- — Manière de cultiver la terre pour le parcage , 199 , 4°^ > 43^- — Combien d'an- nées dure l'engrais du parcage , 200. — Com- ment on fait le demi-parcage, 200. — Le parcage est-il bon pour les prés ! 203. — Comment faut- il parquer les prairies î 2o4 , 4^7 et su'iv. — Quelles sont les sortes de prairies artificielle$ sur lesquelles on a essayé le parcage , 2o4» 4o7« — Parcage des bêtes à laine pendant toute l'an- née ; avantages qui en résultent, 265 et suiv, — Economise la paille , 4o<^« — Instruction sur le parcage , 396 , 43 5 et suiv. Parquer en blanc. Ce que c'est, 196, 4o4' Pastel ( Le ) résiste à la gelée ; on peut en faire des pâturages d'hiver ,71. Pâturages. Règles que l'on doit suivre en y condui- sant les troupeaux , 5 3 f ^ suiv. — De quoi dépend leur bonté, 70 et suiv. — Peut -on en avoir dans la mauvaise saison après la gelée î 71. — Comment supplée - t - on à l'herbe des j)âturages lorsqu'elle manque \ yi e: suiv, — Le 5^4- TABLE changement de pâturage fait du bien aux brebis. mères, 132. — L'humidité des pâturages engraisse les moutons et les brebis destines à la" boucherie , 1 54- — Moyens de retirer tout le produit possible des pâturages })our l'engrais des moutons , 155. Perce ( M. de ) s'était dtjà occupe en France de l'amélioration des laines, 354» 3 5 5- Pesât. Voyez Chaillat. Peuplier. Ses feuilles sont très-bonnes pour les bêtes à laine, 80. — On leur donne aussi de^ éc^rces de cet arbre ,85. Peur. Elle occasionne l'avortement des bêtes à laine, 124. PhuprenelU (La) résiste à la gelée, 71. — Entre dans la composition des prairies artificielles, 83. — Ses qualités , 85. Planches. Ce que c'est, 214. — Explication des Planches zi-j et suiv. 4^3 et suiv. Plantes bonnes ou nuisibles aux moutons. Voyez Herbes. — Reflexions sur leurs bons ou mauvais effets, 320. Plantes graminées. "N^oyez Graminées. Plantes légumineuses que l'on donne aux bêtes à laine , 78. Pluie ( La ) nuit moins aux bêtes à laine que la rosée, 56. — Les pluies froides sont à craindre après la tonte , 173. Poids et mesures anciens. Conservés dans cette édi- tion , xlj. Poil, fin, moyen, gros, 288. Pois. On pourrait en faire manger aux moutons , 78. — On leur en fait des gerbées , 79. — On leur en donne les feuilles et les tiges, 86. — Les DES MATIERES. 525 pois cuîts donnent du lait aux brebis , 132. — - Les pois bleus sont très -bons pour nourrir les agneaux, 142. — Usage des pois pour i'engrais de pouture , 161. I^ommes d€ terre ( Les) peuvent être données pour nourriture aux moutons en hiver, jl^.. Portée. Combien de temps elle dure , 124.. — Com- bien une brebis fait d'agneaux d'une même por- tée , 131. — Ce qu'il faut faire lorsqu'elle ea fait plus d'un , 131. Portière des brebis. Ce que c'est, 127, 227. Pourriture , maladie des moutons ; l'humidité peut ia causer, 52, 55 , 320 , 328. — La boissoa trop abondante en est aussi une des causes , 90. — Les moutons engraissés y sont plus sujets, 162. — Se connaît à l'examen de l'œil, 223 , 224.. — Autre cause de cette maladie, 322. — Gomme gutte, bonne dans la pourriture, 45 ^« — Les purgatifs liquides sont à préférer dans cette maladie , 4^2,. — La migration des trou- peaux peut la prévenir ou ia guérir, 152. Pouture. Voyez Engrais. Poux des moutons. Représentés Planche XL — Leur différence, 237, 23 S.— Occasionnent des déman- geaisons, 310. Prairies artificielles. Ce que c'est , 82. — Quelles sont les herbes dont on les fait, 83 . — Combien le par- cage leur est avantageux, 203 , 407- — Quelles sont celles sur lesquelles on l'a essavé, 2o4, 4o8. Précautions à prendre contre les loups, 18 , ip. — A prendre pour l'accouplement des brebis , 123. — Avant et après la castration, 150. — Pour les moutons après la tonte, 173. 5 2(j TABLE Préparation des terres avant et après le parcage , . 4o6, 436. Prés. Les foins des prés salés sont les meilleurs pour les bêtes à laine , 81. — Ceux des prés secs sont aussi très-bons , 81. — Ceux des prés bas et marécageux sont les plus mauvais , 81^ 82. — Le parcage des prés humides serait très- bon pour la terre , mais il nuirait aux moutons , 203 , 408. — Le parcage des prairies sèches est avantageux à tous égards, 203 , 407. Préservatifs prétendus , pour la laine , contre les teignes , 1 84 , 185. Prime t. Ce que c'est , 38. Produit présumé , en laine et en drap , du nombre des bêtes à laine fine de France, 393 , 394* Proportions du corps qui font reconnaître un bon bélier , 46 ; — une bonne brebis , 47* Provende à donner aux brebis lorsqu'elles refusent le mâle , 123; — aux béliers , 123. — Lorsque les brebis ne peuvent mettre bas par faiblesse, 125. Psautier. Voyez Feuillet. Q- Qu ALITÉS différentes des laines dans une même toison , 178. Quantité de nourriture à donner à un mouton par repas, 39 ^^ suiv. 324 et suiv. ; — de feuilles de chou , 89; — de paille, 92 ; — de foin , 93 ; — d'herbes , 95 ; — de boisson , r)6 ^ 326 ; — de sel, ICI ; — de nourriture à donner aux moutons à l'engrais de pouture , 160. Queue. Faut-il raccourcir celle des agneaux!, 14^^? DES MATIERES. ^2/ — Inconvéniens de la laisser de toute sa longueur, 1^6 — Comment on la leur coupe, i47- R. Races. Diverses races de bêtes à laine, 39. — Les plus grandes sont celles à préférer , 49- — Des grandes Indes importées en Flandre, 368. — Se conservent pures en France , en Suède, en Danemarck , &c. , 370, 371. — - Celles du nord, transportées au midi, n'améliorent pas les races du midi ; celles-ci au contraire , transportées au nord, améliorent ces races , 4^-. Racines que l'on peut donner aux moutons pour leur nourriture en hiver, 74, 7J. Rdtnbouillet. Le troupeau de bêtes à laine fine d'Es- pagne qui y est depuis 178'^ , est conservé par la commission d'agriculture, x2xv. — Elle y établit une excellente école pratique pour les Bergers, 7. Râtelier des bêtes à laine. Sa description , 34. — Sa situation dans le parc domestique, 34. — H doit être placé fort bas, 139. — Moyen de suppléer à son défaut dans les voyages que l'on fait faire aux moutons, 121. — Sa figure PI.^ II et XII. Raves ( Les ) peuvent servir à nourrir les moutons en hiver , 74. — Bonnes pour donner du lait aux brebis , 132. Ray-grass. On l'emploie pour les prairies artifi- cielles , 83. — Ses qualités , 84. — Bon pour les agneaux sevrés, 145. — Le parcage lui est très-avantageux, 4o8. — Peut servir pour l'en- grais des moutons , 159. Rejin , ou laine superfine, 288. Réflexions sur le traitement des maladies des bêtes à 52 s TABLE laine, 302 ff suiv. — Sur les effets des remèdes , 461 , 462. Regain ( Le ) peut faire du mal aux moutons ,61, 61. Régime. Quel est ceiui qui est le plus nécessaire auje troupeaux, 3 i 7 f r suiv. — Combien le chan- gement subit de régime nuit aux moutons , 330. — Moyens de remédier à ce mal , 331. — Le régime des troupeaux est une partie très-impor- tante ,335. Règles que l'on doit suivre en conduisant les trou- peaux aux pâturages , 5 3 f f suiv. Remèdes ies plus nécessaires aux troupeaux , 205 , 299 et suiv. — Contre la gale des moutons , 301 , 311 et suiv. — Remèdes extérieurs ou to- piques usités en pareil cas, 312. — Liconvéniens de ces remèdes, 3 12. — Composition d'un topique préférable à tous les autres , 3 i 3 f f suiv. — Manière d'en faire usage , 3 i4. — Remèdes purgatifs, bons pour les bêtes à laine, 44-7' — Ceux sous forme liquide sorit préférables, 458. — Doivent être proportionnés à leur valeur, 302, /^6o. — Obser- vations sur leurs effets dans les inaladies, 46o, 1^6 \ . Renoncule scélérate ou tubéreuse. Epreuves faites sur des moutons qui en ont mangé avec avidité sans en être incommodés, 319. Renouvellement de la laine , 166, Réseau. Voyez Bonnet. Ronger. Voyez Rumination. Roseaux ( Les) font de très -mauvais foin pour les moutons , 81. Rosée ( La ) nuit plus aux bêtes à laine que la pluie ou le serein , 56, — Pourquoi elle fait plus de mal que la neige, ^9. Rumination DES MATIERES. ^ 1^ Rumination des moutons. Ce que c'est, 59 , 245- — Comment on reconnaît que i'animal rumine , 59. — Son influence sur le tempe'rament des bêtes à laine , 246. — Comment elle se fait , 247 ^^ ^^^v. — Elle paraît dépendre de la volonté de l'animal, 249 , 250. — Mécanisme par lequel elle s'exécute, 250. — Opinion de Bourgelat contraire à celle de Dauhenton sur la rumination, 253. — Conséquences déduites de la rumination par rapport au tempérament des bêtes à laine, 254 ^^ suiv. — Elle paraît influer sur les effets des remèdes purgatits , 449' — ^\\e cesse dans ie cas de maladie et par l'effet de certains remèdes, 45 î> — Expériences sur la rumination, 452. fr suiv. S. Saignée. Bonne dans la maladie de chaleur , 57, 208 , 300. — Dans la colique de panse, 64. — Lorsque la brebis ne peut inettre bas par trop de chaleur et d'agitation , 125 . — Un des remèdes les plus nécessaires , 205. — Quelles sont les différentes sortes de saignées que l'on est dans l'usage de faire aux moutons , 205 , 302. — Inconvéniens auxquels elles sont sujettes, 304 et suiv. — Nouvelle manière de saigner les moutons, préférable à toutes les autres , 205 et suiv. 307 et suiv. — Dans quelles maladies elle est le plus nécessaire, 208, 303. — Manuel de l'opération représenté Planche XXI. Sainfoin. On en fait des prairies artificielles, 83. — Ses qualités , 85. — On peut en donner aux agneaux, 143. — Est la meilleure herbe pour Ll 530 TABLE l'engrais des moutons, 158. — Le parcage le détruit , 4o8. Saison où l'on commence à donner des fourrages aux moutons , 8 8 ; — où l'on cesse de leur en donner, 94. Salsifis ( Les ) sont propres à nourrir les moutons en hiver, 74. — Donnent du lait aux brebis, i 32. Santé des bêtes à laine. A quels signes on reconnaît qu'elle est mauvaise , ^o. — Signes de la bonne santé des bêtes à laine, 50. — Conséquences qui résultent de la rumination , par rapport à la santé des bêtes à laine , 254 ^^ •^"'^• Sanve. Peut faire mal aux moutons, 62. — Peut être mortelle pour ceux qui en broutent en trop grande quantité, 317. Sapin. On fait manger son écorce aux moutons, Saule. Ses feuilles sont très -bonnes pour les mou- tons, 80. Saumure. Usage qu'on en fait pour les moutons , ICI. J'tfVy^^r^jj"^ excessive de 1785. Ses effets sur les bes- tiaux ; moyens employés pour y remédier, 395. Seconde laine. Ce que c'est, 178, 4j4« — Doit être retirée pour fabriquer des draps forts et garnis, 386. — Sa situation sur le corps de l'animal, 4i4' — Évaluée à un septième de la toison , 4 1 5 • Seigle (Le) peut faire mal aux moutons , 6\. — Sa paille vaut mieux que celle de froment pour nourrir les moutons, 87. — Us en mangent aussi la balle, 87. Sel. Faut-il en donner aux moutons, 100. — Effets DES MATIERES. 531 qu'il produit sur eux, 100. — En quel temps, en quelle quantité, et de quelle manière on leur en donne , 100 et suiv. — On en répand sur les agneaux pour ies faire lécher par leurs mères , MO- Serein ( Le) nuit moins aux bêtes à laine que la rosée, 56, 6\. Serrement des mâchoires. Voyez Tétanos. Sevrage des agneaux. En quel temps il doit se faire, 142., i/i.4« — Comment il se fait, i43 , ■ 4;. Signes auxquels on reconnaît les bons moutons , 4/ ; — auxquels on reconnaît ceux qui sont gras, 165 ; — d'une mauvaise santé , /\.6 \ — d'une bonne santé, 50. — Qui annoncent qu'une brebis va mettre bas , 1 24* Situation de l'agneau dans le ventre de sa mère , 126, I 27. — Mauvaises situations et moyens d'y remédier, i 27 et suiv. — Représentées Planche V. Soif. La trop grande soif est un signe de maladie, 96. — Est dangereuse pour les moutons, 327, 328. Soins qu'on doit prendre des brebis après l'accou- plement , 123. — Qu'exigent les fourrages secs, 320 et suiv. — Qu'exige l'engrais des moutons , 157- Soleil. Comment les moutons se garantissent de son ardeur, 57. — Sa grande chaleur est à craindre après la tonte, 173. — Ils ne résistent pas à sa g^rande ardeur, 299. Son de froment. On en donne aux moutons pour leur nourriture en hiver, 75. — Mêlé avec la L i 2 '532 TABLE farine d'avoine , bon pour les agneaux , i42. — Bon pour i'engrais de pouture , i6i. Sonnette au cou des moutons. A quoi elle sert ,18. Sortilèges. Ce qu'il faut penser en général de ceux que l'on attribue aux Bergers , 6. Soufre. Sa vapeur fait périr les chenilles - teignes , 185. — On ne doit cependant pas s'en servir dans les magasins de laines , 185. Sueur. Nuisible aux bêtes à laine, 2.58. Suif [ Le) entre dans la composition de l'onguent pour la gale ; est préférable à la graisse l'été , 173,21 1 , 313 . — Les moutons fondent leur suif, lorsque la neige reste long-temps sur terre, 330. Suint de la laine. Ce que c'est , et de quelle utilité il est aux moutons , 28 , 175. — Il est plus abondant dans les laines superfines, 381. — La laine de France lâche bien son suint, 384, 387. Superfine, Voyez Laine. Supergrosse. Voyez Laine, T, Tablj^ des matières. Manière d'y trouver les mots qu'on veut y chercher , 479 ' 4^' ' • Table de ce qui est contenu dans ce volume , Iviij. Table des planches , Ixij. Tœnia du cerveau des moutons, hydatides du cerveau, 258. — Expériences tentées pour les détruire, 2,58 , 328. — Leurs causes présumées , 328. Taille des bêtes a laine. Comment on en mesure les différences, 4o- — A laquelle on doit donner la préférence, 4^. — Ce qu'il l^ut faire pour la xelever, 108 , 293. DES MATIERES. 533 Tardïllons , agneaux venus trop tard , \1\q. — Ce qu'on en tait , \l\o. Tardons. Voyez T ardillon s. Teignes. Voyez Chenilles-teignes, Teinture. Les iaines de France prennent bien la teinture, 384 , 388. — Les couleurs légères laissent beaucoup plus voir les défauts de qualité et de fabrication que les couleurs fortes, 385. Tempérament des bêtes a laine. Observations et ex- périences relatives à ce sujet , 245 et suiv. Temps de l'accouplement des bêtes à laine , 102 et suiv. 278 , 279. Temps où il faut donner à manger aux moutons , 88 ff suiv. ; — où l'on cesse de leur en donner , 94 ; — où il faut leur donner à boire , ^j', — où il faut leur donner du sel , 100; — où il ne faut pas les mener paître , 58. Térébenthine. Voyez Huile essentielle de térébenthine. Terrain qui convient le mieux aux moutons , 1 > 4 et suiv. Terres en jachères. Voyez Jach}res. Terres ensemencées. Comment le Berger empêche que son troupeau y fasse du dommage, 6^ , 68. Tétanos , maladie qui suit quelquefois la castration des agneaux, 150. — Manière de l'éviter, 1 50, Thimothy ( Le ) peut servir pour l'engrais des mou- tons ,159. Tierce-laine. Ce que c'est, 178, 4i4« — Doit être retirée pour fabriquer des draps forts et le drap écarlate, 386, 388. — Sa situation sur l'animal, 4i4' — Évaluée à un vingtième de la toison , 415. Tique des moutons , 23 8. — Représenté Planche XL 5 34 TABLE Tïthymah. Les moutons refusent de manger de cette herbe , 319. Toison , dépouille des bêtes à laine. Ce qu'il faut faire avant la tonte, i 67 ; — après la tonte, 177 et suiv. — En quel temps et comment on lave les toisons, 175. — Manière de les plier , 177, 178. Toison d'or. Institution de cej ordre due à une récolte abondante de laine, 368. Tolo^an ( M. de ). Sa lettre à Dauhenton sur ses ouvrages sur les moutons , xlij. — Réponse de Daubenton , xlij. Tonnerre ( Le ) occasionne l'avortement , 1 24.- Tonte des laines. En quel temps elle doit se faire , 165. — Quelle est la meilleure manière de la faire , 170. — S'il faut tondre tous les agneaux , 171. — Traitement à faire aux moutons après la tonte, 173. — Représentée Planche XI. Topinambours. On peut s'en servir pour nourrir les moutons en hiver, 74.. Topiques. Quels sont les plus usités contre la gale des moutons , 5 12. — Inconvéniens de ces topiques , 312. — Composition d'un topique préférable à tous les autres , 313 et suiv. — Manière de l'appliquer, 3 i4- — Exemple remar- quable de son efficacité , 315. Tordre le cordon. Ce que c'est, 150. Tourner. Voyez Bistourner. Tourteaux. Ce que c'est , 'jj . — Ils servent à la nourriture du bétail ,77. — Quels sont les meil- leurs, jj , 78. Traductions de V Instruction pour les Bergers , xxxv et suiv. Traire les brebis. En quels temps on peut le faire, DES MATIERES. 535 132. — Quelles sont celles que l'on peut traire. Traitement des maladies des bêtes a laine. Expé- riences commencées à ce sujet; causes qui ont empêché de les continuer, 42.6. — Réflexions sur le traitement des maladies, 302. — Sur les effets des remèdes, /^6\ , 462. Trèfle. Entre dans la composition des prairies arti- ficielles, 83. — Ses qualités , 84- — Peut être donné sec aux agneaux, 143. — Sert pour l'en- grais des moutons , 158. — Peut causer la mort aux moutons qui en mangent en trop grande abondance, 6\ , 317. — Bon pour les agneaux sevrés , 145 • — Le parcage lui est avantageux , 4o8. Triage des laines. Les Espagnols en tirent quatre sur la même toison , 178. — Est important pour la fabrication du drap, 380, 381, 386. Trop de sang [ Le). Voyez Chaleur. Troupeau. A quel âge il faut prendre les bêtes à iaine pour le former , 49- — Voyez Bélier, Bêtes à laine , Ajoutons. — Troupeau d'expériences éta- bli à i'école vétérinaire d'Alfort , et bientôt réformé , 375. Trudaine. C'est sous ses auspices qu'a commencé i'amélioration des laines en France , xxxj , xlix , 283 et suiv. ^^6 et suiv. u. Urine. Nécessaire au dégraissage des laines, lyC, — Celle des moutons est un puissant engrais , 43^* Usages du lait de brebis, i34« 53<^ TABLE DES MATIERES* V. Veine angulaire. La plus commode pour saigner les moutons, 206. — Représentée Planche \XI. Veines du blanc de l'œil. Comment elles servent à indiquer la bonne ou mauvaise santé des mou- tons ,51. — Manière de les examiner représentée Planche IV. Vents de bïse et de galerne. Il faut en mettre les parcs domestiques à l'abri, 32. Vers des laines. Ne sont point des vers. Voyez Chenilles - teignes. Vers des moutons. Les hydatides du cerveau et des autres parties sont des vers, 258. — Dans la trachée-artère et dans les poumons, 269. Vertige des moutons ,