| J | qi 15 } H { i uit | 4} 0000 £ PICARDIE MÉMOIRES DE La SOCIÈTE DES ANTIQUAIRES DE PICARDIE QUATRIÈME SÉRIE —— hp TOME VII PARIS PICARD Avcusre, Libraire-Éditeur, 82, rue Bonaparte AMIENS Imprimerie YVERT & TELLIER, 91, Re des Jaobins et 52, Res des Trois-Cuillons. INVENTAIRE APRÈS DÊCES DE ÂDRIEN DE ZÉLANDREN Cultivateur, Maraicher et Vigneron à AMIENS, de 14.. à 1517 —60 ⸗ — DÉPOUILLEMENT RAISONNE DE L'INVENTAIRE M. Oct. THOREL Conseiller à la Cour d'Appel d'Amiens, Membre résidant de la Sociélé des Antiquaires de Picardie. RARE" wf PREFACE Si toutes les choses du Moyen-Age, demeurent trop souvent enveloppées dans une mystérieuse pénombre, en revanche, celles de l'époque de la Renaissance, plus rapprochées de nous et, par suite, moins sombres, apparaissent à peu près intactes, malgré les entreprises du temps. Le chercheur peut donc plus aisément essayer de reconstituer, avec quelque chance de succès, un passé si intéressant, surtout à Amiens. C'est sous l'empire de ces pensées que nous avons déjà étudié les Rébus de Picardie (1521) et l'inventaire de Jehan de Louvegny, apothicaire amiénois (1520) et qu'aujourd'hui nous abordons celui d'un de ses contemporains, Adrien de Zélandres, cultivateur, maraicher et vigneron au lieu dit Le Pont-à-Vaches (1517) (4). Cet inventaire ne donne pas ouverture à des ents aussi étendus que le premier. Il est en eflet des objets de première nécessité qui figurent dans tous les intérieurs, riches ou (1) Cet inventaire avait été, ainsi qu'une vingtaine d'autres, copié par M. G. Boudon ; V. Inv. de Louv. p. 99, note. Depuis la rédaction du présent travail, il a été relevé par M. G. Du- rand dans les archives communales d'Amiens, T. VI, Série FF (1 à 702), p. 586 et «s., avec de légères différences de lecture du manuserit, que nous avons signalées au passage pauvres. Nous avons donc ici évité les dc | emplois et négligé les aperçus d'ensemble sur. l'époque qui nous occupe, la vie sociale de nos ancêtres, la rédaction des inventaires, ete., etes Les sources du présent travail étant absol ment les mêmes que celles du avons conservé les abréviations de auxquelles le lecteur voudra bien se reporter (1) Oet. Taonxs, Jehan de Louvegny, apothicaire am de 1687 à 1520. Mém. Antiq. de Picardie, T. XXXV part, Amiens, Yrert et Tellier, 1906, p. 10 à 21. J * GÉNÉRALITÉS En amont du Petit-Saint-Jean, près Amiens, la rivière de Selle se bifurque en Haute et Basse- Selle. Ces deux bras et la Somme, dans laquelle ils se jettent au Nord, forment une ile, compre- nant au Sud le marais du Petit Saint-Jean, et, au Nord, le grand marais d'Amiens, sur lesquels est établi l'hippodrome. Cependant, en 1500, ce grand marais était contigu à la promenade de la Hotoie qui alors ne comportait encore que la grande allée actuelle (1). « Au Moyen-Age, la Selle, navigable pour « les bateaux de faible tonnage, apportait en « plein Amiens, les céréales, les bois, les pierres « de Croissy et de Fontaine-Bonneleau, em- ._ « ployées à la construction de notre Cathédrale. « Même en juin 1493, [c'est-à-dire du vivant « d'Adrien de Zélandres) fut présenté au roi « Charles VII un projet pour mettre la Selle en (fn Le plan de la ville d'Amiens au milieu du xve siècle, par M. E. Pinsard, (Mist. d'Amiens par M. A. de Calonne, T. 1, planche VII, p. 400), nous a servi à reconstituer l'exploitation probable d'Adrien de Zélandres ; voir le plan en tête de cette étude. — 1 — « état de porter navires depuis sa source, un peu « au-dessus de Croissy, jusqu'à Amiens » (4). Evidemment il s'agit ici du bras le plus de la Ville, c'est-à-dire de la Haute-Selle, sur laquelle étaient jetés,on le verra, des ponts-levis, pouvant seuls assurer toute liberté à la navigation, La Basse-Selle, dont le lit n'a guère été modifié qu'à une date relativement récente, ne contour nait pas la Hotoie, mais la traversait là où est tracée maintenant l'allée charretière parallèle aux jeux de tamis et de longue-paume, dans le pro- longement du boulevard Thiers (2). On passait ce bras sur des ponts fixes. Lun | d'eux, à qui est restée sa vieille dénomination du dun Pont-à-Vaches est celui qui, à l'intersectiou de la rue Saint-Jean et de la rue Colbert, donne accès \! aujourd'hui au champ de courses. -« À en juger par les rélections et réparations VA nombreuses dont il fut l'objet, spécialement à | l'époque qui nous intéresse, ce pont était très fréquenté. Les travaux étaient faits soit par la Ville seule, soit parfois avec l'appoint des deniers des particuliers. C'est qu'en eflet l'em chaque jour, matin et soir, « le herde de la Ville « et les vaches des manants » (3). De. (1) G. Donaxe, Maitre Pierre Tarisel, maitre maçon du Roë, de la Ville et de la Cathédrale d'Amiens (1672-1540). — Mém. 2 + Acad Amiens, 1897, p. 35 et ss. | (2) Voir le plan de 1700 dressé par Ch. Desbores et dédié à Mgr Feydesu de Brou, évêque d'Amiens. (3) Herde : Troupeau selgneurial où communal, — 5 — Ainsi, en 1447, nous trouvons « Reçu de plu- « sieurs des manans et habitants de la ville « d'Amiens XLIIISs. p. par la main de M. Guallon « du Wez, sergent ad mace, duq. cet escomp- « teur fit refaire le Pont-à-Vacques, les-St-Jehan « d'Amiens, par susquel pont le herde de la « Ville va paistre es marais d'icelle ville » (4). Ce pont était en bois. Cela résulte du détail des travaux qui devaient y être faits en 1456 (2:. Quatre ans plus tard, en 1460, nouveaux tra- vaux, qui, ceux-là, sont effectués par les religieux de Saint-Jean, mais « au préjudice de la Ville » (3). vaches ; de haerere, ou de l'ancien allem. Merde, plus vrai- semblablement, même origine slave ou mongole que Horde, d'après Brachet. Le Picard avait la forme hof ; témoin ce début du sermon satyrique sur les vérités du temps attribué à Devérité : Vos vlo chy rassanés comme en hot de poul' d'aines Pour m'aoutr sermonner ches paroles divaines. « Le mot herde, pour troupeau est encore en usage en anglais». V.Jouane.v® herde— Ajoutons qu'à Camon-lès-Amiens, il y à une rue de la herde. {1} Arch. comm. Amiens. Comptes 1447 ; CC. 34, fe 94. (2) « A Jehan du Bos, flamenc, pour une voiture de deux = menus quesnes et quatre cloyes qu'il mena de la halle au « Pont-à-Vacques soulz Saint-Jean-lez-Amiens, auquel on fist « hastivement un faulx pont pour les vacques et herde de la « ville passer, pource que les soliaux d'icellui pont estaient « rompus de le jouée du milieu ». Arch. comm. comptes, 1456, CC. 40, p. 108. — Sur Soleaux, V. n° 64 inv. infra. (3) Arch. comm, Amiens, B. B, 8, f° 226. En 1504 « Jehan d'Obigny (Aubigny, village « près de Corbie), et ses gens devaient faire le « Pont-à-Vacques du bos (bois) de la Ville » (4) Ce pont, par son importance, avait donné son nom au lieu-dit, dans lequel entraient non seu- lement « le grand marais dit les prés de la ville, « mais encore des terres avoisinantes ». De temps immémorial, la ville recevait des re- venus sur tous les biens situés au Pont-à-Vacques, paroisse Saint-Remy, et il en est encore ainsi, d'après un compte des années 1527-1528 (2), Parmi les terres, il s'en trouve une qui nous semble spécialisée d'une façon toute particulière. C'est « la Métaierie d'Amiens et les 4 journaux « contigus qui sont chargés de 70 sous de cens « annuel envers l'Hôtel de Ville » (3). Les comptes de la Ville d'Amiens, de 1558- 1559 et 1590, portent parmi les rentes appart nant à la municipalité: « Le Roy (Vincent), veuve « et hoirs, maison de 4 journaulx de terre, séeans « au Pont-à-Vaches, tenant d'un côté aux petits « marest, d'autre à la rivière de Selle et d'un « bout aux Près Saint-Roch ». (1) Arch. comm, Amiens, C, C. 79, fe 31. (2) Paroisse Saint-Remy, église édifiée alors sur la place Saint-Remy actuelle. Elle avait une succursale la chapelle Sainte · Laureut, sise rue de Beauvais, presque vis-à-vis larmedes Cordeliers. C'est de cette succursale de Saint- Remy que de - très vraisemblablement relever le Pont-à-Vaches, (3) Dasme, Histoire d'Amiens, 1. 1, p. 484. — 7 — Pagès va compléter ces renseignements ; t. III, p- 26. « La maison du Pont-à-Vaches était une « métairie qui, avec les quatre journaux de terre « qui y sont contigus, appartenait autrefois à De- « moiselle Catherine de Sacquespée et était char- « gée de soixante et dix sols de cens par an, « envers l'hôtel de ville d'Amiens. « Cette maison est fermée du côté de la cam- « pagne par un pont-levis et environnée de toutes « parts par les eaux de la Selle. Elle est ainsi « appelée parce que, du côté de septentrior, elle « est contigüe à un pont de bois sur lequel pas- « sent tous les jours les bestiaux, principalement « les vaches des habitants des faubourgs de « Hautoye et de Beauvais qui vont paistre dans « un des marais communs de la ville d'Amiens, « séparé de celui du petit Saint-Jean, par un petit « ruisseau qui, sortant du canal de Renancourt « et faisant la séparation des marais communs, « serpente dans ces prairies ». On remarquera, au n°98 du présent inventaire, qu'Adrien de Zélandres n'était pas le seul loca- taire de la Ville, au Pont-à-Vaches. Son exploitation comprenait-elle l'immeuble désigné ci-dessus sous la dénomination de métairie d'Amiens? C'est possible. Mais elle était plus étendue, puisque, sous le n° 85 de l'inventaire, nous trouvons « une grange séant auprès du « pont et au bout du pré ». Or il ne peut s'agir ici que d'un pont-levis sur la Haute-Selle. Mais, à coup sûr, Adrien de Zélandres cultivait d'autres terres. En eflet, avec un matériel relati- vement important de culture, il avait deux ju- ments et deux poulains (n° 66 inv.) et aussi trois vaches, un jeune bœuf et un veau (n° 73 inv.) Cette culture, étendue et variée, il ne pouvait l'exploiter que sur des terres à labour le bas de la colline du Château-Fort (1). Quant à la culture maraichère proprement dite, elle se faisait dans le marais d'Amiens, peut-être bien dans les quatre journaux (de chacun 42 ares 20 centiares) dépendant de la métairie d'Amiens. De Zélandres aux professions de cultivateur et de maraicher joignait celle de vigneron. Les eu- vâtres, cuviers, cuvier à vendange du n° 91 de son inventaire en font foi, On peut, sans trop de témérité, affirmer que ses vignes étaient plantées sur la colline du Château-Fort, très bien exposée d'ailleurs pour ce genre de travail. Adrien de Zélandres était un maraicher ordi: naire, mais non un hortillon. On sait que l'on donne ce nom au jardinier se livrant, sans autres auxiliaires que ses bras, à une culture intensive des légumes dansles marais tourbeux de la vallée (1) Le Chéteau-Fort n'a rien de féodal. C'est une guinguette moderne. Son nom lui vient de ce que les pilastres de la grand porte sont en forme de tourelles, de la plate forme des quelles deux mousquetaires croisent le fer. Elle se trouve à l'intersection du boulerard de Strasbourg, de la rue Lecouré, du chemin du petit Saint-Jean et du chemin des bœufs, 208 loin de l'ancienne abbaye Saint-Jean figurée au plan. de la Somme et plus spécialement de la banlieue d'Amiens. Les pièces de terre sont séparées par des rieux ou ruisseaux, et l'hortillon y accède un bateau plat qu'il manœuvre, avec une rare habileté, à l'aide d'une perche près des rives ou d'une pelle en bois dans les eaux profondes. Or les prés d'Amiens où peinait de Zélandres ne présentent aucuns rieur anciens ou modernes et son inventaire ne mentionne pas de bateau, outil indispensable à l'hortillon. Sans doute il avait bien une grippe et un hau- gard à neuf forquettes (n° 68 inv.) ; mais c'était faucarder et curer la Haute-Selle sur son froe, c'est-à-dire au droit de la rive limitant son exploitation, tout comme on trouve au n° 64 des soleaux ou pièces de bois destinées, le cas échéant, aux réparations du Pont-à-Vaches. Dans la séance de l'Académie d'Amiens du 16 décembre 1833: « M. Natalis Delamorlière lit « une notice sur les Hortillons qui lui avait été « demandée par le maire, pour un mémoire de « M. Héricard de Thury, lors inspecteur général « des Mines (1), sur les maraichers de toute la « France. Il rendit compte de quelques traditions « sur l'origine des hortillons amiénois qui date « de plusieurs siècles et qu'on attribue assez « généralement à des Hollandais... ». Ce mémoire, qui aurait été si intéressant, a (1) Héricard a donné son nom à la fraise improprement dite fraise de Ricard (Comm. de M. R. de Guyencourt). échappé cette fois encore à nos nouvelles recher- ches, même au ministère de l'agriculture. Il eot à remarquer que la première mention des hortillons, dans nos archives remonte seulement au mois de décembre 1492 et que tous portent des noms essentiellement picards. | Ilest donc fort probable que les Adrien de Zélandres {1) et les de Hollande (2) étaient des Hollandais, venus se fixer à Amiens et qui, comme maraichers, ont introduit des méthodes nouvelles de culture dont nos hortillons ont su tirer parti. La distance qui sépare les maraichers ou jardi- niers des hortillons n'est d'ailleurs pas si grande. Au point de vue étymologique, « Æort-tus, latin, « dit quelque part M. Henri Daussy, devient en (1) Bien que le nom d'Adrien, martyr de Nicomédie, ne figure ni dans le calendrier, ni dans la topographie hagiographique, de l'abbé Corblet, ce saint était très populaire en Picardie dès le au siècle, Un bas-relief en pierre le représente dans la maison dite des vicaires, sise à Amiens, rue Saint-Leu, n° 42, Il est debout, en costume de gentilhomme du début du xvr s'écle, bonnet à panache, tassetje à la ceinture, la main droite posée sur la garde d'une longue épée, Du mème côté, us lion est couché à ses pieds, de l'autre une enclume, Ce sont là les ves ordinaires de saint Adries. — Corblet, Hag. t. IV, p. 129, n'a pas mentionné ce bas relief, — Zélande irerre de La mer). « Province de la Hollande au * S-0., se composant d'iles ; pays bien cultivé ; sol très fertile en céréales, légumes, pommes de terre. » Diet, Desobry, v* Zélande. ji (2) En 1635, Jean Hemart et sa femme Marie de Hollandes (sic) donnent la table de l'autel de saint Sébastien, à la Cathés drale d'Amiens (E. Soyes. chapelle et confrérie Bains DA - Amiens, Yvert et Tellier, 1901, p. 46). LA — 4— — « allemand Gard-en, et en français Jard-in ; ce « qui montre que nos hortillonnages ne sont, en Lre réalité, autre chose que des Jard-inages, de « même que les Æard-ines des environs de LT ronne » (1). _ Après ces considérations générales dont la fait trop souvent le fond, nous lons l'inventaire d'Adrien de Zélandres, où D er pme Ze genre de travail n'a rien de bien sédui- Let il faut savoir quelque gré à ceux qui s'y t de courir le risque d’être mis dans la caté- ie des « « grands compositeurs de riens, pesant des œufs de mouche dans des s de toile d'araignée » (2). seule — abo + … (1) Mém. Acad. Amiens, 1881, 3: série, p. 246 et ss. _#® Vourame, Lettre à Trublet du 27 avril 1261 INVENTAIRE" APRES DÉCEs de Abrienx pe ZÉLANDRES En part À Amiens pes 17 «tr 18 Févnien 1517 1. Inventaire faicte le XVII jour de Frévier Ve XVII par Robert Bourse, sergent ete, des biens meubles demourez après le décez et trespas Adrien de Zélandres trouvez en une maison, séant au lieu que on dict le pont à vacque hors de cestedicte ville, ou lediet feu est allé de vie à trespas et ce à la requeste de Jean Le Leu et Rasse Jacob, exécutairs du testament d'icellui deflunet, à ce faire ap- pellé Pierre Crepel priseur ete, Delaquelle ete. Et primes. LL. BH n 2. Trouvé en la cuisine de ladite maison ce qui s'ensuit 3. Item une eramelie, ung gril viel et usé, une lampe à une aus- selle, prisiez ensemble . . ., » » 27 (1) Le lecteur trouvera au chapitre suivant les notes expli- catives des différents articles intéressants du présent inven- taire. — Pour la facilité des recherches nous avons auméroté les articles, et subatitué les chiffres arabes aux chifires ro: mains des estimations — — — 138 — — * 4. ARRETE une ta- 2) ble à quatre piedz, une vieille _ selle et une petite — prisie⸗ ensemble . . . | D — —— un tracoirs et ung rondeau, pri- siez ensemble . . . . , Le. 6. Item une lanterne de corne et _ de bos, une lampe, une ratière _ prisiez ensemble . és 7. Item une méquyne de fer, une fer à wauffre, prisiez ensemble. _ 8. Item une mays, prisiée. 9. Item ung sestier et demy de fe- __ rineet sestier et demy de reflés avec deux sacqs ou est ladite _ ferine, prisiez ensemble . . Trouvé en ung vieil coffre de f D soins vubré par déven _ adeux serruresre quis'ensuit. AA. Primes XIII livres de fille tant _ de canvre que d’estouppes au _ prixde la livre VII deniers sont. _ 42. Item livre et ne de fille de net canvre, prisiée 4 13 Item ung petit sacq de plume _ neufve, prisiée. . . . | 14. Lediet coffre ou lesdits * odunt esté prins et remis, prisié * * 15. 19. 20. 21. 22. 23. 24. (1) Tricquehouse, dans l'inventaire de M. G. Durand, Item une nappe de canvre de trois aulnes et demye à ouvrage d'encapelure non prisiée pour ce que Jacqueron d'Orgère a déclairié à elle appartenir . lem ung lincheulx d'estouppes viel et usé, prisié. . Item une chemise de canvre à usage d'homme, prisié . . Item une nappe de canvre à panche de vacque de deux aul- nes de long, vieille et usée, prisiée . ” | ltem ung viel —— d'es- touppe, prisié . Item ung lincheulx de doi lez vielz et usé, prisié Item ung lincheul de canvre de deux lez, prisié Item ung aultre lincheul de canvre, prisié Item une serviette, une paire de toreque house (1) de toille avec quatres pièces de touil- lions, prisiez ensemble . Item une pallette de fer, ung soufflet ,une petite aissielle deux pailles à four, prisiez ensemble. 6. Trouvé en une petite cham- _ brette estant auprez de ladite _ cuisine ce qui s'ensuit. 27. ltem ung liet de Flandres de sept quartiers avec ung traver- * _ sain que l'on dit appartenir à une nommée Thoinette demeu- J rent en ladicte maison, — ce 28. | FO — viel “22 viel et J _ rapièché avec ses deux oreillers __ garnydeplume,prisiez ensemble 29. Item unes courtines vielles et _ usées avec une petite sellette, _ une treuelle, une cugnie et plu- _ sieurs aultres pièces de fer, … prisiezensemble . . . 30. Item une couche de LS de | quesne, garnye d'aissielles, prisiée . 31. Im deux ncheul 'extuppe avec ung viel hocqueton de 1 drap thané, viel, usé et troué en lieux avec une petite | robe de drap noir vielle, usée et rapiéchée en plusieurs lieux, = prisiez ensemble . . . 12 32. Item deux vielz lincheux d'es- touppe de deux lez, er ensemble ét. | 33. Trouvé en une — es- tant sur la court de ladite maison ce qui s'ensuit. 34. Primes trouvé en une huche de bois de quesne ouvrée de de- vant ce qui s'ensuit. 35. Item une robe sengle de drap noir à usage d'homme vielle et usée, prisiée . ‘ 36. Itemune vielle serrure de * avec une clef et plusieurs aul- tres pièces de toullons, ne ensemble ‘ 37 Item ladite huche vielle ou lesdits biens ont esté TE et remis, prisiée . 38. Item ung pannier d' —* couvert, prisiée 39. Trouvé en une aultre petit coffre de blaneqg bos ce qui s'ensuit. 40. Primes une paire de lincheulx d'estouppe, prisiée 41. Item une chemise de toille de lin vielle et usée avec une pe- tite boyte, prisée ensemble -n- à 42. Item lediet coffre ou lesdictz 4 biens ont esté — et —* prisio F _ à faire tartres, ung deswidoir, deux vielles vergues a nestoier _ habitz, une malette, une ba- lanche, ung willebrequin, deux _ deswidoirs, prisiez ensemble. _ 4%. Item une vielle eschielle, deux | : cheraines à batre bures, une _ vielle escame à quatre piedz * avec une table à deux aissielles, “2 4 une vielle planche de bois de 0 _quesne, une paille et deux _ louchetz, prisiez ensemble à 46. ltem ung hauyau, ung lou- Fa chez, prisiez ensemble à 46. Item trois platz de terre, ung reschofloir, sept potz, un gres- _set le tout de terre, prisiez en- DST. Item deux douzaines de tren- SZ choirs, ung viel plat, cinq ais- sielles le tout de bois servans à 48. Liem ung sea seau de bois de $ prisié 15 15 49. Caudrelas. 50. Primes cinq cauderons tant grans que petis, une payelle, pesans ensemble XX 1. au prix de XVIII d. le livre. 51. Item trois payelles de fer deux grandes et une petite vielles et rapiéchées, prisiez ensemble 52. Item six candeliers, prisiez en- semble . 53. Estaing. 54. Ung grand plat, deux petis platz et deux gatelettes pesans ensemble VII L. au pris de Ils. la livre sont 55. Tierchain. 56. Ung pot de pot, ung pot de lot et demy, ung demy lot, une pinte, ung plat et quatre gate- lettes pesans ensemble XXI 1. au pris de II 8. la livre sont 57. Item deux salières de tierchain, prisiez ensemble . : 58. Item une livre et demye livre à peser, prisié ” 59. Trouvé en une petite ——— estant auprez de lad. chambre. 60. Primes une couchette, deux lictz vielz et usez l'un garny de —N— — — 1” plume et l’autre non, avec deux traversains garniz de plume De tone, F siez ensemble . . . » 4 6. Item deux lincheulx l'un d'es- _ touppe et l'autre de canvre avec une estendelle, ung sac see 62. Trouvé au grenier de ladite __ maison ce qui s'ensuit 63. Primes deux fourquiers l'un à _ deux dens et l'autre à trois, _ deux fourques, une vielle bride, * uue herse, trois rateaulx et ung _batoir à batre burre, le tout sé 4 sié ensemble . . . _ 64. ltem treize aissielles — | avec sept petits soleaux, — _ ensemble (1) . J 65. en un vid pourpint etoile fourré d'aigneaulx blanes, une vieille paire de chausses à usage _ d'homme, ung viel bonnet et …ung vie chappeau, prisiez en- — 8 _ dad. maison deux jumens et L, | * (1) X sous, dans l'inventaire de M. G. Durand. é * DS - ‘ — JS A a. L 0e P U deux petis — nee en- 4 semble «/ iStr 4 . ps Du XIXe jour de Frévier(1) | 67. Trouvé en la court d'icelle maison ung bleneau, une ca- rette, uug binot, deux herches, une grande et une petite, prisiez | 68. Item XIII pièces de boys appel- lées merrien tant neufves que vielles avec ung viel binot et ung hangart à IX fourquettes, deux vielz bers à fiens avec une vielle chevrière (2), le * J 69. hall eus basées. — — — — —— prisiez ensemble . . . s «0e 70. Item ung auge, — et ung escameau avec une pièce — de bois servant au pont de lad. — maison, prisiez ensemble . . » nr 71. Item six oyes avec six poulles — prisiez ensemble . . . . . » 20 « (1) Erreur de M. G. Bondon, 11 faut lire XVIII* et non XIX® (2) Chivière lcivière) dans l'inventaire de M. G, Dur (3) M. G. Durand a lu heue (probablement une houe) et suivre ce mot —— es — | — * — —N — — — ——— — — _ 72. Trouvé enune estable séant HU. oeuvre de ladite maison ce Qui s'ensuit. 73. Primes trois vacques et ung _ petit bovelet, et ung josne _ veau, prisiez ensemble . . . 74. Item trois euviers, deux garletz _ avec deux ponchons et deux + coquets et ung demy, ung vent viel, une petite pièche de relle, # _ prisiez ensemble . 75. Trouvé en une petite — enant à ladite estable. 7. Primes une escame de bois avec une aissielle, ung cuvier, ung L demy cocquet avec deux vielles | estendelles et vielles courtines, … 77. Trouvé au grenier estant sur L "1 ladite estable. | 7. Primes we « sestier de —* prisiez . — Item III sestiers — à Il s. le sestier . 0. Item * sestier de — . (li si. — 8332. Item ung rouet, plusieurs car- dons et autres pièces de fer, 12 12 > 3 | ung bacquet, ung euvier bai- F4 gnoir (1), prisiez ensemble . . »« 3 » 83. Item trois vielz caines, une # corbelle de vennier, trois ca- serez, prisiez . . . », » 10 84. Item ung mofllet de tit ide en ung pré séant —— de — ladite maison, prisée. »s 10 » 85. Trouvé en une grange séant auprez du pont et au bout dudit pré ce qui s'ensuit. 86. Item demy cent de feurre d'a- voine, prisié TENUE » 16 87. Item ung quarteron de * de vesche, prisié . . . . » 88. Item XXII sestiers — à 118. le sestier sont, . . , » 48 8 © 89. Item demy cent de feurre » 90. Trouvé en une autre grange Jougnant à ladite maison ce qui s'ensuit. 91. Primes deux cuviers, l'un à vendenge et l'autre à buée et ung cuvatre, prisiez ensemble, » 4 92. Item cent et demy de gerbes de lenthille, prisié ... . . . » (60 (1) Cuvier bagnoir, dans l'inventaire de M. G. Durand. — us 1 — LR D emdoux een das cat ———— » 48 » Hem deux éens garbes de feurre d D mis, | prisié. » 60 » . Hem XXII sestiers de — —— a HI] — le sestier sont. » 48 » Ê Item X sestiers d'avoine à Ils. Dnonetior som: :. :.. . » 20 » 97. Item une vieille eschielle avec ung vent neuf, prisié ensemble. » 2 » 98 Trouvé en une maison apparte- _ nant a Jehan Jacob séant aud. _ dieu du pont à vacque auprez dela maison ou ledit deffunet …. est allé de vie a trespas les … biens transportez de ladite _ maison ou ledit deffunct estoit > demourant, par Jacqueron _ Dinjon relaissée dudit feu. ). Primes ung coteron de drap “ rouge double (1), de doublure _ blanche, prisié. . . . » 30 » É « ). Item ung aultre coteron * — Arap thané double de diverse : … doublure, prisié . . . . » 30 » F AOL. Item ung aultre coteron 3 “ER À (1) Doublé, dans l'inventaire de M. G. Durand, n° 99 à 102. — 2 — brun thané viel et usé double de doublure blanche, prisiée 102. Item une robe à usage de flemme de drap noir double de sarge, prisié 103. Item une aultre robe de * savyne doublée de sarge,prisié. 104. Item un liet de Flandres de 105. 10 deux aulnes, ung traversain le tout garny de plume pesans en- semble XXX L., prisié Trouvé en une maison ou de- meure ledict Rasse Jacob séant en cette ville d'Amiens en la rue. de l'Aventure. ÿ. Une chainture garnye d'ar- gent le tissu de soye, une bourse de drap noir a... XVI (1) clocquettes d'argent et ung _baudray de velours noyr à bou- cle et morgeant d'argent, prisiez onsutable. Inventaire des biens Adrien de Zélandres, Montant de la prisée. . L s, D. J 20 » » 40 s M » » 50 » 10 = » 831.6s.{1n, (1) M. G. Durand a laissé le chiffre en blanc. M. G. Bosden avait fait d'abord suivre les mots « de drap noir à » de points et du mot effacé, puis à écrit au-dessus le nombre XVI. — Le FJF * | * 5 à . +4 20) PR ral L ES NOTES EXPLICATIVES DES DIFFÉRENTS ARTICLES DE L'INVENTAIRE (Î) 1. — Sur les vieux inventaires à Amiens, voir les observations générales, inv. Louvegny, p. 97 — Sur le genre féminin du mot inventaire, voir même inv. p. 104 et la note. — Frévier pour février, métathèse très fré- quente en picard. Cf. Drière, derrière ; Frémer, fermer ; Frainne, farine ; Fromie et Freinmion, fourmi ; etc. À la porte latérale de l'église de Camon-lès-Amiens, est une inscription rappelant le débordement de la Somme en Fréviez 1633. (Voir notre préface de « Chés Hortillonnages » d'Ed. David, p. XVI; Amiens, Impr. Pic. 1900.) La forme Feuvrier est aussi employée. — « Décès et trespas » ; heureuse gradation. Le décès (de de et de cedere) n'est que la cessation de la vie, synonyme de mort, en terme de juris- prudence, tandis que le trespas, [de très, au delà, et pas, (passage, d'où Pas-de-Calais,)] mot devenu poétique au grand siècle, implique l'idée de passage d'une vie à une autre, celle de l'au delà. (1) Le présent travail à été présenté à la séance ordinaire des Antiq. de Picardie, le 14 avril 1908. Depuis, à la séance solennelle du 20 décembre 1911, nous avons fait une lecture sur « Une Cuisine Amiénoise au xvi° siècle », parue dans le Bull, trim, Soe Antig. Pie. 1911, p. 242 à 307. Nous y ren- voyons le lecteur, sous la référence : Cuis. Am., p.…. = 08 & Dans la vieille église de Davenescouri (Somme), se lisait autrefois l'inscription suivante” Cy devant gist et repose le corps de Martin Leselin, Lame duquel trespassa le VII jour d'aoust mil Ve IE. Goze a relevé avec très juste raison, ce que « l'expression trespassa a d'étrange, quand elle « so rapporte à l'âme, en faisant observer que, « au xvi° siècle, ce mot avait le sens du latin « transivit ». (Pic. histor. et monum.1.W,p 35). — Sur le Pont-à-Vacques. V. Introd. p. 5. — Sur les erdcuteurs testameritaires, Îles priseurs, et les sergents à mache. V. inv. Louv: p.97 et, eod. loc notes p. 101 et 102. 2. — Cuisine, Dans les anciennes habitations rurales en Picardie, la cuisine était la pièce principale. (1) C'est là que se préparaient etse . mangeaient les aliments, là qu'était le four. Sur elle donnaient directement, comme cela se ren- contre dans notre espèce, des chambres, une dépense {oflice) et parfois même une étable. 3. — Cramelie, crémaillère de foyer. V. inv. " Louv. n° 306 et Cuis. Am., p. 253, 262 et 263. Ë — Gril, ustensile de cuisine servant à rôtir les viandes et les poissons. Il est fort ancien : Île martyre de S' Laurent en fait foi. Dans Rabelais est représenté Lucullus grilotier. Comme dans : fusil, et bien d'autres mots, la lettre finale ne se | faisait pas ordinairement sentir. Ex. : « Apporte- (1) Oct, Tuonez, Onis. dm., p. 246, à 249. — V — « moi ce gril qui est là bas? — L'apprenti pen- « soit qu'on demandait le drap gris qui estoit « resté au manteau. La faute vint que l'ap- « prenti avait toujours entendu dire grille, fé- “_…_« minin, et non pas gris ». Desportes, conte — XLVIIL. V. Cuis. Am. p. 159 et suiv. et les figures. — — Lampe. Ws'agit ici vraisemblablement de la lampe à l'huile, dont il sera parlé ci-après au mot aussette, lampe de fer ou de laiton, dans laquelle * Von brulait de l'huile du pays, c'est-à-dire de û —COlza, d'œillette ou de lin et même de la _ graisse. La mêche n’en était pas alors de coton, très rare et par conséquent très cher, mais de chanvre ou de lin. V. Cuis. Am., p. 301. — Aussette. À Estrées-Wamin (canton d'A- vesnes-le-Comte, P.-d.-C.), on dit « cA' l'heu- chette » pour désigner la crémaillère en bois qui soutient la lampe. — Peut-être cette aussette est-elle le pied, la hausse, d'une lampe porta- tive? V. Cuis. Am., p. 301, en note. Il ne faut pas confondre l'aussette avec l'an- sette, relevée dans Jouancoux, v° Aansette. « Une « cramelye à 3 branchons, deux grils, deux paires « de hansettes » Amiens, Inv. 1598. — Hansette _ est dans cette citation pour ansette, petite anse. « Une cassolette en matière de chaudron avec sa « ancette ». Inv. de Marguerite d'Autriche, 1524, dans Hav, — L'esconce, la lanterne à main des rébus pie. p. 72 est aussi munie d'une ansette — Enfin dans Roq., v’ Ansette, on lit : « Ansette, « poignée de fer servant à prendre le pot au feu: « Je donne à ma fille Eléonore un pot de lot, ungn « demy lot, une pinte au vin, le tout d'estaing « des tenelles ;tenailles, pincettes', des ansettes, « un cuisoir de pommes, une lampe à l'huileet | « une meschine de fer ». Test du 23 juillet 1587 4. — Cayelle à dos, primitivement caière (du lat. cathedra) à dos, et nommé parlois aussi cados (contraction de caière à dos) ; fauteuil léger, en mérisier, en frêne ou en noyer, avee dos et bras en bois, foncé de paille. « Deux « caïelles à fon de fœurre ». Inv. Amiens, 1558. k Ces fauteuils étaient ouvrages de cafelliers où frestelliers, tandis que les chaises à dos dechène, et puis de noyer (n° 403 inv. Louv.), sortaient des mains des Auchiers. La rue des Trois Sausserons * à Amiens s'appelait autrefois rue des Frestelliers ; — Table à quatre pieds. Ce doit être une … = 4 table rectangulaire fixe, lourde ,occupant le milieu de la cuisine où viennent s'asseoir, à l'heure des repas, les maitres et les domestiques. V. n° 44. — Vieille Selle, vieux siège en bois, V. n°25. Adde : « Dans la Flandre Française, graind « sieille, porter à graind sieille. Deux enfants « se donnent la main de manière à former un « siège à un troisième qui s'y place. Ceux-ci le « . — par les rues du pays en chants, 16 — — DFE * Ses dis, Saute petite J (Vermense, Dans Jousne v° graind-groinde lle) — 9 … Nous devons signaler que l'expressiou : porter u'un à graind'selle, est encore en usage les environs d'Hornoy, de Poix, d'Oisemont pt de Liomer, communes de la Somme. — — Petite planche. Pour être inventoriée, cette planche ne doit pas être une simple planche cellée dans le mur. Ne serait-elle pas, dans la De. surtout, celle qui a donné naissance au … dicton si connu : « Avoir du pain sur la plan- che », —— à un homme ayant une certaine sance. Cette planche était suspendue au pla- — quatre tiges de fer, pour mettre le pain s de l'atteinte des souris et des rats : on la re uve encore dans nos casernes actuelles. Æ + Plus vraisemblablement ici, cette petite planche x > 1. ourrait bien être « el’ planquette », en forme de M à | zu it de cercle, qu'on pose sur la seille ou 44 _garle | du n° 5, pour soutenir le pot à boire en * son (V. Cuis. Am., p. 283.) _ 5. — Garlet, tonneau. On trouve en effet dans …— Duc. garleto, mensura vinaria, et dans God. F bre : « vide d'un tonneau. Si ne peuvent iceux taverniers tirer de leur vin sans grâce LE « plus de quatre paux, paux de garle » (Prévôté » Beauquesne ; Cout. loc. du baill. d'Amiens ; M D, 11, 318). — CE. au surplus én/ra n° 74. … —Couvrech, pour couverchel, couvercheu, cou- . vercle, de coopercellum, dim. de cooperculum. « Un vaissel dor de VIII carres à quatre pietz avec « le couverchel tout d'or, donné et offert à l'hon- Le F « neur de Diou et de Mons’ S. Jeh. Baptiste, par « défunet de bonne mémoire, le Roy Louis XP « de ce nom. ». (Inv, Cath. Amiens, 1535). Ainsi il s'agit ici d'un tonneau déloncé parle haut, coiflé d'un couverele en bois, remplissant vraisemblablement le rôle de nos seilles (grands seaux à eau) actuelles. (nv. de Louv. n° 335): Gn'a pan d'pint lout qui n° trouve sin couverchen (Criace. Rat. VII mur Le Vase } — Tracoir, d'après la Mais. Rust. « Outil defer « pointu emmanché d'un manche de quatre à « cinq pieds de longueur, dont on se sert pour « tracer les compartiments, c'est-à-dire les « parations des parterres des jardins ». — Hondeau. Le rondeau, d'après Duc.,estune grosse pièce de bois pour casser les boches | ou mottes de terre, (du bas latin Æondellum):; d'après Roq., un rouleau à briser les mottes de terre ; d'après la Maison Rust. le rondeau est le cylindre servant à unir et à aflermir les allées, après que la charrue ou le rateau y a passé. Ce n° 5 doit viser un rouleau, non à cheval, mais à main, semblable à celui de nos hortillons d'aujourd'hui et de petites dimensions, puisqu'il est dans la cuisine, à l'inverse du gros billot monté sur deux axes, lequel est dans la cour, Le rouleau s'appelait aussi Ploutroir.Ex.: «Une 7 « herche, un ploutroir tournant. » (Inv. à Pier= regot près Amiens, 1718). Jouanc. V Herse: OS ss Ch'est dur l'e-b'songn" su ch'terroir : O «° bot avu s'n héritage. Qui réclanm' soit l'rabourage, Soit lbinot, l'herche où l ploutroir. (De Guy. Atrinqg. v* Ploutroir, p. 4%.) Dans Ducange, « Ploutroer, ploutroir, rouleau « pour briser les mottes de terre; Gl. Plaus- « trum » — Cf. Plot, (du bas latin Ploda.;, vieille expression désignant le billot, pièce de bois, tirée d'un gros tronc d'arbre, sur lequel le bourreau décapitait les condamnés à mort. _. 6.—-Lanterne de corne et de bois. « A Toussaint « Cauvin, merchier pour corne à faire une lan- « terne, qui esclaire par bas à la maison des « cloquiers » [Cptes. de la ville d'Amiens, 4401 ; Hay. vw Corne, (compte qui n’est pas repris dans l'inventaire de nos archives communales). Havart, cod. +”, relève dans l'invent. de messire Léonor de Pisseleu, seigneur d'Heilly, en 1613, « quatre lanternes de bois garnies de corne ». Cette lanterne était vraisemblement une lan- terne d'écurie, eomme il en existe encore de nos jours, mais où le bois est remplacé par le fer blane. Cependant le blanc-fer était, depuis long- temps, en usage à Amiens ; déjà, en 1431, on en faisait notamment des entonnoirs (1). — Lampe. Cette lampe ne devait pas être la lampe du n° 2, ni le craisset du n° 46. La lampe (4) Oet. Tuonez, L'Æquip. d'un pèlerin picard à St Jacq. de - Compost. Tirage à part, Yvert et Tellier, 1909, p. 39. toute en cuivre se composait d'un récipient à bec surmonté d'une petite coupole soutenue par quatre montants. Au dessous du récipient était un godet destiné à recevoir l'huile dégoutant du bec. Le erachet est en fer, sans la coupole, ni le godet dit sognon (1); son récipient est en terre . cuite. Il n'a qu'une seule branche courbe de suspension. Cependant Jouancoux cite, v* Crasset, un inventaire à Mirvault, de 1599, où on trouve: « Item un graisset ou lampe, VI deniers ». — Ratière.Ap. Due. Ratier de Raterium ; ap. Roq. Aatouère, ratoire, souricière, piège à rats. La première forme de ce mot était ratoire. Les fripiers véndaient les ratoires à soris ; c'est au xvi siècle que la forme ratière fut définitivement adoptée. La vieille ratière était une cage en bois avec un fléau portant d'un côté une porte lourde à bascule et de l'autre un fil de fer à déclanche- ment et garni d'un appât de lard ou de fromage. Autres formes : Chorquette, surquette, dans Jouane. v Chorquet; churquettes, souricière, dans Crinon, Sat. XVII, les partages anticipés. — Dans l'inventaire de Jean Guillot, 1518, on « relève: deux petites ratières prisées ensemble « VI den. » (Arch. mun. F. F. 161, linsse). 7. — Méquine, méquinne, (pron. méquainne) méquingne, méchine, meschinette, etc. Terme picard, observe Havard. (V. Cuis, Am. p. 254.) (1) V. Cuis. Am, p. 301, en note. _ — — — — ne : _ La méquine ou servante est un support cireu- © laire en fer sur lequel on place la poële dans les _ cheminées de cuisine. Mais, quand elle est munie d'une anse et suspendue à la crémaillère, | elle porte les cast'roles, les couets en terre, etc. Su ch” fond noir e-d' suie Da tout chag foyer Pend, à l' cramillie, Ein trepied rouillé. Ch'est l'tio{ méquinette Qu'all sert, sans répit, Sans janmois connaite Ein monmènt d' dépit. M 64; (De Guy, Atrinq. L' méquinette, p. 44.) % rh Havard et Jouancoux donnent de nombreuses 8 et fort anciennes citations où le mot méquine est 4er! synonyme de servante, de jeune fille ; mot d'ori- __ gine néerlandaise, dérivé de macghd, jeune fille, F J et du suffixe diminutif ken ; madchen, petite fille, _ bonne, en allemand. Le peuple, dont le langage AG« l'ouvrier à l'outil remplissant ses services. _ « Une servante où méquinette de cuisine ». (Descr. mob. à Montigny-les-Amiens, 1851, dans ne.) — Puis la servante est devenue un lon de salle à manger dont la table était de trous ronds recevant les bouteilles. Cf. l'ancelle (du lat. ancilla, servante), dési- la pièce du métier de tisserand sur laquelle Le s'enroule la chaîne ; le valet du menuisier ; son sergent, très improprement appelé aujourd'hui serre-joints (Littré) ; la gouge du sculpteur, mot venu, suivant Jouane. de gougeard, domestique de ferme ; le cochet, rateau à dents de bois, cocez, ap. Due, et « qui, peut-être, vient de l'an- glais coker, ouvrier », d'après Jouancoux, et enfin le page, cordon armé d'une agrale destinée à relever le bas des robes; or, remarque Littré, page, à l'origine, avait le sens de domestique, et a encore celui de manœuvre chez les tuiliers. — Fer à wauffres, er à gaufres, terme très an- cien : citation de 1335 et 1401 dans Havart ; voir également Littré, # Gaufre. Le W a ici remplacé le G., suivant une coutume picarde ; ex. : warder, pour garder, wastiaux,, pour gateaux (x1v° siècle, Liv. des mestiers, p. 16), ete. — Les gaufriers étaient parlois très ouvragés, voir Hav. w" Fer et Gaufriers. (Voir Bull.Ant. Pie. ; Cuis. Am., p. 265.) — Le langage courant a conservé le fer (du relieur), le fer à repasser, à plisser, à friser, ete. 8 — Mays, pétrin. Il est peu de meubles dont l'orthographe présente autant de variantes, maët, maith, maix, maye, mayt, mé, maie, mé, met, mect.… à faire paste, mote, etc. lemais, lemets, lemoë, Lemoy, ete. La plns ancienne forme parait être met. « Il « en fera raser toute plaine une met. » (Alexandra, ru" siècle, dans Jouancoux, # Met). — Suivant une citation de Godefroy, au xiuꝰ siècle, à Cam- brai, on disait : pain de met, pour pain de mé- nages. « Là (mon nez) s'élevoit et croissoit comme 14 … « la paste dedans la mecs ». (Fab. Garg. 1, 40). Etymologie selon Littré : maie, du lat. mactra, _ venu du grec mattein pétrir ; Jouancoux fait dé- 4 river ce mot de magida, pétrin, dans Varron, * la chute du Get du D ». La maie se faisait en bois divers et même en pierre. V. Réb. pic. p. 93. De nos jours elle a … Ja forme d'un tronc de pyramide ou d'un tas de … cailloux retourné ; elle fait corps avec les pieds et —…. est en blanc-bos, bois blanc, c'est-à-dire en “… blanc de pays. Après l'usage, on la recouvre — d'une tablette plate. Les plus vieilles, toujours j en bois, affectent la forme d'un cylindre horizon- til coupé en son milieu et fermé aux deux extré- _ mités par deux demi-cercles ou douves. | "à 9. — Sestier, septier , sétier, mesure aux grains. _ — « La mesure de notre ville, dite mesure du …_ « Vidame était le Sérier. Il se divisait en quatre _ « piquets. Six setiers formant le sac ou la somme …__ «et 18 sétiers le nuid. Le setier au blé est re- | « présenté aujourd'hui par 35 lit. 28 c., et le Les piquet par 8 lit. 82 c., le setier à l'avoine par .« 50 lit. 98 c. Le setier de froment pesait 50 li- Li vres, et celui d'avoine 30 ». La mesure du Cha- _ pitre d'Amiens était plus forte d'un dousième. _ On la nommait la grande mesure. (Darsy, 4 | Bénéf. de l'Eglise d'Amiens, t. Il, p. 393). «Avant la Révolution, on se servait de deux « sestiers. Celui pour le blé pur, le blé mélangé - set le seigle, était le sestier au bled ; l'autre, pour les grains se semant en mars, comme avoine, pamelle, pois, fèves... était le sestier au Mars. Le premier contenait 34 lit. 64 e. êt le deuxième 50 lit. 25 €. ». (Gaud. p.20 et 21 . — Férine, Marine, (du latin farina), frine, frainne en picard. — Férine, fraine, Mippeau, diet. lang. franç. aux xu° et xu° 4. — Dans Due. Férinage, droit de mouture; Gloss. Farinagium. Or avint un jor (jour) aissi (ainai) Que tot (tout) ler (leur) vivre lor failli, Pors qu'un poi (peu) de férine avoient Dont un sol pain faire pouient (Li Cbastoiment, ni siècle.) CL « Ung sacq auquel a esté treuvé un « de farainne, prisié XVI sols ». Inv. Amiens, 1576, dans Jouanc. V Frainne. — Rifles, reflet, rebulet dans l'Artois ; grieu, en picard moderne, recoupes en français, mé- lange de farine et de son, autrement dit farine dont on a ôté la fleur et qui est très € pour la nourriture des veaux et des oies. V. n°74. — Sacs, sacs en toile. La forme saeg est fort ancienne ; dérivés : sacquage, droits sur les den- rées en sac ; sacquelet, petit sac, mot encore usité chez nous ; sacquier, porte-sac — Les sacs ne servaient pas alors seulement à renfermer du grain, ete. Il y en avait aussi qui étaient destinés à mettre et conserver le pain au frais. 10. — Aux époques troublées du Moyen-Age, le mobilier était essentiellement nomade, On ne — 27 — connaissait guère les armoires fixes, attachées à - l'immeuble de nos maisons modernes ; d'où les — om les bahuts portatifs, les huches, ete J des poignées sur leurs petits côtés. _ — Coffre de chêne ouvré par devant à deux serrures. Ce coffre avait avec la huche du n° 34 _. une singulière ressemblance extérieure ; mais il était destiné surtout à renfermer des eflets, habits, linges et hardes d'une certaine valeur. L Coffre où sont mis les parements, : Les atours et les vestements. D , (G. Corouet, Blason du Coffre 1539.) — k Ce meuble de chambre, ouvré, c'est-à-dire par devant, était quelquelois ferré, pour "? — do sébarits. Ex. : au x1v° siècle « Du à « de Richebourt, chauderonnier, pour un long 4 _« coffre de bois ferré par devant, tout au long « et par dehors. ». De Laborde, Emaux, p.202. — Serrure. Si le ferrage était œuvre de chau- . dronnier, on verra, v* Huche, n° 34, que la ser- _rure devait être faite et posée par le serrurier. Signalons comme dérivant de coffre en picard : - coffin et cofjinet, étui d'abord à écus et ensuite à aiguilles et aussi corbeille. (V. Cuis. Am. , p. 280). 11. — Fille, pour fil. Ex. : « Du fille reteur « (retors) à faire des quingnes (chaînes) ». Inv. à Amiens,chez Nicolas Hesse, saieteur,(tisserand) 1598. — Dans God. Roq. et Due, on trouve, antérieurement à 1517, les formes : Fi/{eresse, fillaresse, fillandière (fileuse) ; filachère, (mer- ciére) ; fillatière, (cordelière à nœuds); fidanche, (sorte de filet) ; fidandriere, (marchande de fil.) Canvre, V. n° 15, Estouppes. Etoupe, la partie grossière de la filasse de chanvre, Les draps tissés en voile étouppière étaient les plus communs de tous, 19. — V.n' 1. 13. Sac, sac en toile, plein de fournies * les oyes et poulles de la cour du n°74. 14. — V. n° 10. 15. - Nappe. On sait que nos pères recou- vraient la table d'une nappe dont les rebords pendants, servaient de serviettes aux convives. Ce fait explique pourquoi les serviettes ne figurent pas dans le mobilier, très complet et relativement riche de Louvegny. V. infra, n° 23, Louv. n° 371 et Cuis. Am., p. 290. — Canvre, aujourd'hui canve en picard, du lat. cannabis, d'après Jouanc. ; de canvium, d'après Due. — Jouance., v Canve, relève la forme Canvre en 1339, 1340 et 1401, et Canvrier en 1653. — Aune. L'aune d'Amiens était de 1°188, pour la vente au détail et de 0°720 dans le commerce en gros. (Gand, p. 7 et 8). Mais on ne peut préciser avec certitude de laquelle de ces deux mesures de longueur il s'agit ici. — Ouvrage d'encapelure. L'encapelure ne dé- =" ; rive pas du latin caput, tête ; d'où encapelure, coiflure, enchapeler, couvrir d'un chapeau (God), . |encaper, couvrir d'une cape (Duc), mot qui, en . français moderne, a encore la forme contraire déca- per, dans le langage des soudeurs et des étameurs. TA farce de Pathelin (1450 céreiter) va, dans _ ses deux vers 887 et 888, éclairer cette question : Bé dea ! que ma c.. est pelouse, Elle semble une cate pelouse. Or nous signalions à M. Chevaldin, auteur des _ da de la dite farce, l'opinion de Jouanc. : _ capluse, caplure, contraction de chatte pelouse — (de pilosus, poilu) chenille. D'où ici: étoffe en à _ chanvre et poilue. CI. nos peluches en jute,en poil ci de chèvre ou en soie, de fabrication amiénoise. _ Et ainsi l'ouvrage d'encapelure rentre dans la È catégorie des panches de vacque ; V. la note sous le n° 189, inv. Louv. et én/ra, n° 18. 16. —Lincheulx d'estouppe, draps de lits en - filasse de chanvre ; V. n° 41 et inv. Louv., n° 347. 17. — Si la chemise de lin était alors un objet - de grand luxe, (Inv. Louv. n° 370) il n'en était pas à beaucoup près de mème de celle en chanvre. J 18 — Nappes V. n° 15. Nous avons consacré à … la Panche de vacque toute une page, (Inv. Louv. J 371 en note}, à laquelle nous renvoyons le —… Jécteur. — Cf. : robe sengle du n° 35 infra. 19. — V. n° 16. Nous trouvons le même drap _ en chanvre, mais neuf, et de deux lez, dans … l'inventaire Louv , n° 347, prisé XII sols. 20. — V.n° 19 et les références. 21. — V. n° 19. sr 23. — Serviette. La nappe servait de serviettes, en 1517, surtout dans Îles ménages pauvres, (Von 15 et Cuis. Am., p. 290). La serviette dont il est ici question, n'était pas, à coup sûr, uñ linge de table, mais bien plutôt une rouaille (du bas lat. toacula), linge pendu à un rouleau et qui sert encore de nos jours, dans les hôtelleries et calés à s'essuyer les mains. Cela est d'autant plus vraisemblable que les premières serviettes men- tionnées par Havard avaient de 3 à 4 aunes de longueur, ce qui exclut toute idée de serviette de table. De plus, une seule de ces dernières n'au- rait pas été inventoriée taxativement. — Paire de torquehouses de toille. On lit dans Littré : Torche, en picard torque : « Selle bour- « rée en paille et recouverte de grosse toile qu'on « met sur le dos des mules, des ânes et des che- « vaux », et Housse : « Couverture attachée à ln « selle et couvrant les parties postérieures et « latérales du ventre du cheval ». CE : le pai- gneau actuel (de pannellus dim. de pannus, étoile) du cheval porteur de gauche, sur lequel monte assis le charretier, V. Jouane. «” Paigneau. Le picard a accolé les deux mots pour n'en faire qu'un seul. La torque-house est toute en toile à l'extérieur du moins ; ajoutons que, dès le xv' siècle, housse est synonyme de caparaçon. M. G. Durand a lu Tricquehouses, qui, d'après God. étaient « de grands bas que l'on mettait en « voyngeant avec des bottes; bottines de drap, « guêtres de toile, de drap, de grosse laine ou _ « de peau ». Etant donné le mot paire qui pré- … cède et la place oceupée par ces tricquehouses, à côté d'articles en toile, nous estimons que la … lecture de M. G. Durand doit être seule adoptée. — La forme houseaux, au sens de bottes, se —._ trouve dans une vieille chanson populaire du _ xv' siècle, que M. Gérusez signale en note de la fable de la Fontaine : Le Faucon et le Chapon. (Paris, Hachette, 1854, p 207, L. VII, fab. XX1). … L'auteur se demande si Jean de Nivelle n'aurait … pas été le précurseur de notre Cadet Roussel. A Hay avant (au secours) ! Jehan de Nivelle ; Jehan de Nivelle a deux houseaux, Le Roy n'en a pas de si beaux, a. Mais il n'y a pas de semelle, 18 Hay avant Jehan de Nivelle. — Quatre pièces de touillions. Toullon, dans Ducange : Torchon. C'est un diminutif mal or- ié de toaillons, toailles ou touailles ; le touillon le plus grossier est la lavette ou la serpillère, dans quelques localités picardes. - Encore vous fallent Nappes et touailles Et doubliers et escorcheuls itabliers en artésien). OM. Be. Brug., x1v* siècle.) 24. — l’allette, palete, palette, (du lat. pala, pelle) petite pelle en forme de cuiller pointue, généralement en fer et servant à prendre de la braise ou de la tourbe allumée dans le foyer pour — (2- allumer la pipe. A Amiens on la nomme parfois aussi amniteuse, (mot omis dans le Gloss, Jouané.). +. Chell boin' tièt” palette d' fer Cœud'mènt près de ch' foyer, à » moque De l girouett que l'bhis' déhoque : Sen rengne ir'vient quand rvient l'hiver, (De Guy. Atrinq. L' palette, p. #4. « Îtem, en la petite salle à gauche, a esté treuvé « deux grans chenets de fer à pomme d'airin, la + pallette, la fourchette et les estenailles, aussy « à pomme d'airin ».(Inv. de Léonor de Pisse- leu, Seigneur d'Heilly, 1614). — Souf]let, souflot à Dijon, soufloir à Amiens (dans R. de Guy., Chés dous' mois d' l'ainnée, Janvier), d'abord simple tube en métal, puis canon de fusil, encore usité en Picardie, il ya cinquante ans, et enfin le soufflet en accordéon. Et sur son aistre (âtre) appartient Un boin fu de laingne (bois, de ligauwm lat.) De tourbes où de carbon Et deux heminaus (chenets) Une estenaille \tenailles, pincettes), wa gril, Un cravet à char (crochet à chair à fumer, un souflet. (1) (Le Livre des mestiers. } Les premiers soufllets à ailes, des musées du Louvre et de Cluny, remontent au xv' siècle. Celui-ci devait done être un simple tube en fer. 11: V Cuisine Amiénoise. Sur l'âtre, p. 248 et «sn : eur les chenets, p, 257 ; sur les estenailles, p. 258 : sur Le gril, p.259: — 11 — — Une petite aissielle ou aisselle, diminutif de ais, planche (lat. assis, planche); syn. aisseau, aisselette, Gloss. lat. Duc : aissella. La forme ais est très vieille. Ex. : Da à Jehan « le Comte pour L. piés d'ais de tremble, mis …_ « en œuvre au Besfroy à planquier le cambre du — « chappier...….. ». (Cptes Ville d'Amiens 1401). …_ Elle est courante dans Boileau, Racine, la Fon- J taine, ap de Sévigné. Maintenant on dit une Conme sin potière, ch l'aisselle, D'où qu'o-: ahoque l'vaisselle, À s'étal', lé, conte ch mur. O-2 y voit miler l'fatenche, Tout ch° qu'i feut por foir bombainche, Plots d'tierchin ou d'étain pur. (De Guy. Atrinq. Ch' l'aisselle, p. 2.) | V. Ais, Réb. pic. p. 80 et én/ra n° 35 ên fine. \ — À la campagne, on désigne encore aujour- _ d'hui sous le nom d'aisé (mot négligé par Jouan- . coux), la petite barrière à claire-voie que l'on met devant la porte de la maison pour empêcher F _ les poules, les canards et les animaux de la basse _ a eour de s'introduire dans l habitation. fabrication des pelles, quelque fut leur usage, ne remonte pas au delà de la moitié du xv° siècle. Les pelles, œuvres de fustaille, étaient en bois ; les grandes pelles à four de boulanger le sont encore de nos jours. V. Hav. fig. w Four. — — 25 — La selle était un siège de bois, généra- lement sur quatre pieds, mais aussi sur trois, comme il s'en trouve encore dans nos vacheries modernes. Ce petit meuble très portatif servait de siège, de marchepied, d'escabelle, et même de table sur laquelle on posait le vase de nuit. — La sellette était plus petite ; c'était sur elle qu'étaient assis les accusés, D'où est venu le jeu de société : Madame est sur la sellette. — L'expression crue « avoir Le cul entre deux « selles », synonyme d'irrésolution, s'applique aux selles, sièges, et non aux selles à cheval, On la rencontre plus d'une fois dans Rabelais, et aussi dans La Fontaine, (Œuv. posth) Et le protecteur de rebelles Le cul à térre entre deux selles. . L'inventaire contemporaind'Antoine Cocquerel, procureur, en date à Amiens du 13 août 1518, mentionne dans l'énumération des livres : « entre « ung aultre livre en papier nommé Valère et ung « aultre livre nommé la Propriété des choses, « une selle trouée en forme de livre « VZs. » {Arch., mun. F. F, 161, liasse). C'est, à coup sûr, le prototype du meuble intime mo- derne dénommé : Le voyage aux Pays-Bas. (W) Notons que, au Moyen-Age, on appelait selle (1) A Amiens, dans le quartier St-Leu, était jadis un pont dit le Pont treué, à raison des trous pratiqués au bas des parspets, au dessus de la rivière, et dont la destination se devine. . — 45 — nécessaire, une chaise percée ; et, depuis, le mot selle est devenu synonyme de garde-robe. — Caseretz; chasières dans la Maison Rust. ; caserets et caserettes dans Littré; caserets dans . : paniers ou corbeilles d'osier, dans les- quels on met le lait caillé à faire le fromage. Autrement dit, c'est une forme, ou un moule. D'où les quatre locutions picarde, bourguignone, provencale et italienne : /ormage, fourmaige, formaige, formaggio, pour indiquer, suivant la judicieuse observation de Darmesteter, « le /ro- « mage,c'est-à-dire en vieux français, le /ormage « ou plus complètement le lait /ormage, le lait « en forme. » Quand la nouvelle ortographe a-t- elle prévalu ? Havart a relevé aux arch. de la Côte-d'Or, « 1355,/ourmes pour fairefromages.» A Amiens, on nomme aussi caseret ou caset, la larve du phrygane, (hémiptère), dit ver pudi- bond, ver à coque ou cardeuse, qui se fabrique un tube allongé, formé d'un agglomération de matériaux des plus variables où elle se retire; c'est un bon appât connu de tous les pêcheurs. Au mot caset, on lit dans Littré : « Terme de « pêche, appât, » et dans Jouanc. « Casée, che- « nille; orig. inc. » L'origine de caset, casée, caseret est simple : casa, maison ; tandis que l'étym. de caserets, forme, est Caseus fromage. CI. dans Due. « Casier, laiterie, lieu où on fait « le fromage ; Gloss. Casiatum. » — Dans les inv. contemporains sont souvent cités les froma- — 46 ges de Béthune, de Chauny et du Marquenterre. 26 — Ces « petites chambrettes » se rencons trent encore dans nos habitations rurales. Elles peuvent tout au plus contenir le lit d'une per- sonne, la couche du n° 30, une petite table en blanc bos et une eaïelle. On sait en eflet que la table de nuit, avec sa destination toute spéciale, ne remonte guère qu'au xviuꝰ siècle. V. n° 25. 27. — Lict de Flandres, c'est-à-dire garniture, draps, traversins, ete., en toile de Flandre. On dit encore un salon en Beauvais, en Aubusson, ete., dénominations ne visant que le tissu et non le bois. — Sur lit et traversin, V. inv. Louv. n° 346. 28. — Oreillers garny de plume. Dans Hav. on trouve les formes suivantes : Orilliers en 1403, oreilliers en 1404 ; orillers en 1492. — Les merciers ferronniers, spécialement ceux de Paris, faisaient le négoce de plumes pour la literie ; ei il s'agit des plumes des oyes du n° 71. 29. — Courtines. V.n° 76 ; Selleute, V. n°25. — Truelle, W ne peut être question dans cet article d'une truelle ordinaire de maçon, mais de celle qui, d'après la Maison Rust., sert à lever en mottes les petites plantes, surtout les fleurs. — Cugnie, cognée. Dans Rab. « certain instru- « ment par le service duquel est fendu et coupé le « bois. » Pantag. L. IV, nouv. prol. — Etym: Cuneus, coin, qu'on retrouve dans cette citation: Deus coungnies fist apporter Le chesne prenant à coper. ur shèele. — fem. 117 +? sd — 47 — Jouancoux a consacré au mot Cuignie un article des plus intéressants, auquel nous renvoyons. 30. — Couche. Bois deliten chêne ; dim. cou- chette. Etym. : Cum, avec, et locare, habiter. — Garnie de ses aissielles ou planches de fond et de côté. V. inv. Louv. n° 350, 398 eténfra n° 35. 81.— Lincheulx d'étouppes, V n°16. — Hoc- queton, casaque, tunique, V. inv. Louv. n° 390. — Drap thané, V. sur cette couleur, infra, n° 100. 82. — Lincheux d'estouppe, V .n° précédent. 83. — Court, cour. Darmesteter, dans « la Vie « des mots », Paris, Ch. Delagrave, 1887, p. 93, dit: « Toute la royauté antique et guerrière des « Mérovingiens parait dans la Cour, c'est-à-dire « la Court, la cortem ou curtem mérovingienne, , « la cohortem ou basse-cour des Romains ». & — La curtis romaine, enclos de la ferme est « devenue la résidence des Rois, puis celle de « leur conseil, de leur autorité, et aussi de la « Justice. » Littré, V° Cour. — L'orthographe picarde est donc la seule bonne ; et on la re- trouve dans un grand nombre de noms de villages picards : Vignacourt, Laucourt, Beaucourt, etc. Ajoutons qu'on écrivait autrefois, et avec tout autant de raison : Court de Parlement. CI. en picard : Cortil et courtil, petit jardin. Il (Adam) covoita, par grant féblèce. Le piour pome du cortil. (1) (Le rocius de Molliens, xur siècle } (4) À. G. Vas Hasmr, Miserere du renclus de Moiliens ; Paris. Viemeg, 1885. Strophe XI, vers 11 et 12, — Piour, du lat. priorem, la pire, la plus mauvaise pomme, (de pomum, lat. fruit). . — (8 — CI. Courchelle : de curticella, dimin. de curtis petite cour ou jardin, en 1445. (Jouane.). 84. — La Auche, sorte de grande malle à quatre pieds bas, et ayant avec le coflre du n° 10 de grandes ressemblances, était le meuble par ex- cellence du Moyen-Age, le gardien attitré des objets de valeur et des choses précieuses. Le huchier en faisoit le bois, l'ymagier l'ouvrait, le chauderonnier la bardait. Venait enfin le serrurier. « Que nuls huchers d'Amiens ne puist « vendre huche ne hucheaux, ne dréchoir (dres- « soir, étagère) où il y ait serrure », 1452, Sta- tuts des serruriers d'Amiens, ap. Aug. Thierry, Mon. inéd. du Tiers-État, 11, 210. — « Dû à Jean « Douchet, pour II liv. de candeilles pour es- « clairer les Auchiers qui firent un « neuf au beffroy.. » Cpt. Ville Amiens, 4404. D'après Havart, la huche aurait d'abord servi de maie ou pétrin : opinion que ne partage pas notre distingué confrère M. R. de Guyencourt: D'abord, ch'étoit efn° muche (cachette) D'où qu' nos layons, par nuit, l raingoit leu monnaie, Leus nipp', sains foire d' train. D' puis alle © servi d' moie. UN. de Guy, Atrieg. v* Mache p. 24.) CI. « Item, je lais à Beaudin le machon men « mari men lit et men linge tel com il est en me « huche,.…. martiaux et ostiez (outils) et le Auchel « (petite huche) où on les met. » Testament de Maroie Grande, de Fouilloy-les-Corbie, por- tant la date de 1333, ap. Jouanc., V° Huchel. Etym. dans Roq. coffre à mettre le pain, ete. de Hucha, bas lat. — Huche signifie maintenant chez nous réservoir à poisson. La huche aflecte souvent la forme d'une navette ; serait-elle un descendant de Æucha, navire dans Duc. GI. lat. ? 86. — Aobe sengle, orthog. parlois saingle, sangle, single ; de simplex, d'après Roquefort, c'est-à-dire « simple ». Ducange donne les deux citations suivantes qui précisent le sens du mot : Elle a une jupe purprine Bien faicte à œvre sarasine ; Saingle est pour le cause d'esté. (Parton. vers 7450.) Prennent les robes aux bourjoises, Unes fourrées, aultres sangles. (G. Guiart. t. 1, p. 159.) C'est bien, à coup sûr, une robe saingle que portait Perrette, se rendant au marché, quand, Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis, ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats. (La Font. La laitière et le pot au lait, L. VII ; fab X.) L'idée qui se dégage de ces citations est que Sengle est alors synonyme de « non doublé ». — CI. dans God. Sangle, simple, par opposition à double ; Bière sengle — petite bière: « /2 vous « fault boyre de la bière sengle, si vous « voulez appétiser. » (Palsg. gramm. p. 777). — 0 — On peut préférer l'origine anglaise séigle, unique, et par suite non doublé ; d'où est dérivé singleton, carte unique au whist et au bridge, Mais la véritable étymologie ne serait-elle pas singularis, de singulus, unique ; d'où poreus singularis, le pore sanglier dans Ambr. Paré, devenu sanglier, \le solitaire), nom désignant le mâle adulte qui vit seul ? Constatons que,dansl'inventaire de Jean Guillot, du 12 août 1518, nous trouvons de petites toques sangles à côté de petits bonnets doubles. — Littré signale les aisseaux « petits ais très « minces servant à couvrir, comme Îles tuiles » : et, dès lors, les essangles de nos vieux moulins, devraient s'écrire aissangles, c'est-à-dire simples planchettes de merrien. V. n° 68. La destination des aissangles est bien définie par les deux cita- tions suivantes prises dans Havart, v £ssale. « Pour (XI) milliers d'essendes mis es meson... « pour chaseun millier fendre, doler, amener et « mettre en œvre X sols, VI den., valent VI liv. « VI sols ». (Travaux exécutés au château de « Breteuil, 1329). — « Colin Robine voulut « per Jehan Blandel d'une essale, laquelle il « print en le couverture de la maison. » (Lett. de rémission de 1483). 36. — Serrure de bois avec vlé La serrure pro- prement dite était en bois, la clé en fer et ln gache en bois. Il en existe encore dans nos cam= pagnes ; mais elles avaient autrelois leur place — 5 — dans les plus grandes demeures sous le nom de serrures de fust, aux xivꝰ et xv° siècles. — « Une « serrure de boys garnie de deux clefs, mise et « assise en la chambre en la quelle estaient à « Senliz les argent, papiers et escripts touchant « le coffre de la dite Dame (la Reine) ». Cpte des menus plaisirs d'Isabeau de Bavière, 20 janv.1417. — Aultres pièces de toullons. S'agit-il ici de cercles, robinets en bois (ckampleures)de tonneau Utonnellus, lat., toullons, petits tonneaux dans Duc.)? Le mot aultres permet sans doute cette version. — Mais ne faut-il pas plutôt lire Toul- lions, touillons, vieux habits dans Rogq. ? CI. «2 les eflets médiocres des articles 31, 32 et 35. 37. — Sur la Huche. V. supra, n° 3. 38. — Pannier d'osière couvert. (Etymologie latine, panarium, panier, corbeille à pain, panis). .… Cher compagnon, baisse-toi, je te prie, Je prendrai mon diné dans le panier au pain. (La Fontaine. L'âne et le chien, L. VIII, £ 17). — OÜsière, osier. Cette forme ne se trouve pas, à notre connaissance, dans les vieux auteurs français ; elle semble picarde. V. Louv. n° 317. — Couvert.C'était vraisemblablement un panier en osier, avec anse au milieu, dans laquelle on it le bras, et muni de chaque côté d'un cou- vercle dont la charnière était dans le plan vertical de l'anse ; il est encore en usage pour porter au marché les produits de la basse-cour. Au con- traire, la mande ouverte présente deux ansettes. V. Réb. Pic., n° 90 et R. de Guy, Atrinq., p. 43: 89. — Coffre. V. n° 10. Celui-ci était ouvrage non de Auchier mais de frestellier. — Blanc bos, blanc bois, pour bois blanc. Cf. Les rues à Amiens, des Verds Moines, des Verds Aulnois, des Hautes Cornes, des Jeunes Matins, des Faux Timons (témons en wallon, témoins), ete. 40. — V.n" 16. 41. — Chemise de toile de lin. V. n° 17. — Petite Boyte. Comme tous les n°” dents de l'inventaire ont trait à des habits et lin- ges, cette petite boyte n'est pas une boite. (Boîte, dans l'inv. Louv. n° 190 et 298). C'est bien plutôt un vêtement, dont le nom a été mal orthographié, et très vraisemblablement la boyette ou bayette, jupon de dessous de boye, baye, espèce de flanelle. Dans un inventaire daté de 1596, à Amiens, Jouanc. v bayette, relève « ung hault de chausses « de drap blanc, une baïette, ete... » et aussi « une boiette sans manches » (xvi' siècle). Dans le gloss. pic. de 3. Corblet : « boyette, « robe d'enfant, » — Enfin, dans God. baïette, jupe, dim. de baie. « Une rouge baiette. » (Cpte de 1600, la Bassée, apud La Fons. gloss. ms. Bib. Amiens). Boyette a encore maintenant le sens de jupon dans l'Amiénois et spécialement à Vers. 42. — Voir supra, n° 39. 43. — Tamis. Celui en étamine d'Amiens pour bluter la farine : l'autre en crins de cheval _ pour passer l'oseille euite. V. Louv., n° 302 et Cuis. Am., p. 279. — Adde : ce vieux dicton du x" siècle, assez peu galant pour les dames : Quar on les puet aussi reprendre et chastoier Que l'on porroit la mer d'un tamis espuisier Uubinal ; Joug. et trouv. pe, 21.) — Bacquet à faire tartres. Bacquet, dim. de bac, bateau, petit cuvier, rond ou ovale, en bois cerclé de fer. Mais: à faire tartres, quid ? Nous trouvons dans la Mais. Rust. un baquet de boulan- _ gerie. Serait-ce un petit pétrin portatif ? Nous in- clinons à penser qu'il s'agit ici d’un moule à tartes, car le baquet figure très souvent dans les vieux inventaires de cuisine, que nous avons dé- pouillés, au milieu d’ustensiles en cuivre. — Deswidoir, deswuidoir, deshuidoire, dévi- doire. Ce mot n’est plus employé dans nos cam- pagnes. Mais, dès le x1v° siècle, le dévidoir était l'accessoire du rouet du n° 63. « Desquelles « femmes l'une pigne (peigne avec le cheren- « choir, l'autre fille (file), l’autre garde (carde « avec le cardias du n° 82), l’autre deswuide. » | | (Hist. de Jehan d'Avesne, xv' siècle, dans Jouanc.) Or a fillié or à sérans Desvedoir et petits et grans. 1Eust, Deschamps ; Pods, HN. Su, fe 512.) Mais pourquoi trois dewuidoirs repris dans le même n°? C'est que, sans doute, nous avons deux écignolles, sorte de dévidoirs à axe horizon- — 6 — tal servant à former les écheveaux. Or l'écignolle était différente du dévidoir. En eflet, dans un inv: à Amiens de 1598, Jouanc. relève « Unes essi- « gnolles, un rouet et un dehuidoir ». Et alors le dernier dévidoir de notre n° pourrait bien être le dévidoir à axe vertical, l'étournette picarde dont parle Havart, ou l'aile, terme encore employé à Molliens-au-Bois et à Villers-Bocage (Somme), Le dévidoir s'appelait aussi, au Moyen-Age, Haple, hasple. V. Réb. Pie. et Jouanc., # Haple. Quenoilles, hasples et fusiaus. (Eust. Deschamps Hall. des muuveaus mariés } — Vergue, verge, « petite gaule en picard dans « Littré » ; vergue est resté un terme de marine. — Vergue à nestoier habits. W ne s'agit pas ici de la Aoussine ou de la houssette, tige en bois de houx, destinée surtout à battre les meubles, mais bien plutôt des rameaux de bouleau ou de bruyère réunis en une poignée. V. Cuis. Am., p. 296 et 297. Tout doute sur ce point est dissipé par la très curieuse citation suivante tirée du Blason de la Verge à nettoïer de Gilles Corozet. Verge de flexible brière, Verge qui ne laisse derrière Le duvet, la pondre et l'ordure Tant que chascun de tes brins dûre, Tu touches aussi bien aux rors Et aux roynes portant couronnes Que tu fais aus aultres personnes, Mais la verge avait aussi d'autres applications. C'est ainsi que, à la date du 17 décembre 1504, l'échevinage d'Amiens condamnait un voleur « sur sa confession (aveu) à estre fusté et bastu « de verges par les carfours de la ville. » Archiv. commun., BB. 20, f 73, v’. Les vieilles images populaires représentent le Père Fouettard, le croquemitaine picard, armé _ d'une verge ; or fouet est le masculin de jouée qui signifie faisceau de branches ou fagot. . — Malette, se trouve dans Froissart, au sens de petite malle. Havart cite, en 1527, des mallettes qu'on mettait en croupe derrière la selle et, plus tard, de petits meubles de chambre. D'après Jouanc., en Hainaut, c'est un sàc en toile, ser- vant de pannetière aux bergers, et en Picardie, une hotte. V. Equip. pèl. pie. p. 17 à 23 et fig. — Balanche, balonche, balance. « Une paire « de balanche à plateaux d’airain. » Inv. 1598, Amiens, ap. Jouanc. lei c’est l'instrument destiné à peser des poids lourds, et dont la fourchette était accrochée à une poutre. — Etym.: Bi, deux, lanx, plateau. — V. inv. Louv., n° 297. — Ung Willebrequin, biberquin, liberquin, hiberquin, et même vieux berquin dans quelques inv. picards, à Mirvaux et à Pierregot, dépouillés par notre confrère M. Héren. — Le willebrequin était ici spécialement un outil de tonnelier, dont la mêche, suivie d'un tronc de cône, perce et bouche la douve qui reçoit la cannelle. En eflet, Ollivier de la Marche, en ses Mém. t. 1, p. 373 parle « d'un coutelier qui, en 1452, faisait cous= « loaus et canivets à la marque de Wibrekin qui, « en françois, est appelé un foret à percer vin. » Etym. : de Vrille, origine incertaine, et quéin, suffixe dimin. flamand, d'où: Warquin, warat à Mons ; hotequin, petit bateau dans le Nord; potequin et verequin, petit pot et petit verre, en Hainant; mandequin, petite mande (panier) on Picardie, V. Cuis. Am., p. 282 et fig. 44. — Eschielle, esquelle, équelle, esqueille, (du latin Scala. V. Louv. n° 304 et spécial. Réb. Pic. note p. 109.) « Quiconque veut estre esque- « lier à Paris, à scavoir venderes d'esquels, de « auges, fourches, peles. » (E. Boileau, x siècle). Chest l'équell qu'o «' sert, quand su ches pronniers, Ches gravinchonniers, Ch'fruit, à pleins pangniers, Est meur pou'l cuisson, (De Guy. Atrinq. CN l'équelle, p. 23.) Une vieille famille picarde porte encore aujour- d'hui le nom de Désesquelle. V. Réb. Pic., p. 129. - Cheraines à batre bure, barattes. On relève dans Jouanc. « Kateline tient VI meskines qui ne «+ finent onques de moudre (traire) ses vacques « et de laver ses cheraines. » Dial. pic. flam. 1340. — « Une cherayne à battre le bure », Amiens, 1575. — Voir fig. Rev. Pie., n° du 15 mars 1900, p. 19: Costumes de nos ancètres par Ale. Ledieu, seaux, bêches et barattes à beurre, — 57 — Il est à remarquer que cheraincher, serancer, signifiant passer au peigne de fer la filasse, vient, d’après Littré, du bas all. ScArantsen, déchirer, et que baratter, vient de barattare, houspiller, mettre en confusion ; or battre a le même sens. Cheraincher se trouve dans le compliment en patois picard, adressé par Thuillier dit Jacquet d'Amiens, à Gresset, le jour de son mariage avec Charlotte Galland, célébré le 22 février 1754. (1) Pisque l' tiot dieu d hymen raleime sin crachet Qu'eine méch' bien cherenchée D'ein coton bien filé, autour d'ein gross’ p'lotte, AU’ brul' toudis pour éclairer Lolotte.…. Crinon a employé, dans la satire V. Æestons Villageois, l'expression cheraincher métaphori- quement, au sens de passer les mains dans les cheveux, en se grattant la tête. — Sur la forme bure. V. Réb. Pic., p. 172. — Sur Escame. V. n° 70. — Sur Table. V. n° 4 et sur Aissielles, n° 24. — Sur Louchetz. V. n° suivant. 45. — Hauyau, hoyau, houe à forte lame. Littré en donne des citations du xv’ siècle. « Dudit « Giselin pour ung hauyel, III 8. Il d. » « (3 février 1472, archiv. Tournai ; Exéec. test. de Jehan Moutin, dans God.). La Aoue est un justrument de petite culture composé d'un (1) Oct. Tnonez ; Sur le mariage de Gresset ; Amiens, Yvert et Tellier, 1909, p, 12 et suivantes. manche de bois d'un mètre environ et d'une lame de fer fixée au bout du manche, et faisant avec lui un angle plus ou moins aigu. Quelque- lois la lame est divisée en deux parties. V. Littré, cit. des xrv' et xv° siècles et Mais. Rust., « outil de vigneron ». — Louchet. Dans God., on lit: Sorte de béche: « Pour un louchet neuf acaté pour les courti « du manage » 1342. — « La pelle ferrée qu'on « appelle, en France, berche et, en La « luchet » Oliv. de Serres. — Aujourd'hui les mots louchet et bêche paraissent synon Cependant le louchet va au fond du sol, comme la louche au fond du pot. Ainsi s'explique comment Eloi Morel de Thésy-Glimont, à perfectionné le louchet des tourbiers, devenu le grand louchet, (conservé aux Arch. Dép. de la Somme). Dans les prairies du Pont-à-Vaches, il n'existe pas traces de tourbières anciennes ou récentes. Or, « en « 1170, Alléaume de Fontaine fondait à Longpré- « les-Corps-Saints un canonicat. Dans la dotation « de ce canonicat figurent les tourbes d'un ma- « rais dont le chanoine aura l'usage. On exploi- « tait donc déjà, à cette époque reculée, les tour= « bières qui font la richesse de la vallée de la « Somme, » (M. Ph. des Forts ; Picard. Hist. et Mon. Article sur Longpré-les-Corps-Saints.) La bêche est plutôt un outil de jardinage. Le louchet actuel est rectangulaire, très peu creux & la bèche, surtout celle dite façon d'Abbeville, est Si | — — 59 — plate et légèrement arrondie du côté du manche. 46. — Plats de terre, c'est-à-dire écuelles de Lee ou de petites dimensions. fJoirs en terre, réchauds. — V. Réb. DD En héroments. p- 128, et Cuis. Am., p.285. > — Pots en terre, surtout destinés à contenir le … lait, la crème, la graisse fraiche, le vieux oing | — Gresset, graisset, cresset, créchet, crachet, craissel, etc. en terre. Dans Duc. : « Lampe, … « vaisseau propre à faire bruler de l'huile ou de « la graisse pour éclairer. » C'était un godet de L _ terre, un lampion, soutenue dans une soucoupe | pendue à une tige. Cette tige était accrochée à _ une cramelye de bois, laquelle tournait à l’aide _ de la potence dont l'axe était fixé à la cheminée. _ Bientôt le crachet aura disparu de notre vieil intérieur picard ; V. n° 6 et Cuis. Am., p. 304. En hui, éteint à tout janmois, Peur’ tiot crachet de m' viell' tayonne, Gn'o pus qu'tèn souv'nir qui randonne Da ch' fond d'mèn cœur, pa'c' que j t'aimois, Penv' tiot crachet de m' viell tayonne En hui éteint à tout janmois. (De Guy. Atrinq. Ch' Crachet, p. 20.) 47. — Deux douzaines de trenchoirs. — Evi- _ demment il ne s'agit pas ici des tranchoirs du à Li précédent Hauyau, mais bien de palets, de 4 en bois, assiettes sur lesquelles on coupait _ sa viande. V,Duc. et Roq.v° Trenchoir ; inv. Louv. p.178, w Sausserons et Cuis. Am., p. 280. Dans l'inventaire de Jean Guillot de 1518, on trouve : 111 douzaines de trenchoirs prisés en semble, VI d. (Arch, mun. F. F. 161. linsse). — Cinq aissielles, = étagère à cinq planches. 48. — Seau de bois de quesne à trois cercles de fer. Ce doit être un seau ordinaire ; car Île grand seau, la Seille de l'inv. Louv. n° 335, en note, n'avait pas sa raison d'être ici ; on allait au puch,puisard, chercher l'eau de la rivière de Selle. 49. — Le présent inventaire, bien que moins important que celui de J. de Louvegny est rédigé avec plus de soin et écrit par un scribe plus ca- pable. C'est ainsi que le mot caudrelas ne figure pas dans ce dernier, comme tête de chapitre. — Caudrelas, cauderlas, batterie de cuisine, de caudrel, d'où raudron en picard, de caud, chaud en picard, dérivé lui-même du latin eadi- dus. 11 s'en faisait surtout en cuivre. — L'édit royal de 1408 qui réglemente les privilèges et statuts des dinandiers et chaudronniers, porte qu’ « aucun dudit mestier ne face cauderons, cau- « derettes et pos d'arain, de vieille esto//e (matière) « sans reflondre. » V. Cuis. Am., p. 266 et fig. 50. — Sur cauderons,chaudrons.V.inv.Louv. n® 325 et 326. — Sur payelle. V. le n° suivant, 51. — Payelles, paiïelles, poyelles, du lat. patella, poèles à frire, et par conséquent en fer. L'édit de 1408 ne les visait pas ; ce qui explique comment elles ont pu être rapiéchées, rapiécées. 62. — Six candeliers, par contract. candiers, … decandela, chandelle, du lat. candere être ardent, chandeliers. « Item puent (peuvent) les dits pren- « dre ung grands candeliers et ung chierge sus « pour mettre au cavèche (chevet) du corps. » (Accord entre la Paroisse et le Chapitre de Longpré, 1365). — Le chandelier de J. de Lou- vegny était à broche (n° 315, inv.). Mais ceux-ci, au nombre de six, devaient être très simples ; on peut supposer qu'ils étaient en fer, à pince ou à spirale. Le premier ne pouvait guère ser- wir qu'aux cierges en cire, tandis que les six autres convenaient mieux à la chandelle pro- prement dite. V. Cuis. Am. p. 276 et fig. 63 — Estain. V. inv. Louv. n° 337. Adde : Dans les comptes de la ville d'Amiens on relève comme potiers d'étain, en 1386, Thibaut la Rue ; _ en 1463 Jehan le Cuisinier et Robert le Greflier ; en 1516, (année qui a précédé la mort d'Adrien de Zélandres) Jehan d'Avesne, qui fournit 35 pe- tits pots « esquels ont été présentés les vins » à François 1" et à sa mère Louise de Savoie. Il est à remarquer que l'étain avait un cours. Dans notre inventaire actuel de 1517, il est prisé 3 sous, la livre, tandis que, en 1520, dans l'inv Louv., il est prisé 3 sous, 6 deniers, la livre. 54. — Plats, plats. V.inv. Louv. n° 337 ; gat- telettes, n° 340 du même inventaire. 55. — Tierchain. V. sur cet alliage d'étain et de plomb, inv. Louv. n° 289. Le Tierchain, en 1520, valait 2 sous 6 deniers la livre ; ici, en 1517, il ne valait que 2 sous, la livre. — 02 — 56. — Tous les articles repris en ce n°: Pot de pot, pot de lot, demy lot, pinte, mesures de capacité, sont étudiés dans l'inv. Loux. 340, ⸗ Plot, plat. V. cod, loc., n° 338. — Gatelette, V.eod. loc., n° 340 et Réb. Pic., p. 132. 57. — Deux salières en tierchain. La salière unique de J. de Louvegny était en étain pur, V. inv. Louv, n° 338. 568. — Une livre et demye à peser. La livre: = 0 k. 490 gr 1/2 » —0k. 245 gr. D'où la livre et demie = 0 k. 735 gr. Il doit s'agir ici d'un petit marc, série de poids représentant 0 k. 735. V. inv. Louv. n° 304. Mais à quoi pouvait-il servir à un cultivateur, ayant à sa disposition une balanche (V. n° 43) et non un trébuchet à main ?(V. inv. Louv. n° 297et Réb. Pie., fig. p. 44). 59. — Cette petite chambre devait avoir, comme dans les vieilles maisons de nos campa- gnes, son entrée directe sur la cuisine. 60. — Sur tous les objets de ce n", | COnCEr- nant la literie, V. à la table onom > 61. — Sur les lincheulx. V. Table, D'après G. Boudon, la toile de chanvre valait à Amiens, à la fin du xv° siècle, au mètre, 7 fr, 50 de notre monnaie d'aujourd'hui. — Estendelles. À V'origine, nappes fines. On lit dans Duc. « Huit nappes de hostel, une « autre estendelle de fin linge + 1391. — God: fait la même citation avec la date de 139%; Liv. rouge d'Abbeville, n° 162. — « Huit esten- « delles prisé ensamble 1 eseu XX solz. » (Inv. à Amiens chez un hortillon de 1596.) Dans ce dernier cas, c'était une bâche en toile d'étoupe sur laquelle on étendait les graines pour les faire sécher, ou les écosser, ou les battre. Ce terme a disparu du picard. On dit mainte- nant une toile ax oriettes (à battre œillettes), à cossos {colzas). — Comm. de M. Héren. — Cendrier, cheindrier, avec un chuintant. L'accessoire connu du foyer est peu compatible avec la place qu'occupe notre cendrier au milieu d'objets de literie. 11 faut, sans doute, voir là le linge où on met les cendres retirées du sar, ON. quand on coule la lessive. V.Jouanc. «* Chendriles. L'eaue est à la cendre meslée : Mais elle est par avant coulée Sur le cendrier, si que ne passe. (E. Desch. Biblioth… Richel, ms. #40, (+ 539, dans Hog.) M. R. de Guyencourt nous signale que son . jardinier emploie maintenant le mot de cendrier - dans le vieux sens d’estendelle et : « fait sécher L . « sur un cendrier, c'est-à-dire sur une pièce de « toile commune, les graines des fleurs qu'il « veut récolter et conserver comme semences ». 62. — Le grenier, de granum, grain, servait surtout à renfermer les grains, les chenaillères et les granges recevant les blés, avoines, fourrages. Blé en garnier ne gerbes n'ay en granges. (Noger de Collerye dans Hav, v Grange.) 5 ET Le picard actuel a conservé la vieille forme guernier : « Guernier à sel de Bray-sur-Somme., # Lettre de Charles V, du 7 novembre 1964. 63. — J'ourquiers à deux dents. W peut s'agir ici de la fourchefière que Littré dit « paraître être de dénomination picarde ; fourche ferrée, ferrée de /errum, fer, et non de /erire frapper. Cet ins- trument a eu deux destinations bien différentes : 1° « Li autre prend sa forche fière dont devait « espandre (épardre en picard actuel) son fiens, « et li autre mêne ses chiens. » Ren. vers 3458, XIII siècle. — 2° La fourche à deux dents ou fourcherons longs et droits servant à engranger: .… ÆEpieux et fourchefières L'ajustent de toutes manières. (La Font, Fab. 1V, 16 ; le loup, la mère et l'enfant — Fourquier à trois dents = fourquet servant à charger le fumier et à l'étendre dans les champs. — Deux fourques, sans autre désignation. L'une des deux au moins devait être le greuet, le eroc à deux dents recourbées pour retirer le fien Wumier) des étables et des voitures. V. n°68. Et pis, pour déquerquer l carette, Qu'mènt, sains li, qu' chès gens froit-e bien 2 A m'our ch'est glorimeux (gluant) du fien : CN greuet, ch n'est mi cho qui l'arrête. (De Guy. Atrieq. Ch grenet, ps, AL) — Vieille bride. Bride, terme comprenant à la lois la selle, le mors et les rênes. « Et avoïent, « en lieu de grosses rênes de leurs brides, — 65 — . « chaisnes d'or. » De Laborde, Emaux, p. 176 et Réb. Pic., p. 71, fig. et note. — Une herse. M. G. Boudon et M. G. Durand ont tous les deux lu Herse, dans l'inventaire. Mais il ne peut cependant pas être ici question de la herse, le grand instrument de culture, _ bien mal placé dans un grenier : alors que les herses sont d'ordinaire dans la cour, comme cela se voit précisément au n° 67. Le seribe a donc du écrire herse pour heue. - houe, outil à la main, comme les fourquiers, Îles fourques et les rateaulx qui l’accompagnent. _ _— Une heue.Dans Duc. « heuer,heuver, houer, « fouir la terre avec une houe,Gl.Æ/oware ; » dans _ Rogq. heue, houe ; heuet, houe, pioche ; dans God. heuer, hoer, bécher la terre. V. n° 45. Dans la Mais. Rust. la houe à deux branches est indiquée ialement comme instrument de vignerons. Dans le Pas-de-Calais, Aeute est encore syno- 1 nyme de binette ; d'où : aheuter, pour biner. _ — Trois rateaulx, rateaux. Nous avions aussi _ les formes Aasteau, rastel, ratel. | — Batoir à batre bure. On sait que la vieille ; | . baratte se compose d'un récipient long, tronco- nique en bois cerclé ou en terre, recouvert d'une sorte d’entonnoir presque plat en bois, au centre duquel passe un baton muni dans sa partie infé- rieure d'un disque en bois. V. n° 44. Adde : « Une _ « cherinne avec la batterole et le plateau. » In. Amiens, 1622, dans Jouanc. v Cheraine. — 66 — Le même auteur, V Bate, remarque que les an- ciens ne connaissaient pas les lettres doubles; d'où batoir, batte ; et que le mot barre, qui a, nous l'avons montré n° 44, le même sens que che= rancer et barater, se trouve avec cette même ac= ception dans le « molin de batescorches qui bat « waides, escorches et oliettes, » (Charted'Enere (Albert), Somme, de 1296.) En mon enfance, on appelait baterole, du jus noir dissous dans de l'eau ; or ce coco n'étaitob- tenu qu'en agitant violemment la bouteille. Le Picard appelle aussi baterole ou brongloire, la quenouille de 7Aypha latifolia, massette, lam-- bourdeau, le roseau de la Passion. De ses brins fins et soyeux on faisait des couchettes d'enfants. En raison de sa forme et de sh couleur, les paysans grossiers donnent à la baterole une dé- nomination singulière, qu'on pourrait traduire en latin par parochi penis. 64 — Aissielles, petites planches. V. n° 24, — Soleaux,diminutif de Sole ,desolea,sandale, semelle, « pièce de bois horizontale dans laquelle « sont enchassés les poteaux qui forment la car- « casse des maisons de village ». Roq. V Seulle. — « Lesquels carpentiers seraient tenus de « mettre et faire en la grange, une sole, pour ce « que celle qui y est est pourrie. » xv siècle, Due. v Sola. — Soilliaux, en 1415 à Boulogne-sur- Mer, dans God. a le même sens de semelle. CI. la forme Solin, xvr siècle. « À esté donné . « congié.…. pour mettre terreaulx au long des « solins d'icelle maison. » Du Cange. w Solinum. 65. — Pourpoint. V. inv. Louv. n° 393. M. G. Boudon dans « Les Salaires à Amiens au - « xv' siècle, » suppose que ces riches habits, … avaient dû être achetés par les artisans à la _ wiésérie, notre marché à Aéderies actuel. _ — Chausses. V. inv. Louv. n° 389. — Bonnet. V. inv Louv. n° 377. Adde : figure Réb. Pic., p. 28. On remarquera que ce bonnet, … de 1522, contemporain du bonnet de notre inven- _ taire, ressemble singulièrement au bicoquet, cas- | sans visière, et à oreillettes se rabattant à Evolonts, coiffure ordinaire de Louis XI. _ — Chappeau, chapeau, en pic. Capiau.capieu, …… de cappa, couvre-chel. Le faucheur d'un des —. quatreleuilles du grand portail de la Cath. d'A- - miens « a la tête couverte d'un chapeau assez « haut, à bords plats et étroits ». V. G. Durand | N. D. Amiens, I. p. 414, et le chapeau, Réb. Pic. he p. 54. Au contraire le moissonneur à la », du même portail, a un chapeau hémis- que, rappelant la forme du chapeau tonkinois. _ 66. — Estable, étable, en pic. étabe, étave, de stabulum, de stare, être fixé. Il est à signaler qu'à l'origine, l'estable était 4 ment l'écurie destinée aux seuls chevaux; d’où le titre élevé de connétable (comes … stabuli). Ce n'est qu'au xvu siècle qu'apparait Ja distinction qui existe encore aujourd'hui. — Jument, du latin jumentum, bête de somme quelconque tout d'abord, et ensuite ex: clusivement cavale. — Poulains, de pullus, petit d'unanimal do= mestique, (d'où pulluler, multiplier en abon- dance) ; aujourd'hui le poulain est seulement le petit d'un étalon et d'une jument. Îlest permis de supposer que ces deux juments devaient être bien vieilles puisque, avec les deux poulains, elles ne sont prisées que huit livres, alors que, l'année suivante, en 1518, dans l'in- ventaire de la femme Thierry, née Clémence Thouyer, on voit un cheval de selle, vraisembla- blement docile et marchant à l’amble, (une ha- quenée de poil bay) prisé XVI 1. (Arch. Comm. F. F. 161, liasse). 67. — Sur Frévier pour février. V. n° 4. — Sur Court pour cour. V. n° 33. — Bleneau, Blenel (dans Duc. GI. Benellus.) Belneau, Hléneau, lourd tombereau. — « Un « benel admenait grès pour faire le pont où Dieus « ne passe oncques, 3 janvier 1374. » (Arch. Amiens, À. À. 2 1" 32.) Ce pont, le sixième de la rue Saint-Leu, en donnant le n° { au pont du Bloc, séparait les paroisses Saint-Leu et Saint- Sulpice. Le jour de la Fête-Dieu, les deux pro= cessions venaient jusque là, chacune de son côté et retournaient sur leurs pas ; ainsi sur ce Dieu ne passait jamais. — Quand Liénard le Roy prend à ferme la cense de Régnauval (dépendance | de Flesselles), appartenant à l'Hôtel-Dieu d'A- miens, il doit, entre autres conditions, afienter une vingne de 70 benelées de fiens à trois que- vaulx. (Arch. Hôtel-Dieu, bail du 12 juillet 1416.) — « Aflin que les barottiers les puissent plus « aisément charger en leurs bléneaux » : pièce du xv* siècle ; V. de Calonne, Vie Munic. an xv's. p- 107. — « Un bléneau avecq deulx roues, « prisé Il escus. » Inv. 1596, Amiens (Jouanc.. v* Bénieu). Ainsi le bléneau est un véhicule à deux roues, servant aux lourds charrois et demandant l'effort de plusieurs chevaux. — Ce terme n'est plus guère employé ici : mais à Frévent (P.-de-C.), Déquerquer sèn blinieu est synonyme de Cacare, — Le car (voir fig. Réb. Pic., p. 87) étant à roues avec ridelles à claire voie, un timon pour deux chevaux, et trois par devant (attelage dit picard, encore en usage aujourd'hui), servait à rentrer les récoltes ; d'où carrée, pour signifier le contenu d'un car. (V. Jouane., v* Carrée). — La carette, charrette, du bas latin Carreta, diminutif de Car, de Carrus, lat.). — Binot. N n'est pas ici question d'un outil à main, bénette, bident, hoyau, outil de vigneron, dans Roq., mais bien du binot « petite charrue « sans coutre ni oreilles qui ne fait que des écor- « chis ou des demi-labours. » (Mais. Rust.) Mot employé dans ce sens par Crinon, Sat. X : Les enfants gâtés. Dans toute la Picardie, on nomme encore binots, les vielles charrues en bois, — Aux archives de l'Hôtel-Dieu d'Amiens on relève, ce passage : « des gasquières, (jachères) hinotées « d'iver », dans un bail « de l'ostélerie Dieu et Saint Jehan en Amiens », du 22 oct. 1436 ; terres de Querrieu, données à bail à Lucas Lagrené. — Herches, herses ; la grande tirée par un cheval, la petite destinée au jardin et trainée par l'homme ; instruments munis de dents en bois et servant, quand les blés sont semés, à diviser les mottes de terre, pour que tous les grains soient couverts également. Etym. : du latin Aerpicem, contracté en herp'eem (V. Littré et Jouane., v” Herse). 68. — Merrien. Dans God. (27 ortogh. de ce mot tiré de materia, d'après Due. et Littré), a signifié d abord tout bois de construction, « grans mairiens », (Froissart, chron. 111, 346) ; puis s'est spécialisé en bois de fente ou fendage (Maison Rust. 1. 227); bois de chêne ou de chataignier débité en planches de faible épaisseur pour lam- bris, frises et douves (Hav. v* merrain). — Le merrain était surtout employé pour les bois de tonneaux, devant obéir à une grande flexion. Les panneaux de coffres, huches et bahuts anciens, varlopés en dedans, et rabotés en dehors ne jouaient pas, parce qu'ils étaient de bois de fen- dage. — Les Aissangles des moulins à vent (V. n° 35) sont, par excellence, des bois de werreis. | - Hinot, V. n° 67. — Haugart à IX fourquettes, probablement fauchart à 9 fourchettes, de /alx, falcis, bas lat. falcarius où mieux falcardus, par suite d'une , comme dans homir, vomir; enhorpler, envelopper ; Aïard, liard ; Aïeuve, lièvre ; hiber- quin, vilebrequin, etc. Cet instrument devait précéder la haudrague du n° 69 dans le curage des fossés. Nous en trou- vons la description suivante dans Roq. : Fauc- quart, instrument composé de fers de faulx, droits, attachés les uns aux autres par des rivets qui leur permettent de jouer librement et que l'on traine dans les rivières, pour en couper les her- bes. « A Maurand Dupère et ses aydes pour avoir « par plusieurs fois /auldé de hef (faux dentée « comme une scie) et faucquart, et tenu net jour « pour jour le filet et courant d'eaue, mouvant de « le fontaines et bachinage (lieu d'où sortent « plusieurs sources) de Lambres, VII liv. » (Cpte de la ville de Douai, de 1522. — Bers à fien. Ber, (de bersa, claie d'osier d'après Duc.), signifiait berceau ; d'où le dicton : Ce qu'on apprend au ber On le retient jusqu'au ver. V. Réb. Pic., p 88, un ber ou repos d'enfant. Puis Ber a signifié le véhicule ou berceau servant à lancer un navire. Son dérivé Bérel, avait bien le sens de voiture précisément au moment de notre inventaire. « Beryaux à trois roues, à — “ — F «+ XI sols pièche + 1517. Béthune ; ap, La Fons- Mélicoq, Gloss. ms. Bib. Amiens, Aujourd'hui, le mot Zers ne désigne plus chez nous que les côtés du grand chariot à récoltes à quatre roues. Ces côtés, originairement en claies d'osier, ou à claire-voie (V. Jouane., # Berchet)} sont généralement pleins et maintenus par de fortes barres de fer nommées Wardes (gardes). Quand on charriait fier, fumier, on ne laissait qu'un des bers en place, pour décharger plus commodément, surtout les longs chariots. — Fien, (du lat. Fimum, boue) fumier. Vieux mot du xv° siècle, « L'escarbot qui naist en fien » | est devenu en Picardie le fouille-en-bren. = sd Derivés : fienter, fienteron, ramasseur d'immon- dices au liv. noir d'Amiens. « Il est deflendu aux «+ hortillons et fienterons d'aller quérir avec leurs «+ charettes, bléneaux ou brouettes aucuns fiens « ou immondices. » Cf. n° 67, v Bléneau. Le fumier est la base de la culture. D'où le dicton picard : « faire sèn fien », pour faire ses embarras, dicton qui n’a pas gagné à passer dans le parler vulgaire. À un homme dont les dépenses excédent les ressources, on reproche de : Fouarr du fien puss qu'i n'a d'litchiére. (Crinon, Sat. VIT sur Le lame.) ou encore et dans le même sens, on dits 1 foit plus d'fien qui n'o d'étreumure (paille). et d'un individu mécontent ou d'un grincheux : l' n'est janmois content de rien ; Quand ilo du chuque, à li feut du fien. Rappelons enfin ce très sage conseil picard : Feut carrier près sen fien, Et marier ses fill loin. — Chevière, chivière, civière. La civière avait sa place toute indiquée auprès des bers à fien. On lit en eflet dans Littré : « Civière, du « bas lat. Coeno-vehum, de cœnum, boue, et « vehere, porter ; la civière servant ordinairement « à porter du fumier ». Dès 1404, la forme chivière est courante dans toute la Picardie. — « A Jehan Torquet, manou- « vrier, à porter à le chivière et à broutter * (brouetter) cuings,boutis et quarriaux de grès », 1404. (Arch. Amiens, CC., 12; © 127, w°). — «Il « a été livré par Jehan Horgne, mandellier (van- « nier) à Roye, une chivière pour servir à porter « grès, pour la somme de 2 s. 6 d. » (V. de Beauvillé, Doc. inéd sur la Pie., t. 1, pièce CXL.) Ces deux dernières citations sont extraites du très consciencieux travail de notre confrère, M. E. Héren, sur Le Grès en Picardie, couronné par notre société en 1907. — A titre documen- taire seulement, rappelons ici cet adage : Cent ans civière, cent ans bannière. signifiant que le noble dont la famille avait véeu en roture pendant cent ans était réputé — 74 — roturier, et que le roturier dont la famille avait vécu noblement pendant la même période de temps, était réputé noble, l'un et l'autre par une sorte de possession d'état, 69. — /audrague, ou hodraque, houdrague, hendrage, vaudrague, espèce de grande cuiller à long manche servant à arracher les herbes et surtout du même coup à enlever les boues qui se trouvent dans les rivières et les fossés. « Sur ce que nous disions ke nous povions et « devions faire fauquer l'herbe et holdragier et retraire le brai de l'yeau de Somme. » (Du Cange, Reg. du Vidamé de Picquigny, 1268.) En cette même année 1268, le Seigneur de Picquigny, accorde aux religieux du Gard, « le « droit de fauquier l'herbe et d'oldraguier à « cause de leurs moulins ». (L'abbaye du Gard, par M. l'abbé Delgove). « Pierre Lebouque, demeurant à Camon, amenda qu'il avait Aaudragié et saquié (tiré de terre) et heué (houé) de le deuve (douve, fossé ou bord d'un fossé) ». (Bouthors,cout.gén. 1358). + Les devanchiers dudit Fremin qui ont en le ditte rivière fait mestier de Aaudrague, de faux et de rastel » (1365, Liv. rouge de la Mai- son-Dieu d'Abbeville, ! 23, apud Ducange, v’ Haudragua). «+ Employé trois jours tant à assecquier hors de la rivière au bail, un bacquet pour le amener & hendragier le porte de Wez, comme — 7% — * avoir commencié à endraghier pour l'entrete- « nement de le rivière +. (Compte de la Ville de Douai, 1450, ap. Roquelort, V Hendraguer). « Est dû à Jehan Auxarondes, haudragneur, « pour deux jours que lui et les autres ensuivans « besognèrent à haudraguer les bourbes là où on « a faict la fondation de lad. grosse tour, à HI s. « le jour. » Arch. comm. compte de 1481-1482, f 184. — Il y a encore à La Neuville-lès-Amiens, des hortillons du nom d'Azéronde. Le mot haudrague est aussi employé dans les bassures, (vallée de l'Hallue), pour désigner une drague à main : einne heudrague. (H aspirée). Nous avons entendu, il y a une trentaine d’an- nées à Montdidier, dans les Catiches (hortillon- nages), dire d’une personne à qui rien n’a jamais … réussi : « Il est né voilé dans un siau (seau) « haldrague.» Etym. hollandaise d'après Jouanc. : Hol, pour hors ; d'où hors draguer, littérale- ment : Lors traire, extraire. — Grippe, grifle, sorte de rateau à dents courbées à long manche, destiné à ramener sur la berge ou dans le bateau les herbes arrachées du fond du rieu (ruisseau, du lat. rivus). — Cet ins- trument est absolument indépendant de la roue et de l'essieu, visés en ce même n°69, le mot avec de l'inventaire étant ici synonyme de &r. 70. — Auge, portative et montée sur quatre pieds où l'on donne l'avoine et le son aux chevaux sans les dételer. 11 s'en trouve encore à la porte des auberges et cabarets sur les routes. L'auge était un ouvrage d'esquellier, V. n° 44. Etym.: alveus, lat. bassin, par changement courant de A7 en Au. Ex. : altar, autel ; alba, aube, ete; et celui du VW en G, ex. : vomir, gomir, : vénimeux, vrimeuæ, grimeux ; vespa, guèpe : vaudir, gaudir, se réjouir ; vépillen, goupillon : (de vupes, lat. renard, maître Goupil dans le Roman de la Rose). s — Traversier. Dans Littré : « Verge qui « forme la croix du haut d'une bannière. » Le tra- versier doit être le palonnier actuel, pièce de bois à laquelle les extrémités postérieures des traits sont attachés, quand le cheval est attelé à une voiture, une herse, une charrue, ete. Ce qui nous confirme dans cette opinion, c'est que le picard a conservé les formes 7rassier, trapsier, trabsier, transsier, au sens de palon- J nier dérivé du mot héraldique pal, pieu. V. Réb. Pic., p. 95. Les quatre derniers mots picards seraient donc une abréviation de traversier. 1 Ces abréviations sont bien dans le génie de * notre patois. Conf. : Caudrelier, chaudronnier coutrier pour couturier, tailleur ; démangler, pour démangueler, démaillotter… (Jouanc.\. — Escameau, dim. d'escame (du lat. Seam num, scabellum, escabeau, (banc). Quel en était l'usage près d'un pont? Constatons toute | lois qu'il peut être indiqué par les citations sui= · vantes : {* Une escame à mettre à l'huis. (nv Louv. n° 304) ; ? Une petite escame (escameau} — 71 — à mectre à l'huis de lad. maison servant pour asseoir un homme. (nv. Amiens, 1557 ; Jouane. # Escame. — Ajoutons que l'escame servait aussi à monter sur un cheval. Le pont était peut-être surélevé au-dessus de la Selle, comme les ponts du contrefossé ou canal : — Actuel, et on avait alors besoin d'une escame pour y accéder plus commodément ? — Pièce de bois, ete. Peut-être la traverse mobile, et par suite soumise à l'inventaire, la … barre horizontale, glissant dans les mortaises de deux montants verticaux, et servant à fermer le pont pendant la nuit. Il ne doit pas s'agir du Pont-à-Vacques, mais plutôt du pont levis, sur la - Haute-Selle au bout du pré, visé au n° 85. _ 71. — Oyes, oies, très recherchées, déjà au L —— pour la délicatesse de leur viande. Vult ei dare, si placet, De oca ad comedendum. (Farce de Pathelia.) _ On les nourrissait ici notamment avec le refler, _grieu ou griau, du n°9. « A Paris, les oyers en- —. …_« graissent les oies non mie (pas) en la fleur …— « (de farine), ne le son, mais, ce qui est entre _ « deux que l’on appelle les gruyaux ou re- _ « coupes ». Le Ménagier, dans La Curne. Les oisons fournissaient des plumes, pour la literie, reprises précédemment dans le n° 28. Ces foureux d'oisiaux qu'on nomme des oisons. (Lauis Petit, muse normande, p. #, 1638.) (Chassant, Houes, 1422.) _ — —— On dit aujourd'hui indifféremment dans toute la Picardie : Æuson, ouson, éson, aison, = « Avoir Lcul d'éson », expression appliquée aux gens ayant la marche lourde et trainante. — Poulles, poules : Même étym. que poulain. V. n° 66. « De poulles et de pauverté, on est « bientost engé. » dans Cotgrave. — Nos paysans disent plutôt glainne, de gline, lat. gallina. — Au compte CC des archives mun. d'Amiens. année 1495-1496, on voit de Zélandres livrant à l'échevinage des chappons au prix de XX den. 72. — L'étable du n° 66 faisait corps avec la maison ; celle-ci en est distincte mais assez prochée. Les deux avaient un plancher, celui du grenier, et non une chenaïllère (du lat cœna- culum), laquelle est un plafond composé de sim- ples perches posées sur quelques poutres, le fout surmonté d'un toit, comme cela est encore fré- quent dans les fermes de la Somme. 73. — Vacques, vaches ; vacque (du lat. vacea) est une forme essentiellement picarde qu'on ne trouve dans aucun de nos vieux auteurs. Au même compte cité n° 71,on relève, n° 71F28, recto : chapitre des amendes de lad. ville d'Amiens qui sont telles, assavoir : « de Ricard Clay, Adrien « de Zellande, Jehan Asselin et Mahieu…., de- « mourans au dehors de la porte de le Haultoye « aud. Amiens, pour avoir de nuyt, depuis la « porte close, mis paistre à la Haultoye, contre « les deflences à eulx faictes, est assavoir : ledit — - Ricard, deux vaches : ledit Adrien, trois : ledit — Asselin, deux vaches et une jument ; et ledit < £ Mahieu, deux vaches, ln somme de XX s. paris., par modéracion à eulx faite par nos sei- ‘qe pour les amendes en quoy à ceste cause ont escheux et de laquelle amende de XX s. «il a esté ordonné par mesd. seigneurs que les … « sergens qui ont pris lesd. bestes aront la | « moitié, et pour ce il ne reste que X s. au x —— it de ladicte ville qui valent tournoi, {il s. VI d. ». — Bovelet, boucelet. Jouane. à ce mot cite, deux inventaires de 1596, Bouviaux et rtz Déjà au xv' siècle, ce mot avait le De ” actuel de bouvillon. « Leur feroient rere %Æ de ( leurs chiefs et mener par la ville de … :« Paris sur deux ords bouveaux » Monst. 1, 155. ge Josne, jeune. Témoin le premier vers de la romance apocryphe du Sire de Créquy : — * Le Roy Loys le Josne ayant emprins sa croix. 4 S RE Veau, en picard actuel, Viau, Vieu, forme ui rappelle de bien plus près le Fitulus latin. ou — Un très jeune veau mâle s'appelle aussi » Velot, bedon, boudon et boudeux dans Jouanc. 94. — Trois cuviers, cuves (lat. cupa). Ce mot n'est pas ici comme au n° 91 suivi d'une ex- pression en fixant la destinatiou: à vendange, _ à buée. Mais, à raison des objets auxquels ces _ cuviers sont joints, ils devaient servir à faire le "A 1 D : vin. Dérivés : cuveron, cuvatre, cuvelle, euve= dette, tous vaisseaux en bois cerclés de fer. = « 12 cuviers tant grands que petitz avecq 3 ou « velettes » Amiens, 1618. — « Un cuvatre de « boys à faire vendange » Amiens, xvi' siècle, apud Jouanc., w Cuvelette. — (Garlets, tonneaux, V, n° 5. — Ponchons, mesure, dès le xur' siècle 4 poisson, pocon, petite mesure de liquides dans Littré. Etym. d'après notre compatriote Génin, Path. p. 245, Pochon, Poche, sac. Le pochon contenait la moitié d'un demi-septier, soit le quart de la chopine. — Havart, v Pochon, remarque que le Poisson, prononcé en Picardie Poichon,a eu jusqu'à la fin du siècle dernier cette capacité. Nous ne pouvons partager cet avis. Nous trouvons en eflet dans les Archives de la Ville d'Amiens ; t. IV, CC. p. 335 F 13, en 1492, « 2 ponssons de vin, un vermeil de Paris, moyen- « nant XX L.et l'autre clairet d'Orléans, moyennant « XIII I. » et même vol. fol. 90, v’., en 1506; « 2 ponchons de vin d'Ausserrois, l'un claret et « l'autre vermeil. » Cette capacité relativement grande est confirmée par Bouthors, cout. loe. du Baill. d'Amiens, 11 414.31 : « Ponchons, espèce « de futailles pour les liquides. » — Deux coquets et un demy. Dans Hav. Caque, caquin, coquet : sorte de tonneau. On y met généralement du poisson ; mais on y logeait parfois du vin, de l'huile, de la cervoise. — de vin fin pour l'arrivée du ezar de … « Moscovie, en 1717 à Sedan. » — À Amiens, le | coquei était de 124 litres. — On y mettait aussi de _ In poudre. Dans le Livre Rouge de la Ville d'Eu, … nousavons relevé des Caug.…, barils à poudre (1). — Godefroy voit dans Coquet un diminutif de * Caque ; Ducange fait dériver Caque, cocquet, … caque, petit baril de Caquus. En Normandie on . nommait Coguet un bateau de rivière ; or bâteau ( est syn. de vaisseau, lequel est syn. de vase. — Dans Crinon, Sat. XX, Sur le mariage, caque est … pris au sens de tonneau servant à mettre le breu- vage des bestiaux. — Etym. de cague dans _ Littré : du holl. Kaeken, ôter les ouïes des . _ harengs, puis mettre en tonneaux : La caque Al pren toujours le hareng. —_…. — Un vent viel, un vieux van à main, en osier et muni de deux poi _ — Petite pièce de relle. Haverd, y’ Reille, _réele, barre, cite « à Angers, en 1471, un banc à « reille. » L'ang. rail, pron. rel, a également ce | sens. Les charpentiers et les charrons appellent . Bois de rais ou reles, du bois, du merrain du … n°68, fendu de fil, en chène, frène et acacia pour faire des rayons de voiture, des brancards. lei ce bois ne serait-il pas destiné à faire des douves _ des cuviers, ponchons et coquets ?. _ D'un autre côté, les vieux couvreurs picards — (1) Oet. Tnonez. Lettre sur Mers, Amiens, Hecquet, 1891, p. 31. nomment /eilles, les pièces de bois qui, en tra- vers des chevrons, soutiennent les pannes. 76. — Petite despence. Dans Littré : « Dé= pense, dans un château, dans une maison royale, dans une communauté, lieu où l'on reçoit et où l'on distribue les objets en nature ; dans les mai- sons particulières, lieu où l'on serre les provi- sions et différents objets destinés à la table, — « À Willame Allerie pour ce qu'il fit I cliques « (cliquettes, targettes, loquets), à la despense de « lad. maison. Cptes de la Ville d'Amiens, 140%. — « Avaient été, par plusieurs fois receuz à « grant feste es chambres, sales, cuisines, des- « penses, boutilleries et autres oflices et lieux « de noz diz seigneurs » xv° siècle ; Lacurne, La dépense du Moyen-Age est devenu dans nos maisons bourgeoises l'oflice, et dans les bateaux la cambuse. — Dans les couvents et les l'oflice s'appelle encore aujourd'hui la dépense. Etym. latine : Dispensare, administrer. 76. — Escame de bois. V. n° 70. — Aissielle n°" 24, 44, 64. — Cuvier, V. uꝰ 74, 82 et 91. — Demi cocquet, V. n° 74. — Estendelles, V. n° 64. — Courtines, V. fig. Réb. Pic., p 76 et Louv. n° 349. Havart, à ce mot, nous apprend que c'est dans un inventaire de 1471 que le mot rideau, son synonyme, apparait pour la première fois. L'Académie ,en 1696,le déclare vieux. On l'a bien | | 1 _ encore un peu employé en poésie, « mais il n'est . « plus on usage que dans le langage arriéré de … « quelques provinces, en Picardie, par exemple ». —… 77. — Grenier, V. n° 62. 18. — Sur la valeur du sestier. V. n° 9. Il — s'agit évidemment du sestier au mars. —. — Five. en picard /euve, fœufve, fœuve. - Jouanc., v’ Feuve cite « sept septiers de fœuves … « prisés trente sols le septier ». Inv. à Amiens en 4619. On voit, par le rapprochement l'élévation du _ prix de la fève, qui, en un siècle, passe de douze à - - trente sous le septier. Il doit être question ici de … Ja petite fève, la féverole, destinée aux bestiaux- …—_ comme l’avoine et le mestillon du n° 80. 7. — Avoine, en picard moderne, avoigne. Au Moyen-Age, on en faisait du pain. — « Pierre . « de Talemars (Talmas, village de la Somme), … «au Noël, un pain et un capon (chapon). » … Dénomb. du temp. de l'Evèq. d'Amiens, 1301. — … Les formes avainne et aveine existent encore . à Molliens-au-Bois, (Somme.) Etym. lat. Avena. — 80. — Mestillon ; de mixtellum, dim. de mixtum, mèlé ; dans Littré, de mestillum ; dans - Duc. GI. de mértura ; dans Rog, mesteil, mes- …— teul, mestail, métail. D'après la Mais. Rust. : _ « Le méteil, est un blé mélangé de froment et de _ « seigle. Le gros méteil, contient plus de fro- « ment que de seigle, et au contraire le petit _ « méteil est celui ou il y a plus de seigle que de « froment. » Notre mestillon est alors du petit méteil, dit aussi passe méteil, quand au blé sont méêlés deux tiers de seigle. — Le mestillon de ce n° vaut trois fois la fève du n° 78. Les mercuriales actuelles donnent encore le prix du méteil, 81. — Pot de cuivre, devant être un pot eylin-= drique, et à une anse, de la capacité d'un pico= tin, et servant à prendre dans un coffre les fèves, l'avoine et le mestillon destinés aux bestiaux: 82. — Jouet. On trouve dans le livre des mestiers de Bruges la forme picarde AÆouwel; mais le w est ici absolument adventif, suréroga- ‘toire, comme dans Jouwer, jouer ; louer, louer, (loger) ; lieuwe, lieue. Au xv° siècle, la quenouille lut remplacée par le rouet. — « Une povre fille : « qui estoit fileresse de laine au rouet. » Le Mé- * nagier, |, 9. dans Littré. — Le rouet lui-même, cet instrument qui servait à filer le lin, le chanvre, la laine et la soie, soit qu'il fut actionné au pied | ou à la main, figurait dans toutes les maisons, 1 et même dans les hôtels et les palais à l'époque de \ la Renaissance. (V. Cuis, Am., p. 304) : Aujourd'hui le rouet n'est plus guère qu'un objet de musée ou une relique familiale. En eflet: Ches fanmes, à m'sur, font coir torner quéqu' tétes; Mais des rouets, cho n'est pus da leus goûts. te (De Guy, Atrinq. v Nouet, p. 24) re Néanmoins de la mère de famille, on dit encore : A n° tient ni à ch'rouet ni à l laine, Ch'est à ch° marmouset qui l mène. V. n° 43, sous le mot Dewidoir p. 58. _ — Plusieurs cardons. Cardas, dans Hav. de Carduus , chardon. Dans l'intérieur modeste _d'Adrien de Zélandres, il ne peut être question des sérans posés sur de grandes tables, soit du - séran à dégrossir ayant 42 dents de 12 à 13 pou- | ces de long, placées en quinconce, soit du séran à à affiner avec ses 42 dents de 4 à 5 pouces ; mais bien d'un instrument en forme de raquette, armé … de dents en ler, servant à peigner la laine, ou le …_ chanvre, à les déméler et les rendre propres à | 4 _ £tre filés au rouet, ou employés directement dans … des objets d'ameublement et surtout de literie : Lu Povre de vins et pain quérant, Et je n'ai vaillant un sérent. (om. de la Rose, V. 14972.) _ — Le cardias, carduus de 1517, se retrouve an des inventaires de 1575 et 1599, sous la forme garde. V. Jouanc. w Garde, et escarde dans Duc. ._ — Bacquet, baquet ou petit bac, (vaisseau), _ euvier en bois cerelé de fer à placer sur une table _ ou le plus souvent faisant corps avec son trépied . formé de trois douves prolongées ; tel est le ba- | * des bueresses du Moyen-Age, lavandières X la Renaissance, laveuses de nos jours. …_ __— Cuvier baïgnoir. On trouve dans Hav. la _ forme Baigneoire, ms. du x siècle de la Bib. de Poitiers, non relevée dans Littré. Le Ménagier de Paris au x1v° siècle parle d'un « cuvier ou bai- “ « gnoire pour saler la venaison », en 1478, une . cuve à baigner le roy Louis XI, en 1492, une cuve baignoire avec couvercle, — On relève aussi dans quelques inventaires, la cuve baigneresse, Toutes ces vieilles cuves en bois, cerclées de fer étaient rondes, Puis elles devinrent oblongues comme nos baignoires actuelles. Il en est encore une de ce genre, dans une maison à Mouflers (Somme:. Elle a depuis longtemps perdu sa desti- nation primitive pour servir de baquet à lessive. Peut-être bien que de Zélandre plongeait aussi dans le cuvier baignoir, le lin, avant que de le faire rouir (roussir) sur l'herbe de la prairie. 83. — Viels Caines, cagnes, vicilles chaînes. De cordes, de harts et de corre (noisetier) De kaïnes et de carcans Les crucéfient en lor bans. (Gui de Cambrai, dans Jonnne.} — Corbeille de vannier, corbeille tissée en osier. — Caserets. V. n° 25. 84. — AMo/]let de fain, moflle de foin. Moÿle, tas, du lat. m10//ula, Gloss. Duc ; Moÿfle, mouffle, dans Roq. — Fain, du latin /œnum, lourrage. 1 Un poi (peu) de ehaume et de fain. . (Mo. de la Ross} « Moïîlles de ain ès près de Duriame. » Arch. comm, CC P 102, v, — Cf. « Une mofle de fin. » Inv. Amiens, 1583 ; « Une moflle de /oing estant en la cour prisée IX liv. M. 1596 » dans Jouane. Cette dernière citation rapprochée du présent n° de l'inventaire indique assez qu'anciennement k — se? — » était un tas de volume fort variable, Dans tous les cas, le moflet doit être un dim. de moflle. Actuellement un mofllet de foin : « einne mofle d' fain », est en Picardie, un tas de foin de la eur de vingt à trente bottes. Il en va de ème de la moff d'éteule (chaume), dont parle on, sat. VIII, sur le Bonheur des pauvres. 85. — Grange(granica mème étymologie latine um, grain, que pour grenier, granarium) : —…. … D'autre part vit du fain une grange moult pleine. "1 (Guese., xt sibe., ve 345, dans Littré.) Lo — Demi Cent, c'est-à-dire Cinquante. cs [Le mots « gerbes de feurre d'avoine en bottes » Le ici sous-entendus, comme il en est encore = à rd'hui dans nos campagnes. | — Feurre, foère, fouarre, loin, paille dans 4 Be. de Fodrum, Gl. Duc. Cf. notre marché au _ Feurre à Amiens, et la rue du Fouare, à Paris. La pa de lit s'appelle encore en Picardie une ar ère. V. Guy. Atrinq., v' Feurrière ; et dans … un inv. à Amiens, de 1583, Jouanc. a relevé à _« deux cheelles (caïelles, chaises) à doz fœurrées, « (c'est-à-dire paillées, foncées de paille) ». Ferrières, nom d'un petit village des environs | d'Amiens tire son nom de Feurre, paille, et non de Ferrum, ler, pas plus que de Fera, bête féroce. _— Sur avoine. V. n° 79. 87. — Quarteron, le quart de cent. Cepen- Midant 0n donpait et on donne encore pour certaines 46 1 * denrées, les œufs par exemple, les quatre au cent ; et alors le quarteron est de vingt six. — Warah.Ce mota, dans notre pays, des sens assez différents qu'il convient de préciser : 1° Haras d'ouillettes, pour tiges d'œillettes dans Crinon, Sat. XIII sur l'Avarice. Acception très spéciale qui ne s'applique pas à notre espèce. 2 Warat, gerbe, botte, botte de fourrage, dans Ducange. Cette identification entre le warat et la botte se trouve dans plusieurs citations de l'histoire de Morlancourt de M. M. Leroy, Amiens, Yvert, 1904. Il en est ainsi encore dans l'histoire des Chapelains d'Amiens du même auteur, notam- ment quant aux terres qu'ils possédaient à Bour- don et à Revelles. Plus spécialement, on lit : (Mém. Antiq. Pie., XXXV, in-8", p. 451.) « Le « droit des chapeleins consistait en trois bottes « ou warats de neuf venant à dime ». La Maison Rust., 1, p. 598, nous donne de ces expressions « neuf venant à dime », l'explication suivante : é La faveur de l'agriculture et l'utilité des bestiaux nécessaires au commerce et à la vie ont fait établir cet usage général qu'on peut mettre tous les ans une certaine quantité de terres en dragées, hivernaches, escourgeon, sans en payer la dixme, quand on le consomme en verd, quoique les terres sur les quelles ces verdages sont excrûs, soient terres labourables À * « vesce ou autres trémois, qu'on coupe en verd, « qui ont payé la dixme tous les ans ». LT …_ La dragée, (sorte de légume, comme les pois, — les fèves, etc. dans Cotgrave), est notre dravis, —. la verde vesche pour bestiaux. (Bouthors, Cout. - loc. Beauquesne, 1507, 11, 72-28). On l'appelle | aussi dravie ou dravière. (V. Jouanc. à ce mot). _ — « Hivernages, (hibernaquium, lat.) est une ag particulière de vesre qui passe tout l'été ; _ on la plante en automne en y mélant ordinaire- _ mentun tiers de seigle. » (Mais. Rust. I, p. 597). — …— — Vesce, vicia sativa, nourriture pour Ex. chevaux, bœufs, moutons, etc., mangée soit en J vert ou fanée. « Deflense d'arracher veiches, bi- _ « sailles (mélange de pois gris et de vesce, pour —_ «la volaille), ni cœillir pois ou feves. » Bans ee. _ d'aout à Montreuil-sur-Mer, (Bouthors, cout. loc. 11, 698.24). _ — Trémois, ou trémail « c'est-à-dire trois « sortes de grains mélés ensemble, ou parce qu'il «ne leur faut que trois mois pour lever et murir. » Lee Rust., 1, p. 597). 3° Enfin Warats a le sens de mélange de Le | différentes choses propres à la nourriture des _ animaux. Duc. GI. Warachia. Ce mot serait Dre synonyme des trémois dont il a été parlé ' — 5— — « Feves et vesces semées et récol- - « tées ensemble, » Roq. # Waras. A Molliens-au-Bois, le waros ou berdouille est actuellement un mélange de vesce, d'avoine, de féverolles.… qu'on donne en vert aux animaux et qui forme une botte enchevétrée. D'où le propos ue. tenu encore par les vieux du pays, après un violent orage : « Qué tortu warach qu'Ë gn'airo « da chés camps », où, avant l'orage : « l's'en « vo foire ein rude tortu warach », le nom composé désignant alors, tout à la fois, et ln cause et l'eflet. (Commun. de notre collègue à M. E. Héren, de la Soc. des Ant. de Pie, * Etant donné la place qu'occupe le quarteronde varah de vesce, il semble que l'acception de botte doit être seule admise pour ce n° de l'inventaire, | Signalons enfin, à Mons (Belgique), le mot Warquin, avec le sens de warat battu. — Surle suflixe diminutif quin V. n° 43, v° Vrillebrequin. 88 — Sur Sestier, V. n° 9. J — Avoine ; en picard avoigne, avesne, avène, mot entrant dans la composition de noms de familles picardes, (du lat. avena); ex. : dès le x siècle, de Camp d'avène, de Camp d'aveine, enfin Decaudaveine. L'avoine est avec l'orge de mars (notre pamelle actuelle) le plus important des mars où menus grains qui occupaient une si large place dans l'exploitation agricole d'Adrien de Zélandre au Pont-à-Vaches. V. n° 79, Û Notre compatriote Génin, dans ses Récréat. Il, p. 239, cite le proverbe « Escouter les aveines « lever », aujourd'hui tombé en désuétude. * 89. — Au n° 86, on trouve un demi-cent de | leurre d'avoine prisé, 16 sous. Le demy cent de ce n”, prisé 8 sous, devait être ere | F2 de mauvaise paille de mars avariée ; mais il faut - Nu - qu'il y avait aussi des /eurres de foin, de sainfoin et même d'herbes. … 90. — Grange. V. n°85. . O1. — Cuvier à vendange. On sait qu'au Age et même à l'époque de la Renaissance, n faisait du vin à Vecquemont, Fouencamps, , Longueau, Cagny, Sains, Saint-Fuscien, tà nico : au Mont aux Esgles, au fau- y de Noyon, à la Vigne l'Evêque près du Bou- * d'Alsace-Lorraine. Celui de Boves d'après * , pet. hist. Pic., valait en 1573, 12 liv. to le muid ; lequel muid, d'après Gaud., — était — contenance de 283 litr. 63 cent. “ D vice est celui « où l'on met les raisins Erchk qu'on laisse avec le moût, fermenter, — de la couleur et du corps au vin ». . 1° Réb. Pie., p. 45, 49 et 51, la fig. de ce , Où un « Amour fait moût » pour moult, JE Der dont le T final ne se prononçait pas. Dans un quatrefeuille de la Cath. d'Amiens, — « un homme armé de deux bâtons foulant D le raisin dans une grande cuve de « bois, à sa droite, deux tonnelets ; à sa gauche D pin de raisins et deux pots. » , Dur. N. D. A.. 1, p. 415). Créer à buée, cuve en bois, baquet à lessive. Beatris li lavendiere Venra chi après mengier : Si li donnez lingne draps Et elle les buera. (M. Be. Bruges, x1x* siècle.) F — A — Le mot buer est bien picard ; au passage qi. précède, ajoutons le proverbe cité par Jouane, s” Thomas, Thomas, (21 Dée.} Cuis ten pan, bue tes draps: Tu n'airos point ai tôt bué, Que Noël sero arrivé. « Toutes cendres (du cendrier n° 61) sont pro- « pres à la buée. » (Palissy, 21, cité par Littré}. L'E de Buer est tombé, par contraction, dans Buresse, lessiveuve, et dans Purie, buanderie. — Cuvâtre. Dans God., petite cuve « un eus « vatre tenant environ demi-tonnel, 1380. » Au contraire, Jouanc. donne à ce mot le sens de grand cuvier : « ung euvâtre de bois servant à J « faire vendange. » Inv., Amiens, xvr' siècle: Comme dérivés de cuve, Duc. cite C cellier : Cuvelier, tonnelier : Cuvelette, ms cuvette. Adde : Cuveron, petit euvier. 92. — Gerbes ; en picard moderne guerbe. Littré signale les formes suivantes : au x siècle, jarbe et garbe ; au xvr' siècle, gerbe. A Molliens- au-Bois, actuellement encore, on dit garbée ou gairbée, ancienne forme romane. — Lenthille, lentille, en pic. nentille. « Blan- « ches ou cendrées, les lentilles sont excellentes, « soit en fane, soit en fruit, pour les chevaux. » (Mais. Rustiq., 1, p. 601. 93. — V. n° précédent. Il doit dans cet article manquer un mot. Gerbes de quoi ? V. n° 86, 94 — V,. n° 86. — p5: — Sestier. C'est le sétier au blé du n°9. — Bled, Blé. Sous ce nom on comprenait les 4 gros grains, c'est-à-dire ce qui n'était pas les mars. À l'inverse de ces derniers : « il ne fant FT DE tome — verd ou en herbe ». ER forme bled est ancienne. « Cils (ceux) de « Rheims [reldoutèrent cette menace d'ardoir EE (braler) leurs bleds aux champs ». Froissart, 1 66, x s. — A l'entablement de la halle de la © des Trois Cailloux, construite en 1782, on lisait, il y a peu de temps encore, Halle au bled. | * le rapprochement du n° 79 avec “celui-ci et le suivant, on voit que le prix du blé était à peu près le double de celui de l'avoine. 06. — V. n° 79 et 95. A 07. — Sur Æschielle. V. n° 44. Fe — Sur Vent neuf = van neuf. V. n° 74. 68 — De ce n°, il résulte que Adrien de - Zélandre n'était pas seul cultivateur aux terres du Pont-à-Vaches ; et qu'il fut mariée à Jacqueron . Dinjon. D’après l'intitulé de l'inventaire, il sem- ble bien qu'il est mort veuf et sans enfants. — 99. — Coteron, jupon. V. Louv. n° 353. _ Adde: L'Etym. est cote, toison d'une brebis, _ expl encore en usage chez nous. Le cote- D rom est toujours en usage ici; d'où le proverbe : - Un feu homme) qui file, ein’ femm' qui claque (le fouet), Ch'est ein ménag' sans cotron ni casaque. Le coteron s'appelle encore un gaird' cul. Dans Crinon, (Sat. VIT, sur le luxe), est la forme Coutrom: Coutron broudé, (brodé), et. pas de qu'mis' pa’ d's088: 100 — Drap thané, Tasné. Thané n'a pas sci le sens de tanné, mais signifie ayant la cous leur du tan, c'est-à-dire un ton fauve, brun où roux, par opposition au drap dit blanchet. 101. — V. n° précédent. 102 — V. inv. Louv., n° 355 et 397. 103. — Drap savyne, sangue, FOUR: LÉ inv. Louv. n° 348 et 354. Les jupons et les robes rouges étaient alors et sont encore d'un usage courant dans nos campagnes, parce que de toutes les nuances, le rouge résiste le mieux aux lavages et aux ardeurs du soleil. k _ Sarge, serge, étoile commune de laine croisée, sorte de satinide laine, se:vant de dou- blure. Etym. douteuse, d'après Littré. — « Six sarges rouges » dans Duc., # Sarga. — s'en faisait à Mouy, à Aumale, à Méru, à Grandvillers, à Amiens. Celle de Beauvais était très réputée : De Priam, le sceptre et le dais De fine serge de Beauvais. (cannes, Firg. tre. Liv. VID. 104 — V.-0" 27 et 104 et inv. Louv., n° 346. 105 — /lasse Jacob, V'un des deux exécu- teurs testamentaires d'Adrien de Zélandre. V. n°4. __ Rue de l'Aventure. D'après l'auteur ano- nyme de l'Etude sur l'Etymologie des locali- rés de Picardie, Amiens, Delattre, 1880, p. 273, — « colle rue servait de vomitoire aux eaux plu- « viales de la moitié de la ville ; c'était un torrent « furieux, l'adventus torrentis spumosi ». A défaut de renseignements précis sur ce point, nous proposons l'explication suivante : La … rue de l'Aventure donne directement sur le port d'Aval, qui, bien plus que le port d'Amont, était le centre important des affaires, à raison du sta- tionnement des bateaux venant de Saint-Valery et d'Abbeville. Or on nomme Contrat à la grosse aventure, une convention par laquelle on prète, un commerce maritime, une somme d'ar- | gent à gros intérêt, parce que cette somme est perdue, si le navire fait naufrage. La rue de l'Aventure était donc, selon nous, la rue de la Banque Maritime. — On sait que les banquiers ou prêteurs au commerce local avaient été établis, par lettre du roi, dans la rue des Lombards, dès le 6 octobre 1468.(A.Dubois, p. 155). 106. — Il est permis de supposer que sa maison du Pont-à-Vaches, ne présentait pas à Adrien de Zélandre une bien grande sécurité, puisque c'est chez Rasse Jacob, son exécuteur | testamentaire, qu'il dépose ses objets précieux. — Chainture garni d'argent, le tissu de soye. Ceinture, cheint, vielle forme, de cénctura. Ces ceintures se retrouvent dans beaucoup d'inven- taires ; elles supportaient la bourse ou tassette qui était pendue à la ceinture et remplaçait les » poches. V. Louv., n° 360. Même les gens du commun y mettaient un grand luxe. — Baudray à boucle et morgeant. V. inv. Louv., n° 360 et 361, Adde: BHaude, bande de cuir courroie, Due. Gl.Paudverium d'où baudrier: — Montant de la prisée = 83 liv. 6 sous, 11 den. — La conversion de cette prisée en mon- naie actuelle présente de sérieuses difficultés. Eu eflet, d'après Chéruel, # Monnaie, la livre, sous François 1", valait 11 fr. 83 de notre mon- naie actuelle, et alors la prisée s'élèverait & 988 fr. en chiffres ronds. — D'après certains au⸗ teurs, il faudrait évaluer cette livre à 20 fr,, d'où 1670 I. — Enfin, d'après G. Boudon : (Prinet salaires à Amiens au xv' siècle, (Mém. Acad:, Amiens, 1894, p. 197 et ss.)], 8 à 12 deniers va- lent de 4 fr. 70 à 2 fr. 55 pendant la deuxième moitié du xv' siècle ; soit en moyenne 2 fr, 42, et la livre de 20 sous vaut 42 fr. 40. Dans ce cas, vers 1450, le mobilier d'Adrien de Zélandre, eut valu environ 3519 fr. 20. Ces écarts n'ont rien de bien étonnant, quand on songe que, d'après ce dernier auteur, la valeur des monnaies variait d'une année à l’autre. « L'année 1421 voit « retomber le gros de 16 d. p. à 4 d. p. c'est-à-dire « de 5 fr. 25 à 4 fr. 30... » (Boud. Op. eit. p.230). 2 RE ON — = | TABLE ONOMASTIQUE DES OMETS REPRIS EX L'Ixvexraink OÙ cités 5 A SON OCCASION — — Ces derniers sont composés en italiques A Se De 00e ©. 9» + » . 26,46, 47, 64, 76 FORT AR à faire tartres. 43 (euvier) . . . 82 su die RP ds x 9— Le » — 8 2BB88282* CRE E- SAS. J 1J 3— . . . 55 Candellers. . . . . . 62 11,12,15,18 te de à "10 ML oies. 0 . . . : 2 È 4 f — De À Nomtrm | LES Couvresh, : 1:72 b | Lteule . , | — Cofin, cofinet ..«… 10 | Kiournetle , , . . . Core. . . . . 10,14,99,42 | Exéeuteurstostamentrt, LL Corbeille de vonnier, , 83 Coteron . . . . 99,100, 101! Fr Coushe. , : : . + « 30 | Fain (Molllets de) . . . 6 Couchette, . . . , . 60 | Fauldé de hef. , , . ; “068 Court. , . . . « 33,67 | Faucard à 9 fourchettes Count. .....:. lle. 0 = 2 Courtine . :':.. D, | Péim.,. 0 & Couverchel , . . .. ; 5 | Feurre , . . . . 66,89,9%: Cramelye . > Le 0 4... APS SUR Ongals s ; : 5 04 29 | Fille de canvre , . . 11,42 Onlelne ;: . . si, 2 | Formages, . . . . — Cnuatre, |. 7 91 | Fourques, fourquiers . 63 — Outer : 4 74,76 | Prévier, . . . . . — » baignoir 82 | Fustaille (Œuvre de). , 24 . bbuée, , , , , n . à vendange. n G Garlet ’ s «LR D Gaird' cul P « 9 ù | Décès et trespas 1 | Gatelettes. . . . . . 5,56 L Despence — 75 | Gerbes, , . ,. 92,9,/9 —* Deswidoir, . . . , ‘. (3 | Gong ..... 02 Dregée. . 87 | Grange. . . . . . 85,90 — . CNRS E Gresset , ME! - 6 Ecignolle. . ,. .. : #3 | Greuet . . . . . . NON Hotels. à à À .. 3 Griffe. ..… : — LL F Encapelure (Ouvrage d') 15 | Gril . ....,... 2 Escame . . . . . 40,20,76 Grippe . . -.. : —— Bosemesa .' +, 1725a 70 H * DE 4 Eschielle . . . . . . 1,97 re Résien ; … sie à 01673 69 | HMaguenée. . . , . : CR Le Buable. . : 0e 66,72 | Haudrague . , . : ; : "0 Estals . . . . - . . . 58 | Haugard à 9 flourquettes 68 Estendelle + 61,76 | Hauyau. . . . : « . FU Estouppes 11,40, } Herches, + NM 67 Ï 523568 822% Paelle . PER A 1 | Page. . TR 7 i Merle" 53 Pailles à four Nr RE 66 Pain de metz. . . . . . * Pallettes de fer . * Panche de vacque . . . 18 3,6 | Pannier d'ozière, . . . 38 6 | Parochi penis 63 males : 51 28,60 | Peluche Te 15 + de Flandres . . 27,104 | Pinte. . . . . Les 56 16,19 à 22, 31, | Planche . . . . . . . 6,64 32, 40, 61 | Platz . . . . 46, 47, 54, 56 {poids} . . . . 10,58 | Ploutroir . . . . . . . 5 64,45 | Plume. . . . 13, 28, 60, 104 Fonshens, 6: 7% 63 | Pont. . . . . . . . 70,85 38 | Pont-à-Vacques . . . 1,98 g | Pots . . . . . . 46,56,81 68 Pouleles . . 2, + CR - Poule: : saute — 80 Pourpoints . . +, 65 8 PE 5 à 3, . 8,85 106 | Priseurs jurés. . . . . 1 En PPS En ET — 100 — LEE Rate. + est aa 6 Rebulet, reflet. . . . . | Relle (Pièche de) . . . 74 Reschofloir , . . . . . 6 MD 017. 102,103 RO, à, 6 5. - 0 5 DO9S , 4 se — LE Rouet, : : « « + eo. 0: 108 8 Buogs. :; « 9,13,61 Salles, |: 7e 7 Savyne (Drap). 103 Sem, . 5:27 RC Selle . : ss Un Seltottes :, 72 4 25,29 Sengle (Robe). . . . . 35 Sielle (A grain d'). . . 4 Sergent outil). , . . . 7 Sergents à masse ..» 1 Serrure RS Le 10, 36 Servante , , , . : . : Sestier. 9, 28, 29, #0, 88, 95 Soleaus NE — J Boullets ; , 4%." 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