S’ASSURER DE L’EXISTENCE OR Ptt AVENIR, les effets. Directeur-général des Ecoles Vétérinaires. Imprimé par ordre du Confeil exécutif provifoire, du 15 Frimaire, l’an second de la République, une et indivifible. LIST les Elèves actuellement à V Ecole nationale Vétérinaire d’Alfort , en état d’être employés 9 comme Articles Vétérinaires , au Jervice de la République I Angot. a Aubery. 3 Calmette. 4 Rué. 5 Lamy. 6 Prulhot# 7 Pranard. 8 Gannat. 9 Plante. 10 Berné. 11 Thoulouse. Il Bartherote. 13 Chabert. 14 Lormiere. 15 Rigot. 1 6 Godin. Î7 Moreau. 18 Hardy. 19 Hervouet. 20 Grard. Il Schemitte, 22 Philibert. 23 Onf'roy. 24 Girard. 25 Verrier. 26 Peigné. 17 Fil. 28 Godiiie. Certifié le préfent Etat fincère & véritable , par moi Directeur de V Ecole Nationale Vétérinaire cCAlfort , le 2 5 Frimaire de la faonde année Républicaine, Signé ÇhàBSRT. 1 INSTRUCTION Sur lès moyens de s* assurer de V existence de la Morve , et dt en prévenir les effets,. Article f r ê M i é k. Signes auxquels on feconnoît V existence de la Morve* 1 a é s signes de la Morve ne sont pas toujours, les memes • ils varient souvent dans les dif- féré ns individus , et surtout aux diverses épo- ques de îà maladie : on en distingue ordinaL rement trois, que d’on connoît sous le nom de 1er , 2e et 3e degré, S ign es du ï er degré . Les signes qui annoncent le Ier degré sont; i °. L’écoulement , par un nazeau seulement , d’une humeur blanchâtre et fluide r qui n’est bien Sensible — * pendant quèlq 2°, L’engorgement et l’inflamttiafcioii catae* térisés par la routeur de la mémbrane qui tapisse l’intérieur du nez, près de la partie, surtout* qui sépare les deux nazeaux* v 30. Le gonflement des Vaisseaux sanguins de cette meme membrane, qui sont presqu’inap- percevables dans les animaux sains , surtout: dans le repos, 4°. L’engorgement d’une ou de plusieurs glandes de la ganache , du côté du nazeau par lequel l’écorJement a lieu, 5Ù. Le' poli, le brillant du poil* qui est du au défaut de transpiration, 6°. Le bon état apparent de l’animal avec les signes précédens. 7°. La crudité et la transparence des urines^ Les signes de la Morve , produite par la communication , ne sont pas tou jours les mêmes que ceux de la Morve qui provient de mau* vais fourrages, d’exercices outrés, etc, Dans le premier cas , c’es t-à-dire dans celui de la communication, le flux est toujours plus ou moins copieux par un nazeau : tous les signes que nous venons d’indiquer, existent sans toux: dans le second cas, au contraire, une toux ou grasse ou sèche , accompagne la maladie,, que précède Je dégoût ou la tristesse* Signés du 2e degré* Les signes du second degré sont i -* ip. L’épaississement, la couleur jaune et verdâtre. du flux, sa viscosité, son adhérence aux bords de l’ouverture des nazeaüx. , sP* Le froncement et le rétro nssement de Il) la pâftie supérieure du bord de l’orifice dii hazeau, par lequel l’écoulement a lieu. 3°. Enfin , la sensibilité des glandes engor- gées et leur adhésion aux oS de la îriâclioiré postérieure. Signes du degré. Les signes du. 3e degré sont i i°. Là eduleür grisâtre ou noirâtre ët îi fétidité delà matière qui flue par les nazeaux. 2°, Les traînées de sang qu’op y appetdoif communément. a 3°. Les hémorragîeâ fréquentes de là mem- brane interne du nez. 4°. L’écoulement établi pat les deux nazeaux à la fois* 5°. Les ulcères châüchtit qui corrodent la tnembrane interne du nez. Là Sensibilité excessive des glandes tu- méfiées, et leur plus forte adhérence à Vos de la mâèhoire*' *7°, La chassie deS féiit du de l’œil répon- dant du nazeau qui flue , lorsque le flux n’à. lieu que par un seul. 8°. La tuméfaction de la paupière inférieure. 9°i Le boursouflement et le soulèvement des os du nez ou du. chanfrein. ■ i o° , Le dégdutq. l’abattement , la toux, VeiP ihite des jambes et des testicule^. ti°. Enfin, la claudication >sans àücMé pause apparente ; lorsqu’elle survient après les autres symptômes ci-dessus , elle annonce le plus souvent la fin prochaine du sujet. Les signes qui viennent d’être indiqué» ne A i) . (4) Sont pas tous particuliers à la Morve; il en est plusieurs qui sont communs à d’autres înaladiesxavec lesquelles il est très-dangereux et malheureusement trop ordinaire de la con- fondre. Ces maladies sont la Gourme, la fausse Gourme, la Péripneumonie, la Morfondure et la Pleurésie. L’écoulement par les nazeanx, d’une hu- meur plus ou moins épaisse; l’engorgement des glandes situées sous la ganache ; les cham cres sur la membrane interne du nez , sont des symptômes communs à plusieurs He ces ma- ladies et à la Morve; mais ce qui les diffé- rencie essentiellement , c’est que dans la der- nière, ces trois symptômes existent le plus souvent à la fois, ce qui n’arrive jamais dans les prémières. Celles-ci sont toujours aigues, inflammatoires , dès les prepiiers jours de leur invasion ; elles ont le caractère le plus alar- mant; elles parcourent leurs périodes en peu de jours; le flux, lorsqu’il existe, diminue peu-à-peu, le sang se dépure, les fonctions se rétablissent et l’animal guérit. Celle-là au contraire ne parcourt ses pério- des qu’avec une extrême lenteur; les signes qui l’annoncent ne s’agravent que par grada- tion ; l’animal qui en est atteint paroît jouir 4e la santé la pins intègre, surtout jusqu’au deuxième temps; ce n’est que vers la lin de celui-ci, ou au commencement du troisième, que commencent ordinairement à se mani- fester extérieurement les lésions internes pro- duites par æette maladie. . Ges caractères , et surtout le dernier ? c’est- ( lS) dfs animaux inspectés. La gravité de chacun de ces symptômes en particulier , n’est pas tou- jours une raison pour condamner les chevaux. La tuméfaction très-forte d’une glande, toutes tes autres parties étant saines, n’est pas ordi- nairement dangereuse : il en est de même des lésions de la membrane pituitaire , d’un œil , des paupières, etc. Lorsque Pune de ces parties sera affectée séparément, quel que soit d’ail- leurs le degré d’intensité de cette affection ; mais on ne doit pas avoir la même- sécurité , si l’on remarque une filiation dans la lésion de chacune des parties que nous avons exa*^ minées, et que cette lésion s’observe sur un seul côté de la tête ; c’est-à-dire , que si l’on rencontre les humeurs du globe de l’œil droit, par exemple , légèrement troubles , la paupière de cet œil boursoufflée , la membrane pituitaire du nazeau droit engorgée , et les glandes de dessous la ganache du même côte droit, tumé- fiées , tous ces symptômes , quelque légers qu’ils soient d’ailleurs , doivent jeter dans la plus grande défiance , et faire regarder l’ani- mal comme réellement affecté de la Morve. Et si à ces symptômes se joint un flux léger par le nazeau répondant au côté malade , il ne reste plus aucun prétexte de douter de l’état vicié de ce sujet. Il est encore plus irrévoca- blement perdu , si à tous ces accidens se joint l’exubérance de l’os du front ou du nez. Le froncement et la crispation ffe Porifice des nazeaux indiquent toujours un flux très-ancien, cet état ne provenant qne de Pirritatioh longue et continuelle qu’a produite sur la raernbrans pituitaire Phumeur de la Morve. / îl faut prendre garde que la plus grande partie des chevaux j quelque bien développée que soit la Morve, ne jettent presque pas dans le repos; cette circonstance doit déter- miner l’Expert à un second examen. II fera sortir l’aiiimal ; quelque légers que soient les symptômes qui l’auront frappé lors de son premier examen, il le fera trotter sous l’homme ou en main , pendant l’espace de 26 à 2S minutes. C’est après cet exercice ^ que le cheval étant agité et ses humeurs mises en iriduvé inent, la matière dé la membrane pituitaire et des sinus sortira par un ou par les deux nazeaux avec plus ou moins d’abondance j ce n’est qu’alors qu’il pourra juger par la qua- lité de cette matière , du degré de malignité de cette cruelle maladie. L’humeur qui fluerat sera ou uniforme ou grumeleuse, blanche oii Sanguinolente. Lorsqu’elle est blanche et uni- forme, son caractère est moins mauvais qué lorsqu’elle est grumeleuse et colorée ;* plus cette Couleur approche de celle du sang, plus o ri doit redouter ses effets , relativement, d’uné" part, au degré de détérioration qui s’est opérée dans l’intérieur du sujet affecté, et de l’autre au degré de malignité de la contagion dans les autres chëvaux. Ce dégré de malignité de la contagion sera encore relatif à la disposition des sujets qui auront été exposés à ses coups. Les suites de cette communication seront d’autant plus à redouter, que les chevaux seront plus jeunes, que leurs humeurs de gourme seront plus eii mouvement , qu’ils pécheront par excès de maigreur, que leur tempérament sera plus ( tS ) altéré aü Vicié d’une manière quelconque ; qiiê leur nombre sera plus considérable, que l’é- curie qui les aura réunis sera plus étroite, et que le service qu’ils auront rendu cxigeoit qu’ils fussent plus rassemblés et plus mêlés les uns avec les autres ; et ce ft’est que pa? cette raison que la Morve fait des progrès aussi prompts et aussi étendus dans les Régi- mens, chez les Maîtres de Postes, et géné- ralement dans toutes les écuries qui eon tien- nent beaucoup de chevaux. En résumant, l’Artiste ne doit condamner que les chevaux chez lesquels il se réunira plusieurs symptômes de la Morve : tels que le flux joint à la tuméfaction des glandes , îe trouble des humeurs du globe, le gon- flement de la paupière inférieure , le bour* soufflement des os au nez ou du front. Au défaut de ces derniers symptômes, le froncement de l’orifice de^ nazeaux; et au dé- faut de l’un et de l’autre de ces derniers, les ulcérations delà membrane pituitaire fuffiront, étant réunies atec la lésion des humeurs du globe et de la tuméfaction des glandes situées1 dans l’auge. En ce qui concerne le flux gru- meleux par l’un des nazeaux, quand même il seroif le seul symptôme maladif , il n’eu faudroit pas moins condamner l’animal; mais pour que ce jugement soit équitable , il faut nécessairement que ce flux n’ait lieu que par un nazeau; car s’il avoitlieu par les deux, on pourrait présumer qu’il serait le produit d’une Vomique ou abcès dans les poumons , qui assez souvent, par le seul effort de la nature i s’ouvre, se vuîde et n’a aucune suite fâcheuse. ( ‘6 ) Maïs si ces symptômes ne subsistent pas avec les conditions que nous venons de décrire * l’Artiste regardera l’animal comme suspect seulement; il regardera aussi comme tels tous les chevaux dont l’examen le plus exact ne lui auroit fait connoître aucun vestige des Symptômes décrits; parce que tout cheval qui à communiqué avec des chevaux morveux * doit-être regardé comme suspect, par la raison qu’il est impossible de savoir jusqu’à quel point les sujets sont susceptibles de ce virus* les effets qu’il peut produire dans ceux qu’il a pénétrés, et le temps qu’il peut mettre pour annoncer au-dehors son existence au-dedans. Tous ces effets variant dans les divers indi- vidus, ainsique nous l’avons dit ; formidables et mortels dans ceux-ci ; peu dangereux et lents dans ceux-là ; enfin , nuis dans le plus grand nombre. Il est bien important dans l’examen qu’on fait pour s’assurer de l’existence de la Morve chez les particuliers , de ne pas perdre' de vue qu’ils cherchent presque toujours à dérober leurs chevaux malades aux regards des Experts. Il y a plusieurs moyens de reeonnoitrexet'te soustraction , dont les suites ne sont que trop souvent funestes. i°. On visite tous les lieux de la maison , propres à receller des chevaux, comme gran- ges, étables, bergeries, toits, etc. 2°. On considère avec attention toutes les places de Pécurie ; s’il y en a de vuides, on en examine bien l’état, où elles sont nou- vellement nétoyées, et alors on doit soupçon- ner qu’elles ont été occupées par des chevaux infectés ; ( *7 ) infectés ; ou elles ne sont pasnétoyées , alors ôn y trouve des traces évidentes de l’exis- tence de cette maladie dans les animaux qui les 1 occupaient, y le mur de face , les fu- seaux et le montant du râtelier, les parois tant internes qu’externes , de l’auge , sont cou- verts d’une couche noire, épaisse, quelque- fois. avec des teintes de sang; dans ce cas , on interroge les particuliers , et on recomioît facilement, à leur embarras, s’ils ont sous- trait leurs chevaux; alors oh doit regarder comme suspects, tous ceux qu’on trouve dans l’écurie. A r T. V I. Manière de classer les chevaux affectéê ou suspects . Quoi qu’il en soit, cet examen fait, l’Ar- tiste fera trois classes de malades. La pre- mière sera composée de ceux chez lesquels la Morve sera entièrement déclarée, et qui se- ront dans le cas d’être abattus, conformément aux Ordonnances concernant cette maladie. La deuxième classe sera composée des ani- maux qui n’auront que quelques symptômes de la maladie. Enhn , la troisième , de ceux qui ne seront regardes comme suspects, que par rapport à leur commerce avec des chevaux morveux. Art. VII. ^ Première . Classe -, L n s chevaux composant îa première classa B (i8) étant reconnus décidément morveux , et irré- vocablement perdus, seront abattus sans délai, conformément à l’esprit des Ordonnances. L’Expert y procédera de la manière sui- vante: il prendra le signalement de l’animal ; il en décrira le poil, ses nuances, ses mar- ques, la taille, l’ageet les’quaîités ; il procé- dera ensuite à l’abattage , qui doit se faire au bord de la fosse dans laquelle le cadavre sera enfoui. Il est plusieurs manières doter la vie à l’animal , et le choix n”est pas indifférent. L’Artiste devant décrire et consigner dans son procès-verbal l’état dans lequel il trouvera les viscères , il importe que les parties intérieures ne soient ni offensées , ni altérées , qu’elles se montrent à ses regards aussi entières qu’il soit possible. La piqûre ou la section de la moelle allongée, entre la première et la se- conde vertèbre du col , doit être proscrite, en ce qu’elle produit des épanchemens san- guins dans le cerveau, des écchymoses dans le cervelet, et occasionne la vacuité de la sérosité renfermée dans les ventricules ; il en est de même de cette ouverture énorme que les écarisseurs pratiquent au poitrail ; ils ouvrent les gros vaisseaux et offensent les poumons et le cœur. L’insu dation de l’air ex- piré dans l’une des jugulaires, après qtfeîle aura été ouverte , comme dans la saignée , est un moyen sûr de tuer l’animal, et qui n’est suivi d’autre changement , dans les viscères , que de la distension des parois du cœur et de globules d’air intercalés dans les globules san- guins des petits vaisseaux, du cerveau surtout. L’ouverture d’une ou des deux carotides, pra- ( *9 ) tïqiiée à la partie moyenne de l’encolure , n'e&t nas moins sure et moins facile : on laisse cou- ler le sang sur la terre qui a "été retirée de la fosse, eton a soin de l’enfouir avec le cadavre. L’animal abattu par l’une ou l’autre de ces deux dernières méthodes, l’Expert procédera à l’examen des viscères delà manière suivante: la peau enlevée, il ouvrira l’abdomen par deux, grandes incisions qui se croiseront dans leur milieu; après avoir examiné superficiellement le paquet intestinal et l’estomac, il les retirera de cette cavité, il les ouvrira dans toute leur étendue :ces parties renferment quelquefois un© quantité prodigieuse devers de toutes espèces, don til importe d’avoir connoissance pour l’avan- tage des chevaux à préserver ; il inspectera en- suite les autres viscères renfermés dans cette cavité; le foie , la rate , le pancréas , les reinset les autres parties ayant été visités extérieure- ment , seront ouverts et examinés intérieure- ment; cette opération faite , il ouvrira la poi- trine, et, pour cet effet, il enlèvera toutes les vraies côtes d’un seul côté, en préférantcepen- dant le côté répondant au nazeau malade ; les muscles in tércos taux cou pèse litre chaque côte g „ en dirigeant l’incision du sternum aux vertè- bres dorsales, il les désarticulera du ster- num, et il les fracturera près de leur arti- culation aux vertèbres dorsales ; le thorax ainsi ouvert , et les viscères qu’il renferme pou- vant être examinés facilement, il les passera successivement en revue avant que d’en of- fenser aucun., La plevre, le médias tin , la surface extérieure des poumons , les glandes bronchiques , thorachiques , etc. avant été i ( 20 >) inspectées, et leur état décrit, l’Expert arra- chera les poumons après les avoir détachés de la trachée-artère et des gros vaisseaux; il ou- vrira les bronches depuis leur principe jusqu’à leurs dernières ramifications , et décrira exac- tement le vice dont elles pourvoient- être af- fectées. La trachée-artère sera également ou- verte dans toute son étendue, depuis son in- sertion dans Σ poitrine jusqu’à son principe dans la bouche ; il examinera l’état de sa membrane intérieure , qui est très souvent le même que celui de la membrane pituitaire ; de cet examen, il passera à celui de la tête; les muscles qui la recouvrent enlevés , il s’armera d’un rogne-pied et d’un broehoir, il coupera et enlèvera avec précaution les os du crâne, du front et du nez, pour mettre le cerveau, le cervelet, les sinus frontaux , ethmoïdaux , zigomatiques , m axillaires et les fosses nazales à découvert; il les scrutera avec soin; et comme ccs parties sont doubles, il comparera celles d’un côté avec celles de l’autre ; il ouvrira le cerveau ; l’engorge- ment du plexus choroïde , Feau contenue dans les ventricules, la laxité ou la mollesse des glandes pituitaire et pinéales l’engorgement des corps glandideux du cervelet, Fhydropisie des ventricules olfactifs , enfin , la mollesse de la masse cérébrale , sont des accidents , très- fréquents dans la Morve?; ces parties doivent donc être examinées avec soin, et leurs lésions appréciées. Tontes les parties du sujet, ainsi vues , examinées et décrites, seront enfouies, ainsi qtle le reste du cadavre , comme il est prés- ent P^r les Ordonnances. v / ( 21 ) A R T. V I I I. Deuxième Classe. Animaux à traiter , Les Chevaux composant la deuxième classe sont, ainsi que nous l’avons observé , ceux chez lesquels on a reconnu quelques symp- tômes de Morve ; quoiqu’ils ayent paru à la suite de la communication des Chevaux de cette classe avec ceux de la précédente, on ne doit p£5 se croire en droit d’en conclure qu’ils soient toujours dus à cette unique cause; celle qui les avoit développés dans les pre- miers, a bien pu aussi les faire naître dans les seconds ; nous avons reconnu en effef ( Art. III.) plusieurs causes de la Morve : la mauvaise qualité des aîimens, les fautes commises dans le régime , l’excès d’exercice , les écuries mal- saines , etc. Il importe donc à l’Artiste d’exa- miner avec toute l’attention dont il est ca- pable , toutes ces causes , et de voir s’il n’en existe aucune à laquelle il puisse attribuer le développement de cette cruelle maladie , par la raison. que tant que la cause subsis- tera, il est impossible d’espérer la cessation de ce fléau, l’on doit au contraire s’attendre à le voir Se renouveller sans cesse , quels que soient les sacrifices que l’on fera, elles moyens médicinaux que l’on mettra 'en usage pour en opérer Textinctiqn. Cette condition , dont l’importance est évidente, ayant jé-té remplie/ B ii j ( 22 ) l’Artiste réflécliira encore sur le genre de lésion que cette cause peut avoir occasionné; sa nature et sa durée, .l’état des animaux sur lesquels elle a agi, doivent nécessairement donner lieu à des modifications dans le plan du régime et du traitement à prescrire; celui que nous allons tracer ici ne saur oit être con- venable à toutes les circonstances qui peuvent se rencontrer dans tous les cas; mais les prin- cipes généraux que nous allons établir à cet égard, suffiront aux Artistes pour l’applica- tion particulière qu’ils sont dans le cas d’en faire. Art. IX. Soins et Régime . FàîTës panser les animaux deux fois le four, ettenez-les dans lapins grande propreté. Faites évaporer matin et soir dans l’écurie une chopine d’eau et autant de vinaigre mêlés ensemble; supprimez un tiers de la nourriture a ceux qui seront en bon état ; n’en ôtez qu’un quart à ceux qui le seront moins ; faites- les boire à l’eau blanche on à l’eau pure, suivant qu’ils préféreront l’une ôu l’autre de ces bois- sons;,mais ne leur ôtez pas l’avoine , elle est préférable an son. Dans cette circonstance où il importe de ne pas affoiblir l’estomac, con- tentez-vous de ne la donner qu’aux deux tiers de la ration ordinaire ; il serojt dangereux de les nourrir trop fortement, il suffit qu’ils soient entretenus dans l’état où iis sont. Us ne doivent point travailler , mais seulement être promenés une demi -heure le matin, et autant le soir , lorsque le temps sera beau. ( 23 ) Le foin sera supprimé entièrement aux chevaux dont la poitrine sera foible , irritée , enflammée , et on substituera à la ration rte ce fourrage , une botte de paille de la ma- jeure qualité : si le? animaux la mangent niai , on y joindra une oji deux livres de bon loin . on mêlera un peu d’orge à leur avoine , ou on leur fera manger séparément ce grain , apres qu’il aura été grué ou macéré dans un peu d’eau , pendant six à huit heures. A l’égard des chevaux très- charnus , mous et d’un tempérament lâche , on ajoutera une iointée de féveroles à leur avoine. Cet aliment cordial et sudorifique opère le plus grand bien , il vivifie le poil et rétablit l’excretion de lin- sensible transpiration. A R T. X. Traitement préservatif* Il consiste, en général, dans la saignee et l’administration des délayans , des adoucis- sons , des béchiques et des incisifs donnes en breuvages ou sous la forme d’opiat; cette der- nière forme est la moins avantageuse : îeau chargée des substances médicinales par la decoc- tion ou l'infusion, passant plus facilement et plus promptement dans le sang, agit plus sûrement' aussi l’opiàt ne doit -il être préféré, qu’autant que l’animal refuse constamment d’avaler les liquides donnés avec la corne , ou qu’autant qu’une toux forte et opiniâtre suit la déglutition du liquide versé dans la bouche. Lorsqu on est dans la nécessité de donner ces substances B iv ( M ) &Vec mie spatule , après les avoir incorporées dans le miel , il est à propos d’injecter plu- sieurs fois dans la bouche de Fauimal , un liquide analogue aux poudres qui ont composé l’opiat , et dont le miel a servi d’excipient. Faites prendre une cbopine de décoction de Vipérine , de bourrache et de chicorée sauvage, après avoir coupé ce%e liqueur avec partie égale d’eau de chaux première (“a), et y avoir ajouté deux ou trois onces de miel commun et deux gros de sel de nître ; donner incon- tinent après , un lavement émollient fait d’une décoction de feuilles de mauve, à laquelle ÿqiis aürez ajouté deux onces de sel commun. Pro- menez l’animal pendant une demi - heure , faitesde étriller, bouchonner, brosser a fond, et faites-lui départir le tiers de la ration fixée (a) On prépare ainsi l’eau de chaux première : prenez une livre de chaux vive , fraîchement cuite ou soigneu- sement préservée de l’air et de i’eau (ce qui se fait en prenant de la chaux encore chaude , dont on remplit promptement des bocaux que l’on a fait préalablement chauffer, et que l’on a bouché le plus exactement pos- sible ) ; mettez-îa dans une terrine de grès yversez dessus douze pintes d’eau de rivière la plus puye , ou d’eau distillée que vous aurez fait chauffer ; remuez le tout jusqu’à ce que toute la chaux soit délayée et éteinte; passez et filtrez ensuite dans une chausse ; mettez la liqueur' dans des cruches ; emplissez-îes et bouchez-les comme il faut , pour les garder- On doit remuer souvent la liqueur , car la chaux qui se dépose au fond du vase , peut s’échauffer au point de le faire casser. L’eau de rivière, l’eau de pluie et l’eau distillée , sont préféra- bles à Peau de puits , en ce que celle-ci confient souvent de la séiénite, et même du salpêtre , etc. Au reste , les vaisseaux dans lesquels on- garde l’eau de chaux , doi- vent être soigneusement bouchés. , de fourrage ; réitérez le soir , une heure avant que de donner à «duper , le breùvage , le lave- ment , la promenade et le pansement de la înain ; continuez ce traitement pendant dix â douze jours , ce qui suffira, si vous avez la précaution de saigner l’animal à la jugulaire, et de lui tirer quatre livres de sang, ou deux pintes , mesure de Paris : ces proportions sont celles fixées pour un cheval de moyenne taille; vous aurez à augmenter les doses ou à les dimi- nuer, suivant que l’animal sera de la grande ou de la petite espèce. Si la poitrine est dé- licate, enflammée et irritée, substituez P in- fusion de fleurs pectorales , telles que celles de mauve, de violette, de pied -de-chat et de bouillon-blanc , aux plantes amères nommées ci-dessys. . Si la toux est grasse et que l’humeur bron- chiale ait besoin d’être incisée, vous ne sai- gnerez point, mais vous ferez usage déraciné d’aunée , que vous donnerez en opiat, à la dose' d’une demi-once , après l’avoir incorporée dans le miel , avec addition de deux gros de fleurs de soufre , et d’un demi-gros de kermès minéral ; donnez par-dessus la décoction des plantes amères prescrite. La saignée doit être encore proscrite dans lès sujets qui ont des eaux aux jambes, qui sont d’un tempérament pituiteux , qui sont mous , etc. Ils exigent de plus , que le pre- mier breuvage prescrit , soit aiguisé de deux gros de vitriol de mars , et autant de^sei am- moniac ; il est très - bon de leur passer un séton au poitrail , à moins que les eaux ne coulent abondamment , alors on se contentera (*6) d’entretenir et de faciliter cet écoulement pat” des cataplasmes faits de mie de pain et d’eau, ou d’oseilîe cuite avec îe vieux oing , ou le basilicum , ou les vésicatoires , etc. Telles sont les nuances à observer dans la méthode préservative : il seroit inutile de nous étendre davantage sur cet objet , mais comme nous avons établi que les chevaux qui com- posoient cette classe , étoient affectés de quel- ques symptômes , nous allons prescrire ce qu’il est nécessaire de faire de plus à chaque animal f relativement aux symptômes particuliers qu’on lui reconnoît. Si la membrane pituitaire est engorgée , on lavera et on bassinera la tête de ranimai , et sur-tout le chanfrein , avec de l’eau vinaigrée y sept à huit fois le jour; cette liqueur sera employée tiède pendant les quatre à cinq pre- miers jours seulement, on l’emploiera froide ensuite ; on essuiera et on brossera toutes les parties mouillées , jusqu’à ce qu’elles soient entièrement sèches ; on fera humer à ranimai, matin et soir, la vapeur de résine que l’on fera brûler sur une pelle chauffée au point de rougir , et on aura soin de couvrir la pelle et la résine d’un entonnoir qui rassemblera les vapeurs et les dirigera dans les nazeaux. Si cette membrane est enflammée , on sai- gnera l’animal au palais , entre les quatrième et cinquième sillons , avec le bistouri courbe ou la corne de chamois ; on fera humer les vapeurs d’eau chaude vinaigrée , la tête du cheval et le vase contenant la liqueur , étant enveloppés d’une couverture capable de retenir ces vapeurs ; on pratiquera de plus t les lo- ? i$‘j> ( *7 ) lions et ablutions d’eau vinaigrée prescrite ci- devant. S’il y a fl ux par un ou par les deux nazeaux , on passera un morceau de sublimé corrosif au polirai! de l’animal : on préférera de le placer sur ie coté du poitrail qui répond au nazeau par lequel l’écoulement a lieu ; s’il existe par les deux , on en placera un de chaque côté; il sera de la grosseur d’une amande , enveloppé d’une toile très-fine et très-claire, fixée par le moyen d’un brin de fil ; on l’introduira au delà de la peau et dans, l’épaisseur des muscles pectoraux ; on l’y laissera séjourner pendant trois à quatre jours , jusqu’à ce qu’il ait pro- duit un fort engorgement; on en fera l’ex- traction , et on fera suppurer le plus promp- tement et le plus longtemps qu’il sera possible îa tumeur qu’il aura établie, soit en y passant un séton , soit en y appliquant les vésicatoires, soit en passant avec le basilicum , le tout sui- vant que la suppuration sera abondante ou rare; on lq donnera le chanfrein pendant qua- tre à cinq jours avec l’eau tiède vinaigrée , comme il a été indiqué précédemment. Le lendemain du dernier jour de ces lotions, on frictionnera ce meme chanfrein avec de la teinture de cantharides ( h ) , et on le cou- vrira d un large plumaceau qui en sera imbibé. ( b) Cette teinture se prépare ainsi : prenez une once de cantharides en poudre grossière , mettez-îa dans une bouteille , versez dessus une livre d’esprit-de-vin , bou- chez le vase, laissez en digestion sur les cendres chaudes pendant vingt-quatre heures, filtrez, exprimez et gardez pour l’usage. £ O -/"I ' ( 28 ) «t que r°n fixera par le moyen d’un bandage. L effet de cette liqueur étant de produire vinat- qualre heures après son application , des vési- cules sur la partie, de l’engorgement et de la suppuration , c’est, un véritable vésicatoire dont il faut suivre l’efïèt ; s’il est foibîe ou insuffisant , on en appliquera de nouveau • si au contraire il est trop considérable , on h modérera par des lotions de lait tiède et par des onctions d’onguent populeum ou de beurre 1 aïs ; la suppuration que ce médicament opère, dure huit a dix jours, et ce n’est que lors- qu elle est bien établie, qu’on lave la partie journellement avec de l’eau tiède. Il est une attention très-importante à avoir dans 1 emploi de ce vésicatoire , c’est d’éviter d en mettre près des jeux , et d’empêcher qu’il ne s introduise entre les paupières et sur le ë °^e » dans la crainte qu’il n’endommage I organe et qu’il ne détruise même la vision ; mais pour prévenir ces accidens, il ne suffit pas que son application soit éloignée de l’œil , il faut encore attacher l’animal avec deux longes , et de manière qu’il ne puisse frotter la partie* contre les corps voisins , et étendre par cette action , le remède au delà des bornes qu’on lui a fixées. Nous observerons que le flux par les nazeaux augmente pendant les effets de ce topique , et que ce n’est que lorsque son action est en- tièrement cessée , que le flux diminue et qui! disparoît; mais cette disparition n’a pas lieu tout-a-coup , elle s’opère insensiblement ef J?a1^ degrés ; d’autre fois le flux subsiste tel qu’il é toit y 'et il arrive encore ( mais ce cas est , " ( *9 ) plus rare ) que cet écoulement augmente , que e caractère delà matière qui le constitue , chan- ge, que de blanche , douce et.homogène qu’elle -«toit, elle devient rougeâtre, colorée, etc. JJans le premier cas, on passe quatre sétons ur a partie latérale de l’encolure répondant au nazeau malade ; et si le flux a lieu par les r^azeaux’,on Pr?tkiue la même opération ,m.“t°PP0Se.; mfS danscecas, h importe -tout , pour les cnevatix fins et délicats , de la pratiquer en deux temps , c’est-a-dire de cltéP d^61 à11’lnsertionI des «éton, du second sera hfp1 T» r ” ’ lorS(lue Ia suppuration - , . len etahlie sur la partie opposée ; mais si le cheval est d’une tissure lâche , on peut et 'L%‘ ”f T "*S~r* • d’opé,e,’sur ternent k t CeS SetTS- cîue ron Pa^e direc- ement sous la peau , doivent s’étendre de là sTtuXn M CXcIusi— ; cettï situation tait que la matière que ces corne etrangers établissent le deux ou le troisième S oS°^e PTI: d’obstacJe dans son la faire en- Pm ’ ^uU est faciIe de la tane cou er et de deterger à fond les ulcères quils ont établis. Les effets des sétons sont e susciter pendant les deux premiers joufs une fievre plus ou moins forte- cet état fébrile est bientôt suivi de la suppuration , et cdle- delwe680^011.^8 §landes de l’intérieur lorsque cet effet n’a pas lieu , que le ^ ont b!lméUfus“ae de^slw trè?'iflstruites d’ailleurs , ( 3° ) la tuméfaction des glandes subsistent , il esf inutile de persister plus long-temps dans l’em- ploi des" moyens curatifs quelconques, il faut nécessairement sacrifier les animaux au bout de deux décades de ces tentatives; mais si ^évacuation dont il s’agit a voit opéré la réso- lution des glandes , et qu’il ne resta plus qu’un flux léger , on chercheroit à raffermir, à con- solider la membrane pituitaire, et l’on y par- yiendroit par des raies de cautérisation travées sur le chanfrein : elles seront dirigées longi- tudinalement de la partie supérieure du front au bout du nez. On cautérise cette partie , comme on a coutume de le pratiquer, sur les jambes gor- gées ou affoibïies. On trace par le moyen du cautère cutélaire , chauffé au point de rougir , elles fort inutile. Sans doute , ils les auroient juges plus favorablement , s’y elles avoient remarqué que la fiature porte souvent d’elle-même sur des parties éloignées de la tête, l’humeur fixée sur la membrane pituitaire; nous avons observé que c’étoit presque toujours sur les faces latérales de l’encolure , que ces dépôts avoient lieu : de là , l’indication de cette partie pour la place des sétons , l’irritation qu’ils établissent , calme presque toujours celle que l’humeur morbifique avoir causée sur la mem- brane pituitaire ; ils opèrent assez promptement la fonte des glandes engorgées , la diminution , et assez souvent la cessation totale du flux par les nazeaux ; effet qui suit ordinairement de très-près la fièvre que suscite leur insertion ; la suppuration qu’ils établissent, met bientôt fin à, la fièvre , et dissipe tous les autres accidens pro- duits par le vice morveux. Nous ne prétendons point aifurer, au restef, que tous les chevaux affectés éprouvent des effets aussi heureux dé ce, traitement, mais nous pouvons assurer qu’un très-grand , nombre lui ont du leur guérison. { 3* ) des raies longitudinales ; on les traverse par dïautres raies dirigées obliquement et de manière qu’il en résulte des losanges de dix-huit à vingt lignes de côté. Les. effets du feu passés , il est extrêmement rare que la membrane pituitaire ne soit pas entièrement rétablie, et le flux absolument cessé. Dans le cas contraire, l’animai doit être mis au nombre des chevaux de la première classe, et sacrifié comme eux.Les lotions fréquentes des nazeaux, la propreté des râteliers , des mangeoires , des murs de face , sont d’une très-grande consé- quence , pour éviter que la matière du flux ne se répande dans le sang par la voie de la dé- glutition ; l’omission de ces soins a très-souvent été la cause des progrès de la Morve et de son incurabilité. Si les glandes de dessous la ganache sont tuméfiées , et que cette tuméfaction ne soit accompagnée ni d’adhérence, ni de douleur, on les brossera trois à quatre fois le jour , on les bassinera et on les lotionnera avec de l’eau tiède , on les frottera jusqu’à ce qu’elles soient sèches , et on les couvrira d’une peau d’agneau ou de mouton , la laine tournée du côté de la partie malade. Si elles sont dures et adhérentes , on les recouvrira de cataplasmes émollients , faits de feuilles de mauves et de violettes cuites dans l’eau , qu’on renouvellera matin et soir et que bon continuera jusqu’à ce qu’elles soient ramollies ; alors on aura recours au traitement ci-dessus. Si elles sont douloureuses , on emploiera ces mêmes cataplasmes , auxquels on ajoutera Troisième Classe , ( 32 ) une partie de feuilles cle morelîe ; la douleur passée , on les lavera , brossera et couvrira , comme il est dit clans le cas de leur engor- gement simple ; mais il faut observer que la tuméfaction de ces glandes , lorsqu’elle est accompagnée de douleur , se termine assez souvent par la sup'puration , sur -tout après un certain temps de l’usage des cataplasmes précédents ; lorsque cette circonstance, qui est très-avantageuse arrive , on ouvre la tumeur avec le bouton de feu , et on fait suppurer, le plus long-temps possible , l’ulcère qui en ré- sulte , en le pansant journellement avec l’on- guent basilicunn Nous ajouterons qu’il arrive quelquefois que la tuméfaction de ces glandes résiste à tous ces moyens , alors la douleur et la dureté étant dissipées , il faut avoir recours à la teinture de cantharides ; et dans le cas de son insuffisance, à la cautérisation, telle que nous l’avons indiquée pour le chanfrein. Chevaux qui ont communiqué avec ceux attaqués. Les Chevaux composant 'troisième classe, ne devant être regardés comme s aspects que parce qu’ils ont communiqué avec des che- vaux affectés de morve, ils n’exigent pas un traitement aussi compliqué que les précédens ; mais mais, quelque simple qu’il soit: , îl y auroit le plus grand danger à le négliger, parce que l’on doit tout craindre des effets des particule# du virus morveux, qui peuvent s’être intro- duites dans le sang, et circuler avec ce fluide; il est donc de la dernière importance de le dépurer par des médicamens capables d’aug- menter les sécrétions et les excrétions. Les substances médicinales , par le moyen desquelles on se propose de remplir cette in- dication , doivent être relatives à l’état des humeurs des sujets à traiter, et à la tempé- rature de l’atmosphère dans les différentes saisons de l’année; la chaleur excessive affoi- blit les solides , et donne au sang moins de consistance; le froid opère un effet contraire. Dans le premier cas, on se contentera d’a- breuver les animaux d’eau acidulée et nîtrée, c’est-à-tdire , sur un seau de laquelle on aura mis un plein verre de vinaigre et fait dissou- dre quatre gros de sel de nître. On âura l’at- tention de faire prendre ces substances en breuvages, partie le.matin et partie îe soir, à ceux des animaux qui refuseroient de les pren- dre volontairement; mais alors on ne les éten- dra que dans deux pintes d’eau, sur chacune desquelles on ajoutera encore deux onces de miel commun. Cette boisson ou ces breuvages seront continués pendant une quinzaine de jours; mais si la chaleur ou la sécheresse de l’atmosphère sont considérables , on les çqu- tinuera pendant trois semaines, et même pen- dant un mois. Ce -traitement ne s’opposera pas au travail des animaux, mais il importe très-essentiel- G Procédé à suivre pour assainir les écuries . les équipages , etc , Les précautions à prendre relativement aux écuries , aux équipages et à tous les usten- siles, qui ayant servi aux chevaux morveux, auroient pu se charger des particules clu virus morbifique , sont toutes aussi importantes pour l’extinction du fléau de la Morve, que tout ce que nous avons prescrit jusqu’à -présent; en effet, les soins qu’on doit prendre des che- (34) lemant que celui qu’on dessous de leurs forcer Dans le second cas , on administrera tous les matins, à l’animal, à jeun , pendant dix à douze jours, une chopine d’eau de chaux première, avec addition d’un gros et demi, même deux gros d’alkali-voîatil concret, suivant la force des sujets; au défaut d’alkali, on aura recours au sel ammoniac, mais la dose de celui-ci sera quadruple de celle du premier. Ce traitement n’exige, ainsi que le précé- dent, aucun régime, et permet aussi qu’on se serve des animaux, surtout si le temps n’est ni trop froid ni trop humide; on observe cependant cpie oe remède poussant fortement à la peau ou aux urines , on doit tenir les che- vaux couverts , et donner un peu de repos à ceux quifont de grandes déperditions par l’une ou l’autre de ces évacuations; on doit encore les brosser et les étriller au moins* deux fois par jour. (35) , , . 1 vaux qu’on veut préserver, le régime auquel on doit les soumettre, l’administration des substances médicinales les plus propres à an- 11 u lier en eux les effets de la Morve, seroient des moyens insuffisants , si l’on négligeoit ceux capables de mettre ces animaux à l’abri de participer de nouveau à l’influence des par- tiel) Ips de ce virus. O iv commencera : i°. par retirer les che- vaux qu’on veut préserver, des écuries qu’ont habitées les chevaux morveux. ( On doit re- marquer ici que c’est, en général, une précau- tion mal-entendue et insuffisante , de retirer les chevaux morveux d’avec ceux qui sont sains , que ce sont les derniers au contraire qui doivent être séquestrés ). 2°. On décrépira les murs de face et les la- téraux, et on les récrépira depuis le sol jusqu’à la Hauteur de six pieds au moins. 3°. Les mangeoires et les râteliers seront dé- montés, rabotés à blanc et remis en place. 4°. Le plafond sera bien nétoyé ; on n’y lais- sera ni poussière, ni toiles d’arraignées , rien enfin qui ait pu s.e charger des particules vi- rulentes. ’ 5°. Le sol sera renouvelîé à un pied de pro- fondeur, s’il est en terre; et pour cet effet, on jettera dehors et on enfouira tonte la terre qu’on aura retirée pour en remettre de nou- velle. Si l’écurie est pavée, et que le pavé soit fixé avec chaux et ciment, on se contentera d’y faire passer des torrents d’eau chaude , - et de bien racler /les pavés , et surtout leurs interstices; s’ils ne sont fixés qu’avec de la \ C ij v terre i on les lèvera , on ôtera la terre , et onles replacera avec de nouvelle terre, 6°. Les barres seront planées à blane , les billots brûlés , ainsi que les: cordes qui portent les barres. 7°. Les têtières des licols et les longes de cuir seront lavées, raclées et passées à Teau seconde; les longes dç cordes, brûlées; les boucles et les anneaux passés au feu; on doit y passer aus$i les anneaux des mangeoires ; il est inutile de les retirer pour cette opéra- tion, un brandon de paille allumée suffit pour calciner les parties virulentes qui pourroient V être adhérentes. 8°. Les seaux et baquets seront raclés et la- vés à l’eau bouillante ; s’ils n’ont que peu de valeur, on les jettera au feu. 9°. On brûlera les éponges, les brosses et les manches des étrilles , qui seront elles-mêmes passées au feu, lorsqu’elles auront quelque valeur. io°. Les époussettes et les sacs à avoine seront lessivés. ii°. Les mors de bridons , d’abreuvoir , de brides et de filets, ainsi que toutes les’ bou- cles et ardillons, seront étamés ; les têtières, les rênes , les bricoles , seront raclées et lavées * puis passées à l’eau seconde et ointes d’huile grasse. 12°. On enlèvera les paneaux des selles; on en fera bouillir le crin dans une forte les- sive de cendres de bois neuf ; la toile de ces paneaux , celle du coussinet , ainsi que la ba- sanne sur laquelle ils sont fixés , seront jettées au feu ; le cuieron sera renouvellé ; les bou« * . ( 37 ), , , ries serviront après avoir été étamees oti pas* sées au feu. 1 3°. Les courroies du porte-manteau, les étri- vièrcs,ie poitrail, le porte-mousqueton, le porte- crosse et les contre-sanglons, seront lavés, raclés et passés à l’eau seconde , et à l’huile grasse. 140. Les étriers seront passés au feu et bronzés. i5'. Les fontes seront lavées , raclées et passées à l’eau seconde. 1 6°. Les sangles qui seront bonnes, seront lessivées , et les boucles étamées. 170. Les feutres seront renouvelles , ainsi que les trousses - étriers ; la housse et les chap- perons seront lavés , et leur toile Iessivée^ou renouveîlée si elle est en mauvais état; enfin on réparera à neuf toutes les attaches et les coutures. 107. On aura pour règle générale de passer au feu, et d’étamer ou bronzer tout ce qui est en métal , de lessiver tout ce qni est en toile : de racler , laver % passer à l’eau seconde et à l’huile grasse toutes les parties de l’équi- page faites avec du cuir ; et de blanchir an rabot tout ce qui est en bois. ig°. Enfin, on joindra à toutes ces précau- tions, celle de parfumer les écuries avec le parfum suivant: Mettez dans une terrine de grès non ver- nissée une livre de sel marin ou de cuisine ; posez cette terrine sur un fourneau plein de charbons allumés ; portez-Ie dans l’écurie que vous voudrez désinfecter, et dont vous aurez ôté ou éloigné toutes matières combustibles; (38) " remuez le sel avec un bâton , pour qu’il ne se grumele pas : lorsqu’il sera échauffé à ne plus pouvoir y Souffrir les doigts , vous ver- serez dans la terrine promptement , mais avec précaution, une demi-livre, ou environ, de bon acide vitriolique , ou huile de vitriol ; vous vous retirerez sur le champ pour ne. pas res- pirer la vapeur blanche et très-abondante qui s’élève du mélange ; fermez exactement les portes et les fenêtres, et ne rentrez que lors- que les vapeurs seront entièrement cessées. Si l’écurie est grande, on fait la même opéra- tion en deux ou trois endroits à la fois., en mettant les doses, moindres. Si on ne peut se procurer d’huile de vitriol , , on se bornera à parfumer avec du vinaigre, dans lequel on aura mis des baiesde geniè- vre, et qu’on fera évaporer sur des charbons ardents, avant soin détenir également les por- tes et les, fenêtres fermées pendant tout le temps que durera la fumigation : on la répétera matin ,et soir pendant quatre à cipq jours ; on peut aussi faire cette fumigation aVec toutes les plantes aromatiques quelconques qui se- ront les plus communes. Toutes ces précautions prises, on laissera sécher les ‘écuries avant d’y remettre des chevaux. Le temps nécessaire pour cette ex- sication, doit être relatif à la saison , ainsi qu’au genre d’enduit dont on se sera servi pour récrépir les murs.